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Etude des projets de loi nos 8, 34, 35 et 36
(Vingt et une heure quarante minutes)
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales et de l'environnement est
réunie pour étudier, article par article, les projets de loi nos
8, 34, 35 et 36.
Les membres de la commission sont: M. Alfred (Papineau), M.
Beauséjour (Iberville), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Caron (Verdun),
M. Cordeau (Sainte-Hyacinthe), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. Dubois
(Huntingdon), M. Dussault (Châteauguay), M. Goldbloom (D'Arcy McGee), M.
Lavigne (Beauharnois), M. Léger (Lafontaine), M. Léonard
(Laurentides-Labelle), Mme Ouellette (Hull), M. Saindon (Argenteuil), M. Tardif
(Crémazie), M. Vaugeois (Trois-Rivières), M. Verreault
(Shefford).
Est-ce qu'il y a des suggestions pour un rapporteur? Je suggère
M. le député de Deux-Montagnes. Adopté.
M. le ministre ou M. le député de D'Arcy McGee, est-ce que
vous avez un ordre de priorités pour étudier les projets de loi
qui sont devant nous, ou devons-nous commencer par ordre numérique?
M. Goldbloom: Vous prendrez celui du ministre, que le ministre
choisisse.
M. Tardif: Commençons par... M. Goldbloom: Tirer au
sort.
M. Tardif: ... le plus petit, le no 8, en suivant l'ordre
numérique, à moins que vous n'y ayez objection au point de vue de
la numérotation.
Projet de loi no 8:
Loi portant sur la Loi sur les
subventions aux municipalités
de 10 000 habitants ou plus
Le Président (M. Boucher): J'appelle donc le projet de loi
no 8, Loi portant sur la Loi sur les subventions aux municipalités de 10
000 habitants ou plus. M. le ministre, est-ce que vous avez des
commentaires?
M. Tardif: M. le Président, non, il n'y a pas de
commentaire sur l'ensemble du projet. Je pense que s'il est nécessaire
à l'occasion de chaque article, on le fera.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Tardif: II ne s'agit pas d'une loi nouvelle, mais bien d'un
amendement mineur à une loi existante.
M. Goldbloom: M. le Président, quant à moi, dans le
premier article, le gouvernement fait son lit, établit ses chiffres, et
ce n'est pas plus compliqué que cela. En deuxième lecture, j'ai
fait certains commentaires sur le choix fait par le gouvernement, et à
lui de vivre avec l'opinion publique en se défendant avec ces
chiffres.
Le Président (M. Boucher): L'article 1 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Article 2? Adopté.
M. Tardif: L'article 2 est nouveau par rapport à la loi
actuelle. C'est celui qui prévoit l'indexation annuelle sur la base d'un
indice des prix à la consommation.
M. Goldbloom: M. le Président, on me permettra quand
même de ne pas laisser passer cet article sans remarquer le fait que l'on
se fie à Statistique Canada, en vertu de la Loi sur la statistique,
Statuts du Canada. 1970, 1971, 1972, chapitre 15. Qu'est-ce qui arrive, M. le
Président? Nous avons quand même un bureau de la statistique du
Québec.
M. Tardif: M. le Président, une vieille loi du Parlement
du Canada prévoit que les recensements décennaux et
interdécennaux seront faits par le Bureau de Statistique Canada.
M. Goldbloom: Alors, ayant taquiné le ministre, je suis
prêt à accepter l'article 2.
Le Président (M. Boucher): Article 2, adopté.
Article 3, adopté?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président.
M. Tardif: M. le Président, je m'excuse. Avant qu'on ne
termine avec l'article 2, il y a un petit amendement à apporter, une
correction plutôt qu'un amendement, dans la version anglaise de l'article
2. On parle de "calendar year"; au lieu de cela on devrait parler de "fiscal
year". Alors, dans le deuxième paragraphe, à la toute fin de
l'article 2, au lieu de parler de...
M. Goldbloom: M. le Président, je remarque qu'en
français, on parle de l'année civile.
M. Tardif: M. le Président, je voudrais préciser
à quel endroit. Il y a deux endroits dans le texte où il est
question de "calendar year". Si on dit... On voit, à partir de... Enfin,
je vais lire en entier le paragraphe: "The rate of increase of the index
mentioned in the first paragraph shall be the ratio between the arithmetical
mean of that index published by Statistics Canada under the Statistics Act
(Statutes of Canada, 1970-71-72, chapter 15),
for each month of the calendar year ending on 31 December immediately
preceding the calendar year concerned,...". Si on va à la version
française, on dit "précédant le début de l'exercice
financier..."
M. Goldbloom: D'accord.
M. Tardif: Alors, c'est ce "calendar" qu'il faut remplacer par
"fiscal", et non pas l'autre.
M. Goldbloom: Parfait. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Alors, l'amendement
remplaçant, dans la neuvième ligne de la version anglaise du
deuxième alinéa de l'article 2, le mot "calendar" par le mot
"fiscal", est-il adopté?
M. Beauséjour: Un instant! Il y a aussi la neuvième
ligne...
M. Tardif: Non, je m'excuse. Tous les autres endroits où
on parle d'année de calendrier, c'est correct. C'est à cet
endroit-là.
M. Beauséjour: Seulement la neuvième.
M. Tardif: C'est ça.
M. Beauséjour: D'accord.
Le Président (M. Boucher): Article 2, adopté avec
amendement. Article 3?
M. Goldbloom: Cela existe déjà dans la loi, M. le
Président, n'est-ce pas?
M. Tardif: C'est ça.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 4?
M. Tardif: Cet article, M. le Président, n'apporte rien de
neuf, si ce n'est de clarifier l'article 4 de la loi actuelle dans les cas de
fusion, comment on va déterminer la population après fusion; il
reprend substantiellement l'article actuel, mais en le clarifiant.
Adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, on peut écrire un
projet de loi de n'importe quelle façon qui est conforme aux statuts et
à la constitutionnalité, mais ce n'est pas souvent que l'on voit,
dans un projet de loi, que quelque chose sera déterminé par le
gouvernement. C'est généralement un ministre qui est
chargé d'une responsabilité ou un organisme, comme le Bureau de
la Statistique. Je trouve un peu inusitée cette expression "par le
gouvernement". Peut-être que le ministre a une explication à
donner.
