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(Dix heures quinze minutes)
Le Président (M. Charbonneau): Je déclare la
séance de ce matin ouverte. Si vous voulez prendre place, s'il vous
plaît. Si vous le permettez, j'aimerais aviser, au tout début de
la session de ce matin, qu'avec le consentement des parties la commission
siégera demain matin, 17 février, à compter de 9 heures,
ici, à la salle Louis-Hippolyte-LaFontaine, en vue d'étudier les
projets d'intérêt privé de la ville de Port-Cartier, 230,
de la ville de La Prairie, 276, de la ville de Waterloo, 268, de la ville de
Saint-Laurent, 275, et de la ville de Saint-Léonard, 273, demain matin,
17 février, à compter de 9 heures.
J'aimerais rappeler aux membres de la commission que, ce matin, nous
avons le mandat d'entendre les intéressés et de procéder
à l'étude détaillée du projet de loi
d'intérêt privé 271, Loi modifiant la charte de la ville de
Montréal.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Oui. Mme Bélanger
(Mégantic-Compton) est remplacée par Mme Loiselle (Saint-Henri)
et M. Maltais (Saguenay) est remplacé par M. Bordeleau (Acadie).
Le Président (M. Charbonneau): Merci. J'aimerais indiquer
aux membres de la commission que trois intervenants ont manifesté leur
intérêt d'être entendus, soit la ville d'Outremont, M. Sam
Boskey, chef de la Coalition démocratique de Montréal et
conseiller municipal, district Décarie, et la Chambre de commerce du
Montréal métropolitain. Et, déjà, on m'indique que
Me Armand Poupart s'est retiré de son objection; donc, il n'aura pas de
mémoire à présenter.
J'aimerais inviter à l'avant les représentants de la
Coalition démocratique de Montréal...
Une voix: C'est la ville.
Le Président (M. Charbonneau): Excusez-moi. J'aimerais
présenter à l'avant la requérante, la ville de
Montréal, représentée ici par Mme Léa Cousineau,
présidente du comité exécutif de la ville de
Montréal. Mme Cousineau, on vous souhaite la bienvenue à la
commission.
J'inviterais M. le député de LaFontaine, qui sera parrain
du projet de loi lors de l'ouverture de la session parlementaire du mois
prochain, lors d'une motion spéciale à cet effet. Alors, M. le
député de LaFontaine, on vous écoute.
Remarques préliminaires M. Jean-Claude
Gobé
M. Gobé: Merci, M. le Président. M. le ministre,
Mme Cousineau, M. le président de la Chambre de commerce, il me fait
plaisir, en effet, d'accepter le parrainage de ce projet de loi 271 qui va non
seulement modifier la charte de la ville de Montréal, mais permettre de
changer les structures d'administration du stationnement dans la ville en
confiant un mandat à la Chambre de commerce. C'est évident que
mon prédécesseur, le député de Saint-Louis, fut le
parrain originel de ce projet de loi, mais ses fonctions ministérielles
font en sorte qu'il ne peut plus maintenant, pour des raisons techniques, avoir
ce rôle. M. le maire de Montréal m'a demandé si
j'accepterais de parrainer ce projet, et c'est avec plaisir que je l'ai fait
parce que nous avons eu l'occasion en cette commission d'avoir de nombreux
débats sur ce projet de loi. Il y a eu des choses qui ont
été changées, il y a eu des modifications très
importantes, et je dois dire que l'esprit du projet de loi, personnellement,
fait mon affaire et correspond aussi à la philosophie d'un certain
nombre de collègues avec qui j'ai pu discuter.
Ceci ne veut pas dire que j'appuie le projet de loi à 100 % avec
tous ses détails, parce qu'il faudra voir article par article ce qu'il y
a, mais l'esprit du projet de loi me convient très bien. En effet, on
parle de décentralisation au niveau des quartiers et on sait que
Montréal, étant une ville très vaste, il est important
qu'au niveau de certains quartiers, en particulier ceux extrêmes, aussi
bien à l'est qu'à l'ouest, les citoyens puissent, avec leurs
conseillers municipaux, par l'entremise des CCA, prendre un certain nombre de
décisions qui les concernent directement. Et on verra dans le projet de
loi qu'il est question de ça un peu plus loin. Et il y a aussi, bien
entendu, tout le processus de consultation par les commissions permanentes, et
je trouve que c'est, là aussi, quelque chose qui correspond à des
besoins des citoyens dans l'administration d'une ville importante comme celle
de Montréal. Alors, je suis donc très heureux, pour cette
partie-là, d'être le parrain.
En ce qui concerne les stationnements, bon, bien, à une
époque où on remet de plus en plus... où on se pose des
questions sur la justification des gouvernements de gérer l'ensemble des
activités d'une société et où on essaie de trouver
d'autres formules, peut-être plus performantes, plus efficaces, je trouve
intéressant de voir que la ville de Montréal et la Chambre de
commerce du Montréal métropolitain, dont M. Powell est le
président et M. Lacharité le secrétaire
général ou le
vice-président, ont amené ce projet qui vise justement
à aller dans cette direction. (10 h 20)
Alors, je suis très heureux d'être là et
j'apprécie l'honneur qui m'est fait par M. le maire de Montréal,
ainsi que son conseil, de m'avoir confié le parrainage de ce projet de
loi 271 et j'entends participer à son adoption. Merci, M. le
Président, Mme la Présidente, pardon.
Auditions
La Présidente (Mme Loiselle): Merci, M. le
député de LaFontaine. Nous allons maintenant commencer les
travaux de cette commission. Mme Cousineau, j'aimerais savoir avant de
débuter: Est-ce que vous êtes seule ce matin ou s'il y a d'autres
gens qui vous accompagnent?
Mme Cousineau (Léa): II y a Me Saindon qui se joindra
à moi.
La Présidente (Mme Loiselle): Alors, peut-être qu'il
peut s'approcher dès maintenant, nous allons commencer les travaux.
Mme Cousineau (Léa): Et Mme Tremblay qui sera là
aussi. Il nous rejoindra dans quelques minutes, il est actuellement...
La Présidente (Mme Loiselle): Parfait. Nous allons
débuter maintenant la présentation de votre projet de loi, Mme
Cousineau. Vous avez environ une quinzaine de minutes. On va fonctionner un peu
comme hier, le même horaire qu'hier: 15 minutes de présentation,
ainsi qu'une intervention. Alors, bienvenue à cette commission. Vous
pouvez débuter maintenant. Merci.
Exposé de la requérante
Mme Cousineau (Léa): Mme la Présidente, M. le
ministre, écoutez, comparativement à d'autres projets que nous
avons présentés devant cette commission, le projet de loi qui est
devant vous aujourd'hui est relativement modeste dans sa longueur et dans le
nombre d'articles. Par ailleurs, nous le voyons comme un projet assez audacieux
quant au fond et comportant des éléments novateurs, quant
à nous, intéressants pour Montréal, mais peut-être
aussi dans une dimension un peu exemplaire d'une partie des projets qu'il
permet.
Ces modifications-là sont marquées, pour nous, sous le
signe un peu de l'innovation ou d'une volonté d'élaborer des
modèles nouveaux de partenariat et de travail dans le milieu
montréalais. C'est clair qu'il y a, au premier chef, dans ce dossier, la
reconnaissance de nos institutions démocratiques, plus
précisément l'inscription dans la charte des commissions
permanentes du conseil. Depuis déjà quelques années, en
vertu d'un règlement municipal, nous avons utilisé ces
commissions permanentes pour permettre un contact plus intéressant entre
la population et les élus sur certains préalables à
l'adoption par le conseil de certains règlements ou de certaines
politiques. Nous souhaitons que ces pratiques et ces commissions soient
inscrites dans la charte pour vraiment consacrer la pérennité de
ces institutions démocratiques, de même pour les conseils
d'arrondissement à qui nous souhaitons, éventuellement, donner
plus de pouvoirs, y compris, en plus de certains pouvoirs de recommandation,
des pouvoirs décisionnels dans certains domaines qui concernent
particulièrement les populations locales.
Il y a, bien sûr, le projet d'entente avec la Chambre de commerce.
Nous aimerions avoir ces pouvoirs qui nous permettraient de directement
négocier avec la Chambre de commerce une entente quant à la
gestion du stationnement sur notre territoire et, bien sûr, de pouvoir
rendre possible la participation de la ville au Centre d'expertise et de
recherche en infrastructures urbaines qui, aussi, a beaucoup
d'intérêt pour la ville de Montréal, mais pour l'ensemble
des villes, particulièrement les villes anciennes qui ont des
problèmes de rénovation des structures.
Il y a aussi quelques autres demandes à caractère plus
technique, mais je pense que le coeur de nos demandes est dans ces trois
domaines qui nous permettraient d'aller de l'avant dans nos volontés de
démocratisation, de décentralisation des institutions et de la
vie politique à Montréal, qui nous permettraient aussi d'innover
dans une forme de partenariat avec un corps public important chez nous qui est
la Chambre de commerce. Voilà pour l'essentiel. Je pense qu'on pourra
revenir plus aux détails lors des discussions.
La Présidente (Mme Loiselle): Je veux seulement
préciser les gens qui vous accompagnent. Alors, c'est Me Yves Saindon,
ainsi que Mme Jacinthe Tremblay.
Mme Cousineau (Léa): Voilà.
La Présidente (Mme Loiselle): Merci. M. le ministre,
quelques remarques.
M. Ryan: Mme la Présidente, il me fait plaisir de
souhaiter la bienvenue à la présidente du comité
exécutif de la ville de Montréal, Mme Cousineau, ainsi qu'aux
personnes qui l'accompagnent. Il me fait plaisir de saluer également les
personnes et les organismes qui voudront se faire entendre à l'occasion
de nos échanges. Nous les écouterons avec toute l'attention
nécessaire. Je salue de manière spéciale le
député de LaFontaine qui a accepté de se faire le parrain
du projet de loi qu'il a très bien présenté tantôt.
Je salue mes collègues des deux côtés, évidemment.
On va faire l'exercice dans un but constructif.
Mme Cousineau a très bien résumé les trois objets
principaux du projet de loi. Il est question des conseils d'arrondissement.
Nous avions déjà eu des
échanges exploratoires à ce sujet. À la suite de
modifications qui ont été apportées au projet initial, je
pense que les propositions qui sont contenues dans le projet de loi, sujet
à quelques modifications ici ou là, sont des propositions dignes
d'intérêt que la commission devra accueillir avec un esprit
ouvert.
Il est question également des commissions du conseil. Je pense
qu'il est normal que les commissions permanentes du conseil soient l'objet d'un
traitement explicite dans la charte de la ville de Montréal. Il y aura
des additions importantes à la charte de ce point de vue, sujet, ici
encore, à certaines améliorations au besoin. Ça, nous
pourrons le voir en temps utile.
Le projet d'entente avec la Chambre de commerce ou la
société que créerait la Chambre de commerce pour les fins
de gestion d'espaces de stationnement public à Montréal,
ça, c'est un gros, gros objet du projet de loi qui fera l'objet d'une
modification que nous aborderons dès le début. Alors, nous
n'avons pas d'objection de principe du côté du gouvernement
à cette forme de gestion qui est proposée dans l'amendement dont
on prendra connaissance tantôt. Il s'agira de vérifier si les
dispositions du protocole devant régir une telle forme de gestion sont
acceptables aux membres de la commission. Nous en discuterons.
Je suis content de voir que nous avons le président de la Chambre
de commerce, M. David Powell, qui est ici, dont je veux souligner
l'intérêt pour la chose civique à Montréal, qui se
manifeste depuis longtemps, bien avant qu'il soit président de la
Chambre de commerce. Je pense que M. Powell donne un exemple d'engagement
civique d'excellente qualité, qui est un exemple pour ses
concitoyens.
Il y a le représentant de l'opposition, M. Boskey, qui est ici
également, que nous allons écouter avec intérêt.
Nous avons déjà correspondu avec lui à diverses reprises
au cours des derniers mois. Ça nous fera plaisir d'échanger avec
lui.
Ceci étant dit, Mme la Présidente, je réserve
toutes mes autres observations pour des stades ultérieurs de nos
travaux. Merci.
La Présidente (Mme Loiselle): D'accord. Merci. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, simplement, je voudrais souhaiter la plus
cordiale bienvenue à Mme la présidente du comité
exécutif de la ville de Montréal, Mme Cousineau, ainsi qu'aux
gens qui l'accompagnent.
Très simplement, en ce qui nous concerne, on a eu l'occasion,
à quelques reprises, de prendre connaissance des principaux sujets que
nous allons devoir aborder. Sur le fond des choses, pour ce qui est des
conseils d'arrondissement, en tout cas, en termes des principes
véhiculés, je n'ai pas d'objection majeure. Au contraire, je
trouve que c'est une belle initiative; tout dépend de la manière
dont ça va être fait et quels seront les véritables
pouvoirs qu'on donnera, puisque vous-même, Mme la présidente du
comité exécutif, vous indiquez qu'il y aura, dans certains cas,
des pouvoirs décisionnels et, dans d'autres cas, des pouvoirs de
recommandation. Alors, on va l'apprécier au mérite, article par
article, mais je sais de quoi il s'agit; on a eu l'occasion d'en discuter et on
a eu l'occasion d'en jaser avec M. Doré lui-même.
Pour ce qui est de l'autre aspect important, la gestion des espaces
d'aménagement, c'est une formule nouvelle. Il va falloir la regarder
comme il faut. Là où j'ai peut-être des réticences,
moi aussi, c'est qu'il ne faut pas oublier que la gestion des espaces, c'est
une fonction d'aménagement du territoire et, dans mon livre à moi
je me rappelle les discours que je faisais lors de la loi 125 comme
ministre d'État à l'Aménagement la fonction
d'aménagement du territoire est une fonction éminemment
politique, mais, règle générale, c'est important de la
laisser entre les mains des élus. Donc, nous allons devoir
apprécier ce qui en est exactement. Qu'une Chambre de commerce vienne
gérer d'une façon commerciale ce qu'on appelle les tarifs des
espaces commerciaux, je n'ai pas de trouble, mais j'aimerais bien ça, et
on va les regarder, voir toutes les conséquences sur
l'aménagement du territoire de la ville. Parce que vous savez que par le
stationnement on peu configurer beaucoup, différemment ou
indifféremment, ce que j'appelle le plan d'urbanisation de la ville. Le
modèle de la ville ne se fait pas de la même façon
dépendàmment que vous avez pleine et entière
autorité sur l'attribution de nouveaux espaces ou pour fermer de
nouveaux espaces, et c'est un peu ça qu'il va falloir regarder.
Mais c'est ça, l'objectif, ce matin. On est ici pour vous
entendre. Je serai également, moi aussi, très attentif aux
remarques de celles et ceux qui voudront en faire. Parce que le demandeur, ce
n'est pas nous; le demandeur, c'est la ville de Montréal. Alors, c'est
une autorité politique autant que nous, que je souhaite la plus
responsable possible et, règle générale, lorsque la ville,
quelle que soit la ville, fait une demande aux parlementaires, il s'agit de
voir pour nous si l'intérêt public, globalement, dans nos
convictions, est protégé. Et, si c'est le cas, je ne vois pas
pourquoi on se placerait toujours à la place du demandeur. De temps en
temps, il faut que le demandeur puisse vivre avec les législations qu'il
souhaite et en assume la pleine et entière responsabilité. Dans
ce sens-là, au niveau de chacun des articles, Mme la Présidente,
on aura l'occasion d'apprécier, mais on est ici pour collaborer, comme
on le fait toujours lorsqu'il s'agit de l'intérêt public. (10 h
30)
La Présidente (Mme Loiselle): Merci, M. le
député. Alors, Mme Cousineau, monsieur, madame, merci beaucoup de
vos remarques en ce qui concerne le projet de loi 271 modifiant la charte de la
ville de Montréal.
Je demanderais maintenant aux intervenants, M. Sam Boskey, chef de la
Coalition démocratique de Montréal, ainsi qu'aux gens qui
l'accompagnent de bien vouloir s'approcher s'il vous plaît. M. Boskey,
bonjour et bienvenue à cette commission.
Coalition démocratique de Montréal M. Boskey (Sam):
Bonjour, madame.
La Présidente (Mme Loiselle): Pour les fins du
débat, c'est bien M. Gaétan Nadeau qui vous accompagne?
M. Boskey (Sam): C'est ça. M. Nadeau est recherchiste
auprès de la coalition démocratique. Mon collègue, le
conseiller Rotrand, ne pouvait pas venir aujourd'hui. Il y a un
événement important pour sauver un des derniers boisés
à la Communauté urbaine de Montréal de la privatisation,
et il organise un événement aujourd'hui.
La Présidente (Mme Loiselle): D'accord. Merci. Alors,
comme je le précisais tantôt, vous avez une quinzaine de minutes
pour faire votre présentation au sujet de ce projet de loi. Vous pouvez
débuter.
M. Boskey (Sam): Merci, madame. Je n'ai pas l'intention de lire
notre mémoire. J'espère que tout le monde a eu le temps de le
lire; sinon, on va le lire. J'ai quelques copies supplémentaires pour
ceux qui n'ont pas encore eu de copie.
M. Bordeleau: Juste un instant, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Loiselle): Oui.
M. Bordeleau: On ne l'a pas, le mémoire.
La Présidente (Mme Loiselle): Est-ce que vous avez
distribué le mémoire?
M. Boskey (Sam): Bon, il y a une copie qui a été
envoyée à tous les membres de la commission juste avant
Noël. Si les gens n'ont pas eu ça, bon, j'ai d'autres copies ici
que je peux...
La Présidente (Mme Loiselle): Oui.
M. Boskey (Sam): ...laisser à la secrétaire de la
commission.
La Présidente (Mme Loiselle): Mme la
secrétaire.
M. Boskey (Sam): La Coalition démocratique de
Montréal, bon, c'est un parti politique qui existe à
Montréal depuis 1990.
La Présidente (Mme Loiselle): Juste un instant. On va
attendre que le document soit distribué.
Alors, maintenant que tout le monde a bien le document, vous pouvez
reprendre vos commentaires. Merci.
M. Boskey (Sam): Merci, madame. Comme je l'ai dit, la coalition
démocratique, c'est un parti qui existe depuis 1990. Et, au moment
où on parle, la coalition démocratique, c'est l'opposition
officielle à l'Hôtel de Ville. Vous avez constaté
peut-être que ça change de temps en temps à l'Hôtel
de Ville, mais je suis actuellement le chef de l'opposition.
Nos commentaires ici sont surtout concernant un gros sujet, et c'est la
question de la démocratisation des institutions à Montréal
et le respect de l'institution qu'est le conseil municipal de Montréal.
Sur trois articles dans le projet de loi devant nous autres, on a des
suggestions à faire, parce que nous sommes très
déçus des démarches et aussi du contenu.
D'abord, vous devez prendre connaissance que le projet de loi devant
vous autres aujourd'hui n'a été étudié par aucune
commission de conseillers municipaux, aucune commission permanente. La plupart
de ça, ça a été voté par le conseil comme
tel, mais des commissions n'ont pas étudié ça. Le
comité de la présidence du conseil, qui normalement regardait la
régie interne, n'a pas étudié les dispositions qui
touchent les commissions permanentes du conseil, non plus.
De plus, ce qui est ici, les copies que la ville nous a fournies, date
de la fin du mois d'août, ça veut dire il y a six mois. J'ai
été informé hier après-midi, par un appel
téléphonique, que certaines choses qu'on suggère
concernant le stationnement sont changées, et je n'ai encore vu aucun
texte. Je voudrais vous suggérer que ce serait carrément
prématuré d'étudier des choses qui n'ont pas encore
été regardées par des membres du conseil municipal de
Montréal.
On nous avait suggéré, dans le document que nous avons en
notre possession, une société paramunici-pale. M. Gardiner, du
comité exécutif, m'a informé que la ville changeait sa
présentation. Et tout ça, ce sera basé sur des
informations qui n'étaient pas discutées au conseil, et je
m'explique. Le conseil a été demandé pour voter, il y a
quelques mois, sur un contrat avec la Chambre de commerce du Montréal
métropolitain pour regarder la question d'un octroi de certains droits
dans le stationnement. Mais le document en question n'était jamais
déposé au conseil municipal. Jusqu'à la dernière
réunion du conseil municipal, Mme Cousineau et ses collègues ont
refusé de répondre à quelque question que ce soit
concernant le document ou l'étude qui est à la base de ce qui est
devant vous aujourd'hui, en nous disant, à ce moment, que le
comité exécutif n'avait pas encore pris connaissance du document.
Et, si c'était vrai, ce n'est même plus vrai que le conseil
municipal n'avait aucun document, aucun texte, aucune proposition pour
comprendre ou pour justifier ce qui est devant vous autres aujourd'hui
concernant la question du stationnement.
Pour cette raison, même s'il n'y en avait pas d'autres, je
suggère que ce serait prématuré et je vous suggère
qu'il serait important de retourner ce dossier au conseil municipal de
Montréal pour que les élus de Montréal puissent au moins
prendre connaissance de ça,
discuter ça et avoir une discussion libre sur la question: Ce
sont quoi, les conséquences? Vous devez savoir que le parti au pouvoir
n'a pas une grande, grande majorité actuellement, et ce n'est pas
nécessaire qu'il y ait nécessairement une majorité au
conseil municipal qui appuie ce qu'il y a devant vous autres aujourd'hui
concernant le stationnement.
Dans le mémoire que nous avons déposé, qui a
été écrit et rédigé au mois de
décembre, nous avons pensé que la ville s'intéressait
à une société paramunici-pale. Nous avons fait une
certaine argumentation concernant toutes les mauvaises expériences avec
les sociétés paramunicipales à la ville, concernant le
manque de transparence, concernant le manque de contrôle,
l'incapacité des commissions du conseil d'avoir des documents
importants, le fait que certaines sociétés paramunicipales nous
traînent devant les tribunaux pendant des années pour avoir
accès à des documents aussi simples que le bail qui a régi
la société paramunicipale de Blue Bonnets et qui est maintenant
échu. Et toujours on refuse de rendre publics des documents comme
ça. M. Nadeau peut expliquer même d'une façon plus longue
et plus détaillée pourquoi la façon de confier des choses
à des sociétés paramunicipales rend la vie des conseillers
municipaux plus difficile et est vraiment une façon de faire une
sous-traitance de la chose municipale avec une perte de contrôle par les
élus.
Et il y a de grands problèmes qu'on vit actuellement. Vous savez
sans doute que la ville a été obligée d'adopter à
toute vitesse des prêts pendant les prochaines quelques années de
plus d'un quart de milliard de dollars pour les dettes de ces
sociétés paramunicipales sans que le conseil municipal ait le
moindre contrôle concernant ce qui se passe de mois en mois. Bon, je
pense que notre mémoire est éloquent à ce sujet.
S'il y a des problèmes avec une société
paramunicipale, il y a plus de problèmes si on fait la concession sur
quelque chose qui n'est pas contrôlé même par la ville. Je
ne sais pas exactement les détails de l'amendement ici, mais je peux
vous dire qu'il y a certains organismes sans but lucratif auxquels la ville a
confié un certain nombre de responsabilités dans les quelques
dernières années; par exemple, la Corporation du 350e
anniversaire, Dernier Recours, le musée de
Pointe-à-Callière, la société de gestion de
l'île Notre-Dame. Ce sont tous des OSBL et le conseil municipal ne vote
jamais leur budget. On donne des subventions sans qu'on ait le moindre
contrôle que ce soit. Au moins, avec une société
paramunicipale, les dirigeants doivent venir devant une commission permanente
une fois par année pour répondre à des questions. Mais,
avec les OSBL qui sont subventionnés par la ville, il n'y a aucun
contrôle.
Nous avons peur de ce que la ville nous propose dans ce sens, surtout
parce qu'une perte de contrôle du stationnement, sur la gestion de
ça, ça peut avoir des effets assez néfastes sur le
contrôle de l'aménagement du centre-ville, la politique de
stationnement, la façon dont c'est appliqué, tous les
problèmes des citoyens avec des billets de contravention, la cour
municipale. Si les élus ne sont plus dans cet aspect, c'est vraiment une
détérioration de la chose démocratique. Eh bien, je vous
suggère nettement de retourner cet aspect au conseil municipal de
Montréal pour qu'on puisse prendre connaissance des documents de la
proposition, parce que, au moment où je vous parle, comme chef de
l'opposition, on ne m'a absolument rien fourni. (10 h 40)
La deuxième chose, c'est concernant ce qu'on appelle la
démocratisation des institutions: les commissions permanentes et les
comités-conseils d'arrondissement. Je voudrais juste mentionner que j'ai
été vice-président d'une des commissions permanentes
à l'Hôtel de Ville de Montréal pendant presque quatre ans
et j'avais beaucoup d'expérience dans la gestion de ces commissions.
L'idée d'avoir des commissions, l'idée d'avoir des CCA, c'est
quelque chose qui est très bon, je pense. Notre parti, la coalition
démocratique, est en faveur de beaucoup plus de démocratisation.
Mais, comme nous essayons de l'expliquer dans le mémoire, ce que la
ville propose maintenant, ce n'est pas du tout démocratique.
Les commissions du conseil sont très différentes des
commissions de l'Assemblée nationale. D'abord, neuf des 10
présidents et vice-présidents ont été nommés
parmi des membres du parti au pouvoir. L'opposition ne partage pas même
l'administration. C'est impossible pour des membres du conseil d'avoir le droit
de vote sur plus qu'une commission. Mais on a besoin quand même d'un
proposeur et d'un appuyeur sur chaque commission, et la majorité ne
fournit même pas un appuyeur. Ça veut dire que la commission,
souvent, n'est pas même capable d'être saisie des propositions qui
viennent de l'opposition.
Le conseil municipal n'a pas le droit de mandater les commissions. C'est
seulement des choses qui viennent du comité exécutif,
c'est-à-dire le comité exécutif les propose au conseil. Un
membre du conseil ne peut pas proposer au conseil qu'il y ait un mandat
donné à une commission. Tous les mandats annuels des commissions
sont négociés avec le comité exécutif, sont
négociés avec le secrétaire général. Et les
commissions, effectivement, bien que ça ne paraisse pas
nécessairement dans les textes, n'appartiennent pas au conseil et elles
n'ont pas une indépendance.
Il y a des secrétaires, mais il n'y a pas vraiment des services
de recherche. Les commissions, à ce moment, sont complètement
dépendantes, en général, de fonctionnaires de la ville
pour faire des recherches, pour faire des études, et les commissions
peuvent les examiner après. Même, pire que ça, il y a un
certain conflit d'intérêts qui existe. Le comité
exécutif a des comités consultatifs, par exemple, sur les
questions interculturelles et le racisme, qui se réunissent toujours
à huis clos, qui ne déposent jamais de rapport au conseil
municipal, mais qui conseillent politiquement l'administration. Et le
même recherchiste qui travaille pour des commissions du conseil, qui doit
servir un conseil public, est aussi
recherchiste pour des comités consultatifs effectivement
privés pour le comité exécutif. C'est très
difficile de servir deux maîtres. Les individus impliqués, j'ai le
plus grand respect pour eux autres. Je ne veux pas les critiquer, mais je
voudrais critiquer la structure.
Actuellement, et c'est peut-être un problème plus politique
qu'une question de loi, les commissions n'étudient pas grand-chose. Il y
a des audiences publiques, mais sur la législation on n'étudie
pas grand-chose. Avec tous les problèmes qu'on avait avec les
sociétés paramu-nicipales, il y a quelques mois, la commission
qui a étudié le plan triennal de ces commissions a
déposé un rapport avec une ligne de recommandation:
Approuvé tel que proposé, point. Vraiment, ça donne
l'apparence d'une certaine démocratie, mais les structures ne sont pas
là, les ressources ne sont pas là, et il n'y a certainement rien
qui oblige les commissions à étudier les projets de
règlement qui sont soumis devant le conseil. De temps en temps, il y a
des audiences, mais il y a aussi des commissions qui ne tiennent pas de
réunion pendant des mois.
Tout ça pour dire que je pense que, si la commission, ici, de
l'Assemblée nationale voulait vraiment démocratiser ce qui se
passe dans les commissions à la ville de Montréal, normalement,
elle devrait insérer, je dirais, malheureusement, même par force
si nécessaire, un minimum de garanties démocratiques. Au moins ce
que vous avez ici pour garantir l'indépendance de vos commissions,
s'assurer que ça existe à Montréal, à l'Hôtel
de Ville, pour que les commissions aient leurs outils et les mandats pour
être capables d'étudier les choses comme il faut, aient les
pouvoirs de convoquer des hauts fonctionnaires. Le secrétaire
général de la ville a déjà refusé de venir
devant une commission. Les membres du comité exécutif ne sont pas
obligés de venir devant une commission. Les commissions n'ont vraiment
aucun pouvoir de faire enquête.
Eh bien, pour toutes ces raisons, je suggère que ce n'est pas
essentiel, pour l'instant, de mettre ces choses dans la charte. Les commissions
existent en vertu d'un règlement à la ville. Ça peut
continuer d'exister. Mais ce ne serait, d'après moi, pas un acte
progressiste, à ce moment, de figer dans la charte des structures qui ne
respectent pas vraiment l'effet non partisan d'un conseil, des structures qui
permettent au parti au pouvoir de contrôler le déroulement, de
contrôler les procédures, de contrôler l'ordre du jour et de
a à z ce qui se passe dans les commissions de la ville.
Le dernier point, c'est concernant les comités-conseils
d'arrondissement. Sur ça aussi, nous serions très heureux s'il y
avait une vraie déconcentration des pouvoirs. Mais ce n'est pas
ça que nous voyons dans le projet de loi qui est devant vous autres
aujourd'hui. C'est vraiment une décentralisation d'une concentration de
pouvoirs. Vous le voyez bien si vous lisez le texte du projet de
règlement. C'est le comité exécutif qui nomme les
présidents et vice-présidents. Le comité exécutif,
bon, ça veut dire que c'est le conseil sur nomination du maire. C'est le
comité exécutif qui détermine l'ordre du jour. Un membre
d'un CCA ne peut pas mettre quelque chose à l'ordre du jour. C'est le
comité exécutif qui décide si, oui ou non, il y aura une
assemblée. Et il y a certains mois où dans certains
arrondissements, s'il n'y a pas de règlement de zonage à
étudier, il n'y a pas de CCA. Ça veut dire que les citoyens, dans
certains quartiers, perdent le droit de venir déposer des
requêtes, parce que l'administration n'a pas pensé que
c'était essentiel d'avoir une réunion de CCA dans cet
arrondissement. On a même eu un cas, c'était peut-être une
exception, mais où les membres de l'opposition étaient
majoritaires un jour pour un CCA. Le président a simplement
annulé l'assemblée. Il y a diverses situations ce n'est
pas la règle, mais ça se passe quand même assez
régulièrement où des recommandations des CCA ne
sont pas nécessairement retenues par le comité exécutif,
et c'est clair que c'est un pouvoir actuellement de recommandation, pas un
pouvoir décisionnel.
Quand on regarde les pouvoirs qu'on voudrait donner aux CCA dans le
projet de règlement, je pense que vous allez constater que ce sont des
choses qui sont presque risibles. C'est les choses les plus mineures qu'on peut
imaginer, de changer le nom d'une ruelle dans un quartier ou, s'il y avait une
fête, de décréter la fermeture d'une rue temporairement.
Les questions importantes qui touchent les budgets, les orientations de
services, les priorités pour des investissements, toutes les
activités des fonctionnaires dans les quartiers, tout ça, ce
n'est pas mentionné du tout, du tout, du tout.
Nous savons, parce qu'il y a eu certains changements dans les structures
des fonctionnaires, qu'il y a une équipe quelque part qui travaille sur
le dossier de la décentralisation. Mais je dois vous dire que la ville
n'a rien déposé au conseil municipal qui soit plus
détaillé que le projet de loi devant vous autres, qui indique
qu'il y a peut-être d'autres pouvoirs décisionnels qui peuvent
être dévolus. J'imagine qu'il y a certaines choses que
l'administration va annoncer, peut-être quelques semaines avant les
prochaines élections, mais il n'y a pas de choses qui ont
été rendues publiques pour aider des membres du conseil municipal
à comprendre l'importance, la portée de ce qu'il y a ici devant
la commission aujourd'hui.
Actuellement, la seule vraie chose qui est nouvelle dans les CCA, c'est
que ça donne le pouvoir au citoyen d'avoir un forum local où il
peut discuter des sujets, sur quelque chose d'assez important. Mais, si on
voulait prendre la peine de vraiment donner des pouvoirs décisionnels et
des pouvoirs de recommandation, normalement, ça devrait aller beaucoup
plus loin que ce qui est dans le projet de loi ici, qui est les choses les plus
minimes qu'on peut imaginer.
Eh bien, pour ces raisons, pour ces trois items, nos suggestions sont
que ce n'est pas urgent de les adopter en ce moment. Je suggère qu'il
serait important de les retourner au comité...
Le Président (M. Charbonneau): M. Boskey...
M. Boskey (Sam): Oui.
Le Président (M. Charbonneau): ...si vous me permettez,
votre temps est maintenant écoulé. Si vous voulez conclure dans
les...
M. Boskey (Sam): Bon, je conclus... Le Président (M.
Charbonneau): Merci.
