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Etude du projet de loi no 200 Loi modifiant la charte
de la ville de Montréal
(Onze heures quarante minutes)
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente des affaires municipales et de l'environnement
poursuit ce matin l'étude du projet de loi no 200, Loi modifiant la
charte de la ville de Montréal. Les membres de la commission sont M.
Alfred (Papineau), M. Beausé-jour (Iberville), M. Brassard
(Lac-Saint-Jean), M. Caron (Verdun), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. de
Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. Dubois (Huntingdon), M. Dussault
(Châteauguay), M. Goldbloom (D'Arcy McGee), M. Lavigne (Beauharnois)
remplacé par M. Laberge (Jeanne-Mance); M. Léger (Lafontaine), M.
Léonard (Laurentides-Labelle) remplacé par M. Paquette
(Rosemont); Mme Ouellette (Hull) remplacée par M. Lacoste (Sainte-Anne);
M. Saindon (Argenteuil)...
M. Goidbloom: ... remplacé, M. le Président, par M.
Marchand (Laurier).
Le Président (M. Bertrand): ... remplacé par M.
Marchand (Laurier); M. Tardif (Crémazie), M. Vaugeois
(Trois-Rivières) et M. Verreault (Shefford).
Nous en sommes à l'article 5. Les discours ont été
faits, il resterait maintenant à passer aux actes. M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président... oui, ça fait beaucoup
de discours en peu de temps. En effet, j'ai déposé hier une
proposition qui est présentement devant la commission parlementaire.
Quant aux chiffres, il ne semble pas y avoir eu de contre-proposition. Donc,
personnellement, je n'ai pas de modifications à suggérer à
ce que j'ai présenté. Il reste néanmoins, pour ce qui est
de l'entrée en vigueur de cette nouvelle échelle, qu'on fait face
à deux choix, à deux requêtes. D'une part, les gens du RCM
nous demandent que ce soit rétroactif au 1er janvier dernier,
c'est-à-dire 1977. D'autre part, il y a M. le maire qui dit: Ecoutez,
les conseillers se sont engagés là-dedans, ils savaient dans quoi
ils s'engageaient. Les conditions étaient telles et elles devraient
rester telles jusqu'à la fin de leur mandat.
Je dois vous dire qu'entre ces deux extrêmes, mon coeur balance.
Entre faire entrer en vigueur la rétroactivité un an en
arrière ou attendre un an pour l'accorder, j'ai essayé de jouer
à Salomon en disant que ça pourrait entre en vigueur le 1er
janvier prochain. De cette façon, ce ne sera ni dans un an, ni un an en
arrière, mais le 1er janvier prochain que cela pourrait prendre effet.
Ça donnerait le temps au directeur des finances de faire les virements
de crédits appropriés, etc.
C'est donc la proposition que je soumets devant cette table et, à
cet effet, j'ai quelques papillons à présenter à la
commission. Je ne vois pas d'objection.
Le Président (M. Bertrand): D'accord.
M. Tardif: Mais les virements de crédits, de toute
façon seront soumis au conseil, ainsi qu'il en est... Les amendements
à l'article 76, d'abord.
Pendant qu'on va distribuer les papillons, M. le Président...
Est-ce qu'on a également copie de celui-ci? Les membres de la commission
ne l'ont pas. Est-ce qu'on peut faire également distribuer celui-ci?
M. le Président, il y aurait deux papillons à l'article
76; le premier comprenant la proposition quant aux échelles de
traitements et le deuxième étant présenté par la
ville, je pense. Peut-être que le procureur de la ville peut nous dire de
quoi il s'agit?
M. Péloquin: M. le Président, il s'agit d'une
demande de modification qui découle de la fixation de l'indemnité
des conseillers. Comme on le sait, en vertu de l'article 76, il subsiste encore
une disposition par laquelle est retranchée de l'indemnité d'un
conseiller, la somme de $60 chaque fois que le conseiller n'assiste pas
à une séance du conseil ou chaque fois qu'il ne vote pas sur une
question qui est mise aux voix ce jour-là.
Les seules exceptions à cette règle sont que son absence
pourrait être justifiée par une mission officielle de la part de
la ville, deuxième cas, par maladie, troisième cas, par
l'acquittement d'un devoir religieux d'obligation. La modification qui est
proposée par la ville serait d'ajouter une quatrième exception
qui aurait trait à l'absence motivée par le décès
d'un ascendant, d'un descendant, du conjoint, d'un frère ou d'une soeur,
donc, d'un proche parent. Je pense que c'est juste à l'égard de
tous les conseillers, qu'ils ne soient pas pénalisés, lorsqu'ils
doivent s'absenter pour raison de décès d'un proche parent.
M. Tardif: M. le Président, l'article 76, avec le premier
papillon, celui sur la feuille 8 1/2" x 11" qu'on a distribuée, se
lirait donc, si j'ajoute à cela le deuxième papillon...
Une Voix: ...
M. Tardif: D'accord. L'article 76: "Ladite charte modifiée
par l'article 10 du chapitre 97 des lois de 1960-1961 et l'article 6 du
chapitre 59 des lois de 1962, etc." je passe tout cela "est de
nouveau modifié par le remplacement du deuxième alinéa par
le suivant: Chaque conseiller a droit à une indemnité de $6767
par année plus une somme de $3333 annuellement pour frais de
déplacement et autres dépenses. Il est retranché de cette
indemnité $60 pour chaque jour où le conseil
siège."Ne devrait-on pas modifier cela si on modifie le
salaire également? En tout cas! "Si le conseiller n'assiste pas
à la séance ou ne vote pas sur une question mise aux voix ce
jour-là, à moins que son absence n'ait pour cause une mission
officielle de la part de la ville, ou une maladie attestée par
certificat de médecin, ou l'acquittement d'un devoir religieux
d'obligation, ou" cela continue "le décès d'un
ascendant, d'un descendant, du conjoint, d'un frère ou d'une soeur." M.
le Président, l'article 76 continue donc avec le troisième
alinéa de l'ancien article 76 qui est biffé. Cela n'a plus sa
raison d'être, "le conseil ou la corporation de Montréal
métropolitain". Le reste de l'article est le même.
Le Président (M. Bertrand): Oui.
M. Péloquin: M. le Président, il faudrait
peut-être changer "l'intitulé" pour dire à la fin
"l'article 76, etc. est de nouveau modifié: a) par le remplacement du
deuxième alinéa par le suivant."
Le Président (M. Bertrand): C'est fait, Me
Péloquin. M. le député de d'Arcy-McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je constate qu'il n'y a
aucune allusion à l'entrée en vigueur de cet article.
M. Tardif: Nos légistes sont en train de...
M. Goldbloom: ... Est-ce que ce sera au dernier article du projet
de loi que ce sera inséré?
M. Tardif: Nos légistes sont en train de...
M. Godlbloom:... c'est-à-dire que la loi entrera en
vigueur le jour de sa sanction, sauf l'article 5 qui entrera en vigueur le 1er
janvier.
M. Tardif: Cela peut être une des formulations qui va
être...
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais dire
immédiatement que nous sommes tout à fait disposés
à appuyer la proposition du ministre et, puisque vous y avez fait
allusion hier soir à la fin de nos travaux, je voudrais vous dire que
l'on respecte ici une distinction importante entre une proposition qui
viendrait de témoins et une proposition faite par le ministre.
Dans le cas que vous avez cité, j'ai relu le journal des
Débats, comme vous l'avez fait, et je me suis rafraîchi la
mémoire. Je me rappelle que le maire de Québec, à
l'époque, m'avait assuré qu'il y avait eu une discussion ouverte
à ce sujet au conseil municipal, que le conseil était d'accord
sur ce qui était proposé, ce qui n'a pas été le cas
ici cette fois, et que le media d'information avaient fait état de
l'intention de l'administration municipale de faire cette proposition. C'est
pour cette raison que j'avais accepté la discussion des papillons
à l'époque.
M. Tardif: M. le Président, je propose l'adoption de
l'article 76 tel que modifié.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Adopté, mais j'aurais une question à
poser en ce qui regarde les rétributions de l'exécutif. De quelle
façon est-ce fixé pour l'exécutif? C'est un autre
article.
M. Tardif: Nous y reviendrons après. M. Cordeau:
Parfait. Nous l'acceptons.
Le Président (M. Bertrand): L'article 5 est
remplacé par un nouvel article qui est en papillon. Je pense qu'il n'est
pas nécessaire d'en refaire la lecture. Le premier alinéa de ce
nouvel article modifie le deuxième et supprime le troisième.
D'accord? Adopté.
M. Tardif: M. le Président, par souci de continuité
dans les idées, je me vois contraint de demander la même
collaboration de la commission pour apporter les amendements de concordance
cette fois aux articles 66 et 85, je crois, de la charte.
