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(Dix heures treize minutes)
Le Président (M. Garon): Je déclare la
séance ouverte. Rappelons le mandat de la commission. La commission a
pour mandat d'entendre les intéressés et de procéder
à l'étude détaillée du projet de loi
d'intérêt privé 304, Loi concernant la ville de
Trois-Rivières.
Mme la secrétaire, y a-t-il lieu d'annoncer des
remplacements?
La Secrétaire: Oui. M. Charbonneau (Saint-Jean) est
remplacé par M. Kehoe (Chapleau); Mme Juneau (Johnson) par M. Jolivet
(Laviolette); et Mme Pelchat (Vachon) par M. Doyon (Louis-Hébert).
Le Président (M. Garon): L'horaire de la journée,
vous le savez un peu, on doit entendre les gens de la ville de
Trois-Rivières et les intervenants. Vous aviez demandé de rencc
trer MM. Glassman. Comme nous en étions, au fond, à entendre un
des deux représentants, je vais demander à chaque
côté qui vous aimez mieux entendre en premier: M. Glassman ou la
ville de Trois-Rivières? Moi, ça... M. le ministre et M. le
député d'Abitibi-Ouest par après.
M. Ryan: Je pense que le député de
Trois-Rivières, qui est le parrain du projet de loi,
préférerait que nous entendions d'abord MM. Glassman. Je pense
que c'est le sentiment de l'Opposition aussi.
M. Gendron: Oui, M. le Président. Je souhaiterais qu'on
entende les promoteurs les plus intéressés et je pense que c'est
dans ce sens-là qu'on avait conclu la semaine dernière.
Le Président (M. Garon): Pas de problème. Alors,
j'invite les intervenants, MM. Louis et Harry Glassman, représentant Le
Domaine de Touraine inc., à s'avancer à la table.
Comme les intervenants sont ici à la demande des
députés de la commission parlementaire, je ne sais pas si vous
voulez faire une déclaration avant qu'on vous pose des questions de part
et d'autre. À votre choix, parce que vous n'êtes pas des
intervenants qui avez demandé à être entendus, mais on vous
a demandé de venir. Alors, M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, peut-être avant qu'on
entende MM. Glassman. Comme la suggestion a été faite par nous
l'autre jour, avec l'accord de l'Opposition, je ne sais pas qui a
mentionné l'idée le premier, ça n'a pas d'importance,
c'est peut-être même le député de Laviolette, qui
m'avait soufflé à un moment donné que vous ne
détesteriez pas entendre MM. Glassman... Comme nous avons pris la
responsabilité de vous convoquer, je voudrais vous expliquer un petit
peu pourquoi nous souhaitions vous rencontrer ce matin.
La ville de Trois-Rivières nous saisit d'un projet de
développement intégré, unifié, très
important dans la partie nord-ouest de son territoire et elle demande que
l'Assemblée nationale lui accorde des pouvoirs spéciaux, surtout
pour que tout le territoire puisse faire l'objet de décisions
intégrées. Elle demande en particulier des pouvoirs
d'expropriation importants. Avant d'accorder de tels pouvoirs, nous voulons
savoir exactement de quoi il est question. Il a été
mentionné à plusieurs reprises que vous avez des
intérêts considérables dans ce secteur de Touraine qui doit
faire l'objet d'un développement, puis j'aimerais ça que vous
nous disiez un petit peu comment vous avez été impliqués
dans ce secteur-là, peut-être l'expérience que vous avez
eue dans le secteur de la Mauricie, dans la région de la Mauricie,
peut-être un petit peu qui vous êtes aussi. Ça nous fait
grand plaisir de vous rencontrer. Vous êtes les bienvenus en ce qui nous
touche, nous, du côté du gouvernement. Nous avons
intérêt à entendre votre point de vue. Nous sommes
favorables au développement général. Si nous avons
présenté le projet de la ville de Trois-Rivières en
commission parlementaire, c'est parce que nous étions disposés
à l'examiner avec bienveillance, tout en réservant notre jugement
suivant ce que nous aurons entendu, évidemment. Et, dans cette
perspective-là, nous sommes très intéressés
à vous entendre, puis nous aurons des questions à vous adresser
aussi.
Le Président (M. Garon): Alors, M. Glassman, si vous
voulez vous présenter.
Auditions Le Domaine de Touraine inc.
M. Glassman (Louis): Mon nom est Louis Glassman. Je suis natif de
Trois-Rivières, malgré que je demeure à Montréal
depuis peut-être une dizaine, ou proche 15 années. J'ai toujours
mes affaires principalement à Trois-Rivières. Je suis à
Trois-Rivières au moins 2 jours, des fois 3 jours par semaine pour voir
à mes développements et à mes intérêts
à Trois-Rivières. Je suis constamment bien impliqué et
très occupé dans le développement depuis 1956. C'est ma
37e année que je fais du développement, principalement
résidentiel, malgré que j'ai déjà fait un peu de
commercial. Alors, je ne sais pas, je crois qu'on avait présenté
un genre de bref curriculum vitae de certains de nos projets. Je ne sais pas si
vous en avez pris connaissance...
Le Président (M. Garon): À qui avez-vous
envoyé ces documents?
M. Glassman (Louis): Bon, j'ai ici une copie du...
Le Président (M. Garon): Est-ce qu'il y a des
députés ministériels qui ont eu des documents? Il semble
que personne n'a eu les documents dont vous parlez. Si vous voulez nous en
donner une copie, on pourra les faire distribuer.
M. Glassman (Louis): O.K. Alors, le travail unique que je fais,
ou quasi unique, si vous voulez, c'est l'acquisition de terrains pour en faire
des développements, et ce, depuis, en somme, 1956 qui est l'année
où on a acquis la première terre dans la municipalité
avoisi-nante de Trois-Rivières-Ouest. Depuis ce temps-là, nous
avons constamment acquis des terrains pour faire des développements
résidentiels, principalement. Je peux dire qu'il n'y a pas eu une
année qu'on n'a pas, même dans des périodes qu'on a connues
de situation économique lente... nous avons constamment, même dans
des périodes creuses, nous avons toujours réussi à faire
du développement continuel. Malgré que la plupart des autres,
dans des temps similaires, ont connu des difficultés, ont souvent
dû arrêter, nous avons toujours réussi. Je ne sais pas
là, je suis... Disons qu'au cours des années, ça fait
peut-être, je n'ai pas un chiffre précis, mais probablement 70, 75
terres qu'on a acquises et développées à différents
endroits. (10 h 20)
M. Ryan: Est-ce qu'on pourrait avoir peut-être une certaine
idée de l'activité de votre frère, M. Harry Glassman?
M. Glassman (Harry): M. le Président, M. le ministre,
membres de la commission. Je suis Harry Glassman. Je me considère encore
Trifluvien. Même quand je rencontre des gens d'ici, ça fait
plusieurs années que je ne demeure pas à Trois-Rivières,
mais ils me reconnaissent, ils connaissent bien notre famille. On est
arrivés à Trois-Rivières dans les bonnes années
1929 et, moi, j'ai...
Une voix: ...
M. Glassman (Harry): Ha, ha, ha! Alors, on a passé des
durs temps. Il faut vous dire que nous n'étions pas promoteurs dans le
temps. Ce qu'il fallait promouvoir, c'était de pouvoir voir à
demain pour avoir à manger et voir où on pouvait bien se
loger.
Moi, quand j'ai quitté Trois-Rivières, je suis allé
à Montréal pour faire mes études. Je suis gradué en
architecture à l'Université McGill, malgré que je n'ai pas
pratiqué cette profession-là car mes intérêts
étaient plutôt dans le sens des affaires. Mes activités
dans le monde des affaires étaient le développement,
construction, gérance, administration de projets commerciaux,
c'est-à-dire, je me suis spécialisé dans les centres
d'achats. C'était ma ligne principale. J'en ai fait, disons, plusieurs
douzaines durant ma carrière d'une quarantaine d'années.
Ça ne m'a pas empêché de faire d'autres
développements dans le style résidentiel. J'ai participé
et même je participe encore aujourd'hui à peut-être une
vingtaine de projets résidentiels, allant des plus basses... disons des
maisons assez bon marché à haut de gamme.
Je me considère un individu assez agressif. J'ai toujours
essayé de réussir avec mes propres efforts, mes propres
énergies, et je me considère un succès rendu à mon
âge. Je viens d'avoir ma pension de vieillesse, le mois passé, et
ça me fait réfléchir, surtout de venir ici aujourd'hui...
Quand j'ai su, la semaine passée, que M. le ministre voulait me voir, la
première chose à laquelle j'ai commencé à
réfléchir, je me suis fait une petite liste de tous les projets
que j'ai faits depuis le début de ma carrière et j'ai
trouvé que ce n'était pas difficile, mais c'était
très long et, quand j'ai fini...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Glassman (Harry): ...je me suis mis à m'ad-mirer.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Glassman (Harry): Je me suis dit: Maudit! tu as bien
réussi. Puis j'avais le chèque de pension de la province de
Québec dans ma poche, mais je n'avais pas reçu le
fédéral encore, alors j'étais encore plus fier.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): Le fédéral en avait
sans doute plus besoin que vous!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Glassman (Harry): Mais, maintenant, aujourd'hui, j'en ai
dépensé une grande partie.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Glassman (Harry): Ça ne durera pas le reste du mois.
Ha, ha, ha!
Maintenant, disons, mon «background», comme on dit en
anglais. J'ai un c.v. aussi, j'en ai écrit un. Si les membres veulent le
voir, je peux le présenter. Ça donne une petite idée. Il
date de 1991, mais ça a changé seulement parce qu'il y a des
nouveaux projets.
Maintenant, quelle sorte de projets j'ai fait dans ma vie? Au
début, j'ai commencé dans les municipalités environnantes
de Montréal. Je venais d'une petite ville on dit le mot
«petite», c'est relatif mais je me suis dirigé vers
les villes environnantes de Montréal, comme, au départ, ville de
Saint-Michel, ville de LaSalle, Saint-Laurent, Pointe-Claire,
Saint-Jean-sur-Richelieu, Saint-Eustache, des villes environnantes. À
Montréal,
j'hésitais à faire des projets, je me sentais plus
confortable dans les villes environnantes. De plus, j'ai été
attiré aux États-Unis et, dans 2 États des
États-Unis, je me suis concentré, soit en Floride et en Caroline
du Sud. Ça, c'est les seuls 3 endroits où j'ai travaillé.
La majorité, c'était dans la province de Québec;
ça, c'est à 80 %, puis, ensuite, dans seulement 2 États
des États-Unis.
Maintenant, quelle sorte de projets j'ai faits? Au début, j'ai
commencé à acquérir une terre cette
terre-là, c'était à ville de Saint-Michel qu'on a
subdivisée, et on a construit des maisons, des duplex. Mais j'ai
commencé, disons, avec une cinquantaine de duplex. Ça,
c'était au milieu des années cinquante, 1958, 1959. Ça se
vendait bien, puis j'avais des associés même avec moi.
L'année suivante, j'ai commencé dans le commercial. J'ai fait 3,
disons 4 projets les 2 années suivantes dans le style commercial, disons
8, 10 magasins, 30, 40 logements ensemble. Ensuite, j'ai construit des
bâtiments, comme un 3 étages avec des salles de quilles en haut,
des magasins au rez-de-chaussée. Il y a quelques-uns de ces
bâtiments qu'on a vendus. Ça nous a donné du capital pour
progresser, parce que le capital avec lequel j'ai commencé, disons que
c'est peut-être intéressant pour le comité j'ai
commencé avec un grand 0. J'ai quitté Trois-Rivières avec
10 $ dans ma poche. J'ai eu un argument avec mon père; il n'aimait pas
la façon dont je dirigeais le magasin, un magasin de vêtements.
J'avais remonté le commerce à 4 magasins, mais, pour lui,
c'était trop difficile, contrôler. Alors, j'ai dit: Je vais
laisser ça au plus jeune frère, à continuer. Puis,
là, les 2 jeunes ont continué pour quelques années. Moi,
j'ai pris 10 $ dans ma poche, puis je suis allé sur le pouce à
Montréal. Là, j'ai commencé.
Au début de l'année 1960, je me souviens que je suis venu
à Québec pour voir L'industrielle-vie; je voulais prendre une
hypothèque. On m'a demandé de faire un bilan personnel. J'avais
vendu seulement quelques petites propriétés puis mon bilan
n'était pas très fort. Mais je dois avouer que c'est
différent aujourd'hui parce qu'ils m'ont dit... je me souviens de
l'avocat, c'était Yves Pratte. Je ne sais pas, certainement vous le
connaissez. Ça, c'était l'année 1959. C'est lui qui
était le conseiller juridique pour L'industrielle-vie. Il y avait un
centre d'achats que je voulais construire. On était 2 associés.
Il n'était pas tellement gros, mais il y avait, disons, une quinzaine de
magasins. Ça, c'était un projet de peut-être 1 500 000 $, 2
000 000 $. Finalement, M. Yves Pratte, directeur de L'Industrielle, a dit: On
va en avoir confiance; ça a l'air d'être des gars agressifs, ils
ont l'air honnête, ça vient de Trois-Rivières, ça
doit être du bon monde, allons-y. Puis ça, comme on dit en
anglais, c'était le «break»; ça, c'était
peut-être le centre d'achats le plus important qu'on ait construit dans
le temps puis, par la suite, on l'a agrandi, et L'Industrielle-vie nous a
accordé une hypothèque encore plus grande, puis, finalement, on
les a repayés en entier. (10 h 30)
De là, j'ai progressé dans des projets de plus grosse
envergure et, nous ramenant à aujourd'hui, disons dans les
récentes années, j'ai quelques projets que vous pouvez
reconnaître. J'ai fait le Centre Laval... J'ai oublié de
mentionner la ville de Laval aussi, tantôt. Dans le temps, quand je suis
arrivé, c'est un peu comme le projet de Trois-Rivières, il n'y
avait aucun centre d'achats à Laval. Je me suis promené dans le
coin, puis j'ai dit: Maudit! comment ça se fait, ça? Ça
fait que j'ai fait une étude moi-même, j'ai fait une étude
économique. J'ai trouvé ça très simple. Je suis
allé à l'hôtel de ville. J'ai dit: C'est quoi la
population? J'ai approché le Bureau fédéral de la
statistique, dans le temps, c'est STATCAN. J'ai dit: Combien il se fait
d'achats dans le domaine du centre d'achats dans ville de Laval? Ils me donnent
le chiffre. Je multiplie les 2. Ça me donne un chiffre d'affaires qui se
fait dans le domaine commercial. Je vais à l'hôtel de ville. Je
regarde les magasins actuels, combien ils font de chiffre d'affaires, puis
là, j'ai vu qu'il y avait un surplus. Je me souviens, dans le temps,
c'était 40 000 000 $ de surplus. Là, j'ai calculé
facilement, ça, ça peut représenter combien de superficie
de magasin. Là, j'ai dit: bon, c'est bien simple, il en manque, des
magasins dans le coin.
