Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Etude des projets de loi privés nos 226, 213, 221, 236 et 243
(Dix heures quinze minutes)
Le Président (M. Blank): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des affaires municipales et de l'environnement est
réunie pour étudier des projets de loi privés. Pour
commencer, on va énumérer les changements: M. Alfred (Papineau)
remplacé par M. Lacoste (Sainte-Anne); M. de Belle-feuille
(Deux-Montagnes) remplacé par M. La-plante (Bourassa); M. Dubois
(Huntingdon) remplacé par M. Russell (Brome-Missisquoi); M. Dus-sault
(Châteauguay) remplacé par M. Bertrand (Vanier); M. Léger
(Lafontaine) remplacé par M. Grégoire (Frontenac); M.
Léonard (Laurentides-Labelle) remplacé par M. Desbiens (Dubuc);
Mme Ouellette (Hull) remplacée par M. Gagnon (Champlain). Est-ce qu'il y
a d'autres changements? On va nommer un rapporteur. M. Lacoste (Sainte-Anne)
est nommé rapporteur. Etes-vous d'accord?
Des Voix: D'accord.
Le Président (M. Blank): M. Lacoste est nommé
rapporteur. Je vous donne la liste, car il y a un changement dans l'ordre de
travail. Le premier projet de loi sera celui de la ville d'Anjou, le
deuxième Verdun, le troisième Thetford Mines, le quatrième
Longueuil, le cinquième Charlebourg et, pour la fin, le dessert, la
ville de Bromont.
M. Bertrand: M. le Président, est-ce qu'on pourrait savoir
pourquoi vous ne maintenez pas la ville de Charlesbourg immédiatement
après Thetford Mines, Verdun et Anjou? Pourquoi passez-vous à
Longueuil?
Le Président (M. Blank): Avec le consentement du ministre,
c'est parce qu'il est possible qu'il y ait des projets de loi qui passent cet
après-midi. C'est pour donner une chance aux gens qui ne sont pas de
Québec de partir. Charlesbourg, c'est ici. Bromont, c'est une exception
parce que c'est le plus litigieux aujourd'hui. C'est pour cela qu'on le
retarde.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais vous dire tout
simplement que nous sommes d'accord avec ce que vous nous proposez comme ordre
du jour. Je voudrais souligner aussi que, nonobstant la tradition de cette
session qui veut que l'on termine à midi le merdredi, nous sommes
prêts à continuer jusqu'à 13 heures et aussi, si besoin en
est, nous de l'Opposition officielle sommes disposés à donner
notre consentement pour que cet après-midi deux commissions
siègent en même temps que la Chambre, puisque nous avons des
invités de l'extérieur.
Le Président (M. Blank): Cela va pour l'Union Nationale
aussi?
M. Cordeau: Certainement. Nous sommes prêts à offrir
notre collaboration aussi afin d'aider ces citoyens qui sont partis de loin
pour venir nous rencontrer.
Projet de loi no 226
Le Président (M. Blank): D'accord. On étudiera la
loi no 226, Loi concernant la ville d'Anjou. M. l'avocat, M. le curé de
la ville d'Anjou et les autres, voulez-vous vous présenter, pour le
journal des Débats?
M. Poupart (Armand): M. le Président, M. le ministre, mon
nom est Armand Poupart, je représente la requérante, la ville
d'Anjou. Je suis accompagné ici de M. le maire Jean Corbeil, le maire de
la ville d'Anjou, ainsi que de Me Marquis et des représentants du
conseil et de la gérance de la ville d'Anjou.
Le projet de loi devant vous porte le numéro 226. L'article 1 est
une demande spéciale pour des fins exceptionnelles, c'est-à-dire
que la ville désire acquérir certains terrains qui appartiennent
à la Commission scolaire de la ville d'Anjou dont cette dernière
n'a plus besoin actuellement. Elle les avait acquis par expropriation, pour
fins de construction d'une école et le site de cette école a
été changé. Etant donné que la cause en question
est la cause d'expropriation, elle est rendue jusque devant la Cour
suprême. Avec les délais qui ont été
occasionnés, le ministère de l'Education a choisi un autre
site.
Actuellement, la ville d'Anjou désirerait acquérir ces
terrains et les acquérir de gré à gré et, par la
suite, avoir la permission de les vendre librement, sans aucune entrave et sans
passer par l'article 26 de la Loi des cités et villes.
En faisant cette demande qui est assez spéciale, on l'admet, on
veut simplement vous dire que, dans le passé, il y a eu des
problèmes très graves, que tout le monde connaît, qui sont
survenus à la ville d'Anjou. Il y a eu une enquête sur
l'administration et il y a eu la tutelle de la Commission municipale qui a
duré environ sept ans. Maintenant, la ville d'Anjou est dans la
période de récupération. S'il est possible à cette
municipalité de récupérer les montants d'argent qu'elle a
perdus ou qu'elle a été appelée à payer, pour des
raisons qui sont connues publiquement, je pense que c'est à bon droit
qu'elle désire et qu'elle verra à revendre ces terrains et
à utiliser l'argent qu'elle en retirera. C'est dans cet esprit. La
Commission municipale est au courant de cette demande, étant
donné qu'à cette période la ville était en
tutelle.
Le Président (M. Blank): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Me Poupart, vous venez de répondre par
anticipation à une question que je voulais vous poser, parce que
j'allais vous demander pourquoi la ville voulait être
intermédiaire dans la
transaction plutôt que de permettre à la commission
scolaire de vendre tout simplement les terrains.
Si je comprends bien, le processus d'expropriation est engagé et
est allé à un point tel qu'il n'y a pas moyen de reculer,
l'expropriation devra se faire. La ville pourrait obtenir ces parcelles de
terrain à un prix avantageux qui serait inférieur au prix du
marché, et la ville pourrait ensuite vendre à un prix normal ces
terrains et en tirer un certain avantage. Je note aussi que l'article identifie
précisément les terrains en question dans l'annexe. Donc, il ne
s'agit pas d'un pouvoir général, il s'agit d'une transaction
précise définie dans la loi.
M. Poupart: Nous avons ici le plan qui vous sera affiché
par le gérant de la ville, M. Donaldson, et qui montre l'emplacement
exact de ces terrains.
Le Président (M. Blank): M. le ministre.
M. Poupart: Avec votre permission, M. le ministre, on aimerait
peut-être vous faire distribuer la carte indiquant l'emplacement de ces
terrains aux membres de la commission, s'il y en a qui en veulent.
Le Président (M. Blank): Est-ce que quelqu'un peut
distribuer ces cartes?
M. Tardif: M. le Président, j'aimerais poser une question
aux représentants de la ville d'Anjou. Au moment où on a fait
état de l'utilisation éventuelle de ces terrains, je
m'entretenais avec notre conseiller juridique sur un autre dossier concernant
la ville d'Anjou, si bien que je n'ai pas très bien saisi cette partie
de l'exposé de Me Poupart. Que veut-on faire de ces terrains?
M. Poupart: M. le maire va vous l'expliquer plus
précisément.
M. Corbeil (Jean): M. le ministre et MM. les membres de cette
Assemblée, comme vous pouvez le constater sur la carte qu'on est en
train d'afficher, ce sont les deux emplacements désignés par les
deux grands carrés rouges dont un est dans l'extrémité
nord-ouest de la ville d'Anjou et l'autre dans la partie sud-ouest de la ville.
Il s'agit de deux terrains immenses.
Un terrain a une superficie de 716 786 pieds carrés et l'autre
terrain a une superficie de 1 194 060 pieds carrés. Ce sont des terrains
immenses qui sont situés dans des zones destinées en
majorité à la construction domiciliaire à haute
densité, soit de quatre ou de six étages. Je tiens à
souligner ici que ce litige qui existe entre la commission scolaire et les
expropriés a commencé en 1969 et n'est pas encore terminé.
Durant toute cette période, la ville d'Anjou a perdu en taxation,
puisque la commission scolaire a obtenu une prise de possession
préalable en 1969 ou au début de 1970, et que depuis ce moment,
évidemment, il n'y a pas de taxe imposée à la commission
scolaire.
Nous avons fait une étude très rapide, et sim- plement sur
les terrains vacants depuis 1969/70, la ville d'Anjou a un manque à
gagner d'au moins $75 000 par année. Après un calcul rapide, cela
fait au-delà de $600 000 de taxation qui n'a pu être perçue
par la ville d'Anjou, sans compter que si ces terrains n'avaient pas
été l'objet d'une expropriation et d'un litige depuis tout ce
temps, spécialement celui du secteur sud-ouest qui est
immédiatement en face des Galeries d'Anjou, ces terrains auraient
sûrement été construits. Sur ces terrains du secteur
sud-ouest, il y aurait eu une évaluation possible de $5,5 millions et,
dans le secteur nord-ouest, une évaluation possible de $8 millions de
construction.
C'est donc dire que la ville d'Anjou a perdu des revenus
considérables au cours de cette période. Par le processus que
l'on vous demande en vertu du premier article, on pense qu'il serait possible,
si la ville d'Anjou avait le pouvoir d'acheter les terrains en question de la
commission scolaire et ensuite de les revendre, de récupérer, en
partie, ces taxes qui ont été perdues au cours des années
passées.
M. Tardif: Pardon, M. le Président, le terrain est
déjà viabilisé et pourvu de services?
M. Corbeil: Le secteur sud-ouest est complètement
viabilisé. Le secteur nord-ouest est partiellement viabilisé.
M. Tardif: Est-ce qu'il y a un office municipal d'habitation
à la ville d'Anjou, M. le maire?
M. Corbeil: Oui, monsieur.
M. Tardif: Est-ce qu'il est prévu de garder une partie de
cela pour du logement social pour les fins de l'office municipal de
l'habitation, M. le maire?
M. Corbeil: Je vais vous dire candidement qu'à l'instant
où on se parle, on n'a pas vraiment d'utilisation précise parce
qu'on est un peu dans une espèce de cercle vicieux.
Si on entreprend immédiatement les études sur
l'utilisation de ce terrain, les démarches pour l'acheter et tout cela,
on va se retrouver, à la fin du cercle, devant la commission scolaire et
le Conseil scolaire de l'île qui vont nous dire: Avant de pouvoir
transiger avec vous, il faudrait que vous obte-nier le pouvoir de
négocier, puisque dans le moment vous ne l'avez pas.
Il va s'écouler beaucoup de temps durant cette période. Ce
qu'on voudrait ici, c'est simplement le pouvoir de négocier avec la
commission scolaire. Après cela, si on a ce pouvoir, on va faire toutes
les études nécessaires possibles pour l'utilisation la plus
rentable possible pour la municipalité.
Le Président (M. Blank): Y a-t-il des objections sur cet
article?
M. Russell: Non, M. le Président, mais il y a une question
qui me trouble un peu.
Le Président (M. Blank): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: II semble que la commission scolaire est prise dans
un dilemme et qu'elle ne peut pas se départir de ces terrains à
des développeurs ou à d'autres organismes qui pourraient les
développer.
M. Corbeil: Le dilemme a existé par le fait, comme Me
Poupart l'expliquait tantôt, qu'originellement la commission scolaire
avait choisi un autre site pour construire l'école. Il y a eu un
problème sur ce site, parce que c'était situé en partie
dans la ville de Montréal. La ville de Montréal s'opposait
à ce que la commission scolaire Jérôme-LeRoyer exproprie du
terrain qui n'était pas situé à l'intérieur de son
propre territoire scolaire. Quand ce litige a éclaté avec la
ville de Montréal et la commission scolaire en 1969, comme la
construction de l'école était urgente, immédiatement la
commission scolaire a entrepris d'exproprier ces deux autres terrains.
Entre-temps, le litige avec la ville de Montréal s'est
réglé, dans le sens que la cour a dit que la commission scolaire
n'avait pas le droit d'exproprier. Après que ce principe a
été établi, la ville de Montréal s'est
déclarée prête à négocier la vente du terrain
de gré à gré et l'école s'est effectivement
bâtie sur le site originellement choisi.
Quand ce problème a été réglé avec la
ville de Montréal, la commission scolaire a voulu se désister des
expropriations des deux terrains, en disant: On n'en a plus besoin. En Cour
supérieure, la commission scolaire a gagné son point. La Cour
supérieure a dit: Vous pouvez vous désister. Les
expropriés sont allés en Cour d'appel. La Cour d'appel a
renversé le jugement, en disant à la commission scolaire: Vous
n'avez pas le droit de vous désister. Cela s'est finalement rendu en
Cour suprême et la Cour suprême a déclaré qu'un corps
public qui avait commencé des procédures d'expropriation, s'il
n'y avait pas un accord de la partie expropriée, ne pouvait pas,
unilatéralement, se désister.
Cela étant établi par la Cour suprême, le litige
s'est transporté devant le Tribunal de l'expropriation pour la fixation
de l'indemnité. Cela a été entendu et le jugement devrait
être rendu incessamment. Quand ce jugement sera rendu, la commission
scolaire va savoir combien lui coûtent les terrains en question.
Elle est prête à les revendre. Nous voudrions être en
mesure, après avoir eu ce pouvoir, de négocier avec la commission
scolaire l'achat des terrains en question. Il n'est pas sûr du tout que,
dans le temps, on sera intéressé à les acheter, cela
dépendra de l'indemnité qui sera fixée. Si on a au moins
les pouvoirs de le faire, on ne se fera pas dire par la commission scolaire:
Vous n'êtes pas des interlocuteurs valables puisque vous n'avez pas de
pouvoirs. Ayant le pouvoir, on négociera avec eux, et si on peut
s'entendre, on achètera; si on ne peut pas s'entendre, on
n'achètera pas. Ce n'est pas le pouvoir, autrement dit l'obligation pour
la commission scolaire de vendre à la ville, c'est simplement le pouvoir
donné à la ville de négocier avec la commission scolaire
afin que, si une entente peut être faite, par la suite, la ville puisse
se départir des terrains au prix du marché actuel.
Le Président (M. Blank): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le maire, si je comprends bien, vous demandez
pour la ville un pouvoir de négociation qui n'existe pas
présentement. Ou vous-même ou Me Poupart avez indiqué un
peu plus tôt que, normalement, vous devriez aller devant le Conseil
scolaire de l'île de Montréal pour faire valoir votre
intérêt. Est-ce que le pouvoir que vous obtiendriez par l'adoption
de cet article vous exempterait de ce contact avec le conseil scolaire?
M. Corbeil: Non.
M. Goldbloom: Vous iriez selon la procédure normale, mais
vous ne vous feriez pas répondre, à la fin: Vous n'êtes pas
un interlocuteur valable.
M. Corbeil: C'est cela. La Loi du conseil scolaire précise
que dans toute vente de biens quelconques qui appartiennent aux commissions
scolaires situées sur l'île, tout doit nécessairement
passer par le conseil scolaire et on va suivre ce canal de façon
normale.
M. Goldbloom: L'autre éclaircissement que je crois
comprendre mais que je voudrais comprendre parfaitement est que, dans la
première présentation, la ville a dit: Nous pourrons obtenir un
avantage important de ces transactions. Mais vous venez d'indiquer que ce n'est
pas nécessairement une transaction qui finira par intéresser la
ville. C'est une question que je me posais. L'expropriation n'est pas encore
faite?
M. Corbeil: Elle est faite.
M. Goldbloom: Elle est faite.
M. Corbeil: Le jugement n'est pas rendu.
M. Goldbloom: Oui, d'accord, je m'excuse, je me suis mal
exprimé. Est-ce que ce jugement devra porter sur le montant à
être versé aux expropriés?
M. Corbeil: Oui, l'expropriation, comme je disais tantôt,
et la prise de possession préalable ont eu lieu, fin 1969 ou
début de 1970. C'est donc dire que le Tribunal de l'expropriation va
nécessairement rendre un jugement établissant la valeur des
terrains en question en 1970, plus l'intérêt légal depuis
ce temps.
Nous serons en mesure d'évaluer, à ce moment-là, si
le terrain, depuis cette date, a subi une plus-value. C'est alors qu'on sera en
mesure de déterminer, si on est intéressé à
acquérir les terrains ou non. Si le prix qui est fixé par le
Tribu-
nal de l'expropriation est trop élevé, la ville dira tout
simplement qu'elle n'est pas intéressée à acheter les
terrains; si le prix fixé par le tribunal est intéressant, on se
déclarera prêt à les acquérir. La commission
scolaire a déjà mentionné il y a déjà
eu des pourparlers officieux avec la commission scolaire ainsi que des
représentants du ministère de l'Education, qu'ils sont
disposés à permettre à la ville d'acquérir ces
terrains.
M. Goldbloom: M. le Président, les explications me
paraissent claires et je n'ai pas d'objection à l'adoption de cet
article.
Le Président (M. Blank): Le député de
Bourassa.
M. Laplante: Merci, M. le Président. Il me fait plaisir
d'abord de souhaiter la bienvenue à M. le maire de la ville d'Anjou
ainsi qu'aux membres du conseil. Il me fait plaisir aussi de parrainer votre
bill.
Ce qui me préoccupe, quant à ce terrain, c'est que le
conseil scolaire ou votre commission scolaire régionale LeRoyer a le
pouvoir de le revendre aussi avec bénéfice, si elle est
obligée. Pourquoi est-ce qu'elle ne jouerait pas la transaction
plutôt que la ville d'Anjou?
M. Corbeil: Selon ce que je viens de vous dire tantôt, la
ville d'Anjou depuis, en chiffre ronds, neuf ans, a perdu, en pouvoir de
perception de taxes sur ces deux terrains, un minimum de $650 000. La
transaction permettrait de récupérer possiblement une partie de
cet argent, sans compter que, je ne veux pas revenir sur des histoires
antérieures, tout ce qu'on peut appeler, sans faire d'accusations
gratuites, le scandale des expropriations d'Anjou, coûte à ce jour
à la population anjouville un minimum de $7 millions qui est dans notre
taux d'endettement; alors c'est une espèce de possibilité de se
retaper un peu.
M. Laplante: En somme, M. le maire, le fait d'en être
propriétaire ne vous rapportera pas plus de taxes?
M. Corbeil: Non.
M. Laplante: Cela est un autre argument qu'on apporte, qui, je
pense, est pas mal valable. On a discuté un peu; nous n'aimerions pas
que la ville d'Anjou se fasse spéculatrice des terrains non plus.
C'est que vous avez Office d'habitation municipal. Le métro
arrive à environ quatre rues de là. Si on pense à l'Office
municipal d'habitation, avec le métro tout près, un centre
commercial immense en face, pour nous c'est un site idéal pour l'Office
municipal d'habitation. Est-ce que vous auriez objection à ce moment-ci
de prendre surtout ce terrain et de faire un règlement à part
pour que la transaction qui se ferait avec la commission scolaire ou le Conseil
de l'île puisse être faite au nom de la ville d'Anjou et que cela
soit transmis après à l'Office municipal d'habitation?
On voit là un site idéal pour l'ouvrier, l'habitation
à prix modique, parce qu'en somme le prix du terrain sera probablement
d'une valeur inférieure à ce qu'il était, à ce que
serait aujourd'hui sa valeur réelle, comme on dit en 1976.
M. Corbeil: En principe, je pense qu'on n'aurait pas d'objection,
sauf que je vais faire une parenthèse ici et bien signaler que quand on
parle d'un office municipal d'habitation dans des villes comme la nôtre,
il ne faut pas comparer cela à l'Office municipal d'habitation d'une
ville comme Montréal où, à toutes fins pratiques, c'est un
service de la municipalité.
Par la loi de la Société d'habitation du Québec,
les membres de l'Office d'habitation chez nous sont des gens qui servent
bénévolement; il est composé de deux membres du conseil,
deux fonctionnaires et cinq citoyens. Cela a été conçu
pour la construction de une ou deux ou trois résidences bien
identifiées pour personnes âgées. Quelles sont les
implications au niveau temps et compétence et ainsi de suite de la
construction d'un grand nombre d'unités de logement par l'Office
municipal? Est-ce qu'il faudrait à ce moment songer à donner une
autre structure à l'Office municipal et, si on s'en va vers une
activité à temps plein, prévoir des
rémunérations pour les gens qui servent à cet office, et
ainsi de suite? A l'heure actuelle on n'a pas commencé toutes ces
études parce qu'on ne voulait pas engager toutes sortes de
dépenses, de temps et d'études et arriver à la fin pour se
faire dire: Vous n'avez pas de pouvoir de négocier avec nous. C'est pour
cela qu'on essaie de ne pas commencer par la fin. Si on n'a pas de pouvoirs, on
risque à la fin de se faire dire qu'on ne veut pas discuter avec
nous.
M. Laplante: Dans une loi pareille il y a un danger
d'entraîner les villes dans la spéculation. En somme, vous
êtes honnêtes, vous le dites, c'est clair, vous voulez avoir ces
terrains pour spéculer après, pour ramasser plus d'argent pour la
ville d'Anjou. C'est là un danger pour nous de donner un pouvoir
additionnel de spéculation à une ville quand on sait que l'avenir
d'une ville peut être relié à son habitation pour la classe
ouvrière. Il ne faut pas se cacher non plus que la ville d'Anjou est un
quartier bien nanti où il y a de belles catégories de gens assez
aisés, mais où il faudra, à un moment donné,
à cause des industries qui existent et du centre commercial qui est
là et qui doit employer peut-être 3000 personnes ou pas loin, que
ces gens qui sont tous de petits salariés puissent
bénéficier de logis à prix modique. Je vois là une
solution idéale pour une ville aussi avant-gardiste que la ville
d'Anjou. Il faut le dire parce que depuis que vous êtes là, M. le
Maire, sans vous flatter, je crois que vous avez fait un travail immense et
très bien vu de partout. Vous auriez ainsi une occasion unique de
favoriser à la classe ouvrière l'accès à
l'habitation à bon marché.
Je crois qu'il y a des ententes qui peuvent in-
tervenir avec l'Office d'habitation du Québec pour profiter de la
générosité du gouvernement là-dedans.
M. Corbeil: J'attire votre attention sur deux points, M. le
député. En passant, je vous remercie de vos bonnes paroles
à l'égard de notre administration.
Ce que nous voulons avoir, en somme, dans ce secteur, ce sont un peu les
mêmes pouvoirs qui existent actuellement, par l'entreprise de la
Société d'habitation du Québec, sur les relotissements de
terrains. Si vous regardez sur la carte, où c'est ligné en vert,
nous avons un projet. Ce sont des terrains qui, actuellement, ne sont pas
propices à la construction, étant donné qu'en vertu d'un
plan de lotissement de 1911 ou 1920, ils ont 25 pieds de largeur et ne peuvent
pas être bâtis dans leur état actuel. Nous sommes en train
de discuter actuellement avec la Société d'habitation du
Québec pour acquérir ces terrains et, ensuite, les subdiviser
pour les revendre. Là aussi, c'est un endroit où il pourra y
avoir une possibilité de discussion avec l'Office municipal d'habitation
sur ce qui pourrait être fait dans ce coin.
Cela n'exclut pas la possibilité de faire la même chose,
partiellement, dans les secteurs mentionnés en rouge, mais je vous dis
bien candidement que notre principal désir d'acquérir les
terrains de la commission scolaire, c'est parce que ce sont évidemment
des terrains stratégiques et que, pour nous, c'est la seule façon
d'essayer de récupérer partiellement les sommes d'argent que je
vous ai mentionnées tantôt.
En ce qui concerne la possibilité de spéculation, j'attire
votre attention sur le fait qu'un article du projet de loi mentionne que, pour
la revente de ces terrains, ce sera toujours soumis à l'approbation de
la Commission municipale du Québec, aux conditions
déterminées par cette dernière. Si, dans le temps, la
Commission municipale, en collaboration avec le ministère,
préfère que ce soit fait par l'Office municipal d'habitation,
nous pourrons en discuter dans le temps, mais nous ne voudrions pas nous
attacher les mains immédiatement, sans avoir fait toutes les
études nécessaires.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Brome-M issisquoi.
M. Russell: M. le Président, j'ai simplement quelques
remarques à faire. On a des terrains qui ont été quasi
expropriés pour des fins scolaires. Le maire se plaint que la
municipalité a perdu des revenus, étant donné que ces
terrains n'ont pas été construits. S'ils avaient
été construits par la commission scolaire, il n'y aurait eu aucun
revenu.
Deuxièmement, il y a un principe, à mon sens, qui n'a pas
été éclairci ou qui a été presque admis,
c'est que la ville devient un agent développeur qui va vendre des
terrains à profit. C'est un principe qui est extrêmement
dangereux. En effet, si la commission le fait pour la ville d'Anjou, et je n'y
ai pas d'objection si elle a des besoins, il faudrait être prêt
à le faire pour toute autre ville qui voudrait faire exactement la
même chose, acquérir des terrains pour créer des
développements et générer des revenus pour la ville. Les
villes ont des problèmes majeurs au point de vue financier, pas
seulement la ville d'Anjou.
Je crois qu'il y a là un principe qu'on devrait examiner en
profondeur avant d'embarquer dans cela, parce que la commission scolaire peut
faire exactement demain ce que la ville d'Anjou peut faire. Pourquoi veut-on
laisser la ville d'Anjou prendre cela de la commission scolaire et devenir
agent d'immeubles? C'est ce qui ne me semble pas tout à fait clair
encore.
M. Corbeil: M. le Président, si vous me le permettez,
c'est exactement ce que je disais tantôt. C'est évident que la
commission scolaire a établi qu'elle n'a pas besoin de ces terrains.
C'est ou bien la commission scolaire qui va les revendre, avec sûrement
un profit, ou la ville d'Anjou. Si la commission scolaire les revend avec
profit, cela va dans le fonds du conseil scolaire et, indirectement, dans le
fonds du ministère de l'Education. Je pense que les citoyens de la ville
d'Anjou supportent depuis 1960 environ le scandale des expropriations que je
mentionnais tantôt. On a englouti des fonds dans des expropriations
inutiles. Si vous suivez les journaux, vous avez vu dernièrement des
jugements du Tribunal de l'expropriation qui décrétaient que,
dans quatre cas précis, on a exproprié des terrains pour des
rues. On a payé $275 000 dans un cas et, dans un autre cas, $400 000. Le
Tribunal de l'expropriation vient de décréter que cela aurait
dû être fait pour $1.
Ces montants de $260 000 et de $400 000 ont, dans le temps,
été versés aux propriétaires, en plus des
dépenses inhérentes pour les évaluateurs et de tous les
frais professionnels. L'ensemble de cette affaire se traduit par une
dépense qui est dans la dette obligatoire de la ville d'Anjou de $7,5
millions, strictement pour ce scandale des expropriations. Si vous calculez
à 10% par année le coût des emprunts municipaux, cela
coûte aux citoyens de ville d'Anjou, actuellement, $750 000 par
année pour ces problèmes.
On l'a dit, encore une fois, bien candidement, c'est une demande que
l'on fait pour obtenir un pouvoir assez spécial. Par cette
procédure de l'Assemblée nationale, les citoyens d'Anjou
pourraient, en partie, récupérer des sommes d'argent qu'eux
paient et non pas que l'ensemble de la province paie. Je ne pense pas, pour
répondre à votre objection, qu'il faudrait le faire pour tout le
monde. Il n'y a pas beaucoup de cas, dans la province, où des
soumissions scolaires ont exproprié des terrains pour ensuite les
abandonner.
M. Russell: M. le Président, ce n'est pas directement une
objection, c'est un principe, je pense, qui doit être examiné en
profondeur avant qu'on puisse dire: Pour la ville d'Anjou, oui, cela marche. Il
faut le faire dans des cas bien particuliers. Je pense, M. le maire, que vous
avez exposé bien des raisons qui pourraient justifier le comité
à accepter un article comme celui-là. Par contre, j'ai
posé la question tout à l'heure, la commission scolaire, elle,
pourrait faire exactement la même chose,
faire le développement de ces terrains. Et la ville d'Anjou a
quand même le contrôle du développement, par son
règlement d'urbanisme. Elle peut décider, sur tel ou tel
territoire, quel genre de bâtisse elle veut construire, excepté
dans les cas de bâtisses publiques.
Par contre, je crois bien qu'il y a ici un principe qui est en jeu,
premièrement. Deuxièmement, il y a une garantie qui est
assurée. La municipalité, pour agir, est obligée de passer
par la Commission municipale, ce sera à la Commission municipale d'en
juger, dans le temps, et cela, c'est la garantie. Donc, pour ces raisons,
étant donné cette garantie, je ne m'oppose pas
catégoriquement à ceci mais je dis simplement à la
commission: II faudra se rappeler qu'il y a là un principe qu'on met en
jeu, qui est un précédent. Il faudra faire attention, à
l'avenir.
M. Laplante: Pour prendre la défense de M. le maire, c'est
un peu vrai ce qu'il dit là. Les commissions scolaires, ordinairement,
vu l'échange de services qu'elles ont, à l'intérieur des
municipalités, paient environ $0.30 de taxe de services, je crois,
qu'elles donnent aux municipalités. Souvent, du moins, d'autres
commissions scolaires que je connais vendent les bâtisses à un
prix nominal, parfois à un prix très réduit à la
municipalité, considérant toutes les sommes d'argent qu'elles ont
reçu comme cela. En somme, c'est la ville qui est
pénalisée, c'est un peu comme cela que l'arrangement pourrait se
faire avec le conseil de ville.
Le Président (M. Blank): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: M. le Président, le problème
soulevé par le député de Brome-Missisquoi, en ce qui
concerne l'acquisition des terrains par les municipalités, est un
problème sur lequel le ministère se penche présentement.
On sait que la Loi des cités et villes et le Code municipal permettent
aux municipalités d'acquérir des terrains pour des fins
municipales, ces fins étant généralement très
limitées, très restrictives. Certaines villes ont des pouvoirs
extraordinaires, notamment Montréal qui a le pouvoir d'acquérir
des terrains pour des fins de réserve foncière, la ville de
Sainte-Foy, notamment, et la ville de Pointe-aux-Trembles qui ont obtenu
également de semblables amendements par le passé à la loi
générale. Nous étudions présentement ce
problème très précis, donc, de permettre aux
municipalités d'acquérir des terrains, de les aliéner et
d'en disposer à titre onéreux, actuellement, dit la loi, mais on
pourrait concevoir aussi d'autres formules lorsqu'il s'agit d'habitations
sociales.
Dans le cas précis d'Anjou, ce n'est pas un pouvoir
général d'acquérir des terrains pour fins de
réserve foncière, comme c'est le cas à Montréal ou
à Sainte-Foy ou ailleurs où cela existe, mais bien deux terrains
précis qui ont déjà été expropriés
pour des fins scolaires, donc payés à même des fonds
publics. Et pour ces raisons, j'endosse pleinement la position du parrain du
projet de loi, ici, le député de Bourassa, à savoir
peut-être pas d'aller aussi loin que d'introduire, dans le projet de loi
lui-même, mis à tout le moins d'obtenir du maire d'Anjou un
engagement formel qu'une partie substantielle et pour moi, une partie
substantielle, cela pourrait représenter au moins un des deux terrains
sera utilisée à des fins d'habitations sociales, de loyers
à prix modique. Sur cet engagement moral du maire d'Anjou, je serais
prêt à accepter l'article avec un léger amendement,
toutefois, puisqu'on soumet l'aliénation desdits terrains à la
Commission municipale, comme il se doit, sauf qu'on dit: Aux conditions
déterminées par cette dernière.
Ceci nous apparaît superflu, la Commission municipale ne
déterminant pas les conditions d'acquisition. Elle approuve ou elle
refuse. Elle ne se prononce pas sur les modalités de la transaction.
Quant à cet engagement, sur lequel j'aimerais bien entendre le maire, je
serais prêt à accepter l'article tel quel.
Le Président (M. Blank): Avant M. le maire, le
député de D'Arcy McGee va ajouter quelques mots.
M. Goldbloom: M. le Président, avant que le maire ne
réponde, je suis d'accord avec ce que le ministre vient d'exprimer comme
objectif. Mais j'aimerais y ajouter une nuance. J'aimerais suggérer que
ce soit cet engagement que le ministre demande au maire, ou
l'équivalent, parce que le maire a indiqué, tout à
l'heure, que la cause est toujours devant la Cour suprême. Après
cela, il y aura des négociations avec la commission scolaire, car il
faudra parler avec le Conseil scolaire de l'île de Montréal. On ne
sait pas si la transaction est pour être vraiment avantageuse ou non. Il
faudra déterminer cela dans le temps. Il est possible qu'un temps
considérable s'écoule avant que l'un ou l'autre de ces terrains
ne soit disponible pour une telle construction et, entre-temps, le maire a
indiqué que dans le coin sud-est du territoire de la ville, il y a des
terrains qui pourraient y convenir.
Quant à moi, M. le Président et j'espère que
le ministre sera d'accord avec moi l'équivalent serait tout
à fait valable si ce logement social se construisait ailleurs dans la
ville; Je pense que l'objectif serait atteint et possiblement plus tôt
que si l'on impose la restriction que ce soit l'un ou l'autre des deux terrains
en question.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: M. le député de D'Arcy McGee, je ne
voudrais pas vous contrarier. Si on parle de ces deux terrains, c'est parce
qu'on a un objectif social. Ces deux terrains sont près des grandes
voies, tandis que l'autre est à l'autre extrémité de la
ville. C'est pour cette raison qu'on donne un choix, parce que c'est l'article
1, en somme, qu'on est en train de décider. C'est pour cette raison
qu'on voudrait que le choix se fasse entre ces deux grandes superficies de
terrain. Lorsqu'on
parle socialement de gens à faible revenu, qui veulent payer un
loyer à prix modique, pourquoi les enverrait-on à
l'extrémité de la ville, loin de tous les services et loin du
métro? Tandis que là, les métros sont là. Les
services sont là. Les gens peuvent se rendre à pied même
à leur travail.
Considérez toute l'énergie que l'on épargne
seulement dans ce domaine; c'est un but très précis qu'on a de
vouloir vendre ces deux terrains, de pouvoir avoir une réponse de M. le
maire de la ville d'Anjou.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne veux pas faire un
long débat là-dessus. Il me semble que l'argumentation que vient
de présenter le parrain du bill vaut pour le terrain qui est en face des
Galeries d'Anjou, mais il ne vaut pas tellement pour l'autre qui est dans le
coin nord-ouest.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Verdun.
M. Caron: Avant que le maire de ville d'Anjou... il faudrait
faire attention. La Société d'habitation a des normes pour le
montant du terrain. Comme vous le disiez tout à l'heure, on ne sait pas
combien le terrain va coûter. S'il devient trop cher, est-ce que la
société va être d'accord à payer des terrains $15 et
$20 le pied carré? Ils ne savent pas actuellement combien cela va
coûter. C'est embêtant de dire ce qu'on fera. Quand on parle de
logement à prix modique, dans mon Ifvre, on a toujours été
au meilleur marché. On a payé du terrain à Verdun à
$2 le pied carré. Si le terrain monte à $10 et $15, M. le maire
ne peut pas le dire, les chiffres ne sont pas publiés. Je pense qu'on
demande beaucoup au maire de s'engager spécifiquement actuellement ce
matin.
Le Président (M. Blank): Me Corbeil.
M. Corbeil: Vous m'honorez en me qualifiant de maître. Je
suis obligé de le dire, il y a tellement d'avocats ici. M. le
Président, je pense que la ville d'Anjou a prouvé sa
détermination à examiner cet engagement social de la part d'un
corps public et spécialement d'une municipalité.
Dans le secteur nord-ouest, où est situé un des terrains,
la ville est déjà propriétaire de certains terrains
qu'elle a acquis, pour non-paiement de taxes. Il y a près de six mois,
nous avons confié un mandat au Centre de développement
technologique de l'Université de Montréal, afin que ces gens, par
une étude multidisciplinaire, nous suggèrent des façons
d'utiliser les terrains en question de la façon la plus valable
possible, au point de vue social et au point de vue de la
rentabilité.
Je n'ai aucune espèce d'hésitation à prendre ici
devant vous l'engagement, au nom de la municipalité, de voir à ce
que, dans toute la mesure du possible, on utilise ces deux parties de terrain
et aussi les autres terrains dont nous sommes propriétaires en vertu
d'acquisition pour non-paiement de taxes pour l'utilisation la plus socialement
valable possible. Même si ce n'est pas dans le texte de loi, je
n'hésite pas à prendre au- jourd'hui l'engagement devant vous que
si la transaction se faisait avec la commission scolaire, avant que nous
déterminions l'utilisation de ces terrains, nous pourrions très
facilement rencontrer les gens du ministère des Affaires municipales
pour démontrer ce qu'on a l'intention de faire, et utiliser ces terrains
en complète harmonie avec les objectifs du ministère des Affaires
municipales.
M. Laplante: Article 1, adopté.
Le Président (M. Blank): Article 1, adopté avec un
amendement. On retranche, après les mots "Commission municipale du
Québec", les mots suivants "aux conditions déterminées par
cette dernière". Ces mots sont retranchés et l'article est
adopté avec l'amendement.
Article no 2.
M. Poupart: M. le Président, l'article no 2, c'est une
demande de délégation de pouvoirs qui, actuellement, n'est pas
permise par la Loi des cités et villes concernant l'émission des
licences et la perception des licences pour les chiens et aussi la permission
de contracter avec un spécialiste en la matière pour lui remettre
tous les problèmes que cela cause.
Actuellement, depuis quelques années, la police ne s'occupe plus
de ces problèmes qui se multiplient. Une municipalité d'une
grandeur comme celle de la ville d'Anjou, ne peut avoir une escouade
spéciale pour s'occuper de ces problèmes. Il est facile
maintenant d'avoir recours à des spécialistes en la
matière qui, eux, sont équipés et qui peuvent s'occuper de
tout ce domaine sans que la municipalité n'ait aucun problème.
Ces personnes, généralement, ont des spécialistes à
leur emploi, ont des chenils qui sont situés à la
périphérie ou à l'extérieur des villes ou à
la campagne et peuvent disposer des animaux et de tous les problèmes que
cela peut causer.
C'est la permission de pouvoir négocier avec un corps public, une
compagnie, une corporation ou un individu qui exploite un tel service. Il y en
a sur la rive sud, il y en a dans l'est de Montréal, il y en a à
plusieurs endroits. Il y a beaucoup de municipalités, je pense, qui le
font actuellement, mais je ne pense pas qu'on ait tous les pouvoirs
précis pour le faire. On s'est aperçu qu'on n'avait pas ce
pouvoir précis après que le règlement qui avait
été fait dans ce sens eut été refusé par la
Commission municipale du Québec. C'est pour ces raisons qu'on revient,
pour se conformer à la loi et tâcher de régler le
problème de la meilleure façon possible.
Le Président (M. Blank): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: M. le Président, on n'a pas d'objection
à ce que l'émission des permis ou des licences de chiens se fasse
par des personnes avec lesquelles la ville aura conclu des ententes. Il nous
semble toutefois que la formulation proposée ici gagnerait à
être refaite. Nous avons ici un texte qui, je pense, atteint les
objectifs visés par la mu-
nicipalité et qui pourrait se lire de la façon suivante.
Evidemment, après le préambule concernant l'article 426,
l'article 2 est modifié avec ce qui suit: "Pour conclure une entente
avec toute personne dans le but d'autoriser celle-ci, pour et au nom de la
ville, à émettre et à percevoir des licences de chiens et
à appliquer tout règlement municipal concernant ces derniers. A
cette fin la personne avec laquelle le conseil conclut une entente et ses
employés, le cas échéant, sont réputés
à être des fonctionnaires municipaux."
M. Poupart: C'est exactement l'objectif qu'on visait.
Le Président (M. Blank): Adopté. Des Voix:
Adopté.
Le Président (M. Blank): L'article 2 tel qu'amendé
est adopté. Article no 3.
M. Poupart: L'article 3 s'inscrit dans le même esprit que
l'article précédent. Il s'agit d'un problème
d'émission de permis pour les bicyclettes. Mutatis mutandis, nous
aimerions être capables de donner aux marchands de bicyclettes ou
à des marchands locaux la permission d'émettre ces licences, sans
que cela passe par tout l'appareil du trésorier. Ce sont des sommes
modiques et cela faciliterait, surtout aux usagers de la bicyclette puisque
cela se développe de plus en plus, l'obtention des permis et de tout ce
qui en découle.
M. Tardif: Concernant cet article, nous avons une réserve
étant donné la formulation qui propose que la municipalité
ait le pouvoir de "conclure toute entente avec certains marchands".
L'expression "certains marchands" peut ouvrir la porte à une certaine
discrimination. Il nous semble que ce pouvoir, s'il était accordé
à la municipalité, devrait l'être à l'égard
de tous les marchands qui voudraient bien s'en prévaloir, comme cela
existe dans la plupart des municipalités, c'est-à-dire que le
vendeur de bicyclettes pourrait émettre un permis au lieu que certains
aient ce pouvoir alors que d'autres ne l'auraient pas.
M. Poupart: La formulation n'était pas faite dans ce but,
remarquez bien. C'est simplement une correction. On est bien d'accord pour que
cela change.
M. Laplante: Article 3, adopté.
Le Président (M. Blank): Une minute. L'article 3 avec
quelques mots en moins.
M. Tardif: Avec les marchands, tout simplement, au lieu de
"certains". Les marchands.
Le Président (M. Blank): Avec les marchands. L'article 3
est-il adopté tel qu'amendé?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Blank): Adopté. Article 4?
M. Poupart: A l'article 4 je ne le lirai pas au complet
la seule partie qui est du droit nouveau, c'est la partie qui est entre
parenthèses, à peu près à la sixième ou
à la septième ligne. Ce serait pour porter le taux, le
pourcentage de la taxe d'affaires à 12%, au lieu de 10% tel qu'il'est
actuellement dans la loi générale. Nécessairement, c'est
dans un but de récupération. Il y a des commerces, il y a
beaucoup d'activités et on aimerait obtenir, par ce biais, un revenu
substantiel plus élevé de la taxe d'affaires.
M. Tardif: Vous avez calculé ce que cela
représentait, M. le maire?
M. Corbeil: Oui. Je cite des chiffres de mémoire. A 10%,
actuellement, cela nous rapporte $1,960 million; 2% de plus, cela ferait 20%,
soit environ $400 000 par année.
M. Goldbloom: Quels sont les précédents que la
ville peut invoquer à l'appui de cette requête?
M. Corbeil: Le principal précédent est la petite
ville à côté de nous, Montréal, qui a un peu plus de
13%, et Montréal-Est qui a 11% ou 13%.
Le Président (M. Blank): L'article 4 est-il
adopté?
M. Laplante: Adopté.
Le Président (M. Blank): Adopté. Article 5?
M. Poupart: L'article 5 est dans le but de faciliter aux
contribuables le paiement, comme cela se fait de plus en plus, directement
à leur banque ou à leur caisse populaire ou à
l'institution financière qu'ils fréquentent toutes les semaines,
de toutes les taxes et de toutes les sommes qui peuvent être dues
à la municipalité. On demanderait, comme municipalité et
comme corps public, la permission de négocier un arrangement ou une
entente avec les banques et les caisses populaires afin de compléter ce
projet pour faciliter le paiement des taxes par les individus qui se
présentent dans ces institutions financières.
Le Président (M. Blank): Le député de D'Arcy
McGee.
M. Goldbloom: C'est vrai, ce que Me Poupart dit, que c'est une
tendance qui se répand non seulement pour des comptes de taxes, mais
pour d'autres sortes de comptes aussi. On peut tout simplement aller à
la banque et payer, recevoir un reçu et l'argent est
transféré à l'entreprise en question,
généralement une des grandes utilités publiques ou une
municipalité. Ce que j'aimerais savoir, c'est simplement: Est-ce qu'il y
a une commission qui s'attache à cette transaction?
Est-ce que la ville perd ainsi un pourcentage des revenus qu'elle aurait
autrement?
M. Corbeil: Nous avons eu des pourparlers officieux avec les
représentants de la caisse populaire locale qui, eux, nous ont
assurés qu'ils sont prêts à effectuer ce service
gratuitement.
