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Etude du projet de loi no 55 Loi modifiant le Code
municipal
(Dix heures dix-huit minutes)
Le Président (M. Clair): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente des affaires municipales et de l'environnement
est réunie pour continuer l'examen, article par article, du projet de
loi no 55, intitulé Loi modifiant le Code municipal.
Les membres de la commission sont M. Alfred (Papineau), M.
Beauséjour (Iberville), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Caron (Verdun),
M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. Dubois
(Huntingdon), M. Dussault (Châteauguay), M. Goldbloom (D'Arcy McGee), M.
Lavigne (Beauharnois), M. Léger (Lafontaine), M. Léonard
(Laurentides-Labelle), Mme Ouellette (Hull), M. Saindon (Argenteuil), M. Tardif
(Crémazie), M. Vaugeois (Trois-Rivières) et M. Verreault
(Shefford).
Suivant les renseignements que le secrétariat des commissions m'a
transmis, lorsque cette commission a ajourné ses travaux lors de sa
dernière séance, vous en étiez à l'étude de
l'article 12, qui avait été suspendue pour fins...
J'ai oublié de mentionner que M. Fallu (Terrebonne) remplace Mme
Ouellette (Hull). Y a-t-il d'autres modifications?
Le ministre des Affaires municipales, concernant l'article 12.
M. Tardif: M. le Président, il me fait plaisir d'informer
cette commission que la suggestion du député de D'Arcy McGee,
visant à éliminer les cinq lignes de l'article 12 qui commencent
par: "Mais tout conseil de comté peut par règlement ordonner que
les sessions ordinaires ou générales ci-dessus soient tenues
seulement le deuxième mercredi des mois de mars et de septembre" est
acceptée, et que ces lignes peuvent, après vérification,
sauter sans difficulté. Nous avons aussi contrôlé, avec
l'Union des conseils de simplement éliminer ces cinq lignes du
texte.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que c'est d'autant
plus important que l'on puisse respecter le deuxième alinéa de
l'article qui est proposé qui indique qu'au cours de la session de
novembre le conseil de comté doit faire les estimations prévues
à l'article 681a. Il me semble qu'en toute logique, on ne devrait pas
lui donner la liberté de ne pas tenir une telle séance.
Le Président (M. Clair): L'article 12, tel que
modifié, est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. Clair): Adopté.
M. Cordeau: M. le Président, je crois que nous avons un
papillon.
M. Tardif: J'en ai un ici, M. le Président, qui vient
d'être distribué...
M. Cordeau:12a?
M. Tardif: C'est ça. ... qui dit que l'article 112 du Code
municipal est remplacé par l'article 12, modifié par l'apposition
d'un point-virgule dans la septième ligne du premier alinéa
après le mot "conseil"; par le retranchement des huitième,
neuvième, dixième, onzième et douzième lignes du
premier alinéa. D'accord?
Le Président (M. Clair): De sorte que l'article se lirait
comme suit, dans son premier alinéa: "Les sessions ordinaires ou
générales du conseil de comté sont tenues le second
mercredi de chacun des mois de mars, juin et septembre ainsi que le
troisième mercredi de novembre ou tout autre jour juridique des
mêmes semaines fixé par règlement du conseil; celles du
conseil local ont lieu le premier lundi de chaque mois, à moins qu'il
n'en soit autrement réglé par le conseil."
Cet article 12 est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. M.
Cordeau: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Article 13? M. le
ministre.
M. Tardif: II y a un article 12a, M. le Président, pour
lequel on a distribué un papillon, je crois.
M. Goldbloom: M. le Président, être ministre des
Affaires municipales c'est être collectionneur de papillons. Est-ce que
le ministre a une collection extraordinaire à dévoiler
aujourd'hui?
Pouvoir transféré au ministre
M. Tardif: Oh! pas extraordinaire, M. le Président,
puisqu'il s'agit là d'un vieil article qui est déjà dans
le Code municipal, qui est un article de concordance avec l'article 22, qu'on
verra plus loin d'ailleurs, et qui modifie lui-même l'article 320 du Code
municipal. C'est-à-dire qu'il peut se produire que le ministre des
Affaires municipales, exceptionnellement, soit appelé à nommer
des officiers municipaux lorsque les conseils municipaux ne s'exécutent
pas, par exemple, pour nommer un secrétaire-trésorier, pour
nommer un inspecteur agraire. Cet amendement à l'article 12a stipule
évidemment qu'un officier municipal, qui serait ainsi nommé par
le ministre, ne pourrait être destitué par le conseil que sur
approbation de celui qui l'a nommé.
M. Goldbloom: Essentiellement, c'est un pouvoir que l'on
transfère du lieutenant-gouverneur au ministre, si je comprends
bien.
M. Tardif: C'est ça, M. le Président. M.
Goldbloom: Adopté, M. le Président. Le Président
(M. Clair): L'article 12a, adopté. Une Voix:
Adopté.
Le Président (M. Clair): L'article 12a se lit comme suit:
"L'article 137 du Code municipal est remplacé par le suivant: Un
officier municipal nommé par le ministre des Affaires municipales peut
être destitué par la corporation dont il est officier pourvu que
ce soit avec l'approbation du ministre des Affaires municipales."
L'article 13?
Le ministre des Affaires municipales.
Nomination et rémunération du
secrétaire-trésorier adjoint
M. Tardif: L'article 13, M. le Président, modifie le
régime de nomination et de rémunération du
secrétaire-trésorier adjoint. En effet, jusqu'à
maintenant, le secrétaire-trésorier, visé à
l'article 150, peut nommer, sous son seing, un
secrétaire-trésorier adjoint. Alors, les conseils municipaux nous
ont dit: Ecoutez! Il nous apparaît que cette pratique qui fait que le
secrétaire-trésorier peut se choisir un
secrétaire-trésorier adjoint et le rémunérer ainsi
qu'il le stipule devrait revenir au conseil municipal. La raison de cet article
13, M. le Président, est donc de transférer ce pouvoir qu'avait
le secrétaire-trésorier au conseil municipal.
Le Président (M. Clair): M. le député de
D'Arcy McQee.
M. Tardif: Je m'excuse, M. le Président, je voudrais
ajouter un élément. Il y a un papillon qui s'ajoute ici. Cet
article 13, qu'on vous soumet, est modifié par l'addition, dans la
cinquième ligne du premier alinéa, après le mot
"privilèges", des mots "y compris ceux conférés à
l'article 148a". Si je lis 150, M. le Président, c'est: "Le
secrétaire-trésorier adjoint, s'il en est nommé par le
conseil, peut exercer tous les pouvoirs... S'il en est nommé?
Une Voix: Cela se dit mal, n'est-ce pas?
M. Tardif: Oui, s'il y en a un de nommé par le conseil...
C'est un peu, quand même... Très bien; s'il en est nommé
par le conseil, il peut exercer tous les pouvoirs de la charge de
secrétaire-trésorier, avec les mêmes droits, pouvoirs et
privilèges et sous les mêmes obligations et
pénalités".
L'association des secrétaires nous a demandé d'ajouter,
après les mots "privilèges...", les mots "y compris ceux
conférés à l'article 148a". Or, les pouvoirs
conférés à l'article 148a, M. le Président, ce sont
les pouvoirs d'en appeler à la Commission municipale de toute
destitution, diminution de traitement, etc., pour les non-salariés au
sens du Code du travail. Alors...
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre n'a pas
à argumenter longtemps, je trouve que l'article est bien acceptable et
constitue une amélioration.
Le Président (M. Clair): L'article 13 est-il
adopté? Adopté avec amendement. Article 14.
Conservation et destruction de pièces
d'archives
M. Tardif: L'article 14, M. le Président, est le pendant
d'un autre article que nous avons adopté pour les cités et
villes, c'est-à-dire l'établissement de règles concernant
la conservation et la destruction des pièces d'archives.
Ce qui est important, M. le Président, c'est que, là aussi
il y a un papillon, pour d'abord enlever le mot "classement" Si vous me
permettez, M. le Président, pour avoir la référence exacte
puisque j'imagine que vous avez déjà ce papillon il est
dit: L'article 161a, alinéa a), se lirait maintenant comme suit:
"Établir des règles concernant la conservation et la destruction
des pièces dont le secrétaire-trésorier a la garde".
L'ancien article parlait du classement, maintenant les règlements
n'iront pas jusqu'à établir le classement. Cela avait
également été fait pour la Loi des cités et
villes.
Deuxième amendement, M. le Président, alinéa b), on
dit, dans le nouveau texte proposé dans le papillon: "Déterminer
lesquelles de ces pièces, sur résolution du conseil, peuvent
être distraites de la garde du secrétaire-trésorier et
autrement conservées, aliénées ou détruites,
nonobstant toute disposition législative au contraire, mais sous
réserve, toutefois, de la Loi sur les biens cul-turels".
Ce qui est nouveau, M. le Président, c'est la partie "sous
réserve, toutefois, de la Loi sur les biens culturels". Et ceci,
à la demande de ce ministère qui, pour les raisons que j'ai
déjà évoquées, dans le cas de la Loi des
cités et villes, pourrait trouver comme faisant partie de notre
patrimoine culturel les archives de je ne sais quelle municipalité,
manuscrits, etc. C'est la raison de cet ajout.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai un seul mot à
dire: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Article 15.
M. Tardif: A l'article 15, M. le Président, encore
là, concordance avec la Loi des cités et villes, c'est donc la
même règle. Les six mois qui avaient été
jugés trop courts sont portés à douze mois.
M. Goldbloom: Nous avons un papillon, M. le Président?
M. Tardif: M. le Président, il y a en effet un papillon
qui a pour effet de faire remplacer, dans la troisième ligne du premier
alinéa du paragraphe 1, le chiffre "six", par le chiffre "douze",
troisième ligne, premier mot; et par le remplacement du premier
alinéa du paragraphe 2 par le suivant, ceci par souci de concordance
avec la Loi des cités et villes. "Lorsque la charge de maire devient
vacante dans les douze mois qui précèdent avant
c'était six l'élection fixée pour cette charge, par
les articles 82 et 245, les conseillers doivent, dans les quinze jours qui
suivent la vacance, élire l'un d'entre eux pour remplir la fonction de
maire. Cette élection se fait au scrutin secret et le
secrétaire-trésorier proclame élue la personne qui obtient
la majorité des votes des conseillers présents. Si les voies sont
également partagées, la personne qui préside la
séance doit exercer un vote prépondérant, même si
elle a déjà voté, nonobstant toute disposition
contraire."
C'est donc, M. le Président, de faire en sorte que le maire soit
élu par ses pairs, comme on l'a dit pour la Loi des cités et
villes. Enfin, à l'alinéa c), on remplace, à la
deuxième ligne du troisième alinéa du paragraphe 2, le
chiffre six par le chiffre douze.
Le Président (M. Clair): L'article 15 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Article 16?
M. Goldbloom: M. le Président, les articles 16, 17, 18 et
19 me paraissent des articles de concordance.
M. Tardif: De concordance, tout à fait, M. le
Président.
Le Président (M. Clair): L'article 16 est-il
adopté?
M. Cordeau: Oui.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 17
est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 18
est-il adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 19
est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 20?
M. Goldbloom: M. le Président, à l'article 20, il y
a un petit point technique. Mes conseillers juridiques me disent que l'article
227a dont il est fait mention à la septième ligne a
été abrogé en 1968.
M. Tardif: M. le Président, les conseillers juridiques du
député de D'Arcy McGee ont presque trouvé la raison de cet
article 20, à savoir qu'il s'agit en effet de supprimer des dispositions
qui ont déjà été rendues caduques par l'effet du
chapitre 86 des lois de 1968 et du chapitre 82 des lois de 1969. Mais l'article
comme tel n'ayant jamais été abrogé, n'a plus sa raison
d'être; c'est la raison pour laquelle il faut l'enlever, car il n'a plus
d'effet.
Le Président (M. Clair): L'article 20 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair):. Article 21?
M. Goldbloom: C'est un changement de titre qui...
M. Tardif: C'est un changement de titre et de concordance, tout
simplement, M. le Président.
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Clair): Article 21 adopté. Article
22?