Je vous mentionne toute l'histoire parce que c'est relatif à
Trois-Rivières. Puis là, j'ai dit: où est-ce que ça
serait une bonne place pour faire un centre d'achats? L'autoroute était
construite dans le temps, c'était en 1967, puis j'ai vu que
l'intersection du boulevard Saint-Martin, c'était au coeur de Laval.
Comme en venant à Québec, hier, j'ai vu qu'il y a une affiche
où il est marqué, en rentrant à Trois-Rivières: le
coeur de la Mauricie, je crois. Trois-Rivières, coeur de la Mauricie.
Ça fait que j'ai dit: c'est un bon «spot». C'est bien
similaire. Et là, j'ai commencé à acheter des terres. Je
me souviens, il y avait 5 propriétaires qui avaient des maisons. Et
puis, c'est un peu comme Trois-Rivières, chacun demandait son prix.
Finalement, on a pris des options sur tous les terrains qui faisaient partie de
l'endroit où j'ai décidé qu'il serait bon de construire un
centre d'achats. C'est comme à l'intersection, c'est Le Carrefour Laval.
Je ne sais pas si vous connaissez. Il y a un Woolco, il y a un magasin La Baie.
Aujourd'hui, il y a 12 cinémas qui sont construits.
Alors, de ce point-là, c'est un de mes plus gros projets,
ça a 700 000 pi2 et puis on l'a vendu. Je n'en suis plus
propriétaire. Ça, ça a une envergure aujourd'hui... Le
centre vaut peut-être 60 000 000 $.
Maintenant, j'ai un autre centre d'achats, c'est Le Carrefour Langelier
à Saint-Léonard. Bon, c'est une autre ville environnante que j'ai
oublié de mentionner. Là, ça, c'est à peu
près 450 000 pi2. Je suis encore propriétaire.
Ça, ça peut avoir une valeur peut-être de 25 000 000 $.
Un autre projet à Montréal que j'ai oublié, c'est
encore une autre ville environnante, Côte-Saint-Luc. J'ai un projet qui
s'appelle le Rothschild. Ça, c'est résidentiel, des condominiums
haut de gamme. Il y a 5 bâtiments de prévus, 2 sont construits.
Ça aura une valeur, disons pour avoir un ordre de grandeur, de
peut-être
100 000 000 $ quand ce sera construit. Il y en a déjà de
construit pour 22 000 000 $ ou 23 000 000 $.
Ensuite, j'ai un autre projet peut-être qui serait
intéressant, c'est le centre de services d'Hydro-Québec à
Hull. Ça, ça a une envergure d'environ 23 000 000 $, 24 000 000
$. Juste pour vous donner un ordre de grandeur, ça, c'est 4 de mes
projets dans la région de Montréal.
Ensuite, je peux en parler très longuement, mais je crois que
c'est assez pour l'instant.
M. Ryan: Donc, c'est intéressant. C'est intéressant
d'entendre le récit de vos expériences. C'est très
instructif pour nous. Peut-être qu'on pourrait en venir au Domaine dont
il est question avec le projet de loi 304. J'aimerais savoir comment vous avez
été amenés à vous intéresser à ce
secteur-là de Trois-Rivières, les intérêts ou les
options que vous possédez sur des terrains de ce
côté-là, peut-être, également, les projets que
vous avez.
M. Glassman (Louis): D'abord, je vais essayer de répondre
à cette question. Puisque je travaille là, à
Trois-Rivières, et j'ai des intérêts, en somme, dans les 4
coins de cette intersection qu'on appelle la 40-55, j'ai vu que c'était
le dernier secteur qui était un secteur totalement vierge, si on veut,
et qui a été complètement oublié dans le sens qu'il
était de l'autre côté de l'autoroute. Il y avait un pont
et, malgré que ça faisait partie de la municipalité,
c'était comme si c'était à la campagne. J'ai su, par mon
expérience, que l'intersection principale était un coin qui, un
jour, mériterait de faire un développement. Alors, mon premier
achat était les terrains qui faisaient précisément
l'intersection de la 40-55. Après avoir fait cette acquisition, j'ai
pris connaissance des autres terres tout près, dans le même
arrondissement, dans le même coin, et j'ai appris qu'elles étaient
évaluées extrêmement bon marché, que
c'étaient des terres qui étaient minuscules, qui étaient
morcelées vraiment dans de très petites sections, qu'il y en
avait une quantité énorme et, après avoir
étudié le secteur, que c'était d'une topographie qui
était contraire au sens d'un développement normal et qu'il y
avait de grands problèmes. Alors, j'ai compris pourquoi c'était
évalué si bon marché. Et là, je me suis
demandé: Qu'est-ce qui peut se faire dans une telle situation? C'est
à ce moment-là qu'on a commencé, petit à petit,
à acheter des terres qu'on a pu avoir à bon marché dans le
but qu'on puisse faire un jour un genre de projet champêtre plutôt
qu'un développement urbain traditionnel, pour faire un projet avec un
caractère vraiment distinct, vraiment différent. Alors, c'est en
ayant des terrains bien bon marché qu'on peut faire des terrains
à grande superficie tout en préservant beaucoup de boisés.
Et c'est pour cette raison qu'on s'est intéressés à ce
secteur-là.
Par contre, il y avait de grands obstacles aussi qui étaient des
facteurs très problématiques pour le coin, c'étaient les
énormes territoires qui étaient employés pour les tours
d'Hydro-Québec, les droits de passage qui sont totalement non
utilisables et qui prennent une super- ficie énorme. Il y avait aussi
les gazoducs.
Alors, je ne sais pas si ça... Dans l'ensemble, il y avait une
énorme superficie, parmi ces terrains-là, qui était non
utilisable et c'était pour ces raisons-là aussi que les terrains
avaient une valeur beaucoup plus basse.
M. Ryan: Maintenant, la proportion de l'ensemble de ce
secteur-là dont vous êtes propriétaire aujourd'hui,
à combien l'estimez-vous?
M. Glassman (Louis): on a proche les deux tiers, à peu
près 60 % ou 65 %, je crois, 60 % peut-être.
M. Ryan: Là, normalement, dans les autres endroits
où vous avez fonctionné, vous avez développé
à mesure que vous acquériez du terrain. Vous faisiez des
réserves et vous développiez.
M. Glassman (Louis): Oui. C'est ça.
M. Ryan: Dans ce secteur-ci, est-ce que vous pourriez faire la
même chose?
M. Glassman (Louis): Nous avons essayé. Nous avons
essayé de gré à gré et d'ailleurs, nous avons
réussi beaucoup... Nous avons acheté...
M. Glassman (Harry): Pourquoi ne pas procéder si je
comprends bien M. le ministre de façon conventionnelle? Tu
achètes une terre et tu la développes; après ça, tu
en achètes une autre et tu continues progressivement. Est-ce qu'on ne
peut pas faire la même chose ici?
M. Ryan: Je vais vous amener ici, M. Glassman.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Glassman (Harry): Excusez-moi si...
M. Ryan: Ah non! Il n'y a pas d'offense.
M. Glassman (Harry): M. le ministre, c'est très important
parce que c'est la question, justement, que j'ai posée à Louis.
Quand Louis m'a proposé le projet dans le sens résidentiel, j'ai
cru que c'était le meilleur moyen de procéder. Par contre, il
fallait considérer... J'ai demandé à Louis, par la suite:
C'est quelle sorte de projet qui se vendrait dans ce coin-là? Ça
fait que Louis c'est son domaine est venu avec l'idée
qu'on devrait avoir des genres de terrains différents de ce qu'il y a
ailleurs dans la région. Alors, c'est quoi qui serait différent?
Ça serait un plus grand terrain, se vendant au même prix,
boisé, des rues de style champêtre, et puis donner un genre de
mode de vie très différent. Et ça, ça a
amené la question d'avoir d'autres éléments, comme on dit
en anglais, «additional amenities» comment est-ce qu'on le
dirait en français d'autres avantages. Par
exemple, lesquels on pourrait avoir dans ce coin-ci? Ça fait que
là, on a visé qu'à Trois-Rivières, il pourrait y
avoir un golf. (10 h 40)
Alors, le raisonnement suivant, c'est: Mais le golf, ce n'est pas
rentable! Il faut donner du terrain, peut-être 7 000 000 ou 8 000 000
pi2 non seulement gratuitement, mais il faut le supporter avec les
ventes des autres terrains. Alors, quand tu regardes, dans l'ensemble, un tel
genre de projet, il y a peut-être 50 % du terrain qui n'est pas
utilisable. Là, la question suivante, on se demande: Est-ce qu'on va
avoir les terrains assez bon marché? Les propriétaires, combien
ils ont payé pour ces terrains-là? À combien ils sont
évalués? Ça fait que, là, on a regardé, puis
on s'est dit: Ça peut s'acheter à tellement bon marché
qu'un tel développement peut se faire. Et puis la question suivante,
c'est que, de mon côté, je voyais que c'était un gros
risque. J'ai dit: On ne peut pas procéder à un tel
développement avec un golf d'un bord à l'autre, parce que tu ne
peux pas acheter seulement que ces terrains-là ou seulement ces
terres-là. Il faut que tu aies l'ensemble des terres. Puis, pour avoir
l'ensemble, le seul moyen, normalement, de procéder, c'est de prendre
des options d'un bout à l'autre, avant d'en acquérir un°
seule. C'est ça qui serait la façon normale.
M. Ryan: Maintenant...
M. Glassman (Louis): Je peux peut-être ajouter un petit peu
à ça ou faire une petite comparaison. Quand j'ai commencé
les premiers développements en 1956, en 1958, c'était facile
d'acquérir 3, 4 ou 5 terres et faire des rues droites avec des rues
transversales. C'était carré, c'était comme des cubes et
il y avait une utilisation du sol qui était vraiment complète.
Aujourd'hui, ce genre de développement ne se fait plus; il faut faire de
beaux développements avec des rues qui sont arquées,
courbées, et qui prennent un énorme territoire pour pouvoir faire
quelque chose de bien. Premièrement, on ne veut plus des rues en ligne
droite parce que ça apporte une circulation extrêmement rapide, et
on n'en veut plus. alors, il faut faire des rues courtes et courbées et
arquées pour... en même temps, en faisant ça, ça
fait des terrains plus grands, plus vastes, moins de lots, mais au lieu de
faire du conventionnel où il y a peut-être 30 % de rues et de
parcs, dans un développement comme celui-ci, on arrive à 50 %
d'espaces de rues et de terrains non utilisés. alors, ça, c'est
un des éléments.
L'autre élément, c'est que quand j'ai fait originalement,
et j'ai dû marcher progressivement... Je sais et j'ai vécu les
troubles, les misères et les difficultés qu'il y a eu quand on
voulait acquérir, justement, le prochain, c'était totalement
impossible. Il fallait acquérir les terres nécessaires pour faire
un projet à l'avance. Sinon, on ne peut plus fonctionner de nos jours.
Alors, je ne sais pas si ça répond à la question.
M. Ryan: La ville de Trois-Rivières nous a
présenté, l'autre jour, une maquette que vous connaissez sans
doute, que vous avez probablement devant vous.
M. Glassman (Louis): Oui.
M. Ryan: Ce projet-là, est-ce que ça émane
de vous autres? Est-ce que c'est une proposition, une suggestion que vous avez
faite à la ville de Trois-Rivières? C'est le plan de la ville de
Trois-Rivières que vous autres souhaiteriez réaliser?
M. Glassman (Louis): C'est un plan qui a évolué
avec plusieurs étapes. Ce que vous voyez là, c'est un plan qui a
été travaillé par nous et que, avec un peu
d'«input», de participation de la part du département de
génie, d'ingénieurs, d'urbanistes, on a pu élaborer et
coordonner. Parce que, eux, ils ne voulaient pas un projet partiel. Alors, il
fallait arriver à un ensemble d'un territoire complet.
M. Ryan: Est-ce que vous pourriez m'indiquer sur la carte
où sont situées les terres que vous contrôlez, vous? Est-ce
que ce serait possible de dire, pour le gros de vos propriétés,
où elles sont situées?
M. Glassman (Louis): Bon, ici, disons qu'à cause de
l'emprise, le gazoduc, il y a comme une partie avant et une partie
arrière. La topographie est extrêmement différente entre
ici... Ici, les terrains sont hauts. La partie ici, en avant, ce sont des
niveaux normaux, qu'on peut dire, mais la topographie s'en va vers
l'arrière où on voit qu'il y a des ruisseaux qui viennent, qui
passent à travers.
Ça, ici, en certaines périodes de l'année, ce sont
des terres qui sont littéralement inondées, et ce sont de
minuscules, de petites lisières extrêmement minces qui ne peuvent
servir vraiment à rien. Avec les héritages ou avec le temps, ces
terres-là ont été morcelées à un point qu'il
y a même des lisières très minces qui sont partagées
en 3 ou des choses du genre.
Excusez, la question était...
M. Ryan: Vos terres à vous, les terrains que vous
contrôlez, où sont-ils, surtout?
M. Glassman (Louis): Bon, d'accord. Ici, on voit presque la
totalité dans la section avant. Il nous manque ici 2 morceaux dans la
partie qui serait parc et dans la partie d'Hydro-Québec ici, à
peu près. Et, ici, il nous manque 2 ou 3 petites lisières. Ici,
en arrière, on a différents morceaux, des sections à
différentes places, mais aucune qu'on a pu réussir à
rattacher ou à rassembler.
M. Ryan: O.K.
M. Glassman (Louis): Et même s'il en manquait juste un seul
ici, quelque part, rien de ça ne peut se
faire. C'est-à-dire que s'il manque le moindre petit morceau,
alors la totalité n'est pas faisable parce qu'on ne peut pas avoir, dans
le milieu d'un projet de golf, une ferme ou un petit bout de ferme, ou une
petite cabane qui reste. Alors, de là le dilemme malgré des
années et des années d'efforts pour s'entendre de gré
à gré.