M. Tardif: M. le Président, l'expression "le gouvernement"
qui, maintenant, est utilisée dans les textes, remplace simplement
l'ancienne expression "le lieutenant-gouverneur en conseil"; la loi de
l'interprétation disant que c'est une seule et même
réalité, M. le Président.
M. Goldbloom: Je peux accepter cela volontiers. Alors, si l'on
n'a pas réussi à éliminer Statistique Canada, on a quand
même réussi à éliminer une vieille expression
d'origine britannique.
M. Vaugeois: Voyons! Ce n'est pas la même chose!
M. Brassard: C'est le nouveau style.
M. Vaugeois: Statistique Canada, c'est une
bénédiction.
Le Président (M. Boucher): Article 4, adopté?
Une Voix: Adopté.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que je peux quand
même poser une question? Est-ce qu'il y a des cas où cette
détermination, ce dénombrement n'a pas été fait
jusqu'à maintenant? En d'autres termes, est-ce qu'il y a des cas
auxquels ce paragraphe va s'appliquer dans l'immédiat ou est-ce une
précaution générale?
M. Tardif: C'est une précaution générale.
C'est-à-dire que, dans les cas où, effectivement, il y a fusion
déjà, on sait pertinemment, que la loi prévoit pour les
municipalités fusionnées en vertu de la Loi du regroupement
volontaire, comme le sait l'ancien ministre des Affaires municipales, une
subvention per capita, auquel cas on doit procéder au
dénombrement. Il s'agit de prévoir pour les fusions ou les
regroupements de municipalités à venir... Il est question
d'annexion partielle de territoires également lorsque des parties de
municipalités... et il faut, à ce moment, procéder
à un dénombrement pour ces portions de territoires.
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Boucher): Adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 5.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 6.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 7.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 8.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 9.
M. Brochu: A l'article 9, j'aimerais peut-être revenir
à une question que j'avais posée au ministre en Chambre, lors de
la deuxième lecture du projet de loi, sur la clause d'indexation au
coût de la vie. J'ai indiqué au ministre que je comprenais mal
pour quelle raison le projet de loi no 8 prévoit que cette clause
n'entrera en vigueur qu'à compter de l'exercice financier 1978/79.
Qu'est-ce qui arrive pour le présent exercice financier, d'une part, et
est-ce à dire que, cette année, il n'y aura pas de forme, de
clause d'indexation qui permettra d'ajuster ce qui est prévu au
présent projet de loi?
M. Tardif: Non. Les taux prévus dans le projet de loi no
8, si on le compare à la loi qui existe présentement, ont
déjà été indexés. C'est pour l'année
à venir. Si on regarde le chapitre 71 des lois de 1975, on se rend
compte que, pour les municipalités allant jusqu'à 15 000
âmes, le taux était de $6 par habitant dans cette tranche. Pour
les municipalités entre 20 000 et 25 000 âmes, c'était $8,
$10, $13, $16, etc., alors que, dans la nouvelle loi, c'est $6.45, $8.55,
$10.70. L'indexation a déjà été
intégrée pour l'année en cours. D'accord?
M. Brochu: C'est ce qui fait que vous pouvez la reporter à
plus tard. Elle est déjà comprise...
M. Tardif: Elle est déjà intégrée
dans la nouvelle tarification pour l'année en cours.
M. Brochu: Elle apparaît donc à chaque aspect de
l'article 1.
M. Tardif: Oui.
M. Brochu: On trouve $0.40 de majoration au paragraphe a), $0.55
au paragraphe b), et $0.70 au paragraphe c).
M. Tardif: C'est cela. $0.70, $0.90, et $1.10 dans l'autre
cas.
M. Brochu: $1.30 à f), et $1.50 à g), je pense.
M. Tardif: C'est cela.
M. Brochu: ... per habitant compris dans la tranche de la
population excédant 150 000 habitants.
M. Tardif: C'est cela, puisque pour le dernier groupe,
au-delà de 150 000 habitants, c'était auparavant $22 par habitant
et maintenant, c'est $23.50. Donc, l'indexation, pour l'année en cours,
est déjà intégrée dans l'échelle; pour les
années à venir, elle sera indexée selon la méthode
indiquée ici. D'accord?
Le Président (M. Boucher): Article 9, adopté? M.
Brochu: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 10,
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Alors, le projet de loi no 8,
Loi sur les subventions aux municipalités de 10 000 habitants ou plus,
est adopté, tel qu'amendé.
M. Vaugeois: M. le Président, puis-je poser une rapide
question d'information au ministre?
Le Président (M. Boucher): Oui.
M. Vaugeois: Je voudrais savoir si ces chiffres sont connus
depuis un certain temps par les municipalités. Est-ce qu'elles en ont
tenu compte dans leur budget de cette année ou cela leur arrive-t-il
comme un supplément?
M. Tardif: C'est-à-dire, M. le Président, que le
discours du budget du ministre des Finances contenait une liste des
municipalités et des montants que cela leur donnait. Ce document a
été rendu public, il y a déjà quelque temps, lors
du discours du budget.
M. Vaugeois: Ce n'est pas...
M. Tardif: II y avait une erreur seulement. Dans cette liste, il
manquait une municipalité, celle de Roberval, qui s'y ajoute. Ce n'est
pas 24, mais bien 25 municipalités qui deviennent admissibles, qui sont
dans cette tranche de 10 000 et 15 000. On me signale qu'effectivement,
lorsqu'elles ont fait leur budget pour l'année en cours, et normalement
la loi prévoit que ces budgets doivent être faits avant le 31
décembre de l'année, dans ce cas-là c'était le 31
décembre 1976, elles ne le savaient pas, elles l'ont appris au mois de
mars, lorsque le budget a été déposé.
M. Brochu: Etant donné que c'est un ajout, cela ne leur
pose pas de problème.
M. Tardif: Cela ne leur pose généralement pas de
problème.
Le Président (M. Boucher): Alors, le projet de loi no 8
est adopté tel qu'amendé. Je prie donc le rapporteur d'en faire
rapport à l'Assemblée nationale au nom des membres de la
commission. J'appelle maintenant le projet de loi no 35, Loi modifiant la Loi
des travaux municipaux.
M. Tardif: 34, M. le Président.
Projet de loi no 34,
Loi modifiant la Loi
de la Commission municipale.
