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(Seize heures vingt-quatre minutes)
Le Président (M. Saintonge): Bienvenue à cette
réunion de la commission de l'aménagement et des
équipements. Constatant le quorum, je déclare la séance
ouverte. Le mandat de la commission est le suivant: la commission de
l'aménagement et des équipements est réunie afin de
procéder à l'élection du président et du
vice-président de la commission.
Élection du président et de la
vice-présidente
Je vous rappelle la procédure applicable. Selon l'article 135 du
règlement, le président et le vice-président de chaque
commission sont élus à la majorité des membres de chaque
groupe parlementaire. Conformément à l'article 127 du
règlement, la commission de l'Assemblée nationale a
déterminé, aujourd'hui, que la présidence de cette
commission revenait à un membre du groupe parlementaire formant
l'Opposition officielle et que le poste de la vice-présidence revenait
à un membre du groupe parlementaire formant le gouvernement. Je suis
donc prêt, à ce moment-ci, à recevoir toute candidature au
poste de président de la commission. M. le député de
Dubuc.
M. Morin: Merci, M. le Président. Alors, ça me fait
plaisir de déposer la motion à l'effet que la commission
désigne comme président le député de Lévis,
M. Jean Garon.
Le Président (M. Saintonge): Très bien. Est-ce
qu'il y a d'autres propositions?
M. Camden: M. le Président, on était
déchirés entre le député de Dubuc et le
député de Lévis, mais, considérant que le
député de Dubuc souhaite que ce soit son collègue de
Lévis, nous allons souscrire à cette motion.
Le Président (M. Saintonge): Donc, cette motion est
adoptée? Adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Saintonge): Adopté. En
conséquence, je déclare M. le député de
Lévis président de la commission de l'aménagement et des
équipements, et je l'invite à prendre le fauteuil pour la
poursuite de la séance.
Le Président (M. Garon): Alors, selon notre
règlement, je suis prêt à recevoir les candidatures au
poste de vice-président de la commission.
M. Bergeron: M. le Président, distingué
député de Lévis, je suis honoré de présenter
Madeleine Bélanger, députée de Mégantic-Compton,
comme vice-présidente de la commission de l'aménagement et des
équipements.
Le Président (M. Garon): Mme Bélanger,
acceptez-vous d'être mise en nomination?
Mme Bélanger: Je vais y réfléchir. Ha, ha,
ha! Des voix: Ha, ha, ha!
M. Camden: M. le Président, est-ce qu'on pourrait avoir
une suspension?
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Bélanger: J'accepte, M. le Président.
Le Président (M. Garon): Alors, est-ce qu'il y a d'autres
propositions?
Une voix: Non, il n'y en a pas d'autres.
Le Président (M. Garon): Alors, je déclare Mme la
députée de Mégantic-Compton élue à
l'unanimité et je suspends les travaux de la commission à 20
heures, ce soir.
(Suspension de la séance à 16 h 27)
(Reprise à 20 h 23)
Le Président (M. Garon): Je déclare la
séance ouverte. Rappelons le mandat de la commission, qui est de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 121, Loi modifiant la Loi sur la Communauté urbaine de
Montréal et la Loi sur la fiscalité municipale.
Mme la secrétaire, y a-t-il lieu d'annoncer des
remplacements?
Étude détaillée du projet de loi
121
La Secrétaire: Oui. M. Paré (Shefford) est
remplacé par M. Bertrand (Portneuf) et Mme Pelchat
(Vachon) est remplacée par M. Gauvin (Montmagny-L'Islet). Mme
Juneau (Johnson) est remplacée aussi par Mme Harel
(Hochelaga-Maisonneuve).
Le Président (M. Garon): Est-ce qu'ils le savent? Je
remarque que tous ceux qui remplacent ne sont pas là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: C'est une bonne question, mais, M. le
Président, la réponse, c'est oui.
Le Président (M. Garon): De part et d'autre, hein.
M. Gendron: Moi, je réponds pour les miens; la
réponse, c'est oui. M. Bertrand le sait, parce que c'est à sa
demande, et Mme Harel le sait, c'est également à sa demande. M.
Bertrand, je sais où il est. Ce n'est pas de vos prérogatives, M.
le député de Rimouski, mais M. Bertrand sera ici quand on sera
rendus là où il pense qu'il peut intervenir, et ce n'est pas dans
le moment. Merci beaucoup.
Le Président (M. Garon): Alors, j'invite le
ministre...
M. Gendron: Pour Mme Harel, on verra. Des voix: Ha, ha,
ha!
Le Président (M. Garon): ...à faire des remarques
préliminaires, s'il en a.
Remarques préliminaires M. Claude Ryan
M. Ryan: M. le Président, je n'ai pas vraiment de
remarques préliminaires. Je voudrais saluer la présence parmi
nous des membres de la commission, évidemment, autant du
côté ministériel, qui est toujours plurielle, que du
côté de l'Opposition, qui est parfois singulière.
Le Président (M. Garon): J'ai eu envie d'ajouter quelque
chose, mais j'ai hésité.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Je me réjouis également de la
présence de M. Michel Hamelin, le président du comité
exécutif de la Communauté urbaine de Montréal, qui est
accompagné de Mme Laurin, la directrice générale, je
crois. Votre titre exact, Mme Laurin?
Mme Laurin (Diane): Conseiller aux communications.
M. Ryan: Conseiller?
Mme Laurin (Diane): Aux communications.
M. Ryan: Aux communications. Alors, on a d'autres observateurs
qui sont parmi nous, ce soir, qui veulent voir un petit peu comment ça
se passe en prévision d'un exercice semblable qui touchera la
Communauté urbaine de Québec. On a la mairesse de Sillery, Mme
Boucher...
M. Gendron: Non, non.
Une voix: Oups!
Une voix: Un lapsus impardonnable.
M. Gendron: Mme Delisle. Vous allez vous faire tuer!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Ça fait trois fois que ça m'arrive, Mme
Delisle, excusez-moi.
Une voix: Je ne m'en fais pas...
M. Ryan: Excusez-moi. Mais ça va durer plus longtemps une
fois que ça va être entré.
Le Président (M. Garon): Mme Boucher va se poser des
questions.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Je comprends.
M. Ryan: On vous salue, M. Giguère, également.
Le projet de loi est un projet, comme nous l'avons dit lors du
débat sur le principe, qui vise à améliorer le
fonctionnement de la Communauté urbaine de Montréal sans
toutefois apporter de modifications radicales et à sa structure,
à sa composition et à ses règles de fonctionnement.
Étant donné ces conditions, je pense que nous avons
intérêt, vu l'abondance du menu de travail auquel nous devons
faire face à cette session-ci, à aborder le projet article par
article dès que les membres de la commission seront disposés
à le faire.
Je prends occasion de cette rencontre pour souligner les rapports de
collaboration excellente qui existent entre la Communauté urbaine de
Montréal et le ministère des Affaires municipales. Les rapports
de collaboration sont fréquents, empreints de franchise et de respect
mutuel. C'est dans cet esprit, d'ailleurs, que nous avons travaillé, en
collaboration avec la CUM, à la préparation du projet de loi 121
et, dans le même esprit, nous souhaitons que nous pourrons l'examiner
efficacement en
vue d'en venir à des conclusions qui sont souhaitées par
la Communauté urbaine de Montréal.
Je crois comprendre également que ce projet de loi fait l'objet
de l'adhésion unanime des 28 villes qui composent la Communauté
urbaine de Montréal. Alors, étant donné tous ces facteurs,
encore une fois, je pense que tout commentaire additionnel de ma part serait
superflu.
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abitibi-Ouest, porte-parole de l'Opposition officielle.
M. François Gendron
M. Gendron: Oui, M. le Président. Moi, non plus, je n'ai
pas de remarques préliminaires très longues. J'ai eu l'occasion
de saluer M. Hamelin, ainsi que sa collaboratrice. Alors, bienvenue à
nos travaux.
Comme M. le ministre l'a mentionné, essentiellement ce qu'on a
devant les yeux, c'est des modifications significatives, majeures et
importantes, mais en termes d'aménagement de ce qui existe. Il n'y a pas
là de modifications substantielles, comme ça a été
dit, à la composition ou à la structure, ou de nouveaux mandats
qu'il y aurait lieu peut-être d'apprécier davantage, de
questionner et où être plus vigilants. Selon nos
vérifications, les échanges ont conclu à ce qu'on a comme
projet de loi. La partie la plus concernée nous a indiqué qu'elle
trouvait que le rafraîchissement que nous observons article par article
correspond à sa volonté. Donc, j'ai l'intention, et ce n'est pas
parce qu'on est au singulier, de procéder avec diligence, bien
sûr, mais j'ai l'impression qu'il ne devrait pas y avoir de
problèmes majeurs pour rapidement remplir le mandat qui est nôtre,
c'est-à-dire cesser de discourir sur le principe, parce qu'on l'a
adopté en Chambre, et travailler article par article.
Alors, je suis rendu là et je suis prêt à aborder
l'article 1, M. le Président.
Le Président (M. Garon): Est-ce qu'il y a d'autres membres
de la commission qui sont intéressés à faire des remarques
préliminaires? (20 h 30)
Une voix: Non, M. le Président.
Étude détaillée
Le Président (M. Garon): Alors, nous allons
procéder à appeler les articles un par un, à
l'étude des articles un par un. J'appelle l'article 1.
Loi sur la Communauté urbaine de
Montréal Définitions
M. Ryan: La principale modification qu'apporte l'article 1 du
projet de loi consiste à remplacer le mot «corporation» par
les mots «personne morale», et ceci, par souci d'harmonisation avec
les dispositions du nouveau Code civil qui remplace le mot
«corporation» par les mots «personne morale».
Le Président (M. Garon): L'article 1 est-il
adopté?
M. Gendron: Oui, là, c'est juste pour... Il est
adopté, M. le Président, en autant qu'on convienne qu'il appelle
également, dans le deuxième paragraphe, la suppression du
paragraphe d, parce qu'on aura l'occasion de le voir...
M. Ryan: À l'article suivant. M. Gendron: ...un peu
plus loin.
Le Président (M. Garon): L'article 1 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Garon): L'article 1 est adopté.
J'appelle l'article 2.
Constitution de la Communauté urbaine de
Montréal
M. Ryan: L'article 2 donne une nouvelle définition de la
communauté urbaine, tenant compte de la modification apportée
à l'article 1 et éliminant certains éléments qui
étaient devenus superflus. Je pense que la simple lecture est encore
plus éclairante que tout commentaire qu'on pourrait faire du texte.
