Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Vingt heures huit minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): Je déclare la
commission de l'aménagement et des équipements ouverte. Le mandat
de la commission est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 113, Loi modifiant la Loi sur
l'assurance automobile.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: II n'y a aucun remplacement.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. Alors, M. le
ministre, est-ce que vous avez des remarques préliminaires?
Remarques préliminaires M. Sam L. Elkas
M. Elkas: Non, madame, aucune remarque préliminaire. Je
pense que c'est un projet de loi qui donne des avantages aux assurés et
puis, vu que c'est assez clair, comme ils disent, «keep it simple».
C'est justement ce qui a été fait. On reconnaît que,
évidemment, on doit faire des changements dans nos lois, des lois qui
ont été introduites il y a plusieurs années. À
mesure qu'on avance, toute chose change et puis... On veut améliorer,
évidemment, l'indemnisation aux assurés. Puis, ce qu'on voit ici,
c'est un gain net d'environ 10 000 000 $ pour les assurés. Je ne pense
pas qu'il y ait personne qui va s'opposer au fait qu'on améliore leur
sort. Administrativement, Mme la Présidente, ça va être
plus facile pour l'assuré aussi. Il y a, en fait, surtout, la question
de fournitures. Alors, dans son ensemble, c'est un projet de loi qui est
nécessaire. Je crois qu'il est nécessaire presque à tous
les ans. J'espère qu'on va être en mesure de voir les changements
qui vont venir améliorer les assurés. (20 h 10)
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va. Merci,
M. le ministre. M. le député de Lévis.
M. Jean Garon
M. Garon: Mme la Présidente, êtes-vous capable de me
résumer les avantages du projet de loi que vient de nous énoncer
le ministre?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. M. Garon:
Envoyez donc!
La Présidente (Mme Bélanger): Des avantages pour
les... Bien, est-ce que je suis obligée de vous le... Je peux vous faire
un résumé, mais...
M. Garon: Ça a été assez bref. On voit que
le ministre n'a pas grand-chose à dire dans les avantages, sauf ce qu'on
sait. Il dit qu'on va donner 10 000 000 $ aux assurés, mais on va avoir
un autre projet de loi, dans la même session, et on va aller leur enlever
i 000 000 000 $. alors, tu sais, c'est très avantageux! on va dire qu'on
a un projet de loi pour donner 10 000 000 $ aux assurés et on a un autre
projet de loi pour enlever 1 000 000 000 $ de la caisse des assurés.
c'est du cent pour un! un cheval, un lapin. à moins d'être
masochiste... c'est la joie masochiste dont parle le ministre. comme disaient
les gens au moyen âge, la torture interroge et la douleur répond.
ou encore: fais-moi mal, tu me fais du bien. c'est un peu le principe que le
ministre a.
Le ministre est sûrement janséniste dans ses lois, sauf
qu'il y a des mauvais éléments dans le projet de loi. ii y a de
très mauvais éléments que je vais essayer d'expliquer
clairement. je n'ai pas vu les avantages. le ministre nous a dit qu'il y avait
10 000 000 $. il n'a pas dit où, il ne l'a pas ventilé. il n'a
rien expliqué. habituellement, quand quelqu'un a quelque chose à
donner, des cadeaux dans l'arbre de noël, il est content de dire: à
untel, de papa. ou encore, pour un autre cadeau, de dire: à julie de
sam. il est content. il dit: à mon fils bien-aimé, de son
père qui l'aime beaucoup, comprenez-vous. mais, là, seulement, on
n'a pas été capables d'avoir un seul élément de ce
qu'il pourrait y avoir de bien dans ce projet de loi. il dit: à chaque
année, il faut faire des changements. alors, ce n'est pas
nécessaire. c'est un peu comme quelqu'un qui dit: à chaque cinq
ans, il faut que je peinture ma maison. je la peinture noir. je vais la
peinturer noir, cette année. alors, il n'est pas sûr qu'il est
mieux de la peinturer.
Une voix: Votre maison est noire?
M. Garon: Pardon? Non, non, elle est peinturée blanc et
vert. Vert, couleur de l'espoir, hein?
Une voix: Ça doit être beau!
M. Garon: C'est très beau. J'ai des félicitations
à tous les jours!
Une voix: Oui? M. Garon: Oui.
Une voix: ...
M. Garon: Non. Bien, qu'est-ce que vous voulez...
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît! S'il vous plaît!
M. Garon: ...j'ai eu des vandales, comprenez-vous. Mais ceux qui
ont averti les journalistes n'ont pas jugé bon de me le dire, à
moi, qu'il y avait des vandales.
Une voix: Avez-vous eu des offres d'achat aussi?
M. Garon: Beaucoup.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Garon: Alors, Mme la Présidente, c'est le terrain de la
rive sud qui s'exprimait.
Une voix: Une solidarité régionale.
M. Garon: Ici, dans ce projet de loi là, il y a deux
éléments, principalement, qui nous chicotent: la capitalisation
des frais de garde, des frais engagés en raison d'un accident, et des
frais de réadaptation qui sont une arme à deux tranchants qui
peut se retourner contre les victimes et même contre l'État qui,
dans certains cas, devra assumer ces charges en vertu d'autres programmes
sociaux. La durée de la réadaptation d'une victime est difficile
à mesurer. En outre, les séquelles résultant d'un accident
peuvent se manifester de façon intermittente. On a un accident. Plus
tard, il arrive des conséquences et là on a accepté un
forfaitaire. Aussi, lorsqu'une victime aura accepté la capitalisation de
ses frais de réadaptation, il lui sera beaucoup plus difficile de se
faire rembourser par la suite les frais reliés à des
problèmes qui pourront survenir plusieurs mois après l'accident
et après qu'elle aura touché sa rente capitalisée. La
capitalisation des frais de réadaptation pourrait donc se faire au
détriment des victimes.
Vous savez, on est dans une drôle de situation, Mme la
Présidente. Le projet de loi que nous avons devant nous, c'est un projet
de loi pour les victimes d'accidents d'automobile, théoriquement.
Aujourd'hui, la Société de l'assurance automobile n'a pas comme
principal mandat d'assurer, mais a pour principal mandat de siphonner de
l'argent aux automobilistes pour le donner au ministre des Finances.
Mentionnons que, lors de l'adoption du projet de loi 92, en 1989, nous avions
voté contre le principe de la capitalisation de l'indemnité de
remplacement du revenu. En outre, le Protecteur du citoyen, dans son rapport
1991-1992, énonce ainsi le problème du versement de cette rente
par la Société de l'assurance automobile du Québec. Il
dit: «L'illégalité de certaines décisioi.s en vertu
desquelles la Société a retenu sur le capital
représentatif d'une rente versée à une victime un
pourcentage de 25 % pour tenir compte des aléas de la vie.»
M. Maltais: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: Mme la Présidente, on est ici, ce soir, je
pense, pour parler de 113. En vertu de 211, on doit s'en tenir à la
pertinence. Le député de Lévis aura sans doute l'occasion
de parler du siphonnage de la SAAQ dans un autre projet de loi, mais, dans le
moment, ce soir, on parle de 113 qui est l'indemnisation des personnes qui sont
victimes d'un accident d'automobile. J'entends bien qu'on passe à
l'article 1 du projet de loi, parce que tout ce qui n'est pas pertinent, ce
soir, ça va être soulevé. Ce n'est pas pertinent, ce que le
député de Lévis...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non.
M. Maltais: ...a dit, et ce qu'il a envie de dire, c'est encore
pire, Mme la Présidente. Alors, on va s'en tenir à 113 ce soir
et, lorsqu'on fera le débat sur l'autre projet de loi, on pourra,
à ce moment-là, faire des remarques préliminaires aussi
longtemps qu'il nous faut. Mais, ce soir, on va s'en tenir à 113, si
vous voulez bien, pour la bonne marche de la commission.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Saguenay, je pense que le député de
Lévis est dans la période de ses remarques
préliminaires.
M. Maltais: Ça ne me fait rien, ce n'est pas
pertinent.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non.
C'était pertinent...
M. Maltais: Non, ce n'est pas pertinent.
La Présidente (Mme Bélanger): ...ce qu'il disait,
là. Il est après parler qu'il avait voté contre la loi
108...
M. Maltais: Ah, mais...
La Présidente (Mme Bélanger): ...qui a
été votée avant, qu'il votait contre les
indemnités.
M. Maltais: De toute façon...
La Présidente (Mme Bélanger): En tout cas, je n'ai
pas à juger de ce qu'il dit...
M. Maltais: ...il va voter contre 113. Il va tout voter contre
les lois, puis c'est son droit et je le respecte.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, ça n'a
pas d'importance. Il a son droit de parole, M. le député de
Saguenay, et je dois laisser le député...
M. Maltais: Mais...
La Présidente (Mme Bélanger): Je vais
vérifier la pertinence, mais, dans le moment, c'est le
député de Lévis qui a la parole.
M. Maltais: Et je me soumets à vos ordres, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Saguenay.
M. Garon: Mme la Présidente, je constate que, si le
député de Saguenay pense que je ne suis pas dans la pertinence,
c'est qu'il n'a pas lu le projet de loi.
M. Maltais: J'ai très bien lu le projet de loi, M. le
député.
M. Garon: Parce que je parlais exactement...
M. Maltais: Puis, je ne suis pas professeur de droit...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay, c'est la...
M. Maltais: Je ne suis pas professeur de droit, mais je connais
très bien l'assurance. Mme la Présidente, je veux juste corriger
le député de Lévis, qui erre en fait et en droit.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non. Mais,
là, vous pourrez le corriger après qu'il aura fini son temps de
parole. Dans le moment, c'est lui...
M. Maltais: On va le corriger pendant, avant et après.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay, s'il vous plaît!
M. Maltais: Oui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: J'aimerais ça qu'il y ait autour de la table
seulement des gens qui sont députés. Les gens qui sont
autour...
La Présidente (Mme Bélanger): Là, c'est
correct. Mais, ici, je pense que le...
M. Garon: Non. Les gens qui sont autour, ils sont là pour
conseiller ceux qui le demandent. S'il y a des conversations tout le tour, tout
le temps, moi, ça me dérange. Il n'est pas nécessaire
qu'il y ait des gens tout le tour. Alors, ce que je vois, c'est des gens qui
arrivent à la table. Ce n'est pas ça, une commission
parlementaire. J'aimerais que vous fassiez respecter le règlement,
qu'autour de la table il y a des députés. Les gens qui ne sont
pas députés, bien, qu'ils attendent de l'être avant de
venir autour de la table, sauf, évidemment, les conseillers qui
entourent le ministre, qui sont sages, tous les deux.
M. Maltais: Le député de Lévis a raison, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, c'est correct.
D'accord, c'est fait, il y a des députés...
M. Maltais: Pouvez-vous demander à Mme la
secrétaire de sortir un peu?
M. Garon: J'aimerais savoir, Mme la Présidente, avant de
continuer mes remarques préliminaires, quels sont les gens qui sont ici
le long du mur, dans la commission. Quelle est la justification de leur
présence ici?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lotbinière.
M. Garon: Parce que, autrement, le public, il est supposé
être dans la salle.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lotbinière, est-ce que vous pourriez vous
asseoir, s'il vous plaît?
M. Elkas: Le vice-président, Ronald Clark, va introduire
les gens du soutien de la Société de l'assurance automobile du
Québec. Vous pouvez les présenter, M. Clark?
M. Clark (Ronald): Oui. Il y a, d'abord, Mme Francine Marcoux, de
la Société de l'assurance automobile; il y a Mme Francine
Lagrenade, du Bureau des lois; il y a M. Camille Genest, de la
Société de l'assurance automobile; il y a Mme Louise Gonthier, de
la Société de l'assurance automobile; il y a Mme Christine
Claraz, aussi de la Société; il y a M. Claude Gélinas, que
vous connaissez, le directeur du contentieux chez nous; et, moi-même,
Ronald Clark.
M. Garon: Puis, il y en a d'autres qui n'ont pas
été identifiés.
M. Elkas: Bien, il y a Pierre Méthot.
Une voix: Je suis également de la Société,
à titre d'observatrice. Si vous le permettez, je le disais pour pouvoir
rester assise ici.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien oui. Vous avez
le droit.
M. Garon: Bien, normalement, les observateurs sont dans la
salle.
Une voix: Bien, voyons donc! C'est quoi l'objet de cette...
M. Garon: C'est de même que ça se passe. C'est
ça, le règlement. Non. Le public, il s'assoit là-bas.
Une voix: Vous êtes qui, vous?
M. Garon: Non, non, je n'ai pas d'affaire à demander qui
est dans le public, mais, Mme la Présidente, je vous demande de faire
respecter notre règlement. Que les gens qui ne sont pas ici pour
conseiller le ministre s'assoient dans la salle.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'elle fait
partie des personnes qui conseillent le ministre?
M. Maltais: II ne faut pas exagérer, Mme la
Présidente.
M. Garon: Non, non.
M. Maltais: Autour de la table, il n'y a que des
députés et deux conseillers du ministre. Les autres, ça ne
regarde pas le député de Lévis. C'est clair?
M. Garon: Non, non. L'endroit qui est dévolu, en vertu de
notre règlement, Mme la Présidente, pour le...
M. Maltais: Non, non. L'article 211, Mme la Présidente. Le
député de Lévis est un avocat constitu-tionnaliste, il
devrait connaître l'article 211. Voulez-vous lui lire 211, s'il vous
plaît?
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 211, c'est
la pertinence, M. le député de Saguenay.
M. Maltais: Bien, il n'est pas pertinent. Il s'attaque à
des gens qui ne sont pas membres de l'Assemblée nationale, qui ne sont
pas autour de la table.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député de...
M. Camden: Mme la Présidente, je voudrais avoir un avis de
votre part, dans la suite des propos du député de Lévis.
Moi, je crois que madame est là pour donner avis à ses
collègues qui, eux... (20 h 20)
M. Garon: Non.
M. Camden: Vous pouvez attendre un peu, là!
C'est moi qui parle, s'il vous plaît. Madame donne avis à
ses collègues, lesquels, eux, à leur tour, sont là pour
conseiller le ministre. Si madame doit s'en aller dans la salle, je devrai
également vous demander ceci: Les gens qui sont de la Tribune de la
presse, qui viennent occuper les banquettes derrière nous il n'y
en a pas, ce soir lorsqu'ils viennent s'asseoir derrière nous,
sont-ils des observateurs ou s'ils sont des gens pour conseiller le ministre?
