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Commission permanente des Affaires municipales
Crédits du ministère des Affaires
municipales
Séance du jeudi 2 juillet 1970
(Onze heures vingt-quatre minutes)
M. LEDUC (président de la commission permanente des Affaires
municipales): A l'ordre, messieurs! Je déclare commencée
l'étude des crédits du ministère des Affaires
municipales.
M. TESSIER: Alors, messieurs, j'attends les questions.
M. LEGER: Est-ce que vous pourriez commencer par nous donner un
aperçu général?
M. BOIVIN: M. le Président, je désirerais des
précisions au sujet des déclarations de principe que vous avez
émises lors du dernier congrès des municipalités, à
l'effet que celles-ci pourront discuter de leurs affaires directement avec
Ottawa. Cela inquiète beaucoup la population du Québec. Il y
aurait peut-être, une fois pour toutes, intérêt à
faire le point sur cette déclaration, car il y a des maires qui
prétendent que vous avez réellement fait cette
déclaration.
Relations avec Ottawa
M. TESSIER: Je pense que j'ai, assez longuement et à plusieurs
reprises, fait une mise au point ou des mises au point sur cette fameuse
déclaration que je suis supposé avoir faite à Halifax. Des
maires prétendent avoir entendu une telle déclaration. Ce dont je
doute énormément, parce que je n'ai pu apercevoir aucun maire ou
aucun membre de la Fédération canadienne des maires et
participants au congrès qui fussent présents lors de l'interview
que j'ai donnée dans un petit salon, ou une antichambre, à
l'hôtel Nova Scotian, à Halifax. Il y avait là des
reprsentants de Radio-Canada et également une dizaine de journalistes
qui ont écouté l'interview et qui ont pris des notes. Je n'ai vu
là aucun maire. J'ai prononcé une seule conférence pour
laquelle j'avais un texte, et ce texte a d'ailleurs été
distribué à tous les maires présents, de même
qu'à la presse, et dans ce texte, il n'y était fait aucune
mention de la question des relations entre les municipalités et le
gouvernement fédéral.
La seule chose qui apparaissait dans le texte qui pouvait apporter
peut-être un changement d'attitude ou de politique de la part du
ministère des Affaires municipales, et de son nouveau titulaire, en ce
qui concerne les municipalités, c'est que j'ai donné mon appui
officiel à la
Fédération canadienne des maires et des
municipalités.
J'ai incité les municipalités à en faire partie,
parce que d'abord j'ai milité en tant qu'administrateur au sein de cette
fédération durant sept ou huit ans. Je sais ce qui se passe, et
je crois que le fait d'en faire partie ne peut aucunement mettre en danger, de
quelque manière que ce soit, l'autonomie de la province ou la
juridiction exclusive du gouvernement du Québec vis-à-vis des
municipalités ou favoriser de quelque manière l'intrusion du
gouvernement fédéral dans les questions municipales. C'est la
seule chose que j'ai déclarée dans mon discours, à cette
occasion, le reste a fait l'objet d'une interview à Radio-Canada. J'ai
bien précisé, à ce moment-là, que je n'avais pas
d'objection que, pour certaines questions particulières, les
municipalités aient des rencontres et des discussions avec le
gouvernement fédéral mais, précisant immédiatement,
que dans toute question financière, tout accord ou toute entente
où une question financière serait en cause, que seul le
gouvernement du Québec pouvait négocier avec le gouvernement
central.
D'ailleurs, j'ai vu des titres de certains journaux qui étaient
à l'encontre du texte même du rapport, notamment, la Gazette qui
avait un titre qui parlait de "négociations". Je n'ai jamais
prononcé ce mot-là et si vous lisez l'article l'article le
disait clairement c'est le titre qui n'était pas correct.
L'article rapportait bien ma pensée, rapportait bien mes paroles, en
disant qu'en somme, ils pouvaient discuter des problèmes. Cela, vous
savez, il ne faut pas fendre les cheveux en quatre. Ce n'est pas nouveau. Cela
s'est toujours fait. Des municipalités, à bien des moments, ont
eu des rencontres avec le gouvernement fédéral pour discuter de
certaines questions qui relevaient exclusivement de la juridiction du
gouvernement fédéral. Ce n'est rien de nouveau.
M. BOIVIN: Vous ne trouvez pas qu'il pourrait être dangereux que
le ministre affirme qu'il permette aux municipalités de rencontrer le
gouvernement fédéral, quand on sait que les municipalités
obtiennent leurs pouvoirs de la province. Si vous permettez des rencontres, que
ce soit vous le dites, vous venez de l'affirmer pour des
questions financières uniquement, il faudra qu'elles viennent à
la province. Alors, vous ne trouvez pas dangereux d'affirmer un tel
principe?
M. TESSIER: Non, je ne trouve absolument rien de dangereux dans cela.
C'est normal qu'il s'agisse d'une corporation municipale, d'un individu, d'une
compagnie, que l'on puisse discuter avec son gouvernement de problèmes
qui concernent ce gouvernement. Or, lorsqu'il s'agit du gouvernement
fédéral, c'est le gouvernement canadien. Je considère que
nous sommes tous des Canadiens et que nous pouvons
discuter directement avec ce gouvernement. A titre d'exemple, je n'aime
pas, lorsque l'on parle des municipalités, qu'on les qualifie de
créatures d'un gouvernement provincial. Je n'ai jamais aimé cette
expression-là. Elles existent en vertu d'une loi de la province,
conformément à la constitution du pays, très bien, mais
également, toute corporation, toute compagnie ou société
qui est incorporée en vertu de la Loi des compagnies du Québec
dépendent au même degré aussi du gouvernement du
Québec. Est-ce qu'on devrait empêcher toutes ces compagnies qui
détiennent une charte provinciale d'aller discuter de questions de
juridiction exclusive du gouvernement fédéral avec le
gouvernement fédéral? Est-ce qu'on les obligerait à passer
par le ministère des Institutions financières ou du
ministère des Affaires intergouvernementales pour aller discuter de
questions d'impôt fédéral?
M. LEGER: M. le Président, est-ce que M. le ministre ne voit pas
quand même une déviation à une certaine ligne
d'autorité? Je comparerais cela peut-être dans un ministère
où vous avez des personnes que vous nommez pour exercer une
autorité sur des employés et que l'employé aurait le droit
de passer par-dessus son supérieur immédiat et aller voir le
grand patron pour demander des faveurs. A ce moment-là, le gouvernement
provincial, qui a la responsabilité dans ce domaine-là, se
verrait mis de côté pour demander au gouvernement
fédéral de remettre des subventions, même s'il les fait
passer par le gouvernement provincial. A ce moment, c'est le conflit même
de l'autorité du gouvernement provincial dans ce domaine qui peut
être mise en cause.
M. TESSIER: Pour ma part, je n'ai aucune crainte de
côté-là.
M. LEGER: Est-ce qu'il n'y a pas une ligne d'autorité normale,
à savoir que l'aide municipale va au Québec et que le
gouvernement du Québec fasse les demandes en général?
M. TESSIER: Je pense qu'on a trop insisté dans le passé
sur cette question-là et je ne vois aucune atteinte quelconque à
la juridiction du gouvernement provincial et à son autorité sur
les municipalités. Si, à l'occasion, ces municipalités
vont exposer leurs problèmes. En somme, il s'agit d'exposer ses
problèmes, il ne s'agit pas de faire des ententes. Lorsqu'il s'agit de
faire des ententes à ce sujet je suis bien exigeant et lorsque j'ai eu
une rencontre à Halifax avec M. Robert Andras, une question est venue
sur le tapis: celle de la formation d'un ministère des Affaires
municipales.
M. BOIVIN: II n'y a pas de danger.
M. TESSIER: A ce moment-là, j'ai dit que je m'opposais
énergiquement et formellement à la création d'un tel
ministère. Je suis absolument contre, parce que là, d'accord,
cela pourrait être dangereux.
M. LEGER: Est-ce que le fait qu'une ville ait exposé son
problème au gouvernement fédéral ne devrait pas exiger au
minimum que le gouvernement provincial soit présent, étant
donné que le gouvernement provincial doit quand même être au
courant de ce problème-là et, si le gouvernement
fédéral doit donner une subvention, elle doit passer quand
même entre les mains du gouvernement provincial.
M. TESSIER: Oui, d'accord.
M. LEGER: Est-ce que le gouvernement provincial ne devrait pas toujours
être présent à l'occasion d'une demande d'une
municipalité au gouvernement fédéral?
M. TESSIER: Non, je n'en vois pas l'utilité. M. SAINDON: M. le
Président...
M. LE PRESIDENT: Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: M. le Président, quel genre de problèmes
pourrait intéresser les municipalités et le gouvernement
fédéral à discuter ensemble? Que peut-il découler
de ces rencontres entre les municipalités et le gouvernement
fédéral?
M. TESSIER: Je n'ai pas saisi votre question. J'ai mal compris, je vous
entendais très mal.
M. AUDET: Je vous demandais quel genre de problèmes pourrait-on
discuter entre les autorités fédérales et les
autorités municipales? Que peut-il découler de ces
rencontres?
M. TESSIER: J'ai bien précisé que c'étaient des
problèmes de juridiction exclusivement fédérale. A titre
d'exemple, j'ai déjà mentionné l'imposition des immeubles
du gouvernement fédéral par les municipalités. Vous savez
que le gouvernement fédéral paie aux municipalités,
à titre de compensation, un certain montant qui est censé
être l'équivalent de la taxe à l'impôt foncier
municipal. Parfois on ne s'entend pas toujours sur l'évaluation des
immeubles et on peut discuter du montant de la subvention. Il y a d'autres
questions, comme par exemple, les ports de mer, le dragage, les murs de
soutènement le long du Saint-Laurent... Ce sont là des questions
qui relèvent du gouvernement fédéral.
M. BOIVIN: On sait qu'il y a des choses qui sont particulières au
gouvernement fédéral, mais comme mon collègue le disait
tout à l'heure, est-ce qu'il ne serait pas sage que la
province soit toujours présente quand on discutera ces
problèmes?
M. TESSIER: Pourquoi?
M. BOIVIN: S'il y a un problème...
M. TESSIER: Pourquoi?
M. BOIVIN: Moi, l'éducation...
M. TESSIER: Pourquoi être nécessairement
présent?
M. BOIVIN: L'éducation que j'ai reçue, c'est de vous
rappeler un fait: Jules Gauthier était député du
comté de Jonquière-Kénogami et il était maire, ou
conseiller, de la municipalité de Jonquière, autrefois. Je me
souviens, j'étais maire et je faisais partie d'une
délégation qui venait dire à M. Duplessis que même
si M. Gauthier était député du gouvernement
fédéral, il croyait que la municipalité prenait son
pouvoir des provinces, et que tous les problèmes devaient passer par la
province. Même ceux qui touchent le pouvoir du gouvernement
fédéral.
Je trouve que c'est absolument dangereux même que le gouvernement
provincial disparaisse des entrevues entre le gouvernement
fédéral et les municipalités, surtout avec les
communautés urbaines, surtout avec les grosses municipalités,
qui, à un moment donné, communiqueront directement avec le
gouvernement fédéral et qui, s'unissant, se ficheront du
gouvernement provincial de qui elles prennent leur pouvoir.
M. TESSIER: II ne faut pas avoir de craintes poussées à
l'extrême. Evidemment, c'est une question d'opinion. Je vous ai dit mon
opinion. Je respecte l'opinion des autres. Mais je crois que c'est simplement
de l'hypocrisie, en somme, un peu, que de vouloir que tout, passe par
l'entremise du gouvernement provincial. Je vous donne des exemples. Cela s'est
toujours fait dans le passé. Je suis allé en
délégation, à titre de maire de Rimouski, à Ottawa,
peut-être à sept ou huit reprises, pour discuter la question de
l'aéroport de Rimouski, et obtenir des subventions pour la
réfection ou le prolongement des pistes de l'aéroport,
matière dans laquelle le gouvernement provincial n'a aucune juridiction.
Nous allions discuter toutes ces questions avec le gouvernement
fédéral, avec le ministre des Transports.
Nous allions discuter également des questions des permis de
transport de Québécair avec la Commission des transports
aériens du temps. En quoi le gouvernement provincial peut-il intervenir
là-dedans?
M. BOIVIN: M. le président, je ne ver y pas faire de discussion
mesquine, mais c'est une question de principe. Actuellement, le ministre
affirme que les municipalités pourront transiger directement avec le
gouvernement fédéral. Je n'ai pas d'objection...
M. TESSIER: Je n'ai pas dit...
M. BOIVIN: Je ne m'oppose pas à ce qu'ils se rencontrent.
M. TESSIER: Je n'ai pas dit "transiger", c'est justement là qu'il
faut faire la distinction. Lorsqu'il s'agit de faire une transaction, c'est une
question d'affaires. J'ai dit: Exposer leurs problèmes. Ce qui est bien
différent.
M. LEGER: M. le Président...
M. TESSIER: Exposer et discuter leurs problèmes. Lorsqu'il s'agit
d'une transaction, d'une entente, d'un accord, à ce moment-là le
gouvernement provincial doit seul intervenir.
M. SAINDON: M. le Président, est-ce que ce n'est pas
illogique?
M. LE PRESIDENT: Un moment, s'il vous plaît, l'honorable
député d'Argenteuil a demandé la parole depuis un bon
moment.
M. SAINDON: M. le Président, j'étais à Halifax
lorsque ces discussions ont eu lieu. Je peux affirmer que le ministre n'a
jamais dit "transiger", il a dit "discuter".
M. BOIVIN: Etiez-vous présent lors de la conférence de
presse qu'il a donnée?
M. SAINDON: Je l'ai vue en direct à la télévision.
Il en a été question après ça dans son
discours.
M. BOIVIN: II y en a eu un petit bout qui n'a pas été
télévisé.
M. SAINDON: J'étais présent, lors du discours qu'il a
prononcé; j'ai ensuite pris son interview à part...
M. BOIVIN: Parce qu'il y a des maires qui ont affirmé des choses.
M. le ministre prétend que ces maires n'étaient pas bien
renseignés.
M. TESSIER: Ces maires se sont trompés. Etiez-vous à la
conférence?
M. SAINDON: Je l'ai prise en direct à la
télévision. Ce qu'il a dit c'est "discuter". Je suis maire d'une
ville, il reste quand même que, lorsqu'il s'agit de problèmes qui
touchent une municipalité, qui touchent également le gouvernement
fédéral, il est extrêmement important, il est enrichissant
pour une municipalité de pouvoir aller exposer ses vues et de
connaître celles du gouvernement fédéral. Je crois que
c'est primordial, ces histoires-là. Il ne s'agit pas là de
demander ou de donner des droits d'entente ou de négociations. Ce n'est
pas ça du tout, l'affaire. Je crois que les municipalités doivent
avoir le droit d'aller dialoguer avec le gouvernement fédéral de
façon à faire connaître leurs points de vue et de
connaître ceux du gouvernement fédéral. Après
ça, s'il y a des problèmes qui se négocient à
trois, c'est seulement lorsque les trois parties concernées ont fait
connaître leur position que ça devient le temps de conclure des
ententes, et non pas avant. A ce moment-là, je crois qu'il est d'une
extrême importance que les municipalités aient le droit de se
faire entendre par les deux parties. Je crois qu'il est plus juste que l'on se
fasse entendre par les deux parties que par seulement une. Lorsqu'il y a des
ententes à conclure, bien entendu, on relève directement du
gouvernement provincial. La municipalité doit passer par le gouvernement
provincial.
M. LEGER: M. le Président, ce que je ne comprends pas, c'est que
l'on doive passer par-dessus le provincial, en donnant comme image que le
provincial n'est pas suffisamment compétent, suffisamment fort pour
faire prévaloir des problèmes d'ordre municipal directement au
gouvernement fédéral. Etant donné que c'est le
gouvernement provincial qui va le régler, pour quelles raisons la
municipalité irait-elle d'abord au gouvernement fédéral,
pour après ça, dire au gouvernement provincial: Le gouvernement
fédéral est peut-être prêt pour ça, vous
n'étiez pas au courant, allez-y maintenant?
C'est un danger, c'est une porte ouverte à l'ingérence du
gouvernement fédéral dans le domaine du gouvernement
provincial...
M. TESSIER: Du tout.
M. LEGER: ... comme ça s'est fait dans le passé. Tout
à l'heure, le ministre disait que ça s'est fait dans le
passé. Le passé n'est pas nécessairement garant de
l'avenir. Si, justement, le peuple du Québec se réveille
actuellement, c'est parce qu'il s'est fait quelque chose dans le passé
qui n'était pas tout à fait normal et qu'aujourd'hui on ne doit
pas ouvrir la porte davantage pour que le gouvernement fédéral
s'ingère dans un domaine provincial et que, par la suite, on ne puisse
pas récupérer ce que le gouvernement fédéral aura
tenté de prendre, ce qu'il aura pris comme juridiction.
M. TESSIER: Vous avez bien peur du gouvernement fédéral
!
UNE VOIX: Cela est gratuit tout le tour.
M. TESSIER: Vous avez bien peur du gouvernement
fédéral!
M. LEGER: ...Ma propre maison et mon propre revenu. C'est sûr
qu'il n'y aurait aucun de ces problèmes, si on avait tous les revenus du
fédéral pour aider à régler les problèmes du
Québec.
UNE VOIX: Vous ne trouvez pas que c'est dangereux?
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, j'ai écouté avec
intérêt la déclaration du ministre des Affaires municipales
au sujet de la politique qu'il invite les municipalités à suivre.
En pratique, il n'y aura rien de changé avec ce qui s'est produit dans
le passé, parce que les municipalités ont toujours eu la
liberté d'aller exposer leurs problèmes. Ayant moi-même
siégé à Ottawa, je sais que nombreuses étaient les
municipalités qui rencontraient l'un ou l'autre des ministres de
l'administration fédérale pour discuter des problèmes
d'intérêt local, mais toujours, dans le domaine qui était
de juridiction exclusivement fédérale. L'honorable ministre a
donné tout à l'heure comme exemple des faits qui, en pratique, ne
trouveront jamais champ d'application.
Le ministre a parlé tout à l'heure de la
possibilité pour les municipalités de discuter avec les
autorités fédérales une forme de subvention en
compensation d'une taxe pouvant affecter un immeuble fédéral.
Sans doute le ministre sait-il que ce sont des normes qui sont
appliquées partout et qui sont les mêmes dans tout le pays.
Le gouvernement fédéral ne permettra certainement pas ou
ne déviera pas d'une politique générale dans
l'intérêt d'une municipalité ou pour satisfaire les
demandes des municipalités.
M. TESSIER: Est-ce que vous me permettez de faire une précision
là-dessus? Quand vous parlez de normes, très bien, mais les
normes sont basées sur l'évaluation municipale et sur la propre
évaluation du gouvernement fédéral. Or, il arrive
et j'ai vécu le problème à plusieurs reprises que
certains immeubles, propriété du gouvernement
fédéral, apparaissent au rôle d'évaluation, comme la
valeur d'un million et demi, mais les estimateurs du gouvernement
fédéral les réduisent à $1,200,000, suivant leurs
propres normes et c'est là qu'une discussion intervient et on en vient
quelquefois c'est arrivé plusieurs fois à ma connaissance
ou le gouvernement fédéral a modifié à un
compromis à $1,350,000. C'est courant ces choses-là. Cela se fait
constamment.
M. PAUL: Alors, en principe, le ministre n'a rien à
déclarer de neuf... C'est une farce.
M. TESSIER: C'est ce que je crois.
M. PAUL: Mais excepté qu'il verrait de bon
oeil que les municipalités puissent aller en chercher davantage
des autorités fédérales pour autant que lui donne son
droit de regard et d'approbation.
M. TESSIER: Oui.
M. BOIVIN: ... et que la province soit toujours présente quand il
y a négociations entre les deux gouvernements municipal et
fédéral.
M. TESSIER: II faut absolument que la province soit présente s'il
s'agit de négociations, c'est certain. Mais je vais vous donner un autre
exemple. Vous savez que la Société centrale d'hypothèques
et de logement existe. D'autre part, la Société d'habitation du
Québec existe. Il y a bien des projets qui sont conjoints entre les deux
corporations, dont l'une dépend du gouvernement fédéral et
l'autre du gouvernement provincial. Mais il existe des projets où seule
la Société centrale d'hypothèques fait affaires sans
aucune participation de la Société d'habitation du Québec
ou du gouvernement provincial en général. Exemple: les logements,
ce que l'on appelle les logements à dividendes limités, ce sont
des projets qui sont réalisés directement par la
Société centrale d'hypothèques...
M. BOIVIN: ... avec l'entreprise privée.
M. TESSIER: ... avec l'entreprise privée. Là, à un
moment donné, il se pose des questions d'urbanisme et la
municipalité peut être obligée d'intervenir.
M. PAUL: Est-ce qu'elle n'intervient pas à ce moment-là
avec l'entreprise privée?
M. TESSIER: Et la Société centrale d'hypothèques et
de logement, les deux, à ce moment-là. La Société
centrale d'hypothèques et de logement, en somme, qu'est-ce que c'est,
c'est le gouvernement fédéral?
M. PAUL: Probablement que la municipalité va considérer
les exigences de la Société centrale d'hypothèques et de
logement. Mais dans l'exécution des travaux et dans la modalité
de l'exécution, c'est avec l'entreprise privée que les
discussions...
M. TESSIER: Quant aux zonages, par exemple...
M. BOIVIN: L'aménagement du terrain, est-ce que cela appartient
au gouvernement fédéral ou si cela appartient au gouvernement
provincial?
M. TESSIER: L'aménagement du terrain de Sainte-Scholastique...
Seulement en ce qui con- cerne, par exemple, l'aménagement du territoire
d'une municipalité, cela peut devenir sous la juridiction exclusive de
la municipalité sans que le gouvernement provincial et le
ministère des Affaires municipales puissent intervenir.
M. BOIVIN: Mais quand la municipalité disparaît comme
à Sainte-Scholastique, à qui appartient l'aménagement du
terrain?
M. TESSIER: Vous prenez un cas tout à fait spécial.
M. BOIVIN: II serait intéressant que vous nous disiez...
M. TESSIER: A Sainte-Scholastique, vous savez que cela marche en
collaboration avec les deux gouvernements. On en a assez parlé. Le
gouvernement précédant en a assez longuement parlé.
M. BOIVIN: Sauf pour l'expropriation.
M. TESSIER: Non, mais ce sont les deux gouvernements. Il y en a un qui
construit et un autre qui aménage.
M. BOIVIN: Mais qui aura la responsabilité de
l'aménagement?
M. TESSIER: Exclusivement, le gouvernement provincial.
M. LEGER: Mais, M. le Président, je ne comprends pas que M. le
ministre puisse dire que le Québec doit être présent aux
négociations et que ce n'est pas nécessaire qu'il soit
présent à l'exposé des problèmes des
municipalités! A ce moment-là, ou bien il y a eu une autre
rencontre pour que le gouvernement provincial soit au courant de ce
problème et cela voudrait dire que le gouvernement provincial n'est pas
capable de représenter les municipalités auprès du
gouvernement fédéral, ou bien, on s'attend que la rencontre entre
le gouvernement fédéral et les municipalités soit
suffisamment amorcée pour que le gouvernement fédéral
dise: Voici on va vous donner telle somme d'argent.
Il n'est pas nécessaire que vous soyez au courant. Les
autorités municipales nous ont exposé le problème.
Maintenant, voici ce que nous pouvons vous donner à ce moment. Mais cela
enlève...
M. TESSIER: Ce n'est pas comme cela que ça se fait.
M. LEGER: ... la présence du gouvernement provincial.
M. TESSIER: Ce n'est pas comme cela que ça se fait.
M. LEGER: Bien, la question...
M. TESSIER: Vous, vous voudriez que les municipalités du
Québec il y a plus de 1,600 municipalités dans le
Québec ...
M. BOIVIN: Prennent leur pouvoir du gouvernement provincial.
M. TESSIER: Vous voudriez, dis-je, chaque fois que l'une de ces
municipalités a des pourparlers soit avec la Société
centrale d'hypothèques et de logement, soit tel ou tel ministère,
il y ait, lors de ces entrevues, un représentant du ministère des
Affaires municipales? Cela voudrait dire quoi? Cela voudrait dire que le
ministère des Affaires municipales devrait avoir un bureau en permanence
à Ottawa avec toute une équipe d'hommes, et avoir au moins un
sous-ministre en place à Ottawa...
M. LEGER: C'est tout le contraire, M. le Président, que le
gouvernement fédéral soit présent à
Québec.
M. TESSIER: C'est tous les jours. Il ne se passe pas une journée
sans qu'il y ait des douzaines et des douzaines de ces rencontres entre les
municipalités...
M. LEGER: Est-ce qu'il n'y a pas un ministère...
M. TESSIER: ... et le gouvernement fédéral.
M. BOIVIN: Est-ce qu'il n'y a pas un ministère des Affaires
intergouvernementales?
M. TESSIER : Cela serait la même chose. Qu'est-ce que le
ministère des Affaires intergouvernementales peut connaître dans
les questions municipales? Voulez-vous me le dire?
M. BOIVIN: Bien, il y a un travail...
M. TESSIER : Que peut-il connaître là-dedans?
M. BOIVIN: Au niveau...
M. TESSIER: Il n'y connaît absolument rien.
M. BOIVIN: Au niveau du fonctionnarisme, il y a des communications
intergouvernementales.
M. TESSIER: Non, non! Il faudrait déménager une partie du
ministère des Affaires municipales à Ottawa.
M. LEGER: Ou le contraire.
M. TESSIER: Quoi? Déménager le gouvernement d'Ottawa
à Québec?
M. LEGER: Non, non, que les représentants d'Ottawa viennent au
Québec pour écouter ces griefs pendant que le
Québec...
M. TESSIER: Inviter les représentants... Ils ont affaire à
tous les ministères, et même au ministère de la
Défense nationale. Ils ont affaire aux sous-ministres, ils ont affaire
aux directeurs de service. Voyons, vous voulez déménager...
M. BOIVIN: II y en a déjà, des bureaux
fédéraux...
M. TESSIER: ... le gouvernement fédéral à
Québec.
M. BOIVIN: II y en a déjà des bureaux
fédéraux dans la ville de Québec...
M. TESSIER: Oui, mais tout ce qui...
M. BOIVIN: ... pour tout ce qui relève du fédéral
et du provincial.
M. TESSIER: ... tout ce qui peut se négocier dans le
Québec se négocie dans le Québec. Il est évident
que, s'il s'agit d'une question de travaux publics, il y a à
Québec un bureau du ministères des Travaux publics. De
même, si c'est une question relevant des postes. Evidemment, les
fonctionnaires du gouvernement fédéral qui sont au Québec
il y en a des milliers rencontrent quotidiennement des
représentants des différents municipalités. Mais souvent
et très fréquemment, je dirais quotidiennement, il faut aller
plus haut que ces fonctionnaires. Il faut que les municipalités aillent
au moins au sous-ministre, sinon au ministre.
M. LEGER: Nous sommes d'accord là-dessus.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: M. le ministre, dans le même ordre d'idée, vous
nous avez dit tout à l'heure que certaines de ces rencontres se
faisaient déjà dans le passé. Qu'y a-t-il de neuf dans
l'invitation du ministre à dialoguer avec le gouvernement
fédéral? Et ce quelque chose de neuf était-il ou
n'était-il pas permis dans le passé?
M. TESSIER: II n'y a rien de neuf. La question était bien simple.
Si vous aviez été à l'interview, ce n'est pas moi qui ai
amené le sujet sur le tapis, c'est une question qu'on m'a posée
tout simplement, c'est une simple et banale question. On m'a dit: Vous n'avez
pas objection à ce que des municipalités, dans certains cas,
dialoguent directement avec le gouvernement fédéral?
J'ai dit: Non. J'aurais pu ajouter: Comme la chose s'est toujours faite
dans le passé.
M. AUDET: Ce n'est pas une nouvelle ouverture que vous avez faite...
M. TESSIER: Non, non, non!
M. SAINDON: M. le Président, en réponse au
député de Maisonneuve...
M. LEGER: Lafontaine.
M. SAINDON: Lafontaine, qui semble être assez chatouilleux sur les
histoires de liberté, je me demande pourquoi refuser à une
municipalité le droit de dialoguer avec Ottawa, lorsqu'il s'agit de
problèmes qui touchent cette municipalité. Il est évident
que certains problèmes peuvent être discutés beaucoup plus
facilement par deux parties plutôt que trois. Il y a même parfois
un intérêt à être deux, quitte à revenir
à trois, après, parce que ce qui a été dit par le
ministre n'implique absolument aucun pouvoir de décision.
M. LEGER: M. le Président...
M. SAINDON: Cela, c'est du dialogue. Un exemple: supposons que je
veuille demander que la région de Lachute soit déclarée
zone spéciale, pour des raisons financières et autres.
J'ai des raisons absolument valables, fondées, pour que la
région soit désignée zone spéciale. L'histoire de
désigner ces régions-là, zones spéciales, comme il
y en a déjà trois, relève d'Ottawa. Mais il pourrait
arriver que le gouvernement provincial ne soit pas de mon avis et qu'il
s'oppose. A ce moment-là, quelle chance la municipalité a-t-elle
de faire valoir ses droits? Seulement, si on a eu la chance d'aller dialoguer
auparavant tous les deux, je peux peut-être faire valoir mes droits.
Lorsqu'il y aura une rencontre entre les deux gouvernements,
fédéral et provincial, à ce moment-là, le
gouvernement fédéral sera peut-être suffisamment
sensibilisé pour tenir son bout et nous donner le droit.
Un autre exemple: il y a trois ans, lorsque nous avons commencé
à dialoguer avec la Société centrale d'hypothèques,
à Ottawa, à ce moment-là la Société
d'habitation du Québec n'était pas formée nous
avons fait les premières démarches et Ottawa a accepté
notre projet. Sur ces entrefaites, la Société d'habitation du
Québec a été formée. On nous a mis toutes sortes de
bois dans les roues, même si la chose avait déjà
été acceptée à Ottawa. Québec nous met des
bois dans les roues, pourquoi? Probablement parce que j'étais du mauvais
côté de la clôture. On a tramé durant un an,
finalement il a bien fallu que Québec finisse par dire oui, Ottawa
l'avait accepté et l'argent était disponible. Sinon cet argent
était retiré ou perdu.
M. LEGER: Tout à l'heure, je pense bien avoir dit clairement que
nous n'étions pas contre le dialogue. Tant qu'il y aura un régime
confédéral, c'est sûr qu'il va falloir dialoguer. Mais le
point précis que j'amenais, c'est que cela demandait la présence
du Québec. Parce que si vous dites que le gouvernement provincial
pourrait ne pas comprendre les problèmes des municipalités et que
le gouvernement fédéral va le mieux comprendre, à ce
moment-là, ils peuvent comprendre aussi bien quand ils sont trois...
M. SAINDON: Pour des raisons politiques, oui.
M. LEGER: ...à ce moment-là, vous ouvrez une porte
à l'ingérence du gouvernement fédéral qui dira: le
gouvernement provincial ne comprend pas et le fédéral veut le
faire.
M. SAINDON: Ce n'est pas de l'ingérence, il est là.
M. TESSIER: Je ferais remarquer à mon cher collègue d'en
face, que vous admettrez que, lorsqu'il s'agit d'un problème municipal,
personne n'est mieux placé pour en discuter que les représentants
de la municipalité concernée, c'est-à-dire le maire dans
la plupart des cas, souvent accompagné de son gérant. Lui est en
mesure d'exposer le problème. Il est en mesure d'apporter des arguments
convaincants, souvent, que peut-être le ministère des Affaires
municipales ne pourrait pas apporter, parce que le ministère des
Affaires municipales est obligé, comme je le mentionnais
de regarder dans les grandes lignes les principes de 1,600
municipalités. Il y a des cas particuliers et ces cas je dis des
cas particuliers, mais on pourrait les étendre au point qu'ils soient
particuliers à chacune des municipalités il y en a autant
qu'il y a de municipalités. Il faudrait des experts; il faudrait que le
ministère des Affaires municipales commence d'abord par aller discuter,
accompagné d'experts, avec la municipalité en question...
M. BOIVIN: Vous voulez dire...
M. TESSIER: ... être convaincu, puis aller représenter ces
choses au gouvernement fédéral.
M. LEGER: M. le Président...
M. TESSIER : Pourquoi compliquer les affaires? Vous ne trouvez pas qu'il
y a assez de paperasse et assez de lenteur dans d'administration?
M. LEGER: Je suis d'accord avec la lenteur.
M. TESSIER : Je pense qu'on a définitivement le règlement
de problèmes.
M. LEGER: M. le ministre semble oublier un point bien important: c'est
sûr que pour une
municipalité qui est près de son problème
particulier, de son problème personnel, il n'y en a pas d'autre qu'elle
qui comprend mieux son problème particulier. Mais si elle va à
Ottawa et que le gouvernement d'Ottawa doit débourser plus tard un
montant d'argent qu'il remettrait aux provinces pour le remettre ensuite
à la municipalité, à ce moment-là, il n'y a pas eu
une planification générale quant aux priorités du
Québec, dans son ensemble. Et la limite des fonds que le gouvernement
fédéral peut donner aux municipalités peut être
atteinte avant que le gouvernement provincial ait pu déterminer à
quel endroit, de toute la province, elle peut aller. La preuve: J'ai encore un
exemple à Sainte-Scholastique. Le gouvernement provincial avait d'autres
vues générales sur d'autres préoccupations qui touchent
quand même le problème de cette municipalité en question. H
doit quand même avoir une planification d'ensemble des revenus qu'Ottawa
apportera au Québec. Si chaque municipalité fait valoir son
problème particulier, qui n'est pas dans l'ensemble conçu par le
gouvernement provincial comme une priorité, parce qu'il y en a d'autres
ailleurs, on limite à ce moment-là les fonds que le gouvernement
fédéral pourrait apporter au Québec.
M. TESSIER: Pas du tout, parce que c'est toujours le gouvernement
provincial qui a le dernier mot.
M. LEGER: II n'a pas eu le dernier mot à Sainte-Scholastique en
tout cas!
M. TESSIER: Le gouvernement provincial peut dire tout simplement:
Ecoutez, vous êtes prêts à donner une subvention de tant
à telle municipalité mais nous, on considère que non, il y
a des choses prioritaires qui doivent passer avant et on dit non.
M. LEGER: A quoi a donc servi la présence du gouvernement
municipal uniquement avec le gouvernement fédéral? Si le
gouvernement provincial avait été présent cela aurait pu
être réglé là et à ce...
M. TESSIER: Oui, il y a...
M. LEGER: ... moment-là cela aurait été moins
long.
M. TESSIER: ... deux sortes de cas. Il faut faire attention de ne pas
passer à côté de la question parce que là on s'en
éloigne un peu. Moi, j'ai toujours maintenu et je le maintiens encore
que ces discussions-là doivent se faire normalement dans des questions
de juridiction exclusive du gouvernement fédéral. Alors,
tenons-nous-en à cela.
M. LEGER: Mais quand l'agent va nous le dire, cela va être
passé par la province quand même.
M. TESSIER: Non, non, pas nécessairement. J'ai donné des
exemples tout à l'heure, je ne suis pas pour les répéter,
où le gouvernement provincial n'a absolument rien à faire. Ce
sont les cas que j'ai donnés à titre d'exemple et c'est ce que
j'avais en tête.
M. LEGER: Ce sont uniquement des exceptions, à ce
moment-là!
M. TESSIER: Ce ne sont pas nécessairement des exceptions parce
qu'il y en a des milliers de ces cas-là. On ne peut pas dire que ce sont
des exceptions, des cas exceptionnels où le gouvernement
fédéral est seul à assurer la juridiction.
M. PAUL: Les journaux nous ont donné l'impression que le ministre
avait innové et puis le ministre n'a rien innové!
M. TESSIER: J'ai innové dans une seule chose.
M. PAUL: Laquelle?
M. TESSIER: Lorsque j'ai parlé de la Fédération
canadienne des maires et des municipalités.
M. PAUL: La Fédération existait déjà.
M. TESSIER: La Fédération existait déjà mais
seulement...
M. PAUL: Et la voix du Québec était
représentée.
M. TESSIER: ... oui, mais seulement à contrecoeur. Les
municipalités du Québec n'ont jamais eu l'autorisation d'en faire
partie et non seulement elles n'ont jamais eu l'autorisation mais, dans bien
des cas, on les a incitées à ne pas en faire partie.
M. PAUL: L'ancien ministre des Affaires municipales était-il
favorable? Je ne parle pas du prédécesseur immédiat du
ministre.
M. TESSIER: Vous voulez dire... M. PAUL: M. Laporte.
M. TESSIER: M. Laporte n'était pas favorable.
M. PAUL: A ce moment-là y a-t-il eu consultation au niveau
ministériel sur cette nouvelle politique que le gouvernement actuel
entend suivre dans le domaine des relations?
M. TESSIER: Bien écoutez, ce n'est pas une politique, cela ne
change rien à la politique générale du gouvernement
actuel. Il s'agit tout simplement d'un organisme, c'est une question de
personnel. M. Laporte avait bien droit à ses
idées. Il n'a jamais été maire. Il n'a jamais fait
partie de la Fédération canadienne des maires et des
municipalités. On lui a peut-être fait des rapports qui
étaient inexacts à ce sujet-là. C'est fort possible. Je
n'en ai pas discuté avec lui.
M. PAUL: Dans ce domaine-là vous avez plus d'expérience
que lui?
M. TESSIER: Bien certainement que j'ai plus d'expérience que lui
parce que j'ai fait partie, pendant huit ou neuf ans, de la
Fédération canadienne des maires et des municipalités,
à titre de membre et pendant cinq ou six ans, à titre
d'administrateur.
M. BOIVIN: Cela fait 21 ans que je suis maire et je suis encore maire
actuellement, et j'ai suivi le conseil de M. Laporte dans le temps.
M. TESSIER: Bien, c'est votre affaire. M. SAINDON: Est-ce
péché de l'imiter?
M. TESSIER: Mais vous perdez quelque chose en n'en faisant pas partie.
Cela vous élargirait les esprits, je crois, si vous en faisiez
partie.
Même si ce n'était que pour avoir de meilleures relations
avec les maires des autres provinces du pays et comprendre que les
problèmes que l'on croit parfois être les seuls à avoir
dans le Québec, on s'aperçoit qu'au Manitoba, par exemple, les
mêmes problèmes existent, qu'ils sont peut-être encore plus
graves, et on s'aperçoit que, d'autres provinces, comme l'Alberta, ont
eu les mêmes problèmes et ont trouvé une solution aux
problèmes.
M. LEGER: Si vous n'avez pas d'objection...
M. TESSIER: Je crois que les relations de maires des différentes
municipalités du Canada sont très bienfaisantes...
M. LEGER: II faut quand même admettre que...
M. TESSIER: ... même si ce n'était que pour élargir
les vues et la mentalité de certains maires du Québec!
M. LEGER: M. le Président, il faut quand même admettre que
l'on peut pas prendre comme exemple total les autres provinces, alors que les
municipalités des autres provinces n'ont pas d'objection de base comme
le Québec à transiger directement avec Ottawa. C'est la
même mentalité au plan fédéral comme au plan
provincial dans les autres provinces. Nous, nous sommes dans une province qui
n'est pas comme les autres.
M. TESSIER: C'est là que vous vous trompez. Au contraire, la
même chose existe vis-à-vis des autres, même si elles ne
sont pas d'expression française et de mentalité latine. Les
autres gouvernements provinciaux sont aussi jaloux de leurs droits
vis-à-vis du gouvernement fédéral que nous pouvons
l'être au Québec. Si vous aviez fait partie de la
Fédération canadienne des maires et des municipalités
comme je l'ai fait pendant de nombreuses années, vous vous en seriez
aperçu. Je prends à témoin mon collègue,
député maire,...
M. BOIVIN: Vous voulez dire que, pour empêcher le "red tape", pour
sauver du temps au ministère des Affaires municipales, les
municipalités pourront désormais communiquer directement avec
Ottawa.
M. TESSIER: Comme elles l'ont toujours fait.
M. LEGER: Vous admettez que le gouvernement provincial devrait quand
même être présent.
M. BOIVIN: Au moins par ses fonctionnaires.
M. TESSIER: Je ne sais pas comment je vais faire pour m'exprimer
clairement.
M. PAUL: S'il y en a qui ne veulent pas comprendre, ce n'est pas de ma
faute.
M. BOIVIN: C'est une chose essentielle sur laquelle il faut insister
pour voir réellement les idées que vous avez sur le
problème municipal, étant ministre des Affaires municipales. Je
ne veux pas être mesquin...
M. TESSIER : II n'y a aucun changement à la politique sur la
juridiction du gouvernement provincial et l'automonie provinciale
vis-à-vis du gouvernement fédéral et des
municipalités. Il n'y a aucun changement de politique.
M. BOIVIN: Au sujet de l'intégrité du territoire, quelles
sont vos idées? Si, par exemple, le gouvernement fédéral
décidait d'organiser des parcs un peu partout dans la province...
M. TESSIER: Je pense que ce serait une très bonne chose.
M. BOIVIN: ... est-ce que vous permettriez que le gouvernement
fédéral prenne possession de tous...
