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Commission permanente des affaires municipales
Projets de loi privés nos 195,190 et 191
Séance du mardi 17 juin 1975
(Dix-sept heures trente minutes)
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales commence cet après-midi
l'étude de trois projets de loi, en l'occurrence, le projet de loi no
190, concernant la ville de Châteauguay-Centre et la ville de
Châteauguay; le projet de loi 191, Loi modifiant la Loi de la
Communauté urbaine de Montréal; et le projet de loi no 195, Loi
concernant la ville de Jonquière.
Pour la séance d'aujourd'hui, il y aura certains changements dans
la composition de la commission. M. Harvey (Dubuc) remplace M. Déziel
(Saint-François); M. Pilote (Lac-Saint-Jean) remplace M. Ostiguy
(Verchères); M. Harvey (Jonquière) remplace M. Vaillancourt
(Orford).
A titre de rapporteur de la commission, j'aimerais suggérer le
nom de M. Leduc, député de Taillon. Est-ce que c'est
agréé?
Une Voix: Agréé.
Le Président (M. Picard): Je cède maintenant la
parole au ministre des Affaires municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais suggérer
que nous commencions par le projet de loi de Jonquière, que nous
étudiions ensuite le projet de loi de la Communauté urbaine de
Montréal et que celui des deux municipalités de Châteauguay
vienne en troisième lieu.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à ceux qui sont ici...
M. Provencher (Gérard): Question de privilège, M.
le ministre. Est-ce que cela ne serait pas à propos que la
délégation de Châteauguay, qui s'est déplacée
pour venir ici, passe dans l'ordre qu'on nous a donné, tel que
prévu, étant donné que nous étions les premiers?
Puisque la délégation est là... on attend pour
retourner.
Le Président (M. Picard): Un instant, s'il vous
plaît.
M. Goldbloom: M. le Président, d'abord, je crois que le
projet de loi de Jonquière est d'une portée plus limitée
et que nous devons commencer par cela.
Il est évident que nous avons toujours ce problème. Chaque
fois qu'il y a des projets de loi privés, il y a des personnes qui se
déplacent pour s'exprimer là-dessus. Nous essayons de leur rendre
la courtoisie, de les écouter et de les écouter en temps
utile.
Mais tout le monde est à peu près dans la même
situation et sans vouloir être désobligeant à l'endroit de
qui que ce soit, je pense que nous devons examiner d'abord le projet de loi de
Jonquière et regarder ensuite l'opportunité de choisir entre les
deux autres.
Est-ce que je peux vous demander votre identité, qui vous
représentez et combien de personnes sont venues avec vous?
M. Provencher: Je suis Gérard Provencher, président
de la Ligue d'action civique de Châteauguay, accompagné d'une
quarantaine de personnes. Si on compte ces quarante personnes, par rapport aux
autres représentants des autres villes, je pense qu'on a la très
forte majorité de l'assistance.
On nous a affirmé à deux reprises que ce serait à
quatre heures. Cela a été reporté à cinq heures. On
comprend les besoins de la cause. Mais il me semble que la
délégation qui doit retourner avec un retard fera face à
un surcroît de dépenses parce qu'on a dépensé
quelque chose pour venir ici à moins que le ministère
veuille bien être généreux en comblant la
différence...
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi, porte-parole de l'Opposition officielle.
M. Bédard (Chicoutimi): Je vais peut-être essayer un
compromis, M. le Président. En toute déférence pour le
représentant de la Ligue d'action civique de Châteauguay, de
même que pour toutes les personnes qui l'accompagnent, peut-être y
aurait-il lieu que son projet soit au moins inscrit pour être entendu en
deuxième lieu, étant donné que... Je ne sais pas si vous
êtes d'accord, mais je crois qu'on peut prévoir que le projet de
loi concernant la cité de Jonquière va être
étudié très rapidement.
Concernant la Communauté urbaine de Montréal, on ne peut
certainement pas assurer que cela puisse se faire aussi rapidement. S'il y
avait donc possibilité que vous soyez assurés de passer en
deuxième lieu, nous n'aurions pas d'objection.
Effectivement, vous étiez les premiers.
M. Goldbloom: M. le Président, nous ne sommes certainement
pas ici pour être désagréables et nous essaierons
d'être courtois à l'endroit de tous ceux qui sont ici.
Je reqarde autour de la table cependant et je constate que le
député de Châteauguay n'est pas ici présentement et
il me semble qu'il faudra qu'il soit parmi nous pour que nous puissions
discuter le projet de loi de façon utile.
Nous allons essayer de le rejoindre entre temps.
M. Bédard (Chicoutimi): Le député est
sûrement au courant de l'ordre des convocations.
Projet de loi no 195
Le Président (M. Picard): Projet de loi no I95, Loi
concernant la ville de Jonquière.
J'ai ici le nom du procureur de la requérante, Me Jean-Batiste
Gauthier. Est-il présent? C'est bien. Un instant. Il y aurait un
changement à faire. Il s'agit du nom du maire de Jonquière, qui
est maintenant M. Francis Dufour. Le gérant de la ville est M. Jean-Marc
Gagnon.
M. Gagnon (Jean-Marc): J'aimerais peut-être apporter une
correction puisque c'est le coordon-nateur à la rénovation
urbaine, M. Jean Latour, qui est présent avec moi et M. le maire.
Le Président (M. Picard): Article I. Le
député du Lac Saint-Jean.
M. Pilote: M. le Président, avant de commencer
l'étude article par article, vu que j'ai l'honneur d'être le
parrain de ce bill, j'aimerais faire quelques commentaires aux membres de cette
commission, quelques brefs commentaires qui, je crois, seront de nature
à préciser l'objet exact de ce projet de loi.
En 1970, la ville de Jonquière entreprenait, en collaboration
avec la Société d'habitation du Québec, un programme de
rénovation urbaine qui prévoyait l'acquisition de certains
terrains au centre-ville, pour pourvoir aux nouveaux développements.
Dans cette optique, en 1973, la ville de Jonquière demandait des
appels d'offres pour un développement commercial dans le territoire de
la rénovation urbaine et, en particulier, au centre-ville de
Jonquière.
A la suite de ces appels d'offres, la ville de Jonquière a eu une
proposition de développement de la part de Plateau Jonquière Inc.
sur une partie de territoire affectée à la rénovation
urbaine, dans le centre-ville de Jonquière.
Cette proposition de développement prévoit la construction
d'un centre commercial. Les parties de rues décrites à l'article
I de la présente loi font partie du terrain que la ville de
Jonquière doit céder aux développeurs pour la construction
du centre commercial.
Les terrains décrits à l'article I sont occupés
comme rues depuis un temps presque immémorable. Malgré de
nombreuses et longues recherches, il a été impossible de
confirmer que la ville de Jonquière avait des titres de
propriété sur les assiettes décrites à la
présente loi.
Par contre, la ville de Jonquière est devenue propriétaire
de tous ces terrains, en bordure des rues décrites ci-contre, soit de
gré à gré, soit par voie d'expropriation.
Suivant les ententes avec le "développeur,"il est urgent que la
ville cède en toute propriété les terrains
nécessaires au développement commercial prévu.
Il est impossible de procéder, suivant les voies normales, pour
l'obtention de la propriété de ces terrains, car le délai
qui serait de ce fait imposé compromettrait à coup sûr le
développement prévu dans le cadre de la rénovation
urbaine, et partant, l'efficacité de toute cette rénovation.
Il est tout à fait improbable, pour ne pas dire impossible, que
quelque individu ou corporation puisse prétendre à des droits sur
les assiettes, celles-ci étant occupées comme rues depuis un laps
de temps qui remonte déjà à très loin.
J'espère, messieurs, que ces brefs commentaires seront de nature
à préciser et à bien comprendre l'objet de cette loi.
Le Président (M. Picard): Est-ce qu'il y a des questions?
Aucune question? A l'article I, est-ce qu'il y a eu des objections?
M. Bédard (Chicoutimi): II y a peut-être M. le
procureur de la ville de Jonquière qui veut être entendu.
M. Gauthier (Jean-Baptiste): Je pense que les commentaires du
député du Lac-Saint-Jean sont quand même assez explicites.
Pour expliciter davantage, il faut dire que ces rues sont les toutes
premières rues de la ville de Jonquière, qui ont sans doute
dû commencer par être occupées comme des chemins de
tolérance, vers les années 1850.
Au fur et à mesure que la ville s'est développée,
ces chemins de tolérance ont dû être transformés en
rues et développés par les occupants des lots originaires. Quoi
qu'il en soit, ces rues sont occupées comme telles et, comme rues
publiques, depuis environ, je présume, 1870, au moins.
Lorsque nous en sommes venus à faire l'étude des titres
sur le terrain à être cédé par bail
emphytéotique aux "développeurs", nous nous sommes rendu compte
que nous n'étions pas capables de confirmer la propriété
de la ville de Jonquière sur ces rues.
De là, nous aurions pu procéder sans doute suivant les
procédures établies par les lois générales, mais il
était beaucoup trop tard pour entamer une telle procédure qui
prend quelque 18 mois, je crois.
Il nous a fallu nous adresser à vous, messieurs, pour obtenir la
propriété de ces rues, de façon à ne pas
compromettre un développement absolument essentiel au succès de
la rénovation urbaine, dans l'ex-cité de Jonquière.
Je pense qu'il n'y a eu aucune objection de ma part, aucune personne ne
s'est adressée à moi pour prétendre à quelque droit
que ce soit, ou pour prétendre à quelque objection que ce soit.
Je ne crois pas non plus que personne ne soit présent ici aujourd'hui
pour faire valoir une objection quelconque.
Il s'agit d'une question purement technique, en somme.
Le Président (M. Picard): Article 1, adopté? Une
Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 2,
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Le projet de loi
no 195 est adopté. Merci, messieurs.
M. Bédard (Chicoutimi): L'article 3, M. le
Président. D'accord, cela va.
M. Gauthier: Je pense que je n'ai jamais plaidé si
brièvement, M. le Président, et je remercie tout le monde de sa
courtoisie.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Comme le disait le procureur,
c'étaient vraiment des questions techniques.
M. Harvey (Jonquière): La seule chose que je voudrais
ajouter, M. le Président, c'est que je formule le voeu, avec ce bill
privé, que le nouveau maire de la ville de Jonquière, et son
nouveau conseil puissent procéder rapidement à la reconstruction
du centre-ville, car ce projet de loi permettra effectivement, après son
adoption par la Chambre, le financement de tout le projet de la
rénovation urbaine dans le secteur commercial de Jonquière.
Je les remercie d'être venus cet après-midi et je remercie
mon collègue aux Affaires municipales d'avoir donné
priorité à ce bill.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, puisque
l'occasion m'en est donnée, je tiens également à
féliciter le nouveau maire de ses responsabilités et à lui
souhaiter bonne chance dans l'accomplissement de son nouveau mandat.
M. Goldbloom: M. le Président, puisque l'heure est aux
félicitations, je me permets d'ajouter les miennes et d'assurer le
nouveau maire de la collaboration la plus sincère de ma part et de la
part du ministère et de lui souhaiter un mandat fructueux pour la
durée de l'existence de l'actuelle ville, en route vers la
création de la grande ville de Saguenay.
M. Laberge (Joseph): Je pensais que vous alliez me souhaiter le
ferme propos de ne plus recommencer.
M. Pilote: M. le Président, j'ai été heureux
d'être le premier parrain de la grande ville de Jonquière et je
remercie la ville de m'avoir invité à parrainer ce bill. Je dois
vous mentionner, comme on le dit au Lac-Saint-Jean, jamais un baptême ou
un compérage, comme on dit en bon Saguenéen, n'a
été aussi court. Je vous remercie.
M. Gauthier: Je voudrais vous remercier avant de terminer et vous
assurer de ma collaboration et je pense que, depuis le 1er janvier, le
ministère a toujours été à l'écoute de nos
besoins. On vous dit que vous devrez demeurer à l'écoute de nos
besoins, mais des besoins qu'on puisse exprimer d'une façon
sérieuse et objective. Je vous remercie.
Le Président (M. Picard): Nous passons maintenant à
l'étude du projet de loi no 190, Loi concernant la ville de
Châteauguay-Centre et la ville de Châteauguay.
Projet de loi no 190
Le Président (M. Picard): Nous allons maintenant entendre
les procureurs de la requérante, Me Armand Poupart, le maire de
Châteauguay-Centre, M. Richard Sutterlin, et M. Joseph Laberge, maire de
Châteauguay.
M. Poupart (Armand): II y a aussi le trésorier de la ville
de Châteauguay-Centre, M. le Président, qui est M. Maurice Trudel,
c.a., qui est avec nous.
M. Goldbloom: M. le Président, ce projet de loi a fait
l'objet d'une étude assez détaillée de la part des
conseillers juridiques du ministère et du greffier en loi de
l'Assemblée nationale. Cette étude approfondie a eu pour
résultat une certaine modification du texte. Je voudrais donc être
certain que tout le monde a le texte définitif qui a été
rédigé par les conseillers juridiques.
M. le Président, j'ai demandé à un de mes
conseillers juridiques de bien vouloir faire le tour de la table et de
s'assurer que tout le monde a le texte définitif.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que je dois comprendre
qu'il y a des amendements qui ont été apportés par rapport
au projet de loi qui nous a été déposé en
Chambre.
M. Goldbloom: II y a des modifications, oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Si la modification est celle
à laquelle je pense, probablement que le projet de loi ne sera pas long
à discuter.
M. Goldbloom: Un jeu de devinettes.
Le Président (M. Picard): J'inviterais maintenant le
procureur de la requérante, Me Armand Poupart, à nous dire
quelques mots en rapport avec ce projet de loi.
M. Poupart: M. le Président, messieurs les membres de la
commission, l'article 1 du projet de loi crée la ville de
Châteauguay issue des deux anciennes municipalités qui sont les
villes de Châteauguay et de Châteauguay-Centre.
Le texte des trois premières lignes indique le nom de la nouvelle
ville qui s'appellera la ville de Châteauguay et, par la suite, on
préconise que, d'ici la date effective où les deux villes seront
regroupées, chacun des deux conseils municipaux demeurera en vigueur
dans chacune des deux municipalités existantes et, à partir de la
pro-
chaine élection générale, qui aura lieu le premier
dimanche de novembre, la fusion sera consacrée. A ce moment-là,
il n'y aura plus qu'un seul conseil municipal, une seule ville qui sera la
ville de Châteauguay qui sera aux droits et aux obligations des deux
anciennes municipalités. C'est l'essence de l'article 1 de notre projet,
M. le Président.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne sais pas si Me
Poupart veut expliciter davantage le projet de loi ou se limiter pour l'instant
à l'article 1...
M. Poupart: Je pensais procéder article par article, M. le
Président, et...
M. Goldbloom: M. le Président, dans ce cas, il me semble
qu'il serait utile, pour notre gouverne, que nous entendions brièvement
M. Provencher pour qu'il nous explique la raison de la présence de
l'organisme dont il est le porte-parole et la nature de l'objection, s'il y en
a, de ce groupe au projet de loi. Je ne voudrais pas prendre le groupe par
surprise et je ne voudrais pas parce que je me permets de croire qu'il y
a des personnes qui n'ont pas l'expérience des débats en
commission parlementaire tirer avantage de ce manque
d'expérience. J'aimerais avoir une idée, en quelques minutes, en
quelques mots, de la raison de la présence de M. Provencher et de son
groupe.
M. Poupart: Très bien, je n'ai pas d'objection à
lui céder le...
Le Président (M. Picard): J'aimerais faire remarquer aux
membres de la commission qu'il s'agit de la Ligue d'action civique de
Châteauguay. Cette organisation a présenté un
mémoire. Est-ce que les membres sont d'accord pour que je donne la
parole à M. Provencher, porte-parole de la Ligue d'action civique de
Châteauguay à ce stade-ci de nos délibérations?
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
Le Président (M. Picard): M. Provencher. Vous pouvez
rester assis si vous voulez.
M. Provencher: Je vais vous présenter un peu la chose.
Nous avons présenté un mémoire, mais M. l'avocat, qui est
beaucoup plus préparé que moi, à faire ces exposés,
me demande notre mémoire. Je remarque que personne ne nous a
donné un mémoire venant du gouvernement, ni des deux villes.
M. Poupart: Si vous voulez me permettre, je ne veux pas allonger
la discussion, mais des avis publics ont été donnés, le
bill a été déposé suivant les délais
légaux, les avis ont été donnés dans les journaux
anglais et français, le projet de loi a été publié
conformément à la loi. On n'a pas de mémoire en soi. On a
des arguments pour chacun des articles, et on procédera article par
article.
M. Provencher: Pour clarifier les choses et comme vous voulez
avoir l'opinion du peuple...
M. Pilote: M. le Président, une question de
règlement. Il y a la ligue des droits civiques qui est ici pour
défendre sa position, il y a les représentants de la ville et je
ne pense pas qu'il soit dans notre règlement d'assister à une
discussion entre deux personnes, Je vous inviterais, M. le Président,
à céder la parole au représentant de la Ligue d'action
civique de Châteauguay.
M. Provencher: Très bien, merci. J'aurais aimé,
comme je vous le dis, voir le projet au complet. Le projet a été
augmenté ou diminué, je ne sais trop, mais nous n'avons pas
officiellement reçu de document. Il y a une partie d'information qui
n'est pas donnée au peuple.
M. le Président, M. le ministre, la Ligue d'action civique de
Châteauguay, ainsi que la Ligue des propriétaires de
Châteauguay-Centre ont consenti à organiser la
délégation ici présente afin de démontrer d'une
façon non équivoque l'opposition de la population des deux villes
de Châteauguay et de Châteauguay-Centre au projet de loi de fusion
tel que rédigé. Avant d'aller plus loin, je compléterai
cette phrase en ajoutant que, malgré tout ce qui va être dit, nous
sommes favorables à la fusion au départ, mais, plus loin, on va
dire qu'on ne l'est pas parce qu'on a manqué un peu de procédure
face à la démocratie, mais, malgré tout cela, nous avons
quand même fait des sondages et nous sommes en faveur de la fusion. On va
vous dire un peu plus tard le pourquoi de nos protestations.
Trois articles reflétant l'opinion des électeurs ont paru
dans le journal local Le Soleil. Tous enregistraient leurs dissidences sur le
projet de loi des deux villes. C'est la seule expression qui a eu lieu venant
du peuple, c'était qu'ils n'étaient pas pour le projet des deux
villes au complet. Cependant, c'est très peu ce que nous refusons. Vous
allez le voir. C'est la création d'un comité consultatif. Un
confrère, tout à l'heure, de la ville précédente, a
dit qu'il ne comprenait pas trop comment il se faisait que c'était
censé se faire dans notre cas alors que c'était très
différent dans les autres cas de fusion des villes. Alors, M. le
Président, il nous semble, à nous citoyens, que votre attitude
jusqu'à maintenant je m'adresse spécifiquement au ministre
est de favoriser des fusions volontaires et uniquement. C'est ce que
nous avons toujours admiré en entendant les déclarations de M.
Goldbloom à la télévision.
La ligne a fait une demande précise d'information à votre
ministère l'automne dernier. Comme on veut pratiquer la
démocratie, on ne veut pas mettre des bâtons dans les roues des
administrations municipales, mais je pense que le maire, s'il veut être
honnête, je sais qu'il l'est, va reconnaître qu'on a
travaillé pour aider la population et la ville. Il m'est arrivé
à plusieurs reprises de féliciter notre maire pour ce qu'il a
fait dans la ville. Nous ne sommes pas ici simplement pour faire de la
hargne.
Les membres de la ligue voulaient organiser des séances publiques
où des spécialistes auraient exposé à la population
des avantages et les inconvénients de la fusion à
Châteauguay. On
nous répondit que ce serait avec plaisir qu'on répondrait
à notre invitation, à une condition cependant. On nous a
retourné le tout, on nous a dit: Ayez d'abord l'assentiment des deux
conseils de ville. Dans le but de respecter la démocratie à tout
prix, il nous fallait obtenir des deux villes une résolution autorisant
l'accès des fonctionnaires du ministère aux documents des deux
villes impliquées. Les échecs du ministère dans le
passé, au domaine des fusions, exigeaient cette prudence pour
l'avenir.
Notre association s'était donc empressée de solliciter une
résolution en ce sens de la part des deux villes. Châteauguay a
répondu affirmativement. C'est M. le maire Laberge.
Châteauguay-Centre a refusé de répondre à deux
demandes dans ce sens. Cela se comprend, on n'est pas de
Châteauguay-Centre. Ces gens sont libres d'avoir leur opinion, mais, pour
l'information de nos gens, il fallait quand même que les
spécialistes du ministère voient les bilans et nous donnent ce
que l'on souhaitait avoir vers le mois d'octobre dernier. Le silence se fit. La
lettre de Châteauguay-Centre n'est pas venue. Le silence se fit. De temps
en temps, l'un des deux maires répondait à certains individus que
la fusion ne serait pas facile étant donné la diminution du
nombre des postes chez les administrateurs. On comprend cela jusqu'à un
certain point. Tout à coup, à onze ans du
référendum, en première page du journal Le Soleil, les
maires annoncent la fusion comme toute prochaine, sinon comme chose faite
à toutes fins pratiques. Un peu plus tard, la solution de
l'énigme pour nous apparaît encore dans le Soleil et l'information
suivante en plus. La fusion, un fait accompli. Mais toujours, nous sommes sans
information. Que s'est-il donc passé. C'est l'histoire de l'oeuf et de
la poule qui refait surface. Qui a eu l'idée de la création d'un
sénat que nous appelons pas très populaire ce terme
cependant au comité consultatif deux fois plus nombreux que le
nouveau conseil de ville? Les villes ou le gouvernemen? Qui a eu l'idée?
Il appert que le projet de loi concernant le nouveau Châteauguay
créera un précédent qui sonnera le glas une fois de plus
de nos moeurs électorales.
Si le ministère des Affaires municipales et par surcroît,
de l'environnement, sanctionne une telle loi, cela en sera fait de la confiance
du peuple qu'on méprise allègrement de jour en jour dans les
institutions démocratiques si officiellement chères au ministre.
Je crois, M. le ministre, qu'il est temps de donner un coup de barre vers un
ordre social meilleur. Ce n'est pas le projet de loi de Châteauguay qu'il
faut réaliser, c'est d'abord de consacrer vraiment la
souveraineté réelle du peuple en le plaçant au-dessus de
tous les administrateurs en période de changement des politiques.
Aujourd'hui, la loi prévoit que rjen ne peut être fait,
même l'information à la population nous avons vécu
cela, nous n'avons pas été capables d'avoir de l'aide du
ministère des Affaires municipales sans passer par le conseil de ville
la preuve, c'est qu'on n'a rien eu encore aujourd'hui sauf que toutes
les informations qu'on demandait, on ne les avait à peu près pas.
J'ai bien précisé. Le ministre lui-même ne peut informer
les électeurs parce que messieurs les conseillers refusent au
gouvernement le droit de le faire. En Québécois, on appelle cela
de l'anarchie légalisée.
Les belles paroles de la publicité gouvernementale ne riment donc
à rien, quand elle nous répète que la période des
fusions forcées est révolue. Tout, dans les démarches
présentes, crie le contraire de cette publicité. Je ne peux pas
souligner, ici, le retard de notre représentant.
Pendant onze ans, il faut le rappeler, le gouvernement, ainsi que la
population du Châteauguay métropolitain ont été
royalement méprisés par les deux conseils. Alors que depuis onze
ans la population a doublé et rajeuni, les subventions accordées
sont plus généreuses, pour les villes de moins de 40,000
habitants et la démocratie est proclamée plus que jamais par le
ministère des Affaires municipales, on décide, tant du
côté du député que des conseils, de constituer un
comité consultatif, puisqu'on nous présente tout cela comme chose
accomplie, chose faite, un sénat où le gouvernement
fédéral récompense ses serviteurs contre le gré des
citoyens. Il va sans dire que les maires et les échevins ont atteint
l'unanimité parfaite pour reconnaître le droit du peuple
d'être écouté quand il se prononce par
référendum, où on s'est bien gardé de parler du
comité consultatif.
La hâte a poussé l'adoption du projet de loi pratiquement
dans le secret. Les conseils et le député, la période des
vacances étant tellement propice aux manifestations de la volonté
du peuple, témoignent du sérieux des administrateurs à ne
pas favoriser les fusions forcées. Maintenant que M. le ministre sait,
de la part des deux conseils, que la fusion est une bonne affaire... Il vient
de nous le prouver, nos échevins et nos maires l'ont prouvé. Ils
sont pour cela, maintenant.
Qu'est-ce qu'il y a de nouveau dans l'affaire? En entreprenant ce que
les citoyens croient un état d'urgence, la dépollution du ciel
des fusions non forcées d'un élément dangereux dans une
saine démocratie: La trouvaille des conseils consultatifs. Surtout quand
on sait que certains échevins, candidats normaux à ce
sénat, se réjouissent déjà de la manne que
constitue cette nouvelle politique miraculeuse. Il y en a déjà un
qui a acheté sa marque préférée d'automobile. Ne
trouve-t-on pas étrange que M. George Kennedy ait retardé,
pendant plus d'un mois, d'informer la ligue de la date et de l'heure des
séances de la commission parlementaire des affaires municipales, alors
que le secrétariat des commissions de l'Assemblée nationale nous
a assurés, vendredi !e 13 juin, que la séance pour la
deuxième lecture se tiendrait le mardi 17, à 16 heures? S'il n'y
a pas eu connivence entre le député et les conseils de ville et
autres pour tromper le peuple sur son droit de représentation, comment
se fait-il qu'un ancien échevin et un échevin disent, d'un air
triomphant, que la Ligue d'action civique va arriver en retard, parce qu'on
n'est pas capable d'avoir d'information sous aucune forme. En passant, je tiens
à dire
ceci: Je félicite je ne sais pas si cela a rapport avec le
ministère des Affaires municipales... Mais on a été
reçu, par téléphone, comme dans la plus parfaite des
démocraties qui existent dans le monde entier. C'était
merveilleux. On nous a dit: Le peuple a droit de se prononcer. Je me suis dit:
Ne me dites pas qu'enfin on va aller au Parlement pour voir s'exprimer la
volonté du peuple.
Comment se fait-il qu'un ancien échevin et qu'un échevin
actuel disent, d'un air triomphant, je le répète, que la Ligue
d'action civique va arriver en retard dans ses représentations?
Autrement dit, on lui a joué une patte. On va l'avoir.
M. George Kennedy: après de nombreuses démarches de
la ligue, nous apprend, le samedi 14 juin remarquez bien, c'est le
lendemain, moi, j'ai eu les informations le 13 juin que le projet de loi
est passé en première lecture. On ne le savait pas. Il n'y a
personne qui nous appelle pour nous donner des nouvelles, alors qu'il a
toujours laissé entendre à la ligue que le tout se
déroulerait au début de juillet. Je fais un peu le malicieux,
mais je comprends très bien, et j'ajoute: Faudrait-il 22 nouvelles
démarches pour aboutir dans nos représentations pendant
l'été? Parce que vous savez bien que, pendant
l'été, le monde n'est pas disponible.
M. Kennedy: ...le candidat péquiste.
Le Président (M. Picard): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Provencher: Si vous voulez, je vais continuer...
M. Kennedy: ...ceux que vous représentez, un jour, je
vous...
Le Président (M. Picard): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Provencher, veuillez continuer votre...
M. Provencher: Alors... Une Voix: Le candidat
péquiste... M. Kennedy: Cela n'existe pas... M. Pilote: II
n'y a rien de cela... M. Lessard: II y en a...
Le Président (M. Picard): A l'ordre, s'il vous
plaît, messieurs!
M. Kennedy: Lévesque ne voulait pas en avoir.
M. Provencher: Je continue, parce que samedi, M. Kennedy nous a
dit que cela n'aurait pas lieu mardi. C'est la seule information
éclairante: Cela n'aura pas lieu mardi, alors que, nous, on avait toutes
les informations officielles venant du personnel du secrétariat, et,
d'une manière mer- veilleuse je le dis sans aucune arrière
pensée j'ai dit: Le gouvernement commence à nous y
habituer. C'est tellement plus démocratique. C'est une petite malice,
mais, quand même, il y a moyen de se parler.
Pour simplifier, que veut donc le peuple? D'après nos sondages
auprès de nos membres et ceux de leurs milieux respectifs, deux choses.
Je tiens à souligner, pour ceux qui seraient au courant de la Ligue des
propriétaires de Châteauguay-Centre, qu'à trois reprises,
leur président nous a appelés, regrettant que ces choses se
passent si tard, parce que c'est déjà la période des
vacances actuellement. Mais, il dit nous appuyer à 100% dans notre
argumentation.
Ce que je vais vous dire, va sembler, un peu, corriger l'opinion du
début. Ce que les gens auraient voulu c'est ce qu'on va dire
d'après nos sondages auprès de nos membres et ceux de
leurs milieux respectifs, deux choses: Un nouveau référendum
contenant deux questions: a) Pour ou contre la fusion? b) Pour ou contre le
comité consultatif? Deuxièmement, une information adéquate
des citoyens sur ces sujets.
Bon! Maintenant qu'on a décidé, on organise ce qu'on a
demandé au mois d'octobre. Est-ce que vous voyez un piège dans
notre action, quand on demande cela si doucement, si longtemps à
l'avance? Jamais, à aucune occasion, on n'a méprisé qui
que ce soit. On ne veut mépriser rien ni personne. On donne les faits.
Je fais les réflexions suivantes: Ce qu'on veut, en
réalité, c'est la fusion d'après nos sondages, à
nous, elle est même dans la présentation que M. Poupart a
commencée, je trouve cela très bien.
Une Voix: Merci!
M. Provencher: Mais, le comité consultatif, pour nous
autres, c'est non, et, absolument non. Même si je parais un peu
tendancieux dans mes affaires, ce n'est pas dans ma mentalité, et je
pense que personne des deux administrations ne peut dire que j'étais
tendancieux jusqu'à aujourd'hui. Parce qu'aujourd'hui, je peux bien
mettre les points sur les "i", ils nous les mettent, parfois, les points sur
les "i ', eux autres. Cela arrive, pour le bon ordre dans les séances
municipales, ils nous enlèvent le droit de parole.
En somme, ce sera une économie pour la ville et le gouvernement.
Les deux ne le savent que trop, hélas! Si nous présumons des
résultats, pas de salaires à payer aux membres du comité
consultatif, donc, une économie d'environ $50,000, une fois le
coût du référendum payé.