Dans le cas de l'article 66 de la charte, M. le Président, c'est
l'article qui traite du maire. Dans ce cas-là, M. le Président...
est-ce que le papillon a été distribué, Me Lanctot, ainsi
que les deux autres papillons pour les articles 66 et 85? Si vous voulez avoir
l'amabilité de...
Je pense qu'en attendant, on vous a distribué le tableau
qui...
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: ... un petit point technique. Si je comprends bien,
ces deux nouveaux papillons devraient porter respectivement les nos 3a et 6a,
par rapport au projet de loi.
Le Président (M. Bertrand): C'est tout à fait
exact.
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Bertrand): C'est un nouvel article 3a qui
réfère à l'article 66 de ladite charte.
M. Goldbloom: Oui, c'est cela.
M. Tardif: M. le Président, l'article 66 de ladite charte
est celui... On a vu tantôt l'article 76 qui traitait du traitement des
membres du conseil, l'article 66 a trait au traitement du maire de la ville de
Montréal. A ce moment-là, on dit: "L'article 66 de ladite charte,
modifié par l'article 9 du chapitre 97 des lois de 1960-61 et article 3
du chapitre 84 des
lois de 1965, première session, est de nouveau modifié par
le remplacement du cinquième alinéa par le suivant: Son
indemnité est de $26 667 par année, plus une somme de $13 333
annuellement pour frais de déplacement et autres dépenses comme
membre du comité exécutif et comme maire".
Est-ce que l'article 3a, modifiant l'article 66, M. le Président,
est adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Quant à moi il n'y a
pas de problème. Adopté.
M. Tardif: M. le Président, l'autre amendement de
concordance, c'est l'article 85 qui deviendrait l'article 6a. A ce moment, M.
le Président, il est proposé que l'article 85 de la dite charte
modifié par l'article 12 du chapitre 97 des lois de 1960-1961 et
l'article 5 du chapitre 84 des lois de 1965, première session, soit
à nouveau modifié par le remplacement du premier alinéa
par le suivant: "Le Président du comité exécutif
reçoit une indemnité annuelle de $17 333 plus une somme de $8 667
annuellement, pour frais de déplacements et autres dépenses. Le
vice-Président du comité exécutif reçoit une
indemnité annuelle de $14 667 plus une somme de $7 333 annuellement pour
frais de déplacements et autres dépenses, et chacun des autres
membres, une indemnité annuelle de $9 333 plus une somme de $4 667
annuellement, pour frais de déplacements et autres dépenses".
Le Président (M. Bertrand): Me Péloquin.
M. Péloquin: Une remarque pour bonifier le texte. Nous
nous étions aperçu mais nous n'avions pas demandé
la modification parce que c'était à la dernière minute
que c'est le seul endroit, dans la charte, où l'expression
vice-président apparaît; partout ailleurs, dans la charte, quand
on parle du vice-président, on parle du président
intérimaire du comité exécutif. Je me demande s'il n'y
aurait pas lieu de faire la concordance dans cet article?
M. Tardif: Président intérimaire? M. Goldbloom:
Etrange expression. M. Raquette: M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: Une autre possibilité c'est de corriger les
autres articles et de remplacer "président intérimaire" par
"vice-président", selon l'appellation que vous
préférez.
M. Tardif: II n'y a qu'un vice-président?
M. Péloquin: Oui, c'est la même personne, le
président intérimaire et le vice-président. Je crois que
lorsqu'il y a eu une modification à l'article 85, en 1965, la personne
qui avait proposé le texte a mis les mots "vice-président" parce
qu'il est généralement connu comme vice-président, mais
ailleurs, dans la charte, je peux vous retrouver les deux endroits
à l'article 79, le dernier alinéa...
M. Tardif: M. le Président, n'en déplaise au
procureur de la municipalité, j'aimerais faire la concordance à
l'inverse. C'est que l'appellation de président intérimaire, dans
mon esprit, signifie un personnage qui peut changer de semaine en semaine pour
remplacer le président en son absence, alors que le
vice-président fait appel à une institution, un personnage
permanent de l'administration. Je préférerais, de beaucoup, qu'on
fasse la concordance à l'inverse, un jour.
Le Président (M. Bertrand): On peut ici même ce
matin adopter une concordance selon laquelle partout ailleurs dans la charte
où il est fait mention de président intérimaire il
s'agirait de remplacer par vice-président.
M. Cordeau: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): Oui, M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Est-ce que les conseillers qui font partie du
comité exécutif reçoivent les montants définis
à l'article en plus du salaire de conseiller?
Le Président (M. Bertrand): Exact!
M. Tardif: M. le Président, vous avez le tableau qui a
été distribué ce matin?
M. Cordeau: Oui.
M. Tardif: Vous avez cela?
M. Cordeau: Oui, oui.
M. Tardif: On constate que dans les traitements des membres de
l'exécutif ne sont pas inclus les salaires comme conseillers, ils
viennent s'ajouter à cela. Vous voyez?
M. Cordeau: D'accord!
M. Tardif: Vous avez le tableau qui a été
distribué ce matin. Donc, le salaire du président du
comité exécutif est de $17 333 plus son salaire de conseiller, ce
qui lui fait un salaire de $24 000.
M. Cordeau: Oui, c'est cela.
M. tardif: Ils ont été calculés en
conséquence.
Le Président (M. Bertrand): D'accord? Alors, l'article est
adopté avec la concordance qui sera établie. C'est
enregistré.
M. Tardif: Adopté.
M. Peloquin: On pourrait le faire par un article 187a qui dirait
que partout dans la charte où apparaissent les mots "président
intérimaire" qu'ils soient remplacés par les mots
"vice-président".
M. Paquette: M. le Président, si la commission est
d'accord on pourra le faire ultérieurement, prendre tous les articles un
par un et faire les amendements.
M. Tardif: On peut...
M. Paquette: Plus tard.
M. Tardif: D'accord! La suggestion de 187a...
Une Voix: Cela augmente les heures de travail des avocats.
M. Tardif: 187b, M. le Président, parce qu'à 187a
on a un...
Le Président (M. Bertrand): Alors, 6a est
réglé.
M. Tardif: M. le Président, cela règle pour moi, en
tout cas, la question des traitements.
Le Président (M. Bertrand): Alors, on a un article 60
après cela, M. le ministre.
M. Tardif: Oui, l'article 60...
Le Président (M. Bertrand): On a ici une
proposition...
Une Voix: De?
Le Président (M. Bertrand):... de modification
après entente.
Une Voix: L'avez-vous ce texte-là?
M. Goldbloom: Je ne veux pas créer de difficultés,
mais il me semble que nous étions tout à l'heure dans le domaine
des salaires et que nous devions écouter un intervenant sur la question
des pensions qui en découlent. Je n'ai pas d'objection que nous
réglions le problème de l'article 60, mais...
M. Tardif: M. le Président, j'ai pensé qu'on
pourrait régler tous les articles qui sont présentement devant
nous. Nous pourrions, par la suite, entendre les mémoires de
portée peut-être plus générale.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président. Je me permets de
demander au ministre s'il a d'autres papillons.
M. Tardif: Pas pour le moment, M. le Président.
M. le Président, ce qui est suggéré en fait, c'est
que le quatrième alinéa de l'article 60, tel qu'il nous avait
été présenté...
Le Président (M. Bertrand): Troisième.
M. Tardif: Pardon?
Une Voix: Troisième.
M. Tardif: Une, deux, trois.
Le Président (M. Bertrand): Le préambule ne compte
pas.
M. Tardif: Je m'excuse, M. le Président. Donc, le
troisième alinéa de l'article 60 soit modifié après
les mots, "par compteur", à la huitième ligne. Mais pour la bonne
intelligence du texte, je pense qu'il y a lieu de relire depuis le
début, sans ça... "Chacune de ces cités et villes qui
opte, conformément au deuxième alinéa, de payer
directement à la ville pour l'avenir le prix de la fourniture de l'eau
dans son territoire est autorisée à facturer aux usagers du
service d'aqueduc dans son territoire le prix de l'eau à eux
livrée, mesurée par compteur ou non, au tarif fixé par son
conseil, lors de l'adoption de son budget annuel, ce tarif pouvant être
basé soit sur la valeur locative apparaissant au rôle de valeur
locative, soit sur la valeur réelle apparaissant au rôle
d'évaluation, soit dans le cas d'un bâtiment muni d'un compteur
réglementaire, sur la quantité d'eau consommée. "Le revenu
provenant de ce tarif peut être différent du prix de la fourniture
de l'eau payable à la ville, à la discrétion du conseil de
chacune de ces cités et villes".
Adopté?
M. Goldbloom: II y a entente là-dessus, M. le
Président?
M. Tardif: II y a entente là-dessus, me dit-on, M. le
Président.
