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(Onze heures dix-sept minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements déclare sa séance
ouverte. Le mandat de la commission est de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 130, Loi modifiant la
Loi sur l'assurance automobile et d'autres dispositions
législatives.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Oui. Mme Pelchat (Vachon) est
remplacée par M. Gauvin (Montmagny-L'Islet).
M. Garon: II y en a deux autres. M. Paré (Shefford) est
remplacé par M. Baril (Arthabaska) et Mme Juneau (Johnson) par M. Dufour
(Jonquière).
Loi sur l'assurance automobile Financement de la
Société (suite)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, au moment de
l'ajournement des travaux, nous venions d'avoir le dépôt d'un
amendement par le député de Lévis, et je pense qu'on n'a
pas statué sur la recevabilité. Nous avons eu les
recommandations. Je vais les lire. Alors, on doutait de la recevabilité
par rapport à l'incidence monétaire, mais les spécialistes
en droit parlementaire nous ont donné comme directive... Alors, pour
savoir si une motion implique des engagements de fonds publics, voici les
quatre critères: Premièrement, est-ce exécutoire?
Deuxièmement, y a-t-il implication directe sur des dépenses
d'argent? Troisièmement, est-ce exprimé en termes
généraux? Quatrièmement, est-ce que la motion comporte des
chiffres?
Ici, ce n'est pas exécutoire; puisqu'on dit «peut»,
c'est de la discrétion, si nécessaire. Deuxièmement, il
n'y a pas d'implication directe sur des dépenses d'argent: «peut
revaloriser, si nécessaire, pour des fins d'assurance seulement,».
Alors, troisièmement, c'est exprimé en termes
généraux, puis, quatrièmement, la motion ne comporte pas
de chiffres. Donc, l'amendement n'a pas d'incidence financière dans le
sens de l'article 192.
L'objet de l'article est de permettre la revalorisation des
contributions d'assurance. L'amendement ne vise qu'à préciser les
fins de la revalorisation. Il ne contraint pas; il y a déjà le
mot «peut» dans l'article du projet de loi. Les mots «si
nécessaire» n'ont pas de contrainte. Donc, en vertu de l'article
197, il ne va pas à rencontre du principe de l'article. Donc,
l'amendement est recevable.
Alors, l'article 197 dit: «Les amendements doivent concerner le
même sujet que la motion et ne peuvent aller à rencontre de son
principe. Ils ne visent qu'à retrancher, à ajouter ou à
remplacer des mots.» Alors, l'amendement est recevable. Vous avez 30
minutes pour discuter de votre amendement, M. le député de
Lévis.
M. Garon: Mme la Présidente, est-ce qu'on peut avoir
d'abord des copies de l'amendement? Parce que, hier, les photocopieuses
étaient...
La Présidente (Mme Bélanger): Où sont les
photocopies?
M. Garon: On avait des photocopies illisibles, hier. Mais oui,
c'est pour ça. J'en demandais pour tout le monde. (11 h 20)
La Présidente (Mme Bélanger): II a
été distribué hier.
M. Garon: Non, mais, hier, il était illisible, tellement
faible, comprenez-vous. Hier, c'était comme ça. Ça prenait
une bonne vue.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça avait la
même couleur que la force de l'amendement.
M. Garon: Est-ce qu'on peut suspendre les travaux en attendant
que les membres de la commission aient des copies, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): La commission suspend
ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 21)
(Reprise à 11 h 27)
La Présidente (Mme Bélanger): Le mandat de la
commission est toujours de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 130, Loi modifiant la Loi sur
l'assurance automobile et d'autres dispositions législatives. Les
membres de la commission ont reçu la copie de l'amendement
déposé par le député de Lévis. Alors, M. le
député de Lévis, vous avez 20 minutes pour tenter de
vendre la nécessité de cet amendement.
M. Garon: Ce n'est pas 20 minutes en ligne, c'est 20 minutes sous
forme de discussion avec... Je remarque que l'actuaire n'est pas là.
Oui, il est là.
Alors, Mme la Présidente, je suis très content que
vous ayez ajourné hier, parce que j'avais dit que la nuit porte
conseil, et on s'est rendu compte que, dans le fond, la nuit ayant porté
conseil, des avocats en droit parlementaire ayant été
consultés, l'amendement est çecevable, ce que nous savions
dès le départ, parce que notre but n'est pas de présenter
des amendements qui ne sont pas recevables.
Pourquoi un amendement comme celui-là? Je l'explique rapidement
pour poser des questions ensuite parce que, plus j'ai écouté M.
Breton, actuaire à la Société de l'assurance automobile du
Québec, plus il m'est apparu évident qu'un tel amendement
était nécessaire pour protéger la Société
contre les tentatives du ministre des Finances de faire autre chose que ce que
M. Breton nous expliquait. Parce que, quand M. Breton nous a parlé, il
nous a bien expliqué, au fond, que la Société avait assez
d'argent, qu'elle collectait des primes chaque année, des primes
d'assurance, que les contributions sont restées à peu près
stationnaires. Mais, malgré ça, on a augmenté... Mme la
Présidente, je vais attendre que le ministre m'écoute, parce que
j'essaie de le convaincre, en réalité. Je remarque...
M. Elkas: En quatre ans, tu ne m'as pas convaincu de
grand-chose.
M. Garon: Bien, je le sais, mais...
M. Elkas: Tu m'as convaincu de quelque chose, mais je ne peux pas
le dire publiquement en Chambre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: C'est parce que, si le ministre écoutait, on
pourrait plus le convaincre. Quand il n'écoute pas et... D'ailleurs, je
vous le dis tout de suite, Mme la Présidente, je dis au ministre qu'au
cours de cette étude de ce projet de loi là je vais avoir des
amendements que je vais proposer. Je vous le dis tout de suite. Je vais aborder
la question sur un des articles, possiblement au début de
l'après-midi, sur ce qui était dans les nouvelles aujourd'hui
puis hier, le fait que la Société de l'assurance automobile du
Québec... On parle d'indemnisation. Il y a une loi, devant le Parlement,
d'indemnisation des victimes d'actes criminels, et on se rend compte qu'au fond
c'est comme si, pour la Société de l'assurance automobile du
Québec, il y avait une prime pour quelqu'un qui a tué le maximum
de personnes. Et les gens sont complètements
dégoûtés dans notre société. Les gens qui ont
une tête sur les épaules, qui fonctionnent comme toute le monde,
ils sont complètement dégoûtés de la façon de
fonctionner de la Société de l'assurance automobile qui, en
réalité, paie des gens, des indemnités très
chères à des gens qui tuent des citoyens, alors que ceux qui sont
victimes d'accidents n'ont à peu près rien. Et les gens sont
complètement dégoûtés.
Je ne sais pas s'il y a des députés libéraux qui
trouvent ça correct, là, mais, Mme la Présidente, les
citoyens normaux...
M. Elkas: Qui l'a créée, cette loi-là? Qui
l'a créée, cette loi-là?
M. Garon: ...trouvent ça anormal.
M. Elkas: Quand on l'a ouverte en 1990... . La
Présidente (Mme Bélanger): Un instant! Un instant!
M. Elkas: Quand on l'a ouverte en 1990, où
étiez-vous? Où étiez-vous?
M. Garon: Mme la Présidente, nous sommes en train,
justement, d'étudier la loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, s'il vous
plaît!
M. Elkas: Vous êtes en train de vous faire du capital
politique sur le dos des décédés, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Rousseau.
M. Thérien: Mme la Présidente, le
député de Lévis ne peut pas présumer pour les
députés libéraux. Il présume qu'on est d'accord que
des victimes aient moins. Ça, c'est inacceptable. On ne peut pas laisser
planer le doute sur les députés ministériels, qu'on est
contre qu'une victime ait plus d'argent qu'un autre. C'est complètement
délinquant. (11 h 30)
Mme Bégin: Une autre question de règlement, Mme la
Présidente. On est en train de parler d'un amendement, puis M. le
député de Lévis nous parle de l'amendement qu'il va nous
présenter cet après-midi. Je pense qu'on en a un devant nous;
qu'on commence à aborder celui-là et on verra celui de cet
après-midi cet après-midi.
M. Garon: Mme la Présidente, c'est moi qui ai la
parole.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, mais c'est des
questions de règlement, M. le député de Lévis,
alors, les questions de règlement, je suis obligée de les
écouter.
M. Garon: Oui, mais à condition que ça en soit. Il
faut demander en vertu de quel règlement.
Mme Bégin: Écoutez, la pertinence, Mme la
Présidente, je pense que c'est une question de règlement, et
c'est ça que j'allègue présentement. Le
député de Lévis, ce qu'il nous dit: Je vais vous
présenter un amendement cet après-midi, puis il commence à
nous parler de l'amendement qu'il va nous présenter cet
après-midi. Moi, j'ai un amendement qui regarde l'article 1, puis
j'aimerais bien qu'on l'aborde. C'est ça, ma question de
règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la
députée de Bellechasse...
M. Garon: Vous n'avez rien qu'à être là tout
le temps. Vous êtes là sporadiquement.
La Présidente (Mme Bélanger): ...a raison, M. le
député de Lévis.
Mme Bégin: Ce n'est pas de ma faute...
M. Garon: Et ce n'est pas de ma faute si la députée
de Bellechasse est présente sporadiquement, à intervalles, de
temps en temps.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, je
regrette. Je regrette! M. le député de Lotbinière.
M. Camden: Voulez-vous rappeler au député de
Lévis, s'il vous plaît, qu'il est interdit de tenir les propos
qu'il vient de tenir? Et je vous rappellerai, Mme la Présidente,
là, que, s'il veut jaser de quelque chose, là, l'amendement qui
est à peu près illisible, là, il aurait dû le faire
dactylographier depuis 23 h 50 hier soir.
M. Garon: Mme la Présidente...
Une voix: Ça dépend d'un comité,
l'exécution du travail...
M. Camden: Ce qu'il nous propose, là, ça n'a rien
d'édifiant.
M. Garon: Mme la Présidente, parfait! Je demande la
suspension de la commission pour qu'on fasse dactylographier l'amendement que
j'ai proposé, d'autant plus que je l'avais donné à la
commission hier. Et le député de Lotbinière a parfaitement
raison, il y a un laxisme dans l'administration de la commission.
M. Camden: J'ai raison. Le député de Lévis
ne fait pas sa job, puis son recherchiste non plus, puis son
«staff».
M. Garon: J'ai donné ça hier soir. On est à
11 h 30 ce matin, puis on arrive encore avec un brouillon, alors qu'il est
évident que, moi, je ne peux pas avoir un dactylo quand je propose des
amendements, comme membre de la commission. Puis j'ai hâte de voir si le
député de...
Une voix: ...
M. Garon: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Garon: Un à la fois, je pense. Alors, je demande la
suspension des travaux pour qu'on le fasse dactylographier, justement.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, avant la suspension des travaux,
j'aimerais rectifier une intervention que vous avez faite en disant que la
députée de Bellechasse est ici sporadiquement.
Mme Bégin: Elle est membre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, je vous parle...
M. Garon: Oui. Vous deviez parler au ministre
délégué à la voirie hier...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, là, je
parle au député de Lévis parce qu'on est en
commission.
M. Garon: Non. Alors, c'est deux poids, deux mesures.
La Présidente (Mme Bélanger): Écoutez, M. le
député de Lévis, vous avez dit que la
députée de Bellechasse était ici sporadiquement. Je
voudrais.... S'il vous plaît! J'aimerais que vous retiriez la parole
quand vous avez dit que Mme la députée de Bellechasse
était ici sporadiquement. Mme la députée de Bellechasse
est membre de la commission et très présente à la
commission. Alors, de dire qu'elle est ici présente sporadiquement,
c'est une affirmation gratuite que vous n'avez pas le droit de faire. Je
demanderais que vous retiriez ces paroles.
M. Garon: En vertu de quel article du règlement, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): En vertu... D'abord,
l'absence d'un député ne doit pas être...
M. Garon: Je regrette, hier, ça a été...
La Présidente (Mme Bélanger):
...mentionnée.
M. Garon: Lundi, ça a été souligné
par la députée à la période des questions. Une
proposition qui était déposée, concernant les transports,
par un de mes collègues... C'est le ministre
délégué aux Transports lui-même...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, ce n'est pas parce que...
M. Garon: ...qui l'a soulignée. Alors...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, ce n'est pas parce que quelqu'un fait une
erreur qu'on est obligé de répéter l'erreur...
M. Garon: Non, mais...
La Présidente (Mme Bélanger): ...et de dire: Bien,
ça s'est dit hier, je peux le dire aujourd'hui.
M. Garon: On n'a pas demandé au ministre de retirer ses
paroles. C'était le président de l'Assemblée nationale qui
présidait.
La Présidente (Mme Bélanger): En tout cas...
M. Garon: Alors, il y a une jurisprudence là-dedans. Il
n'y a pas de...
La Présidente (Mme Bélanger): De toute
façon, là, j'ai fait la remarque que la députée de
Bellechasse est très présente aux commissions, puis qu'elle
assume...
Mme Bégin: Je ferais peut-être mieux d'être
plus présente, mais je suis toujours à temps. On ne peut pas en
dire autant du député de Lévis.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. La commission
suspend ses travaux.
(Suspension de la séance à 11 h 34)
(Reprise à 11 h 41)
La Présidente (Mme Bélanger): Le mandat de la
commission est toujours l'étude du projet de loi 130, Loi modifiant la
Loi sur l'assurance automobile et d'autres dispositions législatives.
Alors, je demanderais une chose: Que les membres de la commission ne prennent
pas l'habitude de demander... Quand on a des amendements manuscrits, on ne
peut, chaque fois qu'il y a un amendement qui est apporté en commission
c'est évident qu'il est manuscrit parce qu'on n'a pas une petite
machine à écrire à côté exiger que
l'amendement soit dactylographié. On peut simplement exiger qu'il soit
écrit lisiblement. Alors, s'il fallait qu'à toutes les
commissions, à chaque fois qu'il y a un amendement qui est
apporté et qui est manuscrit, on demande de le faire dactylographier,
tous les travaux seraient perturbés. Alors, je demanderais aux membres
de la commission d'agir avec parcimonie. M. le député de
Lotbinière.
M. Camden: Merci, Mme la Présidente. Je souscris à
vos propos, Mme la Présidente, mais on doit reconnaître une chose,
c'est qu'il était difficilement lisible. Je suis prêt, moi,
à accepter les amendements présentés d'une façon
manuscrite; cependant, si celui qui l'a rédigé... Moi, je suis
convaincu que le député de Dubuc a une belle écriture, que
sans doute il pourrait, lui, l'écrire. Même si d'autres le
rédigent, je serais prêt à l'accueillir. Mais, là,
évidemment, celui ou celle qui l'a écrit... C'est écrit
d'une façon plus ou moins lisible et, à mon sens, quand on lit
une chose comme ça, c'est une forme de mépris pour celui ou celle
qui doit la lire. Alors, comprenez bien que mes commentaires allaient dans le
sens...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ceci
étant dit, là...
M. Camden: Vous savez, c'est pour la qualité du travail,
qu'on ne se méprenne pas, évidemment, sur les mots qui sont
écrits, sinon ça risque d'entraîner des débats. Et
on sait ce que ça fait; lorsqu'on a un débat, on déborde
sur d'autres choses.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Lotbinière. Ceci étant dit, le message
est passé, alors, M. le député de Lévis, vous avez
la parole.
M. Garon: Alors, Mme la Présidente, essentiellement, j'ai
dit ça parce que, quand on a écouté les propos de
l'actuaire, M. Breton, on se rend compte que M. Breton avait raison et que les
contributions d'assurance doivent servir à des fins d'assurance.
D'ailleurs, c'est dans cette perspective-là que je disais tantôt,
de la même façon, quand on dit valoriser les contributions
d'assurance fixées, que j'avais un autre amendement cet
après-midi. Pourquoi? Parce que les libéraux ont introduit
l'infraction criminelle dans la loi de l'assurance automobile. Ce n'est pas
dans le Code. Le Code de la sécurité routière a
été introduit par les libéraux, sauf que... Ça
s'est fait par les libéraux. Quand on dit, à un moment
donné: Comment ça se fait que la Société de
l'assurance automobile n'en tient pas compte? Bien, on aurait dû en tenir
compte en même temps qu'on a mis la mesure dans le Code de la
sécurité routière.
C'est pour ça que je pense qu'aujourd'hui c'est le bon temps,
alors qu'on parle d'indemnisation des victimes d'actes criminels, de faire le
lien. D'autant plus qu'ici on parle en même temps de revaloriser les
contributions d'assurance. Moi, ce que je crains, c'est que l'argent ne serve
pas à l'assurance. C'est pour ça que l'amendement dit:
«...peut valoriser, si nécessaire pour des fins d'assurance
seulement». C'est pour ne pas que l'argent aille dans tous les domaines.
Alors, moi, je pense qu'entre autres les fins d'assurance devraient être
modifiées pour faire en sorte que les victimes ne soient pas moins
indemnisées que ceux qui les ont tuées, surtout s'il y a un
élément de responsabilité criminelle. Il me semble que
c'est l'enfance de l'art. Il me semble qu'on ne devrait pas être
obligé de faire de gros débats là-dessus.
C'est pour ça que je le dis au ministre. Pourquoi? Pour ne pas le
prendre par surprise, Mme la Présidente. Il y a une corrélation
des différents articles, et je lui dis que je vais proposer des
amendements, parce qu'il y en a qui m'en ont parlé. Ce n'est pas moi qui
ai pensé à ça. Je vais vous dire une chose, il y en a qui
m'en ont parlé et ont dit: II faudrait qu'il y a ait quelque chose, puis
c'est le temps parce qu'il y des lois devant le Parlement
actuellement. Alors, c'est pour répondre à la demande du
public.
Maintenant, j'aimerais demander une question, Mme la Présidente,
à l'actuaire de la Société de l'assurance automobile du
Québec, s'il n'a pas d'objection, puisque c'est lui qui était
là hier, puis on pairie sur le même article où
l'interlocuteur que nous avait proposé le ministre hier, c'était
M. Breton, actuaire à la Société de l'assurance automobile
du Québec. Alors, j'aurais voulu lui poser quelques questions concernant
l'amendement.
M. Elkas: Moi, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce que vous acceptez qu'on pose des questions?
M. Elkas: Non, je n'accepte pas. Il a 20 minutes pour faire son
point...
M. Garon: Non.
M. Elkas: ...et ce n'est pas une question d'interroger qui que ce
soit de ce côté. Il posera la question sur une autre motion.
M. Garon: Non, mais on peut poser des questions...
M. Elkas: Vous avez 20 minutes. Non, non, vous n'avez pas...
Non.
M. Garon: Les 20 minutes, on peut les utiliser de la façon
qu'on veut.
M. Elkas: Non, pas sur un amendement. M. Garon: Oui, oui,
sur l'amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est sûr et
certain que, sur un amendement, le député qui a proposé
l'amendement ou le membre de la commission qui a proposé l'amendement
peut poser des questions au ministre et, si le ministre le permet, il peut
donner l'autorisation à un de ses conseillers de répondre
à sa place. Sauf que, si le ministre dit qu'il n'y a pas de
questionnement à faire à un de ses conseillers, le ministre a le
droit de refuser que le conseiller réponde. Alors, posez la question au
ministre, et le ministre répondra.
M. Garon: Parfait. Alors, est-ce que le ministre peut nous
indiquer si, sur le plan des études actuarielles, un amendement comme
celui que je propose peut comporter des problèmes?
M. Elkas: Oui, çà comporte des problèmes
très, très majeurs...
M. Garon: Lesquels?
M. Elkas: Si on regarde l'article 150. Faites la lecture, vous
allez le voir.
M. Garon: Bien, l'article 150, on ne l'a pas devant nous,
là.
M. Elkas: «Les fonds de la Société requis
pour l'application de la présente loi et de la Loi sur la
Société de l'assurance automobile du Québec ainsi que ceux
qui sont nécessaires à la promotion de la sécurité
routière proviennent du montant perçu par la
Société conformément aux articles 21, 31.1, 69, 93.1 et
624 du Code de la sécurité routière.»
Alors, non seulement les montants sont importants pour...
M. Garon: Bien non!
M. Elkas: ...les assurés, mais aussi pour la promotion de
la sécurité. La promotion de la sécurité comprend,
évidemment, des campagnes de publicité, des contributions qui
pourraient aller pour fins de réparer des points noirs, un paquet de
choses, un paquet d'affaires semblables.
(Consultation)
M. Garon: L'article dont parle le ministre, l'article 150, ce
n'est pas l'article auquel réfère l'article 151.4 qu'on veut
amender.
M. Elkas: Non, mais la question de l'article... L'amendement que
vous posez... Moi, je me réfère toujours à l'amendement,
pas à autre chose.
M. Garon: Mais l'amendement amende l'article 151.4, il n'amende
pas les autres articles.
M. Morin: Mme la Présidente...
M. Garon: On serait mieux de consulter. Je pense que le ministre
serait mieux de consulter la Société de l'assurance automobile
que son conseiller politique.
M. Elkas: Est-ce que l'amendement que vous recommandez
réfère à l'article 150?
M. Garon: Non. Non. M. Elkas: Bien oui! M. Garon:
Bien non! M. Elkas: Bien oui! Une voix: Non. M. Elkas:
Bien oui!
M. Garon: Bien non! Voyez ce qui est marqué ici. L'article
151.4 dit quoi? «Pour l'année 1996 et pour chaque année
subséquente, le gouvernement peut revaloriser les contributions
d'assurance fixées en vertu des articles 151 à 151.2 ainsi que
les droits fixés en vertu du paragraphe 8.4° de l'article 618 et des
articles 619.1 à 619.3 du Code de la sécurité
routière. La revalorisation est faite conformément à la
méthode de calcul prévue aux articles 83.35 à
83.39.»
M. Elkas: L'amendement, à ce que je vois, Mme la
Présidente, c'est d'ajouter, à la deuxième ligne du
premier alinéa, après les mots «revaloriser» les mots
«, si nécessaire pour des fins d'assurance seulement,». On
m'a posé une question, si ça avait une incidence sur d'autres
choses, et j'ai répondu: Référez-vous à l'article
150. Et on réfère que l'argent est nécessaire pour
d'autres fins que l'assurance seulement. Alors, je...
M. Garon: Oui, mais...
M. Elkas: ...demanderai à M. Gélinas de donner un
complément de réponse.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Gélinas.
(11 h 50)
M. Gélinas (Claude): Au niveau de l'amendement, quand on
dit: «, si nécessaire pour des fins d'assurance seulement,»,
on fait référence au niveau de l'article 151.4. Si on lit
l'article, on dit bien: «Pour l'année 1996 et pour chaque
année subséquente, le gouvernement peut revaloriser les
contributions d'assurance fixées en vertu des articles 151 à
151.2». Et, en ajoutant l'amendement «, si nécessaire pour
des fins d'assurance seulement,», il faut savoir à quoi servent
les contributions d'assurance. Les contributions d'assurance fixées en
vertu de 151 à 151.2 ne servent pas uniquement à l'application de
la Loi sur l'assurance-automobile; c'est là où entre en ligne de
compte l'article 150. On dit: «Les fonds de la Société
requis pour l'application de la présente loi qui est la Loi sur
l'assurance automobile et de la Loi sur la Société de
l'assurance automobile qui prévoit...
M. Garon: Continuez.
M. Gélinas (Claude): ...des fonds pour l'administration de
la Société, et l'article 2 qui donne tous les mandats...
M. Garon: Continuez.
M. Gélinas (Claude): ...de la Société
ainsi que ceux qui sont nécessaires à la promotion de la
sécurité routière...
M. Garon: Oui. Continuez.
M. Gélinas (Claude): ...proviennent du montant
perçu par la Société conformément aux articles 21,
31.1, 69,93.1 et 624 du Code».
M. Garon: Oui, au Code...
M. Gélinas (Claude): Les articles 21 et 31.1 font
référence à l'immatriculation.
M. Garon: C'est ça.
M. Gélinas (Claude): Les articles 69 et 93.1 font
référence au permis de conduire.
M. Garon: C'est ça.
M. Gélinas (Claude): Dans ces articles-là, quand on
dit qu'une personne peut obtenir son immatriculation, peut obtenir son permis
de conduire, elle doit remplir un certain nombre de conditions. Parmi ces
conditions-là, c'est le paiement de la contribution d'assurance. Et
c'est là où on fait le lien entre la contribution d'assurance et
l'application de l'ensemble des lois que la Société administre.
Et les contributions d'assurance servent à la fois à
l'administration de la Société, à la Loi sur l'assurance
automobile, au Code de la sécurité routière, à la
promotion de la sécurité routière...
M. Garon: Oui.
M. Gélinas (Claude): ..et ne servent pas uniquement
à des fins d'assurance. C'est dans ce sens-là, là. C'est
uniquement ça.
M. Garon: Alors, Mme la Présidente, est-ce que le
conseiller juridique de la Société de l'assurance automobile peut
me dire qu'est-ce qu'il entend par promotion de la sécurité
routière?
La Présidente (Mme Bélanger): Me
Gélinas.
M. Gélinas (Claude): C'est tout ce qui touche la promotion
de la sécurité routière dans le... Ce n'est pas
défini comme tel dans la loi, ça; on n'a pas de définition
comme telle dans la loi. On peut se référer à la Loi sur
la Société de l'assurance automobile...
M. Garon: Oui.
M. Gélinas (Claude): ...à l'article 2...
M. Garon: Qu'est-ce qu'il dit?
M. Gélinas (Claude): ...qui spécifie un certain
nombre de choses.
M. Garon: Quoi?
M. Gélinas (Claude): Je n'ai pas la... Attendez, je l'ai
ici.
M. Garon: Je vais vous le dire par coeur: C'est la
capacité des conducteurs et la qualité des véhicules; 2d,
si ma mémoire est bonne.
M. Gélinas (Claude): 2d, je peux vous le lire, je l'ai
ici.
M. Garon: Oui.
M. Gélinas (Claude): 2d, c'est: «La
Société a pour fonctions: d) de promouvoir la
sécurité routière en ce qui a trait au comportement des
usagers de la route de même qu'aux normes de sécurité
relatives aux véhicules utilisés».
M. Garon: C'est ça. Et, quand la Société
fait autre chose, bien, elle est en dehors de son mandat. Et puis, faire
ça, c'est des fins d'assurance. Vérifier la capacité des
conducteurs et la qualité des véhicules, ça rentre dans le
mandat d'assurance, et elle rentre dans le mandat. Et c'est pour ça que
j'ai mis un amendement qui va dans ce sens-là. Pourquoi? Parce que
ça fait partie des fins d'assurance. Mais, payer des barres blanches sur
les routes et payer de l'asphalte, et des affaires de même, là, et
le fonds consolidé, ça, ce n'est pas des fins d'assurance. La loi
est claire.
La Présidente (Mme Bélanger): Me
Gélinas.
M. Gélinas (Claude): J'apporterais un complément
d'information à ce sujet-là. La vérification
mécanique, ce qui est contenu dans le Code de la sécurité
routière, ce n'est pas à des fins d'assurance mais à des
fins de sécurité routière. Ce sont des normes de
sécurité comme telles, et c'est dans deux lois
complètement différentes: la Loi sur l'assurance automobile et le
Code de la sécurité routière. C'est dans ce sens-là
que ça risque de poser problème.
M. Garon: Ça ne pose pas problème si on reste dans
le mandat de la Société.
M. Gélinas (Claude): Dans le mandat de la
Société...
M. Garon: Le mandat de la Société, il est clair, il
est défini par la loi, il n'est pas défini ailleurs. En quoi il y
aurait un problème si on respecte le mandat de la
Société?
La Présidente (Mme Bélanger): Me
Gélinas.
M. Gélinas (Claude): Le problème, c'est dans
l'affirmation à l'effet qu'«assurance» comprendrait des
normes de sécurité routière; c'est sur cette
question-là. Quand ils ont dit «pour des fins d'assurance»,
à ce moment-là, est-ce que, «pour des fins
d'assurance», on peut comprendre là-dedans les dépenses qui
sont faites par la Société pour l'application du Code de la
sécurité routière, qui voit à l'application de
normes de sécurité? Non pas pour des normes d'assurance comme
telles, liées à l'application de la Loi sur l'assurance
automobile, où il est question d'indemnisation des victimes, où
il est question également de toute une série d'indemnités
qui sont versées; ça, vraiment, ce sont des fins d'assurance.
Mais le mandat de la Société, depuis un certain nombre
d'années, va au-delà de la simple assurance au niveau des
victimes d'actes criminels.
M. Garon: Oui, écoutez, les mots veulent dire quelque
chose. J'ai amendé un amendement qui dit que «le gouvernement peut
revaloriser les contributions d'assurance». Alors, les mots veulent dire
quelque chose. Ce sont des contributions d'assurance ou ce sont des
contributions d'autre chose? Je n'ai pas changé ces mots-là.
Contributions d'assurance, mais, «si nécessaire pour des fins
d'assurance seulement». «Si nécessaire pour des fins
d'assurance seulement».
Mais c'est votre article de loi que je prends, là: «...peut
revaloriser les contributions d'assurance». Ce n'est pas un article
omnibus pour faire n'importe quoi, mais des contributions d'assurance. Alors,
des contributions d'assurance, ça veut dire des contributions pour fins
d'assurance. D'ailleurs, mon amendement vient uniquement des propos, je l'ai
dit, de l'actuaire, qui était très correct. J'étais
très content des réponses données, et c'est pour ça
que j'ai dit: Bon, il n'y a aucun problème, à ce
moment-là, pour le dire. C'est encore mieux si on le dit.
M. Elkas: Au fait, Mme la Présidente, l'article 150, moi,
je me réfère toujours qu'on peut s'en servir pour la promotion de
la sécurité routière. Et les montants peuvent provenir de
là. La promotion de la sécurité routière, c'est
général, c'est gros, puis ça va loin. Ça peut
comprendre la publicité, ça peut comprendre tout ce qu'on peut
faire pour prévenir des accidents. Je pense que c'est ce qu'on a fait
à date. Les dernières années, c'est sur quoi on s'est
penché: prévenir des accidents. C'est pour ça que le bilan
routier s'améliore. On ne peut pas dire que...
M. Garon: Sauf que la loi définit ce cas-ci.
M. Elkas: Non, non. La loi est ici. C'est bien écrit.
Voulez-vous le lire, l'article? Je vais vous le lire de nouveau, le 150.