M. TESSIER: Vous avez l'exemple du parc Forillon. L'on a retardé
la mise à exécution du projet depuis un an à cause de
discussions absolument stériles. Ce n'est pas le gouvernement
fédéral qui s'empare du territoire; c'est cela qu'il faudrait que
vous compreniez. C'est le gouvernement provincial qui procède à
l'expro-
priation d'un territoire privé, de propriétés
privées. Une grande partie du parc Forillon est propriété
privée. Le ministère des Travaux publics va l'exproprier en vertu
d'une loi que je vais déposer la semaine prochaine à
l'Assemblée nationale. L'autre partie du territoire, ce sont les terres
de la couronne qui appartiennent au gouvernement provincial. C'est le
gouvernement provincial qui négocie directement avec le gouvernement
fédéral pour l'établissement du parc Forillon. Si le
gouvernement fédéral décide, dans un ou deux ans,
d'établir un deuxième parc national dans le Québec, pour
ma part, je crois que l'on doit favoriser l'établissement d'un tel
parc.
M. PAUL: Par bail emphytéotique?
M. TESSIER: Oui, nous ne perdons pas nos droits.
M. PAUL: Qu'est-ce que vous faites de l'article 530 du code civil? 529
ou 530?
M. TESSIER: Qu'est-ce que dit l'article 530?
M. PAUL: Les baux emphytéotiques équivalent à une
cession des titres de la propriété.
M. TESSIER: Oui, mais il y a une entente à l'effet que le
gouvernement provincial peut reprendre...
M. PAUL: Au bout de 99 ans.
M. TESSIER: Cela dépend, ce n'est pas nécessairement 99
ans.
M. BOIVIN: C'est renouvelable. Le parc Forillon...
M. TESSIER: C'est 70 ans ou 60 ans. Je sais que c'est moins que 99
ans.
M. BOIVIN: Cela a été négocié.
M. TESSIER: Evidemment, avec tout l'argent qui va être
dépensé là, c'est normal. Il ne faut pas oublier une
chose, c'est que, l'établissement...
M. BOIVIN: Pour de l'argent, vous ne vous occupez pas des principes. Le
gouvernement fédéral pourrait faire de la province de
Québec un immense parc. Que deviendrait la province de
Québec?
M. TESSIER: Après entente avec la province.
M. SAINDON: M. le Président...
M. BOIVIN: N'oubliez pas que c'est votre argent, l'argent de vos
taxes.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, est-ce que l'on pourrait tenter de
résumer la pensée politique du ministre à l'effet que,
lorsqu'il s'agit de dialogue, les municipalités ont carte blanche et
que, lorsqu'il s'agit de réalisations, la présence du
gouvernement provincial est nécessaire.
Sans cette présence, aucune entente ne pourrait être
considérée comme juridique entre le gouvernement
fédéral et les municipalités.
M. TESSIER: J'irais même plus loin que cela. Je crois que le
gouvernement provincial doit intervenir même avant la réalisation.
Dès qu'il s'agit de négocier une entente, même s'il n'y a
pas de réalisation éventuelle ou si la réalisation semble
très lointaine, il faut que les municipalités se contentent d'un
simple exposé de leurs problèmes, de discuter de leurs
problèmes, et pas davantage. Du moment qu'on arrive à une
négociation, cela ne doit pas aller plus loin, à ce
moment-là, le gouvernement provincial doit sûrement être
présent.
M. PAUL: Je ne voudrais pas être indiscret quant aux allées
et venues du ministre, mais, le ministre peut-il nous dire s'il a eu l'avantage
de rencontrer M. Saulnier pour détailler cette philosophie d'approche
entre le gouvernement fédéral et les municipalités?
M. TESSIER: Non, je n'ai pas rencontré M. Saulnier et je n'ai pas
eu de demande de la part de M. Saulnier souhaitant une rencontre afin de
discuter du problème.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député d'Argenteuil.
M. SAINDON: M, le Président, nous parlions tantôt des parcs
dans la province. Cela dépend, bien entendu, de l'opinion qu'on se fait,
où on se situe dans l'ensemble, d'un océan à l'autre
si on est Canadien, on est Canadien que ce soit un bail à
99 ans ou autre, le jour où, cela arriverait, il y aurait une
séparation de la province de Québec du reste du Canada, le parc
ne se sauverait pas, il resterait là. A ce moment-là, il se
détacherait avec le reste de la province.
M. LEGER: Une affaire de plus à négocier!
M. SAINDON: Alors, ce qui se produit c'est que, depuis quinze ans, la
Colombie-Britannique a retiré, a reçu en argent du gouvernement
fédéral, pour des parcs, plus de $100 millions, l'Ontario a
reçu plus de $100 millions, peut-être $150 millions parce
qu'à un moment donné, elle était rendue à $90
millions et cela fait déjà sept ou huit ans, le Nouveau-Brunswick
a retiré depuis quatre ou cinq ans $35 millions. Est-ce qu'on leur a
enlevé leur province? Qu'est-ce qui nous arrive? Nous aurions pu aller
chercher cet
argent là aussi? Cela ne change absolument rien.
M. BOIVIN: On ne dit pas qu'on ne doit pas aller chercher cet
argent-là.
M. SAINDON: Nous sommes canadiens, nous ne sommes pas américains,
ni allemands.
M. BOIVIN: Nous pourrions aller chercher cet argent-là par une
négociation au moyen de plan conjoint, je n'ai pas d'objection.
M. SAINDON: Mais de là à aller chercher l'argent...
M. BOIVIN: Mais de là à leur donner le territoire.
M. SAINDON: Aller chercher l'argent et ne pas le faire, c'est la
même chose que d'aller chercher de l'argent pour le ministère de
l'Education et de ne pas le mettre où il doit aller, de le mettre
ailleurs. On aurait de l'argent pour les parcs et qu'est-ce qu'on aurait en
retour?
M. PAUL: Ce serait plus logique si le gouvernement fédéral
ne se mettait pas le nez dans les problèmes de l'éducation.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Si vous voulez, on va demeurer dans les
Affaires municipales.
M. TESSIER: On ne parle pas d'éducation, là.
M. SAINDON: Que ce soit un bail à 99 ans ou autre, cela
dépend de notre conception à nous. Est-ce que nous sommes
canadiens? Vivons-nous au Canada? En Chine?
M. PAUL: Le respect du territoire n'affecte en rien le fait que vous
vivions au Canada. Je crois bien que le gouvernement actuel devrait envisager
la possibilité de retirer du gouvernement fédéral le
maximum de subventions possibles, tout en respectant cependant les droits qui
nous sont garantis par le BNA Act, l'Acte de la Confédération et,
à ce moment-là, nous éviterions non seulement des guerres
de dentelles mais nous pourrions peut-être également mettre fin
à certaines idées nationalistes très, très
marquées de la part de certains de nos collègues de
l'Assemblée nationale!
M. LE PRESIDENT: L'honorable député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: J'abonde dans le même sens que le député
de Maskinongé. Nous devrions bien peut-être conserver notre
fiscalité, chez nous, et bâtir nos parcs nous-mêmes et non
pas léguer notre terrain de la province, morceau par morceau, au
gouvernement fédéral. Il y aura un temps où nous n'en
aurons plus. Le Labrador est parti et les parcs s'en vont tranquillement. C'est
le fédéral qui mènera chez nous tout à l'heure.
M. BOIVIN: Notre province sera un immense parc.
M. TESSIER: L'Alberta ou la Colombie-Britannique ou l'Ontario qui ont
des parcs fédéraux ont-ils cédé quelques pouces de
leurs droits.
M. BOIVIN: Ce n'est pas la même chose pour les provinces
anglophones que pour notre province.
M. TESSIER: Expliquez-moi pourquoi. Est-ce qu'il y a deux actes de
l'Amérique du Nord britannique ou s'il n'y en a qu'un?
M. LEGER: M. le Président, il faut tout de même admettre
une chose, c'est que le gouvernement fédéral, en
s'ingérant dans les parcs provinciaux, ceux-ci en seront réduits
à un bilinguisme à sens unique. C'est une chose. La politique du
gouvernement fédéral, c'est un bilinguisme "coast to coast" et on
sait ce que cela veut dire, au Québec, le bilinguisme.
Mais, dans le parc Forillon, il va s'établir un bilinguisme
à des endroits où il n'y avait pratiquement que de l'unilinguisme
puisqu'il n'y a presque pas de Canadiens anglais, sauf dans la région de
Gaspé.
M. TESSIER: Etes-vous déjà allé à
Gaspé? Si vous êtes déjà allé à
Gaspé, vous savez que c'était...
M. LEGER: Plusieurs fois.
M. TESSIER: ... c'était cela l'a déjà
été, cela l'est de moins en moins il y a quelques
années, un centre anglophone...
M. LEGER: Cela augmentera avec une politique comme celle-là.
M. TESSIER: Au contraire, c'est appelé à diminuer. Si vous
y êtes retourné dernièrement, vous voyez des familles avec
des noms anglais, qui ne parlent plus du tout l'anglais. Si vous remontiez
à deux ou trois générations, c'était
complètement canadien-anglais. C'est absolument le contraire qui se
produit. Vous avez l'assimilation, à Gaspé, des anglophones par
les Canadiens français.
M. LEGER: Pas dans la ville même?
M. TESSIER: Dans la ville et dans toute la péninsule de
Gaspé. J'y demeure, j'y suis né, j'y ai vécu la plus
grande partie de ma vie. Je vous assure que l'assimilation se fait dans le sens
inverse de ce que vous pensez.
M. LEGER: M. le Président, il est sûr que lorsqu'on a
tellement...
M. TESSIER: Et croyez-vous...
M. LEGER: ... accepté le bilinguisme...
M. TESSIER: ... que les fonctionnaires que le gouvernement
fédéral aura à cet endroit seront nécessairement
des fonctionnaires anglophones? Ce seront des Québécois, des gens
de chez nous. Au sujet du gouvernement canadien actuel, je n'ai pas du tout la
même idée que vous. Je ne pense pas que le bilinguisme est
à sens unique. Bien au contraire, je pense que nous sommes en train
d'établir un bilinguisme intégral. Evidemment, cela ne peut pas
se faire du jour au lendemain.
M. LEGER: M. le Président, je pense que notre ministre est un
éternel optimiste et que je suis certain...
M. TESSIER: Je ne suis certainement pas un pessimiste.
M. LEGER: ... que lorsqu'on est habitué à...
M. TESSIER: Et je ne souffre pas de complexe d'infériorité
comme certains de mes concitoyens du Québec.
M. LEGER: Une chose est certaine, c'est qu'on est tellement à
l'intérieur d'un système bilingue qu'on ne s'aperçoit
même pas que le type parle français ou anglais, parce que c'est
devenu une deuxième nature. Mais, de toute façon, je serais
porté à accepter la proposition du ministre lorsqu'il disait tout
à l'heure qu'il allait plus loin que la simple négociation
où le gouvernement provincial devrait être présent. Au
début de la négociation, il calcule que le gouvernement
provincial devrait être présent, et que cela pourrait aller
jusqu'à l'exposé du problème, qui est tout de même
le départ d'une négociation. On expose le problème et
ensuite on arrive à des solutions. Alors, si M. le ministre est d'accord
pour la présence du gouvernement provincial au moment même de
l'exposé du problème d'une municipalité avec le
gouvernement fédéral, je serais d'accord pour accepter cette
idée, pendant que nous sommes encore dans un régime
confédéral.
M. TESSIER: Je regrette que vous ne soyez pas d'accord, mais nous ne
changerons pas la politique qui a toujours existé dans le Québec
à cause de quelques députés.
M. LEGER: M. le Président, le ministre ne répond pas
à ma question. Je lui demande si, pour lui, le commencement des
négociations, c'est au moment précis où il accepte que le
gouvernement provincial soit présent, si le début de ces
négociations est le moment précis où les
municipalités exposent leur problème au gouvernement
fédéral.
M. TESSIER: Non, moi, je dis que la municipalité peut exposer son
problème...
M. LEGER: Sans la présence du gouvernement provincial?
M. TESSIER: Sans la présence du gouvernement provincial, n'en
déplaise au député séparatiste.
M. PAUL: Lorsque la négociation commence, vous croyez qu'il
serait d'un intérêt primordial que le gouvernement provincial soit
également présent?
M. TESSIER: Sûrement.
M. BOIVIN: J'insiste sur l'intégrité du territoire, parce
que ce sont des superficies de terrain très importantes qui sont en
cause. Quant aux parcs, il serait peut-être intéressant d'en
connaître les superficies; l'aéroport de Sainte-Scholastique est
encore une chose importante.
M. TESSIER: Lorsque l'aéroport de Dorval a été
construit, il n'y a pas eu de "lock-out" pour l'aéroport
international?
M. BOIVIN: Dans l'organisation de ces parcs c'est pour cela que
j'insiste sur l'intégrité de ces territoires le ministre
est au courant, le ministre des Affaires municipales doit être au courant
que nous perdons nos droits d'exploitation forestière dans ces parcs,
que nous perdons la possibilité d'exploitation minière. Cela
commence à être important que de donner son territoire au
gouvernement fédéral.
M. TESSIER: Cela pourrait servir à d'autres fins.
M. BOIVIN: Pas d'exploitation minière, pas d'exploitation
forestière, d'accord. Mais quand on sait l'importance de la superficie
de ces parcs qu'on cède! Ce sont des richesses naturelles qui
disparaissent pour la province !
M. TESSIER: Mais on va amener du tourisme là. Cela va être
bien plus important. On va créer de l'emploi dans un territoire
où il y avait la plus grande pauvreté et où les gens, en
grande partie, vivent de l'assistance sociale. On va essayer de leur trouver de
l'emploi à ces gens-là.
M. BOIVIN: Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen de développer une
ressource financière? L'industrie touristique est une industrie
très importante, mais qu'on ne la développe pas au
détriment d'autres richesses naturelles...
M. TESSIER: Vous êtes contre les parcs? M. BOIVIN: Je ne suis pas
contre les parcs.
M. TESSIER: Oui, vous êtes contre les parcs, parce
qu'évidemment on ne coupera pas le bois dans un parc.
M. BOIVIN: J'ai dit que nous pourrions développer ces
parcs-là nous-mêmes, aller chercher l'argent du
fédéral par des plans conjoints, sans leur donner le fonds du
terrain. Tous les droits qu'ils acquièrent par le moyen...
M. TESSIER: On leur loue avec option d'acheter leur équipement,
leur investissement.
M. BOIVIN: On sait ce qu'est un bail emphytéotique, c'est une
chose qui est renouvelable automatiquement et qui nous fait perdre le
droit...
M. TESSIER: Ce n'est pas renouvelable automatiquement, c'est pour un
temps déterminé de 60 ans ou...
M. BOIVIN: Renouvelable automatiquement au bout de 99 ans.
M. TESSIER: Non, ce n'est pas renouvelable. C'est pour une
période bien déterminée.
M. BOIVIN: Tout de même, 99 ans à perdre, c'est...
M. TESSIER: Ce n'est pas 99 ans, c'est 60 ou 70 ans. C'est 60 ans.
M. BOIVIN: Après négociation, on a obtenu 65 ans et M.
Trudeau a dit que cela ne se répéterait plus, que ce serait 99
ans dans l'avenir.
M. TESSIER: 60 ans.
M. BOIVIN: 60 ans parce que cela a été
négocié. Le gouvernement fédéral nous dit que le
principe sera 99 ans dans l'avenir, comme ailleurs, ou rien du tout.
M. TESSIER: On négociera encore dans l'avenir. Pourquoi fendre
les cheveux en quatre pour ce qui va se poser dans l'avenir?
M. BOIVIN: II y en a un autre qui se prépare.
M. TESSIER: On va le négocier.
M. LEGER: M. le Président, je pense que le ministre doit
être heureux de la présence des gros méchants
séparatistes qui permet au premier ministre de faire un petit chantage
auprès des éléments anglophones et de leur dire: Si vous
n'acceptez pas ce que l'on vous demande... peut-être que cela va aller
jusque là. Les méchants séparatistes sont quand même
une assurance pour réaliser une partie de votre programme.
M. TESSIER: C'est seulement une assurance. UNE VOIX: On garde les
craintes.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! A moins que vous ayez d'autres questions
d'ordre général, peut-être que nous pourrions entrer dans
l'étude des crédits article par article.
Communautés urbaines
M. BOIVIN: Je voudrais que le ministre nous parle des communautés
urbaines, qu'il nous dise comment vont actuellement les trois qui sont
organisées: l'Outaouais, Montréal, Québec, et ensuite
qu'il donne plus de détails sur le choix qu'il a fait de la
communauté urbaine, la prochaine parait-il, qui sera organisée du
côté de la rive sud de préférence à celle du
Haut-Saguenay qui était en voie de réalisation.
M. TESSIER: Je voudrais faire tout de suite une mise au point. C'est
encore une chose que vous avez mal interprétée. Ce n'est pas de
préférence à celle du Haut-Saguenay. J'ai
rencontré, d'ailleurs, une délégation du Haut-Saguenay
à ce sujet-là et j'ai bien spécifié elle a
bien compris, je ne comprends pas que vous n'ayez pas compris vous-même
elle a très bien compris...
M. BOIVIN: Je n'y étais pas.
M. TESSIER: ... qu'il ne s'agissait pas de donner de
préférence à personne, il s'agissait de procéder
aussi rapidement que possible dans l'ordre où les communautés
urbaines seraient prêtes à être créées. J'ai
simplement dit qu'en ce qui concernait les municipalités de la rive sud
de Montréal que ce devait être l'objet d'une étude en
priorité. Parce qu'elles n'ont pas encore commencé, elles n'ont
eu aucune approche. On m'a posé la question à un moment
donné: Où croyez-vous que l'on devrait commencer par ordre de
priorité? J'ai dit: Les municipalités de la rive sud de
Montréal.
Le projet du Haut-Saguenay comme celui de Sherbrooke, comme onze autres
projets, est déjà en marche; on le les retardera pas ces
projets-là. Bien au contraire, on va essayer de les activer. J'arrive
cette semaine de Rouyn-Noranda où j'ai eu une longue conversation avec
le maire et où il y a eu des premiers contacts avec le Conseil
régional de développement de l'Abitibi le
député d'Abitibi-Est est ici. On a discute du principe de la
communauté régionale. On me demande d'activer les choses. Je vais
tâcher de déléguer un officier de mon
ministère, d'ici une quinzaine de jours si c'est possible, pour
organiser une première rencontre avec les maires de la région,
pour essayer de mettre ce projet sur pied. Evidemment, il y a de la
planification qui se fait à la grandeur du territoire de la province.
Nous avons, au ministère des Affaires municipales, un service de la
planification qui s'occupe précisément de planifier l'ensemble du
territoire, afin de créer des communautés urbaines, des
communautés régionales, des fusions de municipalités. Il y
en a qui ont déjà pris les devants, dont le Haut-Saguenay. Il y
en a dix actuellement qui sont en marche. J'ai lancé l'idée d'une
onzième, il y a une quinzaine de jours, à Rimouski, pour en
créer une à cet endroit. Il ne s'agit pas de retarder.
Aussitôt qu'il y en aura une qui sera prête, on va voir à ce
que le projet se réalise.
M. BOIVIN: Alors ce sont les journalistes qui ont mal
rapporté?
M. PAUL: Vous auriez onze projets en gestation?
M. TESSIER: Non, les journalistes ne m'ont pas mal cité, je ne
suis pas prêt à dire cela. Il ne faut pas lancer la pierre
constamment aux journalistes. Il leur arrive de faire des erreurs, mais je ne
crois pas qu'ils en aient faites à ce moment-là. La question
était simple. On m'a dit: Voyez-vous des priorités au
ministère des Affaires municipales dans l'organisation de nouvelles
communautés urbaines? Ma réponse a été: Oui, il y
en a une à mon point de vue qui s'impose de toute urgence, c'est celle
des municipalités de la rive sud de Montréal. Il y a là un
problème de transport en commun qu'il faut régler, qui est
extrêmement urgent, et il y a d'autres problèmes aussi qu'il faut
régler.
Mais c'est une priorité, une nouvelle communauté urbaine.
Les journalistes ont bien rapporté, mais seulement, dans le
Haut-Saguenay, on a interprété cela en disant : Nous, on nous
relègue et on va retarder notre projet.
M. BOIVIN: C'est comme cela que les journaux l'avaient
rapporté.
M. TESSIER: Non, je les ai lus.
M. BOIVIN: Les journaux régionaux.
M. TESSIER: Ah! les journaux régionaux, je ne les ai pas lus. Je
vous parle de journaux comme "Le Soleil"...
M. BOIVIN: Le Soleil au Saguenay, c'est régional.
M. TESSIER: ... ou La Presse. Les journaux que j'ai lus avaient bien
rapporté l'affaire, que c'était une priorité au point de
vue d'étude, pour mettre sur pied une nouvelle communauté
urbaine. Je n'ai jamais dit et c'est là qu'on a essayé de
faire certaines interprétations chez vous que je voulais retarder
la réalisation de la communauté urbaine du Haut-Saguenay. Je n'ai
jamais dit cela et les journaux non plus.
M. BOIVIN: Vous considérez que c'est aussi une priorité au
Saguenay d'organiser cette communauté urbaine?
M. TESSIER: Mon idée, c'est qu'au fur et à mesure qu'une
communauté urbaine sera prête pour que l'on adopte une loi afin de
la former, elle sera formée sans aucun retard. La prochaine peut
être le Haut-Saguenay. Ce peut être Sherbrooke. Cela
dépendra évidemment des municipalités elles-mêmes,
parce qu'en somme, il ne faut pas imposer ces choses, il faut dialoguer avec
les municipalités, il faut que les municipalités le veuillent
d'abord.
Si les municipalités ou un groupe de municipalités
s'opposent absolument à la formation d'une communauté urbaine,
quant à moi, je vais donner des instructions aux officiers de mon
ministère de ne pas perdre leur temps.
M. PAUL: Est-ce que vous voulez dire par là qu'il faudrait
obtenir l'unanimité?
M. TESSIER: Non, je ne veux pas dire par là qu'il faudrait
obtenir l'unanimité. Mais si réellement les municipalités
ne le veulent pas à tout prix, je ne vous dis pas qu'un bon jour nous
n'interviendrons pas, mais il y en a tellement qui veulent, que nous allons
commencer par nous occuper de celles qui veulent se former en communauté
urbaine. Nos efforts vont se porter vers ces groupes de municipalités,
qui veulent se former en communauté urbaine ou en communauté
régionale.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: La réponse demeure justement dans le problème de
la communauté urbaine. Est-ce que l'autonomie des municipalités
étaient respectée ou s'il y avait dans certains cas des
impositions comme vous disiez tout à l'heure? Même s'il n'y a pas
unanimité, peut-être que vous pourriez aller jusqu'à
imposer l'urbanisation.
M. TESSIER: Cela pourrait arriver, mais j'espère que cela ne se
produira pas. Parce que j'ai toujours été contre la coercition,
en principe, je ne l'aime pas. Si vous aviez un groupe de 25
municipalités dont 24 désiraient ardemment, étaient
prêtes à former une communauté urbaine et, à cause
d'une municipalité, qui se trouverait à peu près au
centre, on bloquerait tout le projet, à ce moment-là, je pense
que ce serait mon devoir de prendre mes responsabilités et de marcher.
Parce qu'il faut toujours évidemment regarder l'intérêt
public qui doit
primer l'intérêt particulier. Il s'agit souvent,
peut-être, de la plus petite de ces municipalités qui va vouloir
mettre les bâtons dans les roues. Alors, cela irait contre
l'intérêt public.
M. LEGER: M. le Président, dans le même ordre
d'idée, au niveau des communautés urbaines prenons celle
de Montréal est-ce que le gouvernement entend aider des secteurs
d'une communauté urbaine, par exemple, dans mon comté de
Lafontaine, les quatre villes, Montréal-Est, Pointe-aux-Trembles, Anjou
et une partie de Montréal, Tétreaultville ou
Rivière-des-Prairies? Est-ce qu'il y a des secteurs qui peuvent avancer
plus vite, aidés par le gouvernement provincial? La raison pour laquelle
je pose la question est celle-ci: La ville d'Anjou est sous la tutelle du
gouvernement provincial. Une enquête faite là-bas a
décelé plusieurs anomalies au point que les résidants
d'Anjou verront une augmentation de taxe de près de 75 p.c. dès
cette année, parce que justement le déficit annuel s'est
accumulé pour un montant de $7 millions et, avec les
intérêts payés, ce montant atteint $9 millions. Les
contribuables d'Anjou ne voient pas comment, dans quelques années, ils
pourront s'en sortir. Est-ce que le gouvernement provincial pourrait aider,
à l'occasion, un secteur de la communauté urbaine, par des
subventions indirectes en fusionnant les services de ces cinq
municipalités, soit le service de la police, le service des pompiers, le
service de l'équipement, il peut être question de routes, de
transports à faire baisser un peu les taxes dans une ville? Et une
des raisons pour lesquelles j'apporte cela, c'est que si on a mis tellement de
temps avant que l'on découvre à Anjou, qu'il y avait une
administration déficitaire, malgré les interventions
régulières des inspecteurs du gouvernement provincial, que la
population d'Anjou est obligée aujourd'hui de payer les pots
cassés. Est-ce que le gouvernement ne pourrait pas collaborer de cette
façon-là, en aidant la création de certains services
communautaires pour l'est?
M. TESSIER: Au sujet d'Anjou, comme vous le savez, vous l'avez
mentionné d'ailleurs, une enquête y a été
menée. Le rapport et les recommandations ne sont pas encore
déposés. Je m'attends de les avoir pour la fin de juillet. D'ici
environ un mois, j'aurai le rapport avec des recommandations précises. A
ce moment-là, nous prendrons les dispositions nécessaires pour
protéger les intérêts des contribuables d'Anjou.
Je crois savoir que certaines de ces recommandations feront en sorte
qu'il y aura moyen de ne pas hausser trop considérablement les taxes. Je
pense que les contribuables de la Ville d'Anjou s'en font peut-être un
peu présentement; il y aura des solutions que nous pourrons offrir.
M. LEGER: M. le Président, dans l'une de ces solutions, on semble
placé devant le fait que ce que l'on reprochait à
l'administration, soit de se servir de l'escalier pour payer le déficit,
c'était encore à peu près la seule solution que l'on peut
voir actuellement. C'est ce que les responsables de la tutelle voyaient comme
solution de rechange.
M. TESSIER: II est peut-être prématuré de discuter
de ces solutions. On va attendre que le rapport soit déposé, on
va attendre de connaître d'une manière précise les
recommandations.
M. BOIVIN: Au sujet des fusions des municipalités, est-ce que le
ministre pourrait nous élaborer ses principes? Les fusions seront-elles
volontaires? J'admets, en principe, que la province de Québec a 600 ou
700 municipalités de plus que l'Ontario, malgré que la population
de l'Ontario soit plus forte. Quels sont les principes qui vous conduiront
à la fusion des municipalités entre elles? Est-ce que vous avez
au ministère des Affaires municipales, des inspecteurs, des gens qui
sont en mesure d'aider certaines parties de municipalités qui voudraient
s'annexer à une municipalité voisine?
M. TESSIER: Sûrement. Il y a tout un service qui travaille
constamment là-dessus pour aider les municipalités. Chaque fois
qu'une municipalité demande aux ministère des Affaires
municipales de lui envoyer un fonctionnaire, on s'empresse de le faire. La
politique du ministère n'est pas changée en ce qui concerne les
fusions, nous continuons exactement la politique mise sur pied par le
gouvernement libéral de 1960 à 1966 et qui a été
d'ailleurs continuée par le gouvernement de l'Union Nationale de 1966
à 1970. La même politique se poursuit. Nous avons même
à notre budget des montants prévus pour favoriser par les fusions
et les annexions de municipalités des mesures financières.
M. BOIVIN: Dans la répartition des taxes de vente et taxes
industrielles, est-ce que le gouvernement a l'intention, soit par la fusion des
municipalités, soit par des regroupements comme nous en parlions
tout à l'heure de mieux répartir la taxe foncière
industrielle?
M. TESSIER: Que voulez-vous dire par mieux répartir la taxe
foncière?
M. BOIVIN: Certaines municipalités ont dans leurs murs une grosse
industrie qui leur permet de faire des placements. Il y a des
municipalités qui ont trop de taxes et elles font des placements
qu'elles reçoivent $100,000, $125,000, par exemple, de la taxe de vente,
et elles placent ces montants...
M. TESSIER: Ecoutez, il ne faut pas mêler la taxe de vente et la
taxe foncière.
M. BOIVIN: Parlons d'abord de la taxe foncière industrielle.
M. TESSIER: Parlons exclusivement de la taxe foncière, parce que
la taxe de vente ne regarde pas le ministère des Affaires municipales,
mais le ministère des Finances. Le premier ministre en a parlé
dans son discours du budget; cela ne concerne pas l'étude des
crédits des Affaires municipales.
M. BOIVIN: Parlons exclusivement de la répartition de la taxe
foncière industrielle.
M. TESSIER: Bien parlons de la taxe foncière industrielle.
Evidemment, chaque municipalité perçoit sa taxe. Certaines sont
plus riches que d'autres pour les raisons que vous venez de mentionner. Des
municipalités ont plusieurs industries ou de grosses industries à
même leur territoire. Par conséquent, cela leur permet d'avoir des
revenus substantiels des industries et d'avoir une taxe foncière
domicilaire très basse. D'autres municipalités, par contre, sont
défavorisées par l'absence d'industries. Elles doivent cependant
fournir des services identiques à leurs contribuables et sont
obligées de taxer davantage le petit propriétaire. C'est
malheureux. C'est une situation que l'on veut faire disparaître, et c'est
cela qui est la politique de fusion des municipalités, de même que
des communautés urbaines.
Faire disparaître, mieux équilibrer la répartition
des taxes, c'est un début.
M. BOIVIN: Cela veut dire que...
M. TESSIER: Par rapport aux services municipaux auxquels les
contribuables sont en droit de s'attendre.
M. BOIVIN: Cela signifie que les fusions ne seront pas
nécessairement volontaires, vous forcerez certaines municipalités
à s'annexer à d'autres municipalités que les
vôtres.
M. TESSIER: Je l'ai déclaré tout à l'heure que nous
n'aurons pas à forcer les municipalités, j'espère que cela
se fera volontairement! J'ai donné un exemple, s'il y a vraiment
mauvaise foi, s'il y a des municipalités qui boycottent un projet, nous
serons obligés de prendre nos responsabilités!
M. PAUL: Est-ce que le ministre peut nous informer de cette situation
qui se manifeste de plus en plus au Québec, soit celle que beaucoup de
villes mettent sur pied en évitant de taxer la machinerie, alors que le
rôle municipal est mis à la disposition des commissions scolaires
pour la taxation, pour la préparation du rôle de perception des
municipalités scolaires, et cette politique a été reconnue
comme légale par la cour Suprême récemment, je crois que
c'est au mois de mars. Cela crée un désiquilibre assez
prononcé dans le budget des commissions scolaires. Le ministre a-t-il eu
le temps, depuis son arrivée au pouvoir, de discuter avec son
collègue de l'Education de certains amendements possibles à la
loi pour donner une autorité administrative aux commissions scolaires
locales ou régionales?
M. TESSIER: Malheureusement pas, je n'ai pas eu le temps d'en discuter
avec le ministre de l'Education.
M. PAUL: Le ministre est-il au courant de cette politique...
M. TESSIER: Ah oui! Je suis au courant.
M. PAUL: ... qui crée un peu de désarroi chez les
contribuables?
M. TESSIER: C'est vrai. Il y a certainement lieu de faire des
changements, mais je n'en ai pas encore discuté.
M. ROY (Lévis): Le ministre a-t-il l'intention je crois
que cela regarde les Affaires municipales de laisser les fonds
industriels aux municipalités ou d'enlever le reste?
M. TESSIER: Mais les fonds industriels sont disparus.
M. ROY (Lévis): Les municipalités ont encore des fonds
industriels.
M. TESSIER: Mais il n'y en a plus.
M. PAUL: Pas depuis la création de secrétariats
industriels.
M. TESSIER: C'est-à-dire qu'actuellement les fonds industriels
des municipalités sont disparus. On a enlevé aux
municipalités le pouvoir de faire des prêts industriels, mais il y
a, évidemment, les prêts antérieurs qui continuent à
demeurer et pour lesquels les emprunteurs continuent à rembourser les
annuités, les remboursements de capital et intérêts aux
municipalités. Mais je crois que cela a été aboli depuis
deux ans. On a enlevé le pouvoir aux municipalités.
M. DEMERS: Lorsque l'argent est remis, M. le ministre, qu'est-ce qu'on
en fait? Les met-on dans les fonds consolidés?
M. TESSIER: Cela va dans un fonds spécial, après cela va
retomber dans les fonds consolidés de la municipalité.
M. DEMERS: Elles n'ont pas le droit de prêter à
nouveau.
M. TESSIER: Non. Cela peut servir pour l'achat de parcs industriels.
M. ROY (Lévis): Est-ce que le ministre peut nous dire s'il a
trouvé avantage à enlever les fonds industriels aux
municipalités?
M. TESSIER: Vous pourriez peut-être poser la question au
député de Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, je m'y oppose, je n'ai jamais
été ministre de l'Industrie et du Commerce.
M. TESSIER: Non, mais c'est votre gouvernement.
M. ROY (Lévis): Parce qu'en 1960...
M. TESSIER: Ce n'est pas le présent gouvernement !
M. PAUL: ... il y en a bien d'autres que nous qui ont fait cela, parce
que cela boîte à certains endroits!
M. ROY (Lévis): Bien. Moi, je fais partie d'une
municipalité depuis assez longtemps, nous avions un fonds industriel de
$1 million. Nous avons eu, à ce moment-là, des industries qui
sont venues s'établir chez nous. Je vais vous donner la raison pour
laquelle le gouvernement l'avait enlevé dans le temps.
C'était nous qui passions une affaire. On a pensé qu'on
pouvait faire du chantage ou du marchandage avec d'autres municipalités
parce que, lorsqu'une industrie veut venir s'établir chez nous, nous
avons un parc industriel, il y a des parcs industriels à
différentes places, il y en a à Saint-Romuald, sur la rive sud,
je m'aperçois qu'avec l'urbanisation, avec les fusions, avec le
gouvernement pro-municipal, de moins en moins nous aurons d'industries chez
nous. Vous avez encore entendu dernièrement des
déclarations...
M. PAUL: On a prôné le développement
économique de la région de Montréal.
M. ROY (Lévis): Vous avez entendu des déclarations
à l'effet qu'on veut ouvrir des grands parcs dans différentes
régions. Je crois que si ces parcs-là sont ouverts à des
distances qui ne favorisent pas les travailleurs, les travailleurs vont
être obligés d'être déménagés pour
aller travailler. On va dire : zone désignée par le
gouvernement.
M. TESSIER: Je crois que c'est une question qui devrait être
soulevée à l'étude des crédits du ministère
de l'Industrie et du Commerce parce qu'en somme c'est la politique du
ministère.
M. LE PRESIDENT: D'accord.
M. BOIVIN: J'ai une question à poser. Est-ce qu'une
municipalité a le droit d'exempter certaines industries?
M. TESSIER: Non, plus maintenant. Cela fait d'ailleurs plusieurs
années, au moins cinq ans, que les municipalités n'ont plus le
droit de donner d'exemptions.
M. LEGER: M. le ministre, avez-vous les moyens de vérifier si
cela ne se fait pas encore?
M. PAUL: Les contribuables des municipalités peuvent, en tout
temps, contester le rôle d'évaluation.
M. TESSIER: On a certainement les moyens de le vérifier. Il
s'agirait évidemment qu'on nous fasse des plaintes ou qu'on nous fasse
des représentations. Si vous avez des cas particuliers à
mentionner, vous pouvez me les mentionner et je ferai faire enquête.
M. LEGER: Mais il faut nécessairement que ce soit un contribuable
qui porte la plainte. Vous n'avez pas les moyens de vérifier...
M. TESSIER: Cela peut être n'importe qui, pas seulement un
contribuable de la municipalité, cela peut être un contribuable de
n'importe quelle municipalité. Cela veut dire tout citoyen du
Québec.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, s'il n'y a pas d'autres questions d'ordre
général, on peut commencer au poste budgétaire 1, article
1.
Administration
M. BOIVIN: II y a augmentation à l'article 1. L'indice du
coût de la vie augmente?
M. TESSIER: Bien, ce sont les salaires tout simplement. Vous avez
à la page 23, dans les traitements, le même nombre
d'employés, 127; vous avez $1,029,000 au lieu de $1,018,000. Evidemment,
ce sont les augmentations normales de salaires.
M. DEMERS : Est-ce que tous les postes sont comblés?
M. TESSIER : Non, je ne crois pas.
M. DEMERS: II y a combien de vacances?
M. TESSIER: On me dit quatre ou cinq postes vacants.
M. BOIVIN: La négociation est en juillet 1970? Est-ce que les
augmentations sont prévues?
M. TESSIER: C'est en 1971.
M. BOIVIN:En 1971.
M. LEGER: Pour combler les vacances, est-ce que cela se fait par
concours?
M. TESSIER: Oui, c'est la Commission de la Fonction publique qui s'en
occupe.
M. LE PRESIDENT: Article 1, adopté. Article 2: Frais de voyage.
Adopté?
M. LEGER: C'est la même chose, c'est augmenté pour...
M. TESSIER: Comme explication, je pourrais dire ceci. Dans la
dernière colonne du budget 69/70, on voit $50,000 mais, en
réalité, il s'est dépensée $90,000 en frais de
voyage à cause des budgets supplémentaires. Le montant qui
apparaît, c'est le montant du budget ordinaire, mais il y a eu des
budgets supplémentaires qui ont été adoptés par la
suite. C'est pour cela que ces chiffres ne réflètent pas toujours
le montant exact qui a été dépensé. On a justement
un exemple. Il faut ajouter $40,000 pour un total de $90,000 en frais de voyage
en 69/70.
M. AUDET: Ces $40,000, on ne les voit nulle part?
M. TESSIER: Ils n'apparaissent pas là parce qu'ils ont
été votés par budget supplémentaire.
C'est l'explication que je viens de donner. Mais vous pouvez toujours
poser des questions c 'est pour ça que je vous dis ça
sur les montants que vous voyez dans le budget 69/70. Ce n'est pas
toujours réel. Vous pouvez poser des questions et je vous donnerai les
montants exacts qui ont été adoptés ou
dépensés.
M. BOIVIN: Est-ce qu'il y a des frais de voyage qui ont
été augmentés aux postes 1,2, 3? Cela peut nous aider
à résoudre l'affaire plus vite, lorsque vous dites $50,000 de
plus.
M. TESSIER: J'ai dit $40,000 de plus. M. BOIVIN: $40,000, oui.
M. TESSIER: On pourrait peut-être y arriver, poste par poste,
parce que, autrement, il va falloir fouiller.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que l'article des frais de voyage est
adopté?
M. LEGER: M. le Président, $40,000 ont été
ajoutés par budget supplémentaire en 69/70? Est-ce que vous en
prévoyez en 70/71?
M. TESSIER: Non, nous n'en prévoyons pas. M. LEGER: II y a
$11,000 de plus. Est-ce parce que la Fédération des
municipalités va se réunir assez loin? Il faut prévoir
plus de dépenses?
M. TESSIER: Ce n'est pas $11,000 de plus, c'est $29,000 de moins.
M. LEGER: Si vous n'avez pas de budget supplémentaire.
M. TESSIER: Ce sera $29,000 de moins.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 3: Frais de bureau.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 4, adopté?
M. BOIVIN: Est-ce qu'il y a une augmentation à l'article 4?
M. TESSIER: Oui. Combien s'est-il dépensé l'an dernier?
$92,000. H y a eu un budget supplémentaire de $20,000. Il a
été dépensé $92,000; nous avons réduit le
budget à $85,000.
M. LEGER: M. le Président, comment se fait-il que, dans ce
nouveau livre rouge qui remplace le bleu, le ministre n'a pensé à
ajouter ces montants-là?
M. TESSIER: Ce n'est pas moi qui ai fait imprimer le livre.
L'explication que je pourrais vous donner, c'est que ç'a toujours
été si vous voulez lire la note de la page 8 je
pense, la politique suivie. Je vous avoue franchement que je trouve votre
suggestion excellente, pour ma part.
Lorsqu'on examine le budget d'une municipalité, on a toujours le
montant Tellement dépensé, pas seulement les montants
budgétisés, et il y a une troisième colonne des montants
budgétisés, des montants dépensés. J'aimerais bien
que quelqu'un du ministère des Finances note cette remarque, cela nous
aiderait dans l'étude des budgets.
M. LEGER: J'aurais vu très bien une raison valable de faire la
dépense d'un livre nouveau, soit celle d'inscrire tous les chiffres,
tels qu'ils devraient être.
M. TESSIER : II y a eu des coupures substantielles dans le budget. Il
fallait donc mentionner les nouveaux chiffres. Si on avait fait des papillons
pour les coller partout ça aurait peut-être coûté
aussi cher que le réimprimer au complet.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que nous adoptons l'article 4?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 5?
M. LEGER: Est-ce qu'il y avait une augmentation en 1969?
M. TESSIER: Non. Cette année, nous devons échanger trois
véhicules servant à la messagerie et à la direction
générale de l'incendie. Il y avait deux camionnettes Chevrolet et
une Meteor ou quelque chose comme ça, qui sont usées. Elles ont
fait beaucoup de millage et coûtent très cher d'entretien. Il faut
nécessairement remplacer ces trois véhicules, ce qui explique la
différence.