Nous n'avons pas de pourparlers officiels avec les banques, parce qu'il
faut passer par le siège social et on ne croyait pas nécessaire,
à ce temps-ci, d'entrer en rapport avec elles avant d'avoir le pouvoir.
C'est bien notre intention, si ce pouvoir nous était donné, de ne
faire des ententes qu'avec les banques et les caisses populaires qui seraient
prêtes à rendre le service gratuitement. Nous n'avons l'intention
de payer aucune commission pour cela.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai deux questions
additionnelles. Combien de caisses populaires y a-t-il sur le territoire de la
ville d'Anjou, à peu près?
M. Corbeil: II y a trois succursales de caisses populaires,
c'est-à-dire qu'il y a deux caisses populaires, il y a une caisse qui a
deux succursales puis il y en a une autre qui en a une seule.
M. Goldbloom: D'accord. L'autre question qui est l'autre
côté de la médaille: Si la ville n'obtient pas ce pouvoir
cette autorisation, serait-elle éventuellement obligée de retenir
les services d'employés additionnels pour faire ce travail? Est-ce que
l'on peut prévoir que la ville n'aurait pas besoin de payer autant en
salaires, si le travail était fait par les caisses populaires et les
banques?
M. Corbeil: Non, ce pouvoir n'est qu'une façon
d'améliorer notre service aux citoyens. Actuellement, le citoyen doit ou
bien se rendre sur place, avec les limitations d'heures pendant lesquelles
l'hôtel de ville est ouvert, ou bien payer par chèque. Il y a des
gens qui n'accordent pas trop d'attention actuellement au service postal puis
se déplacent pour venir porter eux-mêmes leurs chèques.
Dans bien des cas, quand les gens sont un peu éloignés de
l'hôtel de ville, ce serait beaucoup plus facile pour eux de payer
à la caisse populaire de leur voisinage ou à leur banque. C'est
strictement un service à la population.
Le Président (M. Blank): Le député de
Bourassa.
M. Laplante: Juste une petite question. Vous dites que cela ne
coûtera rien à la ville pour la perception de ces taxes-là,
mais le contribuable lui, est-ce qu'il paiera à la caisse?
M. Corbeil: Encore une fois, nos conversations n'ont
été qu'avec les représentants de la caisse populaire. On a
dit et je précise ici que ce n'est qu'au-dessus de la table, sans
échange de correspondance officielle que la caisse populaire est
prête à le faire comme service à ses clients, sans frais.
Je pense que, dans beaucoup de cas, la caisse populaire le fait
présentement pour les factures de l'Hydro-Québec, Bell Canada,
ces choses-là.
M. Laplante: On paye pour cela.
M. Corbeil: Je ne le sais pas.
M. Laplante: On paye $0.15, je crois.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Beauharnois.
M. Lavigne: M. le Président, juste une question, je ne
veux pas présager un malheur. Vous nous avez parlé de contacts ou
d'ententes à peu près officieuses, mais en supposant que vous
obtiendriez le pouvoir de négocier avec les caisses populaires et
qu'à la toute dernière minute les caisses n'accepteraient pas de
donner ce service-là complètement gratuitement, jusqu'à
quel taux ou quel montant ou à quel pourcentage du compte de taxes
seriez-vous prêt à concéder aux caisses populaires pour
vous accorder ce service?
M. Corbeil: Voici, actuellement, je pense que, pour faire un
chèque, cela coûte normalement aux alentours de $0.10 ou de $0.15
puis le poster cela coûte $0.10 ou $0.12. Je pense que ce serait
raisonnable, et encore une fois, sans prendre d'engagement, si la caisse
populaire ou la banque a l'intention de demander $0.10 ou $0.15 pour les frais
de manipulation, je ne pense pas qu'on aurait objection. Elle le fait
actuellement pour l'Hydro-Québec et Bell Canada.
Le Président: M. le ministre des Affaires municipales.
M. Tardif: M. le Président, on est un petit peu ici
contraint, pas un peu, mais beaucoup, par l'article 93 de la Loi des
cités et villes qui précise que le trésorier est le
percepteur et le dépositaire de tous les deniers de la
municipalité. Et l'article 97 de la même loi stipule que seul le
trésorier ou un autre officier du conseil peut donner quittance à
un débiteur de la municipalité.
Donc l'amendement proposé, s'il était adopté, irait
à rencontre des dispositions générales, d'une part. Il y a
cette question des frais que pourraient exiger les institutions
financières, les banques, les caisses populaires, pour ce genre de
transactions. Est-ce que le contribuable conserverait ce loisir d'aller payer
quand même à l'hôtel de ville ou au trésorier?
Il me semble qu'il s'agit là de dispositions qu'il y aurait
intérêt, à supposer que ce soit bon pour ville d'Anjou,
à introduire dans la loi générale. A cause de la teneur
même de l'article qui nous est proposé ici, nous disons
finalement: Le conseil de la ville peut par règlement faire un
arrangement avec toute banque à charte ou caisse populaire afin que
toute taxe... La question, encore une fois, des frais d'administration,
à moins qu'on puisse l'inclure dans l'article en question, il
me semble qu'il serait peut-être préférable de
reporter l'adoption d'un tel article et attendre l'amendement à la loi
générale.
M. Corbeil: Nous n'avons pas d'objection.
M. Poupart: Notre objectif sera atteint si c'est dans la loi
générale.
M. Corbeil: C'est 600...
M. Russell: Y a-t-il certaines villes ou municipalités qui
le font actuellement à votre connaissance?
M. Tardif: Certaines villes ont pris sur elles de négocier
de semblables ententes avec les banques et caisses, mais à rencontre
véritablement de la loi.
M. Corbeil: Si cela a pour effet d'apporter éventuellement
une modification à la loi générale nous n'en sommes que
plus réjouis.
Le Président (M. Blank): L'article no 5 est
retiré.
M. Cordeau: M. le Président, j'aurais une question
à poser à M. le ministre. Est-ce que les caisses ou les banques
ne pourraient pas donner un document prouvant qu'on a reçu l'argent,
mais que la ville fasse parvenir ensuite un reçu, un accusé de
réception du paiement du compte? Je crois que tout deviendrait normal
alors. Une quittance. C'est le trésorier qui donne la quittance tel que
spécifié dans la loi
M. Tardif: M. le Président, je pense que diverses
modalités peuvent en effet être élaborées pour
à la fois soulager des municipalités, faciliter aux contribuables
le paiement des comptes de taxes; mais le ministère
préférerait introduire cela dans la loi générale et
en déterminer les modalités.
M. Cordeau: D'accord.
M. Grégoire: M. le Président, je voudrais demander
une information au ministre. Il y a des cas précis où cela se
fait. Par exemple, un individu s'achète une propriété, le
créancier hypothécaire va exiger que, tous les mois, en plus du
capital et des intérêts sur l'hypothèque, la taxe soit
incluse dans le montant, et envoyée non seulement à une banque,
ou à la banque si c'est elle qui est créancière
hypothécaire, ou à une compagnie d'assurance, et alors, c'est
cette compagnie qui perçoit les taxes au nom de la ville.
M. Tardif: La compagnie de finance qui agit ni plus ni moins
comme fiduciaire et qui paie, au nom du contribuable, les taxes reçoit
une avance en quelque sorte. Ce n'est pas vraiment le paiement des taxes comme
tel. Le paiement est fait par la compagnie en Question à un moment
donné.
M. Grégoire: Par la compagnie et non pas par le
propriétaire.
Le Président (M. Blank): L'article no 6 devient maintenant
l'article no 5.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que je peux,
à mon tour poser une question au ministre? Il vient d'indiquer son
intention d'étudier l'opportunité de faire inscrire dans la loi
générale un tel devoir. Est-ce qu'il songe à faire de
même en ce qui concerne les permis de chiens et de bicyclettes et
notamment en ce qui concerne la taxe d'affaires qui est limitée à
10% dans la loi générale?
M. Tardif: M. le Président, je pense que ceci se situe
dans un débat beaucoup plus général sur la
fiscalité municipale et qu'il ne saurait être question ici de dire
que cela devra inclure tout genre de taxes. C'est précisément en
demandant à la ville d'Anjou de retirer cet article de son projet de
loi, de nous laisser le temps d'étudier les implications d'une telle
mesure à l'ensemble des municipalités.
Le Président (M. Blank): D'accord, l'article no 6. M.
Poupart: M. le Président...
Le Président (M. Blank): Une minute, le
député de Saint-Hyacinthe...
M. Cordeau: Tantôt on a parlé du principe que seul
le trésorier a le droit d'accuser réception du paiement d'une
taxe. Les permis pour chiens et tout cela sont des formes de taxes aussi. Si
l'argent est perçu par un marchand, pourquoi les taxes municipales ne
peuvent-elles pas être perçues par une caisse populaire?
M. Tardif: M. le Président, je pense quand même
qu'il y a une distinction à faire entre une licence émise en ce
qui concerne les animaux et la taxe foncière comme telle. Même
là, si le député de Saint-Hyacinthe veut bien relire la
proposition qui a été faite, que j'ai lue je ne sais pas
si le texte a été distribué qui remplaçait
celle qui a été proposée par la ville d'Anjou, il y avait
le dernier alinéa qui se lisait comme suit:
A cette fin, la personne avec laquelle le conseil conclut l'entente et
ses employés, le cas échéant, sont réputés
être des fonctionnaires municipaux, parce que la loi
générale dit bien que le trésorier, ou autre officier du
conseil peut donner... Pour les fins de l'application de ceci, ils sont
réputés être des fonctionnaires municipaux.
Le Président (M. Blank): L'article 6 est devenu maintenant
l'article 5.
M. Poupart: L'article 6, porte maintenant le numéro 5.
Messieurs, la ville d'Anjou a deux voisins principaux qui sont la ville de
Montréal et la ville de Saint-Léonard. Ce sont des territoires
qui
sont limitrophes, dont les frontières se touchent.
En principe, cet article a uniquement pour effet de corriger des
frontières. Il s'agit d'un échange de territoires entre, d'une
part, la ville de Montréal et la ville d'Anjou, et d'autre part, la
ville d'Anjou et la ville de Saint-Léonard. Le mécanisme
exprimé dans ce texte a pour effet de le rendre flexible et de nous
permettre d'obtenir immédiatement le pouvoir, quitte à obtenir,
par la suite, de la part des autres interlocuteurs, leur assentiment aux
descriptions techniques et au plan exact de cet échange de territoires.
Cela fait des années que ces frontières doivent être
corrigées. Ce sont des frontières qui ne sont pas logiques. A
certains endroits, il y a des propriétés qui sont coupées
en deux. On pourrait nous dire qu'on pourrait procéder par des annexions
réciproques, en vertu de la Loi des cités et villes, mais en
réalité, il ne s'agit pas d'annexions. Il ne s'agit pas de
prendre des parties de territoires pour les adjoindre à un territoire,
comme c'est le cas de l'annexion, mais il s'aqit d'un échange.
Il faut que cela fonctionne des deux côtés,
c'est-à-dire que le proposant échangiste et l'acceptant
échangiste soient d'accord. On demande ce mécanisme qui est plus
flexible, on a fait des ententes au préalable avec ces deux
municipalités qui n'ont pas d'objection.
Pour arriver à cette fin, la ville d'Anjou adoptera un
règlement, elle le soumettra à la ville de Montréal et la
ville de Montréal adoptera un règlement et l'approuvera. Par la
suite, le tout sera soumis à la Commission municipale, qui pourra faire
une enquête publique, puis le tout sera remis au lieutenant-gouverneur
qui pourra ajouter des conditions à cet échange de terrains.
Nous pensons que c'est tout à fait démocratique de
procéder de cette façon. D'ailleurs, dans les Statuts du
Québec 1966/67 pour la ville de Saint-Léonard, nous avions obtenu
ce pouvoir devant la commission des bills privés. C'est l'article 1 du
chapitre 107 des Statuts du Québec 1966/67.
Maintenant, j'aimerais donner à M. le maire la chance de vous
expliquer quelles sont ces anomalies et quelles sont les corrections que cette
façon flexible de régler le problème apporterait.
M. Corbeil: Je demanderais à M. Aurel Le-maire, le
directeur du service de planification de la ville d'Anjou, de vous fournir les
explications nécessaires. Nous pourrions commencer par
Saint-Léonard, M. Lemaire. Dans le cas de Saint-Léonard, pour la
petite pointe en haut.
Dans le cas de Saint-Léonard, c'est strictement un petit triangle
qui brise la ligne rectiligne de la frontière entre la ville d'Anjou et
la ville de Saint-Léonard. On voudrait que ce triangle soit dans la
ville de Saint-Léonard, comme la situation géographique l'exige
presque. En échange, à l'endroit où M. Aurel Lemaire vous
l'indique présentement, il y a, aux coins de la rue Jarry et de la rue
Champ d'Eau, je crois, une maison de rapport qui est construite, et dont
l'accès se fait par un bout de rue qui a été construit et
qui est entretenu par la ville d'Anjou, mais qui, géographiquement,
présentement et physiquement, est dans le territoire de
Saint-Léonard. Par ce qu'on propose, ce petit bout de rue, comme il se
doit, deviendrait un territoire de la ville d'Anjou, et, en échange, le
petit triangle à l'extrémité nord deviendrait le
territoire de Saint-Léonard.
Cela aurait pour effet de rectifier une situation qui n'est pas
cohérente dans le moment.
Dans le cas de Montréal, c'est beaucoup plus complexe. Nous
avons, à nos limites sud et à nos limites nord des
frontières qu'on peut appeler en dents de scie.
Précisément dans le secteur nord, notre frontière actuelle
est la ligne noire qui se situe de part et d'autre du boulevard Henri-Bourassa.
Actuellement, quand on se promène sur le boulevard Henri-Bourassa, il y
a des moments où on est dans le territoire d'Anjou et d'autres moments
où on est dans le territoire de Montréal. Les
délimitations se promènent d'un côté et de l'autre
du boulevard Henri-Bourassa.
On a proposé à la ville de Montréal de limiter
plutôt le territoire à une frontière qui est à peu
près naturelle dans le moment, soit la ligne de transmission de
l'Hydro-Québec. Alors, la nouvelle frontière de la ville d'Anjou,
dans le secteur nord, serait la ligne en rouge. Comme le territoire, qui est au
nord de cette ligne rouge, ferait partie du territoire de la ville de
Montréal, on échangerait du terrain à
l'extrémité sud. Dans le moment, encore une fois, nos limites
suivent la ligne noire. Les nouvelles limites seraient la ligne rouge. Ce n'est
pas encore une ligne tout à fait rectiligne parce qu'il y a des
problèmes de constructions actuelles qu'on ne peut pas déplacer,
mais cela aurait pour effet de corriger, de rendre un peu plus
géométriques et plus normales les délimitations dans le
secteur sud. Cela fait au-delà d'un an et demi que l'on échange
toutes sortes de données techniques avec la ville de Montréal et
le procureur de la ville de Montréal est ici pour vous transmettre
l'opinion de la ville de Montréal sur cet échange proposé
de terrains.
Le Président (M. Blank): M. l'avocat de la ville de
Montréal, voulez-vous vous identifier pour le journal des Débats,
s'il vous plaît?
M. Allard (Jules): Mon nom est Jules Allard, avocat; je
représente la ville de Montréal. Je suis ici pour informer cette
commission que la ville de Montréal ne s'oppose pas, en principe,
à l'adoption de l'article 5. Comme l'a souligné M. le maire, il y
a eu des échanges de données techniques. Bien sûr, il n'y a
pas encore d'accord quant aux terrains qui seront effectivement
échangés. Cela reste encore à l'état de
négociation, mais, en principe, la ville de Montréal ne s'oppose
pas aux moyens que présente la ville d'Anjou pour modifier sa
frontière.
Le Président (M. Blank): Y a-t-il quelqu'un, ici, de
Saint-Léonard?
M. Corbeil: Je pourrais peut-être vous souligner que la
ville de Saint-Léonard et la ville d'Anjou ont quelque chose en commun,
leur procureur.
Le Président (M. Blank): II va prendre un autre
chapeau.
M. Poupart: Je vais changer de chapeau. Là-dessus, je dois
vous dire que la ville de Saint-Léonard est en tutelle de la Commission
municipale qui est là avec ses administrateurs
délégués. Ces derniers n'ont pas d'objection à ce
qu'il y ait des négociations. Même, c'est déjà
commencé avec la ville de Montréal. Ils ont rencontré les
officiers de la ville de Montréal. Des plans ont été
soumis et tout le monde est d'accord pour dire que le véhicule qu'on
vous propose peut être utilisé, le cas échéant.
Le Président (M. Blank): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: M. le Président, ces échanges de
terrains entre municipalités, surtout lorsqu'elles sont toutes
consentantes, évidemment, ne sauraient que recevoir l'approbation du
ministère, sauf que la loi générale, la Loi des
cités et villes, contient déjà des dispositions à
cet effet qui prévoient un mécanisme de consultation des
propriétaires et locataires intéressés. Cela pourrait
drôlement intéresser un certain nombre de locataires et de
propriétaires de savoir qu'ils vont changer de municipalité, ce
qui pourrait indiquer automatiquement qu'ils vont changer de taux de taxe.
Pourquoi, dans ce cas, tout en reconnaissant que l'objectif visé
est louable, ne juge-t-on pas bon de s'en remettre au mécanisme
prévu dans la loi actuelle?
M. Poupart: Le mécanisme qui est prévu pour les
annexions, nécessairement, c'est pour des accaparements de terrains ou
des démembrements de terrains d'une façon unilatérale;
là, c'est bilatéral. Il faut avoir le consentement des deux. Ce
sont des échanges; ce n'est pas une augmentation d'un territoire en
prenant une partie d'un autre. C'est donnant donnant.
Si ça marche d'un côté par l'annexion, les principes
de l'annexion, si cela fonctionne, si les électeurs sont d'accord, et si
cela ne marche pas de l'autre côté, cela ne marche plus. Il faut
que cela marche des deux côtés.
M. Tardif: J'allais dire des trois côtés puisque,
quand même, il y a les citoyens.
M. Corbeil: Oui, le citoyen est intéressé
là-dedans; quand il s'agit de grandes superficies, il est d'autant plus
intéressé. Mais quand il s'agit de correction de
frontières parce que ce sont des corrections qui s'imposent
il est protégé, le citoyen, par l'article 5, tel que
présenté, parce qu'il y aura une enquête par la Commission
municipale. La Commision municipale protégera nécessairement le
citoyen. Il pourrait y avoir des modifications, à la suggestion qui va
être faite par les deux participantes, l'une ou l'autre des deux villes
participantes à cet échange. Le citoyen sera
représenté par la Commission municipale qui sera présente
et qui pourra le convoquer, lui demander son opinion et la suivre, si elle est
bien fondée, au dire de la commission.
C'est dans cet esprit que nous l'avons présenté
uniquement.
Le Président (M. Blank): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Me Poupart, puisqu'il s'agit, au nord, d'une ligne
de transmission, je présume qu'il n'y a pas de bâtiments sur les
terrains qui seraient cédés à la ville de Montréal.
Au moins, il n'y a pas de bâtiments résidentiels.
M. Poupart: Non.
M. Goldbloom: Au sud, où la ville d'Anjou pourrait
acquérir des terrains de la ville de Montréal, y a-t-il des
constructions? Y a-t-il des résidences? Il y a donc des gens qui
changeraient de municipalité.
M. Corbeil: Je ne veux pas être méchant envers la
ville de Montréal, mais notre "trade" c'est qu'évidemment le
problème que vous venez de souligner est très réel. Dans
le secteur nord, il n'y a aucune construction résidentielle. Les gens
qui sont propriétaires des terrains qui sont actuellement dans la ville
d'Anjou deviendraient des contribuables de Montréal. Eux, j'ai peur
qu'ils s'opposent parce que je pense que tout le monde est plus heureux
d'être résident et contribuable de la ville d'Anjou que de la
ville de Montréal. Les propriétaires de ces terrains pourraient
s'opposer, tandis que dans le secteur sud, où les gens passeraient de
Montréal à Anjou, on est à peu près convaincu
d'avance que ces gens seraient tout à fait heureux et ne s'opposeraient
pas au règlement.
Ce sont les gens qui sont susceptibles d'en profiter le plus qui ne
s'opposeraient pas. Les gens dans le secteur nord, qui ne sont que des
propriétaires de terains vacants, pourraient empêcher la
réalisation de ce projet qui est, par contre, au niveau administratif,
à l'avantage des deux municipalités concernées.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: Est-ce qu'il y a un gros écart dans
les taux de taxation entre ces trois villes, pour ceux qui se trouveraient
à changer de l'une à l'autre?
M. Corbeil: En ce qui concerne Anjou et Saint-Léonard, ce
sont deux municipalités à peu près semblables. Sans avoir
fait une étude très approfondie de tout le système de
taxation, je pense qu'on peut dire que, règle générale, la
taxe à Saint-Léonard est à peu près la même
qu'à Anjou. A Montréal, évidemment, c'est beaucoup plus
complexe, si on parle de taxe d'eau à environ 13% de la valeur locative,
la nouvelle taxe olympique et ainsi de suite. Je pense qu'en
général la taxe à Montréal, encore une fois, sans
insulter nos
grands amis de la ville de Montréal, est plus
élevée qu'à Anjou.
M. Grégoire: Cela poserait un réel problème
pour ceux qui seraient versés dans la municipalité de
Montréal?
M. Corbeil: C'est cela. Dans le secteur nord, il y a des terrains
vacants qui sont dans la ville d'Anjou actuellement et qui tomberaient dans
Montréal. Eux peuvent, je pense, s'opposer énormément.
M. Tardif: M. le Président, en fait, j'ai entendu
l'exposé du maire à l'effet que certains citoyens, selon qu'ils
passeraient d'un côté ou de l'autre de la frontière,
seraient relativement heureux ou malheureux. C'est un sondage
évidemment, je pense, non scientifique que nous rapporte le maire
d'Anjou. Mais je pose la question: Est-ce que tout bon sondage, si scientifique
soit-il, finalement, ne vaut pas un vote du citoyen concerné? Et
vraiment, est-ce que cela constituerait un empêchement majeur à la
réalisation des objectifs que vous poursuivez que de le soumettre
à cette procédure prévue dans la loi?
M. Corbeil: Pour encore les mêmes raisons que j'exprimais
tantôt, les terrains en bordure du boulevard Henri-Bourassa, dans le
secteur nord, sont détenus par un très petit nombre de personnes
individuellement intéressées.
M. Tardif: Combien de citoyens vont changer de ville?
M. Corbeil: De citoyens physiques?
M. Tardif: Enfin, résidents et propriétaires.
M. Corbeil: Je n'ai pas les données exactes. M. le maire,
est-ce que vous avez les détails là-dessus?
On n'a pas les informations précises.
M. Tardif: Pardon?
M. Corbeil: On n'a pas les informations précises.
Une Voix: Les informations ne sont pas assez justes.
M. Laplante: Est-ce que cela peut aller au-delà de 1000
personnes?
M. Corbeil: Non. Je pense qu'on peut dire sans crainte de se
tromper, que c'est certainement moins de 100 personnes.
M. Laplante: Moins de 100?
M. Corbeil: Certainement.
M. Laplante: Même dans le sud.
M. Corbeil: Oui. Dans le sud, quant à la partie qui est
construite dans Montréal je ne sais pas si vous êtes
familier avec le coin de mémoire, il s'agit de quatre ou cinq
maisonsd'habitation de trois ou quatre étages chacune. Le reste est du
terrain vacant.
Une Voix: Autres questions?
M. Tardif: M. le Président, est-ce que je dois comprendre
qu'il s'agit de négociations très avancées entre les trois
municipalités concernées et qu'on serait prêt à
procéder à ces échanges, ou bien si on en est quand
même à l'échange de dossiers techniques, descriptions de
territoires et tout cela, et que le gros des négociations reste à
faire, auquel cas, la municipalité requérante pourrait obtenir
les renseignements demandés par la commission à savoir,
effectivement, combien de personnes, à titre de propriétaires ou
de locataires sont impliquées dans ces mouvements de
propriété, ou bien, reporter éventuellement ceci, ou bien
encore, se soumettre aux dispositions générales de la loi?
M. Corbeil: Dans le cas de Saint-Léonard, c'est tellement
minime qu'il s'agit simplement de procéder. Les échanges
techniques sont faits. Dans le cas de Montréal, le projet qui est
là n'est que le dernier projet soumis par la ville d'Anjou à
Montréal et il y a échange depuis plusieurs mois de
données techniques quant à l'évaluation foncière,
la valeur marchande des terrains, l'utilisation possible du sol et il n'est pas
du tout conclu avec la ville de Montréal et la ville d'Anjou que ce sera
nécessaire cela. Cela peut être bien différent. On en est
au stade des échanges techniques.
M. Tardif: M. le Président, compte tenu de ce qui vient de
nous être présenté et, encore une fois, du principe quand
même qui nous préoccupe, soit celui de la consultation des
citoyens concernés, je demanderais à la ville d'Anjou ici de
retirer cet article, quitte, encore une fois, à le représenter
à une autre occasion, si entre-temps il semblait impossible, pour toutes
sortes de raisons, d'utiliser les dispositions générales de la
loi, ce qui n'empêche pas, évidemment de continuer toutes les
tractations, toutes les négociations avec les villes environnantes.
M. Corbeil: Serait-il possible de retirer toute allusion à
la ville de Montréal de façon que cela puisse se faire pour les
petites parcelles, avec Saint-Léonard? On pourrait retirer toute
allusion à la ville de Montréal.
M. Tardif: II n'y a aucun électeur, là?
M. Corbeil: Pardon?
M. Tardif: II n'y a aucun électeur?
M. Corbeil: II y a des électeurs en tant que
propriétaires.
M. Tardif: Plusieurs ou non?
M. Corbeil: Non, non. Dans le cas de Saint-Léonard, cela
fait partie d'un terrain, c'est l'arrière du terrain. La rue qui serait
cédée par Saint-Léonard à la ville d'Anjou est
évidemment du domaine public, elle appartient à
Saint-Léonard, alors, il n'y a pas d'électeurs là. Dans le
cas du petit triangle au nord, c'est le propriétaire du terrain; il y a
une espèce de terrain rectangulaire et 98% de ce terrain fait partie de
Saint-Léonard, sauf cette petite pointe qui fait partie de la ville
d'Anjou.
M. Goldbloom: Je n'aurais pas d'objection, M. le
Président, à conserver l'article en ce qui concerne la
transaction entre la ville d'Anjou et Saint-Léonard.
M. Corbeil: On pourrait retirer tout ce qui concerne
Montréal.
Le Président (M. Blank): A la troisième ligne et
à la quatrième ligne, on va retrancher les mots "et de la ville
de Montréal".
Des Voix: Non, non, il y en a plus que cela.
Une Voix: II faut enlever "et celles de Ville d'Anjou et de la
ville de Montréal".
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Blank): On va retrancher de la
troisième ligne "et celles de Ville d'Anjou et de la ville de
Montréal" et, à la neuvième ligne, "ou celui de la ville
de Montréal, suivant le cas".
M. Tardif: M. le Président, au troisième
alinéa, où il est dit présentement: "Ce règlement
est ensuite soumis par le ministre des Affaires municipales, au
lieutenant-gouverneur en conseil qui peut l'approuver avec les modifications
qu'il juge appropriées", il est suggéré que le texte se
lise comme suit: "Le lieutenant-gouverneur en conseil peut approuver le
règlement avec les modifications qu'il juge appropriées quant aux
conditions de l'annexion."
Le Président (M. Blank): Est-ce que je peux avoir
l'amendement?
M. Tardif: Je m'excuse.
Le Président (M. Blank): L'article 5 est maintenant
amendé en changeant des mots dans les lignes 3 et 4 et 9 et 10 du
premier alinéa et en changeant le troisième alinéa par
ceci: "Le lieutenant-gouverneur en conseil peut approuver le règlement
avec les modifications qu'il juge appropriées quant aux conditions de
l'annexion". L'article est maintenant adopté tel qu'amendé.
Article 7 qui maintenant devient l'article 6?
M. Poupart: M. le Président, au sujet de cet article 7 qui
devient l'article 6, il s'agit d'un cas particulier de rues; c'est pour cela
qu'on demande une mesure particulière pour le régler. En vertu de
l'article 429, ce pouvoir qu'on vous demande est prévu dans la Loi des
cités et villes pour les rues. Il s'agit pour nous de passages et non
pas de rues. Alors, dans l'article 429, paragraphe 1 de la Loi des cités
et villes, c'est mentionné que, même si le titre d'acquisition
d'un terrain pour fins de rues prévoit que cela doit être
utilisé pour fins publiques seulement ou s'il y a d'autres stipulations
contractuelles, à ce moment-là la municipalité n'est pas
liée par cette stipulation. Mais malheureusement cet article ne
s'applique qu'à l'assiette des rues, tandis que, dans le cas qui nous
occupe, les terrains qui sont décrits à l'annexe B sont des
passages publics.
On a des contrats ici où c'est écrit "passage ways", ce
sont des passages piétonniers. Comme l'article 429 de la Loi des
cités et villes permet à toute municipalité de disposer de
ces assiettes de rues fermées, nonobstant le titre ou nonobstant les
stipulations contractuelles, on aimerait que ce même article s'applique,
mais pour nos passages. Alors, je pense que c'est une demande
particulière pour un cas particulier.
Le Président (M. Blank): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, Me Poupart vient de
mentionner que ce sont des passages, mais, au troisième paragraphe de
l'annexe B, on peut voir qu'un terrain a été cédé
pour fins de stationnement. Alors, cela doit être une étendue de
terrain assez considérable pour qu'on en ait fait un stationnement.
M. Poupart: On va vous donner la superficie de ce terrain.
M. Goldbloom: Bon, d'accord.
M. Poupart: La plupart, ce sont des passages. Il y en a
peut-être un qui est un stationnement, mais la plupart ce sont des
passages entre deux rues, pour passer à pied d'une rue à l'autre.
Les urbanistes préconisaient, il y a quelques années, ce genre de
passages. Maintenant, ce n'est pas dans le plan général de la
ville; cela ne sert plus et on veut s'en débarrasser pour les vendre
à des propriétaires riverains et récupérer des
taxes dessus, parce que là ils sont improductifs, ils ne nous rapportent
pas.
M. Cordeau: Justement, ce terrain qui a été
cédé pour fins de stationnement, peut-être qu'il y aurait
lieu de ne pas en disposer pour la ville, mais cela dépend de sa
grandeur encore.
M. Poupart: Le représentant va vous expliquer sa
grandeur.
M. Cordeau: II s'en va peut-être dans la ville de
Montréal. Très bien. C'est parce que, tantôt, M. Poupart
mentionnait passages et il y avait un arti-
de où c'était un stationnement. Je voulais faire clarifier
cet article-là.
M. Laplante: Les maisons entre lesquelles il y a ces
passages-là, depuis combien de temps sont-elles construites?
M. Corbeil: En fait, la plupart du temps, ce sont des droits de
passage entre deux duplex, deux bungalows.
M. Laplante: Oui.
M. Corbeil: En moyenne, considérant l'âge de la
ville d'Anjou et son développement, cela peut faire entre dix et douze
ans que les maisons ont été construites.
M. Laplante: Depuis qu'elles sont construites, est-ce que les
riverains exercent leur droit de passage ou si actuellement ce sont toutes des
pelouses qu'il y a là?
M. Corbeil: C'est cela. En fait, à toutes fins pratiques,
dans le moment, c'est le même problème que pour les ruelles. Les
gens se servent de cela comme si c'étaient leurs terrains.
On veut effectivement leur vendre l'espace en question pour qu'ils
soient vraiment chez eux.
M. Laplante: Adopté. M. Goldbloom:
Adopté.
Le Président (M. Blank): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: L'article 7 proposé par la ville d'Anjou ne
prévoit pas les modalités de cession desdits terrains. On sait
que les dispositions générales de la loi prévoient que
pour l'aliénation ou la disposition de tels terrains, la vente doit se
faire par enchère, par soumissions publiques ou encore de gré
à gré, auquel cas il faut l'autorisation, l'approbation de la
Commission municipale. Si bien que, tout en étant d'accord avec
l'objectif visé, il me semble qu'il serait préférable
d'astreindre ces transactions aux dispositions de l'article 26, sous-paragraphe
2 du paragraphe 1 de la Loi des cités et villes et de le remplacer par
l'article en question qui se lirait comme suit: Le conseil est autorisé
à céder, suivant le sous-paragraphe 2 du paragraphe 1 de
l'article 26 de la Loi des cités et villes, les terrains décrits
à l'annexe B possédés ou détenus par la ville,
même si son titre d'acquisition comporte des restrictions de quelque
nature que ce soit.
M. Poupart: ... ces actions-là du tout.
Le Président (M. Blank): Le chiffre est biffé et
remplacé par l'article déjà lu par le ministre des
Affaires municipales. L'article 8 est maintenant l'article 7.
M. Poupart: Dans la charte de la ville d'Anjou et
spécifiquement dans la loi 8-9 Elisabeth II, chapitre 149, la ville
avait obtenu, en 1959/60, la permission de procéder à la
fermeture de certaines rues, ruelles ou chemins publics et ensuite faire
appliquer l'article 430. C'est la même procédure que l'article
430, mais cela s'applique à des rues ou des ruelles additionnelles. En
1959/60 il y avait, dans l'article 7 du projet de loi de la ville d'Anjou, la
loi 8-9, Elisabeth II, une description de plusieurs rues. On demande un pouvoir
additionnel. On ajoute, à ce pouvoir qu'on a déjà eu en
1960, d'autres rues pour compléter le nettoyage de ces rues qui sont
désaffectées et qui ne servent plus.
M. Corbeil: M. le Président, simplement pour ajouter
à cela. C'est l'extension à des rues non ouvertes des pouvoirs
qui sont conférés à la ville en vertu de l'article 430 de
la Loi des cités et villes. L'article 430 dit que, par un
procédé prévu par l'article en question, lorsque des rues
sont ouvertes depuis dix ans et qui n'ont pas été cotisées
pour fins de taxes, la ville peut s'en décréter
propriétaire en publiant un avis dans le journal et en invitant ceux qui
prétendent avoir des droits à les faire valoir en dedans d'un an.
Ce qu'on demande ici c'est le même pouvoir mais pour des rues non
ouvertes, des rues qui ont été cadastrées comme rues en
1920-1925, et qui n'ont jamais été ouvertes et cotisées
à des fins de taxes.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que je peux demander
à M. le maire où le territoire se trouve sur la carte de la
ville?
M. Corbeil: C'est dans le territoire décrit en vert. Cela
s'imbrique, cette demande, dans notre démarche avec la
Société d'habitation du Québec pour acquérir les
terrains pour fins de remembrement et de revente. Quant aux autres terrains qui
sont des terrains bâtissables, évidemment, il va s'agir de les
acquérir par les processus habituels. Mais, au moins, les terrains en
question qui sont décrits au plan cadastral comme rues, qui n'ont jamais
été cotisés à des fins de taxes, on ne voudrait pas
être obligés de les acquérir autrement que par cet
article.
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Blank): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: M. le Président, il n'y a pas d'objection.
Le Président (M. Blank): L'article 7 adopté?
L'article 9 qui devient l'article 8 est adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Blank): Adopté.
M. Tardif: M. le Président, l'ancien article 9, devenu
l'article 8, dit que les cessions de terrain décrit ou ayant une
destination de ruelle au cadastre faites depuis 1955 sont
réputées avoir été faites
à titre onéreux. Il semblerait préférable de
préciser une date, c'est-à-dire, par exemple, le 1er janvier
1955.
Le Président (M. Blank): Depuis le 1er janvier?
M. Poupart: A cet article, M. le ministre, nous aurions deux
paragraphes additionnels à suggérer à la commission. Nous
avons préparé deux petits paragraphes qui pourraient suivre ce
paragraphe, pour compléter, pour l'avenir; ceci réglerait le
problème pour adopter le premier paragraphe de l'article 8, mais pour
l'avenir, afin d'avoir une directive, avez-vous objection à ce que nous
vous présentions ce papillon?
M. Tardif: Au moins le présenter ou le déposer. On
verra, nous ne l'avons pas vu encore.
M. Poupart: Si vous me le permettez, M. le Président, il
s'agit, à l'article 9, qui est devenu l'article 8, le premier
paragraphe, des cessions qui ont été faites dans le passé.
Mais il y aura d'autres cessions qui seront faites dans l'avenir, c'est pour
cette raison que nous tentons d'enchaîner avec les deux paragraphes que
nous vous suggérons, pour que nous n'ayons pas de problème
à l'avenir, pour que ce soit officiellement permis de faire une cession
pour la somme nominale de $1.
Selon les membres de la Commission municipale, la jurisprudence dit
qu'il s'agit d'une donation, vu que c'est fait pour $1. Maintenant, on aimerait
que cela continue de la même façon, parce que nous ne voulons pas
les acquérir. On peut tenter de trouver un autre moyen, un autre
subterfuge; dans certains cas, les gens les cèdent et on paie le contrat
de notaire, le contrat d'arpentage, mais c'est faire indirectement ce qu'on ne
peut faire directement. On voudrait que ce soit clair, que ce soit
précis; pour l'avenir, s'il y a des cessions de rue, que ce soit entendu
que c'est $1 et que ce soit clair et net que c'est la ville qui paie le notaire
et l'arpenteur. Que ce soit la même chose pour tout le monde, qu'il n'y
ait qu'une simple politique pour tout le monde, peu importe le
développeur, que ce soit un gros développeur ou un petit. C'est
pour avoir de la précision que nous vous suggérons ces deux
paragraphes additionnels, pour l'avenir.
M. Tardif: M. le Président, je pense avoir
mentionné tantôt que toute cette question d'acquisition de
terrains, de possession et d'aliénation de terrains par les
municipalités, pour des fins municipales et autres que municipales, nous
avons eu, lors de la dernière commission parlementaire sur les projets
de loi privés, provenant des municipalités, des demandes de
municipalités visant l'acquisition de terrains pour des fins de
construction d'un CLSC, par exemple, nous en avons eu également pour des
fins de projet d'habitation, toute cette question, dis-je, est
présentement à l'étude.
Lorsque, tantôt, nous vous avons prié d'introduire dans un
des articles je pense que c'était l'article 6 des
modalités visant à soumettre la cession de terrain aux
dispositions générales de la loi qui prévoit que la vente
doit se faire à titre onéreux, par enchère, soumissions
publiques ou de gré à gré, mais avec l'autorisation de la
Commission municipale, il me semblait que c'était là, justement,
des réserves que le législateur, dans sa sagesse, a introduites
dans la loi au cours des années, pour éviter que des terrains,
payés à même des deniers publics, soient
cédés à vil prix, voilà que vous nous demandez
maintenant d'introduire cela pour l'avenir. Nous vous disons que, pour
l'avenir, nous sommes en train de regarder les dispositions de la loi
générale et que, s'il y a des amendements à apporter, nous
allons le faire pour l'ensemble des cités et villes.
M. Poupart: Très bien, on n'a pas d'objection, M. le
ministre.
Le Président (M. Blank): L'article 9 devient l'article 8
et est adopté avec l'amendement qui est d'ajouter les mots "1er janvier"
entre "depuis" et "1955".
M. Goldbloom: M. le Président, je note une petite
différence entre le texte du premier paragraphe, tel que
présenté sur papillon, et le texte imprimé. Le mot "toute"
y paraît au début, est-il nécessaire?
M. Poupart: II n'est pas nécessaire.
M. Goldbloom: Je ne le pensais pas nécessaire.
Le Président (M. Blank): L'article 8 est-il adopté?
L'article 10 devient l'article 9 maintenant. Est-il adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Blank): Le projet de loi est
adopté avec amendements, ainsi que le préambule et le titre.
Merci.
M. Tardif: M. le Président, avec votre permission, le 26
juillet 1974, la commission parlementaire des affaires municipales était
réunie pour étudier le projet de loi 122 présenté
par la ville d'Anjou à l'époque concernant, notamment, des
modifications à son système de taxation et, à ce
moment-là, deux importants contribuables de la ville d'Anjou, à
savoir la compagnie BP et les Galeries d'Anjou avaient fait des
représentations devant cette commission, à savoir que de passer
d'une taxation au pied à la superficie et autre leur causait un
préjudice.
Je voudrais, avec votre permission, M. le Président, lire le
paragraphe en question, où il est dit ceci, et là, c'est le
ministre des Affaires municipales du temps, maintenant député de
D'Arcy Mc-Gee, qui parlait: "II me semble, sans vouloir proposer que ceci soit
inscrit dans la loi, qu'il serait avantageux que nous demandions en adoptant la
loi, au délégué de la Commission municipale de
préparer, d'ici un temps raisonnable, un rapport
sur l'application de ce que nous décidons aujourd'hui et que ce
rapport soit étudié publiquement, par cette commission
parlementaire, afin que nous puissions entendre de nouveau tous les
intéressés qui pourraient nous dire: Voici ce qui est
arrivé et voici que ce que l'on a proposé d'une façon
très compliquée a eu un effet préjudiciable à nos
intérêts. "Si nous demandions je cite toujours le texte
d'ici approximativement une année qu'il y ait un rapport sur
l'application de ceci, que nous revenions ici à la commission
parlementaire et que nous étudiions ensemble ce rapport afin que nous
puissions alors juger de la validité de ce que nous aurions fait, et, si
nécessaire, revenir là-dessus et apporter des correctifs, est-ce
que cela pourrait correspondre à l'assentiment des membres de la
commission et des intéressés qui sont ici présents?"
Il semble que cela ait fait l'accord des membres de la commission,
à ce moment-là, que de se réunir de nouveau, un jour, le
plus tôt possible sur cette question. Ce voeu était formulé
le 26 juillet 1974, et voici que, je pense, à tout le moins, pour la
première fois, la Commission des affaires municipales est réunie
en rapport avec un autre projet de loi, il est vrai, concernant la ville
d'Anjou et qu'entre-temps, nous avons eu, en effet, un rapport de la Commission
municipale qui est daté du 4 décembre 1975, que j'aimerais, avec
la permission de la commission, déposer ici pour qu'elle puisse en
prendre connaissance.
Entre-temps, M. le Président, au moins deux des parties
intéressées, à savoir la ville d'Anjou et les Galeries
d'Anjou, en sont venues à une forme d'entente entre elles sur le
règlement de leur contentieux, et j'ai donc demandé à la
Commission municipale sur réception de cette entente de principe
intervenue entre les deux parties d'étudier cette entente pour
voir si elle nous ferait exactement le même rapport qu'elle avait fait
à cette commission parlementaire en date du 4 décembre1975, si
bien qu'aujourd'hui je vais distribuer, avec la permission de la
présidence à la commission, les deux rapports de la Commission
municipale, son premier rapport en 1975 et celui intervenu après
l'entente.
Si la commission était d'accord, nous pourrions, peut-être
aujourd'hui, peut-être demain, entendre les parties venir nous dire
à quelle sorte de règlement elles sont arrivées, de sorte
qu'encore une fois cet ordre de la commission formulé à
l'époque soit exécuté ou honoré. Je vous demande
une directive.
Le Président (M. Blank): C'est une question juridique. Le
mandat de cette commission-ci est d'étudier le projet de loi 226. Le
mandat de la commission de 1974 est déjà échu par
l'ajournement de la session, par la progression de cette session. Cela veut
dire que cette commission n'a aucun pouvoir. Aujourd'hui, je pense que cette
commission-ci n'a pas de pouvoir d'élargir son mandat. C'est la Chambre
qui peut le faire. Peut-être que vous pouvez demander, par une motion non
annoncée, que le leader du gouvernement donne un mandat à cette
commission d'étudier cela pour être dans la stricte
légalité. Je pense qu'il y a consentement des membres, mais,
comme président de cette commission, je pense que je n'ai pas le droit
de créer un précédent pour que la commission
elle-même puisse élargir son mandat.