M. Ryan: Et vous autres, M. Glassman... M. Glassman (Louis):
Oui.
M. Ryan: ...là-dedans, qu'est-ce que vous prendriez en
charge vous autres mêmes, comme développement? Il y aurait les
résidences, le club de golf, le centre d'achats.
M. Glassman (Louis): Oui. Ici, c'est ça, ce sont tous des
développements résidentiels qui seraient inspirés du parc
municipal, un grand parc municipal avec des activités sportives
diverses, un centre culturel. Ici, des commerces de quartier, et ici, c'est
encore du résidentiel, mais genre duplex, triplex. Et puis, ici, on
tombe dans l'unifamilial. Après, on tombe dans le secteur golf avec des
rues... Il n'y a aucune rue qui est en ligne droite. Au contraire des anciens
développements d'autrefois, ce sont toutes des rues courbées,
tournées.
M. Ryan: Est-ce qu'il y aura de l'habitation en hauteur
là-dedans?
M. Glassman (Louis): Ici, non.
M. Ryan: Non?
M. Glassman (Louis): C'est tout résidentiel ici.
M. Ryan: O.K.
M. Glassman (Louis): Ici, il y aurait un secteur multifamilial
qui serait près du...
M. Ryan: Du centre d'achats.
M. Glassman (Louis): ...centre d'achats. Et puis les services
publics, ici. Selon nos planifications d'urbanistes, ils ont jugé bon de
mettre les affaires ici, avec une dégradation d'intensité de
population. Alors, on part ici peut-être avec des petits blocs, 6 ou 8
logements, à des duplex, triplex, et les écoles et le parc
municipal avec des terrains de baseball ou d'autres, tennis, des choses qui
seraient ici, centrales. Et ça, c'est tout du résidentiel.
Ce secteur-là, ça va être tout de gammes
différentes. Chaque lot aurait une caractéristique, un style
particulier. Ça, c'est une chose que j'ai apprise au cours des
années. Quand on fait un développement, que chacun ait un
caractère. Qu'on ait une rue avec un style, un genre particulier, une
autre rue avec un autre genre. Les gens ne veulent plus, disons, des maisons
comme il s'est fait après la guerre, où c'était tout comme
des dindes ou quelque chose. Là, il faut faire bien attention que, sur
chaque rue, les maisons soient d'architecture, de caractère, de
couleurs, de matériaux différents. Ça, c'est un travail,
disons, dont je me préoccupe constamment avec les constructeurs avec qui
je travaille. (10 h 50)
M. Ryan: M. le Président, moi, j'aurais terminé les
questions pour tout de suite. Si MM. Glassman peuvent rester avec nous un petit
peu, parce que tantôt, il va falloir que nous causions de nouveau avec la
ville. Et tous les arrangements qui vont être faits, si jamais il est
question d'expropriation, la manière dont ça va... J'aimerais
ça que vous soyez disponibles parce que j'aurai d'autres questions
à vous adresser à ce moment-là, mais je voudrais qu'on
parle avec la ville avant, quand les autres députés,
évidemment, auront fini de vous poser des questions. Je vous remercie
beaucoup. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, merci, M. le Président. Je vous souhaite
la bienvenue, MM. les frères Glassman. Nous pensions, comme ça a
été dit ce matin, qu'il serait d'intérêt, pour les
membres de la commission et pour l'Opposition officielle, d'avoir votre point
de vue, puisque la ville avait laissé savoir aux membres de cette
commission que vous étiez, au fait, le promoteur le plus
intéressé et possiblement l'unique promoteur, en tout cas, dans
le début du projet. Et on reviendra sur d'autres choses après.
Donc, je suis content que vous soyez là. Oui, ça ne fait aucun
doute, par vos curriculum vitae, que vous disposez d'expertise et
d'expérience dans le domaine de développement commercial et
résidentiel. Donc, c'est intéressant de questionner des gens qui
sont dans le domaine et qui connaissent ça.
C'est évident qu'il y a quelques questions que le ministre a
posées qui étaient les miennes également, mais ça a
permis de faire le tour. Moi, je vais aller tout de suite aux questions
précises auxquelles j'aimerais que vous répondiez. Depuis combien
de temps vous êtes intéressés par le projet du Domaine
Touraine?
M. Glassman (Harry): Ça doit faire à peu
près 6 ou 7. ans, Louis? Je pourrais peut-être même reculer
plus loin que ça. Originalement, la première terre dans cette
section qui m'avait été offerte, c'est un ancien confrère
d'école de mon frère, un nommé M.
Vétéré qui nous a proposé les terres de ses parents
dans ce secteur, ça fait déjà peut-être 20 ans.
Mais, officiellement, disons depuis qu'on a comme formé la compagnie et
qu'on a acquis nos premières terres, c'est en 1987-1988, je pense.
Ça, c'est quand on a acquis les premiers 6 terrains à
l'intersection 40-55.
M. Gendron: Parfait. Et, au début je voulais
savoir ça et vous verrez pourquoi tantôt, là; mais
si vous dites, bon, en fait depuis 1987-1988, là, c'est vraiment plus
précis, le projet et tout ça c'était quoi votre
intérêt à ce moment-là? L'intérêt
précis d'acquérir des terres, c'était pour faire du
développement domiciliaire, pour faire un projet polyvalent
multidimensionnel intégré, pour faire éventuellement un
centre d'achats? C'était quoi votre premier intérêt quand
vous avez décidé de vous intéresser à ce
projet-là?
M. Glassman (Louis): Alors, le premier intérêt, je
vais revenir un peu à ce que j'ai dit au tout début, vu que je
travaille, je suis là à toutes les semaines, à
l'année longue, dans cette intersection, c'était un
côté où je n'avais pas acheté... Normalement, je
dois acheter des terrains longtemps d'avance. Des fois, j'achète des
terrains, je les ai 5, 10, 15 et 20 ans avant de pouvoir, disons, les
développer. Alors, ce sont des investissements qu'on ne sait pas
précisément à quel moment on va pouvoir utiliser. Mais je
savais que c'était l'intersection, que ce coin-là serait
idéal, disons, pour des projets commerciaux et résidentiels.
M. Gendron: Bon. Si on va au coeur même du projet, moi, il
y c. des choses qui me fatiguent, il n'y a pas de cachette, il y a des choses
qui me fatiguent dans ce dont on a entendu parler, dans la façon de
procéder, dans le cheminement du dossier, mais je pense qu'il faut aller
au fond pour essayer d'apprécier. Bon, je vous ai entendu tantôt,
et là, je vous cite. Si je vous cite mal, vous me reprendrez. Vous avez
dit: Ça nous prend du terrain qui ne coûte pas très cher,
qui ne coûte presque rien vous n'avez pas dit ça de
même, mais c'est ce que ça voulait dire pour rentabiliser
ce type de développement. Parce que, par définition... Votre
frère mentionnait tantôt qu'il y a à peu près 50 %
à 60 % du terrain qui est un peu improductif, en termes
pécuniaire, improductif, en termes d'argent, compte tenu du type de
développement. Et ça, j'ai compris ça.
À partir de cette citation-là, est-ce que vous ne croyez
pas que, dans la demande des terrains, il y a bien des affaires que vous avez
mises dans le plan, mais vous n'avez aucune espèce d'idée de ce
que vous allez faire avec ça? C'était juste pour en prendre
tellement grand pour justement arriver à la notion de dire:
Écoutez, il faut amortir nos coûts, donc, ça nous prend de
la «bouffe» excusez l'expression ça nous prend
beaucoup de bouffe, ça nous prend beaucoup de terrains pour
éventuellement acquérir ceux qui sont là à pas
grand-chose, pour répartir notre coût d'acquisition. Et, un jour,
on dira ce qu'on va faire, entre autres, sur les fermettes, en arrière.
Parce que, le projet de fermettes, si je vous demandais
précisément: Ça va être quoi? Qu'est-ce que vous
allez faire là? J'ai l'impression que ça ne serait pas
très précis comme concept.
M. Glassman (Louis): Oui. Bon. Alors, j'aimerais vous
répondre sur ça. D'abord, je vais commencer par dire que les
développements résidentiels, particuliè- rement, c'est la
seule et unique chose que je fais, et c'est avec ça que je gagne ma vie.
Quand je suis en vacances, que ça soit en Floride ou ailleurs, quelque
part, mon idée de vacances, c'est d'aller voir des projets
domiciliaires, aller regarder qu'est-ce qui se fait, qu'est-ce qui se
construit, quel genre de concept il y a, quel genre d'architecture, quelles
sont les façons dont le marketing se fait.
Ici, ce projet, particulièrement, j'ai pris l'inspiration de
quelques projets, ici au Québec, avec des idées que j'ai pu
regrouper d'ailleurs. Et les idées ne sont pas à peu près.
Elles sont très claires, très précises. Entre autres,
comme je vous ai dit, il fallait un produit, à mon opinion, très
différent pour la région de Trois-Rivières et la Mauricie,
un projet qui avait un caractère tout à fait différent de
tous les projets qui existent, soit sur la rive nord ou la rive sud, qui sont
des développements de caractère standard, que je peux appeler.
Alors, de là est venue l'idée de faire, en somme, un secteur
champêtre, genre «vivre à la campagne» tout en
étant en plein centre-ville ou en plein coeur de la ville. Alors, la
seule façon de le faire, c'était si on pouvait concurrencer sur
un niveau de prix... Parce que le consommateur, s'il peut se permettre tant
d'argent pour sa maison et tant d'argent pour son terrain, il ne peut pas
l'avoir, il ne peut pas mettre plus pour payer plus cher ailleurs. Alors, il
faut lui donner presque double terrain, avec un énorme beau boisé
autour de lui. Et, au lieu d'être à 7 pieds de son voisin, avec
des maisons collées comme ça, son voisin sera peut-être
à 50 ou à 75 pieds, et dans une rue non toute asphaltée et
avec un caractère à 100 % urbain. On veut que ça ait un
caractère un peu campagne et champêtre. Alors, de là,
ça prenait des terrains moins chers pour pouvoir en faire un
équilibre exact.
Et maintenant, les fermettes. Je vais vous dire d'où ça
vient, les fermettes. D'abord, j'ai comparé des projets qui ont eu
beaucoup de succès ici au Québec. Puisque le produit doit se
vendre à des Québécois pour des Québécois,
de là, principalement, j'ai vu les projets à Saint-Lazare,
à la ville de Hudson, j'ai vu Blainville, qui ont fait un succès
extrêmement beau avec des maisons à prix modique, avec les maisons
à prix moyen, avec un autre secteur de maisons haut de gamme, avec
guérite à l'entrée. J'ai pris aussi, à Longueuil,
Collectivité nouvelle qui ont fait un projet de toute beauté. Et
le projet de fermettes, à Blainville, a eu un gros succès. Et ce
n'est pas des «peut-être», mais c'est ça qu'il va y a
avoir: des fermettes d'à peu près un arpent, pour les gens. (11
heures)
M. Gendron: M. Glassman, je vous remercie beaucoup. Vos
réponses sont franches, honnêtes. Mais, ne vous gênez pas,
moi, je ne suis pas ici pour essayer de vous mettre en boîte,
sincèrement, je suis ici pour faire la lumière. Est-ce que,
d'après vous, en conscience, vous ne confirmez pas là que c'est
légitime, pour vous, promoteurs, d'essayer de vous porter
acquéreurs des terrains au moindre coût possible, payer le moins
possible, pour, effectivement, assumer ces coûts-là que
vous décrivez comme il faut? On ne veut plus de maisons l'une
à côté de l'autre; ça en prend une et, 100 pi plus
loin, une autre, avec des arbres et beaucoup d'espace pour rentabiliser cette
immensité de territoire dont vous avez besoin par rapport à un
concept comme ça que je trouve gentil, noble, beau, fantastique.
Sincèrement! Mais mon problème... Parce que là, on va
aller tantôt dans le concret. Là, je comprends un peu plus les
objections des gens qui sont venus nous voir en disant: Écoutez, nous,
on ne veut pas être ridiculisés dans l'offre que, jusqu'à
date, on nous a faite.
Alors, là, si on regarde ça plus sérieusement, ma
deuxième question serait la suivante: Quand un type vient nous dire ici,
en commission et c'est la semaine dernière que, à
une rencontre où les propriétaires étaient présents
et que vous étiez là, il avait expliqué devant vous qu'il
y avait une grande différence entre son offre et le prix demandé.
Et là vous avez dit, vous, selon lui: Bien sûr qu'il y a une
grosse différence. Et vous avez ajouté que, vous, vous ne pouviez
pas investir plus d'argent que l'offre qui était sur la table dans ce
projet-là. Je veux savoir, un, si c'est exact que vous avez
mentionné ça, première question, et, également, une
deuxième question: Est-ce que vous avez laissé voir que vous
n'étiez plus intéressé à en acheter parce que vous
avez déjà payé trop cher ceux dont vous vous êtes
porté acquéreur? Est-ce que c'est vous dont on parlait ou
«your brother»?
M. Glassman (Harry): Bien, je pense que... Je vais essayer de
répondre parce que... Je veux essayer de rendre ça plus concret,
parce que c'est réellement une question de balancer le prix qu'on peut
payer avec le prix que les gens veulent vendre.
M. Gendron: Oui.
M. Glassman (Harry): On doit commencer par regarder
objectivement, disons. C'est difficile pour moi d'être objectif, mais je
peux essayer de mettre ça d'un point de vue objectif. On a
commencé à acquérir des terrains. Je pense que c'est la
première question que vous avez demandée à Louis.
Réellement, il y avait 2 phases. Au début, on voulait être
acquéreurs de seulement le coin principal, là où vous
voyez le centre supra-régional.
M. Gendron: Oui. Là où il y a le beau terrain.
M. Glassman (Harry): Bien, ça, c'était le coin
où Louis avait pris des options sur environ 12 000 000 pi2.
La première proposition sur laquelle on s'est rencontrés, on
s'était arrêtés à ce point-là:
peut-être 4 000 000 pi2 ou 5 000 000 pi2 seraient
le centre régional, et la balance, les 7 000 000 pi2, 8 000
000 pi2, seraient de la maison résidentielle. Ça,
c'était la première étape.
