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(Dix heures quarante minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements déclare sa séance
ouverte. Le mandat de la commission est d'entendre les dirigeants de la
Société de l'assurance automobile du Québec, du
ministère de la Santé et des Services sociaux et de la
Régie de l'assurance maladie du Québec sur le projet de
décret prévu à l'article 155.3 de la Loi sur l'assurance
automobile.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Oui. M. Bergeron (Deux-Montagnes) est
remplacé par M. Gautrin (Verdun); M. Gendron (Abitibi-Ouest) est
remplacé par M. Léonard (Labelle); M. Paré (Shefford) est
remplacé par M. Trudel (Rouyn-NorandaTémiscamingue); Mme
Pelchat (Vachon) est remplacée par M. Khelfa (Richelieu) et M. Therrien
(Rousseau) est remplacé par M. Benoit (Orford).
Notes explicatives
La Présidente (Mme Bélanger): Pour la
compréhension des membres de la commission, j'aimerais donner quelques
notes explicatives.
En vertu de l'article 155.1 de la Loi sur l'assurance automobile du
Québec (L.R.Q., c. A-25), la Société de l'assurance
automobile du Québec doit verser à chaque année au fonds
consolidé du revenu une somme représentant le remboursement du
coût des services de santé occasionnés par les accidents
d'automobile. En mai 1986, cette somme fut fixée à 60 000 000 $
et, à compter de 1987, elle fut indexée annuellement.
L'article 155.3 de la même loi donne le pouvoir au gouvernement de
réévaluer par décret cette somme en tenant compte de
l'évolution de ce coût des services de santé. Le projet de
décret doit être déposé devant la commission de
l'aménagement et des équipements et peut être adopté
à l'expiration des 30 jours suivant le dépôt du rapport de
cette commission devant l'Assemblée nationale.
Je pense qu'on est tous conscients que c'est un précédent
pour une commission d'analyser un décret pour dépôt
à l'Assemblée nationale ensuite.
Alors, à la demande du Conseil du trésor, le 18 août
1992, une étude conjointe a été réalisée par
la Société, le ministère de la Santé et des
Services sociaux et la Régie de l'assurance maladie du Québec
afin de réévaluer le montant du coût des services de
santé occasionnés par les accidents d'automobile pour
l'année 1992.
On sait que le décret passé en 1986 autorisait le
gouvernement à réévaluer à tous les trois ans le
montant dévolu pour les soins de santé causés par les
accidents d'automobile. En 1989, on ne l'a pas fait; alors, on l'a fait en
1992.
Un consensus fut établi au sein de ce groupe de travail à
l'effet de recommander de fixer à 88 867 000 $ le coût de ces
services pour 1992 et de préparer un projet de décret devant
être déposé à la commission parlementaire de
l'aménagement et des équipements.
Il y a donc lieu d'adopter ce projet de décret qui doit
prévoir également les modalités du remboursement que doit
effectuer la SAAQ pour les années 1992 et 1993.
Une voix: ...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, «il y
a donc lieu». C'est à votre étude, évidemment.
Le projet de décret... Le décret a été
distribué à chacun des membres de la commission et, pour
l'officialiser, il faudrait en faire le dépôt à la
commission. Alors, s'il y a consentement, est-ce qu'on peut déposer le
décret à la commission?
M. Garon: Le projet de décret. Document
déposé
La Présidente (Mme Bélanger): Le projet de
décret. Alors, le projet de décret est déposé.
Organisation des travaux
Comme c'est inusité et qu'on crée un
précédent, je pense qu'on pourrait peut-être demander, si
les membres de la commission sont d'accord, aux organismes invités de
s'identifier et peut-être de nous faire un bref exposé de...
M. Garon: II y a sans doute des remarques préliminaires
avant pour situer l'étude de ce projet de loi là.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que c'est les
membres de la commission qui font les remarques préliminaires ou si on
doit demander les explications...
M. Garon: Avant, il faut situer le cadre de cette
étude-là. Les membres ont le droit, normalement, de faire des
remarques préliminaires pour situer le cadre du projet de décret.
Parce que ça pose un ensemble de
questions. Alors, je pense qu'il est bon de situer le débat au
point de départ avant de poser des questions aux fonctionnaires qui sont
devant nous, mais qui ne sont pas des dirigeants d'organisme ni des sous-chefs
des ministères.
La Présidente (Mme Bélanger): Étant
donné que vous êtes le porte-parole, M. Garon, vous pouvez
commencer vos remarques préliminaires. Il n'y a pas de temps
déterminé. Il faudrait déterminer ensemble la
période du temps de parole ou si...
M. Garon: Moi, je pense, comme on n'a pas de
précédent là-dedans, qu'on devrait un peu procéder
à la façon des bills privés: déblayer le terrain
et, après ça, commencer l'étude du décret. Parce
qu'il y a des questions qui se posent à sa face même. On ne sait
pas, d'aucune façon, comment les gens ont procédé. Alors,
il va falloir, je pense, situer le débat par des remarques
préliminaires et, après ça, interroger les gens pour
savoir exactement ce qu'ils ont fait et, ensuite, étudier le projet de
décret comme un bill privé, si on veut, et faire un rapport.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Lévis, en tant que porte-parole de l'Opposition
pour le ministère des Transports, vous avez la parole.
Remarques préliminaires M. Jean Garon
M. Garon: J'ai reçu, comme président de la
commission, la lettre du ministre Elkas, à l'été, qui dit
qu'en vertu de l'article 155.1 de la Loi sur l'assurance automobile du
Québec la Société de l'assurance automobile doit verser
à chaque année au fonds consolidé du revenu une somme
représentant le remboursement du coût des services de santé
occasionnés par les accidents d'automobile. En 1986, cette somme fut
fixée à 60 000 000 $ et, à compter de 1987, elle fut
indexée annuellement.
On va poser des questions là-dessus parce qu'on se rend compte
que l'indexation a souvent dépassé le coût de la vie.
Alors, c'est quoi l'indexation? Ça pose des bonnes questions, puisqu'on
se rend compte... Je reviendrai plutôt là-dessus, je vais
continuer la lecture de la lettre: «L'article 155.3 de la même loi
donne le pouvoir au gouvernement de réévaluer par décret
cette somme en tenant compte de l'évolution de ce coût des
services de santé. Le projet de décret doit être
déposé devant la commission de l'aménagement et des
équipements et peut être adopté à l'expiration des
30 jours suivant le dépôt du rapport de cette commission devant
l'Assemblée nationale.»
Il faudrait remarquer qu'on nous demande de faire ça
rétroactivement. Je ne suis pas sûr je revien- drai sur
cette question aussi qu'on ait le droit de faire ça
rétroactivement puisque l'année 1992 pour laquelle on demande de
réévaluer le montant est passée nous sommes
à la fin de 1993. Est-ce que la loi donne ouverture à faire
rétroactivement des réévaluations alors que, dans certains
cas, des rapports annuels doivent déjà avoir été
déposés? C'est comme changer les chiffres des rapports annuels
rétroactivement, par après. Ça fait une drôle
d'administration financière. Et est-ce que la loi permet ça?
Encore une fois, il y a une grosse question à se poser. Autrement, on
aurait pu peut-être, tant qu'à y être, aller à 1989.
Si on peut aller à 1992, on peut aller à 1989; on pourrait
réévaluer tous les montants, semble-t-il, si on procède de
cette façon-là. «À la demande du Conseil du
trésor, continue le ministre, le 18 août 1992 le 18
août 1992, vous voyez? une étude conjointe a
été réalisée.» À la demande du Conseil
du trésor, le 18 août 1992. Alors, la demande du Trésor est
venue le 18 août 1992. «Une étude conjointe a
été réalisée par la Société, le
ministère de la Santé et des Services sociaux et la Régie
de l'assurance automobile du Québec afin de réévaluer le
montant du coût des services de santé occasionnés par les
accidents d'automobile pour l'année 1992. Un consensus fut établi
au sein de ce groupe de travail de ce groupe de travail à
l'effet de recommander de fixer à 88 867 000 $ le coût de ces
services pour 1992 et de préparer un projet de décret devant
être déposé à la commission parlementaire de
l'aménagement et des équipements. «Je vous demande par
conséquent, M. le Président, dit le ministre, de déposer
le projet de décret ci-joint pour étude dans les meilleurs
délais devant la commission de l'aménagement et des
équipements.» C'est signé par le ministre des
Transports.
Alors, ça soulève plusieurs questions et, notamment,
d'abord, les instruments dont la commission dispose pour faire cette
analyse-là, pour faire un rapport à l'Assemblée nationale.
J'ai écrit une lettre au... Suite aux discussions que vous avez eues en
séance de travail, j'ai rencontré le directeur de la
législation pour l'Assemblée nationale qui nous a
suggéré d'écrire une lettre à M. Pierre Duchesne,
secrétaire général. Je lui ai demandé... Je prenais
un peu pour acquis j'aurais peut-être dû
réécrire la lettre au président de l'Assemblée
nationale qu'on disposait de ses services. Et voici la teneur de la
lettre: «Le 4 novembre 1993. «M. le secrétaire
général, la commission de l'aménagement et des
équipements que je préside désire vous soumettre une
demande d'opinion juridique sur une question qu'elle doit étudier.
L'article 155.3 de la Loi sur l'assurance automobile prévoit que: "155.3
Le gouvernement peut, à compter du 1er janvier 1989 et à tous les
trois ans par la suite, fixer, par décret, en tenant compte de
l'évolution du coût des services de santé
occasionnés par les accidents d'automobile, une autre somme que celle
visée à l'article 155.1 60 000 000 $ au fonds
consolidé du revenu
ainsi que les conditions et modalités de son versement. (10 h 50)
"Le projet de décret déposé devant la commission de
l'aménagement et des équipements. Il peut être
adopté à l'expiration des 30 jours suivant le dépôt
du rapport de la commission devant l'Assemblée nationale. "Le
gouvernement peut modifier le projet de décret et doit alors, dans ce
cas, publier le décret à la Gazette officielle du
Québec."»
C'est-à-dire que le gouvernement peut modifier le projet de
décret suite au rapport de la commission. Donc, le projet de
décret actuellement, c'est un projet de décret, donc, ce
n'est pas un décret n'est pas adopté par le gouvernement.
Je continue ma lettre: «Le ministre du Transport, M. Sam Elkas, nous a
fait parvenir ce projet de décret ci-joint en juillet 1993. Celui-ci a
été distribué aux membres de la commission de
l'aménagement et des équipements et une étude conjointe a
été réalisée par la Société de
l'assurance automobile du Québec, le ministère de la Santé
et des Services sociaux et la Régie de l'assurance automobile du
Québec afin de réévaluer le montant du coût des
services sociaux occasionnés par les accidents d'automobile pour
l'année 1992. «Le ministre des Transports a proposé un
projet de décret qui nous a été présenté. Ce
projet de décret prévoit les modalités de remboursement
que doit effectuer la Société de l'assurance automobile du
Québec pour les années 1992-1993. La commission de
l'aménagement et des équipements, réunie hier en
séance de travail, a décidé de rencontrer des
représentants de la Société de l'assurance automobile, du
ministère de la Santé et des Services sociaux et de la
Régie de l'assurance automobile du Québec le jeudi 11 novembre
1993 afin qu'ils viennent expliquer l'étude du projet de décret
et répondre aux questions des membres de la commission. «Nous
souhaiterions obtenir une opinion sur la légalité du projet de
décret du gouvernement, notamment sur la possibilité qu'il puisse
s'appliquer à une année déjà achevée et les
conséquences qui en découleraient.»
Si on peut changer les chiffres des années antérieures, il
y a des conséquences dans l'administration gouvernementale. On ne peut
pas changer le sexe des êtres humains rétroactivement; alors,
corriger les rapports annuels rétroactivement, ça fait
drôle, ça fait curieux, tu sais, sur le plan de la bonne gestion
administrative. Il est clair que quand des projets de loi nous disent qu'on
peut faire des choses, on peut dire «on le fait en temps utile»,
pas plus tard, à mon avis, pour s'appliquer dans le passé.
Alors, voici la lettre du secrétaire général de
l'Assemblée nationale, M. Pierre Duchesne. Il dit: «M. le
Président, il me fait plaisir d'accuser réception de votre lettre
du 4 novembre 1993 qui demande une opinion juridique sur la
légalité d'un projet de décret qui doit être
déposé pour étude devant la commission de
l'aménagement et des équipements conformément à
l'article 155.3 de la Loi sur l'assurance automobile (L.R.Q., chapitre A.25).
«Je dois vous informer qu'il n'est pas de la compétence des
conseillers juridiques de la Direction de la législation de
l'Assemblée nationale d'émettre une opinion juridique sur un tel
document. La commission de l'aménagement et des équipements peut
demander au mnistre des Transports de produire l'opinion du Procureur
général sur la légalité du projet de décret
ou engager elle-même les services d'un expert pour obtenir une telle
opinion, ce qui aura notamment pour effet d'éviter que l'opinion des
conseillers juridiques du président et des services de
l'Assemblée nationale soit confrontée à celle du
gouvernement. «Je vous prie d'agréer, M. le Président,
l'expression de mes sentiments les meilleurs.»
Donc, il nous dit ou bien d'engager un avocat ou d'obtenir l'opinion du
Procureur général sur la légalité du projet de
décret. Alors, à date, on a rien, et j'imagine que, tantôt,
M. Gélinas, qui est ici responsable du contentieux de la
Société de l'assurance automobile, dispose de ces opinions
juridiques dont il pourra nous fournir copie pour qu'on voie si on peut faire
ça rétroactivement. À défaut de quoi il faudra
étudier la possibilité d'engager quelqu'un ou le ministre des
Transports, en tout cas, des représentants du ministère des
Transports pour au moins nous dire qu'il y a une opinion juridique qui nous dit
qu'on peut changer des chiffres rétroactivement; autrement, il faudra
songer à engager un avocat parce qu'on ne peut pas, comme commission
parlementaire, recommander des choses illégales. Il faut s'assurer de
leur légalité. Remarquons bien, encore là, que ce n'est
pas un décret du gouvernement. Ce n'est pas le gouvernement, ce n'est
pas un projet de décret du gouvernement, c'est un projet de
décret du ministre. C'est bien important, actuellement, qu'on sache que
c'est un projet de décret du ministre et non pas du gouvernement.
Enfin, il y a également beaucoup de questions qui se posent. Vous
savez que la Société de l'assurance automobile est une
société qui a été siphonnée à tour de
bras. Quand on regarde les montants d'argent depuis 1986, on parle d'un total
de 3 400 000 000 $ jusqu'au 31 mars 1995, en fonction de ce qui a
été fait et ce qui est envisagé, on parle de plus de 3 000
000 000 $ qui auraient été siphonnés de la caisse de la
Société de l'assurance automobile du Québec.
On sait à quel point le transport ambulancier coûte cher
à la Société de l'assurance automobile du Québec;
je reviendrai un petit peu là-dessus. Est-ce qu'on peut dire que c'est
un bon gestionnaire, un bon intendant qui paie 3000 $ du voyage, plus le
kilométrage, alors que pour les autres, c'est 75 $ du voyage? Est-ce
qu'on administre bien les fonds des assurés quand on fait ça?
Est-ce que les décisions gouvernementales ne viennent pas en
contradiction avec la loi qui dit d'administrer correctement les fonds des
assurés? Essentiellement, la Société de l'assurance
automobile administre des fonds d'assurés. À 3000 $ du voyage, on
va voir
que l'ambulance coûte plus cher que les soins médicaux.
C'est quelque chose, tu sais. On a l'impression que la Société de
l'assurance automobile n'administre plus des victimes d'accident mais du
transport d'ambulance. Et, depuis 1986, on parie de 3 000 000 000 $ qui
auraient été siphonnés dans la caisse. On a versé
à ce moment-ci, au total de 3 000 000 000 $: 653 000 000 $ pour des
services de santé, 250 000 000 $ pour du transport ambulancier, 825 000
000 $ pour le réseau routier, puis au fonds consolidé, 1 275 000
000 $, pour un total de 3 000 000 000 $. Pour une société
d'assurance, on se rend compte aujourd'hui qu'on verse plus d'argent au
ministre des Finances qu'on en verse aux victimes d'accident. Cest ça le
but de la loi. Puis, aujourd'hui, on dit: On n'en a pas assez, on veut en avoir
d'autres. Donc, là, le décret, c'est aller en siphonner plus.
Pourtant, il y a un certain nombre de questions qui se posent
globalement. D'abord, premièrement, les accidentés de la route
paient deux fois pour les services de santé: ils paient en tant que
contribuables et en tant qu'assurés de la Société de
l'assurance automobile du Québec. Cette question n'a pas
été soulevée par l'étude soumise aux membres de la
commission de l'aménagement et des équipements. Quand on regarde
le rapport du comité d'étude, on ne semble pas évaluer que
les gens paient deux fois. Us ont payé comme tout le monde, puis,
là, ils paient une autre fois pour des services de santé. Ils ont
payé leurs taxes, en plus, ils paient des primes d'assurance automobile
puis, en plus, on fait des redevances. Cette étude ne semble pas avoir
analysé cet aspect. l'année de base de l'étude est 1992.
l'étude fait passer les coûts de services de santé de 79
000 000 $ en 1986 montant indexé en dollars de 1992
à 89 000 000 $ en 1992; il s'agit d'une hausse de 13 %. pourtant, le
bilan routier dont aime beaucoup se vanter le ministre s'est
amélioré depuis 1986. le nombre de victimes de la route est
passé de 59 384, en 1986, à 51 543, en 1992, une baisse de 13 %,
alors qu'il semble que moins il y a de victimes d'accident, plus ça
coûte cher. c'est quand même un peu surprenant. les coûts ont
augmenté dans la proportion de la baisse des accidents. les accidents
ont baissé de 13 % et les coûts ont augmenté de 13 %.
normalement, on aurait dû s'attendre à une baisse de 13 %, il y a
moins de victimes d'accident. on nous dit aussi qu'il y a moins de morts; s'il
y a moins de morts, est-ce qu'on veut dire que les vivants coûtent plus
cher que les morts? peut-être, mais il faudrait nous le dire.
troisièmement, l'étude utilise un taux d'indexation de 5,9 % pour
l'année 1992. pourtant, selon le budget 1993-1994, le taux d'inflation a
été de 1,9 %. comment se fait-il qu'il y ait un écart
entre le taux d'inflation réel puis le taux d'inflation utilisé?
quand on parle, est-ce qu'on est au-delà de la loi? est-ce que la loi
veut dire quelque chose quand on dit qu'on peut indexer? normalement, c'est
indexé au coût de la vie. comment ça se fait qu'on indexe
à 5,9 % en 1992 alors que le budget dit que c'est 1,9 %, l'inflation de
1992? alors, l'inflation, est-ce que c'est un mot qui veut dire une
augmentation de prix ou si ça réfère à quelque
chose, puisqu'on indexe à 5,9 % alors que le taux d'inflation est de 1,9
% en 1992? ne nous trompons pas, ça veut dire des sommes d'argent
considérables, les 4 % dont on parle; de l'argent
considérable.
Autre point. Selon l'étude, 10 483 victimes ont été
transportées en ambulance en 1992. La même année, la
Société de l'assurance automobile du Québec a versé
39 000 000 $ pour les services de transport ambulancier à la Corporation
d'urgences-santé de la région de Montréal, le
Montréal métropolitain. Il s'agit d'une moyenne de 3720 $ par
victime, alors que le coût moyen des services de santé des
victimes d'accident d'automobile est de 1727 $. (11 heures)
Vous comprenez bien: ça a coûté, par victime, en
1992, 3720$ de frais d'ambulance alors que le coût moyen des services de
santé des victimes d'accident d'automobile est de 1727 $. Le service
d'ambulance coûte deux fois plus cher que les soins de santé: 89
000 000 $ divisés par 51 543 victimes. Alors, ça pose des
questions, des drôles de questions. Évidemment, on avait un homme
d'affaires qui était en charge du service ambulancier. Le service
ambulancier, au lieu de coûter 75 $ comme tout le monde, maintenant, on
dit 3000 $ plus le millage et on arrive à 3720 $ par victime. Par
victime! Oui, 3720 $ par victime pour le service ambulancier, alors que le
coût moyen des services de santé des victimes d'accidents
d'automobile est de 1727$: 89 000 000$ divisé par 51543 victimes.
Ça fait pour le moins surprenant. Il ne semble pas qu'on se soit
beaucoup interrogé là-dedans.
Il y a des questions qu'il va falloir demander également... J'ai
travaillé à plusieurs reprises... Ça fait quelques
années que je suis député, j'ai eu l'occasion de fouiller
ces questions à plusieurs reprises. J'aimerais savoir aussi, les per
diem d'hôpitaux, comment c'est calculé. Parce que là, je
vais vous dire, j'ai l'impression qu'on est comme dans la classification des
anges, comprenez-vous, entre les chérubins, les séraphins,
puis...
Je vais vous dire une chose. Dans le per diem des hôpitaux, est-ce
qu'on a pris la moyenne historique, les coûts réels? Qu'est-ce
qu'on a pris comme per diem d'hospitalisation d'une victime d'accident? Je sais
que le coût réel n'a pas grand-chose à faire avec les
coûts affectés aux hôpitaux. On les a pris où, les
per diem, on les a calculés comment? On a calculé les services
comment? Puis comment on a fait pour indexer ça?
Alors, il va y avoir énormément de questions, Mme la
Présidente, à poser sur... Je vais vous dire une chose: le
coût des services de santé et leur identification, dans le cas des
victimes d'accident, là, ça va nous prendre plus d'explications,
pas mal plus d'explications pour comprendre comment ça marche
parce qu'on protège les victimes d'accident, actuellement, ici; on
protège les contribuables, ici, c'est ça notre but que les
explications qu'on trouve dans le livre bleu où il y a beaucoup... On a
l'impression, dans le livre bleu, d'être
comme dans la religion catholique: il y a beaucoup de
vérités révélées. Ou encore ce qu'on
appelle, en mathématiques, des actions ou des postulats qu'on n'a pas
besoin de démontrer.
Alors, comme nous, nous devons plutôt poser des questions pour
savoir comment ça marche, il va falloir avoir des explications pour voir
comment on a calculé ça, comment on a fait ça et comment
les décisions se sont prises.
Maintenant, il va falloir éventuellement, également,
puisque quand un projet de décret arrive devant nous, puis sous la
signature du ministre... Il va falloir éventuellement, aussi, faire
venir le ministre devant la commission parce que, entre le niveau des
fonctionnaires que nous avons devant nous et la décision
ministérielle, il y a des échelons. Et comment la décision
du ministre s'est faite, en tenant compte de toutes les considérations
que peut prendre un ministre quand il propose un projet de décret.
Évidemment, les fonctionnaires ne peuvent pas répondre à
la place du ministre. Et il faudra, éventuellement, demander au ministre
comment il en est arrivé à cette conclusion.
Alors, je vais, pour le moment, Mme la Présidente, arrêter
mes remarques préliminaires pour donner la chance à d'autres
députés de faire leurs remarques préliminaires pour situer
le débat.
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant,
là. Est-ce qu'il y a, du côté ministériel, quelqu'un
qui veut prendre la parole?
M. Maltais: Pas pour le moment. Quand on le jugera à
propos.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Dubuc.
M. Morin: Bon. Uniquement pour aviser qu'après
l'exposé des gens qui sont là, mon questionnement portera sur la
conformité du présent projet de décret par rapport
à la loi, de façon plus précise en ce qui concerne le
montant pour l'année 1992.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Dubuc.