M. Boskey (Sam): ...pour dire que je pense que ce serait une
bonne idée de suggérer à l'administration de la ville de
refaire ses devoirs, de resoumettre ces trois items au conseil municipal,
d'avoir un débat devant une commission de conseil, peut-être des
audiences pour les Montréalais pour étudier ces choses, surtout
la première question du stationnement, où on peut avoir un
dossier pour savoir ce qui se passe. Sinon, malheureusement, je pense
qu'à l'Assemblée nationale, si on adopte ça tel que
prévu, ça ne va pas du tout aider la démocratie de
Montréal, mais, malheureusement, le contraire.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, merci, M. Boskey,
pour le mémoire présenté au nom de la Coalition
démocratique de Montréal. Alors, M. le ministre, est-ce que vous
voulez faire des commentaires immédiatement? (10 h 50)
M. Ryan: Oui. Quelques commentaires. J'ai écouté
avec intérêt ce qu'a dit M. Boskey. Évidemment, il y a un
certain nombre d'observations qu'a faites M. Boskey qui relèvent de la
gouverne des institutions municipales, qui traitent de problèmes devant
se régler au niveau du conseil municipal ou d'une élection
municipale. Le gouvernement et l'Assemblée nationale n'ont pas comme
rôle de s'ériger en tuteurs, puis en redresseurs de torts. Il peut
y avoir des imperfections qui se glissent dans une administration, qui sont
sujettes au processus régulier de la critique publique au terme de
laquelle, si des corrections ne sont pas faites, il y a des sanctions
électorales ou autres qui peuvent être appliquées. De
même, si certaines violations sont faites à rencontre des lois,
à ce moment-là, il y a des tribunaux pour y voir. Le gouvernement
n'a pas comme rôle de sanctionner chaque action illégale d'un
corps municipal. Ça, c'est le rôle des tribunaux, parce que ce
serait trop dangereux. Le ministre deviendrait une espèce de tuteur qui
se mettrait le nez partout. Déjà, l'Opposition reproche au
ministre actuel de faire ça trop souvent.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: II y a ces recours de base là, je pense, qu'il
faut rappeler quand on aborde une question comme celle-ci. Ça
n'empêche pas qu'on soit sensibles aux situations particulières
qu'on peut nous signaler. En général, on les étudie avec
soin. Même si c'est très souvent pour conclure que nous n'avons
pas l'autorité pour intervenir directement dans une situation, nous
fournissons quand même les éléments d'orientation autant
aux citoyens qui font des représentations auprès de nous qu'aux
corps municipaux, aux élus municipaux concernés.
Dans le cas de la ville de Montréal, il est arrivé
à plusieurs reprises que des représentations nous aient
été faites. Nous les examinons dans chaque cas avec attention.
Vous nous en avez soumis vous-même, M. Boskey, à propos de Blue
Bonnets, par exemple. Vous m'avez écrit à plusieurs reprises. Je
peux vous assurer que nos services ont procédé à des
vérifications très sérieuses. On m'a remis
récemment un rapport de ces vérifications dont je traiterai
très prochainement avec la ville de Montréal et dont la teneur
sera rendue publique éventuellement. Pour le moment, il s'agit d'un
rapport qui m'a été remis à titre de ministre, que je suis
en train d'examiner attentivement, mais où je peux discerner des
préoccupations qui ne sont pas étrangères à
certaines de celles que vous avez exprimées.
À propos du premier point, là, que vous avez
souligné, le projet d'entente avec la Chambre de commerce, vous aviez
noté, dès le mois de décembre, que le projet de loi
proposait la création d'une nouvelle para-municipale. Vous aviez
émis des réserves sérieuses à ce sujet-là.
Et là, évidemment, la formule qu'on nous propose est autre. C'est
un projet de protocole avec un organisme qui serait créé sous la
responsabilité de la Chambre de commerce. Nous pourrons le voir en temps
utile.
Là, c'est toujours un petit peu comme la poule et l'oeuf. La
ville de Montréal, pour envisager une telle entente, doit avoir le
pouvoir de le faire. Ce pouvoir-là doit lui être donné par
l'Assemblée nationale. Une fois qu'elle est habilitée à
agir, il faut qu'elle se présente devant le conseil municipal, qu'elle
lui soumette un projet, que celui-ci se prononce en toute liberté. Mais,
si elle allait soumettre un projet qui ne peut pas être
présenté dans le cadre de ses attributions juridiques, à
ce moment-là, l'opposition dirait: Bien, vous n'avez même pas les
pouvoirs de présenter ça! Retournez faire vos devoirs. C'est la
poule et l'oeuf, là, puis je pense bien qu'on pourrait soutenir un point
de vue et l'autre très longtemps. Mais, nous autres, nous allons
regarder le projet dans sa teneur objective, puis vous allez être
là pour nous faire des représentations au besoin. La Chambre de
commerce est ici également.
A priori, l'idée ne nous paraît pas saugrenue. Elle nous
paraît plutôt conforme à l'évolution des
gouvernements, à l'heure actuelle, à savoir qu'on essaie de
délester l'activité à caractère plus commercial ou
paracom-mercial pour qu'elle puisse être exercée sous des formes
de contrôle qui sont variables par des organismes plus
immédiatement capables de les faire fonctionner. Voilà.
J'aurai l'occasion, peut-être pas pendant les travaux de la
commission, mais vraisemblablement dans un autre cadre, de discuter de tout le
problème des paramu-nicipales. Il y a des choses qui demandaient
à être vérifiées, même des choses qui
demandent à être corrigées dans la manière dont ont
fonctionné certaines
paramunicipales. Mais j'ai regardé tout ce dossier-là
attentivement pendant la période des fêtes, justement. Je
m'étais fait constituer une documentation considérable. J'en suis
sorti avec une idée beaucoup plus nuancée.
Je vais prendre... Il y a une société, là, qui
s'est chargée d'acquérir des espaces pour des fins de
développement industriel. J'oublie le nom de la société.
Ça n'a pas d'importance pour l'instant. C'étaient des terrains
qui étaient laissés vacants, là, dont personne ne
s'occupait, puis qui sont promis de toute évidence à une vocation
industrielle. La ville a pris des titres de propriété sur ces
terrains-là. Évidemment, on est entrés dans une
période de dévaluation générale du marché
immobilier qui s'est traduite dans les états financiers de cette
société-là. Mais il n'y avait pas un chat pour prendre ces
terrains-là. Ils étaient là et il n'y a pas un chat... Je
pense bien qu'il faut que l'autorité municipale s'intéresse
également au développement, puis qu'elle ne laisse pas aller les
choses complètement. C'est vraiment 50-50 dans ce cas-là en
particulier. Moi, je me dis: Si on se donne quelques années, les choses
vont se redresser. C'est peut-être mieux qu'on n'ait pas laissé
ça entièrement. Mais même les spéculateurs ne s'y
intéressaient pas à ce moment-là. Donc, j'ai
regardé ça, puis je ne suis pas porté, dans ce
cas-là, à conclure de manière trop catégorique,
dans le cas de beaucoup d'autres, non plus.
Vous avez soulevé le cas de Blue Bonnets. On va en parler
prochainement, là, parce que je rencontrerai la ville, puis que je ferai
connaître publiquement les représentations dont j'ai
été saisi par mes fonctionnaires et les recommandations que
j'aurai faites à la ville de Montréal. Mais je vais vous dire une
chose: Déjà, depuis quelques mois, moi, j'ai abordé le
problème des paramunicipales avec l'autorité municipale, et nous
avons demandé que des contrôles plus précis soient
exercés à différentes étapes, qu'une meilleure
liaison soit assurée avec le conseil municipal. En particulier, nous
avons demandé que des plans d'affaires soient déposés au
conseil afin de faire plus de lumière sur l'activité des
sociétés paramunicipales. On pourra en reparler dans un autre
forum, encore une fois, mais je veux vous assurer que nous ne sommes pas
indifférents aux représentations qui nous ont été
faites. Et je dois vous dire que le comité exécutif de la ville
de Montréal s'est engagé envers nous à instituer certaines
pratiques on pourra en reparler un peu plus tard qui vont aller
dans le sens de saines revendications de transparence.
En ce qui touche les conseils d'arrondissement, nous allons en parler.
C'est vrai que c'est modeste. Mais ça dépend un peu de nous
autres si c'est modeste comme ça, parce que nous ne voulions pas partir
trop vite. Puis, quand on nous est arrivé la première fois, le
projet initial était plus ambitieux. Il y avait des réactions de
la part des députés. Je pense que le député de
LaFontaine peut en témoigner. Il y en avait de ma part aussi, de la part
de certains collègues. Nous avons dit: Préparez quelque chose de
modeste pour commencer, mais qui soit un pas dans la direction qui est
envisagée, ce qui ne ferme pas la porte à d'autres
développements éventuels. Peut-être qu'il y a trop de
restrictions. On le verra. Mais l'idée paraît recevable. Ces
gens-là ont été élus démocratiquement, puis
ils ont le droit de faire une proposition comme celle-là.
Que ça ait été discuté expressément
ou non au conseil municipal, c'est toujours la même chose. Si ça a
été discuté, que ça a été
amené là, puis qu'on a dit: Vous n'avez pas le pouvoir de faire
ça, ils viennent chercher le pouvoir de le faire. Mais, là, c'est
plus qu'un pouvoir, ça sera une obligation de le faire. C'est ce que je
comprends. En tout cas, on verra, là, la formulation peut se
prêter à ça.
Mais l'idée d'une participation des principaux districts au
processus décisionnel est une idée qui est noble en soi. Je pense
que vous l'épaulez vous-même, vous voulez même qu'on la
pousse plus loin. Il s'agit de l'appliquer d'une manière qui ne porte
pas ombrage au principe du mandat général qui est donné
aux élus d'une ville. Il n'y a pas des mandats particuliers qui sont
donnés à 15 élus de prendre des décisions
particulières. C'est un corps qui est mandaté pour prendre des
décisions ensemble. Qu'il y ait des modalités de participation,
encore une fois, je pense que ça va très bien.
Sur les commissions, c'est un progrès qu'on en parle
explicitement dans la charte de Montréal, comme la ville voudrait qu'on
le fasse à travers le projet de loi qui nous est présenté.
Si on peut faire des améliorations, il y en a peut-être
quelques-unes qu'on peut envisager pour que ce soit plus vrai. La comparaison
avec l'Assemblée nationale n'est pas indifférente, loin de
là, parce que l'Assemblée nationale est quand même
l'institution mère qui doit servir de point de repère quand on
porte des jugements, Puis, au point de vue des commissions, c'est poussé
assez loin, l'Assemblée nationale. Vous le voyez aujourd'hui, vous
êtes ici, vous venez, on parle, puis l'Opposition est là pour
exprimer son rôle, les députés aussi.
Mais j'ai pris note de ce que vous avez dit, puis on va en tenir compte
en cours de route. Mais je ne pense pas que je puisse vous dire: On renvoie
tout le projet de loi jusqu'au moment où ça aura
été discuté au conseil municipal, parce qu'il y a des
choses qui nous intéressent, comme législateurs, qui sont en
discussion. Les conseils d'arrondissement, là, c'est dans l'air depuis
quatre ans, ça. C'était dans le programme du parti qui est au
pouvoir actuellement à l'Hôtel de Ville. Nous autres, ils nous ont
fait les premières représentations au printemps de 1993.
C'était dans le projet de loi qu'on nous a présenté
à ce moment-là. (11 heures)
Nous leur avons demandé de refaire leurs devoirs. Ça a
été contenu dans le projet de loi déposé par le
député de Saint-Louis, qui est maintenant ministre de
l'Éducation, au mois de novembre dernier, si mes souvenirs sont bons.
Ça fait qu'il ne faut pas le faire exprès pour traîner les
choses indéfiniment non plus, je vous dis ça. Je suis
plutôt porté à agir, là-dessus, parce que je trouve
qu'il y a eu suffisamment de «airing», de
ventilation d'opinions là-dessus. Mais on a pris note de ce que
vous avez dit. Alors, je suis content que vous soyez venus, je vous remercie de
vous être déplacés pour venir nous exprimer votre point de
vue d'une manière aussi franche, comme vous l'avez fait.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, merci, M. le
ministre. M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, M. le Président. Je voudrais remercier M.
Boskey, ainsi que M. Nadeau, qui l'accompagne, de la présentation qu'ils
nous ont faite. Ce que je veux indiquer au premier chef, c'est que j'avais eu
l'occasion de recevoir votre mémoire en décembre, en retournant
dans nos dossiers, et, essentiellement, dans votre mémoire de
décembre, qui est repris aujourd'hui, il s'agissait davantage de
remarques, qui, dans mon livre à moi, sont pertinentes à
plusieurs égards, sur les sociétés paramunicipales. En
fait, vous vouliez sensibiliser les élus à la
réalité vécue par les Montréalais suite à ce
que vous avez appelé, au tout début, une dérive trop
profonde, trop grave de ce qui s'appelle le contrôle du conseil ou de
l'exécutif. Puis, vous avez donné des exemples concrets dans
votre mémoire, et je ne veux pas tous les reprendre, sauf un peu comme
le ministre l'a indiqué.
En tout cas, dans mon livre à moi, ce matin, ce qu'on a à
apprécier par rapport à la gestion des espaces de stationnement
et à ce qui en découle, parce que ce n'est pas tout après
qu'on a dit ça: oui, ça va être important d'être
vigilants au niveau de chacun des articles pour s'assurer que le contrôle
demeure pareil au niveau du conseil municipal de la ville de Montréal
quant aux éléments de l'entente à être conclue entre
le conseil de la ville et cet organisme que je n'appelle pas, pour fins
de discussion, je ne l'appelle pas pour l'instant afin de s'assurer que
c'est très clair, les mandats, et qu'il n'y a pas les
conséquences évoquées.
Là-dessus, je vous le dis, moi, personnellement, connaissant un
peu le secteur de l'aménagement... Dans votre mémoire de
décembre et dans des éléments qui sont repris aujourd'hui,
je vous donne juste un exemple, par exemple, aux pages 7 et 8, si ma
mémoire est bonne: «On peut voir d'ici les ravages que pourrait
faire une paramunicipale qui se donnerait ainsi des mandats connexes en
matière d'aménagement du territoire par le biais des
stationnements.» Si c'était ça dans le protocole, moi, je
trouve que vous auriez raison de dire: Là, écoutez, ce n'est pas
ça qu'on voulait faire. Parce que l'équivalent d'un organisme ou
d'une paramunicipale qui se substituerait aux responsabilités du conseil
de la ville de Montréal pour avoir un effet très important sur le
développement futur de Montréal en termes d'activité
commerciale, de vie de quartier, tout ça lié à une
problématique stationnement, vous l'avez bien souligné, c'est
dangereux; ça dépend du contenu de l'entente.
Moi, j'aime mieux dire aujourd'hui, et c'est ça que je veux
regarder quand on aura apprécié, article par article: Qu'est-ce
qu'on dérive? Qu'est-ce qu'on glisse? Qu'est-ce qu'on laisse aller? Et,
dans ce qu'on laisse aller, est-ce que ça peut présenter toutes
les situations que vous avez évoquées? Si c'était le cas,
je ne suis pas sûr qu'on fait notre job; sincèrement, je
m'interroge. Je vais le voir article par article. Moi, dans ce que j'ai lu, je
ne trouve pas ça si «conséquentiel» que ce que vous
illustrez d'une paramunicipale. À ma connaissance, le conseil municipal
a abandonné...
M. Ryan: Un nouveau mot!
M. Gendron: Oui, oui, ça, je le sais. Sortez votre petit
calepin noir, vous, là. J'en ai quelques-unes dans votre collection.
Mais la sonnette d'alarme que vous avez actionnée, je trouve que
c'est important d'avoir ce son de cloche là. Mais, dans le fond, votre
mémoire, c'est, d'abord et avant tout, une critique sévère
sur les dommages que peut créer une paramunicipale qui a toutes les
responsabilités et que le conseil municipal a laissé aller
complètement. Vous aviez appelé ça la dérive forte
et sans précédent, et l'alerte est importante.
Au niveau des commissions permanentes, vous dites qu'elles sont
inefficaces. Ça, c'est possible, mais un peu comme le ministre a dit, la
responsabilité de les rendre plus efficaces, moi, à ma
connaissance, ça appartient au conseil municipal; ça n'appartient
pas à l'État du Québec. Nous, je me rappelle, il y a
quelques années, les parlementaires, on pensait que les commissions
parlementaires, il y avait lieu de revoir ça parce qu'il n'y avait pas
grand satisfaction des élus, d'un bord ou de l'autre, là. Il n'y
avait pas grand satisfaction des élus, puis on a dit: II faut
retravailler ça, il faut revoir le mécanisme de fonctionnement.
Parce que, juste dans votre mémoire, je donne un exemple, vous avez
indiqué que, dans les commissions parlementaires... Un instant. Bon,
vous dites: «Jamais l'opposition ne possède la majorité sur
une commission.» C'est un exemple. C'est évident. Nous autres, non
plus. Il y a bien des affaires qui vont vous arriver parce que c'est le jeu de
la démocratie.
Est-ce que je peux, à chaque fois que je veux, moi, inscrire un
point à l'ordre du jour de la commission parlementaire à laquelle
je suis convoqué par mandat de la Chambre? La réponse est non.
J'aimerais ça des fois, mais ce n'est pas de même que ça
marche. Par contre, ça ne veut pas dire que, si, comme on l'a
mentionné tantôt bon, par exemple, dans ce que je fais
là il y a 20 minutes pour les ministériels, puis il y a
zéro minute pour l'Opposition, puis qu'on sentait que la place de
l'Opposition en termes de capacité d'influencer n'est pas là, je
me battrais plus fort, l'Opposition se battrait plus fort pour le faire
reconnaître.
Ça fait assez longtemps que je vis ici pour voir que, oui, une
Opposition aguerrie, qui fait sa job sur le fond des choses en commission est
en mesure d'influencer, bonifier, infléchir. Hier, dans le projet de loi
pour la charte de Québec, à une couple de places, on a tenu
compte de bonifications d'articles. Des fois, c'était au niveau du
contenu même de l'article; des fois, c'est
qu'on avait la même perception sur des choses qui, d'après
nous, n'étaient pas complètement prêtes ou mûres pour
être considérées dans la charte, puis on a convenu qu'on y
reviendrait autrement, d'une façon plus large. un peu sur les conseils
d'arrondissement. juste un autre exemple. sur les conseils d'arrondissement,
vous nous dites ce matin: ils sont décaféinés à 99
%. bien, on va le regarder comme il faut quand on va faire l'article par
article, puis, si c'est le cas, bien, je vais grafigner parce que je ne veux
pas qu'ils soient décaféinés à 99 96. il n'en reste
pas assez, de café, là. ça n'a pas de bon sens! il va
falloir qu'ils jouent un rôle, parce que, moi, personnellement
quand la ville a proposé ça, ils avaient eu, appelez ça
comme vous voudrez, la gentillesse ou l'amabilité de m'en parler
je trouve que c'est une formule intéressante pour une grande ville comme
montréal, mais à condition que ça veuille dire quelque
chose. si les conseils d'arrondissement ne peuvent rien, rien faire d'autre que
ce que l'exécutif leur dit, je ne serai pas d'accord. je vais regarder
ça article par article complètement. il va falloir qu'ils soient
capables de faire de temps en temps quelques initiatives. autrement que
ça, pourquoi on décentraliserait l'administration municipale au
niveau du conseil d'arrondissement si, pour aucun mandat, puis pour aucune
chose, ils n'ont quelque pouvoir que ce soit? moi, je vais essayer d'aller voir
s'ils ont quelque pouvoir que ce soit.
Et, dans ce sens-là, je pense que les conseils d'arrondissement,
c'est une formule neuve pour les grands ensembles. Montréal est un grand
ensemble, important, majeur. Est-ce qu'on doit commencer avec
énormément de mandats? Là, c'est une question de
perception. Moi, personnellement, je trouvais qu'il n'y en avait pas tant que
ça dans l'ancienne formule. Moi, j'aurais été plus ouvert
à donner plus d'initiatives. Sincèrement, je suis plus un
décentralisateur qu'un centralisateur.
Vous, vous dites: II faut améliorer la qualité
démocratique du processus. C'est un bon objectif. Par contre, il faut le
mesurer où on le joue. Est-ce qu'on le joue davantage au conseil
municipal ou si on le joue un peu au niveau des conseils d'arrondissement?
Parce que, d'entrée de jeu, vous avez dit: Nous, on trouve
qu'actuellement le pouvoir au conseil municipal est en train de glisser. Bien,
c'est un peu antinomique, là, je veux dire, il faut se comprendre. Moi,
je ne suis pas contre ça qu'à certains égards, pour
certains mandats, il glisse. Ce n'est pas là que ça doit se
passer.
Et, vous-même, dans votre mémoire, vous le mentionniez
tantôt: les conseils d'arrondissement, ils devraient avoir la
capacité de prendre quelques décisions. Je donne l'exemple, si je
m'en rappelle comme il faut: autoriser, je ne sais pas, moi, la tenue d'un
événement d'arrondissement qui s'appelle parade ou quelque chose.
Je ne vois pas pourquoi il faut toujours que ce soit la ville de
Montréal. Une parade d'envergure, qui a des conséquences comme on
a déjà vu, malheureusement, oui, ça, je pense que la ville
doit s'en occuper, si c'est pour lui coûter ses deux bras et autre chose.
Mais des petites initiatives d'arrondissement, appréciées par le
quartier ou les quartiers qui en sont membres, moi, je ne veux pas que
ça remonte au conseil municipal. Une vraie décentralisation, il
ne faut pas toujours que ce soit uniquement: Regardez ça, puis
parlez-nous-en, puis revenez nous montrer tout ça. On va maintenir la
lourdeur au niveau du conseil municipal. (11 h 10)
Donc, ma conclusion: sincèrement, par exemple, j'aime vos
recommandations. Je trouve qu'entre votre mémoire, qui fait bien de nous
alerter, et vos recommandations, il y a pas mal de différences. Dans vos
recommandations, vous dites écoutez, je donne un exemple,
là: «La charte doit être modifiée de façon
à forcer, sous peine de contraintes, les paramunicipales à
transmettre au conseil leurs bilans annuels vérifiés au plus tard
le 31 mars.» Moi, je serais pour ça. Je serais pour ça.
Oui, oui. On me dit que c'est dans la loi. Bon, si ce n'est pas comme
ça, il va falloir le regarder. Non, non, je le sais, M. Boskey. Vous me
dites: La réalité de ce qui se passe n'est pas conforme à
ce qu'il y a dans la loi, et ça, c'est possible. Mais, à ce
niveau-là, je répète un peu ce que le ministre a dit: On
ne peut pas vous donner une charte et des mandats et des pouvoirs, et que
ça soit le législateur qui dise: Écoutez, pour tout ce que
vous avez, constamment, le législateur portera le jugement de redresseur
ou d'applicateur des mécanismes prévus à la charte.
Ça ne peut pas se faire de même. C'est malheureux, mais...
«Les pouvoirs des commissions permanentes doivent être
élargis de façon à pouvoir rendre les membres du
comité exécutif, les directeurs de services et de paramunicipales
redevables devant le conseil et les commissions.» Sur l'objectif, je suis
pour ça, moi. Je suis d'accord sur l'objectif. Il faut regarder, dans la
mécanique, comment on va faire ça. «Les conseils
d'arrondissement doivent être dotés de pouvoirs
réels.» À 100 %, si je pars avec votre premier exemple,
mais il s'agit là, quand même, de ce que vous avez appelé,
vous, là, une réduction ou une forme de petite dérive,
mais une dérive souhaitable, dans mon livre à moi.
Alors, c'est pour ça que, au niveau de l'étude article par
article, puisque vous nous avez alertés sur certains problèmes et
que vous êtes présents je suis convaincu que vous allez
demeurer présents ici je ne détesterais pas, de temps en
temps, profiter d'un éclairage que vous avez par rapport à
l'action concrète, là, et essayer de viser à ce que les
conseils d'arrondissement puissent avoir quelques mandats très concrets,
très précis, et les exercer pleinement. En tout cas, c'est ce que
je vise, moi, aujourd'hui.
Commissions permanentes. Dans la charte, puisque c'est des instances qui
ont des rôles à jouer, s'assurer que le conseil garde le mandat
pareil de ce qu'il délègue aux commissions et de leurs
responsabilités. C'est de même que ça fonctionne; c'est un
pouvoir délégué, les commissions, c'est un pouvoir
réducteur.
C'est l'Assemblée nationale qui dit aux commissions: Vous allez
faire tel travail. Ce n'est pas les commissions qui disent à
l'Assemblée nationale: Voici ce qu'on a fait et sanctionnez-le.
L'Assemblée nationale a toujours un droit de regard sur ce qui se passe
dans les commissions. Pour vous, je veux que le conseil municipal ait droit de
regard sur ce qui se passe dans les commissions.
On aura l'occasion de l'apprécier article par article, mais,
merci, sincèrement, de votre mémoire parce qu'il nous alerte sur
des choses concrètes et je pense qu'on doit s'en inspirer au niveau de
l'article par article pour baliser davantage, renforcer davantage et s'assurer
que les objectifs que vous véhiculez, à certains égards,
puissent se concrétiser. C'est ça que je vise.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, M. le
député. Merci, M. Boskey et M. Nadeau, pour votre participation
et votre présentation. Oui?
M. Nadeau (Gaétan): Serait-il possible d'ajouter quelques
commentaires ou si c'est terminé?
Le Président (M. Charbonneau): Je pense, comme l'a dit si
bien M. le député d'Abitibi-Ouest, qu'on le pourra, en temps et
lieu, lors de l'étude article par article. À moins que ça
soit très bref, évidemment, là, parce que votre temps est
écoulé.
M. Gendron: Pas une nouvelle présentation, mais quelques
minutes, là.
M. Nadeau (Gaétan): Pour préciser peut-être
une chose. C'est que l'objet sur lequel la commission doit discuter, c'est
maintenant, à ce qu'on nous a dit, puisqu'on n'a pas vu le document, un
OSBL et non pas une paramunicipale. Et c'est une distinction très
importante, parce que les OSBL, la ville de Montréal insiste, ne sont
pas redevables devant la Commission d'accès à l'information, au
départ. C'est une position de principe quand on crée un OSBL,
alors que les paramunicipales, elles, sont redevables, mais tentent de s'en
distancer. Ça, c'est un autre processus. Donc, il y a des implications
importantes dès qu'on change le titre de l'organisme. Je voulais
souligner ça.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, merci. J'invite
maintenant à se présenter ici la Chambre de commerce du
Montréal métropolitain, représentée par M. David
Powell, président, M. Luc Lacharité, vice-président
exécutif, et M. Pierre Mantha, vice-président. Alors, M. le
président, je vous avise que vous avez un délai de 15 minutes
pour faire votre présentation et on procédera aux échanges
par la suite.
Chambre de commerce du Montréal
métropolitain
M. Powell (David): Merci, M. le Président. M. le ministre,
M. le Président, MM., Mmes les députés, merci de nous
avoir accueillis ce matin. Mon nom est David Powell. Je suis président
de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Je suis
accompagné aujourd'hui par M. Pierre Mantha, à ma droite. M.
Mantha est vice-président et membre du comité de direction de la
Chambre, ainsi que président du Stationnement de Montréal, une
filiale à part entière de la Chambre. Comme moi, M. Mantha est un
bénévole à la Chambre et, dans la vraie vie, il est
président du groupe Mazarin, une firme de conseillers en finances, et il
était «managing partner» de la firme Price Waterhouse,
à Montréal. À ma gauche, il y a M. Luc Lacharité,
qui est notre vice-président exécutif à la Chambre.
Nous sommes ici pour appuyer le projet d'article 9b, modification
à la charte de la ville de Montréal. Et la raison pour laquelle
on est ici, c'est parce que nous avons besoin de cette modification à la
charte pour poursuivre nos discussions avec la ville de Montréal dans le
contexte de ce partenariat dans le domaine du stationnement dont je vais vous
parler brièvement dans un moment. Mais je veux souligner, surtout, parce
que, des questions ont été soulevées ce matin, que le
contrat entre la filiale de la Chambre et la ville de Montréal,
éventuellement, doit être présenté au conseil
municipal de la ville de Montréal. Et la ville de Montréal n'aura
aucune autorité de le signer sans qu'il y ait un débat au conseil
et un vote parmi les conseillers. Donc, il est clair qu'aujourd'hui on est ici
pas pour clore une transaction, mais plutôt pour vous demander certaines
modifications à la charte pour nous aider à poursuivre les
discussions pour les mener à bon port.
Pourquoi la Chambre de commerce du Montréal métropolitain
et le stationnement? Pourquoi est-ce qu'on est impliqués
là-dedans? Bon, premièrement, la Chambre a pour mission de
contribuer au développement économique, culturel et social de
Montréal. Au cours des dernières années, la Chambre a
innové, de plusieurs façons: des organismes, des partenariats
avec les gouvernements et avec d'autres instances à l'intérieur
de sa mission. Et je vous donne quelques exemples. On est détenteur de
la franchise du Centre de commerce mondial à Montréal, et c'est
nous qui sommes responsables du Centre de commerce mondial, en partenariat avec
le gouvernement du Québec, la CUM et puis la ville de
Montréal.
Également, on a pris le leadership dans l'établissement de
l'Institut de design à Montréal, qui, on l'espère, va
faire une grande contribution à la capacité de design industriel
à Montréal. Et l'Institut de design, c'est en partenariat de la
Chambre avec le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec.
Ensuite, les aéroports de Montréal étaient pris en charge
par la Chambre de commerce. Sur le conseil d'administration des ADM, on trouve
trois anciens présidents de la Chambre sur sept. Et c'est une initiative
de partenariat avec le gouvernement du Canada, le gouvernement du Québec
et les municipalités de l'île de Montréal, de la couronne
nord et de la couronne sud.
Donc, l'initiative qu'on discute aujourd'hui sur le
stationnement s'insère très bien dans une politique, dans
une approche qui a été adoptée par la Chambre depuis
plusieurs années, et on espère qu'on peut envisager la
possibilité de revenir avec d'autres initiatives qui vont nous aider
à contribuer au développement économique de
Montréal et de sa région à l'avenir. Il est important que
la ville puisse donner suite à son intention de confier la gestion du
stationnement de courte durée au secteur privé parce que cette
approche représente un plus pour tout le monde: la ville, les citoyens,
les entreprises, les gens d'affaires, etc.
Je veux souligner que l'initiative qu'on discute aujourd'hui sur le
stationnement était une initiative de la Chambre. Nous avons
approché la ville avec ce projet, et la ville s'est montrée
réceptive. Je dois rendre hommage à M. Mantha, qui est un peu le
concepteur de l'idée initiale et qui, depuis une période
d'à peu près trois ans, a suivi le dossier, toujours à
titre bénévole, de très, très près. Donc,
c'était une initiative de la Chambre, et la ville était
réceptive à notre proposition. (11 h 20)
La gestion du stationnement constitue pour nous un facteur de
succès important dans le développement économique d'une
grande ville, et, grâce à un processus décisionnel plus
rapide, Montréal bénéficiera d'un atout additionnel pour
soutenir et orienter son développement. C'est sûr que la Chambre
de commerce va retirer certains bénéfices de cette initiative,
mais le plus grand bénéfice va se trouver dans un fonds de
développement économique, c'est-à-dire une partie
importante de... Le surplus généré par l'activité
sera payé en partie à la ville et payé en partie dans un
fonds de développement économique qui sera géré par
la Chambre en partenariat avec la ville, et cet argent va être
directement investi dans des projets de développement économique.
Donc, on aura des frais d'administration de la part de la Chambre, mais la
grande partie des surplus va être soit octroyée à la ville,
soit octroyée dans un fonds de développement économique.
Ça va être réinvesti dans la ville.
Pour la ville et les employés concernés, c'est quoi, les
avantages? Bon, premièrement, les recettes nettes que la ville touche de
cette activité seront maintenues et vraisemblablement accrues sans
qu'elle n'ait à supporter le fardeau de l'administration de cette
opération. Stationnement de Montréal inc. paiera des taxes
foncières et permis, ce qui n'est pas le cas si le stationnement reste
à l'intérieur de l'administration municipale. On évalue
à 1 000 000 $, pour l'instant, cette contribution en termes de taxes
foncières et permis qui seront payés par la filiale de la
Chambre.
La filiale paiera également des impôts sur ces
activités. Tous les investissements requis pour assurer
l'efficacité des activités couvertes par une entente
éventuelle seront à la charge de la filiale de la Chambre,
Stationnement de Montréal. La vente de la concession procurera à
la ville des revenus immédiats, de même que des redevances et des
taxes tout au long de la période qui sera prévue à
l'entente.
Il est également important de souligner, parce que la question a
été soulevée ici ce matin, qu'il faut distinguer entre la
gestion du stationnement et la capacité de fournir des services, et le
pouvoir de réglementer, de contrôler, d'imposer, de tarifier le
stationnement. Il faut bien distinguer entre ces deux responsabilités.
C'est clair que le rôle d'une filiale de la Chambre dans cette initiative
sera de gérer et de fournir des services autour du stationnement, mais
la ville et vous pouvez le voir dans la proposition de texte de
modification à la charte retient toujours le plein pouvoir de
réglementation, de tarification et de déterminer où vont
être installés les parcomètres et autres.
Donc, c'est deux aspects très distincts et même, sur ce
qu'on vous propose, nous pensons rendre plus cohérente l'approche
aujourd'hui, où la ville a les deux responsabilités en même
temps, c'est-à-dire, aujourd'hui, la ville doit fournir les services,
doit gérer le stationnement et en même temps être
responsable pour la réglementation. En sortant cet aspect de gestion de
la responsabilité directe de la ville, nous pensons qu'on rend plus
cohérente l'approche au stationnement, et la ville peut prendre ses
responsabilités en termes de légiférer, réglementer
et de tarifier le stationnement. De plus, l'expertise de partenariat entre le
secteur privé et le secteur public pourra être utilisée
éventuellement dans d'autres situations au Québec et ailleurs.
C'est une expertise, on l'espère, qu'on sera en mesure d'exporter.
