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(Onze heures quarante minutes)
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission élue permanente des affaires municipales est
réunie pour étudier le budget de Verdun... Non. Maintenant qu'on
a réglé le budget de Verdun, la commission va étudier
article par article le projet de loi 45, Loi modifiant des dispositions
législatives concernant les municipalités.
Les membres de la commission aujourd'hui sont: M. Laplante (Bourassa),
M. Brouillet (Chauveau), M. Caron (Verdun), M. Leduc (Saint-Laurent), M. Fallu
(Groulx), M. Lachance (Bellechasse), M. Léonard (Labelle), M. Rochefort
(Gouin), M. Rocheleau (Hull), M. Saintonge (Laprairie), M. Tremblay
(Chambly).
Les intervenants sont: M. Houde (Berthier), M. Bisaillon (Sainte-Marie),
M. Ciaccia (Mont-Royal), M. Doyon (Louis-Hébert), M. LeBlanc
(Montmagny-L'Islet), M. Polak (Sainte-Anne), M. Léger (Lafontaine), M.
LeMay (Gaspé), et M. Paré (Shefford).
Vous aviez suspendu l'article 14.2. Est-ce qu'on y revient ce matin ou
si on passe à l'article 15?
M. Léonard: Je pense qu'on voulait étudier 14.2
avec 47.
Le Président (M. Desbiens): J'appelle l'article 15, dans
ce cas?
Rôle de comité intermunicipal ou de
régie pour la MRC
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Article 15: est-ce qu'il est
adopté?
M. Saintonge: Un instant, M. le Président, on va se
retrouver.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: L'article 15, c'est du droit nouveau? C'est
modifié par l'insertion des articles suivants...
M. Léonard: Non. L'article 15 introduit dans le Code
municipal à l'égard des municipalités régionales de
comté des dispositions qui ont été édictées
depuis un an et demi dans chacune des lois des communautés urbaines et
régionales à l'égard de ces dernières. Il s'agit de
dispositions qui permettent d'éviter la multiplication inutile
d'organismes intermunicipaux. Ainsi, lorsque des municipalités membres
d'une même MRC projettent de conclure une entente et de créer une
régie intermunicipale ou un comité intermunicipal pour
gérer cette entente, elles pourront désormais, moyennant le
consentement de la MRC, confier à celle-ci le rôle qu'aurait
joué la régie ou le comité. On profite ainsi de
l'existence d'un organisme déjà habilité à traiter
de questions intermunicipales. Tous les membres du conseil de la MRC ont le
droit de voter sur le règlement par lequel la MRC consent à agir
comme régie ou comité. Une fois ce consentement donné,
cependant, seuls les représentants des municipalités parties
à l'entente participent aux décisions du conseil prises dans le
cadre de l'application de l'entente. Les règles de partage des voix
entre ces représentants sont prévues dans l'entente, comme cela
aurait été le cas si une régie ou un comité avait
été formé.
M. Saintonge: Est-ce que par la loi sur les ententes
intermunicipales il n'y a pas possibilité de faire de telles
ententes?
M. Léonard: Dans la loi sur les ententes intermunicipales,
vous formiez un comité ou une régie pour gérer l'entente,
mais les membres de l'entente ne pouvaient déléguer
l'administration de l'entente à la MRC. Or, dans plusieurs MRC, au lieu
de se créer un autre comité ou une autre régie sur le plan
administratif, on préfère, on souhaite que ce soit la MRC qui
s'en occupe. La MRC est libre de le faire. La régie est libre de le
faire. C'est sur une base de volontariat absolu.
M. Saintonge: Quand vous mentionnez, M. le ministre, qu'on
souhaite le faire, que la MRC désire le faire...
M. Léonard: II y a des MRC qui nous l'ont
demandé.
M. Saintonge: ...est-ce que vous pouvez citer des cas
particuliers de MRC qui vous ont demandé un tel pouvoir?
M. Léonard: Vous en avez sur différents objets;
toutes sortes d'ententes peuvent être
suggérées.
M. Saintonge: Vous n'avez pas de noms en particulier de MRC qui
auraient exigé ce pouvoir?
M. Léonard: Je n'en ai pas ici, mais on pourrait vous en
donner.
M. Saintonge: Vous pourriez nous en donner. Est-ce que vous ne
pensez pas, M. le ministre, que dans un tel cas...
M. Léonard: Je sais une chose: à moins de me
tromper, la réaction de l'UMRCQ, là-dessus, c'était
qu'elle souhaitait cela. Les municipalités sont toujours libres de s'en
servir ou non?
M. Saintonge: Je suis d'accord. De toute façon,
actuellement, d'une part, on donne la possibilité aux MRC d'exercer un
pouvoir supplémentaire. Deuxièmement, cela enclenche un
mécanisme dans les MRC où on les oblige, en fin de compte,
à avoir un personnel pour administrer cette entente. Donc, on
crée une espèce de démarche et on implique un personnel au
niveau de la MRC. À mon point de vue, cela irait un peu à
l'encontre de l'espèce de convention ou d'entente qu'il y a eu entre le
ministère et le ministre, d'une part, et les municipalités
locales, l'ensemble des municipalités du Québec. Je pense que les
souhaits exprimés, jusqu'à maintenant, par les
représentants du monde municipal allaient dans le sens de ne pas donner
plus de pouvoirs administratifs ou politiques aux MRC et de laisser cela
simplement au niveau de l'aménagement jusqu'à ce que la
conférence Québec-municipalités, promise au début
pour le mois d'août 1983, reportée à l'automne 1983, puis
reportée maintenant au printemps 1984, ait lieu. Si on permet une telle
façon de procéder par l'article 15 du projet de loi 45 article,
d'ailleurs, qu'on va retrouver effectivement dans la Loi sur les cités
et villes, un peu plus loin - on permet en conséquence une mise en place
de personnel supplémentaire dans la MRC et on confirme le besoin de
locaux des MRC pour exercer ces pouvoirs, pour permettre la mise en vigueur
cette entente. Il faudra que des gens s'en occupent, qu'on ait des locaux pour
voir à l'administration de ces ententes. On met donc la roue en marche
dans les MRC contre le voeu du monde municipal.
M. Léonard: M. le Président, vraiment, je trouve
que ce que vous dites n'est pas exact. Tout cela, c'est sur une base de
volontariat. Il faut que les municipalités parties à l'entente le
veuillent et que les membres de la MRC le veuillent aussi. Ce n'est obligatoire
d'aucune façon. C'est important, parce que vous dites qu'il y en a qui
sont forcées, qu'on augmente le personnel, etc.
M. Saintonge: Je n'ai pas dit qu'elles étaient
forcées.
M. Léonard: Vous avez employé le mot "obligatoire"
et vous avez terminé aussi en disant cela. Cela peut donner l'impression
que les gens sont forcés. Ils ne sont pas forcés. C'est
important.
D'autre part, vous dites qu'elles seront amenées à
augmenter le personnel. La question qui se pose pour ces municipalités,
c'est que, pour administrer l'entente, elles sont obligées
elles-mêmes de se doter d'un ou deux fonctionnaires, que sais-je? Au lieu
de se donner une autre structure, de dédoubler une structure
administrative qui existe déjà dans la MRC - les MRC ont
déjà à peu près tous les instruments
nécessaires souvent pour administrer une entente intermunicipale; elles
ont un bordereau de paie; elles ont une structure administrative -c'est de la
même structure administrative qu'elles vont se servir. C'est bien
évident que, si des municipalités en viennent à confier la
gestion de l'entente à la MRC, c'est parce qu'elles vont y trouver leur
profit. Cela va. coûter moins cher à l'ensemble et il y aura une
économie. Au lieu de créer deux structures administratives, elles
vont se servir d'une structure qui existe déjà. C'est le
principe.
M. Saintonge: Cela refroidit dans le nord.
M. Léonard: Je comprends, une douche d'eau froide.
M. Saintonge: Pour le ministre.
M. Léonard: Ce sont les mains dans le plat, cette
fois-là.
M. Saintonge: Elles ne sont pas dans le plat, elles sont sur la
table.
Le Président (M. Desbiens): Avez-vous terminé la
réponse?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. Même si mes
documents sont mouillés, je me permettrai quand même de faire
certaines réflexions sur les avancés du ministre. Si on tient
compte de la loi 125 sur l'aménagement et l'urbanisme, ce que nous
craignons, du côté de l'Opposition, c'est de créer une
structure régionale qui englobe toutes les municipalités du
Québec. Certains
énoncés politiques ont été faits au cours
des dernières années et plus particulièrement au cours du
printemps dernier. En effet, le premier ministre, au congrès de l'Union
des municipalités, déclarait qu'on pouvait s'attendre que les
loisirs, le transport scolaire, les affaires culturelles, le taxi,
l'assainissement des eaux, le transport en commun et les institutions scolaires
étaient des responsabilités qui pourraient être
dévolues aux MRC d'ici à deux ou trois ans.
Dans Le choix des régions, document du ministre
délégué à l'Aménagement et au
Développement régional, on ajoutait à cette liste des
responsabilités que, selon le premier ministre, pourraient être
éventuellement assumées par les MRC les suivantes:
l'aménagement des parcs industriels, les services juridiques et
d'ingénierie, les achats en commun, l'informatique, la promotion de
développement intégré des ressources agricoles,
forestières, touristiques, récréatives, le transfert de
nouveaux pouvoirs, dont la voirie tertiaire et la promotion
économique.
Ce qui inquiète actuellement l'Opposition, c'est que la loi 125,
adoptée en 1979, voulait que les municipalités régionales
de comté, une fois créées, préparent un
schéma d'aménagement et établissent sur leur territoire
respectif les avenues de leur aménagement. Par de petites bribes que
nous retrouvons dans plusieurs projets de loi -projet de loi sur le taxi,
projet de loi sur les loisirs, projet de loi omnibus sur les affaires
municipales - même si le ministre des Affaires municipales nous dit que
c'est une forme de volontariat, nous pensons que c'est prématuré
et nous souhaiterions que les municipalités régionales de
comté puissent s'attarder à préparer leur schéma
d'aménagement plutôt que de leur permettre ces nouvelles avenues
que le projet de loi omnibus semble vouloir leur donner comme nouveaux
pouvoirs. Comme le disait mon collègue de Laprairie il y a quelques
instants, cela peut occasionner des coûts additionnels pour les
municipalités régionales de comté sur lesquels les
populations n'auront rien à dire à la table de la
municipalité régionale de comté étant donné
qu'aucun mécanisme ne permet une consultation directement ou
indirectement, où la population est impliquée.
Pour toutes ces raisons, nous pourrions discuter très longuement
de ces articles ou des articles qui suivent. Je souhaiterais, afin de nous
permettre d'étudier le plus grand nombre d'articles possible, qu'on
mette de côté cet article pour le moment, quitte à ce que
nous puissions y revenir au cours de la journée, selon le temps que nous
aurons à notre disposition.
Vendredi dernier, on a eu l'occasion d'entendre le président de
l'Union des municipalités régionales de comté sur
plusieurs éléments, plusieurs articles du projet de loi 45. Le
président de l'Union des municipalités régionales de
comté a reçu en cadeau, à la fin ou au début de la
soirée, un nombre d'amendements très important au projet de loi
45. Il a sûrement eu le temps, au cours de la fin de semaine - je ne
pense pas qu'il soit un maire syndiqué - de prendre connaissance des
amendements et il a peut-être pu s'entretenir avec le ministre, je ne le
sais pas. Il n'en demeure pas moins, quant à notre formation politique,
que nous sommes très inquiets du fait que le gouvernement décide.
On parle d'une forme de volontariat, mais, quand on connaît ce
gouvernement, si les municipalités ne fonctionnent pas de la
façon qu'il veut, il présente des projets de loi comme le projet
de loi 38 et il impose d'une façon arbitraire et discrétionnaire
certaines volontés.
Nous, de l'Opposition, ne sommes pas prêts à cela pour le
bénéfice des municipalités et de la population du
Québec qui aura à défrayer ces coûts
éventuellement. On voit la façon dont le gouvernement veut
actuellement transférer certaines responsabilités sans, pour
autant, sécuriser les municipalités en leur disant que des
enveloppes budgétaires accompagneront ces nouvelles
responsabilités. S'il n'y a pas d'enveloppes budgétaires qui
accompagnent ces nouvelles responsabilités, ça veut dire que
c'est simplement l'impôt foncier qui en prendra pour son rhume au cours
des prochaines années.
Notre formation politique est à faire un inventaire de cet
ensemble de lois municipales qui pertubent actuellement le monde municipal et
davantage depuis quelques années avec le nombre de projets de loi qu'on
a déposés. Plusieurs municipalités se plaignent qu'elles
ne comprennent absolument rien dans l'application de plusieurs des articles de
ces lois.
Pour ces raisons nous demandons au ministre des Affaires municipales de
passer cet article, quitte à y revenir plus tard dans la journée
si on a le temps de passer quelques heures pour rentrer réellement dans
la chair.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Bellechasse.
M. Lachance: Merci, M. le Président. Je m'interroge un peu
sur l'attitude de l'Opposition concernant l'article 15. Je suis assez surpris
de ce que le député de Hull vient de dire. Il a parlé
d'amendements qui ont été présentés à cette
commission parlementaire. Il y en a effectivement plusieurs, mais aucun
amendement n'est prévu à l'article 15. Donc, il n'y a pas de
changement par rapport à ce qui avait été écrit
dans le projet de loi en première
lecture.
D'autre part, si je regarde le mémoire présenté
à la commission par l'UMRCQ, je n'y vois pas, non plus, d'objection et
je crois savoir que l'UMRCQ est parfaitement d'accord avec cet article.
Lors du discours de deuxième lecture, j'ai fait allusion
précisément à cette nouvelle disposition qui va permettre
d'utiliser le canal de la MRC sur une base facultative aux municipalités
locales. Pour y avoir oeuvré et avoir des cas très concrets
à l'esprit de certaines municipalités qui ont
décidé entre elles de créer une régie
intermunicipale, je pense que c'est une possibilité très
intéressante qui pourra exister dorénavant grâce à
l'introduction de cet article.
Je pense qu'on ne doit pas faire preuve de paternalisme dans des cas
comme ça. Il ne faut pas avoir peur de confier des
responsabilités aux municipalités, surtout lorsque c'est
facultatif. Elles sont capables de décider elles-mêmes si, oui ou
non, elles doivent s'en prévaloir, je ne comprends, encore une fois,
absolument pas l'attitude de l'Opposition vis-à-vis de ça.
Ça ne pose pas de problème pour des gens qui sont capables
d'assumer des pouvoirs qui leur sont conférés.
Je ne sais pas si le député de Hull a des informations ou
si des pressions sont exercées sur lui par des municipalités ou
par une union en particulier, mais, dans le cas de l'UMRCQ, je crois savoir -
et le président est ici pour nous le confirmer -qu'il n'y a vraiment pas
de problème et qu'ils sont prêts à prendre cet
article-là.
En conséquence, M. le Président, je n'ai pas d'objection
à ce qu'on suspende l'article, mais je ne vois pas en quoi ça
pourrait changer quoi que ce soit en ce qui concerne nos travaux.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, pour l'information du
député de Bellechasse, l'UMQ a déposé un
mémoire à cette commission concernant ses représentations
au sujet du projet de loi 45. Il pourra obtenir copie du mémoire
déposé par l'UMQ et il pourra se rendre compte d'une demande de
celle-ci de retirer cet article du projet de loi, étant donné que
l'UMQ n'est pas d'accord pour les principes que j'énonçais
tantôt.
Une conférence Québec-municipalités sur la
décentralisation devra venir éventuellement. On parle du
printemps 1984. Le voeu exprimé par le monde municipal
antérieurement, en accord avec les instances gouvernementales à
ce niveau-là, est que les MRC soient confinées à leur
rôle d'aménagement.
(12 heures)
Je sais que le président de l'UMRCQ a fait valoir qu'il pouvait
être en faveur de ça, mais il y a aussi plusieurs
municipalités membres de l'UMRCQ, je pense, qui, à plusieurs
égards, nous ont fait valoir à certains moments qu'elles
n'étaient pas d'accord pour accroître les pouvoirs des MRC, pour
donner plus de pouvoirs aux MRC. Je pense que c'est dans cette voie qu'on se
dirige. Il m'apparaît beaucoup plus normal d'attendre la
conférence qui fera connaître la décentralisation possible
et les avenues pour les MRC. Dans les MRC, on a déjà tout le
problème de l'aménagement; c'est pour cela que cela a
été créé. C'est vers cela qu'on s'en va. Cela ne
change rien. C'est simplement contre le fait de confier des pouvoirs
supplémentaires à la MRC, des pouvoirs qu'elle peut assumer, que
l'Opposition en a. De ce point de vue, on maintient l'attitude et même la
demande de l'UMQ. L'UMRCQ n'est peut-être pas de notre avis, mais, on
peut le constater, tant et aussi longtemps que le monde municipal ne se sera
pas prononcé officiellement là-dessus, tant et aussi longtemps
que le travail premier pour lequel les MRC ont été
constituées, l'aménagement du territoire, le schéma
d'aménagement, ne sera pas réglé, on est contre toute
étendue des pouvoirs des municipalités régionales de
comté.
C'est la position que nous avons adoptée. C'est dans ce
sens-là qu'on demande la suspension. On pourra peut-être revenir
sur le sujet éventuellement, s'il y a lieu, pour en discuter
après qu'on aura étudié d'autres articles. C'est notre
point de vue fondamental.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, il y a quand
même une chose, il me semble, qui est confuse à l'heure actuelle.
Il ne s'agit pas de nouvelles responsabilités, absolument pas. Il s'agit
de responsabilités que les municipalités ont déjà
et qu'elles veulent exercer en commun par le biais d'ententes. Si, concernant
l'assainissement des eaux, elles veulent faire une entente, c'est quand
même leur responsabilité. Il arrive qu'un certain nombre d'entre
elles veulent faire cela ensemble. À ce moment-là, elles font une
entente et elles veulent confier la gestion de l'entente à la MRC, Les
municipalités qui sont parties à l'entente ont le choix de le
faire ou de ne pas le faire, de l'administrer par elles-mêmes ou bien de
confier la gestion à la MRC. Ce n'est pas du tout un pouvoir nouveau.
C'est un pouvoir qui existe déjà et il nous semble que la MRC
peut l'exercer, pour autant qu'elle le désire. Tout cela, c'est vraiment
sur une base volontaire. Ce sont les municipalités
régionales de comté elles-mêmes qui l'ont
demandé. L'Union des municipalités régionales de
comté l'a demandé. Cela représente à peu
près 70 ou 75 MRC. Elles représentent donc leur milieu. Encore
une fois, il ne s'agit pas de pouvoirs nouveaux; il s'agit de pouvoirs qui sont
déjà là, des pouvoirs municipaux.
M. Saintonge: Le ministre vient-il de mentionner qu'il y a eu une
demande formelle à cet effet, présentée par l'UMRCQ?
M. Léonard: Cela a été discuté au
cours des rencontres. Elle est d'accord.
M. Saintonge: Tantôt, je vous ai demandé si vous
aviez des demandes spécifiques. Vous avez mentionné que cela
avait été fait: "On nous a demandé." Je vous ai
demandé qui c'était, ce "on". Vous ne pouviez me définir,
d'aucune façon, qui, effectivement, avait demandé ce pouvoir,
quelle MRC l'avait demandé. Vous mentionniez plusieurs MRC ou certaines
MRC. C'était "on". C'était vague. Vous ne pouviez me nommer
personne. Vous vous êtes même référé à
vos conseillers derrière vous et on ne semblait pas pouvoir identifier
les MRC qui avaient demandé cette compétence.
M. Léonard: En tout cas, je rencontre assez souvent des
maires et des représentants de MRC et je pense que c'est au cours de ces
rencontres qu'on m'a soumis cette idée. Je pense aussi que l'UMRCQ est
d'accord. Le président, ici présent, nous fait signe que oui. Je
sais que c'est une chose dont j'ai déjà discuté avec lui;
il était tout à fait d'accord.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: J'ai d'autres commentaires à émettre
à la suite de l'énoncé du député de
Bellechasse, à savoir que l'Opposition semblerait vouloir faire preuve
de paternalisme envers le monde municipal. Je considère que le
député de Bellechasse est très mal placé pour nous
faire cette affirmation, vu que nous avons sur la table actuellement un projet
de loi qui s'appelle le projet de loi 38, que je considère comme une
forme abusive de paternalisme à l'égard du monde municipal. Le
parti ministériel est très mal placé pour nous faire la
leçon de ce côté-là.
Si on revient uniquement à la loi 125 et si on s'en tient
à la loi 125, dans le contexte actuel, celle-ci prévoit que les
municipalités régionales de comté, premièrement,
doivent se doter d'un schéma d'aménagement pour, effectivement,
connaître un peu plus à fond ce qui va arriver dans la nouvelle
MRC au niveau des infrastructures, au niveau de l'implantation de nouveaux
équipements, d'immobilisations et autres. Je pense qu'il ne faut pas,
non plus, mettre la charrue devant les boeufs.
Cela nous inquiète de voir certains énoncés
politiques qui ont été faits antérieurement, connaissant
l'attitude de ce gouvernement face aux municipalités depuis quelques
années, sans pour autant revenir sur la loi 37 qui a imposé une
fusion forcée de deux municipalités alors qu'il y avait eu
antérieurement des énoncés par l'ex-ministre des Affaires
municipales, le député de Crémazie, qui affirmait qu'il
n'était plus question de faire des fusions forcées; pas longtemps
après, on a assisté à une fusion forcée,
imposée par le ministre actuel des Affaires municipales. Alors,
personnellement, on craint ce genre d'article dans un projet de loi, même
si on semble vouloir le présenter sous une forme de volontariat au
niveau des municipalités régionales de comté. Nous, de
l'Opposition, aimerions revoir en profondeur tous les éléments
qui ont marqué le monde municipal au cours des dernières
années, les politiques qu'ont énoncées les
différents gouvernements qui se sont succédé depuis les
années soixante afin de prendre en considération
l'évolution et de tenir compte aussi des coûts.
Quand le ministre des Affaires municipales nous dit que c'est dans le
but de faire certaines économies, je voudrais dire au ministre que la
création des communautés régionales et urbaines en 1969,
sous le gouvernement de l'Union Nationale, était, dans
l'énoncé du ministre à ce moment-là, pour des fins
d'économie, mais cela ne s'est pas avéré une
économie d'échelle dans les années qui ont suivi,
même que cela a augmenté, dans plusieurs cas, les coûts aux
municipalités participantes.
D'après les énoncés que faisait le premier ministre
à l'Union des municipalités au printemps 1983, d'après ce
que l'on retrouve dans Le choix des régions, un document
déposé par le ministre délégué à
l'Aménagement et au Développement régional, il doit y
avoir une consultation dans les prochains mois. Cette consultation a même
commencé et devait, à toutes fins utiles, avoir lieu en novembre
dans l'Outaouais québécois, mais, à cause de
problèmes de MRC, le ministre a décidé de reporter cette
consultation dans cette région à la fin de février. Tel
que mon collègue de Laprairie le mentionnait il y a quelques instants,
il faudrait sûrement attendre la rencontre
Québec-municipalités qui doit avoir lieu prochainement afin de
permettre au monde municipal de se retrouver à l'intérieur de cet
ensemble de lois qui ont été adoptées.
Tel que nous l'avons dit tantôt, il y a plusieurs articles,
plusieurs amendements.
C'est un projet qui contient au-delà de 135 articles et on a eu
l'occasion, vendredi de la semaine dernière, de se rendre à peine
à l'article 14. Nous avons encore au-delà de 100 articles
à étudier, ce qui nous limite à moins de deux minutes par
article, jusqu'à ce soir et je suis convaincu que plusieurs articles
vont demander beaucoup plus que deux minutes. Ce n'est sûrement pas la
faute de l'Opposition si on se sent aujourd'hui bousculé par les
événements en cette fin de session, d'autant plus que le
gouvernement, de son propre pouvoir, a décidé d'en reporter
l'ouverture du 18 octobre au 15 novembre. Alors, nous ne sommes sûrement
pas les responsables d'avoir reporté les travaux de cette
Assemblée nationale et de ses commissions parlementaires.
Nous ne voulons pas nous retrouver dans un an avec un autre projet de
loi omnibus qui apporterait certains correctifs à certains articles
qu'on a adoptés pendant cette session, parce qu'on est allé trop
vite et qu'on a commis certaines erreurs. On peut se rendre compte des erreurs
qui ont été commises dans le projet de loi omnibus 92 au cours du
printemps dernier. Dans la Gazette officielle, on retrouvait certains articles
- je pense que c'était un projet de loi privé pour
Saint-Léonard - où on donnait l'opportunité à
Saint-Léonard de percevoir des amendes sur les voies rapides, entre
autres. On a dû, par la suite, apporter certains correctifs pour
éliminer cette erreur.
Pour toutes ces raisons, je souhaiterais qu'on puisse, pour le
bénéfice de cette commission et le bénéfice de
l'ensemble de nos municipalités, adopter les articles dans lesquels il y
a le moins d'accrocs possible ou le moins de discussion possible, quitte
à reporter les articles qui comportent certains litiges à la fin
de cette commission parlementaire, alors que nous pourrons reprendre plus
particulièrement les articles qui peuvent non pas nécessairement
engendrer des débats, mais comporter des discussions qui prendront
sûrement le temps nécessaire afin d'arriver à un compromis
acceptable, compromis qui, à toutes fins utiles, nous appartient durant
ces dernières heures avant le congé de Noël et du Nouvel
An.
Encore une fois, M. le Président, nous n'avons pas l'intention de
nous faire bousculer comme nous nous sommes faits bousculer durant la nuit
noire de jeudi à vendredi dernier, alors que nous avons
été forcés de parler toute la nuit à la suite de la
motion non annoncée qui avait été présentée
par l'Opposition afin de mettre fin aux travaux à 1 h 30 du matin. Le
côté ministériel nous a forcés à continuer
à parler toute la nuit; nous nous sommes rendus effectivement à 9
h 55 vendredi. On sait aussi que le rapport de la commission des affaires
municipales devait se faire avant 13 heures vendredi et que ce rapport n'a pas
pu se faire avant 13 heures vendredi parce que nous avions utilisé le
temps qui nous était alloué en vertu du règlement, on
s'était rendu à la toute dernière minute. Nous pensions
avoir fait notre boulot. Je ne conteste pas le jugement du président de
l'Assemblée nationale, mais je trouve qu'il vient en contradiction avec
le jugement de son prédécesseur, M. le député de
Jonquière - juge aujourd'hui - et, étant donné que ce
jugement vient en contradiction, je me pose la question...
M. Lachance: M. le Président, question de
règlement.
M. Rocheleau: C'est toujours dans la pertinence du
débat.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Bellechasse, sur une question de règlement.
M. Lachance: Je pense qu'on s'éloigne
considérablement du projet de loi 45. Est-ce que le député
de Hull est en train de reprendre le "filibuster" de la nuit dont il parle?
M. Rocheleau: M. le Président, pour le
bénéfice du député de Bellechasse, c'est
l'appréhension que l'Opposition a aujourd'hui, face au côté
ministériel, de se faire passer un autre "Québec" comme on s'en
est fait passer un vendredi dernier.
Pour toutes ces considérations, nous allons sûrement,
durant la période de jour -parce qu'on n'est pas encore entré sur
le quart de nuit et on espère ne pas y entrer trop souvent d'ici
à la fin de cette session -travailler dans la pleine lucidité,
dans une atmosphère bien éclairée - non seulement
éclairée par la lumière artificielle, mais par la
lumière du jour - afin d'apporter tous les jugements pertinents au monde
municipal, duquel nous sommes devenus les défenseurs. Nous
considérons que ce gouvernement, aujourd'hui, est devenu le bourreau du
monde municipal, à toutes fins utiles.
(12 h 15)
Je réitère à la présidence et au ministre
des Affaires municipales mon désir d'étudier les articles qui ont
peut-être moins de conséquences et qui, effectivement, aident le
monde municipal. Nous serions d'accord pour les adopter peut-être plus
rapidement alors que sur des articles de la sorte - ce n'est pas notre
volonté de le faire - nous pourrions utiliser tout le temps qui nous est
alloué dans le but de retarder les travaux.
Nous répétons ce que j'ai dit vendredi soir dernier: Nous
avons plusieurs questions à poser, nous souhaitons des réponses
qui nous satisfassent et si les réponses nous satisfont,
nous donnerons notre accord. Si les réponses ne nous satisfont
pas, nous devrons nous y opposer. Si on s'y oppose, cela peut signifier ceci.
On entre, cette semaine, dans l'entonnoir et l'entonnoir à son
extrémité est tellement rétrécis que le
gouvernement devra choisir les projets de loi qu'il estime être les plus
pertinents dans le contexte actuel. Si, pour toutes sortes de raisons, on
n'avait pas le temps de procéder à l'étude de la
totalité des articles, il ne faudrait pas que le ministre nous dise en
fin de soirée: II faut se dépêcher. Il ne faudrait pas
qu'on ait la parade du leader du gouvernement une autre fois pour venir
souffler à l'oreille du ministre: Dépêchez-vous donc, on
vous attend en Chambre.
On s'est fait faire cela lors de l'étude du projet de loi omnibus
33. On l'a répété, l'an passé, pour le projet de
loi 92. On est en train de le faire aujourd'hui pour le projet de loi 45. C'est
à se demander si, à chaque fin de session, on n'est pas toujours
pris avec les affaires municipales à la dernière minute. Comme le
leader de l'Opposition le disait en cette Assemblée nationale, ce matin,
on a commencé à peine l'étude article par article; le
ministre a déposé, quand même, un nombre assez imposant ou
important d'amendements. Si ce sont des amendements de concordance, comment se
fait-il qu'on n'ait pas concordé avant aujourd'hui? C'est de
l'improvisation de la part du ministre des Affaires municipales. On ne veut pas
être partie de ce jeu.
Même si vous avez le pouvoir, nous, de notre côté, on
va faire notre travail jusqu'au bout, le plus sérieusement possible et
avec le plus de sérénité possible, mais en prenant le
temps que l'on devra prendre pour le faire.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je pense quand
même que c'est parler très longuement pour dire peu de chose
finalement, sauf que je rappellerai une chose. L'an dernier, nous avions
déposé, le 30 novembre, le projet de loi 92 qui comptait 300
articles ou à peu près. Nous avons pu l'adopter avant
l'ajournement des fêtes grâce à la collaboration de
l'Opposition et je ne sais pas, je n'ai pas connaissance que tellement
d'erreurs aient été faites par rapport à ce projet de
loi.
Cette année, à la suite de l'engagement que j'avais pris
de déposer le projet de loi plus vite, il a été
déposé le 15 novembre, effectivement; il compte 135 articles,
donc, au moins la moitié moins d'articles qu'il n'y en avait dans
l'autre - disons la moitié du nombre - et on a quinze jours de plus pour
procéder. Ce qui se produit, par exemple, par rapport aux amendements
que nous avons déposés, c'est que nous avons reçu beaucoup
plus de demandes des municipalités pour faire des corrections, ajouter
des choses parce qu'elles ont eu plus de temps pour lire le projet de loi, de
sorte qu'il y a peut-être autant d'amendements que l'an passé,
même si nous l'avons déposé plus tôt. Je pense que
cela fait partie de la réalité des affaires municipales qu'on
soit amené à modifier beaucoup des projets de loi
déjà déposés, qu'on soit amené chaque
année à modifier les lois municipales avant Noël parce qu'on
veut modifier la loi avant le début d'une autre année.
Je voudrais quand même relever un certain nombre de choses. On a
parlé du paternalisme du gouvernement. Je voudrais vous rappeler que
c'est sous ce gouvernement qu'il y a eu la réforme de la
fiscalité municipale, qu'il y a eu la loi 105 sur la démocratie
municipale, la loi 125, la loi 74; cela a changé des choses, mais cela a
été pour le mieux dans le monde municipal.
Peut-être qu'on peut se mettre à critiquer sur un aspect ou
l'autre. Il reste que, sur le plan de la fiscalité, le transfert net en
1981 a été établi à 360 000 000 $ vers les
municipalités, ce qui représente quand même des fonds
considérables, une chose que nos adversaires n'avaient jamais faite.
Elles ont la liberté d'établir leurs niveaux de services, leurs
niveaux de taxation, alors qu'auparavant c'était le système des
pèlerinages qui fonctionnait. Je pense bien que, si l'Opposition
était franche, elle dirait que c'est peut-être à cela,
finalement, qu'elle veut ramener le monde municipal.
Ceci a été un pas en avant considérable pour les
municipalités. Dieu sait si, dans l'avenir, elles sauront le
reconnaître. Je suis convaincu que cela a été l'une des
grandes choses accomplies. On nous accuse de paternalisme à cause du
projet de loi 38. Je pense qu'il s'agit du respect de la constitution tout
simplement, du respect des règles élémentaires en
administration publique. À mon sens, l'ensemble des municipalités
au Québec est d'accord avec un tel projet sur le plan de
l'équité, notamment, sur le fait aussi qu'il ne faut pas
créer de désordre à l'intérieur de l'administration
municipale entre les différents niveaux d'institutions politiques.
Alors, M. le Président, c'est absolument faux de nous accuser
d'être le bourreau des municipalités. Au contraire, au lieu de les
faire chanter lors de pèlerinages, nous leur avons donné les
moyens de s'administrer elles-mêmes et ce que nous leur demandons, c'est
de respecter les règles du jeu, tout simplement.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, à mon
tour, je voudrais faire une correction. On n'a pas dit
nécessairement que rien de bon n'avait été fait. Il y a
peut-être des points qui ont pu être bons; il faut
reconnaître les bons points. Le sujet n'est pas la loi 57, les bienfaits
ou non d'un transfert de fonds. Vous parlez de la loi 38 et, encore une fois,
vous dites ce matin, ici, que l'ensemble des municipalités est d'accord
sur le plan de l'équité. Je ne suis absolument pas d'accord avec
cela, d'aucune façon. D'après les représentations qu'on a
de l'ensemble des municipalités du Québec à l'Opposition
sur la loi 38, aucune n'était d'accord avec le projet de loi 38. Le
ministre est au courant de cela et il le sait.
Toutes les municipalités et l'Opposition sont d'accord avec le
respect de la constitution. Même le gouvernement fédéral
vous a dit qu'il voulait respecter la constitution et qu'il était
d'accord avec cela, dans le cadre des ententes à être
signées. Le ministre même a dit qu'il allait rencontrer les
ministres Johnston et Roberts pour le 22. On a hâte de voir ce qu'il va
advenir; il semble, selon les informations qu'on a reçues, qu'il y a des
discussions entre les deux ordres de gouvernement. Mais ce que la loi 38 fait,
ce n'est pas le respect de la constitution; elle pénalise les
municipalités qui ne sont pas parties aux négociations avec le
fédéral. C'est dans ce sens que les municipalités sont
prises en otage par le gouvernement du Parti québécois. Je pense
que tout le monde municipal n'est pas dupe des paroles du ministre à
cette fin. Actuellement, la discussion sur le projet de loi 45 ne regarde pas
le projet de loi 38, mais je pense qu'il faut reconnaître effectivement
que la loi 38 est une prise en otage des municipalités du Québec,
une façon de faire du gouvernement qui ne veut pas, qui est incapable
d'arriver à une entente avec le gouvernement fédéral.
Comment expliquer que, depuis quelque temps, ces problèmes
majeurs n'existaient pas; les municipalités n'avaient pas besoin
d'être pénalisées, justement, ou d'être prises en
otage? Aujourd'hui, le ministre nous dit que c'est ce qu'il faut faire, qu'il
faut prendre des sanctions contre les municipalités, alors que les
municipalités ne sont même pas parties aux négociations. On
ne laissera jamais passer cela du côté de l'Opposition et on
n'acceptera jamais de se faire dire que l'ensemble des municipalités est
d'accord sur le plan de l'équité avec une telle chose, d'autant
plus que le projet de loi 38 vient pénaliser les municipalités.
Pourquoi? Pour des actes de tiers dont, dans certaines circonstances, le
conseil municipal n'est même pas au courant et qu'il ne cautionne
même pas.
Même, dans les amendements que vous avez apportés, vous
avez été plus loin: vous avez ajouté que vous allez
définir par règlement les actes posés par les
municipalités ou par des tiers, ce qui n'était même pas
dans l'article 2 original; on y parlait de "directement ou indirectement et
sous quelque forme que ce soit".
M. Rochefort: M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): Question de règlement,
M. le député de Gouin?
M. Rochefort: ...pourriez-vous relire, pour notre information, le
mandat que l'Assemblée nationale, par un vote unanime, a confié
à la commission ce matin?
Le Président (M. Desbiens): C'est d'étudier,
article par article le projet de loi 45...
M. Rochefort: Ah bon! Pas le projet de loi 38, mais le projet de
loi 45.
Le Président (M. Desbiens): ...Loi modifiant des
dispositions législatives concernant les municipalités, et nous
en étions à l'étude de l'article 15. M. le
député de Laprairie.
M. Rochefort: Ah, je croyais entendre des débats sur la
loi 381
M. Saintonge: M. le Président, pour répondre au
député...
M. Rochefort: II n'y a pas de réponse à une
question de règlement.
M. Saintonge: Je ne veux pas une réponse directement de
lui. Il n'écoutait pas tantôt quand le ministre parlait
d'équité pour les municipalités sur la loi 38.
M. Rochefort: Non, c'est la loi 57, l'équité pour
les municipalités.
M. Saintonge: C'est de la loi 38 qu'il a parlé. Vous
n'avez pas écouté. Il n'est aucunement question
d'équité pour les municipalités dans le cadre de la loi
38. Maintenant, M. le Président, je reviens à l'article qui nous
concerne. C'est le ministre qui a ouvert la porte, M. le député
de Gouin.
M. Léonard: Vous étiez sorti, M. le
député, et c'est le député de Hull qui en avait
parlé.