M. Goldbloom: Adopté.
M. Tardif: Adopté. L'article 60, tel qu'amendé.
Le Président (M. Bertrand): L'article 60, tel
qu'amendé, est adopté.
M. Tardif: M. le Président, il me reste un amendement, un
dernier, enfin je l'espère, à l'article 187a. L'article 187a, M.
le Président, serait très bref et dirait ceci: "Les articles 3a,
5 et 6a prennent effet à compter du 1er janvier 1978".
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 187a... vous en avez
copie?
M. Tardif: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Je vais vous faire reprendre
vos devoirs d'élève, M. le ministre.
M. Tardif: On vient de l'écrire, M. le
Président.
Le Président (M. Bertrand): Article 187a, les articles 3a,
5 et 6a entrent en vigueur à compter du 1er janvier 1978.
M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: II y a un intervenant, M. George. Le
Président (M. Bertrand): Oui.
M. George: M. le Président, ce qui est en cause
là-dedans, c'est la question de la rétroactivité, eu
égard aux indemnités aux conseillers municipaux. Quant au
phénomène qu'on a qualifié hier de ploutocratie et
pour ceux qui l'ignoraient, je rappelle que ploutocratie fait
référence à la notion de gouvernement par les plus
fortunés il a existé à Montréal, il existe
à Montréal, sauf que de nouveaux hommes, de nouvelles femmes sont
arrivés, issus d'autres milieux, qui participent à l'exercice du
pouvoir municipal.
Leur rôle tous le reconnaîtront est
très important. C'est à partir de l'exercice de ce rôle que
nous avons déposé, dès mai 1975 je
répète, dès mai 1975 une série de
propositions visant à revaloriser le système politique
municipal.
M. le Président, depuis mai 1975, nous nous sommes fait promettre
par les deux gouvernements...
Le Président (M. Bertrand): Si vous me le permettez, M.
George, est-ce que vous considérez qu'on vient d'adopter la loi qui nous
a été présentée? Est-ce que vous en étiez
dans la présentation de votre mémoire?
M. George: Aucunement, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Vous êtes sur la
question des indemnités?
M. George: Sur la question de l'entrée en vigueur...
Le Président (M. Bertrand): Merci, M. George.
M. George: Les deux gouvernements, comme je le signifiais, ont
promis, mois après mois, après mois, la convocation de la
commission parlementaire sur les affaires municipales. Ce que cela signifie, M.
le Président, c'est que normalement, l'entrée en vigueur de cet
aspect et des autres n'aurait pas été au 1er janvier 1978.
M. le Président, dans son intervention, le ministre a
signifié qu'il avait à déterminer le moment
d'entrée en vigueur de cette question et il s'est
référé, pour ce faire, au principe de Salomon. Puis-je
suggérer que le principe de justice sociale l'emporte sur tout principe
diplomatique ou sur tout principe de Salomon?
M. Tardif: M. le Président, je comprends que la situation
faite aux conseillers était anachronique non pas depuis uniquement hier,
mais bien depuis un certain nombre d'années. Le redressement qui a
été proposé par le gouvernement ne venait que corriger une
situation anormale, qui n'avait fait qu'empirer avec le temps.
Il reste néanmoins qu'on a invoqué, à juste titre,
le fait que, comme telle, aucune résolution du conseil ne nous
était parvenue à cette fin; que les municipalités ne
peuvent pas présenter de budgets supplémentaires; que les
crédits à même les deniers publics doivent être
trouvés pour ces fins et que, finalement, si je me croyais
légitimé, compte tenu du régime, comme l'a
mentionné le député de D'Arcy McGee, un peu hybride, qui
fait que les électeurs, dans la Loi des cités et villes, ont
certains contrôles, effectivement, sur les émoluments des
édiles municipaux, mais uniquement lorsque ceux-ci veulent
dépasser le maximum que leur permet la loi ou le montant que
prévoit la loi, qui, dans la Loi des cités et villes, devient un
minimum, devrais-je dire. Donc, les conseils municipaux peuvent se voter les
salaires prévus. S'ils veulent plus, ils doivent le faire par voie de
règlement et par vote des propriétaires électeurs. Dans le
cas de la charte de Montréal, rien de tel n'est prévu, M. le
Président.
Traditionnellement, comme je l'ai mentionné, c'est le
gouvernement du Québec qui a pris sur lui de modifier la charte et de
faire les ajustements voulus.
Je pense avoir, en toute équité, essayé
d'évaluer au mieux et sans préjudice aux transformations
politiques, électorales et à celles qui pourraient s'instaurer
dans la gestion de la chose publique à Montréal quant au
rôle du conseiller comme pouvant devenir à temps plein, sans
préjudice à tout cela, qui s'imbrique dans la réforme de
fond qu'on veut faire, j'ai essayé d'évaluer le plus justement
possible le travail d'un conseiller municipal. Entre les positions ou les
propositions qui m'ont été faites, celle de donner effet à
cette augmentation à compter du 1er janvier 1978 m'apparaissait une
solution juste et équitable, en l'occurrence. Je n'ai pas de motifs de
la changer, à moins que la commission décide ou
préfère qu'il en soit autrement.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, j'aimerais
répéter un argument que j'ai émis hier selon lequel
l'augmentation proposée, qu'on vient d'adopter d'ailleurs, concernant le
salaire des conseillers municipaux, des membres de l'exécutif et du
maire n'effectue en somme qu'un rattrapage sur l'indice du coup de la vie.
J'ai écouté les arguments de part et d'autre. Suite
à la réunion d'hier, j'ai réfléchi à cela
jusqu'à ce matin. Il me semble qu'il y a deux arguments fondamentaux. Le
premier, c'est qu'étant donné qu'il s'agit tout simplement d'un
rattrapage sur l'indice du coût de la vie, si on voulait être
absolument juste, on devrait prendre le salaire depuis 1965 et dire: De 1965
à 1966, cela a été de 5%. C'est de l'argent qu'on doit,
etc. Bien sûr, c'est
impensable de faire cela, mais, sur le plan de l'équité,
je ne trouve aucunement abusif qu'on fasse c'est mon deuxième
argument comme dans la 54, porter cette augmentation depuis le 1er
janvier 1977. Il me semble que c'est tout simplement une question
d'équité, un rattrapage au coût de la vie.
Je comprends certaines difficultés politiques et
budgétaires qui pourraient s'opposer à cette proposition, qui me
semblent tout à fait justifiables sur le plan des principes et en
conformité avec ce qu'on a fait pour les autres villes du Québec
dans la loi 54. Les arguments politiques. Bien sûr, la ville de
Montréal aura à négocier, j'imagine, le salaire des
employés. C'est également un problème que nous avons au
niveau du gouvernement provincial. Elle pourrait amener comme argument que le
salaire des conseillers a été augmenté, et tout cela. Sauf
erreur c'est plutôt une question d'information j'aimerais
entendre les autorités de la ville là-dessus. Il me semble que,
dans les conventions collectives de la ville, les principes d'indexation au
coût de la vie et de rétroactivité sont
généralement considérés comme des faits acquis. Je
ne vois pas pourquoi les représentants de ces employés pourraient
s'opposer à ce qu'on applique le même principe aux conseillers,
surtout que, dans le cas des conseillers, il ne s'agit aucunement
d'augmentation de salaire. Le seul principe qui est en cause, c'est
l'indexation au coût de la vie et certaines formes de
rétroactivité. Voilà pour les obstacles politiques.
Quant aux obstacles budgétaires, on pourrait peut-être se
poser la question suivante, et je me la pose: Les sommes qui vont être
affectées aux augmentations des élus vont devoir être
prises, si je comprends bien, dans les dépenses générales
de l'administration, dont on a parlé à un autre article, ce qui
pourrait impliquer que la ville soit plus dure dans ses négociations
face à ses employés. Est-ce bien le cas? Auquel cas, on pourrait
peut-être songer à minimiser ce problème en coupant la
poire en deux et en proposant quelque chose comme le 1er juillet, ce qui
minimiserait l'injustice sociale qui, à mon avis, existe, si on met cela
au 1er janvier 1978.
Le Président (M. Bertrand: Oui, M. Roy.
M. Roy (Jean): M. le Président, simplement une
brève intervention pour rétablir les faits et pour apporter une
autre contribution à la négociation que nous faisons pour obtenir
justice. Il est notoire, après des discussions avec toutes les personnes
de Montréal avec lesquelles on a eu l'occasion de discuter de nos
indemnités, c'est tout simple, on ne croit pas qu'on gagne seulement ce
qu'on a gagné jusqu'à maintenant. Lorsqu'il est question de notre
salaire comme conseillers, pour la totalité des personnes avec qui on a
pu en discuter depuis 1974, il paraît ridicule qu'un conseiller municipal
de Montréal ait eu simplement $3500. On a rétabli les choses et
on les a rétablies dans une perspective très intéressante,
qui est de réévaluer les fonctions et d'arriver finalement avec
un livre blanc qui comprendra des mesures. On comprend certes que cela ne
puisse pas se faire maintenant.
