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(Neuf heures huit minutes)
Le Président (M. Charbonneau): Alors, je déclare la
séance de ce matin, jeudi 17 février, ouverte. Je rappelle aux
membres de la commission et aux personnes présentes que la commission a
pour mandat d'entendre les intéressés et de procéder
à l'étude détaillée des projets de loi
d'intérêt privé suivants: le projet de loi 230, Loi
concernant la ville de Port-Cartier; le projet de loi 276, Loi concernant la
ville de La Prairie; le projet de loi 268, Loi concernant la ville de Waterloo;
le projet de loi 275, Loi concernant la ville de Saint-Laurent; le projet de
loi 273, Loi concernant la ville de Saint-Léonard.
Alors, Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Oui. Mme Bélanger
(Mégantic-Compton) est remplacée par M. Bordeleau (Acadie) et M.
Maltais (Saguenay) est remplacé par M. Kehoe (Chapleau).
Projet de loi 230
Le Président (M. Charbonneau): Merci. Alors, j'inviterais
le parrain du projet de loi 230, Loi concernant la ville de Port-Cartier, M. le
député de Duplessis.
Remarques préliminaires M. Denis Perron
M. Perron: Merci, M. le Président. Vous me permettrez
sûrement de souhaiter la bienvenue à mes collègues de
l'Assemblée nationale, autant ministériels que de l'Opposition,
et aussi de souhaiter la bienvenue à trois représentants de la
ville de Port-Cartier, soit le maire Anthony Detroio, M. Paul Bourassa ainsi
que Me Asselin qui représente au niveau juridique la ville de
Port-Cartier dans ce dossier. (9 h 10)
Vous comprendrez, M. le Président, et je pense que le ministre
des Affaires municipales est très bien informé de la situation,
que ce projet de loi est vraiment essentiel pour l'économie de la ville
de Port-Cartier. Je ne ferai pas l'historique du passé parce que je
pense qu'autant le ministre que l'ensemble de la population du Québec et
en particulier des gens qui sont bien informés au niveau municipal sont
très bien informés de ce qui s'est passé dans ce fameux
dossier de Papier Cascades, ITT Rayonier, etc. Et, aujourd'hui, on a la chance,
avec les bonnes négociations qui sont en cours, de passer à
travers, même jusqu'à aller à la vente des
équipements, puis les négociations vont très bien de ce
côté-là. Donc, c'est un dossier qui est vraiment
d'actualité économique pour Port-Cartier et les environs et pour
la Côte-Nord dans son ensemble, et je pense qu'il faut vraiment aller de
l'avant pour légaliser les ventes potentielles des équipements,
en particulier les équipements qui comprennent l'usine et le quai.
Je pense que les représentants de la ville vont pouvoir vous
donner des informations adéquates concernant les 11 000 000 $ versus ce
qui se passe en rapport avec le quai ainsi que les installations de l'usine. Et
bien sûr que ces négociations allant très bien
actuellement, autant au niveau fédéral qu'au niveau d'un
potentiel d'investissements de la part d'investisseurs québécois,
on devrait aller de l'avant le plus rapidement possible avec son adoption, et
j'en recommande justement l'adoption. Merci, M. le Président.
Auditions
Le Président (M. Charbonneau): Merci, M. le
député de Duplessis. J'inviterais maintenant M. le maire, M.
Detroio, à nous présenter son point de vue.
Ville de Port-Cartier
M. Detroio (Anthony): Merci beaucoup. Je voudrais tout d'abord
remercier le parrain de notre projet, le député de Duplessis, M.
Denis Perron, ainsi que son collègue, M. François Gendron. Merci
aussi à notre ministre des Affaires municipales, M. Ryan, et son
équipe qui nous ont toujours appuyés fortement dans les
démarches que nous avons faites jusqu'à date. Merci à la
commission parlementaire d'avoir bien voulu accepter notre requête puis
de la prendre en délibération.
Le Président (M. Charbonneau): Vous pouvez continuer avec
la présentation du projet de loi.
M. Asselin (Louis): Louis Asselin. Je suis procureur de la ville
de Port-Cartier. Alors, pour le bénéfice des membres de la
commission, le projet de loi concernant la ville de Port-Cartier, le projet de
loi 230, a pour but d'autoriser la ville de Port-Cartier à pouvoir
disposer des immeubles qu'elle a acquis en juin 1993 du syndic à la
faillite de Cascades Port Cartier inc. Alors, la ville s'était
autorisée à l'époque de la Loi sur les immeubles
industriels municipaux pour se porter acquéreur de ces actifs, des
actifs immobiliers, et elle désirerait maintenant, par le projet de loi
privé, pouvoir obtenir les autorisations nécessaires,
évidemment sur autorisation préalable du ministre de l'Industrie,
du Commerce et de la Technologie de même que du ministre des Affaires
municipales, pour pouvoir disposer directement de ces actifs-là
à un investisseur qui serait intéressé à s'en
porter acquéreur.
Alors, c'est l'objectif principal du projet de loi. On est
évidemment à votre disposition pour répondre à
toute question qui pourrait nous être adressée.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, Me Asselin. M. le
ministre, est-ce que vous avez des commentaires?
M. Ryan: On ne laisse jamais passer une occasion de faire des
commentaires quand on est invité à le faire, surtout quand on a
été éditorialiste longtemps; c'est une déformation
qui reprend le dessus facilement.
Il me fait grand plaisir de saluer tout d'abord les collègues de
la députation, en particulier le député de Duplessis, que
je suis heureux de retrouver ici ce matin avec les autorités municipales
de Port-Cartier. Le projet qui nous est soumis fait suite à toutes
sortes de démarches qui ont eu lieu au cours des derniers mois à
propos desquelles je veux adresser un mot d'appréciation au maire de la
ville de Port-Cartier, M. Detroio, qui n'a pas craint d'explorer des sentiers
qui n'étaient pas traditionnels et qui s'est même permis d'exercer
auprès du gouvernement des pressions qui, à certains moments,
paraissaient plutôt lourdes. Il l'a fait avec son dynamisme bien connu.
Je me souviens qu'en mai dernier, lorsque des décisions très
importantes devaient être prises concernant l'avenir des
équipements et des installations à Port-Cartier, si ce n'avait
été de l'initiative de M. Detroio, les équipements
seraient dispersés aujourd'hui aux quatre coins de l'Amérique, et
on n'aurait aucune espèce de prise sur l'avenir, la ville se trouverait
complètement démunie de ce point de vue.
Le maire était venu nous voir. Nous avons été
saisis des projets qu'il avait conçus. Il avait conçu le projet
très audacieux et très inhabituel d'engager la ville de
Port-Cartier à faire l'acquisition des installations de la compagnie
Cascades, pas en vue de devenir elle-même une entreprise industrielle,
mais en vue de s'assurer que ces équipements et ces actifs pourraient,
à l'avenir, être exploités pour le bénéfice
de la région. Il fallait que la ville se fasse autoriser à
contracter un emprunt assez considérable à cette fin.
C'était une chose difficile, il fallait l'approbation des ministres de
l'Industrie, du Commerce et de la Technologie et des Affaires municipales et,
évidemment, par voie d'implication, du gouvernement aussi.
Alors, je suis heureux de vous dire qu'à ce moment-là nous
avons eu des conversations intensives entre nous, des échanges
approfondis avec M. Detroio et ses conseillers. Je pense que M. Detroio a
été surpris quand il est parti avec sa lettre, parce que,
d'habitude, on dit: On va prendre la chose en considération puis on vous
donnera des nouvelles. Mais tous nos conseillers étaient disponibles ce
soir-là et, quand il est parti, il avait la lettre dans ses poches. Je
lui ai demandé de crier ça aux quatre coins de la province, que,
des fois, il pouvait arriver que le gouvernement décide d'une chose dans
la même journée.
Une voix: C'est assez rare. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Nous avons fait confiance. Je pense qu'il y avait le
sens des responsabilités de l'autre côté, puis il y avait
un risque, c'est évident qu'il y a un risque là-dedans. Mais
comme M. Detroio était prêt à le prendre, sa population
avec lui, on s'est dit: C'est eux qui prennent la décision en premier
puis il incombe au gouvernement de leur donner le maximum de chances de
réaliser un objectif qui est noble en soi. Ça, ça s'est
fait. Ils ont procédé à l'acquisition par la suite. Il y a
des clarifications qu'il faut apporter maintenant sur certains titres de
propriété, ça se comprend. Étant donné
l'ampleur de ces actifs-là, qu'il y ait des précisions à
apporter quelques mois après, c'est tout à fait
compréhensible.
Deuxièmement, il y a une autre phase qui doit être
engagée. La ville voudrait maintenant pouvoir disposer de ces actifs en
tout ou en partie, on nous l'expliquera tantôt, à des fins qui
nous seront également expliquées. Nous avons examiné le
projet de loi qui nous a été soumis puis nous sommes prêts
à en faciliter l'adoption aujourd'hui, après qu'on aura eu les
explications de fond que les parlementaires sont fondés de
souhaiter.
Alors, encore une fois, je remercie tout le monde. On a eu la bonne
collaboration du député de Duplessis également. Je pense
qu'il nous arrive assez souvent de collaborer dans des dossiers
d'intérêt commun puis, du côté du gouvernement, nous
voulons toujours mettre la priorité sur les besoins des citoyens et nous
le faisons le plus loyalement possible à chaque fois que des
problèmes se présentent, je pense, hein. On a toujours une bonne
collaboration au-delà des désaccords de partis. C'est comme
ça que la bonne démocratie peut fonctionner.
M. Detroio, je vais être intéressé à ce que
vous nous expliquiez, dans toute la mesure où vous le pouvez, ce qui se
passe puis ce qui vous amène ici aujourd'hui.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre, si vous
permettez...
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): ...M. le
député d'Abitibi-Ouest a quelques commentaires. (9 h 20)
M. Gendron: Oui, si M. le ministre le permet, un
commentaire assez succinct. Je voudrais saluer le parrain du projet de loi, mon
collègue, le député de Duplessis, ainsi que M. Detroio et
les gens qui l'accompagnent, et vous signaler deux phrases. C'est
évident que le projet de loi que nous avons ce matin nous permet de nous
rappeler la conclusion du dossier sur lequel on ne peut faire autrement que
saluer votre très grande
ténacité et louer votre profonde ferveur. Quand on a des
exemples de croyance en sa réalité régionale en
tout cas, moi, c'est des valeurs qui me préoccupent au niveau du
développement régional on ne peut qu'être sensibles
à toute cette détermination que vous y avez mis en ayant la
conviction qu'il fallait prendre les mesures qui s'imposaient pour s'assurer
que Port-Cartier ne soit pas dépourvue des équipements qui sont
sur votre territoire, dans une perspective de relance, indépendamment
des difficultés que la crise occasionnait. Dans ce sens-là, je
pense que je m'en serais voulu de ne pas vous féliciter et de ne pas
rappeler l'immense ténacité que vous avez eue et cette ferveur en
la croyance du développement potentiel que ça pouvait donner en
conservant le plus intact possible l'ensemble des installations plutôt
que de les distribuer à tout vent.
Deuxième commentaire, avant de faire l'étude très
précisément. Si vous avez été surpris de partir
avec la lettre le même jour, vous n'êtes pas le seul. Alors,
ça a été une heureuse nouvelle. Mais connaissant le
ministre depuis longue date, je vous dis, dans mon livre à moi aussi,
c'était toute une surprise de voir que, la même journée, il
puisse vous donner ce qu'il fallait, parce que, habituellement, ses analyses
sont toujours longues et très, très, très
détaillées. Alors...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Y compris certaines de ses lettres.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Mais, dans le présent cas, je veux dire, je
suis très heureux. Je ne peux pas faire autrement qu'être content
de voir que la même journée le même ministre pouvait se
revirer de bord et vous donner ce qu'il fallait pour conclure les discussions
puis les négociations. Évidemment, c'est une boutade, parce que,
dans cette présence qui vous a amené avec d'autres intervenants,
je pense que le ministre des Affaires municipales a largement contribué
à ce qu'une décision vous permette de conserver les
équipements. Puis, aujourd'hui, bien, c'est un peu le point final qu'on
veut mettre à ça par le projet de loi, puis ça me fera
plaisir d'y concourir.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Alors, nous sommes maintenant prêts
à procéder à l'étude détaillée
article par article du projet de loi 230. Alors, j'appelle maintenant l'article
1 du projet de loi. Vous êtes d'accord, M. le ministre. Nous avons une
modification, d'ailleurs, à l'article 1.
M. Ryan: Peut-être, avant qu'on aborde le projet de
modification, on pourrait discuter le fond de l'affaire: Qu'est-ce qui vous
amène ici et qu'est-ce que vous poursuivez avec le projet de loi? On va
en discuter librement pendant quelques minutes de manière à
nettoyer le fond, puis, après ça, le reste, c'est de la
grammaire.
M. Detroio (Anthony): C'est bien, M. le ministre. M. Gendron, je
voudrais vous remercier pour vos bonnes paroles à mon égard. Mais
je dois vous dire que ça a été un effort de toute une
collectivité. Si je n'avais pas eu l'appui de la population, on ne
serait pas ici aujourd'hui.
On a conservé les actifs, d'abord parce qu'on croyait qu'on
pouvait relancer une usine qui a été, en partie, payée par
des contribuables du Québec. Ce qui nous a choqués en plus, c'est
parce qu'on savait que des rafflneurs s'en allaient aux États-Unis pour
fabriquer un produit qui nous reviendrait, au Québec, par la suite, donc
une possibilité de diminuer les activités dans les usines
québécoises existantes. Donc, de là, on a obtenu nos
énergies pour se battre contre le démantèlement. On avait
quand même des pourparlers très sérieux avec trois
différents groupes d'investisseurs. Puis on était certains, il y
avait quelque chose à l'intérieur qui nous disait qu'en
poursuivant les activités et en poursuivant les pourparlers avec ces
trois différents groupes on aboutirait à convaincre quelqu'un de
venir.
En effet, ça a déjà été un
mystère, les noms des investisseurs, mais, au moment où on se
parle, ce n'est plus un mystère, c'est MM. Michel Perron et Clermont
Levasseur. M. Michel Perron, autrefois le fondateur et le constructeur de
l'usine Normick Perron de La Sarre donc, je pense, tous les
Québécois connaissent sa compétence et ses succès
était intéressé à faire des études de
rentabilité, a fait tout ce qu'il y avait de nécessaire pour
être convaincu de pouvoir relancer l'usine. Et il doit le faire et, pour
le faire, il faut qu'on lui vende les actifs afin qu'il puisse obtenir des
titres clairs de propriété pour lui permettre d'engager des
emprunts de différentes banques. Pour que les banques aient des
garanties en bonne et due forme sur une propriété, il faut quand
même que la personne en soit propriétaire. Puis c'est pour
ça qu'aujourd'hui on vous demande de nous donner la permission de
prochainement être capables de transférer les actifs à ces
promoteurs afin que eux puissent investir environ 29 000 000$ sans aide
gouvernementale sur le bord de subventions. Ça, c'est une autre chose
dont on est très fiers, parce que trop souvent on dit, on demande au
gouvernement de faire des choses, mais avec son argent. Puis, cette fois-ci, on
a décidé, nous, de faire quelque chose, de relancer l'usine avec
un consortium d'hommes d'affaires qui ont bien voulu investir pour se lancer en
affaires.
Donc, c'est un peu ça. Les gens, ils sont prêts à
commencer les modifications dans l'usine, la construction d'une scierie qui va
approvisionner l'usine de pâte en copeaux, et, aussitôt qu'on aura
la permission de pouvoir vendre les actifs, le plus rapidement ces
gens-là vont débuter les travaux de construction sur leur propre
propriété.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Merci, M. le Président. Afin de
clarifier le dossier tel qu'il est actuellement, est-ce que, M. le
maire, vous pourriez nous informer, nous, les membres de la commission,
à savoir: Que représentent les 11 000 000 $ d'engagements
financiers de la part de la ville de Port-Cartier?
M. Detroio (Anthony): Tout d'abord, l'achat nous a
coûté 9 700 000 $ et quelques, qu'on a payés au syndic-
Après ça, à venir jusqu'à date, on a mis pour 378
000 $ environ d'assurances. On a payé quelques factures de chauffage
à Hydro-Québec. On a participé monétairement
à des programmes PAIE. On a contribué 100 $ par semaine par
travailleur pour lui permettre d'avoir un salaire un peu plus
élevé que le salaire minimum que paie le programme PAIE. Donc,
à date, au moment où on se parle, on est à environ 11 075
000 $.
M. Perron: M. le Président, en ajout à ce que vient
de dire M. Detroio, c'est qu'effectivement, pour protéger l'usine, la
ville de Port-Cartier, en ajout à l'achat du quai et des installations,
a dû investir des fonds publics de la ville pour pouvoir permettre
l'entretien de l'usine, d'une part, puis le chauffage à
l'intérieur. C'est ce qui fait que les chiffres que vient de mentionner
M. Detroio... c'était d'usage qu'il les donne pour compléter le
montant d'à peu près 11 000 000 $. Alors, merci, M. Detroio.
M. Detroio (Anthony): Merci.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: Est-ce que, l'intention de la ville, c'est
d'aliéner toute cette propriété-là en faveur des
investisseurs dont a parlé le maire de Port-Cartier?
M. Detroio (Anthony): Non. Le promoteur est
intéressé seulement à l'usine de pâte et à
une bâtisse adjacente qui servait... qu'on appelait la salle à
bois, où ils vont construire la scierie, puis les terrains adjacents
à ça... C'est seulement à cette partie-là qu'ils
sont intéressés. Tout le côté portuaire, c'est
Transports Canada et Ports Canada qui sont intéressés à en
faire l'acquisition pour pouvoir, eux, s'implanter physiquement à
Port-Cartier. C'est leur désir de le faire depuis 1988. Il y a eu des
discussions entre Transports Canada et Bernard Lemaire, de Cascades, dans le
temps, et les arrangements n'ont pas pu se concrétiser à cause de
la fermeture, en 1990, de Cascades, sinon Ports Canada aurait
déjà été installé à Port-Cartier.
Nous, on a repris le dossier avec ces gens-là et on peut vous assurer
que ça va très, très bien. La vente de l'usine est
nécessaire, que ce soit fait avant l'achat, parce que ça va
démontrer à Ports Canada qu'effectivement ils achètent un
quai où il y a des activités. Ils ne sont pas
intéressés d'acheter un quai où il n'y a pas
d'activités. Donc, une fois que l'usine sera transférée
aux mains des investisseurs... On prévoit que vers le 15 mars il y aura
un conseil d'admi- nistration chez Ports Canada et on prétend que c'est
là que la décision va se prendre de faire l'acquisition de
l'autre partie des actifs. Donc, ça viendrait compléter la vente
de tout ce que nous avons acquis en 1993.
M. Ryan: Sur les investisseurs dont vous avez parlé,
est-ce que vous avez des précisions plus concrètes à nous
donner ou si vous préférez... Moi, vous m'avez informé
là, je l'apprécie et je ne veux pas compromettre les
négociations qui peuvent être en cours. Mais est-ce que vous jugez
opportun de donner plus de précision?
M. Detroio (Anthony): Bien, entre les deux acheteurs, M. le
ministre, on a le groupe Uniforêt et Ports Canada. Les discussions qu'on
a présentement sont qu'une fois ces deux ventes-là
concrétisées, nous allons pouvoir récupérer la
totalité des investissements que nous avons mis jusqu'à date,
parce que, le contrat de vente avec Ports Canada, il y a un chiffre de 5 000
000 $ qui est avancé et accepté et reconnu. Et, le groupe
Uniforêt, on dit qu'eux paieraient un montant équivalent à
toutes les sommes d'argent que la ville a investies dans le projet
jusqu'à la date du «closing». (9 h 30)
M. Ryan: II vous resterait quelle partie de ces actifs-là
à la ville après ça?
M. Detroio (Anthony): Le seule partie qu'il nous resterait, M. le
ministre, c'est les infrastructures routières. Le chemin deviendrait une
route municipale afin de permettre à toutes les autres industries et
tous les autres citoyens de la ville d'avoir accès à un port de
mer.
M. Ryan: Et toutes les installations qui appartenaient à
Cascades, est-ce que tout ça serait acheté par les
acquéreurs dont vous parlez, le groupe Uniforêt?
M. Detroio (Anthony): Sauf la partie portuaire...
M. Ryan: O.K.
M. Detroio (Anthony): ...et la route...
M. Ryan: Très bien.
Une voix: ...
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, rapidement, parce que je pense que M. le maire a
bien expliqué l'affaire. Mais, quand vous avez indiqué que, oui,
la ville a l'intention d'aliéner complètement sauf la voie
d'accès au port, c'est que c'est deux éventuels
acquéreurs, mais il y aura aliénation totale. C'est parce que
c'est important pour
nous de convenir que c'est une aliénation totale, sauf la voie
d'accès. C'est bien ça?
