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(Dix heures dix minutes)
Élection du vice-président
Le Président (M. Garon): Je déclare la
séance de la commission ouverte. Alors, le premier mandat de la
commission, ce matin, c'est que la commission de l'aménagement et des
équipements se réunit afin de procéder à
l'élection du vice-président de la commission. Je rappelle la
procédure: selon l'article 135 du règlement, «le
président et le vice-président de chaque commission sont
élus à la majorité des membres de chaque groupe
parlementaire.»
Conformément à l'article 127 du règlement, la
commission de l'Assemblée nationale a déterminé, le 30
novembre 1993, que le poste de vice-président revenait à un
membre du groupe parlementaire formant le gouvernement. Alors, je suis
prêt à recevoir les candidatures au poste de vice-président
de la commission.
M. Maltais: On va proposer M. Michel Charbonneau...
Une voix: Le député de Saint-Jean,
M. Maltais: ...député de Saint-Jean, membre de la
commission depuis de nombreuses années.
Une voix: II fait bien ça.
Le Président (M. Garon): Est-ce qu'il y a d'autres
présentations, d'autres propositions?
Une voix: On ne lui fera pas d'opposition.
Le Président (M. Garon): II n'y aura pas
d'élection?
M. Maltais: Non, mais il va payer le souper ce soir!
Le Président (M. Garon): Ça aurait pu être
une bonne pratique. Je pensais qu'il y aurait une élection pour
pratiquer.
M. Thérien: On veut rajeunir le «staff»!
Le Président (M. Garon): Alors, le député de
Saint-Jean, M. Michel Charbonneau, est élu vice-président de la
commission de l'aménagement et des équipements. Je suspends
immédiatement cette séance afin d'en entreprendre une autre.
(Suspension de la séance à 10 h 11) (Reprise à 10 h
12)
Projet de loi 264
Le Président (M. Garon): Alors, je déclare la
séance ouverte maintenant pour un autre mandat de la commission, qui est
d'entendre les intéressés et de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi d'intérêt
privé 264, Loi modifiant la charte de la ville de Québec.
Mme la secrétaire, y a-t-il lieu d'annoncer des
remplacements?
La Secrétaire: Oui. Mme Bélanger
(Mégantic-Compton) est remplacée par Mme Loiselle (Saint-Henri)
et M. Tremblay (Rimouski) est remplacé par M, Borde-leau (l'Acadie).
Le Président (M. Garon): Alors, aujourd'hui, nous avons
uniquement comme mandat d'étudier la loi 264, modifiant la charte de la
ville de Québec. Est-ce qu'il y a des motions préliminaires? Il
n'y en a pas. J'invite le parrain du projet de loi, le député de
Taschereau... bien, non. Qui le remplace?
M. Lemieux: M. le député de Taschereau, M. le
député de Lévis, n'est pas ici.
Le Président (M. Garon): Non, je sais. C'est vous qui le
remplacez?
M. Lemieux: C'est ça, M. le député de
Lévis.
Le Président (M. Garon): Alors, j'invite M. le
député de Vanier à présenter le projet de loi.
M. Lemieux: Je vous remercie, M. le député de
Lévis. Alors, très brièvement, puisque j'ai dû
prendre connaissance de ce projet de loi en fin d'après-midi, hier. Le
projet de loi 264, Loi modifiant la charte de la ville de Québec, est un
projet de loi, comme vous pouvez le constater, qui contient environ 71
articles. C'est un projet de loi d'intérêt privé qui vient
modifier la charte comme telle.
Ce qu'on peut dire de ce projet de loi, M. le député de
Lévis, c'est que c'est un projet de loi qui est
très diversifié, qui est très varié. Vous
allez constater, à la lecture de ce projet de loi, qu'on y parle
à la fois d'emprunts, de pollution, de pistes cyclables. Et, lorsqu'on
regarde certains articles de ce projet de loi, on se rend compte qu'on donne
une possibilité à la ville de procéder sans soumission
à l'octroi de contrats pour la fourniture de logiciels, l'entretien de
systèmes informatiques. On parle aussi, à l'article 6,
d'indexation de 50 000 $ à 100 000 $ du montant à
partir duquel le fonctionnaire bénéficiant d'une
délégation de pouvoir d'autoriser une dépense doit faire
rapport au conseil.
Ce qu'on doit retenir de ce projet de loi, c'est non seulement sa
flexibilité, sa mobilité et sa diversification, mais je crois que
l'objectif de ce projet de loi, en tout premier lieu, est de permettre à
la ville d'en assurer, je dirais, une gestion plus efficace, plus efficiente et
avec beaucoup plus de flexibilité.
Alors, je vais laisser le soin, puisque j'ai pleine confiance en mon
collègue, le député d'Argenteuil et ministre des Affaires
municipales, le soin de bien vouloir expliquer aux membres de cette commission
le bien-fondé. ..
Le Président (M. Garon): Laissez faire, je vais diriger
les travaux de la commission.
M. Lemieux: Je m'excuse, M. le député de
Lévis.
Le Président (M. Garon): Alors, je vous ai demandé
de présenter votre point de vue. Pour le reste, je vais le faire
moi-même.
M. Lemieux: Je m'excuse, M. le député de
Lévis. Alors, je vais laisser le soin maintenant à la
présidence de bien vouloir jouer son rôle, M. le
député de Lévis...
Le Président (M. Garon): Merci.
M. Lemieux: ...et je vous remets la parole.
Le Président (M. Garon): Je vous remercie. Alors, j'invite
plutôt les requérants puisque c'est leur projet de loi
les représentants de la ville de Québec, avec, en
tête, le maire de la ville, M. L'Allier, à nous présenter
les gens qui l'accompagnent et à présenter son projet de loi.
Audition de la requérante Ville de
Québec
M. L'Allier (Jean-Paul): Merci, M. le Président. Je
voudrais vous présenter, comme vous l'avez demandé, les gens qui
m'accompagnent: Me Loiselle, du contentieux de la ville de Québec, Me
Denis Boutin, qui est directeur du contentieux et que vous allez entendre aussi
souvent que vous le voudrez ce matin puisque c'est lui qui va présenter
avec moi les principales explications aux modifications qui sont
demandées, et, plutôt que de lui demander son avis et de le
répéter au micro, si vous êtes d'accord, on lui permettra
de s'exprimer directement au nom de la ville; Richard Laçasse, qui est
à mon cabinet; M. Jacques Jobin, qui est le chef de l'opposition
à l'hôtel de ville de Québec, et M. Christian Nolin, qui
est son recherchiste. Alors, comme vous voyez, on s'inspire de ce qui se passe
dans cette assemblée. Ceux qui ont la direction de la ville et
l'opposition sont ensemble. On est séparés par une mince membrane
transparente, mais... vous me comprenez bien.
Le Président (M. Garon): J'aimerais, pour clarifier une
chose... Moi, j'avais ici, comme requérante, la ville de Québec.
Maintenant, comme intervenants, Jacques Jobin, chef de l'opposition et son
groupe, M. Réjean Lemoine, conseiller municipal, et l'Institut de
développement urbain du Québec.
M. L'Allier (Jean-Paul): Oui.
Le Président (M. Garon): Voulez-vous dire que M. Jobin
fait partie de la délégation de la ville?
M. L'Allier (Jean-Paul): Non. Il ne fait pas partie de la
délégation de la ville, M. le Président, il est
intervenant. Mais, comme c'est le chef de l'opposition, on a souhaité
qu'il soit aussi disponible qu'on puisse l'être pour répondre
à vos questions, si vous le souhaitez.
Le Président (M. Garon): C'est-à-dire que je vais
demander d'abord, dans un premier temps, à la ville d'expliquer son
projet, puis, après ça, à chacun des intervenants de venir
nous dire pourquoi ils veulent intervenir.
M. L'Allier (Jean-Paul): Bien.
Le Président (M. Garon): Alors, M. le maire.
M. L'Allier (Jean-Paul): Je ferai une présentation globale
du projet de loi, sans entrer dans le détail. Je pense que M. le
député Lemieux l'a bien dit: c'est un projet diversifié.
La ville de Québec n'est pas venue en commission parlementaire et devant
l'Assemblée nationale depuis 1991 pour demander des modifications
à sa charte. Vous vous souviendrez qu'à un moment donné la
tradition voulait que même deux fois par année on vienne ajuster
les pouvoirs dont nous disposons en vertu de la charte de la ville de
Québec pour mieux gérer notre ville, de même que
Montréal.
La dernière fois, donc, que nous nous sommes
présentés ici, en 1991, l'Assemblée nationale, pour
l'essentiel, a donné suite à nos demandes. Vous retrouverez, dans
le projet qui est devant vous, un certain nombre de questions qui, à
l'époque, avaient été refusées et que, pour
éviter la prescription à tout le moins, on ramène sur la
table en espérant qu'à un moment
donné on pourra mieux les présenter, mieux les expliquer,
donc, les faire accepter.
Le projet qui est devant vous a été déposé
auprès des autorités gouvernementales en février 1993 pour
l'essentiel de ce qu'il contient. On y a ajouté, au fur et à
mesure, soit à la demande du ministère, soit à la demande
d'un autre ministère ou même de la ville à
l'occasion quelques papillons, mais qui sont peu nombreux.
L'objectif global, c'est, d'une part, de nous permettre d'ajuster notre
charte, et donc nos pouvoirs de réglementation, à ce qui a pu
être modifié dans le passé par l'Assemblée nationale
dans d'autres lois pour, donc, avoir un effet de concordance et de
cohérence; deuxièmement, pour faire évoluer les moyens
dont on dispose à la fois pour mieux gérer la ville dans un
contexte qui, lui-même, évolue sur le plan financier, sur le plan
technique et technologique, et faire en sorte aussi qu'on tienne compte du
contexte plus global de la fiscalité qui est la nôtre en
demandant, à l'occasion, la possibilité de tarifer ou de taxer
autrement certains services que la ville donne.
Pour l'essentiel, on demande également des pouvoirs qui nous
permettraient de mieux gérer l'ensemble des grands
événements qui se passent sur notre territoire. Je pense au
Festival d'été, aux Médiévales, au Carnaval de
Québec. La réglementation de la ville n'est pas faite, telle
qu'elle existe maintenant, autrement que pour faire face à ce que
j'appellerais «les affaires courantes de la ville».
Quand arrive un grand événement où il faut passer
à côté d'une foule de règlements je pense aux
Médiévales encore une fois on n'a pas le droit de vendre
de nourriture sur la rue, les cracheurs de feu sont défendus, il y a
toute une série de règlements qu'il faut modifier à la
pièce.
On avait eu l'autorité, pour les événements de
1984, de procéder par un règlement global. Et ça, c'est un
point sur lequel on va revenir ici aujourd'hui pour nous permettre de mieux
faire face à l'ensemble de nos responsabilités et, par voie de
conséquence, de bien encercler les conditions de sécurité
qu'on peut, à ce moment-là, faire imposer à ceux qui
organisent des événements. Alors, c'est un peu le sens de ce
projet de loi dans son ensemble. Je n'en dirai pas plus. Il y a beaucoup
d'autres petits points qui sont couverts, importants les uns par rapport aux
autres, mais difficiles à présenter autrement qu'item par item,
comme on dit.
Je vous remercie, M. le Président. Je ne sais pas si M. Boutin
veut ajouter quelques mots à ce que j'ai dit dans la présentation
globale.
M. Boutin (Denis): Vous allez également retrouver... Le
texte» bien qu'il paraisse volumineux avec 70 articles et peut-être
une centaine d'interventions un peu partout dans la charte, il y a au moins
trois grandes catégories d'interventions, trois grands sujets qui
génèrent chacun une dizaine ou même 20 à 30
interventions, et ce sont dans chaque cas des modifications relativement
techniques. Il y en a une qui concerne l'harmonisa- tion des pouvoirs de la
ville en ce qui concerne le pouvoir de fixer des amendes. Nous harmonisons la
charte de la ville de Québec avec le texte de la Loi sur les
cités et villes. Ça se répercute, avec le projet de loi
que vous avez devant vous, par une vingtaine d'interventions distinctes.
Un autre sujet: nous avons réussi, avec une bonne discussion avec
les autorités du ministère des Affaires municipales, à
concocter un pouvoir en matière de taxation et de tarification du
service de l'eau pour se donner des pouvoirs que j'appellerais 1994
de tarifer et taxer le service de l'eau. Nous en profitons pour faire un
ménage dans la charte de la ville de Québec d'un certain nombre
de dispositions désuètes, dépassées. À cet
égard, je pense à des pouvoirs qui nous permettaient de taxer le
nombre d'abreuvoirs et des occupations qui étaient fortes consommatrices
d'eau: tout ça disparaît. Ça implique encore une quinzaine
ou une vingtaine d'interventions distinctes à différents articles
de la charte.
Et le troisième sujet qui a pour conséquence des
interventions multiples est celui de l'augmentation de la juridiction du
comité exécutif. La loi générale, la Loi sur les
cités et villes, a été modifiée récemment,
en 1993, si mon souvenir m'est fidèle, pour augmenter le seuil
au-delà duquel une municipalité doit procéder par voie de
soumission publique pour le faire passer de 50 000 $ à 100 000 $. Or,
historiquement, la juridiction, la frontière de la juridiction entre le
comité exécutif et le conseil municipal à la ville de
Québec a toujours été ce seuil de soumission publique ou
appel d'offres privé. Alors, nous proposons d'augmenter la juridiction
du comité exécutif pour la faire passer à 50 000 $, ce
qui, encore une fois, a pour conséquence une dizaine d'interventions
distinctes à des articles différents de la charte.
Alors, malgré le volume, là, si on prend en
considération ces trois simples points, il y a une trentaine d'articles
ou une quarantaine d'articles de la charte qui peuvent être
réglés. (10 h 20)
Le Président (M. Garon): Alors, M. le ministre,
voulez-vous poser des questions immédiatement?
Remarques préliminaires M. Claude Ryan
M. Ryan: Non, peut-être quelques remarques liminaires. Je
voudrais tout d'abord exprimer mes sentiments de bienvenue à M. le maire
de Québec, aux personnes qui l'accompagnent pour la présentation
du projet de loi modifiant la charte de la ville de Québec. Ce projet de
loi a donné lieu, comme l'a dit M. L'Allier tantôt, à des
échanges nombreux depuis près d'un an. Encore au cours des
dernières heures, des échanges se poursuivaient sur certains
sujets; j'espère qu'ils permettront d'aboutir à des conclusions.
Ces échanges n'impliquaient pas nécessairement de manière
exclusive la ville de Québec et le ministère des Affaires
municipales. Il y a d'autres ministères qui peuvent être
concernés, en
particulier le ministère de la Justice pour certains articles.
Alors, nous verrons en cours de route les difficultés qui subsistent
encore. Il y a un certain nombre de points sur lesquels nous serons très
heureux d'acquiescer aux voeux définis par la ville de Québec
dans le projet de loi qu'a bien résumé le conseiller juridique de
la ville de Québec tantôt. Je pense que, sur ces points, il ne
devrait pas y avoir de difficulté.
Le projet de loi soulève un nombre important de questions qui
demanderont l'attention spéciale des membres de la commission. J'en
souligne quelques-unes. En ce qui touche l'exemption que la ville de
Québec voudrait obtenir de la Loi sur les relations du travail dans le
secteur de la construction, ça, c'est un sujet qui revient à
maintes reprises depuis quelques années, sur lequel nous aurons à
faire le point un petit peu plus tard.
La ville de Québec nous revient avec une demande qui avait
déjà fait l'objet d'une réponse négative. Elle
voudrait pouvoir octroyer des contrats en tenant compte du montant des taxes
payées par les soumissionnaires, évidemment une mesure
protectionniste dont nous comprenons l'inspiration, mais au sujet de laquelle
la politique du gouvernement nous présente de grosses
difficultés.
La ville de Québec voudrait taxer des terrains de stationnement:
ça aussi, ça demande à être examiné
attentivement. Les plus anciens parmi les membres de la commission se
souviendront qu'on avait inclus des dispositions semblables dans le projet de
loi 145 modifiant la Loi sur la fiscalité municipale, il y a maintenant
près de trois ans, et ce chapitre avait été enlevé
parce que nous faisions face à des difficultés qui n'avaient pas
de solution satisfaisante.
Je remarque que la ville de Québec veut élargir ses
pouvoirs en matière de participation à du capital de risque. Elle
peut le faire actuellement pour les entreprises embrassant des objets qui sont
à la grandeur de l'horizon municipal, mais elle voudrait cette fois-ci
qu'on aille jusqu'à l'horizon régional; question qu'on aura
l'occasion de discuter aussi, qui soulève un certain nombre de
problèmes.
La ville de Québec veut pouvoir réglementer les
panneaux-réclame. Ça nous rappelle des débats que nous
avons eus ici, pas tant à propos de la langue, parce que je pense bien
que, malgré les oppositions apparentes, nous étions assez proches
les uns des autres, mais lors de la présentation du dernier projet de
loi de la ville de Montréal. La ville de Montréal avait
demandé le pouvoir de réglementer le déploiement des
panneaux-réclame sur les voies publiques ou dans des lieux publics; on
lui avait accordé certains pouvoirs de ce côté. Et la ville
de Québec nous présente quelque chose qui se rapproche de ce qui
avait été discuté avec la ville de Montréal; on
pourra, évidemment, en traiter.
Il y a d'autres questions qui feront peut-être l'objet de
propositions de modifications en cours de route, là, je ne les aborde
pas tout de suite, tant que nous ne saurons pas s'il y aura des modifications.
Mais, ceci étant dit, le projet de loi comporte un très grand
nombre de dispositions qui entraîneront des améliora- tions
sensibles pour la bonne gouverne des affaires de la ville de Québec. Je
suis très heureux, au nom du gouvernement, de collaborer à
l'étude du projet de loi, dans l'espoir que nous pourrons l'adopter au
cours de la présente saison.
Je pense que M. L'Allier a raison: la ville de Québec n'est pas
revenue depuis deux ans. Mais je pense que ce n'est pas nécessairement
mauvais, parce qu'on s'aperçoit qu'on a peut-être un projet plus
substantiel, qui ramasse toutes les questions dont il a été
question non seulement entre Québec et le gouvernement, mais aussi dans
le monde municipal, avec l'application possible à la ville de
Québec. Je crois qu'on peut aider à améliorer beaucoup la
charte de la ville de Québec, et c'est l'esprit dans lequel avec
mes collègues du côté ministériel, que je salue
très cordialement, je suis très heureux de les retrouver en
commission parlementaire c'est l'esprit dans lequel nous allons aborder
ce projet de loi, M. le Président.
Le Président (M. Garon): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. François Gendron
M. Gendron: Oui, assez rapidement, M. le Président. Dans
les remarques préliminaires, je voudrais également saluer le
maire de la ville de Québec ainsi que ses collaborateurs, de même
que M. le chef de l'opposition et son collaborateur. Nous avons pris
connaissance des principaux articles souhaités par la ville de
Québec pour moderniser, améliorer, dans un concept d'une gestion
plus efficace parce qu'on sent, effectivement, que la plupart des
dispositions souhaitées par la ville de Québec sont dans cet
esprit-là, d'avoir une loi-cadre qui permet de gérer l'ensemble
des activités de la ville de Québec, liée à ce qui
se passe en 1994 et il y a des aspects sur lesquels il y avait lieu de
revenir. Quand vous insistez uniquement quand même ce serait juste
uniquement sur la gestion des grands événements, c'est
évident que la ville de Québec étant la capitale, ayant de
plus en plus et fort heureusement, en ce qui nous concerne la
capacité d'attirer des événements d'envergure, il y a un
certain nombre de dispositions qu'on doit être capable de suspendre
temporairement ou d'appliquer différemment, et c'est à titre
d'exemple que je l'illustre. (10 h 30)
Sur les grandes questions... Parce qu'il y en a quelques-unes, bonnes
grandes questions de principe, entre autres, si je fais juste évoquer la
question d'avoir la capacité d'imposer une espèce de taxe
foncière sur la gestion des stationnements, c'est une question de
principe importante. Oui, on aura des échanges; oui, on aura un certain
nombre de questions à poser au moment où on aura l'occasion
d'arriver sur ces articles-là s'ils sont encore maintenus, parce que,
moi, j'ai un inconvénient par rapport à l'autre
côté... Je ne sais pas, je ne suis pas toujours au parfum par
rapport aux échanges entre la ville de Québec et les officiers
municipaux du ministère.
On me dit que ça va bien, que ça évolue bien et que
c'est toujours de bons collaborateurs efficaces, dynamiques, prospères,
mais on verra, à vous entendre, si c'est le cas. Que le ministre ait
encore ce point de vue là, je comprends ça, c'est normal qu'il
puisse compter sur ses collaborateurs. Je veux juste vous indiquer que, par
rapport aux questions que le ministre vient de soulever, que ce soit la gestion
ou la réglementation des panneaux-réclame, oui, on a pris
connaissance de ça. Par contre, à partir du moment où,
nous, on a l'information qui sera vérifiée lorsqu'on sera rendus
là, qu'il y a une entente entre la ville de Québec et
l'industrie, ça devient difficile pour nous de jouer aux
spécialistes de ces questions-là alors qu'il y a des
spécialistes de ces questions-là, et on m'a dit qu'ils ont
été en discussion avec vous, qu'ils sont dans le coup avec vous.
Alors, quand ces aspects-là seront vérifiés, je ne verrais
pas pourquoi on ne serait pas sensible aux présentations du demandeur.
C'est quand même la ville de Québec, comme autorité, qui
présente au législateur un projet de loi privé. Bien
sûr, nous, il nous appartient, avec notre expérience et
l'expertise qu'on a développée, de voir s'il n'y a pas là
de précédent inquiétant, selon nos convictions. Mais il
n'en demeure pas moins que c'est la charte de la ville de Québec, et,
moi, je suis plutôt un tenant de viser toujours à responsabiliser
au maximum la responsabilité des élus locaux. Et quand on peut le
faire et qu'il ne nous apparaît pas y avoir des éléments
trop... créant des distorsions majeures avec d'autres grands principes
liés aux lois municipales, vous pouvez d'ores et déjà
compter sur notre étroite collaboration.
Alors, je suis plus dans des dispositions de globalement donner suite
à vos demandes, mais on va les apprécier à la
lumière des informations que vous allez donner sur certains
éléments. Mais, à prime abord, il ne nous apparaît
pas qu'il y a là des mesures énormément disconvenantes.
Et, dans ce sens-là, vous pouvez compter sur l'appui de l'opposition
officielle pour apprécier au mérite chacun des
éléments sur lesquels vous voulez obtenir, dans certains cas, des
bonifications, dans d'autres cas, des dispositions qui sont celles d'une ville
moderne, efficace, qui veut assumer pleinement et entièrement toute la
responsabilité de sa gestion. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Garon): Je vous remercie. Alors,
maintenant, il faudrait entendre les intervenants. Je ne sais pas quelle
durée vous voulez prévoir pour entendre les intervenants. Il va y
avoir trois intervenants. Voulez-vous 15 minutes, 15-15?
M. Gendron: Oui, habituellement, une quinzaine de minutes. De
toute façon, on est ici entre nous autres. Si, après une
quinzaine de minutes, vous avez encore...
Le Président (M. Garon): Si vous n'avez pas de questions,
ça va finir là, si c'est clair. Ça veut dire que...
Ça veut dire qu'on donne 15 minutes aux intervenants. Vous avez chacun
15 minutes, et si vous n'avez pas besoin de 15 minutes, ça ne prend pas
15 minutes.
M. Gendron: Moi, ça me conviendrait, M. le
Président.
Le Président (M. Garon): Ça va?
M. Ryan: Quinze minutes en tout pour chaque intervenant...
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: .. .y compris les questions?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Garon): Non, non. Quinze minutes pour
exposer leur point de vue. Quinze minutes en tout, là, c'est un peu
bref. Vous avez tous dit que c'était un gros projet.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Garon): Ça marche? Si vous n'avez
pas de question... Les questions, ça dépend de vous.
M. Gendron: Non, moi, M. le Président, je pense que,
effectivement, on ne peut pas, pour un projet de loi comme ça, ne pas
donner au moins 15 minutes à ceux qui ont des présentations
à faire. Et ça sera à nous à nous limiter. J'aime
mieux limiter notre temps à nous et en laisser un peu plus aux
intervenants qui ont des questions à soumettre. Mais moi, je pense
qu'une quinzaine de minutes par intervenant, c'est suffisant. Moi, je suis
d'accord.
Le Président (M. Garon): Ça va? Je pense que c'est
raisonnable. C'est habituellement ça qu'on fait.
M. Ryan: Très bien.
Audition des intervenants
Le Président (M. Garon): J'invite M. Jacques Jobin, chef
de l'opposition et chef du Progrès civique de Québec, avec son
groupe on me dit qu'il y a M. Gérald Poirier, conseiller, M.
Martin Forgues, Mme Claire Vaillancourt, attachée politique, et M.
Christian Nolin, attaché politique à s'approcher de la
table. M. Jobin.
Progrès civique de Québec
M. Jobin (Jacques): Oui, M. le Président, merci. Je
voudrais, avant toute chose, remercier les membres de cette commission.
Le Président (M. Garon): Vous avez 15 minutes pour exposer
votre point de vue. Si vous en prenez plus, il y en aura moins pour les gens
des deux partis. Si vous
en prenez moins, Us en auront plus pour poser des questions.
M. Jobin (Jacques): Je vais essayer de respecter le délai
que vous nous donnez, M. le Président.
Le Président (M. Garon): Ça marche.
M. Jobin (Jacques): Je veux remercier les membres de cette
commission et en particulier M. le ministre des Affaires municipales, M. Ryan,
ainsi que vous-même, M. le Président, de nous donner l'occasion de
présenter notre point de vue sur un projet de loi quand même
important pour les élus de la ville de Québec, et en particulier,
l'opposition.
Globalement, peut-être, comme élément de
départ, l'opposition, à la ville de Québec, est en accord
avec la majorité des modifications qui sont proposées compte
tenu, évidemment, que ces modifications visent une plus grande
efficience, une plus grande efficacité du fonctionnement de la ville. Et
évidemment que les premiers bénéficiaires vont en
être les contribuables, les citoyens de la ville de Québec. Dans
ce sens-là, comme toile de fond, on peut dire que, dans la plupart des
modifications demandées par la ville, nous sommes d'accord pour appuyer
ces modifications.
Par contre, il y a certaines préoccupations que nous avons
à l'esprit et que nous allons exposer, peut-être un peu plus en
détail, au cours des prochaines minutes. Dans un premier temps
ça a été mentionné par M. le maire et repris tout
à l'heure un des objectifs poursuivis par les modifications,
c'est de donner plus de pouvoirs au comité exécutif de la ville.
Or, on peut comprendre que, dans certaines circonstances, par souci
d'efficacité, le comité exécutif de la ville ait plus de
pouvoirs, un certain nombre de pouvoirs qui ne lui sont pas accordés
actuellement par la charte, compte tenu que le comité exécutif,
évidemment, se rencontre plus régulièrement que le conseil
municipal, qui est l'instance suprême du conseil. Par contre, il faut
savoir et il faut garder à l'esprit que c'est le conseil municipal qui
est l'instance politique décisionnelle, et tout en comprenant l'objectif
qui est poursuivi par la ville, de donner plus de pouvoirs au comité
exécutif dans certaines circonstances, il faut éviter un certain
dérapage qui ferait en sorte qu'avec le temps le pouvoir se transporte
du conseil municipal au comité exécutif. Donc, nous avons
analysé les modifications proposées, toujours en gardant à
l'esprit cette préoccupation de s'assurer que le conseil municipal
conserve la majorité des pouvoirs et que, finalement, les pouvoirs qui
sont accordés au comité exécutif le soient, d'une certaine
façon, par exception et lorsque c'est justifié par des raisons
d'efficacité et aussi pour faire en sorte que les contribuables de la
ville de Québec puissent bénéficier d'un pouvoir de
décision plus rapide.
Ceci étant dit, nous avons certains commentaires à
formuler par rapport à certaines demandes présentées par
la ville. Je ne sais pas, M. le Président, si on peut discuter
immédiatement de certaines modifications plus particulières. Je
pense, par exemple, à l'article 2 du projet de loi qui prévoit,
comme ça a été souligné par M. Ryan tout à
l'heure, que la ville veut, d'une certaine façon, se donner un pouvoir
de discriminer les soumissionnaires en favorisant ceux qui sont sur le
territoire de la ville de Québec.
En ce qui nous concerne, nous, et on l'indique à la page 9 de
notre mémoire, nous sommes en désaccord avec cet amendement qui
va à rencontre de l'égalité des soumissionnaires et qui
crée désormais deux catégories d'entreprises: celles qui
paient des taxes à la ville de Québec et celles qui n'en paient
pas. De plus, et ça, c'est une préoccupation qu'on a, peut-on
imaginer les problèmes que cela créerait si chaque
municipalité décidait d'adopter ce même amendement? Or,
vous n'êtes pas sans savoir qu'il y a 13 municipalités au niveau
de la Communauté urbaine de Québec, qu'il y a une certaine
compétition qu'on voit se manifester à l'occasion. Or,
évidemment, si chacune des municipalités qui sont sur le
territoire de la Communauté urbaine décidait de faire en sorte de
favoriser des entreprises sur son territoire, évidemment, dans une
région comme Québec, on vivrait des problèmes assez
douloureux. Et je pense, d'une part, que ce seraient les entreprises qui
écoperaient, et, d'autre part, au bout de la ligne, les citoyens
écoperaient également.
Je pense que, dans une région comme Québec, on doit donner
la chance au coureur, à l'ensemble des entreprises qui sont sur le
territoire de la grande région de Québec et que ce serait une
erreur que de discriminer par ville compte tenu du nombre de villes qui
existent sur le territoire. Et je vois déjà l'inflation d'une
municipalité à l'autre; chacune de ces municipalités
réclamerait le même pouvoir, et on est loin d'être certain,
comme parti politique, qu'on rendrait service à la population.
Alors, concernant la modification qui est demandée à
l'article 2 du projet de loi, nous sommes en désaccord avec cette
modification. Or, vous allez comprendre évidemment que nos commentaires
vont surtout porter sur les points où nous sommes en désaccord.
C'est le rôle de l'opposition. M. Garon a un sourire éloquent.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jobin (Jacques): Concernant, maintenant, l'article 7 du projet
de loi qui prévoit que la ville peut accorder des contrats dans le
domaine informatique sans se soumettre au processus d'appel d'offres et de
soumissions, nous, nous sommes en désaccord avec cet
élément. Je pense que ça existe à Montréal.
Nous sommes en désaccord pour la raison suivante nous l'exprimons
à la page 33 de notre document de présentation. On dit ceci: Au
cours des derniers six mois, selon les mandats de paiements hebdomadaires de la
ville, la ville de Québec a dépensé la somme de 3 400 000
$ en informatique pour l'achat d'appareils, de logiciels et de traitement des
données. Nous craignons que le fait que la
ville n'ait plus à demander de soumissions risque de
déboucher sur des coûts encore plus importants. La vitesse avec
laquelle évolue et se développe l'industrie informatique de
même que la méconnaissance de certains administrateurs qui doivent
s'en remettre trop souvent à l'avis d'experts en informatique et en
bureautique sont autant de faits qui nous font craindre sérieusement
l'adoption de cet amendement tel quel. (10 h 40)
On sait évidemment que le principe d'appels d'offres et de
soumissions dans le domaine public, c'est un principe qui est fondamental. Or,
si on crée une exception au niveau de l'informatique qui est un
élément extrêmement important du budget de la ville, comme
on le mentionne, sur une période de six mois, il s'est
dépensé 3 400 000 $ au niveau de l'informatique, finalement
on perd, d'une certaine façon, le contrôle. Le jeu de
l'appel d'offres et des soumissions étant mis de côté, il y
a un danger évident d'inflation de ce côté-là, et
ça nous préoccupe beaucoup parce que, et c'est une
réaction un peu normale, chacun veut avoir ce qui est à la fine
pointe au niveau de l'informatique. Il y a un danger que chaque service ou
chaque direction, finalement, ayant maintenant une marge de manoeuvre beaucoup
plus grande, n'étant pas obligé de s'en remettre au processus
d'appel d'offres et de soumissions, il y ait des coûts beaucoup plus
importants que ce qui existe actuellement. Et nous, on pense que les
coûts sont déjà très importants. Alors, le point de
vue qu'on soumet, c'est qu'on ne voit pas la nécessité de
déroger au principe fondamental d'appel d'offres et de soumissions pour
un sujet aussi important que celui que constitue l'informatique.
Évidemment, il y a le danger aussi que, une fois qu'on aura mis
le pied dans la porte, on demandera des exceptions pour d'autres domaines
d'activité. Alors, je reviens à ce que je mentionnais tout
à l'heure, l'importance du processus d'appel d'offres et de soumissions
étant reconnue dans le domaine de l'administration publique, nous, on
pense que ça doit rester pour ce qui concerne l'informatique.
À l'article 17 du projet de loi, qui modifie l'article 305b de la
charte de la ville, qui concerne, finalement, l'implantation de commerces, la
ville veut se donner, par cette modification, la possibilité de... On le
mentionne au niveau des notes explicatives: Dans certains quartiers, la ville
implante de nombreux programmes afin de stimuler la restauration et la
construction de logements. Bien que ces programmes atteignent leurs objectifs,
l'opération est souvent ralentie par le fait que les nouveaux
résidents de ces quartiers n'ont pas accès à des services
essentiels. L'addition de l'article 305b de la charte, proposée par
l'article 17 du projet de loi, a pour but de permettre à la ville de
favoriser l'implantation de tels commerces de services.
Le commentaire qu'on fait là-dessus, c'est que bien qu'il nous
apparaisse difficile de nous opposer à cet amendement, nous nous
interrogeons sur la pertinence pour la ville de jouer un rôle direct
d'agent de dévelop- pement économique relativement à
l'implantation de commerces. Il y a un certain risque que l'intervention de la
ville fausse les règles de la concurrence entre les commerces.
En fait, on comprend, évidemment, l'objectif de la ville qui est
de peut-être compléter, en termes de tissu urbain, les programmes
déjà existants qui veulent favoriser le retour au centre-ville,
la construction de résidences. Par contre, si la ville se donne un
pouvoir d'intervenir du côté des commerces, elle fausse les
règles de la concurrence qui existent normalement et naturellement entre
commerces. On s'interroge sur cette possibilité d'intervenir de la
ville, finalement, compte tenu qu'on doit peut-être laisser les
règles du marché jouer naturellement, sans que la ville agisse
comme gendarme à ce niveau-là.
Concernant l'article 309c de la charte, qui serait modifié par
l'article 20, nous nous opposons à cet amendement parce qu'il va
à rencontre du principe d'égalité des citoyens en
créant des classes ou des catégories de
bénéficiaires. De plus, cela pourrait donner l'impression que
l'on veut créer des subventions sur mesure, parce que les
critères et caractéristiques peuvent être adoptés
arbitrairement. Or, c'est une disposition par laquelle la ville veut...
Finalement, comme le mentionnent les notes explicatives, cette modification a
pour but de permettre à la ville de mieux cibler ses programmes de
subvention et, à cette fin, de créer des exclusions dans les
programmes en tenant compte de caractéristiques ou de critères
établis par règlement. Encore là, je pense que lorsque la
ville se donne des moyens, des programmes, soit des subventions ou des
«en-lieu» de taxes, comme principe, il nous semble que ça
devrait être des programmes qui appartiennent à l'ensemble des
contribuables de la ville. Et il y a un certain danger de permettre à la
ville, de façon relativement discrétionnaire, de favoriser une
catégorie de contribuables plutôt qu'une autre. À partir du
principe que chaque contribuable de la ville de Québec paie des taxes,
il nous semble que chaque contribuable devrait aussi avoir droit aux programmes
qui sont mis de l'avant par la ville de Québec.
Relativement à une modification proposée à
l'article 336, alinéa 42d, qui a pour but... On dit: Le remplacement du
paragraphe 42d de l'article 336 de la charte, proposé par le paragraphe
2 de l'article 24 du projet de loi, a pour but de permettre à la ville
d'éviter la concentration des usages à l'intérieur d'une
zone en autorisant leur contingentement en fonction d'un nombre ou d'une
superficie maximale. Alors, ça, évidemment, c'est assez
technique. Encore là, finalement, la ville se donne, à notre
avis, un pouvoir d'intervention qui ne devrait pas nécessairement
exister dans un domaine comme celui-là. Au niveau de la concentration
des usages, c'est les lois un peu naturelles qui jouent. Est-ce que la ville
est obligée d'intervenir pour dire, par exemple, que, dans un territoire
x ou y, il ne doit pas y avoir plus de deux épiceries, trois bars?
Ça nous apparaît excessif. Déjà, les citoyens sont
aux prises avec une multitude de réglementations, de normes. Dans un
contexte où on a
besoin, actuellement, de favoriser le développement
économique, ça nous apparaît que la ville va un peu loin en
essayant de régimenter l'implantation de commerces, d'activités.
Nous, on pense, encore une fois, que les lois naturelles et les règles
du marché devraient jouer avant que la ville intervienne.
Il y a une modification qui est proposée relativement à la
Commission d'urbanisme de Québec. C'est l'article 336, et on en parle
aussi un petit peu plus loin, je pense, dans une autre modification qui... Je
m'excuse, peut-être pour aller un peu plus rapidement, là,
l'article 548f de la charte... On prévoit une modification à
l'article 65 du projet de loi qui permet, finalement... On dit, à 548f:
Le conseil peut, par règlement, pour une période
déterminée ou non, limiter l'exercice de la juridiction de la
Commission d'urbanisme et de conservation de Québec à certaines
parties du territoire de la ville, soustraire des catégories de travaux
de sa juridiction ou autrement restreindre sa juridiction.
Comme on le mentionne à la page 225 de notre mémoire, il
est vrai que le fait qu'aucun permis pour la construction, la
réparation, la transmission ou la démolition ne puisse être
délivré sans l'approbation préalable de la Commission
d'urbanisme, ça peut causer des délais, mais ces délais
valent mieux qu'une célérité excessive dans certains
dossiers.
La Commission d'urbanisme de la ville de Québec est reconnue pour
la qualité de ses services. Nous craignons que l'adoption de cet
amendement ne soit le début de la fin pour la Commission d'urbanisme et
que cette disposition soit perçue comme une forme de pression sur cet
organisme. Nous nous objectons donc à la modification proposée.
C'est que la ville veut pouvoir, par règlement, intervenir pour exclure,
finalement, la juridiction de la Commission d'urbanisme. Or, on sait que la
Commission d'urbanisme, c'est une instance qui a été mise de
l'avant par la ville de Québec pour s'assurer du respect de certaines
normes sur l'ensemble du territoire de la ville de Québec et c'est un
organisme qui est apolitique. C'est un organisme aussi qui a un certain
caractère d'expertise. Nous, on craint que si la ville se donne le
pouvoir, par réglementation, d'intervenir pour exclure la Commission
d'urbanisme d'une certaine partie de son territoire ou de certains
éléments, ça soit perçu comme une intervention,
entre guillemets, politique auprès de la Commission d'urbanisme et que
ça crée une pression sur la Commission d'urbanisme. Pour quelle
raison, finalement, accepterait-on d'exclure la juridiction de la Commission
d'urbanisme d'une partie du territoire de la ville de Québec et de la
laisser agir sur une autre partie de son territoire? Je pense que c'est un
outil drôlement intéressant, la Commission d'urbanisme, un outil
qui a fait ses preuves dans le passé. Et nous, en ce qui nous concerne,
nous ne voyons pas la nécessité de faire en sorte qu'on exclue la
juridiction de la Commission d'urbanisme, soit d'un territoire ou encore d'une
partie des activités qui lui sont dévolues actuellement.
Je ne sais pas, M. le Président, si dans les 15 minutes qui nous
sont allouées, ça inclut la période des questions, parce
que ça fait déjà, je pense, une quinzaine de minutes,
là. Je ne veux pas non plus... J'ai l'habitude, comme politicien, de
respecter mes promesses. Donc... Pardon?
Une voix: ...
M. Jobin (Jacques): Une, à l'occasion. En ce qui concerne
la multitude, je laisse ça à M. L'Allier. Alors, ça
n'inclut pas la période des questions, si j'ai bien compris?
Il y a peut-être aussi, dans les papillons qui nous ont
été présentés, l'article 19.1, qui modifie
l'article 185 de la charte. Nous allons présenter nos commentaires. Nous
nous opposons à l'addition du paragraphe 19.1 de l'article 185 de la
charte parce que nous sommes contre le fait que le comité
exécutif délègue ses pouvoirs à un organisme public
ou à une entreprise de services publics pour la présentation
d'une demande commune de soumissions. En effet, dans plusieurs des amendements
présentés par la ville, on cherche à renforcer le
rôle du comité exécutif alors que, dans celui-ci, on tend
à le diminuer en lui permettant de déléguer ses pouvoirs
à d'autres organismes qui n'ont pas à répondre de leurs
décisions devant le conseil municipal, ce qui est un non-sens.
Comme je l'ai mentionné tout à l'heure, nous, notre
priorité dans les modifications qui nous sont proposées, c'est de
nous assurer que le conseil municipal conserve le maximum de pouvoirs,
étant évidemment entendu que l'on comprend que, dans certains cas
d'exception, on puisse déléguer au comité exécutif
des responsabilités pour rendre plus efficient le service aux
contribuables. Là, la proposition qui nous est faite, par l'article
19.1, c'est de permettre... On dit, à l'article 19.1: Aux fins des
articles 4a et 4b, le comité exécutif peut autoriser une entente
afin de procéder conjointement avec un organisme ou une entreprise et
déléguer en tout ou en partie, à un tel organisme ou
à une telle entreprise, les pouvoirs nécessaires à la
présentation d'une demande commune de soumissions. (10 h 50)
Alors, nous, on n'accepte pas... En tout cas, on a beaucoup de
réserve sur le fait qu'on irait jusqu'à déléguer
à un organisme des pouvoirs qu'on a déjà
délégués, dans le fond, au comité exécutif.
Évidemment, l'exception de la délégation étant
déjà... M. Garon sait bien ça, comme avocat,
«delegata potestas non potest delegari». On peut
déléguer, mais si on sous-délègue, il faut vraiment
que ce soient des cas d'exception. Et là, de déléguer
à un organisme un pouvoir en matière de soumissions, ça
nous apparaît aller très loin. Je pense que c'est important que la
délégation se limite, lorsque nécessaire, au comité
exécutif, mais qu'on n'aille pas plus loin que ça.
Peut-être un dernier commentaire, et je répondrai aux
questions, si jamais il y en a par la suite. C'est concernant l'article 62
qu'on retrouve dans le papillon, sur la possibilité... On mentionne dans
les notes explicatives: La modification proposée à l'article 539
de la
charte a pour but de permettre à la ville de consentir des
prêts et de verser des subventions à la Commission de l'exposition
provinciale en plus de lui permettre de cautionner les obligations
contractées par cette dernière.
Or, la Commission de l'exposition provinciale, c'est une entité,
d'une certaine façon, de la ville de Québec. Ce n'est pas un
organisme complètement indépendant de la ville de Québec.
Le budget de la Commission de l'exposition provinciale est adopté par le
conseil municipal, et on semble, depuis un certain temps, vouloir de plus en
plus donner d'autonomie à la Commission de l'exposition provinciale. On
peut comprendre, évidemment, que c'est un organisme qui a un certain
rôle commercial et qu'il a besoin d'autonomie. Par contre, nous, comme
parti, on est contre le fait d'en faire une société
paramunicipale. Alors, on veut que le conseil municipal conserve un pouvoir
total sur la Commission de l'exposition provinciale pour éviter,
peut-être, de vivre des expériences comme il s'en est vécu
dans d'autres municipalités où la multiplication de
sociétés paramunicipales a fait en sorte que le conseil municipal
a perdu le contrôle, d'une certaine façon, des budgets qui sont
alloués à ces organismes.
Or, la proposition qui nous est faite, ce que nous mentionnons, nous,
c'est que nous nous opposons à la modification proposée à
l'article 539 de la charte parce que la façon dont elle est
formulée laisse croire que la Commission de l'exposition provinciale est
un organisme paramunicipal autonome alors que, selon nous, ce n'est qu'une
extension de la ville de Québec. Ainsi, la ville ne peut donc pas se
consentir des prêts ou se verser des subventions.
En fait, la modification qu'on propose, c'est de donner la
possibilité à la ville de donner des subventions ou de consentir
des prêts à la Commission de l'expo. On a de la difficulté
à comprendre le rationnel compte tenu que la Commission de l'expo
demeure un organisme de la ville de Québec. Il est assujetti à
des décisions du conseil municipal, à l'approbation de son budget
par le conseil municipal. Alors, comment peut-on accepter l'idée que le
conseil municipal, qui est responsable de la Commission de l'expo, fasse des
prêts ou donne des subventions à la Commission de l'expo si ce
n'est, finalement, peut-être, pour justifier l'idée que la ville a
peut-être d'en faire une société paramunicipale dans un
avenir peut-être pas si lointain? Donc, c'est peut-être un premier
pas vers la création d'une société paramunicipale. Et, de
ce côté-là, on a beaucoup de réserves compte tenu
des expériences un peu douloureuses qui se sont vécues ailleurs,
et en particulier à Montréal.
Alors, toujours avec l'idée qu'on a, nous, de faire en sorte que
le conseil municipal conserve le plus de pouvoirs possible sur les
différentes juridictions qu'il a, on a une réserve
évidente de permettre à la ville de consentir des prêts ou
de donner des subventions à un organisme, dans le fond, qui
relève du conseil municipal. C'est comme si le conseil municipal se
faisait des prêts ou se donnait des subventions, à la limite. Et
ça nous apparaît assez paradoxal.
C'étaient peut-être les principaux commentaires que je
voulais formuler. Je pense que j'ai dépassé le temps qui
m'était alloué. Je suis disposé à répondre
à vos questions, s'il y en a. Je vous remercie beaucoup.
