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(Quinze heures dix-sept minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des affaires municipales se réunit aux fins
d'étudier article par article les projets de loi privés suivants:
le projet de loi no 213, Loi concernant la ville de Saint-Romuald, le projet de
loi no 226, Loi concernant la ville de Saint-Laurent, le projet de loi no 227,
Loi concernant la ville de Beaconsfield, le projet de loi no 265, Loi modifiant
la charte de la ville de Saint-Léonard.
Sont membres de cette commission: MM. Beauséjour (Iberville),
LeBlanc (Montmagny-L'Islet), Bissonnet (Jeanne-Mance), Lincoln (Nelligan),
Fallu (Groulx), Lachance (Bellechasse), Léonard (Labelle), Laplante
(Bourassa), Rocheleau (Hull), Saintonge (Laprairie), LeMay (Gaspé).
Les intervenants sont: MM. Maciocia (Viger), Bisaillon (Sainte-Marie),
Lalonde (Marguerite-Bourgeoys), Desbiens (Dubuc), O'Gallagher (Robert Baldwin),
LeBlanc (Montmagny-L'Islet), Leduc (Saint-Laurent), Léger (Lafontaine),
Paré (Shefford).
Est-ce que vous avez une suggestion pour nommer un rapporteur de cette
commission?
M. Saintonge: Juste une question, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Laprairie.
M. Saintonge: Avant de régler la question du rapporteur,
le mandat de la commission est d'étudier les projets de loi
privés et, après, de continuer avec le projet de loi sur la CRO.
Je voudrais simplement confirmer que, après entente avec le ministre, on
pourra modifier les membres et les intervenants pour l'étude du projet
de loi sur la CRO.
M. Léonard: Oui, d'accord.
Le Président (M. Gagnon): La commission est d'accord pour
faire des modifications en temps utile.
M. le député de Montmagny-L'Islet.
M. LeBlanc: Pourriez-vous vérifier votre liste, car
j'apparais comme membre et comme intervenant.
Le Président (M. Gagnon): Je vous ai nommé aux deux
endroits. Je vous retire de la liste des intervenants. Est-ce que vous avez une
suggestion à faire pour le rapporteur de cette commission.
M. Laplante: M. Lachance, député de
Bellechasse.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Bellechasse. C'est accepté?
J'appelle maintenant le projet de loi no 213, Loi concernant la ville de
Saint-Romuald. Est-ce que les gens de la ville de Saint-Romuald voudraient
s'approcher et présenter les gens qui les accompagnent.
Le Président (M. Laplante): Oui, monsieur.
Projet de loi 213
M. Pothier (Roger): M. le Président, je suis Me Roger
Pothier, pour la ville de Saint-Romuald. À mes côtés, M.
Denis Grenier, maire de la ville de Saint-Romuald; Me Jacques Leblond, greffier
de la ville de Saint-Romuald; M. Morin, qui représente le Syndicat
industriel, et Me Jean Deblois, le procureur de Placements Guy Lessard. C'est
une corporation qui est connue également sous le nom de Saint-Romuald
Offset.
Le Président (M. Laplante): C'est bien, monsieur.
M. le député de Bellechasse, avez-vous un commentaire
avant?
M. Lachance: M. le Président, très
brièvement il me fait plaisir d'accepter de parrainer ce projet de loi
privé au nom de mon collègue le député de
Lévis, qui, comme vous le savez, selon nos règles parlementaires
et nos traditions ne peut pas à titre de ministre présenter un
projet de loi privé. C'est avec plaisir que j'ai accepté de le
faire et je crois que cela ne causera pas tellement de problèmes.
Le Président (M. Laplante): L'article 1 du projet de loi
no 213, Loi concernant... Je m'excuse, M. le ministre.
M. Léonard: Je voudrais souhaiter la bienvenue aux gens de
Saint-Romuald et leur permettre d'exposer un peu l'objet de leur projet de loi
en quelques mots.
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Pothier: Très brièvement, M. le ministre, au
cours de l'année 1982 est intervenue une transaction dans le parc
industriel de Saint-Romuald entre la compagnie Québecor et Saint-Romuald
Offset, qui est ici représentée par Me Deblois. Lors de
l'étude des titres de la compagnie Saint-Romuald Offset, il a
été découvert que la première transaction de
laquelle s'ensuivent toutes les transactions du parc industriel pouvait faire
l'objet d'un vice ou d'un doute sérieux à l'égard de la
clarté des titres. Ce doute est soulevé en raison du fait que,
lors de la vente initiale qui est intervenue en mai 1960, la
considération qui existait entre la ville de Saint-Romuald et le
Syndicat industriel de Saint-Romuald était inexistante,
c'est-à-dire c'était une transaction à titre gratuit.
Depuis cette date, le Syndicat industriel de Saint-Romuald a
effectué toutes les transactions dans le parc industriel, a vendu
à de nombreuses corporations. Ces nombreuses corporations, qui y ont
également fait des transactions sur les terrains, possèdent
maintenant des titres à l'égard desquels un doute est
soulevé.
Il est donc d'intérêt public que l'Assemblée
nationale adopte un projet de loi pour clarifier les titres et enlever tous les
doutes que les créanciers hypothécaires ou tous les
prêteurs, ou même les acheteurs éventuels pourraient avoir
à l'égard des titres de propriété. C'est l'objet du
projet de loi; je ne crois pas que ce soit plus compliqué que cela
à expliquer.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, nous comprenons que ce
projet de loi vise à ratifier un acte de vente concernant un lot
cédé par l'ex-paroisse de Saint-Romuald en 1960, comme l'a dit M.
le procureur. L'acte est susceptible d'être invalidé en raison du
fait que la cession a été faite contrairement aux dispositions de
la loi qui interdit aux municipalités d'accorder des subventions aux
établissements industriels et commerciaux. C'est une loi de 1941,
chapitre 220, et qui prohibe à une municipalité de venir en aide
à un établissement industriel, notamment en lui donnant la
jouissance ou la propriété d'un immeuble. Article 2, paragraphe
deuxième.
Ce qui ressort de tout cela c'est que la municipalité aurait dans
les circonstances donné l'immeuble au Syndicat industriel de
Saint-Romuald.
M. le procureur, vous pouvez nous dire s'il y a une cause pendante ou
une poursuite judiciaire à l'heure actuelle quant à cet acte?
M. Pothier: II n'y a absolument aucune poursuite ni aucun litige
relatifs à cette propriété.
M. Léonard: M. le Président, mes fonctionnaires ont
examiné le projet de loi et il n'y a pas d'objections de notre part,
nous sommes d'accord.
Le Président (M. Laplante): Merci, M. le ministre.
L'article 1. Oui, monsieur.
M. Saintonge: La même chose pour l'Opposition. Il me fait
plaisir de vous saluer comme porte-parole de l'Opposition. Tout comme le
ministre nous n'avons pas de problème relativement à ce projet de
loi.
Le Président (M. Laplante): Article 1. Adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 2. Adopté.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Le projet de loi no 213, Loi
concernant la ville de Saint-Romuald, est adopté sans amendement. On
vous remercie, messieurs.
M. Pothier: Nous remercions les membres de la commission
parlementaire et M. le député de Bellechasse, qui a bien voulu
présenter le projet de loi.
Projet de loi 226
Le Président (M. Laplante): Maintenant, j'appelle le
projet de loi 226, Loi concernant la ville de Saint-Laurent. M. le
député de Châteauguay, vous pourriez prendre votre place de
l'autre côté, s'il vous plaîti
Une voix: Oui, je n'accepte pas de trente sous.
M. Dussault: ...je ne revendique pas le droit d'être dans
l'Opposition, vous comprendrez, mais il n'y avait plus de place de l'autre
côté.
Le Président (M. Laplante): II y a des places
maintenant.
Une voix: Vous ne serez jamais dans l'Opposition.
M. Dussault: M. le Président, on me dit que je ne serai
jamais dans l'Opposition. Je remercie l'Opposition de m'en faire le
souhait.
Une voix: Vous ne serez pas là la prochaine fois.
Le Président (M. Laplante): Si vous voulez vous
identifier, monsieur, ainsi que les personnes qui vous accompagnent. Je pense
que M. le maire n'est pas là, n'est-ce-pas?
M. Gaul (Irving): M. le Président, je m'appelle Irving
Gaul. Je suis le procureur de la ville de Saint-Laurent. Voici, à ma
droite, Me Gilles Lemieux, secrétaire et conseiller juridique de la
compagnie Ayerst, M. Pierre Lebeau, directeur général adjoint de
la ville de Saint-Laurent; à ma gauche, M. Davies président du
conseil d'administration de la compagnie Ayerst, M. Charles Robitaille,
directeur général adjoint de la ville de Saint-Laurent et Mme
Biron, conseiller municipal de la ville.
Le Président (M. Laplante): Merci. M. le
député de Châteauguay.
M. Dussault: M. le Président, je voudrais tout d'abord
saluer les représentants de la ville de Saint-Laurent qui viennent
défendre ici, aujourd'hui, le projet de loi privé 226, Loi
concernant la ville de Saint-Laurent. On m'a demandé aimablement de m'en
faire le parrain, étant donné que ce projet de loi a une
portée économique puisque son adoption nous vaudrait la
possibilité d'un investissement important au Québec,
particulièrement à la ville de Saint-Laurent. Je me suis fait le
plaisir, le devoir, d'accepter de parrainer le projet de loi.
Évidemment, je sais qu'on aura des questions à poser
à nos invités. Alors je vais laisser la commission suivre son
cours.
Le Président (M. Laplante): Merci, M. le
député. M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, à mon tour de
souhaiter la bienvenue aux gens de la ville de Saint-Laurent. Nous allons
entendre leurs représentations par rapport à leur projet de loi
qui a déjà été examiné par les
fonctionnaires. Alors, bienvenue et à vous la parole.
Le Président (M. Laplante): M. le procureur.
M. Gaul: M. le Président, comme M. le ministre vient de
vous en informer, le ministère des Affaires municipales suggère
une nouvelle phraséologie de cette loi et nous sommes d'accord. L'objet
de cette loi est le suivant. Depuis plusieurs mois déjà, une
compagnie pharmaceutique importante située à Saint-Laurent
désire prendre de l'expansion et agrandir son usine. Elle est
entrée en négociation avec le propriétaire d'un terrain
voisin.
Le propriétaire consent à la vente, mais il n'y a pas
d'accord sur le prix. Vous savez qu'en vertu de la Loi sur les fonds
industriels, la ville, dans ce cas, pourrait, par règlement,
procéder à l'expropriation du terrain pour ensuite céder
le terrain à ladite compagnie. Malheureusement dans le cas qui nous
préoccupe, il y a un bâtiment sur ce terrain, ce qui nous
empêche d'appliquer la Loi sur les fonds industriels. L'objet de ce
projet de loi est justement de nous permettre, par un pouvoir spécial de
l'Assemblée nationale, d'exproprier cet immeuble y compris le
bâtiment, afin, par la suite, de le revendre à la compagnie
intéressée.
J'ai demandé de distribuer aux membres de cette commission un
historique des négociations qui sont intervenues entre la compagnie
intéressée et le propriétaire. Je crois que ce document
indique assez clairement que s'il y a accord sur la vente, il y a
définitivement désaccord sur le prix. Vous serez peut-être
intéressés de savoir que d'après l'estimation d'un
évaluateur expert, la valeur commerciale de ce terrain a
été fixée à 350 000 $. Or le prix qui a
été offert est de l'ordre de 800 000 $.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, j'aimerais savoir de
M. Gaul, le procureur, si M. Leduc est informé correctement de votre
démarche d'aujourd'hui et s'il avait l'intention de venir ici. (15 h
30)
M. Gaul: M. Leduc a été informé à
différentes reprises, tant de la part de la compagnie que de celle de la
ville, que s'il n'y avait pas accord entre le promettant vendeur et le
promettant acheteur, la ville procéderait par expropriation par un
projet de loi privé ou autrement. Par la suite, après publication
des avis dans les journaux annonçant le dépôt de ce projet
de loi, un procureur d'un bureau bien connu à Montréal a
donné avis à la commission de son intention de participer
à ce débat. Malheureusement, nous sommes également
surpris. Nous sommes même déçus. Le propriétaire et
son procureur ne seront pas présents aujourd'hui.
M. Saintonge: N'avez-vous pas communiqué avec M. Leduc ou
son procureur effectivement pour leur mentionner l'audition en commission
parlementaire du projet de loi? N'avez-vous pas communiqué directement
avec le procureur de M. Leduc?
M. Gaul: Pour l'informer de la date? Non, parce qu'on nous a dit
ici à Québec que Me Gagnon, le procureur, avait fait part de son
intention ou avait demandé d'être
informé de la date de la tenue de cette séance.
M. Saintonge: Pourrait-on s'enquérir, M. le
Président, auprès des gens de la commission?
Le Président (M. Laplante): C'est ce que je suis en train
de faire, M. le député de Laprairie. Je m'informe sur le droit de
communication...
M. Saintonge: Ce que je dois dire, c'est que les avis de
convocation pour l'audition des projets de loi privés a
été faite pour vendredi dernier et cela a été
reporté mercredi en fin de journée à aujourd'hui. Cela
pourrait expliquer l'absence du procureur de M. Leduc.
M. Léonard: M. le Président, c'est ce que j'allais
proposer. Je propose qu'on suspende ce projet de loi. Je vais peut-être
poser un certain nombre de questions pour éclaircir davantage. Qu'on
communique avec le procureur de l'autre partie dans ce cas-là et on
reviendra à la fin de nos débats...
Le Président (M. Laplante): M. Gaul, êtes-vous
capable de nous dire le nom du procureur et le numéro de
téléphone de M. Leduc?
M. Gaul: Oui, et je peux même, si vous voulez, communiquer
avec M. Leduc.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Quand M. le ministre
ou les membres de l'Opposition auront fini de vous poser leurs questions, on
suspendra nos travaux jusqu'à 17 h 30 pour aller aux renseignements. Les
aiguilles sont sautées.
M. Dussault: M. le Président, si on avait l'information
avant de commencer nos travaux pour un projet de loi qui est en fait le menu
principal, ne pourrait-on pas continuer nos travaux sur le projet de loi no 226
plutôt que de suspendre jusqu'à 17 h 30, comme vous venez de le
dire?
Le Président (M. Laplante): Oui. C'est parce qu'on
étudie les projets de loi privés jusqu'à 18 heures.
Après cela, c'est la loi 28 qui pourra nous mener après souper.
D'une manière ou d'une autre...
M. Léonard: Je propose une chose. Je pense que ceux qui
s'occupent du dossier doivent le faire avec le plus de diligence possible. En
attendant, on entendra les autres projets de loi. Vous reviendrez à la
fin.
Le Président (M. Laplante): Oui, je suis bien d'accord.
Alors, on suspend le projet de loi no 226 pour y revenir avant le souper,
aussitôt qu'il y aura une possibilité. D'accord?
M. Léonard: Aussitôt qu'on aura l'information.
Le Président (M. Laplante): Aussitôt qu'on aura
l'information.
M. Léonard: Qui communique? Il faut que la commission
elle-même communique.
Le Président (M. Laplante): Oui, oui, c'est la commission
qui communiquera.
M. Léonard: Mais donnez les renseignements.
Projet de loi 227
Le Président (M. Laplante): Oui. J'appelle le projet de
loi no 227, loi concernant la ville de Beaconsfield.
M. Saintonge: M. le Président, le projet de loi de la
ville de Beaconsfield est parrainé par mon confrère de Nelligan,
qui est actuellement retenu en Chambre. Si vous voulez attendre deux secondes,
j'aurai l'information si M. Lincoln peut venir immédiatement.
Le Président (M. Laplante): D'accord, mais cela
n'empêchera pas les gens de se présenter en attendant.
M. Saintonge: Sinon, pourrait-on reporter le projet de loi
après le suivant?
Le Président (M. Laplante): II n'y en a plus après
le suivant. L'autre sera très long. L'autre prendra quelques heures.
M. Saintonge: Oui, c'est cela. On peut suspendre pour une
minute.
Le Président (M. Laplante): Oui. Nos travaux sont
suspendus pour une minute pour aller chercher M. Lincoln.
(Suspension de la séance à 15 h 35)
(Reprise de la séance à 15 h 38)
Le Président (M. Laplante): Bravo! Messieurs, si vous
voulez vous identifier et identifier la ville que vous représentez, s'il
vous plaît!
M. Hemens (James W.): M. le Président, M. le ministre,
messieurs, je suis James W. Hemens, conseiller juridique de la ville de
Beaconsfield. J'ai avec moi Mme la mairesse, Patricia Rustad, et M. le
gérant de la ville, M. Allen Mainville, représentant la ville
de
Beaconsfield.
Le Président (M. Laplante): Merci, M. le parrain du projet
de loi.
M. Lincoln: M. le Président, je suis très heureux
d'avoir ici la mairesse de Beaconsfield. Je pense que c'est la première
femme à être élue maire dans l'île de
Montréal, au cours des dernières élections; maintenant, il
y en a deux dans mon comté. La ville de Baie-d'Urfé a aussi
élu une femme comme maire récemment. La ville de Beaconsfield,
comme vous le savez, se trouve au centre du comté de Nelligan, c'est une
ville qui compte 20 000 habitants dont la lisière sud se place sur le
lac Saint-Louis.
Le problème que la loi 227 veut corriger est qu'il y a des lots
de remplissage qui se sont créés au cours des dernières
années et qui ont mené à une situation où,
éventuellement, il a été décidé par la Cour
que l'eau n'était pas sous la juridiction de la ville Beaconsfield.
Alors, on s'est trouvé dans une situation tout à fait paradoxale
où une ville offrait des services sans que ses terres et ses terrains
soient sous sa juridiction. L'effet très simple de la loi est de
demander le changement de la charte de la ville de Beaconsfield pour que ces
lots situés sur la lisière du lac Saint-Louis soient reconnus
comme faisant partie de la ville de Beaconsfield et que la lisière sud
de la ville de Beaconsfield comprenne tous ces lots. C'est vraiment le but,
l'objectif du projet de loi. Je voudrais passer la parole au ministre qui
pourra poser des questions à M. Hemens.
Le Président (M. Laplante): Je m'occupe de la distribution
du droit de parole, M. le député de Nelligan. M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais aussi
souhaiter la bienvenue aux gens de Beaconsfield et, spécialement,
à Mme la mairesse que j'ai eu l'occasion de rencontrer
antérieurement, au cours du printemps, dans d'autres lieux.
Maintenant, je pense qu'il faut laisser à la ville de
Beaconsfield le soin de faire les représentations qui s'imposent par
rapport à son projet de loi et nous l'écoutons.
Le Président (M. Laplante): M. le procureur ou Mme la
mairesse, un des deux.
M. Hemens: Très bien. Voici, la situation est très
simple. Je crois que M. Lincoln l'a déjà expliquée assez
clairement. Le territoire de la ville de la Beaconsfield a été
fixé en 1910 quand la ville a été érigée.
Quand la charte de la ville a été consolidée, en
1953-1954, chapitre 109, le territoire a été décrit de la
même façon.
Maintenant, à un moment donné, il y a un M. Brosseau, qui
est ici, qui est allé devant la Cour supérieure à
Montréal par mandamus pour avoir un permis sur des lots. Ce mandamus a
été pris contre la ville de Beaconsfield et,
subséquemment, cela a été amendé pour faire mettre
en cause le Procureur général et le ministre des Richesses
naturelles sur la prétention que les lots en eau profonde ne font pas
partie de la ville de Beaconsfield. M. Brosseau a eu du succès devant la
cour de première instance, mais on n'avait pas décidé si
les lots en eau profonde faisaient ou non partie de la ville de
Beaconsfield.
On a porté cette décision en appel. Dans son jugement, la
Cour d'appel, le 23 février 1983, dit: "Considérant que
l'acquisition et le remplissage des lots de grève et en eau profonde
n'ont pas eu pour effet de modifier les limites de la cité appelante;
"Considérant que l'article 28, qui est maintenant l'article 32 de la Loi
sur les cités et villes, se lit comme suit: "La corporation a
juridiction pour fins municipales et de police et pour l'exercice de tous les
pouvoirs qui lui sont conférés sur toute l'étendue de son
territoire et en dehors de son territoire pour les fins particulières
où plus ample autorité lui est conférée;"
"Considérant que l'expression "pour fins municipales et de police" n'a
pas pour effet, en matière de règlement de construction et de
zonage, d'étendre la juridiction de l'appelante en dehors de son
territoire; "Considérant que l'appelante n'avait pas juridiction pour
émettre le permis sollicité; "Pour ce seul motif, accueille
l'appel avec dépens."
Alors, on est dans la situation où on a des lots en eau profonde
sur lesquels le gouvernement du Québec a donné des baux et,
finalement, on a vendu, après que les lots en eau profonde eurent
été remplis, à des gens. Cela est arrivé depuis des
années. Là, nous sommes dans la situation où,
actuellement, on ne sait pas ce que c'est. C'est sous la juridiction de qui? On
aimerait dire que cela n'a pas de bon sens du tout. Si, évidemment, on a
des lots en eau profonde, il faut que ces lots fassent partie de la ville de
Beaconsfield. C'est pour cette seule raison que nous sommes venus devant vous,
par voie de projet de loi privé, pour dire que ces lots... Comme le dit
notre projet de loi privé, "a toujours été
réputée comprendre..." Alors, le seul changement dans le premier
alinéa, qui dit que la ville de Beaconsfield comprend et a toujours
été réputée comprendre, depuis sa constitution
comme ville par le chapitre 62 des lois de 1910... Plus loin, on parle des
bornes au sud par le lac Saint-Louis et on demande que ce soit incluant tous et
chacun des lots de grève en eau profonde que les lots aient
été remplis ou non.
(15 h 45)
À ce moment-ci, il y a beaucoup de lots qui ont été
remplis et sur lesquels, de bonne foi de part et d'autre, les maisons ont
été construites. Depuis le jugement de la Cour d'appel, deux
actions ont été prises contre nous pour les taxes, une par M.
Brosseau et une autre par M. Thomas, demandant que les taxes qui ont
été payées - j'imagine de bonne foi - d'un
côté et de l'autre leur soient remises.
Je vois que M. Brosseau est ici apparemment pour faire des
représentations. Si la commission et l'Assemblée nationale
décide d'adopter ce projet de loi dans ce cas-là, la
propriété de M. Brosseau fera partie de la ville de Beaconsfield.
Dès qu'il suivra les règlements de la ville quant au zonage,
etc., on va lui donner les permis.
On a à peu près 110 lots en eau profonde dont quelques-uns
sont remplis et d'autres ne le sont pas. Sur ceux où il y a des maisons
de construites, si ce bill ne passe pas, on va avoir beaucoup d'actions pour
demander que les taxes qui ont été payées soient remises
aux gens qui ont payé.
De plus, M. Brosseau, en formulant son action qui a été
signifiée le 8 juin, demande le remboursement d'un montant de taxes sur
les lots en eau profonde, qu'il prétend ne pas faire partie de la ville
de Beaconsfield, de quelque 7000 $ et on a une autre cause aussi. Dans la cause
de M. Brosseau, c'est fort intéressant de voir ce qu'il prétend
dans sa déclaration au paragraphe 10, savoir que ce morceau de terrain
qui est actuellement des lots en eau profonde remplis, qu'il n'y a pas de
juridiction ni de la part de la ville de Beaconsfield ni de la part de la
Communauté urbaine de Montréal, ni apparemment de la mise en
cause, le Conseil scolaire de l'île de Montréal.
Notre intention, c'est que cela va régler toute l'affaire et cela
va aider à tout le monde à voir à ce que toute la
construction marche de façon raisonnable. C'est complètement
déraisonnable de suggérer que le lot contigu qui est rempli ne
fait pas partie de la ville. C'est la seule raison pour laquelle on vous
demande que ce projet soit adopté.
Le Président (M. Laplante): Merci monsieur. M. Brosseau
vous avez des représentations.
M. Viau (Pierre): Oui, avec la permission de la commission. Je
m'appelle Pierre Viau, avocat. Je suis accompagné de M. Denis Brosseau,
la personne à laquelle vient de référer mon
confrère, Me Hemens.
Voici ce qui est arrivé dans cette cause. On n'est pas pour faire
toute l'histoire, car c'est une longue histoire. M. Brosseau a obtenu des
droits de la province, du ministère concerné, pour acheter et
remplir un lot contigu à un petit lot qu'il avait déjà
acquis; ce petit lot était dans les limites de la ville de
Beaconsfield.
La couronne provinciale a vendu avec des exigences qu'on connaît
dans le bail en disant: Vous devez remplir de telle et telle façon. Cela
lui a coûté entre 60 000 $ et 70 000 $ pour monter ce terrain.
À la suite de cela, il s'est présenté à
l'hôtel de ville pour avoir un permis et là, la ville a
contesté par toutes sortes de moyens tentant de changer les
règlements de zonage et tout y a passé. En fin de compte, la Cour
supérieure a accordé à M. Brosseau le droit de construire
sur ce terrain-là. Comme le disait mon confrère, la ville a
porté le jugement en appel et à ce moment-là, la Cour
d'appel a tranché en disant que ce terrain ne faisait pas partie des
limites de la ville parce que les limites des villes finissent aux lacs et,
dans ce cas-là, au lac Saint-Louis. Ils ont dit, vous n'êtes pas
chez vous. À toutes fins utiles, au moment où on se parle le
terrain - ce n'est pas notre prétention d'ailleurs, ce n'est pas moi qui
ai pris l'action pour M. Brosseau c'est un autre de mes confrères - est
aujourd'hui sujet aux lois du Québec mais il n'est pas sujet aux
règlements municipaux. De ce fait-là, il n'est pas sujet aux
taxes, il n'est pas sujet aux règlements de construction. Il pourrait se
construire un édifice de dix étages là-dessus, pour autant
qu'on se conforme aux normes du ministère de l'Environnement.
Nous comprenons bien le but de la ville de vouloir considérer ce
terrain-là, comme les autres terrains, dans ses limites. Par contre, si
on examine le projet de loi, il a un effet rétroactif à 1910. Or,
d'une part il y a des actions pendantes devant les tribunaux, actions qui
prétendent que l'inscription au rôle d'évaluation est nulle
parce que la communauté urbaine ayant des limites calquées sur
celles des villes, on n'a pas à l'inscrire; en répétition
d'indu pour les taxes payées pendant six ou sept ans où il a
été propriétaire. Cela est pendant pour M. Brosseau et
pour une autre personne, M. Thomas, qui a un terrain à
côté. Nous voulons donc réserver ces droits-là au
moins ainsi que les droits à la suite des appels logés au bureau
d'évaluation. Ils ont logé des appels et d'autres personnes
d'ailleurs, M. Snyder, Mme Lauzon qui ont logé un appel pour leur
propriété.
Ce que nous suggérons ici, au moins, si la commission en venait
à la décision d'adopter le projet de loi, d'accorder un papillon
selon lequel la rétroactivité de l'article untel n'affecte pas le
jugement rendu, ni une instance judiciaire ou quasi judiciaire. L'idée
est la suivante: nous ne voulons pas nous retrouver, malgré toute la
bonne foi des parties en cause, avec les mêmes problèmes qu'on a
eus depuis six ans. Ce débat devant les tribunaux a coûté
une
fortune. La Cour supérieure a décidé qu'on avait
droit à un permis et c'est simplement sur le point... J'ai plaidé
moi-même cette cause-là comme Me Hemens. Dès le
départ, en Cour d'appel, les trois juges ont dit: on va commencer par
décider si c'est dans les limites de la ville ou pas. Ils sont sortis
quinze minutes après pour dire qu'ils considéraient que ce
n'était pas dans les limites de la ville. Le jugement de première
instance qui nous donnait le droit d'avoir un permis, ce n'est pas ce
débat qui a été porté devant les tribunaux
supérieurs et cela n'a pas été porté en Cour
suprême, cela s'est terminé en Cour d'appel. On veut donc aussi
garder ce droit-là. Les règlements actuels de Beaconsfield
permettent des constructions unifamiliales, c'est une zone
résidentielle, sur des terrains de 10 000 pieds. Le terrain de M.
Brosseau a 30 000 pieds. Plutôt que de vouloir protéger des droits
sur trois terrains avec trois maisons, on s'accommoderait d'avoir des droits
sur deux terrains avec deux maisons bien que le jugement de première
instance - et je le dis ici - visait un seul permis parce que la demande
originale portait sur un seul permis.
D'une part, si le Parlement n'adopte pas le projet de loi, nous avons
déjà fait des demandes au ministère de l'Environnement
pour deux maisons avec fosses septiques et puits, tout cela entre en place. On
peut déposer le plan ici. Je me permets de lire le
télégramme que le directeur des services juridiques du
ministère a envoyé récemment à Beaconsfield: "Le
ministère de l'Environnement est informé des difficultés
qui semblent exister en ce qui concerne l'évacuation des eaux
usées des résidences que vous avez l'intention de construire -
cela s'adressait à M. Brosseau, la ville a eu un
télégramme qui portait sur le même objet -sur une partie du
lot original 29-A aux plans et livre de renvoi officiel de la paroisse de
Pointe-Claire, division d'enregistrement de Montréal. Nous sommes
d'opinion que le propriétaire de tout réseau d'égout
public situé dans une rue à moins de 150 pieds des
résidences prévues est légalement tenu d'accepter que ces
résidences soient branchées sur ledit égout public
conformément aux dispositions de l'article 14 du règlement sur
l'habitation en général. Nous vous demandons donc de prendre les
mesures requises pour que ce branchement s'effectue conformément aux
exigences du règlement précité. Un
télégramme semblable à celui-ci est expédié
à la corporation de la cité de Beaconsfield."
Ce règlement existe présentement qui dit que lorsque nous
sommes situés à moins de 150 pieds d'un réseau public, le
ministère peut émettre une ordonnance pour nous raccorder. Il n'y
a encore rien de fait là-dessus. En revanche, si la ville ne veut pas
nous raccorder, nous sommes prêts à bâtir deux maisons avec
des puits et fosses septiques. Le dossier est devant les services du
ministère de l'Environnement et j'ai les plans ici.
Ce que nous demandons tout simplement, à la suite de ce
débat qui dure depuis presque six ans maintenant, c'est d'au moins
protéger nos droits, de protéger les droits que nous avons dans
les instances pendantes et de protéger nos droits de bâtir
à cet endroit. D'ailleurs, cela ne fera pas de mal à personne
puisque si l'on voulait être malin, on vous demanderait plus que cela. On
vous demanderait de nous couvrir au moins sur trois terrains de 10 000 pieds
carrés puisque c'est la réglementation actuelle de Beaconsfield.
On va s'organiser avec cela et cela fait l'affaire de nos gens. Si, quoi qu'il
en soit, on avait autant de problèmes qu'on a eus avec cette ville dans
les années qui viennent, au moins on serait conforme aux normes du
ministère de l'Environnement et on pourrait quand même bâtir
après avoir investi plus de 100 000 $. Je crois que c'est une question
de justice. Autrement dit, pourquoi on vous dit, deux maisons ici au lieu de
trois, c'est parce que si, au pis aller, on est pris à fonctionner avec
des puits et des fosses septiques, c'est ce qui serait en accord avec les
exigences du ministère de l'Environnement.
J'ai préparé, pour les fins de la commission, deux
papillons qui font état de notre réclamation.
M. Léonard: Le jugement de la cour vous reconnaissait le
droit à une maison, c'est un permis pour une maison que vous aviez
demandé au départ?
M. Viau: C'est exact.
M. Léonard: Les droits ou ce qui est pendant, c'est cela,
ce n'est pas autre chose. Ce n'est pas deux ou trois.
M. Viau: Le jugement de la Cour supérieure porte sur une
seule maison, c'est exact. Sauf que si la ville, aujourd'hui, obtient ses
droits de récupérer le terrain, les règlements en vigueur
de la ville pourraient nous permettre de bâtir trois maisons. Les
règlements en vigueur, actuellement, c'est 10 000 pieds carrés et
cela a toujours été ainsi dans des zones résidentielles.
Par contre, on a eu tellement de problèmes jusqu'à
présent, qu'on se dit: On va jouer de façon la plus
sécuritaire et, au pis aller, si on est pris pour fonctionner simplement
sur les normes du ministère de l'Environnement, on ira avec deux
maisons. Là, on va être certain qu'avec 15 000 pieds carrés
cela va marcher. C'est pour cela qu'on s'en va là.
M. Léonard: Vous n'êtes pas reliés au
réseau d'égout, de la ville de Beaconsfield?
M. Viau: Le réseau d'égout passe sur la rue devant,
mais la ville a toujours refusé de nous raccorder, premièrement,
parce qu'elle nous refusait le permis...
M. Léonard: Excusez-moi, M. le procureur. Si ce territoire
était municipalisé, la ville serait obligée de vous
raccorder.
M. Viau: C'est-à-dire qu'elle serait obligée de
nous raccorder pour autant qu'on fait partie de son territoire et qu'elle veut
bien nous accorder des permis. Mais dès qu'on a demandé à
la ville des permis, quand les deux parties pensaient, à ce moment, que
c'était dans les limites de la ville, personne ne soulevait le point; la
ville s'est toujours opposée. À une ou deux - de mémoire -
deux reprises, elle a tenté d'adopter un règlement avec un zonage
complètement farfelu exigeant une marge, dans un cas, de 35 pieds en
avant et d'environ 30 pieds en arrière, conçu tout à fait
pour nous empêcher de bâtir. À la lecture même du
règlement, le jugement du juge Pagé nous montre bien quelles ont
été les tentatives, à ce moment, pour bloquer les permis.
L'idée de base - je suis bien à l'aise d'en parler, car le maire
n'est plus ici aujourd'hui; il le disait lui-même - c'est un petit parc
qu'il y a à côté et on voulait faire un parc. Tant mieux
s'ils veulent construire des parcs et qu'ils nous exproprient; cela finit
là. Ils n'ont jamais voulu procéder ainsi. Ils ont même
donné un avis de motion, à l'époque, pour exproprier et
ils n'ont jamais adopté de règlement. Le règlement a
d'ailleurs été battu au conseil.
Ce qu'on se dit aujourd'hui, c'est qu'on veut bien être bons
princes, mais on veut bien protéger au moins ce qu'on a
déjà là. Ce sont des sommes importantes, c'est un endroit
où on pense qu'on est en droit de faire des demandes. Autrement dit,
actuellement, comme ce n'est pas dans les limites de la ville, si on n'est pas
dans les limites, on va aller chercher une ordonnance du ministère de
l'Environnement et on va bâtir deux maisons là. Ou bien le
ministère de l'Environnement va les obliger à nous raccorder et,
même à cela, on ne pousse pas parce qu'on se dit: S'ils se mettent
à contester l'ordonnance du ministère de l'Environnement, on va
attendre encore trois ou quatre ans. Alors, on a dit aux gens de
l'Environnement: Ce n'est pas compliqué, si vous voulez émettre
une ordonnance, émettez-la, mais si vous voyez que cela force,
permettez-nous de bâtir avec des puits et des fosses septiques. Est-ce
que cela cadrerait dans vos normes? On a déposé nos plans.
À ce moment, deux maisons seraient construites, tout en respectant ces
normes. C'est pour cela, c'est de là qu'on vous demande au moins de nous
protéger sur cela. Après six ans et tous ces tracas, je crois
bien qu'on est en droit de jouer un peu plus sécuritaire, c'est le but
de notre intervention.
M. Hemens: M. le Président, comme mon savant ami l'a dit
au commencement: On n'est pas pour refaire le procès devant cette
commission qui étudie les projets de loi privés.
Deuxièmement, mon savant ami a lu un télégramme
envoyé au ministre de l'Environnement par la ville de Beaconsfield,
à la suite de la réception de leur télégramme. On y
lit: "Nous accusons réception de votre télégramme du 16
mai. Nous ne comprenons pas pourquoi ceci nous est envoyé parce que nous
n'avons pas, à date, reçu de demande de M. Brosseau pour le
branchement de services incluant l'égout. Si nous recevons et quand nous
recevrons une telle demande, nous procéderons comme toujours à la
fourniture de services pour les propriétés qui sont construites
dans notre ville selon les stipulations de nos règlements. (16
heures)
Maintenant voici, je vous suggère humblement que... C'est une
question à régler entre la ville et M. Brosseau. Si ce projet de
loi est accordé, dans ce cas il va avoir ses permis, s'il suit les
autres règlements de la ville; il y a des règlements quant
à la subdivision des lots. Mais de venir ici et de vous raconter toute
l'histoire de ce qui est arrivé, que depuis des années la ville a
fait ceci et cela, on n'est pas pour refaire le procès. La Cour
supérieure n'a pas décidé que c'était dans les
limites de la ville de Beaconsfield et la Cour d'appel a dit: On ne peut faire
une addition au territoire d'une ville seulement par jugement. Et, si cela se
faisait, comme question de fait et de droit, le juge de première
instance ne l'a pas fait. Alors il faut procéder d'une autre
manière, c'est-à-dire par statut du gouvernement du
Québec. On demande simplement que les choses soient
réglées. À ce moment, M. Brosseau viendra et il demandera
ses permis; qu'il en demande deux ou trois s'il y a assez de territoire pour
avoir trois permis et qu'il suive les autres règlements; on ne peut
laisser de côté les autres règlements. On n'est pas
prêts à accepter qu'il faut avoir dix pieds d'une maison à
l'autre et qu'il vienne vous demander de le protéger. Contre quoi? Si ce
projet de loi est adopté, il va venir, va demander ses permis et, s'il
suit les autres règlements, il les aura. Autrement il va prendre encore
un mandamus ou une action en dommages. Mais venir ici pour trancher toute
l'affaire, toute l'histoire depuis des années - vous avez seulement un
côté de l'argument - je crois bien que ce n'est ni la place ni
l'occasion de recommencer le procès.
Le Président (M. Laplante): ...
M. Léonard: Mais quels sont les règlements, M. le
procureur de la ville?
M. Hemens: Pardon?
M. Léonard: Quels sont les règlements qu'ils
auraient à respecter si jamais c'était municipalise? Quels sont
ces règlements? Est-ce que cela leur permettrait de bâtir une,
deux ou trois maisons ou seulement une?
M. Hemens: Non. Probablement que cela lui laissera - je ne me
rappelle pas actuellement la largeur - probablement deux et possiblement trois.
Mais, premièrement...
M. Léonard: Mais alors où est l'opposition? Parce
qu'eux disent qu'ils se contenteraient de deux et vous dites que vous seriez
prêts...
M. Hemens: Je ne le sais pas parce que je ne me souviens pas
actuellement du commentaire. Mais il y a une question. On a un règlement
qui demande que le lot soit subdivisé avant qu'on construise
là-dessus.
M. Léonard: Oui.
M. Hemens: Maintenant, le lot en eau profonde qui est rempli
n'est pas subdivisé. Il y a actuellement un numéro qu'on appelle
un "block number".
Une voix: ...
M. Hemens: Excusez. S'il vous plaît! Alors, on dit:
Premièrement, subdivise-le et, deuxièmement, suis les
dispositions de la Loi sur les cités et villes, c'est-à-dire
qu'on a le droit, quand on a une subdivision, d'avoir ou 10% du terrain ou une
valeur de 10%. C'est le seul règlement qu'on a.
On prétend devant cette commission que le ministère des
Ressources va émettre une ordonnance quelconque; mais, en
prétendant qu'on est obligé de donner des services si on est en
dedans de 150 pieds, cela veut dire oui si le terrain en question fait partie
de la municipalité, et à ce moment-ci il ne fait pas partie de la
municipalité.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: En d'autres mots, Me Harris, si je comprends...
M. Hemens: Hemens. M. Saintonge: Me? M. Hemens:
Hemens.
M. Saintonge: Hemens, d'accord. Le jugement de la Cour d'appel a
statué que, le terrain n'étant pas un terrain de la
municipalité, vos règlements ne s'appliquaient pas à cet
endroit. Vous soumettez actuellement que, si le projet de loi privé est
accordé à la municipalité, le terrain en question
deviendra propriété de la ville et le propriétaire du
terrain sera soumis à vos règlements municipaux tels qu'ils
seront à l'époque, avec les prescriptions concernant le zonage,
le lotissement, etc. C'est bien cela?
M. Hemens: C'est cela.
M. Saintonge: Donc le fait que la demande antérieure porte
sur un bâtiment ou deux ou trois n'a pas d'importance. Ce n'était
pas un terrain de la ville, il n'était pas soumis à vos
règlements. Cela ne gêne d'aucune façon la demande
antérieure. Le propriétaire du terrain, tout comme la ville,
n'est lié en aucune façon par la demande antérieure au
niveau du permis de construction.
De plus, ce que je voudrais savoir relativement au projet de loi en
question, c'est lorsqu'on dit, avec les nouveaux amendements proposés,
que l'article 1 aura effet depuis le 30 juin 1910 si le territoire est
annexé. À l'article 3, on dit que la rétroactivité
découlant de l'article 2 n'affecte pas un jugement rendu ni une cause
pendante à cette date. Ma question est la suivante: Y a-t-il plusieurs
terrains qui sont dans un cas semblable à celui de M. Brosseau et qui
pourront être affectés par l'effet du projet de loi,
c'est-à-dire qu'il y aura plusieurs autres terrains qui deviendront
propriété de la ville, faisant partie du territoire de la
municipalité? Sur ces terrains, y a-t-il des résidences de
bâties actuellement? Je comprends aussi qu'il y a certaines causes
pendantes devant les tribunaux ou devant le Bureau de révision de
l'évaluation foncière. Combien y a-t-il de causes pendantes
devant la cour ou devant le Bureau de révision de l'évaluation
foncière?
M. Hemens: Premièrement, j'ai vu pour la première
fois les amendements il y a une quinzaine de minutes; deuxièmement,
relativement aux taxes, il y a seulement deux causes de prises contre la ville:
une, par M. Brosseau et l'autre par M. Thomas. Ce sont les deux seules actions
de prises à
ce moment-ci.
M. Saintonge: Ces actions sont des actions en
répétition de taxes pour les années antérieures.
Est-ce bien cela? Pour combien d'années? Pour cinq ans, j'imagine,
à partir de cette année.
M. Hemens: Pour cinq ou six ans, je crois, oui. Il y a encore une
question de prescription, encore là, mais on va laisser cela de
côté pour le moment. Quant aux autres lots dont parlait M. Snyder,
je ne suis pas au courant de cela du tout. Les seules actions dont j'ai eu
connaissance et dont la ville a eu connaissance, ce sont les causes qui ont
été prises il y a une dizaine de jours par M. Watson et M.
Brosseau.
M. Saintonge: Sur le territoire qui, par le présent projet
de loi, serait annexé à la ville, outre ces deux causes pendantes
dans le territoire complet qui reste, il y a des propriétaires de
terrains qui seront affectés par l'annexion.
M. Hemens: II doit y avoir 110 terrains sur lesquels je ne peux
pas vous dire combien sont bâtis à ce moment-ci.
M. Saintonge: Certains bâtis et certains non
bâtis.
M. Hemens: C'est cela.
M. Saintonge: Dans ces cas précis, vous n'avez aucune
demande, ou aucune action pendante, ou aucune cause devant le Bureau de
révision de l'évaluation foncière?
M. Hemens: Aucune action pendante. Je comprends très bien
que sur les deux actions qui sont prises, c'est une question dont la cour doit
décider. Je peux ajouter qu'on a d'autres défenses à faire
valoir devant la cour quant à ce paiement.
M. Saintonge: Voici ma question suivante. Par le nouvel article 3
du projet de loi, tel que proposé par amendement par le ministre, on dit
que la rétroactivité n'affecte pas un jugement rendu ou une cause
pendante à cette date. Il y a le fait qu'il peut y avoir deux causes
pendantes, d'après ce que je peux comprendre, à cette date,
devant les tribunaux, mais il reste que les 110 propriétaires de
terrains concernés pourraient avoir une cause d'action contre la
municipalité pour tout temps antérieur à l'annexion du
territoire concerné.
