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(Quinze heures seize minutes)
Le Président (M. Garon): Je déclare ouverte la
séance. Le mandat de la commission est de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 139, Loi modifiant la
Loi sur les pesticides. Mme la secrétaire, y a-t-il lieu d'annoncer des
remplacements?
La Secrétaire: II n'y a aucun remplacement.
Le Président (M. Garon): Bon, on était rendus
à l'article 6. Est-ce qu'il était adopté?
La Secrétaire: Non, pas encore. Le Président (M.
Garon): On est à l'article 6.
Organisation des travaux
Mme Marois: M. le Président, je crois que vous avez,
cependant, reçu une demande.
Le Président (M. Garon): Oui.
Mme Marois: Alors, j'aimerais savoir si on statue sur cette
demande-là. Il y a une demande qui a été
présentée par un groupe qui est concerné par le projet de
loi, la Fédération interdisciplinaire de l'horticulture
ornementale du Québec, et qui, je crois, aurait souhaité
être entendu. Alors, je voulais savoir si on commençait par
statuer sur cette demande ou si on procédait autrement.
Le Président (M. Garon): Alors, il n'y a pas d'objection
pour les entendre, à condition que ce soit unanime, puisqu'en cours de
commission la commission peut décider de ses travaux et, à ce
moment-là, si les gens de la commission souhaitent entendre le groupe...
Je les ai rencontrés à la porte, le ministre aussi, je pense, et
eux souhaitaient être entendus, principalement ceux qui sont ici,
concernant, si ma mémoire est bonne, l'article 8. Alors, on peut en
décider immédiatement de sorte qu'ils vont savoir à quoi
s'en tenir. Alors, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Très brièvement, M.
le Président, comme vous l'avez mentionné, il y a des gens qui
ont demandé à être entendus. La coutume veut, sans que ce
soit inscrit dans le texte du règlement comme tel, que, lorsque dans
l'étude d'un projet de loi on entend des gens qui souhaitent des
modifications dans un sens, on entende également des gens qui souhaitent
des modifications dans l'autre sens; surtout dans des projets de loi qui sont
d'ordre environnemental, on a souvent l'économique qui a une vision de
l'avenir et l'écologique qui a l'autre vision. Et le risque que nous
avons... Et je pense que nous prenons le temps, chacun de notre
côté, de rencontrer privément les divers
intéressés. Si on rouvre le débat, à ce
moment-là, il faut s'assurer que le même équilibre est
recréé entre l'économique et l'écologique au risque
de voir le projet déraper dans un sens ou dans l'autre.
Moi, j'ai pris le temps de rencontrer les deux côtés. La
position gouvernementale est que le projet de loi est équilibré
comme tel. Les remarques qui nous ont été faites
privément, de part et d'autre, nous amènent à cette
conclusion. Nous avons reçu de la correspondance au cours des derniers
jours, je dirais même au cours des dernières heures. Nous prenons
régulièrement connaissance de cette correspondance. Mais,
à un moment donné, il faut prendre les décisions que nous
avons à prendre et vivre avec les conséquences de nos
décisions.
Le Président (M. Garon): Mme la députée de
Taillon.
Mme Marois: M. le Président, je comprends bien le point de
vue du ministre, mais, cela étant, je n'aurais pas d'objection à
ce qu'on les entende, compte tenu qu'on a reçu, d'autre part, un point
de vue qui est complètement différent du Centre
québécois du droit de l'environnement d'accord?
qu'on pourra regarder à son mérite, tout à l'heure, au
moment où on arrivera à l'étude des articles
concernés, ce qui permettrait, peut-être, le contrepoids.
Évidemment, il n'est pas du même ordre, je conviens de cela, mais
ceci permettrait de faire le contrepoids à un point de vue qui est
différent. Et ça pourrait être bref. On n'a pas à
passer trois quarts d'heure nécessairement à l'audition de ce
groupe; ça pourrait être une quinzaine de minutes. On
présente un peu la problématique pendant 10 minutes et, pendant
cinq minutes, on pose une ou deux questions. Et, en contrepartie, je suis
certaine que le ministre acceptera, M. le Président, ainsi que
vous-même et les membres de la commission, de recevoir le point de vue du
Centre québécois du droit de l'environnement, enfin, qui, lui,
demande que le projet aille plus loin encore parce qu'il trouve qu'il n'est pas
suffisant. Alors, ceci permettrait peut-être d'agir de deux façons
différentes, j'en conviens: une façon qui est d'écouter
des gens, une autre qui est de recevoir un avis, mais d'avoir le contrepoids
auquel le ministre tient. (15 h 20)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Comme solution alternative, on
pourrait demander, s'il y a des avis qui sont prêts, qu'ils soient
déposés. J'ai également, et
je le dis immédiatement, eu des représentations de l'Union
québécoise pour la conservation de la nature, de la
municipalité d'Hudson. J'ai rencontré, hier, l'association des
exterminateurs qui sont également touchés par le projet de loi.
Mais, si on donne un mode d'intervention et de représentation à
un des intervenants, il faut s'assurer, sur le plan de l'équité,
que les autres intervenants puissent jouir du même ordre
d'intervention.
Le Président (M. Garon): C'est-à-dire que la
commission est maîtresse de ses travaux. Si vous considérez que
vous avez besoin d'être éclairés, vous pouvez
décider ce que vous voulez. Or, les gens ont demandé de faire
valoir leur point de vue uniquement sur l'article 8, sur le plan technique, des
problèmes que leur pose l'article. Si la commission veut être
éclairée, elle peut demander qui elle veut comme
éclairage. Si elle ne veut pas, bien, elle ne veut pas, mais la
commission est maîtresse de ses travaux.
Mme Marois: Bien, moi, je n'ai pas d'objection, M. le
Président, sachant aussi que, évidemment, il y a des points de
vue fort différents de celui qui pourrait nous être
présenté et dont on va débattre.
Le Président (M. Garon): Alors...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Compte tenu que tous les
participants n'auraient pas la même chance, je maintiens la règle
à suivre. Maintenant, s'il y a des mémoires à être
déposés, il est encore temps d'en déposer.
Mme Marois: D'accord.
Le Président (M. Garon): Alors, nous revenons à
l'article 6.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut les déposer
à la présidence, au secrétariat.
Le Président (M. Garon): Au secrétariat.
(Consultation)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pendant qu'on procède
à la transmission, j'aurais des informations à communiquer
à Mme la députée de Taillon, qui demandait, sur le plan
des poursuites, combien de poursuites...
Mme Marois: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...avaient été
intentées. C'était justement pour vous donner un éclairage
additionnel dans le cadre de l'étude. Poursuites en vertu de la Loi sur
les pesticides depuis l'adoption de la loi et son application, 20 chefs
d'accusation ont été déposés concernart des permis,
des certificats, il y a eu une plainte sur la question de la tenue des
registres, 13 contrevenants ont été identifiés, 7
condamnations ont été prononcées, 13 chefs d'accusation
ont été retirés ou ont subi des acquittements; nous avons
perçu, en amendes pendant cette période-là, quelque 9700
$. En ce qui concerne des poursuites suivant l'article 46, là, qu'on va
voir bientôt, il y a eu une poursuite pour la tenue de registres et la
condamnation a été pour 500 $.
Mme Marois: C'est, je dirais, sur combien de dossiers
potentiels?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah bien, là, il faudrait
retourner... Possibles et potentiels? On souhaite toujours qu'il y en ait le
moins de possibles et de potentiels possible.
Mme Marois: Non, mais ce que je veux dire, c'est que le potentiel
étant, évidemment, tous les gens qui ont un permis.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le nombre de permis émis,
là...
Mme Marois: Oui, c'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...on l'avait
mentionné...
Une voix: Près de 4000.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...c'était près de
4000.
Une voix: 3889.
Documents déposés
Le Président (M. Garon): Alors, si vous voulez, pour les
gens ils n'auront pas beaucoup de temps pour les lire je
dépose officiellement les documents qu'on vient de nous remettre
à la commission. D'abord, un document fait et signé par la
Fédération interdisciplinaire de l'horticulture ornementale du
Québec, daté du... Il n'y a pas de date.
Mme Marois: M. le Président...
Le Président (M. Garon): Un instant.
Mme Marois: Pardon.
Le Président (M. Garon): Ensuite, une lettre au ministre
des Affaires municipales, M. Claude Ryan, de l'Association des services en
horticulture ornementale du Québec, lettre du 3 décembre 1993 sur
le sujet du transfert aux municipalités du pouvoir de réglementer
l'utilisation des pesticides; une lettre au même effet, du même
groupe, concernant le projet de loi 139, transfert aux municipalités du
pouvoir de réglementer l'utilisation
des pesticides, datée du 3 décembre 1993, de l'Association
des services en horticulture ornementale du Québec, adressée
à M. Daniel Johnson, ministre délégué à
l'Administration et à la Fonction publique.