Mémoire de l'Union des municipalités du
Québec
M. Saintonge: À la suite de la décision du ministre
et du leader du gouvernement de ne pas tenir de commission parlementaire avant
l'adoption en deuxième lecture du
projet de loi 38, comme elle se retire de toute commission parlementaire
qui pourrait avoir lieu d'ici à la fin du mois de décembre 1983,
l'Union des municipalités du Québec m'informe qu'elle a fait
parvenir au bureau du ministère, je pense, le mémoire qu'elle a
présenté en décembre 1983 à la commission
parlementaire des affaires municipales sur le projet de loi 45, Loi modifiant
des dispositions législatives concernant les municipalités. Il
semble que ce mémoire ne soit pas parvenu à la commission. Donc,
M. le Président, je voudrais déposer, en deux copies, le
mémoire de l'Union des municipalités du Québec pour que la
commission puisse en prendre connaissance ou, s'il n'y a pas de
dépôt de documents, le laisser à la commission. Y a-t-il
moyen de le laisser à l'attention de la commission? Pour les autres
projets de loi, des mémoires ont été
déposés. De la même façon que le mémoire de
l'UMRCQ est coté 1M, je pense qu'en toute justice pour l'Union des
municipalités du Québec on pourrait accepter de coter ce
mémoire comme une information de l'Union des municipalités du
Québec à la commission parlementaire des affaires municipales sur
ledit projet.
Le Président (M. Desbiens): Alors, M. le
député de Laprairie, vous l'avez, d'ailleurs, vous-même
mentionné, il n'y a pas de dépôt de documents en commission
parlementaire. Les mémoires auxquels vous faites
référence, ceux de l'Union des municipalités
régionales de comté et de l'Union des municipalités, lors
de l'autre commission parlementaire sur le projet de loi 38, avaient
été déposés au Secrétariat des commissions
avant le début de l'étude en commission. Maintenant, vous pouvez
faire circuler le mémoire.
M. Rochefort: M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Gouin, sur une question de règlement?
M. Rochefort: Oui, sur une question de règlement. Je suis
bien prêt à considérer cette question, mais, qu'est-ce qui
nous assure que le document qui va nous être distribué provient
réellement de l'Union des municipalités du Québec? Il n'a
pas été transmis au Secrétariat des commissions. Il n'a
pas été transmis au ministère des Affaires municipales. M.
le Président, ce qu'on nous demande, c'est de faire un acte de foi.
On est sérieux, on est en commission parlementaire; on n'est pas
à un bingo ici. Il y a des procédures habituelles, dont est
sûrement informée l'Union des municipalités du
Québec, pour transmettre des mémoires, pour dépôt
comme pour comparution. Je ne veux pas débattre de la question: Est-ce
qu'ils sont ici ou non? Je veux quand même être certain que le
document qui va nous être présenté, sur lequel on veut
qu'on se penche immédiatement, qu'on utilise aux fins de la commission,
représente vraiment le point de vue de l'UMQ.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Gouin, je n'ai pas reçu le mémoire pour dépôt, mais
tout simplement pour circulation et chacun en fera son profit. Il va être
distribué, point.
M. Rochefort: Donc, il serait distribué par le
député de Laprairie.
Le Président (M. Desbiens): C'est ça. M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Je veux simplement mentionner ici que le
secrétaire juridique de l'UMQ m'a remis en main propre, en
présence de l'attaché aux recherches de l'UMQ, ces deux copies de
mémoire avec la carte de M. Francis Dufour. On va vous dire dans
quelques minutes à qui elles avaient été envoyées.
Ces documents ont été remis en main propre par les
représentants de l'UMQ sous la même forme que le mémoire
qui a été déposé sur le projet de loi 38. Cela m'a
étonné ce matin, car, nous, de l'Opposition, avons reçu ce
document qui, semble-t-il, a été envoyé au
ministère des Affaires municipales. Je vous dirai à qui
tantôt. Pour le bénéfice de la commission et de ses
membres, aux fins de la discussion, il faudrait voir exactement les
représentations que l'UMQ a voulu faire valoir sur le projet de loi 45
qui intéresse le monde municipal. L'UMRCQ a donné un
mémoire qui a été déposé, coté 1M.
(12 h 30)
Je suis très content des représentations que l'UMRCQ a
faites à la commission parlementaire dont nous pouvons prendre
connaissance, comme Opposition. Mais je pense que, de la même
façon, même si les gens ne sont pas venus en commission, on
pourrait, à tout le moins, prendre connaissance, au niveau de la
commission, de ces mémoires qui viennent officiellement de l'UMQ. De
toute façon, je ne les déposerai pas moi-même; je
demanderai aux représentants de l'UMQ de les transmettre
personnellement, sous leur signature, au Secrétariat des commissions cet
après-midi, pour votre bénéfice.
M. Rochefort: Bien non, pour le bon fonctionnement de la
commission, pas pour mon bénéfice personnel.
Le Président (M. Desbiens): Sur la même question de
règlement, M. le député de Verdun.
M. Caron: M. le Président, nous sommes à la fin de
la session, c'est un document qui est public. Dans l'intérêt de la
commission, pour gagner du temps, pour essayer d'avancer, il me semble que,
unanimement, on pourrait bien l'accepter. Avec le nombre d'articles qu'il y a,
on est lundi...
Une voix: Quelle heure?
M. Caron: ...et il est midi et demi. Remarquez bien: Si on veut
réellement garder la bonne harmonie, dans l'intérêt de
toutes les municipalités du Québec, il me semble qu'on devrait
l'accepter.
Le Président (M. Desbiens): Sur la même question, M.
le député de Bellechasse.
M. Lachance: M. le Président, deux choses.
Premièrement, je voudrais dire que c'est vrai que l'UMRCQ a
déposé un mémoire à la commission parlementaire,
mais ce n'était pas seulement un mémoire déposé,
mais un mémoire qui a été commenté de vive voix et
en personne par le président qui était ici. Je pense que cela, il
faut le dire. Deuxièmement, j'aimerais bien savoir si c'est l'intention
de l'Opposition que ce projet de loi 45 soit adopté avant
l'ajournement.
M. Rocheleau: Cela dépend de vous.
M. Lachance: Je n'en suis pas certain, M. le Président,
pas du tout, par le comportement que je vois ici.
M. Saintonge: Consultez le bureau du leader du gouvernement; cela
pourrait vous intéresser.
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre! M. le
député de Bellechasse a la parole.
M. Lachance: Merci, M. le Président. De par l'attitude de
l'Opposition ce matin, je commence à me poser des questions à
savoir si, oui ou non, on va avancer là-dedans ou bien si on continue
à patiner. Quant à moi, je pense que non seulement les
amendements, mais les articles qui sont contenus dans le projet de loi 45 sont
là pour le bénéfice des municipalités. Et, si
l'Opposition est prête à porter la responsabilité que le
projet de loi ne soit pas adopté, bien, tant pis!
Le Président (M. Desbiens): Alors, voici:
Là-dessus, je crois que le règlement est assez clair. Il y a eu,
comme je le rappelais tantôt, le cas du projet de loi 38 où les
deux unions ont déposé des mémoires, ce qui a
été fait...
M. Rochefort: C'est par l'intermédiaire du
secrétariat.
Le Président (M. Desbiens): ...par l'intermédiaire
du Secrétariat des commissions.
Sur le projet de loi 45, l'Union des municipalités
régionales de comté a présenté un mémoire,
mais il n'a pas passé par le Secrétariat des commissions, sauf
que cela a été accepté à l'unanimité de la
commission, ce qui ne crée pas de problème. S'il y a un
mémoire qui doit être déposé par une autre union ou
un autre groupe, eh bien, il faudra, pour la bonne procédure, que ce
soit accepté à l'unanimité comme dépôt.
M. le député de Groulx.
M. Fallu: Oui. Il y a un problème technique. On fait
constamment allusion à un mémoire, mais il semble ne pas
être disponible. Est-ce qu'il doit être transmis par le biais de
vos services, c'est-à-dire de l'Assemblée nationale, ou s'il doit
l'être par le représentant de l'Opposition?
M. Saintonge: Non.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, je veux simplement
clarifier la situation. C'est que, à mon point de vue, j'avais eu
l'information de l'UMQ qu'on avait envoyé un mémoire. J'ai
peut-être mal compris, j'avais l'impression...
Des voix: Ah!
M. Saintonge: Bien, cela arrive à tout le monde, M. le
Président. J'avais l'impression que j'avais vu un mémoire
coté de l'UMQ sur le projet de loi 45, ce matin; mais j'ai une version
qui n'est pas cotée. Je l'ai reçu à mon bureau, par le
courrier, comme cela se fait à toute époque, le mémoire de
l'UMQ, comme j'en reçois parfois de l'UMRCQ. D'où mon
étonnement quand on m'a dit tantôt que ce n'était pas
coté, qu'on ne l'avait pas reçu. L'UMQ m'avait informé par
la voix de ses représentants officiels que le mémoire avait
été envoyé au niveau du ministère. Je ne me
souviens pas si cela avait été envoyé au niveau des
commissions, peut-être pas, mais généralement c'est
transmis du ministère à la commission. Je ne sais pas, mais il
semble que ce n'est pas le cas. C'était simplement pour faire
bénéficier mes collègues des réflexions de l'UMQ
sur le sujet. Mais, si vous n'aviez pas de mémoire, je suis pratiquement
convaincu que le ministre a dû avoir en sa possession ce
mémoire-là puisqu'on me dit qu'on l'a envoyé au
sous-ministre. Nous verrons bien. De toute façon, je dirai aux
représentants de l'UMQ de faire parvenir, par voie officielle, au niveau
de la commission, ledit mémoire.
Maintenant, pour répondre à la question du
député de Bellechasse, je dirai effectivement...
Le Président (M. Desbiens): L'article 15.
M. Saintonge: Je reviens à l'article 15, M. le
Président, et simplement, en étant à l'article 15, je dis
que l'Opposition, ce n'est pas son intention de bloquer le projet de loi,
même si le député semble vouloir nous imputer des motifs.
Nous avons étudié vendredi d'une façon sérieuse,
après que le gouvernement nous eut fait passer une nuit complète
debout, le projet de loi en question et nous continuons, ce matin, à le
faire. Je pense que, sur un tel projet de loi, nous avons le droit et que c'est
notre devoir comme parlementaires de poser les questions que nous voulons, de
faire valoir les objections que nous voulons bien faire valoir comme Opposition
sur les articles de loi à étudier. Et nous allons continuer
à faire notre travail dans ce sens. Si, au bout de deux ou trois heures
de discussion, c'est trop et qu'on considère qu'on s'oppose, vous
mettrez une autre motion de clôture. Parce que, la dernière fois,
au bout de deux heures et demie, il y a eu une motion de clôture; c'est
ce qui est arrivé sur le projet de loi 38.
Je reviens au projet de loi 45. Au niveau de la position officielle de
l'UMQ, je vous lirai son mémoire, car on ne l'a pas ici.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie, je me permets de vous interrompre. Il y en a maintenant plusieurs
copies; le mémoire a été remis officiellement au
Secrétariat des commissions et je le fais distribuer.
M. Houde: Le chat sort du sac.
Le Président (M. Desbiens): Elles viennent d'être
distribuées.
M. Rochefort: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Berthier, le Secrétariat des commissions vient tout juste de recevoir le
dépôt des mémoires. Je demanderais de les faire
circuler.
M. Rochefort: II laisse sous-entendre des choses.
M. Houde: Ils en ont laissé entendre tantôt.
Maintenant, c'est à nous de laisser sous-entendre des choses. C'est
certain!
Une voix: M. le Président: Est-ce qu'on peut suspendre
pendant quelques minutes?
M. Fallu: M. le Président, on se fait accuser de camoufler
des documents à cette commission.
M. Rochefort: M. le Président, M. le député
de Berthier vient d'affirmer qu'on ne voulait pas sortir le document.
Une voix: II n'avait pas la parole, de toute façon.
M. Houde: Je m'étais adressé à vous, de
l'autre côté, parce que vous avez parlé.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Berthier, je vous répète que les documents viennent tout juste
d'être déposés au Secrétariat des commissions pour
être mis en circulation. Je suspends les travaux pour quelques
instants.
(Suspension de la séance à 12 h 37)
(Reprise de la séance à 12 h 55)
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des affaires municipales reprend ses travaux. M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, il y a eu une espèce
d'accusation qui a été portée indirectement contre
moi-même parce que j'avais dit que c'étaient les mémoires
de l'UMQ. On m'a dit: Qu'est-ce qui nous dit que ce sont bien les
mémoires de l'UMQ?
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Gouin, sur une question de règlement.
M. Rochefort: M. le Président, j'aimerais qu'on suspende
à nouveau pour relire la transcription de ce que j'ai dit. Je n'ai
jamais lancé d'accusation. J'ai fait une intervention visant Uniquement
à m'assurer de la véracité des documents qui nous seraient
transmis. Je n'ai jamais porté une accusation. Je sais que c'est
fréquent dans la bouche de certaines personnes, mais pas souvent de ce
côté-ci de la table.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: J'en prends bonne note. Je n'ai pas vu la
transcription, mais je peux vous assurer que c'est bien le mémoire de
l'UMQ. De toute façon, le problème est réglé. Pour
le bénéfice du journal des Débats, je veux simplement
mentionner ce
qui suit: C'est le mémoire que l'UMQ m'avait transmis par la voie
de son secrétaire juridique. Ici, tantôt, quand j'ai
demandé s'il avait été transmis à la commission ou
au gouvernement, on m'a informé que le mémoire avait
été envoyé. Effectivement, M. le Président, vous
avez pu constater qu'une vingtaine de copies sont arrivées dans les
mains des responsables de la commission, ici, derrière, à peine
deux ou trois minutes après que j'eus fait l'intervention et qu'on eut
soulevé le point pour s'assurer que c'était vraiment le
mémoire de l'UMQ. Après vérification, je tiens à
vous informer que lesdites copies qui sont arrivées à la
commission à 12 h 40 étaient déposées au
Secrétariat des commissions mardi soir dernier et que, quand le
secrétaire juridique accompagné du directeur de recherche de
l'UMQ sont allés vérifier au Secrétariat des commissions,
lesdites copies du mémoire, en 20 exemplaires environ, étaient
toujours à la même place à la table du Secrétariat
des commissions. C'est ce que nous avons transmis à la commission et qui
est maintenant coté 2M.
Je voulais simplement m'assurer qu'on avait reçu les documents
que l'UMQ avait jugé bon de faire parvenir à la commission
parlementaire pour donner son point de vue, même si l'UMQ avait
décidé de ne pas être présente activement à
la commission. Je vous ferai remarquer, M. le Président, que les
représentants de l'UMQ étaient présents quand même
vendredi et sont aussi présents aujourd'hui pour assister aux
délibérations de la commission, mais sans y prendre une part
active puisqu'on ne les a pas entendus avant le début de l'étude
article par article. Je voulais tirer cette chose au clair. Cela me semblait
fondamental puisque je voulais m'assurer que la commission avait reçu
cela. Je m'en étonnais puisque cela avait déjà
été tranmis au secrétaire des commissions, mais non
distribué.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Après cette lancée de clarification
et de précision, M. le Président, on me permettra au minimum,
pour les fins du journal des Débats, de préciser que le
Secrétariat des commissions ne relève du parti ministériel
d'aucune façon.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: Alors, je pense qu'on est prêt à
adopter l'article 15.
M. Saintonge: Non, M. le Président, je n'ai pas
complété mon intervention.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Relativement à l'article 15, le
député de Bellechasse faisait mention du fait qu'une partie du
monde municipal semblait désirer l'adoption de l'article en question au
niveau des ententes municipales. Je vais référer le
député de Bellechasse au mémoire transmis à la
commission et coté 2M, à la page 18: Ententes intermunicipales
régies par la municipalité régionale de comté. Les
articles 15 et 41 du projet de loi spécifient que "les corporations
municipales dont le territoire est compris dans celui d'une municipalité
régionale de comté et qui concluent une entente peuvent y
prévoir, avec le consentement de la municipalité régionale
de comté, que celle-ci joue le rôle d'un comité
intermunicipal ou d'une régie intermunicipale, selon le cas".
Le commentaire de l'UMQ: "Cette nouvelle addition aux lois municipales
confirme l'intention du gouvernement actuel de ne pas confiner les
municipalités régionales à leur rôle
d'aménagement du territoire et de centraliser certains pouvoirs au
niveau de la région. De plus, cette disposition couvre uniquement les
ententes concernant les corporations locales dont le territoire est compris
dans celui de la municipalité régionale de comté. D'une
part, cette disposition n'offre pas la flexibilité des ententes
intermunicipales qui permettent des ententes avec toutes les
municipalités. D'autre part, nous croyons que les articles 412b, 412d et
suivants du Code municipal et les articles 4, 6, 8 et suivants de la Loi sur
les cités et villes autorisent déjà d'arriver à des
ententes impliquant tout aussi bien des municipalités locales que des
municipalités régionales de comté. Afin de freiner
l'élan vers les municipalités régionales de comté,
nous demandons le retrait des deux articles concernés du projet de loi."
C'était la demande de l'UMQ dans son mémoire qui a
été tansmis à la commission parlementaire, en
décembre 1983.
Le Président (M. Desbiens): II est 13 heures. La
commission des affaires municipales ajourne ses travaux à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise de la séance à 15 h 22)
Le Président (M. Desbiens): La commission élue
permanente des affaires municipales reprend ses travaux pour poursuivre
l'étude, article par article, du projet de loi 45, loi modifiant des
dispositions législatives concernant les municipalités.
J'aimerais que les modifications
suivantes soient régularisées. M. Houde (Berthier) serait
remplacé par M. Maciocia (Viger). M. Doyon (Louis-Hébert) serait
remplacé par M. Bourbeau (Laporte) et M. Polak (Sainte-Anne) serait
remplacé par M. Houde (Berthier).
En réalité, il y a deux modifications: M. Bourbeau
(Laporte) et M. Maciocia (Viger). Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Consentement.
Pour éviter toute confusion, pour le bénéfice du
journal des Débats, j'avais transmis une information qui me paraissait
exacte ce matin quand j'ai dit que le mémoire de l'Union des
municipalités du Québec venait tout juste d'entrer au moment de
la distribution.
Après vérification à l'heure du repas, en fait, le
mémoire de l'Union des municipalités du Québec a
été reçu le mercredi 14 décembre. Comme le centre
de documentation du Secrétariat des commissions est en
déménagement présentement, on n'a pas remis la pile de
mémoires, ce qui a causé la confusion que nous avons connue.
Nous étions à l'article 15.
M. Saintonge: M. le Président?
Le Président (M. Desbiens): Oui, M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Est-ce qu'on pourrait renouveler la demande faite
au ministre lors de la discussion qu'on a eue ce matin, si on veut faire
avancer le débat sur d'autres articles, de mettre en suspens
également l'article 15 au même titre que les articles 3, 4, 5 et
6, comme le ministre l'a demandé la semaine dernière?
Une voix: Et 14.
Le Président (M. Desbiens): Et 14.2. M. le ministre.
M. Léonard: II n'y a pas les mêmes raisons pour
suspendre cet article. Nous savons qu'il y a peut-être des gens qui s'y
opposent à l'heure actuelle mais il n'y a pas lieu de modifier l'article
comme c'était le cas dans les articles 3, 4, 5 et 6. On savait qu'il y
avait encore des choses à attacher. Dans ce cas, l'article est clair. Il
n'y a pas lieu de le modifier et nous pensons qu'il faut l'adopter sinon on
va...
M. Saintonge: M. le Président, ce qu'on veut dire au
ministre, c'est simplement qu'on peut arriver avec des modifications qu'on
pourrait proposer et, par la suite, on se fera accuser de retarder le
débat en faisant des modifications proposées à l'article,
en faisant des discussions. On peut prendre un certain nombre de minutes pour
en discuter. On va revenir avec cet article 15 de toute façon; la
même chose quand on étudiera les dispositions au niveau des
modifications de la Loi sur les cités et villes. C'est dans cette
optique que je demanderais au ministre s'il accepterait de suspendre l'article
15.
M. Léonard: Dans le cas, en particulier ici, où
c'est un article qui a été demandé par l'Union des
municipalités régionales de comté du Québec - en
tout cas, elle est d'accord avec cela - c'est elle qui, je pense, pour autant
que mes souvenirs sont exacts, l'a demandé. Comme cette association
représente 70 à 75 MRC, peut-être plus, je ne sais au
juste, il reste que c'est pour faciliter la vie à ces MRC que nous le
faisons. Comme, à l'heure actuelle, la modification que nous apportons
est dans le Code municipal, à mon sens, cela touche
particulièrement les municipalités rurales.
M. Saintonge: On voudrait suspendre pour deux minutes, M. le
Président, deux ou trois minutes.
Le Président (M. Desbiens): Consentement.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Desbiens): La commission suspend ses
travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 26)
(Reprise de la séance à 15 h 36)
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre, s'il vous
plaît. La commission des affaires municipales reprend ses travaux pour
l'étude du projet de loi 45. Nous en étions à l'article
15. Est-ce que l'article 15 est adopté? M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, l'Opposition me
demande de le suspendre jusqu'à 20 heures, et à 20 heures, nous
le ramènerons tel quel à moins qu'il n'y ait une entente entre
nous sur la rédaction de l'article.
Le Président (M. Desbiens): C'est consentement...
M. Léonard: À l'article 15.
Le Président (M. Desbiens): ...alors l'article 15 est
suspendu jusqu'à 20 heures. J'appelle l'article 16.
M. Léonard: Jusqu'à 20 heures, c'est 8 heures.
M. Saintonge: À 20 heures, on ramène l'article 15
en étude.
Le Président (M. Desbiens): Excusez, je n'ai pas saisi la
dernière partie de votre intervention.
M. Saintonge: J'ai dit qu'à 20 heures, M. le
Président, nous ramènerons l'article 15, c'est le voeu du
ministre...
Le Président (M. Desbiens): D'accord.
M. Saintonge: ...et qu'on pourra continuer l'étude de cet
article avec tout ce qui s'ensuit.
Le Président (M. Desbiens): D'accord. J'appelle l'article
16. Est-ce que l'article 16 est adopté?
M. Saintonge: On attend les commentaires du ministre, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: C'est une renumérotation, en raison de
l'insertion à l'article 15 de nouvelles dispositions du Code
municipal.
Le Président (M. Desbiens): Alors, il va falloir
suspendre.
Une voix: Oui.
M. Léonard: Alors, les articles 15 et 16 sont suspendus
jusqu'à 20 heures.
Le Président (M. Desbiens): L'article 16 est suspendu
jusqu'à 20 heures. J'appelle l'article 17. M. le ministre, vous avez un
amendement à l'article 17.
Du jumelage des corporations
M. Léonard: J'ai un papillon, oui. L'article 17
étend aux MRC le pouvoir de se jumeler avec d'autres organismes
intermunicipaux du Québec ou d'ailleurs.
M. Saintonge: On va arriver à l'article 17, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): Quel est l'amendement à
l'article 17?
M. Léonard: L'amendement c'est ceci, si je le lis:
"L'article 412bh du Code municipal dont l'insertion est proposée par
l'article 17 du projet de loi 45 est modifié: 1 par la suppression, dans
la première ligne, du mot "locale"; 2 par le remplacement, dans la
quatrième ligne, du mot "située" par les mots "ou, selon le cas,
un autre organisme supramunicipal situé"."
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Saintonge: Non, M. le Président. Une voix:
Hé bien!
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: C'est encore la même question, M. le
ministre, qu'on retrouve au niveau des MRC. On vient étendre le
jumelage...
Une voix: C'est effrayant.
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Laprairie.
Une voix: Tu t'en viens comme Bissonnet, toi?
Le Président (M. Desbiens): Vous avez la parole, M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: C'est un article où l'on veut étendre
en fin de compte - le ministre vient de le mentionner - le jumelage non
seulement au niveau des municipalités, mais également au niveau
des MRC. Dans le même cadre d'entente que j'ai mentionné ce matin
au niveau de la décentralisation des pouvoirs ou quoi que soit, on
demande que tant que la conférence Québec-municipalités
sur la décentralisation n'aura pas eu lieu, tant que les
municipalités ne se seront pas entendues avec le gouvernement
là-dessus, qu'on en reste avec le phénomène qu'on le
permette au niveau des municipalités; au niveau des MRC, quand elles
auront complété leurs fonctions d'aménagement - c'est le
but dans lequel elles sont faites - on verra les pouvoirs qu'on va confier aux
MRC. De toute façon, qu'est-ce que cela va faire? S'il y a du jumelage
au niveau des MRC, c'est encore une fois au niveau du personnel des MRC, c'est
du personnel supplémentaire dont on va avoir besoin, ce sont des
modalités qu'on va additionner à l'administration des MRC. C'est
justement ce à quoi l'Opposition s'oppose fermement et ce à quoi
aussi beaucoup de municipalités s'opposent. Il reste que même si
des municipalités voulaient s'opposer dans tout le Québec, dans
certains cas il y a possibilité que certaines MRC, malgré des
votes serrés - ce sera un vote à 50% si je ne m'abuse, dans un
tel cas, ce sera la majorité simple et non pas aux deux tiers - dans un
tel cas, même si c'est pratiquement plus que la moitié des
municipalités qui peuvent s'opposer, on
arrivera avec des jumelages de MRC, des frais supplémentaires qui
seront à la charge non seulement de ceux qui vont participer à
l'achat mais de toutes les municipalités qui sont comprises dans un
territoire de MRC.
Pour ces motifs, il m'apparaît valable qu'on attende pour pousser
plus loin dans les pouvoirs et les fonctions des MRC. Il me semble que ce n'est
rien de plus sensé. Le ministre a déjà, il me semble,
convenu avec le monde municipal que toute question administrative ou politique
au niveau des MRC serait suspendu jusqu'au fameux sommet. Cela fait
déjà plus d'un an qu'on le dit. Je demanderais que dans les faits
on le reconnaisse. On demeure avec la possibilité, telle qu'introduite
dans le projet de loi 45 original, de laisser la question de jumelage au niveau
des corporations locales.
Une voix: M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): M. le député
de...
M. Léonard: M. le Président, si vous le permettez.
Nous donnons, par l'article 17, le pouvoir aux municipalités locales du
Code municipal de se jumeler, ce qui n'existait pas ou ce qui n'existait que
pour les villes jusqu'ici. Des municipalités locales régies par
le Code municipal nous ont demandé de l'inscrire; de la même
façon, l'Union des municipalités régionales de
comté du Québec a demandé que ce pouvoir soit aussi
étendu aux MRC. Je reviens à une chose. Ce n'est pas un devoir.
C'est vraiment facultatif. Les municipalités qui veulent se jumeler le
font, celles qui ne veulent pas ne le font pas; les MRC qui veulent le faire le
font, celles qui ne le veulent pas ne le font pas. Je considère que tout
cela est sur une base volontaire. Cela a été demandé par
l'UMRCQ et je maintiens ce pouvoir ici. S'il y a des MRC qui veulent l'exercer,
elles l'exerceront.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: J'avoue que j'ai de la misère à m'y
retrouver. D'une part, j'ai pris connaissance tantôt du mémoire
qui nous a finalement été distribué par le
Secrétariat des commissions en provenance de l'Union des
municipalités du Québec. Deuxièmement, j'écoute
l'argumentation du député de Laprairie et j'ai de la
misère à m'y retrouver. Je crois qu'il y a un consensus qui est
intervenu au niveau du monde municipal québécois,
c'est-à-dire l'ensemble des municipalités, les deux unions, le
gouvernement du Québec par la voix du ministre des Affaires municipales
et par la voix du ministre à l'Aménagement et au
Développement régional, pour dire qu'on va se rencontrer tout le
monde ensemble à l'automne, je crois, sauf erreur, pour discuter de
l'ensemble de la question du partage des pouvoirs entre Québec, les
municipalités régionales de comté et les
municipalités locales. Il semble qu'on s'entend tous
là-dessus.
Évidemment, ce qui est sous-entendu dans tout cela, c'est
qu'effectivement, dans un premier temps, le monde municipal décide,
désire avoir une voix au chapitre quant à la discussion, quant
aux décisions qui sont prises à savoir s'il y aura des transferts
de pouvoirs de Québec vers les municipalités régionales de
comté. Deuxièmement, on veut que si jamais des pouvoirs devaient
être transférés d'un niveau de gouvernement aux
municipalités régionales de comté, il y ait transfert de
ressources fiscales proportionnelles aux responsabilités dont il serait
question. On s'entend tous là-dessus.
De là à étendre ce raisonnement, ce consensus, par
exemple, à une demande telle que celle qu'on a sur la table à
l'article 17, pour permettre à la fois à des corporations locales
et aussi à des municipalités régionales de comté,
si elles le veulent, de conclure des ententes pour être jumelées
avec d'autres municipalités, j'avoue que je ne m'y retrouve plus. Cela
ne s'appelle pas une décentralisation. Cela ne s'appelle pas une
déconcentration des pouvoirs de Québec vers des corporations
locales ou vers des municipalités régionales de comté que
de leur donner le pouvoir, la possibilité, non pas l'obligation, de
faire des ententes de jumelage de municipalités.
Franchement, je considère qu'on mélange les choses
carrément et il n'y a absolument aucune comparaison possible avec les
raisons qui ont été évoquées sur lesquelles il y a
eu consensus pour qu'il y ait un moratoire jusqu'à ce qu'il y ait une
conférence Québec-municipalités sur ces questions, des
questions qui nous sont soumises actuellement à l'article 17, pas plus
que c'était le cas quant à moi à l'article 15. Là,
si c'est cela qu'on veut dire, on est aussi bien de dire qu'on met tout le
monde municipal au neutre jusqu'à ce qu'il y ait une grande
conférence Québec-municipalités pour savoir s'il y aurait
des choses qui pourraient se faire ou qui ne pourraient pas se faire dans le
monde municipal. (15 h 45)
Le député de Laprairie nous dit: Vous nous aviez dit que
les municipalités régionales de comté serviraient à
faire de l'aménagement, nous, nous voulons qu'elles ne fassent que de
l'aménagement. Voyons donc, si nous étions avant la loi 125,
est-ce qu'on refuserait le droit à l'Union des conseils de comté
d'avoir un article dans une loi qui leur permettrait, s'ils le souhaitent,
conseil de comté par conseil de comté, de faire des ententes de
jumelage avec d'autres? Cela n'a pas d'allure, M. le Président. Je pense
qu'on
mélange les choses. Il serait peut-être utile que les gens
refassent un peu leurs classes là-dessus pour qu'on sache vraiment ce
dont on parle lorsqu'on traite de ces choses. Oui, il y a un consensus pour
établir un moratoire sur des transferts de responsabilités, mais
pas sur la possibilité que des municipalités régionales de
comté puissent faire un certain nombre de choses qui les
intéresseraient et qui pourraient être très utiles non
seulement pour elles, mais aussi pour l'ensemble du Québec.
Le Président (M. Desbiens): Merci. Est-ce que
l'amendement...
M. Saintonge: M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Simple précision. Ce n'est pas une question
de tout mélanger, il a été convenu que la fonction
principale des MRC devait demeurer l'aménagement, point. De la fonction
d'aménagement on en est rendu avec des ententes intermunicipales, on
élargit les possibilités et on s'en va maintenant avec des
jumelages. Par exemple, alors qu'on devait rester à
l'aménagement, le ministre le sait fort bien, au niveau de
l'éducation ce seront les bases éventuelles avec les
commissions scolaires, avec Travail-Québec avec les services sociaux,
avec la question des implications de postes ouverts par un centre de
main-d'oeuvre du Québec, toutes des choses comme ça. On
établit de plus en plus le rôle des MRC. L'Opposition veut,
conformément aux demandes des municipalités à plusieurs
occasions, limiter le rôle des MRC au seul point du schéma
d'aménagement. Ce n'est pas une question de décentralisation de
pouvoir, ce sont des possibilités qu'on donne aux MRC de faire autre
chose. On dit: Laissez-les là pour le moment.
On a parlé tantôt des ententes intermunicipales. J'ai deux
télégrammes de MRC, ce ne sont peut-être pas des tonnes,
mais ce sont au moins deux qui se s'y sont opposées. Pour ce qui est des
jumelages, de quelle façon, nous dit-on, que les municipalités du
Québec sont vraiment d'accord après ce que nous avons entendu
antérieurement? Le président de l'UMRCQ peut être d'accord,
soit, mais est-ce que le monde municipal a été consulté?
est-ce que l'ensemble des municipalités a été
consulté? A-t-on eu le temps de savoir oui ou non si c'était le
cas? Ce matin le ministre nous a mentionné: II y a plusieurs demandes de
MRC. Je lui ai demandé: Nommez-en. On n'en n'a pas nommé une. Je
vous demande la même chose à propos des jumelages: Quel MRC vous a
demandé de faire des jumelages de façon unanime et globale? C'est
bien beau que ce soit facultatif, je comprends que c'est facultatif et qu'il
n'y a rien d'obligatoire là-dessus, mais on ne veut même pas
s'étendre au facultatif, qu'on reste dans les normes qu'on a convenues
au niveau de la MRC: schéma d'aménagement, point à la
ligne.
C'est ce que le ministre Gendron a dit dans des conférences
municipales et aujourd'hui, non, c'est facultatif, allons-y, laissons aller,
laissons couler, il n'y a pas de problème, elles ne sont pas
obligées de le faire. Mais le ministre peut-il démentir que
s'il y a un vote à 50% il y a majorité absolue. À
50%, dans des MRC, si vous avez certaines municipalités qui sont pour et
d'autres municipalités qui sont contre, il suffit qu'il y en ait 51%
d'accord et les autres, même si elles ne sont pas d'accord, vont
procéder au jumelage avec quelque chose d'autre, mais qui va payer les
frais? Ce n'est pas Québec, ce sont les municipalités
elles-mêmes qui vont être obligées de payer les frais et de
défrayer ces coûts. À mon point de vue il était
clair et entendu qu'au niveau de la MRC, il n'y avait pas de frais qui
s'ajoutaient. Les municipalités voulaient en rester là
jusqu'à ce qu'on en arrive à une conférence
Québec-municipalités. Après cela on verra. Est-ce qu'il y
a d'autres frais qu'on va engager? On les engagera, mais qu'on respecte la
volonté du monde municipal qui avait été clairement
établie à mon point de vue jusqu'à maintenant.
Est-ce que le ministre peut répondre à ma question
à savoir si c'est bien 50% plus 1% pour la majorité absolue?
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: Oui, les décisions là-dessus
vont être prises par la majorité.
M. le Président, je veux bien que le député de
Laprairie veuille parler au nom du monde municipal, mais je considère
aussi que quand le président de l'Union des municipalités
régionales du Québec est ici et qu'il nous dit qu'elle est
d'accord sur des clauses comme celles-là, des pouvoirs comme
ceux-là qui sont, d'ailleurs, accordés sur une base tout à
fait facultative, il me semble qu'elle représente quelque chose, qu'elle
représente quelqu'un, qu'elle représente des
municipalités. L'union en représente 70, 75, 80, je ne sais pas.
C'est environ le nombre qu'elle représente. À mon sens, c'est
valable comme témoignage. Je veux bien qu'on reçoive un ou deux
télégrammes mais, la réalité, ce n'est pas cela. La
réalité, c'est que l'Union des MRC veut qu'on étende le
pouvoir de jumelage aux MRC. Moi, je suis tout à fait disposé
à reconnaître son désir là-dessus.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Groulx.
M. Léonard: Je peux dire, M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: Dans le mémoire de l'Union des MRC, on
peut lire ceci: "Notre organisme entérine ce nouvel amendement
permettant aux corporations locales de se jumeler avec toute autre corporation
municipale du Québec ou ailleurs, mais nous croyons que les
municipalités régionales de comté devraient
bénéficier du même privilège. En effet, les
municipalités que nous représentons, étant moins
favorisées financièrement, pourraient quand même
bénéficier des privilèges de cet amendement en se jumelant
avec une autre corporation par l'intermédiaire de la municipalité
régionale de comté."
Je pense que l'article 15 et l'article 17 vont tout à fait dans
ce sens et je suis tout à fait disposé à reconnaître
cela.
Une voix: Je propose de procéder.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Groulx.
M. Fallu: Mon collègue de Gouin parlait tantôt de
confusion. On a assisté, quelques instants après, justement
à cette confusion continue. Certains membres autour de cette table
finissent par concevoir que le mot "MRC" devient péjoratif. C'est un mot
qu'on ne peut plus utiliser à aucune sauce. Il n'y a plus personne qui a
le droit de parler même de la géographie des MRC. Il y a des
organismes privés qui se regroupent actuellement sous la
géographie de la MRC. Cela ne crée aucune obligation pour la MRC
ni de financement, ni de faire quoi que ce soit d'autre.
La MRC se définit comme étant une géographie
d'appartenance et les gens s'identifient à cette géographie
d'appartenance qu'ils ont eux-mêmes eu l'occasion de définir dans
le paysage municipal. Pour le reste, on sait qu'il y a des organismes
semi-privés, comme les commissariats industriels, qui quelquefois
étaient déjà définis selon la géographie de
ce que sont devenues les MRC.
Quant aux organismes publics, par exemple les CLSC, dans combien de MRC
actuelles le territoire a-t-il été calqué -celui de la MRC
- sur la géographie des CLSC. C'est le cas à Lamater, c'est le
cas chez moi à Sainte-Thérèse-de-Blainville. C'est le cas
également à Deux-Montagnes. Travail-Québec avait
commencé déjà sa décentralisation - sa
déconcentration, plus précisément - et, s'ils se collent
à la géographie des MRC, tant mieux pour les citoyens qui se
reconnaissent dans un paysage géographique, commissions scolaires ou
autres institutions. Il faut cesser de faire des confusions de cette
nature.
D'autre part, nous avons, cet été même, ici au
Québec, le grand avantage d'avoir le congrès mondial des villes
jumelées et des cités unies. C'est précisément dans
le cadre de ce congrès, je dirais presque à l'occasion de ce
congrès, au moment où le jumelage est à l'honneur, que la
demande nous vient du monde municipal d'étendre cette possibilité
aux corporations locales et aux corporations supramunicipales. Nous ne faisons
que répondre à une demande. Il ne s'agit plus d'avoir en
tête des appréhensions, je dirais, presque morbides du mot MRC.