Si vous considérez, Mme la Présidente, ces gens-là comme
étant des observateurs, nous ne devrons, à partir
d'aujourd'hui... Je vous demande, si c'est possible, d'établir une
jurisprudence par laquelle nous ne pourrons tolérer ces gens-là
derrière nous, qui se ramasseront dans la salle, à
l'arrière en fonction des places disponibles. C'est ce que le
député de Lévis est en train d'établir, ce
soir.
M. Garon: Mme la Présidente, ce n'est pas ça qui
est le point, du tout. Le point, c'est que le vice-président de la
Société de l'assurance automobile a indiqué les gens qui
accompagnaient le ministre et qui étaient ici parce qu'il en avait
besoin. Il y a des gens qui ont dit qu'ils étaient observateurs. Les
observateurs, leur place, c'est dans la salle. Ce n'est pas autour de la table,
ici. Et c'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Moi, je n'ai pas
compris. J'aimerais que la personne qui est supposée être
observatrice s'identifie.
M. Gélinas (Claude): Mme Landry.
La Présidente (Mme Bélanger): Comme
observatrice?
M. Gélinas (Claude): Oui, oui. Je pourrais ajouter que Mme
Landry est avocate et technicienne en droit chez nous. Elle est venue pour voir
comment se déroulait une commission parlementaire.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je pense
qu'elle fait partie de la commission.
M. Garon: Non. Ce n'est pas la même chose.
La Présidente (Mme Bélanger): Je regrette, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Mme la Présidente, appliquez le règlement
qui dit que les gens qui sont nécessaires au ministre sont ici. Les
observateurs sont dans la salle. C'est ça, la règle de
l'Assemblée nationale. Je vous demande de faire appliquer le
règlement, Mme la Présidente, pas comme on aimerait qu'il soit,
mais comme il est.
M. Maltais: C'est quoi le règlement là-dessus, Mme
la Présidente? Voulez-vous le demander au député de
Lévis? C'est quoi, le numéro de l'article que tu cites?
La Présidente (Mme Bélanger): Parce que, si Mme
Landry fait partie de la SAAQ elle est avocateje pense que...
M. Garon: Non, non. Elle n'est pas nécessaire aux travaux
de la commission. Elle est ici comme observatrice.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais comment
pouvez-vous juger que Mme Landry n'est pas nécessaire à
l'étude du projet de loi?
M. Garon: Bien, parce qu'elle n'a pas été
mentionnée par les gens qui... Bien, écoutez, là, on ne
jouera pas au fou, Mme la Présidente. Je regrette, là!
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, là,
écoutez. Bien, justement.
M. Garon: M. Clark a mentionné les gens qui étaient
ici comme support au ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais il n'y a aucun
article qui spécifie qui est nécessaire à la commission,
puis qui n'es, pas nécessaire.
M. Maltais: Qu'on appelle l'article 1, Mme la
Présidente.
M. Garon: Mme la Présidente, de tout temps, les gens qui
sont ici comme observateurs sont dans la salle. Ils ne sont pas autour de la
table, ici. Je ne sais pas ce qui vous arrive, Mme la Présidente, mais
normalement...
La Présidente (Mme Bélanger): Mais je ne sais pas
ce qui vous arrive à vous, non plus, M. le député de
Lévis.
M. Garon: Bien, c'est parce que je suis dérangé.
J'ai un discours à faire, puis je ne veux pas avoir 50 conversations en
même temps, même par des gens qui n'ont pas d'affaire à
être ici. C'est aussi clair que ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. On peut demander
le silence. Ça, c'est fort possible.
M. Garon: Non. Puis les gens qui...
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, moi, quand
l'avocat du contentieux du ministère dit que Mme Landry fait partie de
la SAAQ, puis qu'elle est avocate...
M. Garon: Non, il n'a pas dit ça.
La Présidente (Mme Bélanger): ...je pense qu'elle
peut être utile au ministre.
M. Garon: Non, non. Mme la Présidente, je regrette. Alors,
pouvez-vous faire sortir les galées? M. Clark a nommé les gens
qui étaient ici, qui accompagnaient le ministre, et la personne
n'était pas mentionnée. Il a mentionné les gens qui
étaient nécessaires aux travaux.
M. Camden: Mme la Présidente, je fais motion pour que Me
Louise Landry, de la Société de l'assurance automobile du
Québec, puisse s'asseoir derrière les députés
ministériels et qu'on permette à celle-ci d'émettre des
avis, à l'arrière, à ses collègues de la
Société de l'assurance automobile du Québec...
M. Gélinas (Claude): Faisant partie elle-même de la
Société.
M. Camden: ...faisant partie elle-même de la
Société.
La Présidente (Mme Bélanger): II n'y a aucun
article, M. le député de Lévis, qui peut juger... Moi, en
tant que présidente, je ne veux pas juger des personnes qui sont utiles
au développement ou au bon fonctionnement de la commission.
M. Garon: Non, mais ce que je vous ai dit, c'est que le
vice-président a nommé les personnes qui accompagnaient la
délégation du ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): Comment il s'appelle,
le monsieur?
M. Garon: M. Clark.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Clark, est-ce que
vous avez omis, par erreur, de nommer Mme Landry, qui peut participer aux
travaux de la commission?
M. Clark (Ronald): Bien, enfin... Je veux dire... Je n'avais pas
vu Mme Landry. Mme Landry, c'est un oubli. J'ai demandé à Claude,
qui est mon directeur de contentieux, de m'identifier les gens qui
l'accompagnaient, puis, bien, l'oubli vient de lui.
Une voix: Ah!
M. Clark (Ronald): J'ai pris les noms en note, puis je n'avais
pas, de son côté, les gens du contentieux. Alors, effectivement,
j'ai omis de mentionner Mme Landry.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le
débat est clos. Mme Landry peut rester là, mais on va demander le
silence, par contre. Alors, M. le député de Lévis, vous
avez la parole.
M. Garon: Alors, Mme la Présidente, mentionnons que, lors
de l'adoption du projet de loi 92, en
1989, nous avions voté contre le principe de la capitalisation de
l'indemnité de remplacement du revenu. en outre, le protecteur du
citoyen, dans son rapport, en 1991-1992 lecture que devraient faire
beaucoup plus souvent les dirigeants de la société de l'assurance
automobile énonce ainsi le problème du versement de cette
rente par la société de l'assurance automobile du québec:
«l'illégalité de certaines décisions en vertu
desquelles la société a retenu sur le capital
représentatif d'une rente versée à une victime un
pourcentage de 25 % pour tenir compte des aléas de la vie.» le
protecteur du citoyen, 22e rapport annuel, 1991-1992, page 154.
M. Maltais: Mme la Présidente, question de
règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): Question de
règlement. M. le député de Saguenay.
M. Maltais: Oui, Mme la Présidente. Je pense que, si on
avait voulu juger à propos d'entendre le Protecteur du citoyen, on
l'aurait fait venir. Alors, je ne vois pas l'utilité de citer ses
réflexions...
M. Garon: On est bien mal partis. Ça ne va pas être
long.
M. Maltais: ...surtout que, le Protecteur du citoyen, il me
semble qu'il n'est pas tout à fait légal, dans le moment.
Une voix: Ça, on le savait d'avance. M. Garon:
Hein?
M. Maltais: II ne faudrait pas qu'on cite le Protecteur du
citoyen à tort et à raison, Mme la Présidente.
M. Garon: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay, je vous prierais, s'il vous plaît, de
laisser le temps de parole au député de Lévis.
M. Garon: Alors, Mme la Présidente... Évidemment,
c'est comme dans l'arène romaine: les gladiateurs qui criaient le plus
fort, habituellement, c'est ceux qui n'avaient pas encore beaucoup de temps
à vivre!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Alors, le député de Saguenay, je suppose,
est dans ses derniers moments au Parlement. Il veut qu'on note sa
présence.
M. Malteis: Mme la Présidente, sur la réflexion du
député de Lévis, j'aimerais lui souligner une chose, juste
une chose: ce n'est pas parce qu'on est gros qu'on écrase tout le
monde!
La Présidente (Mme Bélanger): Là, s'il vous
plaît, je demanderais un peu de décorum.
M. Maltais: D'ailleurs, il a manqué son coup dans
Louis-Hébert. Il va le manquer dans Jean-Talon, puis il va le manquer
dans Taschereau, c'est reconnu. Il se ramasse avec une espèce de
Crespin, de je ne sais pas trop qui, là...
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît, s'il vous plaît! Vous demandiez la pertinence, tout à
l'heure, M. le député de Saguenay...
M. Maltais: ...qu'il ne voulait pas avoir, puis que, moi, je
voulais avoir, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): ...et je pense que ce
n'est pas pertinent. M. le député de Saguenay!
M. Maltais: Je trouve que la réflexion du
député de Lévis est tout à fait non pertinente. Si
vous ne lui demandez pas des excuses, Mme la Présidente, je vais me
retirer de la commission.
Une voix: Voyons donc! Reste là, Ghislain. M. Garon:
Aïe, c'est une bonne affaire.
Des voix: Ha, ha, ha! Fais pas ça, Ghislain. Reste
là, reste là.
La Présidente (Mme Bélanger): Ha, ha, ha!
Vous aimeriez trop ça que je vous retire de la commission. Ha,
ha, ha!
M. Maltais: Je demande un vote, Mme la Présidente!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Maltais: Parce que je me souviens qu'en 1983 le
député de Lévis était venu faire campagne chez
nous, puis il n'avait pas pu se trouver une chambre, Mme la Présidente.
Je ne vous dirai pas ici pourquoi.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay...
M. Maltais: C'est la seule année où j'ai
gagné par 3500 votes.
La Présidente (Mme Bélanger): ...je vous
demanderais, s'il vous plaît, de...
M. Maltais: Je l'invite, d'ailleurs. Bien, écoutez, si on
ne veut pas engendrer de débats, on ne fait pas de
remarques non pertinentes, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Non. C'est fait.
M. Maltais: Voilà.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez fait tout
le message. Le député de Lévis a fait son message. Nous
revenons à la pertinence.
M. Maltais: Puis, aussitôt qu'il va dévier de son
texte...
La Présidente (Mme Bélanger): Nous revenons
à la pertinence du débat.
M. Maltais: ...Mme la Présidente, ça va être
une claque. C'est aussi clair que ça.
Une voix: En paroles.
M. Maltais: Entendons-nous.
Une voix: En paroles.
Une voix: Pour le moment.
M. Maltais: Je vous écoute, Mme la Présidente.
M. Garon: Mme la Présidente, je me rends compte que...
La Présidente (Mme Bélanger): Là,
là...
M. Maltais: Vous ne vous rendez pas compte de grand-chose,
là, vous.
M. Garon: Le député de Saguenay, qui a
oeuvré dans l'assurance, devrait être le premier à se
rendre compte que les remarques que je fais sont pertinentes. Mais
peut-être qu'avec les années il a oublié un peu le domaine
de l'assurance. Je pense qu'il aura besoin de le réapprendre avant
longtemps pour se recycler.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Mais, maintenant, il y a des programmes disponibles
pour ceux qui veulent se recycler...
La Présidente (Mme Bélanger): Payés par
l'assurance-chômage. Ha, ha, ha!
M. Garon: ...payés par l'assurance-chômage ou l'aide
sociale.
M. Maltais: Mme la Présidente, je vous ferai remarquer
que, moi, j'ai passé mes examens. Je ne suis pas encore en cours.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Maltais: Puis, mon diplôme, il m'est donné par
l'université et non par charité, pas par bill privé.
M. Garon: Je ne sais pas de quoi il parle.
M. Maltais: Je n'ai insulté personne, j'espère,
autour de la table, à moins qu'il y en ait qui soient
concernés.
Une voix: Pas encore. (20 h 30)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, pour la
dernière fois, M. le député de Saguenay, j'aimerais que
nous revenions à la pertinence du débat et que nous laissions le
droit au député de Lévis de s'exprimer sur le projet de
loi 113. Il est à ses remarques préliminaires et, bon, je pense
qu'on devrait lui laisser son temps de parole. M. le député de
Lévis, il vous reste 13 minutes.
M. Maltais: On l'écoute.
M. Garon: Mme la Présidente, au fond, vous voyez à
quel point ça a pris du temps pour pouvoir faire sept minutes, puisqu'il
est déjà 20 h 30. Alors, je ne suis pas convaincu que c'est de
cette façon-là qu'on légifère le mieux. Ceci
étant dit, le Protecteur du citoyen a, à plusieurs reprises,
traité de cette question-là, et je pense que le ministre,
actuellement, fait fausse route parce que...
M. Maltais: Mme la Présidente, est-ce que...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay!
M. Maltais: Écoutez, je vous demande une question,
là. Le député de Lévis cite le Protecteur du
citoyen.
La Présidente (Mme Bélanger): Non. Là, c'est
le député de Lévis qui a la parole. Les questions, vous
les poserez après qu'il aura fini son intervention. Ça
suffit!
M. Maltais: Non, mais je vous demande... Écoutez, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, je
n'écoute pas. C'est ça.
M. Maltais: Le député de Lévis...
La Présidente (Mme Bélanger): La décision
est rendue.
M. Maltais: ...nous cite le Protecteur du citoyen. J'aimerais
ça, vu qu'il nous le cite, qu'il nous dépose
son rapport, son document provenant du Protecteur du citoyen.
La Présidente (Mme Bélanger): II n'a pas à
déposer de rapport en commission parlementaire. Alors, M. le
député de Lévis, poursuivez.
M. Maltais: C'est nouveau.
M. Garon: Encore une fois, Mme la Présidente, le
député de Saguenay démontre son ignorance parce que, le
Protecteur du citoyen, son rapport annuel 1991-1992 a déjà
été déposé à l'Assemblée nationale.
Mais, si le député de Saguenay ne prend pas la peine de lire les
rapports qui sont déposés à l'Assemblée nationale,
ce n'est pas de ma faute.
M. Maltais: Mme la Présidente, dans le rapport...
M. Garon: Le rapport est déjà déposé,
je n'ai pas besoin de le redéposer.
M. Maltais: Dans le rapport...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay!
M. Maltais: Je n'ai rien dit, moi. Je veux qu'il dépose
l'article du rapport du Protecteur du citoyen. Vous ne voulez pas nous
entendre. Quand on cite un document... Attendez à tantôt.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Alors, le rapport que je citais...Pour permettre au
député de Saguenay de lire la page sans lire tout le rapport,
parce que je pense bien que c'est un rapport qui a déjà
été déposé il y a un certain temps, c'est la page
154 du 22e rapport annuel 1991-1992. En vertu de la loi, le Protecteur du
citoyen est obligé de déposer son rapport à
l'Assemblée nationale et il l'a déjà déposé.