M. Hemens: Cela se peut. Je n'ai pas d'objection quant à
ces deux actions. Les actions sont prises. Je suis d'accord que l'on peut dire
que ce projet de loi n'affectera pas ces deux actions, mais quant à
l'autre question sur les jugements de la Cour supérieure qui ont
été renversés, je ne suis pas d'accord du tout.
M. Saintonge: Mais quant aux questions du jugement de la Cour
supérieure et de la Cour d'appel, étant donné que ce
n'était pas un cas qui vous concernait, parce que ce n'était pas
dans le territoire de la ville, je suis d'accord avec vous qu'on n'a pas
nécessairement à protéger cette chose, parce que ce
n'était pas un territoire municipal à cette époque, puis
les règlements de la ville ne s'appliquant pas, je ne pense pas qu'on
pourrait dire rétroactivement qu'on applique antérieurement
à cela le règlement régissant la construction. De toute
façon, il faudra que vous statuiez là-dessus dans votre
règlement de zonage. Mais concernant ma question, si vous êtes
d'accord qu'on protège le droit des deux actions pendantes,
qu'arrive-t-il des 110 autres propriétaires de terrains qui pourraient
avoir un droit d'action qui a pris naissance jusqu'à ce jour contre la
municipalité?
M. Hemens: Évidemment, je suis contre tout amendement.
Mais si on dit que la rétroactivité ne touchera pas les deux
causes qui sont déjà prises, je n'ai pas d'objection à
cela. On va le contester devant la cour. On a d'autres arguments à faire
valoir. Mais ce n'est pas plus que cela.
M. Saintonge: Pas plus que les deux causes?
M. Hemens: Non, parce que la raison pour laquelle nous sommes ici
devant vous, aujourd'hui, c'est parce que, autrement, il est possible qu'on ait
110 personnes qui viennent nous dire: Voici, on a le droit à la
répétition des deux. Toutes les parties de bonne foi
procédaient sur le point que le territoire, actuellement, faisait partie
de Beaconsfield. Ce n'est pas moi qui ai commencé à discuter si
cela faisait partie de la ville de Beaconsfield ou non. C'est actuellement M.
Viau qui, par amendement à son action par voie d'amendement, a dit: Ces
lots ne font pas partie. À ce moment-là, j'ai dit: On ne le sait
pas. Mais décidez-vous, s'il vous plaît! Si cela ne fait pas
partie de la ville de Beaconsfield, on ne peut pas vous donner un permis. Si
cela en fait partie, vous n'avez pas complété les autres
exigences, c'est-à-dire les règlements, la question de
subdivision, etc.
C'est franchement une question qui doit être réglée,
messieurs, avec beaucoup de respect, entre les municipalités et M.
Brosseau.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: Oui, M. le Président. Il semblerait que la
ville de Beaconsfield, à un certain moment, avait comme intention
d'utiliser ces terrains pour agrandir son parc. On sait que, maintenant, ces
terrains n'appartenaient pas à la ville de Beaconsfield. Il
n'était pas possible pour la ville d'exproprier, si ma mémoire
est bonne, dans une autre municipalité, à moins que cela ne soit
pour une prise d'eau ou quelque chose du genre. Mon collègue d'Iberville
est très au courant de ces données.
Dans l'éventualité où le territoire serait,
à toutes fins utiles - j'allais dire "Brosseauville" - annexé
à Beaconsfield, est-ce que la ville de Beaconsfield a toujours
l'intention de faire de ces terrains un parc ou si, dans les plans
d'aménagement, présentement, il serait prévu que des
constructions nouvelles seraient érigées là?
M. Hemens: J'ai parlé de cette question avec Mme la
mairesse. La réponse est non. On n'a pas l'intention de faire un parc.
S'il vient pour avoir son permis, il va l'avoir, s'il...
M. Tremblay: ...conformément aux autres...
M. Hemens: ...suit les autres règlements. Vous comprendrez
facilement que, à ce moment-ci, on a un autre conseil. Ce n'est pas le
même conseil qu'on avait dans le temps.
Le Président (M. Laplante): M. le député
d'Iberville, ensuite, c'est vous M. le député de...
M. Beauséjour: M. le Président, mes
premières questions vont s'adresser à M. Hemens. Vous avez dit
qu'il y a 110 terrains qui sont remplis.
M. Hemens: À peu près. Je n'ai pas dit qu'ils sont
complètement remplis. J'ai dit environ 110 terrains.
M. Beauséjour: Partons du chiffre 110. M. Hemens: Oui.
M. Beauséjour: Sur les 110 terrains remplis, combien sont
achetés - parce qu'on sait que cela fonctionnait avec le
ministère de l'Énergie et des Ressources, par des baux - et
combien sont loués?
M. Hemens: Franchement, je n'ai pas ces chiffres.
M. Beauséjour: J'aurais bien aimé les avoir.
M. Hemens: Oui, c'est très difficile à avoir.
M. Beauséjour: Ensuite, vous avez indiqué qu'il y
a, en plus de cela, des terrains qui ne sont pas remplis. Combien y en a-t-il
en plus des 110 terrains? Je suppose qu'il y a d'autres terrains...
M. Hemens: Les 110 terrains comprennent les lots remplis et les
lots non remplis.
M. Beauséjour: Vous ne pouvez pas me dire combien il y a de
terrains achetés et combien il y en a de loués? Il y en a,
j'imagine, des deux.
M. Hemens: Oui. Il doit sûrement y en avoir quelques-uns
qui sont par voie de baux.
M. Beauséjour: Mon autre question s'adresse
à...
M. Hemens: Un instant, s'il vous plaîti En ce qui concerne
les lots remplis, M. le gérant vient de me dire qu'il n'a pas de nombre
actuellement. Mais il y en a environ douze ou quinze sur lesquels il y a des
constructions, c'est-à-dire des maisons.
M. Beauséjour: Est-ce que c'est rempli? Est-ce qu'ils ont
mis de la terre? De quelle façon est-ce prêt pour la construction
des maisons? Il y en a environ douze, ce qui veut dire, si je soustrais...
M. Hemens: Sur lesquels on a des maisons déjà
construites.
M. Beauséjoun Cela donne environ 90 terrains qui ne sont
pas remplis? (16 h 15)
M. Hemens: Est-ce que M. le gérant peut vous donner la
réponse?
M. Mainville (Allen): En fait, dans les 110 lots dont on parle,
c'est une combinaison de lots qui sont remplis et de lots non remplis. Parmi
les lots non remplis, certains ne pourraient être remplis, permettant
ainsi une construction, c'est-à-dire que ce sont des lots où il y
a déjà une maison sur une propriété originale,
puis, par permission, il pourrait remplir un autre dix ou quinze pieds. Il n'y
a pas tellement de lots dans la ville où on pourrait remplir pour
construire de nouveaux bâtiments.
M. Beauséjour: Oui, si je corrige selon ce que j'ai
compris, ce ne sont pas des lots dans la ville, puisque ce sont des lots
loués. Il y en a un certain nombre dont vous avez dit qui étaient
achetés. Sur les 20 qui sont remplis, je n'ai pas de chiffres à
savoir s'ils sont loués ou achetés?
M. Mainville: Je ne peux pas faire de distinction dans le moment
parce que c'est un processus courant et je n'ai pas de chiffres précis
à savoir lesquels sont loués ou achetés.
M. Beauséjour: D'après moi, cela a une importance
parce que si c'est loué cela reste propriété du
gouvernement. Et tant que cela sera propriété du
gouvernement...
M. Hemens: Je suis presque certain que les lots sur lesquels on a
des bâtiments sont des lots vendus par le gouvernement.
M. Beauséjour: Là-dessus, en tout cas, le long du
Richelieu il y a des terrains qui sont construits - c'est vrai que la maison
n'est nécessairement tout près de l'eau -mais il y a des parties
qui sont encore louées. C'est interrogatif.
Ma deuxième question s'adressera à Me Viau. En quelle
année M. Brosseau a-t-il acheté ce terrain?
M. Viau: Cela a été loué par bail de la
couronne.
M. Beauséjour: C'est cela que je veux savoir. Je suppose
qu'il a loué pour un certain temps.
M. Viau: II a commencé par louer pour un certain temps,
par une espèce de bail provisoire avec des conditions, des obligations
de remplir suivant les prescriptions établies par la couronne. À
la suite de cela, la couronne lui a vendu le terrain quand cela a
été complété à leur satisfaction.
M. Brosseau (Denis): J'ai mes lettres patentes ici du 12 juillet
1978 et enregistrées.
M. Hemens: Après que l'action eut été
prise.
M. Beauséjour: Le 12 juillet.
M. Viau: C'est cela. Antérieurement à cela, vous
aviez eu une autorisation provisoire de commencer des travaux, ensuite un bail,
puis les lettres patentes où, à ce moment-là, vous avez
versé tout le montant.
M. Brosseau: Le 28 septembre 1977. M. Viau: C'est
exact.
M. Brosseau: Le bail: le 18 octobre 1977.
M. Beauséjour: La question du 7000 $ c'est en cour
actuellement?
M. Viau: Oui, voici ce que vous avez devant les tribunaux pour
tirer l'affaire au clair: M. Thomas et M. Brosseau demandent que soient
annulées les inscriptions au rôle d'évaluation et que
soient remboursées les taxes versées.
M. Beauséjour: Pendant combien d'années?
M. Viau: Pour les six dernières années, mais
éliminons la sixième si c'est la prescription de cinq ans.
L'autre aspect, c'est que M. Brosseau et d'autres personnes - le
procureur ne l'a pas mentionné, c'est sûrement par oubli -dont M.
Snyder - j'ai, ici, une formule de plainte devant le bureau de révision;
lui aussi s'est plaint. Il y a aussi Mme Lauzon qui a présenté
une plainte devant le bureau de révision. Donc, il y a d'autres plaintes
déposées devant le bureau de révision que celles de M.
Brosseau et M. Thomas. Il y a au moins la plainte déposée par M.
Snyder et celle de Mme Lauzon, qui sont des propriétaires de maisons
dans ce secteur. Nous demandons que nos droits soient
protégés.
Si la commission le permet à la suite de votre question,
j'aimerais compléter ce qui a été mentionné
tantôt si cela vous convient.
M. Beauséjour: Juste une autre question. Vous dites que ce
sont des plaintes qui sont portées devant le bureau de révision.
M. Hemens ou M. Viau, est-ce que vous avez une idée du nombre de
personnes? Est-ce que c'est deux ou trois?
M. Hemens: Je n'ai aucune information sauf pour ce qui est des
deux actions prises, une par M. Thomas et l'autre par M. Brosseau.
Évidemment, s'il y a des copies, il doit y en avoir d'autres mais je
vous dis franchement que je n'ai pas eu connaissance de cela. Cela n'a pas
été envoyé à la ville, ce sont des actions ou des
protêts qui sont faits à la Communauté urbaine de
Montréal.
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Léonard: J'aurais une... Je pense qu'on pourrait en
parler bien longtemps. Si je comprends bien, vous avez eu des procès qui
ont duré longtemps là-dessus mais je ne pense pas qu'on ait tout
ce temps-là ici. Je poserais comme principe que le territoire
municipalisé doit s'étendre jusqu'à la limite du
remplissage. Il y a donc une partie qui serait annexée au territoire de
Beaconsfield. Je voudrais demander dans ces circonstances à M. Brosseau
s'il serait satisfait qu'on reconnaisse le permis de construire qui a
été reconnu d'ailleurs dans le jugement de la Cour
supérieure et selon lequel la municipalité était
obligée d'émettre un
permis de construction et que pour le reste vous soyez tenu de respecter
la réglementation municipale. Finalement, ce qui a été
reconnu dans le jugement c'était que vous aviez droit à un permis
de construction, qui a sauté en Cour d'appel. On vous le
reconnaîtrait comme droit acquis mais par ailleurs, pour le reste, les
limites municipales seraient étendues. On annexerait les territoires
remplis.
M. Brosseau: Cela serait une solution ultime, étant
donné tous les problèmes que j'ai rencontrés et tous les
coûts qui m'ont été imputés quand j'ai
demandé un seul permis. Évidemment, je n'étais pas
prêt à construire deux maisons, je ne suis pas Rockefeller, je
construisais pour moi. Mais, depuis six ans, les coûts ont tellement
augmenté que je doute que je pourrais même en construire une. Je
veux que mes terrains soient négociables. Ils ne l'ont pas
été pendant toutes ces années-là. J'ai plus de 100
000 $ investis là qui ne me rapportent pas un cent depuis tout ce
temps-là. J'ai dû me priver et faire beaucoup de sacrifices. Je
dois des sommes considérables à des créanciers qui ont
bien voulu me faire confiance parce qu'ils comprenaient que j'avais des droits
qui allaient être reconnus un jour. Dans ce but-là, j'accepterais
bien mieux avoir la sécurité de permis de construire deux maisons
unifamiliales. Il n'a jamais été question de construire autre
chose mais sur 30 000 pieds vous pouvez imaginer qu'il est très simple
de respecter les normes qui existent en vertu de tout ce qui existe dans le
moment à Beaconsfield, si on ne fait pas de changement. Mais l'an
passé, quand j'ai demandé des permis, on a tout de suite
procédé à des dépôts de motions pour changer
les règlements de zonage, pour demander des zonages qu'il était
impossible de respecter sur mes terrains.
M. Léonard: Qu'y-a-t-il à répondre à
cela?
M. Hemens: La seule chose que je peux dire c'est que vous
entendez...
M. Léonard: Mme la mairesse, peut-être pourriez-vous
vous exprimer là-dessus. Est-ce qu'on a l'intention de bloquer un
autre...
M. Hemens: Aucunement. Je peux vous en assurer.
M. Léonard: À ce moment-là, on pourrait le
reconnaître dans la loi. Qu'est-ce qui vous sépare?
M. Hemens: Ce qui nous sépare, c'est qu'il va avoir son
permis s'il suit les autres règlements de la ville, c'est-à-dire,
il y a les questions de subdivision, nous donner 10% du terrain ou 10% de la
valeur.
M. Léonard: Est-ce qu'il s'oppose à cela?
M. Viau: Une fois le terrain rentré dans les limites de la
ville, on ne peut certainement pas s'opposer à suivre les
règlements de subdivision de terrains. À ce moment, qu'on nous
donne deux maisons et alors on suivrait les règlements et on subdivisera
nos terrains et on leur donnera leur 10% en argent ou en terrain. La position
de ces gens était tellement farfelue. En Cour supérieure, ils
soutenaient de ne prendre en terrain qu'une largeur de 20 pieds sur 100 pieds
de longueur. Le juge mentionne même qu'il n'y a pas de place à
faire une cabane à chien là-dessus, alors on veut être
sûr de notre coup.
M. Hemens: Écoutez...
M. Viau: Si vous me permettez, j'ai juste un passage à
citer. Mon confrère s'est bien gardé de produire cela. Le juge
Page qui a entendu les témoins dit ceci: "L'exposé des faits, des
pas et démarches innombrables que la ville a imposés au demandeur
permet de décrire ces derniers comme une véritable course
d'obstacles. L'attitude de la cité, de son conseil permet aussi
d'affirmer que tout a été mis en oeuvre pour décourager le
demandeur et lui refuser le permis de construction auquel il avait droit et
auquel il a droit."
On pourrait dire que l'on s'est battu depuis longtemps et on ne veut pas
se faire reprendre. Alors, si vous avez un terrain de 30 000 pieds qu'on
reconnaisse donc deux maisons et on va les suivre les règlements, on va
leur donner leur 10% s'ils veulent l'avoir maintenant, c'est dans les limites
de leur ville. C'est toutl Pour moi, vous ne demanderez pas à cette
personne de refaire un autre ordre devant les tribunaux.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Robert Baldwin.
M. O'Gallagher: J'aimerais poser une question à la ville
ou à M. Brosseau. Les terrains subdivisés ou non
subdivisés pour une maison ou pour deux maisons, est-ce que ce sont des
terrains où on peut construire en respectant tous les règlements
municipaux? En plus de la superficie requise, est-ce qu'il y a assez de
profondeur entre la route et la rivière pour respecter les normes
municipales, au point de vue de la profondeur et de la largeur?
M. Brosseau: Oui' Oui, en majuscules. C'est beaucoup plus quela municipalité réclame de tous les autres cityens qui ont
demandé des permis et qui les ont obtenus
depuis qu'on me les a refusés. Je vous le signale en passant. En
plus, on exige 10 000 pieds. Des permis ont été donnés
à d'autres citoyens pour des terrains de moins de 10 000 pieds. Toutes
les normes sont respectées et peuvent être respectées et
j'ai l'intention de les respecter, soit pour répondre à leurs
exigences ou aux miennes, car j'en aussi des exigences. Je ne veux pas
détruire mon patrimoine, pas plus que personne dans la province de
Québec qui est conscient de garder beau son pays. Mon intention est d'en
faire quelque chose de réaliste et de ne contrevenir à aucune
loi, ni à l'environnement, ni aux municipalités, ni à mes
voisins.
M. O'Gallagher: II y a un autre...
M. Brosseau: J'ai un plan qui indique l'implantation des deux
résidences sur 30 000 pieds de terrain.
M. O'Gallagher: Est-ce que la ville est d'accord avec le projet?
C'est une sorte de projet de solution que vous avez soumis avec un plan
d'implantation ou...
M. Brosseau: Cela a été soumis au ministère
de l'Environnement parce qu'on avait fait des démarches auprès de
ce ministère, étant donné que les terrains
n'étaient plus considérés dans la municipalité de
Beaconsfield.
M. O'Gallagher: Je voudrais poser une question aux gens qui
représentent la ville? Est-ce que vous avez vu ce projet...
M. Hemens: Je crois qu'on a un cas...
M. O'Gallagher: ...d'implantation ou de subdivision.
M. Hemens: On peut le vérifier.
M. O'Gallagher: C'est un plan qui est indiqué
révisé le 12 juin 1978.
M. Viau: Voici pourquoi, peut-être que je l'ai mal
expliqué tantôt. Lorsque le jugement a été rendu par
la Cour d'appel, on ne pouvait toujours bien pas laisser le terrain comme il
était. On a demandé au ministère de l'Environnement si on
ne pouvait pas obtenir la permission de construire, quitte à construire
avec des fosses septiques et un puits parce que, le terrain ne se trouvant plus
dans les limites de la ville, il s'agissait d'appliquer les lois et les
règlements provinciaux seulement. Avec les fonctionnaires du
ministère, on s'est aperçu que deux maisons pouvaient s'installer
là sur ce terrain avec des puits et des fosses septiques. Ce n'est pas
la solution idéale. À la suite de ces représentations,
avant de procéder comme cela les gens du service juridique du
ministère de l'Environnement ont avisé et M. Brosseau et la ville
de le raccorder ou de raccorder les propriétaires construits au
réseau municipal. Si cela n'allait pas, voici ce qui pourrait être
fait là. Ce qu'on se dit nous, c'est que si la ville veut rentrer cela
dans ses limites, réglons le problème une fois pour toutes, c'est
facile de dire: On a seulement qu'à suivre ses règlements. C'est
bien sûr, la ville va les appliquer ces règlements. Mais depuis
sept ans qu'on se bat sur cela, on veut bien tirer la ligne une fois
définitivement. On vous le dit, cela n'a pas été
contredit, c'est la troisième fois que je le répète ici:
Le règlement de zonage de Beaconsfield pour les limites des terrains
c'est 10 000 pieds. Théoriquement on a 30 000 pieds là.
M. Brosseau: On a 400 pieds de façade sur le lac.
M. O'Gallagher: Ma question à la ville c'est: est-ce que
le plan d'implantation tel qu'on le voit ici respecte vos
règlements?
M. Hemens: Est-ce qu'on peut avoir une minute s'il vous
plaît?
M. O'Gallagher, c'est qu'en théorie c'est possible. Il faut
régler les 10%.
M. O'Gallagher: Oui, oui.
M. Hemens: Où cela va se situer.
M. O'Gallagher: C'est seulement... (16 h 30)
M. Hemens: On n'a pas de demande pour deux permis. D'abord, je ne
veux pas refaire le procès. Comme question de fait, M. Brosseau a
déposé quelques plans de temps à autre. Il a
demandé un permis et il a demandé un permis sur une parcelle de
terrain qui faisait partie du territoire de la ville et qui n'était pas
assez grand pour obtenir un permis parce que c'était, comme mon savant
ami a dit: M. le juge Pagé a dit que le morceau de terrain était
si petit qu'on ne peut même pas construire un petit bâtiment pour
un chihuahua, pour employer ses mots.
Encore une fois, je crois que c'est une chose qui devrait être
réglée entre la ville et M. Brosseau. S'il demande un permis,
c'est une autre question, mais venir ici pour la première fois alors que
le jugement n'a pas parlé de cela parce qu'il n'en avait pas
été question... Protéger un droit d'avoir deux ou trois
permis, c'est une autre affaire. On refait le procès. On demande
simplement une chose. Puis, quant aux deux actions devant la cour, je suis
d'accord que cela doit être protégé. Sûrement, mais
venir ici et dire: Écoutez, on a toutes sortes de problèmes. On
peut aussi vous raconter d'autres histoires, mais, comme je l'ai dit tout
à l'heure, je ne crois pas que c'est ici qu'on devrait
commencer cette discussion.
M. O'Gallagher: M. le Président. Une autre question
à M. Brosseau. Est-ce que le terrain, tel que démontré ici
- cela ne semble pas être un plan officiel du cadastre tel que le bloc
déposé - respecte le bloc déposé au cadastre?
M. Brosseau: Absolument. Oui.
M. O'Gallagher: II semble que ce soit seulement la question selon
laquelle vous refusez de subdiviser le terrain suivant les règlements
municipaux et payer les 10% de taxes.
M. Brosseau: Non, je ne refuse pas de subdiviser le terrain. Je
suis tout à fait d'accord pour le diviser suivant les règlements.
Seulement, on est d'accord pour payer; plutôt que de donner une
lisière de terrain de 20 pieds, on voudrait payer la compensation. C'est
ce qui n'était pas exigé parce que, encore pour aider toujours le
citoyen que je suis, on ne voulait pas me le charger, mais me l'enlever en
territoire.
M. O'Gallagher: Ah bon! Mais c'est la pratique courante des
municipalités de prendre la valeur en argent des terrains pour des
subdivisions.
M. Brosseau: En effet.
M. O'Gallagher: Une autre question que je voudrais
soulever...
Le Président (M. Laplante): Venez-en aux choses
pratiques.
M. O'Gallagher: Oui, mais une question très importante que
je voudrais signaler à la commission, c'est qu'il y a plusieurs maisons
qui sont construites en partie sur des blocs et en partie sur des terrains qui
sont, aujourd'hui, dans les limites de la ville. Ils sont à cheval sur
les deux terrains. Alors, si on se trouve dans une situation où une
moitié de la maison est située en dehors de la ville,
qu'arrive-t-il dans le cas d'un feu? Le personne ne pourra jamais reconstruire
sa maison si le terrain est situé en dehors de la ville. C'est un
problème de plusieurs... Plusieurs maisons sont dans cette situation
dans la même ville.
Le Président (M. Laplante): Une dernière
question.
M. Brosseau: Oui. Sur la question des 10% du règlement, je
voulais ajouter que je serais bien d'accord pour que vous l'incluiez même
avec le point des permis pour deux maisons unifamiliales et de payer les 10% en
compensation de la subdivision des terrains.
M. Saintonge: Me Hemens, la municipalité de Beaconsfield
possède, actuellement, un règlement de lotissement, un
règlement de zonage et un règlement de construction. Les terrains
voisins de ceux de M. Brosseau sont-ils, au niveau de vos règlements
municipaux, dans une zone résidentielle?
M. Hemens: Oui.
M. Saintonge: Dans une zone résidentielle.
M. Hemens: Oui.
M. Saintonge: Construction unifamiliale, j'imagine? On parlait
tantôt de droits acquis, est-ce que je peux comprendre que si le terrain
devient annexé à la municipalité dans le cadre du
présent projet de loi, votre règlement municipal,
présentement applicable sur les terrains avoisinants, s'étendra
également sur les terrains annexés par le présent projet
de loi? Autrement dit, le même type de zonage demeurera applicable?
M. Hemens: Oui.
M. Saintonge: Bon. Dans un tel cas, Me Viau, est-ce que vous
considérez que ce serait satisfaisant pour votre client...
M. Viau: Non.
M. Saintonge: ...si on conserve, au niveau du zonage, pour les
terrains qui deviendront propriété de la municipalité, un
zonage équivalent accessoire aux terrains avoisinants? À ce
moment, ce zonage vous permettra de construire des résidences
unifamiliales. Est-ce satisfaisant pour vous -c'est ma deuxième question
- tout en étant soumis à la réglementation applicable
actuellement.
M. Hemens: Oui.
M. Viau: Je vais vous dire pourquoi ma réponse est non.
C'est parce que jusqu'à ce jour, jusqu'au jugement de la Cour d'appel,
la ville s'est toujours conduite comme si c'était zone
résidentiel. On considérait que c'était dans les limites
de la ville de Beaconsfield. Malgré cela, ce furent des obstructions
systématiques tout le long. De plus, même en toute bonne foi, il
peut arriver que, d'ici un mois ou deux, l'attitude change au conseil
municipal. Ce ne pourra pas être le Parlement qui va décider
à nouveau quoi faire avec cela. Le conseil pourrait bien voter un avis
de motion la semaine prochaine; à ce moment-là, le
règlement de zonage est suspendu si on décide de changer le
zonage. Voyez-vous, c'est pour cela qu'on veut éviter tous ces
tracas et régler notre cas ici. On ne veut pas s'embarquer dans
d'autres problèmes.
Le Président (M. Laplante): Allez-y.
M. Léonard: Je comprends l'objection de M. Brosseau et de
M. Viau. La ville de Beaconsfield prendrait-elle l'engagement de ne pas
modifier ses règlements de zonage et de construction pour ne pas vider
les droits de M. Brosseau?
M. Hemens: Sûrement!
M. Léonard: Prenez-vous l'engagement devant la commission
parlementaire?
M. Hemens: Oui, sans aucune hésitation.
M. Léonard: Donc, si demain ou après-demain il se
présentait pour avoir une deuxième permis qui soit conforme
à la réglementation de la ville, vous le lui donneriez?
M. Hemens: Si c'est conforme aux règlements de la ville,
la réponse est oui.
M. Léonard: Dans ces conditions, je proposerais une chose.
Je laisserai la parole à d'autres après. Je proposerais qu'on
garantisse les droits qui ont été reconnus par le jugement de la
Cour supérieure, mais je voudrais qu'on enregistre aussi l'engagement de
la ville de Beaconsfield, qui est valable éventuellement si jamais elle
ne respectait pas son engagement ultérieurement vis-à-vis
d'autres instances, mais qu'elle prenne l'engagement de ne pas modifier son
règlement de zonage de façon à vider les droits de M.
Brosseau.
M. Hemens: Je vous fais la suggestion, M. le ministre. Avec un
tel amendement, vous pouvez dire, si vous décidez, qu'il a droit
à un permis et que la ville n'a pas le droit de changer les
règlements de zonage quant à la propriété de M.
Brosseau. Est-ce que ce sera encore plus fort? Dans ce cas-là, on aura
bien des problèmes si on change les règlements de zonage avec de
telles dispositions dans la loi.
M. Léonard: Je pense que, si jamais vous ne tenez pas
l'engagement que vous prenez devant la commission parlementaire, ce serait une
preuve de mauvaise foi.
M. Hemens: Exactement. Il n'y a aucun problème
là-dessus. Je ne serais pas ici s'il y avait une tension quelconque de
l'autre côté. Je vous le garantis.
M. Brosseau: Je ne sais pas si c'est un bien mauvais point de
signaler que j'ai déjà dépensé au-dessus de 35 000
$ en frais juridiques. Je voudrais bien en avoir le moins possible dans
l'avenir.
M. Hemens: Je ne veux pas continuer le débat, mais vous
avez seulement présenté une partie de la situation. Quand vous
avez demandé le permis pour commencer, vous n'étiez pas le
propriétaire, tel que demandé par les règlements de la
ville de Beaconsfield, et vous l'avez dit vous-même que c'est seulement
en 1979 que vous êtes devenu le propriétaire du terrain en
question.
Le Président (M. Laplante): On n'ira pas plus loin. M. le
député de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: M. le Président, M. le ministre, je pense
que, pour solutionner ce cas précis devant nous, il s'agirait d'annexer
le territoire concerné et de mettre des dispositions à
l'intérieur d'un amendement pour que le zonage actuel s'applique audit
terrain, d'une part, et que cette annexion soit conditionnelle à ce que
le conseil ne puisse pas déroger pour une période de deux ans. Le
conseiller juridique s'engage au nom de la ville mais, selon les dispositions
de nos lois, c'est le conseil de ville qui régit les actes d'une
municipalité. Donc, si on annexait cette partie de territoire
conditionnellement à ce que la municipalité s'engage à ce
que le zonage des propriétés avoisinantes soit le même pour
ce territoire et qu'on donne un délai garanti par la loi que la
municipalité ne pourrait pas changer le zonage pour une prescription
d'une période de deux à trois ans, je pense que cela satisferait
la ville et celui qui a les problèmes dans ce dossier.
M. Léonard: M. le Président, je pense qu'il y a
quand même des objections, parce qu'une ville peut être
amenée à modifier un zonage pour bien d'autres
considérations. Le cas échéant, elle serait
figée.
Je prends une chose. Nous avons tous entendu l'engagement formel de la
ville de Beaconsfield. Peut-être que Mme la mairesse peut le prendre
elle-même avec son procureur général. La ville de
Beaconsfield prend l'engagement de ne pas modifier le règlement de
zonage et de donner le permis de construire pour une deuxième
résidence, si M. Brosseau le requérait, s'il respecte la
réglementation de la ville et que vous ne la modifiez pas pour vider ses
droits. Ainsi, je pense qu'on protégerait, dans la loi, ce qui a
été reconnu par le jugement de la Cour supérieure. Nous
enregistrons, à la commission parlementaire, votre engagement. Donc,
cela protège M. Brosseau. Je serais prêt à proposer des
amendements au projet de loi. On pourrait terminer rapidement.
Le Président (M. Laplante): M. le député
d'Iberville.
Une voix: M. le Président, est-ce qu'on aurait pu
aussi...
Le Président (M. Laplante): Je vais vous donner votre
tour, ce ne sera pas long. Vous le demandez? Ce sera le député
d'Iberville, le député de Laprairie, ensuite, ce sera vous.
M. Beauséjour: Je voudrais demander à M. Hemens si
le territoire qui est demandé pour annexion comprend les 110
terrains.
M. Hemens: Oui.
M. Beauséjour: II y a un point d'interrogation, à
ce moment, je suis aussi bien de demander des explications tout de suite au
ministre. S'il y a des terrains qui sont loués du ministère - je
n'ai pas eu de réponse tantôt - est-ce qu'ils sont loués du
ministère de l'Environnement?
M. Léonard: Ce sera dans les limites de la ville. Ce n'est
pas un terriroire...
M. Hemens: Cela ne change rien.
M. Léonard: ...qui appartient nécessairement au
ministère. On municipalise un territoire, cela ne veut pas dire qu'on
cède la propriété à la ville. C'est très
différent.
M. Hemens: Cela ne change absolument rien, avec beaucoup de
respect.
M. Léonard: Cela ne fait que déterminer les limites
de la municipalité.
M. Hemens: C'est cela. M. Beauséjour: D'accord.
M. Léonard: Cela ne touche pas le droit de
propriété.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Nelligan.
M. Lincoln: Je voulais mentionner au ministre que toute la
question serait réglée, si j'ai bien compris, s'il y avait un
engagement de la part de la ville de donner deux permis à M. Brosseau
s'il respecte la réglementation municipale et aussi le cas de M. Thomas
qui est pendant.
M. Léonard: C'est autre chose, c'est couvert par
l'amendement sur les causes pendantes.
M. Lincoln: Oui, d'accord. M. Léonard: C'est
cela.
M. Lincoln: Mais à part cela...
M. Léonard: Je vais simplement préciser une
chose.
M. Lincoln: Oui.
M. Léonard: II y a un premier permis qui fait l'objet
d'une décision de la Cour supérieure qui, lui, serait dans la
loi. L'autre fait l'objet d'un engagement de la ville de Beaconsfield pris
devant la commission parlementaire. D'accord.
Le Président (M. Laplante): Monsieur...
M. Saintonge: M. le ministre, j'aurais une question. Quand vous
parlez de l'engagement de la municipalité, il reste que c'est
pratiquement impossible d'obtenir, aujourd'hui, un engagement légalement
valide pour la municipalité par l'intermédiaire de son procureur
ou par l'intermédiaire du maire. Cela prend une résolution du
conseil municipal pour maintenir l'engagement.
Est-ce que, M. le ministre, vous ne pensez pas qu'on pourrait, quant au
projet de loi, demander que le droit tel que donné actuellement par les
règlements municipaux applicables pour les terrains dans le zonage des
terrains avoisinants soit maintenu pour les terrains de M. Brosseau pour une
période de deux ans ou qu'on s'engage à maintenir le même
type de zonage? Je pense que, par la loi, on pourrait définir un tel
objet pour la municipalité. Mais on ne pourrait certainement pas prendre
l'engagement de Mme la mairesse ou même de son procureur en ce sens de
lier la ville. C'est impossible.
M. Léonard: II s'agit là d'un engagement d'honneur,
d'un engagement moral qui fait preuve de bonne foi ou de mauvaise foi,
éventuellement. Je pense que la mairesse, quand elle parle au nom de sa
municipalité devant une commission parlementaire, quand même, cela
a un certain poids.
M. Saintonge: Pour autant que M.
Brosseau soit d'accord avec un tel engagement. S'il s'en satisfait, je
ne vois pas de problème.
M. Viau: Quant à la protection pour le permis visé
par le jugement et l'engagement pris ici, cela va nous satisfaire.
J'aurais peut-être une suggestion. Pour protéger la partie,
on protège les actions pendantes, je pense que le papillon mentionnait
les actions judiciaires. Peut-être qu'on pourrait ajouter quasi
judiciaires, pour couvrir le bureau d'évaluation foncière, les
plaintes qui sont logées là.
M. Léonard: Ce sont des causes
pendantes. Cela comprends les plaintes judiciaires et quasi judiciaires.
C'est "cause pendante" qui est le terme employé.
M. Viau: D'accord, je m'excuse, j'avais mal lu. Merci. (16 h
45)
M. Saintonge: J'aurais une autre question à poser à
Me Hemens ou Mme la mairesse ou M. le secrétaire-trésorier ou M.
le gérant.
Est-ce que, à la suite des avis publiés actuellement pour
la modification souhaitée pour ce territoire, vous avez reçu
d'autres avis de propriétaires de terrains avoisinants ou de
propriétaires de terrains qui sont touchés par l'annexion
relativement à des avis de poursuites quelconque, outre les deux causes
mentionnées?
M. Hemens: Apparemment on a reçu une mise en demeure d'une
Mme Lauzon réclamant les taxes sous prétexte qu'elle avait des
lots qui ne faisaient pas partie de notre territoire.
M. Saintonge: Est-ce que la municipalité a répondu
à cette mise en demeure d'une quelconque façon?
M. Hemens: Non, on n'a rien fait car on attendait de venir devant
vous messieurs.
M. Saintonge: Est-ce que Mme Lauzon a été
avisée d'une quelconque façon de la demande présentement
faite devant l'Assemblée nationale concernant une loi spéciale
annexant éventuellement les territoires concernés à la
ville de Beaconsfield et des prescriptions concernant la perte de son droit
d'action?
Est-ce qu'elle a été avisée de la présente
procédure devant l'Assemblée nationale?
M. Hemens: Par voie d'avis.
M. Mainville: Si je peux me permettre de répondre... En
fait l'allégation qui était faite par Mme Lauzon c'était
un protêt à l'inscription au rôle d'évaluation.
Alors, à ce moment-là, la suggestion a été faite
d'en appeler au bureau de révision parce qu'on référait
spécifiquement à l'inscription au rôle d'évaluation
qui est préparé par la Communauté urbaine de
Montréal dans notre cas.
M. Saintonge: Est-ce que, à votre connaissance, Mme Lauzon
a présenté une demande au bureau de révision à
cette fin?
M. Mainville: Personnellement je n'en ai pas de copie mais je
crois que M. Viau en a fait preuve tantôt.
M. Viau: J'ai ici la demande faite par Mme Lauzon qui est aussi
adressée en date du 17 juin au ministère. Il s'agit d'une lettre
s'opposant au projet de loi pour toutes ces raisons-là. Je peux la
déposer. J'ai la photocopie du formulaire de la plainte devant le bureau
de révision. Ce que je comprends le papillon parlerait de causes
pendantes et couvrirait tout cela. Cela me satisfait.
M. Saintonge: C'est de cela que je voulais m'assurer, que la
plainte était pendante devant le bureau.
M. Viau: Oui, c'est pendant cela.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre, l'article
1.
M. Saintonge: Mon autre question supplémentaire c'est que
vous voulez protéger le permis accordé par la Cour
supérieure. Est-ce que j'ai bien compris cela? Ce permis-là Me
Viau, le jugement de la Cour d'appel a renversé cette décision de
la Cour supérieure.
M. Viau: Le jugement de la Cour d'appel a cassé le
jugement de la Cour supérieure mais pas sur ce point-là. La Cour
d'appel avant même d'entendre l'appel a dit: on va se prononcer à
savoir si c'est dans les limites ou pas parce que si ce n'est pas dans les
limites cela règle votre problème. C'est cela qu'elle a fait.
Cela a duré quinze minutes et les juges se sont retirés puis ils
sont revenus cinq minutes après et ils ont dit on est d'accord tous les
trois pour dire que ce n'est pas dans les limites de la ville. C'est simplement
cela qu'ils ont décidé.
M. Saintonge: Donc, à ce moment-là, je ne sais pas
si vous êtes d'accord, la demande de permis auprès de la
municipalité n'avait pas de fonds légal n'avait aucun substratum
donc c'est une demande qui ne pouvait pas être considérée
par la municipalité.
M. Viau: Rendu là oui. Mais, au moment où on se
parle aujourd'hui, si, rétroactivement, on inclut le territoire dans les
limites de la ville, c'est pour cela qu'on demande de protéger nos
droits pour ne pas refaire le projet.
M. Saintonge: Vos droits seront protégés à
ce moment-là par l'engagement de la municipalité et
également par le fait que le...
M. Viau: Non. Ce qu'on suggère et ce qu'on a entendu du
ministre et ce qui nous conviendrait, c'est qu'il protège au moins les
droits mentionnés dans le jugement parce que ce n'est pas
là-dessus qu'on a plaidé en appel. Par la suite l'engagement de
la ville
de donner un deuxième permis en autant que cela rencontre les
règlements. Si on avait cela dans le projet de loi on pourrait
s'organiser avec cela.
M. Saintonge: Est-ce que la ville a quelques remarques à
faire relativement à cette demande de M. Brosseau?
M. Hemens: Oui, les remarques que j'ai à faire c'est,
premièrement, comme M. le ministre l'a suggéré tout
à l'heure, qu'au moment où c'est annexé à
Beaconsfield, s'il fait une demande et observe tous les règlements de la
ville, s'il a droit à deux, trois, quinze ou vingt, il l'aura. Il faut
qu'il observe les règlements de la ville.
Maintenant il y a une autre question quant à la question de la
protection des droits; c'est la protection des droits des gens qui ont
déjà pris des actions et non pas tout le monde. Autrement cela va
déranger toute l'affaire. On va avoir 110 personnes qui vont venir en
disant voici nous sommes protégées par la loi.
M. Saintonge: D'accord. L'important c'est que j'ai demandé
à la commission la confirmation que les avis publics prévus par
notre règlement ont été valablement donnés et ont
valablement paru jusqu'à ce jour à la Gazette officielle et dans
les journaux. On m'affirme que cela a été fait.
Le Président (M. Laplante): D'accord mais très
court.
M. Beauséjour: Très court. Une fois qu'on aura
annexé ces territoires-là, à propos des terrains
loués par le gouvernement à des individus, est-ce que la
municipalité imposera des taxes au gouvernement ou aux citoyens?
M. Léonard: Aux citoyens. Aux propriétaires...
M. Beauséjour: Mais le propriétaire, c'est le
gouvernement. Cela appartient au gouvernement, il loue les terrains.
M. Léonard: Le gouvernement ne paie pas de taxes sur les
terrains qu'il possède.
M. Hemens: M. le Président, le gérant m'informe que
tous ces lots-là sont actuellement sur le rôle d'évaluation
depuis des années.
M. Léonard: En tout cas, ils sont soumis à la Loi
sur la fiscalité, la loi no 57.
Le Président (M. Laplante): J'appelle maintenant l'article
1 tel que modifié...
M. Léonard: M. le Président, l'article 1 serait
modifié pour se lire comme suit... Un papillon a été
distribué; je ne sais pas si vous en avez copie. Est-ce qu'on pourrait
en donner une copie aux gens qui sont en avant, à la table.
Le Président (M. Laplante): Vous avez une copie comme
cela.
M. Hemens: M. le ministre, est-ce que je peux en avoir une
copie?
M. Léonard: Oui. On apporte des copies. De toute
façon, je vais le lire pour les fins du journal des Débats: "Est
annexée au territoire de la ville de Beaconsfield la partie du lit du
fleuve Saint-Laurent s'étendant en front de son territoire actuel y
compris les lots de grève et en eau profonde, îles, quais,
jetées, estacades, murs de soutènement, marinas ou autres
constructions présentes ou à venir, le tout compris entre le
prolongement de la ligne sud-ouest des lots 1 du cadastre de la paroisse de
Pointe-Claire et 2 du cadastre du village de Pointe-Claire, la rive gauche du
fleuve étant la ligne des hautes eaux moyennes telle qu'elle existait en
1910, et une ligne parallèle à cette rive gauche et située
à une distance perpendiculaire de 300 mètres de celle-ci."
M. Hemens: La seule question que j'ose poser, c'est: Est-ce que
cela laisse, à ceux qui sont propriétaires depuis plusieurs
années, la possibilité de faire des réclamations de taxes
pour les années passées?
M. Léonard: J'ai d'autres articles par la suite. À
l'article 1, il s'agit simplement de la description du territoire. Cela va?
M. Saintonge: On pourrait vérifier, M. le ministre...
M. Léonard: Cela a été vérifié
par le ministère de l'Énergie et des Ressources, division des
limites territoriales. Ce sont eux qui ont décrit le territoire.
M. Lincoln: Est-ce qu'on pourrait suspendre l'article 1 et
l'adopter quand on aura lu les autres articles.
M. Léonard: Je veux bien.
Le Président (M. Laplante): Je suspends l'article 1.
J'appelle l'article 2.
M. Léonard: L'article 2 tel que modifié: "L'article
1 a effet depuis le 30 juin 1910." Cela a donc un effet rétroactif.
Article 3: "La rétroactivité découlant de l'article
2 n'affecte pas un jugement rendu avant le (inscrire ici la date de la sanction
de la loi), ni une cause pendante à cette date."
Article 4: "La présente loi entre en vigueur le jour de sa
sanction."
Je propose l'article 3a, avant l'article 4. L'article 3a se lirait comme
suit: "Malgré la rétroactivité de l'article 2,
l'inspecteur des bâtiments de la ville doit émettre le permis de
construction faisant l'objet du jugement de la Cour supérieure du
district de Montréal, portant le no 500-05-002124-780 rendu le 10
octobre 1979."
M. Hemens: Encore une question si vous le permettez. Il faut
qu'il suive les règlements de la ville pour avoir ce permis-là,
n'est-ce pas?