M. le député de
Rouyn-NorandaTémiscamingue.
M.RémyTrudel
M. Trudel: Merci, Mme la Présidente. Je voudrais ajouter
quelques mots aux remarques de mon collègue de Lévis en
mentionnant que dans l'étude du document qui supporte la
présentation du projet de décret le collègue de
Lévis souligne bien qu'il s'agit d'un projet de décret il
faut qu'on soit capables de voir toutes les facettes de cette situation. Non
seulement, donc, la protection des assurés, en termes de coûts qui
leur sont chargés, éventuellement, en termes de primes, parce
qu'on est en matière de mutuelle. Et j'exclus le problème de
toute la situation du gouvernement qui va piger allègrement dans la
caisse des assurés, c'est une autre situation. Mais il faut aussi
regarder l'autre facette du fournisseur de services. Est-ce que le
ministère de la Santé et des Services sociaux, la Régie de
l'assurance-maladie du Québec facturent le juste coût pour les
services fournis, les coûts réels à la
société d'assurance qui est chargée de verser des
indemnités pour les services rendus?
Quand on est dans un système qui nous coûte 13 000 000 000
$ au total en matière de santé et de services sociaux, il faut
être capable de diagnostiquer la juste partie de ce système dont
les coûts sont entraînés par l'accueil d'accidentés
de la route à court, moyen et long terme. Et, quand mon collègue
de Lévis soulève, par exemple, le coût du transport
ambulancier, 39 000 000 $ qui sont versés à
Urgences-santé, il faut être capables de voir les deux aspects de
la situation. Est-ce que c'est juste le coût qui est chargé par la
RAMQ, Urgences-santé, à la Société de l'assurance
automobile du Québec? Et, par ailleurs, il faut aussi être
capables de vérifier si la qualité, si les services rendus sont
ajustés par rapport à la demande des accidentés. Alors, il
faut qu'on soit capables de voir les deux côtés de la
médaille, qu'on soit capables d'identifier le juste coût que l'on
doit charger à la Société de l'assurance automobile du
Québec parce que, autrement, c'est les contribuables en
général, et on pourrait dire c'est le système de
santé qui serait le pourvoyeur de fonds ou qui devrait payer pour des
services réclamés par la SAAQ pour des gens qui ont
été des victimes de la route, qui ont eu des accidents. Alors, il
faut être capables d'évaluer ça correctement.
J'aurai donc un bon nombre de questions, moi aussi, sur la
méthode et sur l'identification des coûts pour en arriver à
un chiffre, à quelque part, de 88 000 000 $ de réclamations de la
RAMQ à la SAAQ pour les services dispensés.
À titre d'exemple, sauf erreur, on ne retrouve pas
là-dedans d'évaluation sur le coût des services sociaux. Le
plan services de santé est couvert avec un certain nombre de
méthodologies qu'on analysera à leur face même, mais il y a
tout un volet services sociaux, il y a tout un volet aussi infrastructures
d'administration du régime de santé et de services sociaux au
Québec qui ne me semblent pas pris en compte là-dedans.
L'objectif étant donc d'en arriver à établir le coût
réel et aussi le juste coût, le juste coût à charger
à la compagnie d'assurances, à la mutuelle qui reçoit des
services ou qui achète des services, en quelque sorte, de la
Régie de l'assurance-maladie du Québec.
Alors, Mme la Présidente, je tiens à souligner donc qu'il
y a deux facettes à cette situation-là, et je suis un peu inquiet
de voir que du côté de la Régie de l'assurance-maladie du
Québec ou du ministère de la Santé et des Services sociaux
il n'y a pas en soi de représentant élu ici pour questionner le
rapport technique qui nous a été préparé pour en
arriver à une juste
évaluation. À défaut, je dirais, nous allons tenta-
de suppléer à ce manque-là. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Rouyn-NorandaTémiscamingue. D'autres
intervenants?
M. le député de Lotbinière.
M. Lewis Camden
M. Camden: Merci, Mme la Présidente. À cet effet et
suite aux remarques préliminaires qui ont été
formulées, on est un peu étonnés évidemment des
propos de certains membres de la commission aujourd'hui et
particulièrement à l'égard de ce projet de décret.
(11 h 10)
D'abord, je pense qu'il est important de situer dans une juste
perspective ce que nous avons devant nous. Tout d'abord, le projet de
décret, c'est une mesure un peu particulière avec laquelle nous
sommes loin d'être familiers en commission parlementaire puisqu'il s'agit
là d'une responsabilité propre aux membres du Conseil des
ministres. À cet égard, évidemment, le ministre des
Transports a déposé, tel que l'indique l'article 155.3, copie du
projet de décret. Or, il n'est indiqué à nul endroit, au
paragraphe 2° du même article, que nous devions de quelque
façon procéder à une étude, une analyse.
Le deuxième paragraphe est spécifique, nous ne retrouvons
nullement ces deux mots. Pas plus d'une considération.
Alors, en fait, la commission aurait pu tout simplement prendre acte et
fait du dépôt du document et donner avis, par la suite, à
l'Assemblée nationale qu'elle avait bel et bien pris connaissance,
qu'elle avait reçu dépôt du projet en conformité et
dans le respect de l'article 155.3.
Cependant, il en est autrement, puisque les membres, évidemment,
de par leur intérêt, on souhaité regarder le document et
entendre les gens qui en ont été les rédacteurs, qui ont
conduit à l'analyse des coûts, qui font en sorte qu'il y aura une
correction, une modification dans le versement que la Société de
l'assurance automobile du Québec pourrait avoir à verser au fonds
consolidé du Québec.
La mesure, Mme la Présidente, n'est pas nouvelle, puisqu'on
constate, dans ce projet de règlement, que la Société,
évidemment, dans le passé, a versé des sommes. Et ce n'est
pas propre aux gens qui assument actuellement le gouvernement, puisque...
M. Garon: Mme la Présidente, une question de
règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Garon: C'est parce que le député peut beaucoup
parler sur ce qu'il dit, mais c'est le ministre lui-même qui demande,
dans sa lettre... «Je vous demande, par conséquent, M. le
Président, de déposer le projet de décret ci-joint pour
étude, dans les meilleurs délais, devant la commission de
l'aménagement et des équipements».
M. Camden: Attendez un peu! Mme la Présidente, ce n'est
nullement une question de règlement. Je regrette. J'ai respecté
le député de Lévis lorsqu'il s'est exprimé. J'en
demande autant de sa part. Je sais qu'il est un démocrate et qu'il
exerce...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, allez-y, M. le
député de Lotbinière.
M. Camden: Alors, Mme la Présidente, si le ministre
outrepassait ses fonctions et responsabilités, le député
de Lévis serait le premier à le rappeler à l'ordre et
à lui indiquer qu'il doit respecter le cadre législatif et
particulièrement celui de la loi qui nous préoccupe actuellement.
Or, la loi nous indique qu'il n'y a pas d'étude, ne le mentionne
nullement. Et, s'il y a un vice, on le corrigera éventuellement, mais le
cadre est ainsi.
Mme la Présidente, ce n'est pas une mesure qui est nouvelle. On
essaie de faire croire aux gens que ça a été
inventé par l'actuel ministre et par notre gouvernement. Je vous
rappellerai brièvement que le 19 mars 1985, dans les renseignements
supplémentaires, Crédits 7 et là-dessus je
rappellerai aux gens qu'il y en a certains ici qui sont liés par la
solidarité ministérielle et qui sont associés à
cette mesure et je cite: «Parmi les mesures de resserrement des
activités gouvernementales, il en est une qui amènera une
meilleure transparence des coûts des services publics.» Ah!
«Désormais, les coûts des services de santé
consécutifs aux accidents routiers devront être assumés par
les assurés de la Régie de l'assurance automobile du
Québec. Jusqu'à maintenant, ces frais étaient en grande
partie pris en charge par les programmes administrés par la Régie
de l'assurance-maladie du Québec ou encore par les établissements
du réseau des affaires sociales. «Cette mesure aura pour effet de
faire payer par les usagers du système routier plutôt que par
l'ensemble des contribuables des coûts de quelque 40 000 000 $
découlant des accidents routiers.» Fin de la citation.
Mme la Présidente, je vous rappellerai qu'il s'agit là de
propos qui étaient tenus par le gouvernement qui nous a
précédés. 40 000 000 $ qui étaient puisés
dans les caisses pour assumer et faire payer par les usagers du système
routier les frais à la Régie de l'assurance-maladie du
Québec. On n'a rien inventé, Mme la Présidente. Ce qu'on a
devant nous, c'est un projet pour corriger, indexer et mesurer à sa
juste valeur. Je pense qu'on doit situer ça dans sa juste perspective.
Alors, qu'aujourd'hui on veuille jouer à la vierge offensée,
c'est particulièrement impressionnant, ça ne prendra pas.
Alors, Mme la Présidente, il s'agit là d'une mesure qui
sert, comme je l'indiquais il y a un instant, à mesurer d'une
façon assez précise, dans la mesure où on peut le faire,
les coûts que cela entraîne pour le système.
Et à cet égard, évidemment, les renseignements
supplémentaires du 19 mars 1985 au livre des crédits sont assez
indicatifs à ce niveau-là. On parlait d'un plan de relance, oui.
Ça, le plan de relance, un peu plus bas. Ça ne devait
sûrement pas être un plan de relance en haut. Sûrement
pas!
Et on prend connaissance également qu'au projet de décret
on dit ce n'est pas nouveau que le gouvernement peut, en vertu de
l'article 155.3 de la même loi, à compter du premier janvier 1989
et à tous les trois ans par la suite, fixer par décret une autre
somme que celle fixée à l'article 155.1 ainsi que les conditions
et les modalités de son versement en tenant compte de l'évolution
du coût des services de santé occasionnés par les accidents
d'automobile. mme la présidente, ce n'est pas une initiative et une
fantaisie du ministre des transports. l'exercice auquel s'est livré le
ministre des transports, dans son projet de décret, est dans le respect
de l'article 155.1 de la loi qui vient encadrer, évidemment, les actions
de la société de l'assurance automobile du québec. ah!
ça se fait dans le plus grand respect de la législation. et on
lit également dans le même projet de décret que la
société a versé, pour l'année 1992, 78 879 008 $,
soit le versement de 1991 (74 554 828 $) indexé au taux de 5,8 %,
fixé en vertu de l'article 119 de la loi sur le régime des rentes
du québec, l.r.q., chapitre r-9.
On dit également, dans le même projet de décret, Mme
la Présidente, que le 18 août 1992, le Conseil du trésor
demandait à la Société, au ministère de la
Santé et des Services sociaux et au ministère des Finances de
faire une révision du versement à faire pour l'année 1992.
Alors, vous comprendrez bien que, de la rétroactivité qu'on veut
laisser entendre, il n'y a pas de fondement. Elle s'inscrit dans le cadre du
respect de la loi qui doit gérer la Société de l'assurance
automobile du Québec et ses actions.
On dit également, dans le même décret, qu'une
étude conjointe a été réalisée par la
Société, le ministère de la Santé et des Services
sociaux et la Régie de l'assurance-maladie du Québec. Alors,
madame, je pense que ce que nous avons devant nous est un document qui trouve
ses justifications dans la loi et qui est assis, je pense, d'une façon
assez formelle, sur les éléments qui nous amènent
obligatoirement à considérer ce projet. Mais, Mme la
Présidente, je rappellerai aux membres qu'il s'agit bien d'un projet de
décret sur lequel nous avons fait ouverture, et que nous allons nous
livrer aujourd'hui à une analyse, à un questionnement et on
pourrait dire une étude.
Alors, bref, le ministre, dans son esprit d'ouverture et de
démocratisation, souhaitait, au fond, consulter les membres de la
commission, mais il n'était nullement obligé de le faire.
Alors, Mme la Présidente, mes propos ont visé à
renverser ceux qu'on a entendus du député de Lévis, qui
nous disait que ça visait à siphonner pour employer son
langage les fonds de la Société de l'assurance automobile
du Québec. Dans ce sens-là, Mme la Prési- dente, s'il voit
en nous des «siphonneux», je lui rappellerai que, par
solidarité ministérielle à l'équipe
précédente, lui aussi était du même type. Je vois,
évidemment, d'autres membres de la commission qui sont de la même
catégorie, qui étaient de la même équipe, qui sont
liés par la solidarité, sinon ils feraient défaut à
leur serment. (11 h 20)
Alors, l'intendance s'est faite dans le respect de la loi, des articles
155.1 et 155.3. Quand on entend le député de Lévis nous
dire: Les accidentés paient deux fois pour les services de santé,
Mme la Présidente, c'est redondant, parce qu'il ne faut pas avoir grand
mémoire pour se rappeler que dans l'exercice de ses fonctions de membre
du Conseil des ministres, auxquelles il ne s'est pas soustrait, il n'a pas
démissionné pour manifester son désaccord. Il a donc
souscrit, en date du 19 mars 1985, plusieurs mois avant l'élection. Le
Conseil des ministres souscrivait, le gouvernement faisait sienne cette mesure
où il allait chercher 40 000 000 $. Alors, Mme la Présidente,
s'il y avait eu des défections, entre mars et décembre 1985, il
avait toute la latitude. Puis, quand on n'est manifestement pas trop favorable,
on ne se présente pas à la suivante. Or, rien de ça ne
s'est manifesté de ces gens. Alors, il faudrait quand même
être prudent dans ses propos.
Et je suis également étonné, Mme la
Présidente, des propos au sujet de l'indexation à 5,9 %.
Ça ne respecte pas, selon le député de Lévis,
l'indice des prix à la consommation. Il est de notoriété
publique, Mme la Présidente, il y a des membres également de la
commission de la Santé et des Services sociaux qui sont ici qui savent
fort bien que les frais de santé, l'administration des frais de
santé, de dispense des frais de santé et services sociaux au
Québec s'accroissent beaucoup plus rapidement que l'indice des prix
à la consommation. C'est de notoriété publique, ça,
Mme la Présidente. On a entendu le ministre de la Santé et des
Services sociaux le dire, l'expliciter à maintes occasions, et ça
n'a pas changé, c'était ainsi dans le gouvernement
précédent. Alors, il ne faudrait pas laisser croire que
subitement, là, parce qu'on se retrouve sur la banquette, en face de
l'Opposition, on fait fi de tout ça du revers de la main et surtout pas,
comme j'ai entendu d'un autre membre de la commission tout à l'heure,
que le gouvernement va piger dans la caisse des assurés. Bien, je
regrette, ceux qui ont assumé la responsabilité du pouvoir
jusqu'en 1985, bien, si c'est ça piger, Mme la Présidente, je
vais vous dire qu'ils ont pigé dans la caisse, ils sont allés,
par une mesure, chercher 40 000 000 $. Ils sont allés chercher 40 000
000 $, madame. L'intention est explicite, elle est annotée au 19 mars
1985. On a beau nier et faire les vierges offensées, il n'en demeure pas
moins que tels sont les faits. J'irai même plus loin que ça, Mme
la Présidente. Lorsque, dans les années qui ont suivi la
formation de la Société de l'assurance automobile du
Québec, on a transféré les responsabilités du
bureau d'immatriculation du Québec à la Société de
l'assurance automobile du Québec, on est allé chercher
évidemment les versements des primes d'immatriculation, mais on a
oublié de rembourser cependant ça, on s'en cache
bien puis on ne le dit pas aujourd'hui les frais des fonctionnaires qui
assumaient la gestion de ce système-là. Une façon subtile
et détournée d'aller puiser de l'argent dais les fonds de la
Société. Et ça, Mme la Présidente, on ne s'en vante
pas. On n'entend pas péter trop, trop les bretelles là-dessus.
D'ailleurs, ça avait sorti dans La Presse, ça avait fait
l'objet d'un débat en Chambre. Et ça, Mme la Présidente,
évidemment, c'est beaucoup d'argent. Ce sont des sommes importantes.
Alors, on laissait les frais d'immatriculation à la charge de la
Société, mais on allait chercher les primes. Ça
m'apparaît, Mme la Présidente, pas mal plus odieux que ce qui est
en train de se faire. Voilà que lorsqu'on se retrouve sur les banquettes
d'en face, on a une attitude fondamentalement différente. Il faut quand
même avoir un peu de mémoire. Il faut se rappeler les gestes qu'on
a posés pour pouvoir bien mesurer ceux des autres. Et probablement que,
dans notre appréciation, on devient un petit peu plus
pondérés et mesurés dans nos propos.
Alors, Mme la Présidente, c'étaient là des faits
qu'il m'apparaissait important de porter à l'attention des membres de la
commission.
Évidemment, je me réjouis de la présence, ce matin,
des gens qui sont ici présents de la Société de
l'assurance automobile du Québec. Des gens qui ont été les
rédacteurs, ceux qui ont travaillé à l'élaboration
du travail. Puisqu'on dit qu'on veut avoir la meilleure des réponses,
alors on va avoir l'opportunité d'entendre ceux qui ont
rédigé le rapport, ceux qui avaient le mandat de rédiger
le rapport. On aura donc à nos questions des réponses
précises. Il n'y aura pas de réponse par personne
interposée; on verra ce qui les a animés, ce qui a
justifié leur position, sur quelles données ils se sont
fondés. Il faut arrêter, je veux dire, de faire croire à
tout le monde qu'il y a juste une ou deux personnes qui doivent répondre
de tout le monde. Sans doute qu'on invoquera Fimputabilité au cours de
la journée. Bien, Mme la Présidente, en voilà une belle
preuve. Ce sont les gens qui, directement, ont rédigé, ont
colligé le rapport qui vont nous donner les réponses. Ça
va encore bien phis loin que la 198 dans son application pratique. Nous aurons
donc des réponses précises à nos questions, qui
satisferont sans nul doute les membres de la commission.
Mme la Présidente, nous aurons donc l'occasion au cours des
prochaines heures de revenir à la charge et de nous pencher à
nouveau, tout au cours de la journée, évidemment, sur ce projet,
et également sur le contenu du rapport qui a été
déposé par le groupe de travail dont le mandat avait
été donné de façon à obtenir des
données et de colliger des données qui correspondront le plus
possible à la réalité des faits. Alors, je vous remercie,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Lotbinière.
M. le député de Labelle.
M. Jacques Léonard
M. Léonard: Merci, Mme la Présidente. Je me suis
inscrit à cette commission parce que le sujet m'intéressait, et
il y a évidemment des répercussions financières directes
sur le budget du Québec. Mais, avant de commencer ce que j'avais
à dire, je voudrais juste dire au député de
Lotbinière que ses propos n'ont pas renversé grand-chose,
même s'ils tendaient à renverser, paraît-il... Il
prétendait renverser les propos du député de Lévis.
Je pense que lui-même va admettre que lorsque Fex-gouvernement a
demandé à la Société de l'assurance automobile du
Québec de percevoir les droits d'immatriculation en même temps que
les polices d'assurance automobile, cela était une opération de
rationalisation qui coûtait beaucoup moins cher à l'usager, parce
qu'il payait en un seul chèque les deux, alors qu'auparavant il devait
envoyer un chèque à l'assurance automobile du Québec et un
chèque au gouvernement pour son immatriculation.
Et, lorsqu'il parle des 40 000 000 $, c'est simplement le transfert des
sommes perçues au titre de l'immatriculation, qui revenaient auparavant
au gouvernement, qui continuent de revenir au gouvernement via ou par la
Société de l'assurance automobile du Québec. Alors, il ne
fera pas grand millage là-dessus vis-à-vis de ceux qui
connaissent le dossier. Il n'a pas renversé grand-chose.
Mme la Présidente... M. le Président, pardon, je pense que
le sujet, aujourd'hui, en est un d'importance, parce que, d'un point de vue
politique, il a été débattu longuement dans la
société québécoise depuis le début des
années soixante-dix, dans les journaux. Et, lorsque nous sommes
arrivés au gouvernement, en 1976, ça a été
pratiquement le premier dossier de très grande envergure que nous avons
mis sur la place publique. Et ce que l'on voit aujourd'hui, c'est le
résultat après 15 ans, plus ou moins 15, 16 ans
d'application de cette loi, où nous voyons que la Société
de l'assurance automobile du Québec et le système qui a
été mis en place constituent un succès en ce qui concerne
les dommages aux assurés, en ce qui concerne aussi, je pense, le bon
état de santé des citoyens, ou en ce qui concerne les risques
qu'ils couraient lorsqu'ils circulaient sur les routes.
S'il y a un domaine où nous pouvons constater un succès de
la société québécoise, c'est bien celui-là.
Dans d'autres secteurs, on se pose beaucoup plus de questions. Lorsqu'on a
réformé le système d'éducation, je pense qu'il se
devait de l'être; il l'a été, d'une certaine façon,
tout au long de son implantation. Et, tout au long des 30 années que
nous avons vécues là-dessus, effectivement, il s'en est
posé d'autres, et puis c'est normal qu'il en soit ainsi, parce qu'il y a
eu une évolution. Aujourd'hui, nous en sommes, par exemple, en ce qui
concerne l'éducation, à poser toute une autre série de
questions, et on voit d'ailleurs que ce sont des débats très
courants à l'heure actuelle. La ministre responsable de
l'éducation est d'ailleurs en train de débattre, en Chambre, de
proposer des mesures aux
Québécois, et on sait que cela intéresse tout le
monde.
(11 h 30)
II y a des changements majeurs à apporter aux structures
mêmes, au système lui-même. Ça, c'est
l'éducation. Même chose en santé: les coûts de la
santé ont évolué de différentes façons, mais
on sait qu'il s'en pose, des questions, qu'il s'en pose par rapport à la
capacité de payer. Oh sait que les coûts ont augmenté,
notamment à cause du vieillissement de la population ou plutôt de
l'augmentation de l'âge moyen des citoyens. Les coûts de
santé ont augmenté de façon considérable.
Problèmes de structures, problèmes de coûts,
capacité de financement: tout ça, c'est à l'ordre du jour.
Mais, dans le secteur de l'assurance automobile, qui est quand même une
donnée importante du budget des gens, du budget des citoyens, sur ce
plan-là, les solutions qui ont été apportées ont
été des solutions originales, qui ont fait en sorte que les
citoyens se sont rendu compte, ont pris conscience qu'il était important
qu'ils améliorent leur conduite au volant, pour différentes
raisons, et en particulier pour des raisons de santé et des raisons de
coûts. Ce fut un succès. Tout au long de ces années, la
conscience des citoyens s'est sensibilisée de plus en plus, et on arrive
aujourd'hui avec un bilan très positif.
J'ai été, quelques mois seulement, responsable de la
Société de l'assurance automobile ou ministre titulaire de la
Société de l'assurance automobile du Québec, et, à
cette époque, nous avions lancé un programme de publicité
pour sensibiliser les gens, avec les deux verres qui se fracassaient. Je ne
veux pas prendre de mérite de ce qui s'est passé. Il reste que
ça a été des gestes posés les uns après les
autres qui ont amené des économies majeures en termes
généraux, en termes globaux pour la population, dans le domaine
de l'assurance automobile du Québec. Je pense que ce sont tous les
Québécois qui doivent se féliciter parce que, simplement,
cette attitude de prudence au volant a diminué les drames, le nombre de
drames qui se sont produits dans la société.