M. LEGER: La politique d'efficacité.
M. LE PRESIDENT: Article 5, adopté. Article 6, adopté?
M. LEGER: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Article 7?
M. TESSIER: A l'article 6, veuillez noter qu'il y a eu un budget
supplémentaire de $10,000 à ajouter aux $12,000 prévus
pour un total de $22,000, l'an dernier. Cela a été
appliqué à cet article... La note le dit. Il y a $22,000 qui ont
été appliqués à cet article. Cette année,
c'est $19,000.
M. LE PRESIDENT: Article 7: Publicité et information.
M. BOIVIN: Il y a augmentation.
M. DEMERS: C'est dirigé vers quoi, votre publicité?
M. TESSIER: C'est la publication de nouveaux...
M. DEMERS: Cela va informer qui?
M. TESSIER: Alors, le montant de $50,000... Vous avez le rapport annuel
des Affaires municipales: $10,000. L'an dernier on a dépensé
$21,000.
M. DEMERS: Pour le rapport. Et cette année vous allez le faire
avec $10,000.
M. TESSIER: II y a les rapports et les différentes publications
du ministère.
M. DEMERS: C'est vrai que vous avez peut-être l'intention de ne
pas faire beaucoup d'ouvrage, c'est pour cette raison qu'il va falloir moins de
rapports? Non?
M. TESSIER: C'est-à-dire que nous le chan- geons un peu. On a
subdivisé ce montant cette année. Si vous voulez noter: $10,000
pour le rapport; la publicité pour la protection contre l'incendie:
$20,000 le montant a été augmenté c'est le
même montant inscrit au budget que l'an dernier, pardon. Régie des
eaux: $5,000. C'est le même montant que l'an dernier, également.
Mais là où il y a une augmentation, ce qui fait la
différence, c'est $15,000 pour une nouvelle publication qui s'appelle
Municipalité 70. Ce n'est pas nouveau. On me dit qu'en 1969 cette
publication avait été payée par l'Office d'information et
de publicité. Cette année le ministère absorbe cette
dépense.
M. DEMERS: Là, on vous le remet?
M. TESSIER: Cela réduit d'autant le budget de l'Office
d'information et de publicité.
M. DEMERS: Est-ce que l'Office d'information a diminué son
budget?
M. TESSIER: Le ministère absorbe lui-même la
dépense.
M. DEMERS: II faudrait aller voir à l'Office d'information s'il y
a une diminution de budget.
M. TESSIER: Oui, il faudrait que vous alliez voir.
M. DEMERS: C'est encore un "berda"! M. LE PRESIDENT: Alors,
article...
M. TESSIER : Vous avez le temps, on va ajourner à une heure.
M. DEMERS: Oui, c'est d'accord!
M. LE PRESIDENT: Article 7, adopté.
M. DEMERS: Pour manger de l'information.
M. BOIVIN: Est-ce qu'il y a une entente entre les différents
ministères, ou du moins, est-ce que vous faites partie d'un
comité interministériel pour les publications du
gouvernement?
M. TESSIER: Non.
M. BOIVIN : De plus en plus cela augmente, il y a l'Office d'information
et de publicité...
M. TESSIER: On me dit que c'est l'Office qui s'occupe des publications.
Maintenant, l'Office d'information et de publicité a des
représentants dans tous les ministères.
M. DEMERS: L'Office relève du ministère des
Communications.
M. TESSIER: Il a des représentants dans tous les
ministères.
M. DEMERS: Mais est-ce que chaque ministère a encore l'initiavite
d'arriver avec de nouvelles publications?
M. TESSIER: Ah oui!
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 7, adopté.
M. DEMERS: II est une heure.
M. LEGER: On pourrait peut-être adopter l'article 8 avant de
partir.
M. LE PRESIDENT: On peut bien terminer, si M. le ministre n'a pas
d'objection.
M. TESSIER: Oui.
M. LEGER: Seulement une petite question. En quoi consistent les
honoraires dans ce secteur de l'administration?
M. TESSIER: Bon! C'est pour des études. Autobus Fournier est
située dans le Québec métropolitain. Ce sont des
études qui ont été faites.
UNE VOIX: C'est pour payer le transport des employés.
M. TESSIER: Excusez-moi! On paie le transport des employés
à cause du fait que les bureaux du ministère des Affaires
municipales, comme vous le savez peut-être, sont situés sur le
boulevard Charest ouest, dans Sainte-Foy. Ils sont très
éloignés du centre de la ville et il n'y a pas de service
d'autobus. Cet endroit n'est pas desservi par un service d'autobus. Le
ministère a donc fait un arrangement il y a déjà
quelque temps que cela existe, depuis 1966 avec la firme Autobus
Fournier pour le transport des employés. Il en coûte $12,500 par
année.
M. LEGER: Cela permet aux employés d'arriver à l'heure. Il
ne faut pas qu'ils manquent leur autobus.
M. TESSIER: C'est cela!
M. DEMERS: La poinçonneuse est dans l'autobus.
M. TESSIER: Bon!
M. LEGER: Combien coûte le transport?
M. TESSIER: II coûte $12,500, soit $50 par autobus.
Nous avons une agence de sécurité, au ministère,
qui s'occupe de la surveillance des bureaux et du stationnement
également. Cela coûte $4,500. Après cela, le bureau de
Hull...
M. BOIVIN: Mais, d'où vient la coupure?
M. LEGER: Oui, la coupure, qu'est-ce que c'est?
M. BOIVIN: C'est la coupure qui nous intéresse.
M. TESSIER: II y avait le comité du transport en commun, c'est
une étude faite par Yves Poisson, Laaasse et Desjardins, sur le
transport en commun. C'est une étude terminée, c'était de
$75,000 de moins. Après cela, $50,000 ont été
coupés sur le comité de la fiscalité, le comité de
la Loi électorale.
M. BOIVIN: II y a que $45,000 qui sont coupés. Vous êtes
rendu à $75,000.
M. DEMERS: Vous avez $125,000 de coupés, vous avez $205,000 de
budget, et vous avez enlevé seulement $40,000. Il y a quelque chose qui
ne va pas.
M. BOIVIN: Vous êtes rendu à une coupure de $125,000 et il
n'y a que $45,000.
M. DEMERS: Vous nous donnez vos coupures qui se chiffrent par
$125,000.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît!
M. TESSIER: Oui, mais c'est parce que, encore là, il y a
$250,000. Il y a eu, par budget supplémentaire, $100,000
d'ajoutés l'an dernier, pour un total de $350,000. En
réalité, ce ne sont pas $250,000 qui ont été
dépensés, ce sont $350,000 réduits à $200,000.
C'est pour cela que je vous en donne des coupures.
M. DEMERS: Bon, alors, ça va.
M. AUDET: Quelle est l'étude qui a coûté
$75,000?
M. TESSIER: C'est le comité du transport en commun. C'est une
étude sur le transport en commun qui a été faite sur
divers endroits dans la province, la rive sud, Québec, Hull.
M. BOIVIN: Vous dites le transport en commun? Est-ce que vous avez vu
à l'organiser à Sainte-Foy?
UNE VOIX: Est-ce qu'il y a eu une étude de faite?
M. BOIVIN: Alors, ces $12,500 seraient de trop.
M. TESSIER: On me dit que maintenant cela tombe sous la juridiction de
la Communauté urbaine de Québec et qu'elle a formé son
propre comité de transport; c'est elle qui est en train d'étudier
l'affaire.
M. BOIVIN: Mais pourquoi avez-vous mis $12,500?
M. TESSIER: Les $12,500 sont pour le transport des employés.
M. BOIVIN: Mais si le transport en commun s'organise, vous n'aurez pas
besoin des $12,500?
M. TESSIER: A ce moment-là, nous ne les dépenserons
pas.
M. BOIVIN: Ah! vous ne les dépenserez pas.
M. TESSIER: Evidemment que nous ne les dépenserons pas. Si on
peut les économiser, tant mieux. Mais tout de même on ne peut pas
prévoir que tout cela va être mis sur pied au cours de la
présente année financière.
M. BOIVIN: Si je me rappelle bien, c'était temporaire cette
chose-là, parce que brusquement on avait changé les
bureaux...
M. TESSIER: Cela va disparaître dès qu'il y aura un
transport en commun, c'est sûr.
M. DEMERS: Est-ce que le bail où est le ministère sur le
chemin Sainte-Foy sera bientôt échu?
M. TESSIER: II sera échu en 1975.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a des bureaux qui seront
aménagés ici dans le nouvel édifice?
M. TESSIER: Oui.
M. DEMERS: En 1975. Cela va être un autre...
M. BRISSON: Nous serons encore là. M. LE PRESIDENT: Article 8,
adopté. M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Alors, messieurs, je suspens jusqu'à trois
heures cet après-midi.
Reprise de la séance à 15 h 5
M. LEDUC (président de la commission des Affaires municipales): A
l'ordre, messieurs! Nous sommes rendus au poste 2, article 1: Traitements
à la direction générale des finances municipales, page
23.
Finances municipales
M. BOIVIN: II y a une coupure.
M. DEMERS: Vous avez une coupure de $10,000...
M. TESSIER: Au poste 2, article 1,...
M. DEMERS: Vous auriez une diminution ou une augmentation
d'employés?
M. TESSIER: Le même nombre, 116 employés.
M. DEMERS: Excusez, je vais trop vite. Je remonte au poste 2. Pas de
question à poser.
M. BOIVIN: Vous voulez dire de $936,900 à $921,100? Expliquez
cela.
M. TESSIER: II reste combien au 4 février? C'est parce qu'il y a
des postes qui ne sont pas comblés sur les 116, le montant écrit
est celui des postes déjà remplis et les $17 millions de
réserve qui sont au trésor vont servir à payer...
M. BOIVIN: Est-ce que ces postes-là sont supprimés? Est-ce
qu'ils sont annulés?
M. TESSIER: Non, pas nécessairement. M. BOIVIN: Et s'ils
étaient comblés?
M. TESSIER: Ils seront payés directement à même les
fonds généraux qui avaient été créés,
les $17 millions qui vont être répartis dans différents
ministères. Disons que l'on a tenu compte à ce moment-là
des $17 millions pour réduire ce montant.
M. BOIVIN: C'est un genre de budget supplémentaire que vous
prévoyez?
M. TESSIER: Ce n'est peut-être pas un budget
supplémentaire, mais c'est un fonds dans lequel les ministères
vont aller piger. D n'est pas supplémentaire parce qu'il est
déjà adopté. Il fait partie du budget
général.
M. BOIVIN: Vous coupez ici et vous dites: On marchera selon ce
budget.
M. TESSIER: Oui, parce que le montant a déjà
été approuvé et les $17 millions vont demeurer là.
Ils font partie du budget général.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, il est inscrit au budget
qu'il y avait ou qu'il y aurait le 1er avril 116 fonctionnaires dans cette
direction générale des finances municipales. Combien y a-t-il de
fonctionnaires présentement en service au ministère dans la
direction générale des finances municipales?
M. TESSIER: 110 fonctionnaires.
M. MASSE (Montcalm): II y a donc six postes qui avaient
été prévus au budget et qui n'ont pas été
comblés au cours de l'année financière, c'est bien cela?
Si 116 fonctionnaires étaient nécessaires et s'il n'y en a que
110, les six qui manquent sont quels types de fonctionnaires? Est-ce que ce
sont des fonctionnaires de cadres supérieurs, des sténodactylos,
des agents de bureau?
M. TESSIER: Ce sont des adjoints aux cadres, des agents de gestion
financière.
M. MASSE (Montcalm): Si je comprends bien...
M. TESSIER: II en manque seulement six.
M. MASSE (Montcalm): Ce sont des adjoints aux cadres et des agents de
gestion financière. Ce sont quand même des fonctionnaires de
niveau supérieur essentiels à la bonne marche du service. Comment
se fait-il qu'en douze mois vous n'ayez pu trouver ces six fonctionnaires,
alors que vous aviez l'argent voté par le Parlement? Est-ce que ce sont
des raisons de manque de gens ou...
M. TESSIER: Depuis quand les vacances existent-elles? C'est cela
là?
M. MASSE (Montcalm): Oui.
M. TESSIER: Alors, on me dit que le ministère de la Fonction
publique n'a pu choisir les candidats suivant les normes requises.
M. MASSE (Montcalm): Alors, si je comprends bien, il y a eu des concours
publics d'agents de gestion financière pour citer un exemple...
M. TESSIER: Oui.
M. MASSE (Montcalm): ... pour lesquels il n'y avait pas suffisamment de
personnes intéressées au poste d'agent de gestion
financière. C'est la raison pour laquelle il y a des postes mais qu'il
n'y a pas de candidats. C'est cela?
M. TESSIER: C'est cela.
M. MASSE (Montcalm): C'est la raison qu'on aurait si on demandait au
ministre de la
Fonction publique de nous expliquer pourquoi on soulève cette
raison.
M. TESSIER: Nous avons demandé des hommes qualifiés et
apparemment on a eu des offres d'emploi à la Fonction publique, mais
provenant de finissants d'université.
M. MASSE (Montcalm): Alors, cette année, vous...
M. TESSIER: Sans expérience.
M. MASSE (Montcalm): ... vous vous donnez donc comme objectif de
pourvoir...
M. TESSIER: C'est cela.
M. MASSE (Montcalm): ... à ces postes et vous demandez le
même nombre de fonctionnaires que l'an dernier.
M. TESSIER: C'est-à-dire que nous espérons pouvoir combler
ces vacances.
M. MASSE (Montcalm): Alors, vous procéderez donc par concours
publics?
M. TESSIER: Oui, évidemment.
M. MASSE (Montcalm): Alors, à quelle date aura lieu le concours
public pour les postes d'agent de la gestion financière?
M. TESSIER: La demande est faite à la Fonction publique, par le
ministère des Affaires municipales.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre considère-t-il que ces postes
sont importants ou le ministre considère-t-il que cela n'a pas tellement
d'importance?
M. TESSIER: Bien, ils sont sûrement importants parce que j'ai eu
l'occasion d'en discuter avec les fonctionnaires de ce service et on me dit
qu'il est très important que les postes soient comblés le plus
tôt possible.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre entend faire une pression
quelconque sur son collègue de la Fonction publique pour que le concours
ait lieu le plus tôt possible?
M. TESSIER: Sûrement.
M. MASSE (Montcalm): Vous nous donnez cette garantie?
M. TESSIER: Oui.
M. MASSE (Montcalm): D'accord.
M. TESSIER: D'ailleurs, je pense que c'est déjà fait.
M. MASSE (Montcalm): Le ministère par la Fonction publique...
M. TESSIER: C'est déjà fait parce que j'en ai parlé
il n'y a pas très longtemps...
M. MASSE (Montcalm): ... la pression a été faite.
M. TESSIER: ... la semaine dernière ou il y a une dizaine de
jours, pour combler ces postes.
M. MASSE (Montcalm): Vous feriez peut-être mieux de leur envoyer
une lettre enregistrée pour être bien sûr qu'ils verront les
documents
Combien le ministère offre-t-il pour un poste d'agent de la
gestion financière?
UNE VOIX: C'est au niveau de classe 2, à ce moment-là,
c'est environ $10,000.
M. TESSIER: On me dit autour de $10,000, environ $10,000.
M. MASSE (Montcalm): Quelles qualifications exigez-vous?
M. TESSIER: On demande de l'expérience surtout.
M. MASSE (Montcalm): Une expérience pertinente, je sais bien,
mais un poste d'agent de la gestion financière, en quoi consiste cette
tâche?
M. TESSIER: Ecoutez, cela ne fait pas longtemps que je suis là,
alors vous me demandez des informations...
M. MASSE (Montcalm): Je ne pense pas que ce soit une raison pour le
ministre de ne pas pouvoir répondre à titre de fonctionnaire, sur
ce qu'il a besoin dans son ministère.
M. TESSIER: II y a pas mal de détails. Je suis en mesure de
répondre...
M. MASSE (Montcalm): Ce n'est pas une question de détails!
M. TESSIER: Je pourrais vous répondre au point de vue de la
politique générale...
M. MASSE (Montcalm): Mais, M. le Président, le ministre nous a
fait une belle déclaration affirmant, décrétant
l'importance des postes d'agent de la gestion financière et, deux
minutes après, il nous dit que c'est une question de détails!
M. TESSIER: Non, non.
M. MASSE (Montcalm): Je pense que là le ministre a une
drôle de vue sur la qualité de ses fonctionnaires et de
l'utilisation qu'il en fait, s'il considère que ce sont là des
détails! Je ne doute pas qu'il considère le poste de ministre
comme bien important, mais je considère que, pour ma part, le poste de
fonctionnaire à la direction générale des finances
municipales, le poste d'agent de la gestion financière, a une valeur
peut-être pas égale des yeux du ministre à la sienne, mais
pour ce qui est de la province, c'est important.
M. TESSIER: Non, non, ce n'est pas cela. Lorsque je vous ai dit que
c'était une question de détails, je vous ai dit que...
M. MASSE (Montcalm): Vous avez fait comme à Halifax, vous avez
dit, vous avez dédit, vous êtes allé voir M.
Bourassa...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Le ministre des Affaires municipales va
répondre.
M. TESSIER: Restons sur la question, ne changeons pas de sujet. Je vous
ai dit qu'après discussion avec des hauts fonctionnaires de mon
ministère, j'ai été convaincu de l'importance de ces
postes. C'est ce que je vous ai répondu. Vous me demandez maintenant
quelles sont les qualifications exigées. Là, je vous ai
répondu que pour une question de détails comme celle-là,
je suis obligé de me retourner et de demander à ceux qui
m'assistent...
M. MASSE (Montcalm): Alors, retournez-vous et demandez...
M. TESSIER: ... quelles sont les qualifications...
M. MASSE (Montcalm): Passez à votre recyclage!
M. TESSIER: Vous avez dû passer par là, vous aussi!
M. SAINDON: Si, à un moment donné, le ministre
réalisait que ces postes-là n'étaient pas absolument
nécessaires au sein de son ministère, le ministre ne pourrait-il
pas nous donner l'assurance que ces gens ne seront pas embauchés, tout
aussi bien qu'il a donné l'assurance, tout à l'heure...
UNE VOIX: II nous a dit qu'ils seraient embauchés!
M. SAINDON: ... qu'il les embaucherait, mais s'il réalise,
à un moment donné, qu'ils ne sont pas absolument
nécessaires...
M. MASSE (Montcalm): Il pourra les envoyer au ministre de la Fonction
publique.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, à l'ordre!
M. TESSIER: Je suis convaincu de cette nécessité. Nous
avons examiné au ministère, les finances des
municipalités. Or, la qualification exigée, c'est que quelqu'un
soit en mesure d'examiner un budget. On me dit que ce n'est pas
nécessairement un C.A.
M. MASSE (Montcalm): Un député, par exemple.
M. TESSIER: Pas nécessairement un député, mais
quelqu'un qui a de l'expérience dans l'analyse des budgets. Ce peut
être un comptable d'expérience, sans être un comptable
agréé, qui a travaillé pour une compagnie. Ce peut
être, par exemple, un bon secrétaire-trésorier municipal,
un trésorier de municipalité, avec expérience.
M. MASSE (Montcalm): II n'y a donc pas d'exigence au point de vue de la
scolarité?
M. TESSIER: Non. Je ne vous dis pas qu'il n'y a pas d'exigence au point
de vue de la scolarité, mais je vous dis que c'est surtout
l'expérience qui prévaut.
M. MASSE (Montcalm): Oui, je le sais bien, mais, pour l'information du
public qui va lire le procès-verbal...
M. TESSIER: Qui va lire le procès-verbal?
M. MASSE (Montcalm): II paraît qu'il y a 800 abonnés.
Demandez-le donc, je suis convaincu qu'il y a une scolarité minimum. Il
ne faudrait pas que les gens offrent leurs services sur la foi de la parole du
ministre. Il ne faudrait pas faire comme à Halifax...
UNE VOIX: Cela doit prendre au moins une douzième.
M. TESSIER: II est évident que ça prend un minimum, c'est
sûr et certain. Ce que je veux dire, c'est que c'est surtout
l'expérience dans l'examen des budgets qui constitue la qualification
principale.
M. MASSE (Montcalm): II y a donc un minimum, le ministre ne le sait pas
et il ne veut pas s'informer pour nous le dire.
M. TESSIER: Je pense que c'est une question qui relève beaucoup
plus de la Commission de la Fonction publique de déterminer les
normes...
M. MASSE (Montcalm): Je m'excuse, M. le ministre, mais vous devriez
savoir que la Commission de la Fonction publique répond à vos
désirs et à vos demandes.
M. TESSIER: D'accord.
M. MASSE (Montcalm): Je m'excuse. Ce n'est pas la Commission de la
Fonction publique qui utilise des agents de gestion financière; elle
vous les recrute, elle vous les offre.
M. TESSIER: Oui, mais la Commission de la Fonction publique doit tout de
même avoir certaines normes de degrés d'instruction.
M. MASSE (Montcalm): La Commission de la Fonction publique va nous
expliquer ce que notre collègue nous expliquait, peut-être pas
trop brillamment, mais tentait quand même de nous expliquer. Ce sont les
ministères qui sont les clients. Ce sont eux qui déterminent ce
que doit être un agent de gestion financière, puisque ce sont eux
qui les utilisent, la commission ne faisant que le recrutement. C'est vous,
comme ministre des Affaires municipales, qui devez savoir ce que vous exigez
d'un agent de gestion financière, puisque c'est vous qui utilisez ces
bonshommes. Ce n'est ni la Commission de la Fonction publique ni le
ministère, il n'y en a pas, là-bas, d'agent de gestion
financière. C'est à vous.
M. TESSIER: Quant à moi, je demanderais quelqu'un qui a de
l'expérience dans l'étude des budgets et je me contenterais de
ça.
M. MASSE (Montcalm): Peu importe la scolarité.
M. TESSIER: Peu importe la scolarité. Si le type est
réellement compétent, il sera engagé. S'il n'est pas
compétent, après examen nous ne sommes pas
intéressés à l'engager.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre s'engagerait, devant les
membres de la commission, à faire une étude de son plan de
classification d'agents de gestion financière et à
vérifier, s'il y a lieu, le point de vue de la scolarité? Et
compte tenu qu'il vient de nous dire que, lui, la scolarité lui importe
peu, que c'est l'expérience, s'engagerait-il à nous envoyer une
copie de la lettre qu'il fera parvenir au ministre de la Fonction publique pour
demander des changements au plan de classification?
M. TESSIER: Pour demander des changements au plan...
M. MASSE (Montcalm): ... de classification.
M. TESSIER: Pourquoi demander des changements au plan de
classification?
M. MASSE (Montcalm): Vous savez ce que c'est, le plan de
classification?
M. TESSIER: Plus ou moins.
M. MASSE (Montcalm): Si vous permettez, M. le Président, je vais
lui donner un cours.
M. TESSIER: Donnez-nous un cours là-des-
sus, on va vous écoutez, on va prendre des notes.
M. MASSE (Montcalm): Les fonctionnaires sont divisés en corps de
fonctionnaires, parmi lesquels il y a un corps d'agents de gestion
financière...
M. TESSIER: On va écouter cela.
M. MASSE (Montcalm): ... pour lesquels votre ministère a
demandé des qualifications, formulé des exigences, compte tenu de
ce que vous voulez faire faire à ces agents de gestion
financière. La Commission de la Fonction publique a adopté un
règlement qui a été ratifié par le
lieutenant-gouverneur en conseil et fixant les exigences pour être agent
de gestion financière. Alors, compte tenu de ce que vous venez de nous
dire, vous avez jugé ce que sont ces postes-là.
M. TESSIER: C'est exactement ce que je vous disais tantôt. Vous
m'avez dit que ça n'existait pas.
M. MASSE (Montcalm): Non, non, permettez, vous allez en faire une
étude. Vous nous avez dit tout à l'heure que la scolarité,
pour vous, importe peu. C'est pour ça que je vous ai demandé si
vous alliez exprimer ces désirs à la Commission de la Fonction
publique et nous faire parvenir une copie de votre mémoire.
M. TESSIER: Je n'exprimerais pas cette idée-là puisque,
comme vous venez de l'expliquer, la Commission de la Fonction publique a des
normes. Vous venez de le mentionner vous-même.
M. MASSE (Montcalm): La Commission de la Fonction publique a fixé
ces normes suivant les besoins des ministères. Or vous, le ministre
à ce ministère, vous venez de nous exprimer à nous,
parlementaires, que vos exigences pour être agent de gestion
financière semblent différentes de celles de votre
prédécesseur. Il faudrait donc que vous en avisiez la Commission
de la Fonction publique pour qu'elle modifie son règlement.
M. TESSIER: Non, je n'aviserai pas la Commission de la Fonction
publique.
M. MASSE (Montcalm): Donc les normes telles qu'elles existaient
étaient bonnes...
M. TESSIER: Nous parlons absolument pour rien...
M. MASSE (Montcalm): ... puisque vous disiez que tout cela était
faux.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. TESSIER: C'est exactement ce que j'ai dit tantôt et mon
collègue m'a contredit là-dessus.
M. MASSE (Montcalm): Alors j'ai bien compris que le ministre se
dédit encore une fois.
M. TESSIER: Le député de Montcalm me contredit
là-dessus et il me dit qu'il n'y a pas de normes à la Fonction
publique.
M. MASSE (Montcalm): Ce n'est pas le ministre des Affaires municipales,
c'est le ministre des Affaires du "dédisage". Il se dédit.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Si vous le voulez, nous allons revenir au
sujet du poste 2, article 1 en ce qui a trait aux questions...
M. TESSIER: II n'y avait pas...
M. MASSE (Montcalm): J'espère, M. le Président, que le
ministre s'informera auprès de son collègue de la Fonction
publique pour se faire expliquer les mécanismes de la Fonction publique.
Autrement, il va nous arriver l'année prochaine et puis il ne saura pas
encore qui sont ses fonctionnaires.
M. TESSIER: Bien, je vais me baser sur l'expérience et...
M. MASSE (Montcalm): Pas la vôtre!
M. TESSIER: ... sur les normes qui existent à la Fonction
publique.
M. MASSE (Montcalm): Alors ces normes-là, vous les
réfutez?
M. LE PRESIDENT: Est-ce que l'article...
M. TESSIER: Je n'ai pas l'intention de les réfuter.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! L'article 1 est-il adopté?
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, ces
fonctionnaires-là où travaillent-ils?
M. TESSIER: Pardon!
M. MASSE (Montcalm): La direction générale des finances
municipales est située où, géographiquement?
M. TESSIER: Bien, au ministère.
M. MASSE (Montcalm): Tout le monde est physiquement dans la même
maison, les 116?
M. TESSIER: Oui.
M. MASSE (Montcalm): D'Accord!
M. DEMERS: Tous vos fonctionnaires sont...
M. TESSIER: Au ministère, boulevard Cha-rest. Nous n'avons pas de
bureau en dehors sauf lebureau de Montréal.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce qu'ils ont des frais spéciaux au
point de vue du transport quotidien?
M. TESSIER: Oui, cela a déjà été
adopté.
M. LE PRESIDENT: Alors est-ce que l'article 1 est adopté?
Adopté. Article 2: Frais de voyage.
M. BOIVTN: Moins de personnel. M. DEMERS: Plus de touristes. UNE VOIX:
On voyage davantage! M. TESSIER: $104,500.
M. BRISSON: Combien cela avait-il coûté l'an
passé?
UNE VOIX: $100,000.
M. BRISSON: Non, non, ça c'est le budget...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! si vous voulez nous allons tenir
une réunion avec une personne qui parle à la fois, s'il vous
plaît.
M. MASSE (Montcalm): Vous avez compris, messieurs les libéraux.
Taisez-vous, c'est le ministre qui parle.
M. LE PRESIDENT: Et cela s'applique à tous!
M. TESSIER: Alors voici. L'an dernier cela a coûté
$111,172.
M. DEMERS: Avec le budget supplémentaire?
M. TESSIER: Avec le budget supplémentaire...
M. DEMERS: De combien?
M. TESSIER: ... qui a été de $11,000.
M. DEMERS: La différence?
M. TESSIER: La différence a été de $11,000. D y
avait $100,000 de votés et cela a coûté $111,672.
M. MASSE (Montcalm): Pour quelle raison y avait-il eu un budget
supplémentaire?
M. TESSIER: Parce que cela a coûté plus cher que
prévu. Pour quelle raison? C'est moi qui devrais vous poser la question.
C'est vous qui étiez là l'an dernier!
M. MASSE (Montcalm): C'est vous qui êtes le ministre. Vous devriez
savoir ce qui se passe et ce qui s'est passé dans votre
ministère.
M. TESSIER: Oui, oui. Mais vous demanderez cela à mon
prédécesseur, M. Lussier.
M. DEMERS: Là n'est pas la question. C'est que là vous
administrez actuellement un budget nouveau en vous basant sur l'autre. Et puis,
avec le souci du détail que nous vous connaissons, je suis convaincu que
vous pourriez connaître la raison et nous la donner: Pourquoi cela a-t-il
coûté cher? Parce que là, on est prêt à nous
faire porter les péchés de tout le monde mais actuellement nous
ne sommes pas là !
M. TESSIER : Alors, on me dit que les travaux d'hiver qui
dépendent du ministère des Affaires municipales étaient
vérifiés par l'Auditeur de la province auparavant et, l'an
dernier, il a été décidé de faire vérifier
cela par nos propres vérificateurs. Alors c'est ce qui explique le
coût supplémentaire.
M. DEMERS: Cela n'est pas une dilapidation des deniers publics?
M. TESSIER: Non, pas du tout.
M. DEMERS: C'est une excellente raison!.
M. TESSIER: Je n'ai jamais prétendu cela.
M. DEMERS: Que le ministre nous donne une bonne raison!
M. TESSIER: D'accord!
M. LE PRESIDENT: Alors, "frais de voyage" article 2, adopté?
M. MASSE (Montcalm): II y a une coupure par rapport au budget
supplémentaire?
M. TESSIER: Oui, parce que des travaux d'hiver, cette année, il
n'y en a pas.
M. MASSE (Montcalm): Alors il n'y aura pas d'hiver cette
année?
M. TESSIER: II va y avoir un hiver mais, il n'y aura pas de travaux
d'hiver!
M. MASSE (Montcalm): Alors il n'y aura pas
de travaux d'hiver. Donc ce n'est pas là qu'on va créer
les 100,000 emplois, pas en hiver?
M. TESSIER: C'est-à-dire que... M. DEMERS: Pas en hiver?
M. TESSIER: ... que ça continue à subsister encore pour...
Il y a un petit programme de $1,000,000. Disons qu'il y a une diminution.
M. AUDET: Sur ce qui reste des travaux d'hiver, j'ai entendu parler que
cela serait aussi bien affecté aux matériaux qu'aux salaires.
M. DEMERS: Oui. Est-ce que vous pourriez me définir exactement ce
qui va se passer dans les travaux d'hiver? Esr-ce qu'il est trop tôt pour
avoir l'énoncé de la politique du ministère à ce
sujet-là?
M. TESSIER: On a prévu un million pour cela au budget. Cela va
venir un peu plus loin.
M. LE PRESIDENT: Si vous voulez, on va parler des frais de voyage
à la direction générale des finances municipales. Est-ce
que les frais de voyage sont adoptés?
M. DEMERS: Oui, adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 3: Honoraires et autres dépenses.
UNE VOIX: Cela n'est pas changé.
M. MASSE (Montcalm): Qu'est-ce que vous prévoyez comme honoraires
et autres dépenses?
M. DEMERS: Les autres.
M. TESSIER: Dans le détail des $16,500, c'est: assurances,
$6,000.
M. MASSE (Montcalm): L'assurance de quoi?
M. TESSIER: L'assurance pour le transport des valeurs, des obligations,
Brinks Express.
M. MASSE (Montcalm): Ah, c'est cela!
M. DEMERS: Vous n'avez pas des tarifs spéciaux de la part de
Brinks?
M. TESSIER: Vous avez déjà entendu parler de Brinks? Il
paraît qu'elle nous demande le même prix que celui qu'elle vous
demandait.
M. DEMERS: Cela coûtait bien plus cher à l'ancien
gouvernement qu'au nouveau.
M. TESSIER: C'est pour transporter des obligations,
évidemment...
M. MASSE (Montcalm): Les obligations vont en Ontario?
M. DEMERS: Non, c'est pour les faire revenir.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, si vous voulez avoir des réponses,
vous faites mieux d'écouter. Alors, article 3: Honoraires et autres
dépenses, adopté.
M. TESSIER: Et l'autre, c'est pour la location de machines à
signer les obligations.
M. MASSE (Montcalm): Vous louez ça de qui?
M. DEMERS: Adopté.
M. TESSIER: Deschamps, à Beauport, ce sont eux qui impriment les
obligations; j'ai déjà été en signer.
M. MASSE (Montcalm): C'est fait par soumissions ou directement
choisi?
M. DEMERS: Service des achats ou... M. TESSIER: C'est tant le
million.
M. DEMERS: Est-ce donné de façon statutaire?
M. TESSIER: Ce sont les municipalités qui font imprimer leurs
obligations.
M. MASSE (Montcalm): Pour quelle raison est-ce à votre budget?
J'ai l'impression que le ministre est à apprendre bien des choses.
M. DEMERS: C'est combien...
M. TESSIER: Je n'ai pas de fausse honte à dire que c'est vrai que
j'en apprends beaucoup.
M. MASSE (Montcalm): Vous n'avez pas de fausse honte à être
payé grassement par l'Etat pour apprendre ce que c'est que le
ministère des Affaires municipales. Je croyais que le premier ministre
avait dit que c'étaient toutes des lumières qu'il avait comme
ministres.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Honoraires et autres dépenses,
article 3.
M. MASSE (Montcalm): Vous me permettrez de terminer ma question. Vous le
choisissez comment ce monsieur?
M. TESSIER: Ce sont les municipalités qui choisissent les
imprimeurs des obligations.
M. MASSE (Montcalm): Mais c'est vous qui payez. Ce n'est pas pour les
imprimer, c'est
pour les signer. Votre fonctionnaire vous l'explique,
M. DEMERS: Ce sont les municipalités qui choisissent...
M. MASSE (Montcalm): Qui signe, M. le ministre, c'est vous? IL va finir
par l'apprendre.
M. SAINDON: Vous avez eu la chance d'apprendre.
M. MASSE (Montcalm): C'est à lui à nous expliquer cela.
Nous ne perdons pas notre temps, le ministre ne le perd pas, lui, il apprend.
Vous, quand vous serez nommé ministre, vous le saurez, on n'aura pas
besoin de vous recycler.
M. SAINDON: En attendant, je n'ai pas besoin de vous pour me le dire.
Laissez-le tranquille...
M. MASSE (Montcalm): Laissez le ministre l'apprendre.
M. SAINDON: Laissez-le tranquille il va apprendre beaucoup mieux!
M. MASSE (Montcalm): C'est cela! Donnez-lui une chance et il va
apprendre...
M. LE PRESIDENT: Messieurs, vous allez avoir la réponse.
M. TESSIER: Pour la machine à signer, ça coûte
$7,500. Les municipalités, évidemment, vont signer chez Deschamps
les obligations mais également un représentant du
ministère est obligé de signer ou de contresigner les
obligations. Cela, c'est pour la part de location de cette machine à
signer pour le représentant du ministère. C'est ce qui
coûte $7,500.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que c'est un représentant du
ministère ou du ministre, au sens de la loi?
M. TESSIER: Du ministre ou du ministère...
M. MASSE: II y a une différence entre les deux.
M. TESSIER: A tout événement, c'est un fonctionnaire du
ministère.
M. MASSE: Mais représente-t-il le ministère ou le
ministre?
M. TESSIER: J'ai l'impression qu'il doit représenter le ministre
à ce moment-là.
M. MASSE: Alors c'est vous qui le choisissez?
M. TESSIER: Normalement, c'est à moi de le désigner.
M. MASSE (Montcalm): Alors, qui signe? M. TESSIER: Ce n'est jamais le
même.
M. MASSE (Montcalm): Si vous les choisissez, vous pouvez nous dire qui
signe.
M. TESSIER: M. Paré et M. Simard, le sous-ministre Richard
Beaulieu.
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 3, adopté.
M. MASSE (Montcalm): Honoraires et autres dépenses...
M. TESSIER: Non, je vous ai donné les détails des $16,500,
les assurances sont pour le transport des obligations.
M. LE PRESIDENT: Poste 3: Direction générale des
équipements en eau ; article 1 : Administration; sous-article 1:
Traitements.
Equipements en eau
M. DEMERS: Quel est le nombre d'employés sur la liste de paie,
actuellement, au sujet des traitements?
M. TESSIER: II y en a 70.
M. DEMERS: II y en a 99 de permis.
M. TESSIER: C'est cela. Il reste 29 postes à combler.
M. DEMERS: Est-ce dans la même catégorie d'employés
que vous aviez tantôt? Non, c'est dans l'eau, ce sont des plongeurs?
M. TESSIER: Ce sont des ingénieurs. Ce sont dix
ingénieurs, quinze techniciens...
M. DEMERS: Vous avez dix ingénieurs engagés, des
ingénieurs civils...
M. MASSE (Montcalm): Je ne comprends pas. Il y a beaucoup
d'ingénieurs civils dans la province, sur le marché du travail;
il en sort beaucoup des universités, pour quelle raison ne pouvez-vous
pas en engager? Ne mettez pas toujours la faute sur le dos de la Fonction
publique, il y a une limite. On le tolère mais on va finir par vous en
parler.
M. TESSIER: On attend l'approbation du budget pour...
M. MASSE (Montcalm): Le budget était autorisé l'an
dernier.
M. TESSIER: II y a 82. Ce n'est pas vous, cela. Il y avait un bon nombre
d'étudiants qui végétaient, qui attendent des emplois.
M. MASSE (Montcalm): Vous êtes là depuis un certain temps,
depuis ce temps-là il y en a qui ont gradué.
M. TESSIER: Alors, 71. Il y en avait 50 l'an dernier. On en a
engagé 20, plus 51. Ce qui fait 71. Il y a eu des départs de ce
nombre. Alors, c'est ce qui explique... Actuellement, on a augmenté le
nombre des postes à 99. On a 28 postes vacants.
M. DEMERS: Est-ce que ces postes sont essentiels? Ils n'ont pas l'air
essentiels parce que vous avez passé une bonne année sans y
être, vous-même, d'abord.
M. TESSIER: Ils sont certainement essentiels parce que dans
l'équipement des eaux...
M. DEMERS: L'année s'est passée avec 70. Vous voulez en
avoir 99 et cela ne change rien dans l'eau.
UNE VOIX: On coupe de $10,000.
M. TESSIER: Ces spécialistes s'occupent surtout de faire des
études sur la pollution des eaux.
M. MASSE (Montcalm): Pensez-vous, M. le ministre, que vous allez avoir
le temps de tout apprendre cela en quatre ans?
M. TESSIER: J'espère bien que oui.
M. BOIVIN: La pollution des eaux ne relève pas du
ministère de la Santé?
M. TESSIER: Le ministère de la Santé peut avoir un certain
rôle à jouer, mais cette question relève du
ministère des Affaires municipales, quant aux études. Evidemment,
s'il y a des plaintes, je présume que le ministère de la
Santé doit certainement avoir des fonctionnaires qui vont étudier
la qualité de l'eau, et faire des analyses. Mais, en ce qui concerne les
causes de la pollution, cette étude relève des Affaires
municipales.
M. MASSE (Montcalm): Quelles sont, à votre avis, comme ministre
responsable, les causes de la pollution?
M. TESSIER: Elles sont multiples.
M. MASSE (Montcalm): Lesquelles? Vous allez pouvoir en nommer
quelques-unes si elles sont multiples. Je m'excuse, mais c'est important la
pollution, présentement. C'est un des grands débats de notre
civilisation. Vous êtes le ministre qui a la responsabilité, vous
venez de nous le dire. Est-ce que vous pouvez nous en nommer quelques-unes pour
définir une politique?
M. TESSIER : Je vous dis que les causes sont multiples. Vous avez
d'abord toute la pollution occasionnée par certaines industries. Vous
avez l'industrie des pâtes et papier, à titre d'exemple, qui est
certainement une des plus grandes causes de la pollution des eaux et sur
lesquelles le ministère des Affaires municipales a consacré
peut-être le plus d'études et, après ces études, des
rapports ont été présentés et la Régie des
eaux a rendu des ordonnances forçant certaines industries, notamment
l'industrie des pâtes et papier à faire cesser ou à
diminuer cette pollution.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que vous avez l'intention de continuer la
même politique dans le domaine des pâtes et papier?
M. TESSIER: Absolument, parce que la question de la pollution...
M. MASSE (Montcalm): La politique du ministre précédent
était bonne.
M. TESSIER: C'est un problème primordial, c'est d'ailleurs un
problème international.
M. MASSE (Montcalm): II me fera plaisir de transmettre au docteur
Lussier les voeux que vous venez d'exprimer, que sa politique était
bonne. C'est en dehors des pâtes et papier et le domaine de la
pollution.
M. TESSIER: Je n'ai jamais dit qu'elle était mauvaise.
M. MASSE (Montcalm): Vous dites qu'elle était bonne, cela est
encore mieux!