M. Léonard: Non, pas celui-là parce que la Cour
supérieure a reconnu son droit. Pas celui-là.
M. Hemens: Oui, mais, quant à ce permis, cela sera sur un
territoire qui n'est pas subdivisé, alors que nos règlements
demandent que ce soit subdivisé. Est-ce que monsieur serait prêt
à subdiviser?
M. Viau: C'est déjà subdivisé en deux
territoires. Il y a le bloc 20 avec le terrain d'en avant et le bloc 21 avec le
terrain d'en avant. Il n'y a pas de problème là. Si vous voulez
diviser un bloc, on va le mettre dedans.
M. Hemens: S'il le divise pour faire partie de la paroisse de
Pointe-Claire au lieu du bloc 21...
M. Viau: Ce n'est pas nous qui décidons cela, c'est le
gouvernement, c'est au secteur des terres et forêts. Les lots
ajoutés dans le fleuve, ils appellent cela "bloc", ils n'appellent pas
cela lot un tel, tiret un tel, ils appellent cela bloc 20, bloc 21, bloc 22.
Les terrains sont subdivisés comme cela. Il y a, de mémoire,
29A-298, avec derrière le bloc no 20, et 29A-299, avec derrière
le bloc 21. Cela fait deux terrains, un à côté de
l'autre.
M. Saintonge: Le jugement de la Cour supérieure
était pour un terrain visé particulièrement?
M. Viau: Non, le jugement ne visait pas cela, il visait tout le
terrain; c'est pour cela qu'on vise un des deux terrains. Cela ne nous
dérange pas du tout. Que l'on dise dans le projet de loi: le terrain
formé de 29A-298 et bloc no 20, derrière, c'est tout! Cela va
être plus clair pour tout le monde. Il a 15 000 pieds, ce terrain.
M. Lincoln: Si j'ai bien compris M. Brosseau, de toute
façon, aujourd'hui, vous étiez disposé à accepter
la réglementation de la ville pour les deux terrains. Je pensais que
vous aviez indiqué cela plus tôt en réponse à mon
collègue de Robert Baldwin que vous étiez disposé à
accepter la réglementation de la ville.
M. Viau: M. le député de Nelligan, ce que nous
désirons c'est de faire confirmer ce que la Cour supérieure a
déjà confirmé, c'est-à-dire qu'on avait droit de
bâtir au moins une maison.
M. Lincoln: Oui, oui!
M. Viau: Parce que notre droit a été reconnu
déjà. À ce moment-là, quant à l'autre
terrain, on se pliera à la réglementation de la ville, cela finit
là! D'ailleurs, dans les deux cas, c'est la même chose. Si on veut
être plus clair, on peut viser le terrain dans le projet de loi, on peut
le mettre et cela va être clair. Il va y avoir une maison et, pour
l'autre, on demandera un permis.
M. Saintonge: Est-ce que la municipalité est d'accord avec
la clause 3a? Est-ce que, Mme la mairesse, vous êtes d'accord avec la
nouvelle clause 3a du projet de loi?
M. Hemens: Je ne l'ai pas la clause 3a ici. Je n'ai pas de copie.
Une chose sur laquelle j'attire l'attention de la commission est celle-ci: si
on procède de la façon suggérée, par exemple, il va
construire sur le lot 29A-299 et le bloc 20. Maintenant, supposons qu'il
revient pour avoir d'autres permis et qu'il a droit à d'autres permis,
selon nos règlements, à ce moment, on va demander qu'il subdivise
le bloc 20. Si c'est bien compris, cela est parfait, mais je ne veux pas qu'il
dise: J'ai le droit d'avoir un permis sur 29A-299 et le bloc 20 et plus tard
venir dire: Je veux avoir un permis sur le lot 29A-298 et une partie du bloc
20; à ce moment-là, il faut qu'il subdivise suivant nos
règlements.
M. Saintonge: Le terrain n'est pas actuellement... Ce que je
comprends...
M. Hemens: Pardon?
M. Léonard: II va être obligé de le faire
pour avoir son deuxième permis.
M. Hemens: C'est cela.
M. Léonard: Tout ce qu'on fait par l'article 3a, c'est
qu'on reconnaît ce que la Cour supérieure a reconnu un permis;
s'il en veut un deuxième, il doit suivre les règlements.
M. Hemens: Si cela est bien compris, M. le ministre, il y a aucun
problème. Je ne
veux pas qu'il vienne et dise: Ici, il y a une partie du bloc 20 et
l'autre qui est déjà subdivisé, et demander un
deuxième permis. À ce moment, on va dire: Écoutez, il faut
subdiviser le bloc 20.
M. Saintonge: En fait, le seul droit acquis qui est
conservé par M. Brosseau, c'est le droit acquis pour une
résidence, suivant le jugement de la Cour supérieure. Quant
à tout autre permis de construction sur des terrains adjacents ou
modifier sa subdivision, les règlements municipaux demeureront
applicables tels qu'ils sont actuellement ou tels qu'ils seront modifiés
dans le futur. C'est bien ce que M. Brosseau a compris également.
M. Hemens: J'espère.
M. Saintonge: M. Brosseau, avec Me Viau, est-ce qu'on comprend de
l'article 3a que M. Brosseau a le droit de construire une résidence sur
le terrain suivant le jugement initial rendu par la Cour supérieure dont
on avait fait appel? Pour toute autre contruction, M. Brosseau devra se
soumettre à la réglementation applicable au niveau de la
municipalité ultérieurement.
M. Viau: C'est cela. (17 heures)
Le Président (M. Laplante): L'article 1 tel que
modifié. Adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 2, tel que
modifié. Adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 3, tel que
modifié. Adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 3a, nouvel article.
Adopté?
M. Léonard: Adopté.
Un instant.
J'ai un autre article à proposer si la ville ne s'y oppose pas.
"La présente loi a effet indépendamment des dispositions des
articles 2 et 7 à 15 de la Loi constitutionnelle de 1982 (Annexe B de la
Loi sur le Canada, chapitre XI du Recueil des lois du Parlement du Royaume-Uni
pour l'année 1982)." Il s'agit juste d'une charte des droits.
M. Saintonge: Me Hemens, ou Mme la mairesse, vous n'êtes
pas obligés de consentir à ce que cet article soit
indiqué. On vous indique par là qu'on se soustrait à la
nouvelle constitution canadienne.
M. Lincoln: M. Hemens, ce que mon collègue a dit est bien
vrai. C'est une disposition qui est appliquée au Québec à
toutes les lois du Québec, qui soustrait le Québec de
l'application de la Charte des droits et des libertés canadiennes. Nous
sommes fondamentalement contre la suspension de ces droits. Nous
espérons que la ville ne va pas donner le consentement pour que cette
clause soit incluse.
M. Tremblay: M. le Président, cela indique que la ville
fera bien ce qu'elle voudra avec cela. J'indique à la ville que cela
fait une possibilité de moins de contestation éventuelle pour la
ville. C'est-à-dire que quelqu'un ne pourrait pas s'appuyer sur cela
pour contester cette loi. Si vous ne la mettez pas, ils pourront le faire. Cela
fait une contestation de plus possible à un requérant.
M. Lincoln: Je voudrais dire à la ville que si elle veut
s'abstenir, nous allons voter contre cela de toute façon. Je trouve cela
bien malheureux qu'il vous soit demandé de suspendre des libertés
et des droits qui nous protègent tous et de vous mettre dans cette
position tout à fait contradictoire.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre. Donnez les
explications.
M. Léonard: Je crois qu'il y a une Charte des droits et
libertés de la personne votée par le gouvernement libéral
du temps qui est meilleure que ce qui a été là.
M. Lincoln: Reconnue sous la loi no 111.
M. Saintonge: En d'autres mots, Mme la mairesse, si vous acceptez
de consentement que cet article soit inscrit... Si vous n'acceptez pas, comme
cela arrive dans certains projets de loi, ledit article tel qu'on veut amender
le projet de loi actuellement n'apparaît pas dans certains projets de loi
privés ou certains...
M. Hemens: Les instructions que je viens de recevoir m'indiquent
de ne pas accepter, avec beaucoup de respect.
Le Président (M. Laplante): Le dernier article. L'article
4, adopté.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Le projet de loi no 227, tel
que modifié par papillon, Loi concernant la ville de Beaconsfield.
Adopté.
M. Léonard: Je voudrais faire une proposition de
renumérotation.
Le Président (M. Laplante): Avec une proposition de
renumérotation.
M. Hemens: Je veux attirer l'attention de la commission sur le
fait qu'en anglais c'est écrit: An act respecting the town of
Beaconsfield. Les mots "the town of Beaconsfield" n'existent pas en droit,
alors cela sera une loi concernant la ville de Beaconsfield. C'était une
"town" et après, une "city". Après cela on a changé le nom
pour ville de Beaconsfield suivant les requêtes faites par le
ministère.
M. le Président, M. le ministre et messieurs, je vous
remercie.
Le Président (M. Laplante): Merci.
M. Viau: M. le Président, M. le ministre, MM. les membres
de la commission, merci de nous avoir entendus et d'avoir protégé
au moins nos droits par ce projet de loi.
Le Président (M. Laplante): Maintenant, je rappelle le
projet de loi...
M. Saintonge: M. le Président, est-ce que vous avez
terminé?
Le Président (M. Laplante): Oui, j'ai terminé et je
rappelle un autre projet de loi, le 226.
M. Saintonge: M. le Président, je voudrais remercier les
gens de Beaconsfield, Mme la mairesse, M. le conseiller juridique, M. le
gérant et de même que Me Viau et M. Brosseau de leur
présence.
M. Léonard: Un instant s'il vous plaîtl Je voudrais
vous remercier d'être venus en commission pour défendre votre
projet de loi. J'ai bien noté l'engagement de la ville de Beaconsfield
à l'intention de M. Brosseau par rapport à tout ce que nous avons
discuté aujourd'hui.
Le Président (M. Laplante): D'accord.
Projet de loi 226 (suite)
Je soumets maintenant à l'étude le projet de loi 226
concernant la ville de Saint-Laurent.
On me dit qu'il y a des faits nouveaux.
M. le député de Châteauguay.
M. Dussault: M. le Président, mes démarches
auprès du Secrétariat des commissions et du greffier en loi
m'amènent à vous dire qu'à la suite des avis dans les
journaux, ni le greffier en loi, ni le
Secrétariat des commissions n'ont reçu d'avis
d'opposition, ni de la part de M. Leduc qui est concerné par le projet
de loi 226 ni d'un potentiel procureur. Alors selon nos règles, M. le
Président, quant à la date d'audition, le secrétariat
n'avait donc pas d'avis à faire parvenir à M. Leduc ou à
un procureur que personne ne connaît en fait parce que, semble-t-il, il
n'y en a pas.
Je sais cependant, M. le Président, que M. le
député de Saint-Laurent - je voudrais qu'il m'écoute parce
qu'il va être concerné tout à l'heure - a une information
à nous donner à ce sujet qui va éclairer la commission et
qui va, je pense, répondre à la question que posait le ministre
en début de nos travaux tout à l'heure sur le projet de loi
226.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je n'ai pas demandé la parole.
M. le Président, on me disait... Non, je ne vous ai pas
écouté.
M. Dussault: Je le savais, c'est pour cela que je vous demandais
tout à l'heure...
M. Leduc (Saint-Laurent): Vous disiez quoi, si vous voulez
répéter?
M. Dussault: Je disais que, selon mon information, vous aviez une
information à donner à la commission qui répondrait
à la question que posait le ministre tout à l'heure, à
savoir si M. Leduc, la personne très concernée par le projet de
loi 226, était au courant qu'un projet de loi le concernant avait
été déposé à l'Assemblée nationale et
qu'il devait être étudié aujourd'hui?
M. Leduc (Saint-Laurent): Bien sûr que M. Leduc
n'était pas tellement heureux de l'expropriation. Il faut
évidemment dire que les autorités de la ville ont
communiqué avec M. Leduc. La compagnie Ayerst a fait plusieurs
représentations, a fait des offres. J'ai communiqué avec M. Leduc
et je lui ai dit que s'il n'acceptait pas, cela irait sûrement en
expropriation. Je lui ai expliqué les conséquences. Je lui ai dit
qu'il serait peut-être mieux d'en venir à une entente mais il ne
semblait pas tout à fait disposé. Évidemment c'est une
chose qui est très importante. C'est un investissement important et je
pense que... Les gens ici vous expliqueront tantôt, vous donneront les
faits et les raisons pour lesquelles ils veulent procéder à
l'expropriation. Je lui ai envoyé une copie, je lui ai dit: Cela sera
étudié à la commission parlementaire. Je lui ai
envoyé une copie du projet de loi, il l'a reçu et il est bien au
courant. Je lui ai dit qu'au besoin il devrait peut-être se prendre un
avocat. Je ne pense pas qu'il en ait pris un,
mais il est bien au courant des faits d'autant plus que je lui ai
indiqué qu'il était toujours possible de s'entendre parce que le
projet de loi dit: Par expropriation ou de gré à gré. De
ce côté, je ne pense pas qu'il y ait de préjudice; je suis
sûrement d'accord avec cela...
M. Dussault: M. le Président.
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est sûr que je ne suis pas
tellement heureux non plus qu'on procède par expropriation. C'est une
procédure extraordinaire. Évidemment on vous expliquera pouquoi
on veut exproprier. Il semblait être prêt à en venir
à une entente mais cela traîne beaucoup et on vous dira
tantôt que peut-être ce délai pourrait être fatal pour
l'expansion ou l'agrandissement qu'on se propose de faire à la ville de
Saint-Laurent.
M. Dussault: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: M. le Président, selon nos règles il
n'était pas nécessaire que des personnes prennent l'initiative
d'aviser M. Leduc puisque de toute façon nos règles
prévoient que si l'avis est passé dans les journaux et qu'il n'y
a pas d'opposition, on n'a pas à convoquer les opposants. Alors dans ces
circonstances je vous demande tout simplement de procéder normalement
à l'étude du projet de loi 226.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je pense
qu'effectivement nos règles... On aurait pu suivre les règles et
procéder plus rapidement. Il reste quand même que par rapport
à des individus qui possèdent des propriétés, si
jamais il n'y avait jamais aucun contact et qu'ils apprennent tout à
coup qu'ils ont fait l'objet d'une expropriation cela me paraîtrait un
peu curieux mais, compte tenu qu'il y a quand même eu des contacts et
qu'il est au courant, nous sommes d'accord pour procéder à
l'étude de ce projet de loi. Nous aurons quelques modifications
cependant à proposer là-dessus.
Le Président (M. Laplante): D'accord. J'appelle l'article
1.
M. Léonard: J'ai ici un papillon, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Modifié par
papillon.
M. Léonard: L'article 1 se lirait comme suit: "La ville de
Saint-Laurent est autorisée à acquérir,
conformément à l'article 3 de la Loi sur les fonds industriels,
(LRQ, chapitre F-4) l'immeuble décrit à l'annexe ainsi que les
bâtiments y érigés."
Une voix: Les bâtiments. Une voix:Le
bâtiment.
M. Léonard: Les bâtiments. Cela a été
corrigé parce qu'il y en a plusieurs.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Allez-y.
M. Léonard: Adopté quant à nous.
M. Saintonge: M. le Président, j'ai une question à
poser au ministre. Quand on dit...
Une voix: ...modifié...
M. Saintonge: C'est exactement cela. L'article 3 de la Loi sur
les fonds industriels...
M. Léonard: C'est la façon d'acquérir...
M. Saintonge: Oui.
M. Léonard: ...les emprunts. Article 3: "Quant le
règlement décrétant la constitution du fonds industriel a
été approuvé, le conseil municipal peut, par
règlement ne requérant pas d'autre approbation que celles du
ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, du ministre des Affaires
municipales et de la Commission des affaires municipales du Québec,
faire un ou plusieurs emprunts, dont le total n'excède pas le montant du
fonds industriel, pour acquérir à l'amiable ou par expropriation
des terrains pour fins industrielles." C'est le pouvoir d'emprunt de la
municipalité par rapport à l'acquisition de ces terrains.
M. Saintonge: Par expropriation ou par entente à
l'amiable.
M. Léonard: De gré à gré ou par
expropriation.
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Beauséjour: Qu'est-ce qui empêchait la
municipalité d'agir dans ce sens-là?
M. Léonard: Elle n'avait pas le droit d'acquérir
des bâtiments. Elle peut acquérir des terrains, mais pas des
bâtiments. C'était réservé au gouvernement.
M. Saintonge: Juste une question que je voudrais poser à
Me Gaul. Actuellement, la
compagnie Ayerst est en négociation. On a mentionné
tantôt qu'elle avait fait une demande auprès de M. Leduc.
M. Gaul: Oui.
M. Saintonge: Et, par les dispositions de la présente loi,
la municipalité sera forcée ou prendra les procédures,
soit pour acquérir de gré à gré ou par
expropriation - il semble que cela sera par expropriation - les terrains de M.
Leduc. Est-ce qu'il est toujours de l'intention de la compagnie Ayerst de
tenter d'en arriver à un règlement à l'amiable avant ce
délai-là avec M. Leduc?
M. Gaul: La ville peut l'acquérir de gré à
gré. Normalement, la coutume ou la pratique veut que, après
l'avis d'expropriation, des négociations soient entamées entre
les parties. Dans 90% des cas, il y a entente. Vous savez également
qu'en vertu de la Loi sur les fonds industriels, lorsque la ville acquiert un
immeuble, elle ne peut le vendre qu'au prix qu'elle l'a payé. Nous
sommes au courant des montants d'argent offerts à M. Leduc pour
l'acquisition de son terrain. Il est évident, à ce
moment-là, que les négociations vont être entreprises sur
cette base-là. La compagnie dont les représentants m'accompagnent
sont également d'avis qu'il est possible, après l'adoption de
cette loi, qu'un accord de gré à gré intervienne entre les
parties sans qu'il soit nécessaire pour la ville d'utiliser cette
disposition.
Le Président (M. Laplante): D'accord?
M. Saintonge: J'imagine, évidemment, que l'article 1
n'aurait plus sa raison d'être si la compagnie Ayerst acquerrait
éventuellement l'immeuble directement de M. Leduc.
M. Gaul: S'il y avait eu accord avant le dépôt de ce
projet, il n'y aurait pas de projet. Le motif de la loi est qu'il ne semble pas
y avoir d'accord dans un avenir proche et il y a urgence actuellement.
M. Saintonge: Alors, M. le ministre, c'est simplement que
l'article 1 en question réfère à la possibilité
pour la ville d'acquérir ces terrains. On ne dit pas de quel
propriétaire. Le pouvoir de la ville d'acquérir le terrain
pourrait demeurer même après que la compagnie Ayerst l'eut acquis,
au fond.
M. Léonard: L'immeuble est décrit à
l'annexe.
M. Gaul: L'immeuble est décrit à l'annexe pour fins
de revente à une industrie.
M. Saintonge: Ce que je veux dire, c'est que, en principe, la
ville pourrait exercer ce pouvoir-là, peu importe le
propriétaire, même si Ayerst l'acquerrait, la ville pourrait quand
même utiliser ce pouvoir, mais c'est dans le but de le transférer
à Ayerst. J'imagine que le pouvoir serait caduc, la ville n'exercerait
pas son pouvoir si Ayerst l'avait déjà acquis. Autrement dit, il
n'y a pas de protection où ville peut arriver, éventuellement, et
dire qu'elle achète le terrain de toute façon. Cela pourrait
bloquer la ville.
M. Gaul: À ce compte-là, on peut interpréter
toutes les lois de cette façon-là.
M. Léonard: Vous avez raison.
Le Président (M. Laplante): L'article 1 est adopté
tel que modifié par le papillon?
M. Leduc (Saint-Laurent): II y a une chose qui me
préoccupe. Il y a eu des négociations avec Ayerst. Il y a un prix
d'affaires. Cela semblait presque satisfaisant. Je voudrais qu'on m'assure que
la ville va partir de ce point. Il pourrait peut-être y avoir des
négociations. (17 h 15)
M. Gaul: Je ne voudrais pas tromper la commission en ce sens.
Nous ne commencerons pas avec ce prix. Il est évident, par contre, que,
compte tenu du fait que le propriétaire actuel est au courant du montant
qui lui a été offert, il sera difficile à la ville de
régler à une somme inférieure à cette somme.
M. Leduc (Saint-Laurent): Ce serait difficile. Est-ce que vous
allez au moins partir de ce point, si c'est un acquis pour l'exproprié?
Enfin, on parle beaucoup d'en venir à une entente. Je voudrais au moins
qu'on me donne une certaine garantie qu'on va partir à peu près
du même point; on avait parlé, je pense, de 800 000 $. Je ne
voudrais pas qu'on lui fasse des misères et qu'on parte à 300 000
$, 400 000 $ ou 500 000 $.
M. Léonard: Est-ce que M. le député de
Saint-Laurent est parent avec le M. Leduc en question?
M. Leduc (Saint-Laurent): Non, pas du tout.
M. Saintonge: M. le ministre, le Tribunal de l'expropriation
n'est pas lié par l'offre faite sur un terrain. Le tribunal peut
accorder, comme montant éventuel pour l'expropriation du terrain et du
bâtiment, un montant. Le tribunal n'est pas lié par l'offre
déposée. Cela peut être en bas de l'offre
déposée. Même si vous offrez 800 000 $, si le tribunal
arrive à la conclusion que cela
vaut 500 000 $, le jugement final pourrait être en bas de l'offre,
même initiale, déposée.
M. Gaul: Sauf que la valeur commerciale d'un terrain est
établie, entre autres, en suivant les sommes d'argent qu'un acheteur
intéressé est prêt à payer pour l'acquisition du
terrain.
M. Leduc (Saint-Laurent): Si vous me permettez, il y a une chose
qu'on comprend bien, c'est Ayerst qui va payer en fin de compte. On exproprie,
c'est pour Ayerst. Si Ayerst était prête - c'est à cela que
je veux en venir - je ne pense pas qu'Ayerst ait des objections. Cela ne
coûtera pas un sou à la ville, de toute façon. Si vous
étiez rendu à ce point, je pense que cela serait juste
vis-à-vis de l'exproprié que vous partiez du même point.
S'ils étaient prêts à le payer à l'amiable, je pense
bien qu'ils vont être prêts à le payer de toute
façon.
Le Président (M. Laplante): C'est assez difficile, M. le
député de Saint-Laurent, de faire la négociation ici,
aujourd'hui.
M. Leduc (Saint-Laurent): Non. Je voulais simplement...
Le Président (M. Laplante): Cela déborde un
peu...
M. Leduc (Saint-Laurent): ...peut-être avoir un engagement.
On parlait tantôt, à Beaconsfield, d'un engagement moral. Je veux
avoir le même engagement moi aussi, c'est tout.
M. Léonard: Pas cela, pas là-dessus.
Le Président (M. Laplante): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Je ne sais pas si Me Gilles Lemieux est
ici. Dans la lettre, je voyais un paragraphe: "Le 2 mai, nous avons
rencontré son représentant." Je pense que c'est le
député de Châteauguay qui nous a indiqué qu'il
n'avait pas de représentant.
M. Lemieux (Gilles): Je peux apporter un petit
éclaircissement à cet effet? À toutes les occasions
où nous avons rencontré M. Leduc, Paul-Émile, il
était accompagné d'un ami ou, en tout cas, d'un homme plus jeune
que lui; je ne sais si c'est un parent ou simplement quelqu'un qu'il a pris en
affection quand il était plus jeune, parce que je pense que M. Leduc est
d'âge à être le père de cet homme. Son
représentant - c'est simplement parce que je n'ai pas voulu le nommer -
semble être un ami de la famille. Ce n'était pas un avocat, ce
n'était pas un notaire, ni un courtier en immeubles, c'était
quelqu'un qui l'accompagnait pour discuter avec lui des
négociations.
M. Dussault: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député.
M. Dussault: Pour qu'il n'y ait pas d'équivoque, j'ai bien
dit tout à l'heure qu'il n'avait pas de procureur connu. Le mot
"procureur" a un sens généralement précis pour tout le
monde à la commission.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Je pense qu'il faudrait peut-être clarifier
un point, à la suite de l'énoncé de mon collègue.
Si l'Assemblée nationale adopte une loi permettant l'expropriation d'une
partie ou d'une parcelle de terrain devant être vendue
éventuellement à la compagnie Ayerst, je souhaite que le client
en question soit avisé que le prix qui sera déterminé par
le Tribunal de l'expropriation ne sera pas nécessairement celui qui
aurait pu être négocié antérieurement.
C'est-à-dire que la municipalité, pour des fins de bonne entente,
a même pu dépasser le prix qui pourrait être jugé par
le Tribunal de l'expropriation. Il serait peut-être bon de dire au
monsieur ou à M. Leduc que, si vous allez jusqu'à
l'expropriation, il pourrait avoir en conséquence moins que le montant
que vous lui avez offert de gré à gré ou bon gré
malgré, antérieurement. Je pense que c'est un point très
important. Je ne sais pas si on s'est basé sur la valeur marchande au
pied carré, la valeur de remplacement ou la valeur économique. Si
on tient compte aussi du facteur sentiment. Si la personne en question
réside à cet emplacement depuis un certain nombre d'années
a-t-on pris cela en considération?
Des fois, le tribunal d'arbitrage omet de prendre certaines de ces
considérations et cela pourrait faire un prix inférieur, alors
que M. Leduc n'aurait peut-être pas été au courant que le
tribunal pourrait lui offrir moins que la ville lui aurait déjà
offert avec un certain consentement de la compagnie Ayerst de rembourser ce
coût-là. Je pense qu'il devrait y avoir certains avis de
donnés avant de tout simplement déposer l'expropriation. Il
devrait y avoir une dernière tentative. Il serait sûrement
souhaitable que M. Leduc puisse avoir un procureur pour l'aviser en ce
sens-là aussi. Il pourrait y avoir certaines conséquences qui
font qu'il n'aurait pas nécessairement le montant que vous lui auriez
offert au tout début. Je pense que ce serait important au point de vue
information du moins.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Léonard: Le projet de loi va être
administré selon la Loi sur les fonds industriels. Normalement, vous
devez aussi vous comporter selon ce que dit la Loi sur les fonds indutriels,
donc donner des avis. Tout le monde sait qu'un bon règlement est souvent
mieux qu'un jugement qui prend du temps. Je pense bien que je ne vous donnerai
pas de conseil là-dessus.
Je trouve que ce que la loi dit, M. le député de Hull,
c'est finalement qu'on administre cela selon la Loi sur les fonds industriels.
Tout ce que cela donne à la municipalité ou tout ce que cela
permet, c'est d'acquérir, ce qu'elle ne pouvait pas faire autrement, les
bâtiments. C'est tout. Tout le reste, c'est conforme à la
législation qu'on connaît. C'est tout à fait ordinaire
comme projet de loi privé.
Le Président (M. Laplante): L'article 1 adopté tel
qu'amendé?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 2 tel
qu'amendé.
M. Léonard: C'est: L'immeuble ainsi acquis est
réputé l'avoir été en vertu de la Loi sur ies fonds
indutriels.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 3,
adopté.
Projet de loi 226 loi concernant...
M. Léonard: Je vous propose d'inclure l'article dit
constitutionnel qui se lit comme suit: "La présente loi a effet
indépendamment des dispositions des articles 2 et 7 à 15 de la
Loi constitutionnelle de 1982 (Annexe B de la Loi sur le Canada chapitre XI du
Recueil des lois du Parlement du Royaume-Uni pour l'année 1982)." Cela
vous évite éventuellement des poursuites.
Une voix: Nous n'avons pas le mandat de nous y objecter, M. le
Président.
M. Saintonge: Avez-vous eu le mandat de la municipalité de
l'accepter?
Une voix: Oui, mon directeur général me dit
oui.
M. Saintonge: Est-ce que le directeur général peut
engager la municipalité? Est-ce que vous avez des résolutions
dans ce sens-là pour engager la municipalité?
Une voix: Depuis la décision récente de la Cour
suprême, oui, le directeur général peut engager la
municipalité.
M. Léonard: II y a une annexe, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Une minute. Il y aura une
rénumérotation et cela voudrait dire qu'il y a 3a,
conformément au papillon, adopté.
Voulez-vous me donner l'amendement que vous avez?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Laplante): Cela serait 2a.
M. Saintonge: M. le Président, je trouve un peu farfelu
qu'on puisse demander à une municipalité par
l'intermédiaire de son gérant d'accepter une telle clause alors
que la municipalité devrait se prononcer elle-même. C'est un bill
privé présenté par la municipalité de
Saint-Laurent. Je trouve un peu drôle qu'on se satisfasse de son
gérant municipal. Si je peux comprendre, il n'y a pas de
représentant du conseil et il n'y a pas de conseil.
Le Président (M. Laplante): Maintenant, l'article 3 est
adopté aussi.
M. Saintonge: M. le Président, une seconde. Je veux quand
même noter mon objection à cette fin. Je me demande jusqu'à
quel point un tel article peut être valablement adopté dans les
circonstances. De toute façon, c'est sur division que cet article sera
adopté.
M. Léonard: Adopté sur division.
Le Président (M. Laplante): Sur division d'accord.
Maintenant, vous avez une nouvelle annexe.
M. Léonard: Oui, l'annexe qui décrit le terrain.
Non, c'est la même annexe.
Le Président (M. Laplante): L'annexe, adopté.
M. Léonard: Cela décrit le terrain tel que
proposé dans le projet de loi.
Le Président (M. Laplante): D'accord. M.
Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Projet de loi
privé no 226, Loi concernant la ville de Saint-Laurent, adopté
avec amendements?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Merci,
messieurs.
M. Léonard: Y a-t-il une proposition de
renumérotation?
Le Président (M. Laplante): Oui, il y a une proposition de
renumérotation. Elle était implicite.
M. Léonard: Je remercie les gens de la ville de
Saint-Laurent de leur visite et Mme la conseillère de la ville de
Saint-Laurent, Mme Michèle Biron.
Projet de loi 265
Le Président (M. Gagnon): J'invite les gens de la ville de
Saint-Léonard à venir présenter le projet de loi
privé 265.
Pouvez-vous vous identifier? Qui est votre porte-parole?
M. Rainville (Jean-Jacques): Je m'appelle Jean-Jacques Rainville.
Je suis le procureur de la ville de Saint-Léonard. À ma droite se
trouvent Me Raymond Tremblay, directeur des services juridiques de la
municipalité de Saint-Léonard, Me Marc Laperrière,
urbaniste et avocat de mon bureau, M. Robert Morin, gérant et directeur
général de la ville de Saint-Léonard, ainsi que M. Antonio
Di Ciocco, maire de la ville de Saint-Léonard, qui se trouve
immédiatement à ma gauche.
Le Président (M. Gagnon): Merci. Le parrain, M. Laplante,
le député de Bourassa, vous avez peut-être un mot à
dire.
M. Laplante: Oui. Permettez-moi, M. le maire, de vous souhaiter
la bienvenue dans cette auguste enceinte ainsi qu'à ceux qui vous
accompagnent. On fera notre possible avec le ministre des Affaires municipales
et ses conseillers, pour essayer de donner satisfaction à la ville de
Saint-Léonard.
M. Rainville: Si vous le permettez, M. le maire aimerait adresser
quelques mots préalablement à la commission.
M. Bissonnet: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Au nom de l'Opposition, il me fait plaisir de
souhaiter la bienvenue à la délégation de la ville de
Saint-Léonard. Nous tenons également à saluer la
présence du conseiller, M. Raymond Renaud, et du conseiller, M. Don
Salcito qui sont ici présents.
L'Opposition est ici pour vous appuyer dans le projet de loi que vous
présentez actuellement.
Le Président (M. Gagnon): Merci.
M. Di Ciocco: M. le Président, M. le ministre, chers
membres de la commission parlementaire, il me fait un grand plaisir
d'être ici, non seulement un grand plaisir, mais aussi un devoir et une
obligation d'appuyer ce projet de loi privé. Comme vous le savez, la
ville de Saint-Léonard compte parmi les cinq plus grandes villes au
Québec. À la communauté urbaine, on est la
troisième en grandeur et c'est pour cette raison qu'on veut enfin faire
la transition de l'ancienne paroisse à une grande ville moderne,
dynamique et prospère. On veut se doter de pouvoirs pour vraiment
administrer la chose municipale. Je sais que souvent on a tendance de parler
d'égal à égal, mais on s'est regardé à
travers nos partenaires, comme notamment la ville de Longueuil, la ville de
Laval et d'autres municipalités. On voudrait avoir des instruments pour
vraiment gérer les meilleurs intérêts de cette
municipalité. C'est pour cette raison qu'on vous fait cette
requête aujourd'hui.
Or, sans vous retarder, parce que je sais que votre
échéance est très serrée, j'aimerais céder
la parole à Me Rainville.
M. Rainville: Afin de faciliter le travail de la commission, nous
avons déjà renuméroté et préparé un
projet après examen et étude avec les représentants du
ministère. Nous avons distribué au secrétariat des
commissions un certain nombre d'exemplaires de ce projet. S'il y a des membres
de la commission qui ne le possédaient pas, nous en avons d'autres que
nous pourrions leur remettre immédiatement. Nous vous signalons tout de
suite que les articles qui portent les numéros 1, 2 et 3, qui vont
jusqu'à la page 11 du projet, sont retirés. Il n'y a plus de
demande par la municipalité en ce qui concerne ces dispositions. (17 h
30)
Le premier article devient donc l'article 4: Destruction des dossiers
terminés. C'est une disposition visant tout simplement à
permettre à la municipalité d'autoriser, par résolution,
la destruction des dossiers terminés depuis plus de 5 ans et qui sont
relatifs à des infractions aux lois du Québec, aux
règlements municipaux ou à toute autre législation en
vigueur sur le territoire de la ville.
M. Léonard: M. le Président, nous sommes d'accord
avec ces articles.
M. Saintonge: Un instant, M. le Président, je voudrais
seulement savoir si un projet de loi a été
renuméroté avec...
M. Léonard: Non, on le renumérotera
après.
M. Rainville: Si je peux mentionner,
pour les fins de la commission, que, par exemple, l'article 4 du projet
que vous avez dans le cahier des articles refondus portait le numéro 1
dans le document imprimé: Projet de loi no 265. Je vous donnerai,
à chacun des articles, le numéro correspondant. Pour votre
information, vous trouverez également dans la colonne de gauche, les
lois existantes, c'est-à-dire les dispositions qui existent
actuellement; dans la colonne du centre se trouve le projet de loi
proposé, et dans la colonne de droite se trouvent les justifications
ainsi que les précédents récents qui fondent la demande de
la municipalité.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: M. le Président, seulement pour enlever toute
ambiguïté, on prend le projet de loi 265 et vous avez appelé
l'article 1. Nous avons un cahier de références en main qui
commence à la page 11. D'accord?
Le Président (M. Gagnon): D'accord, je suis par les
numéros d'article qu'on a dans le projet de loi 265.
M. Laplante: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: M. le Président, j'ai bien entendu le
procureur de la municipalité de Saint-Léonard qui retire de son
projet de loi les dispositions présentées quant à la
formation du comité exécutif hors du contexte de la Loi sur les
cités et villes. Je comprends également qu'il y eu probablement
des discussions avec le ministère relativement à cette
proposition et au retrait de cette proposition de la part de la ville de
Saint-Léonard.
Ce que je veux savoir du ministre, c'est, compte tenu de la population
de la municipalité de Saint-Léonard qui est une ville de 84 000
habitants et compte tenu des pouvoirs qui ont été accrus au
niveau des comités exécutifs, au niveau de la gérance, au
niveau d'une dynamique moderne de gestion, s'il y a des engagements du
ministère pour doter les grandes villes de pouvoirs spéciaux
à titre de comités exécutifs dans le but de les faire
fonctionner de façon encore plus souple qu'elles fonctionnent
actuellement?
M. Léonard: Non, M. le Président, il n'y a pas
d'engagements de la part du ministère. Au contraire, il y a eu un
certain nombre de comités exécutifs créés depuis
les années 1970 à 1978. C'est à ce moment que cela s'est
complètement terminé, en particulier par l'adoption de la loi
105. Sauf un cas qui était celui de la ville de Longueuil, lequel a
été adopté, je crois, au printemps l'an dernier. Nous
considérons toutefois que, si jamais il y avait une modification dans la
politique, ce serait plutôt dans le cadre d'une loi
générale qu'il faudrait le faire. Par ailleurs, un engagement a
été pris dans le sens suivant: il y aurait une rencontre au cours
de l'été avec les dirigeants de la ville de Saint-Léonard.
On pourra discuter de leur cas particulier, compte tenu qu'ils ont une
population assez considérable.
M. Saintonge: Donc, vous laissez la possibilité ouverte
à la ville de Saint-Léonard de considérer la
décision de la doter d'un conseil exécutif?
M. Léonard: Je ne prends pas d'engagement
là-dessus, je m'engage à une rencontre afin de voir un peu quels
sont leurs problèmes. On verra par la suite.
Le Président (M. Gagnon): Maintenant, je m'adresse au
député de Bourassa, car il a plus d'expérience dans les
projets de loi privés. Est-ce que je commence à appeler les
articles 1, 2 et 3 et vous donnerez les explications au fur et à
mesure?
M. Laplante: Oui, vous ne devez pas tenir compte de ce
livre-là. Suivez le projet de loi 265 et, lorsqu'il y aura des
changements, le ministre va les signaler par l'entremise de son attaché
de presse.
Le Président (M. Gagnon): J'appelle l'article 1. Est-ce
que l'article 1 du projet de loi est adopté?
M. Léonard: Non.
Le Président (M. Gagnon): L'article 1 du projet de loi
n'est pas adopté.
M. Léonard: Non, il est rejeté.
Le Président (M. Gagnon): II est rejeté?
M. Saintonge: M. le ministre...
M. Rainville: C'est l'article 4 de ce document.
Le Président (M. Gagnon): Ah, excusez. M.
Léonard: Un instant!
Le Président (M. Gagnon): On va essayer de se
comprendre.
Une voix: Je n'ai pas le document, M. le ministre.
Le Président (M. Gagnon): Vous voulez
le projet de loi?
M. Léonard: On vient de nous dire qu'on devait
procéder par le projet de loi. L'article 1 du projet de loi n'est pas
là, on l'a retiré. Alors, c'est l'article 4.
M. Saintonge: M. le Président, juste une question. Je
comprends une chose. On avait un projet de loi daté de 1982 où
les trois premiers articles, qui concernaient le comité exécutif,
n'étaient pas intégrés. Si on abandonne la demande
concernant le comité exécutif, on revient au projet de loi
original, à l'article 1 qui concerne la question de la destruction de
dossiers. La demande antérieure étant rejetée, on peut
continuer avec la numérotation paraissant au projet de loi 265.
Le Président (M. Gagnon): C'est ce que j'avais
compris.
M. Léonard: Je suis d'accord; l'article 4 de ce document
est l'article 1.
Le Président (M. Gagnon): L'article 1 du projet de loi que
j'ai entre les mains est adopté?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 2.
M. Saintonge: Juste une seconde.
M. Rainville: Les articles portant les nos 5 et 6 au projet, qui
ne paraissent pas au projet de loi imprimé originalement sont
retirés et concernent également la question du comité
exécutif, étant liés au gérant. Nous nous
retrouvons donc à la page 17 du document. L'article porte le no 7 et
correspond au no 2.
M. Saintonge: M. le Président, juste une seconde. Il
semble que dans le document que nous avons en main, qui reprend, ni plus ni
moins, le projet de loi avec certains amendements, au lieu de prendre le projet
de loi comme tel, on pourrait prendre ledit document...
M. Léonard: C'est cela.
M. Saintonge: ...et on pourrait le renuméroter
ultérieurement. L'article 4 deviendra l'article 1. Bon.
M. Léonard: On va donner du travail à nos gens.
M. Saintonge: Donc, on s'en tient au document et on fonctionnera
avec les articles 4, 5 et suivants tels qu'ils paraissent au document.
M. Rainville: J'en ai des copies supplémentaires, si vous
le désirez.
M. Léonard: Bon, cela va.
M. Rainville: II s'agit des textes qui ont été
révisés et quelquefois il pourra y avoir des modifications qui
ont été apportées au texte même et qui ne paraissent
que dans le document qui vous a été remis par le
secrétariat des commissions. L'article 7 vise...
Le Président (M. Gagnon): Je reprends à l'article 4
du document.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 5?
M. Rainville: Retiré.
Le Président (M. Gagnon): II est retiré. Les
articles 5 et 6 sont retirés. Article 7?
Une voix: Adopté.
M. Rainville: La seule modification qui est apportée
à la disposition de la loi existante concerne le montant des amendes et
la période d'emprisonnement permise en vertu de la Loi sur les
cités et villes. En fait, le législateur avait déjà
augmenté le plafond en 1975, fixant les amendes de 100 $ à 300 $.
Depuis cette date, il n'a pas revu ce texte de telle façon que, depuis
1975, le montant prévu par la loi n'a pas été
modifié. Évidemment, l'augmentation des dépenses encourues
par la ville est importante depuis 1975 en regard du respect des dispositions
de la loi. À l'heure actuelle, dans bien des cas, la municipalité
doit payer pour faire respecter la réglementation de telle façon
que les contribuables qui respectent la loi sont ceux qui paient pour
poursuivre les gens qui y contreviennent. L'amende ne suffit pas à payer
les coûts de la poursuite.
C'est l'objet de la demande, de faire en sorte que le montant des
amendes, quoique demeurant raisonnable, suive une courbe normale compte tenu de
l'inflation pour que la ville n'ait pas à supporter ce fardeau.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: J'ai juste une petite remarque à laquelle M.
le ministre pourra répondre en même temps, je pense, quant
à la notion d'emprisonnement. Les modifications qu'il y a eu à la
loi sur le
code pénal, c'est cela que je voudrais vérifier
surtout.
M. Léonard: Nous avons une objection de la part du
ministère de la Justice là-dessus. On nous dit que c'est par des
modifications aux lois générales qu'on doit affecter les amendes.
C'est d'ailleurs la même réponse qui a été faite
l'an dernier à la ville de Trois-Rivières. Le ministère de
la Justice est en train de regarder cela et devrait nous arriver bientôt
avec des modifications. À ce moment-là, cela va s'appliquer
à tout le monde. Cela veut dire que sur le fond, franchement, tout le
monde s'entend sauf qu'on veut le faire par une loi générale.
M. Rainville: Alors, c'est notre souhait que cette loi soit
adoptée dans les plus brefs délais.
M. Léonard: Donc, l'article est retiré.
Le Président (M. Gagnon): Oui, l'article 7 est
retiré.
M. Léonard: C'est cela.
M. Rainville: L'article 8 concerne la garde des animaux.
M. Léonard: Nous sommes d'accord.
Le Président (M. Gagnon): L'article 8 est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 9.
M. Rainville: L'article 9 concerne les billets d'infraction et
d'assignation. Il a également comme objet principal de porter le montant
des amendes de 10 $ à 20 $ dans le cas d'une contravention à un
règlement relatif au stationnement et de 25 $ à 35 $ dans le cas
d'une contravention à un autre règlement.
M. Léonard: Ce sont les mêmes considérations
à faire que tout à l'heure par rapport à l'article 7.
Le Président (M. Gagnon): Rejeté. M. Rainville:
Parfait.
M. Saintonge: Puisqu'on formule le voeu que cette loi soit
amendée dans les plus brefs délais, est-ce que le ministre peut
nous dire si le ministre de la Justice lui a fait part qu'il a l'intention,
à la prochaine session, d'apporter une modification pour satisfaire les
municipalités?
M. Léonard: C'est une loi générale des
droits du ministère de la Justice. M. le député, je pense
que dès qu'il sera prêt, il pourra procéder
là-dessus.