Les employés concernés demeurent à l'emploi de la
ville et conservent leurs conditions de travail actuelles. La dynamisation de
ces opérations constituera un stimulant pour les employés
concernés et permettra, dans un avenir prochain, des occasions de
développement de l'emploi, ce qui est peu prévisible à
l'intérieur des cadres de la fonction publique dans le contexte
actuel.
Aussi, il ne faut pas négliger le phénomène que
ça va mobiliser le milieu des affaires, c'est-à-dire qu'il y
aura... On a l'exemple de M. Mantha: on peut impliquer beaucoup plus, soit sur
les comités, sur les différentes instances de consultation, le
milieu des affaires dans ce domaine, à titre bénévole. Et
aussi ça introduit une table de discussion et un processus formel de
révision. J'ai écouté avec grand intérêt les
préoccupations de M. Boskey, et c'est sûr et certain, dans nos
négociations, que, de notre part, nous nous attendons que la filiale de
la Chambre sera appelée au moins une fois par année à se
présenter devant la commission pertinente du conseil municipal de
Montréal pour faire rapport de ses activités. Et ça a
toujours fait partie de nos discussions. Donc, on va être une
corporation. On veut être une activité transparente et on envisage
d'être responsables, au moins une fois par année, de faire rapport
devant le conseil municipal de Montréal ou une de ses commissions.
Pour les utilisateurs, c'est quoi, les avantages? Bon, les moyens pour
accroître la sécurité des utilisateurs pourront être
mis en oeuvre plus rapidement et plus facilement dans les stationnements, ce
qui représente un facteur d'attraction non négligeable pour le
centre-ville. Le stationnement de courte durée pourra
être mieux intégré aux activités commerciales
et autres qui se déroulent à Montréal. L'activité
stationnement sera intégrée au plan d'urbanisme et aux politiques
de stationnement édictées par la ville, incluant la fixation des
tarifs et les conditions de stationnement sur eux, tel que je viens de le
mentionner tantôt. Ainsi harmonisé aux politiques de la ville, un
processus décisionnel plus rapide contribuera à améliorer
la fluidité de la circulation et l'accessibilité aux commerces,
entreprises et résidences, de même que les temps de
déplacement et de livraison.
On parle d'un partenariat où la filiale de la Chambre utilisera
les services de ressources humaines actuellement à l'emploi de la ville.
La prise en charge du stationnement par la filiale de la Chambre donnera lieu
à une réorganisation des activités concernées et
à des investissements qui en accroîtront la productivité.
Nous espérons que nous serons en mesure d'améliorer les
perspectives de travail et de carrière pour les employés
concernés.
C'est une première à Montréal. J'ai dit, au
début de mes remarques, que c'est un autre projet innovateur qu'on a
essayé de mettre sur pied à Montréal, nous, la Chambre.
Mais c'est une première comme partenariat dans ce domaine et ce sera
utile dans le cadre d'autres projets de partenariat entre le secteur public et
le secteur privé. Nous essayons de proposer une formule de partenariat
qui peut servir dans d'autres domaines intéressants de prestation de
services publics.
En guise de conclusion, je vous dis que c'est un projet innovateur, un
partenariat qui suit des projets antérieurs Centre de commerce
mondial, Institut de design, Aéroports de Montréal qui
renforce le rôle de la Chambre de commerce comme agent de
développement, agent actif et responsable. Depuis longtemps, les gens
des chambres de commerce et autres ont demandé à leur
gouvernement. Mais le projet qu'on met de l'avant est une prochaine
étape, une tentative de responsabiliser les divers milieux, de les
impliquer et de les faire embarquer dans la livraison de certains services,
toujours avec le même but de donner un meilleur service à un
meilleur coût. (11 h 30)
Donc, la Chambre de commerce agit comme un agent de développement
et un pont entre le secteur public et le secteur privé. Et, pour faire
le point sur les surplus, les surplus générés par cette
initiative seront partagés entre la ville et un fonds de
développement économique sous la direction de la Chambre. Donc,
une partie du surplus sera directement réinvestie dans le
développement économique sur le territoire de la ville de
Montréal. Je vous remercie beaucoup.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, merci, M. Powell,
pour votre présentation. M. le ministre, pour vos commentaires.
M. Ryan: Je crois que la présentation de M. Powell va nous
permettre de déboucher assez rapidement sur l'étude de ce qui
devient le premier article du projet de loi. Je ne voudrais pas engager
d'échange trop approfondi maintenant, par conséquent. Je vais
vous dire ce que je proposerais; peut-être que le député
d'Abitibi-Ouest va réagir, on va voir comment ça se
présenterait. Il semblerait que, ce matin, il serait peut-être bon
qu'on prenne un ajournement de cinq, 10 minutes bientôt, et qu'ensuite on
continue l'échange, peut-être librement, sur toute la question du
stationnement, qui est plutôt inédite. On pourrait prendre toute
la matinée pour un échange libre là-dessus. Tout
député qui aurait des questions à poser ou des remarques
à faire, on les fait librement. Puis on pourrait prendre l'étude
article par article un peu plus tard, peut-être au début de
l'après-midi, quand on aura plus tout le contexte, parce que c'est une
grosse affaire, ça. Moi, j'aimerais qu'on ait la chance d'en discuter un
peu librement et que chacun puisse poser ses questions sans aucune contrainte.
Si les députés étaient d'accord, on pourrait
peut-être ajourner cinq, 10 minutes et, si on ne veut pas ajourner, on
peut continuer, ça ne me dérange pas.
M. Gendron: Je n'ai pas d'objection, mais à condition
qu'on s'entende qu'autant M. Boskey, que Mme Cousineau et les gens qui
l'accompagnent et les gens de la Chambre de commerce soient proches, pour ne
pas qu'on fasse les rappels. Il y a moyen physiquement de les accommoder autour
et, si on a quelques questions à leur poser... Parce que j'en aurais
deux à poser, puis j'aime autant attendre et les faire au moment de
l'étude. Je n'ai pas de trouble avec votre suggestion. 11 faut se
rappeler, par exemple, qu'il ne va rester que trois heures pour finir
après-midi. mais, si on a très bien compris, oui...
M. Ryan: C'est ça. Si on a éclairci les choses,
après ça, ça peut aller plus vite. Mais, si on n'a pas
éclairci, les difficultés reviennent à chaque article, on
n'est pas plus avancés.
M. Gendron: Agréé. Pas de trouble. Ça
va.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, la commission
suspend ses travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 32)
(Reprise à 11 h 56)
Le Président (M. Charbonneau): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Nous en
sommes toujours à l'étude détaillée du projet de
loi d'intérêt privé 271, Loi modifiant la charte de la
ville de Montréal. Alors, tel que proposé immédiatement
avant l'ajournement, j'inviterais M. Boskey et M. Nadeau à se joindre
ici à l'avant. C'est ça. Alors, tel que suggéré, M.
le ministre vous aviez la parole lors de la suspension de nos travaux. Alors,
M. le ministre.
Discussion générale sur la question du
stationnement
M. Ryan: Oui, il me semblait qu'à ce moment-ci il serait
bon qu'on ait un échange un petit peu plus libre, autant avec le
représentant de la Chambre de commerce qu'avec Mme Cousineau, et sans
regarder si c'est l'Opposition ou nous autres qui posons la question. Je pense
que c'est un échange de vues pour nous éclairer ensemble et, si
des députés veulent avoir des questions, je suggérerais
que nous fassions porter nos échanges jusqu'à l'ajournement de 12
h 30 sur le projet relatif à... Est-ce que c'est 12 h 30 ou 13 heures,
l'ajournement?
Le Président (M. Charbonneau): C'est 13 heures.
M. Ryan: C'est 13 heures, l'ajournement. Très bien,
ça nous donne le temps de faire pas mal de chemin et, une fois qu'on
aura tout compris, si on est d'accord, l'étude du texte même,
ça va aller tout seul, connaissant le réalisme du
député d'Abitibi-Ouest et son esprit logique. Quand il a dit une
chose, il ne dit pas le contraire une demi-heure après, sauf quand il
suit la ligne de son parti.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Une première question, si vous me permettez, qui
va s'adresser peut-être à M. Powell. Connaissez-vous d'autres
exemples d'activités de cette nature dans lesquelles seraient
engagées des chambres de commerce en Amérique du Nord? Est-ce que
c'est une première que vous nous proposez ou si vous connaissez d'autres
exemples, ailleurs au Canada ou aux États-Unis?
M. Powell (David): Si vous permettez, M. le ministre, je vais
demander à M. Mantha peut-être d'adresser cette...
M. Ryan: Et j'ajoute tout de suite une autre question: S'il y a
d'autres genres d'activités paracom-merciales dans lesquelles pourraient
être engagées des organismes comme une chambre de commerce,
O.K.?
M. Mantha (Pierre): Alors, il y a eu, évidemment, des
recherches de faites à travers l'Amérique du Nord et, ici
même à Québec, on trouve la Société parc-auto
du Québec, qui est responsable, cependant, de la gestion des
stationnements pour le gouvernement et pour la ville de Québec. Ce n'est
pas une société qui est propriétaire des
équipements, c'est une société qui fait essentiellement la
gestion. Si on regarde..
M. Powell (David): Ça, c'est la Chambre de commerce de
Québec.
M. Mantha (Pierre): De Québec métro, oui. Si on
regarde la gestion, donc, d'autres types d'activités, M. Powell
tantôt a donné des exemples, c'est-à-dire l'implication de
la Chambre dans les aéroports, dans l'Institut de design et dans
d'autres types d'activités comme ça. Les vrais exemples,
cependant, viennent plutôt d'Europe où les chambres de commerce
sont très impliquées dans les questions de services et dans les
questions d'infrastructures aussi.
Alors, la Chambre de commerce de Paris, par exemple, est
propriétaire des aéroports, propriétaire également
de certaines gares, propriétaire des écoles d'hôtellerie et
d'autres activités de ce genre-là. Alors, on remarque
également la même chose en Allemagne et dans d'autres pays
européens. Donc, l'initiative de la Chambre s'inscrit dans un cadre qui
n'est, disons, pas absolument nouveau, mais qui en Amérique du Nord
l'est beaucoup plus. Aux États-Unis, les services d'utilité
publique sont souvent carrément privés. (12 heures)
M. Ryan: Je voudrais peut-être que vous nous expliquiez la
structure de financement que vous envisagez pour tout ce projet-là. Je
pense que ça éclairerait bien des choses. D'un côté,
la société Stationnement de Montréal va faire
l'acquisition de certains espaces, d'équipement, puis tout.
M. Mantha (Pierre): O.K.
M. Ryan: Dans d'autres cas, elle va procéder plutôt
à une location d'espaces, d'après ce que je peux voir.
M. Mantha (Pierre): Oui.
M. Ryan: II y aura un prix à payer pour ça qui est
assez élevé, dont on nous donne les modalités ici. Puis,
après ça, on dit: Bien, comme la Chambre de commerce,
apparemment, n'a pas les reins assez solides pour garantir ça
elle-même, il faut qu'elle se fasse garantir par la ville de
Montréal. C'est ça qu'on voudrait se faire expliquer comme il
faut, là, ce qu'il en est.
M. Mantha (Pierre): O.K. Alors, les actifs qui sont acquis, si on
regarde les actifs tangibles, ce sont des terrains qui vont être acquis
à la valeur marchande. Bon, les chiffres dont on parle à l'heure
actuelle sont des chiffres qui situent le prix d'acquisition, avec les
équipements eux-mêmes, là, entre 15 000 000 $ et 20 000 000
$. Alors, ça, c'est un actif tangible sur lequel il est possible,
évidemment, d'emprunter, mais dans des limites raisonnables puisque, on
le sait, les terrains ne sont pas nécessairement les biens qu'on peut
nantir le plus facilement.
Le gros de la transaction porte, cependant, sur la concession
elle-même. Alors, la concession, c'est de l'intangible. Cette
concession-là repose, dans son exploitation, sur le principe qu'on
reconnaît à la ville, où la ville continue d'exercer tous
ses pouvoirs de réglementation, de fixation des prix, de
détermination
des places, etc. Et la ville, en plus de ça puis on va le
voir dans le projet de loi maintient que la concession en question est
inaliénable et insaisissable, je pense. Alors, donc, ça veut dire
que ce qu'on a, tant qu'on peut l'exploiter, ça permet évidemment
de payer un service de dette sur ça. Mais, si jamais la ville, pour une
raison ou pour une autre, décidait de reprendre la concession, c'est
certain que, comme c'est insaisissable, il n'y aurait plus d'actif pour
garantir les prêteurs; d'où l'importance, en cas de reprise, que
la Chambre puisse auprès de ses financiers établir que la ville
va se substituer si elle reprend son droit d'exploiter. Alors, donc, le montage
et la garantie sont seulement pour un montant limité, là; on
parle d'une transaction qui est beaucoup plus considérable que la
garantie dont on parle ici. Alors, cette garantie-là va permettre de
réaliser la transaction.
Ce qui avait été convenu à l'origine, c'est que la
ville continuerait de toucher le même niveau de revenus qu'en 1993 et que
la Chambre et la ville se partageraient, en d'autres termes, les surplus qu'on
pourrait générer de cette initiative-là. Les surplus en
question, au niveau de la Chambre, vont à deux places: en
majorité dans le fonds de développement et, dans l'autre, ils
sont retenus par la société pour ses investissements.
Je ne sais pas si ça explique les grandes lignes du montage. Les
montants comme tels, évidemment, sont toujours sujets à
négociation, et puis...
M. Gendron: Bien, compte tenu que le ministre le permet, vu que
c'est une discussion libre, comment vous évaluez la valeur,
actuellement, de ce qu'on appelle la concession? C'est combien?
M. Mantha (Pierre): La façon de le faire, là, c'est
établi essentiellement sur la base du cash-flow. Alors, combien
ça peut valoir aujourd'hui sur une transaction qui nous permet
d'acquérir pour 30 ans le résultat net de cette
opération-là?
Le Président (M. Charbonneau): Si vous... M. Gendron:
Mais, Mme Cousineau... Le Président (M. Charbonneau):
Oui.
Mme Cousineau (Léa): Bien oui, c'est parce que je voudrais
réagir. Actuellement, on réfère à une entente
à éventuellement être considérée par
l'exécutif de la ville et par le conseil...
M. Gendron: Oui.
Mme Cousineau (Léa): ...une fois que nous aurons le
pouvoir. Actuellement, il y a des termes, il y a des chiffres, il y a des
possibilités. Je veux dire, moi, aujourd'hui, je ne peux pas
préjuger d'un accord absolu de l'exécutif de la ville ou du
conseil municipal sur cette entente.
M. Gendron: À 100 % d'accord.
Mme Cousineau (Léa): Ça fait état des
travaux qui ont été faits jusqu'à maintenant avec la
Chambre quant à un modèle. Il y a une adhésion à ce
modèle qui se retrouve traduite dans les amendements qu'on demande
à la charte. Essentiellement, ce que l'amendement demande, c'est qu'on
puisse le faire directement avec la Chambre de commerce.
La première idée qui avait été une approche
je pense que c'est important de le clarifier était de
dire: On demandait la création d'une paramunicipale aux fins de gestion.
Dans les faits, et on avait été clairs là-dessus, il
s'agissait de créer une paramunicipale qui, elle, aurait eu le pouvoir
de faire une entente avec la Chambre. Là, on en vient à une
formule, qui a pour nous l'avantage d'être plus claire et plus explicite,
qui est de dire: Donnez-nous donc le droit de travailler directement avec la
Chambre pour développer un modèle de gestion de stationnement,
modèle par lequel la ville conserverait absolument tous ses droits en ce
qui concerne la tarification, les décisions d'emplacement,
d'aménagement, entente dans laquelle la ville pourrait vendre les
terrains qui étaient déjà considérés dans
les actifs de la ville comme des terrains vendables et donnerait en location
les terrains qui, eux, sont considérés comme adjacents à
des propriétés de la ville. Par exemple, un terrain de
stationnement associé à une propriété de la ville
ne serait pas vendu, mais serait loué. Dans ces cas-là, les
distinctions seraient toutes faites. Et, pour ce qui est des
préoccupations en termes d'aménagement, d'orientation quant aux
politiques de stationnement, aux politiques de transport en ville, tout
ça serait absolument gardé sous la juridiction du conseil
municipal et des instances.
M. Gendron: Mais, madame... Oui.
Mme Cousineau (Léa): Et la partie qui fait l'objet de la
transaction est la partie de l'achalandage, et il y a une valeur qui a
été évaluée jusqu'à maintenant... Mais, pour
ça, on est vraiment, dans les termes de l'entente, accordés
à cet achalandage. Il est clair qu'à partir du moment où
la ville a un droit absolu de reprise de l'achalandage si certaines conditions
de l'entente ne sont pas vérifiées, il arrive qu'il y a de fait
une espèce de garantie, puisqu'on s'engage à reprendre. Et c'est
ce niveau-là de garantie qu'on a voulu inscrire dans la deuxième
partie de l'amendement à la charte pour que cette garantie de fait soit
dûment nommée. Et la troisième partie de l'amendement qui
est là vient rappeler tous nos droits qu'on veut préserver
malgré une telle entente.
M. Gendron: Dans les sommes prévues comme entrées
fiscales, M. Mantha mentionnait tantôt que, dans les
prédiscussions que vous avez eues, vous vouliez vous assurer qu'ils
aient à peu près les mêmes entrées fiscales et que
ça soit...
Mme Cousineau (Léa): Oui. Bien, ça, c'est connu, on
sait que les résultats de 1993 ont été de 18 000 000 $
brut et de 10 000 000 $ net. Donc, on exige une garantie de même
entrée, là.
M. Gendron: O.K.
Mme Cousineau (Léa): J'arrondis actuellement.
M. Gendron: Oui, mais c'est ça, moi, je voulais savoir ce
montant-là. Vous venez de le mentionner.
Mme Cousineau (Léa): Ça, c'est pour la partie des
revenus actuellement perçus par la ville dans la gestion du
stationnement comme tel.
M. Gendron: À vous, Mme Cousineau, une question
additionnelle. Est-ce que vous pourriez nous indiquer que vous êtes
complètement d'accord, quelle que soit la conclusion de l'entente avec
l'instance qui le demande aujourd'hui, que la ville souhaite que le projet de
loi lui donne les moyens et l'obligation de rendre publique toute information
liée à l'exploitation des par-comètres par, entre
guillemets pour fins de discussion, la paramunicipale différente?
Mme Cousineau (Léa): Non, et ce n'est pas du tout une
paramunicipale.
M. Gendron: Je le sais. Ha, ha, ha!
Mme Cousineau (Léa): Bon. Ce n'est pas du tout une
paramunicipale.
M. Gendron: L'OSBL.
Mme Cousineau (Léa): Cela dit, nous, on est prêts,
et il y a déjà des considérations qui ont
été faites dans ce sens, qui étaient à
l'intérieur de l'entente, mais qui pourraient peut-être se
retrouver plus précisément... Dans notre tête, il est clair
que le conseil et l'exécutif doivent être mis au courant des
bilans et des états financiers de ladite société. De toute
façon, puisqu'il y aura une notion de redevances, puis une notion de
partage avec la ville, il est clair qu'il nous les faut. Donc, c'est
déjà prévu dans un projet, toujours en discussion,
d'entente entre les deux parties qui devraient être soumis au conseil,
mais, de part et d'autre, on serait même d'accord pour qu'on puisse
traiter cette société de la même façon que les
organismes que nous subventionnons.
Dans le cas des organismes que nous subventionnons, de plus de 100 000
$, la charte prévoit déjà que le vérificateur de la
ville puisse recevoir les états financiers produits et faire toute
demande d'enquête, de vérification ou de renseignements
supplémentaires. C'est dans le cas des organismes à qui on donne
de l'argent. Ça ne sera pas du tout le cas pour cette
société, parce qu'on ne lui en donnera pas; c'est plutôt
elle qui va nous en donner. Mais, quand même, on pourrait prévoir
que le vérificateur ait le même pouvoir. Donc, du coup, ces
renseignements-là deviennent d'intérêt public. (12 h
10)
M. Gendron: Monsieur...
Mme Cousineau (Léa): On ne peut pas, par ailleurs
et là, je veux dire, c'est toute la question de la négociation
prévoir qu'on soumette cette société, qui sera une
société privée, qui aura ses propres ententes avec ses
propres prêteurs, aux règles habituelles d'un organisme public.
Là-dessus, M. Powell pourra en faire état. Mais tout
renseignement concernant les états financiers et concernant les
résultats financiers, à partir du moment où ils sont
soumis à notre vérificateur et qu'ils doivent être remis
à la ville, deviennent d'intérêt public, et
là-dessus on n'a aucune difficulté.
M. Gendron: À M. Powell, une question. Je crois avoir
entendu que vous dites: Si on laissait la gestion des stationnements et toute
la réglementation, la tarification... Et on n'y revient pas, là:
c'est clair, en tout cas, dans mon esprit que ça, ça demeure une
responsabilité des élus et du conseil. Et là, ça
fait trois ou quatre fois que je l'entends, je n'y reviendrai plus, mais je
veux juste dire que ce point-là, M. Boskey, me préoccupait autant
que vous. Mais, quand on dit tarif, planification, règlements, tout
ça, tous les effets pervers, entre guillemets, que cela aurait pu avoir
sur l'aménagement du territoire par des politiques de tarification, puis
de placement, ainsi de suite, ça n'existe plus dans mon livre. Si je me
trompe, j'aimerais ça, avoir votre point de vue tantôt.
Je finis ma question à M. Powell. Vous avez dit: Si on le leur
laissait, c'est dur de voir un développement de l'emploi à la
ville pour des raisons de fonction publique, puis de restrictions, puis de
postes. Moi, je suis complètement d'accord avec vous. Question: vous
avez dit: Nous, on a des chances, si on a ça, d'augmenter l'emploi.
Là, j'aimerais ça vous entendre plus précisément.
J'ai de la misère à voir comment, si c'est vous autres qui vous
vous occupez de ça, ça peut développer une perspective de
plus de gens, là, qui soient en situation d'emploi là-dessus.
J'aimerais ça vous entendre.
M. Mantha (Pierre): Bien, c'est peut-être une remarque
générale. C'est qu'on constate, évidemment, partout, dans
toutes les administrations publiques, présentement, que, compte tenu de
l'état des finances, il y a toujours des mesures de restrictions, de
coupures. Alors, je pense que les services municipaux ou les services du
gouvernement provincial sont aussi assujettis à ces mesures-là
régulièrement. En mettant dans le secteur privé cette
activité-là puis on sait, aujourd'hui, que les personnes
qu'on va prendre, c'est celles qui, effectivement, font le travail
l'emploi, donc va être maintenu là-dedans. On veut
éventuellement développer également des projets
d'intérêt commun à Montréal. Alors, il y a des
initiatives qui commencent à se dessiner dans
notre plan d'affaires qui va impliquer un certain développement
de l'activité, toujours dans le cadre, évidemment, du
développement économique de la ville. Alors, la
réalisation de quelques projets va nécessairement se traduire par
des emplois additionnels, puisqu'on aura, à ce moment-là, les
moyens de faire les investissements appropriés.
M. Gendron: O.K.
Mme Cousineau (Léa): Si vous permettez, M. le
Président...
Le Président (M. Charbonneau): Mme Cousineau, allez-y.
Mme Cousineau (Léa): ...par rapport à la
préoccupation concernant les employés, je pense que
là-dessus on peut peut-être aussi faire le point dans le sens que
M. Powell a abordé tantôt. Dans l'examen de l'entente qui serait
éventuellement adoptée par le conseil, le comité
exécutif s'est donné un certain nombre de balises dont les
rapports avec nos employés. Il était clair que, pour nous, il
fallait que cela se fasse dans un modèle acceptable au syndicat des
employés. Dans les faits, il s'agirait d'un prêt pur et simple de
nos propres employés à la société pour laquelle la
ville... Donc, là-dessus, dans le modèle qui est actuellement
étudié, nous aurions déjà acquis le consentement
des représentants de nos propres employés au transfert de
l'activité, les conditions dans lesquelles ça se ferait leur
convenant et respectant leur convention collective.
M. Gendron: À M. Boskey, puis, pour moi, ça va
être, en tout cas pour tout de suite, ma dernière. Est-ce que vous
avez les mêmes inquiétudes que vous aviez, là, par rapport,
au moins, aux deux aspects que vous aviez signalés, d'échapper au
contrôle municipal? D'après vous, là, si on procède
par entente et que cette entente, évidemment, est sous la
responsabilité du conseil municipal, est-ce que vous avez les
mêmes craintes que vous aviez auparavant?
M. Boskey (Sam): Je demande à M. Nadeau de donner la
réponse.
M. Nadeau (Gaétan): Bien, il faut voir que les
stationnements sur le territoire de la ville de Montréal, les
stationnements qui appartiennent à la ville, il y en a plusieurs et ils
s'inscrivent dans des contextes urbanisti-ques qui sont différents
aussi. On va certainement avoir des difficultés; en tout cas,
j'appréhende, moi, des difficultés de gestion, par exemple, au
stationnement du Jardin botanique. Il est, évidemment, relié au
Jardin botanique au cours de l'histoire. Des fois, il émargeait au
budget du Jardin botanique comme tel, d'autres fois, au service particulier des
stationnements, parce que des fois on veut l'aménager en fonction des
volontés des administrateurs du Jardin botanique, d'autres fois en
fonction d'une rentabilité, d'autres fois en fonction d'autres
événements qui ont lieu à côté. Donc, les
interrelations entre les services sont nombreuses, d'une part, et complexes. Et
probablement que les gens de la Chambre de commerce vont voir quelle' est la
difficulté de se retrouver dans les dédales de la ville. Je ne
suis pas sûr que ça va les améliorer. Ça fera un
intervenant de plus.
Quand on pense à la SIMPA, par exemple, qui administre des
investissements dans le domaine des immeubles à caractère
patrimonial dans le Vieux-Montréal, elle a développé une
théorie, puis une pratique, depuis quelques années, en
matière de gestion de l'immobilier, qui est basée sur le
contrôle des places de stationnement. Alors, la ville de Montréal,
via la SIMPA, a construit ou fait construire avec des intervenants divers des
stationnements intérieurs, ceux-là qui ont pour
objectif d'accaparer les places de stationnement pour qu'on puisse fermer les
stationnements ouverts, laissant ainsi de la place pour la construction. Fort
bien.
Ce qui se produit et la SIMPA ne s'en cache pas comme objectif
c'est que, lorsque des promoteurs immobiliers veulent construire un
édifice en hauteur dans le quartier du Vieux-Montréal, le
banquier demande: Où allez-vous mettre vos voitures? Ah! Le banquier
suggère fortement d'aller voir la SIMPA qui, par hasard, détient
des possibilités pour leur consentir des places de stationnement. La
SIMPA, à ce moment-là, se donne un outil et dit à
l'entrepreneur: C'est quoi, ton plan? Ça a l'air de quoi, ton
édifice? Ça s'inscrit dans quel contexte? Bien sûr, il y a
des normes, mais on peut aller quand même plus loin. Et, si ça
satisfait toutes les parties, bien, voilà, on signe une lettre dans
laquelle on donne un certain nombre de places disponibles à
Chaussegros-de-Léry, ce qui permet de facto d'obtenir le financement
pour l'édifice en question.
La technique est intéressante, ingénieuse. Elle permet
d'avoir un contrôle sur de l'immobilier, des façades, par exemple,
des constructions, des hauteurs, des volumes, tout en passant uniquement par la
disponibilité des stationnements. Comment va s'inscrire le travail de la
Chambre de commerce là-dedans?
M. Gendron: Non, mais juste une seconde et puis je vous
arrête là. Le même plan...
Mme Cousineau (Léa): Oui, mais personne n'échappe
au conseil parce qu'il y a une entente de stationnement.
M. Gendron: Oui. Le plan d'urbanisme de la ville, par rapport aux
hauteurs, ainsi de suite, continue de jouer, puis il n'a rien à voir
avec ce que vous venez de me dire.
M. Nadeau (Gaétan): Ah non, non! Je sais. C'est ce que je
vous ai dit: La réglementation s'applique. Non, non! Il n'est pas
question de privilège, Mme la présidente! Sûrement pas
à Montréal, voyons! Mais la
SIMPA, elle, a des lignes directrices en termes de développement.
Dieu sait qu'il y en a eu, des commentaires négatifs vis-à-vis
des édifices qui ont été construits dans une trame urbaine
qui date du XVIIe, du XVIIIe siècle et qu'on s'est retrouvé avec
des édifices très «new wave». La SIMPA s'est fait
taper sur les doigts là-dessus. Elle a appris et maintenant elle
intervient.
Une voix: Le conseil municipal était là.
M. Nadeau (Gaétan): Quand même. Écoutez, tout
ça, ce n'est pas des inventions. J'ai discuté avec le directeur
général de la SIMPA, M. Demers. Il m'a expliqué ça
lui-même.
Bon, les voies réservées, la STCUM qui décide
d'installer une voie réservée. Dieu sait les luttes qu'il y a eu
sur la rue du Parc pour déterminer si, oui ou non, il y avait assez de
places de stationnement. Comment va s'imbriquer la Chambre de commerce
là-dedans, avec des intérêts commerciaux,
évidemment, qu'on met de l'avant et ceux du transport en commun?
Des projets de cartes à mémoire qui existent, dont on n'a
peut-être pas entendu parler oui? bon, on fait signe que oui
qui peuvent être utilisées pour faire une tarification
selon le lieu d'origine: vous êtes de la banlieue, le stationnement vous
coûte plus cher à Montréal que les citoyens de
Montréal, c'est une idée qui n'est pas mauvaise, qui vaut la
peine d'être étudiée aussi. Mais on voit déjà
les implications que comporte la gestion des stationnements.
M. Gendron: Oui, mais, M. Nadeau... Un instant, moi, M. le
Président...
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Vous ne m'en voudrez pas, là, il me semble que
ce que vous décrivez, puis qui, je pense, avec un certain
réalisme, peut arriver, là, c'est lié à la
situation actuelle des structures qui sont là, puis qui sont des
paramunicipales.
M. Nadeau (Gaétan): Oui.
M. Gendron: Moi, dans la présentation que j'ai entendue,
je ne crois pas que toutes les capacités de faire ce que vous me
décrivez vont être à l'intérieur du projet qui est
déposé ce matin. C'est plus là-dessus que je voulais vous
entendre. Est-ce que vous croyez que ça ouvre flanc aux mêmes
situations que vous décrivez, faites par la SIMPA? Si la réponse
est oui, je vais continuer tel quel. Si la réponse est non, je vais
dire: Bien, on a clarifié quelque chose qui était votre
préoccupation et auquel je voulais être sensible. C'est ça
que je voudrais savoir.
M. Nadeau (Gaétan): Bien, vous savez, la question n'est
pas de savoir si on est pour ou contre ce que la SIMPA fait. On peut être
d'accord, mais je vous dirai que je trouve que la dynamique n'est pas
dénuée d'intérêt. Le seul objet que nous avons,
c'est: est-ce que ce serait possible d'en discuter au conseil, par exemple?
Est-ce que c'est possible pour nous d'avoir des informations sur comment
ça se passe?
M. Gendron: Ça, c'est réglé: on va
l'exiger.
M. Nadeau (Gaétan): Est-ce que cette compagnie-là
qui va s'occuper du transport va pouvoir faire comme la SIMPA faisait?
Maintenant, c'est public, mais il y a un an ça ne l'était pas.
Est-ce qu'elle va pouvoir s'engager avec des partenaires dans lesquels elle ne
détiendra qu'une action, bien que, officiellement, elle fera les
emprunts endossés par la ville? C'est des situations qui, elles, ne sont
pas changées.
Le Président (M. Charbonneau): Mme
Cousineau, vous voulez réagir?
Mme Cousineau (Léa): Bien, M. le Président, je
voudrais exprimer un certain malaise. Je n'aime pas qu'on reporte ici certains
débats de notre propre conseil municipal. J'aurais beaucoup de choses
à dire sur les informations qu'on donne sur les paramunicipales et sur
la SIMPA.
Le Président (M. Charbonneau): Oui.
Mme Cousineau (Léa): Je n'ai jamais compris que
c'était ici le propos. Maintenant, si on s'embarque là-dedans, je
peux en parler aussi beaucoup. On affirme depuis ce matin un certain nombre de
choses sur lesquelles je suis incapable de donner mon consentement. Il n'y a
aucun projet de développement dans le Vieux-Montréal qui n'a pas
été approuvé par notre conseil municipal selon les
règles d'urbanisme et d'adoption de projets qui sont les nôtres.
Que le conseil soit majoritaire et que certains membres du conseil aient
voté contre la majorité ne change rien au fait que le conseil a
exercé ses pouvoirs. Et j'aimerais, là-dessus, qu'on introduise
les nuances qui s'imposent. (12 h 20)
Le projet qui est devant nous ne met aucunement en doute tous les
pouvoirs de la ville en ce qui concerne l'aménagement du territoire, le
contrôle du transport et du stationnement en ville. Il s'agit d'en
confier la gestion et les opérations et la propriété de
certains des terrains... On ne parle pas des souterrains et on ne parle pas...
Et par prudence on a loué les terrains qui nous apparaissent être
trop près d'une fonction municipale. Et, là-dessus, de la
même façon que la ville a elle-même, ces dernières
années, à certaines occasions, vendu des terrains soit à
l'OMH, soit à des privées pour qu'on fasse autre chose dans le
cadre des règles d'urbanisme, je veux dire, les mêmes choses vont
continuer de s'exercer via le conseil, toujours, et jamais autrement. Et
là-dessus il n'y a aucun doute quant au projet qui est là.
Qu'après ça, à partir d'une analyse de ce qu'on
pense que d'autres sociétés font, on induise que peut-être
il y aurait là des choses, je veux dire, je trouve qu'il y a là
un raisonnement abusif que j'ai de la difficulté à entendre sans
réagir, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, j'aimerais
céder la parole maintenant au député de l'Acadie et
adjoint parlementaire au ministre des Affaires municipales. M. le
député, vous avez la parole.