Ça va faire la troisième fois: «Les fonds de la
Société requis pour l'application de la présente loi et de
la Loi sur la Société d'assurance automobile du Québec
ainsi que ceux qui sont nécessaires à la promotion de la
sécurité routière proviennent du montant perçu par
la Société conformément aux articles 21, 31.1, 69, 93.1 et
624 du Code de la sécurité routière.»
M. Garon: Oui. Mais la loi définit
«sécurité routière». C'est ce que je vous dis
depuis tantôt. La loi définit, à l'article 2, paragraphe d,
ce qu'on entend par sécurité routière. On dit: «Les
fonds de la Société requis
pour l'application de la présente loi et de la Loi sur la
Société de l'assurance automobile du Québec ainsi que ceux
qui sont nécessaires à la promotion de la sécurité
routière». Et la sécurité routière est
définie dans la loi. Parce que, autrement, ça pourrait couvrir
n'importe quoi, la sécurité routière. Ça pourrait
faire les routes au complet. Mais la loi a pris la peine de l'étudier.
Pour y dire quoi? C'est de vérifier. Regardez, c'est marqué:
«La Société a pour fonctions: d) de promouvoir la
sécurité routière écoutez bien, c'est la
loi, ça en ce qui a trait au comportement des usagers de la route
de même qu'aux nonnes de sécurité relatives aux
véhicules utilisés».
Alors, c'est les comportements des usagers, puis les normes de
sécurité relatives aux véhicules utilisés, s'ils
sont en bon état ou non, si les véhicules sont en bon état
ou non, pour les fins de la Société. C'est dit, la loi le
dit.
M. Elkas: Votre raisonnement, je ne le comprends pas. Vous
êtes en train de me dire que, si, dans votre comté ou dans le
comté du député de Dubuc, il y a une route qui est
complètement à terre, on veut prévenir que l'auto ne s'en
serve, éviter qu'elle ait un accident et qu'on ne devrait pas la
corriger? Parce qu'il y a des primes qu'on paie, mais il y a des assurances,
des indemnités qu'on va payer aussi.
M. Garon: On paie des taxes sur le gaz.
M. Elkas: Ou on prend la position, simplement: Allez-vous-en, on
va prendre une chance; après ça, on va payer. Bien, ça a
été un peu votre attitude pendant les neuf ans où vous
avez été là. Puis c'est bien compréhensible, vous
avez eu neuf ministres des Transports dans une période de sept ans.
M. Garon: Ils ont eu le temps de faire la loi.
M. Elkas: Ils n'ont pas fait grand-chose, je vais vous dire une
chose.
M. Garon: Ils ont fait la loi.
M. Elkas: Ils ont fait la loi dans la première
année. Mais ils ont fait des moratoires. Vous avez été les
champions des moratoires.
M. Garon: Oui, oui. Sur les écoles de conduite.
M. Elkas: Sur les routes.
M. Garon: II y en a un depuis 1986.
M. Morin: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
de Dubuc.
M. Morin: Si vous me permettez...
M- Elkas: Payer les indemnités... Deux mille morts sur les
routes. (12 heures)
M. Morin: ...je voudrais expliquer dans d'autres termes
l'objectif que recherche mon collègue par cet amendement-là.
Hier, on a reconnu que l'article 151.4 était un nouveau pouvoir pour le
gouvernement. Alors, la préoccupation de mon collègue vise
à limiter ce nouveau pouvoir là. Autrement dit, c'est un
amendement qui est, bien sûr, restrictif. Ce qu'on voudrait... Si le
gouvernement veut s'octroyer ce nouveau pouvoir de valoriser les contributions,
bien, ce que mon collègue voudrait, c'est que cette
revalorisation-là ne serve qu'à des fins d'assurance. Cela
n'empêcherait absolument pas la Société d'agir en fonction
des articles 151, etc., et les autres articles qui ont pour but de fixer les
droits. Ça n'enlève rien à la Société. Tous
ces droits-là ou ces contributions peuvent couvrir d'autres
dépenses qui ne sont pas nécessairement des dépenses
d'assurance.
Ce que mon collègue veut, et, là-dessus, je suis
entièrement d'accord... C'est qu'on veut limiter les
dégâts. Votre nouveau pouvoir, on veut le limiter. C'est que, si
jamais vous décidez de revaloriser les contributions, on voudrait que
vous le fassiez uniquement pour des fins d'assurance, point à la ligne,
et non pas pour d'autres choses. La Société serait capable de
s'occuper de la balance. Alors je ne vois pas en quoi ce serait si scandaleux,
à moins que le ministre, bien sûr, veuille se donner un pouvoir
illimité et gérer à la place de la Société,
ni plus, ni moins. Ça ressemble à ça. Avec tous les
pouvoirs que le gouvernement veut se donner, je me demande si, à un
moment donné, il ne faudra pas regarder une modification du conseil
d'administration de la Société. Parce que c'est le gouvernement
qui prend charge de tout.
Vous vous apprêtez à gérer la Société,
là, avec ces nouveaux pouvoirs là. Alors, moi, j'appuie
l'amendement de mon collègue parce qu'il ne fait que limiter,
restreindre quelque peu le nouveau pouvoir du gouvernement, soit celui de
revaloriser les contributions. Alors, ceci dit, Mme la Présidente,
c'était là mon point de vue.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, il semble qu'on débute
avec un sujet puis on tombe sur d'autres. On se promène d'une place
à l'autre.
M. Morin: Bien non! Si vous vous êtes promené,
là, moi je ne me suis pas promené, là...
M. Elkas: Vous vous êtes promené parce qu'on est sur
le conseil d'administration, on l'a dit...
M. Morin: Bien oui! Mais, si vous gérez à la place
de la Société...
M. Elkas: ...puis c'est assez clair que le conseil
d'administration a son autonomie, puis c'est assez clair dans la loi.
J'aimerais vous apporter... J'aimerais peut-être questionner le
député de Dubuc parce que je comprends mal quand il dit: On veut
limiter la revalorisation aux assurances, la Société va s'occuper
de l'autre. J'aimerais savoir qu'est-ce que vous voulez dire par
«s'occupe de l'autre». Est-ce qu'on parle de prévention, des
programmes de prévention? Est-ce qu'on parle des programmes de
publicité qui vont aider à réduire le nombre de
décès sur nos routes, comme on l'a fait, puis vous avez
manqué votre coup, lorsqu'il s'en tuait 2000 sur les routes, dans votre
temps?
M. Morin: Arrêtez donc de regarder en arrière.
Qu'est-ce que vous faisiez? Vous étiez maire. Vous n'étiez pas
assez occupé? Vous vous occupiez du gouvernement quand vous étiez
maire, vous?
M. Elkas: Non. Il fallait que je m'occupe de...
M. Morin: Vous ne vous occupiez pas de votre municipalité?
C'est drôle, moi, quand j'étais maire, je n'ai pas fait de
politique. Je n'ai même pas su ce qui s'est passé. J'étais
concentré sur ma municipalité. J'ai l'impression que vous avez
négligé vos contribuables, vous. On va vérifier ça
de près.
M. Garon: Ils étaient riches, eux autres.
M. Morin: Hein?
M. Garon: Ils étaient riches.
M. Morin: Ah, une ville riche?
M. Garon: Oui.
M. Morin: Ah bon! O.K. Ah bien, c'est correct.
M. Elkas: Dans votre temps, vous autres, M. le
député, quand vous étiez maire, vous aviez un
péquiste dans votre comté. Ça allait bien. Dans notre
coin, nous autres, on était dans l'Opposition, évidemment. Puis,
quand on devait avoir les services du gouvernement, on devait payer pas mal
plus cher que ce que les autres payaient dans vos comtés.
M. Morin: Moi, j'ai vécu les deux.
M. Elkas: Ça, je l'ai vécu, M. le
député de Dubuc. Vous allez trouver que c'est une situation
déplorable qu'on mette à contribution une municipalité
pour réparer les routes qui appartenaient au gouvernement.
C'était une première. Le ministre Tardif, dans le temps, il n'est
pas rentré pour longtemps, mais il a fait ses dégâts.
M. Morin: Remerciez le bon Dieu! Vous avez fait votre
purgatoire.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît, si on peut revenir à la pertinence du débat qui est
l'amendement du député de Lévis.
M. Baril: Mme la Présidente, le ministre vient de dire
que, dans notre temps, on demandait une participation financière aux
municipalités. Ils ont jusque passé un projet de loi, eux autres,
pour faire payer davantage les municipalités rurales. On leur a mis des
charges épouvantables sur le dos.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, je regrette,
ça, ce n'est pas...
M. Baril: Non, non, mais pourquoi... Le ministre l'a dit. C'est
juste pour lui répliquer.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas
très pertinent. Là, on est en train d'analyser la... parler
d'assurance automobile. Puis là, on est rendu avec le transfert aux
municipalités.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît, il ne doit pas y avoir de discussion entre... S'il vous
plaît, M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, vous...
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Elkas: ...me devez ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Elkas: Vous me devez ça. J'ai enduré pendant
quatre ans le député de Lévis. C'est peut-être la
plus grosse croix que je dois porter, Mme la Présidente.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Elkas: Mais je vais vous dire une chose, des arguments
semblables, je ne les accepte pas. Quand je regarde un gouvernement et
ça, c'est le chef de l'Opposition aujourd'hui le ministre des
Finances du temps qui prenait de l'argent d'un programme, les loyers, les
communications, l'électricité, il mettait ça sur le
programme de construction de routes et, là, il se levait, et il se
pétait les bretelles, et il disait: On vient d'augmenter le budget de la
construction des routes. C'est la façon dont vous avez
géré. Vous avez induit les gens en erreur. Je trouve ça
tellement... vraiment honteux de votre part.
La Présidente (Mme Bélanger): Ceci étant
dit... S'il vous plaît, M. le député d'Arthabaska.
M. Baril: II y a toujours des limites, Mme la Présidente.
Le gouvernement, actuellement, dépense de
l'argent à tour de bras, comprenez-vous, à tour de bras
pour payer les professionnels durant le temps qu'il ne fait pas de routes.
Voyons donc! Et il vient nous accuser, nous autres, qu'on n'en faisait pas dans
notre temps. Il y a plus d'argent qui se dépense pour faire des plans et
devis qu'ils n'utiliseront jamais, comprenez-vous, et c'est les taxes des
citoyens qui paient pour ça.
M. Elkas: Un autre qui ne sait pas de quoi il parle.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon, moi
là...
M. Elkas: 56 000 000 $ sur 10 ans, ça fait 5000 000 $ par
année sur des montants d'argent de 300 000 000 $ ou 400 000 000 $ par
année. il faut les faire, les plans. vous êtes les premiers
à nous critiquer quand vous dites: respectez donc les lois, il y a des
bureaux d'audiences publiques, respectez donc les lois. il faut y aller, il
faut être préparé quand on y va. ça coûte des
sous pour le faire, on n'y va pas à l'aveuglette comme vous l'avez fait.
par contre, vous ne l'avez pas fait parce que vous n'aviez aucune occasion de
faire des routes ou de développer, parce que vous avez fait des
moratoires. vous n'aviez pas une cent parce que vous aviez mis tout votre
argent dans l'amiante. vous avez mis votre argent dans les sucreries, le gros
projet du député de lévis.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, O.K.,
un instant! Est-ce que je pourrais... En tant que présidente, j'aimerais
apporter une rectification sur ce que vous avez dit, M. le député
d'Arthabaska.
Je suis députée rurale. J'ai 49 municipalités. Avec
le transfert des responsabilités aux municipalités, le
comté de Mégantic-Compton, en compensation, reçoit 6000
000 $ en compensation dans le comté pour le réseau local. jamais,
quand le réseau appartenait au gouvernement, il n'y a eu autant
d'argent...
M. Baril: Vous parlez d'amélioration, là, vous?
La Présidente (Mme Bélanger): Je ne parle pas
d'amélioration, je parle de compensation. En plus, étant
donné qu'on a transféré 1500 km et que la
répartition pour la réparation, l'aide à la
réfection, c'est 1000 $ du kilomètre, ça fait un autre 1
500 000 $, ce qui fait 7500 000 $ qui vont dans le réseau local dans
mégantic-compton. il n'y a jamais eu ça, jamais eu ça, et
les maires sont satisfaits au summum.
M. Baril: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Arthabaska.
M. Baril: ...vous pouvez me répondre à une
question?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Baril: Dans le comté de Mégantic, combien est-ce
que le comté de Mégantic recevait avant, juste au niveau de
l'aide à l'entretien des chemins d'hiver? Il faudrait que vous comptiez
ça.
La Présidente (Mme Bélanger): On l'a dans
ça, 1070 $.
M. Baril: Oui, oui. Mais là, ça prend 7 000 000 $,
mais combien de millions vous aviez avant?
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non. 1070 $ du
kilomètre. La subvention pour...
M. Baril: Bien non, ça ne fait pas 7 000 000 $ de plus,
bien sûr.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça n'a rien
changé pour la subvention du réseau d'hiver.
M. Baril: Non, mais ce n'est pas tout de dire: On reçoit 7
000 000 $. Juste pour l'entretien des chemins l'hiver, combien vous receviez
avant?
La Présidente (Mme Bélanger): 1070$ du
kilomètre...
M. Baril: Votre 7 000 000 $ va baisser, vous allez voir.
La Présidente (Mme Bélanger): ...on l'a encore.
M. Baril: Je le sais, mais il est à l'intérieur du
3800 $ que vous recevez.
La Présidente (Mme Bélanger): Moi, ce que je peux
vous dire, M. le député d'Arthabaska, c'est que le directeur
régional de Mégantic m'a dit qu'il avait 600 000 $ pour
l'entretien du réseau provincial et du réseau local.
C'était le budget de la MRC du Granit. Là, on a, avec l'entretien
d'hiver, 1 900 000 $, 575 km de transférés dans cette MRC...
M. Baril: Oui, de l'entretien d'hiver, je comprends.
La Présidente (Mme Bélanger): ...mettez 575,
ça fait 600 000 $. Alors, 1 900 000 $ moins 600 000 $, il reste 1 300
000 $ pour l'entretien d'été, alors que, pour le réseau
provincial et le réseau local, on avait 600 000 $ dans le district de
Mégantic. Ce qui veut dire qu'on a 700 000 $ de plus pour l'entretien du
réseau local qu'on avait dans le temps qu'il appartenait au
gouvernement.
M. Baril: En tout cas, ça vient de baisser
considérablement. Tout à l'heure, vous nous parliez de 7
000 000 $ et vous êtes rendue à 700 000 $.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais non. Je parle
d'une MRC, j'ai trois MRC.
M. Baril: Bien oui! Mais là, écoutez... (12 h
10)
La Présidente (Mme Bélanger): Dans l'autre MRC, il
y avait 900 000 $ et, là, on a 2 000 000 $, sauf qu'il y a plus de
kilomètres d'hiver. Sur cinq ans garantis, la compensation, ça
fait 6 000 000 $ en entretien d'été et d'hiver. Ça fait 30
000 000 $.
M. Baril: Mme la Présidente, vous êtes en train de
rendre jaloux le député de Lotbinière.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non. C'est fait
très équitablement parce que c'est au kilomètre. Ce qui
est bon, dans ce programme-là, c'est que, comté péquiste
ou libéral, ils ont exactement le même montant. C'est
transféré au kilomètre.
M. Camden: Mme la Présidente, vous me permettrez... C'est
seulement pour mentionner, pour montrer la différence de type
d'administration entre l'administration péquiste et libérale.
Chez nous, avec un ministre péquiste, un mandat complet, cinq saisons de
réalisation de travaux, total: 185 km d'amélioration de
réseaux routiers. Cette année, le député
libéral ce n'est pas un ministre 144 km
d'amélioration de réseaux routiers. La différence, c'est
que, nous autres, on s'en occupe, on s'en préoccupe puis on donne suite.
C'est sûr qu'on a fait des plans, mais on est passé des plans aux
réalisations. Bref, un bilan enviable, Mme la Présidente. Moi, je
n'ai pas encore sorti mes chiffres dans les journaux parce que je ne voulais
pas créer de préjudice à mon voisin d'Arthabaska...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Camden: ...et créer l'envie chez les voisins
d'Arthabaska puisqu'on est dans les mêmes médias
d'information.
La Présidente (Mme Bélanger): Non. Vous ne causez
pas de préjudice au député d'Arthabaska parce que la
distribution de l'argent a été faite équitablement,
indépendamment des comtés péquistes ou
libéraux.
M. Morin: J'aimerais pouvoir entendre la députée de
Bellechasse.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. Si on revenait
à notre projet de loi.
Mme Bégin: J'aimerais bien, Mme la Présidente,
qu'on me donne ïa parole. Je trouve qu'on est loin de notre
amendement...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça que
j'allais dire, si on revenait à notre projet d'amendement. C'est
exactement la même chose, dépendamment du nombre de
kilomètres. S'il vous plaît! S'il vous plaît! À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Garon: Ma question... Mme la députée de
Bellechasse voulait parler, justement.
La Présidente (Mme Bélanger): Elle voulait
simplement revenir à la pertinence du débat. M. le
député de Lévis.
M. Garon: Mme la Présidente, j'aimerais demander au
ministre ou à son conseiller juridique le ministre ne doit pas
être au courant non, non, mais je dis... la comptabilité,
je veux parler de questions sur la comptabilité. Est-ce qu'on distingue,
dans les budgets de la Société de l'assurance automobile, les
sommes d'argent qui vont pour les fins d'assurance, pour les fins de
sécurité routière et quelles fins de
sécurité routière ou d'autres fins? Pour les fins
d'administration. Est-ce qu'on est capable de nous dire, de nous
décortiquer, au cours des dernières années, quelle partie
des fonds perçus l'a été aux fins d'assurance, quelle
partie est allée à la gestion et quelle partie est allée
à la sécurité routière, mais ventilée, la
sécurité routière, ventilées, les dépenses
en sécurité routière? Les dépenses ventilées
de sécurité routière selon les types de
sécurité routière.
(Consultation)
M. Elkas: Mme la Présidente, on va permettre la question,
mais il me semble que celui qui vous parle, surtout, a été
rapporté à l'ordre parce qu'on n'avait pas déposé
nos rapports annuels à temps. Cette année, on s'est fait un
devoir de s'assurer qu'on respecte les règlements de l'Assemblée
nationale. Tout a été déposé, incluant le rapport
annuel de la Société de l'assurance automobile du Québec.
Je ne sais pas pourquoi on nous pose des questions. Le député de
Lévis, évidemment, ne fait pas la lecture des rapports. Il ne les
trouve pas assez importants ou intéressants comme lecture.
(Consultation)
M. Elkas: On cherche ce qui se passe dans le rapport du
Vérificateur général, mais on ne se préoccupe pas
des faits qu'on peut rapporter dans les rapports annuels de la
Société. Cela étant dit, Mme la Présidente, notre
conseiller juridique, M. Gélinas, pourrait répondre à la
question du député de Lévis, ou le vice-président
à l'administration et aux finances, M. Maranda, M. Paul Maranda.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Maranda.
M. Maranda (Paul): Merci, Mme la Présidente. M. le
député, si on se réfère à nos états
financiers, entre
autres les derniers en 1992, on fait ressortir nos dépenses au
niveau de l'indemnisation des victimes et on a la catégorie «frais
d'administration» où on retrouve toutes les dépenses
d'administration, de fonctionnement, ainsi que les campagnes de
sécurité. Effectivement, on n'a pas isolé ça comme
tel dans nos états financiers, mais on pourrait sûrement faire
l'analyse et décortiquer les montants qui sont attribués à
la prévention et à la sécurité routière.
M. Garon: Vous avez les chiffres chronologiques des
dépenses en matière de sécurité routière
depuis 1978?
M. Maranda (Paul): Comme je vous l'ai mentionné, le budget
d'administration est ventilé par certaines catégories, comme les
traitements, les frais de perception, les services professionnels, les frais de
communication, les dépenses de location d'immeuble. Toutes ces
dépenses-là, il y a une partie effectivement qui sert à la
prévention routière, mais ce n'est pas décortiqué
comme tel par volets sécurité et prévention
routière.
M. Garon: Mais vous identifiez quelque part l'argent
dépensé pour la sécurité routière.
M. Maranda (Paul): Mais, comme je vous l'ai mentionné, M.
le député de Lévis, on serait en mesure de vous identifier
la partie de notre budget de fonctionnement, de nos frais d'administration, qui
totalisent effectivement 176 000 000 $ pour l'année 1992. On serait en
mesure, à la suite d'une certaine analyse chez nous, de vous identifier
la partie qui sert à la sécurité routière, mais on
ne l'a pas présentement.
M. Garon: 172 000 000 $ de frais de quoi?
M. Maranda (Paul): Frais d'administration, et pour l'ensemble de
la Société de l'assurance automobile.
M. Garon: Vous avez payé combien aux victimes, cette
année-là? 172 000 000 $, vous avez dit, de frais d'administration
l'an dernier, en 1992.
M. Maranda (Paul): C'est exact.
M. Garon: Et combien vous avez payé aux victimes, en 1992?
Payé dans l'année? Je ne parle pas d'encaisse actuarielle;
seulement payé dans l'année, déboursé dans
l'année.
M. Maranda (Paul): Si on se réfère à nos
états financiers tels quels, la dépense totale d'indemnisation:
497 598 000 $ pour l'année courante, l'année 1992.
M. Garon: D'indemnisation aux victimes. M. Maranda (Paul):
Oui.
M. Garon: Ça veut dire que ça vous coûte 172
000 000 $ pour verser 497 000 000 $. Je ne veux pas du redressement de la
réserve actuarielle qui est indiquée là-dedans. Seulement
les montants payés aux victimes dans l'année.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): M. Maranda.
M. Maranda (Paul): Alors... (Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): M. Maranda.
M. Maranda (Paul): Alors, M. le député de
Lévis...
M. Garon: Oui.
M. Maranda (Paul): ...le montant total versé directement
aux victimes en 1992, c'est 359 313 000 $.
M. Garon: C'est 359 300 000 $...
M. Maranda (Paul): C'est exact. (12 h 20)
M. Garon: ...versés aux victimes et 177 000 000 $ de frais
d'administration. Ça veut dire que les frais d'administration
coûtent, écoutez bien ça, 50 % des montants versés
aux victimes. C'est faramineux! 359 000 000 $ versés aux victimes dans
l'année 1992 pour des frais d'administration de 177 000 000 $.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Maranda.
M. Garon: Je comprends qu'on a besoin d'une réforme
administrative ça presse pas des contributions d'assurance
augmentées. Vous comprenez?
M. Maranda (Paul): M. le député de Lévis...
La Présidente (Mme Bélanger): Monsieur...
M. Elkas: Ça, c'est le résultat, Mme la
Présidente... Ça me fait penser à une chanson. Excusez-moi
si...
Une voix: Chantez-la! Chantez-la!
M. Elkas: Bien oui! C'est une chanson quand j'habitais le secteur
rural. Contrairement à ce que le député de Lévis
dit souvent: Un gars du West Island... J'ai passé 25 ans dans le West
Island, mais il doit comprendre aussi que j'ai été dans les
Cantons de l'Est. J'y habite de temps en temps. J'y retourne souvent.
Ruraliste, je peux être aussi ruraliste qu'il le peut. Le
résultat pourquoi on fait des réformes aujourd'hui,
ça me fait penser à la chanson, tu sais: II y en avait, il y en
avait... Dans votre temps, en 1976, il y en avait, oui, il y en avait, des
cousins et des cousines, et des «mononcles» et des
«matantes». Vous en avez embauché un beau paquet!
La Présidente (Mme Bélanger): Oh! Tu connais cette
chanson-là?
M. Elkas: Alors, c'est le résultat de nos réformes.
Il faut faire de la rationalisation. On n'a pas... Alors, c'est difficile de
retourner, mais, une fois en place, c'est ça qui arrive. Par contre, si
le député de Lévis pense que 178 000 000 $ c'est
simplement pour gérer, payer des gens qui occupent un poste à
l'administration centrale, vous allez peut-être penser aussi au
contrôle routier qui est compris dans le 178 000 000 $, le contrôle
routier qui était évidemment manquant dans votre temps. Vous avez
mis une croix dessus...
M. Garon: Oh non, non! Ce n'est pas compris.
M. Elkas: ...en 1983. Oui, vous vous en êtes
débarrassé. Résultat: ça nous a coûté
pas mal plus cher. Je vais continuer à le faire, le discours, parce que
je pense que ce geste était honteux. Ce sont les Québécois
et les Québécoises qui paient aujourd'hui pour ça.
M. Garon: Mme la Présidente...
M. Elkas: Comme résultat, ces salaires sont inclus...
M. Garon: Non.
M. Elkas: ...et les opérations sont incluses dans le 178
000 000 $.
M. Garon: Non. C'est le contraire. Mme la Présidente, il
faut dire la vérité!
M. Elkas: 12 %. 12 %.
M. Garon: Non. Page 73 du bilan. J'aimerais ça que le
ministre au moins le regarde. Au contraire, les frais administratifs
étaient de 205 135 000 $ moins les contributions du gouvernement au
contrôle routier, 28 449 000 $. Il reste 176 686 000 $ de frais
d'administration. Ça veut dire 177 000 000 $ de frais d'administration
pour 359 000 000 $ versés aux victimes dans l'année 1992. C'est
incroyable! Je suis époustouflé!
La Présidente (Mme Bélanger): M. Maranda.
M. Maranda (Paul): Alors, M. le député de
Lévis, j'allais justement vous référer à la page 73
du rapport annuel de la Société pour l'année 1992 et vous
mentionner que ces frais d'administration là ne sont pas là
strictement pour gérer l'indemnisation des victimes de la route. Le
budget de fonctionnement sert également aux mandats qui ont
été rajoutés à la Régie de l'assurance
automobile, dans le temps, le mandat de l'immatriculation et des permis de
conduire. Alors, on y retrouve les frais d'administration concernant l'ensemble
des activités de l'association et non strictement pour fins
d'indemnisation. Qu'on pense, par exemple, aux montants qu'on paie en loyers;
ça, c'est pour les centres de services de la Société qu'on
retrouve à la grandeur du Québec. Ce n'est pas strictement pour
fins d'indemnisation, ça. C'est pour fins d'immatriculation et de permis
de conduire. Alors, l'ensemble je résume des frais
d'administration de la Société, en 1992, 176 000 000 $ pour
l'ensemble des mandats que la Société a.
M. Elkas: Oui. Ça amène le point quand on a
transféré le Bureau des véhicules automobiles, le BVA, et
je crois que c'était au début des années quatre-vingt. On
l'a transféré, mais on n'a pas transféré le fric
pour aller avec. Alors, c'est encore une autre ponction qui a été
divisée...
M. Morin: Vous avec donc...
M. Elkas: Nous autres, on le fait au moins à ciel
ouvert.
M. Morin: Vous avez souffert, quand vous étiez dans
l'Opposition, vous, hein?
M. Elkas: Je n'ai jamais été dans l'Opposition.
M. Morin: Ça n'a pas de bon sens! M. Elkas:
Heureusement...
M. Garon: Non, mais, un instant! Mme la Présidente, le
ministre dit une chose qui n'est pas exacte, encore là, parce que les
gens paient 4 $ de frais d'administration. Tantôt, l'actuaire nous a
dit... Quelqu'un, je ne me rappelle pas si c'est l'actuaire ou quelqu'un
d'autre, a dit que ça faisait ses frais. Il y a 4 $ de frais
d'administration qui est chargé. Les gens paient 4 $ pour avoir leur
permis, en frais d'administration, sauf qu'on se rend compte actuellement, ici,
à quel point ça coûte cher, l'administration.
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous l'envoyez par
la malle, ils enlèvent le 4 $.
M. Garon: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous l'envoyez par
la malle, ils enlèvent le 4 $.
M. Garon: Bien non! On paie le 4 $.
La Présidente (Mme Bélanger): ...
M. Garon: Ça n'a rien à voir avec la malle, le
4$.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, là... En
tout cas, ça ne fait pas longtemps. Avant ça, si tu faisais ton
échange de permis de conduire par la poste, c'était 4 $ de
moins.
(Consultation)
M. Garon: Ce que je veux dire, au fond, c'est que, quand il y a
eu transfert à la Société, il y a eu un montant de
payé pour les frais d'administration. On n'a pas fait payer ça
par l'assurance, on a fait payer ça par des frais administratifs
chargés lors du renouvellement. Alors, il ne faut pas mélanger
les affaires. Ce n'est pas pour rien que je réfère au bilan. Je
n'invente rien, c'est dans le bilan. Comment ça se fait que ça
coûte aussi cher de frais d'administration? On vient de dire tantôt
aussi aux victimes... Hier, ce n'est pas les chiffres qu'on avait. On vient de
dire: Des indemnités aux victimes de 359 000 000 $ en 1992, des
déboursés. Ce n'est pas ça qu'on a eu comme chiffres,
hier. On parlait de toutes sortes de choses qui allaient dans différents
pots, mais l'argent versé aux victimes dans l'année, 359 000 000
$. C'est ça qu'on vient d'avoir comme chiffres, 359 000 000$
versés aux victimes dans l'année 1992. C'est même plus haut
que ce que je disais dans mes comités, je disais 310 000 000$, en 1993,
pardon, 370 000 000 $. C'est correct. 359 000 000 $, c'est en 1992.
Les frais d'administration, 177 000 000 $, c'est 50 %, l'administration
coûte 50 % du montant versé aux victimes. C'est
considérable!
M. Baril: Qu'est-ce qu'ils font?
M. Garon: C'est ça qui apparaît là. Je vous
demandais la question.
M. Baril: Oui, mais pourquoi ça coûte cher de
même? Pourquoi ça coûte la moitié?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Maranda. M.
Baril: Pourquoi c'est si dispendieux que ça? M. Garon: Je
vais vous dire une chose... M. Baril: Non, non.
M. Garon: Juste avant de répondre, je vais vous dire une
chose. Quand je suis arrivé au ministère de l'Agriculture, en
1976, administrer 1 $ d'assurance, ça coûtait 0,70 $; quand je
suis parti, ça coûtait 0,07 $. Ça ne coûtait pas 0,70
$, ça coûtait 0,07 $. Là, je m'aperçois
qu'administrer 1 $ d'assurance, ça coûte 0,50 $. Ça prend
une nouvelle administration au plus sacrant.
M. Baril: Là, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Bien là,
est-ce que vous permettez, M. Maranda va répondre avant?
M. Baril: Oui, oui.
M. Maranda (Paul): Oui. J'aimerais rappeler encore une fois au
député de Lévis que des frais d'administration de 176 686
000 $, après le remboursement des coûts du contrôle routier
par le ministère des Finances, ça concerne les coûts
d'immatriculation, les coûts de permis et les coûts du
régime, les coûts pour gérer le régime
d'indemnisation des victimes de la route. Alors, ce sont les trois volets qui
absorbent l'ensemble de nos frais d'administration à la
Société.