Le Président (M. Gagnon): L'article 9 est
rejeté.
M. Rainville: Retiré.
Le Président (M. Gagnon): Retiré. C'est
retiré. L'article 10.
M. Rainville: Cette fois-ci, dans le texte de la loi actuelle, on
prévoit que pour le remorquage en particulier, les frais de touage dans
une municipalité sont de 15 $. La demande, c'est de porter le montant
à 30 $. Là, il y a un problème urgent parce que la
municipalité paie plus cher pour faire remorquer les voitures que le
coût. C'est un problème local parce que, évidemment, le
coût du remorquage n'est pas le même dans toutes les
municipalités au Québec. Dans un centre urbain comme
Saint-Léonard, avec la densité qu'il y a là, on trouve un
problème particulier qui mérite une attention
particulière. Dans ces circonstances, nous avons également
à vous soumettre le fait que la municipalité de la ville de Laval
a obtenu une pareille modification de l'Assemblée nationale. Nous,
à Saint-Léonard, le problème existe et la
municipalité ne voit pas pourquoi les véhicules en infraction
devraient être remorqués aux frais des contribuables qui
respectent le règlement. Dans Saint-Léonard, le coût du
remorquage est plus élevé que dans d'autres municipalités.
Notre municipalité est confrontée à un problème
particulier qui mérite donc une attention particulière de la
commission.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Rainville: Je signalerais également à
l'attention des membres de la commission que ce montant a été
introduit en 1959 et qu'il n'a pas été modifié depuis. Il
s'agit d'un montant maximum, également.
M. Léonard: Je comprends, mais après en avoir
discuté, il s'agit vraiment d'une loi générale. Cela doit
être fait par une loi générale parce qu'il y a un tarif de
base qui doit être compris plus tant le kilomètre pour
l'avenir.
M. Saintonge: M. le ministre.
M. Léonard: Cela fait partie des choses qui vont se
retrouver, éventuellement, dans un projet de loi omnibus.
Le Président (M. Gagnon): M. le député
de Laprairie.
M. Saintonge: M. le ministre, considérant le fait que dans
certains cas il y a des pouvoirs spéciaux qui ont été
accordés par une loi spéciale à des municipalités
qui l'ont requis, avant même qu'on l'intègre dans une loi
générale, dans le cas présent d'une municipalité
qui démontre, qui affirme que les coûts de remorquage
coûtent plus cher aux contribuables de la ville qu'à quelqu'un qui
est en infraction, je verrais difficilement pourquoi on n'accorderait pas
à la municipalité qui désire se prévaloir d'une
augmentation d'un tel montant, pour couvrir des frais réellement
encourus et non pas les faire supporter par les contribuables qui respectent
les règlements de la circulation, même si c'est une loi
générale...
M. Léonard: Est-ce que je peux demander au
député de Laprairie s'il accepterait, éventuellement,
qu'il y ait deux ou trois articles de plus dans un projet de loi omnibus?
Est-ce qu'il ne regarderait pas trop le nombre d'articles dans le projet de loi
omnibus si on y retrouvait cela?
M. Saintonge: Je peux vous dire sûrement oui, M. le
ministre...
M. Léonard: Très bien, j'enregistre.
M. Saintonge: ...à la condition... J'enregistre... mais je
veux quand même spécifier ici, M. le ministre, aux
représentations qui avaient lieu l'an passé, qu'on espère
toujours que le projet de loi omnibus de l'automne ne sera pas
déposé le 30 novembre. Mais, le ministre s'était
engagé à le déposer au mois d'octobre, on espère
toujours que le projet de loi omnibus arrivera l'automne prochain, qu'on aura
la possibilité de le recevoir au mois d'octobre pour pouvoir être
capables de l'examiner pendant un délai raisonnable avant de l'adopter
en vitesse en décembre. (17 h 45)
M. Léonard: La fonction de législateur implique des
contraintes, M. le député. Alors!
M. Laplante: Seulement pour...
M. Saintonge: Je ne m'en plaindrais pas, dans les circonstances
que je vous mentionne, sûrement pas.
M. Laplante: Seulement pour vous sensibiliser...
M. Léonard: Très bien, j'enregistre.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: Seulement pour vous sensibiliser à un cas
particulier de Saint-Léonard. Saint-Léonard et
Montréal-Nord deviennent un cul-de-sac à cause des rues qui
n'aboutissent pas. Elles ont des rues de grand achalandage. Elles sont
poignées là-dessus, je l'ai vu...
M. Léonard: Est-ce que le boulevard Métropolitain
est fait?
M. Laplante: Oui, il y a toutes ces choses et il y a toute la rue
Langelier; elles ont la rue Lacordaire aussi et c'est épouvantable de
voir la circulation qu'il y a là-dessus. Elles sont obligées de
remorquer continuellement et le prix que le remorquage coûte
actuellement, si j'en juge par d'autres villes que je connais, je pense que
cela ne serait pas juste pour elles de les laisser sans recours. Je pense qu'on
devrait l'adopter. On devrait dire dans notre projet de loi omnibus que c'est
une politique générale, qu'on devrait mettre toutes les
municipalités même si on accordait cela aujourd'hui. C'est que
cela les aiderait, j'en suis assuré.
M. Léonard: Je comprends mais je pense bien que,
normalement, on devrait arriver rapidement à cela, à une
modification de ces tarifs.
M. Laplante: Mais, est-ce qu'on peut compter que ce sera fait
avant les neiges parce que j'ai vu l'embourbement qu'elles ont eu, l'hiver
dernier, dans certaines rues...
M. Léonard: On va faire toute la diligence possible. C'est
parce qu'on l'a refusé à Longueuil, on l'a refusé à
Grand-Mère tout récemment en disant oui, on s'en vient
là-dessus dans une prochaine loi.
M. Saintonge: II y en a une qui est passée et qui a
escamoté cette possibilité d'augmenter les tarifs de
remorquage.
M. Léonard: Vous parlez de Laval, en 1978.
M. Saintonge: Non, mais l'an dernier quand on avait
refusé, c'était avant le bill omnibus du mois de décembre
cette demande.
M. Léonard: Oui, mais on ne l'a pas accordée. Cela
a été refusé.
M. Saintonge: C'est cela. Mais, effectivement, vous mentionnez
que la loi, à l'époque, devait arriver rapidement dans un projet
de loi futur suite au refus aux municipalités qui avaient demandé
une augmentation dans le bill omnibus de décembre, la loi 92, on n'a pas
modifié dans ces circonstances.
M. Léonard: Vous vous rappelez, M. le
député, que je vous ai essoufflé avec une loi de
293 articles. Alors...
M. Saintonge: 297, M. le ministre.
M. Léonard: 297, bon. Je n'étais pas trop loin.
M. Rainville: Si vous me le permettez, j'insiste dans la mesure
où la ville de Saint-Léonard est une municipalité qui
possède un territoire extrêmement achalandé. On a
parlé tout à l'heure du boulevard Métropolitain, on a
parlé de la rue Langelier, ce sont des rues qui sont très
passantes; il y a un problème particulier. Tout à l'heure, quand
vous avez mentionné, je vous le dis, qu'on devait apporter des
modifications aux lois générales, il y a des choses qui doivent
être faites par une loi générale,
préférablement, on est très ravi que vous ayez pris notre
demande en considération. Mais, dans le cas particulier du remorquage,
la ville a un problème qui doit être réglé
absolument le plus tôt possible pour éviter que ses contribuables
aient à supporter... C'est différent d'une municipalité
à une autre. C'est un problème particulier. Le coût est
différent pour le remorquage.
M. Léonard: Je pense que le prochain projet de loi omnibus
sera l'oeuvre d'une collaboration de tout le monde. On va inclure cela dans le
projet de loi.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Viger.
M. Maciocia: Est-ce qu'on pourrait demander à l'avocat de
la ville combien cela coûte à la ville pour faire le remorquage?
Est-ce que c'est...
M. Rainville: C'est variable, selon les secteurs. Il y a des
secteurs où cela atteint 25 $ ou 30 $, cela dépend des secteurs
de la municipalité parce que, encore une fois, quand vous êtes
dans le secteur de Métropolitain ou des voies plus encombrées,
cela coûte plus cher.
M. Maciocia: Est-ce que le coût est par remorquage ou si
vous avez des taux horaires?
M. Rainville: Par remorquage. M. Maciocia: Par
remorquage.
M. Bissonnet: Ce que le député de
Viger demande c'est le coût. Non pas le coût,
évidemment, de chaque billet de contravention, mais ce que cela
coûte à la ville.
M. Rainville: C'est cela, par remorquage.
M. Bissonnet: Pour chaque remorquage combien cela vous
coûte-t-il?
M. Maciocia: Est-ce qu'on peut savoir...
M. Rainville: Moi, à ma connaissance, il n'y a pas de
coût fixe pour toute la municipalité mais, c'est par remorquage et
c'est supérieur à 15 $.
M. Maciocia: Oui, mais... M. Rainville: Oui.
M. Maciocia: Je trouve que la réponse n'est pas tout
à fait précise. S'il y a un montant de 15 $, c'est 15 $. S'il y a
un montant de 20 $, c'est 20 $ par remorquage. C'est cela que je veux savoir,
est-ce que vous avez un taux horaire? Vous devez payer une compagnie ou un
garagiste, je ne sais pas lequel, vous payez tant l'heure pour l'appeler et le
faire venir pour faire du remorquage.
M. Rainville: En principe c'est un taux fixe et non un taux
horaire auquel s'ajoutent des distances parcourues. Mais, c'est un taux fixe et
non pas un taux horaire.
M. Maciocia: C'est quoi, le taux fixe?
M. Rainville: Tout dépend des quartiers...
M. Maciocia: Oui, mais est-ce qu'on peut le savoir plus ou
moins?
M. Rainville: On me signale que la moyenne, actuellement, est
d'environ 30 $, la moyenne du coût réellement encouru par la
municipalité. Maintenant, cela dépend des quartiers et des
distances parcourues.
M. Maciocia: Est-ce que la municipalité a des contrats
à taux fixe, comme vous l'avez dit tantôt, avec des garagistes?
S'il y a des contrats, on devrait connaître le montant.
M. Rainville: Oui, la municipalité a plusieurs contrats
à des taux fixes majorés par la distance parcourue.
M. Maciocia: Parfait, merci.
M. Rainville: Le taux fixe est un taux de base.
M. Maciocia: Est-ce qu'on pourrait connaître le taux
fixe?
M. Rainville: II semblerait que c'est 28 $.
M. Maciocia: Le taux fixe?
M. Rainville: Oui.
M. Maciocia: Plus la distance?
M. Rainville: Oui.
Le Président (M. Gagnon): De toute façon, si j'ai
bien compris, l'article 10 est retiré. Est-il retiré ou
adopté?
M. Maciocia: II n'est pas retiré encore.
M. Léonard: Cela ne doit pas être votre grande
période de remorquage, c'est plutôt l'hiver.
M. Rainville: Non, pas aujourd'hui certain.
M. Léonard: Bon. Prochain projet de loi omnibus. On va
avoir 50 projets de loi privés là-dessus! Merci!
Le Président (M. Gagnon): Alors, il est retiré,
l'article 10?
Une voix: Le retirez-vous, l'article 10? Il n'est pas
retiré.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous le retirez?
M. Rainville: Je pense que le voeu principal est de trouver une
solution. On m'indique que ce sera dans la loi omnibus. Son désir est
que ce problème soit réglé; qu'il soit réglé
par une loi omnibus ou par une loi privée, l'important est qu'il soit
réglé. Je prends la parole du ministre qui me dit qu'il va le
régler. Parfait, on le retire.
Le Président (M. Gagnon): L'article 10 est
retiré.
M. Maciocia: Est-ce que le ministre pourrait au moins prendre
l'engagement que ce sera fait avant l'hiver?
M. Léonard: Je l'ai dit, prochain "bill omnibus".
M. Maciocia: Mais...
M. Léonard: C'est sujet à une décision du
Conseil des ministres, mais disons que ce sera présenté.
M. Saintonge: II sera déposé en octobre
prochain.
Le Président (M. Gagnon): Article 11.
M. Rainville: Article 10. Il y a deux fois le no 10.
M. Léonard: II y a deux paragraphes.
M. Rainville: Oui, il y a deux paragraphes. Le deuxième
paragraphe de l'article 10...
M. Saintonge: Un instant, M. le Président. Me Rainville,
je comprends que vous acceptez de retirer le paragraphe 1 de l'article 10.
M. Rainville: Le premier paragraphe.
Le Président (M. Gagnon): Oui, c'est cela. Le paragraphe 1
de l'article 10 est retiré. Le deuxième paragraphe est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
M. Léonard: Un instant.
Comment se fait-il que vous n'ayez pas, à l'heure actuelle, le
droit d'exiger un permis?
M. Rainville: À l'heure actuelle, les dispositions de la
loi, que vous retrouvez dans la colonne de gauche, permettent à la
municipalité d'émettre un permis annuel n'excédant pas 2 $
et de prescrire l'obligation de tenir ce permis attaché au
véhicule de façon permanente. Notre disposition est exactement de
même nature, mais porte le coût à 5 $ tel qu'il a
été autorisé pour la ville de Montréal et nous
permet également de conclure des ententes pour autoriser
l'émission et la perception de cette somme pour que l'accès au
permis soit facilité à tous les cyclistes. On connaît la
vague de cyclisme au Québec aujourd'hui et cela correspond à un
besoin qui est assez urgent et pressant sur notre territoire.
M. Léonard: Je pense à quelque chose sur les taux.
Je pense que c'est dans la loi générale qu'on va changer les
taux. La délégation par entente à des tiers de certaines
responsabilités en matière de permis de bicyclette serait faite
à qui?
M. Rainville: En fait, il y a deux possibilités qui ont
été examinées: la possibilité pourrait être
donnée à des associations de cyclistes, de loisirs sur le
territoire et à des commerçants qui vendent des bicyclettes et en
font le service de façon à permettre ou à faciliter
l'accès aux citoyens.
M. Léonard: Je suis d'accord sur cette partie de votre
proposition. Sur les taux, c'est autre chose.
M. Rainville: Quant au taux, vous comprendrez que 2 $, cela ne
couvre pas le coût de la plaquette et il faut bien payer les frais
administratifs reliés à l'émission. Alors, c'est
très raisonnable et cela a été autorisé
pour la ville de Montréal en 1979 au montant de 5 $.
M. Léonard: Je ne veux pas modifier les taux pour une
municipalité ou pour une autre. À un moment donné, quand
on va s'y attacher, on va vider la question pour toutes sortes de permis. Je
pense qu'on peut adopter votre article en ne changeant qu'un mot. Au lieu de 5
$, laissons 2 $. Cela vous donne le pouvoir de déléguer la
responsabilité d'émettre des permis à des associations.
Autrement, on va se retrouver avec toutes sortes de taux partout au
Québec.
Le Président (M. Gagnon): II y a donc un amendement. Au
lieu de 5 $, on doit lire 2 $. Le deuxième paragraphe de l'article 10
sera-t-il adopté?
M. le député de Laprairie.
M. Rainville: Peut-on compter, de la même manière,
que les lois générales...
M. Léonard: M. le procureur, je pense que le gouvernement,
dans la mesure où il a du temps pour légiférer, adopte les
lois qui s'imposent.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le maire, êtes-vous d'accord avec la
modification proposée?
M. Rainville: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Le paragraphe 2 est
adopté tel que modifié.
M. Rainville: Article 10.3, à la page 28.
M. Léonard: Nous sommes d'accord avec 40 et 41.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. C'est l'article
10.3?
M. Rainville: Oui.
M. Léonard: L'article 11 est déjà
retiré, il est couvert par la loi 103 qui a été
adoptée avant Noël.
M. Rainville: II y a retrait de la part de la
municipalité.
Le Président (M. Gagnon): L'article 11 est
retiré.
M. Léonard: Comme vous voyez, il y a parfois de ces
engagements, comme cela, que nous prenons et que nous tenons.
M. Rainville: Absolument. À la page 43, l'article 12.
M. Léonard: Nous sommes d'accord.
Le Président (M. Gagnon): L'article 12 est
adopté.
M. Rainville: Article 13, à la page 45.
Le Président (M. Gagnon): L'article 13 est-il
adopté?
M. Léonard: Pourriez-vous me renseigner simplement? Quand
vous ramassez des voitures comme cela, c'est qu'il y a un bout de temps
qu'elles traînent. 30 jours, cela a déjà été
accordé, mais c'est peut-être un peu court pour quelqu'un qui est
parti en vacances cinq semaines.
M. Rainville: II faut que ce soit une voiture qui a plus de sept
ans. En fait, la loi prévoit une voiture de plus de sept ans qui soit
abandonnée.
M. Léonard: Je comprends que cela vise les "minounes".
M. Rainville: Oui, c'est cela. Des voix: Adopté.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 13
est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Où se
rend-on, M. le procureur?
M. Rainville: À la page 47, article 14.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 14 sera
adopté?
Une voix: Adopté.
M. Léonard: Un instant. Non.
M. Rainville: Si vous me le permettez, il s'agit d'une
disposition qui a déjà été accordée à
la municipalité de Longueuil, qu'on retrouve dans la loi refondant la
charte de la ville de Sainte-Foy, qu'on retrouve dans la loi modifiant la
charte de la ville de Québec et également dans la loi modifiant
la charte de la ville de Montréal. C'est une disposition qui permet que
les frais, qui sont souvent des montants minimes, puissent être
recouvrés par la municipalité sans engager un processus
judiciaire coûteux, long et qui ne permet pas, souvent, de recouvrer les
sommes, ce qui fait que les
municipalités ne prennent pas de procédures et les
contribuables qui respectent le règlement, eux, sont appelés
à payer ces montants. (18 heures)
D'ailleurs si le contribuable désire contester, les
procédures habituelles pourront s'appliquer. Et comme nous vous
l'indiquons...
M. Léonard: Oui c'est que vous assimilez les frais de
perception à la taxe foncière et on pourrait donc faire vendre
des immeubles pour non paiement de ces frais selon la procédure
utilisée lorsque les gens ne paient pas leurs taxes foncières.
Cela nous paraît exorbitant ce qui a été effectivement
refusé à Charlesbourg en 1981, ce qui a été
refusé à Varennes en 1978 et ce sera également
refusé dans d'autres cas. Ce n'est plus accordé à l'heure
actuelle, surtout à la suite de la loi 57 sur la fiscalité
municipale. Je crois bien que ce qui a été accordé
auparavant l'a été avant la loi 57. Québec ne peut pas
faire vendre pour taxes pour ce motif.
M. Rainville: Dans le cas de la ville de Montréal.
M. Léonard: Montréal peut-être mais
Québec ne peut pas faire vendre pour taxes.
M. Rainville: On m'a dit que Québec avait effectivement
renoncé à faire vendre pour taxes au moment de la
présentation.
M. Léonard: Mais, est-ce que vous nous demandez... Oui la
ville de Québec a été retirée.
Le Président (M. Gagnon): L'article 14 est retiré.
Maintenant avant d'entreprendre l'article 15... Je m'excuse, avant
d'entreprendre le deuxième paragraphe, il me faut d'abord une permission
de la commission puisqu'on dépasse 18 heures. Est-ce qu'on continue?
M. Léonard: Est-ce qu'on peut continuer?
M. Saintonge: Bien combien y a-t-il d'articles M. le
Président? Je ne veux pas être...
Le Président (M. Gagnon): Une vingtaine. Mais cela nous
permettrait de libérer ...
M. Rainville: II y en a trente.
M. Léonard: M. le député de Laprairie, il
paraît qu'il y a plusieurs articles à la fin où l'on
pourrait procéder plus rapidement, ce sont des ratifications, des
abrogations ou ratifications.
M. Rainville: II y a quarante articles mais plusieurs
dispositions sont effectivement des dispositions d'abrogation et qui visaient
à abroger les dispositions existantes. À partir de l'article 31,
vous allez retrouver des ratifications, des abrogations.
M. Léonard: Donc on a complété la
moitié.
M. Saintonge: Je suis d'accord avec le ministre à
condition qu'on puisse, selon l'heure où on terminera, retarder la
reprise de la commission parlementaire en temps équivalent, si c'est
possible. J'ai un engagement à respecter qui peut me prendre 1 h 30
à 2 heures. En ce sens, je veux accommoder les gens qui sont
présents et les membres de la commission également.
M. Léonard: On peut bien faire cela.
Le Président (M. Gagnon): Alors le premier paragraphe de
l'article...
M. Léonard: Je suis toujours succinct dans mes questions.
Si vous l'êtes autant que moi, cela ira bien.
M. Saintonge: Je comprends, M. le Président, seulement ce
qui a été retiré de l'article précédent,
c'est uniquement le premier paragraphe de l'article 14.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que le deuxième
paragraphe est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 15 est
adopté?
M. Léonard: Oui, adopté.
Le Président (M. Gagnon): Articles 15 et 16?
M. Léonard: Adopté.
Le Présiderait (M. Gagnon): Article 17.
M. Rainville: En fait l'article 17 va être retiré
dans la mesure où il visait particulièrement le comité
exécutif qui recommandait au conseil et, comme il n'y a pas de
comité exécutif, on a retiré les dispositions. Même
si le texte ne causait pas de problèmes, dans les circonstances, il doit
être retiré.
Le Président (M. Gagnon): L'article 17 est
retiré.
M. Saintonge: J'ai un petit problème M. le
Président, je cherche l'article 16.
Le Président (M. Gagnon): C'est ce que je cherche moi
aussi l'article 16.
M. Rainville: Articles 15 et 16.
Le Président (M. Gagnon): Les articles 15 et 16 sont
ensemble? Ensemble, bon.
M. Saintonge: Si on adopte 15 et 16, il n'y aura qu'un article
comme tel.
Le Président (M. Gagnon): C'est seulement l'article
15.
M. Saintonge: II faut s'entendre pour le journal des
Débats. Si on parle des articles 15 et 16 et qu'il n'y a pas d'article
16, on a un petit problème. Qu'on adopte l'article 15 puisqu'il n'y a
pas d'article 16, dans le fond.
Le Président (M. Gagnon): Ou il manque un numéro
quelque part. C'est seulement l'article 15, il n'existe pas d'article 16.
M. Saintonge: Pour la renumérotation, ça doit
être compris.
Le Président (M. Gagnon): C'est cela. L'article 17 est
retiré. Est-ce que l'article 18 est adopté?
Des voix: Article 18, adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 18, adopté.
M. Rainville: II s'agit, dans le fond, d'un article qui a
été fusionné.
Le Président (M. Gagnon): C'est adopté.
M. Rainville: Très bien.
Le Président (M. Gagnon): Article 19?
M. Rainville: L'article 17...
Le Président (M. Gagnon): Article 19.
M. Rainville: L'article 18 a été accepté.
Article 19.
Le Président (M. Gagnon): Article 19?
M. Rainville: Eh, mon Dieu!
Le Président (M. Gagnon): Oh, boy!
M. Léonard: Je pense qu'il s'agit d'une question qui
présente beaucoup d'intérêt, mais qui touche la
rénovation des centre-ville. Je pense qu'il faut voir cela dans le
contexte d'une loi générale et non pas y aller individuellement.
Je comprends qu'il y a des choses qui ont été accordées
auparavant à la ville de Québec et à la ville de
Montréal, à la ville de Québec, notamment, à
cause des édifices à caractère culturel qu'elle
recèle, et Montréal aussi, le Vieux-Montréal. Je suis
très intéressé par cette question, mais je n'y viendrai
que par une loi générale. On va examiner très
attentivement ce que vous nous dites là-dedans.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Est-ce que la ville de Trois-Rivières ne
possède pas des dispositions similaires?
M. Léonard: La ville de Trois-Rivières a
adopté une disposition, mais pour un objet très précis au
cours du printemps dernier, je crois, en ce qui concerne les environs d'une
gare intermodale. C'est un cas particulier, très précis.
M. Saintonge: C'est un cas particulier. M. Rainville:
Retiré. M. Saintonge: L'article 19 est retiré. M.
Rainville: Oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article 19 est retiré.
Le papillon n'est pas bon.
M. Rainville: Article 20.
Le Président (M. Gagnon): Article 20?
M. Léonard: Opposition formelle de la part du
ministère de la Justice.
M. Rainville: Retiré.
Le Président (M. Gagnon): L'article 20 est
retiré.
M. Saintonge: Belle tentative!
Le Président (M. Gagnon): Article 21?
M. Léonard: Oui, d'accord.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 22?
M. Léonard: Nous avons besoin d'explications, cela me
paraît quand même assez large.
M. Morin (Robert): Évidemment, à
Saint-Léonard, depuis fort longtemps, la question du centre-ville est
une idée qui a fait son bout de chemin. En 1977, il y a eu une
consultation populaire et les citoyens se sont prononcés sur le
désir d'avoir un centre-ville. Il faut faire attention de ne pas
confondre le centre-ville et le sous-centre
qui est défini dans le schéma d'aménagement de la
CUM. Ce sont deux choses tout à fait différentes.
Saint-Léonard n'entend pas rivaliser avec ce sous-centre. De toute
façon, ce qu'on veut démontrer, c'est que le centre-ville...
M. Léonard: Vous voulez en avoir deux?
M. Morin (Robert): Non. De la façon que le centre-ville
est défini, pour Saint-Léonard, ce n'est pas un centre-ville dans
le sens qu'on entend, c'est un centre communautaire surtout. C'est une ville de
banlieue, qui a un caractère assez homogène, qui regroupe
plusieurs ethnies autour d'édifices tels la bibliothèque,
l'aréna, des écoles et des espaces verts. En un mot, sur une zone
qui se prête déjà très bien à cela, elle
désire avoir des pouvoirs additionnels pour promouvoir l'esprit
collectif, assurer l'accès des citoyens à une gamme
d'équipements communautaires dont une première catégorie
satisfait à des attentes ou une activité culturelle et
éducative, d'autres pour des activités sportives et enfin, pour
des dimensions municipales, communautaires. C'est surtout pour renforcer aussi
le sentiment d'appartenance à la ville. Je pense que dans ce sens, cela
s'inscrit aussi dans le schéma d'aménagement de la CUM qui
cherche, de son côté, à favoriser dans les milieux locaux,
une certaine harmonie, un certain sentiment d'appartenance.
M. Léonard: J'aurais une question à poser. Pourquoi
ne procédez-vous pas par des programmes particuliers d'urbanisation de
la loi 125?
M. Morin (Robert): En procédant par ces dispositions, je
pense qu'on couvre davantage le sujet. Je pourrais appuyer davantage en vous
disant qu'on pourrait procéder, à ce niveau, par l'article 26 de
la Loi sur les cités et villes qui donne des pouvoirs
généraux en matière de contrat, etc., sauf que dans le
contexte actuel, étant donné que c'est vraiment
spécifique, que c'est vraiment dans le but de promouvoir un centre-ville
et aussi, par la voie de commerces qui appuient au niveau local, pour pouvoir
en venir à un équilibre avec les équipements
communautaires et récréatifs, je pense que l'ensemble de ces
pouvoirs sont beaucoup plus cohérents.
M. Léonard: On me signale une chose par rapport à
cela. Il n'y a pas d'objection de fond. Il y a le fait que le territoire que
vous décrivez en annexe nous paraît très grand.
M. Morin (Robert): Je ne sais pas s'il y a une confusion qui
règne au niveau des aires d'influence. Il faudrait spécifier le
centre-ville en tant que tel, celui qui est décrit dans l'annexe. On a
divisé l'article en deux, simplement pour pouvoir circonscrire davantage
les pouvoirs au niveau du centre-ville. En ce qui concerne les aires
d'influence, c'est simplement à la suite du schéma
d'aménagement de la CUM, les dernières décisions relatives
au transport en commun, à la fois le transport en commun
intégré, qui va se situer, si je situe bien la carte de la ville,
au nord de la municipalité, les chemins de fer, par exemple, et ensuite,
les voies de métro. Ce sont deux zones, en plus du centre-ville, qui
risquent d'être grandement affectées par le schéma
d'aménagement, par les interventions gouvernementales.
M. Léonard: Vous avez toujours la loi 125. Il y a quand
même des orientations. Vous allez vous-mêmes faire un plan
d'urbanisme. Je ne vois pas pourquoi, dans un bill privé, on viendrait
modifier toute la loi générale.
M. Morin (Robert): II faudrait regarder les pouvoirs qu'on
recherche. On cherche à restaurer, à démolir, à
travailler, à construire.
M. Rainville: Je m'excuse, si cela pouvait convenir, la
première priorité pour la municipalité est la zone
centre-ville.
M. Léonard: Oui, j'imagine.
M. Rainville: S'il fallait se restreindre à la zone
centre-ville, quitte à vous soumettre d'autres documents techniques si
jamais la municipalité désire continuer et inclure les zones
d'influence, nous reviendrons ultérieurement, mais la
municipalité se trouverait satisfaite de se restreindre à la zone
centre-ville, si cela pouvait convenir.
M. Morin (Robert): J'aimerais ajouter, puisqu'on parle de la Loi
sur l'aménagement du territoire, qu'on peut faire un plan d'urbanisme,
mais même si on fait des zones ou quoi que ce soit, c'est vraiment
laissé aux intervenants privés. Ce que nous demandons, c'est que
la municipalité puisse agir, avoir un rôle de leadership pour
pouvoir acquérir et louer elle-même les immeubles qu'elle aura
à acquérir. C'est à ce niveau-là, si on regarde les
pouvoirs mentionnés. C'est pour que la municipalité puisse
elle-même, et non le secteur privé, entreprendre un certain
leadership à ce niveau.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Groulx et, par la suite, M. le député de Bourassa.
M. Fallu: À propos du centre-ville, qui est plutôt
un centre communautaire, comme vous l'avez appelé, cela suppose donc que
vous voulez des pouvoirs pour refaire un tissu urbain qui serait
déjà là, bien coulé dans le béton. Il y a un
parc, si j'ai souvenance, il y a la bibliothèque, etc. Donc, vous voulez
l'autorité nécessaire pour refaire ce que le passé n'a pas
fait à cause d'un manque de conception d'urbanisme. Donc, ce que vous
voulez, c'est acheter tel bloc dans tel coin, le démolir pour installer
quoi? Un commerce? Le démolir pour installer des services
communautaires? Je n'arrive pas à saisir. Vous avez déjà
un tissu urbain, dans ce coin, qui est complètement
intégré, qui est gelé, qui est figé. Les rues sont
là, le parc est là. On ne peut pas refaire la ville de
Saint-Léonard. (18 h 15)
M. Morin (Robert): Sauf que si on regarde la localisation des
écoles, etc., c'est un ajout, si vous voulez. D'accord, on a
déjà une zone - et c'est la raison pour laquelle on l'a choisie -
qui se prête très bien à la formation d'un centre-ville.
Or, à l'intérieur de cette zone, il y a plusieurs secteurs du
milieu privé qui sont en voie de dégradation et qui nuisent
énormément à la valorisation d'un centre-ville. On a beau
avoir des écoles, des arénas, des parcs et même un
hôtel de ville, si l'on a dans les alentours du secteur, quelques
résidences ou quelques terrains qui sont en voie de dégradation
et qui sont vraiment laissés dans un état douteux, une telle
situation nuit grandement, je pense, à l'aménagement d'un
centre-ville et même à la promotion d'un centre-ville. La
municipalité désire, je pense, dans une certaine zone
désignée, pouvoir travailler, façonner un centre-ville
autour d'un équipement déjà existant alors que la
situation, la réalité veut que, autour de ces équipements
qui sont déjà en place, qui se prêtent très bien, il
y a des lots vacants, des bâtiments en voie de
détérioration, etc.
M. Fallu: Cela suppose combien de bâtiments, entre autres,
à démolir dans ce qui pourrait déjà être un
schéma? Avez-vous un plan préparé?
M. Lapierre (Roch): M. le Président, nous n'avons pas
à démolir sur des terrains qui nous appartiennent, nous n'avons
qu'à ajouter en édifices et en services communautaires dans une
zone du centre-ville. C'est pour établir un centre de services
communautaires. Nous sommes propriétaires du terrain et nous voulons
ajouter d'autres immeubles à ceux qui existent. Nous voulons aussi
inviter l'entreprise privée à venir, conjointement avec nous,
édifier des équipements communautaires.
M. Laplante: Seulement pour donner un exemple, au coin de Jarry
et Lacordaire, vous avez une maison, la grosse maison rouge; votre intention
serait-elle de démolir cette bâtisse?
M. Lapierre: Pas nécessairement cette maison
là.
M. Laplante: Est-ce que vous reconnaissez les valeurs historiques
des bâtisses qui sont construites à cet endroit?
M. Lapierre: Oui on les reconnaît.
M. Laplante: Bon, j'ai pensé que vous y étiez
sensibilisés.
M. Lapierre: On en a très peu, alors on respecte ces
valeurs.
M. Laplante: Oui.
M. Lapierre: M. le ministre, ce qu'on vous demandait il y a
quelques instants c'était de nous aider à restaurer...
M. Laplante: Dans votre projet, il y a seulement un petit point
que j'aime moins. C'est le paragraphe b: Vente des immeubles en tout ou en
partie à l'enchère, cela va. Soumissions publiques, cela va mais
je n'aime pas le "gré à gré".
M. Marin (Robert): On ne demande pas l'approbation de la
commission municipale.
M. Laplante: Oui mais même à cela. Si vous
étiez capables de faire sauter le "gré à gré", cela
ferait mon affaire.
M. Léonard: Je pense que c'est dans les lois
générales.
M. Laplante: Si cela existe ailleurs, je suis d'accord.
M. Morin (Robert): J'aimerais attirer l'attention de la
commission sur un texte qui est en annexe à la page 110 qui explique en
détail, la position de la ville vis-à-vis du centre-ville et la
nécessité d'avoir un centre-ville. Je tiens à vous faire
remarquer, encore une fois, que Saint-Léonard est une ville dont la
population est importante. C'est une ville homogène. Il est donc
important de réaffirmer le sentiment d'appartenant.
M. Léonard: M. le Président, je pense que c'est un
peu innovateur mais qu'on peut prendre des risques. Maintenant je restreindrais
cela à la zone centrale, c'est-à-dire au centre-ville vraiment.
Je pense qu'on peut déborder trop loin autrement, au moins à
titre d'expérience. Est-ce qu'on est d'accord sur ce point?
Le Président (M. Gagnon): Vous aviez déjà un
papillon M. le ministre que vous avez présenté. De quelle
façon pourriez-vous le restreindre? Alors le papillon remplaçait
immédiatement après le chiffre 22.
M. Léonard: Ce serait un nouveau papillon afin de
permettre la réalisation harmonieuse du centre-ville. Il y aura un
territoire. "La ville est autorisée à l'intérieur du
territoire décrit à l'annexe ...ou intitulé
centre-ville...
M. Di Ciocco: Je pense que l'expression "centre-ville" en terme
urbanistique a un sens précis. Le centre de la ville...
M. Léonard: On lit tout cela. Remplacez ce qui
précède le paragraphe a) de l'article 22 du projet de loi par ce
qui suit: "Afin de permettre la réalisation harmonieuse du centre-ville,
la ville est autorisée, à l'intérieur du territoire
décrit à l'annexe", et il s'agirait du territoire du centre-ville
uniquement.
Le Président (M. Gagnon): Le territoire du centre-ville
uniquement. C'est cela. Ce qui veut dire que le papillon est adopté et
l'article tel qu'amendé par le papillon est adopté?
M. Saintonge: M. le Président, est-ce que les descriptions
du territoire des zones du centre-ville, zones 1, 2 et 3 reviennent dans
d'autres articles que l'article...
M. Léonard: L'article 23.
M. Saintonge: L'article 23. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de
spécifier, à ce moment-là, "la ville est autorisée
à l'intérieur du territoire décrit à l'annexe comme
zone centre-ville?
M. Morin (Robert): On a mentionné "décrit comme
centre-ville à l'annexe". Donc, on fait référence à
la description du centre-ville.
M. Saintonge: "Décrit à l'annexe comme zone
centre-ville". C'est cela. Êtes-vous d'accord, M. le ministre?
M. Fallu: Je profite du moment où l'on va approuver cet
article pour féliciter la ville de Saint-Léonard qui est la
première municipalité au Québec à se donner,
justement dans son centre-ville, des aires piétonnières pour
faire en sorte que la ville devienne, pour le citadin, le lieu de plein
air.
M. Rainville: Merci beaucoup!
Le Président (M. Gagnon): Alors, est-ce que je peux barrer
cela? L'article 23.
M. Léonard: L'article 23, nous ne voyons pas ce que cela
ajoute à l'article 22. Mes services ne me recommandent pas de le
laisser.
M. Rainville: De toute façon, il avait été
scindé à la demande de vos services. Nous ne croyons pas que cela
ajoute et on est prêt à le retirer.
Le Président (M. Gagnon): On le retire. L'article 23 est
retiré. L'article 24.
M. Léonard: Non, on ne peut pas à 24.
M. Rainville: En fait, c'est un problème particulier. Je
peux vous exposer rapidement que la ville a voulu, parce que son territoire est
construit dans une très grande partie, prendre un arrangement l'an
dernier avec la municipalité de Montréal pour pouvoir
déposer la neige dans une grande carrière. La ville de
Montréal a posé des conditions exorbitantes. Le problème
va se poser, de toute façon, la journée où on aura un
hiver différent de celui qu'on vient de connaître et il va se
poser de façon aiguë. Où la ville va-t-elle entreposer sa
neige? Plus la municipalité va se développer, plus le
problème va être important et grave. Évidemment, on n'a pas
de territoire agricole pour aller y déverser cela, on n'a accès
à aucun cours d'eau, on n'est plus à l'époque des
fondeuses à neige, non plus. Donc, la municipalité de
Montréal a plusieurs carrières importantes sur son territoire qui
pourraient servir. Probablement qu'avec ce pouvoir, on pourrait facilement
obtenir une entente intermunicipale. Je vous l'ai dit. Je l'ai signalé.
C'est un problème et on est conscient du fait que ce qu'on demande
là est exceptionnel. S'il y a une autre solution, cependant, que le
ministère peut trouver à notre problème, on est tout
à fait réceptif. On n'exige pas que ce soit cette solution. On
n'a pas trouvé, nous, d'autres solutions. On est conscient que c'est
exceptionnel.
M. Léonard: J'ai le goût de demander à M. le
maire, qui siège au conseil de la CUM, de faire ses
représentations à ce niveau. Je pense qu'il y a d'autres
municipalités à la CUM qui peuvent disposer d'un dépotoir
à neige. Je comprends qu'il y a la ville de Montréal.
M. Rainville: En fait ce que vous nous dites...
M. Léonard: Avec les nouvelles structures à la CUM,
est-ce qu'on ne peut pas engager le débat en public et le faire
avancer?
M. Rainville: On peut toujours essayer.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Léonard: Juste un instant, c'est vraiment quelque chose
qu'on n'a accepté dans aucune municipalité. Cela a
été refusé plusieurs fois ailleurs aussi, même dans
des conditions difficiles; finalement les gens ont trouvé des
solutions.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: M. le Président, effectivement, la
municipalité de Saint-Léonard a fait des efforts gigantesques
dans le but de résoudre ses problèmes de dépotoir à
neige en construisant, il y a quelques années, trois fondeuses à
neige, équipements qui ont coûté très cher.
Évidemment, compte tenu de l'augmentation du coût du mazout, la
municipalité a décidé de fermer, à cause du
coût qui était vraiment exorbitant, à ce moment-là.
Au moment où on a construit ces fondeuses à neige, cela
permettait d'avoir une ville beaucoup plus propre. Présentement, compte
tenu du développement de la municipalité, il ne reste pas
beaucoup de terrains et c'est une municipalité qui se développe
encore même sur le plan industriel. On a plusieurs projets qui se
cristallisent dans cette municipalité et de plus, on est en
présence de nombreux terrains qui appartiennent au Canadien National et
qui sont situés dans la section industrielle. Je pense que la
municipalité de Saint-Léonard a quand même une croissance
industrielle qui peut s'accentuer du côté de l'est.
Au sujet des problèmes qu'ils ont avec les municipalités
de la CUM, toutes les municipalités de banlieue en sont conscientes. Il
reste que, quant à avoir une entente avec la ville de Montréal,
on va parler évidemment des carrières de Francon, des
carrières de Miron, qui servent à la cueillette des
déchets, la municipalité de Saint-Léonard et les autres
municipalités peut-être, on peut parler de Montréal-Nord
qui est une municipalité qui est construite presque à 100%. Ce
sont probablement les deux seules villes, dans l'île de Montréal
qui ont des problèmes véritables au sujet des dépotoirs
à neige. Je pense que la solution est, pour eux, d'aller à
l'extérieur du territoire de la CUM actuellement, compte tenu des
objectifs qu'ils avaient en construisant ce dépotoir à neige. Je
prétends donc que cela peut être une mesure de pression pour leur
permettre de négocier avec la ville de Montréal plutôt
qu'un désir... Il n'y a pas de municipalité qui va exproprier
dans une autre ville sans que le conseil de ville de l'autre ville soit
d'accord, au moins, de lui permettre d'exproprier. Je suggère qu'on
ajoute ce point dans le projet de loi.
M. Léonard: M. le Président, on pourrait permettre
à une ville d'acquérir du territoire à l'extérieur;
je ne suis même pas certain au moment où l'on se parle, que la loi
me permet de le faire de façon valable. J'ai eu des cas de lois
privées où, finalement, cela s'est révélé
défendu par la loi et je ne pouvais pas aller contre la loi. Une loi
privée ne peut permettre cela à l'heure actuelle. Je suis
conscient du problème mais on ne peut présentement adopter
l'article 24.
M. Rainville: Si vous me le permettez, M. le ministre, l'article
424 et l'article 425 de la Loi des cités et villes autorisent
déjà une municipalité à établir, à
acquérir ou posséder tous les terrains, toutes les servitudes,
tout usufruit dans les limites de son territoire dans un rayon de trente milles
de ses limites afin d'y établir des installations nécessaires
à son aqueduc. Évidemment, l'on comprendra que dans le cas de
l'aqueduc, l'on a considéré que c'est un service public
essentiel. De la même façon dans le cas de l'entrepôt de la
neige, cela peut devenir un problème d'hygiène publique parce
qu'on entrepose des amoncellements de neige très importants dans les
quartiers résidentiels et cela cause aussi des problèmes.
M. Léonard: Non c'est bien spécifié
"l'aqueduc". C'est ce que dit la loi et non pas autre chose.
M. Rainville: Alors la loi dit "l'aqueduc".
M. Léonard: Je rappellerai à l'Opposition qu'un des
membres éminents de sa formation politique qui avait appuyé un
projet de loi privé à cet effet avait voté contre son
propre projet.
Le Président (M. Gagnon): Alors l'article 24 est
retiré? L'article 25 est retiré?
M. Rainville: Oui l'article 25 est retiré.
Le Président (M. Gagnon): L'article 26 est-il
adopté?
M. Léonard: Non toutes les demandes de création de
fonds sont rejetées.
M. Rainville: L'article 26 concernant le fonds...
M. Léonard: Si vous me le permettez, à la suite de
quelques cas, de quelques essais qui ont eu lieu en 1971 et 1972, toutes
ces
demandes de fonds ont été refusées à toutes
les municipalités du Québec.