On a commencé à discuter, et c'est là que Louis est
arrivé avec les idées que, réellement, le projet
rési- dentiel se vendrait mieux si on amenait les autres
éléments favorables comme, par exemple, un golf. Bien là,
j'ai dit: C'est difficile parce que tu ne peux pas acquérir une partie,
il faut que tu acquières tout. Là, on a pris la décision
de prendre, comme on dit en bon canadien, un «gamble». On s'est
dit: On va essayer d'acquérir autant que possible, du moment que le prix
reste dans le domaine de rentabilité.
Là, on a commencé progressivement, disons sur une
période de 1 an, 2 ans. Là, on est arrivés à un
coin. Bon! On a bloqué. On a réellement payé trop cher.
C'était un terrain où on avait excédé le prix qu'on
pouvait payer de rentabilité, même à un point qu'il y avait
certaines ventes où on disait: Bien, écoute, on a fait une
erreur, on a essayé d'en poigner trop, on va «canceller» ces
ventes-là. Mais ce qu'on a décidé, c'est: On s'est
engagés, on va les acheter. À ce point-là, on s'est
arrêtés pour réfléchir.
Bon, la réponse à votre question, c'est qu'on ne peut plus
avancer. Le projet est devenu public dans le sens que les gens qui avaient des
terres, qui ont payé peut-être, je ne sais pas, 200 $ ou 300 $
l'acre ou l'arpent, tout d'un coup voient qu'il y a un développement.
À Trois-Rivières-Ouest, les terres se vendent 5000 $ l'arpent, 10
000 $ l'arpent. Pourquoi on n'aurait pas la même chose? Bien, les
propriétaires sont justifiés de demander le prix qu'ils veulent,
mais nous, quand on vient pour balancer ça, ça ne marche plus, ce
n'est plus rentable, parce que, d'ailleurs, la moitié du terrain est non
utilisable. Deuxièmement, il faut garder ces terres en arrière
peut-être 5, 10, 15 ans.
M. Gendron: Mais, juste une seconde, M. Glassman, et je m'excuse,
c'est pour vous interpeller. Quand vous dites: La moitié des terrains
est non utilisable, pouvez-vous préciser, dans votre concept à
vous, pourquoi que la moitié est non utilisable?
M. Glassman (Harry): C'est très simple. M. Gendron:
À cause du concept?
M. Glassman (Harry): Premièrement, il y a des espaces
verts.
M. Gendron: O.K.
M. Glassman (Harry): Normalement, dans un projet Louis, tu
peux me corriger il y a à peu près 25 % de tout le
territoire qui demeure en parcs, rues, espaces verts.
M. Gendron: O.K. C'est à cause du concept.
M. Glassman (Harry): Deuxièmement, sur le projet qu'on a
conçu ici, vous pouvez le voir par le vert, vous avez la voie
d'Hydro-Québec. Ça a, je pense, 120 pi de large, et, en plus,
l'emprise de gazoduc, ce qui veut dire un autre 50 pi peut-être.
Ça fait peut-être
170 pi de large sur une étendue de 4 km. C'est mort, il n'y a pas
de rues là-dessus. Il n'y a rien, c'est de l'espace vert. Ça fait
que si tu achètes un terrain... Par exemple, si les propriétaires
ont un terrain qui traverse la voie d'Hydro-Québec, qu'est-ce que
ça vaut? J'imagine que même pour l'évaluation municipale,
ça n'a pas de valeur. Peut-être pour la semence ou des choses
comme ça, mais pas pour le commercial.
Alors, comme je vous dis, le mot «terrain», la moitié
de la superficie du terrain total est complètement inutilisée
pour le développement. Ça, ça veut dire que tu peux payer
seulement la moitié d'un prix normal. Par la suite, en mettant des
terrains développés comme Louis vous l'explique, au lieu de
vendre un lot... Par exemple, à Trois-Rivières, ça ne se
vend pas cher. Ça se vend peut-être 10 000 $, 12 000 $ un grand
lot. Tu peux avoir le même prix, mais tu donnes du terrain,
peut-être 50 % de plus de terrain, et tu as le même prix. La partie
boisée, ce n'est pas utilisable non plus, mais c'est un atout pour le
propriétaire du lot.
Alors, à la fin de la ligne, on se dit: Bon, bien, on peut vendre
tant de lots. On peut vendre tant de lots à tel prix. C'est quoi, la
rentabilité? C'est facile à déterminer. Je peux vous
donner les chiffres dans 2 minutes. Ça a du bon sen". Vous allez voir
qu'on arrive à la limite de ce qu'on...
À part de ça, je peux ajouter, on est promoteurs, on est
entrepreneurs, on veut développer. On a commencé à acheter
des terres. On peut dire que c'est réellement fou de notre part de
l'avoir acheté et de dire: Là, on arrête. C'est ça
qui est arrivé. Ce n'est pas difficile à comprendre.
M. Gendron: Merci. Ce n'est pas que je ne comprends pas
ça. Je comprends très bien. Vous donnez une explication
très claire.
Autre question. Avec l'explication que vous venez de donner, est-ce que
ça serait là l'explication qui fait que normalement, dans des
projets de développement... Moi, j'en connais à une
échelle plus petite, j'en connais des développements à une
échelle plus petite, parce que je vis dans un développement
domiciliaire, moi, personnellement, et, règle générale,
c'est le promoteur qui est venu voir les propriétaires fonciers. C'est
de même que je connais ça. Est-ce que c'est les explications que
vous venez de nous donner qui expliqueraient que depuis 2, 3 ans, vous n'avez
pas fait aucune offre directe aux propriétaires fonciers
concernés? Autrement dit, je vous pose la question: Pourquoi, comme
promoteurs, vous n'êtes pas allés voir les propriétaires
fonciers pour d'abord expliquer votre point de vue, et là je le
comprends davantage, et dans un contexte de projet global avec toutes les
contraintes que vous avez, comme développeurs je ne dis pas que
je suis d'accord là-dessus, je dis que je comprends ça...
M. Glassman (Harry): Oui.
M. Gendron: ...que vous arriviez, et vous dites au
propriétaire: Je n'ai rien à t'offrir, parce que, avant
même de regarder ton terrain, il est déjà trop cher? Avant
même de regarder, le propriétaire occupant, il est
déjà trop cher. Imaginez, la moitié des espaces, ça
va être pour faire bénéficier les usagers futurs du projet.
Mais, les gens qui sont là là, je ramasse mon affaire
pourquoi vous n'avez pas fait d'offres? Qu'est-ce qui vous
empêchait de leur faire des offres sérieuses et d'entamer une
discussion avec eux autres si vraiment vous étiez
intéressés à vous porter acquéreurs d'espaces plus
grands?
M. Glassman (Harry): Je vais vous répondre. Nous avons un
courtier qui travaille pour nous. Nous-mêmes, on n'a fait aucune
sollicitation. Le courtier m'a montré le dossier au complet, et il a une
preuve absolue que ce n'est pas exact, ce que vous dites. Il est allé et
il a fait certaines offres, mais les offres ont été
refusées, et les propriétaires ont dit: Vous ne nous offrez pas
assez, et c'est à quelques reprises. C'est la ville qui avait fait des
réunions et qui nous a demandé d'assister pour voir s'il y avait
moyen de débloquer ça. Et puis c'est facile à voir. Vous
voyez, une personne a une terre, et disons-que la terre est en friche depuis,
je ne sais pas, une éternité, peut-être, à
l'exception de couper du bois ou faire du sirop d'érable, et ça
n'a pas coûté cher, bien bon marché. Tout à coup, il
y a un gros projet comme ça, bon, qui est tombé du ciel, le
Père Noël est arrivé. C'est sûr qu'il va s'imaginer
qu'il peut avoir un gros prix, je ne le blâme pas, mais, de notre
côté, on ne peut aller plus loin. (11 h 10)
M. Glassman (Louis): Je voudrais inclure, pour répondre
à votre question, qu'on n'a jamais cessé de contacter les gens
par téléphone, par lettre, par notre agent immobilier qui nous
représentait depuis toutes les années. Après, la
municipalité nous a demandé de retourner et de faire des efforts
encore plus intensifs. On a, à 2 ou 3 reprises, récemment, en
dedans des derniers 15 mois, fait des efforts encore par l'entremise de notre
agent immobilier, par l'entremise d'un notaire qui travaille pour nous. On a
même engagé une dame qui a téléphoné aux gens
pour essayer de les rejoindre le soir, ceux qui ne nous contactaient pas. On a
essayé de faire des rencontres avec eux. On a fait des efforts
constamment. On n'a jamais cessé d'essayer de faire des ententes de
gré à gré.
Il y a eu un problème. Il y a eu quelques-unes des personnes
où on était peut-être proches de pouvoir faire des ententes
avec elles qu'est-ce qu'on peut dire peut-être plus cher
que ce qu'on aurait voulu, mais au moins peut-être une entente qui
rapprochait la possibilité de faire des affaires ensemble. Sauf, le
problème, c'est: À quoi servait d'acheter, disons, un morceau
à un endroit si on n'arrivait pas à pouvoir former un
ensemble?
Alors, de là, je dirais que, tout récemment, dans les
derniers 12 mois, peut-être qu'on a une dizaine de personnes avec qui on
aurait pu faire des affaires, mais
c'était un ici, un là, un autre à l'autre endroit,
et ce n'était pas possible de pouvoir faire un ensemble. Parce que, sans
que ça fasse un ensemble, il s'agit qu'il en manque un petit morceau
pour ne pouvoir rien faire.
M. Gendron: Merci. Je veux juste vous faire un commentaire. Ce
n'est sûrement pas ce qu'on sentait la semaine dernière quand on
jasait avec M. Lampron et les frères Marin. Ce n'est pas ce qu'on
sentait, le témoignage que vous venez de faire, à savoir que vous
n'avez jamais cessé de faire des ententes de gré à
gré, que vous n'avez jamais cessé de viser à faire des
ententes de gré à gré. Moi, la semaine dernière, je
n'ai pas senti ça pan-toute, mais là, qu'est-ce que tu veux, on
n'est pas un tribunal. C'est pour ça qu'on vous a fait venir, pour avoir
votre version. Oui?
M. Glassman (Louis): Je voudrais rajouter que même
certaines de ces personnes-là ont, elles, engagé des agents
immobiliers, que leurs agents immobiliers nous ont contacté.
M. Gendron: Puis ils ne le savent pas, je suppose?
M. Glassman (Louis): Et...
M. Gendron: Ils ne le savent pas, je suppose?
M. Glassman (Louis): ...plus que ça, il y en a 1 ou 2,
dans celles-là, qui ont même fait des annonces de vouloir vendre
leur terrain dans le journal Les Affaires ou dans d'autres journaux, et
ils n'ont pas réussi à le vendre même de ces
façons-là, même avec leurs propres agents immobiliers ou
même avec les journaux qu'ils ont employés.
M. Gendron: Est-ce que, comme promoteur, il est arrivé
que, à un moment donné, vous avez envisagé d'aller voir la
ville puis dire: On n'y arrivera pas par rapport à notre projet, notre
projet polyvalent, de très grande dimension puis que je comprends
bien, là je comprends bien votre projet, mais la question
posée est la suivante: Est-ce qu'il vous est arrivé de dire: Bon,
bien, on ne passera jamais à travers si on ne demande pas à la
ville d'abord de procéder par voie d'exception, avec des pouvoirs
spéciaux, pour avoir vraiment un projet d'ensemble où il y aurait
toutes les unités qui seraient envisagées, puis, là, on
fait un concept? Est-ce que c'est vous, autrement dit, qui avez demandé
l'intervention de la ville par bill privé ou si c'est la ville qui vous
a suggéré le bill privé?
M. Glassman (Louis): Bon, je vais vous répondre. C'est que
nous, on a présenté, suite à la demande de la ville, de
pouvoir faire un ensemble. Par contre, lorsqu'on a vu, après 1 an, 2
ans, que la tâche semblait être absolument impossible, la
côte était impossible, là, on a voulu dire: Bien, on va
faire la partie que nous possédons en totalité. On avait
déjà un bloc de 12 000 000 pi2 ou 14 000 000
pi2 là-bas, à l'intersection principale. Et on a dit:
Bien là, nous, on est prêts, on peut faire ça et ça.
Ça, c'est peut-être en 1988-1989. Par contre, la ville, elle, elle
n'a pas... Disons, moi, à ce moment-là, j'aurais
préféré que la ville nous réponde autrement, mais
ils nous ont dit: C'est tout ou rien.
M. Gendron: O.K. Merci. Une autre question, et je vais terminer,
parce que je ne veux pas prendre... Vous, là, les frères
Glassman, dans le projet du terrain de golf... Parce que la ville nous a dit
si je fais erreur ils me corrigeront, mais je ne pense pas que je fasse
erreur que dans la logique du projet, ils aménageraient davantage
dans la partie que je vais appeler autour du terrain de golf, dans un premier
temps, et l'autre partie, c'est pour plus tard.
M. LeBIanc (Guy): Non, ce qu'on fait... M. Gendron: Oui,
allez.
M. LeBIanc: On commence sur le bord de la route, parce qu'on va
dérouler les services, ça fait qu'on ne peut pas commencer
partout. On commence sur le bord, et, après ça, on continue.
Ça ne veut pas dire qu'il ne pourra pas y avoir des terrains qui se
développeront quand même assez rapidement autour du golf, parce
que dans les propositions d'aménagement, on commençait par le
secteur «country club» et par la construction du golf, les 2 en
même temps.
M. Gendron: C'est ce que...
M. LeBIanc: Non, non, mais je veux dire du terrain de golf, pas
des terrains à construire. C'est 2 choses différentes.
M. Gendron: J'ai bien compris. Ça va. On s'accorde. Je
l'ai peut-être mal interprété.
M. LeBIanc: C'est parce que la manière que vous le disiez,
c'est comme si on commençait à construire autour du terrain de
golf.
M. Gendron: Non, non, non.
M. LeBIanc: O.K. C'est correct. On se comprend bien.
M. Gendron: Alors, moi, je voulais savoir, vous autres... Donc,
je comprends bien, secteur «country club», qui est du haut de gamme
vous l'avez dit tantôt... C'est ça que ça veut dire,
du haut de gamme, semi haut de gamme, en tout cas, un peu plus cher que de
l'unifamilial.