Des nominations par le ministre des Affaires
municipales
M. Tardif: Cet article est de concordance avec celui que nous
avons eu tantôt, c'est-à-dire l'article 12 qui substitue
l'autorité du ministre à celle du lieutenant-gouverneur en
conseil en matière de nomination d'officiers municipaux. Il y a un
papillon, M. le Président, à l'article 320 du Code municipal tel
que remplacé par l'article 22 du projet de loi 55 et modifié par
la position d'un point et de guillemets dans la dixième ligne
après les mots "secrétaire-trésorier". Donc, M. le
Président, c'est: "et pour le secrétaire-trésorier"; et
les deux dernières lignes "sous réserve des dispositions de
l'article 322", M. le Président, on m'informe qu'elles doivent
être retranchées du projet de loi puisque cet article 322 traitait
des estimateurs et que leur cas est maintenant réglé par la Loi
d'évaluation foncière; comme tel, il n'a plus sa raison
d'être dans cette loi.
Le Président (M. Clair): J'aimerais comprendre la raison
de la position des guillemets.
M. Tardif: Bonne question, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Modifié par la position
d'un point après le mot secrétaire-trésorier...
M. Goldbloom: C'est parce que l'article est mis entre
guillemets.
M. Fallu: II y avait des guillemets avant l'article 320.
Le Président (M. Clair): II y avait un souci du
détail.
M. Goldbloom: II le faut. D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Clair): L'article 22 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Oui, il est toujours préférable, je
pense, plus propre en termes législatifs, de ne pas appliquer des
réserves par rapport à d'autres articles, puisque ce n'est pas
nécessaire.
Le Président (M. Clair): Adopté avec amendement.
Article 23.
M. Tardif: A l'article 23, il y a concordance avec l'article 22,
M. le Président, de même qu'aux articles 24 et 25.
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Clair): Article 23. Adopté.
M. Tardif: Cependant, M. le Président, nous avons un
article 25a, en papillon.
Le Président (M. Clair): Nous allons sûrement nous y
rendre rapidement. Article 23, adopté. Article 24. Adopté.
M. Tardif: Article 24. Adopté.
Le Président (M. Clair): Article 25.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Nous sommes rendus
à l'article 25a.
M. Tardif: Cet article, M. le Président, est pour souci de
concordance avec la Loi des cités et villes. Nous avons vu que dans le
cas des contributions faites par des développeurs ou promoteurs qui
doivent mettre à la disposition de la municipalité, soit 10% du
territoire loti ou qu'on projette de développer ou encore une somme
équivalente à cette superficie de terrain, cet argent ne pouvait
servir qu'à l'achat de parcs et d'équipement, et ne pouvait pas
servir, comme tel, à l'aménagement. Si bien que des
représentations nous ont été faites par des
municipalités, comme je l'ai mentionné, disant: Ecoutez, nous
pourrions déjà avoir des espaces verts que nous voudrions
développer, permettez-nous d'utiliser ces sommes pour des fins de parcs.
Alors, c'est par concordance, mot à mot, avec ce qui a été
adopté ici par cette commission pour la Loi des cités et
villes.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Est-ce à dire, M. le ministre, que
dorénavant, lorsqu'un cultivateur voudra ouvrir une rue sur sa ferme, il
devra également consacrer une partie de son terrain ou
l'équivalent en argent pour la municipalité, pour fins de
parc?
M. Tardif: M. le Président, il s'agit là d'un
pouvoir qu'ont déjà les municipalités. En vertu de
l'article 392f du Code municipal, je ne sais pas si le député de
Saint-Hyacinthe a présentement devant lui le papillon, mais l'article
392f dit ceci, il y a un préambule, à savoir que le conseil
municipal peut, "a le pouvoir d'exiger, comme condition préalable
à l'approbation d'un plan de subdivision, que des rues y soient
prévues ou non, que le propriétaire cède à la
corporation locale pour fins de parcs ou de terrains de jeux une superficie de
terrain n'excédant pas 10% du terrain compris dans le plan et
situé à un endroit qui, de l'avis du conseil, convient pour
l'établissement de parcs ou de terrains de jeux et exiger du
propriétaire, au lieu de cette superficie, le paiement d'une somme
n'excédant pas 10% de la valeur réelle du terrain compris dans le
plan et ce, nonobstant l'application de l'article 21 de la Loi sur
l'évaluation foncière ".
C'est l'article sur la taxation des fermes et boisés, je crois.
Cela existe déjà, tout ce que je viens de vous lire est
déjà dans la loi, la municipalité peut exiger ceci d'un
bâtisseur, d'un développeur. Ce qui est nouveau, ce qui est
modifié, je vais lire le nouveau texte: "Le produit de ce paiement, s'il
est fait en espèces, non pas en nature, doit être versé
dans un fonds spécial qui ne peut servir qu'à l'achat ou à
l'aménagement de terrains à des fins de parcs et de terrains de
jeux et des terrains cédés à la corporation locale". Le
parti des terrains est également dans l'ancien texte, qui disait ceci:
"Le produit de ce paiement doit être versé dans un fonds
spécial", jusque là, c'est pareil, "qui ne peut servir
qu'à l'achat de terrains destinés à l'établissement
ou à l'aménagement de parcs". On disait, ne peut servir
qu'à l'achat de terrains destinés à l'établissement
ou à l'aménagement de parcs.
On ne pouvait, avec cet argent, qu'acheter d'autres terrains. Les
municipalités nous ont dit aussi: Donnez-nous donc aussi le pouvoir pour
développer ou aménager des terrains qu'on aurait
déjà. Ou encore, on pourrait concevoir qu'il y a des parties qui
pourraient être utilisées pour développer une partie des
terrains déjà acquis, déjà cédés, et
d'autres ailleurs. C'est tout. Les municipalités ont déjà
ce pouvoir.
Le Président (M. Clair): L'article 25a est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. Clair): Adopté. Article 26.
M. Tardif: M. le Président, cet article 26 a pour but de
permettre de regrouper, au niveau du comté, les ressources
nécessaires à la préparation et à la mise en
application de plans directeurs, de
règlements de zonage, de lotissements des corporations locales de
comté.
En fait, c'est sur demande d'une municipalité locale que le
conseil de comté, que la corporation de comté peut fournir le
personnel nécessaire à la réalisation de ses plans. Il est
bien évident que, même si une municipalité locale peut
demander à un conseil de comté de lui fabriquer des plans
d'urbanisme et d'aménagement, de lotissement, de zonage, l'approbation
de ces plans est toujours du ressort de la municipalité locale. C'est un
service que peut rendre la corporation de comté à une
municipalité locale qui n'a pas les moyens de s'engager un urbaniste,
alors que la corporation de comté pourrait offrir ce service.
Dans ce cas, M. le Président, il y a un papillon à
l'article proposé, à la suite des représentations que nous
avons eues. Ce papillon se lit... C'est à l'article 26, à la
toute fin, après les mots "ne faisant pas partie de ce comté
municipal", enlever les guillemets, mettre un point-virgule et ajouter le texte
suivant: "dans ce dernier cas, les conditions de la cessation de la fourniture
de services sont décidées d'un commun accord entre les parties
ou, à défaut d'accord, par la Commission municipale du
Québec."
Ces dispositions, cet article ou ce passage, M. le Président, ces
stipulations existent déjà dans la Loi d'évaluation
foncière. Lorsqu'une corporation locale confie au conseil de
comté le soin de lui rendre des services qu'elle préfère
lui donner à contrat plutôt que de les exercer elle-même,
lorsqu'il s'agit de mettre un terme à cette entente, qu'est-ce qui se
produit? Il s'agit d'avoir ici les modalités de se sortir de ce genre
d'entente. Et c'est ce qui est prévu.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que c'est un pas
dans la bonne direction. Nous savons tous que les municipalités qui
constituent les conseils de comté sont souvent de petite taille et n'ont
pas les ressources humaines et financières, n'ont pas
l'expérience nécessaire pour accomplir les choses qui sont
prévues à cet article.
On dit que, dans l'union, il y a la force. C'est clairement le cas ici.
Je pense qu'il est tout à fait désirable et celui qui vous
parle a fait un effort considérable, pendant ses trois années et
demie au ministère, pour revaloriser les conseils de comté comme
tels je pense que ce que nous propose le ministre s'inscrit dans une
ligne de pensée que je partage. Je suis très heureux que le
ministre nous propose de telles modifications.
Le Président (M. Clair): L'article 26 avec ses amendements
est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Article 27.
Normes minimales en matière d'utilisation du
sol
M. Tardif: L'article 27 est cet article que les membres de
l'Opposition nous avaient unanimement priés d'amender et que les
conseils de comté nous avaient aussi demandé de réviser.
C'est cet article encore une fois qui permettait au lieutenant-gouverneur en
conseil de faire des normes minimales en matière d'urbanisme. Les normes
minimales étaient, comme je l'ai mentionné, aussi
élémentaires que de prévoir que, dans le cas de l'eau
desservie non pas par un réseau d'aqueduc et d'égout mais bien
par une fosse septique et par un puits, il y ait, par exemple, une superficie
minimale de façon à éviter, évidemment, que la
fosse septique de l'un ne contamine le puits de l'autre.
Aussi étrange que cela paraisse, il y avait toute une norme
à cet effet qui existait au Québec. Il y a également des
normes pour interdire d'émettre des permis de construction dans les
plaines d'inondation, ce qui amène des réclamations auprès
des municipalités, d'une part, et du ministère de la Justice,
d'autre part. Il y en a également pour les zones susceptibles de
souffrir de glissements de terrains. Il y a également le lotissement
à des fins de parcs de maisons mobiles. Enfin, il y a le lotissement le
long des autoroutes, des routes, des voies principales en tout cas.
M. le Président, ce qui est important, selon nous, c'est que des
normes minimales soient édictées à ces fins. Ce qui est
proposé dans le projet, c'est que ce soit le gouvernement qui fasse ces
normes minimales.
Les municipalités que nous avons rencontrées et
l'inquiétude des membres de l'Opposition, en Chambre, lors du discours
de deuxième lecture, a été de dire: Est-ce que ce n'est
pas là une question d'autonomie locale? Nous disons, oui, cela en est
une, en effet, mais parce que les municipalités n'ont pas agi, il est
temps que l'Etat prenne des responsabilités dans ces
matières.
Or, les municipalités nous ont manifesté leur désir
et leur intention d'agir. C'est la raison pour laquelle nous avons
décidé de leur faire confiance, même aux corporations
locales. Dans le cas des cités et villes, c'était peut-être
plus facile parce que certaines d'entre elles sont équipées de
services d'urbanisme et autres, mais, même dans le cas des corporations
locales, nous leur faisons confiance et nous leur disons: Vous aurez un an,
après une ordonnance émise par le ministre, pour confectionner
ces normes minimales. Si vous ne le faites pas on le fera à votre place.
Cela a été accepté par tout le monde.
Ce sont des dispositions analogues à celles contenues que nous
avons adoptées ici pour la Loi des cités et villes, avec cette
modalité additionnelle que l'article que nous avons vu tantôt leur
permet de déléguer ce pouvoir aux conseils de comté.
Si vous voulez, il y a deux volets. D'une part, on dit: Ce n'est pas
l'Etat du Québec, ce n'est pas le gouvernement qui va les
préparer, c'est vous autres, mais vous pouvez, d'autre part, demander
aux conseils de comté de le faire. Comme je l'ai mentionné, nous
allons tenter d'aller plus loin, puisque, lorsque nous avons dit que le
gouvernement du Québec devrait être habilité à faire
des normes minimales, nous avions déjà rédigé ces
normes minimales, si bien que nous comptons prendre le règlement en
question et l'envoyer à
toutes les municipalités du Québec pour leur dire: Vous
avez déjà ici un projet de règlement qu'il vous suffit
d'adopter. Vous n'avez pas à engager de personnes pour le
rédiger, d'experts, de professionnels pour le faire, il y en a
déjà un ici qu'on vous propose, comme contenant ce minimum. Si
vous voulez faire plus, évidemment, vous pouvez le faire.
Voilà l'éclairage nouveau qu'il convenait de projeter. La
règle adoptée pour les cités et villes va s'appliquer
mutatis mutandis aux municipalités locales. Celles-ci pouvant parfois
être moins bien équipées pour réaliser ces plans,
ces normes minimales, nous mettons un projet type de règlements à
leur disposition qu'elles n'auront qu'à adopter si elles le veulent.
Deuxièmement, elles pourront proposer cela au conseil de comté
qui pourra rendre ce service à un ensemble de collectivités
locales.