«Est constituée, sous le nom de "Communauté urbaine de
Montréal", une personne morale de droit public formée des
municipalités et des habitants et des contribuables de leur territoire.
«Le territoire de la Communauté est l'ensemble de ceux des
municipalités.»
M. Gendron: Pas de commentaires. Je suis d'accord.
Le Président (M. Garon): L'article 2 est-il
adopté?
M. Gendron: Oui, adopté. Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Garon): L'article 2 comprenait les
articles 2 et 3. C'est clair.
M. Gendron: Oui, mais l'article 3...
Le Président (M. Garon): J'ai appelé l'article 2 du
projet de loi qui comprend les articles 2 et 3..
Une voix: C'est une modification.
Le Président (M. Garon): C'est ça, de la loi; des
articles qui sont modifiés par l'article 2.
M. Gendron: Vous avez complètement raison, M. le
Président. Mais on n'a pas adopté l'article 3.
Mme Begin: Non.
Le Président (M. Garon): Oui.
M. Gendron: Non.
M. Ryan: Non, l'article 3...
Mme Begin: C'est l'article 2 qui comprend l'article 3.
M. Ryan: II a raison.
Le Président (M. Garon): C'est ça. Alors...
Mme Begin: On a adopté l'article 2 qui comprend l'article
3.
Le Président (M. Garon): Ce que je veux que vous
compreniez, c'est qu'on a adopté l'article 2 qui comprend les articles 2
et 3 de la loi. Alors, on passe à l'article 3 du projet de loi.
M. Gendron: Ça va.
Le Président (M. Garon): O.K. Ça marche.
M. Gendron: D'accord.
Le Président (M. Garon): Alors, j'appelle l'article 3.
Comité exécutif
M. Gendron: L'article 3, ce n'est pas pour être chinois,
mais il faudrait aller voir l'article 4, parce que c'est une concordance avec
l'article 4. Alors, j'aimerais juste qu'on me dise une phrase d'explication
à l'article 4 et revenir à l'article 3. Oui, c'est que l'article
3, ça vient modifier les nouvelles dispositions de l'article 4. Donc, si
on ne voit pas l'article 4 avant, on ne sait pas de quoi il s'agit.
M. Ryan: M. le Président, oui, je pense que le
député d'Abitibi-Ouest a tout à fait raison. Il faut
disposer d'abord de l'article 4 et revenir ensuite à l'article 3. Je
suis d'accord avec lui.
Le Président (M. Garon): Alors, l'article 3 est en
suspens?
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Garon): L'article 3 étant
suspendu, j'appelle l'article 4.
M. Ryan: Dans la législation actuelle, M. le
Président, l'article 4 considère seulement deux situations
possibles, deux types de situation où le président du
comité exécutif peut être inhabile à siéger.
Vous avez une situation où il aurait fait une déclaration
écrite de ses intérêts pécuniaires en sachant
qu'elle contient des renseignements ou des mentions qui seraient faux et,
deuxièmement, il n'aurait pas divulgué la nature
générale de son intérêt dans une transaction ou dans
une entreprise avec laquelle la Communauté veut faire affaire.
Là, il serait déclaré inhabile. Mais il y a toutes sortes
d'autres situations qui sont prévues pour les administrateurs municipaux
au Code municipal, c'est-à-dire dans la loi des élections et des
référendums municipaux, qui ne s'appliquaient pas dans ce cas-ci.
Puis, là, les modifications que nous proposons consistent à
emprunter des dispositions qui sont déjà dans la loi sur les
élections et les référendums municipaux, puis à les
transposer dans la loi de la Communauté urbaine de manière que le
président du comité exécutif soit astreint à ces
contraintes.
Je souligne tout de suite que ce n'est pas parce que nous avons eu des
raisons de soupçonner que le président actuel du comité
exécutif aurait été dans une telle situation, mais c'est
plutôt à sa demande que nous avons pensé inscrire ces
dispositions afin de rendre la loi plus conforme aux normes qui s'appliquent
à l'ensemble des dirigeants municipaux. Comme le président du
comité exécutif est un peu entre deux eaux, il arrive à la
Communauté comme un membre élu de sa municipalité, un
dirigeant élu de sa municipalité, il sort de l'assemblée
où il est choisi comme président du comité exécutif
en devenant un fonctionnaire de la communauté urbaine à temps
plein, il n'est plus un élu, à ce moment-là. Il y avait
une sorte d'entre-deux qui sera complètement comblé par les
modifications que nous empruntons, les ajouts que nous empruntons à la
loi sur les élections et les référendums municipaux.
M. Gendron: Bien, moi, M. le Président...
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, M. le Président. Je pense que, lors de
l'adoption du principe, le ministre a eu l'occasion de nous expliquer
qu'effectivement il y avait lieu d'élargir les motifs
d'inhabilité à siéger. Première question: Est-ce
que vous nous garantissez, et je me fie sur vous, qu'il s'agit effectivement
d'exporter intégralement les dispositions qui existent, que c'est
exactement de même nature, qu'il y a les mêmes libellés et
que c'est la phraséologie intégrale que nous retrouverions si
j'avais la loi concernant les référendums? C'est bien
ça?
M. Ryan: Oui. Oui, je peux vous donner le numéro pour
chaque disposition, si vous voulez.
M. Gendron: Non...
M. Ryan: Non? ce n'est pas nécessaire?
M. Gendron: ...si vous me dites, M. le ministre, que c'est
ça.
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: De toute façon, M. le Président, comme
on l'avait expliqué, je pense que M. le président du
comité exécutif avait raison d'indiquer que c'était un peu
liminaire, pour employer une expression du ministre, de le laisser aux seules
fins de l'ancien article 12.8, et c'est évident que ce n'est
sûrement pas parce qu'il y a soupçon. Je pense que c'est
légitime que, pour toute personne qui exercera la fonction parce
qu'on sait que M. Hamelin ne l'exercera pas prochainement c'est
important d'avoir des dispositions beaucoup plus larges qui sont de même
nature que celles qu'on retrouvait dans la loi générale des
maires ou des conseillers municipaux. Et, si le ministre vient nous le
confirmer, donc, je n'ai pas de difficulté avec l'article 4.
Le Président (M. Garon): L'article 4 dans son ensemble
est-il adopté?
Une voix: Adopté.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Garon): J'appelle l'article 3.
M. Gendron: En ce qui me concerne, M. le Président, comme
il s'agissait d'une concordance, après qu'on a adopté l'article
4, l'article 3 devient une modalité. Moi, je suis d'accord pour
l'adopter tel quel.
Le Président (M. Garon): L'article 3 est adopté.
J'appelle l'article 5.
M. Ryan: L'article 5, M. le Président, établit la
procédure applicable à la déclaration d'inhabilité
du président du comité exécutif. Cet article est
emprunté substantiellement de dispositions de la loi sur les
élections et les référendums municipaux traitant de ce
sujet. Là, c'est une version... Ce n'est pas une transcription
littérale dans ce cas-ci. C'est plutôt une adaptation, mais qui
respecte intégralement le sens et la portée des dispositions sur
ce sujet qu'on retrouve dans la loi sur les élections et les
référendums municipaux.
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, un instant.
(Consultation)
M. Ryan: Une chose, pendant que le député
délibère avec son conseiller dont nous redoutons toujours la
présence parmi nous...
M. Gendron: II ne dit pas ce qu'il pense, là. Il dit
l'inverse de ce qu'il pense.
M. Ryan: Le conseiller. C'est parce qu'on ne sait pas ce qu'il
pense. Il vous le dit tout bas. On ne peut pas comprendre. On aimerait
ça le comprendre, des fois.
M. Gendron: Non, mais ce n'est pas ça que vous avez dit,
M. le ministre. Vous avez dit que vous redoutiez sa présence parmi nous,
alors que je sais bien que c'est le contraire. Vous appréciez sa
présence parmi nous.
M. Ryan: C'est correct, ça.
Le Président (M. Garon): Je peux vous dire qu'il serait
mieux de conseiller le conseiller que de conseiller le
député.
M. Ryan: Ha, ha, ha! Au paragraphe 1°, j'aimerais souligner
une chose. On dit que «l'action peut être intentée par tout
électeur d'une municipalité dont le territoire est compris dans
celui de la Communauté, par telle municipalité ou par le
Procureur général». Vous remarquerez que le ministre des
Affaires municipales n'est pas mentionné ici, et ça, c'est une
caractéristique qu'on retrouve généralement dans notre
législation municipale. Souvent, les gens pensent que le ministre peut
prendre toutes sortes d'initiatives à rencontre d'une
municipalité dont les dirigeants auraient commis des erreurs et tout. Le
pouvoir d'intervention du ministre a été circonscrit par le
législateur et les gouvernements antérieurs. En
général, il appartient au Procureur général
d'instituer certaines actions, ce qu'il ne fait à peu près
jamais, à rencontre de la municipalité. Des fois, il pourrait
être salutaire que le ministre des Affaires municipales soit
habilité à intervenir plus directement, mais le souci qui a
guidé nos prédécesseurs en cette matière
était celui du respect de l'autonomie des institutions municipales, que
nous continuons une fois de plus. (20 h 40)
M. Gendron: Oui, les personnes qui peuvent prendre action
là, c'est assez clairement explicite. Est-ce à dire qu'il y a...
La Commission municipale a-t-elle une autorité quelconque sur la
communauté urbaine, la Commission municipale du Québec?
M. Ryan: Dans les affaires qui relèvent de sa
compétence, oui. Si, par exemple vous me corrigerez
là-dessus si je fais erreur il y avait un congédiement
arbitraire d'un cadre de la communauté urbaine, celui-ci aurait son
droit d'appel à la Commission municipale.
M. Gendron: Ça va, mais est-ce que ça peut aller
jusqu'à...
M. Ryan: C'est la même chose.
M. Gendron: Est-ce que ça peut aller jusqu'à une
tutelle? Est-ce que la Commission municipale du Québec pourrait mettre
en tutelle la communauté urbaine?
M. Ryan: Non. La Commission municipale ne peut pas
décréter une tutelle. C'est le gouvernement qui la
décrète, la confiant à la Commission.
M. Gendron: Mais la recommander? M. Ryan: II pourrait le
faire. M. Gendron: Oui?