Le Président (M. Boucher): Projet de loi no 34, Loi
modifiant la Loi de la Commission municipale. M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, des notes explicatives sont
déjà fournies à l'intérieur de la loi. S'il y a des
questions, il me fera plaisir d'y répondre, article par article.
Le Président (M. Boucher): Alors, j'appelle l'article
1.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
M. Beauséjour: Une petite question de règlement, M.
le Président, est-ce que c'est le même rapporteur?
Le Président (M. Boucher): Oui.
M. Beauséjour: D'accord.
Le Président (M. Boucher): Article 1. Adopté.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président, c'est un
désir de la commission elle-même et du ministère, pendant
que j'étais là, qui est exprimé là-dedans.
Le Président (M. Boucher): Article 2. Adopté? M.
Goldbloom: Ah non, M. le Président!
M. Tardif: M. le Président, non; il y a une correction
à apporter à l'article 2, à la dernière ligne du
paragraphe apparaissant à la première page où l'on dit:
"Peut être déclaré inhabile à exercer une charge
municipale pendant deux ans et tenu personnellement responsable envers la
corporation municipale de toute perte ou dommage subi par elle, le membre d'un
conseil qui, soit verbalement, soit par écrit je m'excuse, M. le
Président...
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'on pourrait lire
l'amendement?
M. Tardif: L'amendement se lirait de la façon suivante, M.
le Président: "Le membre du conseil qui, sciemment, par son vote ou
autrement..." et ça continue. Les mots "soit verbalement, soit par
écrit, ou tacitement", sautent, M. le Président. Donc, "le membre
d'un conseil qui, sciemment, par son vote ou autrement, autorise la corporation
à."
Le Président (M. Boucher): Alors, on pourrait formuler
comme suit l'article 2, le paragraphe 7 de l'article 24 de la Loi de la
Commission municipale, remplacé par l'article 2 du projet de loi no 34,
est modifié par le remplacement dans les septième et
huitième lignes du premier alinéa, des mots "soit verbalement,
soit par écrit, par son vote ou tacitement" par les mots "sciemment, par
son vote ou autrement."
M. Goldbloom: M. le Président, cela répond à
une objection que j'avais formulée en deuxième lecture, et je
suis heureux de concourir à l'adoption de cet amendement.
Le Président (M. Boucher): Cet amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 2. Adopté. M.
Goldbloom: Ah non, M. le Président, non.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: J'aimerais quand même interroger le ministre
sur cet article à d'autres égards. On tiendrait, avec l'adoption
de ce projet de loi, le conseiller municipal, le membre du conseil municipal,
personnellement responsable envers la corporation municipale. J'aimerais
d'abord demander au ministre s'il a discuté de cette modification, de
cette sévérité avec l'Union des municipalités du
Québec et avec l'Union des conseils de comté du
Québec.
Est-ce que ces organismes ont trouvé que c'était une chose
raisonnable à faire?
M. Tardif: M. le Président, il ne s'agit pas là de
droit nouveau, mais bien de dispositions qui répètent
substantiellement la loi qui a été adoptée en 1975, du
temps de mon prédécesseur, concernant les fonds de roulement et
également un autre article du Code municipal concernant les
emprunts.
Je lis textuellement: "Peut être déclaré inhabile
à exercer une charge municipale pendant deux ans et tenu personnellement
responsable envers la municipalité". C'est donc déjà
consacré dans le droit municipal, M. le Président. C'est ce qui
existe, encore une fois.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais souligner
amicalement au ministre qu'il n'a quand même pas répondu à
ma question.
M. Tardif: Dans ce cas-là, M. le Président, notre
principal conseiller a été la Commission municipale.
M. Goldbloom: Et est-ce qu'il y a eu des réactions de la
part du milieu municipal? C'est maintenant depuis deux années que ce
genre de pénalité est inscrit dans nos statuts. Est-ce qu'il y a
eu des réactions? Et est-ce qu'il y a eu des causes? Est-ce qu'il y a eu
des cas où la loi a été enfreinte?
M. Tardif: M. le Président, il n'y a pas eu de
réaction à ces dispositions, ni aux deux lois adoptées
antérieurement qui reprenaient substantiellement le même
libellé, ni à l'endroit du texte qui est proposé
présentement et qui était connu des deux associations
principales, puisque, entre le dépôt en première lecture et
l'étude que nous en faisons maintenant, ces deux organismes auraient pu
se manifester. Ils l'ont fait à l'endroit de cet amendement que nous
avons apporté à l'article 2, en insistant bien sur le mot
"sciemment"; je présume que, s'ils avaient eu d'autres amendements
à apporter, ils l'auraient fait à cette occasion.
M. Goldbloom: Cette réponse me satisfait parfaitement, M.
le Président. J'ai une autre considération que je voudrais
soulever. Actuellement, la
loi couvre les emprunts temporaires d'un montant excédant les
limites permises et, dans ce projet de loi, on ajoute les emprunts temporaires
qui n'ont pas été approuvés par la Commission municipale
du Québec.
Est-ce que le ministre peut nous donner quelques mots d'explication sur
la raison qui motive cet élargissement de l'article? J'aimerais lui
poser aussi la même question que je viens de poser: Y a-t-il eu des cas
où quelque chose a été fait qui nécessite que l'on
introduise dans la loi une mesure de cette nature?
M. Tardif: M. le Président, d'ailleurs, toute série
d'amendements nous a été proposée par la commission
elle-même à la suite de nombreux cas où elle a
constaté que les municipalités avaient contracté de tels
emprunts temporaires et qu'elles avaient grevé leurs budgets avec des
intérêts assez lourds pour elles. La commission croit qu'une telle
mesure s'impose pour éviter des situations financières difficiles
dans lesquelles, encore une fois, les municipalités peuvent s'engager.
C'est une fois de plus basé sur l'analyse que la Commission municipale
est amenée à faire de différents dossiers des
municipalités.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Adopté.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Nicolet-Yamaska...
M. Goldbloom: Richmond.
Le Président (M. Boucher): Excusez-moi, avez-vous des
questions?
M. Brochu: Non, monsieur.
Le Président (M. Boucher): Article 2, adopté tel
qu'amendé. Article 3?
M. Tardif: A l'article 3, M. le Président, on n'ajoute que
deux mots, l'expression "au préalable" quant à l'approbation qui
parfois était faite ex post facto.