M. Detroio (Anthony): Oui, sauf la voie d'accès.
M. Gendron: Mais à deux acquéreurs
différents. M. Detroio (Anthony): C'est ça.
M. Gendron: Et, dans ce que vous prévoyez, est-ce qu'on
peut conclure aujourd'hui qu'il est certain que, dans ce dossier-là, la
ville et les contribuables, d'aucune façon, n'auront à absorber
des coûts supérieurs aux coûts d'acquisition des deux types
d'aliénation?
M. Detroio (Anthony): C'est notre intention de
récupérer et c'est les ententes qu'on a toujours faites avec nos
investisseurs, c'est que la ville n'était pas intéressée
de faire des profits. Avec ce projet-là, on voulait
récupérer les emplois et on voulait récupérer les
taxes. Mais, aussi, on ne pouvait pas se permettre de perdre, non plus, de
l'argent. Donc, quand on voit l'ampleur des actifs vis-à-vis un montant
entre 6000000$ et 7000000$ pour les actifs, c'est à bon marché,
je crois.
M. Gendron: Et est-ce que vous croyez que l'acquéreur, M.
Perron, que je connais bien, sera en mesure prochainement d'ouvrir,
c'est-à-dire de démarrer la construction nécessaire de
réaménagement? Est-ce que c'est lié à l'adoption du
projet de loi par rapport au démarrage? Moi, je ne crois pas, mais je
veux avoir l'information.
M. Detroio (Anthony): Bien oui, parce que, si on n'a pas
l'autorisation de lui vendre ces actifs-là, il ne peut pas se permettre
de travailler sur des propriétés qui ne lui appartiennent pas.
C'est la journée même qu'il va devenir propriétaire, c'est
le lendemain matin qu'il a l'intention de débuter les travaux.
M. Gendron: O.K. Mais là c'est conclu avec M. Perron. Je
veux dire, on n'est plus avec des discussions. Il y a une entente entre la
ville et M. Perron et son groupe pour vraiment démarrer les
aménagements requis afin qu'il y ait une scierie et un
développement dans l'usine de Cascades anciennement. C'est bien
ça?
M. Detroio (Anthony): Oui, c'est ça.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre, est-ce
qu'on est prêt à procéder?
M. Ryan: Oui.
Étude détaillée
Le Président (M. Charbonneau): Nous avons une modification
à l'article 1.
(Consultation)
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 1 du
projet de loi est modifié: 1° par le remplacement, à la
deuxième ligne, des mots «Cascades (Port-Cartier) inc.» par
les mots «Cascades Port-Cartier inc»; 2° par le remplacement,
aux troisième et quatrième lignes, de «par contrat
reçu devant monsieur François Carpentier, notaire, le 17 juin
1993, sous le numéro 4265 de ses minutes», par «par
acte». Voici la modification.
M. Ryan: Pas de commentaires là-dessus. Je pense que
ça n'enlève rien à la substance de l'article.
M. Gendron: Pas de problème.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que
l'amendement à l'article 1 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
1, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Nous sommes rendus à
l'article 2. Nous avons également une modification à l'article 2.
L'article 2 du projet de loi 230 est modifié: 1 ° par le
remplacement, à la troisième ligne, des mots «de
l'Industrie, du Commerce et de la Technologie», par les mots «de
l'Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie»; 2° par
l'addition, après «annexe B», des mots «ou consentir
une emphytéose sur ces immeubles».
M. le maire, est-ce que vous pouvez nous donner des explications ou
commentaires, ou les gens qui vous accompagnent?
M. Asselin (Louis): En fait, si...
Le Président (M. Charbonneau): Me Asselin, n'est-ce
pas?
M. Asselin (Louis): C'est ça. Bon, je pense que, pour la
première modification, ça va de soi. Je ne pense pas qu'elle
fasse l'objet d'explications additionnelles. «Ou consentir une
emphytéose sur ces immeubles», c'est que, si on se colle au texte
de loi actuel, de la Loi sur les immeubles industriels municipaux, cette
possibilité-là de consentir une emphytéose existe. Alors,
on voudrait tout simplement que le projet de loi se colle au texte actuel de la
Loi sur les immeubles industriels municipaux et que le même pouvoir soit
accordé à la ville de Port-Cartier, comme il existe actuellement
dans la Loi
sur les immeubles industriels municipaux. C'est la raison de la
modification.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: Je pense que c'est une mesure de précaution
à prendre qui peut être utile...
Une voix: Pas de problème.
M. Ryan: ...selon la tournure que pourraient prendre les
négociations avec les éventuels occupants. Pas de
problème.
M. Perron: Ça va, M. le Président. Ça va.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté? M. Perron:
Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que
l'amendement à l'article 2 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article 2, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Nous en sommes maintenant
à l'article 3. Est-ce que l'article 3 du projet de loi 230 est
adopté?
M. Perron: M. le Président, avant qu'on n'adopte...
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: Avant son adoption, est-ce que... Compte tenu qu'il
n'y a pas de date précise à l'intérieur de l'article 3,
ça va se faire par l'Exécutif sur recommandation du ministre des
Affaires municipales. Est-ce que, d'après cet article-là, la
municipalité va pouvoir quand même signer avant l'adoption
à l'Assemblée nationale par les députés? La
première question, c'est celle-là, et la deuxième: Est-ce
que le ministre peut nous dire à quelle date approximative cette
loi-là va être sanctionnée?
M. Ryan: La réponse à la première question
semble devoir être négative. Je ne pense pas qu'ils puissent faire
un acte juridique tant que la loi n'aura pas été
sanctionnée, adoptée par l'Assemblée nationale.
M. Perron: O.K. Donc, pour être clair, c'est que, tant et
aussi longtemps que la loi n'est pas passée, les transactions entre les
investisseurs et la ville pour la vente des équipements concernés
ne peuvent pas être faites de façon officielle.
M. Ryan: C'est ça.
M. Perron: II peut y avoir une entente de principe de
signée, mais pas d'entente formelle.
M. Ryan: C'est ça.
M. Perron: Pas de transfert d'actifs.
M. Ryan: Deuxièmement, là, avec la collaboration de
l'Opposition, nous verrons à ce que le projet soit adopté par
l'Assemblée nationale le plus tôt possible après la reprise
des travaux sessionnels, le 8 mars.
M. Perron: Parfait.
M. Ryan: Ça pourrait être dans les jours qui
suivront la reprise des travaux.
M. Perron: Moi, je suis prêt à la première
journée, M. le Président.
M. Ryan: Si vous êtes prêt à la même
chose pour tous les autres projets de loi, là, qui concernent les
municipalités, ça va faciliter le travail.
M. Perron: Ah! Là ça commence.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Charbonneau): M. le maire.
M. Detroio (Anthony): Oui. Ça va bien, avec nous autres.
On a compris que, tant que la loi n'est pas sanctionnée, nous ne
pourrons pas passer à la vente proprement dite. Mais on pourrait
conditionner la vente, accepter l'offre d'achat, conditionner à ce qu'on
ait l'approbation des ministres.
M. Gendron: Oui, mais c'est sûr que vous prenez pour
acquis... Je veux bien que mon collègue prenne des initiatives en
affaires municipales, et c'est sans jeu de mots, là.
M. Perron: J'espère.
M. Gendron: C'est évident que le porte-parole étant
complètement d'accord et le ministre des Affaires municipales
l'est sûrement, parce qu'il a amené la législation
ça ne fait aucun doute dans notre esprit que tout ce qui suit n'est
qu'une formalité. Il n'y a aucun débat potentiel autre qui nous
amènerait à conclure qu'on ne veut pas procéder aux
étapes
subséquentes. Cependant, la date, vous le savez, c'est lors de la
sanction. C'est ça qui est écrit, et la sanction se fera dans les
premiers jours de la reprise de la session, quant à nous.
Mais je veux juste vous rappeler que, même si le ministre des
Affaires municipales est souvent très collaborateur, c'est le leader du
gouvernement qui a la responsabilité d'appeler les projets en Chambre et
non le leader de l'Opposition. Alors, dès que le leader du gouvernement
s'acquittera de sa responsabilité, ça nous fera plaisir de
concourir à l'étape finale de l'adoption de ce projet de loi
là et de tous les projets de loi municipaux qu'on a eu l'occasion
d'apprécier.
(9 h 40)
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: Je ne veux pas être malicieux. Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Ryan: On sait que le leader adjoint de l'Opposition est un
homme dont on peut un petit peu prévoir la ligne de conduite qu'il va
suivre. On voudrait que son exemple soit toujours suivi dans son parti, puis
ça serait parfait.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Mais, dans ce cas-ci, je pense bien qu'il aura la
collaboration nécessaire des deux côtés. Je n'ai aucune
inquiétude. Je voulais simplement corriger une fausse impression qu'ont
pu créer des propos liminaires du député d'Abitibi-Ouest
tantôt. Il disait qu'il était surpris qu'une chose ait
été réglée dans la même journée au
bureau du ministre. C'est parce qu'il n'est pas là souvent. Je le
comprends, parce que ce n'est pas sa place non plus...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: ...jusqu'à nouvel ordre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Mais, en général, dans le monde municipal,
il y a un bon nombre de questions qui se règlent assez rapidement, parce
qu'il y a la collaboration des deux côtés. Puis on essaie, on
essaie c'est une marque que nous essayons d'imprimer au gouvernement,
surtout depuis quelques semaines, là d'intensifier
l'efficacité dans le traitement des dossiers. Et, ça, c'est un
exemple, je pense, qui parle par lui-même. Res ipsa loquitur, comme on
dit; la chose parle par elle-même.
Et j'ajoute seulement un point, là, qu'a esquissé M. le
maire tantôt, mais je voudrais que ce soit compris de tout le monde.
Évidemment, que la ville de Port-Cartier procède à ses
négociations, il n'y a pas de problème. Elle pouvait même
accepter une offre d'achat, mais toujours conditionnellement à
l'approbation d'une transaction éventuelle par les deux ministres
concernés qui ont cette responsabilité en vertu de la Loi sur les
immeubles industriels municipaux. Alors, tout ça sera fait de notre
côté avec diligence, puis dans l'espoir de faciliter la
réalisation d'un projet au sujet duquel je vous adresse encore une fois
des félicitations très cordiales et l'assurance renouvelée
de la collaboration du gouvernement.
Une voix: Merci beaucoup.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, M. le ministre.
Alors, est-ce que l'article 3 du projet de loi 230 est adopté?
Des voix: Oui, adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que les annexes au
projet de loi sont adoptées?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que le
préambule du projet de loi 230 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que le titre du
projet de loi est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce qu'il y a
d'autres commentaires? M. le maire, peut-être?
M. Detroio (Anthony): Seulement vous remercier beaucoup, puis
c'est très encourageant, le bill va passer le plus rapidement possible.
Je rencontre les investisseurs cet après-midi à 15 heures, donc
je vais leur faire part qu'il y a des excellentes chances que la ville de
Port-Cartier ait prochainement l'autorisation de pouvoir céder les
actifs à cette entreprise. Merci beaucoup à vous tous.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, il ne me reste plus
qu'à vous demander: Est-ce que le projet de loi, dans son ensemble, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, je suspends les
travaux pour deux minutes afin de procéder à l'étude du
projet de loi 276, Loi concernant la ville de La Prairie.
(Suspension de la séance à 9 h 45)
(Reprise à 9 h 46)
Projet de loi 276
Le Président (M. Charbonneau): Alors, la commission
reprend ses travaux. Nous en sommes maintenant à l'étude du
projet de loi 276, Loi concernant la ville de La Prairie. Alors, j'invite
immédiatement les requérants à bien vouloir s'avancer.
Alors, je demanderais au parrain du projet de loi 276, M. le
député de La Prairie...
Remarques préliminaires M. Denis Lazure
M. Lazure: Merci, M. le Président. Collègues de la
commission, c'est avec beaucoup de plaisir que je salue la présence
parmi nous, ce matin, de Mme la conseillère Louise Tremblay, qui
représente le maire qui est absent du Québec pour quelque temps.
Et Mme Tremblay est accompagnée de Me Michel Delorme et de M. Jacques
Rouillier.
Le projet de loi, essentiellement, a pour objectif de corriger, au plan
de l'équité fiscale fiscalité municipale,
évidemment de corriger une situation qui était
restée ambiguë depuis quelques années, notamment depuis
1989. Et, essentiellement, il s'agit du projet de développement qui
était considérable à l'époque, le
développement Gulf, dans la région de ville La Prairie, qui est
connu sous le nom de La Citière, à l'entrée de la belle
ville de La Prairie, tout au bord du bassin. Ce projet considérable de
Gulf, comme on le sait, a eu moins d'envergure que prévu. Il y avait eu
un système de taxation qui impliquait une contribution de la compagnie
Gulf, à l'époque, et, selon les termes de la convention, cette
contribution, cette part de Gulf a cessé en 1989. C'est une des raisons
principales qui amènent ce projet de loi, qui veut essentiellement
remettre la fiscalité sur une base permanente et sur une base plus
équitable. J'en recommande évidemment l'adoption.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, M. le
député de La Prairie. Est-ce que Mme Tremblay ou Me Delorme...
Mme Tremblay?
Auditions Ville de La Prairie
Mme Tremblay (Louise): Oui. M. le Président, M. le
ministre, Mmes et MM. les membres de la commission, M. le maire, Guy
Dupré, étant présentement à l'extérieur du
pays, le conseil municipal de La Prairie m'a confié le mandat de le
représenter aujourd'hui. Le projet de loi 276, que le
député de La Prairie, M. Denis Lazure, a accepté de
présenter et auquel nous désirons témoigner notre
reconnaissance à cet égard, de même qu'à M. Gendron
qui le pilotera aujourd'hui, est le résultat d'une analyse
détaillée par la ville de la taxation spéciale applicable
à la partie de son territoire connue comme La Citière, un
important projet immobilier qui a vu le jour au milieu des années
soixante-dix.
Cette analyse a permis de constater que cette taxation spéciale
devait être revue. Le conseil a donc modifié cette taxation
à compter du 1er janvier 1994 par son règlement 937-M
approuvé conformément à la loi le 15 décembre 1993.
Pour la période précédant le 1er janvier 1994, notre
analyse nous a indiqué que la taxation, bien qu'équitable,
n'avait pas respecté les termes des règlements applicables. Il y
a donc lieu de corriger cette difficulté au moyen du projet de loi
276.
Me Michel Delorme, procureur de la ville, et M. Jacques Rouillier,
trésorier de la ville, sont les deux principales personnes à
avoir été impliquées dans cette révision. Us sont
à votre disposition pour discussion des aspects plus techniques
reliés au projet 276. Merci.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, Mme Tremblay. M. le
ministre.
M. Ryan: C'est peut-être par inadvertance, mais dans son
introduction Mme Tremblay a parlé comme s'il n'existait pas de
gouvernement.
Mme Tremblay (Louise): Elle a parlé comme?
M. Ryan: Je voudrais souligner, pour que les faits soient
placés complètement à la connaissance des membres de la
commission, que, si ce projet de loi aboutit ici, c'est parce que vous avez eu
une collaboration très étroite du ministère des Affaires
municipales. Vous avez semblé dire, tantôt, là... Je
respecte le rôle qu'ont pu jouer le député de La Prairie
puis le député de... Correct. (9 h 50)
Mme Tremblay (Louise): Oui, je m'excuse, ainsi que vous aussi,
sauf que c'est ça, c'est parce que...
M. Ryan: On vous avait préparé cette note-là
comme ça.
Mme Tremblay (Louise): C'est parce que, moi, mon
député, c'est M. Denis...
M. Ryan: Ha, ha, ha! Très bien. C'est bien, mais...
Mme Tremblay (Louise): ...Lazure, alors... Je vais...
M. Ryan: C'est bien, mais... En tout cas, moi, je
complète.
Mme Tremblay (Louise): ...laisser la parole à M.
Delorme.
M. Ryan: Je pense bien que M. Delorme, qui est
en parfaite connaissance du dossier, pourra compléter aussi.
Mme Tremblay (Louise): Oui.
M. Delorme (Michel): Mme Tremblay...
Le Président (M. Charbonneau): Alors, Me Delorme.
M. Delorme (Michel): M. le Président, je peux
répondre au ministre. En fait, Mme Tremblay était moins
présente au moment des discussions, qui ont été nombreuses
et très fructueuses avec les représentants du gouvernement. J'y
ai, avec M. Rouillier, trésorier de la ville, participé, et il va
de soi que, aussi bien au niveau de la mise en place de la nouvelle structure
fiscale, à compter du 1er janvier 1994, que pour la période
antérieure, en ce qui concerne la correction de la situation et
l'introduction du projet de loi 276, on a eu toute la collaboration du
gouvernement, et nous en remercions les membres, notamment, du ministère
des Affaires municipales.
M. Ryan: Ainsi si vous voulez compléter que
du cabinet du ministre des Affaires municipales, hein? Mme Livernois, qui n
'est plus avec moi maintenant, m'a donné un coup de main
précieux, comme elle le faisait toujours dans ces
dossiers-là.
M. Delorme (Michel): On a eu sa collaboration, M. le
Président, comme à l'habitude. Mme Livernois...
M. Ryan: C'est ça.
M. Delorme (Michel): ...entre autres, dans ce dossier-là,
a été remarquable.
M. Gendron: La pénitence, c'est quoi... Le
Président (M. Charbonneau): Allons! Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Je reporte le projet à la semaine prochaine.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Non, mais je pense que c'est bon que les choses soient
faites correctement, hein?
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre,
avant de procéder article par article, est-ce que vous voulez avoir des
échanges avec les requérants sur l'explication ou si on est
prêts à procéder?
M. Ryan: Je crois que...
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: ...ça serait bon que peut-être M. Delorme
nous explique le fond du problème. Si vous pouvez nous résumer
exactement l'objet du projet de loi avant qu'on aborde l'étude article
par article, comme nous le faisons d'ordinaire. Si nous nous entendons
très bien sur l'essentiel, le reste ira tout seul.
M. Delorme (Michel): M. le Président, pour répondre
au ministre, en fait, c'est un peu technique, mais je pense qu'effectivement il
faut un peu retourner en arrière pour voir exactement la dimension du
problème qui est visé ou qui est l'objet du projet de loi
276.
Le projet de la Citière est un projet qui avait comme promoteur
Gulf OU Real Estate Development Corporation qui, en fait, était la
filiale immobilière de Gulf U.S. C'était donc un projet immense,
projet de ville nouvelle qui avait été promu au début des
années soixante-dix et qui a vu le jour, avec ses premières
constructions, vers 1975-1976.
La mise en place d'un tel projet impliquait une révision en
profondeur de la taxation municipale. Donc, avec le concours du
ministère des Affaires municipales, la ville de La Prairie, à
l'époque, avait révisé l'ensemble de sa taxation. Et,
comme le projet Gulf était un projet particulier qui avait des
dimensions commerciales, résidentielles, institutionnelles et qui
prévoyait la cohabitation de ces différents
éléments d'urbanisation, alors Gulf avait souhaité,
à l'époque, que la taxation soit faite sur la base de
l'évaluation des immeubles, avec évidemment les
conséquences que ça pouvait comporter à partir du moment
où le projet évoluait dans un sens ou dans l'autre. Alors donc,
avec l'accord de toutes les parties impliquées à l'époque,
dont celle du gouvernement et de la Commission municipale à
l'époque qui, en fait, approuvait les règlements d'emprunt, cette
taxation-là avait été élaborée et mise en
place.
Évidemment, une taxation basée sur l'évaluation
requiert la prise de mesures d'équilibre en fonction de
l'évolution du projet. Alors, en 1976, on s'est d'abord rendus à
l'évidence que le nombre de constructions ou le type de constructions
n'était pas nécessairement ce qui avait pu être
prévu en 1973 ou en 1974. On s'est donc retrouvés avec des
terrains, des constructions résidentielles, mais non pas des
constructions commerciales types hôtels, centres commerciaux, etc. Tout
ça, ça débutait. Alors, forcément, moins il y a de
bâtiments, plus ces bâtiments paient en raison de la valeur,
puisque ce sont ces bâtiments qui représentent la valeur.
Alors, il y a donc un premier ajustement qui est intervenu ou une
première mesure d'équilibre qui a été introduite en
1976 et qui a donné lieu à des ententes avec le promoteur
immobilier à l'effet que l'excédent de 2,25 $ les 100 $
d'évaluation allait être assumé par Gulf, le promoteur
immobilier. Donc, à toutes fins utiles, on envoyait des comptes de taxes
de 2,25 $ les 100 $ d'évaluation, tous les gens savaient à peu
près ce
qu'ils allaient devoir payer au moment où ils achetaient une
résidence, et, comme le projet, à un moment donné,
impliquait qu'il y aurait suffisamment de constructions, la participation de
Gulf cesserait au moment où il n'y aurait plus d'excédent de 2,25
$ les 100 $ d'évaluation des immeubles aux fins de payer les
infrastructures majeures. Et je vous rappelle qu'il s'agissait
d'infrastructures vraiment importantes: construction d'un lac, etc.