L'indemnité que nous obtenons maintenant n'est quand même
pas extraordinaire. Les 5,9% par année, c'est un chiffre inacceptable
pour la plupart des gens syndiqués. Comme je l'ai dit, nous en sommes
satisfaits, comme mesure de transition. Nous sommes satisfaits aussi parce que
la description des tâches, la conception du conseiller et les diverses
fonctions, le cadre démocratique à Montréal seront
réévalués de façon certaine d'ici la prochaine
élection. Maintenant, j'aurais tout simplement trois points à
faire valoir par rapport à la décision que M. le ministre a
énoncée tout à l'heure. Vous avez commencé par
parler du jugement de Salomon. Si on est clair, c'est une image naturellement,
mais le jugement de Salomon, cela veut dire couper en deux. Vous avez
coupé en deux entre janvier 1977 et après la prochaine
élection qui serait en novembre 1978. C'est à peu près
Salomon, quoique son épée ait glissé un peu. Mais lorsque
vous prenez pour couper la date de janvier 1977, nous avions déjà
fait plus qu'un jugement de Salomon. Nous avions coupé dans l'autre
direction, c'est-à-dire que notre demande, formellement, nous l'avons
formulée pour une commission parlementaire qui devait être tenue
en juin 1975, c'est-à-dire il y a 29 mois. Il y a 29 mois que, dans le
public, nous avons mené ce débat sur la question de nos
indemnités. Si on coupait en deux, cela donnerait septembre 1976.
Voilà pour le jugement de Salomon. Pour ce qui est de la commission
parlementaire et pour ce qui est du gouvernement actuel, M. le ministre est
bien au courant que nous avons discuté de commission parlementaire, il
ne faut pas faire du point des indemnités le point central; il y en a
beaucoup d'autres, notre mémoire tout à l'heure, en parlera d'un
certain nombre, du reste, qui n'a pas encore été traité,
bien que la commission ait déjà retenu cinq des points sur
lesquels nous nous sommes prononcés dans le passé. Cette
commission parlementaire nous a été annoncée pour le mois
de mars. Elle nous a été annoncée pour le mois d'avril.
Elle nous a été annoncée peut-être pour le mois de
mai, mais, en fait, finalement, on a su qu'elle aurait lieu en novembre.
Effectivement, nous sommes ici devant vous. Depuis ce temps, comme il y a eu
des prises de position dans le passé, par le parti ministériel,
dans le sens de la revalorisation du rôle des conseillers, comme, dans le
public, de façon générale, il allait de soi que nos
indemnités soient rehaussées, nous avons agi en confiance,
croyant que, dans un certain délai, cette situation serait
réglée à notre avantage ou à notre satisfaction.
Nous avons consenti des services additionnels dans notre travail. Il va de soi,
on l'a un peu mentionné, que le travail parlementaire à
Montréal, du côté de l'Opposition, s'est fait à
force de sacrifices.
Un bon nombre d'entre nous sont à temps plein, et quand on ne vit
pas de son indemnité, qu'il n'existe pas d'aura nauséabonde,
comme on a évoquée tout à l'heure ce n'est pas nous
qui
l'avons évoquée la première fois il va sans
dire que certains d'entre nous ont besoin d'une certaine
rétroactivité pour se rétablir sur des bases de justice.
Là-dessus, j'invoquerais le dernier point, M. le Président, c'est
que la loi 54 on l'a mentionné hier soir établit un
traitement pour toutes les municipalités du Québec
rétroactif au 1er janvier 1977 et, à ce niveau, ont fait une
exception pour Montréal on a demandé, ici, devant la
commission, à plusieurs reprises, pourquoi on faisait des exceptions
pour Montréal mais, cette fois-ci, on en fait une, qui est une
injustice à l'égard des conseillers et de l'ensemble des membres
du conseil municipal.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président, je voudrais signaler
au dernier intervenant que le texte du projet de loi no 54 est
déjà connu depuis quelque temps et que, par conséquent,
cette rétroactivité au 1er janvier 1977, qui y est prévue,
n'a aucun effet de surprise. Ce n'est pas une chose qui arrive subitement.
Tandis que ce qui vient de se dérouler hier soir et ce matin à la
présente commission parlementaire peut avoir un certain effet de
surprise, dans la mesure où c'est plus subit. Je sais que nous ne
pouvons pas prolonger indéfiniment ce que M. Roy a appelé
lui-même, une négociation, mais, au fond, c'est ce que c'est. Dans
cette situation de négociation, pour la raison que je viens d'expliquer,
aussi pour les raisons que mon collègue de Rosemont a expliquées,
et en tenant compte du fait auquel l'intervenant, M. Roy, a fait allusion et
qui est, je crois, patent, c'est-à-dire le fait qu'un certain nombre de
conseillers de la ville de Montréal, à cause de l'ardeur avec
laquelle ils se livrent à leur fonction, se trouvent oui, dans
tous les partis, bien sûr, la condition de tous les conseillers de
Montréal dans une situation financière, au moins pour
certains d'entre eux très difficile.
Pour toutes ces raisons, je voudrais, M. le Président, appuyer la
proposition que mon collègue de Rosemont n'a pas faite formellement,
mais ce que nous sommes en train d'essayer de faire, c'est de tordre le bras du
ministre, et d'accorder une rétroactivité au 1er juillet de
l'année en cours.
Le Président (M. Bertrand): D'autres députés
désirent-ils intervenir là-dessus?
M. Cordeau: ... j'aimerais entendre M. Drapeau, qui
représente...
Le Président (M. Bertrand): M. le maire.
M. Drapeau: M. le Président, puisque je suis invité
à parler sur cette question de la rétroactivité, de la
date d'entrée en vigueur des dispositions qui viennent d'être
adoptées, je dois dire que cette discussion m'aura permis d'être
témoin d'un phénomène, parce que c'est, je pense, la
première fois pourtant, je suis venu souvent dans des commissions
parlementaires depuis 1954 que j'ai entendu un éloge aussi
unanime du rôle des conseillers municipaux et je veux exprimer toute ma
gratitude à l'endroit de tous ceux qui ont fait entendre leur voix sur
cette question.
Quant aux chiffres, je crois qu'il s'agit d'une formule réaliste
et pour laquelle, au nom de mes collègues, que je représente plus
particulièrement, je remercie tous les membres de la commission.
Quant à l'entrée en vigueur, je crois devoir faire une
différence entre le projet de loi no 54 et la loi qui est ici, entre
autres, pour la raison suivante: Dans le projet de loi no 54, il est question
de plusieurs villes de différentes catégories et, on l'a dit,
c'est connu depuis un bout de temps, c'est appelé à recevoir des
commentaires des citoyens qui sont au courant qu'on propose, ici, devant
l'Assemblée nationale, de modifier même le calcul des
indemnités et tout cela, donc, les citoyens des villes
intéressées ont eu le temps ou auront eu le temps de se faire
à l'idée.
Deuxièmement, le nom d'une ville ne sera pas, plus qu'une autre,
mis en vedette dans la loi 54. Dans la loi qui est devant cette commission, il
est bien évident qu'il s'agit de la ville de Montréal. A partir
de ce moment, qu'on le veuille ou non, cela fait des titres, cela provoque des
commentaires qui n'auront pas lieu dans le cas de la loi 54. Le
député de Rosemont avait parfaitement raison, hier soir, de dire
que les chiffres sur lesquels la commission s'arrêtait, ne constituaient
pas un cadeau pour les élus, mais un cadeau pour la ville de
Montréal. Je pense qu'en effet, il a raison, mais ce n'est pas
suffisant, il faut aussi que cela n'ait pas l'air d'un cadeau. Je crois que
toute rétroactivité serait interprétée je ne
dis pas avec raison, mais à tort par certains milieux, comme un
cadeau, un cadeau de taille. Cette augmentation, que ce soit dans mon cas ou
dans le cas des conseillers, la plus petite augmentation, non pas en
pourcentage, mais en chiffres, serait d'environ $5000.
Je pense que le mieux est l'ennemi du bien, trop souvent.
Peut-être serait-il mieux de donner la rétroactivité. Ce
serait plus juste, mais ce serait une justice que nous paierions trop cher
parce qu'un certain nombre trop considérable de gens
pourrait interpréter cette décision de
rétroactivité d'une mauvaise façon.