M. Tardif: M. le Président, encore une fois, ce que je
voulais faire, c'était donc d'exécuter l'ordre de la commission
parlementaire à ce moment. En cela, je vous demande une directive et
nous pourrions fort bien...
Le Président (M. Blank): Si vous demandez au leader du
gouvernement de faire cette motion d'élargir le mandat, ce qui serait
accordé par la Chambre, il me semble bien, peut-être que vous
pourriez suggérer à nos amis d'en face de revenir cet
après-midi ou demain, ou quand vous voulez. Mais c'est seulement sur
l'ordre de la Chambre qu'on peut le faire.
M. Goldbloom: M. le Président, vous avez sûrement
raison dans votre interprétation des mandats, celui de la commission en
1974 et celui de la commission aujourd'hui. Quand même, s'il y avait,
dans votre esprit, la possibilité d'un consentement unanime autour de la
table pour que nous entendions les intéressés maintenant au lieu
de les faire revenir, je donnerais, pour mes collègues de l'Opposition
officielle, ce consentement volontiers, évidemment, à condition
que ce ne soit pas une affaire très longue parce qu'il y a d'autres
villes demanderesses qui doivent suivre. Je me soumets à votre bon
jugement, M. le Président, mais je vous assure que, si vous croyez que
nous pouvons procéder par consentement unanime, ce consentement existe
quant à l'Opposition officielle.
M. Russell: M. le Président, je ne voudrais pas être
désagréable, mais je pense que le point juridique qui est
soulevé par le président de la commission est réel et je
ne voudrais pas contribuer à créer un précédent qui
pourrait nous créer, dans l'avenir, des embêtements assez
douloureux. Il est facile de procéder comme l'a indiqué le
président, et d'obtenir le mandat par la Chambre. Ce ne serait pas
préjudiciable aux autres qui sont ici devant cette commission pour
étudier les lois qu'ils s'attendent qu'on puisse entreprendre ce
matin.
Le Président (M. Blank): Est-ce que vous pensez que vous
demanderez cette permission cet après-midi, parce que les gens de ville
d'Anjou veulent savoir s'ils doivent rester dans la vieille capitale?
M. Poupart: On vous donne tous les consentements que vous pouvez
désirer, M. le Président; on est devant vous et on est bien
installés.
Le Président (M. Blank): On veut savoir si le gouvernement
va demander que ce mandat soit donné à cette commission de
l'étudier et quand on
va l'étudier. Parce qu'il y a d'autres projets de loi, comme tout
le monde le sait, et je ne sais pas si même on peut l'étudier
aujourd'hui. Est-il possible que des représentants de ville d'Anjou
attendent jusqu'après la période des questions aujourd'hui? On va
savoir exactement quand on peut discuter cette affaire. Vers 16 h 30, on va le
savoir.
M. Viau (Jacques): M. le Président, si vous me permettez
un mot.
En fin de compte, je pense que ce n'est pas une décision de la
commission parlementaire que l'on demande aujourd'hui. Si l'on retourne
à 1974, j'y étais, j'aurais consenti. C'est à cause d'une
foule de circonstances si ce n'est pas revenu devant la commission
parlementaire avant. Mais la commission parlementaire, je ne sais pas, mais je
ne crois pas que vous ayez à décider. C'est plutôt une
opinion pour exprimer, parce que vous ne pouvez pas émettre une opinion
qui va lier les parties.
Le Président (M. Blank): Les commissions parlementaires ne
sont pas là seulement pour donner une opinion ou passer un jugement. Des
fois, c'est pour éclairer le gouvernement, l'Opposition et le public "at
large".
M. Viau: On est prêt à vous éclairer.
Le Président (M. Blank): C'est cela qu'on veut avoir, un
éclaircissement sur ce rapport. Ce sera le mandat que le ministre des
Affaires municipales va demander de la Chambre.
D'accord, avec le consentement de la commission, le ministre a une
suggestion à faire.
M. Tardif: M. le Président, je suggérerais, si la
commission était d'accord, qu'en déposant les deux rapports de la
commission municipale j'ai, à tout le moins, rempli un des ordres de la
commission qui était de la saisir de ce problème et de l'effet
que cela avait eu, notamment dans ce qu'il y a ici, du règlement
intervenu. Je pense qu'il serait suffisant de nous limiter à cela. Si
les membres de la commission étaient d'avis que ça ne
répondait pas à ce qui a été formulé dans le
journal des Débats en 1974, il sera toujours temps de convoquer la
commission parlementaire, à ce moment, pour entendre les parties
intéressées.
M. Russell: M. le Président, je n'ai pas d'objection au
dépôt du tout. Où j'ai une objection, c'est à la
discussion et aux conclusions.
M. Cordeau: M. le Président, est-ce que les intervenants
ont des rapports qu'ils pourraient déposer devant la commission? Qu'ils
déposent leurs documents, la commission pourra en prendre connaissance
et tout pourra être réglé par le fait même.
Le Président (M. Blank): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je me rallie à la
proposition du ministre en ce qui concerne le dépôt des documents,
parce qu'il y en a deux. A mon sens, en acceptant ce dépôt, la
commission remplit l'engagement qui avait été donné, mais
nous ne pouvons parler pour les intéressés qui sont devant nous.
Si je comprends bien, c'est la première fois que ces deux documents sont
rendus publics. Ils n'ont pas été des documents publics
auparavant. Est-ce que les autorités de la ville, d'une part, et les
représentants de la société Les Galeries d'Anjou, d'autre
part, ont pu prendre connaissance de ces documents avant il y a quelques
instants?
M. Viau: Non.
M. Goldbloom: Non.
M. Viau: Sur ce point, M. le Président, ce que le
député dit là, je pense que cela confirme simplement le
travail assez laborieux qui s'est fait depuis trois ans où il y a eu de
nombreuses discussions. Je crois qu'aujourd'hui je parle au nom des Galeries
d'Anjou et il y a un accord complet. Je pense que le maire qui est ici est au
courant, parce que cela a duré trois ans.
Le Président (M. Blank): D'accord, merci.
M. Goldbloom: M. le Président, dans ce cas, il me semble
que, quant à la commission, elle peut être satisfaite du
dépôt des documents. Si les intéressés, en prenant
connaissance de ces documents, veulent revenir devant nous, ils nous le
diront.
Le Président (M. Blank): Très bien.
M. Corbeil: Je vous remercie beaucoup.
Le Président (M. Blank): Je dis merci aux
représentants de la ville d'Anjou.
Maintenant, j'appellerais le projet de loi no 213, Loi modifiant la
charte de la cité de Verdun.
M. Corbeil: M. le Président, je veux simplement vous faire
part qu'en ce qui concerne la ville d'Anjou, après avoir discuté
avec la Commission municipale puisque, en ce qui concerne cette portion, nous
sommes toujours assujettis à la tutelle de la Commission municipale. La
résolution de levée de la tutelle stipulait que la tutelle
demeurait en ce qui concerne les matières qui font l'objet du chapitre
4, je crois, du bill 122 dans le temps. Nous avons, évidemment, depuis
ce temps, entretenu un dialogue constant avec la Commission municipale dans
tout cela.
Je vois ici que la Commission municipale, dans son rapport daté
du 22 juin, dit qu'elle se montre favorable au projet d'entente mettant fin
à toute réclamation et litige entre la ville d'Anjou et les
Galeries d'Anjou. C'est évident que cela fait suite à de la
documentation que nous avons fait parvenir à la commission municipale et
nous y concourons à 100%.
Avant de terminer, je voudrais remercier tous
les membres de cette commission pour avoir eu la patience et le courage
de nous écouter durant toute cette période, et, en particulier,
M. Patrice Laplante, député du comté de Bourassa qui a
accepté, très gracieusement, de parrainer ce bill en
remplacement, à la dernière minute, du député
d'Anjou, M. Pierre-Marc Johnson, qui a été élevé au
titre de ministre du Travail, de même que le ministre des Affaires
municipales pour la compréhension qu'il manifeste envers les
problèmes spéciaux de la ville d'Anjou. On vous remercie
grandement.
Le Président (M. Blank): Merci.
M. Tardif: Je remercie le maire de la ville d'Anjou et je lui
rappelle son engagement formel, solennel et public concernant le logement
social.
Le Président (M. Blank): D'accord, merci beaucoup.
Projet de loi no 213
Le Président (M. Blank): J'appelle le bill 213, Loi
modifiant la charte de la cité de Verdun. Monsieur, voulez-vous vous
identifier pour les fins du journal des Débats?
M. Hébert (Gilles): M. le Président, M. le
ministre, MM. les membres de la commission, je m'appelle Gilles Hébert,
je représente la cité de Verdun. Je suis accompagné de M.
le maire Albert Gariépy, à ma droite, de MM. les conseillers
Eugène Bonin, Bruno Fortin, qui est dans l'assistance, et,
évidemment, vous connaissez votre collègue, M. Caron, qui
siège avec vous à cette commission. Je suis également
accompagné par le gérant de la ville, M. Jean-Paul
Hébert.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Verdun.
M. Caron: Je voudrais saluer et souhaiter la bienvenue à
la délégation de Verdun dont M. le maire, MM. Bonin et Fortin,
qui sont conseillers du quartier no 1, et M. Jean-Paul Hébert, qui est
le directeur des finances et le gérant général, de
même que Me Gilles Hébert, notre conseiller juridique. Je leur
souhaite bonne chance dans leurs demandes du projet de loi no 213, Loi
modifiant la charte de la cité de Verdun.
M. Hébert (Gilles): Je dois également souligner que
le comté de Verdun est représenté à
l'Assemblée nationale par deux députés, MM. Caron et
Lacoste, ce dernier étant également membre de la commission et
présent ce matin.
Le Président (M. Blank): D'accord. Article no 1.
M. Hébert (Gilles): L'article no 1 a pour but de
réduire de onze ans à huit ans la période pendant laquelle
un membre du conseil a été en fonction, comme membre du conseil,
pour recevoir une pension de $6000, dans le cas du maire, et de $2000 dans le
cas des conseillers municipaux. Si cet article est adopté, deux
personnes deviendront admissibles à la pension, à savoir M.
Jean-Paul Bélisle et M. Eugène Bonin qui siègent au
conseil depuis 1968 et depuis 1969.
Je dois vous dire également que le montant payé par la
municipalité actuellement pour des pensions est de $10 000 sur un budget
de $16 millions cette année. Vous voyez que les sommes
mentionnées ne sont pas exagérées et les montants qui
apparaissent sont les montants qui ont été accordés dans
d'autres municipalités. Actuellement, on ne demande que la
réduction de onze ans à huit ans, soit deux termes.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: Ce sont toujours des propositions venant de
conseils, autant que de commissions scolaires où il n'existe pas, dans
les commissions scolaires, de pension pour les commissaires élus. Les
conseils de ville demandent de réduire cela de onze à huit ans.
Il y a des choses que je trouve peu favorables dans ce genre de pension. C'est
que j'ignore le montant que les conseillers payent en fonds de pension, les
montants pour toutes les villes. En somme, dans l'administration d'une ville,
surtout de la grosseur de Verdun ou d'autres petites villes, il y a aussi un
peu de bénévolat là-dedans, d'engagement social.
Pour un type qui va être là, qu'est-ce que cela donne
$2000, en somme, au bout de tout cela? Moi, je préférerais,
plutôt que d'arriver à la miette, à la pièce, que
chaque ville qui vient ici pour juger des pensions dont les administrés
n'ont rien à dire encore, il n'y a pas de référendum...
Moi, je vois cela presque comme des augmentations de salaire ou des engagements
à vie là-dedans. Parce que dans certaines villes il n'y a pas
d'âge déterminé, je crois. Ou vous avez un âge de
déterminé, ou vous n'en avez pas. Si un homme rendu à 40
ans, a fait huit ans dans sa ville, il reçoit encore une pension
jusqu'à sa mort, de $2000. Je trouve que c'est très bien
payé encore. Moi, j'hésite énormément à
appuyer de tels projets sans passer par l'acceptation, surtout étant
donné la grosseur de ces villes.
Ce ne sont pas des emplois à temps plein, comme conseillers. Un
maire, cela se comprend beaucoup plus parce que lui a une grosse
responsabilité à plein temps. Je suis pour qu'un maire ait une
pension raisonnable au bout de "x" nombre d'années. Mais de là
à l'étendre au conseiller, en somme, pour recevoir quelques coups
de téléphone chez lui... Regardez les assemblées qui se
font, la plupart du temps, cela se fait une fois par mois, ou deux fois par
mois. C'est tout le contexte social de cela auquel il faut penser pour
étendre cela, aller baisser cela à trois ans encore. Moi je pense
que c'est un abus vis-à-vis de la population d'accorder cela. Pour moi
toujours, même si mon parti votait pour une chose comme cela, je lui
annonce tout de suite que je voterais contre, sur une position semblable.
M. Gariépy: M. le Président, M. le ministre,
messieurs les membres de la commission, je voudrais tout simplement donner les
faits, dire ce qui se passe exactement à la cité de Verdun. Nous
avons un population d'à peu près 80 000 habitants et puis nous
avons régulièrement deux assemblées par mois auxquelles
tous les membres du conseil assistent. Il arrive à l'occasion que nous
avons des caucus ou des assemblées spéciales pour octroyer les
travaux et il faut tenir aussi en ligne de compte le salaire de nos
conseillers. Je remercie bien, M. le député de l'égard
qu'il a eu vis-à-vis du maire, mais il faut aussi penser aux
conseillers, qui passent là beaucoup de temps quand même, parce
qu'ils ont des locaux, ils sont les plus proches de tous nos citoyens, ils sont
là pour les servir, ils n'ont quand même qu'un salaire de $6000
par année.
Alors, si vous enlevez toutes les dépenses inhérentes
à leurs fonctions, et toutes les dépenses de vie sociale qu'ils
sont obligés de faire, il ne reste pas grand-chose au point de vue
revenu comme individu. Nos mandats sont de quatre ans, et puis tel que la loi
est présentée, la raison pour laquelle nous demandons cela, c'est
justement pour protéger les membres qui ont... tel que le conseiller
juridique vient de le souligner, vous avez quand même un conseiller, M.
Bonin, qui est venu sur une élection complémentaire et cela lui
fait trois mandats quand même. C'est pour obvier à cette
demande-là. Vous avez un autre conseiller qui a été
élu, M. Bélisle, le 2 novembre 1969. Alors ce que nous demandons,
c'est de protéger ces gens-là. Vous savez que la ville de Verdun
sera en élections municipales au mois de novembre prochain, le 6
novembre, alors c'est justement pour cela.
Quand même ces gens-là ont donné beaucoup de leur
temps à la population et nous considérons que la demande n'est
pas excessive. J'admets, je reconnais qu'il n'y a aucune contribution
personnelle. La charte de Verdun, dans le passé, a été un
don de la ville. Il n'y a aucune contribution à ce jour et, avec la loi
générale, c'est entendu que les nouveaux qui seront élus
à la prochaine élection le 6 novembre s'ils veulent avoir un
fonds de pension, ils seront obligés de contribuer, tel que la loi
générale l'exige, la Loi des cités et villes.
M. Laplante: Une des premières raisons, c'est qu'il n'y a
aucune contribution de ces gens. Qu'il se fasse réélire pour un
autre mandat actuellement pour faire ses onze ans. Il le savait lorsqu'il a
été élu. Est-ce qu'il s'est fait élire pour un
fonds de pension au bout de onze ans, auquel il n'a jamais
contribué?
M. Gariépy: Ce sont des droits acquis, M. le
député.
M. Laplante: Je ne les négocie pas les onze ans. C'est les
huit ans. Ce sont des cas particuliers encore. J'aurais honte, dans un conseil
municipal, de demander des choses particulières pour des gens qui n'ont
jamais rien payé ou arriver ici et dire: Enlevez trois ans pour qu'on
puisse servir ces gens qui veulent prendre une retraite. Qu'est-ce qu'on fait
avec les fonds publics? Mettez cela en référendum, une chose
comme cela, pour voir si ce sera accepté chez vous. Vous voulez nous
faire porter l'odieux de cela? Des cas particuliers, je ne marche pas
là-dedans.
M. Gariépy: Comme Me Gilles Hébert vient de le
souligner dans cent ans d'expérience, puisque la ville de Verdun existe
depuis 1876, nous n'avons que l'ancien maire, M. George O'Reilly qui
reçoit une pension et il reste trois conseillers qui reçoivent
une pension. Cela coûte actuellement à la ville $10 000
annuellement sur un budget de $16 millions. Je pense que le pourcentage est
très minime.
M. Laplante: C'est le principe, monsieur, pas le coût.
M. Gariépy: Tout ce qui reste, c'est peut-être deux
autres qui peuvent être impliqués, si vous admettez notre demande.
C'est pour protéger ces gens.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président, je voudrais faire remarquer au
député de Bourassa je ne voudrais pas le faire changer
d'idée; il a ses opinions et je les respecte que dans le contexte
actuel, cela a été affiché dans le journal et la
population de Verdun, qui est représentée actuellement par le
maire, les deux conseillers, le gérant général et le d
irecteu rdes finances ne s'y oppose pas. Ladernière fois où la
ville de Verdun a présenté un projet de loi privé, une
délégation était venue ici s'opposer à certains
articles du projet de loi que la ville demandait.
Actuellement, je pense, vous parlez d'un référendum. Vous
dites qu'ils peuvent le demander aux élections, mais la population ne
s'y oppose pas. Il n'y a pas une personne qui s'y oppose. On pourrait consulter
le député de Sainte-Anne qui fait un très bon travail dans
Verdun. Je tiens à le lui dire ce matin, parce qu'on est près et
qu'on le voit travailler. Lui-même peut affirmer mes avancés
qu'actuellement il n'y a pas personne de Verdun qui s'oppose. Je pense qu'on
doit prendre cela en considération.
Le Président (M. Blank): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: M. le Président, si je comprends bien les
dispositions de la loi générale actuelle, adoptée en 1974,
c'est que le chapitre 48 des Lois de 1974, prévoit le paiement possible
d'une pension à l'intérieur d'un régime contributoire,
après huit ans de services, mais uniquement à l'âge de 60
ans. J'espère qu'on ne s'inspire pas de l'article 25 de la loi en
question pour dire: C'est huit ans déjà dans la loi et cela
devrait être huit ans. A ce moment-là, il y a l'autre condition
qui est d'avoir atteint 60 ans d'âge.
II est bien évident, face à ce que vous demandez
là, qu'il faut tenir compte d'un certain nombre d'arguments
invoqués par le député de Bourassa. Compte tenu du fait
qu'il ne s'agit pas d'un régime contributoire, compte tenu du fait
également que cette pension devient payable, peu importe l'âge de
l'individu, et l'est pour le reste de ses jours, si je tiens compte des
implications que ceci ne pourra manquer d'avoir dans les autres
municipalités qui vont réappliquer très rapidement pour
demander des dispositions semblables, je pense qu'il y a lieu d'y regarder deux
fois avant d'accorder ceci.
Déjà en 1974, par l'article 2 du chapitre 98 modifiant la
Charte de la cité de Verdun, l'âge minimum était
passé de douze ans à onze ans. Il y avait eu un accommodement. Je
présume que c'était pour un cas particulier. Comme je le pense
c'est ce que j'aimerais entendre de votre part, M. le maire il
s'agit présentement de cas particuliers qu'on veut régler. Quels
sont ces cas? Qui est impliqué? Quel est l'âge de ces personnes?
Qu'est-ce que cela implique? Est-ce qu'on peut nous donner ces
renseignements?
M. Gariépy: Tel que je l'ai mentionné tantôt,
vous avez un conseiller, M. Eugène Bonin, qui a été
élu à une élection complémentaire le 20
décembre 1968. Telle que la loi existe, il n'est pas
protégé. Il a quand même fait trois mandats, en
pratique.
M. Bonin, qui est présent, a 56 ans. Maintenant, dans le cas de
M. Bélisle, il a été élu le 2 novembre 1969, c'est
la même chose, il n'est pas protégé. M. Bélisle peut
avoir une cinquantaine d'années. Comme vous le dites, M. le ministre, ce
sont deux cas particuliers que nous voulons protéger, étant
donné qu'éventuellement nous serons en élection le 6
novembre 1977. Tous les autres ne sont pas admissibles parce qu'ils ont
été élus en 1973. Vous avez quatre nouveaux conseillers
qui ont été élus en 1973. Le doyen des membres du conseil
actuellement, M. Séguin, est conseiller depuis 1960; M. le
député Caron, membre de l'Assemblée nationale, est
conseiller. M. Caron et moi-même avons été élus en
1966; nous sommes admissibles. Quand nous avons fait la demande que vous venez
de mentionner et qui a été sanctionnée le 5 juillet 1974,
M. le ministre des Affaires municipales du temps, M. Goldbloom, était
présent, nous avons bien souligné que nous demandions
l'amendement à notre charte de douze à onze ans ou partie
d'année pour protéger ces cas, parce qu'éventuellement on
était en élections.
Comme M. Caron vient de le souligner, il n'y a eu aucune objection de la
part des citoyens de Verdun. D'ailleurs, durant notre mandat, nous avons
même augmenté le salaire: de $4000, nous l'avons porté
à $6000. Il n'y a jamais eu d'objection. Je pense qu'à ce moment
il n'y a pas de cachette. On fait cela publiquement et on juge que nos demandes
sont justifiables.
Le Président (M. Blank): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Je voudrais savoir du ministre s'il existe
d'autres municipalités qui ont une pension sans contribution.
M. Tardif: Oui.
M. Beauséjour: Est-ce après huit, dix, onze
ans?
M. Tardif: C'est douze ans. Déjà, en passant de
douze à onze ans, en 1974, pour Verdun, il y avait eu un accroc à
la règle générale, mais la règle, c'est douze
ans.
M. Beauséjour: La Loi des cités et villes
permet-elle des modifications à cet effet ou s'il faut passer absolument
par un projet de loi privé?
M. Gariépy: Etant donné notre charte.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Lacoste: En fait, la plupart des villes... M.
Beauséjour: A-t-on répondu à cela?
Le Président (M. Blank): Cela prend un projet de loi
privé. Le député de Sainte-Anne.
M. Lacoste: En fait, la plupart des villes qui sont à
douze ans sont toutes à des mandats de quatre ans. Ces trois mandats en
théorie. Dans d'autres villes, pour un conseiller à douze ans, en
théorie, ce sont trois mandats complets. En principe, c'est cela:
quatre, quatre, quatre. D'accord.
Les conseillers dont il est question, M. Bonin, c'est son
troisième mandat, et M. Bélisle, son deuxième mandat.
M. Gariépy: Son deuxième mandat, parce qu'il a
été élu le 2 novembre 1969 et réélu le 4
novembre 1973.
Si M. le ministre voulait faire une exception et protéger nos
deux conseillers concernés, il faudrait, s'il ne veut pas accepter le
principe d'amender à huit ans, cela prendrait neuf ans ou partie
d'année. A ce moment, nos deux conseillers seraient
protégés.
M. Lacoste: Pour ce qui est d'un conseiller municipal qui a fait
deux mandats, je trouve que le principe n'est pas valable, mais pour le
conseiller municipal qui a fait trois mandats, c'est simplement un
détail technique à la suite du décès d'un ancien
conseiller si je ne me trompe pas.
M. Hébert (Gilles): M. Bonin a été
élu au mois de décembre 1968. Il est venu en élection
ensuite en novembre 1969 et il est venu en élection en 1973. Donc, il a
subi trois élections. C'est le seul, d'ailleurs, dans le groupe
concerné.
M. Lacoste: A-t-il été élu, ou
nommé?
M. Hébert (Gilles): En 1969, il n'y avait pas de
nomination à ce moment. Il a été élu.
M. Lacoste: En 1968, au moment de l'élection
partielle?
M. Hébert (Gilles): En 1968, il a été
élu.
M. Tardif: Quel est le montant de la pension, M. le
Président?
M. Lacoste: M. le Président, juste un instant. M.
Hébert (Gilles): $2000. M. Tardif: $2000.
M. Hébert (Gilles): M. le Président, quant à
la question de soumettre à un référendum, je dois dire que
lorsqu'on adopte un règlement semblable, en vertu de la loi
générale, on ne le soumet pas au référendum non
plus.
M. Grégoire: En fait, le référendum va
être automatique à la prochaine élection. Si la population
est contente, elle va le réélire, il va avoir sa pension; si elle
n'est pas contente, cela veut dire qu'il n'a pas bien rempli son rôle.
Alors, vous voulez le protéger, si la population le rejette. Cela va
être son référendum, au mois de novembre. C'est tout.
M. Hébert (Gilles): Vous avez une personne qui a rempli
trois mandats consécutifs, et à 10 heures, vous protégez
M. Bonin, sans doute. Quant aux autres, évidemment, vous les laissez
tels qu'ils existent actuellement.
M. Lacoste: Pour m'éclairer encore plus, enfin, M. Bonin a
été élu le 20 décembre 1968 à une
élection générale, il n'a pas été
nommé.
M. Hébert (Gilles): 1968, c'est exact. M. Lacoste:
A une élection partielle. M. Hébert (Gilles):
Complémentaire.
M. Lacoste: Partielle mais élu par l'ensemble de la
population. Il n'a pas été nommé par les autres
conseillers.
M. Gariépy: Non, il a été élu par
élection. M. Lacoste: II a été réélu
le 2 novembre 1969.
M. Hébert (Gilles): Elu de nouveau en 1969 et de nouveau
en 1973, trois élections.
M. Tardif: Doit-on comprendre, là, d'après
l'exposé qui nous a été fait, que cela vide les cas
antérieurs à 1974?
M. Hébert (Gilles): Oui, il n'y en aura plus, M. le
ministre.
M. Tardif: Ce sont les deux derniers, que tous les autres vont
tomber automatiquement soit sous la loi des douze ans parce qu'ils ont
déjà leur mandat de douze ans, ou encore sous les dispositions du
chapitre 48, à savoir une pension payable après huit ans, mais
à l'âge de 60 ans. Est-ce cela?
M. Hébert (Gilles): C'est-à-dire que tous ceux qui
seront élus de nouveau en 1973, s'ils ne siègent pas
déjà au conseil, seront tous soumis à la nouvelle loi.
M. Gariépy: A la nouvelle loi.
M. Hébert (Gilles): On ne pourra pas se prévaloir
de la Charte de Verdun.
M. Tardif: Donc, ce n'est que pour régler
véritablement deux cas. C'est cela?
M. Caron: C'est cela.
M. Gariépy: Et cela prendrait, si M. le ministre ne
voulait pas accepter huit ans, au moins neuf ans.
Le Président (M. Blank): On pourrait encore attendre.
M. Laplante: On ne peut pas faire un cas d'exception comme cela
sur des fonds qui n'ont jamais été payés. Il a la
possibilité de se faire réélire actuellement, faire ses
onze ans. Mais mettre à la pension un homme de 56 ans, un autre homme de
50 ans, à $2000 par année pour le reste de ses jours, pour moi,
c'est immoral face à une population.
Si le règlement est fait pour onze ans, on a déjà
demandé un accommodement de douze ans à onze ans qu'ils ont
obtenu. Aujourd'hui, on recule de trois ans à huit ans. Pour moi,
toujours, je ne sais pas quel métier ces gens font, mais c'est presque
une assistance sociale à vie qu'ils demandent actuellement. S'ils ont
cru en leur mandat, ils savaient, avant de s'engager. Aujourd'hui, pour faire
place à d'autres en politique, je trouverais cela immoral si on
accordait une telle chose. Je dénoncerai une chose semblable partout
où je passerai. On ne peut pas vivre avec cela.
M. Lavigne: Moi, je m'opposerais dans le sens suivant. Ce qui va
arriver, c'est que si, toutefois, on fait un cas d'exception pour le cas
précité, je suis sûr que cela ouvre des portes et
crée des précédents pour, sûrement, des cas
similaires qu'on pourrait rencontrer dans toute la province de Québec.
Si on commence à jouer ce jeu, j'ai l'impression que cela n'aura pas de
limites, cela n'aura plus de fin.
Je pense que, en l'occurrence, on serait peut-être mieux de s'en
tenir à ce qui est déjà établi et ne pas ouvrir la
porte à une kyrielle de cas qui pourraient être semblables et qui
pourraient se retrouver ici pour faire des demandes similaires.
Le Président (M. Blank): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que le
problème qui est exposé par la ville de Verdun découle du
fait que les deux personnes ont été élues la
première fois lors d'élections partielles.
M. Gariépy: M. Bonin oui, mais M. Bélisle, lors
d'une élection générale.
M. Goldbloom: Ah bon!
M. Gariépy: M. Bonin, c'est à une élection
complémentaire, en 1968, mais M. Bélisle, c'est à une
élection générale, le 2 novembre 1969. Il a
été réélu en 1973.
Pour ne couvrir que M. Bonin, cela prendrait un amendement à "dix
ans", si on ne veut pas couvrir les deux.
M. Goldbloom: J'allais dire au ministre que le problème
des élections partielles, et donc des mandats incomplets, se
présente ailleurs dans la province. Pour cette raison, il me semblerait
nécessaire que le ministre se penche sur cette question par rapport
à l'application de la loi.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: Je voudrais demander au ministre si, depuis
qu'il est ministre des Affaires municipales, il y a eu d'autres demandes comme
celle-là? Est-ce qu'elles ont été accordées ou
est-ce qu'elles ont été refusées?
M. Tardif: C'est la première fois que la commission
parlementaire des affaires municipales est saisie d'un cas semblable.
M. Grégoire: Si c'est accepté cette fois-ci, cela
veut dire que les portes sont ouvertes. Est-ce que les mêmes types qui
siègent aujourd'hui, est-ce que les mêmes députés
qui siègent aujourd'hui il y a 1600 municipalités dans le
Québec est-ce qu'on pourrait nous autres en toute conscience
si c'est huit ans, neuf ans, dix ans, onze ans, des huit ans il doit y
en avoir dans le Québec, il doit y en avoir en quantité
est-ce qu'on pourrait, nous autres, si on en accepte un, refuser les
autres?
M. Tardif: M. le Président, il faut quand même
apporter une restriction ici pour dire que ce régime de retraite
particulier, qui est celui de Verdun présentement, s'applique seulement
à une douzaine de municipalités, soit celles ayant plus de 50 000
âmes. Les autres étaient régies par le Code municipal
jusqu'à tout récemment enfin, elles n'en ont pas de
sorte que ce n'est pas vraiment 1600 municipalités, mais une douzaine.
Maintenant, évidemment, cela peut impliquer plusieurs cas de conseillers
à l'intérieur de ces douze municipalités.
M. le Président, face à ce qui semble être une
opinion assez partagée sur la question, je me demande si une solution de
compromis ne pourrait pas être trouvée en s'inspirant de ce que le
législa- teur a adopté dans le chapitre 48 des lois de 1974,
c'est-à-dire de permettre le paiement d'une pension après huit
ans de service ou de mandat, mais payable à l'âge de 60 ans
seulement. Si bien que c'est l'économie générale de la loi
qui s'appliquerait quant à la durée du mandat et,
évidemment aussi, quant aux montants payables.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Je sais qu'on peut créer un
précédent, mais je crois que chaque fois qu'on étudie un
bill privé on crée des précédents. C'est la Loi des
cités et villes, qui régit toutes les villes. Chaque fois qu'on
étudie un bill privé, chaque fois on crée des
précédents. Ce ne serait pas la première fois que la
commission créerait un précédent.
M. Grégoire: II est toujours question, à ce moment,
d'intérêts publics et non pas d'intérêts
privés.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Beauharnois.
M. Lavigne: Si je me suis opposé à la demande de la
municipalité de Verdun, ce n'est pas parce que je ne voudrais pas que
les deux personnes précitées puissent bénéficier de
la pension en question. Je trouve que c'est une demande qui pourrait être
discriminatoire par rapport à d'autres échevins qui se sont
retirés, qui ont été exactement dans la même
situation. Maintenant, j'apprends du ministre des Affaires municipales qu'il y
a seulement douze municipalités qui sont concernées par cette
question. Je me demande si cette commission acceptait de surseoir aux demandes
de la municipalité de Verdun, afin qu'on fasse le tour des douze
municipalités semblables, qu'on voie s'il n'y a pas de cas similaires.
Ce qu'on accorderait aux deux conseillers en question, pour ce qui est de la
municipalité de Verdun, qu'on l'accorde aux cas similaires
trouvés dans les douze municipalités régies par les
mêmes règlements. Sans quoi je trouve qu'il est discriminatoire
d'accorder à deux et non pas aux autres.
M. Russell: M. le Président, afin de régler ce
problème qui semble être un petit peu litigieux et ensuite
d'essayer de faire une unanimité autour de cette question, je pense que
la proposition qu'a faite le ministre est bien acceptable, étant
donné l'âge des individus concernés. Il s'agit de deux cas
bien particuliers. Le risque est que les deux vont probablement se faire
élire quand même. Cela ne cause pas de préjudice. Si,
parfois, il n'y en avait pas, le plus âgé a 56 ans, cela veut dire
que, dans quatre ans, il pourrait obtenir sa pension. Je pense que ce serait un
compromis raisonnable et que cela pourrait régler le problème si
on se ralliait autour de cette question.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: Vous avez tout le concept de la
rétroactivité là-dedans. Si, demain matin, une
autre ville arrive et dit: "Ecoutez, nous étions six, nous avons fait
huit ans ou neuf ans de mandat, vous l'avez accordé à la ville de
Verdun, logiquement, on y a droit nous aussi. On présente un autre
projet de loi". C'est tout cela qu'il faut regarder. C'est qu'on ne peut pas
jouer sur des cas comme cela juste pour deux individus. Si on me disait: Ce
sont deux individus qui se sont fait blesser dans l'exercice de leur mandat. On
peut faire des cas spéciaux, suivant que les gens ne sont plus aptes
à travailler ou qu'ils se sont brûlés dans l'exercice de
leurs fonctions. Il y a des cas humains qu'il faut considérer, mais cela
ne me paraît pas des cas comme cela. Si on arrive avec une
rétroactivité, on engage encore les finances d'autres
municipalités. C'est cela qu'on engage.
M. Tardif: M. le Président, on m'informe, on me donne un
renseignement supplémentaire indiquant qu'il y a eu une autre
dérogation importante à la loi en ce qui concerne la ville de
Longueuil qui a vu la durée du mandat, en 1971, réduite à
huit ans. Evidemment, c'est un précédent unique. On ne doit
peut-être pas citer nécessairement un exemple dans ce cas-ci, mais
je pense que compte tenu de cela, en fait, pour moi, cela constitue une raison
supplémentaire d'accéder à la demande, si tel était
le voeu de la commission, mais en s'inspi-rant, encore une fois, des
dispositions de la loi générale actuelle, c'est-à-dire
à compter de l'âge de 60 ans.
M. Goldbloom: M. le Président, ce dernier point
mentionné par le ministre, qu'il a appelé, il y a quelques
instants, une solution de compromis, me semble un peu plus que cela. Il y a un
principe là-dedans et j'appuie ce principe. Je pense que c'est pour
cette raison d'ailleurs que nous l'avons inscrit dans la loi.
J'allais il l'a fait pour moi souligner le fait que le
nombre de municipalités impliquées n'est pas élevé.
D'un autre côté, si ma mémoire est fidèle je
parle de mémoire ces municipalités conservent la
liberté de maintenir le régime antérieur et ne sont pas
obligées de suivre la nouvelle loi. C'est un point que j'aimerais faire
éclaircir parce que ma mémoire pourrait me faire défaut
sur ce point.
M. Tardif: La loi prévoit, M. le Président, que ces
nouvelles dispositions s'appliquent pour tous ceux qui deviennent membres d'un
conseil à compter du 1er janvier 1975. Pour ceux qui étaient
membres d'un conseil avant, ce sont les dispositions de l'ancienne loi qui
peuvent s'appliquer.
M. Goldbloom: Alors, M. le Président, nous devons demander
à la ville de Verdun, puisqu'elle est devant nous, mais poser la
question au moins sur papier, au moins en consultant des dossiers, en ce qui
concerne les autres villes impliquées, puisque 1975 a été
établi comme ligne de démarcation; il y a eu quand même des
élections en 1973 dans la ville de Verdun. Y a-t-il des conseillers
municipaux de la promotion de 1973 qui pour- raient éventuellement
demander à la commission parlementaire des affaires municipales une
considération spéciale par rapport à leur pension?
M. Gariépy: M. Goldbloom, c'est ce que j'ai
mentionné tantôt. Nous avons eu, lors des dernières
élections en novembre 1973, quatre nouveaux conseillers. Si ces quatre
nouveaux conseillers se représentent à l'élection du 6
novembre 1977, et sont réélus, ils auront fait huit ans. Mais la
suggestion de M. le ministre de mettre peut-être une limite d'âge,
bien, plutôt que d'être refusée, cette demande pour
protéger nos deux conseillers, j'aimerais mieux accepter la proposition
de M. le ministre avec restriction d'âge. Mais cela veut dire M.
Bonin est ici présent quand même que s'il décidait
de ne pas se représenter aux prochaines élections, il faudrait
qu'il attende quatre ans pour recevoir sa pension.
C'est là où je trouve que c'est un peu discriminatoire
relativement à ce qui s'est fait dans le passé.
Le Président (M. Blank): Prenons-nous le vote?
M. Goldbloom: M. le Président, je ne pense pas qu'il
s'agisse de prendre un vote là-dessus. J'aimerais que le ministre
exprime, et il l'a déjà fait, une proposition qui modifie un peu
le sens de l'article. Je suis disposé à me rallier à sa
proposition, s'il veut la reformuler, on pourra s'exprimer
là-dessus.
M. Tardif: Ma suggestion a été formulée, M.
le Président. Maintenant, il semblerait qu'il y a de l'opposition
à la suggestion. A ce moment, que l'article, tel que
présenté par la ville de Verdun, soit mise aux voix.
Le Président (M. Blank): Le vote.
M. Goldbloom: Le ministre se trouve en désaccord avec son
conseiller moral, le député de Bourassa?
Le Président (M. Blank): A l'ordre, s'il vous plaît!
Lacoste (Sainte-Anne), pour ou contre?
M. Lacoste: Pour.
Le Président (M. Blank): Beauséjour
(Iberville)?
M. Beauséjour: Contre.
Le Président (M. Blank): Brassard (Lac Saint-Jean)? Caron
(Verdun)?
M. Caron: Pour.
Le Président (M. Blank): Cordeau (Saint-Hyacinthe)?
M. Cordeau: Pour.
Le Président (M. Blank): Laplante (Bourassa)?
M. Laplante: Contre.
Le Président (M. Blank): Russell (Brome-Missisquoi)?
M. Russell: Pour.
Le Président (M. Blank): Dussault (Châteauguay)?
Bertrand (Vanier)?
Une Voix: II n'est pas ici.
Le Président (M. Blank): Goldbloom, (D'Arcy McGee)?
M. Goldbloom: Pour.
Le Président (M. Blank): Lavigne, (Beauharnois)?
M. Lavigne: Contre.
Le Président (M. Blank): Grégoire (Frontenac)?
M. Grégoire: Contre.
Le Président (M. Blank): Desbiens (Dubuc)?
M. Desbiens: Contre.
Le Président (M. Blank): Gagnon, (Champlain)? Saindon
(Argenteuil)? Tardif (Crémazie)?
M. Tardif: Abstention.
Le Président (M. Blank): Vaugeois (Trois-Rivières)?
Verreault (Shefford)?
M. Verreault: Pour.
Le Président (M. Blank): Pour: 6 Contre: 5 L'article
est adopté.
Une Voix: Merci.
Le Président (M. Blank): Non, il n'y a aucun amendement.
Il est retiré. L'article no 2.
M. Hébert (Gilles): L'article no 2 est pour permettre
à la municipalité de décréter par règlement
que dans certains cas, la taxe d'eau sera payée par les
propriétaires seulement. Actuellement, en vertu de la Loi des
cités et villes on peut décréter que tous les
propriétaires vont payer la taxe d'eau. Pour notre part, ce que nous
demandons, c'est que dans le cas d'immeubles de plus de sept logements, la
compensation pour l'usage de l'eau puisse être réclamée du
propriétaire lui-même. Cela a pour but de limiter en fait la perte
que subit la municipalité, dans les logements, par exemple, comme les
"bachelor" pour les nommer en français qui sont
loués dans des maisons à logements multiples. Les gens voyagent
de façon très régulière et ils changent
d'appartements presque tous les deux ou trois mois. Nous perdons toutes nos
taxes dans ces cas et nous croyons que la municipalité pourrait, par
règlement, dire: Nous tenons le propriétaire responsable de la
taxe d'eau, lorsqu'il y a plus de sept logements.
Je sais pertinemment, comme je l'avais déjà
mentionné, que certaines villes le font, mais à notre avis, c'est
illégal de le faire, à moins d'avoir un texte précis
à cet égard. Nous perdons actuellement, à cause de ceci,
environ $90 000 de taxe d'eau par année, Alors, c'est un montant
important.
M. Tardif: M. le Président...
Le Président (M. Blank): Le député de
Crémazie.
M. Tardif: Je constate à l'examen de ce dossier, qu'une
requête semblable avait été présentée par le
projet de loi 131, par la ville de Verdun, en 1974, et que cette requête
avait été refusée à l'époque;
également, que la cité de LaSalle avait demandé une
requête semblable, elle avait été refusée, ainsi que
d'autres municipalités importantes. Toutefois, je constate qu'en 1971,
cette fois, la ville de Laval avait obtenu un droit semblable.
En ce qui concerne Verdun, en particulier, ce qui m'intéresse,
est-ce que des faits nouveaux viennent s'ajouter au dossier, qui
mériteraient que la commission révise en quelque sorte la
décision qu'elle avait prise en 1974.
M. Hébert (Gilles): M. le ministre, si je me souviens
bien, lorsque nous nous étions présentés en 1974,
l'argument principal à l'époque, c'était que la Commission
de refonte des lois municipales était en train de faire une étude
sur la taxation municipale. On nous avait alors dit que c'est un article
peut-être qui sera intéressant pour l'ensemble des
municipalités et nous allons le refuser parce qu'à ce
moment-là vous allez avoir des demandes répétées;
il y aurait peut-être lieu, avait-on ajouté, d'amender la loi de
façon générale, si ma mémoire est bonne,
évidemment.
Je sais que la commission a fait son rapport depuis ce moment-là
et a recommandé, justement, qu'on puisse taxer les propriétaires
en général ou une catégorie d'entre eux; ce qui
permettrait, sans présenter un amendement comme nous le faisons, si ce
texte de loi était adopté, de l'appliquer et de
récupérer les $90 000 dont nous parlions tantôt.
Le Président (M. Blank): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: Est-ce que le conseil n'a pas les pouvoirs de faire
un règlement pour que la taxe d'eau soit payée par les
propriétaires?
M. Hébert (Gilles): Pour l'ensemble des
propriétaires, oui. Mais quant à nous, nous ne voyons pas
l'utilité de le faire.
Par exemple, vous avez actuellement 28 000 logements à Verdun et
avec notre amendement nous en affectons 4575 qui nous font perdre ces
$90 000 dont on parle. Quant au petit propriétaire de duplex,
c'est assez facile de rejoindre les gens qui sont locataires à ces
endroits. Ils nous payent les sommes très facilement, tant les
propriétaires que les locataires. Ce qu'il est difficile de percevoir,
ce sont ces taxes des immeubles de plus de sept appartements où les gens
voyagent continuellement.
M. Russell: Je ne vois pas de préjudice dans des cas
particuliers comme ceux-là pour une ville de passer son règlement
pour exiger sa taxe d'eau à tous les propriétaires. Tout ce que
le propriétaire fait, c'est la distribution du coût à ses
locataires. On ne ferait pas payer plus que ce que l'on utilise. Cela
évite deux poids deux mesures dans les municipalités.