Le Président (M. Garon): Alors, comme M. Jobin a pris 20
minutes, vous avez 12 minutes, de part et d'autre.
M. le ministre.
M. Ryan: Comme les commentaires de M. Jobin étaient
surtout ponctuels, je pense que nous aurons l'occasion d'y revenir quand nous
traiterons des points dont il était question dans ses observations. Vu
qu'il n'y a pas d'opposition fondamentale au projet de loi, moi, je n'aurai pas
de questions pour l'instant.
M. Gendron: Oui, je voudrais le remercier.
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Sincèrement, M. Jobin, je veux vous remercier
parce que vous avez, à quelques égards, selon moi, en tout cas,
des éléments qui méritaient d'être soulignés.
Et moi, je vais m'en resservir à une couple d'endroits lorsqu'on sera
à l'étude article par article. Alors, je suis un peu du
même avis que le ministre des Affaires municipales. Ce n'est pas que je
n'ai pas de questions tout de suite. Votre document est clair. Il me semble que
les explications que vous avez données sont précises, quant
à moi. C'est une question de point de vue dans certains cas. Il y a des
choses sur lesquelles je vais être plus sensible, qui m'apparaissent plus
légitimes. Il y en a d'autres, il me semble, sur lesquelles on peut
avoir un autre point de vue, puis je vais le véhiculer. Alors, merci de
votre contribution. Merci également de la présentation du
document qui nous permet d'apprécier clairement votre argumentaire.
Le Président (M. Garon): Alors, je vous remercie, M.
Jobin. De toute façon, si, au cours des discussions, les membres de la
commission veulent vous redemander votre opinion dans l'étude article
par article, ils peuvent le faire si vous êtes là.
Alors, je vais demander maintenant à M. Réjean Lemoine,
conseiller municipal, accompagné, selon les notes que j'ai, de Mme
Nathalie Bouchard, attachée politique, de s'approcher de la table des
délibérations. C'est la même règle qui vaut...
Une voix: Je peux prendre la place ici?
Le Président (M. Garon): Comme vous voulez. Il n'y a pas
de problème. Il a choisi le bon côté. Ha, ha, ha!
M. Lemoine (Réjean): Est-ce que je peux, M. le
Président, déposer un mémoire?
Le Président (M. Garon): Oui. Alors, M. Lemoine, vous
étiez ici quand j'ai dit tout à l'heure que c'est 15, 15, 15.
Alors, vous avez 15 minutes pour exposer votre point de vue.
M. Réjean Lemoine
M. Lemoine (Réjean): D'accord. Merci, M. le
Président. Je remercie les membres de la commission parlementaire de
bien recevoir les représentants des citoyens de la ville de
Québec.
Je voudrais peut-être commencer par une petite anecdote. Je lisais
l'histoire du parlementarisme britannique tantôt, ici, en rentrant, et
c'est en 1792 qu'on a commencé une Chambre d'Assemblée. C'est
dès 1794 qu'il y a eu les premières pétitions des citoyens
de la ville de Québec pour venir devant la Chambre de l'Assemblée
pour avoir une incorporation municipale, et ça a pris 25 ans. Donc, les
citoyens de Québec ont été patients. Ils ont attendu
pendant 20 ans. Us ont fait des représentations, et, en 1833, on leur
accordait une première, c'est-à-dire une incorporation
municipale. Donc, je pense que ce lieu est privilégié, est
important pour les citoyens de la ville de Québec parce que c'est le
moment où, soit par pétition ou par leurs représentants,
ils peuvent venir effectivement demander à l'Assemblée nationale,
à nos parlementaires, des représentations par rapport à
l'incorporation de la ville de Québec, au fonctionnement de la vie
politique municipale.
Aujourd'hui, mon propos, M. le Président, si vous me le
permettez, va être lié à un point que je considère
extrêmement important dans la conjoncture actuelle, c'est la question du
droit au référendum, qui n'est pas inclus dans les demandes de la
ville de Québec et qui fait partie des programmes politiques des deux
partis qui se sont présentés jusqu'à maintenant,
c'est-à-dire le Progrès civique et le Rassemblement populaire,
qui sont représentés aujourd'hui et ont dans leur programme
politique la question du droit au référendum qui, pour moi, est
quelque chose de très, très important au niveau municipal.
Pourquoi c'est important? Parce que, dans les grandes villes et
ça, bien des gens sont d'accord, que ce soit à Québec,
à Montréal, Trois-Rivières ou Sherbrooke il y a un
déficit de démocratie. On sait qu'il y a un régime
général qui s'applique: la loi des cités et villes, qui
reconnaît aux municipalités un droit au référendum,
entre autres sur les questions de zonage et les questions de règlements
d'emprunts. Et on a vu encore dernièrement comme à Sainte-Foy,
dans la région, des référendums qui se sont tenus sur ces
questions.
Québec, Montréal et Laval, à cause de leur charte
spéciale, depuis 1929 dans le cas de Québec, ne peuvent
bénéficier d'un droit au référendum. Donc, à
notre avis, il y a là-dessus un déficit de démocratie,
c'est-à-dire que les citoyens de la ville de Québec ne
bénéficient pas au même titre que les autres citoyens du
Québec d'un droit qui est accordé aux municipalités et aux
citoyens de ces municipalités-là. Et ce constat-là, je ne
suis pas le seul, M. le Président, à le faire, parce que, si on
constate historiquement, la ville de Québec, jusqu'en 1960, 1970 avait
ce droit puisque le dernier référendum qui a été
tenu à la ville de Québec date de 1956, lorsqu'on a
détourné la rivière Saint-Charles. Donc, c'est un droit
qui nous avait été accordé en 1929 lors de la
première charte dont la modification importante... de la charte
du projet de loi qu'on étudie aujourd'hui. C'est des modifications
à ce projet de loi de 1929. Il y avait un droit au
référendum qui était inclus, et il y a eu au moins une
trentaine de référendums qui ont été tenus jusque
dans les années soixante à Québec. Sauf que, par la suite,
dans les années soixante, à mesure que la ville grossissait,
à mesure que les pouvoirs de la ville étaient plus importants,
qu'il y avait des entreprises de rénovation urbaine, des fusions, il n'y
avait effectivement plus... ce droit au référendum là a
été considéré comme désuet. Et si on regarde
les analyses qui ont été faites, je prendrais simplement une
citation entre autres, dans les années soixante-dix, que vous
allez retrouver dans le mémoire de M. Guy Tardif, qui disait que
le fait que le mécanisme référendaire n'existe pas dans
les villes de Québec et Montréal, alors que c'est vraiment
utilisé ailleurs, c'était vraiment gênant au niveau de la
démocratie municipale. (11 heures)
Pourquoi, M. le Président, un droit au référendum?
C'est tout simplement... Et non pas un droit abusif pour qu'on puisse, comme en
Suisse, voter à tous les 15 jours sur des questions de
référendums. Lorsqu'il y a des questions fondamentales qui
confrontent les citoyens, des projets majeurs d'aménagement urbain qui
impliquent un endettement important des citoyens, je pense qu'il est tout
à fait normal que, dans des villes, on ait un droit au
référendum. Je pense que Québec n'est pas traitée,
dans ce sens-là, de façon équitable. Je pense que, donc,
vous devriez réfléchir dans ce sens-là à trouver un
moyen de redonner aux citoyens de la ville de Québec un droit que
d'autres citoyens au Québec ont, parce que je pense... Qu'on regarde,
par exemple, dans la question des Jeux olympiques, présentement
M. L'Allier est assez friand de sondages on voit que 70 % des gens dans
la région veulent un référendum, sauf que M. L'Allier, au
lieu de venir demander un amendement à la charte, il demande au
Directeur général des élections ou à une compagnie
de sondages quelconque d'essayer de trouver quelque chose pour régler le
problème.
Moi, je pense que c'est au législateur provincial à
régler ce problème-là, c'est-à-dire d'arriver avec
une proposition qui va encadrer... Je ne pense pas qu'on doive abuser de ce
droit-là. Je pense que l'Assemblée nationale a une loi sur les
référendums. Je pense que c'est lors de grandes occasions,
lorsqu'il y a de grandes décisions à prendre, tant sur le plan de
l'endettement que sur le plan de l'orientation politique, que les citoyens ont
un mot à dire, et que la démocratie, surtout au niveau municipal,
M. le Président, ce n'est pas juste
d'aller voter une fois tous les quatre ans, mais c'est aussi faire
participer les citoyens, surtout dans les grandes villes, où les
citoyens se sentent plus souvent traités, malheureusement, aujourd'hui,
comme des numéros. Parce que les municipalités sont grandes, il y
a une fonction publique qui est lourde, qui est plus bureaucratique, donc ils
se sentent loin du pouvoir. À partir de ce moment-là, je pense
que c'est une représentation qui serait importante, un droit à
redonner aux citoyens de la ville de Québec.
Je terminerais en disant que je rejoins M. Jobin sur la constante par
rapport aux amendements qui sont déposés aujourd'hui. Je pense
que c'est important de garder les pouvoirs au niveau du conseil municipal parce
que ce sont des élus. Le comité exécutif, c'est uniquement
des gens qui sont choisis par M. le maire. Et je ne remets pas en doute les
compétences de M. le maire pour choisir les gens au comité
exécutif, sauf que je pense qu'en démocratie c'est les
élus qui doivent décider, donc il ne faut pas enlever des
pouvoirs au conseil municipal pour les donner au comité exécutif.
Merci.
Le Président (M. Garon): On vous remercie, M. Lemoine.
Alors, M. le ministre.
Consultations référendaires
municipales
M. Ryan: M. Lemoine, j'ai écouté avec
intérêt votre intervention. Vous avez soulevé une question
qui n'est pas inscrite dans le projet de loi, évidemment, et on n'a pas
d'article qui traite de référendum dans le projet de loi. C'est
une question qu'il y a toujours lieu d'examiner. J'ai pris bonne note de vos
observations. Je pense bien que vous ne devez pas attendre une proposition de
modification à l'occasion du présent projet de loi. Je consultais
mes conseillers pour leur demander si leur cahier restait ouvert
là-dessus, et ces choses-là ne sont pas fermées. Il y a
des choses à étudier avec la ville de Québec, avec la
ville de Montréal, et, peut-être à un autre stade, on
pourra envisager des possibilités.
Je ne suis pas moi-même le plus friand des
référendums, pas seulement à cause de la dernière
expérience...
Des voix: Ha, ha, ha! M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Lemoine (Réjean): Ça arrive que, M. le
ministre...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Même quand on les gagne, on ne gagne pas
grand-chose.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Quand on les perd, on n'est pas plus avancé qu'on
était, évidemment. Cependant, c'est une vieille institution qui
remonte au temps de la république athénienne, qu'on ne doit pas
traiter à la légère, qui existe comme mécanisme de
freinage dans nos municipalités, qui s'avère très utile
dans un grand nombre de cas, pas seulement les fois où on l'exerce, mais
les fois où on agit autrement pour éviter qu'il soit
exercé aussi. Mais, en tout cas, on va y penser. Vous nous avez fait un
rappel salutaire. Mais, malheureusement, je ne peux pas vous promettre de
solution au cours de la présente journée ou des deux prochaines
journées, mais nous mettons ça sur le métier, et je vais
voir à ce qu'on fasse un travail d'approfondissement chez nous. Et je
sais qu'à Québec et à Montréal on se pose des
questions également. Il s'agit de trouver des modalités qui
empêchent que ça devienne une foire générale et
qu'on entraîne des dépenses considérables. Ça reste
un argument sérieux, l'argument des coûts, mais il y a
peut-être moyen de trouver des manières de baliser cet exercice
référendaire de manière que, tout en conservant sa place,
il ne devienne pas un obstacle au fonctionnement efficace, non plus, des
gouvernements qui sont élus par les citoyens pour prendre des
décisions. Mais j'apprécie vos remarques, par conséquent,
et j'espère qu'on aura l'occasion d'en parler.
M. Lemoine (Réjean): J'ajouterais, M. le Président,
si vous permettez, que, dans la réflexion que fait le gouvernement
présentement sur le phénomène des fusions, sur le
phénomène des regroupements de municipalités, je pense que
si on veut proposer un nouveau régime, si on veut proposer des nouvelles
modalités du fonctionnement du monde municipal, je lui signalerais que
l'Union des municipalités du Québec, lorsqu'elle a
étudié la question, elle a approuvé le principe,
effectivement, d'encadrer le référendum et de le maintenir pour
tout le monde. Et je pense que, si on veut que les citoyens aient confiance en
leur administration, ce n'est pas en imposant des fusions, en faisant des
grandes villes qui vont devenir plus anonymes, où les citoyens n'auront
plus l'impression qu'ils vont avoir le contrôle, qu'on va être
capables de bien gérer nos villes. Je suis tout à fait d'accord
avec M. le ministre qu'il ne faut pas créer un cirque politique
où il va y avoir des référendums à tous les 15
jours, mais je pense qu'on doit donner un cadre légal strict, mais
permettre aux citoyens, lorsqu'il y a plus que, mettons, 5 % ou 10 % de la
population qui est en désaccord avec un investissement majeur, une
orientation majeure... je pense que c'est le droit des citoyens, c'est
«no taxation without représentation». Je pense que les
citoyens ont le droit de pouvoir dire non et d'être un contre-pouvoir
à l'ambition, des fois, de politiciens mégalomanes. Merci.
Le Président (M. Garon): Monsieur... M. Ryan: Juste
une petite remarque... Le Président (M. Garon): Oui.
M. Ryan: Est-ce qu'il me reste deux minutes, M. le
Président?
Le Président (M. Garon): Oui, oui. Pas de problème
de temps.
M. Ryan: en matière de fusion ou de regroupement,
actuellement le ministre a le pouvoir d'instituer une consultation par voie de
référendum, s'il le juge nécessaire. si ça devenait
automatique, à ce moment-là je pense qu'on enlève des
pouvoirs aux élus inutilement. et on a fait des cas des fusions d'une
manière et de l'autre. il y a certains cas où ce n'est vraiment
pas nécessaire d'avoir une consultation populaire. moi, la règle
que je pratique, c'est, dès que je vois qu'il y a une opposition
manifeste qui représente au-delà de 25 % des électeurs,
là, je me dis: ii y a matière à vérification, puis,
en général, j'incline plutôt vers une consultation
référendaire. la loi donne ce pouvoir au ministre. en tout cas,
j'ai pris note de ce que vous avez dit.
M. Lemoine (Réjean): Merci.
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Garon): Ha, ha, ha!
M. Gendron: Avant de vous sauver... Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Gendron: Je veux tout simplement, sincèrement, quand
même, M. Lemoine, vous remercier d'avoir rappelé ce principe du
référendum comme mécanisme important dans ce que
j'appellerais «l'action participative des citoyens et des citoyennes au
niveau municipal». Je pense qu'on ne peut pas être en
désaccord, en tout cas, de ce côté-ci, je pense, de
rappeler ce principe-là, d'autant plus que, vous-même, vous avez
fait plusieurs références à M. Tardif, dans des
mémoires, comme ex-ministre des Affaires municipales. Je me rappelle de
certaines discussions qu'on a eues au Conseil des ministres à ce
sujet-là. Et, quant à moi, favoriser avec des balises
sévères l'usage du mécanisme référendaire,
moi, dans mon livre à moi, ce n'est pas quelque chose de subjectif, au
contraire, c'est quelque chose de très intéressant pour, comme
vous le dites, les grandes orientations. Une ville a des grandes orientations
où il y a lieu, à l'intérieur des mandats, de remettre les
citoyens un peu plus dans l'action municipale, dans le suivi, et, pour les
grandes questions, si c'est bien balisé, je pense que c'est un outil
qu'il faut plutôt privilégier qu'exclure. Après qu'on a dit
ça, c'est évident que ce n'est peut-être bien pas facile de
choisir les déterminants requis pour s'assurer que, quand on en
permettra l'usage, ça ne devienne pas trop large pour toute question qui
ne change pas globalement les orientations prises lors des engagements des
formations politiques puisque, dans les villes significatives, c'est de plus en
plus des partis politiques, un peu comme au gouvernement.
Mais, moi, je veux que vous restiez là. Par contre, vous ne m'en
voudrez pas, d'après moi, de poser la question à M. L'Allier.
J'aimerais poser la question à M. L'Allier pour deux raisons, et la
question est la suivante. Le rapport Pichette sans porter un jugement
sur le rapport Pichette c'est quand même une réflexion
majeure, d'envergure, qu'on soit pour ou contre. Pour tout de suite, ce n'est
pas ça que je veux discuter. Je ne fais pas la critique du rapport
Pichette à ce moment-ci. J'attends celle du ministre des Affaires
municipales avant de commenter comme responsable de l'opposition officielle,
même si on a des choses à dire là-dessus. Mais, dans le
rapport Pichette, il préconisait dans la nouvelle structure, si elle
était mise en place, de revenir à l'usage du mécanisme de
référendum, et là, vous, vous affirmez, M. Lemoine
et selon ce qu'on me dit, c'est exact les deux partis politiques, autant
celui de l'opposition à la ville de Québec que le parti politique
représenté par le maire de Québec actuel ont ça
dans leur programme. Donc, la question que j'aimerais poser au maire de
Québec, puisqu'on a l'occasion de le voir ici aujourd'hui: Qu'est-ce qui
fait que ça ne vous a pas tenté de regarder ça, de
réintroduire? Avez-vous des éléments sur lesquels ce
serait intéressant de vous entendre, compte tenu qu'on a fait l'appel,
ce matin, par M. Lemoine qui dit: J'aimerais ça que les parlementaires
regardent ça? Et je sais qu'on ne pourra pas le voir article par
article, il n'y a pas de disposition, puis je connais le fonctionnement de
cette commission. Mais j'aimerais ça, M. le maire, vous entendre
quelques minutes à ce moment-ci sur la présentation qui a
été faite par M. Lemoine de revenir à l'usage d'un
mécanisme de référendum sur des grandes orientations.
Est-ce que vous vous y opposez? Si oui, pourquoi?
(11 h 10)
Le Président (M. Garon): M. le maire.
M. L'Allier (Jean-Paul): Merci, M. le Président.
Effectivement, on n'a pas, dans nos demandes de modifications à la
charte, de questions, cette année, qui portent sur la possibilité
d'insertion du référendum dans nos mécanismes
démocratiques. Je voudrais répondre tout de suite à la
question du député: Oui, nous sommes d'accord sur le principe de
l'insertion du référendum dans l'amélioration du processus
démocratique. Une fois qu'on a dit ça, là, on s'est tous
prononcés pour la vertu, tous, tous tant que nous sommes, à la
ville, dans l'opposition, partout. Mais quand on ouvre le cahier des
propositions concrètes pour savoir comment on fait ça dans une
ville de 170 000 habitants ou de 1 000 000 d'habitants, le cahier est mince sur
la façon de le faire. Est-ce qu'on le fait sur les emprunts? Est-ce
qu'on le fait sur les grands projets? Comment définit-on un grand
projet? Est-ce qu'on le fait par quartier ou par groupe de quartiers? Est-ce
qu'on donne aux citoyens un moyen
d'amplifier le «pas dans ma cour», «je ne veux pas
d'incinérateur», «je ne veux pas de centre de
congrès», «je ne veux pas ci», «je ne veux pas
ça»? Est-ce qu'on le fait pour bloquer des choses? M. le ministre
des Affaires municipales a dit: C'est un moyen de freiner. C'est ça que
c'est, c'est utilisé comme ça. Est-ce qu'on le fait aussi dans
les cas où on veut promouvoir quelque chose? Et comment? Est-ce qu'on
prévoit des parapluies qui font que ceux qui sont pour se mettent
ensemble et ceux qui sont contre se mettent ensemble? Est-ce qu'on
prévoit des modes de financement populaire pour les
référendums ou est-ce qu'on les finance uniquement à
partir des fonds de la ville? Est-ce que, si on les finance à partir des
fonds de la ville, on doit limiter dans une année le montant d'argent
qui doit être consacré aux référendums et par
quartier? Est-ce qu'on doit se contenter de 5 % de la population pour bloquer,
en fait, des décisions prises au moment d'une élection quand les
gens sont élus à la majorité des suffrages et vont
chercher plus de 50 % du vote? Je peux vous donner, M. le député,
une autre page de questions auxquelles ni M. Lemoine ni personne n'a
répondu.
Donc, je suis d'accord avec notre opposition, on est pour la vertu,
totalement pour la vertu. Comment applique-t-on la vertu? Et la façon
qu'on a trouvée de l'appliquer, nous, c'est de mettre sur pied, en nous
inspirant, d'une part, des expériences de Montréal et en nous
inspirant de ce qui se fait ailleurs, y compris aux États-Unis, des
conseils de quartier à titre expérimental. À, partir de
cette expérience qui se vit actuellement, je pense qu'on sera en mesure
de voir de quelle façon on peut recommander au gouvernement de nous
donner le moyen de faire en sorte que la démocratie municipale se
manifeste d'abord au niveau des quartiers, à la condition qu'on ne donne
pas à un quartier le droit de prendre toute la ville en otage, et qu'on
peut effectivement faire en sorte que les gens ont une prise sur
l'aménagement de leur vie périphérique, à la
condition qu'on ne permette pas à quelques-uns, par des
mécanismes électoraux plus ou moins valables, de prendre en otage
un conseil de quartier qui, à son tour, prend en otage tout l'ensemble
d'une ville dans son développement.
Si les référendums, et je terminerai mon commentaire
là-dessus, ont été exclus de villes comme Québec et
Montréal, c'est parce qu'ils devenaient, dans la formule qui
était pratiquée dans la Loi sur les cités et villes,
inapplicables. Des villes comme les nôtres doivent procéder
régulièrement, par exemple, à des emprunts. Il serait
impossible et il serait, à mon avis, irrévérencieux par
rapport à la population, irrespectueux par rapport à la
population, de permettre à quelques agités, à l'occasion,
de se saisir de l'outil référendaire, alors qu'il faudrait
dépenser des centaines de milliers de dollars pour faire en sorte
qu'à chaque fois qu'il y a une demande, même modeste... qu'on
dise, qu'on explique, qu'on dépense des sommes extraordinaires en dehors
de celles qui sont actuellement dévolues au fonctionnement d'un conseil
municipal pour enclencher des processus qui, souvent, avortent. Oui, absolument
oui, sur le principe des référendums, sur le principe d une
meilleure consultation de la population face à des grandes orientations,
mais uniquement lorsqu'on aura fait, vécu, encore pendant une
année, plus ou moins là, l'expérience des conseils de
quartier, qu'on aura une analyse de ces conseils de quartier, que le
gouvernement nous aura fait part de sa lecture du rapport Pichette, qu'on
puisse en tenir compte et partir de là pour aller plus loin, et non pas
pour reculer.
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Bien, je remercie M. L'Allier parce que ça
donnait au moins l'occasion par, pas la litanie mais presque, parce que vous
avez indiqué que vous pourriez continuer allègrement pendant
longtemps... du nombre de questions qu'il faut baliser avant de consacrer le
principe pour les grands ensembles ou les villes un peu plus populeuses. Ce qui
est un peu étonnant, et ce n'est pas nécessairement contre vous,
c'est que l'ensemble des collectivités n'ait pas été en
mesure tout en continuant d'inclure à l'intérieur de leur
programme politique, puisque c'est le cas pour vous et pour le chef de
l'opposition de restreindre et de baliser un peu plus les
éléments à être retenus pour en faire un peu
l'exercice dans les unités plus petites. Parce que, quand vous
suggérez peut-être l'expérience du quartier, ça
pourrait être intéressant.
Et moi, si j'ai posé la question, c'était pour permettre,
justement, que nous ayons la chance de prendre connaissance, encore une fois,
de l'immense difficulté que ça pose dans les grandes
communautés, compte tenu de toutes les questions que ça
soulève. Et si le rapport Pichette l'a réévoqué et
que, vous, vous le réévoquez aujourd'hui, moi, je suis content
que vous le réévoquiez parce qu'il me semble qu'il faut remettre
ça dans l'actualité municipale pour que, éventuellement,
on puisse aussi avoir dans les grandes villes des mécanismes qui
permettent... là, sans parler de gens qui peuvent s'agiter autour d'une
question... Mais la vie municipale continue, et l'implication des citoyens,
compte tenu du genre de décision que vous prenez de plus en plus, avec
raison... Moi, je souhaite que les administrations municipales aient de plus en
plus... N'oubliez pas que la présentation, la première phrase,
c'était: Être capable de gérer un peu mieux la
modernité puis les événements puis nos affaires. Bien,
ça inclut également une implication soutenue des citoyens, et pas
uniquement à travers leurs représentants. Parce que je trouve que
c'est trop facile de dire, une fois aux quatre ans: On vous a élus,
arrangez-vous! Il faut être chien de garde, d'une façon constante,
et une façon de l'être, c'est, de temps en temps, avoir la
capacité, dans des grandes orientations, de marquer de la réserve
ou une restriction.
Le Président (M. Garon): Bon. Alors...
M. Gendron: M. L'Allier a une petite phrase.
Le Président (M. Garon): Pardon?
M. Gendron: M. L'Allier veut ajouter...
M. L'Allier (Jean-Paul): Je pourrais ajouter un bref commentaire,
M. le Président.
Le Président (M. Garon): Oui, M. le maire.
M. L'Allier (Jean-Paul): C'est que nous sommes disposés,
et si le gouvernement veut formaliser un peu plus sa réflexion
là-dessus, ou même l'opposition, nous sommes disposés
à participer à ça. Mais le commentaire que je voudrais
ajouter est le suivant: C'est qu'il ne faudrait pas que ça porte
uniquement, à ce moment-là, sur l'objet municipal, parce que les
gouvernements interviennent lourdement sur nos territoires, et eux-mêmes
n'ont pas manifesté le désir de soumettre leurs grandes
interventions, souvent très lourdes, au processus
référendaire local. Alors, il ne faudrait pas qu'il y ait deux
poids, deux mesures: un poids qui laisse présumer que les élus
municipaux, qui sont proches de la population, sont toujours, en permanence,
sujets à caution par rapport à leurs décisions, et que les
grandes décisions d'aménagement, autoroutes, etc., qui touchent
et qui viennent couper une ville en deux, ces interventions sont
laissées à un gouvernement qui, lui, par définition, ne
peut jamais se tromper. Donc, si on veut ouvrir la porte à la
consultation populaire, il faudrait que ce soit ouvert à toutes les
interventions substantielles sur un territoire donné, et donc y compris
à ce que les gouvernements supérieurs pourraient faire et qui
touche profondément la vie d'une ville.
Le Président (M. Garon): M. Lemoine.
M. Lemoine (Réjean): Je voudrais terminer, M. le
Président, tout simplement en disant qu'une vertu peut devenir un vice
si on met quelque chose dans notre programme puis on ne réussit pas
à trouver les moyens pour l'appliquer. Je pense que les gens qui ont la
responsabilité d'avoir mis ça comme objectif politique se doivent
de nous donner les moyens de baliser et d'encadrer. Le constat que je fais ce
matin, M. le Président, c'est que, dans les villes de Québec,
Montréal et Laval, les gens subissent un discrédit et une
discrimination par rapport à un déficit de démocratie. On
n'a pas les mêmes droits que les autres citoyens au Québec dans
ces grandes villes-là. Je pense qu'il y a de brillants avocats autour de
la table; on pourrait faire une étude, effectivement, un avis juridique
là-dessus parce qu'il y a des gens qui ont des droits, au Québec,
et d'autres qui n'en ont pas. Et, à ce moment-là, je pense que le
législateur devra trouver une solution pour que tous les citoyens au
Québec et les citoyennes aient, au niveau municipal, les mêmes
droits. C'est ça, le principe de mon intervention.
Le Président (M. Garon): Alors, je vous remercie, M.
Lemoine. Je me rappelle une phrase à un congrès des professeurs
de droit, il y a une vingtaine d'années, à Ottawa, où on
disait que la vertu était dans la théorie, mais les
difficultés dans la pratique. Alors, je vous remercie, M. Lemoine.
J'appelle l'Institut de développement urbain du Québec, M.
Jean L. Richard, président, avec un groupe qui l'accompagne et qu'il
pourra nous présenter. M. Richard, comme pour les intervenants
précédents, vous avez droit à 15 minutes pour exposer
votre point de vue et, ensuite, la partie ministérielle aura 15 minutes
et l'opposition aura 15 minutes également.
M. Richard (Jean L.): M. le Président, merci.
Le Président (M. Garon): Je pense que vous seriez mieux
d'être à l'autre bout...
M. Richard (Jean L.): À l'autre bout?
Le Président (M. Garon): ...parce que ça va mal
fonctionner.
Une voix: ...on peut se retirer...
Le Président (M. Garon): Si vous voulez, comme vous
voulez. Si vous voulez... Il peut arriver... L'intervenant devrait être
au bout, je pense que c'est ça qui serait le mieux, celui qui va parler
le plus souvent.
Bon. M. Richard, si vous voulez présenter votre
délégation.
M. Richard (Jean L.): D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Garon): Vous pourriez vous mettre au
bout. Tous les bancs ont été libérés au bout. Vous
seriez encore plus à l'aise.
M. Richard (Jean L.): Tout le monde au bout? (11 h 20)
Le Président (M. Garon): Au bout, oui.
M. Richard (Jean L.): D'accord.
Le Président (M. Garon): Non, non. Il y a des
sièges. Vous pouvez occuper des sièges jusqu'au bout.
Normalement, c'est là que sont placés les intervenants.
Institut de développement urbain du
Québec (IDU)
M. Richard (Jean L.): M. le Président, je vais être
rapide. Mon nom est Jean Richard, je suis le président de l'Institut de
développement urbain du Québec, qui est une association sans but
lucratif qui représente des promoteurs, des constructeurs, des
professionnels du monde immobilier, des investisseurs et des prêteurs de
ce côté-là. Je vais demander à la présidente
de notre Conseil régional de Québec, Mme Andrée
Brunet, de vous présenter le reste des représentants et,
à M. Claude de Champlain, de vous faire la lecture du
mémoire.
Mme Brunet (Andrée): M. le Président, M. le
ministre, les membres du comité, l'IDU est ici aujourd'hui pour vous
exposer certains points qui nous préoccupent relativement à
certaines modifications à la charte de la ville de Québec,
particulièrement l'article 242 et suivants, le pouvoir de taxer les
stationnements, et également l'article 42d, limiter le nombre de
commerces dans certaines zones et même limiter les distances entre
chacun.
J'ai aujourd'hui avec moi M. Claude de Champlain, qui va exposer le
mémoire; M. de Champlain est membre de l'Institut de
développement urbain. Il y a également Mme Louise Brisset des
Nos, qui est directrice générale du Conseil régional; M.
Robert Simard, qui est membre de l'Institut de développement urbain et
vice-président d'un propriétaire immobilier de la région
de Québec, la Mutuelle des fonctionnaires; M. Michel Ouellette, de
Cominar, représentant également d'un développeur
immobilier et membre de l'Institut de développement urbain.
M. de Champlain (Claude): M. le Président, , M. le
ministre, mesdames, messieurs de la commission, je crois que le bref
mémoire a déjà été remis à l'ensemble
des gens ici. Je vais donc prendre le temps alloué, la quinzaine de
minutes, et je devrais être capable de faire le tour et de le commenter
le plus succinctement possible.
En débutant à la page 4, on retrouve le sommaire,
finalement, de la situation qui nous a amenés à nous
présenter ici. M. Jean Leclerc, député de Taschereau, en
juin dernier, a présenté un projet de loi privé qui vise
à modifier diverses dispositions de la charte de la ville de
Québec. Des promoteurs et propriétaires immobiliers de la
région de Québec dont l'IDU est le porte-parole se sentent
particulièrement visés par ce projet de loi. L'IDU s'interroge
sur le fait que la ville de Québec veut imposer une taxe sur les
stationnements non résidentiels alors qu'elle s'y était vivement
opposée lors de la présentation du projet de loi 145 sur la
réforme de la fiscalité municipale. L'IDU s'interroge
également sur la modification du paragraphe 42d de l'article 336 de la
charte de la ville de Québec qui vise à prescrire à
l'intérieur d'une zone le nombre maximal d'établissements
opérant des usages similaires. L'IDU s'oppose à ce que la ville
de Québec puisse amender sa charte sur cette question et tient à
faire valoir sa position. Si l'IDU n'aborde dans ce mémoire que la
question de la taxation des stationnements non résidentiels et la
limitation du nombre d'établissements opérant des usages
similaires dans une même zone, c'est que ce sont là des points qui
touchent de plus près le secteur de l'immobilier non résidentiel
de la ville de Québec, ville centre et coeur de l'économie de la
région.
L'IDU se doit de souligner que toute taxe addi- tionnelle touchant
l'immobilier non résidentiel serait préjudiciable à la
rentabilité du milieu des affaires et risquerait de compromettre sa
viabilité et son avenir qui sont déjà des plus fragiles.
Cette taxe, telle que proposée, aura des effets néfastes qui,
selon nous, n'ont pas été pesés et bien
analysés.
Le projet de loi 145 de 1991, Loi modifiant diverses dispositions
législatives concernant les finances municipales. Ce projet de loi
visait, entre autres, à imposer une taxe aux propriétaires de
stationnements non résidentiels dans le but de financer une partie du
transport en commun. Plusieurs mémoires furent présentés
à la commission de l'aménagement et des équipements de
l'Assemblée nationale cherchant à empêcher l'imposition
d'une telle taxe. La ville de Québec tout comme l'IDU s'opposaient, d'un
commun accord, à cette idée. Le gouvernement n'a pas donné
suite à sa proposition, et la Loi sur la fiscalité municipale
n'accorda donc pas aux municipalités le pouvoir d'imposer une taxe sur
les stationnements non résidentiels. Ainsi, l'IDU maintient-il sa
position et s'oppose cette fois à ce que la ville de Québec, par
le biais d'amendement à sa charte, obtienne le pouvoir de taxer les
stationnements non résidentiels, pouvoir qui a été
refusé aux autres municipalités.
Quels étaient les arguments de la ville de Québec à
cette époque? En juin 1991, dans son mémoire intitulé
«Le projet de loi 145 sur la fiscalité municipale» qui,
selon nous, est toujours inacceptable, la ville de Québec invoquait que
l'application au niveau municipal d'une taxe sur les stationnements non
résidentiels risquait d'exacerber la concurrence intermunicipale au sein
d'une même région en appliquant, municipalité par
municipalité, des mesures fiscales qui se devaient d'être
appliquées au niveau régional. Elle craignait qu'une telle taxe
ait pour effet, d'une part, de rendre la ville de Québec, ville centre,
tout à fait non concurrentielle sur le plan du développement
économique, accroissant ainsi l'écart inéquitable
déjà existant, et, d'autre part, de détruire les relations
intermunicipales dans une région métropolitaine. La ville de
Québec soutenait donc que le projet de loi témoignait d'un manque
de compréhension des problèmes et de la dynamique entre ville
centre et banlieues et insistait sur le fait que cette mesure favoriserait
l'étalement urbain.
Pourquoi reprend-elle aujourd'hui une idée qu'elle refusait en
1991, au moment même où, par surcroît, le fardeau municipal
des propriétaires d'immeubles non résidentiels a atteint le point
de saturation? Les dispositions proposées reprennent en plus, dans leur
quasi-totalité, les articles du projet de loi 145 portant sur la taxe
imposée aux propriétaires de tels stationnements, l'article
244.23 et suivants, articles auxquels la ville de Québec s'était
vivement opposée. Cette volonté témoigne d'un manque de
cohérence de la part de la ville de Québec et compromet l'avenir
du secteur immobilier non résidentiel de cette ville.
Le projet de loi 264 modifiant la charte de la ville de Québec.
Les arguments de l'IDU contre la taxe sur
les stationnements non résidentiels. L'IDU maintient sa position
et s'oppose à ce que la ville de Québec obtienne le pouvoir de
taxer les stationnements non résidentiels. L'IDU soutient que la ville
de Québec dispose actuellement de moyens de taxation suffisamment
larges. L'IDU croit qu'on ne saurait exagérer l'importance de maintenir
à l'abri de taxes tout stationnement non résidentiel et s'oppose
à l'imposition d'une telle taxe parce qu'elle est une taxe
foncière additionnelle qui ne vise pas les usagers de stationnements,
parce que c'est une taxe qui est inéquitable. Elle donne à la
ville de Québec des pouvoirs qui prêtent à l'abus et
encouragent l'étalement urbain.
Taxe additionnelle. L'IDU affirme qu'il est impossible de toucher
directement les usagers de stationnements par l'imposition d'une telle taxe et
que ce sont encore les propriétaires, locataires, commerçants,
restaurateurs et manufacturiers qui en feront les frais. Cette taxe n'est en
fait qu'un prélèvement à caractère foncier qui ne
respecte nullement le principe qu'il laisse sous-entendre, c'est-à-dire
faire payer par les automobilistes les coûts de la congestion
routière et de la pollution. En tant que taxe foncière, elle n'a
rien à voir au rationnement de l'utilisation des espaces de
stationnement.
L'inéquité de cette taxe. Cette taxe entraînerait
une hausse importante des coûts d'exploitation pour les
propriétaires qui détiennent des espaces de stationnement,
notamment les centres commerciaux et les édifices à bureaux. Vous
trouverez en annexe les graphiques qui démontrent que les augmentations
pour les locataires représenteraient des coûts additionnels
pouvant même dépasser 3 $ le pied carré. À leur
tour, ces locataires incorporeraient cette taxe dans leurs coûts de
production de biens et services afin de la refiler à leurs clients. En
somme, ce sont les propriétaires, les locataires des immeubles et les
consommateurs de biens et services, peu importe qu'ils soient automobilistes ou
non, qui paieraient cette surtaxe.
Les coûts engendrés par la taxe sur les stationnements
empêcheraient donc les propriétaires de centres commerciaux,
bureaux et industries situés dans la ville de Québec d'être
compétitifs par rapport aux emplacements situés dans d'autres
municipalités. À titre d'exemple, les centres commerciaux de
Sainte-Foy et Charles-bourg, entre autres, seraient totalement exemptés
de la taxe sur les stationnements étant donné que la Loi sur la
fiscalité municipale n'autorise pas les municipalités à
taxer les stationnements.
Tout stationnement non payant d'un immeuble ou d'un ensemble immobilier
fait partie intégrante de son fonctionnement. Par conséquent, il
serait inéquitable de le taxer. Au surplus, les espaces de stationnement
sont déjà taxés en tant que parties constitutives des
immeubles qui s'y rattachent. D'ailleurs, il faut souligner que les entreprises
qui ont investi dans des espaces de stationnement n'ont pas toujours, en le
faisant, exercé un arbitrage économique à l'égard
de cette partie de l'investissement puisqu'elles n'ont fait souvent que se
conformer aux normes de la ville de Québec qui exigent que des espaces
de stationnement accompagnent certains immeubles, à défaut de
quoi le permis de construction leur serait refusé. Il est
régressif de les pénaliser rétroactivement pour
s'être conformées à ces nonnes. Les entreprises auraient
ainsi à supporter une surtaxe sur un investissement à
caractère normatif ou réglementaire, ce qui irait à
rencontre des principes de finances publiques et d'équité.
Certes, ce pouvoir de taxation ne sera peut-être pas utilisé par
la ville de Québec, mais il n'en demeure pas moins que l'incertitude
créée par la possibilité de l'emploi de ces mesures est de
nature à décourager les investissements. (11 h 30)
Les abus susceptibles d'être engendrés par une telle taxe.
Les pouvoirs demandés par la ville de Québec prêtent
à l'abus en ce qui a trait à l'imposition facultative par
secteur, catégorie, superficie et nombre d'espaces. À titre
d'exemple, l'article 242a.6 du projet de loi 264 énonce: «La ville
peut, dans le règlement adopté en vertu de l'article 242a. 1,
délimiter des secteurs de son territoire ou définir des
catégories de stationnements non résidentiels selon soit leur
superficie ou le nombre de leurs places, soit leur caractère de "terrain
de stationnement" ou de "stationnement étage", soit leur
caractère payant ou non payant, soit le fait qu'ils peuvent ou non
être assujettis à la surtaxe sur les terrains vagues prévue
à l'article 242a. Elle peut également, dans le règlement,
établir des combinaisons faisant appel à une catégorie et
à un secteur.»
Parlons de l'étalement urbain. En taxant les stationnements non
résidentiels, la ville de Québec inciterait les résidents
des quartiers limitrophes de son territoire à fréquenter les
centres commerciaux de banlieue, où les prix seront donc moins
élevés. Ainsi, les industries, commerces et entreprises de ces
mêmes quartiers qui détiennent un nombre considérable
d'espaces de stationnement seraient donc sérieusement
désavantagés par rapport à leurs concurrents
installés en banlieue. Les impacts dépassent par
conséquent les strictes considérations budgétaires et
fiscales à l'échelle municipale. Bref, la taxe sur les
stationnements non résidentiels ne peut fonctionner. En plus
d'occasionner des inégalités inacceptables, elle
entraînerait un immense fardeau administratif qui ajouterait à
celui de la surtaxe sur les immeubles non résidentiels.
Les modifications projetées au paragraphe 42d de l'article 336 de
la charte de la ville de Québec. Par le projet de loi 264, la ville de
Québec demande également que lui soit octroyé le pouvoir
de limiter le nombre de commerces à usages similaires ainsi que la
distance entre ces mêmes commerces. Les modifications projetées
qui se retrouvent au paragraphe 42d de l'article 336 de la charte de la ville
de Québec placent les exploitants propriétaires ou locataires
d'établissements occupés par des usages similaires devant une
série d'incertitudes très importantes. Le défi à
surmonter est clair: comment éviter la discrimination et l'arbitraire?
Il est communément reconnu que les règles qui doivent
régir le commerce ne doivent pas empêcher une saine concurrence et
ne doivent pas laisser place aux préférences. Selon
l'IDU, les modifications demandées recèlent d'importantes
contraintes et elles sont inacceptables. L'IDU ne trouve aucune justification
qui puisse permettre à la ville de Québec d'obtenir un tel
pouvoir.
Vous trouverez ci-après un tableau qui résume les
circonstances résultant de la modification demandée, notamment,
à l'article 42d. La première colonne, ce sont les
précisions que l'on retrouve présentement à l'article 42d.
La colonne centrale, ce sont les propositions, et les commentaires et
conséquences, à la colonne de droite.
M. le Président, avec les 15 minutes allouées, croyez-vous
que ce soit utile que je procède à la lecture de toutes ces
choses-là ou si la commission va le faire? Parfait.
Les inquiétudes, page 10. Les inquiétudes de l'IDU portent
sur plusieurs points. Mentionnons d'abord que la modification enlève
toute référence à l'arrondissement historique,
élargissant ainsi le cadre à toute zone. Je fais
référence à certains commentaires de la page 9. Une limite
imposée par ce paragraphe 42d dépasse donc largement le but
visé par la législation, à savoir
l'homogénéité et la protection de l'arrondissement
historique de la ville de Québec ou des zones adjacentes. En permettant
de prescrire la distance minimale entre les établissements
occupés par des usages similaires, on vient restreindre, peut-être
empêcher l'exercice d'usages déjà existants sur tout le
territoire de la ville de Québec. Accorder au conseil le pouvoir de
prescrire le nombre maximal d'établissements opérant de tels
usages équivaut à accorder au conseil le pouvoir
discrétionnaire de favoriser des personnes au détriment de
certaines autres, et ce, de façon tout à fait arbitraire. De
plus, un tel pouvoir risquerait d'engendrer la spéculation des droits
acquis. D'ailleurs, la ville de Québec est suffisamment
protégée par le pouvoir qu'elle détient au niveau du
zonage.
L'IDU demande que les modifications projetées soient
réexaminées en tenant compte de la libre concurrence et de
l'équité obligatoire envers tous. L'IDU ne peut comprendre
l'intérêt de la ville de Québec qui, en adoptant une telle
mesure, affecterait la rentabilité des immeubles de façon
négative. Par conséquent et en conclusion, vu les pouvoirs
existant déjà au niveau du zonage, l'IDU s'oppose à la
taxation des stationnements non résidentiels, s'oppose au droit de
limiter le nombre de commerces et s'oppose au droit d'établir la
distance entre différents commerces.
Aux pages subséquentes, M. le Président, vous trouverez
divers tableaux qui sont, je crois, fort éloquents en ce qui a trait au
quantum possible de l'application d'une telle taxation. Comme vous voyez, ils
sont très... Une photo vaut 1000 mots, là. Vous pouvez les
consulter. Et, si besoin est, je vous offre ma collaboration
ultérieurement pour en discuter. Je vous remercie de votre
attention.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, merci, M. de
Champlain, de cette présentation, présentation de l'Institut de
développement urbain du Québec.
Alors, M. le ministre, vous avez évidemment...
M. Ryan: Regardez, j'ai écouté avec
intérêt les représentations qui nous ont été
faites par l'Institut de développement urbain. Comme les
représentations portent sur trois points précis du projet de loi
que nous allons avoir l'occasion d'examiner en cours de route, j'aimerais
autant garder pour ce moment-là l'expression des soucis ou des opinions
que je voudrais exprimer là-dessus.
J'ai pris bonne note de vos observations pour l'instant, que je
connaissais déjà pour la plupart. Et soyez assurés, M.
Richard puis les autres, que nous avons écouté avec attention ce
que vous aviez à dire, puis que nous ne sommes pas indifférents
aux remarques que vous avez faites.
M. Richard (Jean L.): Merci, M. le ministre.
M. de Champlain (Claude): Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Un peu dans le même sens, je tiens à
vous remercier. Il s'agit là d'une contribution fort positive sur des
sujets importants. Il me semble que l'Institut de développement urbain,
qui a une longue pratique de réflexion sur ces questions-là,
était légitimé de donner son point de vue. Je trouve que
c'est même un plus. C'est une bonne opportunité que vous prenez,
compte tenu que ça fait partie du projet de la charte de la ville de
Québec.