Cela existe dans le paysage. Si elles veulent certains pouvoirs, certains
privilèges, on est ici pour les leur accorder.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. Encore là,
sur le principe, on n'est pas contre. On a tout simplement dit et
indiqué au ministre des Affaires municipales que les MRC ont
été créées dans un but quand même assez
limité au point de vue, premièrement, de leur schéma
d'aménagement. Le ministre fait allusion aux rencontres et au fait que
le président de l'UMRCQ est présent et a fait valoir certains
points. L'Union des municipalités n'a pas été
présente et n'a pas fait valoir ses points. Si on tient compte des
positions adoptées antérieurement par les deux unions... Je me
permettrai de citer, et c'est très pertinent avec l'article que nous
avons là: On aura pu constater, avec la tenue récente de
colloques régionaux, de congrès et de journées
d'étude des deux unions représentant l'ensemble des
municipalités du Québec, à la suite du dépôt
du document gouvernemental portant sur le choix des régions, que les
administrateurs municipaux se posent de sérieuses questions sur
l'ensemble de la démarche gouvernementale.
Même si on ne remet pas en question la création
récente des MRC, on semble majoritairement vouloir limiter son
rôle à la confection et à l'adoption du schéma
d'aménagement. Ce que très majoritairement les élus
municipaux proposent pour réaliser des projets communs ou assumer en
commun certaines responsabilités, c'est le mécanisme des ententes
municipales qui est moins lourd, qui n'a pas une application territoriale
universelle comme les MRC, qui protège l'autonomie locale et qui peut
être dissous ou modifié s'il se révèle inefficace,
selon la majorité des élus locaux. C'est au niveau local et dans
l'application du principe de
l'autonomie de chacune des municipalités que doit s'effectuer
toute décentralisation. Les MRC ne doivent pas assumer de
responsabilités qui relèvent de l'autorité locale et les
élus craignent fortement, et avec raison, que, si le gouvernement leur
confiait des responsabilités actuellement assumées par les
différents ministères, les MRC risqueraient, aux dépens
des populations locales, de n'être que des exécutantes de pouvoirs
déconcentrés, régis par des normes, des règlements
et des directives émis et contrôlés par Québec. Les
deux unions ont réitéré qu'elles n'ont pas contesté
la constitution des MRC dans la mesure où ces instances n'auraient qu'un
rôle de concertation en matière d'aménagement du
territoire. Ce sur quoi semblent s'entendre les dirigeants des deux organismes
qui représentent l'ensemble des municipalités du Québec en
ce qui concerne les MRC, c'est qu'elles ne doivent pas servir de structure
universelle pour transférer au niveau régional des pouvoirs
locaux.
Les gens du milieu rural, qui tiennent à préserver
l'intégrité du monde rural et qui s'opposent à ce que le
gouvernement leur impose, par le biais des MRC, des responsabilités
urbaines qu'ils ne veulent pas et qu'ils ne sont pas prêts à
assumer financièrement, craignent encore plus que le milieu urbain
l'extension éventuelle des pouvoirs des MRC. Cependant, dans les deux
cas, on estime que le modèle des communautés urbaines a
coûté suffisamment cher aux municipalités et à leurs
contribuables pour qu'on résiste à leur multiplication en dehors
des grandes agglomérations urbaines. D'ailleurs, même dans les MRC
qui ne regroupent que des municipalités urbaines, on cherche à
éviter à tout prix la constitution de nouvelles
communautés urbaines et l'érosion des pouvoirs locaux au profit
d'une structure intermunicipale dispendieuse et qui finit par constituer des
fusions déguisées. Un éditorial du journaliste Raymond
Giroux, dans l'édition du 12 septembre 1983 du quotidien Le Soleil,
résume suffisamment bien la situation pour que nous la reproduisions au
complet. Cet éditorial s'intitule: "À l'assaut des mairies?" "Le
gouvernement québécois a-t-il vraiment l'intention de partir
à l'assaut du pouvoir municipal, de lui enlever toute
responsabilité réelle, de le reléguer au rôle de
simple collecteur de taxes dépourvu de tout prestige? "Les maires et les
membres des conseils municipaux réunis vendredi et samedi à
Montréal ne paraissent pas très loin de le croire, eux qui ont
senti le besoin de mobiliser leurs troupes de toute urgence avant que le
ministre d'État à l'Aménagement et au Développement
régional, M. François Gendron, ne parte en tournée au
cours des prochaines semaines pour assurer la promotion de son document de
travail sur "Le choix des régions." "Le titre même de cette
proposition rendue publique en juin inquiète les organismes municipaux.
Le président de l'Union des municipalités du Québec, M.
Francis Dufour, accuse le gouvernement d'avoir déjà fait un
choix, celui des gouvernements et des pouvoirs régionaux, aux
dépens des entités locales existantes. (16 heures) "Que les
maires ne s'élèvent pas contre l'initiative de M. Gendron aurait
constitué une grande surprise, un revirement de taille dans ce milieu
toujours plus porté à défendre la répartition
actuelle des pouvoirs qu'à promouvoir les bouleversements politiques ou
sociaux. Or, "Le choix des régions", effectivement, se recoupe à
l'intérieur de petits amendements à certaines lois que l'on
retrouve ici. Comme l'a noté M, Dufour dans son allocution de bienvenue
au colloque de l'UMQ, cela constitue une pièce majeure dans la
démarche poursuivie par Québec depuis près de cinq ans.
Après la loi 125 sur l'aménagement du territoire qui
créait les municipalités régionales de comté, les
MRC, le projet Gendron veut mettre un peu de chair autour de cette nouvelle
instance, lui permettre de jouer un rôle politique accru. Qui perdra, si
cet objectif se concrétise? Les élus municipaux, bien sûr,
dont les pouvoirs seront une fois de plus érodés au profit
d'instances régionales et de tables de concertation qu'ils devront
partager avec des représentants d'autres organismes non élus
cette fois. "Ce recul politique des maires et des échevins
entraînera-t-il toutefois des conséquences négatives ou
positives à long terme, pour l'ensemble de la population? Penseurs
péquistes et planificateurs savants ont toujours cru que le pouvoir
municipal, qu'ils ont très rarement contrôlé, ne servait
que de tremplin à des intérêts personnels ou financiers
tout à fait détachés de la recherche du bien commun. "Le
choix des régions" s'inscrit dans cette même ligne de
pensée visible depuis plusieurs années dans les textes qui
émanent de l'Office de planification et de développement ou du
secrétariat à l'aménagement, et qui souhaite la mise sur
pied progressive d'un nouveau palier de discussion et de décision entre
le gouvernement et les citoyens et citoyennes. Les MRC, après de longs
débats, ont finalement reçu l'aval du gouvernement et du milieu
municipal à la suite de multiples négociations menées par
le ministre Jacques Léonard qui a, par la suite, laissé le
portefeuille de l'Aménagement pour hériter de celui des Affaires
municipales. "Le nouveau ministre a décidé de maintenir le
flambeau de la régionalisation malgré un M. Léonard qui,
comme par
enchantement, avait décidé que le vent de réforme
avait assez duré et que l'heure était venue de consolider les
acquis, de cesser les bouleversements. Le premier ministre René
Lévesque, chaud partisan du projet, doit maintenant arbitrer entre les
deux tendances, une situation dont le ridicule commence à
transparaître sérieusement même dans les rangs du Parti
québécois, dont certains élus régionaux attendent
l'application d'une vraie politique de décentralisation qui doit
nécessairement passer par la structure de régionalisation que
veut mettre sur pied M. Gendron. Les maires affirment, M. le Président,
appuyer le principe de la concertation régionale mis de l'avant par le
document de réflexion gouvernementale sur une base flexible et
volontaire, mais refusent toute intégration forcée dans une
nouvelle structure et insistent sur le statu quo dans la répartition des
pouvoirs. Que le gouvernement se départisse de quelque autorité
au bénéfice d'une autorité régionale quelconque
leur plairait. Les élus municipaux, par contre, refusent de jouer le
même jeu et ne sont pas victimes de confusion comme aime à le
prétendre le ministre Gendron. "Ils n'ont jamais accepté, au
fond, qu'il existe une meilleure façon de développer le
Québec que la structure municipale actuelle. La création des MRC
paraît être la limite acceptable aux défenseurs du statu
quo. M. Gendron, pour poursuivre le processus de régionalisation, devra
donc convaincre la population de son caractère essentiel."
Nous voyons maintenant ce que le gouvernement actuel veut faire des
principes démocratiques qui avaient animé le gouvernement
libéral dans la réforme des structures scolaires. Nous constatons
aussi, à l'examen du document de consultation sur le choix des
régions, que le gouvernement actuel se prépare à faire
sauter tous les organismes régionaux qui étaient en place au
moment de sa prise du pouvoir, soit parce qu'il ne les contrôle pas, soit
parce qu'ils ne s'inscrivent pas dans son projet d'indépendance du
Québec.
Nous réalisons de plus que les élus municipaux refusent de
donner leur accord à l'orientation qui leur est proposée par le
gouvernement, tant en ce qui concerne les structures régionales de
concertation que l'érosion éventuelle du pouvoir local au profit
des municipalités. Ils sont majoritairement opposés à la
démarche gouvernementale et, même s'ils sont 10 000, cela ne
signifie pas qu'ils réussiront à arrêter la machine
alimentée par des fonctionnaires et des technocrates. Et, à leur
sujet, il est intéressant de rappeler le passage suivant de l'article du
journaliste Pierre-Paul Noreau du quotidien Le Soleil, du 17 septembre 1983,
intitulé Point de non retour. "Un changement de gouvernement ne
constitue toutefois pas une garantie de statu quo advenant un remplacement du
gouvernement du Parti québécois avant la mise en place des
premiers éléments du projet Gendron. Le répit
anticipé pourrait être de courte durée. La machine
administrative toujours en place se chargeant de remettre en branle le
processus à l'exception de quelques variantes possibles dans les
appellations ou les sigles, le résultat pourrait fort bien être
tout à fait le même. Le Parti libéral doit
s'intéresser davantage à toute question des MRC et de la
régionalisation. Il doit être la voix de ceux qui s'opposent
à la démarche gouvernementale. Il doit, à la
lumière des dossiers qu'il aura constitués sur les coûts
des communautés, sur les volontés du milieu, élaborer ses
propres politiques et les défendre, d'abord en tant qu'Opposition
officielle, et, à brève échéance, continuer
à défendre en tant que gouvernement. Autrement, ce seront les
fonctionnaires qui décideront ou qui nous imposeront leurs vues parce
que nous ne serons pas prêts à leur faire face."
Pour toutes ces raisons, M. le Président, je pense que...
Tantôt, on a dit que l'on n'était pas contre le principe et c'est
un fait. Mais pourquoi n'attendons-nous pas la rencontre
Québec-municipalités. Pourquoi êtes-vous si pressés
de voir passer, par bribes, à l'intérieur de ce projet de loi, de
nouveaux pouvoirs? En somme, je l'interprète comme une duplication. Les
communautés urbaines et régionales, créées en 1969
n'ont jamais eu à remplir ce rôle de parrainage ou de jumelage.
Pourtant, on est en 1983. Pourquoi confie-t-on, aujourd'hui, aux MRC un
pouvoir, c'est-à-dire celui de se jumeler avec d'autres pouvoirs local
ou régional?
M. le Président, je ne pense pas que l'on ait objection à
permettre aux municipalités rurales des pouvoirs de jumelage. Mais de
là à les transporter aux municipalités régionales
de comté, c'est, encore une fois, faire passer la dépense de
petites municipalités au niveau régional et une fois cette
dépense passée, c'est la redistribution parmi l'ensemble des
municipalités de cette communauté. Encore une fois, c'est
peut-être simplement se soustraire à ses responsabilités
locales et faire porter le fardeau aux municipalités régionales
de comté qui, de toute façon, est redistribué aux citoyens
de l'ensemble de cette municipalité régionale de
comté.
Pour ces motifs, je ne vois pas pourquoi on accepterait, nous, de
précéder la rencontre Québec-municipalités et,
effectivement, les présidents ont fait la demande d'attendre et de
s'asseoir à une table pour tenter de se concerter et prendre
connaissance éventuellement de l'aspect de la régionalisation et
aussi des pouvoirs qui pourraient être dévolus aux
municipalités régionales de comté. Ce qui est le plus
important, ce sont les enveloppes budgétaires qui pourront
accompagner ces pouvoirs. Le gouvernement et le ministre des Affaires
municipales ont toujours été muets quand on a traité
d'enveloppes budgétaires, de transferts fiscaux dans le but de favoriser
les municipalités régionales de comtés qui accepteront. Je
souhaite toujours que cela passe par l'autorité locale et que celle-ci
décide, si elle le veut, de transporter aux municipalités
régionales de comté de leur territoire, les pouvoirs, si elle en
a à transporter. J'aurai sûrement l'occasion d'y revenir.
Loin de nous opposer à long terme, nous aimerions connaître
davantage les positions que le gouvernement tente de prendre. Depuis quelques
semaines, on prend connaissance de différents projets de loi et on
s'aperçoit que dans le projet de loi sur les taxis on a
transféré aux municipalités les pouvoirs pour lesquels le
gouvernement se garde le loisir de percevoir les sommes pour les permis. Ce qui
reste aux municipalités, c'est d'appliquer des amendes aux chauffeurs de
taxi, dans ce cas, afin de se permettre d'avoir des revenus pour
équilibrer les dépenses au niveau de la surveillance qu'elles
devront faire. Pour tous ces motifs, nous souhaiterions que le ministre reporte
aussi cet article.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Effectivement, plus j'entends discourir nos
collègues de l'Opposition, plus je maintiens qu'il y a une confusion
totale quant à l'objet du moratoire qui est intervenu dans l'ensemble du
monde municipal au sujet des pouvoirs des municipalités
régionales de comté. J'ai l'impression qu'on est en train de
créer une confusion où on va prétendre que c'est le
moratoire souhaité par le Parti libéral du Québec qui est
celui demandé par l'ensemble du monde municipal quant aux pouvoirs des
municipalités régionales de comté. On confond tellement
que l'Union des municipalités régionales de comté du
Québec, qui est partie prenante à la demande de moratoire quant
à l'ensemble des pouvoirs qui devrait être ceux des
municipalités régionales de comté, nous demande... Le
Parti libéral s'est fait fort avec raison, ce matin, de s'assurer que
nous avions entre les mains les mémoires des deux unions dans le cadre
de l'étude du projet de loi 45. Mais je lui demanderais de lire les deux
mémoires, celui de l'Union des municipalités du Québec,
l'UMQ, et aussi celui de l'Union des municipalités régionales de
comté. On pourrait peut-être donner un traitement
équivalent au mémoire des municipalités régionales
de comté, d'autant plus que ses représentants ont pris la peine,
non seulement de nous faire parvenir un mémoire, mais de venir nous le
présenter en commission. Je lirai la recommandation que l'on retrouve
à la page 16 pour l'article 17 dans le mémoire de l'Union des
municipalités régionales de comté que M. Asselin nous a
présenté vendredi dernier.
J'imagine que c'est un plaidoyer qui aura sûrement peu
d'utilité puisque le député de Laprairie est absent et le
député de Hull qui vient d'intervenir est en grande conversation
avec le député de Saint-Laurent. Donc, au minimum, pour votre
intérêt à vous, je sais qu'il est grand, je me permettrai
donc de citer ce qu'on retrouve à la page 16, article 17 du
mémoire de l'Union des municipalités régionales de
comté. Je cite au texte: "Notre organisme entérine ce nouvel
amendement permettant aux corporations locales de se jumeler avec toute
corporation municipale au Québec ou ailleurs. Mais nous croyons que les
municipalités régionales de comté devraient
bénéficier du même privilège. En effet, les
municipalités que nous représentons étant moins
favorisées financièrement pourraient quand même
bénéficier des privilèges de cet amendement en se jumelant
avec une autre corporation par l'intermédiaire de la municipalité
régionale de comté".
Il y a vraiment une confusion dans l'esprit de nos collègues du
Parti libéral sur le moratoire qui est intervenu, parce qu'une des deux
parties prenantes à la demande de moratoire vient nous dire que
là-dessus c'est eux qui font la demande qu'on étende cette
possibilité à l'ensemble des municipalités
régionales de comté. Qu'on ne vienne pas nous dire qu'on peut
même se servir du mémoire de l'Union des municipalités du
Québec pour justifier une demande de suspension de l'étude de cet
article jusqu'à ce que la conférence
Québec-municipalités ait eu lieu, parce que les villes elles ont
le pouvoir par leur charte, par des lois, de se jumeler avec d'autres
villes.
L'objet de l'article qui nous est demandé par l'Union des
municipalités régionales de comté et qui a
été retenu par le gouvernement et la majorité
ministérielle est donc de permettre aussi non seulement aux
municipalités régionales de comté, mais par leur
intermédiaire, aux municipalités locales, rurales, d'avoir les
possibilités de participer au jumelage avec d'autres
municipalités, jumelage souvent qu'elles n'auraient pas la
possibilité de faire sans l'intermédiaire des
municipalités régionales de comté. Quand j'écoute
l'argumentation du Parti libéral sur cette question, j'en suis à
me demander si on veut créer deux classes de municipalités au
Québec: les villes qui ont le droit de se jumeler, qui auront le droit
de venir participer au congrès des villes jumelées qui se tiendra
à Montréal, l'été prochain, au Palais des
congrès, et les
municipalités rurales qui, elles, ne pourraient pas se jumeler
pas plus directement que par l'intermédiaire de leur municipalité
régionale de comté et, pendant que les villes auraient le droit
de participer au congrès des villes jumelées l'été
prochain, les municipalités rurales pourraient s'occuper de questions
agricoles, de questions de voirie rurale ou de ce genre de questions. J'ai
l'impression que c'est ce qui ressort des propos que nous tiennent les
députés libéraux de la commission des affaires municipales
sur cette question. (16 h 15)
M. le Président, cette opposition que reprend le Parti
libéral depuis ce matin sur des questions non pas de pouvoirs, non pas
de responsabilités mais sur les possibilités additionnelles que
par la loi 45 on voudrait donner aux municipalités régionales de
comté qui pourraient s'en prévaloir ou pas, j'espère que
cette opposition systématique à donner des possibilités
additionnelles aux municipalités régionales de comté,
à la suite des demandes que leur union nous a présentées,
n'est pas une façon de se venger de la position qu'a tenue l'Union des
municipalités régionales de comté dans le cadre du projet
de loi 38. J'espère que rien de ces considérations ne pourrait
être présent à l'esprit des députés du Parti
libéral dans les positions qu'ils tiennent actuellement sur ces
questions.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): M. le Président, je vais
être très court. Je comprends une chose, c'est qu'on change les
règles du jeu en ce qui concerne la juridiction des MRC. Au
départ, cela ne devait servir qu'à l'aménagement du
territoire. Qu'on me dise qu'il faut qu'il y ait un accord, cela ne prouve
exactement rien. Si cela concerne les corporations locales, je suis
parfaitement d'accord. Je n'ai rien à redire là-dessus, chaque
corporation municipale est, je pense, habilitée à décider
si elle doit se jumeler ou non. Mais on va imposer à une
municipalité régionale de comté un jumelage qui va
être décidé, on me l'a mentionné tantôt,
à la majorité. C'est là que je pense que c'est
inacceptable. 49% - parce que c'est possible - des municipalités locales
pourraient s'opposer à payer des voyages à des élus pour
aller rencontrer leurs collègues en Europe. Si ces municipalités
sont contre ces voyages ou ces dépenses, je pense qu'elles ont un mot
à dire. Selon les règles du jeu au départ, cela ne devait
s'appliquer qu'à l'aménagement du territoire.
Donc, en cours de route, on change les règles du jeu. Si on veut
les changer, qu'on les change mais qu'on les change par une loi qui va
concerner les municipalités régionales de comté et non pas
à l'occasion d'un projet de loi omnibus. Je pense que cela est
inacceptable, et cela est très facile à défendre. Au
départ, j'avais compris que cela ne s'appliquait qu'aux
municipalités locales. Je n'aurais rien à dire sur cela, je pense
que ce serait absolument acceptable. Mais, qu'on change les règles du
jeu et qu'on impose aux municipalités locales par la municipalité
régionale de comté cette obligation de se soumettre à un
jumelage, je pense que cela est absolument inacceptable. S'il y en a qui
veulent se payer des voyages, qu'ils s'en paient. Mais, personnellement, je
suis contre autant que je suis contre l'article 15 qui est au même effet,
soit de conclure des ententes en dehors de l'aménagement du
territoire.
Ce qu'on doit retenir, c'est qu'au départ cela ne devait
s'appliquer qu'à l'aménagement du territoire. En cours de route,
à l'occasion d'un bill omnibus - ce qui est encore plus grave - qu'on
change les règles du jeu, je pense que c'est inacceptable, c'est
même absolument injuste pour les corporations locales qui n'ont pas
accepté ces règles du jeu dès le départ. Merci, M.
le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Bellechasse.
M. Lachance: Merci, M. le Président. Je me demande si
l'Opposition réagirait de la même façon si les conseils de
comté existaient encore comme ils existaient antérieurement
à la mise en application de la loi 125. Il faut bien se dire que, avant
l'arrivée de la loi 125 qui a été mise en place
précisément pour la confection du schéma
d'aménagement, il existait déjà des structures au niveau
des comtés et je pense que ce que nous avons ici, à l'article 17,
ne pose pas de difficulté particulière. Vous reliez cela, dans
votre argumentation, au fait que, lorsqu'on a adopté la loi 125, on a
dit que c'était pour l'aménagement du territoire. Mais il faut
bien savoir que les MRC ont accédé à certains autres
pouvoirs qui étaient conférés par la loi aux conseils de
comté et que les conseils de comté n'existent plus.
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est vous qui le dites.
M. Lachance: Bien, c'est moi qui le dis, est-ce que vous
êtes capable de me prouver le contraire?
M. Rochefort: Où étiez-vous lors du débat
sur la loi 125, à comparer avec le député de Bellechasse?
Où étiez-vous dans ce temps-là?
M. Leduc (Saint-Laurent): J'étais à
Saint-Laurent.
M. Lachance: J'étais préfet du comté de
Dorchester.
Le Président (M. Desbiens): M. le député
de...
M. Lachance: M. le député de Saint-Laurent, je ne
peux pas vous en faire reproche, mais les MRC ne sont pas venues comme un
cheveu sur la soupe. Vous savez que les conseils de comté au
Québec existent depuis 1845 à peu près.
Une voix: ...1844.
M. Lachance: Je pense qu'il y a une tradition qui existe depuis
longtemps. Graduellement, au fil des années, même si cette
structure était devenue désuète, il y avait certains
pouvoirs qui étaient exercés par les élus, qui se
réunissaient régulièrement.
Je me demande si ce n'est pas le fait que vous n'ayez pas
digéré l'arrivée en place de la loi 125 qui fait que,
aujourd'hui encore, vous vous référez à cette loi pour
dire qu'on ne peut absolument pas laisser de possibilité d'agir aux
municipalités.
M. Leduc (Saint-Laurent): L'article est parfait.
M. Lachance: Je pense que, de toute façon...
M. Leduc (Saint-Laurent): II ne faut pas le changer.
M. Lachance: À mon avis, M. le Président, il serait
peut-être temps de passer au vote là-dessus.
M. Maciocia: M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Viger.
M. Maciocia: Premièrement, je pense que le
député de Bellechasse devrait avoir un peu de respect pour ses
collègues, parce qu'il y en a d'autres qui veulent intervenir sur le
sujet. Deuxièmement, je ne sais pas si on peut prendre un vote en
l'absence du ministre responsable de cet amendement. Je crois qu'on peut le
prendre, de façon légale. Mais est-ce que ce serait logique de
prendre un vote sans le ministre?
De toute façon, je voudrais faire simplement une remarque. C'est
que le projet de loi, au début, devait concerner uniquement un
schéma d'aménagement; mais on a ajouté toutes sortes
d'autres règlements et articles à l'intérieur de ce projet
de loi. Et quand, tantôt, le député de Gouin disait que
c'était probablement une vengeance des députés
libéraux vis-à-vis de M. Asselin, à cause de l'appui que
M. Asselin avait donné au projet de loi 38...
M. Rochefort: Une question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Gouin, sur une question de règlement.
M. Rochefort: M. le Président, je n'ai jamais dit que tout
probablement il y avait vengeance. Je me suis interrogé. J'ai dit que je
souhaitais qu'il n'y ait pas des motifs de vengeance de la part des
députés libéraux.
M. Maciocia: On comprend très bien.
M. Rochefort: M. le Président, le député de
Viger pourrait peut-être assister à toute la commission
parlementaire plutôt que venir s'y ramasser deux minutes et essayer de
faire une intervention de trois minutes sur deux minutes d'une discussion qu'il
n'a pas entendue.
M. Maciocia: M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Viger sur l'article 15, l'article 17, pardon.
M. Maciocia: M. le Président, par les propos du
député de Gouin, vous pouvez déjà imaginer le
sérieux de son intervention. C'est justement pour revenir à cela
que ce n'est pas un motif invoqué par le Parti libéral, qui n'a
aucune vengeance à assouvir vis-à-vis M. Asselin pour la position
qu'il a prise sur le projet de loi 38. Encore là, je voudrais revenir en
citant le titre coiffant un article du Soleil du 7 décembre 1983:
"Projet de loi 38: Asselin croit qu'un sursis aurait été
nécessaire."
Le Président (M. Desbiens): M. le député,
revenons à l'article 17 du projet de loi 45.
M. Maciocia: M. le Président, je crois que le
député a dérogé à l'article 17 et vous allez
me laisser quand même le loisir de rétablir certains faits.
M. Tremblay: M. le Président, sur une question de
règlement.
M. Maciocia: C'est que...
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre! À
l'ordre! M. le député de Viger, j'ai écouté
l'intervention du député de Gouin et elle a porté sur
l'article 17. Je vous demande d'en faire autant.
M. Maciocia: J'en fais autant, M. le
Président. Mais vous vous rappelez sans doute aussi qu'il a
parlé de M. Asselin, du projet de loi 38, et dit qu'il espérait
qu'il n'y avait pas de motif de vengeance chez les députés
libéraux. Alors si vous avez permis cela, vous allez permettre quand
même que je reprenne ses mots pour - non, je n'ai pas fini, M. le
Président. Je vais terminer tantôt parce que je voulais
justement...
M. Tremblay: Si j'ai bien compris M. le Président, il en
appelait de votre décision.
M. Rochefort: C'est cela.
M. Maciocia: Non, je n'ai pas dit cela.
Des voix: Non, non, non.
M. Rochefort: Encore une fois, il manque de respect à
l'endroit de la présidence. On est habitué à cela de votre
part.
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre!
M. Maciocia: Vous êtes complètement ce qu'on pense
de vous.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Viger.
M. Maciocia: Oui, M. le Président. Je termine cette
parenthèse, si on peut l'appeler comme cela. Dans le Soleil du 17
décembre 1983, on y dit: "Selon l'opinion de M. Asselin, tous ces
délais porteraient la procédure à l'été
1984, puis les juristes aidant, les procédures pourraient se prolonger
jusqu'en 1985."
M. Rochefort: M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Question de règlement, M. le
Président.
M. Maciocia: "Le climat s'y prêtant, de même que
l'imminence d'une élection générale, les
événements pourraient alors prendre une tournure bien
différente."
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Gouin, sur une question de règlement.
M. Rochefort: M. le Président, est-ce que vous jugez que
le député de Viger est toujours pertinent en entrant dans les
détails des amendements qui ont été apportés
à la loi 38 la semaine dernière?
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Viger, votre parenthèse est-elle fermée?
M. Maciocia: Ma parenthèse est fermée, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): Merci beaucoup. Alors, vous
revenez à l'article 17.
M. Maciocia: II faut remettre en place ces gens qui ont le culot
de dire des choses qui ne sont pas vraies.
Le Président (M. Desbiens): L'article 17, M. le
député de Viger.
M. Maciocia: M. le Président, sur l'article 17, quand le
député de Gouin et le côté ministériel nous
disent - j'ai entendu l'intervention du député de Gouin -: Mais
pourquoi? C'est facultatif. Chaque municipalité, chaque petite
municipalité peut-elle décider oui ou non de se jumeler? C'est la
question. Le ministre a dit tantôt que c'est la corporation du moment
où on décide à 51%. Les 49% autres sont obligés de
payer le prix des 51% qui ont décidé. C'est exactement le point
que je veux soulever.
Des voix: C'est l'amendement.
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre!
M. Maciocia: M. le Président, je crois que je n'ai jamais
interrompu le député de Gouin lors de son allocution.
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre!
M. Maciocia: Je crois qu'il devrait respecter ceux qui
parlent.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Viger, vous avez la parole.
M. Maciocia: C'est exactement cela. Si c'était
municipalité par municipalité, ce serait différent. Mais
là, c'est 51% qui prendront les décisions - même pas 51%.
50% plus 1 qui vont décider pour 49,9% qui disent non. Est-ce juste?
D'après moi, c'est complètement faux. C'est pour cela que l'on se
bat et qu'on est contre cet amendement à l'article 17. Merci.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, je vous remercie. Je
voudrais faire comprendre au côté ministériel que, pour
l'article 17 comme tel, nous sommes en accord avec le 412bh. C'est sur
l'amendement que nous ne sommes pas d'accord. C'est le papillon que vous avez
déposé. Si on s'en tient à l'article tel quel: "Toute
corporation locale peut faire amender ou abroger des règlements pour
autoriser la
conclusion d'ententes, aux conditions qu'elle détermine, en vue
du jumelage de la corporation avec une autre corporation municipale
située au Québec ou ailleurs." On est d'accord avec cela. Ce sur
quoi on n'est pas d'accord, c'est par le remplacement dans la quatrième
ligne du mot "située" par les mots "ou, selon le cas, un autre organisme
supramunicipal situé". C'est sur cela que nous ne sommes pas
d'accord.
Pour ce qui est de la municipalité comme telle, nous sommes
d'accord avec cela. On ne veut pas transporter ce pouvoir à la MRC,
pouvoir qui pourrait être au détriment des municipalités
qui ne souhaiteraient pas être jumelées avec un autre organisme,
municipalité ou si on prend l'exemple des départements
français. On sait que vous tentez graduellement d'amener le
modèle des départements français chez nous. Remarquez que
nous n'y tenons pas.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement
à l'article 17 est adopté?
M. Caron: M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Verdun. (16 h 30)
M. Caron: Nous sommes rendus à la fin du mois de
décembre. S'il y avait une possibilité - non ce n'est pas l'heure
que je veux donner. Cela me fait penser un petit peu comme en 1969 au moment
où on a adopté à la vapeur des projets de loi sur les
communautés urbaines qui ont coûté une fortune aux
municipalités de banlieue. On tombe dans le même piège.
Vous parlez de consultation; on y croit. Attendez donc au printemps et qu'on
consulte la population. Le ministre devait le faire; pour une raison ou une
autre cela n'a pu se faire cette année; j'espère que cela pourra
se faire au printemps. On adoptera le projet de loi si les gens le veulent. On
croit encore à la démocratie. Je me rappelle le temps où
le député de Lafontaine, qui était ministre de
l'Environnement, disait comment il croyait à la démocratie. Il me
semble que cela ne fait pas si longtemps. On devrait suivre la
démocratie et aller du côté que les gens veulent.
Cela m'embête. Le premier paragraphe, je n'ai aucune objection.
Mais le deuxième, on le vit avec les communautés urbaines,
comment cela peut coûter aux petits contribuables. On oublie les petits
contribuables, chemin faisant, dès qu'on a le pouvoir. On l'a
vécu, on l'a perdu le pouvoir et vous êtes en train de le perdre;
essayez de le conserver avant qu'il ne soit trop tard. Le premier ministre a
dit au mois d'octobre qu'il pouvait remonter sa cote de 27% encore, victoire
morale. Je n'aime pas parler de cela, mais attendez donc au printemps, on va
vivre même si vous n'avez pas cet article dans le projet de loi, attendez
donc!
M. le Président, j'y crois à la démocratie.
Chez-nous, le projet de loi 105, la question de périodes... J'ai
toujours donné la chance aux gens de les écouter et d'essayer de
faire ce qu'ils veulent. J'y crois à la démocratie, vous ne savez
pas comment.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement
à l'article 17 est adopté? Vote.
M. Rochefort: Adopté. M. le Président, si on vote
on va avoir un bel exemple de la démocratie.
M. Rocheleau: Ce sera comme vendredi soir.
Le Président (M. Desbiens): M. Caron (Verdun)?
M. Caron: Contre. Pour le premier paragraphe; contre le
deuxième.
Le Président (M. Desbiens): Contre. M. Leduc
(Saint-Laurent)?
M. Leduc (Saint-Laurent): Contre.
Le Président (M. Desbiens): Contre. M. Fallu (Groulx)?
M. Fallu: Pour.
Le Président (M. Desbiens): Pour. M. Lachance
(Bellechasse)?
M. Lachance: Pour.
Le Président (M. Desbiens): Pour. M. Léonard
(Labelle)?
M. Léonard: Pour.
Le Président (M. Desbiens): Pour. M. Rochefort
(Gouin)?
M. Rochefort: Pour.
Le Président (M. Desbiens): Pour. M. Rocheleau (Hull)?
M. Rocheleau: Contre.
Le Président (M. Desbiens): Contre. M. Tremblay
(Chambly)?
M. Tremblay: Pour.
Le Président (M. Desbiens): Pour. L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 17 est adopté tel
qu'amendé?
M. Rocheleau: Avec dissension de
l'autre côté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 17 est-il
adopté?
M. Rocheleau: Sur division.
Le Président (M. Desbiens): L'article 17 est adopté
sur division. J'appelle l'article 18. Est-il adopté? Vous avez un
amendement, M. le ministre.
La taxation des entreprises
d'électricité
M. Léonard: L'amendement se lit comme suit: Le paragraphe
7 du deuxième alinéa du paragraphe 6 de l'article 423 du Code
municipal dont l'insertion est proposée par l'article 18 du projet de
loi 45 est modifié par l'insertion dans la neuvième ligne
après le mot "loi" des mots "sur la base des données
prévues au budget de l'exercice antérieur."
Le papillon à l'article 18 rend explicite une règle
implicite contenue dans un paragraphe de la disposition qui définit le
concept de l'assiette foncière imposable élargie. En effet, l'un
des éléments de ce concept est l'évaluation qui
équivaut à la capitalisation selon le taux global de taxation
uniformisé de la municipalité pour l'exercice financier
antérieur des revenus provenant de l'application de deux dispositions de
la Loi sur la fiscalité municipale relatives à la taxation
d'entreprises d'électricité. Or, au moment où le concept
de l'assiette fiscale foncière imposable élargie doit être
utilisé, c'est-à-dire au moment où les budgets sont
préparés, le taux global de taxation uniformisé des
municipalités pour l'exercice antérieur ne peut être connu
de façon définitive puisque les états financiers de cet
exercice antérieur ne sont pas encore déposés. En
conséquence, le papillon à l'article 18 précise que le
taux global de taxation uniformisé utilisé est celui qui est
établi sur la base des données prévues au budget de
l'exercice antérieur.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: M. le Président, mon collègue de
Laprairie aurait souhaité parler sur cet article. Étant
donné qu'il est absent pour quelques instants, j'aurais souhaité
qu'on s'arrête quelques minutes si cela est possible afin de lui donner
la possibilité de se faire entendre.
Le Président (M. Desbiens): Consentement?
M. Rochefort: Combien de temps, M. le Président?
M. Rocheleau: À moins d'avoir les explications
pertinentes. Je sais que mon collègue avait certains points qu'il
voulait...
M. Léonard: C'est sur l'article lui-même, je pense,
qu'il voudrait probablement parler et non pas sur l'amendement. Si c'est sur
l'article et non pas sur l'amendement, on peut adopter l'amendement.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement comme
tel...
M. Rocheleau: Bien oui! De toute façon, si on adopte
l'amendement et qu'on s'en vient à l'article et qu'on n'est pas en
accord avec l'article tel qu'il se lit.
M. Léonard: Le voilà!
Le Président (M. Desbiens): Nous étions à
l'amendement de l'article 18, M. le député de Laprairie.
M. Rocheleau: M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: En attendant notre collègue et simplement
pour l'informer de ce qui s'est passé, on a adopté l'article 17,
nous avons voté contre, bien entendu, et nous nous sommes fait
battre...
Une voix: ...pour l'amendement.
M. Rocheleau: ...on s'est fait battre sur l'amendement. On aurait
souhaité que l'article soit adopté tel quel; mais on
n'était pas d'accord avec l'amendement.
M. Léonard: À l'article 18, nous avons
proposé un amendement pour utiliser les données du budget de
l'exercice antérieur pour établir la taxation relative aux
entreprises d'électricité.
M. Rocheleau: Mais, quand vous parlez d'entreprises
d'électricité, M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait expliciter. Est-ce que cela tient compte, entre autres,
d'Hydro-Québec?
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: Est-ce que cela tient compte des barrages?
M. Léonard: C'est toute la taxation sur les réseaux
de gaz, d'électricité, de téléphone, etc. Pour
établir, disons, les taux, si on attend les budgets de l'année en
cours,
cela prend beaucoup de temps et, finalement, on est en retard. Alors,
pour permettre au gouvernement de verser des sommes à temps et plus
rapidement aux municipalités, on veut prendre les données de
l'exercice antérieur. À ce moment-là, on les connaît
bien avant et on n'utilise pas des approximations; on utilise des
données sûres et cela change peu de choses, sauf très
occasionnellement. Cela peut changer des choses au moment du changement de
base, mais, par la suite, c'est la base qui va être utilisée qui
sera la même d'une année à l'autre. Je pense que c'est
vraiment pour des fins de commodité et pour permettre de faire les
versements plus rapidement aux municipalités.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article 18 est adopté tel qu'amendé?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté tel
qu'amendé. J'appelle l'article 19. Est-ce que l'article 19 est
adopté?