M. Tardif: M. le Président, à la question du
député, effectivement, les municipalités ont le pouvoir
à l'heure actuelle de taxer pour l'eau, ou bien les propriétaires
ou les locataires. Ce qui est impliqué ici, c'est qu'on veut
établir un seuil pour les immeubles de plus de sept logements; dans ce
cas, la taxe d'eau serait imposée au propriétaire qui, lui,
devrait la percevoir du locataire, ce qui ne serait pas le cas pour ceux de
moins de sept logements. Peut-être que le député de Verdun
aurait quelque chose à dire là-dessus, M. le
Président.
M. Caron: Oui, M. le Président. M. le ministre, je
voudrais ajouter le fait que cela coûte énormément cher
pour l'administration à la ville. Quand on parle de sept et plus, on
touche la maison d'appartements. Il n'est pas facile, dans certains cas, de
faire le recensement. On doit s'adresser au propriétaire pour avoir le
nom des gens, parce que la majorité travaille ou ne veut pas ouvrir la
porte. Je sais que dans les vues du ministre, c'est d'aider les
municipalités sans sortir d'argent du baril du gouvernement. Je pense
que c'est une bonne raison, ce matin, d'approuver l'article de ce projet de
loi, d'aider les municipalités, le fait que l'administration coûte
énormément cher, on mentionne $90 000 à $100 000 et
peut-être plus. Le propriétaire, en le percevant pour la ville, on
aura seulement une personne avec qui traiter. Je pense que tous les membres de
la commission seront d'accord avec cela. C'est logique d'aider la ville et
j'imagine que d'autres viendront. Si on incluait les petits, mais on ne les
touche pas de cette façon, on touche les gros.
M. le ministre, comme je le disais, dans vos vues comme ministre des
Affaires municipales, vous voulez aider les villes, vous l'avez
mentionné à plusieurs reprises. C'est une bonne façon
d'aider la ville de Verdun, même qu'on ouvre la porte à d'autres
villes. Ce n'est pas facile d'entrer dans une maison d'appartements. Je pense
que tout le monde le sait. Même le recensement qui se fait actuellement
à Verdun, on me dit que, dans un certain secteur de la ville, c'est
difficile. Je pense que les membres de la commission devraient accepter cette
demande telle que formulée, du fait qu'on ne touche pas aux petits.
M. Tardif: M. le Président, j'ai une question à
l'intention du maire de Verdun. Comment serait facturé le compte de taxe
d'eau? S'agirait-il d'une facture unique ou répartie par logement?
Faudrait-il que chaque logement soit bien identifié, que le
propriétaire puisse présenter une pièce précise
à son locataire, en disant: C'est le montant de taxe d'eau pour tel
logement, de sorte que cela ne pourrait pas être un prétexte pour
augmenter le loyer? En gonflant le montant de la taxe d'eau, par exemple, qui
peut être de $100, il pourrait en profiter pour demander une augmentation
de $150.
M. Gariépy: M. le ministre, d'ailleurs, il y a plusieurs
maisons d'appartements cela existe à Montréal
où la facturation du compte de la taxe d'eau est libellée au nom
du locataire, mais envoyée au propriétaire et c'est le
propriétaire qui est responsable. C'est ce que nous voulons. Le
propriétaire se présentera chez son locataire et dira: Vous me
devez tant de taxe d'eau. Cela évitera, comme vous le dites, la
possibilité d'augmenter le loyer inutilement.
La raison pour laquelle on tient beaucoup à cela, comme M. le
conseiller vient de vous le dire, c'est que cela représente 4575
logements seulement sur 28 000. C'est surtout pour les appartements d'une
pièce ou d'une pièce et demie, où les gens
déménagent assez souvent. C'est pour essayer de
récupérer cela. Il faut aussi soutenir que, dans la ville de
Verdun, nous avons 2700 familles d'assistés sociaux. Nous avons fait
maintes et maintes démarches auprès du ministère des
Affaires sociales pour que la taxe d'eau soit payée directement à
notre municipalité. On perd une moyenne de $125 000 par année de
taxe d'eau, parce que nous ne pouvons pas la récupérer des
assistés sociaux; $90 000 que nous perdons d'une certaine façon
par le déplacement des locataires, plus les $125 000 des assistés
sociaux, cela commence à faire une grosse perte de revenus pour la
ville.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Beauharnois.
M. Lavigne: Justement, je veux poser une question un peu dans ce
sens pour avoir vraiment une nette distinction entre ce qui est le prix du
loyer et le prix pour la taxe d'eau. Il n'y a aucun contrôle, finalement,
il n'y a pas de compteur d'eau dans chaque appartement, et que la personne
prenne plus ou moins d'eau pendant le mois...
M. Caron: C'est une taxe locative.
Le Président (M. Blank): C'est une taxe locative. Cela
s'appelle la taxe d'eau, mais... M. le député de D'Arcy
McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, pour la bonne intelligence
de la requête de la ville, il me semble qu'il nous faudrait comprendre
quel serait l'inconvénient, pour la ville, d'appliquer telle quelle la
loi générale.
M. Gariépy: Tous les membres du conseil, M. Goldbloom, ne
veulent pas adopter un règlement appliquant la loi
générale parce qu'on ne veut pas taxer le petit
propriétaire. C'est l'objection. Alors, il faut prendre un vote
majoritaire parmi les neuf membres du conseil, et étant donné
qu'il y a quand même enlevez 4500 de 28 000 23 500 petits
locataires, c'est-à-dire petits propriétaires avec leurs
locataires pour lesquels il n'y a pas de problèmes, parce que ces gens
signent des baux d'un an, de deux ans... Ils se déplacent beaucoup moins
que dans une maison d'appartements.
M. Goldbloom: Mais là, M. le maire, vous
m'inquiétez. Je voudrais bien vous comprendre parce que, en quelque
sorte, vous venez de dire que la demande faite par la ville dans ce projet de
loi est faite parce que le conseil ne serait pas majoritairement favorable
à l'application de la loi générale. Mais, M. le
Président, il me semble que c'est quand même le conseil d'une
ville qui doit l'administrer, et si une majorité de ses membres est
d'une certaine opinion, c'est cette opinion qui doit prévaloir. Votre
réponse m'inquiète beaucoup, M. le maire, je m'excuse.
M. Caron: M. le Président, je voudrais dire au
député de D'Arcy McGee qu'il ne faudrait pas mêler les
choses. Le conseil est d'accord unanimement, sept et plus, mais on ne veut pas
toucher aux petits locataires, et avec le nombre de logements qu'on a, on
touche à environ 4000. C'est la raison pour laquelle on ne peut pas
appliquer la loi générale parce que cela serait toucher le petit
et apporter un problème additionnel, mais quand on parle de la maison
d'appartements, de la majorité des gens qui administrent des maisons
d'appartements, ils ont le bureau d'administration; pour eux, c'est plus facile
que pour la ville. On parlait de deux montants. En plus, on ne peut pas vous
dire, actuellement, la somme d'argent qu'il en coûte à la ville
pour envoyer des sommations, courir après les gens pour être
payée. C'est encore un autre montant qu'on ne peut pas
déterminer. Pour être juste, on ne veut pas le
déterminer.
M. Goldbloom: M. le Président, je remercie mon
collègue de Verdun de cette explication. Dois-je comprendre, alors, que
le conseil est majoritairement favorable à ce qui est proposé
ici?
M. Hébert (Gilles): A l'unanimité sur cela.
M. Goldbloom: Ce n'était pas clair quand vous l'avez
expliqué tout à l'heure, M. le maire, je m'excuse.
M. Hébert (Gilles): Je m'excuse.
Le Président (M. Blank): Je propose que la commission
suspende ses travaux sine die; on reprendra après l'ordre de la Chambre
cet après-midi, après la période des questions, vers 16 h
15.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
Reprise de la séance à 17 h 3
Le Président (M. Blank): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Pour la nouvelle séance de la commission des affaires municipales
et de l'environnement, il y a des changements: M. Alfred (Papineau)
remplace...
M. Bertrand: Avant que vous énumériez, s'il vous
plaît, les membres de la commission, j'aurais besoin d'avoir une
directive de votre part.
Il y aurait, de ce côté-ci de la table, des gens qui ne
pourraient pas revenir à vingt heures ce soir, à cause
d'engagements précédents, et s'il n'est pas convenu à ce
stade-ci que nous ajournerions nos débats à 18 heures, il
faudrait prévoir un mécanisme par lequel les gens qui ne seraient
pas ici ce soir pourraient immédiatement se faire remplacer ou, en tout
cas, convenir que ceux qui partiraient pourraient se faire remplacer ce soir
par dérogation aux règlements habituels. Mais il faudrait avoir
une directive là-dessus.
Le Président (M. Blank): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Goldbloom: M. le Président, quant à nous, nous
n'aurions pas d'objection à des remplacements, mais il y a aussi une
question qui a été soulevée dans des conversations
privées qui viennent d'avoir lieu, à savoir que l'on puisse
continuer passé six heures et ne pas revenir plus tard. Si cela peut
faciliter la soirée des députés intéressés,
je soutiens respectueusement que pour des gens qui sont venus de loin, si notre
séance se termine vers huit heures ou un peu après, ils pourront
retourner chez eux, et si nous continuons jusqu'à onze heures ce soir,
ils seront peut-être mal pris pour faire le voyage jusqu'à leur
demeure.
M. Bertrand: Cela dépend beaucoup de l'heure. Si
c'était à sept heures, je pense que cela ne causerait pas de
problème, mais si c'était à neuf heures, il y a des gens
qui ont des engagements autour de sept heures et demie, huit heures, ce soir,
des deux côtés de la Chambre.
M. Goldbloom: Des deux côtés.
Le Président (M. Blank): S'il est nécessaire de
faire d'autres changements, on les fera. Si ce n'est pas nécessaire...
Les changements, pour le moment, sont de remplacer M. Alfred (Papineau), par M.
Lacoste (Sainte-Anne); M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes) est remplacé
par M. Laplante (Bourassa); M. Dubois (Huntingdon) est remplacé par M.
Russell (Brome-Missisquoi); M. Léger (Lafontaine) est remplacé
par M. Grégoire (Frontenac); M. Léonard (Laurentide-Labelle) est
remplacé par M. Desbiens (Dubuc); Mme Ouellette (Hull) est
remplacé par M. Bertrand (Vanier). Est-ce qu'on va nommer le même
rapporteur, le député de Sainte-Anne?
Avant qu'on procède avec le projet de loi de
Verdun, je pense que le député de Verdun a quelque chose
à ajouter.
M. Caron: M. le Président, j'ai dîné avec le
maire, les membres du conseil...
M. Bertrand: Je m'excuse, très brièvement, avant
qu'on revienne à notre ordre du jour, je veux simplement signaler que
j'ai rencontré le maire de la municipalité de Charlesbourg.
Puisque notre programme ne sera sans doute pas terminé ce soir et qu'il
est fort probable que par un avis de la Chambre nous siégeons à
nouveau la semaine prochaine, éventuellement, à ce stade-ci, je
voudrais simplement faire savoir que la municipalité de Charlesbourg
accepte de ne pas venir témoigner aujourd'hui et de revenir
éventuellement une autre semaine et, s'il y a lieu, permettre à
la municipalité de Bromont de passer immédiatement puisqu'ils
viennent de plus loin.
M. Cordeau: Je suis d'accord pour qu'ils passent les
premiers.
Le Président (M. Blank): Le projet de loi no 230, Loi
modifiant la charte de la ville de Charlesbourg est remis sine die.
D'accord.
M. Caron: M. le Président, j'ai eu l'occasion de
dîner avec le maire de Verdun, les membres du conseil, le gérant
et le conseiller juridique. Le maire aimerait revenir sur l'article no 1 dont
on a discuté ce matin. J'imagine que tout le monde est d'accord pour
laisser le maire revenir sur l'article 1.
M. Corbeil: M. le Président, M. le ministre, messieurs les
membres de cette commission, après délibération durant le
déjeuner, afin que le coût de la pension ne soit pas trop
onéreux à la cité, nous croyons que la proposition de M.
le ministre serait acceptable. A la neuvième ligne de l'article 1, nous
pourrions ajouter après le mot "payable", les mots "à l'âge
de 60 ans". Nous serions satisfaits si cet amendement était
accepté.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Blank): Adopté?
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Blank): L'article 1 est modifié,
en ajoutant après le mot "payable", à la neuvième ligne,
les mots "à l'âge de 60 ans".
M. le député de Bourassa.
M. Laplante: Je suis en faveur de cet amendement et je tiens
à dire pourquoi. Ce matin, j'ai beaucoup parlé contre cela, j'ai
encore la même opinion; mais on m'a prouvé par des recherches
qu'il y a eu des précédents. Je ne voudrais pas punir quelqu'un
à cause de ces deux derniers qui resteraient. Mon opinion, par exemple,
reste la même.
Le Président (M. Blank): Article 2. On revient à
l'article 2.
M. Hébert (Gilles): M. le Président, messieurs les
membres de la commission, j'ai fait valoir ce matin que cet amendement
était nécessaire pour essayer de récupérer plus
facilement les taxes imposées, comme la taxe d'eau, et que nous avions
une perte annuelle, dans ce domaine particulier, de $90 000. Le maire vous a
mentionné que les assistés sociaux, déjà,
bénéficient d'à peu près $125 000. Vous avez tous
nos arguments. Il s'agit, en somme, de faire parvenir aux propriétaires
de la maison multiple, c'est-à-dire ceux qui ont des grandes maisons
à logements, donc les personnes qui administrent de grands immeubles,
une taxi qui sera, comme on vous l'a dit, très spécifique,
indiquant à quel logement particulier cette taxe est appliquée,
de sorte que le locataire ne soit pas pénalisé et qu'il sache
exactement le montant qui lui est attribué.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: J'aurais une question à poser.
Auriez-vous objection à ce qu'on enlève l'idée de sept
logements et plus pour n'importe quel logement?
M. Hébert (Gilles): Pour l'ensemble des petits
propriétaires. Actuellement, la Loi des cités et villes nous
donne déjà le pouvoir de le faire, mais comme je vous l'ai dit ce
matin, vous avez un certain nombre de logements, vous en avez 28 000 au total,
de logements dans la ville, et avec cette taxe nous en aurions à peu
près 4500 qui seraient affectés. On vous dit: Pourquoi
l'appliquer à tout le monde alors que seulement 4500 personnes sont
affectées, en fait? Quant aux autres petits propriétaires, qui
ont un ou deux logements, la taxe entre très bien, il n'y a pas de
problème, on n'a pas à pousser plus loin. C'est seulement dans le
cas de ces immenses maisons à logements où il y a un va-et-vient
continuel des locataires, où nous avons de très grandes
difficultés à percevoir les taxes. Ce serait imposer, comme vous
l'a dit le maire ce matin, aux petits, encore une fois, une mesure qui ne
devrait pas leur être appliquée.
M. Goldbloom: M. le Président...
M. Russell: Si je comprends bien, c'est une mesure pour faciliter
la perception de la taxe d'eau des locaux où c'est un peu difficile.
M. Hébert (Gilles): C'est cela.
M. Russell: Personne ne va me vendre l'idée que, dans une
maison à logements, où il n'y a que quatre logements, il ne peut
y avoir de complications et de difficultés de perception. Je crois
sin-
cèrement que la loi générale protège la
municipalité dans ce cas. C'est son privilège et il n'y a rien de
grave là-dedans. Le ministre, ce matin, a souligné le fait qu'en
inscrivant la taxe d'eau sur la facture de la taxe foncière, mais de
façon séparée, le propriétaire peut facilement la
percevoir sans aucun préjudice pour lui.
Le Président (M. Blank): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Je voudrais travailler de la façon la plus
expéditive possible. Je pose une simple question au ministre, s'il veut
bien répondre. La mesure préconisée par la ville de Verdun
en est-elle une qu'il verrait dans la loi générale ou non?
M. Tardif: Ce matin, j'ai soulevé la possibilité de
problèmes qui pouvaient se poser, à savoir que le
propriétaire qui, finalement, paie la taxe d'eau en demande le montant
exact ou un montant supérieur dans le prix du loyer. Il y a un autre
élément important, selon moi, qui n'a pas été
abordé ici. J'aimerais avoir une réponse à ceci avant de
dire si on doit aller plutôt vers un amendement à la loi
générale.
En permettant ce qui est demandé ici, n'enlève-t-on pas
automatiquement au locataire le droit qu'il a présentement de contester
la taxe d'eau?
M. Hébert (Gilles): Contester le règlement
concernant la taxe d'eau?
M. Tardif: Oui, c'est le rôle de la valeur locative qui
sert de base à la taxe d'eau. Néanmoins, quand même, on lui
enlève un droit de contestation, puisque maintenant il n'aura plus
intérêt...
M. Hébert (Gilles): A ces locataires-là, oui. Mais,
comme vous le dites, si on l'étend à l'ensemble des
propriétaires, on l'enlève à tous les locataires.
Là, on le réduit. Vous aurez seulement 4500 logements à
qui on l'enlèvera; tandis que, si on prend la loi
générale, en fait, on l'enlève à tout le monde, aux
28 000.
M. Caron: Si le ministre veut écouter un peu la
façon dont je le vois: II y aura un compte séparé pour
chaque locataire. Le compte va être fait au nom du propriétaire,
mais le locataire va en être responsable par le biais du
propriétaire. Si on n'est pas satisfait, on va pouvoir le contester de
la même façon. Ce sera un compte individuel pour chaque
appartement ou pour chaque logement.
M. Tardif: Je me demande, compte tenu de cette
ambiguïté qui existe, compte tenu du fait que les
précédents ne sont pas nombreux à cet effet il n'y
a qu'une ville, celle de Laval, qui a obtenu un tel privilège et
qu'antérieurement la commission parlementaire l'a refusé à
Verdun, LaSalle et d'autres municipalités, Laprairie et ailleurs, compte
tenu du fait que la Loi de concilia- tion entre propriétaires et
locataires est en train d'être refondue par un groupe de travail au
ministère et qu'il y a des implications sur ce plan, je me demande s'il
ne serait pas préférable de demander à la ville de Verdun
de retirer cette disposition, attendu que le ministère va se pencher sur
la possibilité de l'introduire, soit dans la loi générale
de l'évaluation, soit, pour une partie, en tout cas, avec les
problèmes de concordance que cela peut causer, dans la Loi de
conciliation entre propriétaires et locataires.
M. Hébert (Gilles): Etant donné que cela peut
être considéré dans la loi générale, M. le
ministre, nous acceptons de retirer cet article pour le moment.
Le Président (M. Blank): L'article 2 est retiré.
Article 3, qui devient l'article 2?
M. Hébert (Gilles): L'article 3, concerne un pouvoir que
la ville de Verdun a obtenu en 1971 d'accorder certaines subventions pour la
démolition de hangars. Cela a été très profitable
jusqu'ici. Vous savez que ces constructions sont, comme on les appelle, des
nids à feu. On en a démoli 208 actuellement. La subvention
était fixée à un maximum de $200 en 1971, et nous croyons
qu'en 1977 il serait normal que le montant maximum de $500 soit accordé.
Un maximum, évidemment, pas dans tous les cas, mais c'est le maximum sur
recommandation des officiers et de l'ingénieur de la ville qui puisse
être accordé à la personne qui exécute ce
travail.
M. Goldbloom: La modification du montant est-elle la seule?
M. Hébert (Gilles): C'est la seule modification. Le
Président (M. Blank): D'accord? Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Blank): Adopté. L'article 3,
maintenant devenu 2, est adopté. Article 4, qui est maintenant 3.
M. Hébert (Gilles): L'article 3 est un pouvoir
accordé, comme vous le savez, à plusieurs municipalités,
dont Sherbrooke, Québec, Hull, etc., qui permet à une
municipalité d'engager des personnes autres que des agents de police ou
constables pour faire la perception et rédiger les infractions dans le
cas de stationnement.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Blank): Adopté. L'article no 5 est
maintenant l'article 4.
M. Hébert (Gilles): A cet article, M. le Président,
MM. les membres, nous voulons vous apporter quelques données. C'est un
article que nous avons déjà présenté. Nous n'avions
probablement
pas, à ce moment, les données nécessaires. Mais
nous savons qu'actuellement il n'y a que trois villes sur 29 de l'île de
Montréal qui demandent à la communauté urbaine de faire
leur évaluation pour la valeur locative, donc trois sur 29 seulement.
Les autres ne se sont pas prévalues de ce pouvoir accordé
à la communauté.
Deuxièmement, nous vous soulignons que, dans le travail qui est
fait par la communauté urbaine dans le cas de l'évaluation pour
la valeur locative, la ville elle-même, en fait, tous les jours, 75% du
travail de préparation et de correction des travaux qui sont faits par
la communauté. Donc, la communauté a un pouvoir mais, de fait,
c'est encore au niveau local qu'on exécute le travail à 75%.
Troisièmement, autre remarque, c'est que la communauté est
un énorme organisme. On parle beaucoup, depuis quelques années de
réviser sa constitution et d'y apporter la plus grande attention,
surtout de la part des municipalités. Les retards qui sont
apportés par cette confection, par cet énorme organisme, font que
notre compte de taxe est retardé d'au moins deux à trois mois
alors que nous effectuons nous-mêmes 75% du travail. Nous nous demandons
si ce pouvoir accordé à la communauté devrait encore
demeurer à la communauté. C'est la demande que nous faisons
aujourd'hui.
Le Président (M. Blank): Le député D'Arcy
McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que Me Hébert
peut nous dire quelles sont les trois municipalités qui font faire leur
rôle de valeur locative par la communauté urbaine?
M. Hébert (Gilles): Montréal, Outremont et
nous-mêmes.
Le Président (M. Blank): A ma connaissance, et Verdun. Le
ministre des Affaires municipales.
M. Tardif: M. le Président, cet article, en fait, vient en
contradiction avec l'article 97 de la Loi de l'évaluation
foncière, qui se lit comme suit: "Nul ne peut agir comme
évaluateur pour les fins de la présente loi sans obtenir un
permis que la commission délivre à cette fin. Cependant, toute
personne qui devient membre de la Corporation des évaluateurs
agréés du Québec après le 1er janvier 1976 n'est
pas tenu d'obtenir ce permis".
Si bien que ce qui est proposé ici, en fait, ferait en sorte que
ces personnes qui, de par la loi même de l'évaluation
foncière ont été dispensées de l'obtention de ces
permis moyennant qu'ils soient des membres en règle de la Corporation
des évaluateurs, ne pourraient pas, aux fins de l'amendement
proposé, faire leur rôle de valeur locative.
M. Hébert (Gilles): II y aurait peut-être une
modification en disant, étant donné que ce sera fait par des
officiers de la ville elle-même, que la ville n'est pas soumise à
cette loi de l'évaluation foncière, tout simplement.
M. Tardif: Maintenant, il y a une autre question de fond
là-dedans, c'est que, quand même, sur le territoire de la
communauté urbaine, il y a un organisme qui est la communauté,
qui fait l'évaluation pour l'ensemble des municipalités.
Là, on viendrait déroger aussi à cette autre règle
générale qui s'applique sur le territoire de la communauté
urbaine.
M. Gariépy: M. le Président, M. le ministre, je
crois tout de même que cette demande de la cité de Verdun prouve
qu'il y a des problèmes au sein de la communauté urbaine et
à cause du gigantisme de la communauté urbaine, nous n'avons pas
le service que nous nous attendions d'avoir, lorsque la communauté
urbaine a été créée.
Le travail local que nous avions autrefois servait beaucoup mieux les
services de la municipalité et c'est ce qu'on voudrait, revenir à
notre service local. Maintenant, comme on vous dit, c'est à cause du
retard de nos comptes; parfois, ils sont deux, trois mois en retard; alors, au
point de vue de la perception et au point de vue des finances pour la
municipalité, c'est autant d'intérêts que la ville,
à un moment donné, est obligée de débourser.
M. Tardif: M. le Président, je m'excuse, d'autres
municipalités du territoire de la communauté urbaine
confectionnent elles-mêmes leur rôle de valeur locative.
M. Gariépy: Est-ce qu'on le dit pour Montréal?
M. Tardif: Montréal est aussi fait, je pense, par la
communauté urbaine. Il n'y en a aucune présentement qui le
confectionne elle-même.
M. Gariépy: Tout le monde le fait par la
communauté, M. le ministre.
M. Tardif: Tout est fait par la communauté urbaine.
M. Goldbloom: Dans ce cas, je n'ai pas compris une allusion
à trois municipalités: Verdun, Outremont et Montréal.
M. Hébert (Gilles): II y a trois communautés
seulement qui demandent de faire un rôle de valeur locative. Trois
municipalités sur 29. Les autres ne le demandent pas et ne se servent
pas du rôle de valeur locative. Nous nous en servons pour imposer une
taxe.
M. Goldbloom: Les autres n'ont pas de tel rôle.
M. Hébert (Gilles): C'est cela. Elles ne peuvent pas se
plaindre, évidemment, elles n'ont pas utilisé le service. Nous
sommes une des trois municipalités concernées et nous nous
servons de cet instrument; nous voyons qu'il est lourd.
M. Goldbloom: A votre connaissance, parmi les 26 autres, il n'y
en a pas qui détiennent, présentement, ce pouvoir, encore moins
qui l'exercent.
M. Hébert (Gilles): Non.
M. Gariépy: Ils ne se servent pas du rôle
d'évaluation locative parce que la cité de Verdun se sert de son
rôle d'évaluation locative au point de vue de la taxation. Dans
d'autres municipalités, c'est un autre genre, un autre problème
de taxation. Montréal, Outremont et Verdun sont les seules
municipalités actuellement qui se servent d'un rôle
d'évaluation locative au point de vue de la taxation, taxe d'eau, taxes
d'affaires.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: Qu'est-ce qui arrive à la communauté
urbaine s'il y a contestation de l'évaluation? Est-ce qu'il y a des
mécanismes d'entente, si la Communauté urbaine n'acceptait pas
votre évaluation?
M. Hébert (Gilles): A ce moment, ce serait un rôle
déposé suivant la loi et nous allons devant le bureau de
révision de la province.
M. Tardif: M. le Président, je pense que ceci devrait
être regardé lorsque nous examinerons la Loi de la
Communauté urbaine de Montréal et je préférerais
que cet article soit retiré du projet de loi et que nous en fassions
l'étude, comme je l'ai mentionné tantôt, lorsque nous
regarderons cette question en rapport avec le service d'évaluation de la
Communauté urbaine.
M. Gariépy: M. le Président, je suis prêt
à retirer cela pour autant que M. le ministre veuille bien garder cela
en mémoire lorsqu'il fera les nouvelles structures de la
Communauté urbaine de Montréal, parce qu'étant
donné qu'il y a seulement trois villes qui se servent de ce rôle
d'évaluation, il serait bien important, je pense, de faire une exception
pour le rôle d'évaluation locative.
Le Président (M. Blank): L'article 5 qui devient 4 est
retiré. L'article no 6 qui est maintenant 4 est adopté? Le bill
est adopté avec ses amendements?
M. Tardif: M. le Président, à l'article 4 que nous
avons adopté tantôt, à l'alinéa 4, sixième
ligne, il est dit: $25 dans le cas de contravention à un
règlement visé au présent... Alors, au lieu du
présent article, ce sera au présent paragraphe.
Le Président (M. Blank): D'accord.
M. Cordeau: M. le Président...
Le Président (M. Blank): Oui.
M. Cordeau: J'ai une question à poser à M. le
ministre. Etant donné que M. le ministre a demandé à M. le
maire de retirer certains articles parce qu'il y a certains projets de loi qui
seront révisés, est-ce que M. le ministre peut dire à
cette commission quand il prévoit présenter ces nouveaux projets
de loi?
M. Tardif: M. le Président, j'ai mentionné trois
lois, entre autres la loi de conciliation propriétaires locataires. Je
ne vous apprendrai rien en vous disant qu'elle expire le 31 décembre;
donc, notre délai est inscrit déjà dans la loi. En ce qui
concerne la Loi de l'évaluation foncière, il est évident
que c'est une question assez complexe et qui se rattache à cette autre
question qui intéresse les municipalités au plus haut point, qui
est la réforme de la fiscalité municipale. Je ne saurais
m'enga-ger, en tout cas, tout seul là-dedans.
C'est de concert avec mon collègue des Finances que je devrai le
faire. Nous espérons pouvoir le faire dans les meilleurs
délais.
En ce qui concerne la Loi de la Communauté urbaine de
Montréal, déjà, suite aux questions posées par le
député de d'Arcy McGee, j'ai indiqué que les trois lois
des communautés devraient, une à une ou ensemble, être
révisées pour différentes raisons. J'espère, dans
ces cas, être en mesure, peut-être, de présenter quelque
chose à l'automne, mais je ne peux pas m'engager plus que cela.
Le Président (M. Blank): Merci.
M. Gariépy: M. le Président, M. le ministre.
Messieurs les membres, je tiens à vous remercier sincèrement de
votre collaboration au nom de la cité de Verdun. Je voudrais remercier
notre collègue d'avoir agi comme conseiller. Il s'agit d'un membre de
cette Assemblée, M. Lucien Caron, qui a bien voulu parrainer ce projet
de loi privé. Je remercie aussi M. le député Jean-Marie
Lacoste pour sa collaboration. Il est député du comté de
Sainte-Anne, qui comprend automatiquement Verdun. Merci.
M. Goldbloom: M. le Président, cela est du bon
patronage.
Projet de loi no 221:
Loi modifiant la charte de la
cité de Thetford Mines
Le Président (M. Blank): Projet de loi no 221, Loi
modifiant la charte de la cité de Thetford Mines.
M. Paradis (Pierre): M. le Président, M. le ministre,
messieurs les membres de la commission, je m'appelle Paradis, je suis procureur
de la cité de Thetford. J'ai à mes côtés M. le maire
Maurice Côté, le directeur André Laramée, M. Gaston
Gagné, assistant trésorier, et Louis-Marie Gagné,
éva-luateur.
Le Président (M. Blank): L'article no 1.
M. Paradis: J'ai remarqué, M. le Président, que
dans la rédaction du projet de loi no 1 il y a une erreur technique qui
s'est glissée. On devrait plutôt lire ce qui était le
projet soumis: "L'article 426 de la Loi des cités et villes (Statuts
refondus 1964, chapitre 193) est modifié pour la cité de Thetford
Mines par le remplacement du premier et du troisième alinéa du
paragraphe 17 par les suivants..." En fait on veut garder les deuxième
et quatrième alinéas du paragraphe 17.
M. Goldbloom: M. le Président, nous avions compris que Me
Paradis voulait dire l'article 1. Il a dit le projet de loi no 1.
Celui-là nous a déjà donné assez de trouble.
Le Président (M. Blank): Vous voulez écrire que
dans le quatrième article, en remplacement du premier et du
troisième alinéas du paragraphe 17 par...
M. Paradis: Par les lignes suivantes. La demande d'amendement a
deux buts: D'abord, nous demandons d'amender le premier paragraphe pour
élargir les pouvoirs donnés à la municipalité pour
toutes les contraventions faites aux règlements municipaux. On sait
qu'actuellement la loi permet d'émettre des billets d'infraction
uniquement pour les contraventions aux règlements municipaux concernant
la circulation et les infractions faites avec des véhicules
automobiles.
On a d'autres règlements municipaux concernant les nuisances, le
bruit, les gens qui mettent la neige dans la rue, les chiens errants on
a vu ce matin des gens qui sont venus ici concernant le problème des
chiens errants. Nous voudrions que, lorsqu'un officier de la
municipalité ou un agent de la paix constate une infraction, il puisse
immédiatement remettre un billet d'infraction au contrevenant. Ce
dernier pourrait, alors, dans un certain délai, se rendre au poste de
police et payer l'amende qui est prévue au règlement.
Actuellement, on sait que si le policier constate une infraction autre
que celle concernant les véhicules automobiles, il doit rédiger
une plainte, on doit la porter devant le tribunal. Cela amène des frais
à la municipalité, chez nous, il n'y a pas de Cour municipale,
alors on va devant la Cour des sessions de la paix, et cela amène
énormément de frais, également, aux contrevenants.
Je prends, par exemple, celui qui serait poursuivi pour avoir
laissé un chien errer, il sera condamné à une amende de
$10 devant la Cour des sessions de la paix. Il peut être condamné
à $30, $35 ou $40 de frais. Le pouvoir que nous demandons permettrait au
récalcitrant qui veut s'amender assez vite de pouvoir aller payer
immédiatement, cela libérerait les rôles de cour et cela
rendrait justice aux contribuables.
Quant au deuxième paragraphe, la loi prévoit actuellement
un maximum d'amende que pourrait décréter la municipalité.
Le maximum est de $10 pour les infractions concernant le stationnement et de
$25 pour les autres infractions. Nous demandons que ce soit $25 dans tous les
cas. Le principal motif de cette demande, c'est que nous avons, dans notre
municipalité, de sérieux problèmes de neige l'hiver. Nous
avons des gens qui stationnent leur véhicule l'hiver dans les rues. Si
le contrevenant peut s'en tirer avec une simple amende de $10 seulement,
parfois, il va laisser son véhicule dehors, tandis qu'une amende de $25
pourrait peut-être forcer les gens à garer leur voiture ailleurs
que dans la rue, ce qui éviterait de retarder les machines qui assurent
le déblaiement la nuit.
M. Goldbloom: Quand nous avons devant nous des projets de loi
privés soumis par des municipalités, nous constatons qu'il s'y
trouve des éléments de deux sortes. Il y a les cas tout à
fait particuliers, où il faut régler le problème du
terrain untel, qui peut être décrit, et les conditions de
règlement peuvent être spécifiées, et l'on peut
apprendre, par l'histoire de la municipalité, comment il se fait qu'un
tel problème existe et nécessite une intervention
spéciale, un pouvoir spécial pour cette municipalité.
L'autre sorte de demande concerne la loi générale, et demande une
dérogation à cette loi générale.
C'est autant pour poser une question au ministre que pour commenter
l'article qui est devant nous, que je me dis tout simplement: Si ceci est bon
pour Thetford Mines, il doit être bon pour d'autres aussi; et si c'est
bon pour d'autres aussi, pourquoi pas dans la loi générale? C'est
à ce moment que je me tourne vers le ministre pour lui demander: Est-ce
le genre de modification qu'il serait disposé à apporter à
la loi générale?
M. Tardif: M. le Président, la question du
député de D'Arcy McGee est très pertinente. En effet, nous
avons déjà accordé ce matin à une
municipalité le pouvoir d'engager des agents spéciaux pour les
fins de l'application des règlements de stationnement. Nous avons
présentement la requête de Thetford Mines, et des pouvoirs
similaires ont déjà été accordés à
d'autres villes du Québec, notamment celles de Sherbrooke, de Hull, de
Québec, et d'autres, je pense, également, ont formulé
semblable requête.
En effet, le dossier est actuellement à l'étude. Il l'est
de concert avec le ministère de la Justice sur ce plan, si bien que je
n'aurais pas objection que le pouvoir demandé ici par Thetford Mines lui
soit reconnu, s'il y avait urgence, sinon il me semble que l'amendement
à la loi générale pourrait être soumis dans des
délais relativement courts.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre me corrigera,
si j'ai tort, mais je crois déceler une différence dans la
demande de Thetford Mines.
M. Tardif: Une différence appréciable, M. le
Président, puisque ce qui est demandé ici dans le cas de Thetford
Mines, c'est non seulement le pouvoir d'engager des agents spéciaux pour
les fins d'application des règlements de stationnement, mais de toute la
réglementation municipale. Cela est exorbitant du droit municipal comme
tel.
Là-dessus, si la requête de Thetford-Mines était
agréée à ce stade, M. le Président, je voulais
d'ailleurs poser la question tantôt aux représentants de la ville,
il me semble, après consultation avec le ministère de la Justice,
qu'il soit préférable pour l'instant de se limiter à ce
qui a déjà été accordé aux autres villes en
matière de stationnement, quitte, encore une fois, à l'occasion
des amendements à la loi générale, de voir s'il n'y aurait
pas lieu d'étendre cela à l'ensemble de la réglementation
municipale.
M. Paradis: M. le ministre, le but de la demande n'est pas
d'engager des agents spéciaux, c'est que la loi, actuellement, permet
d'émettre un billet d'infraction uniquement dans les cas d'infraction
aux règlements concernant la circulation faite avec un véhicule
automobile. La cité demande de pouvoir afin de protéger le
citoyen contre des amendes, etc., émettre ces billets dans tous
les cas d'infraction aux règlements municipaux de la cité de
Thetford. Je dirais à M. le député de Goldbloom que
Thetford a peut-être un problème particulier, c'est que nous
n'avons pas chez nous de Cour municipale. Nous n'avons pas de Cour municipale
et nous en avons demandé une il y a déjà quatre ou cinq
ans, alors qu'au ministère il y avait eu des changements lors de la Loi
des petites créances. On ne voulait pas, à cause de certaines
politiques, continuer à établir des cours municipales dans la
province, on voulait plutôt faire la Cour du Québec et ensuite
donner des pouvoirs à cette cour. On n'a pas cette cour chez nous et je
dois dire que, personnellement c'est peut-être évidemment à
mon désavantage parce que c'est moi qui poursuis pour la ville et c'est
moi qui en fais les frais, mais c'est quand même $25 de frais
additionnels qu'on donne à celui qui a un chien errant, si on continue
de procéder comme on le fait actuellement.
M. Goldbloom: M. le Président, simplement pour
compléter ce que je disais, je comprends sans difficulté ce que
nous présente Me Paradis. Je remarque cependant que le pouvoir
demandé est général et couvrirait non seulement les
règlements existants mais les règlements futurs aussi. Je ne
prête nullement de mauvaise intention à M. le maire
Côté et à ses conseillers, mais personne n'est en mesure de
prévoir les actions de futurs conseils municipaux qui pourraient adopter
des règlements nombreux et placer des citoyens dans une situation
où un employé de la ville pourrait distribuer des contraventions
pour toutes sortes de choses. C'est cela qui m'inquiète et je me demande
si l'on ne doit pas demander au ministre des Affaires municipales d'engager une
discussion avec son collègue de la Justice quant à l'emplacement
des cours, sur le territoire de la province, si ce n'est pas là la
meilleure solution a ce problème.
M. Paradis: II y a d'abord, dans l'argument de M. le
député, que l'abus de la municipalité ne peut pas
être possible avec la loi actuelle puisque et même avec cet
amendement le contrevenant peut toujours ne pas payer le billet
d'infraction, attendre de recevoir une plainte de la municipalité et
aller contester ensuite devant le tribunal.
Personnellement, et c'est ce que nous avions soumis au ministère,
je crois qu'on devrait peut-être le mettre dans la loi
générale, mais il n'est pas dans la loi générale et
actuellement cela nous cause, à nous, des embêtements, des
embêtements d'administration. On a un petit corps policier qui doit
continuer à travailler en faisant des plaintes. On a des policiers qu'on
est obligé d'assigner comme témoins. On pourrait éviter
une foule de troubles au contrevenant et au policier en adoptant une mesure
comme celle-là.
Si, évidemment, on a l'intention d'amender la loi
générale, j'ai l'impression, à ce moment, que nous aurons
déjà le pouvoir et on continuera à procéder de
cette façon. D'ailleurs, on avait déjà dans notre charte
des pouvoirs qui sont venus par la suite dans la loi générale
concernant principalement ce problème.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: Je vois un autre danger. Vous autres, vous avez
probablement de bonnes intentions, mais on ne sait jamais qui suivra dans les
prochains conseils municipaux. Il y a certaines villes dont on a beaucoup de
plaintes actuellement; c'est un revenu assuré aux villes, les
contraventions. Vous avez des mécanismes actuels pour doubler et tripler
les contraventions. Je peux apporter un exemple, le stationnement l'hiver. Vous
vous contentez de dire: C'est la limite qu'on veut avoir, $25. Tout de suite,
cela veut dire que votre intention, en partant, c'est de leur imposer une
contravention de $25.
Deuxième chose, vous allez aussi avoir le remorquage à
payer, parce que vous faites déplacer ce camion, ce qui est encore une
addition au stationnement. Vous avez aussi le stationnement pur et simple en
été, pour lequel vous demandez aussi une limite de $25. Les
autres demandaient une limite de $10. Je ne sais pas quel montant vous imposez
actuellement pour ces contraventions, mais cela me paraît nettement
exagéré pour une ville de 24 000 âmes. Je ne sais pas
où vous voulez en venir avec ces contraventions, si vous voulez en tirer
un gros revenu supplémentaire et être taxés un peu comme le
sont les autres villes de banlieue...
M. Paradis: Je comprends difficilement votre intervention.
Personnellement, je serais d'accord que le deuxième paragraphe tombe et
qu'on n'augmente pas la limite à $25, je suis d'accord avec cela;
maintenant, il vous faut penser qu'on a affaires à une ville où
il y a un corps policier de 32 hommes, il y a un directeur de police. On n'est
pas là pour émettre des contraventions en vue d'avoir un revenu
supplémentaire. Le député y voit peut-être une
mauvaise intention alors que la cité veut faire une tout autre chose.
C'est impossible d'atteindre le but que vous suggérez avec la loi
ac-
tuelle; toujours, le contrevenant pourra aller contester devant le
tribunal. Ce qu'on veut, c'est éviter qu'au poste de police on ait de la
paperasse à accumuler pour un simple chien errant et que le contrevenant
puisse aller payer une amende de $10 pour son chien errant au lieu d'être
convoqué devant la cour, de perdre une journée de travail pour
aller devant le tribunal, de prendre un avocat, de plaider coupable et
d'être condamné à $10 d'amende et les frais. On sait que
les frais, avec l'amendement qu'il y a eu, sont un peu plus
élevés que l'amende.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: Je voudrais faire quelques remarques. Le but
de ce changement à la loi n'est pas d'engager des policiers, de demander
l'autorisation d'engager des policiers ou des officiers de police, la ville de
Thetford a déjà ce permis. Le but de cet amendement, comme le
soulignait le député de D'Arcy McGee, n'est pas de permettre
à la ville d'adopter de nouveaux règlements, elle a
déjà le pouvoir d'adopter des règlements interdisant les
nuisances, le bruit, le stationnement dans certaines rues.
Le but de cet article n'est pas de s'assurer des revenus
extraordinaires, elle peut le faire, c'est qu'à l'heure actuelle, pour
toute autre infraction que celle du stationnement illégal, une personne
contrevenant à un règlement municipal n'a qu'une solution,
attendre d'être assignée et poursuivie devant les tribunaux. Elle
n'a pas le loisir de s'éviter des frais et des pertes de temps en allant
régler immédiatement au poste de police. Elle ne peut faire
qu'une chose, attendre l'assignation, se présenter devant le tribunal,
aller plaider coupable, payer les frais d'assignation, payer les frais du
tribunal, payer tous les frais que cela entraîne et l'amende en plus.
Le seul but de la loi est de permettre au contrevenant, s'il le veut
bien, mais seulement s'il veut bien s'en servir, de régler tout de suite
sans frais ou perte de temps. C'est le seul but de cet article.
M. Laplante: II y a un but additionnel.
M. Grégoire: II y a un but additionnel dans le paragraphe
2 ou l'alinéa 3, le changement à l'alinéa 3 du paragraphe
17, à l'article 426, c'est de porter à $25 le montant de l'amende
pour les manquements aux règlements autres que ceux de la
circulation.
M. Paradis: C'est-à-dire qu'actuellement on permet $10
pour le stationnement et $25 pour les autres infractions. Maintenant, nous en
discutions et nous sommes prêts à retirer le deuxième
paragraphe.
M. Grégoire: Vous retirez...
Le Président (M. Blank): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Grégoire: En retirant l'augmentation de $10 à
$25, le but du règlement ne devient donc qu'une seule chose, c'est de
donner au contrevenant le choix, soit de continuer sous le système
actuel; il est libre de se laisser poursuivre, d'aller à la cour, de
plaider non coupable ou de se laisser envoyer l'assignation il y en a
qui sont négligents de payer leurs billets, cela m'arrive, et d'avoir
des frais il y a ce choix ou un nouveau choix qui serait d'aller
régler tout de suite, sans perte de temps, et à beaucoup moins
cher.