Il y a un document de l'UPA, daté du 30 novembre 1993,
adressé à M. Pierre Paradis, ministre de l'Environnement du
Québec, concernant le projet de loi 139, Loi modifiant la Loi sur les
pesticides, signé par M. Jacques Proulx. Et, enfin, une motion soumise
aujourd'hui au congrès de l'UPA c'est ce qui est marqué
là concernant la Loi sur les pesticides. Ce sont les documents
est-ce que c'est complet? qui m'ont été remis pour
que la distribution en soit faite à chacun des membres de la
commission.
Mme Marois: J'imagine que nous aurons les documents, M. le
Président?
Le Président (M. Garon): Oui. Mme Marois: D'accord.
Le Président (M. Garon): Les documents vont être
distribués incessamment.
Mme Marois: J'aimerais, si c'était possible, M. le
Président, puisqu'on a procédé au dépôt de
documents, et je suis persuadée que le ministre n'a aucune objection
à ce qu'on procède ainsi, que l'on puisse déposer un
document qui lui a été envoyé et dont j'ai reçu
copie, c'était normal un peu...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Par le Centre
québécois du droit de l'environnement.
Mme Marois: ...voilà, par le Centre
québécois du droit de l'environnement, parce que je pense que
ça permettrait d'éclairer les travaux de la commission.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact.
Mme Marois: Alors, si mes collègues de la commission n'ont
pas d'objection, on déposerait ce document qui est signé par M.
Michel Bélanger, qui est président du Centre
québécois du droit de l'environnement.
M. Maltais: Ça va. Moi, je suis bien d'accord, M. le
Président, qu'on dépose les documents, mais, là, ça
va prendre une imprimerie tantôt. Moi, je ne suis pas capable de
commencer à étudier le projet de loi si on ne les a pas tous, ces
documents.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est entré... Moi, j'en ai
pris connaissance, celui du centre québécois, cet avant-midi.
Mme Marois: Hier. Moi, je l'ai eu hier, en tout cas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bon, j'en ai pris connaissance cet
avant-midi, je l'ai peut-être reçu hier.
Mme Marois: Oui, oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'UPA, également, j'en ai
pris connaissance cet avant-midi. Les autres lettres au ministre des Affaires
municipales, au président du Conseil du trésor, etc., sont des
documents de...
M. Maltais: Moi, je comprends ça, M. le ministre, mais on
a un président de la commission. Les groupes, les avocats et tout le kit
qui tournent autour, quand vous avez des documents à déposer,
envoyez-les à la présidence qui, elle, a le temps d'en faire des
photocopies et, quand on arrive en commission, on les a, les documents.
Là, on va recevoir ça... Ça va prendre une presse ici,
tantôt, si on continue de même. Là, vous en avez lu
peut-être 10 sortes de documents que vous avez eus et là on en
dépose d'autres et sans doute qu'il y en aura d'autres aussi, les
chariots s'amènent. Bien, installez-vous une photocopieuse et, quand on
sera prêts à étudier le projet de loi et qu'on aura tous
les documents, on commencera. En attendant, qu'on suspende pour quelques
minutes, on n'a pas les documents.
Le Président (M. Garon): Dites-vous une chose: Quand les
lois sont déposées le 15 novembre, que les gens envoient les
lettres vers le 3 décembre, qu'ils déposent les documents, ils
n'ont pas beaucoup de délai.
M. Maltais: Je ne dis pas, mais c'est à vous qu'ils
devraient les déposer. Là, tout le monde en a.
Le Président (M. Garon): Moi, je ne blâmerais pas
les gens.
M. Maltais: C'est vous qui êtes président,
là.
Le Président (M. Garon): Je comprends ça, mais les
gens... On arrive, c'est annoncé... Dans les travaux de fin de session,
on ne le sait même pas nous autres mêmes, d'une demi-heure à
l'autre, ce qui va être convoqué. On l'apprend au moment où
c'est convoqué. Alors, les gens encore moins. On ne peut pas
blâmer les gens de donner des documents...
M. Maltais: Non, non, je ne blâme personne, moi, là.
Tout ce que je dis, c'est qu'on arrive en commission moi, je parle comme
parlementaire pour étudier un projet de loi. Tout le monde a des
revendications et c'est normal, c'est ça la démocratie. Us ont le
droit de le faire. C'est que, nous, les parlementaires, on ne les a pas.
Là, vous, vous venez de les avoir, vous n'avez pas eu le temps de les
étudier, vous n'avez même pas eu le temps de les lire.
Le Président (M. Garon): Je suis parfaitement de votre
avis, remarquez bien.
M. Maltais: Bon. Le projet de loi a été
déposé le 15 novembre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, avant ça. M.
Maltais: Avant ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ça fait au moins un mois
qu'il est déposé, le projet de loi.
M. Maltais: Là, madame vient d'en avoir qu'elle a
reçus hier soir. Moi, je ne les ai pas reçus; vous, vous ne les
avez pas reçus. Vous êtes le président de la commission,
vous devriez être la première personne à recevoir
ça.
Le Président (M. Garon): Mais ce n'est pas long, un mois,
pour des gens qui ne sont pas à plein temps à attendre qu'on
dépose des projets de loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On s'excuse, là, M. le
député de Lévis, je ne peux pas laisser passer ce
commentaire dans le cas de ce projet de loi. Les gens étaient au courant
de la problématique. Les discussions ont eu lieu avec toutes les parties
intéressées. La législation actuelle municipale a fait
l'objet de poursuites devant les tribunaux par les municipalités. Les
unions municipales ont été consultées avant. Il n'y a
personne qui a été pris par surprise par le dépôt de
ce projet de loi. Au contraire, Mme la députée nous reprochait de
ne pas agir assez rapidement, s'il y a quelque chose, dans ce dossier.
Ça fait que, moi, je n'accepterai pas, comme ministre responsable, dans
le cas de ce dossier-là, des remarques à l'effet que qui que ce
soit aurait pu être pris par surprise.
Mme Marois: M. le Président, sans que les gens n'aient
été pris par surprise, c'est un peu normal parce que ce sont des
projets de loi techniques qui demandent souvent une recherche assez
fouillée. Alors, c'est un petit peu normal. Je comprends que le
député de Saguenay puisse être un peu irrité par
ça, mais c'est un peu normal que les groupes, finalement, après
avoir essayé de consulter leur monde, fassent le point et tout
ça. (15 h 30)
Je regarde, même le Centre québécois du droit de
l'environnement, c'est quand même des gens qui sont
spécialisés dans ça. Qu'est-ce que vous voulez, ils les
ont envoyées au ministre hier, leurs notes, avec des copies à un
certain nombre d'entre nous dont, évidemment, moi, comme responsable
à l'Opposition de ce même dossier. Alors, c'est un petit peu
normal qu'on accepte de s'informer, à l'aide des documents qui nous sont
déposés, même si ça nous crée quelques
désagréments. Ça m'en crée, soyez-en certain, M. le
Président, un certain nombre de désagréments, mais, en
même temps, on ne peut pas refuser d'être éclairés
par les gens qui nous présentent ça.
M. Maltais: Non, non. Je ne refuse pas, moi. Je ne refuse pas.
Tout ce que je déplore, c'est que la présidence... Là,
moi, je parle à titre de parlementaire. Comme parlementaire j'arrive
ici, on continue à l'article 6 et là on s'aperçoit qu'il y
a une pile de documents de déposés. Moi, je n'en ai pas pris
connaissance avant de venir ici. Je ne sais pas ce qu'il y a dedans. Vous, vous
l'avez reçu hier soir, Mme la députée, vous avez
été choyée; le ministre l'a reçu hier soir, il a
été choyé. Mais, moi, je ne l'ai pas reçu. Puis je
suis membre de la commission, je suis un parlementaire, puis j'ai l'intention
d'exercer mon droit de parlementaire. Il y a assez que le président de
l'Assemblée nous l'enlève de temps en temps. Moi, là, on a
un président qu'on élit.
Mme Marois: II faut que vous défendiez le
président, vous, M. le Président.
Le Président (M. Garon): Ah, moi, je laisse les
députés libres.
M. Maltais: On a un président qu'on a élu en
commission parlementaire, qui est responsable de toute la documentation
concernant les projets de loi. Alors, avis aux intéressés: c'est
la dernière fois que j'accepte des dépôts de documents sans
qu'ils aient été déposés au préalable
à la présidence, puis que les parlementaires les aient
reçus 24 heures d'avance dans leur bureau pour en prendre connaissance.
Sinon, la législation, là, vous repasserez, M. le
Président. Vous-même, vous êtes un homme de rigueur sur la
législation, puis vous ne pouvez pas accepter que des choses de
même se reproduisent constamment.
Le Président (M. Garon): Bien, moi, j'ai toujours
pensé qu'on légiférait beaucoup trop vite. On est sans
doute le Parlement qui légifère le plus vite au monde, au
Québec. Parce que, je vais vous dire, ailleurs, ça prend un an,
puis un an et demi. Nous autres, on légifère à une
vitesse...