Deuxième mesure. En 1982, on s'est rendu compte qu'à
partir de 1976 jusqu'au début des années 1980, 1981, 1982 la
situation du bâtiment subissait des fluctuations absolument
imprévisibles. La valeur des bâtiments avait monté d'une
façon qui n'était pas prévue, de telle sorte que
même la participation du promoteur immobilier était devenue, de
l'avis du conseil municipal de La Prairie et de l'avis de tous les autres
intervenants puis de ceux à qui on en parlait, le gouvernement ou les
membres de la commission, à l'époque... Bon, tout le monde
était d'avis qu'effectivement il y avait là un problème,
parce que la valeur des bâtiments n'était pas ce qui était
prévu.
Alors, encore là, la ville s'est assise avec le promoteur et a
négocié, au début des années quatre-vingt
ça a été conclu, je pense, en décembre 1982
de nouvelles ententes avec Gulf au terme desquelles ententes Gulf acceptait que
la valeur des immeubles soit fixée au terme d'une convention. Donc, on
pourrait parler d'une taxation qui était basée sur de la valeur,
mais une valeur qui était fictive, qui n'était pas
nécessairement la valeur qui était au rôle
d'évaluation en vigueur. Bon. Deuxième mesure. Et, donc, à
compter de 1982, Gulf reçoit ou le promoteur reçoit
l'excédent de 2,25 $ les 100 $ d'évaluation de la valeur des
immeubles du projet La Citière, basé évidemment sur une
valeur fictive des immeubles, et les contribuables reçoivent
l'excédent... Gulf reçoit l'excédent, je m'en excuse, et
les citoyens reçoivent un compte de taxes basé sur 2,25 $ les 100
$ d'évaluation.
La participation de Gulf en fonction de la valeur des immeubles a
été réelle jusqu'au début ou vers 1989. À
compter de ce moment-là, il n'y avait plus d'excédent de 2,25 $
les 100 $ d'évaluation, et ceci, en fonction du nombre de
bâtiments et de leur valeur. Alors donc, Gulf ayant cessé de
participer au paiement des infrastructures, on s'est comportés comme si
effectivement on se retrouvait dans la même situation. Alors donc, on a
réparti le fardeau fiscal d'une façon qui n'est pas en accord
avec la réglementation ou avec les mots exacts qui étaient
utilisés dans les différents règlements d'emprunt qui
concernaient le projet La Citière, d'où la difficulté,
difficulté qui a été identifiée au cours de 1992
plus précisément et qui a fait l'objet de l'analyse à
laquelle Mme Tremblay a fait renvoyer il y a quelques instants.
Alors donc, on s'est rendu compte, lorsqu'on a fait une pause et qu'on a
regardé l'ensemble de la taxation, que dans les faits on ne taxait pas
suivant ce qui était strictement prévu dans la
réglementation. Et, deuxièmement, on s'est rendu aussi compte
qu'il y avait lieu de procéder à un nouvel équilibre, ce
qui a été fait avec l'adoption, au cours de 1993, du
règlement 937-M qui a été approuvé par le
ministère, par le ministre en décembre 1993, mais qui corrige la
situation pour le futur, donc à compter du 1er janvier 1994. Cependant,
pour la situation qui a prévalu avant le 1er janvier 1994, il n'y a pas
d'autre solution, pour légaliser la façon de procéder qui
a été utilisée par la ville, que l'adoption d'un projet de
loi, d'où le projet de loi 276.
Je pense que je résume assez bien le but du projet de loi et ses
paramètres.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, merci, Me Delorme.
M. le ministre.
M. Ryan: Est-ce qu'il y a eu discussion publique autour du projet
de loi dans le quartier concerné? (10 heures)
M. Delorme (Michel): Bien, il y en a eu, M. le Président,
il y a eu des discussions au niveau du conseil municipal. Il y a eu de
l'information. Évidemment, il y a eu des avis publics qui ont
été donnés et il y a eu des réponses qui ont
été communiquées lorsqu'il en a demandé, mais il
n'y a pas eu de consultation comme telle, à ma connaissance, au
niveau... dans le sens formel de la consultation ou de l'approbation, des
mesures d'approbation qui sont prévues par la loi.
Cependant, M. Rouillier, qui est ici avec moi, avec nous aujourd'hui,
sera en mesure de vous dire qu'effectivement son bureau était ouvert. Il
est le trésorier. Alors, le service de la trésorerie était
en mesure de répondre et a effectivement répondu aux
différentes questions qui ont été posées au cours
de la période où on avait donné des avis publics
relativement à l'introduction du projet de loi 276. Mais,
également, il faut bien voir que ceci se produit, ces avis publics sont
donnés à peu près en même temps où la
discussion qui entoure le projet de loi 276 se tient, en même temps que
se tiennent les discussions qui, celles-là, sont plus importantes
qui entourent le règlement 937-M, qui, lui, veut mettre en place
les mêmes mesures que celles qui sont visées par le projet de loi,
mais à compter du 1er janvier 1994.
Cependant, en vertu de la loi, ce règlement a été
publié dans les journaux, et toute personne pouvait faire des
représentations, et il y a eu effectivement des représentations
qui ont été faites, à ma connaissance, auprès du
ministère.
M. Ryan: Peut-être le trésorier pourrait nous dire
quelle sorte de représentations il a reçues.
M. Rouillier (Jacques): Justement...
Le Président (M. Charbonneau): Monsieur, excusez-moi, pour
fins d'identification au Journal des débats, M. Rouillier.
M. Rouillier (Jacques): Rouillier, oui, trésorier
de la ville de La Prairie. Effectivement, suite à la parution
dans les journaux locaux, j'ai eu six personnes qui ont passé dans mon
bureau pour avoir des explications au niveau du projet de loi et, en même
temps, presque en même temps, de l'adoption du règlement 937-M
pour le futur. Des discussions qui ont duré en moyenne une heure et
demie dans chacun des cas. Et les gens ont très bien compris la
situation, parce qu'il y en avait là-dedans, justement, qui habitaient
le secteur depuis Tannée 1976.
Sur les six que j'ai rencontrés, il y en avait quatre, personnes,
qui étaient des vieux résidents et deux nouvelles personnes qui
avaient deux ans dans le secteur. Et elles ont toutes très bien compris
la situation, et il n'y a pas eu de problème. C'est les seules que j'ai
vues.
M. Ryan: Les irrégularités qui ont eu lieu au cours
des dernières années, avez-vous une idée de ce que
ça a représenté comme charge additionnelle pour certains
contribuables? Avez-vous fait ce calcul-là?
M. Delorme (Michel): Oui. Tous les calculs, toutes les
simulations imaginables ont été faits. Et, effectivement, la
mesure, en fait, apportée par le projet de loi... pas le projet de loi,
mais par le règlement 937, c'était de mettre en place une
situation qui permettait qu'il y ait un équilibre puis une
équité fiscale. Et on s'est rendu compte qu'effectivement la
façon dont la taxe était imposée... non pas
imposée, mais avait été prélevée
était équitable. Et le travail auquel s'est employée la
ville de La Prairie a été précisément de confirmer
ça par une nouvelle réglementation où,
précisément, on a voulu que les écarts qui existaient,
quant au fardeau fiscal, entre les différents comptes de taxes qui
étaient transmis aux différents contribuables soient respectables
et respectent des normes, des limites qui étaient
considérées comme étant acceptables. Et, à toutes
fins utiles, toutes les simulations, M. le ministre, qui ont été
faites nous permettent de constater qu'on suit à peu près le
même, à peu de chose près, exactement la même
situation que celle qui a prévalu antérieurement. Cependant,
encore là, si on prend le texte, tel qu'il le prévoyait, compte
tenu du fait qu'il n'y avait plus de tiers qui participaient au paiement des
taxes, bien, ce n'est pas ça que... Et là, à ce
moment-là, si on avait appliqué les simulations qu'on a faites et
les calculs qu'on a faits au moyen de l'informatique, les présentations
informatisées nous indiquent que ça aurait été
absolument catastrophique, dans certains cas, pas dans tous les cas, mais, dans
certains cas, il y aurait eu une répartition qui n'était
absolument pas en accord avec les principes d'équité qui devaient
recevoir application dans ça.
M. Ryan: Le règlement 937-M, à quelle date a-t-il
été déposé au conseil, puis adopté?
M. Delorme (Michel): L'adoption du règlement 937-M... il a
été approuvé le 15 décembre 1993, M. le ministre,
et il a été adopté par le conseil le 8 juin 1993.
M. Ryan: Très bien. Vous savez, c'est toujours avec
beaucoup de réticences que nous sommes saisis d'un projet comme celui-ci
puis que nous concluons à la nécessité de l'approuver. On
a beaucoup hésité. Ça a pris un certain temps de
consultation parce que, revenir en arrière, là, comme on le fait,
ce n'est jamais particulièrement intéressant, mais il semble que
ce soit le moindre mal dans les circonstances, que ce soit la solution qui soit
le plus susceptible de permettre à la ville de conduire ses affaires
fiscales de manière ordonnée dans l'avenir. Par
conséquent, nous autres, nous allons souscrire à ce projet.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, rapidement, je pense que la plupart des
questions ont été posées. C'est évident que,
lorsqu'il s'agit de revenir sur des situations antérieures, il faut y
aller avec énormément de prudence pour ne pas créer de
droit nouveau, sauf que dormez tranquille pour le reste de la journée et
les semaines qui suivront parce que, dans des projets de loi privés,
revenir en arrière, je veux dire, ce n'est pas un
précédent ce matin, là. Alors, je veux dire, je veux bien
que le ministre indique qu'il y a eu des hésitations sur ce projet de
loi là, mais sûrement pas parce qu'il s'agissait d'un
précédent. C'est le cas de beaucoup de législations, non
pas dans le cas des bills privés, je veux dire, on va le voir dans
d'autres tout de suite, on l'a vu dans d'autres. Souvent, c'est pour
régler une situation où l'évaluation, l'analyse nous
conduit à: il n'y a pas moyen de régulariser l'affaire sans
créer davantage de risques de pénaliser les citoyens.
Ici, il me semble qu'à partir du moment où la grandeur du
projet ne s'est pas réalisée dans toutes ses phases, parce que
c'est ça qui est arrivé, dans le fond, il y avait lieu... Puis
c'était quoi? À peu près 15 %, si ma mémoire est
bonne, 15 % à 20 % du projet qui s'est réalisé?
M. Delorme (Michel): M. le Président, j'ai de la
difficulté à évaluer la proportion du projet, parce qu'il
faut considérer le projet dans toute sa dimension. À partir du
moment où il y a des hôtels qui ne se réalisent pas,
à partir du moment où c'est du résidentiel unifami-lial au
lieu des édifices en hauteur, c'est pour ça que... Mais on peut
parler de quoi? Vingt pour cent du projet, à peu près 20 %, mais
avec les limites que je viens d'indiquer, parce que, en fait, comment on
compare une résidence unifamiliale avec un hôtel de 400
chambres?
M. Gendron: C'est quoi, le degré d'information de vos
citoyens sur ce projet de loi là? Est-ce que la plupart des citoyens
sont informés?
M. Rouillier (Jacques): Oui, bien, en fin de compte, on l'a
publié même dans les journaux locaux. Puis je pense que, les
citoyens, ils sont au fait du projet de loi. J'ai eu même des citoyens,
comme je l'ai
mentionné tantôt, qui sont venus dans mon bureau pour avoir
de l'information à nouveau sur ce projet de loi là parce que,
comme je l'expliquais tantôt, il y a eu aussi en même temps, ou
à peu près en même temps, l'adoption du règlement de
la ville, 937, qui était pour le futur. Alors, tout s'est fait,
là, en même temps.
M. Gendron: Mais, des oppositions écrites, vous n'en avez
pas reçu?
M. Rouillier (Jacques): Pas chez nous.
M. Gendron: Alors, moi, je n'ai pas de problème là,
parce que, comme je l'ai dit, M. le ministre a posé les questions pour
éclairer davantage. Les explications ont été
données. Les articles comme tels sont assez clairs, et je n'ai pas
d'objection à concourir à l'adoption immédiatement.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: Oui, je pense bien que, dans les circonstances, on n'a
pas autre chose à faire. Je rappelle, c'est très rare qu'on va
légiférer rétroactivement sur des mesures fiscales
instituées par une municipalité.
M. Gendron: Ah! des mesures fiscales.
M. Ryan: C'est ce que nous faisons, là. C'est ce que nous
faisons. Puis on comprend... Quand j'ai été saisi du dossier il y
a déjà quelques mois, ça m'embarrassait
profondément. J'en avais parlé avec le député de La
Prairie à l'époque. Il voulait bien m'assurer qu'il ne viendrait
pas combattre un projet si nous avions une mesure comme celle-ci, et ça
avait été discuté avec les intéressés. Et je
dois dire, M. le Président, que je n'ai reçu aucune
représentation de la part de citoyens de La Prairie depuis qu'il est
question de ce projet de loi. Il a quand même été
déposé il y a déjà plusieurs semaines maintenant.
Il a été publié dans les journaux locaux, comme le disait
le trésorier. En conséquence, je pense que nous avons toutes les
raisons légitimes de penser que ce projet de loi ne suscite pas de
difficultés majeures du point de vue de la population. Comme il va
rétablir une situation d'équité quand même... C'est
un cas, ça, où on était dans l'illégalité.
Il fallait le corriger, mais pas nécessairement dans l'injustice. C'est
que ça montre qu'il faut être prudent avec des gros projets aussi.
Il y a des gros promoteurs qui viennent se présenter, souvent avec des
très belles théories et des très beaux projets, puis,
quand ils ne sont plus capables de faire face à leurs obligations, les
choses changent bien gros. Ça nous montre qu'il faut toujours être
prudent. Et ça nous fait plaisir, monsieur, madame aussi, ça nous
fait plaisir de concourir à l'adoption de ce projet de loi qui va
permettre de régulariser la situation. (10 h 10)
Étude détaillée
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous sommes
maintenant prêts à procéder article par article. Alors,
j'appelle maintenant l'article 1 du projet de loi 276. Alors, est-ce que
l'article 1 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 1 étant
adopté, j'appelle maintenant l'article 2.
M. Ryan: Adopté. M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. J'appelle
l'article 3.
M. Ryan: Adopté.
M. Gendron: Oui. Il n'y a pas de cause pendante, M. le
greffier?
M. Delorme (Michel): Non, il n'y a pas de cause pendante.
M. Gendron: Merci. Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 3 étant
adopté, j'appelle l'article 4.
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Est-ce que
le préambule du projet de loi 276, Loi concernant la ville de La
Prairie, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que le titre du
projet de loi est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que le projet de loi
dans son entier est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. M. le
ministre, pour le mot de la fin.
M. Ryan: Alors, on vous remercie. Et bonne chance!
Mme Tremblay (Louise): On vous remercie beaucoup, M. le ministre
Ryan, ainsi que votre gouvernement.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Tremblay (Louise): Je vais me reprendre pour tout à
l'heure. Le manque d'expérience fait qu'à un moment donné
on acquiert des choses... Alors, je vous remercie beaucoup au nom de notre
conseil municipal.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Vous n'avez pas à vous reprocher ce que vous
avez bien fait. Voyons donc!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: II faut toujours attendre, comme vous l'avez bien
fait. C'est d'avoir de l'expérience de remercier le ministre à la
fin, parce que, au début, il y a un grand risque.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Si vous y allez trop fort, il y a un grand risque que
ça s'étire, que le questionnement perdure et vous n'avez pas la
garantie...
Mme Tremblay (Louise): Mais ce n'était pas le fond de ma
pensée.
M. Gendron: Non, je sais bien. Bonne chance! Bonjour. Merci.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, merci de votre
présence. Je suspends les travaux pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 10 h 13)
(Reprise à 10 h 18)
Projet de loi 268
Le Président (M. Charbonneau): La commission reprend ses
travaux. Nous en sommes maintenant à l'étude du projet de loi
268, Loi concernant la ville de Waterloo. J'inviterais les requérants du
projet de loi à bien vouloir s'avancer.
Alors, M. le ministre et M. le député d'Abitibi-Ouest, si
vous le permettez, en l'absence de M. Roger Paré,
ex-député de Shefford, qui était le parrain, initialement,
du projet de loi, et en attendant la motion officielle de l'Assemblée
nationale pour nommer un autre parrain, je vais procéder ce matin au
parrainage du projet de loi 268.
Remarques préliminaires
Alors, ce projet de loi d'intérêt privé a pour but
de soustraire du parc industriel créé par le règlement
90-531 de la ville de Waterloo une superficie de 25,5 ha. Il s'agit d'obtenir
l'autorisation de convertir ces 25,5 ha de son parc en zone commerciale. Alors,
voici l'essentiel du projet de loi 268 et, pour d'autres informations, je vais
céder la parole à M. le maire et son équipe.
Auditions
Ville de Waterloo
M. Bélanger (André): Merci, M. le
député.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le maire
Bélanger, la parole est à vous. (10 h 20)
M. Bélanger (André): Merci. M. le
député, M. le ministre. Nous, écoutez, la raison de notre
demande ici, ce matin, c'est que, voilà six ans, la ville de Waterloo
s'était appropriée une superficie de terrain qui longeait
l'autoroute 10, naturellement dans l'éventualité de faire un parc
industriel. Et, ça, disons que cette vocation-là n'a pas
changé, mais les années se sont suivies et il y a eu un
développement qui a eu lieu aux alentours de cette superficie de terrain
là.
Premièrement, il y a un musée, côté
touristique, qui s'appelle le Musée safari nature. À environ 2500
pi de là, il y a un développement domiciliaire de... C'est haut
de gamme. Aussi, à environ 4000 pi, il y a la piste cyclable. Tout
ça pour vous dire que, dans les années qui ont suivi
l'acquisition de cette portion de terrain là, il y a eu un
développement touristique qui s'est fait. Nous, la raison de...
d'ailleurs, je pense que M. le ministre Ryan... Nous, avec une population de
4000 citoyens, nous essayons d'aller chercher, si vous voulez, le maximum de
revenus autant que possible pour rentabiliser, si vous voulez, l'administration
municipale.
Et aussi, quand nous avons fait des approches avec certains industriels,
on s'est aperçu qu'il y a certains parcs industriels qui ont des
services aussi. On ne vous parle pas des services de motels ou quoi que ce
soit. C'est surtout, si vous voulez, une station de gazo-line, un petit
dépanneur, un restaurant. Tout ça pour vous dire que
l'administration municipale, avant de déposer une demande de bill
privé ici, nous avons fait aussi l'étude d'implantation des
travaux d'infrastructure. Vous savez pertinemment bien que, si on implante un
certain service d'infrastructures sur cette superficie-là, c'est
beaucoup moins onéreux côté commercial et, aussi, c'est
plus rentabilisé dans les prochains mois. Donc, la raison de notre
demande, M. le ministre, je pense qu'on n'exagère pas, on aimerait bien
que vous obtempériez au changement de zonage qu'on stipule, 25 acres...
25 ha, c'est-à-dire.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, M. le maire. M. le
ministre.
M. Ryan: M. le maire, ça nous fait bien plaisir
de vous accueillir parmi nous aujourd'hui. Je pense que vous constaterez
que, des deux côtés de la table, nous avons intérêt
à vous être agréables, étant donné la
circonscription d'où vous venez.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Comme j'aurai l'occasion de vous rencontrer plus tard
dans la journée sur un terrain encore plus intéressant,
malgré que celui-ci est quand même celui qui attire le plus notre
attention comme citoyens du Québec, je voudrais en venir directement
à l'objet du projet de loi. Je pense que les considérations que
vous nous apportez sont tout à fait pertinentes, étant
donné les développements qui sont survenus dans le secteur
où est situé le terrain en question. Nous comprenons très
bien que la municipalité de Waterloo veuille avoir le pouvoir
d'aliéner ce terrain à des fins autres qu'industrielles. Et il
nous fera plaisir de faciliter l'adoption du projet de loi après qu'on
vous aura peut-être demandé quelques explications additionnelles
tantôt.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, très simplement. Bienvenue, M. le maire,
ainsi que les gens qui vous accompagnent. Je sais que si mon ex-collègue
était ici sa présence témoignerait que ça fait
sûrement depuis une dizaine d'années et au-delà
parce que, Roger, c'était depuis 1980, je pense... Alors, je sais qu'il
vous a servis très adéquatement. Il s'agit juste de se rappeler
tous les éloges qu'on lui a faits au moment où il a dû,
malheureusement en ce qui nous concerne, annoncer la décision qu'il a
annoncée. Alors, nous, continuer de vous être agréables,
ça ne sera pas difficile; on sait qu'on l'a été depuis
qu'il vous servait correctement.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Ça me fait plaisir de vous recevoir ce matin.