M. Léonard: II s'agit d'un amendement de forme, puisqu'on
utilise maintenant plutôt "publication" que "promulgation".
M. Rocheleau: L'article où on parle de l'entrée en
vigueur à une date antérieure; je suis en train de
vérifier cela, M. le ministre; quels sont vos commentaires?
Une voix: ...la grande noirceur.
M. Léonard: ...à la demande du Conseil
décréter l'entrée en vigueur du règlement à
une date antérieure à celle qui est fixée par le
présent article mais postérieure au 120e jour.
M. Rocheleau: Alors, cela peut être avant...
M. Léonard: M. le Président. Le Président
(M. Desbiens): Oui.
M. Léonard: Ce que cela signifie c'est ceci: si le
gouvernement le décrète ainsi, cela pourrait être une date
antérieure au 1er janvier, qui ne peut pas être avant le 120e jour
après la publication. Donc, chaque fois qu'il y a un règlement,
normalement il s'applique à compter du 1er janvier de l'année
suivante. On peut préciser, cependant, qu'il entre en vigueur avant le
1er janvier, à ce moment-là, cela ne peut pas être avant
120 jours après la publication.
M. Leduc (Saint-Laurent): Ce n'est pas ce que cela dit.
M. Léonard: Bien oui.
Une voix: ...est adoptée le 1er juin...
Le Président (M. Desbiens): ...le 1er novembre.
M. Léonard: Bon, supposons que vous publiez un
règlement le 1er juin. Normalement si vous ne spécifiez rien, il
entre en vigueur le 1er janvier de l'année suivante, mais vous pouvez
spécifier qu'il entre en vigueur le 1er octobre.
M. Leduc (Saint-Laurent): Parfait.
M. Léonard: II ne peut pas entrer en vigueur avant le 1er
octobre parce qu'il faut que cela fasse 120 jours.
M. Saintonge: Mais ce n'est pas une question qu'un
règlement pourrait entrer en vigueur antérieurement.
M. Léonard: Non, il n'y a pas de
rétroactivité, non, non.
Le Président (M. Desbiens): L'article...
M. Léonard: Je reviens à la règle de fond,
c'est une règle qui existait déjà, c'est juste qu'on
utilise le mot "publication" plutôt...
M. Saintonge: Au lieu de promulgation. M. Léonard:
...que "promulgation".
Le Président (M. Desbiens): L'article 19...
M. Maciocia: Excusez-moi.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Viger.
M. Maciocia: Comment cela, le 1er octobre? Je n'ai pas compris
l'explication des 120 jours. Du 1er octobre au 1er janvier, est-ce que ce n'est
pas 90 jours?
M. Léonard: Janvier. Alors juillet, août... Le 1er
octobre, 120 jours.
M. Maciocia: Bien vous avez parlé du 1er janvier.
M. Léonard: Je reprends l'explication. M. Maciocia:
Oui.
M. Léonard: Vous publiez un règlement le 1er
juin.
M. Saintonge: D'accord, le 1er juin. M. Maciocia: Juin et non
janvier.
M. Léonard: Oui, le 1er juin. Alors, si vous ne
spécifiez rien, il entre en vigueur le 1er janvier.
M. Maciocia: J'ai compris. J'avais compris au 1er janvier.
Le Président (M. Desbiens): L'article 19 est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 20?
M. Léonard: C'est le même amendement. On remplace le
mot "promulgation" par le mot "publication".
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 20 est
adopté? M. le député de Hull.
M. Rocheleau: On lit ici "Un règlement adopté en
vertu de l'article 522 ou 523 ou autrement, mettant à la charge de la
corporation tout ou partie des travaux, ne peut être abrogé que
par un autre règlement adopté par le vote affirmatif des deux
tiers des membres du conseil et ne pouvant entrer en vigueur que le 1er janvier
qui suit sa publication."
Voici ce que j'avais demandé au ministre là-dessus. Si un
règlement d'emprunt a été adopté,
décrétant des travaux qui sont à la charge d'une partie
des citoyens, disons dans un secteur donné, pavage, trottoirs et ainsi
de suite, et que le règlement est adopté, imputant à
chacun des propriétaires fonciers un impôt, est-ce qu'on peut, par
cet article, modifier le règlement, ce qui pourrait vouloir dire un
impôt foncier supérieur, selon le vote qui pourrait se reprendre?
Est-ce ce que cela veut dire?
Lorsqu'un règlement est adopté, imputant aux
propriétaires riverains une charge quelconque, si le conseil peut, par
un autre règlement, remodifier le règlement antérieur et
imputer une nouvelle charge, à ce moment-là, est-ce qu'il y a un
autre référendum qui peut se tenir? Est-ce qu'on prévoit
que la population peut être consultée, puisqu'il y a une nouvelle
charge? Ce sont d'autres travaux. Disons, M. le ministre, qu'on décide,
dans le quartier nord d'une municipalité, d'exécuter des travaux
d'aménagement de pavage, trottoirs, bordures et ainsi de suite; on
adopte un règlement d'emprunt, on consulte les citoyens et c'est
approuvé. Là, on décide de modifier cela par un autre
règlement et on demande que les deux tiers des membres du conseil se
prononcent pour cela. Encore là, est-ce qu'on doit, s'il y a une
contestation de la part des citoyens, les consulter sous forme de
référendum? Est-ce que ce sont les mêmes...
M. Léonard: M. le Président, on vient de me donner
une explication là-dessus. Cela ne vise pas du tout un règlement
d'emprunt. C'est dans le cadre des articles 522 et 523, dont l'application est
très limitée. On va les lire, si vous voulez.
Le premier alinéa de l'article 522, par exemple, dit ceci: "Toute
corporation locale peut ordonner que tous les chemins, ponts et cours d'eau
municipaux, locaux ou de comté, à la charge des contribuables et
situés dans les limites de la municipalité locale, soient faits,
construits, améliorés, réparés ou entretenus ou
qu'ils soient entretenus seulement par et aux frais de la corporation, au moyen
de deniers prélevés par voie de taxation directe, pour cet objet,
sur tous les biens imposables de cette municipalité." Je pense que la
corporation peut néanmoins accepter... Si ce ne sont pas des
règlements d'emprunt, ce sont des règlements où l'on dit
qui est responsable des travaux. C'est si c'est la municipalité au lieu
des gens eux-mêmes. Si vous lisez le reste de l'article, cela touche
à cela, en fait. (16 h 45)
Une voix: Quant à la modification qui est apportée,
elle ne porte que sur un seul mot.
M. Léonard: C'est la même chose pour 523. Je peux
lire le premier paragraphe: "Une corporation locale peut aussi ordonner, sur
requête de la majorité des contribuables intéressés
dans certains travaux, quels travaux sur les chemins, ponts ou cours d'eau
municipaux, locaux ou de comté, à la charge de ces contribuables
ou même à la charge de la corporation, et situés dans les
limites de la municipalité locale, seront faits par la corporation aux
frais des contribuables y désignés et quels travaux seront faits
par, à la charge et aux frais de la corporation".
M. Rocheleau: Oui, mais dans ce cas-ci, M. le ministre, dans
l'hypothèse que le premier règlement qui a été
adopté... Disons qu'hypothétiquement le gouvernement du
Québec s'engage à défrayer 50% des coûts, que
l'autre 50% est imputé aux propriétaires fonciers et que le
gouvernement modifie sa position pour dire qu'au lieu d'une participation de
50%, ce sera une participation de 25%, une charge de 75% serait imputée
aux propriétaires fonciers. Il faudrait que les deux tiers des
conseillers et
du maire votent en faveur de cette modification au règlement, ce
qui pourrait commander, à toutes fins utiles, un
référendum de la part des citoyens qui pourraient s'y
opposer?
M. Fallu: Ce n'est pas l'objet de la loi. L'article 527
prévoit des transferts de charges, mais ne s'appliquant qu'à
partir du 1er janvier suivant. Bref, il y a un pont à côté
de chez moi et la municipalité, de tout temps, m'a dit que
c'était à ma charge. On veut le transférer à la
charge de la municipalité et on ne pourra le transférer
qu'à partir du 1er janvier qui suit. Donc, c'est l'année suivante
que la municipalité pourra recevoir ou non une subvention pour refaire
ce pont. Ce n'est pas dans l'année financière en cours.
M. Rocheleau: Mais qu'est-ce qui motive cet article de commander
qu'il y ait un vote affirmatif des deux tiers plutôt que de la
majorité?
M. Fallu: La seule chose qui est changée dans le Code
municipal actuel, c'est le mot "promulgation" pour "publication".
Une voix: C'est un article qui existe déjà.
M. Fallu: L'article existe déjà tel quel, sauf le
mot "promulgation" qui est remplacé par "publication". Le seul
amendement, c'est "publication".
M. Rocheleau: Oui, mais à l'article 20, on dit que
l'article 527 de ce code est remplacé par le suivant, et
là...
M. Fallu: En fait, il aurait fallu écrire peut-être,
en bonne technique d'amendement, ce qui aurait été tout à
fait illisible: à l'article 527, changer, dans la dernière ligne
du premier paragraphe, le mot "promulgation" par "publication". C'est ce qui
est en cause ici, c'est sur cela qu'on a à voter.
M. Rocheleau: Alors, c'est "publication" plutôt que
"promulgation".
M. Léonard: Oui, oui, c'est seulement cela.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 20 est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
M. Saintonge: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 21. Est-ce que l'article 21 est adopté?
M. Saintonge: On va en prendre connaissance, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie... M. le ministre.
M. Léonard: L'article 21 élimine la distinction
entre une municipalité de village et une municipalité rurale,
puisqu'en 1982 le législateur a décidé de ne plus faire de
différence entre les diverses catégories de municipalités
locales régies par le Code municipal.
M. Saintonge: On remplace...
M. Léonard: Cela avait été fait pour le
projet de loi 92.
M. Saintonge: ...les limites du comté par les limites des
MRC. Est-ce cela?
M. Léonard: On remplace "rurales et les corporations de
village" par le mot "locales".
M. Saintonge: On s'en va avec les nouvelles limites des MRC au
lieu des anciennes limites des conseils de comté à ce moment?
M. Léonard: Non, la seule chose de changée, c'est
qu'on utilisait "conclure avec des corporations rurales et des corporations de
village". Maintenant, on dit "conclure avec les corporations locales", puisque
partout on a enlevé cela par la loi 92 et c'est un cas où
c'était resté, où cela avait été
oublié. C'est vraiment de forme, on ne touche absolument pas au
fond.
M. Saintonge: D'accord, sauf que les limites de ces corporations
qui, antérieurement, étaient les conseils de comté,
j'imagine... À la troisième ligne, on dit "de la même
municipalité régionale de comté". C'est qu'on se
réfère, au niveau des nouvelles régions administratives,
aux MRC au lieu des conseils de comté. Est-ce cela?
M. Léonard: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 21 est
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 21 est
adopté. J'appelle l'article 22.
M. Saintonge: C'est juste pour faire la preuve, M. le
Président, que, quand on voit MRC, on n'est pas des "freakeux", on n'est
pas énervés. On est capable de comprendre qu'il y a des
ajustements qui se font.
M. Fallu: Cela avait déjà été fait,
il y a quatre ans.
M. Saintonge: Exactement. Mais cela avait été
oublié.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 22 est
adopté? M. le ministre.
M. Léonard: D'accord?
M. Saintonge: Je m'excuse, M. le ministre. Vous avez dit que vous
étiez en train de...
M. Léonard: Ce qu'on dit ici: Cela apporte une
modification de forme de façon à ne pas singulariser le
fonctionnaire municipal dans la disposition qui prévoit la
responsabilité civile des personnes qui sont sciemment parties à
un acte qui contrevient aux règles relatives à l'adjudication de
contrats municipaux par soumissions publiques.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 22 est
adopté. Avez-vous un nouvel article à ajouter après
l'article 22, M. le ministre?
Contrats d'assainissement des eaux clé en
main
M. Léonard: Oui. La disposition qui fait qu'on pourra
accorder des contrats d'assainissement des eaux, clé en main. Alors, je
peux le lire, si vous le voulez, à moins que vous ne le lisiez.
Le Président (M. Desbiens): Voulez-vous que je le
lise?
M. Léonard: Lisez-le donc.
Le Président (M. Desbiens): Le projet de nouvel article au
projet de loi 45, Loi modifiant des dispositions législatives concernant
les municipalités, l'article 22.1. Le projet de loi 45 est
modifié par l'insertion, après l'article 22, du suivant: 22.1. Ce
code est modifié par l'insertion, après l'article 625c, des
suivants: "625d. Toute corporation peut, avec l'autorisation du gouvernement,
négocier un contrat sans être tenue de demander des soumissions
malgré les articles 625 et 625a. "Le gouvernement peut, en donnant son
autorisation à la corporation, lui imposer des conditions quant au
contrat, au cocontractant ou à la façon de le choisir. "625e. La
corporation doit soumettre au gouvernement le projet de contrat qu'elle a
négocié à la suite de l'autorisation. "Si le gouvernement
approuve le projet, la corporation peut conclure le contrat.
Celui-ci ne requiert aucune approbation."
M. Léonard: Aucune autre approbation.
Le Président (M. Desbiens): Aucune autre approbation.
"625f. Toute demande d'autorisation ou d'approbation du gouvernement est
transmise au ministre des Affaires municipales. "625g. Toute corporation peut
conclure une convention avec les ministres des Affaires municipales et de
l'Environnement par laquelle ils l'autorisent à négocier, y
compris avec la Société québécoise d'assainissement
des eaux, un contrat du type connu sous le nom de "contrat clé en main"
dans l'exercice de sa compétence en matière d'assainissement des
eaux usées. "La corporation et les ministres peuvent convenir de
conditions quant au contrat, au cocontractant ou à la façon de le
choisir. "625h. Un contrat clé en main mentionne les objectifs
visés par la corporation et, le cas échéant, les limites
de coût et les autres conditions générales que doit
respecter l'ouvrage d'assainissement. "Le contrat confie au cocontractant la
responsabilité de concevoir un ouvrage d'assainissement qui rencontre
ces objectifs et respecte ces limites et conditions, de le construire et de
l'exploiter pendant une période fixée au contrat qui ne peut
être inférieure à cinq ans.
"Le contrat peut également confier au cocontractant la
responsabilité d'assurer le financement à long terme de
l'ouvrage. "625i. Après avoir conclu une convention avec les ministres,
la corporation peut négocier un contrat clé en main sans
être tenue de demander des soumissions, malgré les articles 625 et
625a. "625j. La corporation doit soumettre aux ministres le projet de contrat
clé en main qu'elle a négocié à la suite de la
convention. "Si le projet prévoit le financement à long terme de
l'ouvrage par le cocontractant, ce financement doit être soumis à
la Commission municipale du Québec. "Si les ministres et, le cas
échéant, la Commission municipale du Québec donnent leur
approbation, la corporation peut conclure le contrat. Celui-ci ne requiert
aucune approbation."
M. Léonard: Aucune autre.
Le Président (M. Desbiens): Ah!
M. Léonard: Aucune autre.
Le Président (M. Desbiens): Aucune autre approbation - la
même erreur que tantôt. "625k. La Loi sur les travaux municipaux
(L.R.Q., chapitre T-14) ne
s'applique pas dans le cas de travaux effectués en vertu d'un
contrat clé en main. "6251. Toute corporation locale peut imposer,
conformément à l'article 684a, une taxe spéciale aux fins
de payer tout ou partie de ses obligations découlant d'un contrat
clé en main. "Elle peut également imposer une telle taxe aux fins
de payer tout ou partie de sa quote-part des dépenses découlant
d'un tel contrat, d'une autre corporation, d'une régie intermunicipale
ou d'une communauté urbaine ou régionale."
M. le ministre, sur le nouvel article.
M. Léonard: Alors le nouvel article 22.1 introduit deux
séries d'articles qui ont pour caractéristique commune de
permettre l'adjudication de contrats sur une procédure plus souple que
la normale. La première série, il s'agit des articles 625d
à 625f du code.
L'article 625d permet à une municipalité de
négocier un contrat sans avoir à suivre la procédure de
soumissions, pourvu qu'elle en ait reçu l'autorisation du gouvernement,
qui peut, lui, imposer certaines conditions pour éviter les abus ou les
erreurs.
L'article 625e prévoit qu'après avoir
négocié un projet de contrat, par suite de l'autorisation du
gouvernement, la municipalité doit soumettre au gouvernement le projet
négocié. Si le gouvernement l'approuve après avoir
constaté qu'il correspond à l'autorisation de
négocier qui avait été donnée, la
municipalité peut conclure le contrat sans autre approbation.
L'article 625f précise que le ministre des Affaires municipales
est l'intermédiaire entre la municipalité et le gouvernement pour
la demande d'autorisation de négocier et la demande d'approbation du
projet de contrat négocié.
La deuxième série, les articles 625g à 6251 du
code. L'article 625g permet à une municipalité de conclure une
convention avec les ministres des Affaires municipales et de l'Environnement
par laquelle ils l'autorisent à négocier un contrat clé en
main dans l'exercice de sa compétence en matière d'assainissement
des eaux usées.
L'article 625h établit les caractéristiques de base d'un
contrat clé en main; un tel contrat mentionne les objectifs visés
par la municipalité et, le cas échéant, les limites de
coûts et les autres conditions générales que doit respecter
l'ouvrage d'assainissement. Le cocontractant doit concevoir un ouvrage qui
correspond à ces objectifs et respecte ces limites et conditions. Il
doit également construire cet ouvrage et l'exploiter pendant au moins
cinq ans; il peut aussi le financer à long terme.
L'article 625i écarte l'obligation de procéder par
soumissions pour négocier un contrat clé en main, car la
municipalité ne prépare pas de plans et devis et il devient ainsi
impossible d'appliquer la règle de l'adjudication du contrat à la
personne qui a fait la plus basse soumission.
L'article 625j du code prévoit que le projet de contrat
clé en main, qui a été négocié par la
municipalité, doit être soumis aux deux ministres pour qu'ils
constatent si les conditions convenues entre eux et la municipalité ont
été respectées. De plus, si le projet de contrat
prévoit que le cocontractant assure le financement à long terme
de l'ouvrage d'assainissement, ce financement doit être approuvé
par la Commission municipale du Québec, qui, elle, s'assure que la
capacité financière de la municipalité n'est pas
excédée. Si les approbations nécessaires sont obtenues, le
contrat clé en main peut être conclu.
L'article 625k écarte l'application de la Loi sur les travaux
municipaux aux travaux visés par un contrat clé en main. En
effet, les deux exigences posées par cette loi ne peuvent être
satisfaites dans le cas de tels travaux. D'une part, la municipalité ne
peut pas adopter un règlement décrivant les travaux, étant
donné que c'est le cocontractant qui les conçoit; d'autre part,
elle ne peut pas avoir, dès le départ, les fonds
nécessaires pour le paiement des travaux, ni y pourvoir, étant
donné que le financement à court terme est assuré par le
cocontractant et que le coût exact de l'ouvrage est fixé par
lui.
L'article 6251 donne à la municipalité la même
souplesse en matière de taxation pour respecter ses obligations
financières découlant d'un contrat clé en main que si elle
faisait elle-même les travaux. Elle peut imposer une taxe soit sur tous
les immeubles de son territoire, sur les seuls immeubles d'un secteur, ou les
deux façons en même temps. (17 heures)
C'est dans le cadre de la relance économique et pour permettre
aux municipalités de pouvoir lancer les travaux le plus rapidement
possible et, en plus, d'utiliser une expertise qui a été
largement utilisée en Europe.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Vous mentionnez: Pour utiliser l'expertise plus
largement utilisée en Europe. Que voulez-vous dire?
M. Léonard: En Europe, on procède ainsi de bien des
façons et c'est une façon qu'on veut adapter ici.
Évidemment, nos entreprises peuvent se spécialiser dans les
contrats clé en main.
M. Saintonge: Qu'est-ce qui justifie que
vous changiez complètement les règles
générales au niveau de la Loi sur les cités et villes
concernant l'absence de soumissions?
M. Léonard: C'est qu'on prend les travaux du début
jusqu'à la fin et si on divise les contrats, on n'a plus le même
contractant pour chacune des phases.
M. Leduc (Saint-Laurent): Est-ce qu'on ne pourrait pas aller en
appel d'offres sur cette même base de clé en main? Est-ce que,
selon le même principe, on ne pourrait pas aller en soumissions?
M. Léonard: Ce que les municipalités vont faire,
c'est s'adresser à deux, trois ou quatre firmes et elles vont faire leur
propre projet. Mais on ne peut pas comparer les projets les uns par rapport aux
autres, parce qu'elles peuvent utiliser des techniques très
différentes. Donc, à partir du moment où elles s'engagent
dans un projet, elles font la conception jusqu'à la fin, la mise en
marche demande même qu'elles soient responsables cinq ans après.
Mais dans l'exécution elle-même, elles peuvent utiliser des
procédés complètement différents. Mais, au
départ, la municipalité peut s'adresser à deux, trois ou
quatre firmes intéressées et elle va choisir celle qui
présente la façon la moins coûteuse, la plus
intéressante, etc.
M. Leduc (Saint-Laurent): Est-ce parce que vous craignez les
coalitions? Non? J'essaie de comprendre quel avantage on peut retirer de ne pas
aller en appel d'offres. En fait, on revient en arrière. On
prétend que la meilleure façon pour avoir le meilleur prix c'est
d'aller en appel d'offres. Là, vous...
M. Léonard: Au départ, techniquement, on ne peut
pas aller en appel d'offres à l'heure actuelle puisque la conception
même de l'ouvrage n'est pas faite. Le proposeur qui va se montrer
intéressé à un projet va faire lui-même sa propre
conception et l'autre va faire aussi lui-même sa propre conception et la
calculer, puis la présenter. Sur le plan global, on va être
capable d'évaluer les choses. Mais je pense bien que le ministre, de
prime abord, ne peut pas autoriser n'importe quoi.
M. Leduc (Saint-Laurent): Est-ce que cela voudrait dire qu'il y
aurait des méthodes, des processus qui seraient meilleurs que d'autres
et qu'il y aurait un choix?
M. Léonard: Remarquez que les municipalités ne sont
pas obligées d'y aller, elles peuvent continuer comme elles fonctionnent
maintenant, mais elles peuvent choisir cette façon de
procéder.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, cette nouvelle forme qu'on
semble vouloir prendre et où le gouvernement semble vouloir donner son
accord m'inquiète. J'ai quand même un paquet de questions à
poser. Alors que j'étais maire de Hull et que je faisais partie de la
Communauté régionale de l'Outaouais, on a construit une usine
d'épuration à Hull qui a totalisé un montant de 160 000
000 $. Où je me pose de sérieuses questions, c'est quand on dit:
On peut prendre n'importe quel entrepreneur et lui demander, à toutes
fins utiles... C'est une invitation à un concept d'usine
d'épuration pouvant desservir l'ensemble d'un groupe de
municipalités qui pourront éventuellement être
desservies.
Quand on a décidé, dans l'Outaouais, de construire une
usine d'épuration, il a fallu tenir compte de l'ensemble des
municipalités qui allaient être desservies, il a fallu tenir
compte de l'aspect démographique. Pour combien d'années,
approximativement, allions-nous être desservis? Il y avait l'aspect des
bassins de drainage et toutes les études préliminaires au concept
d'une construction d'usine d'épuration. Je me pose des questions. Est-ce
que forcément on n'élimine pas deux, trois ou quatre
entrepreneurs qui pourraient se spécialiser dans des concepts
semblables? Par la présentation sur invitation pour une usine
d'épuration et tous les raccordements, toute l'infrastructure, est-ce
qu'on a les moyens de tenir compte de la qualité de cette usine qui peut
être construite s'il n'y a pas d'étude au préalable et s'il
n'y a pas de préparation à cette construction?
On ne parle plus de sommes de moins de 25 000 $, on parle de millions de
dollars.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: II y a une première étude
préalable qui est faite par le ministère de l'Environnement. Il y
a l'étude EPIC et c'est ce ministère qui va fixer les balises que
devra suivre celui qui va exécuter les travaux, qui va prendre le
contrat de l'ensemble. Dans le cadre de l'entente, on va considérer la
capacité qu'on veut, la capacité du réseau
d'épuration, le coût maximal pour certaines parties des travaux,
le type d'usine. Je pense que ce sont les spécialistes de
l'Environnement qui vont le juger. La Commission municipale elle-même va
considérer la capacité financière de la
municipalité mais va aussi juger de l'ensemble du coût des
travaux. Et le ministère aussi chez nous. Je pense que,
là-dedans, il y a la Commission municipale qui intervient beaucoup, et
le ministère de l'Environnement.
M. Rocheleau: Où je veux en venir, c'est que, ici, on
semble confier à la municipalité le fait d'être
maître d'oeuvre. Alors que la municipalité peut être
responsable du règlement ou de l'ensemble du coût, elle peut
être responsable à 10% si le gouvernement a une participation aux
travaux de 85% ou 90%, alors que cela puisse être
déterminé.
Ce qui m'inquiète, c'est que le gouvernement se réfugie en
arrière de la municipalité pour l'autoriser à commander
des travaux de l'ordre de plusieurs millions de dollars sans pour autant passer
par les soumissions publiques. J'ai l'impression qu'il n'y a pas une multitude
de compagnies qui font des travaux semblables et le choix pourrait
s'arrêter sur une compagnie sans connaître pour autant l'offre de
services qu'une autre pourrait faire. J'essaie simplement d'envisager si on
avait fait cela chez nous à la Communauté régionale de
l'Outaouais. On avait à retenir des firmes d'ingénieurs-conseils
pour préparer les plans et devis et faire la surveillance
éventuelle des travaux de pose ou de construction d'intercepteurs.
Encore là, autant que possible, on a tenté de distribuer le
travail parmi un ensemble de firmes qui étaient toutes présentes
et chacune des firmes voulait avoir son petit bout de terrain pour travailler.
Du fait que ce soit clé en main, en remettant le tout à une
entreprise qui, elle, choisit, entre autres, ses ingénieurs-conseils,
etc., et sachant qu'au Québec il y a actuellement
énormément de bureaux d'ingénieurs qui n'ont presque rien
à faire, je me pose la question, ne restreint-on pas cette
possibilité d'offrir à l'ensemble de nos firmes
québécoises la possibilité de faire des travaux et de
préparer des concepts? Je comprends que, pour l'usine d'épuration
comme telle, c'est évident que cela prend un concepteur, mais, pour la
construction de l'infrastructure, l'ensemble de cette infrastructure, les
collecteurs, etc. je me pose des questions. Si on dit que, clé en main,
l'entrepreneur est responsable du début des travaux, même si le
ministère de l'Environnement a fait des études de sol, des
études démographiques, des études en bassins de drainage,
etc., c'est quand on arrive réellement au concept qui amène la
construction que je trouve que cela peut être drôlement limitatif.
Sans pour autant créer du favoritisme, cela peut comporter tellement de
limites que l'ensemble de nos firmes d'ingénieurs-conseils et autres
peuvent être à la merci d'un magasinage à prix
coupés. On dit que le concepteur ou le cocontractant a une garantie ou
doit offrir une garantie de cinq ans, mais, sur des travaux de cette ampleur,
quand on sait que ce sont des usines qui sont en fonction pour des
périodes de 25 et même 50 ans, je voudrais avoir un peu plus
d'explications du ministre et savoir pourquoi on en arrive à
présenter une telle formule, qui peut, à mon avis,
représenter plus de problèmes qu'autre chose.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: Remarquez que l'autre façon de
procéder continue d'exister. La municipalité peut y aller par
parties de contrat. L'ouverture qu'on donne est que s'il y a des firmes qui
veulent se monter à l'heure actuelle et se spécialiser - je vous
ferai remarquer qu'il y a des firmes québécoises qui peuvent
très bien le faire: il y a Lavalin, SNC, etc. - car ce ne sont pas
nécessairement des firmes de l'extérieur qui peuvent le faire,
cela permet de laisser beaucoup d'initiative à ces firmes pour
définir le procédé lui-même, tout le projet, pour le
réaliser d'un bout à l'autre et ensuite démontrer qu'il
est bon, en le faisant fonctionner au moins durant cinq ans. Si ce projet ne
fonctionne pas durant cinq ans, je pense que, si la firme a le moindrement fait
de profits, elle les mangera par la suite, et elle sera obligée de
corriger son réseau.
Sur la façon même de fonctionner, la firme qui prend un
contrat clé en main n'est pas nécessairement un entrepreneur de
travaux publics. Supposons un bureau d'ingénieurs qui fait faire ses
propres travaux. Donc, à l'intérieur de cela, une telle firme
peut faire des soumissions publiques elle-même, elle peut faire des
appels d'offres pour réaliser tel bout de canalisation, faire l'usine,
ceci ou cela. Elle demeure responsable et prend la gérance même du
projet dans sa construction et dans son exploitation jusqu'à cinq ans
après. Il y a une responsabilité publique là-dessus. Je
pense que si on prend une firme comme Lavalin, qui s'embarque dans un tel
projet, pour démontrer même sa compétence professionnelle,
elle aurait intérêt à bien réaliser ses travaux et
à aller les chercher, pour elle-même, au meilleur coût
possible.
Il y a aussi les balises fixées par le ministère de
l'Environnement et ses spécialistes qui vont déterminer la
qualité de l'eau qui doit sortir au bout du réseau, qui vont
demander de se limiter, au moins de limiter les coûts afin que ça
ne soit pas une charge considérable. Il y a quand même toutes
sortes de balises d'introduites, mais l'idée c'est vraiment de confier
à une firme de gens compétents - par définition, je
suppose qu'ils sont compétents - la réalisation de tous les
travaux de A jusqu'à Z et ensuite d'administrer un tel réseau
pendant cinq ans pour bien montrer sa capacité. (17 h 15)
M. Rocheleau: C'est quand même...
M. Léonard: M. le député, avant de
vous laisser poursuivre, je voudrais ajouter qu'il n'y a rien qui
empêche, à l'heure actuelle, qu'on puisse demander à une
municipalité de faire la proposition à trois, quatre ou cinq
firmes au départ et c'est ensuite qu'on en déterminera une.
M. Rocheleau: C'est là, M. le Président, que je
trouve que ce n'est pas clair. Je me souviens, entre autres, qu'à la
Société d'habitation du Québec, en 1970, on autorisait les
offices municipaux à demander des propositions pour la construction de
logements à prix modique. On pouvait avoir trois, quatre, cinq ou six
firmes qui faisaient une proposition, on avait un comité de
sélection où étaient présents les gens de la
Société d'habitation du Québec et on décidait ce
qui était le mieux au point de vue esthétique, au point de vue de
la qualité, au point de vue de la construction et on retenait une des
propositions. Mais, dans ce cas-ci, ça semble être quand
même assez limitatif, c'est qu'on peut confier, par exemple, à
SNC, à Lavalin ou on peut confier à toute autre firme,
Beauchemin-Beaton-Lapointe ou autre. Je me pose la question à savoir si
on ne devrait pas inscrire ici l'obligation de demander des propositions qui ne
limiteraient pas une ou l'autre des compagnies, parce qu'il pourrait y avoir
effectivement trois, quatre ou cinq compagnies qui auraient des
capacités au point de vue technique, au point de vue de ceci ou de cela.
En tout cas, je trouve...
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: Si vous vous référez au
deuxième alinéa de 625g, "la corporation et les ministres peuvent
convenir de conditions quant au contrat, au cocontractant ou à la
façon de le choisir." Donc, c'est là qu'on peut fixer les
conditions.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Groulx.
M. Fallu: Rapidement, M. le Président. Le
député de Hull nous a donné un modèle tout à
l'heure, c'est celui qu'il a connu chez lui. Mais il existe à
côté de ça des situations très différentes.
Ce sont, par exemple, des municipalités de taille très moyenne,
qui n'ont pas l'intendance en termes de personnel comme pouvait l'avoir une
communauté urbaine, elles ont un directeur général et
quelques employés, alors qu'elles ont un contrat qui est largement
supérieur à leur capacité de gestion; elles doivent le
reconnaître.
D'autre part, il existe aussi des situations très
particulières où un groupe de municipalités de taille
moyenne - parfois en partie rurales - doivent se regrouper dans un bassin
déterminé pour faire des travaux communs. Elles n'ont pas non
plus les outils de gestion nécessaires pour faire la préparation
et le suivi de tout ça. Donc, avec l'aide, soit de la
Société québécoise d'assainissement des eaux encore
avec le ministère lui-même, elles peuvent arriver à
définir assez bien les objectifs qui sont à atteindre et ensuite
procéder par proposition après avoir défini leur objectif
justement.
Pour le reste, c'est tout l'ensemble. C'est-à-dire ce sont les
travaux eux-mêmes, c'est la formation du personnel qui peut être
inclus dans un tel contrat, ça peut être le fonctionnement pour un
certain nombre d'années - minimum cinq - et ça peut aussi
être du financement à court terme notamment.
Donc, pour le monde municipal qui n'est pas "staffé", comme on
dit, pour les municipalités de taille moyenne, ça peut être
un avantage. Je dis "ça peut", parce que c'est une alternative qui est
proposée et, que je sache, il n'est pas dit qu'aucune
municipalité va se prévaloir de cette méthode, mais,
néanmoins, cette ouverture a été avancée par le
monde municipal et on l'inscrit sachant que bâtir une usine clé en
main avec ce concept a toutes les chances d'être plus rapide -
l'entreprise nous l'a démontré régulièrement - que
beaucoup de parlote et beaucoup d'embauche de personnel provisoire dans
certaines municipalités qui ne connaissent pas les réseaux, etc.,
qui n'ont pas l'expertise.
M. Rocheleau: Mais il n'en demeure pas moins, M. le
Président, que je me sens pris un peu au dépourvu parce que je
n'avais pas vu ces amendements antérieurement. On a quand même eu
une expérience à la communauté régionale, où
nous avions demandé des soumissions. Nous avions deux firmes
intéressées dont la firme V.K. Mason qui avait lieu de
résidence à Ottawa, et une firme qui avait lieu de
résidence à Montréal. Le ministère ou la commission
n'avait pas accepté que l'on retienne ces soumissions, tenant compte
d'un article de la loi des affaires intergouvernementales, je pense,
énonçant qu'il fallait retenir une firme ayant lieu et place
d'affaires au Québec. On a dû retourner - et il y avait quand
même une différence assez importante de près de 5 000 000
$, à ma souvenance - aux soumissions pour redonner le contrat à
la firme V.K. Mason, à toutes fins utiles, dont 90% des employés
demeuraient ou résidaient en territoire québécois et dont
les matériaux employés étaient en grande majorité
en provenance du Québec ou obtenus par des intermédiaires du
Québec, parce qu'il y avait plusieurs produits qui étaient de
l'extérieur, soit de l'Europe, soit des États-Unis ou d'ailleurs.
Où je me pose des questions ici, M. le Président, c'est que cela
devient
limitatif au choix d'une firme. Et même si le gouvernement - et
j'en suis très conscient - est responsable de la facture à 80%,
il veut aussi s'assurer que sa participation soit utilisée à de
bonnes fins; il n'a pas nécessairement à payer des coûts
abusifs ou autres. Mais je me demande s'il n'y a pas un mécanisme
conjoint qui peut quand même maintenir l'aspect de soumissions publiques
afin de ne pas être limitatif. Ou s'il n'y a pas dans la demande de
proposition... La demande de proposition est aussi très
intéressante et elle peut suggérer différents choix au
niveau du traitement des eaux et ainsi de suite. Il y a des techniques qui sont
différentes les unes des autres; dans certains cas, les bouts sont
employés; dans d'autres cas, ce sont des filtres électroniques et
autres. Mais de là à examiner lequel peut offrir le meilleur
traitement ou le meilleur service... Encore là, je trouve que c'est
quand même un aspect limitatif, autant pour le gouvernement que pour la
municipalité, parce que des usines de filtration ou des usines
d'épuration dans ce cas-ci, cela coûte plusieurs millions de
dollars. Je sais que dans le cas de la Communauté régionale de
l'Outaouais, cela a coûté 160 000 000 $. Pour un montant
semblable, je ne sais pas si on ne doit pas être plus vigilant et moins
restrictif.
Je ne pourrais pas me permettre de simplement l'approuver. Je ne
voudrais pas non plus qu'on soit en dissension pour être en dissension.
Mais j'aimerais peut-être avoir un peu plus de temps pour m'informer
auprès de personnes compétentes dans ce domaine. Je ne veux pas
non plus y revenir. Mais si on avait besoin d'explications ultérieures,
le ministre consentirait-il à rouvrir cet article pour avoir des
informations?
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: Je veux bien.
M. Leduc (Saint-Laurent): À la demande de qui?
M. Léonard: C'est à la demande du ministère
de l'Environnement et pour aller plus vite. Je pense que le gouvernement,
à l'heure actuelle, veut procéder. On veut que les travaux
démarrent dans ce secteur. Il y a effectivement la Société
d'assainissement des eaux qui a amassé une certaine expertise. Comme on
veut que cela démarre dans toutes les municipalités, en
particulier pour les deux prochaines années et demie, on veut vraiment
qu'il se fasse des travaux qu'on retarde depuis fort longtemps. On veut amener
nos firmes d'ingénieurs à s'intéresser davantage à
cette question.
Je voudrais simplement dire au député de Hull que
l'article 625g, deuxième paragraphe, permet au gouvernement de fixer
toute une série de conditions. Il pourrait très bien fixer,
demander que, pour la réalisation de telle partie des travaux, il y ait
soumissions publiques à l'intérieur d'un tel projet. Mais ce
qu'on veut, l'idée de fond dans tout cela, c'est de prendre une firme et
qu'elle soit responsable de tous les travaux, du début à la fin,
qu'elle engage sa responsabilité professionnelle et, par la suite,
qu'elle ait un intérêt à réaliser de bons travaux et
à le faire rapidement.