Alors, il y a dans tout cela un facteur majeur, à mon sens, qui
fait que, dans d'autres domaines, on réfléchit aussi de la
même façon. On emploie aujourd'hui une expression je ne
sais pas si elle est bien française, employons-la «les
taxes dédiées». Que l'on perçoive l'assurance
automobile comme étant une assurance, comme étant une taxe ou
quelle qu'elle soit, on tire des revenus dont la source est très
sensible aux citoyens, mais dont l'utilisation est très visible pour les
citoyens. Lorsqu'on perçoit une prime d'assurance de l'ordre de 125 $,
le citoyen sait que cette prime va pour l'assurance-santé et le citoyen
sait que, normalement, les sommes qu'il verse servent à couvrir les
coûts de l'assurance, les coûts des dommages, les coûts des
sinistres, donc il consent; il consent à verser. Et on n'a pas du tout,
aujourd'hui, les critiques, par rapport à l'assurance automobile, qu'on
avait au début, où c'était excessivement sensible pour les
citoyens de payer une cent de plus sur le litre d'essence et tant sur
l'immatriculation et une somme aussi pour l'assurance elle-même. Aujour-
d'hui, je pense que tout le monde a compris le système et tout le monde
y participe, de telle sorte que, lorsque le citoyen devient prudent, il sait
que, au bout de la piste, lui-même économise. On appelle ça
des taxes dédiées. Je pense que la question qui se pose dans la
société, aujourd'hui, c'est que si cela a été un
tel succès dans l'assurance automobile, pourquoi n'appliquerait-ôn
pas un tel système à d'autres secteurs de l'administration
publique?
Alors, M. le Président, je voulais simplement établir cela
au départ, pour bien marquer l'importance du débat que nous
aurons, parce que beaucoup du succès que nous avons connu repose sur la
confiance du citoyen dans le système, sur la crédibilité
du système lui-même, et s'il a conscience que nous jouons avec les
données mêmes du système, avec la structure, on court des
risques que, finalement, l'intérêt se perde vis-à-vis et
que le citoyen perde sa confiance et, finalement, qu'il relâche sa
prudence, dans le cas.
J'ai critiqué très durement le dernier budget Levesque
sous cet aspect, justement parce qu'on n'a pas le droit d'aller chercher les
économies réalisées par des assurés qui ont
montré, qui ont démontré, appliqué, exercé
une prudence continue durant des années et utiliser ces économies
à d'autres fins que celles pour lesquelles elles étaient
prévues. Utiliser ces économies pour des fins dont seuls ceux qui
les ont constituées peuvent en décider et non pas les laisser
utiliser par des personnages extérieurs au système en tant que
tel. Et c'est pour ça que j'ai critiqué très vertement la
décision du ministre des Finances d'aller s'accaparer une somme de 1 000
000 000 $ après toutes celles qui ont été prises au cours
des années antérieures, mais d'aller s'accaparer d'une somme de
1000 000 000 $: cette année, 825 000 000 $ et 175 000 000 $ l'an
prochain, dans le budget de l'an prochain. Je pense que cela est de nature
à détruire la confiance du citoyen dans le système
lui-même de l'assurance automobile qui a été
institué. Nous allons le payer plus tard si, là, on fait cela.
Qu'on songe... Là-dessus, avant d'aller plus loin, je voudrais
féliciter mon collègue de Lévis d'avoir attiré
l'attention des parlementaires, attiré l'attention de la
société québécoise sur le fait que le gouvernement
n'avait pas le droit d'aller piger des sommes dans les réserves de
l'assurance automobile du Québec, quel que soit le nom que ces
réserves portent. Alors, je pense, Mme la Présidente, qu'il va
falloir être très prudents dans l'analyse de ce que nous faisons
ici.
Sur un autre plan, j'ai écouté attentivement mon
collègue, le député de Lévis, qui
établissait un parallèle, évidemment, qui va dans le sens
des remarques que je viens de faire et qui a vu que l'on trouvait que les
sommes qui devaient être transférées au titre de
compensations pour les dommages physiques, corporels, dans le système
d'assurance-santé du Québec augmentaient de 13 % alors que le
nombre d'accidents diminuait de 13 %. Je pense qu'il y a l'inflation dont on
peut tenir compte, mais cela dépasse très nettement les simples
données d'inflation. Je crois que c'est la preuve qui reste
à faire dans ces documents. Est-ce que, au départ, les
estimés avaient été mal tracés? La preuve va
appartenir à ceux qui ont monté leurs documents. Et je pense que,
sur ce plan, j'espère que le document que nous avons ici sera
explicité, mais il reste que la différence est majeure. Parce
qu'on devrait connaître une baisse des primes compte tenu de l'inflation.
On devrait connaître une baisse des transferts de fonds. C'est une
augmentation de 13 %. Considérable. C'est considérable. Moi, Mme
la Présidente, je vais écouter les fonctionnaires, je vais aussi
voir les points de vue des uns et des autres, mais je m'interroge,
évidemment, sur le consensus qui a pu être établi autour de
la table, parce que c'est un consensus qu'il y avait eu au départ dans
l'estimation des sommes de base qui devaient être
transférées de la Société de l'assurance automobile
du Québec au système de santé. C'était aussi un
consensus de fonctionnaires. Je me rappelle des discussions qui avaient eu
cours à ce moment, et la somme n'avait pas été
établie de façon arbitraire, elle avait été
établie après des études. Et on sait qu'elles avaient
été très approfondies sous la direction, notamment, de M.
Robert De Coster, à l'époque, et de ses successeurs, mais de M.
De Coster.
Alors, voilà ce que j'avais à dire, Mme la
Présidente. Il y a beaucoup d'éléments dans ce dossier.
Disons simplement, en guise de conclusion: Oui, le système d'assurance
automobile du Québec, pour les dommages corporels, est un succès.
C'est un succès grâce à tous les citoyens du Québec,
à tous ceux qui circulent sur les routes, à la prudence qu'ils
ont manifestée. Ils ont été encouragés à le
faire par la Société de l'assurance automobile du Québec,
mais c'est ça, un succès, et c'est un exemple de ce qui pourrait
se faire dans d'autres secteurs de l'administration publique. Alors,
voilà. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Labelle. Alors, est-ce qu'il y a d'autres remarques
préliminaires? Non. Ça va? (11 h 40)
Alors, je demanderais à nos invités... Sur l'ordre du
jour, nous avons, pour commencer, la Société de l'assurance
automobile, qui est représentée par M. Ronald Clark,
vice-président aux services aux accidentés, et je lui demanderais
de présenter les personnes qui l'accompagnent.
M. Morin: Mme la Présidente, si vous me permettez, j'ai
une question.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Morin: C'est pour savoir, c'est pour, peut-être, faire
une suggestion à nos gens, ici. Est-ce que ce serait possible que, avant
qu'on aille dans les détails sur les méthodes pour arriver
à ces chiffres-là, est-ce que vous seriez disposé, dans un
premier temps, à nous faire la démonstration en quoi le
décret est conforme aux articles 155.1, 155.2 et 155.3 de façon
plus précise et cela, en ce qui concerne le montant de 1992? Parce que,
s'il y a une irrégularité là-dedans...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc...
M. Morin: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): ...je pense qu'on n'a
pas à suggérer ce qu'ils doivent nous dire...
M. Morin: Bon, bon.
La Présidente (Mme Bélanger): ...on leur demande de
nous donner des informations.
M. Morin: Voici. Eh bien, l'objet de ma question, Mme la
Présidente, c'est que, s'il s'avérait qu'il y ait une
irrégularité ou non-conformité à la loi, ça
ne serait pas tellement utile de vous demander d'aller plus loin...
La Présidente (Mme Bélanger): Bien... M.
Maltais: Non, non, ce n'est pas de même, là. La
Présidente (Mme Bélanger): Je ne pense pas. M. Morin:
...dans les détail».
M. Maltais: Ce n'est pas de même. Ça ne marche pas
de même, ça ne marche pas de même.
M. Morin: Bien, ce n'est pas de même, écoutez. Je le
suggère.
M. Maltais: C'est non de mon bord.
M. Morin: Si on veut faire tout le débat et toutes les
choses, je n'ai pas de problème, sauf que j'arriverai à la fin,
Mme la Présidente, pour vous faire la démonstration que tout ce
qu'on vient de dire, c'est à reprendre.
La Présidente (Mme Bélanger): En tout cas, nous
allons inviter nos...
M. Morin: Ils peuvent faire ce qu'ils veulent, mais...
La Présidente (Mme Bélanger): ...invités
à nous donner des informations sur le décret.
M. Morin: ...ce serait très sage de leur part de
procéder comme je leur suggère.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, de toute
façon, c'est eux autres qui vont décider qu'est-ce qu'ils ont
à nous dire, et on va les écouter.
M. Morin: Non, ce n'est pas eux qui vont
décider. Ils vont décider... C'est nous qui
décidons de la façon qu'ils vont nous parler.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc, nous avons des invités. On n'a pas
l'habitude de suggérer aux invités quoi nous dire.
M. Morin: Ah oui. Comment procéder, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ils vont nous
faire un exposé du décret que nous avons à analyser devant
nous, et, si ce n'est pas satisfaisant, vous pourrez questionner à ce
moment-là.
Alors, je demanderais à M. Ronald Clark, qui est
vice-président aux services aux accidentés, de bien vouloir
présenter les personnes qui l'accompagnent.
Consultations particulières
Société de l'assurance automobile du Québec
M. Clark (Ronald): Mme la Présidente, MM. les membres de
la commission, je pense que, pour comprendre le débat, pour
éclairer la problématique qui est en cause ici aujourd'hui, il
faudra peut-être revenir au tout début, dans la loi initiale de la
Société de l'assurance auto qui a été
adoptée en 1978. Dans cette loi-là, en 1978...
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse, M.
Clark, je vous ai demandé de présenter les personnes qui vous
accompagnaient.
M. Clark (Ronald): Je m'excuse, excusez-moi. M'accompagnent
Pierre Roy qui, lui, est sous-ministre adjoint au ministère de la
Santé et des Services sociaux; Guy Simard, qui est coordonnâtes
à la Régie de l'assurance-maladie; Pierre-Paul Veilleux, qui est
directeur des affaires fédérales-provinciales du ministère
de la Santé; Serge Audet, qui est conseiller à la Direction des
affaires fédérales-provinciales du ministère de la
Santé; et, de la Société de l'assurance automobile, il y a
Claude Gélinas, qui est directeur du contentieux chez nous; André
Viel, ici en arrière, qui est directeur des Études et analyse;
Antonio Bisson, qui est agent de recherche à la vice-présidence
à la planification; et Marc Giroux, qui est directeur des Services
médicaux à la Société.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci.
M. Clark (Ronald): Alors, je disais donc, Mme la
Présidente, qu'il faut revenir à la loi initiale pour comprendre
un peu la problématique dont il est question. Dans la loi initiale de
1978, il était prévu que la Société de l'assurance
automobile était second payeur dans à peu près toutes les
situations, c'est-à-dire que, si une victime d'accident d'automobile
passait à travers le réseau de la santé, à ce
moment-là, il était prévu dans la loi que c'était
le régime universel de l'assurance-santé qui défrayait les
coûts occasionnés par l'accident de la route. C'était la
même chose en ce qui regarde l'ensemble des autres dispositions; on
était second payeur par rapport à la CSST, on était second
payeur par rapport à la Régie des rentes. Bref, il y avait,
intégrée dans le texte de loi de 1978, l'idée que la
Société était second payeur, et, s'il y avait un accident
d'automobile, à ce moment-là, le régime universel payait
et, s'il y avait des coûts supplémentaires occasionnés que
le régime universel ne payait pas, l'excédent était
payé par la Loi sur l'assurance automobile.
En 1985 c'est la date suivante importante dans le discours
du budget du ministre de l'époque, il y a une décision qui est
prise à l'effet de faire payer les coûts de santé par les
usagers de la route plutôt que par l'ensemble des contribuables. Si la
Société grogne par rapport à certains dossiers
mais, évidemment, n'a pas le choix de les appliquer compte tenu qu'il
s'agit de décisions gouvernementales dans le dossier des frais de
santé, je devrais vous dire que la Société a toujours
été d'accord avec ce dossier-là, c'est-à-dire que
la Société a toujours pensé que, oui, c'était une
bonne chose de faire assumer par l'ensemble des usagers de la route le
coût des services de santé. Il n'y a jamais eu d'opposition de
quelque façon que ce soit de la part de la Société par
rapport à cette idée.
Alors, suite à ce discours sur le budget de 1985 où il est
décidé que la Société doit assumer ces
coûts-là, on se retrouve, le 19 juin 1986 où il y a un
amendement de la loi, et la SAAQ devient alors premier payeur,
c'est-à-dire que la loi donne l'ordre à la SAAQ de payer
l'ensemble des coûts de santé qui sont reliés aux accidents
de la route. Elle doit elle-même payer, à même ses
contributions d'assurance, ces coûts-là. La loi de 1986
prévoit aussi un versement annuel au fonds consolidé du revenu
des sommes représentant le remboursement du coût de ces services
de santé, comme on le dit dans le décret. En 1986, la loi
prévoit aussi que la somme doit être de 60 000 000 $. Il est
prévu aussi d'indexer cette somme à compter de 1987, et il est
aussi prévu que le gouvernement se réserve le droit de fixer par
décret, au 1er janvier 1989 et à tous les trois ans par la suite
ces termes sont importants une autre somme que celle qui est
identifiée dans l'article précédent, pour tenir compte,
précisément, de l'évolution des coûts de
santé. Parce que le premier montant de 60 000 000 $ avait
été fait... Il y avait eu une première évaluation
qui avait été faite pour identifier ces 60 000 000 $, mais le
tout avait été fait assez rapidement. Même si ça
avait été fait d'une façon honnête, à
l'époque l'identification de ces 60 000 000 $ n'avait pas fait l'objet
d'une analyse approfondie comme celle qu'on a déposée
aujourd'hui.
Donc, en 1987, on a indexé, comme le disait le décret,
selon l'indice des rentes officiel, en vertu de l'article 119 de la Loi sur le
régime de rentes. Donc, en 1987, notre somme de 60 000 000 $, on l'a
indexée une première fois. On s'est retrouvé avec un
montant de 62 500 000 $.
En 1988, on a refait le même processus. On a
encore indexé selon l'indice officiel des rentes, tel que nous le
dit l'article 155.1. On a encore indexé notre montant de 62 500 000 $.
Ce qui nous mène, en 1988, à un montant de 65 200 000 $.
On se retrouve en 1989. Souvenez-vous que, dans le décret, on
mentionnait qu'à tous les trois ans quand on a passé le
décret en 1986 donc, techniquement, en 1989, on aurait dû,
selon le décret, réviser, suite à une étude, le
chiffre en question. Là, ce qui est arrivé, c'est que le ministre
des Transports de l'époque...
M. Morin: Pas selon le décret, selon la loi.
M. Clark (Ronald): Selon la loi, oui. Alors, en 1989, le ministre
des Transports a proposé et recommandé au gouvernement de
fonctionner encore avec la méthode d'indexation pour différentes
raisons que j'oublie, îl a proposé ça au gouvernement, et
le gouvernement... Donc, on était à trois ans, le décret
disait: Tous les trois ans, vous faites la revue des coûts. En 1989, il y
a un accord, suite à la demande du ministre, d'indexer encore le chiffre
plutôt que de faire toute une étude, de revoir l'ensemble des
coûts, etc. Donc, on se retrouve en 1990 avec un montant indexé de
71 100 000 $.
Les 71 100 000 $ qu'on indexe encore et j'en arrive à la
question du député tout à l'heure on arrive donc en
1991 avec un montant de 74 500 000 $. Là, si on fait encore le calcul,
on se retrouve, selon le décret, en 1992, trois ans après,
où on peut faire l'objet d'une révision complète de tous
les coûts associés aux usagers de la route, causés par les
victimes de la route.
M. Morin: Vous avez bien dit qu'en 1991 vous l'avez
indexé?
M. Clark (Ronald): Oui. M. Morin: Pour 1992.
M. Clark (Ronald): En 1990, on l'a indexé; en 1991, on l'a
indexé...
M. Morin: Et en 1992?
M. Clark (Ronald): ...et en 1992 aussi.
M. Morin: Voilà.
M. Clark (Ronald): J'en arrive en 1992. En
1992,évidemment...
M. Garon: Vous avez dit que 1992 a été
indexé.
M. Clark (Ronald): Oui, dans un premier temps. Mais suivez mon
raisonnement, je vais arriver...
M. Morin: Je vous écoute, oui. (11 h 50)
M. Clark (Ronald): ...aux questions que vous vous posez.
M. Morin: ...
M. Clark (Ronald): Ha, ha, ha!
M. Garon: C'est parce que je pense à l'article 155.3,
dernier paragraphe.
M. Clark (Ronald): Oui, mais j'y reviendrai, M. le
député. Si vous permettez, je vais finir mon raisonnement,
peut-être que ça va...
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous voulez, on va
laisser M. Clark finir son exposé.
M. Clark (Ronald): alors, en 1992, donc, on reprend notre montant
de 1991, c'est-à-dire 74 500 000 $, on l'indexe selon l'indice des
rentes, qui était à l'époque de 5,8 %. ça nous
donne un montant de 78 900 000 $.
Une voix: ...trois ans.
M. Clark (Ronald): O.K.? Oui. Bon. Mais, là, ce qui est
arrivé, c'est que les discussions étaient amorcées avec le
ministère de la Santé et des Services sociaux, puis là,
bien, on a frappé un mur, dans un premier temps. C'est-à-dire
que, selon les estimations du ministère, les coûts
occasionnés par les accidents d'automobile étaient beaucoup plus
élevés que le montant qu'on avait indexé, 78 000 000 $. On
se retrouvait dans des chiffres que, nous, on trouvait faramineux. On
n'était pas d'accord avec les chiffres qu'ils nous proposaient, de sorte
que, là, ça a bloqué bien raide des quatre roues je
m'excuse de l'expression mais là ce qui est arrivé, c'est
que nous autres on disait: Non, on ne doit pas tant d'argent au
ministère, puis eux autres disaient: Oui, vous nous devez tant d'argent.
Donc, on était vraiment mur à mur, personne ne voulait
céder. Donc, c'était une espèce d'impasse.
Alors, face à ça, ce qui est arrivé, c'est que,
là, il y a eu une décision du conseil d'administration de chez
nous, de dire: Bien, la somme de 1991, là, nous autres, on décide
de l'indexer, puis ce qu'on doit au gouvernement, c'est la somme de 78 900 000
$ qu'on aura indexée comme les années antérieures. Bon.
Là, c'est la décision officielle, chez nous. C'est certain que
nos collègues de la Santé, puis du Conseil du trésor
n'étaient pas contents.
M. Garon: Est-ce qu'on pourrait avoir une copie de cette
décision-là?
M. Clark (Ronald): Oui. Oui, je pense que je l'ai avec moi, M. le
député. Donc, pour dénouer l'impasse c'est pour
ça que vous voyez l'arrivée du Conseil du trésor dans le
portrait le Conseil du trésor
décide, à un moment donné, de dire: Bien,
écoutez, vous allez arrêter de vous chicaner, puis vous allez
trouver une solution à ce problème-là. Vous allez vous
réunir, vous faites ce que vous voulez, mais trouvez un chiffre qui fait
l'accord des parties. C'est là qu'on a constitué un groupe de
travail, en septembre 1992, pour donner suite à cette décision.
Vous avez, dans l'étude, au tout début de l'étude, les
membres du groupe de travail dont la majorité sont ici présents.
le groupe de travail a déposé l'étude que vous avez entre
vos mains, puis cette étude, ce qu'elle a fait très
rapidement, on pourra revenir plus tard dans le détail ça
a été de regarder l'ensemble des coûts occasionnés
par les victimes de la route sur la base de huit grandes catégories de
dépenses ou de centres de coûts, qui sont identifiés dans
l'étude à la page 5. alors, le comité a identifié
les huit catégories qui sont les coûts c'est
déjà une catégorisation qui existe au ministère
d'hospitalisation de courte durée, qui est le montant le plus
important, si vous remarquez, pour 53 400 000 $, c'est-à-dire environ 60
% des sommes du 88 800 000 $; les coûts d'hébergement en centre
d'accueil pour 1 400 000 $; mais enfin le deuxième coût le plus
important, si je veux passer rapidement, ce sont les coûts de la ramq que
vous retrouvez en 7, pour 14 400 000 $. en troisième lieu, vous
retrouvez les coûts des services externes, pour 10 300 000 $; en
quatrième lieu, les coûts d'hospitalisation de longue
durée, pour 10 100 000 $; les coûts d'hébergement en centre
d'accueil, le deuxième item, pour 1 400 000 $; finalement, les
coûts des services en clsc pour 1 000 000$; et les coûts... oui, en
fait, c'est ça, en gros, la ventilation des 88 800 000 $.
Qu'est-ce qui justifie l'écart, maintenant, entre les 78 800 000
$ qu'on avait déjà, nous, indexés on l'avait
déjà identifié et sur lequel le conseil
d'administration avait décidé de donner au gouvernement...
Une voix: Pour quelle année?
M. Clark (Ronald): ...pour 1992, et le montant auquel le projet
de décret arrive, de 88 800 000 $? En fait, il y a essentiellement
quatre causes principales qui expliquent cette différence.
Une première cause, c'est l'augmentation du per diem en 1992-1993
pour les hospitalisations de courte durée, 4 000 000 $. Alors, c'est 4
000 000 $ de plus que ce qui était prévu dans le cadre des
chiffres que je vous ai donnés pour les cas d'hospitalisation de courte
durée.
Une deuxième raison, c'est une estimation plus juste du
coût des services externes, à la suite d'une enquête. Je ne
sais pas si elle est ici, mais enfin, je pourrai vous préciser
tantôt. On a fait une enquête dans une vingtaine
d'hôpitaux... «C'est-u» ici?
Une voix: Oui.
M. Clark (Ronald): ...pour savoir les coûts réels de
nos victimes. Donc, un écart ici de 3 000 000 $ supplémentaires.
Le reste de l'écart provient de l'augmentation des coûts de
l'hospitalisation de longue durée pour 1 000 000 $, de la mise à
jour des coûts pour la RAMQ, 2 000 000 $. C'est-à-dire que, dans
l'estimation initiale de 60 000 000 $ qu'on a indexés à chaque
année jusqu'en 1992, on n'avait pas tenu compte là-dedans du
salaire des médecins à salaire ou du coût des
médecins à salaire et des médecins à vacation.
Alors donc...
Une voix: Combien avez-vous dit? 1 000 000 $?
M. Clark (Ronald): Pardon? Ce dernier coût, c'est 2 000 000
$.
La Présidente (Mme Bélanger): Je voudrais qu'on
laisse M. Clark faire son exposé, puis les questions viendront
après. Prenez des notes pour les questions.
M. Clark (Ronald): Alors donc, le...
M. Trudel: Mme la Présidente, je m'excuse, je n'accepterai
pas cette attitude-là. Il donne des chiffres, je lui demande de
répéter un chiffre, le dernier, pour en prendre note pour pouvoir
questionner.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah, bon. D'accord. Je
m'excuse.
M. Camden: ...peut-être pour le bénéfice,
parce que... Les quatre causes, peut-être nous les reprendre ou nous
déposer un document si c'était possible. Je conviens que c'est un
élément d'intérêt...