M. Bordeleau: Merci, M. le Président. Je veux juste
vérifier une chose. Il y a une partie des terrains qui sont vendus, puis
une partie des terrains qui sont cédés sous forme de location un
peu, là. Ça représente quoi, comme proportion, je ne sais
pas, d'espaces de stationnement, la partie qui est vendue et la partie qui est
louée?
Mme Cousineau (Léa): C'est-à-dire en
quantité d'unités de terrain...
M. Bordeleau: Oui.
Mme Cousineau (Léa): ...c'est presque
moitié-moitié, je pense, sous réserve. Maintenant,
l'étendue et le nombre de places que ça représente,
ça peut varier. Mais la distinction est introduite. Nous avons
déjà, à la ville, des terrains dont nous sommes
propriétaires, qui sont des terrains vendables,
c'est-à-dire...
M. Bordeleau: Oui, oui.
Mme Cousineau (Léa): ...pour lesquels les fonctions au
plan d'urbanisme peuvent déjà subir des constructions ou autre
chose. Il y a d'autres terrains qui sont utilisés à des fins de
stationnement, mais qui sont classés à l'intérieur d'un
zonage parc ou à l'intérieur d'une fonction institutionnelle.
C'est ceux-là qu'on a réservés pour location et non pas
pour vendre.
M. Bordeleau: Vous dites qu'en gros c'est
moitié-moitié, à peu près, là,
approximativement?
Mme Cousineau (Léa): C'est 27-40. Je ne me souviens plus
exactement.
M. Ryan: Non, non. C'est plus...
M. Mantha (Pierre): Le nombre de terrains, c'est à peu
près 20 terrains vendus, 50 terrains loués.
M. Bordeleau: O.K.
M. Mantha (Pierre): Le nombre de places: les terrains vendus,
c'est à peu près 1000 places; les terrains loués, c'est
à peu près 6000 places.
M. Bordeleau: O.K. Maintenant, tout à l'heure, on
mentionnait que toute la question de la tarification, toutes ces
choses-là seraient fixées par la ville. Est-ce qu'à ce
moment-là ça s'applique aux terrains qui sont vendus aussi?
Mme Cousineau (Léa): Aussi!
M. Bordeleau: Sur tous les terrains...
Mme Cousineau (Léa): Sur tous les terrains.
M. Bordeleau: ...les terrains vendus et les terrains en location,
ça serait la même...
Mme Cousineau (Léa): Y compris les
parcomè-tres.
M. Bordeleau: O.K. Ça va.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le
député de LaFontaine.
M. Gobé: Oui. Merci, M. le Président. M. Mantha,
nous avions déjà eu l'occasion de discuter de ça, mais
j'aimerais peut-être que vous le précisiez pour
l'intérêt des membres de cette commission. En ce qui concerne les
recettes de votre société, sur une période de cinq
années, pourriez-vous expliquer s'il y a des modifications qui vont vers
une progression qui va se faire? Et quelle est la part supplémentaire
que la ville de Montréal, à ce moment-là, recevrait par
rapport à ce qu'elle reçoit maintenant?
M. Mantha (Pierre): Eh bien, on a fait des études,
naturellement, pour vérifier que la demande de places irait, disons, au
moins en se maintenant, sinon en croissant, de façon à pouvoir
établir un financement qui soit adéquat. Alors, pour le moment,
sauf l'augmentation qui est prévue comme étant de 3000 places sur
rue, on ne peut pas présumer, d'abord, qu'il va y avoir une augmentation
de tarif, puisque c'est une décision du conseil municipal. Donc, on ne
l'a pas présumé. Puis on n'a pas, non plus, tenu compte
d'augmentation d'espaces de stationnement hors rue, donc sur des terrains et
tout ça, parce que la politique de la ville est plutôt de
restreindre le nombre de ces places-là.
Alors, ce qu'on a fait, quand même, c'est de voir à
actualiser un petit peu la tendance actuelle et on s'aperçoit que
ça va être intéressant à la fois pour la ville et
pour la Chambre de commerce de participer, disons, dans la plus-value. Mais on
ne parle pas, naturellement, de millions de dollars. C'est beaucoup plus
modeste que ça.
M. Gobé: De quel ordre?
M. Mantha (Pierre): Bien, c'est difficile à dire. Disons
que, sur une période de 10 ans, la redevance à la ville et les
profits qui s'en iraient dans le fonds de
développement seraient probablement de l'ordre de 500 000 $
à 600 000 $ par année.
M. Gobé: Par année, sur une période de 10
ans. M. Mantha (Pierre): Oui.
M. Gobé: Donc, avec cette formule-là, non seulement
on améliore la gestion vous avez parlé, tout à
l'heure, de rationaliser l'opération du stationnement à
Montréal mais, en plus de ça, en plus de verser les sommes
d'argent au fonds de développement, nous nous retrouvons aussi avec une
augmentation des recettes de la ville.
M. Mantha (Pierre): Oui, parce que c'était,
évidemment, la condition de base. La ville nous a dit: On est
intéressés, évidemment, à ce que vous regardiez
ça à la condition qu'on ne perde pas au change. Alors,
démontrez-nous qu'on va y gagner. Puis c'est la démonstration
que, dans la proposition qu'on discute avec la ville, je pense, on fait.
M. Gobé: Donc, si je comprends bien, les payeurs de taxes
montréalais se trouvent dans une situation qui va être
bénéficiaire, en termes de recettes, directement dans les coffres
de la ville. Mais aussi votre fonds de développement, pourriez-vous nous
dire quel genre de projet... Vous pouvez, M. Powell, peut-être nous
expliquer c'est quoi, votre vision de ce fonds de développement, puis en
quoi il peut être intéressant pour les Montréalais en
particulier.
M. Powell (David): Bon, on est en train d'étudier comment
on peut proposer à la ville que ce fonds soit monté et
géré. Il y a le domaine du tourisme, par exemple, qui vient tout
de suite à notre esprit, surtout le domaine de la promotion du tourisme.
Ce sera intéressant à voir surtout parce que, si on veut essayer
de créer des emplois à court terme, c'est une industrie où
nous voyons qu'il y a des possibilités de créer des emplois. Et
ce n'est pas des emplois pour les gens avec des doctorats, mais pour des gens
moins scolarisés à qui on peut offrir des emplois. Donc, le
domaine du tourisme est un domaine, je pense, qu'on va regarder très
attentivement.
Et puis je pense qu'on est toujours à l'étude pour voir
exactement comment on va proposer à la ville qu'on va gérer ce
fonds ou si on va inviter des projets de l'extérieur, si on va les
initier. C'est toujours à l'étude.
M. Gobé: Est-ce que votre société pourrait
être amenée, à même ses fonds, à participer
à des études ou des recherches en particulier sur le trafic
urbain, sur le stationnement dans les grandes villes, enfin, ces
choses-là?
M. Powell (David): Ce n'est pas du tout exclu. C'est clair que
ça doit être relié d'une façon directe aux
problèmes de développement économique, mais c'est
sûr que les questions de circulation, surtout dans le centre-ville d'une
grande ville, sont importantes. Peut-être que M. Lacharité va
ajouter.
M. Lacharité (Luc): Peut-être vous donner un peu
plus d'indications sur certains critères qu'on a commencé
à échafauder. D'abord, il faudra que ça s'harmonise avec
les efforts de la ville en matière de développement
économique, ça va de soi. Et c'est entendu, bien sûr, que
ces montants-là sont réinvestis dans les limites du territoire de
la ville. Nous devons être aussi en complémentarité avec
d'autres programmes de support, que ce soit du provincial, du municipal ou du
fédéral. Enfin, il y a une panoplie de projets, comme vous le
savez, qui défilent devant les différentes instances et qui ont
un certain besoin d'être coordonnés de meilleure façon. Il
n'y aurait pas, non plus, de récurrence pour rendre le fonds le plus
dynamique possible et aider le maximum de projets, supporter le maximum de
projets, c'est-à-dire qu'on n'irait pas, par exemple, donner un support
de plus de deux ans dans certains projets.
Les projets seraient de deux types: d'abord, réalisés sur
le territoire de Montréal, puis ayant des incidences majeures sur le
territoire de Montréal. Et un autre critère qu'on est en train de
regarder aussi de près quant à l'administration et à la
gestion des fonds, c'est que les versements annuels seraient, règle
générale, dépensés dans l'année et non pas
étalés sur un certain nombre d'années.
On regarde aussi de près la structure du fonds et on penche
davantage vers une hypothèse qui voudrait que le fonds soit autonome,
constitué en corporation. Les membres de son conseil d'administration
seraient nommés par le conseil d'administration de la Chambre et il y
aurait, bien sûr, des membres issus de la ville de Montréal sur
cette corporation. De toute façon, la provenance de ces membres restera
à définir, mais il y a une chose certaine, il y a un principe
très certain, c'est que le contrôle appartiendra à la
Chambre.
Donc, il y a aussi à établir des critères sur les
maxima, dépendant, évidemment, des montants qui pourront
être annuellement investis. Les domaines à préciser? On
pense que le tourisme, bien sûr, est un domaine dans lequel on peut
créer rapidement de l'emploi et c'est peut-être un secteur
à privilégier, surtout connaissant l'infrastructure maintenant et
tout le potentiel de l'offre que Montréal possède. Alors,
évidemment, ce sont, dans les grandes lignes, les hypothèses que
nous avançons quant à la constitution et à la gestion du
fonds. Je ne sais pas si ça peut vous éclairer. (12 h 30)
M. Gobé: Alors, est-ce que, par exemple... J'ai vu
ça dans certaines villes en voyageant un peu. Il y a, à certaines
périodes de l'année, des cartes qui se donnent au bureau de
tourisme, on va dire de Paris, à titre d'exemple, qui permettent aux
gens d'avoir accès à certains parkings à des prix
particuliers quand ils sont des touristes. Alors, à titre d'exemple, un
touriste
québécois qui arrive à Paris se rend à la
Chambre de commerce ou même à l'agence de voyages, qui lui donnent
cette carte Londres a ça aussi et, avec cette carte, vous
entrez dans les parkings, vous avez un tarif réduit, ce qui permet
à des touristes de se rapprocher de certains musées, de certains
monuments ou même de certains centres piétonniers ou de certains
centres plus ou moins touristiques, là, des restaurants, enfin, des
cabarets, des choses comme ça.
Est-ce qu'on pourrait envisager que... Je comprends qu'il y ait une
obligation pour la ville de fixer les tarifs, mais est-ce qu'il est
envisageable que, dans une action qui viserait à favoriser
l'accès de Montréal, de ses monuments et de toutes ses choses
à visiter aux touristes, on va dire Américains, qui passent la
frontière, aux Français qui viennent, aux autres, à tous
ceux qui viennent, les Ontariens par ce genre de projet là... C'est un
fait que ce n'est pas une grosse affaire à discuter ici, mais vous
pourriez un peu donner à nos collègues le genre de
possibilités que vous avez en termes d'implication de
développement économique. On a posé la question: Ça
crée des emplois; comment on en crée? Est-ce que le tourisme,
ça en crée? Et, vous, en plus de mettre de l'argent, pouvez-vous
avoir des politiques incitatives?
Le Président (M. Charbonneau): Brièvement, s'il
vous plaît, M. Lacharité.
M. Lacharité (Luc): Oui, c'en est certainement un, mais,
vous savez, dans un organisme comme la Chambre, comme le nôtre...
Le Président (M. Charbonneau): II est rendu loin,
là.
M. Lacharité (Luc): ...où oeuvrent, où sont
actifs, bon an, mal an, 500 à 600 bénévoles sur
différents comités, il y a toutes sortes de projets qui sortent,
ne serait-ce que de la Chambre, et il y a toutes les initiatives locales aussi
qu'on peut facilement identifier, que ça vienne des CEDEC, que ça
vienne des corporations communautaires. Alors, il y en a une panoplie. Donc,
ça va être important de fixer des critères assez
serrés parce que, évidemment, les fonds ne seront pas
illimités, comme on peut le prévoir, surtout au cours des
premières années. Mais c'est sûrement le genre
d'idée intéressante à regarder de plus près.
Le Président (M. Charbonneau): Si vous permettez, M. le
député de LaFontaine, Mme Cousineau voudrait réagir
immédiatement.
M. Gobé: Oui, oui, avec plaisir.
Mme Cousineau (Léa): Bien, c'est une réaction
générale. Je comprends l'intérêt que suscite le
projet, puis il nous a intéressés, nous autres aussi. Je pense
que, si jamais, et je l'espère, aujourd'hui on a les pouvoirs de faire
une telle entente, il appartiendra au conseil de ville, aux membres du conseil
d'évaluer l'intérêt pour la ville et pour les
Montréalais de ce projet et de cette entente. Votre intérêt
aujourd'hui m'indique que nous aurons certainement un débat fort
animé et fort intéressant au conseil municipal lorsque l'entente
y sera déposée.
Je veux juste rappeler le caractère conditionnel de toutes les
affirmations qu'on fait sur la future entente. Il s'agit d'une entente à
finaliser une fois que nous aurons le pouvoir de la finaliser. C'est vrai que
le conseil municipal n'en a pas été saisi. Je voudrais juste
être au clair là-dessus. Moi-même, je peux passer du
conditionnel au présent quand j'en parle, mais il s'agit, je le
répète, d'un projet qui découlerait d'un pouvoir qui nous
serait donné aujourd'hui...
Le Président (M. Charbonneau): Alors...
Mme Cousineau (Léa): ...enfin, par l'Assemblée.
M. Gobé: Oui, oui, je comprends très bien
ça, Mme Cousineau.
Le Président (M. Charbonneau): Très
brièvement, M. le député.
M. Gobé: Étant votre parrain pour ce projet de
loi...
Mme Cousineau (Léa): Oui, je comprends. M. Gobé:
...vous comprenez mon intérêt... Mme Cousineau
(Léa): Tout à fait.
M. Gobé: ...quand j'ai dit au tout début que
j'étais de votre côté cette fois-ci...
Mme Cousineau (Léa): Tout à fait.
M. Gobé: ...et que je partageais votre opinion. Parce
qu'il est vrai qu'actuellement même à notre gouvernement notre
philosophie, c'est de faire en sorte que certaines choses qui étaient
prises en charge par l'État soient prises en charge, maintenant, par des
entreprises privées ou des collectivités locales à
l'occasion, afin de pouvoir peut-être maximiser les résultats,
avoir une meilleure performance des investissements, un meilleur service aux
clientèles. Et c'est exactement ça que nous sommes en train de
faire aujourd'hui, et je vois l'intérêt des gens.
Et, c'est vrai, nous, il ne nous appartient pas d'entrer dans les
détails, la réglementation, les débats des conseils
municipaux, je suis d'accord avec vous. Le conseil municipal de Montréal
est élu démocratiquement. Les gens qui sont dessus sont des gens
sérieux, ils se présentent aux élections à tous les
quatre ans, et il m'appartient à moi aussi, d'ailleurs, comme
Montréalais, à ce
moment-là avec le chapeau d'électeur, lorsque nous ne
sommes pas d'accord, de sanctionner une administration, d'un côté
ou de l'autre. Et, dans ce sens-là, je partage tout à fait votre
opinion. Nous ne sommes pas ici pour discuter de votre régie interne,
mais c'est tellement intéressant que nous ne pouvons manquer de le
faire.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, M. le
député de LaFontaine. M. le ministre, vous avez la parole.
M. Ryan: Oui. Je m'intéresse à la Chambre de
commerce. La société de parking de Montréal, là,
quel est son statut actuellement? Est-ce que vous avez une incorporation en
bonne et due forme, québécoise ou fédérale?
M. Mantha (Pierre): Oui. C'est une société
québécoise, qui s'appelle, d'ailleurs, maintenant, pas
société, mais Stationnement de Montréal (CCMM) inc. et qui
est, par ailleurs, accompagnée d'une société en commandite
qui porte le même nom. Alors, ça, c'est un montage simplement
financier, fiscal.
M. Powell (David): Et c'est une société sans but
lucratif, constituée en vertu de la partie III de la Loi sur les
compagnies du Québec.
M. Ryan: Est-ce que vous avez une copie des statuts? Est-ce que
vous pouvez nous déposer une copie des statuts? Pouvez-vous nous
déposer une copie des statuts, aujourd'hui? Parce que nous ne les avons
pas, nous. Moi, j'ai des projets de statuts qui remontent à six mois et
ce n'est plus la même chose.
Une voix: Oui.
M. Ryan: Parce que, là, je veux bien m'assurer du
contrôle de cette société-là également.
Ça nous est présenté comme une société
où les intérêts majoritaires seront détenus par la
Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Alors, il faut
voir queile sorte de majorité ça comprend. Il faut qu'on ait
ça assez clairement parce que c'est la base de toute l'entente.
M. Mantha (Pierre): en passant, la chambre de commerce va
détenir 100 % des actions.
M. Ryan: Cent pour cent. C'est correct, ça. Il y a des
garanties que... Et la société est constituée comment? Il
y a un nombre d'actionnaires de base, des actionnaires de base
désignés par la Chambre, je suppose.
M. Mantha (Pierre): II y a un actionnaire, c'est la Chambre, et
puis les administrateurs sont désignés par la Chambre.
M. Ryan: II n'y a plus d'assemblée d'actionnai- res? C'est
seulement un actionnaire, la Chambre, qui forme le conseil
d'administration?
M. Mantha (Pierre): C'est ça.
M. Gobé: Est-ce qu'il y a un représentant de la
ville au conseil d'administration?
M. Mantha (Pierre): Non. M. Gobé: Et des citoyens?
M. Mantha (Pierre): Non, pas pour le moment. Disons que ce n'est
pas exclu.
M. Gobé: Ça pourrait être une suggestion
à faire, des citoyens ordinaires.
M. Ryan: C'est parce que, là, il faut chercher comment tu
vas les désigner et ce n'est pas facile, ça. On peut
présumer que la Chambre, si elle nomme neuf administrateurs, va en
choisir quelques-uns à titre de représentants des citoyens. Oui,
ça va être sa responsabilité à elle, mais on ne peut
pas commencer à lui mettre des carcans consultatifs.
M. Gobé: C'est compliqué.
M. Ryan: En tout cas, ça, vous allez nous déposer
ça d'ici la reprise des travaux cet après-midi. Et la Chambre,
elle, se trouve-t-elle à mettre de l'argent là-dedans ou si elle
n'en met pas du tout?
M. Mantha (Pierre): La Chambre ne met pas beaucoup d'argent. Je
pense que la Chambre a mis beaucoup d'efforts, cependant, et on a,
naturellement, fait un montage financier qui est en train de se finaliser pour
permettre de faire une transaction qui soit profitable à la ville et
à la Chambre simultanément. Mais il n'y a pas
nécessité pour la Chambre de mettre un montant d'argent important
là-dedans.
M. Ryan: Les actifs de la Chambre, actuellement, qu'est-ce que
c'est? Pouvez-vous nous résumer ça, M. Powell?
M. Powell (David): À peu près 4 000 000$ comme
budget annuel et on a, en termes d'un surplus dans une fondation liée
à la Chambre, à peu près 1 500 000 $, qui est un surplus
accumulé.
M. Ryan: Le budget annuel est de 4 000 000 $, vous dites?
M. Powell (David): À peu près, oui. M. Ryan:
Les sources de revenus. M. Powell (David): Comment?
M. Ryan: Les sources de revenus.
M. Powell (David): principalement, à 30 %, c'est des
cotisations des membres et puis la balance représente soit les
activités comme les déjeuners-causeries, d'autres
activités où les membres paient pour assister. il y a aussi
certains services rendus aux membres; nous envoyons des dépliants aux
membres «at large» de la chambre pour des frais. et, donc, il y a
certains services pour lesquels on peut charger des frais.
M. Ryan: Combien est-ce qu'il y a de membres, actuellement,
individuels et corporatifs?
M. Powell (David): À peu près 8000 au total. (12 h
40)
M. Ryan: Combien ça se répartit, individuels et
corporatifs? Avez-vous une idée, M. Lacharité?
M. Lacharité (Luc): II y a 2500 membres corporatifs, mais
qui délèguent un certain nombre de membres selon la taille de
l'entreprise et le niveau de cotisation auquel la corporation est assujettie.
Ce qui fait un total combiné de près de 8000 membres. Environ
1000 membres sont des membres individuels comme tels. Les autres viennent
délégués par des corporations, par la structure
corporative.
M. Gendron: Dans un sens c'est Montréal métro. Ce
n'est pas juste l'île. La Chambre de commerce, c'est Montréal
métro.
M. Lacharité (Luc): Montréal métro.
Historiquement, ça a déjà été la Chambre de
commerce du district de Montréal, avant qu'on scinde le district
judiciaire, le district judiciaire de Montréal couvrant Laval, la
Rive-Sud jusqu'à Varennes. Mais il y a des membres qui proviennent de
tout ce territoire, avec une concentration, bien sûr, davantage sur
l'île de Montréal.
M. Powell (David): Et l'ancien Board of Tra-de parce qu'on
a fait la fusion des deux organismes en juin 1992 selon ses statuts,
avait une aire... Je pense que c'est 60 kilomètres, 50 milles du centre,
de Place Victoria. Donc...
M. Ryan: Est-ce que vous pourriez, Mme Cou-sineau, nous
déposer une liste des terrains qui vont être vendus et de ceux qui
seraient loués? J'ai déjà eu une liste, moi, il y a
quelque temps, mais ça ne coïncide pas avec les totaux qu'a
donnés M. Mantha tantôt. J'aimerais ça avoir la liste
à la fois des terrains, des espaces de stationnement compris dans
chacun, la valeur des terrains dans le cas de ceux qui seraient achetés,
et le revenu que la ville retire dans le cas de ceux qui seraient loués,
pour qu'on ait un portrait à peu près complet de ce que ça
implique pour l'instant.
Et une question que je voudrais vous adresser aussi: En plus de ces
terrains qui seraient soit vendus, soit loués à Stationnement de
Montréal, est-ce qu'il y en a d'autres espaces de stationnement que la
ville va continuer d'exploiter elle-même?
Mme Cousineau (Léa): Non.
M. Ryan: Là, vous céderiez tout ce que vous avez
actuellement, à la fois les parkings sur rue, les parcomètres,
les terrains de stationnement intérieurs et extérieurs?
Mme Cousineau (Léa): Non, non. Les terrains souterrains
intérieurs, nous les conservons. Il ne s'agit que du
stationnement...
M. Ryan: Extérieur.
Mme Cousineau (Léa): ...extérieur et sur rue,
oui.
M. Ryan: Oui, c'est ça. Alors, est-ce qu'on pourra...
Mme Cousineau (Léa): Et les stationnements
intérieurs, nous les conservons.
M. Ryan: Pourriez-vous nous donner une liste de ce que vous allez
conserver aussi? Ça, je pense que ce serait important qu'on ait
ça, puis le nombre de places que ça représente.
Mme Cousineau (Léa): C'est une liste qui est à
constituer...
M. Ryan: Pardon?
Mme Cousineau (Léa): C'est une liste qui est à
constituer parce qu'ils ont toujours été exclus, mais on
va...
M. Ryan: Si vous pouvez nous remettre ça, je pense que
ça va être bien utile qu'on ait un portrait à peu
près complet, qu'on sache où on s'en va.
M. Mantha (Pierre): On parle de stationnements
tarifés.
M. Ryan: Pardon?
M. Mantha (Pierre): On parle de stationnements tarifés,
donc sur rue, hors rue. Et puis, comme Mme Cousineau dit, les stationnements
dans les sous-sols pour les édifices ou ceux des paramunicipales, dans
certains cas, restent sous la gestion de ces paramunicipales-là.
M. Ryan: Ils n'ont pas voulu vous transférer ceux des
paramunicipales. Ils ne voulaient pas faire plaisir à M. Boskey.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Cousineau (Léa): II s'agit essentiellement de
l'ensemble des terrains qui étaient gérés par ce que,
nous, on avait depuis trois ans, qu'on appelle le fonds du stationnement.
Depuis trois ans, à l'intérieur de la structure budgétaire
de la ville, l'ensemble de l'opération stationnement avait
été concentré dans ce qu'on appelait un fonds particulier,
donc, avait été sorti du fonds général, et
l'ensemble des opérations de stationnement était
comptabilisé dans un fonds particulier, recettes-dépenses, ce qui
nous permet d'identifier les revenus.
Avant cette opération-là, tout ça était au
fonds général et il était plus difficile de voir la part
qui était... Donc, il s'agit exactement de prendre ce qui était
fait avec le fonds du stationnement. Dans le cas des autres, ce sont des
stationnements qui sont opérés à l'intérieur de la
gestion de nos propres immeubles, par exemple, ou en partenariat, dans le cas
d'immeubles où la ville est partenaire. Mais tout ce qui était
géré par notre fonds du stationnement est
transféré.
M. Ryan: Ces stationnements intérieurs, quand c'est
à l'hôtel de ville même, il n'y a pas de problème,
mais je vais vous donner d'autres exemples...
Mme Cousineau (Léa): À l'hôtel de ville,
c'est pour l'usage privé seulement.
M. Ryan: Ce n'est pas tarifé, ça. Ce n'est
même pas tarifé.
Mme Cousineau (Léa): II n'y a pas de stationnement comme
tel. Honnêtement, de mémoire, il y a un partenariat à
Chaussegros-de-Léry, un partenariat au Centre de commerce mondial. Je
n'en vois pas d'autre, honnêtement, mais, sous réserve, je ne
pense pas, ils ne sont pas très nombreux.
M. Ryan: Si on pouvait avoir une liste de ces stationnements
intérieurs que la ville conserve, le nombre de places...
Mme Cousineau (Léa): Stationnements souterrains.
M. Ryan: ...que ça représente, je pense que...
Mme Cousineau (Léa): Mais en propriété
unique à la ville, honnêtement, je n'en connais pas.
M. Ryan: Oui, mais...
Mme Cousineau (Léa): À moins que j'en oublie.
M. Ryan: Vous n'en avez pas beaucoup. Mme Cousineau
(Léa): Non.
M. Ryan: Puis une chose, là, je veux compléter,
là. Une fois que la transaction serait passée, elle stipulerait
que la ville garde le pouvoir de déterminer la tarification, et, vous
autres, vous trouvez que vous pouvez fonctionner avec ça? C'est la ville
qui peut décider que vous allez être déficitaires si elle
ne veux pas retirer de revenus de là?
Une voix: Bien, c'est-à-dire que la ville...
M. Ryan: Une année préélectorale, si elle ne
veut pas toucher à ça, là, vous autres, vous allez faire
un déficit. S'il arrive des déficits, qu'est-ce qui arrive,
là? C'est vous autres qui êtes pris avec ça par votre
caution, là.
Mme Cousineau (Léa): bien, c'est-à-dire que la
société devrait payer à la ville au minimum ce que la
ville a touché comme revenus en 1993, plus, après ça, 70 %
des redevances. donc, si la ville met la société en
difficulté, c'est elle-même qu'elle met en difficulté. et,
donc, là-dessus, la structure qu'on a examinée jusqu'à
maintenant empêche que la ville puisse avoir un comportement absolument
incohérent. en même temps, par ailleurs, c'est à partir de
critères pas uniquement commerciaux que la ville est amenée
à fixer une tarification. dans notre tête, il va s'agir pour nous,
éventuellement, de recevoir des recommandations de la
société quant à une tarification que, nous, on examinera
à partir de critères pas uniquement commerciaux, mais aussi quant
à l'équilibre de l'usage des stationnements et ainsi de suite.
par analogie, ça pourrait ressembler à la tarification dans des
sociétés paragouvernementales ou des choses comme ça.
M. Ryan: Mais je reviens au point... Si je comprends bien, la
société sera engagée à verser à la ville
l'équivalent des revenus qu'elle aurait retirés, là, dans
le passé récent; disons que c'est autour de 3 000 000 $ ou 3 500
000 $, d'après ce que j'ai pu voir.
Mme Cousineau (Léa): Non, non, non. 10 000 000 $.
M. Ryan: Plus...
M. Mantha (Pierre): 10 000 000 $ à 18 000 000$.
M. Ryan: 10 000 000$ à 18 000 000$. Par année?
M. Mantha (Pierre): Oui, 18 000 000 $, à peu près,
de revenus bruts.
M. Ryan: Bruts.
M. Mantha (Pierre): Et, une fois qu'on déduit les
dépenses, on arrive à 10 000 000 $ de
bénéfices,
disons. Alors, c'est ce montant-là qui est la base...
M. Ryan: Vous seriez engagés à verser ça...
M. Mantha (Pierre): ...de la compensation, oui.
M. Ryan: ...à la ville, plus une portion des profits qui
iraient au-delà de ça?
M. Mantha (Pierre): Comme redevances, c'est ça.
M. Ryan: Comme redevances. Si vous n'êtes pas capables de
rencontrer ce montant-là, à ce moment-là la ville peut
reprendre toute la patente n'importe quand?
M. Mantha (Pierre): C'est-à-dire que non. Ce qui est
prévu, c'est qu'on a identifié un montant de recettes qui, pour
toutes sortes de raisons, peut varier, soit parce que la ville
décrète des tarifications qui feraient baisser la recette, soit
parce que la réglementation n'est plus appliquée; enfin, peu
importent les raisons, il y a un montant, un seuil qui est prévu
à l'entente, qui permet, à ce moment-là, de
renégocier les conditions de l'entente. À ce moment-là,
c'est une discussion et puis on va voir ce que ça va donner. Mais c'est
certain qu'on ne peut pas se mettre en défaut vis-à-vis nos
prêteurs dans ce cas-là. Alors, si la ville nous oblige à
faire des déficits, bien, on serait en défaut et, à ce
moment-là, il est possible que l'issue de ça, ce soit la reprise
par la ville de la concession et puis le rachat.
M. Ryan: Et le montant total d'emprunt que vous contracteriez
pour mettre tout ça en marche, combien est-ce que ce serait?
M. Mantha (Pierre): Bien, pour le moment, il n'est pas encore
complètement établi, mais disons qu'il est plus important que les
40 000 000 $ dont on parle ici, beaucoup plus important.
M. Ryan: Ça va aller chercher plus proche de 70 000 000 $.
Et comment ça va être garanti, ça, la différence qui
ne sera pas cautionnée par la ville?
M. Mantha (Pierre): Bon, bien, il y a trois niveaux, disons; il y
a...
M. Ryan: Les propriétés des biens qui sont
là?
M. Mantha (Pierre): II y a un premier niveau qui est, disons*
entre guillemets, la concession, c'est-à-dire la garantie, ce dont on
parle ici. Par ailleurs, bien, il y a les actifs, évidemment, et il y a
une partie à risque que nos institutions financières vont
assumer.
M. Ryan: Et, à ce jour, la société,
qu'est-ce qu'elle a comme actifs?
M. Mantha (Pierre): Bien, elle n'a pas d'actifs; elle est
créée pour les fins de cette transaction-là.
M. Ryan: O.K. Il y a juste une chose dont je vous
préviens: le cautionnement de la ville, là j'ai
demandé à nos conseillers de vérifier en vertu de
la Loi sur les cités et villes, d'ordinaire, quand une ville se porte
caution, il faut qu'elle le fasse avec l'approbation du ministre des Affaires
municipales. J'ai demandé de vérifier si ça s'applique
à la ville de Montréal ou non, ça, parce que, là,
ce n'est pas prévu dans le projet. Il faut qu'on vérifie ce
point-là, je ne veux pas qu'il y ait de malentendu du tout. Avec nos
conseillers et les vôtres, vous allez vérifier ça comme il
faut. Moi, ça va, M. le Président, je vous remercie.
Le Président (M. Charbonneau): Ça va, M. le
ministre. Alors, j'ai...
Mme Cousineau (Léa): M. le ministre, la question que vous
posez...
Le Président (M. Charbonneau): Mme Cousineau. (12 h
50)
Mme Cousineau (Léa): ...c'est essentiellement à
cause de ça que le montant est proposé dans le texte de la
charte.
M. Ryan: Oui, mais c'est parce qu'il y a une chose qui m'a
inquiété tantôt. Vous avez dit: Tout ça, c'est un
papier. Ça va être discuté, le conseil va en parler, et on
n'est pas encore rendus...
Mme Cousineau (Léa): Non, non.
M. Ryan: Et vous avez dit: II peut y avoir des modifications dans
tout ça tantôt.
Mme Cousineau (Léa): Non, M. le ministre, je voudrais
corriger. Ce que j'ai dit, c'est que le conseil municipal devra approuver
l'entente dans le cadre de ce qu'on déciderait aujourd'hui. Si la charte
dit que la caution est à 40 000 000 $ par votre décision
aujourd'hui ou par l'Assemblée, c'est clair que c'est ça qui va
arriver. Mais c'est le maximum, d'ailleurs. Ce que je dis, par ailleurs, c'est
que l'entente, c'est le conseil municipal qui va l'approuver et qu'elle devra
être discutée au conseil municipal. C'est la seule distinction que
je voulais faire.
M. Ryan: Vous allez comprendre que le ministre, lui, avant de
donner son aval pour un engagement de 40 000 000 $, il va vouloir avoir la
certitude quant à l'ensemble de l'arrangement. Si l'ensemble de
l'arrangement devait subir des modifications, j'aimerais bien être au
courant. Si la loi prévoit que je dois approuver... Ici, on autorise la
ville. Je n'ai pas d'objection du tout à ce que ce soit dans le projet
de loi. Mais ce dont je veux
m'assurer, c'est que, pour que ça devienne concret, est-ce que
ça va prendre l'autre démarche ou non? Je penserais que oui, mais
je veux m'en assurer. Et nos conseillers vont parler avec les vôtres.