J'écoutais un commentaire: Qu'est-ce qu'on fait à la
Société d'assurance? Ce serait peut-être bon de vous
rappeler qu'on a 50 centres de services à travers le Québec. On a
des loyers à payer, on a des ressources humaines à payer, on a
des frais d'administration, on a des frais de fonction à payer pour
opérer ces centres de services. L'ensemble des services qu'on donne
à nos assurés et qu'on donne à la population pour fins
d'immatriculation et de permis de conduire, ça nécessite des
coûts de publicité. On a des frais de loyers. Je pense qu'ils sont
assez ventilés, de façon très claire, à la page 73,
l'ensemble de nos coûts, que ce soient les loyers, que ce soient les
taxes, que ce soient les frais d'entretien, le mobilier, l'information et la
publicité, la location et l'entretien de matériel. La ventilation
est là pour 176 600 000 $. En tout cas, pour ma part, ça fait un
an que je suis à la Société... On a même
constaté, dans le discours du ministre des Finances, qu'à la
Société, il y avait une saine gestion.
(Consultation)
M. Garon: Quelle est la partie des frais reliée à
l'immatriculation et au renouvellement des permis et quelle est la partie des
frais qui est reliée au renouvellement, à l'indemnisation des
victimes? Je ne parle pas de collecter, parce que, là, vous collectez...
Quand vous collectez l'affaire, il aurait fallu que la Société
collecte pareil la contribution d'assurance. Là, dans la même
formule... Je vais attendre, Mme la Présidente. Dans la même
formule, quand vous écrivez, vous auriez écrit pareil. Il faut
faire attention. Je ne veux pas me faire bourrer, là, moi. J'ai
déjà vu neiger. Ne me prenez pas pour un niaiseux non plus. (12 h
30)
Vous écrivez aux gens, vous renouvelez le permis,
l'immatriculation et la contribution d'assurance. C'est la même lettre.
Ça ne coûte pas un timbre de plus, ça. Il aurait fallu que
vous écriviez, de toute façon, aux citoyens pour leur faire payer
la contribution d'assurance. Sauf qu'en même temps qu'ils paient la
contribution d'assurance, ils paient leurs frais d'autres choses. Alors, il n'y
a pas une cent de plus de frais
d'administration en termes d'envoi postal, et tout ça, parce que
les gens, c'est dans la même facture qu'apparaissent les contributions
d'assurance et les droits d'immatriculation. En plus, on leur charge un montant
pour renouveler leurs frais d'immatriculation, de 4$. Alors, j'aimerais savoir
combien ça coûte on identifie des frais d'immatriculation
pour des permis de conduire et combien rapportent les frais de 4 $ de
renouvellement, les montants d'argent qu'on charge pour le renouvellement?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Maranda.
M. Elkas: Avant qu'il prenne la parole, Mme la Présidente,
est-ce que je comprends bien? Le député de Lévis, lui,
lorsqu'une personne a reçu des données, lorsqu'elle a
envoyé son chèque, son paiement, des données pour la
partie qui est immatriculation ou permis, il n'y a pas de frais associés
à ça, à tout le traitement de ces données?
M. Garon: Ils paient pour ça. Je veux dire, ça ne
coûte pas plus cher de timbres. Il aurait fallu envoyer la lettre
pareil.
M. Elkas: Non, non, non. La question, c'est que ça ne
coûte pas plus cher.
M. Garon: Non. Ils paient 4 $ pour ça.
M. Elkas: Mais le traitement des entrées? La personne a
reçu, elle doit aller pitonner et s'assurer que tout...
M. Garon: Oui, ils paient 4 $.
M. Elkas: Vous pensez que 4 $, ça couvre les
coûts?
M. Garon: Bien, quand vous avez...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Maranda.
M. Elkas: Loin de là.
M. Maranda (Paul): Si vous me permettez, Mme la
Présidente. M. le député de Lévis, le 4 $ qu'on
perçoit a rapporté à la Société 56 458 000 $
en 1992. Ça ne couvre pas l'ensemble des frais de la
Société.
M. Garon: Bien non! Mais les frais, c'est pour les permis, les
immatriculations. C'est ça. Ça doit couvrir ces
frais-là.
M. Maranda (Paul): Et tout le traitement et... M. Garon:
Ça doit couvrir ces frais-là.
M. Maranda (Paul): Et tout le traitement. Ça inclut le
traitement informatique, mais ça...
M. Garon: Bien, on nous a dit hier que ça
s'autofinançait. On a même dit que la photo s'autofinancerait
également. Ça nous a été dit hier.
M. Maranda (Paul): Le coût additionnel de photo
s'autofinance. Mais ce n'est pas l'ensemble des frais d'administration qu'on
perçoit qui couvre l'ensemble des frais de la Société de
l'assurance automobile.
M. Garon: Non, non. Mais, là, vous en percevez, des frais,
actuellement.
M. Maranda (Paul): À titre d'exemple, si la
Société n'avait pas à percevoir les droits
d'immatriculation et des permis de conduire et à recevoir les gens
à ses centres de services, la Société de l'assurance
automobile n'aurait pas de centres de services pour fins d'immatriculation et
de permis.
M. Garon: Elle en aurait pour les victimes.
M. Maranda (Paul): Oui, mais peut-être pas 50 centres.
M. Garon: Non. À 56 000 000 $, je vais vous dire une
chose, vous êtes capable d'administrer en masse les permis et les
immatriculations. Si vous n'administrez pas les frais de permis et
d'immatriculation avec 56 000 000$ de frais perçus... Moi, la question
que j'aimerais poser est très simple...
M. Elkas: Moi, j'aimerais vous poser une question, M. le
député de Lévis.
M. Garon: ...est-ce que les frais perçus pour les fins de
renouvellement du permis de conduire et d'immatriculation couvrent les frais
sur le renouvellement? C'est ça, la question que je veux demander,
simplement.
M. Maranda (Paul): Ça ne couvre pas l'ensemble des
frais.
M. Garon: Non, non, ce n'est pas ça que j'ai dit. Est-ce
que les frais perçus sur les transactions d'immatriculation et de permis
de conduire couvrent les frais de renouvellement des immatriculations et des
permis de conduire? C'est rien que ça que j'ai dit. Je ne joue pas
à la devinette.
M. Maranda (Paul): Je ne peux pas vous certifier ça, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Quels sont les coûts? Parce que traiter une
victime d'accident d'automobile, ça prend plus de temps, sans doute, que
de pitonner que le montant de 20 $ est rentré pour le permis de
conduire, chose qu'on serait obligé de faire, de toute façon,
pour aller chercher la contribution d'assurance.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, il vous reste une minute sur
l'amendement. M. Maranda.
M. Maranda (Paul): Effectivement, je n'ai pas ces
données-là ici. On peut sûrement, au niveau de la
Société, faire le «départage» de l'ensemble de
ces coûts-là, mais je ne peux pas vous répondre ici,
à ce moment-ci.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va
coûter des frais d'administration.
M. Maranda (Paul): Possiblement.
M. Elkas: Non. C'est un peu comme si j'envoyais le
député de Lévis ou si son recherchiste, M. Brochu,
recevait un appel de quelqu'un et devait prendre cette information-là,
la transmettre sur un ordinateur. Est-ce qu'on peut dire que le temps qu'il a
pris pour faire tout ça est reflété sur son salaire ou
est-ce qu'on peut le mettre sur une base à l'heure? Est-ce qu'on peut
dire: Chaque appel qu'il a reçu, on peut lui mettre 4 $ pour le
traitement de l'information? C'est assez difficile. Vous ne le faites pas.
M. Garon: Non. M. Elkas: Non.
M. Garon: Mais vous savez, par exemple, combien ils en traitent
dans l'année.
M. Elkas: Non, on ne le sait pas.
M. Garon: Combien ça a rapporté, toutes celles
qu'il a traitées?
M. Elkas: II ne peut pas me le dire.
La Présidente (Mme Bélanger): Une autre question,
M. le député de Lévis?
M. Garon: C'est le député d'Arthabaska qui veut
poser une question, pour le moment.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député d'Arthabaska.
M. Baril: Mme la Présidente, j'essaie de comprendre,
d'analyser le rapport de la Société. Si on regarde, ici, dans les
revenus pour l'année 1992, on voit les contributions d'immatriculation.
C'était 344... Ça doit être en millions, ça? Les
permis de conduire, 96 878 000 $. Après ça, on voit: frais
perçus sur les transactions d'immatriculation et de permis de conduire,
56 000 000 $. Ici, on semble nous dire que c'est ici que le 4 $ du permis...
Ça doit être le revenu du 4 $ du permis, ça, ici, les 56
458 000 $? Mais il est quand même étonnant de savoir que la
Société ne peut pas nous dire combien ça coûte pour
administrer un permis de conduire. On charge 4 $ puis on ne sait pas combien
ça nous coûte. Ça a peut-être coûté 3 $.
Le contribuable paie 1 $ de trop pour rien. Il va où, ce 1 $? Ça
peut peut-être coûter 5 $ puis la Société n'en charge
que 4 $. Ça veut dire qu'on marche à peu près. On ne sait
pas où on s'en va. Ça m'étonne, une société
qui est supposée être responsable, qui est sans doute responsable
comme la Société de l'assurance automobile, puis qu'on ne soit
pas capable de nous donner les réponses exactes sur le coût
d'administration d'un permis de conduire.
Après ça, on a beau nous inventer toutes sortes de choses.
Le ministre, tout à l'heure, a fait un exposé sur le fait des
employés qui avaient été engagés par le
gouvernement du Parti québécois. Les employés qui avaient
été engagés par le gouvernement libéral, ça,
il n'en parle pas. Malheureusement, je n'ai pas la feuille ici. Je l'avais
gardée sur mon bureau parce que ça m'avait étonné.
Dans un journal d'il y a à peu près 15 jours, il y avait tout un
tableau qui démontrait le nombre de fonctionnaires qui travaillaient en
mars 1992 au gouvernement du Québec, combien il y en avait en mars 1993,
puis combien il y en avait en septembre 1993. De mars 1992 à mars 1993,
le nombre, l'augmentation était d'environ 5300. Je peux me tromper parce
que je vous dis que c'est de mémoire. En septembre 1993, on avait
diminué à 2300 l'ensemble de l'appareil. Et, là, on se
vantait d'avoir diminué les effectifs d'au-dessus de 3000 personnes.
Mais, un an avant, on les avait augmentés de 5000. C'est des
drôles de calculs. Qu'on ne vienne pas bourrer le monde non plus,
à l'effet de dire qu'on baisse les effectifs, quand, d'avance, on
prévoit les augmenter pour justifier une baisse par la suite.
Et, là, au niveau de la Société, on n'est
même pas capable de nous dire le coût réel pour la
Société de l'administration des permis de conduire. Sur quoi elle
s'est basée pour évaluer ça, le coût à 4 $ et
dire: On charge 4 $? Il doit y avoir eu une évaluation des coûts.
On ne lance pas un chiffre comme ça en l'air. N'importe quelle compagnie
privée, n'importe quel individu, avant de charger un prix, il
évalue ce que ça lui coûte avant de lancer un chiffre. On
évalue le coût de revient, combien ça nous coûte.
Là, on charge 4 $ puis on n'est pas capable de nous dire: Est-ce que, ce
4 $, la Société en a trop ou si elle n'en a pas assez?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Maranda.
M. Maranda (Paul): Oui. J'aimerais rappeler au
député que le 4 $ a été introduit comme frais
d'administration depuis plusieurs années. On m'indique, étant
donné que je n'étais pas à la Société
à ce moment-là, qu'il y a déjà plusieurs
années il y a une étude qui a été faite pour
déterminer le quantum, justement, du 4 $. Alors, on va s'enquérir
de cette information-là lors de la suspension et on pourra vous apporter
les précisions lors du début de la séance de cet
après-midi.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? Une
autre question? (12 h 40)
M. Baril: Sur les 177 000 000 $, je pense, qu'on a avancés
tout à l'heure, est-ce que les frais des professionnels sont inscrits
là-dedans, pour aller négocier avec les accidentés des
forfaitaires qu'on veut négocier avec eux autres? Est-ce que c'est
là-dedans? Est-ce que c'est dans les 177 000 000 $? Parce qu'on sait que
le gouvernement a changé la méthode de compensation.
M. Maranda (Paul): Tous les... M. Baril: Oui.
M. Maranda (Paul): Oui, M. le député. Tous les
frais d'administration, incluant les services professionnels, sont inclus dans
les 176 000 000 $ de frais d'administration pour l'année 1992.
M. Baril: Frais de déplacement, perception, services
administratifs et professionnels, 17 000 000 $, 18 000 000 $. Ils ont
augmenté de 4 000 000 $ de 1991 à 1992. C'est dû à
quoi, une augmentation aussi prononcée que ça d'une année
à l'autre?
La Présidente (Mme Bélanger): L'inflation.
(Consultation)
M. Maranda (Paul): Alors, MM. les députés, je n'ai
pas les explications de l'écart entre 1991 et 1992 concernant les
services professionnels. Je vais me procurer le budget de l'année 1992
avec les explications au niveau des écarts et on pourra revenir cet
après-midi à cet item-là.
M. Baril: En même temps, pourriez-vous vérifier la
différence entre l'année 1991 et 1992 au niveau des frais de
perception des contributions? Il y a une diminution de 5 000 000 $. J'arrondis
les chiffres. Les frais de perception des contributions en 1992 étaient
à 6 490 000 $ et, en 1991, ils étaient à 11 218 000 $.
Où est l'écart?
M. Maranda (Paul): On va le vérifier en même temps,
M. le député.
M. Baril: Les frais de perception des contributions, ça
comprend quoi, ça? C'est quel genre de perception? C'est les perceptions
de la prime? C'est des genres de perception du permis? C'est quoi?
M. Maranda (Paul): M. le député, compte tenu qu'on
n'a pas le détail de l'ensemble du budget de l'année 1992, alors,
cet après-midi, on va avoir toutes ces réponses-là, lors
de la reprise de la séance de cet après-midi.
M. Baril: Cet après-midi, vous allez pouvoir nous donner
la réponse si c'est juste les frais de perception des contributions
d'assurance ou bien si c'est des frais de perception du permis là-dedans
ou de l'immatriculation? Vous allez pouvoir nous fournir ça?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres questions?
M. Garon: C'est parce que vous demandez des contributions
d'assurance. Donc, on imagine que vous vous êtes préoccupés
de savoir si ça coûtait trop cher administrativement ou non.
Combien ça coûtait administrativement? Qu'est-ce qui va aux
victimes? On peut peut-être bien trouver que c'est drôle, mais 177
000 000 $ de frais d'administration et 359 000 000 $ aux victimes, moi, je
trouve que c'est cher en démon, en administration. Je ne suis
peut-être bien pas encore cynique, même si j'ai été
plusieurs années en politique, mais je trouve que ça n'a pas de
bon sens.
La Présidente (Mme Bélanger): Me
Gélinas.
M. Gélinas (Claude): Juste une précision. C'est
qu'on peut difficilement établir une relation directe de 353 000 000 $
pour des fins d'indemnisation et dire que les 176 000 000$...
La Présidente (Mme Bélanger): Qu'ils sont pour
administrer juste ça.
M. Gélinas (Claude): ...servent juste aux fins
d'administrer les 350 000 000 $ qu'on donne en indemnisation aux victimes
d'accidents d'automobile. Les 176 000 000 $, une partie de ça va pour
les frais d'administration des dépenses liées à
l'indemnisation des victimes d'accidents d'automobile. Mais il y a
également une autre partie, et une bonne partie, qui va à
l'administration du Code de la sécurité routière, qui n'a
rien à voir avec les dépenses d'indemnisation.
M. Garon: C'est marqué en bas.
M. Gélinas (Claude): II y a également toutes les
dépenses au niveau du traitement informatique, et le reste, qui servent
à des fins autres que strictement des fins d'indemnisation, les mandats
de la Société étant très variés. C'est dans
ce sens-là que vouloir établir une relation directe entre 353 000
000 $ et dire que les 176 000 000 $ servent uniquement à ces
fins-là, je ne pense pas que c'est comme tel... La
réalité, ce n'est pas ça. Les 176 000 000 $ servent
à des fins autres qu'uniquement les dépenses d'indemnisation.
M. Garon: Le contrôle routier.
M. Gélinas (Claude): Non, ce n'est pas le contrôle
routier. Le Code de la sécurité routière, ce
n'est pas uniquement le contrôle routier, c'est la
vérification mécanique, c'est la perception au niveau des permis
et immatriculation, c'est les commerçants recy-deurs, c'est toute la
question, également, des écoles de conduite. Tout ça, il y
a des dépenses de reliées à ça. L'application du
Gode coûte des frais d'administration à la Société
annuellement. Et les 350 000 000 $ qu'on a versés en 1992, en
indemnité aux victimes, il y a des dépenses, bien sûr,
d'administration qui sont liées à ça. Mais les 176 000 000
$ ne servent pas uniquement à ça, loin de là. Ce qu'on va
essayer d'obtenir, c'est des chiffres plus précis pour essayer de
décortiquer ça.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lotbinière.
M. Baril: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, vous pouvez
revenir, c'est parce que...
M. Baril: Vous êtes d'une patience, Mme la
Présidente, extraordinaire.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lotbinière.
M. Camden: Bien, si M. le député d'Artha-baska...
Des fois, on ne veut pas perdre le fil...
M. Baril: Ah! j'ai le poing sur ma ligne.
M. Camden: Ah! vous avez le poing, le pouce sur...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lotbinière, s'il vous plaît, votre
question.
M. Camden: Bien, écoutez, je m'inquiétais de mon
collègue. Considérant qu'on a été assis pendant de
nombreuses années, côte à côte...
M. Baril: J'apprécie. J'apprécie.
M. Camden: On a créé des liens particuliers.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah oui?
M. Camden: D'ailleurs, vous n'étiez pas loin de nous.
M. Garon: Contez-nous ça.
M. Camden: Alors, M. le député de Lévis,
s'il vous plaît, vous n'avez pas le droit à ces
indiscrétions. On parlait de vous de temps en temps, surtout en
bien.
Mme la Présidente, j'aimerais qu'on m'indique... Ma question
s'adresse plus particulièrement à M. Maranda, qui, me dit-on, va
s'enquérir, au cours de l'heure du dîner et au début de
l'après-midi, de certaines informations. J'aimerais ça, moi, si
c'était possible d'obtenir les chiffres, savoir combien ça a
coûté, ce transfert, et quelle a été la masse
salariale des employés du bureau d'immatriculation qu'on a
transférée à la SAAQ, depuis le début. On doit
sûrement avoir une comptabilité à cet effet-là.
Identifier le cumul au fil des années. Alors, j'aimerais avoir le
détail par année et j'aimerais également avoir le total,
bien sûr.
M. Morin: Qu'est-ce que tu cherches à avoir, là?
Qu'est-ce que tu cherches, au fond? Dis-nous donc ce que tu veux. Ça va
être bien plus simple.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'aimerais
faire remarquer au député que, dans le moment, on n'est pas
à faire l'étude des engagements financiers ni des crédits.
On demande des chiffres. Comment voulez-vous, au moment où on
étudie un projet de loi, avoir des chiffres comme ça? Alors, je
trouve qu'on exagère un peu dans la pertinence du débat. Un peu
beaucoup.
M. Camden: Je vous remercie, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Là, j'aimerais
qu'on revienne... Je pense que la présidence, elle va, comme dirait...
Elle va relever son jupon, parce que le jupon dépasse, puis on va
arriver à la pertinence du débat. Oui, M. le député
de...
M. Camden: Mme la Présidente, l'objet de ma question est
le suivant. Puisque le projet de loi 130 qu'on a devant nous vise à
assurer le versement d'un montant de 675 000 000 $ au fonds consolidé du
Québec, évidemment, je voudrais savoir combien il y avait. Est-ce
qu'on n'aurait pas pu, peut-être, aller en chercher plus, n'eut
été de ce transfert de responsabilité du Bureau des
véhicules automobiles? C'est que je voudrais savoir, moi, dans la
gestion de tout ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Je maintiens mon
opposition à votre question, qu'on n'est pas à l'étude des
crédits ni à l'étude des engagements financiers et que la
question n'est pas pertinente.
M. Camden: Je veux bien, sauf qu'elle a été
émise, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Elle n'est pas
pertinente et la décision de la présidence est rendue. On n'en
parle plus.
M. Camden: Je vois, à l'expression du ministre, que je
vais avoir les chiffres. Alors, je vous remercie beaucoup.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous les lui
demanderez par écrit, puis il vous les enverra.
M. Camden: Bien, ça va être écrit dans le
Journal des débats.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça ne fait pas
partie du débat de cet avant-midi.
M. Camden: Je souhaite quand même avoir les chiffres. Je
vous remercie, M. le ministre, de votre compréhension.
La Présidente (Mme Bélanger): Le ministre vous les
enverra par la poste.
M. Elkas: Ça me fera plaisir de vous les donner.
M. Camden: On vous reconnaît là.
M. Elkas: C'est environ 28 000 000$, je ne suis pas
sûr.
M. Camden: Ah oui! Autant que ça? M. Elkas: Des
montants assez importants. M. Camden: C'est substantiel, 28 000 000
$.
La Présidente (Mme Bélanger): Une autre question?
M. le député d'Arthabaska.
M. Baril: Mme la Présidente, on sait que, dans ce projet
de loi, il est question de...
La Présidente (Mme Bélanger): Là, ne posez
pas trop de questions sur les chiffres, parce qu'on n'est pas aux engagements
financiers. J'aimerais revenir à la pertinence du débat.
M. Baril: Mme la Présidente, l'amendement qui est
proposé, c'est qu'il augmente des coûts, au niveau des assurances.
Bon. Nous autres, avant de...
M. Elkas: Wo!
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, non. Je
regrette, là, parce que, s'il augmentait le coût des assurances,
l'amendement n'aurait pas été recevable, puis il y aurait eu une
incidence monétaire. C'est parce qu'il n'y a aucune incidence
monétaire dans l'amendement qu'on peut le discuter.
M. Baril: Mme la Présidente, je vais me reprendre. Les
conséquences de ce projet de loi peuvent engendrer des coûts au
niveau de l'assurance automobile. On sait que le gouvernement du Québec
vient soutirer 1 000 000 000 $ des fonds de l'assurance automobile. Si on met
en danger, par cette ponction, le fonctionnement de la Société de
l'assurance automobile, il me semble qu'il est en mesure, à nous autres,
aux parlementaires, d'essayer de savoir quelles seront les conséquences.
Ma question... (12 h 50)
C'est pour ça que je vous dis que c'est complètement,
selon moi, relié avec le projet de loi. On veut avoir des
éclaircissements sur l'administration. Quand on regarde, on parle ici...
Les frais perçus sur les transactions d'immatriculation et de permis de
conduire, c'est 56 000 000 $. Après ça, quand on va à la
page 73, on voit ici des frais de perception des contributions, c'est 6 490 000
$. Comment ça se fait que ça coûte si cher pour, je vais
dire, administrer le permis de conduire puis l'immatriculation, puis que
ça coûte, je vais dire, juste 6 000 000 $ là? Il y a 50 000
000 $ de différence pour percevoir les contributions d'assurance.
Comment ça se fait que le papier pour percevoir l'assurance est beaucoup
plus cher? Beaucoup moins de temps est alloué sur le papier puis
l'administration de l'assurance comme telle que sur le permis de conduire puis
l'immatriculation. Il y a 50 000 000 $ de différence. Donc, il me semble
que ma question est tout à fait justifiée, à savoir: Avant
de vider la caisse de la Société, est-ce qu'elle va être
capable de vivre avec ça sans être obligée d'augmenter les
coûts, tant au niveau du permis, de l'administration du permis, le
coût du permis lui-même puis possiblement le coût de
l'assurance?
On ne peut pas voter sur une loi sans être parfaitement
éclairé. Moi, je ne ferai pas de crise si on ne me donne pas la
réponse tout de suite, là. Ce n'est pas là ma question. Si
on n'a pas la réponse, on reviendra après-midi. Je comprends que
les gens ne peuvent pas avoir prévu toutes les questions possibles et
imaginables que l'Opposition pouvait présenter. Je pense que,
là-dessus, on est bien ouvert, puis on ne s'obstinera pas. On ne se
chicanera pas, puis on ne fera pas de colère, puis on ne
déchirera pas notre chemise parce qu'on n'a pas les réponses tout
de suite. Je vous l'ai dit tout à l'heure, Mme la Présidente,
pour ma part, je suis certain que mes collègues sont dans la même
position que moi, on est d'une patience extraordinaire et je vous invite
à en profiter.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous devriez me la
transmettre. M. Maranda.
M. Maranda (Paul): Comme je l'ai mentionné tout à
l'heure, M. le député, on va se documenter à la suspension
et on va vous revenir avec les précisions sur ça. Je n'ai pas
voulu avancer de réponse ce matin. Je voulais m'assurer... Mais je vais,
sous toutes réserves, vous mentionner, M. le député, que
et je vais le préciser quand même cet après-midi
les frais de perception sont les frais qu'on paie à nos
mandataires qui perçoivent les renouvellements pour nous, pour la
Société. On m'indique qu'en 1992 on a diminué notre nombre
de mandataires. En 1991, on en avait 200 et, en 1992, on est passé
à 100, ce qui explique la différence ou, si vous
préférez, la diminution des coûts à cet
item-là. On vous le confirmera à compter de 15 heures.
M. Baril: Quand la Société fait ses études
actuarielles parce qu'ils ont des prévisions à savoir combien
ça va coûter dans le futur, pour savoir combien ils vont charger,
combien la prime d'assurance va coûter, est-ce que ces
coûts-là, les coûts administratifs, sont compris dans les
études actuarielles? Ils sont de combien, ces coûts, dans les
études actuarielles? La Société doit avoir ça.
Çà doit être évalué. Combien sont les
coûts? Comment peuvent-ils évaluer ces coûts-là dans
les études qui ont été faites?
M. Maranda (Paul): Alors, l'actuaire Martin Breton va
répondre à cette question.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Breton.
M. Breton (Martin): Merci. Oui, quand on évalue le passif
actuariel, ce qu'on met dans la réserve actuarielle pour payer les
indemnités aux victimes, il y a Une partie qui comprend les frais
administratifs nécessaires pour payer ces indemnités-là.
Autrement dit, quand on est pleinement capitalisé, ce que ça veut
dire, c'est que, si on fermait boutique demain matin, avec la réserve
actuarielle on aurait suffisamment d'argent pour payer tous les chèques
qu'il nous reste à payer à nos victimes, jusqu'à leur
décès dans certains cas, puis on aurait aussi suffisamment
d'argent pour payer l'administration nécessaire pour émettre ces
chèques-là puis faire le suivi. En 1992 je vais vous donner
ça à la fin de 1992 ça, ça
apparaît à la page 75 du rapport annuel la réserve
actuarielle était de 2 820 200 000 $, puis sur ces 2 800 000 000 $, il y
avait 183 400 000 $ qui étaient gardés en réserve pour
payer les frais de gestion futurs.
M. Baril: Est-ce que c'est possible d'avoir la ventilation de ce
183 000 000 $, pour chacune des années?
M. Breton (Martin): Oui. Je ne l'ai pas ici, mais disons que
c'est...
M. Baril: Cet après-midi? M. Breton (Martin): Oui.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a d'autres
questions?
M. Baril: Est-ce qu'on peut avoir la ventilation de ces
coûts-là à partir du début de l'implantation du
régime, en 1978, aller jusqu'à aujourd'hui, pour chaque
année? Pour les années jusqu'où vous êtes rendu,
dans votre projection?
M. Breton (Martin): On peut vous donner pour la fin de 1992, le
183 000 000 $, comment il était divisé, par année, la
réserve. Mais ce que vous voulez avoir, c'est... Si je comprends bien
votre question, c'est... Si on revient, un peu, les données qu'on a
données hier, sur les coûts des accidentés pour chacune des
années, de 1978 à 1992, on disait, pour chaque année, les
accidentés, c'était quoi, le coût total ou le coût
global des indemnités et des frais administratifs. Je pourrais vous
donner la partie... Par exemple, pour 1992, le coût des indemnités
totales était de 617 000 000 $. Ça, on a ça à la
page 85 du rapport annuel. À la page 85, on a les coûts
réels reliés à l'indemnisation, tels qu'ils ont
été évalués au 31 décembre 1992. Sur les 617
000 000 $, on sait quelle partie va pour les coûts qui servent pour les
frais administratifs reliés à l'indemnisation.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): D'autres questions, M. le
député d'Arthabaska?
M. Baril: Donc, vous allez nous fournir la ventilation des
coûts de 183 000 000 $ pour l'année 1992...
M. Elkas: Dans quel but, ça? Est-ce que je peux poser la
question? Dans quel but? Je m'informe, là.
M. Baril: Je vais y arriver, là. Je veux savoir, dans les
études actuarielles, pour les années à venir, à
combien ils ont évalué le prix du permis ou le coût
d'administration du permis. C'est à ça que je veux en venir.
M. Elkas: Votre préoccupation est évidente que vous
voulez vous assurer qu'il n'y ait pas d'augmentation. Vous avez peut-être
fait la lecture de notre discours. Il était aussi évident que,
dans les dernières années, les coûts d'immatriculation
ainsi que les coûts pour les permis ont baissé. Ça, c'est
très, très clair. Il ne faudrait pas passer le message aux
contribuables qu'on va augmenter d'une façon irresponsable,
l'année prochaine, leurs coûts d'immatriculation ou leurs
coûts pour leur permis. Il y aura peut-être une
réévaluation...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça. C'est
bien.
M. Elkas: ...c'est ça, en 1996, mais définitivement
pas cette année. Regardons un petit peu en arrière. En 1987, on a
réduit le coût d'immatriculation de 99 $ à 85 $; pour le
renouvellement du permis, on l'a baissé de 26 $ à 20 $, et
l'ensemble comprend une réduction de 140 $ à 105 $. Alors, c'est
une baisse sur les années de 1987 à aller à l'an
passé. Alors, ce point-là devrait être soulevé assez
souvent parce que ce n'est pas le message que votre formation aime donc donner
au public. Alors, j'aimerais réaffirmer, Mme la Présidente, que
le 120 000 000 $ va pour garantir qu'il n'y aura pas de hausse substantielle.