Maintenant, les membres désappointés du comité
consultatif supposons qu'il n'y aurait pas de tel comité
pourraient demander au gouvernement de maintenir une douzaine de quartiers. Il
y en a six dans Châteauguay-Centre. On n'aurait qu'à en mettre six
dans Châteauguay pour les quatre prochaines années, quitte
à reconsidérer les choses plus tard en 1979. Les salaires
payés alors seraient plus facilement motivables, selon nous, d'autant
plus qu'on est les premiers à
inventer cette affaire. J'en ai parlé à différentes
villes et elles ont dit: Non, on n'a pas eu cela. On a eu des comités
provisoires avant les élections, et de telles choses, mais une fois
élu, tout le nouveau conseil, on nous arrive avec cela? C'est tout
à fait incompréhensible. Si l'on considère qu'il y a eu
une amélioration marquée dans l'administration scolaire... C'est
une louange au gouvernement. Je tiens à le répéter. Si M.
Kennedy a souligné que le Péquiste parlait, je dis que le
Péquiste voit clair. C'est un bon coup qu'ils ont fait dans les
commissions scolaires de faire passer cela de cinq à dix-sept, parce
qu'on a remarqué une grande amélioration dans l'administration
scolaire. Si l'on considère qu'il y a une amélioration
marquée dans l'administration scolaire depuis qu'on est passé de
cinq membres à dix-sept, pourquoi ne pas s'attendre à des
résultats analogues dans le domaine municipal? Ce n'est pas seulement
une affaire de "gratterie" et de "lésinerie". En ce qui nous concerne,
nous, on était prêt à payer douze échevins dans la
nouvelle administration, pour que la démocratie soit favorisée.
La ligue et les citoyens espèrent, car nous croyons représenter
l'opinion des électeurs, que M. le ministre prendra, en bonne part, nos
observations, qui se proposent d'atteindre une plus grande
démocratie.
C'est ce qui m'a frappé chez le ministre. Chaque fois que je l'ai
entendu parler à la télévision et que je l'ai vu, cela a
été un phénomène de sincérité
extraordinaire et d'exemple d'écoute de la population. Là, je
viens de noter, qu'une fois de plus, la population lui est à coeur,
c'est qu'il vient de changer l'ordre nouveau des préséances pour
la présentation des volontés de chacun. Il nous a redonné
notre place. Au lieu de nous mettre après la grosse CUM, qui nous aurait
écrasés complètement, il nous a redonné notre
place. C'est une belle considération pour le peuple, et je le
remercie.
Le Président (M.Picard): Merci, M. Provencher.
Je dois faire remarquer que je n'accepte pas les remarques de M.
Provencher sur les retards apportés à l'étude de ce projet
de loi. Pour son information, j'aimerais lui dire que depuis le début de
la session, au mois de mars, ce n'est peut-être pas une nouvelle pour qui
que ce soit ici, mais nous avons un budget à étudier article par
article, ministère par ministère, et nous venons tout juste de
commencer à siéger en commissions pour étudier les bills
publics et privés. Chaque année, c'est la même chose. Ce
n'est rien de nouveau. Ce n'est pas parce que le bill 190 est
présenté que vous êtes matraités par les organismes
gouvernementaux. Cela a toujours été la même chose depuis
neuf ans que je suis député. Je n'accepte pas ce reproche que
vous faites à savoir qu'on arrive tellement tard dans la saison avec un
tel projet de loi.
Je suspends maintenant la séance jusqu'à vingt heures
quinze, ce soir.
(Suspension de la séance à 18 h 12)
Reprise de la séance à 20 h 35
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales continue ce soir l'étude
du projet de loi no 190.
Le ministre des Affaires municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, nous avons devant nous un
projet de loi qui prévoit la fusion de deux municipalités et qui
a fait l'objet de négociations entre les deux municipalités
concernées. Normalement, nous prendrions l'article 1 et nous suivrions
un ordre normal pour arriver éventuellement à un article qui
semble constituer le noeud du problème. Je me demande si ce n'est pas
plus pratique que nous allions directement à l'article litigieux, que
nous examinions le pour et le contre de cette proposition qui semble être
la seule à provoquer une réaction assez vive de part et d'autre.
Je fais allusion évidemment à l'article 12, la constitution d'un
comité consultatif. Je pense que nous devrons écouter les deux
municipalités sur le raisonnement qui les a amenées à
cette conclusion ou, si c'est plutôt une question d'accommodement, que
nous le sachions et que nous entendions les points de vue opposés qui
nous éclaireraient sur les raisons pour lesquelles nous devrions
possiblement laisser tomber cette hypothèse d'un comité
consultatif. Je pense que c'est le point qui doit être
éclairé considérablement pour que nous puissions nous
prononcer sur l'ensemble du projet de loi.
Le Président (M. Picard): Est-ce que les membres de la
commission sont d'accord pour que nous suspendions l'étude des articles
1 à 11 inclusivement et que nous procédions immédiatement
à l'étude de l'article 12? On est d'accord?
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
Le Président (M. Picard): Est-ce qu'on pourrait entendre
les commentaires de Me Armand Poupart, procureur requérant?
M. Poupart: M. le Président, je ne voudrais pas faire un
préambule long, mais je voudrais simplement souligner que, connaissant
l'importance que vous attachez aux valeurs humaines, vous avez devant vous le
maire de la ville de Châteauguay, M. Joseph Laberge, qui est maire depuis
quinze ans de la ville de Châteauguay sans interruption, à ma
gauche et à ma droite, vous avez le maire Richard Sutterlin qui est
maire de la ville de Châteauguay-Centre depuis quatorze ans et vous avez
eu deux résolutions de conseil unanime, après que les conseils
eurent étudié un projet global et qu'elles eurent approuvé
le principe du bill qui est devant vous dans son intégrité et
dans son entité tel qu'il vous est présenté. Nous avons
désiré procéder par bill privé parce que les
municipalités avaient plus de flexibilité de se rencontrer et
d'établir, chacune de leur côté, un contrat d'union. Ce
contrat est un document complet et chacune
des deux municipalités l'a étudié dans son
entité complète. C'est ce document qui est devant vous. Je n'ai
pas d'objection à ce qu'on étudie un article avant un autre, mais
je pense et je dois, j'ai mandat de vous dire que les deux municipalités
que je représente attachent autant d'importance à chacun des
articles du bill qui est devant vous, dans l'ensernble. Je pense que je
représente bien l'impression que les maires ont et que les deux conseils
nous ont donnée. Cela est exact, M. le maire? Il n'y a eu aucune
signature contre le projet de loi. Il y a eu des avis publics qui ont
été donnés, cela fait des années que c'est
étudié, enfin cela a abouti, je ne dis pas que les subventions
substantielles qui arrivent depuis un an pour favoriser les regroupements, je
ne dis pas que c'est étranger aux volontés des deux
municipalités de s'unir.
Au contraire. Mais je vous dis que les objecteurs qui sont ici sont
même pour la fusion, il n'y a personne contre cette fusion. Qu'on ne dise
pas que cela n'a pas été présenté
démocratiquement. Ce que je veux que vous compreniez bien, c'est que
cela a été présenté comme deux contrats, deux
entités, à deux conseils séparés, qui ont
décidé de s'unir sur ces deux contrats, en prenant en
considération chacune des clauses de ces deux contrats.
Je ne voudrais pas que vous oubliiez cette théorie en analysant
l'article 12 ou n'importe quel article de ce projet de loi. Je dois vous dire
que ce projet de loi a été travaillé très
sérieusement; j'ai eu la collaboration des sous-ministres et de tout le
service juridique et je pense que chaque article a son importance, je ne sais
pas si les articles peuvent se dissocier l'un de l'autre.
Ceci dit, je suis prêt à étudier l'article 12 et
à vous l'expliquer. D'accord?
M. Bédard (Chicoutimi): C'est ce sur quoi nous sommes
d'accord.
M. Poupart: Parfait. Excusez le préambule, mais je voulais
que cela soit clair dans l'esprit de tout le monde, y compris des gens qui sont
contre l'article 12 et qui sont ici.
M. Bédard (Chicoutimi): Je crois que, dans l'esprit de la
commission, si nous avons été d'accord pour passer à
l'article 12, ce n'est pas que nous croyions que les onze articles
précédents ne soient pas importants, et tout aussi importants
même que l'article 12, mais, au niveau de la discussion, c'est sur
l'article 12 que des divergences peuvent très clairement s'exprimer.
M. Poupart: D'accord.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est le noeud du problème.
Alors, c'est dans ce sens que nous aimons mieux avoir les
représentations, au niveau de cet article.
M. Poupart: D'accord. Mais vous n'aurez pas les
représentations de la population qui est pour l'article 12, parce que
cette dernière est représentée à l'unanimité
par ses deux conseils qui ont délégué les deux maires ici;
alors, les gens qui sont pour l'article 12 sont ici.
M. Léger: M. Poupart, est-ce que vous venez de dire, par
ce que vous venez d'affirmer, que la population est au courant qu'elle aura, en
plus d'un conseil normal pour la nouvelle ville fusionnée... Est-ce
qu'on l'a questionnée, sondée d'une façon précise
sur le fait qu'il y aura un conseil consultatif, tel que
préconisé à l'article 12? La population est au courant de
cela?
M. Poupart: Oui, parce qu'il y a eu des avis publics qui ont
été donnés pendant quatre semaines consécutives qui
l'indiquaient; dans les journaux, cela a été indiqué, en
français et en anglais.
M. Léger: Mais vous n'avez pas fait de sondage, ce ne
furent que des avis légaux normaux.
M. Poupart: Oui. M. Léger: D'accord.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand vous nous dites que c'est un
contrat d'union, et vous êtes revenu à plusieurs reprises sur cet
élément, est-ce un contrat d'union qui n'a été
rendu possible qu'à une condition, à savoir la formation d'un
comité consultatif où des gens non élus seraient
assurés d'avance d'une certaine rétribution, de certains
honoraires, et qui n'auraient en aucune façon l'obligation de se
soumettre à l'électorat? Cela vous donne-t-il l'impression d'un
sénat, pour employer une expression que l'on a employée plus
tôt, et qui n'est pas si loin de la réalité?
M. Poupart: Nous ne l'avons pas étudié article par
article; nous la ferons, mais, préliminairement, je puis vous dire que,
personnellement, je pense que cet article s'inspire beaucoup de la refonte des
lois municipales qui est actuellement à l'étude, qui
préconise des comités et donne beaucoup de pouvoirs à des
comités consultatifs afin d'attirer le plus possible de citoyens
à la chose municipale, et de les intéresser à y participer
activement; je peux vous répondre oui là-dessus. Il y a dans
d'autres lois, des comités comme cela, qui ont des modalités
différentes, mais il y a des comités qui sont presque semblables.
Si vous voulez me le permettre, je vais lire le premier paragraphe;
étant donné que c'est un article important, nous pouvons le
passer paragraphe par paragraphe. S'il y a des questions à la suite,
nous pourrons les soulever.
Alors, les deux villes ont décidé de vous demander: un
organisme qui doit être désigné sous le nom de
comité consultatif de Châteauguay, qui serait composé des
membres actuels et consentants du conseil des deux municipalités, mais
ne faisant pas partie des personnes élues comme maire ou conseiller de
la ville.
Ce comité est constitué. Il faut se dire qu'on part d'un
nombre de quatorze membres du conseil, les anciens conseils étalent
composés de quatorze membres; on en vient à seize membres, puis
on revient à six personnes, il y a six quartiers.
Les deux villes vous demandent la création de ce comité.
Maintenant, quelle sera sa fonction et quelle sera la durée de son
mandat? On vous dit au deuxième paragraphe: Ce comité est
temporaire et son mandat sera de quatre ans, soit du 1er dimanche de novembre
1975 au 1er dimanche de novembre 1979, alors pour les dates correspondant aux
quatre prochaines années de la vie de la nouvelle
municipalité.
Quel est l'objet de ce comité? On le dit au paragraphe 3: Ce
comité a pour objet de conseiller les membres du conseil de la ville en
matière de planification, d'aménagement du territoire,
d'intégration des services municipaux, d'urbanisme et de toute autre
matière qui peut lui être confiée par le conseil de temps
à autre. Si vous voulez me le permettre, cela veut dire que, lors de la
fusion, il va y avoir des ajustements à faire. Les deux villes ont
chacune un plan directeur. Il va falloir ajuster ces deux plans directeurs pour
n'en faire qu'un seul.
Les deux villes ont des règlements de zonage. Il va falloir que
ces règlements soient ajustés, pour que les deux villes n'aient
qu'un seul règlement, qu'une seule législation. Il y a deux
règlements de construction qui sont différents. Il va falloir
ajuster ces règlements de construction. Il y a les services municipaux,
leur planification, II y a deux postes de police, deux forces
policières. Il va y avoir des comités qui vont être
appelés à étudier puis à faire des recommandations
au nouveau conseil élu pour faire cette intégration.
On a pensé que ce comité pourrait être
composé de citoyens qui ont été de nombreuses
années, des élus de la population et qui ont les qualifications
voulues pour conseiller le nouveau conseil de la nouvelle municipalité.
On croit que ces citoyens seront des personnes qualifiées. S'ils ont pu
être élus par le passé, s'ils ont pu concevoir les
anciennes législations, on croit qu'ils seront capables de concevoir
l'unification de ces anciennes législations. On a pensé qu'ils
seraient les meilleurs éléments pour faire cette jonction.
Enfin, on a dit que ce comité, pour procéder
convenablement, doit être composé d'un président et d'un
vice-président nommés par les membres du comité
consultatif, qui seront nommés par les propres membres du comité
pour une période n'excédant pas une année. On veut que le
président fasse une année et le vice-président lui aussi
fasse une année pour avoir une rotation.
On dit que ce comité sera assujetti à un règlement
de régie interne qui va être adopté par le conseil, pour
que, si le conseil a des ordres à donner à ce comité, s'il
voit les priorités d'une certaine planification, il puisse donner ses
ordres et ses instructions au comité, dans l'ordre ou de la façon
qu'il l'entend. C'est pour cela qu'on dit que les membres du comité
seront soumis à la législation et aux règlements de
régie interne du conseil.
Si le conseil les oblige à se réunir X fois par semaine ou
par mois, ils seront obligés de lui obéir, c'est un
règlement qui sera mandataire. Enfin, l'article suivant dit
qu'après avoir rempli toutes ces fonctions, avec les objectifs qu'on a
en vue, les membres de ce comité vont recevoir à titre de
rémunération pour leurs services rendus comme tels, à
titre de membres de ce comité, la même rémunération
qu'ils reçoivent à la fin de leur mandat comme membres du conseil
de chacune des deux municipalités.
Voilà les émoluments qui leur seront dévolus pour
se réunir pour planifier et veiller à l'intégration des
deux municipalités. On dit qu'il y a peut-être des gens qui
n'accepteront pas, il y a peut-être des personnes qui ne voudront pas
être membres de ce comité. On dit, enfin, que ce comité
doit avoir un minimum de trois membres si on veut qu'il fonctionne. Les
personnes ayant droit d'agir comme membres de ce comité doivent, dans
les 60 jours suivant la date de la première élection
générale, signifier par écrit leur intention. On ne veut
pas qu'ils soient nommés de piano, on veut qu'ils soient nommés
après avoir envoyé une lettre au greffier l'informant de leur
intention d'agir en cette qualité. A défaut de procéder
ainsi dans le délai prévu, on dit que ces personnes ne pourront
plus par la suite devenir membres du comité.
Voilà l'idée, l'histoire et la philosophie du
comité consultatif. Si vous avez des questions à me poser,
j'essaierai d'y répondre avec l'aide des deux maires.
Le Président (M. Picard): Le député de
Montmorency, maire de Beauport.
M. Bédard (Montmorency): M. Poupart, pour connaître
l'ampleur de la besogne à accomplir à la suite de cette fusion de
territoire, comme plusieurs membres de la commission ne sont pas de la
région de Montréal, est-ce qu'on pourrait connaître
à peu près la population de Châteauguay et celle de
Châteauguay-Centre?
M. Poupart: Environ 20,000 ou 22,000 âmes. Cela va faire
une municipalité de 42,000 âmes environ.
M. Bédard (Montmorency): Pour 20,000 de population
à Châteauguay, le territoire représente une superficie
d'environ combien de milles carrés?
M. Laberge (Joseph): Châteauguayville?
M. Bédard (Montmorency): Châteauguay et
Châteauguayville, Châteauguay-Centre?
M. Laberge: La ville de Châteauguay représente
environ 13,000 acres de terre.
M. Bédard (Montmorency): 13,000 acres.
M. Laberge: Oui, 13,000 acres et Châteauguay-Centre, c'est
plus grand.
M. Poupart: Environ 20,000 acres.
Le Président (M. Picard): Le député et maire
de Lévis.
M. Chagnon: M. le Président, à moins que je me
trompe, c'est la première fois, à ma connaissance, que, lorsqu'il
s'agit d'un regroupement municipal, nous entendons parler d'un comité
consultatif. J'aimerais savoir quelles raisons justifient à prime abord
la création d'un tel organisme au niveau de la nouvelle ville.
M. Poupart: Je l'ai mentionné, cela va faire une ville
assez populeuse. Il y a là deux villes qui ont déjà leur
réglementation distincte. Il s'agit de faire l'intégration des
réglementations, de la planification.
Dans l'économie de la Loi des cités et villes et dans
celle du droit municipal, les comités sont des choses très
importantes. Ce sont des corps consultatifs que les élus ont besoin de
consulter. Nous avons pensé que la composition en soit confiée
à des gens qui ont déjà été dans la vie
municipale, ils ont déjà été élus, ils sont
les plus aptes à nous aider. S'ils ont conçu la
législation antérieure, ils devraient nous aider à
l'unifier, par une nouvelle législation et cela à tous les points
de vue.
Ce sont des villes qui se développent très rapidement que
Châteauguay et Châteauguayville. Elles poussent très
rapidement, leur évaluation monte tous les ans, les services sont
existants et il faut intégrer ces services.
M. Chagnon: Je comprends très bien le cas de
Châteauguay, je connais très bien votre milieu. D'autre part,
avant de demander le regroupement des deux villes, est-ce qu'il n'y a pas eu
une étude de faite sur la planification des divers services?
M. Poupart: Oui une étude a été faite sur
l'opportunité de la fusion. Il y a eu d'abord une étude qui a
été faite par la commission de police. Vous savez qu'il y a
là des corps de police qui ont à peu près les deux plus
gros postes budgétaires parmi les municipalités de cette
dimension. La commission de police a fait une étude complète des
deux systèmes de police de la ville de Châteauguay et de
Châteauguay-Centre et la commission de police a recommandé la
fusion des deux services de police. C'est là la première chose.
Deuxième chose, on doit procéder à l'épuration des
eaux. Le service de l'environnement fait faire une étude par une firme
d'ingénieurs, et les ingénieurs recommandent une seule usine de
traitement des eaux usées. Encore là, on veut regrouper. La ville
de Châteauguay est propriétaire de la prise d'eau et vend l'eau
à la ville de Châteauguay-Centre.
Encore là, il y a une idée de direction. Tous ces
facteurs...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est le même
problème pour toutes les municipalités.
M. Poupart: Je suis d'accord que toutes les municipalités
ont des problèmes de ce genre, mais quand les municipalités
fusionnent, elles vont fusionner leurs problèmes.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui.
M. Poupart: On a alors besoin de personnes qui vont être
capables de conseiller le conseil municipal, pour régler de tels
problèmes et c'est un comité formé pour quatre ans. Je ne
dis pas que c'est un comité permanent. C'est un comité pour
quatre ans, pour permettre d'ajuster les choses.
Le Président (M. Picard): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: Me Poupart, ce n'est pas du tout péjoratif,
ce que je vais dire, mais je pense que nous tournons autour du problème
et qu'il faut y arriver. Le noeud du problème, c'est qu'il est
proposé que des gens soient maintenus en place sans devoir passer par
une élection, tandis que d'autres seraient élus pour constituer
le conseil municipal comme tel.
Si l'on est pour constituer un comité consultatif, il serait
imaginable que d'autres personnes aient la compétence voulue pour
siéger à ce conseil consultatif; le président de la
commission scolaire, le président de la Chambre de commerce, n'importe
qui, qui aurait fait valoir ses compétences au cours d'une
période de temps, pourrait avoir les mêmes qualifications, les
mêmes qualités pour siéger à ce conseil consultatif.
Tandis qu'ici, on limite les possibilités de siéger à ce
comité consultatif à ceux qui auraient été, pendant
un certain temps, conseiller municipal.
Nous avons des cas où la fusion est intervenue, je comprends que
c'est un peu un hasard, c'est un avantage et un désavantage. Voici une
situation où les deux municipalités seraient en élection
en novembre de cette année, dans d'autres cas, il y a des personnes qui
ont été élues, de bonne foi de leur part et de bonne foi
du côté des électeurs, pour un terme de quatre
années. En cours de route, une décision a été prise
pour la fusion des municipalités, et ces personnes se trouvent
privées de la dernière partie de leur terme. C'est un peu
différent de cette situation où l'on prolongerait pour quatre
années un terme qui n'aurait pas vraiment été
créé par qui que ce soit, sauf par entente entre les deux
conseils municipaux.
C'est cela le noeud du problème, et je dois, en toute
objectivité, poser une question qui a été posée par
la Ligue d'action civique de Châteauguay: Si l'on veut vraiment permettre
à un certain nombre de personnes de continuer leur oeuvre, pour le bien
commun, à cause de leurs connaissances, pourquoi ne pas avoir un conseil
plus nombreux pour ce premier terme? Nous n'avons pas encore de loi
générale qui nous obligerait à limiter, un conseil
municipal à un nombre x de sièges; nous en aurons une
probablement d'ici peu de temps, mais, en attendant, s'il y a une entente qui
prévoit un nombre plus important de sièges, ce serait, au premier
abord et j'aimerais avoir votre réflexion
là-dessus un moyen plus démocratique de faire
gérer la chose publique et de faire bénéficier la
collectivité des connaissances des gens qui pourraient demeurer en
place.
Le Président (M. Picard): Aucune manifestation n'est
permise.
M. Goldbloom: Ni bonne ni mauvaise.
Le Président (M. Picard): Vous avez terminé? Le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: J'imagine, actuellement, que vous avez, dans vos deux
municipalités, un plan directeur d'égout qui vient en
juxtaposition avec votre plan directeur d'urbanisme. Avez-vous, actuellement
une commission d'urbanisme?
M. Sutterlin: A Châteauguay-Centre, nous avons une
commission d'urbanisme.
M. Boutin: Vous avez aussi une commission industrielle dans
chacune de vos municipalités?
M. Poupart: A Châteauguay-Centre, nous avons un fonds
industriel, une commission industrielle.
M. Boutin: Dans ce paragraphe que nous étudions
présentement, lorsqu'on regarde les choses en matière de
planification, d'aménagement du territoire et d'urbanisme, ordinairement
ce ne sont pas ces commissions qui sont créées par
règlement de la municipalité qui prennent ordinairement charge de
ces études.
M. Poupart: Oui, quand on est dans la même
municipalité, mais quand il y en a deux qui sont créées,
à ce moment, une en a un et l'autre n'en a pas. Alors, on a
pensé...
M. Boutin: Croyez-vous que l'intégration de deux
municipalités sur une période de quatre ans j'essaie de
voir cela, prendre quatre ans pour faire l'intégration de deux
municipalités il me semble que je trouve cela bien long?
M. Poupart: Je pense que cela prend cela.
M. Boutin: Est-ce que vous n'avez pas des études, au
préalable, de faites justement sur cette formule d'intégration
pour savoir de quelle façon vous allez procéder
éventuellement, admettons, sur l'intégration de vos forces de
police, même avant de faire cette fusion, sur la façon de faire
diverses intégrations qui sont actuellement possibles? N'avez-vous pas
une planification générale qui a déjà
été faite là-dessus, certaines ententes
préliminaires, pour...
M. Poupart: On n'a pas de planification établie, on a des
recommandations d'agir de la part de la commission de police. Maintenant, de
quelle façon et dans quelle direction, avec quel person- nel, qu'est-ce
que cela va prendre comme équipement additionnel, on ne le sait pas
encore, il va falloir que quelqu'un étudie la question.
M. Boutin: Est-ce que cela voudrait dire, par exemple, que vous
allez avoir peut-être deux chefs de police sur une période de
quatre ans?
M. Poupart: Non, cela, je ne le pense pas. Il va y avoir une
force de police, il va y avoir un chef, un directeur du service de la police,
je présume, et là, il va falloir s'occuper de...
M. Boutin: Mais, il va falloir que ce soit quand même
décidé avant que la fusion se fasse, que l'élection se
fasse.
M. Poupart: Là, vous rentrez dans d'autres articles du
bill. L'élection va se faire et puis, le lendemain de l'élection,
la fusion va exister. C'est cela qui est l'esprit du bill.
M. Boutin: Oui. Alors, qui va être chef de police, qui va
être gérant de la ville, qui va être trésorier?
M. Poupart: Le conseil va le décider dès qu'il sera
élu, démocratiquement élu, lors de la première
élection générale qui aura lieu le premier dimanche de
novembre. A partir de ce moment, le nouveau conseil va prendre ses
responsabilités et va avoir à nommer les personnes qu'il doit
nommer pour remplir les fonctions.
M. Boutin: Si je comprends bien, actuellement vous n'avez fait
aucune négociation ou préentente sur aucun des points
d'intégration de vos deux municipalités, à part des
élections.
M. Poupart: II y a deux municipalités distinctes qui ont
chacune leurs services distincts et on va les fusionner quand le bill sera
adopté. Il va falloir que le conseil qui va prendre les décisions
soit le conseil qui aura été élu.
M. Boutin: Vous ne pensez pas que, quand vous arriverez à
ce point justement, cela peut devenir un peu litigieux et lourd si vous n'avez
pas certains principes de base, certaines ententes de base de faites, au
préalable, comme les fusions se font normalement, où on demande
des pouvoirs. Ces choses sont discutées à l'avance et on se fait
des ententes de principe qui sont admises dans la charte de la nouvelle
municipalité.
M. Poupart: On a les pouvoirs, on va avoir les pouvoirs voulus
dans la charte et dans la Loi des cités et villes. Cela va être
une nouvelle municipalité.
M. Boutin: Je suis d'accord, mais ordinairement quand on fait une
fusion, ces pouvoirs sont demandés à l'avance d'habitude.
M. Poupart: Pas nécessairement, à quels pouvoirs
vous référez-vous?
M. Boutin: Les ententes que vous voulez faire justement: Qui sera
le trésorier, qui sera le gérant, qui sera le chef de police,
comment se feront certaines répartitions sur des règlements
d'emprunt, qui assumera la dette de telle partie?
M. Poupart: Cela est prévu dans notre projet de loi, celui
qui est devant vous. Qui va être chef de police? Cela n'est pas
prévu dans le projet de loi, ce sera au nouveau conseil de prendre ses
responsabilités, de le nommer et de nommer les représentants, les
employés qu'il veut nommer. Toute la question financière a
été étudiée, la question des règlements a
toute été étudiée, elle fait partie des articles
qui sont devant vous, les autres articles.
M. Boutin: Merci.
Le Président (M. Picard): Le député de
Lafontaine. Le député de Taillon, d'abord.
M. Leduc: Me Poupart, le comité consultatif... Disons que,
dans le comté sur la rive Sud, le comté que je représente,
on a eu à vivre deux fusions, celle de Longueuil et Jacques-Cartier et
celle de Laflèche et Saint-Hubert. Ce qui me chi-cote, ce n'est pas
tellement la coordination, si vous voulez, de l'aménagement du
territoire, l'intégration des services municipaux ou la planification ou
le service d'urbanisme, ce n'est pas cela, basé sur l'expérience
que j'ai, personnel.
Je n'ai qu'un seul commentaire à faire. Même si, en
principe, je suis contre un comité consultatif, un sénat ne
pourrait-il pas strictement, au niveau de l'intégration du personnel,
être un outil valable pour conseiller le conseil, un sénat ou un
comité consultatif, appelons-le comme il est mentionné à
l'article 12, qui n'a pas les mêmes motivations, qui n'a pas les
mêmes engagements, qui n'a pas, si vous voulez, les mêmes
intérêts qu'un conseil municipal, parce qu'il peut y avoir des
difficultés énormes au niveau de l'interrelation du
personnel.
M. Poupart: D'accord.
M. Leduc: II y a deux gérants municipaux, il y a deux
directeurs de loisir, il y a peut-être deux ci, deux ça, et chacun
d'entre eux se croit assez compétent pour prendre le poste clé et
que l'autre devienne son adjoint. Cela devient problématique, sauf que
je me demande, et je rejoins le commentaire de mon collègue d'Abitibi,
je me demande si le fait d'attendre au moment où la ville est
fusionnée et s'il n'y a pas de dialogue avant, jusqu'à quel point
ce n'est pas s'embarquer dans une rue qui est un cul-de-sac. Peut-être
que le comité consultatif, à ce moment, pourrait ouvrir la rue
qui ne sera plus un cul-de-sac.
Je ne vous cache pas que tous les autres aspects pour une
municipalité de 42,000, cela rejoint un peu Laflèche et
Saint-Hubert en population, 42,000. L'intégration des services comme
tels, c'est pénible, ce n'est pas facile, mais cela se fait.
L'intégration du personnel, c'est compliqué et cela prend
des années avant que chacun accepte la "démotion" qu'il a eue
face à la promotion qu'il pensait avoir. Peut-être que le
comité consultatif a sa raison d'être à ce moment. Mais en
imaginant qu'il faudrait aller jusque-là, je me pose une question,
à savoir si quatre ans, ce n'est pas un peu long. Je me demande s'il ne
pourrait pas y avoir un pis-aller de peut-être un an et demi ou deux ans,
avec un proviso peut-être dans la loi. C'est une suggestion que je fais,
celle que ce comité consultatif pourrait, accepté par la
Commission municipale, avoir un deuxième mandat de deux ans, mais qui
serait définitivement limité à quatre ans. Mais qu'on
parte à deux ans au début et qu'on le voie un peu sous l'aspect
de l'intégration du personnel qui devient un peu un conseiller avec de
l'expérience. C'est peut-être la seule façon que
j'envisagerais la situation actuellement.