M. Goldbloom: D'accord. Le Président (M. Boucher):
Article 3, adopté. M. Goldbloom: Adopté, M. le
Président. Le Président (M. Boucher): Article 4?
M. Goldbloom: A l'article 4, M. le Président, il y a une
expression qui me semble manquer de rigueur législative. A la
dernière ligne de la page 2, et ce membre de phrase se continue sur le
page 3, on peut lire "ou en vertu de toute autre disposition
législative". C'est un style qui couvre tout mais qui, à mon
sens, manque de rigueur. Y a-t-il d'autres dispositions législatives
dont on devrait tenir compte et, s'il y en a, pourquoi ne les
énumère-t-on pas comme on le fait habituellement?
Nous pourrions, M. le Président, dans n'importe quelle loi, nous
protéger avec de telles expressions, mais il me semble que le greffier
en loi et son équipe et, évidemment, le contentieux du
ministère, en préparant des projets de loi, consacrent un temps
considérable à vérifier tous nos statuts et les
concordances et les conflits possibles. Comme résultat de ce travail de
recherche absolument normal, nous arrivons très souvent à des
articles fort compliqués où, puisque les Statuts refondus datent
de 1964, on peut lire que l'article untel de la loi unetelle, amendé
par, modifié par le chapitre untel, etc..
J'ai vu une série d'une vingtaine de telles modifications
à un seul article, et voici que nous arrivons avec une formule tellement
générale que, sans vouloir être désobligeant
à l'endroit de qui que ce soit, je me sens obligé de demander
pourquoi on ne semble pas aussi rigoureux que d'habitude.
M. Tardif: M. le Président, la mise en tutelle d'une
municipalité peut être décrétée, non
seulement en vertu de la Loi de la Commission municipale, mais
également, notamment, en vertu de la Loi de la protection des
fonctionnaires municipaux, et également, la Loi des cités et
villes, qui prévoit certains cas où une municipalité peut
être mise en tutelle. Si bien que plutôt que
d'énumérer ces deux lois, et possiblement d'autres, les
légistes ont préféré avoir recours à cette
phraséologie qui, encore une fois, ne crée pas de dispositions
nouvelles, mais stipule tout simplement que, dans tous les cas où il y a
tutelle, quelle que soit la loi en vertu de laquelle on décide la
tutelle, ces dispositions s'appliquent.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que je suis
obligé de me contenter de la réponse du ministre, sans en
être nécessairement content quant à la rigueur
intellectuelle du travail que nous faisons ici, mais passons et adoptons
l'article, tel que rédigé.
M. Tardif: Ce sont les mêmes conseillers juridiques et les
mêmes légistes, M. le Président, qui me conseillent en ces
matières et qui conseillaient mon prédécesseur.
M. Goldbloom: II y a sûrement une influence du ministre,
n'est-ce pas?
M. Tardif: Pas sur ces questions techniques.
M. Goldbloom: Ou une absence d'influence du ministre.
M. Vaugeois: Sur une grande chose.
M. Goldbloom: Tout cela avec le sourire, M. le
Président!
Le Président (M. Boucher): Alors, l'article 4,
adopté? Adopté. Article 5?
M. Goldbloom: C'est-à-dire qu'on fait
précé-
der l'article 43c par l'article 43b, dans une logique impeccable.
Le Président (M. Boucher): On en est à l'article 5.
Adopté? Article 6, adopté?
M. Goldbloom: J'aimerais, M. le Président que vous nous
laissiez quelques secondes pour relire une dernière fois le texte avant
de...
Le Président (M. Boucher): Pour relire le texte. D'accord,
M. le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président. Le
Président (M. Boucher): Adopté? Article 7? M. Goldbloom:
Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Alors, le projet
de loi no 34 est adopté tel qu'amendé. Je prie le rapporteur de
faire rapport à l'Assemblée nationale au nom des membres de la
commission. J'appelle donc le projet de loi no 35, Loi modifiant la Loi des
travaux municipaux. M. le ministre.
Projet de loi no 35:
Loi modifiant la Loi
des travaux municipaux
M. Tardif: M. le Président, un seul article de cette Loi
des travaux municipaux qui porte le titre de chapitre 177 des Statuts refondus
du Québec est amendé, à savoir l'article 6. Il y a le
même amendement que nous avons apporté tantôt, en ce qui
concerne l'approbation qui aurait pu être donnée par un membre du
conseil, c'est-à-dire dans l'alinéa a), on dit: Le membre d'un
conseil municipal qui, à l'encontre des dispositions de la
présente loi, sciemment, par son vote ou autrement, ordonne des travaux
de construction, etc.
M. Brochu: Est-ce que le ministre veut régler par
là le problème qui a été soulevé lors de
l'étude en deuxième lecture, où j'avais indiqué au
ministre les difficultés d'établir la preuve que suscitent ces
notions en droit, qui peuvent être préjudiciables aux personnes
concernées. Est-ce que, en limitant, comme ça, "sciemment", c'est
l'intention du ministre de rétablir le point qu'on avait soulevé
en deuxième lecture?
M. Tardif: Absolument. L'expression "tacitement" n'était
aucunement acceptable et, donc...
M. Brochu: C'était beaucoup trop large
d'interprétation, de sorte que... Merci.
Le Président (M. Boucher): L'amendement, tel que
proposé, pourrait se lire comme suit: Article 1 : "Le paragraphe a) de
l'article 6 de la Loi des travaux municipaux, remplacé par l'article 1
du projet de loi no 35, est modifié par le remplacement des mots "soit
verbalement, soit par écrit, par vote ou tacitement" par les mots
"sciemment, par vote ou autrement".
M. Tardif: "par son vote ou autrement".
Le Président (M. Boucher): "Par son vote ou
autrement".
M. de Bellefeuille: M. le Président, est-ce que le
ministre pourrait nous dire en quelques mots comment cette
pénalité se compare à ce qui existait auparavant?
M. Tardif: Absolument, M. le Président. La Loi des travaux
municipaux, telle qu'elle existait présentement, prévoyait... Je
lis l'article 6 textuellement, M. le Président, "toute infraction aux
dispositions de la présente loi rend chacun des membres du conseil en
défaut passible d'une amende n'excédant pas $500". La loi
actuelle qui vous est proposée porte ce montant maximal à $5000
et, en plus de ça, peut déclarer quiconque fait l'objet d'un
jugement en déclaration... Donc, enfin, je m'excuse, c'est plus haut.