Ça ne vous empêche pas de procéder. O.K.?
Le Président (M. Charbonneau): Ça va, M. le
ministre? Ça va. M. Boskey.
M. Boskey (Sam): Merci. J'avais quelques petites questions de
clarification à la Chambre et à la ville. Je vais poser les
questions l'une après l'autre tout de suite. Je voudrais, d'abord, une
clarification concernant la question des relations de travail. Parce que je
sais que toutes les questions de transfert des accréditations syndicales
avec les sociétés paramunicipales, ça cause toujours des
problèmes. Est-ce que j'ai bien compris qu'il y a déjà une
entente écrite et signée? Mais vous pouvez clarifier
ça.
Deuxièmement, je me demande si je comprends bien que la Chambre
ne sera pas capable de vendre ces terrains. Quand même, est-ce que les
terrains de stationnement vont rester des terrains à ciel ouvert ou
est-ce que la Chambre peut les développer, construire là-dessus
en maintenant des stationnements, les louer, faire des baux
emphytéotiques? Ça veut dire: Est-ce qu'il y a des limites sur
ça? Je demande, comme le ministre tantôt, peut-être une
clarification sur les responsabilités que la ville pourrait encourir
pour la garantie de ce montant qui peut aller jusqu'à 70 000 000 $.
C'est-à-dire est-ce que les garanties vont toutes venir des tierces
parties ou non?
Dernière question, peut-être à Mme Cousineau. Quand
la ville a commencé à examiner l'idée d'utiliser les
redevances pour un fonds d'investissement économique, est-ce que la
ville a regardé la possibilité d'impliquer d'autres acteurs? Au
lieu de la Chambre de commerce, par exemple, il y a des corporations de
développement économique et communautaire qui ont très peu
d'argent maintenant. Est-ce que la ville a examiné la possibilité
de favoriser ou de permettre à d'autres acteurs de développement
économique de partager ce gâteau? Ou est-ce que, parce que
l'idée venait de la Chambre de commerce, on a décidé de
permettre à la Chambre de commerce d'avoir le droit de regard sur tout
cet argent? Ce sont mes questions.
Le Président (M. Charbonneau): Ça va? M. le
député de LaFontaine.
M. Gobé: Oui, M. le Président, j'aurais
certainement des choses à discuter encore. Mais, étant
donné l'heure qu'il est, je pense que mes questions, quand même,
vous l'avez remarqué, amènent des débats et des
discussions. Je me demande si on ne ferait pas mieux, tout le monde, de
suspendre nos travaux et d'aller lun-cher, pour nous revoir à 14 heures.
C'est 14 heures, M. le ministre, si je ne me trompe pas?
Le Président (M. Charbonneau): À 15 heures.
M. Gobé: À 15 heures. Ce n'est pas d'urgence
nationale. Ça peut attendre.
M. Ryan: II était convenu qu'à compter de 15 heures
nous le prendrions article par article.
M. Gobé: Je réglerai mes problèmes en
privé pendant le lunch.
M. Ryan: Regardez, le premier article, ça sera le
même que nous discutons depuis une heure. Il n'y a pas de
problème.
M. Gobé: Ça va aller. M. Ryan: Très
bien.
Le Président (M. Charbonneau): La commission suspend ses
travaux jusqu'à cet après-midi, 15 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 55)
(Reprise à 15 h 30)
Le Président (M. Charbonneau): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Il avait
été convenu, lors de la suspension à 13 heures, que nous
ouvririons en débutant l'étude du projet de loi 271 article par
article. Permettez-moi, tout d'abord, de souligner l'arrivée et la
présence parmi nous du député de Rimouski qui a tenu
à faire souligner sa présence ici cet après-midi, M. le
ministre. Sa grande compétence en matière d'affaires municipales
va être grandement appréciée cet après-midi. Il nous
a assurés de sa présence, d'ailleurs, jusqu'à la fin de la
séance et probablement demain matin aussi.
M. Ryan: Est-ce que je pourrais souligner la visite moins
familière du député de Lotbinière...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: ...dont nous apprécions toujours la
présence à nos travaux aussi? Je veux dire moins familière
pour les deux derniers jours.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Camden: C'est important de se situer dans le temps.
M. Ryan: Oui, oui. Le député de Rimouski, parce
qu'on l'avait vu depuis deux jours, je ne comprenais pas du tout ces
compliments spéciaux...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: .. .dont il était l'objet. Une voix:
Spécieux? Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Vous voyez que l'atmosphère est bonne, par
exemple.
Étude détaillée
Le Président (M. Charbonneau): Alors, j'ai ici une
modification visant l'insertion de l'article 0.1 et 0.2.
Une voix: Non, c'est l'article 2.
Le Président (M. Charbonneau): Moi, je n'ai pas eu de
directive à cet effet-là.
M. Gendron: M. le Président, le ministre va parler. C'est
parce qu'il a été distrait par d'autres choses.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Alors, on souhaiterait commencer plutôt par les
conseils d'arrondissement. C'est ça que vous vouliez dire, M. le
ministre?
M. Ryan: S'il vous plaît!
Les conseils d'arrondissement
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous allons
débuter par l'article 2. Nous en sommes à l'article 2, paragraphe
110.1.
Création et composition
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Mme Cousi-neau, vous avez
des commentaires?
Mme Cousineau (Léa): Non, simplement... Le
Président (M. Charbonneau): C'est adopté?
Mme Cousineau (Léa): ...peut-être rapidement pour
présenter le projet que tout le monde connaît, je pense, puisque
c'est depuis le mois de décembre qu'il est devant nous, simplement pour
vous situer dans quelle perspective ces modifications à la charte sont
apportées. D'abord, reconnaître à la population de
Montréal profondément le droit d'être consultée sur
les projets de décisions de portée générale et de
portée locale, soit par le biais des commissions permanentes, dans le
cas des décisions de portée générale, et par les
conseils d'arrondissement, dans le cas de décisions de portée
locale.
Concrètement, c'est depuis 1987 que ce droit à la
consultation est exercé en fonction d'un règlement pour les
commissions et depuis 1988, pour les comités d'arrondissement.
Ce qu'on souhaite, c'est qu'au-delà des règlements de la
ville ce droit-là soit inscrit dans la charte de la ville, ce qui lui
donnerait un caractère encore plus important et consacrerait ce droit
démocratique acquis aux Montréalais d'être consultés
sur des sujets d'envergure. Ça vise à reconnaître les
commissions permanentes et les conseils comme des instances consultatives, mais
aussi comme lieu d'expression de la vie démocratique. De fait, dans le
cas des commissions permanentes, je pense qu'il faut bien voir qu'il s'agit de,
telle quelle, reproduire dans la charte l'expérience déjà
acquise de nos commissions qui doivent donner avis sur tout projet de
règlement de portée générale et sur toute politique
générale concernant le secteur qui les concerne, et chacune le
fait dans le secteur qui la concerne.
Dans le cas des conseils d'arrondissement, il s'agit, d'abord,
d'inscrire l'arrondissement comme un lieu, comme un lieu géographique et
comme un lieu de décision. Donc, lieu sur lequel on peut à la
fois consulter les élus et la population pour qu'ils puissent
émettre un avis sur des projets qui seront, eux, approuvés par le
conseil municipal ou encore prendre des décisions dans des domaines qui
ont une portée locale ou dans des domaines entièrement
encadrés, en amont ou en aval, par les décisions mêmes du
conseil municipal, ce qui exclut toute décision à portée
financière, par exemple, seul le conseil ayant le droit de prendre des
décisions à caractère budgétaire.
Essentiellement, puisqu'on a peut-être intérêt
à raccourcir le temps des débats, j'arrêterais là
pour, plutôt, possiblement, répondre à des questions si
vous le souhaitez. - Le Président (M. Charbonneau): M. le
ministre.
M. Ryan: Là, nous sommes à 110.1, je pense. Des
voix: Oui.
M. Ryan: Une question que je voudrais adresser à Mme
Cousineau. Je pense au contexte dans lequel nous sommes appelés à
légiférer, vers la fin d'un mandat. Nous allons vers une
élection à Montréal à la fin de l'année. Il
peut arriver qu'un futur conseil trouve que c'est un appareil que, lui, il
n'est pas absolument intéressé à instituer. Je me
demandais je vous pose la question en toute bonne foi: Est-ce que
ça vous créerait des problèmes si, au lieu
d'écrire: «Le conseil doit, par règlement»,
c'était écrit: «Le conseil peut, par règlement,
diviser le territoire de la ville en arrondissements», etc.? Je vous pose
la question.
Mme Cousineau (Léa): Pour nous, la réalité
des arrondissements est une réalité qui s'inscrit dans
l'histoire même et dans le visage même de Montréal.
Les arrondissements sont une réalité qui correspond à leur
composition sociodémographique, leur cadre bâti. Qu'on prenne, par
exemple, l'arrondissement Rivière-des-PrairiesPointe-aux-Trembles,
si on le compare à l'arrondissement Plateau Mont-RoyalCentre-Sud,
n'importe qui qui connaît un peu le territoire de Montréal voit
bien qu'il y a là des entités extrêmement
différentes. Et, pour nous, qu'on nomme et qu'on reconnaisse cette
réalité-là doit s'inscrire dans la réalité
même de la ville et, justement, ne pas être le fait de, selon les
besoins, se redéfinir, mais vraiment traduire la réalité
politique sociodémographique et architecturale de la ville.
M. Ryan: Regardez, je vais réserver ma question pour
110.2. Je vais la retirer à propos de 110.1.
Le Président (M. Charbonneau): M. le
député.
M. Ryan: J'accepte l'explication. Je suis prêt à
adopter 110.1.
M. Gendron: Adopté. Quant à moi, adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, le paragraphe 110.1
est adopté. 110.2.
M. Ryan: Je pose de nouveau ma question. Si c'était
formulé comme ceci: Le conseil peut constituer un conseil
d'arrondissement pour chacun des arrondissements, est-ce que ça vous
empêche de fonctionner, de faire ce que vous voulez faire?
Mme Cousineau (Léa): Bien, on pense que tous les citoyens
de Montréal doivent avoir le même droit et que, donc, il faut que
chaque arrondissement ait droit à son conseil; sinon, on pourrait se
trouver dans une situation où il y a des territoires où il n'y a
pas de conseil, puis il y en a d'autres où il y en a. Donc, pour nous,
tous les arrondissements doivent avoir leur conseil d'arrondissement.
M. Ryan: Non, non. Si c'est écrit: Le conseil peut
constituer un conseil pour chacun des arrondissements, ça peut
être formulé de manière à ce que ce soit obligatoire
pour tous. Mais la question que je me pose: Est-ce qu'on doit mettre ce
carcan-là sur le conseil non seulement pour cette année, mais
pour les années à venir de manière absolument
irréfragable? C'est ça que je me pose comme question.
Mme Cousineau (Léa): Ma réponse est oui, M. le
ministre, je pense qu'on doit le mettre. C'est le sens même de l'effort
de démocratisation et de décentralisation. D'ailleurs, toute
l'administration de Montréal a été amenée à
se modeler sur cette reconnaissance de la réalité des
arrondissements et nos services sont maintenant, eux aussi, adaptés au
modèle. Je pense qu'il faut, au moins au niveau de la
représentation et du droit des populations à directement avoir
des prises et à se faire entendre sur les sujets qui les concernent,
inscrire une fois pour toutes cette réalité.
M. Ryan: Très bien.
Mme Cousineau (Léa): On veut créer une institution
que sont les arrondissements et les conseils d'arrondissement.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: M. le Président, j'ai dit: Si l'Opposition
avait à être consultée là-dessus, elle aurait dit la
même chose. Mais j'en profite pour faire un commentaire qui s'applique
aux autres articles aussi. Sincèrement, je ne peux souscrire aux
conseils d'arrondissement, défendre la thèse qu'il faut que,
dorénavant, il se passe des vraies choses là parce que c'est
important d'avoir un pouvoir réel décentralisé, et y aller
avec: Dans certains cas, bien, vous déciderez, vous verrez, ce qui
ferait qu'il y aurait une différenciation importante ou des
différences importantes. Quand on se faisait dire ce matin que le
conseil d'arrondissement est décaféiné à 99 % et
que je disais: Bien, justement, il faut qu'il reste un peu plus de café,
la seule chance qu'on a, c'est de le rendre officiel.
Il sera plus fonctionnel à des endroits et moins à
d'autres, mais, au moins, ça ne sera pas dû à la structure.
Ça ne sera pas dû à l'obligation de découper, de
donner des responsabilités, de composer et de faire. C'est pour
ça que, moi, je souscris à ces prescriptions-là, parce que
j'estime que le conseil d'arrondissement, si on prend la peine de s'assurer que
les gens ont des vraies responsabilités, ils vont avoir le goût de
les exercer et ils vont se rendre compte que c'est une formule
intéressante qui permet une association plus forte à la vie
démocratique pour les gens dans le quartier.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
110.2 est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. L'article
110.3.
M. Ryan: Pas de problème à 110.3. M. Gendron:
Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. L'article
110.3 est adopté. L'article 110.4.
M. Gendron: Moi, je n'ai pas de problème.
M. Ryan: Je n'ai pas de problème pour 110.4. (15 h 40)
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 110.4 est
adopté. L'article 110.5.
M. Gendron: Moi, M. le Président, à 110.5,
j'aimerais que Mme la présidente de l'exécutif nous explique
pourquoi eux souhaitent ça. Moi, je vais vous dire pourquoi je voudrais
que vous retiriez cet article. Je vous le dis tout de suite, mais je ne vous
dis pas tout de suite pourquoi. Dites-moi vos arguments pour le mettre et je
vais vous dire mes arguments pour l'enlever.
Mme Cousineau (Léa): O.K. Essentiellement, je pense qu'il
faut bien comprendre que, pour nous, le membre de l'exécutif n'a droit
de vote que dans l'arrondissement qui est le sien, comme élu local.
Ça, ça va.
M. Gendron: J'ai bien compris ça.
Mme Cousineau (Léa): Le restant, essentiellement, c'est
pour lui permettre, éventuellement, d'apporter un éclairage sur
certains des dossiers qu'il peut amener au conseil d'arrondissement. Les
dossiers sont présentés, acheminés de l'exécutif
vers les conseils d'arrondissement de la même façon, si vous me
permettez l'analogie, que la présence des ministres, lors de
l'étude d'un projet qui les concerne, permet d'éclairer et
d'expliquer. Je peux vous dire que, dans les faits, si je regarde les
années qu'on a derrière nous, je pense qu'il est arrivé
une fois qu'un membre de l'exécutif se soit présenté,
justement, parce qu'il avait intérêt à aller
préciser la nature de... Et son intervention s'est limitée
essentiellement à ce dossier-là.
C'est la raison pour laquelle on trouve normal qu'il puisse y
participer, sans autre droit que de répondre à des questions pour
éclairer les dossiers.
M. Gendron: M. le Président...
Le Président (M. Charbonneau): M. le
député.
M. Gendron: ...j'aimerais ça que les collègues
portent attention, parce que je pense qu'à écrire qu'«un
membre du comité exécutif peut participer aux
assemblées», vous venez d'affaiblir la responsabilisation, vous
venez d'affaiblir le conseil d'arrondissement. Et vous venez de me le
confirmer. Je veux dire, c'est une espèce de tutelle
déguisée. N'oubliez pas qu'on est en train de modifier la charte
de la ville de Montréal. Moi, mettre ça dans la charte, ça
a l'air paternaliste, ça a l'air: Petit gars ou petite fille, ça
dépend, on va regarder ce qu'on va faire, puis un membre du
comité exécutif peut aller vous superviser. Puis c'est tellement
vrai, ce que je dis, d'après moi, que vous ajoutez à la logique:
Toutefois, si jamais il venait, il n'a rien à faire là, puis il
ne peut pas voter; il peut juste nous informer.
Ne mettons pas ça dans la charte, n'écrivons pas
ça, et qu'est-ce qui va se passer dans la vraie vie, Mme Cousineau?
À chaque fois que ça pourra se présenter puis vous
venez de dire que, dans la vraie vie, c'est arrivé une fois bien,
il va y aller. Moi, quand je présidais un comité de travail, des
fois, dans ma vie ou dans d'autres comités, et qu'on avait besoin d'une
ressource, le conseil d'arrondissement avait l'intelligence de faire venir la
ressource pour s'assurer qu'elle l'informe, puis tout ça. Mais, moi, je
trouve que vous affaiblissez énormément le rôle, parce que
quelqu'un pourrait, justement parce que c'est dans la charte, dire: Oui, moi,
de temps en temps, je vais aller voir qu'est-ce qui se passe là, puis je
vais aller observer. Parce que c'est son rôle, ce n'est qu'un observateur
à partir du moment où il n'a pas droit de vote. Je trouve que
vous affaiblissez de beaucoup la responsabilisation, l'autonomie. Et les
conseils d'arrondissement, si vous voulez les revamper, les
décaféiner, pour employer l'expression, moi, j'aimerais ça
qu'ils soient autonomes, responsables. Ils conviennent que, compte tenu du
sujet qu'ils veulent aborder à la séance xl3, il y a lieu
d'inviter madame Z, ils auront probablement l'intelligence de le faire. Il sera
membre de l'exécutif ou autre, tant mieux. Mais je ne vois pas pourquoi,
dans la charte, on dirait...
Alors, c'est pour ça que, moi, cet article-là, je
souhaiterais que vous le retiriez pour consacrer d'une façon plus forte
la responsabilisation des conseils d'arrondissement. Puis ça ne
crée pas du tout d'inconvénient au cas où vous en auriez
besoin parce que, quand on ne dit pas quelque chose, ça n'empêche
pas de le faire. Écoutez, il n'aurait pas droit de vote, c'est
évident, mais vous pourriez, sur appel, à n'importe quel temps,
faire venir les ressources que le conseil d'arrondissement aimerait faire venir
pour de l'éclairage, des commentaires, des présentations, ce
qu'il va faire de toute façon.
Le Président (M. Charbonneau): Mme Cousineau.
Mme Cousineau (Léa): Écoutez, il faut bien
comprendre que, dans l'état actuel de la proposition je ne vous
dis pas que c'est nécessairement le projet idéal que nous aurions
souhaité les conseils d'arrondissement reçoivent des
projets sur lesquels ils doivent se prononcer, qui leur sont acheminés
par l'exécutif de la ville.
M. Gendron: Je sais.
Mme Cousineau (Léa): Et il nous apparaît normal
qu'un membre de l'exécutif puisse aller faire état de la nature
de la proposition, s'assurer qu'elle est présentée. Nous ne
présumons en aucun cas que tous les conseils d'arrondissement
représentent nécessairement la majorité et on veut
préserver la possibilité pour l'exécutif de pouvoir
présenter un projet, essentiellement, et laisser, après
ça, la discussion se faire par les élus locaux et par la
population locale. Il faut bien savoir que c'est l'occasion de la
présentation à la population aussi d'un projet qui a un
proposeur, et ce proposeuf est le comité exécutif.
Cela dit, dans les faits, je le répète, ce sont des
fonctionnaires qui, jusqu'à maintenant, et ça va
continuer, font les présentations desdits projets et tout ça
s'exerce. Mais on trouvait ça important de préserver la
possibilité, sans que ce soit un événement, qu'un membre
de l'exécutif puisse se trouver là, y compris le maire, à
l'occasion.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de l'Acadie.
M. Bordeleau: Oui, mais, comme les réunions sont des
réunions publiques...
Mme Cousineau (Léa): Oui.
M. Bordeleau: ...ils peuvent y aller sans que ça soit
inscrit à ce niveau-là. N'importe qui peut y aller; ils peuvent y
aller, puis intervenir, puis donner des éléments
d'information.
Mme Cousineau (Léa): Mais on voudrait qu'ils aient un
droit de participation et de parole qui ne soit pas celui du simple citoyen,
mais celui d'un porte-parole de l'administration.
M. Bordeleau: Est-ce que c'est les conseils d'arrondissement qui
ont l'autorité pour déterminer la façon dont ils veulent
fonctionner dans leur arrondissement?
Mme Cousineau (Léa): C'est le conseil qui a fixé
les mêmes règles de fonctionnement pour tous les conseils
d'arrondissement, le conseil de ville.
M. Bordeleau: Oui, à ce moment-là... C'est parce
que vous dites: On veut qu'ils puissent participer différemment. Mais
les conseils d'arrondissement vont pouvoir leur donner cette
autorisation-là de pouvoir participer, leur donner un moment
particulier, s'ils le désirent. C'est le conseil d'arrondissement qui
doit déterminer la façon dont l'assemblée doit se
dérouler dans l'arrondissement. Si c'est le...
Mme Cousineau (Léa): C'est le conseil municipal qui fixe
les règles de régie interne de tous les conseils d'arrondissement
qui ont tous les mêmes règles. Là-dessus, c'est important
pour nous qu'il n'y ait pas neuf petites affaires différentes, mais
vraiment les mêmes règles pour les neuf arrondissements pour
garantir la même équité pour tous les citoyens de
Montréal. Donc, les règles de régie interne sont
fixées par le conseil municipal.
M. Bordeleau: Mais vous dites que, dans le passé,
ça s'est produit; il y a eu des gens du comité exécutif
qui sont allés donner des éléments d'information.
Une voix: Une fois.
M. Bordeleau: Une fois, oui.
Mme Cousineau (Léa): Essentiellement, lorsqu'il s'est agi
de présenter aux conseils d'arrondissement les principes directeurs des
plans d'urbanisme dans chacun des conseils d'arrondissement, il y a eu la
présence d'un membre de l'exécutif, autre qu'un appartenant
à cet arrondissement, qui est allé faire la présentation
complète des grands principes d'urbanisme que l'exécutif
proposait à chacun des arrondissements. Et il nous apparaissait
important, étant donné l'importance politique de ce projet, qu'il
soit présenté aux autres élus non pas par un
fonctionnaire, mais par un membre de l'exécutif qui venait le proposer,
au même titre que parfois un ministre aime bien présenter
lui-même ses objectifs politiques à d'autres élus et ne pas
laisser cette fonction à des fonctionnaires. Et c'est dans ce
sens-là qu'on peut souhaiter qu'un membre de l'exécutif puisse
avoir, normalement, droit de parole à un conseil d'arrondissement pour
présenter la proposition sur laquelle on demande aux élus de se
prononcer.
M. Bordeleau: C'est que ça s'est fait, au fond, dans la
réalité, sans avoir cet article-là dans la charte.
Mme Cousineau (Léa): Parce que le règlement
municipal que nous avons actuellement le prévoit. On a actuellement un
règlement municipal. On met tout ça dans la charte, mais, dans le
règlement qu'on a actuellement, il est prévu qu'un membre du
comité exécutif puisse y aller. Ce que je vous dis, il n'y a pas
eu un usage abusif là-dessus. Le seul sens dans lequel on l'a
utilisé, c'est pour permettre à un élu membre de
l'exécutif d'aller porter le projet et de pouvoir le présenter
dans toute sa portée. C'est ce qu'on veut retrouver là, rien de
plus, honnêtement.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Honnêtement, je suis convaincu, Mme Cousineau,
que je pense bien comprendre l'affaire. Ce qui me surprend un peu, c'est de ne
pas saisir la différence. C'est vous qui êtes demandeur, je n'en
fais pas un drame. Moi, je prétends que vous affaiblissez ce que vous
voulez aider et je vous donne un exemple: le conseil d'arrondissement
d'Ahuntsic. C'est un exemple, qu'il y en ait un ou pas, je m'en fous.
Mme Cousineau (Léa): Ahuntsic-Cartierville, vous avez
raison. (15 h 50)
M. Gendron: Le conseil exécutif trouve que ce n'est pas le
meilleur exemple de conseil d'arrondissement et qu'il ne fonctionne pas bien.
Avec une disposition comme ça dans la charte, automatiquement... Moi, je
serais sur l'exécutif; je décide de me prévaloir du fait
qu'un membre du comité exécutif peut participer aux
assemblées et je décide d'en faire quatre d'affilée
pour
leur indiquer qu'ils ne fonctionnent pas à mon goût. Vous
ne voyez pas quelque chose, là? Un instant! Moi, je voudrais juste vous
dire que, dans un conseil d'arrondissement, c'est évident que, quand
ça sera pour les fins que vous voulez... Et vous dites: C'est pour
ça que je l'écris. Ça va arriver pareil et je ne voudrais
pas le voir écrire pour ne pas que des membres de l'exécutif se
servent du fait que c'est dans la charte pour aller excusez l'expression
que je vais employer «tutéliser» ou paternaliser le
conseil d'arrondissement qui ne fonctionne pas à votre goût. Je
suis convaincu que ça va arriver. Je ne trouve pas ça sain pour
l'objectif que vous avez de les responsabiliser. Mais c'est vous qui êtes
demandeur.
Et je conclus. Moi, j'aurais voulu qu'on ne l'écrive pas ou,
à tout le moins, qu'on modifie le libellé, qu'on dise: Sur
l'invitation d'un conseil d'arrondissement, tout membre de l'exécutif
peut aller assister à une rencontre. Là, ça n'a plus le
même sens, ça n'affaiblit pas le conseil et ça les
responsabilise. Puisque, vous l'avez dit, les règles sont communes, je
suis d'accord là-dessus, les mandats viennent de l'exécutif, je
suis d'accord là-dessus, arrêtez d'en mettre et laissez-leur la
responsabilité d'exercer la petite fonction et les petits morceaux sur
lesquels ils pourront avoir l'impression qu'ils font quelque chose. Alors,
c'était ça, l'objectif. Si le demandeur ne veut pas, qu'est-ce
que vous voulez, moi, je ne ferai pas un vote là-dessus, là.
Mais, moi, je croyais que vous donneriez plus de corps, plus de leadership
à vos conseils d'arrondissement s'il n'y avait pas cette mention.
Mme Cousineau (Léa): Non, mais, écoutez, il faut
voir concrètement comment ça se déroule. Il y a des
conseils d'arrondissement deux soirs, le lundi et le mardi. Chacun des membres
de l'exécutif est lui-même membre de plein droit de, chacun, un
arrondissement.
M. Gendron: C'est ça.
Mme Cousineau (Léa): Donc, notre capacité de les
envahir et d'aller dans ceux des autres en abandonnant le nôtre est peu
vraisemblable.
M. Gendron: Vous me donnez des arguments a fortiori que ça
ne se présentera pas.
Mme Cousineau (Léa): O.K., ça...
M. Gendron: Vous l'avez dit, alors, enlevez-le.
Mme Cousineau (Léa): Sauf qu'on peut imaginer la situation
inverse où un conseil d'arrondissement est constitué en
majorité d'élus locaux de l'opposition et qu'il puisse, en
refusant la présence d'un membre de l'exécutif, couper tout
contact entre la population locale et les membres de l'exécutif qui ont
un droit légitime, je pense, d'exposer eux-mêmes le contenu d'une
proposition qu'ils soumettent. Il sera libre au conseil d'arrondis- sement de
dire qu'il n'en veut rien savoir, mais je pense que nous avons aussi le droit
de pouvoir le présenter sans devoir avoir besoin de la permission des
élus locaux pour présenter à la population locale un
projet ou une intention qui est la nôtre. Et c'est dans ce sens-là
qu'on veut avoir ce droit, pour pouvoir le faire autrement que sur invitation,
parce que le résultat de la composition des conseils d'arrondissement,
nous n'avons là-dessus aucune...
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le
député de Deux-Montagnes.
M. Bergeron: Bien, moi, peut-être à l'inverse du
député d'Abitibi-Ouest, là, je ne pense pas que ce soit du
paternalisme. Si on l'inclut ici, par exemple, «un membre du
comité exécutif peut participer aux assemblées»,
ça veut dire qu'il va avoir l'autorisation d'y aller. Si ce n'y est pas
du tout, si ce n'est pas compris dans ça, ça voudra dire qu'il ne
pourra pas y aller. Bien, écoutez, c'est l'un ou c'est l'autre. Vous
allez dire: II peut être invité par le conseil d'arrondissement.
Oui, peut-être, mais je vois qu'il n'y a aucune malice, et Mme la
présidente le disait tout à l'heure, c'est arrivé une
fois. Je pense, moi, que c'est plus sage de le mettre, de dire «peut
participer aux assemblées» du conseil. Ils n'y vont pas souvent,
mais, à ce moment-là, ils auront l'occasion et l'autorisation d'y
aller quand les circonstances s'y prêteront.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: J'aimerais mieux qu'on garde cet article-là en
suspens, là, qu'on progresse sur le reste des conseils d'arrondissement
et qu'on revienne un peu plus tard, M. le Président. Les avis sont
très partagés là-dessus.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 110.5 est
suspendu. Nous en sommes à l'article 110.6.
M. Gendron: À 110.6 j'aurais une question à Mme
Cousineau. Est-ce qu'il y a une rémunération d'attachée
à la présidence et à la vice-présidence?
Mme Cousineau (Léa): Non.
M. Gendron: Alors, moi, s'il n'y a pas de
rémunération d'attachée à la présidence et
à la vice-présidence, pour les mêmes motifs je vais
plaider moins longtemps de responsabilisation, de fierté, afin
que ces gens-là aient la conviction que, dans le conseil
d'arrondissement, il se passe des choses pour eux, entre eux, parce que tout
retourne à l'exécutif et tous les mandats viennent de
l'exécutif en termes de règles...
Mme Cousineau (Léa): Non, non.
M. Gendron: Non, en termes de règles, madame, je suis
d'accord. Non, en termes de règles. Les règles vont être
définies, on est en train de le faire. Et c'est juste l'exécutif
qui peut dire: Voici les fonctions qu'un conseil d'arrondissement peut faire.
Vous êtes d'accord? Et je suis d'accord là-dessus.
Mme Cousineau (Léa): Sauf qu'on leur donne des pouvoirs
décisionnels, là.
M. Gendron: Je suis d'accord, mais c'est le conseil
exécutif de la ville qui décide quels mandats vous
«dévoluez» au conseil d'arrondissement.
Mme Cousineau (Léa): Non. M. Gendron: Bien,
voyons-donc!
Mme Cousineau (Léa): On en définit dans la charte,
aujourd'hui.
M. Gendron: Oui. Mais tous les mandats du conseil
d'arrondissement sont sous la responsabilité du conseil exécutif.
Il me semble que c'est clair, vous l'avez dit vous-même trois fois. Donc,
je dis que, puisque c'est comme ça, moi, j'aurais souhaité qu'ils
aient un peu plus de capacité de désigner eux-mêmes leur
président ou leur vice-président. Là, c'est marqué:
«Sur la recommandation du maire, le conseil nomme un président et
un vice-président.» Ça veut dire que, dans chaque conseil
d'arrondissement, l'exécutif et le maire gardent la main haute sur le
président et le vice-président. À la rigueur, je suis
prêt à dire: Oui, c'est normal que ce soit l'exécutif qui
désigne les présidents d'arrondissement, à la rigueur.
Moi, j'aimerais mieux que non. J'aimerais mieux que ce soient les conseils
d'arrondissement qui désignent leur président. Moi, j'aimerais
mieux ça. Je trouverais ça pas mal plus démocratique et
plus fort. Mais pas les deux. Là, il me semble que les deux...
Ça veut dire que le président et le vice-président,
il faut que ce soit recommandé par le maire. Ça ne fait pas des
enfants forts sur le plan de l'image de la démocratie. C'est juste
ça que je veux illustrer. Et je l'ai lu et je suis un de ceux qui
souhaitent qu'il y en ait, madame. Sincèrement, je suis pour les
conseils d'arrondissement. Mais il me semble qu'à cet article-là
ça aurait été pas mal plus noble de leur dire: Vous
élirez votre président. Que le conseil exécutif veuille
mettre la main ou avoir une autorité sur le vice-président ou
inversement... Mais les deux postes, les deux personnes qui vont être en
situation de poste dans les conseils d'arrondissement vont être... Parce
que je sais lire, moi aussi. «Sur la recommandation du maire»,
ça veut dire que, si le maire ne les recommande pas, vous aurez beau
faire ce que vous voudrez...
Alors, j'aurais aimé ça qu'il y ait une ouverture pour
que, dans les conseils d'arrondissement, ils assument un peu plus le leadership
des responsabilités que vous leur «dévoluez».
J'aimerais ça avoir une réaction de votre part. Est-ce que vous
avez regardé ça? Est-ce que ça vous tente de le regarder
ou si vous avez une raison que je ne connais pas pour vous assurer que c'est
vraiment l'exécutif qui garde la main haute sur le président et
le vice-président?
Mme Cousineau (Léa): C'est-à-dire que c'est le
conseil municipal qui les nomme. Je pense qu'il ne faut quand même pas le
nier. On dit: «Sur la recommandation du maire, le conseil nomme...»
C'est le conseil municipal qui nomme, donc, le président...
M. Gendron: Oui.
Mme Cousineau (Léa): ...et le vice-président dans
tous les cas. Encore là, il y a une question... Je pense qu'on n'a pas
souhaité que le conseil d'arrondissement devienne un collège
électoral d'un président ou d'un vice-président. Je pense
que, là-dessus, c'est clair, il y a ce choix-là; le conseil
désigne les présidents, les vice-présidents, comme il
désigne toutes les fonctions occupées à la ville. Donc,
c'est le conseil... Et notre préoccupation a été de voir
ce que ça signifie par rapport à la représentation de la
majorité et de l'opposition. Dans les faits, tout ça
dépend du résultat de l'élection. Il y a des cas où
les deux seront de la majorité. Dans d'autres cas, il y en aura un de la
majorité, un de l'opposition. Il y a même des cas où on
peut imaginer qu'il s'agira de deux membres de l'opposition. Il s'agit,
là, de donner au conseil la possibilité de les nommer, puisque
ces gens-là, de toute façon, font rapport, entre autres, à
l'exécutif et au conseil.