Puis on le mentionne encore, s'il y
a de l'indexation ou une réévaluation, ça va se
faire en 1996-1997. S'il y en a.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. Ceci étant dit, la commission suspend ses travaux
jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 16)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Le mandat
de la commission est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 130, Loi modifiant la Loi sur
l'assurance automobile et d'autres dispositions législatives. Au moment
de la suspension des travaux, le député d'Arthabaska avait une
série de questions à poser auxquelles M. Maranda devait apporter
des réponses en début des travaux. M. Maranda, est-ce que vous
avez les réponses pour le député? Avant, peut-être,
de donner les réponses, M. Baril, sur cet amendement, il vous reste huit
minutes, M. Garon une minute et M. Morin 17 minutes. Alors, M. Maranda.
M. Elkas: Mme la Présidente, je vous trouve très
généreuse de donner tant de temps que ça.
Une voix: Je n'ai pas compris.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous n'avez pas
compris?
M. Elkas: Vous regarderez dans le libellé.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'ai dit que,
pour continuer à discuter de l'amendement de M. le député
de Lévis, il reste huit minutes à M. Baril, une minute à
M. Garon, puis 17 minutes à M. Morin. Mais, M. Morin, comme il ne prend
jamais tout son temps...
M. Morin: Vous pouvez le passer à M. Garon. La
Présidente (Mme Bélanger): Non. M. Morin: Je vous le
donne.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M.
Maranda.
M. Elkas: Vous nous le donnez, mais on ne le prend pas. Ha, ha,
ha!
M. Garon: Je le prendrais.
M. Elkas: Non, mais vous avez dit; On vous le donne.
Gardez-le.
M. Maranda (Paul): Alors, M. le député, on
s'était laissé, à la page 73, sur deux points. Frais de
perception des contributions. En quoi ça consistait, ces
frais-là? Ce sont des frais qu'on paie à nos mandataires qui
reçoivent effectivement les renouvellements et les différentes
transactions de transfert de véhicules, d'émission de plaques et
toutes ces activités-là reliées aux permis et à
l'immatriculation.
Pourquoi la diminution en 1992? Alors, comme vous le savez, le
système a été modifié en 1992; c'est ce qu'on
appelle à la Société le renouvellement anticipé. On
vous envoie votre permis de conduire et on vous demande de nous envoyer un
chèque. Ça, ça a généré une
économie de 5 000 000 $ à la Société de l'assurance
automobile je pense que ce chiffre-là est déjà
sorti, d'ailleurs, dans le passé alors, c'est une économie
de 5 000 000 $ qu'on voit ici. Ça a eu pour effet de réduire les
honoraires chez nos mandataires à la Société. Alors, quand
on se questionnait sur nos coûts puis la saine gestion à la
Société, voilà un exemple, je pense, qui démontre
que la Société se préoccupe de ses frais
d'administration.
M. Baril: Ici, je vous donne l'occasion de clarifier ça
davantage.
M. Maranda (Paul): Bien, ça me fait plaisir, M. le
député.
M. Morin: Je vous écoute.
M. Maranda (Paul): Alors, quant au point suivant, les services
administratifs et professionnels, je tiens à préciser,
après une question qui a été posée: les agents
d'indemnisation ne font pas partie de cette catégorie-là.
M. Garon: Ah non?
M. Maranda (Paul): Les agents d'indemnisation, à la
Société, sont des fonctionnaires permanents et ils font partie de
la première catégorie, traitements et charges sociales, et ils
sont inclus dans les 121 650 000 $.
M. Baril: Puis, dans les 121 650 000 $, qu'est-ce qui est
réservé pour eux autres? L'avez-vous?
M. Maranda (Paul): Non.
M. Baril: L'examen d'indemnisation, vous ne l'avez pas?
M. Maranda (Paul): Non. Comme je vous l'ai dit ce matin, on n'a
pas la ventilation des dépenses par grande activité ou par grande
mission à la Société, soit l'immatriculation, le permis et
l'«indem». On a fait certaines vérifications cet
après-midi, et Martin Breton va avoir l'occasion, dans les minutes qui
vont suivre, de ventiler ces coûts-là.
M. Baril: Très bien.
(15 h 20)
M. Maranda (Paul): Ça va?
M. Baril: Bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous avez
eu le temps de dîner, M. Maranda?
M. Maranda (Paul): Oui, rapidement. Alors, est-ce que ça
va pour les questions qui étaient en suspens à la page 73?
M. Baril: Oui, monsieur.
La Présidente (Mme Bélanger): Une autre question,
M. le député d'Arthabaska?
M. Baril: Bien, j'avais demandé une autre question,
là, dans les coûts... Un instant.
M. Maranda (Paul): Sur les transactions, à la page 68?
M. Baril: Sur les études actuarielles pour la partie des
années 1992 à 1996, comment est-ce que c'était
évalué, les frais d'administration?
M. Maranda (Paul): C'est exact. On vous voyait venir, M. le
député. Notre actuaire a travaillé également ce
midi. Alors, il a sorti des données à cet effet-là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Breton.
M. Breton (Martin): Oui. D'abord, il y a deux questions qui ont
été posées concernant les frais de gestion. La
première, c'était: II y a une réserve actuarielle pour
frais de gestion futurs de 183 400 000 $...
M. Baril: Oui.
M. Breton (Martin): ...ça, on voit ça à la
page 75...
M. Baril: Oui.
M. Breton (Martin): ...puis de quelle façon c'est
ventilé sur cette réserve-là? Ça, c'est ce que
ça va nous prendre pour administrer, à partir du 1er janvier 1993
et pour l'avenir; combien d'argent que ça prend pour chacune des
années d'accident. Pour 1978, ça va prendre 7 119 030 $; 1979,
ça va prendre 8 665 907 $; 1980, ça va prendre 7 892 722 $; 1981,
8 285 463 $; 1982, 6 653 573 $; 1983, 7 032 514 $; 1984, 8 608 182 $; 1985, 9
268 882 $; 1986, 9 173 074 $; 1987, 11515 643$; 1988, 10 882 668$; 1989, 14 178
407$; 1990, 16 143 804$; 1991, 22 893 771 $...
M. Baril: Voulez-vous me répéter 1991, s'il vous
plaît?
M. Breton (Martin): 22 893 771 $ et, 1992, 35 074 702 $.
Ça, c'est le partage des 183 400 000 $.
La Présidente (Mme Bélanger): Une autre question,
M. le député d'Arthabaska?
M. Baril: Oui, mais, pour revenir à ma question, dans les
frais, dans les études actuarielles, à quel coût ont
été évalués les coûts d'administration pour
les permis pour les années à venir, de 1993-1994 à aller
jusqu'à 1996?
M. Breton (Martin): Ce qu'on met dans la réserve, c'est
pour les accidents qui sont connus jusqu'à aujourd'hui. Puis, de la
façon que ça fonctionne, ce qu'on avait à percevoir
d'argent sur le permis et sur l'«immat» pour les accidentés,
il a déjà été perçu. Comme pour les victimes
de 1992, c'est l'argent qu'on a perçu en 1992. On leur a chargé,
en 1992, des primes, et les primes qu'on a reçues en 1992, c'est
suffisant pour payer les accidentés de 1992 pour tout le temps. On ne
s'attend pas à ce que ce groupe-là nous paie encore. Ça
fait qu'il n'y en a pas, de prime à venir.
M. Baril: En 1993, là, pour établir les coûts
de la prime...
M. Breton (Martin): Oui.
M. Baril: ...quels sont les frais qui ont été
affectés aux frais administratifs? C'est ça, ma question.
M. Breton (Martin): O.K. Pour 1993, je ne l'ai pas ici, 1993. Ce
que j'ai, c'est pour les années 1978 à 1992, de quelle
façon... Sauf qu'une information, peut-être, qui pourrait vous
aider, c'est si je vous donne pour 1992. Quand vous regardez page 85 du rapport
annuel, on voit pour 1992 que les coûts reliés à
l'«indem», c'est 617 166 114 $. O.K.? Ça, c'est ce que
ça coûte pour toutes les victimes de 1992, ce que ça prend
pour payer les indemnités et l'administration qui va pour soutenir pour
faire ces paiements-là. Sur les 617 166 000 $, il y a 87 827 030 $ qui
sont considérés comme des frais, les coûts des frais
d'administration reliés à cette année-là. Ça
veut dire que, pour... C'est ça. Ça veut dire que, sur les 617
000 000 $, ce que ça coûte pour administrer le régime
d'assurance... Il faut aller chercher les primes, il faut aller collecter les
primes et, après ça, ça prend de l'argent pour payer les
chèques et faire le suivi des dossiers, les agents
d'«indem», les expertises, bon, tout ce dont on a besoin. Ce que
ça coûte: sur les 617 000 000 $, il y a 87 827 000 $ qui sont
inclus dans les 617 000 000 $ et qui servent à payer les frais
d'administration reliés à toute la gestion du programme
d'assurance. Ça veut dire à peu près 14 %, 14 % des
coûts du régime.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? M.
Baril: Ça va, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce qu'il y
a d'autres questions? Pas de question. Alors, est-ce que l'amendement
déposé par le député de Lévis est
adopté?
M. Garon: Un instant. Je n'ai pas de question, mais je voudrais
faire...
M. Elkas: II n'est pas recevable.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, il est
recevable.
M. Garon: II est recevable depuis le matin.
M. Elkas: Ah! c'est un autre qui n'était pas recevable. Je
m'excuse. Vous en avez tellement, tu sais, c'est mêlant.
M. Garon: Hein?
M. Elkas: Vous en avez tellement, ça devient très,
très mêlant.
M. Garon: Ce n'est pas mêlant, je n'en présente
qu'un à la fois.
La Présidente (Mme Bélanger): Depuis le matin qu'on
le dit.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Elkas: Trente-deux à la fois, 33 à la fois, je
peux m'attendre, seulement là-dessus.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, vous avez dit
quoi, M. le député de Lévis?
M. Garon: Bien, là, vous avez demandé s'il y avait
d'autres questions...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Garon: ...puis, moi, je veux faire un commentaire maintenant.
On a eu la période de questions; maintenant, je voudrais faire un
commentaire. Il me reste une minute pour faire un commentaire. Il en reste au
député de... Il y a plusieurs députés qui ont
encore du temps. Moi, j'ai un commentaire d'une minute.
Au fond, l'amendement veut dire quoi? Ça veut dire qu'on veut
s'assurer que, si on veut valoriser les contributions d'assurance,
c'est-à-dire que les gens paient plus cher les contributions
d'assurance, par l'amendement, c'est de s'assurer que l'argent qui va
être versé va aller uniquement à l'assurance. C'est de
ça qu'on veut s'assurer, et non pas justifier des coûts
administratifs, ou des coûts de toute nature, ou encore des sommes qui
vont être versées ailleurs que pour des fins d'assurance, parce
qu'on appelle ça des contributions d'assurance. Donc, c'est pour
ça qu'on dit: après le mot «revaloriser», dire:
«, si nécessaire pour des fins d'assurance seulement,».
Revaloriser les contributions d'assurance. Ça sert à l'assurance.
On a besoin de plus d'argent, on dit qu'il faut qu'il y ait une connexion entre
les deux.
Et j'aurai l'occasion de revenir, parce que je n'ai pas le temps
maintenant, en revenant sur le projet de loi, parce que je lisais justement ce
matin La Revue du Barreau; même le bâtonnier, Me Denis
Paradis, qui est le frère du leader gouvernemental, indique à
quel point on est en train de dénaturer la Société de
l'assurance automobile. Ce n'est pas pour rien que j'ai marqué
ça, que c'est pour revaloriser les contributions d'assurance si
nécessaire pour des fins d'assurance seulement.
J'écoutais hier les propos, qui ont été très
intéressants, de l'actuaire, M. Breton, qui nous parlait des sommes qui
devaient aller à l'assurance et qui devaient aller à la caisse
actuarielle, et c'est là le but. De toute façon, on se rend
compte en voyant les rapports annuels je n'ai pas de temps pour en
parler davantage aujourd'hui, mais je reviendrai dans le cours de
l'étude du projet de loi en étudiant tous les rapports
annuels à quel point les sommes vont pour toutes sortes de fins autres
que l'assurance automobile. Alors, si on veut payer des cotisations
d'assurance, des contributions d'assurance, bien, ça doit servir
à l'assurance, pas pour autre chose.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, merci, M. le
député de Lévis. Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Garon: Vote enregistré.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
secrétaire.
La Secrétaire: Mme Bégin? Mme Bégin:
Contre l'amendement. La Secrétaire: M. Bergeron? M.
Bergeron: Contre. La Secrétaire: M. Camden? M. Camden:
Contre.
La Secrétaire: M. Garon? (15 h 30)
M. Garon: Pour.
La Secrétaire: M. Morin?
M. Morin: Pour itou.
La Secrétaire: M. Baril?
M. Baril: Pour.
La Secrétaire: M. Thérien?
M. Thérien: Contre.
La Secrétaire: M. Elkas?
M. Elkas: Contre.
La Secrétaire: Mme Bélanger?
La Présidente (Mme Bélanger): Abstention.
La Secrétaire: La motion est rejetée: cinq voix
contre, trois pour et une abstention.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la motion est
rejetée. Nous revenons à l'article 1. Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Garon: II faut étudier l'article... Pas l'article
1!
La Présidente (Mme Bélanger): C'est-à-dire
151.4.
M. Garon: Non, non, on est au premier paragraphe de 151.4.
La Présidente (Mme Bélanger): Le premier
paragraphe, qui est 151.4.
M. Garon: Non, non, non, non. Le premier paragraphe de 151.4. On
n'est pas sur l'article 151.
La Présidente (Mme Bélanger): On dit la même
affaire, c'est correct.
M. Garon: Non, non, c'est parce que vous parlez... Il y a
plusieurs paragraphes dans le projet de loi à 151.4.
M. Morin: II y en a trois.
M. Garon: II y a trois paragraphes. Là, on est sur le
premier paragraphe de 151.4.
La Présidente (Mme Bélanger): Et les deux autres
paragraphes, c'est de la concordance. Alors, deuxième paragraphe, M. le
député de Lévis.
M. Garon: On est toujours au premier paragraphe.
M. Elkas: Non, deuxième.
M. Garon: Non, non, on n'a pas voté. Mais non! C'est un
amendement au premier paragraphe de 151.4.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député, là, le premier paragraphe, il a été
étudié, puis, quand il n'y a plus eu de temps pour le premier
paragraphe, là, vous avez fait un amendement.
M. Garon: Non, il me restait du temps.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, il en restait
un peu pour M. Morin, là. On va vérifier, mais, ce
paragraphe-là, il a été discuté. C'est à la
fin du temps que vous avez apporté un amendement. On ne peut pas
recommencer à discuter de 151.4. Un instant! Parce qu'on avait fini de
discuter du paragraphe, M. Morin est parti, puis, comme il est parti, on a
ajourné les travaux parce qu'on avait besoin de son aide. Il reste une
minute et demie à M. Garon sur le paragraphe 151.4.
M. Garon: Le premier paragraphe.
La Présidente (Mme Bélanger): Le premier
paragraphe. Premier paragraphe.
M. Garon: J'ai un autre amendement, Mme la Présidente, qui
se lirait de la façon suivante: L'article 1...
La Présidente (Mme Bélanger): Pardon? M. Garon:
J'ai un autre amendement. La Présidente (Mme Bélanger):
Ah bon!
M. Garon: Je ne peux pas les présenter plusieurs à
la fois. Il se lirait comme ça...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Garon: Alors, il se lirait comme ça, l'amendement
à l'article 1, à l'article 151.4: Ajouter, à la
première ligne du premier alinéa, après les mots
«Pour l'année», le mot «civile». Vous allez
comprendre pourquoi. On ferait mieux de le faire mettre à la dactylo
pour une meilleure compréhension des députés.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est très
lisible, M. le député. Puis, comme je l'ai dit ce matin, on ne
peut pas se permettre de retarder les travaux pour faire dactylographier tous
les amendements apportés. On va faire faire des photocopies, tout
simplement.
Alors, à l'article 1, qui introduit l'article 151.4, ajouter,
à la première ligne du premier alinéa, après les
mots «Pour l'année», le mot «civile». Alors,
naturellement que l'amendement est recevable.
M. Garon: On va en avoir des copies?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, il est parti
faire faire des photocopies.
M. Camden: Mme la Présidente, pendant qu'on est
allé faire des photocopies de l'amendement...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lotbinière.
M. Camden: ...du député de Lévis, est-ce
qu'on peut m'indiquer à quel moment on va être en mesure de
répondre à ma question que j'ai formulée ce matin sur les
coûts du transfert du personnel du bureau d'immatriculation, Bureau des
véhicules automobiles? À quel moment on pense être en
mesure de me donner une réponse à cette question?
M. Elkas: Je devais sortir ça ce midi. Malheureusement, le
temps ne m'a pas permis... Voulez-vous l'avoir pour cette session-ci ou... Je
veux dire pour cet après-midi ou... Je pourrais demander à
quelqu'un d'appeler.
M. Camden: J'ai pensé, Mme la Présidente, que,
considérant que nous étions à l'étude d'un projet
relatif à la Société de l'assurance automobile, ça
constituait un certain intérêt de ma part. Alors, si,
évidemment, je n'ai pas ces données, je ne vois pas comment je
pourrais peut-être procéder, tout à l'heure, à
l'adoption de certains articles.
M. Elkas: Avant la fin de l'après-midi, on va vous les
donner.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Lévis, est-ce que vous pouvez commencer à
discuter de votre amendement?
M. Garon: Moi, je voudrais que les députés aient
l'amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): Je pense que les
députés ont compris l'amendement. Il y a juste le mot
«civile» qui est ajouté, et j'aimerais que vous expliquiez
pourquoi vous voulez ajouter le mot «civile» entre
«année» et «1996».
M. Elkas: II a combien de temps pour faire ça? Une
demi-heure?
La Présidente (Mme Bélanger): 20 minutes.
M. Elkas: Vingt minutes pour nous expliquer ça. On est
à l'écoute, comme de bons étudiants dans un... On va
écouter le prof.
M. Garon: Le prof?
M. Elkas: Oui. Le prof ne pose pas de questions. Vendez-nous.
M. Garon: Non, non. Je n'oserais jamais vous vendre.
M. Elkas: II faut que vous nous vendiez.
M. Garon: Vous dites «vendez-nous». Je ne vends
personne.
M. Elkas: Nous convaincre, dans ce cas-là. M. Garon:
O.K.
M. Elkas: Convaincre, c'est presque vendre. M. Garon:
Première question...
La Présidente (Mme Bélanger): Le ministre voulait
dire: Vendez-nous la nécessité de marquer
«civile».
M. Elkas: Pas de question, vendez-nous.
M. Garon: Première question: dans l'article 151.4, quand
on dit: «Pour l'année 1986 et pour chaque année
subséquente»...
La Présidente (Mme Bélanger): 1996.
M. Garon: ...1996, pardon, on veut dire quoi? L'année de
calendrier ou l'année budgétaire?
M. Gélinas (Claude): La réponse à ça,
c'est l'année de calendrier.
M. Garon: Bon. Moi, je veux le préciser par le mot
«civile». Une des raisons, c'est qu'au gouvernement on fonctionne
toujours sur l'année budgétaire qui va du 1er avril au 31 mars,
alors qu'ici on ne fonctionne pas de la façon habituelle au gouvernement
qui est du 1er avril au 31 mars; on veut fonctionner selon l'année de
calendrier, du 1er janvier 1996 au 31 décembre 1996. Et c'est une
façon qui fait que les chiffres sont moins facilement comparables. Je
pense qu'il faut que ce soit explicité. Et c'est pourquoi je l'ai dit.
Parce que je ne voudrais pas qu'on utilise cette façon de mettre des
années différentes. Selon qu'on est au gouvernement, on va
être dans l'année fiscale, du 1er avril au 31 mars, alors
qu'à la Société on va être à l'année
de calendrier. Remarquez bien que j'ai mis l'année civile, mais j'aurais
encore préféré que la Société...
C'était pour préciser ce dont il s'agissait, parce que,
normalement, pour avoir des années comparables, on devrait avoir la
même année que l'année gouvernementale puisqu'il s'agit
d'organismes gouvernementaux.
Et, Mme la Présidente, vous savez, je lisais ce matin un
commentaire du bâtonnier du Québec, Me Denis Paradis; c'est quand
même le frère du leader du
gouvernement. J'ai reçu ça par la malle ce matin. Je n'ai
pas retardé, je l'ai lu ce matin. C'est Le Journal du Barreau,
volume 25, nos 19 et 20 du 15 décembre 1993. Je ne suis pas en
retard dans les nouvelles. Qu'est-ce qu'il dit, le bâtonnier? «On
me taxera d'aller trop loin mais... c'est assez». Il est tanné, tu
sais. Qu'est-ce qu'il dit? Il dit: «Le gouvernement s'apprête
à modifier la Loi sur l'assurance automobile pour que la
Société verse au fonds consolidé du revenu un montant de
un milliard d'ici le 31 mars 1995. Ce régime public d'assurance
financé par les automobilistes du Québec voit donc une partie de
ses revenus transférés au fonds consolidé du revenu.
Encore une fois, et rétroactivement, on vient de créer un nouvel
impôt, une nouvelle taxe. «Ces façons
détournées d'accroître les revenus de l'État, soit
par des tarifications qui servent à d'autres fins que celles pour
lesquelles elles sont perçues ou carrément par voie
législative en imposant aux automobilistes des frais d'assurance
transférés au fonds consolidé du revenu, entachent la
crédibilité du système. «Le citoyen a le droit de
savoir s'il paie un impôt servant au financement des services
gouvernementaux ou un tarif pour un service en particulier comme, par exemple,
l'assurance. Il ne doit pas se sentir siphonné à outrance.»
Écoutez bien, Me Denis Paradis, bâtonnier du Québec,
frère du leader du gouvernement, qui dit ça. Puis, avant que le
leader du gouvernement ne soit en politique, l'étude s'appelait Paradis
& Paradis; ils étaient ensemble. Puis c'est écrit en
caractères gras: «II ne doit pas se sentir siphonné
à outrance.» (15 h 40) «C'est dans le respect des principes
et des règles de base d'une démocratie que le gouvernement doit
agir et ce n'est pas n'importe qui, c'est le président des
avocats du Québec. Les principes reliés à la
non-rétroactivité des lois et ceux reliés à
l'adoption et à la mise en place d'impôts et de taxes sont
importants, tant pour le Barreau que pour l'honorabilité du gouvernement
et de ceux qui le constituent. «Le respect de ces principes par le
gouvernement l'obligerait, sans doute, à se rendre compte "qu'on est
rendu au bout des anciens moyens", qu'il doit être lui aussi imaginatif
et créatif pour aborder des approches nouvelles, pour apporter des
solutions nouvelles... et non pas pour nous enlever ce que nous avons acquis
démocratiquement, ce que nous avons acquis avec de l'argent
déjà imposé. «Est-ce qu'au Québec la maxime
"No taxation without représentation" serait devenue "No
représentation without a large taxation"?» Et, ça, c'est
signé Le bâtonnier du Québec, Denis Paradis.
Alors, vous voyez que les propos que je tiens depuis le début de
cette commission parlementaire vont exactement dans ce sens-là. Et je
n'avais pas lu le bâtonnier Paradis à ce moment-là, et vous
voyez qu'il dit la même chose. Pourquoi? Parce qu'il n'y a personne qui
pense droit qui ne pense pas comme ça actuellement au Québec.
Et c'est pour ça qu'on présente un amendement pour
clarifier les choses. Mais, si le ministre veut en proposer un autre pour dire,
par exemple, que c'est pour l'année 1996-1997, indiquant que ça
va aller du 1er avril au 31 mars, j'aimerais encore mieux, voyez vous. Mais,
là, j'ai eu peur qu'il ne me dise que ce serait irrecevable. Alors, ce
n'est peut-être pas irrecevable, mais, en tout cas, là, on propose
l'année civile 1996 et chaque année subséquente, alors
d'autres années civiles, pour indiquer clairement comment ça va
marcher sur le plan administratif.
Maintenant, la Société de l'assurance automobile, quand
elle prévoit ses revenus, qu'elle prévoit ses dépenses et
que le ministre des Finances vient faire des ponctions dans sa caisse ou quand
il vient les faire rétroactivement comme il veut le faire dans la
valorisation... On a vu un article, puis il y a un amendement, même, qui
s'en vient, là, pour l'article 3. C'est bien l'article 3? Le rapport est
déjà déposé, de l'année 1992. Je le traitais
ce matin. Est-ce qu'on marque les chiffres actuellement, dans 1992? C'est
l'année 1992, et on veut revaloriser les contributions d'assurance en
1992. Est-ce que les chiffres qu'il y a là-dedans, là, tiennent
compte des revalorisations anticipées ou ne tiennent pas compte des
revalorisations anticipées?
Bien oui, parce qu'on veut changer les chiffres rétroactivement.
Le rapport est déposé devant l'Assemblée nationale
actuellement. Le rapport d'activité 1992 de la Société de
l'assurance automobile est déposé devant l'Assemblée
nationale, mais, là, actuellement, dans ce projet de loi là, on
veut changer les chiffres. C'est pour ça que je dis que, quand on marque
les années civiles, actuellement l'année 1992... Est-ce que,
actuellement, dans le rapport annuel 1992, on a anticipé les chiffres,
les ponctions en vertu de la loi 130 ou si on ne les a pas
anticipées?
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez posé
une question. M. le ministre.
M. Elkas: Le rapport annuel, Mme la Présidente, a
été déposé au mois de mars, et le budget est sorti
au mois de mai.
M. Garon: Donc, ça veut dire que, quand on valorisait les
contributions d'assurance dans le passé, en 1992, le rapport annuel, il
n'est plus vrai. C'est-à-dire que les chiffres qui sont là-dedans
ne sont plus exacts. C'est un rapport qui a été
déposé à l'Assemblée nationale, ça.
M. Elkas: Ce n'est pas nécessairement une question de se
retourner de bord et de faire de la rétroactivité. La
revalorisation se fait à compter de l'année 1996 et pas 1992.
M. Garon: Non, non, c'est dans le projet de loi. Je ne parle pas
de l'article en particulier, là, 151.4. Mais, dans le rapport 1992, ici,
est-ce qu'on tient
compte des prises de fonds qu'on veut envoyer où que ce soit,
là, rétroactivement à 1992? Est-ce que le rapport annuel
en tient compte ou s'il n'en tient pas compte?
(Consultation)
M. Elkas: Non, ça n'a rien à faire avec la ponction
de 1 000 000 000 $. Elle n'est pas reflétée dans le rapport
annuel.
M. Garon: Donc, ça veut dire que, si le projet de loi 130
est adopté, le rapport annuel n'est plus exact. Bien, il y a des sommes
qui sont versées, qui...
M. Elkas: C'est entendu. Ha, ha, ha!
M. Garon: Le rapport annuel n'est plus bon.
M. Elkas: Bien, en partie, il est bon. C'est pour l'année
1992.
M. Garon: Mais, si vous changez les chiffres
rétroactivement... Dans le projet de loi 130, il y a des chiffres
rétroactifs à 1992. Est-ce qu'à ce moment-là...
La Présidente (Mme Bélanger): Me Gélinas,
est-ce que vous pouvez répondre?
M. Gélinas (Claude): II y a juste un cas qui tombe un peu
dans cette catégorie-là au niveau de l'année 1992, et
c'est le cas des frais de santé. Et on avait déjà
prévu... Mais, ça, ce n'est pas les contributions d'assurance,
là. Au point 7, «Participation au financement des services de
santé», déjà, dans notre rapport annuel, à la
page 73, c'était dit: «Ce montant correspond à la
contribution de la Société au coût des services de
santé occasionnés par les accidents d'automobile prévue
à l'article 155.1 de la Loi sur l'assurance automobile. «Le
gouvernement peut, en vertu de l'article 155.3 de cette loi, fixer, en tenant
compte de l'évolution des coûts, une autre somme que celle
visée à l'article 155.1. Une étude en voie de
réalisation évalue cette sommé à environ 90 000 000
$ pour 1992.»
Au moment où on a écrit le rapport annuel,
c'est-à-dire entre les mois de janvier et mars 1993, et le
dépôt en avril 1993, on ne connaissait pas encore le
résultat de l'étude qui était en cours avec la
Régie de l'assurance-maladie, le ministère de la Santé et
des Services sociaux et la Société de l'assurance automobile pour
établir un nouveau montant pour l'année 1992. Ce qu'on savait,
c'est qu'on s'en allait vers un chiffre qui était autour de 90 000 000
$. Donc, on l'a dit comme on le savait à l'époque où le
rapport a été écrit et, par la suite, le chiffre de 88 000
000 $ s'est précisé et c'est le chiffre qui a été
retenu eh définitive. Le rapport annuel ne fait qu'annoncer ce qui
était connu à ce moment-là, mais on ne peut pas le
prévoir au niveau des chiffres pour les services de santé parce
qu'il n'y avait pas en- core de projet de décret en vertu de l'article
155.3. Donc...
M. Garon: Mais comment...
M. Gélinas (Claude): ...on ne pouvait pas le mettre comme
tel. On pouvait l'annoncer.
M. Garon: Comment, légalement, pouvez-vous prévoir
un changement dans les montants sous forme de revalorisation en vertu d'un
article qui ne permet pas de le faire rétroactivement?
M. Gélinas (Claude): Qui ne permet pas de le faire
rétroactivement?
M. Garon: Bien, 155.1 ne permet pas de le faire
rétroactivement; il permettait de le faire en 1992 pour 1992.
M. Gélinas (Claude): En 1992 pour 1992, oui.
M. Garon: Mais, quand vous faites votre rapport, vous le faites
en 1993 pour 1992. L'année 1992 est finie, et la loi vous permettait de
faire une revalorisation en 1992, mais pas en 1993 pour 1992.
M. Gélinas (Claude): Mais c'est tout le débat qui a
eu lieu, ça, au niveau de la commission parlementaire.
M. Garon: Oui, mais comment, légalement...
M. Gélinas (Claude): Légalement, oui. Mais c'est
pour ça qu'on a l'article 3.
M. Garon: Oui, oui, oui, mais, ça, ce n'est pas la loi.
Ici, vous référez... C'est un rapport qui n'est pas très
exact, parce qu'il dit: En vertu de l'article 153, il peut, en tenant compte de
l'évolution des coûts, fixer une autre somme que celle
visée. Ce n'est pas vrai. En vertu de l'article 155.3, le gouvernement
ne peut pas. Et la preuve, c'est que vous mettez des dispositions dans la loi
130 pour changer rétroactivement les montants. Mais vous dites ici,
strictement: «Le gouvernement peut, en vertu de l'article 155.3 de cette
loi, fixer, en tenant compte de l'évolution des coûts...