Alors, je remarque que le député de Saguenay ne l'a pas lu,
puisqu'il n'a pas reconnu les paroles que j'ai prononcées en citant mot
à mot le Protecteur du citoyen qui, justement, met en garde le
gouvernement contre ces questions-là dont on traite dans le projet de
loi 113.
Je trouve ça triste qu'un député dans cette
commission parlementaire fasse des motions de pertinence, alors que je parle
exactement du sujet qui fait l'objet du projet de loi 113. Ça veut dire
qu'il n'a pas lu le projet de loi, non plus. Et je trouve ça triste, Mme
la Présidente, parce qu'il y a des gens qui vont souffrir de ce projet
de loi là. Je vais avoir l'occasion d'en parler quand on va
étudier les articles, article par article. La capitalisation des frais
de garde, des frais engagés en raison d'un accident et des frais de
réadaptation peut pénaliser considérablement les citoyens.
Celui qui fait du bureau de comté se rend compte que des gens, souvent,
ont des séquelles des accidents et, après ça, bien, quand
on aura capitalisé ces frais-là et qu'on aura payé une
rente, on dira: Bien, on est clair. Mais, en réalité, ça
sera des séquelles de l'accident et on aura capitalisé à
un moment où on ne saura pas s'il y aura des séquelles ou non qui
viendront par la suite. Alors, il y a des gens qui vont être
pénalisés par ces dispositions-là.
J'ai dit que j'avais déjà voté, lors du projet de
loi 92, en 1989, contre la capitalisation, contre ce genre de mesure, le
principe de la capitalisation des indemnités de remplacement du revenu.
Pourquoi? Parce que, finalement, quand les gens dilapident... Puis il y a des
cas où les gens dilapident, pour une raison ou pour une autre, peu
importe que ça soit pour des motifs légitimes. Je ne veux pas
dire que ce sont des motifs criminels. Il y a des motifs légitimes.
Parce que les gens pensent qu'ils vont être bons dans tel domaine, qu'ils
vont pouvoir faire telle chose, ils prennent le montant d'argent qui est
là pour leur assurer une rente à cause de leur invalidité
et, à un moment donné, perdent la rente, perdent la
capitalisation, perdent le montant forfaitaire et, finalement, bien, se
retrouvent dans des mesures sociales où les citoyens doivent payer une
fois additionnelle alors qu'ils n'auraient pas eu besoin de payer ces frais
additionnels si la rente avait été versée sous forme de
rente plutôt que sous forme de capital de rente. Alors, c'est pour
ça aussi, Mme la Présidente, que je dis que la capitalisation
n'est pas une bonne chose, n'est pas une bonne mesure et qu'elle ne rend pas
service aux citoyens, qu'elle ne rend pas service à la
société et qu'elle ne rend pas service, non plus, à la
collectivité.
Deuxièmement, on se dit: Les pouvoirs que se donne la SAAQ, la
Société de l'assurance automobile du Québec, d'inspecter
les fournisseurs de services, à l'article 14 du projet de loi 113, sont
exagérés et ouvrent la porte à des pratiques abusives de
la Société de l'assurance automobile du Québec. Pourquoi?
Parce qu'on n'a pas besoin de pouvoirs exorbitants comme ceux-là.
Pourquoi inspecter les fournisseurs de services? Quel est le but de ça?
Moi, je pense qu'on est en train d'entrer dans un régime qui est de plus
en plus technocratique, qui vise à se donner des pouvoirs exorbitants.
Ce n'est pas la première fois, d'ailleurs, que la Société
de l'assurance automobile demande des pouvoirs exorbitants; c'est arrivé
à plusieurs reprises, dans le passé, que la Société
de l'assurance automobile est venue ici, et le pire ça a
été le printemps dernier, encore, où on voulait
présumer que les gens étaient assis chez eux, à toutes
fins pratiques, sur la chaise, regardant le facteur qui apporterait la malle et
les lettres de la Société de l'assurance automobile du
Québec. Comme si les gens n'avaient pas d'autre chose à faire que
d'attendre la réception de la malle, pour créer des
présomptions contre eux dans la loi, pour leur créer des fardeaux
de preuve qui n'existent pas dans d'autres dispositions de notre régime
légal.
Au contraire, toutes les dispositions du nouveau
Code civil qui vont être adoptées au 1er janvier 1994 vont
aller dans le sens contraire, puisque, dans les contrats d'adhésion
et, ici, nous sommes dans un contrat d'adhésion ou,
encore, dans des réglementations qui sont de la nature de contrats
d'adhésion, toute interprétation va être faite en faveur
des assurés et non pas en faveur de l'organisme qui aura
rédigé l'acte d'adhésion. Le Code de procédure
civile établit un régime, actuellement, pour protéger,
justement, le citoyen, l'individu contre ceux qui vont rédiger les
contrats d'adhésion, où l'autre partie ne peut rien changer du
contrat. Dans le domaine de la Société de l'assurance automobile,
ici au Québec, nous sommes, à toutes fins pratiques, dans un
système d'assurance où l'assuré ne peut rien changer; tout
est rédigé par la Société de l'assurance automobile
du Québec, sauf qu'il ne bénéficie pas, comme en droit
commun, du bénéfice du doute qui est la règle devant les
tribunaux.
Aujourd'hui, de plus en plus, la Société de l'assurance
automobile du Québec s'est installée sur un piédestal
où elle se considère juge et partie et où elle
décrète des décisions devant lesquelles les citoyens se
sentent de plus en plus démunis. Ils n'ont pas... Au contraire, hein. Je
vais vous donner des exemples. Quand, par exemple, il arrive des contradictions
entre les médecins je l'ai vu souvent, moi, dans mon bureau de
comté, hein des rapports des médecins qui disent telle
chose en faveur de l'assuré et que vous avez des rapports
médicaux de la société d'assurance qui disent le
contraire, la société d'assurance, elle prend qui? Elle prend
toujours le rapport de son médecin. Dans les tribunaux, normalement, au
contraire, on a beaucoup plus tendance à aller en faveur de
l'assuré. La jurisprudence, actuellement, ne favorise pas les citoyens.
Pas la jurisprudence, les décisions administratives de la
Société de l'assurance automobile du Québec ne favorisent
pas les citoyens, au contraire, alors qu'il semble que le principal but de la
Société de l'assurance automobile du Québec, maintenant,
c'est de faire des surplus pour le ministre des Finances.
Aujourd'hui, le citoyen se sent de plus en plus démuni. Dans les
bureaux de comté, on voit de plus en plus de gens qui viennent se
plaindre de la Société de l'assurance automobile du Québec
et, aujourd'hui, de plus en plus de gens ont le sentiment on l'entend de
façon généralisée aujourd'hui que la
Société de l'assurance automobile du Québec essaie
d'écoeurer les gens le plus longtemps possible pour qu'ils abandonnent.
Les gens vous le disent aussi simplement que ça: on crée toutes
sortes de problèmes au citoyen, on fait durer le plaisir le plus
longtemps possible sur le plan administratif, en se disant: Bien, il va
lâcher, il va se tanner. Et puis il y a des gens qui n'auront pas les
moyens de continuer à venir devant une machine qu'ils considèrent
très grosse et qu'ils ont peur d'affronter. (20 h 40)
Le Protecteur du citoyen a fait état, à plusieurs
reprises, de plusieurs pratiques inacceptables de la Société de
l'assurance automobile du Québec, notam- ment, de la double imposition
des rentes d'invalidité de la Société de l'assurance
automobile du Québec et de la Régie des rentes du Québec,
de «l'illégalité de certaines décisions en vertu
desquelles la Société a retenu sur le capital
représentatif d'une rente versée à une victime un
pourcentage de 25 % pour tenir compte des aléas de la vie», des
«conséquences du délai de la Société à
aviser une victime du résultat de l'évaluation médicale de
sa capacité de travail» et de «l'absence
d'intérêts versés à une victime sur
l'indemnité forfaitaire qui lui est accordée plusieurs mois
après son accident pour sa perte d'intégrité physique ou
psychique».
La Société de l'assurance automobile se comporte d'une
façon qu'on traite de plus en plus de façon odieuse et de plus en
plus publiquement. Aujourd'hui, les gens craignent la Société de
l'assurance automobile du Québec à tel point qu'on va pouvoir
commencer à...
M. Elkas: Est-ce que c'est votre opinion, ça?
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: C'est votre opinion?
M. Garon: Non, non. Je dis que de plus en plus...
M. Elkas: Partagée par combien de personnes?
M. Garon: Mme la Présidente, le ministre dira ce qu'il
voudra quand ça sera son tour. C'est à mon tour.
M, Elkas: Non. C'est le «fun» de
généraliser comme ça, mais...
M. Garon: De plus en plus, on voit dans les journaux...
M. Elkas: ...«stick to the facts».
M. Garon: Les avocats le disent et les députés le
savent parce qu'ils voient de plus en plus de citoyens dans leur bureau qui
viennent se plaindre. Ceux qui ont été députés
pendant un certain nombre d'années se rappellent qu'il y a un certain
nombre d'années on n'en voyait pas, de la Société de
l'assurance automobile, dans nos bureaux, à peu près jamais.
Aujourd'hui, un gros pourcentage des gens qui viennent nous rencontrer dans nos
bureaux, c'est parce qu'ils ont des plaintes par rapport à la
Société de l'assurance automobile du Québec. C'est un
fait, ça. Ce n'est pas une théorie, c'est un fait. Pourquoi?
Parce qu'ils ont de plus en plus...
Le but de la Société de l'assurance automobile du
Québec, ça a été quoi? Ça a
été de faire en sorte que les gens soient indemnisés
rapidement. Parce que, au moment où la loi a été mise en
place en 1977, les gens devaient faire des procès, devaient aller en
Cour supérieure, devaient aller en Cour d'appel, en Cour
suprême
et, souvent, ça durait plusieurs années. Aujourd'hui, les
délais pour obtenir justice, à la Société de
l'assurance automobile du Québec, alors que c'est un régime sans
faute, sont de plus en plus longs. Les tracasseries administratives sont de
plus en plus importantes. Les gens se sentent de plus en plus démunis
devant la Société de l'assurance automobile du Québec.
C'est une réalité, ça, c'est une
réalité.
Et le ministre peut le nier, mais le Protecteur du citoyen... Puis ce
n'est pas quelqu'un qui est partisan; c'est un bureau avec un grand nombre de
personnes qui sont là, puis qui reçoivent les plaintes des
citoyens, qui analyse les plaintes des citoyens, puis qui fait des rapports,
à tel point que le Protecteur du citoyen s'est senti obligé de
faire un rapport spécial au ministre des Transports concernant les
pratiques de la Société de l'assurance automobile du
Québec. Le ministre le sait, il ne peut pas ignorer ça, il ne
peut pas faire comme si ce n'était pas vrai, alors que tout le monde...
Le Protecteur du citoyen l'a dit même ici lorsque nous l'avons
interrogé, au printemps je pense que c'est au mois de juin
concernant ses crédits. Mais il me semble que c'est sur ses
crédits, au mois de juin, lorsqu'il est venu ici. Non, pardon, pas sur
ses crédits, sur son rapport annuel, pas devant cette commission-ci,
mais devant la commission des institutions.
J'étais allé assister à cette réunion et il
avait mentionné, à ce moment-là, qu'il devrait faire un
rapport spécial parce qu'il y avait trop de choses qui étaient
soulignées à la Société de l'assurance automobile
du Québec, qui n'étaient pas corrigées. Alors, le
Protecteur du citoyen n'est pas là pour embêter; il est là
essentiellement pour voir si les lois votées par l'Assemblée
nationale ont été appliquées correctement. C'est
ça, le but du Protecteur du citoyen: voir si les lois votées par
l'Assemblée nationale ont été appliquées
correctement. C'est ça, le but.
La Présidente (Mme Bélanger): Vos 20 minutes...
M. Garon: Alors, il y a des gens qui vont se plaindre, puis il y
a des rapports qui sont faits et les plaintes sont de plus en plus nombreuses.
Et je pense que ce qu'on propose aujourd'hui comme projet de loi va mener
à des plaintes encore plus nombreuses, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Lévis. M. le député de
Saguenay.
M. Ghislain Maltais
M. Maltais: Oui, Mme la Présidente. Pour 20 minutes,
j'imagine?
La Présidente (Mme Bélanger): Exactement. M.
Maltais: Alors, Mme la Présidente, je suis un petit peu surpris de
la teneur du discours du député de Lévis. Lui qui a la
prétention du droit à l'infaillibilité on a
déjà connu ça chez nous ne se rappelle même
pas qu'en 1984 son propre gouvernement a signé lui-même la loi sur
la capitalisation des rentes au Québec au niveau de la loi 42 sur la
CSST, alors que c'était Raynald Frechette, député de
Sherbrooke, qui était ministre du Travail de ce gouvernement, Mme la
Présidente, aussi hypocrite que ce que le député de
Lévis vient de nous faire en pleine commission parlementaire, lui qui a
signé, comme membre de l'Exécutif, la capitalisation des rentes
au niveau de la CSST. Et alors, Mme la Présidente, le discours du
ministre du Travail du temps, M. Frechette, était le suivant: c'est que
toutes les sociétés gouvernementales devraient agir en
conséquence. Et vous savez qui était le conseiller du ministre du
Travail, à ce moment-là, qui était sous-ministre de la
Justice? René Jacoby, l'actuel Protecteur du citoyen.
Une voix: Daniel.
M. Maltais: Ça «prend-y» un certain culot pour
nous amener ça en commission parlementaire aussi? C'est une honte pour
les avocats, M. le député de Lévis. Vous ne savez pas ce
que votre gouvernement a fait.
M. Garon: Le député de Saguenay doit... Question de
règlement.
M. Maltais: Vous n'avez pas de mémoire, vous n'avez pas de
jugeotte. Vous n'avez pas d'affaire ici.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Pouvez-vous demander au député de
Saguenay de s'adresser à vous quand il parle? Il ne peut pas se...
M. Maltais: Je m'adresse toujours à la présidente.
Je regarde la présidente, beaucoup plus jolie que vous, d'ailleurs.
M. Garon: Parce qu'il s'adresse au député de
Lévis. Il doit s'adresser à vous, Mme la Présidente.
M. Maltais: Pantoute, Mme la Présidente! Je m'adresse
à vous.
M. Garon: D'ailleurs, vous l'avez remarqué
vous-même.
