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(Douze heures vingt-deux minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements déclare sa séance
ouverte. Le mandat de la commission est de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 118, Loi modifiant la
Loi sur l'organisation territoriale municipale et d'autres dispositions
législatives.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Mme Juneau (Johnson) est remplacée
par Mme Carrier-Perreault (Chutes-de-la-Chaudière); Mme Marois (Taillon)
est remplacée par M. Filion (Montmorency); M. Paré (Shefford) est
remplacé par M. Bertrand (Portneuf) et Mme Pelchat (Vachon) est
remplacée par M. Gauvin (Montmagny-L'Islet).
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre, est-ce que vous avez des remarques préliminaires?
Projet de loi 118
M. Ryan: Non. Nous étions à l'article 72, si mes
souvenirs sont fidèles.
Loi sur l'organisation territoriale municipale
(suite)
Dispositions diverses, transitoires et finales
La Présidente (Mme Bélanger): Oh oui? Ah bon! Je
m'excuse. Je n'étais pas là, M. le ministre, c'est pour
ça. Je pensais qu'on débutait l'étude. S'il vous
plaît, M. le député de...
M. Gendron: Adopté, quant à nous. Je parle de
l'article 72, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'est à
l'article 78? 72. Alors, l'article 72, adopté. J'appelle l'article 73.
M. le ministre.
M. Ryan: Alors, c'est l'avis de publication que doit donner le
ministre. Une fois que la décision a été prise à ce
sujet-là, il faut qu'il publie un avis dans la Gazette officielle
donnant la description du nouveau territoire. C'est une formalité
très importante, d'autre part.
M. Gendron: Oui, mais pourquoi, M. le ministre j'aimerais
ça que vous donniez une explication additionnelle l'introduction
des deux autres articles?
M. Ryan: L'article 214.2? M. Gendron: Oui.
M. Ryan: L'article 214.2, ça va être pour des
corrections d'erreurs d'écriture ou pour des remèdes à un
oubli manifeste. Sauf pour ces cas-là, le gouvernement ne peut pas
modifier un décret de cette nature-là, c'est-à-dire qu'il
faut passer par un projet de loi privé à ce moment-là.
C'est pour garantir le respect de l'institution municipale. Une fois qu'on a
décrété ça, on ne peut pas tripoter
là-dedans comme on veut, sauf s'il y a un oubli manifeste. Disons que,
dans la municipalité de la paroisse de, le mot «de» aurait
été oublié ou le mot «la», là, on
pourrait l'ajouter. Mais, sauf ces cas-là, le gouvernement n'a pas le
droit. On limite l'autorité de César.
Et le troisième, c'est une disposition de concordance avec ce que
nous avons déjà fait, pour faciliter la transition dans les cas
de regroupements où on a des passifs et des actifs à mettre
ensemble qui peuvent comporter des problèmes particuliers.
M. Gendron: L'article 214.3?
M. Ryan: Oui. Ça, ça remplace les articles 73, 112,
167 et 192 qui traitaient... Tu sais, il y avait des articles
séparés qui répétaient la même chose.
M. Gendron: C'est parce qu'on a la chance d'avoir la même
information que vous, mais ma question, c'est: Quand vous dites «pour
assurer la transition, créer une règle de droit municipal ou
déroger à toute disposition d'une loi dont l'application
relève du ministre des Affaires municipales, d'une loi spéciale
régissant une municipalité». J'aimerais que vous me
parliez, là, sur le plan juridique, de l'ampleur de ce mécanisme.
Je trouve ça gros. «Les conditions...»
M. Ryan: C'est déjà inscrit dans la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, créer une règle nouvelle de
droit municipal. Disons que, comme je l'ai expliqué souvent, il y a un
fardeau de la dette différent dans une municipalité et dans
l'autre, puis que les citoyens de la municipalité moins endettée
ne veulent pas se voir imposer les dettes contractées par les autres
avant le regroupement. Là, on crée une règle de droit
spéciale qui dit que, dans ces cas-là, ils ne pourront pas
changer ça. Ça peut durer une période indéfinie,
selon l'entente qu'ils concluent entre eux. Et «à toute
disposition d'une loi
dont l'application relève du ministre des Affaires
municipales», ça, je demanderais peut-être à M.
Pakenham s'il voudrait nous fournir une précision, une explication sur
ce point-ci. Je pense que c'est celui-là qui inquiète
davantage.
M. Gendron: Oui et, en même temps, si monsieur me le
permet, c'est que je trouve que, pour créer de nouvelles règles
de droit pour une période transitoire, il faudrait être capable,
quand même...
M. Ryan: C'est pour assurer la transition. Ce n'est pas pour une
période transitoire. C'est pour assurer le passage d'un régime
à l'autre. Ce n'est pas nécessairement pour une période
transitoire, ça, il ne faut pas l'oublier.
M. Gendron: Non, je comprends, mais ces
modalités-là sont prévues pour assurer une transition.
Ça va être transitoire. Il va y avoir le passage d'une
étape à l'autre. Il y a une période transitoire pour
assumer la transition.
M. Ryan: C'est parce que la transition ne se ferait pas
autrement.
M. Gendron: Je n'en disconviens pas, M. le ministre. C'est que je
trouve que c'est gros en droit, et c'est là-dessus que j'aimerais qu'on
me convainque. Parce que créer une règle de droit pour assurer la
transition, si elle n'est pas délimitée, balisée, il faut
que je connaisse la réalité objective pourquoi c'est requis.
M. Ryan: On va demander à M. Pakenham de donner un mot
d'explication, avec le consentement des membres.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M.
Pakenham.
M. Pakenham (Dennis): Cette disposition-là existait
déjà dans la loi d'origine adoptée en 1989: créer
une règle de droit, assurer la transition, etc., mais uniquement des
règles de droit concernant des lois qui relèvent du ministre,
donc des lois municipales; on ne peut pas aller jouer dans le Code civil ou
dans le Code de procédure civile ou je ne sais trop quoi. Donc, cette
règle-là existait déjà dans la loi d'origine, sauf
qu'elle avait une limite de cinq ans. Au lieu de dire «pour assurer la
transition», on dirait «pour une durée maximale de cinq
ans» ou... En tout cas, je n'ai pas le mot exact. C'était
ça. Et ça nous a créé des problèmes, la
limite de cinq ans, parce qu'on ne savait pas, après cinq ans, il arrive
quoi. Dans certains cas, on arrivait dans un vide.
Je vais vous donner un exemple. Souvent, dans des regroupements, on
fusionne des offices municipaux d'habitation. L'office du village, l'office de
la paroisse disparaissent et sont à nouveau créés pour
devenir l'office de la nouvelle municipalité issue du regroupement.
Comme la clause était bonne pour cinq ans, après cinq ans,
il arrive quoi? L'office disparaît, il faut le recréer. Alors,
dans le projet de loi 56, qui modifiait la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme, on est venus jouer dans la Loi sur l'organisation territoriale
pour dire: On va enlever les mots «cinq ans» et on va dire
«pour assurer la transition».
Et, pour répondre à une de vos sous-questions, de vos
interrogations, ça peut être effectivement une disposition qui va
se terminer dans le temps, qui va être effectivement transitoire, mais,
dans le cas de mon exemple des offices municipaux, c'est une disposition
permanente qui a eu un effet juste pour assurer la transition.
M. Gendron: Ça me va.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? Alors,
l'article 73 est adopté. J'appelle l'article 74. M. le ministre.
M. Ryan: L'article 74, c'est une disposition de concordance.
C'est des appellations qu'on harmonise avec d'autres qui ont déjà
été arrêtées.
M. Gendron: L'article 74, c'est de concordance.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 74,
adopté.
M. Ryan: II y a un papillon à 74, excusez. Excusez, nous
avons eu un moment d'abandon. Il y a un papillon qui serait ajouté
à 94. Il avait déjà été distribué, je
crois.
Une voix: Non, on va le distribuer.
M. Gendron: À 74 ou 94?
La Présidente (Mme Bélanger): À 74.
M. Gendron: Non, je sais qu'on est à 74, mais il dit: On a
un papillon à 94. O.K. Ça va. C'est parce que vous avez dit 94.
On ne l'a pas, le papillon. (12 h 30)
M. Ryan: Vous ne l'avez pas. On vous le donne à
l'instant.
(Consultation)
M. Ryan: L'ajout fait suite à des échanges que nous
avons eus avec la Commission de toponymie. La Commission de toponymie voulait
que nous gardions la possibilité de recourir à des appellations
comme celles que décrit cet ajout. On enlève partout le mot
«corporation». Et, ici, au lieu d'obliger à dire «la
paroisse de Saint-Rédempteur», ça peut être «la
municipalité de la paroisse de Saint-Rédempteur»; ils
choisiront.
M. Gendron: Ça ne me fait pas mal.
M. Ryan: Non. Ça fait plaisir à la Commission de
toponymie qui accomplit un excellent travail...
M. Gendron: Je n'en doute pas.
M. Ryan: ...reconnu internationalement.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors...
M. Ryan: Même, vous savez que le président est
invité assez souvent dans des pays étrangers. Ce n'est pas parce
qu'il n'a pas assez d'ouvrage ici, ce n'est pas ça, mais c'est parce
qu'il a une autorité internationale. Même en France, on
prétend vouloir s'inspirer de normes, puis de méthodes de travail
qui sont appliquées ici.
M. Gendron: Une petite motion de félicitations à
même l'article. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est adopté. L'article 74, tel qu'amendé, est adopté.
J'appelle l'article 75. M. le ministre.
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme
M. Ryan: Alors, cet article n'est plus nécessaire,
là. On voudrait enlever l'alinéa 6°, là. Dans le
premier alinéa, on avait le paragraphe 6° «municipalité
régionale de comté»; ce n'est pas nécessaire de la
définir, on vient d'adopter une centaine d'articles traitant des
MRC.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 75 est
adopté. J'appelle l'article 76.
M. Ryan: Alors, ici, on propose que les sections I et II du
chapitre I du titre II soient abrogées. Ceci fait suite, là, aux
articles que nous avons déjà ailleurs.
M. Gendron: On est tous d'accord. On a pris connaissance de
ça, puis on est d'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
M. Morin: La seule question que je veux poser, là... O.K.
Alors, ces articles-là qu'on retrouve dans la loi sur les territoires,
là, ils sont reproduits textuellement et je présume qu'il n'y a
pas eu de modifications.
M. Ryan: On a adopté des articles sur la constitution des
MRC, plus tôt, et tout ça. On dispose de ceci par les autres
articles qu'on a adoptés.
M. Morin: Qui sont textuels?
M. Ryan: Ce n'est pas nécessairement textuel. M. Morin:
Non?
M. Ryan: Non. Mais, substantiellement, ça traite des
mêmes sujets. Il y a eu une nouvelle rédaction dans bien des
cas.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Ryan: Mais on n'a plus besoin de ceux-ci vu qu'on a
adopté les autres.
La Présidente (Mme Bélanger): Non. M. Ryan:
Ça, ça va jusqu'à 186.2.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 75,
adopté. J'appelle l'article 76.
M. Gendron: On vient d'adopter 76. M. Ryan: On vient
d'adopter 76.
La Présidente (Mme Bélanger): Article 76,
adopté. L'article 77?
M. Gendron: Ce n'était pas hier, Mme la Présidente,
votre party?
M. Ryan: Mais on vous comprend, madame, parce que ici...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, mais j'ai dormi
à 7 heures ce matin.
M. Ryan: Alors, il est juste question de changer
l'intitulé, là, pour qu'il soit question exactement de ce dont on
traite. Il n'est plus question de l'organisation des pouvoirs, on en traite
ailleurs. On traite seulement des délibérations du conseil, ici,
dans cette section-ci.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 77,
adopté?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 78,
adopté?
M. Ryan: Je propose l'abrogation de 78, parce que ceci se
retrouve désormais à 210.24.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 78,
adopté?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 79?
M. Gendron: Aussi.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 80,
M. Ryan: Même moi.
La. Présidente (Mme Bélanger): L'article 81?
M> Ryan: Même chose. Pour 80, même chose.
M. Gendron: L'article 80, même chose. Adopté.
M. Ryan: L'article 81, c'est de la concordance, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 81,
adopté. L'article 82?
M. Gendron: Un instant, là. Oui. C'est parce que, je veux
signaler que, jusqu'à 80, pour ceux qui pensent qu'on est allés
vite pour rien, là, c'est que ce $'est pas ça; c'est que c'est
toutes des dispositions qu'on enlève de la loi. Mais, à partir de
81, ce n'est plus de même nature. Alors...
M. Ryan: Oui, mais il n'y a personne de ce côteVci qui a
fait des reproches comme ceux que...
M. Gendron: Non, non. Je dis ça pour... M. Ryan:
Oui.
M. Gendron: ...ceux qui liraient ça et d'autres qui If
écoutent.
Une voix: Ceux qui nous liront.
M. Ryan: Pour nos nombreux spectateurs.
M, Gendron: C'est ça, les nombreux spectateurs dans les.
galeries, qui sont venus voir l'adoré ministre des Affaires municipales.
Mais c'est juste pour dire qu'à 81 ce n'est plus de même
nature.
La Présidente (Mme Bélanger): L'efficace ministre
des Affaires municipales.
M. Ryan: Hein?
La Présidente (Mme Bélanger): L'efficace.
M. Ryan: L'abondant.
M. Gendron: Ah, ça, c'est... Moi, je m'en tiens au terme
que j'ai utilisé.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Alors, 81, c'est d'autre nature...
La Présidente (Mme Bélanger): Un n'enlève
pas l'autre.
M. Gendron: ...mais je suis d'accord.
Une voix: Mais le petit catéchisme est toujours
là.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 81,
adopté. L'article 82? M. le ministre.
M. Ryan: À 82, Mme la Présidente, il y a une petite
modification que nous proposons, question de formulation.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement qu'on a
à l'article 82: Le premier alinéa de l'article 201 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme proposé par l'article 82 du projet
de loi 118 est amendé par l'insertion, dans la troisième ligne et
après le mot «majorité», des mots «des
voix».
M. Gendron: Ça, c'est la note de mon collègue, le
député de Dubuc. Il avait corrigé 82 dans le même
sens avant même d'avoir le papillon. Vous voyez qu'il y a de la
relève.
M. Morin: J'allais vous le demander, mais, là...
M. Gendron: On est prêts.
M. Morin: ...on n'a plus rien à demander.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça doit
être adopté, dans ce sens-là?
M. Morin: Mais, malgré tout, Mme la Présidente.
..
M. Ryan: Alors, le reste...
M. Morin: ...j'aimerais que le ministre nous explique si,
finalement, cette correction-là a pour but de corriger ce que je
soupçonnais, là, parce qu'on avait éliminé le mot
«voix». Alors, lorsqu'on parle de «la majorité des
membres présents» et de «la majorité des voix des
membres», votre point de vue, j'aimerais que vous me le disiez,
là.
M. Ryan: Non, je croyais avoir compris. J'approuve
l'amendement.
M. Morin: Je comprends que vous l'approuvez, mais, à ce
moment-là...
M. Ryan: C'est parce que c'est...
M. Morin: ...si vous rajoutez «des voix», est-ce que
c'est à cause de la notion qui veut que les membres d'un conseil ne
puissent pas s'abstenir et que, forcément, c'est au niveau des voix?
M. Ryan: C'est ça.
M. Morin: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Gendron: Bien, un instant. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est adopté. Est-ce que l'article 82, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Ryan: Oui, l'article 82 a pour objet de remplacer les lettres
patentes par le décret. On a déjà décidé de
ça plus tôt. Ça devient de l'harmonisation.
M. Gendron: Ça va. Mais vous parliez de 83.
M. Ryan: L'article 83, nous anticipions. Même remarque pour
83.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 82
est adopté. L'article 83 est adopté. L'article 84.
M. Ryan: Même remarque pour 84, Mme la
Présidente.
M. Gendron: Là, vous êtes correct.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article
84...
M. Gendron: L'article 84, c'est les mêmes remarques que
83.
M. Ryan: L'article 82 aussi.
M. Gendron: Non, 82, ce n'était pas ça. L'article
82, c'est l'amendement, M. le ministre.
M. Ryan: Non, mais, après l'amendement, là,
regardez, «sous réserve du décret», tandis que dans
l'article c'était «sous réserve des lettres
patentes»; c'est là que commence cette vaste opération
d'harmonisation.
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon, bien, comme vous
revenez toujours aux articles antérieurs... L'article 84 est
adopté. L'article 85?
M. Ryan: L'article 85 se retrouve à 210.22
désormais.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté,
l'article 85. L'article 86?
M. Ryan: L'article 86 n'est plus nécessaire parce qu'il
s'agissait d'une disposition temporaire qui a maintenant produit ses
effets.
Une voix: L'article 86?
M. Ryan: L'article 245 actuel.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Gendron: Un instant.
M. Ryan: C'était pour le début des MRC,
l'entrée en vigueur des lettres patentes.
M. Gendron: Oui, bien, si...
M. Ryan: On est sortis de cette époque-là
grâce aux actions éclairées du gouvernement
précédent et à la loyauté du gouvernement actuel
qui a su reconnaître que ce n'était pas une mauvaise chose.
M. Gendron: Voyez, Mme la Présidente, si je n'avais pas
attendu, on n'aurait pas eu droit à ce témoignage-là.
C'est important, des fois, de faire une pause.
M. Ryan: Je remarque que vous n'avez pas noté la seconde
partie du témoignage.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est l'article 86
qui est adopté?
M. Gendron: Vous pouvez tenir un caucus, il n'y a pas de
problème.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Ryan, c'est
l'article 86 qui est adopté? L'article 86 est adopté. L'article
87?
M. Ryan: L'article 87. On a déjà abrogé,
à l'article 175...
M. Gendron: On a déjà vu ça.
La Présidente. (Mme Bélanger): L'article 87?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
L'article 88?
M. Ryan: À l'article 88, c'est la même chose
qu'à l'article 87, Mme la Présidente, mais, cette fois-ci,
appliqué au cas de la ville de Mirabel située dans la
cLrcoflscriptfon d'Argenteuil, tandis que le précédent touchait
à la ville de Laval. Mais ce sont deux villes qui se soat vu octroyer un
statut de MRC par le gouvernement
M. Gendron: Exactement le même territoire...
M. Ryan: Pardon?
M. Gendron: ...Mirabel et Laval.
M. Ryan: On a le même article...
M. Gendron: C'est ça.
M. Ryan: ...mais pour chacune des deux MRC.
M. Gendron: Oui, mais le territoire est identique...
M. Ryan: MRC et ville.
M. Gendron: ...entre l'appellation MRC et ville.
M. Ryan: Des villes et des MRC, oui. M. Gendron: Merci.
J'apprends ça.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 87 est
adopté. L'article 88?
M. Ryan: Ça a été fait sous votre
gouvernement.
M. Gendron: Je le sais, ça ne fait rien, je le
réalise aujourd'hui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 88 est
adopté. L'article 89?
Loi sur le camionnage
M. Ryan: À l'article 89, il s'agit de concordance avec
l'article précédent.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 89,
adopté? (12 h 40)
M. Ryan: Une minute. Ce sont de pures concordances,
ça.
(Consultation)
M. Ryan: C'est juste une harmonisation, parce que,
dorénavant, évidemment, ce n'est plus nécessaire de mettre
qu'une MRC est constituée en vertu de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme. On vient tout de changer ça.
M. Gendron: Oui, oui, je n'ai pas de trouble, mais je respecte
si...
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va, M. le
député de Dubuc?
M. Ryan: II a acquiescé.
M. Morin: Bien, difficilement, difficilement.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous acquiescez, oui
ou non?
M. Ryan: II a dit oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui? Alors, l'article
89 est adopté. L'article 90.
Code municipal du Québec
M. Ryan: L'article 90, c'est une disposition qui n'est plus
nécessaire parce qu'elle s'appliquait aux municipalités de
comté, qui n'existent plus. Ce qu'elle a à nous dire à
propos des MRC est désormais dit ailleurs.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 91.
M. Ryan: Oui. Ça, c'est maintenant comblé par
210.5.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 91 est
adopté. L'article 92.
M. Ryan: Une disposition de concordance, celle-ci. Une
disposition de concordance.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article
92est adopté. l'article 93.
M. Ryan: Disposition qui n'a plus sa raison d'être...
M. Gendron: Exact.
M. Ryan: ...pour la même raison qu'on a vue
tantôt.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 93
est adopté. l'article 94.
M. Ryan: Même chose ici. Le projet de loi a
précisément pour objet de nous sortir de la vieille
classification, de la vieille terminologie. On est entrés dans un ordre
nouveau.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 94 est
adopté. L'article 95.
M. Ryan: Ici, c'est une concordance avec l'article 71 du projet
de loi.
M. Gendron: Un instant, là.
M. Ryan: Vous savez, quand on a prévu la première
session que doit tenir le conseil d'une MRC, là...
M. Gendron: Ah oui. Oui, oui.
M. Ryan: C'est déjà réglé à
l'article 71, encore une fois.
M. Gendron: Oui, exact.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 95 est
adopté. L'article 96.
M. Ryan: Alors, il s'agit ici...
M. Gendron: Remplacer le mot «maire» par «chef
du conseil».
M. Ryan: Oui, c'est ça.
M. Gendron: Oui, c'est pour O.K., ça va en
même temps, le désigner préfet.
M. Ryan: Oui, c'est ça, parce que, là, le maire va
devenir préfet, il va y avoir un autre représentant de la
municipalité.
M. Morin: Mais, Mme la Présidente, c'est quand même
une nouvelle appellation, ça: «chef du conseil». Est-ce que
c'est une expression qu'on retrouve dans le Code municipal quelque part?
M. Ryan: À certains endroits, me souffle-t-on.
M. Morin: Parce que c'est... En tout cas, je comprends le but
pour lequel vous le faites, mais «chef du conseil», c'est un
langage avec lequel je ne suis pas habitué et ça fait tout
drôle. Dites-nous pourquoi vous avez pensé à cette
expression-là, même si vous soutenez, là, que ça
peut comprendre le terme «préfet», si je comprends bien
votre explication.
M. Ryan: Ici, on modifie l'article 161 du Code municipal.
M. Morin: Oui. Effectivement, c'est le Code municipal, oui.
M. Ryan: Oui, c'est vraiment une concordance avec l'article 25 du
Code municipal. On définit «chef du conseil» comme une
expression s'appliquant indistincte- ment au préfet d'un comté et
au maire d'une municipalité locale. C'est déjà dans notre
Code municipal, en toutes lettres.
M. Morin: O.K. C'est ça que je voulais savoir, si
ça nous référait à une expression
déjà contenue dans le Code.
M. Ryan: Oui, c'est déjà reçu.
La Présidente (Mme Bélanger): Article 96,
adopté. Article 97.
M. Ryan: Je ne me rappelais pas. Ha, ha, ha!
M. Morin: Oui, j'ai vu ça, que ce n'était pas
sûr. Ha, ha, ha!
M. Ryan: J'avais eu le même effet de surprise que le
député de Dubuc lors de la première lecture, mais j'avais
eu l'explication. Je l'avais oubliée.
M. Morin: Ah bon! Alors, vous êtes tout
pardonné.
M. Gendron: Ça va, 97, moi, il n'y a pas de trouble.
M. Ryan: L'article 97, c'est l'harmonisation.
La Présidente (Mme Bélanger): Article 97. Article
98.
M. Ryan: Même chose.
M. Gendron: L'article 98, c'est la même chose que 92.
La Présidente (Mme Bélanger): Article 99.
M. Ryan: Même chose.
M. Gendron: Un instant.
M. Ryan: C'est encore: lettres patentes, décret.
M. Gendron: Exact.
La Présidente (Mme Bélanger): Article 99,
adopté. Article 100.
Loi sur la division territoriale M. Gendron: Ça n'a plus
sa raison d'être. M. Ryan: Ça n'a plus sa raison
d'être.
La Présidente (Mme Bélanger): Article 100,
adopté. Article 101.
Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités
M. Ryan: C'est une concordance avec l'article 38
déjà adopté, si mes souvenirs sont bons.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Article 101,
adopté. Article 102.
M. Ryan: Ça, «sans que ne s'appliquent les
dispositions du chapitre IV», c'est la procédure d'enregistrement.
Le conseil peut décréter qu'il va aller directement au scrutin
référendaire sans passer par la procédure
d'enregistrement. C'est normal aussi.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: En général, on va lui imposer cette
procédure-là parce qu'il ne veut pas d'un
référendum.
M. Gendron: C'est en plein ça. Mais, quand lui-même
en veut, c'est logique qu'il puisse procéder comme ça.
M. Ryan: Oui, le plus incluant le moins. C'est un vieux principe
de logique. Celui qui veut la démocratie entière n'a pas besoin
de la démocratie partielle.
M. Gendron: Article 102, adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Article 102,
adopté. Article 103.
M. Ryan: As-tu compris? Ha, ha, ha! Ça avait du bon sens
comme ça.
M. Gendron: Même chose.
La Présidente (Mme Bélanger): Article 103,
adopté. Article 104.
M. Ryan: L'article 104, c'est de concordance avec 102.
M. Gendron: Oui, adopté.
M. Ryan: J'ai écrit ça, ça doit être
vrai. Ha, ha, ha!
M. Gendron: Adopté. Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Article 104,
adopté. Article 105.
Loi concernant la municipalité de la
Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent
M. Ryan: À l'article 105, Mme la Présidente, il y a
deux dispositions nouvelles, ici: 9 et 9.1. Ça, c'est des dispositions
particulières pour la Côte-Nord. On remplace ici un article qui
existait déjà; vous le constatez dans la colonne qui est à
droite. Ça fait que, si le gouvernement créait là une MRC,
il pourrait faire cesser l'existence de la municipalité de la
Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent.
M. Gendron: Oui, mais, au-delà de l'explication qui est
là, pourquoi vous voulez ça? Pour faire quoi? Pour créer
une municipalité sur la Basse et la Moyenne-Côte-Nord, un jour,
peut-être, pour créer un territoire de MRC?
M. Ryan: C'est ça.
M. Gendron: C'est pour ça?
M. Ryan: C'est pour garder la porte ouverte pour un territoire de
MRC.
M. Gendron: O.K. Là, je demande, pas nécessairement
à vous, mais j'en profite: Est-ce qu'il y a une disposition quelque part
dans cette loi-là qui pourrait faire la même chose au nord du 49e
parallèle qui n'est pas «MRCisé»?