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: M. le ministre, est-ce que vous avez l'intention, avec vos
collègues, parce que la politique de l'eau est éparpillée
dans quatre ou cinq ministères, est-ce qu'il y aurait moyen de canaliser
cette eau au même endroit et que cela relève d'un seul
ministère? Les Terres et Forêts ont leur mot à dire
là-dedans, le Tourisme, la Chasse et la Pêche, les Affaires
municipales, la Santé et l'Industrie et le Commerce. Il n'y a aucune
politique de l'eau, en dépit des efforts qui peuvent remonter à
25 années, je n'accuse personne, il y a eu des efforts de faits pour
essayer de concrétiser cela. Si vous pouviez pendant votre mandat, et
c'est le voeu que je
fais que vous ramassiez et que vous canalisiez l'eau chez vous ou
ailleurs mais que l'eau relève de quelqu'un.
M. TESSIER: Je pense que votre suggestion est excellente et qu'il
devrait certainement y avoir une rencontre interministérielle pour
obtenir...
M. DEMERS: Vous avez les Ressources naturelles aussi.
M. TESSIER: ... une politique globale de l'eau.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre est au courant qu'un tel
comité d'étude des problèmes juridiques de l'eau existe
déjà, que c'est déjà en cours? J'ai l'impression
qu'il ne s'en est pas encore rendu compte!
M. TESSIER: Si cela existe déjà, je n'ai jamais
été consulté, je n'ai jamais été
convoqué par un autre ministère.
M. MASSE (Montcalm): Vous pourriez peut-être demander à
votre fonctionnaire où c'est rendu.
M. DEMERS: Vous avez un doigt dans l'eau dans votre ministère, M.
le ministre!
M. TESSIER: Un gars qui flotte! On me dit qu'il y a une étude qui
est faite actuellement, au point de vue juridique. Il n'y a pas eu encore de
rapport de soumis.
M. MASSE (Montcalm): M. le ministre, la pollution, c'est le grand
problème de l'heure présentement, pas uniquement au Québec
mais en Amérique du Nord et en Occident. Il serait quand même
intéressant de dire qu'indépendamment de l'affaire des
pâtes et papier, il y a eu des règlements, et que vous entendez
suivre ces règlements. Je pense qu'il serait très
approprié, ici même, au comité, de profiter de l'occasion
pour émettre quelques idées qui ont certainement germées
dans votre cerveau, concernant les solutions qui peuvent être
apportées à cet épineux problème
particulièrement, dans la région de Montréal. Je ne crois
pas que les pâtes et papier soient surtout dans la région de
Montréal mais je crois savoir qu'il y a un problème de pollution
dans la région de Montréal et je suis convaincu que les quasi 2
millions de personnes qui habitent dans cette région aimeraient savoir
de la voix la plus autorisée, qui est la vôtre en ce domaine,
quelle sera l'action de votre ministère dans le cours de l'année
pour ce problème épineux.
M. TESSIER: Voici, très brièvement. Nous avons l'intention
de poursuivre activement les études qui sont actuellement en cours. Il y
a seize études qui sont faites par la direction des eaux au
ministère des Affaires municipales. Au fur et à mesure que les
rapports nous seront présentés, c'est à ce
moment-là, que je devrai prendre mes responsabilités et
tâcher de trouver les solutions pour remédier aux lacunes qui
existent et trouver les solutions aux problèmes pour combattre la
pollution. Depuis mon arrivée au ministère, aucun rapport sur les
seize études en cours n'a encore été soumis.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que vous pouvez faire une nomenclature de
ces études?
M. TESSIER: J'ai déjà vu la liste, il n'y a pas lontemps.
Je peux vous dire où les études se poursuivent. Les études
sont actuellement en cours: à Sainte-Adèle et Mont-Rolland. Je
vous mentionne simplement les endroits.
M. MASSE (Montcalm): De quel type d'étude s'agit-il?
M. TESSIER: C'est l'étude d'un plan directeur
d'égoût en vue de l'épuration des eaux usées
à Sainte-Adèle et à Mont-Rolland, également un plan
directeur d'égoût, toujours en vue de l'épuration des eaux
usées dans le secteur ouest de l'île de Montréal. Nous
parlions tout à l'heure de Montréal là où vous avez
un problème particulièrement sérieux, c'est vrai.
L'étude est présentement en cours et c'est d'ailleurs à
cette étude-là que le ministère consacre le plus
d'argent.
Egalement dans les régions de Laprairie, de Valleyfield, de
Saint-Timothée, dans ville de Jacques-Cartier et dans toutes les
municipalités desservies par la ville de Jacques-Cartier, la
région de Saint-Hyacinthe, le versant nord de la rivière des
Mille-Isles, la région est de la rivière Gatineau, le bassin de
la rivière de l'Assomption, les régions de Sherbrooke, de
Beloeil, de Saint-Jean d'Iberville, les municipalités de Lesa ge, de
Shawbridge, de Prévost, de Cap-de-la-Madeleine et de Beauharnois.
Voilà des endroits où des études sont présentement
en cours.
M. MASSE (Montcalm): Ces études, vous estimez quelles vous seront
remises vers quelle époque?
M. TESSIER: Je m'informais à ce sujet ces jours-ci et on me dit
que je devrais recevoir ces rapports d'ici l'automne.
M. MASSE (Montcalm): C'est le problème donc de l'épuration
des eaux dans la région de Montréal?
M. TESSIER: Ou au cours de l'automne. Evidemment, il y a des
études qui seront plus longues à faire que d'autres; certains
rapports évidemment peuvent retarder.
M. MASSE (Montcalm): Ce sont des rapports concernant
l'établissement de canalisation et d'usines d'assainissement...
M. TESSIER: Et d'usines d'épuration.
M. MASSE (Montcalm): On va, de façon à peu près
certaine, préconiser des équipements dans ces matières.
Est-ce que le ministre a des sommes à son budget pour pourvoir à
ces équipements ou s'il entend faire faire ça par les
municipalités ou par ententes fédérales provinciales?
M. TESSIER : Actuellement, nous n'avons rien au budget de prévu
pour les subventions directes...
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre calcule qu'il va demander un
budget supplémentaire pour réaliser ces études?
M. TESSIER: Non, pas à ce stade-ci, nous n'avons pas l'intention
de demander un budget supplémentaire, parce qu'il y aura lieu de faire
des ententes avec les municipalités et c'est justement une des questions
principales dans la formation j'en ai assez longuement parlé ce
matin des communautés urbaines. A l'occasion de la formation de
communautés urbaines il est possible peut-être que le
ministère intervienne sous forme de subventions et c'est
prévu.
M. MASSE (Montcalm): Si vous me le permettez, M. le ministre, sans
s'étendre, parce que je ne veux pas en parler à d'autres
articles budgétaires, étant donné que vous n'avez qu'une
direction générale des équipements en eau mais que le
problème de la pollution dépasse la question de l'eau
est-ce que vous avez l'intention d'émettre ou d'énoncer une
politique concernant la pollution dans d'autres domaines que les eaux ou si
vous laissez cela à d'autres ministères? Si oui, lesquels?
M. TESSIER: Excusez-moi, j'ai été interrompu. Je n'ai pas
compris la première partie de votre phrase.
M. MASSE (Montcalm): Le problème de la pollution... Vous vous
êtes donné tout à l'heure une responsabilité
ministérielle dans la guerre à la pollution.
M. TESSIER: Oui, d'accord!
M. MASSE: (Montcalm): Vous me permettez d'en parler à ce poste
budgétaire. Mais la pollution n'est pas qu'une question d'assainissement
des eaux, c'est aussi d'autres domaines de la nature.
M. TESSIER: Il faut d'abord connaître les causes.
M. MASSE (Montcalm): Oui, je vais vous citer un exemple, si vous me le
permettez.
M. TESSIER: C'est justement ça... Oui.
M. MASSE (Montcalm): II semble, selon les experts, que la pollution
c'est aussi le domaine du bruit, par exemple, particulièrement dans les
grandes municipalités, la question de fixation d'un plafond de
décibels pour permettre aux gens de vivre dans un environnement
sain.
M. TESSIER: Bien, écoutez, si vous me permettez de vous
interrompre, pour ma part, je ne mêlerais pas la question du bruit avec
la question de la pollution des eaux...
M. MASSE (Montcalm): Je m'excuse. Voilà pourquoi, M. le
ministre...
M. TESSIER: Ce sont deux problèmes tout à fait
différents. Alors je pense qu'il n'y a pas de question de
décibels dans la question d'épuration des eaux ou de la
pollution.
M. MASSE (Montcalm): Si vous me permettez de poser la question et de
vous permettre de bien l'entendre, vous vous êtes donné tout
à l'heure une responsabilité dans le domaine de la
pollution...
M. TESSIER: Oui.
M. MASSE (Montcalm): ... comme ministre des Affaires municipales. Il est
évident qu'à votre budget, vous n'avez qu'une section touchant
les eaux. Je voudrais savoir à quel article budgétaire on peut
parler de la pollution dans les autres domaines que les eaux. Si vous le
voulez, on reviendra à cet article budgétaire ou, si vous le
permettez, on en discutera ici.
M. TESSIER: Non, il n'y a rien à part la pollution des eaux dans
la politique actuelle du ministère. Il n'y a rien de prévu au
budget pour combattre les autres nuisances publiques telles que les bruits.
M. BOIVIN: Les municipalités ont des droits de
réglementation.
M. TESSIER: Oui, mais ce sont malheureusement des pouvoirs bien
limités, beaucoup trop limités.
M. BOIVIN: Est-ce que vous avez l'intention d'élargir ces
pouvoirs?
M. TESSIER: Pour ma part, je crois que nous devrions accorder des
pouvoirs plus étendus aux municipalités pour
légiférer dans le domaine du bruit. Je crois également que
le gouvernement devrait peut-être exercer un con-
trôle plus sévère sur les silencieux qui, dans bien
des cas, sont loin d'être silencieux.
M. DEMERS: Les silencieux d'autos?
M. TESSIER: D'autos et surtout de motocyclettes.
M. MASSE (Montcalm): Les motocyclettes, les motos-neige, les
industries.
M. TESSIER: D n'y a aucun doute que c'est un fléau, c'est devenu
un véritable fléau; dans le cas des autos-neige, même
chose.
M. DEMERS: Est-ce que cela s'appuierait sur une législation
fédérale?
M. TESSIER: Je pense qu'il y a manque d'éducation à ce
sujet.
M. DEMERS: Le bruit ne relèverait-il pas plutôt du
gouvernement fédéral? Est-ce que les municipalités peuvent
passer directement par le gouvernement provincial?
M. MASSE (Montcalm): Si vous me permettez, M. le Président...
M. TESSIER: Pour ma part, je ne rejetterais pas cela sur le dos du
gouvernement fédéral; je crois que le gouvernement du
Québec devrait prendre ses responsabilités là-dessus.
M. DEMERS: C'est bien. M. BOIVIN: M. le ministre...
M. DEMERS: Là-dessus, nous vous appuierons.
M. BOIVIN: M. le ministre, vous avez prévu d'engager 99
employés...
M. TESSIER: Oui.
M. BOIVIN: ... dans ce secteur.
M. TESSIER: Oui.
M. BOIVIN: Comment se fait-il que vous ayez une coupure de $10,000,
malgré que vous prévoyez avoir davantage d'employés?
M. TESSIER: C'est que, l'an dernier, nous avons atteint un
certain...
M. DEMERS: L'an dernier, vous en avez engagé 71, vous avez
dépensé $637,700.
M. TESSIER: Oui.
M. DEMERS: Cette année, vous allez en engager 99.
M. BOIVIN: 17 de plus. M. TESSIER: C'est cela.
M. DEMERS: Cela va vous éviter un budget supplémentaire,
M. le ministre, ces affaires? Vous allez passer pour un très bon
homme.
M. TESSIER: C'est possible.
M. DEMERS: D'accord.
M. TESSIER: Je l'espère bien.
M. DEMERS: II s'est fait une banque pour ne pas avoir de budget
supplémentaire.
M. TESSIER: Pas seulement moi, remarquez bien. Il ne faut pas oublier
que le fonds en question a été créé par...
M. DEMERS: Et l'on sait que c'est un bon fonds.
M. TESSIER: C'est un bon fonds, c'est pour cela que nous avons
l'intention d'aller puiser dedans.
M. BOIVIN: Mais, M. le ministre, vous êtes au courant que la
Fonction publique a une banque d'employés...
M. TESSIER: Oui, je suis au courant, oui.
M. BOIVIN: ... dont on a déposé la liste à la
commission...
M. TESSIER: Mais, apparemment, il n'y en aurait aucun parmi
ceux-là qui ferait notre affaire.
M. BOIVIN: ... qui serait qualifié.
M. TESSIER: La banque des employés de la Fonction publique est
plutôt formée de gens non spécialisés dans des
domaines particuliers.
M. DEMERS: On me dit qu'il y en a un groupe sur des tablettes. Vous ne
pourriez pas aller voir là-dedans...?
M. TESSIER: Nous sommes allés voir, nous avons regardé,
nous avons épousseté les tablettes...
M. DEMERS: Oui.
M. TESSIER: Et nous n'avons rien trouvé.
M. DEMERS: Eh bien, Seigneur!
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Alors sous-article 1 : Traitements.
UNE VOIX: Traitements, adopté.
M. MASSE (Montcalm): Pour terminer ma question de tout à l'heure,
le ministre a exprimé l'avis j'en suis bienheureux que la
question du bruit est importante dans le domaine de la pollution, et que les
règlements régissant ces questions devraient être
améliorés ou changés, s'il y a lieu. Est-ce que le
ministère, pour permettre ces changements, au code municipal ou dans les
règlements des municipalités, va tenter une étude ou faire
une expérience pilote pour être conseil auprès des
municipalités...
M. TESSIER: Sûrement.
M. MASSE (Montcalm): ... dans l'établissement de tels
règlements?
M. TESSIER: C'est ce que j'ai déclaré tout à
l'heure...
M. MASSE (Montcalm): Alors, vous prendrez cela à quel poste
budgétaire?
M. TESSIER: Ah là, il s'agit de faire étudier le
problème.
M. MASSE (Montcalm): Par qui?
M. TESSIER: Par les fonctionnaires déjà en place.
M. MASSE (Montcalm): Vous avez des fonctionnaires...
M. TESSIER: Ce n'est pas...
M. MASSE (Montcalm): Vous allez former un comité d'étude
de vos fonctionnaires au ministère?
M. TESSIER: Je crois que le point à étudier en premier
lieu est le point de vue juridique. C'est là que nous avons de la
difficulté à mettre en application certains règlements. Je
crois que le service juridique du ministère, en collaboration avec le
ministère de la Justice, devrait d'abord du moins c'est ce que je
me propose comme titulaire du ministère de faire faire
étudier le point de vue juridique. J'ai l'intention d'essayer de
hâter ces études. Si on peut adopter le budget, je pourrai me
mettre à la tâche.
M. MASSE (Montcalm); De toute façon, d'après ce que vous
avez dit, ce n'est pas vous qui ferez l'étude. Ils peuvent donc
commencer à y travailler.
M. TESSIER: J'y participerai très étroitement.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 6, article 1, le sous-article 1
est-il adopté, messieurs?
M. DEMERS: Oui, on pourrait.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2: Frais de voyage.
M. DEMERS: Vous augmentez les frais de voyage?
M. BOIVIN: Encore?
M. DEMERS: Je suppose que cela sera payé...
M. TESSIER: Bien, c'est parce que le nombre de fonctionnaires augmente,
il passe de 82 à 99. Il reste des postes à combler.
M. DEMERS: Oui, oui, on verra cela l'an prochain.
M. BOIVIN: L'an dernier...
M. TESSIER: On a prévu à peu près la même
chose que l'an dernier. Cela a coûté $80,303.05 l'an dernier, et,
cette année, on a mis $80,800...
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que vous avez eu un budget
supplémentaire?
M. TESSIER: C'est un virement de crédits.
M. MASSE (Montcalm): Un virement de crédits cette année.
On adopte un budget mais ce ne sera pas nécessairement
celui-là.
M. TESSIER: Je pense que, par expérience, vous savez que des
virements de crédits se font couramment. Et cela ne se fait pas
seulement au gouvernement du Québec. Cela se fait dans les
municipalités, cela se fait dans les corporations, cela se fait
partout.
M. MASSE (Montcalm): Vous n'en prévoyez pas à
l'article...
M. TESSIER: On ne peut jamais prévoir des virements de
crédit à ce stade-ci, c'est évident.
M. MASSE (Montcalm): Je croyais que le gouvernement, avec
l'efficacité maximale...
M. TESSIER: On va essayer d'en faire le moins possible, mais il est
assuré que nous allons être obligés de faire des virements
de crédits.
M. MASSE (Montcalm): Comme le dit mon collègue, gouverner, c'est
prévoir.
M. TESSIER: Pour une meilleure administration, cela en prend.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que je peux prévoir que le sous-article 2
est adopté?
M. MASSE (Montcalm): Quelle sorte de frais de voyage? Qui voyage? Est-ce
pour l'inspection?
M. TESSIER: Ce sont les fonctionnaires, évidemment...
M. MASSE (Montcalm): Evidemment, ce n'est pas le ministre.
M. TESSIER: ... qui sont obligés de se déplacer...
M. MASSE (Montcalm): ... pour inspecter avant d'autoriser?
M. TESSIER: Pour faire les études.
M. MASSE (Montcalm): Alors, ce sont vos fonctionnaires mêmes qui
font les études pour les bassins d'assainissement?
M. TESSIER: Oui.
M. MASSE (Montcalm): Vous n'avez personne d'engagé de
l'extérieur?
M. TESSIER: Non.
M. DEMERS: Est-ce que vous avez des firmes qui travaillent pour
vous?
M. TESSIER: Oui, à l'entreprise privée. Il y a un montant
également pour...
M. MASSE (Montcalm): Je suis bien heureux que le ministre vienne de
l'apprendre.
M. TESSIER: Non, j'ai donné la liste des 16 études
tantôt. Je ne viens pas de l'apprendre.
M. MASSE (Montcalm): Adopté. M. LE PRESIDENT: Sous-article
3...
M. TESSIER: D'ailleurs, il doit y avoir un article que nous n'avons pas
vu. Oui, justement, on a un montant, cela vient un peu plus loin pour les
honoraires des professionnels...
M. BOIVIN: Dans les fournitures et équipement, comment se
fait-il, si vous augmentez le personnel, que vous ayez une coupure de
$2,000?
M. TESSIER: C'est parce que nous l'avons divisé entre le
sous-article 3 et le sous-article 5 : Autres dépenses.
M. DEMERS: Ils vont travailler surtout avec leur tête, ces
gars-là.
M. BOIVIN: Vous avez remis le... M. TESSIER: Oui, on l'a remis.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3, adopté, sous-article 4...
M. MASSE (Montcalm): Non, ce n'est pas adopté. Où sont
fixés les laboratoires?
M. TESSIER: II y en a un à Québec et un à
Montréal.
M. DEMERS: Où à Québec?
M. TESSIER: Au ministère même.
M. DEMERS: Que font-ils dans le laboratoire? Est-ce qu'ils font des
expertises, des analyses d'eau?
M. MASSE (Montcalm): Ce n'est pas le ministère de la Santé
qui fait les analyses d'eau?
M. TESSIER: Je pense bien que le ministère de la Santé en
fait également.
M. MASSE (Montcalm): Quelle est la répartition entre les deux
analyses?
M. TESSIER: Vous voulez dire la proportion?
M. MASSE (Montcalm): Vous ne faites quand même pas,
j'espère, les mêmes analyses pour les mêmes raisons. Le
ministère des Affaires municipales ferait des analyses plus critiques,
le ministère de la Santé plus statistiques.
M. TESSIER: J'ai l'impression que le ministère de la Santé
fait surtout des analyses au point de vue de la consommation de l'eau des
municipalités...
M. MASSE (Montcalm): M. le ministre, ce n'est pas votre impression que
l'on veut avoir, c'est votre certitude.
M. TESSIER: Ecoutez, avec certitude...
M. MASSE (Montcalm): Avez-vous vérifié auprès de
votre fonctionnaire?
M. TESSIER: Non, je n'ai pas besoin de vérifier.
M. MASSE (Montcalm): C'est parce qu'il nous regarde et j'ai l'impression
que...
M. TESSIER: Cela n'a pas d'importance.
M. MASSE (Montcalm): Cela n'a pas d'importance, ce n'est pas vrai.
M. TESSIER: Cela n'a pas d'importance qu'il vous regarde ou qu'il ne
vous regarde pas.
M. MASSE (Montcalm): Mais dites-nous au moins que c'est vrai.
M. TESSIER: Je sais que le ministère de la Santé analyse
régulièrement l'eau potable des municipalités...
M. MASSE (Montcalm): Sur demande ou...
M. TESSIER: Non, régulièrement. Je n'ai besoin de poser la
question à personne, parce que je le sais.
M. DEMERS: Ce sont des réminiscences.
M. TESSIER: Ce sont des réminiscences toutes récentes.
M. MASSE (Montcalm): Dans combien de municipalités votre
ministère a-t-il fait des analyses l'an dernier?
M. TESSIER: Combien de municipalités...
M. DEMERS: Méfiez-vous, les analyses qu'ils font, c'est pour
l'édification du ministère, non pas pour servir pour les
municipalités.
M. TESSIER: C'est ce que je croyais aussi... M. MASSE (Montcalm): C'est
combien?
M. TESSIER: ... les analyses qui se font dans les laboratoires du
ministère sont en relation avec la pollution des eaux.
M. MASSE (Montcalm): L'an dernier, dans combien de municipalités
a-t-on analysé les eaux ainsi?
M. TESSIER: Ce ne sont pas nécessairement des
municipalités, c'est pour la pollution en général. Cela
peut être les lacs, peut être les rivières. Ce n'est pas
l'eau.
Le ministère des Affaires municipales, son rôle est de
faire des études sur la pollution, tâcher de trouver les causes,
faire des analyses de ces eaux-là, faire des recommandations. Au
ministère de la Santé, ce sont les approvisionnements d'eau
potable des municipalités. C'est bien différent, les deux
rôles.
M. MASSE (Montcalm): Le ministère de la Santé analyse les
eaux potables et vous analysez les eaux non potables.
M. TESSIER: Les eaux usées.
M. MASSE (Montcalm): Vous analysez les eaux usées pour savoir si
elles sont potables.
M. TESSIER: Je ne veux pas savoir si elles sont potables; c'est pour
savoir si elles sont polluées.
M. DEMERS: Toute eau usée a-t-elle besoin d'être
analysée, M. le ministre?
M. TESSIER: C'est pour connaître les sources de pollution, les
causes de la pollution.
M. DEMERS: Je pense que le ministre, dans cette section de son
laboratoire, devrait enquêter sur certaines petites faiblesses, parce
que, d'après ma faible expérience, les techniciens n'ont qu'un
petit laboratoire à leur disposition pour faire des expertises. Cela
leur prend leur propre local. Us ne travaillent pas pour les
municipalités.
M. TESSIER: C'est exactement ce que j'ai dit. C'est la différence
entre les deux.
M. MASSE (Montcalm): C'est pour arriver à faire des
règlements, que vous faites cette analyse d'eau? Quel est le but des
analyses?
M. TESSIER: Le but des analyses est évidemment de connaître
le degré de pollution des eaux.
M. MASSE (Montcalm): Et à un certain degré, vous passez
à l'action?
M. TESSIER: On espère pouvoir passer à l'action
rapidement. A ce jour, le ministère n'est pas passé à
l'action dans bien des cas. Sauf, dans le...
M. MASSE (Montcalm): Quel degré?
M. TESSIER: ... cas des ordonnances émises par la Régie
des eaux.
M. MASSE (Montcalm): C'est le ministère qui fait les analyses
pour la...
M. TESSIER: ... pour la Régie des eaux, oui.
M. LEGER: M. le Président, une question. Il y a divers
degrés de pollution. Il y a un degré qui interdit de boire cette
eau-là; il y a un degré qui défend de se baigner; il y a
un degré plus avancé, et c'est absolument insalubre. Le premier
degré qui nous empêche de boire cette eau-là ne va pas
à votre ministère, mais va au ministère de la
Santé?
M. TESSIER: Oui.
M. LEGER: Tandis que les degrés subséquents sont
analysés à votre ministère par la suite.
M. TESSIER: Oui, c'est ça.
M. LEGER: Vous êtes assez bien équipés pour aller
jusqu'au degré le plus avancé. Est-ce
que votre ministère s'occupe de faire des corrections
là-dessus?
M. TESSIER: Oui, nous faisons des corrections. C'est là qu'entre
en action la Régie des eaux. C'est elle qui ordonne les corrections.
M. MASSE (Montcalm): Mais, est-ce que vous faites parvenir au
ministère de la Santé copies de vos analyses d'eau?
M. TESSIER: On me dit que les rapports sont échangés entre
les deux ministères.
M. MASSE (Montcalm): Quels sont vos critères? Vous avez un
laboratoire pour l'analyse d'eau. Quels sont vos critères pour
déclencher l'action, pour analyser l'eau? Vous ne partez pas avec une
demande vous nous l'avez dit tout à l'heure des
municipalités. Le ministère lui-même décide de faire
des analyses. Quels sont vos critères pour analyser tel type d'eau dans
telle région au lieu de telle autre région? Si ce n'est pas
à la demande d'une municipalité, c'est à la demande du
ministère?
M. TESSIER: Bien sûr que c'est à la demande du
ministère. C'est le ministère qui prend l'initiative de faire les
études.
M. MASSE (Montcalm): Quels sont les critères d'initiative du
ministère?
M. TESSIER: Les critères d'initiative du ministère?
M. DEMERS: Oui. Ce qui déclenche votre action.
M. TESSIER: Je comprends très bien. Je réfléchis
à ça.
M. MASSE (Montcalm): Référez-vous donc à votre
fonctionnaire, ça irait plus vite. L'information va aller plus vite que
votre réflexion.
M. TESSIER: Je ne sais pas s'il y a des critères au
ministère pour ça.
M. MASSE (Montcalm): J'espère, autrement le ministère agit
de façon discrétionnaire dans la pollution.
M. DEMERS: C'est là que l'on voit, M. le ministre, que, dans les
cinq ministères, la politique de l'eau est éparpillée aux
quatre coins de la province; cela ne va nulle part.
M. TESSIER: On me dit que l'on a fait, depuis une dizaine
d'années, au ministère, une planification des territoires les
plus pollués. Comme je le croyais, il n'y a pas de critère
particulier de base. On sait que telle rivière est polluée,
d'après les plaintes reçues, d'après des
échantillonnages d'eau examinés au laboratoire. On évalue
le degré de pollution et on planifie en faisant faire des études,
d'abord sur ce que l'on croit, au ministère, être les eaux les
plus polluées. C'est comme ça qu'actuellement il y a seize
études qui sont en marche.
M. LEGER: Dans la municipalité de Val-David, l'an dernier, un
citoyen a été mandaté par la municipalité pour vous
envoyer des échantillons d'eau pris à plusieurs endroits dans le
lac. Le ministère lui a fait parvenir le résultat de ça
après un mois, disant qu'à telle place du lac c'était tel
degré; point, ça finit là. Est-ce la politique normale ou
s'il y a une étape ultérieure?
M. TESSIER: Certainement qu'il y a une étape ultérieure,
mais la question est que les études ne peuvent pas être faites en
même temps sur l'ensemble de tous les lacs, rivières et cours
d'eau.
M. LEGER: Mais vous voyez que tel lac est...
M. TESSIER: C'est noté à ce moment-là et, à
tour de rôle, suivant l'importance, en tenant compte de la densité
de population, en tenant compte de l'usage que le public peut faire de tel ou
tel cours d'eau, le ministère va ordonner une étude.
M. MASSE (Montcalm): Une plus grosse étude.
M. TESSIER: Sur un point spécifique. Elle peut être plus ou
moins importante.
M. LEGER: Mais pour la correction...
M. MASSE (Montcalm): Après toutes ces études, qu'est-ce
qui se passe?
M. TESSIER: C'est là qu'est la deuxième
étape...
UNE VOIX: A l'ordre!
M. MASSE (Montcalm): C'est le goulot d'étranglement.
M. TESSIER: C'est que, connaissant les causes, on peut
déférer le tout à la Régie des eaux. Si on
s'aperçoit que l'eau est polluée à cause de telle
industrie ou à cause d'un mauvais système d'égoût
d'une municipalité, la Régie des eaux va rendre une
ordonnance...
M. LEGER: Autrement dit, M. le Président...
M. TESSIER: ... pour forcer telle corporation, telle compagnie à
prendre les dispositions nécessaires dans un délai imparti...
M. LEGER: Mais même les municipalités...
M. TESSIER: ... pour installer une usine d'épuration ou faire
disparaître les causes de pollution.
M. LEGER: A la municipalité, vous allez envoyer des
échantillons. Vous faites un rapport, vous dites qu'à tel endroit
du lac le degré de pollution est réellement dangereux. A ce
moment-là, la municipalité a-t-elle encore une autre
revendication à faire ou si vous avez déjà
immédiatement transmis ça à la Régie des eaux, lui
donnant l'ouverture pour faire une correction?
M. TESSIER: Je ne peux pas vous répondre dans le cas
spécifique que vous mentionnez.
M. LEGER: Non, mais dans un cas général.
M. TESSIER: Evidemment, si le ministère en vient à la
conclusion, après analyse, qu'il y a danger réel, la chose va
sûrement être déférée à la Régie
des eaux.
M. LEGER: C'est automatique ça?
M. TESSIER: Bien, automatique...
M. LEGER: Vous voyez qu'à tel lac il y a un degré
très fort de pollution, la municipalité vous a mis au courant,
vous l'avez renseignée. Après cela, allez-vous automatiquement
à la Régie des eaux pour qu'elle prenne action?
M. TESSIER: On me dit que c'est automatique; tous les rapports sont
envoyés automatiquement à la Régie des eaux.
M. LEGER : La municipalité doit par la suite pousser la
Régie des eaux à faire quelque chose?
M. TESSIER: Non, c'est la Régie des eaux, au contraire, qui
pousse la municipalité à faire quelque chose. Ce n'est pas la
municipalité, c'est la Régie des eaux qui rend une sentence, une
ordonnance.
M. BOIVIN: Est-ce que ce ne serait pas sage, M. le ministre, qu'on
tâche d'économiser ces $18,000 et qu'on se servedu
laboratoire du ministère de la Santé pour ces rapports? Je n'ai
pas l'impression qu'avec $18,000 il se fait un travail sérieux dans
toute la province, au sujet des laboratoires. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu
qu'on se serve des rapports du ministère de la Santé? D'ailleurs,
vous avez mentionné, tout à l'heure, l'examen dans les
différentes municipalités; c'est vrai, mais ça nous vient
du ministère de la Santé. Tous les mois, la municipalité
reçoit un rapport de son eau, de la part du ministère de la
Santé. Mon collègue de Saint-Maurice a mentionné qu'il y
avait cinq ministè- res qui avaient des laboratoires pour l'analyse de
l'eau.
M. TESSIER: Oui, mais écoutez...
M. BOIVIN: J'ai l'impression que ce travail-là est fait en double
et de façon plus ou moins sérieuse.
M. TESSIER: Vous avez parfaitement raison et c'est
précisément à cause de cela que le centre de recherche est
actuellement en construction à Sainte-Foy.
M. BOIVIN: C'est le ministère de l'Industrie et du Commerce,
ça.
M. TESSIER: II y aura un laboratoire central pour tous les
ministères. C'est la centralisation.
M. BOIVIN: Est-ce que c'est accepté dans tous les
ministères, cette politique de centralisation?
M. TESSIER: Oui, c'est accepté.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que vous avez eu des relations avec l'INRS
à ce sujet-là? Ou entendez-vous en avoir bientôt? Ils sont
en train, présentement, de...
M. TESSIER: Non, il faut attendre que ça soit terminé.
M. MASSE (Montcalm): Je m'excuse, M. le ministre, ils sont plus
avancés que vous ne le pensez. La construction, ils sont en train de la
faire, mais la gestion du complexe est déjà commencée, la
planification, l'intégration de la politique est déjà
commencée.
M. TESSIER: Pour ma part, je peux vous dire que tout ce que le
ministère des Affaires municipales pourra envoyer là, ira
là. Il faudra se servir de ces laboratoires.
M. BOIVIN: II faudrait que les employés soient au courant pour
qu'ils s'intègrent.
M. TESSIER: II sont au courant.
M. MASSE (Montcalm): Les employés le sont, mais le ministre ne
l'est pas. C'est là qu'est la différence.
M. TESSIER: Je suis au courant, je viens de vous le dire. N'essayez donc
pas de me faire parler. N'essayez donc pas de me faire dire ce que je n'ai pas
dit.
M. MASSE (Montcalm): Vous n'êtes pas au courant puisque vous nous
dites qu'ils ne se sont pas rencontrés et ils se sont rencontrés
effectivement, si vous voulez le savoir.
M. TESSIER: Je n'ai jamais dit ça. M. LE PRESIDENT: A
l'ordre!
M. TESSIER: Attendez un peu, là. N'inscrivez pas des choses aux
Débats qui sont fausses. J'ai dit que moi, je ne les avais jamais
rencontrés.
M. MASSE (Montcalm): Vous ne les avez pas rencontrés. Ce sont les
fonctionnaires qui mènent au ministère. Le ministre est là
pour rien. Il est là pour apprendre, se recycler, être au courant
du budget.
M. TESSIER: Venez au ministère et vous allez voir ce qui se
passe.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. MASSE (Montcalm); Nous n'avons pas su grand-chose de la part du
ministre. Dans votre budget... Si vous me permettez, M. le
Président...
M. LE PRESIDENT: Si vous vous en tenez au budget.
M. MASSE (Montcalm); Dans l'article du budget pour les laboratoires,
vous demandez $18,000 cette année, c'est-à-dire $2,000 de moins
que l'an dernier. J'aurais deux questions: Pour quelle raison cette diminution
et comment allez-vous utiliser les $18,000?
M. TESSIER: Le montant n'est pas réduit, parce qu'on a
divisé le montant de $20,000 en deux. Vous trouverez les autres $2,000
au sous-article 5.
M. MASSE (Montcalm): Pour quelle raison avez-vous placé ça
à "Autres dépenses"?
M. TESSIER: Probablement parce que le budget précédant
fait par l'Union Nationale le mentionnait comme tel, et nous nous sommes
basés là-dessus.
M. MASSE (Montcalm): II y a une véritable diminution parce que,
de toute façon, l'an dernier il n'y avait rien à "Autres
dépenses",
M. TESSIER: Je vais regarder. Exactement. Si vous prenez le livre bleu
de l'Union Nationale, vous verrez que cela s'est divisé lorsque vous
l'avez fait. Maintenant, quelles sont les raisons exactes, je l'ignore. Nous
avons pris tout simplement les mêmes articles et nous avons essayé
de faire des coupures.
M. MASSE (Montcalm): Tout ce que le ministre sait, c'est qu'il l'ignore.
C'est vous qui l'avez faite, la division. C'est dans votre cahier rouge.
M. TESSIER: C'est dans le cahier bleu.
M. MASSE (Montcalm): C'est divisé aussi dans le cahier rouge.
M. TESSIER: C'est divisé parce que cela a été
divisé dans le cahier bleu.
M. MASSE (Montcalm): Vous l'avez donc acceptée, cette
politique?
M. TESSIER: Nous avons suivi la même répartition.
M. MASSE (Montcalm): Aveuglément, sans savoir. Les $18,000 qui
vous restent, comment allez-vous les utiliser?
M. TESSIER: Si on attendait pour s'informer de toutes les raisons
profondes pour lesquelles chaque article a été disposé de
telle ou telle manière, je pense que le budget serait très long
à adopter.
M. MASSE (Montcalm): Au lieu d'aller faire des déclarations
à Halifax, vous feriez mieux de rester dans votre ministère et de
vous informer comment ça marche.
M. TESSIER: J'en ferai tant que je voudrai, des déclarations, et
ce n'est pas vous qui allez m'empêcher d'en faire.
M. MASSE (Montcalm): Continuez! Quant à moi, ça va bien,
continuez.
M. TESSIER: Je les ferai dans le sens que je le voudrai et ce n'est pas
vous qui allez me dicter ma ligne de conduite.
M. MASSE (Montcalm): Attention! J'ai l'impression que M. Bourassa va
venir à la table s'il vous entend de son bureau. Il va être
effrayé.
M. TESSIER: II ne sera pas effrayé du tout et il ne viendra
pas.
M. MASSE (Montcalm): II était effrayant à regarder l'autre
fois quand vous êtes revenu.
M. TESSIER: Non, pas du tout.
M. MASSE (Montcalm): Ces $18,000, comment allez-vous les utiliser? Vous
devez au moins savoir ça.
M. TESSIER: C'est pour l'achat de petits appareils de laboratoire.
M. MASSE (Montcalm): Comme des éprou-vettes?
M. TESSIER: Des éprouvettes et des produits chimiques.
M. MASSE (Montcalm): Quelles sortes de produits chimiques utilisez-vous
pour ça?
M. TESSIER: Du H2O.
M. DEMERS: Quant à moi, j'adopterais ça.
M. TESSIER: Si vous voulez, nous allons suspendre et je vais faire venir
un technicien, un chimiste du laboratoire et je vous fournirai tous les
détails.
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3, adopté. Sous-article 4: Bourses
au personnel technique.
M. TESSIER: Cela vous a fait bien mal au coeur, ma déclaration
d'Halifax. Vous n'avez pas aimé ça du tout.
M. MASSE (Montcalm): Ce n'est pas à mon coeur que vous avez fait
mal, c'est à mon esprit. C'était une violation flagrante de
l'esprit même de la constitution.
M. TESSIER: C'est ce que vous pensez. Moi, je pense le contraire.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, à l'ordre! Nous avons eu l'occasion,
ce matin, de discuter ça, est-ce que nous pourrions discuter le
sous-article: Bourses au personnel technique?
M. MASSE (Montcalm): C'est le ministre qui est revenu.
M. DEMERS: Les bourses iront à quel personnel? Et quel montant
sera distribué? Vous n'enverrez pas étudier tout le monde, avec
$15,000.
M. TESSIER: C'est évident.
M. DEMERS: C'est toujours le même montant? Ce sont toujours les
mêmes personnes qui étudient?
M. MASSE (Montcalm): C'est incroyable, il n'y a presque plus de
libéraux à la commission! M. le ministre, j'ai l'impression que
vos explications n'intéressent pas vos collègues. Ils sont
partis, ils ne sont plus autour de la table. Les libéraux ramassent les
votes, mais ils ne travaillent pas. En voilà un!
M. TESSIER: Ces bourses sont données...
M. MASSE (Montcalm): II est habillé en bleu, mais il me semble
que c'est un libéral...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! M. TESSIER: ... à trois...
M. DEMERS: Est-ce que ce sont des diplômés?
M. TESSIER: ... employés du ministère qui vont se
perfectionner à l'Université de Montréal ou aux
Etats-Unis.
M. MASSE (Montcalm): Lesquels?
M. DEMERS: Occasionnellement ou bien...
M. TESSIER: Non, non, on les perfectionne.
M. DEMERS: Pour l'année?
M. TESSIER: Oui.
M. DEMERS: Trois par année?
M. TESSIER: Oui.
M. DEMERS: Trois.
M. BOIVIN: Trois par année.
M. DEMERS: Sur la pollution, sur la façon...
M. TESSIER: Oui.
M. DEMERS: Sur la façon de faire fonctionner le laboratoire en
question?
M. TESSIER: Bien, sur la pollution... Ce sont des maîtrises en
génie sanitaire.
M. DEMERS: On est pour cela.
M. MASSE (Montcalm): Quels sont les fonctionnaires qui...
M. TESSIER: Les trois qui y vont cette année? Il y a M. Jobin qui
est à l'Université du Maine, M. Carrier qui est à
l'Université de Montréal.
M. MASSE (Montcalm): Comment allez-vous choisir...
M. DEMERS: Ils étaient ingénieurs avant de partir?
M. MASSE (Montcalm): Comment choisi-rez-vous les fonctionnaires qui vont
recevoir ces bourses?
M. TESSIER: Des recommandations sont faites par le directeur du service.
Je ne suis pas sûr si c'est dans ce service, mais j'ai justement
signé dernièrement trois...
M. MASSE (Montcalm): M. le Ministre, vous permettez de vous recommander
de regarder ce que vous signez...
M. TESSIER: ... réglementations à la suite d'un rapport
que j'ai eu du directeur du service pour envoyer se perfectionner trois de nos
employés.
M. MASSE (Montcalm): Comme cela, le matin en arrivant vous signez ; vous
ne savez pas au juste quoi, mais vous signez...
M. TESSIER: Cela, c'est ce que vous dites.
M. MASSE (Montcalm): Mais c'est vous qui dites que vous avez
l'impression d'avoir signé quelque chose qui ne se rapportait
peut-être pas nécessairement à cela, mais dans le
genre...
M. TESSIER: Je ne sais pas si c'est exactement en vertu de ce poste,
mais je sais que j'ai signé dernièrement l'autorisation à
trois fonctionnaires du ministère d'aller se perfectionner aux frais du
ministère pour...
M. DEMERS: Il y avait... là-dedans?
M. TESSIER: Je ne me souviens pas des noms.
M. MASSE (Montcalm): Vous auriez pu au moins profiter de l'occasion pour
demander à vos fonctionnaires...
M. TESSIER: Je ne me souviens...
M. MASSE (Montcalm): ... quelle était la politique.
M. TESSIER: Je ne me souviens pas des noms. J'ai signé ces choses
il y a une dizaine de jours.