Moi également, j'ai été très attentif
à votre mémoire, que je trouve clair, clairement exprimé,
en particulier sur la question du stationnement, également sur l'autre
volet important, parce que les zones sont assez larges comme capacité
d'intervenir. Au moment où on abordera article par article, j'aurai un
certain nombre de questions à poser aux demandeurs, en particulier le
fait que, il n'y a pas longtemps, à ma connaissance, ils partageaient
les mêmes préoccupations que vous. Alors, qu'est-ce qu'il y a de
changé? Mais ça sera plus aux demandeurs de poser la
question.
Mais, merci beaucoup, parce qu'il s'agit là d'une contribution
qui, dans mon livre à moi, demeure positive compte tenu de l'expertise
que vous avez sur ces questions-là. Ça va toujours nous servir
compte tenu que ce genre de débat est susceptible de revenir ailleurs
dans d'autres chartes. C'est toujours intéressant de
bénéficier d'un éclairage additionnel par des gens qui ont
développé une expertise. Merci.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, M. le
député.
M. Richard (Jean L.): Merci.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Alors, M. Richard, on vous remercie, vous
et les membres de votre équipe.
M. Richard (Jean L.): Merci, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre, je
pense que nous sommes prêts à procéder. Ou est-ce que vous
préférez qu'on prenne une légère pause, quelques
minutes, avant qu'on débute article par article?
M. Ryan: Ça dépend des concernés. Le
Président (M. Charbonneau): Oui?
M. Gendron: Je suis prêt à continuer, sauf que...
Ah! M. le maire est revenu. O.K. On continue.
Le Président (M. Charbonneau): On continue? M. Ryan:
Peut-être cinq minutes, hein? M. Gendron: Cinq minutes? M.
Ryan: Cinq minutes. M. Gendron: Réglé.
Le Président (M. Charbonneau): Cinq minutes? Alors, on
suspend pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 38)
(Reprise à 11 h 49)
Le Président (M. Charbonneau): Alors, la commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. M. le
député de Rimouski, s'il vous plaît. Si vous voulez prendre
place. À l'ordre!
Étude détaillée
Soumissions publiques communes et adjudication de
contrats globaux
Alors, nous en sommes toujours à l'étude du projet de loi
264, Loi modifiant la charte de la ville de Québec. Nous sommes
maintenant rendus à l'étude article par article.
Alors, j'ai ici une modification à l'article 1.
M. Ryan: Oui, M. le Président. Vous nous appelez...
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre,
est-ce que vous voulez que je fasse la lecture de la modification à
l'article 1?
M. Ryan: Très bien. (11 h 50)
Le Président (M. Charbonneau): Alors: L'article 1 du
projet de loi est modifié par la suppression de l'article 4d et par la
renumérotation de l'article 4c. 1 en 4d.
M. Ryan: C'est juste une question de numérotation. C'est
en fonction des ententes qui ont été conclues avec la ville de
Québec quant à ce qui doit suivre. Peut-être que vous
pourriez donner...
M. Boutin (Denis): Je veux dire qu'il s'agit d'une
modification...
Le Président (M. Charbonneau): Me Boutin.
M. Boutin (Denis): M. le Président, c'est juste une
modification technique, mais qui prend pour acquis le sort qui sera
réservé par la commission à l'article 2 du projet de loi.
Si effectivement l'article 2 du projet de loi est rejeté, il y aura lieu
de faire cette modification technique à l'article 1. Mais je me demande
si on peut...
M. Ryan: Non.
M. Boutin (Denis): ...disposer du commentaire maintenant.
M. Ryan: Comme nous ne présumons jamais de la
décision, nous allons le garder en suspens, avec votre consentement, M.
le Président.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 1, je
comprends qu'il est en suspens pour le moment.
M. Gendron: Excellente décision. Des voix: Ha, ha,
ha!
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous en sommes
maintenant à l'article 2.
M. Ryan: Attendez un petit peu, là. On va se suivre.
Le Président (M. Charbonneau): Et nous avons un autre
amendement à l'article 2.
M. Ryan: À moins que je ne sois dans l'erreur, je pense
que là nous venons à l'article 1.
Le Président (M. Charbonneau): Pardon?
M. Ryan: Je pense que nous devons prendre l'article 1 paragraphe
par paragraphe.
Le Président (M. Charbonneau): Excusez-moi.
M. Ryan: A moins que je n'erre. Est-ce que... Une voix:
C'est ça.
M. Ryan: C'est parce que l'article 1, on ne l'a pas
étudié.
M. Gendron: Monsieur...
Le Président (M. Charbonneau): Non, mais c'est que j'ai
compris que l'article 1, tantôt, était en suspens.
M. Gendron: C'est ça, M. le Président. Le
Président (M. Charbonneau): Alors... M. Ryan: Non, mais
c'est...
M. Gendron: M. le ministre n'erre pas. Cependant, à partir
du moment où on a décidé de le mettre en suspens, je pense
que, oui, il faudrait régler l'article 2. Mais ça comprend ce
qu'il vient de dire: il va falloir faire l'article 1 paragraphe par paragraphe,
parce que...
Le Président (M. Charbonneau): Exact.
M. Ryan: Et je pense qu'on doit... Moi, ce que j'avais compris,
c'est qu'on laissait la modification en suspens.
Le Président (M. Charbonneau): Ah bon! M. Ryan: On
prend l'article...
M. Gendron: Ah! Ça ne nous dérange pas. C'est qu'on
va être pris...
M. Ryan: Je pense qu'on est mieux de prendre l'article maintenant
parce que, autrement, on va revenir pour rien.
M. Gendron: Pas de trouble. Ça ne dérange pas.
Le Président (M. Charbonneau): O.K.
J'avais...
M. Ryan: Parce que ça, c'est une question de
numérotation. De toute manière, on pourra régler ça
à la fin, la question de numérotation. Ce n'est pas grave. Mais
je pense qu'on est aussi...
Le Président (M. Charbonneau): O.K. Alors, c'est seulement
la modification à l'article 1 qui est en suspens.
M. Ryan: Oui. C'est ça.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous en sommes
maintenant à l'article 1, paragraphe... Article 4a, excusez.
M. Ryan: M. le Président, si vous me permettez de vous
faire une suggestion, d'ordinaire, nous demandons aux représentants de
la ville concernée d'expliquer brièvement la modification
demandée. Ensuite, nous commentons du côté du gouvernement
et de l'Opposition et nous en venons à une conclusion. Peut-être
qu'on pourrait suivre cette...
Le Président (M. Charbonneau): Procédure, hein?
M. Ryan: .. .façon de faire qui m'apparaît la plus
respectueuse des intervenants.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, Me Boutin, pour les
explications.
M. Boutin (Denis): Si vous permettez, M. le Président,
à l'article 1 proposé, nous proposons de remplacer des articles
déjà existants de la charte de la ville de Québec,
c'est-à-dire les articles 4a à 4e par de nouveaux articles 4a
à 4e. Il y a deux objectifs principaux visés. Le premier objectif
regroupe les articles 4a à 4d, et le deuxième objectif se
retrouve en totalité à 4e. Alors, je vais commenter les uns
après les autres. 4a à 4d traitent des possibilités pour
la ville de faire des soumissions communes pour certaines dépenses. La
ville possède déjà des pouvoirs en cette matière.
Elle possède déjà le pouvoir de conclure des ententes avec
des corporations municipales, des établissements publics au sens de la
Loi sur les services de santé et les services sociaux pour acheter
conjointement du matériel et des matériaux. Elle possède
déjà le pouvoir de convenir avec les corporations municipales
d'ententes pour adjuger des contrats d'assurance et de fourniture de services
professionnels en procédant par soumissions communes.
Nous avons, en collaboration avec le ministère des Affaires
municipales, réécrit ces articles de façon à ce
qu'ils soient un peu plus compréhensibles et un peu moins chinois, en
ajoutant cependant une chose importante. Nous avons ajouté, de plus, le
pouvoir de conclure des ententes avec des organismes publics ou des entreprises
de services publics pour faire des soumissions communes lorsqu'on
réalise des travaux conjoints, connexes ou simultanés à
ceux réalisés par les organismes publics ou les services
d'utilité publique. L'exemple le plus classique, c'est les travaux
dé réfection de rue. Lorsque la ville ouvre une rue, elle se
retrouve dans un chantier qui implique à la fois la ville,
Hydro-Québec, Gaz Métropolitain, Bell Canada et toutes sortes
d'intervenants. De façon à être pratique et efficace, il
est opportun d'avoir un seul intervenant sur le chantier. Le pouvoir qu'on vous
demande, c'est, dans un tel cas, pour des travaux connexes, conjoints ou
simultanés avec ces organismes-là, de procéder par
soumission commune. C'est une addition par rapport au pouvoir qui existait
antérieurement.
Dans les dispositions corollaires qui en découlent, le pouvoir
est donné à la ville de déléguer à ces
intervenants le pouvoir d'aller en soumissions. La ville
déléguera à Hydro-Québec son droit d'aller en
soumissions, comme l'inverse pourra se faire. Et je dois vous souligner que,
dans tous les cas, lorsqu'une telle soumission commune se produira, le
regroupement des intervenants sera assujetti aux dispositions de la Loi sur les
cités et villes prévoyant que le contrat ne peut être
accordé qu'au soumissionnaire le plus bas. Ce sont des interventions
qu'on retrouve on pourra passer le vocabulaire détaillé si
vous le jugez à propos aux articles 4a à 4d.
Maintenant, la modification que l'on propose pour le paragraphe 4e, qui
est le deuxième objectif des modifications visées par l'article
1, est de permettre à la ville de conclure avec l'Union des
municipalités du Québec ou l'UMRCQ des ententes pour
l'adjudication de contrats globaux. Vous êtes sans doute au courant que
l'Union des municipalités investit présentement ce champ
d'action, l'une de ses premières réalisations ayant
été de conclure une entente pour ses municipalités membres
dans le domaine de la fourniture de gaz naturel avec un projet qui s'appelait
Munigaz. Ces dispositions-là ont été
insérées à la Loi sur les cités et villes. On n'y
retrouve pas l'équivalent dans la charte de la ville de Québec.
L'objectif de l'article 4e proposé est d'introduire ces
dispositions-là dans la charte de la ville de Québec.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, je pense que Me Boutin vient de
donner l'essentiel des modifications proposées à ce premier
article. Du côté du gouvernement, nous sommes d'accord sur ces
modifications et, par conséquent, je serais disposé à ce
que nous abordions paragraphe par paragraphe l'article pour en disposer
consécutivement.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Bien, moi, M. le Président, je n'ai pas
d'objection à l'article 1 parce que, dans mon livre à moi, c'est
plus une réécriture de certaines dispositions qui étaient
ailleurs de toute façon. On a réécrit autrement. Je n'ai
aucun problème.
J'ai juste une question, M. le Président, puis, si vous me le
permettez, j'aimerais la poser au chef de l'opposition uniquement pour voir si
je comprends bien. Je sais que, dans le mémoire que vous avez
présenté, vous aviez exprimé une opposition quant à
la capacité de regrouper des tiers, là, dans une même
soumission, et on le retrouve dans votre mémoire à l'article
19.1. Vous dites: Nous nous opposons à l'addition du paragraphe 19.1 de
l'article 185. La seule question que je pose: Est-ce que, dans votre
idée, on peut faire la même implication à ce que vous
disiez pour le 19.1 du 4e, tel qu'il est réécrit à
l'article 1? Moi, je n'ai pas de trouble avec ça, mais je veux savoir si
le 4e, tel qu'il est réécrit, vous fait problème, demande
de soumissions publiques, parce que le 4e de l'article 1 permet de faire un
regroupement pour une soumission publique. Avez-vous des objections à
ça?
M. Jobin (Jacques): Non. Concernant l'article 4e, on n'a pas
d'objection parce que, finalement, c'est une source d'économie. Si on
peut faire des regroupements avec l'Union des municipalités, par
exemple, c'est une source d'économie. (12 heures)
M. Gendron: Alors, moi, je n'ai pas de trouble avec l'article 1,
M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): O.K. Maintenant, est-ce
qu'on procède article par article? Est-ce qu'on adopte 4a, 4b, 4c?
M. Gendron: Oui. C'est parce qu'on va avoir le même
problème qu'on avait dit tantôt, pour l'adoption finale, parce
que, moi, je vous le dis, là, je suis prêt à l'adopter dans
sa totalité, sauf avec la réserve de l'article 2, compte tenu des
dispositions de concordance avec le 4d. Le 4d est lié à l'article
2. Alors, si on ne présume pas de ce qu'on fait avec l'article 2... Mais
on reviendrait après ça à l'article 1 pour l'adopter dans
son ensemble parce qu'on vient de dire que le 4a, le 4b, le 4c, le 4d et le 4e
ne font pas problème. Alors, il va falloir qu'on l'adopte paragraphe par
paragraphe.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre.
M. Ryan: Très bien. On va disposer de ça vite.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
a, dans son entier, est adopté?
M. Gendron: Adopté. M. Ryan: L'article 1.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 1, oui, l'article
1.
M. Ryan: Très bien.
M. Gendron: Mais l'article 1, on ne peut pas l'adopter dans son
entier. C'est pour ça que... Allez tout de suite à l'article 2,
et on reviendra à l'article 1 dans son ensemble.
M. Ryan: ...pour s'assurer que nous étions
d'accord, et nous le sommes, et nous gardons la décision pour
plus tard. C'est correct.
M. Gendron: Oui, oui. Une voix: Et voilà.
M. Ryan: C'est l'accord qui est important. M. Gendron:
Appelez l'article 2. Règles d'attribution de contrats
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous en sommes
à l'article 2. Bon, on va finir par se comprendre.
M. Gendron: Oui, oui.
M. Ryan: Je crois comprendre qu'il y a une modification.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous avons une
modification à l'article 2. Aucune modification à l'article 2.
L'article 2 du projet de loi est retiré. C'est ce que j'ai ici. C'est
exact, M. le maire?
M. L'Allier (Jean-Paul): m. le président, j'attendais que
vous me donniez la parole. non, on sait que le ministère a non seulement
des réserves, mais s'oppose à l'approbation de cet article. je
voudrais quand même rappeler ici que, si on le met en demande de
modification de charte, c'est parce que, au fur et à mesure des
années passées, quand on est venu, notamment en 1991, on avait
indiqué le problème que ça posait. des entreprises se
voyaient refuser un contrat parce qu'elles n'étaient pas le plus bas
soumissionnaire de quelques dixièmes, centièmes de 1 % et
ces entreprises étaient situées au coeur de la ville de
québec au bénéfice d'entreprises qui
étaient, elles, situées dans la lointaine
périphérie, qui ne payaient pas de taxe d'affaires, qui ne
payaient pas de charges importantes, et qui se voyaient, de ce fait,
récompensées par la ville de québec pour avoir fui le
centre-ville. les commentaires qui nous étaient faits étaient
toujours les suivants: s'il faut qu'on quitte saint-roch avec notre usine de
fabrication d'uniformes pour les policiers, pour les infirmiers et pour les
pompiers, nous allons quitter saint-roch parce que notre objectif, c'est de
faire des affaires. et donc, on avait demandé au ministre à
l'époque, on avait dit: est-ce qu'il ne serait pas possible d'accorder
ne serait-ce qu'un tout petit pourcentage pour les cas qui sont vraiment sur
marge. et le contrat qu'on leur référait était un contrat
de l'ordre dé 40 000 $, qui avait été perdu pour une
différence de 63 $. est-ce qu'on ne pourrait pas, pour 1 % de
différence, à un moment donné, avoir la possibilité
de reconnaître que des entreprises et ça, c'est le pouvoir
de réglementation qu'on demandait que des entreprises qui sont
situées dans un périmètre qu'on veut relan- cer dans la
ville, puissent bénéficier d'un minimum, d'un petit avantage qui
permette de venir, si vous voulez, atténuer l'impact d'un écart
très, très faible en matière de soumission.
Bon, on voulait le représenter aujourd'hui pour la raison
suivante, c'est qu'à l'époque le ministre nous avait dit: C'est
une question qu'on devrait aborder globalement. On n'en fera pas un long
plaidoyer, là, je veux tout simplement dire que le problème
subsiste, et subsistera toujours dans les vieux centres-villes, où on
fait des efforts inouïs pour les relancer, où on a des programmes
d'aide aux entreprises, comme aux bâtiments etc., et, quand vient le
temps d'opérer, pour une différence quelquefois absolument
symbolique de 50 $ sur un contrat de 40 000 $, on est obligé
d'avantager, par la force des choses, une entreprise qui est située
ailleurs que dans la communauté urbaine même. Alors,
c'était pour ça. Et ceci étant dit, on peut retirer
l'article, mais je préférerais le laisser là et que vous
ne l'acceptiez pas pour montrer que, finalement, le problème demeure.
Maintenant, si vous souhaitez qu'on le retire, moi, je vais collaborer.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre.
M. Ryan: Je serais d'avis que vous devriez peut-être le
retirer parce que ça évite à l'Assemblée nationale
de se prononcer contre, ça permet de garder la question à
l'étude. Vous avez soulevé un problème très
réel. C'est un problème très réel. Moi, je suis
l'objet de démarches assez fréquentes de la part de
municipalités qui ont procédé à un appel d'offres.
À un moment donné, il y a trois propositions qui arrivent, il y a
une différence de 25 $ entre la première et la deuxième,
et il arrive que celui qui fait la première est un entrepreneur qui n'a
jamais rien eu à voir dans cette municipalité-là, qui n'a
jamais rendu service, ni vu ni connu. Il y en a un autre qui s'est
occupé d'à peu près tout ce qu'il y a d'oeuvres dans la
municipalité, qui a toujours été identifié avec les
objectifs de la municipalité. Et j'hésite toujours
énormément. Je demande l'avis de la commission municipale dans
ces cas-là. La commission me donne toujours un avis qui est très
littéral: S'il y a une différence de 1 $, on ne peut pas faire
ça. Il va falloir qu'on assouplisse ces choses-là parce que
ça conduit, dans bien des cas, à des injustices, sous
prétexte d'une justice abstraite. Je comprends la préoccupation
de la ville de Québec, en conséquence. Mais c'est un
problème que nous devons examiner de manière plus large. Et on ne
peut pas prendre une décision qui concernerait uniquement la ville de
Québec, nonobstant son importance indéniable. Mais je voulais
simplement vous dire que je suis très sensible à cette
question-là, et je crois qu'il y a moyen de revoir tout ce sujet en
insérant dans le traitement des questions d'appel d'offres des
éléments de souplesse qui font défaut actuellement, qui
entraînent, encore une fois, très souvent des mauvaises
décisions. Il y a des types qui vont réduire les prix... C'est
facile,
réduire les prix quand vous n'avez jamais eu de contrat, que vous
voulez vous mettre en circulation quelque part, vous réussissez à
réduire les prix de manière artificielle. Des fois, il y en a qui
ne sont même pas capables d'exécuter leur contrat jusqu'au bout:
on n'est pas plus avancé. Mais, en tout cas, ça, ce sont des
choses... On va en parler avec les unions de municipalités. On ne
réglera pas ça seuls, mais c'est un point sur lequel des
améliorations s'imposent. Et, dans ce sens-là, le projet
d'article qui est inclus dans le projet de loi, je le comprends très
bien et je laisse entièrement à la ville de Québec le soin
de la décision quant au retrait ou à une décision
négative de notre part.
M. L'Allier (Jean-Paul): Avec votre permission, M. le
Président, nous allons retirer cet article, en indiquant que, pour nous,
en tout cas, ce qui serait important, si jamais le gouvernement décide
d'étudier à fond cette question, c'est de la relier, entre
autres, à des zones urbaines qui font l'objet d'un effort
vérifiable de relance et de protection des entreprises qui y sont comme
étant une des mesures d'encouragement à la relance, dans ce
contexte-là, et non pas dans le contexte d'un protectionnisme
géographique ou aux frontières d'une municipalité par
rapport à une autre. C'est essentiellement dans ce contexte-là.
Alors, l'article, nous sommes d'accord pour le retirer, M. le Président,
si vous êtes d'accord.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, écoutez, à cette heure qu'il est
retiré, j'aurai eu l'honnêteté, quand même, de dire
ce que je vais dire. J'avais des réserves sérieuses sur l'aspect
«mesure protectionniste» qu'une municipalité... Parce que,
moi, je souhaite que le gouvernement puisse le faire. Mais les
possibilités de plagiat, pour un gouvernement, sont moindres. Ça
n'existe pas. Il y a un gouvernement. Dans un État normal en tout cas.
Et l'accorder aux municipalités, moi, ça me posait un
problème de conscience, sincèrement, comme mesure de
protectionnisme. Par contre, je suis content que le maire de la ville de
Québec rappelle les distorsions et les aberrations que ça
crée. Et que le ministre nous rappelle qu'il trouvait ça un
problème réel en 1991, qu'il nous le rappelle en 1994, ça
fait juste indiquer que... J'espère que les officiers municipaux et le
législateur vont se préoccuper d'arriver à un minimum de
balises et d'encadrement pour que nous puissions en tenir compte dans les lois
municipales pour éviter ces aberrations. Mais je n'étais pas
tellement disposé, moi, à donner mon accord de le faire d'une
façon spécifique. Et les arguments du chef de l'opposition
à cet égard-là, sur ce point précis là, je
les trouvais à retenir. Alors, on le retire...
M. Ryan: M. le Président, juste une remarque. Je voudrais
simplement faire remarquer au député d'Abitibi-Ouest que les
États-Unis sont un pays où on compte trois paliers de
gouvernement, et je pense que c'est un pays normal.
M. Gendron: Vous m'avez mal compris. Moi, je dis, un État
normal a un gouvernement, n'en a pas deux, n'en a pas trois, quatre.
M. Ryan: Les États-Unis sont un État normal...
M. Gendron: Oui, mais ils n'ont pas trois paliers de
gouvernement...
M. Ryan: .. .un État fédéré...
M. Gendron: ...ils ont trois niveaux d'administration.
M. Ryan: ...le plus grand du monde, entre parenthèses. Je
comprends que...
M. Gendron: II y a un gouvernement, mais il y a trois paliers
d'administration, trois niveaux.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que...
M. Gendron: II y a trois niveaux. Il n'y a pas trois
gouvernements.
M. Ryan: C'est un État fédéral. (12 h
10)
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'amendement
à l'article 2 est adopté?
M. Gendron: Oui.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: II est adopté certain, il est
retiré.
Le Président (M. Charbonneau): Exactement. Alors,
l'article 2 est donc retiré. On revient à l'article 1, qu'on
avait laissé en suspens tantôt.
M. Gendron: Pour le 4d.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre,
est-ce que vous avez des commentaires à apporter? Non?
M. Gendron: Moi non plus.
Le Président (M. Charbonneau): Aucun commentaire. Alors,
est-ce que l'amendement à l'article 1, que nous avons laissé en
suspens tantôt, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous en sommes
maintenant à l'article 3.
M. Gendron: II faut que tu demandes: Est-ce que l'article
1...
Le Président (M. Charbonneau): Ah oui, exact, exact. Je
vous ai demandé... Je suis allé un petit peu vite tantôt,
M. le critique officiel. Est-ce que l'article 1 dans son entier est
adopté tel qu'amendé?
M. Gendron: Adopté.
M. Ryan: De toute manière, ça va être
écrit comme c'est supposé être écrit!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous en sommes
maintenant à l'article 3. Me Boutin.
Dépenses des élus
M. Boutin (Denis): Si vous me permettez, M. le Président,
à l'article 3, on souhaite ajouter deux alinéas à
l'article 16 déjà existant de la charte qui traite de
l'approbation des dépenses des élus faites pour le compte de la
ville. Le système présentement en vigueur à la ville de
Québec est un peu différent de celui prévalant dans la Loi
sur les cités et villes, et on essaie de combiner les deux.
Dans un premier temps, je dois vous dire que, à la ville de
Québec, les dépenses faites par les élus pour le compte de
la ville doivent, avant d'être remboursées, être
autorisées spécialement par résolution du comité
exécutif, que ce soit avant ou que ce soit après la
dépense, ce qui fait que, si vous consultez aujourd'hui les
procès-verbaux des séances du comité exécutif, vous
avez des remboursements de 58$, de 78 $ pour un dîner au restaurant, pour
un déplacement à Montréal, etc.
La Loi sur les cités et villes permet aux municipalités
d'adopter un règlement concernant le remboursement des dépenses
avec des tarifs et des per diem et des choses du genre. Elle a
l'inconvénient, cependant, par opposition à ce qui existe
à la ville de Québec, que chacune des dépenses... chacun
des gestes posés par les élus doit également être
autorisé, mais au préalable, avant même que le geste soit
posé.
Alors, ce qu'on propose, c'est la chose suivante: c'est que le
comité exécutif puisse prévoir des catégories
d'actes, des règles et un tarif pour les dépenses, d'une part,
et, d'autre part, que, dans la mesure où les élus posent les
gestes pour le compte de la ville à l'intérieur du tarif, il
puisse y avoir remboursement sans avoir une décision spécifique
du comité exécutif à cet égard.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre. Aucune
remarque? M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: ...entièrement d'accord. C'est une
façon de «désalourdir» des processus qui n'en
finissent plus, là. Mais je suis complètement d'accord avec
ça. Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Alors,
est-ce que l'article 3 est adopté?
Application de la Loi sur les relations du travail
dans l'industrie de la construction
Nous en sommes maintenant à l'article 4. Nous avons un amendement
à l'article 4. M. le ministre.
M. Ryan: Je pense qu'on a la même situation qu'à
propos de l'article 2.
Le Président (M. Charbonneau): M. le maire.
M. L'Allier (Jean-Paul): M. le Président, la demande de
modification à la charte que nous présentons aujourd'hui a
déjà fait l'objet de quatre refus antérieurs. Et comme
vous voyez, on est aussi tenace que Sait Lake City dans ses candidatures pour
les Jeux olympiques: on revient toujours avec une demande. La demande que nous
faisons ici est pour régler un problème réel. Je comprends
qu'il ne sera pas réglé aujourd'hui, je comprends qu'il pourrait
être réglé plus globalement, mais, encore une fois, pour
éviter la prescription, on revient avec ça. On demande, à
toutes fins pratiques, qu'une ville comme Québec soit traitée sur
le même pied que les institutions du réseau gouvernemental de la
santé ou de l'éducation et qu'on soit exclu de l'application de
la Loi sur les relations du travail dans l'industrie de la construction,
notamment pour les travaux mineurs, alors qu'actuellement on y est soumis, ce
qui engendre pour la ville des coûts annuels relativement importants.
Maintenant, encore une fois, si le problème est bien perçu par le
gouvernement, comme il l'a été les quatre fois
antérieures, on veut bien continuer à exercer toutes nos
revendications. On est prêt à retirer l'article, mais, encore une
fois, il faudra qu'on trouve, à un moment donné, des solutions
équitables pour les villes, comme on en a trouvé pour les
écoles, comme on en a trouvé pour les hôpitaux.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre.
M. Ryan: Non, j'apprécie l'ouverture dont fait montre la
ville de Québec au sujet de cet article qui soulève des
difficultés du point de vue du ministère de l'Emploi. Il y a
déjà des dispositions dans la loi qui contiennent certains
éléments de souplesse, puis le ministère de l'Emploi n'est
pas disposé à aller plus loin pour l'instant. Je me
réserve cependant, à la lumière des modifications qui ont
été apportées à la législation sur
l'industrie de la construction en décembre dernier, de procéder
à de nouvelles vérifications auprès du nouveau ministre de
l'Emploi d'ici la présentation du projet de loi au salon bleu de
l'Assemblée nationale afin de voir si
des modifications seraient possibles dans l'attitude du ministère
à ce sujet.
J'apprécie que vous le retiriez maintenant, mais, si je voyais
qu'il y a des ouvertures de ce côté, je n'aurais pas
d'hésitation à proposer une modification lors de la prise en
considération du rapport.
M. L'Allier (Jean-Paul): C'est bien.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: bien, écoutez, moi, ici je dois manifester ma
déception. d'abord dans la suggestion que le ministre des affaires
municipales vient de faire, je ne suis pas capable de le suivre parce que la
loi a été adoptée. o.k., il y a un nouveau ministre, mais
l'encadrement législatif a été adopté; alors, je ne
vois pas ce que vous allez lui demander de plus, la loi est en vigueur et elle
est adoptée. je veux juste finir ma phrase. que la ville le retire parce
que le gouvernement dit: de toute façon, si vous le maintenez, cet
article-là, on va être contre, on ne sera pas plus avancé.
mais, moi, dans mon livre à moi, le moment serait venu parce que je veux
bien qu'on comprenne de quoi il s'agit, là. c'est des employés
permanents, qui sont rémunérés et qui travaillent sur une
base annuelle pour la ville, et c'est logique, je pense, pour des villes qui
ont des chartes ça l'est pour tout dans mon livre à moi,
mais davantage pour les grandes villes de soustraire à
l'application les menus travaux. c'est de ça dont il est question,
là, des travaux de restauration, de modifications simples, et là
on les assujettit à la loi des décrets de la construction.
ça coûte pas mal plus cher, ça ne donne rien de plus aux
travailleurs de la construction. ça donne zéro. zéro
multiplié par quatre parce que c'est des employés permanents de
la ville, donc je ne peux pas dire que je réduis le champ d'application
et ce que j'appelle la masse des heures travaillées: d'aucune
façon ça touche les heures travaillées par les
syndiqués du secteur de la construction, puis on maintient l'obligation
à la ville de payer des taux de décrets. ça fait des
coûts inutiles, ça fait des dépenses inutiles, et c'est
comme ça que, des fois, les citoyens trouvent que les
législateurs ne se préoccupent pas des vrais problèmes.
ça fait tellement de fois que vous le signalez que, moi, je ne vois pas
le drame. je ne comprends pas que les ajustements n'aient pas été
faits. j'aurais été 100 % d'accord, sans aucune réserve,
parce que ça m'apparaît tellement être la logique du bon
sens de dire: permettez aux villes de faire exécuter ces types de
travaux là... mais qu'on se comprenne bien, là, ceux qu'il est
défini: «travaux de rénovation, de restauration» ou
des modifications mineures. il n'est pas question d'appel d'offres, là.
on n'est pas dans la construction de grands ensembles au niveau de la ville de
québec, là. on est dans, les menus travaux liés à
des édifices leur appartenant: d'assujettir ça au décret,
ça ne fait pas sérieux, ça fait coûts inutiles,
ça fait dépenses exagérées et ça contribue
à hausser soit les dé- ficits des municipalités ou le
niveau de taxation. Puis je ne comprends pas. Je ne comprends pas. On va en
reparler. Ça fait plusieurs années qu'on en parle. Il me semble
qu'ici les ajustements auraient dû être faits et j'aurais
été bien d'accord pour dire: J'autorise, je louange et je
bénis, mais là on le retire. Bien, on va se fermer.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre, avez-vous
d'autres...
M. Ryan: Je crois que le député d'Abitibi-Ouest a
une attitude plus libérale que celle que son parti adoptait lorsqu'on a
discuté de l'industrie de la construction en décembre dernier. Je
suis content de constater cette évolution apparente. Mais je rappellerai
simplement qu'une modification de cette nature, si elle doit intervenir, doit
pouvoir s'appliquer à l'ensemble des municipalités, pas seulement
à une en particulier. En faisant les consultations dont j'ai
parlé, je pourrai voir si une modification comme celle-ci est compatible
avec les lois qui ont été adoptées en décembre. Je
ne demande pas qu'on change encore les lois, il faut que je m'assure de la
compatibilité de ce qui est demandé par la ville de Québec
avec la législation nouvelle que nous avons adoptée en
décembre, dans un contexte où ce n'est pas toujours possible
d'approfondir chaque virgule. Mais on va faire ça. S'il y avait des
possibilités, on en fera part à la ville de Québec,
évidemment, puis à l'Assemblée nationale, puis on choisira
le mode d'intervention qui paraîtra le plus approprié à ce
moment-là.
M. Gendron: M. le Président.
M. Ryan: Mais je prends bonne note de ce qu'a dit le
député d'Abitibi-Ouest et j'en ferai part au ministre de
l'Emploi. (12 h 20)
M. Gendron: Oui, sauf que je veux juste indiquer que je ne serai
pas plus libéral en 1994 que je l'étais en 1993. Ça,
ça n'a rien à voir. Parce qu'on ne discute pas du même
dossier, là. J'ai bien pris la peine de dire que, si je touchais
ce que j'appelle au potentiel d'heures travaillées par les
syndiqués du secteur de la construction, je n'aurais pas les quelques
phrases que je viens d'avoir, ce n'est pas de ça qu'il s'agit. C'est les
employés permanents de la ville qu'on assujettit temporairement au
décret de la construction pour des menus travaux qui, dans mon livre
à moi, de toute façon, ne seront jamais exécutés
par les travailleurs de la construction. Arrêtons de hypocritement faire
accroire qu'on leur permet de bénéficier de ce
poten-tiellà d'heures travaillées à la ville. Alors, moi,
je dis: Les contrats traditionnels... Je n'ai pas fait de débat, puis,
s'il y en a un, on en fera un pour dire: Est-ce qu'on doit maintenir ça
ou pas? Ce n'est pas de ça qu'il s'agit, là, c'est les
employés permanents. Mais M. le ministre veut le voir d'une façon
plus globale. Cela, je l'ai dit aussi, et très rapidement, j'ai dit: Je
pense que c'est quelque chose qui est plus évident dans les grandes
communautés, mais c'est vrai partout dans les petites, et la
même réflexion s'applique. C'est entendu, je préfère
le faire d'une façon globale.
M. Ryan: Nous apprécions l'intention que nous a
communiquée M. le maire de Québec de retirer cet
article-là.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que
l'amendement...
Une voix: ...
Le Président (M. Charbonneau): Oui, l'article 4. Nous
sommes prêts à l'adopter?
Une voix: ...retirer.
Le Président (M. Charbonneau): Oui, mais adopter la
modification.
(Consultation)
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous adoptons la
modification à l'article 4. On se comprend? C'est ça?
Une voix: Ce n'est pas une modification, c'est un retrait.
M. Boutin (Denis): La ville de Québec retire l'article
4.
Le Président (M. Charbonneau): Voilà. Merci.
Juridiction du comité exécutif
Alors, nous en sommes maintenant à l'article S. Me Boutin.
M. Boutin (Denis): Alors, à l'article S, M. le
Président, on aborde une série d'amendements dont je vous ai
parlé en introduction, en présentation du projet de loi. Ce sont
des amendements qui touchent à la juridiction du comité
exécutif à l'égard du montant de la juridiction du
comité exécutif. Je rappelle le principe sur lequel on s'est
appuyé, le principe qui veut que, historiquement, la ville de
Québec, son comité exécutif a toujours eu juridiction
jusqu'à concurrence du montant où la municipalité a
l'obligation d'aller en soumissions publiques pour adjuger des contrats, ce
qui, jusqu'à tout récemment, était 50 000 $, qui a
été modifié dans la loi générale en 1993
pour être haussé à 100 000$. En conséquence, la
ville de Québec demande à ce que la juridiction du comité
exécutif soit augmentée de 50 000 $ à 100 000 $, ce qui a
plusieurs répercussions dans plusieurs articles de la charte, le
paragraphe 1 ° de l'article 5 en est un.
M. Ryan: Regardez, sur le fond, M. le Président, je pense
qu'il n'y a pas de problème parce que l'ajustement qui est
proposé par la ville de Québec correspond à des
modifications qu'on a déjà instituées dans la Loi sur les
cités et villes. Je pense que les seuils qui sont proposés ici,
100 000 $ au lieu de 50 000 $, sont des seuils tout à fait acceptables
dans le contexte législatif nouveau créé par les
modifications déjà apportées à la Loi sur les
cités et villes.
Maintenant, tantôt, il y aura deux papillons que nous voudrons
vous communiquer dès que nous aborderons l'étude officielle, et
on a toujours un échange de vues plus important que l'étude
officielle; c'est ce que nous faisons présentement. Moi, sur le fond, il
n'y a pas de problème.
(Consultation)
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Bien, nous aussi, sur le fond, M. le
Président, on n'a pas beaucoup... L'augmentation de 50 000 $ à
100 000 $, dans notre compréhension, c'est plus un effet de concordance.
Par contre, ce qui est le principe, c'est, pour la première fois, de
procéder par une entente afin de procéder conjointement avec un
organisme ou une entreprise. Ce n'est pas le pouvoir de
délégation qui est neuf, il a toujours existé
d'après moi; mais là, dorénavant, on pourra le faire
lorsqu'il y aura une entente concernant un, deux ou trois soumissionnaires, et,
moi, sur ce principe-là, je n'ai pas d'objection, moi non plus. Je
trouve que... Et là je ne veux pas donner des exemples. Dans certaines
villes, il peut y avoir des services d'utilité publique, plutôt
que d'y aller trois fois, où chacun des services est appelé
à aller en appel d'offres, on veut le faire conjointement. Mais je n'ai
pas l'inquiétude que le chef de l'opposition avait parce qu'il y a
l'exigence de procéder conjointement, par entente. Donc, il me semble
que ça offre la sécurité, et, comme c'est des gestes qui
seront faits de nature publique, si des intervenants trouvaient qu'il y a lieu,
là, d'intervenir, le conseil municipal continue à avoir des
séances publiques, et s'il exerce la disposition du 19.1, il me semble
que l'intérêt public est protégé. Donc, je n'ai pas
d'objection sur le principe, moi.
Le Président (M. Charbonneau): Me Boutin.
M. Boutin (Denis): Je voulais juste m'assurer qu'on parlait de la
même chose, tout le monde, là.
Le Président (M. Charbonneau): Oui. On est à
l'article 5 au niveau général. On n'a pas abordé les
modifications.
M. Boutin (Denis): O.K.
Le Président (M. Charbonneau): C'est d'accord?
Une voix: D'accord.
M. Ryan: Comme nous nous entendons sur l'objectif qui est
visé par les propositions contenues dans le projet de loi de la ville de
Québec, là je voudrais vous prévenir que nous avons une
modification à proposer au paragraphe 6° de l'article 5 et une autre
au paragraphe 7° de l'article 5. Il faudrait normalement disposer de ces
modifications afin d'aborder l'ensemble de l'article ensuite.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, je...
M. Boutin (Denis): Puis-je vous suggérer de
procéder paragraphe par paragraphe de l'article 5? Les papillons ou les
modifications proposées sont au paragraphe 6° et au paragraphe
7°. On pourrait peut-être disposer du 1°, 2°, 3° avant de
se rendre là.
M. Ryan: D'ordinaire, on fait l'inverse, parce que s'il y a une
implication dans une modification qui vient plus loin, on le sait d'avance.
Mais c'est comme ça qu'on procède d'ordinaire. Moi, ça ne
me fait rien. Je suis bien libre de ce côté-là, mais je ne
veux pas enfreindre les coutumes, les rares endroits où je les respecte
assez.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Boutin (Denis): Alors, allons-y pour les modifications.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, on a une
modification à l'article 5, paragraphe 6°. Le paragraphe 6° de
l'article 5 du projet de loi est remplacé par le suivant: 6° par le
remplacement du paragraphe 19° par les suivants: «19. Le
comité exécutif approuve les demandes de soumissions publiques;
«19.1. aux fins des articles 4a et 4b, le comité exécutif
peut autoriser une entente afin de procéder conjointement avec un
organisme ou une entreprise et déléguer, en tout ou en partie,
à un tel organisme ou à une telle entreprise les pouvoirs
nécessaires à la présentation d'une demande commune de
soumissions. le comité exécutif peut aussi déléguer
l'adjudication des contrats qui n'excèdent pas 100 000 $.»
Me Boutin.
M. Boutin (Denis): La modification au paragraphe 6° a pour
but de scinder l'article 19 en deux articles distincts; parce que vous vous
êtes rendu compte qu'on parlait de deux choses différentes. Alors,
on a isolé à 19 tout seul le contrôle du comité
exécutif sur les soumissions publiques. Il approuve les soumissions
publiques.
Ça existait déjà. On fait juste l'isoler dans un
seul article. Le 19.1 proposé est à toutes fins pratiques une
concordance avec ce qu'on vient de voir à l'article 1 du projet de loi,
où on est intervenu dans les articles 4a à 4d de la charte pour
permettre à la ville de procéder par soumissions communes et de
déléguer son pouvoir d'adjuger des contrats dans de telles
circonstances. Alors, la question qui se pose: Si la ville a le pouvoir de le
faire, qui parle au nom de la ville? Est-ce le conseil ou est-ce le
comité exécutif? Et l'article 19.1 a pour but de dire que c'est
le comité exécutif qui parlera dans cette
circonstance-là.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: D'accord.
M. Gendron: Merci. Je trouve que c'est clair, mais c'est la
compréhension que j'en avais. Je l'ai peut-être mal
exprimé, mais je n'ai pas de problème avec ce que vous demandez
à l'article 19.1; parce que c'est important de bien différencier
les deux sujets. Je veux que les soumissions publiques restent à
l'exécutif, plein contrôle. Par contre, quand on procède
par entente, il est possible de le faire comme le 19.1. Je suis d'accord.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que la
modification à l'article 5, paragraphe 6e, est
adoptée?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Nous avons une autre
modification. Article 5, toujours, paragraphe 7°. L'article 5 du projet de
loi est modifié par la suppression du paragraphe 7°. Me Boutin,
toujours.
M. Boutin (Denis): Si vous me permettez un commentaire, M. le
Président. On se retrouve dans la même situation qu'à
l'article 1, tantôt. Il est prématuré de disposer du
paragraphe 7° de l'article 5 puisque, bon, des discussions
préliminaires que j'ai eues avec les gens du ministère des
Affaires municipales, on retrouvera vraisemblablement la teneur de ces
articles-là aux articles 29 et 52 du projet de loi. Alors, lorsqu'on
aura passé 29 et 52, on pourra revenir ici pour donner suite à la
modification proposée.
M. Ryan: II n'y a pas de problème.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: Si vous voulez l'enlever, on peut l'enlever tout de
suite.
M. Boutin (Denis): Pardon? (12 h 30)
M. Ryan: S'il s'agit de retirer le paragraphe 7°, on peut
l'enlever tout de suite. Je pense que vous ne voulez pas vous commettre tout de
suite. Vous attendez de voir comment on va disposer des autres. Très
bien. On respecte votre intention, oui.
M. Boutin (Denis): Parce que ce qui est demandé ici est
redonné à 29 et 52.
M. Ryan: À condition qu'il soit donné. M. Boutin
(Denis): Exact.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, la modification
à l'article 5, paragraphe 7° est en suspens.
M. Boutin (Denis): C'est technique.
M. Ryan: Très bien. Alors, ça veut dire que
l'article 5, on le laisse en suspens.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article S est
suspendu.
M. Gendron: C'est ça. Donc, l'article 5 est suspendu
à cause de son 7°.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, compte tenu de
l'heure, je dois suspendre les travaux jusqu'à 14 h 30, et on m'avise
que... Est-ce qu'on change de salle? Non? C'est toujours ici? Alors, nous
revenons ici, dans la même salle, à 14 h 30.
(Suspension de la séance à 12 h 32)
(Reprise à 14 h 4g)
Le Président (M. Charbonneau): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Lors de la
suspension de nos travaux ce midi, nous en étions à
l'étude détaillée du projet de loi 264, Loi modifiant la
charte de la ville de Québec. Nous en étions à l'article 5
où l'amendement au paragraphe 7° avait été suspendu.
Donc, l'article S est suspendu, M. le ministre. Alors, nous allons passer...
nous en sommes actuellement à l'article 6.
M. Ryan: À l'article 6, bien, moi, je n'ai pas besoin
d'explications, M. le Président. Je pense que c'est dans la même
ligne que les choses que nous avons discutées plus tôt. Je ne sais
pas si les députés sont d'accord là-dessus.
M. Gendron: Concordance. Pas de problème. Adopté.
(14 h 50)
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'arti- cle 6
étant adopté, 6.1, l'article 6.1 qui s'insère... Le projet
de loi est modifié par l'insertion, après l'article 6, du
suivant: 6.1 Cette charte est modifiée par le remplacement du paragraphe
23 de l'article 185 par le suivant: «La délivrance de tout permis
non conforme à un projet de modification d'un règlement de
zonage, de lotissement ou de construction, est suspendue dès l'adoption
d'une résolution par le comité exécutif demandant au
service approprié de préparer une telle modification, sauf si le
comité exécutif en décide autrement de façon
expresse. «Le présent paragraphe cesse d'être applicable aux
travaux en question si une modification aux dispositions visées par le
projet de modification n'est pas adoptée dans les 160 jours de la
résolution du comité exécutif ou s'il n'entre pas en
vigueur conformément à l'article 137.15 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme.»
Me Boutin.
M. Boutin (Denis): Cette addition au projet de loi a pour but
d'apporter une modification de concordance à la charte de la ville de
Québec en raison d'une modification apportée à la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme en 1993 par le projet de loi 56. Ce projet
de loi a eu pour effet de reporter la date d'entrée en vigueur d'un
règlement modifiant le zonage non plus à sa date d'adoption, mais
bien à la date d'émission d'un certificat de conformité
par la municipalité régionale de comté ou, en ce qui nous
concerne, par la Communauté urbaine de Québec. Ce certificat doit
être émis dans les 120 jours de la date d'adoption du
règlement par le conseil municipal.
Or, cette modification-là a un impact sur notre paragraphe 23 de
l'article 185 de la charte qui permet présentement au conseil
puis l'équivalent existe dans la Loi sur les cités et villes
de suspendre la délivrance d'un permis qui n'est pas conforme
à un amendement au zonage qui est en processus d'adoption.
Présentement, notre texte dit que ces permis-là sont suspendus
jusqu'à ce que le conseil se prononce définitivement sur le
projet de règlement, ce délai ne devant pas excéder 160
jours. Compte tenu du fait, maintenant, que le règlement municipal
n'entrera pas en vigueur au moment de son adoption, uniquement au moment de
l'adoption du certificat de conformité, il y a lieu de faire le pont et
de faire en sorte que cette suspension soit prolongée jusqu'à
l'émission dudit certificat de conformité qui doit se faire dans
les délais prescrits par la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre. Pas
de commentaires?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 6.1 est
adopté.