M. Pakenham (Dennis): Pas dans cette loi-là.
M. Gendron: Pas dans cette loi-là. Mais supposons que le
gouvernement déciderait de faire une MRC au nord du 49e comme ça
a déjà été le cas, un territoire d'une
municipalité régionale de comté au lieu d'avoir une MBJ ou
d'avoir une SDBJ et d'être tout mêlé dans les
«BJistes», d'avoir exactement la même appellation que le
reste du Québec et de créer une municipalité
régionale de comté nordique, est-ce que ce serait possible?
M. Ryan: Regardez, je ne voudrais pas vous induire en erreur, ce
matin, Mme la Présidente, il n'en est pas question dans le projet de
loi.
M. Gendron: O.K.
M. Ryan: Moi, je pense que, dans les parties qui sont sous
l'entière juridiction du gouvernement du Québec, les zones 1 et
2, il y a trois ou quatre zones différentes... Il y a des endroits
où l'autorité du gouvernement du Québec est entière
et il pourrait décider d'agir. Mais il faudrait consulter les
conseillers du gouvernement pour voir dans quelle mesure on peut agir
là.
M. Gendron: Ah oui, je sais bien ce que vous dites, mais
ça a été fait et, au nord du 49e, tous les avis
sont unanimes: c'est le Québec qui a l'autorité pleine et
entière d'agir.
M. Ryan: Est-ce que nous nous serions imposé à
nous-mêmes des limites quant au pouvoir de constituer des MRC dans ces
documents-là? Il faudrait tout réexaminer ces
documents-là. Je ne suis pas en mesure de le dire, ce matin.
M. Gendron: O.K. Mais ce projet de loi là n'en traite pas
du tout? (12 h 50)
M. Ryan: Non, non.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article
105est adopté?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 106.
Loi concernant certaines municipalités de
l'Outaouais et du Haut-Saguenay
M. Gendron: C'est abrogé.
M. Ryan: C'est abrogé, ça, parce que ce n'est plus
nécessaire.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 106 est
adopté. L'article 107.
M. Gendron: Un instant, par exemple. On va au moins tourner les
pages. Bien, il y a mon collègue... Moi, je ne pense pas qu'il y ait de
problème parce que tout ça est abrogé. O.K., mes pages
sont tournées pour 106.
M. Ryan: Puis rien qu'à lire la teneur de ces articles que
nous abrogeons, nous constatons qu'il y a tellement peu de perspectives de ce
côté-là que ça peut disparaître sans
inconvénient pour personne.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article
106est adopté. l'article 107.
Loi sur la réorganisation municipale
du territoire de la municipalité de la
Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent
M. Ryan: II s'agit d'une disposition de concordance, Mme la
Présidente, qui nous ramène aux articles 11 et 17
déjà adoptés, ainsi qu'aux articles 214.2 et 214.3.
M. Gendron: C'est exact, selon moi. Je n'ai pas de trouble.
Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 107 est
adopté. L'article 108.
M. Ryan: Autre concordance avec, cette fois-ci, l'article 6,
déjà adopté, de ce projet de loi.
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 109.
Dispositions diverses, transitoires et finales
M. Ryan: L'article 109 prévoit que les
municipalités régionales de comté qui étaient
existantes lors de l'entrée en vigueur du présent projet de loi
continuent d'exister selon leurs lettres patentes comme si elles avaient
été constituées en vertu du présent projet de loi.
Ainsi, leurs lettres patentes de constitution sont assimilées à
un décret créé en vertu du présent projet de loi,
et le préfet et les autres membres du conseil demeurent en fonction
jusqu'à ce qu'ils cessent d'occuper leur poste conformément
à la loi. On écarte donc la règle voulant que toutes les
municipalités régionales de comté constituées en
vertu de dispositions législatives cessent d'exister lorsque ces
dispositions sont abrogées. C'est beau?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 109
est adopté. L'article 110.
M. Ryan: Alors, on reprend ici un article de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme qui a été abrogé par
l'article 76. Ça nous ramène au point qu'on a adopté
tantôt pour Laval et Mirabel, mais autres que Mirabel et Laval.
M. Gendron: Oui, adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 110
est adopté. L'article 111.
M. Ryan: L'article 111, ça nous ramène à la
clause dont nous avons parlé tantôt, là, prévoyant
la création d'une règle nouvelle de droit municipal en cas de
fusion, d'annexion ou de regroupement. Puis, ici, c'est pour donner à
cette clause-là un effet rétroactif jusqu'au 1er janvier 1989. Je
pense que, dans la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, on avait mis un
effet rétroactif qui allait jusqu'au 1er janvier 1992. Des cas de
regroupement ont été signalés à notre attention
pour les années 1990 et 1991 et aussi pour l'année 1989. Il y a
quelques cas qui ont été portés à notre attention,
puis on veut s'assurer qu'on ne reviendra pas après coup avec des
complications qui pourraient créer des embarras insolubles.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 111 est
adopté. L'article 112.
M. Gendron: À l'article 112, c'est du placotage
nécessaire. Je n'ai pas de trouble avec 112.
M. Ryan: Exactement.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 112 est
adopté. L'article 113.
M. Gendron: Du placotage nécessaire, du placotage
d'avocats.
M. Ryan: Oui, je suis entouré de deux, moi, là. Je
suis plus inconfortable que vous; je suis entouré de deux avocats. Je
dois surveiller mes remarques plus que le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Vous avez raison, je n'ai pas de contentieux à
mon service.
M. Ryan: C'est le privilège de l'Opposition de pouvoir
lancer des flèches dans toutes les directions.
M. Gendron: Mais d'en contrôler l'origine. La
Présidente (Mme Bélanger): L'article 113. M. Ryan: La
source.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est adopté,
l'article 113?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 113 est
adopté. L'article 114.
M. Gendron: C'est pareil comme 113.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 114
est adopté. Avant d'aller à 115, on va retourner aux articles
suspendus. L'article 2.
Articles en suspens
M. Gendron: Là, il y avait du stock.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 2
est adopté?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
20: L'article 73 de cette loi, modifié par l'article 137 du chapitre 3
des lois de 1993, est abrogé.
M. Gendron: Oui, mais de concordance avec 73. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 20
est adopté. L'article 33, c'est encore: L'article 112 de cette loi,
modifié par l'article 138 du chapitre 3 des lois de 1993, est
abrogé. L'article 33, adopté?
M. Gendron: L'article 73, oui, c'est ça.
Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 53:
L'article 167 de cette loi, modifié par l'article 139 du chapitre 3 des
lois de 1993, est abrogé.
M. Ryan: C'est la même chose. L'article 53, c'est encore le
même sujet.
M. Gendron: Oui, même concordance.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 62...
M. Ryan: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 192 de
cette loi, modifié... Est-ce qu'il y a un amendement, là?
Non.
M. Gendron: L'article 62, c'est lié à l'article 20,
même chose. Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 62
est adopté. Les articles qui ont été suspendus sont
adoptés. Alors, j'appelle l'article 115.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 115 est
adopté. Est-ce que le titre du projet de loi, Loi modifiant la Loi sur
l'organisation territoriale municipale et d'autres dispositions
législatives, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a des
intitulés dans ça? Non. Il y a des nouveaux articles? Est-ce
qu'il y a besoin d'une motion de renumérotation? Non. Alors, est-ce que
l'ensemble du projet de loi, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le projet de
loi 118 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 15 heures.
M. Ryan: Je voudrais remercier...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Alors, avant de
suspendre, là, le ministre avait quelques mots de...
Remarques finales M. Claude Ryan
M. Ryan: Oui. Je voudrais remercier, tout d'abord, les
collaborateurs du ministère et les collaboratrices qui nous ont
grandement aidés dans la préparation et la justification de ce
projet de loi. Il ne s'agit pas d'un projet majeur, en ce sens qu'il innoverait
sur toute la ligne, mais je pense que c'est un projet de saine
continuité, de perfectionnement qui est nécessaire de temps
à autre. Je n'avais pas l'assurance, au début de la session, que
nous pourrions passer à travers à cette session-ci, mais,
grâce à l'esprit de collaboration qui s'est manifesté des
deux côtés, grâce aussi à l'excellente
préparation, je pense que nous avons pu passer à travers et nous
améliorons sensiblement le cadre à l'intérieur duquel les
municipalités et les MRC sont appelées à exercer leur
action.
Nous précisons également la ligne de conduite que doivent
suivre le ministre et le gouvernement dans des questions très
importantes touchant à la constitution d'une municipalité
nouvelle, à des regroupements, des annexions, des redéfinitions
de frontières. Les problèmes nous sont soumis constamment. C'est
un des domaines d'intérêt les plus importants, là, au
ministère des Affaires municipales. Je crois que les instruments dont
nous disposerons lorsque le projet de loi aura été adopté
au salon bleu seront très utiles pour tous ceux qui ont à prendre
des décisions en matière municipale. Alors, merci à tout
le monde, merci au personnel de la commission et merci à vous, Mme la
Présidente. (13 heures)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, merci, M. le
ministre. M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. François Gendron
M. Gendron: Très simplement, c'est sûr que,
lorsqu'on a les outils qu'il faut pour travailler, des fois, ça peut
paraître qu'on y va assez rapidement, mais, moi, je prétends que
ce n'est pas le cas. Dans le présent projet de loi, il s'agissait
davantage de modifications rafraîchissantes à certains
égards, de clarifications à d'autres et, oui, il y a quelques
aspects neufs, compte tenu de l'évolution des législations.
Je me rappelle très bien comment on était fier, comme
gouvernement, nous, d'avoir adopté la loi 125 sur l'aménagement
du territoire. C'est toujours la loi majeure, charnière, pour les choses
qu'on a à discuter, mais il y a des adaptations à faire entre les
différentes municipalités versus les MRC. J'avais
été témoin d'échanges des unions concernant la
nécessité d'apporter ces modifications-là à
l'organisation du territoire. Je n'ai pas d'indication que le
législateur est allé dans le sens contraire des échanges
entre les porte-parole, surtout quand on a les outils administratifs pour bien
apprécier que ce que le législateur a mis dans son projet de loi
est conforme aux échanges et aux discussions avec les principaux
concernés. Parce que, je l'ai toujours dit, on peut bien remercier qui
on voudra, c'est intéressant, mais ce qui est surtout
intéressant, c'est de légiférer quand il y a une demande
et quand c'est légitime et que c'est logique, qu'on est arrivés
là et que ça prend une législation qui tient compte de la
réalité objective de l'évolution des choses. Le projet de
loi qu'on a aujourd'hui, ça m'apparaît être ça, et,
dans ce sens-là, j'ai été heureux d'y contribuer et je
remercie tous ceux et celles qui y ont collaboré.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. La commission suspend ses travaux
jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
(Reprise à 15 h 11)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements est
réunie cet après-midi afin de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 119, Loi modifiant la
Loi sur la Communauté urbaine de Québec et d'autres dispositions
législatives.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Oui. M. Charbonneau (Saint-Jean) est
remplacé par M. Després (Limoilou); Mme Juneau (Johnson) est
remplacée par M. Bertrand (Portneuf); Mme Marois (Taillon) est
remplacée par M. Filion (Montmorency); M. Paré (Shefford) est
remplacé par Mme Carrier-Perreault (Chutes-de-la-Chaudière); Mme
Pelchat (Vachon) est remplacée par M. Lemieux (Vanier); M.
Thérien (Rousseau) est remplacé par M. Leclerc (Taschereau); M.
Tremblay (Rimouski) est remplacé par M. Doyon (Louis-Hébert).
Projet de loi 119
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Mme la
secrétaire. M. le ministre, est-ce que vous avez des commentaires
à faire avant de débuter l'étude du projet de loi?
Remarques préliminaires M. Claude Ryan
M. Ryan: Mme la Présidente, il me fait plaisir de vous
saluer, d'abord, ainsi que les collègues de la commission parlementaire
qui sont ici pour cette rencontre spéciale. Je voudrais souhaiter la
bienvenue aux
représentants des municipalités membres de la
Communauté urbaine de Québec, qui ont répondu à
notre appel avec un empressement dont je me réjouis.
Je ferai le point brièvement sur l'état du dossier avant
que nous procédions à des échanges avec les personnes que
nous avons invitées à venir nous rencontrer, puis que nous nous
entendions sur une manière de procéder pour le faire,
évidemment. En premier, je voudrais rappeler que nous avons soumis
à l'Assemblée nationale le projet de loi 119 modifiant la Loi sur
la Communauté urbaine de Québec au début de la
présente session, avant le jour réglementaire pour le
dépôt des projets de loi, c'est-à-dire quelques jours avant
le 15 novembre. Nous avons déposé ce projet de loi sur la foi
d'un rapport qui m'avait été remis au nom de la Communauté
urbaine de Québec, rapport qui me donnait tout lieu de croire que les
auteurs, les maires des 13 municipalités concernées,
s'étaient entendus sur une formule de réaménagement
transitoire des structures de gouvernement de la Communauté urbaine de
Québec. Cette formule de réaménagement comportait,
notamment, une redéfinition de la fonction de président de la
Communauté, une nouvelle composition des organes majeurs, en
particulier, le conseil et l'exécutif. Elle comportait la
création de commissions consultatives, mais agissant publiquement, un
certain nombre d'autres modifications également.
Nous avons soumis le projet à l'Assemblée nationale. Il a
été débattu au niveau du principe, il y a
déjà environ deux semaines. Il a été adopté,
en principe, à l'unanimité par l'Assemblée nationale, au
salon bleu. Ensuite, lorsque nous allions aborder le projet de loi en
commission parlementaire, j'ai été saisi d'une lettre qui me fut
adressée par un groupe de maires de la région, tous des maires de
municipalités membres de la communauté urbaine, et je pense
devoir donner lecture de cette lettre, qui n'était pas très
longue, pour situer notre rencontre dans un contexte aussi précis que
possible.
La lettre était libellée ainsi: «M. le ministre, il
y a quelques mois déjà, les 13 maires siégeant au conseil
de la Communauté urbaine de Québec se livraient à une
profonde réflexion sur l'avenir de cet organisme. Après de
nombreux tiraillements et des discussions qui durèrent plusieurs
semaines, un consensus difficilement obtenu devait finalement se faire autour
d'une proposition. Cette proposition, semble-t-il, a rencontré votre
assentiment puisqu'elle est revenue aux maires concernés sous la forme
d'un projet de loi. Malheureusement, cependant, ce projet de loi, toujours
susceptible d'être bonifié, n'a pas été
présenté à un moment où les 13 maires auraient pu y
apporter toute l'attention désirée et, de ce fait aussi, seule la
ville de Québec a annoncé en date de ce jour son intention de se
présenter en commission parlementaire. «Cette étape nous
semblant indispensable à l'expression pleine et entière des
maires de la Communauté urbaine de Québec, il nous semble
impérieux de vous demander le report de la commission parlementaire et
de différer à une date ultérieure, afin que soient
entendus les principaux intéressés, la discussion d'un projet qui
risque d'être déterminant pour plusieurs villes de la
région de Québec. «Malgré tout le respect que vous
portez aux maires élus pour représenter leur population et
sachant, en ce sens, pouvoir compter sur votre plus entière
collaboration, nous vous prions d'accepter, M. le ministre, l'expression de nos
sentiments distingués.»
Cette lettre était signée par M. Renaud Auclair, maire de
Saint-Emile; Mme Andrée P.-Boucher, mai-resse de Sainte-Foy; M. Normand
Chatigny, maire de Cap-Rouge; Mme Margaret Delisle, maire de Sillery; M. Emile
Loranger, maire de L'Ancienne-Lorette; M. Claude Beaudoin, maire de
Val-Bélair; M. Robert Cardinal, maire de Vanier; M. Denis Côte,
maire de Saint-Augustin; M. Denis Giguère, maire de Lorette-ville; M.
Claude Roussin, maire de Lac-Saint-Charles.
Alors, sur réception de cette lettre qui m'a plutôt
étonné, j'ai communiqué avec la personne qui me semblait
avoir été désignée comme porte-parole du groupe des
maires, c'est-à-dire M. Claude Beaudoin, pour proposer une rencontre
avec les maires concernés. J'ai tenu cette rencontre avec les maires
concernés; elle a eu lieu le 1er décembre. Au cours de la
rencontre, j'ai invité chacun... Il y en avait sept qui étaient
présents sur les 10; trois n'étaient pas capables d'être
présents. Alors, les sept qui se sont exprimés m'ont fait part
d'objections ou d'appréhensions à l'endroit du projet de loi 119,
qui allaient beaucoup plus loin encore que ce que laissaient entendre les
réactions dont j'avais été saisi jusque-là, y
compris la lettre qu'on m'avait transmise le soir du 30 novembre.
J'ai également été saisi du point de vue des maires
des trois municipalités qui n'étaient pas impliquées dans
cette démarche-ci, c'est-à-dire le maire de la ville de
Québec, le maire de Charlesbourg et également le maire de
Beauport. Le maire de la ville de Québec m'a adressé une lettre
dont je vais vous donner connaissance également; ça va
compléter l'information des membres, je pense que je ne l'ai pas
donnée. Toutes ces lettres seront, évidemment, jointes au
dossier, il n'y a pas de soin. «M. le ministre, je prends connaissance
à l'instant ça, c'est le 1er décembre de la
lettre que vous ont fait parvenir 10 des 13 maires de la Communauté
urbaine de Québec, demandant le report de la commission parlementaire
quant à l'étude du projet de loi relatif à la CUQ. Les
villes de Québec, Beauport et Charlesbourg n'ont été ni
consultées, ni associées à ce processus de dernière
minute. Ces villes sont, en effet, d'accord pour la présentation sans
autre délai du projet de loi tel que déposé. Elles
représentent aussi plus des deux tiers de la population totale de la
Communauté urbaine de Québec. «J'apprends que cette demande
trouve sa source essentiellement dans le fait que Québec aurait eu
l'intention de présenter un mémoire à la commission
parlementaire. Je veux vous confirmer que la ville de Québec est
satisfaite du projet de loi tel que déposé et n'a aucunement
l'intention de demander quelque
modification que ce soit par la présentation d'un mémoire
ou dans une intervention verbale en commission parlementaire. Si la ville de
Québec a demandé à être entendue, c'est
essentiellement pour rappeler le contexte évolutif de ce dossier
à partir de la demande que nous vous avons faite, il y a
déjà plusieurs mois, d'initier une étude globale du
fonctionnement des institutions locales et régionales sur l'ensemble du
territoire de la région, bien au-delà des limites strictes de la
Communauté urbaine de Québec. (15 h 20) «Compte tenu de
l'étude en cours à Montréal et d'un certain nombre
d'autres préoccupations, notamment l'organisation de la
décentralisation dans le domaine du développement régional
et du réseau de la santé, vous nous avez rencontrés pour
nous dire que vous souhaitiez que nous fassions nous-mêmes le point sur
notre façon de fonctionner au sein de la CUQ. Nous avons donc entrepris
un travail qui, après plusieurs jours de discussions, a donné
lieu à une position commune et unanime des maires de la
Communauté urbaine de Québec, telle qu'elle vous a
été présentée, et c'est sur la foi de cette
proposition que vous avez fait préparer le projet de loi qui est
maintenant prêt pour adoption. «L'essentiel de mon propos de
celui du représentant de la ville de Québec s'il y a
commission parlementaire, est de rappeler ces faits et de vous féliciter
d'avoir donné suite aux volontés exprimées par la
communauté urbaine, en vous disant que cette loi doit être
considérée non pas comme un point d'arrivée, mais comme un
point de départ en vue d'une réforme plus en profondeur portant
sur l'ensemble du fonctionnement des institutions régionales, incluant
la rive sud et les zones périphériques à la CUQ. «Je
vous adresse cette lettre en même temps que j'en envoie copie à
tous les membres de la CUQ, espérant ainsi dissiper toute perception
équivoque de notre position dans ce dossier, et ce, même si nous
avons toujours souhaité, et depuis le début, une réforme
beaucoup plus profonde que celle qu'amorce le projet de loi que vous nous
proposez et que nous acceptons avec satisfaction, sans demande de
modifications, même mineures. «Nous espérons qu'il nous
donne de meilleurs outils de travail, comme Communauté, afin
d'être mieux équipés pour faire face aux défis
beaucoup plus considérables de l'harmonisation du développement
urbain sur l'ensemble du territoire dans le respect des municipalités et
avec un minimum de confiance réciproque, mais toujours et avant tout
dans l'intérêt premier de l'ensemble des contribuables que sont
aussi les citoyens et citoyennes de nos villes. «J'espère que la
présente lettre vous convaincra de l'importance qu'il y a à
procéder sans délai à l'adoption de la loi afin que nous
puissions la voir s'appliquer dès la fin de décembre ou le
début de janvier, et je vous remercie d'avoir pris le temps d'en prendre
connaissance.» Alors, ça, c'est Jean-Paul L'Allier, maire de
Québec.
Le même jour, le maire de la ville de Charles-bourg m'adressait
une lettre qui est formulée ainsi: «M. le ministre, le
dépôt du projet de loi modifiant la Communauté urbaine de
Québec répond, à mon avis, à une modification qui
se devait d'être faite au fonctionnement de cet organisme
régional. Il est bien évident que le vécu et
l'évolution de la communauté urbaine pourraient, dans le temps,
nécessiter quelques ajustements supplémentaires pour atteindre
nos objectifs communs d'efficacité. Je vous confirme que j'ai pris
connaissance de la correspondance que vous transmettait aujourd'hui le maire de
Québec, M. Jean-Paul L'Allier, et que ma position rejoint tout à
fait celle de mon collègue.»
Vers les mêmes jours, j'ai rencontré le maire de Beauport,
M. Langlois, également, à l'occasion d'une visite qu'il faisait
au parlement, et M. Langlois m'a verbalement communiqué une
réaction de même nature que celle qui est exprimée dans la
lettre de M. Mercier et dans la lettre de M. L'Allier.
Maintenant, aujourd'hui, avant de venir en commission, j'ai reçu
une autre lettre, celle-là de M. Emile Loranger. Est-ce qu'il est ici,
M. Loranger?
Une voix: Oui, il est ici.
M. Ryan: II est ici. Alors, il pourra s'exprimer tantôt. Si
vous êtes là, je vais me dispenser de donner lecture de la lettre
pour tout de suite, vu que vous êtes présent parmi nous.
Nous en venons maintenant au but de la présente réunion.
Devant ces réactions dont j'avais été saisi, j'ai eu des
jours d'hésitation et de consultation, évidemment. Je me suis
dit: Nous avions conçu, d'abord, et déposé ce projet de
loi afin de répondre à un consensus dont nous avions
été saisis par la voie d'un rapport qui nous fut
présenté sous le signe de l'adhésion unanime des maires
des municipalités membres de la Communauté urbaine de
Québec. Comme l'unanimité s'était ostensiblement
brisée ou, à tout le moins, était fortement
ébranlée, je me suis demandé: Est-ce que nous
répondrons à la volonté des membres de la
communauté urbaine en procédant, néanmoins, à
l'adoption du projet de loi, comme c'est le droit de l'Assemblée
nationale de le faire?
J'ai consulté les députés de la région de
Québec, évidemment, j'ai consulté les collègues de
l'Opposition, également, et nous en somme venus à la conclusion
qu'avant de prendre une décision sur l'opportunité de continuer
l'examen du projet de loi en vue de son adoption nous procéderions
à une consultation qui va commencer à compter de bientôt.
Il nous a paru que la meilleure façon de procéder, Mme la
Présidente, serait d'inviter à tour de rôle les deux
groupes de municipalités qui se retrouvent, à toutes fins utiles,
pour notre instruction. Il y a le groupe des maires, je pense, qui nous a fait
part de ses réserves,. Je pense qu'il faudrait entendre, d'abord, ce
groupe-là pour savoir exactement de quoi retournent les
hésitations ou les difficultés dont on a tenu à nous
saisir. Deuxièmement, je pense qu'il faudrait entendre, en toute
loyauté également, les
représentants des villes qui nous ont fait part de leur
adhésion continue au projet de loi.
Je signale, à ce sujet, que le maire de Québec n'est
probablement pas rentré d'un voyage qu'il effectue en Europe ces
temps-ci; il est allé en mission en Europe. Il y a M. Cantin, je pense,
qui doit être mandaté pour le représenter; alors, M. Cantin
pourra faire partie du groupe des trois villes dont nous avons parlé.
C'est une suggestion que je fais à partir de ce moment-ci.
Évidemment, il faudra que nous nous entendions là-dessus, avec
votre bénédiction, Mme la Présidente.
Après ça, il a été convenu avec le
porte-parole de l'Opposition je pense qu'on peut dire ça
simplement qu'une fois que nous aurons fait l'examen des points de vue
nous pourrons peut-être nous retrouver entre nous pour quelques instants,
à tout le moins, pour arrêter la procédure
ultérieure.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? M.
le député d'Abitibi-Ouest.
M. François Gendron
M. Gendron: Oui, Mme la Présidente. Moi également,
je veux souhaiter la bienvenue à tous ces élus municipaux de la
grande région de Québec ou, du moins, de la Communauté
urbaine de Québec. Ça va être plus court, mais je tiens
à faire trois, quatre commentaires.
En ce qui nous concerne et en ce qui me concerne comme porte-parole de
l'Opposition en matière d'affaires municipales, c'est évident que
j'ai eu la chance également de prendre connaissance du rapport qui a
été déposé au ministre des Affaires municipales,
lequel rapport avait cerné un certain nombre d'éléments de
la communauté urbaine. Je pense qu'il faut partir de là
rapidement et c'est à partir de là qu'on doit constater: le
projet de loi, est-ce qu'il reflète le consensus obtenu? Parce que,
même si ça a été un consensus peut-être
difficile, il n'en demeure pas moins que, selon les informations que nous
avions, il s'agissait d'un consensus unanime. Donc, moi, je ne peux pas ne pas
tenir compte de l'information que j'ai obtenue au préalable. Alors, je
pense qu'il faut partir de là.
Deuxièmement, il faut faire le constat qu'il n'y a pas beaucoup
d'intervenants concernés qui ne portaient pas le jugement suivant: la
communauté urbaine a des problèmes au niveau de son
fonctionnement, de sa représentativité et de son
efficacité. Ou bien c'est faux ou bien c'est vrai. Moi, j'aime les
choses claires, concrètes. J'ai pris connaissance du rapport et du
projet de loi qui y a donné suite, et, effectivement, à ce
chapitre je dis bien à ce ou à ces chapitres et je les
répète: au chapitre de l'efficacité, au chapitre du
fonctionnement et au chapitre de sa représentativité il
m'apparaît, pour la connaissance que j'en ai, que le projet de loi,
fidèle au rapport qui a été déposé au
ministère des Affaires municipales, représente un plus.