M. Clark (Ronald): En fait, si vous faites le total, je pense
qu'on en arrive à 10 000 000 $, ce qui explique donc, voyez-vous, en
gros... On a une décision en juin 1986, de dire: II faut que la
Société de l'assurance automobile rembourse au gouvernement les
sommes ta, ta, ta dues par les victimes de la route. C'est identifié, le
premier chiffre, à 60 000 000 $; on l'indexe à chaque
année. La loi prévoit aussi que le gouvernement peut, par
décret, fixer une autre somme à partir de janvier 1989 et
à tous les trois ans par la suite. En 1989, le ministre des Transports
recommande que le montant soit indexé, de sorte qu'on se retrouve en
1992, c'est-à-dire que la deuxième échéance des
trois ans... Puis, là, en 1992, la chicane poigne avec le
ministère. Décision du Trésor, de dire: Entendez-vous. On
s'est assis, puis on s'est entendus. Ce que je vous dis là, c'est: S'il
y a des dossiers pour lesquels on n'est pas contents comme fonctionnaires de la
Société de l'assurance automobile, mais qu'on doit je dis
toujours qu'on doit exécuter les ordres, bien, ce
dossier-là, techniquement, on pense que ça reflète la
vraie vérité des coûts subis par les victimes d'accidents
d'automobile. On pense sincèrement à ça. Il y a des gens
qui ont étudié vraiment de façon sérieuse
l'ensemble de tous les coûts reliés à ça, puis
on
arrive done à un montant de 88 800 000 $. donc, c'est pour
ça qu'à ce moment-là, évidemment, si on prend les
indexations officielles, ça ne marche plus, entre 1991-1992, parce que
l'indexation officielle qu'on a prise, c'est selon la méthode initiale,
donc on arrive à 7& 900 000$, puis, là, si on fait
l'étude puis on dit: bon, o.k., ce n'est pas le montant... parce que
là ce qui est arrivé, c'est qu'on s'est retrouvé, comme il
arrive souvent dans des discussions, on s'est retrouvé à
mi-chemin. nous, ça a été plus élevé qu'on
pensait, les coûts de nos victimes d'accidents d'automobile, un petit peu
plus, puis eux autres, bien, ça a été un peu moins
élevé qu'ils pensaient. on est donc arrivé à un
chiffre qui a fait l'accord des deux parties, qui est 88 800 000 $, de sorte
que... pour 1992 compte tenu du décret qui dit: à tous les
trois ans.,, je vous l'ai expliqué ça veut donc dire qu'en
1992 on doit au ministère maintenant, au gouvernement, au fonds
consolidé, la différence entre le montant déjà
versé de 78 800 000 $ et le montant que le groupe de recherche a
identifié techniquement, qui reflète vraiment la
vérité des coûts de 88 800 000 $. donc, on doit au
gouvernement, pour l'année 1992, 10 000 000 $ de plus que ce qui
était identifié.
Si vous permettez, je pourrais peut-être, Mme la
Présidente, demander aux équivalents de la RAMQ et du
ministère de la Santé et des Services sociaux d'exprimer, eux,
leur point de vue sur la question. (12 heures)
La Présidente (Mme Bélanger): Bon, avant, si vous
me permettez, je vais demander aux membres de la commission s'ils ont des
questions à vous poser avant d'aller aux autres intervenants. Alors, M.
le député du Saguenay.
M. Maltais: Oui, Mme la Présidente. Enfin, on va tomber
dans notre mandat. Première question: Ça
«coûfe-tu» 3800 $ à chaque fois que vous sortez une
ambulance?
M. Clark (Ronald): Je devrais... Ha, ha, ha! Je voudrais vous
dire que quand on parle du coût des ambulances, M. le
député...
M. Maltais: C'est quoi, là?
M. Trudel: Dans le respect de la question du
député, il faudrait peut-être attendre les gens qui donnent
les services avant d'aller à des questions comme ça. Là,
les gens delà...
M. Maltais: regarde bien, là. je1 suis assez
vieux pour poser mes questions, trudel, là. reste dans ton coin, je vais
rester dans le mien.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, je pense que
vous n'avez pas à décider des...
M. Trudel: Mme la Présidente...
M» Maltais: Ma première question, Mme la
Présidente...
M. Trudel: Mme la Présidente, dans le respect. ..
La Présidente (Mine Bélanger): Un instant, s'il
vous plaît!
M. Trudel: Mme la Présidente, dans le respect du
règlement, je n'accepterai pas d'interpellation comme ça de la
part du «goon» de Saguenay.
M. Maltais: Non, non, non, puis moi non plus, là.
M. Trudel: Ce n'est pas vrai.
M. Maltais: Non, non, non.
M. Trudet: Mme la Présidente....
La Présidente (Mme Bélanger): Bon! S'il vous
plaît, si vous voulez vous...
M. Trudel: Mme la Présidente, M. le député
de Saguenay, j'ai soulevé une question de règlement...
M. Maltais: Bien, tu n'es même pas membre de la
commission:, toi.
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant!
M. Trudel: En vertu du règlement, je vous demande, Mme la
Présidente, si nous pourrions entendre...
M. Maltais: ...Je n'ai pas tanné personne, là. Je
n'ai pas posé une question depuis 10 heures ce matin que je suis ici,
là. C'est à mon tour à parler.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Maltais: Je pose une question, puis je suis assez vieux pour
la poser comme je veux, puis je n'ai pas besoin de tes interventions. Est-ce
que c'est vrai que ça coûte 3000...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, M. le
député de Saguenay!
M. Trudel: Mme la Présidente, j'ai soulevé une
question de règlement. Est-ce que vous pouvez entendre ma question de
règlement?
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, là, je
peux entendre votre question de règlement, M. le député
d'Abitibi...
M. Trudel: Rouyn-NorandaTémiscamingue.
La Présidente (Mme Bélanger):
...Rouyn-NorandaTémiscamingue. Mais, par contre, je ne peux pas
accepter que vous décidiez des questions que les membres de cette
commission doivent poser.
Une voix: II ne soumet pas la question...
M. Trudel: Est-ce que vous acceptez que je vous soumette une
question de règlement?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Trudel: Alors, Mme la Présidente, je vous
suggère, en tant que présidente de cette commission, que nous
puissions entendre les deux parties concernées par la question de ce
projet de décret. La Société de l'assurance automobile du
Québec est un agent payeur. Il y a aussi un agent réclamant qui
s'appelle le ministère de la Santé et des Services sociaux, un de
ces organismes qui s'appelle la Régie de l'assurance-maladie du
Québec.
Avant que nous nous interrogions sur la justesse de la facture, peut-on
entendre l'agent réclamant, aussi, faire son exposé sur les
coûts de la facture, dont on vient de nous expliquer que c'est le
résultat d'une négociation. J'aimerais bien entendre l'autre
partie négociante avant que nous puissions en arriver à poser des
questions sur le contenu tout à fait légitimes.
M. Maltais: Moi, je suis prêt à poser mes questions,
Mme la Présidente. Je n'ai pas besoin de personne pour me dire quelles
questions poser.
La Présidente (Mme Bélanger): Sauf que
peut-être que le député de
Rouyn-NorandaTémiscamingue a raison de dire que celui qui demande,
c'est le ministère de la Santé...
M. Maltais: Écoutez!
La Présidente (Mme Bélanger): ...qui dit que les
coûts sont évalués à tant.
M. Maltais: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que ce
serait possible qu'on les entende? Il va pouvoir plus répondre à
votre question que la Société de l'assurance automobile.
M. Maltais: Mme la Présidente, quand j'aurai une question
à poser au ministère de la Santé ou à la
Régie de l'assurance-maladie, je suis assez grand pour m'adresser
à eux autres. Si le député veut tous les entendre,
là... Le mandat de la commission, c'est d'entendre et de questionner ces
gens. On vient d'entendre le représentant de l'assurance automobile.
J'aimerais lui poser une question. Est-ce que j'ai le droit?
La Présidente (Mme Bélanger): Allez-y.
M. Maltais: Bon. M. le vice-président, M. Clark, est-ce
que c'est vrai que ça coûte 3800 $ à chaque fois que vous
sortez une ambulance de chez vous pour aller trouver un accidenté sur le
bord de la route?
M. Clark (Ronald): M. le député, je pourrais
peut-être répondre à votre question, mais il faudrait
surtout que je vous dise que, quand on parle du coût des ambulances, on
parle d'un autre article de loi.
M. Maltais: Oui, oui, mais...
M. Clark (Ronald): Alors, le coût des ambulances est
prévu ailleurs.
M. Maltais: Je veux juste savoir ça.
M. Clark (Ronald): C'est-à-dire qu'il n'est pas compris
dans ce qu'on discute ici aujourd'hui.
M. Maltais: Non.
M. Clark (Ronald): Alors, c'est complètement... c'est un
autre article que vous retrouvez à 155.5, puis il n'est pas question de
ces coûts-là ici.
M. Maltais: D'accord.
M. Clark (Ronald): Je veux dire, au cas où vous le
pensiez, il n'y a aucun coût d'ambulance dans ce dossier. C'est un autre
item.
M. Maltais: O.K. Alors, dans les 80 000 000 $, ou 40 000 000 $
à partir de 1984, puis de 1985 à aller à 88 000 000 $ en
1992, il n'y a pas de coûts d'ambulance de chargés dans cette
facture-là.
M. Clark (Ronald): O.K. Aucun. M. Maltais: Aucun.
M. Clark (Ronald): Dans tous les coûts que je vous ai
donnés, de 1986 à 1992, tout le dossier que vous avez devant
vous, il n'y a aucun coût d'ambulance là-dedans. C'est un autre
item complètement différent.
M. Maltais: O.K. Ce qui veut dire que, dans tous ces
montants-là... Où est-ce qu'ils sont chargés? Est-ce que
les coûts d'ambulance que ça coûte à la Régie
de l'assurance automobile, lorsqu'ils ramassent un accidenté le long de
la route, et ça arrive...
M. Clark (Ronald): Oui.
M. Maltais: ...c'est payé d'abord par la Régie de
l'assurance automobile?
M. Clark (Ronald): Oui.
M. Maltais: Est-ce que c'est facturé par après,
d'une façon ou d'une autre, à la RAMQ, à la Régie
de F assurance-maladie?
M. Clark (Ronald): Non. M. Maltais: Non.
M. Claris (Ronald): En fait, les coûts des services
ambulanciers... Je parlais tantôt qu'il y a des dossiers dont on est
fiers et d'autres dont on est moins fiers. Bien, celui-là, on a plus de
misère avec.
M. Maltais: O.K. D'accord.
M. Clark (Ronald): Parce que dans le coût des... Ça,
c'est un autre item. Ça nous coûte, à la
Société, pour le coût du transport de toutes les victimes
d'accidents d'auto au Québec, ça nous coûte 41 800 000 $,
ce qui, évidemment, est beaucoup plus élevé que la
contribution par rapport à l'ensemble, ce qui fait un coût par
voyage, évidemment, élevé.
M. Maltais: D'accord. M. Garon: De combien? M. Maltais:
Je...
M. Garon: Bien, s'il le dit, c'est aussi bien de dire de
combien.
M. Maltais: De combien?
M. Clark (Ronald): Bien, de combien? En fait, vous prenez... Je
n'ai pas cette donnée-là sous la main, parce que c'est un autre
dossier. Excusez-moi. Je n'ai pas ce dossier-là ici, mais je vous donne
le chiffre total qu'on paie, 48 800 000 $. Il y a 35 000 personnes par
année qui sont indemnisées, mais ça ne veut pas dire que
les 35 000 personnes ont été véhiculées par
ambulance. Alors, des 35 000 personnes environ indemnisées par
année, je pourrais vous donner le chiffre exact pour l'an dernier ou les
années antérieures. Il faut prendre la quantité de monde,
de victimes qui ont été transportées par ambulance, et
diviser l'un par l'autre.
M. Maltais: D'accord.
M. Clark (Ronald): Mais je n'ai pas cette donnée-là
présentement.
M. Maltais: O.K.
M. Clark (Ronald): Mais, si vous y tenez, je peux vous
l'apporter, je peux vous la sortir.
M. Maltais: Je reviendrai, M. Clark. J'aurais une question
à M. Roy, qui est le sous-ministre adjoint de la Régie de
l'assurance-maladie. M. Roy, lorsque vous facturez...
M. Garon: Un instant, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): Le ministère
de la Santé.
M. Garon: Là, une question de directive. C'est parce que,
tantôt, vous avez dit qu'on interrogeait M. Clark. M. Trudel, le
député d'Abitibi-Témiscamingue...
M. Trudel: Rouyn-Noranda.
M. Garon: ...a demandé qu'on voie les trois avant de les
questionner, mais, là, on peut difficilement questionner quelqu'un avant
de l'avoir entendu. Là, je pense qu'il va falloir une question de
directive, autrement ça va être le fouillis.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien,
écoutez!
M. Garon: Moi, ça ne me fait rien. On peut procéder
d'une manière ou de l'autre, hein.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas dans les
habitudes de la présidente de décider des questions que les
membres de la commission posent.
M. Garon: Ce n'est pas ça. C'est qu'on n'a pas encore
entendu l'intervenant. On a entendu un intervenant, on n'a pas entendu les deux
autres. Si on commence à les interroger avant de les avoir entendus,
ça fait curieux. C'est pour ça qu'il faut faire un choix, parce
que, autrement...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay, est-ce que vous êtes d'accord que M.
Roy, sous-ministre adjoint, fasse un exposé avant que vous posiez les
questions?
M. Maltais: Mme la Présidente, ça fait assez
longtemps que je suis dans cette boîte-là, je dois avoir le droit
de poser les questions que je veux. C'est marqué dans l'ordre de la
Chambre qu'on interroge ces gens-là. Ce n'est pas marqué: dans
l'ordre. Alors, je dois être libre d'interroger tout le monde qui est
à la table, à moins qu'il y en ait qui se portent dissidents et
qui s'en aillent.
M. Garon: Oui, mais il faut...
M. Maltais: Si ça ne marche pas de même
là...
La Présidente (Mme Bélanger): II y a eu entente au
début de la commission pour qu'il y ait des remarques
préliminaires et, après, que chacun des invités fasse un
exposé. Alors, M. Clark a fait un exposé, M. Roy n'a pas fait son
exposé, M. Guy Simard non plus.
Alors, peut-être qu'avant de questionner M. Roy on pourrait lui
demander qu'il fasse un exposé pour ensuite le questionner.
M. Maltais: Moi, ça ne me convient pas...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est l'entente qu'il
y a eu au début de la commission, M. le député de
Saguenay. Vous étiez à l'extérieur de la commission.
M. Maltais: Bon! Bon! O.K. O.K. O.K. La Présidente (Mme
Bélanger): Alors...
M. Maltais: Je n'ai pas fini. J'interroge M. Clark.
M. Garon: Mais, là, c'est parce qu'on a commencé
à interroger M. Clark. Est-ce qu'on continue?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, là, si
vous continuez à interroger M. Clark, vous avez la parole.
M. Maltais: Bon. D'accord. M. Clark, en 1984-1985, le premier
montant qui a été versé, il avait été
évalué à 40 000 000 $.
M. Clark (Ronald): Oui.
M. Maltais: Ça va?
M. Clark (Ronald): Oui.
M. Maltais: En 1986, un an après, il a fait un «up
and down» de 20 000 000 $. Vous avez dit tout à l'heure que
ça avait été peut-être évalué un peu
trop à la baisse. C'est quoi les facteurs? Parce que 20 000 000 $, c'est
quand même 50 %. C'est quoi qui avait été mal
évalué à la base?
M. Clark (Ronald): Je ne sais pas si vous... Je comprends
très bien votre question. Parce qu'il y a 40 000 000$ qui ont
été prévus... Excusez, je vais sortir l'article de loi.
Dans le texte de loi du 19 juin 1986... ah oui! on mentionne à l'article
4, à 155.3... je ne sais pas si c'est ces 40 000 000 $ là
auxquels vous référez...
M. Maltais: Je parle de celui de 1984-1985, le premier montant
que vous avez versé.
M. Clark (Ronald): Dans le projet de loi 19, du 19 juin 1986, il
était prévu le déboursé d'une somme de 40 000 000 $
pour les paiements des années antérieures, c'est-à-dire de
1978 à 1986.
M. Maltais: O.K.
M. Clark (Ronald): Voyez-vous?
M. Maltais: Parce que ça n'avait pas été
payé.
M. Clark (Ronald): Alors, ces 40 000 000 $ là,
c'était le remboursement des coûts de santé pour la
période de 1978 à 1986. À partir de 1986, on a dit: C'est
60 000 000 $ qu'on indexe à chaque année. C'est ça votre
question?
M. Maltais: Non. C'est parce que je trouve l'écart un peu
haut entre... sur quatre ans... Sur huit ans, vous payez 40 000 000 $. (12 h
10)
M. Clark (Ronald): Oui, mais ça avait été
une espèce d'entente. Parce qu'à l'époque il avait
été décidé, dans le discours du budget de 1985, du
printemps, de faire assumer des frais de santé par les victimes. On a
dit: C'est 60 000 000 $. Ça avait été fait assez
rapidement. Puis on a ajouté, on s'est dit: Bon, bien,
rétroactif, on va faire ça depuis le début du
régime. On a prévu 40 000 000 $. Puis il n'y a pas de
correspondance entre les 40 000 000 $ et les 60 000 000 $.
M. Maltais: En fait, c'est un plancher.
M. Clark (Ronald): C'est une espèce d'entente. Ça a
été de dire: On va régler ça à 40 000 000
$.
M. Maltais: O.K. Maintenant, au niveau de l'indexation, est-ce
que vous vous êtes basé sur l'indexation officielle qui se passe
à la RAMQ ou ailleurs?
M. Clark (Ronald): Oui, c'est-à-dire que l'article 155.1
nous dit la méthode. Il nous dit qu'on doit se baser sur...
«À compter de l'année 1987, cette somme est indexée
de la manière et à l'époque prévues à
l'article 119 de la Loi sur le régime de rentes». C'est ce qu'on a
fait. On a pris les taux d'indexation, l'indice de la Régie des rentes
officiel à chaque année pour indexer notre montant, ce qui,
d'ailleurs c'est une des raisons, si je peux l'exprimer ainsi, et je ne
veux pas vraiment répondre pour mes collègues du ministère
de la Santé... Mais, quand on prend un montant, quand on prévoit
dans la loi qu'on indexe selon l'indice des rentes, bien, tout le monde qui
connaît un peu le secteur de la santé et je pense que c'est
votre cas ici, tout le monde c'est que le coût de l'inflation dans
le secteur de la santé, enfin, il est toujours plus élevé
que le taux d'inflation officiel. Eux peuvent vous expliquer ça mieux
que moi, là, mais... Bon. C'est évident que nous, quand on avait
dit dans la loi... enfin, quand cette loi-là disait, en 1986: On va
indexer selon l'indice des rentes, nous concernant, ça faisait notre
affaire. Mais ça ne reflète pas l'évolution des
coûts de santé qui, eux, sont toujours plus élevés
que le taux d'inflation officiel.
M. Maltais: O.K. Lorsque vous payez ces montants-là, vous
versez ces montants-là, c'est suite à
une facturation de la RAMQ?
M. Clark (Ronald): Non.
M. Maltais: Non? C'est une entente «coast to
coast»...
M. Clark (Ronald): Non. Là-dessus, M. le
député, c'est qu'U y a eu une décision de prise à
un moment donné. Je pense que c'était une saine décision
de gestion. Je m'excuse, je ne voudrais pas tirer la couverte de notre
côté. C'est qu'on avait le choix, à un moment donné
dans le temps, de facturer l'ensemble du réseau de la santé,
c'est-à-dire facturer les CLSC, les médecins, les hôpitaux,
enfin tout le réseau, de faire une facturation pour savoir exactement ce
qu'on doit payer. Or, ça, ça a été une
décision qu'on avait à prendre: Est-ce qu'on fonctionne de cette
façon ou, encore, on évalue globalement combien ça
coûte? Moi, je vous avoue que, comme gestionnaire de la
Société, j'ai proposé qu'on fasse une évaluation
globale pour la raison suivante. Je me voyais mal, comme gestionnaire d'une
société, me présenter devant le monde et expliquer qu'on
faisait une facturation individualisée pour chacune des victimes qui
passe à travers le réseau, que ça impliquait, pour nous,
un développement informatique de 7 000 000 $ à 8 000 000 $
à l'époque, pour seulement faire cette facturation-là
d'une façon correcte. Je me voyais mal. Alors, donc, on aurait fait une
dépense administrative de 7000000$ à 8000000$ pour gérer
un système de paiement, de facturation à l'ensemble du
réseau du Québec. Je trouvais qu'on n'ajoutait aucune
espèce de service supplémentaire à l'assuré et je
me disais: J'aime mieux qu'on fonctionne j'ai proposé ça
chez nous et ça a été accepté ce serait plus
intelligent de faire une facturation globale, d'identifier le coût
globalement, de concert avec eux, et de dire: On doit au gouvernement à
chaque année, au fonds consolidé du revenu, tant d'argent. Alors,
donc, ce faisant, on sauvait 7 000 000 $ à 8 000 000 $ de
développement et de fonctionnaires qui auraient dû
gérer.
M. Maltais: Vous avez pris quelle méthode pour en arriver
à un montant comme ça?
M. Clark (Ronald): Bien, c'est cette méthode-là qui
fait l'objet de tout le débat, de tout le cahier qu'on vous a
expliqué, et on peut arriver, à chacun des items, pour vous
expliquer ce qu'on a fait. Alors, on peut prendre les huit catégories de
dépenses: de longue durée, de courte durée, les
coûts de médecins, etc. On peut prendre chacune des
catégories et vous dire tous les gens qui ont travaillé
là-dessus sont ici vous expliquer au complet comment ça a
été évalué.
M. Maltais: Oui, je comprends, parce que, dans le document, c'est
bien marqué, sauf que vous en avez combien d'accidentés? Vous
nous parliez tout à l'heure de 35 000 qui vont dans les hôpitaux.
Est-ce qu'il y a eu une évaluation au hasard ou s'il y a eu une entente
globale...
M. Clark (Ronald): Bien, M. le député, je ne peux
pas vous répondre de façon globale, ça dépend des
items. Je vous mentionnais tantôt, je pense, les coûts des services
externes. Si vous avez un accident d'automobile, la première chose qui
arrive, c'est que, évidemment, avec dommages corporels, la personne se
retrouve dans un hôpital. Alors, là, c'est notre plus gros
coût, ce qu'on appelle, ce que je vous disais tantôt,
l'hospitalisation...
M. Maltais: Court terme.
M. Clark (Ronald): ...de courte durée, 53 300 000 $,
quelque chose comme ça, soit 60 % du total. Par la suite, vous sortez de
l'hôpital, mais vous pouvez... Bon, ça, c'est un item de
coûts, l'hospitalisation de courte durée immédiatement
après l'accident d'automobile. Par la suite, vous retournez chez vous,
mais vous pouvez revenir à l'hôpital fréquemment, à
l'urgence ou ailleurs, pour diverses raisons; là, vous tombez dans une
autre c'est ce qu'on appelle le coût des services externes
vous tombez dans une autre catégorie de coûts.
Dans ces cas-là, on n'est absolument pas d'accord avec le
ministère, dans un premier temps. Eux nous disaient que ça
coûtait tant je ne me souviens pas des chiffres, ça n'a pas
trop d'importance et nous autres, on disait que ça nous
coûtait... On n'était pas d'accord. Donc, on a dit: Bon, O.K., on
va se mettre d'accord, on va chercher la vérité technique, on va
faire une enquête dans 20 ou 25 hôpitaux pour savoir ce qui en est.