M. Ryan: Parce que la communauté urbaine, à bien
des points de vue, est assimilée à une municipalité.
M. Gendron: Ça va, l'article 5.
Le Président (M. Garon): Alors, l'article 5 est
adopté. J'appelle l'article 6.
M. Ryan: Ici, il s'agit d'une délégation
d'autorité en faveur de fonctionnaires ou d'employés de la
Communauté. Actuellement, en vertu de l'article 30 de la Loi sur la
Communauté urbaine de Montréal, il faut que le comité
exécutif autorise le paiement de toutes les sommes dues par la
Communauté, puis ceci entraîne, quand on pense à toutes les
formalités qui doivent être observées, des retards, des
complications, des coûts inutiles. Là, il y aurait une
délégation plus grande qui serait faite en faveur de
fonctionnaires ou d'employés qui seraient nommément
désignés par le comité exécutif. C'est comme
ça que marchent les institutions aujourd'hui; même au
gouvernement, nous avons une très grande délégation de
pouvoir en ces choses.
M. Gendron: Oui, mais je ne détesterais pas, M. le
ministre, si vous pouviez me donner une appréciation de l'ampleur. Bon,
je sais bien que ça va aller un peu en contradiction avec ce que vous
avez dit antérieurement. Si on laisse une très grande autonomie
à la communauté urbaine, vous n'êtes pas censé
savoir en détail le fonctionnement. Mais, au-delà de ça,
est-ce que vous avez une idée de l'ampleur? Parce que je vois à
l'égard de tout paiement de sommes dues par la Communauté, mais,
dans des paiements de comptes courants, comme les retenues d'impôt
à la source, à ce que je sache, c'est plutôt annuel
qu'autrement, le paiement de comptes...
M. Ryan: C'est mensuel ou même bimensuel, selon...
M. Gendron: Oui, oui, téléphone,
électricité, tout ça...
M. Ryan: Même les retenues.
M. Gendron: ...le versement de paies et de primes d'assurance.
Mais ça doit être assez d'envergure, cette disposition-là.
Supposons qu'il n'y a pas cette règle de délégation de
pouvoir et que le comité exécutif doit approuver le tout, comme
volume administratif, c'est imposant.
M. Ryan: D'abord, ça existe déjà, là,
dans le Code municipal et la Loi sur les cités et villes. Un conseil
municipal peut déléguer à un fonctionnaire le pouvoir de
payer des comptes jusqu'à telle limite ou à l'exception de telle
et telle sorte de comptes. Il peut mettre les conditions qu'il veut.
M. Gendron: Oui, parce qu'on est toujours dans l'administration
directe.
M. Ryan: Oui, c'est sûr.
M. Gendron: Est-ce que ça existe dans les autres
communautés urbaines, cette disposition-là, qu'ils demandent?
À ma connaissance, non.
M. Ryan: M. Couture. On pourra vérifier. J'ai le volume
ici, mais ça n'existe pas tel quel à Québec. À
Ottawa, pour la Communauté urbaine de l'Outaouais, vu qu'on l'a fait
plus récemment, peut-être qu'il y a quelque chose. Je serais
surpris qu'on ait mis ça comme ça pour les dépenses
de...
Une voix: Mais l'Outaouais, il n'y a pas de comité
exécutif, non plus.
M. Ryan: Oui, c'est vrai. (Consultation)
M. Ryan: M. Blanchet m'informe que de Québec nous avons
reçu une demande expresse voulant qu'une disposition semblable à
celle dont nous parlons soit inscrite dans la charte de la Communauté
urbaine de Québec.
M. Gendron: Moi, voyez-vous, M. le ministre, je n'ai pas
d'objection pour le vrai. Ma crainte, M. Hamelin et là, je ne
vous interpelle pas pour le savoir, mais je veux avoir votre attention, puis,
par le regard, on peut déceler bien des affaires c'est au niveau
de l'imputabilité. Je veux dire, on sait que c'est une notion qui va
évoluer, je l'espère, et que les administrations quelles qu'elles
soient vont essayer d'être de plus en plus responsables. S'il s'agit
d'une délégation très souple... Parce que, par opposition,
si on dit que ce qu'il y avait avant n'était pas assez souple, c'est
qu'on
essaie de vous donner la souplesse requise, bon. Je ne pense pas qu'il y
ait d'abus, mais il se peut qu'à un moment donné le comité
exécutif délègue d'une façon très large et,
dans la perspective où, à un moment donné, on voudrait
revenir d'une façon un peu plus serrée et précise dans
toute la fonction de reddition de comptes, ça peut être
compliqué de vous rendre complètement responsable si la
délégation a été très large et qu'il y a une
espèce de... On peut dire: Écoutez, la loi me le permettait,
puis, moi, bien, comme président de l'exécutif de la
communauté urbaine, j'ai délégué cette
responsabilité-là à mon directeur des services
administratifs ou peu importe, parce que je ne connais pas de façon
détaillée la structure.
Je ne dis pas qu'il y a un drame, là. C'est que je ne connais pas
l'ampleur de la fourchette de la souplesse. Parce que j'ai été
ministre un bout de temps. À partir du moment où un ministre
décide de se servir, dans sa loi constituante, de son pouvoir de
déléguer, bien, il peut le faire peu, beaucoup,
passionnément, parce qu'il y a des places où il y en a beaucoup
de possibilités de déléguer la responsabilité des
actes administratifs à des subalternes ou à des personnes autres.
Et là, quand même, compte tenu de la taille et de l'ampleur de la
communauté urbaine, de dire: Dorénavant, le comité
exécutif pourra... J'aimerais ça, M. le ministre, avoir une
appréciation un peu plus forte, un peu plus serrée.
M. Ryan: À ma connaissance, dans le pouvoir de
délégation qui est donné aux conseils municipaux en ces
matières, il n'y a pas de limite d'argent. Et, moi, ce dont j'ai
connaissance, c'est qu'en général le maximum va aller chercher
jusqu'à 5000 $, 10 000 $. C'est bien rare que ça va
dépasser ça. Le reste, il faut que ça passe par soit le
comité exécutif, quand il existe, ou le conseil municipal. Comme
c'est marqué ici, il autoriserait «le paiement de tout ou partie
des sommes dues par la Communauté». Je pense qu'il faut que le
conseil approuve cette délégation-là. Ça ne peut
pas être fait uniquement par l'exécutif, hein. Je pense qu'il y a
deux balises, quand même. Il y a l'exécutif, il y a le conseil de
la Communauté qui doit approuver ça: «avec l'approbation du
conseil».
M. Gendron: Un exemple: les primes d'assurance à la
communauté urbaine, ce serait de quel ordre?
M. Ryan: Ça peut être considérable. Je ne
sais pas. Ça dépend. Il y en a plusieurs. Peut-être que M.
Hamelin... M. le Président, si vous n'avez pas d'objection à ce
que M. Hamelin s'installe au bout de la table, si les membres n'avaient pas
d'objection... Des fois, il peut arriver qu'on ait un échange qu'on
souhaiterait avoir avec lui. Je ne sais pas si vous y auriez objection.
Le Président (M. Garon): Est-ce qu'il y a consentement de
part et d'autre pour que M. Hamelin et son conseiller viennent au bout de la
table pour pouvoir répondre aux questions que les deux partis pourraient
lui poser?
M. Gendron: Moi, M. le Président, je n'ai aucun
problème, mais en autant qu'on convienne par consentement qu'on n'a pas
demandé que M. Hamelin soit là. C'est une loi publique. On a la
chance qu'il soit là, alors...
Le Président (M. Garon): Êtes-vous d'accord qu'il
soit là ou non...
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Garon): ...pour lui poser des questions
si vous en avez besoin?
M. Gendron: C'est ça, au besoin.
Le Président (M. Garon): Alors, il y a consentement de
part et d'autre? Parfait.
M. Hamelin (Michel): Alors, cet article-là est
demandé par la Communauté uniquement pour alléger les
problèmes administratifs. On a un budget, quand même, de 1 146 000
000 $. Il y a des comptes. Enlevons le compte de la STCUM, qui est de 300 000
000 $, et le service de dette, un autre 300 000 000 $, il en reste quand
même 700 000 000 $ de comptes qui passent. Uniquement les paiements sur
les obligations... Moi, je reçois à tous les jours la liste de
tous les chèques qui sont faits par la Communauté. Je les
regarde, je les approuve, c'est envoyé au comité exécutif.
Il y a tout un appareil administratif en arrière de ça. Alors, ce
qu'on voudrait faire, c'est mettre des balises, par exemple, les coupons
d'intérêts, les remises au gouvernement, les choses de
téléphone, pour éviter des problèmes administratifs
et de la paperasse pour rien. Mais c'est le comité exécutif, avec
l'approbation du conseil à chaque fois.
M. Gendron: Je pense que, M. le Président, M. le ministre
m'a aidé à baliser un peu mieux l'appréciation de
l'article 6. Un, c'est le comité exécutif, il y a la double
approbation, mais il y a aussi le fait que l'article est très
clair non seulement le comité exécutif requiert
l'approbation du conseil, mais que le tout doit être très
précis dans un règlement. Et là, bien, c'est
évident que, dans le règlement, j'ai l'impression qu'il y aura
sûrement un pouvoir de réserve, soit du comité
exécutif ou du conseil, pour dire: Bien, il y a des choses sur
lesquelles on pense que ce serait préférable qu'on conserve
l'autorisation et il y a un certain nombre de choses où il serait
souhaitable que ça devienne un peu plus du fonctionnement administratif
courant sans autorisation.
M. Hamelin (Michel): Par exemple, les litiges.
C'est clair qu'on ne donnera pas de délégation à un
fonctionnaire afin de payer des sommes sur des litiges. Ça, c'est bien
évident.
M. Ryan: Je pense bien que, quand ils rédigeront leur
règlement, ils iront consulter la législation municipale
fondamentale qui traite de ces sujets-là. Là, ils vont voir que
les articles traitant de délégation en pareille matière
sont assortis d'éléments qui peuvent très utilement
orienter la réflexion et les décisions du conseil. (20 h 50)
M. Gendron: Mais, puisque je l'avais posée, juste pour
terminer, ça représente quoi pour la communauté urbaine,
les primes d'assurance?
M. Hamelin (Michel): C'est très peu, sinon les
assurances-groupes...
M. Gendron: Oui.
M. Hamelin (Michel): ...parce que, pour le reste,
là...