M. Poupart: M. le Président, si vous me permettez de
répondre à M. le membre de la commission je rejoins cette
idée parce que la fusion va se faire sur papier, comme elle se fait
partout sur papier, peu importe la grandeur du papier ou ce qu'on met sur le
papier. Elle se fait ensuite dans les faits. C'est là qu'il y a des
ajustements à faire. C'est là qu'il y a des contacts humains
à avoir et c'est là qu'il est important qu'il y ait des gens qui
s'en occupent et qui l'étudient. Là-dessus, je vous rejoins
complètement.
Maintenant, pour vous donner l'opinion, je pense que M. le maire
Laberge, qui a une expérience, sera peut-être en mesure de vour
dire pourquoi ce comité a été suggéré
même par des citoyens de la municipalité. J'aimerais qu'il vous
l'explique.
M. Laberge (Joseph): Avec votre permission, M. le
Président, en 1964, il a été question de fusionner les
deux villes de Châteauguay. Cette fusion aurait dû avoir lieu
à cette époque. Nous aurions, par le fait même,
évité des dépenses considérables aux deux villes,
parce que c'était toujours des dédoublements de règlement.
Il y a quinze ans, à Châteauguay, c'était un endroit, pour
une part, de villégiature, pour une autre part, un endroit
d'agriculture. Nous avons fait deux villes. Moi-même avec le conseil
municipal et le maire du centre avec son conseil municipal, nous avons fait des
villes de ce qui était anciennement une campagne. En 1964, il y a eu un
référendum qui a été favorable à la fusion.
Il est demeuré un fait qu'il y a eu un peu de tiraillage dans les
conseils. Le règlement de fusion a été adopté par
un des conseils. Malheureusement, dans l'autre conseil, il n'y avait pas le
quorum voulu pour présenter le règlement de fusion selon la
fusion volontaire à cette époque. Après cela, c'est
tombé, cela a traîné jusqu'en 1970. En 1970, il
était encore question de se fusionner. A l'époque, le ministre,
M. Tessier, nous avait suggéré d'attendre parce que
l'époque serait plus favorable après quelques années,
étant donné les subventions que le Parlement voulait bien voter
afin d'encourager les mu-
nicipalités dans le genre de la nôtre à se
fusionner. A présent, pour continuer l'historique des fusions, en 1974,
au mois de septembre, l'hôtel de ville chez nous a été
incendié. Alors, dans une conférence de presse, j'ai
moi-même lancé par les journaux l'idée d'une fusion afin
d'éviter aux contribuables une dépense assez considérable
pour reconstruire un hôtel de ville.
Cependant, mes collègues de Châteauguay-Centre avaient tout
ce qu'il fallait en main. Ils avaient le comité d'urbanisme, un bureau
d'ingénieurs, un bureau de "soumetteurs" très bien
organisés. Ils avaient fait l'acquisition d'une bâtisse
considérable qui est devenue leur hôtel de ville, qui fait
assurément l'affaire de tout le monde. Alors, après la parution
de cet article dans le journal, les contribuables qui représentent
réellement la ville m'ont rencontré et il y avait une certaine
anxiété. On est un peu normand de nature, alors on se demandait
qui embarquerait l'autre. Pour empêcher d'être embarqué sur
un côté comme sur l'autre je ne réclame pas la
paternité du comité consultatifen discutant avec les
associations, on nous a demandé si c'était possible que ceux qui
ont joui de la confiance du peuple pendant quinze, douze, dix ou huit ans
puissent encore devenir un genre de protection pour leurs
intérêts.
Alors, nous avons marché de cette façon. Les deux conseils
ont accepté cette fusion. Je ne voudrais d'aucune façon diminuer
la valeur de la démocratie, mais la population de la ville de
Châteauguay actuelle est de 17,500 et la population de
Châteauguay-Centre est de 22,000. La ligue d'action civique, qui s'est
fait entendre aujourd'hui, a tout mon respect. Ce sont des contribuables
respectables, mais le recrutement de la ligue se fait dans deux quartiers qui
comptent exactement, pour un, 331 électeurs et pour l'autre 314. Ce
n'est pas en proportion de la population de Châteauguay qui compte
17,500.
Je ne voudrais pas blesser personne, je crois que je vais vous dispenser
de vous parler de l'évaluation. Nous avons $53 millions taxables chez
nous. Le centre a $81 millions taxables pour $133.75 millions. Je crois que la
population et l'évaluation de tous ces gens que je viens de nommer en
deuxième lieu devraient tenir plus de place dans votre opinion que la
Ligue d'action civique, sauf le respect que je leur dois, étant
donné l'importance. Comme disait Charles de Gaulle, la masse agitante
n'est pas la masse votante. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je
voudrais demander à M. Provencher s'il y a eu vraiment une consultation
concernant le comité consultatif?
M. Provencher: II a mentionné que des associations avaient
été consultées. On n'a été aucunement
consulté.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant la repré-
sentation dont il a fait état voulant que vous représentiez
peut-être un quartier de 331 personnes et un autre quartier de quelques
300 personnes?
M. Provencher: C'étaient des calculs à la La-berge,
parce qu'il était astucieux un peu. La ligue est constituée d'un
groupe qui peut aller jusqu'à 300 personnes au besoin, selon les causes.
Comme cela répond à des besoins par quartier, cela a
été fondé dans des quartiers assez cossus. Les
problèmes ont commencé par là et cela a continué
à tourner. Cela tourne dans la ville au fur et à mesure des
besoins. Pour compléter l'information insuffisante de M. le maire, je
tiens à dire que M. Berry, qui est de langue anglaise et qui ne sait pas
un mot de français, nous a dit, au moyen de trois appels
téléphoniques successifs sachant que nous venions ici, que nous
avions sont entier appui. Alors, cela se groupe, cela augmente. Même il
nous a parlé, chose tout à fait du temps, de fusion, de fusionner
les deux ligues. On a déjà de l'avance sur les deux villes.
Alors, c'est un petit peu plus que les 300 personnes dont M. Laberge parle dans
ses sondages.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant M. le maire, disons que
les deux conseils prônent la fusion. Il semble que tout le monde soit
d'accord. A ce moment, vous respectez nécessairement le désir
exprimé par la population. Je voudrais savoir quelles sont les
associations que vous avez consultées concernant la formation d'un
comité consultatif? Je voudrais savoir si, par exemple, le désir
de fusion était à ce point mûr que la formation du
comité consultatif n'est pas une condition du contrat d'union entre les
deux municipalités.
Autrement dit, je veux savoir, très clairement, si on a abouti,
en fait, à ce consensus au niveau de la fusion des deux
municipalités, après que certaines assurances eurent
été données aux autres élus qu'ils se
retrouveraient, effectivement, dans un comité consultatif où,
d'une part, ils pourraient continuer à exercer certaines fonctions au
niveau de la municipalité, à recevoir certains honoraires et,
à ce moment, ne souffriraient aucun préjudice.
M. Laberge: Ce n'est...
M. Bédard (Chicoutimi): Je veux savoir si c'est une
condition dans votre esprit.
M. Laberge: ... pas nouveau. Dès qu'il a été
décidé de demander aux avocats de la ville de préparer un
bill, cette clause existait. Il y a déjà trois mois qu'on en
parle. Moi, j'en ai parlé aux associations de propriétaires de
langue anglaise. Malheureusement, je n'en ai peut-être pas parlé
à M. Provencher. Je suis allé a une de ses assemblées, au
centre culturel. La deuxième fois, je n'ai, malheureusement, pas pu y
aller, parce que c'était un lundi soir où, par accident, nous
avions une assemblée de conseil. M. George Kennedy y était. A son
assemblée, ce soir-là, je n'y étais pas. Si la question
m'avait été posée, j'aurais certainement répondu
d'une façon franche et positive.
Mais, j'en ai parlé aux associations qui repré-
sentent une grande partie de la population, par exemple, aux Kinsmen,
aux Chevaliers de Colomb. J'en ai parlé au club Richelieu, au Rotary,
aux Kinsmen, à différentes associations, comme les Lions et les
"Châteauguay Property Owners" qui sont dans mon voisinage, les "Home
Owners Association". Tout le monde semblait d'accord; la preuve c'est que
personne ne s'est opposé. Naturellement, si je m'étais attendu
que vous auriez aimé avoir une délégation positive ici,
j'aurais pu remplir deux ou trois autobus. Ce n'aurait pas été
difficile de renverser l'opposition qu'on a actuellement.
M. Bédard (Chicoutimi): Sur l'autre partie de ma question,
pourriez-vous répondre, à savoir s'il y a eu une entente entre
les conseillers ou si certaines assurances ont été données
aux conseillers de consentir à une fusion, parce qu'il y aurait quand
même un comité consultatif et qu'il n'y aurait pas de
problèmes? Autrement dit, ce que je veux vous demander, ce soir, c'est
ceci: Si la commission décidait que le comité consultatif, il
n'en est pas question, est-ce que le désir de fusion serait aussi grand
concernant les deux maires qui sont ici?
M. Sutterlin: Ce n'est pas le désir de la population. M.
le Président, M. le ministre, si vous me le permettez, ce n'est
qu'après de nombreuses réunions que les dispositions que vous
avez dans le bill qui est devant vous ont été incluses. Ceci fait
partie des conditions.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est une condition.
M. Sutterlin: Les gens veulent être protégés.
Quand on tombe de seize représentants à six représentants,
il est évident que les six ou sept représentants, incluant le
maire, ne peuvent pas connaître toutes les parties de la nouvelle ville.
Ils veulent être protégés.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, si je vous comprends bien,
c'est une des conditions...
M. Sutterlin: Ce que la population...
M. Bédard (Chicoutimi): ... qu'il y ait un comité
consultatif où se retrouvent les...
M. Sutterlin:... veut, oui.
M. Bédard (Chicoutimi): En tout cas, ça...
M. Laberge: La majorité de la population nous appuie
là-dessus; non seulement elle nous appuie, mais elle nous l'a
demandé.
M. Bédard (Chicoutimi): Je veux savoir simplement si c'est
une des conditions qui ont fait que l'entente a été possible et
qu'a pu être acheminée votre demande de fusion.
M. Poupart: Oui, mais...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous semblez me répondre
oui, à cette question.
M. Poupart: Non, je n'ai pas répondu oui.
M. Sutterlin: M. le Président, j'ai dit que toutes les
conditions ici présentes sont importantes.
M. Poupart: M. le Président, j'ai fait la navette...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas cela que je vous
demande.
M. Poupart:... entre les deux conseils municipaux. Ils m'ont
demandé de les représenter. Je les représentais depuis de
nombreuses années. J'ai fait la navette entre les deux et j'ai dit: Que
voulez-vous? J'ai été comme l'agent de liaison. On a
élaboré le bill de fusion et les conseils ont demandé
cela. Les conseils municipaux sont d'accord sur chacun des articles.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, d'accord! Mais, les conseils
municipaux, ce n'est pas la population, ça!
M. Poupart: Oui, mais ce sont des gens qui ont été
nommés par la population.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, mais...
M. Poupart: Si vous saviez comment cela a été
compliqué de faire admettre les quartiers, comprenez-vous, la division
des deux municipalités en six quartiers. C'était
l'intégration des quartiers. Il a fallu avoir beaucoup de
négociations. Il a fallu se reprendre plusieurs fois.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a une différence entre
des divisions de quartiers et le fait de placer une "gang" de gars, bien
tranquilles, dans un comité consultatif. Vous savez très bien que
ce n'est pas du tout la même question.
M. Laberge: Ces gars ne seront pas nécessairement bien
tranquilles.
M. Bédard (Chicoutimi): Puisque vous avez fait la...
M. Poupart: La navette.
M. Bédard (Chicoutimi): ... négociation entre les
deux conseils...
M. Poupart: D'accord!
M. Bédard (Chicoutimi): ... je dois comprendre vous
l'avez exprimé que les deux conseils étaient d'accord et
fixaient une condition qui est un comité consultatif où se
retrouve une partie des...
M. Poupart: Comme ils ont considéré comme
essentielle chacune des autres conditions. Pour les quartiers, à un
moment donné, il y a un conseil qui présentait un plan, l'autre
conseil présentait un autre plan. Cela ne marchait pas. Il a fallu les
ajuster.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne vous parle pas des
quartiers.
M. Poupart: Après cela, il a fallu arriver à
d'autres articles. Il y en a qui voulaient avoir un autre nom. Il y en a qui
voulaient que ce soit une cité au lieu d'une ville. Il a fallu ajuster
cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas là-dessus que
je vous pose des questions. Je vous parle du comité consultatif.
M. Poupart: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que cela a
été une condition qui a fait qu'on ait le projet de loi sur la
fusion?
M. Laberge: Je ne dirais pas cela. M. Bédard
(Chicoutimi): Bon!
M. Poupart: Cela a été une condition qui a
été approuvée, comme toutes les autres dans leur
ensemble.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela que je veux savoir.
M. Poupart: C'est ça.
M. Bédard (Chicoutimi): Maintenant, est-ce que...
M. Poupart: On ne l'a pas fixée sans mandat, cette
condition.
M. Bédard (Chicoutimi): Bon, d'accord! C'est ce que je
voulais savoir, les conditions des municipalités, des gens
élus.
Quand vous parlez de tout le travail que ces gens auraient à
faire, à savoir la planification, l'aménagement du territoire,
l'intégration des services municipaux d'urbanisme, est-ce que vous
n'êtes pas d'accord pour dire qu'il arrive très souvent, à
l'occasion de fusions, que ces problèmes puissent se régler par
l'engagement d'une firme privée, tout simplement, qui fait ce travail ou
encore par un comité où on peut adjoindre, comme le disait M. le
ministre tout à l'heure, des personnes compétentes en la
matière?
M. Poupart: II y a toutes sortes de possibilités.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela peut être parmi
d'anciens conseillers. Cela peut être un ancien maire. Mais, à ce
moment, c'est en fonction non pas du fait qu'on a déjà
été élu, mais en fonction des capacités respectives
de chacun des individus. Cela a comme conséquence, aussi, que le conseil
de ville a à répondre, au niveau de la population, de
l'engagement de ces personnes et à répondre aussi des
qualifications de ces personnes.
M. Poupart: II y a un éventail assez grand de
possibilités pour arriver aux mêmes fins, comme dans n'importe
quelle réalisation. Maintenant, il y en a qui préfèrent
que ce soient des étrangers de l'extérieur de la ville qui
fassent ces choses, d'autres aiment mieux que ce soient des citoyens de la
ville. D'autres, parmi les citoyens de la ville, aiment mieux que ce soient des
gens qui connaissent le domaine municipal; d'autres aiment mieux que ce soient
des gens en dehors du domaine municipal. C'est une question de
personnalité. Chaque ville, comme chaque individu, a sa
personnalité.
Dans le présent cas, ils ont choisi cela, les conseillers des
deux côtés, comme possibilité de régler les
problèmes et comme possibilité d'intégration. Est-ce que
c'est plus valable ou moins valable que d'autres choses? Je ne le sais pas,
mais c'est une possibilité valable.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a deux plans
d'aménagement, d'urbanisme?
M. Poupart: II y a deux plans directeurs d'urbanisme, un pour
chacune des deux municipalités.
M. Bédard (Chicoutimi): Chacune des deux
municipalités.
M. Poupart: Deux plans différents. Les rues sont
planifiées d'une façon; dans l'autre ville, les rues le sont
d'une autre façon. Le zonage est différent. Il suit le plan
directeur. Ce sont deux choses différentes. Les règlements de
construction sont différents.
M. Bédard (Chicoutimi): A moins que je ne me trompe,
n'avez-vous pas dit tout à l'heure qu'il y avait seulement une des
municipalités qui avait un plan d'urbanisme?
M. Laberge: Un comité d'urbanisme. M. Bédard
(Chicoutimi): Un comité.
M. Poupart: Une commission d'urbanisme. La ville de
Châteauguay-Centre a une commission d'urbanisme. Dans la ville de
Châteauguay, c'est le conseil actuel qui s'occupe d'urbanisme. C'est une
commission plénière du conseil. Ce n'est pas une commission,
c'est le conseil en entier. C'est parmi ces gens que le conseil de
Châteauguay a décidé de recruter les futurs membres de sa
commission pour les quatre ans.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce que je veux dire, c'est: Est-ce
qu'il existe deux plans directeurs d'urbanisme?
M. Poupart: Oui, un par ville.
M. Bédard (Chicoutimi): Un par ville, à l'heure
actuelle.
J'aurais d'autres questions. Je vais donner la chance à
d'autres.
Le Président (M. Picard): Avant de céder la parole
au prochain opinant, j'aimerais faire remarquer que nous en sommes strictement
à l'article 12, sur ce comité consultatif. C'est la question
qu'il faut trancher.
Le député du Lac-Saint-Jean.
M. Pilote: Je voudrais poser une question à M. le maire
Laberge. A l'intérieur des articles, vous dites que le comité va
être formé de trois ou de plusieurs personnes, jusqu'au maximum
des exmembres du conseil municipal.
Supposons que vous ou le conseil qui va être élu donne
comme mandat à ce comité de choisir parmi les deux chefs pompiers
ou de choisir parmi les deux directeurs des loisirs. C'est par nombre impair
à ce moment. D'accord? Cela veut dire qu'il y a des
représentants, si vous voulez, de Châteauguay-Centre qui vont
être deux à un comité de trois personnes et ils peuvent
même être trois de Châteauguay-Centre. Ils peuvent être
deux et un. Ils ne peuvent pas être autrement. C'est par esprit de
démocratie que vous voulez former ce comité, comme le disait M.
Laberge.
Supposons que, pour une raison ou pour une autre, le comité
favorise quelqu'un. C'est entendu que ceux qui seront deux, par exemple, de
Châteauguay-Centre, vont favoriser le chef pompier de
Châteauguay-Centre; ils vont favoriser le directeur des loisirs de
Châteauguay-Centre. Et c'est le conseil municipal qui aura à faire
face à une élection prochaine. Vous n'avez pas peur, par des
décisions comme celles-là, de forcer le conseil municipal
à engager un tel par rapport à un autre.
J'aimerais avoir votre opinion là-dessus. Je sais que le
comité aura toujours une voix de priorité, même s'il est
consultatif. Il engage, nécessairement, le conseil municipal. A ce
moment, il pourra y avoir une possibilité de conflits et le
comité dirait: Toi, sers de comité, à ce moment.
M. Poupart: Pour la consultation, seulement là-dessus
les maires vont vous répondre bien mieux que moi sur le reste du
sujet c'est un comité qui est purement consultatif. C'est un
comité qui est là uniquement pour conseiller. Ce comité
n'a pas de pouvoir exécutif. Il y a des pouvoirs de recommandation et ce
sera au conseil de prendre la décision.
M. Laberge: Autrement dit, c'est un sénat à
l'envers. Ce n'est pas la Chambre haute qui dit aux députés quoi
faire, comme à Ottawa. Le comité consultatif, pour pallier, comme
je l'ai dit tantôt, l'anxiété des contribuables qui nous
ont tenus en place, pourra consulter les contribuables. Cela élargit les
cadres de la démocratie. Le comité consultatif pourra faire ses
recommandations au conseil en place, mais la décision finale viendra
toujours du conseil en place.
Le Président (M. Picard): Excusez. Vous n'avez pas
terminé? Allez.
M. Pilote: II va sûrement y avoir des conflits. Ce sera un
nombre impair, j'imagine, ce qui veut dire qu'il y a une partie de la ville,
supposons Châteauguay-Centre qui va être favorisée par les
décisions du comité consultatif. A ce moment, ce sera une
situation de conflits entre le conseil municipal, qui a à faire face aux
électeurs après trois ans ou après quatre ans, et le
comité consultatif qui s'en lave les mains. C'est là-dessus. "No
taxation without representation". Cela demeure vrai en 1975 quand
même.
M. Laberge: Au point de vue de l'équilibre du pouvoir de
décision, nous avons vu à ce que les quartiers de chacune des
villes s'intègrent les uns dans les autres afin qu'un conseiller, qui
représentera un tel quartier, ait autant d'intérêt à
l'égard de l'une ou l'autre des anciennes villes. Son quartier sera
divisé. Les quartiers sont arrangés pour
s'intégrerexcepté un où cela a été
assez difficile les uns dans les autres pour que le conseiller ait
autant d'intérêt à l'égard des contribuables, ayant
affaire aux contribuables des deux villes, autrement dit.
M. Poupart: M. le député, pour répondre
à votre question du mieux que je peux, si le conseil s'aperçoit
que le comité ne remplit pas bien son rôle dans une question
donnée, il pourra lui confier un mandat dans les questions d'urbanisme,
au lieu de cette question d'intégration, ou dans une question
d'étude. C'est justement pour éviter que cela ne demeure deux
villes dans l'esprit des gens. On veut que cela se fasse. C'est ce qui est le
but parce que, lorsqu'il se fait une fusion, cela demeure deux villes pendant
des années.
M. Pilote: Ce sera la même chose partout.
M. Poupart: La Législature cherche des moyens et elle
améliore ses lois d'année en année pour arriver à
faire des fusions quelque chose de facile, de plus valable et de plus humain.
Les deux conseils ont trouvé ce moyen et vous le suggèrent,
connaissant leurs contribuables. C'est un moyen.
Je ne dis pas qu'il n'y aurait pas d'autres solutions idéales,
mais c'est un moyen et c'est un moyen qui fait leur affaire, qu'ils vous
demandent.
Le Président (M. Picard): Le ministre des Affaires
municipales et de l'environnement.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a deux choses qui me
tracassent beaucoup dans cette proposition.
Le hasard du calendrier veut que les deux municipalités soient en
élection en novembre de cette année. Cela veut dire que les
personnes qui siègent présentement à l'un et à
l'autre des conseils municipaux ont été élues il y a trois
ans et demi pour un mandat de quatre ans, pas pour cinq, six, sept ou huit ans,
mais pour quatre ans. Cela me tracasse énormément.
Deuxièmement, quand je regarde la rédaction de l'article
en question, je regarde le premier paragraphe et le dernier. Le premier dit qu'
"un organisme désigné sous le nom de comité consultatif de
Châteauguay, composé des membres actuels et consentants du conseil
des deux municipalités, ne faisant pas partie des personnes élues
comme maire ou comme conseiller de la ville, est constitué." Je passe au
dernier paragraphe qui fixe un minimum de trois, mais qui ne fixe pas de
maximum.
Il est donc possible c'est cela qui me tracasse que toutes
les personnes qui siègent présentement se fassent battre et que
l'on se réveille avec un conseil municipal de sept membres nouveaux,
cela ferait quatorze membres au conseil consultatif, qui n'auraient
été élus par personne et qui, dans plusieurs cas, se
seraient fait battre.
C'est ce qui me tracasse dans cette affaire et je suis obligé ici
je l'ai souvent dit en siégeant à cette commission
parlementaire d'agir en juge. Malheureusement, je n'ai pas la formation
voulue. Je fais de mon mieux en improvisant et je suis obligé d'exprimer
les choses qui m'inquiètent dans une proposition de cette nature. Je me
demande comment et si la population a vraiment envisagé la
possibilité de se réveiller, au lendemain des élections de
novembre, avec un conseil consultatif de quatorze membres dont personne
n'aurait été élu et dont, probablement, sept se feraient
battre.
M. Poupart: C'est une possibilité, mais l'autre option est
aussi vraie. Vous donnez un côté de la médaille, mais
l'autre côté est aussi vrai. Si les six se font élire, plus
un maire, cela fait sept personnes. Il resterait un minimum de huit.
Là-dessus, il y en a peut-être qui ne seraient pas consentants. Il
y en a quelques-uns qui ont déjà dit ne pas l'être. On ne
veut pas les forcer. On veut leur faire manifester leur intention par une
lettre qu'ils doivent envoyer selon le mécanisme d'acceptation. Cela
veut dire que le comité peut être aussi bien composé de
cinq, six, sept ou huit personnes. C'est ce qu'on prévoit.
M. Bédard (Chicoutimi): Deux, cela me veut plus rien dire.
Disons qu'il n'y en aurait que deux.
M. Poupart: C'est trois. S'il y en a deux, il n'y aura pas de
comité.
M. Bédard (Chicoutimi): Deux ou trois.
M. Poupart: Trois, cela ferait un comité. C'est
prévu dans l'article, si vous le lisez, au dernier paragraphe. Cela doit
être un minimum de trois. S'il n'y en a pas trois, il n'y aura pas de
comité.
Le Président (M. Picard): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: Le ministre m'a enlevé les paroles de la
bouche. Je voulais terminer en disant: Si c'est la version la plus
négative, si on se place au point de vue des élus actuellement et
qu'il y a quatorze personnes au comité, avez-vous évalué
combien cela coûterait à la municipalité, quatorze
personnes élues qui acceptent de devenir membres du comité? Cela
équivaut à quelle somme d'argent par année que les
contribuables auront à payer?
M. Poupart: Le trésorier a prévu un montant. M.
Léger: C'est $50,000.
M. Trudel: Si tous les membres des deux conseils de ville
n'étaient pas élus, s'ils faisaient partie du comité
consultatif, cela représenterait une somme de $40,000 par année
pour les quatre prochaines années.
M. Léger: J'ai vu un montant de $50,000 tantôt. Cela
veut dire $160,000.
M. Trudel: Les chiffres que j'ai faits, c'est $40,000, en me
basant sur la rémunération actuelle.
M. Léger: Ce qui fait $160,000, après quatre
ans.
M. Sutterlin: II y a une subvention de $3 en se basant sur
ce que M. Goldbloom nous a dit d'encouragement per capita, qui sera
versée à la ville.
M. Poupart: Les subventions. M. Sutterlin: De $3.
M. Goldbloom: M. le Président, cela ne serait pas dans ce
but uniquement.
M. Léger: Je dois quand même dire, à ce
stade, que j'ai relevé les paroles du maire Laberge. Tantôt, il
disait que des personnes qui ont donné douze, dix ou huit ans, il
fallait quand même qu'elles protègent leurs intérêts.
Je comprends que des personnes qui se dévouent pour la population
doivent protéger l'intérêt de celle-ci, mais non pas
nécessairement protéger leur intérêt personnel.
Elles veulent se protéger du fait que, n'étant pas élues,
elles auront quand même un revenu régulier, assuré, pendant
quatre ans.
M. Sutterlin nous disait tantôt que c'est le désir de la
population, parce que c'était le désir des élus. Ce n'est
pas tout à fait la même chose. C'est justement pourquoi, en
démocratie, quand les élus prennent leurs désirs pour les
désirs de la population et que ce n'est pas ce que la population veut,
à l'élection suivante, ils se le font dire.
A ce stade-ci, on sait que des experts pourraient constituer un
comité consultatif et réelle-
ment jouer le rôle de spécialistes auprès des
élus du peuple. Ils pourraient être nommés non pas à
même des personnes dont la seule expérience ou la seule
compétence en urbanisme est d'avoir été élues et
d'avoir siégé pendant quelques années. Ce n'est pas la
même chose que d'avoir l'expérience de spécialistes en
urbanisme ou d'avoir siégé à une commission industrielle
en acquérant une technique et même une formation dans ce
domaine.
Je pense que les deux maires l'ont dit tantôt la
fusion a eu, comme élément incitatif, uniquement le fait que les
personnes élues, en place, voulaient s'assurer en même temps
qu'avec la fusion elles ne perdraient pas leur siège ou, au moins, leurs
émoluments pour les quatre prochaines années. C'est tellement
évident, à l'article 12, au premier paragraphe et à la
fin, selon les réponses que nous ont données les
différents maires qui se sont exprimés là-dessus. On voit
que la raison pour laquelle les deux villes veulent se fusionner, la raison
majeure, puisqu'on en a fait une condition sine qua non, c'est une question de
protéger des intérêts personnels en place. Comme
législateur, je ne puis pas accepter cet argument. Je trouve que c'est
du gaspillage de fonds publics. Qu'on achète le consentement des
conseillers et des maires, c'est un dangereux précédent qui n'a
jamais eu lieu au Québec. Nous allons nous opposer de toutes nos forces
à une décision dans ce sens.
Si on accepte d'enlever l'article 12, le reste de ce projet de loi, en
ce qui nous concerne, n'a pas grand-chose de litigieux. Nous serions
prêts à l'adopter complètement, mais, si l'article 12
demeure, nous sommes obligés de nous y opposer, M. le Président.
C'est là que je me demande si réellement les personnes qui sont
devant nous accepteraient une fusion si l'article 12 est enlevé.
M. Sutterlin: Nous sommes mandatés par notre conseil et
par la population. Je ne vois pas comment on pourrait décider, ce soir,
si on peut enlever cette clause ou toute autre clause incluse dans le bill.
Le Président (M. Picard): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, tout
à l'heure, j'ai demandé des chiffres quant à la population
et à la superficie du territoire. J'ai fait des calculs, depuis ce
temps, pour faire un peu de comparaisons avec ma municipalité, compte
tenu de l'ouvrage que j'ai à exécuter à l'intérieur
de la mienne et compte tenu que, si je faisais une fusion dans les mêmes
circonstances, cela représenterait peut-être, sur notre
territoire, la fusion de Beau-port avec Giffard, pour ceux qui connaissent la
région de Québec. C'est à peu près la même
chose. L'article 12 demande la formation d'un conseil consultatif pour une
période de quatre ans; je trouve cela passablement
exagéré. Je ne suis pas convaincu, avec les travaux que le
conseil consultatif serait amené à exécuter en
matière de planification, d'aménagement de territoire et
d'intégration des services municipaux, que ces types auraient de
l'ouvrage, de la besogne à accomplir pour quatre ans. D'un autre
côté, la fusion de ces deux territoires donnera un conseil de
ville élu, composé d'un maire et de six conseillers en novembre
prochain. Il ne faut pas oublier que ces gens seront à temps partiel.
Etant à temps partiel, ce sera beaucoup plus difficile, pour la
première année, d'administrer cette ville fusionnée que
d'en administrer une de 42,000 âmes avec 33,000 acres de territoire.
Suivant mon expérience personnelle, je suis convaincu que,
peut-être, un prolongement d'un an du mandat des conseillers non
élus serait nécessaire dans cette fusion pour aider, encore une
fois, des conseillers en place. Le principe de base est le suivant: les
conseillers sont à temps partiel, le maire est à temps partiel.
On ne parle pas d'une petite municipalité; on parle d'une
municipalité de 42,000 âmes. C'est à peu près la
municipalité de Charlesbourg dans la région de Québec.
Cela demande passablement de temps. On n'a pas la garantie, par les
élections de novembre prochain, que le maire qui sera élu voudra
prendre l'emploi à temps plein.