M. Maltais: Vertigineuse.
Le Président (M. Garon): On dépasse le mur du son,
comparé avec les autres Parlements dans le monde. C'est pour ça
que, moi, je ne peux blâmer personne. Je ne vous blâme pas pour ce
que vous dites; vous avez raison à 100 %. D'abord, je ne peux pas
déposer les documents avant de les avoir.
M. Maltais: Bien non!
Le Président (M. Garon): Je ne peux pas blâmer les
gens aussi. Ça prend des réunions. Quand on parle d'organismes,
il faut quand même savoir ce que c'est,
ces organismes-là, dans l'ensemble du Québec, qui sont
dans leur commerce. Faire des réunions, puis faire un mémoire,
ça n'a l'air de rien, mais ça représente beaucoup
d'ouvrage. Alors, qu'ils n'aient pas pu faire ça dans trois semaines, un
mois, ça ne m'étonne pas. Alors, quand ils les remettent, je les
dépose. Je ne peux pas les déposer avant. Puis je ne peux pas les
blâmer aussi de ne pas nous les avoir donnés avant, parce que,
à mon avis, on légifère beaucoup trop vite à
Québec.
M. Maltais: Non, mais c'est une mauvaise habitude, ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si l'Opposition trouve que le
projet de loi est trop rapide, qu'on doit prendre davantage de temps, moi, je
pense que, sur le plan environnemental, il y a un risque, mais je suis
prêt à écouter les propos de Mme la
députée.
Le Président (M. Garon): Moi, je vais vous dire une chose.
Le député de Saguenay vient de faire une sage suggestion de
suspendre les travaux de la commission pendant quelques minutes; je vais faire
ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, oui.
M. Maltais: Au moins avoir les documents pour qu'on puisse les
lister, pour savoir de qui ça vient.
Le Président (M. Garon): Je suggère de suspendre
les travaux de la commission pendant quelques minutes.
Mme Marois: Avant que vous suspendiez, excusez, M. le
Président, je ne veux pas être interprétée dans mes
propos. Ça presse toujours d'améliorer la qualité de notre
environnement, mais je vais vous dire que le ministre ne s'est pas senti
pressé d'adopter un code des pesticides, puisque ça fait six ans
que la loi est adoptée, puis il n'y en a toujours pas de code des
pesticides. Alors, là, je pense qu'on peut comprendre que nos
concitoyens...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais, ça, le code, c'est
détaillé, puis c'est technique, puis ça prend des
représentations, puis il faut le regarder comme il faut.
Mme Marois: Sauf qu'on peut comprendre que nos concitoyens
puissent prendre quelques semaines, puis quelques jours pour regarder certaines
lois, puis faire leurs commentaires.
Une voix: Je peux tout leur donner, moi.
Le Président (M. Garon): Alors, les travaux de la
commission sont suspendus pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 37)
(Reprise à 15 h 44)
La Présidente (Mme Bélanger): Nous avons quorum.
À l'ordre, s'il vous plaît! La commission de l'aménagement
et des équipements reprend ses travaux. Le mandat de la commission est
toujours de procéder à l'étude du projet de loi 139, Loi
modifiant la Loi sur les pesticides. Mais, si vous me permettez, avant de
commencer, j'aimerais rappeler au public, qui semble être un petit peu
spontané, que l'article 31 dit on parle de la conduite du public:
«Pendant la séance, le public admis dans les tribunes doit se
tenir assis et en silence. Tout signe d'approbation ou de désapprobation
lui est interdit. En cas de désordre, le président peut enjoindre
à toute personne de se retirer.» Alors, je demanderais à
nos visiteurs d'être assis calmement et d'écouter gentiment.
Alors, au moment de la suspension des travaux, je crois qu'on avait
déposé des documents et nous sommes rendus à l'article 6.
M. le ministre.
Étude détaillée Permis
(suite)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Très brièvement, Mme
la Présidente, l'article 6 permet au ministre d'exiger des titulaires de
permis, dans le délai et les conditions qu'il fixe, la transmission des
informations consignées aux registres que ces titulaires doivent tenir.
Il s'agit, là, d'une simplification.
Mme Marois: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Taillon.
Mme Marois: ...il y a, effectivement, une suggestion
intéressante qui nous est faite par le Centre québécois du
droit de l'environnement en ce qui concerne cet article 6. Je vais revenir sur
cette suggestion-là. Je veux, d'abord, faire quelques commentaires sur
l'article 6 qui est au projet et qui modifie l'article 46. En fait, ce que le
ministre nous a dit, dans ses notes préliminaires, de même que
dans l'étude de certains articles, c'est qu'il cumulait un certain
nombre d'informations qui étaient plus ou moins traitées. Bon, je
peux comprendre que ça puisse être le cas, même en trouvant
que c'est cependant inadmissible.
Ce que nous propose, ici, le centre québécois, c'est qu'au
lieu de faire en sorte que le ministre se donne la possibilité d'exiger
en vertu d'un délai, dans des conditions fixées, etc., les
informations utiles détenues par le titulaire du permis... Ce que le
Centre nous propose, ici, et je lis le paragraphe qui porte sur cette
question-là... C'est le document que j'ai déposé, c'est
à la deuxième page, c'est le deuxième paragraphe, avant le
point 2. «Nous recommandons que l'article 6 du projet soit amendé
de manière à rendre obligatoire la
transmission des documents nécessaires à
l'évaluation des dossiers de renouvellement de permis et de certificat
avant l'expiration du délai de validité de tel permis ou
certificat.»
Comme on entre dans un nouveau régime bien, un nouveau
régime, un régime modifié, en tout cas et que j'ai
compris qu'on allongeait les temps prévus pour les titulaires de permis,
pour les permis, je croyais que ça pouvait donner le temps au
ministère peut-être d'avoir les outils utiles pour enregistrer les
données et que c'était peut-être une façon de
conserver quand même une information qui, moi, je le pense, peut
être, à certains moments, essentielle.
Tant qu'il n'y a pas de problèmes environnementaux, tant qu'il
n'y a pas de risques encourus, ça ne pose pas tellement de
difficultés qu'on ait ou non l'information. C'est toujours, dans le
fond, lorsque arrive un accident quelque part. Là, on se dit: Est-ce
qu'on a l'information, est-ce que, bon, on peut vérifier aux registres
si c'était conforme aux exigences, etc.? Moi, dans ce sens-là, je
pense que ça protégerait même le ministre et son
ministère, surtout dans la perspective de protéger,
évidemment, nos concitoyens et nos concitoyennes. Je me demande si on ne
devrait pas le réintroduire dans l'article à l'expiration, si on
veut, parce que c'est un peu ça qui est dit ici: «avant
l'expiration du délai de validité de tel permis, ou
certificat».
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On retourne pratiquement, avec ce
que le Centre recommande, à l'article 46 tel qu'il existait. On rend
automatique l'expédition de documents par l'intéressé et
la réception de documents par le ministère de l'Environnement du
Québec. C'est une pratique qui, lorsque vous disposez et des ressources
humaines et des ressources informatiques et de toutes les ressources
nécessaires, peut, comme vous le dites, s'avérer utile. Mais,
compte tenu des ressources que le ministère peut consacrer à ce
dossier, la proposition de l'article 6 tel que libellé nous permet
davantage de souplesse. Moi, je n'en fais pas un dogme. Je fais simplement vous
donner l'information quant à ce qui s'est passé dans le
passé. On oblige des gens à nous envoyer des... Ça leur
coûte, sur le plan de l'entreprise privée, des sommes d'argent
importantes. Nous, on les reçoit au ministère. Quand on n'a pas
les effectifs, on les empile dans des boîtes et ça nous
coûte du «storage», puis on n'a pas plus d'information quand
arrive une catastrophe, à moins de savoir dans quelle boîte c'est
et là on ne la retrouve plus. C'est à peu près ça,
sur le plan pratique, qu'on fait présentement. (15 h 50)
Ce qu'on vous dit, c'est qu'on va tenter, là, d'avoir un
système qui est plus souple, avec l'article 6. Le ministre va encore
avoir la possibilité d'exiger, dans les délais et aux conditions
qu'il fixe, la transmission des informations consignées aux registres.
On va faire confiance aux gens pour tenir leurs registres et, si on en a
besoin, dépendant des besoins et des ressources qu'on aura, on en
demandera davantage. Pour le moment, de revenir à l'essence, de rendre
obligatoire, finalement, cette transmission sans être certain qu'on peut
les traiter à l'autre bout, ça m'apparaît imposer à
l'entreprise des contraintes.
Mme Marois: Peut-être une chose que j'aimerais comprendre
de la part du ministre, Mme la Présidente. Parce que, effectivement, il
y a peut-être un élément qui m'a échappé.
À l'article 46 actuel, on dit: «Registre. Le titulaire du permis
tient à jour, conformément aux règlements les registres
qui y sont indiqués.» On n'amende pas ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Mme Marois: On garde
ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II tient ses propres
registres.