M. Gendron: Non, non, je sais.
M. Hamelin (Michel): ...c'est de F autoassurance,
M. Gendron: Oui, c'est ça.
M. Ryan: Le reste, c'est les assurances des organismes de la
Communauté, comme l'assurance des policiers; c'est énorme, mais
c'est un régime complètement distinct.
M. Hamelin (Michel): Oui, mais...
M. Gendron: C'est ça qu'il dit, c'est de
l'au-toassurance.
M. Hamelin (Michel): Ça devient des assurances-groupes,
ça, finalement.
M. Ryan: Très bien.
M. Gendron: L'article 6, ça va, M. le
Président.
Le Président (M. Garon): L'article 6 étant
adopté, j'appelle l'article 7.
M. Ryan: Ici, je pense bien que l'essentiel des modifications
envisagées porte sur les pouvoirs en matière d'embauché.
Jusqu'à maintenant, c'est le comité exécutif qui
procédait à l'embauche du personnel, sur recommandation,
évidemment, des autorités permanentes, en particulier le
directeur général. Ici, il y aurait une délégation
beaucoup plus nettement exprimée en faveur du directeur
général de la Communauté pour les matières
relatives à l'embauche, puis, également, aux pouvoirs corollaires
de destitution, de sanction, de congédiement ou de suspension, tout
cela, évidemment, sous l'autorité générale du
conseil.
Puis un autre article, un autre paragraphe du même article
permettra au directeur général de sous-déléguer
à un directeur de service relevant de son autorité des pouvoirs
qu'il possède dans ces matières. C'est normal, s'il y a un
service de l'environnement, par exemple, bien, que le directeur soit enclin
à confier au directeur du service de l'environnement le pouvoir de
procéder à de l'embauche dans son secteur, à
l'intérieur des paramètres budgétaires et des normes
d'embauché définis par le conseil sans doute.
M. Gendron: Oui. J'ai une question. Je pense que le ministre
l'explique très clairement, mais j'aimerais ça, M. Hamelin, avoir
votre appréciation. À partir du moment où le D.G. a un
pouvoir général d'embauché et ainsi de suite, et que, par
voie de corollaire, il faut prévoir que tout ce qu'il peut faire, il
peut le défaire, je trouve ça légitime. Là
où j'ai des questions, c'est-à-dire pas des questions, mais une,
c'est sur la subdélégation; j'ai des réserves à
subdéléguer. Je veux dire, le directeur général...
Parce que là on est quand même dans des responsabilités:
destituer, suspendre avec ou sans traitement, réduire le traitement.
J'ai peur que ce soit conflictuel si c'est trop
subdélégué. Qu'est-ce que vous en pensez?
M. Hamelin (Michel): II faut dire que, dans l'ensemble, pour
demander ces amendements-là, on s'est enligné sur ce qui se fait
dans les municipalités en général et, de mémoire,
c'est quelque chose qui existe au niveau des municipalités.
Deuxièmement, il faut dire que ce pouvoir-là est balisé,
parce que, dans le cas de la Communauté, en tout cas, il s'agit toujours
d'actes vis-à-vis des employés syndiqués qui ont tous les
pouvoirs, là, de droit de grief, etc. Et c'est, encore là, une
question, tout simplement, d'administration plus facile et aussi de permettre
aux employés de savoir qui, vraiment, est le patron. Ça a des
fonctions, à ce moment-là, de responsabilisation des cadres
également et des employés.
M. Gendron: Donc, selon vous, ça crée plus
d'avantages de l'envisager comme il est libellé. Mes craintes ne sont
pas trop fondées, là? Je pose la question.
M. Ryan: Un exemple concret, le service d'évaluation. Je
pense bien que le directeur du service d'évaluation, il y a des bonnes
chances qu'il soit considéré comme plus apte à
procéder à l'embauche ou à la sanction dans le cas des
employés de son secteur que le président du comité
exécutif, parce que c'est une discipline très
spécialisée. Ça demandé vraiment quelqu'un qui est
là-dedans pour apprécier...
M. Gendron: Là, on est au D.G. M. Ryan: Pardon?
M. Gendron: Juste une seconde. On est au directeur
général, là; on n'est pas au président de
l'exécutif.
M. Ryan: Oui, à plus forte raison. À plus forte
raison, oui. Le directeur général va déléguer ce
pouvoir au directeur du service d'évaluation, suivant la modification
qui est proposée ici.
M. Gendron: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'article 7 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Garon): Alors, j'appelle l'article 8.
L'article 8 est-il adopté?
(Consultation)
M. Ryan: M. le Président...
Le Président (M. Garon): L'article 8 est-il
adopté?
M. Ryan: Je pense que l'article 8 se dispense de
commentaires.
M. Gendron: Je crois que oui.
Le Président (M. Garon): Alors, l'article 8 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté. J'appelle
l'article 9.
Conseil
M. Ryan: Je ferais la même observation à propos de
l'article 9. Il s'agit d'une question de sémantique.
M. Gendron: J'aurais la même appréciation.
Le Président (M. Garon): L'article 9, donc, est
adopté. J'appelle l'article 10.
M. Ryan: L'article 10 a un but de simplification qui saute aux
yeux à la lecture. On veut que ça s'applique à toute
assemblée du conseil, extraordinaire ou régulière. Puis on
enlève les mots, à ce moment-là.
M. Gendron: C'est plus certain qu'en enlevant les mots que vous
enlevez tout le monde aura la même compréhension, que c'est toutes
les assemblées.
Le Président (M. Garon): L'article 10 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté. J'appelle
l'article 11.
M. Ryan: L'article 11 me crée un petit problème. Je
suis content que M. Hamelin soit là. Actuellement, il est prévu
que les règlements sont publiés une fois dans un quotidien de
langue française et une fois dans un quotidien de langue anglaise
circulant dans le territoire de la Communauté. Suivant la modification
proposée, ils devraient être l'objet de publication dans un
journal, sans spécification de français ou anglais. Nos
conseillers me disent que ces questions sont réglées par la
Charte de la langue française. Il y a l'article 15 qui traite de la
langue de l'administration, l'article 15 de la Charte, évidemment.
L'article 15 dit que les documents sont publiés en français,
qu'ils peuvent également être publiés dans une autre
langue. Mais je ne voudrais pas que la communauté anglophone de
Montréal, qui est particulièrement importante, sente que, par
cette modification-ci, on veut la priver d'un droit, qui lui était
reconnu dans la loi, d'avoir les projets de règlement de la
communauté urbaine dans sa langue. Si mon interprétation est
inexacte, je serais très heureux de le reconnaître, puis, si elle
est exacte, j'aurai de la difficulté à proposer l'adoption de cet
article.
M. Hamelin (Michel): Honnêtement, M. le ministre, je ne me
souviens pas que la Communauté ait demandé celui-là. Je
pense que ça vient de chez vous. Bien honnêtement, là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Alors, si M. Couture veut bien se justifier, avec la
permission des membres de la commission. Peut-être que mon
interprétation est erronée.
M. Couture (Robert): Oui. C'est qu'actuellement l'article 64 de
la Loi sur la Communauté urbaine de Montréal précise que
les règlements sont publiés une fois dans un quotidien de langue
française et une fois dans un quotidien de langue anglaise. La Charte
permet, justement, la publication des avis ou des règlements comme
ça, oblige à les publier dans la langue française, et il y
a une disposition de la Charte, l'article 90, qui dit qu'une publication d'un
règlement doit être faite dans la langue française, dans un
journal de langue française et dans un journal de langue anglaise. Il
faut maintenant lire cette loi-là comme signifiant que ça peut
être fait uniquement dans un journal de langue française.
C'est-à-dire que l'obligation qui était faite, ici, des deux
journaux devient, par l'effet même de la Charte depuis le
début, une faculté. Ce qu'on a fait avec la modification, ici, on
n'a fait que tenir compte de ce conflit de textes là. Sauf que l'article
89, lui, permet la double publication, de toute façon.
M. Gendron: Oui, mais oublions tout ça, M. le
Président, puis faites juste répondre à la question
suivante: Est-ce que, tel que modifié, ça va faire que le
règlement va être publié conformément aux
dispositions de la loi 198?
M. Ryan: De la loi 101.
M. Gendron: De la loi 101, oui. Mais, là, c'est parce
que...
M. Ryan: Je sais que vous faites une obsession avec l'autre,
mais...
M. Gendron: Non.
M. Ryan: Je suis content que l'obsession soit passée sur
l'autre, d'ailleurs.
M. Gendron: C'est ça. C'est passé. M. Ryan: Ha,
ha, ha!
M. Gendron: C'est plus ça que j'aimerais savoir, parce
que, là, ça ne me permet pas d'apprécier s'il s'agit
là d'une restriction ou d'une concordance par rapport à une
législation qui a priorité.
M. Hamelin (Michel): Ce n'est pas nous.
M. Gendron: Non, non, je le sais. Je ne l'ai pas demandé
à vous, M. Hamelin.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. Gendron: Ça ne vient pas de chez vous. (21 heures)
M. Bergeron: J'ai peut-être une certaine déformation
professionnelle, mais est-ce que, par exemple, en publiant seulement dans un
journal au lieu de deux, comme c'est actuellement, ça ne
représentera pas, chez vous, des centaines et des centaines de milliers
de dollars de sauvés? Moi, j'ai une petite municipalité, chez
moi, Saint-Eustache, puis ça lui coûte 90 000 $ par année
pour faire paraître ses règlements et tout ça. Je suppose
que la Communauté urbaine de Montréal doit avoir un budget,
peut-être, qui frôle le million, je ne le sais pas, moi.
M. Hamelin (Michel): Le budget pour la publicité
obligatoire, par année, est aux environs de 300 000$.
M. Bergeron: Pour les règlements?
M. Hamelin (Michel): Pour l'ensemble de la publicité
obligatoire, là. Une année, ça peut être un peu
plus; une année, ça peut être un peu moins, mais on n'en a
pas, des règlements, nous autres.
M. Bergeron: Moins que les petites municipalités?
M. Hamelin (Michel): On en a moins que les municipalités.
On a des gros règlements. Ça peut représenter une
économie, mais pas...
M. Bergeron: À votre niveau, là, ça ne
représente rien ou presque pas. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Garon): Alors l'article 11 est-il
adopté?
M. Gendron: Non, M. le Président, parce que je n'ai pas eu
de réponse à ma question.