C'est entendu que, si c'est quelqu'un qui est à sa retraite, il
pourra décider de lui-même de prendre l'emploi à temps
plein, mais, il peut être à temps partiel. Je suis convaincu que
les conseillers seront à temps partiel aussi. Compte tenu de l'ouvrage
d'intégration de tous les services, il y aura beaucoup de besogne
à accomplir. Pour un an, le rôle du conseil consultatif serait
vraiment rentable. Je voudrais bien être compris de la part des membres
de la commission. Ce n'est pas une sinécure, cette fusion, parce qu'il
va y avoir du tirage de couverture d'un bord et de l'autre. Il faut s'attendre
à cela, c'est normal.
Mais un an de bonne planification, un an de bon travail, je ne sais pas
si cela passerait. Je pose la question aux maires en place et je suis à
peu près certain de la réponse qu'ils vont m'apporter. Ils vont
dire qu'ils ne sont pas délégués pour prendre une autre
décision que sur les quatre ans. Mais peut-être qu'il y aurait
lieu de considérer leur consentement personnel si on en venait à
un compromis éventuel d'un an de prolongement à accorder aux
membres qui ne seraient pas élus pour former le conseil consultatif.
Qu'en pensent les deux maires qui sont présents devant nous?
M. Laberge: Etant donné qu'une ville est peut-être
un peu plus prête que l'autre en ce qui concerne les bureaux de
l'administration, cette ville a un certain avantage, si l'usine
d'épuration recommandée par le ministère de
l'environnement est située dans l'autre ville. Je crois qu'afin de
pallier toutes les éventualités de mélange ou d'injustice,
il nous faudrait au moins deux ans. On est prêt à faire un
compromis. D'après les arguments intelligents que j'ai entendus de votre
part, messieurs, je conçois que quatre ans, c'est peut-être un peu
long, mais je présume qu'on pourrait satisfaire les gens qui nous ont
mandatés, en faisant
valoir les arguments que vous nous avez donnés. Je crois que la
population nous recevrait assez favorablement; le conseil lui-même nous
recevrait assez favorablement si nous retournions avec la possibilité
d'élire le conseil consultatif pour une période de deux ans.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abi-tibi...
M. Bédard (Montmorency): Je n'ai pas fini, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Vous n'avez pas
terminé?
M. Bédard (Montmorency): Je n'ai pas terminé, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Est-ce que vous avez une petite
question bien courte?
M. Bédard (Montmorency): Elle était courte, mais
elle en amène d'autres. La réponse amène d'autres
questions. Une question additionnelle. Le maire Laberge disait que
l'argumentation qui lui a été présentée, l'a
fasciné un peu, mais l'argumentation qu'il vient de me fournir en
défense, pour baisser le mandat de quatre à deux ans, porte
uniquement sur l'usine d'épuration. Or, on sait que le problème
d'épuration est plutôt un problème de génie. Je ne
pense pas que les membres du conseil consultatif travaillant au même
endroit avec des conseillers déjà en poste pourraient avoir un
mot à dire; parce que là où les discussions portent sur
les usines d'épuration, la construction d'aqueducs, la construction
d'égouts, les problèmes de gravité, les problèmes
de construction, ce n'est pas là qu'il peut y avoir le gros de l'ouvrage
à faire. Est-ce que vous aimeriez reprendre votre question et me donner
des arguments supplémentaires? Il reste encore un compromis possible
pour que je donne mon adhésion à l'idée et un an
additionnel au projet que j'appuyais.
M. Sutterlin: M. le ministre ou M. le député, nous
sommes mandatés et je répète ce que j'ai dit tantôt:
Les conditions inscrites ici font suite à des discussions avec les gens
qui nous ont élus. Si on parle de deux ans, à la suite des
arguments, je crois que mon conseil et la population que je représente
accepteraient ceci.
M. Poupart: Ce serait une décision ou une suggestion qui
viendrait du comité.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous pouvez en décider
aussi facilement que cela.
M. Boutin: Une autre chose... Une Voix: Je dis: Je
crois.
M. Boutin: ... me vient à l'idée. Pourquoi
n'avez-vous pas pensé vous l'avez peut-être fait, je me
pose la question de voter un règlement municipal ou
intermunicipal, créant un organisme qui pourrait sortir
immédiatement les points litigieux et commencer à étudier
la question immédiatement d'habitude cette chose se
prépare un peu d'avance pour vous permettre d'enligner le
comité consultatif lorsqu'il va venir, au moins vous entendre sur des
points de principe? Les points techniques peuvent s'arranger assez facilement,
mais les questions de base ou les questions de principe, c'est pas mal plus
difficile.
M. Poupart: Je comprends votre point de vue. Je vais vous
répondre de cette façon parce qu'on a vécu cette
expérience de fusion. Ce n'est pas toujours facile à vivre. Il y
a un accouchement qui est douloureux et qui est long et il y a un aboutissement
à un moment donné. Juste avant l'aboutissement, je vais vous
dire, qu'on veut laisser au nouveau conseil le choix de décider. C'est
lui en démocratie qui va décider après qu'il aura
été élu pour décider. Si on prend toutes les
décisions avant, aussi bien dire qu'il n'y aura plus rien à
décider. Deuxièmement, quand on touche à des questions
d'une municipalité et l'autre, dès qu'on soulève une
affaire, cela devient litigieux, une affaire non litigieuse devient litigieuse.
Pour éviter ces choses, on a tâché de s'entendre sur des
questions non litigieuses.
On aurait bien pu faire d'autres demandes dans notre projet de loi. Vous
allez lire le reste tout à l'heure. On aurait pu demander autre chose
qui aurait pu nous aider à planifier, mais on aimait mieux ne pas le
demander parce que les conseils trouvaient cela litigieux. Ils ont dit: On y va
juste sur les points non litigieux. Alors, c'est une naissance qui doit se
faire avec le temps. L'enfant se présente; il va falloir qu'il vienne au
monde et ce n'est pas facile de le faire venir au monde. Je l'admets, mais on
la vit, nous aussi, la difficulté d'arriver à faire que tout le
monde s'entende. S'il faut qu'on essaie de décider ce que le nouveau
conseil va faire, à ce moment, on se crée des embêtements.
Je vous dis cela bien humblement. Ce sont ces points qu'on a essayé
d'éviter.
M. Boutin: C'est une question d'opinion. Je comprends pourquoi
cela vous prend absolument deux ans, si vous ne l'avez pas fait avant. Moi,
justement, je ne suis pas d'accord avec vous. Je prétends que cela
devrait se faire avant; cela peut se faire avant et cela se fait avant, dans
bien des cas.
M. Poupart: C'est une bonne théorie que vous avez
là. Nous autres, on en a une autre. Dans la pratique, on ne peut pas
toujours appliquer une bonne théorie. Dans la pratique, parfois, on est
obligé d'appliquer une autre théorie.
M. Boutin: Mon autre question s'adresse à M. Gérard
Provencher. Je voudrais savoir si la Ligue d'action civique de
Châteauguay est légalement constituée. C'est une question
qu'on aurait dû poser au début.
M. Provencher: Oui, elle a une charte provinciale et, en plus,
une charte municipale. Les deux. Est-ce que je peux continuer?
M. Boutin: Non, cela va. C'est tout ce que je voulais savoir.
M. Provencher: Je pourrais peut-être poser des questions,
moi?
M. Bédard (Chicoutimi): Veux-tu une autre charte?
Le Président (M. Picard): Est-ce que les membres de la
commission désirent s'informer avant de se prononcer sur un projet de
loi?
M. Provencher: Mais j'aurais une belle suggestion.
Le Président (M. Picard): Si on vous pose des questions,
vous porrrez vous lever et répondre. Le député de
Châteauguay.
M. Kennedy: M. le Président, j'ai écouté
attentivement les arguments qui sont pour et ceux qui sont contre, surtout,
l'article 12 qui constitue le comité consultatif. La Ligue d'action
civique m'a rencontré. Elle a mentionné qu'il devait y avoir un
référendum avant qu'un tel projet de loi soit adopté. Je
pense que le plus beau référendum aura lieu le premier dimanche
de novembre 1975, parce que, là, ce sera l'élection. Le conseil
qui sera élu, ce sont tous des nouveaux conseillers et un nouveau maire.
Ils auront tout le loisir de présenter un bill privé pour
modifier la charte de la nouvelle ville de Châteauguay et simplement
biffer l'article 12.
Ce que nous voulons présentement, c'est une modalité qui
va permettre à deux villes de se fusionner, de bénéficier,
en fait, des subventions gouvernementales additionnelles à ce qu'elles
peuvent retirer si elles demeurent des entités séparées et
aussi d'avoir une administration plus centralisée afin de coordonner un
développement.
Nous avons assisté, hier soir, à la présentation
d'un rapport qui a été préparé par le
ministère de l'Industrie et du Commerce sur le développement
industriel et économique de la rive sud. Châteauguay était
inclus dans ce rapport comme une zone particulière. Je pense qu'il est
extrêmement important que nous ayons une administration municipale
unifiée pour coordonner les activités au niveau municipal avec
des recommandations du rapport qui émane du ministère de
l'Industrie et du Commerce.
Tantôt le député de Chicoutimi a souligné que
ce n'était pas nécessaire d'avoir un comité consultatif,
que le nouveau conseil élu pourrait nommer des conseillers ou pourrait
nommer des personnes. Bien, cela ne m'impressionne pas; ils vont nous accuser
de faire du patronage. On va accuser le conseil municipal de faire du
patronage.
M. Bédard (Chicoutimi): Bien, ce n'est pas ce qui est
proposé?
M. Kennedy: Cela n'en est pas. Non, parce que ce sont des gens
désignés d'avance par un texte de loi; alors, ce n'est pas du
favoritisme. On ne nommerait pas un bureau d'ingénieurs-conseils
plutôt qu'un autre, ni un groupe de consultants en recherche
économique plutôt qu'un autre. Ce sont des gens qui sont
déjà en place, qu'on connaît et qui sont
désignés d'avance. Je veux seulement souligner que ce projet de
loi qu'on peut adopter ce soir ou ne pas adopter, n'entre en vigueur
c'est bel et bien dit dans la loi que le lendemain du premier dimanche
de novembre 1975.
Si à ce moment, le conseil élu ou la Ligue d'action
civique veulent présenter, dans le nouveau Châteauguay, un maire
et six conseillers qui vont se donner comme programme vous connaissez
cela, un programme; vous avez déjà piloté un programme
de biffer l'article 12 du présent projet de loi et si ces gens
sont élus, ce sera un référendum et tout le monde sera
d'accord, ce sera très démocratique.
M. Léger: Le député me permet-il une
question?
M. Kennedy: Deux, même.
M. Léger: Si le conseil est élu le 1er
novembre...
M. Kennedy: Oui.
M. Léger:... si la loi a été adoptée
telle quelle aujourd'hui et si, par hasard, les citoyens avaient battu les
personnes actuelles qui se présentent et qu'on est aux prises avec un
conseil complètement composé des quatorze membres battus, le
nouveau conseil va être aux prises avec des personnes qui seraient
d'intérêts ou de milieux différents. Voyez-vous les
difficultés que pourrait avoir ce comité de travailler
avec...
M. Kennedy: II a tout le loisir voulu... M. Léger:
... le nouveau conseil.
M. Kennedy:... à ce moment, de présenter un projet
de loi, un bill privé pour modifier la charte de la ville de
Châteauguay, telle que présenté actuellement. C'est un
mandat de la population et je pense qu'au 1er novembre, nous serons en session.
Donc, c'est une affaire qui peut se régler dans deux ou trois mois.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a des bills
privés pour la session d'automne?
M. Léger: II n'y a pas de bills privés à la
session d'automne.
M. Bédard (Chicoutimi): Non. M. Kennedy: Pourquoi
pas?
Le Président (M. Picard): Le député de
Taillon.
M. Kennedy: Ce n'est pas formel qu'il n'y ait pas de bills
privés à l'automne.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est une question que je posais
au ministre.
M. Leduc: M. le Président, je reviens sur la question du
comité consultatif de Châteauguay, ce qui me "chicote", c'est
quand même ici à la commission parlementaire des affaires
municipales qu'on pose un geste et en même temps qu'on crée un
précédent, si on accepte le comité consultatif de
Châteauguay comme tel. Rien n'empêche qu'à un moment
donné d'autres municipalités nous arrivent avec les mêmes
raisons. J'aimerais savoir du ministre, si possible, si le ministère a
arrêté sa politique quant à l'idée d'un
comité consultatif. En fait, si ce soir nous disons oui, qu'est-ce qui
va arriver aux différentes fusions volontaires qui vont se faire
à l'avenir pour des villes qui auront dans leur charte ou leur bill un
article semblable à celui-là? Les gens nous diront comme on se le
fait dire aujourd'hui: Bien, on est venu ici, nous, mandatés par nos
deux conseils municipaux pour adopter cette loi. Que la commission l'accepte.
Cela devient, à mon sens, un précédent.
M. Kennedy: Je voudrais simplement souligner au
député de Taillon que, si ce bill avait été
sanctionné par voie de règlement, par vote absolu de chacun des
deux conseils, on ne serait pas ici ce soir et ce serait probablement
accepté.
Le Président (M. Picard): Est-ce que le
député Taillon a terminé?
M. Leduc: Cela répond à ma question.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je sais
qu'il y a ici deux maires et même des conseillers probablement au niveau
de chacun des conseils qui ont beaucoup d'expérience. Remarques que j'ai
beaucoup de respect pour les gens qui peuvent avoir quatorze ou quinze ans
d'expérience. Il reste quand même qu'en politique il y a des
populations qui, à un moment donné, décident de remercier
de leurs services des gens qui ont quatorze ou quinze ans d'expérience,
malgré tous les bons services rendus. Je ne crois pas que cela soit un
argument qui, de prime abord, puisse nous convaincre que ces personnes, qui ont
de l'expérience, doivent nécessairement être placées
dans une sorte de comité consultatif et contribuer à le rendre
plus efficace, par exemple, que d'autres experts qui pourraient avoir moins
d'expérience politique, mais beaucoup d'expérience en termes de
connaissa. ces. Ces gens pourraient être également aussi
efficaces.
Je suis très surpris, en ce qui me concerne, de voir il me
semble que c'est clair que ce projet de loi est conditionné par
l'acceptation de ce comité consultatif.
J'en conclus que c'est bien moins une fusion des coeurs, ce que doit
être une vraie fusion, qu'une fusion des intérêts, à
partir du moment où elle est conditionnée par l'article 12.
M. Kennedy: Ce n'est pas ce que vous disiez au mois de
décembre l'an passé.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous prendrez mes prises de
position et vous allez voir que je suis très logique avec tout ce que
j'ai dit l'an passé.
M. Goldbloom: Vantez-vous-en.
M. Kennedy: Vous parlez de votre coeur.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre des Affaires
municipales était présent à la commission qui a
étudié le bill 98. Si j'ai dit quelque chose de contraire
à ce que je viens d'affirmer, je permets au ministre des Affaires
municipales de faire les rectifications.
M. Goldbloom: Je l'aurais fait sans permission.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui. Mais je sais que vous n'en
ferez pas, parce que c'est tout simplement dans la logique que j'ai tenue
jusqu'à maintenant concernant ce problème des fusions.
Le député du comté, que je respecte, nous dit que
le plus beau référendum, c'est l'élection qui aura lieu au
mois de novembre...
M. Kennedy: Le premier dimanche de novembre 1975.
M. Bédard (Chicoutimi): ... et il nous fait le
raisonnement que, si les gens élus ne sont pas contents à ce
moment-là ou ne veulent plus du comité consultatif, ils n'auront
qu'à présenter un bill privé. Premièrement, du
point de vue légal, je crois qu'on peut clarifier cela, De fait ne
peuvent être étudiés à la session d'automne que les
bills privés qui n'ont pas été réglés lors
de la session qui va se terminer. C'est une question légale, tout
simplement.
M. Léger: II faut qu'il soit déposé
avant.
M. Bédard (Chicoutimi): Le plus beau
référendum, est-ce que ce ne serait pas, pour les gens qui sont
ici, une équipe d'hommes qui se présenteraient en prônant
la formation du comité consultatif et une autre équipe d'hommes
qui se présenteraient en rejetant cette idée de comité
consultatif?
Je pense qu'à ce moment-là la population serait vraiment
consultée afin de savoir si elle veut un comité consultatif ou
non.
M. Kennedy: Vous l'avez, parce que la loi entre en vigueur
seulement après les élections.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce comité consultatif ne
leur serait pas imposé.
M. Kennedy: Ceux qui sont contre vont prôner qu'ils sont
contre et ceux qui seront en faveur prôneront qu'ils sont en faveur. La
loi entre en vigueur le lendemain de l'élection.
M. Bédard (Chicoutimi): Personnellement, ceux qui croient
tellement à la nécessité de ce comité consultatif
n'auront pas d'objection à se présenter à une
élection en en prônant la formation et ceux qui ne sont pas
d'accord se présenteront sous une autre étiquette. Je pense
qu'à ce moment-là on aura vraiment l'idée de la
population.
M. Kennedy: Ceux qui seront d'accord...
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai pas d'objection à
ce que vous m'interrompiez, mais quand...
Le Président (M. Picard): Adressez-vous donc à la
présidence; comme cela, vous n'aurez pas de problèmes. C'est le
dialogue qui crée des problèmes.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense que ce serait beaucoup
plus démocratique dans ce sens-là que d'arriver et de
légaliser une "gang" de petits "chums" qui se tiennent au niveau d'un
comité consultatif.
M. Kennedy: J'ai dit dans mon intervention que ceux qui sont
contre...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas à vous que je
parle. Je parle à M. le Président.
M. Kennedy: ... le comité consultatif se
présenteront sur une "slate" et diront: Nous sommes contre cela et, si
nous sommes élus, on abolit cela le lendemain. Ceux qui sont pour
diront: Nous sommes pour et, s'ils sont élus, ils le maintiendront.
M. Bédard (Chicoutimi): S'il y a une loi, ils ne peuvent
pas l'abolir; il va falloir qu'ils viennent ici pour obtenir un amendement.
Le Président (M. Picard): A l'ordre, s'il vous
plaît, messieurs! Un seul opinant à la fois. Vous avez d'autres
bonnes questions?
M. Bédard (Chicoutimi): Je réaffirme que la
meilleure consultation de la population, c'est une élection où,
naturellement, il serait question de l'opportunité d'avoir ce
comité consultatif.
Concernant la proposition qui a été faite par le
député de Montmorency, c'est-à-dire un comité
consultatif qui existerait pour une période de deux ans ou un an...
M. Bédard (Montmorency): Un an.
M. Bédard (Chicoutimi): ... pour un an, M. le
Président, en principe, je ne suis pas favorable à cette
manière de voir. Je crois qu'on créerait un
précédent. Il ne faut quand même pas commencer à
accepter des situations qui font qu'on élit un conseiller et que,
d'avance, on lui nomme un conseiller pour le conseiller.
A une élection, il y a des hommes qui se présentent comme
gens responsables et capables de remplir une tâche. Une fois élus,
ces gens, qui sont responsables, seront capables de s'adjoindre le personnel
nécessaire pour mener à bien leur travail au niveau de
l'administration des affaires municipales.
Dans ce sens-là, je serais beaucoup plus favorable à une
idée qui a été émise par le ministre des Affaires
municipales, je crois, d'élargir pour un mandat, peut-être, le
nombre des conseillers, à augmenter ce nombre étant donné
les charges, le travail qu'il y a à faire, quitte, après un
mandat, à revenir à un nombre qui soit moindre.
A mon idée, je serais plutôt porté à croire
que, tant du point de vue de la démocratie que du point de vue de
l'efficacité, cette solution serait plus acceptable.
Le Président (M. Picard): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, une loi est bonne ou
elle est mauvaise. Si, par hasard, cette loi est mauvaise, quand
l'élection municipale aura lieu le 1er novembre, si les gens votent en
faveur, elle va rester là et, si les gens votent contre, cela demandera
un référendum. A ce moment-là, parce que la loi serait
mauvaise, il faudrait la changer.
Je pense que ce n'est pas une façon d'agir. En effet, si, le 1er
novembre, les personnes qui se présentent contre le comité
consultatif sont élues, il y aura deux conséquences: la
première, il ne pourra pas y avoir un nouveau projet de loi privé
avant le printemps de l'année suivante, puisqu'il faut qu'un projet de
loi privé soit déposé au début d'une session. Donc,
ce ne serait pas le cas pour ici.
Deuxièmement, la nouvelle équipe, qui serait élue,
serait prise avec le comité consultatif de personnes qui seraient des
adversaires politiques à ce moment-là, puisqu'elles auraient
été battues. Je vois difficilement une municipalité
capable de fonctionner, où les élus ne s'entendraient pas,
puisqu'ils auraient battu, en gros, l'équipe qui serait automatiquement
nommée à un conseil consultatif.
M. le Président il y a déjà suffisamment de
difficultés à fonctionner dans une fusion de
municipalités, sans créer ce problème. Une fusion est
bonne pour les citoyens ou elle ne l'est pas. Si elle est bonne, on n'a pas
à acheter la fusion en demandant aux élus: Ecoutez, ce serait bon
pour la population, et, pour vous enlever tout recours ou tout obstacle ou tout
rejet de notre proposition, on va garder votre poste pendant quatre ans et
peut-être deux ans, comme on a semblé vouloir le
négocier.
M. le Président, je souligne au ministre je pense que le
ministre en est conscient; il ne voudrait pas avoir cette patate chaude dans
les mains
pour longtemps le danger d'adopter l'article 12. Comme
précédent, cela voudrait dire que, dans d'autres circonstances,
plus tard, il verrait le même problème, peut-être avec une
envergure beaucoup plus grande.
Je pense à un exemple. S'il avait fallu permettre cela aux douze
municipalités de Gaspé, leur dire: Si vous voulez vous
réunir en une seule municipalité, tous les conseillers, les
maires des douze municipalités, vous êtes certains d'être
membres du grand comité consultatif. Il pourrait y avoir sept ou huit
municipalités de Montréal ou de la banlieue de Montréal
qui essaieraient de se fusionner, et on leur dirait: Vous ne voulez pas! On va
vous donner une mesure incitative. Tout le monde, vous allez être
à un comité consultatif.
Imaginez-vous, pour deux villes, cela nous amène peut-être
quatorze personnes à un comité consultatif. Qu'est-ce qui arrive
avec une fusion de plusieurs municipalités?
M. le Président, je pense que les arguments qui ont
été apportés ce soir nous démontrent, d'une
façon évidente, que, si la municipalité doit être
fusionnée dans l'intérêt des citoyens, cela peut être
fait, mais pas en essayant de protéger des postes pour des personnes qui
veulent demeurer en place en se donnant immédiatement, au cas où
elles perdraient d'un côté, la certitude de gagner de l'autre
côté.
M. le Président, je pense que ce serait un dangereux
précédent et il faut absolument ne pas permettre, à
l'occasion d'un bill privé, un précédent comme celui-ci
qui amènerait des conséquences pas mal graves pour les autres
fusions qui surviendraient dans les prochaines années.
Le Président (M. Picard): Le député du
Lac-Saint-Jean.
M. Pilote: M. le Président, M. Poupart nous a
mentionné tantôt que la présentation du projet de loi avait
été un accouchement douloureux. Si cela a été un
accouchement douloureux, c'est qu'il y a eu des compromis entre une certaine
partie de la population et les édiles municipaux.
On a vécu, à Aima, la fusion d'Ile-Maligne, de Riverbend,
de Naudville et de Saint-Joseph-d'Alma qui est devenue Aima en I964. On a
protégé les quartiers en divisant la ville de façon que
chacun des quartiers soit représenté. Justement, pour que le type
se sente représenté dans son quartier par un édile
municipal, par un type qui est élu par lui-même, n'y aurait-il pas
lieu de réviser vos positions et d'avoir plutôt que six
conseillers plus le maire...
M. Poupart: Six conseillers plus le maire.
M. Pilote: ... douze conseillers plus le maire, de façon
que chacun se sente dans ses souliers et dans ses culottes, si vous voulez,
à l'intérieur des quartiers? A ce moment, ce sont des gens qui
sont élus. Ils ont l'autorité et, en même temps, ils ont
également la responsabilité vis-à-vis des citoyens qui les
ont élus.
Je pense que vous devriez, les deux conseils municipaux c'est mon
impression mettre un peu d'eau dans votre vin et avoir un amendement
à ce projet de loi qui fasse passer le nombre de sept membres à
treize membres, quitte, en I979 ou en 1981 ou en I982, à modifier et
à réduire, comme c'est le cas d'Alma actuellement, à sept
membres votre conseil municipal de Châteauguay-Centre et de
Châteauguay.
M. Poupart: Pour répondre à votre question, si vous
me le permettez, M. le Président, sur le question des quartiers, cela a
été difficile d'arriver à une solution, très
difficile. C'est ce qui a été le plus difficile. S'il faut
reprendre cette discussion, cela va être pénible et cela va
être dur, parce qu'il a fallu en arriver à une solution et la
solution a été acceptée par les deux conseils.
L'idée de protéger des populations, cela peut
s'avérer bon dans certaines municipalités, mais, dans une
municipalité urbanisée ou un secteur urbanisé comme
Châteauguay et Châteauguay-Centre, on avait une philosophie inverse
un peu de la vôtre. On voulait intégrer les gens. On ne voulait
pas que les gens disent: Je fais partie de l'ancienne ville de
Châteauguay-Centre. On voulait que les gens disent: Je fais partie de la
nouvelle ville. Je fais partie du grand tout. On voulait faire abstraction,
dans les mentalités, des bornes et des divisions territoriales
anciennes. C'est en partant de cela qu'il a fallu faire accepter des quartiers.
Les quartiers acceptés, ce sont des quartiers intégrés.
Cela va être très difficile de revenir là-dessus. Je pense
bien que les maires sont d'accord là-dessus. Cela fait des années
qu'on vit cette affaire. Cela va être très difficle de la faire
changer.
Le Président (M. Picard): L'honorable ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que nous avons
longuement discuté de cette question et qu'il faut faire une tentative
de résumé de ce que nous avons discuté et essayer d'en
dégager des conclusions possibles.
Il me semble que, devant ce qui nous est proposé, trois
hypothèses de solution s'offrent. Il me semble clair, au premier abord,
que celle qui serait la plus démocratique serait d'augmenter le nombre
de sièges. La loi générale viendra régler cette
question par la suite, avant les élections suivantes.
J'ai écouté, tout à l'heure, les commentaires de Me
Poupart. Il a dit: C'était une négociation difficile pour
définir les quartiers. Je comprends cela, mais il me semble que, si l'on
conserve essentiellement les quartiers sur lesquels on s'est entendu, mais que,
pour un mandat, on les divise en deux, ce serait un moindre mal et une moindre
difficulté.
La deuxième solution qui me semblerait acceptable mais
vous me trouverez méchant de la suggérer c'est d'accepter
le comité consultatif en laissant tomber le cinquième paragraphe
de l'article. Si c'est tellement important de l'avoir et si les gens sont
tellement intéressés à participer à la bonne
gestion et à la bonne mise en commun des deux villes, il me semble que
leur esprit de civisme
devrait suffire pour leur permettre de siéger sans exiger une
rémunération.
La troisième solution est celle autour de laquelle nous tournons.
Je vous avoue, M. le Président, que je ne suis pas très
enthousiaste de l'idée même d'accepter une année.
La seule chose qui me fait réfléchir sur
l'hypothèse d'un comité consultatif d'une année, c'est
que, si les deux municipalités s'étaient présentées
l'an dernier au lieu de cette année, il aurait été
relativement facile de dire: Pour une année, on fera siéger les
gens ensemble pour terminer leur mandat, parce qu'ils auraient
été élus pour terminer ce mandat.
Je pense, M. le Président, si je devais faire une proposition,
que ce serait celle de faire douze quartiers pour un mandat, en divisant les
six qui ont été définis. Après cela, la loi
générale réglera le problème.
M. Leduc: M. le Président, me permet-on une question pour
éviter, au point de vue...
Le Président (M. Picard): Le député de
Taillon.
M. Leduc: ...physique, une redistribution des quartiers? Le
ministre accepterait-il la proposition de deux sièges pour un quartier,
ce qui reviendrait à la même chose, sant être obligé
de refaire la géographie?
M. Goldbloom: Je sais que c'est une formule qui ne plaît
pas à beaucoup de nos concitoyens, mais qui existe quand même
à certains endroits, non seulement au niveau municipal, mais au niveau
fédéral aussi. Dans certaines provinces, notamment à
l'Ile-du-Prince-Edouard, je pense, et en Nouvelle-Ecosse, il y a des
circonscriptions où il y a plus d'un député. Ce serait
peut-être une solution plus élégante qui ne nous obligerait
pas à refaire un débat sur la définition des
quartiers.
Le Président (M. Picard): Le député de
Châteauguay.
M. Kennedy: Je m'oppose un peu à la suggestion du
ministre. Je m'excuse de m'inscrire en faux, mais tantôt, on a
parlé des questions de coût. Si on est préoccupé par
des questions de coût, avec la suggestion du ministre, à ce
moment, les coûts demeurent les mêmes, avec un comité
consultatif en divisant les quartiers en deux ou en mettant deux conseillers
par quartier.
Une Voix: Ils sont tous élus.
M. Kennedy: Cela va peut-être même coûter plus
cher, parce que la population va être plus grande et leur
rémunération va être plus élevée qu'elle ne
l'est actuellement.
M. Pilote: Ils sont tous élus, à ce moment,
démocratiquement.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, il y a une grosse
différence.
M. Laberge: Cela coûterait plus cher par rapport à
l'augmentation de la population.
Une Voix: Cela va coûter plus cher.
M. Leduc: Le ministre n'a-t-il pas mentionné que la future
législation réglerait ce problème,
éventuellement?
M. Goldbloom: Mais seulement après quatre
années.
M. Leduc: D'accord.
M. Goldbloom: II faudrait que le mandat soit pour
l'été...
M. Leduc: D'accord.
M. Goldbloom: ...pour être raisonnable.
Le Président (M. Picard): Messieurs, il n'y a pas de
proposition d'amendement. Je ne sais pas de quelle façon vous voulez
vous prononcer sur cet article 12. Est-ce que quelqu'un veut faire une
proposition d'amendement à l'article 12...
M. Kennedy: Adopté.
Le Président (M. Picard): ...une proposition de biffer
l'article 12, une proposition d'adopter l'article 12 avec le dernier paragraphe
biffé?
M. Goldbloom: Le cinquième.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président,
j'aimerais...
Le Président (M. Picard): Je vais demander la
réaction du procureur des villes.