Je crois que nous devons, dans le service public, donner l'exemple et
accepter des situations que nous n'aimons pas. On en fait l'éloge, et
j'admets que les nouveaux conseillers élus en septembre 1974 ont
donné, dans l'ensemble, à des degrés divers, mais dans
l'ensemble, une image de travail sérieux. Ils s'appliquent, ils donnent
beaucoup de temps, c'est vrai. Il ne faut pas oublier aussi, je l'ai dit hier,
que, même si le style est différent, les conseillers qui
étaient là avant ont aussi beaucoup travaillé et, s'il y a
un préjudice à subir, ils l'ont subi depuis plus longtemps que
ceux qui ont été élus en 1974. En 1974, cela faisait
déjà neuf ans que l'indemnité n'avait pas changé.
Alors le "préjudice", s'il y en a un, est subi depuis plus longtemps et
il coûte plus cher à ceux qui sont là depuis plus
longtemps.
Evidemment, s'il y avait rétroactivité, je pense bien que
mes collègues du Parti civique ne renverraient pas leur chèque.
Ils se diraient obligés de l'accepter. Mais cela ne veut cependant pas
dire qu'ils ne comprennent pas qu'il faut payer le prix de l'honneur que
constitue le mandat qui nous est confié. Je pense que c'est dans
l'intérêt du gouvernement, de l'Assemblée nationale au
complet et de tous les partis intéressés, des partis, des groupes
et des indépendants du conseil municipal et de ceux qui forment le
pouvoir, d'en arriver à une formule qui me paraît souhaitable et
plus difficilement attaquable parce qu'elle ne prête vraiment pas le
flanc à la qualification d'un cadeau, sous quelque forme que ce
soit.
Je me déclare donc satisfait, au nom de tous mes
collègues, de la formule je ne dirai pas compromis parce que ce
n'est pas un compromis de moyen terme, si l'on veut, qui a
été suggérée et qui m'a paru avoir
été déclarée adoptée. Merci.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: M. le Président, mes paroles devront
être interprétées comme un appui à la position des
députés de Rosemont et de Deux-Montagnes.
J'ai entendu les paroles de M. le maire Drapeau de Montréal, et
j'ai retenu particulièrement ce qu'il a dit à propos des
interprétations qu'on pourrait faire dans certains milieux. Il a
employé l'expression "a tort", non pas à raison, mais à
tort. Je pense qu'en dehors de ces interprétations, il reconnaît
le bien-fondé de la demande des conseillers du RCM et, donc, de la
position des députés de Rosemont et de Deux-Montagnes. Je pense
qu'il est des moments dans la vie des hommes publics où ils doivent
avoir le courage qui correspond à leur fonction. Je pense qu'ici ce
courage doit être démontré malgré les
interprétations qui pourraient se faire et je demande au ministre
d'accorder au moins ce compromis qui est demandé par le
député de Deux-Montagnes et le député de Rosemont.
Merci.
Le Président (M. Bertrand): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: M. le Président, on emploie souvent
le mot "subit" pour indiquer qu'il pourrait être dangereux d'accorder une
rétroactivité. Quand la municipalité a
étudié le projet, elle aurait certainement pu y inclure un
article a cet effet, j'imagine, qui aurait été discuté
ici. Je me suis laissé dire par un conseiller que la question des
salaires avait été discutée au conseil municipal, ce qui
me fait dire que, pour éviter que cela paraisse mal, je ne sais pas, on
n'a pas osé l'inclure dans le projet de loi. C'est pourquoi, je me
rallie moi aussi à la proposition des députés de Rosemont
et du député de Deux-Montagnes pour que la
rétroactivité puisse être au 1er juillet. Je parle souvent
des municipalités dans mon milieu et je remarque qu'il y a souvent ce
que je dis là-bas, chaque fois... parfois, cela peut se traduire de
différentes façons, mais, quand je regarde, je n'accuse pas
nécessairement les dirigeants, mais je crois que cela est dû
à des situations vécues par le milieu, comme le salaire qui est
attribué pour une tâche qui risque de devenir une tâche de
missionnaire. Avec les responsabilités qu'il y a aujourd'hui, et pour
éviter justement qu'on cherche à côté, par
favoritisme ou autrement, des compensations, je pense qu'il est
préférable de mieux rémunérer les conseillers. Si
cela n'a pas été inclus dans le projet de loi, et s'il
était exact qu'on en avait discute au conseil municipal, j'aimerais
qu'on me le dise, je me rallie donc à la proposition qui a
été indiquée tantôt, que ce soit rétroactif
au 1er juillet.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, depuis le début de
cette discussion, et je l'ai souligné, nous sommes sur un terrain
légèrement glissant. Nous avons devant nous une entité,
une institution, un organisme dûment constitué en vertu de nos
lois, qui s'appelle la ville de Montréal. Nous constatons qu'au sein de
l'administration municipale, du conseil municipal, pour être plus
précis, il y a des divergences de vues. Il y a une demande qui est
formulée par un certain nombre de membres de ce conseil municipal.
Il me semble que le principe demeure que l'Assemblée nationale,
et plus particulièrement la commission parlementaire des affaires
municipales, est appelée à se pencher sur les problèmes
des municipalités, donc les problèmes de la ville de
Montréal.
Nous avons devant nous deux expressions d'opinions. L'une appuyée
par certains membres de cette commission, dit qu'il y a une question de justice
sociale, que l'on devrait tenir compte davantage de l'augmentation du
coût de la vie au cours des douze années qui ont vu le traitement
des conseillers municipaux demeurer stable. Il y en a une autre qui dit qu'il y
a des problèmes en face de l'opinion publique et qu'il y a aussi le fait
que, quand on s'est présenté comme candidat au poste de
conseiller municipal, tout le monde doit présumer que chaque candidat
était au courant des conditions de travail et de traitement notamment
quant à la somme de travail nécessaire. J'en conviens, quant
à la somme de travail, il y avait des surprises possibles, parce que
n'ayant jamais siégé, on pouvait ne pas connaître
exactement ce qui était impliqué.
Il y avait quand même un conseil municipal qui existait depuis des
décennies et des décennies et il y avait une idée
générale de ce que constituait la somme de travail.
Effectivement, M. le maire l'a dit assez clairement à la fin de
ses remarques, vous vous rappellerez, M. le Président, qu'il a pris la
parole à l'invitation de notre collègue de Saint-Hyacinthe, il
aurait pu exprimer une opinion personnelle, il ne l'a pas fait, il a dit: Je
parle pour tous mes collègues.
II me semble que nous sommes devant une situation où la
majorité à l'hôtel de ville s'est exprimée d'une
façon assez claire et s'est dite satisfaite de la proposition du
ministre.
Je vois un danger à ne pas traiter avec l'administration de la
municipalité qui d'ailleurs n'a pas abordé le sujet. Il a
été abordé par d'autres et c'est le ministre qui a pris,
comme il convenait qu'il le fasse, ses responsabilités et a fait une
proposition que nous avons acceptée. Je pense qu'il serait plus sage, et
je suis bien conscient des problèmes humains qui sont impliqués,
que nous appuyions la proposition du ministre contenue dans l'article 187a.
M. Paquette: M. le Président, très
brièvement.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Saint-Hyacinthe avait demandé la parole avant, M. le
député de Rosemont.
M. Cordeau: M. le Président, étant donné
qu'il est 12 h 40, que la commission doit finir à 13 heures, je fais
mienne les paroles de M. Goldbloom et j'appuie la suggestion du ministre.
M. Paquette: Très brièvement...
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Rosemont.
M. Paquette: ... c'est pour faire suite à un propos du
député de D'Arcy McGee. Je tiens à lui dire que si sa
position est basée sur le fait que nous avons une proposition provenant
de la majorité du conseil, j'ai reçu des représentations
de conseillers de tous les partis démontrant qu'il serait tout à
fait juste que la rétroactivité soit au 1er janvier 1977, comme
dans les autres municipalités; j'en ai reçu de tous les partis.
Nous tenons compte de l'opinion de l'administration de la ville qui mentionne
certains arguments extrêmement valables pour dire: On va couper ça
en deux et on va mettre ça au 1er juillet.
M. Goldbloom: M. le Président, je dois simplement
répondre que je ne mets point en doute la parole du député
de Rosemont, mais il nous informe qu'il a été saisi de ces
expressions d'opinions, et la commission elle-même n'en a pas
été saisie jusqu'à ce moment. Sa parole est bonne, il n'y
a pas de problème là-dessus, mais d'autres membres de la
commission n'ont pas, à ma connaissance, reçu de telles
représentations. Moi, je n'en ai pas reçues et il me semble que
nous devons nous en tenir à ce qui a été exposé
devant la commission.
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre. M. Tardif:
M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): Je m'excuse, M. le ministre,
M. le député de Châteauguay avait demandé la parole
avant vous.