Le président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: Je crois, malgré la sympathie que
j'éprouve pour le point de vue du député d'Abitibi-Ouest,
que, dans ce cas-ci, il est préférable que le président
soit nommé par le conseil municipal. Surtout si le conseil
d'arrondissement doit être appelé à prendre un certain
nombre de décisions d'ordre exécutif, engageant des fonds
publics, je pense que la logique de notre système indique que c'est
mieux de procéder de cette manière-ci. Cependant, j'aimerais que
ce soit clairement indiqué que le conseil nomme un président et
un vice-président pour chacun des conseils d'arrondissement, parmi les
membres de chacun. Là, il ne faut pas qu'ils viennent nous imposer un
président d'en dehors.
Mme Cousineau (Léa): Non, non, non.
M. Ryan: Vous n'avez pas d'objection à le mettre, pour que
ce soit clair? Parce que, quand on parle des commissions, c'est marqué
clairement qu'on choisit le président parmi les membres de la
commission.
Une voix: Oui, c'est vrai.
Mme Cousineau (Léa): Parce qu'un autre conseiller ne peut
pas être membre de ce conseil.
M. Ryan: Oui, mais je ne voudrais pas qu'on ouvre la porte ici
à une interprétation différente qui dirait: Oui, mais cet
article-là ouvrait la porte...
M. Gendron: Je suis d'accord avec vous, mais il me semble qu'on
l'a couvert en disant: Ils peuvent être membres uniquement de leur
arrondissement dans lequel ils ont les deux tiers des votes. Alors, comme il ne
peut pas être ailleurs, c'est automatique, on n'a pas besoin de marquer
«parmi les membres», il ne peut pas.
Une voix: II n'aurait pas le droit de siéger. M.
Gendron: II n'aurait pas le droit de siéger.
M. Ryan: Je vais demander l'avis de nos conseillers. Ils sont
bien laxistes.
M. Gendron: Vous avez compris. Ils ont reçu l'avis.
Des voix: Ha, ha, ha!
(16 heures)
M. Ryan: Oui, je le sais bien, j'ai tout vu ça. C'est
parce que j'essaie d'éviter des complications possibles. Avec votre
race, à vous autres, il y a bien des interprétations qui peuvent
sortir d'un texte. Très bien. Je ne veux pas de casus belli.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
110.6 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Nous en sommes maintenant
à l'article 110.7.
Assemblées M. Gendron: Adopté.
M. Ryan: II y a juste une chose à 110.7. J'ai une
question. Est-ce que c'est nécessaire que ce soit exclusivement
«à la demande du comité exécutif»? Il me
semble que ça pourrait être à la demande du comité
exécutif ou de ses membres ou d'une majorité de ses membres. Je
ne sais pas trop, mais je trouve ça curieux, là, ça fait
appendice pas mal. Pardon?
Mme Cousineau (Léa): Mais les assemblées des
conseils d'arrondissement sont conçues de façon à ce que
le conseil d'arrondissement puisse faire soit des recommandations concernant la
séance du conseil municipal qui vient trois semaines après, donc
des recommandations à l'exécutif concernant le conseil, des
recommandations au conseil sur des objets qui lui sont directement soumis ou
des décisions qui doivent... Donc, c'est l'exécutif qui constitue
cet ordre du jour qui est une partie préalable à la constitution
de l'ordre du jour du conseil, à toutes fins pratiques, et aussi le
pouvoir de convocation constitue un pouvoir de dépenser, d'une certaine
façon.
M. Ryan: Vous poussez ça beaucoup trop loin pour mon
goût, beaucoup trop loin pour mon goût. Je ne vois pas du tout,
encore une fois, franchement, «à la demande du comité
exécutif». S'ils veulent étudier les problèmes de
leur district, ils devraient être capables de se réunir de leur
propre initiative.
Mme Cousineau (Léa): Oui, mais c'est parce que, pour
convoquer, on doit avoir des avis publics dans les trois semaines. C'est une
convocation d'un conseil d'arrondissement. On ne parle pas d'une convocation de
séance de travail, mais on parle d'une convocation de séance
publique, dans un lieu public, précédée d'une
période de questions, puis d'un ordre du jour rendu public dans les 10
jours qui précèdent la tenue de l'assemblée. On est dans
une tout autre...
M. Ryan: En tout cas, je ne m'emballerai pas pour cette
formule-là.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de l'Acadie.
M. Bordeleau: Pourquoi ce n'est pas possible que toutes ces
étapes-là soient respectées, à la demande du
conseil d'arrondissement? Que le conseil d'arrondissement fasse une demande de
convoquer une réunion et que toutes les étapes auxquelles vous
avez fait référence soient nécessairement
enclenchées par cette demande-là.
Mme Cousineau (Léa): Mais, dans ce qui suit, les objets,
qui sont des objets sur lesquels les conseils d'arrondissement ont un pouvoir,
sont des objets qui concernent soit des avis à donner sur des projets
qui sont de la responsabilité de l'exécutif ou que
l'exécutif va transmettre au conseil, soit des objets qui sont des
objets du conseil sur lesquels il donne un avis, auquel cas ils ne peuvent pas,
eux, décider de convoquer pour ce qui concerne le conseil ou
l'exécutif. Il s'agit d'avoir des décisions sur une liste bien
précise d'objets sur lesquels il faut qu'il y ait matière pour
décider. Les deux autres parties d'une séance d'un conseil
d'arrondissement, c'est pour recevoir les questions du public et recevoir les
requêtes des citoyens.
Si des élus veulent se réunir sur un arrondissement pour
parler des problèmes de leur quartier ou organiser une assemblée
avec des citoyens, ils peuvent le faire, mais ils n'ont pour ça besoin
ni du consentement de l'exécutif, ni du conseil, ni de publier un avis
dans les journaux, ni d'être obligés de tenir la période de
questions et la période de requêtes. Il s'agit là d'une
instance formelle obligatoire à certaines décisions et
à
certaines adoptions de règlements. Et c'est ce qui s'appelle une
convocation d'une assemblée de conseil d'arrondissement. Une
réunion d'élus locale avec des citoyens, pas besoin de cette
procédure-là, elle peut se tenir à leur volonté,
c'est vrai.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
Mme Cousineau (Léa): Puis on en tient
régulièrement.
M. Gendron: Oui, rapidement. Je pense qu'ici, puis ce n'est pas
pour faire ombrage à qui que ce soit, c'est évident qu'il faut
lire le 110.7 avec les exigences qui s'ensuivent. Et, quand on est bien
imprégné des exigences qui s'ensuivent, c'est un peu moins fou
que ça en a l'air, ha, ha, ha! Je m'excuse. «Les assemblées
des conseils d'arrondissement sont convoquées à la demande du
comité exécutif.» Je reconnais que ça fait un peu
sec, libellé comme ça, mais c'est correct compte tenu de ce qui
suit et, si on est bien imprégné des exigences qui suivent, des
assemblées de conseils d'arrondissement bon, là, je ne les
renommerai pas tous, on va tous les voir les uns à la suite des autres,
ces articles-là ce n'est pas une séance de travail ou ce
n'est pas une séance pour ce que j'appelle bonifier ou améliorer
un quartier, puis sur des échanges de différentes choses.
Dans ce sens-là moi, en tout cas, c'est de même que
j'en avais pris connaissance je trouve que ça se comprend mieux de
dire: Bien, écoutez, là, on veut que les assemblées des
conseils d'arrondissement soient convoquées à la demande de
l'exécutif parce que voici tout ce qui en découle, voici tout ce
qui déboule. Et là, je l'aime, le caractère sérieux
que ça confère. Ça confère un caractère
sérieux parce que ce n'est pas pour faire n'importe quoi; c'est pour
faire deux, trois...
Mme Cousineau (Léa): C'est très formel.
M. Gendron: C'est très formel, voilà! Et, pour que
le public soit dans le coup, il faut que sa démarche soit connue;
autrement, ils vont dire: Écoutez, il n'y a pas de formalités, on
n'est même pas sûrs que ça se rend à
l'exécutif. Avec ça, je comprends, c'est eux autres qui le
demandent, puis c'est obligatoire, ce type de séance là. Toute
autre séance entre ces dates-là peut être retenue, mais pas
avec les mêmes exigences, pas d'avis de convocation, pas de ci, pas de
ça.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: Pas du conseil d'arrondissement.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Le conseil d'arrondissement, il n'y a même pas un
nombre minimum de réunions qui sont prévues dans le texte de
loi.
Mme Cousineau (Léa): De fait, M. le ministre, il y a un
nombre de réunions parce que certains objets ne peuvent pas venir au
conseil.
M. Ryan: Je ne vous demande pas «de fait». Je regarde
le projet de loi, M. le Président.
Mme Cousineau (Léa): Bien oui!
M. Ryan: Je regarde le projet de loi et je vous dis: Est-ce qu'il
y a un article qui nous dit que ces conseils-là doivent se réunir
au moins trois fois par année, par exemple? Je ne le trouve pas.
Mme Cousineau (Léa): Oui, parce que le conseil ne pourrait
plus siéger.
M. Ryan: Je n'en trouve pas un.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre...
M. Gendron: Mais, Mme Cousineau, vous dites oui. Où? Oui,
monsieur.
M. Saindon (Yves): En fait, le nombre...
Le Président (M. Charbonneau): Pourriez-vous vous
identifier pour les fins du Journal des débats?
M. Saindon (Yves): Yves Saindon, du contentieux de la ville de
Montréal.
Le Président (M. Charbonneau): Merci.
M. Saindon (Yves): En fait, le nombre de séances n'est pas
précisé, mais on peut l'induire, puisque les objets consultatifs
comité exécutif, consultatifs conseil ou décisionnels en
arrondissement vont commander la tenue des séances du conseil
d'arrondissement. À partir du moment où, par exemple, un
règlement de zonage doit faire l'objet d'une recommandation du conseil
d'arrondissement, le conseil ne pourra pas adopter de règlement de
zonage sans avoir, au préalable, obtenu la recommandation du conseil
d'arrondissement. Donc, il n'était pas nécessaire de
préciser un minimum de séances dans la loi.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: Si on lit attentivement ce qui vient plus loin, on
s'aperçoit que le conseil d'arrondissement va formuler des
recommandations sur un certain nombre d'objets, mais à condition d'en
avoir été saisi sur une convocation ordonnée par
l'exécutif; autrement, il ne
peut même pas se prononcer. Puis c'est tellement vrai que, plus
loin, on lit: «Dans le cas où un de ces objets n'a pas
été soumis à un conseil d'arrondissement, un rapport du
comité exécutif motivant cette décision doit être
présenté à la prochaine assemblée du conseil de la
ville.» Ça veut dire qu'il pourrait ne pas tenir une
réunion dans l'année, puis il ne sera pas hors la loi.
Mme Cousineau (Léa): Non, c'est-à-dire que nous
devrions, dans ce cas-là, M. le ministre, faire rapport au conseil,
lequel conseil...
Une voix: Est souverain.
Mme Cousineau (Léa): ...est souverain par rapport à
l'exécutif. Je veux dire, l'exécutif se crée l'obligation
d'aller au conseil d'arrondissement...
M. Ryan: Oui, mais... .
Mme Cousineau (Léa): ...avant d'aller au conseil
municipal...
M. Ryan: Je sais bien, mais c'est parce que vous nous
demandez...
Mme Cousineau (Léa): ...avec une exception dans des cas
où les délais seraient tels, par exemple, qu'on retarderait un
projet de façon indue, auquel cas l'exécutif doit faire rapport
au conseil pour expliquer pourquoi il vient directement au conseil sans passer
par le conseil. Mais l'ordre du jour du conseil municipal, à partir du
moment où nous sommes obligés d'aller en conseil
d'arrondissement, ne peut plus se constituer sans le passage obligé par
le conseil d'arrondissement. On peut donc présumer qu'il y aura autant,
sauf exception, de conseils d'arrondissement qu'il y aura de conseils
municipaux dans une année, c'est-à-dire 10.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: Parce que, ici, nous autres, on est obligés de
fonctionner en pensant à d'éventuelles situations plus
extrêmes, puis, là, qu'est-ce que sont les recours des
concernés? Dans ce cas-ci, à supposer qu'une situation difficile
surgisse, qu'il y ait un conseil où il y a 54 membres contre deux qui
sont du même parti, par exemple: Bon, on n'a pas eu le temps, puis on a
eu ceci, puis ça, ça va passer. Finalement, nous autres, on
travaille ici pour vous donner de la dentelle et ça risque de ne pas
signifier beaucoup de choses dans la pratique. C'est ça qui me
préoccupe.
Mme Cousineau (Léa): M. le ministre, même les
conseillers de la majorité n'ont aucun intérêt à ce
que le conseil municipal ne tienne pas les conseils d'arrondissement. (16 h
10)
M. Ryan: Je vous dis que ça pourrait arriver.
Mme Cousineau (Léa): Je veux dire, c'est la
majorité qui a souhaité les conseils d'arrondissement,
d'ailleurs.
M. Ryan: Dans notre histoire encore récente, on a eu et
des maires et des premiers ministres qui se foutaient pas mal de
ça...
Mme Cousineau (Léa): Non, mais, écoutez, là,
on est dans...
M. Ryan: ...qui régnaient de manière
suprême.
Mme Cousineau (Léa): ...une hypothèse de
délinquance par rapport à nos propres règles.
M. Ryan: Oui, mais c'est parce que vous nous parlez de
démocratisation, puis on essaie de comprendre. C'est tout.
Mme Cousineau (Léa): Oui, je comprends. Non, mais ce que
j'indique, M. le ministre, c'est que l'objet même de ce qui est devant
nous, c'est de créer au conseil municipal et à l'exécutif
l'obligation d'aller au conseil d'arrondissement. Si vous voulez ajouter un
nombre minimum, on peut en mettre un, mais, dans la réalité,
c'est le contenu même des séances qui crée l'obligation, ce
qui est plus fort que le nombre de séances.
M. Ryan: Regardez, quand même, si on avait la garantie
qu'il y aurait un minimum de deux séances par année, moi, je ne
demande pas l'impossible, mais, quant à créer tout ça, il
faut qu'on ait au moins une clé qui va garantir que ça va
marcher.
Mme Cousineau (Léa): Mais, M. le ministre, quand, ce
matin, vous m'aviez indiqué...
M. Ryan: La volonté du conseil et du comité
exécutif n'est pas suffisante comme garantie.
(Consultation)
Mme Cousineau (Léa): Est-ce qu'on peut examiner votre
suggestion, M. le ministre?
M. Ryan: Oui.
Mme Cousineau (Léa): C'est parce que je ne voudrais pas
qu'en mettant deux, par ailleurs, on suggère que c'est facultatif de les
convoquer presque à chaque fois qu'il y a un conseil municipal.
Écoutez, je comprends votre préoccupation. Par exemple, dans le
cas des commissions, je suis tout à fait d'accord avec vous.
Tantôt, on pourra indiquer un minimum de séances, parce que,
là, il s'agit d'un autre type de volonté.
Dans notre esprit, dans ce cas-là, il allait, sauf exception,
quasiment de soi que, dès que le conseil municipal se préparait,
il était précédé, les trois semaines avant, par des
séances généralisées de conseils d'arrondissement,
ce qui nous amène à en avoir plus 10 par année qu'autre
chose.
Une fois cela dit, j'aimerais ça examiner le minimum parce que je
ne voudrais pas suggérer que deux, ce serait suffisant et qu'on pourrait
laisser tomber les huit autres. Et, dans ce sens-là, si on pouvait
trouver une façon d'ajouter ça sans amoindrir, par ailleurs, la
portée des autres articles... Je comprends votre
préoccupation.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: La deuxième préoccupation que j'ai par
rapport à cette section-ci, ça porte sur ce que j'appellerais le
pouvoir de recommandation des conseils d'arrondissement. Il peut arriver qu'eux
autres, ayant examiné la situation du logement dans leur coin,
s'aperçoivent qu'il y a eu beaucoup de négligence, que leur
district n'a pas été traité de manière vraiment
équitable, qu'ils tiennent une réunion là-dessus, de leur
propre initiative évidemment, et veuillent faire une recommandation au
conseil municipal. Là, ils ne peuvent pas dans ce contexte-ci, parce que
les seuls sujets dont ils peuvent se saisir sont ceux qui découlent
d'initiatives émanant de l'exécutif de la ville. Je ne sais pas
comment, mais s'il y avait moyen de faire une place à l'autre. Je dis
ça dans un but constructif, s'il y avait moyen de faire une place
à l'autre, parce que les pouvoirs proprement dits qui leur sont
donnés restent, somme toute, fort limités, comme on l'a
souligné ce matin. Moi, je suis d'accord là-dessus qu'on commence
par des choses modestes. Mais il me semble que je serais frustré si
était exclu ce pouvoir de recommandation un peu plus large qui me semble
ne pas contredire du tout l'objet de ceci, mais qui n'est pas contenu dans !e
projet de loi.
Mme Cousineau (Léa): On va voir comment on peut...
M. Ryan: Pardon? O.K. Si vous pouvez y penser, je pense qu'on
peut trouver quelque chose là-dessus. Ça va compléter. Je
pense que ça va améliorer une affaire qui est bonne en soi,
évidemment.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre,
est-ce qu'on doit comprendre que l'article 110.7 est suspendu?
M. Ryan: Oui. Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 110.7
étant suspendu, nous passons maintenant à l'article 110.8.
M. Ryan: Adopté. M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 110.8 est
adopté. Alors, nous en sommes à l'article 110.9.
M. Ryan: L'article 110.9 est un peu relié à ce
qu'on vient de discuter, M. le Président. Si on introduit un certain
pouvoir de recommandation à ce moment-ci, la composition de l'ordre du
jour peut être affectée. On peut peut-être le garder en
suspens avec le reste.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous gardons en
suspens l'article 110.9 également. Alors, j'appelle l'article
110.10.
M. Ryan: À 110.10, il y a seulement une critique que je
ferais. Mais pourquoi la formulation négative? Si on écrivait:
«Sont inscrits à l'ordre du jour les objets qui sont de la
compétence d'un conseil...»
Mme Cousineau (Léa): Parfait.
M. Ryan: Vous n'avez pas d'objection à ça?
Mme Cousineau (Léa): Non, non, pas du tout.
M. Ryan: On va vous déposer une proposition
d'amendement.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous suspendons
également l'article 110.10. L'article 110.11.
M. Ryan: Juste une petite minute. Pouvez-vous indiquer, l'article
116, ce qu'il comporte, s'il vous plaît? Est-ce qu'on pourrait demander
à M. Langlois de nous indiquer ce que l'article 116 comporte?
Le Président (M. Charbonneau): Me Langlois.
M. Langlois (André): L'article 116: «compte tenu des
adaptations nécessaires». Me Saindon a la réponse.
Le Président (M. Charbonneau): Me Saindon.
M. Saindon (Yves): Oui. L'article 116 concerne les ajournements
des séances du conseil. Lorsque l'ordre du jour n'a pas pu être
épuisé, l'article 116 prévoit que, si c'est
continué une journée suivante, on rend applicable cet
article-là au conseil d'arrondissement.
M. Ryan: Ça va. Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 110.11 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 110.12.
M. Ryan: Pas de problème pour moi.
Le Président (M. Charbonneau): Pas de problème.
Est-ce que l'article 110.12 est adopté?
M. Gendron: Oui, je n'ai pas de problème, sauf que je
voudrais juste demander au juriste si c'est familier de le rédiger comme
ça, parce que: «II peut, en cas de tumulte, ordonner la
suspension...», moi, l'expression, je ne l'aime pas bien, bien, parce que
c'est variable. Alors, il y a des gens qui sont plus fragiles au tumulte, il y
a des gens qui le sont moins. Alors, c'est de donner un pouvoir. Mais, si c'est
un terme générique, puis que c'est juste pour dire quelque chose
qui s'exprime comme ça, ça ne me dérange pas.
M. Saindon (Yves): En fait, on a introduit dans cet
article-là le même «wording» ou le même
vocabulaire qui est utilisé dans le cas du président du conseil
lors des séances du conseil. Donc, c'est une question
d'uniformité à l'intérieur de notre charte.
M. Gendron: Adopté.
M. Ryan: Les pouvoirs du maire sont semblables dans les conseils
municipaux.
M. Gendron: Oui, oui, adopté. Je n'en faisais pas un
drame. J'aurais mis une autre expression, moi, mais, si c'est celle-là,
là...
M. Ryan: Vous avez raison.
M. Gendron: ...je ne veux pas faire de droit nouveau
là-dessus.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 110.12 est
adopté. Nous en sommes à l'article 110.13.
M. Ryan: Pas de problème, M. le Président. Pas de
problème.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que 110.13 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 110.14.
M. Ryan: Oui, 110.14, là, c'est un point qui se relie
à ce que j'ai mentionné tantôt. Si nous avons un nombre
minimum de réunions obligatoires, les citoyens qui veulent
présenter une requête au conseil d'arrondissement pourront le
faire. Mais, si la tenue d'assemblées n'était pas obligatoire en
un nombre minimum pendant l'année, puis que le conseil, pour des raisons
qui lui sont propres, devait juger qu'il n'en faut pas, de ces
réunions-là, ces démarches-là ne pourraient pas
avoir lieu, puis le conseil ne pourrait pas exercer ce qui est prévu
plus loin, son pouvoir de recommandation à l'endroit du conseil
municipal, à 110.23. Ça fait que je suis favorable à cette
disposition-ci, moi, entièrement. Mais, si on prévoit un nombre
minimum de réunions, on va avoir la garantie qu'elle peut fonctionner,
O.K.?
M. Saindon (Yves): Je comprends que vous le mettez en suspens,
là.
Une voix: Non. M. Ryan: Non. Mme Cousineau
(Léa): Non, ça va.
M. Ryan: Non, non. Celui-là, on peut l'adopter maintenant,
oui.
M. Saindon (Yves): Ah! O.K. Ça va. O.K. Mme Cousineau
(Léa): Ça va.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 110.14 est
adopté? L'article 110.15.
M. Ryan: Pas de problème. M. Gendron:
Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. J'appelle
l'article 110.16.
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. J'appelle
l'article 110.17.
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. J'appelle
l'article 110.18.
M. Ryan: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Est-ce que
l'article 110.18 est adopté?
Une voix: Pas de trouble avec ça?
M. Gendron: Non, non, je n'ai pas de trouble avec ça.
Le Président (M. Charbonneau): J'appelle l'article
110.19.
Pouvoirs et attributions
M. Ryan: Ça va, ça. Adopté. (16 h 20)
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. L'article
110.20.
M. Ryan: Regardez, moi, 110.20 ne me crée pas de
problème, M. le Président, dans la mesure où j'ai la
garantie qu'il y aura un minimum d'assemblées publiques pendant
l'année. Je n'ai pas de difficulté de ce
côté-là. Ça va?
Mme Cousineau (Léa): Je n'ai pas entendu, je 1
m'excuse, monsieur.
M. Ryan: Je suis prêt à approuver, je suis
prêt à adopter 110.20, sujet à ce que nous avons dit plus
tôt que nous cherchons à résoudre.
Mme Cousineau (Léa): Oui, ça va.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
110.20 est adopté?
M. Gendron: Bien, écoutez...
Le Président (M. Charbonneau): Oui, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: ...c'est parce que, moi, je vais commencer à
avoir un problème inverse si le ministre... Puis, encore là,
amicalement, juste pour aider, à moins que je comprenne mal, puis ici il
y a assez de monde pour m'éclairer, là. À 110.20, on vient
déterminer les fonctions, excusez, les mandats sur lesquels les conseils
d'arrondissement auront à se prononcer. On fait l'hypothèse
puisque, n'oubliez pas, il est en suspens, mais, à 110.7, on a
dit: «Les assemblées des conseils d'arrondissement sont
convoquées à la demande du comité exécutif»
justement, dans la façon de le faire, qu'au cours de
l'année il va probablement y avoir assurément un ou l'autre des
cinq, six éléments qu'il y a là. Mais faites
l'hypothèse où il n'y en a pas. Faites l'hypothèse qu'en
1999 le conseil exécutif n'a pas de règlement de zonage à
soumettre à l'arrondissement Z, il n'y a pas de règlement
visé à l'article 612a, il n'y a pas d'exploitation d'un parc de
stationnement dans cet arrondissement-là, il n'y a pas le 4e,
puis il n'y a pas le 5°. Conformément à ce que le ministre
vient de dire, il n'y aura pas de raison de tenir une réunion d'un
conseil d'arrondissement sur la base de ce qui est défini à
110.7, c'est-à-dire que les assemblées sont convoquées
à la demande du comité exécutif.
C'est pour ça que je trouvais ça logique, moi, de dire:
C'est implicite qu'il y ait un nombre minimal de réunions qui vont se
tenir. Mais, juste pour finir mon point, si on le lie toujours au nombre de
réunions, mais que les mandats sont ceux uniquement qui sont
définis, il se peut très bien qu'en en mettant trois il va y en
avoir trois et que ce sera pour dire: C'est donc de valeur qu'on n'ait pas eu
des choses sur quoi se prononcer, sur lesquelles le comité
exécutif demande notre avis. Et là je trouve ça pas mal
plus ridicule, sincèrement, parce que, là, ça va affaiblir
le conseil d'arrondissement.
Parce que l'idée que je sens en tout cas, on en a
jasé un peu du ministre, moi, je la partage. Je souhaiterais que
le conseil d'arrondissement ait toujours deux types de réunions: des
réunions qui le regardent, pour lesquelles il a la conviction que ce
serait intéressant qu'ils se parlent, qu'ils se réunissent et que
ce soit dit quelque part ça, je suis d'accord de trouver une
formule pour ça et des réunions par lesquelles, dans une
charte, un conseil de ville, par la voix de son exécutif, s'engage
à dire haut et fort à tout le monde: On ne vous fait pas niaiser
pour rien. Parce que, s'il y a des réunions du conseil d'arrondissement
à telle place, voilà les sujets sur lesquels on veut que,
publiquement, les Montréalais, membres de ces conseils d'arrondissement,
sachent qu'on s'oblige à les consulter. Et c'est ça que je trouve
intéressant.
Donc, c'est pour ça que je répète, et je conclus:
Je ne peux pas, moi, trouver une logique d'attacher aux fonctions la
nécessité de maintenir un nombre minimum de réunions,
parce qu'on ne parle pas de la même chose. Maintenir un minimum de
réunions pour les réunions de nature plus libre, plus
déterminée par les membres du conseil d'arrondissement est une
chose, puis celles que le conseil exécutif va exiger en est une autre,
parce qu'il dit: Écoute, on ne peut modifier le règlement de
zonage dans ton coin si votre conseil d'arrondissement n'a pas statué,
puis qu'il ne nous a pas envoyé un avis. Ah! ils peuvent s'en foutre, tu
sais. Ça, je suis d'accord. Ils peuvent dire: On ne le suit pas. Mais
ça, c'est la démocratie. Mais il n'y a pas de décision au
conseil exécutif ou au conseil de ville sans que le conseil
d'arrondissement ait envoyé son avis. C'est logique. Je ne sais pas si
je me suis fait mieux comprendre, M. le ministre.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: Je dois vous dire, je vous écoutais, puis, en
même temps, j'avais autre chose qui me préoccupait. J'ai
peut-être manqué des subtilités dans votre raisonnement.
Vous avez dit: On envisage la possibilité de deux sortes de
réunions: celles qui sont convoquées à la demande du
comité exécutif pour répondre à des
problèmes précis, un projet de règlement de zonage, un
projet de règlement sur des usages conditionnels, etc., très
bien. Puis vous disiez: II faudrait qu'on envisage également des
réunions où il pourrait, de sa propre initiative, se saisir de
problèmes relevant de sa responsabilité, faire, au besoin,
même des représentations ou des recommandations à
l'exécutif. C'est ce deuxième volet-là qui manque dans le
projet.
M. Gendron: C'est ce que je trouve.
M. Ryan: Maintenant, il serait facile à
compléter. Je vais vous dire juste une idée que j'ai. On
parle tout haut là, puis...
M. Gendron: Oui, mais c'est ça, aider, bonifier,
éventuellement, un projet de loi. Je suis d'accord.
M. Ryan: Oui, exactement, comme on essaie de le faire
d'ordinaire, hein? Moi, je pensais tout le long, depuis qu'on a commencé
la discussion de ceci, que ce serait facile d'ajouter à 110.23 un petit
paragraphe. Puis on discute tout haut encore une fois, là, on parle un
peu gratuitement. C'est marqué à 110.23: «Le conseil [...]
formule, à l'intention du comité exécutif, des
recommandations concernant une requête visée à l'article
110.14. Une recommandation peut proposer...» Moi, j'ajouterais un petit
paragraphe qui dirait à peu près ceci: Le conseil
d'arrondissement formule ou peut formuler, à l'intention du
comité exécutif ou du conseil, des recommandations sur des
sujets...
M. Gendron: Qu'ils jugent...
M. Ryan: ...concernant son arrondissement. Tu sais, quelque chose
comme ça, là. Ce ne serait pas compliqué, mais ça,
ça supposerait... Pardon?
Une voix: Peut-être le mettre dans un article à
part.
M. Ryan: Oui, encore dans un article à part. Ça
peut être 110.23a, il n'y a pas de problème. Ce ne serait pas
grand-chose. C'est deux lignes qui ouvrent la porte à l'initiative des
membres du conseil d'arrondissement. Je comprends votre idée de les
contenir aussi un petit peu parce que vous ne voulez pas créer 25
Parlements municipaux autonomes. Je comprends ça aussi. Je comprends
ça aussi, mais, si vous mettiez un peu de l'autre... Je pense que le
réflexe du député d'Abitibi-Ouest et le mien peuvent vous
être d'excellent conseil parce que ça vient de personnes de
formation politique souvent généralement opposées.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Cousineau (Léa): Je voudrais bien comprendre.
Le Président (M. Charbonneau): Mme Cousineau.
Mme Cousineau (Léa): Je ne suis pas sûre que je
comprends bien. L'économie générale, c'est vrai, consiste
à dire: Le conseil d'arrondissement sera dorénavant un chemin
obligé pour que le conseil municipal puisse prendre des
décisions, sera maintenant un chemin obligé pour que
l'exécutif puisse prendre certaines décisions et sera un lieu de
décisions locales sur un certain nombre d'objets sur lesquels on
reviendra tantôt. Assez limité comme contenu. On dit: Ce sera
aussi un lieu par lequel les élus pourront acheminer à
l'exécutif des requêtes venant des citoyens en ayant une opinion
sur ladite requête: On la partage, on ne la partage pas, ainsi de suite.
C'est vrai qu'on a éliminé, là, l'idée que, de leur
initiative, les élus locaux déterminent un certain nombre de
choses pour lesquelles le conseil devient arbitre. Or, dans les faits, tout
ça est dans la logique même qui veut que l'exécutif de la
ville de Montréal ait la responsabilité de la fabrication de
l'ordre du jour du conseil municipal même. Mais, alors, on ajoute donc au
conseil municipal un chapitre qui est la série des recommandations
venant des conseils d'arrondissement. C'est ça que vous proposez?
M. Gendron: Juste une minute, M. le Président.
Mme Cousineau (Léa): Je veux juste comprendre, là.
Je ne comprends pas.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je suis pas mal sûr, Mme Cousineau, que vous
allez comprendre. Dans mon livre à moi, oui, c'est ça. Mais, en
simple, c'est que, dans ce qu'on vient de regarder, vous dites: C'est un chemin
obligé et j'aime votre expression défini. Je suis
pour ça, parce qu'on ne peut pas faire n'importe quoi, compte tenu que
vous lui donnez un cadre très sévère, mais correct. Juste
pour qu'on se comprenne, c'est public, il y a des délais, il faut que ce
soit le greffier, trois jours, il y a une période publique. Puis c'est
de ça que tu parles parce que l'ordre du jour, il est fait par le
conseil. On se «comprend-tu»? Et je veux qu'il en soit ainsi. Je
dis: Premier beau scénario.
Il manque un petit peu l'autre. On ne peut pas faire accroire qu'on va
faire vivre une vie d'arrondissement si les gens disent: Écoutez, il va
se passer quelque chose chez nous à la condition que le conseil et son
exécutif décident pour tout. Ce n'est pas compliqué,
ça. Moi, je voudrais qu'il y ait le même forum, les mêmes
élus, mais beaucoup moins encadrés; il n'y a pas de greffe, il
n'y a pas d'annonce publique dans les journaux, il n'y a pas... Ça ne
finit plus, là, les histoires. Non, non, mais écoutez!
Mme Cousineau (Léa): J'ai besoin de l'avoir dans la
charte. À chaque fois que des élus locaux le demandent à
un, à deux ou que tout le conseil ensemble demande qu'il y ait une
assemblée locale organisée, d'information, de discussion, de
présentation, pour discuter d'un projet, on le fait, on l'organise, puis
ce n'est pas une obligation de la charte. Ça n'a pas besoin d'être
publié, ça n'a pas besoin d'être... Je veux dire, ce qu'on
veut mettre dans la charte, c'est nos institutions démocratiques. Ce
n'est pas l'habitude très forte à Montréal de tenir des
assemblées publiques de toute nature chaque fois qu'il y a quelque chose
qui bouge dans un territoire.
M. Gendron: M. le Président...
Mme Cousineau (Léa): Je veux dire, ce n'est pas ça
qu'on veut inscrire dans les obligations de la charte. (16 h 30)
M. Gendron: M. le Président, moi, en tout cas, en ce qui
me concerne, et je termine, je l'avais dit tantôt, mon point de vue,
quand j'ai dit à 110.7 que je trouvais ça exprimé un peu
sèchement, j'ai pris la peine d'ajouter: II devient moins
sèchement exprimé si on comprend tout ce qui suit. Je me rappelle
de ces propos-là, c'est moi qui ai dit ça.