Ce qui m'a un peu étonné dans ce dossier là,
je ne peux pas faire une lecture; moi, ça va être plutôt
court, parce que, si on vous a fait venir, c'est pour vous entendre
c'est, le 13 avril ou le 24 avril: «Les maires font
l'unanimité». Les maires font l'unanimité, mon titre de
manchette. Je ne lis pas l'article, là, mais je le dis, je pourrais le
montrer et le citer; ça, c'est en avril. Puis, là, on avait la
structure actuelle et la structure proposée. Moi, je pense que, dans la
structure proposée, par rapport à la structure actuelle, il y
avait là des avantages, en tout cas, de fonctionnement, de meilleures
chances d'être plus crédible et de meilleures chances d'être
un peu plus efficace. Est-ce que ça réglait tous les
problèmes de la grande couronne et de ce qu'on pouvait envisager dans le
futur? La réponse: C'est sûr que non; en ce qui me concerne,
ça ne règle pas les problèmes de ce qu'on peut envisager
dans le futur, mais ce n'était pas ça, le propos.
Deuxième point très précis. Lorsque le ministre a
décidé d'en adopter le principe, c'est tout de suite après
qu'on aurait eu des réactions, et des réactions quand même
assez sévères et assez étonnantes sur le fond ou sur le
contenu. Donc, c'est un peu surprenant si tout le monde disait: Le projet de
loi reflète le consensus. Le consensus, par définition pas
par définition il était unanime, même s'il avait
été obtenu difficilement. Alors, là, on s'est dit
moi, à tout le moins quand il en a été question
avec M. le ministre: Si le législateur décide d'arrêter le
processus qu'il a lui-même enclenché, à tout le moins, il
faut qu'il s'explique publiquement. C'est quoi, les raisons du
législateur? Qu'il reprenne par là les informations qu'il a
reçues et que nous avons reçues, je n'ai pas d'objection. (15 h
30)
Dernier commentaire. Moi, en ce qui me concerne, c'était
fondamental de vous entendre pour une raison très simple. D'abord, ce
n'est pas un projet de loi d'intérêt privé; c'est un projet
de loi d'intérêt public. Mais il n'y a pas de
légitimité pour un législateur de passer une loi si la loi
qu'il passe n'a pas d'effets valables, positifs pour celles et ceux qui sont
les plus concernés et qui souhaitent la législation. Alors, moi,
je ne pense pas qu'il y ait d'intérêt pour le législateur
à passer une nouvelle loi si les concernés disent:
Écoutez, ça ne règle rien, ça va être le
bordel peu importent les expressions ça va être
insatisfaisant.
Alors, l'Opposition officielle, le seul geste qu'elle a fait
publiquement, c'est de dire au législateur, dans un communiqué
que j'ai rendu public le 3 décembre dernier et je conclus
là-dessus que le projet de loi 119 reflétait le consensus
obtenu dans le rapport déposé au ministre. Et j'ai rappelé
que, d'après moi, à moins que vous ne me prouviez le contraire
par vos témoignages... Et je vais être très attentif, parce
que je ne légifère pas pour ma propre satisfaction, je
légifère pour vous. Si, à la question qu'on va vous poser:
Est-ce que ça va être plus efficace avec ce qu'il y a sur la table
par rapport à avant, vous répondez non, je vais avoir un
problème; surtout si vous continuez au chapitre de la
fonctionnalité, de la représentativité, puis du
fonctionnement, et des
commissions qui ne donneront rien. Si les réponses à ces
questions-là étaient aujourd'hui: Non, nous, on ne pense pas
qu'on améliore, c'est sûr que je vais avoir une couple d'autres
questions. Comment se fait-il que vous n'ayez pas vu ça avant? Mais,
ça, ce n'est quand même pas majeur. On va essayer de rester sur le
fond. C'est pour ça que je conclus.
J'ai dit au ministre: On croit sincèrement, présentement,
qu'il serait utile de passer aux étapes subséquentes du projet de
loi, à moins que vous ne nous donniez des raisons je parle pour
nous valables pour nous arrêter. Je répète que ce
n'est pas mon objectif d'avoir absolument, dans mon carnet de critique de
l'Opposition, 15, 16 ou 19 lois auxquelles j'aurais participé. Moi, je
ne vise pas ça comme objectif. Je n'ai pas besoin d'une liste pour en
faire un bilan le 12, 13 ou 14 décembre. Je ne vise pas une liste pour
dire: Bien, on n'a pas perdu complètement notre temps. Ça, ce
n'est pas mon problème; c'est le problème du législateur.
Et, dans ce sens-là, quand le ministre a proposé de vous
entendre, ça m'a plu. On est rendus là, on va vous entendre.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. M. le député de
Louis-Hébert.
M. Réjean Doyon
M. Doyon: Oui. Merci, Mme la Présidente. Tout d'abord,
pour dire très, très brièvement que, avec des
collègues de la région, je concours à la démarche
qu'a entreprise le ministre. Je suis heureux de voir que, du côté
de l'Opposition, on a la même démarche, le même point de
vue. Nous sommes déjà avancés dans l'adoption de ce projet
de loi, puisqu'il a été en bonne et due forme
déposé à l'Assemblée nationale, que l'adoption de
principe a eu lieu et qu'est arrivé ce que le ministre a expliqué
rapidement. Donc, c'est suite aux consultations qui ont eu lieu, qui se sont
répétées à quelques reprises, que nous avons cru
bon de donner la chance à tout le monde de s'exprimer. Et ça a
été fait en pleine transparence, sans vouloir mettre quiconque
dans l'embarras. Sauf que, nous, on a un problème de
compréhension. On a de la difficulté à suivre comment les
choses ont pu aboutir, à partir du mois d'avril et à partir du
rapport qui nous a été remis, que nous avons regardé et
que nous avons trouvé parfaitement défendable et correspondant
à des désirs qui nous avaient été exprimés
d'autre part et puis qu'on retrouvait là-dedans.
Le ministre, donc, a voulu que les choses puissent se faire dans un
forum qui est celui dans lequel nous sommes aujourd'hui. C'est très
bien, et je suis heureux de voir que, du côté de l'Opposition, on
voit à peu près la chose de la même façon que nous
le faisons. Donc, nous pourrons, à partir de là, nous faire une
idée et, ultérieurement, la semaine prochaine ou quelque part par
là, voir les gestes qui seront amenés à être
posés. Il est bien sûr que, si on s'aperçoit que
majoritairement le projet de loi ne fait l'affaire de personne totalement, on
va en tenir compte. D'un autre côté, nous autres, quand on
légifère, on est habitués à ne pas faire l'affaire
de tout le monde, non plus. C'est impossible de faire l'affaire de tout le
monde d'une façon parfaite et de répondre à tous les
besoins. On essaie, on fait des miracles, vous allez me dire, mais parfois on
ne va pas jusque-là.
Alors, dans les circonstances, la perfection n'étant pas de ce
bas monde et tout étant relatif, je comprendrai des réticences de
tous et chacun. Il faudra les mettre dans la balance et voir de quel
côté elle doit pencher. Alors, moi, je suis ouvert à toutes
les remarques, à tous les points de vue, et je sais que c'est l'attitude
que mes collègues et plus particulièrement le ministre ont
l'intention de prendre. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Chauveau.
M. Rémy Poulin
M. Poulin: À titre d'information pour les gens de la
région de Québec je souhaite, d'abord, la bienvenue
à tous les maires, à tous les directeurs généraux
aussi s'il y a des gens qui quittent, si certains députés
de la région de Québec quittent la commission, je voudrais que
les gens ne prennent pas ça contre des déclarations ou des choses
qui peuvent se dire. Entre autres, le ministre régional ne peut pas
participer à cette réunion-là parce qu'on dépose
aujourd'hui le projet de loi sur Innovatech. Donc, il va falloir aller en
Chambre aussi parler de ce projet de loi qui est un projet de loi important
aussi pour la région de Québec. S'il y a des gens qui quittent la
commission parlementaire, c'est pour un projet aussi important que celui
d'aujourd'hui, qui est celui d'Innovatech. Donc, je vous souhaite la bienvenue
et je remercie de leur compréhension notre ministre et même les
gens de l'Opposition sur le dossier qui nous touche, le projet de loi 119.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Portneuf.
M. Roger Bertrand
M. Bertrand: Brièvement, Mme la Présidente,
j'aimerais également souhaiter la bienvenue aux représentants,
aux maires de la CUQ. Je ne reprendrai pas l'essentiel de ce qui a
déjà été dit, j'y ajouterais seulement une chose.
On sera, bien sûr, à l'écoute des arguments des uns et des
autres sur les aspects du projet qui pourraient peut-être mériter
certains ajustements. Je souhaiterais qu'on fasse plus, le plus possible, que
de simplement commenter ce qui ne va pas dans le projet de loi et qu'on puisse
peut-être nous indiquer également, s'il y a lieu, dans quel sens
certains articles pourraient être améliorés
éventuellement de façon à pouvoir nous permettre d'avancer
utilement dans notre réflexion. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Portneuf. M. le ministre. Alors, les
députés s'étant exprimés par, comme on les appelle
habituelle-nîént, les remarques préliminaires, j'aimerais
qu'on détermine de quelle façon il y a eu entente entre le
ministre et l'Opposition pour le fonctionnement de la commission.
Organisation des travaux
M. Ryan: Je pense que ce qui serait le mieux, Mme la
Présidente, cet après-midi, ainsi que je l'indiquais plus
tôt, c'est que nous divisions le temps dont nous disposons
peut-être en deux parties d'une heure chacune. Dans une première
partie, nous entendrions le point de vue des municipalités qui m'ont
fait part de difficultés, de doutes, ou d'hésitations à
propos du projet de loi 119 et, dans la seconde partie, nous entendrions le
point de vue des villes qui nous ont dit leur adhésion.
Maintenant, je sais qu'il y a peut-être des villes qui ont
changé d'opinion ou dont l'opinion n'est pas nécessairement la
même parce qu'elles ont signé une lettre en commun avec d'autres.
Mais, dans ces conditions-là, moi, il me semble quand même qu'il
serait de bonne venue que nous demandions, d'abord, au groupe des
municipalités qui m'avaient écrit, là, en date du 30
novembre, de se présenter à la table. Si elles ont
désigné un maire pour parler au nom des autres, nous pourrions
l'entendre, d'abord. Et, après que celui-là ou celle-là se
sera exprimé, s'il y en a qui ont des points de vue particuliers
à nous communiquer pour leur municipalité propre, nous pourrions
les entendre.
Une fois que la première présentation aura
été terminée, il pourrait y avoir des questions par les
députés pendant une période. Puis, si ça prend une
heure et quart au lieu d'une heure juste, je pense qu'on n'est pas des
mathématiciens de la stricte observance; on est
intéressés, d'abord, à écouter le point de vue
comme il faut. On pourrait se donner peut-être un petit peu de jeu, sans
exagérer, parce qu'il y a quand même une heure à laquelle
nous sommes convenus de terminer cet exercice. Puis, ensuite, on pourrait faire
la même chose avec le deuxième groupe. Si jamais, en cours de
route, il se dégageait un groupe ou plusieurs groupes
intermédiaires, bien, nous prendrons nos crayons et nous en prendrons
note.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça veut dire,
M. le ministre, que vous entendez un porte-parole du groupe des 10, je
suppose?
M. Ryan: Écoutez, à supposer que le groupe des 10
ait désigné un porte-parole pour s'exprimer en son nom ici.
Sinon, il faudrait demander à chacun des maires du groupe des 10: Est-ce
que vous êtes toujours au même point où vous en étiez
le 30 novembre, puis le 1er décembre, quand vous avez rencontré
le ministre? Ce serait aussi simple que ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Ceci étant
établi, est-ce qu'il va y avoir une période de questions
après, avant d'entendre...
Une voix: Oui, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je pense, Mme la Présidente, que l'entente
qu'on a... On ne sera pas d'une rigueur terrible, mais il faudrait, à
tout le moins, convenir rapidement de deux règles. Ce que le ministre
vient d'exposer, on vient d'en discuter, je suis d'accord. On va entendre
celles et ceux qui ont des représentations contre, mais je souhaiterais
qu'on s'entende pour à peu près une trentaine de minutes de
présentation. Ça ne veut pas dire que ça va prendre
ça, mais on leur donne 30 minutes, puis on divise le temps qui reste de
l'heure en 15-15: 15 minutes pour les ministériels et 15 minutes pour
l'Opposition, pour des échanges. Si on a besoin d'une période un
peu plus longue, on en discutera quelques minutes après. Il me semble
que ça, ça irait bien. (15 h 40)
Comme le ministre l'a dit, invitez les maires des villes ou leurs
représentants qui ont des choses à dire. S'ils ont un
porte-parole, on entendra leur porte-parole et, s'il n'y a pas de porte-parole,
on permettra à chacune de pouvoir s'exprimer. Si ça prend plus de
30 minutes, on requestionnera après, mais je voudrais tout de suite
qu'on fixe un maximum de 30 minutes de présentation pour les groupes
d'opposants; autrement, on ne sait pas trop où ça va nous
mener.
Auditions
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. Alors, ceci
étant dit, on demanderait au premier groupe de bien vouloir s'approcher.
Alors, messieurs dames les maires, nous vous souhaitons la bienvenue. Avant de
commencer, j'aimerais, s'il y a un ou une porte-parole, de bien vouloir
présenter les personnes qui sont assises à la table.
Représentants des municipalités ayant
demandé le report du projet de loi
Mme Andrée P.-Boucher, mairesse de
Sainte-Foy
Mme P.-Boucher (Andrée): Parfait. Alors, Mme la
Présidente, je me présente en premier: Andrée Boucher,
mairesse de Sainte-Foy. Je me fais le porte-parole, cet après-midi, de
sept des maires signataires de la lettre. Évidemment, certains de ces
maires auraient des opinions personnelles. Je vous sais gré, M. le
ministre, d'avoir souligné que les uns comme les autres pourront
s'exprimer.
II s'agit de loin d'un mémoire, évidemment, compte tenu du
peu de temps qu'on a eu pour préparer cette opinion. C'est, cependant,
je pense, le fruit d'une réflexion assez profonde, et vous avez eu
raison de souligner tout à l'heure que, bien sûr, notre attitude
semble peut-être un peu particulière, compte tenu du fait qu'il y
avait eu, apparemment, consensus. Mais je pense que l'ampleur du
problème à résoudre, l'ampleur aussi de la question sur
laquelle on a à se prononcer aujourd'hui font en sorte, bien sûr,
qu'on connaît aujourd'hui ces hésitations.
Alors, sans plus tarder, M. le ministre, MM. les députés,
mesdames, je me fais le porte-parole des sept maires que je vous nomme
d'ailleurs: Renaud Auclair, maire de Saint-Emile; Emile Loranger, maire de
L'Ancienne-Lorette; Claude Beaudoin, maire de Val-Bélair; Normand
Chatigny, maire de Cap-Rouge; Claude Roussin, maire de Lac-Saint-Charles. Il y
a également le maire de Loretteville, Denis Giguère, qui a
signé la pétition, et moi-même.
Il y a quelques jours à peine, 10 des 13 maires de la
région vous faisaient parvenir une lettre demandant de reporter le
projet de loi 119 portant sur la réforme de la Communauté urbaine
de Québec. Rédigée à la hâte suite à
l'annonce que la ville de Québec allait intervenir le lendemain en
commission parlementaire, cette requête devait, à juste titre, en
surprendre plusieurs. Puisque le projet de loi émanait de ce qu'il
était convenu d'appeler un consensus des principaux
intéressés, sans doute était-il raisonnable de croire que
celui-ci serait accepté sans autre forme de procès. Le contraire
devait pourtant se produire et, devant cette situation plutôt inattendue,
il nous semble aujourd'hui opportun de tenter de donner aux membres de cette
commission quelques explications sur ce renversement de la situation.
Disons, d'abord, que les modifications à la structure de la
communauté urbaine n'ont jamais constitué, et cela, du moins,
pour les maires signataires de la présente lettre, un objectif en
lui-même. Ce changement était vu surtout comme un moyen de
permettre à un organisme vieux d'une vingtaine d'années de
reprendre son souffle et de mieux remplir la mission pour laquelle il avait
été créé. Voilà, cependant, que, dès
le début des discussions entourant ce dossier, il est apparu de
façon très claire que la définition de cette mission n'est
pas la même pour tout le monde.
Alors, en effet, que certains voient la Communauté urbaine de
Québec comme la réunion de 13 municipalités pour
résoudre des problèmes et régler des dossiers qu'elles ont
en commun, d'autres ont plutôt tendance à voir la CUQ comme un
levier pour promouvoir la réunion des 13 municipalités ou de
certaines d'entrés elles. Cette divergence profonde de vues
amène, évidemment, une impossibilité quasi totale de
dialoguer et une suspicion qui empoisonne, jour après jour et de
façon irrémédiable, le climat prévalant à
l'intérieur de l'organisme régional. Étant manifeste que
tous les maires assis à la table de la CUQ ne poursuivent pas les
mêmes objectifs, il est tout aussi évident, cela va de soi, qu'il
leur est impossible d'utiliser les mêmes avenues pour en promouvoir le
développement.
Dans cet esprit, il nous semble aussi que, afin de permettre à la
communauté urbaine de survivre, il serait préférable de
surseoir pour le moment aux modifications à apporter à sa
structure. À quoi servirait-il, en effet, de définir aujourd'hui
à la CUQ une nouvelle façon de fonctionner si, manifestement,
personne ne sait dire au juste pour quels motifs et au nom de quels objectifs
cet organisme fonctionne?
Les maires qui s'expriment aujourd'hui par mon intermédiaire sont
prêts à travailler à l'intérieur d'une structure qui
regroupe les 13 municipalités de l'agglomération urbaine de
Québec; ils sont prêts à travailler ensemble aux
intérêts de la région. Aucun d'entre eux, toutefois, n'est
prêt à devenir le fossoyeur de sa municipalité. Élu
sans le mandat de faire la fusion de sa ville avec une autre, chacun des maires
ici concernés voudrait pouvoir oeuvrer à la CUQ dans le respect
de l'autonomie de la municipalité qu'il représente et de la
population qu'il a pour mission de servir.
Pour cette raison et au nom du principe qu'il est définitivement
plus important de déterminer, à cet instant, «ce»
qu'il faut faire pour promouvoir les intérêts de la
Communauté urbaine de Québec plutôt que
«comment» il faut le faire, nous osons vous demander, M. le
ministre, de surseoir à l'adoption du projet de loi 119 et de permettre
ainsi que reprenne le débat de fond sur l'avenir de la CUQ et sur les
motifs mêmes de son existence.
À cet effet, nous tenons à souligner, avant de terminer,
qu'il nous apparaît possible de nommer, selon les dispositions de la loi
actuellement en vigueur, un nouveau président. Le départ du
président sortant ayant été annoncé pour le 31
décembre 1993, c'est donc d'ici la fin de janvier que pourrait se faire
cette nomination. Bien sûr, il ne sera pas nécessairement facile
de susciter une candidature, mais, s'il n'en est que du voeu des
soussignés, une proposition pourrait au moins être faite en ce
sens à l'actuel président de la Commission de transport, M.
Claude Larose, celui-ci ayant déjà fait la preuve de sa
capacité de mener à bien ses dossiers.
Dans l'espérance que l'hypothèse d'un report de l'adoption
de la loi puisse être envisagée, nous tenons à vous
remercier, M. le ministre, MM., Mmes les députés, pour votre
écoute attentive et pour toute la patience qui est la vôtre dans
le règlement de ce problème fort délicat.
Je voudrais remettre le texte signé par les maires.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que vous avez
complété, Mme la mairesse?
Mme P.-Boucher (Andrée): Oui.
Le Président (M. Gauvin): Quelqu'un d'autre voudrait
ajouter à ce moment-ci?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Gauvin): Si vous voulez vous identifier,
s'il vous plaît.
M. Denis Côte, maire de
Saint-Augustin-de-Desmaures
M. Côte (Denis): D'accord. Denis Côte, maire de
Saint-Augustin-de-Desmaures. J'étais signataire, au départ, de la
première lettre qui a été transmise au ministre des
Affaires municipales, M. Claude Ryan, et j'aimerais quand même me
dissocier de la position des sept maires d'aujourd'hui. Et probablement que, si
on continue encore une semaine ou deux, on aura un document de sept maires,
cinq maires, trois maires et un maire parce que, finalement, c'est le sort
réservé à tout consensus. Tout le monde connaît le
dossier de Charlottetown. Alors, quand ça prend trop de temps à
décider, ça finit par s'éteindre.
J'avais signé la lettre, au départ, parce que tout ce qui
était visé, lorsqu'on demandait de surseoir à la
commission municipale, c'était de s'assurer que le projet de loi
exprimait vraiment, en termes légaux, ce que les maires voulaient faire
en termes politiques. Alors, c'était uniquement ma raison de signer
cette lettre-là. Par la suite, certains s'en sont servis à
d'autres fins, pour promouvoir d'autres idées et en faire un spectacle
duquel je me dissocie totalement. (15 h 50)
Alors, je reviens à l'idée de base. Nous avons tous
donné notre parole, au printemps dernier, sur un consensus. Et, comme
vous le savez, un consensus, c'est quelque chose qui ne fait l'affaire de
personne, mais, finalement, on doit s'entendre et fonctionner de toute
façon. Alors, c'est normal aujourd'hui, je pense, les réactions
qu'on a, qui ressortent. Qu'on veuille remettre en question différentes
choses, ça m'apparaît normal, mais je crois qu'on n'a pas le temps
de le faire.
Mme Boucher a mentionné tout à l'heure que tout le monde
ici est intéressé au développement de la région de
Québec. Eh bien, si on commence à refaire un débat de fond
sur un pouvoir de concertation régionale, on perdra encore du temps et
je ne crois pas qu'en voulant rediscuter d'un consensus qui a eu lieu au
printemps dernier on aide vraiment au développement économique,
social et culturel de la région de Québec. Merci.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. Côte. Mme
Delisle, mairesse de Sillery.
Mme Margaret Delisle, mairesse de Sillery
Mme Delisle (Margaret): Alors, M. le Président, M. le
ministre, j'ai également signé cette lettre le 30 novembre. J'ai
eu l'occasion, comme plusieurs de mes collègues, de vous rencontrer, M.
le ministre, le 1er décembre et de vous exprimer les irritants que
j'avais. En aucun temps je ne pense avoir mentionné à qui que ce
soit que je remettais en cause le consensus. J'ai eu l'occasion de parler avec
plusieurs de vos collègues assis des deux côtés de la
Chambre, qui ont eu la gentillesse de bien vérifier auprès de moi
quel était mon point de vue et pour quelle raison j'avais signé
cette lettre. Si vous me donnez deux petites minutes, je n'ai aucunement
l'intention de présenter un mémoire, mais je me dissocie
également des propos tenus par d'autres collègues. Je les
respecte, mais je m'en dissocie.
Il faut se rappeler que ce consensus, c'est vrai qu'il a
été difficilement acquis et, dans ma grande naïveté,
moi pour une, j'ai cru qu'entre le moment où on vous a soumis, M. le
ministre, le rapport ou nos propositions pour mieux fonctionner et le moment
où le projet de loi serait déposé on aurait le temps,
d'abord, à la communauté urbaine de se rasseoir et de voir
comment on travaillerait. Parce que vraiment on tourne la page. On a beau dire
que c'est un changement de structure, c'est quand même fondamental. On
n'ira plus là tous les deux mercredis brasser quelques dossiers. Il y a
beaucoup de responsabilités, et je pense que la charge, il est important
pour nous de la connaître. On s'est peut-être autocritique avant
d'avoir vraiment essayé cette formule.
J'avais des irritants, je vous les ai communiqués, M. le
ministre: celui du président qui demeure maire. Je pense que cette
personne-là aura peut-être un jour des difficultés avec les
apparences de conflit d'intérêts. Maintenant, je sais que
ça se fait. Actuellement, l'expérience se vit très bien;
je me suis informée, elle se vit bien dans la région de
l'Outaouais. Je suis prête à vivre avec ça si la personne
qui sera élue en fonction de la nouvelle structure est prête
à assumer ce risque, entre guillemets.
Il y avait la question des commissions, des grandes
responsabilités qui incomberont aux maires, soit à la
vice-présidence ou à la présidence de ces comités,
et du rôle aussi que jouera l'exécutif. Un exécutif,
à mon point de vue, fait partie d'une structure qui a beaucoup de
pouvoir. Or, dans notre structure actuelle, elle en a très peu, elle
aura les pouvoirs que le conseil voudra bien lui déléguer.
On a eu l'occasion, malgré que ça ait été
très peu de temps, cette semaine, quand même, de revoir, en tout
cas, de ventiler certains de ces irritants. Certains voudraient voir,
évidemment, ce consensus disparaître, pour des raisons qui leur
appartiennent. Moi, je suis venue ici vous dire que je suis d'accord avec le
consensus. Je suis prête à vivre avec la structure qu'on vous a
proposée. Je suis prête à essayer le modèle qu'on
s'est donné, non sans une certaine appréhension. Je pense que
c'est normal, ce qui est arrivé. Peut-être que ça vous
apparaît irresponsable; moi, je vois ça plutôt comme une
responsabilité qu'on a prise de vous faire part qu'on avait quand
même des réticences. On a réussi à s'en parler entre
nous et, moi pour une, en tout cas, je suis prête à l'essayer.
Je vous dirai une chose: Je trouve très difficile de toujours
vivre avec cette impression que tout le monde a qu'on n'est pas capables de
s'entendre à la communauté urbaine. Je pense que c'est plat, on
est encore en train
d'en faire la preuve, mais il n'en demeure pas moins que la
communauté urbaine devrait être un organisme leader, un organisme
fort dans la région de la capitale. Si j'ai donné mon accord au
printemps dernier, c'était sur la foi qu'on était capables de se
donner un mécanisme qui fonctionnerait bien. Peut-être que
ça a pris trop de temps entre le moment où on s'est
questionnés et où on vous a remis le rapport et le projet de loi,
mais, enfin, c'est peut-être normal que ce soit arrivé comme
ça. Alors, moi, je veux simplement... Pardon?
M. Gendron: Dans ce temps-là, on regardait surtout de ce
bord-là.
Mme Delisle (Margaret): Ah, je ne regarde... Écoutez,
monsieur, moi, là, je ne regarde ni d'un bord ni de l'autre. Ha, ha,
ha!
