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Étude des projets de loi nos 236 et 230
(Dix heures quatorze minutes)
Le Président (M. Blank): À l'ordre, s'il vous
plaît!
À la commission permanente des affaires municipales et de I
environnement, il y a des changements: M. Alfred (Papineau) est remplacé
par M. Lefebvre (Viau); M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes) est remplacé
par M. Mercier (Berthier); M. Dubois (Huntingdon) est remplacé par M.
Russell (Brome-Missisquoi); M. Dussault (Châteauguay) est remplacé
par M. Michaud (Laprairie).
M. Michaud: Présent, M. le Président.
Le Président (M. Blank): M. Léger (Lafontaine) est
remplacé par M. Bertrand (Vanier); M. Léonard
(Laurentides-Labelle) est remplacé par M. de Belleval (Charlesbourg);
Mme Ouellette (Hull) est remplacée par M. Marquis
(Matapédia).
Est-ce qu'on nommerait un rapporteur? M. le député de
Laprairie.
M. Michaud: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Blank): M. Michaud est le rapporteur.
Je comprends qu'on appelle la loi de la ville de Longueuil, le projet de
loi no 236.
Projet de loi no 236
M. Michaud: M. le. Président, vous me permettrez de
souhaiter la bienvenue à la délégation de la ville de
Longueuil, ainsi qu'aux représentants des Comités de secteurs de
la ville de Longueuil. Nous avons M. le maire Marcel Robidas, M. Jacques
Bouchard, le maire suppléant, MM. les conseillers Jacques Laplante,
André Létoumeau et Pierre Baril, ainsi que M. Fernand
Poiré, le directeur général, M. Paul Gagnon, le directeur
des finances, M. Louis Langlois, arpenteur-géomètre, ainsi que Me
Pierre Viau, procureur de la requérante.
Les représentants des Comités de secteurs de la ville de
Longueuil sont MM. Paul Robertson et André Meunier. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Blank): Nous allons procéder
à l'étude article par article. Si le comité des citoyens
veut faire des remarques il pourra les faire après l'avocat de la
requérante. Si vous n'êtes pas intéressés par
l'article, vous me le dites et nous allons discuter entre nous ici. Me
Viau.
M. Viau (Pierre): M. le Président, M. le ministre, MM. les
membres de la commission, l'article premier du projet de loi de la ville de
Longueuil vise à modifier le régime de retraite actuellement
prévu par la loi spéciale qui avait été
octroyée à Longueuil, en 1971, pour le maire et pour les
conseillers.
Je laisserai ici M. le maire Marcel Robidas expliquer les raisons qui
ont motivé le conseil à présenter cette demande à
la commission.
M. Robidas (Marcel): M. le Président, MM. les membres de
la commission, je vous remercie de nous recevoir ce matin à la
fraîcheur. Vous êtes tous frais et dispos, vous avez bien dormi.
Nous sommes dans un meilleur état que nous ne l'étions lorsque
nous nous sommes quittés l'autre soir, à 21 h 30.
J'ai fait préparer des notes afin de vous aider à mieux
comprendre chacun des articles du projet de loi. Je ne sais pas si elles vous
ont été distribuées, mais j'ai demandé à M.
Gelly de le faire, si c'est votre bon plaisir, naturellement.
Une voix: Nous les avons.
M. Robidas: La note première, c'est que l'article 1 du
chapitre 101 des Lois de 1971 accorde au maire et aux conseillers qui ont servi
pendant huit ans une pension annuelle de $6000 pour le maire et de $2000 pour
les conseillers.
Tous les membres du conseil élus avant le 1er janvier 1975
peuvent bénéficier de cette pension à la condition
précitée et celle de contribuer 5% de leur salaire. Il s'agit, en
fait, de quatre personnes actuellement, et quatre autres si ces
dernières passent l'examen de l'élection de l'année
prochaine.
À titre d'exemple, en tant que membre du conseil de la ville de
Longueuil, j'ai contribué pendant quinze ans, j'aurais donc
été susceptible de bénéficier de cette mesure
dès l'adoption de cette loi en 1971. Advenant mon décès
pendant ou après mon mandat, le droit à cette pension cesse. En
d'autres mots, les héritiers ne touchent rien. En janvier dernier, l'un
de nos collègues, M. Fernand Bouffard, décédait
après seize ans de participation au régime, et,
conformément au texte de la loi, sa veuve ne pouvait qu'encaisser la
contribution accumulée de M. Bouffard et, encore, sans
intérêt.
Le but de cet article vise à étendre ce
bénéfice aux héritiers pour une période maximale de
cinq ans ou l'équivalent en un seul versement au cas où ils
n'auraient pas reçu... Par exemple, si un individu décède
après avoir commencé à bénéficier, s'il a
bénéficié pendant cinq ans, la veuve ne reçoit
rien; s'il décède la troisième année, la veuve
reçoit deux versements. Quant à un fonds de retraite comme
celui-ci, après avoir contribué pendant quinze ou vingt ans, la
veuve recevrait, même avec le bénéfice prévu, le
montant qui a été versé par le membre du conseil, ou,
à peu près. C'est le premier article, si on veut, que j'aimerais
que nous discutions ici ce matin.
Le deuxième: Le conseil souhaite que cette pension soit
indexée. On dit, à 50% de la rémuné-
ration des douze derniers mois, pour les personnes concernées,
donc quatre versements, et quatre autres, si elles sont élues au mois de
novembre 1978. Les 50% encore, c'est simplement pour des buts de discussion. Il
ne s'agit pas de dire qu'on a fixé 50%, on aurait pu mettre 25%, 30%, ou
40%. Il s'agit de savoir s'il est possible d'indexer la pension qui, en 1971, a
été établie à $2000 et $6000, c'est-à-dire
que si on faisait une étude du coût de la vie depuis ce temps, les
$6000 seraient $9000 aujourd'hui, environ.
Le Président (M. Blank): Merci, M. le maire. M. Robertson,
avez-vous quelque chose à ajouter?
M. Robertson (Paul): Oui. Si on se situe davantage sur un plan
d'ensemble par rapport à des choses bien particulières, comme M.
le maire vient de le dire, le comité de secteur trouve que les pensions
comme telles donnent suite à un boulet que la ville transporterait avec
elle. De sorte que, par exemple, dans 25 ans, la plupart d'entre nous vont se
trouver en plus grand nombre en retraite qu'au travail.
Dans cette perspective, comme pour la relance économique, par
exemple, il y a trois points en particulier sur lesquels on voulait insister.
C'est que ce geste risque d'engendrer une réaction en chaîne dans
toutes les autres villes de la province. On a vu, la semaine passée, que
des villes sont venues pour des questions de pension; d'autres vont
enchérir sur les autres villes qui ont des meilleurs fonds de retraite,
dont les conséquences d'ensemble n'ont probablement pas
été examinées relativement au budget provincial, la
relance économique et tout.
Comme deuxième point, compte tenu des arguments financiers qui
seront élaborés ci-après, nous sommes d'avis qu'advenant
l'acceptation d'un tel règlement, les conditions d'admissibilité
doivent être davantage approfondies. En d'autres mots, qu'il y ait des
études actuarielles qui soient faites à l'échelle de la
province, si on veut, qu'il y ait une étude plus complète qui
soit faite quant aux fonds de retraite. C'est qu'on n'a rien contre les fonds
de retraite mais personnellement, dans l'emploi où je suis, je n'ai pas
le droit de toucher à ma pension avant l'âge de 60 ans ou de 65
ans; par contre, les conseillers exigent, demandent de toucher leur pension
immédiatement après huit années. On ne comprend pas
pourquoi ils ont un régime préférentiel comme cela.
Le Président (M. Blank): Le député de
Saint-Hyacinthe.
Le député de Verdun.
M. Caron: M. le Président, pour ma part, je ne m'oppose
pas du tout à des pensions pour les conseillers, parce que ces gens se
sont fait élire. Si on prend l'exemple de la ville de Longueuil, c'est
un bon exemple à travers la province, parce qu'à Longueuil il
s'est fait énormément de travail. On voit la ville progresser
d'année en année; ces gens ont travaillé d'arrache-pied
pour en venir à faire de Longueuil ce qu'elle est aujourd'hui. Je ne
vois pas pourquoi on arrêterait de donner des pensions; même nos
prédécesseurs comme le député de Lafontaine,
qui était critique du Parti québécois dans le temps
étaient pour les pensions, si on relit le journal des Débats. Je
ne vois pas pourquoi on s'y opposerait. Pas donner 50% d'indexation, mais je
suis d'accord qu'on donne des pensions d'après le système qu'on a
pour des villes de 50 000 habitants et plus.
Le Président (M. Blank): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que le principe
des régimes de retraite est bien accepté, et, effectivement, dans
la loi générale, la Loi des cités et villes, un
régime de retraite a été créé. Celui qui a
été inscrit dans nos statuts n'a pas réussi à faire
le bonheur de tout le monde mais, quand même, c'était un geste qui
était posé dans l'intérêt du bien commun.
C'est-à-dire que si l'on n'offre pas aux élus municipaux quelque
chose à la fin de leurs services publics, il y a une
désincita-tion à poser leur candidature. Beaucoup de personnes de
qualité, qui pourraient autrement être intéressées
à poser leur candidature, ne risqueraient pas leur
sécurité s'il n'y avait pas cette mesure au bout.
Je dois dire, cependant, que le point soulevé tout à
l'heure par M. Robertson en est un auquel j'attache beaucoup d'importance,
c'est-à-dire que, pour moi, un régime de retraite, c'est un moyen
de protéger les vieux jours d'une personne. Il est vrai qu'ici, à
l'Assemblée nationale, comme ailleurs dans la vie publique, on peut
toucher sa pension dès sa retraite, ou sa défaite, selon le cas,
si l'on a servi assez longtemps, immédiatement, quand même
nous avons parlé sans poser de gestes, jusqu'à maintenant, mais
il y a eu quelques discussions à l'Assemblée nationale sur cette
question... Pour ma part je crois, si ma mémoire est
fidèle, que la question a été discutée mercredi de
la semaine dernière, lors du débat sur un autre projet de loi, et
nous avons effectivement fixé à l'âge de 60 ans, si ma
mémoire est fidèle, l'âge auquel l'élu municipal
avait droit de toucher sa pension je fais ce commentaire pour exprimer
un point de vue.
Il y a un dernier point qui, en l'occurrence, touche la succession de
feu M. Fernand Bouffard. Je vous avoue que j'ai été
négligent, je n'ai pas vérifié la Loi des cités et
villes pour me rappeler ce qui est prévu quant à la veuve et
quant à la succession.
Il me semble que nous devons nous poser deux questions à
l'égard de Mme Bouffard. D'abord, si la loi générale ne
prévoit rien, je pense que nous devrions, en toute logique, prendre la
même attitude à l'égard de ce cas, sauf s'il y a un
problème particulier, un problème réel, une
difficulté majeure à laquelle fait face Mme Bouffard. Si tel est
le cas, il y a eu, dans le passé, des cas où, à la demande
d'une municipalité, le législateur a accepté, comme cas
d'espèce, comme cas particu-
lier, comme cas d'exception, un geste humanitaire à l'endroit
d'une famille ou d'une veuve en difficulté.
Ce sont les considérations que je voulais apporter.
Le Président (M. Blank): M. Robertson.
M. Robertson: Pour intervenir de nouveau dans le même sens,
on n'a rien contre les fonds de retraite, mais on trouve que les personnes qui
sont permanentes devraient avoir un fonds de retraite. Par contre, celles qui
sont à temps partiel devraient être éliminées de
cette chose.
Le Président (M. Blank): Le ministre aurait-il quelque
chose de nouveau à ajouter? M. le maire.
M. Robidas: Ce sont des précisions, M. le
Président. Il s'agit je l'ai mentionné, je pense que cela
a échappé à M. Robertson de quatre personnes: de
moi-même parce que je suis le maire de la ville depuis tant de temps, il
s'agit de M. Bouchard qui est conseiller depuis 1966, de M. Briand et de M.
Leduc. Il y a donc quatre personnes impliquées. L'autre
précision, c'est que depuis la loi qui a été
adoptée en 1974, le 1er janvier 1975, tous les conseillers élus
à partir de cette date ne sont pas soumis à la loi.
M. Tardif: M. le maire, je voudrais qu'il soit bien clair
là que le fait, par exemple, pour cette commission, de ne pas retenir
cet article n'implique pas que les quatre personnes que vous avez
mentionnées, dont vous-même, n'allez pas recevoir de pension. Vous
êtes tous les quatre, si je comprends bien, et j'aimerais vous l'entendre
confirmer, admissibles à une pension présentement. M. le
député de D'Arty McGee a fait allusion, la semaine
dernière, à la question de la pension.
Peut-être pour éclairer cette commission, serait-il bon de
rappeler les dispositions de la loi générale avant le 1er janvier
1975 et après.
Avant le 1er janvier 1975, en vertu de l'article 64a, les cités
et villes pouvaient instituer un régime de pension pour les élus
municipaux qui impliquait une contribution, il s'agissait d'un régime
contributoire, de 5% du traitement de ces membres et qui permettait à
une personne qui avait occupé un siège pendant 12 ans de
bénéficier d'une pension, dans le cas du maire, d'un maximum de
$5000, et, dans le cas d'un conseiller de $1500. La pension du maire
étant celle du conseiller municipal à $1500 plus $500 pour chaque
année durant lesquelles il a été maire. Cette pension
n'était pas payable aux héritiers légaux, aux ayants
droit, elle n'était payable qu'au bénéficiaire
lui-même et, évidemment, pour le reste de ses jours. Si bien
qu'une personne qui aurait été élue conseiller municipal
à l'âge de 25 ans à supposer que cela se produise
après 12 ans, c'est-à-dire à 37 ans, elle
bénéficiait d'une pension, pour le reste de ses jours, d'un
montant dans le cas du maire, encore une fois, d'un maximum de $5000 et dans le
cas d'un conseiller, $1500. C'est un régime du type qu'on appelle "pay
as you go", la contribution de l'employé, du conseiller étant de
$500 et la ville payant à même ses dépenses courantes.
Le 1er janvier 1975, en vertu du chapitre 48 de la loi, le
législateur a cru bon de modifier ce régime et d'instituer un
régime qui a les deux caractéristiques suivantes. La
première, c'est qu'il s'agit d'un régime capitalisé avec
contribution de 51/2% de l'élu et de 8% de la part de la
municipalité. Deuxièmement, il a réduit la durée du
terme d'office requis pour avoir droit à une pension de douze ans
à huit ans. Mais la pension ne devient payable qu'à l'âge
de 60 ans, autre modalité fort importante. Troisièmement, elle
est basée, non pas sur le traitement de l'individu, mais sur le
rendement, sur le capital accumulé, sur les prestations
accumulées; autre distinction importante.
À ce moment, le législateur a inclus dans la loi les
bénéfices aux héritiers légaux en cas de
décès du bénéficiaire, puisqu'il s'agissait
vraiment d'un régime contributoire, capitalisé et ses
héritiers pouvaient continuer à recevoir ce qui avait
été contribué dans ce fonds plus les
intérêts, évidemment.
On constate, à la lumière de ces deux systèmes,
avant le 1er janvier 1975, après le 1er janvier 1975 que, dans les deux
cas, la ville de Longueuil a été particulièrement
privilégiée en bénéficiant d'un régime de
faveur. Régime de faveur sur deux plans: d'abord la règle
générale. Avant le 1er janvier 1975, pour un montant de douze
ans, c'était $1500 par conseiller et $5000 maximum pour le maire.
Qu'est-ce qu'on voit, en vertu des amendements apportés en 1971 à
la loi générale pour le cas de Longueuil?
La durée a été baissée à huit ans,
d'une part, au lieu de douze ans, c'est déjà énorme. Et,
deuxièmement heureusement que la voix porte un peu les
prestations ont été augmentées de $1500 à $2000
dans le cas des échevins, et de $5000 à $6000 pour le maire.
Déjà, donc, Longueuil, sur ce strict plan, a un régime qui
est de loin je dis de loin parce que déjà, la semaine
dernière, dans le cas de la ville de Verdun, je pense que vous
étiez présent à ce moment, M. le maire, Verdun demandait
huit ans, mais n'osait même pas demander d'augmenter le seuil de $5000 ou
de $1500 Longueuil, dis-je, par rapport aux autres municipalités,
bénéficie déjà d'un régime particulier.
Actuellement, nous savons que, encore une fois, les quatre personnes que
vous mentionnez sont admissibles à une pension peut-être maximale
de $5000. Maintenant, cela me paraîtrait dans le contexte actuel,
compte tenu de ce que j'ai déjà exposé quant au
régime actuel et au régime passé vraiment accorder
des bénéfices que je dirais peut-être, sans commune mesure
avec ce qui existe dans les autres municipalités du Québec.
J'aurais encore une fois des réserves fort sérieuses à le
faire. Je sais, M. le Président, que la semaine dernière, nous
avons accordé à la ville de Verdun le pouvoir de payer une
pension à deux enfin, on m'a dit que c'était deux
échevins qui étaient sous l'ancien régime,
c'est-à-dire avant celui de 1975. Mais attention! On y a mis une
restriction importante. D'abord, ce n'était pas ma-
joré; c'était le montant maximum permis par la loi
générale, c'est-à-dire donc $1500 ou $5000 et payable
à 60 ans seulement.
À la rigueur, je dis bien à la rigueur, pour être
logiques avec nous-mêmes, avec ce qui a été
décidé par cette commission la semaine dernière, il me
semble, du moins, dans ce genre de solutions de compromis à laquelle
j'ai tenté d'en arriver entre les tendances pour le moins
opposées la semaine dernière, qu'accepter un compromis qui
permettrait le paiement de la pension pas indexée au
montant prévu qui est déjà supérieur à ce
qui se fait ailleurs, payable à 60 ans me paraîtrait le plus loin
qu'on pourrait aller dans ce cas.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: Je pense bien que j'aurais quelques questions. Pour
le ministre la chose semble très claire, il l'a étudiée:
les quatre personnes en question bénéficieraient du maximum de la
pension actuellement.
M. Robidas: C'est qu'actuellement, si les quatre personnes que
j'ai mentionnées avaient été défaites à la
dernière élection, elles toucheraient déjà la
pension et, effectivement, un des conseillers qui a été
défait touche sa pension. Cela me paraîtrait également
injuste que ceux qui ont eu le courage de se représenter et
d'épargner à la ville quatre ans de prestations soient
pénalisés par une demande comme celle-ci. Je crois
sincèrement que si la commission ne veut pas donner au conseil de
Longueuil ce qu'il demande, c'est mieux de laisser les choses telles qu'elles
étaient, parce que, somme toute, cette pension a été
acquise.
Si on regarde les prestations qui ont été payées,
cela équivaut à peu près, si vous le voulez, après
quinze ans, parce qu'il a fallu payer la rétroactivité, à
ce qu'on touche. Alors, cela voudrait dire que, si vous mettez cela à 60
ans peu importe l'âge à toutes fins pratiques, que
c'est le conseiller municipal ou le maire qui subventionnerait la ville pendant
cette période, puis ils risqueraient de ne rien avoir à la
fin.
Je pense que le mieux qui pourrait arriver, si vous n'êtes pas
d'accord avec ce qu'on demande, c'est au moins de laisser la loi telle qu'elle
était en 1971.
M. Tardif: M. le Président, une petite question
simplement. Est-ce que, lors de l'instauration du nouveau régime,
c'est-à-dire le chapitre 48 des Lois de 1974, les maires et conseillers
des villes de plus de 50 000 habitants n'avaient pas l'option d'entrer dans le
nouveau régime, M. le maire?
M. Robidas: Oui, c'est évident, mais le nouveau
régime était nettement inférieur à celui qui
existait déjà. C'est évident que l'option était
vite prise quant au conseil de la ville de Longueuil.
M. Tardif: Et c'est ce régime déjà meilleur
que vous voulez nous demander encore de bonifier.
M. Robidas: C'est-à-dire que tout ce qu'on demandait,
c'était simplement d'indexer ces chiffres. On parlait de 50%; on pouvait
parler de 25%, effectivement, du salaire des douze derniers mois pour les
personnes qui demeureraient plus longtemps dans le régime, puisque nous
continuons à contribuer. En fait, si on dit c'est huit ans, vous
contribuez non seulement les huit années, mais les années
subséquentes. J'ai contribué pendant quinze ans au régime,
à ce jour, alors que huit ans étaient suffisants. Puisque le
législateur, lorsqu'on l'a obtenu, a dit qu'on contribuerait tout le
temps où nous serions en fonction et que, lorsque nous cesserions
d'être en fonction, nous toucherions cette pension, II n'y a certainement
pas lieu, aujourd'hui, de changer cela. Si vous n'êtes pas d'accord pour
modifier de quelque façon le régime, il vaut mieux le laisser tel
qu'il était.
Le Président (M. Blank): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, d'abord, je ne suis pas
d'accord sur la thèse que l'on doit accorder des régimes de
retraite aux seules personnes qui travaillent à temps complet. En ce qui
concerne la vie publique et notamment je parle du régime
général plutôt que de celui qui est particulier à
Longueuil depuis que ce sont des régimes contributoires, je ne
crois pas qu'il soit dans l'intérêt de la population de refuser
des régimes de pension, des régimes de retraite aux élus,
à tous les niveaux, même si c'est un travail à temps
partiel et pour une période limitée de la vie d'une personne dans
la grande majorité des cas. Par contre, même s'il s'agit d'un
travail qui, dans bien des cas, est à temps partiel je ne veux
pas parler de Longueuil en particulier; je sais que non seulement le maire,
mais les membres du conseil consacrent énormément de temps aux
affaires de la municipalité c'est sous-estimer l'importance de
cette contribution de dire que c'est à temps partiel. Sûrement,
c'est à temps partiel pour les conseillers qui doivent gagner leur vie
à faire autre chose.
Tel est le cas pour presque tous les conseillers municipaux dans toute
la province. Puisque c'est un travail à temps partiel, et pour une
période limitée, il me semble que l'on ne peut créer
à l'égard de ce travail un régime complet de retraite qui
protège intégralement la sécurité de la personne et
de sa famille. Je pense que nous devons être modestes, en
général.
Deuxièmement, si j'ai bien compris M. le maire, tout à
l'heure, il est sur le point de suggérer le retrait de l'article 1 pour
revenir à ce qui existe présentement. Il me semble que c'est
logique de faire cela, advenant le refus du gouvernement d'accorder ce qui est
proposé, d'autant plus qu'on laisserait les personnes dans une situation
qui aurait un rapport avec ce qu'elles connaissaient au moment de se
présenter et de se faire élire.
Je voudrais poser la question que j'ai posée tout à
l'heure. Avant que le maire ne retire l'article, je dois lui demander, c'est
toujours un peu délicat d'en parler publiquement, mais puisque la
ville
apporte une demande particulière à l'égard de Mme
Bouffard, je ne voudrais pas voir la ville de Longueuil retirer l'article 1
sans avoir une réponse quant à la situation particulière
de Mme Bouffard, actuellement. Si elle est en difficulté, que la ville
nous le dise et je suis convaincu que le gouvernement prêtera une oreille
attentive au problème qui existe.
M. Robidas: Je peux vous dire, M. le Président, MM. les
membres de la commission, que la situation relative à M. Bouffard et
à sa veuve est celle d'un ouvrier qui a consacré bien plus de
temps à la ville qu'à son travail, bien souvent. Naturellement,
on ne m'a pas donné de chiffres, mais ce n'est pas le Pérou. Il
est certain que, pour la plupart des membres du conseil, et je parle pour
moi-même, en ce qui me concerne, depuis 1969, j'ai consacré
personnellement tout mon temps, donc, je n'ai aucun autre revenu provenant
d'autres sources, et, par conséquent, je n'ai pas de fonds de retraite
accumulé pour cette période. Pour M. Bouffard, même s'il
était conseiller, je sais qu'il y a eu de longues périodes
où il n'a été que conseiller, où les revenus qu'il
a eus sont minimes, parce que, pendant une certaine période, il a eu
même des maladies qui l'ont amené, d'ailleurs, au trépas.
Mais il reste que, si on veut vraiment faire quelque chose, on pourrait faire
maintenant un acte de générosité envers Mme Bouffard et
ses enfants, parce qu'il laissait une nombreuse famille.
Je ne veux pas solliciter plus que cela. Si vous voulez, on retirerait
l'article 1, mais on laisserait à votre discrétion le soin de
prévoir dans la loi un montant qui n'est pas énorme, puisque si
c'est cinq ans à $2000 par année, cela fait $10 000. Ce n'est
quand même pas cela qui va faire tomber la ville de Longueuil en
difficulté.
M. Robertson: Pour donner un exemple de la pension qui est
actuellement demandée par la ville, c'est que, après huit ans
d'exercice à leur poste d'échevin, la ville verserait
immédiatement à ces quatre personnes le produit de 50% de leur
rémunération des douze derniers mois précédant leur
départ, tandis qu'elles n'auraient déjà accumulé
que 40% de leur pension.
Et un autre fait, aussi, c'est que la cumulation d'un régime de
retraite respectable, selon les normes présentes, se fait au taux annuel
de 2,5%. Si nous soustrayons de ce taux la partie fournie par le Régime
de rentes du Québec, les entreprises fournissent, à la retraite
d'un employé, par exemple, le produit de... années
créditées, multiplié par 2%, multiplié par le
meilleur salaire annuel.
Le Président (M. Blank): Je m'excuse de vous interrompre,
mais je pense que la question de pension est réglée. Sur la
question de Mme Bouffard que M. le député a posée à
M. Robertson, je pensais que vous aviez quelque chose à dire sur cette
question. M. le député de Brome-Missisquoi ou M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, je voudrais juste ajouter un
élément. Quand M. le maire dit qu'on n'a pas converti l'ancien
régime au nouveau, parce que l'ancien était plus avantageux
je n'ai pas de conseil à donner, évidemment, à la
municipalité il serait peut-être intéressant pour la
municipalité de faire faire des calculs compte tenu de l'âge des
quatre personnes concernées. Je tiens à vous rappeler qu'en vertu
de l'article 35 du chapitre 48, M. le maire, il n'y a pas de date pour la
conversion de l'ancien au nouveau régime.
Deuxièmement, on dit, à l'article 33, que toute personne
peut faire compter jusqu'à huit années antérieures au 1er
janvier 1972, période de rachat possible. Compte tenu du fait que
l'ancien régime prévoyait une contribution de 5%, que le nouveau
en prévoit de 5,5%, mais 8% de la ville, la personne qui
rachèterait aurait donc 0.5% à payer d'intérêt
là-dessus. La municipalité aurait les 8% qui seraient
déjà une contribution, et pour une personne qui a
déjà seize ans, vu que c'est basé sur les contributions
capitalisées, il serait peut-être intéressant de voir,
effectivement, ce que le calcul pourrait donner.
Je ne suis pas sûr, à première vue,
évidemment, compte tenu de l'âge de la personne surtout qu'il n'y
a pas de date limite pour la question du transfert. Je voulais seulement
attirer votre attention là-dessus. Sans doute que votre conseiller
juridique l'a déjà fait.
Compte tenu de ceci et de ce qui a été dit, pour
l'instant, la préférence de la ville de Longueuil pour le
régime actuel plutôt que cette solution de compromis qui avait
paru pourtant fort acceptable à une autre municipalité la semaine
dernière, je propose que l'article soit retiré tout
simplement.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que je dois quand
même demander au ministre de bien vouloir s'exprimer sur l'avant-dernier
paragraphe de l'article 1, celui qui commence par les mots: "Si un membre du
conseil décède après avoir acquis le droit à une
pension..." C'est le cas particulier de Mme Bouffard qui est en question,
quoique ce paragraphe donnerait un pouvoir général à la
ville d'accorder le solde aux héritiers pendant cinq années ou
pendant la période résiduaire, si une personne à sa
retraite décède avant d'avoir reçu cinq années de
versement de sa pension.
M. Tardif: M. le Président, j'aimerais, avant de se
pencher sur le cas particulier enfin, je sais bien que le dernier
paragraphe vise un cas particulier peut-être suspendre
l'étude de cet article, demander à nos légistes de
regarder la formulation en ce qui concerne ce cas particulier pour
éviter que ce cas particulier ne se généralise à
tous les autres membres du conseil qui étaient là avant le 1er
janvier 1975, et nous pourrions revenir tantôt là-dessus.
Le Président (M. Blank): Article suspendu.
M. Russell: Avant de suspendre l'article, je voudrais tout
simplement peut-être ajouter ceci. Le conseil pourrait-il nous soumettre
les études
qu'il a fait faire sur les quatre personnes impliquées
actuellement dans cette demande et informer la commission si cette formule est
plus avantageuse que le régime de la loi générale?
M. Robidas: D'accord. Nous n'avons pas cela ici, naturellement,
puisque nous ne pensions pas recevoir cette demande, mais on peut y
répondre assez rapidement, ce n'est pas tellement compliqué.
M. Russell: Mais je pense que c'est un renseignement
nécessaire à la commission, avant de se prononcer d'une
façon formelle.
M. Robidas: Oui, d'accord.
Le Président (M. Blank): Article 1 suspendu. Article
2.
M. Viau (Pierre): Voici, M. le Président. L'article no 2
vise à modifier l'article no 385 de la Loi des cités et villes.
D'ailleurs, il y a une modification que j'ai fait distribuer puisque nous
avions oublié d'inscrire la référence à l'article 1
du chapitre 93 des lois de 1975. Et à cet article, vous avez, entre
parenthèses, la modification. Actuellement, les règlements
doivent être lus, et on sait pour avoir vécu dans le monde
municipal que, d'une part, les règlements sont souvent
considérables; d'autre part, que cela renseigne plus ou moins bien ces
gens qui assistent à la lecture d'un règlement de zone ou d'un
long règlement sur la protection contre les incendies, par exemple, ou
de cette nature.