M. Dussault: Ce ne sera pas long, M. le ministre. Je voudrais
rappeler, par l'intermédiaire du président, à M. le
député de D'Arcy McGee, que les autorités municipales de
Montréal, quand elles sont arrivées ici, à la commission
parlementaire, n'avaient pas de position officielle sur la question des
salaires. Au contraire, on avait expressément fait en sorte de ne pas
arriver ici avec une position, puisqu'on trouvait la situation gênante.
M. le maire de Montréal avait explicitement dit lui-même, qu'on
avait choisi de ne rien dire sur cela, laissant le gouvernement décider
de la question.
Je sais que le député de Saint-Hyacinthe a voulu
connaître la position de M. le maire, c'était bien. M. le maire a
daigné répondre à la question. Il aurait pu ne pas le
faire. Mais, de là à dire que nous avons ici officiellement une
position de tout le conseil municipal de Montréal, par la voix de M. le
maire... Je ne veux pas mettre en doute les paroles qui ont été
dites, mais j'avoue que cela contredirait un peu ce qui s'est dit auparavant,
à savoir qu'on a vraiment fait exprès et cela a
été dit pour ne pas avoir de position devant la
commission, sur la question des salaires.
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, il a déjà
été mentionné devant cette commission, par M. le maire,
qu'il n'avait jamais vu, d'une part, une commission aussi jeune, à tout
le moins, présidée par un président aussi jeune. Il a
également déclaré que, dans toute son expérience
des commissions parlementaires, il n'avait jamais vu une commission faire
autant l'éloge de la fonction de conseiller municipal. Je pense qu'on
pourrait ajouter à cela qu'il n'aura peut-être jamais vu une
commission fonctionner de façon aussi démocratique et
respectueuse des opinions et une présidence laissant toutes les
personnes, tous les intervenants s'exprimer librement, et qu'il n'aura
peut-être jamais vu je lui laisse le soin d'apprécier si
c'est le cas ou non une commission où les députés
ministériels, lorsqu'ils ont des propositions qui ne sont pas
nécessairement en accord avec celles qu'a pu faire le ministre,
s'expriment et donnent leur point de vue.
En déterminant la date du 1er janvier, M. le Président,
loin de moi de vouloir m'attribuer une sagesse que je n'ai pas, mais que je
tente d'acquérir peut-être, entre une rétroactivité
au 1er janvier 1977 et une entrée en vigueur tard en 1978, soit un an
avant, soit un an après. J'avais pensé, en effet, trancher la
poire en deux. La rétroactivité au 1er janvier 1977 pouvait poser
plus de problèmes, étant donné que l'exercice financier de
la ville de Montréal est terminé depuis le 30 avril 1977. Les
livres sont fermés, parce que son exercice financier va du 1er mai au 30
avril chaque année, si bien que cela aurait été
retourné sur un autre exercice financier. Je n'ai pas mentionné
cela.
Deuxième allusion ou deuxième référence
à la loi 54. La loi 54, vous vous souviendrez, dans le processus de
présentation d'un projet de loi, a fait d'abord l'objet d'un
mémoire au Conseil des mi-
nistres au mois de juin dernier, de sorte que, lorsque, au mois de juin,
on avait parlé d'une rétroactivité au 1er janvier 1977,
c'était une rétroactivité relativement courte. Le projet
de loi 54 n'étant pas encore adopté, on est à se demander
si la même rétroactivité va être conservée. Je
dis cela uniquement pour le renseignement général de la
commission.
Si bien qu'après avoir entendu l'exposé des opinions et
une proposition de couper à nouveau la poire, non plus en deux, mais
l'autre demie en deux, je pense que je m'y rallierais volontiers. L'objectif de
l'année financière terminée le 30 avril n'obligeant pas de
retourner sur une autre année financière et la proposition
d'entrer en vigueur le 1er juillet, si c'est le voeu de la majorité de
la commission, je me soumettrai, démocratiquement, au voeu de cette
commission et, à ce moment-là, M. le Président, en tant
que parrain de l'article 187a, j'endosserai l'amendement proposé voulant
que les articles 3a, 5 et 6a, au lieu de dire "qu'elles prennent effet à
compter du 1er janvier 1978", disent "ont effet à compter du 1er juillet
1977". C'est une mesure de rétroactivité relativement courte et
acceptable dans la mesure où on est dans l'exercice financier en
cours.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai été
ministre à divers titres, pendant six années et demie. Il ne
m'est arrivé que deux fois pendant toute cette période de temps
d'être laissé tomber par mes collègues ministériels.
Je ne suggérerais pas au ministre d'encourager ce genre de chose, mais
s'il prend la décision de se rallier à l'opinion de ses
collègues, nous allons laisser passer cette proposition.
Le Président (M. Bertrand): J'ai un amendement.
M. Cordeau: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: ... si le porte-parole du Parti civique qui dirige
l'administration de Montréal se rallie à cette suggestion,
étant donné qu'un système démocratique existe ici
à Montréal, je serai pour cette proposition; mais si les
autorités actuelles ne se rallient pas à cette proposition, je
serai contre cet amendement.
Le Président (M. Bertrand): M. le maire, pouvez-vous
indiquer au député de Saint-Hyacinthe comment il doit voter?
M. Cordeau: Je veux respecter le...
M. Drapeau: II y a, semble-t-il, dans mes souvenirs, un jeu qui
s'appelait la chaise musicale. Il semblerait que cela va devenir le jeu de la
date sonnante. Je pourrais m'en tirer en disant que j'ai une autre proposition
à faire: pourquoi pas entre le 1er juillet et le 1er janvier. La, on
pourrait peut-être dire que c'est vraiment unanime.
Autrement, je suis obligé de dire, bien sérieusement, que
je continuerais d'appuyer la proposition première faite par M. le
ministre qui me paraissait vraiment le jugement de Salomon à cause
je le répète très sérieusement de
l'interprétation qu'on est appelé à donner à cela.
Je sais dans quelle situation je me place; je sais comment certaines personnes
pourront interpréter mon attitude dans certains milieux, mais je ne peux
pas faire autrement que de dire que, comme chef du Parti civique, je suis dans
la même situation qu'un chef de n'importe quel autre parti. A
l'intérieur du parti, chacun a le droit d'exprimer ses
préférences, mais une fois que le chef du parti, pesant le pour
et le contre, en rassemblant les opinions et les exprimant finalement dans une
formule, cela devient l'opinion et la décision du parti.
Dans les circonstances, on m'a invité ou on a voulu savoir si je
me ralliais. Je suis obligé de dire d'abord que je n'ai pas à
voter sur la question, n'étant pas membre de la commission. J'avais
pensé, cependant, en entendant le ministre des Affaires municipales dire
que ce serait une occasion d'un vote de la commission très
démocratique, qu'on aurait peut-être assisté à un
vote quatre à quatre et que le président aurait été
obligé de trancher la question.
Le Président (M. Bertrand): M. le maire, je
commençais à y penser. J'étais aller rechercher dans les
anciens règlements un article pour m'en sortir, mais il n'y en a pas.
J'aurais été obligé de me prononcer, effectivement.
M. Drapeau: Le ministre des Affaires municipales a
déclaré qu'il appuierait la motion d'amendement à son
amendement. Je préfère tout simplement dire que, quant à
nous, nous ne pouvons voir dans cette formule de compromis ou de moyen terme
une solution à laquelle nous pouvons nous rallier à cause du
principe en jeu.
Le Président (M. Bertrand): Comme, l'amendement... M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Je tiens à rectifier ceci: Je pense être
assez adulte pour voter comme je le désire. Ceci dit, pour respecter
l'opinion de la majorité du conseil il est très
démocratique sur cette terre que la majorité puisse encore
s'exprimer je suis obligé de voter contre cet amendement.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Saint-Hyacinthe, ne prenez surtout pas ma remarque comme étant une
quelconque façon de discréditer le sérieux que vous mettez
aux travaux de cette commission. J'ai le malheur, étant malheureusement
politicien en même temps que président, d'avoir le goût,
lorsqu'on m'ouvre une porte, d'y entrer. L'amendement venant du ministre
lui-
même, dans les circonstances, peut-être serait-il possible,
tout simplement sur le plan procédurier, que nous ne le
considérions pas comme un amendement comme tel, mais comme...
M. Tardif: Adopté sur division.
Le Président (M. Bertrand): ... une modification de la
proposition initiale. L'article 187a se lirait de la façon suivante: Les
articles 3a, 5 et 6a ont effet à compter du 1er juillet 1977. Cet
amendement est adopté sur division. Sur ce, avons-nous adopté
l'article 188 selon lequel la présente loi entre en vigueur le jour de
sa sanction? Adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Sur ce, messieurs,
madame...
M. de Bellefeuille: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): Peut-être allais-je
m'engager, M. le député de Deux-Montagnes, sur ce que vous alliez
dire?