M. Gélinas (Claude): Mais c'est exact.
M. Garon: ...une autre somme que celle visée à
l'article 155.1. Une étude en voie de réalisation évalue
cette somme à environ 90 000 000 $ pour 1992.» La loi ne vous
permet pas de faire ça en 1993 pour 1992. Et vous savez, quand vous
faites votre rapport, que l'année est finie. Donc, légalement,
vous n'avez plus le droit de faire ça, en vertu de ces
articles-là. Ça induit le monde en erreur, ça. C'est faire
croire aux gens que la loi permet de le faire, alors que la loi ne permet pas
de le faire.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Gélinas.
(15 h 50)
M. Gélinas (Claude): Le but d'avoir mis ça dans le
rapport annuel, c'était justement de ne pas induire les gens en erreur,
de les avertir de ce qui s'en venait pour que les gens sachent qu'au courant de
l'année 1992 et au cours du rapport de l'année 1993 il y aurait
un montant de versé pour l'année 1992 en vertu de l'article
155.3. C'était...
M. Garon: Mais qui a demandé de mettre ça
là-dedans?
M. Gélinas (Claude): Je pense que c'est suite à des
pourparlers avec le Vérificateur général.
M. Garon: Avec qui?
M. Gélinas (Claude): Avec le Vérificateur
général, parce que, quand on fait nos états
financiers...
M. Garon: De quoi il se mêle, là, lui?
Une voix: Vous ne l'avez pas... Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gélinas (Claude): Non, non.
M. Garon: Le Vérificateur général... Bien,
je commence à me poser des questions, oui, justement, sur sa
vérification générale. La loi ne permet pas, dans
l'état actuel des...
Une voix: II était ici; il vous guettait l'autre jour.
M. Garon: Ah! il peut bien me guetter tant qu'il voudra, parce
que je vais vous dire une chose, j'ai vu comment ça s'est passé
dans la vérification générale quand la revue Time a
montré que la comptabilité puis la vérification
générale, ça avait souvent l'effet de tromper les gens
parce qu'elles ne sont pas faites comme il faut.
Là, ici, quand on dit la vérification
générale... Depuis quand on peut annoncer des dispositions que la
loi ne permet pas?
M. Gélinas (Claude): C'est un principe comptable bien
accepté, ça, quand on connaît une dépense qui s'en
vient mais que la dépense n'est pas encore faite, de l'annoncer dans un
rapport annuel. C'est un principe comptable où on reconnaissait...
M. Garon: Vous ne la connaissiez pas pour 1992. Non seulement
ça, mais vous dites que le rapport a été
préparé le ministre vient de dire ça
antérieurement au discours du budget. Il est sorti en mars 1993, alors
que le discours du budget était en mai 1993. Et, ici, au fond, la loi ne
permet pas ça. Les articles 155.1 puis 155.3 ne permettent pas de faire
ça. Comment peut-on annoncer dans un rapport annuel une chose que la loi
ne permet pas de faire, alors qu'il n'y a pas eu de discours du budget? Et le
seul endroit où on peut faire une mesure rétroactive, c'est le
ministre des Finances, par ce qui doit être interprété de
façon très restrictive. Même en droit parlementaire, le
gouvernement... À tel point que celui que vous allez avoir comme chef
avant longtemps pensait qu'il pouvait mettre une loi rétroactive
générale, un règlement rétroactif. J'avais dit:
Vous allez avoir un amendement dans 48 heures même si tous ses
conseillers disaient qu'il pouvait. Mais il est arrivé 24 heures
après, puis il avait un amendement, comme je le lui avais dit, de la
même teneur que je le lui avais dit. Pourquoi? Parce qu'il errait.
Alors, ça, c'est très, très, très
restrictif, la possibilité de faire un changement rétroactif,
parce qu'on dit aux gens de fonctionner dans le passé selon des
règles qu'on fixe dans l'avenir. C'est assez difficile.
(Consultation)
M. Garon: II y a eu un cas semblable en 1989. Parce que la loi,
à 155.3, dit: «Le gouvernement peut, à compter du 1er
janvier 1989 et à tous les trois ans par la suite, fixer par
décret, en tenant compte de l'évolution du coût»,
bon, des sommes différentes. Mais elle dit: «...peut [...]
à tous les trois ans». Donc, en 1989 et en 1992, mais il ne peut
pas en 1990 pour 1989 et en 1993 pour 1992. Est-ce qu'on a mis une telle
possibilité dans le rapport annuel pour l'année 1989?
M. Gélinas (Claude): Pour l'année 1989, il n'y a
pas eu d'augmentation, de changement au montant prévu à l'article
155.1, car, à l'époque, on avait discuté au niveau du
conseil d'administration de la possibilité de faire une nouvelle
évaluation des coûts de santé à ce moment-là
et il y a eu entente pour qu'on se limite à la revalorisation, telle que
prévue dans la loi...
M. Garon: L'indexation.
M. Gélinas (Claude): ...l'indexation qui était
prévue dans la loi. Et, ça, ça couvrait, au moment
où on en discutait, en 1989, les coûts des services de
santé occasionnés par les accidents d'automobile. Ce n'est qu'en
1992, trois ans plus tard, qu'il y a eu une demande de la part des trois
partenaires en cause pour qu'on s'entende sur un nouveau montant basé
sur des critères d'appréciation qui étaient
différents. Et c'est le rapport qui a été
déposé avec un projet de décret à la commission
parlementaire. Mais, en 1989, on n'a pas utilisé l'article 155.3. La
prochaine étape devrait normalement être dans trois ans, en
1995.
M. Garon: Selon vous, à l'article 151.4, tel qu'il se lit
actuellement, en rajoutant le mot année «civile»
1996, et l'article 151.3... Parce que, là, on rajoute un article,
151.4, 155, 151.3.
La Présidente (Mme Bélanger): Me
Gélinas.
M. Garon: Pardon! Pas 151... 151.4, 155.3. Pourquoi revaloriser
les contributions à chaque année, alors qu'en vertu de 155.3 le
montant versé pour les frais des services de santé est
revalorisé à tous les trois ans?
La Présidente (Mme Bélanger): Me
Gélinas.
M. Gélinas (Claude): Ils ne sont pas revalorisés
à tous les trois ans.
M. Garon: Peuvent être.
M. Gélinas (Claude): L'article 155.1 prévoit que le
montant est revalorisé à tous les ans, ce que l'article...
M. Garon: Non. Indexé.
M. Gélinas (Claude): À l'époque, on parlait
de cette somme...
M. Garon: On fait une distinction.
M. Gélinas (Claude): À compter de Tannée...
Cette somme est indexée. Mais, à l'époque où on a
écrit ce projet de loi en 1986, l'expression courante était
«indexation». Cette expression-là, au niveau de la
législation, a été remplacée par l'expression,
maintenant, «revalorisation» qu'on retrouve dans la plupart des
projets de loi.
M. Garon: Non, non, non. Là, je regrette...
M. Gélinas (Claude): Du moins, c'est celle qu'on a
adoptée, nous, pour dire la même chose dans le projet de loi sur
l'assurance automobile en 1990; on parle de revalorisation.
M. Garon: Non. Je ne suis pas d'accord du tout avec
l'interprétation que Me Gélinas fait. Il y a une distinction
entre indexer et revaloriser. À 155.1, il est question d'indexation:
«À compter de l'année 1987, cette somme est indexée
de la manière et à l'époque prévues». Et,
ça, c'est selon un barème qui est prévu, qu'on retrouve
dans la Loi sur le régime de rentes du Québec. C'est une
indexation. À 155.3, on permet de revaloriser, c'est-à-dire de
recalculer les coûts des services de santé. Ce n'est pas la
même chose du tout. Et, là, si on mélangé les
deux... Je regrette, le mot «revalorisation» ne remplace pas le mot
«indexation». C'est deux mots différents, deux
réalités complètement différentes.
M. Gélinas (Claude): Si vous permettez. Sur le plan de la
législation, n'oubliez pas que, ça, ça a été
écrit en 1986. Si vous regardez notre loi qui a été
réécrite en 1990, où il est question de la revalorisation
des indemnités versées en vertu de la Loi sur l'assurance
automobile, aux articles 83 et 83.33 et suivants, le titre, c'est
«Revalorisation». Et la formule qui est retenue pour revaloriser
les indemnités, elle est identique à la formule qu'on retrouve
à l'article 119 de la Loi sur le régime de rentes du
Québec. Parce que, anciennement, dans la Loi sur l'assurance automobile,
quand on indexait nos indemnités, on faisait référence
à l'article 119 de la Loi sur le régime de rentes. En 1990, pour
éviter un renvoi à la Loi sur le régime de rentes, on a
incorporé dans notre loi une description de la méthode de calcul
qui est prévue en vertu de l'article 119. On a incorporé dans les
articles de la loi la méthode de calcul parce qu'on ne voulait pas
être à la merci d'une autre loi pour déterminer la
méthode de calcul de la revalorisation.
Mais, ce qu'on prévoit à l'article 155.3, c'est vraiment
une étude nouvelle pour changer complètement le montant qui est
prévu à l'article 155.1, qui doit tenir compte non pas de la
formule de revalorisation prévue à l'article 119 de la Loi sur le
régime de rentes, mais qui doit tenir compte de l'évolution du
coût des services de santé occasionnés par les accidents
d'automobile. Or, l'étude qu'on a déposée en commission
parlementaire démontre que les coûts des services de santé
ont augmenté de façon beaucoup plus rapide que le taux
d'inflation prévu au cours des dernières années. Et c'est
à cause de cette évolution rapide des coûts des services de
santé que la revalorisation ou l'indexation dont on parle à
l'article 155.1 ne correspondait plus à la réalité des
coûts. C'est la raison pour laquelle on nous a demandé, en 1992,
de reprendre à zéro l'étude complète des
critères à la base même de l'évaluation des
coûts des services de santé. Et, c'est ce que prévoit
l'article. L'article 155.3 a été inclus dans le projet de loi
justement pour prévoir cette possibilité-là de repartir
à zéro. C'est ce qu'on fait.
M. Garon: Mais, quand on parle... Est-ce que l'article 155.1 va
être abrogé?
M. Gélinas (Claude): Non, parce que...
M. Garon: Non. Alors, quand on va dire, à chaque
année... Quand on dit: «Cette somme est indexée de la
manière et à l'époque prévues à l'article
119 de la Loi sur le régime de rentes du Québec», est-ce
que vous allez faire la même opération que celle qui est
prévue à 155.3 quand on parle de réévaluer? Quand
on dit: «...à tous les trois ans [...] fixer, par décret,
en tenant compte de l'évolution des coûts de la santé
occasionnés par les accidents, une autre somme»...
M. Gélinas (Claude): C'est ça. (16 heures)
M. Garon: Alors, déterminer une autre valeur.
Est-ce qu'ici vous faites la même opération, à 155.3
premier paragraphe, qu'à 155.1 deuxième alinéa?
M. Gélinas (Claude): Ce qui va arriver en pratique, c'est
que, en déterminant une nouvelle somme en vertu de l'article 155.3,
cette nouvelle somme se trouve à remplacer celle qui est prévue
au premier paragraphe de l'article 155.1. Et, pour les années
subséquentes, Ï993, 1994 et, si on ne change rien, en 1995, 1996,
là, c'est la formule de revalorisation ou d'indexation prévue au
deuxième alinéa de l'article 155.1 qui va continuer. Ce qui veut
dire que le montant de 88 000 000$ prévu pour 1992 devient, en 1993, 90
0Ô0 000 $, en 1994, 92 000 000 $, et ainsi de suite.
M. Garon: Alors, à chaque année, c'est une
indexation.
M. Gélinas (Claude): Annuelle.
M. Garon: Annuelle, indexation selon l'indice du coût de la
vie, prévue à l'article 119 de la Loi sur le régime de
rentes.
M. Gélinas (Claude): Exactement.
M. Garon: Mais, à 155.3, ce n'est pas une indexation.
M. Gélinas (Claude): Non, c'est une... Je dirais, moi, que
c'est une réévaluation des critères de base.
M. Garon: Réévaluation?
M. Gélinas (Claude): Une réévaluation et non
pas une revalorisation, au sens où on l'entend dans la Loi sur
l'assurance automobile, je vous dis bien, là. L'expression
«revalorisation», dans la Loi sur l'assurance automobile, vous la
retrouvez au chapitre VIII de la loi, qui est intitulé
«Revalorisation», et ça remplace, en somme, le concept, qui
était bien connu jadis, d'indexation. C'est qu'on se trouve à
revaloriser exactement les indemnités au 1er janvier de chaque
année.
M. Garon: Faites-vous une distinction entre les mots
«revaloriser» et «réévaluer»?
M. Gélinas (Claude): Oui. M. Garon: Laquelle?
M. Gélinas (Claude): C'est que la revalorisation, c'est un
concept qui est basé sur la méthode de calcul qui est
prévue à 83.35 de la loi, où on dit: «La
revalorisation est faite en multipliant le montant à revaloriser par le
rapport entre l'indice des prix à la consommation de l'année
courante et celui de l'année précédente.» Et,
ensuite, à l'article 83.36...
M. Garon: Ça, c'est une indexation.
M. Gélinas (Claude): C'est ça.
M. Garon: Bien, ce n'est pas la même chose.
M. Gélinas (Claude): Le mot «revalorisation»
remplace le mot «indexation».
M. Garon: Moi, je n'accepte pas ça.
M. Gélinas (Claude): En tout cas, c'est l'explication que
je peux vous donner.
M. Garon: À moins que les mots ne veuillent plus rien
dire.
M. Gélinas (Claude): Regardez à 83.36. On explique
quelle est la formule, et c'est la même formule qu'on retrouve à
l'article 119 de la Loi sur le régime de rentes: «L'indice des
prix à la consommation pour une année est la moyenne annuelle
calculée à partir des indices mensuels des prix à la
consommation au Canada établis par Statistique Canada pour les 12 mois
précédant le 1er novembre de l'année qui
précède celle pour laquelle cet indice est calculé.
«Si les données fournies par Statistique Canada ne sont pas
complètes le 1er décembre d'une année, la
Société peut utiliser celles qui sont alors disponibles pour
établir l'indice des prix à la consommation. «Si
Statistique Canada applique une nouvelle méthode pour calculer l'indice
mensuel des prix à la consommation, la Société ajuste le
calcul de la revalorisation en fonction de l'évolution de l'indice
mensuel des prix à la consommation à compter du 1er janvier de
l'année qui suit ce changement».
Pour vous donner un exemple de l'application de ça en 1993: au
1er novembre de l'année 1993, si on veut connaître l'indexation
pour le 1er janvier 1994, on va retourner au 1er novembre 1993 et on va
établir le taux de revalorisation à partir de l'expérience
vécue au cours de l'année 1993 pour venir revaloriser les
indemnités en janvier 1994. Et le montant qui a été retenu
pour 1993, c'est 1.9 %.
M. Garon: Comme les études actuarielles, selon ce que nous
a dit M. Breton hier, prévoient toutes les indemnités à
payer dans l'avenir pour les victimes d'accidents, la réserve
actuarielle...
M. Gélinas (Claude): La réserve actuarielle.
M. Garon: C'est prévu. Comme dans un montant en fiducie ou
qui est dans une caisse actuarielle pour l'indemnisation éventuelle des
victimes qui ont déjà été victimes. Pourquoi, a ce
moment-là, vouloir adopter l'article 151.4 pour revaloriser les
contributions à l'assurance? Parce qu'on l'a déjà
escompté, le prix à venir, on a déjà indexé
les montants, on sait déjà qu'on va indexer
les montants dans l'avenir. La caisse actuarielle prévoit
déjà ça. On dit qu'il y a assez d'argent pour payer. On a
mis la provision dans la caisse. M. Breton je vais vous dire l'exemple
exact qu'il prenait qu'est-ce qu'il disait? Il disait: Si on fermait la
shop, on aurait assez d'argent pour payer. Si on fermait la
Société de l'assurance automobile, on aurait assez d'argent pour
payer dans l'avenir les victimes qui ont déjà été
victimes. donc, on a déjà tenu compte de l'indexation à
venir. on a déjà indexé, on a déjà
escompté, par les montants qu'on a mis dans la caisse, les sommes
à payer dans l'avenir, selon un indice théorique, mais selon un
indice. alors, quand on dit 3 %, justement ce que nous disait hier m. breton,
maintenant on dit... prenez le cas de cette année, par exemple,
ça veut dire qu'on avait surévalué parce que l'inflation
est moins de 3 % cette année; je pense que c'est 1,9 %. donc, à 3
%, on évaluait plus haut. c'est un emprunt, je pense. l'indice de l'an
passé va être appliqué l'an prochain, c'est-à-dire
que l'indice de cette année va être appliqué l'an prochain.
il y a toujours un an de retard dans les...
M. Breton (Martin): C'est l'écart entre
l'intérêt et l'inflation.
M. Garon: Oui, oui.
M. Breton (Martin): les 3 % ne sont pas le taux d'inflation.
M. Garon: C'est encore mieux. Non, c'est encore mieux pour les
victimes. C'est l'écart entre...
M. Breton (Martin): Est-ce que je peux répondre? Oui?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Breton.
M. Breton (Martin): En fait, la réserve, ça ne
change rien avec ce que les victimes vont recevoir.
M. Garon: Non.
M. Breton (Martin): Parce que les victimes, elles, c'est
indexé au coût de la vie, revalorisé selon une formule
d'indexation au coût de la vie. L'IPC.
M. Garon: Escompté dans la prime.
M. Breton (Martin): Oui, oui. On en tient compte dans la
prime.
M. Garon: Oui.
M. Breton (Martin): Mais il n'y a pas double indexation dans le
sens..! Je vais vous donner un bon exemple: les victimes qui venaient en 1978,
on leur chargeait une prime. Ce qu'elles nous coûtaient, ces
victimes-là en 1978... Les victimes nous venaient et gagnaient en
moyenne 14 000 $, et on tenait compte que ce qu'on allait leur verser dans le
temps, ça allait être indexé pour ces
victimes-là.
Aujourd'hui, les victimes qui nous arrivent gagnent en moyenne 20 000 $,
25 000 $. C'est bien clair qu'on ne peut pas leur charger la même prime
que ceux de 1978. On leur charge plus cher parce qu'on part de 25 000 $
indexés plutôt que de partir de 15 000 $ indexés. Ce qui
fait que 15 000 $ indexés, ça donne une prime; 25 000 $
indexés, ça donne une autre prime. Dans les deux cas, il y a
l'indexation, sauf que, comme on ne part pas de la même base, il y a une
différence; c'est pour ça. Ce qui fait que chaque groupe qui
arrive d'une année à l'autre, il nous coûte toujours un
petit peu plus cher comme point de départ. Ça fait qu'on a un
point de départ différent avec l'indexation, c'est pour ça
que la prime change d'une année à l'autre.
M. Garon: O.K. Mais, quand vous dites: Le gouvernement peut
revaloriser les contributions d'assurance fixées pour l'année
1996 si on adopte l'amendement, à l'année civile et
pour chaque année subséquente, vous allez revaloriser les
contributions d'assurance en tenant compte de quoi, à partir de
1996?
M. Breton (Martin): La formule, c'est la même que pour les
indemnités. Ça veut dire que c'est en fonction de l'indice des
prix à la consommation, l'IPC. Ils vont augmenter au même rythme
que les indemnités. Parce qu'il faut dire que, pour une victime, les
indemnités augmentent selon l'inflation. Mais, d'une année
à l'autre aussi, le maximum qui est payable... Comme quelqu'un qui a une
séquelle je vais donner un exemple quelqu'un qui perd un
bras, ça va lui donner un montant en 1992, ça ne lui donne pas le
même montant s'il a perdu un bras dans un accident en 1993. Et la
différence, c'est l'inflation, parce que c'est un pourcentage
d'incapacité et le maximum payable, lui, augmente selon l'inflation
aussi. C'est pour ça que...
M. Garon: Mais l'autre aussi. M. Breton (Martin):
Pardon?
M. Garon: Celui qui a eu le bras estropié en 1992 va
augmenter son montant aussi en 1993.
M. Breton (Martin): Non. M. Garon: Bien oui!
M. Breton (Martin): Non. Quand on perd un bras en 1992...
M. Garon: On a le même montant «flat» tout le
temps?
M. Breton (Martin): Pour ces accidentés-là, oui.
Ça veut dire que le maximum payable, par exemple,
pour un accidenté de 1990, le maximum payable, c'était
7§ 000 $. ça fait que ça peut prendre... on a pu
l'évaluer en 1990, en n'importe quel temps. on peut l'évader
aujourd'hui. quelqu'un peut arriver et dire: bon, tu es 100 % incapable, on va
te donner 75 000 $. mais, le même accidenté aurait eu un accident
en 1991 et il aurait eu 100 000$. (16 h 10)
M. Garon: Ce n'est pas correct. Ce n'est pas correct parce que,
moi, j'ai eu un accident en 1989, mettons. Je n'ai plus de bras en 1993
j'ai un accident e$ 1992 je n'ai plus de bras en 1993. Dans le fond, il
nous manque un bras tous les deux. Alors, pourquoi on aurait droit à un
montant différent, alors qu'on devait les indexer?
M. Breton (Martin): Mais, ça, c'est... On a
remarqué cette chose-là, c'est pourquoi la loi a
été changée, est en train de se faire changer à cet
égard-là...
M. Garon: Où?
M. Breton (Martin): ...pour que ça tienne compte du moment
où est-ce qu'on paie. C'est en fonction du moment où on paie et
non pas en fonction du moment où l'accident a eu lieu, pour les
forfaitaires pour séquelles.
La Présidente (Mme Bélanger): Me
Gélinas.
M. Gélinas (Claude): Je voulais tout simplement ajouter
que cette modification-là vient d'être adoptée en
commission parlementaire avec...
M. Garon: Avec 113.
M. Gélinas (Claude): ...le projet de loi 113,
justement...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça.
M. Gélinas (Claude): ...pour qu'on puisse mettre fin
à cette situation-là le plus rapidement possible. C'était,
entre autres, une recommandation qui nous venait aussi du Protecteur du
citoyen.
M. Garon: Comme ça, il n'est pas mauvais, le Protecteur du
citoyen.
M. Elkas: Personne n'a été dire qu'il était
mauvais.
M. Garon: Non, je suis à peu près son seul
défenseur en commission parlementaire.
M. Elkas: Ah, ne charrie pas! Ne charrie pas! Le nombre de
recommandations qu'on accepte basé sur celles qu'il nous soumet, c'est
très élevé. Il a des bureaux à la
Société de l'assurance automobile du Québec, là, il
est le bienvenu. Ces gens-là vont là, travaillent avec les
nôtres, ils se sont toujours bien entendus. Des fois, il peut faire des
erreurs, jugées par celui qui vous parle, et j'ai le droit de critiquer,
comme, lui, il peut me critiquer.
M. Garon: Je vais laisser parler le député
d'Arthabaska pour le moment.
M. Baril: Mme la Présidente...
M. Elkas: Ah oui, oui! En passant, il nous avait donné une
note de 85 %, indice de rendement satisfaction à la clientèle. Ce
n'est pas si pire. J'étais là et j'ai été
témoin de son discours. Alors, ceux qui disent qu'on donne un mauvais
rendement devraient peut-être en discuter avec le Protecteur du citoyen.
Je vous cède la parole, mon cher collègue.
M. Baril: Merci, M. le ministre, en passant par Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors...
M. Baril: Ce qui m'intrigue dans les propos qui ont
été tenus tout à l'heure, suite aux questions de mon
collègue de Lévis. J'aimerais ça avoir une clarification
plus précise, peut-être que c'est moi qui n'ai pas compris ou qui
n'ai pas saisi, quand on parle que, dans le rapport de la Société
de 1992, on prévoit ici la participation financière à des
services de santé et là on dit: Le gouvernement peut en
vertu de l'article 155.3 de cette loi fixer, en tenant compte de
l'évolution des coûts, une autre somme que celle visée
à l'article 155.1.
L'article 155.1, ça, c'est des contributions qui devront
être versées aux services de santé occasionnés par
les accidents d'automobile. Donc, ça, c'est une chose, mais on dit, en
plus de ça: Le gouvernement peut fixer, en tenant compte de
l'évolution des coûts, une autre somme que celle visée
à l'article 155.1, et une étude en voie de réalisation
évalue cette somme à environ 90 000 000 $ pour 1992. On a dit que
le rapport de la Société a été déposé
en mars, et le discours sur le budget a été fait en mai 1993.
Comment la Société a-t-elle pu prévoir ces coûts
additionnels pour 1992, de 90 000 000 $, sans connaître le discours sur
le budget?
La Présidente (Mme Bélanger): Le débat a
été fait là-dessus.
M. Baril: Est-ce qu'il y a eu des informations
privilégiées? Est-ce qu'il y a eu des téléphones?
Est-ce qu'il y a eu des directives émises à la
Société pour prévoir ce qui s'en venait? Mais comment on a
pu... sur quoi on s'est basé pour évaluer, pour 1992, des
coûts additionnels de 90 000 000$? Et est-ce que ces
circonstances-là ne remettent pas en cause l'indépendance,
l'autonomie de la Société face au gouvernement?
La Présidente (Mme Bélanger): M.
Gélinas.
M. Gélinas (Claude): Ce débat-là, on l'a
tenu en bonne partie au niveau de la commission parlementaire qui a
étudié le dépôt du projet de décret, avec
l'étude qui avait été préparée conjointement
par les trois partenaires en cause, c'est-à-dire la Régie de
l'assu-rance-maladie, le ministère de la Santé et des Services
sociaux et la Société de l'assurance automobile. Les travaux de
ce comité d'étude là ont commencé à partir
du mois d'août 1992 et se sont poursuivis pendant tout l'automne, et,
quand est venu le temps d'écrire notre rapport annuel pour
l'année 1992, ce qui se fait toujours une fois l'année
financière terminée...
Parce qu'il faut bien aussi prendre note que l'année
financière de la Société, l'exercice financier de la
Société, c'est l'année civile, l'année de
calendrier, de janvier à décembre, contrairement à
l'année ou l'exercice financier du gouvernement, qui va de mars à
avril. Donc, nous, on prépare toujours notre rapport annuel aux
alentours du mois de janvier, février, mars, pour dépôt en
avril. Et, au moment où on a fait le rapport annuel, l'étude
était quasi complétée, on avait une bonne idée du
montant, mais on n'avait pas le montant précis. C'est pour ça
qu'on dit «environ 90 000 000 $» parce que c'était le
chiffre qui circulait à l'époque. Donc, c'est dans ce
sens-là que... Comme on participait, on était partie prenante
à l'étude en cours avec les deux autres partenaires et qu'on
avait un consensus sur les critères de base devant mener
éventuellement à une entente assez ferme, on savait que le tout
allait osciller autour du montant de 90 000 000 $. On n'avait pas le montant
précis. Et le montant précis, on l'a su un petit peu plus
tard.
M. Baril: Oui, mais c'est... En deux mots, parce que je n'ai pas
tout suivi le débat, c'était quoi, l'objectif de cette
étude-là?
M. Gélinas (Claude): C'était de repartir à
zéro pour tenir compte de l'évolution des coûts de services
de santé occasionnés par des accidents d'automobile.
L'étude a été déposée en commission
parlementaire avec un projet de décret qui devait établir les
montants pour l'année 1992 et 1993.
M. Baril: Donc, si je comprends bien...
La Présidente (Mme Bélanger): Même le
montant, au début, c'était 60 000 000 $, dans la loi, en 1986,
indexable annuellement et révisible à chaque trois ans...
M. Gélinas (Claude): À partir de 1989.
La Présidente (Mme Bélanger): ...à partir de
1989. Et, en 1989, ça n'a pas été
révisé...
M. Gélinas (Claude): C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): ...parce que,
après étude, on a considéré que le montant
était suffisant. Et, là, c'est en 1992 qu'ils ont fait cette
révision-là.
M. Baril: Moi, le rapport que je vais faire... Les 90 000 000 $
qu'on voit, environ, dans votre rapport de 1992, ça n'a rien à
voir avec la ponction que le gouvernement fait actuellement dans les
fonds...
La Présidente (Mme Bélanger): Non.
M. Baril: ...de 700 000 000 $ et quelques pour l'année
1992?
La Présidente (Mme Bélanger): Absolument pas.
M. Gélinas (Claude): C'est complètement
séparé.
M. Baril: Ça n'a aucun rapport?
La Présidente (Mme Bélanger): Aucun.
M. Gélinas (Claude): C'est complètement
séparé. C'est autre chose.
M. Baril: De toute façon, sur cette ponction que le
gouvernement a faite, on a beau dire qu'on passe des lois, le gouvernement
légifère, il légalise ce qu'il fait, mais, vous autres de
la Société, vous ne craignez pas que votre autonomie
financière soit remise en cause avec tout ça? Et ça ne
doit pas être motivant pour vous autres si... vous avez dit tout à
l'heure... le ministre a dit que le protecteur du citoyen vous a donné
une note de 85 %. 85 %, c'est assez bien, oui, merci. mais, si le gouvernement
continue à aller vous siphonner, ça remet en cause toute votre
gestion, votre administration. vous avez beau essayer de faire des efforts pour
avoir la meilleure gestion possible, mais, à tout moment, c'est
imprévisible, le gouvernement arrive et dit: wo! moi, j'ai besoin de
ça. moi, je m'administre mal ou moins bien que vous autres, mais vous
allez m'aider, parce que, moi, je ne fais pas ma job comme il faut. et on a
juste à relire le rapport du vérificateur général
qui vient d'être déposé et on s'aperçoit que, dans
sept ministères, ou sociétés, ou organismes
gouvernementaux, il est allé chercher pour 500 000 000 $ de
dépenses tout à fait folichonnes. donc, ça ne doit pas
être encourageant pour vous autres. ce n'est pas une récompense
à la saine administration.
M. Elkas: Une minute. Je pense que le point de vue de la
Société de l'assurance automobile du Québec ainsi que du
ministre responsable de cette Société a été
déposé, a été rendu public en plus de ça. Il
n'est pas question de se cacher. On voulait s'assurer de l'autonomie
de la Société, et c'est un geste qui a été
fait. Il ne faudrait pas continuer à induire les gens en erreur, parce
que les 1 000 000 000 $ qu'on va chercher par la loi, on retourne le montant de
120 000 000 $ par année, sur une période de 10 ans. Mais je l'ai
dit combien de fois? Puis il me semble que les gens ne veulent pas
écouter.