Mme Cousineau (Léa): Tout à fait.
M. Gendron: Donc, je n'ai pas de trouble avec ça!
Ça, c'est les mandats de l'exécutif, bon. M. le ministre a
ajouté: Moi, je souhaiterais, là, trouver une espèce
d'obligation de se réunir un certain nombre de fois obligatoire. Moi, je
n'ai pas demandé ça. Puis, là, ce n'est pas parce qu'on
est en contradiction. Moi, je ne demande pas ça. Je dis: A fortiori,
ça va être ça, sauf si une annéeje l'ai
illustré, je ne recommence pas l'exécutif n'a pas à
les consulter sur un projet de zonage, un projet de règlement
visé à l'article 612 et les cinq, six mandats que vous trouvez
à l'article 110.20. Si ça, ça ne se retrouve pas dans une
année, les membres d'un conseil d'arrondissement auront eu l'impression
d'avoir participé à un exercice démocratique futile qui
pour eux n'a rien donné, parce qu'ils n'ont pas eu à être
consultés par le comité exécutif sur ces
sujets-là.
S'ils avaient la capacité, dans la charte, de pouvoir se
réunir pour vous faire des recommandations sur des choses lorsqu'ils le
jugent bon, je dis: Vous donneriez, excusez l'expression, du
«glamour» à vos comités d'arrondissement. Tu sais,
ça aurait l'air plus sérieux. C'est juste ça, mon propos.
Ce n'est pas compliqué, ça. Mais hors toute une série de
cédules, puis de conformités. Ça, c'est le canal officiel
décentralisé et le retour au comité exécutif. J'en
suis, je l'achète. Je veux juste l'autre petit volet pour dire aux
conseils... Moi, j'y crois, aux conseils d'arrondissement. J'aimerais ça
que cette formule-là puisse s'expérimenter d'une façon pas
trop large, parce qu'elle est neuve, mais un peu plus ouverte qu'uniquement ce
qui vient du conseil municipal de la ville de Montréal.
Mme Cousineau (Léa): Mais l'ensemble des motifs...
Le Président (M. Charbonneau): Mme Cousineau.
Mme Cousineau (Léa): Excusez-moi. L'ensemble des motifs
pour lesquels ils peuvent se réunir, c'est le 110.20, c'est le 110.21,
puis c'est le 110.22.
M. Gendron: Oui.
Mme Cousineau (Léa): Je suis incapable d'imaginer un
endroit à Montréal où il n'y aurait pas au moins six, sept
ou huit fois par année un des objets prévus à 110.20,
110.21 et 110.22, hein? Bon.
M. Gendron: Moi aussi, Mme Cousineau, sauf que c'est encore
écrit «le comité exécutif peut
également», puis «le comité exécutif peut,
sans restriction ou aux conditions qu'il détermine». Ah!
«Aux conditions qu'il détermine». Donc, on retombe
exactement dans la même filière que je connais, que j'aime, que je
trouve requise, mais je n'ai pas l'autre. Je n'ai pas la petite filière,
là, où ça ne vient pas du comité exécutif et
du conseil. Ce n'est pas compliqué.
Mme Cousineau (Léa): Bien oui, mais les élus, en
réunion publique dûment convoquée, traitent des affaires
qui concernent le conseil. Je veux dire, ils traitent des pouvoirs qui leur
sont... Je veux dire, j'ai de la difficulté à comprendre comment
je pourrais inscrire dans la charte la possibilité de tenir des
réunions sur des objets que je ne pourrais pas définir parmi les
pouvoirs actuels du conseil ou de l'exécutif!
M. Gendron: Bien, c'est là, la différence: moi, je
n'ai pas de misère. Je n'ai pas de misère à avoir une
clause dans une charte qui dirait: Les membres d'un conseil d'arrondissement
peuvent se réunir sur les sujets qui les concernent et sur lesquels ils
veulent faire des recommandations à la ville de Montréal. Point,
«period», à la ligne. Je n'ai pas de trouble avec ça,
moi. Moi, je n'ai pas de difficulté avec ça, Mme Cousineau.
M. Ryan: Je pense que c'est ça qu'on s'est engagé
à formuler tantôt. Il faut le formuler. Je pense qu'on est
capables.
Mme Cousineau (Léa): Juste pour aller un peu plus loin,
j'ai de la difficulté à voir comment on peut inscrire dans la
charte des convocations de conseil d'arrondissement qui ne seraient pas
soumises à des obligations du type obligation d'assemblée
publique, obligation de convocation dans des délais, d'information
à la population. Dès que je remets tout ça, je
réinscris la lourdeur et le formel de la chose, ce qui fait que toute
autre réunion... Déjà, chacun des conseillers municipaux
peut inscrire un avis de motion au conseil quand il veut, dans certains
délais. À la limite, les membres d'un conseil d'arrondissement se
mettent ensemble, puis préparent un avis de motion, puis l'envoient au
conseil municipal, puis on obligés de l'étudier.
M. Gendron: Oui, mais...
Mme Cousineau (Léa): Ça existe, ça, mais
établir dans la charte deux sortes de réunions du même
conseil d'arrondissement ne m'apparaît que source de confusion, pas dans
le sens où on veut vraiment en faire une institution démocratique
et non pas la possibilité
d'un forum sympathique pour discuter des problèmes qui nous
intéressent. C'est deux choses fort différentes. Et la
deuxième chose: il n'a pas besoin de la charte de la ville pour
exister.
M. Gendron: Un dernier commentaire.
Le Président (M. Charbonneau): Oui. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, un dernier commentaire. J'espère, Mme
Cousineau, que vous avez compris que, moi, je ne veux pas en faire un forum
sympathique. Si je proposais d'exclure ce qu'on vient d'adopter, je serais un
peu de votre avis. Je ne serais pas d'accord, là. Moi, je ne veux pas
que ça devienne un forum sympathique, puis on regardera ça un de
ces jours.
Oui, vous avez des contraintes qui m'intéressent dans le canal
officiel, que je crois connaître un peu ayant été
moi-même conseiller municipal, puis ayant fonctionné avec 50
municipalités, un petit peu. Alors, ce canal-là, moi, je trouve
qu'il est bien, il est bon. Mais là où j'ai de la
difficulté, madame, c'est de voir que vous ne convenez pas qu'un conseil
d'arrondissement puisse prétendre qu'il y a un certain nombre
d'échanges qu'il veut faire sur des sujets donnés qui n'originent
pas du conseil exécutif, que je ne veux pas voir à l'ordre du
jour du conseil exécutif, mais pour lesquels eux, dans l'arrondissement
Y, voudraient vous sensibiliser, vous informer et profiter de la structure que
vous leur donnez, qui s'appelle le conseil d'arrondissement, pour faire
pression vous connaissez ça, je vous connais, bon sur
l'exécutif. Moi, je dis: C'est sain, ça, c'est bon, puis c'est de
la démocratie participante qui provient du conseil d'arrondissement. Je
voudrais qu'on ait ça en quelque part. Je ne l'ai pas.
M. Ryan: Regardez...
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: ...M. le Président, encore une fois, ceci nous
ramène à notre discussion de fond. Je crois qu'il y a des
solutions simples à ce problème-là. Je les mets sur la
table pour exploration, si nos conseillers juridiques pouvaient les regarder.
Je crois qu'à 110.7, qu'on a laissé en suspens, s'il y avait
moyen d'ajouter: «Les assemblées des conseils d'arrondissement
sont convoquées à la demande du comité exécutif ou
d'une majorité de ses membres», ça réglerait le
problème pour cette partie-là. Puis, moi, je vous ai fait part
d'une suggestion que je ferais quant à un rôle de recommandation
un petit peu plus gratuit, un peu plus large, là, qui pourrait
être facilement énoncé à la fin de l'article 110.23
ou dans un article spécial qui viendrait s'insérer là.
Tout le reste peut rester là. Il n'y a pas de problème avec le
reste. Mais ce que nous voulons, puis là-dessus je suis tout à
fait d'accord avec le député d'Abitibi-
Ouest, c'est que ce s'oit un peu plus ce qu'on appelle un «two-way
process», une circulation dans les deux sens, une circulation de vie et
d'idées dans les deux sens; que le conseil ne soit pas simplement une
annexe du comité exécutif.
Et, pour justifier la suggestion que je fais à propos de 110.7,
que je faisais vérifier tantôt par Me Langlois qui est à
mes côtés, dans un conseil municipal, s'il fallait que les
assemblées aient lieu seulement à la demande du comité
exécutif, il pourrait arriver qu'il n'y en aurait pas souvent. C'est
pour ça qu'on prévoit en général ou à la
convocation du maire. On prévoit en général qu'un certain
nombre de conseillers peuvent demander la tenue d'une réunion,
même si ça ne fait pas l'affaire de l'exécutif. À
Montréal, s'il y en a 20 qui le demandent, elle peut avoir lieu, la
réunion, elle va avoir lieu. On voudrait avoir quelque chose de
semblable pour les conseils d'arrondissement a fortiori, justement.
Mme Cousineau (Léa): Bien, c'est parce que...
M. Ryan: II faut qu'ils soient aussi des organismes qui vont
drainer la vie du milieu. Chaque conseiller a son rôle politique à
faire, puis tout. Mais il faut que cette institution-là draine la vie du
milieu, qu'elle ne soit pas simplement une instance qui répond au
«call» de l'exécutif. C'est ça qui est l'idée
de fond. Puis ça peut être corrigé d'une manière
simple.
Mme Cousineau (Léa): M. le ministre, est-ce qu'on
peut...
Le Président (M. Charbonneau): Mme Cousineau.
Mme Cousineau (Léa): Oui. J'aurais peut-être une
suggestion...
M. Ryan: Oui.
Mme Cousineau (Léa): ...à soumettre. J'ai deux
préoccupations. Parce qu'il faut bien savoir que neuf arrondissements
qui se réunissent c'est notre cas actuellement 10 fois par
année, c'est des sous. Et doubler ça, c'est des sous. Par
ailleurs aussi, il faut bien penser qu'il y a une limite au cumul
d'assemblées publiques si on veut que la population ait là des
intérêts. Alors, au lieu d'ajouter des convocations à la
demande du comité-conseil, on pourrait retenir votre idée d'un
minimum de réunions, là, bien que, moi, je considère que
les obligations de les consulter sont telles que le volume va s'imposer. Mais,
au-delà de ça, mettons un minimum. On pourrait peut-être
considérer l'ajout d'un point systématique aux séances du
conseil d'arrondissement où les conseillers locaux peuvent... De la
même façon qu'on permet aux citoyens de formuler des
requêtes, on pourrait avoir un moment de requêtes pour les
élus.
À 110.14, quand on dit: «Une assemblée [...]
comprend également une période au cours de laquelle les
personnes présentes peuvent formuler des requêtes» et qu'on
donne au conseil la possibilité de s'exprimer sur cette requête,
d'y donner suite ou pas, on pourrait avoir un pouvoir similaire qui donne aux
membres du conseil la possibilité de formuler des requêtes, des
avis. Donc, dans la même assemblée, ils auraient un point à
l'ordre du jour qui leur appartiendrait en propre où pourrait s'exercer
un certain pouvoir d'initiative qui, pour moi, je vous le dis, créerait
moins de confusion que la possibilité de convoquer. Déjà,
gérer la convocation du conseil de neuf arrondissements et le faire dans
le respect des disponibilités, tout ça nous cause
problème...
(16 h 40)
M. Gendron: Mme Cousineau, si vous...
Mme Cousineau (Léa): ...plus les commissions qui
siègent au moins quatre fois par année.
M. Gendron: C'est parce que, Mme Cousineau, vous me le permettez
sans doute, et le président, on ne parle pas de la même chose. Je
vous vois toujours, vous dites: Écoutez, il va y avoir des sous, il y a
des délais. Vous avez raison, ce n'est pas cette formule-là que
je voulais encourager. Parce que, moi, les sous...
Mme Cousineau (Léa): Oui, mais l'autre formule, elle n'a
pas besoin de la charte pour exister.
M. Gendron: Bien, c'est juste ça que je trouve un petit
peu moins... Excusez, encore là, l'expression qui n'est peut-être
pas la plus belle, mais ça serait plus noble...
Une voix: Et voilà.
M. Gendron: ...et plus significatif, plus respectueux de ce qu'on
veut faire avec les conseils d'arrondissement de leur dire: Sans avis public,
sans gros kit, sans dépenses... Je ne veux pas dire ça,
là, je veux juste expliquer. Quand vous dites: L'autre, elle se fait
automatiquement, vous savez bien qu'elle ne se fera pas automatiquement,
surtout à 110.14, ce que vous venez de dire. C'est intéressant,
Mme la présidente de l'exécutif, mais, regardez, quand
même, 110.7 va demeurer: «Les assemblées des conseils
d'arrondissement sont convoquées à la demande du comité
exécutif.» Et, moi, je suis d'accord; c'est ça qu'il y a de
pire, je suis d'accord.
Mme Cousineau (Léa): Bien oui!
M. Gendron: Je vous l'ai dit trois fois là-dessus. Je suis
d'accord que ce type de rencontres, qui est dans un processus important,
significatif, avec des mandats, des obligations de publier, puis des
délais, ça soit exclusivement l'exécutif qui les convoque.
Je suis d'accord pour ce type de rencontres là. J'aurais voulu ajouter:
Les conseils d'arrondissement peuvent se réunir sur des questions pour
lesquelles ils prétendent qu'ils doivent sensibiliser le conseil
municipal. Point, «period», à la ligne.
Mme Cousineau (Léa): Sans autre règle de
régie.
M. Gendron: Oui, madame. Pas de greffier, pas d'assemblée
publique, pas de... Écoutez, pour ce type de rencontres là, il
est légitime qu'un conseil d'arrondissement veuille je l'ai dit
tantôt faire pression sur le conseil de la ville et le
sensibiliser sur un point précis, important, majeur qui concerne
l'arrondissement. Alors, il n'y en aura pas 100 dans l'année, madame! Il
peut y en avoir une, deux, trois dans l'année. Parce que, là,
n'oubliez pas d'aller officialiser... Ces rencontres-là vont avoir lieu,
là, celles du comité exécutif. Moi, c'était juste
ce volet-là, mais je n'en fais pas...
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: Regardez, je crois qu'on pourrait peut-être se
prononcer sur 110.20. Après tout ce qu'on a discuté, moi, je
serais prêt à me prononcer sur 110.20, puis je réserverais,
pour 110.23, une proposition de modification simple qui rejoindrait ou
essaierait de traduire nos préoccupations.
Le Président (M. Charbonneau): Excusez, M. le
ministre.
M. Ryan: Très bien. Je suis prêt à voter,
moi, sur l'article 110.20, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que, M. le
député d'Abitibi-Ouest, vous avez d'autres commentaires sur
l'article 110.20?
M. Gendron: Non.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article 110.20
est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Nous en sommes à
l'article 110.21. M. le ministre.
M. Ryan: Ça va. Pas de problème là-dessus.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 110.21 est
adopté. J'appelle l'article 110.22.
M. Ryan: Oui. Nonobstant le caractère modeste, là,
des objets qui sont mentionnés ici, je pense que ce sont des objets
assez importants au plan local.
M. Gendron: Ah, bien oui!
M. Ryan: Au plan local. Par conséquent, c'est tout
à fait indiqué que certaines responsabilités
décisionnelles puissent être déléguées dans
ces cas. D'accord.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
110.22 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): J'appelle l'article
110.23.
M. Ryan: Si on pouvait garder 110.23 en suspens en attendant
qu'on réponde peut-être...
(Consultation)
M. Ryan: On pourrait adopter 110.23 tel quel, puis on reviendrait
tantôt avec un article additionnel entre 110.23 et 110.24, hein?
Très bien. 110.23, pas de problème.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article 110.23
est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): J'appelle l'article
110.24.
M. Ryan: Je pense que ça va, ça aussi. C'est un
corollaire nécessaire, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 110.24 est
adopté. J'appelle l'article 110.25.
M. Ryan: À 110.25, là, on va vous soumettre un
papillon, hein?
Le Président (M. Charbonneau): Nous avons un papillon, M.
le ministre.
M. Ryan: Vous l'avez? Vous êtes privilégié.
Ha, ha, ha!
(Consultation)
M. Ryan: C'est ça. On va laisser tomber le paragraphe
3°, je suppose?
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que vous voulez que
j'en fasse la lecture, M. le ministre?
M. Ryan: Oui, s'il vous plaît. (Consultation)
M. Ryan: J'ai causé avec Mme Cousineau de ce
sujet-là ce matin. Je crois que les paragraphes 3° et 4° de
110.25 soulèvent des difficultés. Ils rejoignent des
préoccupations dont nous a fait part la ville de Québec hier,
dont nous avons eu l'occasion de discuter ensemble. Mais je ne pense pas que
nous puissions aujourd'hui apporter une solution satisfaisante aux
préoccupations très légitimes dont on veut nous faire part
par ces deux propositions. Il m'apparaît nécessaire, là,
qu'un groupe comprenant des personnes de la Justice, de la
Sécurité publique, des Affaires municipales, de la ville de
Montréal et de la ville de Québec puisse travailler ça au
cours des prochaines semaines pour qu'on en vienne à une solution. Je ne
voudrais pas qu'on prétende le régler aujourd'hui alors que nous
autres mêmes n'avons pas encore établi un consensus clair avec les
deux autres ministères concernés.
Le Président (M. Charbonneau): Mme Cousineau.
Mme Cousineau (Léa): Écoutez, oui, c'est vrai,
j'ai, ce matin, confirmé à M. le ministre que j'étais
prête à examiner avec la ville de Québec les
modalités. Cela dit, j'aimerais souligner que, pour nous, il nous
apparaît assez normal que les élus locaux puissent disposer
d'ordonnances concernant des événements vraiment locaux. Il
s'agit pour nous, ici, concrètement, de fêtes à
caractère culturel, ou bien de la fête nationale ou encore de
foires commerciales dont les impacts ne sont que locaux, et les élus
locaux avec la population sont les mieux à même d'évaluer
s'il y a lieu d'avoir des ordonnances particulières dans ces
cas-là.
Cela dit, je comprends que ça pose un problème plus
général quant à ces pouvoirs-là et j'espère
que, le plus rapidement possible, on pourra en venir à une formulation
qui convienne à tous les ministères concernés. Mais sachez
que, pour nous, on trouvait là beaucoup d'intérêt pour la
population locale, pour les élus locaux de, justement, gérer eux
autres mêmes les impacts positifs et parfois négatifs de tels
événements.
M. Ryan: M. le Président, moi, je comprends ça,
puis je souscris à cette préoccupation, oui.
Mme Cousineau (Léa): Tout à fait.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Moi, je veux assurer la ville de Montréal et
Mme la présidente que j'ai exactement la même
préoccupation. Après que les intervenants se seront
concertés pour l'objectif dont on a parlé hier, c'est
évident que, s'ils arrivent à conclure, il faudrait que le niveau
de responsabilité reste là où vous vouliez l'envoyer. Je
suis complètement d'accord avec vous. Moi, je n'avais pas de trouble.
C'est bien libellé. Je serais d'accord, moi. Mais, compte tenu du
caractère
qu'on veut apprécier, un peu plus large, avec la
Sécurité publique, pour des grands événements,
attendons de voir.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, j'ai une
modification à apporter à l'article 110.25, qui se lit comme
suit: L'article 110.25, introduit par l'article 2 du projet de loi 271, est
modifié: 1° par le remplacement, au paragraphe 1° du premier
alinéa, des mots «un projet de» par le mot
«une»; 2° par la suppression des paragraphes 3 e et
4° du premier alinéa.
Alors, est-ce que...
Une voix: D'accord.
Mme Loiselle: Pas de problème.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'amendement...
M. Ryan: La députée de Saint-Henri a dit oui.
Le Président (M. Charbonneau): L'amendement à
l'article 110.25 est adopté?
Mme Loiselle: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article
110.25, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Loiselle: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): J'appelle maintenant
l'article 110.26.
M. Ryan: II y a une proposition de modification, ici, M. le
Président.
Le Président (M. Charbonneau): Nous avons une proposition
de modification, M. le ministre. Alors, l'article 110.26, introduit par
l'article 2 du projet de loi 271, est modifié par le remplacement des
mots «de travaux publics» par les mots «d'entretien
routier».
M. Ryan: D'accord.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre?
M. Ryan: Je suis d'accord.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Bien, je comprends que ça signifie la
même chose.
Le Président (M. Charbonneau): Oui. Mme Cousineau
(Léa): Concrètement, oui.
M. Ryan: Non. «Travaux publics», c'est plus
large.
M. Saindon (Yves): Ça correspond à ce qu'on voulait
faire. Quand on nous a demandé de préciser ce qu'on entendait par
«travaux publics», c'était l'entretien routier et rien
d'autre.
Mme Cousineau (Léa): On nous a signalé que la
notion de «travaux publics» a un concept plus large.
M. Ryan: C'est que les plus gros travaux, là, ce ne serait
pas une bonne chose de déléguer ça.
M. Gendron: Ah oui! «Travaux publics», c'est pas mal
plus large qu'«entretien routier». (16 h 50)
M. Ryan: C'est pour ça que l'expression «entretien
routier» répond mieux à ce qu'on...
M. Gendron: Oui, mais, si, dans leur livre à eux autres,
par rapport aux fins confiées aux conseils d'arrondissement, ça
voulait dire «entretien routier» pour eux, même si je
reconnais que l'expression «travaux publics» est plus large,
ça veut dire que vous êtes d'accord.
M. Saindon (Yves): Oui.
Mme Cousineau (Léa): Tout ce qu'il voulait dire,
c'était l'entretien. Oui.
M. Gendron: Excellent.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que
l'amendement à l'article 110.26 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article
110.26, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): J'appelle l'article
110.27.
Disposition particulière
M. Ryan: Je ne pensais pas que c'était nécessaire
de mettre ça dans un projet de loi. Ha, ha, ha!
M. Gendron: Oui. Ha, ha, ha! Moi aussi, j'ai de la misère
avec ça.
M. Ryan: Est-ce que vous y tenez absolument?
M. Saindon (Yves): En fait, c'est par concordance encore une
fois. C'est déjà prévu que toutes les communications entre
le conseil ou le comité exécutif et les fonctionnaires se font
par l'entremise du secrétaire général.
Mme Cousineau (Léa): C'est une concordance.
M. Gendron: En tout cas. C'est beau.
M. Ryan: On est prêts à le voter passivement.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
110.27 est adopté?
Mme Loiselle: Ha, ha, ha! Adopté. M. Gendron:
Adopté sans chaleur. Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Charbonneau): Alors, j'appelle l'article
110.28.
Les commissions permanentes du conseil
M. Ryan: Regardez, M. le Président, avant que nous
abordions 110.28, juste un mot sur l'ensemble du chapitre qui traite des
commissions. Moi, à vrai dire, j'ai une difficulté. L'ensemble du
chapitre me convient, puis je l'exprimerai à propos de chaque article,
mais ici on ne prévoit pas, non plus, la tenue d'un minimum de
réunions pendant une période d'une année. Il me semble
que, si on se donne la peine de constituer juridiquement ces commissions du
conseil, il faudrait au moins avoir la garantie que chacune se réunira
au moins trois fois dans l'année.
(Consultation)
M. Ryan: Très bien. On peut réserver cette remarque
pour 110.38, dans l'espoir qu'on nous soumettra, quand nous serons rendus
là, une proposition d'amendement.
Une voix: II est déjà fait. M. Ryan: II est
fait déjà? Très bien. (Consultation)
M. Ryan: Sur les commissions, évidemment, dans les
attributions, là, à 110.48, j'aurai une remarque à faire
qui rejoint un petit peu ce qu'on a discuté jusqu'à maintenant.
Mais, dans l'ensemble, je suis prêt à procéder article par
article, moi, en tout cas.
Le Président (M. Charbonneau): Alors..
Mme Cousineau (Léa): Peut-être, M. le
Président...
Le Président (M. Charbonneau): Mme Cousineau.
Mme Cousineau (Léa): Oui. Je veux simplement faire
remarquer que, dans le cas des commissions permanentes, à toutes fins
pratiques, c'est l'introduction, dans la charte, des règlements
actuellement en vigueur. Donc, c'est l'inscription dans la charte de
l'expérience déjà acquise du conseil depuis 1987, à
quelques différences, là, qu'on pourra... Et ça s'inspire
de façon générale des commissions permanentes de la
Communauté urbaine. Et j'ajouterais... Bon, je pense que, pour
l'instant, on peut y aller article par article.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest, vous avez des commentaires?
M. Gendron: Ah...
Le Président (M. Charbonneau): Pas pour le moment?
M. Gendron: Vous êtes où, là?
Le Président (M. Charbonneau): Je suis à...
Une voix: II est ici.
M. Gendron: Non. Ça, je m'en doute.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Charbonneau): On est à l'article.
..
M. Gendron: Ah! 110.28?
Le Président (M. Charbonneau): ...110.28.
M. Gendron: Non, non, je n'ai pas de commentaires.
Création et composition
Le Président (M. Charbonneau): J'appelle l'article
110.28.
M. Ryan: Adopté. M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté? L'article
110.29.
M. Ryan: Adopté. M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): J'appelle l'article
110.30.
M. Gendron: Adopté. M. Ryan: Adopté.
Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Alors,
l'article 110.30 étant adopté, j'appelle l'article 110.31.
M. Ryan: Adopté.
M. Gendron: À 110.31je suis encore
làj'aurais aimé une explication. «Le conseil peut
remplacer, quand bon lui semble, tout membre d'une commission», je trouve
ça un peu court. Y a-t-il une explication? Vous ne trouvez pas que
ça ne donne pas bien, bien, encore là, de vigueur, puis de
crédibilité à l'institution des commissions? Ha, ha, ha!
Tu sais, on fait une phrase, on dit: Ce n'est pas grave, le conseil peut
remplacer quand bon lui semble. Les motifs, ça ne m'intéresse
pas, je ne veux rien savoir.
Mme Cousineau (Léa): Bien, c'est le conseil qui les a
nommés, puis ils sont nommés sans limite...
M. Gendron: Je le sais!
Mme Cousineau (Léa): ...dans la durée. Donc,
là-dessus, on...
M. Ryan: Ils sont nommés pour un mandat de deux ans.
Mme Cousineau (Léa): Deux ans. Je m'excuse. C'est vrai.
Ça va, je m'excuse.
M. Ryan: C'est ça qui fait curieux, s'il y a un mandat de
deux ans, qu'on puisse le résilier en tout temps.
M. Gendron: Admettez-vous que ça ne fait pas rien que
curieux, ça ne fait pas bien, bien crédible? Moi, je serais
membre de cette commission-là, puis je dirais: Écoutez...
M. Ryan: Ha, ha, ha!
Mme Cousineau (Léa): Mais, écoutez, les mandats
sont de deux ans, ce qui est nouveau par rapport à notre
règlement actuel. Notre règlement actuel n'indiquait pas de
limite de temps et, donc, il y avait cette prévision qu'on pouvait
changer. Mais, à ce moment-là, moi...
M. Ryan: Vous seriez prêts à le laisser tomber?
Mme Cousineau (Léa): ...à moins que M. le ministre
en ait, je n'ai pas de problème à...
Une voix: Le retirer. M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: On n'aura pas d'objection à ce que vous le
retiriez. Ha, ha, ha!
M. Gendron: Pas moi, en tout cas.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 110.31 est
retiré.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): J'appelle l'article
110.32.
Mme Cousineau (Léa): C'est parce que je m'excuse,
monsieur, le 110.31, effectivement, on peut le retirer, je n'ai pas de
problème. Par ailleurs, il y a une disposition que nous n'avons pas. Si
un membre d'une commission, de façon systématique, s'absente
d'une commission, il peut nuire considérablement aux travaux d'une
commission, à la constitution du quorum, et on n'a actuellement aucun
moyen de le remplacer; que sa démission volontaire. Et cet article
visait à pouvoir libérer les commissions de membres inactifs.
Cela dit, il y a d'autres façons de le faire, et c'est le motif
qui était visé. Je me demande s'il ne faudrait pas ajouter
ailleurs qu'après x absences le conseil peut...
M. Ryan: Absolument. Ça, si vous voulez...
Mme Cousineau (Léa): ...considérer qu'il y a une
démission ou quelque chose comme ça, en remplacement. Je suis
d'accord avec vous, je n'aime pas le libellé. Il y a un
problème.
M. Ryan: Mme la présidente, dans les statuts du Parti
libéral du Québec, il y a une disposition qui prévoit
qu'un membre de l'exécutif d'une association locale qui n'a pas
été présent à trois réunions
consécutives sans raison suffisante débarque automatiquement. En
tout cas, on peut avoir... C'est une blague que je fais, là, mais on
peut facilement introduire une disposition à cette fin. Je pense que ce
serait une bonne chose.
Mme Cousineau (Léa): Parfait. Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, je comprends que
l'article 110.31 est toujours retiré.
Des voix: Oui.
Une voix: Attendez. On pourrait le...
Mme Cousineau (Léa): On pourrait le suspendre pour le
remplacer éventuellement.
Une voix: Pour le remplacer.
M. Gendron: Non, mais regardez...
Mme Cousineau (Léa): Celui-là est retiré,
c'est sûr, là.
M. Gendron: Non, non, mais, M. le Président...
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. C'est que tantôt vous aviez
indiqué, à un moment donné, que les règlements de
régie interne pour les conseils d'arrondissement étaient
déterminés par l'exécutif. J'en suis convaincu. Je m'en
rappelle. Alors, là, je suis convaincu que c'est facile de trouver une
clause où, à un moment donné, on va parler des
règlements de régie interne des commissions.
Mme Cousineau (Léa): Oui.
M. Gendron: Bon! Bien, alors, là, dans les
règlements de régie interne des commissions, vous ajouterez une
disposition disant: Bon, bien, tout membre qui s'absente plus de trois
puis vous déciderez ce que vous voulez, ça, ça a du bon
sens séances se voit exclu automatiquement.
M. Ryan: Ça pourrait être 110.31 reformulé,
hein?
Une voix: Non. Non, ça va être au niveau des...
M. Gendron: Non. C'est qu'on peut le trouver ailleurs, M. le
ministre...
Une voix: Par règlement.
M. Gendron: ...quand on va parler des règlements de
régie interne.
M. Ryan: Mais, ici, on pourrait modifier 110.31 facilement pour
dire exactement ça.
M. Gendron: Tout à fait. Une voix: Exactement.
M. Ryan: II me semble que ça ne serait pas difficile.
Mme Cousineau (Léa): La démission est
déjà prévue dans le texte de loi.
M. Ryan: Oui. C'est correct. Très bien. M. Gendron:
On dit que ça revient. M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, j'appelle l'article
110.32.
M. Ryan: Pas de problème. Adopté. M. Gendron:
Oui. Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 110.32 est
adopté. Nous en sommes à l'article 110.33.
M. Ryan: Je n'ai pas difficulté à 110.33; je pense
que deux ans, c'est raisonnable. Ça permet de corriger le tir en cours
de mandat. Je pense que ce n'est pas mauvais.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
110.33 est adopté? Adopté. J'appelle l'article 110.34.
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
110.34 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): J'appelle l'article
110.35.
M. Ryan: 110.35, adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté?
Une voix: Oui.
M. Gendron: Oui, adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, j'appelle l'article
110.36.
M. Ryan: Oui, oui. Ça, il n'y a pas de problème,
non plus. Adopté.
M. Gendron: Pas de problème. Adopté. (17
heures)
Le Président (M. Charbonneau): L'article 110.36 est
adopté. J'appelle l'article 110.37.
Assemblées M. Gendron: Adopté. (Consultation)
M. Ryan: À 110.38, il n'y a rien qu'une chose qui me
fatigue, c'est...
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre, excusez.
Est-ce que 110.37 est adopté, M. le ministre?
M. Ryan: Oui, adopté. C'est sujet à...
Le Président (M. Charbonneau): Alors, j'appelle
110.38.
M. Ryan: ...une proposition d'amendement concernant le nombre
minimum de réunions, hein? Vous l'avez ici?
Une voix: Ça s'en vient.
M. Ryan: Ça s'en vient? O.K. À propos de 110.38...
Avez-vous appelé 110.38?
Le Président (M. Charbonneau): Oui. J'ai appelé
110.38.
M. Ryan: Très bien. J'ai eu une difficulté à
propos de...
(Consultation)
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que vous voulez que
j'en fasse lecture, de la modification, M. le ministre?
M. Ryan: Oui, oui.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 110.38,
introduit par l'article 2 du projet de loi 271, est modifié par
l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant: «Les
assemblées d'une commission ont lieu au moins trois fois par
année.» Alors, M. le ministre.
M. Ryan: Oui, l'amendement ne crée pas de problème
dans mon esprit. Ça va très bien. Je suis prêt à
adopter l'amendement.
M. Gendron: Moi, j'ai juste une vérification avant,
là. Qu'est-ce que ça représente par rapport à la
pratique?
Mme Cousineau (Léa): Les commissions font au minimum...
Elles doivent nécessairement adopter leur plan de travail, elles doivent
nécessairement adopter un bilan et elles doivent nécessairement
siéger sur le budget qui les concerne. Donc, en partant, on en a au
moins trois et il s'en ajoute. La moyenne est plus, dépendant des
commissions, de quatre à huit par année.
M. Ryan: O.K. On n'a pas de problème.
Mme Cousineau (Léa): Donc, à trois, c'est un
minimum.
M. Ryan: La seule chose qui fait défaut dans cet
article-là, selon moi, «Les assemblées d'une commission
sont convoquées par le secrétaire, à la demande du
président ou, en cas d'absence, d'incapacité ou de refus du
président, à la demande du vice-président.»