M. Tardif: M. le Président, le projet de loi et cet
article en particulier, tel que proposé par la ville de Thetford Mines,
veut faire trois choses. Premièrement, permettre l'engagement d'agents
spéciaux. Actuellement, la loi dit que seul les agents de police peuvent
émettre des contraventions tandis que le projet qu'on nous
présente dit: "Toute autre personne désignée à
cette fin, officier chargé de l'application du règlement", c'est
donc la possibilité d'engager ce que certains appellent des aubergines,
d'autres des "meter maid", enfin, différents noms. Cela implique
cela.
M. Paradis: Cela donne le pouvoir, je m'en rends compte, mais ce
n'est pas fait dans ce but.
M. Tardif: Non, non.
M. Paradis: C'est fait, par exemple... Comme le directeur du
service d'urbanisme est un officier chargé de l'application du
règlement d'urbanisme de la cité, il pourrait, lui
également, faire la même chose. C'est surtout dans ce sens.
M. Tardif: M. le Président, sous toutes réserves,
je pense que la Loi de police et la Loi générale des cités
et villes ne va pas jusqu'à étendre le pouvoir des directeurs de
service d'urbanisme à émettre des contraventions.
Néanmoins, je pense que le projet de loi, effectivement fait ces trois
choses; premièrement, j'ai dit; Possibilité d'engager des agents
spéciaux, et on a vu que la ville de Verdun, ce matin, l'a
demandé et que d'autres villes ont déjà demandé de
tels pouvoirs.
Deuxièmement, l'article demande que ces agents ainsi que les
agents de police réguliers de la ville puissent procéder par voie
de billets d'assignation pour l'ensemble de la réglementation
municipale. C'est un deuxième objet de l'article.
Troisièmement, on demande que l'amende qui, dans la loi
générale, est de $10 pour le stationnement et de $25 pour les
autres infractions à la sécurité publique, soit
portée à $25 partout. Sur le premier point, c'est-à-dire
la possibilité de recourir à des agents autres que des agents de
police pour les fins de l'application de la réglementation du
stationnement, il n'y a pas de problème. Encore une fois, le
précédent est déjà créé et je pense
que des amendements, très bientôt, viendront à la loi
générale.
Pour ce qui est du deuxième objet de la loi, c'est-à-dire
de l'étendre à l'ensemble de la réglementation municipale,
là il y a de sérieuses réserves. En effet, lorsqu'un
billet d'assignation est
émis à un citoyen pour une contravention, une infraction,
il se fait au moment même de l'infraction. Lorsqu'il s'agit du
stationnement, à tout le moins le citoyen le constate, puisque revenant
à son véhicule il a le papillon dans son pare-brise, et se rend
compte qu'effectivement, il a dépassé la limite, etc... Il
constate de visu l'infraction. Dans le cas d'un infraction, si on donnait les
pouvoirs demandés pour tout genre d'infraction, à ce moment, il
suffirait que, quand on dit: Remettre au contrevenant ou déposer
à un point en vue de son véhicule, imaginons qu'il y ait dans la
municipalité de Thetford Mines une réglementation anti-bruit et
que quelqu'un ait laissé son stéréo fonctionner à
tue-tête peut-être une partie de la nuit, et qu'on lui serve une
contravention, on va la servir comment, à ce moment? De main à
main, dans la boîte aux lettres? Comment va se constater l'infraction? A
ce moment, je pense qu'il y a divers problèmes qui pourraient se poser
si on étend cette procédure des billets d'assignation à
l'ensemble de la réglementation municipale, et on risquerait
peut-être de se retrouver avec ce que mon collègue de Bourassa
disait tantôt, que le citoyen va peut-être payer en disant: A quoi
bon contester.
Il y a le troisième qui est celui de l'augmentation de l'amende
jusqu'à $25 et qui, encore là, déroge à la
règle générale. Je pense que c'est tout cela qui est un
peu confondu ici dans cet article qu'on nous propose. Je ne sais pas dans
quelle mesure les procureurs de la municipalité voudraient
réagir.
M. Paradis: Le seul problème qui reste, c'est le
deuxième point que vous avez soulevé, M. le ministre, puisque le
troisième point, on a consenti à deux reprises à le
retirer. Le deuxième paragraphe, on ne le demande plus.
Quant au point qui est soulevé par M. le ministre,
évidemment, c'est indiqué dans la loi actuellement. On ne demande
pas de modification là-dessus, sur la façon de remettre le billet
d'infraction. C'est exactement le texte de loi actuel, c'est de le remettre au
contrevenant. C'est évidemment une remise qui doit être
prouvée si le type conteste. Il va toujours avoir la possibilité
de contester devant les tribunaux s'il ne l'a pas remis. Il est évident
que l'officier ne peut pas remettre cela dans la boîte aux lettres. Il le
remet au contrevenant ou le dépose dans un endroit a'ppa-rent du
véhicule et on l'a ajouté ici. C'est l'amendement qu'on demande,
s'il s'agit d'une infraction relative aux règlements municipaux de la
circulation, afin que ce soit bien clair que, lorsque le billet d'infraction
n'est pas remis personnellement, c'est uniquement dans les cas visés par
les règlements de circulation. La loi actuelle le permet seulement dans
le cas des règlements de circulation, mais elle permet de le remettre au
contrevenant. Celui qui commet une infraction pour vitesse, actuellement, a son
billet immédiatement. On ne le met pas sur son véhicule.
M. Tardif: C'est exactement cela, M. le Président, mais
celui qui contreviendrait à un autre rè- glement de la
municipalité pourrait ne pas avoir immédiatement cette
contravention ou ce constat, ce procès-verbal, qui pourrait parfois ne
pas lui être remis immédiatement.
M. Paradis: A ce moment, ce serale deuxième paragraphe de
la loi qui s'applique, le deuxième paragraphe dont je n'ai pas le texte
ici, mais qui dit: L'officier de police peut, s'il ne peut pas le remettre au
contrevenant immédiatement, porter plainte, comme cela se fait
actuellement devant les tribunaux. C'est le deuxième paragraphe qui va
s'appliquer purement et simplement. Le but de la loi, c'est uniquement de
permettre à celui qui commet une infraction d'éviter d'être
embarqué dans des procédures judiciaires. Ce qu'il ne peut pas
faire actuellement.
M. Grégoire: Ce n'est pas la manière de remettre le
billet qui change, mais c'est ce que le contrevenant peut faire avec le billet
une fois qu'il l'a.
M. Goldbloom: M. le Président, d'abord, je suis heureux
que la cité de Thetford-Mines ait accepté de retirer le
deuxième alinéa de cet article parce qu'il me semble que la loi
générale doit déterminer le montant des amendes. Ce serait
un mauvais principe de permettre à chaque municipalité de
déterminer ses propres montants. A écouter Me Paradis et à
écouter le député de Frontenac, qui est presque aussi bon
que son prédécesseur, je me laisse convaincre, au fur et à
mesure que je les écoute, M. le Président, que la loi est plus
complexe que ce que nous avons devant les yeux. Ce n'est pas toute la loi que
l'on fait disparaître.
Il y a diverses façons de signifier la plainte. Il y a celle-ci
et il y a celle prévue au deuxième alinéa de ce
paragraphe. Je partage l'inquiétude exprimée par le ministre. Des
citoyens visés par de telles contraventions pourraient hausser les
épaules et se dire: à quoi bon contester? Mais il me semble que
chaque citoyen a, quand même, la responsabilité d'être aussi
alerte que possible quant à ses propres droits et d'exercer ses
droits.
Je n'aurais pas d'objection, après avoir écouté les
arguments, à ce que l'on envisage ce pouvoir pour la
municipalité, mais je reviens quand même à ce que je disais
au début: Si c'est bon pour Thet-ford Mines, cela doit être bon
pour tout le monde et devrait être dans la loi
générale.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Tantôt, on a fait mention que tout le
paragraphe 2 de l'article était retiré, mais j'avais pensé
que c'était seulement pour les $25, que cela revenait à $10, que
le citoyen aurait encore le privilège d'aller payer directement sans
passer par la cour. Je crois que ce n'est pas tout le paragraphe qui est
retiré.
M. Paradis: C'est que le seul amendement demandé dans le
paragraphe 2, c'est ce qui est en-
tre crochets. Si on retire cette proposition, on revient à la loi
générale qui permet au citoyen d'aller payer sa contravention au
poste de police, lorsqu'il a reçu un avis.
M. Goldbloom: M. le Président, juste pour ajouter un mot.
Je pense que Me Paradis a souligné un point important quand il a dit
qu'il faudrait, advenant le refus de l'intimé, de la personne
visée, de payer l'amende directement, faire la preuve que la plainte
avait bel et bien été correctement et légalement
signifiée. Autant de raisons, après avoir entendu les arguments,
de croire que c'est une chose acceptable. Mais, si le ministre nous dit qu'il
préfère inscrire cela dans la loi générale, je me
rallierai à son point de vue.
M. Tardif: M. le Président, le ministère de la
Justice a été consulté sur cette question. Les avis
reçus nous disent qu'il faudrait examiner de façon beaucoup plus
attentive cette question, surtout lorsqu'on étend ces pouvoirs à
l'ensemble de la réglementation municipale. A cette fin, nous serions
prêts à accorder l'équivalent de ce qui a été
accordé aux autres municipalités qui en ont fait la demande,
à savoir la possibilité de recourir à des agents
spéciaux. Evidemment, la question des amendes, c'est ce qui est
prévu dans la loi générale. Pour ce qui est du reste de la
réglementation municipale, si, après consultation avec le
ministère de la Justice, on en venait à la conclusion qu'il
était possible de simplifier l'administration de la Justice sans
préjudice aux contribuables et aux citoyens, ce serait fait par le biais
de la loi générale.
M. Paradis: Peut-être que le ministère de la Justice
devrait tenter l'expérience et voir les répercussions sur une
petite ville comme Thedford, et ensuite juger adéquatement de la
situation.
M. Goldbloom: ... qui n'a pas de cour municipale.
M. Tardif: Je ferai part à mon collègue de la
Justice qu'une ville est prête à se prêter à une
expérience pilote dans ce domaine.
Le Président (M. Blank): Puis-je avoir les amendements
proposés?
M. Tardif: Les amendements proposés, M. le
Président, nous ramènent substantiellement à
l'équivalent de ce qui était dans le texte de Verdun.
M. Grégoire: M. le Président, avant qu'il y ait un
amendement ou cela peut venir sur l'amendement je voudrais
demander au ministre s'il y a eu plusieurs demandes, de la part de
municipalités, d'amendements à la loi générale de
même nature, ou à peu près, que l'amendement demandé
ici, à l'alinéa 1, paragraphe 17, de l'article 426 de la Loi des
cités et villes. Y a-t-il plusieurs municipalités au
Québec qui ont demandé des amendements comme celui-là?
M. Tardif: C'est la première fois que nous avons semblable
requête cette année, me dit-on. Cependant, nous aurons l'occasion,
aujourd'hui même, d'avoir une autre ville qui nous demandera quelque
chose de semblable.
M. Grégoire: Vous dites que cette année, c'est la
première fois. Mais il y a eu quelques villes qui sont venues au
comité des affaires municipales avec des projets de loi privés.
Pourrait-on savoir si, l'an dernier, il y a deux ans, trois ans...
Peut-être l'honorable député de D'Arcy McGee pourrait-il
nous éclairer là-dessus?
M. Tardif: Pour les règlements de circulation, de
stationnement, il y a eu plusieurs demandes, mais pour l'ensemble de la
réglementation municipale, c'est la première fois.
M. Goldbloom: C'est l'impression que j'ai, de mémoire, M.
le Président.
Une Voix: Met-on aux voix, M. le Président?
Le Président (M. Blank): Avant qu'on passe au vote,
accepte-t-on l'amendement du ministre?
M. Paradis: On ne l'a pas vu, on ne l'a pas.
Le Président (M. Blank): C'est exactement comme Verdun,
cela limite votre engagement des officiers à des fins de
circulation.
M. Paradis: Puisque vous devez ajourner, ne pourrait-on pas...
pour voter et après cela on...
Le Président (M. Blank): La commission suspend ses travaux
pour dix minutes.
(Suspension de la séance à 18 heures)
Reprise de la séance à 18 h 15
Le Président (M. Blank): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: M. le Président, je voudrais, sans me
répéter, du moins expliquer peut-être avec un autre exemple
au ministre des Affaires municipales quelle est l'idée derrière
cet amendement du projet de loi privé de la ville de Thetford, demandant
que l'émission d'un billet d'infraction puisse être
considérée pour toute infraction à un règlement
municipal.
Je vais prendre l'exemple que M. le ministre des Affaires municipales
nous apportait tout à l'heure, celui du système de son qui joue
très fort, à supposer que M. le ministre des Affaires municipales
laisse son système de son jouer très fort, toutes fenêtres
ouvertes, et que cela empêche les voisins de dormir...
M. Tardif: Jamais!
M. Grégoire: II me dit: Jamais, mais je ne suis pas un de
ses voisins. Arrivent alors deux policiers. Qu'est-ce que ces deux policiers
peuvent faire? Simplement constater qu'il y a une infraction à un
règlement. Ils ne peuvent pas faire plus que cela. Alors, le ministre
des Affaires municipales qui, dans les circonstances, se trouve à
être un contrevenant, doit attendre que les agents de police aient
transmis la plainte à la cour, qui va la transmettre à l'avocat,
qui va préparer une plainte, va préparer un bref d'assignation,
va l'enregistrer à la cour, va l'envoyer, soit par huissier, soit par
lettre recommandée et il y a les frais. Ensuite, cela devra aller devant
la Cour municipale et le ministre des Affaires municipales aura une amende de
$25, plus $60 de frais, pour avoir laissé jouer ses haut-parleurs trop
fort.
Ce que l'amendement demande, c'est que le policier puisse avoir le droit
de lui remettre un billet, comme si son automobile était mal
stationnée. Le ministre des Affaires municipales peut tout simplement
dire: Le billet, je m'en balance comme de l'an quarante, et il peut le
déchirer au nez du policier et lui dire: Assigne-moi comme le permet la
loi générale.
Le seul changement est donc que cela permet au contrevenant de
s'éviter tous les frais qui sont obligatoires, à l'heure
actuelle, pour celui qui est coupable d'une infraction à un
règlement. Là, au moins, l'intimé à un billet et il
peut le déchirer à la face des policiers, ne pas s'en occuper et
marcher tel que sous la loi présente, et s'éviter le double ou le
triple en frais.
Maintenant, si le ministre nous dit que, devant la demande de plusieurs
municipalités qui veulent inclure cet amendement dans leurs
règlements municipaux, il le fera dans un bref délai et que cela
deviendra une loi générale, qu'il préfère le faire
en consultation avec le ministère de la Justice, à ce moment, je
crois que les autorités municipales de Thetford seront consentantes
à accepter d'attendre la loi générale, si elle vient dans
un bref délai et si c'est étudié avec le ministère
de la Justice. Là-dessus, je voudrais avoir la réponse du
ministre des Affaires municipales.
M. Russell: Je crois que le député de
Mégan-tic a parfaitement raison. L'expérience que j'ai
vécue dans cela, c'est qu'il n'y a rien à apeurer une mouche ni
à se créer des problèmes. On n'enlève rien. On
donne quelque chose à ceux qui pourraient se libérer d'une
infraction qu'ils commettent eux-mêmes, qui en sont conscients et qui
veulent payer immédiatement et s'éviter des frais.
Quand on parle d'abus, il peut y en avoir dans l'autre sens, on peut
poursuivre quand même. Il peut y avoir de l'abus de la même
façon. Il n'y a pas plus d'abus là qu'il y en aurait sur les
billets de contravention qu'on donne actuellement aux automobilistes. Cela
coûte meilleur marché de payer, mais on sait qu'on avait commis
une infraction. Je serais bien d'accord que cela aille dans la loi
générale quand même, parce que...
M. Grégoire: C'est pour cela que j'ai demandé au
ministre s'il veut nous donner son opinion. Est-il disposé à
apporter un amendement dans un bref délai à la loi
générale? Est-ce qu'on étudie le problème? A la
suite de cela, la ville de Thetford sera consentante à attendre quelques
mois un amendement à la loi générale.
M. Tardif: M. le Président, compte tenu du fait qu'il
semble y avoir consensus, tant de la part de la députation
ministérielle que de l'Opposition, selon lequel il serait souhaitable
d'apporter des amendements à la loi générale visant
à permettre ou à atteindre le but visé par la ville de
Thetford, je m'engage à faire les représentations voulues
auprès de mon collègue de la Justice pour que ces amendements
à la loi générale soient apportés dans les
meilleurs délais.
Le Président (M. Blank): En attendant, l'amendement
proposé par le ministre est-il acceptable?
M. Paradis: Dans les circonstances et vu le déroulement,
la cité de Thetford est heureuse du déroulement des faits, de
toute façon, puisque, comme le disait M. Goldbloom, ce qui est bon pour
Thetford est bon pour ailleurs, nous sommes d'accord avec l'amendement
proposé.
Le Président (M. Blank): D'accord. L'article 1 est
adopté tel qu'amendé. L'article 2?
M. Paradis: L'article 2 vise un amendement à un pouvoir
particulier qui est donné à la cité de Thetford par bill
privé. La cité de Thetford avait le pouvoir de taxer, d'imposer
une taxe d'eau sur les lots non bâtis, mais cette taxe avait un minimum
prévu de $12 et un maximum de $24. Le but de l'amendement est uniquement
de porter le maximum à $50.
Nous savons qu'actuellement un projet de loi est déposé et
il permettra aux municipalités d'imposer une taxe d'eau, ou une partie
de la taxe d'eau, aux lots non bâtis. Cependant, nous demandons quand
même ce pouvoir puisque nous l'avons déjà. C'est un pouvoir
qui peut être exercé même s'il y a un projet de loi
général. Le maximum prévu de $24 n'est quand même
plus adéquat dans les circonstances puisque ce projet de loi date de
1949.
M. Tardif: Le procureur de la ville de Thetford a souligné
le fait que deux projets de loi, les numéros 54 et 55, sont
présentement devant l'Assemblée nationale; ils visent à
permettre aux municipalités de prélever une surtaxe de 50% sur
les terrains vacants viabilisés, si bien qu'on peut dire ici que la
ville de Thetford, déjà, atteignait cet objectif par les
dispositions de sa loi antérieure.
Nous croyons que les dispositions de la loi générale vont
permettre d'atteindre cette fin et possiblement déterminer un quantum
différent de ce qu'il pourrait être avec ce qui est demandé
présentement. Puisque ceci a été préparé,
que je sache, avant le dépôt de la loi 54, est-ce que cette
loi
no 54 ne va pas donner plus de latitude à la ville de Thetford
que l'amendement qu'elle proposait elle-même?
M. Paradis: La ville de Thetford va pouvoir quand même se
servir de la loi 54.
M. Goldbloom: II s'agit d'un pouvoir que détient
déjà la cité de Thetford. Tout ce que l'on nous demande,
c'est une augmentation du maximum du montant. Le projet de loi no 54 n'a pas
encore subi sa deuxième lecture, nous ne connaissons pas le calendrier
des travaux de la Chambre et, si ma mémoire est fidèle, ayant lu
le projet de loi no 54, ce qu'il prévoit n'est pas absolument
superposa-ble. J'aimerais suggérer au ministre que l'on accepte
l'augmentation du montant, et la loi générale viendra, d'ici un
certain nombre de semaines ou de mois, ajouter aux pouvoirs de la ville
à cet égard.
M. Laplante: Est-ce que cela voudrait dire que vous pourriez vous
servir de la loi 54 qui est nouvelle et, en même temps, de ce que vous
aviez auparavant? Des deux ensemble?
M. Paradis: Là-dessus, je dois vous dire que je n'ai pas
lu, personnellement, la loi 54; cela dépend, évidemment, des
dispositions législatives. M. Goldbloom a fait allusion au fait que ce
n'était pas nécessairement superposable. Je ne le sais pas, je ne
peux pas vous répondre là-dessus.
M. Laplante: A mon avis, il serait illogique de vous donner deux
pouvoirs de taxation sur le même terrain.
M. Paradis: On l'a déjà, le pouvoir.
M. Laplante: Par l'addition de la loi 54, qui vous donnera des
pouvoirs généraux dessus, et par ce que vous avez
déjà. Cela veut dire que si je paie $50 pour un terrain, en taxe
d'eau, vous pourrez vous servir de la loi 54 pour m'imposer encore $50.
M. Paradis: On l'a déjà, le pouvoir.
M. Laplante: C'est cela que je veux savoir.
M. Russell: C'est une question d'interprétation.
Des Voix: Non, non.
M. Tardif: Je pense comprendre que les deux taxes s'additionnent
puisque l'article 15, du projet de loi no 54, dit bien qu'"en plus de toute
taxe foncière qu'il peut imposer et prélever sur un terrain vague
desservi, le conseil peut imposer et prélever annuellement sur un tel
terrain une surtaxe équivalente à 50% du total des taxes
foncières municipales imposées la même année sur ce
terrain, et auxquelles taxes est assujetti l'ensemble des immeubles imposables
situés dans la municipalité".
M. Paradis: Pour répondre au député,
actuellement, on a déjà ce pouvoir.
M. Russell: Est-ce une taxe d'eau?
M. Tardif: Non, c'est une taxe générale qui vient
s'ajouter aux lots vacants viabilisés, c'est-à-dire desservis. Ce
qui est le cas également de la taxe dont il est question ici.
M. Paradis: Nous, c'est une taxe d'eau et c'est un pouvoir qu'on
a déjà.
M. Tardif: M. le Président, étant donné que
le droit existe déjà, que la ville de Thetford a
déjà le droit de le faire, elle veut indexer ceci. Il lui
appartiendra, selon le principe de l'autonomie locale, de décider si
elle voudra imposer les lots vacants viabilisés au taux
mentionné, puisque, techniquement, la loi 82, adoptée à la
mini-session, a accordé à la ville de Montréal le pouvoir
d'imposer une surtaxe sur les terrains vacants de la ville de Montréal
et que, par la loi 54, elle pourra également en imposer une autre, si
bien que cela fera partie des décisions que tout conseil municipal devra
prendre.
M. Russell: Mais elle n'est pas obligatoire? M. Tardif:
Pardon? M. Russell: Elle n'est pas obligatoire. M. Tardif:
Non, c'est une taxe volontaire.
Le Président (M. Blank): L'article 2 est
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Blank): Article 3?
M. Paradis: L'article 3 est un article assez simple, c'est un
pouvoir qui avait été accordé à la
municipalité pour permettre de donner une pension à des gens qui
avaient travaillé un certain nombre d'années, mais qui
n'étaient pas favorisés d'un plan de pension puisqu'ils ont
quitté le service avant que ces plans de pension soient adoptés.
Actuellement, la limite accordée au conseil est une pension de $50. Nous
demandons que cette limite soit portée à $100 puisque,
aujourd'hui, on va admettre que $50, c'est quand même gênant
d'envoyer cela, à la fin du mois, à un vieux qui a
travaillé 32 ans pour une municipalité. Il nous reste seulement
deux hommes dont un a au-delà de 88 ans.
M. Goldbloom: Même $100...
M. Russell: Combien de personnes...
M. Goldbloom: On ne va pa loin avec $100.
M. Paradis: Deux personnes.
M. Russell: Deux personnes.
M. Paradis: Dont une a plus de 85 ans.
M. Côté (Maurice): La ville de Thetford a un plan de
pension depuis les années soixante et un et il n'est pas question qu'on
revienne avec des pensions additionnelles.
Une Voix: II ne peut pas en avoir d'autres.
M. Goldbloom: Je viens d'entendre le maire dire que la
cité n'a pas l'intention de revenir, mais le pouvoir existe et existera
quand même. Est-ce que la cité de Thetford a présentement
un régime de retraite pour ses employés?
M. Côté: Nous avons ce régime de pension
depuis l'année 1961 et nous pouvons même inclure, si vous voulez,
dans l'amendement, que ces deux pensions terminées, l'amendement pourra
se terminer en même temps, parce qu'il n'est pas dans notre intention de
continuer ces choses. D'ailleurs, on a un bon régime de pension pour
tout le monde, 100% de nos employés.
M. Goldbloom: Le problème ne se pose pas.
M. Côté: Ce sont des choses qui existaient avant les
années soixante et on trouve dérisoire de donner $50.
M. Tardif: II y a présentement un tel régime de
pension régissant vos employés depuis 1961?
M. Côté: Ces deux personnes ont été
pensionnées avant 1961 et ont $50 par mois et on trouve
réellement dérisoire...
M. Grégoire: Ils n'ont jamais eu d'indexation. M.
Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Blank): Article 3, adopté. Article
4.
M. Paradis: Si vous me permettez, M. le Président,
l'article 4 est un article de concordance. Il serait peut-être
préférable d'étudier l'article 5, parce que, si l'article
5 n'est pas adopté, nous devrons retirer l'article 4. Si l'article 5 est
adopté, nous devrons accepter l'article 4.
M. Godlbloom: D'accord.
Le Président (M. Blank): Article 5.
M. Paradis: L'article 5 a un but principal qui est celui de
permettre à la cité de Thetford d'abolir la taxe de locataire. On
sait que c'est un problème au Québec et qu'on se cherche des
solutions permettant aux municipalités d'abolir cette taxe qui cause des
problèmes de perception et qui cause des pertes. A Thetford,
actuellement, je pense que la taxe de locataire s'évalue à
environ $300 000...
M. Côté: A $325 000.
M. Paradis: ...à $325 000 et on doit mettre dans les
mauvaises créances environ $100 000 par année, puisque nous ne
sommes pas capables de récupérer cette taxe, les gens
étant des assistés sociaux ou n'ayant pas les revenus suffisants
pour payer cette taxe. On est d'abord parti de cet objectif et nous voulions
également répartir d'une façon équitable les
dépenses pour les services de la municipalité. Nous avons
actuellement à Thetford des services d'aqueduc, d'égouts et de
vidanges qui nous coûtent environ $1,2 million. Nous n'avons pas, dans
notre taxe d'eau actuellement, nous ne percevons pas du contribuable un montant
pour l'aqueduc.
Nous percevons un montant uniquement pour l'eau fournie. L'aqueduc
coûte environ $300 000, à peu près l'équivalent de
la taxe de locataire, ce qui fait, en somme, qu'on ferait payer les services
à ceux qui utilisent les services et on abolirait purement et simplement
la taxe de locataire puisqu'on va quand même chercher encore $225 000
là et il faut aller chercher l'argent quelque part. Le projet de loi
vise évidemment à aller chercher l'argent là où il
est. Je pense que tout le monde est d'accord pour dire qu'actuellement les
contribuables dans les municipalités paient passablement de taxes et
qu'il faut que le contribuable moyen soit le plus possible
épargné.
Notre projet suppose que le contribuable moyen sera
épargné et que ceux qui consomment, qui utilisent plus les
services paieront évidemment en proportion et que ceux qui ont plus
d'argent paieront plus. Là dessus, nous avons soumis, à la suite
d'une rencontre que nous avons eue avec le ministère, un amendement au
deuxième paragraphe de l'article qui traite de la façon dont sera
perçue cette taxe. Je pense qu'on vous a remis cet amendement et mes
commentaires seront en fonction de cet amendement et non pas en fonction de la
première façon prévue pour percevoir la taxe.
Nous prévoyons, dans notre projet de loi, qu'une compensation
sera prélevée pour les services de vidanges et d'égouts et
que cette compensation sera d'un montant fixe que déterminera le
conseil. C'est le but du premier paragraphe. Le deuxième paragraphe nous
indique que lorsqu'un immeuble sera utilisé à des fins
industrielles ou commerciales, la compensation sera l'un ou l'autre des
montants suivants selon le plus élevé, soit, le montant
prévu au paragraphe 1, soit celui que paient tous les résidants,
ou un pourcentage fixé suivant la valeur foncière de
l'immeuble.
Cette partie s'applique uniquement, et c'est intéressant, aux
immeubles qui ont des opérations commerciales ou industrielles. On sait
que le résidentiel, celui qui a une résidence, ou le contribuable
qui paie sa taxe municipale, paie sa taxe à même de l'argent sur
lequel il a déjà payé de l'impôt sur le revenu,
tandis que celui qui a un commerce ou une industrie paie sa taxe à
même sa caisse et avant déduction d'impôt. Evidemment, il
est beaucoup moins affecté que le contribuable moyen. Dans notre
cité, qui est une ville minière, on a beaucoup d'individus qui
ont des bungalows ou des maisons unifamiliales et qui y résident.
A ce moment, on ne voudrait pas cependant, pour financer le service
d'aqueduc et d'égouts et abolir la taxe de locataire, taxer davantage
celui qui a une résidence de $30 000, $35 000 ou celui qui a le
bungalow. On voudrait que les coûts soient répartis d'une
façon plus équitable suivant l'usage qu'en font les gens. Nous
avons fait un tableau de ce que donnerait comme changement ce pouvoir et, dans
ce tableau, il apparaît manifestement que les industries vont payer un
montant supérieur pour les taxes de service, mais que le
résidentiel restera toujours le même.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Tardif: M. le Président, l'article dont on nous propose
ici l'adoption dans ce projet de loi a deux objets en fait. L'un d'eux est de
créer, et là, la façon dont on désigne cette taxe
est quelque chose de nouveau, une taxe de services municipaux, pour l'ensemble
des services, au lieu d'en avoir une pour l'eau et une pour la collecte des
ordures ménagères etc. Le deuxième objectif est de fixer
un taux différencié, enfin selon deux méthodes de
calcul.
Dans le projet initial, l'une était déterminée par
la loi, c'est-à-dire 1% les $100 d'évaluation, et l'autre
fixée par le conseil. J'aimerais avoir des précisions sur la
manière bien que, dans l'amendement qu'on nous propose ici, on se rende
compte que maintenant le 1% n'y est plus. C'est donc selon un taux fixé
par le conseil et également sur un montant fixé par le conseil
pour chaque local pouvant être occupé distinctement.
Sur la première partie de cette taxe de service, il n'y a pas
d'objection majeure en ce qui nous concerne, même si la
désignation apparaît nouvelle aux fonctionnaires du
ministère.
En ce qui concerne la deuxième partie, j'aimerais
néanmoins avoir des explications et savoir comment vont être
fixés ces taux par le conseil.
M. Paradis: En fait, nous avons essayé pour la
deuxième partie, peut-être contrairement à la
première, de nous inspirer des termes qu'employait déjà la
loi, et nous nous sommes référés à la Loi
d'évaluation foncière. C'est un peu la même façon,
sauf que la catégorie des immeubles est différente.
Lorsque l'on dit: "soit celui", la taxe équivaut au plus haut des
deux montants suivants, soit celui d'une charge imposée selon la valeur
réelle d'un tel immeuble au taux fixé par le conseil. Nous avons
employé ici les mêmes termes qui sont employés dans la Loi
d'évaluation foncière, à l'article 18, pour le taux de
compensation pour les fabriques et les immeubles appartenant à des
maisons charitables. En fait, c'est la même chose dite
différemment. Le taux, au lieu d'être de 1% comme dans le premier
projet, est laissé à la discrétion du conseil. Le conseil
fixera un taux suivant la valeur réelle portée au rôle.
C'est exactement la même chose que pour les communautés
religieuses, comme dans la Loi d'évaluation fon- cière, ou soit
celui fixé par le conseil pour chaque local devant être
occupé distinctement. C'est qu'on voudrait que l'entreprise ou le
commerce paie au moins la même chose que celui qui a une
résidence. La deuxième partie se réfère donc au
taux établi en première partie.
M. Tardif: M. le Président, une précision, puisque,
dans le papillon qu'on vient de nous remettre, on dit: "Lorsqu'un immeuble est
utilisé en tout ou en partie à des fins commerciales ou
industrielles", dès qu'il y a une partie quelconque utilisée
à des fins industrielles ou commerciales, à ce moment cela
s'appliquerait?
M. Paradis: A ce moment, ce serait cette façon qui devra
s'appliquer. Si on prend l'exemple du dépanneur, le dépanneur a
un local pour son commerce et il a un local pour vivre en haut. A ce moment, si
on prend les exemples sur nos chiffres, le taux est disons que le
dépanneur a un immeuble de $45 000 c'est soit 1% si le taux est
fixé par le conseil 1% soit $450 soit $125 par
unité de logement ou local pouvant être utilisé
distinctement.
Evidemment, je ne voudrais pas, M. le ministre et messieurs les membres
de la commission, faire de cas particulier. Vous savez que, chez nous, on a de
grosses industries qui paient actuellement des taxes d'eau qui sont
peut-être faibles par rapport à la consommation je pense
aux mines, par exemple, qui, de cette façon, vont payer une taxe d'eau
plus forte.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: C'est au ministre que je m'adresse et peut-être
à ses fonctionnaires aussi qui peuvent nous fournir le renseignement,
parce que j'ai l'impression qu'actuellement la municipalité
possède le pouvoir de fixer une taxe de service; cela peut comprendre
l'eau ou d'autres services qui sont tous inclus globalement. Elle peut
facilement se retourner vers ces industries et dire: Nous avons un compteur
pour l'eau et s'il y a un édifice où il y a les deux, une
résidence et un commerce, on peut mettre un compteur et, tout
simplement, le règlement dit: S'il y a un minimum de temps qui
équivaut à la taxe de la résidence, et la
différence va au compteur. Je pense que cela simplifierait cette
question parce que cela semble être compliqué à
interpréter pour l'individu qui va examiner ce règlement.
M. Tardif: M. le Président, c'est
précisément le genre de question que nous nous posons.
Le citoyen, en lisant cela, que va-t-il pouvoir conclure quant au taux
de taxe qui s'appliquera dans son cas? Et là, vraiment, puisque vous
avez coiffé cette partie de votre loi d'une taxe de service, à ce
moment-là il ne paie pas selon le service reçu, selon
l'utilisation de l'eau ou des services reçus quels qu'ils soient, mais
bien en fonction de la valeur foncière. Ce n'est pas évident,
à la pre-
mière lecture, à tout le moins on comprend l'objectif
poursuivi, mais encore une fois, quand on lit cela, on se demande
vraiment...
M. Paradis: Evidemment, c'est un pouvoir donné au conseil,
mais le conseil devra établir des taux tout comme il le fait
actuellement lorsqu'il fait une taxe. La Loi des cités et villes permet
actuellement, comme le disait M. Russell, de fixer une taxe pour les ordures et
permet de distinguer entre les diverses catégories d'usagers. Mais quand
on lit la Loi des cités et villes, on ne sait pas exactement ce qu'on va
payer. C'est uniquement quand le règlement est adopté par la
municipalité qu'on le sait. Actuellement, on permet pour l'eau la
même chose. L'usager de l'eau va payer un taux fixe sur la
résidence et va payer des montants différents pour les
différentes catégories. C'est uniquement lorsqu'on lit le
règlement de l'eau qu'on va s'en rendre compte.
Evidemment, cette méthode, selon nous, est beaucoup plus facile
parce qu'elle permet à la municipalité de financer ces deux
services qui sont des services principaux: eau, aqueduc et égout,
à même une façon assez facile à établir. Cela
nous permet d'aller chercher les revenus chez les gens qui ont les revenus et
qui utilisent les services, et cela nous permet d'abolir la taxe de locataire
qui nous sert, actuellement, à financer ces services.
M. Goldbloom: M. le Président, à cet article comme
aux autres, je dois appliquer le principe que j'ai énoncé un peu
plus tôt. Y a-t-il une raison particulière en ce qui concerne la
cité de Thetford de lui donner un tel pouvoir? Je crois qu'il y a une
raison particulière et c'est l'abolition, promise par la ville, de la
taxe de locataire. Ayant été celui qui, avec d'autres
collègues, a amené la ville de Laval à abolir sa taxe de
locataire ainsi que d'autres municipalités, je pense que cet engagement
donné publiquement par la ville me suffit pour justifier l'attribution
d'un pouvoir de cette nature.
Deuxièmement, si la loi fait confiance à un conseil
municipal pour fixer le taux de la taxe générale, pour imposer
des taxes spéciales, des taxes de service, on peut, et c'est ce que fait
le ministre, je ne lui en fais pas de reproches du tout, examiner les
modalités avancées ici. Est-ce que celles proposées sont
bonnes? Est-ce que l'on peut les améliorer? Mais je voulais tout
simplement dire que, quant au principe, j'y suis favorable, et si la ville a
d'autres commentaires à faire en ce qui regarde les modalités, je
serai intéressé à les entendre.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Beauharnois.
M. Lavigne: Je voudrais avoir une explication
supplémentaire. Est-ce que vous avez, jusqu'à présent,
fait des calculs comparatifs entre la façon que vous utilisez
présentement pour taxer vos gens et la nouvelle façon de les
taxer? Quand je pose cette question, je tiens compte des PME, les petites et
moyennes entreprises, et peut-être même les grosses. Je suis bien
sympathique, bien sûr, aux propriétaires de bungalow; je voudrais
bien leur éviter le plus de frais possible, mais il ne faudrait pas par
contre que cela vienne entraver je ne sais pas dans quel ordre de
grandeur cela pourrait représenter d'argent pour ces compagnies avec ces
nouvelles façons de calculer ces taxes si vous aviez un ou deux
exemples à nous donner entre ce que ces gens payaient et ce qu'ils
paieraient si toutefois on adoptait ce projet de loi, cela pourrait nous
indiquer si c'est exagéré ou si cela peut nuire au point
d'entraver le bon fonctionnement et l'évolution des PME.
M. Paradis: J'ai ici une série d'exemples qu'on avait
préparés. Je n'ai aucune objection... J'en ai quelques copies
à faire circuler. Maintenant, il ne faudrait pas penser que ces exemples
sont justes, puisque nous avons changé, comme je l'ai dit au
début, notre façon de calculer. Ces exemples sont basés
sur le fait que le taux fixe est établi par le conseil à la somme
de $125 par espace ou local pouvant être occupé distinctement. Le
taux variable est établi par le conseil à un taux de 1%. Les
calculs nous permettent actuellement de dire que cette façon... ou les
taux que je vous donne nous permettent de suffire à la demande. Cette
nouvelle taxation permettrait à la cité de
récupérer $1,2 million, alors que les services d'aqueduc, d'eau,
d'égoûts et de vidanges coûtent $1 205 000.
Actuellement, il faut bien se rappeler qu'on a 375 milles d'aqueduc et
d'égoûts dans les dépenses qui ne sont financés par
ce service, mais plutôt par une partie de la taxe des locataires. Alors,
vous voyez les principaux sauts faits par les grosses entreprises comme, par
exemple, les mines d'amiante, comme Asbestos Corporation... à la page 3,
presque au bas de la page. Vous voyez qu'elle paie actuellement $20 000
je pense que c'est $30 000 elle paie actuellement $30 000 de taxe d'eau
et paierait, suivant la nouvelle façon, $96 000. Vous voyez un peu les
exemples les plus frappants. La Bell Asbestos Mine paie actuellement $7000 et
en paierait $43 000.
M. Russell: Les industries que vous mentionnez ne
travaillent-elles pas au compteur?
M. Paradis: Elles travaillent au compteur.
Maintenant, quant à la petite entreprise, vous voyez que ce ne
sont pas des chiffres astronomiques pour ces petites entreprises. Par exemple,
Apalache Industries passe de $491 à $2300; la Ferme du lac Aylmer passe
de $1471 à $602 c'est suivant l'évaluation et de
$4000 à $1559. Il y a des petites entreprises qui vont jouer... Et il
faut se rappeler également... J.-E. Ferland, ici, un commerçant,
$1200 à $1300... Il faut se rappeler que l'entreprise, lorsqu'elle paie
sa taxe, la paie avant l'impôt, tandis que le contribuable la paie
après avoir payé son impôt.
M. Grégoire: Je voudrais faire remarquer deux chiffres. Je
vois qu'un petit propriétaire ordinaire
passerait de $117 à $125, mais que l'Asbestos Corporation
passerait de $20 000 à $96 000...
Le Président (M. Blank): ... s'opposer à
ça?
M. Grégoire: La Bell Asbestos passerait de $7000 à
$43 000, mais il faut dire que ces compagnies entraînent des coûts
pour maintenir l'eau. Encore dernièrement, un rapport du
ministère de l'environnement demandait quasiment à la ville de
Thetford de mettre l'eau en bouteille, parce qu'il y avait de la fibre
d'amiante. Il ne faut pas oublier qu'on est dans la poussière, nous, et
que cette pollution entraîne des coûts supplémentaires.
Là, cela rétablirait un équilibre.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que le ministre a un
papillon pour nationaliser les industries de l'amiante?
M. Tardif: M. le Président, je n'ai rien entendu. Compte
tenu de l'amendement qui nous a été présenté par la
ville de Thetford selon lequel ceci serait limité aux immeubles, tel que
lu présentement je pense que vous avez cet amendement, M. le
Président... Nous n'aurions pas objection, M. le Président,
même s'il s'agit là d'un précédent, à
l'introduire et à le suivre de près pour voir ce que ça
donnera...
Le Président (M. Blank): L'article 5 est adopté
avec amendement. Article 4.
M. Paradis: L'article 4 est un article de concordance. C'est pour
permettre que cette compensation, prévue au paragraphe 3, soit
assimilée à une taxe foncière à des fins de
perception.
Le Président (M. Blank): Adopté? M. Goldbloom:
Adopté. M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Blank): Article 4, adopté. Article
6?
M. Paradis: L'article 6 est peut-être aussi un article de
concordance.
La ville de Thetford avait un pouvoir particulier concernant les
contraventions aux règlements municipaux relatifs à la
circulation, mais l'amende prévue c'est un pouvoir qui
était ancien, avant l'amendement de la loi est une amende de $5
et nous demandons de l'abolir pour qu'on soit soumis à la loi
générale.
Le Président (M. Blank): L'article 6, adopté; 7,
adopté. Le projet de loi est adopté avec amendement.
M. Côté (Maurice): M. le Président, M. le
ministre, messieurs les membres de la commission, je veux vous remercier
sincèrement de votre pré- cieuse collaboration et de nous avoir
permis de venir vous exposer les quelques petits problèmes que nous
avions. J'en profite également pour remercier sincèrement notre
député qui se dévoue sans cesse dans notre région,
M. Grégoire, et de le remercier d'une façon particulière
d'avoir bien voulu accepter de parrainer le projet de loi.
M. Laplante: On peut vous dire, M. le maire, que c'est une vraie
queue de veau pour son comté. On a de la misère à le
suivre.
Le Président (M. Blank): Est-ce que...
M. Goldbloom: II ne faut pas exagérer, M. le
Président, quand même!
Le Président (M. Blank): Doit-on amender le
préambule qui parle des règlements municipaux?
M. Laplante: II est meilleur que l'autre.
M. Grégoire: M. le Président, je voudrais
également remercier tous les membres de la commission qui ont
collaboré à l'adoption de ce projet de loi ainsi que le ministre
des Affaires municipales. La ville de Thetford est le centre de la plus grosse
richesse minérale du Québec, l'amiante, parce que la plus grosse
richesse minérale au Québec, c'est quand même l'amiante.
Thetford-Mines est le centre de cette richesse; Thetford, la région de
l'amiante apporte beaucoup au Québec puisque l'amiante, c'est quelque
chose comme $380 millions de ventes à l'étranger par
année. Malheureusement, tout le temps, ou à peu près, les
citoyens de la région de l'amiante ont récolté de la
poussière et ont vécu dans le fond des mines. Nous allons voir
à ce que cela change et que Thetford profite de sa richesse.
Le Président (M. Blank): Avant qu'on ne termine, ce serait
dans l'intérêt de la logique du projet de loi de biffer le
deuxième alinéa des préambules parce que cela parle des
règlements municipaux et on a changé cela par des
règlements de circulation. Ce projet de loi est adopté avec les
amendements.