Voilà, je pense, le sens de l'amendement qui est proposé
et du nouvel article 27 qui va dans le sens d'un respect de l'autonomie locale,
mais à l'intérieur de limites, en disant: Ecoutez, vous avez
l'occasion d'agir. Ce n'est qu'à défaut de cela que l'Etat agira
à votre place.
M. Cordeau: M. le Président, je lis ici sur le papillon
qu'on nous a remis, à 393a: "la corporation de comté peut, par
règlement"; ce ne serait pas: "la municipalité peut, par
règlement", et ensuite, elle peut transmettre? A 393a, vous dites: "La
corporation de comté peut, par règlement". Ce n'est pas: "la
municipalité peut, par règlement"? Dans le papillon, 393a.
M. Tardif: M. le Président, le pouvoir est donné
à la corporation de comté de faire ces règlements.
M. Cordeau: Ce n'est pas à la municipalité, c'est
à la corporation.
M. Tardif: Non. Je m'excuse, je n'ai peut-être pas
été assez clair. L'article précédent permettait
à une corporation locale de mandater par contrat ou autrement une
municipalité de comté pour faire des plans de zonage, de
lotissement, à l'intérieur de ses limites. Ce ne sont donc pas
ces normes minimales qui pourraient s'appliquer à l'échelle d'un
comté, mais elles peuvent préparer, par exemple, des
règlements de zonage. C'est là la jonction entre les deux.
M. Goldbloom: M. le Président, il me semble
désirable qu'il y ait une certaine uniformité minimale à
l'échelle du comté. C'est un manque de cohérence dont nous
sommes au courant dans la situation actuelle qui justifie, je pense, l'article
que nous propose le ministre.
M. Cordeau: M. le Président, si j'ai posé cette
question, c'est que tantôt, M. le ministre avait mentionné que les
municipalités pouvaient demander à la corporation de comté
d'adopter le règlement. Je me demandais s'il y avait...
M. Tardif: Je m'excuse, c'est moi qui n'avais pas
été assez clair en faisant la distinction entre l'adoption d'un
règlement pour ces normes minimales, à savoir que pour construire
une maison dotée d'un puits ou d'une fosse septique, cela prendra une
superficie de 3000 mètres carrés. Je dis cela au hasard, cela
pourrait être... D'autre part, un règlement de zonage ou de
lotissement à l'intérieur des limites d'une ville...
Le Président (M. Clair): M. le député de
D'Arcy Me Gee.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il y aurait
lieu de regarder avec le ministre le papillon pour voir exactement ce que nous
faisons ici.
Le Président (M. Clair): Effectivement, pour les fins du
journal des Débats, je pense même qu'il faudrait lire l'amendement
au complet, parce que sans cela, vous vous fiez uniquement à la parole
du président qui signe "adopté" sur un bout de papier, sur un
papillon. Je pense que...
M. Tardif: M. le Président, on peut effectivement...
M. Goldbloom: Je n'irais pas jusque là, nous vous faisons
confiance quant à cela. J'aimerais simplement vérifier ma
compréhension de ce que nous propose le ministre. Si je vois bien...
M. Tardif: M. le Président, le papillon étant
entièrement écrit, tapé, nous pourrions le faire
paragraphe par paragraphe, si vous voulez. En fait, c'est l'article 27 du
projet de loi 55.
Le Président (M. Clair): Ecoutez, si je dis que l'article
27 tel qu'amendé est adopté sans en avoir donné lecture et
sans en avoir fait moi-même lecture et sans savoir ce qu'il y a dans
votre pensée... S'il y avait une erreur sur la modification, elle serait
dans la loi.
M. Caron: M. le Président, sans le lire, qu'on le donne au
journal des Débats, et ils vont le passer.
Le Président (M. Clair): Encore là, c'est à
la condition qu'il n'y ait pas d'erreur dedans.
M. Fallu: C'est la deuxième fois que nous voyons ce
papillon, puisque nous l'avions déjà vu pour la Loi des
cités et villes.
Le Président (M. Clair): Cela va.
M. Goldbloom: M. le Président, si je comprends bien, le
papillon, par rapport à ce qui est imprimé dans le projet de loi,
nous propose le remplacement de l'article 393a par un nouveau texte; 393b
demeure.
M. Tardif: C'est cela, M. le Président. 393c... M.
Goldbloom: 393c tombe.
M. Tardif: ... tombe, exactement. M. Goldbloom: 393d demeure.
M. Tardif: 393d demeure, mais évidemment, en devenant
393c.
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Tardif: 393e demeure également, mais il devient d).
393f, on remplace, M. le Président, à la troisième ligne
de l'article 393f, le no d'ordre 393a par ce qui suit, c'est-à-dire
l'article 429b de la Loi des cités et villes. Alors, le nouveau texte de
l'article 393f se lirait: "La corporation de comté est habilitée
à faire l'application d'un règlement prévu à
l'article 429b de la Loi des cités et villes."
M. Goldbloom: Oui, et, enfin, il y a un nouvel article...
M. Tardif: Je m'excuse, M. le Président. Ce paragraphe f)
devient e)...
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Tardif: II y a... Oui, par l'addition, après l'article
393f, du suivant, donc, 393g, en fait, qui devient 393f, M. le
Président, compte tenu du fait qu'on décale toujours: "La
présente sous-section ne s'applique pas dans le territoire d'une
corporation municipale faisant partie d'une communauté urbaine ou
régionale". Parce qu'alors, M. le Président, en vertu des lois
des communautés urbaines ou des lois organiques qui régissent,
par exemple, la Communauté régionale de l'Outaouais, la
préparation de normes minimales, de plans de zonage, de lotissements, de
schémas d'aménagement est la responsabilité de la
communauté. C'est la raison pour laquelle nous avons mis cela.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais que le ministre
nous explique le dernier alinéa.
M. Tardif: "En plus de prendre part au vote suivant la mise aux
voix du règlement prévu à l'article 393a, le maire d'une
corporation locale visée au premier alinéa...", M. le
Président, la raison de ce dernier paragraphe découle de ce qu'on
vient de lire à l'article 393f maintenant et s'applique surtout,
j'imagine... Dans le cas de la Communauté urbaine de Montréal et
de Québec, je ne crois pas qu'il y en ait, mais, dans le cas de la
Communauté régionale de l'Outaouais, prenons la
municipalité de Val-des-Monts, qui fait partie de la Communauté
régionale de l'Outaouais, dans ce cas, la présente sous-section
ne s'applique pas. A ce moment-là, cette municipalité ne pourrait
confier la confection de ses normes minimales à la corporation de
comté puisqu'elle appartient déjà à la
communauté régionale. Par ailleurs, lorsqu'il serait question de
voter sur ces questions de plans d'urbanisme ou de zonage pour une autre
municipalité non incluse dans la Communauté régionale de
l'Outaouais, à ce moment-là, il nous a semblé que ces gens
pouvaient participer, le maire, par exemple, qui est à la fois membre du
conseil de comté et membre de la communauté urbaine, pourrait
participer à la discussion, mais, à ce moment-là, il
devrait s'abstenir de voter.
C'est un peu le même principe, quoique là, à
l'inverse, cette fois... On me dit que le maire, par exemple, de la ville de
Longueuil siège peut-être au conseil de la CTCUM, mais ne vote que
sur les questions de transport.
M. Goldbloom: Je crois que c'est raisonnable, M. le
Président. Adopté.
Le Président (M. Clair): Alors, l'article 27, tel
qu'amendé, sur motion du ministre, est adopté. L'article 28?
M. Tardif: L'article 28, M. le Président, comprend aussi
des papillons. C'est l'article qui permet à une corporation de
comté d'exploiter un système de gestion des déchets ou une
partie d'un tel système dans l'ensemble du territoire soumis à la
juridiction du conseil de comté, pourvu qu'une entente à cet
effet soit réalisée, groupant au moins les deux tiers des
municipalités membres du conseil de comté. Alors, dès lors
qu'il y a un consentement des deux tiers, 66 2/3%;toutes les
municipalités du comté doivent adhérer au système
de gestion des déchets.
Cependant, lorsque cette majorité des deux tiers n'existe pas, il
reste, néanmoins, que le conseil de comté serait habilité
à établir un système de gestion des déchets en
commun pour les villes qui seraient d'accord. Si, par exemple, dans un conseil
de comté, il y a quinze municipalités, il y en a dix de
consentantes, donc 66 2/3%, le système peut être appliqué
pour l'ensemble du comté, y compris pour les cinq dissidentes. Lorsqu'il
n'y a pas cette règle des deux tiers, à supposer qu'il n'y en
aurait que huit qui seraient consentantes, ce serait seulement pour les huit.
C'est le sens de l'article 28.
Maintenant, M. le Président, il y a des petits papillons...
Pourquoi y en a-t-il deux, M. Marcoux? Lequel est le bon?
M. le Président, si on se réfère au texte original,
cette fois, l'article 404c du Code municipal, édicté par
l'article 28 du projet de loi 55 est modifié: a) par le remplacement du
premier alinéa du paragraphe 1 par les suivants: on "itemize','
si on me pardonne l'expression, ce qui ne l'était pas 1. La
corporation de comté est habilitée à exploiter un
système de gestion des déchets ou une partie d'un tel
système: a) dans l'ensemble du territoire soumis à sa
juridiction, moyennant la signature d'une entente à cet effet avec les
deux tiers ou plus des corporations locales faisant partie de ce territoire; b)
dans le territoire des corporations locales dont le nombre est inférieur
aux deux tiers des corporations locales faisant partie de la
municipalité de comté, moyennant la signature d'une entente
à cet effet avec chacune de ces corporations locales dont le nombre est
ainsi inférieur. Il n'y a rien de nouveau là. L'habilitation
pré-
vue au premier alinéa est exclusive de la compétence que
possède, quant aux objets de l'entente, toute corporation locale dans le
territoire de laquelle la corporation de comté est habilitée.
M. Goldbloom: M. le Président, l'idée n'est pas
changée, elle est simplement exprimée avec plus de
clarté.
M. Tardif: Un deuxième alinéa b), par le
remplacement, dans la septième ligne du premier alinéa du
paragraphe 2, du mot "deuxième" par le mot "troisième".
M. Goldbloom: C'est parce que vous avez ajouté un
alinéa, M. le Président; donc, celui qui était le
deuxième en devient le troisième; ce n'est pas plus
compliqué que cela.
Je trouve cela très acceptable, M. le Président.
M. Tardif: Par le remplacement, partout où se rencontre
l'expression "ministre responsable de la qualité de l'environnement",
par l'expression "ministre responsable de l'application de la Loi de la
qualité de l'environnement". Voilà.
Le Président (M. Clair): Article 28. M. Cordeau: M.
le Président.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Advenant le cas où, déjà, des
municipalités, étant près d'une ville qui possède
un dépotoir, un système de gestion des déchets, ont une
entente avec cette municipalité... Si, après, le conseil de
comté se réunit et si les deux tiers des participants
décident d'établir un système de gestion des
déchets pour l'ensemble du comté, est-ce que ces
municipalités, étant près d'une municipalité qui
exploite un tel système, devront, automatiquement, faire partie de la
nouvelle décision du conseil de comté, parce que les deux tiers
ont adhéré? Dans certains comtés, vous savez, il y a une
distance assez grande entre une partie d'un comté et l'autre
extrémité. A ce moment, il n'y a pas d'exclusion et toutes les
municipalités devront participer à ce nouveau système de
gestion de déchets à l'autre extrémité du
comté.
M. Tardif: M. le Président, je pense que ce qui est...
D'abord, je voudrais souligner qu'il y a le paragraphe 2 de l'article 404c qui
dit: "Une municipalité qui ne fait pas partie de la corporation de
comté, y compris une cité ou une ville, peut conclure une telle
entente avec ladite corporation."
C'est donc dire que dans un comté municipal traditionnel il y a
des trous, ces trous étant les cités et villes. Dès qu'une
corporation municipale prend un certain essor, qu'elle acquiert une certaine
importance, elle cesse d'être régie par le Code municipal. Elle
tombe sous la Loi des cités et villes et sort du conseil de comté
automatique- ment, en tout cas jusqu'à maintenant, et,
évidemment, à ce moment-là, en principe, s'organise
à toutes sortes de fins. Là, on va permettre aux cités et
villes de conclure des ententes avec les corporations de comté,
l'objectif étant, autant que possible, que chaque municipalité
locale n'ait pas son dépotoir à ciel ouvert aux limites de la
ville, que la mise en commun de cette gestion des déchets solides puisse
permettre un meilleur respect des normes d'enfouissement, de salubrité
et autres et, possiblement, des questions de coûts. Il est bien
évident que dans un comté fort étendu il ne serait ni
pratique ni économique de ne pas ménager ou prévoir des
accommodements. On dit: Un système de gestion de déchets. On ne
dit pas un seul dépotoir. Pardon? Oui, c'est cela. Je crois que ce n'est
pas...