Alors, M. le ministre je veux vous signifier...
M. Ryan: Si vous préférez regarder de ce
côté-ci, soyez à l'aise.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Delisle (Margaret): Il y a aussi une question que j'aurais
voulu voir régler, mais, me dit-on, ce pourrait l'être dans une
autre version ou par d'autres changements; c'est toute la question de qui paie
combien, qui paie quoi à la communauté urbaine, comme si les 22
%, les 40 %, les 10 % nous rendaient plus intelligents ou plus fins que les
autres. je pense que, dans une deuxième phase, si vous allez de l'avant
avec cette structure-là, avec ce projet de loi là, le projet 119,
il faudra regarder ça aussi. c'est peut-être ce qui nous divise le
plus, cette fameuse notion que, si un paie plus que l'autre, la région
s'en tire moins bien ou la région s'en porte moins bien. je pense qu'il
faut voir aussi toute la question de fiscalité et de
l'évaluation. s'il y a des villes qui peuvent se targuer de payer 22 %
ou de payer 5 % de la facture par rapport à d'autres, c'est
peut-être parce qu'elles ont des évaluations foncières qui
sont beaucoup plus élevées par rapport à d'autres.
Alors, moi, je vous dis, M. le ministre, M. le Président,
mesdames et messieurs: Je maintiens mon vote du mois d'avril. Je vais vivre
avec la proposition qu'on vous a demandée et je vais y mettre tous les
efforts nécessaires pour que ça fonctionne, puis que la
région de la capitale en soit plus forte.
Le Président (M. Gauvin): Merci, Mme la mairesse.
Maintenant j'aimerais reconnaître M. le maire. Si vous voulez vous
identifier, s'il vous plaît.
M. Normand Chatigny, maire de Cap-Rouge
M. Chatigny (Normand): Oui. Merci, M. le Président.
Normand Chatigny, maire de Cap-Rouge. Mon propos s'inscrit, avec ce que Mme
Boucher a dit tout à l'heure, dans une perspective où le projet
de loi serait adopté tel quel. O.K.? Alors, je fais cette
réserve-là dès le départ.
Alors, Mmes les députées, MM. les députés,
M. le ministre, le 30 novembre dernier, 10 maires de la Communauté
urbaine de Québec, dont moi, vous écrivaient une missive vous
demandant le report de la commission parlementaire chargée
d'étudier le projet de loi modifiant la Loi sur la Communauté
urbaine de Québec. L'objectif était de s'assurer que le projet de
loi rencontrait le consensus des maires exprimé au printemps 1993.
Depuis le 30 novembre 1993, j'ai eu le loisir de parcourir le projet de
loi et j'aimerais vous exprimer mes commentaires. Dans un premier temps, je
veux vous signaler qu'en aucune circonstance l'article 81 du projet de loi n'a
fait l'objet de discussions entre les maires. Je ne questionne pas le
bien-fondé de cet article, mais je dis que cet article n'a pas fait
l'objet de discussions entre les maires au printemps 1993. Il en va de
même de façon générale du titre II du projet de
loi.
Par ailleurs, sans pour autant compromettre le consensus du printemps
1993, permettez-moi de vous signaler qu'il m'apparaît inapproprié
que toutes les décisions du conseil soient prises à la
majorité des deux tiers des voix exprimées comportant la voix
d'au moins cinq municipalités, alors que cette décision peut
porter tout aussi bien sur un sujet sans grande importance ou sur un
règlement ou, ce qui est plus important, sur un règlement de
délégation de pouvoir au nouveau comité exécutif.
Je ne peux concevoir que la structure de vota-tion soit la même
indépendamment des sujets traités.
Je pense, M. le ministre, que je viens là de toucher au noeud du
malaise, entre autres. La structure de votation de la Communauté urbaine
de Québec en est une d'actionnariat; elle devrait en être une de
coopération. Pourquoi, M. le ministre, la votation au niveau du conseil
(règlements, délégation de pouvoir) se fait-elle en
fonction du poids de la population, alors que ce n'est pas le cas pour le
nouveau comité exécutif, ce qui est contraire à ce qui
existe actuellement, et pour les commissions?
Je favorise une égalité des votes une personne, un
vote sur toutes les instances décisionnelles de la
Communauté, et la ville de Québec pourrait disposer d'un droit de
veto semblable à celui qu'un maire possède en vertu de la Loi sur
les cités et villes. Je pense sincèrement qu'une structure de
votation, de collaboration et de coopération contribuerait davantage au
développement de la région qu'une structure d'actionnariat
propice au catimini et à la méfiance. Une telle structure de
votation empêcherait, à mon avis, d'avoir des dossiers aussi
triturés que le centre de tri régional. À ce que je sache,
M. le ministre, le vote au Conseil des ministres ne se fait pas en fonction du
budget des ministères. À ce que je sache, le vote à
l'Assemblée nationale ne se calcule pas en fonction du poids
démographique de la population que représente le
député. À ce que je sache, la Loi sur les cités et
villes et le Code municipal n'accordent pas plus de votes à un
conseiller qu'à un autre, selon que
l'un représente plus de population que l'autre ou qu'il
représente une richesse foncière plus grande que l'autre. (16
heures)
J'aimerais souligner qu'il ne faut pas oublier que la Communauté
urbaine de Québec est fondamentalement et avant tout un instrument
administratif au service de ses 13 membres. Par la force des choses et en
l'absence d'une autre structure, elle s'est vu confier graduellement, et j'y
souscris, de plus en plus de responsabilités d'ordre politique et de
développement régional, et une structure de votation
égalitaire contribuerait à l'assainissement des
débats.
Voilà ce que j'avais à vous écrire. Je tiens
à vous préciser que le contenu de cette lettre n'a fait l'objet
d'aucun consensus ou conciliabule et qu'il est la réflexion personnelle
du maire de Cap-Rouge. Soyez assurés que j'ai profondément
à coeur le développement de la région de la capitale et
que je vais mettre toutes mes énergies à y contribuer.
J'ai, M. le Président, quelques exemplaires que je pourrai
laisser sans problème. D'ailleurs, c'est ce que me suggère M.
Ryan.
Le Président (M. Gauvin): Quelqu'un va s'occuper de
prendre les documents que vous déposez à la commission. Je vous
remercie, M. le maire Chatigny. Et, M. le maire de Vanier, vous voulez vous
identifier? M. Cardinal, je crois.
M. Robert Cardinal, maire de Vanier
M. Cardinal (Robert): Oui, oui. Robert Cardinal, maire de ville
de Vanier.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. Cardinal.
M. Cardinal (Robert): Alors, M. le Président, M. le
ministre, membres de la commission parlementaire, permettez-moi de faire un
bref historique et de m'ex-primer sur le sujet en cours. Alors, le 16 novembre
dernier, je recevais le projet de loi, c'est-à-dire la loi 119. J'en
prenais connaissance pour la première fois, à partir des
débats qui avaient eu lieu au printemps dernier.
Alors, suite à un exécutif survenu le 13 novembre dernier,
on a eu une petite discussion alentour du projet de loi 119 et c'est à
ce moment-là, bien sûr, qu'on apprenait que la ville de
Québec présenterait probablement un mémoire, mais on nous
avait bien dit que le mémoire que proposerait la ville de Québec
était un mémoire qui ne changeait en rien ce qui avait
déjà été décidé, c'est-à-dire
le consensus, mais que c'était tout simplement une marque
d'appréciation envers le gouvernement du Québec pour avoir agi
aussi rapidement. Mais, quoi qu'il en soit, une réunion a
été cédulée à la ville de
L'Ancienne-Lorette, à laquelle j'ai participé le même soir,
c'est-à-dire le 30 novembre dernier, et je suis un des signataire de la
lettre qui demandait au ministre le report de cettedite loi.
Par la suite, on a eu l'occasion de rencontrer le ministre, soit le 1er
décembre, tel qu'il a été mentionné au
début, et aussi nous avons eu une rencontre, au niveau de
l'exécutif, mardi dernier, à laquelle d'autres informations me
sont parvenues. Alors, vous comprendrez qu'il y a toutes sortes de choses qui
peuvent être dites à partir d'un dépôt d'un projet de
loi aussi important que la loi 119, qui refait les structures de la CUQ.
Alors, M. le ministre, par la suite, avec les informations que j'ai
eues, je me suis dit: J'ai les informations qui me permettent de reprendre le
consensus que j'ai déjà donné, c'est-à-dire les
doutes qui persistaient avec l'information que le ministre a donnée
à savoir, par exemple, que, oui, ça existe dans d'autres villes
qu'un maire qui est élu puisse présider un conseil
exécutif, et je pense que le ministre avait nommé la ville de
Gatineau. Alors, pour moi, ça m'a convaincu et, par la suite, avec
d'autres discussions de la part des élus au niveau de la
Communauté urbaine de Québec, j'en suis venu à la
conclusion que le consensus qui avait été établi, j'y
souscris. Ce que je voulais dire aujourd'hui, c'est que je regrette, bien
sûr, d'avoir fait tout ce tapage alentour de demander un report, mais je
pense que ça nous a permis de faire la lumière et, aujourd'hui,
encore une fois, j'accorde mon entier support au projet de loi 119. Alors,
merci, à ladite commission.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. Cardinal. Maintenant,
j'entendrais M. Loranger, je crois. M. Loranger.
M. Emile Loranger, maire de L'Ancienne-Lorette
M. Loranger (Emile): Exact. Alors, M. le Président, M. le
ministre, je serai très bref. Je voudrais simplement préciser que
la lettre qui a été rédigée le 30 novembre dernier
suite à une réunion à L'Ancienne-Lorette et, de
façon un peu plus élaborée, la réponse fournie par
10 maires présents, dont moi-même, à une simple question
que j'ai jugé bon de poser à ce moment-là, à
savoir: Est-ce que quelqu'un autour de la table se sent à l'aise avec ce
projet de loi là? à laquelle j'ai eu neuf réponses
négatives y ajoutant la mienne, ça fait 10 sur 10
ça a donné comme résultat la lettre qui a
été transmise au ministre ce soir-là.
Que, depuis lors, des gens se sentent un peu plus à l'aise, je
veux bien, et je reprendrais les propos de mon collègue, le maire de
Saint-Augustin, M. Côte, à savoir qu'on pourrait penser que, si on
prolongeait de quelques semaines, le consensus pourrait changer, mais dans quel
sens pourrait-il changer? Est-ce que ça irait en diminuant ou en
augmentant, l'opposition à ce projet de loi là?
Pour ma part, j'ai fait parvenir une lettre au ministre des Affaires
municipales, que je ne reprendrai pas aujourd'hui, puisque, dans leur ensemble,
les propos de Mme Boucher sont le résultat d'un consensus qui a
été fait, encore une fois, à L'Ancienne-Lorette hier
soir,
mais, cette fois-ci, non pas suite à ma convocation, mais
à celle du maire de Val-Bélair. Mais, dans l'ensemble, dans cette
missive, je faisais part au ministre de mes appréhensions et de ma
crainte pour l'avenir de la communauté urbaine de confier un budget
d'au-dessus de 100000 000 $ qui devrait être administré par un
président ou une présidente qui va siéger quelques heures
par mois, puisque, selon l'idée du maire de la ville de québec,
la présidence n'existera que lorsque le nouvel exécutif
siégera et, en l'absence de l'exécutif, il n'y a pas de
présidence à la communauté urbaine. ne serait-ce que ce
point-là, personnellement, ça m'inquiète.
Essentiellement, ce qu'on vit maintenant et ce que nous essayons de
transmettre à cette commission parlementaire, c'est qu'une
communauté urbaine doit reposer sur un échange de bons
procédés et de services basé sur la confiance. La
façon dont cette révision de la 101 a été faite a
créé un climat de méfiance. on devrait peut-être
refaire l'exercice pour en revenir aux données de base du
problème. si ça a pris 20 ans pour qu'on revoie en profondeur la
loi sur la cuq, je comprends mal qu'aujourd'hui on nous dise: ce n'est qu'un
début, ce n'est pas un point d'arrivée, c'est un point
départ. c'est donc avouer que le projet de loi qu'on vous demande
d'adopter est imparfait. alors, pourquoi ne pas essayer de le perfectionner?
est-ce que ça va prendre un autre 20 ans pour le perfectionner? et les
populations concernées vont-elles avoir à subir les effets d'une
loi imparfaite pendant 20 ans? je ne connais pas l'avenir plus que vous. tout
ce que je sais, c'est que, le passé étant garant de l'avenir, si
ça nous a pris 20 ans pour en arriver où on en est, soyons
certains que ce qu'on va faire, c'est le bon choix.
Et, en ce sens, en tant que maire de la ville de L'Ancienne-Lorette,
j'ai été élu pour protéger l'intérêt
de ma population, et c'est ce que j'entends faire et continuer à dire
haut et fort ce que je pense être dans son intérêt. Si j'ai
fait la gaffe et l'erreur de me taire lorsque, supposément, un consensus
unanime a été adopté basé sur
l'«écoeurite» aiguë de se faire noyer de documents
à la dernière minute, sur lesquels on devait se prononcer, je
m'en excuse auprès de la population d'abord et auprès de vous
aujourd'hui, mais je ne corrigerai pas une erreur en la continuant et en me
taisant encore aujourd'hui.
Personnellement, je pense que ce projet de loi là est
inadéquat et que le statu quo est préférable à
toute modification adoptée à la vapeur et qu'on nous passerait,
qui aurait été écrite sur un coin de table, comme c'est le
cas pour ce projet de loi là. Merci.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. Loran-ger. Si
ça complète la présentation, je pense que M. le ministre
voudrait faire, à ce moment-ci, un commentaire. M. le ministre.
M. Ryan: Oui, je voudrais vérifier où nous en
sommes exactement, là. J'ai essayé de tenir une feuille de compte
pour savoir où nous en sommes et je crois que Mme Boucher nous a
indiqué au début de cette présentation qu'elle parlait au
nom de sept maires. J'ai essayé de les identifier pour être
sûr que nous nous comprenons. Il y aurait le maire de Saint-Emile, M.
Renaud Auclair; le maire de Cap-Rouge, M. Chatigny, qui nous a signifié
son opposition assez clairement tantôt; M. Loranger, qui vient de
signifier la sienne de manière réitérée; M. Claude
Beaudoin est-il ici aujourd'hui, lui?
Mme P.-Boucher (Andrée): Non.
M. Ryan: Mais vous parlez en son nom.
Mme P.-Boucher (Andrée): Oui, parce qu'en fait c'est lui
qui avait convoqué, M. le ministre, la réunion d'hier soir et
c'est suite, justement, à cette réunion que la lettre a
été écrite.
M. Ryan: Est-ce que je dois ajouter aussi M. Denis
Giguère, le maire de Loretteville?
Mme P.-Boucher (Andrée): M. Giguère était
là. Il a dû quitter parce que quelqu'un est à
l'hôpital, mais il était ici tout à l'heure. (16 h 10)
M. Ryan: M. Claude Roussin, le maire de Lac-Saint-Charles.
Alors, je ne sais pas, pour les fins de la discussion, les
députés sont entièrement libres, évidemment, mais
je pense que, si les questions s'adressaient surtout à ceux qui ont des
objections, ça faciliterait notre compréhension, parce que nous
allons avoir l'occasion tantôt... Ceux qui sont favorables nous diront
pourquoi ils tiennent à favoriser... Mais j'émets cette remarque:
Moi, je vais me dispenser de poser des questions, parce que j'ai eu la chance
de parler avec à peu près tous les maires qui sont ici et j'aurai
de nouveau l'occasion de le faire au cours des prochains jours, sans doute. Je
voudrais laisser la chance à mes collègues députés,
surtout à ceux de la région de Québec, qui sont
immédiatement concernés, très préoccupés, de
vous interroger et d'échanger avec vous.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le ministre. Donc,
à ce moment-ci, je pense qu'on va passer à la période des
questions, qui était prévue, de 15 minutes. On me faisait
remarquer qu'on aurait peut-être avantage à poser des questions
assez courtes, avec des réponses assez brèves, étant
donné que nous sommes limités dans le temps et que ça
serait peut-être plus intéressant d'échanger de cette
façon-ci. Donc, je reconnais, du côté ministériel,
M. le député de Louis-Hébert.
Discussion générale
M. Doyon: Oui. Bon. Moi, j'écoute les
représentations qui sont faites et je m'adresse, entre autres, à
Mme la mairesse Boucher qui fait état de 22 % d'impôt
foncier qui est supporté par la ville de Sainte-Foy. Si je
comprends bien, Mme Boucher, c'est que vous aimeriez voir un ajustement qui
tiendrait compte de cette participation de la ville de Sainte-Foy dans la
quote-part des villes membres de la Communauté urbaine de Québec.
D'un autre côté, je mets ça en regard des propos de M.
Chatigny qui, lui, parle d'un système, finalement, coopératif
un maire, un vote, et tout ça et je me demande: Est-ce
que, entre vous, vous êtes capables, premièrement, Mme Boucher ou
M. Chatigny après peut-être, d'essayer de réconcilier
ça? Parce que vous allez vous retrouver dans une situation où Mme
Boucher est sur un système coopératif je ne pense pas que
vous y soyez gagnante et M. Chatigny n'y trouve pas son compte
actuellement. Alors, comment le trouverait-il si la force de la ville de
Sainte-Foy était l'équivalent de sa richesse foncière? Je
veux que vous me réconciliiez cette quadrature du cercle, là,
où je suis un petit peu mal pris.
Mme P.-Boucher (Andrée): Bon. Alors, je suis contente
que...
Le Président (M. Gauvin): Mme Boucher, oui.
Mme P.-Boucher (Andrée): merci, m. le président. je
suis contente, m. doyon, que vous me posiez cette question-là, parce que
je dois vous dire, en fait, que, si je parle, justement, des 22 % que paie
présentement la ville de sainte-foy à la communauté
urbaine, c'est pour bien mettre en relief, en fait, que, moi, je serais
prête à céder cet avantage-là, c'est-à-dire
que je reconnais vraiment la présence des maires des petites
municipalités autant que la mienne. bien, ça, je pense que c'est
important, c'est peut-être une statistique que tout le monde doit savoir:
à l'heure actuelle, c'est sûr que québec paie 40 %;
ensuite, c'est sainte-foy, 22 %; beauport, 8 %; charlesbourg, 9 %; cap-rouge, 2
%; lac-saint-charles, 0,75 %; l'ancienne-lorette, 2,1 %; loretteville, 1,4 %;
saint-augustin, 2,9 %, saint-emile, 0,9 %; sillery, 4,5 %; val-bélair,
1,9 % et, finalement, vanier, 2,4 %. or, justement, ce que j'essaie de mettre
en relief, toujours en soulignant les 22 % de la ville de sainte-foy, c'est
qu'au fond je trouve que, dans le système dans lequel on a vécu,
dans le système qu'on propose encore avec la réforme de la loi,
c'est qu'on donne finalement toujours à québec la part du lion
et, en fait, on oublie une autre ville qui pourrait, elle aussi, avoir,
peut-être pas la part du lion, mais au moins la part du lionceau.
Or, je n'y tiens pas, à la part du lionceau. Je peux vous dire
une chose: Moi, je suis prête à accepter de vivre avec mes
collègues en bonne harmonie et je suis prête à avoir un
vote à la communauté urbaine, mais un vote comme le maire de
L'Ancienne-Lorette et comme le maire de Cap-Rouge, et comme la mairesse de
Sillery, comme mon collègue de Saint-Emile, parce que je trouve que,
finalement, ce qui est important, c'est cette réunion des maires pour
discuter de choses qui sont de l'intérêt de la région. Et
je vous dis j'ai tenté, en tout cas, de bien l'exprimer,
là, dans la lettre avec les six autres maires qu'à l'heure
actuelle ce qui nous fatigue le plus, c'est toujours d'avoir le sentiment qu'on
n'est pas à l'intérieur de la Communauté urbaine de
Québec étant celle de la région de Québec, mais
bien de la communauté urbaine étant celle de la ville de
Québec.
Or, justement, je suis prête et, en fait, vous voyez quand
même que, pour nous, c'est important à rencontrer les
maires avec un vote égal au mien, peu importe le pourcentage, pour qu'en
fait on fasse une réunion des maires de la région de
Québec où on discute des intérêts, vraiment, de la
région, mais non plus seulement des intérêts de la ville de
Québec. Quand je parle des 22 %, je dis ma frustration, finalement, du
fait que Québec a toujours la part du lion, alors que, comme je vous le
dis, Sainte-Foy est toujours coincée. Mais, au fond, on est
coincés toujours par Québec qui met sa pression et toujours au
nom de ses 40 %, et pourquoi?
Alors, moi, j'aimerais une réunion des maires. Si ça doit
exister, la communauté urbaine, ça devrait être
l'expression des 13 municipalités. Si vous jugez, un jour, dans votre
sagesse, à propos qu'il ne faut plus 13 municipalités, vous le
jugerez à propos, mais, à l'heure actuelle, on existe à 13
et on aimerait être respectés à 13. Moi, j'aime entendre
mes collègues parler à la communauté urbaine, et ça
ne me fatigue pas qu'ils aient une voix qui soit égale à la
mienne.
Le Président (M. Gauvin): M. Chatigny.
M. Chatigny (Normand): Merci, m. le président. je souscris
à ce que mme boucher vient de dire, mais je vais ajouter juste un
élément d'ordre technique pour démystifier des choses.
c'est certain que, lorsqu'une dépense se fait à la
communauté urbaine, québec en prend 41 %, sainte-foy, 22 %, sauf
qu'il faut relativiser ces dépenses-là: la dépense de
québec est en fonction d'un budget de 318 000 000 $, à
québec; elle est en fonction d'un budget de 120 000 000$ à
sainte-foy et elle est en fonction de 14 000 000$ à cap-rouge. de sorte
que, à supposer qu'il y ait 1 000 000 $ de dépenses à la
communauté urbaine sur un sujet donné, québec en prend 417
000 $ sur 318 000 000 $, ce qui représente 0,0131 %; cap-rouge, 22 500
$, mais sur un budget de 14 000 000 $, ce qui représente 0,016%; et,
sainte-foy, 220 000$ sur 120 000 000 $ de budget, ce qui fait, 0,018 %. donc,
il faut toujours voir la dépense en fonction du budget respectif de
chacune. québec ou la communauté urbaine peut dire: nous
dépenserons, cette année, 100 000 000 $, mais 100 000 000 $, pour
moi, à cap-rouge, à 2,25 % par rapport à mon budget...
somme toute, toutes les municipalités sont sensiblement égales
sur le plan budgétaire. c'est pour ça que, moi, en tant que maire
de cap-rouge, je dis: un homme, un vote, sur cette base-là.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Vanier.
M. Lemieux: Merci, M. le Président. Nous avons devant nous
le projet de loi 119 et, effectivement, on aura une décision à
prendre. Vous avez tous une légitimité; on a une
légitimité, aussi. J'ai écouté attentivement Mme
Boucher, ainsi que Mme Delisle et j'en viens presque à la conclusion
suivante, eu égard aux prémisses que vous avez soulevées:
que vous avez des opinions qui sont fondamentalement, vraiment
différentes. Lorsque Mme Boucher a abordé la mission même
de l'organisme, et non pas de l'organisme nécessairement avec le nouveau
projet de loi 119, mais de l'organisme comme tel, vous avez fait état
des structures comme telles et vous mettez, je dirais, en péril
l'existence même, peut-être, de la Communauté urbaine de
Québec, d'une certaine façon.
Et ça me fait penser je vais caricaturer à
un rail de chemin de fer. Ils ne se rejoindront jamais, mais, pour que le train
puisse fonctionner, il faut absolument que le train soit sur les rails. Et, en
ce sens-là, je me dis, au niveau de l'intérêt comme tel des
citoyens, de la collectivité régionale parce que c'est
important pour Québec, et vous le savez est-ce qu'on peut mieux
servir la collectivité, notre population, avec le statu quo tel qu'on le
connaît actuellement ou avec le projet de loi 119? Ma question s'adresse
à Mme Boucher, dans un premier temps.
Et, deuxièmement, si vous en venez à la conclusion
parce que c'est l'un ou l'autre, actuellement que ça doit
être le statu quo, que faudrait-il faire pour que ce soit
réconciliable en faisant abstraction je ne dirais pas d'une certaine vue
corporatiste, mais d'un esprit de clocher dont on doit absolument se
débarrasser dans la grande région de Québec? Est-ce que
vous pouvez me répondre à ça, Mme Boucher?
Mme P.-Boucher (Andrée): Oui.
Le Président (M. Gauvin): J'aimerais entendre, d'abord,
Mme Boucher, Mme Delisle et M. Loranger. Mme Boucher.
Mme P.-Boucher (Andrée): Alors, M. le
député, je dois vous dire que, en fait, ce qui est important, ce
n'est pas les structures, mais c'est vraiment l'esprit qui règne
à la communauté urbaine. Et, en fait, c'est ce qu'on essaie de
dire aujourd'hui. C'est que, quelles que soient les structures, quelle que soit
la loi qui sera adoptée ici à l'Assemblée nationale, si
l'esprit ne change pas à la communauté urbaine, il n'y a pas
d'entente possible. Et c'est dans ce sens-là qu'on réclame
à cor et à cri et qu'en fait, si vous me permettez encore une
fois, je mets le poids de la ville de Sainte-Foy dans le débat pour vous
dire que ce qu'on veut, c'est une vraie communauté urbaine qui
représente la région et non plus une communauté urbaine
où on a toujours le sentiment que c'est la ville de Québec qui
prédomine.