M. Maltais: C'est une honte, Mme la Présidente, de venir
ici, de venir nous faire la leçon sur la capitalisation des rentes,
alors que lui prétend tout connaître. Député de
Lévis, professeur de droit constitutionnel en congé sans solde de
l'Université Laval. Je voudrais bien savoir à qui il a
enseigné, Mme la Présidente, pour venir ici nous faire une telle
remarque, alors que
lui-même a endossé la capitalisation des rentes. C'est eux,
Mme la Présidente, qui ont investi le gouvernement du Québec et
qui recommandaient... Et, s'ils avaient été reconduits en 1985,
c'est non seulement la Société de l'assurance automobile, mais la
société d'assurance du Québec, laRAMQ...
Même, Mme la Présidente, ils avaient donné, à
l'époque, mandat à tous ceux et celles qui s'occupent des rentes
au niveau du Québec, d'uniformiser la capitalisation des rentes pour se
débarasser de ces gens-là. C'était la politique du Parti
québécois. Et, aujourd'hui, visages à deux faces, deux
faces à un visage, ils s'en viennent ici nous faire la leçon.
C'est inacceptable! Le député de Lévis, qui se vante de
tout lire les rapports du Protecteur, de son ami René Jacoby...
Une voix: Daniel.
M. Maltais: Daniel Jacoby. ...aurait dû lire, Mme la
Présidente, les propres décrets qu'il a signés au Conseil
des ministres. Quand on ne sait pas ce qu'on signe, on s'en vient ici, puis on
dit des conneries, Mme la Présidente, parce que ce n'est pas vrai, ce
que le député de Lévis défend ici. Il ne
défend que les intérêts de ses petits amis, les avocats. Il
ne défend pas l'intérêt des assurés, parce que, s'il
l'avait défendu à l'époque, comme ministre de poids lourd
au Conseil des ministres, il se serait levé, puis il aurait dit: On
n'accepte pas la capitalisation à la CSST, Mme la Présidente.
Parce que, là, c'étaient des travailleurs qui étaient
soumis à une rente suite à un accident de travail. Le travail,
c'est encore pire qu'une assurance sur une promenade, Mme la Présidente.
Et le député de Lévis a signé à deux mains,
à deux mains, «à-plat-ventri» devant son premier
ministre et devant son gouvernement. Il a signé à deux mains et,
aujourd'hui, il veut venir nous faire la morale. Non, Mme la Présidente.
On ne connaît peut-être pas le droit constitutionnel, mais on a une
maudite bonne mémoire, de notre bord. Et, quant à savoir, Mme la
Présidente, si le député de Saguenay en a encore pour six
mois à vivre, j'invite le député de Lévis à
venir faire campagne chez nous et je peux vous assurer que, s'il passe la
campagne électorale dans le comté de Saguenay, on aura un nouveau
député de Lévis, puis on aura encore un excellent
député de Saguenay.
Mme la Présidente, je ne peux pas accepter les propos...
M. Garon: Je n'ai pas besoin d'y aller.
M. Maltais: Tu viendras, tu viendras, mon gros! On va
t'organiser, tu vas voir!
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît! M. Maltais: Mme la Présidente...
M. Garon: Mme la Présidente, je n'aurai même pas
besoin d'y aller.
M. Maltais: ...pouvez-vous dire au député de
Lévis: Vous viendrez?
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non. Là,
je pense que...
M. Maltais: Dites au petit qu'il vienne. Dites au petit qu'il
vienne. Il est déjà venu. On a vu les résultats. Tout ce
que je veux dire, Mme la Présidente, dans mes remarques
préliminaires, c'est que c'est une honte que le député de
Lévis s'en vienne ici, parce qu'il a été membre d'un
gouvernement qui a initié la capitalisation. Il n'est pas au courant de
ça, lui. Comment se fait-il? Puis le sous-ministre de la Justice du
temps était René Jacoby...
Une voix: Daniel.
M. Maltais: ...Daniel Jacoby, l'actuel Protecteur du citoyen. La
vertu d'aujourd'hui, s'il l'avait eue dans le temps, il serait sur les autels,
Mme la Présidente. Pourquoi n'a-t-il pas dit un mot? Pourquoi ne
s'est-il pas levé? Le sous-ministre de la Justice est le fonctionnaire,
Mme la Présidente, le plus haut placé pour défendre les
droits des citoyens au Québec. Il est responsable du code de la justice.
Comment se fait-il que M. Jacoby ne s'est pas levé debout? Il
était sous-ministre de Pierre Marc Johnson, dans le temps. Comment se
fait-il qu'il ne s'est pas levé debout pour dire au gouvernement du
Québec... Comment se fait-il que ces gens-là aient
adopté... Le député de Lévis n'a pas de
mémoire, mais, moi, j'en ai. Je n'ai pas eu mon diplôme par la
malle, ni par le Conseil privé. Mme la Présidente, comment se
fait-il qu'aujourd'hui, 11 ans après, on vienne ramener ça ici,
là? Faut-il avoir un certain culot! S'il y en a qui n'ont pas de
mémoire, le député de Saguenay en a, puis douloureusement.
(20 h 50)
Je vais arrêter ici mes remarques préliminaires, mais le
projet de loi, présentement, qui est devant nous autres a pour but
d'augmenter l'indemnisation des victimes et ce n'est pas Jacoby qui a
défendu les citoyens dans le temps où il devait les
défendre, et c'est encore bien moins le député de
Lévis et ses petits alliés du CAA, aujourd'hui, qui se
lève debout à chaque fois. Ce n'est pas le temps, autour de ce
projet de loi, de faire de la politique. Quand il viendra dans son
supposé siphon-nage de l'assurance automobile, Mme la Présidente,
on va lui répondre. Mais, dans le moment, je n'accepte pas les remarques
qu'il a faites pendant son petit 20 minutes. Il a fait ça, là, en
pensant que lui possédait la vérité et qu'il
défendait les citoyens, alors que c'est lui-même, Mme la
Présidente, qui a été l'instigateur lui-même,
parce qu'il était membre de son gouvernement d'apporter une
capitalisation des rentes au gouvernement du Québec, et c'est
inacceptable. Voilà, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Saguenay.
M. Garon: Mme la Présidente, je voudrais simplement
rétablir les faits sur un point.
M. Maltais: Son 20 minutes est passé. M. Garon:
Non, non. Pas là-dessus. M. Maltais: Oui, oui.
M. Garon: Une question de fait personnel. Quand le
député de Saguenay dit que le député de
Lévis est en congé sans solde de l'Université Laval,
disons que ça s'est terminé au mois d'avril 1981. Alors, je ne
suis pas en congé sans solde de l'Université Laval, puisque, dans
le cas des députés du Parti québécois,
l'Université Laval a respecté sa réglementation et elle a
gardé le congé sans solde pour un mandat seulement.
M. Maltais: Que Dieu nous garde, Mme la Présidente! On ne
le reverra plus à l'Université Laval. On continue.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce qu'il y
a d'autres remarques préliminaires? M. le ministre, pas de
commentaires?
M. Sam L. Elkas
M. Elkas: Un petit commentaire. J'aimerais faire le point, Mme la
Présidente, sur le fait que le député de Lévis
pense que, lorsque le Protecteur du citoyen fait des recommandations, elles ne
sont jamais retenues par les gens chez nous. Il y a trois articles dans ce
projet de loi qui reflètent des recommandations qui ont
été faites par le Protecteur du citoyen. Tout ce que le
Protecteur du citoyen nous rapporte, ça ne veut pas
nécessairement dire qu'on va l'accepter. On peut avoir des
recommandations qui sont faites par toute autre personne; que ça soit un
coroner qui va nous faire des recommandations, on peut voir si c'est
applicable, oui ou non. Mais ça m'étonne que le
député de Lévis prenne cette attitude que tout ce qui est
recommandé à la Société de l'assurance automobile
du Québec n'est jamais, jamais retenu. Ça, c'est totalement faux
et ça je ne l'accepte pas.
Et j'ai précisé en Chambre le montant d'argent et on a
donné une espèce d'estimé sur des montants relatifs
à des indemnités forfaitaires de décès; on avait
fait la mention que c'était environ 3 000 000 $. Coûts
estimés relatifs à l'indemnité forfaitaire pour les
dommages non pécuniaires, environ 5 500 000 $. Et coûts
estimés relatifs à la prolongation de l'indemnité de
remplacement du revenu, environ 1 500 000 $. Les autres points qu'il a
soulevés, Mme la Présidente, on va y toucher pendant
l'étude article par article. Et j'aimerais aller au premier article, si
c'est possible.
Étude détaillée
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. Alors, j'appelle l'article 1 et, à l'article 1...
Definitions et interprétation
M. Garon: Est-ce qu'on pourrait le regarder paragraphe par
paragraphe, s'il vous plaît?
La Présidente (Mme Bélanger): Pardon?
M. Garon: J'aimerais qu'on le regarde paragraphe par
paragraphe.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui mais, à
l'article 1, au premier paragraphe, là, il y a une modification.
M. Garon: Déjà?
Conjoint
La Présidente (Mme Bélanger): Remplacer la
définition de «conjoint» par la suivante: «conjoint:
l'homme ou la femme qui est marié à la victime et cohabite avec
elle ou qui vit maritalement avec la victime et est publiquement
représenté comme son conjoint depuis au moins trois ans ou, dans
les cas suivants, depuis au moins un an: un enfant est né ou à
naître de leur union, ils ont conjointement adopté un enfant, l'un
d'eux a adopté un enfant de l'autre.»
M. Garon: Mais c'est un amendement qui va où,
là?
La Présidente (Mme Bélanger): À 1°. Le
premier paragraphe introduit par l'article 1 de l'article 2 de l'ancienne
loi.
Une voix: C'est ça.
M. Garon: Mais ce n'est pas marqué à quel
paragraphe.
La Présidente (Mme Bélanger): Regardez ici,
là, c'est l'article 1. Puis, entre parenthèses, vous avez article
2. Là, dans le projet de loi 113, vous avez: 1. L'article 2 de la Loi
sur l'assurance automobile (chapitre A-25) est modifié: 1° par...
Alors, là, on modifie le premier paragraphe par cet amendement.
M. Garon: Mais ce n'est pas marqué. La
Présidente (Mme Bélanger): Pardon? M. Garon: Ce n'est
pas marqué.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais c'est
marqué sur l'amendement.
M. Garon: Non, non. Ce n'est pas marqué «premier
paragraphe».
La Présidente (Mme Bélanger): Remplacer la
définition de «conjoint» par la suivante qu'il y a
à...
M. Garon: Bien oui, mais il n'y a pas de définition de
«conjoint». Regardez, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Par la suppression.
Bien, ici, là: Par la suppression, dans la première ligne de la
définition de «conjoint»...
M. Garon: Oui, mais, tel que lu, vous avez de la misère
à comprendre où c'est, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, là, on
spécifie c'est quoi, le conjoint, au premier paragraphe.
M. Garon: Je comprends, mais là il n'y a pas de
définition. Ils disent: Remplacer la définition de
«conjoint» par la suivante. Il n'y a pas de définition.
Là, on amende... Il faut bien, quand même, voir comment ça
se rédige, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'est
marqué ici, à l'article 1: Remplacer la définition de
«conjoint».
M. Garon: II n'y en a pas de définition de
«conjoint» dans le projet de loi 113.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais non,
«conjoint», c'est le mot dont on parle dans la définition.
«Conjoint» qui est inscrit dans «conjoint». C'est
remplacer le paragraphe 1°. Là, il faut le rajouter dans
l'amendement.
M. Garon: Je ne suis pas sûr, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, c'est ce que la
conseillère juridique dit.
M. Garon: Non. Oui, je comprends, là, mais ça n'a
pas de bon sens, là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Clark.
M. Clark (Ronald): Mme la Présidente, pour comprendre, il
faudrait peut-être avoir à côté l'article actuel, je
veux dire la loi actuelle. Vous prenez l'article 2 actuel, premier
sous-alinéa où il est dit... Alors, il faut vraiment regarder les
modifications à la lumière du projet existant actuellement.
Alors, quand vous prenez la loi actuelle, à l'article 2, premier
sous-alinéa, on dit: «Dans le présent titre, à moins
que le contexte n'indique un sens différent, on entend par...».
Alors, vous retrouvez là la définition de
«conjoint».
La Présidente (Mme Bélanger): Dans votre cahier, M.
le député...
M. Clark (Ronald): O.K.? Donc, dans notre loi actuelle.
M. Garon: Oui, je comprends.
La Présidente (Mme Bélanger): Dans votre cahier, M.
le député, que le ministre vous a...
M. Garon: Oui, je comprends tout ça, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Regardez la
définition de «conjoint», elle est dans le...
M. Garon: Je comprends tout ça. Je comprends ça
très bien, sauf que ça n'est pas ça qu'on a ici. C'est
marqué: 1. L'article 2 de la Loi sur l'assurance automobile est
modifié:
Ie par la suppression, dans la première ligne de la
définition de «conjoint», de «, à la date de
l'accident». C'est ça qu'on a actuellement. Là, qu'on nous
dise...
La Présidente (Mme Bélanger): Bon, alors... M.
Garon: Ce n'est pas un amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): On ne fera pas
de...
M. Garon: Ce n'est même pas marqué amendement. C'est
quoi, ça, au juste?
La Présidente (Mme Bélanger): Loi modifiant la Loi
sur l'assurance automobile... C'est vrai. Habituellement, c'est marqué
«modification».
Une voix: Bon, bien, prenons, Mme la Présidente...
M. Garon: Comme ça, là, ça n'a pas de bon
sens. Regardez, c'est incompréhensible.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on va retirer
cet amendement-là, puis on en a préparé un autre qui dit
la même chose, c'est simplement: Remplacer le paragraphe 1° modifiant
la définition de «conjoint» par le suivant: 1° par le
remplacement de la définition de «conjoint» par la suivante:
«conjoint» qui est là, puis ça va être la
même chose que ça.
M. Garon: Mais, là, moi j'aimerais ça voir les
papiers. Là, j'ai un papier, vous dites qu'il n'est pas bon.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, là, on
vient de le retirer, ce papier-là, M. le député de
Lévis. O.K.?
M. Garon: O.K. Bon, je n'en ai pas.
La Présidente (Mme Bélanger): II est retiré.
Bon. Alors, là, nous avons préparé un autre
amendement.