M. Caron: Tout dépend de la dimension du comté,
comme vous le disiez.
M. Cordeau: Mais ma thèse, c'est que si le conseil de
comté décide d'organiser un système comme cela, je crois
que le coût sera partagé entre toutes les municipalités du
comté. Si deux tiers des participants votent, décident
d'établir un tel système...
M. Tardif: M. le Président, je me demande dans quelle
mesure, quitte à vérifier avec nos juristes. On dit à
404c, premier paragraphe, la corporation de comté est habilitée
à exploiter un système de gestion des déchets ou une
partie d'un tel système dans l'ensemble du territoire soumis à sa
juridiction.
M. Cordeau: Ce sont les deux tiers des participants qui peuvent
décider. Est-ce que tous les membres de cette corporation de
comté sont obligés de participer aux dépenses de ce
système?
M. Goldbloom: Je partage partiellement les préoccupations
du député de Saint-Hyacinthe.
M. Tardif: Je m'excuse, M. le Président, les conseils
m'arrivent de toutes parts.
M. Goldbloom: Je vous en prie. J'ai relu un peu rapidement
l'article. Je ne trouve pas d'allusion au partage des coûts. Si je
comprends bien, ce serait déterminé dans le cadre de l'entente
elle-même. Mais quant au problème qui existerait pour une
municipalité se trouvant à côté d'une ville et
faisant partie du système de gestion des déchets de cette ville,
si le conseil de comté prend le vote et les deux tiers s'entendent pour
la création d'un nouveau système de gestion des déchets,
toutes les municipalités du conseil de comté seraient
obligées de faire traiter leurs déchets de cette façon par
ce système de collecte et le reste. Qu'est-ce qui arrive à
l'entente entre cette seule municipalité rurale et la ville qui lui rend
ce service? Est-ce que le paragraphe 2 donne une porte de sortie? Est-ce que le
fait que le tout doit être approuvé par la Commission municipale
du
Québec et par le ministre de l'environnement constitue une
certaine protection? Il n'est quand même pas dit de façon
explicite qu'une telle municipalité pourrait maintenir son entente avec
la ville.
M. Tardif: M. le Président, je pense que le point
soulevé par le député de Saint-Hyacinthe et le
député de D'Arcy McGee est tout à fait juste. Les
légistes sont en train de regarder cette disposition. Evidemment, les
conseils de comté ont demandé que, quand la majorité des
deux tiers s'est prononcée en faveur d'un système de gestion de
déchets solides, ceci ait un effet obligatoire pour les autres villes,
sans quoi nous n'aurons jamais de système.
Il y aura toujours des villes qui vont préférer aller
jeter leurs déchets aux limites de la municipalité, de la leur ou
de la voisine, et ne voudront pas entrer là-dedans. Mais vous avez tout
à fait raison. On pourrait concevoir des situations où,
étant à proximité d'une ville, d'un dépotoir ou
d'un incinérateur, parce qu'il y a des villes qui ont un
incinérateur, donc de pouvoir utiliser ceci plutôt que... Si vous
me permettez, M. le Président, on pourrait peut-être passer
à l'article suivant pendant que nos légistes regardent...
M. Cordeau: Je pourrais faire une suggestion...
Le Président (M. Clair): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau:... si vous indiquiez dans le projet de loi les deux
tiers des municipalités qui n'adhèrent pas déjà
à un système, cela exclurait celles qui adhèrent
déjà à un système bien organisé. Si les deux
tiers des municipalités n'adhèrent pas actuellement à un
système, cela obligerait toutes les municipalités à
adhérer à un système.
M. Tardif: M. le Président, je retiens la suggestion du
député de Saint-Hyacinthe. Je demande à nos
légistes de regarder cette observation, à la lumière des
représentations qu'ils ont reçues de l'Union des conseils de
comté.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais faire la
suggestion suivante: Si je comprends bien, les légistes du
ministère se penchent sur l'opportunité d'ajouter un
alinéa qui permettrait à une municipalité qui a
déjà une entente avec une ville de continuer de respecter cette
entente ou quelque chose dans ce sens.
Si nous terminons l'étude de ce projet de loi avant 13 heures, ce
qui semble très possible, et si le ministre n'est pas encore en mesure
de nous offrir un texte additionnel, pour ma part, je n'aurais pas d'objection
qu'il nous propose un amendement dans ce sens en Chambre, avant la
troisième lecture. Il y a un mécanisme qui permet de le
faire.
M. Tardif: D'accord, M. le Président. Je re- mercie le
député de D'Arcy McGee de sa collaboration. Nous aurons
peut-être une autre occasion demain, puisque la commission des affaires
municipales siégera pour l'étude du bill 200.
M. Goldbloom: D'accord.
M. Tardif: Alors, entre-temps...
Le Président (M. Clair): Nous suspendons donc
l'étude de l'article 28 pour passer à l'article 29.
Adopté?
M. Tardif: Un article fort important, M. le Président, qui
supprime le maximum de $2 quant à la taxe que peut imposer une
corporation locale sur les propriétaires de tout chien gardé dans
la municipalité.
Le Président (M. Clair): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je suis d'accord avec le
ministre que $2, de nos jours, ce n'est pas beaucoup. Par contre, il faut dire
qu'à la campagne un chien de garde peut être un atout
précieux pour une famille. Il ne serait donc pas raisonnable, à
mon sens, que la municipalité puisse taxer d'une façon
exagérée les familles qui veulent se protéger de cette
façon. Je n'ai pas d'objection que l'on augmente le montant pour tenir
compte de l'augmentation du coût de la vie, mais ne pas imposer de
plafond, il me semble que c'est injuste à l'endroit de beaucoup de
familles rurales.
M. Tardif: M. le Président, évidemment sur cette
question des permis de chiens, j'imagine qu'il se produira un débat au
conseil. Si on se trouvait, par hasard, face à une municipalité
où les amis des chiens étaient à ce point, comment
dirais-je, nombreux et intéressés à s'assurer que
ça ne devienne pas la seule source de revenus ou la principale source de
revenus de la municipalité, ils sauront se faire entendre.
Maintenant, j'aimerais quand même attirer votre attention sur un
article, sur une des raisons d'être de cet article qui est la suivante:
C'est non seulement une question d'indexation, M. le Président, mais cet
amendement fait suite à des demandes de l'Union des conseils de
comté.
Il nous fait valoir que, présentement, les corporations locales
régies par le Code municipal ne peuvent, avec une taxe si faible,
disent-ils, satisfaire aux obligations que leur impartit la Loi des abus
préjudiciables à l'agriculture. Nous avons une Loi des abus
préjudiciables à l'agriculture. C'est le chapitre 130 des Statuts
refondus du Québec de 1964, qui impose à ces municipalités
le maintien d'un fonds d'indemnisation pour les dommages causés par les
chiens ou les animaux de la ferme, M. le Président.
M. Cordeau: Le prix du mouton est augmenté.
Le Président (M. Clair): L'article 29 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté avec la mise en garde. Le
Président (M. Clair): Adopté. Article 30.
M. Tardif: A l'article 30, si on fait abstraction des multiples
renvois qui comprennent quelque chose comme trente lignes, cet article a pour
effet de modifier la condition requise pour qu'une corporation locale puisse
exiger de tout propriétaire, locataire ou occupant d'une maison, une
compensation pour l'eau et pour le service d'égout, même si cette
personne ne s'en sert pas.
Le deuxième élément important, c'est que dans le
cas des cités et villes, la municipalité n'était
obligée d'amener l'eau qu'à la limite de la ligne de rue ou de la
propriété publique. Elle n'était pas obligée de se
rendre jusqu'à la maison de l'individu. Alors que dans le Code
municipal, là où les terrains étaient encore plus grands
que dans les villes, généralement, la municipalité devait
amener l'eau jusqu'à la maison, les égouts et l'aqueduc.
Maintenant, cet article a pour effet de n'obliger la municipalité
qu'à l'égard de la propriété publique,
c'est-à-dire amener les égouts et l'aqueduc à la ligne de
rue ou à l'alignement de rue. C'est donc laisser à la charge des
usagers le soin de faire les raccordements voulus.
Voilà le sens de cet article 30 qui vous est
présenté.
Le Président (M. Clair): L'article 30 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté. Article 31.
M. Tardif: Je m'excuse, M. le Président. A l'article 30,
c'était le paragraphe a). Le paragraphe b), évidemment... C'est
cela. Mais il y avait une disposition différente à l'effet que
les poteaux, selon qu'ils sont à Montréal ou à
Québec, les "pôteaux", puissent servir... On me dit qu'il s'agit
là d'un amendement qui, d'ailleurs, avait été
préparé dans le temps où le député de D'Arcy
McGee était ministre des Affaires municipales et qui avait
été, pour toutes sortes de raisons, laissé, oublié,
laissé de côté. Substantiellement, c'est de faire en sorte
que ces poteaux servent à des usages multiples, téléphone,
télégramme, distribution de câble de
télévision et autres.
Une Voix: II y a les cordes à linge aussi.
Le Président (M. Clair): L'article 30 est adopté.
Article 31.
Fonds de pension
M. Tardif: L'article 31, M. le Président, comporte un
papillon important. Nous pouvons d'abord voir l'article tel qu'il était
à l'origine. Il donne le pouvoir à toute corporation locale ou de
comté, d'établir et de maintenir un fonds de pension ou de
retraite au bénéfice de ses fonctionnai- res ou employés
à temps plein, ou de participer à un tel fonds de pension.
En fait, il s'agit de donner aux corporations municipales régies
par le Code municipal, le même pouvoir, en cette matière, que
possèdent les cités et villes.
Le sens du papillon, l'article 31 du projet de loi 55 est modifié
par l'addition, après l'article 448c du Code municipal, des articles
suivants il y avait 443a, 443b, 443c maintenant nous ajoutons un
443d qui est contenu dans le papillon, ainsi qu'un 443e et 443f.
L'article 443d dit ceci: Les fonds accumulés dans un fonds de
pension, de retraite, établi et maintenu par une corporation et
accumulé au crédit d'un fonctionnaire ou employé qui passe
à l'emploi d'une autre corporation municipale ayant établi un tel
fonds, sont transférables, à la demande de ce fonctionnaire ou
employé, aux conditions fixées par la Régie des rentes du
Québec. Les bénéfices sociaux accumulés au
crédit de ce fonctionnaire ou employé sont aussi
transférables à la seule demande de ce dernier. Les
bénéfices sociaux prévus à l'alinéa
précédent comprennent ceux qui sont accumulés dans une
caisse, un plan ou un fonds administré par l'employeur, par l'employeur
et les employés ou par un tiers pour le compte de fonctionnaires et
employés municipaux.
Ce qu'on vient de faire avec ceci, c'est de promouvoir la
mobilité professionnelle des fonctionnaires municipaux, quels qu'ils
soient au Québec, qu'ils soient au Québec, qu'ils soient à
l'emploi d'une petite municipalité de comté ou d'une grande
municipalité de cité ou de ville. Je pense que ceci est
important. Combien de fois n'entendons-nous pas des fonctionnaires municipaux
se plaindre parfois, au lendemain de certains jours d'élections
municipales de novembre d'être sinon mis au ban, du moins frappés
d'ostracisme ou je ne sais trop quoi. Indépendamment de ces raisons fort
humaines et compréhensibles que peuvent avoir certains fonctionnaires de
se plaindre de certains changements, il reste que, dans certaines
municipalités, un fonctionnaire d'une certaine envergure pourrait se
sentir limité dans son plan de carrière. Que voulez-vous? Dans
une municipalité de 5000 âmes, quand il a atteint le sommet d'une
pyramide, l'objectif pourrait être de passer dans une ville d'un peu plus
d'ampleur. L'employé peut hésiter à le faire, parce qu'il
se dit: Si je pars, tous mes bénéfices sociaux, mon fonds de
retraite et tout cela sont perdus. Ce que nous venons maintenant de permettre,
par cette transférabilité à la seule demande de
l'employé, c'est vraiment la mobilité professionnelle et, je
pense, aussi la promotion de la fonction publique municipale par une certaine
spécialisation, en tout cas, des perspectives de carrière qui
n'existaient pas auparavant ou si peu.