M. Rainville: Ce que je peux vous dire d'expérience c'est
que dans le cas particulier de la ville de Longueuil, ce fonds est
exceptionnellement utile et permet raisonnablement d'étaler les
dépenses municipales et particulièrement dans les années
de fluctuations et de précipitations qu'on connaît. Ce fonds,
dis-je, a permis aux contribuables de voir leur fardeau fiscal
étalé de façon plus intelligente et l'objectif qui est
donc suivi dans ce cas particulier, et je vous signale que dans le cas de la
ville de Longueuil c'est un projet de loi qui a été
accordé en 1971, qui a été revu et corrigé en 1982,
le pouvoir datait de 1971. On y a apporté des modifications en 1982 afin
de l'améliorer parce que c'est drôlement efficace. 11 s'agit
vraiment d'un instrument moderne et nécessaire pour une
municipalité qui investit des sommes importantes dans son
déneigement, qui possède un réseau urbain serré et
qui voit donc en conséquence sa capacité d'étaler cette
dépense. Parce qu'elle n'est pas responsable des fluctuations, on va
connaître un hiver où il n'y a pas de précipitations, un
autre où il y en a beaucoup. C'est un moyen, un mécanisme
très utile et celui qu'on vous propose est celui qui a été
adopté pour la ville de Longueuil tel que modifié en 1982. (18 h
30)
M. Léonard: Non, là-dessus, pas pour les
dépenses de déneigement, sûrement pas.
M. Saintonge: M. le ministre, n'y aurait-il pas lieu, en
considérant la demande actuelle de la ville de Saint-Léonard, qui
semble fondée sur une répartition quinquennale pouvant favoriser
les citoyens puisque c'est affecté à une dépense
précise et clairement identifiée, de tenter, dans le cadre d'une
municipalité ou de quelque autre municipalité, si cela devient
nécessaire, la création d'un tel fonds d'administration, d'un tel
fonds de stabilisation des dépenses de déneigement? Je comprends
que cela a déjà été refusé
antérieurement, mais, pour les motifs invoqués, je pense qu'il
pourrait être possible. de permettre cela et de voir l'évolution,
dans un cas particulier, d'un tel pouvoir spécial comme on l'a fait dans
d'autres cas spéciaux antérieurement.
M. Léonard: Depuis un bon bout de temps, sur toute
espèce de demande de fonds de stabilisation pour à peu
près n'importe quoi, parce qu'on peut se faire des fonds pour le
déneigement, on peut s'en faire pour les aqueducs et les égouts,
on peut s'en faire pour toutes sortes de choses, finalement, on gère par
fonds, c'est très différent comme administration. La
recommandation qu'on vous fait, c'est de ne pas accepter une telle demande et,
d'ailleurs, depuis dix ou douze ans, cela n'a pas été
accordé surtout en ce qui concerne le déneigement. Je ne suis pas
disposé, à l'heure actuelle, à créer un
précédent là-dessus.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: II me semble que cela ne peut pas apporter tellement
de problèmes si on voit la façon dont les villes, aujourd'hui,
arrangent leur budget. Prenons l'exemple de la ville - excusez si je reviens
à Montréal-Nord - de Montréal-Nord qui, en deux ans, a
enregistré un surplus budgétaire de près de 11 000 000 $,
à un moment donné; vous pouvez vous équilibrer d'une
année à l'autre là-dessus aussi...
M. Rainville: En fait, c'est là tout le problème et
je pense qu'il est bien posé quand on parle de surplus. C'est que les
années, effectivement, où il y a de faibles
précipitations, la municipalité va se retrouver avec un surplus
budgétaire important, ayant prévu pour un taux moyen. Mais
l'année où...
M. Léonard: Tout le monde sait qu'il n'a pas
neigé.
M. Rainville: C'est cela, c'est bon pour les années
passées. Pour l'année où il y a beaucoup de neige, elle
risque de se retrouver avec un déficit et, en conséquence, avec
l'obligation équivalente de taxation. L'objectif poursuivi par un fonds
de déneigement, contrairement à d'autres types de fonds, c'est
justement de permettre d'équilibrer de façon que la ville ne soit
pas tributaire des précipitations qu'elle ne contrôle pas. Elle
peut contrôler les travaux d'aqueduc, elle peut contrôler les
travaux d'égout, mais le déneigement, non. Parce que c'est...
M. Laplante: Vous pouvez quand même le prévoir d'un
budget à l'autre.
M. Rainville: On prévoit toujours un taux moyen.
M. Laplante: Un petit surplus.
Le Président (M. Gagnon): Alors, est-ce que l'article 26
est rejeté ou retiré?
M. Laplante: Retiré.
M. Saintonge: Une minute, on va demander...
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous le retirez ou si
vous le maintenez?
M. Saintonge: Vous pouvez le maintenir,
Me Rainville. La décision arrivera du ministre si vous voulez le
maintenir.
M. Rainville: Écoutez, le fonds de stabilisation des
dépenses de déneigement, c'est une mesure administrative qui sort
de la ville et qui, à l'usage de la ville de Longueuil, s'est
démontré valable et j'aimerais bien qu'on ait une position sur
cette question particulière.
Le Président (M. Gagnon): Alors, est-ce qu'il est
rejeté?
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Gagnon): II est rejeté.
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Gagnon): Sur division. L'article 27, M.
le ministre.
M. Léonard: Je pense que si on touche à cela
maintenant, cela va être par une loi générale.
M. Rainville: Le problème particulier des fonds
d'assurance, c'est que les municipalités de petite envergure ne pourront
jamais créer de fonds subtantiels et suffisants. C'est évident.
L'assurance, c'est fait pour les gens qui n'ont pas les moyens de payer les
sinistres. Dans le cas des grandes sociétés, dans le cas des
grandes municipalités et le cas du gouvernement en est un exemple, le
gouvernement du Québec, le présent gouvernement, a adopté
des politiques pour faire en sorte que les commissions scolaires ne prennent
plus de polices d'assurance dans le cas d'incendies d'écoles, etc. On a
créé dans tout le Québec, par voie de politiques
administratives, un fonds. C'était normal, le gouvernement a
calculé qu'il perdait de l'argent en s'assurant. C'est sûr. C'est
la même chose que la ville de Longueuil a calculée et une
étude actuarielle démontrait très bien que la ville de
Longueuil, sur dix ans, perdait 1 500 000 $. Dans le cas de la ville de
Saint-Léonard, c'est un fonds plus modeste, mais qui permet d'avoir des
franchises plus élevées. C'est une mesure, encore une fois,
administrative qui va permettre des économies substantielles à la
municipalité.
Je pourrais vous dire, à titre d'exemple, que les
municipalités sont présentement poursuivies pour des refoulements
d'égout. Il y a des centaines de dossiers et plusieurs
municipalités se trouvent dans ce cas. Évidemment, quand on a un
fonds d'auto-assurance, on y affecte les déboursés
inhérents à ce genre de situation de façon à
étaler les dépenses et qu'elles ne soient pas encourues, si
jamais il y avait condamnation au cours d'une seule année
financière. Ou alors la municipalité se trouve dans l'obligation
d'avoir des assurances complètes, ce qui est extrêmement
onéreux.
M. Léonard: Ce que vous émettez pourrait être
une mutuelle municipale, par exemple, ce n'est pas seulement pour une
municipalité. C'est pour cela que je dis là-dessus que
l'idée n'est pas nécessairement mauvaise, c'est qu'elle est de
portée générale. Ce n'est pas du tout affecté
à une seule municipalité.
M. Rainville: Par expérience auprès des
municipalités qui ont considéré la question, ce genre de
fonds ne plaît pas à toutes les municipalités
effectivement. Il y a des municipalités qui considèrent ne pas
avoir d'intérêt étant donné leur dimension et
l'idée d'une mutuelle serait possible, mais elles n'en ont pas
manifesté le désir, alors que la ville de Saint-Léonard la
croit essentielle et pourrait économiser. On parle de centaines de
milliers de dollars. C'est substantiel pour elle dans l'utilisation et la
gestion des deniers publics.
M. Léonard: Je dois vous dire une chose Me Rainville, vous
êtes en train d'approprier tout le budget de la municipalité par
un fonds sur le déneigement, un fonds sur l'assurance, un autre fonds...
Qu'est-ce qui reste à la fin du compte? Ce n'est pas comme cela qu'on
administre une ville.
M. Rainville: Quant à moi, je pense qu'il reste des sommes
importantes. Par le fonds de gestion des assurances, on créait un fonds
qui a un maximum de 1 000 000 $, le budget de la municipalité ne peuts'approprier de plus que 1% du budget annuel de la municipalité tel
que prévu. C'est une maximum, 1% par année. Quand la
capitalisation est atteinte, on n'a plus à y approprier quoi que ce
soit.
M. Léonard: C'est considérable 1% pour les
assurances seulement.
M. Rainville: C'est un maximum.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 27 est
adopté?
M. Léonard: Non, pas complètement.
Le Président (M. Gagnon): II est rejeté sur
division. Est-ce que vous le retirez?
M. Rainville: Non.
Le Président (M. Gagnon): Rejeté sur division.
M. Rainville: L'article 28 est retiré.
Le Président (M. Gagnon): L'article 28 est retiré.
Article 29?
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): L'article 29 est
adopté.
M. Léonard: Les articles 29 et 30, c'est le même
règlement no 999. D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Je n'ai pas l'article 30.
M. Léonard: Oui, il est juste en-dessous de l'article
29.
Le Président (M. Gagnon): Ah! L'article 30 est
adopté. Article 31?
M. Léonard: À l'article 31, nous sommes d'accord,
mais nous aurions des amendements de forme à proposer.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous avez
l'amendement?
M. Léonard: Oui. "Tous les règlements,
résolutions ainsi que tous les actes posés par la
municipalité de Saint-Léonard ne peuvent être
attaqués pour le motif qu'elle n'a pas respecté l'article 2 de la
loi amendant la Charte de la ville de Saint-Léonard-de-Fort-Maurice et
ratifiant le règlement no 51 de ladite ville. (1916, session 2, chapitre
83)."
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cet amendement qui
devient le nouvel article 31 est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article
31...
M. Léonard: ...tel qu'amendé est adopté.
Le Président (M. Gagnon): ...tel qu'amendé est
adopté. Article 32?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Article 33?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 34?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 35?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 36?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 37?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 38?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 39?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 40?
M. Léonard: Adopté. Il faut supprimer de l'annexe
tout ce qui est des zones 1, 2 et 3 et garder zone centre-ville. Alors la seule
zone que l'on concède dans l'annexe est la zone centre-ville. Les autres
zones sont supprimées.
Il y a deux articles qui ne sont pas dans le projet de loi, un qu'on
vous propose et l'autre qu'il faudra inclure; c'est ce qu'on appelle la clause
constitutionnelle: "La présente loi est faite indépendamment des
dispositions des articles 2 et de 7 à 15 de la loi constitutionnelle de
1982, annexe B de la Loi sur le Canada, chapitre 11 du recueil des lois du
Parlement du Royaume-Uni pour l'année 1982." pour nous éviter une
contestation...
Le Président (M. Gagnon): M. le maire.
M. Di Ciocco: Je pense qu'il ne fallait pas les inclure dans le
projet de loi.
M. Léonard: Merci M. le maire.
Le Président (M. Gagnon): L'article final dit que la
présente loi entre en vigueur le jour de sa sanction. C'est cela?
M. Laplante: Avant, est-ce que vous êtes conscients que
l'autre article qu'il vous propose évite toutes les disputes, les
concertations?
M. Léonard: II l'a refusé.
Le Président (M. Gagnon): Alors, le dernier article...
M. Léonard: II y a d'autres avocats qui savent qu'il faut
le prendre aussi.
Le Président (M. Gagnon): Le dernier article de la
présente loi entre vigueur le jour de sa sanction. Cela est correct M.
le ministre?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté.
M. Léonard: Est-ce qu'il est question que la proposition
de loi soit renumérotée?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Je voudrais remercier de sa présence et du
bon travail accompli dans la présentation du projet de loi, M. le maire
et MM. les conseillers ainsi que le gérant municipal et les procureurs
de la municipalité: Mes Rainville, Laperrière et Tremblay. Nous
vous remercions infiniment pour ce bon travail.
M. Léonard: M. le maire et les représentants de la
municipalité de Saint-Léonard, je n'ai pas eu l'occasion, au
début, de vous souhaiter la bienvenue. Cela m'a échappé,
car il y a eu un tour de table et M. le Président ne m'a pas
donné la parole. Je le fais maintenant et je vous remercie du travail
que vous avez accompli. Je vous souhaite bonne chance avec votre projet de
loi.
Le Président (M. Gagnon): Le projet de loi... Oui, M. le
maire.
M. Di Ciocco: Je voulais simplement vous dire qu'on vous invite
à Saint-Léonard.
Le Président (M. Gagnon): Le projet de loi 265, Loi
modifiant la charte de la ville de Saint-Léonard, a été
adopté avec beaucoup d'amendements.
La commission suspend ses travaux jusqu'à 20 h 30.
(Suspension de la séance à 18 h 45)
(Reprise de la séance à 20 h 45)
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît! Veuillez prendre vos sièges. Tel qu'il a été
entendu, nous allons refaire la liste des membres et intervenants pour le
projet de loi 28, Loi modifiant la Loi sur la Communauté
régionale de l'Outaouais.
Les membres de cette commission sont M. Beauséjour (Iberville),
M. LeBlanc (Mont-magny-L'Islet), M. Kehoe (Chapleau), M. Middlemiss (Pontiac),
M. Fallu (Groulx), M. Lachance (Bellechasse), M. Léonard (Labelle),
M. LeMay (Gaspé), M. Rocheleau (Hull), M. Saintonge (Laprairie),
M. Tremblay (Chambly).
Les intervenants sont M. Assad (Papineau), M. Bisaillon (Sainte-Marie),
M. Bissonnette (Jeanne-Mance), M. Desbiens (Dubuc), M. Doyon
(Louis-Hébert), M. Leduc (Saint-Laurent), M. Léger (Lafontaine),
M. Paré (Shefford).
À la place de M. Saintonge (Laprairie), ce sera M. Assad
(Papineau). Chez les intervenants, aucune correction. Maintenant, lorsque les
travaux ont été...
M. Tremblay: Je n'ai pas très bien compris. Vous avez dit
que M. Saintonge était remplacé; est-ce qu'il demeure...
Projet de loi 28
Composition et pouvoirs du conseil (suite)
Le Président (M. Laplante): II demeure membre, M. le
député. Lorsque les travaux sur la loi 28 ont été
ajournés, nous étions rendus à l'article 2, paragraphe 10.
C'est bien cela? Article 2, paragraphe 10, M. le ministre.
M. Léonard: Ce que cela dit, c'est: "Si le
président du conseil est un membre du conseil de l'une des villes (...),
le vice-président doit être membre d'une des municipalités
de Pontiac, La Pêche", en tout cas une des municipalités rurales
et vice versa.
Le Président (M. Laplante): Avez-vous des commentaires,
MM. les députés?
M. Saintonge: Dans une seconde, si vous voulez faire
preuve...
Le Président (M. Laplante): Ah oui. Ce sont des projets de
loi trop importants. Il y va de toute la vie d'une communauté.
Une voix: Quel article?
Le Président (M. Laplante): Article 2, paragraphe 10,
à la page 6.
L'alinéa 10 est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle le
paragraphe 11.
M. Léonard: II s'agit de la nomination du président
et du vice-président.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle le
paragraphe 12.
M. Rocheleau: M. le Président, simplement une question que
je trouve un peu complexe ici. J'aimerais avoir des explications
là-dessus. À l'article 11, on dit "Toutefois, s'il cesse
d'être membre du conseil avant l'expiration de cette période, il
cesse en même temps d'être président ou
vice-président." Je trouve cela un peu curieux, cela veut dire que si le
président devait démissionner pour une raison quelconque, maladie
ou autre, par le fait même, le vice-président est tenu lui aussi
de démissionner.
Une voix: C'est à 12.
M. Rocheleau: Pardon, c'est à 12.
M. Léonard: D'accord, je peux donner l'explication
là-dessus, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): II n'y a pas de
problème sur le 11, n'est-ce pas?
M. Rocheleau: Non.
Le Président (M. Laplante): D'accord, 12 dans ce
cas-là.
M. Léonard: C'est pour assurer l'alternance, parce que si
le président était quelqu'un d'une ville et qu'il était
remplacé par quelqu'un d'une municipalité rurale, il faudrait
assurer l'alternance, donc il cesse d'être vice-président. Il n'y
a rien qui l'empêche d'être réélu par le conseil
immédiatement après avec un nouveau président, si
lui-même ne le remplace pas. C'est pour assurer l'alternance.
M. Rocheleau: J'en conviens, mais j'ai l'impression nette que le
rôle de vice-président est accroché essentiellement au
rôle de président. Cela donne l'impression que cela
déprécie le poste d'un vice-président qui provient du
milieu rural et qui pourrait, à toutes fins utiles, demeurer
vice-président, même si le président démissionnaire
devait être remplacé. Dans le cas où le
vice-président pourrait être choisi à la présidence,
ce serait l'option que se réserverait la CRO de lui offrir ou de le
mandater au poste de président qui laisserait le siège de
vice-président vacant pour un résident urbain. Mais,
forcément, je trouve que, par le départ du président,
c'est qu'on oblige absolument le vice-président à
démissionner.
M. Saintonge: Tout ce que j'ai à ajouter là-dessus,
c'est qu'à l'article 11, il semble que le président et le
vice-président sont nommés pour une période de quatre ans.
Avec l'article 12, on vient faire une condition de cessation du mandat d'un
vice-président sur le défaut d'une autre personne, alors qu'il
est nommé pour quatre ans.
M. Léonard: Oui, mais le mandat de quatre ans est un
mandat maximum. Quelqu'un peut démissionner pour toutes sortes de
raisons, il peut devenir inapte à siéger, si jamais il
n'était plus maire de sa municipalité, ou plus membre du conseil.
Les quatre ans, il faut les interpréter comme étant un maximum.
Dans ce cas-là...
M. Saintonge: Moi, M. le Président...
M. Léonard: ...je pense que l'objectif, c'est d'assurer
l'alternance. Il y a peut-être d'autres façons de l'assurer.
M. Rocheleau: C'est parce que voyez-vous, chez nous, dans
l'Outaouais québécois, les municipalités qui composent la
CRO n'ont pas toutes des élections la même année. Cela veut
dire que, dans le cas où le président serait en provenance de
Gatineau -il y a une élection en novembre 1983 - et qu'on choisirait un
résident rural qui a été élu l'an passé,
dans le temps, ils ne se rejoignent pas au bout des quatre ans. C'est pour cela
que, normalement, un poste devrait être indépendant de l'autre.
C'est la même chose si un vice-président quittait, est-ce que le
président serait obligé d'abandonner son poste? Le cas n'est pas
là. C'est une réflexion qui a été faite par les
représentants ruraux, ils disent: Notre poste est accroché
à celui du président. Effectivement, c'est un fait et il n'y a
pas de raison, ce devrait être deux personnes qui ne forment pas
nécessairement une équipe, une "slate". Et, à cause du
fait que les élections peuvent apporter des modifications en cours de
mandat...
M. Léonard: Voyez-vous, si le vice-président
était un rural, cela implique que le président qui, lui, va se
représenter va être urbain. C'est cela que ça veut dire.
Moi, je pense qu'il faut laisser la chance à tout le monde et il faut
qu'un rural ait la chance de se présenter. Je ne vous dis pas qu'il sera
aussi souvent président de la CRO qu'un urbain, je ne présume de
rien. Toutefois, je crois qu'il peut très bien y avoir quelqu'un qui
vienne d'une municipalité rurale et qui soit ou qui puisse être
président. Là, il s'agit simplement d'assurer l'alternance parce
que si on laisse le vice-président en fonction qui viendrait, par
exemple, d'un monde rural -d'une municipalité rurale - il faudrait
automatiquement que le président vienne des villes.
M. Saintonge: À la condition peut-être, M. le
ministre, pour...
M. Léonard: II faut peut-être le rédiger
autrement, là...
M. Saintonge: L'article 12 pourrait être dans le sens que
le vice-président cessera de l'être si le nouveau président
vient d'un milieu rural. Là, il serait obligé de
démissionner si lui est un rural. Si c'est un urbain qui est
vice-président, si c'est un autre urbain qui est nommé
président, sa condition, autrement dit, dépendrait...
Le Président (M. Laplante): D'autre part...
M. Saintonge: Sa nomination, autrement dit, serait
protégée dans un sens, pour sa période de quatre ans, mais
sa démission serait encourue automatique par le fait qu'un autre de la
même catégorie que lui, soit un urbain ou un rural, soit
nommé, soit élu.
M. Léonard: Je pense que le premier poste à combler
et pour lequel il faut protéger le bassin de l'élection est le
poste de président et subséquemment le vice-président.
Le vice-président aussi peut avoir le désir de devenir
président. Il doit donc lui-même faire partie du bassin de
l'élection et il doit alors aussi démissionner comme
vice-président.
Il me semble qu'on s'entend sur le principe. J'ai bien l'impression que
c'est seulement sur la façon de...
M. Rocheleau: Mais dans le cas contraire, M. le Président,
où c'est le vice-président qui démissionnerait, est-ce que
le président doit aussi démissionner?
M. Léonard: Est-ce que je peux vous dire, à titre
de renseignement, qu'à la CUM, c'est la même chose,
c'est-à-dire le même principe et l'on avait
considéré que si le vice-président continuait d'être
vice-président, cela l'empêchait de se présenter à
la présidence. À ce moment, pour vraiment ouvrir tout ça,
il démissionnait et pouvait se présenter au poste de
président et ensuite on refaisait l'élection à la
vice-présidence. Maintenant, je pense que ce n'est pas...
M. Saintonge: Cela veut dire que quelqu'un ne pourrait avoir plus
de quatre ans de toute façon.
M. Rocheleau: Remarquez que c'est un article technique.
M. Léonard: II n'y a rien qui empêche les gens de le
réélire comme vice-président.
M. Saintonge: Pour un terme maximum de quatre ans...
M. Léonard: Mais toujours pour...
M. Saintonge: ...mais qui sera effectivement de moins de quatre
ans parce qu'il va rester moins de temps à son mandat à lui comme
maire de ville parce qu'il est déjà rendu... Mais, la condition
serait de le dire et ce serait peut-être plus difficile à
rédiger. Le but de l'amendement ou la suggestion qu'on aurait pu faire,
c'est que le poste de vice-président ou que le vice-président
soit obligé de démissionner advenant le cas qu'il soit élu
président ou qu'un autre de la même catégorie que lui soit
élu président. Cela veut dire que si c'est un rural, c'est un
autre rural qui était élu président. Cela pourrait
être comme cela et ainsi protéger le poste d'une certaine
façon pour le maximum de quatre ans.
M. Léonard: Par ailleurs, disons une chose. Vous avez un
nouveau président, il est peut-être important que le
vice-président soit quelqu'un qui fasse aussi très bien
équipe avec lui. Cela ne donne rien d'imposer quelqu'un. Je suis certain
que la rédaction actuelle donne plus de flexibilité au conseil de
la CRO. Ils peuvent choisir leur président et leur vice-président
pratiquement à chaque fois.
M. Saintonge: C'est la remarque, comme mon confrère de
Hull le soulignait, qui avait été notée je pense par un
maire de Pontiac, entre autres, sur le fait que les ruraux se sentaient un peu
mis de côté par la façon dont l'article était
rédigé, en disant qu'il est assez évident que la plupart
du temps ce sera un urbain qui sera président et qu'un rural ne pourra
jamais accéder à la présidence ou très rarement.
Et, dans son poste de vice-président, il sera toujours escamoté
advenant qu'il y en ait un qui démissionne. Son poste est alors soumis
ni plus ni moins au maintien en fonction d'une autre personne.
M. Léonard: Cela, je pense que seule l'expérience
le dira. (21 heures)
M. Rocheleau: Remarquez, je n'ai pas l'intention de passer la
soirée là-dessus. C'est simplement que je trouvais que les ruraux
comme les urbains sont aussi fiers les uns et les autres. Ils sont aussi
orgueilleux et l'un dit: Si le président, pour une raison,
démissionne, il nous accroche en passant et on doit démissionner
aussi. Alors qu'il n'est pas vrai que ce même vice-président
pourrait être réélu, tenant compte du "bargaining" ou des
échanges qui pourraient se faire. Cela pourrait arriver dans les six
mois de la nomination.
M. Léonard: Cela dépend comment on voit la
situation se produire. Si le premier président est un rural, par
exemple.
Une voix: Cela ne se peut presque pas.
M. Léonard: Cela pourrait arriver. Ah celai Est-ce qu'on
peut dire quelque chose? L'an dernier personne n'aurait dit ici ou n'aurait
juré que M. Des Marais serait président de la CUM et pourtant il
l'est.
M. Rocheleau: Bien moi je vous avoue candidement, M. le
Président, que si j'étais encore maire de Hull je souhaiterais
que ce soit un rural qui soit président du conseil de la CRO, pour
toutes sortes de raisons.
M. Léonard: Cela pourrait être un excellent
compromis effectivement.
M. Rocheleau: Oui cela pourrait. Cela me permettrait plus de
liberté pour vaquer à d'autres occupations, mais ce que je
trouvais à l'intérieur de ceci...
M. Léonard: C'est vrai que lorsque vous avez dit, au tout
départ, que vous étiez candide c'était... Cela va
très bien.
M. Rocheleau: Mais...
M. Léonard: Oui, oui, mais c'est vrai. Vous avez
raison.
M. Rocheleau: C'est un fait. M. Léonard: Oui,
oui.
M. Rocheleau: C'est un fait. C'est pour cela que j'ai dit que
l'un semble être accroché à l'autre et c'est pour cela que
dans l'hypothèse où le nouveau président est élu et
dans la même hypothèse où les élections ne
concordent pas... Supposons que les élections de Hull ont eu lieu en
1982; disons que ce serait un président qui viendrait de Hull élu
en 1982. Cela veut dire qu'il a un mandat de trois ans possible ou trois ans
maximum, alors que le vice-président qui serait attaché à
son poste serait là pour possiblement quatre ans. Alors dans trois ans
il faudrait qu'il démissionne parce que le président serait
possiblement changé à cause de l'alternance. Cela ne veut pas
dire qu'une fois réélu il reviendrait; il peut être
remplacé par un autre...
M. Léonard: Est-ce qu'on ne considère quand
même pas que la rédaction actuelle donne plus de
flexibilité au conseil de la CRO dans le choix du tandem qui va
être à la direction, président, vice-président,
comme c'est là? Disons...
M. Rocheleau: Remarquez que ce n'est pas une question de fond, ce
n'est pas une question de principe fondamentale.
M. Léonard: Oui, je sais. Mais pour moi aussi...
M. Rocheleau: S'ils peuvent s'entendre avec cela, c'est
simplement que j'avais eu des réflexions de ruraux qui disaient: Notre
poste, si on est vice-président...
M. Léonard: Je cherche, M. le député, ce qui
peut défavoriser les ruraux dans cette rédaction-ci. Je ne suis
pas convaincu que cela défavorise les ruraux.
M. Rocheleau: Non. Simplement le fait que le président, en
démissionnant, entraîne la démission du
vice-président. Dans l'hypothèse que le président
démissionnerait et que le vice-président demeurerait en poste ou
dans l'hypothèse que le vice-président voudrait être mis en
nomination à la présidence, là il devrait quitter son
poste. Mais, dans l'hypothèse où il ne voudrait pas être
mis en nomination pour la présidence, on devrait élire un nouveau
président parmi les urbains.
Écoutez, vous avez le temps d'y penser dans les prochaines
heures. Si, à un moment donné...
M. Léonard: Oui, d'accord. On le suspend.
Le Président (M. Laplante): Suspendu. Article...
M. Rocheleau: ...et simplement l'examiner.
M. Léonard: II faudrait noter cela.
Le Président (M. Laplante): Le paragraphe 12 de l'article
2, c'est cela.
M. Léonard: Ne trouvez-vous pas que cela en... Est-ce que
cela en suspend plusieurs en même temps?
Le Président (M. Laplante): Non. Il y a seulement le
paragraphe 12.
Une voix: Le paragraphe 13.
Le Président (M. Laplante): Le paragraphe 13 n'a pas de
rapport avec cela.
M. Léonard: Non, non. D'accord. Pour le paragraphe 13 il
n'y a pas de problème.
Le Président (M. Laplante): Non. Paragraphe 13
adopté.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Paragraphe 14?
Une voix: J'ai lu...
M. Léonard: Non, c'est seulement le
lire.
Le Président (M. Laplante): Le paragraphe 14: "Le conseil
fait la nomination prévue par l'article 9...
Une voix: ...ou le vice-président cesse de
l'être."
Une voix: II n'y a pas de problème là. M.
Léonard: Non.
Le Président (M. Laplante): Une concordance.
Adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Paragraphe 15?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Paragraphe 16?
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Rocheleau: On dit ici: "Le président et le
vice-président du conseil ont droit à la
rémunération et à l'allocation additionnelles
fixées par règlement du conseil et payées par la
communauté". Je voudrais peut-être faire référence
à la loi 105, la loi sur la démocratie, qui a été
adoptée en 1980 et dans laquelle on permettait les émoluments du
conseil dans l'hypothèse où le conseiller avait 10 000 $ et que
le maire avait trois fois le salaire du conseiller. S'il occupait un poste
à l'exécutif, il avait l'équivalent du salaire d'un
conseiller, alors cela lui donnait effectivement quatre fois le salaire.
Tenant compte de cet élément, je me pose la question
à savoir si, dans la loi 105, le cumulatif des fonctions occupées
ne pouvait pas dépasser un certain maximum, je pense que c'était
60 000 $. Dans le cas présent, il n'y a pas de plafond fixé; il
n'y a pas de référence non plus.
M. Léonard: Oui, il y a un plafond de 65 500 $ à
l'heure actuelle.
M. Rocheleau: En vertu de quoi?
M. Léonard: C'est le même que celui pour les maires
en vertu de la Loi sur les cités et villes. C'est fixé par
décret du gouvernement à chaque année. De par la loi 105
aussi, c'est indexé à chaque année.
M. Kehoe: Pourquoi, au deuxième paragraphe de l'article
16, donnez-vous l'effet rétroactif jusqu'au 1er janvier de
l'année précédente?
M. Léonard: C'est parce que ces règlements sont
revus au début de chaque année. On vote le budget avant Noël
et la réglementation qui en découle est adoptée
après le 1er janvier. C'est pour couvrir la période à
partir du 1er janvier.
M. Kehoe: C'est une courte période de temps entre...
M. Léonard: Ah oui! Ce n'est pas quelque chose que l'on
vote le 31 décembre ou le 15 décembre rétroactivement au
1er janvier.
M. Rocheleau: Est-ce inclus dans la loi actuelle? Est-ce qu'on
doit faire référence à la loi 105? Est-ce que le maximum
des postes cumulés est inscrit? Ou est-ce qu'on doit faire
référence aux municipalités? À l'intérieur
de la loi 105, on mentionne que tout cumulatif de postes ne peut pas
dépasser un certain maximum.
M. Léonard: C'est le total de toutes les
rémunérations. Si quelqu'un siégeait à plusieurs
commissions en même temps il pourrait peut-être dépasser le
maximum, surtout les maires des grandes villes comme Hull et Gatineau, par
exemple; peut-être bien, mais c'est fixé par la loi. C'est fait
comme cela pour toutes les villes du Québec à l'heure actuelle.
C'est un règlement adopté par décret du gouvernement que
le Conseil des ministres adopte à chaque année et on l'ajuste en
fonction du taux de l'inflation.
Je voudrais revenir à la question de M. le député
de Chapleau. Le règlement est fait à chaque année.
À la CRO, il doit être fait en début d'année, donc
il entre en vigueur à partir du 1er janvier. On ne pourrait pas voter
deux règlements dans la même année, donc par le fait de la
tradition prise, il s'agit toujours d'un règlement adopté dans
l'année, probablement au début de l'année, mais
rétroactivement au 1er janvier.
Le Président (M. Laplante): D'accord? Le paragraphe 16 est
adopté. Paragraphe 17?
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: Oui, adopté.
Le Président (M. Laplante): Au paragraphe 18, il y a un
papillon.
M. Léonard: Le paragraphe 18 se lirait comme suit. Si je
lis le tout: "Le président du conseil a la direction des affaires et des
activités de la communauté ainsi que de ses fonctionnaires et
employés sur lesquels il a
droit de surveillance et de contrôle. Il veille à
l'observation de la présente loi et des règlements de la
communauté et à l'exécution des décisions prises
par résolution du conseil. Il agit à titre de représentant
de la communauté."
On ajoute ici aux fonctions du président du conseil celle de
veiller à ce que les décisions du conseil prises par
résolution soient mises en vigueur.
M. Rocheleau: Je pense que c'est relativement important. On a eu
dans certaines municipalités et au cours des dernières
années des décisions qui ont été prises par les
municipalités mandatant leur représentant à prendre une
position à la table de la CRO. Certains ne se voyaient pas
attachés, liés par la résolution, alors qu'ici, le
président et le vice-président devront être liés par
la décision du conseil à faire les volontés de la
majorité du conseil. Je pense que c'est un point...
M. Léonard: Adopté?
Le Président (M. Laplante): L'amendement est adopté
tel qu'amendé. J'appelle le paragraphe 19.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle le
paragraphe 20.
M. Léonard: Je pense qu'il faut suspendre. Il y a une
incohérence dans la rédaction...
Le Président (M. Laplante): Avec le paragraphe 12?
M. Léonard: Avec le paragraphe 12. Oui. Nous avons donc
suspendu les paragraphes 12 et 20.
Le Président (M. Laplante): Les paragraphes 7, 12 et 20
sont suspendus.
M. Léonard: Le paragraphe 7?
Le Président (M. Laplante): Oui, le paragraphe 7
était suspendu aussi.
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Laplante): On n'adopte donc pas tout de
suite l'article 2. J'appelle l'article 3 et on reviendra lorsque vous serez
prêts. D'accord?
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Compte tenu qu'il y a trois
paragraphes de suspendus, j'appelle l'article 3, paragraphe 23.
M. Rocheleau: À l'article 3, paragraphe 23, on dit:
"L'ordre du jour de chaque assemblée régulière du conseil
est dressé par le secrétaire de la communauté et comprend
les sujets qui lui sont communiqués en temps utile ou selon le
règlement de régie interne du conseil par: le président,
une commission du conseil ou un groupe d'au moins trois membres du
conseil."
Le dernier petit paragraphe en bas qui se lit comme suit: "L'ordre du
jour d'une assemblée régulière du conseil comprend
également un sujet dont la loi exige la discussion lors de cette
assemblée."
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Rocheleau: Je voudrais qu'on m'explique pourquoi l'ordre du
jour doit tenir compte d'un sujet dont la loi exige la discussion.
M. Léonard: Le budget, par exemple.
M. Rocheleau: On ne discute pas du budget à chaque
assemblée.
M. Léonard: Non, pas à chaque assemblée mais
si l'ordre du jour comprend également un sujet dont la loi exige la
discussion lors de cette assemblée. On doit adopter le budget avant
Noël, donc, à la réunion de novembre ou de
décembre...
M. Rocheleau: Mais de la façon que cela est écrit,
M. le Président: "l'ordre du jour d'une assemblée
régulière du conseil comprend également..." Cela veut dire
qu'à chaque assemblée...
M. Léonard: Non, non, non. S'il y a un sujet exigé
par la loi, par exemple le budget, une décision doit être prise
sur le budget, cela suppose que le budget doit être à l'ordre du
jour.
M. Kehoe: Est-ce que, normalement, ce n'est pas le devoir du
président de voir à ce que ces articles, que la loi les oblige
à discuter, soient à l'ordre du jour? Je me demande si ce
paragraphe n'est pas là pour rien dire.
M. Saintonge: Le secrétaire de la communauté
pourrait avoir l'obligation d'inscrire...
M. Kehoe: Je me demande quelle utilité ce paragraphe peut
avoir parce que si le président fait son travail, il discutera
certainement des sujets dont la loi l'oblige.
M. Léonard: Le secrétaire l'inscrit automatiquement
sans que cela lui soit demandé par le président. Je dois dire que
cette rédaction vient - il faudrait peut-être
retrouver cela dans l'histoire - de la CUM où, à un moment
donné, je pense qu'il y a eu des problèmes de ce type et la loi a
précisé qu'il y a des sujets exigés par la loi qui
devaient être inscrits à l'ordre du jour.
M. Saintonge: Est-ce que ce ne serait pas une fonction du
secrétaire de la communauté d'en faire une obligation? On
pourrait dire: Le secrétaire doit inscrire à l'ordre du jour
d'une assemblée un sujet dont la loi exige la discussion. On devrait en
faire une obligation au secrétaire de la communauté.
M. Léonard: C'est un peu ce qui est dit, M. le
député. "L'ordre du jour de chaque assemblée
régulière du conseil est dressé par le secrétaire
de la communauté." On fait devoir au secrétaire d'inscrire cela.
Je dois dire qu'il y a peut-être une volonté d'uniformiser avec la
loi de la CUM. C'est exactement la même rédaction que la loi de la
CUM où on dit: Le secrétaire de la communauté doit mettre
cela... (21 h 15)
M. Kehoe: Dans la loi de la CUM, un membre du conseil peut
communiquer un sujet à l'ordre du jour. Pour cette affaire, cela en
prend trois. Y a-t-il une raison pour cette différence?
M. Léonard: C'est "ou", non pas "et".
M. Kehoe: Oui, je sais. "Un groupe d'au moins trois
membres"...
M. Léonard: Oui.
M. Kehoe: Si je ne me trompe, à la CUM, c'est un membre du
conseil qui peut le faire. À moins que...
M. Léonard: Non, non. C'est plus que cela. On peut le
retrouver, mais c'est plus que cela. Je crois que ce sont douze ou quinze
membres à la CUM qui peuvent faire inscrire un sujet à l'ordre du
jour. En tout cas, on pourra le vérifier.
M. Kehoe: Mais y a-t-il une raison majeure pour laquelle un
membre ne pourrait pas le faire? Enfin, il ne doit pas arriver tellement
souvent qu'un membre puisse avoir un sujet à l'ordre du jour à
discuter. Je ne vois pas l'obligation pour laquelle ce serait...
M. Rocheleau: Cela prend au moins trois conseillers pour
commander une assemblée du conseil.
M. Léonard: Oui. C'est cela. Peut-être que vous
auriez les mêmes sujets si quelqu'un se butait, disons, à exiger
quelque chose. Vous verriez cela à chaque assemblée et la loi lui
ferait obligation, tandis que pour trois, il y a quand même un minimum de
consensus. Même s'il n'est pas majoritaire, il y a quand même...
Combien?
M. Rocheleau: À part cela, c'est qu'un conseiller, de son
propre chef, pourrait commander...
M. Léonard: M. le Président, à la CUM, ce
sont effectivement quinze membres. Quand il y a un membre - si vous me
permettez - il y a toute une procédure par laquelle un seul membre doit
procéder.
M. Rocheleau: En l'occurrence, M. le Président,
normalement, c'est le président qui commande les assemblées ou
qui fixe les dates des assemblées...
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: ...ou d'une commission du conseil. Si le
président refuse de commander une assemblée, cela prend alors
trois membres du conseil...
M. Léonard: C'est cela.
M. Rocheleau: ...qui ont le droit d'exiger la convocation.
M. Léonard: Comme il y a déjà 17 ou 18
membres du conseil, on dit que trois membres sur 18 sont requis pour pouvoir
inscrire un sujet à l'ordre du jour. S'il n'y a pas trois membres qui
veulent en parler, il me semble que le sujet a peu de chance de
présenter beaucoup d'intérêt pour l'ensemble du
conseil.
M. Rocheleau: Quant à moi, je retiens simplement ce petit
paragraphe. J'essaie de comprendre pourquoi on doit inscrire un sujet que la
loi exige. Quand un président ou quand une commission commande une
assemblée du conseil, cela peut être pour discuter des ordures
ménagères, cela peut être pour discuter de toutes sortes de
choses. Cela peut être pour discuter d'une festivité
régionale. À ce moment-là, on ne retrouverait pas un sujet
dont la loi exige la discussion.
M. Léonard: Je pense qu'il y a une espèce d'ordre
du jour régulier à un conseil où vous retrouvez la
correspondance...
M. Rocheleau: Le procès-verbal...
M. Léonard: ...le procès-verbal et ces
choses-là. Le secrétaire ne pourrait pas le faire sauf sur avis
du président, si cela n'était pas prévu soit dans les
règlements -je suppose qu'il y a une réglementation propre
à la CRO comme ailleurs - ou soit par la loi. Cela implique que le
secrétaire
lui-même a des choses à faire, par rapport à l'ordre
du jour, qui sont automatiques parce qu'elles sont déjà
prévues dans la loi.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Article 23?
M. Léonard: Au niveau de la correspondance, le greffier
d'une ville, au moins à ce niveau-là, doit donner lecture de la
correspondance officielle. Je ne parle pas des imprimés ni de tout ce
que les municipalités peuvent recevoir mais je parle des communications
officielles et des lettres reçues au conseil. Je pense qu'un
secrétaire qualifie cela automatiquement de "correspondance".
M. Rocheleau: Encore là, ce n'est pas un sujet qui...
M. Léonard: On ne se battra pas là-dessus.
M. Rocheleau: À l'article 24, M. le Président...
L'article 23 est adopté.
Le Président (M. Laplante): D'abord, on va adopter
l'article 3, paragraphe 23. Adopté.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Maintenant, article 4,
paragraphe 24? Il va falloir que je fasse attention tout le long.
M. Léonard: C'est de concordance.
M. Rocheleau: Oui, il n'y a pas de problème au paragraphe
24. Adopté.
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Paragraphe 24, article 4,
adopté. Article 5, paragraphe 25?
M. Léonard: Paragraphe 25.1. M. Rocheleau: Le
secrétaire...
Le Président (M. Laplante): Paragraphe 25.1.
M. Rocheleau: "Le secrétaire fait publier un avis
préalable de la tenue de chaque assemblée du conseil dans un
journal diffusé dans le territoire de la communauté." C'est
uniquement pour les assemblées spéciales.
M. Léonard: Non, pour toutes les assemblées.
M. Saintonge: Les assemblées ne sont pas à date
fixe. C'est pour cela. Les assemblées sont publiques. C'est pour
prévoir, informer.
M. Léonard: Elles peuvent être à date fixe,
mais c'est pour faire penser au public qu'il y a assemblée du
conseil.
M. Saintonge: Pour fins d'information.
M. Léonard: Pour fins d'information et sensibiliser les
gens. Il y a la période des questions.
M. Rocheleau: Est-ce qu'on retrouve, dans la Loi sur les
cités et villes et dans le Code municipal, une obligation de publier au
préalable une assemblée du conseil? Alors, ils sont
obligés de publier.
M. Saintonge: Oui, l'article 48. C'est la même chose.
M. Léonard: La Communauté urbaine de Québec
et la CUM aussi.
M. Rocheleau: Je considère qu'à la
Communauté régionale de l'Outaouais, comme à la CUM et
à la CUQ, quand un règlement qui entraîne des
dépenses est adopté, il n'est pas soumis sous forme de
référendum ou sous forme de consultation populaire, alors que
dans une municipalité, il doit être publié si c'est un
règlement d'emprunt ou autre, et on doit procéder à une
consultation ou une approbation. Les citoyens ont le droit de déposer,
dans les jours qui suivent, une protestation à la passation d'un tel
règlement. Dans le cas de la Communauté régionale de
l'Outaouais, ce sont les municipalités qui ont la responsabilité
de la répartition des coûts qu'entraîne un règlement
adopté, tenant compte du taux ou tenant compte de la répartition
basée sur l'évaluation ou autre. C'est pour cela que je me pose
la question, à savoir si, effectivement, l'organisme régional qui
relève de ses mandataires, les municipalités.... Est-ce que c'est
à cause du coût? La publication bimensuelle dans le
Régional ou dans un autre hebdo, ou même dans le Droit comporte
des coûts...
Une voix: II faudrait que ce soit le Droit. C'est le seul qui
est...