M. Garon: Est-ce qu'on peut en avoir une copie?
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, on va le
refaire. Alors, on va suspendre les travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 20 h 58)
(Reprise à 21 h 9)
La Présidente (Mme Bélanger): Le mandat de la
commission est toujours de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 113, Loi modifiant la Loi sur
l'assurance automobile. Alors, nous avons déposé un amendement
à l'article 1, premier paragraphe, et la modification se lit comme suit:
Remplacer le paragraphe 1° par le suivant: 1° par le remplacement de la
définition de «conjoint* par la suivante: «conjoint: l'homme
ou la femme qui est marié à la victime et cohabite avec elle ou
qui vit maritalement avec la victime et est publiquement
représenté comme son conjoint depuis au moins trois ans ou, dans
les cas suivants, depuis au moins un an: un enfant est né ou à
naître de leur union, ils ont conjointement adopté un enfant, l'un
d'eux a adopté un enfant de l'autre».
Est-ce que l'amendement est adopté? (21 h 10)
M. Garon: Un instant. Quel est le but de l'amendement?
M. Elkas: On vient de redéfinir la question de personne
à charge. Et puis, comme vous le savez, il y a eu aussi un autre projet
de loi qui a été déposé par le ministre de la
Justice, qui touche les victimes d'actes criminels. Alors, on vient s'arrimer
sur la même définition qu'eux ont déposée.
M. Garon: Comment se fait-il que, pour les fins de l'assurance
automobile, pour être considéré comme conjoint de fait,
conjoint, il faut vivre maritalement et publiquement pendant trois ans alors
que, pour les fins de l'aide sociale, c'est un an?
M. Clark (Ronald): Si vous me permettez, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Clark.
M. Garon: Ça veut dire, au fond, que, quand c'est pour
payer, ça prend trois ans et, pour éviter de payer, là, on
considère qu'ils sont conjoints après un an.
C'est ça, l'équité et la justice? C'est quand un
conjoint, en réalité?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Clark.
M. Clark (Ronald): Compte tenu que la Loi sur l'assurance
automobile est une loi sociale, ce qui a été fait par l'IVAC,
puis qu'on propose d'adopter, c'est d'étendre la définition de
«conjoint» à d'autres situations qui n'étaient pas
prévues dans le texte actuel. Alors, ici, on prévoit que des
enfants adoptés par des gens qui sont conjoints, qui sont définis
comme faisant partie de la notion de personne à charge... On propose
d'élargir la notion de «conjoint», c'est-à-dire de
les reconnaître comme conjoints dans les situations où vraiment il
y a eu adoption d'enfants, quand ils ont adopté des enfants. Alors,
donc, on élargit la... C'est une bonification de la loi.
M. Garon: Je comprends ça. Ça veut dire que,
supposons pas moi, parce que ce n'est pas mon cas que vous avez
une personne qui est victime d'un accident, qui vit maritalement avec une autre
personne depuis deux ans; vous ne payez rien à cette personne-là
parce qu'elle n'est pas considérée comme un conjoint.
M. Clark (Ronald): Sauf si un enfant est à naître de
cette union.
M. Garon: S'il n'y a pas d'enfant?
M. Clark (Ronald): S'il n'y a pas d'enfant, non. Avant trois ans,
non.
M. Garon: Mais, si c'est l'aide sociale, pour tenir compte des
revenus de l'autre, on considérera qu'ils sont conjoints s'ils restent
ensemble depuis un an.
M. Elkas: II n'y a pas d'enfant dans ce que vous donnez comme
exemple.
M. Garon: Ah, je comprends ça. Il n'y a pas d'enfant.
M. Elkas: On parle d'une définition de personne à
charge, d'enfant à charge.
M. Garon: Non, non. S'il y a des enfants à charge, c'est
moins de trois ans. Je comprends ça. S'ils ont des enfants, on dit au
moins un an. Pour l'aide sociale, dans le but de ne pas payer, si vous avez
vécu un an, au lieu de trois, vous êtes considérés
comme conjoints. À l'assurance automobile, pour éviter de payer,
on considère qu'il faut que vous restiez trois ans ensemble
oublions les enfants pour êtes considérés comme
conjoints. Est-ce que le ministre...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de
Lévis, au bien-être social, à la minute que vous
vivez avec une personne, il n'y a pas d'années, ni de mois. Non,
non.
M. Garon: Non, non.
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous vivez avec
une personne, vous êtes...
M. Clark (Ronald): Mme la Présidente...
M. Elkas: Les trois ans existent avec la Régie des rentes
et la CSST.
M. Garon: Quoi?
M. Elkas: C'est la même loi.
M. Clark (Ronald): La même définition.
M. Elkas: Même définition.
M. Garon: Oui, mais c'est dans le but de payer. Bien oui, c'est
parce que, là, le gouvernement paie. Quand le gouvernement paie, il
considère que, pour être conjoint...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non.
M. Garon: ...il faut être marié trois ans. Mais,
quand c'est le gouvernement qui peut économiser, quand c'est à
lui à payer parce que la victime d'accident, elle ne paie pas le
gouvernement parce que son conjoint est mort; c'est le gouvernement qui va
payer ou un organisme du gouvernement qui va payer au conjoint de la victime
là, on exige trois ans de vie maritale. Mais, quand le
gouvernement veut éviter de payer, pour pouvoir considérer son
conjoint comme subvenant à ses charges, là, après un an,
on le considère comme conjoint.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est une
journée. À la minute qu'ils le savent.
M. Garon: Non, non. Ce n'est pas ça. La
Présidente (Mme Bélanger): Bien oui.
M. Garon: Non, non, ce n'est pas ça. C'est un an.
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous vivez en
conjoint de fait...
M. Garon: Non, non, ce n'est pas ça. Vous ne comprenez
pas, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, je ne comprends
pas...
M. Garon: Pour les fins de l'aide sociale, être conjoint,
c'est un an.
Des voix: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, non.
Une voix: Vit maritalement.
M. Garon: Non, ce n'est pas conjoint.
La Présidente (Mme Bélanger): Vit maritalement,
sur-le-champ.
M. Garon: Puis, là, ça prend trois ans.
M. Elkas: Les mêmes règles s'appliquent à la
CSST, à la Régie des rentes.
M. Garon: Je comprends parce que, là, le gouvernement
paie, mais, quand c'est pour éviter de payer, le délai n'est pas
de trois ans.
M. Elkas: C'est la même Régie, c'est le même
régime.
M. Garon: Ce n'est pas une régie, l'aide sociale. Comment
ça se fait? Il n'y a pas d'arrimage entre le gouvernement et ses
organismes parce que, pour être conjoint, il ne devrait pas y avoir
plusieurs façons d'être conjoint. Qu'est-ce que vous voulez,
conjoint... Je vois le député de Vachon qui est ici, qui aime
ça défendre les droits des femmes. Mais il y a beaucoup de femmes
qui sont pénalisées par le fait que ça prend trois ans
pour être considéré comme conjoint.
M. Elkas: M. Gélinas.
La Présidente (Mme Bélanger): Me
Gélinas.
M. Gélinas (Claude): Effectivement, le rapprochement,
nous, qu'on a fait ici au niveau des lois, on a mis ensemble ce qui se faisait
au niveau des lois qui indemnisent les gens.
M. Garon: C'est ça.
M. Gélinas (Claude): Que ce soit l'IVAC, que ce soit la
Régie des rentes, que ce soit la CSST ou la Société de
l'assurance automobile, ce qu'on a essayé de faire, c'est d'harmoniser
les définitions de «conjoint» pour que, dans le domaine de
l'indemnisation, on ait une définition qui soit semblable, sinon
identique. Donc, à ce moment-ci, c'est pour ça que, nous, notre
comparaison s'est attardée à des lois de même nature qui
indemnisent les gens et non pas à la Loi sur l'aide sociale qui n'a pas
le même but.
M. Garon: Bien oui, mais un conjoint est-il
différent? Moi, ça veut dire que, sur l'assurance
automobile, je peux être considéré comme conjoint, puis,
sur l'aide sociale, je ne suis pas conjoint. Ou c'est le contraire. Sur l'aide
sociale, je suis considéré comme un conjoint, alors que, sur la
Loi sur l'assurance automobile, je ne suis pas conjoint. Alors, c'est quoi,
ça?
M. Gélinas (Claude): Au niveau de la loi de l'aide
sociale...
M. Garon: Comme si, d'un bord de la rue, je suis conjoint et, de
l'autre bord, je ne suis pas conjoint. C'est de l'arbitraire total, ça.
Dans une société juste, est-ce qu'on peut avoir
différentes définitions de «conjoint» selon que le
gouvernement paie ou évite de payer? C'est ça, la
réalité.
M. Elkas: Je ne comprends pas, je ne vous suis pas du tout, du
tout.
M. Gélinas (Claude): C'est possible d'avoir des
définitions différentes de «conjoint». C'est dans la
nature de la loi qui est devant nous. Ce n'est pas une incompatibilité
sur le plan strictement intellectuel et théorique, non plus, et aussi
sur le plan pratique.
Une voix: Ce n'est pas illégal.
M. Gélinas (Claude): Non, ce n'est pas... Ce que je vous
dis, c'est que, comme c'est une loi d'indemnisation, ce qu'on a tenté
d'harmoniser, c'est des lois de même nature qui ont les mêmes
fonctions. Et c'est dans ce sens-là qu'on essaie d'établir une
harmonisation sur le plan des définitions de «conjoint». Et,
dans ce sens-là, avec les gens qui ont présenté la loi sur
les victimes d'actes criminels et qui passaient devant l'Assemblée
nationale avant nous, comme leur loi est calquée sur notre loi, sur le
plan des définitions et sur le plan de l'indemnisation, on veut avoir
une harmonisation au niveau des définitions principales. Donc, c'est
dans ce sens-là qu'on présente l'amendement, aujourd'hui, pour
qu'on puisse avoir une harmonisation au niveau de la définition de
«conjoint». C'est essentiellement le but de l'article.
Une voix: Pour les lois de même nature.
M. Gélinas (Claude): Oui, des lois de même
nature.
(Consultation)
M. Garon: Qu'est-ce que vous avez changé, ici, par votre
amendement, à la définition existante?
M. Clark (Ronald): Si vous me permettez, Mme la
Présidente, je peux répondre à cette question.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Clark.
M. Clark (Ronald): En fait, ce qu'on fait, c'est qu'on
enlève, dans la définition de «conjoint», les termes
«à la date de l'accident» parce que c'est source de
confusion de laisser ça là. Ce qui arrive, c'est qu'on va
reprendre, à chacune des dispositions pertinentes, les termes en
question plutôt que de les mettre de façon générale.
Puis, là, en les mettant d'une façon générale dans
la définition, ça s'applique tant aux indemnités de
décès qu'aux indemnités de remplacement du revenu. Si vous
me permettez, je vais vous donner un exemple pour vous montrer que c'est source
de confusion.
M. Garon: Ça, c'est l'article de fond que vous avez
remplacé.
M. Clark (Ronald): Oui.
M. Garon: Mais, là, vous le remplacez par un amendement.
Qu'est-ce que l'amendement change par rapport au paragraphe 1° de l'article
1 qui est contenu au projet de loi 113?
M. Clark (Ronald): II y a deux choses là, Mme la
Présidente. Une première affaire, c'est qu'on élargit la
notion de «conjoint» suite à l'amendement de la Loi sur
l'IVAC qui est passé en commission parlementaire, qui a
été accepté. Deuxième chose, c'est qu'on
enlève de la disposition les termes «à la date de
l'accident» qui sont source de confusion. (21 h 20)
M. Garon: «À la date de l'accident», je le
sais. Mais vous avez fait un amendement, là. Moi, je parle sur
l'amendement. Je ne parle pas sur la proposition. Je parle sur l'amendement qui
vient d'être proposé.
M. Clark (Ronald): O.K. Si vous prenez le texte refondu
maintenant avec l'amendement, ça se lirait de la façon suivante,
la définition de «conjoint»: «l'homme ou la femme qui
est marié à la victime et cohabite avec elle ou qui vit
maritalement avec la victime et est publiquement...»
M. Garon: Je sais ça. Ce n'est pas ça que je vous
demande.
M. Clark (Ronald): Alors, c'est la nouvelle définition de
«conjoint».
M. Garon: Qu'est-ce que vous changez dans l'amendement?
M. Clark (Ronald): Ce qui suit. Alors, on ajoute: «ou, dans
les cas suivants, depuis au moins un an si un enfant est né ou à
naître de leur union...»
M. Garon: C'était déjà là,
ça.
M. Clark (Ronald): Oui, mais c'est les deux autres. Ha, ha, ha!
Les deux autres.
M. Garon: C'est correct. C'est ça que je voulais vous
faire dire.
M. Clark (Ronald): Je vous lis le texte refondu pour que
ça soit...
M. Garon: Bien oui, mais c'est difficile. C'est quasiment comme
au Moyen Âge, la torture interroge et la douleur répond.
M. Clark (Ronald): Ce qui est ajouté, c'est les deux
derniers trucs où on dit: «Ils ont conjointement adopté un
enfant.»
M. Garon: Bon!
M. Clark (Ronald): Puis «l'un d'eux a adopté un
enfant de l'autre». Alors, dorénavant, dans ces
situations-là, la définition de «conjoint» va
englober ça.
M. Garon: Ça ne comprend pas les mères
porteuses.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Clark (Ronald): Ni les homosexuels.
M. Garon: Non, non. Je ne parlais pas de ça. Je ne faisais
pas de blague. Les mères porteuses, ça existe.
M. Clark (Ronald): Non, non, mais je veux dire...
M. Garon: Elles ont des enfants.
La Présidente (Mme Bélanger): Elles ne les gardent
pas longtemps.
M. Garon: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): Elles ne les ont pas
longtemps. Elles les portent neuf mois; après ça, ça n'est
plus à elles.
M. Garon: Mais c'est parce qu'on ne le reconnaît pas
véritablement dans notre droit. Notre système de droit
actuellement ne le permet pas véritablement, mais il y a des situations
de fait. C'est pour ça que je vous posais la question: Une mère
porteuse pourrait-elle être couverte par ça? Parce que la question
de la mère porteuse dans notre droit, c'est une affaire. Ce n'est pas
ça que je veux dire.
La Présidente (Mme Bélanger): Elle ne vit pas
maritalement.
M. Garon: On ne le sait pas. Est-ce que ça couvre les
mères porteuses? Je ne le sais pas. Je dis:
Une mère porteuse pourrait-elle être couverte par
ça, même si on ne le permet pas dans la réalité?
La Présidente (Mme Bélanger): Elle ne vit pas
maritalement, la mère porteuse.
M. Clark (Ronald): Non. Elle est seule. On parle de la
définition de «conjoint», M. le député. Alors,
s'il n'y a pas de conjoint...
M. Garon: C'est quoi, vivre maritalement, pour vous autres?
M. Clark (Ronald): Bien, mari et femme. En tant que mari et
femme.