Mme Marois: On fait toujours obligation au titulaire de permis de
tenir un registre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact.
Mme Marois: Donc, l'information existe quelque part.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Je comprends la proposition
du centre québécois. Ils vont plus loin et, si on avait toutes
les ressources pour y donner suite, on serait encore plus performants. Mais,
quand on analyse, à un moment donné, dans l'application d'une
réglementation d'une législation, les
coûts-bénéfices, il faut aller là où il y a
du rendement maximum.
Mme Marois: Dans le fond, la proposition qui est là, elle
allège quand même la procédure ou, du moins, l'application
des règlements actuels. On n'émet pas des permis tous les ans. On
émet des permis...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On change les périodes.
Mme Marois: ...à tous les trois ou cinq ans selon... C'est
cinq ans et un an si c'est temporaire, si j'ai bien compris l'économie
de la loi et les aspects techniques. À ce moment-là, ça ne
se renouvelle pas tout en même temps, évidemment.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
Mme Marois: Ça s'échelonne là selon la date
d'émission du permis, le permis se renouvelle...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et, de façon pratique, pour
se parler bien franchement, à moins d'avoir reçu une plainte,
ça procède assez automatiquement. Parce que c'est un petit
peu...
Mme Marois: C'est-à-dire que le permis est émis
automatiquement, est renouvelé à peu près
automatiquement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À la demande de la
personne, mais, si on n'a pas reçu de plainte dans ces
dossiers-là, on prend pour acquis que c'est un bon citoyen.
M. Maltais: Au fond, ce qui est important, c'est que, en tout
temps, le ministre puisse avoir les informations, et le propriétaire de
l'entreprise, c'est à lui de tenir ses registres; en tout temps le
ministre peut lui demander des informations. C'est un peu comme le
ministère du Revenu, il n'est pas obligé de partir avec nos
classeurs, mais, lorsqu'il nous envoie une lettre, la pièce
justificative qu'il veut, elle est identifiée et elle est nommée
et envoie-lui. Sinon, ça règle le cas. Alors, que l'entreprise
soit obligée de tenir ses registres à jour, le ministre peut, en
tout temps, demander des comptes dans ces registres-là, mais, lui, il
n'est pas obligé d'emmagasiner ça dans son ministère. Je
n'en vois pas l'utilité parce que l'obligation dans l'article 46, c'est
que le propriétaire est obligé de tenir des registres. S'il n'en
tient pas, à un bon moment donné, il passera au cash comme tout
le monde. Alors, en fait, je pense que c'est de la saine gestion, tout
simplement.
Mme Marois: À l'origine, évidemment, il y a avait
un besoin de connaissances. On n'a pas nécessairement plus de
connaissances, puisque les données sont accumulées dans des
boîtes. L'autre argument qui est intéressant, qui est
présenté par le centre québécois, c'est de dire:
Bon, si un citoyen veut avoir accès à cette
information-là, il ne peut pas, à ce moment-là, courir
dans tous les registres du Québec, du nord au sud, de l'est à
l'ouest, pour avoir l'information.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais, habituellement,
lorsqu'un citoyen a besoin d'information, il s'adresse au service d'information
du ministère, c'est la façon de procéder, soit dans sa
direction régionale, soit au central et, quand la loi d'accès
à l'information nous permet de lui communiquer l'information, nous le
faisons. Dans certains cas, nous avons besoin de l'autorisation du
détenteur de l'information. Nous vérifions auprès du
détenteur de l'information et nous le faisons.
Le ministère de l'Environnement est celui qui fournit ou qui
reçoit le plus de demandes d'information de tous les ministères
du gouvernement du Québec et nous avons une politique de transparence
qui fait en sorte que nous sommes le ministère qui a à peu
près le moins d'ordonnances émises par la Commission
d'accès à l'information parce que nous avons une politique de
livres ouverts.
Mme Marois: Deux questions. La première: Si un citoyen la
demande, dans les limites habituelles de la loi d'accès à
l'information, le ministre pourrait aller chercher l'information et la rendre
disponible au citoyen. On se comprend?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, sauf s'il s'agit
d'information privilégiée. Parfois, il s'agit de renseignements,
de données, de secrets, de recettes industriels, etc. Ça, c'est
protégé.
Mme Marois: Habituellement, les pesticides sont connus; s'ils ne
sont pas connus, ils ne doivent pas être utilisés. Ils doivent
répondre à certaines normes, bon, etc.
Maintenant, deuxième question: Est-ce que le ministre a en
tête un plan d'action précis quant à l'application de cet
article-là, dans le sens où il se donnera un objectif de cueillir
10 %, 15 % ou 20 % des informations? À quel rythme le fera-t-il ou ne le
laisse-t-il là que pour avoir la possibilité d'agir et non pas
dans une perspective où il agira d'une façon
planifiée?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour le moment, les ressources
dont nous disposons au ministère de l'Environnement nous permettent de
donner suite à toutes les plaintes que nous recevons.
Deuxièmement, lorsque le ministère, de façon biannuelle,
révise ses priorités, il peut décider, à n'importe
quel moment, de donner à nos services de vérification un mandat
spécial en ce qui concerne les pesticides une année, les
matières dangereuses, l'autre, etc. À ce moment-là, les
ressources humaines sont affectées à ces
éléments-là et il y a un «task force» qui
procède et là on peut procéder aux pesticides,
dépendant des priorités.
Mme Marois: Non, mais il n'y a pas de plan de prévu
actuellement, spécifiquement rattaché à la question de
pesticides?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y a pas d'effectifs nouveaux.
On l'aurait vu dans les crédits additionnels qui ont été
déposés hier. Ce n'est pas le cas. Nous devons opérer avec
les mêmes effectifs que nous avons présentement à notre
disposition.
Mme Marois: Enfin. C'est parce que ce qui est toujours
embarrassant, on se retrouve toujours devant le même constat, Mme la
Présidente: c'est que, là, on modifie un article qu'on n'a pas pu
appliquer pour un autre article dont on nous dit: On va l'appliquer
exceptionnellement si on n'a pas le choix. C'est ça que je comprends de
la part du ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, c'est...
Mme Marois: Parce que, dans le fond, quand je lis: «Le
ministre peut exiger de tout titulaire de permis...», je me dis: Je suis
responsable dans un ministère, je fais une planification et je dis: Mes
permis sont émis sur cinq ans; chaque année, je vais exiger de 10
% du
bassin des titulaires de permis qu'ils me remettent les données,
de telle sorte que je puisse faire des tests, des contrôles et m'assurer
qu'effectivement il y a respect de la loi,
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez complètement
raison si vous disposez de toutes les ressources pour le faire. C'est la
façon la plus complète d'agir. Maintenant, le ministère de
l'Environnement du Québec a obtenu des augmentations de budget
considérables au cours des dernières années: 35 000 000 $
sur une base de trois ans, 50 000 000 $ en recherche et développement,
etc. Et je continue de plaider. On a eu des crédits additionnels hier
qui ont été votés pour le BAPE. Mais je suis
également conscient, comme membre du gouvernement, que, s'il fallait
imposer cette obligation aux entreprises, j'augmente le coût de
production des entreprises. Je suis également conscient que, si
j'adoptais la formule que vous me dites, il me faudrait engager un autre
détachement de fonctionnaires, etc. Je suis également conscient,
parce que je suis député également, que mes payeurs de
taxes en ont un petit peu, sinon un peu plus que par-dessus les épaules
des impôts et des taxes à payer.
Comment on fait dans ce contexte pour équilibrer notre protection
de l'environnement avec nos ressources disponibles? On sollicite la
collaboration de nos partenaires du monde industriel, on sollicite la
collaboration de nos partenaires du monde municipal et on fait le maximum. On
le fait de façon transparente. On ne dit pas aux gens: Envoyez-nous des
documents et on maintient l'obligation, alors qu'ils savent très bien et
qu'on sait très bien qu'on n'ouvre pas les boîtes. On leur dit:
Quand on vous en demandera, ce sera pour en prendre connaissance compte tenu
des ressources qui sont mises à notre disposition.
Mme Marois: Je reste convaincue que le slogan du Parti
libéral était bon, Mme la Présidente:
«Légiférer moins pour légiférer mieux».
Mais, là, on continue à légiférer autant et je ne
suis pas sûre qu'on légifère mieux. Bon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On légifère moins,
là, on enlève une obligation.
Mme Marois: Non. On enlève une obligation, mais,
même en l'enlevant, le ministre dit: Même cet article-là, je
ne suis pas sûr d'être capable de l'appliquer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non. On est capables de
l'appliquer. Cet article-là, je tiens à vous assurer que, tel
qu'il est libellé, on est capables de l'appliquer parce qu'il nous
confie justement la discrétion nécessaire à une
application intelligente.