M. Kehoe: Justement, je vous pose la question. Quelle est
l'utilité de cela? Après un certain temps, les gens sont
accoutumés. Ils savent ou ils devraient savoir que, sur une base
régulière, deux fois par mois ou mensuellement, il y a une
assemblée. Les coûts, cela ne peut pas être prohibitif, mais
il reste quand même que ce sont des coûts, à toutes fins
utiles, quasiment inutiles, parce que les personnes qui sont affectées
par ce
qui sera discuté, normalement, savent qu'il va y avoir une
assemblée. Je me demande quelle est, dans l'ensemble, l'utilité
de cette obligation.
M. Léonard: Je pense qu'une des choses, c'est que vos
citoyens, lorsqu'il s'agit d'une municipalité, sont déjà
plus proches de la municipalité et, déjà, souvent, on se
plaint du peu de participation des citoyens à la municipalité, au
niveau local, j'entends bien. Quand on arrive au niveau régional, pour
l'ensemble des gens, cela a l'air d'une grosse organisation, loin d'eux. Le
seul contact, finalement, pour l'ensemble des citoyens, très souvent,
c'est par les médias. Au moins ils savent qu'il y a une
assemblée. L'autre élément, c'est que les médias
ayant publié eux-mêmes l'assemblée, l'inscrivent à
l'ordre du jour de leur information et les journalistes couvrent les
assemblées du conseil. Vous dites que les gens s'habituent au fait que
ce soit une fois par mois ou deux fois par mois. Mais, en
réalité, s'il n'y avait pas d'information, ils ne le sauraient
plus et ils oublieraient cela complètement dans le paysage.
M. Kehoe: Normalement...
M. Léonard: II y a l'inverse. On peut retourner
l'argument. Je pense qu'il y a quand même le fait suivant. C'est une
instance intermunicipale déjà plus loin des citoyens qu'un simple
conseil municipal où on se plaint parfois, et même souvent, du
manque de participation et je pense qu'il faut la favoriser par un peu de
publicité autour de ces activités comme les assemblées du
conseil. Je ne pense pas que le coût... Si la CRO devait payer même
pour faire sa propre information, ce serait peut-être très
coûteux, alors que s'ils annoncent leur assemblée, en contrepartie
ils vont avoir des comptes rendus des réunions, donc, une meilleure
information au sujet des activités. Cela fait partie de la
société, je trouve.
M. Middlemiss: Si l'avis n'inclut pas l'ordre du jour, comment
les gens vont-ils savoir s'il y a un sujet d'intérêt?
M. Léonard: Nous avions discuté de cette question.
Nous ne voulons pas être trop directifs quand même envers les
conseils des communautés régionales ou des municipalités
régionales de comté. C'est à peu près le même
problème. En réalité, la municipalité
régionale de comté, aussi bien que les communautés
régionales ou les communautés urbaines ont intérêt
à donner elles-mêmes de l'information quant à l'ordre du
jour où il sera discuté de telle et telle chose.
Elles-mêmes peuvent prendre l'initiative de faire cela. Par ailleurs, si
nous leur imposons de mettre l'ordre du jour, cela veut dire qu'elles vont
être obligées de mettre tous les détails de l'ordre du
jour, y compris les éléments récurrents de l'ordre du
jour. Alors que si on les laisse libres de le faire, elles peuvent simplement
attirer l'attention sur les sujets les plus importants.
M. Middlemiss: Mon but n'était pas de les forcer. Si on
veut créer un intérêt de participation...
M. Léonard: Oui, mais ils peuvent le faire. C'est au
conseil de prendre l'initiative d'utiliser l'information qui va attirer de
l'intérêt.
M. Kehoe: Est-ce que la même obligation existe pour les
assemblées des MRC?
M. Léonard: ...aux communautés urbaines... À
la CUM, en tout cas...
M. Rocheleau: M. le Président, est-ce que le...
M. Léonard: Excusez. Je pense que nous avons ajusté
la loi de la CUQ l'an dernier, au mois de décembre, sur le même
modèle. La loi de la CUQ avait déjà été
modifiée assez profondément en 1978, je crois. Nous avons
apporté d'autres amendements dans la loi 92, vous y étiez, et qui
était de concordance très souvent avec la loi de la CUM.
Le Président (M. Laplante): L'article 5, paragraphe 25.1
est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 6,
paragraphe 27?
M. Rocheleau: Quand on mentionne que les assemblées du
conseil sont publiques, la seule inquiétude que j'ai, c'est la question
de salle de conseil parce qu'à la Communauté régionale de
l'Outaouais, actuellement, une fois que la table est remplie, il ne reste pas
grand-place. Je comprends que la communauté régionale peut
toujours louer des espaces, louer une salle ou louer la salle du conseil de
Hull, mais je me pose de sérieuses questions là-dessus. Remarquez
que je n'ai pas d'objection parce que les citoyens n'ont jamais
été refusés, on n'a jamais refusé l'accès
aux citoyens qui voulaient venir à une assemblée et si cela
arrivait, on leur payait même un café parce qu'on se sentait
tellement privilégiés de voir quelqu'un assister à une
assemblée, on essayait...
M. Léonard: C'était l'oiseau rare. M. Rocheleau:
C'était l'oiseau rare.
M. Kehoe: ...pour avoir des assemblées, M. le
député.
M. Rocheleau: Écoutez, je n'ai pas d'objection à ce
qu'ils fassent cela où ils voudront. Ils pourront le faire à tour
de rôle dans chacune des municipalités s'ils veulent. J'ai
l'impression qu'ils peuvent déplacer leurs assemblées. Il n'y a
pas de restrictions là-dessus. M. le ministre, il n'y a aucune
restriction...
M. Léonard: Je pense, sinon des problèmes de
logistique.
M. Rocheleau: Le fait d'avoir sa place d'affaires à telle
adresse ne l'empêche pas pour autant d'avoir une assemblée...
M. Léonard: Non, elles peuvent siéger ailleurs.
M. Rocheleau: ...comme une municipalité peut siéger
dans différents quartiers, au cours de l'année, faire des...
M. Léonard: Dans la salle de spectacles
principalement.
M. Middlemiss: À Pontiac cela se fait, ils le font une
fois à Eardley et une fois Quyon.
M. Léonard: Remarquez qu'on ne précise pas
là-dedans. Je suis sûr qu'il y a quand même un peu de place
autour de la table du conseil de la CRO. J'ai visité cela, c'est une
très belle salle. Si jamais il manquait de place éventuellement,
ils agrandiront ou ils trouveront autre chose. (21 h 30)
M. Rocheleau: Ils peuvent toujours faire des arrangements avec la
ville de Hull.
M. Léonard: Ce sera d'ailleurs une marque de leur
succès.
M. Rocheleau: Oui, parce que la ville de Hull a une salle de
spectacles qui est la salle du conseil; c'est toujours un certain spectacle,
alors il s'agit d'aménager pour 18 membres.
Le Président (M. Laplante): L'article 6, paragraphe 27
est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Paragraphe 28?
M. Léonard: Adopté.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Paragraphe 28, adopté.
Article 6, adopté. Article 7, paragraphe 34?
M. Léonard: Adopté.
M. Saintonge: Oui, mais la seule chose, M. le Président,
on précisait antérieurement, à l'article 34, "quand les
voix sont également partagées, la décision est
considérée comme rendue dans la négative." On ne le
spécifie pas actuellement dans l'article 34, cela va peut-être de
soi, mais puisque la disposition antérieure le spécifiait...
M. Léonard: On pourrait toujours le préciser, mais
la tradition veut que ce soit ainsi, cela va de soi.
M. Rocheleau: Mais dans l'éventualité, étant
donné qu'il y a souvent des références ou des
interprétations que l'on donne, si ce n'est pas précisé,
on ne peut faire référence et si, dans le cas où il y
avait un avis juridique de demandé...
M. Saintonge: Je comprends, mais l'objection c'est que bien
souvent, quand vous interprétez un texte de loi, vous regardez le texte
précédent. C'est une disposition qui est enlevée et,
à moins que la disposition ne veuille rien dire... Le but de ma question
c'était juste de faire une précision à savoir pourquoi
vous l'enleviez, surtout du fait qu'on précise dans un autre article
qu'il n'y a pas de voix prépondérante au président ou au
vice-président.
M. Léonard: En fait c'est nul, on n'agit pas.
M. Rocheleau: C'est nul.
M. Léonard: La résolution n'existe pas, c'est ce
que cela veut dire.
M. Saintonge: C'est la même chose. C'est que souvent c'est
à préciser et, si ce n'est pas précis, cela peut porter
à discussion. Qu'est-ce que cela veut dire?
M. Léonard: À l'heure actuelle, on l'enlève
systématiquement de toutes les lois. On l'a enlevé à la
CUM, à la CUQ.
Le Président (M. Laplante): Article 34.1?
M. Léonard: L'article 34 est adopté?
Le Président (M. Laplante): Oui, l'article 34 est
adopté. Article 34.1?
M. Léonard: Les règlements à la
majorité des deux tiers, sauf ceux aux trois quarts qu'on verra plus
loin.
Des voix: D'accord, adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 34.2.
Adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article
34.3?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 7,
adopté. J'appelle l'article 8, paragraphe 35.
M. Léonard: Pas de problème.
Le Président (M. Laplante): Pas de problème?
M. Rocheleau: Dans le 34.3 on dit: "Toute extension d'un service
de la communauté à une municipalité non desservie requiert
l'accord du conseil de cette municipalité." Est-ce que par contre...
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: ...une municipalité desservie qui voudrait
se retirer d'une service, seul l'accord de cette municipalité est
requis?
M. Léonard: Je ne pense pas parce qu'il y a sûrement
des engagements qu'elle doit respecter et il doit y avoir entente entre les
parties.
M. Rocheleau: Simplement à titre de
référence, il y a quelques années, en 1977
particulièrement, une municipalité voulait se départir du
service de transport en commun - la municipalité de La Pêche,
entre autres -mais elle avait par contre une redevance envers la
Communauté régionale de l'Outaouais par le biais de la CTCRO. On
avait accepté de retirer le transport en commun, moyennant qu'elle paie
ses engagements antérieurs. Elle a été poursuivie pour ses
engagements antérieurs, il y a eu appel. Je me pose cette question: Si
une municipalité accepte une extension de services, si cette même
municipalité peut, éventuellement, de son propre chef, demander
de ne plus être desservie par un équipement quelconque...
M. Léonard: Je pense que ce sera une décision du
conseil parce que l'ensemble de la communauté aura sûrement
investi dans cette municipalité et, pour s'en retirer, il faudra au
moins qu'elle paie ce qu'il en aura coûté à l'ensemble ou
qu'elle paie une part...
M. Rocheleau: Est-ce qu'on prévoit quand même,
à l'intérieur de la loi, la possibilité de permettre, s'il
y a entente ou s'il y a des engagements qui peuvent être pris... Si une
municipalité a accepté l'extension d'un service quelconque et
veut, par la suite, s'en départir... Peut-être que, en tenant
compte des coûts...
M. Léonard: Si on prend l'exemple du transport comme vous
l'avez fait, le conseil de la communauté est quand même libre de
déterminer ses réseaux ou c'est peut-être au conseil de la
CTCRO de déterminer ses réseaux et son niveau de services. Cela
devient une décision du conseil. Si celui-ci prend la décision de
ne plus donner de services à telle municipalité, après
avoir entendu la municipalité, je pense que...
M. Rocheleau: Je vais vous donner un exemple...
M. Saintonge: Peut-être que cela peut éclairer...
Donne ton exemple.
M. Rocheleau: Dans le cas des ordures ménagères,
actuellement, des municipalités ont demandé d'utiliser le
dépotoir autrefois utilisé par les villes de Aylmer et de Hull,
étant donné qu'elles n'avaient pas de place ou parce que leur
dépotoir avait été fermé pour toutes sortes de
raisons, des raisons d'environnement et autres. À un moment
donné, elles décident de se regrouper ailleurs et d'ouvrir un
autre lieu d'enfouissement sanitaire et elles veulent s'en dégager.
À ce moment-là, elles sont prises. Elles peuvent entrer, mais
elle ne peuvent plus en sortir.
M. Saintonge: J'avais un exemple, qui ne s'appliquait pas
à une communauté régionale, mais, quand même, il y a
certains cas où les municipalités ou les conseils municipaux
mettent en commun des services comme la police. Advenant qu'une
municipalité décide de se retirer du service ou de ne plus
requérir ce service-là... J'ai déjà vu le cas d'une
municipalité qui ne voulait plus faire partie du service de police
regroupant trois municipalités. Tout en étant soumise aux
obligations contractées antérieurement, on refusait de permettre
à cette municipalité de ne plus bénéficier du
service, pour la bonne raison qu'une autre des municipalités qui donnait
le service aux trois refusait d'adopter un règlement lui permettant
d'annuler ce service-là.
Donc, la décision du conseil qui voulait se retirer était
sujette à une décision du conseil d'une autre ville. Dans le cas
présent, si une ville de la communauté décide de se
retirer d'un service, on soumet sa décision non pas à son propre
accord, mais il faut aller chercher l'accord de toutes les municipalités
de la communauté. Si, dans un cas, on peut entrer...
M. Léonard: Pas toutes les municipalités, mais de
la majorité...
M. Saintonge: Si on peut décider, par ce présent
article, de se prémunir d'un service commun, on pourrait avoir la
possibilité de se retirer, sujet aux obligations contractées
envers l'ensemble de la communauté.
M. Léonard: M. le Président, je pense qu'une ou des
municipalités peuvent . aussi procéder par entente, si elles ne
sont pas sûres de faire partie de la communauté longtemps. Par
ailleurs, si c'est simplement une adhésion, à ce
moment-là, la décision de ne plus être desservie et de s'en
retirer devient une décision du conseil parce qu'il y aura
sûrement ou très probablement des investissements communs ou
communautaires qui auront été faits et il faudra au moins qu'ils
soient compensés.
Maintenant, si la décision du conseil était de ne plus
desservir une telle municipalité, à l'instigation même de
la municipalité, cela équivaudrait à ne plus être
desservie et elle ne serait donc plus soumise aux charges. Finalement les
municipalités peuvent s'en sortir, mais cette fois avec l'accord du
conseil, comme elles sont entrées avec l'accord du conseil. Une
municipalité qui veut entrer et le conseil ou les autres
municipalités ne voudraient pas, je ne suis pas sûr que cela
pourrait fonctionner.
M. Rocheleau: Mais dans ce cas-ci, M. le Président, on ne
peut, en vertu de l'article 34,3, forcer une municipalité à
prendre un service qu'elle n'a pas.
M. Léonard: Non, on ne peut la forcer.
M. Rocheleau: Par contre, si elle accepte un nouveau service, on
ne lui prévoit pas de mécanisme éventuellement pour s'en
sortir même s'il y a compensation pécuniaire ou autre.
M. Léonard: Oui. Je pense que le mécanisme ne
s'applique pas là. C'est au moment où elle n'est plus desservie.
La décision du conseil serait de ne plus desservir le territoire d'une
telle municipalité; donc elle ne participe plus aux votes, elle ne
participe plus aux coûts; elle est sortie.
M. Rocheleau: Parce que je réfère encore à
La Pêche, en 1977, 1978. La communauté avait permis à la
municipalité de La Pêche de ne plus être desservie par le
transport en commun mais, en vertu de la loi, même si les
municipalités n'avaient pas accepté, elles étaient prises
à continuer à être desservies par un service qu'elles ne
jugeaient pas opportun ou qu'elles ne jugeaient pas...
M. Léonard: Si je comprends bien, La Pêche a
décidé de s'en aller et les autres ont été
d'accord. Le tout s'est fait ou s'est matérialisé,
concrétisé. Donc elle pouvait s'en sortir.
M. Rocheleau: Oui mais le fait...
M. Léonard: Mais c'est le conseil qui a
décidé.
M. Rocheleau: Le fait, M. le Président, qu'il n'y ait pas
eu de modalité, c'est qu'une fois que la CRO a accepté de ne plus
desservir le territoire de La Pêche avec le transport en commun, c'est
que la municipalité avait des engagements antérieurs de
coûts de services redevables à la commission de transport qui,
elle, redistribuait parmi ses usagers, ses villes qui utilisaient le service,
et il a fallu prendre des procédures judiciaires pour être
remboursé, alors que s'il y avait eu un mécanisme qui
prévoyait autant l'extension d'un service que l'annulation d'un service
avec certaines modalités prescrites dans la loi, à ce
moment-là, qu'un mécanisme te permette d'embarquer, mais qu'il y
ait aussi un mécanisme qui te permette de débarquer.
M. Léonard: Je pense que c'est pratiquement le même
mécanisme. Le conseil peut prendre la décision de ne plus
desservir. Donc en pratique, cela équivaut à un retrait, mais il
faut que le conseil soit d'accord pour qu'elle en sorte, pour ne plus desservir
le territoire. Par ailleurs, pour y entrer aussi, il faut que le conseil soit
d'accord. La municipalité est d'accord et le conseil, disons les autres
membres desservis sont d'accord. Pour en sortir, c'est la même chose.
C'est implicite. La municipalité ne participe plus aux coûts et
n'a plus le droit de voter. Parce que c'est un des principes de la nouvelle
loi, savoir que seuls les desservis votent et partagent les coûts, ce qui
n'était pas le cas auparavant.
M. Rocheleau: En tout cas, disons que nous l'essayons et nous
reviendrons dans cinq ans.
M. Léonard: Oui.
M. Saintonge: C'est quand même un problème
réel, M. le ministre, sur lequel il serait bon de se pencher. Si une
municipalité, comme dans le cas des déchets...
M. Léonard: C'est vite passé, cinq ans.
M. Saintonge: ...voulait se sortir d'un service il reste que sa
propre décision au
conseil d'une municipalité... vous la rendez sujette à
l'accord de la décision d'un conseil d'autres municipalités.
M. Léonard: Pour y entrer, c'est la même chose, M.
le député. Il faut bien voir.
M. Saintonge: Oui, je suis d'accord, mais d'un autre
côté, si on ne peut pas, autrement dit, on enlève la
possibilité à une ville... Il reste qu'au départ, pour y
entrer, le consentement de la municipalité qui veut se soumettre au
service doit émettre une résolution de son conseil pour
l'intégrer. Puis c'est l'acceptation d'un service commun qui est
donné, mais la journée où vous voulez vous retirer d'un
service commun, à moins d'un assentiment unanime, la municipalité
concernée perd ni plus ni moins l'exercice d'un pouvoir que la loi lui
reconnaît parce qu'elle est sujette à une décision de
d'autres municipalités.
Je peux vous dire que la jurisprudence a déjà permis de
discuter du sujet et de s'en sortir d'une certaine façon, mais cela peut
prendre l'interprétation d'un jugement du tribunal. Il serait
peut-être bon d'y penser et de prévoir un mécanisme dans la
loi dans le cas où une municipalité, pour une question de
coûts, déciderait de se retirer d'un service que la
communauté lui offre, qu'elle ait la possibilité de le faire tout
en étant sujette à des compensations pour les frais encourus pour
lui donner le service jusqu'à ce moment et les immobilisations qui ont
pu être encourues par la communauté. (21 h 45)
M. Léonard: On leur laisse l'expérience de cinq
ans.
M. Saintonge: Non, mais c'est quand même bon d'attirer
l'attention là-dessus.
M. Léonard: Oui, oui.
Le Président (M. Laplante): D'accord. C'était
l'article 7.
M. Léonard: 34.3.
Le Président (M. Laplante): Maintenant, c'est l'article 8,
paragraphe 35.
M. Léonard: Ah oui! D'accord.
Le Président (M. Laplante): C'était adopté.
On a laissé courir.
M. Rocheleau: Ici, à 35, on dit que tout membre du conseil
présent à une assemblée est tenu de voter. Je sais que,
dans la loi antérieure, il y avait une pénalité pour ceux
qui n'acceptaient pas de voter. Par contre, si on tient compte du fait que le
président ou le vice-président n'est pas tenu de voter, cela
devient indirectement un vote prépondérant à la table du
conseil s'il exerce son droit de vote. Le fait qu'il ne soit pas obligé
de voter, s'il y a égalité, disons, chacun a le choix de voter ou
de ne pas voter. S'il ne vote pas et qu'il y a égalité, c'est
rejeté et, s'il vote, il exerce pratiquement un vote
prépondérant parce qu'il n'est pas tenu de le faire.
M. Léonard: Non, mais il a un droit de vote. C'est cela
qu'il faut dire, c'est ce qu'il faut considérer, il a un droit de vote.
Il n'est pas tenu de l'exercer, mais il l'a de toute façon. S'il
l'exerce, cela peut faire la balance mais, comme il a le droit de vote, ce vote
est prépondérant lorsqu'il y a égalité. Ce n'est
pas tout à fait la même chose.
M. Rocheleau: II pourrait aussi voter et créer
l'égalité advenant l'absence d'un, de deux ou de trois membres,
ce qui ferait un chiffre impair.
M. Léonard: Oui, mais s'il ne vote pas la
résolution est battue; non, c'est le contraire. Oui, il peut
empêcher une résolution d'être adoptée. Il l'exerce
de façon négative uniquement.
M. Rocheleau: Ici, à l'article 35, sous réserve des
articles 34.2 et...
M. Léonard: Le président peut empêcher une
résolution d'être adoptée par le fait qu'il rend le vote
égal, auquel cas la décision est réputée
négative. C'est tout ce que cela fait, mais il n'y a pas de vote pour
faire pencher la balance au cas où c'est égal.
M. Rocheleau: Mais si c'est un vote égal, disons que c'est
huit à huit, d'accord? Ils sont seize à la table.
M. Léonard: Ils sont seize à la table.
M. Rocheleau: Oui, ils sont dix-huit normalement, mais, dans
l'hypothèse où il manque quelques membres, c'est huit à
huit.
M. Léonard: Oui, d'accord.
M. Rocheleau: Alors, ils sont seize.
M. Léonard: D'accord.
M. Rocheleau: Si le président ne vote pas, c'est
défait. D'accord?
M. Léonard: D'accord.
M. Rocheleau: C'est égal. Si le président vote,
c'est adopté.
M. Léonard: Neuf à huit.
M. Rocheleau: D'accord? Neuf à huit.
M. Léonard: Mais il a le droit de voter comme membre du
conseil.
M. Rocheleau: Oui, mais...
M. Léonard: Vous ne pouvez pas le lui enlever.
M. Rocheleau: Non, on ne peut pas le lui enlever, mais il ne
l'exerce pas s'il ne veut pas l'exercer, alors que tous les autres membres
doivent exercer leur droit de vote.
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: Si c'était huit à sept et que
c'était adopté... Par contre, le président vote, cela
devient huit à huit, ce n'est pas accepté.
M. Léonard: C'est cela; il fait prendre une
décision négative, mais le président vote, il est membre
du conseil.
M. Rocheleau: Oui, mais il n'est pas tenu de voter.
M. Léonard: On a fait exactement la même chose
à la CUM l'an dernier aussi.
M. Rocheleau: Cela ne veut pas dire que tout ce qui a
été fait à la CUM, c'est la science infuse qui vous a
permis de pondre cette loi.
M. Léonard: Non, mais je ne le dis pas parce que c'est
parfait. Je dis qu'il y a un esprit de concordance des lois municipales
à l'heure actuelle. Quand on a parlé de la refonte des lois
municipales, cela se manifeste jusque là-dedans.
M. Rocheleau: Mais il n'en demeure pas moins que cela crée
quand même une situation où un membre est tenu de voter et
où le président ou le vice-président n'est pas tenu de
voter. Pourtant, ces deux membres représentent aussi les
municipalités. Cela pourrait être un cas litigieux dans cette
municipalité: le président représente une
municipalité mais on lui évite de se mouiller.
M. Léonard: Ah! Mais il peut le faire aussi.
M. Rocheleau: Ah oui! Mais tout le monde est tenu de voter
à l'exception de ces deux-là. Je trouve curieux que le
président et le vice-président, enfin ces deux-là, ne
soient pas tenus de voter. Alors, ils peuvent se jouer des tours tous les deux:
l'un vote et l'autre ne vote pas. Vous pouvez détenir, à ce
moment-là, entre les deux, un pouvoir absolu. Le fait que le
président et le vice- président ne votent pas fait en sorte que
cela peut renverser une décision importante. S'il y a un des deux qui
décide de voter, je trouve que cela présente certaines
ambiguïtés en ce sens que cela peut, à cause de ces deux
personnes, faire fluctuer d'un côté ou de l'autre, suivant qu'ils
exercent ou n'exercent pas leur droit de vote.
M. Léonard: Oui, bien sûr. Mais en même temps,
cela leur garde un pouvoir de réserve. Je pense que cela est
peut-être important aussi.
M. Rocheleau: Mais vous comprenez l'ambiguïté que
cela peut créer...
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: ...entre ruraux et urbains.
M. Léonard: Entre rural et urbain, je dirais que, si le
président est un rural et le vice-président un urbain, les deux
éléments sont représentés automatiquement.
M. Rocheleau: Oui, mais ni l'un ni l'autre, ni les deux ensemble
ne sont tenus de voter.
M. Léonard: Oui, mais je puis dire que s'il y a une
décision aussi serrée que cela -je ne suis pas à leur
place - il y a peut-être une réaction de prudence qui va s'exercer
où ils vont laisser se poursuivre les débats et remettre la
décision ultérieurement. Vous avez raison, cela peut se produire.
Vous avez raison.
M. Rocheleau: Dans ce cas-là, étant donné
que, dans un article précédent, on a dit qu'ils n'avaient pas un
vote prépondérant, c'est-à-dire en cas
d'égalité...
M. Léonard: Oui, à l'article 17 on a pratiquement
adopté le principe de ce que l'on discute actuellement au paragraphe 35.
"Le président et le vice-président du conseil peuvent voter comme
membres du conseil mais n'ont pas de voix prépondérante au cas
d'égalité des voix". On avait dit "peuvent voter". On ne force
pas ces deux-là à voter.
M. Kehoe: Tantôt, vous nous avez dit qu'une des raisons
principales de la présence de cet article était de faire
concordance avec la loi sur la CUM et la loi sur la CUQ...
M. Léonard: Oui, c'est de concordance aussi avec la loi
sur la CUM.
M. Kehoe: II ne faut surtout pas oublier la CUM. Combien de
membres y a-t-il dans
la CUM?
M. Léonard: Environ 84, je pense. Peut-être 85.
M. Kehoe: Dans la CUQ à Québec? C'est une
soixantaine, je suppose, pour la CUQ. Mais quand vous parlez de 18 membres
seulement, je me demande si la raison de concordance est une raison majeure
pour laquelle dans tous les cas... Enfin, il y a plusieurs articles et je ne
veux pas m'éterniser sur ce sujet non plus, mais je me demande, quand on
tient compte du nombre très élevé de membres qu'il y a
soit à Montréal soit à Québec, et quand on pense
que la CRO a seulement 18 membres, je me demande si le principe de concordance
devrait jouer à tout coup, si cela devrait être un argument
important quand vous dites que vous voulez adopter un règlement parce
qu'il est adopté à Montréal ou à Québec. Les
circonstances sont bien différentes.
M. Léonard: Je comprends que la concordance n'explique pas
tout et qu'on ne doit pas tout faire pareil nécessairement. Par
ailleurs, que le président ne soit pas tenu de voter, cela peut
être utile à une communauté ou à une instance.
M. Rocheleau: Mais, M. le Président, je veux faire
allusion...
M. Léonard: II peut voter, remarquez bien.
M. Rocheleau: ...pour le bénéfice du ministre au
fait que, dans le cas de la Communauté urbaine de Montréal, le
président de la communauté, une fois élu, doit
démissionner comme maire de la municipalité qu'il
représentait antérieurement, alors que dans le cas de la
Communauté régionale de l'Outaouais il continue à
être un représentant de sa municipalité et,
deuxièmement il dirige la bonne marche de l'assemblée avec des
pouvoirs qui sont quand même limités à la gouverne...
M. Kehoe: Un autre...
M. Rocheleau: C'est pour cela que je me pose la question. C'est
parce qu'ils sont effectivement des représentants d'une
municipalité. Ils ont une responsabilité première
vis-à-vis de leur municipalité et, dans le rôle qu'on
attribue au président, il n'a pas de vote prépondérant, et
je suis entièrement d'accord, parce que cela voudrait dire qu'il
pourrait exercer deux votes.
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: Dans le cas actuel, le président et le
vice-président ont leur vote, mais ils ne sont pas obligés de
l'exercer. C'est là que je trouve qu'il y a peut-être un manque de
responsabilité par rapport à celui qui est aussi
représentant d'une municipalité urbaine ou d'une
municipalité rurale. Si vous voulez simplement y penser durant la
veillée ou durant la nuit, si une lumière s'allumait...
M. Léonard: Là-dessus, je serais peut-être un
peu plus réticent à suspendre, parce qu'on a déjà
adopté ce principe à l'article 17. Si on trouve une autre
façon, d'ici là, on reviendra à l'article 17, mais je
préfère qu'on l'adopte comme tel, à moins que vous en
fassiez vraiment des objections.
M. Rocheleau: La seule chose, M. le Président, c'est que
j'enlèverais la réserve, dans le sens que le président et
le vice-président sont tenus, comme tous les membres, de voter. À
ce moment-là, ils exercent...
M. Léonard: M. le Président, je conçois les
objections du député de Hull, mais je pense que le
président, normalement, voterait ou votera. Mais c'est important, dans
une assemblée comme celle-là, qu'à un moment donné,
un président puisse se réserver. Vous savez, le président
a une fonction de conciliation. Si on l'oblige à voter chaque fois,
dès le départ, il est mouillé et il ne peut pas amener les
groupes à se parler. Quand on parlait de la CUM tout à l'heure,
cela a été l'une des considérations importantes à
la CUM que de ne pas obliger le président à se commettre par
rapport à autre chose. Je comprends qu'il peut avoir des
intérêts dans la municipalité d'où il est
originaire, mais supposons qu'il vienne de Hull ou de Gatineau, il y a
déjà trois autres conseillers qui représentent le point de
vue de la municipalité et le président peut toujours attendre et
faire évoluer le débat. C'est un animateur aussi. C'est lui qui
préside les débats. Si on l'oblige à voter tout de suite,
je trouve qu'on ne lui donne pas de marge de manoeuvre, tandis que cela lui
donne une marge de manoeuvre.
M. Rocheleau: Remarquez, M. le Président, que nous avons,
à la Communauté régionale de l'Outaouais, un
président nommé par le gouvernement. J'aurais compris davantage
que le président anime uniquement les assemblées et n'appose pas
son vote ni d'un côté ni de l'autre pour tenter de dégager
davantage un consensus parmi l'ensemble des municipalités. Je l'aurais
accepté beaucoup plus, parce que c'est un intrus. C'est une personne de
l'extérieur, qui n'est pas élue, qui prendrait une
décision. Dans le cas d'un élu qui a une responsabilité
vis-à-vis de sa municipalité, cela pourrait
être aussi le maire de Buckingham qui soit président d'un
secteur urbain, il n'a pas de représentant de sa municipalité
à la table pour l'appuyer ou le seconder.
M. Léonard: Mais il n'y a rien qui l'empêche de
voter.
M. Rocheleau: Si c'est un rural, il est seul.
M. Léonard: II n'y a rien qui l'empêche de voter
quand même.
M. Rocheleau: Non, mais, par contre, tous les autres...
M. Léonard: On lui donne la marge de manoeuvre suivante.
S'il ne veut pas se commettre dès le départ dans un débat,
il peut quand même attendre et utiliser sa marge de manoeuvre pour
essayer de concilier les différents intérêts. C'est plus
flexible comme cela qu'autrement. C'est là l'avantage de la
rédaction actuelle. Je fais juste dire cela.
M. Rocheleau: Mais je le soulève, M. le Président,
à cause de mon expérience. J'ai fait partie de la
Communauté régionale de l'Outaouais pendant plusieurs
années et je me souviens, entre autres, sous le règne du
président, M. Jean-Marie Séguin, qu'il exerçait son vote
quand il le voulait bien. Cela chatouillait occasionnellement, parce qu'on
sentait qu'il pouvait ou ne pouvait pas l'exercer selon que cela faisait son
affaire ou non. Alors que nous autres on aurait souhaité, dans des cas
particulièrement chauds, que le président, aussi, apporte sa
contribution à une décision, d'autant plus qu'il est élu.
(22 heures)
M. Léonard: M. le député de Hull, sans
méchanceté du tout, hier, je vous ai entendu dire qu'il avait
été un excellent président.
M. Rocheleau: Ah oui! Mais je ne conteste pas à cause de
cela l'excellence de l'individu.
M. Léonard: Exactement. Non, mais je comprends.
M. Rocheleau: II ne faut pas non plus... Mais c'étaient
des points...
M. Léonard: Je vous ai dit que je n'étais pas
méchant là.
Autre élément qu'on me souligne, c'est qu'il est fort
possible que le président vienne d'une municipalité non desservie
et qu'à ce moment, s'il est obligé de voter dans une discussion
comme président, puisqu'il fait partie des commissions, ceci ou
cela...
M. Rocheleau: II y a un empêchement. Si elle n'est pas
desservie...
M. Léonard: II a un droit de vote comme président.
Il conserve toujours son droit de vote. On a voté cela à 34.2. Le
président a toujours droit de vote. Il l'a toujours, mais il n'est pas
obligé de l'exercer. C'est la différence. N'oublions pas
cela.
M. Rocheleau: S'il n'est pas desservi, disons, par le transport
en commun ou s'il n'est pas desservi pour l'épuration des eaux...
M. Léonard: II peut voter comme président. Il est
d'office membre de toutes les commissions.
M. Saintonge: À l'article 17, on dit que "le
président et le vice-président peuvent voter comme membres du
conseil, mais n'ont pas de voix prépondérante au cas
d'égalité des voix. S'ils peuvent voter comme membres du conseil,
la condition essentielle pour voter comme membres du conseil, c'est
d'être desservis." Non?
M. Léonard: Sauf le président. "Les réserves
mentionnées aux premier et deuxième alinéas ne
s'appliquent pas au droit de vote du président." 34.2... Il y a une
mécanique là-dedans...
M. Saintonge: Uniquement le président et non pas le
vice-président.
M. Léonard: Uniquement le président.
M. Rocheleau: À moins qu'en l'absence du président
le vice-président...
M. Saintonge: Même pas.
M. Léonard: Le vice-président fait fonction de
président. Il devient président.
M. Saintonge: II faudrait que ce soit spécifié dans
la loi, parce que vous attachez uniquement la réserve au poste de
président. Je suis convaincu que le vice-président ne pourrait
pas comme président, il reste vice-président, il ne devient pas
président, il va toujours demeurer vice-président, mais
président d'assemblée à titre de vice-président en
remplacement de. La réserve, qui s'applique au vote du président
même, ne pourrait pas bénéficier dans un tel cas, je pense,
au vote du vice-président.
M. Léonard: De facto, il devient président.
M. Saintonge: Dans le cas des cités et villes, dans
certains cas où le maire est absent, le maire suppléant exerce
les
fonctions du maire. Mais certains pouvoirs précis du maire qui
sont réservés à sa fonction de maire comme tel ne
pourraient pas être exercés par le maire suppléant. Je
comprends que la loi le spécifie dans certains cas expressément.
Le veto, la loi spécifie que le maire suppléant ne l'exerce pas,
si je me souviens bien, reste quand même que vous dites là-dessus
que le maire suppléant exerce tous les pouvoirs du maire. C'est
spécifique dans la loi. Ici, vous attachez la réserve simplement
au vote du président.
M. Léonard: Ici, c'est à l'article 20, le
vice-président du conseil remplace le président.
M. Saintonge: II ne devient pas président.
M. Léonard: II remplace le président pendant que le
président n'agit pas.
M. Saintonge: La réserve est au poste de président.
En tout cas, c'est une question juridique, mais cela donne ouverture à
interprétation, je pense. Je peux vous avouer que je n'aurais pas de
crainte à le plaider, en tout cas, de ce côté et je suis
pas mal convaincu.
M. Rocheleau: Vous savez, c'est que le concept d'une loi,
malheureusement, c'est toujours fait pour être défendu par des
avocats. C'est bien évident que, si les lois n'étaient pas
ambiguës à certains moments, les avocats ne vivraient pas. Je ne
sais pas si on tente de compliquer dans certains cas l'interprétation de
certains articles, mais je pense qu'on devrait quand même éviter
toute ambiguïté qu'on a vécue dans le passé, tout en
y ajoutant l'élément qui pourrait manquer pour le clarifier. Je
sais pertinemment que plusieurs articles ont déjà
été l'objet d'un avis juridique; cet avis juridique en demandait
un autre et, souvent, en demandait un troisième, parce que les deux
n'étaient pas d'accord. La municipalité qui demandait un avis
présentait celui de son conseiller juridique; la CRO devait interroger
son conseiller juridique sur un avis juridique portant sur la même
interprétation et souvent, c'était complètement
l'opposé. Il fallait alors, à toutes fins utiles, demander un
troisième avis ou consulter une compétence en matière de
droit municipal pour...
M. Kehoe: ...
M. Rocheleau: Remarquez, M. le député de Chapleau,
que je sais que vous êtes aussi avocat et je comprends...
M. Léonard: II y a combien d'avocats autour de la table?
Trois? Vous êtes avocat, vous?
M. Rocheleau: Non, c'est pour cela que je pose ces questions.
M. Kehoe: On connaît la réponse.
Le Président (M. Laplante): L'article 8, paragraphe 35,
est-il adopté? Sur division?
M. Rocheleau: Pas nécessairement sur division, parce que,
encore là, ce n'est pas un élément qu'on juge des plus
importants. On aura peut-être l'occasion d'apporter au ministre, M. le
Président, un point qui sera soulevé et qui aura
créé une perte de temps considérable. On pourra alors lui
dire que s'il avait été plus éclairé, il aurait
peut-être pu y avoir un article ou quelque chose à
l'intérieur d'un article qui aurait permis d'élucider
immédiatement, sur le champ, un problème qui peut survenir. Je
les connais tellement que je sais que cela peut survenir.
Rémunération et allocation des
membres
Le Président (M. Laplante): Article 9, paragraphe 36?
M. Rocheleau: M. le Président, je comprends que le conseil
fixe par règlement la rémunération et l'allocation de ses
membres, cette rémunération et cette allocation sont
versées par la communauté. J'ai déjà, à
plusieurs reprises, recommandé que la rémunération soit
versées directement par la municipalité qui a un, deux, trois,
quatre ou cinq membres. En l'occurrence, cela permettrait peut-être
à Gatineau d'avoir son cinquième membre sans contestation,
sachant que les contribuables de Gatineau verraient dans leur propre budget des
allocations pour ces membres, leur permettant ainsi de siéger à
la Communauté régionale de l'Outaouais. Cela pourrait tenir
compte d'une certaine forme de contestation lors de la préparation du
budget, en voyant un montant d'environ 45 000 $ ou 50 000 $ apparaître au
chapitre de la rémunération des membres de la Communauté
régionale de l'Outaouais.
On pourrait aussi constater - ce n'était pas par
méchanceté que je le faisais dans le temps - que les
municipalités à caractère rural, où les maires
n'ont pas les salaires les plus élevés - il y a des
municipalités où on verse des salaires de 3000 $ ou 3500 $ par
année et parfois moins, alors qu'on verse une somme de 8500 $ par
année aux représentants de la communauté. Cela aurait
incité les citoyens à poser des questions sur les montants
d'argent, à savoir comment il se fait qu'un maire exerçant ses
fonctions dans une municipalité 365 jours par année, est
payé 3500 $, et que, pour siéger
quelques heures par mois à la Communauté régionale
de l'Outaouais, il reçoit une compensation de 8500 $.
Alors que nous avions 32 municipalités à la
Communauté régionale de l'Outaouais, la partie la plus importante
payée en services à la communauté portait sur le salaire
du représentant. Il est évident que, depuis 1975, on a connu des
regroupements importants qui ont fait que, plutôt que de prendre deux
municipalités, on a réduit à huit et, avec le
dégroupement de Buckingham, on est remonté à onze. Mais je
me pose la question... C'est bien évident qu'on pourrait aller aussi
loin que dire: on va refouler chacun des services proportionnellement à
la représentativité et tout ceci. Mais je tenais quand même
à le souligner, M. le Président. Cela fera peut-être
réfléchir davantage, surtout avec la façon dont nous avons
aujourd'hui une représentativité, si on tient compte des deux
tiers des votes, si on tient compte d'un autre facteur pour la clarification ou
autre où une municipalité a même un certain droit de veto,
si le nombre de représentants de chacune des municipalités
devient aussi important que cela, dans le sens que même si Hull a quatre
membres ils ne contrôlent pas la Communauté régionale de
l'Outaouais, et même si Gatineau a quatre membres ils ne la
contrôlent pas non plus...
Alors ce n'est pas une question de quantité, c'est une question
d'équilibre. Et avec la répartition telle qu'elle est
donnée aux deux tiers, je comprends que ce mécanisme tient compte
du fait que, parce qu'il y a quatre représentants, les deux tiers de 18
font qu'une municipalité ne pourrait pas effectivement bloquer un
projet. Cela lui prend le concours d'une autre municipalité pour le
bloquer. Dans certains autres cas...
M. Paradis: Surtout dans les votes aux trois quarts...
M. Rocheleau: C'est cela. Dans les votes aux trois quarts, on
arrive uniquement à une espèce de droit de veto où l'une
ou l'autre des municipalités qui ont ce droit peut l'exercer et bloquer
tout projet régional quelconque.
M. le Président, on avait - et on se souvient - à la
Commission de transport ce qu'on évaluait dans le temps, basé sur
les votes À et les votes B qui tenaient compte d'un pourcentage pour
chacun des votes... Mais encore là c'est pour cela que je n'ai pas voulu
débattre l'autre jour la position de mon collègue contre la
représentativité, parce que c'est quoi effectivement la
représentativité? Cela pourrait être six, cela pourrait
être sept, cela pourrait être le nombre qu'ils veulent bien avoir.
Je n'aurais pas d'objection à y mettre le nombre qu'ils veulent avoir
pour autant que chacun paie pour ses représentants. À ce
moment-là, on arriverait peut-être à une autre
ambiguïté quelconque. Ce serait peut-être de mettre le moins
de représentants possible.
Une voix: Et ceux qui ne veulent pas payer peuvent se
retirer.
M. Rocheleau: Oui. Peut-être.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Bellechasse.
M. Lachance: M. le Président, brièvement, sur ce
que le député de Hull vient de dire à propos de la
rémunération qui serait versée par la municipalité
représentée. Je pense que cela pourrait poser des
problèmes à moins que le législateur ne fixe le montant
d'argent à être versé par la municipalité, auquel
cas il y aurait encore des distorsions parce que... Prenons
hypothétiquement une municipalité rurale qui a un budget de,
supposons, 200 000 $ par année - c'est modeste mais cela existe - qui
doit payer son porte-parole - supposons encore un chiffre comme cela - 5000 $.
5000 $ sur 200 000 $ c'est beaucoup, mais 5000 $ multiplié par 4, dans
le cas, par exemple, de la ville de Hull qui a quatre porte-parole à la
CRO, sur un budget de 50 000 000 $ c'est une "pinotte". Alors c'est dans
l'optique où on déciderait de rémunérer avec un
montant équivalent pour chacune des personnes qui sont assises à
la table...
Dans le cas contraire où les municipalités pourraient
payer leur porte-parole ou ne pas le payer du tout, cela ferait
différentes catégories de porte-parole à la table et cela
me fait penser à nous ici. Si, par exemple, parce que je viens de
Bellechasse et que le comté de Bellechasse est plus pauvre que le
comté de Hull, la rémunération des députés
varie selon l'origine des comtés, on ne s'en sort pas. Alors je
comprends ce que le député de Hull a voulu dire. Mais par contre
il y a aussi des difficultés à ce niveau qui, je pense bien,
deviennent presque insolubles si on veut pousser cela jusqu'au bout.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Chapleau.