Mais il y a eu aussi un communiqué de presse qui a
été émis le 3 juin 1993: Le ministre des Transports,
responsable de la Société de l'assurance automobile du
Québec, S. Elkas, s'est engagé, à l'issue d'une rencontre
spéciale avec le conseil d'administration de cet organisme, à
supporter la Société pour le maintien de son autonomie
financière. On ne saurait remettre en cause la qualité et
l'intégrité de la gestion des administrateurs de la
Société, a souligné le ministre. Dans les prochains jours,
le ministre rencontrera ses collègues du gouvernement afin de
présenter des mécanismes permettant de garantir une
stabilité des primes pour les assurés. (16 h 20)
C'était l'objectif, et on l'a rencontré, cet
objectif-là. Alors, il ne faudrait pas continuer dans vos discours. Et,
à toutes les fois que je me lève la tête, c'est ça
qu'on me dit, on a tendance à le répéter. Mais on est en
train de passer une loi, la loi dit: C'est 120 000 000 $ par année
jusqu'à l'an 2003 qui vont être versés à la
Société pour s'assurer de sa stabilité.
Alors, je ne sais pas ce que ça prend. Je ne sais pas si mes
collègues pourraient peut-être répéter la même
chose vu que je suis peut-être une personne... mais l'autre pourrait le
répéter. Ça va peut-être convaincre les trois de
l'autre formation.
Une voix: C'est une bonne idée. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Elkas: Peut-être que la façon dont je l'exprime
n'est pas tellement convaincante, mais il n'y a pas meilleur sourd que celui
qui ne veut pas entendre.
M. Garon: Vous n'avez pas l'air convaincu.
M. Baril: Ce n'est pas ça. Je comprends très bien,
M. le ministre, ce que vous voulez dire.
M. Elkas: Là, si vous parlez à... C'est
l'autre.
M. Baril: Non, non, lui aussi comprend pareil. Je comprends
très bien que vous faites quand même une ponction, actuellement,
au niveau de la Société, de 1 000 000 000 $ que vous vous engagez
à rembourser durant les 10 prochaines années.
M. Elkas: Oui.
M. Baril: Mais, le problème, c'est que, par ce geste, le
gouvernement améliore sa situation financière actuelle au
détriment d'un autre organisme qui relève de lui, puis il remet
le problème à plus tard, parce qu'il dit:
Vous allez nous aider à nous en sortir tout de suite, puis
après ça les autres gouvernements vous rembourseront, ils
paieront à l'avenir. Ils vous rembourseront. Mais, actuellement, nous
autres, au lieu...
M. Elkas: Comment, les autres gouvernements? Une voix:
C'est toujours le même gouvernement.
M. Baril: ...d'augmenter nos taxes et nos impôts...
M. Elkas: C'est toujours le même gouvernement, M. le
député.
M. Baril: Les autres partis politiques, d'abord, qui
arriveront.
M. Elkas: Qu'est-ce qui vous assure que vous allez être
là?
M. Baril: Ah!
M. Elkas: Vous rêvez en couleur.
M. Baril: On verra.
M. Elkas: En technicolor.
M. Baril: Ah! on verra, M. le ministre. On verra en temps et
lieu.
M. Elkas: Êtes-vous sérieux de penser que vous allez
vous rendre là?
M. Baril: Bien, certainement! M. Elkas: Mon Dieu! M.
Baril: Voyons donc! M. Elkas: Étape par étape.
M. Baril: Vous nous dites... Écoutez, M. le ministre, vous
nous accusez toujours d'être pessimistes. Pour une fois qu'on est
optimistes, venez-vous-en sur notre bord, encouragez-nous à...
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Manche par manche.
M. Elkas: Manche par manche, oui.
M. Baril: Vous êtes partisan, ça n'a pas de bon
sens!
M. Elkas: Je ne suis pas partisan, je suis seulement
réaliste. Je suis réaliste.
M. Morin: À tout bout de champ, les cauchemars du temps
que vous étiez dans l'Opposition... Vous avez tellement peur qu'on
reprenne le pouvoir que ça vous empêche de légiférer
raisonnablement. Vous marchez avec la peur. À tout bout de champ, il
nous rebat les oreilles avec quand on était là. A-t-il souffert
le martyr, un peu? Puis là il commence à avoir peur qu'on
reprenne le pouvoir.
M. Elkas: M. le député de Dubuc, c'est comme un
petit peu de..
M. Morin: M. le ministre, s'il vous plaît! Un peu plus de
professionnalisme de votre part. Essayez d'avoir des choses plus
élevées qu'une basse partisane-rie.
M. Elkas: Ha, ha, ha!
M. Morin: Ça fait peut-être bien 20 fois que vous
nous rebattez les oreilles de même.
M. Elkas: Mais il me semble que vous le méritez.
M. Morin: Soyez sérieux, parce que, sans ça, je
vais m'en aller.
Une voix: Le pouvoir?
M. Elkas: Ah! pas le pouvoir. Vous allez voir, vous ne vous
rendrez même pas au troisième round. Il va y avoir le plus beau
knock-out que vous n'avez jamais vu. Une fois pour toutes.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors...
M. Baril: Des fois, Mme la Présidente, dans l'état
des finances du Québec, je me demande si on ne serait pas mieux de
rester dans l'Opposition, mais, dans l'intérêt des
Québécois et des Québécoises, je pense qu'il faut
prendre le pouvoir le plus vite possible.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah! Ah! Ah! ça
va faire, là. On va revenir à la pertinence du débat.
Est-ce qu'il y a d'autres...
M. Baril: C'est le ministre qui...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres questions sur l'amendement? Alors, d'autres questions, M. le
député?
M. Baril: Non, Mme la Présidente, pas pour tout de
suite.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce qu'il y
a d'autres membres de la commission... M. le député de
Lévis, votre temps était terminé, je pense.
M. Garon: Non, non, non. Je viens de commencer.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, il n'y a pas de
«non, non, non», un instant, là. Il vous reste 49
secondes.
M. Garon: Hein! Voyons, je viens de commencer!
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): De toute
façon, ce n'est pas moi qui tiens le temps, c'est la secrétaire,
puis il reste 49 secondes.
M. Garon: Dans les questions?
La Présidente (Mme Bélanger): Dans vos
questions.
M. Garon: Alors, j'aimerais poser une question...
La Présidente (Mme Bélanger): On a commencé
à 15 heures, puis il est 16 h 20, M. le député.
M. Garon: Oui, mais ça fait un bon bout de temps que je ne
parle pas. J'aimerais savoir pourquoi l'article... M. Gélinas, pourquoi
l'article 151.4, alors qu'il y a déjà l'article 151? Pardon? Il
me reste combien de temps?
La Présidente (Mme Bélanger): Quarante-neuf
secondes.
Une voix: Moins huit, ça fait 41.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gélinas (Claude): C'est deux fins
différentes.
M. Garon: Lesquelles?
M. Gélinas (Claude): L'article 151 prévoit qui fixe
et comment on fixe les contributions d'assurance comme telles. On dit que c'est
fixé par règlement de la Société.
M. Garon: Oui.
M. Gélinas (Claude): Plus loin, on dit que ce
règlement-là doit être approuvé par le gouvernement
pour entrer en vigueur.
M. Garon: Oui.
M. Gélinas (Claude): Ça, c'est la fixation comme
telle de la contribution d'assurance.
Que prévoit 151.4? C'est: une fois que ces
contributions-là ont été fixées comme telles, on
peut, le gouvernement peut, à compter de 1996 et chaque année par
la suite, revaloriser la contribution d'assurance, selon une formule
prévue dans la Loi sur l'assurance automobile. C'est que l'article 151
prévoit la fixation comme telle de la contribution d'assurance; 151.4
prévoit que cette contribution d'assurance là, fixée par
la Société^ peut être revalorisée à compter
d'une telle date.
M. Garon: Mais, quand vous la fixez en vertu de 151, c'est selon
quel principe?
M. Gélinas (Claude): C'est selon les principes qui sont
prévus. C'est prévu qu'on doit le faire après expertise
actuarielle.
M. Garon: Qu'est-ce que le gouvernement va revaloriser si c'est
une affaire déjà calculée selon les principes
actuariels?
M. Gélinas (Claude): II va revaloriser la contribution
d'assurance telle qu'elle est fixée par le conseil d'administration de
la Société et approuvée par le gouvernement par la suite.
Exemple: à l'heure actuelle, c'est 85 $. Si la Société
maintient le montant à 85 $, le gouvernement pourrait, à compter
de 1996, s'il n'y a pas de changement, dire: Ce montant-là sera
revalorisé selon la formule prévue dans la loi à compter
de telle date. C'est ce que prévoit la loi.
M. Garon: Pourquoi, dans le privé le gouvernement
aime ça se comparer au privé on n'indexe pas les primes
d'assurance? J'ai l'impression que c'est des principes actuariels dans le
privé. On n'indexe pas les primes d'assurance. Ça baisse,
ça monte, ça baisse. Selon les principes...
M. Gélinas (Claude): Qu'est-ce que vous voulez...
M. Garon: ...même énoncés dans le BAC.
M. Breton (Martin): Bien, en fait, en assurance auto, pour ce qui
est du matériel, les primes ne sont pas indexées; elles montent
ou augmentent. De façon générale, elles augmentent plus
qu'elles ne descendent.
Une voix: ...
M. Breton (Martin): Oui, oui, de façon
générale, ça augmente plus.
M. Garon: II y a des années où ça a
baissé. J'ai vu des baisses de 40 % dans la même année.
Une voix: ...
M. Breton (Martin): De façon générale,
là, c'est assez complexe dans les compagnies... C'est un peu complexe
dans les compagnies privées, disons que les primes augmentent; il y a le
jeu de la compétition. Elles font de bonnes et de mauvaises
années. Il y a des années où toutes les compagnies perdent
de l'argent et elles augmentent les primes d'un gros montant. Il y a des cycles
d'à peu près cinq ans dans les compagnies privées qui font
que les primes montent d'un gros «jump», après ça,
elles stagnent, elles montent un petit peu ou elles descendent; elles fluctuent
et, à un moment donné, il y a une mauvaise année et,
là, l'année d'après, elles se reprennent et elles
réaugmentent; tout le monde sait ça. C'est en dents de scie.
Nous autres, on a un avantage, c'est que, dans le corporel, on couvre
tout le monde. Du fait d'avoir un monopole, la loi des grands nombres nous
aide, ça fait qu'on a moins de fluctuations d'une année à
l'autre. On sait que ce qu'on paie comme indemnités, ça suit
à peu près l'inflation, ce qu'on doit payer d'une année
à l'autre, parce que, ce qu'on rembourse, on rembourse des
médicaments. Ça fait que les médicaments, d'une
année à l'autre, ça augmente, ça suit à peu
près l'inflation.
On paie quoi aussi, à même les primes d'assurance? On paie
les frais de santé qui, comme on l'a dit, sont indexés la plupart
du temps. Ça fait que c'est une autre raison d'indexer au coût de
la vie. On remplace le revenu, mais, le revenu, d'une année à
l'autre... Les gens qui nous arrivent d'une année à l'autre, nos
victimes, gagnent un petit peu plus cher d'une année à l'autre
parce que les salaires, les gains de productivité et les salaires
augmentent un peu d'une année à l'autre. Ça fait que tous
ces facteurs-là font que le fait d'augmenter les coûts en fonction
de l'IPC, c'est à peu près raisonnable. (16 h 30)
Autrement dit, ce que je vous ai expliqué un peu hier, on a le
choix d'augmenter les primes de deux façons: soit qu'on retourne
à chaque année avec des augmentations de primes
légères, soit qu'on laisse l'indexation faire son chemin et,
à ce moment-là, on a juste à faire des ajustements
ponctuels aux deux, trois ou quatre ans.
M. Baril: Quand on se compare à l'entreprise
privée, l'entreprise privée, ses coûts sont en fonction
ils sont à la hausse ou à la baisse; je suis d'accord avec
vous que, souvent, c'est plus à la hausse qu'à la baisse
mais c'est en fonction du coût des sinistres. Plus il y a de sinistres,
bien entendu, plus ça leur coûte cher, donc les primes augmentent.
Comment il se fait que... Vous autres, ce n'est pas uniquement là-dessus
que vous vous basez. Vous dites que vous faites des études actuarielles.
Dans vos études actuarielles que vous faites pour les deux ou trois
prochaines années, déjà, l'indexation du coût de la
vie est comptée, l'augmentation des salaires, les augmentations
possibles des médicaments. Dans vos études actuarielles, c'est
tout additionné, c'est tout compté, ça.
M. Breton (Martin): II y a plusieurs questions
dans ce que vous venez de dire. Une des choses, vous dites que, dans le
privé, la prime est établie en fonction des coûts
d'indemnisation. Bien, dans notre régime, les primes sont
évaluées en fonction des coûts du régime aussi.
Ça fait qu'il n'y a pas de différence avec le privé. Quand
on évalue notre prime, c'est en fonction de ce qu'on croit que ça
va coûter réellement. Ça fait que, là-dessus, on est
pareils comme le privé.
Pour ce qui est de l'indexation, comme je l'ai dit tantôt, pour
une série de victimes, on sait que ces victimes-là vont avoir des
bénéfices qui sont indexés dans le temps, sauf qu'une
victime qui nous arrive l'exemple que je donnais tantôt, je vais
le reprendre une victime de 1978 qui arrive avec un salaire de 15 000 $,
ça ne coûte pas la même chose: 15 000$ indexés,
ça coûte moins cher à remplacer que 25 000 $
indexés, ce qui fait que, d'une année à l'autre, c'est
normal que les primes soient à peu près indexées.
M. Baril: Quand vous évaluez les coûts de 1993,
là, vous fixez la prime, vous tenez compte des coûts réels
ou quoi?
M. Breton (Martin): Pour n'importe quelle année, quand on
évalue quelle prime devrait être chargée, on tient compte
des coûts réels, oui, toujours.
M. Baril: Pas indexés d'abord? C'est des coûts
réels. Si vous tenez compte des coûts réels, pourquoi il
faut que vous ajoutiez une indexation par-dessus ça?
M. Breton (Martin): Parce qu'on pense que les accidentés
de 1993 ne nous coûteront pas le même prix que ceux de 1992, puis
pas le même prix que ceux de 1994.
M. Baril: Oui, mais, dans l'évaluation des coûts
réels, c'est supposé tout être évalué,
ça. Si les salaires coûtent plus cher, si les médicaments
coûtent plus cher, si les soins de je ne sais pas quoi coûtent plus
cher, les soins professionnels coûtent plus cher, c'est
déjà tout évalué, ça, c'est
déjà tout additionné dans vos études actuarielles.
Pourquoi qu'en plus de ça il faut que vous indexiez, qu'il y ait une
indexation qui s'ajoute à ça? C'est quoi qui... Vous pensez quoi?
Vous avez peur qu'il en manque? Ou bien vous prévoyez que le
gouvernement va venir vous siphonner davantage? Vous devez augmenter vos
fonds?
M. Breton (Martin): Non. Ça, par exemple, c'est une
affaire qui est bien claire, là. Quand l'actuaire établit c'est
quoi, les besoins de financement, il ne tient aucunement compte qu'il pourrait
y avoir des ponctions à venir ou des choses comme ça. On tient
compte seulement des engagements qui sont existants actuellement.
Puis, comme je l'ai dit tantôt, on tient compte de l'indexation,
mais on ne part pas du même point de départ. Comme je disais, 15
000 $ indexés, ça a une valeur; mais 25 000 $ indexés,
ça coûte plus cher. Ce qui veut dire que les victimes de 1992 qui
nous viennent, en moyenne ils gagnent, mettons, 20 000 $. Ça fait qu'on
va dire: 20 000 $ indexés pour ces victimes-là, ça vaut
tant. Ceux de l'année d'ensuite qui viennent, on va leur verser des
indemnités basées sur 20 400 $ indexés. Ça fait que
20 000 $ indexés, ça donne une prime; 20 400 $ indexés,
ça donne une autre prime. Ça fait que c'est normal que ça
donne des primes différentes d'une année à l'autre.
M. Baril: C'est ça que je ne comprends pas.
Déjà, dans vos études, on dit que l'indexation des
salaires est déjà prévue. Si vous prévoyez qu'en
1992 une personne gagne 20 000 $, vous savez d'avance qu'en 1993 elle peut
gagner 24 000 $. C'est déjà prévu, ça, puis c'est
déjà additionné, c'est déjà calculé.
Puis, quand vous arrivez à la fin de ce total-là, vous ajoutez
une indexation.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, là, M.
le député d'Arthabaska, malheureusement, vous n'étiez pas
là hier. M. Breton a tout donné ces informations-là
hier.
M. Garon: Pas comme ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Pardon?
M. Garon: Pas aussi précises.
La Présidente (Mme Bélanger): Oh! Elles
étaient aussi précises. C'était aussi précis que
ça hier. Alors, là, on recommence à tout
répéter, là. Si vous voulez avoir ces
informations-là, M. le député, vous pourriez lire les
galées demain.
M. Baril: Je vous rencontrerai, puis vous m'expliquerez
ça, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Je ne suis pas
sûre que je serais capable, là, remarquez.
M. Baril: Mais, quand même, Mme la Présidente, si
hier je n'étais pas ici, c'est parce que j'étais poigne ailleurs.
J'ai quand même le droit à mon temps à moi, je peux me
permettre de poser des questions.
La Présidente (Mme Bélanger): Pour les membres de
la commission qui ont entendu ça hier, c'est un petit peu de
redondance.
M. Baril: Oui, mais, écoutez un peu, c'est ça, le
parlementarisme, ma chère madame, hein? Si un parlementaire était
à une autre commission parce qu'il fait sa job à une autre
commission, ça ne l'empêche pas de venir s'informer ailleurs.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est parce que M.
Breton est conciliant, puis il pourrait vous dire:
Bien, j'ai dit ça hier, ça ne me tente pas de le
répéter aujourd'hui.
M. Baril: Et, en plus, Mme la Présidente, avec tout
le...
La Présidente (Mme Bélanger): II donne des bonnes
explications, hein?
M. Baril: Mme la Présidente...
M. Garon: Oui, mais lès explications sont plus
précises encore.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
voulez dire que vos questions n'étaient pas précises hier, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Non. En fonction des réponses. Parce que,
voyez-vous, quand M. Breton donne des réponses... Ce qu'il a dit hier,
moi, j'étais très content des réponses qu'il a
données hier, puis ça expliquait. Mais les réponses
suscitent aussi des questions pour mieux préciser. Parce qu'on a des
questions de milliards, là. On n'est pas dans les cents, là, on
est dans les milliards. Alors, une interprétation de telle ou telle
façon, 1 % là-dedans, c'est des montants considérables.
C'est pour ça qu'on est dans quelque chose de très, très
sophistiqué.
M. Baril: Je voudrais juste, Mme la Présidente, rajouter
que...
M. Garon: Puis, je vais vous dire une affaire, les cultivateurs,
là M. Baril, c'est un cultivateur, le député
d'Arthabaska quand ils font des poulets...
La Présidente (Mme Bélanger): Pas un cultivateur,
un agriculteur.
M. Garon: Un agriculteur. Oui, un agriculteur. Mais, quand les
gens sont dans le poulet, là, savez-vous quoi? Ils calculent leurs
coûts à la cent, même au quart de cent et à la
demi-cent, au quart de cent...
Une voix: ...
M. Garon: Non, dans le poulet.
M. Baril: Ce n'est pas pareil, là!
M. Garon: Je vous dis une chose, pourquoi? Parce que c'est...
Comme un litre de lait, là, quand on parle de centaines de milliers de
litres de lait, selon que ça coûte une cent, deux cents de plus,
il y a une grosse différence. C'est pour ça qu'on parle de
quelque chose, là, de très important parce qu'on parle de
montants qui, même s'ils ont l'air minimes, à cause de l'effet de
multiplication, représentent des sommes considérables.
M. Baril: Je voulais juste ajouter...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors...
M. Baril: Je voulais juste ajouter, Mme la Présidente,
qu'en plus de ça, là, votre rôle à vous, c'est de
préserver le droit de parole des parlementaires. Si un
parlementaire...
M. Garon: De l'Opposition surtout!
M. Baril: Si un parlementaire n'était pas ici hier parce
qu'il était occupé ailleurs, c'est votre rôle à vous
de permettre au parlementaire, peu importe qui il est, de pouvoir poser toutes
les questions qu'il est en mesure de poser pour être capable, face
à ses électeurs qui vont être, tout à
l'heure, pas contents trop, trop de la décision que le gouvernement
prend que je sois en mesure, moi, chez nous, d'exposer la situation
à mes contribuables, à mes électeurs pour leur dire: Bien,
voilà, c'est ça que ça fait. Et c'est votre rôle,
à vous, de préserver, justement, mon droit de parole.
Une voix: Plus que d'assurer le confort des députés
ministériels qui sont...
M. Baril: Ça, c'est trop.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Pierre, j'ai
entendu.
M. Garon: II ferait un bon député, lui.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, oui, c'est
ça, je me demande s'il n'est pas en train de se chercher un
siège.
M. Garon: Hein?
La Présidente (Mme Bélanger): II a besoin de s'y
prendre de bonne heure parce qu'il y a beaucoup d'aspirants, mais peu
d'élus.
M. Elkas: II manque de questions. Il donne les mêmes
questions au député d'Arthabaska qu'il a données au
député de Lévis.
M. Baril: Non, non, pantoute!
M. Elkas: Bien oui! Il est supposé de servir de... tu
sais, innover un petit peu.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, c'est
ça, justement, là.
M. Baril: Mme la Présidente, avant de poser les questions
pour être dans le sujet, je vérifie auprès, justement, de
mon recherchiste, à savoir si la question que je veux poser, elle
est...
La Présidente (Mme Bélanger): Elle est
pertinente.
M. Baril: ...pertinente. Et ce n'est pas...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le
re-cherchiste aurait dû vous répondre: Non, elle a
été posée hier.
M. Baril: Bien, je n'étais pas ici hier, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, mais le
recherchiste était ici hier.
M. Baril: Mais on m'informe que c'est la première fois
qu'on parle de la tarification dans le secteur privé. On n'a pas
parlé de ça hier. Bon, je ne peux pas vous obstiner, je
n'étais pas ici hier. Mais, moi, toutes mes questions ont
été de faire des comparaisons entre la tarification du secteur
privé et du secteur, je ne sais pas, public, de la
Société. Donc, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, de toute
façon, vous savez fort bien, M. le député de
Lévis...
M. Baril: D'Arthabaska.
La Présidente (Mme Bélanger): ...M. le
député d'Arthabaska, que...
M. Baril: Changez-moi pas de comté, j'aime ça, chez
nous!
La Présidente (Mme Bélanger): ...si on lit
l'amendement, ce n'est pas tellement pertinent avec l'amendement: Ajouter,
à la première ligne du premier alinéa, après les
mots «Pour l'année», le mot «civile». C'est pas
mal loin des questions que vous posez. Alors, si on voulait être
très sévère et demander la pertinence...
M. Baril: Je m'en suis tenu à l'année...
La Présidente (Mme Bélanger): ...du débat,
là, ça ferait longtemps que vous seriez hors contexte.
M. Baril: Bien...
M. Garon: Pour bien nous expliquer, ça nous prendrait un
autre amendement.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: C'est ça que je viens de comprendre; je me
soumets.
M. Baril: De toute façon, Mme la Présidente, je
m'en suis toujours tenu à l'année civile de 1992 de la
Société.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, là,
c'est l'année civile 1996.
M. Elkas: Là, on va au vote sur l'amendement?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'elles sont
finies, vos questions, M. le député d'Arthabaska?
M. Baril: Oui, j'ai fini.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'amendement à l'article 1, premier paragraphe, 151.4: Ajouter, à
la première ligne du premier alinéa, après les mots
«Pour l'année», le mot, «civile» est
adopté?
M. Garon: Vote enregistré.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
secrétaire.
La Secrétaire: Mme Bégin?
Mme Bégin: Contre.
La Secrétaire: M. Bergeron?
M. Bergeron: Contre.
La Secrétaire: M. Charbonneau?
M. Charbonneau: Contre.
La Secrétaire: M. Garon?
M. Garon: Pour.
La Secrétaire: M. Baril?
M. Baril: Pour.
La Secrétaire: M. Elkas?
M. Elkas: Contre.
La Secrétaire: Mme Bélanger?
La Présidente (Mme Bélanger): Abstention.
La Secrétaire: La motion est rejetée: 4 voix
contre, 2 pour et une abstention.
(16 h 40)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est rejeté. Est-ce que...
M. Baril: J'ai remarqué que le ministre avait
hésité, d'ailleurs.
M. Garon: II y a une autre proposition d'amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a un nouvel amendement
qui est apporté à l'article 151.4, premier paragraphe. L'article
1, paragraphe 151.4: Remplacer, à la deuxième ligne du premier
alinéa, le mot «revaloriser» par le mot
«indexer».
Est-ce qu'on pourrait avoir le dictionnaire pour savoir quelle est la
différence?
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): On va suspendre les travaux
pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 41)
(Reprise à 16 h 55)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Le mandat
de la commission est toujours de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 130, Loi modifiant la Loi sur
l'assurance automobile et d'autres dispositions législatives. Nous avons
un amendement qui a été déposé par le
député de Lévis, à l'article 1, paragraphe 151.4:
Remplacer, à la deuxième ligne du premier alinéa, le mot
«revaloriser» par le mot «indexer».
M. le député de Lévis.
M. Garon: Mme la Présidente, le but, essentiellement, de
l'amendement...
La Présidente (Mme Bélanger): Vingt minutes.
M. Garon: ...après avoir discuté avec les gens de
la Société de l'assurance automobile qui ne sont pas
là, mais, heureusement, M. Breton est encore là c'est que
je me suis rendu compte que d'utiliser indistinctement les deux mots porte
à confusion. Me Gélinas, du contentieux, a l'air de dire qu'on
les emploie dans le même sens. Moi, je dis: comme on a toujours
employé, dans le passé, le mot «indexer», puis qu'on
emploie le mot «revaloriser» à certains endroits, c'est
parce qu'on veut donner une signification différente. Il disait: Non, on
veut dire la même chose. Si on veut dire la même chose, à ce
moment-là, c'est une erreur d'employeur deux mots. Parce que, là,
si on regarde surtout les dispositions dont je parlais tantôt, l'article
151, puis 151.4, il faut se demander... Non, 155.1, on parle d'indexer, puis,
quand on tombe à 151.4, là, on parle de revaloriser.
Une voix: ...
M. Garon: 151.4, oui. Et, à ce moment-là, vous
allez me dire que vous avez besoin d'articles de concordance, mais, là,
la concordance, il n'y a rien là. On n'a rien qu'à dire, à
ce moment-là, que partout où est utilisé le mot
«revaloriser», il faut le changer par le mot «indexer».
Il n'y a rien de plus facile que ça, ces concordances-là. C'est
un genre de concordance omnibus, ça. Ça se trouve facilement.
Excepté qu'il ne faut pas prêter à confusion, parce que
j'ai écouté les propos. Moi, je ne pensais pas... Parce que je
pars toujours du principe que le législateur ne parle jamais pour ne
rien dire. Moi, je pars toujours de ce principe-là parce que c'est un
principe d'interprétation très important en droit.
Une voix: ...
M. Garon: C'est vrai. C'est un principe très important en
droit, que le législateur, que, nous, les législateurs, ne
parlons pas pour ne rien dire.
Une voix: Quand la loi est passée.
M. Garon: Alors, là, moi, je sais que les tribunaux vont
l'interpréter comme ça. Ce qu'on dit n'a aucune importance. C'est
que le texte de loi, une fois adopté, les arguments qu'on a
employés pour convaincre ou non, les juges n'en tiennent pas compte. Les
gens peuvent le regarder pour des fins de préparer leur cause, pour
mieux comprendre la loi, sauf que ça n'a aucune valeur jurisprudentielle
ni doctrinale en droit.
Mais, si on a employé des mots différents, les gens vont
chercher une signification aux mots, parce qu'ils vont dire: Le
législateur a commencé à changer l'utilisation du terme
«indexer» par «revaloriser». Là, ils vont dire:
II n'a pas fait pas ça pour rien. Moi non plus, je ne pensais pas qu'on
l'avait fait pour rien. La preuve, Mme la Présidente, c'est que je l'ai
demandé, et ce n'était pas une affaire préparée
d'avance pour étirer le temps, là. C'était à la
suite des propos des gens de la SAAQ. J'ai dit, si ce que Me Gélinas dit
est exact et je n'ai pas de raison de croire que ce n'est pas exact, il
est en charge de la SAAQ, consultant juridique qu'on devrait employer,
partout où il y a le mot «valoriser», le mot
«indexer» et, partout où il y a le mot
«revalorisation», le mot «indexation». Mais, là,
partons du principe du mot «valoriser», plutôt
qu'«indexer». Et c'est pourquoi je vais demander, Mme la
Présidente, au ministre mais je suppose qu'il va le demander
à ses collaborateurs s'il n'y aurait pas beaucoup plus de
clarté dans la loi, étant donné qu'on... Me
Gélinas...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
de Lévis, ce n'est pas «valoriser», c'est
«revaloriser».
M. Garon: «Revaloriser», oui. Et j'ai pris les propos
de Me Gélinas, qui a dit que c'était employé dans le
même sens. Alors, c'est pourquoi je lui demande: Est-ce qu'il y a des
problèmes, puisque les mots, nous a-t-il dit tout à l'heure,
veulent dire la même chose, y a-t-il des problèmes à
employer le mot «indexer» plutôt que le mot
«revaloriser»?
La Présidente (Mme Bélanger): Me Gélinas. (17
heures)
M. Gélinas (Claude): À cette question-là, je
répondrai que oui, au point de vue de la cohérence
législative de la Loi sur l'assurance automobile. Cet article-là
s'inscrit dans une loi où on a déjà, depuis 1990, le
concept de revalorisation au niveau des indemnités qui sont
revalorisées annuellement, et avec un chapitre qui s'intitule:
Revalorisation. L'article 151.4 fait référence à ce
même chapitre là, en faisant référence aux articles
83.35 à 83.39. C'est dans ce sens-là que, si on met le mot
«indexation» pour parler de l'indexation des contributions
d'assurance, il va falloir, à la dernière ligne de l'article,
dire que cette indexation est faite conformément à la
méthode de calcul prévue à l'article 83.35. Mais, à
cet article-là, on ne se réfère pas à
«indexation», on se réfère à
«revalorisation». Donc, c'est une certaine incohérence dans
la terminologie.