M. Goldbloom: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, justement,
je voulais intervenir dans le sens de demander la réaction des deux
maires, des deux conseils de villes qui sont ici. En effet, si cela va à
rencontre de ce qu'ils veulent, il ne faut quand même pas entrer dans le
processus d'une fusion forcée au niveau des édiles municipaux,
non plus.
Le Président (M. Picard): Me Poupart.
M. Poupart: Vous nous mettez nécessairement devant une
situation pas trop facile. Il y a deux solutions. La première, c'est
qu'on augmente le nombre de conseillers municipaux. Cela va coûter plus
cher, cela va être permanent et ce n'est pas dans l'optique des gens. On
a eu assez de misère à réduire cela à six. Ils en
voulaient bien plus que cela. On a fait un sacrifice. Les gens ont mis de
l'eau dans leur vin et Ils ont dit: C'est correct, on va réduire
cela à six, plus un maire, pour se conformer à ce qui existe
ailleurs, parce qu'il y a des municipalités plus grandes qui n'en ont
pas plus que cela, je pense de conseillers municipaux, d'une part.
D'autre part, si on ne rénumère pas le comité
consultatif, alors que les conseillers qui ont voté... Il faut
être juste envers tout le monde. Il ne faut pas parler dans l'absolu.
C'est un bill privé et c'est un cas particulier. On veut le
régler d'une façon particulière. C'est pour cela qu'on est
ici.
Je me demande ce qu'il y a de si irrégulier là-dedans.
Personnellement, je trouve que, si vous le faisiez pour deux ans, cela
coûterait encore moins cher que si on augmentait le nombre de
députés, excusez-moi, le nombre de conseillers. Il est assez tard
que je suis rendu que je me mêle. L'augmenter ne serait pas mieux. Ce
serait trop nouveau.
Puis-je vous suggérer quelque chose, bien humblement? J'aimerais
que vous consentiez quelque chose dans l'esprit de la rédaction de ce
bill au lieu d'arriver avec une chose toute nouvelle, quitte à plier de
part et d'autre. Les gens ont déjà plié pour faire cette
fusion et on en est à l'aboutissement final. Je pense que, si vous
pouviez nous accommoder avec le comité pour deux ans, ce ne serait pas
un accroc à la démocratie. Je ne le vois pas comme cela. On peut
parler, dans l'absolu, de n'importe quoi comme accroc à la
démocratie. Ce sont les gens qui l'ont voulu. C'est le contrat des deux
municipalités. C'est l'idée des deux municipalités. Est-ce
que c'est une si mauvaise idée? Vous dites que c'est un
précédent. Bien, les fusions, ce sont des
précédents. Cela ne se présente jamais de la même
façon, une fusion. Il faut vivre ces choses pour savoir comment elles se
présentent.
M. Bédard (Chicoutimi): Etant donné que vous parlez
des coûts que cela peut représenter, est-ce que je dois comprendre
que vous seriez satisfait que ce soit huit au lieu de douze?
M. Poupart: Que cela soit huit quoi, monsieur?
M. Bédard (Chicoutimi): Que cela soit huit conseillers au
lieu de douze. A ce moment-là, cela coûterait peut-être
moins cher.
M. Poupart: Dans la charte qui est devant vous pour étude,
les quartiers sont déjà déterminés. Il y a une
description technique des quartiers avec un plan. Cela a été
étudié par tout le monde. Tous les conseillers ont
étudié cela et tous les membres de tous les clubs sociaux l'ont
étudié. Ils en ont vu les frontières. Là, vous
voulez chambarder cela et mettre autre chose. Cela n'entre pas dans leur
optique.
M. Léger: Quelle est la population de chaque quartier?
Avez-vous la population de chaque quartier?
M. Poupart: Environ 6,000 par quartier.
M. Léger: Est-ce qu'ils sont également
répartis?
M. Poupart: Oui.
M. Léger: En population?
M. Poupart: Le plus possible. On tient compte du territoire.
C'est une répartition assez juste.
M. Léger: Une chose est certaine: le maximum qui puisse
arriver, c'est que le nouveau conseil soit complètement défait.
Cela voudrait dire qu'il y a six nouveaux élus et quatorze autres qui
sont au conseil consultatif, ce qui fait vingt personnes à payer. C'est
le maximum, d'une part. La suggestion je pense que ce n'est pas une
proposition formelle du ministre de douze est quand même moindre,
douze personnes élues, deux par quartier, plutôt que l'autre
possibilité maximale de vingt personnes.
M. Poupart: Le taux est plus haut, parce qu'on touche les
populations d'après la fusion. On va toucher une grosse population et
cela va au prorata de la population.
M. Léger: Oui, mais vous avez un maximum de douze
personnes à payer, selon la suggestion du ministre, tandis que, dans
l'autre cas, il peut y en avoir jusqu'à vingt au maximum.
M. Poupart: C'est basé sur 40,000.
M. Léger: Dans le cas de douze personnes, je ne dis pas
que je suis très inquiet, mais c'est quand même plus
démocratique, puisque ces gens sont élus par la population et que
les gens acceptent que ce soit cela, tandis qu'il y en a quatorze autres pour
lesquelles ce n'est pas démocratique.
Le Président (M. Picard): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, je viens
de trouver un autre argument. Je vais revenir à mon affaire
d'années, suivant une interpellation du député de
Chicoutimi qui a parlé de précédent. Il faut comprendre.
Je viens d'analyser deux lois et je me souviens d'une autre où il y a eu
un compromis. Dans une loi de fusion de Québec avec Charlesbourg-Ouest,
la ville de Québec n'a promis aucune augmentation de taxes pendant cinq
ans, pour les contribuables de Charlesbourg-Ouest. C'est un genre de compromis.
La ville aurait pu dire: Nous allons garder les six conseillers payés
pendant quatre ans ou payés pendant trois ans. Dans le cas de la ville
de Jonquière, le dernier projet de loi qui a été
adopté, j'ai la preuve de ce que j'avançais tout à
l'heure, lorsque j'ai dit que le fait de créer une fusion
créerait du travail supplémentaire. J'estime ce travail à
un an pour l'importance de cette municipalité.
Chez vous, lorsque vous avez formé le grand
Jonquière en décembre dernier, vous aviez la chance,
d'avoir encore un an. En fait, c'est neuf mois, vous aviez encore la chance
d'avoir neuf mois à écouler à l'intérieur de votre
mandat. Vous en avez profité. Vous avez formé tout le conseil qui
comprenait tous les maires et tous les conseillers. C'est une preuve. Ils ont
eu cette chance de travailler pendant neuf mois pour intégrer la
nouvelle ville, alors que les gens de Châteauguay n'auront aucune chance.
Ce seront six nouveaux conseillers. S'il fallait que ce soit six nouveaux
conseillers, le travail qu'ils auraient, serait épouvantable. Je dis que
ce seront les citoyens qui vont y perdre.
Je reviens avec mon principe de prolonger d'un an le mandat des anciens
conseillers, qui sont au courant de tous les problèmes, parce qu'ils y
pataugent depuis quatre ans. Je pense que ce serait un bon compromis et qu'il
devrait être accepté.
Je ne suis pas prêt à dire que ce serait un
précédent, parce qu'on va avoir un autre projet de loi,
peut-être sur la table, dans quelques mois. Ce sera un autre genre de
compromis qu'il va y avoir, parce que chaque fusion est un cas particulier. On
est en train d'en étudier un chez nous pour sept municipalités.
Le maire de Lévis est en train d'en étudier une chez lui pour
trois ou quatre municipalités. On discute ensemble.
Chez lui, il recommande des choses dont, chez nous, nous n'avons pas
besoin. Chez nous, je recommande des choses dont lui n'a pas besoin. Cela fait
que chaque cas de fusion est un cas séparé.
A Châteauguay, les gens analysent tout cela. Ils disent: On ne
veut pas que Châteauguay-Centre ne nous promette pas d'augmentation de
taxes pendant deux ans; on ne veut rien savoir de cela. Par contre, on veut
s'assurer que nous, de Châteauguay, nos droits vont être
gardés, que, Châteauguay-Centre va conserver ses droits. Ils vont
pouvoir discuter. On leur donne un an pour s'organiser, compte tenu que ce sera
toujours du monde à temps partiel. Je ne veux pas que vous oubliiez
cela. C'est peut-être une chance que j'ai d'administrer une ville depuis
cinq ans. Je peux vous dire que c'est un gros handicap. Cela prend de la bonne
volonté, parce qu'avec des gens à temps partiel pour administrer
une ville de 42,000 âmes c'est un travail assez lourd. Il faut tenir
compte de cela. Il ne faudrait pas que les citoyens soient
pénalisés, parce que l'on a voulu mesquiner pour $2,000, $3,000
ou $5,000 de plus. Je n'aurai pas encore eu d'argument, du moins en ce qui me
concerne, pour augmenter d'un an à deux ans la période
d'intégration. Je n'ai pas été convaincu encore de faire
fixer cela à deux ans, mais, dans mon esprit, suivant mon
expérience d'administration municipale, je suis convaincu qu'il faut un
minimum d'un an pour essayer de tout intégrer.
Le Président (M. Picard): Le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Pilote: M. le Président, M. Poupart disait tantôt
qu'on avait eu beaucoup de difficulté, parce que la population en
demandait plus, à réduire le nombre de conseillers à six
plus le maire...
M. Poupart: A six échevins plus le maire, cela fait
sept.
M. Pilote: ...ce qui fait sept. Ce serait facile pour vous
d'augmenter le nombre de conseillers.
Par ailleurs, pour répondre à la question du
député de Montmorency, sur la date des élections, pour
permettre au conseil municipal de se roder, pour quelle raison, à
l'intérieur du projet de loi, plutôt que de tenir
l'élection le 3 novembre, ne pas la fixer au 1er juin, comme ce fut le
cas pour la ville de Jonquière? Cela permettrait aux gens en place de
roder cette fusion.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que nous n'avons
vraiment pas d'expression précise de l'opinion des gens qui sont devant
nous. Je constate que M. Provencher est impatient d'exprimer un point de vue.
J'aimerais le connaître brièvement, s'il vous plaît, M.
Provencher. Vous avez entendu les réflexions de tout le monde. Je
voudrais simplement savoir ce que vous pensez de ce que nous avons dit.
Le Président (M. Picard): M. Provencher.
M. Provencher (Gérard): II me semble que le ministre a
parlé comme un vrai Salomon, lorsqu'il a parlé de douze
conseillers. C'est parfaitement démocratique. Mais il y a une chose que
je veux reconnaître aussi. Par exemple, M. Laberge dit que cela va faire
quatorze ou quinze ans qu'il est maire. Supposons qu'un des deux maires ou que
les deux maires se présentent. Je pense qu'il y en a au moins un qui va
se présenter. Je souhaiterais qu'ils aient une pension, s'ils sont
battus, parce qu'ils y ont droit. Après trois mandats, il me semble que
c'est normal d'avoir une pension comme les députés qui ont
passé un certain temps au Parlement.
M. Bédard (Montmorency): II y a une loi qui a
été adoptée pour cela.
M. Provencher: Pardon?
M. Bédard (Montmorency): La loi est adoptée pour
cela et ils l'ont.
Une Voix: Cela existe.
M. Bédard (Montmorency): Cela ne change rien.
M. Provencher: C'est ce qu'il faut souhaiter.
M. Bédard (Montmorency): La loi existe. M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Un instant!
M. Provencher: II me semble, pour terminer
ma pensée, que c'est extrêmement démocratique, ce
que M. le ministre propose. En plus d'être démocratique, cela
évite un précédent que plusieurs ont mentionné et
qui est inacceptable, démocratiquement parlant. Merci.
Le Président (M. Picard): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): Pour répondre à la
dernière intervention de M. Provencher, on a voté une loi,
l'automne dernier, permettant même aux maires de racheter jusqu'à
huit années de pension. Tout est prévu pour la pension. Je pense
que les conseils municipaux ont déjà adhéré
à ce plan. Les pensions sont prévues. Ce n'est pas une suggestion
valable, ce que vous faites.
M. Provencher: Enfin, la démocratie est toujours
valable.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Sutterlin: M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): La démarche est bien
intentionnée. Elle est faite dans le but de rechercher un compromis qui
soit...
M. Poupart: On aurait peut-être un compromis qui serait le
suivant...
M. Bédard (Chicoutimi): ... acceptable, mais, nous
concernant, M. le Président, nous sommes contre le principe d'un
comité consultatif...
M. Poupart: Je demanderais la parole. M. Bédard
(Chicoutimi): ... parce que...
M. Poupart: Excusez -moi, je pensais que vous aviez fini.
M. Bédard (Chicoutimi): Nous sommes contre le principe de
la formation d'un comité consultatif de ces deux organismes. Vous avez
le conseil municipal, d'une part, le comité consultatif... Au niveau du
climat, vous avez un conseil municipal qui, s'il n'est pas bien
conseillé par le conseil consultatif, peut exercer le chantage de les
abolir à n'importe quel temps par un bill privé. Vous avez, a
autre part la situation peut exister certains conseillers qui se
sont présentés, sont battus, se retrouvent à un
comité consultatif et, ensuite, ont a conseiller des adversaires. Je
vois cela difficilement, je le dis bien sincèrement. Je voudrais aussi
essayer de trouver un compromis qui soit acceptable, qui réponde aux
demandes de fusion de ceux qui sont ici ce soir. Mais je pense que, si on
accepte ces deux échelons, le comité consultatif et le conseil
municipal, on s'embarque, M. le Président je le dis très
humblement avec l'expérience que je peux avoir dans l'acceptation
d'une sorte de climat qui ne sera pas vivable.
Le Président (M. Picard): Le procureur, Me Poupart.
M. Poupart: Je m'excuse, M. le député, de vous
avoir interrompu. Je pensais que vous aviez fini.
M. Bédard (Chicoutimi): Je vous en prie.
M. Poupart: Je ne vous voyais pas comme il faut. Je pensais que
vous aviez terminé. Il se passe toutes sortes de choses ici, de ce
côté-ci aussi.
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-être que je ne parlais
pas assez fort non plus.
M. Poupart: Je ne le sais pas. Je pensais que mon micro
était fermé. J'aurais peut-être une solution de compromis,
M. le ministre, qui pourrait être la suivante, qui répondrait, je
pense, aux vues de tout le monde: C'est que, en saine démocratie, on
laisse le choix aux élus. Qu'on garde l'article tel quel. Le paragraphe
litigieux dont vous avez parlé tout à l'heure, qu'on s'y attaque,
aux quatre lignes du salaire, et qu'on laisse aux élus du mois de
novembre le choix de payer un salaire aux membres du comité.
M. Goldbloom: Le choix dans quel sens, Me Poupart? Dans le sens
de...
M. Poupart: De fixer la rémunération. Les
élus du mois de novembre fixeront la rémunération des
membres de ce comité, s'ils le jugent à propos. S'ils ne veulent
rien leur donner, ils ne leur donneront rien.
M. Bédard (Chicoutimi): La campagne électorale va
être belle.
M. Poupart: Ce serait un comité composé de ces
gens. Si les élus désirent leur fixer un salaire à leur
choix, ils leur fixeront un montant pour services rendus comme tels, comme
membres du comité. Ce n'est pas démocratique, cela?
M. Goldbloom: Me Poupart, j'aimerais bien comprendre ce que vous
proposez, parce que, si ce que vous proposez est d'indiquer dans la loi un
pouvoir précis et exceptionnel pour le nouveau conseil de fixer une
rémunération, je trouve que ce serait un précédent
dangereux.
S'il s'agit simplement de biffer l'article et de laisser au nouveau
conseil la liberté normale qu'il a toujours, il peut proposer quelque
chose. Si c'est accepté par les contribuables, c'est accepté.
M. Poupart: M. le ministre, ce comité, je pense qu'on en a
assez parlé et qu'on en a assez discuté pour vous convaincre
qu'il est important. D'autre part, vu qu'il est important, le conseil municipal
en aura besoin beaucoup plus que d'un autre comité, parce que cela va
être un comité à l'occasion de la fusion, cela va
être un comité très utile pour l'intégration de tous
les services.
A ce moment, laissons au conseil municipal qui sera élu le choix
de fixer sa rémunération. Si le conseil municipal décide
de ne pas rémunérer les membres, il ne les
rémunérera pas. S'il décide de les
rémunérer, il les rémunérera. Je pense qu'on
répond à l'idée de tout le monde à ce moment.
Le Président (M. Picard): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, je pense que, sur la
proposition de M. Poupart, si on a eu un référendum, c'est que
l'équipe qui se présentera pour les six, aura dans son programme
qu'elle veut garder un conseil consultatif de tant de personnes. Elle fixera la
rémunération. C'est dans le programme électoral de ce
comité qu'elle pourrait avoir l'opinion de la population.
Si c'est dans la loi, cela n'entre plus dans le programme
électoral, cela veut dire qu'elle est obligée de le faire, soit
qu'elle est prise avec ou soit qu'elle est obligée de vivre avec des
personnes qui ne le voudraient pas nécessairement. On établit
réellement le sénat.
Si vous voulez réellement que la population se prononce, c'est en
ne mettant pas l'article 12 et en donnant le loisir à la nouvelle
équipe élue, puisqu'elle a annoncé à la population
qu'elle pourrait avoir un comité consultatif dans son programme... Donc,
elle pourrait le nommer et lui donner une rémunération
après, mais non en y étant obligée par la loi.
M. Poupart: Si je peux vous répondre, je pense qu'elle ne
pourrait pas le rémunérer. Il lui faudrait avoir un pouvoir de
rémunération. C'est cela que je demande, parce que les
comités consultatifs, d'après la loi générale, sont
non rémunérés. J'abonde dans ce sens. Si vous êtes
d'accord qu'on pourrait les rémunérer après,
prévoyons le pouvoir et on s'en servira ou on ne s'en servira pas,
suivant ce que le conseil en décidera. C'est cela que je demande. On
s'entend très bien là-dessus. C'est ce que je demande.
Donnons-nous le pouvoir de le rémunérer, c'est tout ce qu'on
demande. Je pense bien que ce n'est forcer personne. Il me semble qu'on est
rendu à un point qui ne peut pas être plus raisonnable.
M. Goldbloom: Me Poupart, nous sommes tous à la recherche
d'une solution, mais j'aurais peur, si un tel précédent
était créé, qu'il soit invoqué par beaucoup de
municipalités qui auraient toutes sortes de bonnes raisons de vouloir
créer et rémunérer un comité consultatif. Je suis
très hésitant.
M. Poupart: Je trouve que ce serait tout à fait
démocratique, excusez-moi, M. le ministre. Au moins, cela correspondrait
un peu à l'idée que les conseils avaient au début. Ce
serait un pouvoir pour un temps limité seulement, le temps où la
fusion se fera réellement dans les faits et non pas sur le papier. A ce
moment, ce comité pourrait être rémunéré. Je
pense bien que je rejoins l'idée des gens qui m'ont fait une objection
en disant que ce n'était pas démocratique. Là, cela
deviendrait absolument démocratique.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne sais pas. Je suis
peut-être idéaliste et donc vieux jeu, mais il me semble que si on
a vraiment à coeur le bien de sa municipalité et si on n'est pas
élu, on peut offrir ses services et être à la disposition
de ceux qui sont élus et qui, par leur nombre et malgré leur
compétence, ne suffisent pas à la tâche. Cela arrive dans
la vie humaine, mais j'arrive difficilement à accepter la thèse
de la nécessité de rémunérer des gens; autrement,
ils ne serviront pas leur municipalité.
M. Poupart: Je ne demande pas la nécessité de le
faire, je demande seulement le pouvoir.
M. Bédard (Chicoutimi): Même si nous avons des
réticences qui demeurent toujours les mêmes sur le principe de la
formation d'un comité consultatif, si cette notion devait s'accompagner
d'un amendement qui aurait pour effet de biffer le cinquième paragraphe
qui concerne la rémunération, à ce moment, disons que nous
serions consentants. Malgré les réticences que nous pouvons
continuer d'avoir sur le premier point, nous consentirions à la
recherche d'une formule de compromis, ce que nous essayons de faire
actuellement.
Le Président (M. Picard):... alors, nous apportons un
amendement.
M. Poupart: Est-ce que je pourrais seulement
compléter?
Seulement une dernière chose, M. le ministre, pour
répondre au député. Comment allons-nous faire pour mettre
dans le programme électoral que, advenant l'élection d'une telle
équipe, on pourra rémunérer le comité, si on n'a
pas le pouvoir de le rémunérer?
M. Bédard (Chicoutimi): Vous présenterez un bill
privé en conséquence. Vous vous engagerez à en
présenter un. Qu'est-ce que vous voulez?
M. Poupart: Ecoutez un peu.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, mais si vous voulez des
amendements pour plus tard, vous verrez quel sort aura cet amendement que vous
pourriez demander.
M. Poupart: Non, c'est ce qu'on m'objectait tout à
l'heure. Je me rends à votre suggestion de bonne grâce. J'essaie
d'en venir à un moyen terme. Je me demande, comment je puis prôner
que je rémunérerai mon comité si je n'ai pas le pouvoir de
le rémunérer.
M. Parent (Prévost): Pour nous, M. le Président,
c'est la condition sine qua non au regroupement. Si les douze n'y sont pas, il
n'y a pas de
regroupement. Est-ce que c'est cela? Cela fait longtemps qu'on discute,
seulement pour donner des précisions à la commission.
M. Bédard (Chicoutimi): On a répondu tout à
l'heure.
M. Poupart: On a répondu que c'était une condition
importante et que la décision relève de la commission.
M. Sutterlin: Disons, M. le ministre, que la majorité des
gens que j'ai "contactés" font allusion à la ville de Laval.
D'après vous, combien d'années les problèmes ont-ils mis
à se régler? Je vous pose la question, M. le ministre.
M. Goldbloom: II a fallu une longue période de temps, mais
cela a été quand même une situation plus complexe, quatorze
municipalités et une base économique moins solide que celle que
vous avez dans les deux Châteauguay, je pense bien. Les gens de
l'île Jésus n'avaient pas eu l'habitude de vivre ensemble et de
collaborer comme vous en avez fait l'expérience. Chaque fois que l'on
invoque le mauvais côté possible d'une fusion, on parle de Laval.
Il y a quand même d'autres fusions qui ont bien réussi et d'autres
qui réussiront assez bien, j'en suis convaincu. J'aimerais savoir, je
pose carrément la question, je ne sais si c'est Me Poupart qui voudrait
répondre ou les deux maires, mais à choisir entre les deux autres
solutions, c'est-à-dire le comité consultatif qui ne serait pas
rémunéré et l'augmentation du nombre des sièges,
quelle serait votre préférence.
M. Poupart: Tout dépend du nombre des sièges.
M. Laberge: L'augmentation du nombre des sièges, cela ne
m'intéresse pas. Voyez le tiraillage de "couverte" qu'il y a avec huit
échevins dans ma ville; je ne suis pas intéressé à
embarquer l'autre ville dans une fusion avec encore un grand nombre de membres.
A un moment donné, il se passe...
M. Goldbloom: M. le Président, puisque M. Provencher a
exprimé l'avis que c'était la solution la plus
intéressante, je voudrais en faire une proposition pour que nous
tranchions enfin la question. Il faudra cependant un travail de
rédaction pour...
M. Poupart: Est-ce que vous abandonnez complètement mon
idée, qu'on obtienne le pouvoir de rémunération, ce qui a
été suggéré par les gens qui m'en ont parlé
tout à l'heure? Est-ce que vous abandonnez complètement cette
idée?
M. Goldbloom: M. Poupart, je pense que je dois vous
répondre de la façon suivante. Je suis pris dans le passé,
dans le présent et dans l'avenir avec des problèmes de fusion.
Là où des gens ont été élus pour un mandat
donné, il me semble rai- sonnable que l'on trouve une formule qui leur
permettrait de compléter leur mandat. Ce n'est pas obligatoire, mais,
dans certains cas, c'est plus raisonnable de le faire que de leur couper une
partie du mandat pour lequel ils ont été élus.
Deuxièmement, quand il y a un décalage entre
municipalités, il faut parfois un ajustement. Pour faire cet ajustement,
pour amener tout le monde au même moment d'une nouvelle élection,
il faut, dans certains cas, prolonger un mandat, mais ce n'est quand même
pas pour l'ensemble d'un groupe de personnes. Ce sont quand même des gens
qui ont déjà été élus et qui doivent
terminer un travail. Mais voici que vous proposez de mettre fin à
l'existence de deux villes, d'en créer une nouvelle et d'aller de
l'avant avec une structure démocratiquement élue. La proposition
a été d'ajouter une superstructure qui n'aurait pas eu de
fonction démocratique. C'est cela qu'il me semble difficile
d'accepter.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Face aux propositions qui sont
faites, je dois dire que nous sommes favorables à la solution
nous l'avons dit au cours du débat d'augmenter le nombre des
échevins. Mais il est bien entendu, et il faudrait que ce soit
spécifié, que c'est pour un mandat seulement; après ce
mandat, on sera assujetti à la loi générale. Je pense
qu'il faudrait le spécifier.
M. Leduc: M. le Président, ai-je bien compris la
proposition du ministre selon laquelle c'étaient douze quartiers ou six
quartiers avec deux échevins par quartier? Je veux seulement avoir un
éclaircissement.
M. Goldbloom: J'aimerais entendre le point de vue des gens des
deux municipalités, parce que les deux solutions me semblent
acceptables.
M. Leduc: Si on me permet un commentaire, c'est que, si on
accepte de doubler, nous pouvons presque accepter la loi ce soir, car on ne
fait que renuméroter le nombre de sièges, tandis que, s'il faut
faire six nouveaux quartiers, cela devient un problème quant à
l'annexe que nous avons au projet de loi.
M. Goldbloom: C'est exact, M. le Président. Je vais
vérifier cela avec mes conseillers juridiques, mais il me semble qu'une
petite modification à l'article 8 nous permettrait d'adopter la loi.
M. Poupart: Me permettez-vous de parler, M. le Président?
Les deux maires me disent que, si l'on pouvait ajourner la discussion à
demain matin pour consulter les conseillers et savoir s'ils veulent ces
propositions, douze quartiers ou deux échevins par quartier. Ce serait
peut-être une solution pour savoir ce qu'ils veulent; autrement, cela
viendrait de vous et je ne sais pas si cela ferait leur affaire. Nous ne sommes
pas venus ici dans cet
esprit, nous sommes venus avec l'idée de vous soumettre quelque
chose qui avait été difficile à négocier. Vous
arrivez avec autre chose; je ne dis pas que ce n'est pas mieux que ce que nous
vous soumettons, mais ce n'est sûrement pas ce qu'ils voulaient; il y
aurait peut-être pour les maires, une consultation à faire
auprès de leurs conseillers.
M. Goldbloom: M. le Président, je n'ai pas d'objection,
mais il faudrait qu'il soit entendu que la discussion se limite à ces
deux hypothèses et que nous fassions, à notre prochaine
séance, le choix entre les deux. Je pense qu'il y a des gens qui ne
partiraient pas l'esprit en paix, s'ils pensaient qu'autre chose pourrait
arriver après leur départ pour modifier de nouveau le tableau. Je
pense que le sentiment à cette table est assez clair, c'est la solution
qui doit être retenue, les modalités, soit deux par quartier ou
diviser les quartiers en deux. C'est une décision qui doit être
prise pour compléter l'étude du projet de loi.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Au niveau de ce projet de loi,
pour ce soir, nous serions prêts à adopter sans autre discussion
les articles 1 à 6 et 13 à 19. Quant à savoir si c'est six
ou douze quartiers, si vous nous le permettez, pour autant que nous avons une
opinion à émettre, nous préférons, en ce qui nous
regarde, douze quartiers, car nous croyons que l'aspect de la
responsabilité est mieux préservé, et aussi l'aspect de la
représentativité. Avec deux échevins dans un même
quartier, il vient un moment où on ne sait plus qui est responsable de
qui. Nous soutenons quand même, avant l'ajournement, d'émettre
notre opinion sur ce sujet précis, quitte, M. le ministre, à
réfléchir là-dessus, et également à
messieurs les...
M. Laberge: Douze échevins, M. le Président, cela
devient un échevin, par quartier. Dans la plupart des cas, ils ne
s'accorderont pas et voteront l'un contre l'autre. Voici un compromis que l'on
peut accepter pour prouver notre bonne volonté, pour ceux qui ne seront
pas élus; ceux qui le seront seront élus par le peuple
grâce, probablement, à leur bonne volonté, mais nous
serions prêts à biffer le paragraphe de la
rémunération afin de rendre service à la population. Que
l'on nous accorde notre comité consultatif sans
rémunération; ceux qui auront le coeur d'y aller accepteront et
ceux qui n'auront pas le coeur d'y aller refuseront. Nous sommes prêts
à accepter cela.
M. Léger: Je suis bien d'accord, M. le
Président.
M. Laberge: Je suggérerais au ministre Goldbloom,
puisqu'il est si charitable pour les autres, de faire baisser un peu son
salaire.
Le Président (M. Picard): Quelqu'un veut-il proposer un
amendement dans ce cas-là?
M. Goldbloom: Dans ce cas, le seul amendement nécessaire
serait de biffer le cinquième paragraphe de l'article 12.
Le Président (M. Picard): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: Je m'excuse, M. le Président, il y a des
conseillers juridiques qui viennent de sauter, pour ne pas dire sursauter.
Le Président (M. Picard): A l'ordre, s'il vous
plaît! L'honorable ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai dit un peu rapidement
que la seule modification serait de rayer le cinquième paragraphe de
l'article 12. Il y a cependant d'autres retouches qui ont été
recommandées par les conseillers juridiques et j'aimerais en faire part
à la commission. Tout d'abord, à l'article 1, il est
recommandé que les quatre dernières lignes soient biffées
et que l'article se termine par les mots: "la ville", a la fin de la
troisième ligne.
A l'article 9, à la troisième ligne, on constate le mot
"nommé", et il est suggéré d'ajouter, après le mot
"nommé", les mots "pour la première élection
générale, une même personne présidant
l'élection", et ainsi de suite.
A l'article 14, au deuxième alinéa je pourrai faire
distribuer le texte pour que les membres de la commission aient le nouveau
texte sous les yeux, mais j'en fais lecture les deux premières
lignes seraient remplacées par ce qui suit: "Tout déficit
accumulé au 31 décembre I975 ou consolidé au cours des
exercices financiers de 1974 et de 1975 de chacune des municipalités
mentionnées à l'article 2, demeure à la charge de
l'ensemble des biens-fonds", et ainsi de suite.