M. LeBIanc: II va falloir se parler là-dessus, parce que
ce n'était pas supposé être ça.
M. Gendron: Oui, mais, en tout cas, c'est ça. Mais moi,
votre question je ne veux pas commencer la négociation ici
à vous autres, le terrain de golf, qu'est-ce que ça veut dire,
ça, comme promoteurs, de développer un terrain de golf?
Êtes-vous intéressés à être ce que j'appelle
les concepteurs du projet d'un terrain de golf dans le grand Domaine de
Touraine? Est-ce que, vous autres, c'est quelque chose qui vous tient à
coeur et vous souhaitez qu'il y ait un terrain de golf là?
M. Glassman (Louis): La raison du terrain de golf, c'est...
D'abord, après une étude, on a appris que les terrains de golf de
la région sont plus ou moins pleins et qu'il y avait la
possibilité d'en faire un autre pour la population des alentours.
Deuxièmement, c'est que, au point de vue financier, faire le golf, c'est
un éléphant blanc, c'est déficitaire. C'est très
rare les golfs qui font des bénéfices. Normalement, ils sont tous
déficitaires. L'élément principal pour le golf, comme pour
le grand parc municipal en avant, c'est l'aspect touristique, c'est pour
attirer du monde à venir dans le coin, parce que, vraiment, c'est un
coin qui est extrêmement défavorisé, d'abord par
l'autoroute et, deuxièmement, par la topographie. Ce sont les raisons
pourquoi le développement es" entouré par 2 ou 3 thèmes
particuliers. Alors, le centre d'achats est visé pour avoir un centre
d'amusement comme vous avez ici, à Québec, de la même
envergure, dans le même genre, qui serait une attraction touristique. Le
parc municipal, avec toutes ses activités, avec la vue sur la 55, va
faire un beau regard touristique pour la ville de Trois-Rivières. Et le
terrain de golf va servir comme un élément touristique, là
encore, pour la municipalité. Alors, ce sont les raisons pour le
concept, de la façon qu'il est.
M. Glassman (Harry): C'est un attrait additionnel. C'est un
élément favorable pour que nous puissions vendre les terrains et
avoir un style de propriétaires de terrains qui ont accès
à un golf.
M. Glassman (Louis): Le but, le concept original, c'est de donner
un caractère champêtre à l'ensemble, au tout.
M. Gendron: Vous, comme promoteurs, est-ce que vous vous
objecteriez, éventuellement, à envisager une disposition dans le
projet de loi qui obligerait que toute offre aux propriétaires
résidents, avant de se finaliser, doit obligatoirement finir au tribunal
d'expropriation? C'est une expression vite, là. Est-ce que vous seriez
en désaccord à ce que, éventuellement, le projet de loi
oblige qu'il y ait une disposition qui fasse que l'offre que vous devriez faire
soit arbitrée, sanctionnée par un tiers? Seriez-vous en
désaccord avec une procédure comme celle-là?
M. Glassman (Harry): Ça dépend qui est le tiers.
Est-ce que vous parlez d'un tribunal d'expropriation qui établit un
prix?
M. Gendron: Oui.
M. Glassman (Harry): Je crois que oui.
M. Glassman (Louis): Oui.
M. Glassman (Harry): Ça serait un genre de risque, comme
promoteurs, qu'on ferait, mais il faudrait l'étudier. (11 h 20)
M. Glassman (Louis): Je pense que, au tribunal, les
évaluations vont pouvoir démontrer que les évaluations
municipales alentour sont à la limite et, possiblement même, trop
hautes.
M. Glassman (Harry): Je dirais que c'est presque la seule
approche équitable qui puisse se faire, parce que même dans la
lecture du procès qu'il y a eu la semaine passée, les
propriétaires, d'après vos questions, paraissaient d'accord que
c'était la seule procédure raisonnable.
M. Gendron: Merci.
M. Philibert: M. le Président.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Philibert: à l'est du projet, il y a un parc municipal,
et à l'est du boulevard saint-jean, il y a une réserve de
terrains qui est quand même importante, qu'on retrouve
complètement à droite du plan. et vous disiez, dans vos
explications tantôt, que le terrain devenait dispendieux dans la mesure
où on requiert à peu près 25 % de terrains qui doivent
servir en espaces verts et des choses comme ça. ce terrain-là,
à l'est du boulevard saint-jean parce qu'on parle de faire un
parc municipal est-ce qu'il est complètement essentiel à
votre projet? par exemple, si on vous demandait ou si on demandait à la
ville ou si on suggérait à la ville ou, enfin, s'il y avait des
dispositions qui disaient que la partie à l'est du boulevard saint-jean
devrait être oubliée, est-ce que ça mettrait votre projet
en péril?
M. Glassman (Louis): Je vais vous répondre, M. Philibert.
C'est une question d'urbanisme. C'est que pour mettre en valeur le projet, pour
qu'il y ait une apparence du caractère du projet, de l'ensemble du
projet, ça, c'est la vue sur l'autoroute 55, le passant. La chose qu'on
ne voudrait pas avoir, ce serait des propriétés un peu au hasard,
une station de gaz, des maisons plus ou moins... C'est la façade. C'est
comme une entreprise ou une maison ou une personne qui veut donner une
façade. Je pense qu'au point de vue d'urbanisme puis au point de vue de
l'envergure de la chose, la dernière chose qu'on voudrait avoir le long
de la 40 ou le long de la 55, ce serait des affaires un peu broche à
balles ou un peu de travers, avec une apparence négative
à la chose. Alors, c'est principalement la raison d'être de
ça. Est-ce que ça répond à votre question?
M. Philibert: Oui et non, dans la mesure où c'est des
raisons d'urbanisme ou, enfin, environnementales ou d'apparance,
d'esthétique que vous évoquez pour ce projet-là.
M. Glassman (Louis): Les gens...
M. Philibert: Mais en termes de rentabilité de projet, en
termes de facilité pour vous, par exemple, si cette zone-là
était exclue et que la ville, au niveau du zonage, par exemple, mettait
des prescriptions très, très précises en ce qui a trait
à l'esthétique de l'utilisation de cette terre-là, est-ce
que vous auriez objection à ce qu'elle soit exclue?
M. Glassman (Louis): Ce sont des choses qu'on pourrait
peut-être négocier avec la municipalité, voir quelles sont
les choses... Disons qu'on ne peut peut-être pas vous répondre,
disons, catégoriquement à cet instant-ci, mais,
définitivement, il y a moyen... C'est un caractère... Ce petit
coin-là, il a peut-être un caractère spécial.
M. Glassman (Harry): II faudrait, par exemple, éviter
qu'il y ait des bordures de développement commercial, par exemple, comme
on dit, des «strips», tu sais, qu'il y ait des commerces en
rangée, que chacun a une enseigne plus grosse que l'autre, puis que
ça déguise le projet, soit dans le sens commercial, soit dans le
sens résidentiel. Parce que, imaginez-vous, vous avez une maison dans le
coin, et vous voulez vivre à Trois-Rivières, mais comme dans un
boisé champêtre, puis il faut passer à travers un secteur
qui est défavorable à votre joie de vivre, disons.
M. Glassman (Louis): Moi, je pense que pour le bien de la
municipalité, je dirais que c'est vraiment nécessaire, si je
regarde à ce point de vue-là. Mais c'est...
M. Philibert: Mais la municipalité pourrait être en
mesure de juger de son bien, quand vous dites pour le bien de la
municipalité, par le zonage.
M. Glassman (Louis): Bien, disons que les 2 parties pourraient
s'y mettre, oui.
M. Philibert: Mais, est-ce que... On résume ça bien
clairement, on peut chanter la messe dans une belle église, même
s'il n'y a pas de fleurs alentour de l'église, hein!
M. Glassman (Louis): Bien, on peut...
M. Glassman (Harry): Mais, est-ce que vous pouvez nous assurer
qu'ils vont y aller à la messe?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Glassman (Harry): J'ai pu voir qu'il y a un bâtiment
dans le secteur où il y a des témoins de Jéhovah. Alors,
pour eux, ce serait peut-être différent de dire: Aller à la
messe.
M. Philibert: II connaît le territoire.
M. Glassman (Harry): N'oubliez pas que le mot «messe»
en anglais, c'est «mess». It could be a mess.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: M. le Président, j'étais en train de
regarder la question du golf tout à l'heure. J'ai dit: C'est malheureux
que le député fédéral n'ait pas les mêmes
pouvoirs que Mulroney. Il a donné 1 000 000 $ à un golf dans le
Nord, là-bas; il aurait peut-être pu vous donner ça. Mais,
farce à part, j'essaie de regarder ça, là...
Une voix: C'est non pertinent.
M. Jolivet: C'est très pertinent. Farce à part, je
vous dirai que... J'essaie de regarder bien objectivement. Je ne suis pas de la
municipalité de Trois-Rivières. Il y a des gens qui ont fait des
représentations, puis au niveau de ce qui est devant nous, à un
moment donné, la semaine passée, quelqu'un disait... Votre
courtier, j'imagine, qui faisait des représentations pour la vente a
dit: II nous a offert 300 000 $ d'achat, pour l'acheter au prix de 300 000 $.
Quand est venu le temps de signer le contrat, on s'est aperçu qu'il y
avait des attrape-nigauds dedans, on n'a pas voulu signer le contrat, puis
ça a tombé à l'eau, pour le moment, à ce
moment-là. Vous avez offert, l'évaluation municipale, 17 000 $.
Est-ce que vous croyez que c'est des négociations qui sont
sensées, ça? Est-ce que votre représentant, qui offre 300
000$, qu'ils sont près de s'entendre... Quand vient le temps de signer
le contrat, il s'aperçoit qu'il y a des attrape-nigauds dedans, ils ne
veulent pas le signer, puis après ça, on lui offre 17 000 $.
Est-ce que vous croyez que c'est correct là?
M. Glassman (Harry): Est-ce que je peux répondre à
ça?
M. Jolivet: Ah oui.
M. Glassman (Harry): Moi, je n'étais pas présent,
ce n'est pas moi qui ai parlé au courtier, mais je sais, par exemple,
que la personne en question ça a été
mentionné dans le procès-verbal la même personne
je l'ai vu dans un journal a demandé un prix de 0,85 $ le
pi2 pour son terrain, ce qui veut dire que peut-être elle
demandait environ 1 000 000 $ pour le même dont il perd 300 000 $. Il
demandait 1 000 000 $. Vous avez les 3 chiffres: Vous avez 17 000 $, 300 000 $,
et
vous avez 1 000 000 $. Ça montre quoi? Ça montre que le
prix demandé est très flexible. Le ciel est en haut; la terre est
en bas. Le prix de 17 000 $, c'est une offre qui a été faite
après que la ville fut revenue la deuxième fois, puis a dit:
Faites donc des offres spécifiques. Là, le courtier est
retourné, je crois que c'était peut-être la
troisième fois ou la quatrième, je ne suis pas sûr, mais il
a offert à tout le monde environ le prix de l'évaluation
municipale. Alors ça, ça, explique les 17 000 $. Alors, quand
vous parlez d'offre raisonnable, ce n'est pas une négociation de
comité paritaire, il n'y a aucune pression d'un bord ou de l'autre,
c'est un marché absolument libre.
M. Jolivet: Alors, pourquoi...
M. Glassman (Harry): Puis, en plus, le courtier, lui, quand il va
voir le client, il peut dire bien des choses. Ce n'est pas nous qui avons
donné le prix, ce n'est pas nous qui avons fait des offres. Il n'y a
jamais eu d'offres écrites. Louis vous a bien expliqué qu'on ne
pouvait pas, dans ce temps-là, faire une offre dont «offre»
veut dire une offre valable, légale à un terrain sans voir
l'ensemble. Ce même monsieur-là, je l'ai vu dans l'écrit en
mê,ne temps, il a mentionné des paroles qu'on aurait pu dire...
C'est tout du ouï-dire, quelle valeur ça a. On n'a rien contre, il
peut demander le prix qu'il veut, mais c'est ça qui arrive. Quand tu
arrives à un point, dans le domaine, qui n'est plus rentable,
malgré les paroles qui peuvent se dire, négociations, c'est quoi?
Pourquoi on ne s'assoit pas pour négocier? Si on commence à 1 000
000 $, puis on part de 17 000 $, où va-t-on arriver? Même 500 000
$, c'est trop, ça ne marche pas.
M. Jolivet: Oui. (11 h 30)
M. Glassman (Louis): Je voudrais juste rajouter un mot. Quand on
emploie et on dit les évaluations de la ville, on parle de la nouvelle
évaluation, la révision qu'il y a eu en 1990. Bien, si on regarde
l'évaluation, ça, c'est déjà quand le projet
était connu du public et que tout le monde avait déjà
sorti les valeurs, à chacun, de leur terre, les valeurs qu'eux croyaient
possiblement pouvoir atteindre. Mais si on recule juste avant cette
évaluation et qu'on retourne en 1989 ou en 1987, en 1988, ces terres
étaient évaluées à un tiers ou à un quart de
cette évaluation-là. Alors, la terre en question que vous dites
qui était à 17 000 $ en 1990 était peut-être
à 3000 $ ou 4000 $ en 1988.
M. Jolivet: Je prends pour acquis que c'est normal pour vous
d'avoir le meilleur prix.
M. Glassman (Louis): C'est normal.
M. Jolivet: Je prends pour acquis aussi que c'est la même
chose pour celui qui vend, d'avoir le meilleur prix. Je ne veux pas
déterminer, à ce moment-là, s'il y a une offre
raisonnable, pas plus que pour vous autres, c'est une offre qui est raisonnable
par rapport à ce qu'ils demandent. Ce que je veux savoir, c'est
qu'à un moment donné vous dites... autrement dit, ce que vous
êtes en train de dire, c'est que le courtier a fait des choses en votre
nom sans avoir votre approbation puis, quand c'est arrivé à vous
autres, vous avez arrêté tout ça. C'est ce que je
comprends.
M. Glassman (Harry): Non.
M. Jolivet: Bien, écoutez. Il y a eu une offre de 300 000
$ qui a été faite, qu'il dit...
M. Glassman (Harry): Non.
M. Jolivet: ...moi, j'essaie de voir si c'est vrai ou si ce n'est
pas vrai.