M. Caron: On a cela dans les hôpitaux. Cela donne une
chance, comme le ministre le disait, à un type qui part d'une
municipalité de 5000 ou 10 000 personnes de s'en aller dans une
municipa-
lité de 25 000 ou 50 000 et plus. L'idée est très
bonne, je suis bien d'accord.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, habituellement, lorsqu'une
municipalité établit un fonds de pension, c'est pour
protéger ses employés pour que plus tard, à leur retraite,
ils puissent avoir un revenu convenable. L'employeur la municipalité,
paie une partie du fonds de pension. C'est aussi en vue de conserver son
employé le plus longtemps possible. La part de la municipalité
peut être plus ou moins considérable, selon l'entente du fonds de
pension, l'entente première.
Je ne sais pas si, à un moment donné, la
municipalité paie une partie du fonds de pension de son employé,
quel que soit le pourcentage établi à la base, lorsque
l'employé part, il part aussi avec les fonds de la
municipalité?
M. Tardif: II y a, M. le Président...
M. Cordeau: C'est-à-dire une partie des fonds des
contribuables qui ont payé, autant que possible, pour conserver cet
employé jusqu'à sa retraite.
M. Tardif: L'inverse est vrai. C'est-à-dire que la
municipalité qui va engager un autre employé venant d'ailleurs va
recevoir un employé...
M. Cordeau: D'accord. M. Tardif: D'accord. M. Cordeau:
Oui.
M. Goldbloom: Ces montants ne servent qu'à une seule fin,
la constitution du fonds de pension.
M. Tardif: Absolument.
M. Goldbloom: Je pense que c'est une excellente chose. J'appuie
sans réserve la proposition du ministre. Je n'ai qu'une seule question,
qui a trait à ce qui est proposé comme nouvel article, le 443f,
le rachat des jours de maladie accumulés.
Ce n'est pas tellement une question exclusivement municipale, mais il me
semble que... J'aimerais savoir, en somme, si le ministre en a discuté
avec ses collègues, avec le ministre de la Fonction publique, avec le
ministre du Travail. Je suis Informé que, dans certaines grandes
municipalités où les employés sont nombreux
certains peuvent accéder à des postes de commande et toucher des
salaires passablement élevés des personnes, au moment de
la prise de leur retraite, reçoivent des sommes très
considérables, parce qu'elles n'ont pas été malades. Elles
ont accumulé des journées de maladie. Je ne leur en fais pas
grief.
Tel est l'état actuel des ententes collectives et ainsi de suite.
Je me demande si c'est une ten- dance que nous devons encourager de
façon illimitée.
Je ne dis pas que nous ne devrions pas permettre le rachat des jours de
maladie accumulés, mais je demande au ministre s'il a eu des discussions
avec ses collègues sur l'opportunité d'y mettre un certain
plafond ou au moins de dire ceci: Que ce qui est prévu comme
compensation soit en fonction de la valeur des journées de maladie au
moment où ces journées de maladie ont été
accumulées, plutôt qu'à leur valeur au moment de la
retraite.
M. Tardif: M. le Président, cet alinéa, ce
paragraphe 443f est un paragraphe de concordance qui est identique en tout
point au paragraphe 11 de l'article 473 de la Loi des cités et villes,
chapitre 45 des lois de 1974, présenté et adopté par le
député de D'Arcy McGee, alors qu'il était ministre des
Affaires municipales. Evidemment, ce qu'on donne, c'est un pouvoir habilitant
les municipalités de permettre ce rachat. On ne stipule pas les
conditions qui pourront être déterminées, soit dans le
règlement de la municipalité, soit encore dans la convention
collective de travail qui intervient entre la municipalité et ses
employés. Il nous semblait ici que de donner ce pouvoir habilitant les
municipalités, conformément à ce qui existe
déjà pour la Loi des cités et villes, suffisait et que le
reste, évidemment...
M. Goldbloom: M. le Président, il est évident que
quand j'ai été ministre et quand l'article en question a
été ajouté à la Loi des cités et villes, je
n'avais pas eu de la part de certaines municipalités les commentaires
que je viens d'exprimer. Je n'ai pas d'objection à l'adoption de
l'article proposé. J'ai voulu simplement attirer l'attention du ministre
vers un problème.
Voyez-vous, ce qui peut arriver, c'est la situation suivante: Un homme
entre au service de la municipalité à l'âge de 24 ans. A
l'âge de 25, 26, 27 ans, il n'est pas souvent malade. Il accumule des
journées de maladie. Ces journées ont, à ce moment, une
valeur relativement restreinte en comparaison avec la valeur des
journées de maladies quarante années plus tard, quand il est
à la veille de sa retraite. Il y a des ententes qui prévoient que
c'est la valeur de l'année pendant laquelle la retraite est prise qui
détermine la valeur de toutes les journées accumulées, ce
qui donne des sommes fantastiques. Il me semble que ces sommes ne sont pas
vraiment justifiées. J'ai voulu simplement attirer l'attention du
ministre sur ce problème. J'ai voulu que ce problème soit
exposé dans le journal des Débats.
M. Tardif: Bien, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président, mon collègue de D'Arcy
McGee a raison dans un sens, mais dans l'autre, c'est avantageux. Je pense que
c'est bien avantageux de donner les pouvoirs aux municipa-
lités. On va donner un exemple, comme chez nous, où on a
des sapeurs qui ont droit jusqu'à 180 jours, la ville leur remet 180
jours. S'ils ont plus de 180 jours, ils les perdent. Qu'est-ce qu'ils font? Ils
les prennent graduellement. Pour remplacer le type qui doit rentrer à 18
heures le soir, s'il n'est pas là, c'en est un qui vient en temps
supplémentaire. Cela coûte $30 de plus; au lieu d'avoir $60, le
sapeur a $90; c'est du temps et demi.
Je pense qu'il y a avantage à essayer de racheter les
journées de maladie le plus vite possible dans toutes les
municipalités parce que les municipalités vont les payer en 1977.
Je pense que c'est très bon de pouvoir... parce que les gens disent: On
accumule, on accumule pour plus tard. La mentalité de mettre de l'argent
de côté diminue. Dans les ententes collectives, je pense que c'est
un avantage.
M. Tardif: M. le Président, il y avait l'article 443e; on
est passé de d) à e); en fait, e) permet tout simplement à
une corporation locale ou de comté de prendre sur, l'avis de ses
fonctionnaires et employés de toutes catégories, bref, des
polices d'assurance connues sous le nom d'assurance collective. C'est aussi,
encore une fois, en concordance avec ce qui existe dans la Loi des cités
et villes.
Le Président (M. Clair): Le député de
Saint-Hyacinthe aurait une question.
M. Cordeau: J'aurais une petite question à poser. Vous
mentionnez "aux conditions fixées par la Régie des rentes du
Québec". Est-ce que les conditions sont fixées seulement par la
Régie ou si c'est à venir?
M. Tardif: On me dit, M. le Président, qu'il y a
effectivement un projet de règlement qui est préparé par
la Régie en ce qui concerne les employés municipaux et que des
dispositions analogues existent aussi dans les lois des communautés
urbaines, pour ce qui est des transferts. Il s'agit de s'assurer, en quelque
sorte, que c'est transféré non seulement quant au capital
accumulé, mais quant aux intérêts et tout cela, quant aux
modalités, et qu'un règlement serait déjà
préparé à cet effet par la Régie des rentes.
M. Cordeau: Merci, M. le Président. Une autre observation.
En ce qui regarde les fonds accumulés au crédit d'un
employé, il y en a une partie par l'employé et une partie par
l'employeur.
M. Tardif: Oui.
M. Cordeau: Par règlement, il y a actuellement des fonds
de pension établis dans des municipalités qui spécifient
qu'advenant le départ d'un employé, ce dernier, tout
dépend un peu de ses années de service, peut demander son fonds
de retraite avec un certain intérêt; par contre, il n'a pas droit
à l'argent versé par la municipalité, cet ar- gent servant
au fonds général du fonds de retraite pour augmenter la pension
des autres à la fin.
M. Tardif: Oui.
M. Cordeau: Par ce projet de loi, est-ce que l'employé va
être autorisé, lors de son départ à demander sa part
et la part de la municipalité?
M. Tardif: Absolument pas, M. le Président.
M. Cordeau: Cela ne va pas à l'encontre des fonds de
retraite établis actuellement selon certaines conditions?
M. Tardif: Absolument pas, M. le Président. Si on relit
l'article 443d, on dit que: Les fonds accumulés dans un fonds de
pension, de retraite établi et maintenu par une corporation et
accumulés au crédit d'un fonctionnaire ou employé qui
passe à l'emploi d'une autre corporation municipale ayant établi
un tel fonds sont transférables à la demande de ce fonctionnaire
ou employé. Ce n'est pas le cas de l'employé qui quitte et qui
dit: J'ai contribué pendant huit ans, je retire les prestations que j'ai
contribuées. Celles de la ville, évidemment, il ne les retire
pas; cela reste tel quel. Mais lorsqu'il passe à l'emploi d'une autre
corporation municipale, il peut demander que son fonds de pension en entier,
ses contributions et celles de son employeur le suivent dans la nouvelle
corporation municipale où il va.
M. Cordeau: Même si c'est à l'encontre du
règlement qui établit le fonds de pension dans une telle
municipalité.
M. Tardif: Oui, M. le Président, la loi a
préséance. Evidemment, c'est ce qu'on dit: Ils sont
transférables à la demande de l'employé. Alors, c'est
nonobstant tout règlement municipal à cet effet.
M. Cordeau: Je voulais avoir une précision, je voulais
avoir votre précision.
M. Goldbloom: M. le Président, je m'adresse à vous
parce que vous êtes très soucieux d'être certain que ce que
vous signez est parfaitement correct. J'attire votre attention sur le fait que,
dans la deuxième ligne de la deuxième page du papillon, il y a
une faute de frappe.
M. Tardif: C'est bien "champ d'application", M. le
Président. Ce paragraphe a pour effet d'assimiler, pour les fins de cet
article, les employés des offices municipaux d'habitation, là
où il y en a; donc, d'être admissible à ces
mêmes...
Le Président (M. Clair): Alors, l'article 31... M.
Tardif: 31.
Le Président (M. Clair):... tel que modifié...
M. Tardif: Est adopté.
M. Goldbloom: Par le...
Le Président (M. Clair): ... par le ministre des Affaires
municipales, est adopté.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 32?
M. Goldbloom: Adopté quant à moi, M. le
Président.
Le Président (M. Clair): Article 32, adopté.
M. Goldbloom: Les articles 33 et 34 sont de concordance.
Le Président (M. Clair): L'article 33 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
M. Tardif: M. le Président, l'article 33...
Le Président (M. Clair): L'article 34 est
retranché, à la suggestion du ministre.
M. Tardif: Retranché, M. le Président. C'est un
article de concordance qui est inutile.
Le Président (M. Clair): L'article 34 est abrogé.
Pour la suite, est-ce que nous conservons la même
numérotation?
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que nous avons
pris l'habitude de continuer de discuter selon les numéros
utilisés, laissant aux légistes le soin, dans leur rapport final,
de les corriger.
Le Président (M. Clair): Cela va. Alors, l'article 35.
Soumissions publiques
M. Tardif: M. le Président, l'article 35 est identique
à ce que nous avons déjà adopté par la Loi des
cités et villes, c'est-à-dire l'obligation d'aller en soumissions
publiques pour les contrats supérieurs à $10 000, à des
soumissions sur invitation pour les contrats entre $1 000 et $10 000 et,
troisièmement, de prévoir, dans les cas de force majeure, ou de
nature à mettre en danger la vie ou la santé de la population ou
d'entraîner une détérioration sérieuse des
équipements de la corporation, dis-je, de permettre au maire ou au chef
du conseil de décréter ces travaux urgents.
Là-dessus, M. le Président, il y a un papillon qui vous a
été distribué, je crois, et qui dit ceci: "L'article 625b
du Code municipal, édicté par l'article 105 du projet de loi no
55, est remplacé par le suivant: alors, si on va à 625b,
on disait anciennement dans un cas de force majeure de nature à
mettre en danger la vie ou la santé de la population, ou à
détériorer sérieusement les équipements de la
corporation, le maire peut décréter toute dé- pense et
octroyer tout contrat nécessaire pour remédier à la
situation. Dans ce cas, le maire doit faire un rapport motivé au conseil
dès la première séance qui suit".