Enfin, l'article 18 serait remplacé par ce qui suit: "Pour fins
d'application des articles 6 à 10 et des dispositions de la Loi des
cités et villes, en vue de la première élection
générale, l'article I est réputé avoir effet
à compter de la sanction de la présente loi." C'est une
technicité qui serait nécessaire.
M. le Président, si vous croyez qu'il soit
préférable de suspendre et de revenir avec un texte
définitif...
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, en tant
qu'opposition, nous n'avons pas d'autres questions à poser sur les
autres articles. Nous l'avions dit précédemment. Cet article
retenait notre attention d'une façon tout à fait spéciale,
et il conditionnait aussi la position que nous devions prendre quant à
l'acceptation ou à la non-acceptation du projet de loi. Je crois que
nous pouvons considérer l'amendement comme fait, et, comme je l'ai dit
tout à l'heure, dans l'acceptation d'une formule de compromis, nous
sommes prêts à accepter l'amendement fait et le projet de loi.
M. Léger: Pour la sauvegarde du ministre, je pense que
c'était au cas où il y aurait une petite correction d'ordre
légal ou de rédaction, vous
pouvez toujours quand même la faire à la
présentation du rapport en Chambre.
M. Goldbloom: Si cela est accepté, et si vous me permettez
quand même quelques secondes pour consulter mes conseillers juridiques
avant de donner mon consentement...
Je pense que c'est entendu, sous réserve de la
vérification de chaque mot par les conseillers juridiques, avant la
rédaction du rapport.
M. Léger: D'accord.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
Le Président (M. Picard): Messieurs, pour la bonne marche
de nos travaux, il faudrait peut-être faire lecture de ces amendements de
façon que nous ayons le texte quelque part. Je vais appeler rapidement
les articles un à un:
L'article I, amendé, en biffant, après les mots
"ci-après appelée ville" à la troisième ligne, tout
le reste de l'article. Cet amendement est-il adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. L'article 2,
adopté. L'article 3, adopté. Les articles 4, 5, 6, 7, 8,
adoptés?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): A l'article 9, l'amendement
proposé est le suivant: A la troisième ligne, après les
mots "municipalité doit nommer", ajouter les mots "pour la
première élection générale", et le texte se
continue "une même personne président d'élection." Cet
amendement est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. L'article 10,
adopté. L'article II, adopté. L'article 12 est amendé, en
biffant le 5e paragraphe au complet. Cet amendement est-il adopté?
M. Léger: Adopté.
Le Président (M. Picard): L'article 13, adopté.
L'article 14, adopté.
M. Goldbloom: Non, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Un instant. A l'article 14,
j'aimerais que le ministre nous fasse lecture de l'amendement proposé au
deuxième alinéa.
M. Goldbloom: Je reprends, M. le Président: Tout
déficit, accumulé au 31 décembre I975, ou consolidé
au cours des exercices financiers de I974 et de I975, de chacune des
municipalités mentionnées à l'article 2 demeure.
M. le Président, si vous m'excusez, avant d'adopter cette
modification, j'aimerais vérifier un point avec les conseillers
juridiques. Je constate qu'on fait mention d'un déficit accumulé
au 31 décembre I975, par chacune des villes, et pourtant les deux villes
cesseraient d'exister et deviendraient une seule ville avant cette date.
On m'explique que cela ne s'applique pas aux budgets. Les budgets
demeurent les budgets pour l'année financière. C'est donc une
fiction juridique.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est-il
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. L'article 15,
adopté. L'article 16?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): L'article 17?
M. Bédard (Montmorency): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 18. Il y a un nouveau
texte pour l'article 18.
M. Goldbloom: Pour fins d'application des articles 6 à 10
et des dispositions de la Loi des cités et villes, en vue de la
première élection générale, l'article 1 est
réputé avoir effet à compter de la sanction de la
présente loi.
Le Président (M. Picard): L'article 18 est-il
adopté tel qu'amendé?
Une Voix: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Picard): L'article 19, adopté.
Annexe 1, adopté? Annexe 2, adopté? Ceci complète
l'étude article par article du projet de loi no 190, Loi concernant la
ville de Châteauguay-Centre et la ville de Châteauguay.
M. Poupart: M. le Ministre, MM. les membres de la commission,
nous tenons à vous remercier de votre patience. Les deux maires font de
moi leur porte-parole et vous remercient sincèrement.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que nous devons
remercier tous ceux qui ont participé à ce débat,
notamment les représentants des municipalités concernées.
Je peux vous dire qu'avant d'être député, j'ai
siégé moi aussi de l'autre côté de la barre et j'ai
plaidé des choses que je n'ai pas obtenues; j'étais convaincu de
la valeur de ces choses, mais j'ai dû me rendre au jugement de ceux qui
avaient été élus et désignés pour assumer
les responsabilités de la chose publique. Je crois que, même si
nous n'avons pas répondu parfaitement aux désirs de deux conseils
municipaux et sans doute d'un grand nombre de citoyens des deux villes, nous
avons quand même, dans la perspective large de notre
responsabilité pour toute la province de Québec, mieux
respecté les exigences de la démocratie que nous devons maintenir
et éviter de créer des précédents qu'il aurait
été as-
sez difficile d'appliquer dans d'autres cas mais qui auraient pu
être invoqués et qui auraient été
invoqués.
Je voudrais que les dirigeants municipaux notamment comprennent que ce
n'est pas par caprice que l'on peut, à un certain moment, refuser une
proposition qui émane de bonne foi d'un conseil municipal. C'est parce
que nous devons, et c'est notre responsabilité, regarder cette large
perspective de tout le Québec, et prendre des décisions en
conséquence. C'est dans cet esprit surtout que je remercie bien
sincèrement les dirigeants municipaux et tous les gens de
Châteauguay de leur compréhension et de leur collaboration.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Je tiens à remercier
également Me Poupart ainsi que les deux maires qui furent
présents tout au long de la séance de la commission. Je veux
également remercier le Comité d'action civique des
représentations qu'il nous a faites dans un esprit positif, de la
même manière que tous les autres. Je tiens à les
féliciter de l'esprit de collaboration dont ils ont fait preuve, en vue
de la recherche d'une solution, d'un compromis correspondant le mieux possible
au respect des règles de la démocratie et, j'en suis convaincu,
aux meilleurs intérêts de l'ensemble de la population.
Le Président (M. Picard): Merci, messieurs. M. le
maire.
M. Sutterlin: Je désire remercier M. Kennedy pour ses
efforts, il a été notre parrain, et aussi M. le ministre et tous
les gens ici présents.
M. Laberge: Je réitère les remerciements de notre
dévoué Me Poupart qui s'est fait le mandataire de nos
doléances et le mandataire de nos remerciements aussi. Pour ce qui me
concerne, je crois que le comité consultatif, dans le meilleur esprit
civique, va travailler avec coeur avec le nouveau conseil élu. J'en
serai peut-être, je n'en serai peut-être pas, cela ne me
dérange pas beaucoup de l'être ou de ne pas l'être. Si je ne
le suis pas, c'est le gouvernement provincial qui y perdra, parce que je suis
obligé de payer des impôts sur les rémunérations que
j'aurais eues comme sénateur. Merci.
Le Président (M. Picard): Merci, messieurs. J'inviterai
maintenant les procureurs représentant la Communauté urbaine de
Montréal pour l'étude du projet de loi no 191.
M. Goldbloom: Je pense que la première chose que nous
devons faire, c'est de remercier les représentants de la
Communauté urbaine de Montréal pour leur patience et les inviter
à plonger dans le vif du sujet.
Projet de loi no 191
M. Beaupré (Gérard): En guise d'introduction, je
dois vous dire que je n'ai pas l'intention, vu l'heure tardive, de faire
d'introduction, sauf pour vous dire que, dans notre bill, vous ne retrouverez
pas l'équivalent des dispositions de l'article 12 du bill
précédent, ce qui va peut-être faciliter et
accélérer nos travaux.
M. Bédard (Chicoutimi): On ne sait jamais.
Le Président (M. Picard): Pouvez-vous donner votre nom,
s'il vous plaît?
M. Beaupré: Gérard Beaupré.
Le Président (M. Picard): Alors, je procède
immédiatement. Article I?
M. Goldbloom: M. le Président, peut-être qu'il
serait utile que je résume chaque article avec les notes que j'ai devant
moi et je voudrais souligner que mon collègue, l'honorable ministre de
la Justice, aurait une intervention pour laquelle il choisira le bon
moment.
Le premier article prévoit qu'une personne nommée au sein
du comité exécutif pour y combler une vacance l'est pour le reste
de la durée du mandat du membre remplacé.
M. Léger: D'accord, M. le Président, adopté
en ce qui me concerne.
Le Président (M. Picard): Article 2.
M. Goldbloom: L'article 2 prévoit que les copies des
ordres du jour ainsi que les avis de convocation des assemblées pourront
également être livrés par un service de messagerie en plus
de l'être par un fonctionnaire ou un agent de la paix.
M. Léger: Ils seront considérés comme ayant
été reçus.
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Picard): Est-ce que le ministre
prévoit d'autres grèves aux postes?
M. Goldbloom: Moi non, mais paraît-il que la
communauté urbaine en prévoit.
Le Président (M. Picard): Article 2, adopté?
M. Léger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Article 3?
M. Goldbloom: L'article 3 prévoit que le
vice-président du conseil demeurera en fonction jusqu'à la
désignation de son successeur, bien que son mandat soit expiré,
dans tous les cas où le conseil serait autrement sans président.
C'est pour assurer qu'il y ait un président en place.
Le Président (M. Picard): Article 3, adopté?
M. Goldbloom: II y a, M. le Président, une petite coquille
à la dernière ligne où l'on trouve le mot contrat et c'est
évidemment le mot conseil qui doit y paraître.
M. Léger: Conseil à la quatrième ligne.
M. Goldbloom: Le conseil se trouverait autrement sans
président.
M. Léger: D'accord. Adopté, M. le Président.
M. Goldbloom: Dernière ligne de l'article 3. Le
Président (M. Picard): Article 4?
M. Goldbloom: L'article 4 prévoit que les chefs de service
et leurs adjoints, ainsi que le secrétaire du conseil de
sécurité publique, sont en plus du secrétaire
général et du secrétaire général adjoint,
autorisés à faire prêter le serment ou à recevoir
l'affirmation solennelle prévue à la Loi des employés
publics quant aux employés de la communauté.
M. Léger: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 4,
adopté. Article 5.
M. Goldbloom: L'article 5 concerne l'environnement et
prévoit que les concentrations pouvant éventuellement causer des
dommages aux humains, animaux, plantes, ou biens matériels, tombent sous
la notion d'agents polluants ou matières polluantes, même si de
telles concentrations ne sont pas définies par règlement comme
étant nuisibles, ce que prévoit le texte actuel.
C'est une plus grande flexibilité que l'on donne à la
communauté dans l'application de ses règlements, qui demeurent
quand même assujettis à la primauté de la
réglementation provinciale.
M. Léger: M. le Président, est-ce que le ministre,
par hasard, aurait une copie de toutes ses explications, par article? Vous n'en
avez qu'une?
M. Goldbloom: J'en ai juste une, mais peut-être que...
M. Léger: C'est parce que nous, de l'Opposition, nous ne
sommes pas des personnes qui adoptent d'une façon aveugle. Nous voulons
comprendre. Je sais que le ministre lit très bien et qu'il prononce
très bien son français, mais, au cas où il aurait pu avoir
une copie, cela permettrait de voir venir les articles.
M. Beaupré: J'aurais peut-être une copie
additionnelle ici, si cela peut...
M. Léger: Je ne veux pas dire que je vais adopter
aveuglément tout ce que le ministre va dire et lire très
bien.
M. Bédard (Montmorency): Vous avez voulu dire que nous
autres, on adoptait aveuglément.
M. Léger: C'est le député de Taillon qui
avait dit...
M. Leduc: Non, j'ai dit que nous avons compris...
M. Choquette: Nous ne sommes peut-être pas aveugles, mais,
souvent, vous êtes sourds à nos arguments.
M. Léger: Merci. De toute façon, la réponse
est là.
M. Goldbloom: Oui, et, M. le Président, il y a une autre
réponse. Si le Parti québécois était disposé
à nous prêter tous ses documents de régie interne fournis
par ses recherchistes, nous pourrions échanger. Autrement, il y a
peut-être des considérations stratégiques qui sont dans le
document que j'ai devant moi.
M. Léger: On aurait pu continuer, mais comme l'heure
tardive...
M. Bédard (Chicoutimi): ... avant la présentation
des projets de loi. Cela améliorerait vos lois.
Le Président (M. Picard): Article 5, adopté?
M. Léger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Article 6.
M. Goldbloom: L'article 6 a pour but de faire en sorte que le
secrétaire du conseil de sécurité puisse participer
à la caisse de retraite des fonctionnaires de la communauté bien
qu'il n'en soit pas un fonctionnaire.
Le Président (M. Picard): Le ministre de la Justice.
M. Choquette: M. le Président, c'est justement à
l'occasion de cet article que j'aimerais intervenir, non pas pour questionner
ou mettre en doute l'opportunité d'adopter cet article, mais
plutôt pour interroger les représentants de la communauté
urbaine, qui sont ici présents, sur les relations, les rapports et le
degré de collaboration qui existent entre la Communauté urbaine
de Montréal et le conseil de sécurité publique.
On sait qu'il y a eu, à diverses occasions, des manifestations
dans les journaux ou dans certaines déclarations publiques faites par
des personnes appartenant soit a la communauté urbaine, soit au conseil
de sécurité, sur des problèmes qui auraient existé,
à certaines occasions, quant au degré de collaboration existant
entre ces deux organismes. Il me semble qu'il est opportun, si nous voulons que
l'intégration de la police sur l'île de Montréal soit un
succès et si l'on veut donner au conseil de sécurité
publique tous les moyens pratiques et nécessaires à la poursuite
de sa tâche,
que la collaboration s'instaure d'une façon franche, ouverte et
continue.
Je n'ai aucun doute que M. Hanigan, qui est ici présent, qui est
président de la communauté urbaine, entend les choses de la
même façon que je les exprime, et j'aimerais savoir où on
en est à ce point de vue. D'ailleurs, je note également la
présence ici ce soir du président du conseil de
sécurité publique, de telle sorte que nous avons devant nous, mes
chers collègues, les deux principaux intéressés, les deux
chevilles ouvrières de cette collaboration indispensable à la
protection des citoyens sur l'île de Montréal et au progrès
de l'intégration des forces policières sur l'île.
Le Président (M. Picard): M. Lawrence Hanigan,
président de la Communauté urbaine de Montréal.
M. Hanigan (Lawrence): M. le Président, je pense que le
ministre de la Justice me permettra une petite boutade, qui est la suivante: II
est exact que j'ai souvent critiqué cet organisme, mais il a sans doute
remarqué que, depuis la nomination de Me Paul-Emile L'Ecuyer, les
attaques contre le conseil de sécurité ont été
extrêmement rares, peut-être non existantes. Alors, il semble
s'ennuyer de ce débat qui a déjà existé entre le
conseil de sécurité et le président de la
communauté urbaine.
M. Choquette: Non, je ne m'en ennuie pas du tout. Au contraire,
je suis très heureux de constater cet heureux développement.
M. Léger: Comme le président de la
communauté urbaine ne semble pas vouloir de débat et que nous
avons déjà dépassé l'heure de fonctionnement,
à moins que le ministre n'ait des amendements à apporter, ne
pourrait-on pas poursuivre nos travaux, à moins que vous n'ayez un
amendement en particulier?
M. Choquette: J'en aurai peut-être un si vous continuez
à parler.
M. Léger: Celui-là?
M. Choquette: Oui. Si vous continuez à intervenir dans une
discussion qui a...
M. Léger: M. le Président, je pense que l'heure des
discussions est passée et, si on veut avancer, je pense que cela serait
normal de continuer plutôt que de faire un débat.
M. Choquette: J'ai écouté patiemment tout à
l'heure les interventions...
M. Léger: Vous êtes hors d'ordre!
M. Choquette: ... du député de Lafontaine et du
député de Chicoutimi. Je ne suis pas hors d'ordre. Je
soulève le problème, du secrétaire du conseil de
sécurité et je demande à M. Hanigan si c'est exact que la
collaboration s'est instaurée entre son organisme et le conseil de
sécurité. Il me semble que le député de Lafontaine
devrait...
M. Léger: Etes-vous satisfait de la réponse?
M. Choquette: Elle n'est pas complète. Jusqu'au moment
où vous êtes intervenu, M. Hanigan était en train d'exposer
sa réponse et de donner, en somme, des renseignements que je juge utiles
pour la bonne administration des affaires publiques et, en particulier, dans le
domaine de la police, ce qui devrait être un sujet qui attire
l'attention, il me semble, du député de Lafontaine.
M. Léger: Cela attire mon attention, mais je ne voudrais
pas qu'on prolonge indûment le débat. Je suis d'accord. Si le
ministre n'est pas satisfait de la réponse, qu'il pose une autre
question, mais qu'il ne prolonge pas le débat.
M. Choquette: Je n'ai jamais...
M. Léger: Nous sommes en dehors des heures normales des
séances.
M. Choquette: Je ne prolonge rien du tout. J'attendais la fin de
la réponse de M. Hanigan jusqu'à ce que vous l'interrompiez.
M. Hanigan: Dès la nomination de Me Paul-Emile L'Ecuyer,
je l'ai assuré de mon entière collaboration. Je ne suis pas
prêt à dire que tout est parfait et que, de part et d'autre, tout
va sur des roulettes, mais je crois qu'il y a certainement un climat nouveau
qui existe entre les deux organismes. Quant à moi, je l'ai assuré
encore aujourd'hui de mon entière collaboration et lorsque les demandes
viennent au comité exécutif de la part du conseil de
sécurité, elles reçoivent mon attention
immédiate.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre n'aurait-il pas
été mieux de se contenter de la première partie de la
réponse?
M. Choquette: Non. C'est excellent. Je trouve que les
renseignements très précis que M. Hanigan a donnés, quant
à la façon de collaborer avec le conseil de
sécurité, sont très pertinents. On sait que j'ai eu des
demandes à quelques reprises de divers organismes ou personnes quant
à la création de services au sein du conseil de
sécurité et que nous n'avons pas légiféré
dans ce domaine en escomptant toujours que cette collaboration se
développerait dans le sens où l'a indiqué M. Hanigan. Je
suis heureux d'avoir manifesté jusqu'à ce jour un optimisme qui
semble triompher des difficultés qu'on a connues dans le passé.
Je voudrais vous dire, M. Hanigan et M. L'Ecuyer, que nous comptons et que moi,
comme ministre de la Justice, je compte énormément sur cette
collaboration, car on sait que l'intégration des forces
policières n'est pas une opération facile et que c'est rempli de
difficultés.
M. Hanigan: Pour terminer, je pense qu'il existe encore des
problèmes et nous tenterons de les résoudre, le président
du conseil de sécurité et moi-même, à
l'intérieur des cadres de la loi actuelle.
M. Choquette: Très bien.
M. Léger: Donc, l'article 6 est adopté.
Le Président (M. Picard): Article 6. Adopté?
M. Choquette: Vu vos réponses, M. Hanigan, l'article est
adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 7.
M. Goldbloom: L'article 7 prévoit que les dépenses
encourues, permettant au conseil de sécurité publique de
s'adjoindre, à titre de conseillers, les personnes qu'il juge
nécessaires émargent au budget du conseil de
sécurité.
Cet article ne fait que préciser la portée juridique de
l'article 207 de la Loi de la Communauté urbaine de Montréal.
M. Léger: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Picard): L'article 7 est adopté en
changeant au mot "sécurité" à la dernière ligne, le
"t" pour un "r".
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Picard): Article 8.
M. Goldbloom: L'article 8 a pour effet de hausser le taxe que
doivent imposer et prélever annuellement les municipalités de la
Communauté urbaine de Montréal de $0.40 à $0.60 par $100
d'évaluation sur l'excédent de l'évaluation des immeubles
imposables au-delà de $100,000.
M. Léger: Là-dessus, j'aurais des petites;
questions à poser. Est-ce que le président de la
communauté urbaine a pensé que, dans ces bâtisses qui sont
évaluées au-dessus de $100,000 vous allez en même temps
amener une taxe qui va toucher les locataires, qui va être refilée
aux locataires? Est-ce que vous aviez prévu des mesures pour
éviter cela?
M. Hanigan: M. le Président, environ 78% du revenu de
cette taxe proviennent d'immeubles qui ne sont pas occupés pour fins
résidentielles. Il y a l'autre tranche de 22% du revenu de la taxe qui
proviennent d'immeubles occupés en tout ou en partie par des
résidences. Il est exact, je crois, de dire que lorsque des
propriétaires ont à assumer un compte de taxe un peu plus
élevé, ils le refilent aux locataires, mais, de façon
générale, les locataires de ces immeubles sont mieux pourvus ou
sont mieux nantis pour absorber une légère augmentation du loyer
que la masse des contribuables de la communauté urbaine.
M. Léger: Avez-vous évalué vos 22%? Combien
de personnes, de locataires vont être touchés par cela?
M. Hanigan: Le député de Lafontaine veut dire le
nombre de locataires qui seraient touchés?
M. Léger: C'est cela. Vous avez dit que 22% des
bâtisses proviennent de maisons résidentielles, donc où il
y a des locataires.
M. Hanigan: En tout ou en partie; il faut bien
préciser.
M. Léger: En tout ou en partie. Cela touche combien de
personnes qui pourraient voir indirectement augmenter leur loyer parce que le
propriétaire transférerait cette taxe en augmentation de
loyer?
M. Hanigan: Cette information n'est pas à notre
disposition ce soir et elle ne l'est pas non plus par nos registres ou par nos
rôles.
M. Léger: M. Hanigan, est-ce que vous pourriez nous dire
le pourcentage de ces immeubles qui sont situés dans la ville de
Montréal et le pourcentage dans les municipalités de la
communauté?
M. Hanigan: Je pourrais citer le pourcentage ou plutôt la
valeur des propriétés situées dans les différentes
municipalités, mais je ne pourrais pas les citer par groupe, cependant.
Si vous voulez me permettre, je vais seulement retrouver mon document. Le
nombre de propriétés assujetties dans la ville de Montréal
est de 7,096 et, dans les municipalités de banlieue, il est de 4,991,
pour un grand total de 12,087 propriétés.
M. Léger: Maintenant, combien cela vous apporterait-il de
moins si vous ameniez votre article en en corrigeant la présentation
pour que les milieux non résidentiels uniquement soient
taxés?
M. Hanigan: Cela diminuerait le revenu prévu de 22%.
M. Léger: Oui, mais le revenu total, cela vous
amène à combien, vous m'avez dit?
M. Hanigan: $8.5 millions ont été prévus au
budget.
M. Léger: Cela veut dire $1.5 million de moins.
M. Hanigan: Tout près de $2 millions de moins...
M. Léger: $2 millions de moins.
M. Hanigan: ...qu'il faudrait répartir sur l'ensemble des
propriétaires de toute la communauté urbaine; ce qui voudrait
dire, puisque nous avons présumé de la décision du
législateur et que nous
l'avons inscrite à notre budget de 1975 comme revenus
prévus, il faudrait nécessairement déposer un budget
supplémentaire et prélever une taxe additionnelle d'ici la fin de
l'année si cette mesure n'était pas adoptée telle que
soumise.
M. Léger: M. le Président, en ce qui nous concerne,
nous trouvons quand même difficilement acceptable une taxe sur le
logement en période inflationniste; ce n'est pas une façon, je
pense, de régler le problème. Nous aurions bien aimé que
vous apportiez un article qui aurait au moins tenu compte des personnes; parce
qu'on ne peut quand même pas, dans vos 22%, évaluer le pourcentage
de personnes qui ont des revenus au-dessus de la moyenne et de celles qui
vivent en bas de la moyenne. J'ai l'impression qu'il y en a beaucoup plus qui
ont des revenus plus bas, puisque, dans les maisons d'appartements, il y en a
de toutes sortes, mais, dans Montréal en particulier, vous avez 7,000
logements, et ce sont plutôt des logements à loyers multiples qui
vont nécessairement amener l'augmentation du loyer.
M. Hanigan: Ce ne sont pas des logements. M. Léger:
Pardon?
M. Hanigan: Je voudrais corriger le député de
Lafontaine. Ce n'est pas 7,000 logements, c'est 7,000
propriétés.
M. Léger: D'accord, excusez-moi, c'est ce que je voulais
dire d'ailleurs, 7,000 propriétés. Il y en a plus à
Montréal. Personnellement, je pense que ce ne serait pas logique, dans
une période d'inflation, de taxer le logement comme tel, puisque 22% de
votre taxe seraient probablement refilés aux locataires. C'est la
remarque que je fais actuellement. Je ne sais pas ce que le ministre en
pense.
M. Hanigan: Si vous permettez, M. le Président, le montant
que nous prévoyons recevoir avec cette augmentation de la surtaxe
devrait être prélevé de tous les résidents. A ce
moment, lorsqu'on parle de période inflationnaire, on frappe tout le
monde.
M. Léger: Mais, vous auriez pu quand même, si vous
avez besoin de $8.5 millions, prélever les $8.5 millions dans les 100%
des 78% de maisons évaluées au-dessus de $100,000 qui ne sont pas
de milieu résidentiel.
M. Hanigan: Ce n'est pas aussi facile que cela, parce qu'il y a
des immeubles qui ont une partie résidentielle et une partie
commerciale. A quel moment une maison de rapport ou un immeuble devient
résidentiel ou à quel moment est-il commercial? Il est assez
difficile de délimiter à quel pourcentage d'occupation cet
immeuble ou cet ensemble d'édifices devient résidentiel.
M. Léger: Quand même, vous ne devez pas avoir
beaucoup de cas où c'est un mélange des deux, du
résidentiel et du commercial.
M. Hanigan: De plus en plus, M. le Président.
M. Léger: Cela équivaut à quel pourcentage
à peu près?
M. Hanigan: Entre autres, on remarque de nouveaux
édifices, boulevard Dorchester, rue Sherbrooke, où c'est à
occupation mixte, des édifices en hauteur de quatorze ou quinze
étages; la moitié de l'immeuble y est en espace à bureaux
et l'autre moitié en logements. Il y a d'autres endroits. On peut
prendre, par exemple, le Rockhill, où il y a une sorte de centre
commercial aux étages inférieurs et des logements aux
étages supérieurs. Il est difficile de faire une marque, de tirer
une ligne définitive et de classer telle résidence ou telle
propriété. Je pense qu'il y a peut-être la place
Alexis-Ninon ou le Westmount Square, où ce serait difficile
également de dire quelle partie est résidentielle et quelle
partie est commerciale.
M. Léger: Mais, de toute façon, M. le
Président, les $2 millions qui vous manquent, je comprends que vous en
avez besoin pour administrer. Cela aurait été plus
équitablement reçu en étant distribué dans
l'ensemble de la population plutôt qu'uniquement dans les 22% pour ces $2
millions où, pour la majorité, je suis sûr, ce sont des
logements résidentiels.
M. Hanigan: Je pense que c'est mieux reçu de cette
façon, M. le Président.
M. Léger: C'est quand les gens vont recevoir leur compte
qu'ils ne le recevront peut-être pas aussi bien.
M. Hanigan: A deux reprises, cette question a été
amenée au conseil de la communauté urbaine. D'abord, la
première fois, au mois de décembre dernier, lorsque nous avons
modifié le budget pour prévoir ce revenu additionnel. Cette
modification a été adoptée à l'unanimité du
conseil de la communauté.
Lorsque les amendements à la loi ont été
présentés pour adoption par le conseil ou pour étude par
le conseil, avant de les soumettre à la commission parlementaire, encore
là, il y a eu unanimité du conseil pour adopter cette
modification. Les représentants municipaux qui sont près, comme
on dit, généralement de leurs administrés, à deux
reprises se sont déclarés favorables à cette mesure.
Le Président (M. Picard): Article 8, adopté?
M. Léger: M. le Président, je ne le sais pas. Je
regarde le ministre qui laisse passer cela, mais je pense que, quand
même, c'est toujours préférable, une très
légère augmentation, sur l'ensemble des contribuables qu'une
augmentation moyenne sur un groupe particulier de citoyens.
M. Hanigan: Ils en ont déjà eu une, M. le
Président. Ils ont eu une...
M. Goldbloom: M. le Président, je comprends facilement la
préoccupation du député de Lafontaine. Je voudrais attirer
son attention sur une autre considération qui ne manque pas
d'importance. C'est que, généralement, en ce qui concerne les
communautés urbaines et régionales, nous n'avons pas
accordé un pouvoir de taxation direct. C'est une exception que nous
avons ici.
M. Léger: Ni une élection directe.
M. Goldbloom: Exactement. C'est une exception que nous avons ici,
et qui est un peu spéciale. Nous n'avons pas voulu accepter la
thèse que la communauté urbaine puisse, en concurrence, avec ses
municipalités membres, et avec les autres paliers de gouvernement, taxer
tout le monde. C'est, à notre point de vue, un moindre mal d'accepter ce
qui est présenté ici.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 9.
M. Léger: Abstention en ce qui nous concerne, M. le
Président.
M. Goldbloom: L'article 9 a pour effet de porter de 60 à
90 jours le délai accordé à la communauté et aux
municipalités pour effectuer entre elles les remboursements de taxes
découlant des modifications aux rôles d'évaluation.
M. Léger: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 10.
M. Goldbloom: L'article 10, paragraphe a) prévoit que le
trésorier doit déterminer, en plus de la quote-part des
dépenses payables par chaque municipalité, le montant de chaque
versement payable par chacune d'elles, car toute telle quote-part est payable
par versement.
C'est un détail administratif.
M. Léger: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Paragraphe a), adopté.
Paragraphe b).
M. Goldbloom: Le paragraphe b) oblige le trésorier, dans
le cas où le budget de la communauté est modifié par la
Commission municipale du Québec, à ne modifier en
conséquence que le montant du quatrième versement dans
l'établissement des nouvelles quotes-parts.
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Picard): Paragraphe b) adopté.
Paragraphe c).
M. Goldbloom: C'est un paragraphe de concordance, M. le
Président.
M. Beaupré: Si vous permettez, M. le Président, au
paragraphe c), vu que l'on propose de modifier le troisième
alinéa de l'article 257, en faisant un devoir au trésorier
d'établir non seulement le montant de la quote-part, mais le montant de
chacun des versements à être effectués par les
municipalités, je pense qu'il conviendrait, pour plus de clarté,
de faire une petite modification à l'amendement projeté.