M. Glassman (Harry): Non, non. M. Jolivet: C'est quoi?
M. Glassman (Harry): Non. Je n'ai jamais vu... Moi, je n'ai
jamais vu... Il faut que j'approuve les offres; il n'y a jamais eu une offre de
cette envergure.
M. Jolivet: Ce n'est pas vous, mais je ne parle pas de vous,
là; je parle de votre courtier. Ce que je veux dire, le courtier peut
avoir fait une offre pour essayer de négocier.
M. Glassman (Harry): Ce n'est pas sûr qu'il en a
fait...
M. Jolivet: Ce n'est pas sûr.
M. Glassman (Harry): ...malgré que lui a tous ces
documents. Mais ça n'a aucune valeur légale. Tu es courtier, tu
vas voir un client et tu lui parles de différentes possibilités;
peut-être que le courtier, c'était sa manière de
procéder. Disons, au lieu de commencer à 1 000 000 $, il a
peut-être commencé à 300 000 $. Mais même, quand vous
y pensez, le prix de 300 000 $, c'est tellement hors limites, ça n'a
aucune logique commerciale. C'est tellement loin, même si c'était
la dernière terre qu'il fallait acquérir, il faut redistribuer le
coût. Pour le propriétaire, c'est 300 000 $. Mais il a
essayé de la vendre, cette terre-là, plusieurs fois; qu'il la
vende au marché libre... Je ne le sais pas, au marché libre...
Moi, je suis dans le domaine. Si je venais pour acheter sa terre à lui
je l'ai vue en passant, en venant à Québec, il y a des
buttes de terre puis il y a des montagnes je ne donnerais même pas
5000 $ pour la terre aujourd'hui.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Glassman (Harry): Elle n'a pas de valeur.
Moi, je ne fais pas de la terre noire. Lui a un commerce de terre noire.
C'est bien pour lui. C'est de la valeur pour lui. Ce n'est pas de la valeur
pour une personne qui vient l'acheter, vous ou n'importe qui...
M. Jolivet: Vous avez parlé...
M. Glassman (Harry): Vous ne donnerez pas 5000 $. La valeur
municipale est de 17 000 $. Vous pouvez aller en acheter des terres à
travers la province de Québec au tiers du prix évalué.
Dans les municipalités, on essaie d'évaluer à la pleine
valeur. La loi provinciale, je crois, la loi de l'évaluation, c'est de
donner 100 % de la valeur marchande. Ça fait que, question
légale, question pratique, c'est ça, la valeur de la terre en
elle-même.
M. Jolivet: Bon. Ce que j'essaie de comprendre... C'est parce que
vous savez, nous, on est les législateurs, on a une demande de la ville
de Trois-Rivières de faire un bill privé, une loi privée,
pour permettre à la ville d'acheter par expropriation s'ils ne sont pas
capables d'agir de gré à gré, en utilisant le tribunal de
l'expropriation si on ne s'entend pas. Une fois qu'on a dit ça,
ça peut prendre 2 ans, 3 ans, je ne le sais pas. Pendant ce
temps-là, il va y avoir un droit de réserve quelque part au
niveau des gens, donc ils ont le droit de ne rien faire sur leurs terres
pendant ce temps-là.
M. Glassman (Harry): Us ne font rien à l'heure
actuelle.
M. Jolivet: Non, non. Je veux dire, vous voyez dans quelles
difficultés on a à trancher comme législateurs, tout en
pensant, peut-être, laisser à la municipalité le soin de
défendre son projet au niveau municipal, au niveau de ses citoyens.
Ça, il y a une distinction. Est-ce qu'on doit prendre la
responsabilité municipale dans ce dossier-là? Je n'en suis pas
sûr.
La deuxième chose, maintenant. Au niveau de l'ensemble du projet
de loi tel qu'il est présenté devant nous, pourquoi avoir besoin,
dans ce contexte-ci, d'un projet de loi alors que, dans d'autres
développements dont vous avez fait mention un peu partout à
travers le Québec, on n'a jamais été saisis d'un projet de
loi pour faire ça? Quelle est la raison pour laquelle on a besoin ici
d'un projet de loi? Est-ce que c'est essentiel pour tout faire dans le contexte
de votre demande ou de demande municipale? C'est quoi là?
M. Glassman (Harry): Pour moi, c'est très clair. De notre
côté, comme promoteurs, on ne demande rien de spécial.
M. Jolivet: O.K.
M. Glassman (Harry): On s'est essayé à faire un
développement, on n'a pas réussi, on a arrêté
là, point final.
M. Jolivet: O.K.
M. Glassman (Harry): On avait présenté un projet
possible à la ville. La ville, c'est à eux à
décider. Ils ont pris la décision qu'ils aimeraient avoir un
projet de cette envergure-là.
M. Jolivet: O.K.
M. Glassman (Harry): Bon. C'est la ville qui est le meneur, c'est
la ville qui est le maître de l'ouvrage. C'est la ville qui dit: On a une
perte de population. Elle voit que partout ailleurs ça se
développe. Chez nous, ça ne se développe pas; pourquoi pas
faire un tel développement chez nous? Alors, la ville est devenue celle
qui veut promouvoir le projet.
Maintenant, question comme législateurs. Comme
législateurs, c'est sûr que vous travaillez pour le bien de la
citoyenneté au total, alors c'est à vous à décider
si la demande de la ville est raisonnable dans le contexte présent.
M. Jolivet: O.K.
M. Glassman (Harry): Parce que ce morceau de terrain là,
si ça fait 100 ans que c'est à rien faire et que, en
majorité, il n'y a rien là, ça ne s'est pas
développé, c'est des petites terres étroites, bien
longues, ça a coûté peut-être 1000 $ ou 2000 $ il y a
tant d'années, ça ne se développera pas, ni aujourd'hui,
ni demain, ni dans 50 ans... Alors, la ville se dit: Dans notre territoire,
nous avons du terrain, nous avons des superficies de telle envergure; que
devons-nous faire avec ça? La ville peut prendre l'attitude, comme c'est
possible, de: on reste assis sur notre chaise. Elle va dire: Bon, on va laisser
ça là, on va laisser rouler les années, puis, si ça
se passe, on a des taxes.
Là, un promoteur est venu; il a fait augmenter le terrain de 5000
$ à 17 000 $. Ah! ce n'est pas mal pour la ville; on va laisser les
choses comme c'est là. Peut-être, un jour, ça va se
développer. Le législateur peut prendre l'attitude de la ville:
O.K., on va laisser aller les choses comme elles sont. Ou, d'un autre
côté, le législateur peut voir: La ville a raison, il y a
un territoire, il y a une possibilité. Des gens sont venus, ils ont mis
leur argent, ils ont acheté. Les propriétaires qui ont vendu ont
de l'argent dans leurs poches. Qu'est-ce qu'ils ont fait avec cet
argent-là? Est-ce qu'ils l'ont mis à la banque? Est-ce qu'ils
l'ont mis à la caisse? Est-ce qu'ils ont acheté des commerces?
Ça a fait quelque chose à la ville. Peut-être que ces
personnes-là sont allées acheter d'autres maisons. Ça fait
du bien à la ville. Ça fait augmenter les taxes. Et là, la
ville peut prendre l'attitude de: Ici, il y a une possibilité d'un
projet qui va bénéficier à la ville. C'est la
décision que vous devez prendre.
M. Jolivet: O.K. Moi, je vous pose une dernière question.
La municipalité maintenant, dans le projet qu'elle présente, dit:
Dans un contexte où on y va par
achat de gré à gré et expropriation, pour
éviter qu'il y ait un promoteur par rapport à d'autres qui soit
privilégié, j'achète tout, incluant vos terres à
vous. Elle dit: Une fois que j'achète ça... elle ne peut pas, en
contrepartie, ne pas prendre les précautions voulues pour pouvoir le
revendre. Elle dit: Je vais les revendre aux enchères au plus offrant,
à condition que dans les textes qu'on aura à préparer avec
ceux qu'on achètera, les terrains des frères Glassman, à
la condition qu'ils seront au moins un des promoteurs qui feront une
proposition, une fois la vente globale du terrain. Est-ce que vous êtes
d'accord avec une provision comme celle-là dans un contrat où la
ville dit: J'achète tes terrains de gré à gré
à la valeur que tu as payée ou avec une augmentation
prévue à cause du délai dans lequel ça a
été acheté en tout cas, de gré à
gré ou par expropriation au tribunal de l'expropriation, comme tous les
autres et, au bout de la course, vous dites: Nous autres, on est
d'accord pour être un de ceux qui feront, après, une offre d'achat
aux enchères?
M. Glassman (Louis): en principe, comme on est ici
assemblés, c'est difficile de donner une réponse
spécifique à cette question-là, parce que ça
dépend de bien des choses, ^a. dépend du marché. ça
dépend de l'argent disponible. ça dépend de l'attitude de
la ville. il y a même des élections. si ce n'est plus le
même conseil, peut-être, une année plus tard, on ne le sait
pas.
M. Jolivet: Regardez bien. Ce qui arrive, là...
M. Glassman (Harry): Vous savez, je parle en principe.
M. Jolivet: Oui, oui.
M. Glassman (Harry): Vous me demandez une réponse
spécifique. Mais on ne peut pas prévoir tout. Je pense que le
principe que vous avez énoncé, ça a l'air d'un principe
qui peut très bien fonctionner. Mais, de là à vous dire
que, ici même, on fait un engagement spécifique, c'est très
difficile...
M. Jolivet: C'est parce que la municipalité doit se
prémunir. Je pense qu'elle l'a dit carrément et c'est bon
elle doit se prémunir de la vente de ces terrains-là pour
ne pas rester prise avec. Donc, tous les contrats qui vont être faits,
les vôtres et les autres, il y aura quand même une provision
disant: Ce contrat d'achat sera finalisé lorsque la vente aura
été faite au total à un promoteur, quel qu'il soit, vous
inclus. Parce que ce qui est important dans ça, c'est que la ville ne
veut pas rester prise avec ces terrains-là, faire payer par les taxes
des contribuables l'achat des terrains parce qu'elle va être mal prise
avec. Il faut qu'elle soit prémunie, et la ville nous a dit qu'elle
prenait ces précautions-là. Alors, je voulais juste
vérifier si vous aviez discuté de ces choses.
M. Glassman (Harry): Je crois que l'idée que vous
proposez, que la ville ne soit pas prise avec des terrains, c'est 100 % bien.
Même, je parle en généralité... quand je parle que
le même Conseil de ville ne sera pas ici l'an prochain, dans 5 ans ou
dans 10 ans, je ne suis pas en politique et je ne veux pas faire comme si je
m'en mêlais. J'espère bien que chaque politicien est maître
de son projet et de ce qui arrive. La même chose que nous, on est
maîtres, disons, de nos entreprises commerciales. Demain, si je meurs
demain, peut-être que mon héritier n'aura pas le même point
de vue le lendemain, puis j'ai 65 ans. Cette réponse-là,
j'espère que ça vous satisfait. (11 h 40)
M. Jolivet: Merci.
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, peut-être une
dernière question à M. Glassman. Si le projet de loi est
adopté, si le projet de loi est adopté, qu'est-ce que vous
faites? Quel est votre échéancier? Quels sont vos plans?
Qu'est-ce que vous entendez faire? Sur combien de temps se répartirait
la réalisation du projet? Est-ce qu'il y a des indications que vous
pouvez donner là-dessus?
M. Glassman (Louis): Notre but, c'est de pouvoir commencer le
plus tôt possible. Le principe selon lequel j'ai toujours
fonctionné, c'est de préparer le terrain dans les années
creuses pour être prêts quand on a le vent dans les voiles. On est
dans les temps creux, justement, c'est extrêmement difficile de faire des
investissements, des travaux de planification dans des périodes
semblables, mais c'est le bon temps pour le faire. Puis, à un moment
donné, on sera prêts au moment où l'économie va
reprendre.
M. Ryan: Et quelle est la séquence des
développements que vous envisagez? Pourriez-vous nous résumer
ça? Vous commenceriez par quoi?
M. Glassman (Louis): On commencerait à la fois par le
projet... on commencerait immédiatement par les 2 projets
résidentiels, qui sont le «country club» et le golf. Les 2
nécessitent un minimum de 2 ans, 2 à 3 ans de travaux au
préalable pour la confection, la mise en place. Un golf prend au moins 2
ans. C'est seulement la troisième année... La même chose,
la partie du parc municipal se ferait probablement sur une période de 2
ans avant qu'on puisse, disons, commencer à avoir du monde alentour.
Alors, il y a énormément d'investissements, il y a
énormément de capital et de travail qui doit se faire avant, pour
débuter.
M. Ryan: La réalisation de tout le projet, c'est une
affaire d'une dizaines d'années?
M. Glassman (Louis): Oui.
M. Ryan: À supposer que ça aille bien?
M. Glassman (Louis): On envisage 10, 15 ans.
M. Ryan: O.K. Et si le projet de loi n'est pas adopté, si
le projet de loi n'est pas adopté, là, d'après ce que j'ai
pu comprendre tantôt, la ville vous a dit: Nous autres, nous ne voulons
pas que vous fassiez du développement «piecemeal».
M. Glassman (Louis): C'est ça. Ils nous ont dit: C'est
tout ou rien. C'est ça.
M. Ryan: O.K.
M. Glassman (Louis): Alors, notre situation...
M. Ryan: Merci. Il y a seulement un reproche que je ferais
à M. Glassman. Tantôt, il a dit qu'il touchait sa pension de
vieillesse; ce n'est pas de mes affaires, mais il n'était pas
obligé.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Merci. Je comprends ses besoins.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Moi, je ne la touche pas.
Une voix: ...
M. Ryan: Bien, c'est ça! Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Glassman (Harry): Quand vous avez la possibilité
d'avoir un chèque, c'est difficile de le refuser.
M. Jolivet: C'est parce que M. Ryan, il ne peut pas la prendre,
il faut qu'il la rembourse pareil.
Des voix: Ha, ha, ha! Une voix: Vous aussi. M. Jolivet:
C'est ça.
M. Ryan: J'ai fini, M. le Président. Merci beaucoup. Si
vous pouvez rester à notre disposition, nous allons discuter avec la
ville, puis je pense qu'il y aurait peut-être lieu qu'on échange
de nouveau. On va essayer de nettoyer toute cette chose-là aujourd'hui.
Merci beaucoup.