M. de Bellefeuille: M. le Président, je voudrais tout
simplement vousf aire part du fait que je souhaiterais faire une brève
intervention avant que vous ne leviez les travaux.
M. Goldbloom: M. le Président, un point de
règlement, s'il vous plaît! Je présume que vous avez
considéré que le ministre a retiré sa première
proposition et l'a remplacée par la modification proposée,
simplement pour que les aspects techniques soient corrects.
Le Président (M. Bertrand): C'est cela. Je m'excuse. Il y
a l'article 187b qu'on n'a pas adopté qui, semble-t-il, disait: Que les
mots "président intérimaire du comité exécutif"
soient remplacés je ne sais pas qui a rédigé ce
mot, je ne sais pas si c'est juridiquement acceptable partout où
ils se retrouvent dans la charte par les mots "vice-président du
comité exécutif".
Allez-y, Me Péloquin.
M. Péloquin: M. le Président, nous pourrions
prendre la même formulation que l'article 187: Ladite charte est
modifiée par le remplacement, partout où ils se trouvent, des
mots "président intérimaire" par les mots
"vice-président".
Le Président (M. Bertrand): ... M. le député
de... Alors, adopté, comme ça. Adopté. M. le
député de D'Arcy McGee, vous avez une question de
règlement autre que celle-là?
M. Goldbloom: Non, pas d'autre.
Le Président (M. Bertrand): Bien! Oui, écoutez, Me
Normandin. Je veux qu'on soit bien clair. Normalement, nous avons
terminé, à ce stade-ci, l'adoption du projet de loi no 200, Loi
amendant la
Charte de la ville de Montréal. Il nous reste du travail à
effectuer. Il nous reste votre mémoire à entendre avec ses
recommandations. Il nous reste le mémoire du RCM à entendre avec
ses recommandations. Il y avait le mémoire aussi de M. Poulin avec ses
recommandations. Il y avait le mémoire de la Fraternité des
policiers, mais ils ne sont pas ici et je pense que, de toute façon,
nous avons répondu à leurs attentes qui étaient contenues
dans leur mémoire. Dans les circonstances, comprenons-nous bien, nous
allons, nous, clore les débats, suspendre les débats, ajourner
sine die à 13 heures. Il nous reste donc sept minutes, et, dans les
circonstances, je me demande s'il ne serait pas préférable que
nous attendions un nouveau mandat, une nouvelle convocation, un nouvel avis de
l'Assemblée nationale, nous ramenant en commission parlementaire pour
poursuivre l'étude du projet de loi no 200.
M. le député de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président, est-ce que je peux,
par votre intermédiaire, demander au ministre si c'est son intention de
prier son collègue, le leader parlementaire du gouvernement, de
reconvoquer cette commission dès la semaine prochaine?
M. Tardif: M. le Président, je pense que cette commission
avait effectivement mandat pour étudier le projet de loi no 200. D'autre
part, M. le Président, vous avez, dans votre déclaration
d'ouverture, indiqué que toutes les personnes qui avaient
présenté des mémoires allaient être entendues par
cette commission, si bien que je crois, en toute justice, que nous devrons
siéger à nouveau, comme commission, pour entendre ces
mémoires. Il ne m'appartient pas, à ce moment-ci, de dire
à quel moment pourra avoir lieu cette convocation, mais j'en ferai part,
évidemment, au leader du gouvernement, pour lui demander de convoquer
à nouveau la commission des affaires municipales et de
l'environnement.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je suis parfaitement
d'accord. Il y a au moins deux intervenants qui ont souligné le fait que
cette séance de la commission parlementaire est attendue depuis un bon
moment et pas simplement que cette séance est attendue, mais que
c'était dans un contexte nouveau qui devait permettre au
législateur de prendre connaissance de divers points de vue quant
à la future orientation du conseil municipal de la ville de
Montréal et quant à des considérations qui se rapportent
à la charte de la ville, qui ne se retrouvent pas dans le document que
nous avons étudié. Je serais tout à fait d'accord que nous
prévoyions des séances additionnelles pour que nous puissions
compléter ces auditions et aller jusqu'au bout de cette discussion.
Il y a également, et c'est en quelque sorte une promesse de cette
commission, l'intervention de Me Paul Normandin, qui devait être entendue
et je
suis convaincu que Me Normandin n'a pas assez de quatre minutes pour
faire cette importante intervention.
La seule chose que j'ajouterai c'est qu'il me semble que le mandat de la
Chambre, sans présumer de sa nature, devra, à ce moment,
être différent de celui qui nous a amené à
étudier le projet de loi, que nous devrons pouvoir faire rapport
à la Chambre que le projet de loi a été
étudié et adopté avec amendements, que le projet de loi
devra pouvoir être adopté en deuxième et troisième
lectures et que la convocation éventuelle de la commission sera pour
entendre les intéressés sur des considérations qui
découlent de tout cela.
Le Président (M. Bertrand): Sur cette dernière
partie de votre intervention, M. le député de D'Arcy McGee, je
pense qu'il serait assez délicat de trop s'avancer sur le sens à
donner au mandat, en d'autres mots: doit-on être empêché,
à compter d'une prochaine séance de cette commission, de revenir
sur l'un ou l'autre des aspects de ce projet de loi no 200? Je vous avoue que
je préfère attendre l'avis du leader parlementaire du
gouvernement là-dessus; je préférerais donc, pour cet
aspect de votre intervention que nous attendions d'être à nouveau
convoqués pour clarifier ces choses.
M. Goldbloom: C'est seulement, M. le Président, que j'ai
voulu exprimer une opinion et j'ai aussi voulu souligner le fait, qui pourra
avoir son importance, que, si nous ne faisons pas rapport, si nous ne
permettons pas au projet de loi de suivre son chemin, son adoption attendra la
fin de ces autres discussions.
Le Président (M. Bertrand): C'est exact. M. Normandin:
...
Le Président (M. Bertrand): M. Normandin, rapidement, s'il
vous plaît.
M. Normandin (Paul): Un mot, M. le Président, non sur la
substance de l'intervention, mais pour dire que notre intervention,
contrairement aux autres n'est pas d'ordre général et ne porte
pas en dehors du projet de loi 200. Avant que vous ne fermiez l'étude du
projet de loi 200, j'aimerais préciser que ce dont nous parlons, ce sont
des articles qui maintenant font partie du projet dans lequel on traite des
questions que nous voulons traiter. Nous demandons que la commission envisage
de modifier ces mêmes articles dans le projet de loi 200. Ce ne sont pas
des considérations d'ordre général qui font l'objet, du
reste, et qui devront faire l'objet, apparemment, de façon convenue,
d'un livre blanc éventuel, etc. Nous ne parlons pas d'ordre
général, nous parlons des articles mêmes du projet de loi
200.
Le Président (M. Bertrand): Je n'ai pas fermé,
effectivement, Me Normandin, l'étude du projet de loi no 200. C'est
toujours notre mandat et j'ai net- tement l'impression que, lorsque nous
reviendrons, nous reviendrons sur le mandat qui nous demande d'étudier
le projet de loi no 200. M. le maire de Montréal.
M. Drapeau: Je ne voudrais pas que l'on croit que l'heure tardive
pourrait servir d'excuse à ne pas présenter de remerciements
à la commission. Nous avons passé la semaine ici, nous avons pu
constater l'application de tous les membres de la commission à
l'exercice du mandat reçu de l'Assemblée nationale. Je veux donc
exprimer nos biens sincères remerciements à tous les membres de
la commission. Je veux remercier, et j'espère que le message lui
parviendra, le parrain du projet de loi. Les circonstances ou peut-être
les "cinéastes" finissent par changer la signification de qualité
qu'un tel mot pouvait avoir autrefois. C'est dans le sens qu'on lui donnait
autrefois que je veux que mes remerciements, au nom de la ville de
Montréal, parviennent au parrain du projet de loi.
Je veux également signaler notre satisfaction de voir qu'au moins
une commission de l'Assemblée nationale peut présenter des
travaux pendant toute une semaine dans ce qui m'a paru être la plus
parfaite sérénité. J'exprime le voeu que cette
sérénité soit contagieuse, qu'elle aille de salle en salle
dans ce bâtiment et que nous puissions laisser un souvenir
agréable au point que, si nous devons de nouveau nous adresser à
l'Assemblée nationale pour amender la charte une autre année,
nous soyons reçus comme nous avons eu l'impression d'être
reçus aujourd'hui, en collaborateurs, en participants à
l'administration de la chose publique.
C'est dans cet esprit-là que je veux remercier tout
particulièrement le ministre des Affaires municipales qui, dès
cette première expérience à un projet de loi amendant la
charte de Montréal, a fait preuve d'une bonne connaissance de sa
matière, d'une bonne connaissance de la procédure. Je veux lui
dire tout particulièrement mes voeux de succès dans la poursuite
des années qui restent de son mandat puisqu'il ne m'appartient pas
d'aller au-delà du mandat, ni dans son cas ni dans celui des autres,
évidemment.