M. Rocheleau: Je ne veux pas argumenter, M. le Président,
avec le député de Bellechasse mais il y a effectivement deux
catégories de députés à l'Assemblée
nationale. Il y a les députés du côté
ministériel et les députés du côté de
l'Opposition. On sait qu'en vertu de la nouvelle loi 90, les
députés ministériels ont pratiquement tous un
à-côté comme whip-adjoint, comme président de
commission ou adjoint parlementaire ou... En tout cas il n'en reste pas
beaucoup qui n'en ont pas. Il s'agit simplement d'être docile et, un
jour,
vous en aurez sûrement un. Mais je tiens compte du fait que...
Surtout, à force de perdre des élections complémentaires
comme cela, vous en aurez, des jobs "on the side". Organisez-vous en... (22 h
15)
M. Kehoe: M. le ministre, quand on parle de
rémunération dans le règlement, sur quels critères
se base-t-on pour la fixer? Est-ce que c'est encore sur le critère de
la...
M. Léonard: ...population. Ici, au plan
régional?
M. Kehoe: Est-ce qu'elle sera différente du montant
actuel? Je pense que chaque membre a un montant de 8500 $ actuellement,
n'est-ce pas? Sur quoi se base-t-on? Est-ce que ce sera changé ou si
cela demeurera la même qu'actuellement, c'est-à-dire 8500 $?
M. Léonard: II y a une réglementation du conseil au
plan régional. Nous avons des critères quant aux
municipalités locales où la population joue pour beaucoup. Il y a
un rapport à établir entre la rémunération du maire
et celle des conseillers. C'est au niveau des municipalités locales
mais, au plan régional, il y a un critère qui est un plafond, un
maximum que quelqu'un peut retirer comme élu à la
Communauté régionale de l'Outaouais qui est de 65 500 $. Cela
s'arrête là, mais cela comprend sa rémunération
comme élu local.
M. Kehoe: Cela veut dire qu'actuellement les membres ont un
montant de 8500 $, n'est-ce pas?
M. Léonard: Oui.
M. Kehoe: Cela restera ainsi.
M. Léonard: C'est fixé par le conseil.
M. Rocheleau: Cela disparaît dans la nouvelle loi.
M. Kehoe: Non, mais ce que je veux souligner, c'est ceci.
Maintenant que les municipalités rurales ne participent pas aux
décisions, qu'elles ne prennent pas le vote dans les affaires qui ne
relèvent pas de leur compétence et qui les intéressent, je
me demande quelle sera la participation de ces représentants des
municipalités rurales lors des assemblées. Est-ce qu'ils vont y
assister? Est-ce qu'ils vont y participer? Cela ne les intéresse pas,
ils n'ont pas le droit de vote. Est-ce qu'ils participeront aux
assemblées? Par quel intérêt seront-ils motivés pour
y aller et pour y participer? Pourquoi faire? Est-ce qu'ils agiront comme des
poteaux? Ils recevront 8500 $.
Vous avez mentionné dans votre discours et même mon
collègue de Hull a mentionné que 95% des affaires qui sont
présentées devant le conseil de la CRO ont trait à la
communauté urbaine, mais les représentants des
municipalités rurales, au nombre d'environ une dizaine, je pense,
qu'est-ce qu'ils vont y faire? Durant ce temps, ils retireront le même
salaire, 8500 $. Est-ce qu'ils y assisteront alors qu'ils savent qu'ils ne
prendront pas part au vote ou qu'ils ne prendront pas de décision et
qu'ils ne participeront pas aux débats?
M. Léonard: La première des choses, c'est le
conseil qui fixera la rémunération et qui fera le
règlement là-dessus. Il peut fixer...
M. Kehoe: Mais ce sera uniforme, j'imagine. Ce sera la même
chose pour...
M. Léonard: Ah! II pourrait fixer quelque chose de
différent. Par ailleurs, il faut dire que, à une réunion
d'un conseil comme la CRO, cela m'étonnerait qu'il n'y ait pas de sujet
d'intérêt général pour l'ensemble de la
communauté. Je pense que cela peut se manifester de plus en plus
à la minute où les problèmes d'assainissement des eaux
usées, par exemple, sont réglés, supposons. Dans une
perspective de cinq ou de dix ans, quelles seront les préoccupations du
conseil? Bien sûr, il y a le "day-to-day", le quotidien qui
intéresse, mais il y a aussi plein de choses. Quand on a parlé de
la promotion économique, cela est un sujet qui peut être à
l'ordre du jour de la communauté.
M. Kehoe: Mais beaucoup moins pour le rural, par exemple.
M. Léonard: Je pense le contraire, M. le
député. Plus pour le rural au niveau de la communauté et,
pour les villes, l'industriel aura plus d'importance. Je pense qu'une
municipalité rurale ne peut pas faire beaucoup de promotion par
elle-même pour le tourisme parce qu'elle est trop petite, mais prises
ensemble, adossées à une communauté, oui, elles peuvent en
parler, prendre des décisions et avoir des débats très
intéressants au niveau régional. Cela demeure un règlement
du conseil de la communauté.
Je pense que le débat là-dessus est à faire au
niveau du conseil et au niveau de la population. Le fait que les
délibérations du Conseil soient publiques, c'est un
règlement qui passera publiquement.
Le Président (M. Laplante): Le paragraphe 36 de l'article
9 est-il adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Le paragraphe
36.1?
M. Rocheleau: Le paragraphe 36.1 touche les frais de
déplacement, j'imagine...
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: ...sur pièces justificatives.
Le Président (M. Laplante): C'est cela.
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Paragraphe
36.2.
M. Rocheleau: Le paragraphe 36.2 touche les dépenses de
transport. J'imagine que ce doit être cela. Si un maire qui vient de
Pontiac...
M. Léonard: II y a deux façons de payer les
dépenses, soit sur pièces justificatives, tel que
mentionné au paragraphe 36.1, pour des dépenses autorisées
au préalable, etc. Au paragraphe 36.2 le conseil peut aussi
établir un tarif applicable.
M. Rocheleau: Mais cela doit concerner le transport, le
véhicule.
M. Léonard: Pas nécessairement, parce que vous
pouvez établir un tarif, par exemple 75 $ ou 100 $ par jour toutes
dépenses payées, y compris la chambre, et c'est entendu comme
cela.
M. Rocheleau: Mais en vertu de la Loi sur les cités et
villes actuellement, on ne peut pas établir un per diem. Il faut
absolument présenter les pièces justificatives.
M. Léonard: Comme la Loi sur les cités et villes,
à la CUM et à la CUQ, les trois.
M. Rocheleau: À la lecture de l'article je me posais la
question. Je sais pertinemment que certains maires doivent parcourir
près de trente milles pour assister à une réunion de la
communauté régionale. On fixait 0,18 $ ou 0,20 $ le
kilomètre pour le transport, le stationnement et autres. Je pensais que
cela s'appliquait là.
M. Léonard: Oui, cela s'applique. C'est un tarif
applicable. C'est le contenu de l'article 36.2.
M. Rocheleau: II n'y a pas de problème. M.
Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 36.2 est
adopté. Article 36.3.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article
36.4.
M. Rocheleau: À l'article 36.3 est-ce que cela ne peut pas
provenir automatiquement d'un... Il peut y avoir une prévision dans le
budget pour les dépenses inhérentes...
M. Léonard: Oui. Par exemple, dans le cas des
dépenses prévues au tarif, elles ne doivent pas être
autorisées au préalable. Vous pouvez avoir des crédits
pour un remboursement de certaines catégories de dépenses de
déplacement, par exemple. Supposons qu'un maire doit faire trente
milles, aller et retour, que vous versez 0,20 $ le kilomètre, cela peut
aller sur ce budget-là et cela n'a pas besoin d'être
autorisé au préalable. Ce sont des automatismes. Cela va?
Le Président (M. Laplante): L'article 36.3 est
adopté. Article 36.4?
M. Léonard: C'est conséquent à ce qu'on a
déjà adopté.
M. Rocheleau: Oui, il y a déjà une prévision
dans la loi qui fixe une pénalité pour un membre qui n'exerce pas
son droit de vote ou qui refuse de l'exercer, à moins de conflit
d'intérêts ou autre.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Laplante): Le paragraphe 36.4, est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 9 et ses paragraphes,
adopté. Article...
M. Rocheleau: Mais, M. le Président, le...
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Rocheleau: ...paragraphe 36.4 ne rejoint-il pas l'article
qu'on discutait l'autre soir, concernant le substitut?
M. Léonard: Oui. Est-ce qu'on a "gratté" cette
affaire-là?
M. Rocheleau: S'il y a une absence motivée, s'il est
à l'extérieur pour une raison ou pour une autre, il est quand
même payé. Mais son substitut, de quelle façon le paie-ton?
Est-ce qu'on offre un per diem ou
l'équivalent de l/26, s'il y a 26 assemblées par
année?
M. Léonard: Cela pourrait être prévu au
règlement, mais je pense que le principe que vous posez est important,
à savoir si c'est 1/26 ou n'importe quoi. Je pense que c'est à la
communauté de statuer là-dessus. Effectivement, cela va nous
permettre de liquider ce qu'on avait laissé en suspens, hier soir,
à l'article 2.
L'article 36.4 de la Loi sur la Communauté régionale de
l'Outaouais, proposé à l'article 9 du projet de loi 28... Je vais
le lire sans plus...
Le Président (M. Laplante): C'est sans effet pour
le...
M. Léonard: C'est sans effet pour le journal des
Débats, à ce qu'on me dit.
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Léonard: À votre suggestion, je pense que nous
avons maintenant un amendement qui se lirait comme suit...
Une voix: Quel article?
M. Léonard: Article 9, paragraphe 36.4. "L'article 36.4 de
la Loi sur la Communauté régionale de l'Outaouais, proposé
par l'article 9 du projet de loi 28, est modifié par l'addition,
à la fin, de l'alinéa suivant: "Une personne nommée, en
vertu de l'article 8, pour remplacer un membre dont l'absence est
motivée par une impossibilité en fait d'assister à une
séance, reçoit également la rémunération et
l'allocation fixées en vertu de l'article 36 pour chaque jour où
le conseil siège, à moins qu'elle ne s'abstienne de voter sur une
question mise aux voix ce jour-là et sur laquelle elle est tenue de
voter." Est-ce que cela vous irait? Cela répond. L'impossibilité,
est-ce que c'est pour les raisons de santé? C'est une
impossibilité en fait.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous en faites
seulement un alinéa, M. le ministre?
M. Léonard: Additionnel au paragraphe 36.4.
Le Président (M. Laplante): Vous ne faites pas un
paragraphe 36.5.
M. Léonard: Ah! Au paragraphe 36.5.
Le Président (M. Laplante): C'est ce que je veux savoir.
C'est bien important.
M. Léonard: Est-ce que cela devient le paragraphe 36.4 ou
le paragraphe 36.5? C'est le paragraphe 36.4, deuxième
alinéa.
Le Président (M. Laplante): Cela devient le paragraphe
36.4, deuxième alinéa.
M. Léonard: Cela va?
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Rocheleau: Cela corrige, en même temps, le cas du
substitut.
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: II donne l'équivalent.
M. Léonard: Oui, parce qu'on parle de
l'impossibilité en fait d'assister.
Le Président (M. Laplante): Adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Léonard: Après cela, est-ce qu'on revient
à l'article 2?
Le Président (M. Laplante): Oui, mais...
M. Léonard: Ah non! Il y en a trop à l'article
2.
Le Président (M. Laplante): Voulez-vous me donner
l'amendement? Merci. L'article 9 est entièrement adopté. Article
10, paragraphe 38? (22 h 30)
M. Léonard: Adopté, quant à nous.
M. Saintonge: Adopté.
M. Léonard: J'en ai une autre copie.
M. Saintonge: L'article 10 est adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 10, paragraphe 38,
est adopté. J'appelle l'article 11.
M. Saintonge: C'est bien.
Le Président (M. Laplante): Adopté.
M. Saintonge: Adopté.
M. Léonard: Adopté.
Commissions permanentes
Le Président (M. Laplante): Article 12, paragraphe 63.
M. Middlemiss: M. le Président, j'ai une question...
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Middlemiss: ...concernant l'évaluation et les finances.
N'y a-t-il pas un commissaire à l'évaluation? Quel serait le
rôle de la commission de l'évaluation et des finances?
M. Léonard: Le commissaire à l'évaluation,
c'est un fonctionnaire...
M. Middlemiss: D'accord.
M. Léonard: ...qui dresse les rôles
d'évaluation selon les règles de l'art, alors que la commission
siège publiquement et entend des citoyens qui veulent poser des
questions. C'est une commission délibérante, si vous voulez.
M. Middlemiss: Pour entendre les gens qui ne sont pas satisfaits
de...
M. Léonard: Elle peut même convoquer le commissaire
à l'évaluation pour entendre ses raisons. En fait, c'est une
instance qui délibère, tandis que le commissaire à
l'évaluation, c'est un fonctionnaire de la communauté qui a une
responsabilité professionnelle d'établir le rôle
d'évaluation.
M. Kehoe: Normalement, à chacune des commissions, soit la
commission de l'aménagement, la commission de l'environnement ou la
commission de l'évaluation et des finances, selon l'expérience
avec la CUM et la CUQ, combien de membres peut-il y avoir? Parlez-vous de trois
membres, de cinq membres?
M. Léonard: À la CUM, c'est six membres.
M. Kehoe: Mais ce ne sera pas autant à la CRÛ,
j'imagine.
M. Léonard: On n'a pas fixé ici le nombre de
membres, mais ce pourrait être trois ou ce pourrait être
quatre.
M. Kehoe: La rémunération.
M. Léonard: À la CUM, si vous me le permettez, il y
avait une considération particulière, à savoir que nous
voulions... Certaines commissions, d'abord, comportaient une parité -
par exemple, le conseil de sécurité - qui faisait qu'il y avait
trois membres provenant de la banlieue et trois membres de Montréal, et
il y avait la présidence. Mais ce n'est pas la même chose qui
existe à la CRO ni à la CUQ. Je ne connais pas la composition ou
le nombre de membres des commissions de la CUQ à l'heure actuelle.
À la CUM, je pense qu'il y a des commissions de cinq membres et des
commissions de six membres. Mais nous n'avons pas statué sur le nombre
de membres. Bien sûr, c'est laissé à la discrétion
de la CRO.
M. Kehoe: Concernant la rémunération de ces
personnes, y a-t-il des critères d'établis?
M. Léonard: C'est fixé par le règlement de
la communauté, du conseil.
M. Kehoe: Je suis d'accord avec vous, mais, normalement, est-ce
que c'est un per diem? Est-ce qu'ils vont être
rémunérés pour chaque jour qu'ils siègent ou s'il y
a un montant fixe?
M. Léonard: C'est le conseil qui le détermine et
c'est toujours sujet au plafond.
M. Kehoe: Oui, je suis d'accord. Mais pour avoir l'idée de
ce que cela peut coûter, de ce que cela peut représenter en
dépenses pour la CRO dans son budget, est-ce que vous parlez à ce
moment-là de trois membres, c'est-à-dire au moins trois, six,
neuf membres, plus le président, plus le vice-président? Le
président est membre ex officio, mais est-ce que ce dernier va
également avoir une rémunération pour ce poste?
M. Léonard: Non, je pense que la
rémunération du président est fixe. À la CUM, on me
dit que c'est 3000 $. Il reste qu'il y a presque 2 000 000 de personnes.
M. Kehoe: 3000 $? M. Léonard: 3000 $.
M. Kehoe: C'est un montant fixe, peu importe le nombre
d'assemblées. Ce n'est pas un per diem.
M. Léonard: Ils sont tenus de faire au moins quatre
réunions par année. Maintenant, il y a toutes les
représentations que cela comporte comme membre des commissions, mais
c'est à Montréal.
M. Kehoe: Cela veut dire nécessairement...
M. Léonard: Le conseil de sécurité doit
tenir au moins... Est-ce que c'est deux ou quatre réunions par
année? Deux réunions publiques, au conseil et
sécurité. Ils en font beaucoup plus que cela. Maintenant, je dois
dire, cependant, en toute honnêteté, que c'est la première
année que cela fonctionne. Cela a commencé à se mettre en
place au mois de janvier et nous observons le fonctionnement de tout cela
présentement.
M. Rocheleau: M. le Président, l'article 12.63 dit: "les
commissions permanentes suivantes du conseil sont constituées;
aménagement, environnement, évaluation et finance." Que la
communauté décide de constituer en commissions ad hoc ou autres,
ce sont des commissions pour lesquelles il y a des vues très
spécifiques et pour lesquelles la communauté doit tenir un
minimum d'assemblées annuellement. Si on s'en tient à cet
article, il y a un point sur lequel personnellement je m'oppose, et mes
collègues aussi, possiblement. Ils pourront émettre leur opinion
là-dessus. C'est qu'à 63.2 - je pense que cela se tient envers
l'autre - "Les membres d'une commission, dont un président et un
vice-président, sont nommés par le conseil parmi ses membres ou
parmi les membres des conseils des municipalités du territoire de la
communauté," je considère qu'encore là, par
expérience, on cherchait de l'ouvrage à faire, là on va en
avoir 18 plutôt que 13. Aller chercher d'autres membres parmi les membres
des municipalités, je trouve que c'est grossir dans des dimensions
pratiquement inacceptables cette structure pour laquelle il y a un conseil qui
représente chacune des municipalités qui le composent où
ses membres peuvent être affectés à diverses commissions ou
comités créés par le conseil.
Ce que je crains, c'est que ce soit pratiquement une mesure
échappatoire pour certaines municipalités de remplir ces
commissions d'échevins ou de conseillers municipaux avec une
rémunération additionnelle. Comme je me le suis fais dire l'autre
jour, ils ont des gars à placer. Je considère que si on a 18
membres, il faut quand même les tenir occupés. Il y a un
rôle spécifique à jouer à l'intérieur de la
communauté régionale et ce sont ceux qui sont là qui
doivent le jouer à l'intérieur de cette même
communauté. Je considère que ce serait superflu d'ajouter
d'autres membres, d'autres coûts. Cela grossirait cette structure d'une
façon inconsidérée parce qu'il n'y a pas de nombre
limitatif et aussi, il n'y a pas de montant prescrit pour la
représentativité d'un, deux ou trois conseillers en provenance
d'une municipalité.
Je considère cela comme du bonbon, sans dire d'où cela
vient. La semaine passée, je me suis fait dire effectivement qu'une
municipalité, entre autres, a tant de représentants à
l'exécutif, qui a tant de représentants à la
communauté régionale, tant de représentants à la
commission des transports; il reste deux ou trois conseillers qui n'ont pas une
deuxième "job". Ce n'est pas la deuxième "job" qu'ils n'ont pas.
C'est le deuxième salaire. On va les envoyer là pour leur fermer
la gueule. Je pense que ce n'est pas acceptable. On ne fait que gonfler cette
structure. Les 18 qui composent la communauté régionale doivent
être ceux qui ont la responsabilité de chacune des commissions qui
la composent et cette commission doit faire rapport directement au conseil de
la communauté régionale pour approbation éventuelle. M. le
Président, je demanderais au ministre - en tout cas, on pourra
peut-être y revenir dans cinq ans - de se limiter à la
communauté telle qu'elle va être représentée dans le
contexte actuel, c'est-à-dire par les 18 membres. Cela veut dire qu'il
pourrait y avoir quatre ou cinq membres par commission permanente et cela
pourrait être interchangeable, dépendant des problèmes qui
s'y retrouvent. Si on parle d'aménagement, cela peut intéresser
davantage des municipalités qui n'ont pas leur plan directeur ou qui
n'ont pas terminé leur propre plan directeur et qui doivent conjuguer
avec le schéma d'aménagement de la CRO; cela peut les
intéresser davantage.
À la commission de l'environnement, on peut retrouver, pour les
sites d'enfouissement sanitaire ou d'environnement, les municipalités
à caractère plutôt rural ou touristique où il y a un
environnement qui est commandé davantage. Sur l'évaluation et les
finances, cela intéresse tout le monde à la Communauté
régionale de l'Outaouais, mais c'est toujours une responsabilité
qui, après, transporte à l'intérieur de chacune de ces
municipalités les rapports, les recommandations ou les décisions
qui ont été prises par la Communauté régionale de
l'Outaouais.
Motion d'amendement
Je demanderais au ministre des Affaires municipales de retrancher - je
pense que nous avons un amendement là-dessus. Cela ne comporte pas de
coût, au contraire cela comporte des économies - l'article 63.2 de
la Loi sur la Communauté régionale de l'Outaouais.
Le Président (M. Laplante): Avant de présenter
votre amendement...
M. Rocheleau: II faudrait peut-être entendre les
commentaires du ministre.
Le Président (M. Laplante): II faudrait peut-être
aussi adopter le paragraphe 63.1. Après on viendra à
l'amendement.
M. Rocheleau: Si vous voulez.
Le Président (M. Laplante): D'accord? Adopté
63.1?
M. Rocheleau: C'est qu'en adoptant 63.1, M. le Président,
on met le pied dans la porte.
Le Président (M. Laplante): Oui, mais
vous corrigez votre pied à 63.2 par une amendement que vous
voulez apporter. Le paragraphe 63.1, adopté. J'appelle 63.2 et M. le
député de Hull a un amendement à apporter.
M. Middlemiss: Peut-être que dans 63.2
Il y a la structure pour nommer les membres, mais je pense qu'une des
inquiétudes aussi c'est le coût. Je peux vous dire mon
expérience vécue à Aylmer: la plus grosse critique
vis-à-vis de la CRO était toujours: cela nous coûte encore
plus d'argent. Si on commence à ajouter une autre possibilité de
neuf ou dix membres, ce sont encore des salaires. Donc, c'est surtout le
coût. S'il y a des gens de municipalités qui veulent aller
volontairement siéger à des comités, d'accord; cela
pourrait peut-être créer une plus grande structure, mais c'est
davantage le coût qui préoccupe la population qu'autre chose.
M. Léonard: Est-ce que je pourrais avoir le texte de votre
amendement pour qu'on puisse...
Une voix: ...
M. Léonard: Oui, le déposer. Je voudrais
l'examiner, je ne veux pas le...
Le Président (M. Laplante): Déposez-le
formellement.
M. Rocheleau: M. le Président, c'est: "L'article 63.2 de
la Loi sur la Communauté régionale de l'Outaouais,
édicté par l'article 12 du projet de loi, est modifié en
biffant, à la deuxième et à la troisième lignes,
après le mot "membres", les mots "ou parmi les membres des conseils des
municipalités du territoire de la communauté."
M. Léonard: Vous dites d'enlever ces mots?
M. Rocheleau: Oui, autrement dit, dans l'article 63.2: "les
membres d'une commission dont un président et un vice-président
sont nommés par le conseil parmi ses membres."
M. Saintonge: Pour ne pas aller chercher des membres d'autres
municipalités.
Le Président (M. Laplante): Si l'article est
recevable...
M. Léonard: Juste une première réaction. Je
ne sais pas si on atteint le but visé lorsqu'on le fait comme cela. Car
il y a des gens là-dedans qui n'atteindront pas le maximum, par exemple
les maires des municipalités rurales. On pourrait fixer une
rémunération quand même importante à une
commission.
Après les remarques que vous nous aviez faites aux discours de
deuxième lecture, je me suis posé un certain nombre de questions
là-dessus. Quant à la rémunération, est-ce qu'il y
aurait lieu de plafonner la rémunération? Ce pourrait être
une chose de la plafonner et de laisser le bassin ouvert beaucoup plus.
Une des choses qui étaient demandées par des organismes
dans la loi de la CUM, par exemple, a été qu'on admette des
citoyens comme membres des commissions. On a dit: Non, ce sont des élus
et les commissions devraient être formées d'élus. Cela a
été une chose qui a été débattue. (22 h
45)
Maintenant, les conseillers seraient des élus. Si la
rémunération était fixée - je pose simplement la
question - peut-être qu'on arriverait à limiter les coûts,
et à intéresser les gens quand même, qui pourraient
être intéressés à partir des conseils des
municipalités locales; cela est une chose. On peut aussi statuer sur le
nombre de membres des commissions. On n'est pas obligé de faire des
commissions de six membres; on peut faire des commissions avec un maximum de
quatre ou trois membres. Une commission de trois membres, cela peut exister
aussi.
M. Rocheleau: Le point que je voulais faire ressortir, M. le
Président, c'est le fait qu'on augmente déjà le nombre de
représentants à la communauté régionale; ils vont
être 18. J'ose espérer que ces 18 vont pouvoir... Simplement pour
vous expliquer quelque chose, je suis parti un peu après la loi 105,
c'est-à-dire que je suis arrivé à l'Assemblée
nationale alors que je venais d'avoir une augmentation grassette que la loi 105
nous avait permise. Remarquez que par la loi 105, de la façon dont elle
a été faite, le maire bénéficiait du salaire
équivalant à trois fois celui d'un conseiller. Alors, le
conseiller avait intérêt à se donner le meilleur salaire
possible et cela obligeait le maire à avoir un gros salaire. Il n'y
avait pratiquement pas de limitation là-dedans.
M. Léonard: Je vais vous proposer une chose. Est-ce que je
peux proposer une suspension de quelques minutes?
M. Rocheleau: On en avait trop accordé. J'aimerais que
vous regardiez cela parce que, moi, je trouve, par expérience
personnelle, qu'on pourrait sûrement le limiter là. Cela
éviterait un paquet de surenchères possibles.
Le Président (M. Laplante): On va suspendre pour quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 22 h 47)
(Reprise de la séance à 23 h 42)
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Avant de continuer à l'article, aux fins du journal des
Débats, j'aimerais seulement mentionner que l'article 9 a
été adopté avec un amendement au paragraphe 36.4.
Nous étions rendus à l'article 63.2.
M. le ministre.
M. Léonard: Oui, nous allons accepter l'amendement
proposé par l'Opposition...
M. Rocheleau: En somme...
M. Léonard: ...qui a été lu, je pense, avant
qu'on ajourne.
Le Président (M. Laplante): Oui. L'amendement
présenté par le député de Hull se lisait comme
suit: "L'article 63.2 de la Loi sur la Communauté régionale de
l'Outaouais édicté par l'article 12 du projet de loi est
modifié en biffant, à la deuxième et à la
troisième lignes, après les mots "membres" les mots "ou parmi les
membres des conseils des municipalités du territoire de la
Communauté." Cela voudrait dire qu'après "parmi ses membres", il
y a un point.
Une voix: C'est ça.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Est-ce que cet
amendement sera adopté?
Des voix: Adopté. Commissions permanentes
(suite)
Le Président (M. Laplante): Le paragraphe 63.2, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle 63.3.
M. Rocheleau: M. le Président, à 63.3, on dit: "La
durée du mandat d'un membre d'une commission est de quatre ans." Est-ce
qu'il n'y aurait pas possibilité, étant donné qu'on
pourrait changer, à l'occasion, les membres afin de faire
bénéficier chacun d'une expérience différente? Je
pose la question... Ou est-ce que ça doit être tout simplement
pour quatre ans.
Une voix: ..."d'un maximum de quatre ans".
M. Rocheleau: ..."d'un maximum de quatre ans"...
M. Saintonge: Non, parce que si l'on disait "d'un maximum de
quatre ans", cela pourrait vouloir dire que son mandat ne pourrait pas
être renouvelé, là. Il faut faire attention à
cela.
M. Rocheleau: Non, le seul point que je fais valoir
là-dedans, c'est dans l'éventualité où... Je
comprends qu'un membre pourrait, de lui-même, demander d'être
relevé de ses fonctions et d'être affecté à une
autre commission. Ils peuvent faire des changements à la suite d'une
demande qui peut se faire au président ou au conseil.
M. Léonard: II y a un avantage à cela aussi, M. le
député de Hull. Il faut quand même garder une certaine
indépendance aux membres d'une commission. S'ils peuvent être
changés à tout bout de champ, d'abord, il n'a pas le prestige de
la fonction et lui-même ne se sent pas beaucoup en
sécurité. Creuser un dossier, cela prend un an à un
élu municipal avant d'être à l'aise dans ses affaires.
M. Rocheleau: M. le Président, disons que je suis
d'accord. Cela laisse toujours la liberté au membre de demander s'il
veut...
M. Léonard: Une réaffectation.
M. Saintonge: ...une réaffectation. Soit qu'il
démissionne et qu'ils s'entendent...
Le Président (M. Laplante): L'article 63.3 adopté.
Article 63.4?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article
63.5.
M. Saintonge: Sauf qu'on l'avait... Est-ce qu'on l'avait mis en
suspens? Tantôt, est-ce qu'on avait mis en suspens la question de l'avis
dans les journaux?
M. Léonard: Non, on l'a adopté.
Le Président (M. Laplante): On l'avait adopté.
Adopté.
M. Saintonge: Article 63.6, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 63.6.
M. Saintonge: Je ferais l'amendement suivant: Que l'article 63.6
soit retiré.
M. Léonard: Soit ajusté en conséquence.
M. Saintonge: Soit retiré, en fait.
M. Rocheleau: Mais, M. le Président, est-ce que cela ne
devient pas une duplication des publications?
Une voix: C'est en commission.
M. Rocheleau: Oui, je comprends mais...
M. Léonard: Parlez-vous de l'article 63.5?
M. Rocheleau: Oui. À chaque fois que le conseil
siège, il doit publier dans les journaux qu'il y a une assemblée
du conseil. Par contre, une commission consultative doit faire rapport au
conseil qui, lui, doit approuver la recommandation faite par une
commission.
M. Léonard: Oui. C'est une commission consultative,
effectivement. Cependant, il faut voir que c'est la façon
d'intéresser le public. La commission siège, elle publie son avis
dans le journal et le public sait qu'elle siège. Elle n'a d'ailleurs pas
de réunions statutaires comme le conseil. Le conseil siège de
façon beaucoup plus régulière qu'une commission. Une
commission va siéger quatre fois par année. Si elle ne diffuse
pas qu'elle siège, personne ne le saura.
M. Saintonge: M. le Président, on pourrait peut-être
apporter un amendement, à savoir que, si la séance est publique,
la commission pourrait faire fixer sa date de séance lors d'une
réunion du conseil qui aviserait à ce moment par
assemblée. Cela éviterait une...
M. Léonard: Ah! Cela peut être fait par la
régie interne, par une réglementation interne du conseil.
M. Saintonge: Cela pourrait éviter une publication dans le
journal, à ce moment.
M. Léonard: Oui.
M. Saintonge: Cela pourrait éviter des coûts parce
que si on multiplie par quatre commissions...
M. Léonard: Oui, mais rien n'empêche le conseil de
le faire dans le texte actuel. Cela peut être publié
simultanément avec l'avis du conseil.
M. Saintonge: Oui, lors d'un avis. Une voix: D'accord.
M. Saintonge: On laisserait au conseil la possibilité de
fixer... On pourrait éviter...
M. Léonard: S'ils veulent épargner de l'argent, ils
ont la possibilité de le faire parce qu'ils n'ont qu'à faire la
publication en même temps.
M. Saintonge: D'accord. Donc, on laisse l'article tel quel.
Le Président (M. Laplante): Article 63.6.
Une voix: II serait retiré.
M. Léonard: Oui, laissez tomber.
Une voix: On fait une motion pour retirer l'article 63.6.
Le Président (M. Laplante): Article 63.6, motion pour le
retirer. Adopté. Article 63.7. C'est normal. Non, pas là-dessus.
Non, l'article 20.
M. Léonard: Je pense que cela va. L'article 63.7.
M. Saintonge: On avait suspendu l'article 20 tantôt; cela
me semble identique. Le problème...
Le Président (M. Laplante): Vous avez suspendu l'article
20 à cause de la concordance avec l'article 7 et vous vouliez
étudier l'article 7 avant. C'est 7 ou 12, quelque chose comme cela.
M. Léonard: On me dit que le problème ne se pose
pas ici.
Le Président (M. Laplante): Article 63.7,
adopté.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 63.8?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article
63.9?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article
63.10?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. L'article 12
tel qu'amendé...
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): ...par papillon et amendement
est adopté.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 13. 64.1,
article 13.
M. Léonard: Est-ce que par rapport à ce qu'on a
discuté, les commissions permanentes ou spéciales sont toujours
limitées, quant à leur composition, au bassin des 18 membres?
M. Rocheleau: Oui.
M. Léonard: À votre avis aussi?
M. Rocheleau: Mais je vous avoue que cela peut devenir, dans
certains cas, un comité ad hoc qui est formé pour un
problème particulier et après, il est...
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article
64.1?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Maintenant, l'article 13 est
adopté. Article 14, paragraphe 65.
Nominations du conseil
M. Rocheleau: À l'article 65, "Le conseil nomme un
directeur général, un secrétaire et un trésorier.
Il nomme également, conformément à la Loi sur la
fiscalité municipale, un évaluateur qui est le directeur du
service de l'évaluation."
Est-ce que ces choses sont déjà faites?
M. Léonard: Oui, ils existent. Ce sont des postes qui sont
déjà là. On les appelle commissaires à
l'évaluation.
Le Président (M. Laplante): L'article 65 est
adopté. L'article 14 est adopté.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 15, paragraphe
66?
M. Saintonge: Juste une seconde, M. le Président, on
aurait un amendement ici.
M. Léonard: Oui, l'article 14 est adopté.
Le Président (M. Laplante): Paragraphes 7, 12 et 20 de
l'article 2.
M. Léonard: C'est tout ce qui reste?
Le Président (M. Laplante): Oui, tout le reste est
correct.
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Laplante): À l'article 2, les
paragraphes 7, 12 et 20 restent en suspens. On peut y retourner tout à
l'heure, si vous voulez. Il y aurait des réponses à apporter
à l'article 20.
M. Léonard: Oui, on pourrait peut-être le faire
demain matin.
Le Président (M. Laplante): Oui. Est-ce que vous aviez un
amendement à proposer à l'article 14, M. le
député?
M. Kehoe: Oui, article 14.
M. Léonard: À l'article 14?
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Léonard: Ah! Excusez.
M. Kehoe: D'accord, article 15.
Le Président (M. Laplante): Article 15, d'accord,
paragraphe 66.
Promotion économique
M. Kehoe: L'amendement devrait se lire comme suit: "L'article 66
de la Loi sur la Communauté régionale de l'Outaouais
remplacé par l'article 15 du projet de loi 28 est modifié en
retirant aux deuxième et troisième lignes, après le mot
"communauté", les mots "dont notamment un service de promotion
économique".
M. Léonard: Je voudrais simplement revenir un peu sur
l'audition des mémoires. Il y a un autre amendement que nous
apporterons; il est d'ailleurs dans les papillons qui ont été
remis. Nous considérons que la promotion économique ne peut pas
être limitée seulement à un service, par exemple, à
la SAO ou à quelqu'un de très précis en particulier. Je
pense que c'est l'affaire de...
Le Président (M. Laplante): II n'y a pas de papillon
là-dessus.
M. Léonard: Ah oui!
Le Président (M. Laplante): II n'y a pas de papillon
là-dessus.
M. Saintonge: M. le Président, l'amendement
suggéré à l'article 66...
M. Léonard: D'accord, un instant.
M. Saintonge: Cela correspond aux désirs des gens qui sont
venus présenter des mémoires, les principales personnes qui ne
voulaient pas justement créer un service de promotion économique
qui pourrait entrer en conflit avec la SAO.
M. Kehoe: Je ne sais pas, M. le ministre, si vous allez parler de
l'amendement. J'ai certains arguments à faire valoir.
M. Léonard: D'accord, allez-y. Votre amendement est
proposé.
M. Kehoe: C'est cela.
M. Léonard: Cependant, je voudrais vous rappeler ceci tout
d'abord. Dans mon discours de deuxième lecture, à
l'Assemblée nationale, j'ai bien indiqué que nous étions
favorables à permettre aux municipalités aussi de se monter, si
elles le voulaient, un service de promotion économique,
c'est-à-dire d'ouvrir "at large", à tous ceux qui voulaient en
faire la promotion économique. C'est le sens de ce que nous voulons. Et
nous apporterons un amendement pour les municipalités locales, pour leur
permettre, à elles aussi, de le faire, ce qui était d'ailleurs la
principale revendication. Je vous dis cela.
M. Kehoe: D'accord, mais le principe de base, si vous lisez les
différents mémoires proposés, que ce soit le
mémoire de la ville d'Aylmer, de la ville de Gatineau et celui du CRDO,
la plupart des villes ont eu une attitude plutôt uniforme dans leurs
représentations, à savoir que pour la promotion économique
locale elles sont mieux placées pour savoir quels sont les besoins, les
actifs, les différentes sortes d'industries qu'elles veulent avoir dans
leurs municipalités.
Il y a certainement un dédoublement de services avec le but
primordial de la SAO. C'est justement la question qu'on se pose dans plusieurs
mémoires. Est-ce le premier pas que le ministre prend vers l'abolition
complète de la Société d'aménagement de
l'Outaouais? Quelle est l'intention du ministre dans ce domaine-là?
Les différents mémoires sont en ce sens que si le ministre
a l'intention d'abolir la SAO et de remettre les infrastructures aux
différentes municipalités, que ce soit le lac Beauchamp dans la
ville de Gatineau, le lac Lemay à Hull et la marina à Aylmer,
ainsi de suite, ainsi que le budget qui se chiffre autour de 5 000 000 $ par
année, à ce moment-là chaque municipalité devra
faire la promotion économique qui s'impose.
Actuellement le fardeau pour certaines municipalités de
s'embarquer dans ce domaine est trop lourd, il va sans dire. Si le ministre
décide de laisser en place la SAO sans pour autant ne donner aucun fonds
nécessaire aux municipalités locales pour faire la promotion,
cela ne marchera pas non plus.
Dans l'ensemble, les mémoires présentés, surtout
celui de la ville de Gatineau, disent que la promotion économique ou
industrielle devrait être faite par les deux agences qui sont mieux
équipées pour le faire. Premièrement la SAO, qui a une
telle vocation, qui a en mains les expertises, les personnes requises pour
remplir les tâches. Si vous ajoutez à cela une certaine somme qui
serait allouée à des municipalités locales qui connaissent
les besoins de chacune de leurs municipalités, on ne voit pas la
nécessité de donner de nouveau le même pouvoir, un budget,
et avoir un personnel qui fera les mêmes dépenses pour les
mêmes buts.
Je pense que le point a été souligné surtout par
les représentants de la ville d'Aylmer où, à certaines
occasions, celle-ci était en concurrence avec la ville de Hull pour
avoir une certaine compagnie, une certaine industrie. La ville de Hull, pour
différentes raisons, dont la situation géographique, le fait
qu'elle est la métropole et qu'elle offre certains services,
était favorisée. (minuit)
On voit aussi la dispute qui est actuellement devant les tribunaux entre
la ville de Gatineau et la ville de Hull concernant un parc industriel pour la
haute technologie. Je pense que si votre ministère décide de
confier la promotion industrielle et économique aux municipalités
locales ainsi qu'à la SAO, cela couvre tout le terrain de la promotion
économique pour la région. Je ne vois d'aucune façon la
nécessité que la CRO doive, elle aussi, embarquer. Je ne sais pas
ce que cela peut apporter de plus si les municipalités composantes ont
le service, de même que la SAO. Les deux ensemble peuvent faire
entièrement l'ouvrage sur la promotion industrielle et économique
sans donner, même si c'est facultatif, à la CRO cette vocation.
À toutes fins utiles, je pense que le prochain pas est l'abolition
complète de la SAO. C'est pourquoi, jusqu'ici, la plupart des
intervenants ne le préconisent pas.
Dans les circonstances, nous proposons l'amendement en ce sens que le
pouvoir de la promotion économique ne devrait pas être
accordé à la CRO.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais d'abord
dire une chose en ce qui concerne la SAO. Nous n'avons pas pris de
décision au sujet de la SAO. Je dois dire aussi une chose qu'il est
important de considérer: C'est un service du gouvernement. C'est une
société financée par le gouvernement. Donc, c'est une
instance gouvernementale qui a une certaine exclusivité en termes de
promotion économique dans l'Outaouais alors qu'ailleurs, comme à
Montréal, plusieurs ministères font de la promotion
économique, en plus d'avoir la CIDEM, en plus d'avoir aussi autre chose
au niveau de la ville de Montréal même
comme de la communauté. Plusieurs organismes font de la promotion
économique. Il est très important que tout le monde s'en fasse
une priorité.
La SAO, nous n'avons pas pris de décision là-dessus et
elle continue toujours d'exister. De toute façon, si jamais il y a lieu
que nous affections sa loi, cela donnera lieu à un débat parce
qu'elle est régie par une loi. Si on modifie la loi, on va revenir ici
en commission parlementaire pour en discuter. Je rappelle qu'elle est une
instance gouvernementale qui a, même après les modifications qu'on
apportera ici, une exclusivité, celle d'avoir accès à la
Loi sur les fonds industriels, je crois, et qu'on lui conserve.
La promotion économique est un pouvoir qu'on exerce si on le
veut. Lisez bien l'article. Il dit ceci: "Le conseil peut créer..." Il
peut créer. Il n'est pas obligé de créer. S'il ne juge pas
utile de le créer, il ne le fait pas. Donc, c'est une flexibilité
que nous donnons à la CRO. Comme nous allons dire aussi dans un
amendement ultérieur - je ne sais plus au juste à quel article,
mais cela va venir dans le reste du projet de loi -"les municipalités
locales peuvent créer un service de promotion économique". Je
pense que c'est simplement aux fins de susciter de l'intérêt pour
le développement économique alors que, originalement, on a
confié un mandat à la SAO et que tout le monde a dit que c'est
à elle de faire cela finalement. Plus personne n'en faisait parce qu'on
disait que c'était seulement la SAO qui faisait cela. La promotion
économique est l'affaire de tout le monde. Je pense qu'on donne beaucoup
plus de souplesse et de flexibilité à la CRO comme aux
municipalités de se donner des services en commun, si elles le veulent,
ou de ne pas le faire, si elles ne le veulent pas. C'est vraiment "peut" qu'on
retrouve dans la loi.
M. Kehoe: Je reviens toujours à l'argument...
Le Président (M. Laplante): Avant de poursuivre,
étant donné qu'il est minuit, est-ce que vous avez l'intention de
continuer?
M. Rocheleau: M. le Président, tantôt, on avait
examiné la possibilité de poursuivre jusqu'à minuit
trente.
M. Léonard: Jusqu'à minuit trente.
M. Saintonge: II y a consentement pour jusqu'à minuit et
demi et on évaluera à ce moment.
Le Président (M. Laplante): Continuez, M. le
député de Chapleau.
M. Léonard: C'est vraiment une possibilité qu'on
leur donne.