Le Président (M. Garon): Merci, MM. Glassman. Si vous
voulez vous asseoir dans la salle. Les gens de la commission pourraient
peut-être bien vous deman- der, comme l'a dit le ministre, de vous
reparler. J'invite la ville à prendre...
Une voix: ...
Le Président (M. Garon): Oui, c'est aussi bien.
...à reprendre les fauteuils. Voulez-vous suspendre 2 minutes, M. Ryan?
Bon, je vais suspendre les travaux de la commission pour quelques minutes,
parce qu'il y a des gens qui m'indiquent qu'ils veulent aller faire une petite
marche.
Des voix: Ha, ha, ha!
(Suspension de la séance à 11 h 45)
(Reprise à 12 h 3)
Le Président (M. Garon): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission va reprendre ses travaux.
Ville de Trois-Rivières
Nous en étions à l'étape où nous avions
invité la ville à revenir à la table des
délibérations pour permettre aux députés
ministériels et aux députés de l'Opposition, qui le
veulent bien, de poser des questions après avoir entendu les
différents intervenants.
Alors, est-ce qu'il y en a qui me demandent la parole? Il n'y a pas de
questions?
M. Ryan: Oui. Oh! oui, oui, oui.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, il me fait plaisir de saluer M.
le maire de Trois-Rivières et les 2 collaborateurs qui l'accompagnent.
Nous nous étions entendus, la semaine dernière, pour revenir
à la ville de Trois-Rivières, avec certaines questions
complémentaires, afin de chercher à clarifier des aspects du
projet qui peuvent être encore entachés d'une certaine
obscurité ou exiger des lumières plus grandes.
Il y a une question que je voudrais poser à M. le maire à
la suite du témoignage que nous avons entendu tantôt de MM.
Glassman. M. Glassman nous a dit: Nous aurions été
intéressés à commencer du développement, surtout
dans le secteur du «country club», d'après ce que j'ai
compris, qui est situé à droite, en haut, sur la carte, et les
autorités municipales nous ont dit: Bien, il faut qu'on ait un plan
d'ensemble et nous ne permettrons pas qu'on commence à développer
morceau par morceau; on veut que ce soit l'ensemble qui soit
développé à l'intérieur d'un plan
intégré. Alors, j'aimerais que M. le maire nous explique
peut-être, M. le Président, s'il est vrai que telle est la ligne
de conduite qu'a suivie la ville.
Quelle est la fermeté des propos de la ville dans cette voie?
M. LeBlanc: M. le Président, M. le ministre, les membres
de la commission, il me fait plaisir d'être ici ce matin. Pour
répondre à votre question, M. le ministre, effectivement, c'est
notre position, une position très claire, très ferme aussi, parce
que, pour nous autres, on ne peut pas se permettre un développement
à la pièce. On a déjà beaucoup de terrains qu'on
peut développer et qu'on développe présentement à
la pièce ou dans certains ensembles, des terrains qui sont bien
intégrés, des développements qui sont bien
intégrés aussi. Cependant, ça serait peut-être le
développement qui pourrait vraiment faire la différence sur le
marché de l'habitation, qui pourrait vraiment attirer la
clientèle qu'on a perdue au fil des années. il y a aussi tous les
autres avantages, et je ne voudrais pas, là, vous refaire
l'énumération, mais que ça soit un domaine
intégré, que ça soit un centre commercial
suprarégional, que ça soit notre vitrine sur l'autoroute, enfin,
tous ces facteurs-là, pour nous, c'est majeur. et une raison pourquoi on
ne peut pas le faire à la pièce non plus, c'est qu'il faut amener
les services là-bas, et il faut qv~ ça soit rentable fiscalement,
parce qu'on a toujours un souci qu'autant les vendeurs de terrains que les
acheteurs de terrains, mais aussi et principalement, les citoyens de
trois-rivières en tirent bénéfice de ça aussi.
alors, on ne peut pas s'aventurer dans une histoire où on ne sait pas
comment ça va finir, tandis que si on a un plan d'ensemble, je pense que
ça va être vendeur et que ça va attirer les gens qu'on
aurait dû avoir depuis une dizaine d'années, et qu'on a perdus au
fil des années.
M. Ryan: Si je comprends bien, vous ne souhaiteriez pas qu'on
développe, de manière détachée, la partie
peut-être la plus attrayante commercialement de ce domaine-là,
sans mettre en valeur également...
M. LeBlanc: Exact.
M. Ryan: ...l'ensemble du territoire, pour des fins à la
fois de développement, de rentabilité fiscale, etc.
M. LeBlanc: Effectivement, et d'ailleurs, je vous avais
mentionné au moins 3 exemples où la ville était devant des
situations presque sans issue, certaines qui duraient depuis déjà
plus d'une vingtaine d'années, 25 ans, d'autres qui sont plus
récentes, depuis 7 ou 8 ans, où des développements sont
bloqués ou sont ralentis considérablement parce qu'on a
commencé, mais on n'est pas capables de continuer d'aller de l'avant.
Alors, on ne voudrait pas dire: C'est bien. On a un centre d'achats, et on a un
développement à côté, et, après ça, on
est pris. Surtout qu'il y a un élément aussi circonstantiel;
c'est que, à partir du milieu, il y a une bande verte qui sépare
quasiment en 2, comme vous l'a montré M. Glassman tout à
l'heure... Où sont le golf et le secteur golf, ce sont des terrains qui
sont plus marécageux, et quand on pense à un terrain de golf,
sûr, c'est un attrait, mais aussi, c'est que les lacs artificiels qui
sont là serviraient à drainer les terres qui sont
marécageuses. Et, si on ne fait pas ça, ça serait
difficilement aussi «développable», à moins de
travaux d'infrastructures très importants pour drainer ces
terrains-là. Alors, le golf est sûrement un attrait, mais aussi, a
une fonction bien pratique de drainer ces terres-là. Alors, ça
serait cette partie-là...
M. Ryan: Très bien.
M. LeBlanc: ...qui serait moins
«développable», qu'on risquerait de voir, peut-être,
stagner pendant très longtemps, et ce n'est pas du tout ce qu'on
recherche.
M. Ryan: Très bien. Dans la documentation qui nous a
été soumise, on parle de la possibilité d'un nombre
d'unités de logements qui pourrait aller jusqu'à 3700 sur
l'ensemble du territoire, pouvant accommoder une population résidente
autour de 10 000, disons. La question qui s'est posée pour plusieurs...
Je comprends l'argument que vous nous avez donné au point de vue
étalement urbain. (12 h 10)
M. LeBlanc: Oui.
M. Ryan: Je comprends l'argument que vous nous avez donné,
et je vais vous dire, je suis tenté d'y souscrire. Il s'est fait du
développement tout autour de la région trifluvienne...
M. LeBlanc: Oui.
M. Ryan: ...de la ville de Trois-Rivières. Et ce que vous
feriez, vous autres, c'est à l'intérieur du territoire de la
ville de Trois-Rivières.
M. LeBlanc: De notre territoire, exactement.
M. Ryan: Puis, avec les pourcentages de croissance
démographique que vous nous avez donnés, tout autour, vous vous
dites: Ce serait normal que la ville centre ait une portion plus grande de
ça. Moi, je comprends ça.
Maintenant, selon vos calculs, là, ça n'a pas
été très clair dans les explications qui ont
été fournies l'autre jour, d'où vont venir ces
gens-là qui vont aller s'établir dans Le Domaine de Touraine?
D'où va venir cette clientèle de quelque 3700 ménages,
éventuellement? Évidemment, c'est réparti... M. Glassman a
dit: une période de 10, 15 ans. Il n'y a pas de nécessité
mathématique à ce que ça se fasse du jour au lendemain,
mais d'après les études que vos services ont faites, M. le maire,
d'où viendront les ménages qui seront appelés à
s'établir là et quel sera l'impact en particulier sur la
démographie du reste de la ville centre?
M. LeBlanc: Bon, alors, tout d'abord, quand vous me dites que
vous êtes tenté de souscrire à notre argumentation,
j'espère que vous ne résisterez pas et que vous succomberez
à nos arguments.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. LeBlanc: Quand vous dites: une portion plus grande, on ne veut
pas nécessairement aller chercher et, dans ça, on veut
être réalistes l'ensemble des nouveaux arrivants pour que
ça s'en vienne chez nous. On voudrait juste aller chercher la portion
qu'on devrait, qu'on aurait dû avoir en proportion de notre poids relatif
dans la grande région, alors que là, on va chercher moins. Et, si
on retourne aux chiffres qu'on vous avait fournis, en 20 ans ou en 30 ans, on a
diminué de 7,5 % ou de 4000 citoyens alors que la grande région
s'est enrichie de 32 000 personnes de plus.
Alors, ce n'est pas nécessairement un déplacement; il y a
des personnes qui viennent s'installer dans la grande région, sauf que,
au lieu de choisir de s'installer chez nous, elles vont s'installer dans les
villes périphériques. Que ce soit le parc de Bécancour,
qui a créé des milliers d'emplois, que ce soit le
récréotouristique qui est en train de se développer, que
ce soit l'université avec ses nouvelles facultés, etc., qui
crée des emplois aussi, bien, les gens vont s'installer en
périphérie. Alors que là, on pense qu'on a tous les
éléments pour attirer et fixer des nouveaux citoyens, des
nouvelles citoyennes dans la région.
M. Ryan: Maintenant, dans la somme de logements qui seront
construits, qui ira chercher au-delà de 3000, il y en a qui seront du
haut de gamme, on l'a vu, il y aura des fermettes dans le bout du club de golf,
tout ça. Je ne sais pas si... J'ai cru que vous tiquiez un petit peu
quand vous entendiez ça. Vous n'aviez pas tout à fait la
même interprétation...
M. LeBlanc: Oui.
M. Ryan: ...que M. Glassman, d'après ce que j'ai compris.
Du côté du coin droit supérieur, il y aurait un
«country club». J'imagine que c'est des résidences d'une
certaine valeur, ça. Est-ce qu'il va y avoir des résidences de
valeur moyenne et de loyers moyens ou si c'est du haut de gamme partout sur ce
territoire-là?
M. LeBlanc: Non, premièrement, on va resituer «haut
de gamme». Pour Trois-Rivières et la région, «haut de
gamme», on parle de 200 000 $, 250 000 $. On ne parle pas de maisons de
400 000 $, 500 000 $. Ce n'est pas ce qu'on vise, premièrement.
Deuxièmement, la ville et le service d'urbanisme, et je dirais le
Conseil en général et le maire en particulier, on a une
préoccupation. On dit que, dans le fond, on planifie quasiment une
petite ville. Et dans une petite ville, je panse que tout le monde doit avoir
sa place, autant ceux qui vont acquérir une première mai- son que
ceux qui sont à leur maison de retraite, autant que ceux je ne
sais pas, moi qui veulent rester en maisons en rangée ou dans des
appartements. On parlait de 12 ou 15 ou 20 logements. Je pense qu'il faut que
tout le monde ait sa place, que ça ne soit pas réservé
à une élite intellectuelle ou financière ou autre.
Je pense qu'on parle d'une ville et, dans une ville, je pense que chacun
doit y avoir sa place. Tout le monde devrait avoir l'opportunité et
l'occasion de pouvoir accéder à ce type de qualité de vie,
de paysage champêtre, comme on décrivait tout à l'heure:
piste cyclable, etc.
Alors, je tiquais un peu parce qu'on disait: bien, secteur
«country club», haut de gamme. On n'a pas évidemment tout
négocié avec les promoteurs actuels et notre PPU n'est pas
accepté non plus, mais, pour moi, je pense que le haut de gamme se
situerait peut-être plus dans le secteur golf. «Country club»
pourrait être des maisons de basse à moyenne gamme. Et vous auriez
aussi, autour du centre commercial, du multifamilial qui peut accommoder
à peu près toutes sortes de clientèles. Je pense que
ça, c'est important et il faut voir aussi, il faut aller avec le
marché aussi. Je ne sais pas si ça répond à votre
question, M. le ministre.
M. Ryan: Oui, oui, oui. Maintenant, je voudrais en venir un petit
peu à l'expropriation, qui est le coeur du projet de loi en ce qui
touche les pouvoirs que demande la ville de Trois-Rivières. Et,
après l'exposé que vous nous avez présenté l'autre
jour, M. le maire, la ville envisagerait l'expropriation de tout le territoire,
y compris 60 % à 65 % des terrains qui appartiennent aux frères
Glassman pour ensuite entrer dans des transactions de transfert et tout
ça qui permettraient d'assurer que son plan se réalise. Est-ce
que, d'après vous... Ça surprend, à première vue,
ça. Ça surprend, à première vue. Est-ce que,
d'après vous, il ne suffirait pas que la ville se voit accorder le
pouvoir de procéder à des expropriations dans des cas où,
après tentative de règlement négocié en vertu des
lois du marché, la ville procéderait à l'expropriation de
ces propriétés précises, quitte à ce qu'un
arbitrage soit ensuite exercé par la Chambre de l'expropriation de la
Cour du Québec? Est-ce que c'est vraiment nécessaire d'envisager
l'opération... J'appelle ça «une opération»,
c'est un grand détour que vous prenez pour arriver à votre
objectif. Est-ce qu'il ne serait pas mieux d'aller clairement droit au but,
franchement? Je ne vois pas pourquoi ce grand cercle que vous dressez autour de
l'objectif concret.
M. LeBlanc: Disons que le projet a évolué au fil
des années. Nous, ce qu'on en tire comme conclusion et avec les
discussions qu'on a eues avec notre procureur, notre avocat, notre
représentant au niveau légal, il semble que ce serait
préférable, pour ne pas donner d'avantage marqué, je
dirais, au promoteur actuel, de dire: Eh bien, la ville est propriétaire
de l'ensemble. Ça veut dire que s'il y a un tiers qui arrive, eh bien,
il va sentir qu'il va faire affaire avec la ville et non pas avec la ville
pour
une partie et le promoteur actuel pour une autre partie. On pensait que,
pour que les règles soient claires pour l'ensemble des gens qui peuvent
être appelés à soumissionner, ça serait
préférable comme ça. Maintenant, je dois spécifier
qu'au début, ce n'était pas ça. Au début, on
expropriait seulement une partie et les frères Glassman gardaient leurs
terrains, mais on pense que pour, peut-être en tout cas, que ce soit le
plus clair possible, que la ville puisse être le seul interlocuteur avec,
soit les frères Glassman, s'ils sont les seuls ou encore s'ils sont les
plus hauts enchérisseurs, ou un tiers qui serait le plus haut
enchérisseur.