Et, moi, je ne crois pas que les intérêts des citoyens
remarquez, vous pouvez avoir une opinion contraire à la mienne
je ne crois pas que les intérêts de l'ensemble de la
population de la région soient mal servis parce qu'on est 13
municipalités différentes. D'ailleurs, il y a sûrement des
gens ici autour de la table qui ont participé à la réforme
de la fiscalité municipale en 1980 et, dans cette réforme, vous
savez, l'un des objectifs était précisément de dire:
Chaque municipalité aura le choix de sa taxation, chaque
municipalité aura, en fait, le choix des services qu'elle voudra se
donner, et les citoyens iront dépendant des municipalités, si
l'un préfère, comme le dit Val-Bélair... C'est
supposé être la ville de la nature; Québec, c'est la
ville-centre avec l'esprit d'une capitale. Or, en fait, c'était
ça, l'esprit de la réforme de 1980. Alors, pourquoi faudrait-il
qu'au nom de certaines corporations, de certaines personnes peut-être
plus influentes que d'autres, on décide de donner à la population
ce qu'elle ne nous demande pas? (16 h 20)
À l'heure actuelle, la population de la région de
Québec semble bien servie avec 13 municipalités, puisque, en
fait, jamais, moi personnellement, quelqu'un ne m'a demandé que
Sainte-Foy devienne un quartier de la ville de Québec ou quelqu'un n'est
venu me demander que ma municipalité englobe une autre
municipalité. Alors, laissons la vraie démocratie se faire,
laissons le peuple s'exprimer. Lorsque le peuple demandera qu'une ville
s'annexe à l'autre, qu'une ville soit fusionnée à l'autre,
à ce moment-là on le fera. Pour le moment, essayons de faire
vivre ensemble ces 13 réalités que sont les 13 villes de la
communauté urbaine, des villes qui sont différentes, et par leur
budget et par la population qui les habite, mais des villes qui sont
intéressantes justement par leur différence.
Le Président (M. Gauvin): Mme Delisle.
Mme Delisle (Margaret): Ce sera court, mais je dois vous dire, M.
Lemieux, qu'on n'a pas des positions irréconciliables. Lorsqu'on a
demandé à M. le ministre, l'année dernière, au mois
de janvier ou à l'automne dernier en 1992, la possibilité de
revoir tout le fonctionnement de la CUQ, M. Ryan est venu nous voir et il a
dit: Je ne veux pas avoir deux dossiers majeurs. Vous vous rappellerez, M. le
ministre, que vous avez dit: Vous toucherez votre fonctionnement, la
façon dont vous voulez travailler, mais, si vous voulez revoir de fond
en comble la CUQ, j'en ai plein les bras je m'excuse, je caricature
avec Montréal et sa région, on fera ça une autre
fois.
Alors, le consensus qui a été obtenu, ça n'a pas
été de remettre en question la mission, la gestion des
équipements régionaux, est-ce qu'on doit avoir un Coli-sée
ou pas; ça a été comment, nous, on doit fonctionner
d'abord et toujours dans la perspective où un jour on reviendrait, une
fois qu'on fonctionnerait bien, et qu'on regarderait après ça;
les débats se feraient à l'intérieur des commissions et au
conseil des maires sur la mission et, un jour, on pourrait demander de revoir
la mission s'il le faut.
Mais il faut se rappeler d'où on est partis; on n'est pas partis
d'une révision de fond en comble de la Communauté urbaine de
Québec. Parce que, si c'est ça qu'on est en train de dire
aujourd'hui, là, je m'excuse, ce n'est pas ça qu'on a fait. On a
participé peut-être à une dizaine de réunions entre
janvier et avril et on a regardé uniquement comment, nous, on pouvait
mieux fonctionner à l'intérieur des cadres de la
communauté urbaine. On n'a pas touché à sa mission, on n'a
pas touché aux responsabilités qu'on avait; on a touché
uniquement à son fonctionnement. Alors, je ne crois pas que ma vision
des choses soit irréconciliable, au contraire. Si vous me dites: On le
revoit au complet, là, c'est complètement différent. Moi,
je suis dans le consensus et je suis partie de ce que M. le ministre nous a
demandé de faire.
M. Lemieux: Je veux juste poser une question à Mme
Boucher...
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Vanier, oui.
M. Lemieux: ...très rapide. Comment concilier les esprits
à l'intérieur du projet de loi 119? Pourriez-vous m'aider? Vous
me rendriez un grand service. Vous me rendriez un bien grand service.
Le Président (M. Gauvin): Mme Boucher.
Mme P.-Boucher (Andrée): J'aimerais que vous
précisiez un petit peu: Qu'est-ce que vous voulez dire par comment
concilier les esprits?
M. Lemieux: Lorsque, tout à l'heure, vous avez
parlé, sans le définir, du problème à
l'intérieur de la Communauté urbaine de Québec, vous avez
fait état...
Mme P.-Boucher (Andrée): Ce n'est pas un problème
de structures, mais un problème d'esprit, justement. Bon.
M. Lemieux: ...d'esprit. Alors, comment les concilier à
l'intérieur du projet de loi 119? Est-ce qu'il y a une
possibilité ou si c'est strictement, je dirais, de l'esprit relativement
à des individus plutôt qu'à la structure?
Mme P.-Boucher (Andrée): Je vais vous dire que c'est
peut-être... L'incident de...
M. Lemieux: Ce n'est pas un procès, là, mais c'est
afin de comprendre, parce que le bill est devant nous.
Mme P.-Boucher (Andrée): C'est ça, exactement. Je
pense, de toute façon... Écoutez, on l'a dit, le consensus a
toujours été fragile. Mais je pense que ce consensus a
prouvé sa fragilité justement dans la réac- tion que 10
maires, quand même, ont eue sur 13 parce que les maires n'étaient
certainement pas à l'aise si, en fait, ils ont décidé...
Et je le répète aussi: Ce n'est pas même des
mémoires structurés qu'on vous dépose; on n'a pas le temps
de faire ça, on est quand même allés au plus pressé
aujourd'hui. En fin de compte, tout ce qu'on essaie de faire, c'est de ne pas
faire pire que ce qui est là. On n'a pas le sentiment que vraiment on
règle le problème ici aujourd'hui. Mais, au fond, il y a
peut-être toujours un élément déclencheur dans
quelque chose qui se produit et l'élément déclencheur,
ça a été, l'autre jour, le fait qu'on s'est dit: Ce n'est
pas normal, ce consensus fragile ne va pas être brisé par la seule
ville de Québec qui va aller intervenir devant la commission
parlementaire. Donc, ça veut dire que c'est encore plus fragile qu'on le
pensait, ce consensus-là, et ça veut dire aussi qu'en jouant, si
vous me permettez l'expression, dans les structures non seulement on ne
changera rien, mais on ne fait qu'empirer les choses.
C'est un peu, vous savez, comme une maison qui vieillit. Si vous
commencez à la rafistoler, peut-être que vous êtes mieux de
commencer par solidifier ses bases avant d'essayer de jouer dedans. Et c'est
peut-être que tout s'est précipité dans les derniers jours,
mais, au fond, ça ne nous fait pas plaisir d'être ici aujourd'hui.
Ça ne nous fait pas plaisir de vous dire: Bon, on a été
relativement d'accord sur un consensus et, aujourd'hui, on est obligés
de venir... Mais, cependant, ce qui nous motive d'être ici aujourd'hui,
c'est l'intérêt justement de nos populations et c'est le fait de
se dire que, si on fait pire, où est-ce qu'on va aller?
Alors, c'est ce qu'on se dit: Mettons les freins; trois mois de plus,
trois mois de moins dans un système qui fonctionne quand même
vaille que vaille depuis 20 ans, est-ce que ce serait un drame? Mais essayer de
se refaire dans une nouvelle structure qui risque de ne rien donner de plus,
ça, ça nous dérange singulièrement.
Le Président (M. Gauvin): Merci, Mme Boucher. M. Loranger
me disait qu'il n'a plus l'intention d'intervenir. Est-ce qu'il y a d'autres
maires qui ont l'intention de réagir à cette question? Non. Donc,
je reconnais M. le député de Chauveau pour une question.
M. Poulin: Merci, M. le Président. Pour ceux qui voudront
bien y répondre, je me souviendrai que, dans les mois qui ont
précédé le projet de loi qui est amené sur la table
je suis en train de lire les notes explicatives du moins, je
pensais, quand il y en a qui ont expliqué tantôt, article par
article, sur quoi ils n'étaient pas d'accord, c'est quand je regarde les
notes... Je vais juste lire les deux premiers paragraphes. Quand on lit les
deux premiers paragraphes, quand je vous écoute parler, on aurait pu
juste s'arrêter là et nous appeler; ça n'aurait pas pris un
mois ou trois semaines à étudier ce projet de loi là,
autant au niveau des maires des municipalités qu'au niveau des
fonctionnaires. On dit que le «projet de loi modifie la Loi sur la
Communauté urbaine de Québec principalement pour modifier
les structures de la Communauté et de son organisme de transport
en commun. En ce qui concerne l'organisation de la Communauté urbaine de
Québec, le projet de loi revoit la composition, les fonctions et le mode
de fonctionnement du conseil, du comité exécutif et des
commissions permanentes, ainsi que la façon de choisir les dirigeants de
ces organes.»
Juste pour faire suite parce qu'il y a toujours des rumeurs, on
se fait toujours accuser un peu de défendre ces petites
municipalités, parce que, dans mon comté, la majorité des
municipalités, ce sont des petites je voudrais vous dire qu'il y
a un an et demi, quand on a commencé avec M. Ryan, le ministre, à
travailler ce dossier-là... Vous voulez que j'accélère?
C'est très rare qu'on peut tous les rencontrer en même temps;
donc, c'est un plaisir de leur poser des questions.
Le Président (M. Gauvin): Allez, M. le
député, je veux juste vous indiquer que...
M. Poulin: Oui, oui. O.K. Merci. Donc, ce que je veux vous dire
aujourd'hui, c'est que, d'une façon ou d'une autre je ne sais pas
comment vous allez vous sentir à l'aise s'il n'y a pas de
consensus chez vous, il va falloir aussi qu'il y en ait un chez nous, parce
qu'on représente la région de Québec pour ce qui est du
moment. On verra plus tard: pour ceux qui voient à la communauté
urbaine, on peut dire trois mois, on peut dire six mois, on peut dire dans un
an. Tout peut changer encore aujourd'hui. Je pense qu'on est toujours en
fonction, nous, les députés, comme vous, d'ailleurs, parce qu'il
y aura des élections municipales qui vont suivre un peu partout aussi en
cours de route. Je pense que, de notre côté, l'ensemble des
députés qui sont ici représentent l'ensemble des
municipalités. Je pense qu'on est rendu aujourd'hui, à l'heure
où on se parle, avant le 15 décembre, à jouer encore un
lobbying qui va être assez exceptionnel autant de votre niveau que du
nôtre. Et je voudrais juste que vous sentiez que ce que vous me
disiez...
Je vous écoutais, Mme Boucher et Mme Delisle, j'ai
écouté M. Cardinal aussi, M. Côte. On s'aperçoit
encore une fois qu'on est encore en train, pour la région de
Québec, quand je regarde celui... Et j'ai suivi celui de la
Communauté urbaine de Montréal; en tout cas, ça a bien
été. Je ne sais pas comment ils s'y sont pris; il va falloir
justement peut-être les rencontrer un jour et aller voir comment
ça a été, parce que c'est un peu plus gros que chez nous,
il faut tout de même s'entendre. Je voudrais juste savoir, si on
approfondit notre démarche au cours des années parce que,
si les politiciens changent, le reste reste là, en principe, je veux
dire du monde des fonctionnaires comment vous allez, dans le futur,
même à trois mois ou à six mois ou à un an,
envisager l'avenir de la région de Québec, dont la
Communauté urbaine de Québec. C'est juste ça que je
voulais savoir.
Le Président (M. Gauvin): La question s'adresse à
qui, M. le député?
M. Poulin: À ceux qui veulent répondre.
Le Président (M. Gauvin): Mme Boucher.
Mme P.-Boucher (Andrée): Alors, je pense, M. le
Président, que la réponse, en fait, elle se trouve dans le texte
que j'ai déposé tout à l'heure. Comme je disais, à
partir du moment où on s'entendra, justement, à savoir que la
Communauté urbaine de Québec, c'est 13 municipalités qui
doivent vivre ensemble et vivre ensemble sur un pied d'égalité,
je suis convaincue qu'à l'instant où on aura admis ça on
sera capables de vivre à l'intérieur des structures. Et,
dès ce moment-là, moi, je suis convaincue qu'on n'aura plus
d'inquiétudes. Ce qui crée ce perpétuel sentiment,
justement, je le disais tout à l'heure, de suspicion, de méfiance
les uns envers les autres, c'est qu'on ne sent pas, justement, cette
égalité, on ne sent pas ce respect des municipalités les
unes par rapport aux autres. Et il y a toujours, comme je dis, le poids de la
plus grosse municipalité qui arrive et, finalement,
débâtit, bon, toute la discussion et fait en sorte que, comme je
disais, à un moment donné, c'est trois municipalités qui
se liguent ensemble et, à un autre moment donné, c'est trois
autres, et ça finit par faire que ça donne une image de tumulte
comme celle qu'on vit à l'heure actuelle.
Mais il faut vraiment en venir à être capables de
cohabiter. Puisqu'on existe, puisqu'on a une légitimité, qu'on
est élus par les citoyens, qu'on est élus en tant que maires de
municipalités, pourquoi faudrait-il tellement défendre notre
légitimité quand on est rendus à la Communauté
urbaine de Québec? On demeure pourtant légitimes, on est encore
plus légitimes dans nos municipalités qu'à la
Communauté urbaine de Québec, puisque la seule place où on
est élus, c'est vraiment dans nos municipalités. (16 h 30)
Le Président (M. Gauvin): Merci, Mme Boucher. M. Chatigny,
brièvement si possible.
M. Chatigny (Normand): Simplement, ça va être
très court. Je vais donner un seul exemple: c'est le centre de tri
régional. J'ai rarement vu un dossier aussi extraordinaire que
ça. Je pense qu'à partir du moment où notre structure...
Et j'y tiens beaucoup, c'est pour ça que j'insiste: si on avait eu une
structure de votation une ville un vote, ce centre de tri là serait
construit aujourd'hui.
Le Président (M. Gauvin): Merci. M. Denis Côte.
M. Côte (Denis): Oui, pour répondre à la
question du député de Chauveau, la structure qui est
proposée et qui fait l'objet d'un projet de loi présentement,
pour moi, est une structure de transition d'accord? et
quel sera l'avenir de la région de Québec au niveau de
concertation et développement? On voit également que le projet de
loi et je pense que tout le monde doit en être conscient il
va rendre la Communauté urbaine de Québec beaucoup plus une
structure administrative et non politique, donc beaucoup plus une régie
intermunici-pale. Et, présentement, on assiste dans la région de
Québec à un déplacement du pouvoir politique,
décisionnel et de concertation vers le Conseil régional de
concertation et de développement. Et je ne sais pas si tout le monde en
est conscient, là, mais le projet de loi a également cette
portée-là présentement.
Le Président (M. Gauvin): Merci. M. Côte. Donc,
ça complète. On a débordé le temps un peu. On va
permettre au représentant de l'Opposition officielle de profiter du
même temps. M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Excusez.
Le Président (M. Gauvin): Ça va. M. le
député.
M. Gendron: Oui, Mme la mairesse, Mme Boucher, ainsi que les gens
qui l'accompagnent, moi aussi, j'ai été attentif à votre
mémoire. C'est probablement des raisons de temps, par exemple, mais
je le dis comme je le pense parce que je travaille comme ça
je n'ai pas trouvé, en tout cas, si c'est à
l'intérieur de votre mémoire, les vraies raisons de votre
opposition, si ce n'est que le point majeur, vous l'avez exprimé
à la page 2 comme suit, en disant: II y a des gens qui pensent que la
communauté urbaine, c'est la réunion de 13 municipalités
pour résoudre des problèmes municipaux même si ce
n'est pas dit de même puis il y en a d'autres qui voient ça
comme un levier pour promouvoir des intérêts plus larges. Et
là, je pense que c'est le coeur du problème. Ça, je suis
convaincu que c'est le coeur du problème.
Sauf que ce qui me renverse, c'est le paragraphe qui suit: Cette
divergence profonde de vues, évidemment, nous amène... Alors que,
moi, je pensais, puis je pense toujours qu'on ne peut pas opposer ça.
Une communauté urbaine, dans mon livre à moi, par
définition, si on regroupe ça, c'est qu'elle doit au moins
répondre à la mission double de ces deux objectifs à tout
le moins: l'objectif de se parler entre vous, puis de régler des
problèmes qui vous concernent comme villes, puis de régler des
problèmes comme entités communes par rapport à des
objectifs plus larges, qui débordent un peu. Moi, je pense que c'est
ça qu'on doit voir, dans mon livre à moi. Et plus une structure
permet d'être crédible, efficace...
Parce que je reviens toujours à la case départ; moi, je
veux dire, il me semble que la réforme de fond parce que c'est
une réforme de fond, mais des structures, pas plus que ça, en
gros de ce qu'il y a sur la table devrait permettre de vous acquitter un
peu plus et mieux des trois objectifs. Est-ce qu'on est plus crédibles?
Moi, je pense que oui. Vous devriez être un peu plus crédibles
avec le projet de loi. Est-ce que vous devriez fonctionner un peu mieux?
Là, j'ai un problème. J'ai un problème que je vais
questionner tantôt parce que vous m'avez dit: Écoutez, il y a
tellement de doutan-ce même si ça n'existe pas, là
ou de méfiance dans ce groupe-là que, là, on est
tous sur le bout des pieds et c'est bien difficile d'avoir ce grand
objectif.
Première question à vous, Mme Boucher: En quoi
concrètement, puisque les craintes que vous avez manifestées face
au projet de loi sont liées à: Bon, on va devenir les fossoyeurs
de notre ville... Là, je suis tombé en bas de ma chaise; je ne
vois pas que le projet de loi va faire que vous allez devenir le fossoyeur de
votre municipalité. Je ne vois pas en quoi, j'aimerais ça que
vous m'expliquiez ça précisément. Et, deuxième
chose, précisément: vous avez l'air à avoir peur que le
projet de loi facilite des regroupements, puis qu'à un moment
donné le quartier de Sainte-Foy va être tout seul. Vous l'avez
exprimé comme ça, alors que, moi, je trouve que c'est une belle
ville, Sainte-Foy. Il n'y a pas de problème. Je ne vois pas que 119 va
faire de Sainte-Foy un quartier.
Mme P.-Boucher (Andrée): Bon, alors...
Le Président (M. Gauvin): Mme Boucher, j'aurais M.
Loranger après qui veut réagir. Mme Boucher.
Mme P.-Boucher (Andrée): Alors, ce que j'ai tenté
d'exprimer, M. le député, c'est vraiment le fait que, pour nous,
travailler à la communauté urbaine, ce n'est pas travailler
seulement sur des intérêts propres à notre
municipalité, c'est travailler sur des intérêts qui sont
communs à l'ensemble des municipalités. Je vais vous donner
l'exemple du transport en commun. On se réunit à 13 pour
régler des problèmes qu'on règle mieux à 13 qu'on
réglerait seul dans notre municipalité, de la même
façon, par exemple, qu'on estime que, pour faire la promotion
touristique, vaut mieux la faire à 13 que la faire seul. Il y a plein de
dossiers comme ça que je pourrais vous ajouter et, d'ailleurs, on ne
peut pas en faire une liste exhaustive parce qu'il va s'en rajouter au fur et
à mesure que les années vont passer. Je vais vous donner, par
exemple, les rives, les berges du fleuve: ça va devenir un dossier de
plus en plus actuel; donc, on se réunira à plusieurs pour
régler là ce qu'on pourrait moins bien faire seuls.
Ce dont j'ai essayé de témoigner et ce qui est vraiment le
fond du problème, c'est que le projet de loi, comme je vous le dis,
devient un accessoire. C'est ça qu'on a voulu essayer de faire
comprendre. On n'aurait peut-être même pas dû se livrer
à cet exercice-là. Je tiens bien, comme mon collègue,
à m'excuser du fait qu'on se soit livrés à l'exercice;
c'est peut-être là qu'on aurait dû arrêter avant et
dire que c'était un exercice tout à fait futile. Parce que, pour
nous, ce qui est important, c'est de déterminer pour qui est la
communauté urbaine. La communauté urbaine est-elle au service des
13 municipalités de la région qui se réunissent là
pour
régler des problèmes, comme je vous dis, qu'elles
règlent mieux à 13 que seules ou la communauté urbaine
est-elle au service de la ville de Québec? Et je n'hésite pas
à le dire de façon aussi claire et aussi nette, parce que c'est
toujours à ce niveau-là que les problèmes commencent et
c'est toujours là, aussi, que la méfiance s'installe; que ce soit
une ville comme Sainte-Foy, avec sa force économique, ou une autre ville
de plus petite dimension, on a toujours l'impression que la frustration
commence au moment où on pense que la communauté urbaine est au
service non pas de la région, mais de la ville de Québec.
M. Gendron: Mais une autre question connexe à ça,
bien simplement, là: Supposons que c'était ça, qu'une des
missions de la communauté urbaine sert davantage, dans votre lecture,
dans la vôtre, votre lecture pas personnelle, comme groupe
à la ville de Québec, expliquez-moi en quoi c'est
désavantageux pour les autres. Supposons que ça serait
ça.
Mme P.-Boucher (Andrée): Bon. C'est désavantageux,
évidemment, à de multiples points de vue, parce que, comme je
vous le dis, on a vraiment de grandes différences entre les
municipalités. Il y a des choses, vraiment, qu'on n'a pas et qu'on
n'ambitionne pas d'avoir. Je vous l'ai dit, les capitales ont de l'esprit; bien
sûr, nos villes sont de pâles reflets de la capitale dans ce
sens-là. Mais je peux vous dire une chose, c'est qu'on a quand
même des réalités qui nous sont propres.
Je vais vous parler de ma ville, je la connais mieux que les autres.
Chez nous, c'est l'infrastructure commerciale et l'infrastructure
gouvernementale qui sont importantes. Ailleurs, ça va être
l'infrastructure industrielle qui va être importante. Or, on veut,
justement, si tant est qu'on participe à une structure régionale,
avoir la chance d'être considérés pour ce qu'on est, pour
ce qu'on offre, pas pour plus que ce qu'on est et pour plus que ce qu'on offre,
mais au moins pour ce qu'on est et ce qu'on offre. Et je peux vous dire
on pourrait vous donner mille et un exemples que c'est toujours
là que le bât blesse, et c'est toujours de là que
naît le problème à la communauté urbaine. C'est
toujours cette espèce de tiraillement entre, la ville-centre et les
municipalités des alentours, qui sont toujours sur leurs ergots.
Le Président (M. Gauvin): M. Loranger, à ce
moment-ci, est-ce que vous voulez réagir?
M. Loranger (Emile): Oui, simplement sur le critère de
l'efficacité. Si on veut mesurer l'efficacité sur le fait qu'il
n'y ait jamais de dissensions dans la prise de décisions, le projet de
loi va favoriser ça puisqu'il y aura à peu près un
décideur unique qui va décider combien les 13 villes vont devoir
payer sur la facture qui va être déposée. Si on appelle
ça de l'efficacité, je veux bien, c'est très efficace,
c'est très expéditif. Maintenant, est-ce que c'est
équitable? Parce que efficacité et équité doivent
être mises en parallèle ou, du moins, en balance.
En tant que maire de la ville de L'Ancienne-Lorette, lorsque je refile
une facture à mes contribuables sur leur compte de taxes, lorsque,
à titre d'exemple, la communauté urbaine représente
à peu près 18 % du compte de taxe moyen à
L'Ancienne-Lorette, ce 18 % là, je veux bien être capable de
justifier que j'ai participé à en décider et être
capable, après ça, d'en répondre.
Alors, en ce sens, le seul critère d'efficacité, si on
veut l'appliquer partout, on pourrait penser à ce que ce pourrait
être à l'Assemblée nationale; il faudrait qu'il y ait,
à ce moment-là, unicité dans la décision là
aussi, ce serait plus efficace. Ce ne serait peut-être pas
nécessairement plus équitable.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Portneuf.
M. Bertrand: Oui, M. le Président. Je dois dire
également que j'ai été un peu surpris, comme mon
collègue, de cet aspect dont on a parlé dans le mémoire
dont Mme Boucher se fait le porte-parole, à l'effet qu'il existe, bien
sûr, différentes façons, peut-être, de concevoir le
rôle de la CUQ. Certains considèrent peut-être,
effectivement, davantage que c'est uniquement un lieu de mise en commun d'un
certain nombre de services, alors que d'autres personnes au sein de la CUQ
peuvent peut-être entrevoir d'autres perspectives. Et je n'ai vu,
à la lecture du projet de loi, aucun élément qui en
appellerait à ce que des maires jouent le rôle de fossoyeurs de
leur municipalité, quant à moi, lorsque j'examine le projet de
loi. Je reconnais cependant que, au sein d'un organisme où on retrouve
13 municipalités représentées, il puisse y avoir,
peut-être, des différences de perspectives et, à cet
égard, je pense que c'est tout simplement le reflet de ce qu'est une
société à un moment donné: différentes
opinions sur le rôle et également la tendance vers quoi on doit
aller dans un territoire comme celui de la CUQ. (16 h 40)
Alors, est-ce que ce n'est pas un peu excessif de conclure, comme
ça, à une invitation pour des maires à devenir les
fossoyeurs de leur municipalité et est-ce que, par ailleurs je
vais finir par croire que le chiffre 13 est vraiment malchanceux on doit
croire aujourd'hui que, effectivement, 13 municipalités sur le
territoire de la CUQ, c'est le statu quo pour les 50, les 100 prochaines
années? J'ai eu l'impression d'être un peu dans cette vision ou
cette perspective.
Mme P.-Boucher (Andrée): Alors, pour vous
répondre...
Le Président (M. Gauvin): J'ai cru que la question
s'adressait à Mme Boucher; j'aurai M. Loranger et Mme Delisle
après.
Mme P.-Boucher (Andrée): Alors, M. le Président, il
faut bien comprendre, pour répondre à la question de M. le
député, que ce serait effectivement
très dangereux, si le projet était adopté, pour les
petites municipalités parce que, vous devez comprendre,
évidemment, que la façon dont c'est réparti et la
façon... Quand on compte les membres, justement, qui représentent
la ville de Québec, entre autres, la ville de Québec aura droit
à un maire, aura droit à un substitut du maire et aura droit
à ses 10 conseillers à la communauté urbaine. Ce qui fait
qu'ils ont donc 12 personnes à répartir, autant à la
présidence... D'ailleurs, le maire de Québec sera
nécessairement président deux années sur six. Le maire de
Québec sera, donc, soit à la présidence, soit au
comité exécutif et, ensuite, il pourra répartir,
justement, des gens de la ville de Québec sur toutes les commissions et
même à la CTCUQ. Et, pourtant, ce sont 170 000 personnes sur 500
000; il y a les autres qui doivent être représentées, il en
reste 330 000 qui doivent être représentées.