Quant au projet de loi, oui, tantôt, on aura une couple de questions.
Quant à nous, c'est un projet de loi nécessaire, mais qui ne fait
aucun problème par rapport aux objectifs que vous voulez poursuivre.
Parce qu'il arrive, dans le temps, que les vocations retenues ou prévues
sur des acquisitions n'ont pas nécessairement la même
capacité de se réaliser. Donc, il faut apporter des modifications
pour vous permettre de vous adapter à la réalité 1994, et
c'est dans ce sens-là, je pense, que le projet de loi est
présenté. On en comprend comme il faut la quintescence et on sera
très heureux de concourir à l'adoption le plus rapidement
possible, mais sans égard à ce qui se déroule dans le beau
et grand comté d'Orford...
Des voix: Shefford.
M. Gendron: Shefford, pardon. Mais Orford est dans le deuil.
Une voix: ...
M. Gendron: Orford est dans le deuil, oui.
Une voix: C'est un beau comté.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, M. le
député. Alors, est-ce que nous sommes prêts à
procéder article par article ou si vous voulez qu'on ait des
échanges?
M. Ryan: Peut-être qu'on pourrait demander... Si vous
voulez nous dire, qu'est-ce que vous avez comme parc industriel à
Waterloo?
M. Bélanger (André): Actuellement, nous en avons
un, parc industriel, d'une superficie d'environ sept, huit acres, qui a des
services, qui est dans un site, si vous voulez... Quand je parle de ce
site-là, il est existant depuis une vingtaine d'années. C'est
situé entre Waterloo et Bromont, sur la route 243. Il y a encore
quelques places. Aussi, ce site-là est desservi complètement.
Toujours que la raison pour laquelle... il faudrait se situer aussi... pourquoi
la ville avait acquis ce terrain-là, la partie de terrain dont on parle
ce matin. C'est que ça avait été acquis par le centre de
détention qui s'appelle le Centre de réhabilitation de Waterloo.
Il avait acquis une grande superficie de terrain et, à un moment
donné, comme le député Gendron a mentionné, au fur
et à mesure des années, le ministère public s'est
aperçu qu'il avait peut-être un peu trop grand de terrain. D nous
l'avait offert. Nous, on a négocié et, naturellement, ça
ne nous avait pas été donné. La ville avait
déboursé un montant de 180 000$ pour l'acquisition de ce
terrain-là, surtout le site, disons, quand on dit tout près de
l'autoroute 10. Et ce qui a donné, si vous voulez, plus d'ampleur au
parc et aussi à la demande qu'on vous fait, c'est que, depuis
l'année dernière, nous avons une sortie, nous avons des
bretelles. Antérieurement, nous étions desservis par la sortie
78, située à Bromont, et la sortie 90, située à
Lac-Brome. C'est une des raisons pour lesquelles, nous, on veut maximiser, si
vous voulez, nos efforts sur ce terrain-là au lieu du terrain que M. le
ministre vient de mentionner. Nous avons un terrain existant depuis une
vingtaine d'années, mais la demande de ce matin, c'est sûr, c'est
de dézoner une partie. On ne veut pas dire: On prend le parc industriel
et on le dézone complètement, zone commerciale. C'est seulement
une partie, parce que la partie qui va nous rester, environ, quoi? une centaine
d'acres, c'est sûr qu'on va l'exploiter à des fins
industrielles.
M. Ryan: Sur la même propriété qui avait
été acquise du centre pénitentiaire?
M. Bélanger (André): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: Et, le parc industriel dont vous avez parlé
tantôt, à quelle distance se trouve-t-il, lui?
M. Bélanger (André): Environ trois milles. M.
Ryan: Environ trois milles? M. Bélanger (André): Oui,
oui. M. Ryan: O.K.
M. Bélanger (André): Et comme je le disais tout
à l'heure, M. le ministre, c'est sûr que le site n'est pas
à comparer. Il y a un achalandage...
M. Ryan: Et l'évaluation de ce terrain-là que vous
voulez vendre, par rapport à ce que vous l'avez payé, qu'est-ce
qu'elle est actuellement?
M. Bélanger (André): Écoutez, là...
Actuellement, nous autres, l'évaluation, là, c'est...
M. Ryan: Avez-vous fait faire une... M. Bélanger
(André): Pardon?
M. Ryan: Vous n'avez pas fait faire d'appréciation?
M. Bélanger (André): Non, non. Nous, on n'a pas...
C'est sûr que l'évaluation va augmenter avec l'implantation de
certaines industries ou commerces, si vous voulez. Actuellement, c'est un
terrain vierge. Il est vacant.
M. Ryan: Et, vous autres, votre intention, c'est de vendre
ça pour du développement commercial?
M. Bélanger (André): Une partie. Mais ce n'est pas
l'intention, M. le ministre, comme je vous le disais, de faire de l'argent et
se paqueter. Ce n'est pas l'intention. C'est surtout de développer,
amener plus d'achalandage chez nous. Comme je vous le disais tout à
l'heure, il y a bien des endroits aussi, dans des villes comme la nôtre,
où ces parties de terrain là sont quasiment données pour 1
$, mais là, avec la Société immobilière du
Québec, disons, la politique est différente. Je comprends qu'il
faut que vous rentabilisiez vos propriétés. Mais, nous, on l'a
négocié à 180 000 $. Pour chez nous, c'est un
déboursement assez onéreux. Ça fait que, si on l'a
déboursé, c'est parce qu'on a l'intention aussi de s'en servir au
point de vue industriel. Le côté commercial, chez nous, on ne veut
pas exploiter ça dans le genre... comme Bromont exploite, aussi bien que
Granby ou Magog. C'est surtout certains services qui seraient
nécessaires aux industriels qui s'implanteraient là.
M. Ryan: À quelle distance ça se trouve, ça,
de la prison?
M. Bélanger (André): Pardon?
M. Ryan: À quelle distance ça se trouve de la
prison? C'est juste à côté?
M. Bélanger (André): Écoutez, la prison...
Une voix: Deux milles et demi. Deux milles.
M. Bélanger (André): Maximum deux milles, deux
milles.
Une voix: Deux milles en voiture.
M. Bélanger (André): Oui, deux milles en
voiture.
M. Gendron: Oui, parce que, deux milles à pied, c'est plus
court?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Beaudoin (Marc): Non, c'est parce qu'il faut faire un grand
détour.
M. Bélanger (André): Non, le chemin est plus
facile.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Je pensais que deux milles, moi, c'était deux
milles.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest. (10 h 30)
M. Gendron: Oui. C'est bien. J'ai une seule question. Vous avez
mentionné que c'est 25 ha à peu près que ça va
libérer, l'aliénation proposée. Des 25 ha, il y en aurait
combien alloués au commercial? Tous les 25 ha?
M. Bélanger (André): Tous les 25, parce que la
superficie totale du terrain, là, c'est 104 ha.
M. Gendron: Oui, donc, à peu près le quart sera
commercial.
M. Bélanger (André): Oui.
M. Gendron: Est-ce que, actuellement, vous avez certaines
demandes?
M. Bélanger (André): Non. Écoutez, il y a
des approches de faites, M. le député, mais de là à
dire concrétisées... C'était assez difficile d'aller plus
loin dans le dossier...
M. Gendron: Tant que...
M. Bélanger (André): ...tant qu'on ne savait pas
que...
M. Gendron: C'est ça.
M. Bélanger (André): ...le bill serait
accepté par la Chambre, ici, là.
M. Gendron: Ça fait combien de temps que le processus est
enclenché pour aliéner ces parties de territoire qui n'ont plus
la vocation souhaitée du début?
M. Bélanger (André): Ah, j'oserais dire depuis un
an et demi, M. le député.
M. Gendron: Et il n'y a pas de citoyens qui ont manifesté
de désaccord?
M. Bélanger (André): Non. Comme la ville qui nous a
précédés ici tout à l'heure, les gens sont au
courant, et...
M. Gendron: Us sont au courant et...
M. Bélanger (André): ...on n'a pas eu d'opposition
de qui que ce soit.
M. Gendron: Ça va. Merci.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre.
M. Ryan: On peut procéder à l'étude article
par article, M. le Président, oui.
Le Président (M. Charbonneau): On est prêts? M.
Ryan: Oui.
Étude détaillée
Le Président (M. Charbonneau): Alors, j'appelle l'article
1 du projet de loi 268. Est-ce que l'article 1 est adopté?
Une voix: Adopté. M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): J'appelle maintenant
l'article 2. Est-ce que l'article 2 est adopté?
M. Gendron: C'est le 9 mars qu'on marque? Adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'annexe du
projet de loi 268 est adoptée?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que le
préambule du projet de loi 268 est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que le titre du
projet de loi 268 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Ryan: On va vous souhaiter bonne chance. Le
Président (M. Charbonneau): M. le maire.
M. Bélanger (André): M. le ministre, MM. les
députés, on tient à vous remercier beaucoup pour votre
compréhension et soyez assurés que, cette demande de changement
de zonage, on va s'en servir à bon escient, c'est-à-dire pour
l'expansion de notre ville. Je vous remercie beaucoup.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, merci, M. le
maire.
M. Bélanger (André): Merci.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, avant de
procéder à l'étude du prochain projet de loi, soit celui
concernant la ville de Saint-Laurent, je suspends les travaux pour deux
minutes.
(Suspension de la séance à 10 h 33)
(Reprise à 10 h 42)
Projet de loi 275
Le Président (M. Charbonneau): La commission reprend ses
travaux. Nous en sommes à l'étude du projet de loi 275, Loi
concernant la ville de Saint-Laurent.
Alors, j'invite maintenant M. le député de l'Acadie, qui
va agir comme parrain de ce projet de loi, à nous adresser la parole. M.
le député.
Remarques préliminaires M. Yvan
Bordeleau
M. Bordeleau: Merci, M. le Président. Alors, je voudrais
saluer M. le maire Paquet, qui est accompagné
aujourd'hui de M. Lebeau, directeur général, de Me
Rochette, Me Saint-Pierre et également d'un conseiller municipal, M.
Ghali, qui est actuellement absent. Je voudrais également saluer la
présence de M. Rousseau, le chef du Mouvement civique, qui est
accompagné d'un certain nombre de conseillers, qu'il pourra nous
présenter tout à l'heure et qui a demandé d'intervenir sur
le projet de loi d'intérêt privé 275, Loi concernant la
ville de Saint-Laurent.
Alors, essentiellement, le projet de loi 275 touche surtout au
comité exécutif et aux relations entre le conseil et le
comité exécutif. Alors, on retrouve dans le projet de loi
certains articles relatifs au nombre de membres du comité
exécutif, aux modalités d'élection, de nomination, de
remplacement. Certains articles portent également sur le fonctionnement
du comité exécutif et sur les pouvoirs du comité
exécutif. Il y a également un article qui touche un autre sujet,
qui est celui de la protection du blason et du logo de la ville de
Saint-Laurent, l'article 17.
Alors, il y a certaines modifications qui seront
présentées concernant ce projet de loi là au fur et
à mesure qu'on abordera l'étude détaillée du projet
de loi article par article.
Alors, ça termine ma présentation et M. le maire pourra
compléter, à ce moment-là expliquer un peu plus son
objectif.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, M. le
député. Alors, maintenant, j'invite M. le maire à nous
présenter son équipe. Vous avez la parole pour de plus amples
explications sur le projet de loi 275.
Audition de la requérante
M. Paquet (Bernard): M. le Président, M. le ministre des
Affaires municipales, M. le porte-parole de l'Opposition officielle en
matière municipale, M. le député de l'Acadie, M.
Bordeleau, parrain du projet de loi 275, et distingués membres de cette
commission. Premièrement, nous avons déposé une fiche qui
comporte tous les renseignements dont vous pouvez avoir besoin pour la ville de
Saint-Laurent.
Je voudrais vous présenter aussi l'équipe qui
m'accompagne. À mon extrême droite, Pierre Lebeau, directeur
général de la ville de Saint-Laurent, Jean Rochette, conseiller
juridique, et Mario Saint-Pierre, conseiller juridique. Il y a M.
François Ghali aussi, qui doit venir bientôt.
Permettez-moi d'abord de vous exprimer la profonde gratitude de la ville
de Saint-Laurent pour le temps et l'attention que vous avez consacrés et
que vous consacrerez encore aujourd'hui à l'étude du projet de
loi 275 concernant la ville de Saint-Laurent. Tout au long du processus qui
nous a conduits devant vous, la ville de Saint-Laurent a
bénéficié d'une compréhension et d'une
collaboration constante pour lesquelles je tiens à vous remercier.
Nous sollicitons aujourd'hui votre appui dans notre recherche d'outils
de gestion efficaces, performants et économiques pour desservir la
population de Saint-Laurent. Celle-ci est au nombre de 72 000 personnes,
auxquelles s'ajoutent les 80 000 autres qui viennent y travailler chaque jour.
Saint-Laurent est d'ailleurs la seule ville au Québec à offrir
plus d'emplois, 90 750, que de citoyens. Nous vous invitons d'ailleurs à
consulter le document de présentation de Saint-Laurent qui vous a
été remis, pour une meilleure illustration des
particularités de notre ville. Une parenthèse pour dire que
l'évaluation totale de la ville de Saint-Laurent est de 6 500 000 000
$.
Le projet de loi 275 soumis à l'étude de cette commission
comporte deux volets: il s'agit de la création d'un nouveau
comité exécutif et de la protection des représentations
graphiques utilisées par la ville. Ce second aspect, que vous
retrouverez à l'article 17, vise à empêcher l'utilisation,
comme l'ont fait certaines entreprises privées par le passé, de
symboles identifiant un service ou un projet de la ville. Nous avons
constaté, notamment, que des entreprises utilisent un plan-image qui
identifie notre parc de haute technologie. Il est inacceptable que des
entreprises tentent, à notre insu, de tirer profit des projets et
services de la ville. Le projet de loi en empêcherait tout usage futur,
sans autorisation.
Mais le coeur du projet de loi 275 est la création d'un nouveau
comité exécutif. Pour bien apprécier l'opportunité
des changements désirés, il importe de savoir que les 15
élus qui composent le conseil municipal de Saint-Laurent gèrent
un budget annuel de 157 000 000 $ et 550 employés. Us ont adopté,
l'année dernière, 93 règlements et 1575
résolutions. Ils sont souvent saisis de dossiers très complexes
qui originent des secteurs industriel et commercial, très
présents dans notre ville. Le conseil doit aussi approuver, à
chaque année, le paiement de pas moins de 14 000 comptes, soit une
moyenne de 1200 comptes à chacune des séances du conseil. Il a
dû se pencher, au cours de la dernière année, sur
l'adjudication de 79 contrats de services et 172 contrats dont le montant
était inférieur à 100 000 $.
Les tâches purement administratives occupent un temps
précieux des séances du conseil qui devrait se concentrer
principalement sur l'orientation des politiques de la ville et l'affectation
générale des ressources des contribuables. Pour s'adresser aux
questions qui exigent vraiment son attention, le conseil de la ville de
Saint-Laurent doit être épaulé par un comité
exécutif qui aura pleins pouvoirs pour s'assurer de la mise en oeuvre
des politiques adoptées par le conseil et de l'administration courante
de la ville. Le comité exécutif doit aussi permettre de
réduire certains délais dans des prises de décision
causées par l'attente de la prochaine séance du conseil.
Même si Saint-Laurent est le pôle d'attraction de la haute
technologie au Québec, nous devons reconnaître que son
comité exécutif actuel est encore loin de l'autoroute
électronique. Il est composé de seulement trois membres qui ne
peuvent prendre aucune décision. Il ne fait que des recommandations au
conseil.
La population de Saint-Laurent, à l'instar de celle
des villes de Montréal, Québec, Laval, Longueuil,
Charlesbourg, Gatineau, Sherbrooke, Hull et Sainte-Foy, a droit à une
gestion plus efficace grâce à un comité exécutif
équipé pour mieux étudier les questions qui se
soulèvent et réagir plus rapidement aux problèmes de
l'administration courante. Il nous faut un comité exécutif de
cinq membres avec de véritables pouvoirs décisionnels. On se
réfère aux propositions 113 à 116 du livre m sur
l'organisation administrative des municipalités soumis en consultation
aux villes du Québec. (10 h 50)
Alors qu'elle fêtait encore récemment son 100e
anniversaire, la ville de Saint-Laurent a adopté «le
succès» comme mot d'ordre et philosophie. Ce succès
dépend de la capacité de la ville de s'ajuster à
l'expansion démographique et industrielle qu'elle connaîtra dans
les prochaines années. Nous prévoyons, en effet, qu'environ 25
000 personnes trouveront domicile dans les deux nouveaux projets
résidentiels actuellement en cours sur le territoire de la ville. Nous
sommes également très fiers de notre parc de
recherche-développement en haute technologie pour lequel
l'Assemblée nationale a conféré des pouvoirs
spéciaux à la ville de Saint-Laurent. Il reste 32 000 000
p2 de terrains industriels à développer à
Saint-Laurent. Saint-Laurent est l'un des moteurs économiques sur
lesquels compte le Québec pour favoriser son développement. Il
est donc légitime qu'elle reçoive les instruments qui lui
permettront de jouer ce rôle. À l'heure de la mondialisation des
échanges et de la compétitivité internationale,
Saint-Laurent veut se doter d'un comité exécutif performant qui
répondra plus adéquatement aux besoins grandissants de ses
citoyens résidentiels et corporatifs qui veulent développer la
ville.
Saint-Laurent s'est donné comme mission de consolider d'abord ses
acquis et d'accroître ses services aux entreprises afin de leur permettre
de se développer chez elle et alors que nous voulons toujours être
proactifs. Nous demandons votre collaboration en ce sens.C 'est d'ailleurs dans
ce même esprit de proche collaboration que nous discuterons aujourd'hui
d'un projet de loi différent du texte déposé à
l'origine auprès de la Direction de la législation de
l'Assemblée nationale. Nous vous avons remis copie de ce texte dans
notre pochette de présentation. D'abord, le projet de loi a
été scindé en deux afin que les ministères
concernés puissent étudier à leur guise nos demandes de
crédits de taxes pour personnes âgées et de pouvoirs
relatifs aux conduits souterrains et poteaux électriques. Nous
maintenons évidemment ces autres demandes et exprimons le souhait
qu'elles puissent être déposées prochainement auprès
de l'Assemblée nationale.
Nous avons également été sensibles à la
volonté du gouvernement qui souhaite que notre projet de loi s'inscrive
mieux dans le cadre de la réforme des lois municipales actuellement en
préparation. Le texte que nous proposions au départ sur le
comité exécutif reprenait des dispositions similaires
adoptées et toujours en vigueur dans plusieurs municipalités du
Québec, mais, dans la réforme législative en cours, on
préconise, semble-t-il, plus de souplesse dans l'attribution des
pouvoirs au comité exécutif afin que l'intervention de
l'Assemblée nationale soit moins nécessaire dans l'avenir au fur
et à mesure des besoins. Ce sont des préoccupations, M. le
ministre, que nous partageons.
Conséquemment, le projet de loi présenté à
cette commission a perdu ces aspects manquant de flexibilité tout en
permettant à la ville de Saint-Laurent de se doter d'un comité
exécutif disposant de tous les pouvoirs souhaités. Si cette
commission et ensuite l'Assemblée nationale adoptent ce projet de loi
275, il appartiendra au conseil de la ville de Saint-Laurent d'être
l'architecte du nouveau comité exécutif de la ville. Il en
dessinera les plans de façon à bénéficier de l'aide
d'un comité exécutif administrativement moderne et plus efficace
tout en restant le maître d'oeuvre de la construction d'une ville encore
plus prospère au service de ses citoyens. Je vous remercie de votre
attention.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, M. le maire, de
votre présentation.
J'inviterais maintenant le Mouvement civique, représenté
ici par M. Rodolphe Rousseau, M. Alan De Sousa, Mme Roy et M. Giannetti, de
s'avancer ici à ma gauche afin de nous faire part de leur point de
vue.
Audition des intervenants
M. Rousseau (J. Rodolphe): M. le Président, nous avons
quelques notes. Est-ce que nous pourrions vous les donner pour distribuer?
Le Président (M. Charbonneau): Absolument, M.
Rousseau.
M. Rousseau (J. Rodolphe): M. le Président, M. le
ministre, M. le maire, les membres du conseil de ville de Saint-Laurent et
évidemment les membres de la commission, je vous remercie de nous
recevoir et de nous donner l'occasion d'exprimer un autre point de vue sur la
composition du comité exécutif de la ville de Saint-Laurent.
J'aimerais présenter les gens qui m'accompagnent. Vous avez Mme
Micheline Roy, qui est membre du conseil municipal, M. Alan De Sousa, un
comptable agréé, qui est membre du conseil municipal, et M.