Contrats en informatique et ententes avec les
compagnies ferroviaires
Maintenant, l'article 7, nous avons un amendement. L'article 7 du projet
de loi est remplacé par le suivant:
Cette charte est modifiée par l'addition, après l'article
191b, des suivants: «191c. Malgré les articles 573 et 573.1 de la
Loi sur les cités et villes, la ville peut octroyer sans demande de
soumissions tout contrat pour la fourniture de logiciels ou l'exécution
de travaux d'entretien ou de maintenance de systèmes informatiques ou de
télécommunication et qui est conclu, avec une entreprise agissant
généralement dans ce domaine, pour un prix normalement
exigé par une telle entreprise pour de tels logiciels ou de tels
travaux. «191d. Malgré les articles 573 et 573.1 de la Loi sur les
cités et villes, la ville est autorisée à conclure une
entente avec une compagnie ferroviaire afin de faire exécuter des
travaux sur l'emprise d'une voie ferrée.»
Alors, Me Boutin.
M. Boutin (Denis): Comme vous le constatez, il s'agit de deux
demandes distinctes. Celle visée à 191c a pour but de permettre
à la ville d'acquérir certains matériels de nature
informatique, fourniture de logiciels et les services d'entretien de
systèmes informatiques, sans procéder par soumissions publiques.
L'expérience a démontré que, dans ce domaine, les produits
recherchés, qu'il s'agisse de l'achat d'intelligence, à toutes
fins pratiques, de logiciels, ou de services d'entretien d'équipements
déjà existants, sont tellement spécialisés que le
processus de soumissions publiques, à toutes fins pratiques, doit
être distrait de sa fin première, c'est-à-dire que les
devis de soumissions sont à ce point calqués sur le besoin de la
municipalité qu'ils se dirigent vers un seul et unique produit. Alors,
on arrive avec une espèce de faux mécanisme de soumissions
publiques, et l'article a pour but de permettre à la ville de
procéder directement avec les fournisseurs de ces matières. Le
texte proposé n'est pas celui qui avait été
déposé à l'origine et est le résultat d'une
rédaction commune avec le ministère des Affaires municipales et
s'inspire de modifications accordées récemment à la Loi
sur la Communauté urbaine de Québec et à la Loi sur la
Communauté urbaine de Montréal.
Quant au deuxième sujet qui est dans 19 ld, il a pour but de
permettre à la ville de conclure une entente avec une compagnie
ferroviaire afin de faire exécuter des travaux sur l'emprise d'une voie
ferrée. Il faut bien comprendre que, lorsqu'une municipalité
désire faire des travaux sur l'emprise d'une voie ferrée, qu'il
s'agisse de faire un passage piétonnier ou une piste cyclable, on entre
dans un enfer propre aux juristes et semé d'embûches. On doit
intervenir d'abord auprès d'un autre niveau de gouvernement, qui est le
gouvernement fédéral qui a juridiction en matière de voies
ferrées, il faut intervenir avec la Commission nationale des transports
qui a ses propres règles et, à l'issue de ce long processus, il y
a une ordonnance qui sort de la part de l'Office national des transports, ou de
la Commission nationale des transports, pardon, et qui autorise
l'exécution des travaux, d'une part, mais avec cette
particularité que c'est la compagnie ferroviaire qui doit
exécuter les travaux sur son emprise et les facturer par la suite
à la municipalité. Alors, vous comprendrez qu'avec ce carcan
juridique le processus des soumissions publiques de la municipalité ne
peut pas trouver sa raison d'être, ne peut pas être applicable.
Alors, l'objectif, c'est de nous permettre de conclure l'entente avec la
compagnie ferroviaire qui, à toutes fins pratiques, met en application
l'ordonnance qui lui est faite par la Commission nationale des transports.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre, pour
commentaires.
M. Ryan: Mais ce n'est pas une chose sur laquelle nous serions
enclins, là, à donner une lumière verte
généralisée. Déjà, dans le cas de la CUM et
de la Société de transport de la CUM, cette faculté a
été accordée par le législateur au cours des deux
dernières années. La ville de Montréal ne l'a pas encore,
je pense, hein?
Une voix: Non.
M. Ryan: La ville de Montréal ne l'a pas encore. Je pense
que c'est une chose qu'il faut presque envisager dans le cas des grandes
unités pour leur donner une plus grande flexibilité. On nous
avait fait la démonstration dans le cas de la Société de
transport de la CUM qu'il s'agissait de besoins hautement
spécialisés. Ici, quand je vois «travaux d'entretien ou de
maintenance de systèmes informatiques ou de
télécommunication», ça va loin quand même,
hein. Peut-être que l'argument qu'énonçait Me Boutin ne
vaut pas autant pour ça. Mais, vous autres, vous avez emprunté la
formule qui a été retenue dans les textes législatifs
adoptés pour la CUM et la STCUM. Je crois que, dans le cas des villes
comme Québec, c'est une chose qu'on peut envisager. Il faudrait le
suivre de près, évidemment. S'il fallait opérer des
redressements, le législateur s'en chargerait éventuellement.
Mais je crois que, dans l'état actuel de l'offre de services ou de
produits, il faut que l'acquéreur important, comme la ville de
Québec ou la Société de transport de la CUM, dispose d'une
liberté d'action plus grande que dans les achats classiques de services,
de biens.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest. (15 heures)
M. Gendron: Je suis un peu dans les mêmes dispositions.
J'ai été sensible quand même à la remarque du chef
de l'opposition, qui avait une crainte de coûts additionnels. C'est ce
que vous avez fait valoir, et vous
l'avez bien exprimé: Nous craignons que le fait que la ville
n'ait plus à demander de soumissions risque de déboucher sur des
coûts plus importants. Il faut convenir que, dans ce domaine-là,
il y a des coûts importants, ça ne fait aucun doute, mais c'est un
domaine qui évolue énormément. Et ça ne me
plaît pas plus, a contrario, de fausser le système ou la
mécanique de soumissions. Et je sais que c'est exactement ça. La
pratique nous amène à conclure que la mécanique de
soumissions publiques est un peu faussée lorsqu'on va d'une façon
très pointue dans des champs, d'une façon très
spécialisée, ponctuelle. Moi, je suis plus porté à
dire: La ville de Québec a sûrement la capacité et la
compétence d'être vigilante. Parce que c'est marqué
«peut», ce n'est pas «doit» absolument; «peut
sans demande de soumissions». Je ne crois pas qu'il y ait abus et, s'il y
en avait, ça demeure une procédure publique, ce que vous allez
utiliser. C'est une décision qui peut être sanctionnable par,
justement, l'opposition ou d'autres conseillers. Et si la ville, excusez
l'expression, entre guillemets, gaffait, il y a quand même
possibilité, d'après moi, d'exercer une bonne vigilance. Et,
à partir du moment où les communautés urbaines de
Montréal et de Québec ont obtenu dans leur charte ces
dispositions-là, ce serait mal placé, d'après moi, de
dire: Ce n'est pas bon pour la ville de Québec. Moi, c'est drôle,
je suis porté à voir l'argument un peu dans le sens contraire de
celui évoqué par le chef de l'opposition. D'après moi, il
y a moyen de réduire des coûts de paperasse inutiles, qu'on sait
d'avance qui vont nous conduire au seul, souvent, soumissionnaire potentiel qui
a soit l'expertise, compte tenu des systèmes, toute la question de la
compatibilité, l'évolution... Je ne suis pas un
spécialiste de ces questions-là, mais si j'avais
été sensiblement impressionné par la plaidoirie qui nous
avait été faite par les deux autres communautés en disant
qu'eux autres le présentaient vraiment sur l'avantage, bien sûr,
de responsabilisation, mais aussi de réduire un certain nombre de
coûts. Alors, de deux choses l'une, ou bien c'est leur argument qui est
valable, puis on est enclins à lui donner suite moi, je suis plus
de ce côté-là et c'est pour ça que je suis
prêt à l'adopter. Par contre, M. le chef de l'opposition
souhaiterait argumenter davantage. J'aimerais ça l'entendre avant de
conclure.
Le Président (M. Charbonneau): M. Jobin. M. Jobin
(Jacques): Oui, M. le Président.
M. Gendron: Ils sont fixes. Vous ne pouvez pas les
déplacer.
M. Jobin (Jacques): Us sont fixes? Bon, on ne peut pas les
tasser. Écoutez, la raison pour laquelle on s'est objectés
à cette possibilité de retirer tout le processus d'appel d'offres
et de soumissions, en fait elle est simple, c'est que la plus grande
qualité, le plus grand avantage d'un processus d'appel d'offres,
évidemment, c'est que ça met en compétition des
fournisseurs éventuels. Et aujourd'hui, dans le domaine informatique,
contrairement peut-être à voilà quelques années, il
y a de plus en plus de fournisseurs, il y a de plus en plus de compagnies. Or,
évidemment, à partir du moment où ces
entreprises-là savent qu'elles doivent s'inscrire à
l'intérieur d'un processus d'appel d'offres, lorsqu'elles
présentent des prix, elles coupent les prix parce qu'elles savent qu'il
va y avoir un concurrent à côté qui, potentiellement, va
présenter une meilleure proposition. À partir du moment où
on enlève cette concurrence naturelle, bien, le signal qu'on donne,
d'une certaine façon, c'est: Vous pouvez y aller avec les prix que vous
voulez. On enlève la concurrence, la compétition normale qui a
pour effet premier de diminuer les prix. C'est ça, notre crainte. C'est
dans ce sens-là que c'est un signal qu'on va lancer qui risque
d'être inflationniste au niveau des fournisseurs. Et l'argument,
peut-être, qui pouvait être bon à une époque,
à l'effet qu'il y avait très peu de fournisseurs, moi, à
mon avis, maintenant il n'est plus fondé.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Si vous le permettez, en complémentaire ou en
additionnelle, je vous demanderais: C'est quand même récemment
qu'on a octroyé ça à la Communauté urbaine de
Québec et à la Communauté urbaine de Montréal, et
chacun d'eux parlaient avec la même évolution. Autrement dit,
entre guillemets, c'est la même évolution du système
informatique, avec la concurrence, un nombre imposant... Et ils avaient des
données précises pour nous prouver que, dans plusieurs cas, ils
se sont butés à la fin à un seul fournisseur potentiel
pour des raisons de compatibilité dans certains cas, pour des raisons de
«très spécialisé». Là, je
répète, le produit recherché était tellement
spécialisé que les chiffres qu'ils nous donnaient, c'était
plus souvent un seul fournisseur. Alors, moi, un seul fournisseur pour faire
accroire qu'on va toujours en appel d'offres pour soumissions publiques,
ça ne se traduit pas comme ça. Alors, vous opposez quoi à
ces données-là?
M. Jobin (Jacques): Bien, ce qu'on oppose finalement, c'est la
réalité. C'est que si on regarde sur une base des six derniers
mois, il s'est dépensé pour 3 400 000 $ en informatique de toutes
sortes on parle seulement de l'informatique à la ville de
Québec. C'est de l'argent, c'est considérable. Évidemment,
je ne suis pas un spécialiste du domaine, sauf que, dans ce
domaine-là, il y a des experts, il y a de très bons vendeurs qui
ont une faculté assez exceptionnelle de convaincre les acheteurs
potentiels qu'ils ont le meilleur produit et qu'ils doivent toujours être
à la fine pointe. Sauf que, s'il n'y a pas un système d'appel
d'offres où, finalement, il va pouvoir y avoir des comparaisons entre
les produits qui vont être soumis, c'est loin d'être évident
qu'on va rencontrer l'objectif d'avoir un produit qui est acceptable pour les
besoins à un coût qui est abordable pour le citoyen.
Notre crainte, nous, c'est que, finalement, on parte dans une direction
où le consommateur, c'est-à-dire la ville, en l'occurrence, va
chercher, parce qu'il va y avoir une pression des vendeurs, des
spécialistes, le meilleur équipement qui, comme par hasard, va
être le plus coûteux parce qu'on n'aura pas eu l'alternative de le
mettre en compétition par rapport à d'autres produits. S'il y a
une compétition, peut-être que le produit va être un peu
moins bon mais beaucoup moins dispendieux.
Alors, on s'interroge parce que, vous savez, c'est très
spécialisé. Il y a beaucoup de pressions de la part des grandes
firmes, on le sait très bien, et des vendeurs qui sont
spécialisés pour convaincre des acheteurs potentiels qu'ils
doivent acheter le nec plus ultra, le meilleur, mais évidemment, le
meilleur, ça signifie un coût qui est important.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de l'Acadie et adjoint parlementaire aux Affaires municipales, vous m'avez
signifié votre intention d'intervenir.
M. Bordeleau: Oui. Disons que j'ai un peu les mêmes
interrogations que le chef de l'opposition vient de faire valoir. J'aimerais
peut-être entendre la réponse à ça parce que
ça me semble être, au fond, l'élément crucial de
cette question-là. Alors, si M. le maire ou son représentant
voulait répondre.
Le Président (M. Charbonneau): Me Boutin.
M. Boutin (Denis): Si vous me permettez de faire un commentaire
là-dessus sans porter ombrage ou insulter les informaticiens qui
pourraient se trouver dans la salle, il faut peut-être faire la
distinction entre ce que, moi, j'appelle la petite informatique et la grande
informatique. C'est évident que la ville de Québec est un
consommateur de logiciels et de produits informatiques et de systèmes
d'entretien. On en consomme à deux niveaux. Il y a des produits que,
vous et moi, on peut aller acheter dans n'importe quel magasin
spécialisé, qu'il s'agisse de logiciels de traitement de texte,
qu'il s'agisse de micro-ordinateurs portables ou autres. Et ça, c'est
des produits de grande consommation et c'est des produits pour lesquels on
peut, sans aucune espèce de doute et sans problème, aller en
mécanisme de soumissions publiques. Que ce soit le fournisseur x ou le
fournisseur y qui me fournisse un IBM PC tel modèle ou un logiciel de
traitement de texte de telle marque, aucun problème à vivre avec
ça.
Là où les problèmes arrivent, c'est dans les grands
systèmes informatiques, les systèmes de gestion de données
c'est ça, de l'informatique mais propres à la
réalité de la ville de Québec. Des systèmes de
gestion de paie, vous pouvez aller en acheter un à peu près dans
n'importe quel magasin spécialisé en informatique, mais ça
ne marche pas pour gérer le système de paie de la ville de
Québec qui a sa propre logique, ses propres particularités. Et le
morceau additionnel qu'il faut ajouter pour gérer le temps
supplémentaire ou je ne sais pas quoi doit s'arrimer avec le reste, doit
être compatible avec le reste. Idem pour le régime de pension,
idem pour le système informatique de gestion des appels d'urgence. C'est
cette grande informatique où les produits sont à ce point
spécialisés qu'on est obligés de travestir le processus de
soumissions publiques pour avoir ce qu'on a besoin pour que le morceau
additionnel vienne embarquer et ne pas bousculer toute la pyramide qui est
déjà établie.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre, si vous
voulez intervenir immédiatement. M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je voudrais poser aux représentants de la
ville de Québec une question additionnelle. Supposons qu'on regarde la
dernière année, une année ou deux, c'est quoi l'expertise
que vous avez là-dedans au sens d'avoir été
confrontés à la réalité qu'on décrit de
faire un appel d'offres par soumissions puisque c'est l'ancien processus
pour un équipement complémentaire ou hautement
spécialisé qui vient s'imbriquer à quelque chose qui
existe déjà? Est-ce que c'est arrivé deux, trois, quatre
fois dans la dernière année où, effectivement, ça
s'est terminé avec un seul fournisseur? C'est quoi, les données
statistiques dont vous disposez là-dessus?
M. Boutin (Denis): Je ne peux pas vous donner de statistiques
précises parce que je n'ai pas fait cet inventaire-là. Mais ce
que je peux vous dire, d'intuition, un, dans les 12 derniers mois, il y a eu le
cas dont je viens de vous parler, du système de gestion du régime
de retraite qui doit s'arrimer avec tout notre système de paie et tout
le reste. Mais, parce que ce sont des grands systèmes informatiques, il
n'y en a pas 50 par année, d'une part. D'autre part, parce que ce sont
des grands systèmes informatiques, bien, ça coûte pas mal
plus cher que d'acheter un PC à 3000 $. C'est vraiment du sur mesure, et
on parle de dizaines de milliers ou de centaines de milliers de dollars
à chaque fois.
Le Président (M. Charbonneau): Oui, M. le maire.
M. L'Allier (Jean-Paul): Oui, M. le Président. Je voudrais
ajouter à ce qui a été dit, sur le plan politique. Nous
sommes bien conscients, et c'est dans cet esprit que nous avons demandé
cet amendement, que ce que nous demandons à l'Assemblée
nationale, c'est la possibilité de déroger à ce qui
demeurera une règle générale, celle de soumissions
publiques. De sorte qu'au niveau de la ville nous allons, au niveau du
comité exécutif et ensuite au conseil municipal, à chaque
fois que ce sera requis, devoir expliquer pourquoi nous n'avons pas suivi le
système. Il ne s'agit pas de demander un pouvoir automatique de ne plus
aller en soumissions. Il s'agit de pouvoir le faire lorsque
l'intérêt de la
gestion de l'entretien du système et de son évolution le
requiert. Nous allons demander aux fonctionnaires de nous donner des
justificatifs beaucoup plus pointus pour passer à côté de
la règle et nous en ferons rapport, à chaque fois que c'est
requis par la charte, au conseil municipal. De sorte que les balises sont
là. Et celles qu'a indiquées le ministre viennent
compléter, c'est-à-dire qu'on pourrait être
questionné là-dessus, par la suite. Et quand on reviendra pour la
charte, quiconque pourra contester la façon dont on l'a fait, pourra le
faire.
M. Ryan: Si on veut être objectif là-dedans, on est
quasiment obligé de dire aux autres concurrents ce que le meilleur a pu
dire dans des conversations exploratoires et tout quant au genre de
système qu'il faudrait. Ça ne devient presque pas possible de
mettre ça en compétition ouverte. Le gars te dit: II faut que tu
organises ton système de telle, telle ou telle manière, comme
ça, il faudra que tu ailles dire tout ça. Mais ça ne
marche presque pas parce que c'est vraiment de la matière grise, hein?
(15 h 10)
M. Gendron: Oui, M. le Président. Moi, je suis content des
explications de part et d'autre, et votre point de vue, je ne vous dis pas
qu'on tranche ça au couteau et qu'il n'a pas d'allure. Moi, je dis: Vous
aviez des craintes, on en a jasé un peu. Et à partir du moment
où le demandeur de la loi privée, qui est la ville de
Québec, conclut qu'il comprend lui aussi qu'il s'agira d'une mesure
d'exception, moi, ce n'est qu'à ce titre que j'y souscris une
mesure d'exception et dans des cas où il sera en mesure et
obligé de faire la preuve qu'il s'agissait là d'un
équipement tellement spécialisé et sophistiqué
qu'il n'avait pas d'autre alternative.
M. Ryan: Et il l'a obtenu au prix normalement exigé.
M. Gendron: Oui, oui, les balises sont là. Au prix
normalement exigé. Je l'ai vu.
M. Ryan: Très bien.
M. Gendron: Adopté, quant à moi.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que
l'amendement à l'article 7 est adopté?
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article 7, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Stationnements non résidentiels
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Article
8.
M. Ryan: Je vais laisser la parole au maire de
Québec...
Le Président (M. Charbonneau): Oui, oui,
évidemment.
M. Ryan: ...en espérant qu'elle sera brève et
concrète. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le maire.
M. L'Allier (Jean-Paul): M. le Président, j'ai entendu
comme vous les propos de l'IDU et de notre honorable opposition, et si nous
avons inscrit de nouveau cette demande d'amendement à la charte, c'est
pour la placer en perspective de la globalité de la fiscalité
municipale. On se souviendra que cette question de la taxe sur le stationnement
avait été présentée comme un des
éléments de solution au financement du transport en commun, et
que, par la suite, le gouvernement n'avait pas retenu cette hypothèse.
Dans le mémoire de l'IDU, on nous met en apparente contradiction entre
la position d'aujourd'hui et la position qu'on a prise dans le temps. Cette
contradiction n'est qu'apparente parce que, à l'époque, ce que
nous avons demandé, c'est que s'il doit y avoir taxation sur le
stationnement, il ne faut pas que ce soit sur une base aléatoire
à l'intérieur d'une même région. Et ça, dans
l'optique du financement du transport en commun. Ce dont il s'agit ici,
ça n'avait pas de lien avec le transport en commun mais bien de la
capacité pour une ville centre d'avoir des outils fiscaux qui lui
permettent de gérer d'une façon un peu plus serrée son
développement.
Ceci étant dit, M. le Président, nous n'avons pas de
projet politique à court terme et même à moyen terme
d'utiliser ce pouvoir de taxation. Et, compte tenu de l'ensemble des mouvements
en matière de fiscalité municipale, en le demandant, on s'est dit
que si jamais le gouvernement l'autorisait d'une façon rapide, on aurait
pu en disposer. Dans les circonstances, compte tenu du discours du gouvernement
en cette matière et compte tenu des craintes exprimées, qu'on
puisse, nous, de notre côté, s'en servir d'une façon
intempestive et irrationnelle, et pour éviter les formes d'incertitude,
moi, je suis tout à fait disposé à retirer cette demande
d'amendement tout en demandant quand même au gouvernement de continuer
d'être analytique sur cette question de la fiscalité des villes
centres parce que, avec la disparition des droits sur les divertissements, avec
l'impossibilité de taxer le stationnement, finalement, on en arrive,
dans les villes centres, à financer, sur une base d'une population
relativement petite, des équipements régionaux et des services
régionaux qui bénéficient essentiellement à la
banlieue. Donc, c'est une demande de retrait de cette modification.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre.
M. Ryan: J'ajoute juste un mot, là. Je suis heureux des
remarques que vient de faire M. le maire de Québec. Je voudrais
seulement ajouter une information. H avait été convenu, en
décembre dernier, que nous allions poursuivre, cet hiver, l'examen des
problèmes afférents à la taxation d'immeubles non
résidentiels. Alors, nous avons constitué une table ronde qui a
tenu sa première réunion à ce sujet vendredi dernier, qui
doit se réunir de nouveau vendredi de cette semaine et qui sera
appelée à faire rapport d'ici, au plus tard des plus tard, la
mi-avril.
Je demanderai qu'on examine de nouveau cette question-là, la
question de la taxation des terrains de stationnement, et on vous tiendra
informés. D'ailleurs, il y a quelqu'un de chez vous qui fait partie de
la table ronde. Ça nous mène à l'article 9.
Le Président (M. Charbonneau): Oui, exact. Alors, je
comprends que l'article 8 est retiré.
M. Gendron: Oui, mais avec une remarque de notre part.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, avec une remarque de notre part aussi. Si le
ministre des Affaires municipales a la possibilité d'en faire, on a la
possibilité d'en faire, nous aussi. Non, tout ce que je veux dire, c'est
que c'est sûr que c'est un dossier qu'on ne peut pas laisser là.
Et je veux rappeler aimablement au législateur que ça ne doit pas
être si pas regardable que ça, entre guillemets, puisque
lui-même l'avait inclus le législateur dans le
projet de loi 145 sur la fiscalité, le principe. On a abordé
ça, puis on a dit: Écoutez, il faudra regarder ça dans un
ensemble plus large. Mais ça l'était, ça, la loi
générale, la fiscalité municipale.
Cependant, ce matin, j'ai écouté aussi les arguments de
l'Institut de développement urbain du Québec. Dans le contexte
actuel, dans la conjoncture économique qu'on vit, c'est évident
qu'il faut être très attentifs aux modalités qu'on emploie.
Il s'agit quand même d'une surtaxe; c'est une forme de surtaxe quelconque
aux immeubles non résidentiels.
Et vous savez ce qui est arrivé récemment au débat
sur la fameuse surtaxe sur les immeubles non résidentiels. Et je ne suis
pas sûr que la conjoncture économique s'est replacée
à ce point pour l'envisager ad hoc, l'envisager dans une
réflexion plus large puis dire: Écoutez, parce que ça pose
un problème dans certaines municipalités, concrètement...
Et d'avoir des dispositions d'ordre général pour en tenir compte,
je pense que ce serait de plus en plus légitime de
«réapprécier» ça.
Si le gouvernement nous dit: Bien, c'est dans ce cadre-là qu'on
veut le voir, puis que le demandeur, aujourd'hui, nous indique qu'il veut faire
retirer sa demande, je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, je comprends
toujours que l'article 8 est retiré.
M. Gendron: C'est une bonne compréhension.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, avant... Oui, M. le
ministre.
M. Ryan: J'allais vous faire une demande. Il y a un article qui
vient...
Le Président (M. Charbonneau): Oui. M. Ryan: C'est
ça?
Le Président (M. Charbonneau): C'est ça, M. le
ministre.
M. Ryan: Alors, je vous laisse aller.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, avant de continuer
à l'article 9, j'aurais besoin du consentement des parties pour
insérer l'article 70.1 immédiatement. Est-ce que j'ai le
consentement?
M. Gendron: Vous avez consentement. Le Président (M.
Charbonneau): Alors... Une voix: ...
M. Gendron: Oui, oui, qu'on examine ce que ça veut
dire.
Le Président (M. Charbonneau): Qu'on l'examine maintenant,
oui.
M. Ryan: Très bien.
Rémunération du chef de
l'opposition
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 70.1. Le
projet de loi est modifié par l'insertion, après l'article 70, du
suivant: «70.1. Malgré la Loi concernant les conditions de travail
dans le secteur public et le secteur municipal, le conseil de la ville peut,
par règlement, fixer la rémunération afférente
à la fonction de chef de l'opposition, pour les exercices financiers de
1994 et de 1995, à un montant supérieur à celui applicable
le 31 décembre 1993.»
Alors, M. le maire.
M. L'Allier (Jean-Paul): Alors, M. le Président, je vais
demander au chef de l'opposition, si vous en êtes d'accord, tout à
l'heure, d'expliquer cette demande d'amendement. Elle est inscrite. Donc, elle
est portée par la ville en ce sens que c'est à sa demande que
nous
la présentons ici. Et si l'Assemblée décide d'y
donner suite, ça n'entraîne pas pour autant les décisions
qu'on aura à prendre, nous, au conseil municipal.
Ceci étant dit, il s'agit d'une dérogation à la loi
102, et pour les membres de la commission qui ne seraient pas au courant, la
situation salariale des élus à l'hôtel de ville de
Québec est la suivante: c'est que le maire touche une
rémunération, et les élus qui sont membres du
comité exécutif touchent également une
rémunération, et c'est eux qui choisissent de travailler soit
à temps complet, soit à temps partiel. Selon qu'ils font ce
choix, ils ont une rémunération ou une autre
rémunération. Cette situation est égale pour tous les
membres du comité exécutif, y compris le chef de l'opposition,
qui a, aux fins de la rémunération, un statut égal
à celui des membres du comité exécutif.
Toute comparaison étant boiteuse, c'est un peu comme le chef de
l'opposition qui a un statut à peu près comparable à celui
d'un membre du cabinet. Alors, en ce sens-là, c'est la situation qui
existe. J'ai déjà eu l'occasion de dire au chef de l'opposition
que je ne suis pas, personnellement, favorable mais il faudra en
discuter au conseil municipal à ce qu'il y ait deux
définitions d'un statut d'emploi à temps partiel. Il ne peut pas
y avoir des emplois à temps très partiel ou peu partiel. Tout
ça est basé sur, dans le fond, l'exclusivité ou non des
services de quelqu'un à sa fonction. Dans la mesure où on donne
tout son temps à une fonction ou dans la mesure où on donne une
partie de son temps à sa fonction, les membres du comité
exécutif chez nous et le chef de l'opposition ont un choix d'abord
à faire et, une fois qu'ils ont fait ce choix, ils touchent une
rémunération.
Ça, c'est la situation actuelle. Je n'en dirai pas plus pour
l'instant. Je vais, si vous êtes d'accord, donner la parole au chef de
l'opposition. Lui pourra présenter le contexte qui se
présente.
M. Jobin (Jacques): Oui, merci, M. le maire.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. Jobin. (15 h
20)
M. Jobin (Jacques): Oui, M. le Président, je vous
remercie.
Alors, je tenais à pouvoir présenter cette modification
parce que, d'une part, lorsqu'on aborde le salaire des élus, c'est
toujours une chose délicate. Donc, je voulais en profiter pour en parler
peut-être pendant que l'ensemble des membres est ici et la presse aussi
pour pouvoir bien expliquer mon point de vue à ce sujet-là.
Il y a, à mon avis et puis, je pense que j'avais eu
l'occasion d'en discuter avec M. le maire au début novembre, et mon
prédécesseur aussi en avait discuté avec M. le maire
un élément un peu aberrant dans la loi actuellement, dans
la charte de la ville de Québec, concernant le traitement des
élus, plus particulièrement concernant celui du chef de
l'opposition. C'est que, finalement, pour résumer la situation,
l'article 17c de la charte prévoit qu'il y a deux types de
rémunération possibles: soit une rémunération qu'on
peut, peut-être pour les fins de la discussion, fixer à autour de
55 000 $ par année pour celui qui exerce sa fonction à temps
exclusif, c'est-à-dire qu'il n'a pas le droit de faire d'autre travail
que le travail soit de chef de l'opposition ou de membre de l'exécutif.
Il reçoit à ce moment-là un traitement de l'ordre de 55
000 $. Ou encore, une fonction à temps partiel, auquel cas le salaire,
évidemment, est plus bas, de l'ordre de 30 000 $ à 32 000 $.
Le problème vient du fait que la notion de temps partiel n'est
pas définie. À la limite, quelqu'un pourrait travailler quatre
jours et demi, pratiquement même quatre jours et trois quarts comme chef
de l'opposition, en l'occurrence, et être considéré comme
étant à temps partiel. Or, évidemment... Et, de la
même façon, il pourrait ne pas travailler du tout comme chef de
l'opposition, c'est-à-dire ne jamais mettre les pieds à
l'hôtel de ville ou encore peut-être mettre les pieds à
l'hôtel de ville une heure par semaine et être
considéré à temps partiel également, et il aurait
la même rémunération. La notion de temps partiel
n'étant pas définie, il n'y a pas de normes. C'est-à-dire
que la personne qui n'est jamais à l'hôtel de ville a le
même traitement que la personne qui, à la limite, est là
pratiquement toute la semaine, sauf qu'elle n'y est pas de façon
exclusive.
Alors, évidemment, dans certaines circonstances, la notion
d'exclusivité de services pose des problèmes importants.
C'était le cas pour mon prédécesseur; c'est aussi le cas
dans mon cas à moi. Moi, je suis membre du Barreau, et le fait de
travailler exclusivement pour la ville comme chef de l'opposition, ça
pose des problèmes du côté professionnel, entre autres la
possibilité, éventuellement, à la limite, d'être
rayé du Barreau parce qu'il faut quand même, si possible, garder
le pied un peu dans l'étrier pour pouvoir continuer à
travailler.
Donc, le choix qu'on fait... C'est un choix à faire. Moi, j'ai
choisi de faire le travail à temps partiel, sauf que ça pose le
problème suivant: C'est que le système actuel décourage,
d'une certaine façon, un individu de travailler à l'hôtel
de ville. Je vais vous donner un exemple concret. Prenons quelqu'un qui, dans
son travail régulier, a un salaire de 50 000 $ par année et qui
travaille à temps partiel comme chef de l'opposition. Évidemment,
la personne en question qui voudrait prendre trois jours par semaine pour
travailler à l'hôtel de ville va devoir demander un congé
sans solde, pour les trois jours, de son employeur. Donc, aux fins de
l'exercice, si la personne gagne 50 000 $ par année et qu'elle prend
trois jours pour travailler à l'hôtel de ville, elle travaille
seulement deux jours par semaine pour le compte de son employeur; elle va
être rémunérée sur une base de 20 000 $ par
année par son employeur et elle va bénéficier du
traitement à temps partiel qui est de 32 000 $. Donc, la personne va
avoir un traitement global, incluant son salaire comme chef de l'opposition et
son salaire dans son travail régulier, de 52 000$.
La même personne qui déciderait de travailler une
demi-journée semaine comme chef de l'opposition va avoir dans son
travail régulier, parce qu'elle va demander évidemment
l'équivalent d'un après-midi de congé sans solde à
son employeur, 45 000 $ de revenu de son travail régulier et elle va
avoir quand même 32 000 $ dans son travail de chef de l'opposition.
Donc, pour travailler moins à l'hôtel de ville, cette
personne-là aurait, si je me base sur l'exemple, plus de 72 000 $, alors
que si elle travaille plus à l'hôtel de ville, elle va avoir
environ 52 000$. Alors, il y a une aberration, dans le fond. Ça devient
un incitatif à ne pas travailler à l'hôtel de ville parce
que c'est plus payant, d'une certaine façon, d'être à temps
partiel et de travailler le plus longtemps possible dans son emploi
régulier, parce qu'il n'y a pas de commune mesure entre le temps fait
à l'hôtel de ville et le salaire.
Moi, la modification dont j'ai pris connaissance ce matin parle d'un
montant supérieur à celui applicable au 31 décembre. On
pourrait même faire un amendement pour proposer que le montant pourrait
être inférieur. Si une personne décide de travailler une
journée par semaine comme chef de l'opposition, pour quelle raison
recevrait-elle 32 000 $ alors que, finalement, sa prestation de services
à l'hôtel de ville ne serait pas fonction du salaire qu'on lui
verse?
L'objectif dont j'avais parlé avec le maire au delnit du mandat,
c'est de tenir compte de la réalité. C'est-à-dire que si
une personne travaille trois jours semaine ou quatre jours semaine, qu'on en
tienne compte et qu'on laisse tomber ce que j'appelle, moi, le plancher et le
plafond; c'est-à-dire que le plancher étant à 32 000 $,
peu importe qu'on soit présent ou pas à l'hôtel de ville,
on devrait corriger ça pour tenir compte de la
réalité.
C'était dans ce sens-là que j'avais demandé,
à l'époque, à M. le maire, de prévoir des
modifications à la charte. J'ai pris connaissance de la modification
proposée ce matin. Moi, écoutez, dans le fond, l'idée que
je veux défendre, c'est que la rémunération du chef de
l'opposition tienne compte de la réalité. Si une personne est
plus présente à l'hôtel de ville dans son travail de chef
de l'opposition, sa rémunération devrait en tenir compte par
rapport à une personne qui est moins présente ou qui est
carrément absente. C'est anormal qu'un personne qui travaille quatre
jours semaine, à la limite, ait le même salaire qu'une personne
qui est totalement absente de l'hôtel de ville.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, merci, M. Jobin.
M. Jobin (Jacques): II y a une chose qui est importante que je
veux préciser.
Le Président (M. Charbonneau): Oui.
M. Jobin (Jacques): Peut-être juste ajouter une chose.
C'est qu'il n'est pas question, en tout cas en ce qui me concerne, d'augmenter
le salaire maximal qui est prévu. La personne qui est à temps
plein, elle, de mémoire, c'est 55 000 $ par année, et quand on
parle d'augmenter le salaire, ce n'est pas d'augmenter ces
«brackets-là» ce que j'appelle la fourchette, le maximum.
C'est de jouer à l'intérieur de la fourchette pour tenir compte
du temps réel qui est fait par la personne, et ça pourrait
être fait par un règlement de la ville.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre.
M. Ryan: Regardez, à ce moment-là, je ne comprends
pas pourquoi on parle de dérogation à la loi 102 parce que
ça ne me semble pas être le cas. Si c'est un ajustement en
fonction de la tâche de travail, à ce moment-là, on n'a pas
besoin de ça. Vous pouvez faire votre ajustement en fonction de la
tâche de travail et on verra comment le formuler. Mais je n'aime pas
l'idée de dérogation à la loi 102 parce que, dans ce
cas-ci, c'en n'est pas une.
Quand vous dites: Le gars est payé pour 15 heures et il en fait
30. On dit: On va le payer pour 30. Ce n'est pas une augmentation, ça.
Ce n'est pas une dérogation à la loi 102. On a le droit de
changer la charge de travail ou de la compiler de manière plus conforme
à la réalité. Mais je n'aime pas la manière dont
c'est formulé ici, là. Vous me demandez de faire un geste qui est
contraire à ce que j'ai voté moi-même il y a peu de temps.
Et vous autres aussi, évidemment. Je m'excuse, j'aimerais avoir vos
explications là-dessus.
Le Président (M. Charbonneau): Oui, M. le maire, vous
voulez intervenir?
M. L'Allier (Jean-Paul): II y a peut-être une
ambiguïté. Il n'y a aucun mécanisme, il n'y a pas de
règle qui prévoit que les élus, que ce soit ici ou que ce
soit à l'hôtel de ville, sont payés à l'heure ou
à la journée. C'est ça qui est le problème. Est-ce
qu'on va avoir des horloges pointeuses? Comment est-ce qu'on va mesurer le
temps? On peut se satisfaire d'une déclaration, mais ce n'est pas
l'esprit général qui avait prévalu quand le
législateur avait accepté que, compte tenu du niveau de fonction
dans les villes d'une taille comme la nôtre, un membre du comité
exécutif pouvait siéger à plein temps ou à temps
partiel. Et c'est comme ça qu'il avait établi deux
barèmes: si c'est à plein temps, c'est tel montant, si c'est
à temps partiel, c'est tel autre montant. Si vous choisissez
d'être à temps partiel et effectivement de ne pas exercer votre
fonction physiquement, c'est la population qui va vous régler votre
compte, à moins que vous soyez un «fast track» qui est
capable de travailler en trois heures par semaine et que les gens ne s'en
aperçoivent pas.
Donc, finalement, ce n'est pas moi ni le chef de l'opposition qui a
rédigé le texte qui est là. C'est un texte qui a
été vu par les juristes. Et comme on ne
s'insère pas dans un mécanisme où il est permis de
dire: Puisqu'on est payé à tant par jour ou tant de l'heure, il
suffit d'augmenter le nombre d'heures pour augmenter le salaire, c'est comme
ça que je l'ai perçu.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, M. le maire.
Alors, M. le ministre.
M. Ryan: Je vais vous dire franchement, j'aimerais mieux le
prendre en considération et ne pas l'adopter tout de suite. Il venait
à l'article 70, je l'enverrais à l'article 70. On va y penser
comme il faut. Nos gens vont vous consulter. On est capables de trouver quelque
chose qui nous dispense, à mon point de vue, de faire exception à
la loi 102. Et il n'y a pas de presse à adopter celui-là tout de
suite. La seule presse qu'il y avait, c'est que vous devez partir, je
pense?
M. Jobin (Jacques): Oui, j'ai une obligation. J'avais une
obligation en fin de journée, mais je voulais aussi m'assurer que la
présentation se ferait.
M. Ryan: Vous allez avoir le temps de revenir en fin de
journée, tard. Et, comme c'est parti là, je pense qu'on va en
avoir un petit bout demain matin. Mais, je ne sais pas. Ça
dépend, on est dans les mains de l'Opposition.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre...
M. Ryan: Pardon?
M. Gendron: Vous êtes entre bonnes mains, si c'est
ça. Il vient de dire qu'il est entre les mains de l'Opposition. Il est
entre bonnes mains, si c'est ça.
M. Ryan: Mais j'aimerais mieux qu'on le regarde de près
parce que je n'avais pas vu toutes ces implications-là.
Le Président (M. Charbonneau): Je veux juste vous
indiquer, M. le ministre, qu'on n'a pas le mandat pour continuer demain matin
sur le 264. C'est ce qu'on vient de m'indiquer. Alors, c'est la ville de
Montréal demain matin qu'on doit entendre. Alors, M. Jobin, vous vouliez
intervenir?
M. Jobin (Jacques): Oui, juste pour dire que je souscris aux
propos du ministre. Moi, je ne pense pas que ce soit une disposition qui touche
la loi 102, et je ne le veux pas non plus. Je pense qu'il faut que ce soit
clair. Moi, la disposition, comme je l'ai dit, j'en ai pris connaissance ce
matin et je suis absolument d'accord avec le ministre. C'est beaucoup plus
l'objectif que je poursuivais, de corriger ce qui m'apparatt être une
aberration.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je suis dans les mêmes dispositions. Moi,
déroger... C'est parce que, rapidement, on le verra un peu plus loin,
mais ça signifie que le chef de l'opposition se serait fait dire
immanquablement par les employés de la ville et éventuellement
par d'autres collègues: On a adopté, nous, législateurs,
une dérogation. Alors, moi, je ne peux pas être d'accord
là-dessus parce que vous avez bien exposé le
problème, selon moi ça m'étonne que ces brillants
juristes ne soient pas capables de trouver autre chose que tel que c'est
écrit là, malgré la loi concernée.
Parce que là, on demande aux législateurs d'autoriser une
dérogation. Je suis sensible à votre problème. Je trouve
que vous l'avez bien exposé. M. le maire de la ville de Québec
aussi dit: Bien, ça pose des difficultés parce que ce n'est pas
défini. Mais je ne vois pas pourquoi on accorderait une
dérogation à une législation quand on sait que, si on y
donnait suite, c'est ce que les gens diraient: Les législateurs sont
d'accord pour que le chef de l'opposition déroge à la loi 102.
(15 h 30)
Moi, je ne veux pas m'exprimer là-dessus. Si je suis d'accord,
c'est être sensible à votre problème, que vous avez bien
exposé et qui est réel et concret. Alors, trouvez une disposition
pour y donner suite, mais pas par voie dérogatoire.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre, si
vous avez une autre intervention sur ce sujet.
M. Ryan: Non.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, cette demande
d'insertion de l'article 70.1 est évidemment suspendue.
Amende pour défaut de licence
Nous revenons maintenant à l'article 9. À l'article 9,
nous avons une demande d'amendement...
M. Ryan: ...un bon nombre d'articles qui contiennent une
disposition comparable à celle-ci, où on délimite le
montant des amendes en fonction... des amendes découlant d'infractions
aux règlements municipaux en fonction de modifications qui ont
déjà été apportées dans la
législation municipale générale. Ça va revenir
souvent. C'est juste un avertissement que je fais, je pense qu'on s'en est
rendu compte de part et d'autre. Évidemment l'article clé vient
plus loin, c'est 394.1, qu'on va voir...
M. Gendron: L'article 9, quant à nous, c'est
adopté.
Le Présidait (M. Charbonneau): Je m'excuse, nous en sommes
à l'article 9.
M. Ryan: Adopté.
M. Gendron: Je n'ai pas de trouble avec 9.
Le Présidait (M. Charbonneau): Merci. L'article 9,
adopté.
Période de validité des licences
Alors, j'ai ici une demande d'amendement pour insérer l'article
9.1. Alors, le projet de loi est modifié par l'insertion, après
l'article 9, du suivant: 9.1 L'article 249 de cette charte, remplacé par
l'article 48 du chapitre 102 des lois de 1937, modifié par l'article 2
du chapitre 85 des lois de 1966-1967, remplacé par l'article 5 du
chapitre 22 des lois de 1979 et modifié par l'article 1152 du chapitre 4
des lois de 1990, est de nouveau modifié par l'insertion, à la
troisième ligne, après le mot «suivant» des mots
«; la ville peut toutefois prescrire une période de
validité différente, qui ne peut être supérieure
à un an».
Alors, Me Boutin.
M. Boutin (Denis): C'est une modification relativement technique,
M. le Président. Notre article de la charte actuelle, 249, permet
à la ville d'émettre des licences qui valent à compter du
jour où elles ont été données jusqu'au 1er janvier
suivant. Or, dans la gestion de nos activités, on a
intérêt, dans plusieurs cas, à avoir des licences qui,
d'une part, ont une courte durée et, d'autre part, qui peuvent
chevaucher également sur le 31 décembre et le 1er janvier. On
peut imaginer que certaines activités hivernales requièrent une
licence du 1er novembre au 1er mars. Avec les pouvoirs qu'on a, on serait
obligé d'émettre deux licences.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre,
est-ce que vous voulez commenter cet article?
M. Ryan: Non, ça va. Le Président (M.
Charbonneau): Ça va? M. Ryan: Je pense que c'est le bon sens.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Article 9.1,
adopté.
Taxation des services de l'eau
Article 10.
M. Boutin (Denis): M. le Président, les articles 10, 11 et
12 je sais que vous voulez traiter les choses les unes après les
autres sont des corollaires d'une modification qui s'en vient à
l'article 52 du projet de loi. L'article 52 du projet de loi dont on a fait une
rédaction avec les Affaires municipales revoit toute la taxation en
matière de services de l'eau, et les dispositions 10, 11 et 12 ont pour
but d'abroger des dispositions de la charte qui deviendront
désuètes si, effectivement, le pouvoir qu'on demande à 52
nous est accordé. Alors, je proposerais peut-être de les
suspendre...
Le Président (M. Charbonneau): Donc, les suspendre...
M. Boutin (Denis): ...jusqu'à ce qu'on se prononce sur
52.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, les articles 10, 11
et 12 sont suspendus.
Juridiction du comité exécutif
(suite)
Article 13.
M. Boutin (Denis): C'est une autre disposition, M. le
Président, qui traite de l'augmentation de la juridiction du
comité exécutif de 50 000 $ à 100 000 $.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Article 13,
adopté.
M. Ryan: II y a une modification.
M. Boutin (Denis): Oui, il y a une modification.
Le Président (M. Charbonneau): Exact, il y a une
modification a l'article 13.
M. Ryan: On vous dispense de la lecture.
Le Président (M. Charbonneau): Vous me dispensez de la
lecture, M. le ministre. Alors, c'est adopté.
Amende à un membre du conseil
Article 14.
M. Boutin (Denis): C'est une disposition, M. le Président,
qui a trait à nos ajustements des amendes, pour s'harmoniser avec la Loi
sur les cités et villes.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: Adopté. Adopté, oui.