La Présidente (Mme Bélanger): Un gars, puis une
femme qui vivent ensemble.
M. Gélinas (Claude): Selon la définition du Code
civil. C'est toujours la même définition qu'on retrouve au niveau
du Code civil aussi.
M. Garon: Bien, ce n'est pas si simple que ça. Parce que,
quand vous arrivez à l'aide sociale, je vais vous dire une affaire: Un
chambreur, ça devient un conjoint, hein? Je vais vous dire une chose: Ce
n'est pas si simple que ça. Moi, je connais des gens qui ont des
chambreurs, qui n'ont jamais vécu ensemble, excepté...
M. Clark (Ronald): Des quoi?
M. Garon: Des chambreurs. Parce qu'ils ont peur. Il y a des gens
qui ont peur dans les maisons, aujourd'hui. Vous arrivez en ville, là.
Vous avez des gens qui ont peur dans les maisons. Il y en a qui prennent des
chambreurs, pas pour vivre maritalement, mais parce qu'ils ont peur. J'en
connais des gens. Puis, ça ne veut pas dire qu'ils vivent comme couple,
mais ils ont un chambreur. Mais, quand arrive l'aide sociale, je vais vous dire
une chose: Vous avez une moyenne côte à monter, parce que vous
avez des gens qui sont accusés d'être des conjoints alors qu'ils
sont uniquement des chambreurs. Ça existe vraiment. Parce que j'en
connais, moi. Je vais vous dire: Je n'en connais pas une légion, mais
j'en connais; c'était un chambreur et ils ont eu des problèmes.
Ceux qui étaient sur l'aide sociale ont eu des problèmes. Ceux
qui ne sont pas sur l'aide sociale, ils n'ont pas de problème.
M. Elkas: Qu'est-ce qui est arrivé?
M. Garon: Us les considèrent comme des conjoints, puis,
là, ils ne veulent plus payer parce que le chambreur a de l'argent, puis
l'autre n'en a pas.
Une voix: Discrimination.
M. Garon: Ce qui arrive, c'est que la femme qui
peut être sur l'aide sociale, puis qui prend un chambreur parce
qu'elle a peur, bien, elle peut être accusée par l'aide sociale
d'avoir un conjoint. Elle a une moyenne côte à monter pour montrer
que le chambreur ne l'est pas.
M. Elkas: Est-ce qu'elle reçoit une rente du
chambreur?
M. Garon: Non, elle reçoit un montant pour sa chambre.
M. Elkas: Un loyer?
M. Garon: Un loyer, mais ça n'est pas
nécessairement élevé, ces loyers-là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Clark.
M. Clark (Ronald): Mme la Présidente, je voudrais juste
préciser que la définition de «conjoint», dans le
temps, elle n'a pas beaucoup varié. On a ici la même...
M. Garon: Ha, ha, ha!
M. Clark (Ronald): Bien, non, non, mais je veux dire dans cette
loi-là.
M. Garon: Non, non, je sais.
M. Clark (Ronald): Chez nous, dans la Loi sur l'assurance
automobile, on avait, en 1978, la même définition de
«conjoint» qui est là. Dans le temps, elle a
été bonifiée. Elle a été bonifiée
dans un premier temps en 1990, quand on a fait une refonte globale de la loi.
Là, on a ajouté l'expression que pouvaient être
considérés comme conjoints les gens s'il y avait un enfant qui
s'en venait dans l'union: né ou à naître. Donc, ça a
été un premier élargissement de la notion de
«conjoint». Puis, là, suite à la Loi sur FI VAC,
bien, c'est un second élargissement où on en tient compte
maintenant s'il y a des enfants adoptifs, soit de l'un, soit de l'autre. Donc,
c'est un deuxième élargissement de la loi qui permet justement
une plus grande couverture à l'ensemble des indemnisés.
M. Garon: Et, quand vous enlevez «à la date de
l'accident», c'est parce que vous allez remettre «la date de
l'accident» un peu partout dans les dispositions?
M. Clark (Ronald): Je vais vous l'expliquer, si vous voulez. Je
vais vous donner un exemple; ça va peut-être vous faire mieux
comprendre, là, parce que c'est sûr que ça n'a pas l'air
facile quand on regarde ça comme ça. Prenons la situation
suivante: Vous avez, en 1990, mettons X pour Xénon qui a un accident
d'automobile. Au moment de l'accident, Xénon demeure avec Yvonne depuis
deux ans. En 1992, Xénon décède suite à l'accident.
Si on évalue la situation d'Yvonne à la date de l'accident, elle
ne peut être considérée comme conjointe. Si j'évalue
la situation d'Yvonne à la date du décès, elle est alors
considérée comme conjointe, parce qu'il y a plus de trois ans de
vie commune. Alors, donc, c'est pour éviter ce genre
d'ambiguïté là qu'on se dit: Bien, on va dorénavant
enlever ça «à la date de l'accident» et on va le
préciser dans chacune des dispositions pertinentes plus loin. C'est
ça que ça veut dire.
M. Garon: Et vous...
M. Clark (Ronald): Parce que le fait de mettre «à la
date de l'accident», dans le cas des indemnités de
décès, dans le cas de mort, ça causait
l'ambiguïté que je viens de vous expliquer. On s'est dit: On va
sortir de là, parce que, vraiment, on veut indemniser nos victimes et on
ne veut pas que ça donne lieu à des contestations:
«C'est-tu» la date de l'accident versus la date de la mort de la
personne, compte tenu qu'il peut y avoir, en termes d'union des deux personnes,
évolution dans le temps? Alors, c'est pour ça qu'on enlève
ça de là.
M. Garon: Avez-vous fait des scénarios pour évaluer
cette disposition? Dans combien de cas elle vous sauverait de l'argent et
combien, et dans combien de cas elle vous coûterait de l'argent et
combien? Je pense toujours à la disposition, dans l'esprit du
député de Mille-Îles, quand il a eu des
velléités de se présenter à la chefferie de son
parti, qui voulait que, pour chacune des lois, il y ait des analyses d'impact,
ce qu'il y avait sous le précédent gouvernement. Il y avait des
analyses d'impact pour chacune des lois pour savoir ce que ça ferait par
rapport à l'État, par rapport à l'organisme, par rapport
aux individus sur le plan pécuniaire et administratif.
M. Elkas: Ça existait dans votre temps, ça? M.
Garon: Oui.
M. Elkas: II y avait des modèles économiques qui
existaient dans tous les ministères?
M. Garon: II y avait des analyses d'impact tout le temps.
M. Elkas: Quand une décision était prise,
c'était toujours basé sur une étude économique?
M. Garon: Non, une analyse d'impact.
M. Elkas: Êtes-vous en train de me dire que ça
existait et que ça a disparu du jour au lendemain, et que ça
n'existe plus dans les ministères?
M. Garon: Je ne sais pas, moi, je ne suis pas au Conseil des
ministres actuellement. Mais j'ai vu le député de
Mille-Îles qui a indiqué que, s'il se présentait,
une des choses qu'il voulait faire, c'était ça. J'ai lu
l'article du journal, parce que, comme disait un grand écrivain: Tout ce
qui est homme m'intéresse. Alors, quand j'ai vu le député
de Mille-Îles qui disait ces choses-là, j'ai dit: Donc, ça
ne doit pas exister parce que, autrement, il induirait les gens en erreur en
disant que lui voudrait faire ça. Donc, ça ne doit pas exister.
Mais, sous l'ancien gouvernement, ça existait.
M. Clark (Ronald): En fait, ce qui arrive ici, c'est qu'il y
avait une source de confusion, mais, compte tenu que vraiment on essaie
et je crois bien qu'on réussit d'appliquer ce
régime-là d'une façon correcte, quand on arrivait dans ce
genre de cas, c'est sûr qu'on tenait compte de la situation réelle
lors de la mort de la victime. Alors, donc, on le faisait déjà,
mais c'est pour vraiment clarifier les choses pour ne pas qu'il y ait de
confusion, d'une part. Mais on faisait déjà ce que je vous ai
expliqué dans les faits, administrativement.
M. Garon: Mais, là, dans ce cas-là, votre analyse
d'impact vous dit que vous allez... Dans combien de cas vous allez sauver de
l'argent et combien? Et dans combien de cas ça vous coûterait de
l'argent et combien par année ou bien pour les années pour
lesquelles vous avez fait l'analyse d'impact?
Mme Pelchat: Écoutez, ça ne change rien,
c'était déjà appliqué administrativement, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Ils l'ont fait ou ils ne l'ont pas fait. Je ne les
accuse de rien, Mme la Présidente. Je n'accuse personne de rien. Je
demande simplement s'il y a eu une analyse pour démontrer ce que
ça va changer, cette disposition-là. On dit: Ça ne change
rien. C'est ça qui est la réponse? Ça ne change rien?
M. Clark (Ronald): Prenons l'exemple que je vous ai donné.
Si j'évalue la situation d'Yvonne à la date du
décès, bien, là, elle est considérée comme
conjointe et ça veut dire que là on va verser une
indemnité de décès au conjoint, qui va varier entre 45 000
$ et 232 500 $. Donc, clairement...
M. Garon: Mais est-ce que vous avez analysé comment
ça vous coûterait de plus, dans combien de cas ça vous
coûterait de l'argent de plus et combien au total? Et dans combien de cas
la Société de l'assurance automobile sauverait de l'argent et
combien? C'est tout simplement ce que je demande, s'il y en a une analyse pour
faire les scénarios pour voir comment on sauve d'argent ou bien ce que
ça nous coûte de plus, ou la différence entre ce qu'on
sauve et ce qu'on paie de plus. (21 h 30)
M. Clark (Ronald): Ce qu'on me dit ici, c'est qu'on a fait
l'analyse au complet pour les modifications, les amendements qu'on apporte
à l'article 1 c'est un premier et il y en a quelques-uns qui
suivent et, au total, ça nous donnait une bonification autour de
3 000 000 $. Au total, mais pas seulement celui-là. Mais, comme je vous
dis, l'impact financier est bien plus pour d'autres dispositions, relativement
à l'article 1 qu'on va voir, qui vont vous donner les 3 000 000 $, que
ça, parce que ça, on le faisait déjà. Alors,
là...
M. Garon: Donc, ça ne changera rien.
M. Clark (Ronald): Non, rigoureusement non, pas ici.
M. Garon: Ça veut dire que les paragraphes...
Une voix: Au niveau des montants d'argent, au niveau de
l'argent...
M. Clark (Ronald): Non, non, mais, au niveau de l'argent, 3 000
000 $, ça considère l'ensemble des dispositions, des amendements
qu'on fait à l'article 1, puis il y en a un majeur qui s'en vient
où on considère comme, enfin...
M. Garon: Dans le fond, c'est M. Clark qui doit être au
courant parce que c'est lui qui... Je pense que vous êtes le
vice-président aux bénéficiaires.
M. Clark (Ronald): Oui.
M. Garon: Donc, celui qui est le plus en mesure de
répondre, normalement, c'est M. Clark.
M. Clark (Ronald): C'est pour ça que je suis là, M.
le député.
M. Garon: Je suis étonné que ce soit le chef du
contentieux qui souffle les réponses.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Me
Gélinas.
Une voix: Non, non, je ne souffle pas la réponse. Une
voix: Ne soyez pas mesquin!
M. Garon: Je ne suis pas mesquin. Je veux savoir des choses. Moi,
je suis là, je parle au nom du contribuable qui paie. Ma job, c'est
ça. C'est toujours ce que je fais. Je me mets dans sa peau. Comme je
trouve, autant que les contribuables, que ça coûte cher et comme
je trouve aussi que la politique ne règle pas beaucoup de
problèmes, qu'elle en crée beaucoup plus de ce temps-ci, je vais
vous dire que je me sens dans la peau vraiment d'un contribuable qui a son
voyage. Je me sens de plus en plus comme un contribuable qui a son voyage.
C'est pour ça que je vous demande combien ça coûte.
Là, on a dit qu'on allait ajouter deux paragraphes: «ils
ont conjointement adopté un enfant» et «l'un d'eux a
adopté un enfant de l'autre». Ça représente combien
de cas, ça, dans un an, mettons? L'année que vous avez
analysée, ça a représenté combien de cas, ces deux
dispositions-là ou chacune? Ou si vous ne l'avez pas analysé.
M. Clark (Ronald): Non, on ne peut pas analyser ça. Je
vous l'ai dit, on a fait l'analyse, on fait déjà ça. Donc,
ce n'était pas utile d'identifier combien d'argent de plus ça
nous coûterait; on faisait déjà ce que je vous ai
expliqué. Ça ne vise qu'à clarifier la loi et à
éviter des sources de confusion, comme je vous l'ai expliqué.
M. Garon: Donc, c'est une disposition inutile.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Me
Gélinas.
M. Gélinas (Claude): C'est une disposition qui vient
régulariser une situation tant sur le plan du droit que sur le plan de
l'application dans les faits. Et, compte tenu qu'au niveau de l'article 1 on
modifie deux définitions, «conjoint» et «personne
à charge», le gros de l'article et le gros du coût
rattaché aux amendements, c'est au niveau de la notion de
«personne à charge» que ça se retrouve parce que,
là, c'est vraiment du nouveau qu'on apporte, et le coût qui a
été estimé pour l'ensemble de l'article 1, des
définitions qu'on change, c'est un montant d'environ 3 000 000 $ de plus
que ça va coûter à la Société à
compter de l'entrée en vigueur de cet article et de son application.
M. Garon: Mme la Présidente, M. Gélinas a dit que
l'article vient régulariser une situation. Si on vient la
régulariser, donc elle était irrégulière, si on
veut la régulariser. J'aimerais savoir ce qu'on faisait qui était
irrégulier, maintenant qu'on veut régulariser
législative-ment pour pouvoir avoir le droit de faire ce qu'on faisait
antérieurement qu'on n'avait pas le droit de faire.
La Présidente (Mme Bélanger): Me
Gélinas.
M. Gélinas (Claude): C'est-à-dire, compte tenu
qu'on avantageait la victime, surtout au niveau des indemnités de
décès, c'est surtout là que le problème se posait.
Comme on avait la notion de «à la date de l'accident» dans
la définition de «conjoint*, au début, et que ça
s'appliquait à l'ensemble de la loi, quand on arrivait pour
l'application de cet article-là au niveau de l'indemnité de
décès, là, on avait un problème d'application pour
être vraiment équitables envers les personnes qui étaient
concernées. Comme l'a expliqué M. Clark tout à l'heure
dans l'exemple qu'il a donné, c'était essentiellement la
façon dont on l'appliquait dans les faits et là on a dit: Compte
tenu qu'on arrive avec des modifications depuis 1990, maintenant, bien, on veut
régulariser cette situation-là.