Et je peux vous dire que, à part Sainte-Foy, Beauport et
Charlesbourg, qui ont trois personnes plus le maire, donc, nous,
évidemment, on se dit: Bien, on ira au moins sur chacune des
commissions, même si on n'est pas au comité exécutif et
à la présidence et qu'on n'est pas, non plus, à la CTCUQ;
donc, on essaiera d'aller un peu partout pour voir ce qui se passe. Mais, dans
le cas où les municipalités ont un seul représentant, ce
qui est le cas de toutes les petites municipalités, comment
pourront-elles savoir, comment pourront-elles essayer d'influencer les
décisions qui vont se prendre dans les commissions? Et là, la
structure est faite maintenant dans le projet de loi pour que, justement,
toutes les discussions se fassent au niveau des commissions plutôt qu'en
comité exécutif comme c'est le cas à l'heure actuelle.
alors, il faut vraiment regarder comment ça fonctionne actuellement,
comment ça devrait fonctionner avec la nouvelle structure pour se rendre
compte que, définitivement, les petites municipalités ont des
raisons de se plaindre et qu'elles vont être tellement mises en
minorité qu'elles vont perdre le contrôle et, comme dit le maire
loranger, finalement, il aura beaucoup de difficultés à arriver
dans sa ville et à justifier des décisions prises à la
communauté urbaine, parce que, par la force des choses et par la force
de son nombre, il devra nécessairement être absent des trois
quarts, voire même de 90 % de ce qui va se passer à la
communauté urbaine.
Le Président (M. Gauvin): M. Loranger.
M. Loranger (Emile): Là-dessus, je peux comprendre
qu'à la lecture du projet de loi, pour quelqu'un qui n'a pas le
vécu de la Communauté urbaine de Québec, ça ne soit
pas évident, que ça ne saute pas aux yeux. Personnellement, et
c'est ce que je viens de réaliser, un peu plus et je vais faire partie
des meubles à la communauté urbaine; je suis dans ma
onzième année. Donc, lorsque je me prononce sur ce projet de loi
là, je ne peux pas oublier mon vécu, entre autres, en 1983,
où le comité exécutif de la CUQ portait le nom de club de
bridge, où il y avait trois membres qui siégeaient pour
gérer la communauté urbaine et le grand conseil. À 34,
ça prenait plus de temps pour faire la prière et proposer la
levée de l'assemblée que pour régler les dossiers qui
étaient là. Et nous étions 34, donc 31 qui ne
connaissaient absolument pas ce qui se passait.
Suite à des pressions, à des interventions de la part des
villes de banlieue, on a réussi, dans un premier temps, à grimper
l'exécutif à cinq et que les villes de banlieue aient deux
représentants et, après ça, à transformer ça
pour qu'on siège à 13. À 13 maintenant, les 13 maires, qui
sont les 13 responsables des budgets municipaux qui servent à faire
vivre la communauté urbaine, peuvent participer à des
degrés plus ou moins élevés selon leur
disponibilité, leurs goûts, leurs connaissances ou quoi que ce
soit, mais, au moins, ça fait partie du système
démocratique, on peut participer à la décision. En ce
sens, le projet de loi 119 c'est bien le numéro 119
constitue, en ce qui me concerne, un retour en arrière où on va
reformer un club de bridge et appliquer le bon vieux principe diviser pour
régner.
Personnellement, j'ai beaucoup de difficultés à comprendre
qu'on puisse s'interroger sur la pertinence ou la non-pertinence d'avoir 13
villes pour les 50 prochaines années. Il y en aurait 26 que je vivrais,
personnellement, très bien avec ça. On parle partout de
rapprocher le pouvoir décisionnel du peuple. La meilleure façon
de l'éloigner, c'est de fusionner 13 villes, qu'on le fasse directement
en proposant une fusion forcée ou indirectement en adoptant ce projet de
loi là. Parce qu'il va conduire à une fusion peut-être pas
des villes, mais des factures sur certains dossiers majeurs qui n'auront pas
été adoptés. Et c'est par expérience que je soumets
bien humblement à l'attention de cette commission ma réticence
à laisser passer un projet de loi qui n'a pas été
suffisamment étudié en termes d'impacts pour le mieux-être
de la population que j'ai à représenter. Merci.
Le Président (M. Gauvin): Mme Delisle, brièvement,
j'ai d'autres...
Mme Delisle (Margaret): Moi, je...
Le Président (M. Gauvin): Je m'excuse, je ne veux pas vous
presser dans le temps, j'essaie tout simplement...
Mme Delisle (Margaret): Non, mais, de toute façon, je ne
répéterai pas ce que j'ai dit tantôt. Plus j'écoute,
plus je commence à avoir peur. Je vous le dis bien franchement: Je n'ai
pas l'impression d'avoir étudié le même projet de loi. Et
je respecte ce que mes collègues disent parce que, si on m'avait
demandé de revoir de fond en comble la mission de la CUQ, tout,
là, bien, je ne vous tiendrais pas le même discours. C'est bien de
valeur, mais, moi, je ne peux pas me... On m'a demandé de me prononcer
sur ce consensus-là et le seul exercice qu'on a fait, c'est celui, je me
répète, de regarder comment on pouvait mieux fonctionner avec
les
personnages qu'on est, les personnages qu'on a sur l'échiquier
régional, les personnalités de tout le monde. Et ça,
franchement, il faut le respecter, et c'est dans ce cadre-là, je pense,
qu'il faut le regarder.
Mais, si, M. le ministre et vous les parlementaires, vous choisissez de
ne pas aller de l'avant avec le projet de loi, bien, j'espère que vous
avez compris qu'il faut faire quelque chose et vite, parce que ça n'a
pas de bon sens, là. Tu sais, je veux dire, moi, j'écoute
ça et je me dis: Ça n'a pas de sens, ça va nous
coûter une fortune et on n'est pas capables de se gérer, pas
capables de rien faire. Je pense que ce n'est pas tout à fait ça,
mais je pense qu'il faut le voir à l'intérieur de la commande qui
nous a été donnée par le ministre des Affaires
municipales, pas au printemps dernier, mais l'hiver dernier, qui était:
Trouvez-vous un mode de fonctionnement, obtenez un consensus, et on va aller de
l'avant avec ça, je ne veux rien vous imposer.
Le Président (M. Gauvin): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, on sent qu'on est pas mal sûrs que, si on
adopte le projet de loi ou qu'on ne l'adopte pas, il va y avoir des
débats.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: On est pas mal sûrs qu'il y a une bonne
méfiance.
Mme Delisle (Margaret): Mais les mots clés: respect et
confiance, je pense.
M. Gendron: Voilà, c'est un peu ça que j'allais
dire sincèrement et bien amicalement, je vous le jure, entre les trois
fossoyeurs.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Ma dernière question, moi, c'est aux trois
fossoyeurs: M. Cardinal, Mme Delisle et M. Côte. Puis, là, je le
répète, pas pour s'amuser, mais sérieusement, on est
signataires et on s'oppose, on ne veut pas être des fossoyeurs, et
là il y en a trois qui disent: Nous autres, on avait des questions, on a
compris, mais on pense qu'il y a là un projet de loi qui va permettre de
contribuer, et je le répète, mieux à l'objectif de
départ, de base. Et je le répète: Dans mon livre à
moi, l'objectif de départ, c'est une réforme majeure de fond,
mais de la structure et non du fond et du fonctionnement de la
communauté urbaine. Et là, moi aussi, si j'avais un projet de loi
qui me disait: Écoutez, on va avoir une communauté urbaine
différente, plus agissante, qui fait l'interface entre ci et ça,
et la promotion de Québec, et bon, bon... Je ne suis pas sûr qu'on
a le projet de loi qu'il nous faut pour faire ça, c'est-à-dire
que je suis plus sûr du contraire.
Alors, moi, ma dernière question, soit à M.
Cardinal, soit à Mme Delisle, soit à M. Côte: C'est
quoi votre réflexion qui vous a amenés à dire:
Écoutez, dans le fond, c'est vrai qu'on avait un consensus, ça a
pris du temps, il a peut-être été un peu difficile à
arracher, mais on pense que le projet de loi permettrait, effectivement,
d'être plus efficaces, plus crédibles et, effectivement, que la
communauté urbaine double la mission dont je parlais tantôt? Moi,
je prétends que c'est une mission conjointe, ça. Mais, là,
c'est à vous de décider entre vous si vous allez mettre plus de
temps sur les problèmes de 13 villes ensemble, qui doivent régler
des problèmes de transport en commun, ainsi de suite, et les
problèmes de vos commissions, ou qui, de temps en temps, ont
également une préoccupation un peu plus collective pour que vous
soyez plus fortes par rapport à du développement, à de la
promotion économique, à des choses qui concernent une
communauté urbaine.
Le Président (M. Gauvin): Mme Delisle, je pense, voudrait
réagir, pour le moment. (16 h 50)
Mme Delisle (Margaret): Oui, très brièvement,
encore une fois, M. le Président. J'ai vu ça comme une phase I.
On a discuté de la possibilité un jour d'ouvrir la région
de Québec ou ses structures à la Rive-Sud. On parle de transport
en commun. Vous êtes les représentants de la région, tous
les gens qui sont ici; vous savez quels sont les problèmes et les
réalités de la grande région de Québec. Si la
communauté urbaine, par un fonctionnement ou une structure qu'elle va se
donner afin de travailler, peut arriver à exercer plus de leadership,
à s'exprimer davantage, à aller chercher des consensus en dehors
même de la communauté urbaine... On le fait par le biais du CRCDQ
maintenant; le président, d'ailleurs, est le maire de Beauport, il aura
l'occasion de vous en parler plus tard. À ce que je sache, on a
déjà entrepris des pourparlers avec la Rive-Sud au niveau du
transport en commun. Donc, ce n'est pas juste un nid à chicanes, la CUQ.
C'est nous qui devons trouver un moyen de mieux fonctionner. Pour moi,
c'était la phase I en attente de la phase II. C'est tout.
Le Président (M. Gauvin): Merci, Mme Delisle. M.
Côte et, ensuite, M. Loranger, je pense.
M. Côte (Denis): Oui, pour répondre à la
question du député, cette structure sera plus efficace dans le
sens qu'elle permettra une décentralisation des dossiers et permettra
aux commissions de les étudier plus profondément et,
également, selon le désir du conseil des maires parce que
le conseil des maires, c'est celui qui déléguera des pouvoirs aux
différentes commissions et au comité exécutif
permettra de rendre des aspects décisionnels sur les questions à
un niveau beaucoup plus restreint que ça l'est présentement.
Vous pouvez voir aujourd'hui qu'à 13 c'est difficile d'avoir un
consensus; alors, imaginez-vous, s'il faut traiter par année 900
décisions et que c'est le même
problème avec les 13 maires, il y a très peu de
décisions qui se prennent. Alors, nous, on espère qu'avec les
commissions et avec les pouvoirs que le conseil leur donnera il y a des
décisions qui seront prises plus rapidement. On l'a mentionné,
c'est une transition et, à ce moment-là, dégageant le
conseil des maires des aspects administratifs courants, le conseil des maires
pourra se pencher vraiment sur le fond même des questions politiques et
les responsabilités de la CUQ. Alors, c'est dans ce but-là que la
réforme est désirée présentement.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. Côte.
Brièvement, M. Loranger, on a déjà dépassé
le temps qui nous était alloué, de beaucoup.
M. Loranger (Emile): Très brièvement. C'est parce
que j'entends des choses et je ne suis pas sûr qu'on siège au
même exécutif toujours. À ma connaissance, jamais la
communauté urbaine n'a reçu de commande de M. Ryan de modifier la
loi de la communauté urbaine. Ce n'est pas une commande qu'on a eue;
c'est le maire de Québec qui, à un moment donné, avec
l'annonce du départ de M. Rivard, l'actuel président, a voulu
revoir les mandats et responsabilités de la communauté urbaine,
mais, comme la bouchée était très grande, le tout a abouti
à se limiter à une révision des structures. Et c'est
là qu'on a rencontré M. Ryan et qu'on lui a dit qu'on
s'apprêtait à revoir les structures, à tort ou à
raison.
En ce qui concerne la crainte de l'augmentation de la facture si on ne
fait rien, ça fait 20 ans qu'on vit avec la structure actuelle et la
facture n'augmente pas. Alors, comme, nous, on a des craintes sur les
modifications, je ne vois pas pourquoi on pourrait déduire que de ne
rien faire amènerait une augmentation de la facture à la CUQ;
ça va rester tel que c'est là. On nous dit que, ça, c'est
la phase I. Comme je l'ai mentionné tantôt, ça a pris 20
ans pour en arriver à la phase I; à quand la phase II? On devrait
peut-être savoir où est-ce qu'on va aller et quand est-ce qu'on va
y aller. Et, très rapidement, peut-être qu'on semble être
divisés sur ce dossier-là, c'est un dossier qui est important;
j'aimerais juste rappeler qu'on a quand même réussi à
construire des usines de 340 000 000 $ à l'intérieur d'un budget
et qu'on a réussi à s'entendre sur plusieurs dossiers, depuis 20
ans, à la communauté urbaine. Merci.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. Loranger. Donc,
ça complète, si vous me le permettez. Je m'excuse d'avoir un peu
bousculé dans le temps un peu tout le monde; c'est une règle ici
qu'on tente de respecter à l'intérieur du temps qui est
alloué à la commission. M. le ministre, avant que nos
invités nous quittent, avez-vous des commentaires?
M. Ryan: Je voudrais remercier les maires qui se sont
exprimés. Nous allons entendre maintenant ceux qui ont des choses
à nous dire en faveur du projet de loi, en plus de ceux qui ont
déjà parlé. Nous allons continuer l'écoute. Je vous
préviens seulement d'une chose: il y a des échéances, que
vous connaissez comme moi, auxquelles nous devrons faire face et, s'il n'y
avait pas consensus, il faudra bien qu'il y ait décision. Ça
va?
Mme Delisle (Margaret): Merci, M. le ministre. M. Ryan:
Très bien.
Mme Delisle (Margaret): Un gros merci, M. le ministre.
Le Président (M. Gauvin): M. le député
d'Abitibi-Ouest, je pense, en conclusion.
M. Gendron: Ah, merci beaucoup. On tenait à vous entendre,
sincèrement, tout le monde. Il n'y a rien de mieux que des
échanges directs, ça va nous permettre d'apprécier, mais,
moi, je ne suis pas législateur.
Une voix: Et voilà!
Le Président (M. Gauvin): Merci de votre
présentation. Maintenant, on va inviter les trois représentants
des villes citées, soit Québec, Charlesbourg et Beauport. Nous
allons vous rappeler les mêmes règles: à l'intérieur
de 30 minutes, nous allons vous entendre sur votre présentation. Vous
n'êtes pas tenus de prendre tout le temps, vous pouvez en garder une
partie pour échanger et la moitié du temps qu'il restera sera
répartie entre les députés ministériels et le
représentant de l'Opposition. Donc, si vous avez un porte-parole,
j'aimerais l'entendre. Il nous présenterait ses collaborateurs.
Représentants des municipalités
favorisant le projet de loi
M. Langlois (Jacques): Une mise au point peut-être, M. le
Président.
Le Président (M. Gauvin): M. Langlois, oui, on vous
entend.
M. Langlois (Jacques): Simplement pour vous mentionner que, si on
se retrouve assis tous les trois, ce n'est pas qu'on fait bande à part;
c'est qu'on est les laissés-pour-compte d'un caucus auquel on n'avait
pas été invités. Alors, je pense bien que chacun des trois
viendra donner son intervention, peut-être M. Mercier.
Le Président (M. Gauvin): Je me reprends, d'abord. On
commence par M. Mercier, maire de Charlesbourg.
M. Ralph Mercier, maire de Charlesbourg
M. Mercier (Ralph): Merci, M. le Président.
Alors, dans un premier temps, j'aimerais remercier, M. le
Président, les membres de cette commission pour l'ouverture qu'ils
démontrent, dans ce système démocratique, de nous entendre
ce soir. Je pense que c'est extrêmement important, on en convient.
D'autre part, je voudrais vous indiquer que je serai, dans mon intervention,
relativement bref, mais je dois vous indiquer que le projet de loi qui a
été déposé par M. le ministre des Affaires
municipales m'a été transmis par le président de la
communauté urbaine, M. Michel Rivard, le 11 novembre dernier, donc, il y
a déjà de ça quasiment un mois. J'ai eu l'occasion, depuis
ce temps, de le relire au moins à deux ou trois reprises et j'y
retrouve, M. le Président, un contenu qui est issu, bien sûr, d'un
consensus convenu au niveau de la Communauté urbaine de
Québec.
Il y a un aspect qui touche, bien sûr, la Commission de transport,
mais, quand même, M. le ministre nous avait prévenus qu'il voulait
faire quelques arrimages avec les autres commissions de transport au
Québec sur le plan de son appellation, et nous y retrouvons aujourd'hui,
évidemment, une appellation qui correspond à celles qui existent
ailleurs en province. Mais, sur le fond, je pense que l'ensemble des
définitions dans cette partie répond, quand même,
évidemment, à la mission actuelle de la Commission de transport
de la Communauté urbaine de Québec.
M. le Président, ce projet me convient très bien parce que
je dois vous indiquer d'ailleurs, c'est dans un mémoire que
j'avais déjà présenté à la communauté
urbaine, le 2 mars dernier que j'y retrouve un contenu qui répond
effectivement à ce consensus que nous avions, de toute façon,
convenu. Et je cite, par exemple, la page 2 du mémoire que j'avais
déposé dans le temps au niveau de la Communauté au dernier
paragraphe où on dit: Ainsi, il nous semble que toutes les
énergies et la disponibilité des membres de la Communauté
urbaine de Québec seraient maximisées.
M. le Président, c'est effectivement ce que nous retrouvons
à l'intérieur de ce projet. Il permet un fonctionnement
démocratique dans une nouvelle règle de structure politique qui
répond bien à la démocratie, qui répond bien, je
pense, à l'ensemble des préoccupations des 13 élus autour
de la table. M. le Président, j'ai une haute estime à l'endroit
de mes collègues et, particulièrement, des populations qui les
ont élus à ce poste, évidemment, de maire de leur
municipalité. Dans le projet de loi, lorsqu'on parle, par exemple, de
conseil ou de comité exécutif ou de commissions, il faut voir que
les décisions du conseil sont principales à l'intérieur de
ce projet, et le conseil de la Communauté urbaine de Québec
demeure souverain. C'est donc dire que les commissions de travail, à
partir des recommandations qu'elles peuvent déposer, doivent
être... Ces décisions ne peuvent pas avoir une finalité au
niveau de la commission, mais doivent être déposées au
comité exécutif ou au conseil pour une acceptation finale.
Il en est de même également aussi de certaines
recommandations qu'on retrouverait au comité exécutif de cette
même Communauté dans sa nouvelle structure; le comité
exécutif n'aura que les pouvoirs, bien sûr, que le conseil de la
Communauté voudra bien déléguer à ce comité
exécutif. Donc, je pense que, sur ce plan, l'intérêt de
l'ensemble des intervenants à cette table, de l'ensemble des 13
municipalités, se retrouve très bien protégé. Pour
moi, ça me sécurise et je trouve ça fort
intéressant à l'intérieur du projet. (17 heures)
D'autre part, on a parlé effectivement tantôt
ça a été indiqué par M. Gendron de la
question d'efficacité. Évidemment, bien sûr que c'est une
efficacité qu'on vise au niveau de la communauté urbaine, et
c'est vrai. Je pense qu'il faut penser efficacité, il faut penser aussi
efficience. Et je dois vous dire que ce n'est certainement pas une
redéfinition de la mission de la communauté urbaine. On en
convenait tous, il y a quelque temps, avec M. le ministre, lorsqu'il nous a
rendu visite à la Communauté, qu'on n'était pas dans une
étude en profondeur telle qu'on l'a retrouvée dans la
région de Montréal, dans l'étude sur Montréal et sa
région, mais bien dans un ajustement de la structure qui nous
amènera, évidemment, éventuellement, possiblement,
à revoir, bien sûr, le fonctionnement de la Communauté.
Mais il s'agit d'attendre, évidemment, le dépôt de cette
étude sur Montréal et de se rendre à l'évidence de
ce qui pourrait être utile à nous, au niveau de la
communauté urbaine, dans une nouvelle définition possiblement de
notre mission dans l'avenir.
M. le Président, je dois vous dire que les effets de cette
réforme me semblent valables. Ça permettra, bien sûr, aux
mêmes acteurs qu'on retrouve actuellement à la communauté
urbaine, les élus qui sont au nombre de 32, de se retrouver dans des
commissions de travail, soit au comité exécutif et
également aussi au conseil, mais de faire en sorte qu'on puisse
maximiser les efforts de tous et chacun pour arriver à de meilleurs
résultats dans ce but ou cet objectif d'efficacité.
M. le Président, moi, je ne veux pas en ajouter davantage; je
veux laisser, quand même, bien du temps à mes collègues
aussi pour s'exprimer sur ce projet de loi. Je vous indique, encore une fois,
que je partage entièrement, je pense, le contenu qui nous a
été déposé. Il me semble conforme au consensus et
il répond, bien sûr, aussi à un autre paragraphe que
j'avais dans mon mémoire du mois de mars dernier et qui dit: Nous sommes
d'avis que les compétences de la CUQ, telles que
spécifiées par la loi, répondent toujours au besoin
d'harmoniser les interventions municipales au sein de notre
agglomération urbaine. Je pense, M. le Président, qu'on a
intérêt à travailler dans l'intérêt de notre
région, de notre capitale, à être capables de s'entendre,
et il me semble que tout est bien défini à l'intérieur de
ce projet pour qu'effectivement on puisse arriver à ces
résultats. Je vous remercie.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. Mercier. Un ou
l'autre. M. Cantin.
M. Claude Cantin, maire suppléant de
Québec
M. Cantin (Claude): M. le Président, M. le ministre, Mme,
MM. les députés, moi, je suis le représentant permanent du
maire au comité exécutif de la CUQ et au conseil; donc, je suis
le quatorzième des 13 maires, ce qui est une fonction pas toujours
facile. Mais je veux aujourd'hui représenter le maire de Québec
qui, comme M. le ministre l'a souligné, est à l'extérieur,
pour redire de nouveau, au nom de la ville de Québec, notre
appréciation que le gouvernement ait présenté un projet de
loi qui reconnaît et qui actualise dans des termes juridiques le
consensus qui avait été fait entre les maires au printemps
dernier.
Ce projet de loi ou ce consensus, il a été le
résultat, si vous voulez, d'une démarche qui a été
très longue dans la région. On a eu, en 1983, le Sommet
économique de la région de la capitale qui a indiqué la
nécessité d'une meilleure représentation, d'un plus grand
dynamisme et d'un meilleur leadership au niveau de la région. La
commission de l'Union des municipalités du Québec sur l'avenir
des municipalités, en 1986, la commission Parizeau, a, elle aussi,
insisté sur l'aspect dynamique que doivent avoir les régions dans
une économie et dans un pays qui évoluent constamment. La
commission sur l'avenir de la capitale, la commission Lapointe, en 1987,
s'attachait aux mêmes problèmes en partant, cette fois-là,
d'une étude de la situation de la ville de Québec.
Finalement, en 1992, lorsqu'à été connu le
départ de M. le président de la Communauté urbaine de
Québec, une réflexion a commencé au niveau de la
Communauté urbaine de Québec où on a, dans une
première considération, regardé si on ne devait pas faire
ce que Mme Boucher nous disait tout à l'heure: Est-ce qu'on ne doit pas
regarder au fond la mission de la communauté urbaine, son
fonctionnement, ses objectifs et ses structures? Et, finalement, le consensus a
été établi qu'on ne devait pas s'attacher à
ça immédiatement, mais qu'on devait s'en tenir, dans une
première phase et Mme Delisle l'a souligné à
regarder les structures qui nous étaient permises. Ces structures ne
touchent en rien, pour l'instant, aux autres aspects de la Loi sur la
Communauté urbaine de Québec.
Toutefois, nous estimons que cette réforme est un pas dans la
bonne direction parce qu'elle va permettre de changer la dynamique à
l'intérieur de la communauté urbaine. Les élus seront
davantage responsabilisés, nous pensons, parce qu'ils ne
siégeront pas simplement à l'exécutif de la
communauté urbaine une fois tous les 15 jours ou au grand conseil
où sont présents aussi des conseillers et des conseillères
de différentes municipalités, mais ils seront présents
dans des commissions nouvelles, plus dynamiques, qui auront aussi des
tâches.
Vous savez qu'à l'heure actuelle une commission de la
communauté urbaine, pour se réunir, doit demander la permission
à l'exécutif pour louer une salle. Alors, ce ne sont pas des
commissions très dynamiques. Je pense que les nouvelles commissions qui
sont prévues dans la loi vont avoir ce dynamisme parce qu'elles vont
réunir des maires des municipalités plus des conseillers. Elles
vont pouvoir regarder des aspects de la vie communautaire, de la vie de la
région. Elles vont avoir des recours ou des contacts avec la fonction
publique et elles vont avoir le pouvoir d'entendre le public. Je pense qu'il y
a un dynamisme là qui n'est pas à négliger. Il y aura,
ensuite, évidemment, une meilleure communication entre les
fonctionnaires et les élus à travers ces commissions.
La CTCUQ, c'est prévu dans la loi, est mise au même
diapason que les autres sociétés de transport du Québec.
Avec un élu à la présidence de la communauté
urbaine, celle-ci cessera d'être l'affaire de tout le monde et de
personne, ce qui est souvent le cas. Cette question-là a
été maintes fois soulignée, si vous faites le
relevé de presse, tant par le public que par les élus de la
communauté urbaine elle-même.
Le principe de l'alternance aux postes de direction est sain et
équitable et, finalement, la répartition des sièges entre
les différentes instances est équilibrée. Bien sûr,
le comité exécutif sera différent je pense que M.
Langlois va y revenir mais je voudrais juste vous souligner qu'au
comité exécutif il va y avoir trois maires, dont le maire de
Québec, un maire d'une ville intermédiaire et un maire d'une
petite ville. Les votes vont se prendre à la majorité ou une
personne un vote, ce qui veut dire que la ville de Québec, qui a 41 % ou
44 % selon les codes de la représentation, n'en aura que 33,33 %; le
maire de la petite ville, qui a 1 % ou 5 %, va en avoir aussi 33,33 %. C'est
donc la ville de Québec qui, dans ce marché-là, risque de
perdre. Mais nous pensons, puisque le vrai pouvoir va reposer sur le conseil de
la communauté urbaine et que là les répartitions de votes
ne sont pas changées, que nous ne perdons pas.