Sur le plan de la logistique, ce n'est pas une formule qui serait
conseillée, en tout cas, sûrement, à cause, toujours, de
cette cohérence législative qu'on essaie d'atteindre. On est bien
conscient, par exemple, qu'à l'article 155.1 la terminologie
employée est le terme «indexée» au lieu de
«revalorisée», mais je me reporte à l'année
1986 où ça a été fait et, à cette
époque-là, on parlait d'«indexation» et non pas de
«revalorisation».
M. Garon: Je pense que le terme «indexation» est plus
précis. J'ai dit tantôt, pendant que Me Gélinas
était absent, qu'au fond, si on s'entend sur le principe, c'est facile
de changer le mot «revaloriser» par «indexer» et le mot
«revalorisation» par «indexation», sauf qu'il est
beaucoup mieux, parce que, dans votre esprit, les prix montent tout le temps.
Vrai? Ou ils baissent de temps en temps?
M. Gélinas (Claude): C'est-à-dire que les
contributions d'assurance peuvent... Il y a trois choses: elles peuvent
augmenter, elles peuvent diminuer ou être, comme c'est le cas depuis
plusieurs années, gelées au même montant, demeurer
stables.
M. Garon: Alors, le mot «revalorisation» ne comprend
pas ces trois notions-là; il en comprend seulement une. Quand vous
regardez la définition de «revaloriser», regardez ce que dit
le dictionnaire: «Rendre sa valeur, donner une valeur plus grande
à.» Voyez-vous? Antonymes, on dit:
«...déprécier, dévaluer.» Donc, si lés
prix baissaient, ça voudrait dire le contraire de revaloriser.
Voyez-vous? Tandis qu'«indexer»... Qu'est-ce qu'il dit le mot
«indexer»? C'est bien mieux. Regardez ce qu'il dit, le mot
«indexer». Ce qui est marqué à «indexer»,
c'est: «Lier les variations d'une valeur à celle d'un
élément de référencé, d'un indice
déterminé.» Voyez-vous? Alors, on voit que, ce qu'on veut
dire, au fond, c'est «indexer»; ce n'est pas
«revaloriser», parce que «valoriser» veut seulement
dire «augmenter». On dit que, dire le contraire, c'est
dévaluer, déprécier. Les antonymes sont: dévaluer,
déprécier. Tandis que le mot «indexer», lui, il peut
aller dans tous les sens, c'est-à-dire lié à un indice. Si
l'indice augmente, ça augmente; si l'indice diminue, ça diminue.
Donc, c'est une erreur, même, de marquer le mot «revaloriser»
si on veut dire ce que vient de dire Me Gélinas, Mme la
Présidente. C'est compris?
M. Baril: Vous êtes après me convaincre, là.
M. Garon: C'est clair en maudit. Des voix: Ha, ha, ha! M.
Baril: L'argumentation est excellente. (Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Me Gélinas.
M. Gélinas (Claude): II faut être conscient que... Une
voix: ...on a élu une meute de lièvres. Des voix: Ha,
ha, ha!
M. Garon: Tous ces termes qui étaient employés
faussement un peu partout dans les lois.
M. Gélinas (Claude): Ce que vous donnez comme
définition d'«indexation» et de
«revalorisation», au niveau de la... ce qui est prévu...
M. Garon: Pas moi, le dictionnaire.
M. Gélinas (Claude): Oui, oui. Au niveau du dictionnaire,
c'est une chose, mais, au niveau de la loi elle-même, on prend la peine
de définir ce qu'on entend par revalorisation aux articles 83.36, 83.37,
83.38 et suivants, aux articles 83.35 à 83.39. On prévoit que,
justement, le système de revalorisation doit tenir compte de l'indice
des prix à la consommation. Donc, le fait de la hausse ou de la baisse,
dans le cas prévu dans cette méthode de calcul, jouerait parce
que la formule prévoit le jeu.
M. Garon: Alors, comment pouvez-vous utiliser un verbe qui veut
dire que ça va seulement augmenter quand vous dites que ça peut
diminuer ou descendre? C'est une impropriété de terme. Donc, le
mot «revaloriser» est un mauvais mot, parce qu'il veut dire une
valeur plus grande, alors qu'«indexer» veut dire augmenter,
diminuer ou rester stable, lier à un indice. Par votre argumentation,
vous venez de démontrer encore que votre mot n'est pas bon.
M. Gélinas (Claude): Dans une loi, on peut donner le sens
qu'on veut aux mots, indépendamment de ce que le dictionnaire en dit.
Ça arrive très souvent
qu'on va dire: Pour les fins d'application du présent article, le
mot a un tel sens. Ça peut ne pas correspondre, comme ça peut
correspondre à la définition qu'on donne à ce
mot-là, normalement, dans le dictionnaire. Donc, ce n'est pas une
technique législative inhabituelle, au contraire.
M. Baril: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Arthabaska.
M. Baril: Je vous avouerai qu'à la lecture de
l'amendement, au tout début, je me disais en moi-même que le
député de Lévis ne me facilitait pas les choses pour
parler sur son amendement. Mais, après les explications qu'il vient de
nous apporter, c'est tout à fait justifié. Puis, il vient de me
faciliter la chose d'une façon extraordinaire, parce que le mot
«indexer», comme on l'a expliqué, ça veut dire
«ajuster les prix», ça peut être à la hausse
puis à la baisse, tandis que le mot «revaloriser», c'est
tout juste... Tu revalorises des choses, tu veux juste en mettre plus. Tu peux
en mettre plus, tu peux en mettre plus, tu peux en mettre plus, mais tu ne peux
jamais baisser. Pour baisser, il faudrait utiliser le mot
«dévaloriser». Là, il n'est pas marqué
là-dedans. On parle juste du mot, on définit juste, on utilise
juste le terme «revaloriser».
La Présidente (Mme Bélanger): Mais il y a aussi le
mot «désindexer».
M. Baril: «Désintéresser»?
La Présidente (Mme Bélanger):
«Désindexer».
M. Baril: Ah bon! Oui, oui, mais ça ne fait rien.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous souvenez-vous
quand le gouvernement du Canada voulait «désindexer» les
pensions de vieillesse?
M. Baril: Oui, mais ça ne fait rien. Vous comprendrez
qu'avec le mot «indexer» tu peux indexer à la hausse, tu
peux indexer à la baisse aussi.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est
«désindexer», à la baisse.
M. Baril: Non, non, non. Pas nécessairement, pas
nécessairement. C'est une indexation. Quand on dit que ça suit
l'index du coût de la vie, c'est que l'index du coût de la vie, il
monte puis il baisse. Tu t'ajustes à ça. C'est pour ça que
je vous dis que, quand on regarde, le mot «indexer» est beaucoup
plus facile à comprendre d'abord, puis il est beaucoup plus facile
d'application parce qu'il veut dire ce qu'il veut dire.
Mais on est certain d'une chose, c'est qu'en inscrivant ce
terme-là... Là, on nous a expliqué que, dans la loi
antérieure de 1986, je pense, on nous a dit qu'on a utilisé le
mot «valoriser». Bien oui, mais, si on a fait une erreur en 1986...
Ça, c'est quelqu'un, quelque part, qui a trouvé que ce
terme-là était beau. Moi, je me méfie beaucoup des beaux
mots, vous savez. Des fois, on nous embarque des beaux mots, des espèces
de professionnels, quelque part, de français, je ne sais pas trop quoi,
puis, après ça, des beaux termes, des beaux mots, quand tu
cherches, quand tu fouilles dans le dictionnaire, tu ne comprends plus rien.
Puis, moi, j'aime ça avoir des choses claires. «Indexer»,
c'est facile à comprendre tout le monde est habitué
à utiliser ce terme-là tandis que
«revaloriser», c'est large, c'est grand, «revaloriser».
Tu peux revaloriser une personne, tu peux revaloriser un article, tu peux
revaloriser bien des choses, mais tu ne peux pas indexer une personne, tu ne
peux pas indexer un objet; tu revalorises ça.
Donc, quand tu parles d'«indexer», c'est un prix que tu
indexes, c'est un coût que tu indexes. C'est facile à comprendre,
ça. Comprenez-vous? Donc, c'est pour ça que je vous dis que je me
méfie toujours, moi, des belles expressions, puis des beaux mots, puis
des beaux termes. Souvent, c'est juste pour organiser le monde! On mêle
le monde. Les gens comprennent moins, puis, après ça, c'est plus
facile de leur passer n'importe quoi. Après ça, on leur dit: Mais
comment ça se fait que tu n'as pas compris ça? Hein, tu n'as pas
compris ça? (17 h 10)
Imaginez-vous! Ici, on est supposé avoir des gens de niveau
d'instruction assez élevé, puis on est obligé de prendre
un dictionnaire pour savoir la différence entre
«revaloriser» puis «indexer».
M. Elkas: Je pourrais peut-être vous demander la même
question. J'espère que vous allez être consistant dans vos
approches, parce que, lorsque vous avez introduit le mot
«hambourgeois», moi aussi, puis il y a bien des
Québécois qui se sont posés la question, à savoir
ce que c'était.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: Je vais vous dire, M. le ministre, ce n'est pas le
député d'Arthabaska qui a francisé, je ne sais pas quoi,
le mot «hambourgeois», parce que, moi, j'aime bien manger un bon
«cheeseburger», puis j'aime bien manger un bon
«hamburger» aussi.
M. Elkas: Tu te dissocies de ton groupe... M. Baril: Hein?
Non, non.
M. Elkas: Tu te dissocies de ton groupe parlementaire?
M. Baril: Non, je ne me dissocie de personne. Moi, j'ai mon
opinion et eux autres ont leur opinion. Ceux qui veulent utiliser le mot
«hambourgeois», c'est
peut-être parce qu'il y en a qui aiment ça parler le bec en
pointu, aussi, vous savez.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Baril: Ce n'est pas mon genre à moi, vous savez, hein!
Je vous dis exactement ce que j'en pense, mais je n'empêche pas ceux et
je ne prive pas ceux qui veulent avoir des beaux termes et des belles
expressions, comprends-tu, pour embellir notre langue ou embellir notre
français. Ça, il y a des gens qui travaillent pour ça.
Tant mieux, je n'ai rien contre ça.
Mais, moi, je reviens sur les amendements. Le ministre comprendra quand
même que c'est beaucoup plus facile, comme je le disais, de comprendre,
d'évaluer, d'expliquer le mot «indexer» que
«revaloriser». «Revaloriser», pour moi, c'est beaucoup
trop large, c'est imprécis. Et, si, je le répète, en 1986,
quelqu'un a trouvé ce mot-là pour faire à part des autres
dans une loi... Vous savez comment ça marche un peu avec ceux qui
préparent les lois. Si tu trouves une formulation nouvelle, ton nom va
quasiment rester attaché à cette formulation-là, et tu vas
dire: Oh! Aïe! C'est moi qui ai emmené ça, c'est moi qui ai
revalorisé, imaginez-vous donc, le français. Bon, tu vas te
donner de quoi...
Mais, moi, je me mets toujours dans la peau du pauvre citoyen en bas,
comprenez-vous. Lui, il n'est pas toujours en mesure, d'abord, de lire
ça et d'interpréter ça. Quand on parle
d'«indexer», ça, c'est un terme qui est connu de tout le
monde, et on sait ce que ça veut dire.
C'est pour ça, Mme la Présidente, qu'il me semble
qu'à sa simple explication, une explication aussi simple que ça,
un mot aussi simple que ça, on devrait tout de suite arrêter de
parler de ça et voter pour l'amendement. Il me semble que, moi et mon
collègue de Lévis, avec les explications qu'on a
apportées, tout le monde de l'autre côté devait être
convaincu. Ce n'est pas plus grave que ça. S'il faut amender les autres
lois, bien, le gouvernement il aime ça, il déposera des petites
lois au printemps, si la session rouvre. Des lois de un article, on en a vu en
masse, ici, une loi de un article ou de trois articles: un, c'est le titre;
l'autre, c'est l'amendement à la loi et, le troisième, c'est
l'entrée en vigueur. Ça fait qu'on apportera une autre loi et on
changera les lois antérieures avec le mot «indexation» au
lieu du mot «revalorisation».
La Présidente (Mme Bélanger): Me Gélinas,
pas de commentaires là-dessus?
M. Baril: II est d'accord avec moi!
M. Gélinas (Claude): J'ai dit tout ce que j'avais à
dire.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Arthabaska, de Joliette, voyons, de
Lotbinière.
M. Camden: Après cette longue énumération de
membres de la députation...
Une voix: Elle a trouvé un comté.
M. Camden: ...vous m'avez trouvé un comté, Mme la
Présidente. Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): J'espère que
vous allez le garder.
M. Camden: C'est ce que je souhaite. Je travaille à faire
en sorte.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Je sais que vous
travaillez très fort pour ça.
Une voix: J'espère qu'il n'ira pas dans
Mégantic-Compton.
M. Camden: Non, non, je le laisse à la
présidente.
Mme la Présidente, dans cet amendement qui a été
déposé, visant à remplacer le mot
«revaloriser» par «indexer», moi, je vais vous dire que
je suis étonné qu'on marque «indexer». Probablement
que les gens d'en face auraient été tentés davantage
d'inscrire «déposséder».
M. Baril: Inscrire quoi? «Déposséder»?
M. Camden: «Déposséder». Une voix:
Pourquoi?
M. Camden: Quand j'ai procédé, tout à
l'heure, à une étude sommaire, je suis allé
vérifier dans les documents, dans les rapports annuels d'activité
de la Régie de l'assurance automobile du Québec, qui a
été la mère de la Société de l'assurance
automobile du Québec. La formule mère et grand-mère, vous
savez, ça a été largement utilisé par La
Laurentienne. Alors, on voit ici qu'il y a parfois des effets assez pervers,
également.
On constate, Mme la Présidente, à la lecture de ces
rapports d'activité, particulièrement en 1981-1982, que, dans les
revenus prévus de la Régie de l'assurance automobile du
Québec, on estimait, en 1981, des revenus de 23 232 000 $ de la taxe sur
le carburant. Dans la loi constitutive de la Régie de l'assurance
automobile du Québec, on prévoyait verser 0,022 $ du litre
d'essence. C'est le ministre du Revenu qui devait verser cette somme à
la Régie de l'assurance automobile du Québec. En 1982, on
regarde, on prévoyait verser 21 890 000 $. Lorsqu'on vérifie le
rapport annuel, le rapport d'activité de 1983, et même de 1982...
Là, on ne retrouve, en 1982, aucun chiffre.
La Présidente (Mme Bélanger): Aucun chiffre?
M. Camden: II n'y a plus de transfert du ministère du
Revenu à la Régie de l'assurance automobile du Québec.
Alors, on est loin de la valorisation, on est...
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez dit quoi,
M. le député de Lotbinière? Aucun chiffre?
M. Camden: Aucun chiffre n'apparaît. J'ai même
vérifié le discours du budget. Là, on est muet à
certains endroits, mais bien subtilement. On constate que le ministère
du Revenu ne verse plus d'argent à l'égard de la compensation qui
était prévue dans la loi constitutive de la Régie de
l'assurance automobile du Québec. Or, bref, perte de revenus
subtil, on doit reconnaître ça qui a fait en sorte de
priver, dans les années qui ont suivi, d'au moins 22 000 000 $, 23 000
000 $ la Régie de l'assurance automobile du Québec. Alors,
déjà, subtilement, voire même sournoisement, on a
soutiré, on a conservé dans les coffres du fonds consolidé
ces revenus qu'on versait précédemment.
Une voix: Hypocritement.
M. Camden: Bien oui, pour emprunter un terme, ici, de mon voisin,
hypocritement, sournoisement, on a gardé dans les coffres du
gouvernement du Québec 23 000 000 $ qu'on ne versait plus à la
Régie de l'assu-rance-maladie du Québec, malgré, vous
savez, sa noble loi, sa noble loi constitutive.
La Présidente (Mme Bélanger): De l'assurance
automobile.
M. Camden: De l'assurance automobile, à l'époque.
Dans cet esprit-là, j'aimerais ça... Je ne sais pas si le
ministre a pu obtenir des informations à l'égard de la question
que j'avais formulée avant que l'on suspende nos travaux pour aller
dîner et poursuivre nos recherches aussi pendant l'heure du
dîner.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre.
M. Elkas: Oui, j'aimerais que le député
d'Artha-baska m'écoute, parce que c'est très important. Je sais
que, lui, il a l'esprit clair et ouvert et qu'il peut reconnaître les
gestes qui ont été posés dans le passé, qui sont
corrects, pas corrects. Je vais simplement vous donner les montants d'argent
qui avaient été versés par le gouvernement à la
Régie de l'assurance automobile du Québec, dus au transfert du
BVA à la RAAQ.
Dans l'année 1980-1981, vu qu'on avait seulement deux mois, il a
été estimé que 13 300 000 $ avaient été
transférés du gouvernement à la RAAQ. Pour l'année
complète, 1981-1982, 62 714 000 $. Là, la RAAQ a dû
regarder ses vrais coûts, et elle a envoyé un compte,
évidemment, au gouvernement, pour 1982-1983, au montant de 84 900 00 $.
Elle n'a jamais été payée. C'est la première
année qu'on a fait une ponction. En 1983-1984, pour le même
montant d'argent, qui n'a pas été versé à la RAAQ,
c'est un montant qui a été retenu, qui était dû
à la Société de l'assurance automobile du Québec,
mais c'était fait à la cachette, par en dessous. Puis, en plus de
ça, des droits de délivrance ont été initiés
en 1984-1985, pour un montant de 40 800 000 $, qui a été
versé au fonds consolidé.
Alors, tout ça pour vous dire que c'est bien beau de s'asseoir
ici et de nous accuser de siphonner, mais le principe a débuté
avec votre parti, bien avant qu'on ne vienne au pouvoir. Ça, j'aimerais
que vous le reteniez lorsque vous allez accuser notre gouvernement de
si-phonnage. Puis, vous allez tenir compte de ce que le député de
Lotbinière a à vous dire aussi sur le même sujet, parce que
c'est un autre geste qui a été vraiment honteux, et ça a
été fait aussi à la cachette. Au moins, lorsqu'on fait une
ponction à la Société de l'assurance automobile du
Québec, on le fait à la grande clarté du jour.
M. Baril: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse, il n'a
pas fini son intervention. M. le député de Lotbinière.
M. Baril: Mais, l'alternance, ça n'existe pas,
ça?
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, mais
là...
M. Baril: Non, c'est correct. Oui, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): ...il a posé
une question au ministre, ça fait qu'il peut...
M. Baril: Je ne commencerai pas à me chicaner.
Une voix: On peut prendre 20 minutes, ça fait 15
heures!
Des voix: Ha, ha, ha!
(17 h 20)
M. Camden: Mme la Présidente, je trouve que
l'éclairage apporté par le ministre est particulièrement
intéressant, puisque... Lorsque j'ai fouillé, tout à
l'heure, les rapports d'activité depuis la constitution de l'organisme,
on ne voit pas souvent... Vous savez, c'est plutôt diffus dans les
rapports d'activité. On ne pèche pas trop par excès de
transparence, parce que, manifestement, on voit que... On se
réfère, évidemment, à des dus. Au niveau des actifs
dus par le gouvernement du Québec, on retrouve des chiffres: 5 000 000
$, 6 000 000 $. Tout d'un coup, oups! on perd tout. Là, je vais vous
dire, on n'est pas trop, trop transparent non plus. On ne nous indique pas trop
si on a fait ça par un cadre législatif ou si on a fait ça
par décret. En fait, c'est... et on n'inscrit pas ça non plus
dans les mauvaises créances. On inscrit ça tout simplement dans
les dus,
et les dus finissent par disparaître au fil du temps et
s'effacent, finalement, même des mémoires, puisqu'il n'est pas
mauvais, je pense, de se le rappeler. Mais je trouve ça
particulièrement intéressant parce que, quand on fait le tour de
l'ensemble du dossier, on se rend compte que le gouvernement a failli à
sa responsabilité et a sournoisement conservé des fonds qu'il
aurait dû verser à la Société de l'assurance
automobile, qui était, à l'époque, la Régie de
l'assurance automobile.
Quand on fait rapidement des petites additions, on dépasse, mais
très largement, les 200 000 000 $. Ça va rapidement quand on fait
les multiples de... à coups de 84 000 000 $, de 90 000 000 $, puis on
fait des additions de 22 000 000 $, 23 000 000 $, à gauche puis à
droite, puis 5 000 000 $. Finalement, quand on additionne tout ça, c'est
assez substantiel, c'est des ponctions subtiles.
En même temps, je me suis penché évidemment sur le
discours du budget. J'ai fait des lectures en diagonale. Mais je dois
reconnaître, Mme la Présidente, que ce qu'on fait aujourd'hui,
comme discours, au moins sur la présentation des discours du budget,
c'est transparent. On peut obtenir de l'information rapidement. Là-bas,
c'était écrit... bref, sur un texte qu'on aurait pu sans doute
remettre à une jeune fille ou à un jeune homme qui s'inscrit
à un cours de secrétariat, qui, dans ses premiers jours,
évidemment, va dactylographier ça: pas de sous-titre, pas de
titre. On a de la difficulté à identifier, à aller
chercher rapidement l'information. Il faut se taper le document en diagonale
rapidement. On ne vient pas à bout de déchiffrer puis de
décoder. On ne peut pas dire qu'ils ont péché trop, trop
par excès de transparence. Le mot était très à la
mode, mais pas tellement pratiqué.
Bref, je me rends compte d'une chose, c'est qu'il y a, à tout le
moins, dans ce qu'on a présentement, un souci de transparence puisqu'on
y va ouvertement ce qu'on appelle visière levée
qu'on identifie bien comme il le faut les montants qu'on entend retenir, que la
Société de l'assurance automobile du Québec doit verser au
fonds consolidé du Québec. C'est écrit lisiblement
à l'article 10, qui a d'ailleurs fait l'objet d'un débat hier
soir, on s'en rappellera. On a eu amplement le temps de le lire et de le
relire. On est passé de 1 à 10, puis de 10 à 4.
Finalement, on est à 1 et on piétine sur 1.
Mme la Présidente, tout ça pour vous indiquer qu'on allait
sournoisement et subtilement chercher des revenus à la Régie de
l'assurance automobile du Québec, mais on s'en garde bien aujourd'hui de
le dire. En plus, en conclusion, Mme la Présidente, au budget de 1985,
dans les annexes, on précise que 44 000 000 $ ont été
soutirés de la Régie de l'assurance automobile pour le
bénéfice, évidemment, du fonds consolidé du
Québec.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Lotbinière. M. le ministre, des
commentaires?
M. Elkas: Oui. Les chiffres que je vous avais donnés, M.
le député de Lotbinière, reflétaient seulement la
partie qui était au BVA. Il y avait un budget pour la Régie de
l'assurance automobile du Québec. Alors, si on l'ajoute au montant du
BVA, surtout dans les années 1984-1985, où on avait
décidé d'augmenter les droits de délivrance de 40 000 000
$ puis de donner ça à la RAAQ, au lieu des 84 000 000 $ qu'on lui
devait, on ajoute 20 000 000 $ pour le budget de base de la
Société, la RAAQ dans le temps, ce qui amène
au-delà de 100 000 000 $ en 1983-1984. Puis, aujourd'hui, on nous dit,
parce qu'on a un budget de 176 000 000 $, que c'est beaucoup trop, qu'on
devrait le baisser.
Il me semble que le député de Lévis aurait dû
envoyer sa formule gagnante, qu'il avait à l'intérieur de son
ministère, à l'Agriculture, où il nous dit qu'il a
baissé son budget de 0,67 $...
La Présidente (Mme Bélanger): 0,70 $.
M. Elkas: 0,70$ du...
La Présidente (Mme Bélanger): De la piastre.
M. Garon: Par 1,00 $ administré.
M. Elkas: Par 1,00 $, à combien?
M. Garon: 0,70 $ d'administration par 1,00 $ d'assurance à
0,07 $.
M. Elkas: II me semble que cette formule, qui est une formule
gagnante dans l'esprit du député de Lévis, serait bien
intéressante aussi. J'aimerais donc qu'il nous montre comment il a pu
faire. Mais cette formule aurait dû être partagée avec le
ministre du temps, qui était... Bien, là, je ne peux plus vous le
dire qui était là, parce qu'il y en a eu tellement. C'est
peut-être la raison que... On envoyait la lettre à M.
Léonard; il était parti, c'est Tardif qui le remplaçait.
Lui n'avait pas le temps de répondre, puis c'est Clair qui l'a
remplacé, lui. Alors, c'était évidemment pas trop
sérieux dans la gestion des fonds publics.
Alors, tout ça pour vous dire qu'il n'y a absolument rien
à apprendre du député de Lévis, parce qu'il ne nous
a pas déposé ses façons de gérer les fonds publics
dans le temps. C'est bien beau de dire: Je l'ai fait, mais montrez-le-nous.
Quand on compare nos coûts, aujourd'hui, à ceux de 1984-1985, il
n'y a absolument rien qui change, absolument rien, sauf qu'on a mieux
géré, avec beaucoup plus de responsabilités. On a investi
beaucoup d'argent, M. le député de Lotbinière, dans la
sécurité routière, tel que vous le savez. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Encore?
M. Camden: Mme la Présidente, oui, brièvement. Dans
ma lecture, évidemment, des rapports d'activité de la
Régie de l'assurance automobile du Québec, j'ai constaté
qu'à l'époque, oui, on visait entre autres la
sécurité et qu'on consacrait des sommes d'argent à
la formation, entre autres, dans les institutions scolaires, laquelle
était défrayée par la Régie de l'assurance
automobile du Québec. Ça, on doit reconnaître ça.
Alors, on allait chercher, de cette façon, de l'argent à la
Régie pour faire assumer ce rôle. Également, dans ma
lecture, entre autres, du budget de 1981-1982, j'ai constaté que les
tarifs d'immatriculation, pour 1982, ont été augmentés, en
moyenne, de 41,6 %. Ça, évidemment, c'est l'actuel chef de
l'Opposition, bien sûr, qui était le ministre responsable de ce
fameux budget. également, on prévoyait, pour les véhicules
de promenade, une augmentation de 60 % des droits d'immatriculation. c'est
particulièrement intéressant, mme la présidente, les
lectures. je pense que je vais descendre plus fréquemment en bas et que
je vais aller fouiller ces rapports d'activité. ça mérite
d'être gratté, souligné. je pense que c'est important de le
rapporter, de le porter à l'attention de nos collègues. ça
contribue à l'éclairage, et plus particulièrement au
cheminement de ce projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Arthabaska.
M. Baril: Mme la Présidente, le député de
Lotbinière a soulevé plusieurs questions. Il m'a même
rappelé des souvenirs, vous savez. Quand il parle, entre autres
je n'ai pas pris note de ses chiffres quand il dit qu'au début de
la création de la Régie de l'assurance automobile du
Québec le gouvernement lui accordait des... c'est 30 000 000$, 40 000
000$ ou 20 000 000 $, je ne sais pas quoi, sur une partie des taxes sur
l'essence qui devaient être remboursées à la Régie,
effectivement, c'est vrai. Mais, si, trois ans, à peu près, plus
tard ou quatre ans plus tard, ces sommes-là ont arrêté
d'être versées, c'était prévu.
Pourquoi ces montants-là étaient prévus d'avance?
C'était pour permettre à la Régie de se créer un
fonds pour être capable de fonctionner, parce que c'était un
organisme nouveau. C'est pour ça que le gouvernement avait dit: On va
aider à créer un fonds, à constituer un fonds, pour
qu'elle puisse opérer et qu'elle puisse fonctionner. C'était
prévu le gouvernement à un moment donné, que
ça arrêterait, ces fonds-là, puisqu'elle était
capable de s'autofinancer. à l'autre question que le
député de lotbinière, aussi, en terminant, nous parle que
les frais, en 1981 c'est encore de mémoire
d'immatriculation ont augmenté de 40 %, je pense, qu'il a dit, je
voudrais lui rappeler que, depuis qu'ils sont au pouvoir, les frais
d'immatriculation ont augmenté de 300 %. 300 % depuis qu'ils sont au
pouvoir! donc, il faudrait peut-être arrêter de dire que, nous
autres, ils ont augmenté de 40 % une année, en 1981. depuis
qu'ils sont là, 300 % d'augmentation en frais d'immatriculation! donc,
si on met des colonnes de chiffres et qu'on fait des «comparables»,
je n'ai pas été chercher mes papiers, je n'ai pas
été fouiller en bas, mais je vais te dire que je me sens
très à l'aise de comparer les frais d'augmentation
d'immatriculation sous le règne du parti québécois avec le
règne du parti libéral. 300 %\
La Présidente (Mme Bélanger): 41 % multiplié
par 12 ans.
M. Baril: Comment?
La Présidente (Mme Bélanger): 41 %, une
année, multiplié par 12 ans, ça monte à quelque 500
%.
M. Baril: Oui, mais 300 % depuis que vous êtes là.
Multipliez par 12 ans, vous autres aussi. Si vous mettez par 12 ans, nous
autres, on va vous le mettre, vous autres aussi, par 12 ans. En 1985, ça
coûtait 35 $, 37 $, puis aujourd'hui, c'est rendu 110 $? 120 $. Et
ça va être 120 $ longtemps, là.
M. Elkas: Quoi coûtait 37 $ excusez-moi? Les
droits?
M. Baril: Les coûts de... M. Elkas: Les quoi,
là?
M. Baril: Les droits d'immatriculation. Bon, les droits
d'immatriculation.
M. Elkas: Bien non! Une minute! M. Baril: Bien, en tout
cas.
M. Elkas: On ne peut pas pondre des chiffres comme ça. (17
h 30)
M. Baril: Non, non. Mais c'est ça qu'il a lancé,
lui, des chiffres comme ça!
M. Elkas: Non, non, non! Lui, c'est basé sur un rapport,
les rapports annuels que vous avez émis.
M. Baril: M. le ministre, vous reviendrez à soir. Si mes
chiffres ne sont pas corrects, vous me reprendrez. Ce n'est pas plus
compliqué que ça. Si on ne revient pas à soir, vous
reviendrez demain. C'est tout. Ce n'est pas plus compliqué que
ça.
M. Elkas: O.K.
M. Baril: Après ça, quand on parle... J'aimerais
ça que le ministre, ce qu'il a dit tout à l'heure... Remarquez
que je ne doute pas de lui pantoute, mais il a dit qu'en 1980 pour une
fois, je ne me souviens pas de l'année en 1980 et quelques la
Régie a réclamé, a envoyé une facture au
gouvernement de quelque 80 000 000 $ et le gouvernement n'a jamais payé.