M. DEMERS: Ah, c'est en revenant d'Halifax!
M. TESSIER: Oui.
M. DEMERS: Dans un moment d'énerve-ment.
M. TESSIER: Oui...
M. MASSE (Montcalm): Après un téléphone du premier
ministre?
M. LE PRESIDENT: Bourses au personnel technique, adopté?
M. MASSE (Montcalm): Non, le ministre ne nous a pas dit encore comment
il allait choisir ces fonctionnaires.
M. TESSIER: Je l'ai dit...
M. MASSE (Montcalm): Est-ce qu'il y a un concours? ...
M. TESSIER: Non, il n'y a pas de concours.
M. MASSE (Montcalm): Qui est admissible au concours? ... Ah! cela se
fait comme cela: par choix discrétionnaire, patronage, comme votre
collègue du ministère des Transports. C'est un problème
dans ce genre. Vous choisissez selon la couleur des yeux ou...
M. DEMERS: Est-ce que c'est la signature...
M. TESSIER: Après la recommandation du directeur du service et du
sous-ministre, des gens dont je ne connais pas la couleur politique. On me dit
que ces employés font bien l'affaire, sont des travailleurs, manifestent
de l'initiative et ont manifesté le désir de se perfectionner. Ce
sont les critères et, évidemment, en tant que ministre, lorsque
j'ai la recommandation...
M. MASSE (Montcalm): Vous signez un règlement...
M. TESSIER: ... du directeur du service, et de mon sous-ministre
deux personnes en qui j'ai entièrement confiance je me dis qu'ils
les ont vus à l'ouvrage et sont en mesure de conseiller le ministre et
je donne mon approbation, à moins d'avoir une raison très
sérieuse de douter de leur recommandation, ce qui n'est pas
arrivé jusqu'à maintenant.
M. MASSE (Montcalm): M. le ministre, vous ne croyez pas qu'il y a dans
ce que vous énoncez deux problèmes auxquels vous aurez à
faire face? J'espère que vous rencontrerez vos collègues. Il y a
d'abord un problème d'éducation générale.
Je pense que le ministère de l'Education a une
responsabilité générale d'éducation et que pour ce
poste "Bourses au personnel technique", il devrait quand même y avoir une
certaine étude avec le ministère de l'Education.
Deuxièmement, il y a également le ministère de la Fonction
publique qui a un poste "Programmes de perfectionnement" pour les
fonctionnaires et qui a la responsabilité d'énoncer des
politiques concernant le perfectionnement des fonctionnaires extérieurs
à un service pour ce qui a trait au perfectionnement.
Est-ce que votre ministère est en relation avec ces gens pour
établir une politique uniforme de perfectionnement des fonctionnaires
afin de faire en sorte que dans un ministère les conditions
d'admissibilité au perfectionnement ne soient pas différentes
d'un autre ministère et que les conditions de choix des individus, les
formes de remise à l'Etat de leur bourse etc., soient en uniformes d'un
ministère à l'autre pour qu'il n'y ait pas entre les
ministères des divergences d'opinions, qui des politiques
contradictoires qui seraient néfastes à l'Etat?
M. TESSIER: On me dit qu'il y a une
dizaine d'années que cette politique existe au ministère.
Il n'y a jamais eu de consultation avec la Fonction publique. On n'a jamais
été avisé non plus à notre ministère que le
gouvernement, la Fonction publique avait établi une politique
d'ensemble.
M. MASSE (Montcalm): Vous n'avez jamais été avisé
qu'il y avait une politique de perfectionnement au ministère des
Affaires municipales? Est-ce que vous ne croyez pas sans reprendre toute
l'argumentation qu'il serait bon que votre responsable de ces bourses au
personnel technique entre en communication avec les responsables du
perfectionnement à la Fonction publique pour avoir des critères
uniformes?
M. TESSIER : Est-ce que ce ne serait pas au ministère de la
Fonction publique, plutôt, d'entrer en communication avec...
M. MASSE (Montcalm): Mais je ne connais pas vos relations avec...
M. TESSIER: ... le ministère des Affaires municipales, si c'est
lui qui a lancé l'affaire. Si c'est lui, il me semble qu'il devrait voir
à communiquer avec les divers ministères. C'est lui qui a
établi ces politiques.
M. MASSE (Montcalm): M. le ministre, je sais que vous êtes en
froid avec le ministre de la Fonction publique concernant sa Thunderbird, mais
de là à ne pas se parler pour les choses de l'Etat, il y a une
petite différence aussi.
J'espère que le ministre des Affaires municipales passera outre
à ces petites chicanes avec le député de Jean-Talon
et...
M. TESSIER: Bien oui, pourquoi aller lancer des affirmations gratuites
comme ça !
M. MASSE (Montcalm): C'est vous-même qui avez
déclaré qu'un ministre qui se promène en Thunderbird, ce
n'est pas un vrai ministre. Mais tant et aussi longtemps que M. Bourassa le
laissera à la Fonction publique, il faudra bien que vous lui parliez
comme ministre de la Fonction publique, quand même. Ne croyez-vous pas
que vous devriez le rencontrer, au moins pour ça, vous pourriez parler
de la Thunderbird en même temps?
M. TESSIER: J'ai été assez chanceux de trouver un
collègue qui s'est sacrifié...
M. MASSE (Montcalm): Pour se promener en Thunderbird.
M. TESSIER: ... pour la prendre, parce qu'on aurait été
obligé de la vendre à perte, évidemment, de la
revendre.
M. DEMERS: Ah, vous avez été mal pris avec ça! Vous
deviez faire une vente d'automobiles, est-ce que c'est fait?
M. TESSIER: On a essayé d'annuler le contrat.
M. DEMERS: Vous avez passé cela à votre...
M. TESSIER: Bien, écoutez, on a vu le vendeur. Le vendeur a
catégoriquement refusé de la reprendre et d'annuler la vente.
Alors, on a été pris avec la Thunderbird sur les bras. Parlons-en
de la Thunderbird, c'est vous qui l'avez...
M. DEMERS: Le ministre va être bien assis dedans.
M. MASSE (Montcalm): Si vous voulez en parler, M. le ministre...
M. TESSIER: L'affaire la plus ridicule que j'aie jamais vue de la part
du ministre: s'acheter une voiture sport au prix de $7,000 à $8,000, une
voiture qui n'est pas fonctionnelle du tout et puis...
M. MASSE (Montcalm): Puis le ministre, lui, qui se promène avec,
ce n'est pas grave.
M. TESSIER: ... évidemment, on a été pris avec. Je
l'ai eue sur les bras, moi, comme ministre des Affaires municipales.
M. DEMERS: Vous n'aimez pas ça, vous, les Thunderbird?
M. TESSIER: Non, moi, je n'avais pas l'intention de m'en servir. Je l'ai
donc envoyée au garage.
M. DEMERS: Quelle voiture avez-vous? M. TESSIER: J'ai une Oldsmobile...
M. DEMERS: Décapotable? M. TESSIER: Non, pas décapotable.
M. LE PRESIDENT: Nous sommes au sous-article 4: Bourses au personnel
technique. Est-ce qu'on a d'autres questions ou si c'est adopté?
M. MASSE (Montcalm): Avant d'adopter, vous me permettrez, M. le
Président, d'émettre quand même le voeu que le
ministère des Affaires municipales...
M. TESSIER: N'achète plus de Thunderbird. Je suis parfaitement
d'accord.
M. MASSE (Montcalm): ... entre en communication avec le ministère
de la Fonction
publique concernant ces bourses au personnel technique afin que dans
l'Etat il n'y ait qu'une seule politique de perfectionnement.
Deuxièmement, puisque le ministre insiste tellement, j'espère
qu'il aura l'occasion de revenir sur sa déclaration concernant les
ministres qui utilisent des Thunderbird au même titre qu'il est revenu
sur sa déclaration.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 5.
M. LEDUC: Autres dépenses, $2,000, adopté.
M. TESSIER: Bien, ça va avec les "fournitures et
équipement pour laboratoire".
M. MASSE (Montcalm): Bien oui, mais si ça va avec les
fournitures, pourquoi est-ce que vous ne les avez pas placées avec les
fournitures?
M. DEMERS: Ce sont des catalyseurs.
M. TESSIER: On peut dire que c'était imprévu.
M. DEMERS: II peut arriver toutes sortes de choses.
M. TESSIER: Cela peut aller pour le laboratoire et ça peut servir
à payer les dépenses encourues par un employé qui serait
appelé à déménager. C'est comme nous voyons
à tous les postes, à un moment donné, sous la mention
"imprévus" ou "autres dépenses".
M. LE PRESIDENT: Article 2: Assainissement des eaux. Sous-article 1 :
Honoraires.
M. DEMERS: Les honoraires. Il y a là une augmentation sensible,
M. le ministre. On passe de $175,000 à $750,000. Cela vient d'où?
Est-ce qu'il y a une entente fédérale-provinciale
là-dedans?
M. TESSIER: Nous allons vous donner les explications. Ce sont des
engagements pris avant les élections pour les études que je vous
ai mentionnées tantôt. Or, les engagements se totalisent...
M. MASSE (Montcalm): C'est la première fois que vous les voyez;
vous ne les avez pas annulés encore, ceux-là?
M. TESSIER: ... à $635,000. Ce qui veut dire que ça ne
nous laisse que $115,000 pour les études futures, au cours de
l'année.
M. DEMERS: C'est donc la liste que vous avez donnée.
M. TESSIER: Des seize études que je vous ai mentionnées
tout à l'heure.
M. MASSE (Montcalm): Elles sont payées à ce
poste-là?
M. TESSIER: Elles sont payées à ce poste-là.
M. MASSE (Montcalm): Quelles sont les sociétés qui font
ces études? Puisque c'est à "honoraires", il doit s'agir de
compagnies de l'extérieur?
M. TESSIER: Je peux vous les donner. Dans le cas de Sainte-Adèle
et Mont-Rolland c'est Audy, Verreault et Associés; pour la section ouest
de l'île de Montréal, c'est Asselin, Benoît, Boucher,
Ducharme, Lapointe Incorporée; pour la région de Laprairie, c'est
F.R. Laberge et Associés. Voulez-vous que je continue?
M. MASSE (Montcalm): Oui.
M. TESSIER: Dans la région de Valleyfield, c'est Lalonde,
Girouard, Letendre; dans la ville de Jacques-Cartier, c'est Lalonde, Valois,
Lamarre, Valois et Associés; dans Saint-Hyacinthe, C'est Lemieux,
Carignan, Royer et Associés; dans Rivière-Mille-Isles, c'est
Leroux & Leroux et Associés; dans le cas de Rivière-Gatineau,
c'est Mickey, Morin, Dupuis et Associés; dans le cas de l'Assomption,
c'est Leroux & Leroux Associés; dans le cas de Sherbrooke, c'est
Lemieux, Royer, Donaldson, Field, Nadeau, Fouquet, Blais, Goulet, Saint-Pierre,
Bertrand, Charron et Savoie.
M. DEMERS: C'est toute une société. C'est quasiment un
conventum.
M. TESSIER: Dans la région de Beloeil, c'est Amyot, Bahl, Derome
Associés; dans le cas de...
M. DEMERS: Comment l'appellez-vous? Bahl?
M. TESSIER: Bahl. Dans le cas de Saint-Jean-d'Iberville, Monarch,
Morelli, Gaudet, Laporte. Ça va?
M. MASSE (Montcalm): Très bien. Est-ce que vous avez l'intention
d'annuler ces études-là?
M. TESSIER: Pas du tout.
M. BOIVIN: Ces études, faites et payées par le
gouvernement, sont-elles doublées d'études payées et
faites par les municipalités?
M. TESSIER: Non, non. Ce sont uniquement des études faites par
ces professionnels-là.
M. BOIVIN: Mais, est-ce qu'elles servent au gouvernement?
M. TESSIER: Oui, elles servent au gouvernement.
M. BOIVIN: Est-ce qu'elles serviront aux municipalités aussi?
M. TESSIER: Eventuellement, oui. C'est bien évident qu'elles
serviront aux municipalités. Il s'agit d'études publiques
payées par le gouvernement qui vont servir, autant que possible...
M. BOIVIN: Est-ce que les ingénieurs que la municipalité
engage sont qualifiés pour faire ces études-là?
M. TESSIER: Si les ingénieurs que les municipalités
engagent sont qualifiés? Je ne pourrais pas vous répondre.
M. BOIVIN: Ce n'est pas un dédoublement du travail fait par les
ingénieurs de la municipalité et les ingénieurs du
gouvernement?
M. TESSIER: Sûrement pas.
M. BOIVIN: Ce n'est pas le gouvernement qui va appliquer les conclusions
de ces études.
M. TESSIER: C'est vrai que ce n'est pas le gouvernement.
M. BOIVIN: Ce sont les municipalités. M. TESSIER: Ce sont les
municipalités.
M. BOIVIN: Pourquoi certaines parties de la province
bénéficient-elles d'études faites par le gouvernement
lorsque d'autres municipalités sont obligées de payer leurs
études et leurs propres ingénieurs? Je remarque que c'est presque
toujours dans la région de Montréal. Le reste de la
province...
M. TESSIER: Quelles sont les municipalités qui paient...
M. DEMERS: ... Disons, par exemple, que pour un projet d'assainissement
d'une région au point de vue sanitaire. Je m'excuse de cette
répétition pour bâtir une usine d'épuration,
on va engager des techniciens, des ingénieurs, des professionnels, comme
on dit. Dans le fonds d'amortissement et dans le règlement municipal, un
montant sera prévu pour payer cela. Là, ce n'est pas cela; c'est
le gouvernement qui va payer.
M. TESSIER: Là, il faut faire attention, les études sont
bien différentes, je crois. Le ministère fait des études
sur la pollution même des eaux. Les municipalités, à moins
que je ne me trompe, engagent des ingénieurs, par la suite, pour qu'ils
examinent la façon de réaliser le projet qui va mettre fin
à cette pollution-là. Par exemple, ils disent, où doit
être située l'usine d'épuration. C'est la
municipalité qui fait ces études-là; ce n'est pas le
gouvernement. Les études faites par les municipalités sont
complémentaires à celles faites par le gouvernement.
M. CARON: M. le Président, ces montants-là ont
été votés avant le 29 avril?
M. TESSIER: Oui, la plupart de ces engagements ont été
pris au cours des mois de février et mars. Je peux vous donner les
dates. Dans l'ordre que j'ai mentionné, le 15 décembre 1969, le
12 mars, le 9 janvier 1970, le 10 septembre 1968 (c'est terminé,
celle-là), le 9 décembre 1968, c'est terminé aussi.
M. DEMERS: Est-ce que l'on peut savoir combien il y en a qui sont
terminés et qui sont payés?
M. TESSIER: II y en a trois qui sont terminés.
M. DEMERS: Et le reste que vous avez énuméré n'est
ni terminé, ni payé?
M. TESSIER: Oui, c'est cela.
M. DEMERS: Les trois que vous venez de nommer sont payés?
M. TESSIER: C'est cela.
M. DEMERS: Est-ce que le ministère donne une avance ou si c'est
seulement quand c'est complété?
M. TESSIER: Non, il n'y a pas d'avance.
M. DEMERS: Au fur et à mesure que les travaux sont
complétés, ils sont payés.
M. MASSE (Montcalm): Alors, tout le montant prévu n'est pas
engagé. Est-ce que le ministre a une idée des raisons...
M. TESSIER: C'est justement ce que je vais voir au cours des prochaines
semaines. Il nous reste, comme je le mentionnais tantôt, $115,000 ou
$135,000 de disponibles. Alors, il y a, tout de même, une planification
qui se fait au ministère et je verrai à donner un ordre de
priorités pour poursuivre les études pour le montant qu'il nous
reste à dépenser.
M. MASSE (Montcalm): Vous n'avez encore établi, au niveau
ministériel, les principes qui vont guider votre choix et orienter votre
signature?
M. TESSIER: Pas du tout;
M. MASSE (Montcalm): Alors, ce sont les fonctionnaires qui vont agir
pour vous; vous allez signer comme représentant du ministère.
M. TESSIER: C'est-à-dire que les fonctionnaires vont agir pour
moi. Les fonctionnaires vont sûrement me faire des recommandations.
M. MASSE (Montcalm): C'est le matin que cela se signe.
M. TESSIER: C'est le rôle des fonctionnaires de conseiller le
ministre.
M. MASSE (Montcalm): C'est le rôle du ministre de donner une
orientation à ses fonctionnaires.
M. TESSIER: Bien oui, ils vont voir que...
M. MASSE (Montcalm): Comment voulez-vous qu'ils vous conseillent si vous
ne leur avez pas encore donné une orientation?
M. TESSIER: Cela va venir. M. DEMERS: Adopté.
M. BOIVIN: L'article 3, ce sont les mêmes études...
M. MASSE (Montcalm): "Honoraires" est adopté, mais il reste
l'autre: Publicité et information.
M. LE PRESIDENT: Publicité et information, sous-article 2.
M. MASSE (Montcalm): Cet article budgétaire n'apparaissait pas
l'an dernier. Quelle est cette nouvelle politique de votre ministère? Je
pensais que le ministre, durant la fin de semaine, avait eu le temps
d'étudier son budget et de poser ces questions-là à ses
fonctionnaires.
UNE VOIX: Il voyage trop, notre ministre. Il voyage. Il n'a pas une
Thunderbird, mais il voyage. S'il peut laisser les Maritimes et atterrir dans
la province de Québec.
M. TESSIER: Alors, c'est un nouveau programme que le ministère a
l'intention de mettre sur pied, en faisant de la publicité pour essayer
d'enrayer la pollution. Il s'agira de publicité dans les journaux, de
dépliants adressés aux industries et même d'annonces
à la radio.
M. BOIVIN: Cela ne relève pas de l'Office d'information?
M. TESSIER: Cela pourrait relever de l'Office d'information,
effectivement, mais on l'a mis ici, dans le budget des Affaires
municipales.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre est au courant de
l'existence d'un arrêté en conseil concernant cette
chose-là? Est-ce que vous avez rencontré le ministre des
Communica- tions, responsable de l'Office d'information, pour
l'établissement de votre programme de publicité et
d'information?
M. TESSIER: Non, je ne l'ai pas rencontré.
M. MASSE (Montcalm): Alors, qui fera ce programme? Est-ce l'Office de
l'information ou si c'est votre ministère?
M. TESSIER: D y aura collaboration entre les deux.
M. MASSE (Montcalm): Oui, mais c'est inscrit à votre budget.
M. TESSIER: Oui. Une partie...
M. MASSE (Montcalm): Qui établira le programme de
publicité? Est-ce que vous avez un programme de publicité?
M. TESSIER: Qui l'établira? Ce sera après la rencontre qui
aura lieu entre le ministère des Affaires municipales et l'Office
d'information.
M. MASSE (Montcalm): Alors, il y aura une rencontre entre les deux
ministres?
M. TESSIER: Sûrement qu'il y aura une rencontre.
M. MASSE (Montcalm): Du même genre que celle de la Fonction
publique tout à l'heure ou meilleure?
M. DEMERS: Dans ces genres-là.
M. TESSIER: Cela se fera probablement, d'abord, au niveau des
fonctionnaires et non pas au niveau des ministres.
M. MASSE (Montcalm): Ah, les ministres ne se parlent pas, eux; ils
envoient des fonctionnaires.
M. TESSIER: A moins qu'au cours d'une promenade en Thunderbird, on
puisse discuter de cela.
M. DEMERS: La journée où vous ne serez plus ministre.
M. MASSE (Montcalm): Mais, alors, ce programme de publicité, vous
en avez quand même un aperçu, pour avoir prévu $125,000
plutôt que $145,000 ou $200,000?
M. DEMERS: C'est $25,000.
M. MASSE (Montcalm): $25,000.
M. TESSIER: Eh bien, un aperçu; c'est que nous nous sommes dit:
Nous allons faire pour
$25,000 de publicité cette année et nous ne
dépasserons pas le montant.
M. MASSE (Montcalm): Vous n'avez pas fait de recherche pour savoir si
$25,000, c'était bon ou non?
M. TESSIER: C'est toujours mieux que $10,000 et c'est moins bien que
$50,000.
M. MASSE (Montcalm): Alors, vous faites cela à l'oeil, comme
cela. Une publicité à l'oeil!
M. TESSIER: A l'oeil, c'est cela.
M. MASSE (Montcalm): Alors, ce sera l'assainissement par le sourire?
M. TESSIER: On commencera par cela.
M. LE PRESIDENT: Alors, est-ce qu'on sourit et qu'on adopte?
M. AUDET: Il se peut que vous les dépensiez et il se peut...
M. TESSIER: Pardon? Il se peut que nous ne les dépensions pas
tous.
M. DEMERS: Faites-lui confiance pour cela.
M. TESSIER: C'est sûr que cela se peut que nous ne les
dépensions pas tous.
M. AUDET: C'est qu'on n'est pas sûr de tout dépenser et
peut-être qu'on ajouterait un budget supplémentaire?
M. TESSIER: La question de budget supplémentaire, je peux vous
dire tout de suite que je suis absolument contre cela, s'il y a moyen de
l'éviter.
UNE VOIX: II y aura moyen de l'éviter.
M. TESSIER: Pour ma part, je n'autoriserai pas qu'on dépasse ce
montant de $25,000, à moins qu'on ne me prouve que c'est absolument
essentiel de le faire.
M. DEMERS: Le fait d'avoir votre réserve au ministère des
Finances, cela vous sauvera. Bon, adopté.
M. TESSIER: Au ministère des Finances, c'est pour le paiement des
employés.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 2, adopté. Article 3: Subvention
au Bureau d'assainissement des eaux du Québec métropolitain.
M. BOIVIN: Est-ce qu'il serait juste de dire que c'est le même
travail qui se fera pour le Québec métropolitain qu'aux articles
1 et 2?
M. TESSIER: Pardon?
M. BOIVIN : Est-ce qu'il serait juste de dire qu'à l'article 3,
c'est la même chose qui se fait dans le Québec
métropolitain?
M. TESSIER: Au poste 3, article 3, c'est uniquement pour le
Québec métropolitain. C'est une subvention...
M. DEMERS: Autorisée par...
M. TESSIER: Oui. Une subvention de $1,430,000.
M. BOIVIN: Alors, cela les exclut de toute autre subvention?
M. TESSIER: Oui. Et cela va en diminuant; c'est décroissant.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que c'est statutaire ou
discrétionnaire?
MUNE VOIX: C'est $11,500,000.
M. TESSIER: C'est statutaire. Cela aurait dû être
mentionné que c'est statutaire. Cela aurait dû l'être
à la fin. Alors, c'est une subvention de $11,500,000, payable en dix
ans, je pense.
M. BOIVIN: C'est du travail qu'ils font eux-mêmes, qui n'est pas
fait par le ministère?
M. TESSIER: En dix ans, oui.
M. DEMERS: C'est donné directement à la ville de
Québec?
M. TESSIER: Au bureau. M. DEMERS: Oui.
M. TESSIER: Au Bureau d'assainissement des eaux du Québec.
M. DEMERS: Est-ce qu'un engagement antérieur avait
été prix? Parce que, là, il y a une diminution de
$65,000?
M. TESSIER: C'est décroissant. M. DEMERS: C'est
décroissant.
M. TESSIER: L'an dernier, c'était $1,375,000; cette année,
cela diminue à $1,310,900; l'an prochain, ce sera $1,200,000,
environ.
M. DEMERS: C'est pour combien d'années?
M. TESSIER: Dix ans. C'est $11,500,000 pour dix ans.
M. DEMERS: Est-ce que vous avez un rap-
port comme quoi il se fait des travaux sérieux et pertinents?
M. TESSIER: Je n'ai pas encore eu de rapport.
M. DEMERS: On avait remis un rapport, en Chambre, l'an passé.
M. TESSIER: Ce ne sont pas des études. C'est le rapport que j'ai
déposé la semaine dernière.
M. DEMERS: Ce rapport que vous avez déposé, vous en avez
pris connaissance? C'est parce que le bill 24, vous n'en aviez pas pris
connaissance. Vous aviez posé une question. Vous vous rappelez? Je
voyais cela dans le journal des Débats, ce matin.
M. TESSIER: Pardon?
M. DEMERS: Vous avez posé une question sur le bill 24, en
Chambre, et vous n'aviez pas pris connaissance du bill 24.
M. TESSIER: C'est possible.
M. DEMERS: Alors, votre question, elle boitait un peu.
M. MASSE (Montcalm): Quel sont les travaux prévus cette
année, au Bureau d'assainissement des eaux du Québec?
UNE VOIX: Ce sont des études, de la planification.
M. TESSIER: Eh bien, écoutez, les travaux prévus,
là...
M. DEMERS: Le ministère a-t-il un droit de égard
là-dedans?
M. TESSIER: C'est l'affaire de M. Doucet..
M. MASSE (Montcalm): C'est M. Doucet qui est là?
M. TESSIER: Oui, c'est ça.
M. DEMERS: Et le rapport est fait à vous tous les ans?
M. TESSIER: Oui.
M. DEMERS: L'an passé, je me rappelle que c'était joliment
embryonnaire.
M. TESSIER: Apparemment, le Bureau d'assainissement du Québec
métropolitain vient de signer un contrat d'au-delà de $7 millions
pour la construction de deux usines d'épuration. Alors, c'est la
subvention, évidemment, qui va aider à payer...
M. MASSE (Montcalm): Est-ce qu'il y a une contribution autre que celle
du Québec au bureau d'assainissement?
M. TESSIER: Une contribution autre que celle de la province?
M. MASSE (Montcalm): D'autres organismes?
M. TESSIER: Le fédéral contribue. M. DEMERS: Le
fédéral contribue.
M. MASSE (Montcalm): Le fédéral contribue pour $1 million,
en partie pour le $1,300,000 environ que vous donnez au bureau
d'assainissement. Mais est-ce qu'il y a d'autres contributions du
fédéral, directement au bureau d'aménagement ?
M. TESSIER: Pas que je sache.
M. MASSE (Montcalm): La ville de Québec?
M. TESSIER: Je ne crois pas.
M. DEMERS: C'est encore une affaire qu'il faudrait étudier un
peu.
M. TESSIER: Pardon?
M. DEMERS: C'est une affaire qu'il faudra étudier, parce qu'on ne
le saura pas plus l'année prochaine.
M. MASSE (Montcalm): Vous venez de nous dire qu'ils vont signer un
contrat de $7 millions, et puis vous ne prévoyez que $1,300,000. Les
quelque $6 millions qui manquent, ils sont payés par qui?
M. BOIVIN: Par le bureau d'assainissement. Us ont des pouvoirs de
taxation.
M. TESSIER: Ils ont des pouvoirs de taxation, c'est-à-dire que la
Communauté urbaine de Québec a des pouvoirs de taxation.
M. MASSE (Montcalm): La communauté urbaine, mais le bureau
d'assainissement, lui?
M. TESSIER: Bien, je présume, non... je ne pense pas que le
bureau d'assainissement, en tant que bureau, ait des pouvoirs de taxation.
M. MASSE (Montcalm): Alors c'est bien que la communauté urbaine
ait des pouvoirs de taxation, mais le bureau d'assainissement, il va financer
comment ce contrat de $7 millions?
M. DEMERS: Est-ce qu'il va sur le marché des obligations?
M. TESSIER: Ah, il a des pouvoirs de taxation !
M. DEMERS: II serait mieux de ne pas être député et
être exact.
M. TESSIER: II l'est aussi en même temps. L'un n'empêche pas
l'autre.
M. MASSE (Montcalm): Non, mais la réponse, c'est quoi?
M. TESSIER: La réponse, c'est que le bureau, contrairement
à ce que je viens de déclarer, le bureau...
M. MASSE (Montcalm): Vous n'attendez plus le premier ministre pour vous
démentir, vous le faites vous-même.
M. TESSIER: Le premier ministre ne m'a jamais démenti,
d'ailleurs.
M. MASSE (Montcalm): Non, mais il est venu près, par exemple.
M. TESSIER: Cela vous aurait fait bien plaisir, mais ce n'est pas
arrivé. Vous avez failli avoir une jouissance, ou vous avez eu une
courte jouissance.
M. DEMERS: On l'a vu à la porte du parlement; il vous attendait
avec le martinet...
M. TESSIER: II ne m'attendait pas.
M. MASSE (Montcalm): Alors revenons au bureau d'assainissement, non pas
pour vos discours, mais pour...
M. TESSIER: Alors le bureau d'assainissement, à ce qu'on me dit,
a des pouvoirs de taxation. Et à compter du 1er janvier prochain, le
bureau d'assainissement va être intégré à la
communauté urbaine, laquelle a également des pouvoirs de
taxation.
M. MASSE (Montcalm): Bon, alors ils vont avoir une taxation pour payer
1er $6 millions qui manquent pour les autres contrats qu'ils ont
donnés.
M. TESSIER: C'est ça,
M. MASSE (Montcalm): Est-ce qu'il y a d'autres contrats prévus
par le bureau d'aménagement?
M. TESSIER: Pas que je sache.
M. MASSE (Montcalm): H n'y en a pas d'autres. C'est uniquement la
construction de ces deux usines.
M. TESSIER: Eventuellement, il peut y en avoir d'autres. Mais
actuellement, il n'y en a pas d'autres.
M. MASSE (Montcalm): Alors il est prévu approximativement pour
combien de millions de dollars? Le programme total pour l'assainissement des
eaux du Québé métropolitain?
M. TESSIER: Ah! là, je ne pourrais pas vous dire.
M. MASSE (Montcalm): Vous ne pensez pas que ce serait bien, comme
ministre des Affaires municipales, d'être au courant de cela?
M. TESSIER: Ce serait excellent.
M. MASSE (Montcalm): Alors j'espère que demain matin, vous...
M. TESSIER: Demain matin, à sept heures moins le quart, je m'en
occupe.
M. DEMERS: Cela va prendre des cours intensifs.
M. TESSIER: Ah oui, certainement!
M. MASSE (Montcalm): Parce que ce n'est pas tellement bien, comme
ministre, de ne pas connaître trop, trop...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! M. DEMERS: Adopté.
M. TESSIER: Surtout quand cela fait six semaines qu'on est ministre. Il
faut tout connaf-tre ça par coeur.
M. LE PRESIDENT: Article 3?
M. TESSIER: Mais le malheur, c'est que j'aurais dû commencer, il y
a quelques années, à me préparer en
conséquence.
M. MASSE (Montcalm): Je croyais que comme député...
M. DEMERS: Vous ne pratiquez même pas lorsqu'il y a certaines
questions ici...
M. BOIVTN: article 4, "subventions", quels sont les critères?
M. LE PRESIDENT: Article 3, adopté. Article 4: Subventions aux
établissements de services municipaux?
M. MASSE (Montcalm): L'article 3 n'est pas adopté, et comme il
est fort possible qu'on ne finisse pas ce soir, si le ministre pouvait
s'informer auprès de ses fonctionnaires pour nous éclairer sur ce
Bureau d'assainissement des eaux du Québec métropolitain...
M. DEMERS: Savoir où il va. Que deviendront les fonctionnaires
lorsqu'il sera fusionné à
la Commission du Québec métropolitain? Ce sont toutes des
questions pertinentes auxquelles nous voudrions avoir des réponses.
Est-ce qu'on adopte ou si on réserve?
M. MASSE (Montcalm): Il faudrait attendre des éclaircissements
avant d'adopter un budget aussi élevé.
M. TESSIER: On me dit, d'une part, que le programme total serait
d'environ $34 millions et que, d'autre part, dans le rapport produit par le
bureau et déposé en Chambre il y a une semaine environ, on
explique l'ensemble de la planification. Alors, je vous demanderais de bien
vouloir lire ce rapport et vous allez y trouver les réponses à la
plupart des questions que vous vous posez.
M. DEMERS: II va y avoir de la lecture communautaire.
M. MASSE (Montcalm): Une lecture faite par le ministre pour commencer,
vous ne pensez pas que ce serait plus...
M. TESSIER: C'est ça, tout le monde peut le lire en même
temps!
M. LE PRESIDENT: Article 3, adopté. M. MASSE (Montcalm):
Adopté.
M. BOIVIN: Quels sont les critères que le ministère
adoptera pour établir les subventions aux municipalités pour les
services municipaux d'aqueduc et d'égout?
M. TESSIER: Les critères? Ils sont basés d'abord sur la
capacité de payer de la municipalité: le revenu des
contribuables, le budget municipal et l'importance du projet, ou la
nécessité et l'urgence du projet. Ce sont les trois
critères.
M. DEMERS: Les normes?
M. TESSIER: Cela varie entre 10 et 30 p. c, cela ne doit pas
dépasser 30 p. c. Les montants que vous avez là, $5,800,000, ce
sont des engagements déjà pris, payables sur une période
pouvant aller jusqu'à 10 ans.
M. MASSE (Montcalm): Alors, il n'y a pas d'engagements pour cette
année.
M. TESSIER: Oui, il nous reste un léger montant de $246,000
à disposer.
M. MASSE (Montcalm): La capacité de payer, vous calculez
ça comment?
M. TESSIER: La capacité de payer, c'est de savoir le budget de la
municipalité d'abord.
M. BOIVIN: C'est pour le tuyau d'approvisionnement en
général, pas pour l'aqueduc seulement...
M. TESSIER: C'est tout le système au complet d'aqueduc et
d'égout.
M. DEMERS: La capacité de payer, c'est basé sur
l'évaluation municipale?
M. TESSIER: ... oui, le taux de la taxe municipale, le budget total de
la municipalité. Si une municipalité a un budget de $300,000 et a
besoin d'un système qui va coûter $500,000, on sait tout de suite
qu'il y a un écart, que la municipalité ne pourra jamais
construire un système d'égout et d'aqueduc sans avoir une
subvention substantielle du ministère. C'est à ce
moment-là que la subvention est accordée, en tenant compte de ces
facteurs.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que vous avez plus de demandes des
municipalités en tenant compte de ces critères que les budgets
qui vous sont alloués?
M. TESSIER: Ah oui!
M. MASSE (Montcalm): Dans quelle proportion, à peu près?
Je ne vous demande pas combien d'argent...
M. TESSIER: C'est bien difficile à dire, parce qu'il y a bien des
municipalités... Pour ma part, depuis un mois, je peux vous dire que
j'ai eu plusieurs demandes de la part de municipalités, que j'ai
été obligé de remettre.
Avec seulement les $246,000 qui restent, si je dis oui à la
première municipalité, cela veut dire qu'il n'y en a plus pour
finir l'année.
M. MASSE (Montcalm): A quelle municipalité?
M. TESSIER: Aucune jusqu'à maintenant. Nous allons attendre
d'avoir quelques demandes et je pourrai voir s'il y a réellement des cas
d'urgence. Avec une somme de $246,000 malheureusement, je ne pourrai pas
accommoder bien des municipalités.
M. MASSE (Montcalm): Entendez-vous négocier avec le
ministère des Finances une augmentation de ce poste budgétaire,
ou négocier avec vos amis du fédéral l'augmentation de
leur contribution?
M. TESSIER: Le fédéral ne contribue aucunement
là-dedans.
M. MASSE (Montcalm): Alors, allez-vous lui demander de contribuer, s'il
vous manque de l'argent?
M. DEMERS: Dans des plans conjoints ou à frais
partagés.
M. TESSIER : Je n'y ai pas songé encore parce que, du
côté du fédéral, je considère qu'il y a des
problèmes, actuellement, qui sont plus importants, soit ceux des
logements à prix modique et de la rénovation urbaine. C'est
là-dessus que j'entreprends des négociations parce que je
considère qu'il y a des engagements pris par des municipalités et
le gouvernement provincial, c'est-à-dire la Société
d'habitation du Québec, auxquels nous ne pouvons donner suite à
moins que nous réusissions à obtenir du gouvernement
fédéral des montants substantiels.
M. MASSE (Montcalm): Mais le ministre sait fort bien...
M. TESSIER: Alors, c'est là que mes efforts actuellement
portent.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, nous suspendons les travaux de la
commission.
M. DEMERS: Nous allons aller voter pourquoi là?
M. LE PRESIDENT: Cela doit être pour l'assurance-maladie.
Après le vote, si tout le monde est d'accord, nous reviendrons.
M. MASSE (Montcalm): Nous continuerons à permettre au ministre de
se recycler.
M. LE PRESIDENT: C'est ça.
M. TESSIER: Le ministre en a besoin de recyclage, et je pense que ceux
qui prétendent...
M. DEMERS: II fait comme M. Tremblay, il avoue.
Reprise de la séance à 17 h 8
M. LE PRESIDENT: Messieurs, à l'ordre! Poste 3, article 4,
adopté?
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, avant ces quelques minutes
d'interruption le ministre nous a fait part qu'il accordait une priorité
à l'établissement des plans d'habitation pour ce qui est du
financement, via Ottawa ou autres formes de financement, par rapport à
ces subventions pour l'établissement de services municipaux d'aqueduc et
d'égout. Je comprends difficilement cet énoncé de principe
du ministre lorsque l'on sait fort bien que des plans d'habitation doivent
être conçus avec, entre autres réalisations, les services
municipaux d'aqueduc et d'égout.
Or, je comprends mal la philosophie du ministre qui négocie avec
Ottawa ou d'autres sources de subventions, ou d'autres sources de financement,
pour la réalisation des maisons laissant en plan les projets
d'établissement d'aqueduc et d'égout, si on tient compte en
particulier de son énoncé comme quoi il y a beaucoup de
municipalités qui ont des problèmes d'aqueduc et d'égout.
Alors, je vois mal comment ces municipalités-là...
M. TESSIER: Bien, si vous voyez mal, c'est parce que vous semblez ne
rien connaître, à cette question.
M. MASSE (Montcalm): Cela, on l'a vu de la part du ministre depuis
longtemps. Alors, expliquez-nous cela.
M. TESSIER: Je vais vous répondre, c'est bien simple. Dans le cas
d'habitations à loyer modique, comme dans le cas de rénovation
urbaine, c'est dans les endroits où il y a une centralisation de
population, où on manque de logements, où les logements sont trop
chers. Alors, ce problème-là n'existe aucunement dans les
villages, je dis bien dans les villages. Or, les subventions que nous donnons
sont précisément pour les villages et non pour les grosses
municipalités. Alors, il n'y a aucun rapport entre les deux et la crise
de logement se fait sentir dans les grandes et les moyennes villes, et non dans
les petits villages.
M. MASSE (Montcalm): Alors, le ministre admettra quand même...
M. TESSIER: Et lorsqu'il s'agit de construire des habitations à
loyer modique, la question de systèmes d'égout et d'aqueduc
n'entre nullement en ligne de compte.
M. MASSE (Montcalm): Alors, si je comprends bien, pour avoir le droit
à ces subventions, de la part du ministre, pour frais d'habitation, il
faut être d'une ville, moyenne ou grande
et avoir des égouts d'avance parce que autrement, on n'en a
pas.
M. TESSIER: Pas nécessairement.
M. MASSE (Montcalm): Pas nécessairement. Donc, il y a des
endroits où il n'y a pas d'aqueduc.
M. TESSIER: II ne se présente aucun cas, à ma
connaissance, d'une municipalité où on a réellement besoin
de logements à loyer modique et où on n'a pas déjà
un système d'égout et d'aqueduc en opération.
M. MASSE (Montcalm): La Société d'habitation finance des
plans d'habitation mais finance également d'autres formes d'habitations
publiques. A titre d'exemple: des foyers pour vieillards. Or, des foyers pour
vieillards, il s'en construit et non pas uniquement dans les villes petites ou
grandes, mais également dans les villages. Dans des cas semblables,
est-ce que le ministère prévoit des sommes d'argent?
M. TESSIER: Evidemment, avec le gouvernement précédent, on
a constaté une chose, c'est qu'on était en train d'installer des
foyers de vieillards à peu près dans toutes les
municipalités de tous les comtés détenus par des
députés de l'Union Nationale, à l'échelle de la
province. Il y en avait partout.
M. MASSE (Montcalm): C'était excellent.
M. TESSIER: C'est là-dessus que nous avons coupé.
Evidemment, cela ne nous fait pas plaisir.
M. MASSE (Montcalm): Nous avons construit là où il y avait
des vieillards.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, est-ce que l'on peut s'en tenir à
l'article 4? On pourra parler de la Société d'habitation du
Québec au poste 5.
M. TESSIER: II n'y a à ma connaissance aucun foyer de vieillards
ou de personnes retardées laissé en plan à cause...
M. MASSE (Montcalm): Par le précédent gouvernement, il n'y
en a pas eu.
M. TESSIER: ... de l'absence d'un système approprié
d'égout et d'aqueduc.
M. MASSE (Montcalm): Vous les subventionnez donc?
M. TESSIER: Nous les subventionnons grâce à la
Société centrale d'hypothèques et de logement.
M. MASSE (Montcalm): Donc, vous les sub- ventionnez pour fins d'aqueduc
et d'égout lorsqu'il y a des constructions de ce type prévues
dans les villages?
M. TESSIER: Voulez-vous répéter votre question?
M. MASSE (Montcalm): Vous les subventionnez, les municipalités ou
les villages, selon votre expression, pour fins d'égout et d'aqueduc
lorsqu'il y a des constructions entre autres de foyers pour vieillards?