Ici, M. le Président, on dit: "Dans un cas de force majeure de
nature à mettre en danger la vie ou la santé de la population, ou
de détériorer sérieusement les équipements
municipaux, le chef du conseil peut décréter toute dépense
qu'il juge nécessaire et octroyer tout contrat nécessaire pour
remédier à la situation". En fait, on a remplacé le
"maire" par le "chef du conseil" puisque, pouvant s'agir d'une corporation de
comté, c'est alors le chef du conseil de comté qui aurait ces
pouvoirs. "Dans ce cas, le chef du conseil doit faire un rapport motivé
au conseil dès la première séance qui suit: Cependant,
dans le cas d'une corporation de comté dotée d'un comité
administratif, et si ce comité siège avant la première
séance du conseil qui suit, le préfet fait un rapport
motivé à ce comité. Le rapport du préfet est alors
déposé au conseil dès la première séance qui
suit".
M. le Président, quant à la dernière partie du
paragraphe, elle est le pendant de ce qu'on a adopté pour la Loi des
cités et villes dans le cas où les cités et villes avaient
des comités exécutifs.
M. Goldbloom: M. le Président, à deux endroits, on
mentionne "chef du conseil" et à deux endroits, on mentionne
"préfet". Je disais, M. le Président, que dans ce nouvel article
625b, à deux endroits, on fait allusion au "chef du conseil" et,
à deux endroits, au "préfet". J'aimerais simplement avoir
l'explication nécessaire.
M. Tardif: Dans la première partie du paragraphe de
l'article 625b, dans les cas de force majeure, nous aurions pu dire: "Dans les
cas de force majeure, de nature à mettre... le maire, lorsqu'il s'agit
d'une municipalité locale, ou le préfet de comté,
lorsqu'il s'agit d'une corporation de comté..." puisque la
première partie s'applique aux deux.
Si bien, que le terme ou l'expression générique groupant
les deux personnages, à la fois le maire et le préfet,
c'était le chef de conseil, tandis que la deuxième partie ne
s'applique vraiment qu'au conseil de comté et c'est la raison pour
laquelle, dans ce cas, nous nous référons au préfet.
M. Goldbloom: Maintenant, M. le Président, je pense que le
ministre n'a pas fait lecture du paragraphe 1 du papillon. Est-ce que je dois
comprendre que nous ne l'adoptons pas?
Le Président (M. Clair): II ne sera pas adopté, il
est retiré par...
M. Goldbloom: II est retiré. D'accord. Le paragraphe 9 de
l'article 625 demeure.
M. Tardif: II demeure.
Le Président (M. Clair): Seul l'article 625b du Code
municipal est remplacé.
M. Tardif: C'est exact, M. le Président. M. Goldbloom:
Adopté. Le Président (M. Clair): Alors, l'article
35... M. Tardif: Est adopté.
Le Président (M. Clair): ... est adopté avec
amendement. L'article 36?
M. Tardif: Concordance avec l'article 35, M. le Président.
Adopté.
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Clair): L'article 36 est adopté.
L'article 37?
Prévisions des revenus et des
dépenses
M. Tardif: L'article 37, M. le Président, est cet article
qui impose maintenant aux corporations locales de préparer un budget,
tout comme les cités et villes étaient tenues de le faire
jusqu'à maintenant. Ce sont des dispositions identiques à celles
contenues dans la Loi des cités et villes. Il y a un papillon, M. le
Président, où, encore une fois, par souci de concordance avec des
amendements déjà apportés aux articles lors de
l'étude du projet de loi 54, nous proposons que l'article 633a du Code
municipal édicté par l'article 37 du projet de loi 55 soit
modifié: a) par le retranchement dans la quatrième ligne du
paragraphe 1 du mot "règlement". Il s'agit donc que le budget qui soit
adopté ne le soit pas par règlement nécessairement; et b)
M. le Président, par le remplacement dans les troisième,
quatrième et cinquième lignes du paragraphe 2, des mots
"trésorier", ou, selon le cas, "le directeur des finances" par le mot
"secrétaire-trésorier"; donc, troisième et
quatrième lignes du paragraphe 2.
Le Président (M. Clair): Alors, l'article 37 avec ses
amendements est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 38?
M. Goldbloom: M. le Président, c'est un peu la même
chose qu'avec les chiens. Il n'y a pas lieu d'indiquer un taux maximum? Ou on
laisse le conseil municipal mettre sa tête sur le billot et risquer de se
faire battre aux élections suivantes?
M. Tardif: Oui. Dans ce cas-là, M. le Président,
l'ancien article 68 ne prévoyait aucun intérêt sur les
sommes dues à la corporation de comté alors qu'ici, maintenant,
un montant est prévu à raison de 5% pour l'an. M. le
Président, si on lit bien l'article 38, on dit: "Les arrérages
sur cette part portent intérêt à compter de son
exigibilité selon le taux annuel fixé par le conseil de
comté ou, à défaut, à raison de 5% l'an".
Evidemment, on aurait pu s'arrêter au taux annuel fixé par le
conseil de comté. Cependant, toute l'économie du Code municipal
est justement de prévoir que, à défaut pour le conseil
municipal ou les conseils de comté de prévoir, le
législateur a toujours prévu à la place des conseils.
C'est vrai pour les nominations de fonctionnaires, c'est vrai pour les
procédures d'élections, c'est vrai pour...
Il faut quand même penser que nous nous retrouvons dans beaucoup
de vraiment petites municipalités, ou de petites organisations,
où il y a peut-être un secrétaire-trésorier à
temps partiel qui fait cela deux heures par semaine, sur le coin de la table de
la cuisine, qui tient les livres de la municipalité. Si bien que nous
pourrions nous retrouver avec un paquet de situations où le
législateur pourrait devoir comme cela a été le
cas, on l'a vu au cours de la présente session adopter une loi
spéciale pour rendre légaux tous les gestes posés par une
municipalité aussi imposante que Mont-Laurier, par exemple, qui, pendant
des années, a agi dans l'illégalité. Toute
l'économie du Code municipal a été de prévoir
qu'à défaut, pour ces corporations municipales, d'agir, la loi
prévoyait ce qui se passait. C'est la même idée ici, M. le
Président.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Article 38, adopté?
Adopté. Article 39, adopté?
M. Cordeau: II y a un papillon.
M. Tardif: De concordance avec l'article 12, M. le
Président. Maintenant, il y a un papillon ici: L'article 681e du Code
municipal, tel que remplacé par l'article 39 du projet de loi no 55, est
modifié par l'insertion, dans la septième ligne, après le
mot "estimations", des mots "au ministre des Affaires municipales". Alors: "Le
secrétaire-trésorier doit faire tenir copie de ces estimations au
ministre des Affaires municipales et à chaque corporation locale de
comté il y a le mot "et".
Le Président (M. Clair): L'article 39, avec les
amendements, est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 40.
M. Tardif: M. le Président, c'est cet article qui permet
aux corporations d'imposer une surtaxe de 50% sur les terrains vacants
viabilisés. C'est le pendant, c'est un effet du discours du budget du
ministre des Finances du 12 avril 1977. Nous avons un papillon identique
à ce qui a été présenté pour la Loi des
cités et villes à savoir que l'article 696b du Code municipal,
édicté par l'article 40 du projet de loi, est modifié par
le remplacement du paragraphe b) du deuxième alinéa, par le
suivant: "Qui est adjacent à une rue publique en bordure de laquelle les
services d'aqueduc et d'égout sanitaire sont disponibles". Il y a le mot
"sanitaire" qui est ajouté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Article 40, avec ses
amendements...
M. Tardif: Au singulier, M. le Président.
M. Goldbloom: Oui, M. le Président. J'allais faire la
remarque que, cette semaine, j'ai parlé d'égouts en Chambre et
les correcteurs du journal des Débats ont toujours mis les égouts
au pluriel.
Le Président (M. Clair): L'article 40 est adopté
avec les amendements. Article 41, adopté?
M. Tardif: Cet article porte de $100 à $300 la somme
maximale qu'une corporation locale peut imposer annuellement à une
personne comme taxe d'affaires.
Le Président (M. Clair): L'article 41... M. Goldbloom:
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): ... est adopté. Article
42.
M. Goldbloom: Adopté également.
Le Président (M. Clair): Adopté. Article 43.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Article 44.
M. Tardif: Cela supprime les dispositions devenues caduques, M.
le Président, par l'effet du chapitre 82 des Lois de 1975.
Le Président (M. Clair): Adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Article 45.
M. Tardif: La même chose que pour la Loi des cités
et villes, M. le Président. Cela élimine l'obligation des
personnes qui font des soumissions pour la vente de bonds et obligations aux
corporations municipales d'avoir à déposer un chèque
accepté, égal à 1% du montant de l'emprunt.
Le Président (M. Clair): Article 45, adopté.
Article 46.
M. Tardif: La même chose que pour la Loi des cités
et villes, M. le Président. C'est un service qu'on offre aux
municipalités, de permettre au ministre des Affaires municipales
d'ouvrir les soumissions pour les ventes d'obligations de corporations.
Le Président (M. Clair): Adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté. Article 47.
M. Goldbloom: Les articles 47 et 48, comme nous l'avons fait pour
la Loi des cités et villes, font disparaître le mot "tacitement".
Il y a un papillon, cependant, M. le Président, pour l'article 48.
Le Président (M. Clair): L'article 47 est adopté.
L'article 48?
M. Tardif: M. le Président, dans le cas de l'article 48,
c'est le préambule qui n'était pas correct et c'est la seule
chose qui est vraiment modifiée. Le nouveau préambule dit:
L'article 784a dudit code édicté par l'article 10 du chapitre 81
des lois de 1974, et modifié par l'article 39 du chapitre 82 des lois de
1975, est de nouveau modifié par le remplacement des sept
premières lignes du premier alinéa du paragraphe 5, par ce qui
suit:
M. Goldbloom: Par les mots des sept premières lignes qui
sont ajoutés.
M. Tardif: C'est cela. Les mots des sept premières
lignes.
Le Président (M. Clair): L'article 48 est-il
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Clair): L'article 49 est-il
adopté?
M. Tardif: Cet article est un article de nature transitoire, M.
le Président, puisque nous venons de permettre aux municipalités
de créer des fonds de pension pour leurs employés, sauf qu'un
certain nombre d'entre elles avaient déjà, par suite des contrats
de travail qu'elles avaient signés autrement, établi de tels
fonds. Il s'agit de dire: Celles qui en avaient, continuez. C'est bien.
Maintenant, il y a un papillon ici. Vu qu'on a aux articles 143a, b, c,
d, ajouté e) et f), il faut dire ici que l'article 49 du projet de loi
55 est modifié par l'addition à la fin de l'alinéa
suivant: "Les règles ci-dessus s'appliquent mutatis mutandis aux
pouvoirs de réglementation conférés aux corporations
municipales, en vertu des articles 443e et 443f du Code municipal
édictés par l'article 31 de la présente loi". Ce sont
également celles qui avaient, par exemple, un régime d'assurance
collective.
Le Président (M. Clair): L'article 49, tel que
modifié, est-il adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 49a est
proposé par le ministre.
M. Tardif: C'est également un article de transition, c'est
le pendant, encore une fois, de ce que nous avons adopté pour le projet
de loi 54. On dit: La charge de maire ou de conseiller devenue vacante avant
le... donc, date d'entrée en vigueur de
la loi 55, est comblée selon la loi en vigueur au moment
où est survenue cette vacance.
Le Président (M. Clair): L'article 49a est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 50?
M. Tardif: A l'article 50, il y a également un papillon.
D'une part, on dit: L'article 8 a effet à compter du 1er janvier 1977.
C'est en ce qui concerne la rémunération des maires et membres de
conseil. Par ailleurs, le papillon qui est présenté dit:
"L'article 50 du projet de loi no 55 est modifié par l'addition,
à la fin de l'alinéa suivant, de: "La première
année financière en vertu de laquelle le budget doit être
préparé et adopté en vertu de l'article 633a du Code
municipal, édicté par l'article 37 que nous avons vu tantôt
de la présente loi, et en vue de laquelle l'estimation des
dépenses et des revenus doit être faite en vertu de l'article 681
dudit code, remplacé par l'article 39 de la présente loi, est
l'année financière 1979. "L'article 12 de la présente loi
a effet à compter du mois de novembre 1978".