...peut-être au tout début déclarer inhabile
à exercer une charge municipale pendant cinq ans, à compter du
jugement de dernière instance, le membre d'un conseil, etc.
M. de Bellefeuille: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): L'amendement est-il
adopté?
M. Tardif: Je m'excuse, mais je voudrais ajouter une
précision ici. Les dispositions de la loi actuelle remontent en fait aux
Statuts refondus du Québec de 1941. Il n'y avait pas eu d'indexation
depuis 1941.
Le Président (M. Boucher): Cet amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. M.
Brochu: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 1, tel
qu'amendé, adopté?
M. Brochu: Adopté.
M. Goldbloom: Avec une question au ministre: Est-ce que les
autorités qui ont fait, ou les personnes-ressources, disons, qui ont
fait cette recommandation sont essentiellement les mêmes que dans l'autre
cas?
M. Tardif: Exactement, M. le Président.
M. Goldbloom: D'accord. M. le Président, c'est
peut-être une bagatelle, dans un sens, mais toujours dans un souci de
rigueur intellectuelle, j'aimerais très respectueusement suggérer
que la note explicative n'est pas absolument conforme à ce que fait le
projet de loi. Il y a une nouvelle pénalité qui est
édictée, mais il y a augmentation d'une amende déjà
existante dans la loi. Comme je l'ai dit, c'est une bagatelle, M. le
Président, mais je voulais le mentionner. Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 2.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
M. Goldbloom: M. le Président, notre filibuster ne va pas
bien.
Le Président (M. Boucher): Ah! Le projet de loi no 35 est
donc adopté tel qu'amendé et je prie le rapporteur d'en faire
rapport à l'Assemblée nationale au nom des membres de la
commission.
M. de Bellefeuille: Ce sera fait.
Le Président (M. Boucher): J'appelle donc le projet de loi
no 36, Loi modifiant la Loi de la Communauté urbaine de Québec,
la Loi de la Communauté urbaine de Montréal et la Loi de la
Communauté régionale de l'Outaouais.
M. le ministre.
Projet de loi no 36: Loi modifiant la
Loi de la Communauté urbaine de
Québec
la Loi de la Communauté urbaine de
Montréal
et la Loi de la Communauté régionale
de
l'Outaouais
M. Tardif: M. le Président, ce projet de loi apporte des
amendements aux trois lois des deux communautés urbaines et de la
communauté régionale et reprend substantiellement, pour chacune
d'elles les mêmes dispositions, si bien que nous les verrons l'une
à la suite de l'autre.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président. Quant à
l'article 1, je n'ai pas de commentaire. Je demanderais tout simplement au
ministre si j'ai raison de croire que les chiffres indiqués, le niveau
de dépenses visé par cet article, sont des chiffres qui
constituent en quelque sorte la politique du service des achats du
gouvernement? Est-ce que c'est approximativement le même ordre de
grandeur?
M. Tardif: Quant au maximum, c'est-à-dire le montant de
$25 000 dans le cas de la Communauté urbaine de Québec, c'est
celui qui est fixé dans la loi de la communauté urbaine en
question. Chacune des lois des communautés respectives
prévoyait... Dans le cas de la Communauté urbaine de
Québec, on prévoit qu'il faut aller en soumissions publiques pour
un contrat d'au-delà de $25 000. Dans le cas de la Communauté
urbaine de Montréal, c'est $25 000 ou ce que fixe le conseil de la
communauté et, dans le cas de la CRO, c'est selon ce qui est fixé
par la communauté. Ce qui est nouveau, c'est qu'entre $5000 et $25 000,
le montant qui est prévu dans la loi, on devra aller en soumissions par
voie d'invitation auprès d'au moins deux entrepreneurs ou, selon le cas,
deux fournisseurs.
Donc, le maximum est déjà fixé dans la loi des
communautés respectives. Quant au minimum, il correspond à la
politique d'achat du gouvernement dans ces matières.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Richmond, avez-vous des commentaires?
M. Brochu: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 1. Adopté.
Article 2.
M. Goldbloom: Je n'ai pas d'objection à l'article 2 quant
à son contenu. Je trouve la rédaction relativement lourde. J'ai
ici un texte malheureusement, je n'ai pas de photocopie en ce moment
que j'aimerais suggérer pour exprimer la même chose. Je ne
veux pas en faire un cas majeur, mais je vois qu'il n'est que 10 h 18; nous
avons peut-être le temps de laisser l'article en suspens pour les
quelques minutes nécessaires pour faire faire des photocopies et nous
pourrons examiner ensemble l'opportunité de choisir l'un ou l'autre des
textes. Je pense que celui-ci est un peu plus clair.
M. Tardif: Si c'est pour bonifier la loi, j'en suis.
Le Président (M. Boucher): D'accord. On peut passer
à l'article 3 et on va suspendre l'article 2.
M. Brassard: Ce n'est pas cartésien. Ce n'est pas
cartésien du tout.
M. Alfred: II manque un peu de cartésianisme.
Le Président (M. Boucher): Article 3. M. le ministre.
M. Tardif: L'article 3 reprend, à l'endroit de la
Communauté urbaine du Québec, exactement les dispositions qui
avaient été introduites lors de la mini-session sur la loi 82
pour la ville de Montréal, c'est-à-dire la
nécessité de présenter un plan triennal de ses
dépenses d'immobilisation tant pour la communauté que pour la
commission de transport. Alors, en gros, ce sont les mêmes dispositions
que celles qui ont déjà été adoptées par la
ville de Montréal.
M. Goldbloom: Pas d'objection.
Le Président (M. Boucher): Article 3. Adopté.
Article 4.
M. Goldbloom: Je constate que l'on ajoute à l'article 201
un alinéa qui a l'effet d'exiger l'autorisation du ministre et je sais
que ce n'est pas le désir personnel du ministre d'avoir davantage
d'autorité. C'est une formule législative. Je me demande si c'est
vraiment le rôle du ministre ou si c'est le rôle de la Commission
municipale du Québec. J'aimerais que le ministre s'exprime
là-dessus. Est-ce que ce n'est pas tout aussi valable
de laisser à la Commission municipale du Québec la
responsabilité de l'autorisation?