M. Rocheleau: En vertu de la loi qui concerne les professionnels,
M. le Président, ils ont déjà une responsabilité,
je pense, de cinq ans sur tous les travaux qui sont effectués, autant
les ingénieurs que les firmes d'entrepreneurs et autres. J'en viens
simplement au fait que je comprends que le gouvernement... J'ai assisté
à plusieurs congrès de l'Union des municipalités du
Québec et je me souviens que le ministre des Finances, M. Parizeau, a
annoncé à plusieurs reprises que le gouvernement du Québec
on parlait de consacrer des montants allant jusqu'à 6 000 000 000 $ pour
l'épuration des eaux; ces énoncés ont commencé en
1979. Je comprends qu'il y a très peu de municipalités à
ce jour qui se sont lancées dans des projets semblables et je suis
d'accord que l'épuration des eaux, c'est relativement important, c'est
même très important, mais il ne faut quand même pas
brûler les étapes pour en arriver à ces fins. Je pense
qu'il faut aussi utiliser des moyens qui sont susceptibles de permettre
à tous ceux qui ont des compétences dans le domaine de se faire
valoir et de pouvoir offrir leurs services. Dans ce contexte, je conviens avec
le ministre que le gouvernement ou la Commission municipale en l'occurrence ou
le ministère de l'Environnement peuvent déterminer les
critères à suivre, faire des énoncés, mais ce sont
des énoncés que nous ne connaissons pas. Pour nous, c'est un
blanc-seing qui pourrait, dans cet article, être appliqué tel quel
et on pourrait, demain matin, retenir les services de SNC - sans faire de
préjudice à SNC - ou retenir les services de Lavalin sans pour
autant consulter les autres. En tout cas, je me pose de sérieuses
questions. Les municipalités ne peuvent pas actuellement passer outre
à l'appel de soumissions pour des montants excédant, je pense, 25
000 $. Là, on parle de montants pouvant atteindre des dizaines de
millions de dollars.
J'aurais d'autres questions à poser au ministre en soirée
pour être éclairé davantage là-dessus.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: M. le Président, je pense que le
député n'est pas intéressant quand il dit d'aller sans
appel d'offres. D'autre part, je pense qu'il y a lieu de faire confiance aux
municipalités parce qu'elles ont quand même une partie, même
si c'est 10% qu'elles doivent payer. Il reste que ce sont des sommes
considérables pour elles. Pour une petite municipalité, cela
représente quand même une importante taxation d'autant plus
qu'elle aura à payer pour l'entretien par la suite. Procéder sans
soumission, j'avoue aussi que c'est inquiétant, mais d'un autre
côté, cela peut accélérer les choses.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Viger. (17 h 30)
M. Maciocia: M. le Président, seulement pour revenir sur
ce qu'a dit le député de Chambly, je crois que, dans la
formulation de l'amendement proposé par le ministre, ce ne sont pas les
municipalités qui décident, mais bien le ministère; c'est
le gouvernement. La municipalité peut demander au gouvernement de ne pas
procéder par soumissions publiques, parce qu'on dit: Toute corporation
peut négocier un contrat, avec l'autorisation du gouvernement.
Après avoir négocié le contrat, elle doit le soumettre au
gouvernement. C'est le gouvernement qui décide si c'est oui ou non, ce
n'est pas la municipalité. Il faut que cela soit bien clair. La
municipalité peut dire: Je négocie avec telle et telle personne.
C'est parfait, mais la décision finale revient au gouvernement, et non
pas à la municipalité, dans les amendements qu'on a ici. C'est
cela qui m'inquiète beaucoup.
M. Tremblay: Moi aussi, parce que, dans
l'éventualité où un gouvernement libéral prendrait
le pouvoir...
Le Président (M. Desbiens): Avez-vous terminé?
M. Maciocia: Non. Vous voyez, que vous n'êtes pas... La
question que je pose au ministre va justement dans ce sens. Toute corporation
peut négocier un contrat avec l'autorisation du gouvernement.
Pourrait-on connaître au moins...
M. Léonard: On parle de corporations municipales.
M. Maciocia: Oui, parfaitement. Mais pourrait-on savoir - c'est
la question que je me pose - dans quelle éventualité une
corporation pourrait demander au gouvernement de négocier un contrat
sans soumission publique?
M. Léonard: Dès qu'elle va dans le système
"contrat clé en main", elle va avoir à négocier avec une
firme. Elle va s'adresser au ministère de l'Environnement, au ministre
des Affaires municipales qui vont fixer les conditions, les balises selon
lesquelles elle va négocier.
M. Maciocia: Oui, pour le contrat. M. Léonard: Pour
le contrat.
M. Maciocia: Je comprends, mais je vous demande dans quelle
éventualité une corporation municipale peut demander...
Probablement...
M. Léonard: À l'heure actuelle. M. Maciocia:
Mais pourquoi?
M. Léonard: Elle peut négocier ses contrats
clé en main soit avec une firme privée, soit avec la
Société d'assainissement des eaux.
M. Maciocia: Oui.
M. Léonard: Elle peut aussi continuer dans le
système actuel selon lequel le ministère fait une étude
épique. Ensuite, on fait des travaux sur les intercepteurs. Cela
constitue une phase. Déjà, à l'heure actuelle, c'est
déterminé par phases.
M. Maciocia: C'est là-dessus que je voudrais
connaître un peu la différence. Pourquoi ne pas procéder
par soumissions publiques et par contrats? À quel moment, dans quelle
situation peut-on conseiller la soumission publique et dans quelle situation
peut-on conseiller le contrat de gré à gré, si on peut
l'appeler comme cela? C'est quoi? Pourriez-vous nous dire la raison pour
laquelle on ne procéderait pas par soumissions publiques dans une
situation et, dans une autre, on le ferait?
M. Fallu: ...si vous permettez.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Groulx.
M. Fallu: ...des compressions. Imaginons une municipalité,
une petite ville de 7000 à 8000 habitants, qui a à peine une
dizaine d'employés, qui n'est pas habituée à un contrat
qui risque de lui coûter peut-être 4 000 000 $ ou 5 000 000 $.
M. Maciocia: Elle demande déjà les balises au
ministère. Cela n'a rien à voir avec la soumission publique et le
contrat de gré à gré.
M. Fallu: Si ces municipalités passent par la
Société d'assainissement des eaux, il n'y a pas de
problème. On accorde aussi à la
société la capacité d'y aller clé en main,
mais, si la municipalité elle-même veut y aller clé en
main, elle se fait assister par les ministères pour définir ses
balises, ses objectifs et...
M. Maciocia: On sait cela.
M. Fallu: La clé en main, ce n'est pas seulement de la
construction.
M. Maciocia: Ce n'est pas cela que j'ai demandé au
ministre. On va attendre la réponse du ministre. Ce n'est pas cela que
j'ai demandé au ministre.
M. Léonard: M. le Président, à l'heure
actuelle, pour plusieurs des projets dont on parle, il n'existe pas de plans et
devis. Si les municipalités veulent faire leurs travaux et profiter des
avantages financiers que nous avons mis sur la table pour
accélérer les travaux, dans certains cas, elles vont devoir
s'adresser à une firme. Le gouvernement ou la municipalité qui ne
possède pas d'expertise, au lieu de suivre le contrat de façon
très rigide ou en tout cas très serrée, va
préférer s'adresser à une firme. La firme va devoir
rentrer dans toute une série de balises, de conditions qui font que,
normalement, le produit qu'elle livrera sera valable. En plus, comme elle aura
à garantir les opérations durant cinq ans, elle va assumer le
coût des erreurs qu'elle aurait pu faire. Donc, normalement, elle en est
réduite à faire des travaux valables et qui vont produire des
résultats rapidement.
Maintenant, quand vous dites: un contrat de clé en main, ce n'est
pas nécessairement de gré à gré, ce n'est pas juste
comme cela. C'est qu'on pouvait avoir des offres de propositions. Vous pouvez
demander cela à trois ou quatre proposeurs, quatre ou cinq, et je
suppose que cela va être quand même relativement fermé. Cela
revient, jusqu'à un certain point, à des soumissions publiques,
si on veut, sur ce plan, sauf que le gouvernement n'a pas à suivre
lui-même chacune des phases autant que si les travaux étaient
exécutés par lui et la municipalité. Il va avoir à
se fier à la responsabilité professionnelle des firmes qui vont
s'engager dans de tels contrats.
M. Maciocia: Je crois que, même aujourd'hui, ces
responsabilités sont là, même en soumission publique.
M. Léonard: Oui, mais, à l'heure actuelle, lorsque
le ministère de l'Environnement ou la Société
d'assainissement des eaux s'engage, en tout cas, lorsque le ministère
s'engage avec une municipalité à réaliser des travaux, je
sais pour l'avoir expérimenté qu'il suit les travaux pas à
pas et que cela demande beaucoup de temps et d'énergie. Si les
municipalités, dans leur ensemble, s'engagent avant le 31 mars 1986,
cela signifie qu'il va falloir faire appel à des ressources
extrêmes au gouvernement, ce qui n'est pas nécessairement une
mauvaise chose, donc à des firmes très responsables, des firmes
qu'on connaît bien ici et qui cherchent des travaux à l'heure
actuelle. En fait, c'est une façon d'intéresser davantage
l'entreprise privée et de l'intéresser du début
jusqu'à la fin du processus, donc d'avoir des contrats qui soient
intéressants pour une firme qui s'engage et de les voir se
réaliser du début jusqu'à la fin. Tandis qu'à
l'heure actuelle les travaux sont toujours séparés par tranches;
pour la première phase, cela peut être une firme; pour la
deuxième phase, une autre firme, etc. Il y a des questions de jonction
qui peuvent être plus difficiles à résoudre que si une
firme a le contrat du début jusqu'à la fin.
M. Maciocia: Je comprends l'explication, mais je
répète qu'on peut encore avoir cela aujourd'hui avec les
soumissions publiques. Cela ne change rien.
M. Léonard: Remarquez que le processus des soumissions
publiques peut très bien s'intégrer là-dedans.
M. Maciocia: Je comprends, c'est pour cela que je vous ai
posé la question. Pourquoi pas des soumissions publiques? Il doit y
avoir des raisons ou des modalités pour lesquelles on ne va pas en
soumissions publiques et on doit aller en contrat de clé en main. C'est
cela. Il n'y en a pas en réalité. La même raison pour
laquelle on peut aller à clé en main, on peut aller en
soumissions publiques. Il faut laisser le choix, c'est cela que vous voulez
dire.
M. Léonard: Pas nécessairement. Dans le cas des
soumissions publiques, cela prend des plans et devis très précis,
terminés, parce que vous savez très bien que, si vous faites une
soumission sur des plans et devis où il y a une erreur, cela peut
entraîner des coûts considérables par la suite. Dans le cas
du contrat de clé en main, les plans et devis n'ont pas à
être aussi précis. Vous avez une étude préliminaire.
Le contrat, c'est de livrer de l'eau épurée en fin de compte. Or,
on a déjà quand même une certaine expérience des
coûts à l'heure actuelle. Il y a quand même quelques usines,
quelques réseaux d'assainissement des eaux qui ont été
réalisés et on sait ce que cela coûte. Les gens qui ont des
contrats de clé en main ne pourraient pas demander des sommes
exorbitantes.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président, avec la rareté... M. le
ministre, je ne voudrais pas répéter tout ce qui s'est dit. Je
vais essayer d'être le plus bref possible. J'ai une certaine
inquiétude en raison de la rareté des contrats actuellement, il
ne faut pas se cacher pour le dire. Pour une raison ou une autre, il n'en
mouille pas. Il n'y a pas un danger de lobbying qui peut se faire? Je comprends
qu'il n'y en a pas beaucoup qui se spécialisent dans le domaine. Par
contre, comme vous le dites, on peut continuer selon l'ancien système,
mais, si on emploie le nouveau, il y a un danger. Je pense que, depuis nombre
d'années, on a essayé d'être prudent et de fermer les
portes à des abus; on peut appeler ça des abus. C'est un peu
inquiétant, il me semble. Remarquez bien que je n'en ferai pas un
débat, mais votre prédécesseur et vous-même avez
bien prêché ça et, tout à coup, on arrive avec une
nouvelle formule qui m'inquiète.
M. Léonard: Une chose sur laquelle je reviens et que j'ai
déjà dite, c'est qu'on peut demander des propositions à
plusieurs. C'est la première des choses. Donc, chacune va fixer un prix
par rapport au produit. Je pense que, compte tenu du prix fixé, il y a
un élément qui intervient ici. On peut avoir des contrats et les
donner sur la base du plus bas prix, mais est-on bien sûr de la
qualité? Dans le contrat clé en main, l'idée c'est
vraiment de favoriser la qualité à prix normalement égal
et de favoriser aussi l'innovation à l'intérieur même des
processus d'épuration des eaux. Donc, les ingénieurs, les firmes
d'ingénieurs ou les firmes de façon générale vont
être intéressés à trouver des procédés
qui vont permettre d'épurer les eaux au moindre coût pour
eux-mêmes et aussi d'assurer leur qualité parce que, en fin de
compte, comme ils seront obligés de faire fonctionner un tel
réseau durant cinq ans, il va falloir qu'ils garantissent la
qualité du produit.
M. Caron: Avec une retenue, j'imagine.
M. Léonard: Je pense que le prix est un
élément très important et qui demeure très
important; à qualité égale, on va accorder le contrat au
prix inférieur. Je pense que c'est un moyen d'accélérer
beaucoup car je ne crois pas qu'on puisse réaliser tous les projets,
à partir de nos ressources, sur une période de deux ans et demi.
Donc, il faut vraiment intéresser le secteur privé.
Ceci n'exclut pas cependant la Société
québécoise d'assainissement qui va pouvoir faire aussi des
contrats clé en main; elle va être sur la même base que les
autres là-dessus. Alors, les municipalités vont toujours pouvoir
recourir aux soumissions et demander que la réalisation de telle ou
telle phase soit faite par soumissions publiques, quitte à donner le
pourcentage d'honoraires professionnels qui convient à la firme et donc
à limiter le discrétionnaire au maximum dans le coût en
faisant réaliser des phases très précises par soumissions,
mais en confiant quand même la responsabilité à une firme
sur l'ensemble du projet.
M. Caron: II faut admettre, M. le Président, juste...
M. Léonard: Tandis qu'ici, elles sont responsables de
chacune des phases, les municipalités, et ce sont elles, finalement, qui
assurent pratiquement le suivi des travaux.
M. Caron: M. le Président, il faut aussi admettre une
chose, c'est que ce n'est pas toujours le meilleur marché qui est le
meilleur; n'oubliez pas ça. On a eu des contrats qui ont
été accordés avant 1976 par la Société
d'habitation et les boîtes à savon qui ont été
construites n'ont pas été les meilleurs projets de la
Société d'habitation du temps. On voit aujourd'hui la
différence de travailler avec des plans et devis; les concours, c'est
complètement différent. Ces bâtisses ont eu besoin de
réparations l'année suivante ou deux ans après. Alors, ce
n'est pas toujours le meilleur marché qui est le mieux. À
certains moments, il faut prendre le meilleur marché, mais ça ne
veut pas dire que c'est le meilleur.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, par exemple, on propose un
genre de contrat clé en main, j'imagine qu'il doit y avoir
déjà des espèces de barèmes de fixés.
À l'article 625d, on dit que le gouvernement peut, en donnant son
autorisation à la corporation, lui imposer des conditions quant au
contrat, au cocontractant ou à la façon de le choisir. Le
ministre nous dit effectivement qu'il y a plusieurs firmes qui cherchent
lesdits travaux. Il est sûr que, comme députés, nous avons
entendu parler à plusieurs occasions du retard de l'implantation des
programmes pour l'assainissement des eaux. Cela fait longtemps qu'on dit: Cela
s'en vient. Mon confrère de Hull tantôt vous disait que les
projets éventuels qu'on devait établir se chiffraient par 6 000
000 000 $. Il est sûr qu'il y a des firmes qui voulaient obtenir ces
travaux.
Je me demande, compte tenu de cela, quand vous parlez d'imposer des
conditions quant au contractant et à la façon de le choisir, quel
genre de conditions vous avez élaborées jusqu'à
présent dans ce genre de fixation de conditions que le gouvernement va
imposer aux municipalités.
(17 h 45)
M. Léonard: Vous avez l'étude préliminaire
faite par le ministère de l'Environnement sur un projet. Donc, il va
d'abord fixer un certain nombre de balises, la qualité de l'eau à
produire au bout du dispositif d'épuration des eaux. Maintenant, on peut
poser comme condition que la municipalité s'adresse à plusieurs
proposants. On peut poser comme condition que, pour des phases de
réalisation de travaux lourds, creusage, etc., cela aille en soumissions
publiques, pour telle ou telle phase, que la construction de l'usine
elle-même soit faite par soumission publique sous la
responsabilité du cocontractant.
Au fond, ce qu'on engage là-dedans, c'est la
responsabilité du contractant sur l'ensemble du travail, du début
jusqu'à la fin, plus cinq ans, de sorte que le cocontractant aura
intérêt à ce que la qualité du produit se maintienne
et à ce que les travaux soient bien réalisés. À
l'intérieur de cela, on peut très bien utiliser le système
de soumissions publiques. Maintenant, nous favorisons aussi l'innovation
technologique; ainsi une firme qui trouverait un procédé plus
intéressant pourrait l'utiliser à l'encontre d'autres processus
qu'on a déjà connus, parce qu'elle va engager sa
responsabilité là-dessus.
Je trouve que, à l'heure actuelle, il y a quand même un
certain nombre de garanties offertes, mais cela va surtout nous permettre de
démarrer plus vite en intéressant les firmes privées
à travailler davantage dans ce secteur.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Saint-Laurent, vous n'aviez pas terminé. Excusez, M. le
député de Laprairie...
M. Léonard: On me demande... Je ne sais pas si vous voulez
continuer.
M. Saintonge: D'accord, on va suspendre les séances. On va
attendre quelques minutes.
Une voix: Suspendons pour deux minutes.
Le Président (M. Desbiens): La commission suspend ses
travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 48)
(Reprise de la séance à 17 h 53)
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie, est-ce que vous aviez terminé?
M. Saintonge: Non, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie.
M. Léonard: Je pensais que c'était le
député de Saint-Laurent.
M. Saintonge: J'ai peut-être mal compris. J'ai
demandé au ministre tantôt si le gouvernement pouvait imposer des
conditions quant à la façon de choisir un contractant.
M. Léonard: ...les deux ensemble peuvent s'entendre pour
poser des conditions. C'est ce que dit l'article 625g.
M. Saintonge: On dit: Le gouvernement peut, en donnant son
autorisation à la corporation, lui imposer des conditions quant au
contrat, au contractant ou à... C'est la même chose qui revient
à l'autre élément. Si on lit le paragraphe g c'est la
même chose.
M. Léonard: C'est cela. Le gouvernement peut aussi... Mais
à l'article 625g, c'est une autre convention. La corporation et les
ministres peuvent convenir de conditions. Donc, on peut discuter avec la
municipalité sur les conditions à poser de sorte qu'on en arrive
à un prix correct ou au plus bas prix.
M. Saintonge: Dans le premier temps, à l'article 625d,
lorsque le gouvernement peut imposer des conditions quant à la
façon de choisir le contractant... Tantôt, je parlais des
modalités actuelles. On parlait des modalités actuelles quand,
par exemple, le gouvernement veut imposer des conditions sur la façon de
choisir le contractant. Vous me parlez de la qualité de l'eau. Je pense
que n'importe quelle firme va devoir respecter les normes que le
ministère de l'Environnement va fixer. Vous me dites aussi: Ils peuvent
s'adresser à plusieurs proposants. C'est évident, mais qu'est-ce
qui va faire, en fin de compte, qu'au niveau du ministère vous allez
pouvoir imposer la façon de le choisir? Cela peut arriver à la
limite, M. le ministre, à mon point de vue. Vous allez dire: C'est
tellement clair dans les conditions que vous allez imposer que ce sera tel
contractant uniquement qui va pouvoir être choisi et pas d'autres.
Voilà mon inquiétude face à cette situation.
On peut arriver à établir des patterns où,
effectivement, il y aura simplement une ou deux compagnies qui vont être
choisies, ou même une seule. Et le plus loin que cela peut aller, c'est
que le contractant ne va assurer, ni plus ni moins, que le financement à
long terme du travail. Donc, en imposant des principes de ce genre, on va
limiter l'accès à ceux qui pourront être choisis.
Une voix: Oui, c'est parce qu'ils
mettent toutes sortes de choses.
M. Léonard: L'article 625d concerne la possibilité
d'avoir des contrats sans soumission et, à ce moment-là, le
gouvernement, avant d'autoriser, impose des conditions quant au contrat, au
contractant ou au cocontractant ou à la façon de le choisir. Tout
cela se fait avec la municipalité; "toute corporation", c'est la
corporation municipale. Il reste que la corporation a un intérêt:
c'est d'avoir le tout au plus bas prix possible, une meilleure qualité
au plus bas prix.
Dans l'autre cas, à l'article 625g, il s'agit du contrat du type
connu sous le nom de "contrat clé en main". Celui-là est plus
restrictif. C'est la corporation et les ministres qui vont fixer les conditions
quant au contrat, au cocontractant ou à la façon de le choisir.
Encore là, tout le monde aura intérêt à ce qu'il y
ait quand même un choix à faire au départ, qu'il y ait
trois, quatre ou cinq proposeurs, de sorte qu'on pourra comparer les prix par
rapport à la qualité de l'eau retenue ou à la
qualité du réseau. Il y a quand même un certain nombre de
garanties là-dedans; de toute façon, le gouvernement engage sa
responsabilité là-dessus, toujours. Lui-même paie 90% de la
facture; alors il a intérêt à limiter les coûts.
M. Saintonge: D'autant plus que les coûts, si je ne me
trompe pas, ne sont pas fixés; au départ, on ne sait pas
où l'on s'en va...
M. Léonard: Le ministère de l'Environnement va
déterminer un avant-projet et, à l'heure actuelle, on
connaît assez l'ordre de grandeur. Chaque étude d'avant-projet va
fixer un coût maximum.
M. Saintonge: Comment pouvez-vous fixer un coût maximum?
Vous avez beau le fixer, j'ai bien l'impression qu'une fois les travaux
entrepris... Même dans des soumissions publiques, où les contrats
sont fixés à tel prix, il y a des ouvertures par des clauses.
À Granby, le montant est passé de 19 500 000 $ à 36 000
000 $.
M. Léonard: Ce n'est pas un contrat.
M. Saintonge: Bien oui, mais c'est encore pis. C'est un
avant-projet; on est passé de 19 500 000 $ à 36 000 000 $.
Une voix: Entre les deux, oui.
M. Léonard: Oui, mais j'ai connu aussi des endroits
où cela a été plus bas que les coûts prévus.
Il reste que cela va déterminer de grandes balises là-dessus.
Quand on fixe un coût maximal, il y a quand même une balise de
déterminée sur ce plan. Si jamais les proposeurs arrivaient avec
des coûts qui dépasseraient cela, je pense qu'il y aurait
nécessairement une révision quelque part. On ne peut pas faire
autrement.
Le Président (M. Desbiens): II est 18 heures. La
commission ajourne ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 59)
(Reprise de la séance à 20 h 11)
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre! La
commission des Affaires municipales reprend ses travaux pour poursuivre
l'étude article par article du projet de loi 45, Loi modifiant des
dispositions législatives concernant les municipalités.
Nous étions à l'article 22.1, que vous aviez
ajouté, M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je pense qu'avant de
poursuivre, nous avions dit qu'à 20 heures, nous reprendrions
l'étude des articles 15 et 16.
Le Président (M. Desbiens): C'est bien cela. Je reviens
à l'article 15. Est-il adopté?
Des voix: Adopté.
M. Rocheleau: Un instant!
Le Président (M. Desbiens): J'ai entendu les mots "un
instant", est-ce que c'était M. le député de Hull? M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, je voudrais inscrire comme
membre de la commission, à la place de M. Houde, M. Rivest,
député de Jean-Talon.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie propose d'inscrire M. Rivest (Jean-Talon) à la place de M.
Houde (Berthier). Y a-t-il consentement?
M. Rochefort: II était bon pourtant, M. le
député de Berthier.
Le Président (M. Desbiens): Oui? Il y a consentement. Sur
l'article 15, M. le député de Laprairie.
M. Saintonge: ...M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Puisqu'on a eu l'occasion de faire
déjà une très bonne amorce de discussion sur l'article 15,
j'imagine que vous
allez tenir compte du temps que chacun des membres de la commission a
pris sur cet article.
Le Président (M. Desbiens): Je n'ai pas le relevé
du temps de chacun, mais...
M. Rochefort: Oh, je suis convaincu que le Secrétariat des
commissions peut vous fournir cela facilement, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Oui, sûrement, au
secrétariat... Il y a eu deux intervenants du côté de
l'Opposition. Pour M. Saintonge (Laprairie), il reste cinq minutes. Pour M.
Rocheleau (Hull), c'est terminé. Pour M. Lachance (Bellechasse), il
reste 18 minutes.
Une voix: Moi, je n'ai pas parlé, M. le
Président.
M. Tremblay: Moi, je ne parle pas pour ne rien dire.
Le Président (M. Desbiens): Tous les autres ont eu leurs
20 minutes.
M. Rivest: M. Houde.
Le Président (M. Desbiens): Tous les autres ont leurs 20
minutes.
M. Rivest: Les autres?
Le Président (M. Desbiens): Tous les autres ont leurs 20
minutes.
M. Rivest: Ah!
M. Saintonge: Vous êtes membre d'office, M. le leader.
C'est bien cela, M. le Président? Le leader a le droit de parole.
D'accord.
Donc, vu qu'on reprend l'article 15, je comprends que la demande de
suspendre l'article... On reprend immédiatement, tel que convenu. On ne
suspend pas les articles qui auraient notre accord. Je répète une
proposition au ministre dans le sens que nous pourrions étudier les
articles qui ne faisaient pas problème et suspendre ceux qui pourraient
amener une discussion ultérieure pour tenter de vérifier...
M. Léonard: II était bien entendu que
c'était en commission qu'on étudiait cet article-là,
l'article 15.
M. Saintonge: Sauf si on s'entendait autrement.
M. Léonard: Sauf si on s'entendait autrement.
M. Saintonge: Je comprends que le ministre veut étudier
immédiatement l'article 15.
M. Léonard: Oui.
Rôle de comité intermunicipal ou de
régie pour la MRC
M. Saintonge: D'accord. Donc, sans reprendre en totalité
la discussion sur l'article 15 tel que vu cet après-midi, je
rappellerai, puisque nous reprenons le débat, qu'au niveau de l'article
15, il y avait des dispositions clairement établies de l'Union des
municipalités du Québec dans le mémoire soumis à la
commission sous la cote 2-M. Si nous prenons la page 8... Malheureusement non.
Je m'excuse, ce sont les pages 18 et 19 où l'Union des
municipalités du Québec fait clairement voir sa position
relativement à la question des ententes intermunicipales au niveau de la
MRC. Dans ses conclusions de l'analyse des articles 15 et 41 qui touchent, en
fait, les ententes intermunicipales régies par la municipalité
régionale de comté, l'UMQ mentionnait ce qui suit: "Afin de
freiner l'élan vers les municipalités régionales de
comté, nous demandons le retrait des deux articles concernés du
projet de loi."
C'était assez clair comme demande par l'Union des
municipalités du Québec qui, dois-je le rappeler,
représente quand même un peu plus de 300 membres, 80% de la
population du Québec avec les municipalités membres et environ
85% de l'évaluation municipale du Québec. Il m'apparaît
clair, dans ces circonstances, que, concernant les ententes intermunicipales
par lesquelles on permet à la MRC de jouer le rôle ni plus ni
moins de comité intermunicipal ou de régie intermunicipale, c'est
rejeté par la MRC.
Je ferai remarquer également que j'ai reçu quelques
télégrammes. J'en ai quelques-uns en main, et je veux citer une
copie de celui envoyé aujourd'hui à M. Jacques Léonard,
ministre des Affaires municipales, en date du 19 décembre, où il
est spécifié: "Nous tenons à protester vivement contre
certaines dispositions du projet de loi 45." Comme deuxième
élément, on mentionne les ententes intermunicipales régies
par la MRC. C'est signé: Gilles Beaudoin, maire de Trois-Rivières
et préfet de la MRC de Francheville.
Également, le préfet suppléant de la MRC de
Desjardins, M. Gilles Dussault, s'exprimait en ces termes: "La MRC de
Desjardins dénonce par la présente le projet de loi 45 et plus
particulièrement les points suivants concernant - et, au deuxième
point - les régies intermunicipales..."
Je donnerai également lecture d'un télégramme
envoyé par M. Lucien Filion, maire de La Tuque et préfet de la
MRC du Haut-Saint-Maurice: "Le projet de loi 45
contient deux dispositions qui ne rencontrent pas notre approbation.
Premièrement, ententes intermunicipales ne devraient pas être
régies par MRC, vu qu'elles concernent uniquement parties
contractantes." C'est la prise de position de la MRC du Haut-Saint-Maurice.
Ce sont les quelques télégrammes que j'ai en main
concernant ces dispositions. Dans le monde municipal, même si l'UMRCQ,
d'une certaine façon, par la voix de son président, mentionnait
dans son mémoire qu'on pouvait être d'accord concernant la
présidence de l'UMRCQ et quant au fait que les ententes intermunicipales
puissent être réglementées par une MRC, nous, de
l'Opposition, maintenons clairement notre position, à savoir que de
telles ententes, à notre point de vue, encore une fois, vont contre non
pas sur la question de... Nous nous en prenons au fait non pas de
considérer que c'est une décentralisation; ce n'est pas cela le
principe. Quant au principe que la MRC ait le mandat de la mise en marche et de
la réalisation du schéma d'aménagement, nous
considérons, comme plusieurs intervenants locaux l'ont mentionné,
qu'elle devrait conserver uniquement cette compétence et qu'on ne
devrait pas confier d'autres responsabilités à une MRC afin de ne
pas mettre en marche une structure qui, éventuellement, pourrait
être assez lourde et pourrait hypothéquer les
municipalités.
Je vous ferai remarquer que, concernant les ententes intermunicipales,
cela ne change rien et que, de toute façon, si cet article n'existait
pas, il y aurait possibilité, de façon informelle, que les
municipalités qui désirent faire certaines ententes puissent se
regrouper, même à l'intérieur d'une MRC, et l'administrer
d'une façon positive même par des gens qui pourraient être
les mêmes que ceux de la MRC. Quant au principe de telles ententes,
à notre avis, afin d'éviter toute mise en marche administrative
qui requerrait un personnel plus considérable et qui encourrait
également certains frais pour la MRC, nous suggérons et nous
désirons, tant que le sommet Québec-municipalités sur la
décentralisation n'aura pas eu lieu, tant que les municipalités
locales, les corporations locales, les cités et villes, de même
que les municipalités régies par le Code municipal, n'auront pas
décidé de favoriser de nouveaux déplacements de pouvoirs
vers les MRC, même dans le cas où c'est facultatif, nous refusons
que de telles ententes ou de telles compétences puissent être
dévolues à la MRC.
La position énoncée par le Parti libéral a
été constante dans le débat concernant les MRC et nous
voulons maintenir le désir du monde municipal qui, lors du
congrès de l'UMQ et lors de certains congrès de l'UMRCQ où
j'étais présent ont clairement établi, à mon point
de vue, que le monde municipal, même concernant l'UMRCQ, de façon
globale, ne désirait pas étendre les pouvoirs des MRC, donner
certaines compétences nouvelles ou même donner la
possibilité aux MRC, au point de vue administratif, d'exercer quelques
fonctions autres que la question de l'aménagement. C'est pour cela, M.
le Président, que nous aurions souhaité que le ministre retire
ces articles-là et nous souhaitons toujours qu'il le fasse quant
à donner aux MRC ces pouvoirs concernant les ententes
intermunicipales.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Groulx.
M. Fallu: M. le Président, il faudrait bien comprendre le
sens de cette résolution. Supposons qu'il y ait quatorze
municipalités dans une MRC et qu'il y en ait sept qui veuillent une
entente intermunicipale. Elles ont deux choix, soit une régie
intermunicipale pour faire fonctionner leur entente ou encore se
présenter à la MRC avec un vote majoritaire où tous les
membres de la corporation municipale qui s'appelle la MRC ont droit de vote et
à condition, de plus, qu'ils votent à la majorité,
l'entente pourrait être gérée par la MRC. Mais sachons
bien, en contrepartie, que tout frais afférent à la gestion de
cette entente ne serait payé que par les sept municipalités qui
sont parties à l'entente. Qu'est-ce à dire?
Une voix: II ne t'écoute pas.
M. Fallu: Oui, j'ai bien cette impression. Oui, le
député de Hull m'écoute.
Une voix: Oui, mais c'est le député...
M. Fallu: Le pis, c'est qu'il n'a plus le droit de parole pour
pouvoir donner son accord avec ce que je dis.
Une voix: On lui donnera notre consentement.
M. Fallu: Oui, au moment du vote, oui il aura compris. Il n'y a
que les sept municipalités parties à l'entente qui vont payer les
coûts. Au fond, la structure MRC est une sorte de réceptacle,
l'endroit où seraient situés le ou les employés qui
doivent faire la gestion de l'entente et rien d'autre. La MRC ne fait
qu'autoriser au fond, dans ses bureaux, tolérer, et même là
peut-être bien faire payer un loyer aux sept municipalités qui
gèrent par le biais de la MRC.
D'autre part, déjà environ 30% des villes au Québec
ont cette capacité de gérer au niveau des ententes
intermunicipales au niveau des communautés. Il y a 16 villes à la
Communauté urbaine de Québec; il y en a
11 dans l'Outaouais; il y en a 28 à Montréal, ce qui fait
75 sur 250 villes. Cela fait à peu près 30%, et ce sont
essentiellement des villes cette fois. Elles ont déjà dans leur
charte la capacité d'avoir de telles ententes intermunicipales et de
faire la gestion au niveau de la communauté urbaine. Ce qu'on fait, on
reporte la même notion au niveau de la MRC sans pour autant donner de
nouveaux pouvoirs comme tels à la MRC. La MRC devient la circonstance,
la circonférence physique, le local, l'endroit où on
déverse des employés par lesquels on administre des salaires qui
sont payés à 100% par la municipalité, seule participante.
La MRC est l'endroit de fabrication de bordereaux de paie et uniquement cela.
Il me semble qu'on ne réinvente pas la décentralisation
administrative au Québec lorsqu'on fait cela, on ne fait que
répondre à des demandes très concrètes et à
de la gestion...
M. Rivest: Drôles de demandes!
M. Fallu: Oui, de drôles de demandes en effet.
M. Rivest: La municipalité vous fait de drôles de
demandes.
M. Fallu: Je lis à la page 19 du mémoire de l'Union
des municipalités régionales de comté et des
municipalités locales du Québec Inc., mémoire no 1M ce qui
suit: "L'Union des municipalités régionales de comté
accueille très favorablement ce nouvel amendement au Code municipal.
Nous souhaiterions, par contre, que cette disposition puisse s'étendre
aux municipalités régionales de comté. En effet, plusieurs
municipalités régionales de comté du Québec ont
déjà soulevé le fait qu'il leur serait utile de pouvoir
faire des ententes entre elles et ont manifesté le désir
d'obtenir des changements au Code municipal." Nous allons donc en
deçà des demandes du monde réel.
M. le Président, j'espère que nous ne passerons pas la
soirée à discuter de cet article...
M. Rivest: On va parler de l'autre.
M. Fallu: ...et que nous allons rendre justice au monde
municipal.
M. Rivest: Des MRC, non pas à l'Union des
municipalités.
Le Président (M. Desbiens): L'article 15 est-il
adopté?
M. Rivest: Non, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Verdun.
M. Caron: Je serai assez bref, M. le Président. Moi aussi
j'ai pris connaissance, comme beaucoup d'entre nous, du mémoire qui a
été présenté, et qui, à tort ou à
raison, avec le déménagement du secrétariat, nous a
été remis avec retard. À la page 18, franchement, quand on
le lit comme il le faut... (20 h 30)
M. Léonard: Qui l'a déposé?
Une voix: L'Union des municipalités.
M. Caron: L'Union des municipalités du Québec.
C'est un mémoire dont on a pris connaissance seulement à l'heure
du midi; pour le journal des Débats, je pense que c'est important de le
dire.
Les articles 15 et 41 du projet de loi spécifient que les
corporations municipales dont le territoire est compris dans celui d'une
municipalité régionale de comté et qui concluent une
entente peuvent y prévoir, avec le consentement de la
municipalité régionale de comté, que celle-ci joue le
rôle d'un comité intermunicipal ou d'une régie
intermunicipale, selon le cas.
Cette nouvelle addition aux lois municipales confirme l'intention du
gouvernement actuel de ne pas confiner les municipalités
régionales à leur rôle d'aménagement du territoire -
c'est ce que je trouve drôle parce que dans le fond, M. le ministre,
c'est vous qui nous avez présenté ce projet et cela avait fait
beaucoup de bruit - et de centraliser certains pouvoirs au niveau de la
région. De plus, cette disposition couvre uniquement les ententes
concernant les corporations locales dont le territoire est compris dans celui
de la municipalité régionale de comté.
Je pense que mes collègues ne m'écoutent pas beaucoup.
C'est important. Vous, de ce côté-ci, cela va, mais mes
collègues d'en face devraient écouter. Ce ne sera pas long.
Encore une petite minute.
D'une part, cette disposition n'offre pas la flexibilité des
ententes intermunicipales qui permettent des ententes avec toutes les
municipalités. D'autre part, nous croyons que les articles 412b, d et
suivants du Code municipal et les articles 468 et suivants de la Loi sur les
cités et villes autorisent déjà d'arriver à des
ententes impliquant tout aussi bien des municipalités locales que des
municipalités régionales de comté. Afin de freiner
l'élan vers les municipalités régionales de comté,
nous demandons le retrait des deux articles concernés du projet de
loi.