Mme Marois: Bon. Mme la Présidente, sur cet
article-là, je pense que, bon, d'abord, un, ça me rassure de
savoir que «le titulaire du permis tient à jour,
conformément aux règlements, les registres qui y sont
indiqués», d'une part. J'aurais préféré
entendre le ministre me dire qu'à l'expiration du permis on puisse
demander il pourrait même se donner une obligation de
résultat pour 10 % des permis que les informations contenues aux
registres lui soient fournies, mais il me dit qu'il adopte la loi et qu'il ira
par exception appliquer cet article si un problème se présente,
si j'ai bien compris. (16 heures)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Ce que j'ai dit, c'est que
nous agissons sur toute et chacune des plaintes que nous recevons et que,
deuxièmement, au ministère de l'Environnement, vous avez des
secteurs qui sont «priorisés». Au moins deux fois par
année, on fait de la «priorisation» de secteurs et ça
ne nous empêche pas d'en faire dans l'intervalle s'il y a des urgences
qui arrivent. Et, à partir du moment où, pour six mois ou un an,
on déciderait de «prioriser», nos équipes volantes
s'en iraient dans ce domaine-là et là on demanderait et on
exigerait des documents, possiblement tous les renouvellements de permis pour
une fois. Mais on ne serait pas obligés de le faire à toutes les
fois. Autrement dit, on se donne de la souplesse administrative qui est
devenue, sur le plan de l'administration publique, un élément
essentiel si on veut en donner aux payeurs de taxes pour leur argent.
Mme Marois: Bon. Alors, Mme la Présidente, on va passer
à l'autre article? Ça va être sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 6
est adopté?
Mme Marois: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division.
J'appelle l'article 7. M. le ministre.
Certificat
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article a déjà
fait l'objet de commentaires. Il porte de trois à cinq ans la
période de validité d'un certificat, encore là, Mme la
Présidente, dans le but d'alléger la paperasserie, finalement,
gouvernementale.
Mme Marois: Oui, je pense qu'effectivement ça aurait
été souhaitable qu'on conserve peut-être... Je comprends le
ministre qui a des contraintes, mais, moi, comme législateur, je pense
qu'il aurait été souhaitable qu'on conserve le
«trois». Alors, on va l'adopter sur division.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si je vivais dans l'abstrait,
j'aurais la même préoccupation.
Mme Marois: Je ne vis pas dans l'abstrait, mais
je vis dans la préoccupation que l'on puisse se donner les moyens
d'agir. Et cinq ans, je trouve que c'est un petit peu long.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ça dépend en
compagnie de qui on les passe.
Mme Marois: Ah, ça, toujours, chère Mme la
Présidente! Vingt-cinq ans peuvent parfois paraître si courts,
alors que quelques heures peuvent paraître un enfer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ou un paradis. (Consultation)
Mme Marois: Alors, Mme la Présidente, nous sommes à
l'article 8, je crois. L'article 7, sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 7
est adopté sur division. J'appelle l'article 8.
Code de gestion des pesticides
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II s'agit essentiellement du coeur
du projet de loi. C'est l'article qui soulève le plus de commentaires
chez les divers intéressés. Cet article 8 remplace l'article 102
de la Loi sur les pesticides par un nouvel article qui décrète
que le Code de gestion des pesticides ou un autre règlement
édicté en vertu de cette loi rendent inopérante une
disposition d'un règlement municipal ou d'une communauté urbaine
qui porte sur une même matière. Il prévoit une exception
à cette règle à l'égard d'une telle disposition qui
porte sur des activités d'entretien paysager ou d'extermination
déterminées par règlement et qui protège davantage
la santé des espèces vivantes, l'environnement ou les biens.
Mme Marois: Bon. Alors, je vais, d'abord, procéder par une
lecture des commentaires que nous fait le Centre québécois du
droit de l'environnement parce que je pense que c'est assez majeur,
évidemment. C'est effectivement ce qui fait l'objet des oppositions les
plus importantes. On dit ceci: «Ainsi, aux termes...»
Alors, d'abord, dans le premier commentaire que fait le centre
québécois, on nous dit: «Plus injustifiable encore nous
apparaît le retrait quasi complet de la juridiction des
municipalités en matière de contrôle des pesticides sur
leur territoire, d'une part, en rendant inopérants les règlements
municipaux portant sur des matières mentionnées au Code de
gestion des pesticides et en imposant des conditions à l'existence de ce
qui leur reste de juridiction.»
Alors, le Centre continue en disant ceci: «Ainsi, aux termes de
l'article 102 de la loi actuelle, les municipalités et
communautés urbaines peuvent réglementer cette matière en
autant que les dispositions du Code de gestion des pesticides ne sont pas
inconciliables. Le code de gestion, qui n'a toujours pas été
adopté, pourra déterminer la nature, l'importance et
l'étendue des activités effectuées, les catégories
de personnes qui les effectuent, le milieu dans lequel les activités
sont effectuées, les moyens ou systèmes utilisés, les
pesticides ou classes de pesticides ou selon les catégories ou
sous-catégories de permis ou de certificats.» «Or, à
l'article 8 de projet de loi, il est déclaré que...» Et
là, je ne relis par l'article 102 de l'article 8, parce qu'on
répète essentiellement ce qu'on vient de lire. Alors, ce que le
Centre nous dit par la suite, c'est «qu'en rendant inopérante
toute disposition municipale portant sur une même matière on
exclut totalement toute possibilité pour les municipalités de
réglementer cette matière, que la mesure soit plus
sévère, moins sévère ou équivalente à
celle prévue au code de gestion. Bien entendu, on nous invoquera
l'exception permettant aux municipalités de réglementer les
pesticides à certaines conditions. À notre avis, voilà
plutôt une deuxième façon de contrôler la
compétence des municipalités en cette matière.»
Et ils continuent en disant: «Nous ne pouvons critiquer la
deuxième condition d'exercice de cette compétence à
l'effet de n'autoriser que la réglementation municipale susceptible de
prévenir les dommages environnementaux. Par ailleurs, nous estimons que
la loi pouvait déjà prévenir les risques de
réglementations contraires aux objectifs environnementaux advenant leur
incompatibilité avec un Code de gestion des pesticides
satisfaisant.»
Et on continue à argumenter sur le fond de la question. Je pense
que ce qui apparaît assez évident, là, eux vont...
Évidemment, le Centre québécois du droit de
l'environnement dit: Le ministre ne va pas assez loin; il devrait
essentiellement laisser cette responsabilité aux municipalités.
C'est ça qu'il dit. Les représentants des horticulteurs et
aménagistes sont craintifs à l'effet que, malgré
l'existence d'un code de gestion, les municipalités outrepassent les
règles habituelles d'un sain fonctionnement et viennent édicter
toutes espèces de règlements qui viendraient nuire à leur
industrie.
Je suis sensible aux questions soulevées par le Centre
québécois du droit de l'environnement, croyant essentiellement
à la décentralisation et à la place que doivent occuper
les pouvoirs locaux et régionaux dans l'ensemble de notre
société. Mais je peux comprendre aussi les craintes des
horticulteurs et des aménagistes. Et ces craintes-là auraient
été sûrement atténuées si le ministre avait
pu déposer, en même temps que nous étudions le projet de
loi, le Code de gestion des pesticides. Je le lui rappelle. Je sais qu'il m'a
dit que c'est trop technique et trop complexe, mais ça fait huit ans que
la loi est adoptée.
La Présidente (Mme Bélanger): Six ans.
Mme Marois: Pas huit ans, pardon, six ans que la première
loi a été adoptée. Nous fonctionnons toujours sans code de
gestion. C'est quand même assez
inimaginable, n'est-ce pas? Ce serait venu atténuer,
sûrement, les craintes.
Cela étant, j'aimerais entendre le ministre sur les objections
que lui présentent, effectivement, les horticulteurs et les
aménagistes. En fait, ce qu'ils craignent, c'est qu'il y ait une
multiplication de règlements qui seraient différents d'une
localité à l'autre. Et ce qu'on dit, c'est que l'ensemble de
l'économie de l'industrie serait en jeu. Alors, moi, je veux entendre le
ministre sur ces questions-là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, essentiellement, on peut
toujours regrouper cette opinion avec celle de l'UPA aussi, si vous lisez
attentivement la résolution de l'UPA.
Mme Marois: Oui, j'ai effectivement celle de l'UPA.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les gens, finalement,
réclament une législation et une réglementation
provinciale qui interdit toute action régionale ou locale. C'est une
façon de voir les choses en matière environnementale. Ce n'est
pas défendu; ça s'argumente. Moi, je n'ai pas de dogme contre
ça, en partant. Sauf que, lorsqu'on considère la diversité
géographique, climatique, sociologique d'un territoire comme la province
de Québec, il m'apparaît opportun, dans plusieurs
législations, de faire confiance aux régionaux et aux locaux.