Là, je reviens avec l'idée qu'on a brassée plus tôt
d'une majorité de membres de la commission ou d'un minimum de trois
membres, je ne sais pas. Le président et le vice-président, ils
sont nommés, tous les deux, sur la recommandation du maire, par le
conseil. Il peut arriver qu'ils soient de connivence pour dire: À cette
commission-là, il y a une majorité de l'opposition qui est
là, on a eu des défections et tout ça, on aime autant
qu'ils ne se réunissent pas. Et là, si c'est seulement dans les
mains du président et du vice-président, c'est un petit peu
arbitraire. Il faudrait qu'il soit un peu plus large, que, si un certain nombre
de membres de la commission demandent qu'elle se réunisse, bien,
«for God's sake», elle puisse se réunir. Vous ne trouvez
pas? Là, c'est une commission, surtout, c'est moins qu'un conseil
d'arrondissement.
Mme Cousineau (Léa): C'est-à-dire que c'est une
commission qui doit faire rapport sur un objet de consultation. Elle
préside à une consultation publique soit sur un projet de
politique ou sur un règlement. Donc, normalement, ses objets... Ou elle
est mandatée par le conseil. Le conseil doit adopter le plan d'action
d'une commission. Donc, c'est à l'intérieur de ce
mandat-là général que le conseil donne que les commissions
siègent. Elles doivent donc siéger dans ce contexte-là.
Maintenant, tous les membres de la commission sont nommés par le
conseil, tous, pas seulement le président et le vice-président,
mais on peut prévoir que la majorité des membres d'une commission
pourrait convoquer, mais elle devrait convoquer sur un objet prévu
à son plan de travail.
M. Ryan: C'est entendu. Tout le reste demeure, mais, si... En
tout cas, je trouve que... Parce que d'habitude, on met ça dans les
dispositions de cette nature-là. Un comité s'appartient, il
n'appartient pas à son président ou à son
vice-président. Ça va, ça? Vous allez faire une petite
proposition d'amendement.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre, j'ai
déjà proposé un amendement, j'ai fait la lecture
d'un amendement au 110.38. Est-ce que je comprends qu'il va y en avoir
un deuxième au 110.38?
M. Ryan: C'est ça.
Le Président (M. Charbonneau): Alors...
M. Ryan: Celui-ci a été adopté
tantôt.
Le Président (M. Charbonneau): Non. Il n'est pas encore
adopté.
Mme Cousineau (Léa): Ou, à défaut, par la
majorité des membres de la commission.
M. Ryan: Oui, il a été adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Non, je... On peut
l'adopter immédiatement, là.
M. Ryan: O.K.
Mme Cousineau (Léa): On dirait, à ce
moment-là: À la demande du président; en cas d'absence,
d'incapacité ou de refus du président, à la demande du
vice-président ou, à défaut, par la majorité des
membres de la commission.
M. Ryan: C'est ça: ou, à défaut, à la
demande d'une majorité des membres de la commission. Il va nous arranger
ça. Ce qui serait le mieux, c'est: À la demande du
président ou, en cas d'absence...
Mme Cousineau (Léa): Si ni l'un ni l'autre ne le fait.
C'est important de garder la préséance de convocation au
président, puis au vice-président. Et, si eux ne le font pas,
là, après ça, la majorité...
Une voix: C'est ça.
Mme Cousineau (Léa): ...mais pas à la place du
président. C'est dans ce sens-là, le défaut.
M. Ryan: Ils vont nous en écrire un qui traduit ça
dans leur langage.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous allons laisser
en suspens la modification de l'article 110.38 et nous reviendrons tantôt
avec un amendement plus complet. Alors, il y aurait lieu, à ce
moment-là, de retirer immédiatement l'amendement que j'ai
expliqué tantôt, pour revenir avec un plus complet tantôt.
Alors, l'amendement à l'article 110.38 est retiré. J'appelle
maintenant l'article 110.39.
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Nous avons une modification
à l'article 110.39...
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): ...qui se lit comme suit:
L'article 110.39, introduit par l'article 2 du projet de loi 271, est
modifié par l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant:
«Cet avis est donné au moins deux jours juridiques francs avant
l'assemblée.» Alors, est-ce que la modification à l'article
110.39 est adoptée?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article 110.39
est adopté tel qu'amendé?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): J'appelle l'article
110.40.
M. Ryan: Je pose juste une question. Est-ce que c'est vraiment
nécessaire d'avoir ça dans la loi?
Mme Cousineau (Léa): Surtout si on donne un pouvoir de
convocation à une majorité des membres, il faut s'assurer
qu'aucun membre du conseil ne soit obligé de choisir entre deux
instances.
M. Ryan: Je comprends ça.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 110.40 est
adopté. J'appelle 110.41.
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): J'appelle 110.42.
M. Ryan: Adopté. M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. J'appelle
110.43.
M. Gendron: Oui. M. Ryan: Ça va.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 110.43 est
adopté. L'article 110.44.
M. Ryan: Adopté. M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. L'article
110.45.
M. Ryan: Adopté. M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. L'article
110.46.
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté?
M. Gendron: Adopté. C'est la suggestion que je faisais. Je
trouvais que ce serait une belle place pour le dire: «Le conseil peut,
par règlement, adopter les règles de régie interne d'une
commission», parce que c'est là que je dis que vous vous donnez le
pouvoir d'adopter les règles de régie interne d'une commission.
Dans les règles de régie interne d'une commission, tout bon
organisme prévoit ce qui se passe pour quelqu'un qui ne fait pas ce
qu'il doit faire. Donc, alors, au lieu d'avoir un article 110.31 qui dit: II
peut remplacer quand bon lui semble, vous venez de vous indiquer que, par vos
règles de régie interne, par règlement, vous
prévoirez ça, le comportement de quelqu'un qui est
délinquant trop souvent par rapport à la fréquence de sa
présence aux réunions.
Une voix: II faut que ça aille dans la loi.
M. Gendron: Bien, avec: «Le conseil peut, par
règlement, adopter les règles de régie interne d'une
commission», ça va être défini.
Mme Cousineau (Léa): Ce n'est pas de la régie
interne, ça.
M. Gendron: Oui. Il faut que ce soit dans la loi. Ça ne me
dérange pas.
Mme Cousineau (Léa): Ça a l'air que les avocats
disent la même chose.
M. Gendron: Ah bien, là! Il y a quelque chose qui ne
marche pas si les avocats disent la même chose! Ils sont sûrement
payés par la fonction publique. Ha, ha, ha! Dans le privé, ils ne
disent pas la même chose. (17 h 10)
Le Président (M. Charbonneau): Alors...
M. Gendron: Non, trêve de plaisanterie, on l'avait dit
tantôt. Je pense que c'est le libellé. On trouvera quelque chose
à quelque part.
Pouvoirs et attributions des commissions
permanentes
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous en sommes
à l'article 110.47.
M. Ryan: Adopté. M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. J'appelle
110.48.
M. Gendron: Ça va. M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Ça va?
Adopté. L'article 110.49.
M. Ryan: Adopté. M. Gendron: Ça va.
Le Président (M. Charbonneau): Ça va?
Adopté. L'article 110.50.
M. Ryan: Adopté. M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. J'appelle
110.51.
M. Ryan: Adopté. M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. J'appelle
110.52.
(Consultation)
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
110.52 est adopté?
M. Ryan: Adopté. M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 110.53.
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. L'article
110.54.
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. J'appelle
110.55.
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Alors,
nous allons suspendre l'adoption de l'article 2 dans son entier
parce qu'il y a plusieurs articles qui ont été suspendus à
l'intérieur de l'article 2 pour y revenir un peu plus tard.
M. Ryan: Oui. M. Gendron: Attends un peu. M. Ryan:
On peut continuer. M. Gendron: L'article 110.55...
(Consultation)
Le Président (M. Charbonneau): Oui. Alors, est-ce qu'on
est prêts pour l'article 3?
M. Ryan: J'en propose l'adoption. M. Gendron: Juste une
seconde. (Consultation)
M. Gendron: O.K. Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 3 est
adopté. L'article 4.
M. Saindon (Yves): L'article 4 est retiré.
Mme Cousineau (Léa): En concordance avec l'autre
retrait.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 4 est
retiré.
Mme Cousineau (Léa): L'article 5...
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous en sommes
à l'article 5.
Mme Cousineau (Léa): Retiré.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 5 subit le
même sort. L'article 5 est retiré. Alors, ici, M. le ministre,
j'ai un amendement visant à insérer l'article 5.1, est-ce que
c'est...
Vente des immeubles en recouvrement des taxes
foncières
M. Gendron: Comment on fait un 5.1 avec un 5 retiré?
Le Président (M. Charbonneau): Oui, c'est... Il va falloir
renuméroter.
M. Ryan: Ici, il s'agit, si j'ai bien compris, des ventes pour
taxes, là, pour défaut de payer des taxes, hein?
M. Saindon (Yves): Exactement. Il s'agit de la tarification
liée aux frais de vente pour taxes.
M. Ryan: Correct, ça. Et de pouvoir l'établir
suivant des catégories d'immeubles que déterminera le conseil.
Là, c'est le comité exécutif qui détermine tout
ça?
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 5.1 va
devenir l'article 5.
M. Saindon (Yves): Oui. Actuellement, la tarification est
établie par le comité exécutif en vertu des dispositions
actuelles.
M. Ryan: C'est parce que, selon les catégories
d'immeubles, nous préférons, en général, que ce
soit le conseil qui détermine ça.
M. Saindon (Yves): Écoutez, à cet
égard-là, on n'a pas d'objection à ce que le comité
exécutif établisse le tarif en fonction des catégories
d'immeubles qu'aura déterminées le conseil.
M. Ryan: C'est ça. Ça, je pense que c'est... Ha,
ha, ha! Très bien. Vous en aviez discuté avant et vous
étiez arrivés à la même conclusion. Trois points de
vue qui convergent donnent généralement une conclusion solide.
C'est ce qu'on a discuté hier, d'ailleurs, vous vous rappelez, à
propos d'un exemple comparable. Pardon?
(Consultation)
M. Ryan: Vous en faites des copies, très bien.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, je vais en faire la
lecture. Alors, je vais faire la lecture de l'amendement visant l'insertion de
l'article 5.1.
Le projet de loi 271 est modifié par l'insertion, après
l'article 5, du suivant: 5.1 L'article 892 de cette charte, modifié par
l'article 473 du chapitre 72 des lois de 1979, l'article 16 du chapitre 59 des
lois de 1983, l'article 43 du chapitre 111 des lois de 1987 et par l'article 41
du chapitre [...] des lois de 1993, est de nouveau modifié par le
remplacement de la première phrase du deuxième alinéa par
ce qui suit: «Le comité exécutif détermine le tarif
des frais de vente. Ce tarif peut être établi sur la base, soit
d'un prix uniforme pour chacun des immeubles, soit d'un prix variable selon les
catégories d'immeubles que le conseil détermine par
règlement, soit sur la base d'un taux fixe ou variable selon les
catégories d'immeubles que le conseil détermine par
règlement, ou soit sur la base de toute combinaison de l'un ou de
l'autre de ces critères.
Toutefois, ce tarif ne peut excéder, pour chacun des immeubles,
un montant en capital équivalant à 5 % de la dette
réclamée.»
Alors, nous suspendons pour quelques minutes, M. le ministre, s'il vous
plaît.
(Suspension de la séance à 17 h 18)
(Reprise à 17 h 19)
Le Président (M. Charbonneau): Nous reprenons nos travaux.
Alors, est-ce que l'amendement visant à introduire l'article 5.1 est
adopté?
M. Gendron: Adopté. M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Alors,
l'amendement visant à introduire l'article 5.1 est adopté. Nous
en sommes maintenant à l'article 6. Oui, j'ai ici une demande de
modification. Les articles 6, 7 et 8 du projet de loi 271 sont
retirés.
M. Ryan: D'accord. (17 h 20)
Le Président (M. Charbonneau): Alors, les articles 6, 7 et
8 sont retirés. Nous en sommes maintenant à l'article 9.
Composition de la Cour municipale
M. Ryan: M. le Président, si vous me permettez, à
propos de l'article 9 et de l'article 10, je voudrais simplement faire une
remarque générale. J'ai été un petit peu
étonné quand j'ai vu qu'il était question de nommer un
juge en chef adjoint à la Cour municipale de Montréal. J'ai eu
l'occasion d'en causer avec Mme Cousineau et nos conseillers. Après
avoir écouté les représentations qu'on m'a faites, je
trouve que la proposition est judicieuse, parce que nous avons une cour
municipale à Montréal... Combien y a-t-il de juges permanents,
est-ce que c'est 16 ou 20?
Une voix: Seize.
M. Ryan: Seize, et, si le juge en chef est absent pour une raison
ou l'autre, il n'y a personne qui peut exercer l'autorité pendant ce
temps-là. Je pense qu'il y a un besoin de continuité dont on doit
tenir compte et, par conséquent, moi, en ce qui touche le gouvernement,
je n'ai pas du tout d'objection à l'addition de la fonction de juge en
chef adjoint, estimant que ce serait de nature à améliorer le bon
fonctionnement de la Cour municipale de Montréal.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que la
modification à l'article 9 est adoptée?
M. Ryan: Adopté. (Consultation)
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'amendement
à l'article 9 étant adopté, est-ce que l'article 9, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté, nous en
sommes maintenant à l'article 10. Nous avons une modification, M. le
ministre, à l'article 10. Voulez-vous que j'en fasse la lecture?
Non?
M. Ryan: Je pense qu'on peut vous en dispenser, M. le
Président, on peut vous en dispenser. C'est un corollaire de ce qui a
été adopté à l'article 9 et, de mon
côté, moi, je suis prêt à l'adopter.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que
l'amendement à l'article 10 est adopté?
M. Ryan: Adopté. M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Est-ce que
l'article 10, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Articles en suspens
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous allons
maintenant revenir...
(Consultation)
M. Ryan: Est-ce que, sur les conseils d'arrondissement, les
propositions qui restaient à présenter sont prêtes? Si
elles sont prêtes, on pourrait peut-être disposer de
celles-là pour commencer, M. le Président...
Le Président (M. Charbonneau): Oui, alors, c'est
dans...
M. Ryan: ...et prendre 0.1 après.
Le Président (M. Charbonneau):...l'article 2, m. le
ministre.
M. Ryan: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous avons cinq
articles en suspens dans l'article 2.
M. Ryan: Allez-y.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, le premier article
que nous avions suspendu était le 110.5. Alors, nous n'avons pas
de...
M. Ryan: Étant donné les autres modifications qui
sont envisagées, celui-ci me créerait moins de problèmes
dans le contexte modifié où fonctionneraient les conseils
d'arrondissement.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
110.5 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Nous en
sommes maintenant...
M. Ryan: II faut être gentil.
Le Président (M. Charbonneau): ...à l'article 110.7
où une modification est introduite...
M. Ryan: Six fois par année. On en donne plus que nous en
souhaitions.
Le Président (M. Charbonneau): Vous voulez que j'en fasse
la lecture?
M. Ryan: Pas nécessaire. Non, nous l'avons. Moi, ça
va. C'est eux autres qui l'ont indiqué, six; ils trouvent que c'est
déjà en deçà de ce qui se produira. Très
bien. Pas de problème. Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'amendement
à l'article 110.7 est adopté?
M. Gendron: Un petit instant. C'est adopté, mais je suis
un peu surpris. Tantôt, je voulais en faire juste une ou l'autre, moins
«glamour», moins tendue, moins ci, moins ça, et ça
coûtait cher. Et là on va en faire six. Alors, bravo pour votre
beau programme!
Mme Cousineau (Léa): On en fait 10 par année,
monsieur!
M. Gendron: Je le sais. Je le sais, je n'ai pas de trouble avec
ça. Je fais juste illustrer. C'est les réunions commandées
par l'exécutif. Alors, vous dites: II va y en avoir plus que trois ou
six. On est là, parfait. Adopté. Ça ne va pas plus loin.
On est là, parfait. Adopté.
Mme Cousineau (Léa): II y a suffisamment d'objets.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'amen- dement
à l'article 110.7 étant adopté, est-ce que l'article
110.7, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Maintenant,
nous en sommes à 110.10. Nous avons une modification... À 110.9,
pardon. Excusez. Nous avions suspendu 110.9.
M. Ryan: Adopté, 110.9.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article 110.9
est adopté?
M. Gendron: Oui, oui. Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Nous
arrivons à 110.10. Nous avons une modification.
M. Gendron: II n'y a pas de modification. Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'amendement
à 110.10 est adopté?
M. Ryan: II est adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article
110.10, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Nous passons
maintenant à on m'en a remis un ici 110.23. Nous en sommes
maintenant à 110.23.1.
M. Ryan: Moi, ça me convient très bien, cette
formulation-ci. Je suis volontiers disposé à l'adopter. Juste une
petite explication: Pourquoi c'est le comité exécutif
plutôt que le conseil, dans ce cas-ci? C'est une recommandation sur un
sujet concernant l'arrondissement.
Mme Cousineau (Léa): Déjà, l'ordre du jour
du conseil est entièrement constitué par l'exécutif.
M. Ryan: O.K. Très bien.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'insertion de
l'article 110.23.1 est adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Nous en
sommes à l'article 110.31, article qui avait
effectivement été retiré et qui, maintenant, est
remplacé. l'article 110.31, introduit par l'article 2, est
remplacé par le suivant: «110.31 Le conseil peut remplacer un
membre d'une commission qui a fait défaut d'assister à trois
assemblées consécutives de cette commission.»
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de Rimouski.
M. Tremblay (Rimouski): Pourquoi vous n'inscrivez pas
là-dedans: qui a fait défaut d'assister sans motif valable? Il me
semble. Parce que, là, il peut arriver des motifs valables.
Une voix: C'est vrai.
Mme Cousineau (Léa): En mettant «le conseil
peut», ça renvoie au jugement du conseil.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre. (17 h
30)
M. Ryan: C'est un pouvoir qui est donné au conseil. De
toute manière, il sera appelé à se prononcer sur la
validité des motifs. Je pense qu'en le mettant comme ça ça
veut dire que ça prendra des motifs valables.
Une voix: II vient cinq minutes et il veut mettre le trouble.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Charbonneau): On vous remercie, M. le
député de Rimouski, de l'effort soutenu.
M. Tremblay (Rimouski): Comme nous sommes en régime
démocratique, M. le Président, nous allons voir à ce que
la démocratie soit respectée dans...
Le Président (M. Charbonneau): Je vous rappelle, M. le
député de Rimouski, que votre temps de parole est
révolu.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
110.31 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Nous en
sommes maintenant à l'article 110.38.
M. Ryan: À 0.1, je pense que...
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous avons un
amendement. L'article 110.38, introduit par l'article 2 du projet de loi 271,
est modifié: 1° par l'insertion, à la troisième ligne,
après le mot «vice-président», des mots «ou de
la majorité des membres de cette commission»; 2° par
l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant: «Les
assemblées d'une commission ont lieu au moins trois fois par
année.»
Alors, est-ce que la modification à l'article 110.38 est
adoptée?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article
110.38, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous sommes
prêts à adopter l'article 2, tel qu'amendé. Est-ce que
l'article 2, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, on en est à
l'article 1. M. le ministre, nous en sommes à l'article 1.
Dispositions relatives au stationnement
et au Centre d'expertise et de recherche en
infrastructures urbaines
M. Ryan: Oui. Avant que les propositions de modification nous
arrivent, je pense qu'on peut indiquer tout de suite en quoi elles
consisteront, faisant suite aux discussions que nous avons eues ce matin
à cet égard. Tout d'abord, là, je pense qu'il est compris
et convenu qu'il y aura un rapport de cet organisme, Stationnement de
Montréal, qui sera soumis annuellement au comité exécutif,
puis ensuite présenté au conseil municipal, qui sera, par
conséquent, public, auquel tout le monde aura accès.
Deuxièmement, il est convenu également que les pouvoirs de
vérification qui sont dévolus au vérificateur de la ville
de Montréal pourront être exercés par lui à propos
de l'activité de cet organisme, s'il le juge nécessaire. C'est
une autre garantie de... Je m'excuse, je ne veux pas trahir ce que... Alors, il
y aura une modification qui traite du rôle du vérificateur
général de la ville.
Et il y aura une troisième modification qui traitera de la
caution pouvant aller jusqu'à un montant maximal de 40 000 000 $ que la
ville sera habilitée à donner lors de la transaction qui
confirmera tout ceci. Là, il sera ajouté une modification
indiquant que cette caution sera donnée avec l'autorisation du ministre
des Affaires municipales, parce qu'il faudra un acte juridique pour confirmer
tout ceci. Là, on nous a donné des indications, mais nous ne les
avons pas dans le projet de loi.
Et il faut qu'il y ait une vérification quelque part pour qu'on
soit sûrs que ce qui va arriver soit ce qui nous a été dit.
Cette garantie viendra de l'autorisation qui devra être accordée
par le ministre des Affaires municipales.
Je pense qu'avec ces éléments-là, en ce qui touche
le ministre des Affaires municipales, il est volontiers disposé à
favoriser cette expérience, je pense, qui peut être très
intéressante. Je suis, personnellement et en tant que ministre,
très heureux de voir les rapports de collaboration qui pourront
s'établir en vertu de cette disposition entre la Chambre de commerce du
Montréal métropolitain et la ville de Montréal. La Chambre
de commerce a joué, depuis un temps immémorial, un rôle
capital dans l'évolution de la métropole. Moi, je la connais
depuis un nombre d'années que je n'oserais pas identifier ici. J'ai
suivi son évolution à travers toutes ces années et je
pense qu'on peut dire qu'à travers des périodes de
difficultés comme en connaissent tous les organismes elle a
conservé, à travers les années, une vigueur remarquable.
Elle demeure toujours à l'avant-garde de bien des projets, de bien des
modifications. Ses rapports avec le gouvernement ont toujours été
empreints de collaboration par-delà les différences de
partis.
Ça fait que je suis bien heureux de cet arrangement et, si
l'arrangement pouvait produire des revenus qui permettront d'assurer une base
financière plus solide à la Chambre de commerce aussi je
ne veux pas rêver, mais les données qu'on nous présente
permettent de croire que c'est tout à fait plausible je pense que
ce sera une contribution en même temps de la ville de Montréal et
de l'Assemblée nationale à la pérennité de l'action
de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Alors, je
suis très heureux de tout ceci. Je pense que les précisions que
nous avons discutées, qui feront l'objet des propositions de
modification devant nous être soumises d'une minute à l'autre,
sont de nature à donner encore plus de garanties de solidité
à l'arrangement.
M. Gendron: Sur le fond, on avait eu l'occasion de
l'apprécier. J'ai l'impression, à partir du moment où la
ville moi, c'était le point qui me chatouillait le plus
demeure complètement responsable de la réglementation des usages
et ainsi de suite, que le législateur favorise ou facilite
l'expérience que la Chambre de commerce du Grand Montréal veut
faire, c'est intéressant.
J'avais eu l'occasion de les rencontrer, en dehors du projet de loi,
antérieurement ils étaient venus nous expliquer ça
avec ma collègue de Hochelaga-Maisonneuve, Mme Louise Harel, qui
était présente et d'autres collègues députés
qui sont imprégnés de ce souhait et de cette espèce de
consensus auxquels sont arrivées la ville et la Chambre de commerce de
regarder ça. D'autant plus qu'il semble que vous pouvez le faire avec un
modeste bénéfice, et tant mieux s'il est de moins en moins
modeste puisqu'il vous permettra, éventuellement, de faire la promotion
du développement économique. Alors, je pense qu'on ne peut pas ne
pas souscrire à d'aussi nobles objectifs.
Moi, je n'avais pas beaucoup de difficultés avec ça.
À partir du moment où, ce matin, on a eu l'occasion de fouiller
un peu le modèle financier prévu, les garanties qui sont
données aux travailleurs ou aux personnes concernées, la
sécurité quant aux éventuels usagers du système,
qui fait qu'ils auront besoin ou qu'ils seront sanctionnés par vous
autres dépendamment de leur comportement, je n'ai pas de
difficulté avec ces choses. Je suis prêt à le regarder, en
termes d'adoption finale d'articles. Si les trois difficultés qu'on
voyait ont été aplanies, tant mieux, et je souhaite
sincèrement que l'expérience soit heureuse, concluante. Il s'agit
là de quelque chose qui pourrait, éventuellement, être
exportable ailleurs.
De toute façon, j'étais content de vous entendre, ce
matin. Je pense que c'était M. Magnan qui disait que, contrairement
à ce qu'on pourrait penser, on ne taille pas complètement dans le
neuf. Surtout en Europe, il y a beaucoup d'expériences comme ça
et ça fonctionne. Ça peut être intéressant de
l'adapter à notre réalité au niveau de la gestion du parc
immobilier du stationnement. Moi, j'espère que ce sera positif. Je vous
souhaite la meilleure des chances, parce que les garanties qu'on devait avoir
comme législateurs, il semble que la charte que l'on va modifier nous
les donne. Alors, dans ce sens-là, je ne peux que vous souhaiter bonne
chance et bon succès.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: Je pense bien, M. le Président, qu'on va vous
dispenser de donner lecture de tout ceci.
Le Président (M. Charbonneau): J'apprécierais.
M. Ryan: II y a un nouveau texte qui vous est proposé en
remplacement de celui que vous aviez à 0.1.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous avons une
modification, M. le ministre, visant à introduire les articles 0.1 et
0.2.
M. Ryan: L'article 0.1 porte sur le projet d'entente avec la
Chambre de commerce pour le stationnement, tandis que 0.2 porte sur la
participation de la ville de Montréal au Centre d'expertise et de
recherche en infrastructures. (17 h 40)
Le premier point des modifications, si les membres ont le texte devant
eux, c'est en bas, le dernier alinéa de la première page:
«Malgré la Loi sur l'interdiction de subventions municipales, la
ville peut également: «1° garantir, avec l'autorisation du
ministre des affaires municipales c'est ça qui est ajouté
la dette contractée, etc., jusqu'à concurrence d'un
montant maximal de 40 000 000 $.»
Et, en ce qui touche le rapport annuel, puis le rôle du
vérificateur des comptes, ça, c'est le dernier alinéa de
0.1 à la page 2. «L'article 732b et les deux premiers
alinéas de l'article 964f de la charte de la ville s'appliquent à
l'organisme avec lequel la ville conclut l'entente prévue au premier
alinéa.»
Ces articles donnent exactement les pouvoirs dont on parlait
tantôt.
Le Centre d'expertise et de recherche en infrastructures est un
organisme à caractère semi-public auquel participe, d'ailleurs,
le ministère des Affaires municipales également, qui a pour objet
de faire des recherches en vue de favoriser l'innovation dans les travaux
publics portant sur les choses municipales.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que la
modification visant l'insertion des articles 0.1 et 0.2 est adoptée?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Nous en
sommes maintenant à l'article 1. Nous avons une modification à
l'article 1.
Dispositions particulières au comité
exécutif
M. Ryan: Je pense que tout le monde a compris la portée de
l'article 1 en vertu duquel les dispositions relatives à des contraintes
et conditions relatives à l'octroi de contrats ne s'appliquent pas
«à un contrat de fourniture de matériel ou de
matériaux ou de fourniture de services pour laquelle un tarif est
fixé ou approuvé par le gouvernement du Canada ou du
Québec ou par un de ses ministres ou organismes, ni à un contrat
de fourniture de matériel conclu entre la ville et une autre corporation
municipale».
Puis, là, on précise et on change par «une autre
municipalité» plutôt que «corporation
municipale». C'est le changement que nous avons fait, ça, dans
notre législation générale. On précise le genre de
services dont il peut être question: «postaux, de
télécommunications, de distribution ou d'approvisionnement en
gaz». On va faire exception pour les contrats de déneigement. Avec
la clause comme elle est formulée ici, les contrats de
déneigement sont exclus. Voilà, M. le Président, la
portée de cette modification à l'article 1.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest, vous avez des commentaires? Alors, est-ce que la modification
à l'article 1 est adoptée?
M. (îendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article 1, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Nous avons
une modification visant l'insertion de l'article 10.1. Alors, le projet de loi
271 est modifié par l'insertion, après l'article 10, du suivant:
«10.1 L'article 0.1 n'a pas d'effet sur les contrats en vigueur [...] par
lesquels la ville a confié l'exploitation d'un parc de stationnement
à un tiers.»
Alors, est-ce que cet amendement visant l'insertion de l'article 10.1
est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
10.1 est adopté?
Des voix: Adopté.
M. Ryan: Oui. Oui, monsieur.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Alors, nous
en sommes à l'article 11. Est-ce que l'article 11 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Est-ce que
le préambule du projet de loi 271, Loi modifiant la charte de la ville
de Montréal, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que le titre du
projet de loi est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): À ce moment-ci,
j'aurais besoin d'une motion de renumérotation, évidemment. M. le
député de l'Acadie.
M. Bordeleau: Je fais la motion de renumérotation, M. le
Président.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que la motion de
renumérotation est adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'ensemble du
projet de loi, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Alors, pour
le mot de la fin, Mme Cousineau.
Remarques finales Mme Cousineau (Léa): M. le
Président, M. le
ministre, M. le représentant de l'Opposition, laissez-moi d'abord
vous remercier de la qualité du travail qui nous a permis d'adopter
aujourd'hui le projet qu'avait parrainé le député de
LaFontaine, soutenu par M. le ministre. Je suis personnellement ravie des
résultats et de la bonification qu'on a pu, ensemble, apporter au projet
qui a été déposé devant vous. Je vous remercie.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, Mme Cousineau. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. François Gendron
M. Gendron: Oui. Tout simplement, membres de la commission, Mme
Cousineau, ainsi que vos gens qui vous ont appuyée, soutenue, ainsi que
les gens qui sont venus exprimer leur point de vue, je suis content qu'il y ait
eu quelques intervenants qui soient venus nous indiquer des craintes qu'ils
avaient et que la plupart soient demeurés, ce qui leur a permis de voir
comment on fonctionne. C'est toujours intéressant d'apprendre que, dans
les commissions parlementaires, souvent, il y a un travail un petit peu plus
profitable et bénéfique que ce que vous voyez à la
période des questions.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Je suis obligé de le dire, parce que
présentement mon équipe est dans une tournée nationale.
Malheureusement, les travaux d'aujourd'hui m'ont empêché de
l'accompagner, mais j'ai eu l'occasion d'en faire et je vais avoir l'occasion
d'en faire d'autres. Je dis souvent aux gens: Au-delà de la
période des questions, il y a des travaux qui sont, des fois, importants
et significatifs. J'ai l'habitude de ces travaux en commission. Règle
générale, l'objectif, en tout cas, qui m'anime, vous l'avez vu,
c'est d'essayer d'améliorer les demandeurs. Et je pense que vous avez
là des dispositions qui vont permettre que les citoyens et les
citoyennes de la ville de Montréal puissent probablement s'impliquer un
peu plus, davantage dans la vie municipale de leur communauté par la
formule, en tout cas, d'arrondissement. On verra, au vécu, à
l'expertise, comment elle se développera, mais, si vous décidez
de la jouer sérieusement, je pense qu'il y a là une dimension
intéressante afin d'intéresser, à une échelle plus
petite, les citoyens qui vivent dans leur communauté, leur quartier. Et,
pour eux autres, ça va devenir un peu leur conseil municipal. Et, se
sentant plus proches de ces gens-là, ça risque que les
décisions qui vous arriveront plus haut et plus tard soient
collées davantage à la réalité de ces
gens-là, d'autant plus que vous y êtes très sensibles,
puisque ce seront vos représentants, là. Vous avez gardé
le pouvoir de nommer vos présidents et vice-présidents.
Alors, j'espère que la formule donnera des résultats
heureux. C'est ce que je vous souhaite, et ça m'a fait plaisir, moi, au
nom de l'Opposition officielle, de contribuer à l'amélioration du
projet de loi que vous avez sollicité. Merci.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre. (17
h 50)
M. Claude Ryan
M. Ryan: Merci beaucoup à tout le monde et à
vous-même, M. le Président, à Mme la secrétaire, au
personnel de la commission, aux députés des deux
côtés, en particulier le député d'Abitibi-Ouest pour
la vigilance empreinte d'ouverture avec laquelle il veille au cheminement des
projets de loi dans cette commission. Merci à Mme la présidente
du comité exécutif, aux personnes qui l'accompagnent
également, aux personnes qui sont venues aussi faire entendre leurs
points de vue, aux représentants de la Chambre de commerce du
Montréal métropolitain. Parce que nous avons tous à coeur
le bien de la métropole du Québec, la ville de Montréal,
qui est la ville numéro un du Québec, il faut se le dire en toute
vérité, en tout réalisme aussi. Si la locomotive est bien
équipée pour s'acquitter de sa fonction, il y a de bonnes chances
que l'ensemble du corps en bénéficie singulièrement.
Je pense que nous avons adopté des dispositions qui devraient
faciliter le bon fonctionnement d'un service vital, de tout le service de
stationnement public qui est très important, le fonctionnement des
institutions proprement politiques par l'addition de ces conseils
d'arrondissement et la confirmation juridique du mandat et des règles de
fonctionnement des commissions du conseil également. Je pense que
c'étaient des gros chapitres. Ça vient compléter un
exercice très substantiel que nous avions fait le printemps dernier.
Vous vous souvenez que le gouvernement vous avait dit de ne pas vous
décourager des retards qui étaient survenus, que ça
permettrait de compléter quand même l'oeuvre en
l'améliorant. Je pense que c'est ce qu'on peut constater, et je m'en
réjouis.
Alors, je remercie encore une fois les députés et les
représentants de la ville de Montréal. Merci beaucoup.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, M. le ministre.
Alors, la commission ayant rempli son mandat, ajourne ses travaux à
demain matin, le jeudi 17 février, à 9 heures.
(Fin de la séance à 17 h 52)