Je pense que c'est un groupe fort représentatif et, pour faire
avancer le débat le temps commence à être restreint,
restreint d'ici à la fin de l'année, à moins qu'on ne
veuille revenir entre Noël et le jour de l'an. Je n'ai pas objection. Je
suis déjà
venu entre Noël et le jour de l'an. Je demanderais, si le ministre
voulait porter bonne grâce, qu'on retire l'article quitte à y
revenir au mois de mars. Cela va être vite passé, d'ici au mois de
mars. Ce sont les commentaires que j'avais à faire, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Bellechasse.
Une voix: Cela n'a pas été long.
M. Caron: Non, c'est sérieux notre affaire.
M. Lachance: Oui, M. le Président. Je suis
diamétralement opposé à ce que vient de dire le maire de
Verdun. Est-ce que votre municipalité est membre de l'Union des
municipalités?
M. Caron: M. le Président, si on veut discuter de l'Union
des municipalités, on pourra le faire après minuit.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Bellechasse, s'il vous plaît!
M. Lachance: M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre! M. le
député de Bellechasse a la parole sur l'article 15.
M. Caron: Je vais y répondre tout de suite. Avec les
coupures de subventions que la péréquation enlève, je suis
obligé de couper les dépenses.
Le Président (M. Desbiens): Non, M. le
député de Verdun, ne décidez pas cela, je ne vous donne
pas la parole là-dessus. Ceci viole le règlement. M. le
député de Bellechasse.
M. Lachance: J'ai la parole.
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre!
M. Lachance: Je sais que la ville de Verdun s'en est très
bien tirée avec la réforme sur la fiscalité et la loi 57.
Vous avez accumulé des surplus, tant mieux pour vous! L'article 15 donne
un outil additionnel aux municipalités régionales de comté
afin d'éliminer une table qui est superflue, lorsqu'il devient
évident qu'il est rentable pour deux, trois, quatre ou un nombre plus
grand de municipalités de mettre en commun un service quelconque. Je
pense que je pourrais vous donner un cas précis où l'article 15
permettrait aux MRC d'avoir une juridiction intéressante et ce serait,
par exemple, la mise sur pied de sociétés de développement
économique. Dans mon milieu, on vit présentement un cas où
l'article 15 s'appliquerait bien. Nous avons la corporation de
développement économique de Bellechasse et Dorchester qui, en
fait, est un commissariat industriel et ce commissariat industriel a
actuellement juridiction sur tout le comté que je représente.
Cependant, dans ce comté, il y a deux MRC, la MRC de Bellechasse et la
MRC des Etchemins. Or, il est apparu que les MRC aimeraient avoir
elles-mêmes une ou des personnes qui s'occuperaient du
développement économique, parce que, lorsqu'on a un commissaire
industriel qui oeuvre pour les deux MRC, il y en a toujours une qui se sent
lésée en pensant que le commissaire industriel passe plus de
temps dans une que dans l'autre. Alors, finalement, les MRC sont
peut-être un peu malheureuses de ce qui existe présentement. Je
sais très bien que l'idée, c'est d'en venir à avoir leur
propre développeur au point de vue économique. Je pense qu'au
lieu de créer une régie intermunicipale aux fins du
développement économique dans chacune des MRC, il serait
souhaitable que cet article soit adopté. Il permettrait alors aux MRC,
si elles le désirent, de se donner cet instrument.
En deuxième lecture, M. le Président, j'ai cité
que, dans la MRC des Etchemins, il y a deux municipalités de mon
comté qui ont dû récemment créer une régie
intermunicipale des loisirs, les municipalités de Saint-Cyprien et de
Sainte-Justine qui sont voisines, et je sais fort bien que, si elles avaient eu
la possibilité de faire autrement, elles auraient
préféré, puisqu'elles sont toutes les deux dans la
même MRC et qu'elles sont voisines, passer à l'intérieur
d'une structure au sein de la MRC même.
Je ne comprends pas l'attitude ou l'espèce d'obstination qu'on
met à ne pas vouloir adopter cet article. Les raisons invoquées
par l'Opposition - je les ai entendues longuement cet après-midi - ne
sont véritablement pas fondées. Il ne faut pas avoir peur de son
ombrage, M. le Président. Je pense que les MRC ont assez de
maturité pour être capables d'assumer cette responsabilité,
si on la leur confère. Alors, j'espère vivement que l'article
sera adopté pour leur donner cet outil additionnel.
Cela me fait penser que, quand j'étais jeune, mon père
possédait un garage et quand, par exemple, on voulait enlever une roue,
il fallait dévisser les boulons. Pour dévisser les boulons, si
vous êtes sur la route, forcé par une crevaison, vous le faites
avec une clé et à la mitaine. Cela prend un certain temps et
c'est assez désagréable parfois. Mais, si vous le faites dans un
garage, vous avez un instrument à air qui va beaucoup plus rapidement.
Donc, je pense que l'article 15 donne un instrument additionnel qui permet de
limiter les délais et de fonctionner dans une structure qui est
très acceptable. J'espère que nos amis de l'Opposition,
finalement, vont se rendre à l'évidence.
M. Rivest: N'eût été votre comparaison de la
fin, votre intervention était intéressante.
M. Lachance: C'est un outil additionnel, c'est tout simplement ce
que je voulais dire. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): M. le Président, je ne voudrais
pas être long. Le député de Bellechasse se pose des
questions et se demande pourquoi nous sommes contre cet article. Il y a une
raison, c'est que, comme on l'a indiqué au départ, il y a des
balises. Les MRC ont un rôle à jouer, ont des attributs et c'est
l'aménagement du territoire. Là, on veut changer, on veut
ajouter. En principe, je n'aurais pas d'objection du tout à ce qu'on
change les règles, pour autant que les personnes concernées,
celles qui sont vraiment dans le bain, les MRC et les deux unions, soient
d'accord. Le député de Bellechasse ne comprend pas comment il se
fait qu'on n'accepte pas l'article 15, mais il faudrait peut-être le
demander également aux 300 municipalités de l'UMQ, l'Union des
municipalités du Québec. Il faudrait peut-être leur poser
cette question, à savoir pourquoi elles ne sont pas d'accord avec
l'article 15. Je pense que c'est une bonne question. On a exactement la
même attitude. On a exactement les mêmes raisons d'être
contre l'article 15. On dit que cela ajoute aux pouvoirs et aux attributs. Je
pense qu'il faudrait d'abord consulter ces municipalités, leur demander
si elles sont prêtes à accepter des obligations qui sont autres,
des pouvoirs qui entraînent, évidemment, des obligations autres
que celles dont il avait été convenu au départ. On a bien
balisé cela. On a bien établi cela. Il y a une chose chez moi...
En tout cas, ce que j'ai entendu, c'est très constant, c'est que le
ministre, depuis un an que je suis ici, environ un an et quelques mois, nous a
dit constamment que les MRC étaient pour l'aménagement du
territoire et constamment, on ajoute tranquillement, à l'occasion de
projets de loi qui, en fait, ne devraient pas modifier... Oui?
Une voix: Qu'est-ce qu'on ajoute.
M. Leduc (Saint-Laurent): On ajoute constamment aux pouvoirs des
MRC à l'occasion de lois incidentes. Si vraiment c'étaient des
lois qui modifiaient les pouvoirs et les obligations des MRC, surtout les
pouvoirs, le champ d'activités des MRC, je serais peut-être
d'accord qu'on en discute et qu'on étudie vraiment cet aspect. Et
là, on va s'entendre ou on ne s'entendra pas, mais on va au moins
discuter de la vraie question, alors que, constamment, par une loi, on est
appelé à se prononcer et à en donner un petit bout de plus
et un autre petit bout. Moi, je ne peux pas, non. Je pense qu'il faut
reconnaître que, tant que les deux unions ne seront pas d'accord, on
devrait s'abstenir. Elles ne sont pas d'accord. Vous mentionnez, c'est vrai,
que les MRC, elles, seraient d'accord. L'Union des municipalités
régionales de comté est d'accord. On veut bien respecter son
opinion, mais il faut également tenir compte de l'opinion du document
écrit par l'Union des municipalités du Québec qui se
prononce contre, qui ne veut pas ajouter aux pouvoirs et aux attributs des MRC.
Je pense que, tant que ces deux entités ou ces deux instances ne se
seront pas prononcées en faveur, il faut s'abstenir. Donc, je dis qu'on
devrait retirer l'article 15.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Bellechasse.
M. Lachance: M. le Président, brièvement, je ne
veux pas nier l'importance de l'UMQ, mais on sait qu'il n'y a pas de MRC sur le
territoire de la CUQ, de la CUM et de la CRO. Tout de suite, cela
élimine un bon nombre de municipalités qui sont importantes au
point de vue de la population et au point de vue de l'évaluation et
je...
Une voix: Elles l'ont déjà.
M. Lachance: Elles l'ont déjà? Alors, quoi? On ne
veut pas le donner aux autres? On est jaloux, je ne sais trop.
Une voix: C'est cela.
M. Lachance: Je pense qu'il faut quand même être
équitable. L'UMRCQ l'a demandé. Ce n'est pas le ministre qui lui
donne un cadeau de grec. Si c'était le ministre, si c'était le
gouvernement qui voulait garrocher un pouvoir aux MRC et qu'elles n'en
voulaient pas, je comprendrais votre attitude, M. le député de
Saint-Laurent, mais tel n'est pas le cas. Pour en avoir discuté avec les
porte-parole de l'UMRCQ, cet article-là, ils y tiennent et je pense
qu'on doit l'adopter. Quant à moi, on va l'adopter.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): L'UMQ n'y tient pas du tout. Au
contraire. Elle dit: II ne faut pas retenir l'article 15.
M. Lachance: Je comprends, elle l'a
déjà!
M. Leduc (Saint-Laurent): Je veux simplement qu'on tienne compte
également de l'opinion... Et je pense que, dès qu'on ne s'entend
pas, dès qu'il y a une instance qui est contre, on devrait s'abstenir.
On devrait être très prudent. On devrait s'abstenir et retirer
l'article 15.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Jean-Talon. (20 h 45)
M. Rivest: M. le Président, il y a une simple
précision que je voudrais obtenir du ministre. Est-ce que l'objet de ces
ententes, dans l'esprit du ministre, est limité dans le libellé
de l'article 15? Est-ce que l'objet des ententes pourrait porter sur le domaine
du loisir ou du sport? Autrement dit, c'est bien au-delà de la fonction
première qui est dévolue aux municipalités
régionales de comté.
M. Léonard: Je maintiens que la fonction première
des MRC est de faire le schéma d'aménagement; il n'y a aucun
doute là-dessus. En ce qui concerne les ententes intermunicipales, on
sait, à l'heure actuelle, qu'il s'en fait de plus en plus. La loi 74 est
de plus en plus utilisée. Les municipalités concluent des
ententes intermunicipales sur des projets d'assainissement des eaux, sur la
gestion des déchets, sur l'entretien des chemins, etc. Pour administrer
cela, elles sont dans l'obligation de créer des régies
intermunicipales qui vont administrer, qui vont verser des salaires et qui vont
en payer les coûts? Ou bien c'est une municipalité locale... Mais
ces municipalités nous demandent, pour un certain nombre d'ententes - je
ne sais pas exactement lesquelles - que la MRC soit habilitée, le cas
échéant, si tout le monde est d'accord... La MRC et la
régie nous demandent de pouvoir confier cela à la MRC. Cela ne
les oblige en rien à le faire, mais, le cas échéant, elles
pourraient le faire. C'est simplement cela que le projet de loi dit.
M. Rivest: Est-ce que le ministre est sensible à la
préoccupation exprimée par l'union et des collègues autour
de la table que, de cette façon, des ententes entre municipalités
à l'intérieur de la municipalité régionale de
comté, dans la mesure où ce type d'entente, d'après ce que
le ministre vient de m'indiquer, répond à un besoin, cela
pourrait amener la municipalité régionale de comté
à étendre son action par-delà la vocation principale et la
nature qui lui est attribuée, c'est-à-dire l'aménagement
du territoire? Car c'est cela, finalement, la crainte des collègues ici
et probablement de l'Union des municipalités du Québec, dans la
mesure où les uns et les autres insistent pour dire: D'accord, pour les
municipalités régionales de comté, mais à la
condition que ce soit limité à la question de
l'aménagement du territoire.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: II n'est pas question ici, de nouveaux
pouvoirs confiés à la MRC. Les pouvoirs restent ceux des
municipalités locales. Ce n'est que...
M. Rivest: Mais que celles-ci...
M. Léonard: ...l'administration d'une entente qui est
confiée.
M. Rivest: ...jouent le rôle d'un comité
intermunicipal. Donc, une fois qu'il y a un...
M. Léonard: Le pouvoir lui-même est dévolu
aux municipalités locales, mais pas du tout à la MRC.
M. Rivest: Mais quel rôle? C'est qu'il y a un rôle
additionnel qui va être assumé par la municipalité
régionale de comté, alors que, dans les ententes ou les
régies existant entre deux municipalités qui consentent à
mettre un service en commun ou à avoir un projet en commun, la
municipalité régionale de comté n'a pas à
intervenir, tandis que, là, elle va intervenir dans des domaines ou sur
des objets autres que ceux qui lui sont attribués par la loi 125.
M. Léonard: Les objets, les modalités et tout ce
que vous voulez, c'est décidé par les municipalités dans
le cadre de l'entente. Tout ce que la MRC va faire, c'est de les administrer en
lieu et place de la régie. C'est juste cela que cela fait.
M. Rivest: Mais je ne vois pas que... Je m'excuse. À
l'article, on dit: "...avec le consentement de la municipalité
régionale de comté, que celle-ci joue le rôle d'un
comité intermunicipal."
M. Léonard: Un comité qui administre...
M. Rivest: II en existe des comités intermunicipaux. Donc,
ils voient aux choses. Mais, selon le libellé de l'article, s'il est
adopté, ce ne sera plus les municipalités ou le comité
intermunicipal qui vont jouer le rôle. Ce sera la municipalité
régionale de comté.
M. Léonard: Pour ne pas dédoubler...
M. Rivest: Si l'entente est approuvée, la
municipalité régionale de comté aura les pouvoirs et les
obligations d'un comité intermunicipal. Donc, au paragraphe 3, il y
a
manifestement un transfert de responsabilités d'une
municipalité locale ou de deux ou trois municipalités qui, en
vertu de cet article, feraient une entente pour transférer tout cela -
pouvoirs et obligations, c'est très large - à une
municipalité régionale de comté. Je pense que c'est
l'inquiétude, à moins que je fasse erreur, manifestée par
mes collègues et probablement par l'Union des municipalités du
Québec. C'est cela l'inquiétude.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, d'abord, de toute
façon, le pouvoir aurait été administré... Le
pouvoir n'est pas transféré, mais l'administration aurait
été faite par une régie ou un comité en dehors.
Tout ce que demandent les municipalités locales ou l'Union des
municipalités régionales de comté, c'est qu'au lieu de
créer une autre structure administrative, que le rôle de
comité ou le rôle de la régie soit rempli par la MRC. Cela
me paraît bien différent, parce qu'il n'y a pas de transfert de
pouvoirs en l'occurrence, pas du tout. Il faudrait faire attention. Je
comprends qu'on puisse en parler beaucoup, mais il y a une raison pour laquelle
l'Union des municipalités régionales de comté est pour cet
article. C'est qu'elle parle à de petites municipalités qui n'ont
presque pas de fonctionnaires, qui ne peuvent pas se payer ces services. Or, en
se mettant ensemble, en faisant une régie, une entente intermunicipale,
en créant une régie ou un comité, elles arrivent à
se doter de services qu'elles ne pourraient pas se payer autrement.
Lorsqu'on est dans une grande ville, je comprends que la
nécessité de passer par la MRC est beaucoup moins apparente,
quoique encore là, je me rappelle très bien que lorsque nous
avons étudié la loi de la CUM, on tenait à cela
éventuellement, mais dans le cas des petites municipalités
rurales, une seule municipalité ne peut pas s'acheter un "grader", si
elle en a besoin, elles s'y mettent à quatre pour l'acheter. Là,
elles créent une régie intermunicipale. Au lieu de se
payer un fonctionnaire ou deux pour surveiller tout ce travail, elles vont
créer la régie et en confier l'administration à la MRC
tout simplement, au lieu de créer une autre structure administrative. Je
peux donner des exemples.
M. Rivest: Je comprends le point de vue exprimé par le
ministre, mais ne trouvez-vous pas que, compte tenu du débat qui a
entouré la création des MRC et également le
développement possible qui est craint dans certains milieux et
favorisé dans d'autres de l'extension des pouvoirs de la MRC, un tel
article donne justement l'impression, à tort ou à raison, que le
ministre procède par ces ententes, en mettant la MRC dans l'objet pour
en arriver à ce que plusieurs personnes croient comme étant ce
que le ministre veut à plus ou moins long terme, c'est-à-dire
l'extension des pouvoirs de MRC... En outre, il y a dans le milieu municipal
une très grande réserve face aux MRC. On sait qu'elles existent
pour des fins d'aménagement du territoire et, pour l'instant, on les
limite à ce domaine. C'est l'objet de l'inquiétude ou du
débat là-dessus.
M. Léonard: Sauf que je dois dire au député,
M. le Président, que l'UMRCQ le demande, que des MRC le demandent et
qu'au fond, tout cela est vraiment sur une base facultative. Les
municipalités sont libres de participer à une entente
intermunicipale. Toute la loi 74 est basée là-dessus. D'autre
part, la MRC est libre aussi d'administrer. Elle peut très bien dire
non. Tant que cela fait l'affaire de tout le monde ou au moins de deux parties,
la MRC, d'une part, et les municipalités locales qui participent
à une entente, d'autre part, je trouve que, dans la mesure où
elles le souhaitent, on doit leur permettre de faire cela. Si certaines villes
n'en veulent pas, elles diront non, c'est tout, et elles exprimeront leur avis
à l'intérieur du conseil de la MRC.
M. Rivest: D'accord, merci.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull, il ne vous reste plus de temps sur cette question.
M. Rocheleau: Question de directive, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Oui, M. ledéputé de Hull.
M. Rocheleau: J'ai parlé pendant vingt minutes, je crois
concernant l'article 412be.
Le Président (M. Desbiens): L'article 15.
M. Rocheleau: L'article 15. À l'article 412bf, peut-on
émettre certains commentaires?
Le Président (M. Desbiens): C'est toujours l'article 15.
M. le député de Hull, on ne peut pas séparer les
alinéas.
Une voix: Vous n'avez pas d'autres choix.
M. Rocheleau: Non, mais je dois faire remarquer au
président que s'il y avait eu une douzaine d'alinéas que...
Le Président (M. Desbiens): Si cela
avait été inscrit comme cela, si cela avait
été demandé comme cela au début, mais on
étudie...
M. Saintonge: Tous les articles.
Le Président (M. Desbiens): ...les articles globalement
depuis le début.
M. Rocheleau: II faut vous demander au début de scinder
alinéa par alinéa pour avoir le droit de...
Le Président (M. Desbiens): Aujourd'hui, je ne l'ai
demandé. C'est comme à l'article 22 tantôt. Il y a une
dizaine d'alinéas, mais personne n'a demandé de les
étudier séparément et de les adopter
séparément.
M. Saintonge: On peut vous faire une demande dans ce sens.
Le Président (M. Desbiens): S'il y a consentement, cela ne
me dérange pas. Ce sont les membres de la commission qui sont
maîtres des travaux.
M. Rochefort: Qu'est-ce que c'est?
Le Président (M. Desbiens): De scinder l'article 412be et
412bf.
M. Rochefort: En cours de route?
Le Président (M. Desbiens): L'article 15.
M. Rochefort: Non, il aurait fallu dire cela au tout
début.
M. Rocheleau: Pour l'information de mes collègues, M. le
Président, dans la question de directive, j'ai émis certaines
réserves concernant l'article 412be cet après-midi, et le
président m'indique que j'ai utilisé les 20 minutes qui
m'étaient accordées. J'avais omis de considérer le fait
qu'à 412bf j'aurais pu aussi émettre certains commentaires,
certaines réserves qui auraient sûrement servi à
éclairer la commission sur certains autres éléments qui
sont d'intérêt.
M. Rivest: Consentement.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Groulx.
M. Fallu: Je ne veux pas qualifier le discours de notre
collègue, cet après-midi, qui était fait
d'éditoriaux à grandes pages. Il n'avait pas l'air de penser
grand-chose de l'article en question. Il n'en a pas parlé.
M. Rivest: Là vous favorisez un bon climat de discussion.
Partez sur ce ton et cela va aller vite.
M. Fallu: Je dis que je ne le dis pas. Néanmoins, M. le
Président...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Groulx, j'aimerais savoir d'abord s'il y a consentement ou pas. C'est
là-dessus...
M. Fallu: II n'y a pas consentement à scinder cet
article.
Le Président (M. Desbiens): II n'y a pas consentement.
M. Rivest: Le ministre est d'accord, alors, il y a
consentement.
Le Président (M. Desbiens): L'article 15 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Un vote. M. Caron
(Verdun)?
M. Caron: Contre.
Le Président (M. Desbiens): M. Leduc (Saint-Laurent)?
M. Leduc (Saint-Laurent): Contre.
Le Président (M. Desbiens): M. Fallu (Groulx)?
M. Fallu: Pour.
Le Président (M. Desbiens): M.
Lachance (Bellechasse)?
M. Lachance: Pour.
Le Président (M. Desbiens): M. Léonard
(Labelle)?
M. Léonard: Pour.
Le Président (M. Desbiens): M.
Rochefort (Gouin)?
M. Rochefort: Pour.
Le Président (M. Desbiens): M.
Rocheleau (Hull)?
M. Rocheleau: Contre.
Le Président (M. Desbiens): M.
Saintonge (Laprairie)?
M. Saintonge: Contre.
Le Président (M. Desbiens): M.
Tremblay (Chambly)?
M. Tremblay: Contre.
Le Président (M. Desbiens): L'article 15 est
adopté.
L'article 16 avait été suspendu également puisqu'il
était relié à l'article 15. C'est de la
renumérotation. Est-ce que l'article 16 est adopté
également?
Une voix: Sur division.
Le Président (M. Desbiens): Nous revenons à
l'article 22.1, nouvel article.
M. Rocheleau: M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Vous avez remarqué qu'on n'a pas
parlé sur l'article 16.
M. Léonard: Je l'ai voté.
M. Rivest: Dans un esprit de collaboration; malgré les
provocations du député de Groulx, c'est encore plus admirable de
notre part.
Une voix: II a "fallu" se retenir.
Une voix: L'article 17 a-t-il été voté?
Le Président (M. Desbiens): L'article 22.1. Oui, 17, 18,
19, 20, 21, 22, adopté. 22.1. M. le député de Verdun.
M. Caron: À l'article 22... Une voix: Article 22.1
ou 22? Le Président (M. Desbiens): 22.1.
M. Caron: On est à l'article 22, si je comprends bien.
Contrats clé en main (suite)
Le Président (M. Desbiens): 22.1, un nouvel article.
L'article 22 est adopté. Là on est à l'article 22.1 sur un
papillon.
M. Caron: Est-ce qu'on peut revenir à l'article 22? Dans
l'intérêt des municipalités, quand il est question d'aller
en soumissions publiques, il y aurait peut-être lieu d'aller
au-delà de 25 000 $.
Le Président (M. Desbiens): Y a-t-il consentement?
M. Rochefort: Consentement sur quoi?
Le Président (M. Desbiens): L'article 22.
M. Léonard: L'article 22.1, sur les soumissions...
M. Caron: Excusez.
M. Rivest: Justement, c'est sans soumission. On est pour les
soumissions.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): J'avais posé une question au
ministre et je n'avais pas eu de réponse. (21 heures)
Le Président (M. Desbiens): MM. les députés,
on va peut-être récapituler aussi pour le temps: Laprairie, il
reste 14 minutes; Verdun, il reste 18 minutes; Viger, il reste 16 minutes;
Hull, il reste 5 minutes; les autres, c'est 20 minutes. À l'article
22.1, M. le député de Laprairie. Et il reste 16 minutes au
député de Groulx, également.
M. Saintonge: Est-ce à moi, M. le Président?
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: J'interrogeais le ministre, avant la suspension de
18 heures, concernant l'article 22.1, pour savoir s'il conservait l'article
625d où il est mentionné, au deuxième paragraphe: "Le
gouvernement peut, en donnant son autorisation à la corporation, lui
imposer des conditions quant au contrat, au cocontractant ou à la
façon de le choisir." Je voudrais poser la question au ministre, par
rapport aux conditions que le gouvernement peut imposer à la corporation
sur la façon de choisir un cocontractant. À quoi pense-t-on, par
exemple, comme conditions que le ministère peut imposer, à quoi
le ministère se réfère-t-il, grosso modo, pour ces
cas-là?
M. Léonard: Je pense que ce qui est visé, c'est
d'avoir des firmes qui puissent mener tout le projet à bon port, qui
puissent l'administrer par la suite, qui puissent d'ailleurs le faire
efficacement. Les conditions peuvent être justement pour des parties
importantes du contrat, où il faudrait aller en soumissions et
procéder selon la voie normale. Il y a toutes sortes de choses qui
peuvent l'être: si c'est pour cinq ans, qui fait le financement, etc? Je
pense que je peux proposer une chose à la commission, si vous me
permettez M. le Président. Il y a ici M. Jean-Paul Arsenault, qui est le
sous-ministre responsable de l'administration financière. Si la
commission veut avoir des précisions quant à ces façons de
procéder avec des contrats clé en main, il pourrait
répondre à vos questions, si vous le voulez.
M. Leduc (Saint-Laurent): Non, je pense qu'on a bien compris.
M. Léonard: Vous n'avez pas de question?
M. Leduc (Saint-Laurent): Non, on a compris; en tout cas, j'ai
bien compris.
Une voix: On pourrait l'entendre pour...
M. Rocheleau: M. Arsenault, c'est une compétence dans le
domaine...
M. Leduc (Saint-Laurent): Je veux bien, s'il peut nous apprendre
quelque chose, mais j'en doute.
Une voix: ...vous changez d'idée vite! M. Rocheleau:
Non, et...
M. Leduc (Saint-Laurent): J'en doute. C'est cela, dans le Parti
libéral.
M. Rocheleau: ...je n'ai rien contre. Une voix: Vous
êtes serviles.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je ne sais pas s'il va me convaincre,
en tout cas, je suis bien disposé.
M. Léonard: D'accord, commencez, M. Arsenault.
Le Président (M. Desbiens): Alors, M. Arsenault.
Des voix: Oui.
M. Saintonge: Je voudrais savoir ce qui se passe exactement.
M. Rivest: Vous comprenez toujours mal, M. le ministre.
M. Léonard: C'est que vous surveillerez l'enregistrement
des Débats, mais je ne reprendrai pas cela.
Une voix: C'est très rare que je... M. Léonard:
Oui.
Le Président (M. Desbiens): Alors, au nom du ministre, M.
Arsenault, allez-y.
Des voix: Oui.
M. Léonard: Oui. Avant de répondre directement
à votre question sur les différentes conditions, il serait
peut-être bon de situer un peu la question des projets clé en main
par rapport à la façon traditionnelle de procéder, et
peut-être de voir à quel moment la municipalité peut
décider de faire ce choix-là. On se rappellera que la
première étape, M. Léonard l'a indiqué
tantôt, c'est qu'il y a une étude d'avant-projet qui est
confiée à une firme privée, qui a pour but d'identifier
les problèmes, les solutions de traitement, d'interception,
d'établir l'ordre de grandeur des coûts et les
échéanciers. La municipalité est associée à
cette opération, à cette étude de l'avant-projet; elle
peut avoir un coordonnateur qui sera là. Donc, une fois l'étude
d'avant-projet complétée, le ministère de l'Environnement
procède aux études EPIC. Les études EPIC, c'est pour
déterminer, à toutes fins utiles, les travaux de
réhabilitation.
Une fois qu'on connaît les problèmes, qu'on connaît
les solutions possibles, il y a une convention entre le ministère de
l'Environnement et la municipalité, compte tenu du financement, du
niveau de subvention de la part du gouvernement. Et, dans ce contrat, qu'est-ce
qu'on précise? Finalement, les termes dont on a discuté à
l'étude de l'avant-projet, quelle sorte de solution, d'interception ou
de traitement on préconise, quels sont les objectifs de traitement;
l'eau sale rentrant à un bout, l'eau propre sortant à l'autre
bout, quel niveau de traitement on veut avoir, et quels sont les objectifs
également de réduction des débits d'eau parasitaire.
Finalement, la nature, l'échéancier et les coûts des
travaux. C'est à ce moment-là que la municipalité
décide quelle avenue elle va retenir pour réaliser les travaux:
la façon traditionnelle par plans et devis d'exécution, par
soumissions; ou, maintenant, une avenue nouvelle qui est offerte, le "projet
clé en main". Donc, ce n'est pas obligatoire, c'est un nouveau moyen que
la municipalité pourrait retenir.
On peut tout de suite penser que les petits projets ne
présenteraient vraisemblablement pas d'intérêt. Par contre,
les projets plus importants, avec usine de traitement, pourraient
présenter un intérêt. Encore là, au niveau du projet
clé en main, la municipalité a encore un choix. Elle peut soit
confier cette responsabilité à une firme privée, à
la suite d'un processus que j'expliquerai tantôt, ou bien à la
Société québécoise d'assainissement des eaux. Donc,
il y a quand même une ouverture: soit le privé ou une
société d'État.
Si la municipalité décide de procéder par voie
traditionnelle, plans et devis d'exécution et soumissions, comme on
l'expliquait un peu plus tôt, cela nécessite toute une
série d'approbations et d'autorisations. D'abord, la municipalité
devra faire préparer par des ingénieurs-conseils, le design,
conception de solution; elle le soumet au ministère de l'Environnement
qui l'approuve. Une fois cela approuvé par le ministère de
l'Environnement, la municipalité et ses ingénieurs
procèdent, au plans et devis d'exécution, cahiers des charges,
etc,, parce qu'on se souviendra que pour les soumissions publiques, on requiert
un niveau détaillé des
plans et des cahiers des charges, parce que le seul critère
d'attribution, à la fin du processus, sera le prix, le plus bas
soumissionnaire. Encore là, autorisation du ministère de
l'Environnement, ensuite, appel d'offres public, et la municipalité
retient le plus bas soumissionnaire.
En quoi le projet clé en main est-il différent? C'est
qu'à partir de l'étude d'avant-projets, les objectifs
généraux que j'ai mentionnés tantôt:
échéanciers, types de traitement et solution, la
municipalité, à ce moment, devra conclure une convention avec le
ministère de l'Environnement et le ministère des Affaires
municipales. Dans ce contrat, on pourra prévoir un certain nombre de
conditions.
Ces conditions ont deux objectifs et je reviens plus
précisément à votre question. Essentiellement, un qui vise
à s'assurer, d'une part - on peut donner des exemples de conditions qui
pourraient être données... Comme on l'indiquait, on pourrait
exiger que la municipalité ne puisse pas négocier ou discuter
avec un seul proposeur. Il faudra qu'il y en ait plus d'un: deux, trois ou
plus, un certain nombre, de façon à assurer une
compétition.
On pourrait également exiger, à l'intérieur du
contrat, des conditions un peu plus techniques, de bien préciser les
travaux qui devront être demandés à ceux qui
soumissionneront, d'identifier les travaux compris dans le contrat et ceux qui
ne le seront pas, les objectifs de traitement, les standards de qualité,
le rendement, la performance, les garanties sur les équipements, les
conditions et coûts d'exploitation, une certaine ventilation des
coûts. Tout cela pour permettre à la municipalité, en fin
de compte, de juger -parce que là on ne parle plus seulement d'un prix
ou d'une soumission - sur un ensemble de considérations, le coût
en étant un, la qualité du produit en étant un
deuxième, la vie utile du produit et son coût de fonctionnement
opération par la suite. Donc, à ce moment-ci, dans le cas des
soumissions, de façon traditionnelle, on a besoin de plans et devis
d'exécution et on juge sur un prix.
Dans le cas des programmes clé en main, essentiellement, ce
qu'ils permettent, si la municipalité le juge à propos toujours,
c'est une plus grande utilisation de l'entreprise privée par une
implication et également une réduction des coûts par une
intégration verticale. Au lieu d'avoir une firme
d'ingénieurs-conseils qui fait des plans et devis, des soumissions, il y
a possibilité pour la même firme d'être impliquée au
niveau du design, des plans, de la réalisation et du fonctionnement, de
façon à pouvoir composer, avec ces différents
éléments, et, à la limite, réduire les
coûts.
On a remarqué que, dans la proposition clé en main, il y
avait beaucoup moins les mots "approbation" et "autorisation"; ils ne sont pas
revenus souvent dans la description que je vous ai faite. À ce
moment-là, il y a une possibilité de réduction des
délais. Essentiellement, ce qu'il faut voir là, c'est un moyen
parmi d'autres qui est mis à la disposition des municipalités,
lorsqu'elles le jugent à propos, pour réaliser un projet
d'assainissement. Dans le contrat, des éléments qu'on pourrait
préciser, il y a certains types d'interventions qui pourraient ne pas
être d'intérêt pour les projets clé en main; on peut
parler de la réhabilitation -probablement qu'ils ne seront pas
intéressés -des travaux d'interception. Cela se
réfère beaucoup plus à la partie usine de traitement. Je
pense que cela résume.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Jean Talon.
M. Rivest: Est-ce qu'il y a d'autres domaines où cela
pourrait trouver application?
M. Léonard: II y aurait d'autres domaines mais, pour le
moment, l'objectif est de favoriser, par ce biais, une implication plus
importante des municipalités dans le programme gouvernemental
d'assainissement des eaux.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie, c'est vous qui aviez la parole.
M. Saintonge: Je vais laisser la parole à mes
confrères.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Jean-Talon, est-ce que vous avez d'autres questions? M. le député
de Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): Si vous me permettez une question. Vous
dites qu'au départ, dans le processus, il y aurait des soumissions.
Est-ce qu'il y aurait des soumissions ou s'il n'y en aurait pas?
M. Léonard: On a dit qu'une des conditions qui peuvent
être posées c'est que la municipalité discute avec deux,
trois, quatre ou cinq proposeurs. Donc, le concept général est
là.
M. Leduc (Saint-Laurent): J'essaie de comprendre. Est-ce possible
pour une firme d'aller aussi loin que de préparer les plans et les
devis? Ce sera une somme de travail énorme. Également, vous
mentionnez que, la plupart du temps, c'est un projet original, donc
différent. Est-ce qu'une firme serait prête à aller aussi
loin que de finaliser ces plans et devis et de se faire dire ensuite: On va
prendre ça, on va les étudier et peut-être
qu'on donnera ça à une autre firme? Je ne sais pas, je
vous pose la question. Cela ne me semble pas acceptable. Moi, en tout cas, je
n'accepterais pas d'aller soumissionner à ces conditions. Est-ce
possible ça? Ce n'est pas le jeu des soumissions cela.
M. Léonard: ...
M. Leduc (Saint-Laurent): Vous pensez que cela se fait? Non, je
n'ai jamais vu ça. Il faut tout de même respecter les
règles d'appel d'offres normales. Cela veut dire...
M. Léonard: Ce n'est pas exclus dans le cours du travail.
Quand vous faites la réalisation des projets sur le plan physique, il
n'y a rien qui exclut qu'on pose aussi la condition d'aller en appel d'offres
sur telle ou telle phase du travail ou du projet.
M. Leduc (Saint-Laurent): Mais quand vous parlez de clé en
main, vous parlez d'un seul maître d'oeuvre. Cela veut donc dire que
c'est du début à la fin.
M. Léonard: Le maître d'oeuvre c'est la
municipalité et son cocontractant, ce sont les deux. Et la
réalisation des travaux peut être effectuée par d'autres
firmes, mais sous la responsabilité du cocontractant.
M. Leduc (Saint-Laurent): Bien sûr, il va aller chercher de
la sous-traitance, mais c'est lui qui est vraiment le responsable. En
l'occurrence, on peut penser à la firme d'ingénieurs.
M. Léonard: Par exemple?
M. Leduc (Saint-Laurent): On avait parlé de SNC ou
peut-être de Lavalin. Mais je comprends assez mal. Je voudrais revenir
sur ce point. Il y a des soumissions, mais vous dites: Pour certaines parties.
Or, la plupart du temps je pense bien que ce sont des projets de plusieurs
centaines de millions de dollars, ce sont de gros projets. Mais est-ce que
c'est possible d'avoir des soumissions au départ pour l'ensemble du
projet sans passer par les appels d'offres? Je veux dire: jouer vraiment les
règles des soumissions. Je sais bien que si j'étais
intéressé à soumettre une offre, à la suite d'un
appel d'offres, je ne pense pas que je serais d'accord pour jouer ce jeu et
dire: Je vais tout préparer. Cela suppose une somme de travail et des
énergies énormes pour se faire dire: Peut-être pas, parce
que vous n'avez pas le bon concept.
M. Léonard: M. le Président, nos firmes ont quand
même l'habitude de cela. Si vous prenez Lavalin, Lavalin a des
clés en main comme ça en Algérie et un peu partout, elle
en fait ailleurs dans le monde.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je comprends qu'elle a le contrat,
dès que vous lui donnez le contrat, parfait. Si vous lui accordez le
contrat, ça va. Mais vous devez faire un choix. Quand vous dites: On est
mieux de faire affaire avec une firme, dès que vous avez plus qu'une
firme je comprendrais qu'on pourrait retenir la firme si cette firme
était unique et là, il faudrait prendre toutes les
précautions imaginables, mais dès que vous avez plus d'une firme,
pourquoi le donnerait-on à SNC plutôt qu'à Lavalin? Je me
pose la question. (21 h 15)
M. Léonard: On va juger sur les contrats de gérance
à ce moment-là.
M. Leduc (Saint-Laurent): Comment, les contrats de
gérance?
M. Léonard: C'est pratiquement un contrat de
gérance quand on a en main toute la responsabilité
professionnelle des gens.
M. Leduc (Saint-Laurent): Et vous allez juger que Lavalin est
meilleure que SNC ou bien l'inverse?