Le Président (M. Charbonneau): Article 14,
adopté.
Dépôt et placement d'argent
Article 15.
M. Boutin (Denis): L'article 15, M. le Président, c'est
une concordance avec une modification qui a eu lieu à la loi
générale en 1992, où, dans la Loi sur les cités et
villes, on a permis aux municipalités de placer des deniers à
court terme dans des titres émis par d'autres municipalités ou
par des organismes supra-municipaux. Alors, on fait la répercussion dans
notre charte pour que la ville de Québec ait également
l'opportunité de placer des deniers à court terme, de la
même façon.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
15 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Subventions et contributions
Le Président (M. Charbonneau): Passons maintenant à
l'article 16. Nous avons un amendement à l'article 16. Vous voulez que
j'en fasse la lecture, M. le ministre, de l'amendement à l'article
16?
M. Ryan: Je propose que vous en soyez dispensé.
Une voix: ...
M. Ryan: Qu'on soit dispensé de la lecture. M. le
député d'Abitibi-Ouest, s'il veut qu'on le lise publiquement, il
n'y a pas de problème.
M. Gendron: Non, ce n'est pas la lecture, c'est... un
instant.
M. Ryan: II y a beaucoup de mots pour une idée simple.
M. Gendron: Non, mais, pour les fins du Journal des
débats et ceux qui nous écouteraient, c'est important de
rappeler que l'article 16, c'est un élargissement de la nomenclature
d'éléments, d'items qui peuvent bénéficier d'une
aide financière de la ville, qui étaient plus restrictifs. Et on
indique que ça devenait, pour la ville, dans certains cas, une
espèce de chassé-croisé de trouver la façon de
soutenir d'une aide financière certains types d'organismes qui ne se
qualifiaient pas «maison» ou un nominatif quelconque, pour se
comprendre. Vous avez élargi la liste des nominatifs pour être
sûrs que vous pouvez, d'une façon plus large, couvrir ces
instances-là qui auraient besoin d'une aide financière de la
ville.
M. Boutin (Denis): C est exactement 1 approche qui a
été prise. Au lieu d'avoir une énumération
limitative des canaux à travers lesquels l'aide ou les subventions de la
ville pourraient passer, on a procédé, de façon
générique, à laisser à l'arbitraire du conseil. Je
vous souligne que d'autres provinces ont retenu cette solution-là
également, plus particulièrement la Saskat-chewan et l'Ontario,
qui ont des dispositions similaires. C'est au conseil de juger s'il est
d'intérêt public de verser à tel ou tel organisme... Et
c'est comme ça que ça fonctionne.
M. Gendron: Évidemment, c'est mieux dit parce que c'est un
avocat qui l'a fait. Mais c'est la même chose.
M. Boutin (Denis): C'est exact.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre.
M. Gendron: Adopté.
M. Ryan: Je pense qu'il y a deux choses à noter ici. On
ajoute en particulier les oeuvres «ayant pour but la protection de
l'environnement ou la conservation des ressources». On ajoute aussi qu'il
faut que ça soit dans l'intérêt de la ville ou dans
l'intérêt de ses citoyens. Ce sont des éléments qui
sont insérés dans le texte qui viennent donner plus de
précision en même temps que plus de latitude à la ville
à d'autres égards.
M. Gendron: On pourrait... Si le ministre a terminé...
M. Ryan: Pardon?
M. Gendron: Je dis: Si vous avez terminé.
M. Ryan: Oui, j'ai terminé.
M. Gendron: O.K. C'est juste... Ça serait une question,
c'est parce que je ne l'avais pas vu, et je n'ai pas de trouble avec ça,
moi, mais... Est-ce que «à des fins religieuses», c'est
nouveau? Le nominatif «à des fins religieuses». Parce
que...
M. Boutin (Denis): Le nominatif est nouveau, effectivement.
M. Gendron: Alors, il est nouveau. Ça m'étonne, pas
pour mes convictions ici, et ce n'est pas le moment d'en discourir, mais
ça m'étonne par rapport aux chartes. Vous n'avez pas peur de
problèmes, que, éventuellement, les fonds publics parce
que c'est ça de la ville puissent servir des fins d'ordre
religieux, compte tenu de la multiplicité des croyances religieuses?
Alors, est-ce que ça signifie que vous allez avoir des règles
très souples, très ouvertes, que ça soit
évangéliste, baptiste, presbytérien, catholique
romain...
M. Boutin (Dons): Non, puis dans tous les cas, que ce soit avec
énumération ou non, la question des chartes demeure toujours en
filigrane de quelque geste municipal que ce soit, que ce soit pour acheter des
souffleuses que je ne pourrais pas acheter uniquement de compagnies ayant telle
ou telle allégeance politique ou sociale ou patriotique, au même
titre que nos subventions. Il n'est pas nécessaire d'introduire dans
chacun de nos pouvoirs habilitants la référence à ce genre
de charte là. Tous les gestes de la ville, quels qu'ils soient, quel que
soit le pouvoir habilitant, doivent toujours passer à travers ce
canal-là.
M. Gendron: Non, c'était plus profiter que je viens de le
voir. Parce que, à ma connaissance, dans la loi générale
du gouvernement, dans la loi générale cadre du gouvernement,
l'État ne peut pourvoir à des subventions pour des institutions
d'ordre religieux quand il y a des programmes normes. Que certains
collègues le fassent à même leur discrétionnaire,
c'est possible. Alors, c'était juste ça, mon souci. Pourquoi
c'est défendu dans la loi générale, la Loi sur
l'administration financière, la loi-cadre du gouvernement et qu'une
ville a la disposition? Moi, ça ne me dérange pas, je veux vous
responsabiliser au max, en ce qui me concerne. Donc, il y a un conseil
municipal, il y a un exécutif, vous prendrez la décision qui vous
incombe. Vous dites: Ça ne fait pas problème, mais je tenais
à le questionner puisque vous dites que c'est un élément
neuf. C'est la première fois qu'on met: fins de subventions pour des
questions... pas des questions, mais je veux dire des subventions à des
fins religieuses. Je répète que, moi, je n'ai pas de trouble avec
ça.
Le Président (M. Charbonneau): M. le maire, vous avez un
commentaire à apporter?
M. L'Allier (Jean-Paul): Non, très brièvement,
c'est qu'on parle ici d'organismes ou de fondations poursuivant des fins
religieuses, etc., mais il arrive souvent qu'on a des demandes de groupes qui
poursuivent des fins religieuses mais qui, dans la communauté, ont des
objectifs sociaux d'aide, soit aux plus démunis, soit à telle
catégorie d'handicapés, etc., et, en ce sens-là, l'aide
est accordée à un organisme qui poursuit des fins religieuses
mais dont l'action, dans ce contexte-là... c'est ça qu'on veut
dire. Et, quand vous référiez au ministère tout à
l'heure, par exemple, dans la ville de Québec, c'est plus évident
qu'ailleurs, il y a des milliers de dollars de subventions qui sont
accordés pour la restauration des églises patrimoniales, des
choses comme ça.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre. (15 h
40)
M. Ryan: M. le maire L'Allier dispose de la
difficulté.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que la
modification à l'article 16 est adoptée?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article 16 est
adopté tel qu'amendé?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Article 17.
Nous avons aussi une modification. L'article 17 du projet de loi est
modifié par l'insertion, à la deuxième ligne de l'article
305b proposé, après le mot «revitalisation», des mots
«ayant pour but d'en consolider la vocation résidentielle».
Alors, Me Boutin?
M. Boutin (Denis): II s'agit d'une disposition, M. le
Président, qui a pour but de permettre à la ville... Compte tenu
du secteur bâti de la ville et des particularités du
développement urbain de la ville, on se retrouve avec certaines parties
de la ville comme, par exemple, le Vieux-Québec ou certains quartiers
particuliers où, malgré la volonté de la ville de
favoriser la densification ou le retour de la vocation résidentielle, on
se retrouve avec de grandes difficultés résultant de ce que
j'appelle, pardonnez-moi, le syndrome de la saucisse Hygrade: S'il n'y a pas de
résidents, c'est parce qu'il n'y a pas de services; s'il n'y a pas de
services, c'est parce qu'il n'y a pas de résidents. Alors, pour tenter
de briser ce cercle-là, l'amendement a pour but de permettre à la
ville, au conseil municipal, par résolution, aux conditions qu'il
déterminera, de venir en aide à l'implantation de certains
services, toujours dans le but de consolider la vocation résidentielle
de certains quartiers.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: Oui. Cet article est source de difficultés dans
mon esprit parce que là on veut que la ville se voie accorder le pouvoir
de donner des subventions à l'implantation d'un commerce. Les raisons
sont valables; il peut arriver qu'on ait un secteur résidentiel qu'on
veuille revitaliser puis que l'implantation d'un dépanneur, par exemple,
s'avère une nécessité si on veut attirer les gens. C'est
ça qui est visé ici, de toute évidence, par l'article,
mais ça pourrait servir de prétexte à bien des initiatives
fort discutables.
Comme nous sommes en train d'examiner à un niveau plus large
toute la question du rôle des municipalités en matière
économique et que nous présenterons des propositions
législatives à la prochaine session sur ce sujet, je me demande
si la ville de Québec serait
disposée à consentir à ce que nous gardions cet
article-là entre parenthèses, quitte à examiner cette
fonction possible dans la législation générale.
M. L'Allier (Jean-Paul): Ça va, M. le Président.
D'accord.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le
ministre...
M. Ryan: Je pense que les députés ont compris que,
depuis quelques mois, il est question d'un élargissement possible des
rôles des municipalités en matière économique, et
ça, c'est un aspect; il y en a beaucoup d'autres qui sont
envisagés, puis il y aura probablement un ou deux projets de loi qui
seront déposés, là, dès ce printemps.
M. L'Allier (Jean-Paul): Concrètement, M. le
Président, ça veut dire qu'on retire l'article, que vous arriviez
ou non avec une législation et que, en tout état de cause, le
problème étant posé, si, la prochaine fois qu'on viendra
devant la commission, le problème n'a pas été
réglé ou qu'il n'y a pas de voie de solution, on reviendra avec
une proposition comme celle-ci.
M. Ryan: Exactement.
M. L'Allier (Jean-Paul): Très bien. L'article... Je
suggère, M. le Président, le retrait de l'article.
Le Président (M. Charbonneau): Donc, l'article 17 est
retiré. Alors, nous passons maintenant à l'article 18. M. le
ministre, est-ce que vous voulez commenter immédiatement?
M. Ryan: Non, je n'ai pas de commentaires particuliers, je suis
favorable... Oui, attendez un petit peu. Ça, c'est très
important, cet article-là, parce que le deuxième alinéa
allait échapper à mon attention. Par cet alinéa, la ville
de Québec, de même que par le premier, veut se voir
reconnaître de manière explicite le pouvoir d'accorder des
subventions, en particulier à des artistes professionnels, afin de
favoriser l'acquisition ou l'occupation d'un immeuble.
Le Président (M. Charbonneau): Je m'excuse, M. le
ministre, j'ai oublié de vous mentionner qu'on avait un amendement
à l'article 18.
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): Je m'excuse.
M. Ryan: J'étais en train de commenter la
modification.
Le Président (M. Charbonneau): Oui, exactement.
M. Ryan: Mais, si vous voulez la résumer, pour commencer,
je pense que c'est important.
Le Président (M. Charbonneau): Exactement. Alors, je vais
en faire lecture: L'article 18 du projet de loi est modifié par
l'addition, après l'article 307c, du suivant: «307d. Dans le cadre
d'un programme d'intervention, le conseil peut, par règlement, aux
conditions et dans les secteurs qu'il détermine, accorder des
subventions ou des crédits de taxes aux artistes professionnels ou aux
coopératives d'artistes professionnels afin de favoriser l'acquisition
ou l'occupation d'un immeuble ou une partie d'immeuble utilisé comme
atelier d'artiste et pouvant comprendre également une partie
résidentielle. «aux fins d'application du premier alinéa,
les mots "artiste professionnel" comprennent les artistes qui créent des
oeuvres, à leur propre compte, dans les domaines des arts visuels, des
métiers d'art et de la littérature au sens des paragraphes
1°, 2° et 3° de l'article 2 de la loi sur le statut professionnel
des artistes des arts visuels, des métiers d'art et de la
littérature et sur leurs contrats avec les diffuseurs.»
M. Boutin (Denis): Alors, si vous me permettez...
Le Président (M. Charbonneau): Me Boutin.
M. Boutin (Denis): ...M. le Président, l'article 18 vise
deux objets: celui qu'on vient de voir, avec la modification, par lequel la
ville veut, au moyen de subventions, favoriser l'implantation de gens du
domaine des arts dans la ville en raison des impacts économiques
que l'on croit que ça va apporter à la ville au moyen de
subventions pour favoriser l'acquisition ou l'occupation des immeubles.
Le premier élément de l'article 18 qu'on retrouve dans le
projet de loi initial, c'est l'introduction de l'article 307c à la
charte pour permettre à la ville d'accorder un crédit de taxes
foncières imposées sur un monument historique cité. Vous
vous rappellerez que la Loi sur les biens culturels permet à la ville de
citer certains immeubles comme monuments historiques ou de constituer certains
immeubles en sites du patrimoine. Pour permettre une meilleure viabilité
économique des immeubles ainsi frappés d'une citation, la ville
entend éventuellement donner des crédits de taxes aux taxes
imposées sur ces immeubles.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre.
M. Ryan: Je vais commenter, d'abord, la modification qui est
proposée par... sous la forme de 307d. Quand nous avons appliqué
le projet de loi 145, une fois qu'il eut été adopté, une
difficulté a surgi à propos des artistes professionnels. Les
artistes se sont fait dire qu'ils
n'étaient pas admissibles aux subventions prévues pour la
taxe sur les immeubles non résidentiels, une subvention qui doit
être accordée par la ville dans le cas où c'est un
organisme à but non lucratif qui occupe un local commercial.
On cherchait comment passer à côté de ce
problème-là, ce n'était pas facile. Je crois qu'avec la
formulation qui est proposée ici la ville de Québec pourrait
prendre l'initiative de verser des subventions à ces artistes
professionnels dont elle donne une excellente définition en renvoyant
à l'article 2 de la Loi sur le statut professionnel des artistes des
arts visuels, des métiers d'art et de la littérature. On a une
définition, à l'article 2 de cette loi, de ces catégories
d'art qui sont mentionnées ici. Je crois qu'avec ça la ville de
Québec, qui avait déjà exprimé son
intérêt pour le problème soulevé par les artistes
professionnels, aurait les éléments voulus pour apporter des
solutions aux problèmes dont elle a été saisie, et je
l'apprécie grandement.
Le Président (M. Charbonneau): M. le maire.
M. L'Allier (Jean-Paul): Je vous remercie, M. le ministre, vous
avez une compréhension tout à fait exacte de notre propos.
L'objectif que l'on vise, c'est de garder, dans certains quartiers où il
existe déjà une masse critique d'artistes... de les garder dans
ces quartiers-là dans la mesure où ils veulent y travailler. Et
ça se présente, par exemple, concrètement pour ce qui est
du quartier Saint-Roch, où on a fait des efforts pour amener
l'École des arts visuels de l'Université Laval ou le projet
Méduse, qui se réalise avec la collaboration du ministère
de la Culture. C'est un quartier où les artistes peuvent, à un
coût tout à fait raisonnable parce que le quartier n'est
pas en relance économique profonde habiter. Le jour où la
relance se fait, habituellement ce sont les premiers à être
chassés parce que très peu nombreux. Même s'il y a 85
ateliers dans ce secteur-là, à deux ou trois ils occupent des
grands espaces pour faire leur travail. Et, dans le contexte fiscal comme dans
le contexte économique, on voudrait les aider en équilibrant, le
cas échéant, le marché versus leur capacité de
payer, et on trouvera les règles équitables pour que ça
s'applique dans des secteurs donnés. C'est pour ça que la
délimitation géographique est à venir, mais elle est
importante pour nous. C'est une mesure essentiellement de consolidation de
l'activité culturelle dans certains secteurs de la ville de
Québec.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Écoutez, dans une ville comme Québec,
la capitale, où la vie culturelle a une place importante, il est tout
à fait logique de contribuer à améliorer la vie
culturelle, et vous avez là une disposition qui devrait aller dans ce
sens-là. Moi, j'y souscris sans aucune réserve. (15 h 50)
Le Président (M. Charbonneau): Alors... Vous avez
terminé, M. le député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): Oui. M. le ministre, vous
avez d'autres commentaires sur cette modification?
M. Ryan: Non. Sur la proposition qui était dans l'article
originel, il n'y a pas de difficulté non plus. Des subventions à
des propriétaires d'immeubles classés monuments cités par
la ville en vertu de la Loi sur les biens culturels, ça va.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que la
modification à l'article 18 est adoptée?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article 18,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous en sommes
à l'article 19. Nous sommes à l'article 19. Alors, Me Boutin.
M. Boutin (Denis): Si vous me permettez, je vais le
présenter paragraphe par paragraphe parce que c'est une soupe assez
indigeste que cet article 19. On parle de toutes sortes de choses.
Le paragraphe 1°...
M. Ryan: Avant que vous y alliez, je crois qu'il est relié
à 17, 19. Après avoir entendu les explications, on va être
obligé de conclure qu'on ne pourra pas l'adopter sans avoir pris une
décision à propos de 17. Pour le premier.
Une voix: Le premier paragraphe.
M. Boutin (Denis): J'allais justement vous dire que le premier
alinéa de l'article 19 allait être retiré...
Une voix: Ah bon?
M. Boutin (Denis): ...comme concordance avec le retrait de
l'article 17.
M. Ryan: Ça va. Continuez.
Le Président (M. Charbonneau): Ça va?
M. Boutin (Denis): Alors, le premier alinéa est
retiré.
Le deuxième alinéa de l'article 19, on intervient au
paragraphe Ie de l'article 309b pour faire vraiment
du français, pour référer... On dit du mode
d'occupation «d'un» immeuble plutôt que «de cet»
immeuble. C'est une correction de français seulement à
l'article.
Au paragraphe 3°, on introduit une nouveauté,
c'est-à-dire un paragraphe 1.1° à l'article 309b. Je dois
vous mettre en contexte. L'article 309b est un article qui permet à la
ville de demander le remboursement d'une subvention versée pour la
construction ou l'amélioration d'un immeuble lorsqu'il y a
aliénation de l'immeuble ou changement de vocation, avec un
mécanisme de réduction du montant devant être
remboursé sur une période de 10 ans. La première
année, on rembourse 90 %, la deuxième année, 80 %, et
ainsi de suite. Alors, on se situe dans ce contexte-là. Dans la ville de
Québec, on a déjà commencé à utiliser ce
pouvoir-là et, à l'usage, on s'est rendu compte qu'il serait
opportun de créer des exemptions à cette exigence de
remboursement de la subvention. On pense aux aliénations qui
résultent d'un divorce, qui résultent d'une dissolution du
patrimoine familial, qui résultent d'un décès. Alors, dans
la pratique et la réalité des choses, la ville n'a aucun
intérêt à recevoir un remboursement de subvention si
l'immeuble passe de l'époux à l'épouse à la suite
d'un divorce ou... etc. C'est l'objectif visé par le paragraphe 3°
de l'article 19.
Le paragraphe 4° de l'article 19 fait une modification de
concordance en référant non plus à 1 ° mais à
1.1°. C'est uniquement une modification de concordance à 309b.
Et le paragraphe 5° est également une addition nouvelle. On
ajoute un 4° à l'article 309b, 4° qui a pour objectif d'assurer
à la ville le remboursement de la subvention lorsqu'il y a destruction
de l'immeuble en demandant au propriétaire de souscrire à une
assurance dans laquelle la ville serait désignée comme
assurée nommée jusqu'à concurrence de son
intérêt dans le montant de la subvention devant être
remboursé.
Alors, ce sont les cinq interventions bien, maintenant, il en
reste seulement quatre quatre interventions à l'article 309b,
dont deux de fond et deux de concordance.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre, vous avez
des...
M. Ryan: II n'y a pas de problème sur celui-ci, dans mon
esprit.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest, adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 19, sauf
le premier paragraphe, est adopté.
M. Gendron: Oui, parce qu'il a été
retiré.
Le Président (M. Charbonneau): Et voilà. Pour
être sûr qu'on se comprenne bien. Alors, nous en sommes à
l'article 20.
M. Boutin (Denis): L'article 20, M. le Président, a pour
but de remplacer l'article 309c de notre charte, article 309c qui, au fil des
ans, avait subi un certain nombre, pas d'assauts, mais d'interventions pour
permettre à la ville... On est dans le chapitre traitant des subventions
et des programmes de subventions, et cet article-là avait pour but de
permettre à la ville, à l'intérieur de ses programmes de
subventions, de créer des catégories de récipiendaires et
des exclusions toujours de façon à pouvoir cibler la subvention
vraiment sur le client qu'on souhaite aider pour maximiser l'utilisation des
deniers publics. On avait une nouvelle demande de précision et, avec les
gens du ministère des Affaires municipales, on s'est assis ensemble et
on a pris notre crayon pour rédiger ce qu'on pense être un texte
compact et efficace qui permettra à la fois d'offrir des assistances
à des niveaux différents, de créer des exclusions, de
créer des catégories de bénéficiaires en fonction
de critères et caractéristiques qui seront
déterminés par le conseil dans chaque cas, ce qui permettra de
donner des crédits de taxes à ceux qui en ont vraiment besoin et
non pas à ceux qui...
On va vous donner un exemple un peu caricatural. Nous avons mis en place
un programme de crédits de taxes pour favoriser la construction et
l'accès à la propriété dans le quartier Lebourgneuf
et, en l'absence de pouvoirs ou d'outils pour mieux cibler notre action, on a
donné des crédits de taxes à des joueurs de hockey qui
sont payés avec beaucoup de zéros avant le point. Ce
n'était peut-être pas la clientèle première de notre
action. Alors, cet article-là, ayant été
rédigé, permet maintenant de vraiment pouvoir cibler nos
subventions sur la clientèle qu'on recherche.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre, vous avez
des commentaires?
M. Ryan: L'idée d'exclusion est toujours un petit peu
inquiétante quand on la voit dans un texte comme celui-là. Je ne
sais pas... Nos conseillers juridiques... Vous avez regardé ça de
près, Me Turmel. Pourriez-vous nous donner votre avis là-dessus?
Un avis public, pour une fois.
M. Turmel (Pierre): Pour l'essentiel, c'est un
réaménagement...
Le Président (M. Charbonneau): Alors, pour
l'identification pour le Journal des débats, Me Turmel.
M. Turmel (Pierre): Pierre Turmel, des Affaires municipales.
Alors, il s'agit essentiellement d'un réaménagement,
finalement, du texte que la ville a actuellement dans sa charte, là. On
a regardé ça et ça nous convient parfaitement. Il n'y a
pas de difficulté.
M. Ryan: Supposez que vous disiez: On donne des subventions
à certaines catégories, mais on va exclure les Témoins de
Jéhovah.
M. Boutin (Denis): À cet égard-là, je
rappelle ce que j'ai dit au niveau des chartes. J'ai des problèmes avec
les chartes, qui doivent, dans toute mon action, qualifier mon action. Je peux
vous dire qu'on a déjà commencé à exclure dans
certains programmes de subventions. Mais ce qu'on a plutôt à
l'esprit, c'est des corporations gouvernementales et paragouvernementales
à l'égard de nos exclusions de subventions plutôt que des
communautés religieuses ou des exclusions fondées sur la race,
l'âge ou ce genre de choses.
M. Ryan: En tout cas, ça me dérange un petit peu
parce qu'il y a bien de la matière, là, pour un disciple de
Duplessis qui arrive là-dedans. Je pense que ça ouvre la porte
à... Je comprends votre idée très bien et je l'approuve,
mais la formulation est brute. Si vous disiez «exclure pour des motifs
économiques» ou des choses comme celle-là, on comprendrait.
Oui? (16 heures)
M. Boutin (Denis): Si je peux commenter encore, à la
lumière des chartes des droits et libertés où il y a un
principe de base qui dit: Vous ne pouvez pas discriminer sur l'âge, la
race, le sexe, la religion, les opinions politiques, etc., et on revient
à l'article 2 de la Charte canadienne des droits qui nous dit que, dans
certaines circonstances, compte tenu de l'objectif poursuivi, il est quand
même permis de le faire. Exemple, et la législation en est farcie
de ça, on exclut les gens de moins de 18 ans pour entrer dans les
débits d'alcool. On fait une discrimination quant à l'âge,
mais, compte tenu des objectifs poursuivis et dans le contexte dans lequel on
se situe, c'est justifié. Dans le cadre d'un programme de subventions,
je peux exclure ou traiter de façon différente les gens ayant un
revenu familial de plus de tant, de moins de tant, ayant plus de trois enfants,
de moins de cinq enfants, dans la poursuite de l'objectif. C'est évident
que, si la discrimination ou la distinction est déraisonnable, est
basée sur une discrimination fondée sur l'âge, la race, et
non pas dans la poursuite de l'objectif poursuivi, elle ne résistera
aucunement devant une attaque devant les tribunaux.
(Consultation)
M. Ryan: J'avais demandé qu'on vérifie dans la
charte de la ville de Montréal ce qui est écrit. On a quelque
chose de différent, là. Aux fins... le conseil peut, dans chaque
cas, établir diverses catégories de bénéficiaires,
fixer des taux de subvention différents selon ces catégories. Il
peut également limiter l'accessibilité des particuliers aux
subventions sur la base du revenu du ménage maximal admissible et,
à cette fin, définir la notion de «revenu du
ménage» et prévoir les modes d'évaluation et de
contrôle de cette limitation.
Là, vous autres, vous voulez aller plus loin que ça, de
toute évidence.
Une voix: ...
M. Ryan: Hein? Oui. C'est différent, limiter
l'accès puis exclure.
Est-ce qu'on peut le...
(Consultation)
M. Ryan: Vous avez déjà l'équivalent de ce
que Montréal... Maintenant, vous autres.
Est-ce qu'on peut le garder en suspens jusqu'à ce soir,
celui-là, M. le Président? J'aimerais ça, y repenser un
petit peu, et on pourra s'en reparler. Peut-être qu'il va vous venir
d'autres idées, peut-être à nous aussi, peut-être
qu'on va s'entendre là-dessus. Très bien. Avez-vous une
idée là-dessus? Ça ne vous dérange pas?
M. Gendron: Bien, oui, je vais émettre un point de vue, M.
le Président. Moi non plus, je n'aime pas le mot
«exclusions», mais je trouve que ça fait... Et là il
n'y a de jugement dans ce que je vais dire envers personne. Mais se forcer pour
l'éliminer sous prétexte que ça ne correspond pas à
la réalité, je trouve que ça fait un peu hypocrite. Et
là je reprends l'argument du chef de l'opposition. Mais, encore
là, ça ne s'applique pas à ce qu'il vient de dire. Il dit:
Nous nous opposons à cet amendement parce qu'il va à rencontre du
principe de l'égalité des citoyens. Après qu'on a dit
ça là, on n'a pas dit grand-chose. Je connais tellement de
législations que... Il faudrait continuer la phrase:
«dépendamment des objectifs qu'on poursuit».
Or, concrètement, dans le présent cas, moi, je pense qu'il
s'agit là d'une responsabilité d'égaliser... pas
égaliser, mais je veux dire de distribuer la richesse, entre guillemets,
et ça, je trouve que cet objectif-là, ça appartient
à des élus. Le gouvernement fait ça
régulièrement dans tous ses programmes. Une ville fait ça,
puis c'est légitime. Puis je ne vois pas d'autre alternative. Il y a
là une responsabilité que j'appelle, entre guillemets toujours,
sociale-démocrate, entre guillemets, et c'est correct, comme objectif,
qu'il en soit ainsi. Alors, moi, c'est juste... C'est sûr que, dans une
loi, voir créer des exclusions... Mais de tout temps...
Je vous écoutais attentivement lorsque vous lisiez le texte de la
charte de Montréal. Le libellé ne comprend pas le mot
«exclusions». Mais c'est pour faire exactement ce qu'eux autres
demandent. Il fait exactement la même chose. Ils vont pouvoir
catégoriser, créer des différenciations, subventionner
différemment dans tel et tel cas. Alors, c'est quoi si ce n'est pas de
créer des exclusions? Exclusions à avoir droit ou pas. Mais, moi,
par rapport à l'objectif très, très... je n'ai aucun
trouble parce que je trouve qu'il s'agit là d'une responsabilité
municipale qui a comme objectif essentiellement deje le dis, là
répartir une richesse suivant des critères qui ne sont
évidemment pas les mêmes dans les quartiers et ses
catégories, ainsi de suite. Et ça sera toujours comme
ça.
Je ne trouve pas que je contreviens au principe de
l'égalité des citoyens si je continue ma phrase:
«dépendamment de l'objectif». Si mon objectif est de
favoriser un milieu plus poqué excusez l'expression plus
démuni, je vais être obligé de faire de la
catégorisation puis des exclusions, par définition. Moi, je n'ai
aucune réticence, je n'ai pas de trouble.
M. le maire veut ajouter...
M. Ryan: M. le maire voulait dire quelque chose.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre... M. le
maire, vous voulez intervenir? Excusez.
M. L'Allier (Jean-Paul): Bien, brièvement, c'est que,
quand on parle d'exclusions, par exemple, on pourrait les qualifier. C'est
arrivé souvent qu'on dise, dans des programmes, y compris les programmes
que le gouvernement vient d'annoncer en matière d'aide à
l'habitation: Ceux qui ont déjà profité d'un programme
sont exclus de ce programme-là. Ça peut être des choses
comme ça. Nous autres, dans le passé, parce que les cadres de
subvention étaient trop larges et sans nuance, on a dû donner ou
accorder des subventions à des compagnies d'assurances, par exemple,
pour favoriser le stationnement dans le centre-ville. Ce n'étaient pas
nécessairement nos objectifs que d'aider les compagnies d'assurances
qui, de toute évidence, n'en avaient pas besoin. Des choses comme
ça.
Mais il n'y a rien, je pense, dans ça, ici, qui va plus loin que
ce que le gouvernement fait régulièrement dans l'ensemble de ses
programmes. C'était pour être un peu dans le même ordre
d'action et d'efficacité qu'on voulait pouvoir le faire. Puis on est
toujours comptable au conseil, puis on est toujours soumis aux chartes qui
n'existaient pas dans le temps des disciples de Duplessis.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre, vous
avez d'autres commentaires?
M. Ryan: Regardez là, j'avais demandé de le garder
en réflexion jusqu'à ce soir. J'aimerais mieux faire
ça.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 20 est
suspendu.
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): Passons maintenant à
l'article 21. Nous avons une modification.
M. Ryan: Pas de problème là-dessus.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 21 du projet de
loi est modifié par le remplacement de l'article 315 par le suivant.
Est-ce qu'il est nécessaire d'en faire la lecture, M. le ministre?
M. Gendron: Non. Pas de problème.
M. Ryan: Non. Ça fait suite à des discussions qu'on
a eues...
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: ...lors de l'étude du projet de loi 119, hein?
Vous vous rappelez, quand...
M. Gendron: Adopté, quant à nous. M. Ryan:
Très bien.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, la modification
à l'article 21 est adoptée. L'article 21, tel qu'amendé,
est adopté.
Emprunts
L'article 22. Nous avons aussi une modification à l'article 22.
M. le ministre.
M. Ryan: II n'y a pas de problème ici. On évite,
avec ceci, la double autorisation du ministre des Affaires municipales. Il doit
déjà la donner en vertu de la loi sur les emprunts municipaux. Ce
n'est pas nécessaire qu'il revienne, là, s'il s'agit d'intervenir
sur le marché étranger. Ça, c'est la responsabilité
du ministre des Finances. On le délimite plus clairement ici, mais on
n'a pas de problème avec ça.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): La modification à
l'article 22 est adoptée.
M. Ryan: Ça va bien.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 22, tel
qu'amendé, est adopté. L'article 23.
M. Boutin (Denis): L'article 23 a pour but de... Le
Président (M. Charbonneau): Me Boutin. M. Gendron: Ça va,
ça va. M. Boutin (Denis): Je m'excuse. M. Gendron: Ça
va, c'est clair.
Le Président (M. Charbonneau): Allez-y, allez-y, Me
Boutin.
M. Boutin (Denis): O.K. L'article 23 a pour but
de permettre à la commission du fonds d'amortissement... pas
vrai, permettre au conseil municipal de déléguer au
trésorier l'autorité requise pour placer des deniers provenant du
fonds d'amortissement selon les directives que lui donnera la commission. On se
situe dans le domaine des affaires financières, du placement de deniers
pour maximiser la rentabilité du fonds d'amortissement, ce qui implique
des décisions rapides lorsque vient le temps de prendre la
décision de souscrire ou de ne pas souscrire à telle vente
d'obligations, etc. La commission donnera des directives et le trésorier
agira à l'intérieur de ces directives-là.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le
député... Alors, l'article 23 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. J'ai ici une
modification pour insérer l'article 23.1. Est-ce qu'il est
nécessaire d'en faire lecture?
Alors, le projet de loi est modifié par l'insertion, après
l'article 23, du suivant: «23.1 L'article 333 de cette charte,
édicté par l'article 22 du chapitre 42 des lois de 1980 et
modifié par l'article 21 du chapitre 61 des lois de 1984, par l'article
206 du chapitre 38 des lois de 1984 et par l'article 15 du chapitre 88 des lois
de 1988, est de nouveau modifié par l'addition, après le
paragraphe f du suivant: «"g) pour le financement d'une dépense en
anticipation du remboursement de cette dépense conformément
à une entente intervenue."» Me Boutin.
M. Boutin (Denis): Si vous me permettez, on se situe dans le
pouvoir d'emprunt temporaire des municipalités, pour différentes
raisons, là. Les municipalités vont pouvoir emprunter
temporairement en anticipation de perception des taxes, en anticipation d'une
émission d'obligations, etc. Il y en a une très, très
similaire à ça qui est en anticipation du versement d'une
subvention déjà accordée ou déjà convenue.
L'objectif, ici, est de viser les cas d'ouvertures de rues payées
à 100 % par les promoteurs. Les coûts sont entièrement
payés par les promoteurs, et nos ententes sont que ces
ententes-là sont garanties par des engagements bancaires. Cependant,
à la ville de Québec, nous ne voulons pas que ce soit le
promoteur qui réalise lui-même les travaux et nous n'y consentons
pas. Nous voulons les faire nous autres mêmes, ce qui implique que nous
devons avoir l'argent nécessaire pour donner le contrat. L'argent se
trouve dans le budget régulier ou dans un emprunt à long terme
ce qui n'est pas nécessaire ou dans un emprunt temporaire,
ce que l'on vous propose.
(Consultation)
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre. (16 h
10)
M. Ryan: II n'y a pas de problème.
M. Gendron: La même chose, pas de problème...
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Aucun problème à 23.
Le Président (M. Charbonneau): Article 23.1. On parle de
l'article 23.1, là.
M. Gendron: Ça va. Pour 23...
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'insertion de
l'article 23.1...
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): ...est adoptée.
Pouvoirs de réglementation L'article 24.
(Consultation)
Contrôle des panneaux-réclame
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous avons des
modifications à l'article 24, un amendement au paragraphe 2.1°.
M. Boutin (Denis): Si vous me permettez... Le Président
(M. Charbonneau): Allez-y.
M. Boutin (Denis): Si vous me permettez, M. le Président,
avec l'article 24, on aborde une série de modifications à
l'article 336 de la ville de Québec. L'article 336 de la ville de
Québec, pour les intimes, c'est l'article qui confère tous les
pouvoirs de réglementer à la ville de Québec. C'est un
article qui est excessivement long, qui a 206 paragraphes et qui parle de
toutes sortes de choses. Alors, je propose d'y aller paragraphe par paragraphe
parce qu'on va toucher toutes sortes de domaines aussi
hétéroclites les uns que les autres. Et, à cet
égard, je comprends qu'il y a une modification annoncée qui
deviendrait le paragraphe 0.1° de l'article 24, mais je comprends qu'on est
en attente d'un certain nombre d'informations et qu'on va le suspendre. C'est
ça?
Le Président (M. Charbonneau): C'est ce que j'ai compris
aussi, Me Boutin. Alors, M. le ministre, vous avez des commentaires sur...
M. Ryan: Oui. Oui.
Le Président (M. Charbonneau): ...le paragraphe
0.1°?
M. Boutin (Denis): Est-ce que vous souhaitez que je
présente le paragraphe 0.1 °?
M. Ryan: Juste une seconde... Oui. (Consultation)
M. Ryan: Regardez, on m'informe là que des échanges
se poursuivent avec des représentants des milieux professionnels
concernés, qu'une communication devrait nous arriver très
bientôt indiquant qu'on se serait entendu sur une formule qui est
peut-être celle-ci, peut-être celle-ci modifiée. Je l'ignore
pour l'instant. On pourra peut-être attendre d'avoir reçu ces
développements-là pour...
M. Gendron: Est-ce que je peux savoir de quoi vous parlez? Vous
parlez de quoi?
M. Ryan: Là, il est question du contrôle des
panneaux-réclame. Je ne sais pas si le député se
souvient.
M. Gendron: Oui, oui.
M. Ryan: On a discuté de panneaux-réclame à
deux reprises, hein...
M. Gendron: Je m'en souviens très, très bien.
M. Ryan: ...lors de modifications à la charte de la ville
de Montréal, puis ensuite lors de l'étude du projet de loi sur la
langue.
M. Gendron: Oui, oui!
M. Ryan: Puis, quand on a discuté de modifications
à la charte de la ville de Montréal, les milieux professionnels
étaient venus faire des représentations.
M. Gendron: Tout à fait exact.
M. Ryan: Puis, là, nous avons insisté pour qu'ils
soient informés des intentions de la ville de Québec puis qu'ils
aient la chance de donner leur avis. Ça a commencé sous forme
d'échanges privés. Ça devrait nous être
confirmé, là, avant la fin du jour certainement. Je pense que ce
serait la sagesse élémentaire d'attendre d'avoir leur point de
vue étant donné qu'ils nous avaient déjà
communiqué explicitement leur intérêt immédiat pour
ces choses. Mais, a priori, cependant, la formulation que nous avons ici ne me
semble pas devoir être source de difficultés.
(Consultation)
M. Ryan: Comme vous vous en souvenez, M. le député
d'Abitibi-Ouest, c'est la limite de 90 m qui avait donné lieu à
des longues discussions. On avait fini par s'entendre. Je pense bien qu'on va
trouver un terrain d'entente ici aussi. Mais on reste dans l'attente de
nouvelles de ces gens-là.
M. Gendron: Je m'en souviens d'autant plus, M. le ministre, que,
si vous vous en rappelez comme il faut, je vous avais fait faire un petit bout
de chemin, puis ça avait pris du temps.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: C'est pour montrer que nous sommes toujours ouverts.
C'est correct, ça.
Une voix: Ça doit être assez rare, pour qu'il s'en
souvienne comme ça. Ça doit être une des rares fois.
Une voix: Ça a marqué sa vie.
Une voix: Ça t'a marqué, François? Ha, ha,
ha!
M. Gendron: Non.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Je peux te montrer ça.
Une voix: Ça a l'air de vous avoir marqué,
ça.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, la modification
à l'article 24.0.1 ° n'a pas été
présentée.
Gestion des droits acquis
Alors, nous en sommes toujours à l'article 24, au premier
paragraphe, paragraphe 1°.
M. Gendron: Oui, c'est en plein ça.
Le Président (M. Charbonneau): On essaie de bien se
suivre, M. le député d'Abitibi-Ouest. Me Boutin.
M. Boutin (Denis): Le paragraphe 1 ° de l'article 24 a pour
but d'intervenir dans la gestion des droits acquis; parlons comme ça.
Vous n'êtes pas sans savoir que et la loi des cités et villes et
la charte de la ville de Québec prescrivent que la ville peut dire qu'un
usage dérogatoire abandonné disparaît au bout d'un certain
temps. Cependant, la loi oblige la ville à fixer ce délai pour
qu'il ne soit pas inférieur à une période de six mois.
Or, dans la réalité des choses, tel qu'on le vit à
Québec dans certains cas, le règlement ou les règlements
mentionnent six mois comme délai pour disparition des droits acquis
interrompus. Cependant, dans certains cas, on souhaiterait bien que
l'interruption puisse durer plus
que six mois et que l'entreprise, quelque part, qui donne de l'emploi
puisse rouvrir même après l'expiration de six mois. Et, dans
d'autres circonstances, on souhaiterait bien qu'un usage dérogatoire,
qui est un emmerdement pour son environnement... que le droit acquis puisse
disparaître dans un délai inférieur à six mois.
Alors, ce qu'on demande, c'est de redonner à la ville ce pouvoir
de fixer le délai au-delà duquel un usage dérogatoire
abandonné disparaîtra, mais sans avoir cette limite d'un
délai qui ne pourra pas être inférieur à six mois.
Notre façon de procéder s'harmonise avec la façon dont on
gère les droits acquis depuis de nombreuses années à
Québec. Tous les usages dans nos règlements de zonage sont
classés par degré d'incidence contraignante, à partir du
niveau 1 qui est l'habitation résidentielle unifamiliale jusqu'aux
niveaux 10, 11, 12 qui sont l'industrie lourde. Puis, entre les deux, vous avez
tous les usages qui sont classés.
Et déjà nous gérons les droits acquis, dans
certains cas, en permettant la substitution de certains usages vers des choses
moins nuisibles, dans d'autres cas en permettant certains agrandissements si
ça ne nuit pas à l'environnement. L'objectif, pour la ville de
Québec, est de gérer la disparition des usages
dérogatoires suspendus en fonction de leur impact sur l'environnement
puis en fonction du degré de nuisance qui leur est propre.
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, Me Boutin. M. le
ministre, vous avez des commentaires?
M. Ryan: Non, pas de commentaires, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest, pas de commentaires non plus? Alors, est-ce que le paragraphe
1 ° est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Zonage par quotas
Le Président (M. Charbonneau): Passons maintenant au
paragraphe 2° de l'article 24.
M. Boutin (Denis): Au paragraphe 2° de l'article 24, M. le
Président, on est dans le domaine de ce qu'on appelle communément
le zonage par quotas. Actuellement, la ville de Québec a le pouvoir de
zoner par quotas je mets ça entre guillemets, là ou
par contingence à l'intérieur de l'arrondissement historique,
tous les usages existant à l'intérieur de l'arrondissement
historique. La ville de Québec peut également le faire partout
dans la ville à l'égard d'un type d'usages, c'est-à-dire
les établissements à caractère erotique.
Ce que demande la ville de Québec aujourd'hui par sa
modification, c'est de pouvoir, dans tous les quartiers de la ville, utiliser
l'outil du zonage par contin- gentement ou du zonage par quotas.
L'expérience démontre que ces problèmes-là ne sont
pas limités à l'intérieur de l'arrondissement historique.
On en a vécu sur la rue Cartier, on en a vécu sur la Grande
Allée, on en a vécu dans certains quartiers de Limoilou, et
l'objectif est de pouvoir utiliser ce pouvoir-là en dehors de
l'arrondissement.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: Là, dans le 42d actuel, le pouvoir de la ville
est réservé pour exercice à l'intérieur de
l'arrondissement historique de Québec ou à l'intérieur de
toute zone adjacente déterminée par le conseil. Là, vous
voulez que ce soit à l'intérieur de n'importe quelle zone,
n'importe où sur le territoire de Québec, hein?
M. Boutin (Denis): Exact, M. le ministre.
M. Ryan: On a eu des représentations là-dessus, ce
matin, hein? C'est un des points sur lesquels... Je ne sais pas si c'est le
chef de l'opposition ou l'IDU...
Une voix: Non. Le chef de l'opposition est contre.
M. Ryan: Le chef de l'opposition est opposé à ceci.
Il est revenu? Très bien. Vous allez nous expliquer votre point de vue
parce que je comprends les intentions de la ville de Québec. Et
j'aimerais que vous nous fassiez voir peut-être davantage les
difficultés que vous entrevoyez.
M. Boutin (Denis): Bon. Avec les outils de zonage... Excusez.
M. Ryan: Je le demandais au chef de l'opposition, mais...
Le Président (M. Charbonneau): M. Jobin. (16 h 20)
M. Jobin (Jacques): Oui. Ce que je disais ce matin, c'est que,
finalement, nous, on s'objecte parce que la ville, par cette
modification-là, acquiert un pouvoir assez large de restriction. Or, ce
que je disais ce matin, c'est que, déjà, les citoyens, les
commerçants sont aux prises avec beaucoup de normes, beaucoup de
restrictions. Et là la ville, de façon un peu arbitraire, va
encore une fois peut-être imposer des restrictions additionnelles qui
sont un frein aux règles naturelles entre commerçants. Ça
nous apparaît excessif dans le sens que c'est encore une fois des
restrictions, des règles additionnelles avec lesquelles les citoyens,
les commerçants vont avoir à vivre. Je pense, finalement, dans un
contexte où, au contraire, on doit peut-être encourager ces
gens-là à s'implanter, que de commencer à poser des
règles un peu arbitraires disant, par exemple, qu'à
l'intérieur d'un tel périmètre il ne peut pas y avoir plus
de
deux commerces ou de deux... ça m'apparaît excessif dans le
contexte actuel. C'est notre position.
Le Président (M. Charbonneau): M. le maire. Me Boutin.
M. Boutin (Denis): Je me suis fait céder la parole. Ha,
ha, ha! Juste un petit éclairage technique. C'est un autre outil dans le
coffre à outils des urbanistes pour planifier l'aménagement
urbain. En l'absence de cet outil-là, les urbanistes doivent, pour
éviter la concentration de certains usages, employer ce que, moi,
j'appelle la théorie du tiroir, là, c'est-à-dire permettre
un usage dans une zone, dans un quartier, sur une rue, et, quand la
densification d'un usage particulier ou sa concentration devient nuisible
à la mixité, bien, fermer le tiroir puis prohiber cet
usage-là, ce qui, par la suite, rend une gestion du territoire
très difficile.