M. Elkas: Mme la Présidente, dans ce cas-ci, la question
que le député de Lévis pose, je l'écoute, ce n'est
pas le nombre de fois que ça peut arriver qu'on doit demander.
Même si ça arrivait seulement une fois, je pense qu'il est dans
notre intérêt de nous assurer qu'on est justes dans la
manière dont on traite notre clientèle.
M. Garon: Mme la Présidente, le ministre a raison dans son
exposé théorique.
M. Elkas: II n'y a rien de théorique dans ça.
M. Garon: Non, mais sauf que ce n'est pas ça.
M. Elkas: C'est la vraie vie.
M. Garon: Ce qu'on vient de nous dire, c'est que ça ne
change rien par rapport à la pratique existante. Donc, on pouvait
fonctionner sans avoir cet amendement-là, ni cet article-là.
Alors, c'est pour ça que nous allons dire: Sur division.
M. Elkas: Ah bon, c'est ça.
M. Garon: Parce que le législateur n'est pas
supposé parler pour ne rien dire.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le paragraphe
1° est adopté sur division. L'amendement...
M. Elkas: J'avais oublié, Mme la Présidente, qu'ils
ont adopté ce projet sur division.
M. Garon: Sur le paragraphe 1° de l'article 1.
M. Elkas: Alors, je peux m'attendre que tout va être sur
division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
à l'article 1, du premier paragraphe...
M. Elkas: On ne perdra plus notre temps.
La Présidente (Mme Bélanger): ...est adopté
sur division.
M. Garon: Non, l'amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça.
M. Garon: Ensuite, le paragraphe...
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, là,
c'est: Remplacer le paragraphe.
M. Garon: Mais il faut adopter pareil le paragraphe tel
qu'amendé.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. Alors, le
paragraphe 1° de l'article 1 est adopté sur division.
M. Garon: Tel qu'amendé.
La Présidente (Mme Bélanger): Tel qu'amendé.
Merci, M. le Président. Là, c'est parce qu'il y a tellement de
discussions que je suis un peu mêlée dans ma phraséologie.
Alors, j'appelle le paragraphe 2°.
Personne à charge
M. Garon: Par la suppression...
M. Elkas: Ce n'est pas le paragraphe 2°.
M. Garon: C'est ça.
M. Elkas: C'est l'article 1.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 1,
paragraphe 2°.
M. Elkas: «By striking out the words...»
M. Clark (Ronald): Si vous permettez, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Clark.
M. Clark (Ronald): II s'agit de la même logique que
précédemment. On enlève aussi toute
référence au temps dans la définition de «personne
à charge», pour les mêmes raisons que tantôt.
Tantôt, on a enlevé toute référence au temps dans la
définition de «conjoint». Ici, on enlève toute
référence au temps dans la définition de «personne
à charge». Alors, vous avez donc: L'article propose de supprimer,
dans la quatrième ligne du paragraphe 2° de la définition de
«personne à charge», les termes «, à la date de
l'accident». Même chose que tantôt, qui était aussi
source de confusion.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? Sur
division?
M. Garon: Attendez un peu, là. Vous n'avez pas besoin de
faire d'amendement additionnel ici, vous enlevez seulement «, à la
date de l'accident». Hein?
M. Clark (Ronald): Oui. M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
Paragraphe 3°.
M. Elkas: L'article 2...
La Présidente (Mme Bélanger): Paragraphe
3°.
M. Elkas: Par le remplacement du paragraphe 3° de la
définition de «personne à charge» par les suivants:
«3° l'enfant mineur de la victime et la personne mineure à la
victime tient lieu de mère ou de père».
M. Garon: Non, ce n'est pas ça, là.
La Présidente (Mme Bélanger): «La personne
mineure à qui la victime».
M. Elkas: «À qui la victime». Excusez-moi.
M. Garon: Le ministre serait mieux de recommencer; autrement, on
risque de faire des erreurs, là.
M. Elkas: O.K. «L'enfant mineur de la victime et la
personne mineure à qui la victime tient lieu de mère ou de
père; 4e «l'enfant majeur de la victime et la personne
majeure...»
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, là,
il faut l'adopter paragraphe par paragraphe. C'est 3°, là. Est-ce
qu'il est adopté?
M. Garon: Un instant.
M. Elkas: Le 3°, c'est l'ensemble ici.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah! O.K.
O.K.
M. Garon: Oui, mais c'est alinéa par alinéa.
Paragraphe par paragraphe, mais alinéa par alinéa.
La Présidente (Mme Bélanger): O.K.
M. Garon: Autrement, on va tout mélanger, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que le
paragraphe 3° de...
M. Garon: C'est vrai. Quand il y a des paragraphes, on appelle
les paragraphes, mais on ne pouvait pas l'appeler alinéa par
alinéa tant qu'on n'était pas arrivés aux alinéas.
Alors, l'alinéa 3°, là, hein?
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté?
M. Garon: Attendez un peu. Qu'est-ce que vous changez ici?
M. Clark (Ronald): Si vous permettez, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Clark.
M. Clark (Ronald): ...on prend ici la définition de
«personne à charge». Vous voyez dans l'article actuel, dans
la loi actuelle, qu'une personne à charge peut
être trois entités, c'est-à-dire: «1° le
conjoint; «2° la personne qui est séparée de fait ou
légalement de la victime», Fex-conjoint; «3° la personne
qui est liée à la victime par le sang ou l'adoption ainsi que
toute personne étrangère qui tient lieu...» bon, ce qui est
proposé, c'est de modifier ce paragraphe 3° et de le changer; donc,
par le remplacement du paragraphe 3° de la définition de
«personne à charge» par les suivants, c'est-à-dire
que «3°» est remplacé par «3°, 4°,
5°»: «l'enfant mineur de la victime et la personne mineure
à qui la victime tient lieu de mère ou de père; l'enfant
majeur de la victime et la personne majeure à qui la victime tient lieu
de mère ou de père, à la condition que la victime
subvienne à plus de 50 % de leurs besoins...;» et, finalement:
«toute autre personne liée à la victime par le sang ou
l'adoption et toute autre personne lui tenant lieu de mère ou de
père, à la condition que la victime subvienne à plus de 50
% de leurs besoins vitaux et frais d'entretien.»
Alors, dans tout l'article 1, c'est-à-dire l'article 2 qu'on
modifie via le nouvel article 1 du nouveau projet de loi, c'est ici la
modification majeure, de fond. Ce qu'on fait ici, en résumé,
c'est qu'on propose que l'enfant mineur, c'est-à-dire biologique,
adoptif ou à qui la victime tient lieu de père ou de mère,
soit considéré automatiquement comme une personne à
charge. C'est cette mesure-là qui amène la bonification
principale de 3 000 000 $ dont on parlait tantôt. J'explique encore
davantage pour qu'on saisisse bien. En cas de décès,
actuellement, le régime prévoit le versement d'un forfaitaire aux
personnes à charge. La loi doit donc définir c'est quoi une
personne à charge. On a défini le conjoint; ça ne pose pas
de problème ici. On définit l'ex-conjoint; ça ne pose pas
de problème, non plus, dans la mesure où il y a une pension
alimentaire de versée.
En ce qui regarde l'enfant, s'il vit avec la personne
décédée, il n'y a pas de problème. Là
où il y a problème, c'est que, avec l'éclatement actuel de
la famille, l'enfant qui ne demeure pas avec le parent
décédé, présentement, n'est pas reconnu
automatiquement «personne à charge». Il est reconnu si la
personne décédée contribuait à 50 % de ses besoins.
Alors, là, on veut sortir de là en disant: On veut
reconnaître... Plutôt que de se mettre à vérifier si
vraiment la personne décédée contribuait à 50 % des
besoins de l'enfant qui ne vivait pas avec elle, puis s'il avait une pension
alimentaire, etc., on propose que cet enfant mineur là soit
considéré automatiquement comme personne à charge.
(21 h 40)
Une voix: indépendamment des 50 %.
M. Clark (Ronald): Oui.
M. Elkas: Le problème, c'est qu'il y a bien des gens qui
ne peuvent pas faire la preuve qu'ils recevaient au-dessus de 50 % des besoins.
Et, souvent, le père de la victime ne contribuait pas les 50 %. c'est
justement là que le protecteur du citoyen a fait la recommandation, et
on s'enligne avec...
M. Garon: Avez-vous trouvé ça correct? M. Elkas:
Hein?
M. Garon: Le Protecteur du citoyen, vous ne l'aimez pas beaucoup.
Avez-vous trouvé ça correct?
M. Elkas: Une minute! Une minute! Une minute! La journée
où le Protecteur du citoyen va aussi écouter ce que les autres
ont à dire, je vais peut-être, moi aussi, essayer de
l'apprécier. J'apprécie le fait que lui nous fait des
recommandations, mais je n'apprécie pas nécessairement le fait
que, si on n'accepte pas toute recommandation, on est tous vus comme des cons.
«Enough said!»
M. Garon: Je n'ai jamais pensé une telle chose, pour ma
part. C'est que vous avez déjà dit que le Protecteur du citoyen,
c'était le protecteur des délinquants. C'est pour ça
que...
M. Elkas: «Delinquent». M. Garon: Hein?
M. Elkas: «Delinquent in English» et
«délinquant» en français, j'ai
apprécié, après, que c'était deux mots assez
différents. Vous n'avez rien compris, M. le député.
(Consultation)
M. Elkas: Mais on reviendra sur le sujet, M. le
député de Lévis. On va revenir sur la question, un de ces
jours...
M. Garon: Non, non, non, je ne veux pas insister davantage.
M. Elkas: ...on en reparlera de ce que c'est.
M. Garon: Je ne veux pas insister davantage. À
l'alinéa 3°, donc, c'est «l'enfant mineur de la victime
ça, c'est clair, «l'enfant mineur de la victime», ce n'est
pas compliqué et la personne mineure je veux dire, un
enfant mineur, je ne sais pas pourquoi on emploie encore «personne»
au lieu de... à qui la victime tient lieu de mère ou de
père». C'est parce que ce n'est pas son enfant.
Une voix: C'est ça. M. Garon: Hein?
Une voix: Ce n'est pas son enfant. C'est l'enfant de son conjoint
qui vit avec lui.
M. Clark (Ronald): Ça peut être un enfant adoptif,
non adopté légalement, si je peux m'exprimer ainsi, non
légalement adopté.
M. Garon: Ah oui! Mais quand est-ce qu'un enfant est
considéré comme...
M. Clark (Ronald): Bien, il y a des papiers officiels qui se
signent, en l'occurrence, pour adopter un enfant.
M. Garon: Qui ne sont pas encore signés.
Mme Pelchat: M. le député de Lévis, si vous
vous remettez en ménage avec une femme avec vos deux filles qui ne sont
pas adoptées...
M. Garon: Moi, je ne ferai pas ça. Des voix: Ha,
ha, ha!
Mme Pelchat: Ne parlez pas trop vite, vous. C'est vrai qu'il n'y
aura pas une autre femme qui va vouloir vous endurer, vous, emmanché
comme vous êtes là, tannant comme vous êtes là.
La Présidente (Mme Bélanger): Me
Gélinas.
M. Gélinas (Claude): Je rappellerai simplement que c'est
la notion qui est bien connue en droit, in loco parentis, en somme. C'est quand
la personne agit en lieu de père et de mère.
M. Garon: Ah! Si vous dites «in loco parentis», je
comprends très bien.
M. Gélinas (Claude): Maintenant, on n'a plus de locutions
latines dans nos lois. On tend à éviter ce genre de chose
là pour que les gens comprennent les lois.
M. Elkas: If le député de Lévis looks at the
English copy, he would find the words «in loco parentis».
M. Garon: Ah oui? M. Elkas: Ah oui!
M. Garon: Les Anglais vont dire que vous avez fait une mauvaise
traduction, là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Souvent, les Anglais disent que les lois sont mal
traduites. Si vous traduisez du français en anglais par du latin, je ne
suis pas certain qu'ils vont être heureux.
M. Elkas: Ça ne nous dérange pas; nous autres, on
est flexibles.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Pelchat: Me Gélinas, est-ce que ça comprend le
tuteur? Est-ce que ça pourrait comprendre le tuteur?
M. Garon: Le tuteur...
M. Gélinas (Claude): Bien, il y a «tuteur» en
fonction de la loi. Il y a deux sortes de tuteurs en fonction du Code civil.
Dans ce sens-là, oui, s'il agit...
Mme Pelchat: S'il agit à titre de parent. M. Elkas: S'il
agit, oui.
M. Gélinas (Claude): S'il agit en lieu de père et
de mère, oui.
Mme Pelchat: Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que 3
e est adopté?
M. Camden: Mme la Présidente... M. Garon: Le
troisième alinéa.
La Présidente (Mme Bélanger): Le troisième
alinéa.
M. Garon: Adopté.
M. Camden: Un instant. Une minute.
M. Garon: Un instant.
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant. M. le
député de Lotbinière.
M. Garon: Je ne voudrais pas...
La Présidente (Mme Bélanger): Brimer les droits de
parole.
M. Garon: ...aller trop vite. Il n'est pas adopté.
M. Camden: Tout de même, il faut prendre le temps de faire
notre travail consciencieusement, M. le député de
Lévis.
M. Garon: Vous avez raison.
M. Camden: Alors, j'en ai pris connaissance; c'est manifestement
un changement qui est important
puisqu'on ne tiendra plus compte du fait que les gens doivent subvenir
à 50 % des besoins, en tout cas un parent, et ça, pour les
enfants mineurs. Cependant, j'ai constaté tout à l'heure, sauf
erreur, au paragraphe précédent, qu'on ne tenait plus compte de
la date de l'accident, mais bien de celle du décès.
Une voix: Non.
M. Camden: Ce n'est pas ça?
Une voix: C'est la date d'indemnisation.
M. Clark (Ronald): Selon les besoins.
M. Camden: La date d'indemnisation.
M. Clark (Ronald): Non, non. Ça va être selon les
besoins, et on va identifier ça à chaque fois qu'on va arriver
dans la mesure pertinente. Décès ou remplacement du revenu, on va
identifier...
M. Gélinas (Claude): ...si c'est la date de l'accident ou
la date du décès.