Ce que nous suggérons ce n'est pas la première fois
qu'on en entend parler, je pense bien, devant cette commission parlementaire
c'est que plutôt que de lire les règlements, ceux-ci soient
déposés entre les mains des membres du conseil. Si tous les
membres du conseil présents déclarent les avoir lus et renoncent
à leur lecture, qu'on ne soit pas obligé de procéder
à cette lecture. Par contre, le greffier de la municipalité
devrait être obligé de mettre à la disposition du public
copie des règlements. Vous savez qu'actuellement ils ne sont pas
obligés de mettre à la disposition du public copie des
règlements, de sorte que les gens qui assistent n'ont qu'à
écouter ce qui se lit en avant.
Dans une ville comme Longueuil je ne dis pas ce que serait
souhaitable dans toutes les municipalités du Québec dans
une ville de plus de 100 000 de population comme Longueuil, qui adopte une
série de règlements, chaque année, il me semble que c'est
une procédure qui non seulement peut faciliter l'adoption des
règlements, renseigner les gens qui se trouvent là et qui, au
moins, auraient la chance d'en prendre connaissance, mais aussi qui
évitera je ne parle pas de Longueuil particulièrement, je
n'ai pas de cas en tête particulièrement, mais, par
expérience, je peux vous dire que c'est le cas dans plusieurs
municipalités qu'il y ait possibilité de faire casser des
règlements parce qu'ils n'ont pas été effectivement lus au
long, lors d'une séance du conseil. C'est le but de notre demande.
Le Président (M. Blank): M. Meunier du comité des
citoyens.
M. Meunier: Meunier des Comités de secteur. M. le
Président, vous savez, nous autres, les citoyens ordinaires, souvent,
nous avons de la difficulté à suivre déjà les
réunions du conseil municipal. Nous trouvons important que chaque
règlement soit lu au conseil municipal parce qu'à plusieurs
reprises, il est arrivé que des règlements de zonage ont
été présentés et que souvent les citoyens les ont
bloqués et on nous les a représentés à tous les six
mois à tour de rôle. C'est important que ces règlements
soient lus, parce que pour nous qui travaillons le jour, c'est assez difficile
de manquer une journée ou de manquer quelques heures pour aller
vérifier à l'hôtel de ville le contenu exact de ces
règlements.
À la dernière commission des projets de loi privés,
il y a deux ans, j'étais déjà intervenu sur cet article,
au nom des Comités de secteur, et justement cet article avait
été rejeté. Tout comme les règlements de zonage qui
sont rejetés par les citoyens et qui sont représentés six
mois après, en ce qui concerne l'article de la lecture des
règlements, on essaie de le représenter. On vous demande de
rejeter cet article et on tient beaucoup à ce que tous les
règlements soient lus au conseil municipal.
Le Président (M. Blank): M. le maire de Longueuil.
M. Robidas: M. le Président, messieurs, lorsque la ville
demande de ne pas lire le règlement, mais plutôt de le distribuer,
il me semble que c'est beaucoup plus facile, pour les personnes qui viennent
assister aux séances du conseil ou qui viennent se procurer des copies
du règlement, d'en prendre connaissance que d'écouter lire un
règlement que plus personne n'écoute. Même les membres du
conseil, à certains moments, font des caucus; on voit souvent
l'Assemblée nationale siéger de la même manière.
Ainsi tout le monde est au courant de ce qui est lu, parce que tout le monde
l'a lu, sauf qu'il faut le lire. C'est ennuyant vraiment et cela ne contribue
pas à un meilleur éclairage du sujet. Je pense que ce serait plus
intéressant, au lieu de lire le règlement, de fournir des
explications, dire ce pourquoi le règlement est fait, les sommes
d'argent impliquées et comment on doit procéder. Parce que le
règlement est un document légal, je le reconnais, mais par
contre, pour l'ensemble des contribuables et surtout pour le petit contribuable
qui vient s'asseoir dans la salle, on me dit, depuis que je suis au conseil
municipal, depuis 1961, que cette partie est la plus harassante pour le
citoyen. Vous votez, par exemple, un règlement de zonage, comme vient de
le mentionner M. Meunier. Vous dites que la zone CB est changée en zone
RAB. Il n'y a absolument rien là-dedans de plus; quand même on le
lirait dix fois
ou vingt fois, la zone CB et RAB, cela ne dit rien à l'individu,
sauf si on lui explique que la zone CB, c'était une zone commerciale qui
est transformée maintenant en zone d'habitations unifamiliales. C'est
plus facile à expliquer que de lire un document.
Je crois que lui-même, M. Meunier, avec un système comme
celui qu'on propose, pourrait fonctionner beaucoup mieux dans les
comités de secteur.
Le Président (M. Blank): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: II est évident que si l'article
proposé ne contenait pas l'alinéa qui prévoit la
distribution du texte aux citoyens qui assistent, il ne serait pas question
pour moi d'envisager un tel changement. Il est vrai que c'est avantageux, dans
certains cas, d'entendre la lecture d'un document, mais, dans d'autres cas,
c'est désavantageux, quand on n'a pas le texte devant les yeux. Si le
greffier fait la lecture de cinq, six ou dix pages, il n'y a plus moyen de
prendre des notes et de retenir ce qu'il y avait aux deux ou trois
premières pages.
Je n'ai pas de réaction très vite pour ou contre ce qui
est proposé ici. J'y vois du bon, mais je voudrais quand même
tenir compte des craintes qui sont exprimées à l'égard de
cette question. J'aimerais poser deux questions, pour ma part.
D'abord, comme je n'ai pas le texte devant moi, j'aimerais savoir si
l'article que la commission parlementaire a rejeté, il y a deux ans,
était identique à celui qui est devant mes yeux.
Deuxièmement, j'aimerais savoir ce que font trois municipalités
en particulier; vous comprendrez immédiatement pourquoi je les choisis.
Que fait la ville de Montréal? Que fait la ville de Laval et que fait la
ville de Québec? Parce que Longueuil est la quatrième en
importance au Québec.
M. Robidas: J'ai assisté à certaines
assemblées dans certaines villes et c'est une lecture rapide,
c'est-à-dire que l'individu qui fait lecture commence la lecture; il est
interrompu et on passe de chapitre en chapitre comme cela. C'est fait pour
couvrir la loi. Me Viau disait que beaucoup de règlements peuvent
être contestés parce qu'on n'a pas effectivement lu tous les
paragraphes. On a passé, par exemple, toutes les clauses de financement
qui sont toujours les mêmes: cette émission devrait être
faite de telle ou telle manière. On passe de l'article 2 à
l'article 8. Ce serait préférable de donner un exposé et
on pourrait certainement ajouter à l'article présent que le
greffier ou le maire sont tenus de donner à l'assemblée les
explications quant à ce règlement.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Laprairie.
M. Michaud: M. le Président, d'après la
modification que vous proposez, est-ce prévu que le greffier doit
prendre aussi les dispositions nécessaires pour que des copies du
règlement soient mises à la disposition des citoyens 48 heures
avant que ce règlement soit approuvé ou discuté par le
conseil?
M. Viau: Cela n'existe pas dans le texte actuel. Il n'y a rien
qui empêche de mettre une disposition semblable, c'est-à-dire que
le greffier pourrait les avoir à son bureau. Vous n'entendez pas, par
là, exiger un affichage avant d'adopter un règlement, je
présume. On n'aurait pas d'objection à dire que chaque citoyen
pourrait, au moins 48 heures avant l'assemblée, obtenir au bureau du
greffier copie du projet de règlement.
Je pense que cela peut être fait. Le député de
D'Arcy McGee nous a demandé tantôt si c'était le même
texte qu'en 1975. Ce n'est pas tout à fait le même texte, parce
qu'il n'y avait pas cette clause de distribution de documents en 1975. Par
contre, il y avait une clause dans le projet qui disait ce qu'il fallait faire
s'il n'y avait pas de lecture. "Dans ce cas, cependant, le greffier ou le
président de l'assemblée doit mentionner l'objet du
règlement, sa portée, son coût et, s'il y a lieu, le mode
de financement et le mode de paiement."
Il me semble que, si on en arrivait à cette solution,
c'est-à-dire que le greffier ou le président de
l'assemblée explique ces détails, que 48 heures avant les
conseillers en ont pris connaissance, que les citoyens ont pu en prendre
connaissance au bureau du greffier et que les conseillers sont d'accord pour
éviter cette procédure de la lecture complète du
règlement, on pourrait, sans restreindre les droits des individus,
procéder comme cela.
Il me semble qu'en pratique ce serait peut-être plus avantageux
pour tout le monde. Si, 48 heures avant, les membres du conseil ont le
règlement, si les citoyens ont pu en prendre connaissance, si le
président de l'assemblée explique ou résume le contenu du
règlement alors que les gens en ont des copies, il me semble que c'est
mieux que de procéder à des lectures de règlements,
notamment dans des questions techniques où personne ne comprend
grand-chose dans ce qui se lit en avant.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, je crois que cet article, tel
que présenté avec les deux modifications suggérées,
serait bien acceptable.
Cela serait une amélioration à la loi actuelle parce qu'il
est évident, dans plusieurs salles municipales, même si le
greffier en fait la lecture d'une façon très lente, que c'est
très difficile pour un électeur de suivre le règlement. Il
est beaucoup plus recommandable que des copies soient à sa disposition
et qu'il puisse le réexaminer avant et aussi en ajoutant, comme on le
disait, la modification à savoir que le citoyen électeur pourrait
demander des explications sur certaines parties du règlement qui ne
semblent pas claires ou qu'il ne comprend pas, ou dont il ne comprend pas
l'interprétation.
Avec ces deux modifications, je crois que ce serait une
amélioration à la loi générale actuelle.
Le Président (M. Blank): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je vous rappelle que la
semaine dernière nous avons vécu l'expérience de la
lecture d'un document et d'une vive protestation de la part de l'avocat d'un
autre intéressé qui n'avait pas ce document entre ses mains et
qui n'était pas satisfait de la lecture, et je pense qu'il avait
raison.
Maintenant, j'aimerais poser une petite question à Me Viau. Vous
avez dit, il y a quelques instants, que vous ne trouviez pas l'affichage
nécessaire pour justifier... J'aimerais vous demander si vous ne voulez
pas repenser cette objection, si elle en est vraiment une. Il me semble que
je ne parle pas de l'affichage sur des poteaux et des arbres sur le
territoire de la ville, mais à l'intérieur de l'hôtel de
ville si le projet de règlement était affiché, on
épargnerait aux employés de la municipalité bien des
questions.
M. Viau: Je m'excuse, je visais des avis publics que nous
connaissons, évidemment, pour que les règlements soient
affichés et à la disposition un peu plus suffisante au bureau du
greffier ou dans l'entrée, à l'hôtel de ville,
d'accord.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, si je ne me trompe, je crois
que le citoyen a une protection aussi, car tous les règlements doivent
être soumis à la population pour approbation, si ses deniers sont
engagés. Il y a toujours un laps de temps qui s'écoule entre la
lecture au conseil de ville et l'acceptation par la commission municipale, et
ainsi de suite, et il y a de la publication qui se fait.
Le Président (M. Blank): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: M. le Président, l'objectif de la lecture des
règlements au conseil de ville est évidemment de permettre aux
citoyens de savoir ce qui va être adopté, ce qui va être
discuté dans sa municipalité. Après avoir entendu les
représentations, tant de la ville que du regroupement des citoyens, je
ne suis pas certain que cet objectif soit très bien servi par la
pratique actuelle qui consiste à lire et parfois à ne lire que la
première ligne et à sauter aux autres paragraphes, surtout
lorsqu'il s'agit d'un règlement qui peut être compliqué, ou
on peut s'organiser pour faire ce qu'on appelle du zonage
hyperparticularisé ou plus communément du "spot zoning", ou d'un
citoyen qui veut savoir à quel endroit telle modification de zonage
s'applique. Si bien que la suggestion du député de Laprairie
aurait pour effet d'informer les citoyens que toutes copies de
règlements qui seront à l'ordre du jour d'une séance du
conseil seraient disponibles à l'hôtel de ville 48 heures avant
pour qu'ils puissent se procurer une copie, la lire, la consulter,
peut-être aller voir au bureau des ingénieurs à quoi
correspond vraiment le lot untel du cadastre untel de la paroisse unetelle et,
après cela, d'aller à la séance du conseil beaucoup mieux
armé pour s'opposer, discuter, poser des questions, ou encore
approuver.
Je pense que si l'objectif est de permettre aux citoyens de participer
à la gestion de la chose locale, l'amendement proposé par la
ville de Lon-gueuil mais tel qu'amendé par le député de
Laprairie suivrait le troisième paragraphe qui dit: "Le greffier doit
aussi prendre les dispositions nécessaires pour que des copies du
règlement soient mises à la disposition du public pendant
l'assemblée pour consultation." On pourrait laisser ce paragraphe et
ajouter: "Des copies pourraient être obtenues au moins 48 heures à
l'avance au greffe de la municipalité." Cela va?
M. Viau: Cela reviendrait parfaitement à cela.
D'accord.
Le Président (M. Blank): M. Robertson.
M. Robertson: Je serais pour cela, mais je me pose des questions
quant au fonctionnement du conseil de ville.
Lorsqu'il y a des discussions très chaudes, à ce moment,
elles deviennent presque interminables. On sort parfois d'une réunion du
conseil de ville à 22 h 30, et il lit cela très vite. C'est une
question que je pose. D'accord, cela peut être bon, mais on peut aussi,
presque volontairement, donner presque rien, parce qu'on laisse le libre choix
soit au maire ou aux conseillers de donner quelques explications.
M. Robidas: M. le Président, je crois que M. Robertson n'a
pas compris ce que vous avez dit, M. le ministre. Si 48 heures avant, les gens
ont la copie du règlement, il leur est très facile de comprendre
ce qui va se passer au conseil, même s'il y a de la discussion,
même si cela dure longtemps.
De plus, nous sommes consentants à ajouter la clause qui
apparaissait à notre demande, en 1975, voulant que le greffier ou le
maire soit tenu de donner des explications quant au contenu de ce
règlement. Cela apparaissait dans la clause 75. Je pense que c'est tout
à fait logique que ce soit dans la loi, que le maire et/ou le greffier
sont tenus de donner ces explications lorsque le règlement est
proposé.
M. Tardif: M. le Président, je suggère que, comme
pour l'article 1, on suspende l'étude de l'article 2, et que le
procureur de la municipalité, avec les légistes du
ministère, s'entendent sur le libellé d'un texte qui aurait pour
effet d'atteindre l'objectif avec lequel il semble y avoir accord.
Je voudrais quand même ajouter un point. À la suite des
représentations de M. Robertson, il est bien évident que, par
ceci, nous ne réglons pas tous les problèmes de
démocratisation, de fonctionnement de la chose municipale, et que
d'autres mesures s'imposeront en temps et lieu, pour atteindre les objectifs
que vous souhaitez.
Il reste que ceci, qui permet, d'une part, aux
citoyens d'avoir au moins 48 heures d'avance pour pouvoir se
préparer me paraît un pas énorme dans une direction
souhaitée par beaucoup, dont le groupe que vous représentez,
vraisemblablement.
Le Président (M. Blank): Avant qu'on ne suspende cet
article, sur le dernier alinéa, y a-t-il une discussion?
M. Caron: M. le Président, je voudrais demander au maire
quels jours ont lieu les assemblées du conseil?
M. Robidas: Les assemblées du conseil sont tenues le 1er
et le 3e lundi de chaque mois, et les ajournements sont
généralement tenus les lundis intermittents. Il y a donc des
assemblées presque tous les lundis soir, à 19 heures, ou selon le
travail qu'il y a à faire.
Le Président (M. Blank): L'article no 2 est suspendu.
L'article no 3?
M. Tardif: M. le Président, un moment, si vous me le
permettez. Je remercie le député de Verdun de sa question.
M. Caron: M. le ministre, je ne veux pas vous interrompre,
seulement une minute. Par le fait des 48 heures, vous tombez les samedi et
dimanche. Je pense que ce n'est pas bon. Cela ne peut pas marcher. C'est pour
cela que je voulais vous mettre au courant de cela.
M. Viau: II faudrait excepter les jours non juridiques dans le
délai, les jours fériés.
M. Tardif: Oui, M. le Président, l'article 3.
M. Viau: L'article 3 reprend un texte qui avait été
appliqué à Longueuil, en 1975, concernant les amendes. Par
contre, il a suscité des difficultés, par suite d'un rapport du
contentieux de la ville, ou de représentations du contentieux de la
ville que l'amendement est proposé. C'est simplement un mot qui est
modifié, en plein milieu de la page 4, il est entre crochets, c'est le
mot "imposée", l'amende imposée. Dans le texte de 1975, on
parlait de l'amende prévue à un règlement, de sorte que
lorsque la condamnation était faite par la cour, sur un
règlement, le juge a imposé, à ce qu'on nous a dit,
plusieurs fois, le double de l'amende effectivement imposée la
première fois, ce qui me semblait logique.
Par contre, on m'a représenté que cela soulevait des
problèmes d'interprétation, à savoir, y avait-il
effectivement compétence pour imposer le double de l'amende
déjà imposée, plutôt que de l'amende
déjà prévue? Quand on tombe dans la discussion d'une
amende déjà prévue, elle peut fluctuer entre $50 et $500
dans cet article. C'est simplement pour clarifier cette situation. On me dit
aussi que, pour éviter certaines contestations qui pourraient être
suscitées par la suite de ces décisions qui datent
déjà d'il y a deux ans... D'ailleurs, cet article est
relié à la date d'entrée en vi- gueur du projet de loi de
1975, soit le 27 juin 1975. Donc, l'article 2 va avec un des derniers articles,
sur une clause de rétroactivité qui est l'article 17, qui dit:
L'article 3 à effet depuis le 27 juin 1975. C'est simplement pour
couvrir depuis cette date.
C'est simplement pour couvrir, depuis cette date, le cas où,
effectivement, les amendes ont été, dans le cas de
deuxième infraction, imposées au double de ce qu'elles avaient
été imposées la première fois alors que la loi
disait que l'amende devait être imposée au double de l'amende
prévue. Comme je l'ai expliqué tantôt, quand on parle d'une
amende prévue et qu'on a un jeu entre une amende minimale et une amende
maximale, cela a soulevé certains problèmes
d'interprétation. C'est simplement pour clarifier cette situation.
M. Tardif: Des questions là-dessus?
M. Viau: Le reste du texte est semblable, sauf à la fin
où nous avons ajouté: les crochets n'apparaissent pas, et
je pense que cela n'apparaissait pas non plus dans la loi de 1975, mais c'est
la coutume, l'habitude Si l'infraction d'un règlement est
continue, cette continuité constitue jour par jour une infraction
séparée. C'est bien évident, parce que cela deviendrait
bien souvent plus rentable pour les gens qui commettent des infractions de
payer une amende minime et de poursuivre les infractions jour par jour. On peut
donc imposer une amende chaque jour ou porter une plainte chaque jour.
Lorsqu'on va avec le double de l'amende imposée, quand les gens
contreviennent systématiquement à la réglementation, on
finit par obtenir un certain résultat. Sinon, on revient aux anciens
problèmes que nous avions lorsque les gens payaient une amende minime et
continuaient les infractions.
M. Tardif: M. le Président, il y a un petit
problème technique. Sur le fond, je pense qu'il ne saurait être
question d'y revenir dans le cadre de ces amendements qui nous sont
proposés pour la ville de Longueuil, même si, sur le fond,
personnellement, de par le genre d'occupations professionnelles qui
étaient les miennes avant, j'aurais de sérieuses réserves
à ces amendes automatiques du double, du triple, du quadruple. Je
m'interrogerai en temps et lieu sur les modifications à apporter
à la loi générale, mais, ceci dit, il y a des
problèmes techniques ici où on nous propose de modifier un
article et, ce faisant, on dit que c'est strictement pour ajouter quelque
chose, mais on laisse tomber deux paragraphes fort importants de l'article
398.
C'est à nouveau un problème technique où j'ai
l'impression que les troisième et quatrième alinéas de
l'article 398 sont, encore une fois, laissés de côté
complètement. Il faut les inclure comme tels dans la loi, parce
qu'autrement, on dit à l'article 3 du projet: "L'article 398 de ladite
loi, modifié pour la ville par l'article 2 du chapitre 93 des Lois de
1975, est remplacé, pour la ville de Longueuil, par le suivant:"
Cela suit ces paragraphes, mais cela exclut deux paragraphes fort
importants. Vous avez peut-être, M. le Président...
M. Viau: Oui, je comprends votre intervention, M. le ministre,
puisqu'il y a eu des amendements en 1975, je pense, à cet article, qui
ont modifié... D'ailleurs, quand on regarde l'alinéa 2 ou 3, la
place dans le texte a été changée. Je pense que vous visez
particulièrement les frais à l'alinéa 3 et peut-être
bien les pénalités fixes à l'alinéa 4.
M. Tardif: Les frais, c'est cela.
M. Viau: Je n'ai pas d'objection; on ajoutera les deux
alinéas dans le corps du texte en cours de route, si c'est le souhait de
la commission.
M. Tardif: C'est déjà fait, on l'a fait pour la
municipalité, M. le Président.
M. Viau: D'accord.
M. Michaud: Cela démontre une grande
efficacité.
M. Tardif: On va vous en donner copie.
M. Robidas: M. le ministre, à ce sujet, Me Viau me dit ici
que c'est la mise en vigueur de la loi générale qui est
arrivée à peu près au même moment que l'autre. C'est
pourquoi cela n'a pas été concordant.
M. Tardif: D'accord. On sait que c'est un problème de
concordance dans les textes, que c'est un problème technique. J'imagine
qu'il serait normal que j'en fasse lecture, M. le Président, ou est-ce
qu'on en est dispensé?
M. Viau: M. le ministre, on en a une copie.
M. Tardif: Étant donné que vous en avez eu une
copie...
M. Viau: On peut appliquer immédiatement l'article 2; nous
en avons copie, nous en avons pris connaissance.
Le Président (M. Blank): D'accord, l'article 3 est
adopté tel qu'amendé.
M. Godbloom: D'accord.
Le Président (M. Blank): L'article no 4?
M. Robidas: M. le Président, messieurs, depuis plusieurs
années, il y a des déménageurs de maisons qui prennent des
bâtiments assez importants, défoncent nos rues, brisent nos
services publics. Nous avons d'énormes difficultés à
récupérer les dommages qu'ils nous causent. Alors, l'article que
vous avez devant vous...
Le Président (M. Blank): ...
M. Tardif: M. le Président, avec votre permission. On
comprend très bien le problème que nous expose M. le maire de
Longueuil présentement. On le comprend tellement bien qu'on est
allé au-devant de ses désirs et on l'a inclus dans les projets de
loi 54 et 55 modifiant et la Loi des cités et villes et le Code
municipal. Donc, ce sera dans la loi générale. Pour cette raison,
je demanderais à la ville de Longueuil de retirer tout simplement
ceci.
Le Président (M. Blank): L'article 4 est
retiré.
M. Robidas: D'accord. C'est-à-dire l'article 4a, parce que
nous avons l'article 4a, b) et c).
Le Président (M. Blank): L'article 4a est
retiré.
M. Robidas: Si vous voulez, le paragraphe a) est
retiré.
M. Tardif: C'est l'article 4a. C'est cela.
M. Robidas: Dans le cas du paragraphe b), Me Viau va vous exposer
le but de...
M. Viau: Voici le but de l'article 4b: Actuellement, la loi
permet, sur requête présentée à un juge de la Cour
supérieure, d'obtenir le permis de démolition d'un édifice
lorsque cet édifice met en danger la sécurité des
personnes. Par contre, cela ne couvre pas le cas où l'édifice
menace ruine, et pour lequel nous ne sommes pas capables ou il serait
très difficile de prouver qu'il met en danger la sécurité
des personnes. Je ne sais si j'exprime assez clairement le problème
auquel nous faisons face. Je pense que toutes les villes ont rencontré
ce genre de problèmes quand il s'agit de se présenter devant un
tribunal pour prouver le danger que représente, pour la population, un
édifice en train de s'écrouler. On ne devrait pas avoir à
attendre que les coûts arrivent pour se présenter devant la cour,
d'autant plus que nous avons repris la même procédure que la loi
générale, c'est-à-dire une requête devant la Cour
supérieure. D'ailleurs, je pense que toutes les villes ont eu l'occasion
de vivre cette difficulté qu'il y a à régler le cas
d'édifices en ruine ou en train de crouler, pour lesquels vous avez de
la difficulté à faire une preuve de danger pour la
sécurité publique.
M. Caron: M. le Président, je suis bien d'accord. On a
vécu cela, nous autres, à Verdun. C'est un problème qui
est d'une lenteur d'administration effrayante. Je suis bien d'accord pour que
de notre côté, on accepte cet article.
M. Goldbloom: M. le Président, au premier abord, je suis
favorablement impressionné par l'argumentation offerte par Me Viau. Je
pose la question que l'on doit poser continuellement quand il s'agit de projets
de loi privés. Si c'est bon pour Longueuil, pourquoi pas pour tout le
monde? Je n'aurai pas d'objection à ce que Longueuil puisse
acquérir ce pouvoir, mais, si c'est bon pour Longueuil, je pense et mon
collègue de Verdun
vient de le dire, d'autres municipalités doivent être aux
prises avec le même problème.
Le Président (M. Blank): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: M. le Président, il est peut-être
nécessaire, avant que cette commission ne se penche sur le
bien-fondé de retenir cet article du projet de loi, de connaître
les dispositions de la loi actuelle. La loi générale actuelle
prévoit je parle de la Loi des cités et villes d'abord
que la ville peut présenter une requête en Cour
supérieure pour faire démolir un bâtiment dans les cas
où il peut mettre en danger des personnes c'est l'article 426 qui
dit cela ou encore lorsque cet immeuble a perdu la moitié de sa
valeur par vétusté ou à la suite d'un incendie
c'est l'article 426 également, mais au paragraphe 27, tandis que
l'autre, c'était au paragraphe 4a ceci dans les cas d'immeubles
dont on dit qu'ils peuvent mettre en danger les personnes qui ont perdu une
partie importante de leur valeur.
Le député de D'Arcy McGee, évidemment, est sensible
aux arguments de la ville, en tant qu'ancien ministre des Affaires municipales
et de l'environnement. C'est vrai que la loi de l'environnement contient
énormément de choses et qu'on peut en découvrir tous les
jours, mais il y a quand même les articles 80, 81 et 82 de la loi de
l'environnement qui couvrent à peu près sensiblement l'objet
recherché par la municipalité dans son projet de loi
privé. Par exemple, l'article 80 dit ceci: Lorsque, à la suite
d'une plainte ou de constatations de ses officiers, la municipalité a
reconnu qu'il existe dans un immeuble une nuisance ou une cause
d'insalubrité, elle fait parvenir une mise en demeure au
propriétaire ou à l'occupant de l'immeuble lui enjoignant de la
faire disparaître ou de faire les travaux nécessaires pour
empêcher qu'elle ne se répète, et ce, dans un délai
qu'elle détermine.
L'article 80 définit la procédure et l'article 82... Je
rappellerai que ce que nous demande la ville de Longueuil c'est de faire en
sorte que lorsqu'il est question d'état sérieux
d'insalubrité et de nuisance... Pardon? On me fait signe que non. Enfin,
lorsqu'un bâtiment est en ruine ou menace de crouler. C'est ça?
Bon. L'article 82 dit ceci: Lorsqu'un immeuble est dans un état
sérieux d'insalubrité ou est détérioré au
point de devenir inhabitable ou irréparable et constitue une menace pour
la santé ou la sécurité des personnes, un juge de la Cour
supérieure, etc., peut faire cela.
Ma définition d'un immeuble détérioré au
point d'être inhabitable, je pense, couvre très bien la
définition d'un bâtiment en ruine qui menace de crouler. Donc,
ceci m'amène à poser la question: Est-ce que ces
articles-là, encore une fois, n'atteignent pas l'objectif
recherché par la ville de Longueuil, et à ce moment-là,
pourquoi demander ces pouvoirs particuliers, qui ne sont pas déjà
dans la loi générale.
M. Viau: Voici, M. le Président, c'est simple, l'article
82 reprend à peu près le même principe que la Loi des
cités et villes, c'est-à-dire: dans un état sérieux
d'insalubrité ou détérioré au point de devenir
inhabitable ou irréparable et constitue une menace pour la
sécurité des personnes. Nous sommes obligés, encore
là, d'établir la preuve que c'est dangereux pour la
sécurité publique. C'est un problème de preuve qu'on a au
niveau municipal dans ce cas-là. Prenez le cas de bâtisses qui ne
sont pas habitées ou qui sont dans une situation de délabrement.
À ce moment-là, on serait obligé, à toutes les fois
et c'est la difficulté... Je me demande s'il y a beaucoup de cas
où les villes ont appliqué ce fameux article 82 depuis qu'il est
voté, justement à cause des problèmes de preuve que nous
avons à faire en disant, premièrement, c'est dangereux pour les
gens et deuxièmement, c'est inhabitable. Allez prouver devant une cour
qu'un édifice est vraiment inhabitable. Quand un édifice
devient-il vraiment inhabitable? Nous, ce que nous voulons couvrir, c'est le
cas où nous avons une preuve du service des travaux publics sur la
construction même de l'édifice. Je me souviens très bien,
il y a quelques années je me demande si ce n'était pas
dans Verdun on avait dû se rendre sur les lieux et voir un
édifice qui était justement près de s'écrouler, et
on avait toutes les misères du monde à obtenir un jugement sur un
cas comme cela parce qu'il n'y avait pas de requête dans ce
temps-là mais allez faire une preuve...