À titre d'exemple, vous connaissez sans doute la rue Cartier dans
la ville de Québec, qui a son cachet avec ses petits cafés puis
ses restaurants et ces choses du genre. Mais je dois vous dire que, sur la rue
Cartier, présentement, parce qu'on a dû utiliser la théorie
du tiroir, les restaurants sont prohibés, ce qui implique, lorsqu'un
restaurant est en difficulté financière, que, s'il voulait bien
fermer puis que son voisin voulait se transformer pour s'ouvrir à son
tour, on ne peut pas faire ça. Alors, ça crée des
difficultés de gestion alors qu'avec une théorie de quotas on
pourrait autoriser sur la rue Cartier 20 établissements ou tant de
milliers de pieds carrés, et il y aurait une souplesse, et la vocation
commerciale des bâtiments pourrait changer de l'un à l'autre.
Le Président (M. Charbonneau): Oui...
M. L'Allier (Jean-Paul): J'ajouterais, M. le Président, un
élément à ça. C'est que...
Le Président (M. Charbonneau): Excusez, M. le maire.
M. L'Allier (Jean-Paul): Pardon! Excusez.
Le Président (M. Charbonneau): Excusez, M. le maire. M. le
ministre.
M. Ryan: Je ne sais pas si M. Boutin pourrait expliquer comment
il se fait, là, qu'on ne peut pas donner de permis sur la rue Cartier
actuellement. Je n'ai pas saisi.
Mme Pelchat: Moi non plus.
M. Boutin (Denis): Pendant une certaine époque,
l'implantation des restaurants était autorisée. Donc, un premier,
un deuxième, un troisième, un quatrième, un
cinquième. À une certaine époque, les urbanistes se sont
rendus compte que la prolifération des restaurants était rendue
nuisible à la fonction résidentielle, parce que la ville de
Québec souhaite avoir une mixité d'usages dans cette
zone-là. Et les restaurants étaient en train de
«cannibaliser» tous les espaces et tous les autres usages.
La seule façon d'arrêter cette concentration-là a
été de fermer le tiroir. Et, à compter de je ne sais pas
quelle date, là c'était fin des années quatre-vingt
le zonage a été modifié et la fonction restauration
a été prohibée sur la rue Cartier. Les seuls qui sont
là y sont par droit acquis, et on est obligés de jouer avec des
droits acquis puis des agrandissements qui sont permis mais qui ne sont pas
autorisés, et le local utilisé dans le sous-sol ne peut pas
être transformé à des fins de restauration. C'est
très difficile de gestion.
M. L'Allier (Jean-Paul): J'ajouterais...
Le Président (M. Charbonneau): Oui, M. le maire.
M. L'Allier (Jean-Paul): M. le Président, j'ajouterais
brièvement un élément à ça. C'est que,
lorsqu'on procède à des modifications comme celle-ci, du zonage
par exemple, depuis quatre ans, on va toujours en consultation de nos
comités consultatifs. Les gens du quartier sont associés à
cette réflexion, à cette discussion, et on fait rapport
publiquement du résultat du comité consultatif. Et ce qui a
été dit pour la rue Cartier peut se dire pour la rue Saint-Paul,
peut se dire pour différentes rues où il y a des formes de
concentration. C'est pour ça que le zonage par quotas, qui est une
technique largement utilisée dans certaines villes, permet notamment le
développement des carrefours sans avoir un zonage linéaire par
rue. Alors, ça nous permet beaucoup plus de souplesse. Mais, dans la
mesure où, précisément, ce zonage-là ne se fait pas
à la pièce mais se fait à l'intérieur d'une
politique générale qui est soumise à la consultation,
c'est à la fois plus souple et ce n'est pas moins démocratique,
loin de là.
M. Ryan: Très bien. Ça va. Ça va.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Je veux commenter un peu parce que j'avais
été sensible à l'argument du chef de l'opposition. Bon, on
ne peut pas être un spécialiste de tout mais, en
aménagement urbain, ayant l'occasion de lire un peu là-dessus, je
pense que c'est facilement démontrable qu'une gestion dite par la
formule des quotas est beaucoup plus souple et beaucoup plus
équilibrée, en termes de développement harmonieux, qu'une
formule dite «tiroir», où on dit: Bien, voici, les
épiceries, les restaurants, les dépanneurs. Puis, moi, je le vis
dans des petites communautés, plus petites que la ville de
Québec, évidemment. On voudrait donc restreindre le nombre de
dépanneurs! Puis on ne peut pas le faire
quand on gère par tiroirs alors que, si on gérait de
l'aménagement du territoire par formule de quotas, ce serait une
formule, moi je dis, qui correspondrait davantage à l'obligation de
certaines villes de redistribuer autrement, si on donnait juste suite à
la demande. Si on donne juste suite à la demande, je veux dire, on ne
peut pas calibrer puis redistribuer autrement.
Alors, c'est pour ça que j'étais plus sensible à
votre demande. Mais, toujours, c'est évident que si ce n'est pas
exercé avec discernement, ça pose des problèmes. Mais
là, moi, je n'ai pas de trouble avec ça. Je dis: Dans une ville,
il y a une commission d'urbanisme, ces choses-là sont publiques, et, si
la ville, avec la disposition qu'elle réclame chez nous... pas chez
nous, mais au législateur, pour faire une meilleure gestion, l'utilisait
différemment, il y aurait des moyens pour les citoyens de...
Une voix: ...
M. Gendron: Oui. Ha, ha, ha! Alors, j'aime mieux leur donner le
pouvoir parce que ça m'apparaît un élargissement
légitime qui va leur permettre de faire une gestion de
l'aménagement plus équilibrée, plus souple, plus
harmonieuse. Alors, contrairement à ce que je lisais, la ville n'est pas
là pour restreindre mais plutôt pour aider les contribuables et
favoriser le développement. C'est vrai. Elle est là pour
favoriser le développement puis aider les contribuables, mais à
faire du développement harmonieux qui respecte des fois, là, une
réalité. Et je pense que vous l'avez bien exprimé sur la
rue Cartier, entre autres. Vous auriez moins de problèmes s'il y avait
eu ce pouvoir-là. Alors, moi, je suis prêt à le leur
laisser.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: Très bien. D'accord. Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, le paragraphe 2°
de l'article 24 est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
Unités de stationnement
Le Président (M. Charbonneau): J'ai ici une modification:
toujours à l'article 24, l'insertion du paragraphe 2.1°. Est-ce que
vous voulez que j'en fasse la lecture?
L'article 24 du projet de loi est modifié par l'insertion,
après le paragraphe 2°, du suivant: «2.1° par le
remplacement du sous-paragraphe 3 du paragraphe 42 par le... 42e... Non.
Pardon. Pardon. Excusez. Je recommence. «2.1° par le remplacement du
sous-paragraphe 3 du paragraphe 42°e par le suivant: «"Les sommes
perçues en application du sous-paragraphe 2 sont comptabilisées
en vue de leur affectation à l'établissement, la construction, la
réparation ou la rénovation de garage ou parc de stationnement
public ou encore à l'amélioration des conditions de stationnement
public, de circulation piétonnière ou de transport en
commun."»
Une voix: Adopté. M. Gendron: Adopté. M.
Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, le paragraphe 2.1
° est adopté. Nous en sommes toujours à l'article 24,
paragraphe 3°. Nous avons une modification.
M. Ryan: Franchement...
M. Gendron: Pas de trouble avec ça.
M. Ryan: .. .pas de trouble avec ça.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté? Le
paragraphe 3° est adopté?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 24, paragraphe
4°. M. le ministre, est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Paragraphe 4°,
adopté, M. le ministre?
M. Ryan: Je n'ose jamais contredire l'Opposition.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Charbonneau): Alors, le paragraphe 4°
est adopté.
Projet commercial ou mixte
Le paragraphe 5°, toujours de l'article 24. Est-ce qu'il y a des
commentaires? (16 h 30)
M. Ryan: On simplifie. On garde le pouvoir général.
On enlève les modalités qui n'étaient pas
nécessaires.
M. Gendron: D'accord.
Le Président (M. Charbonneau): Le paragraphe 5° est
adopté?
M. Ryan: C'est correct. Oui, oui.
Le Président (M. Charbonneau): Le paragraphe 6°.
M. Ryan: Je pense bien que c'est dans le même esprit. C'est
encore un esprit de simplification.
M. Gendron: Adopté. Ça découle de
5°.
Le Président (M. Charbonneau): Le paragraphe 6°,
adopté. Ici, on a une modification, l'insertion du paragraphe 6.1°.
L'article 24 du projet de loi est modifié par l'insertion, après
le paragraphe 6°, du suivant: 6.1° par l'addition, à la fin du
paragraphe 42°i, de l'alinéa suivant: «Ce règlement
doit prévoir un délai pour commencer le projet qu'il approuve;
lorsque le projet n'est pas commencé dans le délai fixé,
toute modification ou toute dérogation à un règlement
autorisée par ce règlement cesse de produire ses effets à
l'expiration du décès... du délai», pardon.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: L'expiration du décès. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Charbonneau): À l'expiration du...
Ha, ha, ha!
Une voix: C'est la résurrection.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Ça va.
Une voix: Ça commence à être morbide.
Le Président (M. Charbonneau): Pardon?
Une voix: Ça commence à être morbide.
Le Président (M. Charbonneau): Oui, ça commence...
En effet, vous avez raison. Est-ce que 6.1° est adopté?
Une voix: Sans décès.
Le Président (M. Charbonneau): Sans
décès.
M. Gendron: Sans délai.
Le Président (M. Charbonneau): On a aussi l'ajout,
à l'article 24 toujours, du paragraphe 6.2°. Est-ce qu'il y a des
commentaires sur 6.2°?
M. Ryan: Et qui sont toutes des exigences raisonnables. Il faut
préciser les conditions dans lesquelles sera exercé ce
pouvoir.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 24, paragraphe
6.2°, adopté. Nous en sommes maintenant au paragraphe 7°,
toujours de l'article 24.
Permis de construction ou de lotissement
M. Ryan: Le paragraphe 7°, M. le Président, mes
conseillers m'informent que c'est une transcription pratiquement
littérale de passages de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme.
Par conséquent, je pense qu'on a tout adopté ça
ensemble.
M. Gendron: Tout à fait.
M. Ryan: Sans toujours se rendre compte des dégâts
qu'on causait.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, le paragraphe 7°
est adopté.
M. Gendron: Moins la remarque du ministre. Des voix: Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Charbonneau): Alors, toujours à
l'article 24, au paragraphe 8°, nous avons un amendement.
M. Gendron: Là, ça ne marche pas.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que vous me
dispensez de la lecture? Mme la députée de Vachon, vous me
dispensez de la lecture?
Mme Pelchat: Ah! oui, oui, absolument.
Le Président (M. Charbonneau): Merci. Je vous en sais
gré.
(Consultation)
M. Ryan: ...M. le Président, 42°m est calqué
sur ce qui a été accordé à la ville de
Montréal l'an dernier.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Ryan: Une fois qu'on a donné quelque chose
à Québec, il faut le donner à Montréal, et vice
versa. Ut in pluribus.
Le Président (M. Charbonneau): M. le maire de
Québec a un large sourire.
M. Ryan: J'ai dit, j'ai ajouté: Ut in pluribus, dans la
majorité des cas. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'amendement
à l'article 24 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article 24 est
adopté tel qu'amendé?
M. Gendron: Un instant, là.
Le Président (M. Charbonneau): Excusez, le paragraphe
8°.
M. Gendron: O.K.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest, je corrige immédiatement.
M. Gendron: Vous ne me corrigez pas, vous vous corrigez.
Le Président (M. Charbonneau): Je me corrige. M.
Gendron: C'est bien. Alors, 8°, adopté.
Le Président (M. Charbonneau): C'est ce que j'ai
indiqué.
M. Gendron: O.K. Adopté.
Voies cyclables et voies
piétonnières
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous en sommes au
paragraphe 9°.
(Consultation)
M. Ryan: Peut-être que vous pourriez nous expliquer
celui-ci, monsieur...
M. Boutin (Denis): Le 9°?
Le Président (M. Charbonneau): Alors, Me Boutin, le
paragraphe 9° de l'article 24.
M. Boutin (Denis): Le paragraphe 9° de l'article 24 vient
corriger une lacune qu'on a trouvée dans notre charte lorsqu'on s'est
rendu compte qu'on ne pouvait prescrire et réglementer la construction
et l'usage de voies pour bicycles sur toute rue, allée ou place
publique. En dehors des rues, allées et places publiques, nous n'avions
pas le pouvoir, d'une part, et la charte était silencieuse à
l'égard des voies piétonnières. Alors, on a fait un petit
ménage là-dedans pour vous proposer un article qui permet
à la ville de prescrire et de réglementer la construction et
l'usage des voies cyclables et des voies piétonnières sur rue et
hors rue.
M. Gendron: Pour pouvoir faire de la réglementation.
M. Boutin (Denis): C'est évident que, si on s'en va hors
rue, ça va être avec l'autorisation du CN, de la commission
scolaire, de qui...
M. Gendron: Non, non, mais l'article, c'est ça, c'est pour
pouvoir faire dans le futur, avec autorisation, ce qui n'était pas le
cas.
M. Boutin (Denis): Exact.
M. Ryan: Ça va, ça, pour celui-là, M. le
Président.
Le Président (M. Charbonneau): Oui. M. Ryan:
Adopté, en ce qui nous touche.
Le Président (M. Charbonneau): Le paragraphe 9° de
l'article 24 est adopté?
M. Gendron: Oui.
Amende pour fausse alarme
Le Président (M. Charbonneau): Le paragraphe 10°.
M. Gendron: Concordance, d'après moi.
M. Ryan: On enlève les mots «d'au plus 1000
$», ça veut dire que ça va venir ailleurs, une amende, il.
me semble.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, le paragraphe
10°...
M. Ryan: Nous sommes d'accord...
Le Président (M. Charbonneau): ...est adopté, M. le
ministre?
M. Ryan: Nous sommes d'accord pour l'adopter. Usage de
certaines rues
Le Président (M. Charbonneau): Le paragraphe 11°,
toujours à l'article 24.
M. Ryan: On veut enlever une autorisation qui
doit être obtenue du ministre des Transports, et, dans ce
cas-là, nous sommes d'accord. Est-ce que le ministère des
Transports vous a donné son aval, maître?
Une voix: Absolument. M. Ryan: Oui? O.K. Très bien.
(Consultation)
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que le
paragraphe 11 ° est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Licences de guides
Le Président (M. Charbonneau): Nous avons ici un
amendement pour insérer le paragraphe 11.1°. L'article 24 du projet
de loi est modifié par l'insertion, après le paragraphe 11°,
du suivant: 11.1° par le remplacement du paragraphe 186° par le
suivant: «Pour réglementer les personnes agissant comme guide ou
guide-chauffeur dans la ville, pour leur imposer des règles de conduite
et de discipline et les assujettir à l'obligation d'obtenir une licence
ou un permis selon le cas; pour fixer le montant, les conditions et les
modalités d'émission de telles licences ou permis et statuer sur
leur révocation; pour fixer le maximum de rémunération
qu'ils auront droit d'exiger pour leurs services.»
Alors, M. le ministre.
M. Ryan: Regardez, on fait disparaître ici des exceptions
qui existaient dans la loi actuelle. On disait qu'ils pouvaient faire des
règlements, mais ils ne pouvaient pas s'appliquer aux chauffeurs de
taxis dans leurs taxis, aux cochers de voitures dans leurs voitures, ni aux
guides ou employés d'autobus appartenant à des particuliers ou
à des compagnies d'autobus faisant affaires dans les limites de la ville
de Québec. On enlève ça. S'ils veulent faire des
exceptions, ils jugeront eux-mêmes, mais là... Parce qu'ils
pouvaient faire des règlements, mais ça ne s'appliquait pas
à tout ce monde-là.
M. Gendron: Oui, mais, M. le Président, à moins
que...
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest, oui.
M. Gendron: ...je comprenne mal, j'aurais une question. Je reste
surpris que «pour réglementer les personnes agissant comme guide
j'oublie le reste et je finis pour fixer le maximum de
rémunération qu'ils auront droit d'exiger pour leurs
services», même s'ils travaillent pour un privé? Même
s'ils travaillent pour un privé, c'est la ville de Québec qui va
fixer la rémunéra- tion maximum des guides touristiques? C'est
parce que je veux comprendre la logique. J'ai de la misère à
comprendre ça. Parce que, moi, j'aurais une compagnie privée de
guides touristiques, puis j'apprends aujourd'hui que ce serait la charte de la
ville de Québec qui fixerait la rémunération de ces
gens-là?
M. Ryan: Autrement, ils vont tuer la poule aux oeufs d'or. Il y a
eu des gros abus. Puis c'est normal qu'il y ait une certaine
réglementation.
M. Gendron: Oui, par rapport aux normes professionnelles, tout le
reste...
M. Ryan: Même par rapport aux montants. (16 h 40)
M. Gendron: ...les permis, les licences. Mais dire: Un guide
touristique à Québec, ça gagne 12 $ l'heure c'est
un exemple c'est la ville qui va fixer ça? J'aimerais avoir des
précisions.
M. L'Allier (Jean-Paul): C'est la rémunération qui
est demandée du client. Par exemple, pour le taxi, les taxis ne peuvent
pas demander, ce n'est pas nous autres qui réglementons, mais, par
analogie, un taxi ne peut pas demander n'importe quoi à n'importe qui
selon que...
M. Gendron: Je suis d'accord.
M. L'Allier (Jean-Paul): Bon. Les cochers non plus. Il y a une
tarification qui s'applique. Et celui qui a fait monter les touristes ne peut
pas, en les laissant descendre, dire: Maintenant, c'était 40 $ pour la
voiture, mais, moi, j'étais guide et vous me devez encore 20 $. Il faut
que ce soit réglementé. Me Boutin peut expliquer en
détail, mais ça se fait avec l'accord de l'industrie.
M. Ryan: Peut-être que c'est le mot
«rémunération» qui prête à confusion.
Peut-être que le mot «rémunération» a
soulevé des difficultés chez le député parce que
l'idée elle-même de réglementation de la
tarification...
M. Gendron: Oui, c'est plus le coût du service que vous
voulez pour éviter les attrapes du touriste. Ça, je comprends
ça.
M. Ryan: Et si vous mettiez «le prix maximum», ce
serait plus simple.
M. Gendron: Mais «pour fixer le maximum de
rémunération», et là, si on l'applique à des
individus, ça n'a pas de sens que je lise ça. C'est juste
ça que je veux dire. Je comprends l'objectif que vous voulez poursuivre,
j'y souscris. Mais, tel que rédigé là, ça fait
drôle de voir que dans une charte c'est la ville de Québec qui
aurait la responsabilité de fixer le maximum
de rémunération qu'ils auront droit d'exiger. Et là
on fait référence aux guides touristiques. Ce dont vous voulez
parler, c'est la tarification qu'il va devoir exiger et non pas de sa
rémunération à lui.
Une voix: Ce n'est pas son salaire.
M. Gendron: Mais ce n'est pas ce que ça a l'air,
écrit de même. M. le Président, maître...
M. Ryan: on va vous demander de faire une petite consultation
avec nos conseillers. si vous trouvez une formulation plus satisfaisante,
ça nous satisfera, nous autres, mais si vous n'en trouvez pas, on verra.
je pense que c'est le mieux à faire.
M. Gendron: Oui, c'est parce que maître veut ajouter
quelque chose, s'il a une explication.
M. Ryan: Oui, très bien.
Le Président (M. Charbonneau): Me Boutin.
M. Boutin (Denis): Ce que je peux vous suggérer, comme on
a fait pour quelques autres, c'est de le suspendre puis on va voir à une
formulation plus heureuse et on reviendra par la suite.
M. Gendron: Merci. M. Ryan: Très bien.
Approbation d'un plan d'opération
cadastrale
Le Président (M. Charbonneau):alors, le paragraphe
11.1° est suspendu. nous en sommes maintenant au paragraphe 12°, nous
avons une modification. l'article 24, paragraphe 12°: le paragraphe 12°
de l'article 24 du projet de loi est modifié par la suppression,
à vavant-dernière ligne, du mot «soit».
M. Ryan: Donc, approuvé. Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): Le paragraphe 13°,
toujours à l'article 24.
M. Gendron: Adopté, d'après moi. M. Ryan:
Ça va.
Le Président (M. Charbonneau): Ça va? M. Ryan:
Ça va, oui.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, le paragraphe
13° est adopté. Maintenant, j'ai une modification ici visant
à insérer le paragraphe 14°, toujours à l'article 24.
Est-ce que Vous voulez que j'en fasse la lecture?
M. Ryan: Je pense qu'on peut vous en dispenser. Il s'agit de
pouvoir utiliser le rôle d'évaluation pour fixer la contribution
attendue d'un propriétaire lors d'une opération cadastrale pour
fins de parcs, terrains de jeux et espaces verts. C'est une disposition que
nous avons insérée dans la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme. Ça va?
M. Gendron: Oui, oui, ça va. M. Ryan: Merci.
Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, cette modification
visant à insérer le paragraphe 14° à l'article 24 est
adoptée.
Évidemment, nous venons de terminer... On doit suspendre
l'article 24 parce que je crois que nous avons un paragraphe de l'article 24,
le paragraphe 01, qui a été suspendu au tout début,
n'est-ce pas?
Une voix: Et 11.
Le Président (M. Charbonneau): Et 11.1°.
Une voix: C'est exact.
M. Gendron: C'est ça.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'adoption de
l'article 24 dans son entier est suspendue, n'est-ce pas, M. le ministre?
M. Ryan: C'est bien ça. M. le Président, est-ce que
nous pourrions suspendre cinq minutes?
M. Gendron: Ça tombe...
Le Président (M. Charbonneau): On n'a pas besoin de
consentement, monsieur...
M. Gendron: Ça tombe à point... Oui. Oui,
absolument.
M. Ryan: Oui, absolument.
M. Gendron: Absolument, mais je l'accorde.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, le consentement est
accordé. La commission suspend ses travaux pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 45)
(Reprise à 16 h 56)
Occupation du domaine public de la ville
Le Président (M. Charbonneau): Alors, lors de notre pause
de quelques minutes, nous étions rendus à l'article 25. J'ai ici
une modification à l'article 25 et j'aimerais qu'on me dispense d'en
faire la lecture.
M. Gendron: Alors, si je vous disais que, même pas
curé, j'autorise la dispense.
(Consultation)
Le Président (M. Charbonneau): Me Boutin, vous avez des
commentaires sur l'amendement à l'article 25?
M. Boutin (Denis): Non, sinon pour vous dire que ça fait
partie de longues discussions aller et retour avec le ministère de la
Justice quant à sa formulation, formulation qui, maintenant, fait le
bonheur de tout le monde. Si vous voulez que je commente le fond de l'article
25, je peux m'exécuter, si vous le souhaitez.
M. Ryan: Je pense que ce ne sera pas nécessaire puisque
nous l'avons examiné attentivement et, en ce qui me touche, moi, c'est
un article auquel je souscris. Je pense que c'est une souplesse accrue, en cas
de besoin, de la ville de Québec.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'amendement
à l'article 25 est adopté. L'article 25, tel qu'amendé,
est adopté.
Une voix: Adopté.
Lieu de dépôt de la neige Le Président (M.
Charbonneau): L'article 26.
M. Ryan: ...de concordance, là. Est-ce qu'on doit le
garder en suspens jusqu'à ce qu'on ait adopté 394.1, M.
Boutin?
M. Boutin (Denis): Théoriquement, oui, mais on en a
déjà passé des comme ça.
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Adopté.
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 26 est
adopté.
Viande de boucherie
L'article 27.
M. Ryan: Adopté, pour la même raison.
M. Gendron: C'est exact.
Gestion des déchets
Le Président (M. Charbonneau): L'article 28. On m'indique
qu'il y a un amendement à l'article 28.
M. Ryan: On va vous distribuer un amendement, mais...
Le Président (M. Charbonneau): Oui, je viens de l'avoir,
M. le ministre.
M. Ryan: Très bien, M. le Président. (17
heures)
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 28 du
projet de loi est modifié par l'addition, à la fin de l'article
361 proposé, de l'alinéa suivant: «Tout règlement
adopté en vertu des paragraphes 7 ou 10 doit, pour entrer en vigueur,
être approuvé par le ministre de l'Environnement et de la Faune.
Avis de cette approbation est publié sans délai dans la
Gazette officielle du Québec.
M. Ryan: Évidemment, comme vous le savez, le ministre de
l'Environnement veut apporter une législation importante en
matière de gestion des déchets. Il veut se garder le pouvoir
d'approuver tout règlement adopté en vertu des paragraphes 7 ou
10 de votre article 28, le nouveau 364. Ça va, ça?
M. Boutin (Denis): Ça va. En fait, j'ai discuté ce
matin avec les gens de l'Environnement, et nous sommes d'accord.
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Charbonneau): La modification à
l'article 28 est adoptée?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article 28 est
adopté tel qu'amendé?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Nous passons maintenant
à l'article 29. Nous avons également un amendement.
M. Ryan: M. le Président, je vais poser une question
à M. Boutin ou à M. L'Allier. Nous sommes
encore dans la réglementation des déchets, ici. Puis,
à la fin de l'article 361a, tel que proposé dans 29, on dit: Le
conseil peut également autoriser le comité exécutif
à percevoir, en sus ou à la place de l'imposition de la taxe
spéciale ou du mode de tarification, des propriétaires,
locataires ou occupants des immeubles ou catégories d'immeubles
déterminés par le comité exécutif, des frais pour
le service d'enlèvement et de disposition des déchets et des
matières réutilisables ou recyclables, à un tarif
établi, etc.
Là, ce qui nous crée un petit peu problème, c'est:
«déterminés par le comité exécutif»...
«occupants des immeubles ou catégories d'immeubles
déterminés par le comité exécutif». Il me
semblerait que des catégories d'immeubles devraient plutôt
être prévues dans la réglementation que dans des
décisions du comité exécutif.
M. Boutin (Denis): On comprend fort bien qu'on est dans des
décisions qui vont dépasser un service de base. Le service de
base devant faire l'objet d'une réglementation générale,
qu'elle soit par tarif ou qu'elle soit par une taxe générale, peu
importe son assiette, on parle de service qui dépasse un service de
base. Dans chacun des cas, ces établissements-là doivent
être analysés en fonction du volume de déchets qu'ils
produisent.
Prenons, à titre d'exemple, un restaurant qui est une
catégorie d'usage. Tous les restaurants ne génèrent pas la
même quantité et la même catégorie de déchets.
En conséquence, on souhaite obtenir un pouvoir souple pour nous
permettre, lorsque le volume le justifie, en fonction de tel et tel
établissement ou de tel et tel usage, d'intervenir pour faire une
surfacturation au volume, au poids, au nombre de levées à chaque
semaine. Alors que, si on procède par catégories d'usages, on ne
pourra pas avoir ce niveau de finesse dans la tarification pour s'ajuster
à la réalité.
M. Ryan: Et la question revient. Que le comité
exécutif établisse ces catégories à l'état
de projet, ça va très bien, mais s'il doit s'agir de
catégories sur lesquelles ensuite sera imposée une tarification,
il me semble que ça pourrait être soumis au conseil municipal qui
se réunit au moins à tous les mois. Dans le cas de Québec,
est-ce que c'est au moins deux fois par mois?
M. L'Allier (Jean-Paul): Aux 15 jours.
M. Ryan: Donc, à tous les 15 jours, il me semble que...
Là, je trouve ça un peu fort parce que ça va loin,
ça. Je ne sais pas si... Je ne sais pas ce qu'en pense...
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je suis porté à trouver que le ministre
souligne un point valable, «catégories d'immeubles
déterminées par le comité exécutif». J'essaie
de voir c'est quoi l'avantage qu'on gagne de lui laisser cette
prérogative sachant que ça devrait être fixé d'une
façon assez définitive, après une certaine
expérimentation. Et que le conseil municipal ne soit pas au courant ou
informé de ça, ça paraît curieux que ce soit juste
le comité exécutif qui ait l'autorité.
M. Ryan: Je vais juste continuer mon interrogation. À
percevoir des frais pour le service d'enlèvement à un tarif
établi selon le volume, le poids, la nature des déchets, est-ce
que c'est tout l'exécutif qui va déterminer ça aussi ou si
c'est le conseil, ça?
M. Boutin (Denis): C'est le conseil.
M. Ryan: Ce n'est pas clair. Ce n'est pas dit, ici.
M. Boutin (Denis): C'est le conseil qui va autoriser le
comité exécutif à percevoir, en vertu d'un tarif
établi selon le volume, le poids, etc., mais c'est le conseil qui va
établir le tarif. Ce que va faire le comité exécutif,
c'est choisir les établissements. Et, pour donner suite à votre
remarque, je viens de consulter M. le maire, on n'aurait pas d'objection
à ce que la détermination des catégories, mais pas des
immeubles ou de chacun des commerces à l'intérieur des
catégories, puisse être établie par le conseil. Ça
ne nous causerait pas problème.
Alors, je ne sais pas si on peut modifier la modification ou si vous
préférez qu'on fasse un texte. Il s'agirait de remplacer,
à la quatrième ligne, les mots «comité
exécutif» par le mot «conseil», et on vient de
régler le problème.
M. Ryan: C'est tout. Il faudrait distribuer un amendement quand
même, mais ça, ça peut se faire immédiatement, sur
le champ.
Non, moi, ça ferait mon affaire, ça. Je pense qu'avec
ça on est... Ce n'est pas par caprice, remarquez bien, c'est tout le
contraire dans ce cas-ci.
(Consultation)
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre, je vais
procéder à la lecture du dernier paragraphe de la modification
à l'article 29, si vous permettez. «Le conseil peut
également autoriser le comité exécutif à percevoir,
en sus ou à la place de l'imposition de la taxe spéciale ou du
mode de tarification, des propriétaires, locataires ou occupants des
immeubles ou catégories d'immeubles déterminés par le
conseil, des frais pour le service d'enlèvement ou de disposition des
déchets et des matières réutilisables ou recyclables,
à un tarif établi par le conseil selon le volume, le poids, la
nature des déchets ou des matières réutilisables ou
recyclables, le mode ou la fréquence de leur enlèvement ou le
temps requis pour ce faire.»
M. Ryan: Parfait, en ce qui me touche.
M. Gendron: Ça va.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'amendement
à l'article 29 est adopté. Est-ce que l'article 29 est
adopté tel qu'amendé?
M. Gendron: Adopté.
Dispositions générales concernant les
règlements
Première lecture des règlements
Le Président (M. Charbonneau): Maintenant, nous passons
à l'article 30.
M. Ryan: C'est dommage qu'on soit obligé de se dispenser
de commentaires à chaque article. Il y aurait énormément
de choses favorables à dire sur la teneur de dispositions comme
l'article 29, mais nous les impliquons par notre vote approbatif.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 30...
M. Ryan: II n'y a pas un chat qui m'a compris. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Charbonneau): ...est adopté.
L'article 31.
M. Ryan: L'article 31, adopté. L'article 30, M. le
Président?
Le Président (M. Charbonneau): L'article 30, c'est
adopté.
M. Ryan: Adopté, oui.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 30 est
adopté.
Montant des amendes
L'article 31. (17 h 10)
M. Ryan: Ça, c'est tout de la concordance avec les lois
déjà adoptées, la loi des cités et villes et les
changements qu'on a faits. Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 31. M.
Gendron: L'article 31, adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 31,
adopté, M. le député. L'article 32, maintenant. Nous avons
un papillon à l'article 32.
M. Ryan: Ça va sans commentaire, d'après moi.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, la modification
à l'article 32 est adoptée. L'article 32, tel qu'amendé,
est adopté?
Corps de police
L'article 33, maintenant. M. Ryan: Adopté. M. Gendron:
Oui.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. L'article
34.
M. Ryan: Concordance, encore.
Empiétements et obstructions
Le Président (M. Charbonneau): L'article 35. M.
Gendron: Concordance.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté aussi.
L'article 36.
M. Ryan: Oui, adopté, M. le Président. M.
Gendron: Concordance. M. Ryan: Adopté.
Pouvoirs relatifs à la construction
Le Président (M. Charbonneau): L'article 37. M.
Gendron: Oui, un instant, sur 36.
Le Président (M. Charbonneau): Oui, excusez-moi.
M. Gendron: Ah! Excusez-moi.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 37, nous avons un
papillon. Oui, M. le maire.
M. L'Allier (Jean-Paul): L'article 37, j'ai eu l'occasion, M. le
Président, d'en discuter ce matin avec le ministre des Affaires
municipales. Il s'agit de la participation à un fonds de capital de
risque régional. Et, suite à la discussion qu'on a eue, comme on
a déjà le pouvoir de le faire sur le territoire de la ville, je
n'ai pas d'objection à ce que ce soit retiré pour que ce soit
placé dans le contexte plus global d'éventuelles mesures en
matière de développement régional. Donc, je demanderais
à ce que cette proposition d'amendement soit retirée.
M. Ryan: J'apprécie.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, f article 37 est
retiré. Un instant. C'est la modification seulement qui est
retirée. Donc, c'est la modification à l'article 37 qui est
retirée.
M. L'Allia- (Jean-Paul): Non, M. le Président. Moi, j'ai
compris que l'article 37, par lequel on demandait la possibilité de
participer à un fonds de capital de risque régional, j'ai compris
que le ministère n'était pas prêt â considérer
ça isolément pour la ville de Québec, et, par voie de
conséquence, je peux retirer l'article à ce moment-ci, quitte
à revenir plus tard, une prochaine fois.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, c'est bien l'article
37 qui est retiré. Nous en sommes maintenant. ..
M. Ryan: Juste une minute.
Le Président (M. Charbonneau): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: Me Turmel procède à une
vérification, étant donné le soin qu'il a apporté
à la préparation du projet de loi. Je voudrais être
sûr que M. L'Allier ne commet pas d'erreur contre laquelle nous aurions
pu le prévenir. M. Turmel est un conseiller très consciencieux,
pas toujours facile à porter, mais en longue période, très
utile.
M. Gendron: On verra dans une demi-heure. Des voix: Ha,
ha, ha!
M. Ryan: Le ... du ministère va tellement loin que, des
fois, ils veulent protéger le client malgré lui.
(Consultation)
Une voix: On va suspendre...
M. Gendron: Vous voyez?
M. Ryan: Une demi-heure ne sera pas de trop.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, la commission...
M. Ryan: Est-ce qu'on consent à suspendre le retrait de
cet article-là jusqu'à ce que nous ayons l'occasion d'en parler
avec nos conseillers?
Le Président (M. Charbonneau): Alors, on suspend l'article
37.
Sociétés d'initiatives et de
développement d'artères commerciales (SIDAC)
Nous passons maintenant à l'article 38.
M. Ryan: Ici, nous arrivons à une série de
dispositions, M. le Président, qui visent les sociétés...
Pardon? M. le maire, on vous donne raison.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 37 est bel
et bien retiré. Nous en sommes toujours à l'article 38.
M. Ryan: Là, il y a une série d'articles qui
portent sur les SIDAC, les Sociétés d'initiative et de
développement d'artères commerciales. Il s'agit ici d'une
série de dispositions qui sont proposées par concordance avec des
dispositions que nous avons insérées dans la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme. Et, par conséquent, sauf pour fins
de vérification, moi, je n'ai pas l'intention de discuter la substance
de ces modifications-là vu qu'on en a déjà convenu quand
on a examiné la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, il y a
à peine un an. Ça, ça embrasse plusieurs dispositions.
Ça va jusqu'à quel numéro?
M. Boutin (Denis): C'est l'article 38 au complet, M. le ministre,
qui comprend 21 paragraphes.
M. Ryan: C'est ça. On me dit, dans une note qui a
été préparée à mon intention, qu'il s'agit
pour la ville d'un exercice de pure harmonisation du texte de sa charte par
rapport au texte actuel contenu dans les lois générales.
M. Gendron: N'ayant pas vos notes, je suis obligé de
prendre le temps de regarder pareil s'il s'agit effectivement...
M. Ryan: Je m'excuse, je les ai eues seulement ce matin
celles-ci. Je voulais les vérifier avant.
M. Gendron: II n'y a pas de problème, M. le ministre.
Effectivement, c'est la même compréhension qu'on a. Toutes les
dispositions sont intégralement reprises dans la charte de la ville de
Québec, de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. Donc, on est
d'accord pour l'adoption de l'article 38 au complet.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
38 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Nom des parcs, voies piétonnières et
cyclables
Le Président (M. Charbonneau): L'article 39.
M. Ryan: Donner des noms aux parcs et aux voies
piétonnières ou cyclables. D'accord?
M. Gendron: Oui, concordance avec ce qu'on a déjà
vu.
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 39,
adopté?
Expropriation aux fins d'amélioration
publique
L'article 40.
M. Ryan: L'article 40 est un article d'harmonisation. On fixe
à un sommet de 100 000 $ au lieu de 50 000 $, le montant des achats
d'immeubles, travaux ou autres dépenses de nature capitale que la ville
peut faire à même son fonds de roulement, à même son
fonds général ou à même une subvention
gouvernementale.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
40 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): À l'article 41, on a
un papillon, M. le ministre.
M. Ryan: À l'article 41, il y a une modification à
propos de la modification et de l'article. J'aimerais avoir quelques
explications.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, Me Boutin.
M. Boutin: L'article 41?
Le Président (M. Charbonneau): Oui.
M. Boutin: L'article 41 a pour but de permettre à la ville
d'installer une borne-fontaine en bordure d'une propriété
privée en la mettant à l'endroit utile le moins dommageable pour
l'immeuble sur lequel elle est installée c'est la règle
prescrite par la loi et de faire ça de façon simple et
avec une procédure accélérée ou
simplifiée.
La procédure proposée permettra à la ville,
après avoir dénoncé son intention, avoir envoyé un
avis et un plan au contribuable visé, d'obtenir sans délai une
servitude ou un droit d'installer la borne-fontaine sur l'assiette, la
servitude, les deux pieds par deux pieds que ça nécessite, sans
devoir recourir au processus de règlement d'expropriation, d'avis
d'expropriation et tout ce que ça entraîne tout en, cependant,
protégeant le droit du citoyen s'il subit un préjudice de
l'installation de la borne-fontaine en question, lui réserver le droit
de pouvoir s'adresser, effectivement, au Tribunal de l'expropriation pour aller
chercher une indemnité.
Mais comme on prévoit que, dans 99 % des cas, ce sont des choses
qui vont pouvoir se régler à l'amiable, alors les travaux vont
pouvoir se réaliser sans délai, sans qu'on doive entreprendre ce
genre de procédure qui est peut-être lourde et inutile.
Quant à la modification qui vous est proposée, c'est le
résultat de discussions aller-retour avec le ministère de la
Justice pour ajuster le texte principalement au nouveau vocabulaire
utilisé dans le nouveau Code civil qui a banni de notre vocabulaire cher
à tous les bureaux d'enregistrement pour appeler ça «des
bureaux de publicité sur les droits». Alors, il faut s'y habituer
tranquillement, et c'est le résultat de la modification que vous
avez.
M. Ryan: Alors, très bien. Merci, Me Boutin. (17 h 20)
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que la
modification à l'article 41 est adoptée?
M. Ryan: Oui, ça va.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest, adopté? Est-ce que l'article 41, tel qu'amendé,
est adopté?
Une voix: Adopté.
Aqueduc de la ville
Le Président (M. Charbonneau): Nous en sommes maintenant
à l'article 42.
M. Ryan: Disposition de concordance, ça, peut-être
encore...
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 43.
M. Ryan: Adopté.
M. Gendron: Concordance. Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 44.
M. Gendron: Concordance. Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 45.
M. Ryan: Concordance, encore.
M. Gendron: Exact.
M. Ryan: Adopté.
Le Présidait (M. Charbonneau): L'article 46.
M. Gendron: Concordance.
ftf. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 47.
M. Gendron: Adopté.
ÎVI. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 48.
M. Gendron: Ça, c'est autre chose.
M. Ryan: Ici, cependant, il y a... Pardon?
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: On va revenir tantôt à 52, je pense.
M. Boutin (Denis): C'est ça. Il faudrait le suspendre
jusqu'à 52.
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 48 est
suspendu temporairement. L'article 49.
M. Ryan: Lui, on peut l'adopter. M. Gendron:
Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. L'article
50, nous avons une modification.
M. Ryan: Qui demanderait des explications, je pense.
Le Président (M. Charbonneau): Oui. Alors Me Boutin, sur
l'explication à l'article 50.
Exécution de travaux dans des ruelles
privées
M. Boutin (Denis): Bon, à l'article 50, il s'agit de la
matière suivante. Il faut savoir que dans la ville de Québec, 90
% ou 95 % des ruelles n'appartiennent pas à la ville; elles
appartiennent soit aux propriétaires riverains, soit à leur
auteur. Ce sont donc des ruelles privées. Il faut également
savoir que le système d'éclairage dans là ville de
Québec appartient à la ville de Québec. Il à
été acheté d'Hydro-Québec, il y a une dizaine ou
une quinzaine d'années. Nous recevons, de façon ponctuelle mais
régulière, des demandes de la part de citoyens bordant des
ruelles d'améliorer l'éclairage, d'ins- taller de
l'éclairage, de refaire l'éclairage dans leur ruelle parce que
devenu désuet, inapproprié, pas en état de fonctionnement,
etc. Il s'agit jusqu'à maintenant, pour la ville, d'aller faire des
travaux sur le terrain d'un tiers, ce que nous n'avons pas le droit de
faire.
L'objectif de l'amendement est de mettre en place un mécanisme
qui permettra à la ville de donner satisfaction aux citoyens à
cet égard, pourvu cependant que les frais d'immobilisation... Pourvu
cependant... il y a un mécanisme de déclenchement, là, de
majorité des citoyens pour nous demander d'intervenir. Par la suite, les
frais d'immobilisation devant être encourus par la ville pour aller mener
le service doivent être supportés par les citoyens au moyen d'une
taxe spéciale, de même que les frais d'opération, frais
d'électricité, réparations, etc., qui doivent être
également supportés par les citoyens desservis, au moyen d'une
tarification particulière.
La modification qui vous est proposée, encore une fois, ça
fait partie des discussions qu'on a eues avec le ministère de la Justice
pour ajuster le vocabulaire en fonction de l'entrée en vigueur du
nouveau Code civil et pouvoir dénoncer les servitudes requises au bureau
de la publicité des droits.
M. Ryan: Très bien. Moi, ça me satisfait. Le
Président (M. Charbonneau): Alors... M. Gendron: Une
minute.
Le Président (M. Charbonneau): Oui, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Mais le droit de servitude, est-ce qu'il vous est
obtenu automatiquement par la disposition de 512b? Parce que là, je lis:
la ville devient titulaire d'une servitude sur la parcelle de terrain
occupée par le système d'éclairage...
M. Boutin (Denis): À partir du moment où la demande
est faite, que le seuil d'ouverture... et que la ville donne le service, oui,
la servitude, par l'effet de la loi, est accordée à la ville pour
qu'on puisse aller planter les poteaux, effectivement, et faire le service du
système qu'on vient installer dans la ruelle. D'où la raison de
faire des enregistrements au bureau de la publicité des droits.
M. Gendron: Oui, c'est de l'installation d'un système
d'éclairage.
M. Ryan: C'est de l'installation.
M. Boutin (Denis): C'est ça. Si on ne reçoit pas la
demande et qu'on ne va pas faire l'installation, on n'a pas de servitude pour
aller se promener sur la ruelle privée et aller planter nos poteaux.
Mais si demande en est faite et que la ville décide d'y aller, le simple
fait
d'aller installer des poteaux qui appartiendront à la ville,
branchés et tout et tout, les servitudes requises pour faire le service
sont automatiquement dévolues à la ville.
M. Gendron: O.K. Mais c'est là-dessus que vous dites que
le ministère de la Justice a vu ça et que ça ne pose pas
de problème.
M. Boutin (Denis): Effectivement, le ministère de la
Justice est intervenu pour que les servitudes soient dénoncées de
façon, entre guillemets, correcte, mais en accord avec le nouveau
vocabulaire au bureau de la publicité sur les droits.
M. Gendron: Ça va.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que la
modification à l'article 50 est adoptée?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article 50,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté. M. Ryan: Adopté.
Salubrité de l'eau
Le Président (M. Charbonneau): Nous en sommes maintenant
à l'article 51.
M. Gendron: Concordance. M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 51,
adopté.
Taxation ou tarification du service de l'eau
À l'article 52, nous avons une modification.
M. Ryan: Celui-là, on va le regarder attentivement. C'est
un des articles les plus importants du projet. M. Boutin va nous donner les
explications au début. Là, on distribue un amendement qui tient
compte de ce que nous avons discuté tantôt, hein?
M. Boutin (Denis): Effectivement, ce qui vous est
distribué, c'est ce qu'on vient de discuter tantôt quant aux
pouvoirs qui appartenaient au comité exécutif, retournés
au conseil. On vient tout juste d'intégrer ça de façon
à ce que ça soit concordant avec ce qu'on vient de faire pour les
déchets.
M. Ryan: Très bien. Est-ce qu'on pourrait de- mander que
M. Boutin nous explique peut-être la modification à l'article
52?
M. Boutin (Denis): Bon. Alors, l'article 52 du projet de loi
réécrit un article 517 de notre charte pour y localiser tous les
pouvoirs requis par la ville pour intervenir en matière de taxation ou
de tarification du service de l'eau. À la lumière de la lecture
d'un certain nombre d'articles que vous avez peut-être eu l'occasion de
lire dans notre charte si vous aviez eu l'occasion de les lire
vous auriez constaté que nos moyens d'intervenir pour tarifer le service
de l'eau étaient cahin-caha, désuets, inappropriés, et ne
permettaient pas de faire une tarification qui s'ajustait à la
consommation.