On a eu l'occasion de s'en parler, il y a quelques jours; le grand
thème de la commission Brundtland, une des grandes conclusions, c'est
penser globalement, puis agir localement. On a tenté, dans ce projet de
loi, d'atteindre l'équilibre. Le fait que le centre
québécois trouve qu'on ne va pas assez loin et le fait que les
horticulteurs trouvent qu'on va trop loin nous indiquent probablement qu'on
n'est pas loin du point d'équilibre comme tel.
Présentement, les horticulteurs ne veulent pas d'intervention
municipale parce qu'ils craignent que les 1500 municipalités du
Québec adoptent une réglementation qui soit différente et
ils ne pourraient, comme entrepreneurs, vivre avec 1500 règlements.
Ça prend quasiment un avocat pour conduire le camion, à ce
moment-là, dépendant des limites territoriales, etc. Et ça
se comprend, de leur point de vue. Sauf que, comme ministre de l'Environnement,
je ne peux pas défendre à une collectivité, je ne peux pas
défendre à une municipalité qui est
représentée par des élus d'intervenir de façon
encore plus sévère que le ministre de l'Environnement
souhaiterait le faire. Si des gens souhaitent aller un peu plus loin
c'est ce qu'on indique dans l'article on leur permet de le faire.
Mais on part d'une situation de fait, présentement, et ça,
souvent, les horticulteurs ont oublié de le mentionner à leurs
membres. Moi, j'ai rencontré les horticulteurs de mon comté, puis
l'association ne leur avait pas exposé cet aspect-là du dossier.
Présentement, à cause du jugement rendu et auquel
réfère le Centre québécois du droit de
l'environnement dans le cas de la municipalité d'Hudson, bien que ce
jugement soit porté en appel et avec toute déférence et
sans vouloir intervenir de façon directe, ni indirecte dans cette cause
qui est pendante devant la Cour d'appel, le jugement de la Cour
supérieure reconnaît aux municipalités le droit de
réglementer. (16 h 10)
Donc, on part d'une situation où, théoriquement, 1500
municipalités peuvent réglementer. On s'en va dans une solution
où le gouvernement provincial réglemente et permet aux
municipalités de bonifier. J'ai eu des rencontres avec les unions
municipales, avec la Table Québec-municipalités; ce ne sont pas
toutes les municipalités qui sont intéressées à
bonifier le règlement ou la loi du gouvernement du Québec. Au
contraire, plusieurs municipalités dont, entre autres, les
municipalités plus petites, là, membres des municipalités
régionales de comtés, nous indiquent: On va se fier à
votre règlement, on n'engagera pas un inspecteur additionnel pour se
faire des frais additionnels, on ne réglementera pas.
Les indications que nous avons au ministère de l'Environnement,
c'est que vous avez des points chauds, sensibles au Québec. Les
municipalités du West Island, entre autres, de Montréal, nous ont
indiqué qu'elles avaient l'intention que l'on laisse la situation
sans légiférer ou en légiférant d'aller plus
loin. Et ça, comme ministre de l'Environnement, moi, je n'ai pas
l'intention de le leur interdire. Sauf que je leur ai conseillé
d'harmoniser leurs réglementations de façon à en faciliter
l'application sur leur territoire. Sur la rive sud, il y a Saint-Lambert,
possiblement Sherbrooke, j'ai bien dit possiblement Sherbrooke. Et ce sont
à peu près les informations qu'on a. Les autres ont l'intention
de s'appuyer sur la législation et la réglementation
provinciales.
Ça nous apparaît, à ce moment-ci, une situation
d'équilibre. On va vérifier l'évolution. Si jamais le
monde municipal, pour des raisons qui lui appartenaient, décidait de
promulguer 45 règlements différents, ce qui m'apparaît
inconcevable et inimaginable, plutôt que de s'inspirer les uns des autres
et c'est d'ailleurs les assurances que j'ai reçues de la Table
Québec-municipalités le législateur pourra toujours
revenir à la charge. Mais les indications que m'ont données le
président de l'Union des municipalités du Québec, les
représentants des grandes villes: les gens ont avantage à
s'harmoniser sur le plan municipal et, comme ministre de F Environnement, je ne
peux pas leur défendre de bonifier la réglementation
environnementale.
Mme Marois: Moi, il y a peut-être deux choses, Mme la
Présidente, que je voudrais apporter. La première, et je
réinsiste, je pense qu'on aurait évité une grande partie
de ces oppositions, de ces objections, si le code de gestion était
là. Le ministre ne peut pas m'enlever de la tête cette
idée-là. J'ai vérifié auprès des principaux
concernés et, effectivement, ça les aurait rassurés.
Maintenant, l'autre chose que je veux comprendre. ..
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que je peux répondre
immédiatement? Vous allez revérifier auprès de ces
intervenants. Le code de gestion, à supposer qu'il est prêt au
printemps et qu'il est vigueur au printemps, les objections des horticulteurs
vont être maintenues parce qu'ils vont quand même souhaiter que les
municipalités du West Island, entre autres, ou les municipalités
intéressées n'aient pas la possibilité de
réglementer plus sévèrement que le Code.
Mme Marois: Mais attention! Si le Code est à ce point bien
fait, qu'il permet que les citoyens sentent que leur environnement est bien
protégé, moi, je pense qu'à ce moment-là il n'y
aura pas de pressions qui se feront sur les municipalités, si le Code
est à ce point bien fait que les dispensateurs de services que sont les
horticulteurs ont un encadrement quant à l'action dans leur domaine
d'activité économique, à ce moment-là, ça va
rassurer. Rassurant, je pense que ça amènera sans doute certaines
municipalités...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien, à ce
moment-là...
Mme Marois: ...à éliminer le fait qu'ils ajoutent
des règlements en sus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À ce moment-là, il y
a quelqu'un qui va être insatisfait, parce que, si vous avez
écouté mon intervention tantôt...
Mme Marois: Je l'ai bien écoutée.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...je vous ai mentionné que
la diversité géographique, climatique, sociologique, etc., du
Québec fait en sorte que on va se comprendre de façon
pratique si vous étendez des pesticides et que votre voisin est
immédiatement à côté de vous, là, et que vous
en mettez sur votre terrain et que ses enfants vont jouer là, il y a une
pression sociale, santé, etc., qui s'effectue et elle devient une
pression politique et écologique. Si vous avez une résidence
isolée, que vous en mettez un peu et qu'il n'y a pas d'enfants des
voisins et que vous êtes le seul, etc., et que vous acceptez de le mettre
chez vous avec toutes les compréhensions et toutes les mesures de
précaution, il n'y a plus cette pression-là. Donc, le danger de
réglementer de façon uniforme sans permettre des ajustements
locaux et régionaux est là en matière environnementale.
Retournez à la bible, le rapport Brundtland: penser globalement, agir
localement.
Mme Marois: Je n'ai pas de problème avec la bible,
celle-là en tout cas, celle du rapport Brundtland.
Une voix: Avez-vous des problèmes avec l'autre?
Mme Marois: Parlons de la primauté du Code, tel que
l'article était libellé. Moi, il y a une chose que je veux bien
comprendre. Peut-être que, là aussi, ça viendrait un peu
atténuer les craintes qu'ont les personnes concernées par
ça. Moi, je comprends qu'avec l'article 102 actuel, pas celui qu'on
modifie, toutes les municipalités c'est ce qu'Hudson a fait,
d'ailleurs, elle s'en est prévalue pouvaient à peu
près faire n'importe quoi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sans dire n'importe quoi, elles
avaient des pouvoirs de réglementation.
Mme Marois: Sur à peu près tout et n'importe quoi,
enfin, en ce qui concerne les pesticides...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans les limites du
raisonnable.
Mme Marois: ...parce qu'il n'y avait pas de Code.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans l'état...
Mme Marois: Donc, il ne pouvait pas y avoir
d'incompatibilité avec le Code, il n'y en avait pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact. Vous avez bien compris.
Mme Marois: Donc, si déjà ils avaient pu le faire,
un certain nombre peut-être plus grand que ceux qui l'ont fait, puisqu'il
y a une seule municipalité qui l'a fait jusqu'à maintenant,
à ce que je sache...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Autrement dit, si vous prenez le
raisonnement a contrario, il est possible et sans vouloir influencer
parce que c'est en cour d'appel de prétendre qu'en
présence d'un code les municipalités n'auraient pas pu
réglementer. Et c'est ce que les horticulteurs ont compris. Et ils
souhaiteraient qu'il y ait un code, mais pas de possibilité de
bonification du Code, sur le plan local et régional, par le monde
municipal. C'est là le débat.
Mme Marois: Oui, mais on doit comprendre que l'article, tel qu'il
est, va plus loin que l'article que nous amendons.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur le plan environnemental,
oui.
Mme Marois: Oui, mais même sur le plan
réglementaire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Réglementaire
environnemental.