M. Tardif: M. le Président...
M. Viau: ... de sécurité publique, on a eu des
difficultés dans tous les cas. De toute façon, ce n'est pas un
article majeur mais il me semble que cela aide à régler des cas
où on n'a pas à faire la preuve que c'est dangereux pour les
personnes.
Le Président (M. Blank): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: M. le Président, la question très
spécifique que j'aimerais poser au procureur de la municipalité
est la suivante: Est-ce que, effectivement, la ville s'est fait refuser des
demandes en Cour supérieure en vertu de l'article 82? Est-ce qu'on a
vécu ces problèmes de preuve? Est-ce qu'on a fait un "test case",
est-ce qu'on a essayé?
M. Viau: Je vais référer au... Pardon?
M. Poiré: Les cas où on a essayé, si vous
voulez, la Cour d'appel...
M. Viau: Le directeur général vient de
répondre à cette question. Je ne m'occupais pas de ce dossier
à ce moment-là, je ne peux pas répondre là-dessus.
Je vais vous laisser prendre le micro, s'il vous plaît, M.
Poiré.
M. Poiré: M. le Président, nous avons
déjà eu une cause, et à cause de la preuve, si vous
voulez, le jugement nous a été défavorable. C'est
justement suite à ce jugement que notre contentieux a recommandé
l'amendement suivant.
M. Tardif: M. le Président, je ferai remarquer aux
représentants de la ville de Longueuil que, sans être juriste,
lorsque je lis le paragraphe b), l'alinéa b) qu'on nous propose ici, les
mêmes problèmes de preuve vont se présenter. On dit:
Lorsqu'un bâtiment est en ruine, menace de crouler ou est dans un
état tel qu'il peut mettre en danger etc.
M. Viau: C'est-à-dire que c'est séparé.
Dans l'article 82, on dit: "Lorsqu'un immeuble est dans un état
sérieux d'insalubrité ou est détérioré au
point de devenir inhabitable ou irréparable et constitue une menace..."
Il faut aller prouver les deux à ce moment-là, il faut aller
prouver qu'il est détérioré et qu'il constitue une
menace.
Quant à nous ici, nous disons: Lorsqu'un bâtiment est en
ruine, ou menace de crouler, ou bien peut mettre en danger la
sécurité des personnes... C'est-à-dire qu'on pourrait se
présenter devant la cour dans un cas de danger pour la
sécurité publique comme on pourrait se présenter devant la
cour dans un cas où on n'aurait qu'à faire la preuve que
l'édifice peut crouler, contrairement à ce qui est prévu
actuellement dans la loi et dans l'article 82 qui cumule les conditions. Le
"ou" est disjonctif ici.
M. Tardif: Je m'excuse, M. le Président, mais j'aimerais
revenir à ce cas unique dans les annales de la ville de Longueuil
où elle se serait fait refuser. Il y a longtemps de cela?
M. Poiré: Je crois, M. le ministre, que c'est au cours de
1976.
M. Tardif: De 1976.
M. Caron: M. Viau, quand vous prenez des procédures, cela
prend combien de temps à avoir une réponse?
M. Viau: Les procédures, M. le député de
Verdun, c'est toujours long, mais, dans le cas d'une requête, on doit
dire que cela a été introduit dans la loi à
l'époque parce que c'est la procédure rapide. Plutôt que de
prendre une action avec les délais de comparution, dans une
requête, on s'adresse devant le juge un matin, comme dans le cas d'une
injonction, et il fixe immédiatement la date d'audition et nous pouvons
procéder. Les villes préparent leurs dossiers, preuves,
photographies, rapports d'experts, etc., et c'est une procédure
très rapide, très expéditive, la requête.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Beauharnois.
M. Lavigne: Je veux attirer l'attention ici sur les
possibilités que des requérants pourraient avoir si, toutefois,
on répondait dans le sens de leurs demandes, non pas que je voudrais
leur attribuer de mauvaises intentions, mais il s'agit de la raison qui a fait
que la cour n'a pas accédé à votre demande de
démolition de la bâtisse. Ce que je voudrais insinuer ici, c'est
que cela donnerait peut-être un pouvoir abusif aux municipalités
si elles n'avaient pas à faire une preuve exhaustive de tout
l'état de la bâtisse, du fait qu'elle soit dans un état
lamentable et qu'elle devienne ainsi dangereuse pour les contribuables.
Il y a quelque chose, à mon avis, autour de cela, qui fait que le
texte que nous avons présentement empêcherait peut-être des
municipalités de vouloir démolir des bâtisses qui
pourraient peut-être être encore conservées.
J'attire l'attention sur cet aspect de la question et j'aimerais que
vous commentiez cela.
M. Poiré: Nous conservons, par l'article demandé,
le droit de s'adresser à la cour. Pour pouvoir démolir, nous
sommes obligés d'obtenir l'autorisation de la cour. L'autorisation de la
cour serait que, par jugement, le propriétaire concerné serait
obligé de démolir et, s'il refusait de le faire dans le
délai prescrit, la ville pourrait procéder et en facturer le
coût au propriétaire concerné; mais il faut toujours
s'adresser à la cour. On conserve le principe général
d'aller à la cour.
M. Lavigne: D'accord, je vous remercie.
M. Tardif: M. le Président, évidemment, une cause
seulement, ce n'est pas beaucoup pour justifier d'amender la loi.
Premièrement, si, effectivement, le libellé du texte actuel est
tel qu'il rend difficile d'application cet article et que les problèmes
se présentent, il est inévitable qu'on va en avoir ailleurs,
qu'il y a d'autres villes qui vont venir nous dire: Cet article n'est pas
applicable, il faut le modifier. Encore une fois, si le libellé actuel
constitue un empêchement par rapport à ce que le
législateur avait voulu introduire dans la loi, à ce
moment-là, il faudrait le faire pour la loi générale,
amender la loi générale.
Deuxièmement, il reste qu'il y a quand même, dans des cas
spécifiques... Je ne sais pas quelles sont les intentions de la ville de
Longueuil en recherchant particulièrement cet article. Est-ce qu'on
pense à un bâtiment en particulier, isolé, etc., ou si on
pense à des programmes de rénovation de quartiers, à des
programmes d'amélioration de quartiers pour lesquels, en vertu de la Loi
de la Société d'habitation, il y a évidemment des
dispositions particulières qui s'appliquent?
Troisièmement, j'ai d'autant plus de réticence,
personnellement, à élargir les vannes en ce qui concerne les
démolitions que présentement mon souci va dans un tout autre
sens. Comment interdire les démolitions? Comment faire en sorte qu'on
arrête de sabrer, de raser, de "bulldozer" des quartiers entiers? Comment
se fait-il qu'on ne rénove pas des bâtiments? Pour ces raisons, si
le problème, strictement sur le plan juridique, est réel, vous
comprendrez que c'est la loi en général que je devrais amender.
Je me demande, compte tenu, encore une fois, du fait que déjà il
y a la Loi des cités et villes, il y a la loi de l'environnement... On
me dit: C'est un problème de preuve, il y a eu une cause. J'aurais,
encore une fois, de sérieuses
réserves à introduire cela pour cette raison. Si la raison
juridique est là, elle est là pour toutes les villes au
Québec.
Le Président (M. Blank): Le député de D'Arcy
McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, très
brièvement, j'ai tenu pour acquis que, si Me Viau défendait cet
article, il avait une raison importante. Il l'a explicitée tout à
l'heure. Comme vient de le dire le ministre, un cas ne fait peut-être pas
jurisprudence. J'aimerais donc demander deux questions bien simples aux
porte-parole de la ville.
D'abord, il y a le cas que connaît la ville. Qu'est-il
arrivé au bâtiment en question? Est-ce qu'il a fini par être
démoli ou réparé? Ou est-ce qu'il y a eu un accident?
Qu'est-il arrivé? Deuxièmement, est-ce que vous savez si d'autres
municipalités ont trouvé, dans l'article 426, une pierre
d'achoppement quand elles se sont adressées aux tribunaux pour obtenir
les pouvoirs ou la décision de la cour permettant à la ville de
procéder dans le sens voulu?
M. Poiré: M. le Président, aux deux questions de M.
Goldbloom, je n'ai la réponse ni à l'une ni à l'autre.
Le Président (M. Blank): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président...
M. Robidas: M. le Président, il s'agit d'un cas vraiment
exceptionnel. Il fut un temps où, dans le territoire occupé par
la ville de Longueuil, ce n'était pas exceptionnel. Mais aujourd'hui
cela devient de plus en plus exceptionnel du fait que nous avons accompli ou
presque terminé deux programmes de rénovation urbaine, deux ou
trois programmes de restauration de quartiers. Voyez-vous, de plus en plus,
nous allons vers la restauration. Loin de nous l'idée de démolir
pour le plaisir de raser. Il reste qu'il y a parfois des cas exceptionnels
où des récidivistes ne veulent pas bouger. C'est un peu dans ce
sens que l'article a été proposé. Si, dans la loi
générale, vous nous donnez certains pouvoirs qui nous aideront
dans ces cas précis, avec des réserves, bien entendu, nous
serions bien heureux que vous considériez notre requête.
Le Président (M. Blank): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, d'une façon
très brève. Après les explications et les pouvoirs de la
loi générale... Je suis bien d'accord que cela doit suffire pour
qu'une ville puisse exiger la démolition lorsqu'il y a un danger public.
Il y a toujours une précaution à prendre pour éviter
l'abus de l'autre côté, le rouleau compresseur d'un conseil
municipal où il y a des conflits de personnalités. Je pense
qu'avec les pouvoirs que la loi générale donne et un conseiller
juridique aussi habile que celui que vous avez, M. le maire, vous avez tout en
main pour faire respecter et garantir à la population qu'elle sera
protégée contre les dangers. Je voudrais simplement
répondre d'une façon très brève au ministre,
à savoir pourquoi démolit-on plutôt qu'on rénove?
C'est parce qu'aujourd'hui, de la façon que les choses se produisent, on
n'a plus les moyens de rénover. Cela coûte meilleur marché
de démolir et de rebâtir à neuf. C'est un peu la solution
qui se présente dans bien des cas.
Le Président (M. Blank): Est-ce qu'on peut comprendre que
l'article 4b est retiré?
M. Goldbloom: M. le Président, si vous me le permettez, un
commentaire d'ordre général que j'adresse par votre
intermédiaire au ministre. Quand nous aurons terminé
l'étude de ces projets de loi privés, nous aurons
nécessairement, inévitablement, examiné certaines
questions, certaines demandes formulées par des
municipalités.
Les projets de loi 54 et 55 sont au feuilleton, je voudrais tout
simplement offrir au ministre notre collaboration si d'ici le moment du
débat sur ces deux projets de loi, il est disposé à
ajouter des articles. Nous avons la volonté de faciliter toutes les
procédures pour que nous puissions en discuter.
M. Tardif: Je remercie le député de D'Arcy McGee de
sa collaboration.
Le Président (M. Blank): Vous avez l'approbation de...
M. Russell: La présidence est d'accord, elle a
abondé dans le sens de corriger la situation.
M. Tardif: Évidemment, M. le Président, je ne
voudrais quand même pas m'engager ici à dire que toutes les
représentations qui nous ont été faites et qui n'ont pas
été retenues dans les projets de loi privés, et pour
lesquelles nous avons dit que nous allions regarder la possibilité de
modifier la loi générale, nous allons pouvoir faire cela
maintenant, sans les recherches nécessaires et tout cela. Quand
même...
M. Russell: M. le Président, je voudrais corriger ce que
j'ai dit tout à l'heure en disant que j'abonde dans ce sens, à
condition que la preuve ait été faite que c'était dans
l'intérêt du public et que c'était nécessaire.
Le Président (M. Blank): D'accord! M. Tardif: C'est
évident!
Le Président (M. Blank): L'article 4c devient l'article
4a.
M. Viau: L'article...
M. Robidas: M. le Président, en ce qui concerne cet
article, j'ai déposé devant M. le mi-
nistre un document important qui a été
déposé aussi devant le ministre de la Justice, M. Bédard,
et devant la commission qui est chargée d'étudier les
problèmes de juridiction policière, la commission Saulnier; il
consiste en deux années de réorganisation policière
à Longueuil. Dans cette réorganisation, nous avons établi
un nouvel organigramme de la police dont vous trouverez copie parmi les papiers
que j'ai fait distribuer, et vous verrez, là-dedans, qu'à
l'intérieur de la structure de la police, nous prévoyons des
auxiliaires de stationnement. L'Assemblée nationale a déjà
accordé ces pouvoirs à la ville de Québec, à la
ville de Montréal, à la ville de Sherbrooke et à d'autres
villes dont je ne ferai pas toute l'énumération. Ce que nous
voulons que fasse l'auxiliaire de police, c'est qu'il fasse appliquer
également les autres règlements municipaux. C'est ce que
prévoit le texte que vous voyez devant vous. Par exemple, nous avons des
brigadiers scolaires dans le bureau de sécurité routière,
et ces auxiliaires de police pourront être occasionnellement des
brigadiers scolaires; ils pourront également veiller à
l'application des règlements municipaux, par exemple le règlement
des vidanges, le règlement des chiens, enfin tous les règlements
municipaux de nuisance qui sont faciles d'application. C'est simplement une
question de circuler. L'auxiliaire de police, sous l'autorité du
directeur de police, pourra continuer son travail, grâce à
l'article que nous vous demandons. Nous avons discuté de cette question
avec M. Bédard, le ministre de la Justice, qui a semblé d'accord
avec nous. D'ailleurs, j'ai eu échange de correspondance avec lui. Il
semblait d'accord. Il nous dit cependant qu'il y aura une loi qui doit
être présentée plus tard. Mais, étant donné
la structure actuelle de la police, nous avons un retard dans la programmation
et nous souhaiterions que vous nous donniez ce pouvoir même si
l'Assemblée nationale va être saisie d'une loi
subséquemment.
Le Président (M. Blank): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, dans le cas de l'alinéa
c) de l'article 4, il y a plus que l'engagement "d'aubergines" ou d'agents
spéciaux pour les fins de stationnement. On retrouve ici à peu
près textuellement ce qui avait été demandé par la
ville de Thetford Mines, à savoir trois choses. Premièrement,
l'engagement d'agents spéciaux pour les fins de l'application, pas
uniquement du stationnement, mais de l'ensemble de la réglementation
municipale. Deuxièmement, c'est la procédure par billet
d'assignation pour l'ensemble de la réglementation municipale. Il y a
donc trois choses. L'ensemble de la réglementation, la procédure
d'assignation et les agents spéciaux. La correspondance qui a
été échangée, vraisemblablement, entre la
municipalité et le ministre de la Justice, et à laquelle M. le
maire faisait allusion, si je ne m'abuse, et l'accord de principe du ministre
de la Justice avaient trait à l'engagement d'agents spéciaux pour
les fins d'application des règlements de stationnement. Effectivement,
il s'apprête à dé- poser éventuellement à ce
sujet un amendement à la Loi (générale) des cités
et villes pour ces fins.
On l'a fait pour les autres villes la semaine dernière. On leur a
accordé ce pouvoir d'engager des agents autres que des agents de police
pour les fins d'application des règlements de stationnement, mais on a
aussi dit, à ce moment, qu'on n'était pas près
d'étendre cela à l'ensemble de la réglementation
municipale, et surtout cette procédure par billet d'assignation, qu'il y
avait d'autres implications à regarder avec le ministère de la
Justice. Pour ces raisons, nous serions prêts à accorder à
la ville de Longueuil les mêmes pouvoirs que ceux qui ont
été accordés la semaine dernière à Anjou ou
à Thettord-Mines, la permission d'engager des agents spéciaux et
de reporter l'étude de cette question à l'ensemble de la
réglementation, dans le cadre de ce travail que nous faisons
conjointement avec la justice, afin d'en voir les implications.
À ce moment, cela suppose que l'article soit modifié.
M. Robidas: C'est à peu près le texte qui
apparaissait dans la loi 41, qui avait été
présentée devant l'Assemblée nationale. C'est ce texte que
nous avions utilisé, à l'origine, pour préparer le premier
texte qui a été soumis à M. Bédard.
M. Tardif: M. le Président, je suggère qu'on
suspende cet article et qu'on laisse les légistes vérifier. Cet
article avait déjà été amendé pour la ville
de Longueuil. Il y a un problème de concordance à faire.
Le Président (M. Blank): D'accord, l'article 4a est
suspendu.
M. Goldbloom: M. le Président, en même temps, on
pourra vérifier le texte que nous avons adopté la semaine
dernière pour une autre municipalité.
Le Président (M. Blank): L'article no 5.
M. Robidas: M. le Président, l'article no 5, c'est pour
accorder à la ville les mêmes pouvoirs qu'elle détient en
vertu de l'article 426, 4a, mais pour les enseignes.
Actuellement, les enseignes sont dangereuses. Il n'y a absolument rien
qui nous justifie de les faire démolir. C'est pour établir la
même procédure pour des enseignes qui seraient devenues
dangereuses, vétustes, qui constitueraient le même danger que
celui prévu à l'article 426, 4a.
M. Tardif: M. le Président, nous sommes d'accord avec la
requête de la requérante, ici, sauf qu'il faudrait, pour les fins
du libellé du texte, remplacer le dispositif de cet article par le
suivant, c'est-à-dire l'article 429 de ladite loi est modifié,
pour la ville, en ajoutant, après le paragraphe 35, le suivant: 35a
"Pour réglementer la construction de...
M. Viau: Au lieu de 427, ce serait 429, 35, au lieu de 427, 32a;
cela déplace l'article.
M. Tardif: C'est cela, 429, 35, au lieu de 427.
M. Goldbloom: M. le Président, c'est une petite chose
technique, mais si nous modifions le libellé et si nous touchons au
paragraphe 35 de l'article...
M. Tardif: L'article 429.
M. Goldbloom: Ah bon! j'avais compris 469, je m'excuse.
Merci.
Le Président (M. Blank): D'accord, l'article 5 est
adopté, tel qu'amendé.
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Blank): L'article 6.
M. Viau: À l'article 6, nous reprenons ici des
dispositions qui ont été accordées par la commission pour
la ville de Sainte-Foy. Le cas de Longueuil s'apparente beaucoup à la
situation que nous avions constatée à ce moment. L'article 6,
paragraphe a), concerne les dépotoirs. Il me semble que, actuellement,
suivant les représentations qui nous ont été faites, c'est
un cas qu'il faudrait régler une fois pour toutes. Nous visons non
seulement à régler le cas des endroits où les personnes
laissent traîner un peu toutes sortes d'objets, et aussi une
méthode qui est toujours efficace, lorsque la condamnation a eu lieu,
c'est-à-dire qu'on est toujours, en fin de compte, on a mis en demeure
le propriétaire...
Le Président (M. Blank): Nous ne voulons pas vous
interrompre, mais le ministre me dit que nous sommes d'accord.
M. Tardif: M. le Président, des pouvoirs semblables ont
déjà été accordés aux villes de Sainte-Foy
et de Charlesbourg, et nous ne voyons aucune objection à accorder un
pouvoir similaire à la ville de Longueuil.
Le Président (M. Blank): L'article 6, adopté.
M. Viau: Peut-on dire la même chose pour le paragraphe
suivant? Non, ce n'est pas un paragraphe, c'est un autre article.
Le Président (M. Blank): L'article 7.
M. Viau: L'article 7, au sujet des véhicules hors h'usage,
a aussi été accordé à Sainte-Foy par l'article 21,
du projet de loi 226, des lois de 1976.
Le Président (M. Blank): L'article 7, adopté.
M. Tardif: Même chose, adopté.
Le Président (M. Blank): L'article no 8.
M. Robidas: À l'article 8, M. le Président, lors
d'une vente pour taxes, nous ne sommes autorisés à
enchérir que pour la valeur des taxes municipa- les. L'objet de cet
article est de pouvoir le faire jusqu'à concurrence de
l'évaluation municipale. Tous les lots vendus autrement par la ville
sont offerts au prix de l'évaluation municipale. C'est pour être
concordant, et il s'agit seulement des lots où le conseil juge à
propos de surenchérir tout simplement parce que c'est dans
l'intérêt de la ville.
Nous avons récemment eu une expérience où, à
une vente pour taxes, des individus ont acquis le terrain qui aurait pu
être acquis pour les taxes. On a dû le payer, subséquemment,
un prix beaucoup plus élevé.
M. Viau: Ce pouvoir a été accordé à
Pointe-aux-Trembles l'année dernière, à l'article 3 du
chapitre 61 des lois de 1976, et c'est exactement la même chose, le
même texte.
Le Président (M. Blank): L'article no 8 est
adopté.
M. Tardif: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. Blank): Article no 9.
M. Viau: Voici, l'article no 9 est un article qui vise la
possibilité de détruire, après cinq ans, les dossiers
relatifs aux infractions aux lois provinciales ou aux règlements
municipaux. Nous avions présenté une modification tout simplement
pour les fins de présentation de l'article, c'est-à-dire que nous
avions biffé les mots "Ladite loi est modifiée, pour la ville,
par l'addition, après l'article 642, du suivant: 642a" parce que
l'article 642 se trouve dans le chapitre de la Cour municipale dans la Loi des
cités et villes. Longueuil n'a plus de Cour municipale puisqu'une
expérience pilote est faite à la ville de Longueuil depuis deux
ans, je crois, et les infractions se retrouvent devant la Cour provinciale,
c'est-à-dire qu'il n'y a pas de Cour municipale à Longueuil,
c'est la Cour provinciale qui entend et les cas de compétence de la Cour
provinciale et les cas qui relevaient autrefois de la Cour municipale.
Or, pour éviter toute mésentente dans les
interprétations, nous avions rayé l'article 642a.
Le Président (M. Blank): M. Robertson du Comité des
secteurs a quelque chose à dire.
M. Robertson: Tel que décrit dans l'article 9, si je
comprends bien, on dit: "Le conseil peut, aux conditions qu'il
détermine, autoriser la destruction des dossiers terminés depuis
plus de cinq ans relatifs aux infractions aux lois du Québec, aux
règlements municipaux et à toute autre législation en
vigueur sur le territoire de la ville."
J'ai suivi de près l'enquête sur la collectivité, le
nouveau projet dans la ville de Longueuil, et je sais que les policiers ont
cherché à mettre la main sur des dossiers et ils ne pouvaient
pas, soit parce qu'ils étaient disparus ou autre chose. Et j'aurais de
sérieuses objections à détruire des dossiers de cette
façon, après cinq ans, d'autant plus que dans des immeubles tels
que les banques, il y a une série d'articles bien particuliers qui,
après
cinq ans, peuvent passer par ce chemin, d'autres après dix ans,
d'autres après quinze ans.
Donc, dire qu'on passe par-dessus tout, je trouve que c'est
exagéré.
Le Président (M. Blank): M. le maire.
M. Robidas: M. le Président, il ne s'agit pas des dossiers
de la collectivité nouvelle ou des dossiers de la ville, il s'agit des
dossiers de la Cour municipale, des dossiers que nous avions, à
l'époque de la Cour municipale, ou des infractions qui sont
jugées et payées à la Cour provinciale maintenant. Cela
n'a aucun rapport avec ce que M. Robertson vient de soulever.
Le Président (M. Blank): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je comprends le
problème, il est facile à comprendre. Il me semble, cependant,
que c'est un problème qui est loin d'être unique pour la ville de
Longueuil, c'est un problème qui se présente un peu à
l'échelle de la province et même dans une petite
municipalité où des problèmes d'espace pour des documents
peuvent se poser. J'ai le sentiment que c'est une question qui devrait
être réglée au niveau de la loi générale.
Je ne veux pas être désobligeant à l'endroit de la
ville de Longueuil, mais il me semble que la destruction d'un dossier a
certaines implications. La non-disponibilité de ces documents,
après un certain temps, peut causer des inconvénients, dans de
rares cas, à des personnes. Cela est possible, et il me semble que tous
les citoyens qui doivent être égaux devant la loi devraient
être égaux quant à la disponibilité de leur dossier,
quelle que soit la nature de ces dossiers. C'est pour cette raison qu'il me
semblerait préférable que la loi générale
s'applique à tout le monde parce que le problème se
présente un peu partout.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Laprairie.
M. Michaud: M. le maire a dit tout à l'heure qu'il n'y a
plus de Cour municipale à Longueuil.
S'il n'y a plus de Cour municipale, je crois que ce n'est pas
nécessaire d'inclure cet article pour Longueuil, parce que c'est
jugé devant la Cour provinciale.
M. Robidas: M. le député, nous avons eu une Cour
municipale jusqu'à il y a à peu près trois ans,
c'est-à-dire que les dossiers de la Cour municipale existent encore.
À la cour provinciale, naturellement, on a encore des dossiers et on va
en avoir tant que la ville va émettre des contraventions qui seront
jugées à la Cour provinciale. Ce que nous souhaitions,
c'était tout simplement qu'on puisse détruire les dossiers
après cinq ans. Je sais que M. le ministre des Affaires municipales va
me dire qu'il y a une loi générale qui prévoira cela, avec
l'autorité du ministre des Affaires municipales.
Nous sommes parfaitement d'accord avec cette idée. Je pense que
tous les citoyens devraient être égaux devant la loi.
M. Tardif: M. le Président, il ne faudrait quand
même pas confondre ici. Il est vrai que les projets de loi 54 et 55, qui
sont présentement devant l'Assemblée nationale, contiennent un
article visant à permettre l'établissement de normes relatives
à la conservation des archives municipales, mais ceci n'inclut pas les
documents de la Cour municipale, premier élément. Deuxième
précision, l'article qui nous est proposé par la ville de
Longueuil aujourd'hui ne vise pas la destruction strictement des documents
relatifs aux causes entendues par la Cour municipale de cette ville avant le 14
juillet 1975, c'est-à-dire la date où fut abolie sa Cour
municipale, mais c'est un article général visant la destruction
de tout document relatif à une cause intentée par la
municipalité, quel que soit le tribunal qui l'ait entendue, la Cour
municipale avant le 14 janvier 1975 et la Cour provinciale après le 14
janvier.
Or, vous comprendrez qu'il ne saurait être question, par un
amendement à la loi privée, d'aller dans les plates-bandes de la
Cour provinciale pour ce qui est de la conservation et de la destruction des
archives de la Cour provinciale. C'est déjà la première
raison de s'opposer à cet article. Quant à la deuxième,
c'est qu'il n'y a pas, sur ce plan, de précédent, que je sache,
sur la destruction des documents des Cours municipales, sauf à
Sainte-Foy. À Sainte-Foy, on me dit qu'un pouvoir semblable a
été accordé à la ville de Sainte-Foy, mais
uniquement pour les causes entendues devant la Cour municipale de Sainte-Foy.
S'il était jugé bon d'introduire un tel article pour la ville de
Longueuil, il faudrait que ce soit restreint uniquement à cette portion
des dossiers plus vieux que cinq ans, mais entendus devant l'ancienne Cour
municipale.
Encore une fois, pour bien faire la différence, et compte tenu de
la préoccupation de M. Robertson, cela n'a rien à faire avec la
conservation des archives de la ville, mais bien uniquement avec les causes
relatives aux règlements municipaux.
M. Viau: Alors, l'article que M. le ministre a mentionné
conviendrait, à ce moment, et on réglerait au moins le cas des
dossiers de l'ancienne Cour municipale de Longueuil...
Le Président (M. Blank): Est-ce qu'on va suspendre
l'article 9? Vous pouvez faire une copie de cet...
M. Viau: D'accord.
Le Président (M. Blank): Article 9, suspendu. Article
10?
M. Robidas: M. le Président, la Société
d'habitation du Québec se doit de payer les taxes municipales et
scolaires des immeubles qu'elle acquiert pour des fins d'habitation, tout comme
les offices
d'habitation municipaux et la Société centrale
d'hypothèques et de logement. Il est facile de comprendre qu'autrement,
la ville subventionnait les locataires de la SHQ au détriment des autres
citoyens. À Longueuil, la Coopérative d'habitation de Gentilly a
fait faillite, et la Société d'habitation a repris, depuis
quelques années, cette faillite, soit 86 logements. Elle perçoit
chaque année de $132 000 à $134 000. Les taxes accumulées
depuis qu'elle a repris ces logements sont restées impayées. Lors
de la dernière vente pour taxes, les avocats de la Société
d'habitation ont fait objection. Nous croyons que les locataires de ces
immeubles profitent des services municipaux et scolaires au même titre
que n'importe quel autre locataire.
Il n'y a aucune raison valable à l'appui du non-paiement des
taxes municipales et scolaires. Me Pierre Viau voudrait vous parler
là-dessus.
M. Viau: J'aimerais souligner simplement deux points
là-dessus. Dans le cas de Longueuil qui est devant vous, les taxes qui
devraient être payées par la Société d'habitation
remonteraient à 1975 et totaliseraient $134 562.47, incluant les
intérêts. C'est un montant considérable. Si on se
réfère à la Loi des cités et villes, aux
dispositions législatives sur la prescription, il faudrait s'attendre
que, dès l'an prochain, une partie de ces taxes, soit $52 364.85, soit
prescrite.
Nous avons aussi eu l'avantage, ce matin, de discuter avec notre
collègue, le représentant de la ville de Charlesbourg, puisque,
par un heureux hasard, on s'est aperçu que la ville de Charlesbourg
avait le même problème. Effectivement, on sait que la ville de
Charlesbourg a obtenu un jugement devant sa Cour municipale, contre la
société d'habitation pour percevoir des taxes au montant
d'environ $100 000.