Avant qu'on procède avec le prochain projet de loi, il y a un
petit amendement à apporter au projet de loi de Verdun pour le rendre
conforme à la réalité. Au nouveau paragraphe 3, à
la troisième ligne de la fin de ce paragraphe, on change les mots
"officiers de police" ou "constables" par les mots: "La personne
autorisée".
Projet de loi no 236, la ville de Longueuil.
M. Verreault: M. le Président, tout à l'heure,
lorsqu'on a suspendu les travaux pour permettre aux membres de la commission
d'aller voter, le ministre acceptait qu'on entende immédiatement le
projet de loi de la ville de Bromont, pour permettre aux gens de retourner plus
tôt chez eux, car il y a une très forte délégation
qui s'oppose à ce projet de loi et qui aura à retourner. Je crois
qu'il y aurait avantage... Le député d'Iberville et ce-
lui de Frontenac seront sûrement d'accord pour appuyer cette
requête.
M. Laplante: M. le Président, ce n'est pas qu'on veuille
être méchant, on veut être productif. Mais, il y en a quatre
d'entre nous qui doivent partir à cause d'engagements préalables.
On ne s'attendait pas à siéger à la commission des
affaires municipales ce soir.
M. Verreault: Nous avons le même problème, M. le
Président, et nous avons une vingtaine de maires de toute la
région qui sont ici présents.
M. Laplante: On comprend cela, mais ce qu'on voudrait proposer,
c'est que Longueuil et Bromont, mercredi prochain...
M. Verreault: Je refuse catégoriquement. Le projet de loi
de Longueuil comporte à peu près une vingtaine d'articles tandis
que celui de Bromont en a à peine une dizaine.
M. Laplante: Oui, Bromont va prendre au moins deux heures.
M. Verreault: Je ne sais pas. Je crois qu'il y a
possibilité de s'entendre.
Le Président (M. Blank): Sur la question des
députés qui doivent s'en aller, le député de Vanier
m'a indiqué ce problème et on est d'accord pour faire des
changements, même si c'est une dérogation à notre
règle générale. Si vous avez d'autres
députés quelque part, amenez-les ici.
M. Verreault: M. le Président, si les membres de la
commission acceptent d'étudier immédiatement le projet de loi 243
de la ville de Bromont et acceptent de faire le retrait des articles 7, 8 et 9,
je crois que la situation est réglée. Pas de problème,
tout le monde va être très satisfait.
Le Président (M. Blank): Je ne sais pas, peut-être y
a-t-il des gens qui sont venus s'opposer à cette démarche? Le but
de cette commission est d'entendre le public et les groupements pour renseigner
la commission, à savoir s'ils veulent biffer ces articles ou les
garder.
M. Lavigne: M. le Président, j'ai entendu... Je ne connais
pas exactement le problème de la municipalité de Bromont, mais il
me semble qu'il y a beaucoup de choses à dire là-dessus. Je ne
voudrais pas, parce qu'on est pressé par le temps, passer à toute
vapeur un projet de loi qui est important pour les gens de la
municipalité de Bromont.
C'est avec une certaine retenue que je dis cela, mais c'est quand
même parce que j'ai entendu parler des gens de la
municipalité.
Le Président (M. Blank): Vous pouvez faire ce que vous
voulez, ce n'est pas moi qui déciderai.
M. Laplante: II y en a d'autres aussi qui vien- nent pour se
faire entendre sur le bill. C'est pour cela que le projet de loi de Longueuil
peut durer deux bonnes heures lui aussi, si on entend les groupes qui veulent
se faire entendre.
M. Russell: Je voudrais faire remarquer aux députés
que nous avons un autre problème, c'est que s'il y a de vos
collègues qui s'en vont, on n'aura pas quorum.
M. Laplante: Exactement.
M. Grégoire: Combien y en a-t-il qui voudraient
partir?
M. Russell: Nous n'aurions pas quorum.
M. Laplante: Si vous voulez, je suis prêt à le
remplacer, M. le Président.
M. Grégoire: On peut peut-être se faire remplacer,
M. le Président.
Le Président (M. Blank): Le quorum est de neuf.
M. Grégoire: Le quorum, c'est neuf. Je ne sais pas quels
sont les règlements ici, mais si personne ne voit le quorum...
Le Président (M. Blank): Cela ne marche pas comme cela
ici.
M. Grégoire: C'est dans la plus pure tradition du
parlementarisme britannique. Les exemples sont là depuis 1861 au
Parlement de Londres ainsi qu'à la Chambre des communes à
Ottawa...
M. Goldbloom: Vous y avez siégé d'ailleurs.
M. Grégoire: ... où j'ai siégé
d'ailleurs, et à Québec, où, dès que personne ne
veut voir le quorum, le quorum est là. Pourtant le quorum est faible,
alors que le quorum est de 30 sur 110 à l'Assemblée nationale
ici. A Ottawa, sur 235 députés, le quorum n'est que de 10.
Une Voix: A Londres, c'est 6.
M. Grégoire: A Londres, c'est 6, ils n'ont même pas
assez de chaises pour tous les députés.
M. Verreault: Je crois quand même, M. le Président,
que le projet de loi de la ville de Bromont est très important et peut
créer un précédent, et qu'il serait nécessaire de
le passer immédiatement, je veux dire simplement de l'auditionner
immédiatement.
M. Grégoire: D'accord.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais tout simplement
répéter en quelque sorte ce que j'ai dit ce matin, c'est que,
compte tenu de la présence dans cette salle de nombreuses personnes
venues de divers coins de la province pour l'étude
de ces projets de loi, j'ai voulu, au nom de l'Opposition officielle,
offrir le maximum de collaboration et c'est aux autres membres de
décider de ce qu'ils veulent faire.
M. Tardif: M. le Président, compte tenu du fait qu'une
vingtaine de municipalités sont intéressées dans le projet
de Bromont, est-ce que je pourrais demander à M. le maire de Longueuil
s'il consentirait à ce que le projet de Bromont soit appelé avant
celui de Longueuil?
M. Robidas (Marcel): M. le Président, MM. les membres de
la commission, je crois que mes collègues de Longueuil sont d'accord
pour laisser passer Bromont avant afin de faciliter les choses ici au sein de
la commission parlementaire.
M. Tardif: Je vous remercie beaucoup, M. le maire, de votre
collaboration.
M. Russell: En toute objectivité, Bromont peut prendre
assez de temps, parce qu'on doit laisser les gens s'exprimer.
Deuxièmement, je crois que, si on ne fait pas attention, on
n'aura pas quorum.
M. Tardif: M. le député de Bourassa est allé
voir au Parlementaire, me dit-on, ce qu'il en est.
Le Président (M. Blank): Suspension des travaux pour cinq
minutes.
(Suspension de la séance à 19 heures)
Reprise de la séance à 19 h 5
Projet de loi no 243:
Loi concernant la ville de Bromont
Le Président (M. Blank): Nous étudierons maintenant
le projet de loi no 243, Loi concernant la ville de Bromont. Pour les fins de
la procédure, je veux que les requérants s'identifient et
après, s'il y a des objections à tel ou tel article, ils
demanderont la parole et donneront leur nom pour le journal des
Débats.
M. Verreault: M. le Président, je m'excuse. Y aurait-il
possibilité, plutôt, que la requérante présente son
mémoire et que les oppositions présentent leur mémoire?
Après cela, on pourra étudier, article par article, et à
ce moment... Je crois qu'il y a trois partis qui interviendront. On pourra
poser toutes les questions pertinentes.
Le Président (M. Blank): Aucune objection. ...aux
requérants.
M. Pinsonnault: On procède article par article et les
oppositions se font au fur et à mesure.
Le Président (M. Blank): Avez-vous le mémoire pour
ce projet de loi, en principe...
M. Pinsonnault: J'ai l'impression que le député
parle du mémoire des opposants. Vous parlez de cela?
M. Verreault: Je croyais que vous en aviez un.
M. Pinsonnault: De toute façon, je pense qu'on pourrait
commencer par...
Le Président (M. Blank): Avez-vous un mémoire
global ou avez-vous seulement des représentations à faire
à chaque article?
M. Pinsonnault: J'ai des représentations à faire
à chaque article, et à un article donné, l'article 7, j'ai
un mémoire à déposer avec des documents devant la
commission. Cependant, je sais, j'ai lu dans les journaux que certaines
municipalités s'y opposent et apparemment, elles ont un mémoire
et veulent le déposer probablement.
Mais cette opposition s'applique probablement aux articles 7, 8, et
9.
Le Président (M. Blank): D'accord. On va procéder
de l'article 1 à l'article 6 pour commencer.
M. Pinsonnault: Très bien. M. le Président, M. le
ministre, messieurs, mon nom est Guy Pinsonnault, avocat de la ville de
Bromont. A ma gauche, le maire, M. Robert Leboeuf. J'ai avec moi
également, à ma droite, le gérant Gaston Pion et il y a
avec nous également trois conseillers, M. Marquis, M. Jacob et M.
Gagné. Il y a également, en ce qui concerne l'article 7, les
représentants de la ville de Cowansville, et particulièrement, M.
Leduc ainsi que M. Sirois et M. Bernier.
Le Président (M. Blank): Article 1.
M. Pinsonnault: II y a également un groupe de
contribuables et le gérant de l'aéroport, M. Mo-nast. Vous avez
beaucoup de monde, en plus des opposants.
M. Verreault: Dans le même contexte, on pourrait
peut-être demander au procureur de la ville de Granby et qui
représente également les gens de l'Opposition, de
présenter sa délégation.
Le Président (M. Blank): Je pensais qu'on le ferait
lorsqu'on étudierait l'article 7.
M. Verreault: Très bien.
Le Président (M. Blank): La grosse discussion sera
à l'article 7. Article 1.
M. Pinsonnault: Je remarque que le député de
Shefford est impatient de présenter des oppositions et je voudrais avec
la permission toute spéciale du président dire deux mots
d'introduction sur le projet de loi parce que ce dernier se présente un
peu comme un cas particulier, étant donné les mesures
spéciales que nous demandons dans ce projet de loi,
particulièrement aux articles 7, 8 et 9.
Simplement ceci, et là je veux m'adresser à l'ensemble des
membres de la commission. Je sais que le ministre des Affaires municipales, ses
sous-ministres, etc, sont parfaitement au courant, mais par contre, beaucoup
d'autres membres du gouvernement ou d'autres députés ne le sont
pas.
Le cas de Bromont, dans sa situation actuelle je ne parle pas de
responsabilités, je parle d'une situation actuelle c'est une
ville où le niveau de taxe vient d'être augmenté à
son maximum, $4.96 les $100 d'évaluation. C'est à retenir.
Deuxièmement, l'an prochain, nous avons besoin de $600 000 additionnels,
sinon une taxe additionnelle de $1 les $100, ce qui aura pour
conséquence d'empêcher toute construction, toute augmentation
d'évaluation et de revenu. C'est la situation actuelle et ceci vous
explique pourquoi dans le projet de loi, vous avez des dispositions que nous
concevons être des dispositions exceptionnelles et extraordinaires, mais
nous voudrions que la commission nous reçoive un peu comme une personne
qui est à la veille de se noyer. A ce moment, on est obligé de
prendre les moyens du bord et les moyens exceptionnels, et c'est pourquoi vous
avez des demandes qui sont exceptionnelles dans ce projet de loi.
Ceci, je pense, vous aura convaincu de nous accorder une certaine
sympathie, messieurs.
Le Président (M. Blank): L'article no 1.
M. Pinsonnault: Je voudrais, comme il se doit, commencer par
l'article 1. Je voudrais déposer des modifications à trois
articles, des modifications aux articles 4, 6 et 8. J'ai fait distribuer, sur
les tables, ces papillons que je mentionnerai à l'occasion de ces
articles.
A l'article 1, il s'agit simplement d'un article qui, dans l'optique que
je vous ai mentionnée tout à l'heure, permettrait à la
ville de Bromont de se départir, exceptionnellement, de vendre des
parcelles de lots à l'intérieur d'un immense parc que la ville
possède et qui s'appelle le Parc Gale. Je voudrais, pour le
bénéfice de la commission, simplement faire circuler ici le
document qui est le schéma d'aménagement avec, à la fin de
ce schéma, le plan du Parc Gale. Le plan que vous voyez sur le tableau
est le plan de l'ensemble de la ville de Bromont. C'est le schéma
d'aménagement du Parc Gale et, à l'intérieur,
dernière page, vous avez le plan. Ce que la municipalité demande,
c'est l'autorisation de se départir de parcelles de terrains à
l'intérieur du parc, mais en conservant, par des contraintes à
l'intérieur des contrats de vente, des contraintes, afin que
l'atmosphère, l'urbanisme et l'ambiance du parc soient maintenus. En
somme, on a un immense parc municipal qui est la propriété de la
ville de Bromont. On veut en vendre certaines parcelles sans faire aucune
dépense, de la part de la ville de Bromont, mais, en vendant ces
parcelles, la ville pourra aller récupérer, croyons-nous environ
$100 000 par année. Ce faisant, nous avons mis, dans l'article 1,
certaines restrictions que la ville devra suivre. Elle devra évidemment
obtenir l'autorisation de la Commis- sion municipale et du ministère des
Affaires municipales et elle devra également se limiter, quant à
l'ensemble, à un maximum de 10% de la superficie du parc. Nous croyons
que cet article est nécessaire parce que le parc demeure, au point de
vue juridique, un parc municipal, cela demeure donc une fonction municipale et
l'article 26 de la Loi des cités et villes prévoit, au paragraphe
2, qu'on peut se départir d'un immeuble, au point de vue municipal,
quand il n'est plus requis pour fins municipales. Dans le cas présent,
on ne peut pas dire que le parc ne sera pas requis pour fins municipales, il
demeure un parc. On veut, à l'intérieur de ce parc, le long des
routes existantes, vendre des parcelles de terrains de 100 sur 100 ou de 100
sur 200, de façon à aller chercher environ $100 000 par
année.
M. Goldbloom: M. le Président, quelle est la superficie
actuelle du parc?
M. Pinsonnault: Environ 500 acres.
M. Goldbloom: Et la proposition est de la réduire de
10%?
M. Pinsonnault: De 10%.
M. Goldbloom: Donc, de mettre en vente approximativement 50
acres.
M. Pinsonnault: Oui, si on fait le total, mais cela ne sera pas
dans un seul secteur. C'est le long de routes existant dans le parc.
M. Russell: ... services municipaux sont...
M. Pinsonnault: Dans le parc, il n'y a pas de services municipaux
et on ne veut pas fournir de services municipaux. J'ai mentionné, tout
à l'heure, que la ville fait cela dans le but de récupérer
de l'argent puisqu'elle a investi $400 000 ou $500 000 pour acquérir ces
terrains. Elle a un besoin dramatique de $600 000 l'an prochain. On veut aller
en chercher $100 000 ainsi. A condition, évidemment, de ne pas faire de
dépenses. C'est pourquoi les terrains seraient vendus sur une superficie
d'environ 20 000 pieds carrés, de façon à répondre
aux normes du ministère de l'environnement. Il y aurait là un
puits et une fosse septi-que avec des distances suffisantes. Mais il ne faut
pas que la ville fasse quelque dépense que ce soit.
Le Président (M. Blank): Le ministre n'a aucune objection
à cet article; cela veut dire...
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Blank): Adopté. Article no 2.
M. Pinsonnault: L'article 2 c'est évidemment un
article mineur Nous demandons tout simplement de modifier l'article 426
de la Loi des cités et villes en y ajoutant un pouvoir qui nous permette
de limiter le nombre de commerces dans
certaines zones. Le but, en fait, c'est ceci: La ville de Bromont est
une ville axée sur deux pôles: le pôle industriel et,
particulièrement, le pôle récréatif. La ville de
Bromont possède toutes les facilités récréatives,
c'est une ville touristique, en somme. Le centre de la ville de Bromont, du
point de vue de l'urbanisme, doit être conservé. Pour le
conserver, on veut éviter, dans le centre de la ville
particulièrement ça pourra s'appliquer à d'autres
zones également qu'il y ait plusieurs commerces de même
catégories, par exemple, des stations-service, qui viennent briser le
cachet tout particulier de la ville de Bromont.
Ceux qui sont déjà allés dans la ville de Bromont
connaissent et ont certainement constaté ce cachet particulier, qui fait
la force de la ville de Bromont. La force... Présentement, elle n'est
pas très forte, mais, disons, qui donne un cachet tout à fait
particulier à Bromont. On ne veut pas le perdre.
Le Président (M. Blank): M. le ministre des Affaires
municipales.
M, Tardif: M. le Président, je pensais qu'on
étudiait un projet de loi pour sauver Bromont des eaux et non pour
sauver son cachet. Néanmoins, M. le Président, cet article est
assez exceptionnel et exorbitant dans la mesure où on dit: "Le pouvoir
de limiter le nombre de commerces, de catégories
déterminées à l'intérieur d'une zone". A ce
moment-là, on pourrait fort bien décréter que, dans telle
zone, il n'y aura qu'une brasserie, une pharmacie, une tabagie. On vient donc
de donner à la personne en question, en quelque sorte, un monopole avec,
évidemment, les conséquences que l'on peut prévoir,
notamment les enchères qui se feront pour avoir ce local, cette
concession dans la ville de Bromont.
M. Pinsonnault: A l'intérieur de la zone.
M. Goldbloom: M. le Président, je partage le point de vue
du ministre. Il me semble que, si l'on veut conserver un cachet, on le fait par
des règlements de zonage et l'on dit: Dans telle zone, il n'y aura pas
de tel commerce, point. Mais, quand on en limite le nombre, on empiète
sur le droit du particulier de s'étirer le cou en créant un
commerce en concurrence avec un autre qui existe déjà. Il me
semble que c'est exorbitant de vouloir conserver un cachet en limitant le
nombre. Que l'on en limite le type, d'accord; mais le nombre... Si un commerce
d'un certain type est acceptable, il me semble que deux devraient être
acceptables.
M. Pinsonnault: Très respectueusement, M. le
Président, M. Goldbloom, il est illégal de prohiber le commerce.
On ne peut pas... C'est pourquoi il est même illégal de fixer le
maximum de commerces si on n'a pas un pouvoir spécial pour le faire. A
l'intérieur de la Loi des cités et villes actuelle, nous avons le
pouvoir de zoner, mais le pouvoir de zoner, c'est le pouvoir de
déterminer un usage et non pas le pouvoir de prohiber l'usage. Le
pouvoir de prohiber un usage est strictement exceptionnel. Il existe dans
quelques cas. Il existe pour les nuisances particulièrement, mais nous
n'avons pas... Nous ne pourrions pas, par exemple, déterminer que, dans
telle zone, nous prohiberons telle chose. Nous disons: Dans telle zone, l'usage
permis, c'est telle et telle chose. Mais le but est un but positif et non pas
un but négatif comme serait la prohibition.
M. Goldbloom: M. le Président, comment se fait-il alors
que nous ayons vu des dossiers volumineux sur certaines municipalités
où des changements de zonage ont effectivement été faits
pour permettre l'implantation de stations-service sur certains coins où
cette implantation avait été prohibée auparavant? En vertu
de quoi?
M. Pinsonnault: Je crois bien, M. Goldbloom, que vous avez
été ministre des Affaires municipales suffisamment longtemps pour
constater qu'il y a énormément de dispositions ultra vires et
illégales dans les règlements d'urbanisme qui sont faits
généralement par les urbanistes en fonction de l'urbanisme
seulement.
Mais cela ne veut cependant pas dire que l'exercice des pouvoirs qu'ils
mettent dans ces règlements est conforme à la Loi des
cités et villes. La Loi des cités et villes ne donne pas ce
pouvoir de prohibition. Elle donne un pouvoir de zonage qui est un pouvoir
positif et non pas un pouvoir négatif.
M. Goldbloom: Le ministre a à ses côtés des
conseillers juridiques, j'aimerais savoir quel est leur avis.
M. Tardif: Je crois que la distinction faite par le savant
procureur de la municipalité à savoir qu'il n'a pas le pouvoir de
prohiber l'octroi d'un permis pour un commerce donné, n'est pas en fait
contredit par le fait que lorsque l'on zone pour une fin spécifique,
automatiquement, dans un territoire donné, on exclut les commerces
mentionnés par effet de ce zonage pour un type particulier d'habitation
ou d'occupation du sol.
M. Pinsonnault: D'accord, mais lorsqu'on fait cela, on le fait
dans un but positif. On ne dit pas dans le règlement, à ce
moment: Nous prohibons dans telle zone, telle chose. Nous disons: Dans telle
zone, on pourra faire de l'unifamilial, on pourra faire du bifamilial, etc.,
mais nous ne pouvons pas, dans toute une municipalité, dire: Nous
prohibons le commerce de telle catégorie ou de telle autre
catégorie.
M. Goldbloom: Exactement. Vous ne pouvez prohiber dans toute la
municipalité, mais vous pouvez limiter des commerces à certaines
zones, à certains quartiers.
M. Pinsonnault: Oui, vous prohibez les résidences
commerciales dans certains quartiers, d'accord, mais en disant simplement: Dans
telle
zone, le commerce est permis. Nous ne pouvons pas, à
l'intérieur, dire, cependant, dans une zone où le commerce est
permis...
Le cas que nous visons ici est particulièrement les
stations-service. Nous n'en voulons pas quatre ou cinq dans le centre-ville, au
même endroit ou aux mêmes intersections. Alors, nous ne pouvons pas
arriver et dire dans le règlement de zonage: Le commerce sera permis,
sauf qu'il y aura une possibilité de trois ou quatre commerces
seulement. Nous limitons cela à trois ou quatre commerces. C'est le
pouvoir que nous voulons avoir dans le but d'empêcher
particulièrement les stations-service, mais remarquez bien que si cela
crée des difficultés, nous n'insistons pas plus qu'il ne le faut.
Nous prendrons un autre moyen, s'il le faut.
M. Caron: Vous parlez de stations-service. Si c'est
commercialisé en conséquence, je pense bien que cela serait bien
méchant de la part de la commission de vous donner ces pouvoirs parce
que, lorsque c'est commercial, on ne peut pas l'empêcher. On a eu un cas
à Verdun, où le conseil de l'époque ne voulait pas donner
de permis. Les gens sont allés en cour et ils ont gagné leur
cause. Je ne vois pas que la commission ici pourrait limiter le nombre de
commerces, quand c'est commercial, pour telle et telle raison. Je pense bien
que cela serait bien méchant et le ministre a raison. Ce serait
créer un précédent. Ce n'est pas à nous de juger
s'il doit y avoir deux ou trois brasseries. Je pense bien que vous feriez mieux
de retirer cette demande du projet de loi.
Personnellement, je ne peux pas l'endosser du tout.
Le Président (M. Blank): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: Je crois qu'il y a une justification pour un tel
article dans un projet de loi pour une ville comme Bromont qui est
complètement différente de beaucoup d'autres villes. Il n'y a
aucun doute, je pense, que le conseil et le maire comprendront que c'est un
point extraordinaire et que ce serait peut-être un
précédent extrêmement dangereux pour la commission de
l'accorder. Je ne suis pas d'accord avec le projet.
Le Président (M. Blank): L'article 2 est retiré.
L'article 3 devient l'article 2.
M. Pinsonnault: Cet article est un article en fait qui a
été accordé antérieurement à d'autres
municipalités et particulièrement à la ville de Sainte-Foy
dans son bill 226, à l'article 21, en 1976, je pense, ou en 1971.
Je me suis inspiré, de toute façon, du pouvoir qui avait
été accordé à la ville de Sainte-Foy. Le but
visé...
Le Président (M. Blank): Adopté. L'article 4
devient l'article 3. A l'article 4, il y a un amendement.
M. Pinsonnault: A l'article 4, M. le Président, il y a un
amendement. J'ai passé le papillon, je vous ai donné le papillon.
L'amendement consiste à ajouter, à la fin de l'article,
après les mots "pour l'année 1977", les mots "pour autant que le
rôle de perception et le budget respectent tous les règlements de
fusion et ou d'annexion".
J'ai inséré ce papillon à la demande du conseil
municipal qui a adopté une résolution à cet effet, mais,
postérieurement à l'impression du bill.
Une Voix: ...
M. Pinsonnault: Vous l'avez, je l'ai fait distribuer.
Une Voix: ...
M. Pinsonnault: Je peux vous passer celui-ci, mais...
M. Goldbloom: M. le Président, Me Pinsonnault vient de
faire état de l'amendement qu'il propose, mais il n'a pas fourni
d'explications au sujet de l'article. C'est un article qui me laisse perplexe,
pour le moins dire. Quand on dit qu'aucune nullité ni
illégalité ne peut être invoquée à rencontre
d'une résolution de la Commission municipale du Québec, il faut
des explications assez détaillées pour...
M. Pinsonnault: J'ailais donner ou tenter de donner ces
explications, M. Goldbloom. M. le Président, cet article nous
paraît nécessaire pour le motif suivant: L'ancien conseil
municipal de Bromont a démissionné, je crois, le 9
février, en bloc. En vertu de l'article 93 de la Loi de la commission
municipale, à ce moment-là, c'est la Commission municipale qui
administre, mais, en vertu de cet article 93, les pouvoirs de la Commission
municipale sont les suivants: La commission me permettra de lire le texte
de l'article 93 "Lorsque, pour quelque cause que ce soit, un conseil
municipal ne peut siéger valablement, la commission peut, tant que dure
la situation, adopter par résolution toute mesure d'urgence qu'elle juge
nécessaire pour l'administration courante de la
municipalité."
J'attire l'attention des membres de la commission sur ceci: "Le pouvoir
que possède la Commission municipale à ce moment-là, c'est
de poser des actes d'administration courante. C'est ce que dit l'article
93.
La Commission municipale a administré la ville jusqu'à
l'élection d'un nouveau conseil, soit pendant environ deux mois. Pendant
cette période de deux mois, la Commission municipale a adopté,
par résolution, le budget de la ville de Bromont au montant de $3,4
millions pour l'année 1977.
Nous présentons, M. le Président, MM. les membres de la
commission, le fait suivant: Dans l'opinion, en tout cas, le moins que l'on
puisse dire, c'est qu'il existe des doutes au point de vue
juridique sur le fait que la Commission municipale avait ou n'avait pas,
à ce moment-là, le pouvoir juridique d'adopter un budget pour la
ville, étant donné que les pouvoirs que possédait la
Commission municipale, en vertu de l'article 93, étaient des pouvoirs
d'administration courante.
L'adoption d'un budget est-elle, dans une municipalité, une
mesure d'administration courante? Au point de vue juridique, les avis peuvent
être partagés, mais je vous signale, messieurs, que les avis sont
sûrement partagés au point de vue juridique.
Deuxièmement, au moment où la Commission municipale,
agissant à la place de la ville, en vertu de l'article 93, a
adopté par résolution le budget de Bromont de 1977, il existait
une autre résolution adoptée antérieurement, en
décembre ou janvier, préalablement, par le conseil avant de
démissionner, quelques semaines avant de démissionner, qui avait
adopté un budget pour la ville de Bromont.
Ce budget, ayant été adopté en séance
régulière, avait été adopté, au point de vue
administratif, juridiquement légalement. Par conséquent, la
Commission municipale a adopté, en somme, un autre budget.
Nous faisons observer respectueusement que, juridiquement, une
municipalité a le pouvoir d'adopter un budget, mais quand elle l'a
adopté, elle a épuisé son pouvoir pour l'année.
Elle ne peut adopter ce même budget deux fois.
Dans les circonstances, le moins que nous puissions dire, c'est que la
ville de Bromont court un danger.
Entre autres dangers, elle court le danger de voir contester le budget
1977 de $3,4 millions. Elle est dans une situation financière telle
qu'elle ne peut pas se permettre quelque contestation que ce soit. S'il y avait
une contestation aujourd'hui, par exemple, du budget de la ville de Bromont,
budget 1977, le tout pourrait se faire par une action en nullité en Cour
supérieure à laquelle viendrait se joindre une injonction
empêchant la perception des taxes.
Vous voyez dans quelle situation la ville de Bromont se trouverait,
étant déjà désespérément en mauvaise
position au point de vue financier. Ce que nous voulons faire par cet article,
c'est tout simplement, pour le budget 1977, qui a été
adopté par la Commission municipale, que la chose soit
réglée de façon définitive. On ne veut pas aller se
battre en cour sur cette question de savoir si, quand la Commission municipale
a adopté sa résolution, c'était un acte d'administration
courante ou non.
M. Forget: Avez-vous actuellement des gens qui contestent le
rôle?
M. Pinsonnault: Nous n'avons pas d'action intentée
à ce jour. Il y a cependant des rumeurs.
M. Tardif: M. le Président, puisqu'après les
explications du procureur, qui entretient des doutes quant à la
légalité du dernier budget et qu'il s'agit de faire avaliser par
le législateur le budget en question, nous n'avons pas d'objection
à l'adoption de l'article 4 tel qu'originalement présenté.
A moins que le procureur ait des raisons bien particulières d'ajouter ce
papillon qu'il nous a glissé et dont j'aimerais qu'il nous explique le
sens, puisque cela nous semble contradictoire avec ce qu'il nous demande
d'approuver par l'article 4.
M. Pinsonnault: Dans les circonstances, puisque cette demande
d'addition m'a été faite par résolution de la ville, je
demanderais à M. le maire, si M. le Président le permet, qu'il
réponde à cette question.
M. Leboeuf (Robert): M. le Président, M. le ministre, le
présent conseil a fait face, dès son élection, à
une situation qui est la suivante: Le précédent conseil avait
interprété d'une façon en accord avec certains territoires
annexés les clauses d'annexion. On se réfère à ce
moment au règlement 124, qui disait que la taxation affectant une
propriété serait gelée pour une période de dix
ans.
Lorsque le budget a été adopté le budget
soumis par la Commission municipale il ne faisait pas mention du respect
de certaines taxes ou des gels de taxes qui visaient particulièrement
les services comme les taxes d'eau, les taxes de vidanges, qui sont
considérées comme gelées. Le présent conseil a
maintenu l'interprétation du conseil précédent.
On fait face actuellement à une discordance entre ce que le
budget prévoit comme revenu au niveau de la taxe d'eau et de la taxe de
vidanges et l'inteprétation que le conseil donne aux règlements
d'annexion et de fusion qui ont prévalu et qui ont été,
à notre avis, faits de bonne foi.
M. Tardif: M. le Président, si je comprends bien, ce qu'on
a tenté de nous résumer, c'est que, pendant une dizaine
d'années, la ville de Bromont a agrandi son territoire en annexant
d'autres territoires et en promettant aux gens qu'ils ne paieraient pas de
taxes. C'est cela?
M. Leboeuf: C'est-à-dire qu'on maintiendrait leur taux de
taxes.
M. Tardif: La Commission municipale, à la suite des
événements qu'on sait, est arrivée sur place et a
adopté un budget qui visait à corriger la situation
financière de la municipalité en partie à cause de ce
genre de faits qui se sont produits au cours des années. C'est
exact?
M. Leboeuf: C'est cela.
M. Tardif: Maintenant, ce que vous nous demandez par l'article 4,
c'est d'approuver le budget tel que préparé par la Commission
municipale et qui vise précisément à corriger ce genre de
situation entre autres choses mais, d'un autre côté,
en rouvrant la porte à ce genre de situation.
M. Leboeuf: Voici, M. le ministre. Le budget de la Commission
municipale a respecté le gel des taxes foncières. Le point de
discussion vise actuellement les taxes de services, à savoir l'eau et
les vidanges, qui, selon les résidants de ce territoire, sont incluses
dans la taxation qui était couverte par la garantie.
La Commission municipale, dans son budget, dit, elle, que ce n'est pas
garanti... les taxes de service pouvaient varier. Cela ne faisait pas partie du
gel de la taxe. Le conseil actuel s'est prononcé pour le maintien de
l'interprétation qui avait été donnée dans le
passé.
M. Tardif: Mais, ce qui est proposé ici M. le
Président, si on parle... Pour autant que le rôle de perception et
de budget respectent tous les règlements de fusion et d'annexion, et non
pas uniquement ce que vous avez mentionné.
M. Russell: ... municipale, dans le budget qu'elle a
adopté, respectait les règlements en ce qui concerne la taxe
foncière. La seule chose où il y a un doute, c'est en ce qui
concerne les taxes de service. Je pose la question au maire ou à
quelqu'un d'autre. Cela représente quel montant?
M. Leboeuf: Cela représente environ $10 000.
M. Russell: $10 000 seulement. C'est peut-être pour
éviter une contestation. Je me demande si cela vaut la peine.
M. Leboeuf: Oui.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais savoir si c'est
la prétention de l'actuel conseil municipal... Le fait que la Commission
municipale du Québec n'a pas suivi ce qui avait été conclu
comme entente à l'égard des taxes pour les compensations à
l'égard des services, est-ce, aux yeux du conseil municipal, une erreur
ou une décision de la Commission municipale?
M. Leboeuf: Je pense que le règlement d'annexion, tel
qu'écrit à l'époque, laissait la porte ouverte à
toutes sortes d'interprétations. Par contre, il y a quand même une
chose sur laquelle il y a eu une entente, une compréhension de la chose
à l'époque où le document a été
sjgné, qui impliquait que toutes les taxes affectant une
propriété étaient garanties par le gel de la taxe.
M. Goldbloom: Mais le ministre a souligné le fait que
cette tradition, dans l'histoire de Bromont, est un des facteurs à la
racine du problème qui existe.
M. Leboeuf: ...
M. Russell: Je ne voudrais pas prolonger, mais je pense qu'on
parle de deux choses différentes. Tout à l'heure, le ministre
s'est exprimé sur la coutume de vouloir annexer des terrains en donnant
des... des taxes foncières sur une période de dix ans, ou
à peu près, de laquelle période, dans plusieurs des cas,
cinq, six ou sept ans se sont écoulés. Mais il reste un doute
dans le règlement adopté pour l'annexion et accepté par la
Commission municipale, un doute en ce qui concerne les taxes de service. C'est
de ça qu'on discute. Je pense qu'on doit s'en tenir à ça,
M. le Président, et c'est là qu'est le doute. Cela
représente un montant global d'à peu près $10 000.
M. Leboeuf: Environ $10 000.
M. Tardif: M. le Président, puisque la Commission
municipale, justement, qui est allée sur place en vue d'apporter les
corrections nécessaires à la situation financière de la
municipalité, a préparé un budget de telle façon
qu'elle a fait et interprété ces règlements d'annexion...
Puisqu'on demande aux législateurs d'avaliser, de légaliser la
décision de la Commission municipale en la matière, je vois mal
comment nous irions ouvrir la porte à une contestation possible de tout
le budget parce que c'est tout le budget qui peut sauter dès lors
qu'on ira le contester pour un aspect, ne fût-ce que la taxe des... Si le
savant procureur de la municipalité est d'accord avec cette
interprétation, je pense qu'il verra le danger d'introduire ou d'ouvrir
cette porte. On légalise une situation; on efface l'ardoise, et je pense
qu'il est préférable d'en rester là.
M. Grégoire (Frontenac): Oui, je crois, M. le maire,
qu'avec cet amendement, ce que vous voulez éviter les
contestations possibles là, vous ouvrez la porte à toutes
les contestations. Regardez bien pourquoi: Vous dites: Pour autant que le
rôle de perceptionlà, vous mettez une condition et le
budget respectent tous les règlements de fusion et d'annexion.
Là, on ne viendra pas contester le droit de la Commission municipale
d'avoir établi votre budget ni la manière dont elle l'a
établi. On va venir contester parce que ça donne le droit
à vos citoyens le fait que les règlements de fusion et
d'annexion n'ont pas été annexés. En même temps, on
contestera tout le budget. Là, vous vous embarquez dans des troubles
légaux.
M. Marquis (Robert): II faudrait se souvenir d'une chose: La
ville de Bromont a été bâtie avec des annexions. Dans le
temps, la population, dans les secteurs qui ont été
annexés, ne voulait pas se joindre à Bromont. C'est avec des
arrangements d'annexion et ainsi de suite qu'on a réussi à
prendre le contrôle et à prendre possession de ces
sections-ci.
On ne peut pas retourner sur les mots ou sur les garanties que la
municipalité, à l'époque de l'annexion, a données
au peuple et c'est cela ici que le peuple ne nous laissera pas...
M. Grégoire (Gilles): Je suis bien d'accord avec vous,
mais n'oubliez pas que vous le demandez pour le budget de 1977. Vous voulez
vous éviter des troubles légaux, des procédures et des
poursuites et, comme le mentionnait votre procureur tout à
l'heure, que tout votre système de taxation soit démoli pour
l'année mais avec votre amendement, vous ouvrez la porte toute
grande.
Vous fuyez l'objectif que vous voulez atteindre.
M. Marquis (Robert): II faut se souvenir que le budget a
été fait avec le gouvernement même et sans l'ancien
conseil. En d'autres mots, le gouvernement qui a établi le budget pour
nous, à l'époque, n'était peut-être pas au courant
de tous les arrangements et les accords verbaux et écrits donnés
dans les annexions et il ne pouvait pas arriver à une conclusion. Je ne
crois pas que ce soit exactement ce qu'on demande, quand on dit qu'on a peur de
demandes en cour, etc. On n'a pas peur de ces petites choses. Il ne faudrait
pas mélanger les deux ici.
Le Président (M. Blank): Le député de
Shefford.
M. Verreault: II y a ici, présentement, un
représentant d'une de ces municipalités qui est concernée
par l'amendement proposé par la ville de Bromont. Je me demande s'il n'y
aurait pas possibilité de l'entendre.
Le Président (M. Blank): S'il a quelque chose à
dire, si cela affecte cet article, d'accord.
M. Arseneault: M. Grégoire est gêné, mais je
crois qu'il est capable de parler. Dites-le, M. Grégoire.
Le Président (M. Blank): Donnez-nous votre nom.
M. Grégoire (Normand): Normand Grégoire,
propriétaire, de la ville de Bromont. J'ai vécu la fusion de la
ville de Bromont avec le secteur d'Adamsville, et je suis conscient des
garanties qui nous ont été données dans cette fusion pour
les dix années, par l'ancien ministre Tessier.
On a résolu que si on n'entrait pas par la grande porte d'en
avant, avec des garanties, on allait entrer par la porte arrière sans
aucune garantie, et je pense que les contribuables du secteur d'Adamsville sont
prêts à payer une taxe sur un dégel, mais à ravoir
la charte qu'on avait auparavant, à redevenir village. Ce n'est pas
parce qu'on ne veut pas payer, qu'on veut se sauver du bateau. Le bateau coule,
mais on ne veut pas s'en sauver. On est prêt à payer plus,
à nous administrer nous-mêmes et non pas nous faire administrer
par d'autres qui ne savent pas où ils vont.
M. Russell: Je ne veux pas être désagréable
à l'égard de M. Grégoire, mais il y a une mauvaise
interprétation. Il n'est pas question de dégel. Il y a un litige
sur l'interprétation des taxes de services. C'est tout ce qui existe
actuellement. La Commission municipale a adopté le budget en respectant
les règlements de gel qui avaient été votés
à tou- tes les annexions. Simplement, il y a une interprétation
sur les taxes de service. Il ne s'agit pas de tout dégeler. Il s'agit
simplement de dire si ce sont des juristes qui vont déterminer si c'est
une erreur d'interprétation. Etait-ce réel? C'est là la
question. Je ne voudrais pas tout remettre en question parce qu'on ne se
comprendra jamais.
M. Grégoire (Normand): Avant d'accepter cet article, n'y
aurait-il pas possibilité de l'étudier et de rencontrer les gens
de la commission afin d'avoir des explications sur cet article? J'ai justement
parlé avec M. le juge Beaulieu ce matin. Je sais que la taxe
foncière dans le budget a été respectée; par
contre, c'est ambigu à certains endroits. On voudrait réellement
dire à nos citoyens, une fois pour toutes, que l'affaire est
nettoyée. Par contre, je crois que nous allons réellement faire
quelque chose chez nous qui sera déplorable pour nos citoyens. Etant
président du comité des citoyens d'Adamsville, qui demande une
"défusion", aujourd'hui nous avons ici une délégation des
citoyens. Si cela touche réellement deux sujets soit la taxe des ordures
ménagères et de l'eau, y aurait-il possibilité que ce soit
inclus d'une autre manière, le papillon de M. Pinsonnault, de le changer
et de dire que, réellement, la taxe foncière demeure au
règlement 124 de notre ville?
M. Russell: A moins que j'aie bien mal compris, M. le
Président et je ne veux pas faire le juriste ici, parce que je ne
suis pas juriste le règlement tel qu'adopté qui a
imposé la taxe en 1977, dont on demande la rectification, respecte le
gel et les règlements. Excepté qu'une mauvaise
interprétation c'est ce qu'on tente de clarifier comme M.
Grégoire le disait tout à l'heure pour l'eau et les
ordures. C'est tout. D'un côté on dit que ce n'est pas
gelé, de l'autre côté on dit que c'était
gelé. A savoir qui a raison, c'est une interprétation d'une
réglementation. Et je ne sais pas qui aura raison s'il n'y a pas
d'écrit.
Le Président (M. Blank): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: Tout à l'heure, pour tenter
d'interpréter le sens de l'amendement, j'ai demandé l'avis du
procureur de la municipalité. Je ne sais pas s'il est en mesure de
donner cet avis maintenant. J'aimerais l'entendre, après quoi, il me
semble, encore une fois, que la Commission municipale ayant statué qu'en
adoptant le budget pour la ville de Bromont pour l'année 1977 comme elle
l'a fait elle était sur place et avait tous les pouvoirs
d'enquête je vois mal comment nous pourrions, nous ici, de loin,
venir modifier ceci, et en ce sens, je pense que je serais porté,
après avoir entendu les représentations, à recommander
l'adoption de l'article 4 tel que formulé.
M. Pinsonnault: M. le ministre, il y aurait peut-être une
façon de satisfaire tout le monde. Il est bien évident que le
texte de l'article 4 avec le papillon, est contradictoire. Je pense bien que,
ju-
ridiquement, on ne peut pas dire le contraire. Cependant, l'objet du
litige porte seulement sur un montant d'environ $10 000 et c'est
l'interprétation de l'article 15 du règlement 124 par lequel
Adamsville a fusionné avec Bromont. Il y aurait une possibilité
qui, je pense, satisferait tout le monde et les gens de ce secteur. J'ai bien
lu le paragraphe 15 du règlement 124 et il est rédigé de
telle façon qu'on peut peut-être l'interpréter de deux
façons. En tout cas. On pourrait très bien présenter une
requête. La ville pourrait prendre l'engagement de présenter une
requête pour jugement déclaratoire en Cour supérieure et
faire déterminer par la Cour supérieure ce que le paragraphe 15
signifie. Est-ce que c'est l'interprétation qu'eux donnent ou si c'est
l'interprétation que nous donnons? On pourrait faire cela et je pense
que les gens d'Adamsville seraient satisfaits de l'interprétation qui
serait donnée.
M. Russell: Est-ce que le procureur pourrait me donner la date du
règlement?
M. Pinsonnault: La date du règlement? Je vais vous donner
cela. Le règlement 124 a été adopté, si je ne me
trompe, le 1er août 1972.
M. Russell: Donc pour dix ans?
M. Pinsonnault: Oui.
M. Russell: II s'agit de cinq ans actuellement.
M. Pinsonnault: En fait, cela va jusqu'à 1982.
M. Russell: En 1982, il s'agit de cinq ans. Je me demande si, en
allant en Cour supérieure, on n'encourra pas autant de dépenses
que de régler à l'amiable immédiatement.
M. Pinsonnault: Je pense à une procédure
très sommaire. Une requête pour jugement déclaratoire,
c'est extrêmement sommaire.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Rimouski.
M. Marcoux: J'ai une question à poser au procureur.
Comment une autre cour pourrait-elle supprimer la dernière phrase de
l'article 4 qui serait l'article 3: "Ce budget tel qu'adopté ne peut
être contesté en tout ou en partie et constitue le budget de la
ville de Bromont pour l'année 1977"? Ceci est final et sans appel.