Le Président (M. Garon): À qui vous la posez?
M. Gendron: Je la pose au législateur parce que ça
vient du législateur; ça ne vient pas de la communauté
urbaine.
M. Ryan: Je vais revenir à ceci. Là, il y a un
petit problème d'interprétation juridique comme il nous en arrive
de temps à autre. Dans la Charte de la langue française, est
obligatoire la publication en français. Et il est prévu, en vertu
de 89 en particulier, que, lorsqu'il n'y a pas de prescription en sens
contraire, un document peut également être rendu public dans une
autre langue que le français, en particulier, par conséquent, en
anglais.
Ici, dans l'article qui existe déjà, on prévoyait
la publication dans un quotidien de langue française et dans un
quotidien de langue anglaise. Puis, selon l'interprétation de Me
Couture, on créait une obligation qui va au-delà de ce que
prescrit la Charte parce que la Charte ne prescrit pas l'obligation de publier
dans un journal de langue anglaise. C'était probablement une disposition
qui remontait à 1969, avant l'adoption de la Charte de la langue
française. C'est par souci de concordance que M. Couture nous a fait
cette proposition. C'est délicat, évidemment, parce que ça
peut être interprété comme une diminution de droits qui
existaient déjà, qui peuvent être considérés
comme des droits acquis.
Je suggérerais peut-être une chose: que, celui-là,
on le garde entre parenthèses jusqu'à notre prochain exercice
pour voir si réellement il y a conflit, là, insoluble à
l'intérieur des textes actuels. Parce que, moi, s'il n'y avait pas de
conflit véritable, si c'était seulement un droit particulier
qu'on inscrit dans la Charte de la Communauté urbaine de
Montréal, qui ne contredit pas la Charte de la langue française,
mais en donne une
application particulière à Montréal, j'aimerais
mieux le garder tel quel. Mais, selon l'avis que semble émettre Me
Couture, que c'est en contradiction avec la Charte, la disposition actuelle,
mieux vaudrait adopter celle qui nous est suggérée. Je pense que
ça résume le problème, ça.
Maintenant, il y avait le député de Deux-Montagnes, je
pense, M. le Président, qui avait quelque chose.
M. Bergeron: Oui. Ma question était tout simplement... M.
Hamelin, le président, y a répondu. C'est que, par
déformation professionnelle, si, dans une petite ville, ça nous
coûte 70 000 $, je pensais que ça vous coûtait
peut-être 500 000 $, 600 000 $ ou peut-être 1 000 000 $ pour faire
imprimer, faire paraître les règlements dans les deux journaux.
Alors, je me disais que, si c'est dans rien qu'un, bien, ils vont sauver 300
000$ ou 400 000$ ou 500 000$, alors que le président dit: Non, ça
coûte 300 000 $ pour l'année.
M. Ryan: O.K. Alors, si le député d'Abitibi-Ouest
n'a pas d'objection, nous pourrions garder cet article en suspens de
façon à compléter les vérifications
nécessaires avant une décision.
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Si on a une explication tout de suite... Attendez une
seconde, là.
Le Président (M. Garon): Voulez-vous laisser l'article 11
en suspens?
(Consultation)
M. Ryan: Si, avec le consentement des intéressés,
on décide de maintenir ceci, je pense que ce n'est pas en violation de
la loi étant donné 90. En tout cas, on va le vérifier,
puis on va vous faire un rapport complet demain.
M. Gendron: En suspens. M. Ryan: O.K.
Le Président (M. Garon): Alors, l'article 11 est en
suspens. J'appelle l'article 12.
M. Ryan: II y avait un problème qui se posait dans
l'article 69 de la loi actuelle. «Le conseil peut prescrire une amende
maximale de 100 $ pour chaque infraction aux dispositions d'un règlement
de sa compétence.» Il allait découler des complications de
ceci en raison du nouveau Code de procédure pénale, je crois, qui
prescrit que, dans certains cas, là, on pourrait se trouver avec des
amendes plus élevées que ce qu'avait souhaité le
législateur. Je crois que le reste, 1000 $ pour une personne physique,
ça, c'est un montant fixe ou maximum; 2000 $ pour une personne morale
et, en cas de récidive 2000 $ et 4000 $, ça, ça va
chercher dans les modifications que nous avons apportées à la loi
des cités et villes l'an dernier, par la loi 22, je pense, hein? La loi
22, c'est ça. Vous vous souvenez?
M. Gendron: Oui. Il s'agit de concordance. Tous les montants sont
de concordance avec le Code de procédure pénale et la loi 22.
Le Président (M. Garon): L'article 12 est-il
adopté?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Garon): Adopté. J'appelle
l'article 13.
M. Ryan: On nous dit que cette partie de l'article 70 de la loi
actuelle est devenue désuète. Un jugement a été
rendu, il y a déjà plusieurs années, par la Cour
suprême du Canada et, à la suite de ce jugement-là, cette
disposition est devenue complètement inopérante. En
conséquence, nous en souhaiterions l'abrogation, la suppression.
Le Président (M. Garon): L'article 13 est-il
adopté?
M. Gendron: Un instant. C'est juste du deuxième
alinéa, M. le ministre, là?
M. Ryan: Seulement le deuxième alinéa,
évidemment.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Garon): L'article 13 est adopté.
J'appelle l'article 14.
M. Gendron: Concordance.
M. Ryan: Concordance avec l'article précédent.
Le Président (M. Garon): L'article 14 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté. J'appelle
l'article 15.
M. Ryan: Article 15. Il s'agit de soustraire à ceci les
procédures relatives au rôle d'évaluation, d'après
ce que je comprends, hein. Parce que les règles qui étaient ici,
on les retrouve déjà, apparemment, dans la Loi sur la
fiscalité municipale. Il s'agit d'harmonisation. Et ce qui appartient
à la Loi sur la fiscalité municipale doit
rester là; ce n'est pas nécessaire de l'avoir ici. C'est
pour ça qu'on enlève le mot «rôles». Tout
ça est prévu dans la Loi sur la fiscalité municipale. Le
reste demeure.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Garon): Alors, l'article 15 est
adopté. J'appelle l'article 16.
M. Ryan: Au sujet de l'article 16, M. le Président,
j'aimerais solliciter le consentement des membres de la commission pour
demander des explications à Me Couture. C'est un point très
important, parce qu'il y avait une protection qui était donnée
aux directeurs de services dans l'accomplissement de leurs fonctions, et on
étend ici leur responsabilité personnelle. Je pense qu'il serait
très utile que nous recevions des explications de la part de notre
conseiller juridique à ce sujet.
M. Couture (Robert): Le but de la modification, c'est de faire en
sorte que les espèces de protections qui découlaient un peu des
anciennes prérogatives royales vis-à-vis l'immunité des
gens contre des procédures, contre des poursuites, entre autres en
responsabilité, ne se retrouvent plus dans les lois statutaires du
Québec, d'autant plus que le nouveau Code civil du Québec vient
justement d'élargir la portée des fonctions d'un employé
pour qu'on ne puisse pas dire que l'employé n'est plus dans ses
fonctions, lorsqu'il y a une poursuite contre une municipalité, parce
qu'il a agi de mauvaise foi ou il a outrepassé sa compétence. Le
nouveau Code civil du Québec renforce le sens des responsabilités
des organismes employeurs, et ça devient une mesure de concordance avec
ce nouveau code que d'abolir les immunités des différents
directeurs de services.
La loi actuelle, malgré qu'elle dise que quelqu'un ne peut pas
être poursuivi dans l'exécution de ses fonctions,
n'empêchait pas les poursuites. C'est que, quand on voulait poursuivre
quelqu'un, justement, on invoquait qu'il avait agi malicieusement ou qu'il
avait posé un acte qui le faisait sortir de ses fonctions, et ça
n'empêchait pas de diriger une procédure contre lui. Avec
l'abolition de cette protection-là, ça remet les parties dans la
même situation que tout employeur dans le secteur civil. D'ailleurs,
c'est le genre de prérogative ou de protection qu'on ne retrouve
à peu près que dans les lois municipales vis-à-vis des
employés. Il y a des immunités qui sont encore accordées
actuellement vis-à-vis des gens qui exercent des fonctions judiciaires;
celles-là sont maintenues, mais, pour des fonctions d'employés
dans la relation employés-employeur, ces immunités-là
disparaissent.
M. Gendron: Bien, voyez-vous, moi, ça dépend de mon
président de commission. Étant un type très respectueux
des institutions et, alors, des prérogatives royales, il devrait
être intéressé. (21 h 10)
M. Ryan: II réfléchit. On voit que ça lui
pose un problème.
M. Gendron: C'est pour ça. Je n'ai pas envie d'avoir un
problème avec votre conscience, M. le Président.
Le Président (M. Garon): De quoi?
M. Gendron: C'était tout simplement une distraction. Je
pense que ça ne fait aucun doute que vous allez être d'accord avec
les explications qui ont été données.
M. Ryan: II n'a pas coutume de s'intéresser aux
choses...
Le Président (M. Garon): Moi, je n'ai pas à
être d'accord.
M. Ryan: ...non existantes.
Le Président (M. Garon): Pardon?
M. Ryan: Vous n'avez pas coutume de vous intéresser aux
choses non existantes.
Le Président (M. Garon): Non.
M. Gendron: II n'y a pas de problème. Je pense que c'est
approprié et que c'est opportun.
Le Président (M. Garon): L'article 16 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté. J'appelle
l'article 17.
Pouvoirs généraux
M. Ryan: L'article 17... Excusez, j'étais rendu à
18. Déjà, la communauté urbaine ne peut constituer des
compagnies dont l'activité consisterait à fournir des services,
avis, matières, matériaux et équipements à d'autres
parties en matière d'assainissement des eaux et de transport en commun.
Là, il s'agirait, avec la modification dont nous parlons, que ce pouvoir
de créer des compagnies puisse être applicable à tout
domaine relevant de la compétence de la communauté urbaine. Je
pense que ça va de soi. Disons qu'elle invente un logiciel, par exemple,
en matière d'administration policière; à ce
moment-là, elle pourrait avec ceci constituer une compagnie pour mettre
ce logiciel sur le marché non seulement au Québec, mais ailleurs
au besoin. La même chose en matière d'évaluation, par
exemple, où la communauté urbaine dispose d'un service
très important. Ça lui permet de faire des choses comme
celles-là.
Le Président (M. Garon): L'article 17 est-il
adopté?