La société a inscrit sa cause en appel, puis s'est
désistée, mais elle a intenté une action en nullité
contre la ville, parce qu'elle avait été inscrite au rôle
de perception. Cette cause se trouve encore pendante devant les tribunaux. Il
nous semble qu'il s'agit de tracasseries absolument inacceptables de la part
d'un organisme public, tandis que les offices municipaux paient leurs taxes et
que la Société centrale d'hypothèques et de logement paie
les siennes.
Je ne veux pas régler le cas de mon confrère de la ville
qui va nous suivre, mais c'est sérieux dans le cas qui nous occupe.
Encore une fois, je vous souligne qu'à moins que la ville de Longueuil,
sans avoir ce pouvoir, n'intente des procédures si je comprends
bien la chaîne de procédure entreprise par la ville de
Charlesbourg ne se rende en Cour suprême, elle se verra prescrire
tous les trois ans une partie de ses taxes. Il y a $52 000 en 1975; environ $41
000 en 1976 et $40 000 en 1977. C'est un montant total de $134 000 et plus.
M. Tardif: M. le Président, le problème
souligné par la ville de Longueuil existe également à
Laval pour le renseignement du procureur et, évidemment,
à Charlesbourg aussi. C'est bien évident que la
Société d'habitation du Québec doit être un bon
contribuable. Ce problème auquel nous faisons face, s'est posé
ces dernières années: La Société d'habitation a
parfois repris possession de logements d'organismes sans but lucratif. Nous
devrons étudier la question.
Néanmoins, pour les municipalités, surtout pour celles qui
ont des offices municipaux d'habitations sur ce plan, la question se posait:
Est-ce que c'est la Société d'habitation qui reprend cela et qui
dispense du logement social dans le territoire de la ville de Longueuil, auquel
cas elle paie des taxes et auquel cas le logement social devient
j'allais dire, entre guillemets, M. le maire, vous excuserez cette expression
presque payant pour la municipalité, ou bien a-t-elle aussi une
contribution à faire sur le plan du logement social?
Je conviens qu'il y a là un véritable problème. Je
préférerais que ceci soit réglé de façon
sinon administrative, comme c'est le cas pour les édifices
gouvernementaux qui existent dans les municipalités, sous forme
d'en-lieu de taxe ou autrement, du moins de façon
générale, par une modification à la loi
générale de la Société d'habitation pour qu'on
règle l'ensemble des cas contentieux.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais réagir
à ce que vient de dire le ministre. Je pense que l'esprit de la loi sur
l'évaluation foncière établit un principe. La
municipalité ne doit pas être appelée à
subventionner directement ou indirectement des immeubles qui appartiennent
à des organismes gouvernementaux et, par extension, paragouvernementaux.
On connaît la contribution du trésor public au budget de la
Société d'habitation du Québec, même si c'est un
organisme autonome, avec son président et son conseil
d'administration.
Dans mon esprit, il n'y a pas d'hésitation quant aux principes.
Je pense que la Société d'habitation du Québec devrait
payer les taxes foncières, comme les autres paliers de gouvernement
paient des montants, des en-lieu de taxe.
Cependant, j'ai une inquiétude quant à l'article qui est
proposé. Cette inquiétude découle de l'argumentation
offerte tout à l'heure par Me Viau. Si la ville de Longueuil, à
la place de la ville de Charlesbourg, était devant les tribunaux,
faisait face à un appel ou à une action en nullité
parce que c'est le cas de Charlesbourg, dont le procès a
été intenté par la Société d'habitation du
Québec il me semble que la commission parlementaire refuserait de
trancher la question, disant: La commission ne peut pas se substituer aux
tribunaux. Puisque à l'appui de l'article, Me Viau a invoqué le
cas de Charlesbourg qui est devant les tribunaux, il me semble que ce fait
crée une difficulté importante pour la commission d'accepter
l'article.
M. Viau: Est-ce que vous me permettez d'ajouter cette même
chose ici? Je comprends qu'une commission parlementaire puisse être en
difficulté pour régler des cas qui sont pendants devant les
tribunaux lorsqu'on met en cause les droits des individus, des
propriétaires, mais quand un Parlement est en train de régler ou
est appelé à trancher des cas qui se passent entre deux de ces
créatures, une société d'État et une
municipalité puisqu'on m'a toujours rappelé qu'une
municipalité était une créature du gouvernement provincial
je me demande si c'est souhaitable de laisser ces deux créatures
se débattre indéfiniment devant les tribunaux et de leur
enlever... Ce sont des enfants d'une même famille qu'on essaie de mettre
d'accord, si je comprends bien. Ce ne sont pas des droits individuels qui sont
contestés devant les cours, ce sont des droits collectifs. Je pense que
M. le maire pourrait compléter sur l'aspect de la taxation...
M. Robidas: Maintenant, M. le Président, nous avons un
certain nombre de logements de l'Office d'habitation. Nous allons voir
construire dans les prochains mois un certain nombre d'autres, construits par
la Société d'habitation où l'Office d'habitation va
devenir l'administrateur. Je ne voudrais pas que la ville soit privée
des taxes qu'elle recevrait normalement si l'office était
propriétaire de ces immeubles. Pour ce faire, je me demande si vous ne
pourriez pas, pour régler ces cas, sans avoir à causer des
problèmes légaux, rétrocéder ces immeubles aux
offices d'habitation avec effet rétroactif. À ce moment, la ville
paierait ses propres taxes via l'Office d'habitation et
récupérerait les sommes voulues par les subventions qui sont
prévues dans les ententes entre l'Office d'habitation et la
Société d'habitation du Québec.
M. Tardif: M. le Président, quand je parlais tantôt
de possibilité de trouver des solutions administratives plutôt que
législatives, je pensais, notamment, à ces possibilités
qui sont très réelles et qui font, finalement, que les
déficits d'exploitation des offices municipaux étant
assumés à raison de 50%-40%-10%; 50% par la Société
centrale d'hypothèques et de logement, 40% par la Société
d'habitation et 10% par la municipalité, que ceci pourrait, à
supposer que les gestes que vous avez mentionnés soient posés,
être un élément de solution. Croyez bien que
déjà votre collègue, le maire de Laval, m'a
déjà informé du problème des Immeubles
Saint-Martin, où le même problème se pose. J'ai
déjà demandé au président de la
Société d'habitation de me faire rapport sur le sujet, si bien
que pour ces raisons, je préférerais que cet article soit
retiré, attendu que nous sommes intéressés à
trouver une solution à ce problème.
Le Président (M. Blank): On peut retirer l'article, le
député de Laprairie a quelque chose à ajouter. L'article
10 sera retiré.
M. Michaud: Une question très brève à M. le
maire. Est-ce que vous accepteriez de régler pour $1?
M. Robidas: Non, on ne peut pas faire cela. Ce serait de
l'illégalité si j'agissais ainsi.
Le Président (M. Blank): Article 11?
M. Viau: L'article 11 vise à établir ou à
constituer un fonds connu sous le nom de fonds de stabilisation pour l'achat et
le renouvellement de machinerie et de véhicules. Voici, la ville de
Longueuil a déjà expérimenté ce type de fonds,
puisqu'en 1971, le Parlement nous avait accordé le pouvoir de
créer un fonds spécial pour les dépenses de
déneigement, parce qu'on connaît la fluctuation dans les budgets
à ce niveau.
Au niveau de la machinerie, de l'équipement et du renouvellement
de l'équipement, c'est un peu le même problème,
c'est-à-dire que la ville s'approprierait chaque année un montant
dans le fonds et, plutôt que d'attendre que les équipements soient
désuets et de reporter à une année ou à deux
années le renouvellement d'équipement, elle pourrait d'abord
établir un budget quinquennal et, chaque année, approprier un
montant pour renouveler son équipement. Je pense que M. le maire
pourrait expliquer plus en détail la façon de faire fonctionner
ce budget.
Le Président (M. Blank): Le Comité des citoyens a
une réserve sur le principe de...
M. Robidas: M. le Président, j'aimerais vous expliquer
comment fonctionne normalement, dans les villes, le renouvellement de la
machinerie. Il y a des fonds de roulement dans certaines villes où on va
chercher un pourcentage sur cinq ans, par exemple, ou trois ans; on va chercher
dans le budget un tiers ou un cinquième pour amortir une machinerie
acquise par règlement d'emprunt et, aujourd'hui, on voit de quelle
façon on peut fonctionner. On augmente nos emprunts pour le fonds de
roulement et, en d'autres mots, afin de réduire ces emprunts, nous
préférons faire une réserve chaque année de $300
000 pendant cinq ans pour assurer le renouvellement constant de la flotte. Si,
une année, il n'y en a que pour $250 000, il restera $50 000 en
réserve. Si, par contre, une autre année, il y en a pour $400
000, les années subséquentes, dans la période de cinq ans,
nous récupérerons le tout.
Il y a danger, dans un conseil municipal, à la veille d'une
élection, d'être un peu plus mesquin dans le budget pour
démontrer qu'on est de bons administrateurs, qu'on ne hausse pas les
taxes, mais, si on laisse de vieux véhicules au conseil qui va se faire
élire, ce dernier aura à hausser les taxes pour essayer de
remettre sur la route des véhicules qui fonctionnent ou il va garder les
véhicules en mauvais état et cela va coûter plus cher,
finalement, pour l'administration.
Nous avons opté, dans le budget présent, pour cette
formule nouvelle, c'est-à-dire que, cette année, supposons que
cela monte à $250 000, il restera, dans les comptes de la ville, une
réserve de $50 000 et, l'année prochaine, s'il faut
dépenser $400 000, on arrivera kif-kif à la fin de l'année
1978, mais toujours, à la fin de cinq ans, nous aurons un budget
équilibré et nous aurons une flotte en bon état,
constamment en bon état.
Le Président (M. Blank): M. Robertson ou M. Meunier.
M. Meunier (André): André Meunier, des
comités de secteurs. Disons que la seule objection que nous avons, c'est
qu'on ne voudrait pas que cela ait pour effet d'éliminer les soumissions
publiques, les amendements déposés ou lus et accordés aux
réunions du conseil de ville; c'est la seule objection que nous
avons.
Le Président (M. Blank): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: Non, je crois que l'inquiétude du Comité
des citoyens concernant les soumissions publiques n'a aucun rapport avec ce qui
est demandé ici; l'obligation reste d'aller en soumission publique.
Notre réserve, s'il en est, M. le Président, a beaucoup plus
trait à cette espèce de complication qu'on introduit finalement
dans la gestion des deniers publics. On pourrait imaginer, et là, vous
me permettrez, M. le maire je ne veux surtout pas vous prêter des
intentions, à vous ou à la ville de Longueuil on pourrait
imaginer qu'un conseil de ville, désireux de fonctionner avec une
transparence plutôt faible, puisse créer ainsi un, deux, trois,
quatre fonds, transférer des deniers de l'un à l'autre fonds, si
bien que le citoyen pourrait difficilement se retrouver dans la gestion des
deniers publics.
Je ne voudrais pas, évidemment, penser que c'est là un des
motifs; je ne veux pas imputer des motifs, mais j'essaie de voir les
conséquences possibles de cela.
M. Robidas: M. le Président, je voudrais dissiper cette
crainte immédiatement puisque nous avons déjà obtenu des
pouvoirs pour un fonds de neige qui est en activité, c'est-à-dire
que nous avons, par exemple, $1 million pour le fonds de neige. Si, une
année, nous avons des chutes de neige plus abondantes, il manque de
l'argent; si, l'année subséquente, il neige moins, on se
retrouve, mais c'est évalué de façon à
établir un service constant. Parce que c'est cela qu'il faut bien voir
en gestion municipale. Le service que nous donnons aux citoyens peut
s'amenuiser à l'approche d'une élection parce qu'il ne faut pas
montrer * un budget trop élevé, il faut réduire les taxes,
et c'est une maladie chez les élus municipaux, il faut bien le
reconnaître. C'est à ce titre, souvent, qu'ils se font
élire, mais ce n'est pas de la bonne administration. De la bonne
administration, c'est prévoir et prévoir que les services,
à cinq ans d'ici, seront aussi bons sinon meilleurs que ceux que nous
avons actuellement.
C'est un des dangers, et même je vois que, pour l'avenir, le
ministère des Affaires municipales devrait prévoir que même
l'entretien des pavages et des trottoirs des villes devrait être
gardé dans un état tel qu'on n'ait pas à dépenser
des millions quand on se fait élire dans une ville où on a
négligé cela auparavant. Je crois que cette question est
très importante, quand on parle de gestion municipale. Je circule
à travers la province, et quand j'arrive dans certaines villes,
l'état des rues est tel que je me demande si on n'est pas revenus au
Moyen Age. Ces gens ne paient pas de taxes et ils se font
réélire, mais c'est affreux, c'est inadmissible pour un
administrateur municipal sérieux. C'est pour cela que je fais vraiment
un plaidoyer aujourd'hui pour qu'on réagisse à cette question
pour forcer les administrateurs municipaux à être des
Administrateurs (avec un grand A).
Le Président (M. Blank): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, j'ai écouté
avec beaucoup d'attention M. le maire exprimer son inquiétude en ce qui
concerne la dépréciation de certains équipements dans les
villes. Je suis très favorable à l'article, et je trouve
même qu'il ne va pas assez loin. C'est simplement l'indication d'une
saine administration. C'est malheureux que cela n'existe pas dans la loi
générale, qui devrait obliger les villes à avoir des
réserves sur tout équipement qui se déprécie, pour
ne pas être obligées, comme le disait M. le maire, tout à
l'heure et je pense qu'il l'a expliqué d'une façon assez
claire de voir certains administrateurs mesquins qui veulent simplement
se créer de la popularité, mais qui laissent
déprécier tous les équipements des villes à rien et
que, lorsque tout est déprécié à rien, on arrive
avec un nouveau conseil, et qu'on soit obligé de commencer à
taxer, à emprunter et à augmenter par des emprunts le fardeau du
contribuable pour rétablir une situation. Si les municipalités
étaient obligées de créer des réserves, il n'y
aurait pas cette taxe additionnelle qui serait obligatoirement imposée
à des citoyens à qui cela arrive toujours comme une surprise,
parce que le contribuable ne peut pas suivre au jour le jour ces
dépréciations qui se font dans les villes et les
municipalités. Je crois sans accorder ce pouvoir à la ville de
Longueuil, qu'on devrait peut-être, de façon intensive, examiner
la loi générale et faire en sorte d'obliger les
municipalités à créer des réserves.
Le Président (M. Blank): Le député de D'Arcy
Mc Gee.
M. Goldbloom: M. le Président, je partage les
inquiétudes exprimées tout à l'heure par le ministre. Il
me semble quand même que le problème comptable ne devrait pas
être insurmontable, que l'on devrait pouvoir tenir une
comptabilité suffisamment claire pour éviter que des transferts
s'effectuent avec les fonds de réserve créés pour des fins
spécifiques.
À cet égard, je suis d'accord avec le député
de Brome-Missisquoi qui a souligné que le citoyen qui veut analyser les
transactions financières et la situation financière de sa
municipalité peut avoir énormément de misère
à se retrouver dans des problèmes de dépréciation
d'équipements et tout cela. Pour cette raison, je suis plutôt
favorable à cet article.
Je ne peux m'empêcher de faire un commentaire, parce que, M. le
maire, vous avez fait en quelque sorte un procès d'intention à
certains conseillers municipaux. Je sais que vous n'avez visé personne,
mais vous avez dit qu'il y aurait une tendance à laisser
l'équipement se détériorer à la veille des
élections. J'avais toujours l'impression que c'était justement
à la veille des élections que l'on sortait l'équipement en
bon état et la "gar-notte" aussi.
Le Président (M. Blank): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: M. le Président, une simple question, M. le
maire. L'article 604 de la Loi des cités et villes traite du fonds de
roulement et de la possibilité pour une municipalité d'utiliser
ce fonds de roulement et de lui permettre, selon les dispositions existantes,
de répartir les coûts d'acquisition sur un certain nombre
d'années; dans ce cas, c'est un maximum de cinq ans, qui correspond
précisément à ce que vous nous demandez,
c'est-à-dire un étalement quinquennal. Est-ce que vous avez
l'impression que cet article ne vous donne pas suffisamment le pouvoir de faire
ce que vous voulez?
M. Robidas: Non, parce que, pour le fonds de roulement, nous
devons emprunter cet argent. Lorsque vous empruntez de l'argent à 10% ou
11%, c'est bien différent que lorsque vous versez un montant d'argent
à même le budget constamment, sans avoir à négocier
d'emprunt. Nous avons tenté à Longueuil de stabiliser la dette,
qui était excessive en 1969. Nous l'avons maintenue.
Je suis très fier de vous dire qu'aujourd'hui, nous avons la
même dette que nous avions en 1969. Il n'y a pas beaucoup de villes, je
pense, au Québec, qui ont réussi à tenir cela comme cela.
C'est "pay as you go". On a de l'argent, on fait quelque chose. On n'a pas
d'argent, on ne fait rien. On essaie de prévoir que la dette va demeurer
à ce niveau. Actuellement, elle est située à 14% de la
valeur imposable de la ville. Mais nous ne voulons pas que, par un emprunt sur
fonds de roulement, on ajoute à cette dette. On aime plutôt faire
disparaître les fonds de roulement et procéder de la façon
que nous avons proposée afin de s'assurer, encore une fois, que chaque
année, lorsque le service des travaux publics doit changer des
véhicules parce qu'ils sont en mauvais état ou qu'ils
coûtent trop cher d'entretien, on ne soit pas pris dans une espèce
de citron duquel on ne peut plus avoir de jus, et on doive garder les vieux
véhicules jusqu'à l'année prochaine. Entre-temps, le
budget de la ville se trouve obéré par les charges excessives
d'entretien de cette machinerie. Quand on sait que la machinerie travaille
très fort en hiver pour l'enlèvement de la neige, ce n'est pas le
temps de rentrer les véhicules au garage pour les réparer. Il
faut toujours que ces véhicules soient en bonne condition pour qu'ils
puissent donner le maximum de rendement à la population.
M. Caron: M. le Président, j'imagine aussi, M. le maire,
que, si vous avez besoin d'une pièce d'équipement, comme une
souffleuse, qui implique des montants très élevés, si vous
avez un fonds de roulement, vous allez tout de suite en soumission publique et
vous sauvez la procédure d'un règlement d'emprunt affiché,
vous évitez d'aller à la commission municipale. Vous pouvez
demander tout de suite des soumissions publiques pour votre pièce
d'équipement et vous l'avez dans les 30 ou 45 jours qui suivent. Je
pense qu'il y a des avantages à avoir un fonds de roulement.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Laprairie.
M. Michaud: Votre fonds de réserve pour le
déblaiement de la neige, l'hiver, fonctionne-t-il de la même
manière que vous demandez ici pour l'équipement?
M. Robidas: Exactement. Le fonds de déneigement a
été créé, justement, par l'autorité de 1971
et nous avons retardé à l'appliquer avant d'avoir les
crédits, parce que nous ne voulions pas emprunter. À un moment
donné, lorsque nous avons eu les crédits voulus, nous avons
immédiatement mis ce fonds en marche, c'est-à-dire que, l'an
dernier, nous avions un surplus, puisqu'il a moins neigé l'an dernier.
Qui nous dit que l'hiver prochain, on ne frappera pas un hiver plus rigoureux.
C'est pour cela. Nous essayons de prévenir. La ville se trouve forte de
réserves, alors elle n'est pas prise à surtaxer, parce qu'il est
tombé trop de neige. De même, le nouveau conseil, qui est
élu à partir de 1978-1979, n'aura pas à surtaxer les
citoyens, parce qu'on aura négligé avant de fournir les fonds
voulus pour renouveler l'équipement, alors qu'il était
nécessaire de le faire.
Le Président (M. Blank): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, je voudrais quand même
m'assurer que je comprends bien, parce que, dans l'argumentation qui a
été présentée, on parlait de stabilisation aussi,
et je ne suis pas certain que cet objectif de stabiliser les coûts soit
vraiment atteint par la constitution d'un tel fonds. Finalement, le rythme de
remplacement de l'équipement dans une ville de la taille de Longueuil
est assez prévisible, je pense. Ce n'est pas le fait qu'on ait ou non en
banque déjà de l'argent qui va stabiliser ces coûts, parce
que le rythme de bris des machines et le remplacement seront à peu
près les mêmes.
Que le problème soulevé existe, je le comprends;
maintenant, est-il bon de l'accorder à une ville ou est-ce par la loi
générale qu'il faudrait peut-être atteindre cet objectif?
Personnellement, je n'aurais pas d'objection majeure à ce qu'un tel
fonds soit constitué dans la ville de Longueuil, quitte à voir,
par la suite, dans quelle mesure, après consultation avec l'association
des trésoriers municipaux, la possibilité d'étendre ceci
à l'ensemble des villes d'une certaine taille, soit de plus de 50 000
habitants, ou quelque chose comme cela.
Je vois que la différence entre cela et l'utilisation du fonds de
roulement, c'est que là, on n'est pas obligé d'emprunter, on a
constitué une réserve.
Le Président (M. Blank): L'article 11 adopté.
L'article 12?
M. Robidas: Oui. L'article 12 s'inspire de la loi qui existe en
France et dans plusieurs villes canadiennes. D'ailleurs, j'ai distribué
un document de l'OCDE qui donne beaucoup d'arguments favorables à cela.
Il permet de percevoir une taxe antipollution, c'est-à-dire que le
pollueur est payeur. Un tel règlement pénaliserait les pollueurs
et encouragerait chacun à dépolluer ses eaux usées afin
d'éviter cette taxation. Entre-temps, elle procure à la ville des
fonds permettant d'entreprendre immédiatement des travaux
d'assainissement des eaux usées.
Dans le document que je vous ai fait distribuer, vous allez constater
que des villes canadiennes comme Calgary, comme Winnipeg, comme Toronto, ont
déjà à leur acquis des taxes antipolluantes, et elles ont
réussi là où aucune législation n'avait
réussi, c'est-à-dire que lorsque vous payez, vous mesurez ce que
vous payez, et vous essayez de vous en sauver. Par exemple, à Winnipeg,
pendant des années, la législation du Manitoba avait
essayé de contraindre des industries à dépolluer leurs
eaux avant de les rejeter dans la rivière Rouge, et grâce à
cette taxe, les industries ont réalisé qu'elles pouvaient
récupérer la taxe qu'elles avaient payée. Dans un cas,
elles ont remboursé $380 000 et c'est à peu près ce que
cela coûtait pour dépolluer les eaux; à partir de ce
moment, la ville n'a pas eu à soutenir le traitement des eaux
usées de cette usine.
Autre conséquence également, c'est l'eau comme telle. Pour
pousser les eaux usées dans les réseaux d'égouts, on se
sert abondamment d'eau que nous devons traiter dans nos usines et distribuer.
Aujourd'hui, nous avons des problèmes sérieux d'approvisionnement
en eau, et on constate actuellement que des usines se servent de notre eau pour
pousser leurs eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent, ce qui est
absolument amoral, et nous croyons que le meilleur moyen de les contraindre,
c'est de leur imposer une taxe. J'ai, à plusieurs reprises, soumis au
Service de la protection de l'environnement des cas précis d'usines qui
jettent leurs eaux industrielles directement dans le fleuve Saint-Laurent,
détruisent la faune et la flore, polluent le Saint-Laurent, et puis il
n'y a absolument rien qui se fait puisqu'il n'y a aucune contrainte qui les
pousse à agir. S'ils avaient à payer, en pourcentage inverse de
la pollution qu'ils donnent, je vous garantis que d'ici deux ans, on ne verrait
aucun de ces émissaires d'égouts tomber dans le fleuve
Saint-Laurent. Nous croyons que cette législation qui a
été expérimentée dans plusieurs villes canadiennes
pourrrait être expérimentée à Longueuil, et nous
nous offrons comme cobaye, si vous pensez que cela peut aider le système
actuel. On voit bien que dans le traitement des eaux usées, le
problème majeur, c'est qu'il n'y a pas de deniers pour construire les
émissaires, pour construire les conduites et les usines de traitement.
Mais il n'y a pas de deniers parce qu'on ne charge pas à la source aux
personnes responsables de cette pollution. Il faut inverser la machine et
garder en réserve ces sommes d'argent pour leur dire: Si vous voulez
dépolluer, vous allez être exemptés de la taxe, et vous
pouvez bénéficier même des sommes d'argent que vous nous
avez versées. Je pense qu'on pourrait tenter cette
expérience.
Le Président (M. Blank): M. Robertson.
M. Robertson: Par les media d'information, nous avons entendu
dire que le ministre Léger préconisait que les villes aient une
série de règlements contre toute sorte de pollution. Nous
demandons à cet effet s'il y a un organisme qui supervise tout cela,
parce que les villes vont pondre les règlements de toutes pièces
et, finalement, quant à l'harmonisation de l'ensemble, nous nous posons
des questions, mais nous sommes nettement, à tout le moins, pour ce qui
est décrit là et pour les intentions qui sont avancées par
la ville de Longueuil.
Le Président (M. Blank): M. le ministre.
M. Tardif: M. le député de D'Arcy McGee veut
intervenir, je pense.
M. Goldbloom: M. le Président, c'est évident que
celui qui vous parle est favorable à toute mesure qui aura pour effet de
réduire la pollution. Je pense que ce qui est proposé implique
une politique fondamentale et que c'est au ministre de nous indiquer si, dans
ses discussions avec son collègue, le ministre
délégué à l'environnement, il a été
entendu que telle devra être la politique du Québec, pas la
politique d'une seule municipalité, mais la politique de toutes les
municipalités.
On pourrait avancer l'argument que les municipalités
diffèrent quant à leur taille et que ce qui conviendrait à
Longueuil comme à Québec, à Laval, à
Montréal-Nord, ne conviendrait pas à une municipalité
rurale de moins de 1000 âmes, cela est vrai. Peut-être que l'on ne
se trouverait pas dans la même situation, dans une situation identique
quant à la réglementation possible, donc, quant aux pouvoirs de
réglementation. Il me semble que si nous devions accepter que ce
pouvoir, que cette série de pouvoirs soit accordée à la
ville de Longueuil, il faudrait d'abord que le gouvernement se prononce sur le
principe fondamental des redevances que l'on demanderait à des
industries.
Il y a des arguments pour et des arguments contre. Il y a même, et
ma mémoire me fait parfois défaut, mais il me semble que j'ai
déjà entendu le député de Lafontaine, actuel
ministre de l'Environnement, dire que de telles redevances constitueraient tout
simplement un moyen de polluer en payant un certain montant, mais pas
nécessairement une incitation à dépolluer. À mon
sens, c'est
une question de montant. Il faudra que les pénalités
soient plus importantes que le coût de la dépollution; autrement,
il n'y aura pas d'incitation.
Il me semble donc que si une ville devait acquérir de tels
pouvoirs, que d'autres pourraient ou bien, comme l'a dit M. Robertson tout
à l'heure, acquérir les mêmes pouvoirs, mais les utiliser
d'une façon différente et arriver avec des mesures
différentes, des pénalités différentes et
que la lutte contre la pollution à l'échelle du Québec
serait incohérente à cause de cela ou bien, d'autres
villes pourraient ne rien faire et attirer vers elles des industries qui
n'iraient plus à Longueuil, parce qu'il y aurait des sommes importantes
à payer si elles voulaient s'implanter là, malgré les
avantages bien connus.
C'est pour cette raison que je crois que nous devons demander au
ministre de se prononcer sur la question fondamentale, mais en retenant,
malgré ce que je viens de dire, un mot utilisé par le maire, et
c'est le mot "cobaye". Peut-être que le gouvernement voudrait faire une
expérience avec une ville. Longueuil s'offre comme cobaye. Il me semble
que ce serait préférable qu'une politique générale
soit établie, que la décision soit prise quant à
l'imposition de telles pénalités monétaires, et que toutes
les villes soient placées sur un pied d'égalité.
M. Tardif: M. le Président, j'ai écouté
attentivement les propos du député de D'Arcy McGee. Je pense
qu'ils sont empreints de sagesse, lui qui coiffait les deux chapeaux du
ministre des Affaires municipales et de l'Environnement. Évidemment,
c'est ce dont il peut en retourner sur cette question de l'environnement.
Cependant, lorsqu'il me demande ici, ce matin, d'énoncer la politique du
gouvernement, et surtout d'un autre ministère dont c'est la mission
spécifique, maintenant, de s'occuper de l'environnement, je dois dire
qu'à brûle-pourpoint, ce n'est ni le moment, ni la place pour
cela. Cependant, j'ai pris la précaution, au préalable, que mon
ministère communique avec celui de mon collègue de
l'Environnement, afin de s'assurer que ce précédent, en quelque
sorte, qu'on nous demande de faire dans le cas de Longueuil, n'allait pas,
à tout le moins, à l'encontre de ce qui pourrait être une
politique générale établissant le principe du pollueur
payeur.
Alors, sur ce plan, je dois vous dire qu'effectivement, la demande de
Longueuil s'inscrit dans le sens de cette politique qui, déjà,
dans le cas des industries, par exemple, est acquise sur le plan d'amener
certaines industries, spécifiques à prendre des mesures pour
dépolluer ou traiter les déchets qu'elles rejettent, tant dans
l'atmosphère que dans l'eau, si bien que, et comme le
député de D'Arcy McGee l'a dit, étant donné que la
ville de Longueuil consent à, non pas tellement, servir de cobaye, mais,
vraiment, à être une ville pilote, à faire une
expérience dans le domaine, compte tenu que c'est une expérience
et j'ai parcouru rapidement le document qui nous a été
remis par la municipalité qui n'est pas sans
précédent dans le reste du Canada, puisqu'il y a au moins dix
municipalités, dix villes qui représentent 20% de la population
du Canada, c'est-à-dire 4,2 millions d'habitants, qui ont des mesures
semblables, et non les moindres. Je pense à Toronto, Edmonton, Winnipeg,
Calgary, London, également dans la région de Waterloo. Nous
sommes donc en terrain relativement solide sur ce plan.