C'est donc dire que, compte tenu de ce moment-ci de l'année, vu
que nous imposons maintenant aux corporations locales régies par le Code
municipal l'obligation de faire un budget annuel, ce budget devant entrer en
vigueur le 1er janvier qui vient, c'est quand même relativement court. Je
vous ferai remarquer évidemment que bon nombre de municipalités
locales préparaient déjà un budget annuel dont elles nous
envoyaient copie. Celles qui l'ont fait, tant mieux, mais ce ne sera vraiment
que pour l'an prochain que l'obligation sera là, dans la loi, de faire
ce budget. Evidemment, il y a certaines des dispositions qui font que la loi
doit avoir effet à compter du mois de novembre, puisqu'il doit y avoir
présentation du budget.
Le Président (M. Clair): L'article 50, avec ses
amendements, est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 51?
M. Tardif: A l'article 51, on dit: "La présente loi entre
en vigueur le jour de sa sanction, à l'exception des articles 34 et 35,
lesquels entreront en vigueur à la date qui sera fixée par
proclamation du gouvernement".
L'idée, M. le Président, en reportant l'adoption de ces
deux articles à une date que pourrait fixer le gouvernement, c'est de
s'assurer que les nouvelles dispositions concernant les soumissions publiques
n'auront pas force de loi tant que les administrateurs municipaux n'auront pas
reçu du ministère des Affaires municipales toute l'information
requise quant à leur interprétation et quant à leurs
modalités d'application. Le député de
Saint-Hyacinthe a posé fort pertinemment des questions lorsqu'on
a étudié la Loi des cités et villes qui devaient
déjà demander des soumissions, elles, même si maintenant on
a ajouté la notion de contrat de services qui a aussi besoin
d'être explicitée. Dans le cas des municipalités
régies par le Code municipal, c'est vraiment nouveau, elles
n'étaient pas tenues auparavant de demander des soumissions publiques,
elles doivent le faire, et nous pensons qu'une période d'information
s'impose avant l'entrée en vigueur obligatoire de ces articles.
Le Président (M. Clair): L'article 51 avec ses
amendements.
M. Tardif: M. le Président, il y a un papillon à
l'article 51.
M. Goldbloom: L'article 34 est enlevé.
M. Tardif: C'est cela. L'article 34 est enlevé puisqu'il
n'existe plus.
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Tardif: Ce n'est que l'article 35, je m'excuse.
Le Président (M. Clair): Ça va. Alors, avec cet
amendement, l'article 51 est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. M.
Tardif: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Nous avions
laissé en suspens l'article...
M. Cordeau: L'article 28.
Le Président (M. Clair): ...28. Pouvons-nous en disposer
maintenant?
M. Tardif: Un petit moment. C'est l'article 28. M. le
Président, les légistes du ministère m'informent qu'il
serait préférable de revenir à cet article. Si la
commission se réunit demain et que nous avons les renseignements, nous
le ferons à cette occasion, ou, sinon, de la façon
indiquée, lors de la troisième lecture.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président. J'aimerais vous
demander une suspension de quelques minutes. Vous vous rappellerez que nous
avions accordé au député de Verdun le droit d'intervenir
sur le projet de loi no 54 pour proposer un amendement. Il a dû
s'absenter pour quelques minutes; j'ai demandé qu'on l'appelle. Si nous
pouvons suspendre quelques minutes seulement, nous pourrons terminer rapidement
nos travaux.
Le Président (M. Clair): Nous suspendons... M. Cordeau:
II arrive.
Le Président (M. Clair): Le voilà.
M. Caron: M. le Président, M. le ministre, je remercie les
membres de la commission de m'avoir attendu pour me permettre de vous exposer
un petit problème qui existe dans les municipalités, je pense que
ce serait le temps, au moment où on étudie le projet de loi 54,
d'essayer d'y remédier. Je vais vous donner la lecture...
Taxe d'eau
Le Président (M. Clair): M. le député de
Verdun, pour les fins du précédent, je constate qu'il y a
consentement unanime pour que vous puissiez parler du projet de loi 54,
même si nous sommes à étudier le projet de loi 55. Je crois
que cela fait appel à un consentement qui vous avait été
accordé auparavant. M. le député de Verdun.
M. Caron: Le député de D'Arcy McGee l'avait
demandé pour moi, c'est pour cela que je remercie le ministre et les
membres de la commission. Je veux suggérer cela au ministre; ce sera
à lui par la suite d'accepter ou de refuser. L'article 579 de la Loi des
cités et villes dit:... "le conseil peut" et cela, c'est dans
l'exemption de taxes " par une résolution, faire remise du
paiement des taxes municipales aux personnes pauvres de la
municipalité." Quand on dit "aux personnes pauvres de la
municipalité" et qu'on le demande à nos conseillers juridiques,
on ne peut pas avoir une réponse claire et nette. Vous savez, à
Montréal, et j'imagine, dans d'autres secteurs de la province, on a
beaucoup d'assistés sociaux qui ne peuvent pas payer leur taxe
d'eau.
Ces comptes de taxe d'eau restent en suspens deux, trois et quatre ans.
Une fois par année, ces gens reçoivent une sommation exigeant des
années d'arrérages; cela énerve ces personnes qui prennent
contact avec nous. Qu'est-ce qu'on peut faire? Pas grand-chose parce que le
paragraphe n'est pas clair. Je me demande s'il n'y aurait pas
possibilité d'ajouter "et, de manière plus spécifique, les
personnes bénéficiaires de l'aide sociale".
M. Tardif: Evidemment, je comprends qu'il peut se poser ici un
problème de définition, à savoir qu'est-ce qu'une personne
pauvre ou une personne indigente. Ces gens sont ainsi déclarés,
jusqu'à un certain point, par le ministère des Affaires sociales,
à partir du moment où ils deviennent éligibles à
des prestations quelconques. Alors...
M. Caron: M. le ministre, il serait bon de spécifier que
les municipalités n'ont pas les moyens de faire les vérifications
nécessaires, comme les bureaux d'aide sociale peuvent le faire. Le
bureau d'aide sociale de mon comté, ou d'autres comtés, fait un
excellent travail parce qu'il a tous les moyens pour faire les enquêtes
voulues. Dans les municipalités, on n'a pas ces moyens; on ne peut pas
aller dans les dossiers personnels comme eux peuvent le faire.
M. Tardif: Est-ce qu'il y a d'autres membres de la commission qui
voudraient apporter un éclairage ou des commentaires là-dessus?
Le président me suggérait, si la commission était
consentante, qu'on fasse part d'expériences au cours desquelles on a eu
à plaider des causes semblables lorsqu'il était à l'Aide
juridique, par exemple.
M. Goldbloom: Consentement, M. le Président,
certainement.
M. Caron: Dans le but de nous éclairer, M. le
Président, parce que c'est...
M. Tardif: D'accord.
M. Caron: ... dans le bien des municipalités, M. le
ministre. On essaie, à un certain moment, d'avoir des livres à
jour dans les municipalités vous-même allez faire tout le
nécessaire pour que les municipalités transcrivent leur budget
sur de la papeterie fournie par le ministère afin que ce soit standard
aussi en ordre que dans un commerce. S'il y en a qui ont des
suggestions, des idées à faire valoir à la commission,
cela m'éclairerait et j'en serais heureux.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: M. le Président, j'ai une question, à
laquelle je ne veux pas de réponse immédiatement puisque les
légistes vont se pencher sur l'amendement: Est-ce que la
municipalité, ou toute municipalité au Québec, a le
pouvoir, par règlement, de définir ce qu'est une personne pauvre
selon la loi? Est-ce que, par règlement, la municipalité de
Verdun, par exemple, ou toute autre municipalité au Québec, peut
définir ce qu'elle entend par personne pauvre et dire, dans un
règlement: Pour nous, dans la municipalité x, une personne pauvre
signifie toute personne bénéficiaire d'aide sociale. Est-ce
possible? Si c'est possible, à ce moment-là, l'amendement est
plus ou moins nécessaire.
Le Président (M. Clair): Les recherches que,
personnellement, j'ai déjà faites sur la question, de
mémoire, ne permettent pas directement à une municipalité
d'adopter un règlement définissant spécifiquement ce
qu'est une personne pauvre. Cependant, puisque le pouvoir existe, c'est donc
dire qu'elle peut l'appliquer. Même si on ne peut pas facilement
résoudre le problème de la définition de personne pauvre,
ce que les avocats de l'aide juridique avaient développé comme
habitude, à l'époque où j'y étais, c'était
dans le but d'essayer, dans certains cas, de régler bien souvent un
problème que la municipalité a, parce que pour fins de
comptabilité, elle est mandataire des contribuables et elle doit faire
ce qu'elle peut pour percevoir ces comptes. Parfois, ce sont de petits comptes
secondaires. Ce qu'on faisait, c'est qu'on présentait, en bonne et due
forme, une requête écrite au conseil municipal, alléguant
la pauvreté de la personne, tentant par tous les moyens de preuve
ordinaire de prouver cette pauvreté et,
dans certains cas, il est arrivé qu'on a convaincu le conseil
municipal en prouvant que la personne était assistée sociale, par
exemple, qu'elle avait des besoins spéciaux importants qui
n'étaient pas couverts par l'aide sociale, malgré qu'il y ait des
besoins spéciaux prévus. Il est arrivé, dans quelques cas,
que les municipalités concernées acceptent de bon gré de
considérer ces personnes comme étant des personnes pauvres, non
seulement dans le but de reconnaître la pauvreté de ces personnes
mais également, dans le but, bien souvent, de régler un petit
problème comptable qu'elles avaient.
M. Brassard: C'était du cas par cas.
Le Président (M. Clair): C'était du cas par cas.
Maintenant...
M. Brassard: Elles n'avaient pas le pouvoir de
réglementer.
Le Président (M. Clair): Les municipalités vont
s'opposer à définir, précisément, ce qu'est une
personne pauvre, pour la simple raison qu'elles disent: L'assistance sociale,
le bien-être social, cela ne relève pas des municipalités
mais du ministère des Affaires sociales. Ce ne sont pas pour les
mêmes critères qu'elles acceptaient de faire don de la taxe
à des personnes pauvres.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais d'abord
remercier le ministre et les membres de cette commission, non seulement pour la
courtoisie qui a permis au député de Verdun de soulever le
problème mais aussi pour avoir accepté immédiatement,
spontanément, de discuter du fond de la question plutôt que des
aspects techniques de la présentation d'un tel amendement, et même
de la recevabilité d'un tel amendement.
Je trouve que le problème est réel et important et que le
député de Verdun a fait une contribution à notre examen de
la Loi des cités et villes en soulevant la question.
Il me semble que la ville de Verdun est loin d'être la seule
à connaître des problèmes de cet ordre. Je voudrais faire
une suggestion au ministre. Je n'ai pas consulté mon collègue, de
Verdun avant de la faire; je la voudrais constructive. Il me semble que si nous
établissions un lien entre la notion de pauvreté, telle
qu'exprimée actuellement dans la Loi des cités et villes, et
l'application des lois administrées par le ministre des Affaires
sociales, nous poserions un geste qui aurait des implications dans le domaine
des affaires sociales. Il me semble que le contentieux du ministère des
Affaires municipales aimerait possiblement en discuter avec le contentieux du
ministère des Affaires sociales et que le ministre aimerait
peut-être en discuter avec son collègue, parce que nous avons
toujours le problème fondamental, le problème humain: Comment
fournir des services à des gens, comment accorder à des gens des
exemptions à cause de leur condition particulière, sans les
identifier de façon exagérée et trop évidente?
Nous sommes actuellement, à une autre commission parlementaire,
celle justement des affaires sociales, à examiner ce problème
sous un autre angle, celui du projet de loi qui touche les handicapés.
C'est toujours la question qui se pose: Comment fournir des services
spéciaux aux handicapés?
Il faut qu'ils soient identifiés pour les fins de ces services
et, par contre, on ne veut pas les mettre en relief et les distinguer de
façon exagérée de l'ensemble de la population. Il me
semble qu'il y a un parallèle ici.
Je voudrais appuyer fortement l'initiative de mon collègue de
Verdun parce que je pense qu'il faut trouver une solution au problème,
une solution humaine, raisonnable et décente. Si le ministre,
poursuivant son initiative de tout à l'heure avec la courtoisie qu'il a
manifestée, nous répond qu'il prend la question en
délibéré, en quelque sorte, pour en discuter avec son
collègue des Affaires sociales, je pense que nous aurons fait une
contribution à l'amélioration d'une situation qui ne devrait pas
durer trop longtemps sans précision quant aux mécanismes qui
permettraient aux municipalités de régler les
problèmes.