M. Tardif: Par cet article, le ministre n'enlève rien
à la Commission municipale du Québec puisque celle-ci devra
toujours continuer d'approuver les règlements d'emprunt des
communautés urbaines et régionales.
Tout ce que nous faisons est d'uniformiser la procédure qui
existe présentement pour l'ensemble des municipalités du
Québec, à savoir que tout règlement d'emprunt requiert
l'approbation et de la Commission municipale du Québec et du
ministre.
Les communautés urbaines faisaient exception à cette
règle n'étant soumises qu'à l'approbation de la Commission
municipale. Maintenant, nous disons: Elles devront aussi requérir
l'approbation du ministre.
Le Président (M. Boucher): Article 4, adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
M. Vaugeois: Cela vous aurait servi.
Le Président (M. Boucher): Article 5?
M. Goldbloom: A l'article 5, M. le Président, j'ai,
notamment, des commentaires d'ordre technique à faire. L'article propose
l'insertion dans la loi d'un nouvel article 227a. Puisque ce texte est assez
étroitement lié au texte actuel de l'article 227, ne serait-il
pas tout aussi logique de faire de ce nouveau texte un deuxième
alinéa de l'article 227, en le faisant commencer par le mot "toutefois"?
C'est un détail technique, mais il y a peut-être une raison pour
laquelle les conseillers juridiques du ministre ont
préféré en faire un article séparé.
M. Tardif: M. le Président, l'amendement proposé
à l'article 227 a trait, cette fois, à la commission de transport
de la communauté urbaine. Tantôt on a vu que les dispositions de
l'article 2 s'appliquaient à la communauté urbaine
elle-même, cette fois c'est à la commission de transport. Or,
l'article 227, M, le Président, donne des pouvoirs
généraux de la commission de transport, à savoir conclure
avec l'approbation de la commission toute entente jugée utile, donner
à loyer ses propriétés, acquérir, posséder
des biens, adopter des règlements, bref, une série de pouvoirs
généraux. Il semblait préférable de procéder
de cette façon plutôt que d'ajouter cela à la suite des
autres pouvoirs généraux de la commission de transport.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président. Ce n'est pas une
considération majeure. Il y a peut-être un petit manque de
précision dans l'article. L'article 227, quand il mentionne l'article
104, indique que ce dernier article s'applique mutatis mutandis aux contrats de
la commission de transport. Quand on fait mention de l'article 104, on dit: Un
contrat visé par le premier alinéa de l'article 104, mais il ne
s'agit pas d'un contrat de la communauté et le mutatis mutandis est trop
loin dans un article précédent pour s'appliquer. C'est un
commentaire de juriste que je cite, mais il est important de s'assurer que nos
lois seront applicables avec une clarté adéquate. Si les
conseillers juridiques ne sont pas inquiets, je ne le serai pas non plus,
n'étant pas un homme de loi.
M. Tardif: M. le Président, vous me permettrez de citer le
premier alinéa, le premier paragraphe de l'article 227 qui
légifère, en quelque sorte, par référence en disant
ceci, dans les pouvoirs de la commission de transport, les articles, "3, 4, 67,
92, 93, 94, 95, 104, 277, 278, 279, 282, 283, 284, 287, 288, 290, 291, 293 de
la présente loi s'appliquent mutatis mutandis à la commission de
transport". Donc, le législateur, dans le cas de la Commission de
transport de Québec, n'a pas cru bon de répéter toutes ces
dispositions régissant la communauté elle-même, et il l'a
fait, encore une fois, dans un paragraphe de quatre lignes qui est une
nomenclature. Déjà, il est dit expressément que l'article
104 s'applique à la commission de transport intégralement.
Alors, si on modifie l'article 104 pour le préciser, il me semble
que ça...
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président, cela me
satisfait. Un dernier commentaire, et j'aimerais même proposer un petit
amendement quant à la phraséologie de l'article, à la
deuxième ligne de l'article 227a. On parle d'un contrat visé par
le premier alinéa de l'article 104. Il me semble qu'il serait plus
précis de remplacer le mot "visé", par les mots, "dont l'objet
est de ceux visés", et ainsi de suite.
Ce n'est pas tellement le contrat qui est visé, mais c'est
l'objet du contrat.
M. Tardif: Ma première réaction, M. le
Président, à moins que l'article 104... est-ce que cet article
s'applique uniquement aux contrats de service? "... tout contrat pour
l'exécution de travaux, la fourniture de matériel et de
matériaux, la fourniture de services autres que les services
professionnels, l'adjudication d'un contrat dont un des objets visés",
c'est ça?
M. Goldbloom: Dont l'objet est de ceux visés, je peux
l'écrire.
M. Tardif: Dont l'objet est de ceux visés. Ecoutez, M. le
Président, encore une fois, j'ai une espèce d'objection.
Le Président (M. Boucher): Pourriez-vous
l'écrire?
M. Tardif: L'adjudication d'un contrat dont l'objet est l'un de
ceux visés par le premier alinéa de l'article... l'objet du
contrat ou la nature?
Le Président (M. Boucher): ... dont l'objet est l'un de
ceux visés.
Remplacer les mots...
M. Tardif: L'adjudication d'un contrat visé.
Le Président (M. Boucher): ... l'adjudication d'un contrat
visé par "l'adjudication dont l'objet est l'un de ceux
visés".
M. Tardif: Non, l'adjudication d'un contrat... Le
Président (M. Boucher): ... d'un contrat...
M. Tardif:... dont l'objet est l'un de ceux visés. C'est
"dont l'objet est l'un de ceux visés".
M. Goldbloom: Le mot "visés" serait au pluriel.
M. le Président...
Le Président (M. Boucher): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Tardif: Adopté.
M. Goldbloom: M. le Président, je vous fais remarquer que
le ministre n'a pas écrit le projet de loi lui-même, de sa propre
main, et il s'est fait conseiller par des experts en la matière; moi
aussi, je me suis fait conseiller par des experts, et c'est une bataille
d'experts pas très grave qui se fait ici par l'intermédiaire de
deux personnes qui...
M. Tardif: Par députés interposés. M.
Goldbloom: C'est ça.
Le Président (M. Boucher): L'article 5 est-il
adopté tel qu'amendé?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 6.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais dire, en toute
simplicité, que, sauf le fait que l'article 2 est en suspens et
maintenant le texte que j'ai voulu suggérer est disponible je
n'ai pas d'autre commentaire, encore moins d'objection aux autres articles de
ce projet de loi.