Alors, dans ce cas-là, on a fait l'enquête en question et on est
arrivé avec des chiffres qui faisaient notre accord. Parce que, au tout
début, voyez-vous... Je vous donne un exemple. Ça a l'air
drôle de dire ça, mais on payait... Ça, dans la situation
initiale, c'est la situation qu'on vivait. Le directeur médical peut
vous dire ici que dans... À un moment donné, dans les chiffres
que nous fournissaient les ministères, on avait des cancers du
pancréas, de la prostate, des trucs comme ça. On s'est dit: Bien,
voyons donc! Nous autres, un accident d'auto, on ne paiera pas pour des gens
qui sont à l'hôpital avec des cancers de la prostate. Bon.
M. Garon: Ça peut être provoqué. Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Clark (Ronald): Je dis ça, mais c'est à peine
une caricature. C'est vraiment arrivé. Sauf qu'on s'est mis d'accord
avec eux autres, on leur a dit: Écoutez, ça ne marche pas votre
affaire, quand vous nous mettez... Parce qu'ils sortaient leurs fichiers
bien, ça dépend de quelle catégorie on parle de
MED-ECHO. Ils ont des données officielles, il y a un truc qui s'appelle
MED-ECHO. Là, ils nous sortaient ça et, nous autres,
on «checkait» chez nous les victimes. On disait: Aïe!
Aïe! Aïe! Là, on identifiait toutes sortes d'aberrations comme
ça. On disait: Vous êtes en train de nous faire payer pour des
gens qui... ce n'est pas un accident d'auto qu'ils ont eu, ou, encore, ils ont
peut-être eu un accident d'auto, mais ils sont à l'hôpital
pour une autre affaire qui peut être n'importe quoi. Alors, c'est en se
mettant ensemble, puis, quand on était poigne comme ça par
rapport à quelque chose, on se disait: Bon, on fait une enquête.
Ça fait que là on a parti avec eux autres, sur le terrain, dans
20 hôpitaux, pour identifier combien ça coûtait vraiment un
accidenté d'auto à travers ces 20 hôpitaux. Alors, c'est
pour ça que je ne peux pas...
M. Maltais: Non, non. Ça va.
M. Clark (Ronald): Ça dépend des items. Il faudrait
prendre chacun des items pour vous dire la méthode.
M. Maltais: Dans les soins de longue durée, qui sont
moindres que de courte durée, est-ce que ça inclut la
réadaptation?
M. Clark (Ronald): La réadaptation est incluse, M. le
député. Elle est incluse dans la quatrième
catégorie? Non. Elle est incluse dans la deuxième
catégorie, dans la deuxième catégorie avec 1 400 000 $.
Vous avez les coûts, et c'est là?
Une voix: Non, c'est la quatrième, Ronald. Les CAR...
M. Clark (Ronald): Ah! Excusez-moi! Excusez-moi! C'est parce que
c'est des abréviations que j'ai ici: coût des services eh centre
d'accueil et de réadaptation. Vous avez ça à la page S;
prenez la catégorie 4, ce qu'on appelle les CAR, ici. C'est ça
qui m'a confondu.
M. Maltais: Qu'est-ce qui arrive avec les étrangers, les
non-résidents du Québec? Il y a certains gouvernements avec qui
vous avez des ententes. Il y en a d'autres que... Comment vous fonctionnez pour
les blessés là-dedans?
M. Clark (Ronald): Est-ce que ça a été
pris... Là, je ne peux pas répondre à cette question.
Qu'est-ce qui est arrivé pour les étrangers là-dedans?
Est-ce qu'il y a quelqu'un qui peut répondre à ça?
M. Giroux (Marc): La RAMQ paie la part qu'elle paie
habituellement. Nous autres, on paie...
M. Clark (Ronald): Le Dr Giroux va vous répondre.
Vas-y.
M. Giroux (Marc): Bon, la RAMQ payait parce qu'elle a
diminué un peu sa couverture depuis ce temps-là mais la
RAMQ payait un certain per diem...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous pourriez
avancer à la table afin que ce soit enregistré?
M. Simard (Guy): Je pourrais répondre ici
là-dessus. Ce qui arrive...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous voulez vous
identifier, s'il vous plaît?
M. Simard (Guy): Guy Simard.
La Présidente (Mme Bélanger): Guy Simard.
M. Simard (Guy): Un représentant de la Régie de
Fassurance-maladie. Effectivement, au départ, on ne regarde pas si
quelqu'un est résident ou pas, et on le soigne. Eventuellement, lorsque
son statut est bien spécifié, il y a des procédures entre
les différentes juridictions provinciales et il y a un échange de
facturation qui est fait sur base mensuelle lorsque ces coûts-là
relèvent d'une autre juridiction, que ce soit pour une autre province ou
à l'extérieur du Canada, éventuellement. Mais aucun de ces
coûts-là n'a été intégré dans cette
évaluation-là. O.K.?
Par contre, vous avez une évaluation concernant les coûts
des services de santé rendus hors Québec à des
résidents québécois qui, eux, ont été
victimes d'accidents d'automobile. Alors, à ce moment-là, les
coûts subis à l'extérieur ont été inclus et,
une fois qu'ils sont revenus ici, bien, ils sont rentrés dans le
processus général d'évaluation. Donc, tous les coûts
qui sont consécutifs à un accident, mais qui relèvent d'un
résident québécois couvert normalement sont compris dans
cette évaluation. Mais tous les autres coûts pour les personnes
qui ne sont pas assujetties à la protection suivent la procédure
normale d'échange de coûts entre les juridictions et les ententes,
ou les assureurs privés, et ainsi de suite.
M. Maltais: M. Clark, est-ce que vous avez un pourcentage
ce n'est pas un péché sacrilège si vous ne l'avez pas
de personnes qui ont des accidents hors Québec et auxquelles la
Régie de l'assurance automobile est obligée de payer des montants
excédentaires que ça coûte au Québec? Par exemple,
les gens qui sont dans certains États américains ou en Europe, je
ne sais pas, là. Est-ce que ça fait partie... (12 h 20)
M. Clark (Ronald): J'ai cette donnée au bureau, M. le
député, mais je n'ai pas ça ici.
M. Maltais: Mais, d'après vous, est-ce que c'est
volumineux ou si c'est restreint? Ce n'est quand même pas tout le monde
qui se promène en dehors du Québec.
M. Clark (Ronald): En autant que je me souvienne, je vous dis
ça sous toutes réserves, en autant que je me souvienne, il me
semble que c'est autour de 1000
personnes qui ont des accidents à l'extérieur du
Québec et dont la majorité des accidents ont lieu,
évidemment, en Floride.
Une voix: Sur 35 000...
M. Clark (Ronald): Sur 35 000 personnes qui viennent chez nous
annuellement.
M. Maltais: Alors, il y en a 1000 qui viennent de
l'extérieur, principalement en Floride.
M. Clark (Ronald): C'est-à-dire que, sur mes 1000
personnes québécoises qui ont des accidents, la majorité,
peut-être 80 %, ce sont des accidents qui ont lieu en Floride.
M. Maltais: D'accord. O.K. Peut-être une petite
dernière question. Est-ce que, pour vous, l'assurance automobile, le
fait que vous avez une réclamation, c'est le rapport de la
Sûreté du Québec, ou la Sûreté municipale, le
fait qu'il y a un accident, un accidenté...
M. Clark (Ronald): C'est-à-dire...
M. Maltais: Comment vous fonctionnez chez vous pour...
M. Clark (Ronald): ...que ce qui donne ouverture à un
dossier...
M. Maltais: L'ouverture d'un dossier, oui.
M. Clark (Ronald): Ça suppose une demande
d'indemnité chez nous. Évidemment, il faut que la victime
s'adresse à la Société pour exprimer, pour expliquer
qu'elle a eu un accident d'automobile, et c'est aussi accompagné d'un
rapport de police...
M. Maltais: Dans tous les cas?
M. Clark (Ronald): Dans tous les cas, oui.
M. Maltais: Tous, tous les cas.
M. Clark (Ronald): Dans à peu près tous les cas.
C'est sûr que si vous avez quelqu'un qui a un accident, mettons, je ne
sais pas, moi, dans le territoire boisé et qu'il n'y a pas de police, et
que la personne peut se rendre elle-même à l'hôpital, alors,
à ce moment-là, nous, on fait une brève enquête.
Puis, de toute façon, on a le rapport hospitalier qui nous dit que la
victime, tel jour, telle heure, telle date, est allée à tel
hôpital. Alors, on sait que sans... Mais, dans la majorité des
cas, il y a un rapport de police quand il y a dommages corporels.
M. Maltais: Alors, ça peut être la
Sûreté du Québec, la Sûreté municipale...
M. Clark (Ronald): Ça peut être n'importe quel corps
de police.
M. Maltais: ...ou le rapport d'un centre hospitalier ou d'un
CLSC.
M. Clark (Ronald): Oui.
M. Maltais: Mais c'est de facto ces gens-là qui font... ce
qui fait la permission d'ouvrir un dossier chez vous.
M. Clark (Ronald): Oui. M. le député, pour
répondre à votre question, on l'avait dans l'étude...
M. Maltais: Oui, oui.
M. Clark (Ronald): ...à la page 14, évaluation du
coût des services de santé rendus hors Québec, il y a une
évaluation qui a été faite, puis qui s'élève
à 1 500 000 $. Vous avez ça là.
M. Maltais: O.K. D'accord. Ça va, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. M. le
député de Dubuc.
M. Morin: O.K. Ma question est, bien sûr, sur ce que je
considère une difficulté de compréhension sur le plan
légal. Même si, au bout de la ligne, je pense que ça ne
changerait pas le montant de 88 000 000 $ pour 1992, à partir d'une mise
à jour ou d'une actualisation des coûts, vous arrivez à 88
000 000 $. Mais comment pouvez-vous appliquer ce montant-là, cette
hausse à l'intérieur d'une année où il y a
déjà indexation? Pouvez-vous me dire par quel raisonnement vous
pouvez passer pour dire qu'on peut indexer et procéder à une mise
à jour la même année? Et en quoi c'est conforme à la
loi?
M. Clark (Ronald): Je ne sais pas si je vais répondre
à votre question, M. le député de Dubuc, mais, enfin,
prenons la méthode. Je pars de 1986, avec 60 000 000 $; à chaque
année, je l'indexe selon le taux officiel; je me ramasse en 1989,
là, il y a un accord comme quoi on ne revoit pas le tout, donc on indexe
encore. En 1992, trois années ou six ans après, bon, bien,
là, chicane avec le ministère dans un premier temps; nous, on
s'est dit: On va fonctionner, on va indexer comme d'habitude. Alors, il y a une
décision de mon conseil d'administration qui dit: Nous, on doit au
gouvernement le montant de 1990 indexé, comme on fait habituellement.
Alors, donc, là, ce qui arrive, c'est que, là, décision du
Trésor qui nous impose, qui nous dit: Vous allez finir par vous entendre
et vous comprendre, puis vous allez travailler ensemble, puis vous allez
arriver avec des solutions. Alors, là, l'ensemble de tous les
coûts est repris, abstraction faite, si vous voulez, du
montant, des chiffres qui ont été là avant.
Là, on dit: Combien ça coûte ce sacré
système-là? On va essayer de le savoir une fois pour toutes en
faisant des études en profondeur. Donc, il peut, comment dirais-je bien,
il n'y a pas nécessairement un lien entre ces deux chiffres-là.
Comprenez-vous? Alors, on a repris le tout à zéro et, quand on
avait des points d'interrogation par rapport à certains montants, on
allait sur place enquêter, et là on arrivait et on disait: C'est
ça que ça coûte. Après ça, évidemment,
on dit: Bon, c'est ça que ça coûte; on vous a
versé... on avait prévu, nous autres, en méthode
traditionnelle, tant de millions; bien, il y a un différentiel de tant
entre les deux.
M. Morin: D'accord, mais comment pouvez-vous vivre avec la loi
qui stipule que, pendant l'année d'une mise à jour, il n'y a pas
d'indexation? Votre mise à jour, vous l'appliquez en 1992 et la loi dit
qu'il ne doit pas y avoir d'indexation l'année où il y a une mise
à jour. Comment pouvez-vous vivre avec ça?
M. Clark (Ronald): Peux-tu répondre à ça?
M. Gélinas (Claude): Si vous permettez. La Présidente
(Mme Bélanger): M. Gélinas.
M. Gélinas (Claude): L'article ISS.3, dernier paragraphe,
s'applique au montant qui est indexé, c'est-à-dire les 88 000 000
$. Ce montant de 88 000 000 $...
M. Morin: Pas au montant indexé, au montant...
M. Gélinas (Claude): ...pour l'année 1992, lui, ne
peut pas être indexé. Il ne peut être indexé que
l'année qui suit, c'est-à-dire en 1993, et jusqu'en 1995 ce
montant-là va continuer à être indexé. En 1995,
selon le libellé de l'article 155.3, le gouvernement pourra demander une
nouvelle réévaluation, comme il l'a fait pour l'année
1992, et, à ce moment-là, on verra si c'est justifié
d'avoir une nouvelle somme qui va remplacer la somme prévue à
l'article 155.1 qui, à l'heure actuelle, est de 60 000 000 $. C'est pour
ça que le dernier paragraphe de l'article 155.3, il faut l'appliquer
à la nouvelle somme qui est déterminée en vertu du
décret, qui, elle, en l'occurrence, est de 88 000 000 $.
M. Morin: Mais vous ne convenez pas avec moi que cette
façon d'agir s'est produite à cause du retard de la mise à
jour? Si vous aviez décidé...
M. Gélinas (Claude): Oui, oui, c'est un fait. M. Morin:
Hein?
M. Gélinas (Claude): C'est un fait qu'il y a eu un
retard.
M. Morin: ...dès l'an passé, votre conseil
d'administration, de procéder à une mise à jour avant de
procéder à l'indexation...
M. Gélinas (Claude): Oui. M. Morin: Hein?
M. Gélinas (Claude): Oui. Je peux vous dire que la raison
pour laquelle le conseil d'administration a adopté sa résolution
en mai 1992, c'est que le temps pressait pour que, nous, on adopte une
attitude, à savoir: Qu'est-ce qu'on fait pour l'année 1992? On
était rendu quand même au mois de mai, à ce
moment-là, quand la résolution a été
adoptée, et comme il n'y avait pas d'entente avec nos principaux
partenaires dans le dossier, le conseil d'administration a dit: Bien, comme il
n'y a pas d'entente...
M. Morin: O.K. Ça, c'est correct. Ça, ça
va.
M. Gélinas (Claude): ...je présume qu'on va
continuer à faire comme dans les années antérieures et
nous allons indexer.
M. Morin: O.K.
M. Gélinas (Claude): Et ce n'est que par la suite, c'est
suite à la décision du conseil d'administration que le Conseil du
trésor a demandé qu'il y ait des efforts de faits pour que les
partenaires dans le dossier puissent s'entendre sur une nouvelle somme qui
pourrait remplacer celle prévue à l'article 155.1. C'est
là que les négociations se sont continuées, au cours de
l'automne 1992, et les discussions ont été beaucoup plus longues
que prévu.
M. Morin: D'accord. Alors, évidemment, il faut comprendre
que vous indexez par les deux bouts, donc les 88 000 000 $ qu'on voit cette
année, une fois indexés, il faut comprendre 92 000 000 $, 93 000
000 $.
M. Gélinas (Claude): Non. Il faut comprendre que le
montant de 88 000 000 $...
M. Morin: Oui.
M. Gélinas (Claude): ...ne pourra être indexé
qu'à compter de l'année...
M. Morin: 1993...
M. Gélinas (Claude): ...1993.
M. Morin: ...cette année. Oui, d'accord. Mais cette
année...
M. Gélinas (Claude): II ne peut pas être
indexé pour l'année 1992.
M. Mori»: Non, non; ça, je le sais. Vous avez
indexé...
M. Gélinas (Claude): C'est pour ça que le
décret prévoit que Ton doit verser...
M. Morin: Je parle de 1993, là.
M. Gainas (Claude): Oui, on doit verser ta différence
entre les deux.
M. Morin: 88 000 000 $ qui figurent pour 1993. H faut bien
comprendre qu'en 1993 c'est 88 000 000 $ plus indexation.
M. Gélinas (Claude): C'est ça. Vous avez bien
compris.
M. Morin: Bon. Vous ne pouvez toujours pas indexer trois fois
dans deux ans.
M. Clark (Ronald): ...qu'on connaît déjà, M.
le député...
M. Morin: Pardon?
M. Clark (Ronald): ...qui va être 1,18 %. ce serait un
montant qui équivaudrait à 90 400 000 $, parce qu'on sait
déjà l'indice des rentes...
M. Gélinas (Claude): Pour l'année 1993.
M. Morin: Bon. Remarquez bien, je veux conclure là-dessus,
Mme la Présidente, que, lorsqu'on interprète le troisième
paragraphe de l'article 155.3 comme étant un refus d'appliquer
l'indexation sur le nouveau montant issu de la mise à jour, bon, je veux
bien, mais j'ai des réserves là-dessus quand même. Alors,
je vous remercie, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Dubuc. Alors, étant donné l'heure, la
commission suspend ses travaux jusqu'après les affaires courantes, ce
qui veut dire à peu près vers 15 h 15.
(Suspension de la séance à 12 h 29)
(Reprise à 16 h 55)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Le mandat
de la commission est d'entendre les dirigeants de la Société de
l'assurance automobile du Québec, du ministère de la Santé
et des Services sociaux et de la Régie de F assurance-maladie du
Québec sur le projet de décret prévu à l'article
155.3 de la Loi sur l'assurance automobile.
Au moment de la suspension des travaux, je pense que le
député de Dubuc avait fini son questionnement, et la
députée de...
Mme Begin: Bellechasse.
La Présidente (Mme Bélanger): ...Bellechasse avait
demandé la parole. Mme la députée de Bellechasse.
Mme Bégio: Oui, merci, Mme la Présidente. Ma
question va s'adresser à M. Clark. Lors de votre intervention,
tantôt, vous nous avez dit qu'il y avait un écart d'environ 10 000
000 $ entre le montant qui aurait été indexé, selon le 5,8
%, en vertu de la toi. Suite au rapport qui a été monté...
Vous avez fait un rapport et ce rapport-là est arrivé à ua
chiffre d'environ 88 000 000$. Vous avez dit que c'était dû
à quatre éléments, et on vous avait demandé de les
répéter. J'aimerais bien que vous puissiez les
répéter, parce que je n'ai pas pu tous les prendre. J'aimerais
aussi... Lorsque vous dites que l'indexation du per diem pour l'hospitalisation
de courte durée est passé... De quoi à quoi? Et ainsi de
suite. Vous nous avez dit que c'était ça qui expliquait le 10 000
000 $. J'aimerais en savoir un petit peu plus long sur ces
éléments-là.
M. Clark (Ronald): Alors, si je reprends, Mme la
députée, les chiffres qui expliquent l'écart,
lapremière raison, c'est dû à l'augmentation du per diem,
en 1992-1993, pour les hospitalisations de courte durée, pour un montant
de 4 000 000 $.
Mme Begin: Le per diem était de combien, il montait
à combien? Est-ce que vous pouvez nous fournir ces chiffres-là,
M. Clark?
M. Clark (Ronald): Le ministère serait plus
approprié que moi pour répondre à ces questions, ou encore
le responsable de...
Mme Begin: Ou si, dans votre exposé, vous alliez nous le
dire, vous pourrez peut-être nous le dire ultérieurement.
M. Clark (Ronald): Pour le 4 000 000 $. On me dit le
ministère pourra valider ce que je vais vous dire qu'il est
passé de 367 $ à 460 $ entre 1991-1992 et 1992-1993, soit une
augmentation de 23 %.
Mme Begin: O.K.
M. Clark (Ronald): Est-ce que c'est exact, les gens du
ministère?
Une voix: Oui.
M. Clark (Ronald): Oui? Alors, le deuxième item
d'augmentation, c'est une augmentation plus juste du coût des services
externes à la suite d'une enquête.
Alors, ici, il y avait divergence d'opinion entre les estimations du
ministère, dans un premier temps, et les nôtres par rapport au
coût des services externes. C'est pour dénouer le noeud gordien,
si je peux m'exprimer ainsi, qu'on a décidé, d'un commun accord,
de faire une enquête dans 20 hôpitaux, qui a fait en sorte qu'on
est arrivé à une estimation de 3 000 000 $ de plus.
Le reste de l'écart provient de l'augmentation des coûts de
l'hospitalisation de longue durée pour un montant de 1 000 000 $ et de
la mise à jour des coûts pour la RAMQ je l'expliquais
tantôt pour un montant de 2 000 000 $. Dans les estimés
initiaux, quand on indexait les 60 000 000 $, on n'avait jamais tenu compte du
coût des médecins à salaire et des médecins à
vacation. Donc, quand on fait la correction, on est obligé d'ajouter au
montant 2 000 000 $.
Mme Begin: S'il vous plaît, j'ai très mal compris
votre dernière explication, le quatrième item. Je m'excuse, mais
je ne saisis pas tellement bien.
M. Clark (Ronald): Le quatrième item, ça concerne
les coûts de la RAMQ pour 2 000 000 $ de plus.
Mme Begin: O.K.
M. Clark (Ronald): Alors, là, évidemment, la RAMQ,
elle, paie les professionnels de la santé, notamment. Donc, dans les
estimés initiaux on me corrigera, les gens de la RAMQ, si je me
trompe on n'avait pas compté le coût des médecins
à salaire et le coût des médecins à vacation.
Mme Bégin: Ah! O.K.
M. Clark (Ronald): Donc, c'est pour ça qu'on arrivait avec
les 2 000 000 $ qui nous manquaient.
Mme Bégin: O.K. Donc, c'est la différence de
salaires entre les médecins... la différence des montants que
vous payez pour le médecin à salaire et le médecin
à la carte, là.
M. Clark (Ronald): Non. Non. C'est-à-dire que...
Mme Bégin: À l'acte?
M. Clark (Ronald): ...l'ensemble des médecins qui
existent... En fait, à ma connaissance, il y a des médecins qui
sont, par exemple, dans des CLSC...
Mme Bégin: Au CLSC.
M. Clark (Ronald): ...qui, eux, sont des médecins à
salaire...
Mme Bégin: Oui.
M. Clark (Ronald): ...et il y a d'autres médecins à
vacation. Dans nos estimés, ces coûts-là n'étaient
pas là. Maintenant, il faut les ajouter.
Mme Bégin: Ah! O.K. Et...
La Présidente (Mme Bélanger): Attendez une minute,
Mme la députée.
Mme Bégin: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Je pense que M.
Pierre Roy, le sous-ministre adjoint, avait quelque chose à dire.
M. Roy (Pierre): Je ne veux pas interrompre Mme la
députée. Je voudrais apporter un complément de
réponse. Peut-être lui laisser compléter sa question, et
j'aimerais revenir avec un complément de réponse sur la
croissance des coûts. (17 heures)
La Présidente (Mme Bélanger): O.K.
Mme Bégin: O.K. La dernière que j'aurais, c'est
l'augmentation des coûts d'hospitalisation de longue durée. Est-ce
que, effectivement, c'est la même chose, c'est le per diem qui est plus
élevé que dans les courtes durées?
M. Clark (Ronald): Ici, on a un écart de 1 000 000$.
Mme Bégin: Oui.
M. Clark (Ronald): Est-ce que, André, vous pouvez
l'expliquer, ce million?
M. Viel (André): Le per diem, ça couvre plus de
monde dans le longue durée. Ça s'accumule, les gens en longue
durée, à long terme.