M. Camden: O.K. Alors, comment allez-vous établir la
pertinence lorsqu'un parent est décédé avant l'adoption,
bien sûr, de la présente loi, où il y a des orphelins? Dans
le cas qui nous préoccupe, ces orphelins se voient, évidemment,
refuser ou se sont vu refuser déjà, dans des décisions en
première instance ou en révision chez vous, à la
Société de l'assurance automobile, mais qui, maintenant, se
retrouvent devant la CAS. Ça fait en sorte qu'ils ne se retrouvent pas
dans les modifications législatives qu'on a là et ça fait
en sorte que ces orphelins, malheureusement, devront subir les
préjudices de la vie et les manques du projet de loi. Là-dessus,
prenons un cas. Par exemple, quelqu'un qui est décédé il y
a trois ans...
Une voix: II n'y a pas de rétroactivité.
M. Camden: Non, non. Je comprends qu'il y a peut-être une
question de rétroactivité dans ma question, mais il n'en demeure
pas moins qu'ils sont orphelins. Orphelins demain ou orphelins hier, à
quelque part il y a un orphelin qui va être plus avantagé que
''autre. Je trouve que, dans le désarroi, des gens qui perdent
père et mère se retrouvent dans une situation particulière
car la famille était séparée ou, à cause d'une
situation particulière dans la famille, les enfants étaient en
famille de garde, en famille d'accueil. Et du fait d'être en famille
d'accueil au moment où est arrivé l'accident, on les
dépouille de toute possibilité, en fait. Ils ne sont pas rendus
admissibles à une compensation financière et, leur vie durant,
jusqu'à l'âge de la majorité évidemment, ils sont
soustraits d'une possibilité d'aide qui aurait fait en sorte qu'ils
soient comme d'autres enfants qui, eux, ont eu la chance, entre guillemets,
d'avoir leurs parents pour leur subvenir à 50 % et se sont vus
qualifiés dans le cadre précédent de la loi. Moi, je
m'interroge.
On m'a dit qu'il y aurait autour de 70 cas qui font l'objet d'une
considération ou, en tout cas, qui ont fait l'objet d'une
considération à la Société de l'assurance
automobile à l'égard de jeunes, d'orphelins qui ne peuvent pas se
qualifier, alors que, là, on modifie et on fait en sorte que ces
orphelins puissent se qualifier à une aide financière de la
Société de l'assurance automobile. Et ces jeunes-là sont
toujours dans l'attente d'un statut d'adoption ou sont dans une famille
d'accueil qui, bientôt, se transformera peut-être en une famille
qu'on qualifierait d'adoptive d'une façon légale, et ces
jeunes-là n'auront droit à aucune espèce d'indemnisation.
Alors, ceux d'aujourd'hui n'y ont pas droit, ceux de demain y auront droit.
moi, je vais vous dire, ça pose un problème, et il ne
m'apparaît pas y en avoir des milliers au québec. à ce
qu'on m'a dit, il y aurait 70 cas de familles semblables qui seraient
visées. c'est une situation délicate où, à un
moment donné, on a quelqu'un, par exemple, qui aurait vécu des
problèmes dans sa famille, en bas âge, et qu'on aurait dû
séparer parce que, bon, les enfants étaient peut-être
battus et, momentanément, comme la mère ne pouvait subvenir aux
besoins des enfants et leur assurer une pleine garde, on les aurait
confiés à une famille d'accueil. bien, là, ils sont non
seulement victimes du fait de perdre leur mère ou leurs parents lors
d'un accident, mais on dit: bien, les circonstances ont fait en sorte que vous
vous étiez retrouvés, par un malheureux hasard, à ce
moment précis, dans une famille d'accueil, où votre mère
n'avait pas votre garde à ce moment-là d'une façon
formelle, ne subvenait pas à 50 % de vos besoins, puis on vous coupe, au
fond, tout privilège, toute possibilité de compensation, en plus
de la peine à vivre de ne pas avoir de parents à qui se
raccrocher. (21 h 50)
Moi, je dois vous dire qu'on devrait, je pense, considérer
sérieusement ces cas-là et peut-être même, je pense,
sur un plan humanitaire, considérer une rétroaction pour
envisager ces dossiers qui sont pendants. Il y avait une aberration. Moi, on
m'a raconté que, dans un cas, entre autres et je suis heureux,
évidemment, des correctifs qui sont apportés ce sont les
grands-parents qui ont collecté la compensation: 7500 $ pour le
grand-père, 7500 $ pour la grand-mère. Et bingo! Je trouve que,
dans ça, il y a un désarroi qui est créé. Il y a
une difficulté, une misère pour ces enfants qui est importante.
Les chances réelles dans la vie de se rattraper, je vous assure qu'elles
sont limitées. À mon avis, on devrait peut-être
considérer, en tout cas, ces hypothèses.
M. Elkas: Je pense qu'on peut regarder le cas. C'est du cas par
cas. Malheureusement, on ne peut pas arriver, puis faire de la
rétroactivité dans tous les cas. Si on le fait ici, on doit le
faire à l'IVAC, on va le faire dans d'autres cas où les gens le
demandent. Je
comprends la question que pose le député, mais, pour une
question humanitaire, si on est pour revenir sur tous les cas je ne sais
pas combien de cas on peut avoir ici, comme dans d'autres ministères
aussi on crée une espèce de précédent. Je ne
sais pas si ça a été vu ou fait ailleurs, dans les autres
ministères, mais j'aurais de la misère à accepter de
reculer. Le cas que vous soulevez, on pourrait le regarder comme un cas
à part.
M. Camden: Mme la Présidente, je dois vous dire que ce
n'est pas la première fois comme député que je vois des
trucs rétroactifs. Je me rappelle fort bien qu'il y a eu des plans de
pension qui ont été rétroactifs. Oui, oui, dans le cadre
du monde de l'enseignement, les religieux, il y a eu des modalités.
Bon.
M. Garon: Les... d'Hydro.
M. Camden: Oui, oui. Là-dessus, il y avait du monde qui
était peut-être en difficulté, ce n'était pas la
misère noire; pour d'autres, il y avait manifestement des cas
misérables. Mais je vais vous dire: Je ne pense pas que, dans la
société, il y ait beaucoup de monde qui vienne nous reprocher
d'aider des jeunes, des enfants qui sont mineurs, qui sont des orphelins, qui
n'ont plus aucun parent et qui sont en famille d'accueil. Je pense que la vie
est assez difficile. À ce moment-là, on manifestait, je pense, un
peu d'empathie. Je ne pense pas qu'il y ait personne dans la
société qui pourrait nous faire quelque reproche à ce
niveau-là.
Je pense qu'on devrait peut-être songer, considérant qu'il
est 21 h S3, pas à suspendre notre séance, mais, à tout le
moins, à suspendre cette partie pour essayer de considérer
ça, de regarder ça. Je pense qu'il y a un volet sur le plan
humain auquel on doit être sensibles. D'ailleurs, je pense que la
Société et vous, M. le ministre, avez manifestement
manifesté sur le plan humain cette ouverture, puisqu'il y a des
modifications législatives. Alors, conscients, sensibles et
préoccupés sans doute par ces difficultés que la vie fait
connaître à ces enfants, ces orphelins, il faudrait avoir autant
d'ouverture, puis, je pense, manifester, oui, une grandeur d'âme à
l'égard de ces enfants orphelins qui ont à vivre cette partie de
la vie qui est difficile. Et vous savez très bien qu'ils devront la
traîner tout au cours de leur vie. Si, à tout le moins, on leur
donnait peut-être quelques moyens financiers de se donner une meilleure
formation, à tout le moins d'avoir une compensation, bien
médiocre, qui ne se substituera jamais aux parents, à l'absence
de parents, on ferait une grande oeuvre humanitaire et d'ouverture.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Garon: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député de Lévis.
M. Garon: ...moi, je suis certain que la langue du
député de Lotbinière lui a fourché quand il a dit
«compensation médiocre». Il ne voulait sûrement pas
dire «médiocre»; il voulait dire
«équitable», je pense.
M. Camden: II n'y a pas d'argent pour remplacer des parents, M.
le député de Lévis.
M. Garon: Bien oui, je comprends. En équité.
M. Camden: C'est dans cette perspective-là. Ça n'a
rien de...
M. Garon: moi, je concours aux propos du député de
lotbinière. vous savez, quand il y a une caisse, comprenez-vous, il y a
de l'argent. il y a de l'argent dans la caisse. il y avait de l'argent. il y a
tellement de milliards qui ont été siphonnés. à un
moment donné, qu'il y ait des enfants qui n'ont plus leurs parents...
puis, si on peut corriger les erreurs rétroactivement ou, comme vient de
le dire le député, si on va dans le sens de
l'équité, je concours à 100 % aux propos du
député de lotbinière. si on avait une
société qui avait été complètement pauvre...
mais, au contraire, la société de l'assurance automobile est une
société riche. à ce moment-là, moi, je pense qu'on
doit indemniser, puis aller en équité dans des choses qui
apparaissent évidentes.
M. Elkas: est-ce qu'on va pouvoir me dire dans quels cas on va
faire de la rétroactivité? n'oublions pas une chose. moi, je vais
juste vous rappeler: au prochain alinéa, on parle des gens qui ont
contribué au-delà de 50 %. ceux qui n'ont pas contribué
au-delà de 50 %, on va en avoir un paquet. il va y en avoir. il y a bien
des veuves, il y a bien des gens qui sont sur la rue aujourd'hui, qui vont
dire: mon mari n'a jamais contribué 50 %. je ne sais pas combien de cas
on pourrait avoir. ça va être énorme. c'est pour ça
qu'on apporte des...
M. Garon: Le gouvernement n'a pas eu ces
problèmes-là quand il s'est agi de faire payer
rétroactivement les frais d'ambulance à 3000$ le voyage trois ans
en arrière. La rétroactivité, quand il s'agissait de faire
payer, il n'y avait pas de problème. Quand il s'agit de donner une
compensation équitable aux citoyens... Le député de
Lotbinière a raison: il y a des enfants qui ont perdu leurs parents,
puis ils sont dans le chemin. Pourquoi permettre ça? Il a raison. Moi,
je concours à 100 %. La rétroactivité, il ne faut pas que
ça marche juste quand il s'agit de faire payer le monde, mais quand il
s'agit de corriger ce qui n'a pas été fait correctement, quelles
que soient les raisons. Moi, je trouve que le député de
Lotbinière a des... Je suis content, même, de l'entendre parler et
qu'il parle avec son coeur plutôt qu'avec la couleur de sa cravate.
M. Camden: Remarquez que, si vous parliez, vous, avec la couleur
de la vôtre, ce serait sombre, hein, comme propos.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Elkas: Est-ce qu'on est prêts... Je m'excuse.
Allez-y.
M. Camden: Mme la Présidente, je pense que ça
vaudrait la peine qu'on regarde ça. Je comprends que le ministre puisse
s'interroger, avoir un questionnement. C'est tout à fait sain. J'ai des
cas à l'esprit. Il ne reste plus aucun survivant, ni père ni
mère. Bref, ces enfants-là ne sont pas orphelins à
moitié, si on peut se permettre de s'exprimer comme ça. Us ne
sont pas orphelins de père ou seulement de mère. Ils sont
orphelins de père et de mère. Us n'ont plus rien à quoi
s'accrocher dans la société. Il y a des cas pathétiques
qui nous attristent. Et quelles sont les ressources de ces gens-là? Quel
est l'intérêt que les gens puissent les prendre en charge, sous
leur aile protectrice, autre que de se retrouver en famille d'accueil? Bien
sûr, il y a d'excellentes familles d'accueil. Il y a des gens qui se sont
substitués et assument cette responsabilité parentale qui leur
est confiée. Mais il n'en demeure pas moins qu'ils n'ont plus rien. Je
pense que, dans cette perspective-là, il faudrait peut-être
regarder qui sont ceux qui seraient admissibles à ça, quels sont
ceux qui n'ont ni père ni mère, qui sont visés par la
mesure.
Vous savez, c'est pathétique là. On fait appel à
la... C'est la misère humaine là, je vais vous dire. Us ont
déjà à vivre un deuil de parents et, en plus, on leur
assène ça en supplément. C'est considérable.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis...
M. Garon: Le député de Lotbinière a raison.
La Présidente (Mme Bélanger): ...30 secondes.
M. Garon: Parce que rappelez-vous ce qu'on disait d'Attila:
L'herbe ne poussait plus là où il avait mis le pied. Pour des
enfants dont les parents sont décédés, c'est la
misère qui les attend. Ces parents-là étaient
assurés. Pour une raison ou pour une autre, le député de
Lotbinière dit: Us n'ont pas été indemnisés.
Pourquoi ne pas corriger en équité ce qui aurait dû
être fait, mais qui n'a pas été fait pour une raison ou
pour une autre? Le député de Lotbinière n'a pas dit
ça à peu près. Il a parlé de 70 cas. Il a dit qu'il
a su...
M. Elkas: C'est peut-être 70 cas dans le cas de ce que lui
sait. Mais est-ce que la Justice va faire la même chose dans le cas de
l'IVAC? N'oublions pas une chose. On reconnaît exactement ce que le
député de Lotbinière a soulevé, puis c'est pour
ça qu'on apporte ces changements à la loi. Lorsqu'on m'a mis au
courant de ces changements qu'on devait apporter... Puis j'ai été
étonné, Mme la Présidente, de voir que le
député de Lévis était contre le projet. Puis,
aujourd'hui, il a le culot de se lever devant nous, puis de dire qu'il est
complètement d'accord, complètement d'accord. D'ailleurs,
qu'est-ce qu'il nous dit aujourd'hui? C'est qu'il est d'accord avec le projet,
il comprend très bien. Puis je suis heureux de voir qu'il admet que le
changement était nécessaire. (22 heures)
Mais la question que je me pose dans le cas qui a été
soulevé par le député de Lotbinière, c'est: Combien
de cas il y a vraiment? Est-ce qu'il y en a 70? Puis on va aller pas mal plus
loin, parce que, là, on va nous demander d'aller d'une façon
rétroactive non seulement chez nous, mais au niveau de la Justice dans
le dernier projet de loi qui a été déposé par mon
collègue. Puis combien de cas on va pouvoir... Est-ce que,
administra-tivement, on va pouvoir le faire? Je comprends, il y a
peut-être un cas qui a été soulevé...
M. Garon: Mme la Présidente, on va devoir ajourner.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, je regrette,
là...
M. Garon: On va devoir ajourner. On peut avoir une réponse
à ce point de vue là, administrativement. Ça a
été possible pour les ambulances.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ceci
étant dit, nous ajournons les travaux sine die.
Une voix: Non, à demain matin, 10 heures.
La Présidente (Mme Bélanger): Demain matin, 10
heures?
Une voix: C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Demain matin, 10
heures.
(Fin de la séance à 22 h 1)