Puisque la ville de Longueuil, d'elle-même, prend l'initiative, je
suis prêt à lui accorder ce pouvoir, qui, encore une fois, est
peut-être nouveau dans notre droit municipal au Québec, mais,
immédiatement, je pense que d'autres villes ne tarderont peut-être
pas à demander des pouvoirs semblables, et c'est par le biais de la loi
générale qu'il faudra le faire, dans un deuxième
temps.
Dans un premier temps, cela me paraît sage, à titre
d'expérience pilote, d'accorder ce pouvoir à Longueuil.
M. Goldbloom: M. le Président, il va sans dire que je ne
pourrai pas m'opposer à l'octroi d'un tel pouvoir à la ville de
Longueuil. Le ministre a commencé ses remarques en disant que ce
n'était pas l'occasion d'énoncer une politique
générale pour le gouvernement. Donc, que l'on appelle cobaye ou
ville pilote, c'est une question de terminologie, mais le fait demeure que
Longueuil deviendra, avec l'adoption de cet article, un cas d'exception, un cas
expérimental, quant à l'application de ces mesures.
Il ne faudra donc pas que le gouvernement tarde à se prononcer
sur le principe fondamental, parce qu'il y aura ou bien l'incohérence
entre les municipalités que j'ai évoquée tout à
l'heure, ou bien un refus tacite de la part d'autres municipalités de
suivre l'exemple de Longueuil, de demander de tels pouvoirs, d'appliquer de
telles mesures. Il y aurait alors non seulement une concurrence déloyale
à l'endroit de Longueuil, mais également une pollution continue
à d'autres endroits du Québec. On aurait tout simplement
changé le mal de place. Il ne faudra pas que cela arrive.
Or, M. le Président, pour ma part, je suis prêt à
appuyer la décision du gouvernement. Je voudrais féliciter la
ville de Longueuil parce que c'est une excellente intention, c'est un
désir d'améliorer les choses, et cela fait honneur au conseil
municipal de Longueuil, et à ses citoyens. Mais cela appelle en
même temps de notre part une surveillance très étroite de
cette expérience, pour que, si elle s'avère bonne, à court
terme, elle devienne une politique générale à
l'échelle de la province.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Nous appuyons, bien sûr, la décision du
ministre d'accorder ce privilège à la ville de Longueuil à
qui nous souhaitons tous les succès possibles, car je crois que d'autres
villes aussi pourront se servir de cette expérience, parce que, au point
de vue de la pollution, je crois que toutes les municipalités, les
grandes villes du Québec sont devant le même problème. Pour
notre part, nous vous souhaitons bonne chance. Cela don-
nera l'occasion au ministre d'adopter plus tard une loi, pour toutes les
municipalités.
Le Président (M. Blank): Article 12.
M. Tardif: M. le Président, je peux voir que le
député de D'Arcy McGee veut intervenir.
M. Goldbloom: Mais avec le sourire, M. le Président, je
voulais tout simplement demander si nous venons d'apprendre que la ville de
Saint-Hyacinthe en sera la deuxième.
M. Cordeau: On va commencer.
M. Russell: Pour votre information, je suis certain qu'elle ne
sera pas loin.
Le Président (M. Blank): L'article no 12 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Blank): Article 12 adopté.
M. Viau: L'article no 13 a pour but de rectifier certains titres
de propriété sur des terrains qui appartiennent
déjà à la ville de Longueuil. Maintenant, lorsque le
projet de loi a été imprimé, nous n'avions pas en main la
description, c'est-à-dire que certains lots ont été
renumérotés. Or, c'est la raison pour laquelle toutes les trois
annexes à cet article ont été complètement
refaites, et je pense que des copies ou une copie, au moins, a
été déposée.
En somme, le territoire couvert par cet article est le même, mais
je vais tenter de résumer brièvement ce que je veux dire par
là. La nouvelle annexe I regroupe trois séries de lots,
séries que nous avons subdivisées dans le texte que j'ai remis
à M. Gelly; une série que nous avons subdivisée sous la
cote A et qui commence à la page 1, la cote B qui commence à la
page 15, et la cote C qui commence à la page 24. Or, la série de
lots qui est comprise sous la cote A, ce sont des lots qui sont dans une zone
de rénovation urbaine. Le problème de titres que nous avions, la
ville a acquis...
Une voix: Avez-vous d'autres exemplaires?
M. Viau: Non, j'ai simplement une autre copie. C'est le
même territoire, sauf que la série de lots qui était connue
a été modifiée, parce qu'on a changé le
numéro de lot, c'est-à-dire que, plutôt que d'avoir 20 ou
25 lots sous tel numéro, on a remplacé ces numéros par le
numéro 410. C'est ce qui nous a forcés à refaire la
description avec les officiers du bureau des greffiers en loi, et hier, au
ministère des Terres et Forêts.
Or, voici, je vais simplement tenter de poursuivre l'explication. Donc,
la première série dans l'annexe I, paragraphe a), concerne le lot
no 410. Or, pourquoi le lot 410? Parce que la ville a acquis les terrains, les
a loués par bail emphytéotique; ces terrains ont
été construits. Aujourd'hui, la construction sur laquelle se
trouve les terrains, les propriétaires... Ça va?
Le Président (M. Blank): Ce n'est pas nécessaire,
cela a déjà été vérifié par des
officiers. C'est une affaire très technique. On ne comprendra pas plus,
même si on discutait pendant une demi-heure. On doit changer un mot dans
l'article 13?
M. Viau: C'est-à-dire qu'à l'article 13, on
laisserait les chiffres exactement comme cela, dans les trois.
Le Président (M. Blank): Mais sauf dans le paragraphe
c).
M. Viau: Dans le paragraphe, remplace les mots: "Par la
régie des services publics" par les mots "le tribunal de
l'expropriation".
Le Président (M. Blank): C'est cela.
M. Viau: C'est ce qu'un des officiers du ministère m'a
signalé tantôt. J'ai absolument raison. Le directeur du service
des finances me signale que le contrat de location portant la date du 1er
janvier 1977, c'est-à-dire 1er janvier, date fériée. Pour
éviter toute difficulté, est-ce qu'on ne pourrait pas mettre la
date du 31 décembre 1976?
Le Président (M. Blank): Où cela?
M. Viau: Ou 1975? Est-ce que cela avait été inclus
à ce moment-là? Pouvez-vous expliquer, s'il vous plaît?
Une voix: Le bail emphytéotique a un effet au 1er janvier
1976. Or, c'est une aliénation, par bail emphytéotique. C'est
pour cela qu'on aimerait avoir la date du 31 décembre 1975 au lieu du
1er janvier 1977.
M. Goldbloom: M. le Président, pour notre bonne
compréhension, c'est où exactement? À la lecture rapide,
je vois deux endroits où la date du 1er janvier 1977 est
mentionnée. C'est à la deuxième ligne du paragraphe a) et
à la dernière ligne du premier alinéa du paragraphe b).
Est-ce aux deux endroits qu'il faudrait faire le changement?
Une voix: Exactement, M. Goldbloom, il faudrait changer, dans la
deuxième ligne du paragraphe a) et dans la dernière ligne du
paragraphe b), inscrire le 31 décembre 1975.
M. Robidas: Et pour votre gouverne, ce sont des terrains que nous
avons acquis dans la rénovation urbaine qui était viciée
du fait que les titres nous ont été donnés par la
prescription trente-naire, et lorsque les hypothèques sur les
constructions ont été concédées, ils sont
allés faire des recherches jusqu'à 50 ans en arrière. Or,
nécessairement, c'est la raison pour laquelle nous devons revenir ici,
devant vous, pour demander cette autorisation.
Le Président (M. Blank): L'article 13 tel qu'amendé
et l'annexe I, telle qu'amendée, sont adoptés. Article 14.
M. Viau: L'article 14 a pour but de créer, à
même les revenus prévus au budget, un fonds de réserve, sur
ses fonctionnaires, de $5 millions. Il s'agirait là de créer un
fonds pour fins d'auto-assurance par la municipalité. M. le maire peut
peut-être expliquer les détails. Le directeur des finances pourra
vous résumer, si vous voulez, le rapport qui a été fait
là-dessus.
M. Robidas: Voici, Messieurs, M. le Président. Depuis cinq
ans, nous avons pris en charge des risques d'assurance. Nous avons
déposé la prime d'assurance que nous aurions normalement
versée il y a cinq ans. Cette prime a été versée
à même le budget dans un fonds de réserve. Il nous reste la
moitié, 50% de ce fonds, qui aurait été versée en
prime d'assurance, selon notre expérience pour ce risque. Aujourd'hui,
les compagnies d'assurance deviennent excessives et nous demandent des primes
d'assurance de plus de $100 000 de plus que nous payions l'an dernier. Alors,
nous croyons être capables d'assumer, à même un fonds de
$500 000 par année, qui serait, de toute manière, le fonds, la
prime d'assurance que nous devrions payer. Nous croyons, dans une
période de dix ans, nous constituer un fonds. Notre recherche, c'est
d'obtenir au bout de dix ans, un fonds qui serait encore dans les fonds de la
ville, environ $2,5 millions, peut-être davantage, si on se base sur
l'expérience acquise pendant cinq ans.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais comprendre si ce
qui est proposé constitue la seule protection des deniers de la ville
à l'égard des responsabilités, des réclamations qui
pourraient être faites.
M. Robidas: Voilà. Le but de ce règlement, c'est
justement d'éviter à avoir à se faire rançonner par
des compagnies d'assurance qui, de toute manière, vont régler
certaines réclamations sans tellement nous consulter. Nous croyons, par
le système actuel, rendre chaque service de la ville responsable des
dommages qui pourraient être causés. Par exemple, si les travaux
publics ne sablent pas les rues, ne salent pas les rues ou n'entretiennent pas
suffisamment les rues, cela nous cause des réclamations. Nous allons
taxer, dans son budget, les charges que le service des travaux publics va nous
imposer.
M. Goldbloom: D'accord, mais M. le maire, la ville est
propriétaire d'un certain nombre de véhicules. Si un
véhicule appartenant à la ville est impliqué dans un
accident de la route, est-ce que $500 000 suffisent pour couvrir les
dépenses qui pourraient être impliquées?
M. Robidas: Je vais demander à M. Gagnon de vous
répondre. Nous avons fait faire une étude actuarielle
là-dessus. Je pense que M. Gagnon peut vous expliquer le détail
de cette étude.
M. Gagnon (Paul): L'intention du conseil est, naturellement, de
couvrir, ses propres risques. Toutefois, se joint à cela une
possibilité; les démarches sont déjà entreprises
pour couvrir des risques qui dépasseraient la somme de $2 millions. Nous
tentons d'obtenir une assurance pour couvrir une somme qui dépasserait
$2 millions en réclamations, pour répondre à votre
première question.
M. Goldbloom: Si je comprends bien...
M. Gagnon (Paul): À votre deuxième, naturellement,
si nos véhicules avaient des accidents quoiqu'en
général, les véhicules municipaux ne circulent pas
rapidement fâcheux, je pense que la réserve de $2 millions
qu'on aurait en assurance pourrait couvrir. Mais, en bas de $2 millions, il se
pourrait qu'on ait des réclamations qui atteignent $500 000, qu'on
plaiderait naturellement. À ce moment, si on était excessivement
pris, on pourrait toujours y aller par un emprunt pour un certain nombre
d'années, pour cinq ans peut-être.
M. Russell: Quel est le montant qui a été
payé par les compagnies d'assurance pour vos réclamations depuis
une dizaine d'années en arrière?
M. Gagnon (Paul): On en a depuis 1970. M. Russell: Sept
ans, six ans?
M. Gagnon (Paul): Sept ans. Comme M. le maire vous l'a dit tout
à l'heure, il y a une certaine partie qui couvrait surtout des
franchises assez élevées que la ville a supportées depuis
sept ans. La ville a injecté $349 000 pendant sept ans, et aujourd'hui,
après avoir payé les réclamations, nous en avons encore la
moitié. C'est quand même une expérience valable.
De plus, quant aux primes d'assurance on l'a peut-être
effleuré tout à l'heure en 1970, nos primes étaient
de l'ordre de $62 000 par année alors qu'en 1977, les compagnies
d'assurance nous demandent $279 000, tout en excluant un risque qui est celui
d'inondation, de refoulement par les égouts. Cela veut dire que ce
risque, elles ne veulent plus l'assurer. Il va falloir en tenir compte
nous-mêmes et prévoir. C'est pour cela que nous voulons avoir un
fonds de $5 millions.
M. Goldbloom: M. le Président, ce n'est pas la
première fois que nous recevons une demande de cette nature de la part
d'une municipalité. Je n'ai pas d'objection de principe à ce
moyen de protéger les intérêts et de la ville et de ceux
qui pourraient faire des réclamations contre elle. Il me semble,
cependant, que, pendant les trois premières années, si la ville
obtient une police qui coûterait évidemment beaucoup moins cher
pour couvrir les obligations qui dépasseraient la somme de $2 millions,
il y aurait quand même les trois premières années au cours
desquelles la réserve n'existerait pas à ce niveau. C'est pour
cela que j'ai indiqué que, dans la première année, on
n'au-
rait que $500 000 et l'on pourrait faire face à des
réclamations qui dépasseraient ce montant.
M. Gagnon a mentionné que les véhicules de la ville ne
circulent pas à de très hautes vitesses, mais il y a quand
même ceux de la police et ceux du service de protection contre l'incendie
qui sont appelés à se déplacer assez rapidement. Nous
avons déjà vu des accidents impliquant de tels véhicules.
On n'aime pas parler de malheur, mais il faut regarder les choses en face.
C'est mon inquiétude que, la première année, la protection
ne serait pas immédiatement celle que vous prévoyez, soit par la
police d'assurance d'au-delà de $2 millions, soit par le fonds de
réserve jusqu'à concurrence de $5 millions. Il y aurait une
période de transition pendant laquelle, peut-être, la ville
devrait conserver certaines assurances pour se protéger; je ne sais
pas.
M. Robidas: M. le ministre, je pense que ce dont vous parlez,
c'est la couverture parapluie. La couverture parapluie est accordée par
les compagnies d'assurance, généralement, si on leur donne tout
notre portefeuille d'assurance. C'est un peu cela le problème, c'est de
la négociation. Depuis un certain temps, les compagnies d'assurance
étrangères se sont pratiquement toutes retirées du
marché, ont laissé les risques dans les mains des assureurs du
Québec. C'est ce que nous avons vu ici, et nous avons beaucoup de
difficulté à aller obtenir le parapluie que vous souhaitez.
Remarquez bien que nous sommes parfaitement de votre avis
là-dessus; à savoir qu'il devrait y avoir un parapluie, mais ce
parapluie devrait être obtenu d'autres sources que les sources
habituelles. Je pense que M. Gagnon peut vous en dire plus long puisque
lui-même a fait des démarches avec nos propres assureurs.
M. Robertson: C'est-à-dire que l'intervention que nous
avions sur cet article, c'était d'obtenir justement les chiffres qu'on
était en train de discuter. Nous nous demandons, à cet effet,
pourquoi arrêter le fonds à $5 millions; on aurait pu
arrêter à $3 millions, $4 millions, peut-être à $7
millions ou $8 millions. Alors, l'étude actuarielle comme telle serait
à reprendre et impliquerait des frais qui seraient différents de
ceux qui nous sont présentés maintenant. Alors, qu'est-ce qui a
arrêté la ville de Longueuil à $5 millions?
Le Président (M. Blank): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, en regardant l'article, je
suis bien favorable à cette demande de la ville. Je crois que, si on ne
veut pas l'étudier pour l'appliquer à la loi
générale, il faudrait certainement donner à Longueuil ce
pouvoir avec la condition, naturellement, pour les premières
années, en attendant que le fonds soit au moins à $5 millions,
qu'il y ait, comme disait M. le maire, l'assurance parapluie qu'il est possible
d'obtenir. Pour un montant allant jusqu'à $50 000 ou $75 000 de
réclamations en dommages, que la ville paie et, en haut de cela, ce
serait une compagnie d'assurance, tant et aussi longtemps que le fonds ne sera
pas consolidé.
Je pense que dans le contexte actuel, dans le milieu des affaires,
beaucoup de sociétés y songent sérieusement, étant
donné l'augmentation des primes d'assurance qui ne sont plus acceptables
dans aucun domaine, même pas la Commission des accidents du travail;
c'est rendu affreux. Quand on fait un relevé d'une compagnie qui, depuis
dix ans, a obtenu des dommages ou des frais à la Commission des
accidents du travail, c'est seulement 25% du montant qu'elle a payé et
ses primes continuent à augmenter. C'est rendu affreux. C'est pourquoi
plusieurs compagnies commencent à regarder ce qui se passe. Les
coûts d'administration de ces compagnies d'assurance, comme ceux de la
Commission des accidents du travail, sont tellement onéreux, je pense
que les villes sont mieux de prendre des dispositions pour administrer
elles-mêmes leurs assurances.
Le Président (M. Blank): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: M. le Président, je viens d'avoir à
l'instant même, par les bons soins du député de Laprairie,
copie de l'étude actuarielle qui, si nous l'avions eue au moment
où ce projet de loi nous a été transmis, nous aurait
permis de faire cette étude de façon beaucoup plus
complète et détaillée.
Nous n'avions comme précédent, pour nous appuyer, que
l'expérience de la ville de Hull, à qui un pouvoir similaire a
été accordé en 1975. À ce moment, Hull avait obtenu
le pouvoir de se constituer un fonds pour fin d'auto-assurance, jusqu'à
un montant maximum de $500 000. La ville de Longueuil nous en demande un de $5
millions, quand même dix fois plus.
L'expérience de Hull, puisque c'est la seule que nous avions,
nous l'avons examinée. Évidem- ment, c'est une très courte
période, j'en conviens, c'est une année seulement, et Hull,
évidemment, n'a pas la taille de Longueuil. C'est une courte
période pour nous rendre compte que l'économie réelle, au
bout de l'année, était à peine de l'ordre de $10 000,
c'est-à-dire le coût des primes, eu égard aux
réclamations payées, si bien que ce qu'on nous demande ici,
lorsqu'on demande de constituer un fonds d'une telle ampleur, c'est vraiment
dans un ordre de grandeur.
Je viens de prendre connaissance de certains chiffres. On dit: Les
réclamations payées au cours des cinq dernières sont de
$235 000. Par ailleurs, nous avons payé en primes $642 000, ce qui
laisse évidemment voir que, si on s'était assuré
soi-même, il y aurait eu une économie de $400 000 ou à peu
près. Sauf qu'on dit bien: Cette comparaison ne tient pas compte d'une
réclamation en suspens, en note infrapaginale, au montant de $675 000
pour refoulement d'égouts, qui, à compter du 1er janvier 1977, me
dit-on, n'est plus couvert. Avant, cela l'était, si bien que si jamais
cette réclamation devenait payable, à ce moment,
il en aura quand même coûté moins cher en primes
qu'en réclamations comme telles.
Je ne dis pas personnellement que je suis contre le principe de la
constitution d'un fonds pour fin d'auto-assurance par les municipalités.
Ce que je dis, c'est que ce genre d'étude qui peut être fort
utile, et que nous poumons faire faire dans un ensemble de municipalités
d'une certaine taille, c'est-à-dire prendre toutes les
municipalités ayant plus de 50 000 habitants, demander à nos gens
de faire un relevé au cours des cinq ou dix dernières
années de ce qu'elles ont payé en primes et de ce qui a
été payé en réclamations, faire cette étude
d'ensemble, afin d'avoir un portrait plus global, et surtout, demander à
mon collègue, le ministre des Consommateurs, Coopératives et
Institutions financières de s'assurer qu'un tel amendement à la
loi pourra s'enclencher de façon harmonieuse avec un régime de
réclamation sans égard à la responsabilité.
Si bien que, pour ces raisons, encore une fois, tout en comprenant le
motif qui a pu amener la ville de Longueuil à demander un tel pouvoir,
je crois qu'il serait plus sage de scruter cette étude qui a
été faite, de la faire pour un ensemble de villes, de faire cette
jonction avec le système sans égard à la
responsabilité et, si c'était souhaitable, à l'occasion
d'un autre amendement ou bien d'un amendement à la loi
générale permettant la constitution d'un tel fonds, de le faire
pour l'ensemble des villes.
Encore une fois, je voudrais qu'on se comprenne bien: Sur le plan du
principe lui-même, cela paraît séduisant à certains
égards, sauf que, vous l'admettrez avec moi, M. le maire, venant
à peine d'avoir ce document, il nous était difficile d'en
apprécier l'impact.
M. Robidas: Je voudrais simplement vous dire, avant de retirer
cet article, que la ville de Montréal fonctionne sans avoir à
payer de primes d'assurance. Elle a son propre bureau de réclamations.
Nous souhaitions, nous, travailler de la même manière. Je pense
que c'est une bonne façon de procéder, mais je veux bien
attendre. Il n'y a pas une urgence capitale à ce que ce soit fait
à l'instant, mais il faudrait quand même que ce soit
étudié dans les plus brefs délais, parce que nous
négocions avec nos assureurs et que nous devons payer une prime beaucoup
plus élevée. Il n'est pas raisonnable qu'on soit pris dans cette
situation.
M. Tardif: Encore une fois, M. le Président, je veux bien
qu'il soit clair qu'on n'est pas contre le principe, mais bien que nous
estimons uniquement manquer de données. C'est un fait que la ville de
Montréal a un tel fonds, mais c'est aussi un fait que ses
économies d'échelles commencent à partir d'une certaine
taille et qu'à l'heure actuelle, nous manquons, je pense, de
données empiriques nous permettant d'établir quel est ce seuil
vraiment discriminant.
M. Goldbloom: M. le Président, je suis parfaitement
d'accord sur ce que vient de dire le minis- tre. Je pense qu'il y a un principe
intéressant qui est mis de l'avant, justement parce que la petite
municipalité n'aura jamais les moyens de se permettre une
auto-assurance. Il faudra, à mon sens, poursuivre l'étude
suggérée par le ministre et déterminer à partir de
quelle population ce serait une chose logique, parce que si c'est bon pour
Longueuil, c'est bon pour d'autres villes aussi.
Ce disant, M. le Président, je constate avec vous qu'il est 13
heures. Nous avons des articles en suspens. Remarquez bien que je n'insiste pas
sur la suspension de nos travaux, je donne immédiatement mon
consentement si le ministre nous suggère de continuer quelques minutes.
Mais nous avons quand même la ville de Charlesbourg qui est ici et je
voulais répéter l'offre de collaboration que j'ai accordée
la semaine dernière, c'est-à-dire que je dois le faire avec une
réserve. Je n'ai pas eu l'occasion de consulter le leader parlementaire
de mon parti. Sous réserve de cette consultation, je vais lui
recommander... Si le ministre veut demander à son leader de convoquer de
nouveau la commission parlementaire cet après-midi, je serai
disposé à faire cette recommandation.
M. Russell: Je serais prêt à accepter cette
suggestion pour donner une chance de libérer les gens cet
après-midi, ou si possible, ce soir.
Le Président (M. Blank): D'accord. Avant qu'on suspende,
on peut discuter des articles 15 et 16, les seuls articles de fond qui
restent...
M. Russell: Simplement, sur l'article 14, M. le
Président.
Le Président (M. Blank): II est retiré, l'article
14.
M. Russell: Simplement un mot, je serai très bref. Je ne
voudrais pas que le ministre se méprenne là-dessus. En faisant
l'étude, je voudrais qu'on examine surtout les augmentations des primes
d'assurance depuis deux ans. Il y a plus de deux ans, c'était quand
même acceptable, mais depuis deux ans, ce n'est plus acceptable du
tout.
M. Tardif: M. le Président, j'en ai pris bonne note
puisque dans l'étude actuarielle sur laquelle je viens à peine de
pouvoir jeter un coup d'oeil, je me rends compte que les primes, en 1975,
à Longueuil, étaient de $93 000 et, en 1976, de $188 000,
c'est-à-dire une augmentation du simple au double.
Le Président (M. Blank): Articles 15 et 16.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne voudrais pas que nous
escamotions la discussion sur l'article 15. Je constate que le gouvernement
sort la statue de Duplessis et que la ville de Longueuil sort la loi du
cadenas.
M. Tardif: M. le Président, avant même que les
représentations de la ville de Longueuil ne soient entendues sur le
sujet, ce rappel du député de
D'Arcy McGee à la Loi du cadenas, loi qu'on appelait Loi du
cadenas, mais qui était la Loi pour empêcher la distribution de
littérature subversive, et quand on pense aux dispositions de la Charte
de la ville de Montréal, qui permet quand même d'imposer le
cadenas également lorsque plus de deux infractions ont été
commises au cours des douze mois précédents... etc., sont quand
même des rappels assez pénibles. Je trouve étrange qu'on
nous présente quand même un tel article aujourd'hui.
Le Président (M. Blank): Je pense qu'ils sont prêts
à retirer les articles 15 et 16.
M. Robidas: M. le Président, je pense que ces articles ont
été suggérés par nos services juridiques, non pas
par Me Viau, mais par les avocats qui travaillent pour la ville. Pour notre
part, nous sommes prêts à les retirer. Je ne pense pas qu'on doive
discuter longuement là-dessus.
M. Tardif: Très bien. Retiré, M. le maire.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Saint-Hyacinthe a quelque chose à dire sur le statut, je pense.
M. Cordeau: Étant donné que le député
de D'Arcy McGee, tantôt, a fait allusion à la Loi du cadenas, nous
allons peut-être passer par l'expérience d'une pareille loi, cet
après-midi, à l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Blank): Les articles 17 et 18.
M. Robidas: C'était de la concordance pour les dates.
M. Tardif: Les articles 15 et 16 sont retirés. Quant
à l'article 17.
M. Viau: L'article 17, je l'avais expliqué tantôt,
cela allait avec l'article qui réglait le cas des amendes qui avaient
été imposées; c'est-à-dire que la loi
prévoyait autrefois les amendes prévues au règlement, et
nous avions demandé la modification de l'article pour viser les amendes
imposées. Vous nous aviez suggéré un nouveau texte, parce
que nous avions omis un passage de la loi générale.
Comme la sanction de la loi de 1975 était en date du 27 juin
1975, et pour éviter tout conflit ultérieur, nous
suggérions la même date pour la mise en application de cet
article.
M. Tardif: M. le Président, d'après les
renseignements que m'ont donnés nos légistes au ministère,
ceci nous semble constituer rétroactivement une infraction
séparée pour chaque jour où une infraction à un
règlement s'est continuée. À ce moment, si on a bien
compris le sens de l'article proposé, cette disposition nous
apparaît nettement contraire à l'article 37 de la Charte des
droits et libertés de la personne, et cela nous paraît
difficilement acceptable, même pas du tout.
M. Viau: D'accord, nous allons retirer l'article. J'avais omis
cette mention que vous venez de faire relativement à la
rétroactivité des infractions quotidiennes.
Le Président (M. Blank): L'article 17 est retiré.
L'article 18 est adopté. Nous avons des articles en suspens, soit 1, 2
et 9.
M. Robidas: Maintenant, j'aimerais préciser, avant que
nous nous quittions, qu'à l'article 2, il y avait une deuxième
partie qui visait à relier les avis de motion pour modifier le
règlement de zonage aux approbations.
Le Président (M. Blank): Le ministère était
d'accord sur cela.
M. Robidas: C'est réglé. D'accord.
Le Président (M. Blank): La commission termine ses travaux
sine die, mais il y a de très bonnes chances que nous revenions ici
à 16 h 30.
M. Goldbloom: M. le Président, peut-on quand même
comprendre ce qui arrive présentement avec les articles en suspens?
M. Viau: Dois-je comprendre que ces articles sont adoptés,
ou simplment suspendus, et que nous reviendrons à 16 h 30, après
avoir vérifié les textes?
Le Président (M. Blank): II s'agit de savoir si les trois
derniers alinéas de l'article 1 ont un effet plus général
que celui de Mme Bouffard. Dans l'article 2, je pense qu'on veut nous donner un
texte qui a été donné à la ville de Thetford, la
semaine passée, et l'article 9...
M. Viau: À l'article 9, je pense que c'était le
texte de la ville d'Anjou que la commission suggérait.
Le Président (M. Blank): On a besoin de celui de la ville
d'Anjou. Cela veut dire que j'ai besoin d'au moins deux textes, pour les
articles 2 et 9.
M. Viau: D'accord.
M. Tardif: Également, je pense, sur celui concernant les
avis ou les règlements distribués au moins 48 heures avant; il
est question des jours juridiques.
M. le Président, je vais également consulter le leader du
gouvernement pour savoir s'il est possible de revenir ici après la
période des questions, ce que j'espère, ce qui permettrait,
entre-temps, au procureur de ta municipalité et à nos
légistes de s'entendre sur un texte à ce sujet.
Maintenant, M. le Président, avec votre permission, j'ai
reçu également de la ville de Lon-gueuil, en entrant ici ce
matin, une demande à l'effet d'inclure un nouvel article concernant la
constitution d'un comité exécutif. Selon les règles
normales de procédure, ceci peut-il être étudié
comme les autres articles de ce projet?
Le Président (M. Blank): Je ne pense pas que cela puisse
se faire ici. Cela prend un avis.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne suis pas un homme de
loi, mais il me semble que les buts et les principes d'un projet de loi doivent
être indiqués publiquement, pour que tous les citoyens
intéressés puissent réagir.