Enfin, M. le ministre, nous vous demandons et nous souhaitons que vous
alliez de l'avant avec ce projet de loi.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le représentant
de la ville de Québec. J'inviterais M. Langlois, maintenant.
M. Jacques Langlois, maire de Beauport
M. Langlois (Jacques): M. le Président, M. le ministre,
Mmes et MM. les membres de l'Assemblée nationale, j'ai l'impression que
les parlementaires ont dû certainement avoir des chocs cet
après-midi quand ils ont entendu que la démocratie, ça
passait par la valeur des immeubles. Je pense que ce n'est pas ça. Le
sens même de la démocratie, c'est une représentation par la
population et de la population, et non pas en valeur d'immeubles. Ça,
c'est important et c'est fondamental. D'ailleurs, actuellement, la
représentation à la Communauté est axée sur la
population et non pas sur la valeur des immeubles parce que, si tel
était le cas, le gouvernement du Québec devrait certainement
avoir au moins un siège avec ce qu'il possède à Sainte-Foy
et à Québec!
Alors, je pense que l'objectif, c'est de représenter des
populations et de travailler dans une région, pour une région,
avec une région dans le but de développer ensemble une vision et
de développer une région sur le plan économique pour la
rendre compétitive à d'autres régions. Ça,
d'après moi, c'est la raison ultime de notre existence. Si on n'est pas
là pour mettre en commun des choses pour arriver à autre chose,
on est bien mieux de rester chacun chez nous, avec nos petits royaumes et nos
petits empires, et de vivre là, en vase clos, et de temps en temps
s'acheter quelques services des voisins. Mais ce n'est pas l'objectif qui
était visé et ce n'est pas encore celui qui est visé.
Si on regarde l'attitude du gouvernement actuellement, qui est de
ramener dans les régions, de plus en plus, ces structures, qu'on pense
à ce qui a été fait dans la santé, au niveau de
l'OPDQ, qu'on pense également... Je vais parler du CRCDQ, si vous
voulez, qui est un exemple. Qu'on pense, dernièrement, à l'action
qui a été posée par la Rive-Nord et la Rive-Sud en ce qui
a trait à l'obtention d'un terminal pouvant faciliter le transport en
commun entre les deux rives, je pense que, de plus en plus, on pense
régional. (17 h 10)
La démarche qu'on avait à faire, c'était une
démarche de structure politique et non pas de structure administrative.
Tout le monde en convient, maintenant, je pense, de façon claire. Donc,
si on veut revoir une structure politique, il faut essayer, un peu comme le
disait Claude Cantin tout à l'heure... Vous savez, à la
Communauté urbaine de Québec le président est ici,
il pourrait en témoigner quand le président se lève
et qu'il parle au nom de la communauté urbaine, il se fait dire par les
maires: Tu parles au nom de qui? Es-tu élu? Tu représentes qui?
Ne parle pas à notre place. Et, quand le président ne parle pas,
il se fait dire qu'il manque de leadership. Ça, c'est notre
problème politique interne. Donc, il faut essayer, et c'est
politiquement rentable, je vous l'avoue il n'y a pas de caméras,
je vous l'avoue de décrier la communauté urbaine.
M. Gendron: Arrêtez, vous, là! Des voix: Ha,
ha, ha!
M. Langlois (Jacques): Ha, ha, ha! Non, mais je plaisante.
M. Gendron: C'est ce que j'ai compris.
M. Langlois (Jacques): Ce que je veux vous dire, c'est que, au
fond, cette bibite, nécessaire ou pas, n'a pas suffisamment de porteurs
pour la représenter et la défendre. L'objectif de cette
réforme-là, qui est strictement une transition... On donne
l'impression qu'on fait une grosse transition et que c'est la première
qu'on fait. Reprenez la Loi sur la communauté urbaine, depuis 1969,
regardez les modifications qui y ont été apportées. Sur le
plan politique, il y a eu des modifications d'ap- portées. Donc, ce
qu'on demande là, c'est une modification de transition, profitant de
l'occasion du départ du président de sa chaise, sachant que, si
on reste dans la structure actuelle, on vient d'en faire démissionner un
de sa ville un ou une pour l'asseoir sur une chaise pendant
quatre ans et, dépendamment de sa bonne conduite, pour quatre ans
additionnels. Alors, pendant ces huit années-là,
évidemment, ça va être très difficile de remettre en
question l'existence de son poste. L'occasion est belle, là, et on dit:
Plus il y aura de porteurs de dossiers sur le plan régional, plus il va
y avoir de gens qui vont s'impliquer dans la Communauté au niveau des
dossiers, plus ça va être facile d'avancer.
Alors, ce que je veux simplement vous rajouter par-dessus ça,
c'est que la représentation des villes est assurée. On a
donné l'impression, tout à l'heure, que les petites villes ne
seraient pas présentes. Attention! Si on s'en remet au projet de loi,
c'est très clair: l'assemblée souveraine, c'est le conseil. Le
conseil, tout le monde est là, par sa population: les 13 villes sont
représentées. On vote exactement comme on vote actuellement,
suivant les populations qu'on représente. Ce conseil-là
délègue des pouvoirs, les pouvoirs qu'il veut bien, à
toutes fins pratiques, à un comité exécutif formé
de trois personnes qui votent par tête: il y a la ville de Québec,
il y a une ville intermédiaire et il y a une petite ville. Le vote de la
ville de Québec, c'est le vote de la petite ville, par tête: trois
personnes.
Ils ont les pouvoirs qu'on leur donne. Si on décide qu'on leur
fait confiance et qu'on leur en donne un peu plus, on leur transfère des
pouvoirs. Si on juge qu'ils en ont assez, on regarde ça à la
table des maires. Il n'y a pas de menace, là; les commissions n'ont
qu'un pouvoir de recommandation et, n'ayant qu'un pouvoir de recommandation,
évidemment, toutes les décisions concernant les commissions vont
se prendre à la table des maires, par les maires, suivant les
populations qu'ils représentent. C'est la démocratie, c'est la
base même de la démocratie.
Alors, ce qu'on dit, et c'est ce qui va être intéressant,
c'est qu'il y aura un maire qui pourra parler sur les questions
environnementales, un autre pourra s'exprimer sur le tourisme, un autre sur le
transport, et ça, ça va créer du dynamisme dans la
région au lieu d'essayer de ramener ça uniquement à une
seule personne. Les petites villes vont garder leur pouvoir, les villes
intermédiaires vont garder le pouvoir qu'elles ont, et la ville de
Québec en perd un petit peu et elle est consentante.
Bien, je veux dire qu'à partir de ça, là, moi, je
suis capable de vivre avec ça et je suis à l'aise de vivre avec
ça pour un certain temps, mais je ne veux pas qu'on s'endorme sur la
réforme administrative qu'il y a à faire par la suite.
Celle-là serait importante aussi à faire. C'était
l'essence de mon propos.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. Langlois. Donc, je
pense qu'à ce moment-ci on passe à la période
réservée pour les échanges. Je reconnais M. le
député de Limoilou.
Discussion générale
M. Després: Merci, M. le Président. Je voudrais
remercier les maires présents ici, à la table. D'entrée de
jeu, je dirais au maire de Beauport: Vous, vous êtes à l'aise avec
le projet de loi, si j'ai bien compris?
M. Langlois (Jacques): Oui.
M. Després: Quand vous disiez, d'entrée de jeu, que
vous aviez été exclu du caucus, c'est parce que... Je lisais une
lettre qui a été déposée au ministre, en date du 8
décembre, de la rencontre de 10 maires. M. le maire de
L'Ancienne-Lorette posait la question, dans sa lettre, en disant:
Essentiellement, cette lettre est la conséquence d'une réponse
unanime fournie par les 10 maires présents à la question
suivante: Vous sentez-vous à l'aise avec ce projet de loi? La
réponse a été 10 fois non. Je pense que vous avez votre
réponse pourquoi vous n'étiez pas à cette rencontre, M. le
maire de Beauport.
Je retiens de vos propos que vous voyez dans ce projet de loi une
première étape, qui est l'étape de la réforme de la
structure politique et, dans une deuxième étape, une
réforme administrative. Pouvez-vous nous dire comment pourrait se passer
cette deuxième étape, cette deuxième consultation,
toujours à l'intérieur... De la même façon que vous
l'avez fait à la communauté urbaine...
M. Langlois (Jacques): Moi, j'ai l'impression... Une voix:
...ou si vous voulez élargir le débat? Le Président (M.
Gauvin): M. Langlois.
M. Langlois (Jacques): Oui. Dans un premier temps, il y a
l'usage. L'usage de la première réforme va nous faire prendre
conscience... Les commissions, d'après moi, vont travailler avec les
différents services de la Communauté. Donc, à travailler,
la commission de l'environnement avec le service de l'environnement, on va
comprendre, tout à l'heure, qu'il y a des choses qui doivent être
changées ou des choses qui doivent être améliorées
pour, sur le plan administratif, faciliter les opérations de la
Communauté, dans un premier temps.
Deuxièmement, on a toujours à l'esprit ce qui est en train
de se passer à Montréal. Et je pense que l'exercice que
Montréal fait actuellement, il y aura, à l'intérieur de
cet exercice-là... Je ne dis pas que ça sera un
prêt-à-porter pour Québec, mais il y aura peut-être
des choses, à l'intérieur de ça, qui découleront
d'office pour le reste de la province. On ne peut pas faire
réfléchir la moitié de la province et que ça n'ait
pas d'effet sur le reste. Donc, il m'apparaît que, inévitablement,
cette démarche-là, tout à l'heure, devra aussi faire
l'objet d'une discussion dans la région de Québec, d'ici quelques
années. Mais ce sera à l'Assemblée et à la
population de le décider.
M. Després: Je vous demanderais, à votre
connaissance... On a eu, tout de même, l'exposé des raisons pour
lesquelles les maires dissidents au projet de loi se sont prononcés tout
à l'heure. Est-ce que, selon vous, il y a d'autres facteurs, à
votre connaissance, qui font qu'ils sont... ou si tous les facteurs
énumérés des maires dissidents ont été
prononcés?
M. Langlois (Jacques): Bien, écoutez, moi, j'ai
l'impression qu'une formule comme celle-là je ne peux pas vous
donner de noms et ce n'est pas à moi de vous donner des noms, non plus
va faire en sorte que, pour les prochaines années, il va falloir
travailler un peu plus au niveau de la Communauté, les maires, et, dans
certains cas, à un petit peu meilleur marché. Il y a une
réforme également de la liste de paie qui est là-dedans;
donc, ce n'est pas négligeable, non plus. Mais ça va demander
certainement plus de travail à l'ensemble des maires, c'est très
clair.
M. Després: O.K.Vous comprendrez que ça ne
rend pas la situation facile, maintenant, parce que vous êtes six d'un
côté et sept de l'autre côté, vous avez tous vos
arguments. Je vous poserais la question: Quelles sont les conséquences
de ne pas adopter le projet de loi?
M. Langlois (Jacques): M. le député, regardez, on
dit que la démocratie, c'est la population, c'est
représenté par la population qu'on représente. c'est
ça, la démocratie, au fond; ce n'est pas les immeubles. comptez
donc ce qui est représenté par les villes qui vous disent
qu'elles sont en faveur d'aller de l'avant avec le projet de loi. elles ne vous
disent pas que c'est le paradis, que c'est le pérou; elles vous disent:
écoutez, nous autres, on représente une... je n'ai même pas
fait le calcul de ce qu'on représente comme population, mais je peux
vous dire qu'on est au-dessus de 70 %. et, nous autres, on pense que c'est une
démarche qui nous apparaît pas mal moins sclérosante que
d'avoir à se faire imposer quelqu'un pour une période de temps et
de n'être pas plus avancés qu'on l'était, parce qu'on ne
sera pas plus avancés sur la réforme administrative.
Le Président (M. Gauvin): M. le député
de...
M. Després: Est-ce qu'il y a des commentaires, M. Mercier
ou M. Cantin...
Le Président (M. Gauvin): En rapport avec la
question...
M. Després: ...toujours par rapport aux
conséquences de ne pas adopter le projet de loi...
Le Président (M. Gauvin): M. Mercier.
M. Després: ...si cette décision était
prise?
M. Mercier (Ralph): Je pense qu'on a entendu
nos collègues, tantôt, qui exprimaient des craintes en ce
qui a trait... J'écoutais M. Loranger qui parlait, effectivement, du
rôle des commissions, du rôle des comités exécutifs
où, finalement, on semblait être un petit peu à l'exclusion
de ça, on se sentait pénalisés. Je pense, M. Langlois, que
je l'ai indiqué aussi tantôt, on dit effectivement que les
municipalités ne le sont pas. Je pense qu'elles retiennent, quand
même, les mêmes pouvoirs: le conseil demeure souverain et c'est le
conseil qui mandate, effectivement, soit au comité exécutif ou
encore aux commissions les commissions reviennent au conseil le
travail qui doit être fait.
Moi, je pense qu'on a intérêt à se retrouver dans le
nouveau modèle de fonctionnement, il va faire en sorte qu'il va
dynamiser les élus. Il va faire en sorte, comme M. Langlois l'indiquait
il y a quelques instants, que l'ensemble des gens qui, actuellement,
siègent à la table... Vous savez, on a des assemblées du
conseil, par exemple, une fois par mois, où vous avez des élus,
soit de Québec (il y en a une dizaine), de Sainte-Foy (il y en a trois),
des conseillers municipaux, également aussi de Beauport et de
Charlesbourg, qui ne font que ça à peu près. Us
siègent, à l'occasion, dans des commissions de travail,
possiblement quatre fois par année. (17 h 20)
Je pense que, dans la formule actuelle, c'est très évident
que ces gens-là vont devoir siéger beaucoup plus souvent. J'irais
aussi loin que de vous dire qu'ils vont siéger au moins deux fois par
mois. Donc, ces gens-là vont certainement se sentir beaucoup plus
impliqués et vont être beaucoup plus au courant ou au fait des
dossiers. Comme l'indiquait aussi mon collègue, ça va permettre
aussi à certains maires de s'exprimer sur des questions comme
l'environnement, le transport ou n'importe; ils seront porteurs de dossiers
à l'intérieur de ces commissions.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. Mercier. M. Cantin
voudrait réagir.
M. Cantin (Claude): Oui, M. le Président. Je ne veux pas
parler très longtemps, je voudrais juste dire une chose: Lorsque la
communauté urbaine est arrivée au consensus au printemps dernier,
la presse en général, dans notre région, et des
commentateurs politiques aussi ont parlé de
«réformette». Et, trop souvent, la communauté urbaine
a été l'objet de risée et de dérision dans la
région parce qu'on n'arrive pas à s'entendre. Si, en plus, sur
cette réformette-là, on arrivait encore divisés et qu'on
demande au gouvernement de reporter la réfor-mette, je pense que,
là, on serait complètement ridicules. Je pense qu'il faut
regarder un peu dans la région... Si on veut que cette étape, ce
pouvoir régional qu'est la communauté urbaine ait quelque
crédibilité que ce soit dans la région, il faut, s'il vous
plaît, procéder avec ce projet de loi.
Le Président (M. Gauvin): Merci. M. le
député de Limoilou.
M. Després: Merci, messieurs. Je vais plutôt laisser
la parole à deux autres de mes collègues qui veulent aussi vous
interroger.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Vanier.
M. Lemieux: J'essaie de reprendre un peu ce qu'a dit le
député de Limoilou peut-être davantage pour le
préciser. Une chose est certaine: un consensus ici, il n'y en a pas.
O.K. Je pense que c'est clair. J'ai fait un peu le décompte ici au
niveau des populations et au niveau des villes. Je vous jure que c'est loin
d'être la majorité. C'est loin d'être fort comme
majorité lorsqu'on regarde ça. Alors, il y a un état de
fait suite à ce que l'ensemble des maires est venu nous dire ici. Et on
a un autre état de fait, c'est le projet de loi 119.
Je vais peut-être préciser la question du
député de Limoilou et j& l'adresserais au représentant
de la ville de Québec. Quelles seraient les conséquences d'un
statu quo: a) pour la ville de Québec, b) pour la communauté
urbaine? La deuxième question, je vous la donne tout de suite, serait la
suivante: Pouvez-vous vivre avec un statu quo et quelles seraient ses
conséquences aussi à la fois pour la ville de Québec et
pour la communauté urbaine?
Le Président (M. Gauvin): M. Cantin.
M. Cantin (Claude): M. le Président, je pense que je l'ai
un peu souligné tout à l'heure, garder le statu quo, c'est la
glorification de la léthargie. C'est aussi clair que ça.
M. Lemieux: Ça veut dire quoi, ça? Ça veut
dire quoi?
M. Cantin (Claude): Ça veut dire qu'on n'est même
pas capables, à 13 municipalités, d'en arriver à
s'entendre sur une réforme qui n'est pas une réforme en
profondeur, qui est juste une réforme du fonctionnement politique d'un
organisme où aucune municipalité ne perd quelque droit que ce
soit. Il y a juste une répartition différente des
responsabilités et cette répartition différente des
responsabilités nous donne une ouverture sur un dynamisme de la
communauté urbaine.
Par exemple, les nouvelles commissions vont avoir plus de pouvoirs,
c'est-à-dire que les nouvelles commissions vont devoir, d'une certaine
façon, comme on l'a dans d'autres organismes... Moi, je siège
à la Fédération canadienne des municipalités
où on a des comités permanents, lesquels comités
permanents sur l'environnement, par exemple, vont établir une politique
qui va être discutée dans la région et qui va être
promue.
M. Lemieux: Je m'excuse, M. Cantin. Je vais être encore
plus précis parce que vous me perdez dans la brume, là. Je vais
être encore beaucoup plus précis. Dans l'intérêt de
vos citoyens et de vos citoyennes, non
pas dans ce que je pourrais appeler toute la mécanique, toute la
plomberie du 119, mais dans l'intérêt de ceux que vous
représentez, si le ministre en arrive à la conclusion que c'est
le statu quo, c'est quoi les conséquences pour ceux que vous
représentez? Et, si le ministre en arrive à la conclusion que
c'est le 119, c'est quoi les conséquences?
M. Cantin (Claude): Si on a le statu quo, M. le
député, ça veut dire que c'est...
M. Lemieux: Est-ce que vos citoyens vont être mieux servis,
puis pourquoi?
M. Cantin (Claude): ...le gel pendant huit ans.
M. Lemieux: Qu'est-ce que vous voulez dire par «le gel
pendant huit ans»?
M. Cantin (Claude): Parce que le président va être
élu. M. le ministre va nommer un président qui va avoir un mandat
de quatre ans. Normalement, il est renouvelé parce que c'est
prévu dans la loi et, comme le disait un collègue, à moins
qu'il ait une mauvaise note, on va le renouveler. Ça veut dire que,
pendant quatre ans, on n'osera pas déplacer quelqu'un qui est là,
alors qu'à l'heure actuelle la nouvelle formule fait que le
président alterne à tous les deux ans, que c'est un élu et
qu'il peut lancer, lui, une proposition. Bon, une léthargie de ce
côté-là.
Deuxièmement, on continue comme avant, c'est-à-dire que la
communauté urbaine continue à être la mal-aimée. Et
chacun, lorsqu'il a besoin comment je dirais? d'un peu de
critique dans sa municipalité, critique un peu la communauté
urbaine: Ça nous coûte cher, on n'a pas de contrôle, on ne
fait pas ci, on ne fait pas ça. Et on va continuer sur le même
élan sans donner à la région un organisme dynamique. Et
c'est ça qui est déplorable.
Je dirais, au-delà de ça, que les élus de la
région de Québec, à travers la communauté urbaine,
sont parfois la risée de la population qui paie la communauté
urbaine, et avec raison. Écoutez, on a parlé tantôt du
centre de tri. On dit toujours que la ville de Québec mène tout
à la communauté urbaine. La position de la ville de
Québec, c'est de dire: Le centre de tri, ça doit être un
équipement de la CUQ. Ça a été refusé. On a
vécu avec ça, mais ça a été une risée
à la communauté urbaine et ça a été une
risée dans le public, et ça a été jusqu'à un
certain point inefficace, et ça l'est toujours.
M. Lemieux: Qu'est-ce que vous diriez aux citoyens qui disent
aussi qu'on peut se passer de la communauté urbaine?
M. Cantin (Claude): Alors, là, il faudrait voir. Est-ce
qu'on peut vraiment se passer de la communauté urbaine? Pour certaines
choses, peut-être, mais je pense qu'il y a un aspect sur lequel on ne
peut pas se passer de la communauté urbaine, c'est comme corps
représentatif régional. Qu'est-ce que c'est, la puissance de
Québec, de la région de Québec sans la CUQ? Quand je parle
de Québec, je ne parle pas juste de la ville, mais de la région
de Québec. On va avoir des maires de municipalité qui vont parler
chacun pour soi, et c'est ça qu'on n'arrive pas à donner, ce
dynamisme, à la CUQ, qu'on devrait avoir.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Louis-Hébert, il reste à peine quatre minutes ou à peu
près.
M. Doyon: Oui. Je ne les prendrai même pas, M. le
Président. Des constatations ont été faites, le monde s'en
rend compte. Compte tenu des positions qui sont campées, je demande, par
exemple, à M. le maire de Beauport: Si on parle du comité
exécutif, où il y aura un représentant des maires
intermédiaires, quels sont les intérêts, les points
communs, par exemple, que vous avez avec Sainte-Foy, en admettant que vous
soyez appelé à siéger comme membre du comité
exécutif représentant les villes intermédiaires? Est-ce
que vous percevez un certain nombre de difficultés? Comment
envisagez-vous ça? Pensez-vous que Beauport et Sainte-Foy, ce n'est pas
tout à fait pareil? On ne fera pas la nomenclature des
différences, mais il y en a. Comment voyez-vous ce rôle-là?
Comment l'assumeriez-vous vous-même, le cas échéant?
M. Langlois (Jacques): Pour les villes intermédiaires, M.
le Président, il y a déjà eu une ébauche de
discussion entre les trois; on ne sait pas encore qui pourrait être
intéressé à y aller. Moi, je peux vous dire qu'il n'y a
personne, au point de départ, qui dit: Moi, je veux cette
chaise-là à tout prix.
M. Doyon: Non, ce n'est pas ma question. Ce n'est pas ma
question.
M. Langlois (Jacques): On représente des populations
équivalentes. Donc, qu'on soit représentés par Mme Boucher
ou par M. Mercier, moi, je veux dire, ils ont des pouvoirs
délégués par le conseil des maires. Donc, moi, je vais
mettre mon poids, le poids de ma ville, de ma population pas de mes
immeubles, de ma population à la table des maires et je dirai au
comité exécutif: Voici ce qu'on vous délègue comme
pouvoirs.
Et pourquoi un comité exécutif? Je vais vous dire qu'on
est tannés. On est tannés, comme exécutif, à 13
maires, de décider pour payer une facture de clous et de décider
d'aller en soumissions pour acheter un moteur pour une des usines
d'épuration ou pour l'incinérateur. On pense que ça,
ça peut être fait par moins de monde que 13 personnes et on se
dit: Ça va nous donner plus de temps, à nous, pour travailler sur
des grands dossiers. C'est ça, l'objectif.
La vision des gens n'est pas la même à la table, ici. Et
j'ai envie de vous dire: Dans ceux qui sont
contre, regardez donc ceux qui siègent activement à la
régie de la santé, regardez donc ceux qui siègent
activement au conseil régional de développement économique
et regardez donc ceux qui s'impliquent régionalement dans ces
villes-là. Vous allez avoir une réponse. On ne voit pas les
choses de la même façon.
Nous autres, là, sur le plan régional, on travaille
activement pour faire avancer la région. Moi, je travaille avec les gens
de la Rive-Sud et j'adore ça, travailler avec M. Laçasse, le
président du conseil régional, de l'autre côté: on
avance, on développe des choses, on développe une synergie
régionale. C'est sûr que ceux qui ne veulent pas être
membres, qui ne veulent pas être présents, qui ne veulent pas
s'embarquer, qui ne veulent pas donner, bien, ils veulent garder leurs
bebelles. C'est ça, le problème, actuellement. Et le
gouvernement, dans ce cas-là, moi, je pense que vous devez aller de
l'avant et vous ne devez pas vous faire arrêter par ça. Merci.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. Langlois. C'est pas
mal le temps qu'on avait du côté ministériel. Je reconnais
M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Rapidement, deux constats: la méfiance,
la suspicion n'a pas l'air d'être trop forte entre vous autres, entre les
trois-là, en tout cas; deuxièmement, on n'a pas beaucoup de
questions à vous poser sur pourquoi vous êtes pour, c'était
assez clair. Mais j'en poserais deux pareil, surtout avec la finale que j'aime
bien, mais il y a toujours la contrepartie. Moi, les petits, quand ils disent
que le gros est fatigant c'est juste pour s'exprimer vite, là
je ne peux pas ne pas tenir compte de ça. Et c'est ça
qu'on est venu nous dire; ils sont venus nous dire qu'ils sentaient trop
souvent le poids du fatigant. Moi, j'aime ça, parce que c'est mon
exemple quand je fais ma culture politique pour sensibiliser les gens au niveau
de la nécessaire souveraineté du Québec. Je dis: Qu'est-ce
que vous voulez? Il y a un fatigant dans la Fédération canadienne
et c'est le Québec. Et ce n'est pas parce qu'il est fatigant, c'est
parce qu'il est différent. Et, à un moment donné, quand
même tu dirais: Ça va se passer, ça ne passera pas, ce
n'est pas un mal de ventre.
Si on revient à la situation qui nous préoccupe, je pense
que, très clairement, les autres sont venus nous dire: On sent trop le
poids de la ville de Québec. Moi, il me semble que la question de un
maire un vote, je ne trouve pas ça fou. Un maire un vote, je ne trouve
pas ça fou; ça dépend de quoi on parle, ça
dépend de quoi on discute. Et là, ma question à M.
Langlois, à M. Mercier ou à M. Cantin... (17 h 30)
M. Langlois (Jacques): Moi...
M. Gendron: Juste une seconde, elle n'est pas posée,
là.
M. Langlois (Jacques): Oui. Un maire un vote...
M. Gendron: Alors, la question un maire un vote, moi, je dis:
Pour tous les éléments qui sont moins liés à des
coûts de factures directs, j'aimerais ça que vous envisagiez
ça. Et ce n'est pas nécessairement la loi ça. Je vis
ça, moi, une structure régionale en Abitibi-Témiscamingue.