Le Président (M. Clair): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Est-ce que le même article apparaît dans
le Code municipal?
M. Tardif: Bonne question.
M. Caron: En attendant qu'on vérifie, M. le
Président, M. le ministre, je ne parle pas seulement au nom de la
cité de Verdun, j'ai ici devant moi un document d'une autre
municipalité qui a passé un règlement, je ne voudrais pas
nommer la municipalité étant donné qu'elle a passé
un règlement. Dans la lettre, on dit que la résolution n'est pas
bonne, comprenez-vous? Au premier paragraphe de la lettre, qui est
signée par des procureurs de Montréal, on dit: "Nous sommes
d'avis qu'une telle résolution ne peut valablement être
adoptée puisque rien dans la Loi des cités et villes ne
confère à un conseil de cité le pouvoir d'accorder une
subvention à certains de ses citoyens considérés
individuellement". Remarquez bien que, si je n'ai pas la réponse ce
matin, je n'en serai pas froissé, comme mon collègue de D'Arcy
Mc-Gee me dit; mais je pense que c'est bon de se pencher sur ce problème
qui doit être résolu avec le temps parce qu'il devient de plus en
plus chronique à Montréal.
M. Tardif: M. le Président, j'espère que, par ses
paroles, le député de Verdun, quand il parlait d'un
problème qui devient de plus en plus chronique, ne
référait pas à la pauvreté, mais, disons, au
problème de la perception...
M. Caron: La perception de...
M. Tardif: ...des taxes. M. le Président, je pense que,
quand on regarde cet article 579, on constate qu'il est repris des statuts
refondus de
1941. Si on se reporte à 1941, donc 27 ans en arrière et
même avant, il était peut-être là avant aussi, on se
rend compte que les municipalités avaient, à l'époque, une
responsabilité précise à l'endroit des indigents, que le
ministère des Affaires sociales n'existait pas, que les villes avaient
des services, dans le cas de Montréal notamment, de bien-être
social; donc, traditionnellement, cette fonction qui était
exercée par les municipalités, qui fournissaient parfois, non
seulement des exemptions de taxes, mais le gîte, le couvert, qui
abritaient les gens au poste de police et autres, que tout ceci, dis-je, a
été graduellement pris en charge par le ministère des
Affaires sociales. On peut penser, à certains égards, que cet
article n'a plus sa raison d'être aujourd'hui et on peut penser qu'il
n'appartient pas aux municipalités de faire la charité, si on
n'aime pas l'expression, de faire une redistribution de richesses pour les
moins bien nantis et que c'est au ministère des Affaires sociales de le
faire. C'est un point de vue. Mais je comprends aussi sur le plan technique les
difficultés d'application d'un tel article qui ne définit pas,
mais il ne la définissait pas plus à l'époque où
elle existait, cette notion d'indigence, qu'il y a toujours quelque chose
d'odieux à exiger des gens des certificats d'indigence, en quelque
sorte, ou de faire la preuve de cette indigence.
Par ailleurs, je ne suis pas du tout convaincu qu'il ne faille pas
revenir, dans l'optique d'une véritable décentralisation,
à une responsabilité locale accrue vous allez me dire: II
faudra repenser l'assiette fiscale et tout cela des collectivités
vis-à-vis d'un certain nombre de problèmes locaux ou affectant
les populations qui vivent localement.
Je pense que l'article, comme tel, encore une fois, est là depuis
des années et on peut encore se poser des questions à son sujet
aujourd'hui. Il y a lieu de remercier le député de Verdun d'avoir
attiré notre attention là-dessus. Je ne vois cependant pas
comment on pourrait accepter à ce moment-ci un amendement à cet
article sans, à tout le moins, consulter ainsi que le
député de D'Arcy McGee l'a suggéré mon
collègue des Affaires sociales, sans possiblement consulter
également l'Union des municipalités et la ville de
Montréal, notamment, qui a encore son propre service de bien-être
social même si, à toutes fins pratiques, les fonds
proviennent du ministère des Affaires sociales.
Tout ceci pour dire, M. le Président, que je prends bonne note
des représentations que l'ensemble des membres de cette commission ont
formulées sur ce point. Je vais très certainement entrer en
communication avec mon collègue des Affaires sociales. Notre contentieux
va sûrement aussi se renseigner auprès du contentieux du
ministère des Affaires sociales, et je crois que nous pourrons, à
l'occasion d'un prochain amendement à cette loi il y en a quand
même régulièrement revenir à cette question
des indigents.
Je sais que, déjà, le problème de la perception des
comptes de taxe d'eau, notamment dans le cas de la ville de Verdun, nous avait
été présenté dans un projet de loi privé et
on avait aussi touché par la bande ce problème de la perception
de la taxe. A Montréal également, des citoyens avaient
déposé au greffe du palais de justice je montant de leur compte
de taxe d'eau, ce qui était une forme de contestation à ce moment
contre des augmentations suivies et non pas un non-paiement total. Donc, M. le
Président, je prends bonne note de ceci. Encore une fois, je verrai ce
qu'il est possible de faire pour clarifier cet article après avoir
consulté tous ceux qui pourraient nous apporter un éclairage.
Le Président (M. Clair): Le député de D'Arcy
McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a clairement lieu de
remercier le ministre de cette ouverture d'esprit et de l'initiative qu'il
prendra. Je voudrais soumettre à son attention la considération
suivante: II me semble que le problème a deux facettes. Tout d'abord, il
y a des assistés sociaux qui reçoivent des comptes de taxe et,
chaque année, les media d'information nous indiquent que, dans telle
municipalité, il y a eu une situation scandaleuse, que des
assistés sociaux ont été soumis à des pressions
terribles pour le paiement de certains comptes de taxe. Il me semble donc qu'il
y a lieu d'examiner, avec le ministre des Affaires sociales, les droits des
assistés sociaux devant les comptes de taxe.
Ensuite, il restera le problème des autres, ceux qui ne sont pas
des assistés sociaux. Comment leur rendre une justice sociale? Il y a,
nous le savons, des personnes qui, par orgueil, par exemple, ne s'adressent pas
au ministère des Affaires sociales mais qui peuvent se trouver dans des
situations très difficiles. Il y a des personnes qui, pendant un certain
nombre d'années, connaissent un succès économique et,
soudainement, elles se trouvent dans une situation très difficile et ne
veulent pas s'adresser au ministère des Affaires sociales, ayant
confiance que les choses vont s'améliorer. Il y a toutes sortes de
situations humaines.
Or, il me semble que nous devrions regarder d'abord les droits des
assistés sociaux par rapport au fait de recevoir des prestations, et
ensuite le problème des autres.
Je voudrais, encore une fois, remercier le ministre et féliciter
mon collègue de Verdun d'avoir soumis ce problème, qui est
très important.
Le Président (M. Clair): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Moi aussi, je veux féliciter le
député de Verdun pour l'apport qu'il a fait à cette
commission en soulignant ce problème auquel toutes les
municipalités font face lorsqu'ils s'agit d'établir ce qu'est un
pauvre. C'est assez difficile.
Je voudrais savoir aussi si on a une réponse à ma
question.
M. Tardif: M. le Président, il y a quelque chose
d'analogue, jusqu'à un certain point, dans le Code
municipal, c'est l'article 358, qui ne permet pas de remise de taxe,
mais qui, par ailleurs, dit ceci: "La corporation locale peut, par
résolution..." je vais lire le paragraphe a), c'est intéressant.
"Indemniser les personnes dont les propriétés ont
été détruites ou endommagées en tout ou en partie
par des émeutiers, dans les limites de la municipalité; b)
Subvenir et c'est à cela qu'on peut penser que cela se rattache
à l'aide et au soutien des personnes pauvres de la
municipalité et qui, à raison de l'infirmité, de
l'âge ou d'autres causes, sont incapables de gagner leur vie". Et cela
continue: "Assister tout individu qui a reçu des blessures, ou
contracté des maladies, à un incendie, accordé une
récompense en deniers, de toute manière, à quiconque, dans
la municipalité, fait une action méritoire, ou préserve,
ou essaie de préserver quelqu'un de se noyer, ou tout autre accident
grave, pourvoir aux besoins de la famille de toute personne qui périt
dans un incendie dans la municipalité, en présentant ou en
essayant de préserver quelqu'un d'un accident grave et, enfin, de
pourvoir à l'achat de pompes, d'appareils et autres objets propres
à prévenir les accidents de feux, arrêter les
progrès des incendies.
M. Cordeau: Vous dites que c'est dans la Loi des cités et
villes.
Le Président (M. Clair): Messieurs, sans nullement en
diminuer l'importance, je pense qu'on pourrait considérer la proposition
du député de Verdun non pas comme une motion d'amendement
formelle, mais comme une suggestion qui est retenue par le ministre des
Affaires municipales, ce qui simplifierait sûrement la procédure
du rapport.
D'autre part, en ce qui concerne l'article 28 que nous avions suspendu,
étant donné que nous n'avons aucune certitude que la commission
pourra siéger demain, ou à une date très
rapprochée, je vous suggère que nous adoptions cet article 28
sous réserve, afin que le rapporteur puisse faire rapport à
l'Assemblée nationale et qu'au moment de la troisième lecture, le
ministre ait la possibilité, ou au moment du rapport, d'apporter les
amendements qu'il jugerait opportuns. Je pense que tous les membres de la
commission, de même que le ministre, s'entendent sur la
nécessité de clarifier ce point, s'il doit être
clarifié. Peut-être que le texte est suffisant, peut-être ne
l'est-il pas.
M. Tardif: M. le Président, nous avons la certitude, si je
ne m'abuse, que nous siégerons demain, puisque c'est pour un projet de
loi privé, le no 200, de la ville de Montréal. Il y a des gens de
l'extérieur qui vont venir. Il y a un avis qui a été
donné en Chambre il y a sept jours, conformément à notre
règlement, de sorte qu'à moins d'une tempête ou d'une autre
cause majeure, la commission siégera demain matin à 10
heures.
M. Goldbloom: Et il n'y aurait pas de problème quant au
mandat de la commission. Ce mandat ne serait pas tellement restrictif que nous
serions empêchés de revenir là-dessus.
M. Tardif: Je ne crois pas. M. Goldbloom: Moi non
plus.
Le Président (M. Clair): Le mandat actuel est
sûrement celui qui est en avis au feuilleton pour demain. Maintenant, il
suffirait de prévenir le leader parlementaire pour qu'il ajoute au
mandat de continuer l'examen article par article du projet de loi no 55.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a clairement un
consentement à ce sujet pour n'importe quel mécanisme que vous
allez nous suggérer. J'avais offert au ministre ce que vous venez de
proposer il y a quelques instants, mais, puisque nous serons ici demain, si
vous avez un nouvel article à nous proposer, M. le ministre, nous
prendrons les quelques minutes qu'il faudra pour l'étudier.
M. Tardif: Le rapport peut être déposé pour
le projet de loi 54.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais faire la
suggestion suivante.
Si vous voulez considérer les deux projets de loi comme
adoptés, afin que le rapporteur puisse déposer son rapport
à l'Assemblée nationale, et si, demain, le ministre nous fournit
comme renseignement le texte d'un amendement qu'il présentera avant la
troisième lecture, nous serons tout à fait satisfaits.
M. Cordeau: Personnellement, j'aimerais qu'il y ait un amendement
à l'article parce que, réellement, il n'est pas clair
actuellement concernant les municipalités qui doivent ou non
participer à un système pour l'élimination des
déchets.
M. Tardif: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Nous considérons l'article
28 comme étant adopté, cependant; on pourrait avoir une nouvelle
discussion à ce sujet demain, s'il y avait lieu, et le ministre pourrait
présenter un amendement avant la troisième lecture.
L'article 28 est adopté, sous réserve.
M. Tardif: Au moment de la prise en considération.
Le Président (M. Clair): Ce sera au moment de la prise en
considération du rapport, effectivement.
La commission permanente des affaires municipales et de l'environnement
termine ici ses travaux, après avoir adopté au complet le projet
de loi no 54 et le projet de loi no 55, aux conditions déjà
mentionnées. La commission ajourne donc ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 26)