Alfred Giannetti, qui est ingénieur professionnel et aussi membre du
conseil municipal. Pour ma part, j'ai été membre du conseil
municipal pendant 16 ans, il y a déjà quelques années.
J'ai vécu sous deux régimes, un régime sans comité
exécutif, que j'ai absolument apprécié, et les quatre
dernières années avec un comité exécutif, tel que
nous en avons un à l'heure actuelle, que j'ai aussi beaucoup
apprécié.
J'ai trouvé que le comité exécutif, dans mon temps,
fonctionnait bien, avec les trois membres, et nous trouvons, nous, aujourd'hui,
que le comité exécutif de trois membres fonctionne bien. Je pense
que nos commentaires auront surtout trait à la question de la
division
des pouvoirs et ils reposeront sur l'essence même de
l'élection d'un conseil municipal qui doit véritablement seul
représenter les intérêts de ses électeurs et de son
quartier, de sa ville, et ne pas déléguer, totalement, du moins,
peut-être partiellement mais sûrement pas totalement, des pouvoirs
à un comité restreint.
Si nous jugeons qu'avec un comité exécutif de quatre ou
cinq personnes nous pouvons fort bien administrer la ville, pourquoi avoir 14
conseillers? Peut-être que nous pourrions repenser à une formule
d'un nombre de conseillers moins élevé et avoir une plus grande
démocratie autour de la table du conseil. Donc, voilà un peu
pourquoi nous sommes ici ce matin. Nous vous remercions de nous avoir
reçus, évidemment, et les modifications que nous
considérons à la charte de Saint-Laurent réduisent
considérablement, à notre point de vue, les pouvoirs et les
droits consentis aux membres du conseil.
Les qualités de services et l'intérêt des citoyens
ont été assurés en grande partie, au cours des
dernières années, par la participation directe des membres au
conseil de ville. L'expérience au conseil municipal a aussi
démontré l'importance de maintenir le conseil municipal comme
premier intervenant de l'intérêt des citoyens.
Nous craignons que plus le comité exécutif a de pouvoirs,
plus le niveau décisionnel sera éloigné des citoyens
payeurs de taxes. Nous sommes d'avis que le projet de loi
d'intérêt privé de Saint-Laurent constitue un abus de
pouvoir, tel qu'il a été présenté, et n'a d'autre
objectif que de limiter le rôle du membre du conseil au conseil
municipal.
La situation actuelle, vous la connaissez. Le conseil est formé
de 14 membres élus et un maire, et le comité exécutif est
formé du maire, évidemment, plus deux membres élus par le
conseil. Nous voulons surtout appuyer sur le fait que c'est important, à
notre avis, que les membres du comité exécutif soient élus
et pas nommés, parce que cette nomination par le maire pourrait amener
une situation absurde où le maire pourrait être minoritaire et le
conseil contrôlé par un petit nombre de gens qui sont
nommés par le maire au lieu de par la majorité du conseil.
L'article 1 dit: «II est constitué, pour la ville de
Saint-Laurent, un comité exécutif, composé du maire et de
quatre conseillers.» Nous ne croyons pas que l'administration municipale
ait subi un ralentissement au cours des dernières années dû
à la taille de son comité exécutif. Sûrement pas. Le
comité exécutif est fonctionnel. Il se rencontre une fois par
semaine; il dure probablement deux à trois heures les membres qui
m'accompagnent pourront sûrement faire état de la marche des
réunions du comité exécutif et les décisions
prises par le comité exécutif sont des recommandations faites au
conseil lors d'une assemblée mensuelle publique. Et cette recommandation
des décisions du comité exécutif qui revient au conseil
municipal amène au conseil municipal et amène aux conseillers
municipaux une opportunité d'être responsables devant
Félectorat et devant ceux qui les ont nommés pour qu'ils puissent
gérer les intérêts de la ville. Et nous y tenons beaucoup
que le comité exécutif puisse bien faire le travail de
préparation, de rédaction, d'analyse des dossiers, mais nous vous
demandons et nous insistons que le comité exécutif doit faire
rapport et obtenir l'approbation de ses décisions par le conseil
municipal de Saint-Laurent.
Nous ne voyons pas, à l'heure actuelle, de besoin d'augmenter de
trois à cinq. De plus, je pense que nous sommes à l'époque
où les paliers de gouvernement cherchent à réduire la
taille de l'État. Il semble, pour nous, inopportun, pour une ville comme
Saint-Laurent, progressiste et avant-gardiste, elle, de décider que,
nous, nous allons augmenter le nombre de membres au comité
exécutif. Il me semble que nous créons un autre palier
décisionnel. Et madame, un article que j'aimerais qu'elle lise, qu'elle
cite, de fait, un...
Le Président (M. Charbonneau): Mme Roy, à vous la
parole. (11 heures)
Mme Roy (Micheline): Merci. Il s'agit d'un extrait de «Les
administrations municipales québécoises». C'est un livre
qui est à la Bibliothèque nationale du Québec et où
on exprime une certaine inquiétude, c'est-à-dire que ça va
comme suit:
En créant un étage supplémentaire à
l'intérieur de la structure démocratique, le comité
exécutif s'érige en fief où s'opèrent la
rétention des informations, l'élaboration dans le plus grand
secret des politiques de la ville, c'est-à-dire trop souvent les
politiques du maire. Là où il existe un comité
exécutif, c'est toujours le maire qui, directement ou indirectement,
voit personnellement à la nomination des membres de ce comité.
C'est parce qu'il était très conscient des risques que faisait
courir à la démocratie au sein du conseil municipal le
mécanisme de fonctionnement des comités exécutifs que le
gouvernement provincial, en 1978, a apporté plusieurs réformes
afin d'en limiter les abus tout en continuant à faire
bénéficier le système des avantages organisationnels de la
fonction. Notamment, l'article 70.2 prévoit la nomination des membres du
comité exécutif par les conseillers eux-mêmes plutôt
que directement par la personne du maire, et pour une durée courte, un
an renouvelable.
Cet article parle par lui-même, je pense bien.
M. Rousseau (J. Rodolphe): M. le Président...
Le Président (M. Charbonneau): Merci, Mme Roy.
M. Rousseau (J. Rodolphe): ...si vous permettez.
Le Président (M. Charbonneau): M. Rousseau.
M. Rousseau (J. Rodolphe): Oui, M. le Président, merci. Il
y a des comparaisons entre d'autres
villes sur lesquelles j'aimerais attirer votre attention et, avec votre
permission, puis-je demander à M. De Sousa de citer quelques
statistiques?
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. De Sousa.
M. De Sousa (Alan): Merci, M. le Président. Je sais que,
dans certains cas, comme je vais citer mon collègue, M. le maire, l'an
passé, le gouvernement du Québec avait accordé dans
certaines instances soit la possibilité pour le maire de nommer les
membres du comité exécutif ou, d'autre part, certains pouvoirs
additionnels. Mais, si on fait une comparaison, on voit que ça a
normalement été accordé basé sur certains
critères, par exemple, le critère de population. Puis, en jetant
un coup d'oeil sur les neuf villes qui étaient citées par M. le
maire, on voit que, dans le cas de Longueuil, avec une population de 131 800,
selon le répertoire municipal 1992, Laval, 313 500, Québec, 168
600, Montréal, plus de 1 000 000, dans certains cas, vous avez eu une
masse critique de la population qui le justifiait dans ces cas. La ville de
Saint-Laurent a une population, selon le répertoire municipal, de 68
700, puis, aujourd'hui, ça monte à 72 000. On est une ville
mature avec pas une grande population. Si, dans le futur, ça arrive, on
devrait adresser ce point à cette époque-là.
Des autres critères, il était aussi question de
superficie. Dans les villes concernées, si on parle d'une autre qui
était Gatineau, Gatineau avait une superficie de 136 km2,
Sainte-Foy, 83 km2, la ville de Saint-Laurent, en comparaison, juste
46 km2.
Le troisième point, c'était la question: Est-ce que
vraiment, pour donner ce genre de pouvoir au maire, ça a vraiment
été appuyé par la communauté, le conseil? Dans le
cas de Gatineau, par exemple, quand ils ont fait ce genre de demande pour ce
pouvoir ou cette possibilité, ils ont passé unanimement par leur
conseil, c'est-à-dire, il y avait eu l'appui dans la communauté
et au sein du conseil.
Malheureusement, chez nous, notre conseil est tranché. Il y en a
certains qui supportent ce point. Il y en a d'autres, puis nous sommes parmi
eux, mais il y en a deux autres qui ne sont pas venus qui ne sont pas d'accord
avec la décision de le donner. C'est-à-dire, sur les trois
critères, soit le critère de population, de superficie ou par le
voeu communautaire, on trouve que la ville de Saint-Laurent ne répond
pas aux critères qui étaient utilisés dans le
passé.
Je passe encore à M. Rousseau.
Le Président (M. Charbonneau): M. Rousseau.
M. Rousseau (J. Rodolphe): Oui, j'ai un autre commentaire
à cet effet-là, M. le Président. Ce que M. De Sousa a dit,
qu'il y a un certain nombre de membres au conseil qui ne sont pas d'accord avec
l'augmentation du comité exécutif, de fait, il y en a cinq. Il y
a les trois personnes qui m'accompagnent ce matin puis il y en a deux autres:
Me Peter Gold, un avocat qui est en cour ce matin, il n'a pas pu être
avec nous, et Mme Biron. Donc, il y a cinq membres élus du conseil qui
ne sont pas d'accord et ça représente tout de même un
tiers. Et, en même temps, bien, si vous décidez en faveur d'une
augmentation du comité exécutif, il y a autant de membres contre
qu'il devait y avoir de membres au comité exécutif, puis
ça fait une balance un peu drôle dans un conseil, une fois que
tout le monde est d'accord de travailler de cette façon-là. Donc,
c'est un point assez important que soulève M. De Sousa.
Est-ce que tu veux ajouter quelque chose? Puis-je demander à mon
collègue d'ajouter quelque chose?
M. Giannetti (Alfred): Bonjour, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): M. Giannetti,
brièvement, s'il vous plaît.
M. Giannetti (Alfred): Oui, je suis conseiller
indépendant. Je suis au conseil depuis trois ans. Je voudrais simplement
souligner que la ville de Saint-Laurent, si vous ne le savez pas... j'imagine
que vous le savez, c'est la deuxième ville la plus industrialisée
au Québec. Cette ville s'est développée au cours des
années toujours avec un maire et deux membres du comité
exécutif. C'est une ville relativement mature présentement...
à l'exception de deux projets domiciliaires, que M. le maire vient de
citer, tout à l'heure: le projet Bois franc et le projet Nouveau
Saint-Laurent. Mais ces projets-là sont au stade embryonnaire seulement
et le développement se fait lentement. Donc, la population
n'accroîtra pas immédiatement; ce sera de longue durée.
En plus, mon expérience au conseil a été que les
réunions du comité exécutif ne durent qu'à peu
près deux heures à trois heures et ne se tiennent que trois
à quatre fois par mois. Et même durant les séances du
conseil, la semaine des séances du conseil, il n'y a pas de
réunion du comité exécutif. Donc, je ne vois pas
l'utilité, pourquoi on doit augmenter de trois à cinq, d'autant
que ceci coûterait beaucoup plus cher aux contribuables étant
donné qu'il faut rémunérer les deux autres membres du
conseil qui viendront sur le comité exécutif.
Il y a aussi la question qu'à l'heure actuelle tous les paliers
du gouvernement cherchent à réduire la taille de l'État et
il me semble présentement inopportun de procéder à
l'envers, étant donné que la tendance est contre les
gouvernements supérieurs d'augmenter la structure gouvernementale.
M. De Sousa (Alan): M. le Président, juste sur ce point,
je vais ajouter deux points.
Le Président (M. Charbonneau): M. De Sousa...
M. De Sousa (Alan): Premièrement, je pense que...
Le Président (M. Charbonneau): ...si vous me permettez,
simplement pour vous rappeler qu'il ne reste que deux minutes à votre
présentation. Alors, allez-y.
M. De Sousa (Alan): Deux minutes? Le Président (M.
Charbonneau): Oui.
M. Rousseau (J. Rodolphe): Si vous me permettez, je vais essayer
d'être le plus succinct possible. Évidemment, M. le
Président, nous nous opposons à la question de l'augmentation du
comité exécutif, pas à la nature d'un comité
exécutif. Je pense que nous devons avoir un comité
exécutif. Nous voulons que le comité exécutif soit
élu et pas nommé.
Le troisième point que je dois soulever, c'est la disproportion
des pouvoirs que le projet de loi identifie à l'endroit du comité
exécutif. Il ne reste plus rien pratiquement à faire aux membres
du conseil et, à mon sens, ce ne serait pas sain pour l'harmonie et la
conduite des choses, dans une ville comme Saint-Laurent, que d'avoir la ville
dirigée par un petit nombre quand le conseil, vraiment,
représente la totalité de la ville par les 14 qui sont
élus. Donc, l'article 10 du projet de loi doit être
profondément révisé.
Mon dernier commentaire, c'est que dans l'article 11 on voit un peu
l'attitude du projet de loi. L'article 11 dit: «Toute matière qui
est de la compétence du conseil doit d'abord être soumise au
comité exécutif pour qu'il lui fasse rapport, s'il le juge
opportun, par l'entremise de son président.» Bien, comme membre du
conseil, si je juge que c'est important que je soulève au conseil de
ville, à mon exécutif, une information particulière, je
pense que l'exécutif devrait avoir l'obligation de faire rapport au
conseil, ou aux conseillers au conseil, de la question qui a été
soulevée, pas simplement si c'est opportun.
Donc, voici les commentaires que nous avions ce matin à soulever.
Je vous remercie beaucoup de nous avoir reçus. Je pense qu'il me reste
cinq secondes à l'intérieur de mes deux minutes. Nous voulons
bien que la ville de Saint-Laurent prospère, évidemment. Nous
sommes fiers de notre ville. Et je pense que l'harmonie au conseil va
régner d'autant plus que les membres du conseil auront le pouvoir de
participer à la prise des décisions. Merci, M. le
Président. (11 h 10)
Le Président (M. Charbonneau): Merci, M. Rousseau, de
votre point de vue, ainsi que les membres de votre équipe. Alors, avant
de procéder à l'étude article par article, je pense qu'il
serait bon qu'on procède à un échange afin de continuer
les explications sur ce projet de loi. Alors, M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, je voudrais tout d'abord
exprimer mon intérêt à rencontrer les élus de la
ville de Saint-Laurent pour la discussion de ses projets relatifs à la
modification du statut du comité exécutif de la ville de
Saint-Laurent. On a entendu le maire tantôt parler au nom de la ville
avec l'autorité qui lui est impartie par son mandat. On a entendu
également des représentants de l'Opposition, trois conseillers
plus M. Rousseau. M. Rousseau, si mes souvenirs sont bons, vous avez
été candidat à la dernière élection,
vous.
M. Rousseau (J. Rodolphe): Oui.
M. Ryan: Ce n'est pas une erreur. Ce n'est pas un reproche que je
vous fais là. Pas du tout. Mais c'est pour montrer que votre
intérêt pour les affaires municipales remonte de loin. Vous avez
siégé au conseil longtemps, comme vous l'avez dit
tantôt.
C'est important qu'on s'occupe de la structure de gouvernement de la
ville de Saint-Laurent à cause de l'importance de la ville de
Saint-Laurent. Comme l'a souligné M. le maire dans sa
présentation, Saint-Laurent est un carrefour industriel et technologique
majeur pour non seulement tout le Québec, mais tout le pays. Il y a des
industries qui ont leur base à Saint-Laurent, qui ont un rayonnement
national et international. Au premier rang de ces industries, il faut situer
Bombardier. Il y a plus de 7000 employés à Saint-Laurent,
d'après ce que j'ai compris, hein? plus de 7000 employés. Il y a
des entreprises de technologie électronique très importantes
également qui sont chez vous, comme Canadian Aviation Electronics,
Northern Telecom, etc. Je pense que ce sont toutes des entreprises
extrêmement importantes. Il y en a une que je connais
particulièrement, Robert Mitchell, qui est juste au carrefour, où
j'ai de très bons amis de vieille date. Je pense que nous connaissons
tous l'importance, par conséquent, de la ville de Saint-Laurent au point
de vue industriel et la nécessité qu'elle soit dotée de
structures publiques administratives qui lui permettent de s'acquitter de ses
responsabilités.
Il peut toujours y avoir des discussions sur la nature des moyens
employés. C'est normal qu'il y ait des divergences de vues
là-dessus. Nous allons en prendre connaissance ce matin.
Je voudrais souligner une chose dès le départ de notre
discussion. Il y a déjà plusieurs points qui ont fait l'objet de
représentations et qui ont donné lieu à des correctifs. En
particulier, M. Rousseau, vous avez mentionné tantôt les
réserves que vous inspirent les articles 10 et 11 du projet de loi. Je
ne sais pas si vous avez eu l'occasion de prendre connaissance, depuis votre
arrivée ici, des propositions de modification qui seront
déposées. Je pense que vous verrez qu'elles vont pas mal dans le
sens d'une meilleure définition de la relation entre le conseil et
l'exécutif. Je pense que c'était la clé des
difficultés que vous aviez voulu porter à l'attention du
gouvernement jusqu'à ce jour, et du législateur à compter
de ce matin. Je pense qu'on pourra trouver un terrain d'entente
là-dessus qui pourrait satisfaire les uns et les autres pour une plus
grande harmonie de la gestion municipale à Saint-Laurent.
Il y a un autre point sur lequel vous avez soulevé des
difficultés, sur lequel, moi-même, je suis passé d'une
opinion à l'autre selon les jours et les semaines. Il
y a des questions qu'on laisse flotter dans notre esprit parfois. On
dit: Ce point de vue là serait bon, ce point de vue là serait
bon. On revient au premier, on passe au deuxième. On finit par atterrir
quelque part comme c'est normal quand on écoute l'opinion des autres et
non pas seulement la sienne. Celui qui écoute rien que son opinion, il
est toujours de la même opinion, il n'a pas de problème. Pas
d'allusion.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Mais celui qui écoute, évidemment, va
être plus mobile, c'est normal aussi qu'il puisse passer d'une opinion
à l'autre si on lui apporte des meilleures considérations.
Dans ce cas-ci, à propos de la nomination des membres de
l'exécutif, il est étonnant à première vue, quand
on regarde ça sans avoir eu l'occasion de l'examiner plus attentivement,
que les membres de l'exécutif doivent être nommés par le
maire. C'est ce qui est proposé dans le projet de loi. Ils doivent
être nommés par le maire. On peut très bien soutenir la
thèse contraire, que ça devrait être nommé par le
conseil municipal. On peut très bien soutenir la thèse contraire.
Ça dépend de la conception qu'on se fait de ce que c'est qu'un
conseil municipal. On peut considérer que le conseil est une institution
politique qui fonctionne suivant le mode britannique de gouvernement, puis
où le premier personnage élu par le suffrage populaire dans ce
cas-ci a le droit de s'entourer d'un exécutif pour accomplir son travail
de premier officier élu. Il y a l'autre thèse; on peut dire:
C'est un conseil qui est élu puis il doit se donner un exécutif
à partir de là sous la présidence du maire ou parfois
d'une autre personne.
Je remarque une chose. Dans les législations que nous avons
adoptées jusqu'à ce jour, il y a à peu près 2, 4,
6... une douzaine de municipalités qui ont été
dotées d'un comité exécutif spécial, par voie de
législation particulière. M. Rousseau l'a mentionné
tantôt, l'exécutif est prévu dans la Loi sur les
cités et villes, ou c'est Mme Roy qui a mentionné ça
tantôt. Ça, c'est une formule limitée. Il y en a qui ont
trouvé que cette formule-là n'était pas suffisante, ils
ont demandé d'avoir davantage: la ville de Québec, Laval, la
ville de Hull, la ville de Sainte-Foy, Charlesbourg, Longueuil, et plus
récemment, en 1991 et 1992, par conséquent, à
l'époque qui se rattache plus directement à celui qui vous parle
au point de vue municipal, Sherbrooke et Gatineau. Et, dans tous ces
cas-là, les membres de l'exécutif sont nommés par le
maire; par conséquent, ce n'est pas une innovation qui nous est
proposée aujourd'hui. Ils sont nommés par le maire. Ça
veut dire que le législateur a emprunté jusqu'à date
plutôt la conception qui met l'accent sur le pouvoir
prépondérant du maire pour la gouverne executive des affaires de
la cité. Comme je dis, on fait la discussion en partant de points de vue
contraires longtemps, puis ce ne sera peut-être pas résolu par la
discussion que nous aurons aujourd'hui. Mais nous aurons l'occasion de
reprendre ce débat. Là, nous autres, nous entendons plutôt
suivre la pratique qui a prévalu au cours des dernières
années, qui n'a pas créé de problème dans les
villes dont j'ai cité les noms.