Mme Marois: Oui, c'est ça. Mais l'article 102 actuel,
même avec un code de gestion existant, n'empêchait pas... Parce
qu'un code de gestion, à moins qu'il ait complètement
étouffé tout, tout, tout... Tel que l'article est
rédigé maintenant, la municipalité peut faire des
règlements. «Toute disposition du Code de gestion des pesticides
et des autres règlements édictés en vertu de la
présente loi prévaut sur toute disposition inconciliable d'un
règlement édicté par une municipalité ou une
communauté urbaine.» Inconciliable!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a une zone grise que nous
clarifions. Il est possible de prétendre je ne dis pas que c'est
fou de le faire ce que vous prétendez et de le soutenir devant
les cours de justice. Ce que nous tentons de faire, c'est de clarifier, avec le
texte que nous vous proposons à l'article 8, la situation légale,
de façon à ce que se soit clair qu'il y ait une
réglementation provinciale qui puisse, dans certains cas, être
bonifiée par une réglementation municipale. Nous clarifions le
droit. Et on peut s'opposer à cette clarification-là si on est un
partisan de la confusion.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
Mme Marois: Oui, ça va pour l'instant, Mme la
Présidente. Donnez-moi encore quelques secondes. Oui, ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 8
est adopté?
Mme Marois: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
9.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, cet article, Mme la
Présidente, abroge l'article 103 de la Loi sur les pesticides devenu
sans objet par suite du remplacement de l'article 102 de cette loi. Il abroge,
également, l'article 108 de la Loi sur les pesticides pour faire
disparaître l'obligation d'adopter, pour les aménagistes
forestiers et les agriculteurs, des règlements distincts relatifs au
permis et au certificat, ce qui apportait une certaine confusion lorsqu'il y
avait trois branches réglementaires.
Mme Marois: Pourquoi on avait instauré ces trois
régimes particuliers en 1987 et pourquoi, maintenant, ils ne seraient
plus utiles?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On les avait instaurés de
façon à distinguer les trois divers éléments:
foresterie, agriculture et le reste, finalement. Ils deviennent, aujourd'hui,
inutiles compte tenu du remplacement de l'article 102. Finalement, ce qu'on
vient de faire à l'article précédent consacre
l'inutilité de maintenir 103 et 108.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
Mme Marois: Attendez un peu, Mme la Présidente,
là.
(Consultation)
Mme Marois: J'ai de la difficulté... À 103, je
comprends, règlements inconciliables: «peut transmettre à
une municipalité ou à une communauté urbaine un avis qui
mentionne les dispositions de leurs règlements qu'il estime
inconciliables». Bon, parfait. À 108, là, «les
règlements applicables aux agriculteurs, à leurs employés
ou aux personnes autorisées à agir en leur nom, bon, etc., sont
des règlements séparés de tout autre règlement
d'application de la présente loi».
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On se condamnait, là,
à avoir, sur le plan de la rédaction, trois séries de
règlements différents, alors qu'on n'est plus condamnés,
qu'on dit qu'il y a un règlement d'application générale.
Simplement sur le plan, là, de la construction réglementaire,
c'est une simplification. Il n'y a pas d'autres choses. On n'ajoute pas, on ne
soustrait pas; on ne traite que d'architecture réglementaire.
Mme Marois: L'UPA, ici, nous dit ceci ils s'opposent
à l'article 9 du projet de loi, qui abroge les articles 103 et 108:
«Le maintien des dispositions de l'article 103 est nécessaire pour
éviter que les litiges et différends n'aboutissent devant les
tribunaux.» Oui, bien, là, c'est en autant qu'on n'adoptait pas
l'article 8, là. Eux souhaitaient que l'article 108 soit
conservé, car la loi reconnaît les particularités qui
prévalent dans les activités agricoles et l'aménagement
forestier. (16 h 20)
Je veux comprendre une chose, Mme la Présidente. On comprend que
ça ne s'applique pas aux activités d'agriculture. Mais ça
s'applique aux agriculteurs, dans le cas de l'aménagement...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Paysager.
Mme Marois: ...paysager, c'est ça. Dans le fond, ça
met tout le monde sous le même régime.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur le plan de... Comment je
pourrais...
Mme Marois: Réglementaire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur le plan réglementaire
et de l'aspect résidentiel...
Mme Marois: C'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...de votre
propriété. Mais on ne va pas, là, dans l'aspect
commercial.
Le Président (M. Maltais): S'il vous plaît... Mme
Marois: Oui, ça va.
Le Président (M. Maltais): ...M. le ministre, Mme la
députée, on va adopter l'article, là, et on va suspendre
la commission, parce que les cloches nous rappellent à la Chambre.
Mme Marois: Pour un vote ou pour...
Le Président (M. Maltais): Pour un vote, Mme la
députée.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour un vote sur la motion.
Le Président (M. Maltais): Adopté, l'article 9,
oui?
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Maltais): Alors, adopté. On
reviendra après les votes.
(Suspension de la séance à 16 h 22)
(Reprise à 16 h 40)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission reprend
ses travaux. Le mandat de la commission de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 139, Loi modifiant la
Loi sur les pesticides. Au moment de la suspension des travaux, nous venions
d'adopter l'article 9. J'appelle donc l'article 10. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, Mme la Présidente,
l'article 10 ajoute à la Loi sur les pesticides l'article 105.1 afin
d'obliger certains entreposeurs de pesticides à contracter une assurance
de responsabilité civile dont l'étendue et les modalités
seront déterminées par le Code.
M. Maltais: Mme la Présidente, là-dessus...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay.
Une voix: Vous avez un papillon, là, vous?
M. Maltais: Non, mais je suis en train d'en préparer un,
madame, mais je voulais en discuter avec vous d'abord: un petit papillon, juste
un beau petit papillon. C'est que je viens d'en discuter avec le ministre et
ça serait préférable de spécifier une assurance
responsabilité civile et de contamination. Je vais vous dire pourquoi.
Parce que, s'il y avait des dégâts dans l'entrepôt,
admettons que les choses ouvrent et tout le kit, là, c'est que la
compagnie d'assurances, au niveau de la responsabilité civile, elle va
remettre les barils à la bonne place et elle va nettoyer ça, sauf
que la décontamination des sols qu'il y aura autour de ça, elle
ne la paiera pas. Il faut le spécifier. Je me demande si les avocats du
ministère sont d'accord avec moi, mais je viens justement d'aller en
voir une dans le comté de Mme Carmen Juneau, dans Johnson, il y a trois
semaines, un mois, et c'est exactement ça qui est arrivé, puis
c'est aux frais de tout le monde, aux frais de la municipalité. Parce
que la responsabilité civile, elle va s'occuper de tout ce qui
paraît, mais, s'il y a de la contamination, il faut le
spécifier.
Mme Marois: Est-ce que c'est possible? Est-ce que notre code le
prévoit?
M. Maltais: Oui, parce que vous pouvez couvrir ça par une
police d'assurance «umbrella» qu'on appelle, c'est-à-dire
parapluie...
Mme Marois: Oui, parapluie.
M. Maltais: ...qui couvre toutes ces choses-là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je viens de vérifier avec
les juristes du ministère. Lorsqu'on retourne au texte de l'article
comme tel, c'est: «une assurance responsabilité civile, dont il
détermine la nature, l'étendue, la durée, le montant ainsi
que les autres conditions applicables, et en fournisse l'attestation au
ministre». Ce que je pense comprendre, c'est qu'à partir du moment
où on est conscients des remarques du député de Saguenay,
dans l'exigence, on pose ce type de conditions de décontamination.
Mme Marois: Donc, ce ne serait pas inscrit comme tel à
l'article par un papillon; le ministre nous dit que ce serait suffisant.
M. Maltais: Non, non, le ministre a raison, c'est:
détermine la nature et l'étendue de la couverture. C'est un petit
peu, Mme la députée, ce qu'on retrouve au ministère des
Transports pour les entreprises qui transportent des produits contaminants. Le
ministère des Transports exige une police d'assurance «at
large», parapluie, dans laquelle les risques du produit sont
spécifiés...
Mme Marois: Sont spécifiés. M. Maltais:
...et décontaminés. Mme Marois: Alors, ça
va.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
l'article 10. L'article 10 est adopté. J'appelle l'article 11.
Autres règlements
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, l'article 11 a un amendement,
Mme la Présidente. Modifier l'article 11 du projet de loi: 1° par la
suppression du paragraphe 1°; 2° aux paragraphes 2° et 3°, par
le remplacement des numéros 2° et 3° par les numéros
1° et 2°. Cette modification est de concordance avec la modification de
l'article 1.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est toute la question des
médicaments topiques dont nous avions discuté.
Mme Marois: Des médicaments topiques. Bon, alors,
là, on les supprime de l'article tel qu'on l'amendait, là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exactement. On fait la concordance
à 11 avec 1, tel qu'adopté suite aux amendements qu'on a
adoptés.
Mme Marois: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
Mme Marois: Attendez un petit peu, parce que c'est assez
technique, Mme la Présidente, cet article-là; alors, j'aimerais
ça qu'on en comprenne bien la teneur.