M. Gendron: Oui, un instant! M. le ministre, ce que j'essayais de
savoir, c'est que... De mémoire, il y a eu une couple
d'expériences malheureuses dans des domaines liés à la
capacité de municipalités de former des compagnies d'expertise
comme ça. Est-ce que c'est exact, ce qu'on raconte, que la MRC de
Bellechasse a été prise avec un problème et que ça
a fait faillite? Et c'est quand même les contribuables qui ont perdu de
l'argent. C'est évident que le secteur privé, dans les
mêmes domaines connexes, ne peut pas être très, très
en amour avec cette possibilité de se constituer en compagnie et de
dire: Bon, bien, là, dorénavant, compte tenu que c'est nous qui
avons développé l'expertise... J'essayais de voir à quel
endroit on a discuté de ça assez longuement. Il me semble que
c'est quand on a modifié la Charte de la ville de Montréal.
M. Ryan: On en a discuté à quelques reprises ici.
Je me souviens qu'il y a eu le cas de la ville d'Anjou qui s'était
dotée d'une corporation de développement domiciliaire, laquelle a
connu de graves difficultés. On est revenu devant la commission
parlementaire, ici, devant l'Assemblée nationale, pour obtenir des
modifications qui permettraient à la ville de ressusciter cet
organisme-là ou, au moins, de l'acheminer vers un dénouement
honorable. On a discuté également à propos d'un projet; je
pense que c'était la municipalité d'Aylmer qui avait un logiciel
qu'elle voulait mettre en circulation. Je pense que le député se
souviendra de ça. Puis on a mis des restrictions à ça.
La ville de Montréal dispose déjà du pouvoir de
créer ce qu'on appelle des sociétés paramunicipales. C'est
des compagnies, à toutes fins pratiques, qui jouissent d'une grande
autonomie dans la conduite de leurs affaires. À Montréal, il y a
une société qui est chargée de contribuer au
développement, à la préservation du patrimoine. Il y en a
une autre qui est chargée de contribuer au développement de
l'habitation, une autre qui est chargée de contribuer au
développement industriel, de mettre en valeur des terrains devenus
vacants par la désindustrialisation du territoire de Montréal, de
préparer ces terrains-là en vue de l'accueil de nouvelles
entreprises, etc.
C'est évident que, lorsqu'on crée des
sociétés comme celles-là la décision est assortie
de certains risques. Il n'y a pas de décision en matière
d'entreprise qui soit absolument prémunie contre tout danger possible,
mais, là, il y a une évaluation des pour et des contre. Et,
évidemment, ces gens-là sont élus pour prendre des
responsabilités. Il semble que ceci soit une forme d'activité qui
soit compatible avec la mission de la communauté urbaine, mais c'est
limité quand même aux domaines de sa compétence. C'est
toujours sujet, évidemment, au droit de regard du conseil.
Le député est peut-être moins familier que les
députés de là région de Montréal avec le
fonctionnement de la communauté urbaine, mais je voudrais l'assurer que
les maires qui constituent la communauté urbaine avec les membres du
conseil municipal de Montréal sont extrêmement vigilants. Ils
veillent avec un soin jaloux à ce que toute augmentation de leur
quote-part soit très, très sérieusement
justifiée.
M. Gendron: M. le Président, moi, je ne disconviens pas
que je sois moins qualifié, entre guillemets, ou informé du
fonctionnement de la communauté urbaine. Sincèrement, c'est un
jugement qui ne me fait pas mal. C'est vrai. Mais ce qui m'inquiète un
peu, c'est que c'est marqué «relatifs à tout domaine
relevant de sa compétence». Je ne trouve pas qu'il y a grand
balises là. Et, quand je lis: La Communauté pourra
dorénavant constituer de telles compagnies à l'égard de
tout domaine de sa compétence, et là on commence: loisirs,
recyclage, déchets, parcs, police, évaluation foncière,
etc., ça me met inquiet un peu. Ça n'a rien à voir contre
les administrateurs; c'est que c'est quand même des fonds des
contribuables. Et là, on me fait une remarque: Anjou 80. Vous vous
rappelez de ça, M. le ministre, Anjou 80? Plusieurs centaines de
millions de dollars ont été engloutis dans ce...
M. Ryan: Pas plusieurs centaines de millions, plusieurs
millions.
M. Gendron: Non, non, dizaines, dizaines. Si j'ai dit centaines,
je me corrige tout de suite.
M. Ryan: Quelques dizaines, oui.
M. Gendron: Oui, quelques dizaines. On parlait de 18 000 000 $
à 20 000 000 $. Alors, c'est quelques bonnes dizaines.
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Bon, bien, bonne chance, salut! On voulait faire des
affaires, puis... Alors, je ne sais pas. Et là, vous dites: La
communauté urbaine a développé une expertise importante
dans des domaines comme l'assainissement de l'atmosphère; on le verra
par d'autres articles. Et c'est exact, là; je n'ai aucune
réticence là-dessus, sur l'expertise. Il ne me semble pas que
l'article, tel qu'on l'adopte, offre les garanties suffisantes. On laisse toute
la responsabilité et l'entière capacité à la
communauté urbaine de décider si, effectivement, ils se
constituent en compagnie pour se prémunir...
J'aimerais ça que M. Hamelin m'indique jusqu'à quel point
si le ministre est d'accord, bien sûr, M. le Président
il y tient, que c'est important et s'il aurait des exemples à me
donner pour montrer qu'il y a là, vraiment, une carence dans la
disposition actuelle et que ça vous prend l'amendement
souhaité.
M. Ryan: Je n'ai pas d'objection à ce que nous entendions
M. Hamelin, évidemment. Je voudrais
simplement rappeler au député que, à l'article 121
de la loi actuelle de la communauté urbaine, on définit les
domaines sur lesquels elle a compétence. On parle de
«l'assainissement de l'atmosphère, l'assainissement des eaux, la
récupération et le recyclage des déchets, la santé
publique...
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: ...les loisirs et les parcs, la police, le transport en
commun». On ajouterait «la coordination des mesures d'urgence
relativement à la santé et à la sécurité des
personnes ou à la protection des biens». Et là se termine
l'énumération. Il y a, par conséquent, une limite qui est
inscrite dans le texte même de la loi. Ça, ça va être
l'article 23 de notre projet de loi.
Ce que j'allais dire, c'est que, tout en écoutant les
explications de M. Hamelin, je n'ai pas d'objection à ce que nous
gardions celui-ci en réserve jusqu'au moment où nous aurons
disposé de l'article 23, si c'était de nature à satisfaire
le député d'Abitibi-Ouest. Mais je consens volontiers, encore une
fois, M. le Président, à ce que nous écoutions les
observations que pourrait vouloir nous communiquer le président du
comité exécutif.
M. Gendron: Oui, mais, regardez, M. le ministre, si vous n'avez
pas d'objection, c'est sûr qu'à l'article 23 on connaît les
domaines sur lesquels la communauté urbaine a juridiction, c'est tout
détaillé. Alors, comme je le sais, si vous n'avez pas
d'objection, j'aimerais mieux entendre si le président du comité
exécutif y tient beaucoup et s'il en a besoin. Puis, si sa
réponse est oui, bien... (21 h 20)
M. Hamelin (Michel): Écoutez, c'est qu'on a
déjà une telle compagnie qui s'appelle BTMI, Bureau de transport
métropolitain international, depuis 1979. Et il est arrivé
à l'occasion, par exemple à l'assainissement de l'air, qu'on a un
de nos experts qui est allé au Mexique, et on aurait eu l'occasion,
à ce moment-là, de transférer une certaine technologie.
Mais, comme BTMI est limité au transport en commun 150.0.1
on ne pouvait pas exporter d'autres expertises. C'est uniquement dans ce
but-là. On n'a absolument pas l'intention de créer d'autres
compagnies. Il y a celle-là et celle-là servirait de canal. Si on
a des expertises au niveau police, par exemple, au niveau parcs
régionaux ou n'importe quoi, ça irait dans ce canal-là.
Cette compagnie-là, actuellement, elle est là, mais elle est
limitative uniquement au transport en commun. Alors, ça resterait dans
nos prérogatives, bien évidemment. Il n'est pas question d'en
sortir.
M. Gendron: Bien, je trouve que c'est une bonne explication.
Cependant, vous admettrez, M. Hamelin, que bon, là, c'est vous
qui m'avez répondu, merci beaucoup à partir du moment
où on met le pouvoir dans le projet de loi... Là, vous me dites
que c'est pour celle-là, mais vous allez l'avoir pour n'im- porte quoi
d'autre lié, bien sûr, aux domaines de compétence, ce qu'on
va voir à l'article un peu plus loin.
M. Hamelin (Michel): Dans le fond, c'est juste pour faire
profiter les contribuables d'une expertise qu'on peut avoir. Il s'agit pour
nous de vendre des choses et non pas de partir des compagnies de construction
ou de... C'est de l'expertise qu'on a, qu'on pourrait vendre par
l'intermédiaire du BTMI, comme c'est arrivé pour le métro,
dans le fond. BTMI, ça a été la construction du
métro qu'on a faite au Mexique, entre autres, et les wagons de New York;
on a supervisé la construction des wagons de New York par Bombardier.
C'est un contrat qui a rapporté une couple de 100 000 $ à la
Communauté, par BTMI. Alors, c'est uniquement afin d'étendre
cette expertise-là aux autres domaines de la Communauté, la
possibilité de la vendre aux étrangers.
M. Ryan: D'une manière très générale,
il va s'agir de services qui vont être fournis à d'autres
entreprises de services publics, finalement. Quand il a été
question de logiciels, je ne sais pas si le député s'en souvient,
on ne voulait pas que la ville lance un commerce de logiciels. On voulait que,
si elle avait un logiciel pouvant être utile pour l'administration de la
chose municipale, elle puisse le mettre à la disposition d'autres
municipalités moyennant rémunération. Et il y a toujours
cette limite-là. Je pense bien qu'il n'est pas question d'autoriser la
création de compagnies qui vont se lancer dans 56 domaines. Au
contraire, c'est juste pour permettre un partage d'expertise dans des
conditions qui favorisent la liberté décisionnelle très
souvent nécessaire dans ces choses.