Mais quand nous procéderons à la révision de
l'organisation interne des municipalités par voie d'une
législation qui est prête, en qui nous touche, nous autres, qui
est très avancée, là, c'est une question qu'il faudra se
poser de nouveau. Comme je le disais tantôt, elle n'est pas
résolue à l'état de principe de manière
définitive dans mon esprit à moi. Mais ce matin, comme nous
devrons procéder, j'aimerais mieux que nous suivions la ligne qui a
été suivie par non seulement le gouvernement actuel, mais
même celui qui l'avait précédé, en traitant de ces
choses. Je crois qu'avec ces deux précisions, d'abord celles qui
concernent les articles 10 et 11, les pouvoirs de l'exécutif seront ceux
que voudra lui confier le conseil municipal. Il n'y aura pas de danger, par
conséquent, de cette espèce de séparation qu'on redoute
à juste titre, puis on redoute à juste titre. Puis souvent
même, dans notre système d'un gouvernement, j'ai entendu souvent
les députés se plaindre de la trop grande séparation qui
existait entre le Conseil des ministres et les députés, souvent.
Un conseil des ministres doit faire beaucoup, beaucoup de travail pour se
rapprocher des députés, même s'associer à eux dans
la préparation et la conception des lois et des décisions. Mais,
cela étant dit, je crois qu'on pourra procéder ensuite à
l'étude article par article.
Je remercie M. le maire de la compréhension dont il a fait montre
à l'endroit des représentations que lui avaient faites nos
conseillers. Je pense qu'il s'est accompli un très bon travail. Donc, je
remercie autant la ville de Saint-Laurent que nos conseillers, en particulier
Me Bélanger, qui m'accompagne, le directeur de notre service juridique,
M. Gagnon, et notre sous-ministre aux affaires juridiques, Me Blanchet
également. Je pense qu'on a une équipe dont vous connaissez tous
la qualité. Tous ces projets-là sont l'objet d'études
attentives avant d'arriver au parquet... sur la table de la commission
parlementaire.
Voilà, M. le Président, pour l'essentiel. Par
conséquent, du côté gouvernemental, nous sommes d'accord
pour l'adoption de ce projet de loi moyennant un nombre assez important de
modifications qui seront proposées en cours de route, sur lesquelles
nous aurons l'occasion de nous pencher ensemble. Merci beaucoup.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Je voudrais saluer M. le maire de la ville de
Saint-Laurent ainsi que les conseillers qui l'accompagnent, de même que
M. Rousseau et les personnes qui l'accompagnent... pour faire valoir, je pense,
à bon droit, et avec des arguments qui, en ce qui me concerne, sont
valables à certains égards, en ce qui concerne les membres de la
commission, que la ville peut avoir des visées, des prétentions
c'est un peu ça, la démocratie et qu'un autre
groupe puisse prétendre
qu'il y a à faire attention dans certaines orientations. Un peu
comme le ministre l'a mentionné, le projet de loi m'appelle, à ce
moment-ci, à trois commentaires d'ordre général, puis on
le verra plus détaillé, article par article. (11 h 20)
Un premier. Moi, j'ai hâte que le gouvernement procède
davantage par une révision de la loi générale des
cités et villes pour moderniser cet aspect qu'un certain nombre de
villes, au lieu de constamment venir nous voir, par bill privé, qui est
quand même une mesure d'exception... que ce soit à
l'intérieur de la loi générale, qu'il y ait des
dispositions qui permettraient, parce que c'est vos termes, de toute
façon, puis c'est le terme des autres, d'adapter, de moderniser, d'avoir
un exécutif qui peut être plus performant. Et là je n'en
suis pas sur les mandats puis sur le nombre. J'en suis juste sur la
nécessité qu'un certain nombre de villes au Québec, compte
tenu de leur taille, compte tenu de leur superficie, compte tenu du rôle
important et majeur... Et je pense que ça ne fait aucun doute que la
ville de Saint-Laurent, étant la deuxième ville la plus
industrialisée au Québec, pour le gouvernement, c'est quand
même une ville significative, compte tenu de la présence du
très grand nombre d'industries autant au niveau traditionnel que de
technologie moderne. Donc, il faut être sensible à la
réalité de cette ville-là qui représente
énormément en termes de millions de dollars d'immobilisation et
de rôle d'évaluation. On ne peut pas être négligent
là-dessus. Mais, sur le premier commentaire, je souhaite que le ministre
des Affaires municipales, rapidement, arrive avec une disposition d'ordre
général pour éviter que, mois après mois, nous
soyons toujours devant l'Assemblée nationale pour des demandes de bills
privés.
Deuxième commentaire. C'est évident que moi, en ce qui me
concerne ce que, je pense, le ministre a bien abordé il y
a deux thèses quant à la nomination du comité
exécutif. Est-ce qu'on doit s'assurer que le maire continue de jouer un
rôle prépondérant, qu'il a, de toute façon, dans nos
traditions démocratiques municipales? Il est élu, on pourrait
dire, au double suffrage, parce qu'on vote pour le maire et on vote pour les
conseillers, mais les conseillers ne sont pas tous représentés au
sein de la ville par l'ensemble des citoyens. Us sont désignés
par, souvent, leur quartier, alors que le maire, lui, est
représenté par l'ensemble des citoyens. Bon. Ça, ça
a une valeur démocratique chez certains. Chez d'autres, on peut voir
ça autrement, dire: Justement, si on réduit le rôle des
élus au conseil municipal et qu'il y a de moins en moins de choses qui
se passent au conseil municipal, puis qu'on le fait dans un autre lieu de
pouvoir plus réduit, plus serré, où il y a moins de
retours directs au niveau des citoyens... C'est une maudite bonne question. Une
politique générale, c'est un peu difficile, dans certains cas.
Moi, je ne détesterais pas vivre l'expérience qu'une couple de
villes... ou que les conseillers choisissent, comme conseillers élus,
que ce soient eux qui désignent la composition du comité
exécutif. J'aimerais ça réfléchir plus avant
là-dessus, mais le faire... Un peu comme le ministre l'a dit, on ne peut
pas le faire ad hoc à chaque fois. Il va falloir le
réfléchir dans une loi générale. Est-ce qu'on est
rendu, à ce moment-là, pour ouvrir davantage... Moi, je
trouverais ça plus démocratique, en tout cas, dans mon livre
à moi, plus largement démocratique, même si j'ai fait la
nuance du rôle prépondérant du maire.
Il y a également un dernier commentaire d'ordre
général toute la question, quand on aborde ces
choses-là, de voir la proportion du temps consenti à ce qu'on
appelle généralement les tâches de nature administrative.
Et tantôt j'aurai une couple de questions précises à vous
poser. Dans certaines villes, le temps consenti à ce qu'on appelle les
tâches proprement administratives est disproportionné par rapport
à l'autre temps pour les grandes orientations et la redistribution de la
richesse perçue, parce que les deux grandes fonctions d'un conseil
municipal, à ma connaissance je parle du grand conseil, là
c'est ça, c'est d'avoir la capacité de mettre du temps sur
le dégagement des orientations politiques d'un conseil municipal.
Ça, ça ne m'apparaît pas être une tâche de
l'exécutif. Mais si, dans les faits, un conseil x, 75 % de ses
séances sont prises par la vérification des comptes de
dépenses et par les résolutions de nature administrative, bien,
il faut changer quelque chose. D'après moi, il y a quelque chose qui ne
marche pas là. Vous, M. le maire, vous avez semblé que
c'était votre cas. On reviendra aux questions tantôt. Mais je
dirais juste dans mon commentaire que la ville de Saint-Laurent, actuellement,
là, il y a pas mal de temps qui est pris par les conseillers pour
s'occuper de tâches de nature administrative. En tout cas, vous avez
affirmé ça dans votre mémoire. On le vérifiera
d'une façon plus serrée tantôt. Si c'est le cas, ça
devient peut-être un peu plus justifié d'envisager qu'il y a plus
de choses qui se passent à l'exécutif, et je n'en suis pas quant
au nombre, parce que je trouve qu'ils ont une bonne plaidoirie de dire:
Pourquoi cinq? partout, on réduit puis, à trois, ça va
bien. Alors, sur le nombre, je ne suis pas très chaud, à date;
Pourquoi cinq? On verra tantôt. On posera des questions quand on sera
rendu article par article.
Mais, de toute façon, je veux vous remercier, en conclusion. Il
me semble qu'il y a là deux bonnes présentations. Il y a des bons
arguments qui nous ont été présentés par votre
mémoire, puis je trouve que votre mémoire succinct est quand
même très performant sur le seul sujet majeur du projet de loi. Le
seul sujet majeur du projet de loi, c'est la composition de l'exécutif
et ses mandats. Le reste, c'est, entre autres, préserver le logo. Ce
n'est pas majeur; on va dormir tous les deux ce soir.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Alors, je suis prêt à passer à
l'étude article par article.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre.
M. Ryan: Juste avant qu'on entre dans l'étude article par
article, il y a deux remarques que je voudrais ajouter. Tout d'abord, j'ai
oublié tantôt de mentionner que j'ai reçu un appel hier
soir à propos du projet de loi, qui m'a étonné
agréablement. C'est un appel du député de Saint-Laurent,
M. Robert Bourassa, qui avait téléphoné dans la
journée, de son bureau de comté. Je ne sais pas si votre police
vous a informé de sa présence, M. le maire...
Des voix: Ha, ha, ha! Une voix: Non.
M. Ryan: C'est la police de la CUM, elle n'est pas au courant de
tous les détails.
M. Paquet (Bernard): On ne l'a pas entendue, celle-là.
M. Ryan: Et M. Bourassa était à son bureau de
comté hier. Il avait appelé le député de l'Acadie
en fin d'après-midi, il m'a appelé hier soir pour m'exprimer son
intérêt pour le projet de loi et il m'a demandé de tenir
compte au maximum de tous les points de vue raisonnables qui voudront
s'exprimer autour du projet de loi. J'ai vivement apprécié son
intérêt. Il m'a dit qu'il continuait de... il pouvait maintenant
plus exercer ses fonctions de député. Je pense que ça vaut
la peine de le signaler. Il m'a dit qu'il était en excellente
santé également, puis il m'a prié de saluer les
représentants de la ville de Saint-Laurent de même que les membres
de la commission. Il n'a pas fait d'exception pour l'Opposition.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Je le déplore.
Le Président (M. Charbonneau): Oui, M. le
député.
M. Gendron: II doit être fatigué s'il a
oublié l'Opposition. Non, juste une courte remarque. Je veux dire que,
moi, c'est M. Ghali qui m'a appelé, le futur candidat du comté de
Saint-Laurent qui m'a appelé...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: ...pour me dire de faire attention à certaines
dispositions du projet de loi.
M. Ryan: J'espère qu'il n'est pas occupé à
rencontrer les membres de l'Opposition ce matin, parce qu'on s'attendait
à le voir ici. Il était ici au début de la séance,
mais il est parti, là. Comme on sait que vous aimez les intrigues
politiques de votre côté, on craignait le pire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Maintenant, juste un point, M. le Président, si
vous me permettez.
Le Président (M. Charbonneau): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: Le député d'Abitibi-Ouest, tantôt, a
fait allusion à la révision de la législation
générale qui est en cours depuis quelques années. Comme
vous le savez, il y a déjà un premier volume qui a
été adopté par l'Assemblée nationale et qui porte
sur l'organisation territoriale des municipalités. On a fait
énormément de nettoyage là-dedans, on a une
législation unifiée. Le deuxième volume a
été adopté sur les élections et les
référendums dans les municipalités. Un troisième
tome, qui sera en deux volumes, est en préparation actuellement, qui
portera sur l'organisation des municipalités, et les deux tomes...
(Consultation)
M. Ryan: II y aura l'organisation interne des
municipalités puis, ensuite, les différents organismes qui les
composent, dont, évidemment, le conseil et l'exécutif.
Le premier de ces deux tomes est très avancé. Nous avons
procédé à une consultation élaborée avec le
monde municipal. Nous avons tout ce qu'il faut pour procéder. Si le
temps nous était donné, ce n'est pas exclu que nous puissions
procéder dès ce printemps avec celui-là. Un
deuxième tome a fait l'objet d'une consultation auprès du monde
municipal il y a déjà à peu près un an et demi, et
le monde municipal, sauf exception, n'a pas encore réagi beaucoup.
Saint-Laurent nous a envoyé une réaction, la ville de
Montréal en a envoyé une, mais les deux unions n'ont pas encore
réagi. Je comprends que nous leur avons donné beaucoup de travail
depuis une couple d'années, je ne veux pas les blâmer là,
parce que sur le reste elles collaborent très, très bien. Mais
j'hésite à aborder un des deux tomes sans être
assuré de ce qu'on va mettre dans le deuxième aussi, parce qu'il
y a des points qui se recoupent là-dedans. Mais, quoi qu'il en soit, le
travail est très avancé.
Ensuite, il y a deux autres volumes qui viendront, un sur les finances
municipales et l'autre sur les recours, tous les recours qui peuvent être
exercés à rencontre des municipalités par des groupes ou
des citoyens. Je pense qu'on aura là une synthèse, une nouvelle
synthèse de droit municipal qui permettra d'éliminer les
anciennes distinctions entre le Code municipal, la Loi sur les cités et
villes et tout ça. On aura une législation fondamentale qui
servira pour peut-être des générations à venir.
Alors, voilà. Pour le reste, je n'ai pas d'autres commentaires
à ajouter. Je suis prêt à aborder article par article le
projet de loi.
Le Président (M. Charbonneau): J'ai deux
demandes d'intervention, une de la part de M. le maire Paquet et une de
M. De Sousa. Alors...
M. De Sousa (Alan): Parlez, M. le maire.
M. Paquet (Bernard): On va lui donner, à lui, la
préférence. C'est la démocratie.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. De Sousa, on vous
écoute. (11 h 30)
M. De Sousa (Alan): O.K. Juste un dernier commentaire. C'est sur
la question de M. le ministre et des membres de la commission.
Fondamentalement, c'est une question de vision, puis je pense que moi, comme
conseiller municipal, je crois fortement dans la vision que le conseil devrait
toujours être suprême. Maintenant, nous avons des hybrides qui
s'avancent et qui disent: Est-ce que vous voulez un conseil qui est élu
par la communauté, puis les décisions sont prises par la
communauté ou si on va plutôt vers un système
présidentiel? Ma crainte, dans ce projet, c'est que c'est effectivement
des changements à la charte de notre ville, qui est assez rigide, pas
comme la loi des cités et villes où on peut changer le
comité exécutif par une résolution du conseil, avec une
majorité de deux tiers, mais c'est très rigide. Puis si, dans le
futur, on devait faire ce genre de changements, on devrait retourner à
Québec pour une autre loi, pour changer notre charte. Puis, ça,
c'est des changements très significatifs, non seulement dans les
pouvoirs qui ont été enlevés au conseil, les pouvoirs qui
sont donnés au maire, mais aussi c'est toute la question du rôle
du conseil puis ce que ça joue dans notre communauté.
Et je suis fort de l'opinion de notre communauté de
Saint-Laurent. Notre population veut un conseil de communauté qui va la
représenter au lieu d'avoir un système, entre guillemets,
présidentiel. Si, effectivement, il y a des changements dans la nouvelle
loi, peut-être que cette loi, spécialement les aspects
significatifs, peut attendre jusqu'au point où vous aurez une
législation qui va toucher toutes les municipalités et qui
n'affectera pas notre charte, ce qui sera un changement rigide et inflexible.
C'est tout.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: Je pense que vous indiquez la position que le
gouvernement va adopter en face de ce projet de loi ci tantôt. Nous
allons trancher dans le sens qui est proposé par le projet de loi, puis
dans le sens que nous l'avons fait pour la ville de Gatineau, il y a deux ans,
et pour la ville de Sherbrooke, il y a à peine deux ans aussi. Ça
va très bien dans ces deux villes-là, mais j'admets qu'on peut
professer l'autre conception, puis nous ne la retenons pas à
l'état de doctrine pour l'instant. C'est un cas pratique que nous
réglons cette fois-ci, en tenant compte de l'opinion qui nous est
présentée au nom de la ville de Saint-Laurent par ceux qui ont
mandat de parler en son nom.
Le Président (M. Charbonneau): M. le maire.
M. Paquet (Bernard): M. le Président, très
brièvement, lors de l'adoption de la résolution pour
présenter un projet de loi, le 24 août 1993, les membres de
l'Opposition ne s'étaient pas opposés au nombre de cinq.
L'article 1, ils étaient d'accord; l'article 2, ils s'étaient
opposés à ce que le maire nomme, et aux articles 10c, d, e, f, il
y avait une opposition. On est d'accord avec ça et c'est pourquoi,
premièrement, nous avons discuté avec le gouvernement, avec le
ministère des Affaires municipales, pour faire en sorte qu'on ne se
crée pas un pouvoir extraordinaire. Ce n'est pas ça qu'on veut
non plus. On ne veut pas non plus diminuer l'apport des conseillers municipaux
à la gestion municipale. Nous avons un comité exécutif de
trois membres qui existe; à tous les mercredis matin, nous nous
réunissons et tous les conseillers de l'Opposition sont invités
à venir participer à toutes les délibérations.
Même la préparation du budget de la ville, nous la faisons avec
les membres de l'Opposition. Je pense que c'est une ouverture d'esprit
énorme.
La seule raison du bill, c'est d'avoir une plus grande efficacité
administrative, comme M. le député le proposait tout à
l'heure. Lorsqu'on est au comité exécutif, nous accordons,
mercredi matin, un contrat à un électricien pour 5000 $, pour
aller poser des lampadaires. On ne peut pas donner le contrat avant
l'assemblée publique du 8 mars. Donc, tous les contrats arrivent en
même temps, même pour des bagatelles. Alors, les tâches
administratives du comité exécutif sont beaucoup plus grandes que
les grandes tâches d'élaboration de politiques, de programmes et
tout ça. Merci de votre attention.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre,
est-ce que nous sommes prêts à débuter article par
article?
M. Ryan: Oui, M. le Président.
Étude détaillée Comité
exécutif Composition
Le Président (M. Charbonneau): Alors, j'appelle donc
l'article 1 du projet de loi 275, Loi concernant la ville de Saint-Laurent.
Est-ce que l'article 1 est adopté?
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: Je considère, avec tout le respect que j'ai pour
l'opinion contraire, qu'un comité exécutif de cinq membres pour
une ville dont la population approche les... 80000 maintenant?
M. Paquet (Bernard): 72 000, M. le ministre, mais, si
c'était une ville résidentielle, il faudrait compter 150 000
personnes, parce que la moitié du territoire est développé
en industries et commerces et c'est la deuxième plus grande
évaluation foncière sur l'île après Montréal.
Ce n'est pas une petite ville de 72 000.
M. Ryan: Oui, mais déjà, si c'était 70 000,
je trouve que c'est assez, si telle est l'opinion de la majorité du
conseil, telle qu'exprimée dans le projet de loi, qu'il y ait un
comité exécutif de cinq. Alors, moi, je suis favorable à
cette proposition-là. Ça rejoint, d'ailleurs, ce que nous avons
fait pour Sherbrooke et Gatineau; nous avons donné un comité
exécutif composé du maire plus trois conseillers. Si eux autres
en veulent cinq, il n'y a pas de discussion dans mon esprit là-dessus,
je pense que ça peut passer très bien.
M. Gendron: Une question.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, une question. Je voudrais demander à M.
le maire: en termes de coûts, avez-vous une évaluation? Qu'est-ce
que ça va représenter, le passage de trois à cinq,
très concrètement, pour la ville? Ça représente
quelle somme additionnelle?
M. Paquet (Bernard): Concrètement, le salaire d'un
conseiller municipal, à Saint-Laurent, est de 22 600 $ à peu
près, approximativement. Et, s'il y a deux conseillers, ça ferait
45 200 $ sur un budget de 157 000 000 $.
M. Gendron: Oui, mais est-ce qu'il n'y a pas, également,
du soutien administratif à ces gens-là?
M. Paquet (Bernard): Pardon?
M. Gendron: Est-ce qu'il n'y a pas du soutien administratif
à ces gens-là?
M. Paquet (Bernard): Non.
M. Gendron: Parce que, oeuvrer au sein d'un comité
exécutif, ce n'est pas la même responsabilité qu'être
conseiller municipal.
M. Paquet (Bernard): Non. Il n'y a aucun soutien
administratif pour les membres de l'exécutif. Nous avons un soutien
administratif par la direction générale et les directeurs de
service. Nous n'avons pas d'attachés politiques, de chefs de cabinet ou
de recherchistes; on n'a pas ça.
M. Gendron: Est-ce que c'est exact que la durée moyenne
des séances du conseil municipal au complet est alentour de trois
heures, une fois par mois?
M. Paquet (Bernard): Normalement, on débute à 19 h
30 et on va finir vers 22 heures. Ça dépend des questions
provoquées par l'Opposition, dans le fond.
M. Gendron: Non, ça, je comprends, mais il y a quand
même des tendances.