(Consultation)
Mme Marois: Oui, c'est ça, quand on a discuté de
l'article, au tout début, qui concernait la question des
médicaments topiques, là, on s'est entendu qu'on ne couvrait pas
la vente au détail, mais que la vente en gros restait couverte. Est-ce
que ça n'exigerait pas que ça apparaisse quelque part ici? Parce
que, là, on le supprime complètement. C'est-à-dire que
l'article 109.2° couvrirait peut-être cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On a prévu, à
l'article 1, quels médicaments on couvrait. Ce qu'on enlève,
c'est le paragraphe qui nous permet de déterminer les médicaments
topiques qui sont considérés comme des pesticides, parce qu'on
n'a plus besoin de le prévoir là, étant donné qu'on
l'a déterminé à l'article 1 amendé qu'on a
adopté. On enlève... L'amendement...
(Consultation)
Mme Marois: C'est parce que j'essaie de trouver mon amendement
à 1, là. On l'avait longuement débattu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On a prévu, là,
à l'article 1, quel type de médicaments, par l'amendement. ..
Mme Marois: Pour un usage externe sur les animaux. Je l'ai
trouvé, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça. «D'un
médicament, sauf s'il est topique pour un usage externe sur les
animaux.» Exact.
Mme Marois: O.K. D'accord. Ça, ça va. Alors, donc,
avec l'article qui est là... Bon, d'accord, ça, ça me
va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est adopté?
Mme Marois: On enlève la notion de médicaments
topiques considérés comme des pesticides, puisqu'on l'a
éliminée au départ, dans le contexte.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté?
Mme Marois: Bien, attendez un petit peu, parce que ce n'est pas
terminé. Il y a un deuxièmement, il y a un
troisièmement.
(Consultation)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est une renumérotation,
finalement: 2° devient 1°, puis 3° devient 2°.
Mme Marois: Ça, ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est plus
mathématique.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
à l'article 11, adopté?
Mme Marois: C'est vraiment ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, oui.
Mme Marois: Parce que «10° indiquer les registres qui
doivent être tenus, les états qui doivent être
préparés et transmis au ministre par tout ou partie des
titulaires...». On enlève quand même...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non. Ça, on le
maintient, là. On conserve...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est juste la
renumérotation de 1°, 2°.
Mme Marois: On remplace le dixième alinéa de
l'article 109 par un nouveau dixième alinéa...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact.
Mme Marois: ...qui enlève les mots «transmis au
ministre».
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Si on lit le texte dans le
projet de loi tel qu'il existait, on conserve «indiquer les registres qui
doivent être tenus»; on enlève «les états qui
doivent être préparés et transmis au ministre». On
conserve «par tout ou partie des titulaires de permis et
déterminer les conditions qui s'y appliquent» et on enlève
«et l'époque de la transmission des états».
Mme Marois: Oui, c'est ça. C'est de la concordance par
rapport à ce qu'on a déjà adopté ailleurs.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est adopté?
Mme Marois: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 11, tel
qu'amendé, est adopté? J'appelle l'article 12. M. le
ministre.
Application
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Mme la Présidente,
l'article 12. À l'égard des permis et des certificats en cours
lors de l'entrée en vigueur de la présente loi, l'article 12
reporte à leur renouvellement l'application des nouvelles
périodes de validité fixées par les articles 4 et 7 de la
présente loi.
Mme Marois: À compter d'un renouvellement. Autrement dit,
c'est l'ancienne loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Qui prévaut.
Mme Marois: Si un permis était émis pour trois ans,
il est valide pour trois ans et, lorsqu'il sera renouvelé, il sera
valide pour cinq ans, parce que c'est ça, l'amendement qui a
été apporté sur division.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact.
Mme Marois: C'est ça. Je ne l'adopte pas, celui-là,
sur division, là, parce que c'est une technicalité d'application
de la loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 12
est adopté. J'appelle l'article 13.
Entrée en vigueur
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, cette disposition, Mme la
Présidente, permet au gouvernement de fixer la date ou les dates
d'entrée en vigueur du projet de loi. (16 h 50)
Mme Marois: Bon, je me permets de faire un ou deux commentaires,
Mme la Présidente. On a la mauvaise habitude, avec le ministre de
l'Environnement, d'adopter des lois qui ne sont pas mises en vigueur, de
prévoir des règlements qui ne sont pas publiés, qui ne
sont pas mis en vigueur, puis, dans ce cas-ci, on en a la preuve tangible
n'ayant toujours pas le code de gestion. Je le redis pour la xième fois
parce que je pense que ça mérite d'être dit: Le ministre se
serait peut-être évité toutes les pressions qu'il a eues de
la part de certains groupes s'il avait rendu opérationnel un code de
gestion auquel les gens s'étaient habitués et si on avait
vécu avec non seulement les intentions du ministre, mais les
véritables plans d'action du ministre. C'aurait été,
à mon point de vue, beaucoup plus sain pour les objectifs que nous
poursuivons, tous ensemble, soit la protection de l'environnement.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne voudrais en aucun moment
mettre en cause l'interprétation que fait Mme la députée
de Taillon de la législation actuelle. Sauf que je me vois contraint,
dans les circonstances, de la référer à une autre
interprétation qui est faite par un honorable juge de la Cour
supérieure; il s'agit de l'honorable juge James T. Kennedy qui, à
la page 10 du jugement qu'il a rendu dans ce qu'il est convenu d'appeler la
cause Hudson en matière de pesticides, dit ce qui suit:
«Thèse bylaws et je cite le juge can live with the
provision of the Pesticides Act untill the province adopt its Pesticides
Management Code.» Et il continue: «It is only then that the
provision of section 102 cornes into play.» Et on a arrêté
là les considérations du jugement, car, je l'ai dit et je le
réitère, on se serait retrouvés dans une zone grise sur le
plan législatif et, à moins de souhaiter que les
municipalités n'aient pas le pouvoir de bonifier la
réglementation provinciale... Et je ne pense pas que ce soit le souhait
je ne veux prêter d'intentions à personne, surtout pas
à Mme la députée de Taillon de l'Opposition
officielle, ni de son porte-parole.
Nous avons un devoir comme législateurs de clarifier la situation
pour que notre volonté soit clairement exprimée et laisse le
moins de place possible à l'interprétation que diverses parties,
pour des raisons qui leur sont propres, peuvent tenter de faire dans l'exercice
de leurs activités commerciales quotidiennes. Si nous adoptons
conjointement ce projet de loi, l'environnement ne s'en portera que mieux et,
un jour, j'aurai l'occasion de féliciter Mme la députée de
Taillon d'avoir
conjointement adopté avec le gouvernement un projet de loi pour
bonifier notre environnement au Québec.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. Mme la députée de Taillon.
Mme Marois: Merci, Mme la Présidente. Remarquez que
certains spécialistes en environnement ne pensent pas comme le ministre.
Je vais lui citer Lorne Giroux, ici, qui est assez reconnu en ces
matières; le professeur Giroux est membre du conseil d'administration du
Centre québécois du droit de l'environnement. Il dit: «On
ne peut pas dire que l'entrée en vigueur de la Loi sur les pesticides et
des règlements d'application constitue un temps fort dans le
développement du droit québécois de la protection de
l'environnement.» J'ai terminé.
M. Maltais: Chacun son opinion.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et Me Giroux gagne sa vie
honorablement en enseignant le droit et en le pratiquant devant les tribunaux.
Généralement, les jeunes qui plaident devant les tribunaux, de
façon régulière, pour «gagner» leur
métier, ne souhaitent pas nécessairement des lois dont la
clarté et la limpidité n'encouragent pas leurs clients à
leur donner des mandats.
Mme Marois: Mais, justement, ce jeune professeur, comme semble
vouloir le dire le ministre...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'est pas jeune, il n'est pas
vieux non plus; il est moyen, il est de l'âge du ministre.
Mme Marois: Ce professeur, au contraire, souhaite justement que
la loi soit plus limpide et soit plus claire, de telle sorte qu'elle soit plus
facilement applicable.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II nous remerciera donc de notre
intervention.
M. Maltais: Alors, l'article 13 est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 13 est
adopté. J'appelle le titre du projet de loi: Loi modifiant la Loi sur
les pesticides. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Je demanderais au
ministre de faire une motion de renumérotation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je fais donc motion dans le s^ns
que vous indiquez, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'ensemble du projet de loi amendé est adopté?
Mme Marois: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission,
ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux sine die.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce qu'on peut vous remercier,
Mme la Présidente, de votre patience?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, si vous voulez,
M. le ministre. Je pensais que les remarques finales avaient été
faites
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais je veux remercier tous
les membres de la commission parlementaire, qui ont contribué à
bonifier le projet de loi par des amendements qui le rendent encore plus clair
et plus limpide.
Mme Marois: Alors, merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. Alors, la commission ayant accompli son mandat ajourne ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 16 h 55)