Le Président (M. Blank): Dans ce cas-ci, il y a un
groupement de citoyens qui sont tellement intéressés que, si nous
arrivons avec cet article, je suis certain qu'ils ne sont pas
préparés pour discuter de cette affaire.
M. Tardif: II faudrait le leur demander.
M. Meunier: M. le Président, nous avons eu un avis de cela
et nous sommes préparés justement, pour en discuter.
Le Président (M. Blank): Peut-être y a-t-il d'autres
citoyens qui vont s'y opposer. Suivant le règlement de
l'Assemblée nationale, on doit donner un avis dans les journaux quatre
fois, je pense. Avec cette modification, vous changez la nature du projet de
loi proprement dit. Peut-être y a-t-il d'autres personnes qui y sont
intéressées.
M. Tardif: C'est la raison pour laquelle je voulais vous
soumettre ceci.
M. Robidas: M. le Président, si vous le permettez, il est
évident que le conseil, qui était d'accord, est devenu en
désaccord dans les derniers mois là-dessus. C'est ma demande
personnelle. Maintenant, en amenant cela ici, le but n'est pas que vous nous le
donniez dans le projet de loi privé, c'est pour vous indiquer comment
les maires des grandes villes du Québec ont besoin de cet outil pour
travailler.
Le Président (M. Blank): Présentez votre demande au
ministère, qui va l'étudier. Nous n'avons le droit ici
d'étudier aucune autre demande, sauf le mandat que nous avons
d'étudier ce projet de loi-ci.
M. Goldbloom: M. le Président, je vous fais remarquer, par
anticipation, que nous aurons à étudier cette question avec
l'autre projet de loi. Donc, nous pourrons au moins aborder un débat sur
le principe.
M. Tardif: Très bien, M. le Président.
Le Président (M. Blank): La commission ajourne ses travaux
sine die.
(Séance ajournée à 13 h 7)
Reprise de la séance à 16 h 25
Le Président (M. Blank): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Voici les changements parmi les membres de la commission des affaires
municipales et de l'environnement: M. Alfred (Papineau) est remplacé par
M. Lefebvre (Viau); M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes) est remplacé par
M. Mercier (Berthier); M. Dubois (Huntingdon) est remplacé par M.
Russell (Brome-Missisquoi); M. Dussault (Châteauguay) est remplacé
par M. Michaud (Laprairie); M. Léger (Lafontaine) est remplacé
par M. Bertrand (Vanier); M. Léonard (Laurentides-Labelle) est
remplacé par M. de Belleval (Charlesbourg); Mme Ouellette (Hull) est
remplacée par M. Marquis (Matapédia).
Vous gardez le même rapporteur, M. Michaud, de Laprairie.
D'accord?
M. Goldbloom: II a si bien fait cela ce matin! M. Michaud:
Comme toujours.
Le Président (M. Blank): Maintenant, nous retournons
à l'article 1.
M. Tardif: À l'article 1, M. le Président, en
effet.
M. Viau: C'est le problème présentement, nous nous
sommes entendus sur la rédaction des textes et nous attendons que ces
textes nous reviennent du ministère.
M. Robidas: M. le Président, pour ne pas retarder la
commission, qui a déjà été très patiente
avec nous, je crois que ce serait peut-être intéressant, si
l'attente était pour durer quelque temps, que vous passiez la ville de
Charlesbourg avant de terminer avec nous.
Le Président (M. Blank): Je pense que nous ne pouvons pas
passer Charlesbourg avant les fonctionnaires qui ont peut-être des
dossiers pour le ministre.
M. Tardif: Mon sous-ministre était à la porte, il y
a un moment, je ne sais pas ce qui se passe.
M. Goldbloom: Après tout ce qui est arrivé, les
fonctionnaires sentaient chavirer le gouvernement.
M. Tardif: M. le Président, si cela continue comme cela,
ce n'est pas tellement le gouvernement qui va chavirer, mais peut-être
l'Opposition.
À tout événement...
M. Cordeau: Est-ce que vous visez les deux, M. le ministre?
M. Tardif: Je vois qu'un est rendu à bon port. Notre
sous-ministre adjoint est présentement en route, me dit-on, entre le 30e
du G et ici, alors il devrait être ici à l'instant même.
M. le Président, strictement sur le plan matériel, comme
le procureur de la municipalité n'avait pas amené avec lui
et cela se comprend sa secrétaire, son dactylo et toutes les
facilités, la machine Xérox, c'est donc au ministère que
nous avons offert à la municipalité de taper les textes, de les
polycopier et cela est en train de se faire.
M. Viau: C'est exact D'ailleurs, les textes ont été
rédigés pendant l'heure du lunch; MM. Mar-coux et Lanctot
étaient en train de les faire dactylographier.
Le Président (M. Blank): On va suspendre quelques
minutes.
On enlève l'article 1 entièrement et il va être
remplacé par l'amendement que j'ai ici.
M. Viau: Oui, voici tout ce qui manque à l'amendement,
c'est on n'a pas pu l'avoir le nom exact de la veuve de M.
Fernand Bouffard, c'est-à-dire son nom de fille. À compter du 1er
janvier 1978, le conseil peut, par règlement, verser à Dame
Unetelle, veuve de M. Fernand Bouffard, ancien conseiller de la ville, pendant
cinq années consécutives, une pension annuelle de $2000. Tout
cela remplacerait la première clause.
Le Président (M. Blank): On va l'adopter et vous donnerez
l'information au greffier.
M. Viau: Sujet à compléter auprès du
greffier en ajoutant le nom de fille de Mme Bouffard.
Le Président (M. Blank): L'article 1 est adopté
comme amendé.
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse, je ne veux pas
être désagréable, mais je n'ai pas encore le texte devant
les yeux et j'aimerais savoir de quoi il s'agit. D'accord, M. le
Président, accepté.
M. Robertson: M. le Président, est-ce que nous pourrions
avoir des copies des textes amendés, à part l'article 1 qui vient
d'être adopté?
Le Président (M. Blank): M. le greffier. Je vais lire
l'article 1: "À compter du 1er janvier 1978, le conseil peut, par
règlement, verser à le nom de fille veuve de
Fernand Bouffard, ancien conseiller de la ville, pendant cinq années
consécutives, une pension annuelle de $2000.
M. Robertson: D'accord.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a quand même un
libellé à donner à cela. Il faut que cela s'insère
quelque part dans la loi. Est-ce que c'est tout simplement un article qui ne
fait aucune allusion à la Loi des cités et villes? On n'a pas
besoin de faire une telle allusion? Très bien.
M. Viau: ,..un article... autonome.
M. Cordeau: M. le Président, dans les notes que la ville
de Longueuil nous a remises ce matin, à l'article 1, au paragraphe 3, on
dit: En janvier dernier, l'un de nos collègues, M. Fernand Bouffard,
décédait après 16 ans de participation au régime.
Conformément au texte de la loi 1971, sa veuve ne pouvait qu'encaisser
la contribution accumulée de M. Bouffard. Est-ce qu'elle a reçue
cette contribution?
M. Robidas: Le notaire chargé de cette question m'a dit
que c'était loin d'être réglé, la dernière
fois que je l'ai vu.
M. Cordeau: Si elle a retiré sa contribution, ce sera
difficile à la ville de payer la pension.
M. Robidas: Évidemment, déductions faites de toutes
sommes qu'elle aurait pu recevoir, si elle avait reçu les sommes
versées par M. Bouffard.
M. Tardif: Le libellé dit bien: "Le conseil peut, par
règlement, verser à. Alors j'imagine qu'un règlement
tiendra compte de tout...
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président. Le
Président (M. Blank): Article no 2.
M. Tardif: L'article no 2. M. le Président, je pense que
le papillon a été distribué, sauf qu'il manque une aile
à ce papillon. Cette aile, c'est le troisième alinéa de
l'article 2 actuel qui dit: "Le greffier doit aussi prendre les dispositions
nécessaires pour que les copies du règlement soient mises
à la disposition du public pendant l'assemblée pour
consultation".
Ce troisième alinéa, il faut l'insérer après
le quatrième alinéa du papillon que l'on a. On a
déjà le troisième alinéa: "Le greffier doit
délivrer copie de ses règlements à tout contribuable sur
demande faite dans les deux jours juridiques précédant la tenue
de cette séance. Après cela, également, s'assurer qu'il y
en a sur place, c'est-à-dire le même libellé comme le
troisième alinéa de l'article actuel.
M. Viau: Est-ce que je dois comprendre, c'est simplement pour
corriger tout cela, parce qu'il y avait une partie d'omise ici "que le greffier
doit aussi prendre des dispositions nécessaires" cela irait
immédiatement à la fin du deuxième alinéa? Je pense
que ce serait l'endroit, dans le nouveau texte, j'entends.
M. Tardif: Après le troisième alinéa. M.
Viau: D'accord.
M. Goldbloom: M. le Président, si vous me permettez une
question pour vérification, je note qu'en ce qui concerne la remise
d'une copie d'un projet de règlement à tout contribuable, il est
spécifié que ce sera dans les deux jours juridiques. Mais
à l'alinéa précédent, quand il s'agit des membres
du conseil, on a conservé 48 heures.
Est-ce que cela était l'intention? Est-ce qu'il y a une
différence à faire ou est-ce...?
M. Caron: M. le Président, je pense que c'est tout
à fait normal que les conseillers se fassent livrer leur agenda le
vendredi...
M. Tardif: On m'informe que dans le cas des conseillers, ceux-ci,
généralement se voient livrer le matériel
nécessaire chez eux pour...
M. Caron: C'est cela!
M. Tardif: ... l'assemblée du conseil.
M. Caron: Le vendredi pour le lundi.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Blank): L'article 2 est adopté tel
qu'amendé. Article 4.
M. Tardif: À l'article no 4, M. le Président, le
papillon qui a été préparé remplace
complètement l'article 4 actuel qui contenait trois alinéas a),
b) et c); le a) et le b) ont été biffés, le
troisième alinéa est reproduit en entier ici ainsi que le
préambule, si bien que le nouvel article 4 est tel qu'on vous le remet
présentement.
Le Président (M. Blank): L'article 4 est-il
adopté?
M. Michaud: Est-ce que les copies ont été
distribuées?
Le Président (M. Blank): Les copies... L'article 4 tel
qu'amendé est adopté. Les articles 5, 6, 7 et 8 sont
déjà adoptés. Qu'est-ce qui arrive avec l'article 9? On me
dit qu'on le laisse tel quel. Adopté.
M. Tardif: M. le Président, l'article 9, après
consultation entre le procureur de la municipalité et nos
légistes, peut rester tel que libellé puisque ceci
s'insère dans la Loi des cités et villes après l'article
642 qui traite de la cour municipale et non pas de la cour provinciale. Ceci
n'affecterait donc que les dossiers de la cour municipale.
Le Président (M. Blank): Article 9, adopté?
Adopté. L'article 10 a été retiré. L'article 11
devient l'article 10. L'article 12 devient l'article 11.
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse, avant que vous
n'alliez plus loin, j'aimerais comprendre la décision du ministre de
laisser l'article 9, si effectivement la loi générale se prononce
sur la question. Puisqu'il y avait des doutes dans notre esprit, quant à
l'application du texte qui se trouve dans le projet de loi de la ville de
Lon-gueuil, ai-je bien compris que le ministre veut quand même permettre
à la ville de Longueuil de conserver cet article tel que
rédigé?
M. Tardif: C'est exact, M. le Président. Ce ma- tin, le
doute est survenu lorsqu'une des interprétations qui avaient
été données à ce moment était que cet
article pouvait permettre la destruction des archives de la Cour provinciale,
mais ayant entendu des causes en vertu des règlements municipaux, alors
que, consultation faite auprès du contentieux, ce n'est pas du tout le
cas, à ce moment, insérés ici, dans la section XIV de la
Loi des cités et villes traitant de la Cour municipale, c'est bien
uniquement de ces documents qu'il s'agit.
À ce moment, c'est la même règle que pour la ville
de Sainte-Foy, à qui le même privilège fut accordé
l'an dernier.
Le Président (M. Blank): L'article 9 est adopté.
Comme je l'ai dit, l'article 10 a été retiré, l'article 11
devient l'article 10; l'article 12 devient l'article 11; l'article 13 devient
l'article 12; les articles 14, 15, 16 et 17 sont retirés; l'article 18
devient l'article 13. Le projet de loi est adopté tel qu'amendé,
le titre et le préambule sont adoptés. Merci, messieurs.
M. Viau: M. le Président, MM. les membres de la
commission, nous vous remercions d'avoir entendu notre présentation et
d'avoir accordé une bonne partie des demandes formulées par la
ville. M. le maire.
M. Robidas: M. le Président, MM. les membres de la
commission, au nom des membres du conseil qui m'ont accompagné pendant
les deux journées que nous avons siégé avec vous, je dois
vous dire que ce fut très agréable, très constructif. Nous
sommes très contents du travail qui a été accompli ici.
Nous ne nous attendions pas à gagner tout ce que nous avons soumis. Nous
savions que vous alliez le considérer sérieusement. Nous savons
que la question, par exemple, des comités exécutifs, dans les
villes importantes, vous allez la considérer sérieusement, lors
de l'étude de la Loi générale des cités et
villes.
Je vous remercie.
Le Président (M. Blank): Merci.
M. Tardif: Je remercie M. le maire et les membres du conseil de
Longueuil de leur patience, puisque, lors des dernières séances
de cette commission, la ville de Longueuil a bien voulu consentir à
reporter l'étude de son projet de loi pour finalement ne venir
qu'aujourd'hui. Merci infiniment.
M. Goldbloom: M. le Président, je me joins à ce que
vient de dire le ministre pour remercier les représentants de la ville
de Longueuil de leur compréhension et de leur patience.
Le Président (M. Blank): Merci.
M. Russell: Je me joins au ministre et aux autres
députés qui ont bien voulu s'exprimer, pour remercier le conseil
de Longueuil de sa patience, de nous avoir attendus et aussi de
l'objectivité de
son projet de loi. Je suis convaincu que le fait que plusieurs points
ont été soulevés a éclairé la commission et
le ministre sur les amendements à apporter à la loi
générale, pour le bien-être de toutes les
municipalités de la province.
Le Président (M. Blank): Je pense que M. Robertson, des
comités de secteurs, veut dire un mot.
M. Robertson: Au nom des comités de secteurs, nous voulons
vous faire valoir notre appréciation de nous avoir invités ici,
et d'avoir discuté aussi ouvertement de tous ces points; à notre
surprise, nous avons vu que ce n'était pas aussi fermé que cela.
Merci beaucoup.
Projet de loi no 230
Le Président (M. Blank): Merci. La ville de
Charlesbourg.
La commission commence maintenant l'étude du projet de loi
privé no 230, Loi modifiant la charte de la ville de Charlesbourg.
M. le député de Vanier.
M. Bertrand: À titre de parrain de ce projet de loi no
230, je voudrais souhaiter la bienvenue aux représentants de la ville de
Charlesbourg, en mon nom, mais au nom aussi du député de
Charlesbourg qui, malheureusement, parce qu'il est ministre, ne pouvait pas
être le parrain de ce projet de loi.
Mais je pense que j'y avais presque un certain droit, puisqu'il fut une
époque où j'aurais pu devenir candidat dans ce comté.
Donc, je me sens tout à fait heureux de servir de parrain à votre
projet de loi. Je voudrais qu'on souligne d'abord la présence de M. le
maire, Henri Casault; de M. Armand Létourneau, l'adjoint du
gérant de la ville de Charlesbourg; de M. Rosaire Godbout, greffier; de
M. Robert Légaré, trésorier; de M. Yves Dussault, qui agit
comme procureur de la cité de Charlesbourg et de M. Roger Dussault,
directeur des communications.
Le Président (M. Blank): Merci, nous commencerons avec
l'article no 1.
M. Tardif: Cet article, M. le Président je m'excuse
d'intervenir immédiatement nous apparaît superflu,
puisqu'il répète le titre de la loi, il pourrait donc être
éliminé.
Le Président (M. Blank): L'article no 1 est retiré.
Article 2.
M. Dussault (Yves): M. le Président, M. le ministre, MM.
les membres de la commission, nous demandons, dans un premier temps, à
l'article 2, le pouvoir d'acquérir certains immeubles, à savoir
une colonie de vacances située à l'extérieur du territoire
de la ville. C'est une transaction précise visée par l'article 2
et non un pouvoir général d'acquérir des biens hors
territoire. Une photo ap- paraît au tableau. Je demanderais au greffier,
M. Godbout, de vous l'indiquer sur la carte, je ne sais pas si on voit bien, il
semble y avoir un reflet. Elle indique où est située cette
colonie de vacances.
J'inviterais M. Casault à vous expliquer pourquoi la ville veut
acheter cette colonie.
M. Casault (Henri): M. le Président, MM. les ministres,
MM. les membres de la commission, au nom de mes concitoyens, au nom des membres
du conseil, je voudrais vous remercier d'avoir eu la gentillesse de nous
écouter dans la présentation des quelques amendements que nous
faisons.
Cette colonie de vacances qui a 2 152 800 pieds carrés est
déjà existante depuis quelques années et est la
propriété des pères Capucins, de Limoilou. Comme vous le
savez, ils ont eux aussi des contraintes budgétaires, et cette colonie
est Iouée par nous depuis deux ans pour des camps de vacances et aussi
pour des séjours et des activités de soirs et de fins de
semaine.
Elle est adjacente à notre territoire et, dans la transaction
également, malgré que vous voyez deux lacs, qui sont peu
profonds, on a la possibilité d'avoir accès au lac Saint-Charles
pour la voile, le canotage, et la pratique d'autres sports.
Les bâtisses sont en très bon état. Le prix d'achat
est de $240 000, dont $15 000 ont été versés, cet
été, en location et, possiblement, réduiraient le montant
de la vente si nous avions la permission de l'acquérir, un autre montant
de $25 000 au moment de la signature du contrat et $25 000 pendant huit ans
sans intérêt. Ce qui veut dire que, si nous achetions cette
colonie de vacances, pendant huit ans, à $108, cela reviendrait, avec
les intérêts, à $240 000.
La perte, si vous permettez, pour la municipalité de
Lac-Saint-Charles, cette année, les pères Capucins paient
$482.22, c'est la seule perte de revenus qu'ils ont.
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Caron): Le député de...
M. Casault: Et nous paierions la compensation de ce montant.
Le Président (M. Caron): Le député de D'Arcy
McGee.
M. Goldbloom: Merci. M. le maire, vous venez de répondre
à une des questions que je voulais poser. Si je comprends bien, c'est
l'acquisition de gré à gré des immeubles. Vous avez dit,
si j'ai bien compris, que le territoire est contigu à celui de la ville
de Charlesbourg.
J'ai deux questions. D'abord, pourquoi procéder par cette
acquisition de gré à gré plutôt que par annexion?
Parce que vous venez d'indiquer que les taxes municipales seraient perdues par
la municipalité de Lac-Saint-Charles. Deuxièmement, est-ce que le
conseil municipal de Lac-Saint-Charles a exprimé son accord quant
à à la transaction?
M. Casault: Pour répondre à votre première
question, M. le député, quand j'ai mentionné que c'est le
territoire adjacent, j'ai voulu dire que c'est une municipalité voisine
de la nôtre. C'est pour cela qu'il est très difficile de faire une
annexion du territoire.
M. Goldbloom: Le territoire n'est pas contigu, alors.
M. Casault: Sauf que la municipalité est notre
municipalité voisine, aux frontières.
M. Goldbloom: D'accord!
M. Casault: Je m'excuse de ce manque de précision.
Deuxièmement, Lac-Saint-Charles, au mois de mars, a entendu dire que
Charlesbourg voulait acquérir cette colonie et il y a eu seulement une
question posée lors d'une assemblée du conseil, à savoir
pourquoi Lac-Saint-Charles ne la garderait pas pour elle-même.
J'ai rencontré le maire de Lac-Saint-Charles, par la suite. Il
m'a franchement très bien répondu et m'a dit que ce serait
très onéreux pour la municipalité d'acquérir cette
colonie. Nous avons également songé à la
possibilité d'en implanter une dans le nouveau territoire de
Charlesbourg. Je vous dis que, lorsque le terrain est vierge, cela
coûterait plusieurs centaines de milliers de dollars pour arriver
à peu près aux mêmes fins. Je voudrais également
dire que c'est l'intention de la ville de Charlesbourg de tenir, dans cette
base de plein air, des activités douze mois par année, hiver et
été.
M. Goldbloom: Je présume, M. le Président, dans
l'avis qui a indiqué l'intention de la ville de Charlesbourg de
présenter ce projet de loi privé, il a été
spécifié que c'était un des buts. Je présume qu'il
n'y a personne ici qui s'oppose à cette transaction.
Le Président (M. Caron): La parole est au ministre.
M. Tardif: M. le Président, je pense que, maintenant qu'il
a été clairement établi que ce qui est adjacent, c'est le
territoire de Lac-Saint-Charles et de Charlesbourg et non pas celui du terrain
en question, je n'ai aucune espèce d'objection, M. le Président,
des pouvoirs similaires ayant été accordés à
d'autres municipalités auparavant. Je suis d'accord avec cet
article.
M. Russell: Si je comprends bien, il s'agit du fonds de terrain
et des bâtisses?
M. Casault: Oui.
M. Russell: Combien y a-t-il d'édifices...
M. Casault: Si vous regardez sur le plan, il y a au moins une
quinzaine de bâtisses et également la piscine.
M. Russell: Combien peut-on y loger de gens?
M. Casault: Vous avez un genre de maison ronde, si vous voulez,
où les activités peuvent être tenues, c'est tout
près de la piscine, et vous avez, à l'autre
extrémité, une bâtisse qui doit certainement contenir la
capacité de la colonie de vacances qui compte à peu près
300 jeunes.
M. Russell: Quelle est l'évaluation municipale des
édifices?
M. Casault: $160 740, mais il faut dire que les terrains sont
évalués à $150 l'acre. L'an dernier, la valeur marchande
était d'à peu près $250 000.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Caron): Article 2, adopté. Article
3.
M. Dussault (Yves): L'article 3 concerne un amendement à
l'article 46 de la Loi des cités et villes ayant pour but de
créer un comité exécutif pour exercer une certaine partie
de l'administration de la ville. J'inviterais, encore une fois, M. Casault
à vous expliquer pourquoi la ville de Charlesbourg demande la
création d'un comité exécutif.
M. Casault: Si vous me permettez, M. le Président,
très brièvement, je voudrais vous dire ce qu'est Charlesbourg
après la fusion. C'est un territoire de 26 milles carrés; une
population officielle de 63 147; un budget, pour 1977, d'au-delà de $15
millions. Nous avons émis, l'an passé, 1800 permis et, cette
année, après sept mois, nous avons émis 150 permis de plus
que le nombre de l'an dernier à la même époque. Nous avons
un espace de 60% à développer et le taux d'accroissement de 1971
à 1976 est de 20,2% selon les statistiques officielles, ce qui est le
taux le plus élevé au Québec et au Canada. C'est
Charlesbourg après la fusion.
Si nous demandons la création d'un comité exécutif,
c'est pour une meilleure administration, si vous voulez. Nous avons eu
l'expérience, à partir du 1er janvier 1976, lors de la fusion,
l'an no 1 de la nouvelle ville, jusqu'aux élections du mois de novembre,
nous avions la permission de créer un comité administratif, mais
sans aucun pouvoir. Je peux vous dire que nous avons fait plusieurs
séances et cette chose n'ayant aucun pouvoir, nous étions
obligés, en comité, de recommencer à voir les articles un
par un, même à l'intérieur du budget.
Alors, il y a également le fait que la plupart, à part
trois ou quatre conseillers, incluant le maire tous les conseillers,
soit 10 ont un travail régulier le jour, ce qui veut dire que le
fonctionnaire travaille le jour et nous le retenons deux à trois soirs,
en moyenne, par semaine, pour faire de l'administration.
Cela nous empêche également d'avoir des rencontres
fréquentes avec les citoyens. Si nous sommes obligés de
travailler le soir, cela veut dire
qu'on dit au citoyen: On aura une date un peu plus tard pour vous
recevoir. On voudrait se garder le soir justement pour rencontrer les
représentants des différents organismes, que cela soit les clubs
sociaux, que cela soit les secteurs de loisirs ou les différents
comités de citoyens.
Je pense que c'est cela qui nous préoccupe le plus.
On a également le fait que les pouvoirs que nous demandons sont
des pouvoirs très restreints, le fait que le budget, étant
adopté... À l'intérieur du budget, on sait quel
équipement nous prévoyons acheter durant l'année. Nous
savons que tous les règlements sont adoptés par le conseil et je
crois que pour de l'administration beaucoup plus... je dirais même de
cuisine... l'administration s'est sensiblement améliorée et elle
est plus exécutive aussi.
M. le Président, si vous permettez, nous avons aussi beaucoup de
sujets soumis au conseil qui ne favorisent pas la qualité de la
participation de l'élu à l'administration de la ville.
L'influence du fonctionnaire tend à prendre le dessus sur celle des
élus, surtout dans la prise de position. Au volume de travail à
effectuer s'ajoute également la difficulté de s'y adonner dans
des bonnes dispositions après une journée de travail, puisque le
conseiller comme je l'ai dit tout à l'heure, est
généralement disponible seulement le soir.
Beaucoup de sujets soumis au conseil se rapportent à
l'administration courante. Le mode actuel de financement, selon notre
expérience, entraîne une lenteur administrative
exagérée que nous voudrions corriger.
Le traitement des affaires courantes dans un comité
exécutif pendant la journée libérerait le conseiller et le
rendrait plus disponible aux citoyens, qui comme lui, ne sont disponibles que
le soir.
Ainsi, libéré, le conseiller pourra encore mieux remplir
son rôle et rapprocher la population de son administration municipale. Il
pourra rencontrer l'exécutif des groupes organisés, comme je l'ai
mentionné tout à l'heure.
Alors, c'est en partie le pourquoi de notre demande et nous savons que,
même si à l'heure actuelle, l'administration de la ville de
Charlesbourg est entre bonnes mains, on la voudrait encore meilleure et encore
mieux rodée. Je suis prêt à répondre à vos
questions.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne voudrais pas en ce
moment me prononcer sur le bien-fondé de la requête de la ville de
Charlesbourg. Je voudrais quand même m'opposer à l'adoption des
articles concernés parce que je crois que nous ne devrons pas continuer
ce que nous avons été appelés à faire dans le
passé, c'est-à-dire, à faire du cas par cas quant à
la création de comités exécutifs.
Vous me direz, M. le Président, que quand j'ai été
ministre, j'ai accepté que la ville de Sainte-Foy, si ma mémoire
est fidèle, ait un comité exécutif. Je tiens à vous
dire avec beaucoup de franchise, M. le Président, que c'étaient
les membres de la commission parlementaire, à l'époque, qui
étaient favorables à cette requête. Personnellement, je ne
l'étais pas, mais je me suis rallié à l'opinion
majoritaire parce que nous vivons en démocratie.
Mais il me semble, M. le Président, qu'il y a une
considération fondamentale, et j'aplique à cette requête le
principe que j'ai exprimé à plusieurs reprises: Si c'est bon pour
Charlesbourg, cela doit être bon pour d'autres. Et pourtant, il n'y a que
très peu de municipalités au Québec qui ont un
comité exécutif.
Nous avons maintenant entre nos mains le rapport intégral de la
Commission de refonte des lois municipales et, dans ce rapport, cette
commission recommande une certaine uniformisation, parce que aussi
étrange que ceci puisse paraître, il y a des conseils municipaux
de sept membres, c'est le cas de la majorité, mais il y en a de six, de
huit, de neuf et de onze et il n'y a pas nécessairement un rapport
mathématique entre la population de la municipalité et le nombre
de sièges au conseil municipal. Si j'ai bien compris la recommandation
de la Commission de refonte des lois municipales, c'est que le
législateur apporte une certaine uniformisation à la
définition d'un conseil municipal.
À un moment donné, dans des discussions que j'ai pu avoir,
il semblait qu'il y avait un désir de la part de beaucoup de personnes
de définir au nombre de sept les sièges aux conseils municipaux
partout dans la province, sauf pour les très grandes
municipalités qui ont une charte particulière. Il me semble que,
si nous pensons en termes d'une certaine uniformisation, nous devons quand
même nous rendre à l'évidence qu'il serait impossible
d'administrer la ville de Montréal avec sept personnes au conseil
municipal. Pas simplement pour des considérations d'ordre administratif,
mais encore davantage pour des raisons d'ordre démocratique.
C'est-à-dire que, si la population est très importante et si le
nombre de sièges, donc, le nombre de conseillers est restreint, le
citoyen n'a pas un accès raisonnable à son
représentant.
Effectivement, ici à l'Assemblée nationale, au cours des
années, nous avons augmenté le nombre de sièges. Il y a
une limite à ce que nous pouvons faire à cet égard, il y a
une limite physique quant à la capacité de la salle de
l'Assemblée nationale, il y a aussi, je pense bien, une certaine limite
logique à augmenter indéfiniment le nombre de sièges, mais
la volonté a été clairement indiquée par les
législateurs successifs de vouloir répondre à ce droit et
ce désir légitime de la part de la population de pouvoir
rejoindre un représentant. Il est évident que, si le nombre de
citoyens, le nombre de contribuables, le nombre d'électeurs est trop
grand, il n'est plus possible pour le député ou pour le
conseiller municipal d'être à la disposition de ses
commettants.