M. Clark (Ronald): Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous me permettez,
il faudrait donner l'explication pour que ce soit enregistré. Alors, si
vous voulez vous identifier, s'il vous plaît.
M. Viel (André): Moi, c'est André Viel,
Société de l'assurance automobile.
La Présidente (Mme Bélanger): O.K.
M. Viel (André): Au niveau de l'hospitalisation à
long terme, bien entendu, il y a l'augmentation des coûts, mais il faut
penser qu'il y a ce qu'on appelle une sédimentation, parce que les
hospitalisés à long terme, à mesure qu'on avance dans les
années, on en a de plus en plus, dans le sens qu'on a des
hospitalisés des années
antérieures d'accidents qui sont encore hospitalisés
à long terme. Donc, je dirais, si vous me permettez l'expression, que le
stock des hospitalisés à long terme va avoir tendance à
s'accroître d'année en année encore; de façon
marginale, mais il s'en ajoute tout le temps.
Mme Begin: Quelle est la différence entre
hospitalisés à court terme et à long terme?
M. Viel (André): O.K. Normalement...
Mme Begin: Je sais c'est quoi, mais, pour vous, là...
M. Viel (André): O.K.
Mme Begin: ...quand est-ce que s'arrête le court, quand
est-ce que commence le long?
M. Viel (André): O.K. Disons que les définitions
les plus officielles, c'est 90 jours; je pense que trois mois, c'est le court
terme. Le long terme, c'est dépassant... Il peut y en avoir quelques-uns
de plus que 90 jours, mais, normalement, on regarde le type d'hôpital
où ils sont. Mais, règle générale, c'est 90
jours.
Mme Begin: Oui. Ça répond à mes questions.
Je vous remercie beaucoup.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Mme la
députée.
M. le sous-ministre, M. Roy, est-ce que vous avez un complément
de réponse?
M. Roy (Pierre): Oui. Si vous permettez, j'aurais uniquement un
complément de réponse sur la croissance des coûts. Il faut
bien comprendre que quand on compare le montant de 88 000 000 $ qui est le
nouveau résultat au montant de 78 000 000 $ qui était le chiffre
antérieur, d'une certaine façon, ce n'est pas entièrement
comparable. Il faut comprendre que les 78 000 000 $, c'est les 60 000 000 $ de
1986 indexés selon l'indice des rentes; disons selon l'indice des prix
à la consommation, essentiellement. or, vous savez tous que, dans le
domaine de la santé, on observe une croissance des coûts qui est
supérieure à l'inflation et, pour la période
considérée, 1986 à 1992, la croissance des coûts de
santé était en général supérieure de 3,5
points de pourcentage à l'inflation, ce qu'on appelait ipc+3,5 dans les
débats sur le financement de la santé. alors, quand vous prenez
la croissance des coûts de santé de 1986 à 1992, elle est
de l'ordre de 53 %. la nouvelle contribution de la saaq, à 88 800 000 $,
représente une augmentation de 48 % par rapport à 1986. c'est
donc dire que la contribution réajustée de la
société de l'assurance automobile correspond, à quelques
pourcentages près, à la croissance des coûts de la
santé au cours de la période en question. et c'est pour
ça, évidemment, que l'objectif de la démarche était
de réajuster les coûts de la contribution de la SAAQ en fonction
de la croissance des coûts de la santé qui sont nettement
excédentaires pour la période considérée à
l'indice des rentes.
Mme Begin: O.K. Bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. Roy. M. le
député Lévis.
M. Garon: Ma première question concernerait l'aspect
juridique. Quand on regarde la loi, les articles 155.1, 155.2, 155.3 et
l'économie de la loi, moi, la question que je me pose, c'est: Est-ce
qu'on peut faire un décret en 1993 pour changer les contributions en
1992? Il me semble que ce n'est pas ça que la loi dit. La loi dit...
D'ailleurs, elle le dit assez clairement. Même quand on regarde 155.3, au
dernier alinéa, vous ne pouvez pas avoir l'un et l'autre. Alors,
là, on voit que la Régie et je ne blâme pas la
Régie elle a appliqué le taux d'indexation. Us ont dit: On
ne s'entendait pas sur le montant, puis on a décidé d'aller en
révision.
Sauf qu'il me semble que l'opération est tardive et que la Loi
sur l'administration financière, les lois d'interprétation du
gouvernement font en sorte qu'on peut faire des choses dans l'avenir, mais pas
dans le passé. Autrement, si on est capable de changer 1992, pourquoi on
ne changerait pas 1989, tant qu'à y être? Et ce n'est pas pire
changer 1989 que 1992. À ce moment-là, ça revient à
dire qu'on change les montants que doit payer la Société de
l'assurance automobile du Québec à la Régie de
l'assurance-maladie rétroactivement. Ça équivaudrait
à faire un règlement rétroactif, qu'on le veuille ou non.
Qu'on nous dise qu'on a donné le mandat en 1992, ça n'a aucune
importance. On a donné le mandat en 1992, ça a pris plus de temps
qu'on prévoyait, mais, résultat, c'est qu'on se retrouve à
la fin de 1993 pour changer un montant à payer en 1992. Il y a
peut-être même des rapports annuels de faits, tout ça.
Normalement, quand on fait quelque chose de rétroactif, dans le
passé, qu'on corrige des choses dans le passé, ça prend
des dispositions expresses qui le permettent. On ne peut pas faire ça en
vertu de dispositions générales. D'ailleurs, les tribunaux
interprètent très restrictivement ces notions de
rétroactivité parce qu'on... Même pour la Régie de
l'assurance automobile qui doit collecter des primes en fonction de ses
besoins, ou n'importe quel organisme, si on change ses revenus ou les montants
qu'il avait à payer dans le passé, ce sont des implications
très importantes.
Alors, pour le bon fonctionnement d'un gouvernement et l'application de
nos lois, ce que je me demande, c'est si on a étudié la question
sur le plan juridique, s'il y a un décret qui aurait été
possible s'il avait été fait en temps utile en vertu de la loi.
Si on le regarde sans interpréter d'autres dispositions, est-ce qu'on
peut, en vertu des dispositions 155.1, 155.2 et 155.3, changer les montants
à payer dans le passé par un décret qui est adopté
en 1993 ou en 1994, dépendamment du temps
que ça va prendre pour faire le rapport et, après
ça, le déposer à l'Assemblée nationale, etc.?
M. Clark (Ronald): Si vous permettez.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que la
question se pose à M. Clark?
M. Clark (Ronald): Si vous permettez, M. le député
de Lévis, je vais...
M. Garon: À chacun des organismes.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Clark.
M. Clark (Ronald): O.K. Mais, me concernant et concernant la
Société de l'assurance auto, je vais demander au directeur du
contentieux, Me Gélinas, de répondre à cette question,
s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Bélanger): M.
Gélinas.
M. Gélinas (Claude): La question est très
pertinente et, effectivement, on est dans une situation où il y a eu une
application tardive de l'article 155.3, pour toutes sortes de raisons qui
peuvent se justifier sur le plan administratif, mais, sur le plan juridique, il
est exact de dire qu'il se pose un problème au niveau de l'application
de l'article 155.3 pour l'année 1992, compte tenu que nous sommes rendus
maintenant en 1993. Et c'est pour cette raison qu'on a, au niveau du projet de
loi qui a été déposé cet après-midi, le
projet de loi 130, prévu une précision, apporté une
précision à l'article 155.3. Vous la retrouvez à l'article
3 du projet de loi 130. C'était justement pour prévoir la
possibilité de donner suite à ce qui était souhaité
sur le plan gouvernemental, c'est-à-dire qu'on puisse combler la
différence entre le montant qui a été versé en 1992
et le nouveau montant qui serait déterminé pour cette même
année.
L'article 3 se lit comme suit: «Lorsque la somme visée
à l'article 155.1 a déjà été versée
par la Société pour l'année où le gouvernement fixe
une nouvelle somme en vertu du présent article, le gouvernement peut,
pour tenir compte de l'évolution du coût des services de
santé occasionnés par les accidents d'automobile, établir
par décret un montant additionnel devant être versé par la
Société et représentant l'écart entre la somme
déjà versée pour cette année et la nouvelle somme
fixée en vertu du présent article. Le décret
prévoit les conditions et les modalités de ce
versement.»
Et le projet de loi prévoit que cet article a effet depuis le 1er
janvier 1992 de façon à éliminer toute possibilité
d'interprétation dans le temps. Donc, on vient rectifier une situation
qui, pour des circonstances exceptionnelles, n'était pas sous le
contrôle d'aucun des partenaires ici présents, mais justement pour
nous permettre de verser le montant.
M. Garon: Qui n'était pas sous le contrôle des
partenaires présents, mais qui était sous le contrôle du
gouvernement. Le président du Conseil du trésor, lui, il n'a rien
qu'à faire sa job quand c'est le temps!
M. Gélinas (Claude): On a dit ce matin que sur le plan de
l'année 1992 les discussions avaient commencé au cours de
l'année 1992, et même avant, je pense, l'année 1992. (17 h
10)
M. Clark (Ronald): En fait, ce qui explique le délai,
c'est le fait qu'il y avait mésentente, Mme la Présidente, entre
les estimations du ministère et les nôtres. Si on s'était
entendus par rapport au coût réel de ces services-là, on
serait arrivés à temps, mais là il y avait
évidemment prise de position d'un bord et de l'autre et on ne
s'entendait pas sur le coût réel à identifier.
M. Gélinas (Claude): Et la raison pour laquelle le Conseil
du trésor est intervenu en août 1992, c'était justement
l'impasse qui existait entre les partenaires. Le Conseil du trésor nous
a demandé de revenir à la table de négociation pour
s'entendre, mais le processus a fait que l'entente est survenue seulement en
1993.
M. Garon: Mais je ne suis pas sûr sur l'article 3. M.
Gélinas (Claude): Oui.
M. Garon: Là, vous présumez que l'année
où le gouvernement fixe une nouvelle somme en vertu du présent
article est une année antérieure. Vous ne dites pas «une
année antérieure». Dans l'article 3, ici, du projet de loi
130 qui a été déposé à l'Assemblée
nationale, on dit: «Lorsque la somme visée à l'article
155.1 a déjà été versée par la
Société pour l'année où le gouvernement fixe une
nouvelle somme en vertu du présent article...» Mais on ne dit pas
«pour l'année antérieure».
M. Gélinas (Claude): Non, c'est...
M. Garon: Alors, ça pourrait vouloir dire pour
l'année 1993...
M. Gélinas (Claude): Non. Non.
M. Garon: ...si la somme a déjà été
versée en 1993, puis on change la cotisation avant que l'année
soit finie. On peut. Mais on ne dit pas «pour une année
antérieure».
M. Gélinas (Claude): Non. C'est: «Lorsque la somme
visée à l'article 155.1 a déjà été
versée par la Société pour l'année
l'année où le gouvernement fixe une nouvelle somme en
vertu du présent article...» C'est l'année 1992.
M. Garon: Vous ne pouvez pas... Là, par
interprétation...
M. Gainas (Claude): Je ne pense pas.
M. Garon: On ne peut pas, jamais, interpréter la
rétroactivité et présumer de la
rétroactivité. Il faut que la rétroactivité soit
précisée très spécifiquement. Moi, je peux
très bien dire ici: Quand on dit «l'année», c'est
quand, au cours de l'année, on a déjà payé et,
là, qu'on révise dans la même année. Mais,
là, ce n'est pas pour l'année, c'est pour l'année
antérieure, pour une année antérieure, ça. Alors,
la rétroactivité ne se présume jamais. Les tribunaux
interprètent toujours la rétroactivité restrictivement.
Là, c'est comme si on dit «pour l'année où le
gouvernement fixe» comme n'importe quelle année. Wo! Moi,
j'aimerais ça voir ça devant un tribunal. Je dois vous dire que,
moi, je plaiderais ça n'importe quand parce que je suis persuadé
que les tribunaux n'interprètent jamais un doute en faveur de la
rétroactivité. La rétroactivité doit toujours
être précisée, parce que c'est un abus de droit, la
rétroactivité. C'est un abus, de faire de la
rétroactivité, et on ne peut pas présumer que c'est pour
une année antérieure alors que ce n'est pas indiqué.
M. Gélinas (Claude): Nous, on n'a pas de doute sur
l'application de l'article 3 à cause, entre autres, de l'article 11 qui
vient dire que l'article 3 prend effet ou a effet depuis le 1er janvier 1992,
qui est l'année qui est prévue dans l'article 155.3 pour revoir
toute la question des coûts. Et c'est dans ce sens-là qu'on croit
que les deux articles mis ensemble vont faire en sorte que
l'interprétation ne peut être autre que celle de s'appliquer
à l'année 1992. Du moins, c'est l'interprétation qui a
été retenue au niveau des légistes du comité de
législation.
M. Garon: Ça veut dire qu'on voudrait dire qu'on se donne
un pouvoir de faire ça rétroactivement, si je suis votre
interprétation, avec les articles 3 et 11 combinés...
M. Gélinas (Claude): Les articles 3 et 11 combinés,
oui.
M. Garon: ...qu'on se donne un pouvoir de faire ça
rétroactivement, en général, n'importe quand...
M. Gélinas (Claude): Pas n'importe quand; pas n'importe
quand.
M. Garon: ...dans l'avenir. À partir de 1992, n'importe
quand, on pourrait faire ça, faire ça dans le passé.
M. Gélinas (Claude): Pas dans le passé, non.
M. Garon: Bien oui, si on dit, à un moment donné:
On fait ça en 1995 pour 1993.
M. Gélinas (Claude): En 1995, pour...
M. Garon: Supposons qu'en 1995 on décide de
réviser...
M. Gélinas (Claude): Oui.
M. Garon: Parce que c'est en 1989, à tous les trois
ans...
M. Gélinas (Claude): Oui.
M. Garon: ...1989, 1992, 1995, 1998...
M. Gélinas (Claude): C'est ça.
M. Garon: Si, en 1995, on décidait de réviser les
chiffres... Mettons en 1997 pour 1995. Vous voulez dire qu'on pourrait sans
changer la loi?
M. Gélinas (Claude): L'article prévoirait que si
une situation comme celle-là se répète de nouveau... Parce
qu'il y a toujours... Le montant est payé en autant qu'il y a toujours
consensus entre les parties.
M. Garon: Ça n'a pas de bon sens! On se donne un pouvoir
rétroactif, on ne corrige plus une situation, là.
M. Gélinas (Claude): Mais ça corrige la
situation.
M. Garon: On se donne le pouvoir de faire les choses
rétroactivement, n'importe quand dans l'avenir. En tout cas, moi... Un
pays qui s'administre de même, moi, j'aurais peur de prêter de
l'argent à ce pays-là. Un pays qui s'administre de même,
ça n'a pas de bon sens. Je comprends que vous dites qu'on a un
problème. Alors, au lieu de régler le problème qu'on pense
avoir, on décide de se donner des droits de faire ça n'importe
quand à partir du 1er janvier 1992. Ça veut dire que dans
l'avenir on pourra faire ça aussi. Moi, je trouve que c'est
exorbitant.
M. Gélinas (Claude): Je vais vous apporter une
précision là-dessus: On ne peut pas le faire n'importe
quand...
M. Garon: Non, je sais.
M. Gélinas (Claude): ...c'est uniquement «pour
l'année où le gouvernement fixe une nouvelle somme en vertu du
présent article», c'est-à-dire à tous les trois
ans.
M. Garon: C'est ça. Sauf qu'à tous les trois ans il
peut le faire jusqu'en 1989, en 1992, en 1995, en 1998, en 2001, 2004 et, pour
chacune de ces années-là, il pourra le faire
rétroactivement.
M. Gélinas (Claude): Un an. M. Garon: Pardon?
M. Gélinas (Claude): Seulement pour un an. C'est toujours
«pour l'année où le gouvernement fixe une nouvelle somme en
vertu du présent article».
M. Garon: Oui.
M. Gélinas (Claude): C'est-à-dire 1992 dans notre
cas.
M. Garon: En 1992, ici. M. Gélinas (Claude):
Oui.
M. Garon: Mais en 1995, supposons qu'en 1995 il oublie ou il ne
veut pas le faire, peu importe, il ne le fait pas en 1995...
M. Gélinas (Claude): Possiblement, oui.
M. Garon: ...en quelle année pourrait-il le faire, dans
les années qui suivent 1995, pour 1995, avec l'article que vous avez
là?
M. Gélinas (Claude): C'est l'année 1995. M.
Garon: Bien non.
M. Gélinas (Claude): C'est l'année 1995. Si jamais,
au courant de l'année 1995, il arrive que la négociation pour
fixer une nouvelle somme dépasse l'année 1995 pour
s'étendre au niveau de l'année 1996, là il faudrait lire:
«Lorsque la somme visée à l'article 155.1 a
déjà été versée par la Société
pour l'année où le gouvernement fixe une nouvelle somme»,
et l'année où le gouvernement fixe une nouvelle somme, ça
ne peut être une année autre que 1992, 1995, 1998 et ainsi de
suite.
M. Garon: Oui, mais alors...
M. Gélinas (Claude): L'article ne peut pas
s'interpréter autrement.
M. Garon: Bien si, à ce moment-là, vous
l'interprétez comme ça, comment pouvez-vous l'interpréter,
à ce moment-là, de 1993 pour 1992?
La Présidente (Mme Bélanger): La demande est faite
pour 1992.
M. Gélinas (Claude): Non, ce n'est pas 1992, mais la
correction va se faire en 1993.
M. Garon: Ce n'est pas ça que vous dites.
M. Gélinas (Claude): Mais oui.
M. Garon: Vous dites à 11: «L'article 3 a effet
depuis le 1er janvier 1992.»
M. Gélinas (Claude): Oui. C'est ça. Il s'applique
depuis.
M. Garon: Puis, l'article 3, qu'est-ce qu'il vous dit? Il dit ce
que je pensais que vous vouliez dire. Mais quand vous l'avez
interprété, vous avez dit: C'est pour nous permettre, en 1993, de
corriger les chiffres de 1992.
M. Gélinas (Claude): C'est ça.
M. Garon: Si vous pouvez changer, en 1993, les chiffres de 1992
avec cette disposition-là...
M. Gélinas (Claude): Oui.
M. Garon: ...puisque c'est celle-là qui va être
là, vous allez pouvoir changer en 1996 ceux de 1995.
M. Gélinas (Claude): C'est ça. M. Garon:
Hein?
M. Gélinas (Claude): Vous avez bien compris. C'est
ça.
M. Garon: C'est ça que je vous dis. M. Gélinas
(Claude): Oui. C'est ça.
M. Garon: Et vous allez pouvoir, en 1999, corriger les chiffres
de 1998.
M. Gélinas (Claude): C'est ça.
M. Garon: Oui. Ça c'est correct. À ce
moment-là, si vous les faites un an en retard, vous pourrez le faire
deux ans en retard aussi.
M. Gélinas (Claude): Non. Non. Non. M. Garon:
Pourquoi?
M. Gélinas (Claude): Non. Parce que c'est toujours
limité à «l'année où le gouvernement fixe une
nouvelle somme». C'est-à-dire qu'on a versé, «pour
l'année où le gouvernement fixe une nouvelle somme»,
c'est-à-dire 1992, on a versé déjà la somme qui
était prévue à l'article 155.1. Parce que la nouvelle
somme... L'article 155.3 vient modifier la somme prévue à
l'article 155.1.
M. Garon: Oui.
M. Gélinas (Claude): Et ça, ça peut se faire
une fois à tous les trois ans uniquement.
M. Garon: Oui.
M. Gélinas (Claude): Donc, c'est pour ça que
ça ne peut s'appliquer que «pour l'année où le
gouvernement fixe une nouvelle somme», c'est-à-dire à tous
les trois ans. Comme le décret que vous avez devant vous parte d'une
somme fixée à l'année 1992. Nous avons déjà
versé 78 000 000 $ pour l'année 1992; pour nous permettre de
verser la différence entre la somme de 78 000 000 $ qui a
été versée en 1992 et la nouvelle somme fixée pour
l'année 1992, qui est de 88 000 000 $, on veut avoir le pouvoir, le
gouvernement demande le pouvoir de prévoir dans le décret que la
Société devra verser la différence, l'écart entre
les deux montants. C'est uniquement ça que prévoit l'article,
rien d'autre.
M. Garon: Bien, pourquoi veut-on faire ça, maintenant,
permettre au gouvernement de faire ça en retard à chaque
année, à chaque fois, à tous les trois ans?
M. Gélinas (Claude): Bien, je suis convaincu que ce n'est
pas l'intention de la Société ni des partenaires ici de le faire
comme ça. C'est un concours de circonstances qui fait que cette
année...
M. Garon: Oui, mais c'est ça qui va arriver.
M. Gélinas (Claude): ...on est pris comme ça, mais
j'estime qu'en l'année 1995 et autres...
M. Garon: Mais la disposition étant là...
M. Gélinas (Claude): ...ce ne sera pas
nécessaire.
M. Garon: ...et puisqu'elle est interprétée comme
vous l'interprétez, à ce moment-là, les gens vont se dire,
en 1995: Dans le fond, on a jusqu'à 1996, et jusqu'à la fin de
1996 pour le faire. En 1999, ils vont dire: On a jusqu'à la fin de 1999
pour le faire, en 1998. Comme le pouvoir existe, si on interprète la loi
comme vous le faites, vous pensez bien qu'il y a des gens... Le besoin
crée l'organe ou l'organe crée le besoin...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: J'ai pensé plus souvent que l'organe crée
le besoin. Parce que, moi, j'ai plus souvent vu que l'organe créait le
besoin que le besoin créait l'organe.
M. Tremblay (Rimouski): Bien oui, c'est le besoin qui crée
l'organe.
M. Garon: Hein?
M. Tremblay (Rimouski): C'est le besoin qui crée
l'organe.
M. Garon: Non, mais si l'organe est là, là...
M. Clark (Ronald): Si je peux me permettre, M. le
député de Lévis, vous avez...
M. Garon: Peut-être, dans le cas du député,
que l'organe ne crée pas nécessairement le besoin...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: ...mais habituellement... Ha, ha, ha! (17 h 20)
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Clark (Ronald): Si je peux me permettre, M. le
député de Lévis, vous avez strictement raison
théoriquement. C'est sûr que dans les années
ultérieures... À date, le montant de 60 000 000 $ a
été estimé d'une façon très rapide à
un moment donné dans le temps. Là, des fonctionnaires des trois
parties concernées ont identifié une méthode qui fait
l'accord des trois parties de sorte que, théoriquement, vous avez
raison, mais, en pratique, il est probable que ça n'arrivera plus parce
que la méthode est relativement rigoureuse, puis la méthode fait
l'accord, comme je l'ai dit, des trois parties, de sorte que la révision
prochaine va être cent fois plus facile que celle-ci, enfin, mais,
théoriquement, vous avez raison.
M. Garon: Je vais vous dire une chose. J'ai déjà
fait changer un projet de loi au complet au ministre des Finances: tous les
articles, les notes explicatives. Il y a rien que le numéro et le titre
qui sont restés. Et c'était concernant son budget où on
voulait lui donner ce pouvoir-là. Il faisait un budget... C'est venu de
quelque part, ça; c'est venu de quelque part. Moi, je suis certain que
la commande vient des Finances. Il n'y a rien que ces gens-là qui sont
assez vicieux pour penser à des choses de même pour
dépouiller le Parlement de ses pouvoirs.