Juste à titre d'exemple, l'article 523 de notre charte, qu'on va
voir un peu plus tard, qu'on propose d'abroger, permettait au conseil d'imposer
des taxes spéciales sur tout cheval, vache, boeuf ou autre animal
abreuvé aux eaux de l'aqueduc, sur toute machine à vapeur
alimentée ou mue par l'eau de l'aqueduc, sur chaque théâtre
dans la ville, sur toute cour de justice, prison ou autre établissement
public auquel l'eau de l'aqueduc était ou sera fournie. Je ne sais s'il
y a une consommation plus grande dans les cours de justice ou dans les prisons,
mais on avait ce genre de folklore un petit peu dans notre charte et nous avons
profité de notre visite à l'Assemblée nationale pour
obtenir des pouvoirs modernes dont on a besoin pour aujourd'hui se mettre
à tarifer le service de l'eau et également faire une tarification
en fonction de la consommation.
Alors, l'article 52 que vous retrouvez, avec ces dernières
modifications, est le résultat d'une rédaction conjointe avec les
gens du ministère des Affaires municipales, pour donner ce que je pense
être les outils qu'une municipalité devrait avoir en 1994 pour
taxer ou tarifer ce service.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, Me Boutin.
M. le ministre.
M. Ryan: Peut-être que vous pourriez nous donner
l'économie générale de tout le nouveau régime que
vous envisagez dans les six ou sept articles qui traitent de la taxe d'eau,
comment ça va marcher.
M. Boutin (Denis): Au même titre que ce que je vous ai
expliqué un petit peu tantôt pour les vidanges, on va fonctionner
avec un service de base. C'est ce qui est envisagé présentement.
Je ne veux pas... C'est l'administrateur ou le technicien qui vous parle. Je
n'engage pas le politique. Mais ce qui est envisagé jusqu'à ce
jour, c'est d'établir une tarification ou un service de base qui serait
pour une consommation dite normale, avec un service de base, et de viser
à tarifer la consommation additionnelle ou la consommation qui
dépasse la normalité. Ceci, en poursuivant deux objectifs: une
espèce d'équité fiscale, c'est-à-dire que les gens
qui consomment plus devraient payer plus, d'une part, et,
d'autre part, pour essayer également d'introduire un frein I la
consommation, avec les mécanismes de compteurs et choses du genre.
Présentement, à la ville de Québec, il n'y a pas de
compteurs d'eau, sauf chez de grands consommateurs de l'eau, contrairement
à Sainte-Foy ou à d'autres municipalités où chaque
résidence a son compteur d'eau. À ce jour, nous ne pensons pas
intervenir pour aller mettre des compteurs d'eau dans chaque résidence
parce qu'on pense qu'avec une tarification de base on atteint un objectif
d'équité fiscale. Et même si le citoyen laisse couler son
robinet à la journée longue, ce n'est quand même pas les
excès spectaculaires qui sont vraiment déterminants sur la
consommation de l'eau. Ce qu'on envisage présentement, c'est
d'intervenir chez les grands consommateurs industriels ou commerciaux pour
tranquillement entrer, par catégorie d'établissement, par type
d'usage, par type de consommation, mettre de la tarification au compteur et
fixer une consommation qui pourra être tant du gallon ou par
catégorie, par classe, par strate, enfin... (17 h 30)
M. Ryan: Je voudrais peut-être adresser une question
à M. L'Allier maintenant: l'aspect politique. Est-ce que vous pourriez
me dire un petit peu comment vous envisagez la politique de la ville en
matière de taxe d'eau?
M. L'Allier (Jean-Paul): La taxe d'eau comme telle, je ne
voudrais pas annoncer ce soir qu'on va avoir une taxe d'eau
générale, mais le choix qu'on fait à date dans notre
réflexion, comme l'a dit Me Boutin, c'est une taxation sur les
consommations hors normalité. L'objectif général, comme il
a été dit, c'est d'en arriver et ça, c'est une
politique qu'on voudrait développer globalement dans la ville
à avoir des tarifications incitatives quand on veut favoriser la
consommation de services exemple, les gens qui s'abonnent à des
services culturels, à des services de loisirs, selon qu'ils sont en
famille, qu'ils ont des camps de famille, qu'ils habitent tel quartier, ont des
avantages sur les autres et une tarification dissuasive qui fait que,
lorsqu'on dépasse la consommation dite normale ou moyenne, cette
tarification soit croissante, et soit croissante d'une façon
accélérée au fur et à mesure qu'on atteint des
sommets dans cette consommation hors pointe.
Le public en général, d'après notre point de vue et
d'après le caucus avec qui je travaille, des élus de mon groupe,
devrait être satisfait de ça, parce que précisément
lui-même directement n'est pas touché comme tel. Mais il sent une
mesure plus équitable dans la tarification d'un produit, par exemple
pour les lave-autos, ce qu'on fait déjà, mais pas encore
suffisamment pour les institutions, ou pour les groupes ou pour les entreprises
qui consomment énormément d'eau. Il y a quand même beaucoup
d'entreprises qui ont, pour fins de nettoyage, de lavage, une utilisation
extraordinaire d'eau de la ville de Québec. Alors, c'est dans cette
direction-là qu'on veut aller, et il n'est pas impensable qu'un jour on
ar- rive à une tarification à domicile.
Mais, si on va dans la tarification à domicile, il faudra
là aussi qu'elle soit à deux volets, c'est-à-dire qu'on
reconnaîtra, selon le nombre de pieds carrés dans une habitation,
une consommation d'eau moyenne pour laquelle il n'y aura pas de frais. Ceux qui
dépasseront la consommation d'eau parce qu'ils ont trois voitures
à laver puis qu'ils le font deux fois par semaine, etc., ces
gens-là devront payer une charge croissante si on va dans cette
direction-là. À l'inverse, ceux qui feraient une consommation
nettement sous la moyenne de consommation pourraient se voir donner des
crédits.
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député.
M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Moi aussi, j'aurais une couple de questions,
parce que, à moins de vous avoir mal compris, M. le maire, vous avez
dit: Bon, bien, on vise à avoir une tarification de base
générale, puis ceux qui dépassent la tarification: une
espèce de surtaxe; indépendamment des mots, là. C'est
juste pour qu'on se comprenne. J'ai de la misère à me figurer
comment vous allez établir avec certitude le dépassement si, dans
certains cas, il n'y a pas de compteur. Puis là ce n'est pas parce que
je souhaite des compteurs. Je veux juste savoir comment on établit
ça, là, la garantie des dépassements, première
question. Tu sais ce que je veux dire? Après ça, bien, qu'on ait
deux, trois voitures à la maison, compte tenu que c'est assez
occasionnel, d'après moi, les lavages d'autos extérieurs, est-ce
que des gens qui sont propriétaires, par exemple, de piscine...
Ça, à ma connaissance, c'est beaucoup plus consommateur d'eau
parce que, là, tu n'as pas de contrôle sur les remplacements.
Est-ce qu'il y en a qui vident l'automne parce qu'ils ont peur de l'hiver, puis
je ne sais pas quoi, puis qu'ils remplissent deux, trois fois? Ça, j'ai
l'impression que c'est passablement plus dispendieux pour une ville. Ça
va être quoi, l'approche, là, par rapport à de tels usages
qui, dans mon livre à moi, font qu'on consomme beaucoup d'eau?
M. L'Allier (Jean-Paul): Actuellement, M. le Président, on
tarife déjà. Il y a certaines formes de tarification
particulières pour des types d'utilisation particuliers, mais c'est
très restreint à la ville de Québec. Ce que l'on fait ici,
ce sont des modifications qui permettent essentiellement la mise à jour
d'une réglementation complètement dépassée. Mais,
en même temps, on la place dans le contexte où on a demandé
à nos services, en regard de ce qui se fait ailleurs, en regard d'une
économie d'échelle aussi parce que, si ça
coûte quatre trente-sous pour une piastre, on n'est pas pour
embêter les gens pour rien juste à aller mesurer l'eau qu'ils
consomment de nous faire une analyse et des recommandations qui peuvent
aller du statu quo donc, on va arrêter de penser qu'on peut
tarifer
les chevaux puis on va juste s'en tenir aux lave-autos, comme on le fait
déjà partiellement jusque dans le sens d'une tarification,
comme je l'ai indiqué.
Mais, pour l'engineering de ça, je ne le sais pas parce que c'est
encore à l'état embryonnaire à la ville de Québec.
Et je ne pourrais pas dire comment on le ferait dans le détail. Tout ce
que je peux confirmer, c'est les lignes générales qu'on a
données. C'est d'en arriver à ce que les citoyens
perçoivent une meilleure équité dans la gestion d'une
ressource qui n'est pas infinie et à ce que ceux qui font des efforts
d'économie se sentent, à un moment donné, si ce sont des
efforts vérifiables, récompensés. Puis ceux qui font une
consommation exagérée, on ne leur coupera pas l'eau, mais ils
devront payer pour. Est-ce qu'on peut, aujourd'hui, avec les moyens modernes,
mesurer ça efficacement? Sinon on va s'en tenir à ce que tout le
monde perçoit comme étant les grands consommateurs, les
entreprises.
M. Gendron: Mais, M. le Président, pour M. le maire, juste
je vous arrête là quand vous dites «ceux qui
font une consommation exagérée», à date, si vous
aviez un jugement à porter à la ville de Québec pour
savoir qui fait une consommation exagérée, ce seraient quoi, vos
critères?
M. L'Allier (Jean-Paul): Ce qu'on sait, par exemple, c'est que la
ville de Québec, qui n'a pas de compteurs d'eau, consomme plus d'eau per
capita que la ville de Sainte-Foy où il y a des compteurs. À
partir du moment où il y a des compteurs, il y a un effet restrictif sur
la consommation. Mais est-ce que d'avoir la gestion des compteurs d'eau,
ça vaut la peine par rapport aux économies qu'on fait? C'est
ça qu'on n'a pas mesuré encore.
M. Gendron: Non, mais je pense que vous nous donnez une bonne
information. Dans mon livre à moi, c'est évident que les
municipalités qui ont un compteur d'eau ont comme conséquence de
freiner la consommation. La personne sait qu'elle sera tarifée sur
l'usage direct...
M. L'Allier (Jean-Paul): Oui.
M. Gendron: ...à moins que tous ces compteurs-là
soient déficients, ce qui n'est pas le cas sûrement. Ça
marche, là.
M. L'Allier (Jean-Paul): Oui. Bien, en tout cas, le groupe que je
représente n'est pas en faveur d'une tarification à partir du
premier litre d'utilisation.
M. Gendron: O.K.
M. L'Allier (Jean-Paul): On serait en faveur de dire: Bon, bien,
quelle est la consommation moyenne d'une famille de tant d'enfants qui vit dans
tel type d'espace? Et on serait plus sensibles aux personnes qu'aux lieux. on
dirait: ce montant d'eau là plus 10 %, ça, là...
M. Gendron: J'adore ça, moi, sincèrement. Vite,
vite, on ne fera pas ça ici...
M. L'Allier (Jean-Paul): Non.
M. Gendron: ...comme formule, mais, moi, mon problème de
compréhension, c'est: après avoir établi ce qui
m'apparaît cette logique de ne pas tarifer à l'eau, on
parle de... le quantum pour mesurer l'eau, on ne dit pas le poids le
volume d'eau utilisé, vous dites: Bien, écoutez, on ne voudrait
pas nécessairement charger un tarif de base. Mais, quand vous ajoutez:
Après cette consommation d'usage domestique courante, là je veux
regarder la possibilité de taxer d'une façon un peu plus
significative ceux qui dépasseraient cette norme, ça va
être quoi, l'instrument pour être capable de porter un
jugement?
M. L'Allier (Jean-Paul): C'est là-dessus qu'on a
demandé qu'on nous fasse des recommandations.
M. Gendron: O.K.
M. Ryan: Mais ça va prendre un compteur...
M. L'Allier (Jean-Paul): Ça va de technologie très
avancée...
M. Gendron: Oui, mais au-delà du compteur... C'est parce
que j'essaie d'imaginer au-delà du...
M. L'Allier (Jean-Paul): Au-delà du compteur, il n'y a pas
d'autre façon, hein...
M. Gendron: Bon!
M. L'Allier (Jean-Paul): ...de mesurer le volume.
M. Gendron: C'est ça!
M. L'Allier (Jean-Paul): Ah! Peut-être qu'il y en a
d'autres, là, mais ils ne nous l'ont pas dit encore.
M. Gendron: Bon. Dernier point, moi, parce que mon
collègue veut y aller après. Un autre point, puisque j'ai la
parole, là. Sur la phrase, à 517, vous dites: Cette taxe peut
être différente pour chaque catégorie d'immeubles. Il faut
comprendre là que vous allez déterminer dans un règlement
des catégories d'immeubles, et tous les immeubles de même
catégorie seront tarifés uniformément. C'est ça que
ça veut dire.
M. L'Allier (Jean-Paul): Oui.
M. Gendron: C'est ça qui est l'intention du
législateur.
M. L'Allier (Jean-Paul): C'est ça qui est l'intention du
législateur, M. le Président. On a le débat que vous
connaissez bien, le débat des gens, par exemple, qui habitent dans des
condominiums...
M. Gendron: Oui.
M. L'Allier (Jean-Paul): ...et qui disent que, finalement, les
condominiums ont été l'occasion, pour les pouvoirs publics, de
surtaxer un certain nombre de services qu'ils utilisent moins. Si vous habitez
un condo, il est évident que vous avez probablement moins de gazon
à arroser que si vous habitez un bungalow à Neufchâtel.
Bon. C'est des choses comme ça. Peut-être qu'il n'y aura pas
beaucoup de différence, peut-être qu'il n'y en aura pas, mais
cette possibilité-là existe. Et, tant qu'on n'aura pas fait des
analyses qui permettent de voir qu'on fait des économies, mais surtout
qu'on fait la démonstration aux gens qu'on gère d'une
façon équitable une ressource pour laquelle tout le monde paie
à ce moment-ci, on n'ira pas plus loin. Le but, ce n'est pas
d'embêter les gens. C'est, au contraire, de leur montrer qu'ils en ont
pour leur argent.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Ma question, c'est au ministre des Affaires
municipales. Étant donné qu'il est responsable maintenant du
Programme d'assainissement des eaux, c'est évident que ça a un
incitatif considérable. Je vais donner rien qu'un exemple, les
toilettes. Les toilettes traditionnelles marchent avec, je pense, quatre
gallons d'eau, alors qu'il y a des toilettes qui peuvent fonctionner avec un
gallon. Les urinoirs, ça fonctionne, je pense, avec un demi-litre. Si
vous allez à la toilette dans une grosse toilette, c'est quatre gallons
à la fois, tu sais. Bien, multipliez ça par le nombre de
ménages ou le nombre d'entreprises, le nombre de commerces, et, quand on
regarde l'assainissement des eaux, quand on voit, par exemple, qu'à
Montréal je pense qu'il y a seulement 50 % de l'eau qui se rend aux
consommateurs, mais qu'il faut en traiter deux fois plus, ça coûte
des sommes considérables aux contribuables. (17 h 40)
Moi, dans la municipalité chez nous, on paie au compteur.
Ça me coûte autour de 200 $ par année, même plus que
200 $ parce que j'ai une piscine. Tu sais, je ne trouve pas ça correct,
moi, que dans une ville... Aujourd'hui, c'est les plus grosses villes du
Québec qui n'ont pas d'équipement pour ça. C'est celles
qui coûtent le plus cher en termes d'assainissement des eaux. Et
l'ensemble des contribuables paie deux fois. Moi, je paie, au fond, pour mon
eau puis je paie pour celle des autres avec mes taxes, pour payer
l'assainissement deux fois plus gros que... À Montréal, ça
veut dire que ça prend des équipements deux fois plus gros que
nécessaire pour traiter les eaux parce qu'on a 50 % seulement qui se
rend, qu'on dit. Je serais curieux, s'il y avait des compteurs, de savoir
combien il y en a, en réalité, qui se rend.
Mais, quand on parle d'économie, on parle d'environnement et tout
ça. Souvent on se gargarise, on a de beaux discours. En
réalité, qu'est-ce qu'on fait pour protéger l'eau, pour
faire en sorte... On est cassé deux pieds par-dessus la tête. La
première chose, il me semble, ce serait de faire payer les citoyens pour
l'eau qu'ils prennent. Tu sais, il y en a qui la gaspillent, il y en a qui ne
la gaspillent pas. Alors, il me semble que, comme le ministère des
Affaires municipales est maintenant responsable de l'assainissement des eaux
puis qu'on veut économiser de l'argent, la première chose, je
pense que ce serait de ne pas faire payer les gens qui ne dépensent pas
de l'eau pour ceux qui n'en paient pas puis qui la dépensent.
M. Ryan: La gestion de l'eau est un des soucis majeurs du
ministre des Affaires municipales aujourd'hui. Je suis bien content que ce
programme ait été transféré. Puis il y a beaucoup
d'argent qui a passé là-dedans.
M. Garon: Énormément.
M. Ryan: On a beaucoup d'équipements qui ne servent
même plus, d'après ce que je peux comprendre. Ça fait qu'on
a tout un inventaire qui est en train d'être fait à la fois sur le
degré d'utilisation des équipements installés à
même les taxes des contribuables puis, deuxièmement, sur le
rendement de ces équipements-là. Les questions que vous vous
posez font partie de l'examen qu'on est en train de faire.
M. Garon: Est-ce qu'il y a des chiffres pour savoir combien il y
a de citoyens au Québec qui sont au compteur par rapport à ceux
qui n'y sont pas? Je ne parle pas d'un village, là, où chacun a
son puits, mais des territoires urbains. Combien il y a de citoyens au compteur
par rapport aux citoyens qui ne sont pas au compteur, puis le genre
d'équipement que ça a pris, en termes d'assainissement des eaux,
pour les villes où les gens sont au compteur par rapport à celles
où les gens ne sont pas au compteur... Je serais curieux de voir combien
ça a coûté aux contribuables.
M. Ryan: Bien sûr que ce sont des aspects que nous
approfondissons actuellement.
Le Président (M. Charbonneau): Me Boutin, vous vouliez
intervenir?
M. Boutin (Denis): Oh! Je ne voudrais pas prolonger
inutilement.
Le Président (M. Charbonneau): Non.
M. Boutin (Denis): Simplement pour dire que, micro-micro,
là, oui, c'est une problématique complexe,
et la tarification n'est pas la panacée, la tarification n'est
pas le seul outil qu'il faut utiliser. Il faut avoir une approche globale. Il
va falloir normer certaines choses. Les climatiseurs qui marchent à
l'eau, ça a un rendement énergétique qui est absolument
abominable.
On parlait d'urinoirs tantôt, des urinoirs qui, de façon
automatique, 24 heures par jour, 365 jours par année,
«flushent» je ne sais pas c'est quoi, l'expression
française à toutes les cinq minutes. Même en pleine
nuit, alors qu'il n'y a personne, il y a des quantités d'eau
considérables qui sont gaspillées là. Alors, la
tarification n'est pas le seul outil. C'est une combinaison de toutes sortes de
choses qui va faire en sorte qu'on va s'en sortir.
M. Ryan: Très bien. Ces choses étant dites, M. le
Président, je suis favorable à l'article 52 tel que
modifié. Vous avez pris note de la toute dernière modification
qui a été distribuée tantôt, hein?
Le Président (M. Charbonneau): Oui.
M. Gendron: Par le conseil?
Le Président (M. Charbonneau): Oui, c'est ça.
M. Gendron: Oui, oui.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce qu'il est
nécessaire que je fasse la lecture du dernier paragraphe?
Des voix: Non.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que la
modification à l'article 52 est adoptée?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article 52,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 53
maintenant.
M. Boutin (Denis): Si vous me permettez, M. le Président,
les articles 53 jusqu'à 61 sont tous des abrogations de dispositions de
notre charte qui traitaient justement de la tarification de l'eau et qui sont
maintenant rendues désuètes ou inopérantes en raison de
l'article qu'on vient d'adopter. Alors, ça couvre 53 à 61 du
projet de loi.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que je
comprends que ces articles-là sont retirés?
M. Boutin (Denis): Pas du tout!
Le Président (M. Charbonneau): Pas du tout... M. Boutin
(Denis): Us doivent être adoptés...
Le Président (M. Charbonneau): Us sont adoptés.
M. Boutin (Denis): Oui.
Le Président (M. Charbonneau): O.K. Là, ça
va. Alors, les articles 53 à 61 inclusivement sont adoptés.
Dépenses de la Commission de l'exposition
provinciale
L'article 62 maintenant.
M. Ryan: L'article 62, là, c'est une disposition
d'harmonisation, M. le Président. On donne à la commission
chargée de l'organisation des expositions, en particulier de
l'Exposition provinciale, le pouvoir d'engager des dépenses
jusqu'à 100 000 $ au lieu de 50 000 $.
M. Gendron: Oui. Ça m'apparaît être exact,
sauf que je voudrais avoir peut-être un commentaire du maire de la ville
de Québec ou de M. Boutin. Pourquoi le chef de l'opposition
prétendait ou tenait à nous faire le commentaire qu'il a fait,
à savoir que le contrôle du budget de la Commission de
l'exposition provinciale demeure sous le contrôle du conseil municipal?
Pourquoi il nous disait ça? Moi, c'est ce que je comprends, mais...
M. Boutin (Denis): La disposition que l'on propose n'a pas
d'effet sur ce qu'affirmait le chef de l'opposition. Le budget va continuer
à être contrôlé et approuvé par le conseil
municipal. Cette disposition-là se lisait... La Commission de l'expo,
pour faire une dépense qui était supérieure à 50
000 $, devait venir demander l'autorisation du comité exécutif.
Alors, ce qu'on propose, c'est que ce soit pour les dépenses
supérieures à 100 000 $ qu'on vienne au comité
exécutif. Mais ça n'a rien à voir avec le processus
d'approbation du budget, de fabrication du budget ou de son approbation par le
conseil municipal.
M. Gendron: Donc, sa réserve, ça ne se rapportait
pas à l'article comme tel. Parce que, lui, il disait: Nous sommes
d'accord, à la condition que... Quand tu poses une condition, c'est
parce que ça affecte les dispositions.
M. Boutin (Denis): Ça n'affecte pas. M. Gendron: M.
le maire.
M. L'Allier (Jean-Paul): Je pense, M. le Président, que
son opposition portait davantage sur le
62.1. Et, quand vous serez prêt, je voudrais faire un commentaire
préliminaire. Je vais vous demander de le retirer, mais je vais vous
expliquer pourquoi.
M. Gendron: C'est parce qu'on n'a pas le 62.1, ça fait
que...
Le Président (M. Charbonneau): Je n'ai pas l'article
62.1.
M. L'Allier (Jean-Paul): Ah!
(Consultation)
M. Gendron: Non. Dans le document qu'il nous a remis,
c'était bien 62, mais ce n'est pas grave.
M. L'Allier (Jean-Paul): D'accord.
M. Ryan: C'est une autre disposition, ça, en vertu de
laquelle la ville de Québec se serait portée caution d'emprunts
faits par la Commission municipale. Puis on ne voulait pas élargir les
attributions de la commission des expositions, c'est-à-dire qu'un jour
il faudra préciser le statut juridique de cet organisme-là, qui
n'a pas d'existence propose actuellement.
M. Gendron: O.K.
M. Ryan: C'est pour ça que, finalement, la ville de
Québec le retire, hein? On dit: Très bien, on n'en parle pas.
C'est ça qui avait soulevé les réserves de
l'opposition.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
62 est adopté?
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté.
Arrondissement historique de Québec
L'article 63.
M. Ryan: Pas d'objection. Pas d'objection.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté.
Modification ou suspension de règlements ou
d'ordonnances
L'article 64. (Consultation)
M. Ryan: Oui. Ça, c'est un point qui va deman- der qu'on
l'examine soigneusement. On a des problèmes à l'intérieur
du gouvernement, là. Je ne sais pas, je vais demander à M.
L'Allier ou à M. Boutin de nous dire où ils en sont rendus dans
leurs échanges avec le ministère de la Justice
là-dessus.
Le Président (M. Charbonneau): M. Boutin. Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Boutin (Denis): Je pense qu'on a rompu les
négociations...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Boutin (Denis): ...tôt ce matin. Peut-être vous
parler de la problématique? Est-ce que vous voulez que je
présente la problématique?
M. Ryan: Très bien. Oui.
M. Boutin (Denis): L'article 64 du projet de loi a pour but
d'abroger l'article 544.1 de notre charte. L'article 544.1 de notre charte,
c'est un petit peu dans les jargons. Ça dit: «Le pouvoir
prévu à l'article 544 ne peut être exercé
après le 30 septembre 1984.» Donc, notre intervention a pour but
de faire revivre les pouvoirs qui sont à 544.
Quels sont ces pouvoirs à 544? Ils sont nés en 1984,
à l'aube de l'été des Grands voiliers, de la Transat Tag
Québec-Saint-Malo, d'un certain nombre de grands
événements qu'on avait à l'horizon. Cette disposition
permet à la ville, pendant la durée d'événements
spéciaux dont l'impact est susceptible d'affecter la paix, le bon ordre,
le confort, le bien-être, la sécurité de la ville ou de ses
citoyens, de suspendre l'application de certains règlements ou
d'édicter de la réglementation à effet temporaire pour
préserver santé et sécurité des citoyens pendant la
durée de l'événement.
La disposition précise que l'exercice des droits
conférés par ces règlements-là n'a pas pour effet
d'accorder des droits acquis pour l'avenir à titre d'exemple, si
on permet d'opérer un commerce sur tel coin de rue à cause de
l'événement, ça ne fait pas un droit acquis jusqu'à
la fin des temps, opérer ce commerce-là et la disposition
prévoit également que ces normes temporaires entrent en vigueur
uniquement au moment où un avis est publié dans le journal, est
publié dans la ville, qui en décrit les tenants et aboutissants
et explique sa teneur. (17 h 50)
Cette disposition-là avait été donnée un peu
à titre expérimental pour 1984. Elle a été
utilisée en 1984 avec succès, je pense, pour régler les
problèmes propres à la tenue de l'événement de
cette année-là, qui était les Grands voiliers. Or, depuis,
dans la ville de Québec, les événements dits
spéciaux ou ayant une grande envergure ne se sont pas multipliés,
mais, à tout le moins, il y en a de plus en plus; qu'on pense au
Festival d'été, qu'on
pense au Carnaval, qu'on pense aux Médiévales qu'on a
vécues il n'y a pas très longtemps. Or, la tenue de ces
événements spéciaux s'harmonise très mal avec une
réglementation générale à la ville de Québec
qui doit s'appliquer 365 jours par année, 24 heures par jour.
On n'a qu'à penser à des événements qui sont
probablement frais à votre mémoire. Les Médiévales
de l'été dernier, les cracheurs de feu, le bivouac de deux
semaines ou de trois semaines dans le parc Montmorency, avec les feux en plein
air, les éclairages à la chandelle, les gens qui ont dormi
là 24 heures par jour, la grande chevauchée, la fabrication des
hot-dogs médiévaux je pense qu'ils les appelaient ainsi
sur la place publique et la vente, tout ça s'harmonise
très mal avec notre réglementation, pour ne pas dire que c'est
carrément illégal.
Il faut trouver un moyen de permettre et d'encadrer ce genre de
manifestation là à la fois pour permettre la tenue de la
manifestation et pour assurer la santé et la sécurité du
public. Pas d'objection à ce que, pendant deux semaines, pendant la
tenue des Médiévales, il y ait des gens qui campent dans le parc
Machin Chouette et qu'ils fassent un feu de camp pour illustrer le mode de vie
du temps. Notre réglementation ne le permet pas. Alors, on peut soit
appliquer notre réglementation puis fermer la manifestation, ou fermer
les yeux et faire comme si ça n'existait pas, ce que, je dois vous
confier, on a été obligé de faire. Ha, ha, ha! Si on avait
eu le moyen d'intervenir, bien, peut-être qu'on l'aurait autorisé,
mais pourvu que, à 20 pieds de là, il y ait des extincteurs
à incendie prévus, pourvu qu'on soit branché avec le
service d'incendie; les cracheurs de feu, pourvu qu'ils aient une distance de
dégagement de la foule, etc.
Bref, notre intention, c'est de faire revivre ce pouvoir-là qui a
été très utile en 1984 et qui, je pense, est un outil
approprié qui permet au conseil, par résolution, donc avec un
délai d'action rapide parce que, dans la plupart des cas, la
ville doit s'ajuster en fonction de la programmation des
événements qu'il est souvent impossible de connaître
très longtemps d'avance de régler circulation, transport,
usage, etc.
Dans nos discussions préliminaires avec le ministère de la
Justice, c'est que le ministère de la Justice souhaitait nous imposer un
certain nombre de ce qu'on appelle, nous, des contraintes visant à faire
ça par règlement. Enfin, je ne commenterai pas sur les
commentaires du ministère de la Justice. Je suis persuadé qu'ils
ont été acheminés jusqu'à vos oreilles, M. le
ministre. Mais nous n'étions pas d'accord avec la façon qu'avait
le ministère de la Justice d'aborder cette problématique, qui
nous apparaissait un peu déconnectée de la réalité
quotidienne à laquelle nous devons faire face.
M. L'Allier (Jean-Paul): Exactement.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre.
M. Ryan: Regardez, après avoir écouté ceci,
je dois constater qu'il n'y a pas d'accord, à l'heure actuelle, entre la
ville de Québec, le ministère de la Justice et le
ministère des Affaires municipales autour de cette disposition-ci. Je
comprends très bien la réaction de la ville de Québec, qui
ne veut pas être exposée à se trouver aux prises avec une
situation sur laquelle elle n'aura pas les instruments de contrôle
nécessaires. D'autre part, le ministère de la Justice, lui, a
comme objectif premier la préservation des libertés individuelles
fondamentales, en particulier la liberté de manifestation et de
réunion.
Ce qu'on peut envisager le mieux à ce stade-ci, je ne pense
pas... Quand même on forcerait la note, on ne pourra régler
ça dans l'espace d'une heure. Je crois qu'il faudrait que nous nous
réservions un petit peu de temps sur ce point-ci. Il faudrait
peut-être qu'il soit retiré du projet de loi si nous voulons
adopter le projet de loi en commission maintenant, quitte à apporter un
amendement quand nous arriverons à la prise en considération du
rapport, s'il y a accord avec le ministère de la Justice, parce que
c'est une chose que je veux regarder de près avec le ministre de la
Justice. Je pense que nous pourrons trouver un terrain d'entente, mais
là je ne l'ai pas actuellement à l'esprit. Moi-même, je
n'ai pas eu le temps d'en parler avec le ministre de la Justice. Je crois qu'il
va falloir le saisir personnellement.
Oui. M. L'Allier, voulait... M. L'Allier.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le maire.
M. L'Allier (Jean-Paul): M. le Président, ce que vient de
dire le ministre des Affaires municipales est pour nous très,
très important, parce que ce qu'a décrit Me Boutin, c'est la
partie, disons, polie de l'opération. C'est fort complexe, ces grands
événements, et, quand on en est témoin, la qualité
de l'événement tient précisément à la
rigueur en même temps qu'à la souplesse de gestion de toutes les
composantes, qui vont des incendies à la police, en passant par la
sécurité, etc., de sorte que ce n'est pas un caprice, ce que la
ville demande là. Ce qu'on a vécu dans le passé, ça
a toujours été à la marge de ce qu'on pouvait, en
étirant tout, permettre, parce qu'on ne peut pas être partout pour
tout contrôler en même temps. C'est un peu l'attitude qu'on s'est
donnée.
Le ministre des Affaires municipales nous dit: Prenons le temps avec le
ministère de la Justice. Moi, je n'ai pas d'objection, M. le ministre,
à le retirer à ce moment-ci. Et, si je n'ai pas d'objection,
c'est parce que je sens, dans la façon dont vous lisez la
réalité de ces événements-là, une forme,
disons, de volonté d'intervenir pour que d'ici à l'approbation du
projet de loi on ait une solution à ce problème-là. Et les
éléments de solution qui nous ont été
présentés viennent s'ajouter davantage au problème
qu'à la solution. Dans ce contexte-là, moi, je suivrais votre
recommandation.
M. Ryan: J'ajouterai qu'en ma qualité d'ancien ministre de
la Sécurité publique j'ai un intérêt particulier
dans ces choses parce que je ne veux pas que les forces
policières ou les autorités municipales se trouvent
démunies devant une situation très difficile qui peut surgir des
fois de manière fort rapide et imprévisible. Alors, je pense que,
de ce point de vue là, en associant le ministre de la
Sécurité publique à l'examen du problème et le
ministre de la Justice, on devrait être capables de trouver une formule
qui soit satisfaisante, peut-être celle que vous proposez. Mais je vais
leur donner la chance de me faire part de leur opinion d'abord. Ça
va?
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le maire.
M. L'Allier (Jean-Paul): Formellement... Le Président
(M. Charbonneau): Oui.
M. L'Allier (Jean-Paul): ...la demande d'amendement serait
retirée dans le contexte qui vient d'être indiqué.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. M. le Président, moi, j'ai un petit
problème. Il est 18 heures, là, et il reste deux, trois minutes.
Une chose qui est certaine, c'est que je ne pense pas qu'on puisse terminer
ça en catastrophe, là. Je préfère revenir à
20 heures, et j'aimerais ça, quand même, émettre quelques
commentaires là-dessus avant d'en disposer complètement, mais
uniquement dans la logique que nous devons revenir à 20 heures, de toute
façon, pour finir les choses qui sont en suspens, puis tout ça.
Je veux savoir si le ministre est d'accord.
M. Ryan: Non, non. C'est conforme à notre programme.
M. Gendron: Je sais. M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, les travaux de la
commission sont suspendus jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 57)
(Reprise à 20 h 9)
Le Président (M. Charbonneau): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Alors,
à la suspension de nos travaux, à 18 heures, nous étions
à l'article 64, et la parole était au député
d'Abitibi-Ouest. (20 h 10)
M. Gendron: Oui, bien, rapidement, M. le Président, c'est
que j'avais entendu les explications du ministre d'abord sur les
éléments touchés par l'article 64 et sur toute la
problématique que soulève l'article. J'ai également
entendu les explications de la ville ainsi que celles de son procureur, M.
Boutin. Je voulais juste rappeler que, nous aussi, en ce qui nous concerne, je
pense qu'on ne peut pas être, disons, pas attentifs à la
problématique que ça soulève dans les grandes villes, ce
que j'appellerais les grands événements. Et il y a un risque pour
des gens qui veulent participer en toute sécurité à ces
événements-là si on ne se préoccupe pas de
fonctionner avec quelques règles de normes liées de temps en
temps à la sécurité, liées d'autres fois à
d'autres aspects. Et c'est pour ça que le ministre, il dit: II faut
regarder ça, il faut voir ça d'une façon plus large avec
le ministère de la Justice, qui est bien préoccupé des
libertés individuelles. C'est ce qu'il a dit. Et je voudrais, avant de
conclure cet article-là... Parce que ce que j'ai senti, c'est qu'il y
avait une réflexion au niveau du ministère des Affaires
municipales avec le ministère de la Justice pour essayer d'encadrer ce
type de demandes, mais au-delà d'une demande spécifique dans la
charte de la ville de Montréal, à titre d'exemple, ou de
Québec, ou de la communauté urbaine. Alors, j'aimerais ça
avoir plus de précisions sur le ministère qui
réfléchit là-dessus et quelle forme ça pourrait
prendre dans la perspective où vous arrivez à encadrer ce type
d'événement à plus grand déploiement ou à
plus grande envergure qui peut «susceptiblement» occasionner des
problèmes liés de temps en temps à la question des
libertés individuelles, de temps en temps aux questions de
sécurité, avant de lâcher le morceau.
M. Ryan: Je crois bien que ça va prendre une ou quelques
réunions de travail impliquant le ministère de la Justice, le
ministère des Affaires municipales, le ministère de la
Sécurité publique et les deux principales villes
concernées, Montréal et Québec. Je pense qu'il faut mettre
les ressources de ces organismes-là ensemble, et on va trouver une
solution. Ça peut être celle qui est proposée dans le
projet de loi, ça peut être une autre. Mais on ne peut pas laisser
ce genre de situation possible à découvert.
M. Gendron: Je suis de votre avis. C'est parce que c'est
ça que je voulais que vous corroboriez. Vous laissez voir, dans les
propos que vous tenez, que le ministère de la Sécurité
publique est intéressé à réfléchir
là-dessus et serait prêt, éventuellement, à proposer
des choses.
M. Ryan: Regardez, je vais en parler avec le ministère de
la Sécurité publique...
M. Gendron: Oui, oui.
M. Ryan: Mais là je parle au nom, sans pertinence... Parce
que je remplace le ministre de la Sécurité publique pour une
couple de semaines, là.
M. Gendron: En plus? M. Ryan: Ah oui.
M. Gendron: Alors, retombez dans vos dernières
fonctions!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Retrouvez votre vieux chapeau, mettez-le, puis
allez-y!
M. Ryan: L'essentiel, c'est de ne pas tenir des propos vains. Ha,
ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Je voulais juste profiter, avant de conclure, de
faire ces remarques-là, parce que je trouve que c'est un sujet
important, majeur, et, si le ministre de la Sécurité publique...
excusez, le ministre des Affaires municipales dit, justement, au niveau des
trois, quatre instances et des villes concernées: Nous avons la
même conviction qu'il y a lieu de regarder ça et que,
incessamment, il y aura de la réflexion qui va se faire
là-dessus, je pense que c'est une voie intéressante et je
comprends, à ce moment-là, que le demandeur, qui est aujourd'hui
la ville de Québec, dise: Bien, écoutez, on va attendre
ça. Mais soyez assurés que, s'il n'y avait pas de conclusion dans
le temps, il serait légitimé de revenir nous voir puis de dire:
Écoutez, il faut nous encadrer mieux que ça. Merci.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le maire, on
convient que l'article 64 est retiré?
M. L'Allier (Jean-Paul): Dans les circonstances et compte tenu
des explications données par le ministre, oui.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 64 est
retiré.
Juridiction de la Commission d'urbanisme et de
conservation
Nous en sommes maintenant à l'article 65.
M. Ryan: À propos de 65, M. le Président, nous
aurions besoin non seulement d'explications, mais de justifications. Nous avons
été prévenus ce matin par le chef de l'opposition, qui se
posait des questions à juste titre, je pense qu'il nous faudrait de
bonnes justifications pour cet article-là.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, Me Boutin.
M. Boutin (Denis): Alors, par l'article 65... Je vais vous mettre
en contexte, d'abord. La Commission d'urbanisme et de conservation de la ville
de Québec est un organisme quasi judiciaire qui a pour mission de
contrôler l'apparence architecturale et la symétrie des
constructions dans la ville; c'est l'étendue de sa juridiction telle que
formulée dans les dispositions de la charte.
Pour ce faire, la Commission d'urbanisme... la loi stipule, notre charte
stipule que la Commission d'urbanisme doit donner son approbation avant
l'émission de tout permis de construction, réparation ou
démolition, qu'il y ait ou non impact sur l'apparence architecturale et
la symétrie des constructions. En pratique, donc, la Commission
d'urbanisme doit se prononcer et donner son accord à l'émission
d'un permis pour la rénovation d'une cuisine, pour la réfection
d'un sous-sol, même si cela n'a aucune espèce d'incidence sur
l'apparence des constructions, ou sur la construction d'un patio à
l'extérieur ou d'un cabanon ou de constructions mineures. Dans une
approche guillemets service à la clientèle, la
ville de Québec souhaite, à l'égard de certains types de
permis, réduire les procédures administratives à travers
lesquelles doit passer le requérant avant d'obtenir son permis de
construire.
Dans cette optique, l'article 65 du projet de loi a pour but de
conférer au conseil municipal le droit de se prononcer par
règlement pour limiter la juridiction de la Commission d'urbanisme, soit
à l'égard de certaines parties de son territoire, soit pour
soustraire certaines catégories de travaux de sa juridiction. Les
catégories de travaux, je pense que l'exemple que j'ai donné
tantôt parle de lui-même. À l'égard de certaines
parties de territoire également, vous conviendrez avec moi que le
contrôle de l'apparence architecturale et de la symétrie des
constructions revêt peut-être, dans l'arrondissement historique de
Québec ou sur la colline parlementaire, une importance des plus
élevées, alors que ce même contrôle-là, dans
un quartier résidentiel classique comme il en existe dans n'importe
quelle municipalité de la province, revêt une importance moins
aiguë. Alors, c'est l'objectif de pouvoir restreindre la juridiction de la
Commission pour la confiner, la centrer sur son véritable objectif et sa
véritable raison d'être.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre. M. le
maire, pour un autre commentaire.
M. L'Allier (Jean-Paul): J'ajouterais, M. le Président,
pour compléter ce qui a été dit, que, lorsque nous en
sommes arrivés à faire ces propositions, c'était
après des consultations assez substantielles, notamment auprès de
l'Institut de développement urbain. Et les gens responsables de la
construction et du développement à Québec se plaignaient
que les procédures étaient à la fois longues et complexes
et que le système était souvent engorgé par 60 %, 70 % de
petites demandes, fenêtres, portes de garage, etc. Et c'est donc dans une
optique de meilleur service à la population, en tenant compte du fait
qu'on a maintenant des comités consultatifs sur les changements
importants dans chaque quartier. Lorsque
quelqu'un veut une modification au zonage, le comité
exécutif reçoit les recommandations qui sont faites par son
Service de l'urbanisme et, la plupart du temps, lorsque c'est le moindrement
substantiel, s'oblige à aller en consultation publique auprès du
comité consultatif du quartier en question.
En allégeant le travail de la Commission, on lui donne à
la fois le mandat de peut-être passer plus de temps sur des projets
d'envergure et on permet au Service de l'urbanisme d'émettre au guichet
un certain nombre de permis de base qui sont des permis courants, à
l'intérieur cependant de politiques, de balises et de normes qui, elles,
ont fait à la fois l'objet de consultations ou feront l'objet de
consultations et, souvent, de recommandations de la Commission d'urbanisme
elle-même.
M. Ryan: Si la modification que vous proposez est adoptée,
ça voudrait dire que l'article 147 de la charte, dans lequel il est dit,
conformément à ce qu'affirmait tantôt le conseiller
juridique, que la Commission donne un permis pour tout projet de construction,
de réparation ou de démolition, ça, ça pourrait
être limité.
M. Boutin (Denis): À l'égard de certains types de
travaux qui seront déterminés par règlement du conseil,
oui.
M. L'Allier (Jean-Paul): Et ces catégories de travaux ont
déjà fait l'objet de discussions et d'énoncés. Il
ne s'agit pas de permettre des choses le moindrement substantielles, mais des
petits travaux: réfection de fenêtres, réfection de portes,
des choses qui touchent, la plupart du temps, le citoyen individuel qui vient
obtenir son permis et qui, autrement, pouvait attendre un mois ou deux alors
que les travaux sont prêts à faire. Il est entendu que les
demandes qui sont le moindrement substantielles et qui comportent la
construction d'édifices, des choses comme ça, continuent d'aller
à la Commission d'urbanisme.
M. Ryan: La Commission est un organisme du conseil, finalement.
C'est un organisme qui est créé par le conseil. La Commission
d'urbanisme, là, est créée par le conseil...
M. Boutin (Denis): Elle a été créée
par la Législature.
M. Ryan: Les membres, qui sont-ils actuellement? (20 h 20)
M. Boutin (Denis): La Commission est créée par la
Législature...
M. Ryan: Oui. Mais nommée par...
M. Boutin (Denis): Ses membres sont désignés par le
conseil. Quant à sa composition actuelle, je parle de mémoire
M. L'Allier, vous pourriez me corriger, là mais il y a
peut-être deux ou trois élus, et le reste sont des citoyens
désignés en fonction de l'expertise et de l'apport technique
qu'ils peuvent apporter à la Commission dans la discussion des
problèmes. Il y a des architectes, il y a des gens du milieu. Il y a
tout ça.
M. L'Allier (Jean-Paul): Ils sont nommés par le conseil
pour des périodes d'un ou deux ans et sur recommandation des groupes
professionnels ou des groupes de citoyens d'où ils proviennent. On
demande, par exemple, aux architectes de nous faire des recommandations et on
choisit parmi leurs recommandations. Les urbanistes, la même chose.
M. Ryan: Et il y a seulement une chose qui me fatigue dans la
formulation de votre proposition. C'est que vous venez de dire: C'est une
créature de la Législature et c'est créé par le
législateur. Avec la modification que vous proposez, là,
ça devient une dépendance du conseil. Le conseil pourrait
décider, avec ce que vous proposez ici, de la dépouiller
d'à peu près tous ses pouvoirs. Je ne sais pas si la
formulation... En tout cas, c'est l'impression que j'ai. Moi, je vais vous dire
l'impression, a priori, que je me formerais, c'est que, si vous aviez voulu
nuancer, si vous aviez proposé de modifier 147, pour dire:
autorisé à refuser son approbation pour tout permis de
construction, de réparation ou de démolition, je comprendrais
très bien, très bien. Ça peut arriver que ce ne soit pas
nécessaire. Mais, ici, je trouve qu'on ouvre la porte assez large dans
la formulation que nous avons là. Je vais dire comme on me dit toujours:
Pas avec le maire actuel!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Charbonneau): M. Jobin.
M. Jobin (Jacques): Oui. C'est un peu le sens aussi de notre
préoccupation. C'est évident que, pour des travaux mineurs, on
comprend très bien que c'est beaucoup demander que de demander à
la Commission d'urbanisme d'intervenir. Mais le libellé, tel que
formulé actuellement, ne fait pas de distinction. On parle de soustraire
des catégories de travaux de sa juridiction. Si, au moins, on disait,
par exemple, des catégories de travaux mineurs ou... Mais, là,
finalement, la porte est très, très large. L'ouverture est
très grande. Alors, c'est toute catégorie de travaux, que ce
soit, à la limite, des projets majeurs ou des projets plus mineurs.