M. TESSIER: Cela n'entre pas en ligne de compte. Ce sont deux choses
complètement distinctes. Il y a une municipalité de village qui a
besoin d'un système d'égout et d'aqueduc. Dans certains cas, par
exemple, à cause de l'absence de cela et c'est bien malheureux de
le dire où il y a eu tellement de retard, c'est que les puits
artésiens ou autres sont contaminés par des puisards voisins,
c'est ordinairement le cas classique qui se présente. Vous avez un
village à un moment donné qui grossit un peu et puis, les puits
deviennent contaminés. Alors, la Régie des eaux intervient, le
ministère de la Santé également bien entendu ou une
ordonnance est rendue par la Régie des eaux qui ordonne à telle
municipalité de fermer les puits et de se construire un système
d'égout et d'aqueduc. Or, il arrive que, dans bien des cas, les
municipalités en question, pour les raisons que j'ai mentionnées
tantôt, n'ont pas les moyens de le faire.
M. MASSE (Montcalm): Cela concerne les raisons d'ordonnance mais pour
des raisons de développement industriel, est-ce que vous subventionnez
certaines municipalités?
M. TESSIER: Nous pouvons subventionner dans n'importe quel cas mais nous
avons comme critère la capacité de payer de la
municipalité. Si la municipalité a les moyens de payer sans
surtaxer les contribuables, si elle peut arriver, avec ce qu'on appelle un
service d'eau, une taxe spéciale pour le service d'eau, à un
montant raisonnable, que le revenu moyen du contribuable de la
municipalité est en mesure de payer, à ce moment-là, il
n'y a pas de subvention.
M. MASSE (Montcalm): Votre seul critère est la capacité de
payer de la municapalité et du contribuable. Il n'y a pas de programme
pour fins d'industrialisation d'une municipalité. Il n'y a pas de
programme de construction d'égout ou d'aqueduc ou pour autres fins
semblables.
M. TESSIER: II peut arriver qu'il y en ait; mais, à ma
connaissance, je n'ai pas eu de demande dans ce sens-là.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que tout cet
article budgétaire est pour ce que vous appelez...
M. TESSIER: Uniquement pour des questions industrielles.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que cet article budgétaire est
uniquement pour ce que vous appelez les municipalités?
M. TESSIER: C'est cela.
M. MASSE (Montcalm): II n'y a rien du tout pour les cités et
villes?
M. TESSIER: Pour les petites villes, si vous voulez. Les villes de 5,000
habitants, des gros villages.
M. MASSE (Montcalm): Dans le programme des zones spéciales, vous
êtes certainement au courant, comme ministre des Affaires
municipales...
M. TESSIER: Cela, c'est un programme fédéral.
M. MASSE (Montcalm): ... il y a quand même...
M. TESSIER: C'est uniquement fédéral.
M. MASSE (Montcalm): Les zones spéciales sont un programme
uniquement fédéral?
M. TESSIER: Oui.
M. MASSE (Montcalm): II n'y a pas du tout d'actions du gouvernement du
Québec?
M. TESSIER: Les zones spéciales.
M. MASSE (Montcalm): C'est une nouvelle.
UNE VOIX: L'ODEQ et probablement l'Office du plan provincial...
M. MASSE (Montcalm): Je pense que, là, le ministre vient de faire
une grande déclaration.
M. DEMERS: C'est encore une affaire, faites attention.
M. MASSE (Montcalm): J'ai l'impression que le ministre vient de faire
une grande déclaration. Cela arrive drôlement, puisque c'est le
premier ministre qui est titulaire de l'Office du plan, qui va encore lui taper
les doigts. J'ai l'impression que le ministre des Affaires municipales, quand
il dit que les zones spéciales ne regardent qu'Ottawa...
M. TESSIER: Je n'ai pas dit que cela regardait...
M. MASSE (Montcalm): ... je pense bien que le député de
Mercier ne sera pas content.
M. TESSIER: ... seulement Ottawa; j'ai dit...
M. MASSE (Montcalm): Ah! vous avez dit quelque chose de pas mal
semblable.
M. TESSIER: ... que les zones spéciales étaient
désignées par le gouvernement fédéral.
M. DEMERS: Non, c'est le contraire. C'est désigné par la
province et accepté par le fédéral.
M. TESSIER: Attendez. Non, non.
M. MASSE (Montcalm): M. le ministre, vous me permettrez de vous donner
une information. C'est désigné...
M. TESSIER: Elles sont désignées par le gouvernement
fédéral, mais le gouvernement fédéral s'entend
d'abord avec la province concernée..
M. MASSE (Montcalm): La désignation...
M. TESSIER: ... pour la désignation des zones.
M. MASSE (Montcalm): ... étant faite...
M. TESSIER: Cela fait l'objet d'un accord ou d'une entente entre les
deux gouvernements.
M. MASSE (Montcalm): ... dans le programme des zones spéciales,
il y a des services municipaux d'aqueduc et d'égout de prévus ou
à prévoir pour fins de développement industriel.
M. TESSIER: Toute l'infrastructure.
M. MASSE (Montcalm): Quelle est l'action de votre ministère dans
l'établissement de ces programmes?
M. TESSIER: M. le Président, je crois que la question est
absolument hors d'ordre, parce que cela ne relève pas du
ministère des Affaires municipales; cela relève de l'Office de
planification.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, vous me permettrez, avant
de porter votre jugement, de vous donner l'éclaircissement suivant, afin
que vous puissiez porter, en toute lumière et en toute connaissance de
cause, votre jugement. L'Office de planification n'a pas, à ce que je
sache, même si elle est budgétisée au Conseil
exécutif, de responsabilité en matière d'approbation, de
construction d'aqueduc et d'égout. Je pense bien que la loi n'a pais
été changée et que c'est au ministère du
député de Rimouski qu'est décidée la
responsabilité d'éta-
blir des services municipaux d'aqueduc et d'égout.
Dans le budget que nous étudions, c'est le seul article
budgétaire où nous trouvons de l'argent pour les services
municipaux d'aqueduc et d'égout. Or, à partir du moment où
je demande au ministre quelle est l'actiofi de son ministère dans ce
domaine-là, je vois difficilement pourquoi il nous dit que c'est hors
d'ordre. Ceci dit, M. le Président, je suis prêt à accepter
votre verdict, que je saurai très judicieux.
M. DEMERS: C'est dur, pour un président.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, est-ce qu'on peut en
discuter?
M. LE PRESIDENT: Quant à moi, je pense que le ministre a
donné sa réponse.
M. TESSIER: C'est hors d'ordre.
M. MASSE (Montcalm): IL l'a donnée comme hors d'ordre.
M. LE PRESIDENT: II a dit "hors d'ordre", et je maintiens cette sagesse
de la part du ministre.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, depuis ce temps-là,
il a reçu des informations. Je pense qu'il est en mesure de nous
répondre.
M. TESSIER: Cela confirme ce que je viens de dire.
M. MASSE (Montcalm): II n'y a aucune action du ministère des
Affaires municipales dans les programmes de zones spéciales,
c'est-à-dire que les municipalités vont s'adresser directement
à l'Office de planification pour des programmes de construction
d'aqueduc et d'égout pour fins industrielles. C'est l'Office de
planification qui approuvera les plans.
M. TESSIER: Non, non. S'il y a des règlements d'adoptés
par les municipalités, c'est évident que l'approbation des
règlements relève...
M. MASSE (Montcalm): Bon, alors cela relève des Affaires
municipales.
M. TESSIER: ... du ministère des Affaires municipales.
M. MASSE (Montcalm): Eh, que c'est difficile d'avoir la
vérité!
M. TESSIER: Nous en sommes au poste 3, article 4: Subventions...
M. MASSE (Montcalm): Oui, nous sommes à l'article de construction
d'aqueduc et d'égout.
M. TESSIER: ... pour établissement de services municipaux
d'aqueduc et d'égout. Cet article de $5,800,000 n'a rien à voir
avec les zones spéciales.
M. MASSE (Montcalm): Alors, comment les zones spéciales
sont-elles financées dans votre budget?
M. DEMERS: Dans quel article du budget pourrons-nous parler des zones
spéciales? M. le Président, je demanderais au ministre qu'il nous
l'indique.
M. TESSIER: Ce serait apparemment au poste 12. J'ai répondu en
même temps...
M. MASSE (Montcalm): La question de la réalisation de plans
d'aqueduc et d'égout. C'est le poste 12.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, j'imagine de cette façon que
l'article 4 est adopté. Poste 4: Direction générale de la
prévention des incendies: article 1: Administration; sous article 1:
Traitements.
Prévention des incendies
M. MASSE (Montcalm): Le ministre va nous faire un exposé de
principe de cette direction générale, de son action
probablement.
M. TESSIER: Non, je n'ai pas l'intention d'en faire.
M. DEMERS: Est-ce que je pourrais demander dans ce cas, quels sont les
postes qui sont comblés, quelles sont les vacances? Il y en a 63 de
permis.
M. TESSIER: D'ailleurs, tous les exposés ont été
faits ce matin, pendant deux heures.
M. MASSE (Montcalm): Vous me permettrez quand même de poser une
question au ministre.
M. TESSIER: Un instant. Je dois répondre à une question.
On me dit qu'il y a trois vacances sur 63.
M. DEMERS: Quel est le nouveau commissaire des incendies?
M. TESSIER: Le directeur général est Gilles Lamothe au
service de la prévention des incendies.
M. DEMERS: Est-ce que c'est le même M. Lamothe qui était
aux travaux d'hiver antérieurement?
M. TESSIER: Oui.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre peut nous faire part de
l'orientation qu'il entend donner à cette direction
générale?
M. DEMERS: Eteindre tous les feux qui s'allument !
M. TESSIER: Le but n'est pas de les éteindre, non. C'est de faire
de la prévention. C'est exactement le contraire que de
l'éteindre. L'éteindre, ce sont les services de pompiers. Nous
essayons, par la publicité, par des conseils techniques...
M. MASSE (Montcalm): II n'y a pas de frais de publicité dans
votre article budgétaire? Vous ne réussirez pas tellement votre
programme.
M. TESSIER: C'est à l'administration.
M. MASSE (Montcalm): Ce sont les frais de publicité que vous
indiquez à la direction générale
précédente.
M. TESSIER: C'était avant. Nous l'avons passé dans:
"publicité et information". C'était au poste 1, article 7.
M. DEMERS: Dans vos salaires, vous avez d'abord le salaire du directeur,
ceux du personnel du bureau et probablement ceux des enquêteurs qui y
sont inclus.
M. TESSIER: Oui, c'est ça. Il y a Gilles Lamothe le directeur du
service, il y a aussi un adjoint aux cadres supérieurs, et il y a des
traducteurs. A la division de la protection municipale, il y a un
attaché d'administration, un agent de bureau, et deux agents de
protection des incendies. A la division des investigations, c'est ce que vous
voulez savoir, probablement le nombre des enquêteurs? Il y en a deux. Il
y a ensuite la division des études et des projets.
M. DEMERS: C'est dans le personnel de cadre, je suppose?
M. TESSIER: Oui. La division de l'administration, vous avez le personnel
du bureau.
M. MASSE (Montcalm): Je trouve quand même étrange que le
ministre n'ait aucune politique, aucune directive à donner, rien dans le
domaine...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Ce matin, nous nous sommes entendus, pour la
gouverne du député de Montcalm, de parler de la direction
générale des différents services du ministère et
des différents départements. Je pense qu'à la suite de
cette entente, qu'aujourd'hui, au moment où nous sommes à
l'étude des crédits, nous devons étudier poste par poste
et non pas revenir sur ce que nous avons discuté ce matin pendant
près de deux heures.
M. MASSE (Montcalm): Les fonctionnaires qui sont au nombre de 63 qui, en
principe, sont engagés, auront quelles directives
générales du ministre dans leur travail?
M. TESSIER: De continuer à faire ce qu'ils font depuis des
années, c'est-à-dire de voir, auprès des
municipalités et du public en général, à
prévenir les incendies. En somme, nous avons au ministère une
division qui me semble bien structurée et bien fonctionner depuis de
nombreuses années. Il n'y a donc pas de directives spéciales
à leur donner. Les gens sont en place et ils n'ont qu'à continuer
à travailler dans le même sens que jusqu'à
présent.
M. MASSE (Montcalm): Si je comprends bien, cela va bien dans votre
ministère, en particulier, à cette direction
générale, et il n'y a pas de changement à y apporter.
M. TESSIER: Non.
M. MASSE (Montcalm): Tout va bien.
M. TESSIER: Non, il n'y a pas de changement à effectuer.
M. DEMERS: Les compagnies d'assurance sont satisfaites.
M. MASSE (Montcalm): La seule chose de changée, c'est que nous
avons un ministre qui ne connaît pas son ministère, Avant cela, au
moins, le ministre le connaissait, il pouvait répondre.
M. TESSIER: Cela, c'est ce que vous croyez. Vous avez le droit d'avoir
vos opinions.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, de l'article 1 : Administration, poste
4 : Traitements. Est-ce adopté?
Sous-article 2 : Frais de voyage.
M. DEMERS: II y a une dim nution de $4,000.
UNE VOIX: Ils vont y aller moins longtemps.
M. TESSIER: II est préférable d'avoir une diminution
qu'une augmentation.
M. MASSE (Montcalm): Je pense que ce n'est rien en regard du budget de
la province. On pourrait avoir un budget...
M. DEMERS: II y a une grosse différence au traitement
électronique des données.
M. TESSIER: L'an dernier, on a dépensé $71,000.
M. MASSE (Montcalm): Ce n'est pas une question de prix; lorsque le
ministre parle, cela prend du temps.
M. TESSIER: C'est simplement cela. On a jugé que $66,500 seraient
suffisants pour couvrir les dépenses de voyage au cours de
l'année courante, c'est aussi simple que cela.
M DEMERS: On verra!
M. TESSIER: On verra, à la fin de l'année, si tout a
été dépensé ou si nous en avons moins
dépensé que le montant prévu.
M. MASSE (Montcalm): Question d'efficacité.
M. DEMERS: ... Les autres reviendront à pied.
M. MASSE (Montcalm): ... on verra à la fin de l'année s'il
y a eu assez d'argent...
M. TESSIER: Ecoutez, il y a bien des articles...
M. MASSE (Montcalm): Faites-vous partie d'un gouvernement
d'efficacité, vous, ou bien êtes-vous à côté
de ce gouvernement? Y a-t-il deux gouvernements au Québec,
présentement? Les intendants dirigés par Bourassa, notre castor
national, et les autres ministres qu'il est obligé de contredire
régulièrement? Y a-t-il deux gouvernements?
M. TESSIER: II y a un..,
M. MASSE (Montcalm): ... celui d'Ottawa et l'autre...
M. TESSIER: II y a ceux qui...
M. LE PRESIDENT: Messieurs, à l'ordre.
M. TESSIER: II y a ceux qui parlent et il y a ceux qui agissent.
M. MASSE (Montcalm): Bon, c'est bien.
M. TESSIER: Moi, j'aime mieux agir que parler.
M. MASSE (Montcalm): Avant de parler, il faut comprendre. Avant de
parler, informez-vous.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. TESSIER: Si les gens qui sont ici vous écoutent, c'est vous
qui êtes le parleur.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2: Frais de voyage... Adopté?
M. MASSE (Montcalm): Si vous permettez, M. le Président, ce n'est
pas adopté. Ces frais de voyage sont pour des inspections d'incendie,
des rapports aux municipalités ou des conférences données
à la population. En quoi cela consiste-t-il exactement?
M. TESSIER: C'est tout cela.
M. MASSE (Montcalm): C'est tout cela, en même temps.
M. TESSIER: Tout ce que vous venez de dire.
M. MASSE (Montcalm): Quelles sont les proportions des inspections par
rapport aux conférences?
M. TESSIER: La proportion est à peu près égale.
M. MASSE (Montcalm): A peu près égale? M. TESSIER:
Oui.
M. MASSE (Montcalm): Les conférences sont données par des
fonctionnaires du ministère qui vont dans les municipalités? A la
demande des municipalités ou directement?
M. TESSIER: Cela peut être les deux.
M. MASSE (Montcalm): Quel genre de conférences donne-t-on? Est-ce
dans les écoles ou dans les industries? Demandez donc, cela ira plus
vite.
M. DEMERS: Es parlent contre l'incendie, je suppose?
M. TESSIER: Les deux.
M. MASSE (Montcalm): Les deux, bon. Il y a combien de
conférenciers?
M. DEMERS: Un à la fois!
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que, dans votre ministère, il y a un
certain nombre de fonctionnaires qui sont attitrés à cela, ou
bien est-ce à loisir, à discrétion?
M. TESSIER: C'est tout cela.
M. MASSE (Montcalm): J'espère que...
M. DEMERS: II y en a qui sont sur l'équipe des
conférences. Actuellement, il n'y a pas de classe. Ils sont en vacances,
ces gars?
M. TESSIER: Une vingtaine.
M. MASSE (Montcalm): Ce sont des fonctionnaires spécialement
attitrés aux conférences c'est-à-dire qu'ils ne font que
des conférences?
M. TESSIER: Ils donnent des conférences. Ils sont
spécialisés dans la prévention des incendies.
M. MASSE (Montcalm): Bon, d'accord. Quant à moi,
adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 3: Traitement
électronique des données.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre peut-il nous expliquer l'augmentation
à ce sous-article?
M. DEMERS: II y a $20,000 d'augmentation.
M. MASSE (Montcalm): Vous avez beaucoup de données ces
temps-ci?
M. TESSIER: Je vais vous le dire.
M. DEMERS: C'est le livre bleu qui vous a fait commettre l'erreur.
C'est parce que vous avez copié sur...
M. TESSIER : C'est ce que je suis à constater.
M. MASSE (Montcalm): II signe par distraction puis il copie servilement.
Nous avons un gros ministre aux Affaires municipales. C'est pour cela que les
municipalités veulent s'adresser directement à Ottawa. Ils posent
des questions au ministre des Affaires municipales et il ne sait pas quoi
répondre. C'est comme à la commission.
M. DEMERS: A Ottawa.
M. MASSE (Montcalm): A Ottawa.
M. TESSIER: Si vous alliez à Ottawa, nous nous
débarrasserions de vous. Cela serait une très bonne chose.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, je pense que le ministre
outrepasse sa pensée; j'en suis convaincu.
M. TESSIER: Non, je ne l'outrepasse pas du tout.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, pouvons-nous revenir aux travaux?
M. MASSE (Montcalm): Dans le traitement électronique des
données, vous ne nous avez rien donné.
M. DEMERS: Vous nous avez dit qu'il y avait une erreur.
M. TESSIER: En réalité c'est une somme de $10,000, mais il
y a un montant de $15,000 qui est inscrit par erreur, qui aurait dû
être inscrit aux finances municipales.
M. DEMERS: Cela ira à quel poste?
M. TESSIER: Cela irait au poste 2, je crois.
M. DEMERS: C'est parce que vous voudriez que nous l'adoptions
là?
M. MASSE (Montcalm): Je pense, M. le Président, que nous serions
mieux de faire la correction au budget avant de l'adopter parce que nous allons
avoir des problèmes avec l'Auditeur de la province, c'est-à
dire le vérificateur des comptes.
M. DEMERS: Le ministre va travailler là-dessus à son
bureau, dans le courant de l'année.
M. MASSE (Montcalm): II va falloir lui faire signer un papier.
M. TESSIER: Cela reste quand même dans les données.
Normalement, cela aurait été inscrit comme...
M. DEMERS: ... ailleurs.
M. TESSIER: ... comme "traitement des données" mais à la
direction générale des finances municipales. Nous l'avons inscrit
en entier dans...
M. MASSE (Montcalm): Comment allez-vous pouvoir faire votre demande?
M. TESSIER: Nous allons être obligés de faire un virement
de fonds.
M. MASSE (Montcalm): D'un article à l'autre, vous avez le droit
d'une direction générale à une autre? Informez-vous. Vous
allez procéder de quelle manière par rapport aux exigences du
vérificateur des comptes?
M. TESSIER: Nous allons le perdre.
M. MASSE (Montcalm): Vous allez le faire sauter, celui-là
aussi.
M. TESSIER: Oui.
M. MASSE (Montcalm): J'ai l'impression qu'il n'aimerait pas entendre
votre oui. Le ministre annonce qu'il va faire sauter le vérificateur des
comptes! Il va encore se faire démentir par le premier ministre. Comment
allez-vous
procéder au point de vue de la comptabilité? Parce que
c'est le temps si vous voulez...
M. TESSIER : Nous allons laisser le comptable se casser la tête
avec cela.
M. MASSE (Montcalm): Nous ne pouvons pas adopter un article
budgétaire quand le ministre lui-même nous dit qu'il relève
d'un autre. Nous ne voulons pas être coupables de cette erreur
budgétaire.
M. TESSIER: Vous voterez contre.
M. DEMERS: II y aurait moyen peut-être de trouver l'endroit sans
prendre le vote là-dessus?
M. TESSIER: Vous voterez contre. Je vous le dis, ce serait normalement
$15,000 au sous-article 2.
M. MASSE (Montcalm): Ne pensez-vous pas que ce serait plus simple
d'adopter officiellement ce sous-article?
M. DEMERS: Nous le mettrions là immédiatement.
M. TESSIER: Nous pouvons faire cela. Oui.
M. DEMERS: Moi, je suis d'avis que nous devons agir de cette
façon.
M. MASSE (Montcalm): II y a eu une erreur de $15,000. Le montant qui
vous reste à ce sous-article va servir à quoi?
M. TESSIER : Cela sert pour les données.
M. MASSE (Montcalm): Oui, c'est inscrit. Mais quelles sortes de
données? La cueillette se fait comment? Vous les ramassez où? Ce
que vous faites comme traitement sert à quoi?
M. TESSIER: Ce sont les statistiques sur les incendies partout dans le
territoire du Québec, qui sont...
M. MASSE (Montcalm): La cueillette se fait comment?
M. TESSIER: La cueillette se fait suivant les rapports que nous recevons
des municipalités.
M. MASSE (Montcalm): Les municipalités envoient des rapports,
vous n'en demandez pas. Font-elles cela sur des formulaires identiques? Si on
en envoie, on les reçoit; si on n'en envoie pas, on ne les reçoit
pas. C'est la politique du gouvernement, ça marche. L'efficacité,
c'est pour les journalistes. La réalité, c'est une autre...
M. TESSIER: Je crois que les municipalités sont obligées,
sont requises.
M. MASSE (Montcalm): Elles sont obligées de quelle
manière, par la loi ou par un règlement?
M. TESSIER: Quand j'étais là, ce n'était pas moi
qui m'occupais de cela, c'était le chef des pompiers qui s'occupait
d'envoyer les rapports.
M. MASSE (Montcalm): II est fait comme le ministre, il laisse aller son
affaire, si les gars envoient les rapports, tant mieux, et s'ils ne les
envoient pas, tant pis!
M. TESSIER: II n'y a rien comme d'avoir de bons fonctionnaires!
M. DEMERS: Nous allons adopter cela.
M. MASSE (Montcalm): Pour les municipalités, comment faites-vous?
Comment sont-elles avisées pour envoyer leur rapport? Vous dites
qu'elles sont obligées, elles sont obligées par quoi? Par la loi,
par règlement?
M. TESSIER: Elles sont obligées par la loi.
M. MASSE (Montcalm): Elles sont obligées en principe. En principe
elles sont obligées de les envoyer. Il a été maire
à part cela, imaginez-vous!
M. TESSIER: Je sais que l'on envoyait des statistiques
régulièrement. Ce n'est certainement pas moi qui les ai
envoyées.
M. MASSE (Montcalm): Ce n'était pas vous qui les envoyiez.
Là, est-ce que c'est vous qui les recevez au moins?
M. TESSIER: Ce n'est certainement pas moi qui les recevrai non plus.
M. DEMERS: Ce sont les avis de décès.
M. TESSIER: Ce sont les chefs de police des municipalités qui les
envoient directement à la direction générale de la
prévention des incendies.
M. MASSE (Montcalm): C'est intelligent. C'est le chef de police qui
envoie les rapports pour les incendies.
M. TESSIER: Le chef de pompiers.
M. MASSE (Montcalm): Alors, les municipalités où il n'y a
pas de chef de pompiers, qu'est-ce qui ce passe? Le ministre a
décrété qu'il n'y aurait plus de feu! C'est
réglé, ils sont obligés de ne pas avoir de feu! On ne sait
pas comment, mais cela va tellement bien marcher!
UNE VOIX: Ils sont tenus annuellement de fournir des rapports...
M. TESSIER: ... à la demande de la direction
générale de la prévention des incendies.
M. AUDET: Cela répond à monsieur...
M. MASSE (Montcalm): Vous êtes mieux informés, vous devriez
être ministre!
M. AUDET: Mais vous, vous ne demandez pas les questions comme il le faut
!
M. MASSE (Montcalm): Franchement, si M. Bourassa était ici, il
vous aurait donné la place de l'autre... Alors, c'est la direction
générale de la prévention des incendies qui demande aux
municipalités de renseignements pour pouvoir les traiter
électroniquement. Quels sont les renseignements que vous demandez aux
municipalités?
M. TESSIER: Les dommages causés par le feu, s'il y a eu des
pertes de vue à cause du feu...
M. MASSE (Montcalm): Quels sont les rapports que...
M. TESSIER: Pour vous dire franchement, je n'ai jamais vu ces...
M. MASSE (Montcalm): Ni comme maire, ni comme ministre, ce n'est pas
grave, cela fonctionne bien l'affaire! On signe par distraction et on s'excuse.
Alors, le premier ministre dit: Ce n'est pas tout à fait cela! Mais non,
je m'excuse et là on fait de grandes déclarations!
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Un moment, s'il vous plaît, $10,000 au
poste budgétaire 4, sous-article 3, et $15,000 au sous-article 2.
Adopté.
M. DEMERS: Dépenses spéciales d'entraînement, est-ce
que l'entrafnement du ministre est inclus?
M. TESSIER: Non.
M. MASSE (Montcalm): II va avoir un budget supplémentaire
d'abord. Alors, c'est l'entraf-nement de qui? Les pompiers ou les
fonctionnaires?
M. AUDET: Malheusement, M. le député, on peut poser toutes
sortes de questions lors de l'étude des crédits, sauf qu'à
la lecture du journal des Débats, on peut juger de la qualité des
questions qui ont été posées.
M. DEMERS: Et surtout des réponses!
M. MASSE (Montcalm): Je pense que ce qui doit être posé
comme question au ministre, c'est l'utilisation qu'il doit faire de ses fonds,
soit de sa provenance, d'où proviennent ces fonds, soit de l'utilisation
qu'il entend en faire. Voilà, le ministre des Affaires municipales qui
demande à la population, dont vous êtes le représentant, de
percevoir entre autres pour $25,000 d'impôts, donc de contribution par la
population. Votre devoir, comme député, est de demander au
ministre d'informer la population sur ce qui se fera avec ce $25,000.
Voilà pourquoi, en votre nom, puisque vous ne posez pas la question, je
la pose au ministre: Comment allez-vous utiliser ces fonds pour l'entrafnement?
Je vous remercie de m'approuver.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. TESSIER: Vous avez eu un cours de procédure parlementaire.
M. MASSE (Montcalm): Bon, le ministre va nous répondre.
M. TESSIER: $25,000, cela sert à payer les frais de voyage des
pompiers volontaires de certaines municipalités qui viennent à
l'entraînement soit à Québec, soit à
Montréal.
M. MASSE (Montcalm): Dans les écoles d'entraînement qui
sont financées et dirigées par la province ou par la ville de
Montréal? Vous payez des frais de voyage pour les envoyer s'entrafner,
mais où? Ils s'entrafnent au Motel Universel? Le ministre n'a pas le feu
pour nous répondre.
M. TESSIER: Les cours se donnent ici, à Québec, par des
employés du commissariat des incendies, à des pompiers
volontaires de certaines municipalités, qui en font la demande.
M. MASSE (Montcalm): Et à Montréal, c'est une contribution
de votre ministère?
M. TESSIER: La même chose.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que la ville de Montréal entretient
elle-même une école pour les pompiers?
M. TESSIER: La ville de Montréal, elle-même?
M. MASSE (Montcalm): Oui.
M. TESSIER: Je ne pourrais répondre pour la ville de
Montréal.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que vous pourriez vous informer
auprès de votre fonctionnaire?
M. TESSIER: Je ne sais pas s'il est au courant. Une ville de la grandeur
et de l'impor-
tance de Montréal doit certainement avoir une école de
formation de pompiers. Je présume.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce qu'il y a une contribution de la part de
votre direction de la prévention des incendies à la
municipalité de Montréal?
M. TESSIER: Pas que je sache.
M. MASSE (Montcalm): II n'y en a pas. Alors, dans vos frais de voyage,
vous envoyez un certain nombre de pompiers de municipalité, à
Montréal et d'autres, à Québec. Les deux sont admissibles
aux frais.
M. TESSIER: Oui.
M. MASSE (Montcalm): ... à Montréal ou à
Québec. Vous croyez que oui, ou est-ce oui?
M. TESSIER: Oui, on en envoie aux deux endroits: à Québec
et à Montréal.
M. MASSE (Montcalm): Alors, l'an dernier, il y a combien de
pompiers...
M. TESSIER: De pompiers volontaires qui ont suivi ces cours?
M. MASSE (Montcalm): ... dans la province qui ont participé aux
cours d'entraînement?
M. TESSIER: Je ne saurais dire.
M. MASSE (Montcalm): Vous ne sauriez dire. Oui, allez.
M. AUDET: Est-ce que ces pompiers-là viennent...
M. DEMERS: De toute la province.
M. AUDET: ... de toutes les municipalités de la province?
M. TESSIER: II viennent ordinairement des petites
municipalités.
M. AUDET: Est-ce que l'on pourrait savoir, entre autres, s'il en est
venu de La Sarre, en Abitibi?
M. DEMERS: Oui, il en est venu deux.
M. AUDET: Oui.
M. TESSIER: En somme, c'est une aide...
M. MASSE (Montcalm): C'est votre comté, La Sarre, si je comprends
bien.
M. AUDET: Pardon?
M. MASSE (Montcalm): C'est votre comté LaSarre?
M. AUDET: C'est ma place natale.
M. DEMERS: M. Courcy, c'est vous qui l'avez battu?
M. AUDET: Pardon?
M. DEMERS: D y avait un nommé Courcy, vous l'avez
éteint?
M. TESSIER: En somme, c'est une subvention ou une aide aux petites
municipalités pour les aider dans l'entraînement de leurs pompiers
volontaires.
M. MASSE (Montcalm): Mais vous n'avez pas d'idée combien...
M. TESSIER: On défraie les dépenses de voyage.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que vous approuvez, comme ministre, les
programmes qui sont donnés?
M. TESSIER: Je n'ai pas eu l'occasion encore d'en approuver.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que, par règlement, les programmes de
ces cours doivent vous être soumis?
M. TESSIER: Je ne pourrais dire.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce qu'il y a une relation avec le
ministère de l'Education pour ces cours de formation professionnelle, au
fond?
M. TESSIER: Je ne sais pas.
M. MASSE (Montcalm): Cours pour adultes?
M. TESSIER: Je ne sais pas.
M. MASSE (Montcalm): J'espère que vous allez vous informer et
discuter cela avec votre collègue de l'Education.
M. LE PRESIDENT: Poste 4, adopté? UNE VOIX: Adopté.
M. MASSE (Montcalm): II va en savoir des choses, le ministre, l'an
prochain!
M. LE PRESIDENT: Poste 4, article 1, sous-article 5: Honoraires et
autres dépenses.
M. MASSE (Montcalm): II ne pourra pas voyager, il va avoir de l'ouvrage
seulement à se recycler et à apprendre tout cela.
M. LE PRESIDENT: Messieurs à l'ordre!
UNE VOIX: Pas de vacances.
M. MASSE (Montcalm): Honoraires. Quels sont les honoraires qui sont
prévus?
M. TESSIER: Honoraires et autres dépenses. Comité
consultatif.
M. DEMERS: Consulter qui? Quoi? Pour qui?
M. TESSIER: Dans tous les cas, voici:
M. MASSE (Montcalm): Vous n'auriez pas dû vous renseigner en fin
de semaine, non, afin d'épargner un peu de temps.
M. TESSIER: Je ne pensais pas avoir des questions aussi insignifiantes,
aujourd'hui.
M. MASSE (Montcalm): Vous ne pensez pas que ce n'est pas normal de
savoir, avant d'approuver le budget, quels sont les honoraires que vous voulez
payer, comme cela à l'aveuglette. Le ministre ne le sait même pas
et il demande aux députés d'être aussi ignorants. Je
m'excuse...
M. TESSIER: Oui.
M. MASSE (Montcalm): ... M. le Président, mais notre devoir, si
vous, vous ne le faites pas, c'est de savoir ce qu'on vote quoi et au nom de
quoi et au nom de qui et vous allez faire quoi avec.
M. TESSIER: Bien, oui, écoutez.
M. MASSE (Montcalm): Alors, si le ministre s'en balance, parce que cela
ne le dérange pas d'administrer à l'aveuglette et de signer pas
distraction... Je m'excuse, mais notre rôle de député,
nous, c'est avant de faire voter des budgets, d'autoriser, le gouvernement
à faire des dépenses, de percevoir des taxes. Notre rôle de
député, nous, c'est de demander au moins au gouvernement de
savoir pourquoi...
M. TESSIER: Oui.
M. MASSE (Montcalm): ... il impose des taxes à la population et
pourquoi il fait des dépenses et des annonces à Halifax ou
ailleurs. Si le gouvernement ne le sait pas, si des ministres se contredisent
et que cela ne leur fait rien... Je m'excuse, mais notre devoir de
député, avant de vous autoriser à dépenser ces
fonds d'une façon semblable, au moins notre devoir à nous est de
vous poser la question. Expliquez-nous quels sont ces frais d'honoraires.
M. TESSIER: C'est le même montant qui avait été
dépensé l'an dernier à $100 près et c'est le
montant qui avait été prévu par le gouvernement
précédent comme devant être dépensé à
ce poste-là.
M. MASSE (Montcalm): Le gouvernement précédent, il savait
peut-être pourquoi il avait inscrit $23,200.
M. TESSIER: Oui,
M. MASSE (Montcalm): Je voudrais bien savoir si le ministre, lui, le
sait.
M. TESSIER: C'est possible. Il devrait le savoir.
M. MASSE (Montcalm): Bon. Alors, est-ce que le ministre ne devrait pas
le savoir avant de faire voter ces montants-là?
M. TESSIER: Non, je vous avoue franchement que je ne le sais pas.
M. MASSE (Montcalm): Ah, vous ne le savez pas! Bien, au moins
informez-vous à vos fonctionnaires. Profitez de l'occasion pour
apprendre. Vous demandez à la population de vous donner $23,200 et vous
ne savez même pas pourquoi. Demain matin, vous allez signer cela entre
deux rencontres, à l'aveuglette. Au moins, ayez la conscience
professionnelle de demander à vos fonctionnaire ce qu'est ce montant de
$23,200.
M. TESSIER: Opposez-vous!
M. MASSE (Montcalm): Je ne m'oppose pas. Je vous demande au moins
d'avoir cette conscience professionnelle. Profitez au moins de l'occasion pour
apprendre ce qu'est votre ministère au lieu de nous demander de
percevoir des fonds et de faire ça comme ça... Il y a une limite,
quand même...
M. TESSIER: On va vous donner le détail, si vous voulez.
M. MASSE (Montcalm): Au moins, lisez-les une fois...
M. TESSIER: Le comité consultatif, $5,000;
M. MASSE (Montcalm): Quel comité consultatif?
M. TESSIER: Le comité consultatif formé des
représentants du ministère et de gens de l'extérieur.
M. MASSE (Montcalm): Formé dans quel but?
M. DEMERS: Pour parler des incendies.
M. TESSIER: Ce comité consultatif a été
formé en vertu d'un arrêté en conseil... Des
honoraires sont prévus pour des cours...
M. MASSE (Montcalm): Quel est le but du comité consultatif?
M. TESSIER: Il se consulte...
M. MASSE (Montcalm): II se consulte sur quoi? Ce n'est quand même
pas l'enfance malheureuse. Qu'est-ce que ce comité consultatif?
M. TESSIER: Je présume que cela doit être pour
établir...
M. DEMERS: Pour parler des incendies surtout!
M. TESSIER: Je ne le sais réellement pas.
M. MASSE (Montcalm): Informez-vous! Ayez la conscience professionnelle
de savoir au moins pourquoi vous nous faites voter cela. Ou bien
démissionnez. Faites quelque chose, ne restez pas entre les deux. Est-ce
que le ministre peut au moins nous donner l'assurance que, l'an prochain, il va
savoir ce qu'est ce comité consultatif?
M. TESSIER: Je ne vous donne l'assurance de rien.
M. MASSE (Montcalm): Même pas. Il ne nous donne même pas
l'assurance qu'il va s'informer de ce qu'est ce comité consultatif. Mais
il nous demande de voter $23,200.
UNE VOIX: On va les voter.
M. MASSE (Montcalm): Ce qui veut dire que c'est de l'efficacité
à longue portée. J'espère que le ministre du Revenu va
venir aider son collègue. Mais attendez au moins de savoir de quoi on
parle!
M. TETLEY: Je suis certain qu'il n'a pas besoin de mon aide.
M. DEMERS: C'est là que vous vous illusionnez.
M. MASSE (Montcalm): II a besoin de l'aide de tous ses
fonctionnaires.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5, adopté?
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, je pense que le ministre
devrait au moins nous dire ce qu'est ce comité consultatif qui
apparaît comme ça dans son budget, sans même que lui soit au
courant. Au moins qu'il s'informe et qu'il nous dise un peu ce que c'est.
M. TESSIER: Je n'ai malheureusement pas ici avec moi le fonctionnaire en
mesure de me fournir les explications.
M. MASSE (Montcalm): Aucun de vos hauts fonctionnaires ne peut vous dire
ce que c'est?
M. TESSIER: II y en a sûrement au ministère, mais il n'y en
a pas ici.
M. MASSE (Montcalm): Vous ne pensez pas que vous auriez pu faire
ça en fin de semaine? Est-ce que vous pourriez vous informer, à
l'heure du dfner, et nous donner la réponse?
M. TESSIER: On peut voir à ce qu'il y en ait une après le
souper.
M. AUDET: Est-ce qu'on pourrait poser des questions à d'autres
personnes, en l'absence de réponse sur ce comité consultatif?
M. TESSIER: Oui, l'an dernier...
M. MASSE (Montcalm): L'an dernier, il y avait $23,300.
M. TESSIER: Et cela payait quoi?
M. MASSE (Montcalm): Ce n'est pas à moi de vous donner une
description de ce qu'est le comité consultatif du nouveau
ministère des Finances concernant la prévention des incendies.
C'est au ministre de le savoir.
M. DEMERS: L'an dernier, nous étions assis à la place de
ces messieurs et il y avait un ministre qui répondait.
M. MASSE (Montcalm): Un ministre qui, lui, répondait aux
questions.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. MASSE (Montcalm): II avait au moins une petite feuille. Il pourrait
au moins avoir sa petite feuille, on aurait la réponse!
M. VEZINA: Votre collègue lui-même a approuvé...
M. DEMERS: Quand vous bâtirez autant de choses que l'ancien
ministre en a bâties, vous...
UNE VOIX: Jamais...
M. LE PRESIDENT: Messieurs, à l'ordre!
M. MASSE (Montcalm): La discussion est suspendue en attendant des
explications pertinentes de la part du ministre.
M. TESSIER: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Alors article 2: Subventions aux municipalités
pour la prévention des incendies.
Subventions aux municipalités
M. MASSE (Montcalm): Comment cela se subventionne-t-il?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le ministre, à propos des
subventions aux municipalités pour la prévention des incendies,
est-ce que toutes les municipalités de la province de Québec
reçoivent des subventions?
M. TESSIER: Je ne crois pas.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Est-ce qu'une ville comme Montréal
reçoit des subventions, par exemple?
M. DEMERS: La Communauté urbaine de Montréal en
reçoit-elle?
M. TESSIER: Ce sont des subventions qui sont données aux petites
municipalités.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Aux petites seulement?
M. TESSIER: Des petites seulement, selon les mêmes critères
que pour les subventions aux municipalités pour les systèmes
d'égout et d'aqueduc. En somme ce sont de petites municipalités
qui ont besoin d'être encouragées et qui n'ont pas le moyen, par
exemple, de s'acheter un camion à incendie. Nous leur donnons une
subvention. Je sais aussi que, dans le cas de fusion des municipalités,
lorsque les municipalités qui se fusionnent en font la demande, en
prouvant évidemment que c'est nécessaire pour améliorer
l'ensemble du service d'incendie, nous accordons également des
subventions.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je présume qu'une ville comme
Québec ou Montréal ne reçoit pas de subvention.
M. TESSIER: II n'en est pas question.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Seulement les petites
municipalités.
M. DEMERS: Elles ont reçu, M. le ministre, des subventions
lorsque les communautés urbaines ont été
créées, qui peuvent être versées dans le domaine des
incendies. Les deux communautés de Québec et de Montréal,
ainsi que Hull, ont reçu des subventions substantielles.
M. TESSIER: J'ai la liste complète ici de ce qui a
été payé. C'est par comtés: Abitibi-Est,
Chapais...
M. MASSE (Montcalm): Dans Montréal? Les villes de banlieue de
Montréal?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Les communautés urbaines
reçoivent des subventions statutaires? Est-ce que c'est compris dans ce
montant-là?
M. DEMERS: Ce n'est pas compris dans ce montant-là.
M. TESSIER: Montcalm en a eu. Saint-Alexis village, $8,306;
Saint-Calixte, $3,441; Saint-Esprit...