Ils voulaient le faire de façon générale, au
ministère des Finances; puis, vous pouvez regarder le débat.
À ce moment-là, le ministre des Finances était absent,
parce qu'il avait eu une opération, et c'était le ministre
responsable du Conseil du trésor qui avait présenté le
projet de loi. Et là on voulait donner le pouvoir, mais, heureusement,
le ministre des Finances est revenu et il a compris. Il a changé...
Toutes les dispositions ont été changées. On voulait
pouvoir, à toutes fins pratiques, ne pas tenir compte du budget qui
était déposé au printemps à condition qu'à
la fin de l'année, qu'avant la fin de l'année on corrige les
choses. Autrement dit, ça voulait dire, peut-être, qu'on
administrait comme les conservateurs, je suppose, là, qui avaient
anticipé un budget, un déficit... Je ne me rappelle pas si c'est
33 000 000 000 $. Puis ils sont arrivés avec l'année, et
il dépassait 40 000 000 000 $. Ça donnerait ouverture
à ça: à condition qu'avant la fin de l'année on
révise les chiffres.
Moi, je ne le sais pas, mais, si on administre comme ça,
là, on est un danger public. Mais, ça, ce n'est pas la
première fois. Quand on dit: Oui, mais ce n'est pas... Le
gouvernement... Il y a des gens qui avaient déjà pensé
à ça. Moi, je ne pense pas que le ministre des Finances
était dans le coup, parce que ça avait l'air tellement... J'ai eu
de la difficulté à lui expliquer. Il n'avait pas
été là quand son projet de loi avait été
concocté, parce qu'il était absent à ce moment-là,
puis pour des bonnes raisons je ne veux pas le blâmer d'aucune
façon et je lui avais expliqué à quel point
ça n'avait pas de bon sens et que c'était priver le Parlement de
son droit le plus fondamental d'approuver des budgets. Le droit le plus
fondamental d'un Parlement, c'est d'approuver des budgets. Vous savez que
l'indépendance américaine s'est faite là-dessus, quand les
gens ont dit: On n'a pas d'affaire à payer des taxes que nos
représentants n'ont pas votées. Les plus grands débats
dans le monde entier sur le plan de la démocratie parlementaire sont
faits pour des questions de budgets approuvés par les
représentants du peuple.
Là, ce qu'on dit, au fond, on va venir changer les choses
rétroactivement. Ça, c'est de la facilité administrative.
Il n'y a pas un parlementaire qui peut être pour une chose comme
ça, un parlementaire bien né. Mais un administrateur, pour
faciliter sa tâche, peut vouloir faire ça. Autrement, ça ne
veut plus rien dire.
Est-ce qu'il y a des rapports annuels qui ont été
présentés, à date, pour l'année 1992, par vos
différents organismes? Pardon?
M. Gélinas (Claude): Notre rapport d'activités de
1992 est déposé.
M. Garon: Donc, il est faux. Donc, ça veut dire qu'il
n'est plus bon, parce que votre rapport annuel n'a pas prévu cette
loi-là. Le rapport annuel, actuellement, devrait être
corrigé parce qu'il n'est plus bon.
Est-ce qu'il y en a d'autres qui en ont déposé? Est-ce que
le ministère a déposé son rapport? Lui, ce n'est pas un
rapport de la même façon. Mais la Régie de
l'assurance-maladie a-t-elle déposé son rapport annuel?
M. Simard (Guy): Les sommes dont on fait mention ici, 88 000 000
$, sont versées au fonds consolidé, n'affectant pas les
équilibres budgétaires de la Régie directement.
M. Garon: Vous l'avez déjà mis dedans?
M. Simard (Guy): On ne le met pas, parce que c'est versé
au fonds consolidé. Nous, on est financés, par ailleurs, par le
fonds consolidé. Donc...
M. Garon: Ah! vous êtes financés à même
le fonds consolidé. O.K.
M. Simard (Guy): Par ailleurs. M. Garon: Oui,
O.K.!
M. Simard (Guy): Donc, il n'y a pas de problème
budgétaire, là, avec le dépôt du rapport annuel.
M. Garon: Oui?
M. Roy (Pierre): C'est la même chose dans le cas du
ministère de la Santé et des Services sociaux. Il faut comprendre
que les sommes ne sont pas versées ni au ministère ni aux
établissements du réseau, mais directement au fonds
consolidé, de sorte que, dans le rapport annuel du ministère de
la Santé et des Services sociaux, on ne traite pas de cet item, parce
qu'il ne s'agit pas d'un revenu ministériel ou du réseau de la
Santé et des Services sociaux comme tel.
M. Garon: Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais
est-ce que le gouvernement, actuellement, l'a escompté? Est-ce qu'il l'a
déjà comptabilisé dans ses chiffres pour l'année
1992?
M. Roy (Pierre): Au moment où on se parle, j'imagine que
oui, parce que ça fait déjà un certain nombre de mois
qu'il y a eu une entente entre la Société, le ministère et
la Régie; j'imagine que le ministère des Finances a
déjà pris en considération le résultat de cette
entente.
M. Garon: Normalement, il ne peut pas, parce qu'il n'y a pas eu
de déclaration ministérielle du ministre des Finances à
cet effet-là. Normalement, si le ministre des Finances veut escompter
ça dans son budget, il faut qu'il fasse une déclaration au
Parlement parce que le ministre des Finances n'a pas le droit de faire
des choses sans aviser le Parlement en disant ce qu'il a l'intention de
faire. Là, tout ce qu'on a, c'est un projet du ministre des Transports,
mais, normalement, il devrait y avoir une déclaration du ministre des
Finances, s'il veut en tenir compte dans son budget. Le pouvoir le plus grand
sur le plan de la rétroactivité, c'est le ministre des Finances
qui l'a, mais il a l'obligation d'avertir le Parlement; et je n'ai vu aucune
nouvelle à cet effet-là dans les déclarations du ministre
des Finances pour l'année 1992. Dans la responsabilité du
contrôle budgétaire, le ministre des Finances a des obligations
vis-à-vis du Parlement, de l'Assemblée nationale.
M. Roy (Pierre): Je ne peux malheureusement pas vous donner de
précisions là-dessus, M. le député. Je ne suis pas
au courant de ce que le ministère des Finances a pu faire, là, en
termes d'anticipation de revenus ou de comptabilisation de revenus.
M. Garon: Qui a produit l'opinion juridique pour susciter
l'article 3 et l'article 11?
M. Gélinas (Claude): II n'y a pas eu d'opinion juridique
comme telle, c'est une discussion qu'on a eue avec les légistes au
niveau du comité de législation. Il est apparu qu'il risquait de
se poser des problèmes au niveau de l'application du décret pour
l'année 1992, et c'est un peu dans ce sens-là qu'on a produit cet
article-là, pour corriger cette situation-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Lévis...
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): ...je regarde les
notes explicatives du projet de loi 130. On dit dans ce projet de loi
là: «Ce projet de loi modifie la Loi sur l'assurance automobile
afin de donner suite au Discours sur le budget du ministre des Finances du 20
juin 1993.»
M. Garon: Ce n'est pas sûr.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce qui veut dire que
ce qui est contenu dans le projet de loi...
M. Garon: Non, non, non.
La Présidente (Mme Bélanger): ...soit la
modification à l'article 155.3, était prévu dans le budget
du 20 mai 1993.
M. Garon: Je ne suis pas sûr de ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, c'est dans les
notes explicatives.
M. Garon: Oui, oui. Il y a des dispositions, oui, il y en
a, mais je ne dis pas qu'elles sont toutes là. Il y en a qui sont
là, mais je ne pense pas qu'elles soient toutes là. Je ne nie pas
qu'elles le soient, là, mais je pense qu'on parle plutôt d'autres
dispositions. L'argent qu'on va piger dans la caisse de la
Société de l'assurance automobile du Québec, c'est
plutôt de ça qu'on parle. Il en avait été largement
question dans le Discours du budget du mois de mai 1993.
Je ne me souviens pas qu'on ait dit, dans le Discours du budget du mois
de mai 1993, qu'on corrigerait les montants qui étaient payés en
termes de soins de santé par la Société de l'assurance
automobile du Québec à la Régie de l'assurance-maladie du
Québec; ça, je ne me rappelle pas d'avoir vu ça dans le
budget. Évidemment, moi, je ne suis pas un ordinateur, mais, de
mémoire, je ne me rappelle pas d'avoir entendu ça dans son
discours du budget. Mais il y a d'autres dispositions que je vois dans le
projet de loi 130 dont il a parlé dans son discours du budget.
Même sur le plan de la comptabilité, si on fait des choses comme
ça, changer les montants à payer rétroactivement et qu'on
donne des dispositions générales pour le faire à chaque
trois ans, moi, je ne pense pas que ce soit une bonne façon
d'administrer.
En termes de contrôle du Parlement sur les dépenses
publiques, moi, je ne pense pas qu'une commission parlementaire puisse
recommander de procéder de cette façon-là, parce que le
contrôle du Parlement sur les finances publiques, c'est ça le
pouvoir le plus fondamental qu'a un Parlement.
Une autre question que je voulais demander, c'est concernant
l'indexation. Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris ce matin; je ne
veux pas dire que vos explications n'étaient pas bonnes, ce n'est pas
ça que je veux dire. Quand je regarde dans votre document, à la
page 2: 1986, on voit 60 000 000$; 1987, 62 500 000$; 1988, 65 200 000$; 1989,
67 900 000$; 1990, 71 100 000 $; 1991, 74 500 000 $; 1992, 78 900 000 $.
Là, il y a un astérisque qui dit: L'article 155.3 de la Loi sur
l'assurance automobile du Québec permet au gouvernement de fixer une
autre somme par décret. (17 h 30)
Quand vous dites «fixer une autre somme», voulez-vous dire
que 78.9 comprend seulement l'indexation ou l'autre somme est
déjà comprise là-dedans?
M. Gélinas (Claude): Non. L'article... Quand on parle
d'une autre somme à l'article 155.3, on parle de fixer une somme
différente de celle qui est prévue à 155.1,
c'est-à-dire remplacer les 60 000 000$ indexés annuellement par
une somme nouvelle.
M. Garon: O.K.
M. Gélinas (Claude): C'est ça.
M. Garon: Alors, j'aimerais, moi, savoir, pour chacune de ces
années-là, quel taux d'indexation vous avez pris; 1987, 1988,
1989, 1990, 1991, 1992. Parce que la loi dit que c'est en vertu de l'article
119, la Loi sur le régime des rentes du Québec. Je n'ai pas la
loi avec moi, là, je ne me rappelle pas si c'est à l'article 115
ou 117 qu'on dit comment on calcule ce taux d'indexation là où on
parle de l'indice des prix de chacun des mois de l'année courante.
Alors, j'aimerais savoir quel taux on a pris en 1987 pour arriver à
62,5; en 1988 pour arriver à 65,2; en 1989 et pour chacune des
années.
M. Roy (Pierre): Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Roy.
M. Roy (Pierre): je vais fournir la réponse au
député de lévis à partir d'une publication de la
régie des rentes du québec sur l'évolution du
régime de rentes. on retrouve l'indice des rentes pour chacune des
années en question. je vais vous les donner. pour l'année 1987,
4,1 %.
M. Garon: Par rapport à...
M. Roy (Pierre): Par rapport à l'année 1986,
l'année 1987 c'est 4,1 %, l'indice des rentes; pour
l'année 1988, 4,4 %; pour l'année 1989, 4,1 '%; pour
l'année 1990, 4,8 %; pour l'année 1991, 4,8 %; pour
l'année 1992, 5,8 %; et si on continue, pour l'année 1993, 1,8
%.
Et l'indice des rentes je vais vous donner la définition
un peu technique c'est la moyenne des indices des prix à la
consommation de Statistique Canada pour la période de 12 mois se
terminant en octobre de l'année précédant l'indexation.
Par exemple, le taux d'indexation de 5,8 % en 1992 correspond au rapport de la
moyenne des IPC pour la période de novembre 1990 à octobre 1991,
sur la moyenne des IPC pour la période de novembre 1989 à octobre
1990.
Je signale par ailleurs que l'indice des rentes est aussi utilisé
pour indexer les différentes prestations versées par la
Régie des rentes du Québec. C'est un peu technique, là,
mais je voulais vous donner la définition exacte de l'indice des
rentes.
M. Garon: Non, non, je comprends. Je me rappelle des cours que
j'ai suivis en même temps que M. Clark.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je ne sais pas si c'est en même temps ou les
mêmes professeurs.
M. Clark (Ronald): Vous, c'était avant moi, un peu.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: C'est pour ça, quand on disait ce matin qu'il y
avait un écart entre 1992... Vous avez dit 5,8, 1,8. Nous autres, on
disait 5,9, 1,9. C'est parce que c'est le taux de l'année d'avant qu'on
prend.
L'autre question que je me demandais, c'est: Avant l'assurance
automobile, avant qu'il y ait un régime de l'assurance automobile, les
victimes de la route avaient-elles le droit aux soins de santé et quels
étaient les soins de santé auxquels elles avaient droit? Parce
que vous m'avez dit tantôt qu'il y avait des gens du
fédéral là-dessus. Je pense bien que les gens du
fédéral sont intéressés, mais sur quoi porte leur
intérêt dans ce dossier-là?
M. Clark (Ronald): Si je peux me permettre, M. le
député de Lévis, à ma connaissance, à
l'époque, avant 1978, il existait, comme vous le savez bien, un
régime qui n'était pas sans égard à la faute. Donc,
la victime devait prouver qu'il y avait responsabilité quand il y avait
un accident d'automobile. Alors, donc, c'était géré par le
système privé. Et quand une victime avait un accident d'auto,
elle devait se battre devant les tribunaux pour avoir son dû, pour
déterminer s'il y avait responsabilité ou non. Ça donnait
lieu à des situations atroces où des gens devaient attendre des
années avant d'être indemnisés. À ce
moment-là, évidemment, les gens qui avaient un accident
d'automobile et devaient avoir des soins de santé, ces soins de
santé là étaient payés par le régime
universel.
M. Garon: Ils étaient payés par...
M. Clark (Ronald): Alors, donc, ils prenaient la
«castonguette», comme on l'appelle communément. Puis,
c'était le régime universel qui défrayait la
totalité des coûts des personnes en question.
M. Garon: Est-ce que toutes les provinces au Canada ont un
régime d'assurance automobile?
M. Clark (Ronald): Je devrais vous dire, je suis très
heureux d'ailleurs de vous le dire, c'est que ça devient même un
peu fatigant chez nous, parce que je recevais hier encore les
représentants du Manitoba qui, eux, ont décidé d'instaurer
un régime absolument identique à celui du Québec, qui va
prendre effet en mars 1994. La Colombie-Britannique n'arrête pas de venir
nous voir. La Saskatchewan désire aussi adopter un tel système.
Quant à l'Ontario, eux ont décidé de fonctionner
autrement, mais ils sont aussi venus dans nos murs pour... À maintes
reprises on leur a fourni des documents et des documents. J'ai
rencontré, ainsi que les gens de la Société, ces
gens-là.
Bref, c'est un peu la situation. L'ensemble des autres provinces a les
yeux fixés sur le Québec, et désirent, la plupart,
instaurer un régime similaire.
M. Garon: Mais quelles sont les provinces qui ont un
régime d'assurance automobile actuellement et quelles sont les provinces
qui n'en ont pas?
M. Clark (Ronald): En fait, je vous dis ça de
mémoire, je sais que la Colombie-Britannique a un système
où il y a une partie qui est sans égard à la faute.
L'Ontario se dirige vers ça aussi, mais géré par le
privé, à ma connaissance. Ils ont changé d'idée
tellement souvent eux autres que je les perds un peu dans la brume. C'est
qu'à un moment donné ils décidaient et ils arrivaient chez
eux et ils changeaient d'idée.
Alors, en autant que je sache, présentement, c'est la situation
chez eux. Quant aux autres provinces, il faudrait que je regarde leur situation
de façon plus précise pour répondre d'une façon
plus précise.
M. Garon: Avant 1986, avant qu'on calcule des montants
payés par la Société de l'assurance automobile au
régime d'assurance-maladie du Québec, qui payait pour les soins
des victimes d'accidents d'automobile?
M. Clark (Ronald): C'était l'ensemble des citoyens.
M. Garon: Ce qui voudrait dire, à ce moment-là,
qu'on paie des taxes pour toutes les provinces où il n'y a
pas de régime d'assurance automobile pour couvrir tout le monde
qui sont victimes d'accidents d'automobile, et nous, parce qu'on a un
régime d'assurance automobile, maintenant, les citoyens se trouvent
à payer deux fois ce qu'ailleurs ils paient une seule fois.
M. Clark (Ronald): Je ne sais pas, M. le député, si
on peut faire ce raisonnement-là. Si je me réfère à
avant qu'il y ait la nationalisation du secteur de l'assurance, l'individu
payait aussi une contribution aux frais de la santé, et il payait une
assurance qui lui était versée, s'il y avait indemnisation, par
le privé. Alors, il payait aussi, si je peux m'exprimer ainsi, en
double. Il payait une prime pour ses plaques d'immatriculation, il payait une
contribution d'assurance à sa compagnie, et il devait financer aussi
l'ensemble du régime à même ses taxes.
M. Garon: Non, ce que je veux dire là, c'est qu'avant
1986...
M. Clark (Ronald): Oui.
M. Garon: ...il n'y avait pas de montant versé par la
Régie de l'assurance automobile à la Régie de
l'assurance-maladie du Québec.
M. Clark (Ronald): Non. M. Garon: Avant, il y avait...
M. Clark (Ronald): À ce moment-là, comme je dis,
c'était le régime universel...
M. Garon: Qui payait.
M. Clark (Ronald): ...qui payait.
M. Garon: Dans le fond...
M. Clark (Ronald): C'est-à-dire que quelqu'un avait un
accident d'auto... Mais avec la différence suivante. Quelqu'un qui avait
un accident d'auto sortait sa carte, et c'était l'ensemble du fonds
consolidé du revenu qui payait pour.
M. Garon: Oui.
M. Clark (Ronald): Sauf que ça arrivait souvent que
le régime chez nous est un peu plus généreux nous,
on payait l'excédent, dans plusieurs situations, de ce que le
régime de base universel offrait avant 1986. Alors, dans la plupart des
cas, on devait payer l'excédent de ces sommes-là pour nos
victimes d'accidents d'auto, étant plus généreux que le
régime universel. Alors, donc, c'est l'ensemble des contributions des
payeurs de taxes et non pas les usagers de la route, alors qu'en 1985 il a
été décidé que les usagers de la route devaient
payer pour les frais de santé occasionnés par leurs accidents. Et
c'est là qu'il y a eu une décision de prise à l'effet
qu'on paie la facture.
M. Garon: quand quelqu'un...
M. Clark (Ronald): C'est de celle-là qu'on parle.
M. Garon: ...a un accident de ski-doo... Actuellement, est-ce
qu'il est obligé de payer une assurance pour un ski-doo?
M. Clark (Ronald): Non, pas nous concernant.
M. Garon: S'il fait un accident, il rentre dans un poteau de
clôture ou il se casse le cou parce qu'il avait fait du ski-doo le soir
et il n'a pas vu un fil électrique, et mettons qu'il n'est pas mort. Qui
paie? (17 h 40)
M. Clark (Ronald): Nous. Si vous vous souvenez, M. le
député, on a déjà étudié cette
question en commission parlementaire. On a modifié la loi, à un
moment donné je pense que c'est la dernière modification
qu'on a faite en 1990 pour précisément dire que l'esprit
de la loi initiale qu'on a voulu conserver, les principes de base qu'on a voulu
conserver, c'était qu'on devait donc indemniser les accidents
d'automobile. Et quand on parle de ski-doo, bien là, on vient de parler
d'accidents de loisir. Comme on n'indemnise pas, dans cette loi-là
initialement, ce n'était pas prévu comme ça
on n'indemnise pas un accident de ski, on indemnise strictement un accident
d'automobile, donc, on est venu à la modification législative
parce qu'on avait énormément de difficultés, notamment
à la Commission des affaires sociales, où, vraiment, on arrivait
avec des accidents de ski-doo dans le bois, et, avec la définition qu'on
avait du réseau routier...
Une voix: ...
M. Clark (Ronald): Oui, mais je vais y arriver à
ça... Avec la définition d'accident qu'on avait, on était
pris à indemniser des accidents... C'était rendu que des sentiers
dans la forêt devenaient des autoroutes. Alors, donc, il y a eu des
jugements contre nous où on devait, sans rapport de police on ne
savait pas ce qui s'était passé, là indemniser
vraiment des accidents de loisir. Alors, on a proposé à
l'Assemblée ici une modification pour sortir de cette logique-là,
sauf que la seule chose qu'on a conservée, et je pense que
c'était correct de le faire, c'est qu'on s'est dit: S'il y a un
accident, une motoneige ou un VTT, une personne qui utilise ces
véhicules-là frappe une automobile ou est frappée par une
automobile, à ce moment-là, elle est couverte. Donc, ce sont les
seules situations où l'utilisateur d'un VTT, d'une motoneige, etc., peut
être indemnisé en vertu de cette loi.
M. Garon: Moi, je ne raisonne pas comme ça. Je
fais le raisonnement contraire. Parce que, au fond, si j'ai un accident
de ski-doo, les soins généraux, les services
généraux de l'assurance-maladie paient. Si j'ai un accident sur
mon tracteur, les soins généraux, les charges
générales de l'assurance-maladie paient, avec contribution
fédérale. Si j'ai un accident en bicycle, c'est
l'assurance-maladie qui paie, avec la contribution fédérale. Si
j'ai un accident où que ce soit, à part en automobile, c'est le
régime d'assurance-maladie qui paie, avec la contribution
fédérale. Si j'ai un accident d'automobile maintenant, parce
qu'on charge, on fait ces paiements-là depuis 1986, on fait payer
l'automobiliste deux fois. On le fait payer son assurance-maladie et en plus sa
police d'assurance automobile. Est-ce que je raisonne correctement? Et on sauve
de l'argent au fédéral en plus. Alors que dans les autres
provinces on paie pour tout le monde aussi puisqu'on a un «pot»
général. On paie pour tout le monde dans les autres provinces. On
paie des taxes pour tout le monde dans les autres provinces, alors que nous,
pour les automobilistes, on leur charge la facture, parce qu'on a un
régime d'assurance automobile avec l'effet de cette disposition de
1986.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Simard.
M. Simard (Guy): J'aimerais peut-être que vous continuiez
votre raisonnement, M. le député. Là-dessus, vous dites:
On paie peut-être deux fois. Mais, au niveau des équilibres
budgétaires de revenus, on a les dépenses, mais on a les revenus.
Lorsque vient le temps d'établir comment on va imposer, via nos taxes,
on tient compte d'une certaine somme d'argent qui va être payée,
entre autres, par des tiers comme la Régie de l'assurance-maladie. Donc,
c'est sûr qu'on paie, via nos taxes, le régime universel, mais on
tient compte, via les revenus qu'on devrait aller chercher au niveau des
équilibres budgétaires généraux, de contributions
de tierces parties comme la Régie de l'assurance-maladie. Donc, il y a
une partie des taxes qu'on n'a pas eue, c'est-à-dire qu'on ne va pas
chercher parce qu'on a une contribution, via, par exemple, les
accidentés de la route.
M. Garon: Ce n'est pas ça. Non, vous voyez, vous pensez
comme un administrateur, vous protégez le système; moi, je pense
aux contribuables.