Alors, c'est ça qui nous inquiète.
Le Président (M. Charbonneau): M. L'Allier.
M. L'Allier (Jean-Paul): M. le Président, ça se
fait par règlement du conseil. Mais j'y vais d'une recommandation
improvisée. On a toujours eu hâte de voir, à un moment
donné, le gouvernement vérifier ce qu'on appelle les
«sunset législations». Faisons une
réglementation qui a un effet limité dans le temps. Puis
obligeons-nous à revenir dans deux ans vous voir, avec un rapport de ce
qui sera fait. Faisons une législation à laquelle vous donnez une
limite de temps dans sa validité, qui nous obligerait à revenir
ici. Je n'ai pas d'objection à ce que ce soit comme ça.
On est en train de réaliser actuellement, à la ville de
Québec, une intégration physique de deux services dans un
même lieu tout en gardant leur autonomie: le service d'aide au
développement économique, l'OMDEQ et le Service de l'urbanisme,
les deux se constituant sous un chapeau qui s'appelle le Centre de
développement urbain. Un des objectifs de ce centre, c'est de fournir
des services, de fournir des renseignements, de conseiller la population et
d'améliorer la qualité de nos réponses aux demandes qui
nous sont accordées. Et c'est dans cette optique-là, en calquant
un peu ce qui se fait dans une ville qui est quand même assez
sévère, la ville d'Ottawa, pour la nommer, avec sa Commission de
la capitale nationale, où, effectivement, les petits permis sont
référés directement au service de l'urbanisme et les
permis plus essentiels sont gardés à la commission d'urbanisme.
Si on trouve une formulation qui permet de cerner davantage les petits permis,
je le veux bien, mais si on ne bouge pas, on défait d'une main ce qu'on
essaie de construire de l'autre de ce côté-là. L'objectif,
encore une fois, ce n'est pas de détruire la Commission. On en a besoin
de cette Commission, on y tient et on ne voudrait surtout pas que le
gouvernement, répondant à des pressions de constructeurs, par
exemple, nous l'enlève.
Ceci étant dit, je rappellerai que cette Commission a des
pouvoirs quand même assez étendus, et lorsqu'elle rend une
décision, sa décision est sans appel au conseil municipal et
même devant les tribunaux. Mais son mandat, son champ d'application est
restreint. C'est l'apparence architecturale des bâtiments et la
symétrie des constructions par rapport à l'environnement. C'est
ça, ce n'est pas plus que ça. Alors, si on peut trouver une
formulation restrictive qui rassure ceux qui pensent qu'on pourrait
détruire la Commission comme si on pouvait se couper un bras par
plaisir moi, je veux bien qu'on fasse ça, qu'on dise que c'est
pour des matières dont la valeur ne dépasse pas x, qu'on mette,
je ne sais pas, moi, un montant ou qu'on restreigne d'une certaine
façon. Ou alors, qu'on dise: On vous donne votre règlement, mais,
d'ici trois ans, dans trois ans au plus tard, vous reviendrez devant nous ici
nous faire un rapport pour qu'on voie si on doit maintenir ou restreindre. Je
fais des suggestions.
M. Ryan: Peut-être... Oui, M. le Président. Le
Président (M. Charbonneau): Me Boutin.
M. Boutin (Denis): Simplement, si ça peut rassurer les
membres de la commission, je dois vous dire que l'insertion de cette
demande-là dans les amen- dements à la charte a suivi un exercice
de réflexion assez profond fait, justement, par le CDU, le Centre
de développement urbain, là, qui regroupe le Service de
l'urbanisme et d'autres services de la ville sur notre façon de
contrôler le développement dans la ville et quel était le
genre de contrôle que l'on pouvait qualifier d'inutile ou dont on pouvait
soustraire le citoyen. Ça a donné lieu à deux types de
recommandations. Dans un premier temps, on a isolé un certain nombre
d'interventions où la ville a jugé qu'il n'était pas
opportun de contrôler par le biais de l'émission d'un permis. Et
nous avons effectivement déréglementé un paquet de choses:
les aménagements paysagers, la construction de cabanons
arrière-cour, la construction de piscines hors terre de certaines
dimensions, etc. Nous avons déréglementé un certain nombre
de choses de façon à ce que le citoyen ne soit plus obligé
de venir chercher des permis pour des choses très, très mineures.
Il y a d'autres choses qu'on a encore intérêt à
contrôler, mais, pour faciliter la vie à notre citoyen et pour
qu'il puisse obtenir ses permis dans un délai rapide, on s'est
demandé: Est-il opportun que la Commission d'urbanisme se penche sur
telle et telle et telle réalité? Et, à l'heure à
laquelle on se parle, la liste des travaux ou la liste des choses qu'on veut
soustraire de la juridiction de la Commission, elle est déjà
établie, là. On parle de travaux intérieurs: je parle, par
exemple, de tous les travaux intérieurs qui touchent la division, pourvu
qu'on ne touche pas à des murs porteurs, soustraits de la juridiction de
la Commission d'urbanisme; tout ce qui s'appelle rénovation,
revêtement de planchers; tout ce qui s'appelle travaux extérieurs
de moins de telle superficie d'aménagement, et tout ça. On a
déjà établi ce genre de liste là. Et tout ce que je
peux vous dire, c'est qu'il n'est pas de l'intention de l'administration de
rentrer au coeur de la juridiction de la Commission, qui est le contrôle
de l'apparence architecturale et de la symétrie des constructions, mais
c'est pour se faciliter la vie dans l'administration de nos règlements
et dans l'émission de nos permis.
Le Président (M. Charbonneau): Oui, M. L'Allier.
M. L'Allier (Jean-Paul): En complément d'information. Si,
M. le ministre, vos craintes sont maintenues, je ne sais pas si c'est possible,
mais on pourrait toujours prévoir que, pour une période, encore
une fois, intérimaire, quitte à ce que ce soit revu, que les
règlements en question vous soient soumis pour approbation. Vous seriez
en mesure de mesurer l'ampleur du changement qu'on fait.
M. Ryan: Regardez, nos conseillers ont préparé une
proposition de modification qu'ils vont vous soumettre, puis je n'ai pas
d'objection à considérer l'autre que vous venez de mentionner
également. Je pense que ça prendrait une sauvegarde quelconque
pour
être sûr que ce ne sera pas utilisé de manière
arbitraire.
Le Présidait (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitjbi-Ouest.
M, Gendron: Oui. Avant qu'on en dispose, j'aimerais m'exprimer
comme porte-parole de l'Opposition officielle. Je remercie encore une fois le
chef de l'opposition d'avoir joué son rôle d'opposition et de nous
alerter là-dessus, parce que je lis son texte: «Nous craignons que
l'adoption de cet amendement ne soit...» ainsi de suite, bon. Alors, il y
avait une crainte, d'après moi, fondée, tel que libellé,
mais je veux attirer à l'attention des membres de la commission que ce
qui existe dans la charte n'a pas de sens actuellement. Je veux dire, ça
n'a aucun sens. Écoutez, c'est bien écrit: Aucun permis ne peut
être délivré ou autorisé pour la préparation
et la transformation... Ça n'a pas de sens! Ça n'a pas de sens
qu'on soit rendu là parce que, ça, c'est de la bureaucratie,
c'est une procédure longue, c'est une procédure complexe, c'est
une procédure inefficace, et je la vis comme résident
propriétaire d'un condo à Québec. Combien ça fait
de fois qu'on se fait dire qu'une demande uniquement modeste de
réfection de fenêtre peut prendre sept, huit, neuf semaines, trois
mois, dans certains cas? Ça n'a pas de bon sens! Ça n'a pas de
bon sens qu'on en soit là en 1994. Il faut être plus efficace que
ça.
Moi, M. le Président, j'ai compris, par contre, les remarques,
puis j'ai compris les craintes du ministre: «parties du
territoire», moi, je trouve que c'est tout à fait normal et sain
d'exiger, pour une partie de territoire, certaines affaires par rapport aux
objectifs que vous décriviez qui ne font pas l'objet d'une
recommandation de la Commission d'urbanisme. Même chose pour les
catégories de travaux. Le drame ici, c'est que ce n'est pas
défini: «soustraire des catégories de travaux», c'est
vrai que ça ouvre la porte, et moi, dans mon livre à moi, ce
qu'il y a de plus dramatique, c'est la finale «ou autrement restreindre
sa juridiction». Là, j'aurais demandé à M. Boutin de
nous expliquer ça, «ou autrement restreindre sa
juridiction». Écoutez, là, je suis d'accord avec votre
sonnette d'alarme et vos craintes. Mais, moi... Parce que je n'ai pas eu
l'impression d'être bien, bien écouté au début, j'ai
eu l'impression... c'est-à-dire, je vous rappelle, M. le ministre... (20
h 30)
Une voix: ...
M. Gendron: Ah, il n'y a pas d'enfant martyr là-dedans. Je
vous rappelle que, en 1994, de dire qu'une réparation et une
transformation doivent passer par la Commission d'urbanisme pour, entre autres,
une réfection de chambre de bains, une réfection de cuisine,
ça ne fait pas bien, bien sérieux, puis pas plus moi, en
ce qui me concerne, M. le maire, vous ferez bien ce que vous voudrez la
tentative de dire: Écoutez, pour s'en sortir, on va dire: On va envoyer
ça au bureau du ministre... Non, non, mais c'est à peu
près ce que ça veut dire. Moi, je ne suis pas d'accord non plus,
il y en a assez, de précédents, il y en a assez, d'ouvrage,
ça n'a pas d'affaire là. Ce n'est pas parce que ça serait
écrit que le ministre va regarder ça. La Commission d'urbanisme,
je la veux, elle est importante, elle a un rôle à jouer
puis vous l'avez très bien exprimé dans la loi elle a une
juridiction qui est définie: c'est la symétrie des constructions
puis l'apparence architecturale. Ça, c'est important, c'est fondamental,
il n'est pas question de se soustraire à ça, dans mon livre. Mais
des réparations puis des transformations mineures, passer par la
Commission d'urbanisme, c'est vouloir gaspiller les fonds publics, c'est
vouloir avoir un système de bureaucratie qui est lent, inefficace,
trompe l'oeil, et je ne peux pas endurer ça. Donc, vous faites bien de
demander quelque chose.
Sur le libellé final, moi, ce qui me fatiguait le plus, je l'ai
dit, c'est quand on finit: Bien, c'est ce qu'on vient de dire qui n'est pas
limité, ou tout ce qu'on voudra, ou autrement restreindre sa
juridiction. Là, on parlait de la Commission d'urbanisme. Ça, je
trouve ça fort, de finir sa phrase comme ça.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, mes conseillers ont
discuté avec M. L'Allier et son conseiller juridique, et je pense que
nous allons avoir à vous proposer, dans quelques moments, une
proposition de modification qui va limiter la portée de ceci dans le
temps. Il serait dit dans la proposition que cette modification apportée
au texte de la loi serait valable jusqu'à telle date, en 1997. Ça
donnerait une durée de trois ans, au terme de laquelle il faudra revenir
devant le législateur, pour moi, afin d'examiner d'une manière
plus complète la compétence de la Commission d'urbanisme et
peut-être nuancer davantage certaines compétences qui lui sont
données actuellement, comme celles que vous avez mentionnées
à deux reprises. Et une fois était assez pour qu'on comprenne; on
écoutait! Je me suis demandé si c'était un signe de
vieillissement ou un souvenir de votre expérience
pédagogique.
M. Gendron: J'ai bien le droit d'innover; ce serait nouveau; ce
serait nouveau que, ce soir, une fois, ce serait assez.
M. Ryan: Ce n'est pas souvent que ça vous arrive. On
l'apprécie hautement.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Alors, l'amendement s'en vient, ce serait comme
ça. Je pense que ce serait acceptable à vous? Oui, M. Boutin?
Le Président (M. Charbonneau): Me Boutin.
M. Boutin (Denis): Ce serait acceptable sur le principe, sauf que
j'ai vu le texte et je n'ai pas eu le réflexe de réagir
immédiatement. La date proposée dans le texte est, si je me
souviens bien, le 31 mars ou le 1er mars 1997. Je ferais une suggestion, de
remplacer cette date-là par le 24 juin ou le 30 juin, de façon
à ce qu'on puisse bénéficier de la session parlementaire
du printemps pour régler ce problème-là.
M. Ryan: D'accord, pas de problème là-dessus. On
modifiera ça volontiers quand le texte va arriver. Ça va,
ça, monsieur?
Le Président (M. Charbonneau): Et voilà!
M. Ryan: Et voilà!
Le Président (M. Charbonneau): Et voilà!
M. Ryan: Ça marche. Une machine hautement
huilée...
Des voix: Ha, ha, ha! M. Ryan: ...à la main. Une
voix: ...
M. Ryan: Oui, mais c'est tout à la main, remarquez. Il n'y
a pas d'ordinateur sans soumission.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: C'est toujours le même soumissionnaire qui
gagne.
Des voix: Ha, ha, ha!
(Consultation)
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 65. Est-ce
que l'article 65 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
M. Boutin (Denis): Avec la modification, j'imagine.
Le Président (M. Charbonneau): Non.
M. Boutin (Denis): Ce sera à 65.1, je suppose.
Le Président (M. Charbonneau): La modification va se
retrouver à 70.1.
M. Boutin (Denis): Ah! O.K. Ça va.
Dispositions générales concernant les
règlements Montant des amendes (suite)
Le Président (M. Charbonneau): Alors, on passe maintenant
à l'article 66.
M. Ryan: L'article 66 ne crée pas de problème,
hein? C'est adopté.
Le Président (M. Charbonneau): J'ai une modification, M.
le ministre, à 66.
M. Ryan: Encore.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 66 du projet de
loi est remplacé par le suivant: «L'article 608a de cette charte
est abrogé.»
M. Boutin (Denis): La modification ne pose pas de
problème, M. le Président. C'est en relation avec d'autres
modifications qu'on a faites avec d'autres articles et ça assure la
concordance.
M. Ryan: Très bien. M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 66 est
adopté. Est-ce que l'amendement à l'article 66 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 66 est
adopté tel qu'amendé. L'article 67, maintenant.
M. Ryan: C'est une autre concordance, hein? M. Gendron:
Exact. Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 67 est
adopté.
Amende pour défaut de licence (suite)
L'article 68.
M. Ryan: Concordance encore.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté
également?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 69.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 69 est
adopté.
Dispositions abrogatives
L'article 70.
M. Gendron: Trop vieux.
M. Boutin (Denis): II s'agit d'une disposition
désuète, M. le Président. À l'époque, en
1959-1960, lorsque cette disposition-là a été introduite
ce n'est même pas dans la charte; c'est une disposition
législative éparse c'était pour donner à la
ville de Québec des pouvoirs spécifiques pour conclure une
convention à l'égard de certaines constructions sur le
carré Jacques-Cartier. Mais maintenant, les pouvoirs
généraux confèrent à la ville tout ce dont elle a
besoin pour ce faire.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 70 est
adopté.
Juridiction de la Commission d'urbanisme et de
conservation (suite)
Maintenant, une modification ici visant à introduire l'article
70.1 et qui va se lire comme suit: Ajouter au projet de loi, après
l'article 70, le suivant: «70.1. L'article 548f de la charte de la ville
de Québec, édicté par l'article 65, cesse d'avoir effet le
30 juin 1997.» Alors...
M. Ryan: Adopté. M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 70.1 est
adopté. Avant de passer à l'article 71, je pense qu'on doit
revenir aux articles en suspens.
M. Boutin (Denis): M. le Président. Le Président
(M. Charbonneau): Oui.
Rémunération du chef de l'opposition
(suite)
M. Boutin (Denis): II y avait, à 70... Il avait
été identifié comme 70.1, mais la modification concernant
la rémunération du chef de l'opposition était à cet
endroit-là. Je ne sais pas si on doit en disposer maintenant. (20 h
40)
M. Ryan: Celui-ci, on était convenu qu'on s'en
écartait, hein? Nos conseillers avaient mandat de trouver une autre
formulation qui ne nous inciterait pas à contredire la loi 102. On
trouvait que, matériellement, il y avait des motifs de formuler
ça autrement, que ce n'était pas vraiment une augmentation de
salaire mais un ajuste- ment de définition contenue dans la loi pour
tenir compte de cette situation-là. Je ne sais pas si elle doit arriver
à quelque chose. Pas pour l'instant?
Une voix: Pas pour l'instant.
M. Ryan: Pas pour l'instant. Nous autres non plus.
Le Président (M. Charbonneau): M. Jobin.
M. Jobin (Jacques): Oui, M. le Président. Donc, je veux
juste rappeler un petit peu ce que j'ai dit cet après-midi. C'est que la
modification, telle qu'elle vous a été présentée ce
matin, moi, je l'ai vue pour la première fois ce matin. C'était
à la suite de discussions que j'avais eues avec M. L'Allier, où
on s'était entendus sur le principe de reconsidérer cet article
qui posait problème dans le sens que j'ai mentionné cet
après-midi. Maintenant, comme je l'ai souligné aussi, en ce qui
me concerne, pour des raisons qui vont être assez évidentes, il
n'est pas question que cette modification-là amène une
dérogation à la loi 102.
Alors, moi, ce que je suggère dans les circonstances, compte tenu
que j'ai vu le projet ce matin à peu près en même temps que
vous, c'est qu'on le retire pour le moment quitte à ce qu'on puisse le
revoir avec les conseillers. Et si on trouve une solution qui respecte les
principes, je pense, qui ont été soulevés par les membres
de cette commission, on essaiera de trouver une solution. Sinon, bien, on fera
comme l'article 70.1 qu'on vient d'introduire. On en rediscutera au 30 juin
1997.
M. Ryan: Qu'en pense M. le maire?
Le Président (M. Charbonneau): M. L'Allier.
M. L'Allier (Jean-Paul): Ça va.
M. Ryan: C'est peut-être mieux comme ça,
d'éviter une précipitation qui pourrait vous être
nuisible.
M. Jobin (Jacques): Je suis entièrement d'accord
là-dessus.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Bien, là-dessus, je ne veux pas
réintroduire l'affaire, sauf qu'au lieu de voir une disposition en 1997,
ce serait peut-être préférable que les gens travaillent la
formulation et l'apportent lors de l'adoption du rapport de la commission en
Chambre ou en troisième lecture. C'est beaucoup plus légitime.
J'aimerais mieux une formule comme ça parce que si on veut trouver
quelque chose sans contrevenir aux dispositions de la loi 102, ça ne se
peut pas qu'ils ne trouvent pas ça d'ici une couple de mois. Autrement
que ça, on ne peut pas le trouver.
M. L'Allier (Jean-Paul): J'ai compris que 1997 était une
proposition humoristique.
M. Jobin (Jacques): Oui, vous avez bien compris.
M. Gendron: Je m'excuse de ne pas avoir eu le sens de l'humour
pour la percevoir comme blague.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jobin (Jacques): Pourtant, dans l'opposition, habituellement
on l'a!
M. Gendron: Oui. Oui, mais quand on approche du pouvoir, on le
perd. Parce que quand on s'approche du pouvoir, on le perd.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Des fois, on ne l'a pas pantoute.
M. Gendron: C'est vrai.
Le Président (M. Charbonneau): M. Jobin.
M. Jobin (Jacques): L'objectif serait effectivement d'essayer de
trouver une solution d'ici l'introduction du document à
l'Assemblée nationale. Merci.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Ryan: En même temps, j'ai cru vous entendre dire assez
clairement que vous n'aviez pas l'intention de demander qu'on vous donne un
traitement spécial par-delà la loi 102.
M. Jobin (Jacques): Absolument. Ça, j'y tiens. Ça
n'a jamais été l'objectif poursuivi. Ça, je tiens à
le préciser.
M. Ryan: Très bien. Alors, on va chercher une solution en
tenant compte de ça. J'espère que ce sera possible. En tout cas,
on va discuter avec la ville de Québec, dont vous faites partie. On va
essayer de trouver une solution puis, s'il n'y en a pas, comme vous dites, on
sera ramenés à 1997. Mais on va essayer de trouver une solution
en attendant, vu que la ville de Québec s'est montrée
désireuse d'en trouver une.
M. Jobin (Jacques): Merci.
Articles en suspens
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre, nous
avons différents articles, évidemment, qui ont été
suspendus. Est-ce que vous voulez procéder par ordre
numérique?
M. Ryan: Je pense que oui.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, on avait... J'en ai
ici une liste: l'article 5 avec amendement, l'article 7 avec amendement,
paragraphe... J'avais les articles 10, 11, 12, 20, 24, paragraphe 11.1, et
l'article 48.
Juridiction du comité exécutif
(suite)
Alors, à l'article 5...
M. Ryan: Je pense bien qu'avec ce qui a été
adopté... Il s'agit du paragraphe 7°, je pense, hein?
M. Boutin (Denis): Oui, avec ce qui a été
adopté, M. le Président, à l'article 5 du projet de loi,
nous serions disposés à retirer le paragraphe 7°.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, la modification
à l'article 5, paragraphe 7°, nous indiquait: L'article 5 du projet
de loi est modifié par la suppression du paragraphe 7°.
M. Boutin (Denis): On retire le paragraphe 7°. Il n'y a plus
de paragraphe 7°.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, je comprends que
vous retirez l'amendement et le paragraphe?
M. Boutin (Denis): Oui.
M. Ryan: C'est ça. L'amendement supprimait le paragraphe
7°.
Le Président (M. Charbonneau): C'est ça.
M. Ryan: O.K., ça va. Juste avant qu'on aille plus loin,
M. le Président...
Le Président (M. Charbonneau): Oui.
M. Ryan: ...on vous souligne une erreur technique qui s'est
glissée plus tôt, quand nous avons introduit 6.1 de 5. Ça a
été présenté comme 6.1, alors qu'en fait
c'était 5.6.1. Je peux vous envoyer...
Le Président (M. Charbonneau): Ah oui.
M. Ryan: S'il y avait moyen de... Voulez-vous montrer ça
à M. le porte-parole de l'Opposition? Merci.
Le Président (M. Charbonneau): C'était une
modification à l'article S, paragraphe 6.1.
M. Ryan: C'est ça.
Le Président (M. Charbonneau): C'est ça. Alors,
à ce moment-là, cet article-là...
Une voix: II a déjà été
adopté?
Le Président (M. Charbonneau): II a déjà
été adopté, oui.
Alors, M. le ministre, si je comprends bien, il faut retirer l'article
6.1 qui avait été adopté par mégarde et adopter
actuellement la modification à l'article S, au paragraphe 6. C'est
exact?
M. Ryan: Exactement.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Ouest, c'est exact aussi? Alors, donc, la modification à
l'article 5, paragraphe 6, est-elle adoptée?
M. Gendron: Adopté.
Une voix: 6.1.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que... Attendez un
petit peu, je veux être sûr du 6.1, là.
M. Ryan: 5.6.1.
Le Président (M. Charbonneau): Donc, est-ce que l'article
5 est adopté?
M. Ryan: Oui, adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Et voilà! Nous en
sommes à l'article 10...
Une voix: ...
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
5 est adopté tel qu'amendé?
M. Ryan: Tel qu'amendé. Une voix: Voilà!
M. Ryan: Adopté tel qu'amendé. Oui madame. Une
voix: Adopté. Taxation des services de l'eau
(suite)
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous en sommes
maintenant à l'article 10.
Une voix: Je pense que c'étaient 10, 11, 12...
Le Président (M. Charbonneau): Oui, exact. Alors, on nous
avait indiqué que trois articles étaient intimement liés,
10, 11 et 12.
M. Boutin (Denis): Les articles 10, 11 et 12 avaient
été suspendus parce qu'il s'agissait d'abrogations de
dispositions concernant la taxation de l'eau. Et, en raison de l'adoption de
l'article 52, maintenant, ces abrogations peuvent avoir lieu. Donc, les
articles 10, 11 et 12 peuvent être adoptés.
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que les
articles 10, 11 et 12 sont adoptés?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté.
Subventions et contributions (suite)
Nous en sommes maintenant à l'article 20. L'article 20...
M. Ryan: Je propose l'adoption de l'article. Vous vous souvenez
de la difficulté, c'était à propos des exclusions. Je n'ai
pas trouvé beaucoup de preneurs pour mon argumentation.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Je ne dirai pas ce que ça prouve.
Adopté.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Elle était d'ordre prophétique.
M. Gendron: Ah!
M. Ryan: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
20 est adopté?
M. Ryan: La brique, en politique, ce n'est pas bon.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Alors, là, je comprends certains articles de
journaux où j'ai vu des suggestions de candidatures dans certains
comtés.
Une voix: Bon, bon, bon!
M. Gendron: Ce n'est pas péjoratif. Il dit que c'est
prophétique.
M. Ryan: Vous n'êtes donc pas au bon niveau! Vous
n'êtes pas au bon niveau!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
20 est adopté? (20 h 50)
M. Ryan: Le niveau électoraliste étroit.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Charbonneau): Adopté?
Pouvoirs de réglementation Contrôle des
panneaux-réclame (suite)
Alors, maintenant, nous en sommes à l'article 24. J'ai une
modification. L'article 24, paragraphe 0.1.
M. Ryan: Oui. Nous avions gardé cette disposition en
suspens, M. le Président, dans le but de vérifier l'avis des
milieux plus immédiatement concernés, c'est-à-dire les
milieux de publicitaires professionnels. Et on m'a fait part, avant le
début de la séance de ce soir je ne sais pas si on en a
remis des copies au porte-parole de l'Opposition d'une réaction
de Médiacom et de Urbanoscope. Médiacom, est-ce que vous voulez
que je vous donne lecture de ce qu'on nous a envoyé? Une personne, M.
Claude Duquet, directeur, législation et affaires publiques,
Médiacom, écrit ceci au contentieux de la ville de Québec:
«Malgré les contraintes engendrées par une distanciation
minimale de 500 m entre les structures de panneaux-réclame,
Médiacom appuie la ville de Québec dans son projet de
réglementation vis-à-vis la distanciation minimale, tel que
stipulé lors de la réunion en date du 19 janvier 1994.
«Espérant le tout conforme, je vous prie d'agréer, Mme
Loiselle, mes sentiments distingués.»
Et une autre lettre qui est adressée à Mme Loiselle par le
directeur de la firme Omni, dont nous connaissons l'importance en ces choses:
«La présente est pour vous confirmer que malgré les
contraintes engendrées par une distanciation minimale de 500 m entre les
structures de panneaux-réclame, Omni appuie la ville de Québec
dans son projet de réglementation vis-à-vis la distanciation
minimale, tel que stipulé lors de la réunion du 19
janvier.»
Puis il y en a une autre de M. Sirois, directeur de l'exploitation
à Urbanoscope: «Dans le cadre de nos discussions, une
distanciation maximale de 500 m Avait été proposée par les
représentants de la ville de Québec. Nonobstant les
problèmes d'implantation mentionnés lors de notre dernière
rencontre en date du 19 janvier, Urbanoscope ne s'objecte pas à la
demande de la ville de Québec concernant la distance minimale, tel que
ci-haut cité dans son projet de réglementation. »
Maintenant, si je lis bien, là, il s'agit d'une distance entre
des structures de panneaux-réclame. On ne parle pas de la distance des
panneaux-réclame entre eux, là. Dans le projet de loi, dans
24.01, on parle d'une distance minimale entre deux panneaux-réclame qui
ne doit pas excéder 90 m. J'ai l'impression qu'eux ne parlent pas tout
à fait de la même chose. C'est à eux de s'objecter aux 90
m. Remarquez bien, ils n'ont pas formulé d'objection à rencontre
du 90 m, ils ont été consultés. Nous devons
présumer, nous autres, qu'ils ont lu le projet de loi puis qu'ils savent
ce qu'ils nous disent, hein? Oui?
M. Boutin (Denis): Si je peux faire un petit peu d'histoire
autour de cette problématique de panneaux-réclame. Il y a
quelques années, de mémoire, moins de cinq ans, on s'est
présentés ici en commission parlementaire pour obtenir des
pouvoirs assez importants pour prendre en main la situation des
panneaux-réclame dans la ville de Québec, en réduire le
nombre et essayer d'avoir une implantation un peu plus harmonieuse avec le type
d'environnement urbain qui existe dans la ville de Québec. À
l'époque, comme c'est leur habitude parce que c'est des gens qui
soignent leurs affaires et qui veillent à leurs intérêts,
les gens des compagnies de panneaux publicitaires étaient venus faire
des interventions assez virulentes et assez serrées en commission
parlementaire, et nous les avions assurés à ce moment, et nous
avions assuré la commission parlementaire que les pouvoirs que l'on
demandait et qui nous ont effectivement été accordés par
la Législature, avant de les exercer, la ville de Québec
consulterait le milieu du panneau-réclame et les gens qui sont dans
cette entreprise-là pour ne pas leur imposer une réglementation
hypercontraignante, mais en venir à une espèce de consensus sur
quelle façon on peut, pas ménager la chèvre et le chou,
mais sauvegarder les intérêts et de la ville en matière
d'aménagement urbain et de ces gens-là pour sauver leur
industrie.
Depuis les 12 derniers mois, la ville de Québec est en processus
de révision de toute sa réglementation en matière
d'enseignes, y compris la problématique des panneaux-réclame. Et,
tel que convenu à ce moment-là, ici, en commission parlementaire,
nous avons contacté ces gens-là. Ces gens-là sont venus
s'asseoir avec nous et, au fil des discussions, une, deux, trois
réunions, et quatre réunions, on a trouvé une solution, un
projet de règlement qui parle de distanciation des
panneaux-réclame. Et on parle de structures; n'oubliez pas, qu'il y a un
panneau sur chaque face habituellement, où il est possible d'installer
un panneau sur chaque face. Mais on en est arrivé à une
réglementation que je dirais quasiment contractuelle. Les parties ont
consenti à ce genre de réglementation et à ce genre
d'approche.
Ce règlement-là est présentement sur le coin de
notre bureau et il n'attend que l'adoption du pouvoir habilitant pour qu'on
puisse le mettre en vigueur. Et je dois vous dire qu'à la suite des
discussions qu'on a eues avec les entreprises, ils nous appellent aux trois
semaines ou au mois pour dire: À quel moment est-ce que ce sera en
vigueur? Ils attendent après, là.
Alors, même si la distance est passablement plus
élevée que le 90 m qui existe dans d'autres législations,
je dois vous dire qu'on en est arrivé à un accord avec les
compagnies, et ça semble faire l'affaire de tout le monde.
M. Gendron: Adopté.
M. Ryan: Adopté.
Le Président (m. charboaneau): alors, l'amendement
h l'article 24, paragraphe 0.1, est adopté?
M. Geadron: Oui, oui.
Le Président (M. Charbonneau): C'est ça.
M» Ryan: Mais le 90 m reste là.
M. Gendron: Oui, oui.
Le Président (M. Charbonneau): C'est ça.
M. Gendron: Tel qu'est le texte.
M. Ryan: N'est-ce pas?
Une voix: Oui, oui.
M. Ryan: Le 90 m reste dans le texte.
Une voix: C'est ça.
M. Boutin (Denis): Bien, le papillon que j'ai, moi, il n'y a pas
de 90 m.
M. Ryan: Mais ce n'est pas nous qui vous l'avions envoyé;
c'était une consultation officieuse.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Non, non, ça ne m'engageait pas d'aucune
manière, mais je ne vois pas de raison de l'enlever. Nous l'avons mis
dans la charte de la ville de Montréal, l'an dernier, 90 m. Oui?
M. Boutin (Denis): La raison de l'enlever est la suivante: nous
avons déjà l'accord... Je comprends que c'est de la
réglementation par accord, mais on a l'accord des compagnies
publicitaires qui sont dans le commerce des panneaux-réclame, qui
acceptent qu'on les distance de 500 m. Alors, si vous nous limitez à 90
m comme distance pouvant séparer les panneaux-réclame, un, on met
de côté toute cette négociation-là et cet
accord-là qu'on a obtenu de l'entreprise et on se retrouve avec une
densification beaucoup plus importante...
M. Ryan: O.K.
M. Boutin (Denis): ...multipliée par cinq ou
multipliée par six, des panneaux-réclame. Et, en ce qui concerne
la ville de Québec, il va falloir qu'on révise notre façon
d'aborder la problématique, certainement, parce que ça veut dire
cinq à six fois plus de densité à l'égard des
panneaux-réclame que ce que nous avons négocié avec les
compagnies.
M. Gendron: ... avec 500 m. C'est ça qu'ils ont
négocié. Alors, aussi bien leur donner ce que vous avez
négocié, inclure le texte de l'entente contractuelle. C'est
ça que vous avez dit, que c'était une entente contractuelle.
M. Boutin (Denis): On n'a pas le droit de faire ça, de la
réglementation par contrat, mais...
M. Gendron: Non, non, je comprends.
M. L'Allier (Jean-Paul): On ne fait qu'appliquer un engagement
qu'on avait pris devant cette commission.
M. Ryan: Je vais vous poser une question. Avez-vous objection
à le mettre dans le texte législatif, le 500 m?
M. Boutin (Denis): Pas du tout.
M. Ryan: Hein?
M. Boutin (Denis): Pas du tout.
M. Ryan: Pas du tout?
M. Boutin (Denis): Au lieu de...
M. Ryan: Alors, si on remplaçait le...
M. Boutin (Denis): ...ne pouvant pas excéder 90 m, on va
mettre: ne pas excéder 500 m. On n'ira pas leur jouer dans le dos pour
reculer ça à 600.
M. Ryan: C'est ça. Ça, ça ferait mon affaire
parfaitement.
Une voix: Très bien. M. Ryan: Donc, 500 m.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M, le
ministre...
M. Gendron: Ne pas excéder 500 m.
M. Ryan: C'est ça, oui, une garantie qu'ils donnent
à ces entreprises-là que le règlement n'exigera pas plus
de 500 m.
M. Gendron: C'est ça.
M. Ryan: La distance entre deux structures.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, M. le ministre, il
s'agit maintenant de corriger le papillon.
M. Ryan: C'est ça.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, je lis ici: La
distance minimale des panneaux-réclame entre eux, laquelle ne peut
excéder 90 m. Alors, maintenant...
M. L'Allier (Jean-Paul): On enlève 90 et on met 500.
Le Président (M. Charbonneau): ...on enlève 90 et
on inscrit 500.
M. Gendron: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Charbonneau): C'est adopté?
M. Ryan: Adopté.
M. Gendron: Conformément à ce sur quoi ils se sont
entendus. (21 heures)
Le Président (M. Charbonneau): Alors, c'est
adopté.
Licences de guides (suite)
Nous sommes rendus maintenant à l'article 24, paragraphe 11.1.
Alors, ce matin, j'avais introduit un amendement visant l'insertion du
paragraphe 11.1, lequel avait été suspendu...
M. Ryan: La rémunération, là.
Le Président (M. Charbonneau): Et maintenant, j'ai un
amendement à l'amendement. Alors, il faudrait retirer l'amendement de ce
matin pour réintroduire, toujours au paragraphe 11.1...
Alors, je vais simplement faire la lecture de ce matin. C'est simplement
un paragraphe.
L'article 24 du projet de loi est modifié par l'insertion,
après le paragraphe 11, du suivant: 11.1. Par le remplacement du
paragraphe 186 par le suivant:
Pour réglementer les personnes agissant comme guide ou
guide-chauffeur dans la ville, pour leur imposer des règles de conduite
et de discipline et les assujettir à l'obligation d'obtenir une licence
ou un permis, selon le cas; pour fixer le montant, les conditions et les
modalités d'émission de telles licences ou permis et statuer sur
leur révocation; pour fixer le maximum de rémunération
qu'ils auront droit d'exiger pour leurs services.
C'est ce que nous avions introduit ce matin et ce qu'on va devoir
retirer.
Je voulais être sûr qu'on se comprenne bien. Je m'excuse de
prendre quelques secondes de plus, mais je veux qu'on se comprenne.
Maintenant, le nouvel amendement.
M. Gendron: Ce n'est pas parce que c'était trop vite que
ce n'est pas clair.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: On la trouve bien bonne, François.
M. Gendron: Je le savais.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 24 du
projet de loi est modifié par l'insertion, après le paragraphe
11, du suivant: «11.1. Par le remplacement du paragraphe 186 par le
suivant: «Pour réglementer les personnes agissant comme guide ou
guide-chauffeur dans la ville, pour leur imposer des règles de conduite
et de discipline et les assujettir à l'obligation d'obtenir une licence
ou un permis, selon le cas; pour fixer le montant, les conditions et les
modalités d'émission de telles licences ou permis et statuer sur
leur révocation; pour fixer le montant maximum qu'ils auront droit
d'exiger de leurs clients pour leurs services.»
Alors, est-ce que cet amendement est adopté?
M. Gendron: Adopté. Oui, parce que, là, ça
signifie exactement ce que le législateur veut faire et, dans ce
sens-là, je pense que c'est une...
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
24, dans son ensemble, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Aqueduc de la ville (suite)
Le Président (M. Charbonneau): Maintenant, nous en sommes
à l'article 48, lequel article avait également été
suspendu.
Me Boutin.
M. Boutin (Denis): Cet article avait été suspendu
en anticipation de ce qui se passerait à l'article 52 concernant les
pouvoirs de taxer et de tarifer le service de l'eau. L'article peut maintenant
être adopté puisqu'il s'agit de supprimer un certain nombre de
mots qui n'ont plus leur raison d'être.
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que l'article
48 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Entrée en vigueur
Le Président (M. Charbonneau): Maintenant, nous sommes
à l'article 71, où j'ai une modification:
L'article 71 du projet de loi est remplacé par le suivant:
«La présente loi entre en vigueur le (indiquer ici la date
de la sanction de la présente loi).» Est-ce que l'amendement
à l'article 71 est adopté? Est-ce que l'article 71 est
adopté, tel qu'amendé?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, nous en sommes
maintenant à adopter le préambule du projet de loi 264.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. On a besoin
d'une motion de renumérotation.
M. Bordeleau: Oui, M. le Président, je propose de faire la
renumérotation des articles.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce que la motion
de renumérotation est adoptée?
Mme Pelchat: À l'unanimité.
Le Président (M. Charbonneau): À
l'unanimité. Est-ce que le titre du projet de loi 264, Loi modifiant la
charte de la ville de Québec, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Est-ce que
l'ensemble du projet de loi 264, Loi modifiant la charte de la ville de
Québec, est adopté?
M. Gendron: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Charbonneau): Tel qu'amendé, vous
avez raison.
Remarques finales M. Jean-Paul L'Allier, maire de
Québec
M. le maire.
M. L'Allier (Jean-Paul): Un devoir agréable, M. le
Président, c'est celui de remercier d'abord le ministre des Affaires
municipales, son personnel, son cabinet, le chef de l'opposition, les
parlementaires de cette commission pour leur collaboration et leur
compréhension dans l'étude de ces lois qui sont à la fois
complexes, collées sur le terrain, mais absolument essentielles à
l'exercice de nos fonctions d'élus; remercier également la
Direction du contentieux et de l'urbanisme avec qui nos services ont
travaillé très étroitement et avec qui on continuera de le
faire.
Je pense que la relation qu'on peut avoir avec le ministère des
Affaires municipales dans ce genre de dossier est exemplaire, est basée
à la fois sur la compré- hension et la confiance, et que
l'objectif global, c'est à la fois de faire évoluer le cadre
législatif et réglementaire et de mieux servir nos populations.
Donc, on n'a qu'à se réjouir de cet exercice. Et même si on
n'était pas venus depuis deux ans, je pense que, tout compte fait,
ça valait la peine d'attendre et obtenir ce que nous souhaitions
obtenir.
Il y a encore évidemment le point qu'on a mentionné pour
les grands événements. Mais nous sommes à votre
disposition pour travailler avec qui vous voudrez pour essayer de trouver une
solution avant l'adoption définitive de ce projet de loi par
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Charbonneau): On vous remercie, M. le
maire, pour ces commentaires. M. le ministre ou M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. François Gendron
M. Gendron: Très simplement. M. le Président, je
suis heureux d'avoir contribué avec les membres de la commission ainsi
que le ministre. Il m'est apparu que, essentiellement, les demandes de la ville
de Québec étaient des demandes qui, comme c'a été
mentionné dès le début, permettaient de modifier et
d'adapter la charte de la ville de Québec aux réalités
d'aujourd'hui. Et je pense que le rôle des législateurs, c'est
bien sûr d'apprécier les demandes qui nous sont faites, mais dans
un cas comme celui du monde municipal, règle générale, il
est important de leur permettre que les gens qui acceptent d'oeuvrer sur la
scène municipale aient les outils qu'il leur faut pour fonctionner. (21
h 10)
Et on sait ce que ça peut représenter, la charte de la
ville de Québec. C'est quand même une loi majeure, une loi
maîtresse qui n'avait pas bénéficié de ce
rafraîchissement qui est toujours requis par rapport à
l'évolution des lois, parce que ce n'est pas un monde statique, le monde
municipal. C'est un monde dynamique, et avec les responsabilités
nouvelles au niveau de l'environnement, entre autres, la gestion de l'eau, des
grands espaces, des grands événements, ça requérait
les amendements que vous avez souhaités, puis ça m'a fait plaisir
d'y contribuer. Merci, M. le maire.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. M. le ministre, maintenant, pour vos
remarques finales.
M. Claude Ryan
M. Ryan: Oui, M. le Président. Je voudrais tout d'abord
vous remercier ainsi que Mme la secrétaire et le personnel de la
commission de votre excellent apport à notre travail commun. Je remercie
mes collègues du côté ministériel de leur
présence assidue, toujours courtoise et distinguée, dont
j'apprécie énormément l'importance. Malgré qu'ils
s'imposent un devoir de discrétion que je souligne souvent, qui n'est
aucunement l'indication
qu'ils ne voudraient pas ou ne pourraient pas intervenir, mais c'est
pour faciliter l'adoption, dans un temps raisonnable, des mesures
législatives, que les députés ministériels
s'imposent cette discipline. Ça, je veux leur dire que je
l'apprécie au plus haut point parce que j'ai souvent été
témoin de situations où les députés
ministériels faisaient montre d'indifférence. On sent que ce
n'est pas du tout de l'indifférence, mais c'est la discipline bien
comprise qui contribue au succès des partis politiques. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Ite, missa est.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Charbonneau): Alors...
M. Ryan: Je n'ai pas terminé, je commence.
Le Président (M. Charbonneau): Oui, oui, allez-y,
allez-y.
M. Ryan: Je commence.
Le Président (M. Charbonneau): Loin de moi l'idée
de vous interrompre, M. le ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Vous avez trouvé ça court, hein?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: II y a une sorte de conspiration, là, pour
éviter que je remercie la ville de Québec, et je ne tomberai pas
dans ce piège. Je voudrais exprimer ma plus vive appréciation au
maire de Québec ainsi qu'au conseiller juridique de la ville de
Québec, Me Boutin, et à Mme Loiselle, dont nous avons cité
le nom tantôt, qui les accompagne dans ce projet, pour l'attitude
exemplaire de collaboration dont nous avons été témoins
aujourd'hui. Je pense que c'est la meilleure façon de faire en sorte que
des lois soient adoptées dans un esprit de collaboration et dans un
temps relativement rapide, tout compte fait.
Je veux remercier le député d'Abitibi-Ouest, de
manière spéciale, de sa gentilhommerie bien connue, sa courtoisie
intellectuelle, toujours, pas toujours mais, pratiquement,
généralement, en tout cas, impeccable.
Des voix: Ha, ha, ha! Une voix: C'était trop
beau.
M. Ryan: Ha, ha, ha! Non, mais c'est parce que, après
ça, j'ai une réunion de caucus, moi, dans quelques jours.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Je connais vos contraintes. J'en entends parler.
M. Ryan: Vous savez, c'est la même chose dans tous les
caucus. Bon! Je remercie les membres du service du contentieux et la Direction
de l'urbanisme du ministère. Je pense que vous avez été en
mesure d'apprécier une fois de plus leur excellente contribution
à nos travaux. Il s'accomplit un travail de consultation en vue d'un
projet comme celui-ci qui dure des mois. Dans ce cas-ci, c'était un
exercice d'un an qui a pu sembler de nature a créer de l'impatience
à certains moments, mais dont les fruits, quand on peut le mener
à terme, sont généralement meilleurs. On a retenu quelques
points qui n'étaient pas mûrs. Si on peut les faire mûrir
d'ici le mois de mars, on le fera volontiers, en tenant compte des
représentations qui nous seront faites par nos collègues des
autres ministères concernés, en particulier, de la Justice.
Je veux signaler la présence parmi nous, là... Mme
Livernois était avec nous jusqu'à maintenant; elle a
été remplacée par Mme Renée-Claude L'Allier. C'est
la première fois que j'ai l'occasion de la présenter à
tout le monde, mais les députés qui l'ont rencontrée
savent que Mme Livernois est d'ores et déjà dignement
remplacée, ce qui n'était pas facile parce qu'elle a joué
un rôle très important dans nos travaux.
Et le reste, bien, «God be blessed».
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Charbonneau): Alors, j'aimerais, à
mon tour aussi, si vous permettez, simplement en quelques mots vous remercier
aussi, M. le ministre, membres de la commission, M. le député
d'Abitibi-Ouest, M. le maire de Québec, Me Boutin, Mme Loiselle, pour
votre patience et votre tolérance en cette première
journée de travail comme vice-président de la commission de
l'aménagement et des équipements. Alors, je vous remercie et
j'aimerais souligner en passant que c'est avec grand plaisir que j'ai
renoué avec un collègue de séminaire. Me Boutin et moi, on
a fait notre cours à Saint-Jean. Ça me fait plaisir.
Une voix: II n'a pas l'air si vieux que ça. Des voix:
Ha, ha, ha!
Le Président (M. Charbonneau): Alors, j'aimerais vous
rappeler que la commission de l'aménagement et des équipements
ajourne ses travaux à demain matin, 10 heures, à la salle
Louis-Hippolyte-LaFontaine.
(Fin de la séance à 21 h 14)