M. Paquet (Bernard): Les tendances, c'est habituellement alentour
de trois heures et on a déjà siégé jusqu'à
23 h 30 ou minuit le soir, aussi.
M. Gendron: Ah, ça, c'est sûr. Nous aussi, on a
déjà passé des nuits.
M. Paquet (Bernard): Mettons la moyenne de trois heures; les
exécutifs, une fois par semaine, deux heures, deux heures et demie ou
trois heures.
M. Gendron: Mais, essentiellement moi, je sais que c'est
la ville qui le demande, c'est évident, vous demandez cinq plutôt
que trois c'est quoi vos motifs très, très majeurs pour
passer de trois à cinq? Parce que, là, on n'est pas au niveau des
mandats; moi, je suis pour les mandats et je suis pour ça qu'il y ait un
comité exécutif. Mais c'est quoi, vos raisons précises
pour passer de trois à cinq?
M. Paquet (Bernard): II y a de grands développements dans
la ville de Saint-Laurent. Deux grands développements
résidentiels, Bombardier et le Nouveau Saint-Laurent. Ça demande
souvent des études: lotissement, PIA, et toute demande venant des
développeurs ou des constructeurs et tout ça. Il y a le grand
développement aussi du parc de recherche et développement en
haute technologie. C'est évident que, actuellement, l'Opposition
pourrait dire: Écoutez, il n'y a pas d'industries encore. C'est vrai.
Mais, si on ne travaille pas pour en avoir, on n'en aura pas. Et nous avons des
conseillers qui ont des tâches, pas ministérielles, mais des
tâches déléguées, genre: commission de
développement économique, commission d'habitation, le
communautaire et tout ça. Alors, c'est pour plus d'informations ou plus
de participation de conseillers, au niveau de l'exécutif, dans des
domaines particuliers.
M. De Sousa (Alan): Est-ce que je pourrais ajouter, M. le
Président, s'il vous plaît? Juste à titre
d'information...
Le Président (M. Charbonneau): Très
brièvement.
M. De Sousa (Alan): Ce n'est pas juste les coûts des
salaires, mais il y a aussi les bureaux, les secrétaires et tout
ça; ça, c'est un point, et ça existe déjà.
Le deuxième point, très rapidement, c'est qu'il existe
déjà des outils, comme les commissions publiques on en a
quatre qui ne sont pas assez utilisées. Nous avons des
commissions. Moi, je siège sur la commission de sécurité
en environnement; on s'est rencontrés une fois, depuis presque quatre
ans que je siège comme membre du conseil municipal. Les autres
commissions sont très peu utilisées aussi. Il y a des outils qui
n'ont pas été utilisés et je pense qu'avant de nommer des
chefs encore sur le comité on devrait utiliser tous les outils qui sont
disponibles pour nous, qui existent.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: D'un autre côté, je ne veux pas qu'on fasse
un débat interminable sur trois ou cinq, on perdrait notre temps.
Ça, c'est un problème qui a été réglé
chez vous. La majorité a opté pour cinq et on va prendre cinq;
franchement, je pourrais entendre des arguments, si j'avais le temps,
jusqu'à minuit là-dessus, mais je crois que cinq est un nombre
raisonnable, ce n'est rien d'excessif.
Pour le genre de problèmes qui doivent être
examinés, trois, on a vite fait le tour du jardin; quand il y en a un
qui n'est pas d'accord avec l'autre, ça fait des réunions qui
sont plutôt peu productives, à mon humble point de vue. J'aime
mieux cinq, ça donne plus de chances de diversité.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Une dernière question, M. le maire. Est-ce que
vous l'avez regardée, la possibilité d'en avoir quatre? Parce que
Sherbrooke et Gatineau, qui sont quand même des villes plus populeuses
que Saint-Laurent, elles, en tout cas, dans la modification de loi qu'on a
proposée, c'étaient quatre conseillers. Est-ce que vous l'avez
regardée?
M. Paquet (Bernard): Le conseil était unanime pour un
comité exécutif à cinq; il n'y a eu aucune opposition lors
de l'adoption de la résolution. Tout le monde était d'accord pour
cinq, tous les conseillers de l'Opposition aussi. (11 h 40)
M. Gendron: Et c'était une recommandation du conseil.
M. Paquet (Bernard): Vous avez la résolution prise le 24
août 1993. Tout le monde était d'accord pour que ça
augmente.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
1 est adopté? Adopté. J'appelle maintenant l'article 2. Nous
avons une modification à l'article 2. L'article 2 du projet de loi 275
est modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant:
«Malgré le premier alinéa, le mandat d'un conseiller comme
membre du comité exécutif prend fin à l'expiration de son
mandat comme conseiller.»
M. Ryan: M. le Président, il y a une difficulté qui
se pose dans mon esprit à propos de l'article 2. Comme cette
difficulté peut avoir de l'impact sur la modification qui est
proposée, je voudrais vous en faire part tout de suite. Il y a une
affaire que je n'apprécie pas particulièrement dans l'article 2.
C'est: «Le maire nomme, pour un mandat d'un an qui est renouvelable, les
quatre conseillers qui font partie du comité exécutif.» Je
vous donne ma réaction. Je m'excuse de ne pas avoir eu l'occasion d'en
parler avec vous avant, parce que mon esprit s'est arrêté
là-dessus ces jours derniers puis je n'ai pas eu l'occasion de vous
parler.
Dans les autres lois que nous avons adoptées là-dessus, il
n'y a pas de limite au mandat d'un membre de l'exécutif. Un membre de
l'exécutif est nommé par le maire puis il est impliqué
qu'il est nommé pour la durée du mandat. Évidemment, si
son mandat prend fin, le mandat du membre de l'exécutif prend fin
à plus forte raison en même temps. On pourra l'ajouter, si
nécessaire, mais, moi, je préférerais qu'il n'y ait pas
cette limite d'un an, que les membres soient nommés. S'il arrive de la
chicane en cours de route, il y en a peut-être un qui va
démissionner ou quelque chose, mais je ne voudrais pas qu'il soit soumis
à la baguette du maire tout le temps, que le maire dise: Bien toi, si tu
ne fais pas à mon goût là, tu vas débarquer au bout
d'un an; je t'ai nommé juste pour un an, je peux te changer. Si vous
n'aviez pas d'objection à ce qu'on enlève ça, ça
nous permettrait d'avoir une meilleure symétrie avec les autres lois
semblables que nous avons adoptées et je pense que ce serait une
garantie de stabilité de bon aloi.
M. Paquet (Bernard): M. le ministre, à prime abord, si on
accepte votre proposition, le maire nomme. Alors, nous n'avons plus besoin de
l'alinéa qui suit. C'était strictement, nous, au point de vue
légal. Si, mettons, l'Assemblée nationale adoptait, en mars,
avril, mai, je ne peux pas nommer pour un an; nous serons en élections
au mois de novembre. C'était juste pour éviter...
M. Ryan: Vous consentiriez à une modification qui ferait
tomber ces mots-là.
M. Paquet (Bernard): M. le ministre, je suis d'accord avec
vous.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Bien, moi, je suis pleinement
d'accord parce que je trouvais ça curieux aussi, puis ça a
été dit. Bon, on arrête là. Mais, j'ai de la
difficulté... C'est parce que j'en profite en même temps, M. le
Président, pour parler de l'amendement proposé par le
législateur. J'ai bien de la misère à... Je ne vois pas...
D y a des phrases là qui deviennent inutiles. Malgré le premier
alinéa, bon, je sais ce qu'il y a là, mais en enlevant
«pour un mandat d'un an», le mandat d'un conseiller comme membre du
comité exécutif prend fin à l'expiration de son mandat
comme conseiller. Je comprends.
M. Rochette (Jean): Si vous me permettez...
M. Gendron: Bien, je le sais qu'on... En tout cas, d'après
moi, on n'a plus besoin de ça.
M. Rochette (Jean): Au plan légal, c'est sûr que
l'ajout qui était proposé...
Le Président (M. Charbonneau): Un instant, s'il vous
plaît, si vous permettez. Est-ce que vous pouvez vous identifier?
M. Rochette (Jean): Me Rochette. Puisque ça devient une
question purement technique, il est évident que l'ajout qui était
proposé devient sans objet si on enlève l'idée d'un mandat
d'un an. C'était uniquement à cause du mandat d'un an qu'on
faisait l'ajout, de manière à s'assurer que le mandat ne
dépasse pas le mandat de conseiller, advenant une élection avant
un an.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, il faudrait retirer
l'amendement dont j'ai fait la lecture tantôt pour introduire le nouvel
amendement dont j'avais fait la lecture. Est-ce qu'il y a consentement?
M. Gendron: Oui, oui.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, maintenant,
l'article 2 du projet de loi 275 est modifié par la suppression, aux
première et deuxième lignes du premier alinéa, des mots
«, pour un mandat d'un an qui est renouvelable,». Est-ce que cet
amendement à l'article 2 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article 2, tel
qu'amendé...
M. Gendron: Un instant. Avant l'adoption...
Le Président (M. Charbonneau): Oui, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: ...de l'article 2, je veux juste... Ça va
être très court. Je n'ai pas oublié les remarques qui ont
été faites par les représentants. C'est parce que, je
pense l'avoir dit succinctement, moi, dans mon esprit à moi, ce serait
difficile d'imposer à Saint-Laurent ce qu'on n'a pas imposé
à d'autres, dans le débat qui est en discussion, de regarder la
possibilité qu'on analyse que ce soit le conseil municipal qui conserve
le droit et la responsabilité de choisir démocratiquement les
membres qui composent le conseil exécutif.
Et je me rappelle qu'à l'article 2 vous aviez un commentaire
là-dessus. Ce n'est pas que je l'ai oublié, mais, moi aussi, je
trouverais inapproprié de le faire ad hoc pour Saint-Laurent, alors
qu'on a regardé beaucoup d'autres projets de loi privés de
même nature puis qu'on s'en est tenu à la réflexion
générale qui, jusqu'à date, a toujours
privilégié «le maire nomme».
Moi, personnellement, je souhaite que le gouvernement présente
quelque chose là-dessus, et je ne dis pas qu'il n'y aurait pas lieu
d'envisager, ce que je trouverais peut-être plus ouvert, plus largement
démocratique, que ce soient les conseillers. Regarder ça, du
moins, fouiller ça. Et je voudrais juste vous dire que, votre remarque,
elle sera prise lors de ce débat général, puis on en
tiendra compte à ce moment-là. Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
2, tel qu'amendé, est adopté?
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 3. M. le ministre.
M. Ryan: Pas de discussion là-dessus. Non, moi...
M. Gendron: Ça va. M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): J'appelle maintenant
l'article 4.
M. Gendron: Adopté. M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. L'article
5.
M. Ryan: Je souligne le caractère particulier de l'article
5. Il est prévu que le comité exécutif siège
à huis clos, ce que nous avons établi, d'ailleurs, dans les cas
antérieurs aussi, mais le huis clos ne s'applique pas aux membres du
conseil. Par conséquent, un membre du conseil peut aller aux
réunions du comité exécutif. Et, à moins que le
comité n'estime qu'il doit siéger à huis
clos, ses réunions sont publiques. Mais il a toujours le
privilège de décider que ses réunions sont à huis
clos. Ça, je pense que c'est tout à fait normal, parce qu'il y a
un certain nombre de questions dont on doit discuter dans un exécutif.
C'est un petit peu comme le Conseil des ministres, ça. Il n'y a personne
qui s'imagine sérieusement que le Conseil des ministres pourrait
siéger publiquement, sauf pour aller chercher des photographies en
campagne électorale. À part de ça, là, il faut
qu'il siège privément, parce que, là, il y a des opinions
divergentes qui s'expriment. Le feu de la diversité s'exprime dans toute
sa beauté, sa laideur parfois.
M. Gendron: Ça dépend qui compose le Conseil des
ministres, c'est évident.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Et on en vient à des décisions... Faisant
partie d'un conseil très uni, le député le sait
très bien. Alors, c'est pour ça que la disposition comme elle est
ici, moi, me convient tout à fait.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
5 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): J'appelle maintenant
l'article 6.
M. Gendron: Adopté. M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 7.
M. Ryan: Je n'ai pas de problème avec ça. Je pense
que c'est raisonnable.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
7 est adopté?
M. Gendron: Oui, puis c'est intéressant de voir la
particularité de Saint-Laurent qui dit qu'on prend ça au
sérieux, le comité exécutif, puis, si on s'absente trop
souvent, on n'est plus là. Il y en a d'autres qui étaient plus
larges que ça, moins disciplinés que vous. Alors, c'est une bonne
disposition, d'après moi. Adopté.
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 7
étant adopté, on m'avise qu'il y aurait lieu de suspendre pour
quelques minutes avant de procéder à l'article 8. Alors, je
suspends donc pour une minute.
(Suspension de la séance à 11 h 50)
(Reprise à 11 h SI)
Le Président (M. Charbonneau): La commission reprend ses
travaux. M. le ministre.
M. Ryan: Ce que je comprends, là, on voulait
déposer une proposition de modification, mais on la laisse tomber, on la
retire. Par conséquent, nous pourrions aborder directement l'article 8
dans sa teneur initiale.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, j'appelle
évidemment l'article 8.
M. Ryan: Pas de problème en ce qui me touche, moi.
M. Gendron: Juste une minute.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
M. Gendron: C'est parce que... Vous avez retiré
l'amendement, là? Les législateurs...
M. Ryan: On l'a retiré. M. Gendron:
Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 8
étant adopté, j'appelle maintenant l'article 9.
M. Ryan: Adopté. M. Gendron: Adopté.
Pouvoirs
Le Président (M. Charbonneau): Article 10. Nous avons une
modification à l'article 10.
M. Ryan: L'article 10, je crois que c'est très important,
M. le Président. Dans le texte originel, il était prévu,
là, que l'exécutif se voyait attribuer toute une liste de
responsabilités qui lui étaient exclusives puis qui lui venaient
directement de la législation tandis que, par la modification qui est
proposée, les pouvoirs qui seraient exercés par le comité
exécutif devraient lui être délégués par
règlement du conseil.
Je pense que ceci dit tout. Je n'ai pas besoin de fournir
d'explications. Les mots parlent par eux-mêmes.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Bien, M. le Président, moi, je pense que c'est
un heureux amendement parce que ça réduit beaucoup la
portée et la critique positive qui était amenée des gens
en disant: Écoutez, on ne peut quand
même pas dire, de facto, là: le comité
exécutif soustrait à la responsabilité du conseil une
série de responsabilités, puis le conseil ne peut être que
béat devant la décision. Alors, là, dorénavant,
c'est: le conseil peut, par règlement, déléguer au
comité. Donc, si le conseil en décide. Il y a deux protections.
Ça le regarde. Puis, deuxièmement, bien, c'est fait par un
règlement qui peut être rendu public. Les citoyens peuvent prendre
connaissance et ça a une portée beaucoup plus largement
démocratique que le libellé qu'il y avait dans le projet de loi.
Donc, moi, je suis d'accord. Je souscris à l'amendement proposé
parce qu'il rejoint pas mal les préoccupations que vous avez
soulevées.
Le Président (M. Charbonneau): Alors...
M. Ryan: Est-ce que je peux demander au président s'il
autoriserait M. Rousseau à nous dire si ça le satisfait, cet
amendement-là?
Le Président (M. Charbonneau): Oui. M.
Rousseau.
M. Rousseau (J. Rodolphe): Oui, merci, M. le Président.
Oui, évidemment, nous sommes d'accord avec la proposition que soit
approuvé par le conseil le règlement des pouvoirs qui sont
attribués au comité exécutif. Ceci implique,
évidemment, que, régulièrement ou de temps en temps, le
règlement peut être changé à l'intérieur du
conseil de ville. Advenant que nous jugions que les pouvoirs ne sont pas assez
grands ou que les pouvoirs sont trop grands, il y a moyen de modifier. Donc, la
décision revient aux membres du conseil.
Je vous remercie de votre suggestion.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, j'ai aussi Me
Rochette qui veut intervenir.
M. Rochette (Jean): II y a un autre aspect qui a pesé
également dans la balance, dans le cadre des discussions avec les
conseillers juridiques du ministère, c'était qu'il fallait que le
projet de loi s'inscrive dans cette philosophie inscrite au document du
ministère, de consultation, voulant que les chartes spéciales,
les lois privées pour les municipalités soient
rédigées de manière à éviter autant que
possible de revenir devant l'Assemblée nationale au fur et à
mesure de l'évolution des besoins. Alors, cette formule-là a cet
avantage de souplesse, de flexibilité, évitant de devoir revenir
éventuellement devant l'Assemblée.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, merci, M. Rochette.
M. le ministre.
M. Ryan: Simplement souligner que, dans la préparation de
ces modifications, j'ai toujours reçu les sages conseils du
député de l'Acadie qui est maintenant mon adjoint parlementaire
aux Affaires municipales, dont j'apprécie énormément la
pondération, le jugement et le dévouement au bien public. Et vous
pouvez être assurés qu'il suit tous ces projets-là ligne
par ligne. Avec sa formation d'ancien directeur du Département de
psychologie de l'Université de Montréal, il est même
capable de pénétrer nos motifs profonds.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: ... Ça va faire!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: II paraît que, quand on y met la docilité
voulue, les traitements peuvent être très salutaires.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que la
modification à l'article 10 est adoptée?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article 10,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): J'appelle maintenant
l'article 11.
M. Ryan: L'article 11, M. le Président...
Le Président (M. Charbonneau): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: .. .je pense que c'est là, nous parlons de
la modification, tout d'abord; il y a une proposition de modification
importante de la même inspiration que ce dont nous venons de
traiter à propos de l'article 10. Dans le projet originel, on avait des
clauses qui pouvaient laisser entendre qu'on créait justement des
cloisons dangereuses entre l'exécutif et le conseil. Et, avec la
nouvelle formulation qui est proposée, tout sera sous le contrôle
du conseil. C'est ça qu'on voulait. Par exemple, on disait, dans le
texte originel: Toute matière doit passer par l'exécutif avant de
venir au conseil. C'est dangereux d'avoir une affaire comme celle-là
dans la loi. Mais, si le conseil détermine par règlement que
telle matière devra avoir été examinée par
l'exécutif avant, ça, ça se comprend. Comme le disait M.
Rousseau, ça peut être modifié également si on est
allés trop loin ou pas assez loin.
Alors, tout ceci est corrigé dans le sens qu'on pouvait
légitimement souhaiter et je suis très heureux de voir que cet
amendement vient compléter ce qui a été commencé
avec l'article 10 modifié.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Bis. Dans le même sens.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que
l'amendement à l'article 11 est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article 11,
tel qu'amendé, est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Maintenant,
j'appelle l'article 12. Et on m'indique que la ville de Saint-Laurent retire
les articles 12, 13 et 14.
M. Paquet (Bernard): Qui sont remplacés par le 11.
Le Président (M. Charbonneau): Exact. Qui sont
remplacés par le 11. Alors, les articles 12, 13, 14 étant
retirés, j'appelle maintenant l'article 15. M. le ministre.
M. Ryan: Pas de problème pour l'article 15. Je pense que
c'est...
M. Gendron: C'est même bien que le comité
exécutif soumette ses règles de régie interne au
conseil.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
15 est adopté?
M. Ryan: Adopté.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 16.
M. Gendron: Adopté.
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): J'appelle maintenant
l'article 17.
M. De Sousa (Alan): M. le Président, juste une question,
si je peux, à l'article 16.
Le Président (M. Charbonneau): M. De Sousa.
M. De Sousa (Alan): Si les procès-verbaux du comité
exécutif sont adoptés, est-ce qu'ils devraient être
ratifiés par le conseil avant qu'ils soient acceptés ou est-ce
qu'ils sont, légalement parlant, exécutoires?
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: Ce sera dans la mesure des pouvoirs qui lui auront
été confiés par règlement. Mais il ne faut pas
que...
M. De Sousa (Alan): Mais, si les pouvoirs sont donnés,
est-ce que ça devrait être ratifié?
M. Ryan: Non. Regardez, ce qui va arriver... Le comité
tient ses réunions, il a ses procès-verbaux qui sont
approuvés par le comité exécutif, mais il peut arriver que
certaines décisions prises par le comité exécutif doivent
être soumises à l'approbation du conseil, suivant la teneur du
règlement qui lui aura confié les pouvoirs. Ça va? Ce
serait au conseil de procéder à la vérification parce que
même un citoyen ordinaire aura accès en tout temps aux
procès-verbaux de l'exécutif. À plus forte raison un
membre du conseil.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, j'appelle maintenant
l'article 17. Est-ce que l'article 17 est adopté?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. L'article
18.
M. Ryan: Je pense que ça va de soi, M. le
Président. Adopté.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. L'article
19.