M. Simard (Guy): Oui, mais justement...
M. Garon: Moi, je parlais uniquement du contribuable, au
fond.
M. Simard (Guy): C'est justement, le contribuable, on a besoin
d'une certaine somme, d'un certain montant de revenus, et on va le chercher via
les taxes. S'il n'y avait pas la contribution via les accidentés de la
route, les montants nécessaires seraient plus élevés.
M. Garon: Oui.
M. Simard (Guy): O.K. Il faudrait donc aller chercher plus de
taxes.
M. Garon: Oui.
M. Simard (Guy): Donc, c'est sûr qu'on continue à
aller chercher des taxes, mais moins qu'il serait nécessaire si les
accidentés de la route ne contribuaient pas directement.
M. Garon: Oui, je comprends, mais en quoi l'automobiliste est-il
plus coupable qu'un conducteur de tracteur, qu'un conducteur de bicycle...
Celui qui est dans n'importe quel véhicule, à part une
automobile, lui est couvert par l'assurance-maladie. Puis, nous autres, parce
que quelqu'un est dans l'assurance automobile, à cause de ces
contributions-là qui sont en opération depuis 1986, il se trouve
à payer deux fois. Il paie les mêmes taxes que les autres pour
l'assurance-maladie, il paie les mêmes taxes et en plus, il est
obligé de payer plus cher...
M. Simard (Guy): Vous avez raison, mais il y a un choix de
société qui a été fait là-dedans. On a dit:
On va maintenant essayer de suivre les coûts là-dessus au niveau
des accidentés de la route.
M. Garon: En quoi...
M. Simard (Guy): On aurait pu laisser ça au régime
universel, comme il était avant 1986...
M. Garon: Oui, mais en quoi...
M. Simard (Guy): ...mais le gouvernement a décidé
autrement.
M. Garon: ...c'est plus utile pour la société
d'avoir un ski-doo, un trimoto, un bateau ou n'importe quoi qui n'est pas une
automobile comme véhicule moteur, et de faire un accident et
d'être couvert par l'assurance-maladie alors que c'est seulement celui
qui a une assurance automobile qui est obligé de payer deux fois? Et
alors que dans les autres provinces où il n'y a pas d'assurance
automobile, le gouvernement fédéral paie sa contribution, parce
que c'est l'assurance-maladie dans son ensemble qui paie ces frais-là.
Vous savez que depuis 1986, je serais curieux de voir combien ça a
représenté. C'est des sommes d'argent considérables dont
on parle.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Roy.
M. Roy (Pierre): Si vous me permettez, Mme la Présidente,
deux brefs commentaires. Il ne faut pas oublier que ce qui s'applique aux
accidentés de la route s'applique depuis fort longtemps aussi aux
accidentés du travail. Et les employeurs tiennent aussi le même
discours à l'effet qu'ils contribuent aux soins de santé via
le fonds des services de santé, et ils disent qu'ils contribuent
une deuxième fois en ayant à assumer, via le taux de cotisation
de la CSST, les services de santé qu'ils prétendent, par
ailleurs, avoir déjà payés via leur contribution au fonds
des services de santé.
Deuxième bref commentaire. La facturation de la SAAQ
auprès du ministère de la Santé et des Services sociaux ou
de la Régie de F assurance-maladie n'a aucun impact sur la contribution
fédérale au financement de la santé. La contribution
fédérale au financement de la santé étant une
contribution historique indexée chaque année, elle n'a plus aucun
rapport avec les dépenses réelles ou les revenus réels du
ministère de la Santé et des Services sociaux ou de la
Régie de l'assurance-maladie. Donc, le jeu de faire payer une partie des
frais de santé par la SAAQ plutôt que de les assumer via le fonds
consolidé n'a aucun impact sur le transfert fédéral en
soi.
M. Garon: C'est calculé sur quoi?
M. Roy (Pierre): Le transfert fédéral est
calculé sur la moyenne canadienne versée en 1975-1976 et
indexée chaque année selon, d'une part, la croissance de la
population et... Je dis indexée... Indexée dans le passé
selon le taux de croissance du PIB canadien, mais depuis quelques
années, comme vous le savez, c'est gelé.
M. Garon: La moyenne versée à qui?
M. Roy (Pierre): En 1975-1976, la moyenne de la contribution du
fédéral à chacune des provinces, une moyenne canadienne,
c'est cette moyenne-là qui, depuis 1975-1976, est indexée selon
un taux de croissance qui est le taux de croissance du PIB...
M. Garon: Mais la moyenne de quoi?
M. Roy (Pierre): ...et en fonction de la croissance de la
population.
M. Garon: La moyenne de quoi?
M. Roy (Pierre): La moyenne de ce qu'était la contribution
fédérale. Mettons qu'en 1975-1976 le fédéral
versait, je ne sais pas, 100 000 000 $ et il y avait 1 000 000 d'habitants.
Donc, il versait 100 $ par habitant. C'est cette moyenne-là qui est
indexée chaque année. Au Québec, on a 6 000 000
d'habitants, alors 6 000 000 fois 100$... Évidemment je simplifie, mais
c'est la moyenne per capita de 1975-1976.
M. Léonard: C'est un per capita indexé depuis 15
ans.
M. Roy (Pierre): Donc, comme il n'y a plus aucun lien entre la
contribution fédérale et les dépenses réelles de
santé assumées au Québec, la modalité
SAAQ-RAMQ-MSSS n'a aucun impact sur le transfert fédéral
en soi.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saint-Jean.
M. Charbonneau: M. Clark, j'aimerais que vous me parliez un petit
peu des primes d'assurance qui sont rattachées aux achats de plaques
d'immatriculation des véhicules hors-route. Quand le motoneigiste
achète sa plaque ou que le conducteur d'un véhicule hors-route
achète sa plaque, comme il est supposé le faire, il n'y a pas une
portion qui touche une couverture d'assurance à ça?
Une voix: André, veux-tu répondre à cette
question-là, ou Claude?
M. Clark (Ronald): Je m'excuse, M. le député,
peut-être que Claude pourrait répondre à cette
question.
M. Gélinas (Claude): Personnellement, je ne suis pas au
courant de la façon dont les VTT fonctionnent, parce que ce n'est pas
couvert par le régime d'assurance couvert par la Société
de l'assurance automobile. Nous autres, on ne touche pas à
ça.
M. Charbonneau: Mais quand on achète la plaque,
là.
M. Gélinas (Claude): II y a une plaque à ce
niveau-là, mais ça, j'ignore comment ça fonctionne,
personnellement.
M. Charbonneau: II n'y a pas une portion assurance nulle
part?
M. Gélinas (Claude): Je serais porté à
croire que non.
M. Garon: Ça doit être comme une plaque de bicycle
dans une municipalité.
M. Gélinas (Claude): On peut s'informer et vous donner une
réponse, mais je ne croirais pas.
M. Clark (Ronald): Je ne croirais pas, non. Il n'y a pas de
contribution d'assurance reliée à ça. C'est un droit,
point.
M. Gélinas (Claude): C'est un droit, point.
M. Charbonneau: Mais la plaque est administrée par
qui?
M. Clark (Ronald): À ce que je sache, elle est
gérée et vendue par chez nous, mais il n'y a pas de contribution
d'assurance dessus.
M. Charbonneau: O.K.
M. Gélinas (Claude): C'est strictement les droits
versés au ministère des Finances qui sont perçus.
M. Garon: C'est vous autres qui collectez. Au fond, c'est
ça, comme ils collectent les droits d'immatriculation qui ne sont pas
reliés à l'assurance, aussi. Il y en a une partie qui est
reliée à l'assurance, et il y en a une partie qui n'est pas
reliée à l'assurance.
Une voix: C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. le député de Labelle.
M. Léonard: Je ne sais pas si on veut continuer sur cette
question-là. Moi, ce qui m'intéressait, c'est de savoir comment
vous aviez établi les statistiques et que vous aviez calculé les
coûts. Parce que...
La Présidente (Mme Bélanger): Ça a
été déterminé.
M. Léonard: Est-ce que vous voulez continuer sur le sujet
que vous aviez? Parce que, pour moi, vous avez...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est parce qu'on en
a parlé tantôt. (17 h 50)
M. Léonard: Vous en avez parlé tout à
l'heure? Bien, excusez-moi. Non, je ne veux pas faire reprendre... Parce que le
tableau de la page 24...
M. Clark (Ronald): On n'est pas entré dans les
explications détaillées des huit catégories. On peut
rapidement, M. le député, si vous le voulez, donner les grandes
explications.
Si on prend la catégorie la plus importante, c'est-à-dire
l'hospitalisation de courte durée, une victime qui a un accident
d'automobile...
M. Léonard: Vous êtes à quelle page,
là? La Présidente (Mme Bélanger): Cinq. M. Clark
(Ronald): Cinq, M. le député. M. Léonard: O.K.
Ça, c'est les coûts, ça?
M. Clark (Ronald): C'est ça. Alors, vous retrouvez,
à la page 5, le coût d'hospitalisation de courte durée de
53 400 000 $. Comme j'expliquais, c'est vraiment le coût le plus
important par rapport aux 88 000 000 $ identifiés. Alors ça,
c'est vraiment le coût de l'accidenté. Suite à un accident,
l'ambulance va le chercher, il entre à l'hôpital puis il est
soigné. Bon. Alors, c'est le gros coût.
Cette catégorie-là, les victimes ont été
identifiées à partir du fichier MED-ECHO du ministère de
la Santé et des Services sociaux qui contient, lui, les renseignements
sur toutes les personnes admises au Québec dans un hôpital de
courte durée et qui obtiennent leur congé.
Pour être retenue, en fait, dans les coûts, une victime doit
avoir fait une réclamation à la Société ou avoir
été transportée par ambulance ou avoir été
identifiée sur un rapport d'accident, en plus d'avoir été
classée dans la catégorie des accidentés de la route au
fichier MED-ECHO du ministère. Là, évidemment, on exclut,
ici, les cas relevant de la CSST comme étant non rece-vables.
À chaque cas d'hospitalisation correspond un nombre de
jours-présence vous avez, je pense, les explications aux pages 6
et 7, où on fait éclater ces coûts dans un
hôpital. Les jours-présence pour des soins non reliés
à l'accident ont été enlevés. Puis pour calculer le
coût relié à chaque cas, le nombre de jours-présence
a été multiplié par le per diem du centre hospitalier
ayant reçu la victime.
La même méthode a été utilisée pour
les cas... Là, on parlait, ici, des cas où il y avait des
séquelles. Je viens de parler, excusez-moi, des cas sans
séquelles; je parle des cas avec séquelles, c'est-à-dire,
l'hospitalisation de courte durée qui fait suite à une
première hospitalisation.
Le coût total de l'hospitalisation de courte durée
s'élève à 53 000 000 $, comprenant 3 500 000 $ pour les
cas de séquelles dont on vient de parler.
Alors, en gros, c'est ça. Évidemment, ça a l'air du
chinois, tout ça. Mais les gens...
M. Léonard: Non, je comprends. Ça va, je suis. Mais
quelle est la relation...
M. Clark (Ronald): Ça, c'est la première grande
catégorie qui constitue le gros montant. La deuxième
catégorie, qui constitue les coûts d'hébergement en centre
d'accueil...
M. Léonard: Mais, moi, je voudrais surtout savoir la
relation que vous faites entre ça parce que ça, c'est le
détail de chacun des postes et les tableaux, le tableau de la
page 24 en particulier. Parce que ce matin, vous avez parlé de 35 000
accidentés par année; 1000 en dehors du Québec. Là,
il y en a 42 000; il y en a avec services médicaux puis il y en a sans
services médicaux.
M. Clark (Ronald): À la page 24, on se
réfère ici aux coûts de la RAMQ. Alors, ici, on est dans
les coûts de la RAMQ. Pourrais-je ravoir votre question, s'il vous
plaît, M. le député?
M. Léonard: Bien, moi, c'est ça, je voulais voir la
relation entre les tableaux que vous m'avez expliqués
effectivement, celui qui est de 53 000 000 $,
c'est le plus important et ce tableau. Parce qu'il y a des
accidentés, c'est des accidentés de la route. C'est quoi la
relation entre les deux? Comment on concilie les deux?
M. Clark (Ronald): Alors, dans ce cas-là, est-ce que je
peux demander aux gens de la RAMQ et aux gens du comité?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Simard.
M. Simard (Guy): Oui, où est-ce que ça en est au
niveau du 65 000 versus le 53 000, qui est votre...
M. Léonard: Non, non. Oui, si on veut. C'est:
accidentés totaux: 65 000. Ce matin, vous nous avez parlé de 35
000, et puis il y a ceux qui sont défrayés par la SAAQ,
là. C'est quoi, la relation entre les deux tableaux?
M. Simard (Guy): Effectivement, on nous a fourni, nous, lorsqu'on
avait à évaluer les coûts encourus à la Régie
de l'assurance-maladie du Québec, des fichiers d'accidentés, des
gens qui avaient été accidentés, selon ce qu'on retrouvait
à la SAAQ, c'est-à-dire selon trois grandes catégories.
Vous les avez là. C'est la page 23. Ceux qui avaient
présenté une réclamation...
M. Léonard: Oui.
M. Simard (Guy): ...ceux qui avaient été
transportés en ambulance et ceux qui avaient été
identifiés dans un rapport d'accident.
M. Léonard: Ça, c'est les
décédés?
M. Simard (Guy): Non, pas nécessairement. C'était
ceux qui avaient fait une réclamation. Les décédés
étaient dans ceux qui avaient fait une réclamation. Le fichier A,
c'est ceux qui ont fait une réclamation auprès de la SAAQ, le
fichier B, c'est ceux qui ont été transportés en
ambulance, et le fichier C, c'est ceux qui ont eu un rapport d'accident.
M. Léonard: O.K.
M. Simard (Guy): Dans notre procédure, on a exclu les
dédoublements, nous, là-dessus.
M. Léonard: Oui.
M. Simard (Guy): Et on nous a envoyé des NAM. Vous pouvez
bien croire que les policiers, c'est pas...
M. Léonard: Des NAM?
M. Simard (Guy): Des numéros d'assurance-maladie.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Simard (Guy): Comme le NAS. On parle du NAS, assurance
sociale, on parle du NAM, numéro d'assurance-maladie.
La Présidente (Mme Bélanger): ...tout à
l'heure, NAM.
M. Simard (Guy): Le numéro d'assurance-maladie. Vous
pensez bien que chacun a son NAM ou son numéro d'assurance-maladie, mais
lorsqu'on le retrouve soit sur un rapport d'accident ou même sur une
feuille de transport ambulancier, la véracité n'est pas toujours
ce qu'il y a de plus véridique. Donc, il a fallu qu'on fasse des
démarches pour les reconstituer, prendre ceux qui étaient
valides, les reconstituer, donc, le plus possible. Et, là-dessus,
à partir de ça, on a vérifié, selon certaines
ententes qu'on a eues, ceux qui avaient eu des services médicaux pour
des périodes données pour chacun de ces trois fichiers-là.
Alors, par exemple, pour ceux qui avaient eu une réclamation, on
considérait différentes périodes. S'ils étaient
décédés, c'est entre la date de l'accident et la date de
décès; donc, on considérait que les services
médicaux reçus pendant cette période étaient
peut-être comptés comme des soins fournis à des
accidentés de la route. Et ainsi de suite. Fichier B, on
considérait une période de sept jours; fichier C, aussi une
période de sept jours après la date de l'accident. C'est comme
ça qu'on a constitué notre période et nos coûts.
M. Léonard: O.K. C'est correct, mais disons que vous avez,
dans la première colonne de la page 24, les accidentés avec
services médicaux durant la période de référence,
et l'on revient à la page 7 où il y a, 7 plutôt, les cas
traités, où c'est 6490. Bon! On les retrouve où? Parce que
ces 6490, coûts d'hospitalisation de courte durée, c'est donc des
soins à des accidentés avec services médicaux. Il y en a
plus, je suppose. Ils sont traités où? Comment vous avez
recoupé tout ça? Parce qu'il y en a 42 000 et, ici, soins de
courte durée, 6490, et les autres avec séquelles, 777. Donc, on
en a un peu plus de 7000.
M. Simard (Guy): II faut bien comprendre...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Simard, je m'excuse, si
vous voulez retenir la question, Me Gélinas aurait une précision
à apporter sur une question posée par le député de
Lévis sur le rapport annuel... De la RAMQ ou la SAAQ?
M. Gélinas (Claude): De la Société. Une
voix: La SAAQ.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur la
Société? Alors, une précision sur le rapport annuel, voir
si on
avait prévu l'augmentation des coûts en 1992.
M. Gélinas (Claude): On m'avait dit qu'on avait eu quelque
chose, une note dans le rapport annuel de 1992, et effectivement on
vient de recevoir le fax on avait prévu dans les états
financiers, à l'item «services de santé», un montant
de 78 000 000 $ qui, effectivement, a été versé avec une
note, la note no 7 disant: Participation au financement des services de
santé. On dit: Ce montant correspond à la contribution de la
Société au coût des services de santé
occasionnés pour les accidents d'automobile prévus à
l'article 155.1 de la Loi sur l'assurance automobile. Le gouvernement peut, en
vertu de l'article 155.3 de cette loi, fixer, en tenant compte de
l'évolution des coûts, une autre somme que celle visée
à l'article 155.1; une étude en voie de réalisation
évalue cette somme à environ 90 000 000 $ pour 1992. Et cette
note-là a été mise, justement, en prévision de
changements possibles. Et ça, avec l'accord, bien sûr, du
Vérificateur général. Je peux vous laisser le
document.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Garon: Ce matin, on avait dit aussi qu'on déposerait un
document sur le coût des ambulances, parce que c'était 41 000 000
$. On disait qu'on ne savait pas le nombre. Je pense bien que le nombre, c'est
10 483, mais j'aimerais savoir combien ça a coûté pour
l'année considérée, je pense que c'est 1991-1992 ou
1992-1993, le coût par voyage d'ambulance.
M. Clark (Ronald): M. le député, j'ai une
donnée ici. Il y a eu 27 011 personnes transportées en ambulance,
pour 25 185 victimes. Alors, 25 185 victimes. Le coût du transport est
donc de 41 800 000$, comme je vous mentionnais. Si "vous regardez ça,
ça vous donne quelque chose comme 1600 $ par transport.
M. Garon: Mais pourquoi, à la page 24, on parle... B,
c'est marqué: Ambulance. C'est 10 483.
M. Clark (Ronald): Les coûts d'ambulance, comme je vous le
mentionnais, ne sont pas là-dedans. C'est dans un autre dossier. Les 44
000 000 $ pour le transport des ambulances, ça n'a rien à voir
avec ces coûts-là, c'est une autre chose, c'est l'autre article
qui vient après. Mais, si on en parle ici, pour quelle raison? Les gens,
techniquement, peuvent nous le dire. (18 heures)
M. Simard (Guy): C'est une catégorisation qu'on a faite
des gens qu'on a considérés comme accidentés de la route.
Pour les fins de pouvoir bien retracer l'ensemble des services médicaux,
on a séparé en trois fichiers. Alors, ça n'a rien à
voir avec les coûts autrement payés pour les services
ambulanciers. Trois fichiers. On a les fichiers de ceux qui avaient
présenté une réclamation. Alors, on peut avoir un accident
d'automobile, présenter une réclamation ou ne pas en
présenter.
Si on n'en présente pas, on peut avoir un accident d'automobile
et avoir été transporté en ambulance et ne pas avoir
présenté de réclamation. Donc, on en a fait une
deuxième catégorie. Il y a des gens qui ne sont pas
transportés en ambulance, qui n'ont pas présenté de
réclamation, mais qui ont eu un accident de la route, et ceux-là,
on en a fait une troisième catégorie. Donc, trois
catégories pour des fins spécifiques d'aller chercher les
services médicaux rendus à l'acte. C'est essentiellement pour
aller chercher des services médicaux rendus à l'acte, pour faire
le jumelage avec les fichiers de la RAMQ.
Et je reprends un peu ce que M. le député me demandait
tout à l'heure: Quel lien faut-il faire avec les hôpitaux de
courte durée? Il faut comprendre que statistiquement même
si logiquement, évidemment, quand on a un accident, on va à
l'hôpital puis il y a un médecin qui nous regarde pour les
médecins qui sont à l'acte, c'est deux sources statistiques
vraiment différentes. Ce qui est encouru dans les hôpitaux, et
ça a fait l'objet des éléments précédents,
c'est-à-dire 1 à 6, et ce qui est encouru par les
médecins, l'élément 7 donc qui est payé par la
Régie de l'assurance-maladie, c'est séparé. Et, lorsqu'un
médecin est en hôpital et est à l'acte,
l'établissement ne lui paie rien, c'est seulement la Régie qui
paie le médecin à l'acte. Donc, on voulait aller chercher, pour
ces médecins-là on a fait le lien entre
bénéficiaire et médecins les coûts
payés par la Régie mais relatifs à ces
accidents-là. Donc, si on parle du tableau de la page 24, c'est
simplement pour catégoriser les accidentés de la route et essayer
d'aller chercher le plus spécifiquement possible les coûts
reliés.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon, écoutez,
il est quand même 18 heures. Le mandat... Si vous le permettez, on peut
poursuivre jusqu'à 18 h 30 peut-être pour continuer le
questionnement afin de finir notre mandat.
M. Garon: Bien, le mandat, on va trouver une autre date parce
qu'on a pas fini.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, à ce
moment-là, on est obligés de...
M. Camden: M. le député de Lévis,
peut-être, pour le bon fonctionnement, je vous informe que j'ai
rédigé une motion que je m'apprêtais évidemment
à déposer. Sachant fort bien que vous alliez sans doute m'en
réclamer une copie, j'ai pris l'initiative d'envoyer le messager
chercher copie.
La Présidente (Mme Bélanger): Là, il aurait
fallu que vous déposiez votre motion avant. Il est 18 heures, et il n'y
a pas de consentement pour poursuivre.
M. Camden: C'était assez difficile, madame. J'ai
essayé de faire ça pour qu'on puisse avoir les copies, pour qu'on
puisse être...
M. Garon: Mais, on...
M. Camden: ...pour permettre... J'aurais pu, effectivement, la
déposer, j'aurais coupé la parole, mais je me voulais respectueux
de mon collègue de Labelle et lui permettre de formuler les questions
auxquelles on avait déjà eu réponse.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ceci
étant dit, messieurs, on va vous remercier de votre bonne collaboration,
et probablement que vous aurez une autre convocation ultérieurement.
Ça pourrait peut-être être possible mardi après-midi,
je ne le sais pas.
M. Camden: Mme la Présidente, moi, à mon avis, en
vertu de... Je pense que le mandat que nous avions est, à toutes fins
pratiques, terminé, que l'examen de l'affaire a été fait,
et ce qui nous a été confié...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, là...
M. Camden: ...en vertu de l'article 176, on aurait
terminé.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lotbinière, étant donné qu'il est
passé l'heure, qu'il n'y a pas de consentement pour poursuivre,
malheureusement, votre motion arrive...
M. Camden: ...il y en a un autre, Mme la Présidente, parce
qu'on avait passé l'heure aussi quand on en a parlé.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien...
M. Camden: Alors, on est dans une impasse.
La Présidente (Mme Bélanger): Exactement.
M. Camden: Ce n'est pas la première fois, d'ailleurs.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission
ajourne ses travaux...
M. Camden: Ce ne sera sûrement pas la dernière.
La Présidente (Mme Bélanger): ...sine die. (Fin de
la séance à 18 h 4)