M. Léonard: Sur un projet donné, c'est possible,
oui.
M. Leduc (Saint-Laurent): Mais à mon sens, c'est
très dangereux. En tout cas, je ne comprends pas. J'ai beaucoup de
difficulté à comprendre que... On est en train de nous
expliquer... J'écoutais tantôt monsieur nous l'expliquer. Il
était en train de me convaincre qu'il valait mieux donner des contrats
sans soumissions. C'est un peu cela, oui. En tout cas, j'ai peur que cela
tourne un peu à l'expérience qu'on a connue avec les Jeux
olympiques.
M. Rochefort: Oh! Vous connaissez cela, cette
affaire-là!
M. Leduc (Saint-Laurent): Moi, je dis...
M. Rochefort: Là, vous parlez des affaires que vous
connaissez.
M. Leduc (Saint-Laurent): ...que je ne peux pas être
d'accord. Je pense que ce que...
M. Rivest: Attendez que le maire Drapeau soit ici.
Des voix: Ah! Ah!
M. Rivest: Si vous voulez attaquer le maire Drapeau, attendez
qu'il soit ici. Moi, je vais le défendre.
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Saint-
Laurent.
M. Rivest: II y a toujours des limites, M. le
Président!
M. Leduc (Saint-Laurent): À mon sens, c'est un risque
énorme.
M. Rivest: Le maire Drapeau a fait les Jeux olympiques.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Saint-Laurent, vous avez la parole.
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est un risque énorme et je
n'ai pas... En tout cas, on ne m'a pas convaincu jusqu'à maintenant
qu'il fallait retenir cette formule. Je ne vois pas du tout pourquoi...
Actuellement, je pense bien qu'on doit avoir une certaine expertise
là-dedans. Il y a certainement une expertise dans l'assainissement des
eaux jusqu'à maintenant. On n'est pas tout à fait au
début. Pourquoi ne procède-t-on pas au moyen de plans et devis et
par soumissions?
M. Léonard: II n'y a rien qui nous empêche. Il n'y a
rien qui empêche la municipalité de le faire. Elle peut
procéder...
M. Leduc (Saint-Laurent): Bon! Eh bien, qu'elle le fasse. Je ne
veux pas qu'il y ait du lobbying. Je ne veux pas qu'il y ait des intervenants
là-dedans et que... Que ce soit n'importe qui... Il n'y a pas plus de
garanties, je pense, avec le gouvernement, même si cela doit être
approuvé par le gouvernement, que si cela concernait d'autres
intervenants. Je pense qu'on doit prendre toutes les précautions. Les
meilleures précautions, ce sont les soumissions. Qu'on aille en
soumissions. Je ne suis pas capable d'accepter cela. Je ne vois pas du tout
quelle est la justification, d'autant plus, je le répète, qu'il
s'agit de montants considérables. Ce sont des contrats très
importants, des millions et des centaines de millions de dollars et dans ce
cas-là, on ne prendra pas les précautions
élémentaires d'aller en soumissions? Je ne vois pas comment.
Tantôt le député de Groulx me disait: C'est pour les
petits projets. Là, ce monsieur vient de me dire que c'est pour les
gros. Il faudrait vous entendre.
M. Fallu: J'ai dit "de petites villes".
M. Leduc (Saint-Laurent): Non, vous avez dit "de petits projets",
parce que c'étaient de petits montants. Non, non, ne nous mêlons
pas. Je trouvais que cela n'avait pas plus de bon sens, mais en tout cas, j'ai
pris ce que vous m'avez dit, mais là, ce monsieur vient de nous dire que
c'est exactement l'inverse. Pour les petits, ce n'est pas important. Il
faudrait peut-être se comprendre. Mais je pense que c'est surtout dans
les contrats importants et la meilleure garantie, ce sont les soumissions. Je
ne vois pas du tout... Je pense que vous prenez des risques absolument
inutiles. Allez en soumissions, comme je le disais tantôt. Si
c'était vraiment quelque chose, si, en fait, on ouvrait le chemin, mais
je pense bien que les ornières sont tracées, là-dedans, il
y a tout de même un moment. Il doit y avoir de gros projets qui se sont
faits. On a eu des projets ici, mais il y en a sûrement ailleurs. Je
pense bien que les grandes entreprises d'ingénierie comme Lavalin et SNC
ont certainement l'expertise et l'expérience dans ces projets. Je pense
qu'elles doivent être en mesure de préparer des plans et devis et
ensuite, qu'on aille en soumissions avec ces plans et devis. En tout cas, je ne
serai pas capable de voter pour cela. Je suis absolument contre. C'est
inacceptable, à mon sens.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je veux simplement
rappeler deux ou trois éléments. D'abord, c'est la
municipalité qui choisit. Elle ne serait pas intéressée de
s'embarquer dans...
M. Rivest: Oui, une autre formule.
M. Léonard: Au départ, la voie, une ou l'autre.
M. Rivest: Oui, mais cela, le ministère a des
incitatifs.
M. Léonard: Non, non, mais...
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre! M. le
ministre va donner sa réponse.
M. Léonard: ...si vous nous laissez la parole, on va
continuer.
M. Rivest: Oui.
M. Léonard: La municipalité choisit. Elle va
choisir normalement ce qui lui convient le mieux, je pense. Elle aussi va avoir
en tête le coût et la qualité du produit.
Deuxièmement, l'entrepreneur aura aussi à choisir et à
décider s'il veut prendre un contrat qu'il a en main ou ne pas le
prendre. Je crois que Lavalin ou SNC ont une compétence en la
matière. Ils ont fait ailleurs dans le monde des contrats comme ceux
qu'ils ont en main et leur expérience, il me semble, devrait être
valable. En termes de gérance de projets, je pense qu'on peut leur faire
confiance.
M. Rivest: II faudrait que vous pensiez
que...
M. Léonard: L'autre point. Quand on additionne cela, la
municipalité décide, après des études
préliminaires, etc. L'entrepreneur lui-même ne prendra pas de
risque - en tout cas, il va prendre des risques mesurés à ce
sujet et il y a ensuite l'approbation du ministre des Affaires municipales ou
de la Commission municipale du Québec, qui intervient avec le ministre
de l'Environnement. Je pense que, là, on commence à avoir un
certain nombre de balises par rapport à des conditions que nous aurions
posées au départ pour nous assurer que les contrats, que tout est
fait correctement. Alors, je considère qu'il commence à y avoir
des choses là-dessus, des garanties.
M. Leduc (Saint-Laurent): Ne pensez-vous pas, M. le ministre, que
la meilleure garantie, c'est encore le choix des soumissions?
M. Léonard: Vous l'avez déjà, M. le
Président. On l'a déjà. Au départ, si on exige
qu'il y ait trois, quatre ou cinq proposeurs, déjà, on peut y
introduire une concurrence. Je pense que le gouvernement est
intéressé aussi à faire baisser les coûts parce que
nous payons quand même 90% des travaux là-dedans.
Je trouve qu'il y a déjà cela. À l'intérieur
même de la réalisation du projet, il y a des parties,
nécessairement, qui devraient être faites par voie de soumissions,
qui pourront être faites par voie de soumissions. Ensuite, vos gens,
comme garantie de la qualité de leur travail, vont avoir à
exploiter une telle usine ou un tel réseau durant cinq ans.
M. Leduc (Saint-Laurent): Si vous me permettez une autre
question, quand on parle des responsabilités de l'entrepreneur ou du
réalisateur du projet, j'ai certaines réserves. Je pense qu'une
firme d'ingénierie a tout de même certaines limites quant à
la responsabilité. Quand on parle de centaines de millions de dollars,
vous savez, je ne sais pas si la responsabilité est si vraie, si
vraiment on peut s'assurer d'une responsabilité absolue quoi qu'il
arrive. Je ne suis pas certain de cela. Quand on parle de projets de centaines
de millions de dollars, est-ce qu'une firme d'ingénieurs est si
responsable? Ils ont, bien sûr, des assurances.
M. Léonard: Je voudrais quand même limiter des
choses. Je connais un projet de centaines de millions de dollars, c'est celui
de l'épuration des eaux à Montréal. Peut-être que
l'usine, à Québec, cela... Il y a quelques autres projets qui
peuvent dépasser les 100 000 000 $, mais pas beaucoup.
Une voix: ...
M. Léonard: Il est fini, celui-là.
Une voix: C'est quand même un gros...
M. Léonard: Les gros projets sont en marche. La CUM, c'est
déjà en marche. L'Outaouais, c'est terminé. Il reste la
ville de Québec ou la Communauté urbaine de Québec.
Au-delà de cela, vous avez des projets de quelques dizaines de millions
de dollars, donc des projets considérables, mais il y en a beaucoup de
ces projets.
M. Leduc (Saint-Laurent): Ne pensez-vous pas également que
cela peut être un précédent? Ne pourrait-on pas trouver
d'autres occasions, d'autres raisons, dans d'autres dossiers, de dire:
Écoutez! On va passer outre aux soumissions?
M. Léonard: II n'y a pas beaucoup...
M. Leduc (Saint-Laurent): S'il y a des raisons dans ce cas-ci, il
va sûrement y en avoir dans d'autres domaines.
M. Léonard: M. le Président, il n'y a pas beaucoup
de dossiers, à l'heure actuelle, où on a établi une
priorité de ce type aussi étendue sur tout le territoire du
Québec. On en a connu une; lorsqu'on a construit les polyvalentes, vers
1965 - une opération d'équipements majeure à
l'époque. Quant à l'assainissement des eaux, de cet ordre, je ne
pense pas qu'il y en ait tant que cela au Québec.
M. Leduc (Saint-Laurent): Combien d'entrepreneurs, combien de
firmes, de sociétés... J'imagine que ça peut être
des sociétés d'ingénieurs. Cela peut être
également des entrepreneurs qui utilisent les services
d'ingénierie. Est-ce que c'est nécessairement une firme
d'ingénieurs qui, selon vous, devrait être retenue ou si on
pourrait retenir les services d'un entrepreneur?
M. Léonard: Ce ne sont pas nécessairement des
ingénieurs. Je pense qu'il s'agit de consortiums.
M. Leduc (Saint-Laurent): Combien peut-il y en avoir,
d'après vous? Est-ce que vous avez une idée de combien il peut y
en avoir, au Québec, qui pourraient soumissionner?
M. Léonard: II peut s'en former, à l'heure
actuelle, avec des garanties financières là-dessus. Je pense que
c'est un des points majeurs. Une des conditions, c'est qu'il faut des garanties
dans le dossier.
M. Leduc (Saint-Laurent): On ne revient pas sur ce que j'ai dit.
Je ne serai pas capable de voter pour cet article.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Verdun.
M. Garon: M. le Président, j'ai une brève question
au ministre. Vous avez dit, lorsque vous l'expliquiez à mon
collègue de Saint-Laurent, que cela prendrait deux ou trois propositions
environ. Si vous demandez deux ou trois propositions, est-ce que cela va se
faire sur la base de soumissions? J'imagine que cela va arriver dans des
enveloppes scellées. On parle et peut-être qu'on étire le
temps et que ce ne serait pas nécessaire. Pouvez-vous nous dire, s'il y
en a deux ou trois, si cela sera déposé à telle heure,
comme les soumissions publiques? Je vous pose cette question pour
m'éclairer. S'il y en a deux ou trois et que les enveloppes sont
ouvertes telle journée à telle heure, en présence de
quelques personnes... Si c'est cela, ce sont des soumissions.
Une voix: Ce n'est pas cela. M. Léonard: De plus de
deux...
M. Caron: Le ministre a dit tout à l'heure qu'il faudrait
qu'il y ait deux ou trois propositions.
M. Léonard: Plusieurs propositions.
M. Caron: Cela devient des soumissions, si c'est cela.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull.
M. Rivest: Disons qu'ils sont deux ou trois sur un projet
donné.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Jean-Talon, votre collègue a demandé la parole. M. le
député de Hull, il vous reste cinq minutes.
M. Rocheleau: M. le Président, c'est bien évident
que c'est une discussion qui est fort intéressante. Dans ce contexte, on
parle plus particulièrement du traitement des eaux usées. Dans
l'hypothèse - ma question s'adresse au ministre ou au sous-ministre
-où la Communauté régionale de l'Outaouais aurait
terminé une grande partie de son usine d'épuration et où,
par contre, il lui resterait des intercepteurs à ajouter, entre autres
l'intercepteur 34, dans le secteur d'Aylmer, à ce moment-là, cet
article s'appliquerait-il et retiendrait-on une firme qui construirait
l'intercepteur, qui préparerait les plans et devis et qui ferait aussi
le travail pour la municipalité, parce que cela tient compte de
l'assainissement des eaux et d'un projet à compléter? Cela
pourrait-il s'appliquer dans un cas semblable?
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: En théorie, M. le Président,
oui, la Communauté régionale de l'Outaouais le pourrait, sauf
que, s'il s'agissait simplement de construire des intercepteurs,
l'intérêt ne serait pas très grand de procéder par
contrat de clé en main, parce que l'usine est déjà
là. Ce qui fait l'intérêt d'un tel concept, c'est que vous
avez le réseau, l'usine et l'opérationnalisation cinq ans
après comme garantie de la qualité du travail. S'il s'agissait
simplement de construire des intercepteurs, de poser des tuyaux, bien des gens
sont capables de faire cela à l'heure actuelle et les plans et devis
peuvent être dressés assez précisément. Il y a donc
peu d'intérêt à le faire, bien qu'en théorie elle
pourrait le faire.
M. Rocheleau: M. le Président, dans le même ordre
d'idées, étant donné que le gouvernement du Québec,
dans ses engagements face à un projet semblable, pourrait être
responsable d'environ 90% de l'ensemble du projet, même si les pouvoirs
sont accordés à une municipalité... Je voudrais faire
référence, M. le Président, à la Communauté
régionale de l'Outaouais, en 1980, lorsque le gouvernement a pris une
décision, à la suite d'une intervention que faisait le ministre
de l'Environnement à ce moment-là, selon laquelle les
municipalités devaient contracter des emprunts, c'est-à-dire
utiliser leurs crédits indirectement pour financer le projet pour et au
nom du gouvernement. En ce qui touche la Communauté régionale de
l'Outaouais, c'était un projet de 160 000 000 $, dont 80 000 000 $
était défrayés par le gouvernement fédéral
et ses organismes, telle la Société canadienne
d'hypothèques et de logement. Il y avait 71 000 000 $ de financés
par le gouvernement du Québec et un maximum de 20 000 000 $
financés par la Communauté régionale de l'Outaouais. (21 h
30)
À un moment donné, M. le Président, la
communauté recevait un avis selon lequel devait elle emprunter pour et
au nom de la communauté les montants totaux, c'est-à-dire les 71
000 000 $ qui étaient garantis par le gouvernement du Québec,
mais on s'est aperçu, au cours de 1983, que nous avions perdu
effectivement, et sensiblement, la cote que nous avions antérieurement
sur le marché des obligations. On a posé des questions à
la ville de Hull, aux actuaires et aux compagnies qui s'occupent plus
particulièrement du financement, qui s'occupent d'établir les
cotes sur le marché,
pour savoir s'il y avait une incidence sur le fait que la
communauté engageait le crédit de l'ensemble de ces
municipalités pour financer un tel projet. Dans le contexte
présent, si le gouvernement est responsable à 90% de la dette, il
est bien évident que ce même gouvernement, par des mesures
incitatives, pourrait inciter une municipalité à prendre une
firme plutôt qu'une autre, selon l'expérience de chacune.
Cela pourrait sûrement être une mesure incitative du
gouvernement. Je me pose cette question. Je peux peut-être la poser au
ministre aussi, étant donné que vous êtes quand même,
le gouvernement, responsable de 90% du coût du projet. C'est dans
l'intérêt du gouvernement que le contrat ne soit pas
attribué à une firme qui n'aurait peut-être pas l'expertise
ou la compétence dans un domaine semblable et où justement les
interventions auprès de la municipalité... On sait que, quand un
contrat est sur le point d'être accordé, il y a quand même
une affluence qui se crée autour des municipalités
impliquées et, à ce moment, tout le monde veut avoir ce contrat.
Je me pose de petites questions là-dessus, à savoir si le moyen
du gouvernement ne devient pas plus qu'incitatif parce qu'il autorise la
municipalité, mais il doit autoriser la municipalité à
prendre une firme ou à signer un contrat avec tous les critères
qui devront éventuellement être établis, j'imagine.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: La municipalité a pleine liberté
dans son choix de financement. Elle pourrait procéder avec la
Société québécoise d'assainissement des eaux. Dans
ce cas en particulier, la Société québécoise
d'assainissement des eaux porte le coût de financement et la
municipalité n'inscrit à son passif que sa part du financement.
C'est une modalité. Maintenant, elle peut choisir de procéder
avec une firme avec, là aussi, le contrat clé en main, comme dans
le cas de la Société québécoise d'assainissement
des eaux, et la firme peut lui garantir le financement ou lui avancer du
financement sous forme d'obligations municipales ou autrement. La
municipalité a le choix de ses moyens de financement à l'heure
actuelle. Tout le monde sait que, si une municipalité a à son
passif une dette inscrite au total, mais qu'elle a droit à des
subventions statutaires ou des subventions pour assumer le service de la dette,
cela fait forcément partie du bilan de la municipalité.
L'analyste financier en tient compte pour établir la cote de financement
de la municipalité.
M. Rocheleau: II y a un autre élément. Quand on
parle de...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull, vous avez déjà dépassé votre temps de trois
minutes.
M. Rocheleau: C'est juste une petite information.
Le Président (M. Desbiens): S'il y a consentement, pas de
problème.
M. Rocheleau: Quand on parle de cocontractants et de clé
en main, est-ce que l'entreprise en question peut financer le projet? Est-ce
que cela devient un peu comme un achat-location, pour 10 ans, 15 ans, 25
ans?
M. Léonard: Normalement, en tout cas, c'est une
émission d'obligations; on pourra voir les différentes
modalités de financement qui pourraient être
développées là-dedans. Habituellement, c'est une
émission d'obligations municipales achetées par la firme qui
accepterait de financer. Une des considérations importantes, c'est que
la municipalité est propriétaire des ouvrages. Donc, il faut en
assumer la propriété, à un moment ou l'autre. En
réalité, autant l'assumer dès le départ.
M. Saintonge: M. le Président, outre l'achat
d'obligations, est-ce que d'autres façons de financer peuvent être
prévues?
M. Léonard: C'est le financement par la
Société québécoise d'assainissement des eaux. C'est
aussi un incitatif à procéder avec la société
québécoise.
M. Saintonge: Quand on dit que le cocontractant aura la
responsabilité d'assurer le financement à long terme, quelle
autre façon...
M. Léonard: C'est lui qui va s'occuper d'aller chercher le
financement sur les marchés financiers, à l'heure actuelle, au
lieu de prendre un courtier et de payer des frais de courtage et
d'émission d'obligations; lui-même les assumera. Cela peut faire
partie du contrat.
M. Rocheleau: Mais ici, M. le Président, je voudrais
simplement relire une partie de l'amendement, pour le bénéfice du
ministre: "Le contrat confie au cocontractant la responsabilité de
concevoir un ouvrage d'assainissement qui rencontre ces objectifs et respecte
ces limites et conditions, de le construire et de l'exploiter pendant une
période fixée au contrat qui ne peut être inférieure
à cinq ans. "Le contrat peut également confier au cocontractant
la responsabilité d'assurer le financement à long terme de
l'ouvrage."
M. Léonard: Mais le cocontractant pourrait acheter des
obligations municipales ou développer d'autres formes de financement,
à condition de ne pas réclamer la propriété des
ouvrages en garantie. Parce que, ce qu'il importe de considérer, c'est
que la municipalité ne peut se départir de la
propriété des ouvrages d'assainissement des eaux. Cela ne
rimerait à rien, finalement, si elle se départissait de la
propriété. Alors, s'il y a une autre garantie suffisante, comme
la capacité d'emprunt de la municipalité... Au fond, on pourrait
créer d'autres formes de financement, mais il faut quand même voir
que la garantie que peut offrir la municipalité, c'est vraiment cela la
capacité de payer de ses citoyens.
M. Rocheleau: Sans...
M. Léonard: Qui est aussi garantie, en l'occurrence, par
les subventions gouvernementales pour faire face au service de la dette.
M. Saintonge: Dans un tel cas, sans se poser de questions sur la
solvabilité d'un cocontractant éventuel, il reste quand
même, à mon point de vue, que vous limitez, d'une certaine
façon, les ouvertures à ceux qui pourraient être
intéressés comme cocontractants. Je comprends qu'on dit "peut
également confier au cocontractant la responsabilité d'assurer le
financement à long terme de l'ouvrage". Mais il reste quand même
que cela pourrait être un cas où, par exemple, au niveau du
gouvernement, on pourrait exiger que ce soit un des éléments dans
le choix du cocontractant, que ce soit un cocontractant qui devra financer le
projet. Cela pourrait être une façon, au niveau du
ministère, d'intervenir dans le choix du cocontractant. Est-ce que je me
trompe ou si c'est une possibilité?
M. Léonard: Oui. Je ne vois pas quel serait
l'intérêt d'agir comme cela. L'objectif que l'on poursuit, c'est
d'intéresser les firmes québécoises à s'engager
davantage dans l'assainissement des eaux et d'amener les municipalités
à faire l'assainissement des eaux le plus vite possible. Or ce que nous
avons fait dans le cadre de la relance économique, c'est
d'établir des conditions financières pour que les
municipalités soient intéressées à agir avant le 31
mars 1986. En fait, nous avons diminué leurs charges de moitié
durant cette période. Les travaux qui seront faits vont être
assumés à 90% par le gouvernement au lieu de l'être
à 80% ou 82%, comme auparavant. Donc, pour la municipalité, cela
coupe ses frais en deux, à l'heure actuelle, ses coûts et son
service de la dette, ultérieurement.
On croit que les municipalités, étant très
intéressées, vont toutes adhérer au programme
d'assainissement des eaux pour le réaliser une fois pour toutes.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le nouvel article
22.1 est adopté?
Des voix: Adopté.
Une voix: Pas d'enthousiasme...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, dans le fond, je me rends
compte que la relance, même si le gouvernement assume 80% des coûts
et qu'au niveau de la municipalité, cela va diminuer son service de la
dette, il reste que la relance est faite par une compagnie privée,
à ce moment, qui vient financer cette affaire, d'une part...
M. Léonard: Qui vient faire le financement, financer
elle-même, il n'est pas exclu qu'une entreprise privée puisse se
financer elle-même, mais c'est surtout qu'elle vienne en assurer le
financement. Cela ne veut pas dire qu'elle le fait elle-même.
M. Saintonge: Éventuellement, il reste que la
municipalité est impliquée dans ce domaine avec un certain
montant d'argent qu'elle-même va avoir à débourser, il va
rester quoi? 10%, 20%? Maximum 10%.
M. Léonard: C'est cela, 10%. Il reste 10%.
M. Saintonge: Lorsqu'on arrive à l'article 625j,
troisième paragraphe, on dit "Si les ministres et, le cas
échéant, la Commission municipale du Québec donnent leur
approbation, la corporation peut conclure le contrat. Celui-ci ne requiert
aucune autre approbation." On ne vient pas d'une certaine façon les
viser ou chercher d'une quelconque façon l'approbation, par exemple, par
référendum auprès des citoyens.
M. Léonard: On peut le faire aussi...
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Léonard: ...il peut y avoir un
référendum...
Une voix: Non, non.
M. Léonard: Alors, c'est le même processus que pour
la Société québécoise d'assainissement des
eaux.
M. Saintonge: Donc, dans ce cadre, il reste que le citoyen n'est
pas consulté au
niveau de l'implication financière de la municipalité.
M. Léonard: Sur l'assainissement des eaux, je pense que,
dans la loi du ministère de l'Environnement, pour les programmes
d'assainissement des eaux, il n'y a pas de référendum dans le cas
de ces travaux. Mais les citoyens peuvent envoyer leurs objections à la
Commission municipale.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le nouvel article
22.1 est adopté?
M. Léonard: Adopté.
M. Saintonge: On demande un vote enregistré, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): Vote enregistré.
M. Léonard: Je suis obligé de suspendre, en tout
cas...
Une voix: Le projet de loi 38?
Le Président (M. Desbiens): M. Laplante (Bourassa)?
M. Laplante: Pour.
Le Président (M. Desbiens): M. Caron (Verdun)?
M. Caron: Contre.
Le Président (M. Desbiens): M. Leduc (Saint-Laurent)?
M. Leduc (Saint-Laurent): Contre.
Le Président (M. Desbiens): M. Fallu (Groulx)?
M. Fallu: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M.
Lachance (Bellechasse)?
M. Lachance: Pour.
Le Président (M. Desbiens): M. Léonard
(Labelle)?
M. Léonard: Pour.
Le Président (M. Desbiens): M.
Rochefort (Gouin)?
M. Rochefort: Pour.
Le Président (M. Desbiens): M.
Rocheleau (Hull)?
M. Rocheleau: Contre.
Le Président (M. Desbiens): M.
Saintonge (Laprairie)?
M. Saintonge: Contre.
Le Président (M. Desbiens): M.
Tremblay (Chambly)?
Une voix: ...
Le Président (M. Desbiens): Alors, le nouvel article 22.1
est adopté.
M. Rivest: M. le Président, je pense que c'est quatre
à quatre, non?
Le Président (M. Desbiens): C'est cinq à
quatre.
M. Rivest: Bien non, le député de Chambly n'est
même pas là.
Le Président (M. Desbiens): Cela aurait fait six.
M. Rivest: M. Laplante n'a pas le droit de vote.
Une voix: Est-ce qu'il est dans cette commission?
Le Président (M. Desbiens): Oui, oui, il a
voté.
Une voix: D'accord.
M. Léonard: Est-ce que je...
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre,
excusez-moi.
M. Léonard: M. le Président, je demanderais la
suspension de la commission...
Une voix: Pourquoi?
M. Léonard: ...je vais faire une intervention sur la prise
en considération du projet de loi 38.
Le Président (M. Desbiens): Cela va prendre combien de
temps, une demi-heure?
M. Léonard: Oui, environ, au maximum.
M. Rivest: M. le Président, est-ce qu'on pourra suspendre
les travaux de la même manière pour nos interventions?
Une voix: Une demi-heure! II en a des choses à dire!
M. Saintonge: Je comprends que, pour le ministre qui veut
intervenir, il va prendre sa demi-heure probablement. Si j'ai à
intervenir de la même façon ultérieurement...
M. Rivest: Pas une demi-heure, je pense qu'il serait convenable
qu'on suspende pour une heure, en toute équité.
M. Marx: Ou de faire cette intervention...
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre! À
l'ordre!
M. Marx: ...après minuit...
M. Saintonge: À moins qu'on ne la fasse ici.
M. Léonard: Qu'on suspende pour une heure.
Une voix: Encore pour une heure.
Le Président (M. Desbiens): Suspension des travaux de la
commission jusqu'à 22 h 45.
(Suspension de la séance à 21 h 44)
(Reprise de la séance à 22 h 51)
Le Président (M. Desbiens): La commission des affaires
municipales reprend ses travaux. Nous en étions à l'article 23.
J'appelle l'article 23. Est-il adopté?
Permis de bicyclette
M. Saintonge: M. le Président, une seconde! Si vous voulez
me permettre en deux temps trois mouvements de m'installer.
Le Président (M. Desbiens): Avez-vous des notes
explicatives sur l'article 23, M. le ministre?
M. Léonard: Oui, il s'agit d'une hausse de 2 $ à 5
$ du coût maximum d'un permis de bicyclette. Cela fait très
longtemps que ça n'a pas été touché. D'autre part,
cela permet à la municipalité de confier à un tiers, par
exemple quelqu'un qui vend des bicyclettes, un vélociste comme on dit,
le soin de délivrer les permis de bicyclettes et d'en percevoir le
coût pour le compte de la municipalité.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, en fin de compte, je dois
dire que l'augmentation de 2 $ à 5 $, cela ne m'apparaît pas
excessif pour l'administration de la chose. Maintenant, il y a une question que
je me pose dans le cadre présent. Pour plus de contestation, je pourrais
peut-être laisser le député ministériel de Chambly
nous faire part de son opposition formelle à l'augmentation de 2 $
à 5 $, mais il viendra après coup. J'imagine que, pour une fois,
il aura quelque chose de positif à dire au ministre sur le projet de
loi.
Une voix: Vous n'étiez pas obligé de... M.
Saintonge: Je peux le faire.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article est
adopté?
M. Saintonge: M. le Président, j'ai une question bien
précise à poser au ministre quant à la fin de cet article.
"Toute corporation peut faire, amender et abroger des règlements pour
obliger tout propriétaire de bicycle ou de bicyclette non
motorisée à obtenir de la corporation un permis annuel
n'excédant pas cinq dollars, pour prescrire l'obligation de tenir ce
permis attaché à son véhicule de façon permanente
et pour conclure une entente avec un tiers pour qu'il délivre le permis
et en perçoive le coût au nom de la corporation. Ce tiers et ses
employés sont alors réputés être des fonctionnaires
ou employés de la corporation."
Je me demande pourquoi une telle disposition: "ce tiers et ses
employés sont réputés être des fonctionnaires ou
employés de la corporation." Qu'est-ce qui justifie cette partie de
l'article?
M. Léonard: Le tiers et ses employés, lorsqu'ils
perçoivent le coût, ont les mêmes pouvoirs que des
employés ou fonctionnaires de la municipalité simplement pour
délivrer le permis.
M. Saintonge: On dit "sont alors réputés être
des fonctionnaires ou employés de la corporation." Cela peut amener
certains problèmes s'ils sont réputés être des
fonctionnaires ou employés au niveau de l'application de certaines
normes.
M. Léonard: Remarquez que la municipalité "peut"
faire ceci. Elle n'est pas obligée. Si, dans ses conventions
collectives, elle a des clauses d'exclusivité, à ce moment, elle
ne pourra pas le faire. Mais elle n'est pas obligée de le faire. Et le
tiers peut toujours refuser.
M. Saintonge: D'exercer quoi? Le pouvoir...
M. Léonard: D'exercer ce pouvoir. Le tiers n'est pas
obligé de passer une entente avec la municipalité. On permet
à la corporation municipale de s'entendre avec, par exemple, un marchand
de bicyclettes pour que celui-ci délivre le permis en vendant la
bicyclette. À ce moment, il est
réputé agir pour le compte de la municipalité tout
simplement.
M. Caron: II n'est pas fonctionnaire. Il agit au nom...
M. Saintonge: Non, sauf que les dispositions pourraient
peut-être amener un problème légal; par exemple, s'il est
réputé être un fonctionnaire ou un employé de la
corporation, on pourrait dire...
M. Léonard: Pour les fins de la délivrance d'un
permis.
M. Saintonge: Bon, mais est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de
spécifier justement que ce tiers et ses employés sont
réputés, pour les fins de la délivrance du permis...
M. Léonard: "Alors", c'est ce que le mot "alors" veut
dire. Cela se réfère à tout ce qui précède
dans l'article.
M. Saintonge: Oui, mais cela peut être...
M. Léonard: Bien, je ne le sais pas, ce sont mes
légistes qui l'ont rédigé.
M. Saintonge: L'objection de principe que je veux faire valoir,
dans le fond, c'est qu'on peut avoir des organismes charitables. On sait que,
parfois, cela pourrait être... Je vais vous donner un exemple: dans mon
comté et même dans d'autres endroits, il est fréquent qu'un
organisme, tel un groupe pour les jeunes, dirige le bureau des véhicules
automobiles. Évidemment, ils font toutes les transactions, etc. Cela
peut être, dans certains cas, un conseil des Chevaliers de Colomb qui,
pour la municipalité, émet des permis à tel endroit ou
dirige les activités des loisirs pour des jeunes. Ce pourrait être
un cas semblable.
Si l'on dit que ce tiers et ses employés sont
réputés être des fonctionnaires à l'emploi de la
corporation, on peut arriver avec des problèmes relatifs au coût.
Est-ce que le tiers n'est pas soumis, à ce moment, s'il est
réputé être employé de la corporation ou
fonctionnaire, aux échelles salariales de la corporation municipale?
C'est une chose qui pourrait s'étendre, c'est pour cela qu'il me semble
qu'on devrait effectivement spécifier que ce tiers et ses
employés sont réputés, pour la délivrance des
permis, être des fonctionnaires de la municipalité. Cela
réglerait le problème, non pas au niveau du coût, mais au
niveau des pouvoirs, quant à la délivrance. On pourrait dire "Ce
tiers et ses employés sont réputés au niveau des pouvoirs,
quant à la délivrance des permis, être des fonctionnaires
ou employés de la corporation." Cela circonscrirait exactement la
situation juridique de ces gens, et cela pourrait éviter, dans certains
cas, des difficultés au niveau de l'interprétation des
conventions collectives.
J'ai vu des cas où des jeunes faisaient du travail pour la
municipalité, dans le cadre d'ententes entre les commissions scolaires
et les municipalités, et c'est un exemple qui pourrait se produire avec
une telle rédaction d'article...
M. Léonard: C'est ce que veut dire le mot "alors", M. le
député et M. le Président. Quand on dit: "Ce tiers et ses
employés sont alors réputés", cela circonscrit exactement
le moment où ils peuvent agir. Mes légistes ont
rédigé l'article comme cela et je le trouve parfaitement
clair.
M. Saintonge: C'est assez clair pour vous? Bon! Je voulais
attirer votre attention sur ce point, M. le ministre, parce qu'il me
semblait... Comme je vous l'ai mentionné, j'ai vu un cas où il y
avait eu des ententes entre la municipalité et la commission scolaire
pour la location d'un local d'école; on avait des dipositions
semblables; qu'est-ce que cela a amené? Cela a amené les gens
à se ramasser au bureau du commissaire du travail pour
interpréter la clause voulant que les jeunes qui étaient
engagés comme moniteurs, pour faire le ménage après les
activités de loisirs, étaient peut-être des gens couverts
par la convention collective, des concierges, étaient peut-être
des concierges associés qui devaient être payés au
même salaire que ces gens-là ou, à tout le moins, ils
pouvaient ne pas l'être, parce qu'ils n'étaient pas permanents. Il
n'y avait pas de cas d'employés temporaires. Finalement, ce sont les
concierges qui vont prendre cela à temps supplémentaire, etc.
Cela avait amené un problème au niveau du service des
loisirs de la municipalité, dans le cadre de l'application d'une entente
fort simple, simplement à cause d'une phraséologie qui
n'était pas assez précise. Cela s'est finalement
réglé à la satisfaction de la municipalité
concernée, mais cela a quand même pris trois jours d'audition
devant le commissaire-enquêteur, avec des remises, etc., au niveau du
Tribunal du travail. Cela a causé d'énormes problèmes
à ces gens.
M. Léonard: Le cas me paraît différent.
D'abord, s'il y a eu un jugement, il y a donc jurisprudence, cela se passe de
la même façon...
M. Saintonge: II n'y a pas eu de jugement, M. le
Président, cela s'est réglé après, mais cela a pris
trois jours d'auditions.
M. Léonard: Par ailleurs, ici, il ne
s'agit pas de travail fait à l'heure, à la demi-heure; il
s'agit, à un moment donné, de l'émission d'un permis,
comme quelqu'un, par exemple un restaurateur quelque part, qui va
émettre des permis de chasse et de pêche, des permis de toute
espèce. Ici, c'est la même chose: des permis de bicyclettes pour
le compte des municipalités.
M. Saintonge: D'accord. Je n'ai pas d'autres questions, mais...
Avez-vous des questions, M. le député de Chambly, vous sembliez
vociférer tantôt?
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 23 est
adopté?
M. Rocheleau: Mais, M. le Président, j'ai...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: ...quelques mots à dire pour faire suite aux
propos tenus par mon collègue, le député de Laprairie. Nos
dernières conventions collectives passées à Hull en 1982,
entre autres, spécifiaient que tout travail accompli par un
employé devait être considéré comme faisant partie
de l'administration syndicale, c'est-à-dire aux termes de la
rémunération. Je m'explique, M. le Président. À
Hull, plus particulièrement durant l'été, nous retenions
les services d'étudiants pour faire l'entretien des parcs et autres
endroits. Nous connaissons actuellement des problèmes très
particuliers, parce que, si on retient directement les étudiants pour
faire des travaux d'entretien de parcs, ils sont payés au salaire d'un
employé-manoeuvre et ça crée énormément de
difficultés. J'aurais d'autres exemples semblables à vous citer.
(23 heures)
Dans ce cas-ci, est-ce que la difficulté pourrait s'appliquer
dans le même ordre? Je comprends certains points que le ministre a
soulevés, mais est-ce que ça devient un contractant? Disons qu'on
retient les scouts, par exemple, pour vendre des permis, qu'on leur accorde 2 $
par permis et qu'il y a 3 $ qui vont à la municipalité, est-ce
que ça devient un contractant de la municipalité ou si on doit
tenir compte de chacun des individus qui est retenu pour faire la vente de ces
permis? A-t-on examiné les différentes conventions collectives et
les préoccupations?
M. Léonard: Je ne pense pas que les conventions
collectives puissent intervenir ici, parce qu'il s'agit simplement d'une
entente. Je pense que la municipalité va rédiger un papier en
permettant à quelqu'un d'émettre le permis...
M. Caron: Par exemple, un marchand de bicyclettes donne 2,50 $ et
vice versa. Il n'y a pas d'argent à faire avec les permis de bicycle.
C'est un contrôle seulement.
M. Léonard: ...contre 1 $ ou quelque chose comme ça
qu'elle laisse à un contractant - disons que j'appellerais ça un
contractant puisqu'il y a eu une entente -contre les numéros... Il va y
avoir un système de contrôle des numéros de permis avec le
montant pour tous ceux qui sont vendus et un rapport à la
municipalité à tous les mois ou quelque chose comme ça. La
municipalité peut faire des règlements pour obliger tout
propriétaire et pour conclure une entente. Donc, dans son
règlement, elle va le prévoir. À mon sens, c'est quelque
chose qui va être assez simple à faire fonctionner.