Comment un jugement déclaratoire qui pourrait être fait et qui
remettrait en question une partie de...
M. Pinsonnault: Une partie du jugement déclaratoire ne
mettrait pas en cause l'année 1977, mais il vaudrait pour les
années à venir parce que c'est un litige qui provient de
l'interprétation de cet article et qui va se poser pour le budget de
1978. Pour le budget de 1978...
M. Marcoux: Adopté sans amendement.
M. Pinsonnault:... en interprétation, ils auront raison.
C'est l'autre interprétation.
M. Tardif: C'est juste. L'article 4 ne s'appli-quant qu'au budget
de l'année 1977, on peut donc l'adopter comme tel.
Le Président (M. Blank): L'article 4 qui est maintenant
devenu l'article 3 est adopté sans amendement.
L'article 5 est maintenant devenu l'article 4.
M. Pinsonnault: L'article 5 demande le pouvoir pour la ville de
Bromont. Je m'excuse de toujours revenir aux finances, mais dans la ville de
Bromont, c'est présentement le problème numéro 1.
On demande l'autorisation, nonobstant l'article 3 de la Loi des dettes
et des emprunts municipaux, de consolider les déficits de Bromont et ce,
comme vous l'avez déjà accordé dans certaines villes,
particulièrement à la ville de Québec
antérieurement, de procéder simplement par approbation de la
Commission municipale et du ministre des Affaires municipales.
Le Président (M. Blank): D'accord. Adopté? Une
Voix: Adopté.
Le Président (M. Blank): Adopté. L'article 6,
devenu l'article 5.
M. Pinsonnault: L'article 6 concerne particulièrement les
règlements du parc industriel; mais à l'article 6, il y a un
papillon. Avant de commencer l'explication, j'aimerais bien qu'on biffe,
à la fin du deuxième paragraphe qui se trouve à la page 4
du bill, les mots "des lots susmentionnés sont exclues les
propriétés de Louis-Paul Nolet et Dollard Dion, tant qu'ils
demeureront propriétaires d'icel-les." Ces mots doivent être
biffés et remplacés par les mots que vous trouvez sur le
papillon, qui sont les suivants: "sont exclus les lots compris dans la zone
agricole créée par le règlement no 322 et dans la zone
commerciale créée par le règlement no 334."
J'expliquerai tout à l'heure pourquoi cette modification. Ce que
nous demandons ici, par cet article 6, c'est tout simplement de rectifier la
clause d'imposition de taxes de certains règlements, parce que cette
clause d'imposition de taxes référait à un plan pour
décrire l'assiette d'imposition. Or, apparemment, il y a eu deux plans
et la référence à ces deux plans n'est pas exactement la
même dans le texte de la clause d'imposition de quelques-uns de ces
règlements.
Actuellement, cela ne pose effectivement aucun problème. Les
taxes ont été perçues, sauf qu'on s'est aperçu,
lors de la préparation du bill, qu'il y avait une faille à ce
niveau et nous voudrions tout simplement que, pour chacun de ces
règlements, la clause d'imposition soit celle que nous avons
écrite dans l'article 6, laquelle clause ne change rien dans la
perception qui est actuellement faite et qui a été faite depuis
plusieurs an-
nées; mais ceci nous assure que le problème des deux plans
dont nous parlions antérieurement va être définitivement
réglé. Nous ne référons pas au plan, nous
référons aux lots.
C'est l'objet principal de cet article et, en ce qui concerne le
papillon, c'est qu'après l'impression du bill, on s'est aperçu
qu'il y avait, dans ces lots, le long d'une route, deux zones les zones
sont créées par les règlements 322 et 334 d'une
profondeur d'environ 100 ou 200 pieds et ce sont des terrains qui sont en
bordure du parc industriel, mais qui sont quand même inclus dans ces
lots.
Or, ces terrains n'ont jamais servi à des fins industrielles et
ne serviront jamais à des fins industrielles, parce qu'ils sont lotis et
que ce sont simplement des lots sur lesquels des maisons sont construites,
d'autant plus que ces zones ont été créées de
façon spécifique. Ce que l'on veut, c'est les exclure de
l'assiette de taxation, parce que l'assiette de taxation a été
créée pour des règlements qui imposaient des
règlements d'emprunt qui avaient été contractés
pour payer l'infrastructure dans le parc industriel. Ces maisons ce n'est
pas gros, ce sont deux petites zones ne sont pas à
caractère industriel du tout, ces terrains n'ont pas de caractère
industriel. Ils devraient donc être exclus, c'est pourquoi nous les avons
exclus.
Le Président (M. Blank): Les gens à la table sont
d'accord avec vous sur cet article; l'article est adopté.
M. Pinsonnault: Avec l'amendement du papillon?
Le Président (M. Blank): Avec l'amendement. M.
Pinsonnault: Parfait.
Le Président (M. Blank): On est maintenant rendu...
M. Pinsonnault: Dans le cas de l'article 7, je sais que nous
entrons quelque peu en concurrence avec nos amis et nos voisins. Pour cela,
j'aimerais, M. le Président, qu'on me permette de déposer
je sais que mon confrère représentant la ville de Granby fera la
même chose un mémoire qui me paraît absolument
nécessaire en donnant certaines statistiques, pour éclairer la
commission. Je demanderais, s'il y avait possibilité, qu'on distribue ce
mémoire.
Le Président (M. Blank): On a le consentement unanime pour
déposer le mémoire des municipalités concernées qui
avait déjà été distribué.
M. Arseneault (Guy): M. le Président, c'est le
mémoire de la ville de Granby et des villes connexes que vous avez en
main.
Le Président (M. Blank): Vous avez le
mémoire...
M. Pinsonnault: Je vois que mon confrère m'a
précédé dans le dépôt du mémoire.
Le Président (M. Blank): Excusez-moi, M. Pinsonnault.
M. Forget: (Jean-Pierre): Nous aussi on a un mémoire
à présenter.
Le Président (M. Blank): Avez-vous des copies
imprimées?
M. Forget (Jean-Pierre): Nous n'avons pas ces moyens.
Le Président (M. Blank): Après que les
représentations auront été faites par les
représentants de ville de Bromont, les opposants pourront
présenter leur mémoire. Certainement, on ne lit pas ces
mémoires avant de rendre une décision. J'espère que les
opposants ou les requérants nous donneront un résumé de
leur mémoire parce qu'on n'a pas le temps de les lire.
M. Pinsonnault: M. le Président, je ne veux pas que mon
mémoire effraie qui que ce soit. Je l'ai donné tout simplement
parce qu'il fait chaud. L'été, on a tous de mauvaises
pensées. Pour chasser ces mauvaises pensées, je vous ai
donné de la lecture. Je veux juste vous indiquer qu'il y a trois points
importants. Je voudrais simplement résumer ces trois points importants.
Je ne veux pas du tout passer à travers cette brique. Les trois points
importants sont les suivants: Le premier est, évidemment, en majuscules,
pour dire qu'un aéroport régional est une infrastructure
absolument nécessaire au développement économique d'une
région.
Deuxième point l'importance au point de vue économique, je
ne veux pas l'analyser ici, mais j'ai mis en annexe A les extraits d'un rapport
qui avait été préparé par des ingénieurs
soit la firme Monarch, Morelli, Gaudette, avant la construction de
l'aéroport. Il explique, si vous voulez vous y référer,
l'importance des aéroports régionaux, la politique de plan
d'ensemble des aéroports régionaux du Québec. Le
Québec entre comme Etat dans une politique de transport, par
l'intermédiaire de transports entre les régions, par
l'intermédiaire des aéroports régionaux. Politiquement,
cela me paraît extrêmement important puisque,
constitutionnellement, on ne sort pas du Québec. En conséquence,
le Québec aurait juridiction pour une telle politique de transports.
Bromont est évidemment un centre économique du Haut-Yamaska.
L'importance du marché a atteint... de sorte que vous avez tout cela
à l'intérieur dans l'annexe A.
A la page 2 du rapport, nous touchons des points névralgiques. A
l'article 3, vous avez l'aéroport de Bromont, tel qu'il est
présentement. On dit, en cour, qu'il n'y a pas meilleur témoin
que des photos. J'ai fait faire un petit reportage photographique de
l'aéroport de Bromont. C'est tout en couleur, mais je voudrais
simplement que les membres de la commission examinent ces photos.
Ils verront l'aéroport moderne, qui comprend plusieurs
bâtiments avec plusieurs fonctions, une piste de six milles de longueur,
un aéroport où il y a les services de douane, les services
d'immigration, des restaurants, bars, salles d'attente, école de
pilotage, ateliers pour réparations des avions, etc. C'est un
aéroport moderne. Cet aéroport a coûté $826 000
d'investissements. Je ne dis pas que la ville de Bromont doit $826 000. Cet
aéroport est la propriété de deux villes, Bromont et
Co-wansville. Ces deux villes ont payé chacune 50% de l'investissement
et défraient le déficit à raison de 50% chacune.
Je voudrais, à la page 2 du rapport, illustrer le
caractère régional des activités de cet aéroport et
de sa circulation. Je vous demanderais simplement, M. le Président, de
regarder à la page 2, article 4, l'importance de l'utilisation de la
circulation aérienne de cet aéroport. Remarquez qu'elle va en
augmentant.
En 1971, pour les vols d'aéronefs de plus 4000 livres, il y en
avait 19. En 1975, il y en avait 1347. Les vols transfrontaliers, soit ceux qui
vont vers les Etats-Unis, à l'article 5, sont passés de 105
à 121. A la page 3 du mémoire, article 6, quant au stationnement
d'avions, on touche l'utilisation régionale de l'aéroport. Cela
devient très sensible. La base de la demande qui est faite par les
villes de Bromont et Cowansville, parce que cet article est
déposé devant la commission par les deux villes, cet article est
basé sur le fait qu'il s'agit d'une infrastructure régionale qui
a été conçue à la demande et avec la participation
des municipalités. Vous verrez un ensemble de résolutions
adoptées par ces diverses municipalités. Ce n'est pas le projet
de Bromont. Ce n'est pas le projet de Cowansville. C'est le projet d'un
ensemble de municipalités dans une région pour une infrastructure
régionale.
Nous demandons qu'en toute justice, cette infrastructure
régionale soit supportée par la région. Pour qu'elle soit
supportée par la région, nous disons que c'est utilisé par
la région. La preuve que c'est utilisé par la région
vous avez différents articles quant au stationnement, par
exemple, sur douze avions qui sont basés en permanence à
l'aéroport de Bromont, vous en avez trois qui viennent de Granby. Ce qui
fait 25%. Granby ne fournit absolument rien, ni à l'investissement, ni
au déficit des activités de l'aéroport de Bromont, lequel
s'élève, pour l'année passée, à $170
000.
En ce qui concerne l'entraînement, Québecair, Nordair et
Execaire se sont servies de l'aéroport, mais ce qui est le plus
important, c'est la provenance des usagers de l'aéroport; vous l'avez
à l'article 8 dans les statistiques qui sont fournies à la page 3
du mémoire. Vous avez là la liste des industries qui se servent
de l'aéroport de Bromont. Vous avez le nom de la municipalité
où sont situées ces industries. Albany Felt of Canada,
Cowansville; Burlington qui est de Granby; Coopérative agricole, Granby;
IBM, Bromont; Master, etc., Granby; Miss Clairol, Lac-Brome; Mitell, Bromont;
Pen Efner, à Granby; Bombardier, Valcourt, et IVG Caoutchouc,
Granby.
Hier, justement, des représentants de Good Year venaient de
Chicago à l'aéroport de Bromont pour aller rencontrer des gens de
IVG Caoutchouc de Granby. Nous avons fait photographier l'arrivée.
Malheureusement, je n'ai pas avec moi les photos. Aujourd'hui, le ministre
Lessard, de l'expansion économique fédérale, est venu
rencontrer M. Trépanier et les gens de Granby en atterrissant à
Bromont. Encore là, nous n'avons pas les photos, mais nous devrions les
avoir dans la soirée.
Ceci illustre bien, si on regarde les statistiques, que
l'aéroport de Bromont est utilisé, en grande partie, par d'autres
municipalités et non seulement par Bromont et Cowansville. C'est
pourquoi nous demandons qu'en toute justice, cela soit supporté par
d'autres municipalités.
D'ailleurs, du côté industriel, je ne voudrais pas me
référer à tout, mais vous avez en annexe B, une liste des
résolutions des municipalités qui ont demandé ou qui ont
participé à la création, sur une basse régionale,
de cet équipement régional. J'ai numéroté toutes
les résolutions. Vous avez un photostat des résolutions et
également de certains documents qui proviennent de ces diverses
municipalités.
Je signale, entre parenthèses, la liste des municipalités
que vous avez en annexe B. A la suite, vous avez, numéroté de 1
à 36, un photostat de chacune de ces résolutions ou de ces
documents. Vous avez, en premier lieu, Granby, ensuite Waterloo, la ville de
Saint-Césaire. La Corporation du Conseil de comté de Brome.
J'attire l'attention sur cette résolution. La Corporation du Conseil de
comté de Brome qui, actuellement, fait encore partie, je crois, de
l'Association de l'Union des conseils de comté qui est
représentée ici. La Corporation du comté de Brome a
adopté une résolution qui appuie la formation, ou la
création de l'aéroport régional. Cela groupait quinze
municipalités: Abercorn, Adamsville, le village d'Adamsville, etc. Vous
avez également Adamsville, la ville de Cowansville,
Saint-Jean-l'Evangéliste, Bromont, Cowansville encore, Granby encore.
Vous avez Farnham, Saint-Césaire, Saint-Paul-d'Abbotsford, Waterloo.
Je pense que la ville de Granby ne m'en voudra pas, mais je voudrais que
M. le Président et M. le ministre lisent les résolutions qui
apparaissent et qui sont numérotées 1, 2 et 3, à l'annexe
Et. Il y a particulièrement la résolution de Granby,
adoptée le 4 avril 1966, sous la présidence de M. le maire
Paul-O. Trépanier, adoptée à l'unanimité, et qui
dit que la cité accepte de faire partie du comité
récemment formé en vue de l'aménagement d'un
aéroport régional et que la nomination de l'échevin M.
Gill Langlois, comme représentant de la cité au sein du
comité, est confirmée à l'unanimité. Vous avez une
autre résolution la ville de Granby avait de la suite dans les
idées du 13 mars 1967, où la ville de Granby, toujours
dirigée par M. Trépanier, a adopté, à
l'unanimité, une résolution concernant l'aéroport
régional et demandant des amendements à la Loi des cités
et villes permettant l'union de toutes ces municipalités, pour
réaliser la chose. J'ai joint quelque chose; je savais
que vous voudriez avoir quelque chose de plus récent. Regardez le
document no 3, qui est une lettre je m'excuse, mais elle est
écrite en anglais de M. Horace Boivin, Industrial Commissioner of
the town of Granby, qui a été expédiée à:
The Honourable O. Lang, Minister of Transport of Canada, en date du 6 avril
1976, donc expédiée par le commissaire industriel de la ville de
Granby au ministre fédéral des Transports le 6 avril 1976 et qui
dit que Granby excusez, je vais vous la lire en anglais. "Granby is
being an important industrial city, situated within ten miles from Bromont
Airport. We have an ever going requirement for company personal to make
connections with both domestic and international air carriers."
Je passe l'autre paragraphe, où il parle de Air Bromont, etc.,
mais où il dit: "Such a service il demande, en fait, au
ministère fédéral, et au ministre fédéral
des Transports, d'améliorer les facilités à
l'aéroport de Bromont would be most convenient to the city
donc, la ville de Granby with its 140 industries established here."
II demande au ministre d'améliorer les services de cet
aéroport qui dessert 140 industries installées à Granby.
Or, Granby ne paie absolument rien actuellement au financement de
l'aéroport de Bromont. C'est la même chose pour les autres villes,
mais j'ai pris Granby parce que c'est peut-être plus évident dans
le cas de Granby. Je voudrais revenir à la page 3 du mémoire,
pour la provenance, quant à l'usage régional qui est fait de
l'aéroport de Bromont. En ce qui concerne les clubs de pilotage, par
exemple, vous avez le pourcentage de l'utilisation faite par les gens provenant
de chaque municipalité.
Regardez à la page 3, article 8, sous-paragraphe B, Bromont a
6,8%, Cowansville 18,6%, et Granby 38,3% sans aucune contribution et ainsi de
suite. Je n'ai mis qu'une seule conclusion. Si M. le ministre et M. le
président me le permettaient, je la lirais. Elle n'a que deux phrases.
"Un principe d'élémentaire justice veut que toute infrastructure
municipale, remplissant une fonction régionale, et de ce fait,
bénéficiant aux municipalités de la région...
M. Viau (Pierre): Je m'excuse de vous interrompre, M.
Pinsonnault. J'ai des intérêts à défendre dans cette
affaire. Vous parlez d'un mémoire dont vous n'avez même pas
daigné nous remettre copie au moment où vous citez des chiffres.
Serait-il possible d'en avoir une copie, s'il vous plaît?
M. Pinsonnault: Certainement. Il doit rester des copies, j'en
avais plusieurs. Je m'excuse auprès de mon confrère. Il ne me
reste qu'une seule copie. Est-ce qu'il y a d'autres personnes qui en
désireraient?
J'étais à la page 4 à la conclusion. Il faut dire
simplement que c'est un principe d'élémentaire justice qu'une
infrastructure municipale régionale créée par un ensemble
de municipalités avec la volonté et la connaissance de toutes ces
municipalités soit financée sur une base régionale. De
toute façon, nous sommes ouverts, je vous le signale M. le
Président, à n'importe quelle modalité de financement
régional, mais pourvu que le principe de justice du financement
régional soit respecté.
Nous avons proposé dans l'article 7 une méthode
très simple, soit une méthode d'un comité régional
intermunicipal en vertu des pouvoirs que la Loi des cités et villes et
le Code municipal donnent. On créerait tout simplement un comité
formé des représentants de chacune de ces municipalités
qui adopteraient une entente intermunicipale élaborée par
on a suggéré qu'elle soit élaborée par Bromont et
Cowansville parce que ces villes sont, à l'heure actuelle, les deux
seules qui paient mais cette entente serait envoyée à
chacun des conseils municipaux intéressés pour étude. Ceux
qui ne seraient pas d'accord avec l'entente ou avec les modalités
d'application auraient droit de se présenter à la Commission
municipale. Cette dernière tiendrait une audition pour écouter
les représentations de chaque partie et ferait toute les modifications
requises, demandées, ou celles qu'elle jugerait à propos. De
cette façon, toutes les municipalités seraient
propriétaires suivant un quota établi dans l'entente. Ce seraient
toutes les municipalités qui dirigeraient, par l'intermédiaire
d'un comité intermunicipal. Ce serait donc une véritable
régionalisation quant à l'administration et quant au financement.
Nous sommes ouverts à n'importe quelle modalité pourvu que le
financement soit régional.
M. Verreault: Juste un petit point que j'adresse au procureur de
la ville de Bromont. Tout à l'heure, dans son rapport, il mentionnait
que la compagnie IVG Caoutchouc était de Granby, et pour ne pas froisser
ni insulter le maire de Saint-Alphonse qui est ici, j'aimerais rectifier les
choses et dire que IVG est dans la paroisse de la municipalité de
Saint-Alphonse.
M. Pinsonnault: Oui, vous avez parfaitement raison, je m'en
excuse. C'est Saint-Alphonse, mais c'est voisin immédiat de Granby, si
je ne me trompe pas.
M. Verreault: Et d'autre part, je m'excuse, M. le procureur, dans
les statistiques que vous avez ici, pour les envols, est-ce que sont inclus les
pageants aériens qui se sont tenus à Bromont?
M. Pinsonnault: Non. C'est un relevé qui a
été fait de quatre ou cinq ans, depuis l'aéroport de
Bromont, et d'ailleurs, j'ai fait venir ici l'administrateur de
l'aéroport. Si la commission désirait avoir des renseignements
additionnels ou techniques, j'ai demandé qu'il soit présent
exprès pour cela.
Le Président (M. Blank): Les représentants des
opposants de la ville de Granby et des 19 autres municipalités,
voulez-vous vous identifier et
présenter votre mémoire ou le résumé de
votre mémoire?
M. Arseneault (Guy): Je vous remercie infiniment, M. le
Président.
Le Président (M. Blank): Le mémoire, à
l'article 7. Vous avez 7, 8 et 9 dans votre mémoire.
M. Arseneault: C'est cela uniquement.
Le Président (M. Blank): On discute uniquement 7, pour le
moment.
M. Arseneault: Oui, c'est cela.
M. Pinsonnault: M. le Président, sur une question de
privilège, je reprends à ma charge la remarque de mon savant
confrère. Je n'ai pas eu le mémoire, non plus.
Le Président (M. Blank): Donnez-nous votre nom.
M. Arseneault: Mon nom est Guy Arseneault. Je suis avocat de la
ville de Granby. J'ai, comme plus proche représentant, à mes
côtés, M. Bernard Beaudry, maire suppléant de la ville de
Granby, ainsi que M. Robert Duval, greffier adjoint.
Le document qui vous est présenté actuellement avait
été originairement écrit par le maire de la ville de
Granby, M. Paul-O. Trépanier. A la suite d'une réunion de quinze
municipalités importantes de la région lundi soir, ce
mémoire a été modifié, fort heureusement pour cette
commission. Le style enflammé de Paul-O. Trépanier a
été un peu atténué, de telle sorte que le document
qui vous est présenté aujourd'hui me paraît dans les normes
de la pondération et de la raison.
Mon confrère, M. Viau, vous présentera les maires qui sont
ici présents et qui ont assisté à cette réunion
d'information lors de laquelle le mémoire qui vous est
présenté a été unanimement accepté par 18
municipalités représentant 77 000 citoyens. Ces
municipalités s'opposent formellement aux articles 7, 8 et 9 que l'on
discutera tout à l'heure.
Je suis avocat de la ville de Granby depuis une dizaine d'années
et j'ai pu suivre l'évolution de la formation de l'aéroport de
Bromont. Je crois que mon confrère était mal informé,
lorsqu'il prétendait que l'aéroport de Bromont était une
création d'un comité ou d'une région. C'est la
création de deux maires, le maire Germain Dé-sourdy de Bromont,
et le maire Rolland Désourdy de Cowansville.
Au début, les municipalités se sont montrées
favorables à la formation d'un comité d'étude. Je crois
qu'on ne peut donner aux résolutions qui sont présentées
ici plus qu'elles ne disent. Actuellement, les villes sont toujours favorables
à étudier la rentabilité, la création ou les
possibilités de création d'un aéroport régional.
Tel n'est pas le cas actuellement.
Nous nous opposons à deux points de l'article 7. Le premier
point, c'est qu'il ne s'agit pas là d'un aéroport
régional. Le deuxième point est beaucoup plus profond. On ne
peut, à mon sens, par une loi, forcer quelqu'un à adhérer
à une chose à laquelle il s'est toujours opposé ou qu'il
n'a pas voulue.
Les conclusions du rapport stipulent que si cet aéroport n'est
pas rentable, plutôt que d'en faire porter l'odieux ou le fardeau
financier sur les municipalités environnantes qui n'en ont pas besoin,
il devrait être fermé. Ces paroles sont citées et
appuyées par les 17 municipalités environnantes. Nous avons fait
récemment un sondage auprès des 140 industries de Granby que je
vais déposer devant cette commission; et des 149 usines de Granby,
uniquement neuf se servent de l'aéroport de Bromont pour une vingtaine
de vols je crois que c'est 29 par année.
Le conseil municipal de Granby n'est pas prêt à engager
l'argent de ses contribuables. A mon sens, cela totalise une somme de $100 000
à $150 000 par année pour entretenir cet aéroport pour
quelques usagers. C'est à mon sens prendre l'argent des petits
contribuables pour donner un outil inutile actuellement à la ville de
Granby et aux 17 municipalités environnantes. C'est à mon sens
faire payer beaucoup trop cher aux petits contribuables cette chose
qualifiée par le maire Trépanier de "bebelle". Il ajoute, dans
son mémoire que le mot bebelle est dans le dictionnaire
Bélisle.
M. Tardif: Ce n'est pas la seule expression colorée de ce
mémoire.
M. Arseneault: On me permettra de lire seulement un extrait qui
dit: "En premier lieu, les installations n'ont pas leur pareil en aucun
aéroport municipal au Québec. Une petite aérogare luxueuse
et inutile a été construite. Une tour de contrôle est en
activité, un vaste hangar sert à l'entretien des avions,
d'école de pilotage, et est aussi utilisé pour des fins
industrielles, pour IBM. Cette usine qui paie les taxes à Bromont, ce
devrait être elle, justement, qui finance cet aéroport.
Tous ces bâtiments, la construction, la piste pavée, son
éclairage, ainsi que l'achat de terrain ont coûté beaucoup
d'argent. Ce projet a évidemment été mis sur pied par les
frères, qu'on connaît, non pas Rémus et Romulus qui ont
créé la grande cité de Rome, mais ceux qui ont
créé la cité de Bromont.
En deuxième lieu, la raison d'un aéroport, cela ne
transporte rien. Ce sont les statistiques que je vous ai données et que
je déposerai tout à l'heure devant cette commission. En
réalité, cet aéroport a fait partie des projets... Et je
ne qualifierai pas de mégalomanes les fondateurs de la ville de Bromont,
mais en réalité, ce n'est qu'une école de pilotage qui
sert à des bien nantis et qui, à l'occasion, et je me permets de
l'ajouter, sert aux cadets de l'air et de la réserve de l'armée
de sa très gracieuse Majesté, Elizabeth II.
Nous avons à Granby 28 envols par année; cela me
paraît un non-sens en ce qui concerne un aéroport. Au surplus, on
sait peu de choses, et
nous n'avons jamais su beaucoup de choses, en ce qui a trait à
l'aéroport de Bromont. Lorsque les réunions se faisaient, les
comités, nous n'avons jamais pu savoir combien coûteraient les
terrains, et qui aurait l'administration de cet aéroport. Le maire
Désourdy a même déclaré, devant toute une
assemblée: L'aéroport va se construire, que Granby le veuille ou
non.
Je me dois de dire que l'aéroport est donc construit contre le
gré de Granby; Granby et les villes environnantes ne veulent pas payer
pour cette bebelle.
La deuxième raison qui est plus profonde, c'est d'amener de force
quelqu'un à payer une chose qu'il n'a pas voulue et qui a
été créée contre sa volonté. Ceci va
à l'encontre de l'esprit de la Loi des cités et villes. Quand on
sait, par exemple, que lorsqu'on annexe un territoire, les nouveaux
annexés sont exemptés, justement, de la taxe, des dépenses
qui ont été encourues avant l'annexion. Ceci me paraît un
principe de base qui serait également foulé si cette
assemblée venait édicter que, pour une chose qu'on n'a pas
voulue, qui est hors de notre contrôle, on soit maintenant obligé
de payer sans avoir eu un mot à dire dans sa création, dans son
administration, dans l'acquisition de ces terrains et également dans les
études de rentabilité de cet aéroport.
Evidemment, dans les statistiques qui vous ont été
données, on a enlevé IGV, et je me dois d'enlever
également Master Water, pour 35 envols. Avec la permission du
président, je vais déposer cette enquête faite relativement
à 29 envols par année, et c'est ce qu'on veut qualifier
d'aéroport régional.
Que l'aéroport serve à de petits avions privés,
dont trois, apparemment, appartiennent à des propriétaires de
Granby, ne me paraît pas justifier ce sport des bien nantis et d'amener
la population à payer quelque chose qui peut servir à deux ou
trois propriétaires d'avions. A mon sens, c'est le monde à
l'envers et cela ne justifie d'aucune façon l'adoption de cet article no
7.
C'est à mon sens aussi accorder des privilèges à
une seule ville, qui débordent énormément, qui
créeront un précédent incroyable si l'article 7 est
accepté.
Le Président (M. Marcoux): Voulez-vous vous
identifier?
M. Viau (Pierre): M. le Président, mon nom est Pierre
Viau, je suis avocat, je représente l'Union des conseils de comté
du Québec. Nous avons aussi des représentations à faire
sur l'article.
Le Président (M. Marcoux): Un instant! Quelqu'un à
droite avait d'abord indiqué qu'il avait l'intention de se prononcer sur
le sujet.
M. Viau: Parfait.
Le Président (M. Marcoux): Oui, allez-y, monsieur.
Pourriez-vous vous identifier d'abord?
M. Forget (Jean-Pierre): M. le Président, mon nom est
Jean-Pierre Forget. Je suis accompagné de Jean-Roch Marois, nous sommes
de l'Association du Parti québécois du comté de
Shefford.
M. le Président, MM. les membres de la commission, nous sommes
très sympathiques aux citoyens de la ville de Bromont face à la
situation financière dans laquelle les administrations
précédentes les ont plongés. Cependant, la
responsabilité de réparer les pots cassés incombe quand
même aux contribuables qui n'ont pas suffisamment surveillé les
agissements de leurs édiles municipaux. Dans notre optique, nous
considérons que c'est une attaque des libertés des citoyens des
villes environnantes que de les forcer à contribuer aux dépenses
extravagantes des projets farfelus conçus et réalisés par
d'autres villes, sans consultation préalable, et que M. le procureur de
la ville de Bromont vient de tenter de nous revendre par son
mémoire.
Nous ne rejetons pas l'idée d'une fusion possible entre deux ou
plusieurs municipalités pour secourir les contribuables de Bromont, mais
à la seule condition que tous les citoyens intéressés
soient consultés pour que, si fusion il y a, elle soit volontaire.
L'Association du Parti québécois du comté de
Shefford veut faire connaître son opposition à l'article 7 ainsi
qu'aux articles 8 et 9 du projet de loi privé 243 de la ville de
Bromont.
L'article 7 du projet de loi force les villes environnantes à
participer au financement du service de dettes et coûts d'activité
de l'aéroport de Bromont. Nous ne pouvons que nous opposer à cet
article en vertu du principe qu'une ville qui n'a pas été
consultée sur la construction de cet aéroport, ne peut pas
être forcée de participer à son financement, d'autant plus
qu'on cherche à imposer une entente existant entre Cowansville et
Bromont.
L'Association du Parti québécois du comté de
Shefford, au nom des citoyens de Granby et de Waterloo et du canton de Granby
et du canton de Shefford, demande donc de rejeter l'article 7.
Le Président (M. Marcoux): Monsieur, à gauche, si
vous voulez vous identifier et indiquer pour quel organisme vous voulez faire
des représentations sur cet article.
M. Viau: Pierre Viau, avocat. Je suis conseiller juridique de
l'Union des conseils de comté du Québec. Je suis
accompagné du président de l'union, M. Jean-Marie Moreau, maire
de Verchères, ainsi que du vice-président, M. Eugène
Leten-dre, maire de Windsor, ainsi que des maires impliqués directement
par ce projet de loi, M. Louis Choinière, maire du canton de Granby, M.
Normand Massé, conseiller du canton ainsi que M. Marcel Gagné,
conseiller du canton de Granby aussi, M. Gilles Daigneault, maire du canton
d'Adamsville, M. Rosaire Rainville, maire de Saint-Paul et préfet du
comté de Rouville ainsi que M. Clément Choinière, maire de
Saint-Alphonse qui, tous, s'opposent, évidemment, à l'adoption de
cet article no 7.
M. Moreau aimerait résumer l'opposition et je
pourrai fournir certains détails sur certains aspects techniques,
sur la rédaction même du texte ainsi que sur les prétendues
preuves que mon savant confrère tente de soumettre à la
commission.
Le Président (M. Marcoux): De quel texte voulez-vous
parler? Vous avez parlé de deux textes.
M. Viau: Nous n'avons pas de texte. Personnellement, comme
avocat, je vous ferai les représentations et ensuite, sur l'article 7
même, ainsi que sur ce qu'on appelle la résolution du comté
de Brome dont on a parlé tantôt.
Le Président (M. Marcoux): M. Moreau.
M. Moreau (Jean-Marie): M. le Président, d'ailleurs,
l'Union des conseils de comté est très heureuse d'avoir la
permission de s'exprimer ici. Si nous avons décidé d'intervenir
dans ce projet de loi 243, c'est qu'il y a des municipalités rurales qui
sont impliquées. Il y en a neuf. Il y a neuf municipalités
rurales impliquées dans ce projet de loi. C'est la raison pour laquelle
l'Union des conseils de comté intervient dans cette chose et
particulièrement en ce qui concerne l'article 7 qui se lit comme suit:
"Ce projet d'entente qui remplacera à toutes fins l'entente actuelle
intervenue entre les villes de Bromont et de Cowansville en date du 16
février 1971, après adoption par ces deux villes, sera transmis
à toutes les municipalités mentionnées à
l'annexe".
Je pense bien que pour ceux qui se souviennent des politiques de l'Union
des conseils de comté dans le passé, quand il est question de
municipalités mandataires...
Cela sent la municipalité mandataire quand on dit que deux
municipalités qui en sont venues à une entente vont refiler leur
entente à toutes les municipalités dans un rayon de dix milles
autour de ces municipalités. C'est en vertu de ce principe fondamental
que l'Union des conseils de comté s'oppose à l'article 7 et
à cette question également, non seulement des annexions, mais de
forcer des services intermunicipaux quand les municipalités
impliquées n'ont même pas été consultées.
C'est dans ce sens que l'union intervient, et je laisserai à Me Pierre
Viau, notre consultant, le soin de faire les représentations sur
l'aspect juridique des articles 7, 8 et 9 en ce qui concerne le conseil de
comté. Je vous remercie, M. le Président.
M. Viau (Pierre): M. le Président, un mot, d'abord, sur la
résolution du comté de Brome. Je pense que c'est la
première fois devant une commission parlementaire, notamment celle des
affaires municipales, qu'on tente ainsi de faire une preuve en utilisant une
résolution qui appuie le site d'un aéroport. Franchement, il
faudrait que ce soit un peu plus sérieux que cela quand on pense
d'engager ainsi des municipalités ou des comtés à
participer à des coûts. Tout le monde sait comment ça
s'établit, des coûts, et comment ça s'adopte, des
règlements et comment sont approuvés les règlements pour
payer les coûts d'infrastructure. Ce ne sont pas les comtés qui
font cela, ce sont les municipalités locales qui ont le pouvoir
là-dessus si elles en ont dans le cas d'un aéroport
régional.
Référer à la résolution d'intention du
comté de Brome du 9 mars 1967, c'est exagérer
grossièrement, à notre point de vue, l'intervention des
municipalités qui approuvaient un site. Deuxièmement, si on prend
le texte même de l'article 7, on peut se poser des questions vraiment
sérieuses là-dessus. On dit, à la fin du premier
paragraphe: Après que les rôles d'évaluation seront
uniformisés. J'aimerais bien qu'on me montre dans quelle loi, ici au
Québec, on peut uniformiser des rôles d'évaluation. Tout ce
qui existe, c'est une normalisation au niveau scolaire. Cela n'existe pas, une
uniformisation de rôle, qui va l'uniformiser, etc. Cela n'existe pas dans
la Loi de l'évaluation foncière.
Quand on parle d'un comité intermunicipal, cela existe dans les
lois actuelles; d'après la Loi des cités et villes et le Code
municipal, on peut créer des comités intermunicipaux et cela se
fait suivant cette loi, après entente. Non pas faire les ententes avant
et créer le comité après. Un document d'entente soumis
à la Commission municipale, cela implique que toutes les
municipalités concernées vont être forcées de faire
des requêtes devant la Commission municipale, établir un dossier
et venir faire la preuve qu'elles ont raison et que les villes de Bromont et de
Cowansville ont tort. Il me semble que c'est mettre la charrue devant les
boeufs, c'est procéder à l'envers. Si on veut que les
municipalités interviennent à ce niveau, qu'on procède
suivant ce qui existe dans la loi actuelle, que les ententes se fassent,
qu'elles soient ratifiées par la population et par les autorités
provinciales, c'est simple! Si les municipalités ne veulent pas payer
et elles ne veulent pas payer c'est parce qu'elles n'ont jamais
été consultées. D'ailleurs, mon confrère a sorti,
j'ai l'impression toute la kyrielle de résolutions qu'il pouvait
trouver, mais il n'a pas produit de règlement devant vous,
émanant de ces municipalités. Je pense bien que cela règle
le cas de l'engagement des municipalités à un prétendu
aéroport régional.
Maintenant, il y a plus sérieux que cela. Je tiens à vous
référer au mémoire que mon confrère a produit au
nom de la municipalité. On dit, en conclusion: Un principe
élémentaire de justice veut que toute infrastructure municipale,
remplissant une fonction régionale et, de ce fait,
bénéficiant aux municipalités de la région soit
financée sur une base régionale. C'est bien acceptable en autant
que tout le monde a décidé, là-dedans; pas après
coup, avant. A ce moment-là, l'injustice créée est
à l'endroit des gens qu'on veut bien faire embarquer dans le projet.
C'est exactement le genre de situation qu'on retrouvait dans le premier projet
de loi sur l'évaluation foncière, avec les municipalités
mandataires, qui n'a même pas été sanctionné. C'est
ramener ce genre de système
qui veut faire payer, par des gens qui n'ont jamais été
consultés, des infrastructures dont ils ne bénéficient
pas. Merci.
Le Président (M. Marcoux): Me Pinsonnault.
M. Pinsonnault: Je voudrais simplement ajouter quelques petits
documents pour le bénéfice de la commission, des documents qui
émanent de la ville de Granby elle-même. J'en ai un qui mentionne
justement, dans la publicité de la ville de Granby, l'aéroport
"The Regional Bromont Air-port", "L'aéroport régional de
Bromont". Je l'ai signalé ici. Il mentionne d'ailleurs également,
à l'endos de ce feuillet de publicité "Bromont, aéroport
régional". Je voudrais donner ce texte.
Il y a également un autre texte, c'est de la documentation
fournie par le commissaire industriel de la ville de Granby, M. Horace Boivin,
en anglais toujours: "City of Granby, general information". A la page 2, il
mentionne dans les "transportation facilities", de la ville de Granby, par air,
"a regional airport is located within ten miles of Granby".
On se sert constamment, dans la publicité, au point de vue
industriel, pour la promotion industrielle, de ce facteur, ce qui prouve bien,
de l'aveu même des gens de Granby, qu'un aéroport régional
est une infrastructure qui bénéficie à l'implantation des
industries.
Nous n'avons jamais prétendu, dans aucun document, et dans tout
ce que nous avons dit, qu'il y avait une entente formelle, par
règlement, entre toutes les municipalités. Nous avons
déposé les résolutions dans le but de démontrer
qu'il y avait eu des rencontres, qu'il y avait eu des consultations. Il est
bien évident qu'il n'y a pas eu cette entente par règlement. S'il
y avait eu cette entente par règlement, on n'aurait même pas
besoin de se présenter devant la commission.
Je voudrais donc distribuer ces documents. Vous avez également
des cartes qui sont distribuées par Granby à cet effet.
J'aimerais les passer aux membres de la commission. En ce qui concerne
l'uniformisation des rôles mentionnés par mon confrère,
ainsi que l'appel à la Commission municipale, il est bien évident
que, dans les circonstances, il fallait mettre dans le projet de loi
privé un texte qui proposait une structure régionale, c'est celle
d'une entente intermunicipale, d'un comité intermunicipal, etc.
Il est bien spécifié dans l'article 7 que toutes les
modalités, quant au financement, à la propriété, au
fonctionnement, à l'administration sont laissés ouvertes, et
seraient faites dans un projet de document qui sera envoyé aux
différentes municipalités, pour consultation. Les
municipalités qui ne seraient pas d'accord pourraient tout simplement en
appeler à la Commission municipale. Je ferai remarquer que c'est le
système actuellement employé en matière municipale. La
Commission municipale devient un tribunal d'appel. Vous avez cela dans beaucoup
de documents, particulièrement dans le cas des ententes
intermunicipales. Je reviens au principe de justice. Je ne peux pas croire que,
effectivement, une structure munici- pale qui bénéficie,
particulièrement au point de vue industriel et touristique, à une
région continuera d'être supportée uniquement par deux
municipalités.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais d'abord poser
une question à Me Pinsonnault. Est-ce la première fois que
l'article 7 est présenté par la ville de Bromont à la
commission parlementaire des affaires municipales, ou y a-t-il eu d'autres
projets de loi privés au nom de la ville, au cours des années
passées?
M. Pinsonnault: Portant sur une entente ou un projet d'entente,
je ne crois pas.
M. Goldbloom: Pas dans le sens de l'article 7, la proposition que
vous avez ici?
M. Pinsonnault: Non. Il y a des résolutions que je vous ai
données, qui sont des résolutions adoptées par plusieurs
municipalités, qui demandent au gouvernement du Québec de
modifier la Loi des cités et villes nous étions, en 1966
ou 1967, où la Loi des cités et villes n'était pas
modifiée pour permettre de telles ententes intermunicipales pour cette
fonction de façon qu'on puisse avoir de telles ententes. Il n'y a
pas d'autre texte aussi formel que cela.
M. Goldbloom: II me semble que si la loi générale
permettait ce qui est proposé dans l'article 7, il n'y aurait pas besoin
d'un projet de loi privé. Donc, à n'importe quel moment, dans le
passé, la ville de Bromont aurait pu se présenter devant la
commission parlementaire des affaires municipales pour demander une
dérogation à la loi générale, un pouvoir
spécial et la constitution de ce comité intermunicipal, tout ce
qui est indiqué ici.
Je voudrais me prononcer d'une façon fort simple sur cet article.
Je trouve qu'il va trop loin et je vois difficilement comment, au moins en ce
qui me concerne et en ce qui concerne mes collègues, nous pourrions
appuyer la demande de la ville de Bromont quant à cet article.
Je note cependant deux choses. Je note, en vertu des documents
déposés, émanant de la ville de Granby, que cette ville
n'est quand même pas indifférente à l'existence de cet
aéroport et mentionne cette existence pour, d'un côté,
encourager les industries à venir vers elle et, d'un autre
côté, possiblement encourager l'achalandage à
l'aéroport pour que celui-ci devienne plus rentable.
Je note, par conséquent, à la page 7 du mémoire
déposé par les municipalités dont la ville de Granby se
fait le porte-parole, que l'on recommande la mise sur pied d'un comité
d'étude et de consultation entre les villes et les municipalités
concernées afin de rechercher un consensus sur cette question. Cela
étant la recommandation des autres municipalités
intéressées, il me semble qu'il est raisonnable dans les
circonstances et j'aimerais suggérer que ce soit de cette façon
que l'on procède, M. le Président.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Rimouski.
M. Marcoux: J'aimerais poser quelques questions. Vous parlez du
service de la dette et du coût d'opération. Est-ce qu'on peut
connaître ce que cela peut représenter comme ordre de grandeur de
chiffres, le service de la dette et le coût d'opération
annuel?
M. Pinsonnault: Les deux ensemble, le service de la dette et le
coût d'opération?
M. Marcoux: Séparément.
M. Pinsonnault: Séparément? J'ai l'impression
M. Pion pourra me rectifier que le service de la dette est de
l'ordre de $60 000 à $70 000 par année et le coût
d'opération est de l'ordre de $100 000 par année, ce qui fait, au
total, à peu près $170 000 par année.
M. Arseneault: Approximativement. On peut vous donner plus de
précisions.
Une Voix: II y a le remboursement, également.
M. Pinsonnault: Au total, $200 000, moins les revenus de l'ordre
de $25 000, ce qui fait à peu près un déficit
d'opération de $175 000. Je me permets de rectifier quand on disait tout
à l'heure que Granby aurait une participation considérable
là-dedans. J'ai fait la répartition du déficit de $171 000
de 1976, la répartition qui se ferait suivant le rôle
d'évaluation existant, non pas le rôle d'évaluation
corrigé. Granby, suivant cette formule aurait $57 000 à
payer.
M. Goldbloom: M. le Président, le député de
Rimouski me permettrait-il de poser une seule question?