M. Brochu: M. le Président, c'est la même chose en
ce qui me concerne, on pourrait procéder...
M. de Bellefeuille: Est-ce que le texte de remplacement
proposé par M. le député de D'Arcy McGee pour l'article 2
ne s'appliquerait pas également à l'article 8?
M. Tardif: M. le Président, vous remarquerez qu'à
partir de l'article 7, ce qui est amendé par la loi devant nous
présentement, c'est non plus la Loi de la Communauté urbaine de
Québec, mais bien celle de Montréal...
M. Goldbloom: C'est ça.
M. Tardif: ... si bien que les amendements adoptés
antérieurement devront s'appliquer aux autres également, de
même qu'à partir de l'article 13 où, cette fois, les
amendements touchent la Loi de la Communauté régionale de
l'Outaouais.
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Tardif: Si l'on revient au texte de l'article 2, M. le
Président, l'article actuel se lit: "L'article 104 de ladite loi
remplacé par l'article 18 du chapitre 88 des lois de 1971 et
modifié par l'article 9 du chapitre 71 des lois de 1972 est de nouveau
modifié par l'addition, à la fin du troisième
alinéa, de ce qui suit: "Toutefois, si, pour satisfaire aux conditions
d'octroi d'une subvention gouvernementale, il est nécessaire que le
contrat soit accordé à une personne autre que celle qui a fait,
dans les délais fixés, la soumission la plus basse, le
comité exécutif peut, sans l'autorisation du ministre, accorder
le contrat à la personne dont la soumission est la plus basse parmi
celles qui satisfont à ces conditions, si cette soumission a
été faite dans les délais fixés." C'est le texte
actuel.
Et le texte qui nous est proposé par le député de
D'Arcy McGee dit ceci: "Toutefois, s'il se trouve des soumissions qui ne
satisfont pas aux conditions d'octroi d'une subvention gouvernementale dont le
contrat fait l'objet, elles doivent être écartées et le
comité exécutif doit, sans que l'autorisation du ministre soit
nécessaire, accorder le contrat à la personne qui a fait, dans
les délais fixés, la soumission la plus basse parmi celles qui
satisfont à ces conditions."
Est-ce que tout le monde a le texte?
Des Voix: Oui.
M. Tardif: Evidemment, je ferai remarquer ici que le texte
proposé est peut-être en effet moins lourd et plus
élégant, mais il va un peu plus loin que l'esprit de l'article et
même la lettre de l'article qui, lui, laisse au comité
exécutif la discrétion. On dit: Le comité exécutif
peut, sans l'autorisation, accorder le contrat, etc.
Tandis qu'ici, on dit: ... les soumissions doivent être
écartées par le comité... On va un peu plus loin, je
pense.
M. Goldbloom: Je pense que le ministre a raison, M. le
Président. Il a mis le doigt sur une légère
différence entre les deux. C'est essentiellement à lui de
choisir, parce que, là, il touche la politique gouvernementale en ce qui
concerne les pouvoirs de la communauté.
M. Tardif: M. le Président, on me fait remarquer, à
juste titre, je pense, que le comité exécutif, dans le cas de la
Communauté urbaine de Québec et des autres également,
pourrait, à un moment donné, avoir un choix à faire,
c'est-à-dire donner la soumission au plus bas soumissionnaire et se
passer ainsi de subvention ou obtenir la subvention et ne pas la donner. A ce
moment-là, je pense que le libellé du texte actuel, si lourd
soit-il et si peu élégant soit-il, atteint quand même,
conserve pIus cette marge de manoeuvre qu'il nous apparaît
souhaitable de laisser au comité exécutif des
communautés urbaines. Là-dessus, je remercie le
député de D'Arcy McGee pour l'effort qu'il a fait pour, encore
une fois, améliorer le texte, mais je pense que, ce faisant, on
n'atteint pas tout à fait le même objectif.
M. Goldbloom: M. le Président, ce n'est évidemment
pas mon effort personnel. C'est quand même un geste qui se voulait
constructif.
M. Tardif: Oui.
M. Goldbloom: Le ministre ayant des raisons valables de
préférer le texte qui paraît à l'article 2 et aux
articles 8 et 13, je m'en remets à son jugement et à celui de ses
conseillers.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président, je voulais signaler
qu'on pourrait peut-être substituer le verbe "pouvoir" au verbe "devoir"
dans le texte proposé par le député de D'Arcy McGee,
à deux endroits, à la troisième ligne, "elles peuvent
être écartées" et à la ligne suivante, "le
comité exécutif peut, sans que..."
M. Tardif: On me signale également, M. le
Président, que si on relit le texte proposé, on dit: "Toutefois,
s'il se trouve des soumissions qui ne satisfont pas aux conditions d'octroi
d'une subvention gouvernementale dont le contrat fait l'objet,..." on me fait
remarquer que ce n'est pas le contrat qui fait l'objet d'une subvention
gouvernementale, mais bien l'objet même du contrat qui sont des travaux,
selon le cas et non pas le contrat lui-même.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais dire une chose,
deux choses, parce que, d'abord, je voudrais remercier bien sincèrement
le député de Deux-Montagnes pour son effort de concilier les deux
textes; mais j'ai assez d'expérience pour savoir que, quand un projet de
loi est préparé par l'équipe gouvernementale,
l'équipe élue et l'équipe de fonctionnaires qui la
seconde, il y a une cohérence à cette action. On a regardé
tous les éléments du projet de loi, toutes les concordances. Cet
effort n'élimine évidemment pas la faiblesse humaine. Nous
pouvons tous faire des erreurs, manquer de remarquer des éléments
importants, et c'est le rôle normal de l'Opposition de chercher les
faiblesses possibles; mais, à moins de n'avoir une objection formelle
à un texte, je reconnais, en toute objectivité, qu'il y a un
danger à proposer, sur le coin de la table en quelque sorte, un texte
qui modifie l'économie d'un projet de loi et dont les
répercussions ne sont pas nécessairement toutes évidentes
au premier abord. C'est pour cette raison que je n'insiste pas sur un
amendement formel.
Je remercie le ministre d'avoir pris ce texte alternatif en
considération et, pour les raisons qu'il a exprimées, je pense
que l'on est mieux de conserver le texte qui a été conçu
par lui-même et ses conseillers.