Il me semble donc que l'on doit, à partir d'un certain seuil,
déterminer quel doit être le nombre normal, la proportion normale
de sièges au conseil municipal par rapport à la population. Et en
augmentant le nombre de conseillers, on doit arriver à un seuil à
partir duquel, au-delà duquel il faudra un comité
exécutif, parce qu'il n'est pas
possible d'administrer à 56 ou 57, dans le cas de la ville de
Montréal; il faut un comité exécutif pour que
l'administration soit raisonnable et efficace.
Je pense qu'il faudra que le ministre nous invite dans un avenir
rapproché à nous pencher sur le rapport de la Commission de
refonte des lois municipales pour étudier des questions comme celles-ci,
pour que nous établissions ensemble des principes et que ces principes
s'appliquent d'une façon uniforme et équitable à toutes
les municipalités.
C'est pour cette raison que j'ai dit, au début de mes remarques,
que je ne voulais pas me prononcer sur le bien-fondé de la requête
de Charlesbourg, mais je voulais quand même exprimer un point de vue
fondamental sur la question de la création des comités
exécutifs dans les plus importantes municipalités de la
province.
M. Cordeau: M. le Président...
Le Président (M. Blank): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: J'aurais une question à poser à M. le
maire. Est-ce que, pour le projet de loi concernant cet article de la formation
d'un comité exécutif, vous avez reçu l'approbation des
membres de votre conseil?
M. Casault: Oui, monsieur, sauf une dissidence lors de la
première résolution. Il n'y a eu aucune dissidence par la suite.
Les membres du conseil sont unanimes pour la création de ce
comité.
M. Cordeau: Je n'ai aucune objection, en ce qui me concerne,
à accorder à cette municipalité un conseil
exécutif. Premièrement, je crois que les pouvoirs, dans les
demandes, sont clairs; les prérogatives du conseil sont bien
définies et également celles de l'exécutif, parce que le
conseil demeurera, en dernier lieu, l'organisme qui aura à se prononcer
sur les recommandations de l'exécutif, étant donné aussi
que le conseil exécutif devra fonctionner toujours à
l'intérieur du budget qui aura été prévu pour
l'année entière. Pour ces raisons, et surtout pour donner plus
d'efficacité à l'administration d'une ville de l'ampleur de
Charlesbourg, je crois que, pour ces raisons, je ne m'opposerai pas à
cet article étant donné aussi qu'en 1976 on a donné les
mêmes prérogatives à la ville de Sainte-Foy.
Le Président (M. Blank): Le ministre a la parole.
M. Tardif: M. le Président, j'ai écouté avec
beaucoup d'attention les propos du député de D'Arcy McGee, qui
sont évidemment empreints d'une grande prudence, et j'ai relu, avant de
venir à cette commission, le journal des Débats du mois de juin
1976, lorsque fut étudié ici le cas de la ville de Sainte-Foy.
Évidemment, je ne veux pas être en reste avec le
député de D'Arcy McGee sur le plan de la démocratie et,
pour la même raison que lui, je serais tenté de m'en remettre
à cette commission. Il est bien évident que j'ai lu aussi le
rapport de la commission Hébert, avec ses divers tomes, où on
manifeste, dans les rapports de cette commission, un souci d'uniformisation des
dispositions régissant les cités et villes et non seulement les
cités et villes, mais également les municipalités
présentement régies par le Code municipal. C'est également
vrai, M. le Président, qu'il y a présentement un comité de
travail formé de gens de mon ministère et du ministre
d'État à la réforme parlementaire visant à
introduire non seulement des réformes à l'échelle du
Québec, mais également de voir lesquelles de ces réformes
électorales et du fonctionnement ou de la gestion de la chose publique
pourraient être transposés au niveau des municipalités. Ce
comité formé à la fois de gens de son ministère et
du mien, M. le Président, qui se penche sur des questions comme le cens
d'éligibilité. Sous l'ancien gouvernement, et depuis que je suis
là également, nous avons reçu des représentations
de gens qui veulent faire modifier le cens d'éligibilité et
également la date de tenue des élections. On se plaint que les
vacanciers, les estivants, par exemple, qui ne sont pas présents dans
les localités au mois de novembre, ne peuvent pas voter. Il y a des
questions également sur le ratio électeurs-élus, qui
présente des disparités assez considérables. Il y a
également ce qui est recommandé dans le rapport Castonguay,
notamment quant au système de partis politiques. À partir de quel
seuil est-il possible de permettre l'existence de partis politiques municipaux,
et reliée à l'existence de partis, évidemment, la question
du financement des partis politiques? Dans quelle mesure la loi 2,
présentement devant l'Assemblée nationale, pourra-t-elle
être transposée ou transposable sur le plan municipal?
Il y a également la question de la liste électorale du
Québec et de son utilisation possible par les municipalités, la
création éventuelle de conseils de quartier, le principe
présenté également qu'on retrouve dans le rapport
Castonguay, du principe de un conseiller par quartier, bref, voilà
autant de questions qui indiquent que le ministère se préoccupe
présentement de cette question de la gestion de la chose publique, de la
chose municipale.
Personnellement, j'aurais peut-être préféré,
sans être contre, que cette requête ne nous soit pas
présentée à ce moment-ci, puisque ce comité de
travail qui a quand même passablement de pain sur la planche doit nous
fournir un premier document quelque part vers le mois de novembre. Il n'y a pas
de date fixe pour cela. Ce restera, à ce moment-là, un document
de travail et j'aurais peut-être préféré
insérer tout ceci dans cette réforme.
Néanmoins, ne voulant pas être en reste avec le
député de D'Arcy McGee sur le plan de la démocratie, si
cette commission était d'avis qu'il était
préférable, compte tenu des représentations qui nous ont
été faites, de permettre à la ville de Charlesbourg
d'avoir un comité exécutif selon les mêmes termes, avec les
mêmes pouvoirs et les mêmes prérogatives que ce qui a
été créé à
Sainte-Foy, personnellement, je n'y verrais pas d'objection, M. le
Président.
M. Bertrand: M. le Président, je voudrais simplement, pour
donner suite aux propos du député de D'Arcy McGee et aux derniers
énoncés par le ministre des Affaires municipales, dire que je
suis personnellement en faveur de l'instauration d'un comité
exécutif à la cité de Charlesbourg, mais que je me rallie
tout de go aux affirmations qui ont été faites par les deux
intervenants qui m'ont précédé, à savoir que toute
la question des comités exécutifs devrait être
repensée dans le cadre et dans le contexte d'une politique globale de
l'ensemble des municipalités.
Il faut savoir que le gouvernement dont nous faisons partie a un certain
nombre d'idées sur les structures municipales et la façon
d'assurer une plus grande démocratie municipale, entre autres par
l'instauration de conseils de quartier éventuellement. C'est une
idée à laquelle, je pense, plusieurs ont déjà
réfléchi dans le passé, mais qu'il s'agirait de penser en
termes plus concrets au cours des prochains mois.
Dans ce contexte, la proposition de la cité de Charlesbourg nous
empêche de mettre un frein immédiatement et de se dire qu'on
pourrait y revenir dans un an ou deux ans au moment où on aurait une
politique plus définitive pour les comités exécutifs; mais
puisque cela semble avoir donné d'assez heureux résultats dans
les municipalités qui jusqu'à maintenant s'en sont
prévalues, de par la volonté des membres de l'Assemblée
nationale, puisque dans la région même de Québec, la ville
de Sainte-Foy, à ce qu'on nous dit, semble très bien vivre avec
ce comité et que, loin d'empêcher que la démocratie
municipale puisse exister, on assiste, au cours des dernières semaines
et des derniers mois, à un sursaut de démocratie municipale,
alors que même s'il y a un comité exécutif dans cette
municipalité, on se rend compte qu'au niveau du conseil municipal, les
débats semblent être devenus plus intéressants qu'ils ne
l'étaient auparavant et que le contrôle de la vie municipale par
les citoyens, à l'occasion des séances du conseil municipal,
semble s'être intensifié au cours des dernières semaines et
des derniers mois. Je n'ai pas besoin de donner d'exemples concrets, mais ceux
qui vivent dans la région de Québec savent fort bien de quoi je
veux parler. Je pense que le maire de Charlesbourg sait à quoi je fais
allusion.
Si la création d'un tel comité exécutif pouvait
permettre c'est un peu le sens de mon message que le conseil
municipal de la ville de Charlesbourg fasse plus de place à des
débats vraiment d'intérêt public dans le sens d'amener les
citoyens à une plus grande participation à la vie municipale, par
des ordres du jour, entre autres choses, qui soient autre chose que ce qui
serait le lot du travail d'un comité exécutif et si la
volonté exprimée par le maire se concrétisait, à
savoir que cela soit l'occasion d'aller davantage vers les citoyens pour sentir
le pouls de chacun des secteurs de votre municipalité sur le sens des
réformes que les gens voudraient voir apportées, je dis que dans
ce contexte, le comité exécutif serait, évidemment,
bienvenu.
J'ajoute aussi qu'assez curieusement, on pourrait penser qu'il y a une
opposition entre cette tendance à la centralisation qui consiste
à faire en sorte que certains pouvoirs, actuellement dévolus au
conseil municipal, seraient remis dans les mains d'un certain nombre de
personnes, trois ou quatre, réunies en comité exécutif;
ceci empêche ou empêcherait la démocratie municipale de se
manifester. Je pense, au contraire, qu'on peut à la fois viser une plus
grande efficacité administrative à travers certaines structures
un peu plus centralisatrices, mais en même temps vouloir, non seulement
le vouloir mais le faire, arriver à ce que la démocratie
municipale puisse se prolonger dans des structures
décentralisées. Je souhaiterais, et nous n'avons pas encore connu
un conseil municipal qui, au lieu de venir devant cette commission pour
proposer la création d'un comité exécutif, viendrait
devant cette commission pour proposer carrément la constitution de
conseils de quartier; je me mets à souhaiter que cela puisse se faire un
jour et qu'en même temps, on veuille rendre l'appareil administratif plus
efficace, on veuille aussi en même temps le rendre plus
démocratique. Si cette volonté n'est pas celle des
municipalités, à l'heure actuelle, je pense qu'il conviendra que
cela puisse être une volonté manifestée par les citoyens
des municipalités, mais peut-être à travers le gouvernement
du Québec.
Ces choses étant dites, je n'ai pas, quant à moi... Mais
tout en espérant que le cas de Charlesbourg puisse être le dernier
cas avant que nous n'accouchions d'une politique générale, je ne
vois pas d'objection à ce que nous puissions adopter l'article 3. De
toute façon, quant à moi, j'ai nettement l'impression que
tôt ou tard, nous devrons avoir une politique de création de
comités exécutifs et lorsqu'on aura accouché de cette
politique, je pense qu'avec des critères d'admissibilité au
comité exécutif, la ville de Charlesbourg en fera partie. Je
pense que nous ne sommes pas en dehors de notre cheminement vers la
création de ces comités exécutifs en acceptant que ce soit
fait pour le cas de la ville de Charlesbourg.
Le Président (M. Blank): Le député de
Charlesbourg.
M. de Belleval: Merci, M. le Président. À titre de
député du comté, qui compte peu de municipalités et
où la ville de Charlesbourg constitue, à toutes fins pratiques,
l'essentiel de la population du comté; aussi au titre de mes
intérêts comme député qui a toujours
privilégié dans son programme personnel, dans son programme
politique personnel, la revalorisation des institutions municipales, je suis,
bien sûr, intéressé de près à la
requête que nous soumet aujourd'hui Charlesbourg. J'en ai pris
connaissance depuis plusieurs semaines. Je l'ai étudiée
attentivement. J'en ai discuté à plusieurs reprises avec les
représentants de la population de Charlesbourg, c'est-à-dire le
maire et les échevins, et j'ai scruté aussi les
précédents qui existaient au Québec en matière de
création de
conseils exécutifs. J'ai vu qu'il y en avait peu, cinq ou six
seulement, que les villes en question étaient les villes les plus
importantes du Québec, qu'entre autres, le précédent de
Sainte-Foy était le plus récent, et qu'il était
particulièrement approprié pour nous permettre d'examiner la
requête et d'accorder notre faveur à la requête de
Charlesbourg.
J'ai vu aussi, en étudiant les débats de la commission qui
a étudié la requête de Sainte-Foy, qu'un certain nombre de
caveat avaient été émis par quelques membres d'alors, que
dans l'ensemble, la commission avait été favorable, presque
unanimement favorable, sauf la réserve du ministre d'alors et maintenant
député de D'Arcy McGee, qu'aussi l'Opposition d'alors et dont
plusieurs membres constituent, dont tous les membres d'ailleurs constituent
maintenant une partie du Conseil des ministres actuels avaient
été très favorables à cette époque à
la requête de la ville de Sainte-Foy.
Toutefois, je dois dire que ce ne sont pas ces précédents
et, en particulier, ce précédent de Sainte-Foy, ni même le
fait que des membres du gouvernement actuel étaient à cette
époque aussi favorables à la requête de Sainte-Foy qui
m'ont amené, je ne dirais pas après hésitation, mais
après examen sérieux, à appuyer la requête de la
ville de Charlesbourg.
Je pense en effet qu'au niveau de l'opportunité même de
cette requête, les indices, les facteurs favorables doivent malgré
tout l'emporter sur d'autres indices ou d'autres facteurs qui pourraient nous
amener à rendre une décision contraire.
Il est vrai qu'il faudra très bientôt et le ministre, au
fond, l'a souligné, en arriver à une politique d'ensemble, et le
député de D'Arcy McGee a eu raison de souligner combien il y
avait des disparités.
Le problème est à l'étude et nous aurons
bientôt à nous pencher sur une politique d'ensemble. En attendant
cette politique, faut-il, au fond, suspendre toute requête? Je pense
qu'effectivement il faut procéder avec prudence avant d'en accorder
d'autres.
Le député de Vanier a souligné qu'à mon
avis, quand nous aurons des normes générales, il est plus que
probable que nous retiendrons à ce moment qu'il est opportun
qu'effectivement les plus grandes villes du Québec, si elles le
désirent, puissent obtenir la formation de tels conseils
exécutifs. Il semble y avoir unanimité là-dessus, à
partir d'un certain niveau de population, d'une certaine complexité dans
les problèmes des villes qu'au fond, la vie démocratique
même de la ville exige qu'un tel comité exécutif soit
créé.
Je pense que la ville de Charlesbourg nous pouvons en être
moralement certains se trouvera à ce moment à
répondre aux normes qui déjà se dessinent et qu'on peut
raisonnablement envisager tant au niveau de sa population actuelle que des
problèmes actuels de croissance qui se posent à la ville et de
ses perspectives de développement.
C'est une des villes qui se développent le plus actuellement au
Québec, dans une région métropolitaine qui aussi est une
de celles qui se déve- loppent le plus. Au fond, elle partage cette
caractéristique avec peut-être trois ou quatre autres villes de
même dimension au Québec dont quelques-unes ont déjà
un comité exécutif. La ville de Laval a-t-elle un comité
exécutif? Oui. Et d'autres villes aussi, sans doute, devront, à
court terme ou à moyen terme, obtenir un tel organe.
La ville est en pleine expansion et elle comptera, à toutes fins
pratiques, d'ici quelques années peu d'années, au fond,
dans dix ou vingt ans une population qui atteindra, sans doute,
facilement les 100 000 habitants. Mais les problèmes très
contemporains, très actuels de la ville au niveau administratif militent
aussi en faveur de la création de comités exécutifs. C'est
une ville en pleine expansion, où il y a de nombreux
développements résidentiels, domiciliaires, où il faut des
équipements municipaux et scolaires et autres, où il y a un
centre-ville aussi à implanter à partir de ce qui était
jusqu'à récemment et de ce qui est encore largement une ville
purement résidentielle, mais qui doit, à cause de sa taille,
obtenir des équipements d'une véritable ville; tous ces
problèmes sont actuellement entre les mains du conseil de ville actuel.
Il doit y faire face et je ne pense pas que la saine administration, pas plus
que la démocratie d'ailleurs, n'est servie par un mode d'administration
municipale où des gens qui ne peuvent être à temps plein
à cette fonction sont quand même requis d'être à la
disposition de leurs citoyens plusieurs heures par semaine et plusieurs soirs
par semaine.
Il est évident que dans une telle circonstance, un certain nombre
des échevins actuels sont mobilisés davantage que d'autres et
que, à toutes fins pratiques et le maire de Charlesbourg l'a
signalé, en parlant d'un comité administratif des mesures
doivent être prises pour que des personnes parmi le conseil de ville
actuel prennent une partie de leur temps, et plus de temps que l'ensemble des
échevins, pour administrer une partie des affaires de la ville et
souvent les parties les moins intéressantes, comme la routine
administrative, des détails d'exécution qui doivent recevoir
l'approbation des échevins, mais qui sont très volumineux et pas
toujours les plus essentiels pour la vie démocratique de la
municipalité.
Finalement, parallèlement aussi aux remarques que mes
prédécesseurs ont faites à cet égard, il faut se
rendre compte que la qualité de la vie démocratique d'une
municipalité, comme d'un pays, repose sur la qualité même
du personnel politique qui dirige ce pays ou cette municipalité.
Deuxièmement aussi, cette qualité de la vie
démocratique repose sur la vitalité des groupes de pression, des
groupes d'intérêt, des corps intermédiaires qui oeuvrent
dans cette municipalité et dont la vigilance à l'égard des
affaires municipales est en définitive la meilleure garantie d'une vie
démocratique riche, d'une vie démocratique véritable dans
une municipalité.
À Charlesbourg, comme dans beaucoup d'autres municipalités
du Québec, sans vouloir me prononcer dans un sens ou dans l'autre, ce
qui serait très déplacé, sur la qualité du
personnel politique de la municipalité, puisque, de toute
façon,
la population de Charlesbourg s'est prononcée là-dessus,
il y a encore peu de mois, je dois dire que nous avons, au niveau des corps
intermédiaires, au niveau des groupes de pression, des groupes
d'intérêt, dans la ville de Charlesbourg, une matière
vivante, une vie politique municipale réelle, mais qui aurait besoin
aussi peut-être d'être revitalisée, d'être
améliorée.
Je pense que c'est à ce niveau surtout, à cet aspect de la
vie municipale, que les citoyens de la ville de Charlesbourg doivent accorder
aussi leurs intérêts et leur volonté, pour faire en sorte
qu'ils aient les meilleurs échevins et le meilleur maire possible et
aussi s'assembler en groupe et faire en sorte que des comptes soient
demandés à la ville, et aux échevins
régulièrement. C'est l'essence même d'une vie
démocratique.
Pour ma part, cependant, en terminant j'ai été trop
long, je m'en excuse, je vois l'oeil réprobateur du député
me rappeler à l'ordre je voudrais simplement quand même
exhorter le conseil de ville actuel à utiliser ses pouvoirs avec
prudence, avec sagesse, mais aussi à prendre des initiatives
concrètes pour faire en sorte que la vie municipale soit la plus ouverte
possible et que les citoyens, les corps intermédiaires aient
accès à tous les aspects des questions importantes qui se
présentent devant eux.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Laprairie.
M. Michaud: Merci, M. le Président, très
brièvement, j'aimerais demander au maire si, dans la composition du
comité exécutif, on a pensé à une certaine rotation
au cours des années, pour que le même exécutif ne soit pas
là pour quatre ans.
M. Casault: Avec votre permission, M. le Président, notre
première demande a été étudiée avec les
hauts fonctionnaires intéressés du ministère. Cela avait
été accepté par les membres du conseil de ville et le
maire suppléant aurait pu siéger au comité exécutif
durant six mois, pendant quatre ans, avec dix conseillers, dont trois
permanents au comité exécutif.
Il y aurait alors eu la possibilité que chaque autre membre
siège pendant six mois. Mais nous n'avons aucune objection à
ajouter cela à l'intérieur du comité exécutif.
Il faut aussi que le maire sache quel conseiller est disponible pendant
le jour il peut fort bien arriver durant le mandat et je crois
que c'est d'une plus saine administration et pour donner peut-être plus
d'avantages à un autre conseiller ou à d'autres conseillers de
participer. Je crois qu'à ce moment-là, la rotation serait, de ma
part, très bien venue, pour autant que le conseiller soit disponible
pour siéger durant le jour.
M. Michaud: M. le Président, en principe, je suis en
faveur d'un comité exécutif. Mais j'ai des réticences
énormes face à un comité exécutif permanent pour
quatre ans. J'aimerais beaucoup voir un genre de rotation avec au moins un
nouveau membre par année, par élection, parmi les autres
conseillers, pour pouvoir avoir du sang neuf au comité
exécutif.
Le Président (M. Blank): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, je serai très bref. Je
suis bien d'accord avec la demande de la ville de Charlesbourg et pour bien des
raisons. Premièrement, quant à moi, je pourrais qualifier le
conseil exécutif comme un fonctionnaire élu. Pour assurer plus
d'efficacité, de permanence dans son fonctionnement, je ne suis pas tout
à fait d'accord avec le député de Laprairie pour qu'il y
ait une rotation. Je suis sensible aux remarques qu'ont faites le ministre tout
à l'heure et le député de D'Arcy McGee, mais je ne vois
pas qu'on doive retarder un an ou deux ans pour émettre des pouvoirs
à la ville de Charlesbourg ou toute autre ville qui fera une demande
semblable pour former un conseil exécutif, pour rétablir l'ordre
dans ses affaires et pour organiser le conseil pour que ça fonctionne
vraiment.
J'ai vécu cette situation pendant plusieurs années et
j'avais seulement huit échevins. Malgré leur bonne
volonté, et à cause de la lourdeur de l'opération et de la
multiplication des assemblées, qu'on tenait pour accélérer
le fonctionnement, et c'était quand même une ville beaucoup plus
petite que Charlesbourg, donc, avec l'expérience vécue dans ce
domaine, je suis très favorable à ce grand principe. Je
souhaiterais que d'autres villes suivent cette formule, en attendant que le
ministère des Affaires municipales se décide à
créer une loi générale et à donner un pouvoir
authentique à beaucoup d'autres villes qui seraient avantagées en
ayant un conseil exécutif pour viser à une meilleure
administration.
Je pourrais citer bien d'autres exemples, mais je pense que c'est
inutile; on devrait peut-être s'entendre sur le grand principe;
après, il y a peut-être certaines modalités dans les
pouvoirs qu'on donne au conseil exécutif dont je voudrais discuter en
détail. Mais, pour le moment, on parle du grand principe et je suis
d'accord sur ce principe.
Le Président (M. Blank): Le député de
Verdun.
M. Caron: Deux choses. En premier lieu, je serais d'accord avec
le député de Laprairie pour qu'il y ait une rotation. Comme le
député de Laprairie le dit, garder les mêmes membres, si
ça va bien, d'accord. Mais parfois, il se crée de petites
cliques, ça se fait, il ne faut pas s'en cacher, dans les conseils
municipaux; il faut une rotation pour que tout le monde aille voir ce qui se
passe. Je ne dis pas que ça se fera chez vous, mais ça se fait en
province, il ne faut pas s'en cacher. Si on pouvait ajouter la suggestion du
député de Laprairie, j'en serais bien heureux.
Deuxièmement, je voudrais savoir en attendant que ce soit inclus
dans la loi, ça peut prendre encore un an et demi, deux ans, on ne le
sait pas, si le ministre pourrait nous garantir que, s'il y a
d'autres municipalités de plus de 50 000, dans des bills
privés, peut-être pas cette année, mais l'an prochain,
qu'on pourrait avoir le même accord que pour la ville de
Charlesbourg?
Le Président (M. Blank): Le député de D'Arcy
McGee.
M. Tardif: M. le Président, dans la mesure où la
question est posée, en termes d'assurance à donner, il est bien
évident que j'ai parlé tout à l'heure de seuil de
population. On constate que la ville de Charlesbourg, avec ses 62 000 de
population, n'est pas dans ce seuil, selon qu'on fixera un seuil
éventuellement à 50 000 ou 60 000. De toute façon, elle
entrerait dans ce club des villes les plus populeuses. Je ne peux m'engager ici
ni à fixer un seuil, ni à fixer un délai.
Le Président (M. Blank): Le député de D'Arcy
McGee.
M. Goldbloom: Brièvement, je voudrais ajouter quelques
mots qui porteront, comme mes paroles précédentes, sur
l'opportunité de procéder aujourd'hui à l'adoption de ces
articles dans ce projet de loi modifiant la charte de la ville de
Charlesbourg.
Justement, il y a quelques instants, il y a quelques secondes, le
ministre a soulevé lui-même un point qui me semble important dans
une certaine mesure; c'est que, si, en attendant la définition d'une
politique générale, on accorde, individuellement, à des
municipalités demanderesses le pouvoir de créer un comité
exécutif, on aura en quelque sorte tracé une ligne de
démarcation, établi un seuil sans avoir pris la décision
d'une façon positive, mais plutôt de façon négative.
On dirait: II n'y a plus moyen d'établir la ligne de démarcation
à un niveau plus élevé. On a déjà des
municipalités qui ont ce pouvoir.
C'est une des raisons pour lesquelles j'aurais
préféré, je préférerais que la
décision générale soit prise avant la décision
particulière.
Il me semble que nous ne devons pas aller trop loin sur la voie
tracée par l'honorable député de Vanier qui a dit: Cela va
apparemment bien à Sainte-Foy. Très respectueusement, je voudrais
lui dire que le nombre d'exemples étant tellement restreint, on ne
devrait pas tirer trop de conclusions parce qu'à côté de
Sainte-Foy, on a la ville pas à côté sur le plan
géographique, mais sur la liste des municipalités de
Verdun qui a une population plus importante que celle de Charlesbourg, plus
importante que celle de Sainte-Foy et qui n'a pas de comité
exécutif et qui semble bien fonctionner. J'aurais pu choisir un autre
exemple, mais c'est Verdun qui m'est venue à l'esprit.
Sûrement que tous les collègues autour de la table sont au
courant de certaines frictions qui existent au conseil municipal de la ville de
Montréal. Si je mentionne cette dernière municipalité, ce
n'est pas pour tracer une comparaison directe parce que c'est difficile de
comparer un million et plus à environ 60 000, mais c'est parce que voici
une demande de la part d'une ville d'une soixan- taine de milles âmes et
certains pouvoirs relativement restreints sont prévus pour le
comité exécutif, mais, si nous ne définissons pas une
politique générale, il est imaginable qu'un jour, pas trop
lointain, des municipalités qui ont obtenu le pouvoir de créer le
comité exécutif viendraient, en invoquant des pouvoirs qui
existent entre les mains de Montréal ou de Québec, et diraient:
II faut élargir les pouvoirs du comité exécutif.
Enfin, il me semble que nous ne devons pas négliger le fait que
les conseillers municipaux sont élus sur un pied d'égalité
et, après cela, par la création d'un comité
exécutif, on les place sur deux paliers différents. On
crée essentiellement deux classes de conseillers municipaux.
Je ne voudrais pas formaliser la décision. Je ne voudrais pas
réclamer un vote. J'ai exprimé une réticence qui porte sur
l'opportunité d'agir dans un cas particulier plutôt que de
procéder d'abord à la définition d'une politique
générale. C'est la seule dissidence que je voudrais enregistrer
advenant une décision du ministre et des membres de cette commission
d'accepter la demande de la ville de Charlesbourg.
M. Tardif: Je voudrais quand même dire qu'effectivement, il
y a actuellement, au Québec, cinq municipalités qui ont
déjà un comité exécutif: les villes de
Montréal et de Québec d'abord, puis les villes de Laval,
Sainte-Foy et Hull.
Maintenant, Charlesbourg en demande un. Les villes de Montréal et
Québec en ont un déjà depuis un bon moment. Tantôt,
on a dit: Si on accorde ceci individuellement, est-ce qu'on ne fait pas des
précédents dont il sera difficile de se dégager, sur
lesquels il sera difficile de revenir? Je dois dire que cela se peut au point
de vue du seuil de population, en effet, mais le précédent est un
peu minimisé dans la mesure où, quand même, les quatre
comités exécutifs, à part Montréal et
Québec, enfin celui-là et les trois autres que j'ai
accordés, ont été formés à peu près
sur le même moule. Ce ne sont quand même pas autant de
façons distinctes, même si cela a été
légiféré à la pièce, c'est-à-dire,
autant de façons distinctes. C'est selon une formule découlant
déjà de ce qui a existé à Montréal et
Québec et une formule qui semble donner une certaine satisfaction.
Il est bien évident que, selon que l'on a un système de
mairie forte, ce qu'on appelle dans les bouquins de sciences politiques: "The
weak and the strong mayorship system" avec la création d'un
comité exécutif, nous passons à ces systèmes de
"strong mayorship".
Le comité exécutif est un début, une espèce
d'embryon de formation d'un parti politique du maire, qui se choisit une
équipe et qui dirige les destinées de la municipalité. On
a entendu des arguments; on peut avoir, encore une fois, les deux types
d'arguments.
On craint un comité exécutif qui peut siéger
à huis clos pour un certain nombre de choses. Automatiquement, on se
trouve à éloigner du contrôle des citoyens une partie de la
gestion. On peut penser que l'inverse comme l'a souligné le
député de Vanier, se produit. Les citoyens peuvent
être submergés par la routine. On peut aller devant un
conseil pour l'engagement de Mlle Tartempion ou sa promotion au niveau de
commis de classe 1 à commis de classe 2 et je ne sais trop quoi. Le
citoyen va s'asseoir à la réunion du conseil regarde cela et peut
fort bien se fatiguer très rapidement. Finalement, on délaisse
les questions de fond, les questions intéressant l'ensemble de la
communauté, par suite du désintéressement qui se serait
produit, en entendant des choses quand même relativement
routinières reliées à l'administration quotidienne de la
ville. On se désintéresse donc complètement du
fonctionnement de la chose publique. Il y a un certain équilibre
à trouver.