M. Marcoux: Oui, avec plaisir.
M. Goldbloom: Les usagers paient-ils des frais pour l'utilisation
de l'aéroport?
M. Pinsonnault: Non.
M. Goldbloom: Puis-je demander pourquoi pas? Il me semble que,
normalement, il y a des frais d'atterrissage et de garage et ainsi de
suite.
M. Pinsonnault: M. le maire de Bromont.
M. Arseneault: C'est peut-être parce qu'il n'y aurait
personne à l'aéroport si on exigeait des frais.
M. Leboeuf: Actuellement, il y a une utilisation industrielle et
une utilisation privée. Dans le cas de l'utilisation privée, on
parle d'une école de pilotage pour des particuliers. Il ne semble pas
que, dans ce genre d'activité, on serait compétitif si on
exigeait quelque chose, parce que les aéroports environnants n'exigent
rien.
Dans le cas des industriels, je sais, pour un cas, que IBM se sert de
cet aéroport et que c'est considéré comme faisant partie
des services fournis à une industrie.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Rimouski a une question.
M. Marcoux: Je n'ai pas eu le temps de parcourir tout le long
mémoire des représentants de Bromont, mais je voudrais quand
même un peu contredire ce que les représentants de la ville de
Granby ont indiqué tantôt, en disant que des résolutions de
conseil municipal ne valent pas grand-chose. J'ai eu à peine le temps de
lire les dix premières pages de résolutions. Je pense qu'il
apparaissait clairement, lorsque certaines résolutions ont
été adoptées, que ce n'était pas simplement comme
lorsque plusieurs conseils municipaux vont adopter, à un moment
donné, des résolutions d'appui à tel projet, et point
final.
On dit, dans les attendus: "Attendu qu'il serait onéreux, pour
une seule municipalité, de construire et d'entretenir un
aéroport", cela signifie qu'on est conscient que cela peut être
intermunicipal.
Lorsqu'on dit: "Attendu qu'il y aurait intérêt à
permettre à des municipalités de se grouper pour la construction
et l'opération il y a deux choses c'est encore dans les
résolutions de la ville de Granby. La municipalité de Waterloo
dit également, dans une résolution semblable un même
schéma... "trop onéreux pour une municipalité de
construire et d'entretenir un aéroport". Selon la Loi des cités
et villes: "Permet aux municipalités de se grouper pour
l'exécution de travaux municipaux et l'organisation de services
municipaux, mais non pour la construction et l'opération", on demande de
changer la loi.
Egalement, plus loin, on reprend l'idée de la construction et de
l'exploitation. Je ne veux pas citer le mémoire au complet, mais c'est
trop facile je sais bien que l'article 7 sera battu, de toute
façon de dire, par après: On se décharge. Et on n'a
rien dit, lorsqu'on a voté des résolutions comme telles.
M. Arseneault: M. le Président, vous me permettrez une
réponse à ceci, peut-être me suis-je mal exprimé,
mais j'ai voulu dire que les résolutions qui sont déposées
ne disent pas plus qu'elles ne disent. Tout le monde a toujours
été favorable au progrès. Toutes les municipalités
sont favorables à des études, à des projets
régionaux; c'est le sens de ces résolutions. Je voulais dire
qu'aucun règlement n'a été adopté acceptant une
forme ou un protocole d'entente, ou une décision formelle de
créer l'aéroport. C'était toujours au stade de
l'étude, où nous sommes encore, à la page 7 du
mémoire, mais je ne crois pas qu'aucune résolution déclare
que la ville de Granby s'engage à construire un aéroport à
Bromont.
J'ai vécu ceci: c'étaient toujours des propositions
amenées par les maires des deux villes concernées, qui, eux,
forçaient les assemblées et voulaient cet aéroport.
Je ne crois pas qu'un conseil municipal aurait la mauvaise intelligence
de dire, d'un premier coup: Nous rejetons cela. Comme nous devons
procéder par voie de résolution, c'était le sens que je
voulais dire, mais ce sont des résolutions, ce ne sont pas des
règlements.
Des résolutions sont des actes de moindre importance, envers des
comités d'étude, etc. S'il y avait eu la construction, il y
aurait eu un règlement adopté.
M. Marcoux: Je vais vous donner un dernier exemple encore plus
patent, celui de Saint-Césaire, où on dit ceci, c'est très
bref, c'est pour cela que je me permettrai de le lire: "Que le projet d'un
aéroport régional, comprenant la nomination de Son Honneur le
maire Laurent Neveu comme représentant de la ville de
Saint-Césaire, sur le comité provisoire appelé:
Comité aéroport régional Brome, Shefford, Missisquoi, et
que la participation soit faite au prorata des populations des villes
concernées dans ce projet et soit acceptée en principe."
M. Arseneault: Si M. Beauséjour était ici, il vous
dirait: Qu'est-ce que Saint-Césaire a à faire avec un
aéroport? Deuxièmement, Saint-Césaire n'est même pas
dans l'annexe concernée.
Le Président (M. Blank): L'ancien maire de Waterloo a
quelque chose à dire. M. le député de Brome.
M. Verreault: M. le Président, je voudrais simplement
ajouter que le député de Rimouski devrait peut-être
remarquer que ces résolutions ont été faites il y a plus
de dix ans.
M. Beaudry (Bernard): M. le Président, j'avais
demandé la parole tantôt, je crois, concernant la
résolution à laquelle M. le député apporte tant
d'attention, et qui date du 4 avril 1966; j'étais déjà
membre du conseil municipal dans le temps, et j'ai vécu
intensément les discussions qui ont eu lieu entre le conseil municipal
de Bromont du temps et celui qui était à Granby en 1966.
Je peux vous avouer que nous étions de bonne foi et que nous
sommes encore de bonne foi. Malheureusement, nous avions
délégué M. Gill Langlois et, chaque fois qu'il nous
revenait, nous n'apprenions rien. Ce n'est pas parce que c'était Gill
Langlois, mais c'est parce que là-bas on ne voulait pas fournir de
renseignements. A un moment donné, vous comprendrez qu'un conseil
municipal se "tanne" d'envoyer un représentant, une
délégation, et nous avons coupé court au cordon qui
pouvait nous lier.
Concernant la lettre signée par Pierre-Horace Boivin, commissaire
industriel de Granby, avec tout le respect que nous pouvons devoir à M.
Boivin, je tiens à vous souligner que M. Boivin est un fonctionnaire de
la ville de Granby et il n'a sûrement pas plus d'autorité que
celle de signer son nom au bas d'une lettre.
Concernant la publicité qu'on semble vouloir attacher à
l'aéroport régional, il nous fait plaisir d'en faire. Plus que
cela, pour informer d'autres personnes, nous en faisons également pour
le parc provincial Orford et même pour le club de golf Granby-Saint-Paul,
dont le président est justement M. Armand Russell. Pour votre
information, à ce que je sache, le club de golf n'est même pas
dans la ville de Granby. Cela nous fait toutefois plaisir d'en faire la
publicité.
Je tiens également à remercier les gens du Parti
québécois qui se sont dérangés, qui sont venus ici,
au salon rouge cela dit sans allusion afin d'entendre le
témoignage des gens de Granby et de Waterloo. Je pense que ces gens sont
à la fine pointe, actuellement, et il faudrait sans faire de
politique dans ce qu'ils ont dit tantôt attacher une certaine
importance à cette enquête de villes qu'ils ont faite. Je pense
que ce sont, ni plus ni moins, deux excellents porte-parole qui se sont
dérangés pour venir vous rencontrer.
Le Président (M. Blank): M. Pinsonnault va vous
répondre.
M. Pinsonnault: Je voulais tout simplement ajouter à ce
que disait M. le député tout à l'heure. Dans le même
sens, il y a des résolutions qui vont beaucoup plus loin et qui parlent
spécifiquement de financement et du montant du financement. Je
réfère la commission au document no 33, qui est une
résolution d'Adamsville, qui dit ceci: En raison des avantages pouvant
découler d'un tel aéroport, Cowansville consent à verser
une somme de $2 per capita comme contribution à la réalisation de
tels projets.
Vous avez, dans le document no 34, la même chose pour Bromont.
Vous avez eu également antérieurement, pour Granby, la nomination
de l'échevin Gill Langlois cela, on vient de le mentionner
pour Granby, qui accepte de faire partie du comité. On désigne M.
Langlois. Vous avez une autre résolution, celle de Saint-Cézaire,
qui demande que la participation soit au prorata de la population.
Le Président (M. Blank): Le député de
Frontenac.
M. Grégoire (Gilles): M. le Président, je me trouve
dans une situation assez originale comme parrain du projet de loi face à
l'article 7. Il est bien évident qu'à la lecture des
résolutions... Là, je ne dis pas que c'est un article qui doit...
je pense bien que le procureur de la ville de Bromont doit penser la
même chose ainsi que le maire de Bromont mais il est bien
évident que l'article 7 est un peu radical. Que le gouvernement
provincial arrive et prenne une décision qui imposerait des
dépenses assez fortes, malgré tout, à une vingtaine de
municipalités, c'est quelque chose qui ne s'est pas encore fait dans
l'histoire des municipalités du Québec. Je pense que ce serait un
précédent au Canada, en Amérique du Nord et
peut-être dans l'Empire britannique également. Ce n'est pas tout
à fait dans les normes du système parlementaire britannique, que
j'ai appris à respecter, parce que c'est un bon système
parlementaire. Il date de la grande charte de "Jean sans Tête" mais il
dure, du moins.
M. Marcoux: Jean sans Terre.
M. Grégoire (Gilles): Jean sans Terre, oui. M. Marcoux:
Tu as dit "Jean sans Tête".
M. Grégoire (Gilles): Jean sans Tête aussi. Mais il
dure, au moins, ce système. Il reste une chose, une fois tout cela dit,
avant la construction de l'aéroport, quand il en a été
question, il y a dix ans, alors que, même à ce moment-là,
la nécessité de l'aviation civile pour des petits centres
industriels était moins importante qu'aujourd'hui, à ce
moment-là, malgré tout, les municipalités se sont
montrées intéressées à ce que cela se fasse. Il y
en a un tantôt qui disait qu'il a participé à tout cela,
qu'il a vu comment cela se déroulait, peut-être l'avocat de la
ville de Granby aussi.
Moi, je n'y ai pas participé, mais je peux vous dire, sans y
avoir participé et pour avoir vu comment cela a pu se passer dans
d'autres domaines, entre d'autres municipalités, que cela a dû
être discuté beaucoup, qu'on a dû parler beaucoup et
longtemps et qu'il n'a pas dû se prendre beaucoup de
décisions.
A un moment donné, il y a une ville qui prend une
décision, l'administration n'est plus là. Ce n'est pas à
moi à la blâmer. On a peut-être fait quelque chose de trop
gros. L'avocat de la ville de Granby l'a appelée la "bebelle", mais,
malgré tout, la ville de Granby est bien contente quand elle paie un
feuillet publicitaire qui doit être distribué à plusieurs
centaines d'exemplaires, de mentionner un seul service de transport par air, un
seul aéroport, soit l'aéroport de Bromont. Elle l'appelle la
"bebelle", mais elle mentionne la "bebelle" dans son feuillet publicitaire,
c'est donc que cela a une valeur industrielle et touristique pour elle.
Une Voix: Photographique.
M. Grégoire (Gilles): Photographique également,
mais ce n'est pas une photographie, c'est un imprimé, ce n'est que le
nom. Vous souhaitiez un aéroport régional, du moins en voeu, vous
appeliez cela comme un désir. Vous ne vous êtes pas
rencontrés, vous n'avez pas fait signer de protocole d'entente, c'est
vrai, pour la construction telle quelle. Vous la trouvez luxueuse. D'accord,
l'administration ancienne n'est plus là.
Je réalise, par contre, qu'à Bromont, à l'heure
actuelle, il y a une administration nouvelle, qui réalise qu'il y a eu
des excès dans le passé, qui se ramasse avec tout cela, qui ne se
cache pas pour dire qu'elle a des problèmes. Vous avez au moins
l'aéroport tel qu'il est. Qu'il soit trop dispendieux tel quel, c'est
évident. Peut-être que le ministre des Affaires municipales aura
des suggestions pour alléger le fardeau de cet aéroport, ou le
ministre des Transports. Il reste quand même une chose que je voudrais
savoir. Il n'y a peut-être pas encore 75 ou 100 envols par jour de
résidants venant de Granby, ni même dix, ni même deux, ou
des autres villes, de Waterloo, de Cowansville ou des autres coins, mais il
reste que cela a tout de même une utilité pour Granby, qui est
à dix milles de là, même si on ne sait pas dans quelle
proportion l'établir, ou à quel degré cela peut être
utile.
M. Beaudry (Bernard): Monsieur...
M. Grégoire (Gilles): Je ne vous ai pas interrompu, j'ai
attendu. J'ai tout de même vu une résolution, ou une demande de la
ville de Granby, voulant faire organiser un système d'aviation civile
entre Bromont et cela vient de la ville de Granby, en 1976 et
Mirabel, pour ceux qui veulent avoir des transports transatlantiques ou
internationaux, et qui trouveraient cela commode, parce que, à l'heure
actuelle, aller à Mirabel, ce n'est plus comme aller à Dorval.
Pour vous autres, c'est tout un problème. Vous ne savez pas quoi faire
avec votre automobile, une fois à Mirabel. Si un système comme
celui-là vient à s'organiser, dans cinq, six, sept ans, vous
serez peut-être contents. Mais un système existe. Il vous aide, au
moins au point de vue touristique. Il y a au moins quelques envolées par
semaine. Il y a au moins quelque chose pour Granby, pour Cowansville, pour
Waterloo, pour Bromont. Seriez-vous prêts à vous asseoir, tout le
monde ensemble, pour considérer quelle est la situation, que la gaffe a
été faite, que c'est dispendieux? Seriez-vous prêts
à vous asseoir un peu, au moins pour dire: On peut participer au prorata
de notre utilisation, de ce que cela peut nous rendre service, ou quelque chose
du genre? Est-ce que ce serait un commencement de discussion?
M. Beaudry (Bernard): M. le Président, M. Grégoire,
nous demandons de retirer l'article 7, de le rayer, de l'annuler. D'accord? A
partir de là, les 18 municipalités nous parlons toujours
de 18, c'est 20, incluant Cowansville et Bromont sont prêtes,
elles l'ont dit lundi soir, dans la salle du conseil municipal, à se
rencontrer, à s'asseoir, à discuter, à analyser; elles
sont prêtes à le faire; c'est toujours cela que les
municipalités concernées ont toujours désiré faire,
mais, malheureusement, comme je le disais tantôt, au risque
peut-être de me répéter, ce sont des chiffres, ce sont des
faits que nous demandions, dans le temps. Nous le demandions en 1966, et dans
les années suivantes; malheureusement, pensez aux raisons que vous
pouvez penser, nous n'avons jamais eu ces réponses.
Vous comprenez pourquoi les résolutions dont on fait tant
état n'ont pas eu la portée qu'on voudrait bien qu'elles aient
eue. C'est uniquement cela. Nous demandons, les 18 municipalités
demandent le retrait de l'article 7. Par après, si les autorités
de Bromont, ou Air Bromont, ou donnez-lui le nom que vous voulez, manifestent
le désir d'avoir une rencontre pour discuter dans le sens que vous venez
de mentionner, nous sommes des plus ouverts.
M. Grégoire (Gilles): Vous pourriez être ouverts, en
définitive, à une discussion, pour participer, étant
donné que vous réalisez que cela a une importance pour vous
autres, quel qu'en soit le degré, mais d'y participer.
M. Beaudry (Bernard): C'est cela, chose qui n'a jamais
été faite. L'étude de Granby, au point
de vue de la rentabilité, n'a jamais été faite
officiellement.
Une Voix: Ce sera peut-être pour conclure à la
fermeture aussi.
M. Beaudry (Bernard): M. Grégoire, vous savez, même
avec les investissements qui sont là je m'excuse de citer cela
votre gouvernement parle actuellement de la fermeture d'un
hôpital, sur le boulevard Dorchester, parce qu'il y a eu une étude
faite par le ministre Lazure qui dit: "Ce n'est plus rentable de continuer
Saint-Charles-Borromée". Et pourtant, cela coûte de l'argent. Il y
a de l'argent investi sur le boulevard Dorchester.
La même chose peut peut-être arriver également
à l'aéroport de Bromont. Peut-être que, après une
bonne analyse sérieuse, il peut s'avérer que ce soit rentable, il
peut s'avérer également que ça ne soit pas rentable. Si
ça ne l'est pas, ça fermera. Si c'est rentable, ça
demeurera et on y participera, mais pas par l'article no 7.
Le Président (M. Blank): Je pense qu'on va terminer ce
grand débat pour ce monsieur-ci, le député de Brome, et le
ministre.
M. Grégoire: Je voudrais juste dire un mot, quand on parle
de rentabilité. Vous allez dans un gros édifice à
logements, il y a une piscine, cela vous attire bien des clients, mais personne
ne va se baigner. Là, vous autres, vous vous vantez d'avoir 149
industries; peut-être que le fait qu'il y ait un aéroport peut
aider à en amener, mais elles ne s'en servent pas tous les jours.
Le Président (M. Blank): Monsieur?
M. Sirois (Jean-Paul): Jean-Paul Sirois. Cow-ansville. Vous nous
excuserez, si on n'a pas notre conseiller juridique, c'est qu'on est
obligé de payer pour l'aéroport, nous autres, et on n'a pas les
moyens. J'ai écouté mon ami, M. Beaudry, un voisin d'alors, et
quand ces décisions ont été prises, au niveau de
l'installation d'un aéroport, j'étais moi-même un citoyen
de la ville de Granby. Ils sont peut-être contents que je sois parti de
là pour aller à Cowansville, mais cela me fait toujours plaisir
de les rencontrer.
Quand M. Beaudry nous dit qu'il n'y a pas eu de rencontre, je me
rappelle que, tout comme le nouveau conseil de la ville de Bromont, il y a
presque trois ans, on a eu une réunion dans l'hôtel de ville de
Granby avec des représentants, des éche-vins de la ville de
Granby. On a discuté, on a demandé les coûts
d'exploitation. Je ne parle pas de l'ancienne administration, je parle de la
dernière, celle qui est là actuellement, et on y avait
donné ces détails. Venir nous dire que cela n'a pas
été dit, je pense que la vérité est un peu
nuancée.
Il y a une autre chose que j'ai ressentie quand a parlé le
député du Parti québécois, je ne sais pas son nom,
je m'excuse. On a laissé entendre que s'il y avait une
possibilité d'annexion dans l'ensemble, c'est peut-être que
l'enfant commence à se réveiller moins la nuit et peut-être
que tout le monde le trouve un peu plus fin, parce qu'il marche. On commence
à penser qu'avec une annexion, ce serait un terrain industriel assez bon
marché et peut-être très pratique pour les gens qui
pourraient l'avoir. C'est l'intervention que je voulais faire au nom de
Cowansville.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: Je commençais à avoir hâte que
mon tour arrive. J'ai écouté avec beaucoup d'attention toutes les
remarques qui ont été faites en ce qui concerne l'article 7 de ce
projet de loi. Depuis les quelques années que je siège à
cette commission, ça ne serait pas la première fois qu'on sera
placé devant un fait accompli et qu'on aura à prendre des
décisions pour régler un problème qui existe. Une chose
est certaine, inévitablement, on peut le constater, par les documents
qui ont été déposés et je le dis en connaissance de
cause, parce qu'à ce moment-là j'étais, comme vous l'avez
si bien dit, M. le Président, maire de la ville de Waterloo,
j'étais aussi député du comté de Shefford et,
faisant partie du Conseil des ministres, j'ai eu connaissance de certaines des
demandes qui ont été faites, des communications qui ont
été établies. Sans être d'accord avec toute la
procédure qu'on a suivie, je peux admettre qu'il y a eu des manquements
quelque part. Une chose est certaine, les villes entourant Bromont, incluant
Granby et Waterloo, étaient totalement d'accord pour avoir un
aéroport à Bromont. Ce qui semblait, dans le temps, manquer pour
conclure ce projet, c'était le pouvoir des municipalités de
s'unir, le pouvoir qu'on devait obtenir. C'est tout ce qu'on avait
demandé, à ce moment-là, au maire de Cowansville et au
maire de Bromont, qui étaient impatients de voir démarrer le
projet, qui semblait placé dans un cadre très logique, car le
site était idéal, étant central, entre Sherbrooke et
Iberville, quant au terrain, je pense que personne, aucune des
municipalités qui contestent aujourd'hui l'article 7 n'était
contre, c'était que toutes ces municipalités signent un acte
d'accord et qu'on vienne ici, devant la commission parlementaire, demander un
pouvoir d'exploitation. Ceci ne s'est pas complété. Des
événements se sont produits, comme cela arrive souvent dans
certains autres cas, et cela ne s'est pas complété, mais
l'aéroport s'est construit tant bien que mal, avec des subventions
minimes et des charges de capitaux imposées à la ville de Bromont
et à la ville de Cowansville.
L'aéroport existe aujourd'hui, il est là. Si on le
reconstruisait aujourd'hui, il coûterait peut-être le double. On a
actuellement un aéroport avec une immobilisation de $400 000 ou environ
qui est là, à la disposition du public en général,
comme tout autre aéroport. Ce n'est pas un bébé, comme on
peut l'appeler, ou une bebelle, comme le maire Trépanier l'a
appelé, qui est rentable. Aucun aéroport que je connaisse,
même pas Dorval, n'est rentable. C'est supporté par des
subventions gouver-
nementales, dans bien des cas tant fédérales que
provinciales. Aux Etats-Unis, plusieurs aéroports sont supportés
par l'Etat et les municipalités, et je vois mal que, dans un cas
particulier, même si le bébé a été mal parti
ou s'il est mal placé, on laisse deux villes supporter un service qui ne
répond peut-être pas au désir de chaque contribuable de la
région, mais qui est là et qui offre ses services à la
population. Malheureusement, on ne fait pas de frais d'atterrissage alors qu'on
pourrait en faire. On pourrait en faire, parce que plusieurs aéroports
le font; cela donnerait un revenu additionnel, mais pas suffisant pour combler
les dépenses. Je ne suis pas totalement d'accord avec les
dépenses imposées, mais cela peut être corrigé. Une
chose est certaine, je ne suis pas plus d'accord que'cela reste la
responsabilité de Bromont et de Cowans-ville. Le fardeau est trop lourd.
On devrait s'asseoir ensemble, en adultes, et examiner la situation. Sans
imposer à personne sa volonté, on pourrait leur demander de
s'entendre. Il y a moyen de s'entendre, il y a moyen de trouver une formule
d'entente.
Je ne suis pas sûr que toutes les petites municipalités
mentionnées dans le projet de loi sont réellement
intéressées, mais il y en a certainement qui ne sont pas
mentionnées et qui sont intéressées, qui seraient
prêtes à participer à cette réunion pour en venir
à une entente qui aurait pour but d'amoindrir le fardeau de cette
situation actuelle et ce que cela coûte pour l'opération de
l'aéroport de Bromont.
Je peux vous dire que je ne suis pas d'accord avec la façon donc
on a procédé pour le construire, mais je suis d'accord qu'il y
ait là un aéroport. Aujourd'hui, je dis à la Commission:
Nous devons, ensemble, en sollicitant la coopération des
municipalités concernées malheureusement, plusieurs
d'entre vous qui sont là aujourd'hui n'étaient pas là dans
le temps prendre la responsabilité de régler un
problème déjà établi, tant bien que mal, c'est
votre rôle, c'est votre responsabilité comme c'est la nôtre.
S'il y avait moyen d'avoir cette garantie, je pense que la commission pourrait
peut-être proposer qu'on suspende ou qu'on retire l'article 7, attendre
que les municipalités s'entendent, dans des délais raisonnables,
et qu'on revienne devant cette commission avec une formule acceptable. Cela
réglerait le problème une fois pour toutes.
Le Président (M. Blank): M. Pinsonnault.
M. Pinsonnault: Dans ce sens, est-ce que je pourrais demander au
gouvernement, vu la situation dans laquelle nous nous trouvons, qu'il nous
accorde au moins, par bill privé, le principe du financement par les
municipalités qui l'utilisent et non pas, tel que je l'ai
mentionné là, l'ensemble des municipalités situées
dans un rayon de dix milles? Au moins, qu'on nous accorde le principe que le
financement se fera par les municipalités qui l'utilisent et qu'on nous
donne un an, ou l'obligation pendant un an, de nous entendre, sinon le
gouvernement imposera une formule lui-même.
Le Président (M. Blank): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: Après avoir entendu les parties, je pense que
ce serait me répéter inutilement que de reprendre tout ce qui a
été dit. Le député de Frontenac a
résumé, je pense, admirablement la situation en disant: C'est
vrai que tout ceci a été fait sans l'accord des parties; il reste
néanmoins que cet aéroport compte tenu de la
publicité, des feuillets publicitaires envoyés par Granby
notamment a une vocation qui déborde les deux
municipalités qui en assument les coûts présentement.
Jusqu'à quel point déborde-t-elle? Quel est l'achalandage
réel? On pourrait contester les chiffres, mais il n'en reste pas moins
qu'on l'utilise comme une autre façon d'attirer les gens.
Ceci dit, je pense néanmoins qu'il est inadmissible d'imposer
à des municipalités qui n'ont pas participé à la
décision, par une loi, de partager les coûts. Ceci est vrai pour
les municipalités et c'est vrai pour le gouvernement du Québec,
qui est régulièrement placé devant une situation de fait
accompli par des municipalités qui ont contracté des emprunts,
qui ont fait des travaux, qui ont bâti des réseaux d'égouts
et d'aqueduc et qui viennent par après demander des subventions. C'est
vrai pour Québec et c'est vrai pour les municipalités. En ce
sens, j'aurais des objections majeures à procéder de la
façon indiquée ici.
Ceci dit, j'ai devant moi le mémoire de la ville de Granby,
où le maire dans le mémoire, je ne sais pas si c'est le
mémoire du maire, quoique celui qui nous l'a présenté lui
a prêté certains termes précis, comme "bebelle", "balloune"
et autres où on reproche au gouvernement et au ministre des
Affaires municipales de ne pas avoir informé les
intéressés et de ne pas avoir convoqué les
représentants des municipalités impliquées par le projet
de loi.
Je pense que je n'ai pas à informer les gens de la ville de
Granby et ceux qui ont présenté le mémoire, je n'ai pas
à leur apprendre que toute municipalité peut présenter un
projet de loi privé. C'est vrai pour Bromont et c'est vrai pour Granby.
Il ne servait à rien, je pense, de prendre ce ton parfois un peu
cavalier, au début du mémoire, pour dire: Le gouvernement veut
nous imposer quelque chose. Ce n'est pas cela du tout qui s'est passé.
Le gouvernement a tout simplement permis, comme c'est tout à fait normal
de le faire, à une municipalité, de présenter un projet de
loi privé et il l'a reçu.
Récemment, il est même allé plus loin, un de nos
députés a présenté un projet de loi concernant
L'Ile-Bizard, qui voulait se retirer de la Communauté urbaine, en
disant, au départ: Je ne suis pas sûr si je suis d'accord avec
l'idée ou non, mais je pense qu'il est bon de fournir une tribune
à une municipalité pour lui permettre d'exprimer son point de vue
et c'est à ce titre que je le fais.
Il y a, semble-t-il, à la page 7 du mémoire, et
d'après ce qu'on nous a dit, une volonté de la part de la ville
de Granby et des intéressés de s'asseoir à une table et
d'essayer d'en arriver à une entente sur le partage des coûts
d'exploitation de cet aé-
roport. Il est évident que des solutions communes, quant à
la cotisation en fonction des usagers, des municipalités qui
utiliseraient cet aéroport, ou encore des usagers, parce que je
comprends mal qu'on n'impose pas un tarif pour les décollages et pour
les atterrissages et que l'on préfère faire supporter à
l'ensemble de la population qui, peut-être, n'utilisera jamais cet
aéroport, les coûts inhérents à son fonctionnement.
C'est vrai qu'il y a un lourd fardeau. Il y a également une
volonté, je pense, de s'asseoir et de négocier; pour ces raisons,
je préférerais de beaucoup qu'on en vienne à une solution
négociée, satisfaisante pour tous les intéressés,
que par une solution législative.
Je comprends qu'après de nombreuses années, on a
peut-être pu douter de la possibilité d'une solution
négociée, mais je tiens pour acquis qu'il y a un nouveau conseil,
que ce conseil est désireux d'en faire vraiment une entreprise à
l'échelle de la région, et non plus strictement un
aéroport qui était peut-être auparavant un aéroport
familial. A ce titre, je souscris aux diverses remarques qui ont
été formulées ici à l'effet de retirer de ce projet
de loi l'article 7.
Le Président (M. Blank): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Juste un mot pour dire que je suis d'accord
avec cette formule. Je le regrette un peu, on a parlé de politisation
dans les journaux de la région.
Je regrette qu'on ait peut-être manqué de savoir un peu de
quelle façon fonctionnent les projets de loi privés et de les
avoir politisés d'une mauvaise façon. Il y a certains termes que
l'on retrouve dans le mémoire et qui en font foi. On sait qu'un projet
de loi privé peut être proposé par quelqu'un qui n'est
même pas d'accord. Cela ne veut pas dire que le gouvernement appuie
nécessairement un projet de loi privé. Je sais que la presse
locale a transporté, je dirais même qu'elle a peut-être
charrié les paroles de ceux qui sont intervenus. Je ne parle pas de la
presse elle-même, mais je parle de ceux qui sont intervenus, dans le
milieu.
Là-dessus, je suis satisfait du retrait de cet article, surtout
que cela concernait cinq de mes municipalités. Je ne voyais absolument
pas ce que l'aéroport de Bromont venait apporter de vraiment fondamental
à ces municipalités.
Le Président (M. Blank): Est-ce que le procureur retire
cet article? Sinon, on va avoir un vote.
M. Pinsonnault: Non, non. De toute façon, je n'y tiens
pas.
J'aurais apprécié énormément que le ministre
des Affaires municipales impose un délai pour cette entente. Autrement,
dans le concret, j'ai l'impression qu'il n'y aura pas d'obligation, pour les
parties, de s'entendre. En fait, les parties vont laisser traîner les
choses et la situation actuelle va se continuer indéfiniment, tandis
que, s'il y avait une obligation de s'entendre d'ici un an, je pense qu'on
pourrait et qu'on devrait s'entendre. Est-ce que vraiment le gouvernement
n'accepterait pas d'imposer un délai?
M. Russell: M. le Président, simplement pour aller dans le
sens du procureur de la ville de Bromont, je crois qu'il serait peut-être
dans l'ordre de demander aux gens, comme je l'ai fait tout à l'heure,
d'essayer de trouver une formule d'entente et de leur garantir, s'ils le font,
qu'ils pourront apporter un projet de loi qui leur permettra de le faire d'une
façon légale.
M. Marcoux: Si c'est une entente, vous n'avez pas besoin d'un
projet de loi.
M. Russell: II y a une municipalité rurale qui est
régie par le Code municipal et l'autre par la Loi des cités et
villes. Elles n'ont pas tout à fait les mêmes droits. Il faudra
certainement regarder la situation à la loupe, pour être certain
qu'il n'y ait pas de...
M. Tardif: Quand il ne restera que cela, M. le
député de Brome-Missisquoi, je pense que la commission sera
heureuse d'examiner un projet de loi qui concrétiserait une entente.
M. Russell: Je pense que ce serait peut-être demander aux
gens...
Le Président (M. Blank): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je partage le désir
de tous qu'il y ait une limite de temps pour la conclusion d'une entente, mais
je verrais mal le gouvernement imposer cela par un texte de loi, ce soir. La
ville de Bromont est devant nous avec un projet de loi privé. Si elle
revient d'ici une année, avec un autre projet de loi privé, elle
mettra ainsi un terme aux négociations et nous obligera à revoir
toute la question. Il me semble que n'importe quelle des parties
intéressées pourrait ainsi mettre un terme à la
période de négociations.
Je pense que la décision du ministre est sage. Je ne voudrais
pas, pour ma part, lui tordre le bras pour qu'il aille plus loin.
M. Russell: M. le Président, M. le maire de Bromont.
Le Président (M. Blank): M. le maire de Bromont.
M. Pinsonnault: Je pose la question directement au ministre des
Affaires municipales. M. le ministre, les parties sont ici. Ne pourriez-vous
pas leur dire: Dans un délai d'un an, vous devrez vous entendre?
Autrement, je comprends les autres municipalités, elles ne paieront pas,
et elles ne voudront jamais s'entendre.
M. Tardif: M. le Président, je ne crois pas sage d'inclure
dans une loi une telle obligation de for-
cer les parties à en venir à une entente dans un
délai X.
Ce que je peux néanmoins faire, c'est d'inviter instamment les
parties à le faire, et de façon à m'assurer qu'elles le
fassent, faire en sorte que la première réunion soit
convoquée par quelqu'un du ministère. On leur prêterait les
services du ministère, on les ferait asseoir à la même
table. Bref, il s'agirait de les réunir, de provoquer l'occasion.
Le Président (M. Blank): D'accord, l'article 7 est
retiré. L'article 8 est maintenant l'article 5.
M. Beaudry (Bernard): Seulement un petit mot, s'il vous
plaît, pour aller dans le sens du ministre. J'aimerais, à ce
moment-là, que les 18 municipalités soient encore les mêmes
qui ont été invitées, à savoir les 18
municipalités, plus les deux autres. Qu'on invite tout le monde et que
l'idée du projet soit discutée à ce moment par les 18
municipalités représentées ici et par personnes
présentes ici.
M. Tardif: Tout à fait d'accord.
Le Président (M. Blank): L'article 8 est maintenant
l'article 5.
M. Beauséjour: Je vois, dans les résolutions, qu'il
y avait la ville de Saint-Césaire qui avait déjà
envoyé une résolution.
Le Président (M. Blank): Ce n'est pas mentionné
dans l'annexe.
Une Voix: Les autres vont se retirer si...
M. Pinsonnault: L'article 8 est un article qui, je le sais,
présente des demandes extraordinaires, mais la situation de la ville de
Bromont est extraordinaire et on demande effectivement un moyen particulier. Le
moyen que nous demandons est très simple. En fait, on demande que les
industries qui viendraient s'installer dans la ville de Bromont soient, pendant
les cinq premières années de leur installation, exemptes de la
taxe foncière municipale. De cette façon, nous pourrions rendre
concurrentiel le parc industriel de Bromont, par rapport aux parcs industriels
de Cow-ansville et de Granby, qui nous entourent. Autrement, il est illusoire
de penser pouvoir obtenir de nouvelles industries à Bromont. C'est
toujours l'ensemble du problème de Bromont. Il nous faut absolument de
nouvelles constructions, de nouvelles industries pour créer de nouveaux
revenus et pour faire face au service actuel de la dette.
Le Président (M. Blank): M. Beaudry.
M. Tardif: En fait, les remarques que je vais formuler
s'appliquent aussi "bien à l'article 8 qu'à l'article 9. Je vais
les faire à tout le moins, pour l'instant, à l'article 8. Le
législateur, par la Loi de l'évaluation foncière
adoptée en 1971, a voulu uniformiser les dispositions de la loi
régissant l'évaluation. Ce qu'on nous demande ici, c'est de
dé- roger à cet effort, non seulement dans la loi, mais
également dans la réglementation qui donne effet à la loi,
et de revenir en quelque sorte à un régime particularisé
en fonction des besoins locaux et de promotion industrielle d'une région
par rapport à une autre.
Faire ceci vient d'ouvrir la porte à une surenchère sur le
plan des mesures qui pourraient être proposées aux investisseurs
pour attirer toutes sortes de développements. Ceci me paraît,
encore une fois, une mesure qui n'est pas souhaitable. Sur ce plan, j'aimerais,
en raison du fait que c'est exorbitant, et je pense aux articles 8 et 9
également, que ces articles soient retirés également du
projet de loi.
M. Russell: Y a-t-il d'autres municipalités dans la
province qui bénéficient du même privilège de
l'article 8?
M. Tardif: Aucune, M. le Président.
Le Président (M. Blank): Y a-t-il d'autres commentaires?
Les articles sont-ils retirés? Les articles 8 et 9, qui étaient
devenus 6 et 7, sont retirés. Maintenant, l'article 10 devient l'article
6.
M. Pinsonnault: En ce qui concerne l'article 10, nous demandons
tout simplement de déclarer légaux, depuis leur adoption, les
règlements 292 et 316, pour la raison que cela concerne tout simplement
la clause d'imposition de taxe qui a été appliquée dans
ces deux règlements et cette clause d'imposition mentionne
particulièrement, en ce qui nous concerne, le calcul du frontage sur
lequel la taxe est imposée, un calcul basé sur différents
critères. Or, ceci n'est pas un pouvoir clairement accordé
à la ville de Bromont et les municipalités qui ont
appliqué ces dispositions disposaient de pouvoirs particuliers qui leur
étaient donnés par leur charte.
Donc, les clauses d'imposition de taxe de ces deux règlements
viennent en contravention avec l'article 522 de la Loi des cités et
villes, qui dit que l'étendue en front, pour fins d'imposition, peut
être établie en tenant compte à la fois de l'étendue
en front et de la superficie. Dans le présent cas, la clause
d'imposition qui a été mise dans ces deux règlements tient
compte d'un troisième facteur. En conséquence, il y a un doute
sur la légalité. Cela a été inséré
dans ces deux règlements pour une raison très simple, c'est qu'on
a, à ce moment, copié la disposition qui existait dans la charte
de la ville de Laval et on l'a insérée dans ces deux
règlements.
L'imposition de la taxe se fait suivant ces dispositions. On voudrait
régulariser cette possibilité d'illégalité. Si vous
désirez que je lise les clauses d'imposition...
M. Tardif: M. le Président, j'ai une simple question ici.
Ces clauses couvrent-elles beaucoup de propriétaires?
M. Pinsonnault: Non. C'est pour les lots de coin seulement, et
les lots qui sont irréguliers,
donc la stricte minorité, mais, clairement, le calcul du front
devait se faire, à ce moment-là, suivant l'article 522, à
défaut d'avoir un pouvoir spécial. Or, nous demandons simplement
ce pouvoir spécial, mais cela ne touche que quelques
propriétaires. En fait, c'est tout simplement parce qu'on s'est
inspiré du pouvoir qui existait à la ville de Laval.
Le Président (M. Blank): L'article 10, qui devient 6, est
adopté. L'article 11, qui devient 7, est adopté. Le projet de loi
est adopté, avec les amendements. Merci, messieurs.
M. Pinsonnault: M. le Président, M. le ministre, je
désire vous remercier. J'espère que vous ne nous tiendrez pas
grief des demandes exceptionnelles que nous avons faites.
Je voudrais remercier également le député
Grégoire d'avoir accepté d'être le parrain de ce projet de
loi.
Nous espérons recevoir une convocation rapide pour aller au
ministère des Affaires municipales pour en venir à une
entente.
M. Beaudry (Bernard): M. le Président, MM. les membres de
la commission parlementaire, nous tenons au nom des 18 municipalités,
à vous remercier du magnifique accueil que vous nous avez
accordé, au moment où nous avions à vous dire ce que nous
tenions absolument à venir vous présenter.
M. Moreau (Jean-Marie): M. le Président, au nom de l'Union
des conseils de comté du Québec, nous vous remercions de nous
avoir permis de nous faire entendre sur ce projet de loi. Merci.
M. Forget (Jean-Pierre): M. le Président, je vous remercie
aussi, et tous les membres de cette assemblée.
M. Tardif: Nous remercions également tous ceux qui ont
bien voulu venir faire ces représentations et qui ont bien consenti
à veiller avec nous aussi tard, en se passant de souper.
Projet de loi no 236 Etude reportée
Le Président (M. Blank): Maintenant, le problème de
la ville de Longueuil. Est-ce que c'est un problème de temps?
Nous constatons qu'il est 21 h 30 et on nous dit que l'étude de
votre projet de loi prendrait au moins une ou deux heures avant d'être
adopté. La dernière fois que nous avons adopté un projet
de loi, en vitesse vers 23 heures, le soir, nous avons eu des
répercussions quelques mois après.
Serait-il possible que vous consentiez peut-être à revenir
nous voir d'ici deux semaines? Vous passeriez les premiers, le matin.
M. Robidas (Marcel): M. le Président, je voulais vous
offrir de venir demain matin, à 6 heures.
Nous avons l'habitude de siéger à bonne heure, le matin.
Nous pourrions être très frais et dispos tous ensemble. J'ai
parlé à M. le ministre des Affaires municipales, et il me dit
qu'il faudrait un ordre de la Chambre, mais on ne peut pas convoquer la Chambre
pour avoir un ordre et venir à 6 heures.
Le Président (M. Blank): Les ordres de la Chambre sont
déjà passés. Il y a trois commissions qui siègent
demain matin. Nous ne pouvons pas...
M. Russell: A 7 h 30, nous avons un caucus demain matin.
Le Président (M. Blank): Ils ont un caucus à 7 h
30. Ce n'est la faute de personne. Comme nous voulons donner une chance
à tous de s'exprimer librement, si nous commençons maintenant,
vous n'aurez pas la chance d'avoir une bonne audition.
M. Robidas: Je suis bien d'accord, M. le Président, que
c'est vous imposer vraiment une situation impossible. Vous n'avez pas encore
mangé, il est 21 h 30. Les choses qui sont dans ce dossier sont
très sérieuses, elles sont très importantes pour l'avenir.
On ne peut vraiment pas régler ces problèmes simplement en les
escamotant. Il faut prendre le temps de les regarder. Il y a des
conséquences très sérieuses. Je suis bien de votre
avis.
Le Président (M. Blank): Je pense que nous allons ajourner
l'étude de ce projet de loi sine die. Le ministre va convoquer cette
commission d'ici deux semaines, et nous prendrons votre projet de loi en
premier.
M. Robidas: A l'heure qui vous conviendra, le plus tôt
possible, quand tout le monde est frais.
Le Président (M. Blank): D'accord. L'étude du
projet de loi privé 236 est ajournée sine die. Cela veut dire que
nous vous convoquerions d'ici deux semaines.
M. Goldbloom: Je vais prendre le temps de dire que je pense que
la considération que nous accorde la ville de Longueuil est très
appréciée, parce que nous avons, de part et d'autre, offert notre
collaboration, surtout dans l'intérêt des personnes qui sont
venues parler des projets de loi privés. Nous avons quand même
fait notre boulot et davantage.
Si nous avions suivi la procédure normale, nous aurions suspendu
nos travaux à 18 heures, nous serions revenus à 20 heures et nous
aurions continué jusqu'à 23 heures. Nous avons fait trois heures
et demie de travail additionnel. Il me semble que ce n'est plus raisonnable,
à votre endroit comme au nôtre, de continuer.
M. Robidas: Nous sommes bien d'accord, M. Goldbloom.
Le Président (M. Blank): Oui, monsieur.
M. Robertson (Paul): M. le Président, mon nom est Paul
Robertson, des comités de secteurs de la ville de Longueuil. Nous avons
reçu un avis de nous présenter ici aujourd'hui. Serait-il
possible, lorsque vous convoquerez également la ville de Longueuil, que
vous fassiez la même chose envers nous?
Le Président (M. Blank): Le secrétaire vous enverra
un avis. La commission des affaires municipales ajourne ses travaux sine
die.
M. Tardif: M. le Président, je remercie encore une fois la
ville de Longueuil, qui a bien voulu consentir à ce délai, vu
qu'il y avait ici une vingtaine de municipalités,
représentées tantôt pour le projet de loi que vous savez.
Je veux, encore une fois, vous remercier de votre collaboration, en vous
assurant que le projet de loi concernant Longueuil sera le premier à
l'Ordre du jour.
Evidemment, ce sera un ordre de la Chambre, on m'a dit que ce pourrait
être mercredi dans deux semaines.
Le Président (M. Blank): La commission ajourne ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 21 h 34)