M. Kehoe: Un dernier point que je veux souligner dans ce domaine
est que l'on critique la CRO actuellement, que ce soit la ville de Gatineau ou
que ce soient les autres municipalités composantes, pour la bonne raison
que les coûts sont très élevés. J'ai nettement
l'impression que si la CRO a le droit de le faire, les chances sont qu'elle va
le faire, avec les coûts additionnels qu'elle va encourir. Il n'y a aucun
doute que, pour faire de la promotion économique, cela prend du
personnel pour monter toute une équipe, qu'il faut installer dans des
bureaux. Enfin, ce sont des dépenses assez importantes. Tout cela est
déjà en place et utilisé par la SAO. Vous dites que la SAO
ne le fait pas, mais j'ai l'impression qu'actuellement - peut-être que je
vous l'apprends - elle ne le fait pas aussi complètement que vous
désirez que cela soit fait. Si vous encouragez les municipalités
locales à le faire, je pense que c'est là la lacune dans le
projet de loi. Personnellement, je ne vois pas pourquoi vous devriez, d'une
façon quelconque, ouvrir la porte à cette possibilité pour
la CRO; elle n'a pas cette vocation, en ce qui me concerne. L'objectif premier
et même actuel de la CRO sort de son cadre d'activité primaire qui
est de fournir des services régionaux. Là, vous embarquez dans un
autre champ d'activités pour lesquelles elle n'a certainement pas,
actuellement, le personnel compétent, tandis qu'il y a d'autres
organismes et d'autres municipalités. Je sais que la ville de Gatineau a
en place un agent - je ne me rappelle pas son nom - de promotion industrielle
et je sais que d'autres municipalités, aussi, en ont. Mais je ne vois
pas ce que cela va donner d'en avoir trois dans une région comme la
nôtre. Ce n'est pas la ville de Montréal et ce n'est pas la ville
de Québec où il y a, dans le cas de Montréal, une
population d'un million d'habitants et, dans le cas de Québec, plusieurs
centaines de milliers d'habitants. Notre région est beaucoup plus
restreinte. Je pense que si les autorités locales et si la SAO ont cette
mission primaire, ainsi que le personnel nécessaire et toutes les
personnes-ressources nécessaires en place, pourquoi, à ce
moment-là, donner encore une autre vocation et un autre objectif
à la CRO?
M. Léonard: La seule chose, c'est que, dans certains
domaines, des municipalités pourraient trouver qu'il y aurait lieu
d'exercer une compétence en commun là-dessus. Si, sur le plan
industriel, des municipalités ou des villes peuvent avoir un
intérêt très précis à promouvoir l'industrie
dans leur parc industriel, je le comprends très bien, et la
municipalité va se faire un point d'honneur de le remplir très
précisément. À l'heure actuelle, tout cela est
réservé à la SAO. Elles peuvent collaborer avec la
SAO. Sur le plan touristique, règle générale, quand vous
faites de la promotion touristique, ce n'est pas une chose qui se fait par une
municipalité seule, mais par un groupe de municipalités. Cela
peut être un élément qui peut amener un service, un bureau
d'information touristique. Si vous amenez un touriste, vous essayez de le
garder 24 heures, 48 heures, le plus longtemps possible, mais c'est à la
condition que ce touriste utilise plusieurs infrastructures un peu partout et
la SAO, et la CRO aussi, peut le faire. On lui donne le pouvoir de le faire. On
ne lui demande pas de le faire; on lui donne le pouvoir. Juste cela.
M. Kehoe: M. le ministre.
M. Léonard: C'est une flexibilité qu'on lui donne.
C'est cela que je veux dire.
M. Kehoe: Ne pensez-vous pas que cela crée une concurrence
déloyale, disons, entre...
M. Léonard: Ils jugeront.
M. Kehoe: ...la ville de Gatineau et la ville de Hull?
Spécifiquement, j'y reviens toujours. La ville de Gatineau,
actuellement, a un parc industriel avec toutes les infrastructures en place
pour recevoir toutes sortes d'industries, que ce soit de la haute technologie
ou autres. La ville de Hull veut elle-même aller dans la même
direction, et c'est fair-play pour les deux municipalités. Les deux
municipalités peuvent le faire et je n'ai rien contre cela. Mais si la
CRO embarque également dans cela... Supposons qu'il y a une demande par
une compagnie pour l'implantation d'une industrie de haute technologie, lequel
des deux parcs industriels la CRO va-t-elle choisir? Est-ce qu'elle peut
être objective? Je me demande à ce moment-là...
M. Léonard: Dans l'amendement que nous proposons - encore
une fois, je ne sais plus à quel article...
Une voix: À l'article 67.1.
M. Léonard: ...à l'article 67.1 - seule la SAO a le
pouvoir exclusif de se prévaloir de la Loi sur les fonds industriels.
Donc, il n'y a pas de concurrence là.
M. Saintonge: L'amendement proposé, M. le
Président, ne change pas fondamentalement par rapport à l'article
de loi précédent, l'ancien article 66 où on a des
modifications.
M. Léonard: Non.
M. Saintonge: Sauf que cela a pour but d'enlever, notamment, un
service de promotion économique, de spécifier... On semble
insister, par l'amendement qu'on apporte ici à l'article 15 du projet de
loi 28, que ce service de promotion économique doit être
poussé d'une certaine façon. Si on enlève, par un
amendement qu'on propose, les mots en question dont, notamment, un service
à la promotion économique, il restera toujours loisible, je
pense, à la commission -tel que c'était possible de le faire
antérieurement - de définir un service de cet ordre mais,
à tout le moins, on n'insistera pas précisément sur la
vocation du service de promotion économique qui pourrait être
créé par cette loi. Je pense que cela répondrait d'une
façon unanime au désir des maires qui sont venus nous
présenter des mémoires relativement au fait qu'on ne semblait pas
vouloir créer un service de promotion économique au sein de la
communauté elle-même.
M. Léonard: M. le député, je dois dire qu'il
n'y a pas de contradiction; s'ils n'en veulent pas, ils décideront de ne
pas se doter de ce service. S'ils veulent l'appliquer au niveau local, avec
l'amendement que nous apportons à l'article 67.1 ou par le nouvel
article 67.1, ils le feront au niveau local. Si, un jour, ils décidaient
qu'un certain service devait être au niveau de la CRO, ils l'auront. Je
dis aussi une autre chose, c'est la SAO qui peut se prévaloir
exclusivement des dispositions de la Loi sur les fonds industriels. Donc, on
donne un dispositif général avec beaucoup de souplesse pour le
faire là où on le veut bien. Au fond, on veut tout leur donner,
c'est cela qu'on veut faire.
M. Saintonge: En principe, M. le ministre, si on acceptait
l'amendement qu'on propose ici à l'article 67...
M. Léonard: Vous l'enlevez à la
communauté.
M. Saintonge: On ne l'enlève pas. On n'insiste pas en
l'intégrant comme tel, mais le service pourrait être
créé par les dispositions de l'article tel qu'il existerait sans
cela.
M. Léonard: M. le député, il y a une
différence: il n'est pas dit quelque part que les instances municipales
peuvent faire de la promotion économique, ce que je considère
comme étant très important dans le contexte
économique.
M. Saintonge: C'est votre amendement à 67.
M. Léonard: 67.1 et l'article 15 aussi, les deux. Je pense
qu'il faut laisser les deux.
M. Saintonge: L'article 15, c'est la CRO comme telle.
M. Léonard: L'article 15 le permet à la CRO;
l'article 67.1 va le permettre aux municipalités locales. On ne leur
commande pas de le faire, mais on le leur permet.
M. Saintonge: Mais êtes-vous d'accord qu'avec l'article 66
tel qu'il existe actuellement, sans la modification apportée par
l'article 15, la création d'un tel service pourrait être possible
quand même? Ce que je ne comprends pas, c'est que l'amendement
spécifie un exemple de service. On dit "peut créer les
différents services", mais vous insistez là-dessus, dans le fond.
Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi on insiste particulièrement
sur ce service et non pas sur d'autres.
M. Léonard: Parce que nous voulons insister sur la
promotion économique. Les municipalités - vous allez trouver cela
dans je ne sais combien de pays - qui s'occupent de promotion... Il faut que
les municipalités s'occupent de la promotion économique pour que
cela ait quelque chance de durer. C'est prouvé par bien des exemples un
peu partout. On pourrait prendre un certain nombre de municipalités au
Québec qui le font et c'est la garantie de la continuité d'une
structure derrière un comité de promotion économique.
Quand il n'y a pas cela, il y a des hauts et des bas qui sont très
nocifs à la continuité de l'action dans le domaine
économique. Cela est important. Si c'est juste une chambre de commerce
qui s'en occupe, vous avez un président de chambre de commerce qui peut
être très dynamique à un moment donné. Il s'en va
pour une raison ou pour une autre. Cela tombe. Il n'y a personne pour assurer
la relève.
C'est pour cela que le rôle des municipalités est
important. Une SAO peut faire des choses ou une société comme
celle-là, mais c'est gouvernemental. Cela a nécessairement moins
d'implication dans le milieu au niveau local et, lors de l'adoption d'une
réglementation d'urbanisme, de schéma d'aménagement, c'est
moins ancré. On peut faire des choses, je suis d'accord, par exemple,
pour les parcs industriels, mais c'est nourri à partir des
municipalités. Je trouve que, dans l'Outaouais, il faut que les
municipalités s'intéressent à la promotion
économique, que la CRO aussi s'y intéresse, mais je ne le demande
pas à la CRO, je suis convaincu que cela va commencer au niveau des
municipalités locales. Le témoignage des mémoires
était très évident là-dessus. Il n'y a pas de
contradiction.
M. Kehoe: C'est dans ce sens que je pose les questions. Qui a
demandé ce pouvoir à la CRO? Est-ce que ce sont les villes
composantes? Est-ce que c'est le ministre lui-même qui a
décidé plus ou moins de l'imposer? (0 h 15)
M. Léonard: Nous pensons, comme gouvernement, que la CRO
doit s'intéresser à la promotion économique, que les
municipalités doivent s'intéresser à la promotion
économique. Nous leur donnons la même chose qu'ailleurs. Nous
sommes convaincus - moi, en tout cas, j'en suis persuadé - qu'elles
auront besoin de cela et c'est déjà là. Maintenant, on va
leur donner simplement le pouvoir, on ne leur demande pas de l'exercer. Je ne
vois pas pourquoi on s'opposerait à cela.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Vous venez de dire que vous voulez que les
municipalités s'impliquent, prennent les devants, quel rôle va
jouer la CRO dans le domaine économique?
M. Léonard: La SAO va faire de la promotion
économique, mais c'est elle qui va avoir accès à la Loi
sur les fonds industriels, un accès exclusif. Donc, sur le plan des
parcs industriels, en termes d'administration ou de gestion des parcs, c'est la
SAO.
Sur la promotion économique, je pense que cela concerne tout le
monde, le gouvernement, les instances intermunicipales, les
municipalités et je dirais la population en général, les
organismes, comme les chambres de commerce, toutes espèces de cercles
d'affaires, c'est pareil. Mais je trouve qu'il faut embarquer tout le monde
dans cela tout simplement.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Disons que, sans faire un historique de la SAO - ce
serait trop long -je voudrais simplement dire au ministre que, à venir
jusqu'à il y a deux ans, les commissaires industriels à l'emploi
de la SAO se partageaient le travail sur l'ensemble du territoire de la
Société d'aménagement de l'Outaouais, plutôt que
d'être affectés à des municipalités qui
étaient davantage intéressées au développement
économique ou industriel. Il y avait toujours la question de
surenchère ou la question de compétition qui semblait être
un problème majeur dans le sens qu'un commissaire industriel, qui
recevait une industrie, l'amenait un peu partout sur le territoire lui montrer
les sites possibles, plutôt que de vendre en particulier, avec tout
l'intérêt porté à un site, et créer une forme
de compétition entre chacun des commissaires industriels à
développer des sites particuliers sur son territoire.
On a obtenu cette concession de la part de la société
d'aménagement, il y a environ deux ans, même si on n'a pas
réussi. On n'a pas atteint l'objectif de remplir nos parcs industriels
et même d'inviter quelques industries. Je pense qu'avec une certaine
relance économique, cela va apporter certains points.
Mais je suis heureux que le ministre confirme le fait que les
municipalités pourront, dorénavant, s'occuper elles aussi de
développement économique, de faire une certaine forme de
promotion. La ville de Hull avait déjà inclus à
l'intérieur de son budget, en 1980...
M. Léonard: Elles en faisaient de toute façon,
alors que c'était illégal.
M. Rocheleau: Oui.
M. Léonard: C'est ce qui est arrivé... Ou que cela
risquait de l'être.
M. Rocheleau: Je vous avoue, M. le Président, que nous
avions attribué des fonds importants à ce montant qui
étaient, en somme, une espèce de coussin administratif, à
la suite de la réforme fiscale. Il fallait départager nos fonds,
alors on avait affecté 100 000 $ pour des fonds économiques.
M. Léonard: Si vous me permettez juste une remarque, en
passant. Quelqu'un qui veut le développement de sa municipalité
veut faire de la promotion économique. Cela va de soi.
M. Rocheleau: Oui, je suis totalement d'accord avec le ministre,
pour autant que ce soit gardé au niveau local, c'est ce qui est
important.
M. Saintonge: On se souvient que...
M. Rocheleau: Je vous avoue, M. le ministre, que rien
n'empêche la CRO de faire un examen de l'ensemble de son territoire pour
le schéma d'aménagement, ce qui constitue les grands
équipements, les infrastructures éventuelles à installer.
Je pense qu'il doit y avoir une espèce de collaboration assez
étroite.
Le fait qu'on le donne aux municipalités ou qu'on apporte un
amendement pour le donner aux municipalités, il est peut-être
moins important de le retrouver ici, parce que j'ai l'impression que la guerre
va recommencer à propos des sites, à propos de se tirer un site
plutôt vers Gatineau que vers Aylmer ou vers Hull. Là, on ose
peut-être ouvrir cette boîte dans ce sens.
M. Léonard: C'est un peu le jeu de la concurrence aussi,
on risque de le faire au niveau local en opposant une municipalité
à l'autre, c'est une chose. Par ailleurs, cela peut créer du
dynamisme au niveau local à cause de la concurrence. D'autre part, la
CRO prend les décisions au niveau du schéma d'aménagement.
Or il y a peut-être des choses intéressantes qui peuvent
être faites simplement en termes de coordination. Je laisse la
possibilité uniquement: "peut créer par règlement"; je ne
vois pas en quoi cela nuit. Au contraire, cela ouvre une porte si jamais ils
veulent l'ouvrir. Je trouve...
Une voix: Mais... Mais...
M. Léonard: C'est ce qui est fait à
Montréal, c'est ce qui est fait à Québec, c'est ce qui est
fait partout là-dessus.
M. Rocheleau: Mais remarquez, M. le Président, la crainte
existe. Tantôt vous avez mentionné le fait que si on devait
discuter à nouveau la Société d'aménagement, elle
viendrait en commission parlementaire et tout cela. Mais la crainte qui existe
est qu'il y a quand même un support important que le gouvernement apporte
à cette société pour le développement
industriel.
M. Léonard: II n'est pas remis en cause par cela.
M. Rocheleau: Non, mais c'est qu'on ne souhaiterait pas - et on
va être bien ouvert là-dessus, M. le ministre - qu'un jour vous
disiez: Vous avez les pouvoirs; utilisez-les; nous, on sort de là. Si
les pouvoirs n'étaient pas là on ne pourrait pas penser les
confier à quelqu'un qui n'a pas de pouvoir mais, ayant les pouvoirs,
cela ouvre la porte au gouvernement de... Remarquez que c'est peut-être
une présomption, mais il n'en demeure pas moins qu'en ayant le pouvoir,
vous pourriez aussi bien dire demain matin: Bon, ils ont même
décrété une grève vendredi, le chiard va repartir
une autre fois; c'est fini, le gouvernement met la clé dans la porte;
les municipalités, prenez les équipements, partagez-vous cela,
absorbez les coûts. C'est un peu ce que les municipalités
craignent.
Remarquez que le fait de permettre, "peut créer", c'est bien
évident que c'est la CRO qui va devoir, de par ses représentants,
dire: On crée un service. Si les municipalités membres ne veulent
pas, elles ne donneront pas le mandat à la communauté d'en
créer un. C'est un fait. Qu'on transfère aujourd'hui le
même pouvoir aux municipalités, je trouve cela d'autant plus
intéressant parce que c'est là que doivent être
générées l'initiative locale et la concurrence aussi entre
municipalités qui est excellente.
C'est cette appréhension que nous avions, M. le Président.
Et il est bien évident qu'avant de toucher à la SAO il
faudrait quand même revenir en commission parlementaire.
M. Léonard: Je suis d'accord, c'est tout à fait
là-dessus qu'il faudait...
M. Rocheleau: Mais un autre point que je voudrais souligner et
une des raisons pour lesquelles nous avons demandé avec insistance au
cours des dernières années... Si on permet aux
municipalités de se doter d'un service à caractère
économique, j'ai l'impression qu'il va avoir les facilités des
agences gouvernementales, qu'il va pouvoir faire des demandes auprès du
ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme pour avoir l'aide
technique dans certaines formes d'aide. Et le fait que la SAO relevait d'un
ministère à caractère municipal plutôt qu'à
caractère économique c'est que... je tiens simplement à
vous faire comprendre une chose: c'est qu'il semble exister une espèce
de compétition. Je ne sais pas si c'est attribué aux
crédits de la SAO via le ministère des Affaires municipales,
quand ils vont dénicher une industrie, ou si c'est crédité
aux résultats annuels du ministère de l'Industrie, du Commerce et
du Tourisme, parce qu'il est arrivé, dans le passé, que la SAO a
eu besoin de l'aide technique du ministère de l'Industrie, du Commerce
et du Tourisme. Ne relevant pas de votre ministère, les fonctionnaires
de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, par le biais, invitaient ces
mêmes entreprises à aller s'installer ailleurs au Québec
plutôt que dans l'Outaouais québécois.
Je ne sais pas si vous en êtes au courant, mais cela s'est
produit. Et c'est une crainte que semble avoir la SAO, qui ne relève pas
directement de ce ministère, qu'en utilisant l'aide technique, elle se
fasse passer le couteau par en arrière et que ses investisseurs
possibles soient invités ailleurs. C'est pour cela qu'on vous
demanderait, dans les plus brefs délais, d'examiner à nouveau
tout cela avec vos collègues du ministère de l'Industrie, du
Commerce et du Tourisme, s'il y a lieu...
M. Léonard: C'est...
M. Rocheleau: ...pour qu'on puisse profiter de tout cet
impact.
M. Léonard: Je peux rassurer le député
là-dessus. C'est en instance à l'heure actuelle. Le dossier
chemine. Je vais souhaiter peut-être qu'il connaisse un aboutissement
plus rapidement; mais en tout cas, effectivement, la SAO est un dossier en
examen et si jamais il y a des modifications législatives, parce que la
Loi sur la SAO comporte des garanties, on devra revenir en commission
parlementaire.
M. Rocheleau: Maintenant...
M. Léonard: Je pense que l'article doit être
adopté tel quel parce que c'est un pouvoir habilitant qu'on donne. Je ne
vois pas pourquoi on refuse cela.
M. Middlemiss: Non mais ils ne le veulent pas. Ce n'est pas nous
qui...
M. Kehoe: Ils n'en ont pas besoin.
M. Middlemiss: Les gens sont venus ici présenter des
mémoires. Ils ont tous dit, même la municipalité de
Pontiac: On ne voit pas pourquoi. C'est cela. D'où est-ce que cela
vient?
M. Kehoe: C'est doublement une dépense pour rien.
M. Léonard: Ils n'ont qu'à ne pas le
créer.
M. Kehoe: Je le sais, mais, s'ils ont le pouvoir de le faire, ils
le feront.
M. Léonard: Non, non.
M. Kehoe: Tout le monde veut son empire.
M. Léonard: Non, franchement je ne peux pas vous suivre
dans votre raisonnement là-dessus. Ils en veulent ou ils n'en veulent
pas. S'ils n'en veulent pas, au moins pour l'instant, ils ne le créeront
pas.
M. Kehoe: S'ils ont le pouvoir de le faire, probablement qu'ils
l'exerceront, c'est ce qu'on craint. Il y a d'autres agences qui peuvent le
faire, les municipalités locales peuvent mieux le faire.
M. Léonard: Je pense là-dessus...
M. Rocheleau: Est-ce que vous déposerez un amendement, M.
le ministre, pour inclure la possibilité pour les municipalités
de s'en prévaloir aussi?
M. Léonard: Vous l'avez à l'article 67.1 un peu
plus...
M. Saintonge: II reste que ce n'est pas seulement dans...
M. Léonard: L'article 67.1 le permettra.
M. Saintonge: ...l'Outaouais, M. le ministre. Si je me souviens,
au dernier congrès de l'UMQ, même si ce n'est pas une
communauté régionale, on parlait des MRC et on souhaitait que les
pouvoirs de promotion économique soient gardés par les
municipalités et non pas affectés à des
gouvernements régionaux ou aux instances comme les MRC. Je pense
que cela avait été établi assez manifestement par un
consensus clairement dégagé, je dirais même presque
unanime. Un conférencier l'avait noté, lors de la
conférence au dîner du vendredi, et il avait reçu des
applaudissements assez retentissants sur ce point de vue. Ce qui veut dire que,
la promotion économique, le monde municipal en général est
pleinement d'accord de la garder sur un plan local purement et simplement et
non pas de l'étendre sur un plan régional, comme la
communauté l'obtient à cet article. Je maintiendrai de toute
façon que, si on rejette l'amendement qu'on propose, il restera toujours
la possibilité au conseil de créer, par l'article tel qu'il
restera, un tel organisme, un tel service de promotion économique
puisque la porte lui est ouverte dans ce sens.
M. Léonard: Je pense que l'attitude que nous avons, c'est
de permettre à la CRO de faire de la promotion économique si elle
le veut; c'est simplement cela. Si elle ne le veut pas, elle ne le fera pas. Je
maintiens l'article tel qu'il est. Pour amender cela, je pense qu'il faudrait
que je retourne...
Le Président (M. Laplante): Est-ce que la motion du
député de Chapleau d'amender l'article 15, paragraphe 66, sera
adoptée?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Laplante): Adopté?
M. Léonard: Non, non. La motion...
M. Saintonge: Merci, merci.
M. Léonard: La motion du...
Le Président (M. Laplante): Rejetée sur
division.
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que l'article 15,
paragraphe 66 sera adopté?
M. Léonard: Sur division, je suppose. Adopté.
Une voix: Sur division.
Le Président (M. Laplante): Sur division. Maintenant, il
est 24 h 30.
M. Léonard: Est-ce qu'on prend une autre demi-heure?
Le Président (M. Laplante): L'amendement qui est...
M. Saintonge: Nous sommes d'accord pour continuer jusqu'à
une heure et on ajournera alors nos travaux.
Autres pouvoirs du conseil
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 16,
paragraphe 67.1. Est-ce que vous avez un amendement à apporter à
l'article 67.1?
M. Rocheleau: Si on savait qu'on pourrait l'avoir à la
fatigue, on irait jusqu'à demain matin.
M. Léonard: Non, non. C'est un autre...
Le Président (M. Laplante): L'article 16...
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): ...paragraphe 67.1, est
adopté. L'article 17, paragraphe 69, est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 18, paragraphe 71,
est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 19, paragraphe 72.1,
est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 72.2?
Une voix: Adopté.
M. Léonard: D'accord, adopté. (0 h 30)
M. Middlemiss: C'est pour protéger les services d'une
tierce personne que...
M. Léonard: Oui, ce sont les conflits
d'intérêts.
M. Middlemiss: ...disons, l'inspecteur, l'ingénieur ou
quelqu'un qui fait une erreur. C'est dans ce sens-là.
M. Léonard: Oui, c'est cela. Les directeurs de
services.
Procès-verbaux et archives
Le Président (M. Laplante): L'article 72.3, est-il
adopté?
M. Léonard: Oui, adopté. Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 19 en entier est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 20?
M. Léonard: Adopté.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 21, paragraphe
73.1?
M. Saintonge: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Paragraphe
73.2?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 21, est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 22,
paragraphe 74, 1°?
M. Léonard: Paragraphe 74, oui, adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. L'article 22 en
entier, est-il adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 23?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 24?
M. Saintonge: Pas de problème. Adopté.
Le Président (M. Laplante): Pas de problème,
adopté.
M. Léonard: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 25 est adopté
en entier.
M. Léonard: L'article 24, plutôt.
Le Président (M. Laplante): L'article 24. Excusez-moi.
M. Léonard: Article 25.
Le Président (M. Laplante): Article 25, paragraphe 81?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 26,
paragraphe 82?
M. Léonard: Adopté. Article de concordance.
Le Président (M. Laplante): Adopté? M.
Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 27, paragraphe
83.1?
M. Léonard: Ce sont les pouvoirs du
président...
M. Saintonge: D'accord. Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Paragraphe
83.2?
M. Saintonge: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 27 en entier est
adopté. Article 28, paragraphe 84?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Paragraphe
84.1?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Laplante): Paragraphe 84.2?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 28 en entier est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 29, paragraphe 86?
M. Rocheleau: J'aurais seulement une question à poser au
ministre. Actuellement, à l'intérieur de la communauté
régionale, les municipalités à caractère rural sont
affectées par le Code municipal et les municipalités à
caractère urbain sont affectées par la Loi sur les cités
et villes.
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: Par le fait même, est-ce qu'on prévoit
éventuellement, dans les communautés urbaines ou
régionales, affecter ces municipalités à un même
code uniforme? Par contre, je sais qu'il y a des points dans le Code municipal
qui recoupent effectivement le monde rural. Cela porte à confusion,
à certaines occasions, vous en êtes sûrement au courant. Je
me pose la question à savoir si, étant donné que les
municipalités régionales de comté regroupent des
municipalités à la fois à caractère urbain et
à caractère rural, on a l'intention prochainement - je ne veux
pas m'étendre sur le sujet - de faire une refonte du Code municipal et
de la Loi sur les cités et villes pour, éventuellement, les
regrouper à l'intérieur d'un même code.
M. Léonard: Vous savez qu'une commission de la refonte des
lois municipales a siégé et a remis un rapport exhaustif. Vous
savez que c'est une tâche considérable qu'on est en train de
faire. Chaque fois qu'on adopte des lois, on essaie de les faire les plus
uniformes possible, d'utiliser la même terminologie dans la Loi sur les
cités et villes, dans la Charte de la ville de Montréal, dans la
Charte de la ville de Québec, dans le Code municipal et, graduellement,
les lois vont se ressembler. Par exemple, ce soir, on a dit: Boni On a cela
dans la loi de la CUM; on a cela dans la loi de la CUQ; il ne faut pas que
toutes les lois soient pareilles. Il reste que notre souci, c'est d'essayer
d'avoir des lois les plus uniformes possible, de sorte qu'avec le temps,
graduellement, toutes les lois vont se rapprocher et la refonte va
représenter un travail moins considérable. Cela demeure une
tâche considérable. Pour la première fois, on a un
sous-ministre à la législation, au ministère des Affaires
municipales, qui est à mes côtés, et c'est un de ses
mandats. On me dit qu'il y travaille beaucoup. C'est pour vous dire
jusqu'à quel point c'est, chez nous, une préoccupation
pratique.
Le Président (M. Laplante): L'article 29, paragraphe 86,
est adopté. Article 29, paragraphe 87?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Le paragraphe 87.1.
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Laplante): Le paragraphe 87.2.
M. Saintonge: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 29 est adopté
en entier.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 30?
M. Léonard: Adopté.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 31?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 32?
M. Léonard: Adopté.
M. Saintonge: Adopté.
Nouveaux intitulés
Le Président (M. Laplante): Article 33? M.
Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): II y a un amendement et un
nouvel article 33.1.
M. Léonard: C'est-à-dire qu'il faut adopter
l'article 33 et l'article 33.1, c'est un nouvel article.
Le Président (M. Laplante): C'est un nouvel article.
M. Léonard: Est-ce que tout le monde l'a?
Le Président (M. Laplante): Moi, je l'ai.
M. Léonard: II a été remis à tout le
monde. L'article 33.1: "La Communauté peut, par règlement,
établir un système central de confection de rôle de
perception, de facturation et d'envoi de comptes de taxes municipales et en
déterminer les conditions. Elle peut fixer un tarif pour ce faire."
Adopté?
M. Saintonge: C'est toujours la même chose. C'est une
possibilité qu'on donne à la communauté de se
prévaloir de cette disposition-là, dans le fond.
M. Léonard: Elle a déjà le système
central. La loi dit "doit", à l'heure actuelle. Là, on dit
"peut".
M. Rocheleau: Ici, on retrouve, entre autres, M. le
Président, la perception.
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: Actuellement, la perception est faite par chacune
des municipalités alors qu'éventuellement... Confection de
rôle de perception.
M. Léonard: Confection de rôle de perception.
M. Saintonge: Et d'envoi de comptes de taxes municipales.
M. Léonard: De facturation et d'envoi de comptes de taxes
municipales.
M. Saintonge: Ce n'est pas de la perception.
Le Président (M. Laplante): Adopté?
M. Léonard: Je pense que c'est lié un peu à
son système d'informatique dont elle s'est dotée et auquel
chacune des municipalités peut s'abonner. C'est la même
terminologie qu'actuellement. Si vous regardez l'ancien article, c'était
"doit" au lieu de "peut".
M. Saintonge: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 34?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 35?
M. Léonard: Adopté.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 36?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 37?
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: Dans le cas de 37, c'est le ministre de
l'Environnement, à la demande de la communauté, qui va
établir cette répartition, à défaut d'entente.
C'est un des endroits où peut s'exercer le veto de l'une ou l'autre des
municipalités.
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: Par contre, au niveau comptable, est-ce que la
Commission municipale n'est pas davantage compétente pour faire
l'analyse?
M. Léonard: On me dit qu'à l'heure actuelle, c'est
au ministère de l'Environnement qu'on fixe cette répartition.
S'il y a des modifications, on suit la même procédure.
Effectivement, c'est l'assainissement des eaux usées dont on parle. Ce
ne sont pas les aqueducs. Les travaux, au niveau municipal, doivent être
approuvés par le sous-ministre de l'Environnement. Cela se fait ainsi
à l'heure actuelle. Maintenant, comme la compétence en
matière d'assainissement des eaux usées est faite par la CRO,
qu'elle peut modifier ce qui est fait, les projets faits par les
municipalités, il faut obtenir la même approbation du
sous-ministre de l'Environnement. La répartition est fixée par le
ministre. L'approbation l'est par le sous-ministre.
M. Rocheleau: Au niveau de la répartition des coûts,
cependant, qu'est-ce qui justifie que cette répartition soit
fixée par le ministre de l'Environnement s'il n'y a pas entente?
M. Léonard: C'est l'expertise qui est à
l'Environnement. Remarquez que cela pourrait être une question qui peut
se débattre tout à fait.
M. Rocheleau: C'est parce que dans le même cas, il peut y
avoir aussi des infrastructures d'aqueduc qui chevauchent l'égout.
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: Cela veut dire que, dans un cas, on irait à
la Commission municipale et dans l'autre, on irait à l'Environnement. Je
ne sais pas si cela pourrait créer un certain conflit entre les deux.
L'un pourrait décider une chose et l'autre pourrait décider autre
chose. On l'a constaté il y a quelques semaines avec les sites
d'enfouissement sanitaire alors que le ministère de l'Environnement
acceptait certains sites et le zonage agricole, par le ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation prohibait les
mêmes sites, et vice versa. À ce moment, c'était la
confusion totale. (0 h 45)
M. Léonard: Je suis d'accord avec vous qu'il y a quelques
incongruités dans le paysage. Par exemple, en ce qui concerne le
creusage, lorsqu'on installe des aqueducs et des égouts: il y a des
contrats demandés
pour les aqueducs, des contrats demandés pour les égouts
et cela se fait dans le même trou. Tout n'est pas
réglé.
M. Middlemiss: Ce n'est pas spécifiquement pour
l'assainissement des eaux, cela peut être aussi pour l'aqueduc, cela ne
dit pas quel genre de projet.
M. Léonard: Aqueducs, égouts, usines, ouvrage de
traitement d'eau, etc. Tout ce qui concerne l'approvisionnement en eau et
l'assainissement des eaux-vannes.
M. Saintonge: En fin de compte, on pourrait l'envoyer à la
Commission municipale. Dans les autres cas, est-ce qu'on n'envoie pas cela
à la Commission municipale?
M. Léonard: Ce qu'on me dit c'est que, normalement, c'est
la municipalité qui absorbe les coûts. Mais si la CRO modifie les
projets et les plans et devis de la municipalité et qu'il survient un
excédent de coûts, ce sont le ministre et le sous-ministre de
l'Environnement qui interviennent de par la Loi sur l'environnement.
Je penserais difficile qu'on puisse modifier cela dans une loi, à
l'heure actuelle, étant donné la Loi sur l'environnement. Si vous
y tenez, je peux faire faire des vérifications demain matin
là-dessus, de façon peut-être à intéresser la
Commission municipale du Québec. On peut le suspendre si le voulez, si
vous voulez que je vérifie davantage.
M. Middlemiss: C'est probablement parce que c'est technique que
c'est l'Environnement.
M. Léonard: Oui, c'est très technique, ce sont des
plans et devis d'ingénieurs. La CRO, pour différentes
considérations, peut être amenée à modifier des
plans d'une municipalité. À ce moment, on ne peut pas faire
absorber les coûts à la municipalité et il survient un
problème de répartition des coûts. Est-ce que c'est
à la CRO? Est-ce qu'il y a une partie qui doit être
absorbée par la municipalité? C'est l'Environnement qui va
statuer là-dessus, je pense.
M. Middlemiss: L'Environnement fait aussi l'approbation des
plans.
M. Léonard: C'est cela, de toute façon...
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 37 est
adopté. Article 38? On va faire 115.
M. Léonard: Article 115 adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Ce que je
voudrais savoir... Il y a 116 et il y avait un projet de modification dans le
116 qui dit de 116 à 120.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que cela voudrait dire
que les articles - je parle de ce que je vois ici, vous arrêtez à
118 -119 et 120 sont biffés?
M. Léonard: Non.
Le Président (M. Laplante): Tel que vous le
présentez là, c'est ce que cela...
M. Léonard: Non, cela continue, c'est visible.
Le Président (M. Laplante): Est-ce qu'il y a trois
pages?
M. Léonard: II y en a quatre ou cinq.
Le Président (M. Laplante): On va aller fouiller ailleurs.
Je m'excuse, mais j'en retrouve une autre ici, une autre encore et là
cela va à 140. Je m'excuse.
M. Léonard: Cela va?
Le Président (M. Laplante): Cela va.
M. Léonard: Alors, à 116...
Le Président (M. Laplante): On va prendre l'article 116,
tel que modifié par papillon.
M. Kehoe: Les amendements que vous avez faits aux articles 116
à 120, grosso modo, est-ce que ce sont des amendements techniques? Il
n'y a pas de substance, ce ne sont que des technicités, des affaires
mineures dans l'ensemble? Je ne parle pas spécifiquement...
M. Léonard: Cela a apporté des précisions
par rapport au projet de loi original que nous avions déposé et
aussi à la suite de l'audition du mémoire de Gatineau
là-dessus où, à un moment donné, on s'est
posé la question si les ouvrages de filtration d'eau étaient
là ou non. On change les termes "conduites maîtresses" par
"conduites de transport du système d'aqueduc et d'égout".
M. Saintonge: Suivant les demandes qui avaient été
présentées, je pense, dans un des mémoires.
M. Léonard: Oui. Parce que cela
apporte des précisions dans tout cela. D'accord?
Le Président (M. Laplante): Article 116, tel que
modifié par papillon, adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 117, modifié
aussi, adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 118,
adopté?
Des voix: Adopté.
M. Middlemiss: Article 118.
Une voix: Article 118, adopté.
M. Middlemiss: Une seconde, j'aurais une question sur l'article
118. Au moment de la présentation des mémoires, Aylmer a fait
état d'une usine de filtration qui desservait deux municipalités
et, malheureusement, cette usine est encore aux frais de la ville d'Aylmer, en
réalité Deschênes. Cela dit: "Pouvant desservir une ou
plusieurs municipalités." Présentement cela n'en dessert pas
parce que le regroupement a été fait mais avant le regroupement
cela desservait une partie de Lucerne et Deschênes. Mais...
M. Léonard: Cela devrait être réglé
par l'article 119. Si c'est propriété de la CRO l'article 119
règle cela.
M. Middlemiss: Ce n'est pas notre propriété
présentement. Le problème c'est qu'il y avait deux usines de
filtration d'eau sur le territoire d'Aylmer. On a pris l'usine Cadillac.
M. Léonard: Mais Deschênes...
M. Middlemiss: Deschênes on ne l'a pas prise mais
Deschênes desservait aussi une partie de Lucerne. Elle était
intermunicipale; elle servait à Lucerne avant le regroupement mais
aujourd'hui ce n'est plus possible. On est seulement une ville. Ce n'est pas
rétroactif.
M. Léonard: Est-ce que je peux garder en suspens cette
question sur l'usine de Deschênes? J'ai assisté à des
discussions là-dessus.
Le Président (M. Laplante): On va suspendre l'article
117.
Une voix: Ce n'est pas l'article 118?
Le Président (M. Laplante): Je veux dire l'article
118.
Une voix: Est-ce que l'article 118 est adopté ou...
Le Président (M. Laplante): Non, non.
M. Middlemiss: On va suspendre ma question. La question que j'ai
posée spécifiquement pour l'usine de Deschênes...
M. Léonard: Oui. Oui, oui. C'était l'usine de
Deschênes.
Le Président (M. Laplante): Donc l'article 118 est
adopté?
Adopté tel qu'amendé.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 119, modifié
par papillon aussi.
M. Léonard: Adopté.
M. Middlemiss: Non, non, non, non. L'article 119. C'est là
le problème. Les articles 119 et 120 constituent le coeur du partage des
coûts. C'est là le problème entre les villes de Gatineau et
de Hull. On a débattu le problème en deuxième lecture. On
a fait certaines interventions. Sans doute, M. le ministre, avez-vous pris
connaissance du mémoire présenté par la ville de Gatineau
en ce qui concerne l'article 119 spécifiquement. On prétend que
le texte de l'article 119 pourrait pénaliser les villes qui furent
regroupées, en 1975, en faveur des autres municipalités. Par
exemple...
M. Léonard: Je n'ai pas compris. L'article 119
pourra...
M. Kehoe: ...pénaliser...
M. Léonard: Ah! Pénaliser, d'accord, merci.
M. Kehoe: Par exemple, à partir des termes actuels du
projet, la ville de Gatineau pourrait se trouver dans une situation où
elle devrait supporter seule le coût de sa future usine de filtration et,
en plus, une partie des coûts de l'usine de Hull, puisque notre
territoire est partiellement desservi par cette dernière usine. Nous
devons donc partager les coûts de l'usine de Hull et surtout de celle de
Buckingham avec laquelle nous n'avons aucun lien. Afin de bien situer -
justement, je lis le mémoire, M. le ministre, pour vous situer le
problème - cette préoccupation, permettez-nous de souligner que
le coût de production d'eau potable à Buckingham est de 1,92 $ les
mille gallons alors que la communauté ne réclame,
aux villes de Buckingham et de Masson, que 0,64 $ pour la
quantité identique.
M. Léonard: C'est ce qui avait été dit dans
le mémoire.
M. Kehoe: C'est cela. Cette possiblité, vous en
conviendrez, j'en suis sûr, serait inéquitable pour la ville de
Gatineau. C'est là la préoccupation majeure pour la ville de
Gatineau: c'est que l'usine de filtration sera construite dans la ville de
Gatineau. D'ailleurs, les plans sont en train de...
M. Léonard: L'article 119... Je ne sais pas si on se
comprend bien...
M. Kehoe: Cela fait un peu partie des deux. Nous sommes aux
articles...
Le Président (M. Laplante): ...119 et 120.
M. Kehoe: ...119, 120 et 121. D'ailleurs, cela va...
M. Léonard: Mais, si vous permettez, M. le
député de Chapleau, l'objet de ces articles est de dire que
l'usine de filtration des eaux qui pourait être construite pour Gatineau
est considérée comme un ouvrage intermunicipal...
M. Kehoe: Oui.
M. Léonard: ...donc relevant de la CRO, donc vous n'avez
pas à payer. C'est-à-dire que vous payez comme toutes les autres;
ce n'est pas seulement la ville de Gatineau qui paie cette usine.
M. Rocheleau: M. le Président. Je comprends la position
qu'énonce actuellement mon collègue de Chapleau, je la comprends,
mais je ne peux pas la partager en totalité parce que si un paie moins,
c'est l'autre qui paie plus. Il faut comprendre la ville de Hull qui se plaint,
depuis plusieurs années, de la répartition au gallon. Si le
coût de Buckingham est diminué actuellement, il y a quelqu'un
d'autre qui paie, et c'est Hull, actuellement. Dans le contexte actuel, il faut
comprendre que la ville de Gatineau est alimentée par la CIP à un
coût de 0,34 $ les mille gallons d'eau.
M. Kehoe: Pour le moment. M. Rocheleau: Oui.
M. Kehoe: Cela ne durera pas longtemps.
M. Rocheleau: Mais vous avez bénéficié, au
cours des X dernières années, d'un prix
préférentiel, alors que la communauté aurait pu exiger que
la CIP vende son eau à la communauté et que la communauté,
par la suite, répartisse à un coût équitable
à l'ensemble du territoire. Cela n'a jamais été
exigé. Alors quand le motton arrive, il est bien évident qu'il
faut l'accepter. Je comprends les interventions de mon collègue, le
député de Chapleau, parce qu'il doit faire des interventions
tenant compte de sa municipalité. Mais, d'un autre côté, je
ne voudrais pas que l'on change trop les jeux pour tenter d'être
avantagé outre mesure.
Actuellement, à l'intérieur de la loi, on prévoit
justement des veto et s'il n'y pas d'entente, on devra faire appel à la
commission municipale. Par contre, j'aurais souhaité que l'on puisse
déterminer une tarification basée sur le passé, le
présent et l'avenir. Encore une fois, je ne voudrais pas que l'argument
soit poussé trop loin, ce qui m'obligerait à rouvrir mes livres
et à faire le comptes et peut-être même à envoyer des
comptes. Si on parle de restructuration, on doit tenir compte du présent
et de l'avenir et oublier le passé. Si vous me demandez d'oublier le
passé, je suis bien prêt à le faire mais, à
l'avenir, ne me faites pas payer pour les avantages que le passé vous a
procurés. (1 heure)
Le Président (M. Laplante): Sur ce, je ne voudrais pas
ouvrir une discussion là-dessus, former une petite CRO entre nous.
M. Rocheleau: M. le Président, on va aller finir cela
entre nous.
Le Président (M. Laplante): Là, il est une
heure.
M. Léonard: Est-ce qu'on peut quand même terminer
juste l'article 38? Il en reste trois.
Une voix: ...119, 120. M. Léonard: C'est cela.
Le Président (M. Laplante): C'est ce sur quoi ils ne
s'accordent pas.
M. Léonard: Oui, on réglerait cela ce soir et vous
allez dormir en paix.
M. Kehoe: Justement, je ne pense pas que je vais dormir à
cause de la manière dont vous allez régler cela. Je pense que les
gens de la ville de Gatineau vont dormir très mal ce soir si c'est
réglé tel que c'est présentement.
M. Middlemiss: Le député de Pontiac n'a pas dormi
de la nuit hier soir.
M. Kehoe: C'est pour cela que j'ai une
intervention à faire dans ce domaine. On pourrait reporter cela
à demain. D'ailleurs, c'est le coeur de tout le problème. Le
coût du partage est là, aux articles 119, 120 et 121. À
partir de là, les autres articles vont s'étudier beaucoup plus
vite. J'aimerais, avant de faire une intervention en ce qui concerne la
position de la ville de Gatineau, être en consultation avec mon
confrère de Hull...
M. Léonard: On va vous permettre cela.
M. Kehoe: ...quitte à partir dans la même direction.
D'ailleurs, on sait où se situe le problème, M. le ministre. Vous
le savez très bien, mon collègue de Hull aussi. Les
mémoires sont là, ce n'est un secret pour personne. C'est quand
même le coeur et la clef de toute la discussion. Vous l'avez dit à
maintes reprises dans vos interventions et je ne pense pas qu'on doive,
à une heure de la nuit, l'adopter.
M. Léonard: Non, je ne veux pas procéder à
la sauvette là-dessus.
Le Président (M. Laplante): Les travaux sont
ajournés sine die.
(Fin de la séance à 1 h 02)