M. MASSE (Montcalm): Ce n'est pas dans Montréal que je sache.
M. TESSIER: Dans Montréal même...
M. MASSE (Montcalm): Pour les municipalités de banlieue de
Montréal.
M. TESSIER: LaSalle a eu $3,855; Montréal-Ouest a eu $3,040.
M. MASSE (Montcalm): Ce ne sont pas des municipalités très
riches.
M.TREMBLAY (Sainte-Marie): Vous avez dit Montréal-Ouest.
M. TESSIER: Oui, elle a eu $3,040. Ce sont les seules que je vois sur
l'île de Montréal. Il y avait la ville de Saint-Michel,
évidemment c'est Montréal qui l'a touchée, c'était
probablement une promesse faite avant l'annexion, $4,016...
M. DEMERS: A quelle date? M. TESSIER: Je n'ai pas la date.
M. DEMERS: On verrait si c'est une promesse.
M. TESSIER: Je vois ici ville de Montréal, ci-devant ville de
Saint-Michel, c'est pour cette raison que je dis que cela avait
été probablement accordé...
M. DEMERS: Avant la fusion.
M. TESSIER: ... bien oui et comme la fusion a eu lieu, cela a
été payé à la ville de Montréal. Parce qu'il
n'y a absolument rien pour Montréal à part cela, ni pour d'autres
municipalités à part les deux que j'ai mentionnées.
C'estun peu partout dans la province.
M. MASSE (Montcalm): C'est surtout de l'aide aux petites
municipalités.
M. TESSIER: Exactement, c'est ce que j'ai dit tout à l'heure.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Aux petites municipalités qui n'ont
pas le moyen de payer.
M. TESSIER : C'est exactement les mêmes critères que pour
les subventions aux systèmes d'égout et d'aqueduc. C'est une
centaine de petites municipalités.
M. MASSE (Montcalm): C'est en quasi-totalité pour l'achat
d'équipement, d'équipement mobile ou pour la prévention
des incendies? Est-ce qu'il est possible à une municipalité de se
porter acquéreur d'équipement usagé qui a
déjà appartenu à une autre municipalité et
d'être subventionnée encore cette fois-ci, doublement
subventionnée, au départ et à la deuxième fois?
M. TESSIER: Non, cela s'applique uniquement à de
l'équipement neuf.
M. MASSE (Montcalm): Vous ne croyez pas que pour certaines petites
municipalités, pour vous donner un exemple, qui se développent
énormément dans la région de Montréal, se
développent pour des fins touristiques dans le nord de Montréal,
qu'il ne serait pas intéressant pour elles, plutôt que de
s'endetter et indirectement d'endetter la province avec de l'équipement
neuf, de pouvoir se porter acquéreur d'équipement
déjà utilisé dans d'autres municipalités, mais
quand même de l'équipement qui pourrait être utilisable?
M. TESSIER: S'en porter acquéreur, cela se fait automatiquement
par la fusion.
M. MASSE (Montcalm): Je vais vous donner un exemple. Cela se fait
couramment présentement et c'est un problème pour ces
municipalités-là. Au lieu d'achater de l'équipement neuf,
de grever les fonds de la municipalité et d'imposer de nouvelles taxes
elles n'ont peut-être pas tout à fait besoin
d'équipement neuf, ce sont des municipalités touristiques
elles se portent acquéreur d'équipement usagé de
municipalités plus importantes. Elles ont un problème. Si elles
font cela pour des fins d'économie, elles ne reçoivent pas de
subventions. Le système est tel qu'il oblige les municipalités
à se porter acquéreur d'équipement neuf, dont elles n'ont,
en soi, pas besoin. Donc, des frais supplémentaires. Vous ne croyez pas
qu'il serait intéressant de faire étudier ces sortes de
problèmes par votre direction générale?
M. TESSIER : C'est certainement une question qui mérite
d'être étudiée.
M. MASSE (Montcalm): Y aurait-il beaucoup de petites
municipalités qui seraient intéressées à passer par
ce processus plutôt que d'acheter toujours de l'équipement neuf,
alors que ce n'est peut-être pas ce dont elles ont le plus besoin?
M. TESSIER: Cela mérite d'être étudié. M. LE
PRESIDENT: Adopté.
M. DEMERS: Est-ce que l'on me permet une question avant six heures?
M. TESSIER: Oui.
M. DEMERS: Quand le ministre a-t-il l'intention de former un
comité fiscal provincial permanent?
M. TESSIER: Un comité fiscal provincial permanent.
M. DEMERS: C'est un voeu qui avait été émis par
l'Union des municipalités et je retrace au journal des Débats de
1969, une intervention de l'honorable député de Rimouski
demandant ce comité fiscal permanent et comme j'ai des connaissances
dans plusieurs milieux, je voudrais savoir quand. Est-ce qu'il y aurait
possibilité de mettre cela sur pied dans un avenir prochain?
M. MASSE (Montcalm): Vous ne vous en souvenez pas, M. le ministre?
M. TESSIER: Je l'espère.
M. DEMERS: Ce serait le temps.
M. TESSIER: Vous étiez revenu à la charge.
M. DEMERS: C'est le temps où jamais.
M. TESSIER: Vous étiez revenu à la charge trois fois
là-dessus.
M. DEMERS: Après souper, la commission verra.
M. LE PRESIDENT: Là-dessus, la commission suspend ses travaux
jusqu'à...
M. TESSIER: C'est le temps ou jamais parce que si on manque notre coup
là les municipalités manquent leur coup.
M. DEMERS: C'est fini.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. MASSE (Montcalm): Dépêchez-vous, c'est bien possible que
vous n'en ayez que pour quatre ans!
M. LE PRESIDENT: La commission suspend ses travaux jusqu'à 8 h 15
ce soir.
M. DEMERS: A quelle heure exactement? M. LE PRESIDENT: C'est à 8
h 15.
Reprise de séance à 20 h 21
M. LEDUC(président de la commission permanente des Affaires
municipales): Messieurs, nous sommes rendus au poste 5: Société
d'habitation du Québec, article 1: Administration, sous-article 1 :
Traitements et indemnités.
M. DEMERS: Le personnel. M. TESSIER: Oui.
M. DEMERS: Est-ce que vous avez une petite déclaration à
faire?
M. TESSIER: Oui.
M. DEMERS: Vous aviez commencé cet après-midi.
M. TESSIER: C'est cela.
M. DEMERS: J'aurais quelques questions à poser.
M. TESSIER: Je voudrais répondre à la question qui est
restée en suspens, au point de vue du comité.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, avant d'aller plus loin, nous revenons au
poste 4, article 1, sous-article 5 : Honoraires et autres dépenses.
Comité consultatif
M. TESSIER: C'est ça!
M. LE PRESIDENT: Ceci avait été laissé en suspens
à l'ajournement...
M. DEMERS: Le comité consultatif.
M. TESSIER : Le comité consultatif a été
créé le 12 mars 1969. En deux mots, il s'agit d'un comité
consultatif ad hoc auprès du ministre pour établir un code de
protection contre l'incendie. Font partie de ce comité des
fonctionnaires du ministère et des représentants de plusieurs
associations intéressées à la protection contre
l'incendie. Vous me dispenserez, j'espère, de vous donner toute la
liste. Elle est très longue et comprend une vingtaine de personnes. Ce
comité, sous la présidence de M. F.-X. Perreault et en vertu d'un
arrêté ministériel, s'est réuni à plusieurs
reprises. Ses membres touchent une allocation de $100 par jour par
séance, y compris tous frais, dont les frais de déplacement et
autres allocations. Le rapport doit être soumis. Je veux préciser
ici que j'étais parfaitement au courant de l'existence de ce
comité et que nous étions à soumettre un rapport et Jes
recommandations pour un code de protection contre l'incendie. Mais lorsqu'on
m'a posé la question, je n'ai pas fait la relation entre le
comité en question et celui dont je connaissais l'existence depuis
longtemps, parce que l'Union des municipalités en fait partie. Je savais
que ce comité existait. Je savais qu'on était à faire des
études et à préparer un code de protection contre
l'incendie.
M. DEMERS: Est-ce qu'ils auraient $23,200?
M. TESSIER: C'est ça! Non, pas tout à fait, parce qu'il y
a $5,000 pour le comité consultatif.
M. DEMERS: $5,000 seulement.
M. TESSIER: Oui, c'est ça! Il y a $4,000 en honoraires pour ceux
qui donnent des cours. Ce sont des spécialistes que le ministère
ou le service engage pour donner des cours de protection contre l'incendie. Il
y a $5,000 de fournitures de bureau, ce qui comprend l'ameublement, la
papeterie, etc., et $8,000 d'équipement pour l'entraînement et des
uniformes. Cela comprend des extincteurs chimiques, des boyaux à
incendie, en somme ce qu'il faut pour donner les cours.
M. DEMERS: Mais les uniformes sont gardés au
ministère.
M. TESSIER: Oui, oui.
M. DEMERS: C'est pour habiller vos étudiants.
M. TESSIER: C'est ça! M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Alors, le sous-article 5 du poste 4 est adopté.
Nous allons au poste 5 : Société d'habitation du Québec.
Article 1, sous-article 1 : Traitements et indemnités.
Société d'habitation
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je voudrais demander au ministre si c'est
à cet article qu'on doit en discuter. L'an passé, le ministre des
Finances, M. Dozois, dans son budget, avait prévu $250 millions pour la
rénovation urbaine. Cette année, dans le budget du ministre des
Finances, le premier ministre Bourassa ne consacre pas un sou à la
rénovation urbaine. Quelle politique le gouvernement entend-il suivre
dans ce domaine?
M. TESSIER: Est-ce vous qui m'avez posé la question?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Non. Je ne vous ai posé aucune
question.
M. TESSIER: Parce que la question m'a déjà
été posée.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): C'était mon collègue, M.
Léger.
M. TESSIER: Oui, c'est possible. En effet, M. Dozois avait
annoncé cette politique d'une somme de $250 millions pour logements et
rénovation urbaine. Une somme de près de $235 millions est
présentement engagée en logements à loyer modique et en
rénovation urbaine. Cela veut dire que la politique qui a
été annoncée a bel et bien été suivie.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): La politique de l'an passé.
M. TESSIER: C'est ça. Ce sont des projets actuellement en
cours.
M.TREMBLAY (Sainte-Marie): Comment se fait-il que, dans le budget de
cette année, il n'est fait mention d'aucune somme?
M. TESSIER: Dans le discours du budget, certes. Il doit en être
fait mention quelque part ici. A l'article 2 vous avez "subventions", $22
millions. C'est pour de la rénovation urbaine.
Subventions
M. LE PRESIDENT: J'ai bien l'impression, si les membres de la commission
sont d'accord, que nous devrions discuter de ce problème au poste 5,
article 2, et passer l'article 1 : "administration"', quitte à discuter
plus longuement la question de la rénovation urbaine à l'article
suivant: "subventions" de $22 millions. Nous pourrons discuter de ce sujet
à ce moment-là et passer auparavant les différents
sous-articles.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Nous y reviendrons.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1: Traitement et indemnités, au
poste 5 de la Société d'habitation du Québec.
M. DEMERS: Est-ce que le ministre aurait une petite déclaration
à faire relativement à la proportion de l'aide
fédérale? Avant le souper, lorsque nous parlions d'eau et
d'égout, vous aviez dévié un peu là-dessus. Je
voudrais savoir si vous vouliez parler du pourcentage que le Québec
donnera et que la Société d'hypothèques et de logement
donnera.
M. TESSIER: J'ai dévié en effet, parce qu'on m'avait
posé la question à savoir si j'entreprenais des démarches
pour obtenir de l'aide du gouvernement fédéral au sujet des
subventions pour égouts et aqueducs. Or, à ce moment-là,
j'ai déclaré que la priorité était au logement et
à la rénovation urbaine. J'ai en effet amorcé des
pourparlers avec le gouvernement fédéral. Le mardi 23 juin...
M. DEMERS: La veille de la Saint-Jean-Baptiste.
M. TESSIER: Exactement. J'ai eu une rencontre à Ottawa avec M.
Robert Andras, ministre d'Etat chargé de la Société
centrale d'hypothèques et de logement. J'y ai discuté du montant
maximum que pouvait accorder la Société centrale
d'hypothèques et de logement à la Société
d'habitation du Québec pour la construction d'habitations à loyer
modique J'ai également discuté avec lui de rénovation
urbaine.
Cela n'a été qu'une rencontre préliminaire. Il
serait prématuré, à ce stade-ci, et, je crois, contre
l'intérêt public, de dévoiler la nature des pourparlers qui
ont eu lieu entre M. Andras et moi-même, parce que nous allons avoir une
seconde rencontre.
M. DEMERS: A quelle date?
M. TESSIER: D'ici trois ou quatre semaines. Cette seconde rencontre aura
lieu à Québec même, c'est-à-dire que M. Andras
viendra à Québec.
M. DEMERS: Cela va encore se faire à l'abri de toute
information.
M. TESSIER: Oui, mais il est fort possible qu'à l'issue de cette
seconde rencontre, nous soyons en mesure d'annoncer les résultats de nos
pourparlers. Je l'espère, au moins.
M. DEMERS: Quelle est la proportion actuellement que la
Société centrale d'hypothèques et de logement verse selon
la Loi de la Société d'habitation du Québec?
M. TESSIER: C'est 90 p. c, sur les prêts.
M. DEMERS: Quel est le montant que verse la province?
M. TESSIER: C'est 5 p. c.
M. DEMERS: Ce qui fait un montant de combien, pour l'an dernier? Je
comprends que, pour un comptable, c'est facile, mais nous ne sommes pas tous
comptables. Quel montant a été versé l'an dernier par la
Société d'habitation du Québec? Se pourrait-il que ce soit
$7,732,000?
M. TESSIER: C'est beaucoup plus que ça. Vous parlez des
logements?
M. DEMERS: Oui,
M. TESSIER: Si j'ai bien compris la question...
M. DEMERS: Je veux savoir quel pourcentage la province donne?
M. TESSIER: Le montant global qui a été consacré,
je crois, aux logements et autres habitations, le montant des engagements pris,
dis-je, est de $22 millions. Cela veut dire que le total des $22 millions
représentait 5 p. c.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Ce que la Société centrale
d'hypothèques et de logement verse à la province, n'est-ce pas un
minimum de 50 p. c. et un maximum de 97 p. c, compte tenu des projets, s'il y a
démolition ou expropriation? C'est entre 50 p. c. et 97 p. c.
M. TESSIER: II faut faire une distinction entre la rénovation
urbaine et la construction de logements ou autres habitations. Ce sont deux
choses bien distinctes.
M.TREMBLAY (Sainte-Marie): En rénovation urbaine?
M. TESSIER: En rénovation urbaine, c'est 50 p. c.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Cela ne peut pas aller jusqu'à 97 p.
c?
M. TESSIER: Non. En rénovation urbaine, ça ne
dépasse pas 50 p. c. La Société d'habitation du
Québec contribue 25 p. c, qui s'ajoutent aux 50 p. c; cela fait 75 p. c.
et la part de la municipalité est de 25 p. c.
M. DEMERS: L'an dernier, le député d'Outremont, M.
Choquette, qui est ministre de la Justice, avait soumis une motion en Chambre
pour convoquer ici la commission des Affaires municipales. Nous avions
reçu, tous les intéressés à la construction
domiciliaire et à l'amélioration de la construction pour les gens
à revenu modique. Nous avons reçu entre autres le
président de l'Association des constructeurs de la province de
Québec, M. Dessourdy, et M. Daigle, de la CSN. Une foule de
recommandations nous ont été faites. Je pense que nous avons tenu
une douzaine de séances. Y aurait-il possibilité, afin que ne
reste pas lettre morte ce travail fait d'une façon sérieuse et
objective, que le ministère dont vous êtes le titulaire fasse
faire une synthèse de tous ces travaux et concrétise dans une loi
les principales recommandations qui ont été faites? Je crois en
effet que cette étude avait été faite de façon
très objective et très sérieuse. J'ai souvenance qu'il
nous était venu des gens de la CSN. Il y avait M. Hallé, les
urbanistes de la province de Québec et une foule de gens qui nous ont
soumis le fruit d'un travail très recherché et très
poussé. Je voudrais, je ne peux pas rien suggérer, faire une
simple pétition demandant que ces études soient
synthétisées, concrétisées et que ça
devienne une réalité dans une loi ultérieure.
Nous ne sommes toujours pas pour recommencer à étudier ce
qui a été fait l'an dernier. Nous n'avons qu'à prendre le
journal des Débats pour voir tous les mémoires qui ont
été soumis. Je crois qu'il y aurait quelque chose de
sérieux à faire dans ce sens.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, je voudrais vous rappeler que nous sommes
actuellement à l'article 1, sous-article 1 : Traitements et
indemnités. Si nous discutons de ce qui s'est passé l'an dernier
et des subventions du gouvernement fédéral, j'aimerais bien que
nous soyons d'accord que nous ne reviendrons pas sur le même sujet
lorsque nous arriverons à l'article 2.
M. DEMERS: Je crois que nous sommes à l'article:
Administration.
M. LE PRESIDENT: Si tout le monde est d'accord. Je suis personnellement
d'accord, mais je ne voudrais pas qu'on se répète au moment des
subventions.
M. TESSIER: Je suis parfaitement d'accord pour répondre
immédiatement à cette question, qui est incluse au poste 5,
article 1, sous-article 5: Honoraires et autres dépenses, $115,000. Ce
montant est justement pour défrayer le coût d'un comité
spécial qui a été formé à la suite de ce que
vous venez de mentionner. Ce comité étudie présentement
les refontes à apporter à la loi afin d'y inclure les suggestions
qui ont été faites à cette occasion. Comme vous voyez, les
recommandations ou suggestions qui ont été faites ont
été retenues. Un comité a été formé
qui étudie présentement toutes ces suggestions et doit faire
rapport au ministre. Avant l'automne, normalement, je serais censé
recevoir un rapport et des recommandations pour des amendements.
M. DEMERS: On devait traiter du code national du bâtiment dans
l'intention d'en faire un québécois et de toutes ces
choses-là. Il y a une foule de points.
M. TESSIER: C'est ça. Alors, tout ça est
étudié présentement.
M. LE PRESIDENT: Si tout le monde est d'accord, je n'ai aucune objection
pour autant qu'on ne se répète pas quand viendra le sous-article
plus tard.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Si tout le monde est d'accord, je voudrais
bien en parler.
M. TESSIER: Je suis bien d'accord pour en
parler immédiatement parce que nous sommes justement au chapitre
qui traite de ça.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Dans une ville comme Montréal et dans
mon comté, le comté de Sainte-Marie, le problème du
logement est aigu. Vous devez connaftre le bas de la ville, compris dans les
comtés de Sainte-Marie ou de Saint-Jacques, où il y a des taudis,
où on loge des gens dans des cabanes insalubres. Je me demande pourquoi
cette année, dans le budget du premier ministre, il n'y a aucun montant
prévu alors que, l'an passé, il y avait $250 millions. Est-ce
qu'on considère que le problème du logement est
réglé?
M. TESSIER: Non. Loin de là, au contraire.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Alors, comment se fait-il qu'il n'y ait rien
de prévu au budget cette année et que, l'an passé, il y
avait $250 millions?
M. DEMERS: Le gouvernement a changé. C'est facile à
comprendre.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Vous ne pensez pas que cela aurait
été un moyen pour le premier ministre de créer des
emplois?
M. TESSIER: Vous dites qu'il n'y a rien de prévu dans le budget
ou qu'il n'en a pas été question dans le discours du budget?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): II n'y a rien de prévu dans le budget
pour la rénovation urbaine.
M. TESSIER: Oui, il y a $22 millions de prévus. C'est à
l'article 2.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Oui, $22 millions, mais, pour la
rénovation urbaine, l'an passé, il y avait $250 millions, dont le
fédéral par la Société générale de
financement, fournissait...
M. TESSIER: Je vous demande pardon. L'an dernier, il y avait $10,985,000
de prévus. Regardez à la dernière colonne. Cette
année, on a un peu plus que doublé le montant, à $22
millions. Ce à quoi vous faites allusion, c'est à une
déclaration que M. Dozois a faite et qui effectivement, d'ailleurs, a
été suivie. II avait mentionné environ $250 millions et
une somme de $235 millions a été engagée. Alors, cela a
pas mal été suivi.
Maintenant, ce que vous voyez là, évidemment,
représente beaucoup plus cela, parce qu'il y a une part payable par le
gouvernement fédéral, une part payable par les
municipalités, dans la rénovation urbaine. Mais, à ce
moment-là, je parle uniquement de rénovation urbaine. Mais, il y
a une question qui vous intéresse, d'une manière
particulièrement aussi, c'est la construction d'habitations à
loyer modique. Ce n'est pas une dépense capitale qui ne peut pas entrer
au budget parce que c'est un prêt, à ce moment-là.
Alors, c'est la Société centrale d'hypothèques et
de logement qui prêtera "X" millions. Le but de mes démarches
actuelles, de mes entretiens avec le gouvernement fédéral, c'est
justement d'obtenir le montant le plus substantiel possible, mis à la
disposition de la Société d'habitation du Québec afin de
pouvoir réaliser le plus grand nombre de projets et construire le plus
grand nombre de logements. Et comme je vous l'ai déjà dit, cela
se fait à 90 p.c. par la Société centrale
d'hypothèques et de logement, 5 p.c. par la Société
d'habitation du Québec et 5 p.c. par les municipalités.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Donc ce plan est avantageux pour le
Québec?
M. TESSIER: Evidemment, il est avantageux. Si on peut investir... Si on
peut investir, et c'est notre objectif entre $250 et $300 millions.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): II est vrai que ce qui vient du gouvernement
fédéral c'est toujours notre argent, il ne nous donne rien, mais
tout de même, c'est avantageux...
M. TESSIER: II est évident que c'est notre argent...
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): ... pour nous aider à financer...
M. TESSIER: Que l'argent vienne du gouvernement fédéral ou
du Québec, c'est tout de même notre argent. Nous contribuons aux
deux gouvernements.
M. DEMERS: Combien les autres provinces reçoivent-elles au
prorata d'une population identique à la nôtre du gouvernement
fédéral, pour la société?
M. TESSIER : Elles ne reçoivent pas plus que nous.
M. DEMERS: Pas plus que nous? M. TESSIER: Non.
M. DEMERS: Est-ce que cela est versé en proportion de nos
besoins, de nos moyens et de nos richesses?
M. TESSIER: C'est versé en raison de nos besoins.
M. DEMERS: Nos besoins.
M. TESSIER: Justement c'est ce qui a fait l'objet de mes discussions
avec M. Andras, c'est que l'on doit tenir compte des besoins, et justement
c'est l'un des arguments que j'ai apportés, par exemple, l'Alberta en a
besoin beaucoup moins que nous. Et la Colombie-Britannique. J'ai bien
insisté, justement, sur la nécessité pour le Québec
de recevoir la plus grande part possible du montant qui peut être mis
à la disposition des provinces par le gouvernement
fédéral. Il reste à déterminer le montant.
M. DEMERS: Dans quatre semaines, nous verrons cela, bon.
M. TESSIER: D'ici un mois, je crois être en mesure d'annoncer
quelque chose de précis dans ce sens.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): M. le Président, même si les
comtés de l'île de Montréal où il y a le plus de
taudis, sont représentés par des députés
péquistes, j'espère que vous tiendrez compte du problème
quand même.
M. TESSIER: II n'est pas question de faire de la politique avec le
logement.
M.TREMBLAY (Sainte-Marie): Je ne vous ai pas accusé d'en faire,
je vous demande...
M. TESSIER: Je réponds à votre question, parce que vous
avez semblez avoir des craintes à ce sujet. Je vous dis que, quant
à moi, il n'est pas question de faire de la politque.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): On a toujours une certaine crainte.
M. DEMERS: II n'y a aucune crainte à avoir.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je vous remercie, M. le minstre.
M. LE PRESIDENT: Alors, messieurs, si ces considérations d'ordre
général sont terminées...
M. TESSIER : Excusez-moi, mais je voudrais préciser, avant de
terminer, que ce n'est pas une question de comté, c'est une question de
municipalité.
Or, la ville de Montrai, évidemment, présentera un
programme. Le conseil municipal de Montréal présentera un
programme. Nous essaierons de remplir ce programme...
M. DEMERS: Je crois...
M. TESSIER: ... sans tenir compte que cela soit dans tel ou tel
comté.
M. DEMERS: Vous avez une foule de programmes qui ont été
présentés par des villes?
M. AUDET: Ces logements à prix modique qui sont construits,
est-ce qu'ils sont la propriété des municipalités?
M. TESSIER: Non, jamais, parce que ce sont des offices municipaux
d'habitation qui sont des corporations incorporées en vertu de la
troisième partie de la Loi des compagnies sans but lucratif.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Comme le plan Dozois?
M. TESSIER: Bien, le plan Dozois, C'est différent.
M. DEMERS: Les appartements Jeanne-Mance.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Les habitations Jeanne-Mance.
M. TESSIER: Oui, ce sont des corporations qui fonctionnent
indépendamment sous Un certain contrôle, bien entendu
des conseils municipaux et doivent payer des taxes aux
municipalités. Parce que les municipalités sont obligées
de fournir 5 p. c. du coût. Ces 5 p. c, elles le paient aux offices
municipaux d'habitations ou de logements, mais elles espèrent pouvoir en
récupérer une bonne partie sous forme de taxes. Il ne faut pas
oublier également que le taux des loyers est déterminé
après entente, parce que cela doit s'appliquer, justement, à des
familles à revenus modiques. Il peut fort bien arriver qu'il y ait un
déficit qui sera...
M. DEMERS: Qui sera comblé par?
M. TESSIER: ... comblé à 75 p. c. par la
Société d'habitation et à 25 p. c. par la
municipalité.
M. DEMERS: Par la municipalité. M. TESSIER: Evidemment.
M. AUDET: Ces offices ou ces sociétés d'habitation, est-ce
à caractère privé ou public?
M. TESSIER: A caractère public.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions à ce
sujet-là?
M. TESSIER: C'est sans but lucratif.
M. SHANKS: Je tiens à faire remarquer, justement pour mon
confrère, l'honorable député de Sainte-Marie que
j'appartiens également à un comté très ouvrier qui
est Saint-Henri. Pour votre information, cher collègue, et au cas
où vous ne le sauriez pas, les ouvriers sont aussi nombreux,
peut-être plus nombreux chez nous
que chez vous. La ville de Montréal a un programme de
rénovation urbaine qu'elle vient de mettre sur pied. Si vous alliez au
service de l'habitation, vous apprendriez que, dans votre comté,
effectivement, il y a quelque chose qui s'en vient pour la rénovation
urbaine. Dans mon comté, j'ai déjà trois projets qui
fonctionnent. La ville a présentement un programme pour les onze
districts électoraux. Evidemment, c'est peut-être un programme
d'élection, mais le fait est qu'il est là quand même. Je
sais qu'il y a quelque chose dans votre district également.
M. TESSIER: Peut-être une précision sur le sujet:
rénovation urbaine et logements. Là, évidemment, on a
touché le poste 5, article 2. Pour la rénovation urbaine, il y a
$22 millions. Mais, vous m'avez dit, tout à l'heure c'est pour
ça que je tiens à faire une précision tout de suite
qu'il n'y avait rien de prévu au budget pour les logements.
Or, si vous regardez à la page 22, complètement au bas,
vous voyez "déboursés extrabudgétaires", prêts et
avances, Société d'habitation du Québec, $13,700,000.
C'est la part prévue de la Société d'habitation du
Québec, de 5 p. c. dans les logements à loyer modique et, dans
certains cas, de 10 p. c.
Alors, c'est la part de la Société d'habitation,
$13,700,000.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): La part de la Société
d'habitation du Québec.
M. TESSIER: C'est ça.
M. SAINDON: M. le Président, tout ce qu'on vient de dire au sujet
de la Société d'habitation du Québec, c'est très
intéressant. Mais, est-ce que nous ne sommes pas ici, ce soir, pour
étudier les crédits aux dépenses ordinaires? Dans ce
cas-là, il me semble qu'on devrait passer à autre chose. Nous
perdons notre temps. Il y a un paquet de questions qui sont posées et
qui n'ont pas lieu de l'être ici, puisque nous sommes aux dépenses
ordinaires.
M. LE PRESIDENT: Je pense que, pour la gouverne des membres de la
commission, il était nécessaire de savoir ce que le ministre
pensait de la Société d'habitation du Québec.
Pour ma part, si la commission est d'accord, je crois que nous venons de
nettoyer le problème du poste 5, article 2 qui regarde les subventions.
A moins qu'il n'y ait d'autres questions auxquelles le ministre
désirerait répondre, je crois qu'on devrait revenir au poste 5,
article 1: Administration. Sous-article 1: Traitements et
indemnités.
Je pense qu'on devrait adopter cela après avoir adopté
l'article 2 qui traitait des subventions.
M. DEMERS: Pour ma part, les subventions sont adoptées.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 2 du poste budgétaire 5,
adopté. Je pense que cela semble être du consentement de tout le
monde. Revenons au sous-article 1: "Traitements et indemnités".
Administration
M. DEMERS: Vous avez 183 employés. Est-ce que vos cadres sont
remplis?
M. TESSIER: 154 sont remplis.
M. DEMERS: Et les augmentations sont pour combler les 28 postes? Si vous
ne les comblez pas, eh bien, le montant vous reviendra?
M. TESSIER: Oui, nous essaierons de les combler.
M. DEMERS: Bon.
M. LE PRESIDENT: Alors, "traitements et indemnités",
adopté? Sous-article 2: Frais de voyage.
M. DEMERS: Augmentation motivée par quoi?
M. TESSIER: C'est parce que nous avons actuellement beaucoup plus de
projets de rénovation urbaine que nous n'en avions l'an dernier. Alors,
cela nécessite des déplacements beaucoup plus fréquents de
la part des coordon-nateurs qui doivent aller rencontrer les conseils
municipaux pour discuter des projets de rénovation urbaine. Nous avons
prévu que le montant de $142,000 n'était pas
exagéré.
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Frais de voyage, adopté. Sous-article 3:
Matériel, articles de bureau, impressions et abonnements?
M. TESSIER: C'est la même chose que l'an dernier.
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 4: Publicité et
information.
M. DEMERS: Cela se fera comment, la publicité?
M. TESSIER: Comme on le sait, la Société d'habitation du
Québec est un organisme plutôt récent, il remonte à
deux ans à peine et il semble qu'il est très peu connu d'une
quantité de municipalités. Alors, le ministère a
décidé, cette année, d'entreprendre une campagne de
publicité auprès des municipalités pour faire
connaître la Société d'habitation du Québec
et ce qu'elle peut offrir aux municipalités.
M. DEMERS: Cela consisterait en des brochures?
M. TESSIER: Oui, des brochures et une information générale
distribuée aux municipalités, principalement.
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4, adopté; Sous-article 5:
Honoraires et autres dépenses.
M. TESSIER: J'en ai parlé tout à l'heure. M. DEMERS: Cela
augmente un peu. M. TESSIER: Oui, mais cela...
M. DEMERS: Un peu, pas mal. Ah oui, vous les avez
énumérés tout à l'heure. Vous m'avez donné
la réponse tout à l'heure, à une des questions que j'avais
posées.
M. LE PRESIDENT: Si la commission est d'accord, je pense que nous avons
eu la réponse du ministre tout à l'heure à ce sujet.
Est-ce adopté?
M. DEMERS: Si j'ai bien compris tout à l'heure, c'était
pour réaliser ce qui avait été préconisé par
la commission, ici.
M. TESSIER: Exactement.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5, adopté.
Nous passons au poste budgétaire 6: Direction
générale de l'urbanisme et du domaine foncier. Article 1:
Traitements.
Urbanisme et domaine foncier
M. DEMERS: Urbanisme.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. DEMERS: Non, mais je voudrais...
M. TESSIER: Nous avions 54 employés...
M. DEMERS: Oui.
M. TESSIER: ... et nous montons à 57. Alors, c'est ce qui peut
expliquer l'augmentation.
M. DEMERS: Les postes sont comblés?
M. TESSIER: II reste dix postes vacants, mais on espère bien
pouvoir les combler au cours de l'année. En plus, évidemment, il
y a l'augmentation normale de salaires.
M. DEMERS: Le rapport LaHaye... M. TESSIER: Oui.
M. DEMERS: ... est-ce que le ministre a l'intention de l'appliquer?
Pourrions-nous avoir un peu son opinion là-dessus, sans trop l'embarquer
dans des choses d'où il ne pourrait pas sortir parce que c'est complexe?
D est volumineux.
M. TESSIER: C'est pas mal complexe.
M. DEMERS: J'ai regardé cela. Aimeriez-vous mieux que l'on vous
interroge l'an prochain à ce sujet? Oui? municipal de Montréal
présentera un programme. Nous essaierons de remplir ce
M. TESSIER: Ecoutez, je vous dirai franchement qu'il serait
peut-être un peu prématuré pour moi...
M. DEMERS: Oui.
M. TESSIER: ... d'indiquer mes intentions. Je désire
l'étudier encore plus en profondeur et en discuter afin de me former une
opinion.
M. DEMERS: Vous avez des urbanistes au service du ministère?
M. TESSIER: Effectivement, j'en ai un à ma droite.
M. DEMERS: Est-ce leurs salaires qui sont inclus dans les $380,000?
M. TESSIER: Oui, les 57 sont compris là-dedans. Nous avons
établi un service de planification au point de vue de l'urbanisme.
M. DEMERS: Est-ce relié à l'Office du plan? M. TESSIER: A
l'Office du plan?
M. DEMERS: C'est simplement une planification qui est dans le
cadre...
M. TESSIER: ... du ministère des Affaires municipales.
M. LE PRESIDENT: Traitements, adopté. M. DEMERS: Oui.
M. LE PRESIDENT: Article 2: Frais de voyage?
M. DEMERS: Ils ont doublé vos frais de voyage.
M. TESSIER: Cela, c'est bien important. Cela touche à un point,
justement, qui fait partie de la politique du ministère. C'est que nous
avons l'intention d'intensifier d'ailleurs
c'était bien commencé avec mon prédécesseur,
je l'avoue bien sincèrement le regroupement municipal, les
fusions des municipalités et la création de communautés
urbaines.
Actuellement, nous avons au ministère tout un service de
planification qui couvre l'ensemble du territoire du Québec. Et,
à part les trois communautés urbaines pilotes, celles de
Québec, Montréal et Hull, il y a onze projets qui sont en
marche.
Cela va nécessiter le transport d'urbanistes et de membres du
service de la planification des communautés urbaines, qui vont aller
rencontrer les municipalités intéressées de plus en plus
fréquemment.
Exemple: J'étais, cette semaine, mardi, à Rouyn-Noranda.
On a fait une première amorce dans la région du Nord-Ouest
québécois pour créer des communautés
régionales. Le maire de Rouyn-Noranda me demandait, il y a deux jours,
s'il n'y avait pas possibilité d'y envoyer une couple de fonctionnaires
du ministère d'ici une quinzaine de jours et, après cela,
d'accélérer l'affaire.
Ce matin ou cet après-midi, il y avait le député de
Chicoutimi-Nord, le nom du comté c'est...
M. DEMERS: Dubuc.
M. TESSIER: ... Dubuc, justement, qui parlait de la communauté
urbaine du Haut-Saguenay. Encore là, on exige des voyages
fréquents et des rencontres.
M. DEMERS: Est-ce que le ministre a déterminé les
priorités dans les communautés urbaines...
M. TESSIER: Non.
M. DEMERS: ... qui naîtront?
M. TESSIER: Non.
M. DEMERS: II n'y a rien?
M. TESSIER: Non.
M. DEMERS: Est-ce que l'étude est plus avancée dans
certains secteurs que dans d'autres?
M. TESSIER: Oui, certainement, parce que le ministère a
travaillé surtout sur les projets suivant les demandes reçues de
la part de certaines municipalités.
En d'autres termes, ce qui arrive ordinairement, c'est que ce sont les
municipalités elles-mêmes, en dehors de l'activité du
ministère, qui se rassemblent et commencent à discuter de cette
question de regroupement sous une forme quelconque. Elles font appel, ensuite,
au ministère.
Le ministère collabore dans toute la mesure du possible en
envoyant des représentants pour discuter avec eux de leur projet, des
avantages du projet et pour répondre aux différentes
questions.
M. DEMERS: Est-ce que le ministre prévoit qu'à la session
d'automne il pourra y avoir une communauté urbaine qui verra le
jour?
M. TESSIER: Je l'espère bien. M. DEMERS: Moi aussi.
M. TESSIER: J'espère bien qu'au cours de la prochaine session,
nous pourrons présenter quelques projets de loi.
M. LE PRESIDENT: Alors, poste 6, article 2: Frais de voyage,
adopté. Article 3: Matériel, articles de bureau, etc.?
M. DEMERS: II n'y avait rien. M. LE PRESIDENT: Oui, adopté.
M. TESSIER: II n'y avait rien. Evidemment, on met sur pied...
M. DEMERS: Je comprends.
M. TESSIER: ... un service nouveau qui va s'intensifier.
M. LE PRESIDENT: Alors, adopté. Article 4: Traitement
électronique des données?
M. DEMERS: Vous avez baissé le matériel comparativement au
budget initial et vous avez augmenté le traitement
électronique.
M. TESSIER: Oui. Cela...
M. DEMERS: Il doit y avoir une raison technique, je suppose.
M. TESSIER: On me dit que le matériel, $13,000, c'est strictement
l'ODEQ.
M. DEMERS: L'Office de développement...
M. TESSIER: C'est parce que je veux dire pourquoi on a diminué
à un endroit et augmenté à un autre.
M. DEMERS: Adopté, pour autant que je suis concerné.
M. LE PRESIDENT: Alors, "traitement électronique des
données", adopté. Article 5: Honoraires et autres
dépenses?
M. DEMERS: C'est diminué pas mal!
M. TESSIER: Oui, cela a été diminué de la
moitié, un peu plus même.
M. DEMERS: L'an passé, il y avait $115,000.
M. TESSIER: C'est que, l'an dernier, le budget de l'ODEQ était de
$221,000; cette année, il n'est que de $107,000, c'est-à-dire que
l'ODEQ n'a pas demandé plus que $107,000. Alors, nous n'étions
pas pour lui en accorder plus.
M. DEMERS: Non, il ne faut jamais en donner plus que le client
demande.
M. TESSIER: C'est cela. M. LE PRESIDENT: Alors...
M. TESSIER: C'est ce qui explique la différence.
M. LE PRESIDENT: ... article 5, adopté.
Nous passons au poste budgétaire 7, Commission
d'aménagement de Québec, article 1: Traitements et jetons de
présence.
Commission d'aménagement
M. TESSIER: La Commission d'aménagement de Québec, ce
n'est pas récent. C'est une vieille affaire. Cela existe depuis sept ou
huit ans au moins.
M. DEMERS: Qu'est-ce que cela donne?
M. TESSIER: C'est le lien, c'est notre manière, à nous du
gouvernement, de savoir ce qui se passe dans la Communauté urbaine de
Québec.
M. DEMERS: Oui, mais c'est antérieur à la
Communauté urbaine de Québec?
M. TESSIER: Oui, c'est antérieur. Avant cela, elle était
seule. Actuellement, elle fait le lien en somme, parce que, dans la
communauté urbaine, on n'a pas de représentant.
M. DEMERS: Au point de vue de l'efficacité, est-ce que le
ministre peut me dire ce que cela vaut? A quoi ça sert? Je n'ai pas
d'objection à adopter cela, mais si elle ne sert pas, pourquoi ne pas la
faire disparaître?
M. TESSIER: On me dit qu'en vertu du bill 76 cette Commission
d'aménagement de Québec est intégrée dans la
Communauté urbaine de Québec.
M. DEMERS: Cela a été intégré après,
parce que c'était antérieur?
M. TESSIER: Ils l'ont intégrée.
M. DEMERS: Est-ce que c'est payé par la Communauté urbaine
de Québec? Elle a un budget à part?
M. TESSIER: Non. C'est payé par la province.
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Alors, "traitements et jetons de présence"
adopté? Adopté. Frais de voyage.
M. TESSIER: Je dois préciser ceci. C'est qu'il y a trois membres
et qu'actuellement, il y a deux vacances.
M. DEMERS: II en reste un?
M. TESSIER: II va falloir nommer deux commissaires. Il y a seulement le
président. J'ai appris cela tout dernièrement.
M. DEMERS: Si vous ne nommez pas de commissaires?
M. LE PRESIDENT: Messieurs, je regrette de vous rappeler à
l'ordre, mais nous sommes rendus à l'article 2: Frais de voyage.
M. TESSIER: Je pense qu'il y a lieu de combler ces postes.
M. DEMERS: Ils ont combien par jeton de présence? Je m'excuse. Je
voudrais avoir un peu de détails là-dessus parce que cela me
semble un peu loufoque. Est-ce qu'il y a un salaire de base pour le
président? Est-ce que les jetons de présence comptent pour ces
assemblées?
M. TESSIER: Non. Jetons de présence, ce terme n'est pas exact. Il
y en a déjà eu mais, aujourd'hui, son salaire est fixe.
M. LE PRESIDENT: Quitte à me faire détester, nous sommes
rendus à l'article 2: Frais de voyage.
M. DEMERS: J'avais dit adopté.
M. LE PRESIDENT: Frais de voyage, $500. Adopté?
M. DEMERS: Non. Est-ce que vous pourriez me donner les détails de
ces frais de voyage?