On a dit: Quand il s'agira des dossiers d'orientation, tout le monde, que
ça soit la voix de Jos Y ou de Mme Z, pour des choses moins liées
à des coûts de factures, il faudrait que ça ait le
même poids. Est-ce que vous croyez que, si vous arriviez à des
distinctions comme ça dans le fonctionnement de la nouvelle CUQ
et, pour ça, vous n'avez pas besoin de loi on réglerait
pas mal de problèmes, de suspicion, puis de méfiance? Pensez-vous
que c'est possible de développer ça où il y aurait plus
d'occasions où les maires, quand ils prendraient des décisions
d'orientation, le feraient davantage sur la base de la logique: les gens gui
sont là, c'est la même voix pour tout le monde? Etes-vous
opposés à ça?
Le Président (M. Gauvin): M. Langlois.
M. Langlois (Jacques): Moi, j'avais avancé quelque chose
dans ma proposition. Moi, je disais: On pourrait voter par tête souvent
au niveau du conseil des maires, sauf sur les dossiers... Vous parlez des
dossiers financiers; il y a d'autres dossiers qui sont importants. Qu'on parle
de l'aménagement du territoire, je pense que c'est important aussi;
qu'on parle des dossiers de budget; qu'on parle des dossiers... Il y a un
certain nombre de dossiers qui m'apparaissent devoir tenir compte des
populations.
Parce que, différemment de l'Assemblée nationale ici, chez
nous, quand on parle qu'on représente des populations... Vous
représentez un minimum et un maximum de population; ce n'est pas le cas
chez nous. Chez nous, on peut avoir des disproportions qui vont de 5000 de
population à 160 000 et quelques. Donc, je pense qu'il y a quand
même là une distorsion qui est impressionnante. On ne peut pas
dire qu'une personne qui en représente 5000 a le même vote qu'une
personne qui en représente 170 000; je pense que ça n'a pas de
sens. Alors, c'est pour ça que, si vous dites qu'il doit y avoir un
minimum de villes avec un minimum de population et que tout le monde vote par
tête, parfait! Sauf que, là, on n'a pas cette situation ici.
Par contre, dans certains dossiers... Je vous dis que je serais surpris
de voir combien de votes se sont pris à la communauté urbaine
dans les 10 dernières années. Et je pense que M. Mercier a la
même mémoire que moi, puis le même temps que moi de
passé là; je ne sais pas s'il s'est pris 30 votes en 10 ans.
M. Gendron: Non, mais une autre question, puis ça va
être tout.
M. Mercier (Ralph): M. le Président... M. Gendron:
Oui?
M. Mercier (Ralph): ...là-dessus, il faut voir quand
même que le modèle de votation qu'on retrouve dans le projet de
loi ici, il n'est pas différent de celui qui existait, qui avait
déjà été modifié dans l'année 1987 ou
à peu près, au moment où il y a eu des modifications
d'apportées sur le modèle de votation et également aussi
sur les parcs industriels de la région. Il faut voir qu'à
l'intérieur de ça, quand ça avait été
apporté, c'était afin de tenter de faire en sorte que les gens se
concertent un peu mieux, davantage, qu'on puisse s'entendre sur une
décision et qu'on ne vive pas, évidemment, le poids des uns
contre les autres sur une décision. Vous dites: Bonjour, ça passe
par là, puis on décide comme ça, puis, ensuite de
ça, les gens sortent de là et disent: On sait bien, c'est
toujours ça, c'est les mêmes, etc.
Alors, c'était pour tenter d'arriver avec un vote qui soit
proportionnel, qui oblige effectivement les gens à s'asseoir et à
discuter de la question. Il y a des fois que ça peut être
difficile, il faut en convenir, sauf que je pense que, règle
générale, depuis 1987, à mon avis, on n'a jamais eu de
problème avec ça.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. Mercier. M. le
député.
M. Gendron: Deuxième question... Juste un commentaire
aussi. Je n'ai pas, moi, d'objection à ce qu'une représentation,
pour qu'elle soit la plus démocratique possible, soit sur la base
démographique. Je suis d'accord avec ça, mais, comme je vous l'ai
mentionné tantôt, je pense que, pour beaucoup de discussions,
quand on veut avoir vraiment un climat de confiance et être capables de
se développer dans des choses significatives et intéressantes, il
faut que les gens sentent qu'ils ont autant de poids, de
crédibilité et ainsi de suite sur des choses qui ne sont pas
liées à des coûts de factures.
Ma deuxième question, si c'est possible, j'aimerais bien à
M. Cantin: Pour réduire le climat de méfiance, puis de suspicion
et ainsi de suite, croyez-vous qu'il y a, au moins, quelques
éléments de structure qui vont contribuer dans le projet de loi
à atténuer cet aspect-là qui semblait être fort chez
les opposants?
Le Président (M. Gauvin): M. Cantin.
M. Cantin (Claude): C'est une question difficile.
Évidemment, je peux difficilement parler pour les opposants à ce
projet. Ils sont opposants à ce projet, ça ne veut pas dire que,
sur d'autres projets, on ne partage pas notre avis. Il me semble qu'on a
essayé... Moi, je ne suis pas là depuis très longtemps,
mais mon collègue, Pierre Mainguy, avant moi, avec M. L'Allier, a
essayé, au niveau de la communauté urbaine, de faire la
proposition de projets qui seraient des projets régionaux, qui
permettraient à toute la région d'avancer, et je pense que le
centre de tri en était un. L'environnement, ça concerne tout le
monde; ça ne concerne pas que Québec. Le traitement des vidanges,
comme on le disait autrefois, ça se fait déjà à la
communauté urbaine. Ça nous semblait naturel. Il y a des projets
comme ça qui nous semblaient naturels et on évite, autant que
possible, d'avoir à proposer des choses qui seraient trop
évidemment pour Québec.
Le travail en commission. Je pense que la CTCUQ a été un
exemple aussi; le président de la CTCUQ, c'est un conseiller de
Québec. Il a réussi, je pense, avec ses collègues du
conseil d'administration de la Commission de transport de la communauté
urbaine, à proposer un plan de développement du transport en
commun. Il l'a proposé à tous les maires, à toutes les
mairesses, et je pense qu'il a eu ce succès-là. Je ne pense pas
qu'on ait une attitude en tout cas, à moins qu'on me dise le
contraire d'affrontement ou autrement parce qu'on estime que ce qui est
bon pour la région, ça doit être aussi bon pour
Québec. Alors, quand quelque chose est à la faveur de la
région comme région, il faut que la région soit
présente, qu'elle soit forte, qu'elle puisse établir des contacts
avec sa périphérie et avec la rive sud, et qu'elle puisse
établir des contacts aussi d'une certaine force avec le gouvernement,
puisqu'on est la région de la capitale. Tout ce qui est bon pour la
région, je pense que c'est bon pour Québec aussi.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. Cantin. Ça
complète, M. le député... Excusez, M. Langlois.
M. Langlois (Jacques): J'aurais voulu ajouter un
élément, juste sur la même question. Vous cherchez des
réponses, il y en a une: les gens qui sont opposants sont prêts
à vivre avec le statu quo, O.K.? La modification dans la votation, puis
dans la procédure de vote avec les proportions de chacun est
respectée dans le projet de loi; donc, à cet égard, il n'y
a strictement aucun changement avec la situation actuelle. Si la situation
actuelle est vivable, ça veut donc dire que, sur cet
élément-là, la réforme est vivable.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Portneuf.
M. Bertrand: Je pense que la dernière intervention de M.
Langlois a peut-être répondu, en grande partie, à ma
question. Je pense qu'il faut réaliser qu'on est devant une
réalité observable et, quand même, un peu objective
à l'effet qu'effectivement une municipalité en particulier est
appelée, de par le jeu des poids démographiques, à jouer
un rôle important. Qu'est-ce qui, dans le projet de loi
déposé et dans le mémoire qui avait été
déposé, permettrait justement de rassurer davantage ces
municipalités-là qui nous font ces
représentations-là quant à des balises qui feraient en
sorte que, justement, Québec, pour ne pas la nommer, ne prendrait pas
trop de place? Qu'est-ce qui, au-delà des libellés qu'on a dans
le moment, pourrait, si on envisageait des modifications, contribuer à
les rassurer davantage?
M. Langlois (Jacques): Bien, j'ai envie de vous
dire: S'ils veulent le premier tour de deux ans à la
présidence, qu'ils le prennent. Ha, ha, ha! Non, mais ça peut
être un élément, M. le Président...
Le Président (M. Gauvin): Merci.
M. Langlois (Jacques): ...que les petites villes prennent les
premiers deux ans à la présidence. Elles vont se transmettre de
l'information davantage; ça aura peut-être l'effet de les
sécuriser. Vous savez, ni M. Cantin je parle pour Jean-Paul
L'Allier ni M. Mercier, ni moi n'aspirons à prendre une
présidence de la Communauté; alors, je veux dire, ce n'est pas
ça, là. Donc, ça, ça peut les aider; si ça
peut les rassurer, on est ouverts à ça.
Le Président (M. Gauvin): M. Cantin voulait ajouter, je
pense.
M. Cantin (Claude): Oui. m. le président, je pense qu'il y
a, quand même, des éléments psychologiques qui sont
fondamentaux. on est la plus grande ville de la communauté urbaine; ce
n'est pas toujours de notre faute, c'est comme ça. on ne peut pas
s'excuser d'être la plus grande ville de la communauté urbaine. on
ne peut pas se diviser en petites municipalités; je ne pense pas que ce
soit le choix du gouvernement. on est là, on représente 40 % de
la population de la communauté urbaine et il faut vivre avec ça;
il nous faut bien représenter aussi les 40 % de la communauté
urbaine. tout à l'heure, vous avez entendu et je l'ai entendu plusieurs
fois je n'ai pas noté le nombre de fois que vous avez
toujours l'opposition entre les 22 % et les 40 %. mais ce sont des questions de
fait: il y a une ville qui représente 22 % de la région; nous
représentons 40 %. je ne vois pas là qu'est-ce que ça
vient faire. je ne pense pas qu'on ait fait abus de notre pouvoir à la
communauté urbaine. on n'a pas un pouvoir d'imposer les choses, on a un
certain pouvoir de les bloquer, comme l'ensemble des villes a le pouvoir de les
bloquer aussi. à l'heure actuelle, l'équilibre qui existe au
niveau de la votation, il existera toujours, il existe toujours dans le projet
de loi, mais il y a des aspects psychologiques qu'on ne peut pas changer.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. Cantin. Est-ce que
ça complète...
M. Bertrand: Je voudrais juste dire, M. le
Président...
Le Président (M. Gauvin): Oui.
M. Bertrand: ...que, si je pèse 250 livres et que je suis
au bout d'une chaloupe avec un autre qui est à l'autre bout, j'aurai
beau lui expliquer qu'effectivement il est en haut et qu'on risque de couler
parce que je suis rien que plus pesant, ça ne m'empêche pas,
éventuellement, d'examiner des possibilités de faire en sorte que
celui qui est en haut de la chaloupe soit peut-être moins inquiet. Il y a
peut-être possibilité que je me déplace à un endroit
moins critique.
Le Président (M. Gauvin): M. Mercier voulait
réagir.
(17 h 40)
M. Mercier (Ralph): M. le Président, il faut voir aussi,
dans le modèle de votation qu'on retrouve au grand conseil, que,
même si la ville de Québec et, si on lit très
attentivement le projet, c'est ce qui est dit dans le modèle de votation
dans le fond, réussit à rallier deux villes de moyenne
taille dans la votation, ça prend essentiellement, ça prend
obligatoirement deux villes de moindre importance aussi dans le vote pour
pouvoir effectivement passer une résolution quelconque. Je pense que
ça demeure, quand même, une assurance pour les villes de plus
petite taille. Elles ont su, dans le fond, se rallier, se retrouver, se parler
sur ces sujets-là, il y a quelques jours, il y a quelque temps. Je
m'imagine que, dans d'autres cas, elles peuvent faire exactement la même
chose. Donc, à ce moment-là, si, dans le fond, Québec
tentait d'imposer, comme on semble le prétendre, certaines
décisions, encore une fois, elle ne pourrait pas le faire. Je pense que
le modèle de votation est intéressant actuellement au grand
conseil.
Le Président (M. Gauvin): M. Langlois, vous voulez
ajouter?
M. Langlois (Jacques): Oui, m. le président. les 40 %,
puis les 22 %, ça, c'est les immeubles. ce qu'on représente,
à la communauté urbaine, c'est du monde. alors, ça, c'est
bien important. enlevez-vous ça, puis enlevez-nous ça de la
tête, si vous êtes capables, parce que c'est des chiffres qui font
référence à des investissements qui sont faits dans les
villes. puis, je vous dis, si vous parlez du 40 %, puis du 22 %, exigez d'avoir
un siège parce que vous en méritez un.
Le Président (M. Gauvin): Merci. J'ai cru comprendre que
ça complétait la période de questions.
Je pense, M. le ministre, que vous aviez des représentations
à faire.
M. Ryan: On pourrait peut-être demander à M. Rivard,
peut-être trois ou quatre minutes, s'il a des choses à nous dire,
vu qu'il a été président du comité exécutif
pendant huit ans et qu'il achève pour se lancer dans d'autres
directions, apparemment.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rivard (Michel): M. le Président...
Le Président (M. Gauvin): Excusez. Avec le consentement
des membres de cette commission, on accueille M. Michel Rivard pour quelques
minutes, comme M. le ministre le mentionnait.
M. Rivard (Michel): M. le Président, M. le ministre, MM.
les députés, madame...
M. Poulin: Mais ça prend un consentement! Le
Président (M. Gauvin): Oui, oui. M. Poulin: Ça prend
un consentement.
Le Président (M. Gauvin): Écoute, j'ai
prétendu avoir le consentement des membres de la commission. Est-ce que
c'est bien ça?
M. Poulin: Consentement.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Pas long!
M. Poulin: Tu calcules les minutes.
M. Rivard (Michel): Vous venez de comprendre, M. le
Président, pourquoi la CUQ mérite un élu comme
président, avec le point de M. Poulin.
M. Poulin: Oui, sûrement.
M. Michel Rivard, président de la
Communauté urbaine de Québec
M. Rivard (Michel): Pour revenir aux choses plus
sérieuses, j'abonde en tous points avec ce que viennent de dire les
trois représentants ici. Je n'ai pas senti, moi, au cours de mes 10
années de présidence, qu'il y avait des profonds
désaccords à la CUQ; j'aurais peine à vous nommer
peut-être plus que quatre ou cinq dossiers où il y a eu
affrontement. Mais il reste, quand même, que, tant et aussi longtemps
qu'il y aura plus qu'une ville dans la région, il devra y avoir une
communauté urbaine, et je crois réellement que les amendements
mineurs qui sont amenés vont faire que la CUQ sera mieux perçue
dans l'opinion publique. Je pense que les payeurs de taxes sont en droit de
s'attendre à avoir un plus grand accord et que tout le monde force dans
la même direction.
M. Langlois apportait le point du CRCD comme type d'exemple. C'est
clair, faites le décompte des villes qui adhèrent au CRCD et vous
allez voir que ces villes-là sont en faveur du changement de la loi.
Ceux qui ne viennent pas au CRCD, pour des raisons que je respecte, en
général, sont contre. On sent qu'il y a un manque de bonne
volonté pour faire avancer la région. il est bien sûr
aussi, lorsqu'on parle, à titre d'exemple, de répartition des
dépenses, que les 40 % ou les 22 %... il est bien sûr qu'une
ville, dont le poids est peut-être de 1 %, 2 % ou 3 %, peut avoir des
réticences à payer sa quote-part aux médiévales,
à titre d'exemple, au carnaval ou au festival d'été sous
prétexte que l'action se passe dans québec. toutes ces
activités-là, qui ont des retombées économiques, se
passent dans la ville de Québec, mais les retombées, les
employés qui travaillent... On a fait faire, nous, à titre
d'exemple, il y a quelques années, une étude d'origine: où
les gens travaillent ou demeurent, ceux qui travaillent dans l'industrie de
l'hôtellerie, puis dans la restauration. On se rend compte que c'est
à peu près la quote-part de la population. Donc, les
retombées sont régionales et c'est pour ça qu'il y a des
factures, qu'on dit qu'on impute à Québec, qui doivent être
partagées par la région.
J'ai bien aimé le point de M. Langlois lorsqu'on a dit que le
président manque de leadership s'il ne se prononce pas, puis, s'il se
prononce, on lui demande: Où est-ce qu'il est, ton mandat, toi? Alors,
sur ce point-là, entre autres, je pense que la Communauté doit
avoir un président qui doit rester maire pour pouvoir avoir sa
légitimité.
Le Président (M. Gauvin): Merci.
M. Richard (Michel): S'il y a des questions, je suis prêt
à y répondre.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. Rivard. M. le
ministre, ça complète.
Conclusions M. Claude Ryan
M. Ryan: Oui, je pense qu'on a terminé l'échange
que nous voulions avoir avec les maires concernés. Je constate,
après avoir écouté les interventions cet
après-midi, que les indications au sujet de la fracture du consensus
initial qui nous étaient parvenues ont été un petit peu
confirmées par ce qui a été dit cet après-midi. Je
constate qu'il y a sept des villes membres de la CUQ qui conservent des
réserves sérieuses au sujet des modifications proposées
dans le projet de loi; six seraient favorables à ce que nous
procédions, la plupart le désirant vivement. On examine les
populations que représentent les deux groupes. Le groupe des six
représente à peu près 215 000; le groupe des sept,
à peu près 146 000.
Je sais bien qu'aucun de ces maires ne peut prétendre parler au
nom de toute sa population; je pourrais trouver des gens dans chacune de ces
villes-là qui pensent le contraire de leur maire, mais, quand
même, ils sont élus pour parler au nom de tout le monde. Ils nous
apportent aujourd'hui des points de vue qu'ils expriment comme ceci: On ne doit
pas juger de ces questions uniquement en fonction de la population, ni
uniquement en fonction de la richesse foncière, ni uniquement en
fonction du niveau de revenu. Je pense que ça dépend des objets
qu'on vise. S'il est question de taxer les gens, on doit tenir compte de la
richesse foncière aussi, on ne peut pas l'ignorer. Mais, s'il est
question d'orientations générales, je pense qu'il y a d'autres
critères qui conviennent mieux.
Je suis très perplexe, M. le Président, pour être
franc avec vous. L'adoption d'un projet de loi est un effort, quand même,
considérable, surtout en fin de session. Ça demande du temps qui
ne nous est pas nécessairement garanti à ce stade des travaux
sessionnels. Si nous n'adoptons pas le projet de loi cette session-ci, nous
avons une échéance redoutable à laquelle nous devons faire
face parce que le mandat de M. Rivard prend fin, si j'ai bien compris, le 15
décembre. C'est ce qui avait été convenu, hein?
M. Rivard (Michel): M. le ministre, j'ai annoncé cette
semaine que je quitterais pour le 31 décembre, et je pense que c'est un
peu normal après... Enfin, j'ai dépassé de 15 mois la fin
légale de mon mandat.
M. Ryan: Je pense que c'est ça qui avait été
convenu. Nous en avions parlé ensemble. Nous avions dit que nous irions,
au plus tard, jusqu'à la fin de l'année 1994. Je pense que je
suis en mesure de vous dire tout de suite qu'il n'est pas question d'aller
au-delà de cette échéance que nous nous étions
fixée.
Ça veut dire que, si nous procédons avec le projet de loi,
nous l'aurons fait, je pense bien, après avoir entendu tous les points
de vue. Nous allons nous donner un temps de réflexion jusqu'à
lundi. Je pense que le député d'Abitibi-Ouest et son
collègue de Portneuf ont des préoccupations plus intensives en
fin de semaine, qui vont les réunir pour d'autres fins que celles de
l'Assemblée nationale, des fins plus étroites, du moins selon
nous...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Je connais son sens de l'humour. Ce n'est pas grave,
il faut juste s'habituer à son sens de l'humour.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Faites-vous-en pas avec ça. Ha, ha, ha!
M. Ryan: Disons plus ponctuelles. M. Gendron: Bon, c'est
un peu mieux.
M. Ryan: Je sais que vous aimez les propos ambigus.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Oh!
M. Bertrand: Et vous les savourez aussi.
M. Ryan: Regardez, nous allons y penser. Moi, je vais prendre
l'avis, évidemment, de mes collègues qui représentent les
circonscriptions situées dans le territoire de la Communauté
urbaine de Québec, comme il est normal. J'aurai l'occasion de parler
avec certains d'entre vous. Si certains d'entre vous ont des choses
particulières à me communiquer, j'en prendrai connaissance
volontiers, soit directement, soit par l'intermédiaire de vos
députés respectifs. Lundi matin, nous en viendrons à une
conclusion ferme. Il faut que cette chose-là soit clarifiée avant
la fin de la session, et je pense que les points de vue que vous nous avez
communiqués seront très utiles à cette fin, quel que soit
le côté vers lequel pencheront les conclusions
éventuellement.
J'ajoute une chose très importante. L'exercice dont nous avons
discuté et ça a été souligné par
plusieurs participants cet après-midi n'est pas le dernier, ni
même le plus important que nous ayons envisagé dans nos
échanges antérieurs. Il avait été bien convenu
qu'il s'agissait d'une phase de transition qui devrait permettre une recherche
plus approfondie des problèmes reliés à l'unité de
la région et des structures de représentation et de planification
dont elle a besoin. Quelle que soit la conclusion que nous retiendrons, l'autre
objet demeure plus important aux yeux du gouvernement, je pense
également aux yeux des maires qui sont ici aujourd'hui, et nous le
poursuivrons par les moyens appropriés. Le plus tôt possible,
évidemment, nous mettrons en marche les dispositifs nécessaires
à cette fin.
Par conséquent, moi, ça termine un petit peu ce que
j'avais à dire là-dessus. Je comprends et respecte les points de
vue différents qui sont exprimés et nous essaierons de tirer de
ces propos la synthèse la meilleure possible dans les circonstances.
Merci beaucoup. (17 h 50)
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le ministre. Nous
allons entendre M. le député d'Abitibi-Ouest en conclusion.
M. François Gendron
M. Gendron: Oui. Moi, je ne peux pas faire autrement
qu'être heureux de ce qu'on a fait cet après-midi, parce que je
l'avais demandé, si le législateur prenait la décision.
Quand je dis ça, ça veut toujours dire celui qui est porteur et
initie les législations. C'est évident que je suis un
législateur, on fait de la législation. Mais, si le porteur du
dossier décide de poursuivre, j'ai indiqué que je tenais à
savoir les raisons pourquoi il aurait eu l'intention de faire l'inverse. C'est
pour ça qu'on vous a convoqués, parce qu'il y avait des gens qui
avaient des oppositions, et il faut en tenir compte. Premier commentaire.
Deuxième commentaire, ce n'est pas à cause de nos
activités plus pointues en fin de semaine, ce n'est pas ça du
tout; c'est à cause de la décence normale en ce qui me concerne.
Je trouvais ça un peu odieux je le dis comme je le pense
d'entendre des gens et que, nous autres, on continue comme si on ne les avait
pas entendus. Il est bon d'apprécier et de tenir compte de ce qui a
été dit de part et d'autre, et de prendre le temps de regarder
ça, en tout cas, en ce qui nous concerne. C'est
pour ça que c'est pas mal plus respectueux de regarder ça
dans la semaine qui va suivre.
Troisième commentaire: pour ce qui est des propos ambigus, c'est
le futur chef du Parti libéral qui, il y a deux jours, disait qu'il
était urgent de mettre fin aux propos ambigus. Et je suis convaincu
qu'il avait raison. Ça fait que ce n'est pas qu'on aime les propos
ambigus; c'est que je pense que l'exercice a permis de faire la lumière
sur les objections, et on ne peut pas ne pas en tenir compte. C'était
intéressant. Notre position, nous, a été connue,
très claire. Nous, on pense que la réforme de structure va
permettre plus de crédibilité, plus d'efficacité à
la nouvelle structure. Ce n'est pas nous qui allons décider de
poursuivre ou pas, mais, si les législateurs décident de
poursuivre ou que le gouvernement décide de poursuivre, on va être
d'accord. On l'a dit publiquement, on trouve que c'est une position plus
avantageuse que ce qui resterait sur la table. Ça ne donnerait rien de
vous dire qu'on va virer de bord. Je suis content, quand même, d'avoir
entendu les objections.
Dernier commentaire: c'est évident, en ce qui nous concerne, que
le fond nous intéresse également. L'Opposition est bien
intéressée par la question de fond et je sais que la question de
fond, c'est le débat qui aura lieu, à un moment donné,
entre tous ces intervenants pour dire: Si on la garde, la Communauté
urbaine de Québec... Je ne trouve pas que la question était
incorrecte en disant: Oui, et si vous n'étiez pas là, c'est quoi,
le drame pour les petites municipalités? Elle se pose, à la
condition qu'il y ait une structure répondante pour faire cette jonction
de l'ensemble des intérêts et des liens communs forts que vous
devez développer comme capitale avec énormément de
rayonnement, et ainsi de suite. Ça sera une communauté urbaine
québécoise renouvelée, plus forte, qui va dépasser
les questions qui regardent les 13 municipalités dans le transport,
l'environnement, les déchets et ainsi de suite. Bon, ça peut
être une possibilité. Ou vous devenez tout petit, et ça
sera une autre structure qui prendra votre place, une structure de concertation
forte. Et ça, ça peut être en deuxième phase. Mais
je ne pense pas qu'on soit rendus là. Alors, voilà les
considérations que je voulais faire à ce moment-ci.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. M. le ministre, est-ce que les travaux de
notre commission...
Mme la députée de Bellechasse.
Motion proposant l'ajournement des travaux Mme Louise
Bégin
Mme Bégin: Compte tenu, M. le Président, qu'on
désire se donner tout de même une période de
réflexion avant de se prononcer sur le projet de loi pour les raisons
dites par M. le ministre et par l'Opposition, je demanderais tout simplement
qu'on ajourne les travaux de la commission.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que j'ai le consentement
de tous les membres sur cette motion d'ajourner les travaux sine die?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Gauvin): M. Langlois.
M. Langlois (Jacques): M. le président, je veux juste vous
dire que, dans la structure actuelle, comme dans la structure proposée,
six villes contenant 70 % de la population décident. alors, soyez bien
à l'aise, on ne représente pas 200 000; on représente 350
000 de la population avec six villes. organisés comme ça à
la communauté urbaine, on décide ce qu'on fait. merci.
Le Président (M. Gauvin): Merci de cette précision.
Je me reprends: La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 55)