M. Tardif: Je remercie M. le député de D'Arcy
McGee, M. le Président. Néanmoins, nous avons pris bonne note de
l'autre amendement qu'il a proposé, à savoir celui dont l'objet
est visé au fond.
M. Goldbloom: "...dont l'objet est l'un de ceux
visés..."
M. Brochu: Je remarque qu'on s'améliore toujours. En
Chambre, tantôt, en terminant, tout le monde s'excusait vis-à-vis
de tout le monde; maintenant, tout le monde remercie tout le monde. La
commission va être terminée sur une bonne note. Il y a eu une
bonne catharsis.
Une Voix: Merveilleux.
Le Président (M. Boucher): Article 2, adopté.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Nous en étions à
l'article 6.
M. Goldbloom: Adopté.
M. Brochu: Je pense qu'on avait indiqué, M. le
Président, notre accord pour adopter, dans l'ensemble, le reste des
articles.
Le Président (M. Boucher): Les autres articles
étaient adoptés dans l'ensemble.
M. Goidbloom: Oui, M. le Président.
M. Tardif: C'est une répétition, M. le
Président.
M. Brochu: Doivent-ils être cités quand même
au journal des Débats comme étant adoptés chacun
isolément?
M. Goldbloom: C'est cela.
Une Voix: II faut les adopter un par un.
M. Tardif: Mais, il y a un amendement de concordance,
évidemment, apporté par le député de D'Arcy McGee
quand on parle des contrats...
Une Voix: ...répéter.
M. Tardif: Pardon? ...qui est l'article...
Le Président (M. Boucher): Cela se répète
à l'article... Ah bon! à l'article 5, après.
M. Tardif: Non, ce n'est pas à l'article 5.
M. de Bellefeuille: Où y a-t-il un amendement de
concordance? Ah! c'est bon.
M. Tardif: On a modifié l'article 5 où on dit:
"L'adjudication d'un contrat..."
Une Voix: Dont l'objet.
M. Tardif: ... dont l'objet est l'un de ceux visés...
Alors, ceci se trouve répété à l'article 7:
toutefois, s'il s'agit d'un contrat visé..., et à l'article
13b.
Le Président (M. Boucher): Les deux seules places. Alors,
article 6, adopté. Article 7, adopté...
M. Beauséjour: Avec amendement.
Le Président (M. Boucher): ... tel qu'amendé.
Article 8, adopté. Article 9, adopté. Article 10, adopté.
Article 11, adopté. Article 12, adopté. Article 13, adopté
tel qu'amendé.
M. Brochu: Article 12, adopté tel qu'amendé. C'est
13?
M. Tardif: C'est ça.
Le Président (M. Boucher): Article 14, adopté.
Article 15, adopté. Article 16, adopté. Article 17,
adopté. Alors, le projet de loi no 36 est donc adopté tel
qu'amendé. Je prie le rapporteur de faire rapport à
l'Assemblée nationale au nom des membres de la commission.
M. Vaugeois: Avant de suspendre les travaux de la commission,
j'aurais une question à l'intention du ministre. Je n'ai pas
prévenu le ministre de ma question. Là, on vient d'étudier
les projets de loi 34, 35 et 36, et je pense bien que tout le monde pense
à la loi 31.
En tout cas, plusieurs municipalités y pensent, et celle que je
représente, par le biais du comté de Trois-Rivières, a
fait une démarche infructueuse ces jours derniers. Elle est venue pour
satisfaire aux exigences d'une loi qui s'en vient, mais la loi n'étant
pas passée, elle n'a pu faire sa démarche.
Est-ce que vous pourriez nous éclairer, M. le ministre, sur ce
que vous prévoyez comme mécanisme pour la loi 31?
M. Tardif: Est-ce qu'on me permet, M. le Président, de
répondre, même si ce n'est pas...
Le Président (M. Boucher): Est-ce que les membres de la
commission sont d'accord?
M. Goldbloom: Consentement, M. le Président.
M. Brochu: On donne notre consentement.
Le Président (M. Boucher): Consentement. M. le
ministre.
M. Tardif: M. le Président, la loi 31 est
présentement devant l'Assemblée nationale. Evidem- ment, il y
avait des délais prévus dans cette loi, à savoir que les
municipalités qui désiraient se prévaloir des dispositions
de ladite loi devaient faire parvenir au ministre des Transports une copie de
leur règlement municipal dûment adopté et voté avant
le 15 août. Il est bien évident que si l'adoption de cette loi
était reportée ou retardée, il faudrait modifier les
délais en conséquence et vérifier avec le ministère
des Transports ce que cela implique comme mécanisme.
Je sais qu'il y a déjà une quarantaine de
municipalités qui ont manifesté le désir, et même
fait le nécessaire, pour adopter un tel règlement, puisqu'il y a
quand même $30 millions pour les municipalités. Croyez bien qu'il
n'en dépend pas que de moi, et on fera le nécessaire pour que
ça fonctionne.
Le Président (M. Boucher): Le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, la question du
député de Trois-Rivières et la réponse du ministre
me permettent, je crois, de faire un très bref commentaire. Nous avons
exprimé certaines objections à ce projet de loi qui porte le no
31. Je voudrais tout simplement prier le ministre et les membres de cette
commission parlementaire de bien vouloir se rappeler la collaboration de
l'Opposition je pense que c'est le cas de l'Union Nationale, autant que
celui du Parti libéral en ce qui concerne les projets de lois nos
7, 8, 34, 35 et 36. Quand viendra le moment de reprendre le débat sur le
projet de loi no 31, à cette occasion, l'Opposition fera son devoir, tel
qu'elle le jugera approprié.
M. Brochu: D'ailleurs, je pense que le ministre a pris bonne note
des recommandations qui ont été faites.
M. Tardif: Absolument.
M. Goldbloom: Est-ce qu'il va faire réimprimer le projet
de loi?
M. de Beliefeuille: Ce sera 131.
Le Président (M. Boucher): Avant de terminer, pour la
transcription du journal des Débats, je vous ferai remarquer que le
député de Richmond remplaçait le député de
Huntingdon, à la commission.
M. Brochu: Oui. Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre, étant
donné le remercie tous les membres de la commission pour leur
collaboration avec le président, et la commission ajourne ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 22 h 47)