M. Ryan: Adopté.
M. Gendron: Le 9 mars, adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Alors,
est-ce que le préambule du projet de loi 275, Loi concernant la ville de
Saint-Laurent, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que le titre du
projet de loi est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'ensemble du
projet de loi 275, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Et nous avons besoin d'une
motion de renumérotation.
M. Bordeleau: Oui, M. le Président, je fais motion
pour faire la renumérotation. (12 heures)
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le
député de l'Acadie, vous en faites motion.
M. le ministre, est-ce que vous avez des commentaires?
Remarques finales
M. Ryan: Oui, quelques brefs commentaires. Je voudrais tout
d'abord remercier M. le maire de la ville de Saint-Laurent de l'excellente
collaboration dont il a fait montre dans l'étude du projet de loi. Il y
avait quelques sujets de difficulté qui ont été
portés à notre attention en cours de route. Nous les avons
examinés dans l'esprit de collaboration qui était
souhaitable.
Je pense que les résultats parlent par eux-mêmes. Nous
arrivons à un projet de loi qui est adopté dans une
atmosphère largement consensuelle, finalement. Je pense que la ville de
Saint-Laurent pourra procéder à la création de son nouvel
exécutif dans des conditions qui permettent d'espérer que le
nouvel organisme produira les fruits attendus.
Alors, merci beaucoup, M. le maire, aux conseillers qui sont ici
également. Je remercie les conseillers qui se sont exprimés sur
le projet de loi; M. Rousseau, également, qui a fait montre d'une grande
vigilance depuis le tout début, et dont les interventions ont
contribué sensiblement à l'amélioration du projet de
loi.
J'apprécie la distinction dans laquelle se sont faites les
interventions aussi. On peut donner la preuve qu'on peut être d'avis
différents, même opposés, tout en se respectant et en
procédant de manière civilisée. Je pense que c'est un
très bel exercice démocratique auquel nous avons assisté,
et j'en remercie non seulement les représentants de ville Saint-Laurent
qui sont ici, autant à titre d'élus qu'autrement, j'en remercie
les membres de la commission. Au tout premier chef, le député de
l'Acadie qui a été un parrain excellent et que vous pourrez
toujours consulter à titre d'ami et de collaborateur quand vous en aurez
besoin, sachant qu'il fait les représentations très vite
auprès du ministre concerné. Je remercie le député
d'Abitibi-Ouest de sa collaboration. Je remercie nos conseillers juridiques
aussi, Me François Bélanger... Et chaque fois que j'ai l'occasion
de le faire, je le souligne; je n'ai pas eu le temps tantôt à
propos de Mme Roy, pour les projets antérieurs, je réservais
ça pour le dernier. Mme Roy va nous revenir. Mais, vous le savez vous
autres mêmes, avec nos services, vous avez une collaboration empreinte de
courtoisie et marquée au signe de la compétence et du respect des
institutions. Merci beaucoup, et à vous-même aussi, M. le
Président, et à vos collaborateurs.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, M. le ministre. M.
le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, moi, c'est toujours plus court parce que tous
les remerciements sont faits.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: II n'y a personne qui peut avoir été
oublié. Alors, je veux tout simplement saluer M. le maire, les
conseillers, ainsi que les représentants d'autres points de vue. Ce
qu'on a constaté, c'est qu'il me semble que vous avez là un
projet de loi qui va permettre, comme vous le souhaitiez, que la ville de
Saint-Laurent continue à être performante, moderne, et ça
me fera plaisir d'aller le constater dans une couple d'années, voir si,
effectivement, votre comité exécutif est allé dans le sens
souhaité par le projet de loi. Merci.
Le Président (M. Charbonneau): M. le maire.
M. Paquet (Bernard): M. le Président, M. le ministre,
notre parrain, M. Bordeleau, MM. les députés de
l'Assemblée, Mme la députée, je serai très bref. La
collaboration dont a parlé M. le ministre a été
assurée dès le début. Parce que, la seule intention, et
ça demeure toujours la même, du projet de loi, c'est strictement
pour assurer une meilleure efficacité administrative. Il n'a jamais
été question de vouloir retirer aux conseillers élus par
le peuple un rôle, un mandat. Us l'ont, le mandat. Et nous l'avons
prouvé dans le passé. Quand, démocratiquement, nous
faisons nos réunions du comité exécutif, tous les
conseillers sont bienvenus. Malheureusement, il y en a plusieurs qui n'ont pas
le temps de venir, mais, ça, c'est leur travail. Quand nous
préparons le budget de la ville avec l'Opposition, c'est une bonne
entente aussi. Je pense que c'est assez démocratique. Soyez
assurés, M. le ministre, M. le Président, que nous allons
continuer, à Saint-Laurent, dans la démocratie, et de se servir
de ce projet de loi ou de cette loi que vous nous donnez pour les meilleurs
intérêts de la ville de Saint-Laurent, de nos citoyens, mais aussi
de la province, parce que nous avons des grands projets, des projets qui sont
excessivement importants pour la province de Québec, dans la recherche
et le développement en haute technologie. Merci de tout le travail,
merci de toute votre collaboration. Et, mon Dieu! à plus tard.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, M. le maire.
L'étude du projet de loi 275 étant terminée, avant de
procéder...
M. Rochette (Jean): Je voudrais simplement remercier...
Le Président (M. Charbonneau): Excusez, Me Rochette, je ne
vous avais pas vu.
M. Rochette (Jean): Très bien. Je voudrais simplement
remercier, à titre de conseiller juridique, nos vis-à-vis du
ministère qui, comme a dit M. le ministre, nous ont assurés d'une
excellente collaboration, et ça a été un plaisir de
travailler ce projet de loi avec eux. Merci infiniment.
Le Président (M. Charbonneau): Avant de
procéder à l'étude du projet de loi suivant, soit
le projet de loi 273, Loi concernant la ville Saint-Léonard, je suspends
les travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 12 h S)
(Reprise à 12 h 12)
Projet de loi 273
Le Président (M. Charbonneau): Alors, la commission
reprend ses travaux. Nous en sommes maintenant à l'étude du
projet de loi d'intérêt privé 273, Loi concernant la ville
de Saint-Léonard. Alors, j'inviterais maintenant le parrain du projet de
loi, le député de l'Acadie, à nous adresser quelques
mots.
Remarques préliminaires M. Yvan
Bordeleau
M. Bordeleau: Merci, M. le Président. Alors, le projet de
loi 273, Loi concernant la ville de Saint-Léonard, avait
été parrainé par le député de Jeanne-Mance
qui, malheureusement, ne peut être présent aujourd'hui. Alors, il
m'a demandé de faire la présentation du projet de loi. Avant de
parler du projet de loi, je voudrais saluer plus précisément le
maire de Saint-Léonard, M. Zampino, qui est accompagné du
directeur général de la ville, M. Santamaria, et du conseiller
juridique, Me Comeau.
Essentiellement, le projet de loi 273 concerne la ratification de
certaines transactions que la ville a faites relativement à
l'acquisition ou à la vente de certains immeubles qui avaient
été acquis par la ville de Saint-Léonard. Je vais laisser
le maire expliquer plus en détail l'objet du projet de loi comme
tel.
Le Président (M. Charbonneau): Pour de plus amples
explications sur le projet de loi, j'invite maintenant M. le maire de
Saint-Léonard, M. Zampino.
Auditions Ville de Saint-Léonard
M. Zampino (Frank): M. le Président, M. le ministre Ryan,
membres de la commission, j'aimerais tout d'abord vous remercier d'avoir pris
le temps, d'accepter de prendre le temps de nous écouter à cette
commission parlementaire dans l'étude du projet de loi 273 concernant la
ville de Saint-Léonard. J'aimerais tout particulièrement
remercier M. le ministre Ryan d'avoir accepté de le considérer,
premièrement, de considérer notre demande, et de tout son support
ainsi que celui de son personnel dans l'étude de ce projet de loi qui
aboutit maintenant en commission parlementaire.
Vous avez fait les présentations: M. Santamaria, à
l'extrême gauche, est le directeur général de la
municipalité; M. André Comeau est le conseiller juridique. Et
sans plus tarder, avec votre permission, M. le Président et M. le
ministre Ryan, permettez-moi de demander à M. Comeau de vous
présenter, pour le bénéfice de tous les membres de la
commission, l'objet du projet de loi 273.
Le Président (M. Charbonneau): Me Comeau.
M. Comeau (André): M. le Président, M. le ministre,
mesdames, messieurs de la commission, le maire vous a dit le plaisir qu'il
avait d'être ici ce matin. Nous aussi, à chaque fois, on a
beaucoup de plaisir. On est accueilli, tout le monde, avec beaucoup
d'ouverture.
Les objets du projet de loi, il y en a deux principaux. Le premier, il
s'agit de valider le titre de propriété concernant un immeuble
acquis par la municipalité en 1984 et dont la ville a également
disposé en 1987. Elle a disposé en faveur de Les Fromages Saputo
ltée qui a construit sur ce terrain un complexe évalué, en
1993, à plus de 15 000 000 $. Il s'agit donc de valider ce type de
propriété là.
Le second objet est de permettre à la ville de disposer d'un
terrain acquis en 1990, mais on voudrait en disposer en dérogation
à l'article 9 de la charte qui exigerait que l'on vende à un prix
incluant toutes les dépenses relatives à l'immeuble. Et,
évidemment, si on le fait, on dépasse de beaucoup la valeur du
marché et le terrain devient invendable. Alors, c'est pourquoi la ville
demande une dérogation à l'article 9.
Elle demande essentiellement, dans les deux cas... dans le
deuxième cas, de vendre à un prix qui correspond à la
valeur marchande, à titre onéreux. C'est le principe
général applicable dans la Loi sur les cités et villes.
Dans le premier cas également, il y a la même demande de
dérogation de vendre à titre onéreux selon le principe
général, alors que l'article 9 était plus exigeant,
puisqu'on exigeait d'inclure toutes les dépenses relatives à
l'immeuble, ce qui n'a pas été fait. Alors, tel est l'objet des
deux articles du projet de loi.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, M. Comeau. M. le
ministre.
M. Ryan: II y a deux objets dont traite le projet de loi. Tout
d'abord, je voudrais souhaiter la bienvenue à M. le maire de
Saint-Léonard, à M. Comeau et à M. Santamaria
également. J'ai eu l'occasion de faire la connaissance du maire de
Saint-Léonard à la Conférence des maires de banlieue de
l'île de Montréal et j'ai été frappé par
l'intérêt que porte M. Zampino aux questions fiscales, aux
questions de fiscalité municipale sur lesquelles nous avons
déjà eu l'occasion d'échanger ensemble et à propos
desquelles sa contribution à nos travaux sera très
recherchée au cours des prochains mois. Je pense que nous avons beaucoup
de travail à faire. Je suis heureux de signaler combien vous abordez ces
questions avec sérieux et avec une connaissance pratique qui va
nous être très utile. Alors, je suis d'autant plus heureux
de vous voir ici ce matin.
C'est un problème qu'on va régler assez facilement, je
pense bien, mais je pense que c'est bon de rétablir la
légalité quand elle semble pouvoir être mise en question.
Même si ce n'est pas toujours sûr que ce soit le cas, c'est mieux
d'être prudent, et c'est ce que vous faites. Les échos que j'ai
eus de nos services, c'est que les rapports ont été excellents.
Je veux signaler le bon travail de Mme Roy aussi, de notre service juridique,
qui était au bâton ce matin pour quatre projets de loi et qui
seront tous l'objet d'une attention harmonieuse de notre part.
Alors, il y a seulement une question. On va attendre, on va prendre
article par article. J'aurai une remarque à vous faire à propos
de l'article 2, j'aurai une demande à vous faire peut-être
là-dessus. Mais je serais prêt, ceci étant dit,
après qu'on aura entendu, évidemment, le porte-parole de
l'Opposition, s'il veut s'exprimer là-dessus, à aborder le projet
article par article.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je vous souhaite la plus cordiale des bienvenues.
J'en ai pris connaissance, un peu comme M. le ministre vient de l'indiquer. Les
deux objets pour lesquels vous voulez avoir le bill privé ne me font pas
problème. Alors, au niveau de chacun des articles, on regardera ce qui
en est, mais, dans mon esprit à moi, il n'y a pas de difficultés
à donner suite à votre demande de projet de loi privé pour
valider le titre de propriété acquis et disposer d'un terrain
avec une dérogation, parce que je sais que vous ne pouvez pas le faire
autrement. Bon, bien, là, je m'excuse, j'ai manqué un peu...
Le Président (M. Charbonneau): II n'y a pas d'offense.
M. Gendron: ...est-ce que c'est parce qu'on était à
l'article 1?
Le Président (M. Charbonneau): Non, non, non, je ne l'ai
pas appelé, on est dans les remarques préliminaires.
M. Gendron: O.K. Bon, en tout cas, j'aime mieux les faire tout de
suite parce que ce n'est pas spécifiquement à l'article 1, mais,
dans les remarques préliminaires, j'aurais une question à vous
poser, M. le maire. Quand vous dites: On veut valider le titre de
propriété, j'aimerais ça que vous m'expliquiez un peu plus
pourquoi. Pourquoi ce titre-là n'est pas valide? Qu'est-ce qui s'est
passé, pour être obligé de le valider par bill
privé?
M. Zampino (Frank): Parce que c'est un pro- blème
technique. Quand la municipalité, en 1984, a décidé
d'acheter le terrain, elle l'avait acheté à un prix de 7 $. Au
moment de la revente du même terrain, ça a été
revendu à 7 $, mais la période qui a échu entre la date
d'achat de la ville et la date de vente a fait en sorte qu'il y ait des
intérêts qui ont accumulé, accru, c'est une période
de peut-être... M. Comeau, qui a le dossier technique, peut vous parler
des dates.
M. Comeau (André): En fait, si vous le permettez,
l'acquisition a été faite dans le cours...
Le Président (M. Charbonneau): Excusez, Me Comeau. (12 h
20)
M. Comeau (André): Voilà, l'acquisition a
été faite dans le cours d'une expropriation, donc le montant qui
a été payé par la municipalité incluait une
indemnité, des frais et des intérêts. Donc, lorsqu'on
regarde le titre de propriété, le prix qui y apparaît
apparaît plus élevé que le prix de revente
éventuellement, ce que l'article 9 empêchait. Mais, disons, la
différence de prix entre les deux correspond essentiellement à
des intérêts et à des frais. On aurait dû revendre, y
compris ces dépenses, tel que la charte l'exigeait. Ça n'a pas
été le cas.
M. Gendron: C'est pour valider ça.
M. Comeau (André): C'est ça. C'est le premier
aspect.
M. Gendron: L'opération.
M. Comeau (André): Le deuxième aspect, c'est que
notre disposition parle de réserve foncière et on a revendu
à Saputo, qui est une entreprise... peut-on la qualifier d'industrielle?
Si, effectivement, c'était industriel, peut-être aurait-il fallu
fonctionner en vertu de la Loi sur les immeubles industriels municipaux. Donc,
on vient valider ces deux aspects-là. On règle le problème
de la référence possible à la Loi sur les immeubles
industriels municipaux et on règle la différence de prix qui
n'était pas conforme à l'article 9. Mais, dans les deux cas,
peut-être l'aspect le plus important, c'est que la ville a toujours
agi... a toujours acheté et vendu avec des rapports d'évaluation
indépendants et les prix ont toujours correspondu à ces rapports
d'évaluation.
M. Gendron: Merci. Je n'ai pas d'autres questions.
Étude détaillée
Le Président (M. Charbonneau): Alors, les remarques
préliminaires étant terminées, nous procédons
maintenant à l'étude détaillée article par article.
Alors, j'appelle l'article 1. Est-ce que l'article 1 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): J'appelle l'article 2. M.
le ministre.
M. Ryan: À propos de l'article 2, je comprends les
circonstances qui portent la ville de Saint-Léonard à vouloir
agir comme elle le définit dans cet article. Il y a seulement une chose
qui est source de préoccupation pour moi. Là, on demanderait que
la ville soit autorisée à «aliéner à titre
onéreux, pour un prix moindre que le total de toutes les dépenses
engagées à son égard, l'immeuble acquis par cette
ville», etc. Je me demande si ce ne serait pas mieux d'écrire,
dans ce cas-là: «aliéner, avec l'autorisation du ministre
des Affaires municipales, à titre onéreux», etc. Parce que
je ne voudrais pas qu'on ait l'impression de donner un chèque en blanc.
Autrement, on fait un geste. Si on apprend, disons, par un journal, dans une
semaine ou dans six mois, que ça a été donné,
ça, à des amis pour un prix dérisoire, par exemple,
à ce moment-là on aurait utilisé l'Assemblée
nationale de manière peut-être irresponsable. Mais, si on met la
clause «moyennant l'autorisation du ministre», dans ce
cas-là je pense qu'il n'y a pas de problème. Je ne sais pas si
ça vous crée des difficultés.
M. Comeau (André): Aucune difficulté, je pense, M.
le ministre, si vous le souhaitez, et c'est effectivement une garantie certaine
que le ministère et le ministre examineront attentivement la
transaction, et ça répondra à toutes les questions, et on
pourra vous fournir à ce moment-là... M. le maire.
Le Président (M. Charbonneau): Oui, M. le
maire.
M. Zampino (Frank): M. le ministre, absolument. L'objectif de la
municipalité, c'est de pouvoir revendre éventuellement ce terrain
au prix de la valeur courante, au prix du marché. Ce prix du
marché aujourd'hui, en fait, ne peut pas être le prix auquel le
terrain sera vendu à cause du fait que les coûts accumulés
de ce terrain dépassent la valeur marchande. Mais pour le conseil de
ville il n'y aura aucun problème, absolument, de remettre le dossier
éventuellement au ministère et le ministre pourra accorder son
approbation à la vente éventuellement.
M. Ryan: J'apprécie la bonne foi dont témoigne
votre réponse. Je pense qu'on s'aperçoit que vous voulez
régler un problème de manière objective puis correcte, et
nous avons tout intérêt à vous faciliter les choses.
M. Zampino (Frank): Si vous me permettez encore.
Le Président (M. Charbonneau): Oui, M. Zampino.
M. Zampino (Frank): Ce qui est important de souligner, c'est
qu'au moment où la municipalité avait acheté ce terrain
c'était juste avant la crise, ou le ralentissement économique
qu'on connaît aujourd'hui, à la fin des années
quatre-vingt. Enfin, l'acte de vente a été signé au mois
de mai 1990. On connaît les valeurs des terrains... la baisse des valeurs
des terrains qui a suivi l'année 1990. Alors, au moment où la
municipalité avait acheté ce terrain en 1990, avec un rapport
d'un évalua-teur, on peut comprendre que le prix aujourd'hui, en 1993,
ne correspond plus à cette valeur, ce qui nous empêche de le
vendre et ce qui nous empêche également d'avoir une
évaluation municipale et un développement sur ce terrain.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que
l'amendement à l'article 2 est adopté?
Une voix: Adopté. M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article 2, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté. Une voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 3. Nous avons une modification à l'article 3. M. le
ministre.
M. Ryan: II s'agit d'une modification qui découle des
changements apportés au Code civil. J'aimerais peut-être que Mme
Roy nous explique exactement la portée de ce qui est envisagé
ici.
Le Président (M. Charbonneau): Mme Roy.
Mme Roy (Odette): Oui, c'est pour être conforme aux
nouvelles règles en matière de publicité des droits, tout
simplement, où, avant, on procédait par... On aurait
marqué en marge des actes le numéro de la loi, mais, maintenant,
on demande que le greffier publie un avis et que l'avis énonce les
droits qui sont acquis en vertu de la loi actuelle qu'on adopte
aujourd'hui.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que
l'amendement à l'article 3 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Est-ce que
l'article 3, tel qu'amendé, est adopté?
Une voix: Adopté. M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, je comprends, par le
fait même, que l'article 4 est donc retiré.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): C'est exact. Alors,
l'article 4 est retiré. Est-ce que l'article 5 est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Est-ce que
le préambule du projet de loi 273, Loi concernant la ville de
Saint-Léonard, est adopté?
Une voix: Adopté.
M. Gendron: Sous toutes réserves.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que le titre du
projet de loi est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'ensemble du
projet de loi, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre, pour
vos remarques finales.
M. Ryan: Ça me fait bien plaisir, encore une fois, de vous
remercier, d'exprimer mon appréciation et d'offrir à la ville de
Saint-Léonard, par l'intermédiaire de son maire, mes meilleurs
voeux de fructueux développement dans l'harmonie, la concorde, la
prospérité et le respect des lois.
M. Gendron: Avec des belles nouvelles comme ça, il n'y a
pas de problème, vous allez passer une bonne journée. Alors, je
vous remercie.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, avant de conclure
nos travaux, j'ai besoin d'une motion de renumérotation pour le projet
de loi 273.
M. Bordeleau: J'en fais motion.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de l'Acadie, vous en faites motion.
Alors, j'ajourne les travaux de la commission sine die.
(Fin de la séance à 12 h 28)