M. Gendron: Ce n'est pas inexact, ce que le ministre vient de
mentionner, mais, si on revient à l'exemple de Bellechasse, qui
s'appelait CIB, je pense, la Corporation industrielle de Bellechasse, eux
autres mêmes convenaient qu'ils prenaient la place d'une compagnie
d'informatique qui faisait du logiciel. À partir du moment où ils
voulaient exporter le logiciel qu'ils avaient fabriqué, bien, c'est
évident qu'ils tassaient un privé. Moi, je pense
qu'effectivement, compte tenu de l'évolution de ces domaines-là,
en particulier pour l'atmosphère, puis toute la question liée
à l'assainissement, il est possible que la communauté urbaine
et là, vous avez un exemple assez significatif
développe de l'expertise intéressante. L'inconvénient que
ça a toujours, c'est qu'une compagnie, quand tu l'as, ce n'est pas
défini dans la loi que ça ne peut faire que de l'exportation de
l'expertise. Ça peut faire des profits, puis ça peut faire des
dépenses, puis ça peut se lancer... Après qu'elle est
créée en compagnie, ça peut prendre des initiatives
liées à l'incorporation d'une «Cie» qu'on appelle.
Mais, moi, je suis plus de nature à faire confiance aux élus. Ils
prendront les décisions.
M. Ryan: En général, il faut bien comprendre que la
communauté urbaine aura pleine autorité sur le
choix des officiers de ces compagnies-là. Il y a des bonnes
chances qu'elle nomme des personnes très proches de la Communauté
d'une manière ou de l'autre. Ça, c'est une autre garantie qui
n'est pas négligeable. Ce n'est pas comme si elle leur disait: On vous
met 5 000 000 $ entre les mains, vous faites ce que vous voulez avec. Trouvez
des administrateurs, puis... Ce n'est pas ça du tout, hein.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Garon): Alors, l'article 17 est
adopté. J'appelle l'article 18.
M. Ryan: À l'article 18, il s'agit d'ententes que la
Communauté peut conclure avec le gouvernement du Canada ou tout autre
organisme de celui-ci et avec toute autre autorité publique, y compris
une municipalité. Ça, c'est un pouvoir général.
Puis, là, on ajouterait un paragraphe pour dire que, «pour
conclure une entente avec une municipalité de son territoire, la
Communauté procède selon les articles 124 à 124.2»
qui régissent les ententes intermunicipales sur son territoire, qui
assurent l'implication de la Communauté.
M. Gendron: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Garon): L'article 18 est adopté.
J'appelle l'article 19.
M. Ryan: Ici, il s'agit d'ajouter... L'article demeure tel quel,
sauf qu'on donne à la Communauté ou à l'une des compagnies
dont nous venons de parler le pouvoir de conclure avec une personne ou un
gouvernement autres que ceux du Canada ou du Québec, etc. On ajoute
«une personne», morale ou physique, évidemment. Je pense
bien qu'on va comprendre facilement qu'il peut arriver que la Communauté
veuille transiger, disons, avec Bell Canada, par exemple; avec ça, bien,
c'est une personne. Elle voudrait transiger avec M. Bronfman, c'est une
personne.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Garon): L'article 19 est adopté.
J'appelle l'article 20. Il y a un amendement. Mme la secrétaire,
pouvez-vous lire l'amendement?
La Secrétaire: L'article 120.0.4 de la Loi sur la
Communauté urbaine de Montréal, édicté par
l'article 20 du projet de loi 121, est amendé par l'insertion,
après le premier alinéa, du suivant: «Dans le cas où
la dépense visée au premier alinéa a trait à un
service qui n'est pas sous l'autorité du directeur
général, la demande écrite doit être
présentée par le directeur de ce service plutôt que par le
directeur général.»
M. Ryan: L'article 120.0.4 vient donner au président du
comité exécutif le pouvoir d'autoriser une dépense en cas
de force majeure, dans une situation qui est de nature à mettre en
danger la vie ou la santé de la population ou à
détériorer sérieusement les équipements de la
Communauté. Là, on dit qu'il agirait sur demande écrite du
directeur général. On ajouterait, dans l'amendement qui est
proposé, que la demande devrait provenir du directeur du service
concerné s'il s'agit d'une situation affectant un service particulier.
On pense au service de police en particulier. Là, il peut très
bien arriver qu'une menace... Pardon?
M. Hamelin (Michel): C'est surtout ça, M. le ministre.
M. Ryan: ...pèse sur la Communauté et qu'il faille
que le président du comité exécutif prenne des
décisions très rapides; sur demande du directeur du service de
police, il pourrait le faire. Ça pourrait arriver dans le cas de...
M. Gendron: Je crois comprendre très bien la logique
d'ajouter ça, parce que ça commence par: «Dans le cas
où la dépense visée au premier alinéa a trait
à un service qui n'est pas sous l'autorité du directeur
général»; là, vous voulez que ce soit le directeur
du service concerné qui vous le demande. Mais, compte tenu qu'on avait
déjà, à 120.0.4: «Le président du
comité exécutif peut dans des cas exceptionnels, c'est
ça que ça dit dans un cas de force majeure de nature
à mettre en danger la vie...»
M. Ryan: Évidemment, dans le cas de la police, on
évite de passer par le directeur général qui n'a pas
autorité sur le service de police.
M. Gendron: C'est en plein ça. Durant la coupe Stanley,
là...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Pas de mauvais souvenirs, hein, M. Hamelin?
M. Hamelin (Michel): C'est juste.
M. Gendron: Bon. O.K. Alors, je n'ai pas de trouble avec
ça. C'est logique.
Le Président (M. Garon): Alors, l'amendement à
l'article 20 est-il adopté?
M. Gendron: L'amendement, oui
Le Président (M. Garon): Maintenant, on passe à
l'article 20, tel qu'amendé.
M. Gendron: Oui, sauf que, sur l'article 20, j'aimerais avoir
quelques explications. (21 h 30)
M. Ryan: Je vais fournir de rapides explications. Nous
transcrivons ici, moyennant certaines adaptations, l'essentiel de ce qui a
été consigné dans la loi des cités et villes
à l'occasion de l'adoption de la loi 22. C'est-à-dire que, pour
les contrats impliquant des montants inférieurs à 20 000 $, pas
besoin d'appel de soumissions écrites ou d'appel public d'offres. Pour
les cas allant de 20 000 $ à 100 000 $, là, il y a obligation de
demander au moins deux soumissions écrites. Puis, pour les cas allant
au-delà de 100 000 $, bien, là, c'est l'appel d'offres public
traditionnel. Je pense qu'on applique ici, à la communauté
urbaine, les normes qui valent pour les villes de plus de 50 000 habitants,
hein...
M. Hamelin (Michel): C'est ça.
M. Ryan: .. .dans la loi des cités et villes.
M. Gendron: Ça ne sera pas long, là.
M. Ryan: Oui?
M. Gendron: Puisque, M. le Président, on a la chance
d'avoir M. Hamelin avec nous, j'aimerais ça qu'il nous donne assez
rapidement une indication des pourcentages, sans avoir ça en
détail, je veux dire. Non, non, mais, en gros, c'est quoi? C'est 50 % de
vos appels d'offres qui sont supérieurs à 100 000 $ ou si c'est
l'inverse, que c'est très rare que vous ayez des appels d'offres
supérieurs à 100 000 $ et que vous êtes plus souvent dans
la fourchette de 100 000 $ et moins, avec les dispositions qu'on vous donne
actuellement?
M. Hamelin (Michel): De mémoire, là, je sais qu'on
a de très gros contrats. On en a plusieurs au-delà de 100 000 $.
Le pourcentage, je ne l'ai pas, mais je crois avoir compris aussi que tout ce
qu'on veut, c'est la même chose que l'ensemble des autres villes. Mais,
comme on a quand même un budget qui est le deuxième de la
province, je pense, après la ville de Montréal, ça nous
apparaissait logique de demander la même chose que toutes les
municipalités.
M. Gendron: Oui. Moi, je n'ai pas d'objection, là. C'est
logique de leur donner la même prérogative parce que, à
tout le moins, la communauté urbaine est sûrement de la taille des
50 000 et plus. Comme impact, là...
M. Ryan: Je pense que Me Couture peut attester que tout ceci est
rigoureusement conforme à ce qu'on trouve dans la Loi sur les
cités et villes, hein?
M. Couture (Robert): Oui.
M. Gendron: M. le Président, adopté.
Le Président (M. Garon): L'article 20, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Garon): J'appelle l'article 21.
M. Ryan: L'article 21, c'est une concordance avec ce que nous
venons de faire.
M. Gendron: Exact.
Le Président (M. Garon): Alors, l'article 21 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Garon): J'appelle l'article 22.
M. Ryan: Le 22 est également un article de concordance,
sauf que nous ajoutons ici que, parmi les organismes dont les besoins peuvent
être regroupés sous la forme d'une demande commune de soumissions
publiques en matière de contrats d'assurance, de fourniture de
matériel ou de services, il pourra comprendre également la
Société de transport de la CUM.
M. Gendron: Oui. Pas de problème.
Le Président (M. Garon): Alors, l'article 22 est
adopté. J'appelle l'article 23.
Compétence de la Communauté urbaine de
Montréal Coordination des mesures d'urgence
M. Ryan: L'article 23 nous rappelle ce que nous avons
discuté tantôt concernant les champs de compétence de la
communauté urbaine. Ces champs de compétence sont au nombre de
sept actuellement: l'assainissement de l'atmosphère, l'assainissement
des eaux, la récupération et le recyclage des déchets, la
santé publique, les loisirs et les parcs, la police, le transport en
commun, et on ajouterait l'article suivant: «6.1° la coordination des
mesures d'urgence relativement à la santé et à la
sécurité des personnes ou à la protection des
biens».
Comme vous le savez, le gouvernement, autant par le ministère de
la Sécurité publique que par le ministère de la
Santé et des Services sociaux, fait appel aux municipalités et
aux MRC, aux communautés de municipalités pour qu'elles se dotent
de plans d'urgence, de plans d'intervention synchronisés dans le cas de
situations d'urgence. C'est une des missions du ministère de la
Sécurité publique en particulier de promouvoir la mise au point
de plans d'intervention en situation d'urgence. Or, il y a déjà
des initiatives qui ont été prises avec la communauté
urbaine, mais celle-ci n'a pas actuellement le pouvoir exprès
d'intervenir en ces choses. On le lui donnerait avec la présente
disposition.