Actuellement, le sixième alinéa se lit comme suit: "Dans
les dix jours de l'établissement de ces quotes-parts". Or, il peut bien
arriver que le trésorier établisse à une date le montant
des quotes-parts, et, cinq ou six jours plus tard, le montant des versements
que chacune des municipalités doit payer; de façon qu'il n'y ait
pas de confusion, je suggérerais que le sixième alinéa,
c'est-à-dire l'article 10 c) du projet de loi que vous êtes en
train d'examiner se lise plutôt comme suit: "En remplaçant le
sixième alinéa par le suivant: Dans les dix jours de
l'établissement de ces quotes-parts et de ces versements, le
trésorier doit aviser les municipalités du montant des
quotes-parts et des versements payables par chacune d'elles."
Il s'agit là uniquement d'une modification de clarification.
Le Président (M. Picard): Est-ce que vous avez un papillon
pour cela?
M. Beaupré: J'ai un papillon qui, malheureusement, est
griffonné, mais je pense qu'il est lisible.
M. Goldbloom: Me Beaupré, est-ce que c'est
indispensable?
M.Beaupré: Je crois que oui, M. le ministre, parce que,
encore une fois, d'après l'article 257, le trésorier doit, dans
les quinze jours de l'adoption du budget, établir le montant des
quotes-parts et des versements. Il a un délai de quinze jours pour ce
faire. Il peut bien établir le montant des quotes-parts le premier jour
et ne pas avoir le temps de faire le montant des versements et les
établir le quatorzième jour.
Or, en vertu de l'amendement, actuellement sous étude, il devra,
dans les dix jours de l'établissement des quotes-parts, aviser les
municipalités de versements qu'il n'aura pas encore établis.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que nous devrons
laisser ce paragraphe en suspens et y revenir après avoir
étudié les autres articles, pour permettre aux conseillers
juridiques de regarder le nouveau texte proposé.
M. Beaupré: D'accord.
Le Président (M. Picard): Article 10 c) suspendu. Article
10 d).
M. Goldbloom: Ce paragraphe prévoit que le
trésorier doit, lorsqu'une décision est rendue par la Commission
municipale du Québec, modifiant
l'évaluation totale des immeubles imposables, selon l'article 118
de la Loi sur l'évaluation foncière, modifier les quotes-parts
des municipalités. Toute réduction de quote-part devrait
être appliquée à compter du versement qui suit une telle
décision. Toute augmentation serait ajoutée au montant du
quatrième versement.
Le Président (M. Brisson): Adopté?
M. Léger: D'accord, M. le Président!
Le Président (M. Brisson): Article 11, adopté?
M. Goldbloom: A l'article 11, M. le Président, le
paragraphe a) a pour effet de porter de $75 millions à $125 millions le
montant maximal du fonds de roulement de la communauté.
M. Léger: D'accord!
Le Président (M. Brisson): Article 11 a),
adopté?
M. Goldbloom: Le paragraphe b) prévoit que le terme des
prêts consentis à même le fonds de roulement peut
dépasser trois ans, en attendant le versement d'avances sur les
prêts de la Société centrale d'hypothèques et de
logement.
Le Président (M. Brisson): Adopté?
M. Léger: D'accord!
Le Président (M. Brisson): Adopté. Article 12?
M. Goldbloom: M. le Président, me permettez-vous de
consulter mes conseillers juridiques pour une seconde, au sujet du paragraphe
b) de l'article 11, où nous avons trouvé une
ambiguïté possible dans la rédaction?
Le Président (M. Brisson): D'accord!
M. Léger: Pendant qu'on discute de cet article, comment se
fait-il qu'il peut y avoir des prêts directement de la communauté?
N'est-ce pas censé passer par le Québec, des prêts de la
Société centrale d'hypothèques et de logement?
M. Beaupré: Si vous me permettez, en vertu de la
loi...
M. Léger: Une nouvelle entente?
M. Beaupré: Non. En vertu de la Loi de la
Société centrale d'hypothèques et de logement, il y a
certains programmes d'établis qui permettent à la
société de faire des prêts à des corporations
municipales qui, par exemple, entreprennent des travaux d'épuration des
eaux.
M. Goldbloom: M. Le Président, c'est surtout dans le
domaine de l'épuration des eaux où, depuis le début, il
est prévu dans la loi, qui n'a ja- mais été
modifiée, que la socciété centrale peut prêter
directement aux municipalités
M. Léger: Est-ce qu'il n'y a pas, à ce moment, une
demande faite par le Québec?
M. Goldbloom: II y a une approbation qui est nécessaire de
la part du Québec, non seulement une approbation de l'emprunt, mais
aussi une approbation technique. Ce qui est en cours présentement, c'est
une nouvelle négociation avec le gouvernement fédéral, qui
porte sur ce sujet. Mais, pour l'instant, en attendant le résultat de
cette négociation, la loi est comme on vient de la décrire.
M. Léger: D'accord!
M. Goldbloom: M. Hanigan, est-ce que je peux vous demander si,
véritablement, on a connu des délais de plus de trois ans dans le
versement des avances par la société centrale?
M. Hanigan: Nous en aurons, M. le Président, sous peu.
C'est que les montants qui ont été dépensés par la
communauté urbaine pour les études, les avant-projets, sont des
montants qui peuvent être financés à même ces
prêts de la Société centrale d'hypothèques et de
logement, et comme il y a de ces montants qui datent de I972, pour pouvoir
obtenir des emprunts et inclure ces montants dans les emprunts que nous
projetons de faire ou que nous faisons de la société centrale,
nous avons besoin de cet amendement pour.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président!
Le Président (M. Brisson): Article 11 b),
adopté?
M. Léger: II faut que le prêt soit
déjà consenti, et non pas qu'il puisse être consenti.
M. Goldbloom: Oui, effectivement.
M. Léger: Est-ce que M. Hanigan est d'accord? Il faut que
le prêt soit déjà consenti, et non pas un prêt qui
devra être consenti.
M. Hanigan: Oui, il y a des prêts, déjà, qui
sont consentis, contre lesquels nous appliquons une partie des
déboursés qui ont déjà été faits pour
les études.
M. Léger: D'accord!
Le Président (M. Brisson): Article 11 b),
adopté?
M. Beaupré: M. le Président, il y aurait
peut-être une correction de langage à la cinquième ligne,
le verbe "peuvent" devrait être singulier. C'est: "le terme des
prêts peut dépasser trois ans".
M. Goldbloom: Oui, j'avais remarqué cela aussi. J'allais
l'oublier.
Le Président (M. Brisson): Alors, "peut
dépasser".
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Brisson): Article 11 b), adopté
tel qu'amendé?
M. Léger: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. Brisson): Article 12?
M. Goldbloom: L'article 12 a plus d'un objet, M. le
Président. Le premier objet est de prévoir que la
communauté puisse affecter les subventions dans les limites
établies par le gouvernement, à toutes fins de sa
compétence ainsi qu'en réduction du déficit de la
Commission de transport pour l'exercice fixé par la communauté,
lequel déficit est diminué d'autant.
M. Léger: D'accord.
M. Goldbloom: Et le deuxième objet est de prévoir
que la commission de transport doive, en conséquence, modifier les
quotes-parts des municipalités. Elle lui permettrait également de
modifier ces quotes-parts à la suite d'une décision de la
Commission municipale, en vertu de l'article II8 de la Loi sur
l'évaluation foncière.
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Picard): Article 12. Adopté.
Article 13.
M. Goldbloom: L'article 13 prévoit que la
communauté peut fournir, contre rémunération, certains
services et équipements relatifs à la construction et à
l'administration d'un système de transport en commun, sujet à
l'approbation du ministre des Transports.
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Picard): Article 13. Adopté.
Article 14.
M. Goldbloom: L'article 14 a pour effet de porter de cinq
à quinze jours le délai de l'avis de présentation par une
municipalité d'une requête à la cour Supérieure pour
l'homologation de plans en vertu de l'article 43I de la Loi des cités et
villes et en vertu des articles 39 à 53 de la charte de la ville de
Montréal ou pour l'imposition de réserves en vertu de l'article
78 de la Loi de l'expropriation.
Le Président (M. Picard): Article 14. Adopté.
Article 15.
M. Goldbloom: C'est technique un peu, M. le Président.
M. Léger: Cela touche quand même des homologations
ou les droits de réserve.
M. Beaupré: C'est exact, oui.
Le Président (M. Picard): Article 15.
M. Goldbloom: L'article 15 a pour effet d'élargir la
portée de l'article 358 a) pour y inclure toutes les
municipalités membres de la communauté, qu'elles aient
été visées par la cédule 1 ou la cé-dule 2
de la Loi des accidents du travail. Cet article a également pour effet
de tenir compte des bénéfices consentis par les
municipalités par suite de maladies ou d'accidents survenus avant le 1er
janvier 1972 à leurs employés subséquernment
transférés à la communauté.
L'article prévoit également que, par exception, la
cité de LaSalle assume telle responsabilité pour tous accidents
ou maladies survenus avant le 1er janvier 1973.
Cet article est jugé nécessaire pour couvrir le cas du
transfert de la cédule 2 à la cédule 1 des corporations
municipales.
M. Léger: Le syndicat des employés a-t-il
été consulté et est-il d'accord là-dessus?
M. Hanigan: Non. Cela ne les affecte pas.
M. Léger: Cela n'affecte pas les employés comme
tels?
M. Hanigan: Absolument pas. Non.
M. Goldbloom: C'est une question de responsabilité
financière, de l'identification de la responsabilité selon les
cédules et pour LaSalle, il y a un cas d'exception qui est
prévu.
M. Léger: Pourquoi y a-t-il une exception à
LaSalle?
M. Hanigan: A cause des assureurs qui ont maintenu en vigueur
leur police pour l'année I972 alors que, dans le cas des autres
municipalités, les assureurs n'ont pas maintenu en vigueur leurs
assurances.
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Picard): Article 15. Adopté.
Article 16.
M. Choquette: Avant de passer à l'article 16, si on me
permet une intervention, on a signalé, à mon attention, un cas
qui vise une personne. Il s'agit de l'ancien ingénieur en chef de la
commission, M. Jules Archambault, qui, d'ailleurs, avait été
ingénieur en chef de la compagnie des tramways avant qu'elle ne devienne
la commission de transport. Il y avait eu à l'époque, en 1965,
une loi intitulée Loi concernant la Commission de transport de
Montréal, le bill privé, I75, qui avait prévu le paiement
d'une pension à M. Archambault à titre d'ancien ingénieur
en chef de la compagnie des tramways et de la commission de transport, pension
qui avait été fixée à l'époque,
c'est-à-dire il y a dix ans, à $9,000 par année.
On me signale que, évidemment, il s'est écoulé dix
ans depuis la détermination de cette pension. On me signale
également que depuis cette époque, certains hauts fonctionnaires
à la fois de la commission de transport, comme M. L'Allier qui a pris sa
retraite il y a quelques années, a vu sa pension haussée, celle
de M. L'Allier étant fixée à $24,000.
Il est vrai qu'il avait auparavant été au service de la
ville de Montréal comme directeur de service. Il y avait eu aussi le cas
de M. Arthur Duper-ron, qui avait été président et
directeur général de la compagnie des tramways et de la
commission de transport, qui avait eu une pension fixée en 1960 à
$12,000 par année. Evidemment, il faut se rapporter à
l'époque de la détermination de la pension de M. Duperron,
c'est-à-dire il y a plus de quinze ans. On m'indique, et je pense que
cela serait simplement justice, qu'il y aurait lieu de réviser,
n'est-ce-pas, le chiffre de la pension de l'ancien ingénieur en chef de
la commission, M. Gilles Archambault, auquel j'ai fait référence
tout à l'heure, pour tenir compte des dix années
écoulées maintenant, et enfin d'une certaine augmentation du
coût de la vie. J'ai préparé un amendement que je
dépose ici sur la table pour discussion. Je n'apporte pas cet amendement
d'autorité. Je le soumets à la considération des
députés. Je sais que M. Archambault est ici présent et
qu'il pourra sans doute donner des explications relativement à son cas.
Il y a une chose que je sais de lui, c'est qu'il a été 28 ans au
service de la commission de transport et de son prédécesseur, la
compagnie des tramways.
Je dépose donc cet amendement, M. le Président, si vous me
permettez.
M. Léger: M. le Président, il y a une
première question que je me pose, cela a été fait il y a
dix ans, normalement cela devrait venir de la communauté urbaine, qui
devrait avoir présenté cela. Pour quelle raison est-ce le
ministre de la Justice qui présente cet amendement?
M. Choquette: C'est arrivé à la dernière
minute. Le bill de la communauté urbaine a été
déposé il n'y a que quelques jours. M. Archambault en a entendu
parler. De plus, je ne parle pas comme ministre de la Justice, je parle comme
député tout simplement. Je n'impose aucune solution, je ne parle
pas d'autorité ce soir. J'ai suggéré dans l'amendement que
la pension soit portée de $9,000 à $14,000. Je suis prêt
à en débattre, si les députés veulent avoir des
explications...
M. Léger: Oui, justement, je voudrais avoir des
explications en ce sens que...
Le Président (M. Picard): Est-ce que vous permettez que je
vous fasse lecture de l'amendement?
M. Léger: Oui, allez-y.
Le Président (M. Picard): Voici l'amendement
suggéré par le ministre de la Justice: Après l'article 15,
l'article 16: la pension prévue au premier alinéa de l'article 10
a) du chapitre 79 des lois de 1950, édictées par l'article 3 du
chapitre 85 des lois de 1965 (1ère session), est portée, à
compter de la date de l'entrée en vigueur de la présente loi,
à $14,000 par année et celle prévue au troisième
alinéa de cet article est portée à $7,000 par
année. C'est l'amendement proposé.
M. Léger: M. le Président, tantôt, je disais
au ministre, c'est-à-dire au député d'Outremont, que,
normalement, cela aurait dû venir par la Communauté urbaine de
Montréal. Ce n'est pas parce que je veux m'opposer comme tel à
une pension qui peut très bien être méritée, mais ce
que je trouve curieux, c'est que, normalement, un organisme comme la
communauté urbaine a à voir à la bonne administration de
son entreprise et aussi à voir à ce que ses employés
soient bien traités, que ses retraités soient bien payés,
il va certainement y avoir beaucoup d'autres retraités ou du moins
certains autres retraités qui auraient aussi peut-être droit
à une certaine indexation comme telle. A première vue, je trouve
que cela aurait dû être présenté au conseil qui, lui,
pourrait juger ce cas, peut-être l'adopter, l'accepter, peut-être
en voir d'autres en même temps qui auraient le même mérite
et peut-être présenter ce cas à une prochaine occasion. Je
trouve drôle que, tout à coup, la communauté urbaine
elle-même n'ait pas été saisie de cela. Je pense que c'est
le canal normal pour demander des amendements. Je suis surpris que ce soit le
ministre qui le présente.
M. Choquette: Je peux donner une réponse assez
brève au député de Lafontaine, c'est qu'on peut apporter
un amendement en commission ici. Rien n'exclut cette procédure; au
contraire, on s'en est prévalu fréquemment dans le
passé.
Je suis bien prêt à admettre, avec le député
de Lafontaine, qu'ordinairement, les amendements aux lois proviennent des
organismes impliqués, mais il y a plusieurs façons par lesquelles
le législateur peut se saisir de questions qui méritent
d'être étudiées et votées. Le fait d'apporter un
amendement ici, ce soir, n'est sûrement pas une procédure
irrégulière ou illégale, malgré que je sois
d'accord avec le député de Lafontaine, qu'ordinairement, la
façon de procéder est que cela vienne des organismes
concernés.
Dans le cas actuel, comme je l'ai expliqué tout à l'heure,
le bill de la CUM n'est arrivé il y a quelques jours et nous sommes
pressés par la fin des travaux parlementaires. On m'a saisi du
problème, je le soumets à l'attention des députés.
Je pense que le fait que ceci arrive sans avertissement, au
député de Lafontaine, ce que je regrette, et au
député de Chicoutimi, ce que je regrette également, n'est
pas un obstacle à examiner le problème.
M. Léger: Non, ce n'est pas un obstacle, c'est simplement
un sursaut. Mais, M. Archambault a-t-il fait valoir son point de vue devant la
communauté urbaine? A-t-on été saisi d'une demande de M.
Ar-
chambault à la communauté urbaine? Normalement, je pense
que cela aurait dû passer par votre instance.
M. Hanigan: M. le Président, je n'ai jamais reçu de
demande de M. Archambault, soit à la communauté urbaine, soit
à la commission de transport. J'ai été mis au courant de
cette demande aujourd'hui seulement. Je suis mal placé pour parler au
nom de la communauté ou de la commission de transport, puisque les deux
organismes n'ont pas été consultés, n'ayant pris
connaissance de ce problème qu'aujourd'hui.
M. Léger: Ne trouve riez-vous pas plus normal, M. Hanigan,
que, étant donné que c'est votre responsabilité de juger
de tous les cas ce n'est certainement pas absolument un cas
isolé; il peut y en avoir d'autres qui ont aussi ce besoin que
cela passe devant votre conseil, qui a une responsabilité en la
matière et qui a seulement une politique de fonctionnement de ce
côté? Ne trouvez-vous pas normal que cela devrait passer chez vous
avant? Je demande cela au ministre, ici. Ne pensez-vous pas que, normalement,
vous accepteriez de la passer au conseil?
M. Choquette: J'ai admis que, normalement, c'est certainement une
excellente procédure, mais, il y a eu un facteur-temps qui est
intervenu. Je pense que c'est à cela qu'il faut attribuer cette
intervention de dernière minute.
M. Léger: Le ministre veut-il dire par là que le
facteur-temps fait que M. Archambault n'aurait pas pu avoir le même temps
pour aller voir M. Hanigan et le lui expliquer? Parce que, le facteur temps,
vous nous arrivez avec cela ici, est-ce qu'on peut réellement juger la
situation? Est-ce que ceux qui ont la responsabilité ici, les
responsables de la Communauté urbaine de Montréal, sont capables
de dire oui ou non? Est-ce que ce ne sont pas eux qui ont la
responsabilité de la politique générale dans un tel cas?
Ne les mettez-vous pas dans une situation un peu embarrassante?
M. Choquette: C'est certain qu'il faut se prononcer à ce
sujet ce soir d'un autre côté, c'est un cas particulier. Enfin, je
ne vois pas quel obstacle fondamental il y aurait à ce qu'on se prononce
dessus.
M. Léger: C'est que, M. le Président, plus
j'avance, plus je regarde cela, plus je m'aperçois que ce n'est pas
notre rôle de faire des exceptions. Nous tenons d'être des
législateurs pour un ensemble de citoyens. Il y a des procédures
normales. Il y a des façons de fonctionner. Sans m'opposer au cas
précis, puisque je ne le connais pas, ce n'est pas moi qui ai à
juger de cela, mais je pense que, normalement, si j'étais à la
place de membres de la Communauté urbaine de Montréal, je me
trouverais un peu mal placé pour dire: Ce cas mérite
réellement la somme de $14,000. Peut-être qu'il mérite
$15,000. Peut-être qu'il mérite $12,000 et peut-être qu'il y
a d'autres cas qui méritent la même chose. Je ne sais pas. Il y a
des procédures normales. Je serais plutôt porté à
demander au ministre s'il ne trouverait pas plus normal de le
référer à la communauté urbaine, quitte à ce
que ce soit réglé d'une façon peut-être quasi aussi
rapide, peut-être dans quelques semaines. Mais, ce serait plus normal
que... Personne peut se prononcer, sauf le ministre.
M. Choquette: J'attire l'attention du député de
Lafontaine sur le fait que la pension de M. Archambault dont il est question
est fixée par loi et que la communauté urbaine ne pourrait
sûrement pas réviser son cas et trancher son cas sans revenir
devant l'Assemblée nationale avec une nouvelle disposition quant
à sa pension. Elle ne pourrait pas, d'autorité, changer le
chiffre que le législateur a déjà inscrit dans les lois.
C'est ce qui fait que je suis obligé d'apporter l'affaire ici, devant la
commission des affaires municipales.
Si la pension de M. Archambault était fixée par un
règlement de la communauté urbaine ou de la commission de
transport, ou des dispositions comme cela, il est certain que l'argument du
député de Lafontaine serait bien fondé et on pourrait
dire: M. Archambault, adressez-vous donc à la communauté urbaine
ou à la commission de transport pour trancher votre cas et on verra
ultérieurement s'il y a lieu d'intervenir d'une manière
législative.
Mais là, c'est fixé dans la loi, ce qui exige, pour en
arriver à une révision, une intervention législative.
M. Léger: M. le Président, je trouve qu'il ne faut
pas profiter d'un bill privé pour corriger une chose dans un autre bill
privé. Il y a des façons normales de le faire.
Personnellement, je serais porté à me demander si la
Communauté urbaine de Montréal accepterait un cas isolé
comme cela dans sa politique normale de fonctionnement pour ses employés
ou pour ses anciens employés?
M. Hanigan: Voici, M. le Président. Dans le cas de M.
L'Allier, j'avais déjà soumis son problème particulier au
gouvernement et on m'avait dit à ce moment-là que le gouvernement
ne voulait pas imposer à la commission de transport une pension autre
que celle qui était fixée dans la loi.
On nous a fait valoir, on m'a répondu que si la communauté
urbaine demandait un amendement pour corriger la pension de M. L'Allier, elle
serait étudiée au mérite.
Dans le cas de M. L'Allier, la demande est venue par la
communauté urbaine. C'était à la suite d'une entente
verbale, semble-t-il, qui avait eu lieu lors de son engagement, ou lors de sa
nomination comme PDG de la Commission de transport de Montréal, entre le
président du comité exécutif du temps et le premier
ministre du temps.
J'aurais certainement préféré pouvoir consulter mes
collègues avant de m'exprimer sur cette modification puisqu'à ce
moment-ci je n'ai pas le temps d'étudier quelles peuvent être les
répercussions de cette modification à une pension pour les autres
personnes qui sont déjà pensionnées ou qui sont
susceptibles de l'être.
Je n'ai pas eu l'occasion de connaître M. Archambault. Il est
possible, je crois le ministre de la Justice lorsqu'il dit qu'il a rendu
beaucoup de services à la commission, mais je ne peux pas
m'em-pêcher d'attirer l'attention des membres de cette commission sur
l'anomalie qui existerait en payant une pension de $14,000 par année
à un ingénieur en chef alors que, dans la loi actuelle, la
pension qui est prévue pour le président-directeur
général est encore de $12,000 par année et que, pour les
commissaires, elle est de $5,000 par année, et ils sont à temps
plein.
M. Choquette: Vous parlez du président, M. Duperron, et
vous vous référez aux chiffres de sa pension, mais il est mort.
Il ne reçoit pas...
M. Hanigan: La loi actuelle...
M. Choquette: La loi actuelle... C'était la pension qui
avait été déterminée pour M. Duperron, je pense. Et
d'autres, s'ils en bénéficiaient. Il est maintenant
décédé.
M. Hanigan: Non, c'est la pension actuelle. Pour le cas de M.
L'Allier, nous n'avons pas fait augmenter la pension à $24,000. C'est
par loi que la Législature, l'Assemblée nationale lui a
accordé $12,000 additionnels. Présentement, la pension pour le
PDG, c'est $12,000.
M. Choquette: C'est de votre pension que vous parlez.
M. Hanigan: Vous présumez des choses, M. le ministre.
M. Choquette: Mais, est-ce que vous n'êtes pas
président de la commission de transport en même temps que
président de la communauté urbaine?
M. Hanigan: C'est exact, oui, mais je n'ai pas droit à la
pension.
M. Choquette: C'est-à-dire un président
éventuel aurait, de par la loi, une pension de $12,000 si on s'en
rapporte au texte actuel.
M. Hanigan: Cet article de pension ne s'applique pas dans mon
cas.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je pense
que le ministre de la Justice a à coeur d'avoir un très grand
souci de la justice.
Je pense que, si on comprend les représentations faites par M.
Hanigan, il nous dit entre autres que, dans un cas comme celui de M. L'Allier,
il a eu le temps d'examiner le cas et de faire des représentations en
conséquence. Il nous dit très clairement que, dans le cas de M.
Archambault, qu'il ne connaît pas, il n'a pas eu le temps de faire les
études nécessaires, d'étudier le cas, de telle
façon qu'il ne peut se prononcer ce soir. D'autre part, le ministre de
la Justice a admis qu'ordinairement une décision de cette importance
étant donné que cela peut concerner beaucoup d'autres
employés qui peuvent être dans le même cas est
ordinairement acheminée vers la communauté urbaine, qui fait les
représentations nécessaires. A moins que ce soit un cas
extraordinaire que le ministre de la Justice a particulièrement à
coeur, je pense bien qu'il y aurait avantage... Je vous dis cela. Je ne connais
pas tous les règlements des communautés urbaines, etc. Je fais
mon intervention à partir des remarques faites par M. Hanigan, par le
ministre de la Justice et mon confrère de Lafontaine. Il me semble que,
dans les circonstances, le ministre de la Justice n'aura pas objection à
donner le temps nécessaire à la communauté urbaine
d'exercer ses responsabilités, qui sont d'analyser le cas précis,
puisqu'il peut y avoir une relation de cause à effet avec plusieurs
autres cas de pensionnés qui peuvent faire l'objet de sa
responsabilité.
M. Hanigan: Une information, M. le Président. L'article
276, qui est l'article auquel je me référais tantôt, au
deuxième alinéa, dit: Le président-directeur
général a droit, à l'expiration de son mandat ou de tout
renouvellement de celui-ci, à une pension annuelle de $12,000.
M. Choquette: Peut-être que nous pourrions donner la chance
à M. Archambault de dire quelques mots relativement à son cas. Il
est ici présent. M. Archambault.
Le Président (M. Picard): M. Archambault, voulez-vous vous
approcher du micro, s'il vous plaît?
M. Bédard (Chicoutimi): Surtout que le cas arrive tout
à coup. Cela fait plusieurs années que la demande aurait pu
être acheminée.
M. Archambault (Jules): Je parle évidemment de
mémoire, mais je n'ai pas commencé à travailler comme
ingénieur en chef, à la compagnie des tramways ni à la
commission de transport; j'ai été ingénieur en chef de la
Commission des tramways de Montréal, qui était une organisation
créé par la législature et qui avait comme charge
d'administrer et d'approuver les budgets et toutes les dépenses de la
compagnie des tramways, qui avait un contrat avec la ville de Montréal.
Tout ce contrat était administré et on ne pouvait faire aucune
dépense, aucune construction un peu comme à la Commission
fédérale des transports sans l'approbation de la
Commission des
tramways de Montréal. Ainsi, par exemple, pendant la guerre, je
suis allé acheter de vieux tramways pour la compagnie, à la
demande de la commission, aux Etats-Unis, parce qu'on ne pouvait plus se
procurer de matériel.
Par la suite, tout en étant ingénieur en chef, j'ai
été en même temps chargé par le gouvernement
fédéral d'être ce qu'on a appelé "associate transit
controller". J'y avais l'administration avec un autre mais
c'était surtout moi-même de tous les transports, dans tout
le pays, y compris les traversiers. J'ai même fait replacer les voies de
tramways dans Québec. On avait enlevé ces voix et qu'on avait
abandonné les tramways pour les remplacé par les autobus. J'ai
fait ressortir les tramways parce qu'il n'y avait plus de matériel.
J'étais toujours à la commission des tramways de Montréal
dans le temps. A la fin de la guerre, lorsque les hostilités allaient
prendre fin, il a été question de faire les plans du métro
de Montréal, parce que c'était pour donner du travail aux
employés des usines de guerre qui perdraient leur emploi et ensuite aux
soldats qui reviendraient. Ceci fut fait à la demande de M. Howe, qui
était ministre des Munitions et de l'Approvivionnement et pour qui je
travaillais tout en étant ingénieur en chef de la commission.
En 1945, à la fin des hostilités, nous avons
commencé à préparer, à la commission et ensuite
à la compagnie, les premiers projets du métro de Montréal,
un métro standard, un projet vraiment prêt à construire. En
1945, je suis parti de la Commission des tramways de Montréal pour
devenir ingénieur en chef de la compagnie des tramways. Remarquez que,
précédemment, c'étaient précisément les
postes que M. Duperron avait occupés. Je lui ai succédé
comme ingénieur en chef de la Commission des tramways de
Montréal, qui était l'office du gouvernement. J'y suis
resté d'avril 1937 à 1945. En 1945, je suis devenu
ingénieur en chef de la compagnie des tramways; c'était
également le poste que M. Duperron avait lui-même occupé.
Quand la compagnie a été absorbée par la ville de
Montréalvers 1950, quelque chose comme cela et que la
commission de transport a été formée; je suis devenu
ingénieur en chef de la Commission des tramways de Montréal,
c'est-à-dire de la commission de transport. Mais, en 1955, alors que M.
Duperron avait été nommé et était devenu le
gérant et le président de la commission de transport, à ce
moment, en 1955, alors qu'il était président, on a
invoqué, parce que la pension n'était que de $8,000 dans le temps
pour le président, que, vu qu'il avait été c'est
dans la loi de 1955, modifiant la commission de transport au service de
la Commission des tramways de Montréal pendant tant d'années et
au service de l'entreprise de la compagnie des tramways, également
pendant tant d'années, pour cette raison, on a changé la pension
c'est dans le texte de $8,000 à $12,000. C'est de
là que viennent les $12,000.
M. Choquette: M. Archambault, vous savez que je suis c'est
assez évident sympathique à votre cas, par contre, je
crois qu'il y a des arguments sérieux qui ont été
soulevés autant par des députés qui se sont
exprimés que par M. Hanigan.
Je ne pense pas que vous soyez dans le besoin à l'heure actuelle,
et que ce soit une question d'urgence absolue pour vous que le comité
tranche votre cas en particulier.
Je pense que nous pouvons avoir un engagement, de M. Hanigan, à
titre de président de la communauté urbaine, et comme
président, je crois, du moins par intérim, de la commission de
transport, d'examiner le cas. Je pensais que vous occupiez la fonction...
Enfin...
M. Hanigan: De façon temporaire.
M. Choquette: C'est ce que je veux dire, oui, par
intérim.
M. Hanigan: Pas par intérim.
M. Choquette: Temporairement. C'est encore moins...
M. Hanigan: Parce que, par intérim, cela suppose qu'on
remplace...