M. Rocheleau: Du fait que c'est un permis pour une bicyclette,
est-ce que, en vertu de la loi existante qui oblige l'assurance, etc.,
ça oblige la municipalité à prévoir une forme
d'assurance envers l'utilisateur de la bicyclette contre les accidents ou
autres?
M. Léonard: II n'est pas question d'assurance ici, c'est
juste un permis de circuler à bicyclette, ça ne couvre
sûrement pas les coûts d'assurance.
M. Rocheleau: II n'y a pas d'assurance-responsabilité
obligatoire envers la municipalité parce qu'elle émet un
permis?
M. Léonard: Non.
Le Président (M. Desbiens): L'article 23 est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 24. Vous avez un amendement, M. le ministre.
Subventions pour la démolition de
bâtiments
M. Léonard: L'article 24 du projet de loi 45 est
remplacé par l'article suivant: "Ce code est modifié par
l'insertion, après l'article 716a, des suivants...
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre! On n'entend
pas la lecture.
M. Léonard: "716b. Toute corporation locale peut, par
règlement, aux conditions et dans les secteurs de la municipalité
qu'elle détermine, décréter qu'elle accorde des
subventions aux fins de la démolition de
bâtiments irrécupérables, impropres à leur
destination ou incompatibles avec leur environnement, ou aux fins de
l'aménagement des terrains ou de la réparation des immeubles
dégagés par la démolition. "Le montant maximum d'une
subvention ne peut dépasser le coût réel des travaux.
"Lorsque sont en vigueur un programme particulier d'urbanisme pour la partie du
territoire d'une corporation locale désignée comme son
"centre-ville..."
Le Président (M. Desbiens): C'est 716c, M. le
ministre.
M. Léonard: "716c. Lorsque sont en vigueur un programme
particulier d'urbanisme pour la partie du territoire d'une corporation locale
désignée comme son "centre-ville" ainsi que les règlements
d'urbanisme conformes à ce programme, la corporation locale peut, par
règlement, aux conditions qu'elle détermine et dans cette partie
du territoire, décréter qu'elle accorde des subventions aux fins
suivantes: "1. la rénovation, la restauration et l'agrandissement des
bâtiments ainsi que la construction et la reconstruction de
bâtiments résidentiels et la transformation de bâtiments en
bâtiments résidentiels; "2. l'aménagement des terrains; "3.
la modification au raccordement du service électrique et à ses
accessoires lorsque cette modification est occasionnée par
l'enfouissement des fils électriques ou leur déplacement hors
d'une rue. "Le montant maximum d'une subvention ne peut dépasser le
coût réel des travaux." "716 b. Les articles 716a à 716c
s'appliquent malgré la Loi sur l'interdiction de subventions municipales
(L.R.Q., chapitre 1-15)."
M. le Président, je voudrais, à la suggestion de l'UMRCQ,
à l'article 716c, dans la proposition que je viens de lire, remplacer
"son centre-ville" par "son secteur central".
Le Président (M. Desbiens): "Centre-ville" qui est
à la troisième ligne...
M. Léonard: ...et l'appeler "secteur central". Je vous
donne l'explication tout de suite, si vous le permettez.
Le Président (M. Desbiens): Alors, "secteur central".
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Oui?
M. Léonard: "Centre-ville" se réfère
simplement à des villes, alors qu'il y a des villes qui auront des
rénovations de centre-ville. Le mot "centre-ville" ne s'applique pas et
on nous a suggéré d'utiliser l'expression "secteur central". Je
pense que personne n'aura d'objection à utiliser ce terme, ce qui
n'empêchera pas, dans la langue parlée, d'utiliser
"centre-ville".
M. Leduc (Saint-Laurent): Pour Saint-Nazaire, par exemple?
M. Léonard: Pour Saint-Nazaire, on aurait un secteur
central plutôt qu'un centre-ville.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que M. le
député de...
M. Léonard: ...le sous-amendement ou si on en fait un
débat?
Le Président (M. Desbiens): Je pense qu'on va en faire...
On va l'incorporer à l'amendement.
M. Léonard: Oui, mais sur l'ensemble, est-on d'accord pour
inscrire "secteur central" plutôt que "centre-ville"?
M. Rocheleau: Oui, mais j'aurais des questions à poser au
ministre.
M. Léonard: Là-dessus? D'accord.
M. Rocheleau: Je suis d'accord avec le...
Une voix: Notre collègue voudrait parler.
M. Rocheleau: Oh! Excusez-moi.
M. Caron: M. le Président, j'ai déjà
parlé avec le ministre. Tout cela est très beau et je pense que
cela peut rendre d'énormes services. Quand c'est bon, je suis capable de
le dire...
Une voix: Oui, j'espère.
M. Caron: ...et cela me fait plaisir de le dire. Mais,
légalement, je me pose la question suivante. Dans mon cas, j'ai
l'idée de rénover deux ruelles au printemps, au cours de 1984. Ma
question est la suivante pour le journal des Débats: Si on a une
trentaine de propriétaires avec qui on fait affaires et qu'il y en a
deux ou trois qui ne veulent pas, cela ne nous donne pas les pouvoirs de les
forcer à le faire. Il me semble que, pour un cas concret, si on dit
l'Environnement, on peut peut-être se servir de l'Environnement, mais
plutôt que d'aller devant les tribunaux, il vaut mieux parfois que ce
soit fait à l'amiable.
Une voix: ...
M. Caron: On va payer pour cela. On est prêt. Même
quand on veut payer, il y a des gens qui ne veulent pas collaborer. Je me
demande s'il n'y aurait pas un petit quelque chose pour des cas
spéciaux. Je ne parle pas de quelqu'un qui veut démolir un hangar
par-ci par-là, mais, pour des cas spéciaux, quand on veut faire
une ruelle soleil comme cela s'est fait à Montréal...
M. Léonard: Dès que vous faites votre
règlement pour prévoir la démolition de bâtiments
irrécupérables ou vétustes, j'ai l'impression que la
plupart des propriétaires vont accepter puisque, si vous subventionnez,
vous allez subventionner pour l'ensemble.
L'autre élément est le suivant: Quand on en viendra
à l'article 28 un peu plus loin, vous verrez que, pour un programme
particulier d'urbanisme, la municipalité peut aussi comprendre un
programme d'acquisition d'immeubles en vue de leur aliénation ou de leur
location à des fins prévues...
M. Caron: Oui. Si on l'a un peu plus loin, cela comprend...
Parfait! Cela me satisfait.
M. Léonard: Oui, l'article 28. Pour l'article 28.1, on
verra.
M. Caron: La réponse me satisfait.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. On accepte, je
pense, la modification. Plutôt que "centre-ville", on dit...
M. Léonard: Secteur central.
M. Rocheleau: ..."secteur central". Voici la question que je
voulais poser au ministre. Dans certaines municipalités, il y a un
centre-ville, mais il peut y avoir aussi des secteurs centraux dans le sens
qu'aux deux extrémités d'une municipalité, on peut avoir
deux secteurs qui sont quand même d'aspect similaire au point de vue de
l'importance des commerces. Je me posais la question, à savoir si, quand
on parle de secteur central...
M. Léonard: Ce peut être au pluriel.
M. Rocheleau: Oui, ce peut être au pluriel.
M. Léonard: Oui. C'est la municipalité
elle-même qui en décide. En fait, ce qui définit le
centre-ville aux termes de la loi, c'est la définition d'un PPU, un
programme particulier d'urbanisme, et le territoire en est
déterminé par la municipalité d'abord. Elle peut avoir un
programme particulier d'urbanisme dans un coin de la ville, ou dans un autre
coin de la ville. Elle peut avoir trois programmes particuliers d'urbanisme.
Son problème, ce sera de les financer parce que cela demande beaucoup
d'attention. En fait, il n'y a rien qui empêche, dans la loi, d'avoir
trois centre-ville au sens de cette loi-ci.
M. Rocheleau: M. le Président, cela ne contrevient pas
à l'intérieur des municipalités qui ont des programmes
d'amélioration de quartiers et où elles peuvent utiliser la
même prérogative de faire l'acquisition de bâtisses
vétustes ou autres.
M. Léonard: Probablement qu'elles vont intégrer les
deux. Cela ne contrevient pas.
M. Rocheleau: Quand on mentionne "ne peut dépasser le
coût réel des travaux", est-ce que la ville exige une expertise
avant? Est-ce que la ville permet au propriétaire de démolir
lui-même et lui rembourse les coûts? Est-ce qu'il y a des
mécanismes qui s'appliquent pour déterminer, en somme, le
coût réel? Est-ce qu'on doit exiger des soumissions pour la
démolition?
M. Léonard: Ici, quand vous regardez les différents
éléments de cette politique, vous avez des subventions qui
couvrent le coût réel des travaux après qu'ils ont
été faits, après que le coût a été
établi. Maintenant, la ville...
M. Caron: Jusqu'à concurrence...
M. Léonard: Jusqu'à concurrence du coût
réel des travaux.
M. Caron: ...je vais donner 70%, 75%.
M. Léonard: C'est seulement 50% ou 75%. Je ne sais pas si
c'était cela votre question.
M. Rocheleau: Cela touche un peu à cela, M. le
Président. Est-ce que la ville qui ordonne à un
propriétaire de démolir un bâtiment vétuste en fait
une expertise au point de vue des coûts de démolition ou si, en
l'ordonnant, elle prend des procédures contre le propriétaire? Le
propriétaire démolit et se fait rembourser le coût de la
démolition. À ce moment-là, quand on dit "le coût
réel des travaux", ne devrait-on pas -je ne sais pas - émettre ou
avoir certains critères de base?
M. Léonard: Pour démolir? M. Rocheleau:
Oui.
M. Léonard: La démolition, lorsqu'elle est
exigée par la ville, est exigée sur ordonnance de la Cour
supérieure. Donc, vous
ne pouvez pas facilement forcer quelqu'un à démolir. Vous
pouvez vous entendre avec lui et lui dire que vous allez le subventionner s'il
démolit le bâtiment. Donc, il y a un intérêt pour le
propriétaire d'un immeuble vétuste ou d'un hangar à le
démolir. Si le propriétaire ne veut pas démolir, la ville
ne peut le faire que sur ordonnance de la Cour supérieure,
qu'après avoir obtenu une ordonnance de la Cour supérieure...
M. Rocheleau: Et la ville défraie, à ce
moment-là, les coûts.
M. Léonard: ...l'avoir demandée et l'avoir obtenue.
La ville, à ce moment-là...
Une voix: ...la démolir ou, à défaut, la
municipalité démolit aux frais du propriétaire.
M. Léonard: Aux frais du propriétaire. M.
Rocheleau: Ah bon!
M. Léonard: Cela se fait aux frais du propriétaire
s'il y a ordonnance de la Cour supérieure.
M. Rocheleau: À ce moment-là, il n'y a plus de
remboursement ou il n'y a plus de subvention qui s'applique pour le coût
réel.
M. Léonard: Non, parce qu'on est dans un autre contexte.
Ici, c'est un contexte...
Une voix: C'est un programme.
M. Léonard: C'est un programme et ici c'est sur une base
de négociation facultative. Vous subventionnez, de sorte que vous
encouragez les gens à améliorer leur environnement, mais on vous
permet ici de subventionner pour que cela se fasse sur une base volontaire.
M. Rocheleau: Dans cette hypothèse, M. le ministre, si le
propriétaire refusait de démolir, la ville serait obligée
de prendre une action en Cour supérieure.
M. Léonard: C'est un autre contexte qui s'applique. Elle
peut demander une ordonnance de la Cour supérieure. (23 h 15)
M. Rocheleau: À ce moment-là, est-ce qu'au lieu de
s'appliquer sous forme de subvention, cela peut s'appliquer sous forme de
démolition par ordonnance?
M. Léonard: À ce moment-là, il faut que la
ville fasse la preuve que l'immeuble est vraiment insalubre et dangereux. C'est
plus difficile à faire, tandis qu'ici il y a probablement des immeubles
ou des bâtiments irrécupérables, mais peut-être pas
nécessairement dangereux, pour lesquels on n'obtiendrait pas
nécessairement une ordonnance de la Cour supérieure. Même
sur une base de négociation comme cela, avec une subvention, on peut
encourager les gens à les recycler complètement ou faire autre
chose. Cela va?
M. Rocheleau: Cela complète les questions que j'avais
à poser, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article 24 est-il
adopté?
M. Léonard: Tel qu'amendé. Une voix:
Oui.
Le Président (M. Desbiens): C'est-à-dire qu'on a
fait une motion unique.
M. Léonard: On a fait une proposition, au lieu du terme
"centre-ville", on utilise les mots "secteur central".
Le Président (M. Desbiens): C'est cela.
M. Léonard: Cela va?
Une voix: Oui.
M. Léonard: D'accord, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 25. Il y a également une modification, M. le ministre.
M. Léonard: Oui, le troisième alinéa de
l'article 732 du Code municipal, dont l'insertion est proposée par
l'article 25 du projet de loi 45, est remplacé par le suivant: "Le
protonotaire obtient du registrateur une copie de toute page de l'index des
immeubles qui concerne l'immeuble adjugé et qui peut lui être
utile aux fins de la distribution du produit de la vente. S'il le juge
nécessaire et si le montant distribué excède 1000 $, le
protonotaire peut obtenir du registrateur le certificat prévu aux
articles 703 à 707 du Code de procédure civile. Le protonotaire
acquitte sur le produit de la vente le coût de la copie de la page de
l'index des immeubles et, le cas échéant, celui du
certificat."
Le Président (M. Desbiens): La motion est de changer
l'article 25 par celui que vous venez de lire?
M. Léonard: Oui, c'est cela. Cela apporte un
assouplissement supplémentaire à la procédure de
distribution du produit de l'adjudication d'un immeuble vendu pour
défaut de paiement des taxes. Plutôt que de devoir, dans tous les
cas, requérir du registrateur un complexe et coûteux certificat de
recherche relatif à l'immeuble, le protonotaire de la Cour
supérieure devra, règle générale, utiliser
plutôt un simple extrait de l'index des immeubles. Il me demandera un
certificat de recherche que s'il le juge nécessaire et si le montant
à distribuer excède 1000 $.
Le papillon conserve aussi deux mesures d'assouplissement
déjà contenues dans le texte imprimé de l'article 25.
D'abord, ce n'est pas la municipalité, mais le protonotaire qui doit
faire les démarches auprès du registrateur pour obtenir soit
l'extrait de l'index des immeubles, soit le certificat de recherche. Ensuite,
le coût de cet extrait ou de ce certificat n'a pas à être
payé avec les fonds de la municipalité, mais avec le produit de
l'adjudication. C'est une mesure d'économie.
M. Rocheleau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 26.
M. Léonard: L'article 25 est remplacé.
Le Président (M. Desbiens): Oui, c'est un nouvel article,
il est remplacé. N'est-il pas remplacé?
M. Léonard: L'article 25 n'est pas entièrement
remplacé, on l'a seulement modifié.
Une voix: Ah!
Le Président (M. Desbiens): Lequel est encore bon?
M. Léonard: C'est l'article 25 tel qu'amendé.
Le Président (M. Desbiens): Quel est l'amendement?
M. Léonard: L'amendement, c'est l'alinéa du centre
qui est remplacé.
Le Président (M. Desbiens): Le deuxième
alinéa de l'article 25 est remplacé par le suivant: "Le
protonotaire obtient..." Est-ce bien cela?
M. Léonard: Le deuxième alinéa de l'article
25 est remplacé par l'amendement.
Le Président (M. Desbiens): D'accord, celui-ci est encore
bon. L'amendement qui a été proposé...
M. Léonard: D'accord, le dernier reste là.
Le Président (M. Desbiens): Le premier et le dernier
restent là.
M. Léonard: Oui, c'est cela. L'amendement vise à
remplacer le deuxième alinéa de l'article 25.
Le Président (M. Desbiens): C'est le deuxième
alinéa de l'article 25 qui est modifié de la façon
suivante...
M. Léonard: Oui, si vous voulez.
Le Président (M. Desbiens): "Le protonotaire obtient du
registrateur une copie de toute page de l'index des immeubles..."
M. Léonard: C'est remplacé...
Le Président (M. Desbiens): "...qui concerne
l'immeuble..." C'est cela?
M. Léonard: C'est cela.
Le Président (M. Desbiens): ...adjugé et qui peut
lui être utile", jusqu'à tout ce qui a été lu par le
ministre tantôt. Il faut que je le relise.
Une voix: C'est le dernier alinéa dans la...
Le Président (M. Desbiens): C'est le deuxième
alinéa.
M. Léonard: Non, ce n'est pas cela. Non, non, c'est bon
cela. Excusez-moi, M. le Président. Si on regarde l'article 732 du code,
il comporte quatre alinéas. Ce qu'on vient modifier, c'est le
troisième alinéa de l'article 732 du code, lequel est le
deuxième alinéa de l'article 25. Cela va?
Une voix: D'accord, vous êtes correct. Ne touchez pas
à cela.
Le Président (M. Desbiens): On ne touchera pas à
cela?
Une voix: C'est cela. Parfait.
Le Président (M. Desbiens): On voit que vous comprenez, au
moins vous. Je ne comprends pas cet amendement. Il semble qu'il y a un vote.
Alors, c'est adopté. La séance est suspendue pour la durée
du vote.
(Suspension de la séance à 23 h 23)
(Reprise de la séance à 23 h 36)
Le Président (M. Desbiens): La commission des affaires
municipales reprend ses travaux. Nous étions au projet de loi 45,
à l'article 26. M. le ministre.
Des obligations
M. Léonard: L'article 26 permet qu'une obligation soit
signée par un autre fonctionnaire que le
secrétaire-trésorier lorsque ce dernier est absent, est incapable
d'agir ou refuse de le faire ou lorsque son poste est vacant. Ainsi,
l'émission d'obligations pourrait être faite même dans ces
cas et la municipalité pourrait profiter sans retard d'un marché
avantageux. C'est un assouplissement.
M. Saintonge: Est-ce que les dispositions
précédentes s'occupaient des cas d'incapacité ou de refus
d'agir, ou des cas de vacance du poste? "Un autre fonctionnaire ou
employé de la corporation désigné par le conseil peut
signer l'obligation à leur place.", est-ce que c'était
présent dans l'ancien article?
M. Léonard: Non. Si vous regardez l'ancien article: "Toute
obligation émise dans le passé ou à l'avenir est
considérée comme valablement signée si elle porte la
signature du chef du conseil et du secrétaire-trésorier en office
à la date..." Cela ne permettait pas, en cas d'absence du
secrétaire-trésorier, de pouvoir agir. On ne pouvait pas le
remplacer.
M. Saintonge: Quand on parle d'incapacité ou de refus
d'agir, par quoi est-ce que ce serait motivé à ce moment?
À quoi veut-on référer? Le refus d'agir, par exemple, le
refus de signer dans le cadre du mandat, est-ce celui du
secrétaire-trésorier?
M. Léonard: II peut arriver que quelqu'un refuse de
signer, qu'il s'entête, qu'il soit en chicane ou quoi que ce soit.
M. Saintonge: Est-ce qu'il y a des sanctions prévues dans
ce cas?
M. Léonard: II peut toujours y en avoir, mais il reste que
cela ne corrige pas la situation pour autant, au moment où cela se
passe.
M. Saintonge: Incapacité, on fait référence
à quoi à ce moment, M. le ministre?
M. Léonard: II peut être malade.
M. Rocheleau: M. le ministre, ce sont des folies.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article est
adopté?
M. Saintonge: Est-ce que mon confrère de Hull veut parler
sur l'article 26?
M. Rocheleau: Je vais bientôt demander qu'on me fournisse
des patins à roulettes! Il y a seulement une question que j'aurais
à poser à l'article 26.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: "Elle doit également porter la signature du
chef du conseil." Le chef du conseil, est-ce le maire?
M. Léonard: C'est le maire ou le préfet pour une
MRC.
M. Rocheleau: Pourquoi ne l'appelle-ton pas le maire, tout
simplement?
M. Saintonge: Parce que, pour une MRC, c'est un
préfet.
M. Rocheleau: On pourrait dire: Elle doit également porter
la signature du maire ou du préfet, en l'occurrence.
M. Léonard: Dans le Code municipal, ce sont les chefs du
conseil. Vous, vous avez lu surtout la Loi sur les cités et villes, pas
tellement le Code municipal.
M. Rocheleau: Je suis plus familier avec la Loi sur les
cités et villes mais je trouve quand même qu'on devrait utiliser
la même terminologie dans le Code municipal et dans la Loi sur les
cités et villes.
M. Léonard: C'est dans la Loi sur les cités et
villes, il paraît, aussi.
M. Rocheleau: Pas dans la Loi sur les cités et villes; je
n'ai jamais vu cela, chef du conseil.
M. Léonard: Non, parce qu'il n'y a pas de préfet de
MRC, c'est...
M. Rocheleau: Je regrette, M. le Président, dans la Loi
sur les cités et villes, il peut y avoir aussi des préfets de
comté.
M. Léonard: Maintenant.
M. Rocheleau: Maintenant, oui. Mais c'est en fonction de
maintenant.
M. Léonard: C'était un ancien article qui
était là. Les MRC sont régies ou par la loi sur
l'aménagement ou par le Code municipal, et non par la Loi sur les
cités et villes.
M. Rocheleau: Par la loi sur l'aménagement, la loi 125.
Mais il y a des municipalités qui sont sous la responsabilité de
la Loi sur les cités et villes qui se regroupent aussi à
l'intérieur d'une MRC. Et là, on ne les appelle pas les chefs du
conseil, on les appelle les maires.
M. Léonard: À ce moment, ils sont régis par
la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. Pour les autres fonctions, par
le Code municipal en tant que MRC.
M. Saintonge: Cela fonctionne comme l'équivalent des
corporations de comté antérieurement.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 26 est
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 27? M.
le ministre.
M. Léonard: C'est un article de concordance avec l'article
26 qui prévoit que le secrétaire-trésorier peut être
remplacé pour signer les obligations, et avec l'article 28 qui
prévoit à qui elles doivent être payées. L'article
27 applique aux coupons d'intérêts les mêmes règles
applicables aux obligations auxquelles sont joints ces coupons.
M. Saintonge: Juste une seconde, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Cela fait référence au nouveau
rôle joué par les secrétaires-trésoriers. Est-ce que
c'est cela?
M. Léonard: Cela fait référence à
l'article 26, aux personnes visées à l'article 760.
M. Saintonge: Les personnes visées à quel
article?
M. Léonard: 760. Celui qu'on vient de modifier. C'est de
concordance avec l'article 26 qu'on vient d'adopter.
M. Saintonge: Je me demandais si cela ne faisait pas
référence aux nouvelles fonctions qu'on décrit pour le
secrétaire-trésorier aux articles 6 et suivants.
M. Léonard: Non.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 27 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 28. M. le ministre.
M. Léonard: À l'article 28, on exprime les
règles déjà appliquées en pratique quant à
la négociation des obligations. Essentiellement, une obligation payable
au porteur se transfère par simple délivrance et une obligation
payable à une personne désignée ou à son ordre se
transfère par endossement et délivrance. Cependant, dès
qu'une obligation a été enregistrée dans les livres de la
municipalité, elle ne peut être transférée que si
l'enregistrement est corrigé pour mentionner le nom du nouveau
détenteur ou pour indiquer qu'elle est devenue payable au porteur.
Ainsi, il ne pourra pas y avoir de contradiction entre les registres de
municipalités et le résultat des négociations sur le
terrain, ce qui est utile lorsque le détenteur se présente pour
l'encaissement ou lorsque la municipalité veut racheter les obligations
par anticipation. C'est un registre permanent des détenteurs
d'obligations.
M. Saintonge: Cela va.
Le Président (M. Desbiens): L'article 28 est
adopté. Il y a deux nouveaux articles. 28.1 et 28.2.
Modifications à la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme
M. Léonard: Le projet de loi 45 est modifié par
l'insertion, entre l'intitulé de la section II et l'article 29, des
articles suivants: "28.1 L'article 85 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme (R.Q., chapitre A-19.1) est modifié par l'addition, à
la fin, de l'alinéa suivant: Un programme particulier d'urbanisme
applicable à la partie du territoire de la municipalité
désignée comme son "centre-ville" ou son "secteur central" peut
aussi comprendre un programme d'acquisition d'immeubles en vue de leur
aliénation ou de leur location à des fins prévues dans le
programme particulier d'urbanisme."
M. Saintonge: Sur la modification qu'on nous a apportée,
quelque chose a été ajouté, je pense:
"désignée comme son "centre-ville" ou son...
M. Léonard: Ou son secteur central. M. Saintonge:
Entre guillemets? M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: À titre d'information. Tantôt, on a
dit "secteur central" au pluriel. On dit ici "son secteur central".
M. Léonard: Non, on l'a dit au singulier tout à
l'heure, mais il peut y en avoir deux secteurs centraux.
M. Rocheleau: Le singulier comprend le pluriel.
M. Saintonge: 23 h 45 aidant!
M. Léonard: Cela va pour cet article? 28.2?
Le Président (M. Desbiens): Je pense que c'est plus simple
de l'inclure dans l'amendement comme tel que de faire un sous-amendement, mais,
si vous y tenez, on peut faire un sous-amendement pour "secteur central".
Est-il adopté comme tel?
M. Saintonge: J'ai une question. Quand on dit "une partie du
territoire de la municipalité désignée comme son
centre-ville ou son secteur central", y a-t-il une définition quelconque
qui est donnée à secteur central ou à centre-ville?
M. Léonard: C'est la municipalité elle-même
qui le détermine.
M. Saintonge: Ce qui m'intéressait, c'était la
définition de centre-ville. Donc, quand on va arriver à l'article
85.1, on aura l'identification, j'imagine, de la partie du territoire qu'on
désigne comme centre-ville ou secteur central.
Le Président (M. Desbiens): Cela va?
M. Saintonge: Quand on parle "d'acquisition d'immeubles",
évidemment, c'est tout genre d'immeuble, tant terrain que
bâtiment?
Le Président (M. Desbiens): L'article 28.1 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Le nouvel
article 28.2?
M. Léonard: Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 85, du suivant: "85.1 Une municipalité peut
adopter un programme particulier d'urbanisme pour la partie de son territoire
qu'elle désigne comme son centre-ville ou son secteur central, sans que
ce programme fasse partie de son plan d'urbanisme, tant qu'elle n'a pas
adopté ce plan et tant qu'un schéma d'aménagement n'est
pas en vigueur dans son :erritoire. "Les dispositions de la présente loi
relatives au plan d'urbanisme s'appliquent à ce programme, compte tenu
des changements nécessaires, sauf les articles 83, 84 et 98. "En plus
des éléments mentionnés à l'article 85, ce
programme doit comprendre les grandes orientations d'aménagement du
territoire de la municipalité qui concernent la partie de ce territoire
à laquelle il s'applique. "Dans le cas d'une municipalité qui
fait partie du territoire d'une municipalité régionale de
comté où est en vigueur une résolution prévue
à l'article 4, ce programme entre en vigueur à la date de son
approbation par le conseil de la municipalité régionale de
comté. Dans les autres cas, il entre en vigueur à la date de la
publication du règlement par lequel il est adopté,
conformément à la loi qui régit la municipalité ou
à la date ultérieure qui y et prévue."
M. Saintonge: Quand on dit: "sauf les articles 83, 84 et 98",
à quoi réfère-t-on?
M. Léonard: Les articles 83 et 84, c'est le contenu du
plan d'urbanisme; mais l'article 98, c'est l'entrée en vigueur du plan.
Je peux vous lire les articles 83 et 84.
M. Saintonge: Oui, s'il vous plaît.
M. Léonard: Article 83. "Un plan d'urbanisme doit
comprendre: "1° les grandes orientations d'aménagement du territoire
de la municipalité; "2° les grandes affectations du sol et les
densités de son occupation."
Article 84. "Un plan d'urbanisme peut comprendre - donc c'est un contenu
facultatif, cette fois - "1 les zones à rénover, à
restaurer ou à protéger; "2 le tracé projeté et le
type des principales voies de circulation et des réseaux de transport;
"3 la nature, la localisation et le type des équipements et
infrastructures destinés à l'usage de la vie communautaire; "4
les coûts approximatifs afférents à la réalisation
des éléments du plan; "5° la nature et l'emplacement
projeté des principaux réseaux et terminaux d'aqueduc,
d'égouts, d'électricité, de gaz, de
télécommunications et de câblodistribution; "6 la
délimitation à l'intérieur du territoire municipal d'aires
d'aménagement pouvant faire l'objet de programmes particuliers
d'urbanisme."
Ce qu'on retient par rapport au plan d'urbanisme de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, c'est l'article 85 plus le contenu de
l'article 83 qu'on retrouve au troisième paragraphe de l'article 85.1.
À l'article 98, il s'agit de la résolution et de l'entrée
en vigueur.
M. Saintonge: On dit à l'article 85.1,
troisième paragraphe: "En plus des éléments
mentionnés à l'article 85, ce programme doit comprendre les
grandes orientations d'aménagement du territoire." Ne se situe-ton pas,
à ce moment-là, dans l'étape où on n'a pas de plan?
Parce que ce programme ne fait pas partie de son plan d'urbanisme, je pense. Je
ne sais pas si je comprends bien.
M. Léonard: C'est parce qu'il n'y a pas de plan
d'urbanisme. S'il y a un plan d'urbanisme, à ce moment-là, les
articles 83 et 84 s'appliquent sans aucun problème, ainsi que l'article
85. S'il n'y avait pas de plan d'urbanisme, la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme...
M. Saintonge: II n'y a pas de schéma.
M. Léonard: ...faisait en sorte qu'on ne pouvait pas avoir
de programme particulier d'urbanisme. Or, on veut faire cela. Donc, on dit, que
l'article 85, qui est le contenu d'un programme particulier d'urbanisme,
s'applique, plus ce qu'il y a à l'article 83 qui concerne le territoire
en question quant aux grandes orientations de développement de la
municipalité pour ce territoire en question.
M. Saintonge: Où est l'article 83 qui s'applique? Je ne
comprends pas cela.
M. Léonard: C'est cela le troisième paragraphe de
l'article 85.1.
M. Saintonge: Les dispositions de l'article 83.
M. Léonard: C'est cela. Ce qu'on dit au troisième
paragraphe, c'est en plus...
M. Saintonge: Dans le fond, il semble bien qu'il n'y a pas de
plan, qu'il n'y a pas de schéma, mais on parle des grandes orientations
d'aménagement du territoire. Où les prend-on, ces grandes
orientations s'il n'y a pas de plan?
M. Léonard: Ils vont être obligés de les
définir à ce moment-là...
M. Saintonge: On les définit...
M. Léonard: ...en faisant leur programme particulier
d'urbanisme.
M. Saintonge: D'accord.
M. Léonard: Et on les oblige à l'inclure
là-dedans. L'article 85.1, c'est le cas d'une municipalité qui
n'a pas de plan d'urbanisme...
M. Saintonge: C'est cela.
M. Léonard: ...et qui veut faire un programme particulier
d'urbanisme. On prend tout le contenu du programme particulier d'urbanisme de
l'article 85 et on y ajoute l'article 83, ce que la municipalité doit
faire pour le territoire du PPU.
M. Saintonge: Ils vont fixer les grandes orientations
d'aménagement, mais...
M. Léonard: Pour une petite partie du territoire.
M. Saintonge: ...pour une petite partie uniquement, qui n'est pas
définie jusqu'à maintenant. Mais ils vont quand même lier
la municipalité en vertu de quoi? Où allez-vous les
intégrer?
M. Léonard: Ils vont être obligés de
définir le territoire dans le programme particulier d'urbanisme.
M. Saintonge: Cela veut dire que c'est particulier à cette
situation.
M. Léonard: Oui, pour le centre-ville.
M. Saintonge: Éventuellement, la garantie qu'il y a, c'est
qu'à l'avenir il faudra en tenir compte. Ils n'auront pas le choix.
M. Léonard: Ils vont être obligés d'en tenir
compte à l'avenir; c'est évident.
M. Saintonge: On gèle, d'une certaine façon, au
moins ce territoire dans cette orientation précise.
M. Léonard: On gèle! J'emploierais un autre mot.
C'est-à-dire qu'on le développe.
M. Saintonge: Oui.
M. Léonard: On le développe.
M. Saintonge: On le désigne, dans le fond, vers ce
développement.
M. Léonard: Quand on va faire le schéma et le plan
d'urbanisme des municipalités, il va falloir que cela intègre
ceci. Je dirais même que le fait qu'il y ait déjà cela,
cela va aussi commander les grandes orientations. L'un influence l'autre et
vice versa.
M. Saintonge: M. le ministre, cela me semble curieux qu'il n'y
ait pas de définition possible et qu'on fasse un programme particulier
pour un petit coin et qu'on soit obligé d'amener des grandes
orientations d'aménagement. Cela me surprend qu'or puisse arriver, sans
définition, à l'intégrer pour un secteur visé
surtout si on restreint un secteur.
M. Léonard: La démarche logique, effectivement,
c'est de faire le schéma d'aménagement du comté, le plan
d'urbanisme des municipalités et le programme particulier d'urbanisme.
Mais, en réalité, va-t-on attendre que tout soit terminé
dans le comté et dans la municipalité avant de faire des choses
qui sont valables en soi au moment où on se parle et attendre pour
commencer à travailler que tous les plans soient faits?
M. Saintonge: Est-ce que je me trompe en disant qu'on va
désigner le centre-ville éventuel de la municipalité par
cela? Effectivement, c'est un programme qui va s'appliquer à une partie
qu'elle désigne comme son centre-ville ou son secteur central.
M. Léonard: C'est cela.
M. Saintonge: A priori, on vient donc fixer dans le temps cette
chose...
M. Léonard: Oui.
M. Saintonge: ...et on vient l'immobiliser comme telle, sans
avoir eu un plan des grandes orientations au préalable.
M. Léonard: II y a déjà beaucoup de choses
qui sont faites dans le territoire à l'heure actuelle et dont les
schémas d'aménagement devront tenir compte ultérieurement
et les plans d'urbanisme, de la même façon.
Si on prend une ville comme Montréal, il reste qu'elle fait des
choses sur le plan de l'urbanisme, même si elle n'est pas encore,
liée par la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. Je pense que ce
qui va se produire dans le temps, c'est que tout cela va se rejoindre lorsque
les municipalités auront adopté leur plan d'urbanisme. Ce sera
intégré et cela va, en même temps, influencer le plan
d'urbanisme; cela existe déjà.
M. Saintonge: Cela permet d'influencer le plan futur.
M. Léonard: Oui.
M. Saintonge: Au niveau de la MRC éventuellement...
D'accord.
M. Léonard: Cela va? M. Saintonge: Cela va. M.
Léonard: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article 28.2 est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 29. Vous avez un amendement, M. le ministre.
M. Léonard: Oui, un amendement probablement de concordance
à cause de l'introduction des articles 28.1 et 28.2. Au lieu de dire "la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme", on emploie les mots "cette loi".
C'est vraiment de la concordance.
M. Saintonge: Adopté.
M. Léonard: C'est l'amendement à l'article 29. Il
faut peut-être que je le lise, M. le Président?
Le Président (M. Desbiens): Oui, l'amendement.
M. Léonard: L'article 29 du projet de loi 45 est
modifié par le remplacement, dans les première et deuxième
lignes, des mots et chiffres "la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme
(L.R.Q., chapitre A-19.1)" par les mots "cette loi". C'est strictement une
concordance.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 29 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Saintonge: Adopté.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Léonard: L'article 30?
Le Président (M. Desbiens): L'article 30, est-il
adopté?
M. Saintonge: Lorsqu'on parle des dépenses "aux fins de
l'exercice d'une fonction qui n'est pas prévue par le deuxième
alinéa de l'article 188", on fait référence aux fonctions
prévues par la loi originalement et qui sont dévolues aux MRC.
Est-ce bien cela? Je n'ai pas l'article 188, mais les quatre grandes fonctions
sont le schéma d'aménagement...
M. Léonard: C'est l'article 188.
M. Saintonge: C'est le deuxième alinéa
de l'article 188. Je m'excuse, je n'ai pas la loi.
M. Saintonge: On va demander l'ajournement, M. le
Président, afin d'entendre M. Caron, selon les bons voeux du
député de Chambly.
M. Léonard: L'article 188 se lit comme suit, M. le
Président: "Sous réserve du deuxième alinéa, les
représentants de toutes les municipalités dont le territoire fait
partie de celui d'une municipalité régionale de comté sont
habilités à participer aux délibérations et au vote
du conseil. "Pour les fins de l'exercice des pouvoirs dévolus par ou en
vertu d'une loi générale ou spéciale à une
corporation de comté et devant s'appliquer aux municipalités ou
au territoire assujettis à sa juridicition, seuls les
représentants de ces municipalités sont habilités à
participer aux délibérations et au vote du conseil de la
municipalité régionale de comté."
M. Saintonge: M. le Président, je remarque...
M. Léonard: C'est pour les pouvoirs exercés.
M. Saintonge: ...qu'il est minuit à l'horloge.
Le Président (M. Desbiens): Oui, il est minuit. La
commission élue permanente...
M. Saintonge: C'est très difficile, M. le
Président. On me demande le consentement pour continuer alors qu'un
intermédiaire des ministériels vient de présenter en
Chambre une motion, il y a à peine une demi-heure, pour permettre aux
députés péquistes d'aller se coucher au plus vite et de
garder le nombre minimum de personnes en Chambre alors que nous allons
travailler une partie de la nuit, encore une fois, pour l'étude du
projet de loi 38.
M. Léonard: Pour voter contre.
M. Saintonge: C'est une motion présentée par un de
vos propres députés.
M. Léonard: Une motion de report afin qu'on puisse
continuer à travailler.
M. Tremblay: Quelle solidarité?
M. Saintonge: À ce moment-là, je trouve cela un peu
étrange qu'on nous demande de continuer à siéger à
la commission parlementaire. Nous allons travailler en Chambre, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): II est minuit. La commission
élue permanente des affaires municipales ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à minuit)