Je signale aussi qu'il nous a fait plaisir de retrouver, je l'ai dit
dans un autre von, des figures connues et particulièrement celle de
l'ancien ministre des Affaires municipales. Il a lui aussi manifesté que
le projet de loi amendant la charte continuait de retenir son attention. Je
veux le remercier, ainsi que le représentant de l'autre parti officiel,
qui a donné un impressionnant témoignage d'assiduité et
d'intérêt au projet de loi.
Nous avons assisté à un phénomène nouveau,
je crois; des articles du projet de loi ont été adoptés
à cause de leur qualité unanimement reconnue, d'autres ont
été rejetés pour insuffisance de qualité, et on a
même assisté au rejet de certains articles pour excès de
qualité. C'est un encouragement à nous remettre au travail et
à revenir en temps opportun reprendre des discussions sur les
mêmes sujets et sur d'autres.
Quant à la date d'entrée en vigueur d'un certain article,
187a, je ne veux voir aucun rapprochement entre la date choisie du 1er juillet
et l'anniversaire que cela peut comporter en certains milieux,
c'est-à-dire que le 1er juillet, quant à la ville de
Montréal, pourra être historique pour deux raisons au lieu
d'une.
Nous ferons le meilleur usage des amendements adoptés et, quant
à cette question de l'indemnité, elle est réglée.
Il reste la question des pensions, dont Me Normandin nous entretiendra dans
quelque temps, et il en restera peut-être une autre, je peux en donner
l'assurance à la commission et à mes concitoyens, que nous allons
tenter de régler nous-mêmes, celle de la sécurité de
l'emploi.
Je termine en réitérant au président nos plus
sincères félicitations et nos remerciements. Bon sang ne peut
mentir.
Le Président (M. Bertrand): Merci, M. le maire. Un
représentant du RCM, je crois, veut prendre la parole.
M. Lebeau: Très brièvement, M. le Président,
pour souscrire entièrement, à part la question de la
sécurité d'emploi, aux paroles du maire, nous sommes certains que
l'esprit démocratique, l'esprit d'ouverture et la
sérénité qui ont marqué cette semaine de travail en
commission parlementaire, serviront à tous les membres du conseil, y
compris au maire de Montréal, lors de l'établissement
d'éventuelles commissions du conseil. Merci.
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, je veux remercier M. le maire
pour ses bonnes paroles et également toute la délégation
de la ville de Montréal qui avait fait un travail technique
appréciable, un travail technique que j'avais été à
même de consulter puisque, avant que de venir à cette commission,
j'ai passé quelques heures à faire mes devoirs et à
étudier attentivement chacun des articles.
Je tiens à remercier également le RCM pour les
propositions qui nous sont venues de lui; malheureusement, nous n avons pas pu
donner suite à bon nombre des recommandations qui sont contenues
là-dedans et, je dois le dire, avec lesquelles nous sommes en
raisonnance particulière sur le plan de la réforme
électorale et de la réforme municipale.
Si nous ne l'avons pas fait, c'est pour la simple raison, encore une
fois, qu'il y a un comité au travail et que je ne voudrais pas, à
l'occasion d'amendements à la charte, procéder de façon
improvisée et jouer les apprentis sorciers dont d'aucuns, sans doute, se
rappelleront.
Je veux remercier également mes collègues,
députés ministériels, qui m'ont soutenu et appuyé,
n'en déplaise au député de D'Arcy McGee. C'est vrai qu'ils
m'ont tordu le bras un peu, mais ils ont fait honnêtement leur boulot et
ils ont expliqué pourquoi. C'est cela le travail d'un
député en commission. Je vois mal une commission parle- mentaire
j'ai très peu d'expérience, cela fait à peine un an
que je suis ici où le ministre décide et les autres sont
là pour approuver ou dire non, pour approuver, surtout lorsqu'ils sont
du parti ministériel.
Je tiens à remercier le député de D'Arcy McGee de
sa collaboration, de son expérience des affaires municipales. Elle a
été, sans aucun doute, un des éléments qui ont
contribué à accélérer les travaux de cette
commission. Je remercie également le député de l'Union
Nationale, qui a suivi assidûment les travaux. De la même
manière que je regrettais le fait que nous n'ayons pu, après
quatre jours d'audience, entendre le mémoire du RCM comme tel.
Je dois m'excuser également auprès de Me Normandin du fait
que nous n'avons pas pu, au cours de ces quatre jours, aborder la question
spécifique des fonds de pension. Ce n'est pas que nous croyons pas qu'il
y a là aussi un problème à régler. Nous croyons
précisément qu'un réajustement des salaires était
peut-être quelque chose qui s'imposait, puisque les pensions sont
généralement calculées sur la base du traitement. Ainsi,
on pourra procéder éventuellement aux réajustements qui
s'imposent.
M. le Président, je pense qu'il convient de vous remercier pour
la façon avec laquelle cette commission a été
menée. Si j'avais un voeu à formuler, c'est que vous preniez
goût à fonctionner avec la commission des affaires municipales et
de l'environnement et que vous nous accompagniez dans nos autres
délibérations.
Le Président (M. Bertrand): Un bon ministre! M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, si nous avons pu poursuivre
nos travaux dans un climat de sérénité, comme le maire l'a
souligné, ce n'est pas un hasard, c'est une volonté. Cette
volonté a été exprimée non seulement des deux
côtés de cette table, mais à l'autre table où
s'asseoient les divers participants.
Vous comprendrez, et je suis convaincu que tous ceux qui ont
participé comprendront, que le rôle d'une Opposition est
justement, sans avoir toujours raison personne n'a toujours raison
celui d'attirer l'attention du gouvernement et de la commission
parlementaire et des autres intéressés vers certains
problèmes qui peuvent exister. C'est un rôle qui est souvent
négatif, mais c'est dans sa nature même qu'il doit l'être.
C'est quand même une contribution constructive.
Je pense que nous avons réussi une chose importante qui n'est pas
terminée, soit celle d'examiner une des lois les plus complexes de tous
les statuts du Québec et d'examiner dans un esprit constructif, objectif
et ouvert des rapports de force qui existent à l'intérieurdu plus important conseil municipal de la province.
Je m'en réjouis et je pense que nous avons essayé chacun,
en commençant par le ministre et je dois lui rendre hommage
à cet égard de mettre un grain de sel qui a
contribué
à donner une saveur intéressante à la loi que nous
avons voulu bonifier ici aujourd'hui.
Puisque cela n'est pas terminé, nous nous retrouverons d'ici un
certain nombre de jours pour poursuivre une discussion qui, au niveau
intellectuel, a été marquée par un intérêt
certain. Pour cela, je voudrais féliciter tous les participants.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, il m'a fait plaisir de
participer à cette commission. Je n'ai pas posé beaucoup de
questions, car ayant à poser mes questions après le volubile et
expérimenté député de D'Arcy McGee, il ne me
restait pas beaucoup de failles à combler après qu'il eût
posé ses questions.
Le Président (M. Bertrand): Pour mettre un terme à
cette commission, je voudrais, en tant que président de la commission,
d'abord remercier chacun des membres parlementaires. Je crois, effectivement,
que les travaux se sont déroulés tout à fait dans l'ordre,
dans l'harmonie, avec un sens extrêmement positif. Je voudrais remercier
les représentants de la ville de Montréal, M. le maire, les gens
des différents services municipaux, les représentants de
l'ensemble des partis politiques, les conseillers municipaux, en remercier
même quelques-uns qui ont été d'un précieux coup de
main en certaines occasions ils savent de quoi je veux parler et
je voudrais dire que, comme citoyen de la ville de Québec maintenant
depuis une douzaine d'années, il est très agréable,
à partir de Québec et à condition d'y rester, de prendre
goût à la ville de Montréal à travers le
témoignage que vous en avez apporté. M. le maire, j'espère
que lorsque nous irons vous rencontrer chez vous, vous aurez un balcon pour
nous accueillir. Il nous fera toujours plaisir d'y aller.
M. Tardif: M. le Président, avant de terminer, je m'en
voudrais d'un oubli grave. C'est évidemment à l'endroit des
fonctionnaires du ministère et des légistes du ministère.
Il est bien évident que le ministre ne serait rien là-dedans sans
l'équipe qui l'appuie et qui rédige en vitesse les papillons et
qui lui donne avis et conseils dans le dos. Je pense qu'il y a lieu de
souligner leur contribution aux travaux de cette commission.
Le Président (M. Bertrand): Sur ces élans d'amour
et de fraternité, nos travaux sont ajournés sine die.
(Fin de la séance à 13 h 13)