M. Choquette: C'est encore plus temporaire que...
M. Hanigan: Que par intérim.
M. Choquette:... par intérim. Bon!
M. Archambault, si M. Hanigan examinait votre cas avec les
autorités, évidemment, on ne peut pas s'attendre à avoir
un bill de la communauté urbaine avant un an. Je veux dire que les bills
de ce genre ne viennent pas plus souvent qu'une fois par année, à
moins de circonstances majeures. Je ne connais pas les intentions des
autorités de la communauté urbaine, quant aux pensions qui
peuvent être payées à l'heure actuelle, aux anciens hauts
fonctionnaires de la commission de transport. Je ne sais pas s'il y a des
projets de révision de ces pensions. Peut-être êtes-vous le
seul à mériter une telle révision. Peut-être, d'un
autre côté, y a-t-il d'autres cas à mériter une
révision? Cela pose des problèmes particuliers, sans doute, en ce
qui vous concerne et peut-être aussi cela a des incidences sur d'autres
cas.
M. Archambault: M. le ministre...
M. Choquette: M. Hanigan, que peut-on espérer? Parce que
c'est...
M. Hanigan: M. le Président, quand le ministre de la
Justice demande ce qu'on peut espérer, est-ce qu'il veut savoir si nous
avons l'intention de soumettre d'autres modifications d'ici un an?
M. Choquette: Oui.
M. Hanigan: La communauté elle-même n'en a pas
l'intention. Il y a des études qui se font sur la
communauté urbaine. Je ne sais pas si le ministre des Affaires
municipales pourrait proposer des amendements à la loi de la
communauté d'ici une période plus rapprochée, je ne suis
pas au courant. Si la loi de la communauté urbaine n'était
discutée que l'an prochain, je pense que nous aurions l'occasion
je m'engagerais sûrement à le faire de faire des
propositions quant aux cas qui peuvent être touchés ou qui
devraient être révisés, car je pense qu'il y a des cas qui
devraient être révisés.
M. Léger: C'est plus logique...
M. Archambault: Je suis le seul qui ait été
ingénieur en chef ou qui soit resté tout le temps pendant presque
29 ans moins quelques mois, et suis le seul qui ait été à
la Commission des tramways de Montréal, il n'y en a pas d'autres. En
même temps, j'ai été également directeur des quatre
officiers de la compagnie des tramways.
M. Léger: En ce qui nous concerne, je pense que c'est
sûr que M. Archambault a été éloquent, il nous a
montré le travail qu'il a fait, qui certainement mérite
considération. Mais je pense que nous devons ici juger l'ensemble des
personnes qui ont à vivre les mêmes expériences et que la
voie normale est que la communauté urbaine regarde l'ensemble des
personnes qui méritent des augmentations ou des indexations. Moi, je
serais beaucoup plus favorable à ne pas intervenir directement à
l'intérieur d'une politique de fonctionnement de la communauté
urbaine, mais que, le plus tôt possible, selon les moyens de
fonctionnement que M. Hanigan nous apporte pour l'ensemble des personnes qui
méritent une indexation comme M. Archambault, ça arrive tout
ensemble pour qu'il n'y ait ni d'injustice, ni de favoritisme possible ou
même d'injustice envers d'autres personnes qui auraient peut-être
droit aussi à une augmentation.
M. Hanigan: M. le Président, comme je ne connais pas le
dossier de M. Archambault, je préfère m'abstenir de prendre
position et je laisse à la commission le soin de décider.
M. Goldbloom: J'aimerais demander à M. Hanigan si, quand
même, il est disposé à regarder l'ensemble du
problème. Dans le cours de nos travaux au comité des maires qui
examine l'avenir de la CUM, il faudra en venir, à un moment
donné, à regarder le personnel, comme il faudra regarder les
engagements financiers de la communauté urbaine; ce serait
peut-être une occasion de pouvoir échanger des
considérations qui pourraient se traduire, s'il n'y a pas lieu de revoir
la communauté urbaine devant cette commission parlementaire à
brève échéance, par un article particulier dans une loi
que le gouvernement pourrait apporter s'il y a des retouches à
faire.
M. Choquette: Mais peut-être que ce soir on pourrait quand
même réviser, cette pension; elle a été fixée
il y a dix ans, on pourrait la porter à $12,000. On verra pour
l'avenir.
M. Léger: C'est le même principe, M. le
Président.
M. Choquette: Ecoutez, ça fait dix ans que ça
dure.
M. Léger: On pourrait la faire rétroactive à
ce moment si...
M. Choquette: Je ne veux pas la faire rétroactive.
M. Léger: S'il y a un mérite quelconque, ça
pourrait être rétroactif. C'est un principe, je pense,
difficilement acceptable.
M. Leduc: Je crois, M. le Président, que la suggestion du
ministre de la Justice est excellente. Quant à moi, si j'avais à
me prononcer, j'endosserais l'idée du ministre de la Justice.
M. Choquette: A part ça, on sait que c'est $12,000 pour le
président et M. Archambault a occupé les mêmes
fonctions.
M. Leduc: C'est ça.
M. Choquette: Cela ne porte préjudice à
personne.
M. Léger: Moi, c'est le principe de fonctionnement que je
trouve... C'est peut-être $15,000 qu'il devrait avoir, ça peut
être fait d'après une étude normale.
M. Choquette: C'est vrai qu'il y a d'autres cas. M. Hanigan nous
a dit qu'il y a peut-être d'autres cas.
M. Leduc: Si c'est $15,000,... $15,000 à l'automne.
M. Choquette: D'un autre côté, on sait que le cas de
M. Archambault est un cas particulier, il n'y a pas eu plusieurs
ingénieurs en chef.
M. Bédard (Chicoutimi): II me semble...
M. Léger: Mais pourquoi ce cas plutôt qu'un
autre?
M. Choquette: C'est parce que ce cas est fixé par loi.
M. Léger: C'est le seul cas fixé par loi?
M. Choquette: Oui, c'est le seul cas fixé par loi. Il n'y
a pas de président, M. Hanigan n'est pas président.
M. Bédard (Chicoutimi): J'appuie l'idée ou
l'appréciation de mon collègue de Lafontaine. Le
cas est assurément sympathique, de la même manière,
il faut prévoir que d'autres cas peuvent être tout aussi
sympathiques que celui que l'on nous présente ce soir. D'un autre
côté, le ministre de la Justice a été à
même d'entendre les mêmes remarques que moi; tout en laissant
à la commission le soin de se prononcer, il faut considérer les
raisons qui fontque M. Hanigan est amené à demander à la
commission de se prononcer. Les raisons sont très simples. Tout d'abord
on passe par un canal qui n'est pas le canal ordinaire qui doit être
suivi. Deuxièmement, nous avons quand même face à nous les
raisons expliquées par M. Hanigan pour ne pas se prononcer, et qui ne
sont pas n'importe quelles raisons; entre autres, il n'a pas eu l'occasion de
connaître les implications du dossier, de voir jusqu'à quel point,
en fait, si on votait ce que nous demande le ministre de la Justice, cela
pourrait être correct par rapport à tous les autres cas qui
doivent être analysés. Je ne le sais pas, mais je pense que le
ministre de la Justice devrait y penser deux fois.
M. Choquette: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Déjà, des membres de
cette commission se sont exprimés et seraient d'accord sur $12,000. Si
le ministre de la Justice semble forcer un peu la main de la commission,
même s'il y a des objections et des oppositions de principe de notre part
à prévoir, c'est clair que la commission va les voter. Mais si le
ministre de la Justice a, je le sais, à coeur le respect des
règlements, s'il a à coeur le respect des autorités,
tantôt il s'informait à M. Hanigan, et je pense que c'est son
devoir de le faire, de ses relations avec le conseil de sécurité,
il prônait que c'était nécessaire qu'il y ait des bonnes
relations et de la collaboration, je pense que la collaboration commence
véritablement à partir du respect des instances, je finis,
M. le Président , à partir du respect des instances qui
ont la responsabilité de se prononcer. Dans le cas présent, on
suit un canal qui n'est pas le canal normal. On passe par-dessus une instance
qui, normalement, devrait se prononcer, mais elle est obligée de
s'abstenir parce que c'est ce qu'a dit M. Hanigan elle n'est pas
au courant du dossier. Il me semble que c'est un précédent. Si
cela venait de quelqu'un d'autre, on pourrait ne pas en être surpris,
mais, de la part du ministre de la Justice, qui a à coeur le respect des
règlements...
M. Choquette: Oui, mais, par contre, il faut ajouter une chose,
c'est que...
Le Président (M. Picard): Le député de
Taillon.
M. Leduc: Un instant, tantôt le député de
Chicoutimi a laissé entendre que c'était le ministre qui
insistait et qui poussait et que d'autres pouvaient, en face de ces pressions,
être d'accord sur $12,000. Je regrette. J'ai mentionné
tantôt que j'étais d'accord. Je le suis non pas parce que le
ministre a fait des pressions; quant à moi, son attitude n'était
pas l'attitude d'une personne faisant des pressions, mais je crois au plus
profond de moi-même que c'est justifié, $12,000. Il faudrait
interpréter cette intervention que j'ai faite tantôt dans ce sens.
Maintenant, il y a une chose que je voudrais ajouter, on parlait tantôt
de $0.40 à $0.60 à l'article 8. Je crois que M. Hanigan avait
mentionné qu'il avait inscrit ce montant en présumant de la
décision du législateur. M. Hanigan ne m'a pas consulté
quant aux $0.60, il avait parfaitement raison, mais, en tant que membre de la
commission parlementaire des affaires municipales, M. Hanigan m'a dit
tantôt qu'il avait présumé de ma décision et j'ai
voté pour ces $0.60. M. Hanigan peut sans doute présumer de ma
décision, même si je ne l'ai pas consulté. Je suis d'accord
sur les $12,000.
M. Choquette: II y a une chose aussi qu'il faut...
Le Président (M. Picard): Le député de
L'Assomption.
M. Perreault: M. le Président, je pense que c'est un cas
typique. Nous avons ici le cas d'un individu qui ne doit pas être
pénalisé par la lourdeur administrative tant de la
communauté que du Parlement, ici.
Je pense qu'il y a justice à faire à M. Archambault et que
pour le poste qu'il a occupé comme ingénieur en chef, le nombre
d'années qu'il a occupé ce poste, si on regarde partout dans
l'industrie, il n'y a pas d'équivalent de pension aussi basse.
Je pense bien que c'est une question de correction à son
égard et qu'on doit le faire en toute justice pour lui.
M. Bédard (Chicoutimi): Plaçons le problème
à la bonne place. Il ne s'agit pas de savoir si c'est $12,000, $14,000
ou $15,000. C'est peut-être $15,000 que M. Archambault mérite. La
question n'est pas là et le ministre de la Justice le sait très
bien. C'est une question de principe. C'est une question qu'il y a des
autorités qui sont placées...
M. Choquette: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): ... pour acheminer normalement de
telles demandes.
M. Choquette: Le député de Chicoutimi sait
et je pense que je n'ai pas besoin de faire de dessin que la
révision des pensions des gens qui sont partis est une affaire qui est
remise très fréquemment par les administrations parce que ces
gens n'ont aucun "bargaining power" vis-à-vis des administrateurs.
Je ne mets en doute en aucune façon la bonne foi de M. Hanigan.
C'est simplement dans la nature des choses qu'une fois que les gens sont
partis, on n'a pas tendance surtout quand les administrations font face
à des obligations finan-
cières aussi considérables à réviser
les pensions passées.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors...
M. Choquette: Je n'ai pas interrompu le député de
Chicoutimi...
M. Bédard (Chicoutimi): Oui.
M. Choquette: ... s'il veut me permettre de continuer.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, d'accord.
M. Choquette: Je prends note de ce que M. Hanigan nous a dit,
c'est-à-dire qu'on examinerait la question des pensions, peut-être
des fonctionnaires au sein de la commission de transport.
Par contre, nous sommes ici devant un cas particulier. Il n'y a pas
plusieurs ingénieurs en chef. Il n'y a pas plusieurs personnes dont la
pension a été fixée par la loi et cette révision,
avant de revenir devant l'Assemblée nationale, va sûrement prendre
au moins une an née... On peut être sûr de cela.
Donc, pour le moment, et quitte à ce que cette révision
générale se fasse, j'encouragerais M. Hanigan à
l'étudier et à amener des propositions comme l'a signalé
tout à l'heure le ministre des Affaires municipales, qui pourraient
viser d'autres personnes qui ne sont pas exclues. Mais, pour le moment, la
pension de M. Archambault a été fixée il y a dix ans et il
est manifeste qu'en l'élevant à $12,000 pour lui et à
$6,000 pour sa veuve, compte tenu de son âge, il a 75 ans, cela ne serait
en aucune façon un geste dérogeant ni aux principes de la
justice, ni aux principes d'une bonne administration.
Je suis prêt à réviser ma proposition de
façon à ne pas nuire aux conclusions auxquelles l'administration
pourrait en arriver quant à ses pensionnés en
général, mais, pour le moment, il me semble que cela serait
élémentaire de donner $12,000 à M. Archambault et $6,000
à sa veuve.
M. Léger: Ce que je trouve difficilement conci-liable,
c'est le fait que M. Archambault ne l'a jamais demandé à la
Communauté urbaine de Montréal et que, normalement, il aurait
dû le demander là. Qu'il passe par le ministre de la Justice pour
obtenir cela, je trouve que c'est déjà une façon indirecte
que le ministre aurait pu utiliser d'une façon directe,
c'est-à-dire le soumettre à la communauté urbaine. C'est
elle qui, en définitive, a la responsabilité et qui paiera.
Je pense que la justice est de voir à ce que tous ceux qui sont
dans le même cas que M. Archambault, c'est-à-dire n'ayant pas
nécessairement occupé un poste d'ingénieur, mais
peut-être d'autres postes importants dont ils ont eu la
responsabilité durant plusieurs années... Je me rallierais
beaucoup plus à la proposition du ministre des Affaires municipales.
C'est-à-dire que, pour être juste pour toutes les personnes qui
auraient droit à une pension ou un rajustement, étant
donné que M. Hanigan nous a donné son appui moral, à
savoir qu'il pourrait réviser ce cas, je pense que cela serait beaucoup
plus normal de hâter une décision. Le ministre des Affaires
municipales a dit tantôt qu'il pourrait probablement y avoir un projet
qui viendrait et qui permettrait de présenter cet amendement. Cela
toucherait non seulement des cas qui sont visés par une loi, mais
d'autres qui pourraient être visés par règlement ou
autrement.
Je pense que cela n'est pas juste de s'occuper d'un cas alors qu'on
laisserait de côté d'autres cas qui n'auraient pas eu l'occasion
de passer par cette voie un peu irrégulière qui nous est
présentée aujourd'hui.
Je pense que je me rallierais beaucoup plus à la proposition du
ministre des Affaires municipales, quitte à revenir quand cela sera le
temps sur tous les cas qui sont prévus pour cette année.
Une Voix: Alors, on vote.
Le Président (M. Picard): Les membres de la commission...
Voulez-vous apporter un amendement?
M. Choquette: Oui, de $14,000 à $12,000...
Le Président (M. Picard): A la cinquième
ligne...
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, est-ce que
le ministre de la Justice serait d'accord, étant donné qu'il va y
avoir révision d'ici un an, que la proposition en question soit valide
pour un an.
M. Choquette: Non, nous ne sommes pas pour voter une pension pour
dire que c'est valide pour un an. Cela n'a pas de bon sens.
M. Léger: Basez-vous sur autre chose. Il faut passer par
un critère normal. Alors, pour un an au moins, cela pourrait être
étudié, probablement augmenté, et même être
rétroactif quand cela passera devant les instances normales.
M. Choquette: Je ne saisis pas. Je pense que le Parti
québécois est contradictoire.
M. Léger: Mais non.
M. Choquette: On ne peut pas dire que c'est $12,000 cette
année. La révision pourra prendre en considération
d'autres facteurs. Mais on ne peut pas s'imaginer que la pension sera
baissée dans un an.
On ne peut pas s'imaginer qu'il va retomber à $9,000 dans un an
si M. Hanigan n'apporte pas d'autres propositions devant l'Assemblée
nationale.
M. Léger: Le problème, c'est un principe de
base.
M. Choquette: C'est un minimum qu'on lui donne.
M. Léger: Le principe de base, c'est tel
qu'évalué. Si M. Hanigan nous arrive par hasard dans un an, avec
des recommandations inférieures à cela, cela veut dire
qu'aujourd'hui le ministre aurait fait cela à l'aveuglette.
C'est donc dire que, l'année prochaine, M. Hanigan va arriver
avec une solution probablement supérieure à la proposition du
ministre. Sinon, la proposition du ministre est faite à
l'aveuglette.
M. Choquette: Nous ne sommes pas beaucoup à l'aveuglette;
je ne pense pas que M. Hanigan s'oppose à ce qu'on élève
ces deux pensions à $12,000 et à $6,000 ce soir. D'ailleurs, il
l'a dit tout à l'heure.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas ce que j'ai compris
de M. Hanigan.
M. Choquette: Je pense que c'est un minimum à donner. Cela
n'affecte pas les décisions ultérieures qui pourront être
prises par la commission de transport et qui pourront être
apportées dans des mesures de portée générale.
Mais nous sommes ici devant un cas particulier, au moins pour le cas de
l'ingénieur en chef. C'est fixé par la loi; c'est la seule
manière de le réviser.
M. Léger: M. le Président, moi, je demande à
M. Hanigan je ne sais pas si je le mets dans une situation difficile
s'il est d'accord à la faire ou s'il laisse la commission prendre
la décision et la responsabilité de ce geste?
M. Hanigan: M. le Président, je dois répéter
que, puisque je ne connais pas le dossier, puisque les deux organismes en
cause, la commission de transport et la communauté urbaine, n'ont pas eu
à se prononcer, n'ont pas examiné cette demande, je m'en remets
entièrement à la commission.
M. Bédard (Chicoutimi): Etant donné que les
principaux intéressés ne peuvent pas se prononcer, je demanderais
quand même au ministre de la Justice de penser à réviser sa
position.
M. Choquette: Soyez raisonnable.
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous me permettez, tout en
étant raisonnable et tout en essayant d'examiner le cas le plus
objectivement possible, il n'est pas question de savoir si M. Archambault a
rendu de très bons services. Je pense que son exposé de tout
à l'heure, qui a été appuyé d'ailleurs par le
ministre de la Justice, était de nature à le rendre très
sympathique à la demande formulée par le ministre de la
Justice.
Encore une fois, le principe demeure. Il y a une autorité qui ne
veut pas se prononcer à l'heure actuelle. Le ministre admettra qu'il
arrive d'une façon quand même assez impromptue c'est le
moins qu'on puisse dire à l'intérieur de la commission,
à la fin d'une soirée, pour dire tout simplement: Je comprends
que les instances qui sont concernées ne sont pas au courant, etc., mais
moi, ministre de la Justice, je vous dis que, ce soir, on vote une pension de
$12,000. On commence par $14,000, on "barguine", on dit $12,000.
Cela fait un peu...
M. Choquette: J'ai pris en considération les arguments des
députés du Parti québécois ainsi que ceux de la
commission de transport et de la communauté urbaine en ce sens que c'est
vrai qu'il y a peut-être un problème général. J'ai
admis, la valeur de cette argumentation.
Je ne vous dirai pas que vous avez entièrement tort, vous n'avez
pas entièrement tort. Par contre, je crois qu'il faut quand même
être pratique. On a un cas précis, il est fixé dans une
loi, une pension a été fixée il y a dix ans. Si on la
révise de $9,000 à $12,000, il me semble qu'on ne vient pas de
casser grand-chose.
M. Bédard (Chicoutimi): La seule chose qui me surprenait,
c'est que cela fait plusieurs années que cette situation existe;
probablement que cela aurait dû être augmenté et c'est ce
soir que cela arrive.
M. Choquette: Cela arrive souvent comme cela ici. Vous le savez
comme moi.
M. Goldbloom: M. le Président, à l'instar de...
M. Bédard (Chicoutimi): M. Archambault a trouvé le
bon canal.
M. Goldbloom: A l'instar de mon collègue, je pense qu'il y
a des arguments valables qui ont été avancés, mais il y a
quand même un facteur humain que l'on peut invoquer raisonnablement ici,
pour apporter une modification à une situation certainement
désavantageuse à M. Archambault en ce moment, dix années
après la fixation de sa pension.
Entre-temps, je m'engage à travailler avec les autorités
de la communauté urbaine, que je rencontre assez
régulièrement ces jours-ci, pour assurer une révision de
tout le dossier et l'identification des autres personnes qui pourraient
mériter une révision de leur pension, en même temps.
Une Voix: Adopté.
M. Léger: M. le Président, dorénavant, il
faudra passer par le ministre de la Justice pour que cela aille plus vite,
quoi?
M. Choquette: Non, pas nécessairement. Le ministre des
Affaires municipales est beaucoup plus vite, même si le Parti
québécois...
M. Bédard (Chicoutimi): Admettons que c'est un canal
rapide.
M. Léger: C'est un canal plus rapide.
M. Choquette: Dans ce cas particulier, il y a des circonstances,
quand même. N'oubliez pas que la loi a été
déposée, je pense, la semaine dernière.
M. Goldbloom: C'est réglé, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): La seule circonstance, c'est qu'il
n'a jamais fait de demande à la communauté urbaine. C'est
malheureux.
M. Léger: Le ministre nous met dans une situation bien
difficile. J'ai bien de la difficulté à accepter cela. Il nous
amène à demander à une personne de venir elle-même
défendre sa cause devant la commission parlementaire pour toucher le
coeur des gens. Cela nous touche, M. le Président. Mais, ce qui ne me
touche pas, c'est l'insistance du ministre à passer par des canaux non
normaux. C'est cela que j'ai de la difficulté à accepter, M. le
Président, et qui rend cette demande suspecte.
Je n'accepte pas qu'on nous "bulldoze" une situation alors qu'on est
très respectueux des règlements dans d'autres circonstances. Dans
ce cas-ci, alors qu'on n'a même pas demandé l'avis des premiers
concernés, aujourd'hui on leur demande s'ils sont prêts à
se prononcer; et ceux qui sont directement concernés, ceux qui devraient
prendre la décision, ceux qui auront à payer cela ne sont pas
prêts à se prononcer. Et vous nous demandez à nous autres
de nous prononcer aveuglément! M. le Président, je trouve que
c'est inacceptable.
M. Choquette: Savez-vous que... Ecoutez. On a mis $30 millions
dans le transport, à Montréal, l'année dernière,
comme gouvernement. Franchement, allez réviser une pension alors que
c'est notre loi, ce n'est même pas la loi de la commission de transport.
N'oubliez pas que c'est une loi provinciale. La commission de transport n'est
pas propriétaire de sa loi.
M. Léger: Comme toutes les lois provinciales.
M. Choquette: C'est évident. C'est un canal tout à
fait normal que j'adopte. Je suis devant tout le monde et je parle devant la
commission.
M. Leduc: II n'y a aucune anicroche de faite au règlement.
C'est un excellent amendement, je suis bien d'accord et on vote au plus vite,
M. le Président.
M. Léger: M. le Président, en tout cas, en ce qui
nous concerne, nous ne voulons pas nous prononcer sur ce sujet.
Une Voix: $3,000...
M. Léger: Tous ceux qui mériteraient une pension
actuellement s'aperçoivent qu'il y a des moyens de passer plus vite.
C'est cela qu'on a de la difficulté à accepter.
M. Perreault: Adopté, sur division.
M. Choquette: Ce n'est pas moi qui ai fixé la pension de
M. Archambault, la première fois, en 1965. Je n'étais pas
ici.
M. Léger: A la demande de qui a-t-elle été
fixée?
M. Choquette: En 1965? M. Léger: Oui.
M. Choquette: C'était un bill privé qui est
arrivé au nom de la Commission de transport de Montréal.
M. Léger: A la demande de qui? La Commission de transport
de Montréal?
M. Choquette: C'est arrivé en 1965.
M. Léger: C'était la façon normale de le
faire.
M. Choquette: Oui, mais, depuis ce temps... C'était
peut-être la façon normale de le faire, mais cela a
été fixé dans une loi, dans ce temps.
M. Léger: A la demande de la commission de transport.
M. Choquette: Là, la commission de transport s'y
oppose.
Le Président (M. Picard): Les membres de la commission
sont-ils prêts à se prononcer sur cet amendement? Y a-t-il un
sous-amendement? Il faudrait me le dire...
M. Choquette: J'ai $12,000 et $6,000.
M. Bédard (Chicoutimi): On est prêt à se
prononcer, mais je ne voudrais pas, par exemple, que le ministre de la Justice
interprète, quand même, mal l'attitude de la commission de
transport. Je ne pense pas qu'il puisse...
M. Choquette: Je n'ai pas mal interprété, la
commission est très correcte.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne veux pas dire qu'elle ne s'y
oppose pas. Elle a laissé tout simplement la décision à
la...
M. Choquette: Oui, je trouve que l'attitude de M. Hanigan est
parfaitement correcte.
M. Léger: C'est seulement celle du ministre qui est moins
correcte.
M. Choquette: Elle est très correcte aussi.
Le Président (M. Picard): II y a un sous-amendement
présenté ici qui aurait pour but de changer, à la
cinquième ligne, le mot "quatorze", par le mot "douze" et, à la
sixième ligne, le mot "sept" par le mot "six".
M. Choquette: C'est cela.
Le Président (M. Picard): Ce sous-amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
M. Léger: Deux abstentions, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Adopté sur division.
L'amendement lui-même est-il adopté sur division?
Des Voix: Oui.
Le Président (M. Picard): Adopté sur division.
M. Léger: Sur division des députés de
Lafontaine et de Chicoutimi, M. le Président. Je demanderais que vous
fassiez voter les gens qui sont présents à la commission.
Le Président (M. Picard): En commission, il n'y a pas de
vote enregistré.
M. Léger: Oui, sur demande, M. le Président. M.
Bédard (Chicoutimi): Sur demande.
Le Président (M. Picard): Je regrette, il y a eu une
décision qui a été prise pas plus tard que la semaine
dernière qu'on devrait s'en tenir aux règles de pratique et qu'en
commission parlementaire il n'y aura pas de vote enregistré, à
l'avenir. Il n'aurait jamais dû y en avoir.
M. Léger: C'est une autre affaire.
Le Président (M. Picard): Chaque fois que j'ai
présidé, il n'y a jamais eu de vote enregistré. Je sais
qu'il y en a eu en d'autres circonstances.
M. Léger: Quel article du règlement, M. le
Président, vous permet de dire que les députés vont se
cacher derrière l'anonymat pour agir?
Le Président (M. Picard): Règles de pratique. Il y
a un autre président qui est là, il va vous le dire.
M. Léger: Ils vont se cacher derrière l'anonymat
pour agir.
Le Président (M. Picard): Le nouvel article 16...
M. Léger: Est-ce qu'il y en a qui sont en faveur? Est-ce
qu'il y en a qui sont contre?
M. Leduc: Je suis en faveur.
M. Léger: Le député de Taillon est en
faveur.
M. Leduc: Assurément.
M. Léger: Y a-t-il des députés qui sont
contre le fait qu'on passe à côté des
procédures?
M. Boutin: Le député de Lafontaine est-il le
président?
M. Léger: Je pose une question aux membres de la
commission. On veut savoir s'il est adopté ou non, M. le
Président. Est-ce qu'il y a une majorité?
M. Perreault: Fais donc ta "job" et mêle-toi donc de tes
affaires.
M. Léger: Le député de L'Assomption n'a
jamais rien compris.
M. Perreault: Mêle-toi donc de tes affaires. Il se pense
bien intelligent.
Le Président (M. Picard): Que ceux qui sont en faveur de
cette motion lèvent la main. Ceux qui sont contre, abstention. Merci, la
motion est adoptée. L'article 16 est devenu l'article 17.
M. Goldbloom: M. le Président, c'est un article qui
prévoit la mise en application de certains articles
précédents. L'article 9, celui qui prévoit la hausse de
taxes de $0.40 à $0.60, aura effet pour l'exercice financier 1975 et
modifie en conséquence la date d'imposition par les
municipalités, soit du 30 mai au 30 juin 1975.
M. Beaupré: C'est une erreur de typographie, ce n'est pas
l'article 9, mais c'est plutôt l'article 8...
Une Voix: C'est cela.
M. Beaupré: ... et je vous soumets que, le 30 juin
étant une date très prochaine, on devrait peut-être
considérer la date du 31 juillet comme étant plus
réaliste, de façon à permettre aux municipalités
d'adopter leur règlement.
M. Goldbloom: Je suis d'accord, M. le Président, et dans
le deuxième alinéa, je vois que l'amendement visé par
l'article 12, c'est-à-dire l'application des subventions pour toutes
fins de la compétence de la communauté et en réduction du
déficit de la CTCUM, aura effet à compter des exercices
financiers 1974 de la CUM et de la CTCUM respectivement.
Le Président (M. Picard): II y a deux amendements qui sont
proposés à cet article 16 devenu 17. Première ligne, on
change le chiffre 9 pour le chiffre 8 et, à la fin, cinquième
ligne, on change la date du 30 juin 1975 pour le 31 juillet 1975. Cet
amendement est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. M.
Léger: Adopté.
Le Président (M. Picard): Pour la bonne marche de nos
travaux, si vous me permettez de citer,
à l'appui de ce que je disais tantôt, l'article 149 de
votre règlement, il dit bien ceci: "Les votes en commission ont lieu
à main levée, le président ne vote pas, sauf en cas
d'égalité des voix".
M. Léger: II n'y avait pas de chance d'avoir
égalité.
M. Beaupré: M. le Président, n'y a-t-il pas une
partie qui est en suspens?...
M. Léger: On peut appeler les noms...
M. Goldbloom: II y a le paragraphe c) de l'article 10 qui demeure
en suspens, M. le Président, et le texte qui a été
proposé nous semble acceptable. Il est le suivant: "Dans les dix jours
de l'établissement de ces quotes-parts et de ces versements, le
trésorier doit aviser les municipalités du montant des
quotes-parts et des versements payables par chacune d'elles".
Le Président (M. Picard): Ce nouveau texte est-il
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Paragraphe c), adopté.
Paragraphe d), adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): II avait été
adopté.
Le Président (M. Picard): L'article 17 devient l'article
18, adopté. Ceci termine l'étude du projet de loi no 191. Je vous
remercie, messieurs. La commission ajourne ses travaux sine die.
M. Hanigan: Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 0 h 34)