Ça devient de plus en plus nécessaire aujourd'hui. On
espère que ces pouvoirs ne seront jamais utilisés. On
peut passer IS ans, 20 ans sans les utiliser, mais il peut arriver
qu'ils doivent être utilisés à quelques minutes d'avis. Il
faut qu'ils soient là, clairement définis. C'est la
caractéristique d'une communauté urbaine d'une grande
région métropolitaine de jouir, en général, de la
tranquillité, mais d'être continuellement exposée à
des dangers très graves. C'est un miracle que tout ça survive,
parce qu'il pourrait arriver chaque jour des catastrophes.
M. Gendron: C'est évident, M. le Président. Je
pense que les explications du ministre sont pertinentes. On ne peut pas, d'une
main, confier davantage de responsabilités à la communauté
urbaine, en particulier dans des domaines comme l'assainissement de l'air,
entre autres, qui peut être susceptible d'exiger, pour toutes sortes de
délits ou de conflits appelez ça comme vous voudrez
la nécessité d'ordonner la coordination des mesures d'urgence ou
tout simplement la capacité de décréter l'état
d'urgence... Ce que le ministre nous dit, c'est que la communauté
urbaine n'avait même pas ça. C'est ça que je dois
comprendre. La communauté urbaine n'avait pas l'autorité
législative de pouvoir décréter l'état d'urgence
sur son territoire. C'est évident que ça m'apparaît
inapproprié compte tenu de ses niveaux de responsabilité. Donc,
dans ce sens-là, moi, je suis prêt à adopter l'article
23.
Le Président (M. Garon): Article 23, adopté.
J'appelle l'article 24.
Assainissement de l'atmosphère
M. Ryan: L'article 24, M. le Président, nous propose une
nouvelle formulation des matières qui relèvent de la
compétence de la Communauté dans le secteur de l'assainissement
de l'atmosphère. Essentiellement, les pouvoirs actuellement
définis à l'article 133 de la loi sur la communauté
urbaine sont reconduits, mais on donne à la Communauté des
pouvoirs plus précis en matière de réglementation. En
particulier, le nouvel article habiliterait la Communauté urbaine de
Montréal à adopter des règlements en matière
d'assainissement de l'atmosphère, qui lui permettraient d'exercer un
contrôle sur l'émission de substances polluantes de
l'atmosphère, d'assujettir à un permis la personne
exerçant une activité susceptible de devenir source de pollution,
d'établir les catégories de tels permis, de déterminer les
qualités requises d'un détenteur de permis et les droits
exigibles pour ce permis, de déterminer la manière de disposer
d'un polluant de l'atmosphère, de déterminer les méthodes,
ouvrages et dispositifs permettant de prélever des polluants, de
déterminer les dispositifs antipolluants à installer,
d'établir les devoirs et fonctions du directeur du service et des
fonctionnaires en cas de danger immédiat.
Dans l'article, on reprend également, essentiellement, les
pénalités que l'on retrouve au paragraphe 11° de l'article
133 actuel. Et le deuxième alinéa de l'article 24 aurait pour
effet de conférer à la Communauté le pouvoir de
déléguer au comité exécutif des attributions
relatives au prélèvement et à l'analyse des polluants.
Je comprends bien que la terminologie employée ici est assez
technique, mais nos conseillers ont vérifié soigneusement ces
choses. Et je dois vous dire qu'on s'inspire d'assez près, là,
à moins que mes impressions ne soient erronées, de textes
semblables que nous avons déjà adoptés pour la
Communauté urbaine de Québec. La Communauté urbaine de
Québec est passée, il y a deux ans. Nous lui avons donné
des pouvoirs de cette nature, si mes souvenirs sont bons, M. Couture.
M. Couture (Robert): C'est pour l'autre.
M. Ryan: Pas pour celui-ci? Très bien. Je m'excuse. Je
vous ai induits en erreur. C'est pour le sujet suivant, l'assainissement des
eaux. Ici, pour l'assainissement de l'atmosphère, c'est un pouvoir
qu'elle ne détient pas encore, la Communauté urbaine de
Québec.
Alors, je pense que les clarifications qui sont apportées et les
ajouts permettront d'améliorer les possibilités d'intervention
dans ce domaine. Et je veux souligner à ce sujet que, grâce
à l'action accomplie depuis quelques années, la qualité de
l'air que respirent les résidents de l'île de Montréal et
de la région qui l'entoure s'est grandement améliorée au
cours des dernières années. Nous avons assisté, là,
à une tendance remarquable vers une dépollution de
l'atmosphère grâce aux contrôles qui ont été
exercés, en particulier sur l'émission de fumée, par
exemple, par les immeubles industriels ou les systèmes de chauffage,
etc. Je pense qu'on doit se féliciter des progrès accomplis. Ces
progrès permettent de trouver, dans la région
métropolitaine de Montréal, une qualité de vie qui a
été jugée par des experts internationaux comme l'une des
plus élevées de toutes les régions métropolitaines
du monde. Je pense que la région de Montréal a été
mise au premier rang, avec la région de Sydney ou de Melbourne, en
Australie. C'est Melbourne, je pense, hein? (21 h 40)
Une voix: Melbourne.
M. Ryan: Oui. Et je pense qu'il y a lieu d'être fier de
ça. Et, si on peut donner à la Communauté des pouvoirs
d'intervention encore plus efficaces tout en respectant les droits fondamentaux
des citoyens, des entreprises et des communautés, je pense que nous
agissons dans un sens civilisé.
M. Gendron: Bien, je pense, M. le Président, que le
ministre a donné les explications requises. C'est peut-être un peu
étonnant pour des profanes de le dire avec autant de satisfaction du
degré atteint en termes de performance. Il ne doit sûrement pas y
avoir de nouveaux pouvoirs là, parce que c'est correct, puis je l'en
félicite. Mais, étant donné la perfection, donc, ma
question est plus: Est-ce qu'il ne s'agit que de dispositions qui viennent
rafraîchir les dispositions existantes, réaménagées
avec une terminologie plus appropriée, ou est-ce
qu'il y a de nouveaux pouvoirs là qu'elle n'avait pas au
préalable? Parce que, là, si c'était le cas, avec qui on
va réussir à se comparer?
M. Ryan: Regardez, essentiellement, M. le Président, il
n'y a pas de véritables nouveaux pouvoirs substantiels. Il y a un
réalignement, une clarification qui permettra à la
Communauté, peut-être, de voir plus clairement son action et ses
responsabilités.
M. Gendron: Évidemment, toutes ces dispositions-là
sont conformes aux lois de l'environnement?
M. Ryan: Évidemment. Évidemment. M. Gendron:
Adopté.
Le Président (M. Garon): Alors, l'article 24 est
adopté. J'appelle l'article 25.
M. Ryan: On propose, à l'article 25, une nouvelle
définition de ce qu'est un polluant. Dans l'article 136 actuel, on
parlait d'agent polluant, de matière polluante. Ici, on parle de
polluant directement. Je pense qu'on dit en trois lignes ce qu'on prenait six
lignes pour dire auparavant. C'est rare qu'on procède de cette
manière.
M. Gendron: Je ne suis pas en mesure de...
M. Ryan: D'habitude, on ajoute, puis on ajoute, et on alourdit
sans cesse. Là, pour une fois, on allège en ne perdant rien du
sens originel.
M. Gendron: Oui, je pense qu'effectivement il s'agit d'un bon
article qui réduit... en tout cas, plus simple, plus
compréhensible, intéressant dans son libellé.
Adopté.
Le Président (M. Garon): Alors, l'article 25 étant
adopté, j'appelle l'article 26.
M. Ryan: L'article 26, M. le Président, nous pourrions
peut-être le garder en suspens, parce qu'il est conditionné par ce
que nous déciderons à propos de l'article 36.
Le Président (M. Garon): Alors, l'article 26 est en
suspens. J'appelle l'article 27.
M. Ryan: C'est une remarque semblable à propos de
l'article 27 qui est conditionné par le sort que nous réserverons
au nouvel article 151.1 dont il sera question plus tard.
M. Gendron: L'article 27, oui. M. Ryan: Ça va?
M. Gendron: Oui, en suspens.
Le Président (M. Garon): On suspend 27?
M. Gendron: Oui, parce qu'il faut aller voir 151.
Le Président (M. Garon): Alors, l'article 27, en suspens.
J'appelle l'article 28.
M. Ryan: L'article 28, même remarque. Il s'agit d'un
article de concordance avec 140 et 151.1. Comme nous disposerons tantôt
de 151.1...
Le Président (M. Garon): Alors, l'article 28, en suspens.
J'appelle 29.
M. Gendron: Même chose, suspendu. M. Ryan:
Même chose.
Le Président (M. Garon): Est-ce qu'il y en a d'autres que
vous voulez mettre en suspens?
M. Gendron: On va le voir en les regardant article par
article.
M. Ryan: On essaie de vous endormir, M. le Président, et
on ne réussit pas à le faire.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): Le Grand Robert a essayé
et il a manqué son coup. J'appelle l'article 30.
M. Ryan: Le Grand Robert?
Le Président (M. Garon): Le Grand Robert, quelqu'un qui
hypnotise.
M. Ryan: Le Grand Robert, oui.
Le Président (M. Garon): II faut dire qu'il a
essayé la salle au complet. Ha, ha, ha!
M. Gendron: Jusqu'à 35, c'est tous des articles de
même nature.
M. Ryan: C'est ça. C'est tous des articles qui se relient,
ça: 139, 151.1, puis...
Le Président (M. Garon): Oui. Alors, on laisserait en
suspens jusqu'à 35?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Garon): L'article 30?
M. Gendron: Oui, 30 à 35. C'est juste à 36 qu'on
retombe avec...
Le Président (M. Garon): Alors, on passe à
l'article 36. J'appelle l'article 36...
Ah! le vote. Alors, je suspends les travaux de la commission de
l'aménagement et des équipements sine die.
M. Gendron: Oui.
La Secrétaire: Vous ajournez?
Le Président (M. Garon): Bien oui, on finit à 22
heures, puis il y a un vote à 21 h 45. On n'aura pas le temps de revenir
pour 22 heures. Alors, j'ajourne les travaux de la commission de
l'aménagement et des équipements sine die, en attendant un ordre
du leader du gouvernement, un ordre de la Chambre, demain matin.
Une voix: Demain matin, à 10 heures.
Le Président (M. Garon): Bien non, il faut attendre un
autre ordre de la Chambre demain matin.
(Fin de la séance à 21 h 46)