J'aimerais ça que vous nous fournissiez la preuve de ça, que la
Régie a envoyé ça au gouvernement, ce
montant-là.
M. Elkas: Oui, ça va nous faire plaisir.
M. Baril: J'aimerais ça savoir ça. Et
l'année antérieure, parce qu'il y a une couple d'années,
là.
M. Elkas: Oui. Il y a deux ans de file. M. Baril: Bon!
J'aimerais...
M. Elkas: La troisième année, vous avez
perçu, vous avez permis la perception des droits, et le résultat
de ce montant d'argent était de 40 000 000 $. Au lieu de donner à
la Régie 84 000 000 $, vous avez donné 40 000 000 $. Alors, il y
a un manque à gagner de 44 000 000 $. Vous ne l'avez jamais
versé.
M. Baril: En tout cas, je ne vous obstine pas, mais, quand
même, j'aimerais ça que...
M. Elkas: Je suis content que vous ne m'obsti-niez pas.
M. Baril: Non, non, je ne vous obstine pas, mais fournissez-moi
la preuve de ce que vous avancez là.
M. Elkas: Oui, oui.
M. Baril: Vous nous avez dit tout à l'heure que la
Régie a envoyé une facture au gouvernement de quelque 80 000 000
$. J'aimerais ça avoir une copie de cette facture-là, moi.
Après ça, je mets au défi le ministre de me trouver une
loi que le Parti québécois a passée pendant qu'il
était au pouvoir qui permettait au gouvernement d'aller siphonner
je ne peux pas dire «voler» parce qu'il a passé la loi pour
se légaliser la caisse de l'assurance automobile, la
réserve de stabilisation.
Depuis que vous êtes là, ça fait la deuxième
reprise que vous nous le faites. Déjà, vous avez
été chercher, à l'heure actuelle, pour 1 700 000 000 $,
et, à la fin de 1995, ça va être 3 000 000 000 $ que vous
allez avoir été chercher dans le fonds de la
Société de l'assurance automobile. C'est quelque chose, hein! 3
000 000 000 $ contre un petit 40 000 000 $ ou 80 000 000 $ dont on va me faire
la preuve. Donc, quand on vient dire que, sous le règne du Parti
québécois, c'est nous qui avons commencé à
siphonner la caisse de l'assurance automobile, vous allez voir qu'on va mettre
les colonnes de chiffres et qu'on va additionner ça tout à
l'heure. On dit toujours que c'est le total qui compte, hein! Bon!
M. Elkas: Non. Ce n'est pas la question du montant d'argent. On
questionne toujours le principe. Je l'ai assez souvent entendu, de votre
formation, où on a toujours dit: Qu'importe le montant d'argent. C'est
faux, c'est de l'argent, et c'est les mots du député de
Lévis, c'est un montant qui appartient aux assurés, et ce
montant-là devrait leur être retourné. Quand vous avez
créé ce montant d'argent, que vous avez dit que c'était
pour mettre de côté pour...
M. Baril: Constituer un fonds.
M. Elkas: ...constituer un fonds, il a augmenté, à
tel point vous avez pensé peut-être de le remettre...
M. Baril: De remettre quoi?
M. Elkas: Le montant d'argent que vous avez accumulé.
Évidemment, vous ne l'avez pas retourné aux assurés.
M. Baril: Non, non. On n'avait pas à le retourner. On a
dit: On va prendre une partie des taxes pour créer un fonds, pour aider
la Régie à se constituer un fonds. Ça fait que l'argent
que le gouvernement a décidé, à partir d'une partie des
taxes sur l'essence, qu'on a donné à la Régie pour
justement se constituer un fonds... Parce qu'on ne savait pas comment ça
coûterait administrer ça. On ne savait pas comment ça
irait. Il y avait toutes sortes de chiffres, des projections qu'il avait
faites, mais pour l'aider à se constituer un fonds, on lui a
donné les moyens, on lui a fourni de l'argent. On n'était pas
pour arriver et dire à la Régie: Maintenant qu'on t'a
donné cet argent-là, redonne-le-nous tout de suite. On ne l'a pas
demandé après.
M. Elkas: Mais à quel point vous avez réduit les
0,02 $ à la pompe?
M. Baril: À quel...
M. Elkas: Vous avez créé votre fonds.
M. Baril: Oui.
M. Elkas: Le fonds est créé, vous n'en avez plus
besoin. La taxe sur l'essence, est-ce qu'elle a été
réduite? Bien non! Elle a augmenté, contrairement!
M. Baril: Oui, mais c'est le gouvernement. Le gouvernement a le
droit de disposer de la taxe qu'il perçoit comme il veut. Là, on
a dit: On prend... c'est 0,02 $ ou 0,03 $, je ne le sais pas. Tu prends ces
0,02 $, tu les donnes à la Régie et tu dis: Ça va vous
aider à vous constituer un fonds. Le gouvernement n'a pas dit... On n'a
pas demandé à la Régie: Remboursez-nous ça. On l'a
distribué. La taxe que tu perçois sur l'essence, tu peux faire
des routes, tu peux faire des ponts, tu peux faire construire des
bâtisses. C'est avec ça que le gouvernement s'administre, et on a
pris...
M. Elkas: Vous avez induit les gens en erreur.
M. Baril: On n'a pas induit les gens en erreur, les gens le
savaient. C'a été dit, ça, que le gouvernement aiderait la
Régie à se constituer un fonds. C'était
connu, ça. on a agi tout à fait légalement et,
après que le fonds a été...
M. Elkas: Combien d'années? Quatre ans?
M. Baril: ...constitué et qu'elle a été
capable de fonctionner elle-même, on l'a laissée voler de ses
propres ailes. On n'est pas allés la siphonner.
M. Elkas: Est-ce que vous avez cessé de faire la
perception des 0,02 $ du litre, une fois que vous avez arrêté
d'envoyer les montants d'argent à la...
M. Baril: Ce n'est pas ça la question.
M. Elkas: Ah non, non!
M. Baril: Ce n'est pas ça la question.
M. Elkas: Bien, là... Non, mais...
M. Baril: C'est que je vous dis, moi, que le...
M. Elkas: C'est un siphonnage, ça aussi.
M. Baril: Bien non! Bien, voyons donc!
M. Elkas: Vous prenez de l'argent des gens, qui était
dû...
M. Baril: C'est une taxe... M. Elkas: ...qui était
dû à la...
M. Baril: On n'a pas augmenté la taxe. Pour ça, on
n'a pas augmenté la taxe sur l'essence de 0,02 $, hein. On n'a pas dit
aux gens, quand on a fait ça: La taxe sur l'essence va augmenter...
M. Elkas: Oui, oui, oui, oui, oui.
M. Baril: ...de 0,02 $ parce qu'on veut constituer un fonds de la
Régie.
M. Elkas: Mais c'est faux.
M. Baril: On n'a pas dit ça. On a pris ça sur
l'ensemble du revenu que la taxe rapportait au gouvernement.
M. Elkas: On arrive à la même chose. Ha, ha, ha!
M. Baril: On a dit: On va envoyer à la Régie.
Ça fait qu'on n'avait pas besoin de dire: Maintenant que le fonds est
constitué...
M. Elkas: C'est la cachette, ça.
M. Baril: ...on va rebaisser la taxe, ou bien rebaisser l'essence
de 0,02 $. Ce n'est pas de même que ça marche. On n'a pas
créé une taxe pour créer ce fonds-là. On l'a pris
sur l'ensemble des revenus qui nous provenaient de la taxe sur l'essence pour
constituer ce fonds-là. Il ne faudrait pas que le ministre, non plus, il
accuse le gouvernement de choses qu'il n'a pas faites. Ça va faire 3 000
000 000 $ que vous allez siphonner à la caisse, 3 000 000 000 $ en
1995.
M. Garon: C'est de l'argent. C'est de la grosse argent.
M. Baril: Écoutez un peu, 3 000 000 000 $! S'il fallait...
Imaginez-vous, le déficit du Québec, là, il va
dépasser 5 000 000 000 $. Enlevez les 700 000 000 $ que vous allez
chercher cette année, pour l'année 1992-1993, le déficit
du Québec sera au-dessus de 6 000 000 000 $. Ce n'est pas des
«batêche» de farces, hein! Ce n'est pas des
«batêche» de farces! 6 000 000 000 $, et on vient se vanter,
et on s'en vient dire que c'est un bon gouvernement, que c'est un bon
administrateur. Le Vérificateur général, il a
fouillé dans sept organismes, sept ministères, et il y a pour 500
000 000 $ de gaspillage, hein.
Durant ce temps-là, vous coupez le pauvre monde. Vous allez
forcer le monde, entre 55 et 60 ans, à aller travailler, ça n'a
pas de bon sens, pendant qu'il n'y a même pas de jobs pour les jeunes. Il
y a des femmes qui viennent me voir, crime, et, pour retourner travailler, il
faut qu'elles suivent des cours. Elles ont dit: M. Baril, ça n'a pas de
bon sens. Ce n'est pas parce qu'on ne veut pas travailler. Il faut retourner
à l'école. Moi, j'ai une troisième année; il faut
que je commence par finir mon primaire avant d'avoir mon secondaire. Mais quand
j'aurai fini mes études, je vais être plus vieille et je vais
avoir droit à ma pension. C'est des affaires de même.
Durant ce temps-là, vous allez siphonner la caisse,
comprenez-vous, en plus de tout ça: 3 000 000 000 $ que vous allez avoir
été chercher à la fin de 1995. Écoutez un peu,
c'est bien beau de le faire légalement, c'est bien beau de passer des
lois pour ça, mais il reste que les 3 000 000 000 $ ne seront plus
là pareil. Durant ce temps-là, la caisse, elle pas la
caisse la Société, au lieu de baisser la prime parce
qu'ils ont de l'argent, bien, là, ils sont obligés de l'envoyer
à vous autres. C'est vous autres qui les siphonnez. C'est pour
ça, tout à l'heure, que je parlais de l'autonomie de la caisse;
elle est sérieusement mise en doute avec des affaires de même. On
a beau parler d'études actuarielles, dire qu'on prévoit tout et,
après ça, on ajoute une indexation là-dessus, mais,
à un moment donné, il y a un bout à tout.
M. Thérien: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de...
M. Thérien: Question de règlement. Je pense que le
député a induit un peu la commission en erreur. Pour refaire son
primaire et son secondaire, ça ne se compte pas en années. Il y a
des tests d'équivalence, et ils peuvent faire quatre ans dans la
même année, dans les mêmes six mois. Je pense qu'il n'est
pas tellement au courant comment ça se passe, l'éducation aux
adultes, au niveau...
M. Baril: Je ne parle pas de l'éducation aux adultes, je
parle...
M. Thérien: Bien, vous avez dit ça tantôt...
M. Baril: Oui, oui, oui, oui, mais...
M. Thérien: Les gens... Non, mais je veux juste
préciser. Peut-être que vous avez été vite
là-dessus, puis, bon...
M. Baril: Pantoute.
M. Thérien: Je suis sûr que vous n'avez pas fait
ça... Mais, pour faire son primaire ou son secondaire, ça ne
prend pas une année par année; ça peut prendre un
mois...
M. Baril: Bien non, je le sais bien.
M. Thérien: Bien oui, mais vous avez dit: Ils vont
être aussi vieux que leur pension. Vous nous prenez pour des gens qui
vont accepter n'importe quoi. Ce n'est pas ça, la
réalité.
M. Baril: Vous irez expliquer ça, vous... M.
Thérien: Bien, ce n'est pas ça, la réalité.
M. Baril: ...à un homme ou à une madame qui a 53,
55 ans...
M. Thérien: Non, non, je ne parle pas du fond.
M. Baril: ...qui a arrêté d'aller à
l'école en troisième année, cette personne-là.
Là, après ça, elle est obligée de refaire son
primaire, en quatre, cinq, et, après ça, tout refaire son...
M. Thérien: Oui, oui. Oui, mais c'est...
M. Baril: Je ne dis pas qu'elle va les faire toutes... un an en
quatrième année, un an en cinquième année.
M. Thérien: C'est ça que vous avez semblé
dire. Je veux juste vous...
M. Baril: Non, non, ce n'est pas ça que j'ai voulu
dire.
M. Thérien: Parfait. O.K., parfait, parfait.
M. Baril: II ne faudrait pas interpréter mes
pensées... mes paroles, c'est-à-dire.
M. Thérien: Non, je voulais juste préciser
ça.
M. Baril: II ne faudrait pas interpréter mes paroles. Je
n'ai jamais voulu dire ça.
M. Thérien: Parfait.
M. Baril: Mais vous essaierez, ces femmes-là...
M. Thérien: Non, non.
M. Baril: ...et ces hommes-là, aussi, hein...
La Présidente (Mme Bélanger): Madame...
M. Baril: ...de les retourner sur le banc et de leur faire avoir
des équivalences. Je te dis que vous partez de loin en crime, hein!
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Bellechasse, est-ce que vous avez...
Mme Bégin: Oui, bien, je ne sais plus si je suis dans le
débat, moi. Je voulais parler de l'amendement. Ha, ha, ha!
M. Elkas: Ha, ha, ha!
Mme Bégin: Je voulais parler de l'amendement que nous
propose le député de Lévis pour le remplacement du mot
«revaloriser» par le mot «indexer». Je pense que
c'était ça, le débat, hein?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, c'est ça
qui est censé être le débat. Ha, ha, ha! (17 h 40)
Mme Bégin: Qui serait censé être le
débat. Quand on lit, Mme la Présidente, le dictionnaire... Dans
le «Petit Robert», quand on lit «indexer» qui, en
passant, je pense, vient du terme anglais, on remarque qu'«indexer»
veut dire, si vous me permettez: «Lier les variations d'une valeur
à celle d'un élément de référence, d'un
indice déterminé.» Quand on va voir
«revaloriser», on est en train de dire que c'est: «Rendre sa
valeur, donner une valeur plus grande à.» On utilise les
mêmes termes. Donc, il faut croire que c'est deux termes qui sont
synonymes. D'autant plus j'aimerais peut-être le soumettre au
député de Lévis que Henri Capitant a écrit
dans le «Vocabulaire juridique» et il dit
qu'«indexation» est synonyme de «valorisation». Donc,
blanc bonnet, bonnet blanc; ça reste toujours que le bonnet est blanc.
Donc, «revaloriser» ou «indexer», c'est la même
chose.
Je pense tout simplement que, si les juristes ont
utilisé le terme «revaloriser» au lieu
d'«indexer», c'est justement pour franciser nos textes. Il devrait
être content, le député de Lévis, là-dessus.
C'était tout simplement ce que j'avais à dire sur le sujet. Je
vais voter contre son amendement. C'est ça que je voulais lui dire.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Mme ia
députée de Bellechasse. M. le député de
Lévis.
M. Garon: Merci, Mme la Présidente. Étant
donné ce que j'ai entendu comme arguments, je voudrais présenter
un sous-amendement pour être plus clair.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Non, mais, moi, j'écoute ce qui se dit.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, je pense, M. le
député de Lévis... Il ne faut pas disposer de l'amendement
avant d'apporter un sous-amendement?
M. Garon: Non. C'est un sous-amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): Non?
M. Garon: Ce n'est pas un amendement, c'est un sous-amendement.
Vous allez voir, à la lecture même.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. Allez-y
pour votre sous-amendement.
M. Garon: Qui se lirait ainsi, le sous-amendement à
l'amendement proposé à l'article 1, article 151.4, premier
alinéa: Ajouter à la fin «et à la cinquième
ligne, remplacer les mots "La revalorisation" par les mots
"L'indexation"».
Mme Bégin: Bien voyons donc! C'est la même
chose.
M. Garon: Pour ne pas qu'il y ait d'ambiguïté. C'est
la députée de Bellechasse qui m'a convaincu.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Bégin: J'aurais dû me taire.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Sous-amendement
à l'amendement proposé à l'article 1, article 151.4,
premier alinéa: Ajouter à la fin «et à la
cinquième ligne...
M. Garon: Je n'amende pas le texte, j'amende l'amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): ...remplacer les mots
"La revalorisation"...
M. Garon: II faut que vous lisiez ça dans la perspective
que c'est un sous-amendement à l'amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): ...remplacer les mots
"La revalorisation" par les mots "L'indexation".»
Vous allez à la cinquième ligne 1, 2, 3, 4, 5.
C'est comme un autre amendement, ce n'est pas un sous-amendement.
M. Garon: Bien oui!
La Présidente (Mme Bélanger): Bien non, vous...
M. Garon: C'est pour compléter.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais non, à ce
moment-là, c'est un autre amendement.
M. Garon: Non, non, non, ce n'est pas un autre amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est un
deuxième amendement. Je regrette.
Une voix: Ça complète le texte. M. Garon:
Ça complète.
La Présidente (Mme Bélanger): Parce que, regardez,
vous avez changé le mot...
M. Garon: Voulez-vous qu'on discute sur la
recevabilité?
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Eh bien,
là!
M. Garon: Je vais vous parler sur la recevabilité.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, je ne vous
dis pas qu'il n'est pas recevable, sauf que c'est un amendement.
M. Garon: Non, non.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas un
sous-amendement.
M. Garon: Non, non, je veux dire...
La Présidente (Mme Bélanger): Un sous-amendement,
c'est pour modifier l'amendement. Là, vous ne le modifiez pas du tout,
vous le complétez avec le paragraphe 151.4, la cinquième ligne.
Ici, vous parlez de la deuxième ligne et, là, vous revenez avec
la cinquième ligne.
M. Garon: Mais oui, je vais vous dire pourquoi. C'est parce que
je ne voudrais pas... Comme on est à l'étude du premier
alinéa de l'article 151.4, je ne voulais pas que, dans le même
article, on trouve «revaloriser» changé par
«indexer» et laisser «revalorisation». Là, on
maintiendrait l'ambiguïté.
Alors, mon amendement n'était pas complet. Pour qu'il soit
vraiment complet, pour ne pas garder d'ambiguïté, il fallait
changer les deux mots. C'est pour ça qu'en écoutant la
discussion, surtout la députée de Bellechasse, je me suis dit:
Là, il va y avoir une incohérence. Il faut absolument changer les
deux mots dans l'alinéa qui est sous étude actuellement. Alors,
ça fait un tout.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça fait un
tout. Justement, ça aurait dû être proposé dans le
premier amendement.
M. Garon: Oui, mais c'est le débat qui m'a convaincu de
l'affaire.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Ah bon!
M. Garon: Moi, j'ai écouté le débat et j'ai
vu, quand la députée de Bellechasse m'a dit: II y a un danger
d'incohérence, j'ai dit: Oui, elle a raison. Alors, complétons
l'amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): Allez-y, c'est
parfait. Pour le sous-amendement...
M. Garon: Pourriez-vous faire faire une photocopie pour que tous
les membres puissent le voir pour...
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on peut
commencer, par exemple. Je pense que les membres de la commission ont bien
compris l'amendement. On va aller faire faire des photocopies. Vous pouvez y
aller, M. le député de Lévis.
M. Garon: Alors, vous comprenez, Mme la Présidente. Vous
voyez, Capitant, ça fait plusieurs années qu'il est mort.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je le sais. Moi-même, je suis allé
à un congrès Capitant à Istanbul, en 1972, faire un
rapport sur les effets de la dépréciation de la monnaie et les
clauses contractuelles qu'on pouvait utiliser pour s'en prévaloir, ou,
en tout cas, pour y remédier. C'était justement un congrès
Capitant, à Istanbul, en 1972, où j'avais eu l'honneur de
représenter le Canada. En fait, c'est en droit québécois.
Je représentais...
M. Elkas: C'est le Canada qui a payé ton voyage?
M. Garon: ...le Québec. Non, ce n'est pas le Canada qui a
payé.
M. Elkas: Oui, oui, oui. Oui, oui, oui.
M. Garon: Je ne me rappelle pas si le Canada a contribué
ou non. C'est possible. Mais ça fait longtemps. Ça fait au-dessus
de 20 ans. D'ailleurs, ça a été le plus gros voyage de ma
vie, parce que c'est à l'occasion de ce voyage-là que j'ai
rencontré ma femme. Je n'ai jamais refait un voyage de même de ma
vie.
M. Elkas: On va vous le pardonner, celui-là! Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Elkas: J'ai rencontré votre épouse. Elle est
bien gentille.
M. Garon: Oui. Alors, Capitant a employé les termes
à une autre époque. Mais, aujourd'hui, quand les juges
interprètent une cause, qu'est-ce qu'ils font? Ils prennent le
dictionnaire et emploient les mots dans les termes qu'on emploie aujourd'hui.
Je me rappelle d'avoir été obligé de changer une loi, au
ministère, parce que les gens m'avaient dit, les fonctionnaires: M.
Garon, la loi des pêches, sur le crédit aux pêcheurs, il
faut changer la loi, parce qu'on ne comprend plus les mots qui sont
là-dedans. Je ne vous conte pas de blagues. Les pêches venaient
d'être transférées au ministère de l'Agriculture
c'était au ministère de l'Industrie et du Commerce
et les gens ont dit: On n'est plus capables d'interpréter la loi. Les
mots sont des vieux mots qui ne sont plus utilisés, ou qui sont
utilisés dans un sens différent aujourd'hui d'hier. Alors, c'est
pour ça qu'on a refait la loi. On a refait entièrement les
programmes et la Loi sur le crédit aux pêcheries maritimes parce
que la loi était dépassée. J'imagine qu'au moment
où elle a été faite elle était correcte.
Aujourd'hui, c'est la même chose. Quand on emploie des mots, il
faut les prendre dans le sens... comme les juges les interprètent, pour
être précis dans le langage qu'on utilise. Alors, c'est pour
ça, moi, tantôt, quand j'ai référé, j'ai
référé au dictionnaire actuel. Je n'ai pas pris le
dictionnaire de 1850 ou le dictionnaire de 1925. On ne légifère
pas rétroactivement à 1925, on légifère pour
l'avenir. J'ai pris les mots utilisés dans le dictionnaire
d'aujourd'hui. Alors, qu'est-ce que les mots
disaient, essentiellement, Mme la Présidente? Les mots disaient
que le mot «indexation» dit qu'on lie la valeur à un indice
qui peut varier de haut en bas ou rester stable, tandis que le mot
«revaloriser» ou «revalorisation»
«revalorisation» parce que nous sommes sur le sous-amendement
...
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: ...veut dire donner une valeur plus grande. Mais,
à aucun moment, on ne parle d'une valeur plus petite. On dit même
que... ANT, dans le dictionnaire, ça veut dire quoi? Quand on dit ANT,
ça veut dire, je pense...
La Présidente (Mme Bélanger):
Antécédent. M. Garon: Non. Une voix:
Antonyme.
M. Garon: Antonyme. C'est ce que je pense. Antonyme veut dire
quoi? Contraire. Antonyme, contraire de revaloriser, qu'est-ce qu'on dit dans
le dictionnaire? Dévaluer, déprécier. Ça veut dire
baisser la valeur, au fond. Quand Me Gélinas, qui est un avocat... Puis
ça, je suis persuadé qu'il est capable d'admettre ça, si
le ministre le laisse libre de dire ce qu'il devrait dire. Je pense qu'à
ce moment-là il va être obligé d'admettre,
indépendamment de la politique ou de quoi que ce soit, que, si on suit
la définition du dictionnaire, «revaloriser» veut seulement
dire augmenter la valeur. Ça ne veut pas dire garder la valeur stable,
ça ne veut pas dire la diminuer. Ça veut seulement dire augmenter
la valeur. Donc, augmenter... C'est grave. L'article dont on parle dit quoi,
Mme la Présidente? «Pour l'année 1996 et pour chaque
année subséquente, le gouvernement peut revaloriser les
contributions d'assurance fixées en vertu des articles 151 à
151.2 ainsi que les droits fixés en vertu du paragraphe 8.4° de
l'article 618 et des articles 619.1 à 619.3 du Code de la
sécurité routière. La revalorisation est faite
conformément à la méthode de calcul prévue aux
articles 83.35 à 83.39.»
Or, interpréter strictement, ça voudrait dire ceci:
Employer les mots «revaloriser» pu «revalorisation»,
ça voudrait dire qu'on veut seulement augmenter les primes, qu'elles ne
peuvent pas diminuer. À tel point que quelqu'un pourrait aller devant le
tribunal et dire: Écoutez, vous n'avez pas le droit de diminuer les
primes, parce que le mot «revalorisation» veut dire seulement les
augmenter. Augmenter la valeur ne peut pas vouloir dire la diminuer. Or,
l'indice ne peut pas jouer en bas.
Mme la Présidente, c'est beaucoup plus important qu'on pense.
Moi, je me rappelle, quand on parlait de la taxe ascenseur sur l'essence, qui
avait été placée par le précédent
gouvernement. Le député d'Arthabaska s'en rappellera. (17 h
50)
M. Baril: Oui.
M. Garon: La taxe ascenseur. Mais un ascenseur, ça ne fait
pas juste monter, ça descend. Alors, en 1986, quand les libéraux
ont pris le pouvoir, qu'est-ce qu'ils ont fait?
La Présidente (Mme Bélanger): On a aboli la
taxe.
M. Garon: Non. Avant de l'abolir, anticipant la baisse de prix du
pétrole, qui était prévue par tous, à ce
moment-là, pour le mois d'avril 1986, le gouvernement a
changé...
Une voix: C'est ça.
M. Garon: ...la taxe ascenseur, non pas pour une taxe en
pourcentage sur la valeur, mais l'a changé en montant fixe. Au lieu que
ça devienne un pourcentage du prix ce qui faisait que, si le prix
baissait, la taxe baissait; si le prix augmentait, la taxe augmentait il
l'a changée en un montant fixe de tant de cents du litre. Si ma
mémoire est bonne, c'est autour de 0,16 $ point quelque chose, de sorte
que... Ensuite, il a changé la façon de la calculer, non pas
comme pourcentage, mais comme tant de cents du litre, ce qui voulait dire que
l'ascenseur ne pouvait plus jamais descendre. Il a monté l'ascenseur au
plafond, puis, après ça, il a brisé le mécanisme
pour le faire descendre, de sorte que la taxe sur la gazoline aurait dû
descendre dès le mois d'avril, parce que le prix international baissait
considérablement, à ce moment-là. Le gouvernement ne
voulait pas qu'elle baisse, alors il l'a changée.
De la même façon, strictement parlant, les mots
utilisés ne permettront pas aux contributions de diminuer, parce qu'on
emploie un mot qui veut seulement dire plus grande valeur, donc plus cher.
À ce moment-là, Mme la Présidente, si on veut dire, comme
l'ont indiqué les représentants du contentieux, que la valeur
peut être stable, peut augmenter ou diminuer, il faut mettre des termes
qui le disent expressément. C'est pourquoi le mot
«revalorisation» est une impropriété de terme. Si la
Société de l'assurance automobile veut dire ce qu'elle veut dire,
si le gouvernement veut dire ce que Me Gélinas a dit, il faut employer
à la place le mot «indexation», qui, lui, veut dire
exactement ce qu'il a dit. Si ce qu'il a dit reflète
intégralement la pensée du gouvernement... Mais je suis
persuadé que le député d'Arthabaska, qui me regarde avec
l'oeil brillant qui le caractérise, veut exprimer, lui aussi, les
problèmes que représentent les mots utilisés dans le
projet de loi.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
pourriez répéter? J'étais distraite, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Mais, je remarque, Mme la Présidente... Je
parlais de l'oeil brillant qui caractérisait le député
d'Arthabaska, mais je remarque que l'oeil du ministre s'allume aussi.
Des voix: Ha, ha, ha! Une voix: C'est Noël.
M. Garon: Je pense qu'il commence à... Voyez-vous, le
doute est le commencement de la sagesse. Le doute est le commencement de la
sagesse. Moi, je pense que, si on veut être de bonne guerre... Moi, j'ai
écouté les mots et les termes utilisés par le...
Autrement, les mots ne veulent plus rien dire. Mais, ce qu'a dit Me
Gélinas, il est clair que, le bon mot, c'est «indexation»,
ce n'est pas «revalorisation». C'est clair comme de l'eau de
source. Je suis persuadé qu'il va l'admettre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Parce qu'un avocat n'a pas le droit, pas seulement...
Là, je ne demande pas ce que son client lui dit de dire, je ne dis pas
ce que son mandataire lui dit de dire, mais, comme avocat spécialiste du
droit, comme spécialiste du droit, je vous demande: En tenant compte de
ce que vous avez dit, n'admettez-vous pas que le vrai mot à utiliser,
c'est «indexation», ce n'est pas «revalorisation»?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ceci
étant dit, il est 17 h 55. Je pense qu'on peut ajourner, sine die.
M. Garon: Mè Gélinas n'a pas parlé. M.
Elkas: Me Gélinas...
La Présidente (Mme Bélanger): Ah! Me
Gélinas, vous F avez... #
M. Elkas: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah bon! Excusez-moi,
Me Gélinas.
M. Elkas: Non, je pense que c'est important que Me Gélinas
s'exprime, parce qu'il sait fort bien, comme le député le sait
fort bien, que je n'ai jamais empêché nos gens de dire ce qu'ils
avaient à dire. Puis, s'il y avait une erreur, si c'était un mot
qui était... qui exprime mal, qui ne devrait pas être là et
que notre contentieux nous demandait de le corriger, je serais le premier
à le faire. Mais je reconnais ses arguments aussi, et puis il va...
M. Garon: Mais...
M. Elkas: Je vais lui demander un complément de
réponse. Sa compétence, aussi.
M. Garon: Mme la Présidente, étant donné les
propos que vient de tenir le ministre, je souhaiterais, comme vous vouliez
suspendre les travaux de notre commission, laisser M. Gélinas
réfléchir là-dessus, pour qu'il nous arrive avec une
réponse à la question qu'on vient de lui poser
à la prochaine rencontre de notre commission, pour...
La Présidente (Mme Bélanger): Mais non, là.
Me Gélinas, est-ce que vous avez cinq minutes pour répondre
à la question?
M. Baril: II n'en reste plus rien que quatre.
M. Gélinas (Claude): Je n'ai pas d'objection à
réfléchir.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais vous n'avez pas
d'objection à répondre immédiatement?
M. Gélinas (Claude): Non. Je pourrais répondre en
partie.
M. Garon: Non, mais ce serait mieux... S'il n'a pas d'objection
à réfléchir, moi, j'aime autant qu'on lui donne le temps
de la réflexion.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ceci
étant dit, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 57)