La ville de Laval, par exemple, a pris comme habitude de faire
siéger son comité exécutif publiquement ainsi que le
permet la loi. Il y a donc un certain nombre de mesures qui peuvent être
prises pour faire que la transparence d'un tel comité soit la plus
grande possible. J'ai dit tantôt, M. le Président, que j'aurais
peut-être préféré que ce projet arrive à un
autre moment, mais il est là présentement. Il est fait selon les
formes et selon une formule éprouvée dans trois autres
municipalités. La ville croit bon de le présenter maintenant,
à moins qu'après avoir entendu tout ce qui a été
dit à cette table, la municipalité décide que,
peut-être, on ferait mieux d'attendre un peu, auquel cas,
évidemment, on pourrait y souscrire très facilement. Mais puisque
le projet est là, j'ai dit tantôt que je laisserais cette
commission décider, ce qui ne préjuge aucunement du type de
réforme qui devrait être apportée en temps et lieu.
Le Président (M. Blank): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: M. le Président, je suppose que la
municipalité de Charlesbourg a une population moins forte que
Montréal, Québec et Laval, mais, par comparaison avec Sainte-Foy
et Hull, quels seraient les chiffres?
M. Tardif: M. le Président, je peux vous les donner ici.
Dans le cas de Montréal, on dépasse le million, 1 000 080; pour
Laval, c'est 246 000; pour Québec, 177 000; Sainte-Foy, 71237; Verdun,
68 000, non, je m'excuse, Charlesbourg, 63 147 et Hull, 61 039.
M. Goldbloom: Une petite mise au point. Dans le cas de la ville
de Hull, le pouvoir existait depuis de nombreuses années. Quand la ville
est venue, il y a deux ou trois ans, en proposant une refonte complète
de sa charte, c'était la confirmation d'un pouvoir qui existait
déjà. Et j'ai parlé du cas de Sainte-Foy au début
de mes remarques.
Le Président (M. Blank): Le député de
Laprairie.
M. Beauséjour: Juste pour compléter, est-ce qu'il y
a beaucoup d'autres municipalités qui sont au-dessus de soixante...
M. Tardif: Quinze municipalités ont plus de 60 000 de
population au Québec, présentement. Si le seuil était de
50 000, ce serait 18.
M. Beauséjour: D'accord.
Le Président (M. Blank): Le député de
Laprairie.
M. Michaud: Dont la ville de Longueuil, avec 125 000.
Je voudrais ajouter quelque chose. Je vais être en faveur du
comité exécutif s'il y a une rotation des membres du conseil
exécutif.
J'aurais une question à poser avant de continuer. Avec quatre
membres au comité exécutif, s'il y a un vote, comment pouvez-vous
en arriver...
M. Casault: Avec votre permission, M. le Président, le
maire a un vote prépondérant.
M. Michaud: D'accord, merci. Cela répond à ma
question. De toute façon, j'ai de la réticence, je crois que nous
sommes au moins trois ou quatre ici autour de la table, au fait qu'il y ait un
comité exécutif élu pour quatre ans. S'il n'y a pas
d'amendement proposé par la ville, je me verrai dans l'obligation de
voter contre.
M. Goldbloom: M. le Président, vous voyez
qu'immédiatement nous sommes plongés dans le problème des
modalités. Il me semble que si nous devions nous prononcer sur des
modalités plutôt que sur une requête formulée par une
municipalité. Cette requête deviendrait un cas d'espèce,
une requête particulière et ne lierait pas dans la même
mesure le gouvernement qui pourra éventuellement se prononcer sur les
modalités de la création des comités exécutifs et
des pouvoirs à accorder à ce comité.
Je pense, M. le Président, que si nous devons aller dans les
modalités, je voudrais revenir avec plus de vigueur à ma
recommandation, que nous étudiions une politique générale
avant de trancher la question particulière qui est posée.
M. Tardif: M. le Président, j'ai posé tantôt,
de façon peut-être indirecte, la question à la ville de
Charlesbourg, à savoir si le fait d'attendre la promulgation d'une telle
politique générale causerait un préjudice ou
empêcherait la municipalité de fonctionner de façon
normale. Là-dessus, je n'ai pas eu de commentaire de M. le maire.
M. Casault: M. le Président, je peux vous dire qu'à
l'heure actuelle, même depuis le 1er janvier 1976, nous avons
énormément de difficultés mais je ne voudrais pas revenir
en arrière.
En 1976, nous avons eu 26 séances régulières, nous
avons eu douze séances spéciales, nous avons eu au-delà de
150 comités, nous avons 1100 résolutions, nous avons eu une
centaine de règlements et nous avons eu non pas des lettres, mais
environ 500 rapports. Alors, cela peut vous dire la lourdeur de
l'administration. Si on veut réel-
lement scruter ces rapports et bien administrer, sans savoir ai la loi
va être adoptée dans un an ou deux ans, cela nous ferait
réellement mal de nous voir, peut-être, refuser la création
de ce comité dans les conditions actuelles.
M. Russell: M. le Président, on pourrait peut-être
prendre le vote sur le principe et après on pourrait discuter de
certaines modalités, avant 20 heures.
Le Président (M. Blank): On ne peut pas prendre un vote
sur un principe ici. C'est sur l'article 3.
M. Russell: L'article 3.
M. Bertrand: C'est l'article 3 qui établit le
principe.
M. Russell: Oui, c'est le principe.
Le Président (M. Blank): Est-ce qu'on est d'accord pour
prendre le vote?
M. Michaud: M. le Président, avant de prendre le vote,
avec votre permission, je suis pour le principe, mais si le ministre nous a dit
que d'ici quelque temps, dans sa loi, générale il y aurait
probablement quelque chose concernant les comités exécutifs et
probablement une réglementation, de toute façon, je crois que la
ville de Charlesbourg serait soumise à cette réglementation de la
loi générale, même si cette loi est votée comme
cela.
M. Tardif: Après avoir entendu les représentations,
la ville de Charlesbourg quand même semblant tenir à la
création immédiate d'un tel conseil et le consensus qui semble se
dégager à cette table étant plutôt favorable, j'ai
dit tantôt que je ne voulais pas être en reste avec le
député de D'Arcy McGee sur le plan de la démocratie, je me
rallierais donc au consensus qui semble se dégager à cette
table.
M. Goldbloom: Si vous voulez l'adopter sur division, M. le
Président, parce que j'ai exprimé mon point de vue
là-dessus.
Le Président (M. Blank): L'article 3 est adopté sur
division.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Blank): Article 4?
M. Dussault (Yves): L'article 4 prévoit le mode de
nomination des membres du comité exécutif. Dans un premier temps,
ils peuvent être choisis par le maire et, à défaut que ce
choix soit fait par le maire, il y a élection parmi les membres du
conseil. La procédure est prévue à l'article 4.
Le Président (M. Blank): Article 4, adopté. Article
5?
M. Lavigne: M. le Président, je voudrais attirer votre
attention sur l'article 4. Est-ce que le conseil exécutif ne sera choisi
que par le maire? J'aurais des réticences ici, non pas que je n'ai pas
confiance au maire de Charlesbourg, on parle pour des règles
générales. Je préférerais apporter ici une
intervention dans le sens suivant, c'est que je concède que le maire a
certains pouvoirs, bien sûr, au conseil municipal, mais pourquoi ne pas
plutôt proposer que le conseil, les membres du conseil exécutif,
ne soient pas élus par l'ensemble du conseil de ville, que chacun des
conseillers ait à se prononcer sur le choix des trois personnes qui
auraient à siéger sur le conseil exécutif? C'est une
parenthèse que j'ouvre ici et il me semble que ce serait peut-être
une façon d'arriver à avoir un consensus et cela risquerait aussi
d'éviter le clan qu'on pourrait retrouver entre le conseil
exécutif en question et le conseil de ville. C'est un danger qui guette
ce pouvoir qu'on accorde à un conseil municipal.
Tenant compte qu'il y a certains dangers de cet ordre, donnons-lui le
pouvoir d'éviter que le clan se crée, qu'il y ait des dissensions
entre le conseil de ville - parce qu'on a tous fait un peu de politique
et il ne faut pas se cacher que ce sont des choses qui peuvent arriver
et autant le conseil exécutif pourrait être un outil positif pour
un conseil municipal, autant cela pourrait amener la dissension et être
un outil négatif si on ne fait pas attention aux pouvoirs qu'on se donne
ou aux façons qu'on se donne de procéder sur le choix des
personnes qui auront à siéger sur ce fameux comité.
C'est sûr que j'aimerais tenir pour acquis que tout le monde est
toujours et à 100% de bonne foi, sans aucune
arrière-pensée jamais; on y va toujours avec un esprit
démocratique et pour le meilleur, mais on n'est pas sans savoir aussi
que les hommes, autant que nous sommes, ne sont pas parfaits et, tenant compte
de ce fait, je pense qu'il faut se donner des armes ou des moyens de commettre
le moins d'erreurs possible. C'est dans ce sens que j'aimerais porter votre
attention, à savoir si c'est le maire seul qui choisit ou si on ne donne
pas ce pouvoir à l'ensemble des gens du conseil de ville.
Le Président (M. Blank): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: M. le Président, je voudrais savoir.
Selon ce que je peux comprendre, ailleurs, ils procèdent de cette
façon?
M. Tardif: C'est exactement la formule utilisée
présentement, c'est-à-dire celle du choix par le maire de
l'équipe, de l'exécutif. C'est dans les cas où le maire ne
voudrait pas ou préférerait utiliser cette formule de
consultation, qu'il est prévu, comme c'est dit à la page 3:
"Immédiatement après le choix du président du conseil, le
maire a le droit de nommer les trois conseillers qui font partie du
comité exécutif. S'il n'exerce pas ce droit, cette nomination se
fait par vote, chaque
conseiller devant, sous peine de nullité de son bulletin, voter
pour trois conseillers à la charge de membre du comité
exécutif". C'est la formule existante et, M. le Président, c'est
ce qui correspond encore une fois, dans cette littérature de science
politique nord-américaine, au "strong mayorship system". C'est le maire
s'entourant d'une équipe à lui, qui est identifiée et qui,
je l'ai dit tantôt, est le début, peut-être le début
en tout cas d'une espèce de formation politique dûment
identifiée et on pourrait imaginer que, dans une élection, une
autre formation politique se présentera. C'est vraiment selon un
modèle qui existe en Amérique du Nord.
Lorsqu'on propose ici des amendements soit sur le plan de la rotation,
soit sur le plan de l'élection, ce sont toutes des questions fort
pertinentes et fort intéressantes et qui devront être
posées inévitablement lorsque nous songerons à amender la
loi générale soit pour adopter un des modèles
nord-américains que nous connaissons, soit encore en inventer un bien
à nous, mais dans le contexte actuel, c'est, encore une fois, la formule
utilisée présentement. Je pense qu'apporter des amendements comme
cela sur le coin de la table sans en voir les implications, je
préfère de beaucoup adopter la formule qui fonctionne
déjà dans d'autres municipalités. Si, le cas
échéant, en modifiant la loi générale, on changeait
tout cela, ce serait changé pour Charlesbourg comme pour ailleurs.
Le Président (M. Blank): ...
M. Bertrand: M. le Président, simplement pour ajouter
à cela et en appuyant le ministre là-dessus. C'est comme la
distinction des pouvoirs qu'on connaîtrait entre l'exécutif et le
législatif. Même s'il y avait un système de parti dans la
ville de Charlesbourg, c'est-à-dire présence de deux ou trois
partis au conseil municipal, il m'apparaîtrait normal, dans ce contexte,
que le maire veuille s'entourer de gens qui sont membres de son équipe
et que ce soit au niveau du législatif, c'est-à-dire du conseil
municipal que se fasse vraiment l'affrontement, s'il doit y en avoir un.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que le
député de Beauharnois, pour être logique avec
lui-même, s'il demande que le conseil municipal choisisse par
élection les membres du comité exécutif, il devrait
demander que l'ensemble des députés ministériels
élisent les ministres. Ce serait un résultat fort
intéressant.
Le Président (M. Blank): Article no 4 qui devient
maintenant l'article 3 est adopté?
M. Bertrand: Adopté sur division.
Une voix: C'est intéressant, comme idée.
M. Bertrand: M. le Président, je veux simplement indiquer
que si l'enregistrement a gravé que j'ai dit adopté sur division,
ce n'était pas pour exprimer que je n'étais pas d'accord.
C'était simple- ment pour exprimer qu'il semblait y avoir division
autour de cette table.
M. Tardif: M. le Président, on me signale qu'il y a
à la page 6, alinéa 13, une légère modification.
Ajouter après les mots "qu'il juge nécessaire",
c'est-à-dire la troisième avant-dernière ligne, les mots
"et octroyer tout contrat nécessaire pour remédier à la
situation". À la page 6, paragraphe 12...
M. Goldbloom: Non, 13.
M. Tardif: Pardon, 13. Je m'excuse. Donc, paragraphe 13 à
la septième ligne, après les mots "qu'il juge nécessaire",
les mots "et octroyer tout contrat nécessaire pour remédier
à la situation".
Le Président (M. Blank): Ce nouvel article 3 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Tardif: C'est cela. Article...
Le Président (M. Blank): Article 5 qui devient 4.
M. Dussault (Yves): L'article 5 qui a trait à la
rémunération des membres du comité exécutif, ainsi
que du président du conseil. Je pense qu'elle se justifie par le
surcroît de travail entraîné par cette nouvelle fonction.
À tout événement, elle est exactement celle qu'il y a
à la ville de Sainte-Foy, à titre d'information.
M. Goldbloom: C'est là surtout où l'on
établit deux paliers.
M. Tardif: Pardon?
M. Bertrand: Le ministre et député.
M. Goldbloom: J'ai fait le commentaire que c'est là
surtout où l'on établit deux paliers, ce sont deux paliers de
rémunération.
Le Président (M. Blank): Le ministre et
député. 15%...
M. Tardif: M. le Président...
Le Président (M. Blank): Est-ce que l'article 5, qui
devient l'article 4, est adopté?
M. Tardif: Adopté.
M. Dussault (Yves): À l'article 6, nous demandons le
pouvoir que soient reproduites les signatures du maire et du trésorier
pour des raisons administratives évidentes et parce qu'il y a
quantité de...
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Blank): L'article 6, qui devient
l'article 5 est adopté. L'article 7 est maintenant l'article 6.
M. Dussault (Yves): À l'article 6, nous demandons le
pouvoir de créer des couloirs d'autobus. C'est un pouvoir qui a
été accordé à la ville de Québec, qui est
voisine...
M. Goldbloom: Je suis entièrement d'accord.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Blank): Adopté.
M. Tardif: Adopté, sauf qu'il y a un amendement ici.
L'article 429 de ladite loi est modifié pour la ville par l'addition,
après le paragraphe 27, du paragraphe suivant, 27a, pour
décréter que la chaussée, etc.
M. Bertrand: M. le Président... M. Tardif: Je vais
vous le lire.
Le Président (M. Blank): On change 426 avec 429 et on
change 17 avec 27. Est-ce que le nouvel article 6 est adopté tel
qu'amendé?
M. Bertrand: J'aurais une simple petite question, M. le maire,
est-ce votre intention de prévoir des corridors pour les
bicyclettes?
M. Goldbloom: Des pistes cyclables.
M. Casault: Oui, c'est pour cela qu'on a voulu mentionner "tout
véhicule", pour permettre à certaines heures du jour aux gens de
faire de la bicyclette en toute sécurité et toutes ces
choses.
M. Bertrand: Pour permettre au député de
Charlesbourg de retourner à la maison tranquillement.
Le Président (M. Blank): L'article no 8 devient l'article
7. Adopté.
M. Dussault (Yves): Par cet article, nous demandons le pouvoir de
juger dans chaque cas de l'opportunité de donner tel service de
déneigement plutôt que tel autre.
M. Tardif; Adopté.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Blank): Adopté. L'article 9
devient l'article 8.
M. Dussault (Yves): Nous demandons le pouvoir d'autoriser par
règlement la destruction des dossiers de la Cour municipale nous
avons une Cour municipale et il apparaît qu'après cinq
ans...
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Blank): L'article 10 devient l'article 9.
Adopté.
M. Dussault (Yves): Nous demandons le pouvoir de créer un
fonds pour fin d'auto-assurance. C'est une mesure préventive en fait. Le
conseil souhaiterait obtenir ce pouvoir afin que si, éventuellement, les
compagnies d'assurance demandent des montants fabuleux à la suite d'une
mauvaise expérience ou autrement, et s'il lui paraissait plus avantageux
de s'auto-assurer, d'avoir ce pouvoir, qui est un certain pouvoir de
négociation. C'est demandé par prudence, si on veut, c'est une
mesure préventive.
M. Tardif: M. le Président, là-dessus, j'ai une
question précise. Est-ce que la ville a fait faire une étude
actuarielle avant de faire une telle demande?
M. Dussault (Yves): Non.
M. Tardif: Est-ce que la ville a fait faire, à tout le
moins, un relevé statistique pour savoir combien elle a payé en
primes d'assurance ces dernières années, les cinq ou dix
dernières années et combien elle a payé en
réclamations?
M. Dussault (Yves): Voulez-vous répondre?
M. Casault: M. le Président, M. le ministre, nous avons un
système depuis l'an passé d'auto-assurance avec une compagnie, et
nous avons élargi nos franchises pour pouvoir bénéficier
d'un taux beaucoup moindre. Notre expérience en 1976 a été
très valable. Seulement dans l'ancienne cité de Charlesbourg,
pour la police de responsabilité, cela aurait dépassé $120
000. De mémoire, avec la nouvelle formule, avec cette compagnie, je
pense qu'on n'atteindra pas $70 000 dans tout le nouveau Charlesbourg.
À cause des franchises, ou, par exemple, si on dit qu'une
bâtisse a une valeur de $5000 ou $10 000 et moins, nous ne l'assurerons
pas, nous courrons le risque. C'est pour vous dire que $500 000, cela me
paraît peut-être un peu trop; je sais que la ville de Hull a le
même montant, mais on nous rapporte qu'elle n'en a pas eu besoin
jusqu'à maintenant. C'est pour prendre soin de toutes les franchises,
que ce soit pour la responsabilité, pour l'assurance-automobile-flotte
ou l'assurance incendie.
M. Tardif: M. le Président, évidemment, la
commission a eu, ce matin, à entendre les représentations de la
ville de Longueuil, qui nous demandait de constituer un fonds de $5 millions,
dans son cas, c'est un montant dix fois plus élevé, pour les
mêmes fins.
À ce moment, j'ai mentionné qu'à l'heure actuelle
le seul précédent qui existe est celui de la ville de Hull, qui a
un fonds de $500 000, et qui en est véritablement à sa
première année d'expérience.
Ce fonds a été constitué en 1975, si bien qu'on ne
dispose que de l'année 1976 et que, à toutes fins pratiques, il
semblerait, comparativement aux primes payées et aux réclamations
remboursées, que le profit net de la ville de Hull, dans un domaine, ait
été de l'ordre de $10 000.
Encore une fois, j'ai mentionné également ce matin que je
n'avais pas d'objection de principe, mais qu'il me semblait que s'aventurer
dans ce secteur, ou dans ce domaine, sans étude actuarielle ou, à
tout le moins, sans un minimum de données empiriques sur les
coûts, sur les primes payées, sur les déboursés
effectués dans le passé, et surtout, également, adopter un
tel système sans tenir compte des réformes qui s'en viennent sur
le plan de l'assurance automobile, avec le système sans égard
à la responsabilité, tout ceci me semble prématuré.
Je préférerais de beaucoup, comme je l'ai demandé à
la ville de Longueuil ce matin, que la municipalité de Charlesbourg
retire cet article de son projet de loi et, parallèlement, en
l'informant toutefois que j'ai demandé aux gens de mon ministère
de faire un relevé des villes d'une certaine taille que ce soit
50 000 ou 60 000 de population et plus de ce qu'elles paient
annuellement en primes d'assurance, de ce qu'elles ont comme réclamation
et, à la lumière de cela, nous serons en mesure de faire des
recommandations précises sur l'adoption pour ces municipalités
d'un système semblable.
On sait pertinemment que cela devient rentable de faire cela à
partir d'un certain seuil, qu'il y a des économies d'échelle qui
peuvent être réalisées, mais quel est ce seuil? Nous ne le
connaissons pas. Quels sont les écueils? Nous ne les connaissons pas.
Pour ces raisons, je préférerais que cette clause soit
retirée du projet de loi.
M. Goldbloom: M. le Président, nous n'avons aucune
objection.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Charlesbourg veut dire quelque chose.
M. de Belleval: Le problème de l'auto-assurance pour les
corps publics fait l'objet d'une étude générale au Conseil
du trésor, parce que le problème se pose dans les
municipalités. Il se pose aussi au niveau des corps hospitaliers et des
commissions scolaires. C'est un dossier d'ensemble qu'il faudra étudier,
et voir si, au fond, la politique gouvernementale, qui est une politique de
non-assurance, ne doit pas être étendue ou quelles seraient les
modalités à l'avenir de l'assurance, sous une forme ou sous une
autre, des bâtiments publics de quelque nature qu'ils soient.
Le Président (M. Blank): L'article est retiré.
M. Casault: Aucune objection à le retirer, M. le
Président.
Le Président (M. Blank): L'article no 11, qui devient
l'article no 9.
M. Dussault (Yves): Pour bien comprendre ce que nous demandons
par cet article, je pense qu'il faut vous expliquer la situation qui s'est
produite au moment de l'adoption du texte de la loi de fusion. Il y avait
principalement dans l'ancienne cité de Charlesbourg différents
règlements imposant des taxes de secteur. En vertu de ces
règlements, les contribuables avaient le choix, soit de payer comptant
la partie qui leur revenait, ils avaient 60 jours pour payer comptant la partie
qui leur revenait du coût de ces travaux, ou ils pouvaient payer une taxe
à chaque année, principalement pendant une période de
vingt ans. Ces règlements étaient des règlements de 20 ans
pour la très grande majorité.
Lorsque la loi de fusion est entrée en vigueur, elle a dit:
Toutes ces taxes de secteurs vont devenir à la charge de l'ensemble des
biens-fonds imposables de la ville, de sorte que des gens avaient payé
comptant cinq ans avant la fusion, et que d'autres avaient payé pendant
seulement cinq ans leurs taxes; alors ceux qui avaient payé comptant
avaient payé vingt ans d'avance, si on veut; on dit: Remboursez-nous les
trois quarts, ou à peu près, un montant équivalent aux
trois quarts que nous avons payé d'avance pour rien.
C'est pour cela qu'il y a eu un certain nombre de réclamations
présentées au conseil. Étant donné que l'article
517 prohibe, de façon très claire, toute remise de taxe, nous
demandons l'adoption de cet article, pour nous permettre de faire les
remboursements.
M. Tardif: M. le Président, j'ai deux questions: Combien
de contribuables sont affectés par cet article?
M. Casault: M. le Président, avec votre permission, dans
le cas de l'ancienne ville de Notre-Dame-des-Laurentides, il y a douze
contribuables affectés, et dans l'ancienne cité de Charlesbourg,
980, mais avec des proportions. Je pense que vous avez par règlement les
proportions auxquelles nos gens de la trésorerie sont
arrivés.
M. Tardif: II y a environ 1000 contribuables affectés,
pour un montant global de combien de remboursement, M. le Président?
M. Casault: $132 947, dans le cas de l'ancienne cité de
Charlesbourg et de...
M. Tardif: Donc, 1000 contribuables, $132 000.
M. Casault: ...$1976.28 dans le cas de
Notre-Dame-des-Laurentides.
M. Tardif: Maintenant, que se passe-t-il dans le cas des
propriétaires qui ont quitté la belle ville de Charlesbourg pour
aller s'installer ailleurs? À qui vont les remboursements?
M. Casault: Vous avez une question dont la réponse est
embêtante, M. le ministre. Je ne pourrais pas vous dire,
honnêtement.
M. Dussault (Yves): Effectivement, cela pose ce problème
entre autres.
M. Casault: Le plus gros remboursement, c'est
l'Hydro-Québec, qui a payé comptant.
M. Tardif: Est-ce qu'il n'y a pas lieu de considérer cela
comme les surplus normaux d'une municipalité et de mettre cela dans le
fonds général de la ville?
M. Casault: Nous avions songé, M. le Président,
avec votre permission M. le ministre, avec notre surplus de la dernière
année d'opération en 1975, qui était d'au-delà de
$300 000, à prendre une partie de cet argent et à rembourser les
gens avec la permission du législateur, mais, ce qui arrive, dans la loi
de fusion, le surplus ou les dettes d'une ancienne municipalité sont
à la charge de l'ensemble des contribuables ou au bénéfice
de l'ensemble des contribuables.
M. Cordeau: Je crois qu'en toute équité pour ces
contribuables, la ville se doit de rembourser; autrement, c'est
pénaliser quelqu'un qui a payé ses taxes d'avance. Je crois qu'en
toute équité ces taxes reviennent aux contribuables.
M. Casault: Ces gens-là, M. le Président, on leur
demande de payer une deuxième fois sur la taxe générale.
C'est la formalité ou le processus de remboursement qui nous
embête beaucoup, mais je vous dis que les pressions sont très
fortes, à ce sujet.
M. Cordeau: C'est voler ces gens-là, s'ils ne sont pas
remboursés.
Le Président (M. Blank): Le député de
Beauharnois.
M. Lavigne: Au niveau des formalités, c'est
peut-être une suggestion qui va sembler farfelue, mais remboursez
à la demande avec un temps défini. Donnez-vous une année
ou deux ans et toutes les personnes qui feront leur réclamation dans le
laps de temps déterminé auront droit au remboursement et,
passé ce laps de temps, cela deviendra sans effet. C'est une
suggestion.
M. Cordeau: La municipalité peut les aviser aussi.
M. Lavigne: Oui, avec avis préalable, avec l'information
préalable.
M. Beauséjour: M. le Président, on voit cela dans
d'autres domaines. Il y a un avis qui est publié dans les journaux. Au
moins qu'on les avertisse.
M. de Belleval: M. le Président, je peux déclarer
solennellement que je n'ai pas droit à un remboursement de taxe.
Le Président (M. Blank): J'allais poser cette
question.
M. Goldbloom: II était temps. Une voix: Qu'est-ce
qu'on fait?
M. Cordeau: Je suis tout à fait d'accord pour rembourser.
D'ailleurs, on doit le rembourser, d'après moi.
M. Tardif: En équité, M. le Président, il
est bien évident que, pour les propriétaires qui sont encore
là et qui ont payé déjà et qu'on peut rejoindre, je
suis d'accord; pour les autres, à ce moment-là, ce sera dans les
surplus de la municipalité, si je comprends bien.
M. Dussault (Yves): Effectivement, ceux qu'on ne pourra pas
rejoindre, on ne les remboursera certainement pas.
M. Beauséjour: Si vous faites une bonne publication dans
les journaux, ils ont quand même la chance de la voir et de vous le
laisser savoir.
M. Dussault (Yves): Effectivement, si cet article est
adopté, il va certainement y avoir une publicité de faite pour
informer les gens qu'ils peuvent...
M. Casault: M. le Président, il reste...
M. Tardif: II n'y a pas d'élection à l'automne,
à Charlesbourg?
Le Président (M. Blank): Le député de
Vanier.
M. Casault: Non, nous avons été élus
à forte majorité.
Il reste peut-être un point que j'aimerais souligner, avec votre
permission, M. le Président. Dans des transactions de changement de
propriétaire, il y en a qui ont donné $700 et d'autres $1200,
payés d'avance, et cela a été peut-être aussi une
condition de vente. Alors, qui va-t-on rembourser à ce moment-là?
Nous, c'est dans un esprit d'équité et de justice, pour ne pas
demander à un contribuable de payer deux fois les mêmes
services.
M. Tardif: Adopté, M. le Président.
M. Bertrand: M. le Président, je voudrais simplement noter
que je suis heureux que la ville de Charlesbourg veuille le faire tout de
suite, parce que nous avons connu, lors des dernières élections
municipales dans la région de Québec, un cas où,
effectivement, des remboursements se sont faits à quelques jours de la
campagne électorale. Je pense que c'est tout à fait honorable. Je
pense aussi que la suggestion du député de Beauharnois, non
seulement pour un avis dans les journaux, mais, je pense que c'est votre
façon de
procéder, pour une information directement aux personnes
concernées par tous les moyens appropriés s'impose, de telle
sorte que tous et chacun puissent s'en prévaloir en toute justice.
M. Tardif: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Blank): L'article 12 qui devient 10,
maintenant.
M. Goldbloom: Adopté.
M. Dussault (Yves): L'article 10 prévoit la nomination des
membres du comité exécutif, après l'entrée en
vigueur de la loi.
Le Président (M. Blank): Adopté? Adopté. Le
bill est adopté avec les amendements, le titre est adopté et le
préambule est adopté.
M. Cordeau: À l'article 12, il y a une petite cor-
rection, parce qu'on a l'article 3 à la fin. L'article 4 est devenu
l'article 3.
Le Président (M. Blank): Oui, d'accord, vous avez raison.
Le nouvel article 10 est amendé en remplaçant l'article 4 par
l'article 3.
M. Casault: M. le Président, avec votre permission,
j'aimerais, au nom de ceux qui sont avec moi, au nom de mes conseillers, vous
remercier et remercier MM. les deux ministres et les autres membres de la
commission de nous avoir entendus et de nous avoir si bien compris dans la
gestion de la vie municipale. Merci.
Le Président (M. Blank): Merci. La commission ajourne ses
travaux sine die.
M. Casault: Merci beaucoup à notre parrain.
(Fin de la séance à 18 h 26)