M. SHANKS: Vous vous reprenez.
M. TESSIER: L'an dernier, tout ce que je tiens à vous donner
comme réponse, c'est que cela a coûté $301 et il avait
été prévu $500. On l'a laissé au même
montant.
M. DEMERS: Est-ce que, l'an dernier, les
deux fonctionnaires qui ne sont pas nommés travaillaient,
étaient à l'ouvrage?
M. TESSIER: Non. Ils n'étaient pas là.
M. DEMERS: Comme cela, c'est seulement pour le président.
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Alors "Frais de voyage", adopté. Frais de
bureau, article 3.
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Matériel, articles de bureau, article 4.
M. DEMERS: C'est pourquoi cela? Ce n'est pas seulement pour le
président, j'espère?
M. TESSIER: D y a un gros montant. C'est pour l'impression du
rapport.
M. DEMERS: Le rapport que fait ce monsieur seul? $37,000 pour un
rapport? En plus, dans le nouveau budget, on l'augmente de $2,000. L'ancien
était à $35,000 et vous le montez à $37,000. Vous ne
gaspillez pas?
M. TESSIER: Je vais vous dire franchement que je trouve ce chiffre un
peu haut. On me dit que le rapport doit être très volumineux.
M. DEMERS: Je comprends, mais il va rapporter quoi au juste, ce
rapport?
M. TESSIER: J'espère que cela va rapporter quelque chose.
M. DEMERS: ... qu'on obtienne ces informations et, en Chambre, avant de
l'adopter... ce que je comprends difficilement, je ne voudrais pas être
plus haïssable que j'en ai l'air...
M. TESSIER: Je veux, moi aussi, essayer de clarifier la question, si
vous me donnez une minute.
M. DEMERS: C'est fusionné avec la Communauté urbaine de
Québec qui fait un rapport. Et là, on donne $37,000 pour faire un
rapport à un type qui est seul pour travailler.
M. AUDET: II y a le matériel de bureau là-dedans.
M. DEMERS: J'espère qu'il y a quelque chose !
UNE VOIX: II y a le rapport.
M. DEMERS: II est sous presse? Il y a le matériel de bureau?
M. TESSIER: Oui: Matériel de bureau arti- cles de bureau,
impressions, abonnements, etc. On me dit que le rapport de la commission a
été imprimé, puis il n'a pas encore été
distribué. Moi, je n'en ai pas encore pris connaissance.
M. DEMERS: Non.
M. TESSIER: Et on me dit qu'on a reçu des comptes, pour
l'impression de ce rapport, qui justifient le montant de $37,000.
M. DEMERS: Est-ce que le ministre pourrait...
M. TESSIER: En plus de cela, évidemment il y a autre chose:
articles de bureau, etc.
M. DEMERS: Quelques petites informations additionnelles, et moi je
n'aurai pas d'objection, nous l'adopterons sous réserve...
M. TESSIER: Oui.
M. DEMERS: Parce que je trouve cela un peu...
M. AUDET: Où est situé ce bureau?
M. TESSIER: Sur la rue D'Auteuil.
M. AUDET: Près du cercle universitaire?
M. DEMERS: Adopté sous réserve, cet article, et nous
aurons pris quelques informations d'ici là. Adopter un rapport qui n'est
pas publié, cela rapportera quoi?
M. TESSIER: Je voudrais tout de même, pour le
bénéfice de mon collègue, dire que mon sous-ministre est
absent.
M. DEMERS: Oui, oui, je comprends.
M. TESSIER: Apparemment, au sujet de son épouse, il a
été averti, de toute urgence cet après-midi, que quelque
chose allait mal. Il était présent ce matin et c'est pour cela
qu'il n'y était pas cet après-midi et qu'il n'y est pas ce
soir.
Lui, il est au courant de bien des choses, il pourrait me donner des
informations que, malheureusement, lui seul pourrait me fournir.
M. DEMERS: Je comprends. Nous comprenons la situation du ministre et je
compatis aux misères du sous-ministre. Seulement, j'aimerais avoir
quelques petits détails au sujet des $35,000 qui sont devenus $37,000,
juste dans le fait de changer la reliure, la couleur du livre.
M. LE PRESIDENT: Si la commission est d'accord, nous allons adopter
l'article 4...
M. TESSIER: Excusez-moi, mais il n'est pas passé de $35,000
à $37,000?
M. DEMERS: II était de $35,000. Non, je m'excuse, il était
à $37,000; il est resté pareil.
M. LE PRESIDENT: II n'y a pas eu de changement, si on se sert des
mêmes volumes, le bleu et le rouge.
M. DEMERS: Je m'excuse, oui.
M. LE PRESIDENT: J'ai les deux, ici.
M. DEMERS: Je fais amende honorable.
M. LE PRESIDENT: D'accord, disons que nous adoptons l'article 4 avec le
consentement unanime de la commission.
M. AUDET: Est-ce qu'il y a eu des changements?
M. LE PRESIDENT: Le consentement de la commission, qui demandera au
ministre de répondre à cette question du député de
Saint-Maurice en Chambre.
Article 5: Entretien de l'immeuble.
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 6: Honoraires, expertises et
autres dépenses.
M. DEMERS: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Nous passons au poste budgétaire
8: Loi concernant la municipalité de la Côte-Nord du golfe
Saint-Laurent.
Côte-Nord
M. TESSIER: Comme vous le savez, la municipalité de la
Côte-Nord du golfe Saint-Laurent a un gérant qui administre la
municipalité.
UNE VOIX: Vous m'excusez, M. le ministre, il faut que j'aille au
travail.
M. TESSIER: C'est en somme le traitement du gérant et de sa
secrétaire, je suppose; il y avait un commis; il y a seulement deux
postes maintenant.
M. LE PRESIDENT: Article 1, adopté?
M. TESSIER: D'ailleurs, c'est pour cela que cela a diminué de
$20,000 à $17,000.
M. LE PRESIDENT: Article 1, adopté. Article 2 : Frais de
voyage?
M. TESSIER: On sait que la Côte-Nord, c'est pas mal loin; il faut
qu'assez fréquemment le gérant vienne à Québec et
voyage sur la Côte-Nord. C'est la plus grande municipalité de la
province; il y a à peu près 1,000 milles de côte à
parcourir.
M. TREMBLAY: (Sainte-Marie): M. le Ministre, qu'est-ce que ça
comprend, la municipalité de la Côte-Nord?
M. TESSIER: Cela part à l'est de Sept-Des jusqu'à
Blanc-Sablon, de Moisie jusqu'à Blanc-Sablon.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Une affaire de quasi 1,000 milles.
M. TESSIER: II n'y a pas loin de 1,000 milles de côtes à
parcourir.
M. LE PRESIDENT: Frais de voyage, adopté? Adopté. Article
3: Autres dépenses.
M. TESSIER: Est-ce qu'on a des détails sur ça? Alors, il y
a une subvention à cet article, autres dépenses, pour un camion
à incendie. C'est ce qui explique la différence.
La municipalité est grande en étendue, mais peu
populeuse.
M. LE PRESIDENT: Alors, le poste budgétaire 8, adopté.
Poste budgétaire 9 : Subventions pour favoriser le regroupement
municipal.
Regroupement municipal
M. TESSIER: Cela, j'y ai fait allusion cet après-midi. Dans le
cas de regroupement exemple, dans les rôles d'évaluation, le taux
de taxation, de donner certaines compensations à une municipalité
qui veut se fusionner, sans quoi elle ne se fusionnerait pas.
M. RUSSELL: Est-ce que cela va servir pour des études aussi, M.
le Président?
M. TESSIER: Non, c'est simplement pour des subventions.
M. RUSSELL: Subventions uniquement.
M. TESSIER: Uniquement. Pour les études, il y a un autre poste
qu'on a passé tout à l'heure.
M. RUSSELL: Oui. Est-ce qu'il y a un barème, un mode
d'application pour donner ces subventions ou si c'est simplement à la
lumière de chacun...
M. TESSIER: Oui, c'est chaque cas...
M. RUSSELL: ... des cas...
M. TESSIER: ...qui est examiné à son...
M. RUSSELL: Cela va être la décision du ministre.
M. TESSIER: ... mérite. IL n'y a pas d'engagements jusqu'à
présent, sur les $500,000.
M. RUSSELL: C'est un montant vierge, si je comprends bien, que le
ministre va pouvoir administrer lui-même.
M. TESSIER: Oui. Lorsqu'à un moment donné cela forcera
pour la fusion d'une ou deux municipalités, on aura un montant
disponible. D'ailleurs, c'est un montant que mon prédécesseur
je vais vérifier avait lui-même placé.
Effectivement, oui. Si vous regardez au livre bleu...
M. RUSSELL: Oui, il a très bien plaidé sa cause.
M. TESSIER: Oui, c'est ça. Il l'avait mis là et on a
trouvé que cela avait bien du bon sens, son affaire, et on l'a
gardé.
M. RUSSELL: Il était assis dessus, c'était lourd, et cela
avait bien du bon sens.
M. LE PRESIDENT: Poste 9, adopté. Poste budgétaire 10:
Allocations aux municipalités rurales.
Municipalités rurales
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Qu'est-ce que c'est, Allocations aux
municipalités rurales? H y avait $3 millions et là c'est
diminué à $1 million.
M. TESSIER: Cela, c'est l'affaire qui me cause tant d'ennuis.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): J'aimerais bien savoir ce que c'est.
M. TESSIER: Cela, c'est pour fins d'aqueduc et d'égout. Ce sont
des subventions. D y avait été de prévu je pense
que c'était le même montant $1 million. Or, il est
arrivé que mon prédécesseur a accordé des
allocations à diverses municipalités. Mais, au cours de la
campagne électorale, le montant a été
dépassé sensiblement. Il a fait des promesses pour $1,544,000,
alors que le budget du gouvernement précédent prévoyait $1
million. Alors, je suis pris avec ce problème-là.
M. RUSSELL: II avait prévu un budget supplémentaire.
M. TESSIER: C'est possible. Mais, je n'ai pas l'intention de demander un
budget supplémen- taire là-dessus à moins d'être
obligé de le faire. J'ai dû étudier à nouveau une
vingtaine de promesses de subventions et, jusqu'à maintenant, j'ai
respecté la promesse de mon prédécesseur dans environ 50
p. c. des cas. Mais l'étude des dossiers se continue. Si les promesses
étaient intégralement respectées à ce
moment-là, il nous manquerait $500,000.
M. RUSSELL: La municipalité de Valcourt est-elle parmi les
dossiers?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Alors ces allocations aux
municipalités rurales...
M. TESSIER: Non.
M.TREMBLAY (Sainte-Marie): ... c'est simplement pour remplir des
promesses électorales.
M. TESSIER: Dans bien des cas j'avoue que c'était
méritoire. Dans d'autres cas cela l'était peut-être moins.
C'est justement pour cela que je fais une étude dossier par dossier.
M. RUSSELL: M. le Président, pour répondre aux allusions
du député, c'était tellement électoral qu'au budget
précédent il y en avait pour $3 millions et il n'y avait pas
d'élection cette année-là.
M. TESSIER: Oui.
M. SIMARD (Témiscouata): Le ministre est certainement au courant
de l'importance que peuvent avoir ces subventions aux municipalités.
M. TESSIER: Bien oui. C'est pour cela que je ne les ai pas
rejetées en bloc. Je n'étais pas lié par cela, mais je ne
veux pas non plus causer des préjudices à certaines
municipalités qui comptaient là-dessus. C'est pour cela que
j'étudie chaque cas, à jour, et je peux dire que dans 50 p.c. des
cas au moins j'ai de nouveau confirmé la promesse de subvention.
M. ROY (Lévis): Je voudrais seulement savoir si c'étaient
des promesses faites à la volée ou si c'étaient des
promesses avec confirmation mais vous venez justement de répondre
à ma question avant que je ne la pose, en disant que vous avez
confirmé, mais ce n'étaient pas des promesses avec
confirmation.
M. TESSIER: Bien, c'étaient des lettres.
M. ROY(Lévis): Ah! Il y avait eu des lettres de confirmation
déterminant que l'argent était voté.
UNE VOIX: Des engagements. UNE VOIX: Bien des promesses.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Je voudrais faire remarquer que ce n'est pas
moi qui ai dit que c'était pour remplir des promesses
électorales. C'est le ministre qui l'a dit.
M. TESSIER: Pardon?
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): C'est vous qui aviez dit tantôt que
c'était pour...
M. TESSIER: J'ai dit que ces seize promesses j'avais dit une
quinzaine se sont faites au cours de la campagne électorale.
C'est ce que j'ai dit. Je n'ai pas dit que c'étaient des promesses
électorales. J'ai dit que c'étaient des promesses de subventions
faites au cours de la campagne électorale et ce sont ces seize cas que
je suis à réexaminer.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Cela peut dire pas mal la même
chose.
M. TESSIER: Et j'en ai étudié à peu près la
moitié jusqu'à aujourd'hui et dans tous les cas
réétudiés j'ai considéré que c'était
justifié.
M. SIMARD (Témiscouata): Dans aucun des cas...
M. TESSIER: C'était justifié ou encore les travaux
étaient déjà commencés et, à ce
moment-là, cela risquait de mettre la municipalité dans une
situation très délicate parce que, les contrats étant
accordés, la municipalité risquait fort d'être poursuivie
en dommages par l'entrepreneur. Et il a bien fallu, même si ce
n'était pas tout à fais justifié, accorder la
subvention.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): En somme, c'étaient de bonnes
promesses.
M. RUSSELL: M. le Président, si je comprends bien...
M. TESSIER: C'est-à-dire que c'étaient des promesses qui
se sont faites à un bon moment.
M. RUSSELL: ... ces promesses avaient été faites sans
aucune recommandation des officiers supérieurs sans aucune
étude.
M. TESSIER: Non.
M. RUSSELL: Aucune recommandation des officiers supérieurs.
M. TESSIER: Et je peux même aller jusqu'à dire que, dans
certains cas, cela a été fait à l'encontre d'officiers du
ministère.
M. RUSSELL: C'est ce qui arrive, de temps à autre. Même en
dehors des périodes électorales!
M. LE PRESIDENT: Alors, le poste 10, adopté.
M. RUSSELL: M. le Président, je comprends que le ministre se
plaigne actuellement de ne pas avoir suffisamment d'un montant de $1 million
pour répondre aux promesses...
M. TESSIER: C'est fort possible que j'en manque.
M. RUSSELL: C'est fort possible qu'il en manque. Est-ce qu'il n'y aurait
pas moyen de suspendre l'étude pour demander des crédits
supplémentaires ou d'annuler ailleurs?
M. TESSIER: Bien, écoutez. Moi, personnellement, je
préférerais terminer avant l'étude des dossiers.
Evidemment, il est possible et, j'en ai avisé d'ailleurs le ministre des
Finances que je sois peut-être obligé de demander des
crédits supplémentaires.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre...
M. TESSIER: Mais actuellement, c'est difficile de prévoir le
montant exact.
M. RUSSELL: ... des Finances était fort sympathique?
M. TESSIER: J'ai l'impression que oui. M. RUSSELL: Comme d'habitude.
M. SIMARD (Témiscouata): Je suis certain que le ministre va
être sympathique aussi parce qu'il comprend l'importance que cela peut
avoir pour les municipalités. D'ailleurs, il est maire de la ville de
Rimouski, depuis nombre d'années.
M. TESSIER : Bien, je l'étais.
M. SIMARD (Témiscouata): Il a eu à faire face à des
problèmes financiers. Je crois que les subventions, au point de vue
municipal, étaient les bienvenues, même pour Rimouski,
malgré que ce soit la question du député de
Témiscouata...
M. TESSIER: Vous pouvez être assurés que j'étudie
tous ces cas-là avec une grande attention.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que dans ce poste j'ai
mentionné la municipalité de Valcourt?
M. TESSIER: Tout de même, je pourrais faire remarquer qu'il y a
tout de même quelque chose qui m'a frappé. C'est que, dans toutes
les promesses de subventions à ces municipalités-là pour
un montant de $1,544,000, c'étaient
exclusivement des municipalités comprises dans des comtés
détenus par l'Union Nationale.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait
répondre à la question que j'ai posée tout à
l'heure en ce qui concerne...
M. TESSIER: Non, mais tout de même, cela vaut la peine de passer
la remarque, je crois.
M. RUSSELL: Bien non!
M. SIMARD (Témiscouata): Mais est-ce que l'inverse n'est pas
arrivé de 1960 à 1966?
M. TESSIER: Je ne pourrais dire parce que je n'étais pas,
à ce moment-là, au gouvernement.
M. RUSSELL: M. le Président, j'avais posé une question,
tout à l'heure, au ministre en ce qui concerne la municipalité de
Valcourt. Je crois que c'est extrêmement important, d'abord.
M. TESSIER: Je ne vois pas Valcourt dans... Valcourt n'est pas
là. Elle n'est pas dans la liste.
M. RUSSELL: La municipalité de Valcourt a certainement
envoyé une lettre...
M. TESSIER : II est fort possible que Valcourt ait fait une demande.
M. RUSSELL: Cela a été fait avant l'élection mais
les crédits sont à même le budget en cours. C'est la raison
pour laquelle j'insiste afin de savoir si les crédits sont prévus
à même le budget?
M. TESSIER: II n'y a rien ici.
M. RUSSELL: Est-ce que cela couvre les subventions pour aqueduc?
M. TESSIER : Est-ce que la municipalité de Valcourt a reçu
une promesse formelle...
M. RUSSELL: Ah oui! Cela fait longtemps que c'est en cours. Il y a eu
des études qui ont été faites par les officiers du
ministère des Affaires municipales...
M. TESSIER: Oui, c'est peut-être compris dans l'autre poste
budgétaire.
M. RUSSELL: ... il y a un an. Maintenant, c'est pour un
développement régional d'un système d'aqueduc...
UNE VOIX: A Valcourt?
M. RUSSELL: ... et Valcourt, actuellement, a une expansion
gigantesque.
M. TESSIER: Bien Valcourt, c'est déjà fait, ça?
C'est construit?
M. RUSSELL: Non, non. M. TESSIER: Bien, on a...
M. RUSSELL: II y a eu des travaux de faits naturellement.
M. TESSIER: Valcourt est dans votre comté de Shefford?
M. RUSSELL: Oui, oui.
M. TESSIER : Il y a eu une subvention d'accordée de $46,809 dont
$23,000 ont été payés et le solde également.
M. RUSSELL: II s'agit, M. le Président, des travaux pour un
montant de $1,200,000 pour l'extension d'un aqueduc qui viendra d'un lac pour
desservir une région. Donc Valcourt se porterait responsable du
règlement...
M. TESSIER: Tout ce que j'ai, moi,...
M. RUSSELL: ... des frais des travaux et je pense que ceci a une
importance capitale non pas seulement pour Valcourt mais pour le
développement industriel de l'usine Bombardier.
M. TESSIER: Bien, moi, je ne l'ai pas.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que ces montants n'ont pas été
couverts à l'article: "subventions pour établissement de services
municipaux d'aqueduc et d'égout, au montant de $5,800,000, qui ont
été adoptées cet après-midi?
M. TESSIER: On me dit que c'est compris là-dedans. Dans
$5,800,000, poste 3, article 4.
M. LE PRESIDENT: Alors, poste 10: Allocations aux municipalités
rurales, adopté?
M. SEGUIN: M. le Président, dans le cas des demandes
d'allocations par des municipalités rurales, ou des petites
municipalités, est-ce qu'il y a des normes que le ministère
exige, c'est-à-dire est-ce que l'on se rencontre à l'avance? Si
ces municipalités ont un rôle d'évaluation raisonnable, si
elles ont un taux de taxe qui est aussi raisonnable ou si encore on permettrait
à certaines municipalités de faire des évaluations dans
les 15 p.c. ou 20 p.c. de la valeur réelle de la
propriété, quitte ensuite à faire avoir un taux
très bas? La province a demandé de fournir en subsides ou en
allocations un montant d'argent pour boucler le budget... Est-ce que le
ministère suit certaines normes, certains standards?
M. TESSIER: J'ai expliqué cela cet après-midi...
M. SEGUIN: D'accord.
M. TESSIER: ... Certains critères sont basés non seulement
sur le rôle d'évaluation, sur le budget, mais également sur
la capacité de payer des municipalités et également sur le
revenu moyen des contribuables de la municipalité. Alors, lorsque nous
nous rendons compte qu'une municipalité n'a réellement pas les
moyens de financer, elle seule, un service d'aqueduc et d'égout, le
ministère des Affaires municipales intervient alors et donne une
subvention, parce que sans elle, jamais la municipalité ne construira
son service.
M. SEGUIN: Au-delà de ce qui serait disponible par l'entremise de
la Loi de la Centrale d'hypothèques où le gouvernement
fédéral donne des subsides et des fonds pour la construction de
ces aqueducs et de ces services d'égout, c'est dire que
au-delà...
M. TESSIER: Au-delà...
M. SEGUIN: Au-delà de cela, le gouvernement provincial...
M. TESSIER: Oui, mais cela varie entre 10 p.c. et 30 p.c.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 10, adopté.
Poste budgétaire 11: Bureau d'aménagement des environs
d'un nouvel aéroport international au Québec. Article 1 :
Traitements et indemnités.
Aéroport international
M. SEGUIN: C'est encore à Sainte-Scholasti-que?
M. TESSIER: C'est Sainte-Scholastique, bien entendu. Là, vous
avez $200,000. $100,000 sont actuellement engagés. C'est le bureau
présidé par M. Yves Ryan.
M. RUSSELL: Combien y a-t-il d'employés?
M. TESSIER: L'arrêté ministériel en avait
autorisé 25. Nous avons réduit ce nombre à 10. Ce nombre a
été autorisé.
M. RUSSELL: 10.
M. TESSIER: Et je crois qu'actuellement...
M. RUSSELL: Est-ce que les 25 étaient engagés?
M. TESSIER: Je m'excuse, mais je dois faire une rectification. J'avais
fait préparer l'arrêté ministériel et on me dit
qu'il n'est pas encore passé.
M. RUSSELL: II faut amender l'autre.
M. TESSIER: II n'est pas encore passé, parce que nous sommes en
train d'étudier une restructuration du bureau d'aménagement.
M. RUSSELL: Est-ce que les postes avaient été
comblés, c'est-à-dire les 25 employés?
M. TESSIER: Non, non, il y en avait 8, je crois... Dix, maintenant?
Dix.
M. RUSSELL: Donc, le ministre a l'intention de réduire ce nombre
à 10?
M. TESSIER: Peut-être. Mais encore là, il y a
présentement en cours, une étude de restructuration de tout le
système d'aménagement de l'aéroport.
M. LE PRESIDENT: Alors, "traitements et indemnités",
adopté?
Article 2 : Frais de voyage.
M. RUSSELL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. TESSIER: Cela va avec...
M. LE PRESIDENT: Article 3: Honoraires et autres dépenses.
M. TESSIER: Les frais de voyage, cela va avec...
M. RUSSELL: M. le Président, on pourrait peut-être enlever
ce montant-là et le reporter au poste 10. Cela soulagerait le ministre
dans ses embarras.
M. TESSIER: Pardon?
M. RUSSELL: Les honoraires pour les études et les dépenses
sont des choses que l'on peut reporter certainement.
M. TESSIER: Oui, ça...
M. RUSSELL: On pourrait transférer cela au poste 10...
M. TESSIER: Non, c'est bien important parce que c'est l'engagement de
professionnels, d'experts, qui étudient toute la question
d'aménagement. C'est extrêmement important et j'attire l'attention
de mes collègues sur le fait qu'avec l'aéroport de
Sainte-Scholastique, nous sommes malheureusement un an en retard sur
l'aménagement et la construction que va faire le gouvernement
fédéral.
Il nous faut absolument hâter les études.
mais nous n'avons pas le personnel suffisant. Le bureau n'a pas le
personnel suffisant. Comme il s'agit d'études temporaires, en somme, qui
peuvent durer deux ou trois mois, dans certains cas, nous avons cru qu'il
était plus avantageux, au lieu d'engager du personnel, de confier
à l'entreprise privée certaines études urgentes. C'est
donc un montant minimum dont nous avons besoin.
M. RUSSELL: Je suis d'accord avec le principe de recourir à
l'entreprise privée pour des études occasionnelles de cette
nature.
M. TESSIER: Mais nous avons...
M. RUSSELL: On affirme qu'il n'y a aucune étude de
commencée.
M. TESSIER: Ah non! Je n'ai jamais dit cela. Je n'ai jamais dit qu'il
n'y avait rien de commencé. Mais, lorsque j'ai dit que nous sommes un an
en retard c'est parce qu'on a trop retardé à créer ce
bureau-là et à se décider sur le site de
l'aéroport.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre pourrait nous donner la date de la
création du bureau?
M. TESSIER: Cela a été sanctionné le 13 juin
1969.
M. RUSSELL: II y a un an. M. TESSIER: Oui.
M. RUSSELL: Et la date de la nomination du fonctionnaire responsable, M.
Ryan?
M. TESSIER: On me dit, le président, est en février...
M. RUSSELL: Avant la loi?
M. TESSIER: II a été nommé avant la Loi?
UNE VOIX: Non après.
M. RUSSELL: En février, cette année?
M. TESSIER: Ah non! Cela fait plus longtemps.
M. RUSSELL: M. Ryan est en place depuis que c'est commencé.
M. TESSIER: Ah non! Il a été nommé avant cela, je
suis convaincu. Les fonctionnaires ont été nommés avant
que la loi soit sanctionnée. Il y a plus longtemps que cela.
M. RUSSELL: C'est-à-dire'que les postes ont été
créés. Ce sont eux qui ont recommandé qu'il y ait une
loi.
M. TESSIER: Je pense qu'ils ont été nommés par
arrêté ministériel, au début. D'ailleurs, j'ai vu
l'arrêté ministériel de l'engagement de ces personnes.
C'est par la suite qu'on a adopté la loi.
M. LE PRESIDENT: Alors, "honoraires et autres dépenses", article
3, adopté? Adopté. On revient aux subventions statutaires:
Subventions pour faciliter la construction de nouveaux logements page 21.
S-l.
Nouveaux logements
M. RUSSELL: M. le Président, combien y a-t-il de projets en cours
actuellement?
M. TESSIER: Pour les subventions?
M. RUSSELL: Oui, pour la construction d'habitations.
M. TESSIER: Le poste S-l, le montant de $6,900,000, est pour le rabais
du 3 p.c. d'intérêt sur tous les logements. En somme, c'est la
Société d'habitation du Québec qui paie cela.
M. RUSSELL: C'est la Société d'habitation qui était
à l'agriculture et qui a été envoyée aux Affaires
municipales.
M. TESSIER: Oui, c'est cela. Ce qui était autrefois à
l'Office du crédit agricole et qui, depuis une couple d'années, a
été référé à la Société
d'habitation du Québec. Depuis la création, d'ailleurs, de la
Société d'habitation du Québec.
M. RUSSELL: C'est cela.
M. LE PRESIDENT: Alors, le poste S-l, adopté.
M. RUSSELL: Tous ces crédits sont pour cette loi-là.
M. TESSIER: Oui, oui, c'est tout prévu ça. Ce sont tous
les emprunts qui sont faits et nous remboursons 3 p.c. sur le taux
d'intérêt.
M. RUSSELL: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Alors, S-l, adopté S-2...
M. TESSIER: E y a 56,776 bénéficiaires.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a des augmentations tous les ans du nombre
des bénéficiaires?
M. TESSIER: Certainement.
UNE VOIX: De 2,000 à 3,000 de plus.
M. RUSSELL: De 2,000 à 3,000.
M. TESSIER: On me dit de 2,000 à 3,000 de plus. Evidemment, il y
a des remboursements qui sont terminés.
M. RUSSELL: Pour les nouveaux qui arrivent, il y en a combien qui
finissent en moyenne?
UNE VOIX: De 1,800 à 2,000 dans le moment.
M. RUSSELL: De 1,800 à 2,000 annuellement qui...
UNE VOIX: C'est pour ça que le montant est à peu
près égal à chaque année pour les
déboursés.
M. LE PRESIDENT: L'article S-l est adopté. Nous sommes maintenant
à l'article S-2: Subventions pour le réaménagement
municipal.
Réaménagement municipal
M. TESSIER: Ce sont des subventions statutaires aux trois
communautés urbaines de Montréal, Québec et Hull.
Communauté urbaine de Montréal: $8,746,000; Québec,
$409,000; Ou-taouais: $151,000, plus $5 millions. Cela fait... Ah oui! Cela a
été réduit. Pour la Société d'habitation de
l'Outaouais, cela a été réduit à $2.5 millions.
M. RUSSELL: Les $12 millions...
M. TESSIER: C'est cela. Si vous prenez $2.5 millions, plus $8,746,000,
plus $409,000 à la Communauté urbaine de Québec, plus
$151,000 additionnels à Hull, cela fait $12,275,000. C'est statutaire.
Oui?
M. SAINDON: M. le Président, les $12,275,000 ne comprennent donc
pas les sommes qui seront versées à l'Université du
Québec pour mettre en place les structures de
réaménagement?
M. TESSIER: Pardon?
M. SAINDON: Pour les études du réaménagement, non
pas les structures, les études.
M. TESSIER: Non, non, cela n'a rien à voir avec
l'Université du Québec.
M. SAINDON: Les plans directeurs et l'étude du territoire sont
faits par l'Université du Québec, subventionnés par le
bureau d'aménagement.
M. TESSIER: Oui, mais ce sont là des subventions payées
directement aux trois communautés urbaines.
M. SAINDON: Mais ces montants viennent d'où? Ne viennent-ils pas
de là?
M. TESSIER: Pardon?
M. SAINDON: L'Université du Québec reçoit ces
subventions du bureau d'aménagement.
M. RUSSELL: Elle ne reçoit pas des subventions, elle doit
recevoir des honoraires...
M. SAINDON: Bien, des honoraires. M. RUSSELL: ... pour des
travaux...
M. TESSIER: Elle reçoit une somme d'argent; elle est payée
par la Communauté urbaine de Montréal.
M. SAINDON: Mais si...
M. TESSIER: Ah bon! Voici une précision. L'Office de
planification a requis les services de l'Université du Québec.
Celle-ci est payée par l'Office de planification et non pas par le
ministère des Affaires municipales. C'est l'Office de planification du
Québec.
M. SAINDON: Dont relève le bureau d'aménagement?
M. TESSIER: Non, non. M. SAINDON: Non.
M. TESSIER: Non, non, pas du tout. L'Office de planification du
Québec relève directement du Conseil exécutif.
M. SAINDON: Dans ce cas-là, les crédits de l'Office de
planification, d'où viennent-ils?
M. TESSIER: De l'Exécutif, du Conseil exécutif et non pas
du ministère des Affaires municipales. L'Office de planification en est
complètement distinct.
M. LE PRESIDENT: S-2 adopté. S-3: Subventions spéciales
aux municipalités de 50,000 âmes ou plus.
Municipalités de 50,000 âmes
M. TESSIER: Bien, cela c'est en vertu de la loi que tout le monde
connaît, loi adoptée en 1969, en vertu de laquelle toutes les
municipalités de 50,000 âmes ou plus reçoivent des
subventions basées sur la population et sur certains
critères.
M. LE PRESIDENT: Adopté? M. TESSIER: Pardon?
M. CARON: Est-ce que toutes les municipalités en ont?
M. TESSIER: Celles de 50,000 âmes ou plus, oui. Il y en a 10.
M. RUSSELL: C'est automatique.
M. TESSIER: C'est la loi sanctionnée le 13 juin 1969.
M. RUSSELL: C'était pour tâcher d'encourager les
municipalités à se fusionner pour faire une population...
M. TESSIER: Longueuil, Verdun: $58,830.90.
UNE VOIX: Merci.
M. LE PRESIDENT: S-3, adopté. S-4: Subventions spéciale
à la ville de Québec.
Subventions spéciales
M. TESSIER: C'est la même chose. C'est en vertu de la loi.
$500,000 par année, en vertu d'une loi qui remonte à 1967 et une
autre subvention pour un mur de soutènement à la rivière
Saint-Charles. Cela veut dire $2,800,000, plus $500,000, ce qui fait
$3,300.000
M. LE PRESIDENT: Article S-4, adopté. Article S-5?
M. RUSSELL: Est-ce que ce montant se répète encore ou si
cela se termine cette année?
M. TESSIER: Les deux montants se répètent encore. Cela va
se répéter, mais tout dépend des travaux qui vont
être effectués.
M. RUSSELL: Est-ce que le montant de $3,750,000 de l'an dernier a
été dépensé, a été versé?
M. TESSIER: Non, il y a eu un montant de $2,181,000 de payé sur
$3,750,000.
M. RUSSELL: Cela veut dire que l'on déduit les $500,000. Les
$500,000 sont statutaires?
M. TESSIER: Oui. On a payé $500,000, plus $1,104,000 pour une
usine de filtration, $77,000 pour le mur de soutènement et les $500,000
additionnels. C'est une autre affaire, on avait adopté, ça, les
$500,000. Il y a eu deux fois $500,000 en vertu de deux lois.
M. LE PRESIDENT: Article S-4, Adopté. Article S-5: Subvention
spéciale à la ville de Laval.
M. TESSIER: A l'occasion de la création de la ville de Laval, il
a été statué par une loi une subvention spéciale de
$5.5 millions payable en dix ans suivant un système décroissant.
Cette année, dans l'exercice présent, c'est en vertu de la loi
que les $700,000 doivent être payés en 1970. L'an prochain, cela
va baisser à $600,000, en 1972 à $500,000 et ainsi de suite,
$400,000, $300,000, $200,000 et, la dernière année, en 1976, ce
sera $100,000. Cela avait commencé en 1967 avec $1 million et est
réduit de $100,000 par année.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Nous revenons à l'article 12:
Autres subventions.
Autres Subventions
M. TESSIER: Autres subventions, $28,500. Ce sont diverses associations
à but municipal comme l'Association des estimateurs municipaux, $800
c'est une chose qui existe depuis des années l'Association
des gérants municipaux, l'Association québécoise des
techniques de l'eau, la Corporation des secrétaires municipaux du
Québec, l'Institut des officiers municipaux de finance et
d'administration, l'Union des conseils de comté. l'Union des
municipalités.
M. RUSSELL: On donne $160,000 à toutes ces associations?
M. TESSIER: On donne $28,500.
M. RUSSELL: J'avais sauté une ligne, je m'excuse. Adopté,
M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Article 13: Dépenses diverses ou
imprévues.
Dépenses diverses
M. TESSIER: C'est la même chose que l'an dernier. Ce sont des
subventions aux municipalités, des prêts, des avances faites aux
municipalités en vertu d'une entente avec le gouvernement
fédéral en vertu de laquelle celui-ci prête aux
municipalités.
Les municipalités remboursent le gouvernement
fédéral via la province et, si une municipalité fait
défaut de rembourser, la province s'est engagée à
rembourser le gouvernement fédéral.
M. RUSSELL: La province s'est portée garante des
municipalités.
M. TESSIER: C'est ça. On a prévu que des
municipalités ne rembourseraient pas, et on garde ça comme marge
de sécurité au cas où on serait obligé de
rembourser le gouvernement fédéral. D'après les
informations qui m'ont été fournies, ce n'est pas encore
arrivé qu'on ait eu à s'en servir.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a eu des montants dépensés
à ce poste l'an dernier?
M. TESSIER: On n'y a jamais touché encore parce que les
municipalités ont honoré leurs obligations jusqu'à
maintenant.
M. AUDET: C'est le poste 12, peut-être l'avez-vous
déjà expliqué.
M. TESSIER: Les prêts aux municipalités, ce sont $150,000
qui sont prévus. Mais il y a $160,000. Pour le reste, ce sont des frais
de réception, $8,000, et d'autres frais tels que photos, etc. $2,000, ce
qui fait $160,000.
M. RUSSELL: Donc, jusqu'à maintenant, il n'y a pas eu de
problème, les municipalités ont toujours remboursé. Il
faudrait peut-être écrire le montant.
M. TESSIER: Nous allons voir, après cette année.
M. AUDET: Est-ce que l'on peut revenir en arrière pour poser une
question?
M. TESSIER: Cela dépend pourquoi. Posez votre question.
M. AUDET: A l'article 5, d'après la publicité et
l'information, est-ce que le ministère des Affaires municipales a
l'intention d'intensifier la...
M. TESSIER: L'article 5, quel...
M. AUDET: La Société d'habitation du Québec.
M. TESSIER: Le poste budgétaire 5, article 1, sous-article 4:
Publicité et information, $35,000?
M. AUDET: C'est seulement pour savoir si le ministère a
l'intention d'intensifier la construction de logements à coût
modique? Est-ce l'intention du ministère d'intensifier cette
construction-là?
M. TESSIER: Absolument, pour deux raisons. C'est qu'il y a un besoin
urgent, dans certaines municipalités, de logements à loyer
modique; et deuxièmement, c'est une manière de créer des
emplois et de relever l'économie de l'ensemble du Québec.
M. AUDET: Avez-vous remarqué une diminution dans les
constructions unifamiliales?
M. TESSIER: Personnellement, je ne l'ai pas remarquée; je l'ai
entendu dire, sans aller au fond des choses pour savoir quelle en était
la cause réelle. L'augmentation du taux d'intérêt y est
certainement pour beaucoup.
M. RUSSELL: Et l'augmentation du coût de construction.
M. TESSIER: L'augmentation du coût de construction et le
coût d'intérêt. Aujourd'hui, les gens ne peuvent pas
construire aussi facilement qu'ils le pouvaient il y a quelques
années.
M. AUDET: Dans cette question, c'est qu'automatiquement, l'Etat vient
s'immiscer dans...
M. TESSIER: Pardon!
M. AUDET: C'est l'étatisation vis-à-vis l'habitation,
parce que ces offices d'habitation relèvent du gouvernement.
M. TESSIER : Ils ne relèvent pas du gouvernement. Ce sont des
corporations indépendantes sans but lucratif, qui sont formées
d'un groupe de citoyens d'une municipalité. Le gouvernement n'a rien
à voir là-dedans, sauf qu'il prête l'argent
nécessaire. Il accepte les projets. Une fois que le projet est
accepté, c'est administré indépendamment,
M. AUDET: Mais vous disiez, tout à l'heure, qu'ils étaient
à caractère public.
M. TESSIER: Oui, à caractère public.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, le poste 13 est adopté.
M. RUSSELL: J'aurais une autre question à poser. Pour
l'information du comité, je ne sais pas si la question a
été posée. Est-ce que le ministre est satisfait du
système qui avait été adopté pour les corporations
d'habitation, la façon de procéder?
M. TESSIER: Par la Société d'habitation?
M. RUSSELL: Est-ce que ça donne satisfaction?
M. TESSIER: Les corporations municipales?
M. RUSSELL: Oui, pour la question des soumissions et des projets?
M. TESSIER: Je n'ai encore eu de plainte d'aucune municipalité.
Tout semble bien marcher de ce côté-là.
M. LE PRESIDENT: Le poste 13 adopté. Messieurs, il y a...
M. TESSIER: On en a parlé tout à l'heure, ce sont des
déboursés extra-budgétaires.
M. LE PRESIDENT: Je crois que nous avons
adopté les déboursés extra-budgétaires
lorsque nous avons discuté de la Société d'habitation du
Québec. A moins qu'il y ait d'autres questions.
M. TESSIER: Suivant les explications que j'ai fournies, c'est la part de
5 p.c. et de 10 p.c. de la Société d'habitation sur les
prêts consentis pour des logements à loyer modique ou des hospices
de vieillards.
M. RUSSELL: Les $13,700,00?
M. TESSIER: Les $13,700,000, oui. C'est la part de la
Société d'habitation.
M. RUSSELL: Ce qui veut dire que ça va en s'accentuant tous les
ans?
M. TESSIER: Oui, on l'espère.
M. RUSSELL: Le montant global déboursé va augmenter tous
les ans?
M. TESSIER: Suivant la demande et suivant ce que l'on pourra
réussir à obtenir de la Société centrale
d'hypothèques et de logement. En somme, c'est toujours la
Société centrale d'hypothèques et de logement qui a un
gros mot à dire là-dedans. C'est elle qui finance à 90
p.c. toutes ces choses-là.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, ce montant-là sert à
payer les remboursements dans le cas des logements que l'on ne loue pas
à plein prix à des gens qui n'en n'ont pas les moyens.
M. TESSIER: C'est le prêt, ce n'est pas le remboursement. La
Société centrale d'hypothèques prête 90 p. c, la
Société d'habitation du Québec 5 p. c. Dans certains cas
où il est prouvé que les municipalités n'ont pas les
moyens de payer leurs 5 p. c, à ce moment-là, la
Société d'habitation du Québec prête 10 p. c.
M. RUSSELL: C'est remboursable?
M. TESSIER: C'est remboursable sur une période de 50 ans.
M. RUSSELL: Ce n'est pas un don?
M. TESSIER: Non, ce n'est pas une subvention, c'est uniquement un
prêt.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Messieurs, je veux remercier tous les
membres de la commission des Affaires municipales et les membres de
l'Assemblée nationale qui ont eu l'amabilité de se joindre
à nous au cours de la journée, et j'ose espérer que tout
ira bien grâce à l'administration du ministre des Affaires
municipales. Je vous remercie de votre excellente collaboration.
M. TESSIER: Merci, M. le Président.
(Fin de la séance 21 h 55)