M. Ryan: Oui, mais restons dans la perspective de la ville de
Trois-Rivières.
M. LeBlanc: Oui.
M. Ryan: Vous procédez à l'expropriation
après avoir tenté, évidemment, de régler par la
voie de la négociation. Hein? Je pense que c'était clair dans vos
réponses, l'autre jour, M. le maire, que vous vous accorderiez une
période pour tenter une dernière fois des solutions
négociées avec les propriétaires concernés.
M. LeBlanc: Oui.
M. Ryan: Dans l'hypothèse où ces
négociations-là ne fonctionnent pas et que vous deviez conclure
à la nécessité de l'expropriation, là, vous dites:
Évidemment, ça va demander une mise de fonds considérable,
des engagements financiers énormes de la part de la municipalité.
Avez-vous une idée de la valeur de l'évaluation des
propriétés qui appartiennent à MM. Glassman dans le
domaine, actuellement? Avez-vous fait le calcul de ça, au rôle de
l'évaluation, combien ça peut représenter?
M. LeBlanc: On parle autour d'à peu près 3 000 000
$.
M. Ryan: O.K. Très bien. Alors, la ville devrait prendre
ces engagements-là. Et vous dites: Nous en sommes très conscients
et, pour éviter des risques de nous retrouver dans une sorte de vide
financier ou vide de développement après, là, nous aurions
une entente préalable, une sorte de protocole. Je pense que ça
serait bon que vous nous l'expliquiez de nouveau, ça. Comment ça
va fonctionner? Parce que ce n'est pas d'une limpidité cristalline
à première lecture.
M. LeBlanc: Ha, ha, ha! Alors, M. le ministre, effectivement,
nous voulons procéder par solution négociée. On croit que
si la ville et un nouvel interlocuteur direct dans le dossier... Parce qu'on
était plus pour faciliter, au début, ou tenter d'arriver à
des ententes, on pense qu'avec un nouvel acteur qui serait indépendant,
qui, dans le fond, serait de bonne foi entre les 2 parties, tant l'acheteur que
le vendeur devraient trouver un prix qui serait raisonnable et acceptable pour
les 2 parties.
Une fois qu'on aura, par solutions négociées ou
ultimement, peut-être, dans certains cas, procédé par
expropriation, la ville, dans le cas des frères Glassman, en viendrait
à une entente qui dirait à peu près ceci: Vous serez
payés quand on aura un acheteur pour l'ensemble de tout le terrain
si c'étaient eux. Alors, il va y avoir confusion des dettes de
part et d'autre. Donc, la ville n'aurait pas à assumer ces 3 000 000 $
additionnels. (12 h 20)
Et, pour les autres propriétaires, pour ne pas qu'ils attendent,
eux autres, qu'il y ait un nouvel acheteur, pour qu'ils soient payés
immédiatement, là, la ville, temporairement, emprunterait un
montant pour les payer immédiatement, qui serait remboursé par
celui qui va offrir le plus haut montant pour les terrains que la ville aura
à offrir. Et, évidemment, les frais de financement seront
absorbés par le nouvel acheteur.
Mais, en procédant ainsi, je donne un exemple, c'est purement
hypothétique, admettons que la somme serait de 6 000 000 $ pour
l'ensemble, on n'aurait que 3 000 000 $ à débourser
immédiatement.
M. Ryan: Oui. Juste une question complémentaire. La valeur
des terrains qui n'appartiennent pas à MM. Glassman, à combien
l'établissez-vous, selon le rôle d'évaluation?
M. LeBlanc: C'est à peu près 2 500 000 $, selon
l'évaluation, autour de ça, chiffre indicatif.
M. Ryan: Comment expliquez-vous... C'est peut-être un petit
peu naïf, mais d'après ce que j'ai vu, les terrains que
possèdent les frères Glassman ont une valeur intéressante,
surtout ceux qui peuvent se prêter à des développements
assez immédiats. Puis, on a parlé des autres qui avaient moins de
valeur, qui étaient situés dans les arrière-terrains.
Puis, ceux-là auraient presque autant de valeur?
M. LeBlanc: Bien, on parle de quoi? 3 500 000$...
Une voix: On parle de 3 100 000 $ et 2 400 000 $.
M. LeBlanc: 3 100 000 $, à peu près. Mais il y a
une plus grande superficie. Ils ont une plus grande superficie aussi.
M. Ryan: Très bien, oui, O.K.
À propos de l'entente qui se fait, il faudrait s'assurer qu'au
point de vue légal, ce soit bien sûr, ça. Je pense bien
qu'une convention de cette nature, il faudrait que ça ait
été vérifié, si ça devait intervenir... Je
comprends votre point de vue, puis le genre de conditions que vous mettez me
paraît intéressant. Mais je pense qu'il serait important que ce
soit bien clair que cette convention-là soit soumise à
l'approbation du ministère
avant. Si on doit consentir, je pense que ce serait important que ce
soit bien vérifié avant. Là, je ne sais pas exactement ce
qu'il y aura dedans, parce que je ne l'ai pas vue. Mais j'aimerais que ce soit
là, ça, clairement.
M. LeBlanc: On serait certainement ouverts... M. Ryan:
Vous n'auriez pas d'objection à ça?
M. LeBlanc: ...à ce que la convention soit
vérifiée par le ministre, que le ministre donne son approbation.
Je pense que c'est juste une sécurité additionnelle pour la ville
de Trois-Rivières. On n'est pas contre ça, au contraire.
M. Ryan: Très bien. Autre point. L'autre jour, quand nous
avons discuté, nous avons parlé de limites de temps pour
l'exercice des pouvoirs considérables que sollicite la ville de
Trois-Rivières. Vous m'avez laissé entendre que, en principe,
vous étiez favorablement disposé à l'endroit de cette
perspective. Avez-vous eu le temps de penser à ça depuis la
semaine dernière, le genre de période de temps qui pourrait
être envisagée, si on parle d'une période limitée?
Parce que, étant donné le caractère considérable du
pouvoir d'expropriation que requiert la ville, il faut que les
propriétaires, qui risquent d'être dépouillés de
leur droit de propriété... Je ne vois pas la ville s'enrichir
à leurs dépens pendant qu'il ne se fera rien pendant une dizaine
d'années. Ça, je comprends ça très bien. Qu'est-ce
que vous envisagez comme période de temps qui pourrait être
raisonnable puis compatible, évidemment, avec les nombreuses contraintes
auxquelles doit obéir la ville en gérant un projet de cette
ampleur?
M. LeBlanc: On n'a pas vraiment, je dirais, étudié
à fond cette question-là dans les détails, M. le ministre,
mais on est d'accord sur le principe à l'effet que les gens ne doivent
pas être en suspens. Est-ce que, un jour, je serai l'objet d'une offre
et, après ça, d'une expropriation? Je pense que le plus
rapidement possible, je dirais dans les mois qui vont venir, les gens devraient
savoir s'ils seront l'objet ou non d'une intervention suite à
l'approbation de la loi. Alors, ça, pour nous autres, c'est clair.
Maintenant, tout dépendant quand on fait partir le délai. Je
pense que le délai doit être à partir d'un moment
donné où les gens savent. Si ça prend 4 ans parce qu'on ne
s'entend pas puis qu'on va à la cour d'expropriation, ça, je
pense que ce ne doit pas être limité, parce qu'on ne veut pas
jouer à la procédure et retarder indûment pour
échapper à la loi, mais dire que la ville fasse connaître
rapidement son intention et prenne les mesures pour négocier de
gré à gré. Et, de la minute que le processus soit
enclenché, qu'il soit conduit jusqu'à sa fin, mais que les gens
le sachent rapidement.
M. Ryan: La ville, avant même de pouvoir faire des
propositions, il faudrait qu'elle mette au point son programme particulier
d'urbanisme... M. LeBlanc: Oui.
M. Ryan: ...qu'elle le fasse approuver par le Conseil
après consultation publique. Ça, quelle période de temps
envisagez-vous pour cette première étape-là?
M. LeBlanc: Bon. Nous, ce qu'on ferait, c'est que... Si on
comprend que le projet de loi était accepté, il pourrait
être accordé vers quelle époque? D'après vous, le
projet de loi, s'il était accepté et devenait loi, ça
pourrait se faire à quelle époque?
M. Ryan: Fin octobre.
M. LeBlanc: On parle de fin octobre? Bon. Nous, c'est que, en
attendant, on va quand même accélérer, continuer notre
programme particulier d'urbanisme, et puis on va également
préparer tous les règlements afférents à cela pour
les produire immédiatement pour que les gens sachent à quoi s'en
tenir. Et on pourrait, tout de suite après, moi, je ne sais pas, en tout
cas, dans les prochains mois, voir avec le ministère toutes les
procédures qu'on a à suivre. Moi, je pense que le délai
devrait être quand même assez court et je dirais, jusqu'à un
certain point, contraignant.
M. Ryan: Ça m'amène à une remarque qui
déborde un petit peu le cadre de notre échange immédiat.
Il y aura probablement des choses à inscrire dans le projet de loi. Il
faut donner des garanties parce que des conversations entre vous et moi...
Peut-être que ni vous ni moi ne serons là dans un an, si les voeux
de l'Opposition se réalisent.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Heureusement que ce n'est pas eux qui décident de
notre sort, c'est la population.
Une voix: C'est pour ça qu'on a plus d'assurance.
M. Ryan: Ha, ha, ha! Oui. Et vous autres, là... En tout
cas, je ne veux pas continuer là-dedans.
Une voix: Tant mieux! Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Non, parce que de l'assurance devient de la suffisance,
parfois.
M. Ryan: Oui, c'est ça qu'il faut toujours...
Une voix: ... de ce bord-là!
M. Ryan: Non, justement, j'ai évité de franchir
cette frontière. Vous pourriez me le concéder, au moins
pour une fois.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): Ne succombez pas aux
tentations.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Merci, M. le Président, de votre indulgence bien
connue, qui grandit d'expérience en expérience.
Pour revenir à notre point, là, ça va demander
qu'on regarde la mécanique de plus près et je crois que ça
va être une bonne chose qu'on se donne peut-être un délai
d'une autre semaine pour mettre une touche finale à tout ça.
Être bien bien sûr qu'on aura regardé tous les aspects.
L'Opposition aura eu le temps de prendre connaissance des modifications que
nous apporterons.
Mais je suis content de ce que vous dites parce que ça nous
amène dans la considération précise de choses dont nous
devons... Je ne veux pas encarcaner la ville dans un échéancier
qui ne tiendrait pas debout et qui l'exposerait vite à agir de
manière illégale ou à ne pas agir du tout. Je pense qu'on
est capables de trouver quelque chose qui ait du bon sens et qui aide à
préciser qu'il s'agit d'une disposition quand même exceptionnelle
et à laquelle on procède avec toute la prudence et tout le
désir de contrôler les différents aspects le plus
raisonnablement possible. Le contrôle parfait n'est pas souhaitable dans
une démocratie libérale.
Alors, ceci étant dit, moi, je pense que ça me suffit. Il
y aura lieu de regarder ça de plus près, mais, sur le fond...
Juste une minute, M. le Président...
Le Président (M. Garon): Comme il approche midi et demi,
j'ai compris des propos de M. le ministre qu'il souhaiterait, après que
les membres de la commission aient fini d'interroger la ville, revenir
plutôt la semaine prochaine ou à un autre moment. Là, il
est midi et demi. Moi, je suis obligé de vous demander si vous souhaitez
prolonger un peu, ou bien revenir à 14 heures cet après-midi.
M. Ryan: M. le Président, si le député
d'Abitibi-Ouest n'avait pas d'objection, on pourrait peut-être prendre
quelques minutes de plus au moins pour nous entendre sur ce que nous allons
faire. Moi, je vous suggérerais que nous envisagions plutôt
d'ajourner maintenant ou de revenir la semaine prochaine. On m'informe qu'il
serait possible de convoquer la commission pour mercredi prochain et, moyennant
le consentement de l'Opposition, la convocation pourrait être de 14
heures jusqu'à 18 heures. (12 h 30)
Moi, je serais prêt à vous suggérer ceci, si
ça convient à l'Opposition et à mes collègues du
côté mi- nistériel également, je pense que ça
nous donnerait le temps nécessaire pour finir l'ouvrage d'une
manière aussi exacte que possible.
M. Gendron: M. le Président.
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Moi, je voudrais indiquer aux membres de la
commission ainsi qu'aux gens concernés... Globalement, voici comment je
vois les choses, M. le ministre. La ville est ici, vous avez eu l'occasion de
la questionner. Je voudrais avoir quelques minutes immédiatement, mais
je n'abuserai pas. Je voudrais plutôt qu'on consente,
premièrement, à une extension de 15, 20 minutes pour aujourd'hui,
pour éviter de revenir à une heure à laquelle le ministre
ne peut pas parce qu'il a une contrainte, puis il ne restera pas assez de temps
pour finaliser, et tout le reste fonctionnerait. Oui, la semaine prochaine,
essayer de viser à ce que nous puissions prendre connaissance des
balises que le projet de loi devra avoir pour recevoir... En tout cas, en ce
qui nous concerne, je peux vous dire tout de suite: Moi, si le projet de loi
est dans l'état qu'il est, il n'en est pas question. En ce qui me
concerne, il n'est pas question de voter ce projet de loi là dans
l'état qu'il est. Si on lui change la fraise, puis que j'ai les balises
qu'il me faut, on verra. Mais, là, présentement, il n'est pas
dans l'état qui me permet de donner mon accord. Mais je ne suis pas
législateur. De toute façon, il n'y a pas de cachette, je l'ai
dit au ministre. Ce que je dis, je prendrais 15, 20 minutes, si les membres de
la commission sont d'accord, j'interviewerais un peu les membres de
Trois-Rivières, et nous ferions ce que le ministre a mis sur la table:
oui, il y aurait consentement pour revenir mercredi prochain, de 14 heures
à 18 heures.
M. Ryan: M. le Président, en ce qui nous touche...
Le Président (M. Garon): Je pense que, de 14 à 18
heures, c'est imprudent. Ce serait peut-être mieux de prévoir plus
de temps, au cas où on aurait besoin...
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Garon): Parce que le mercredi, on ne
siège pas le soir. C'est pour ça que je vous dis... Supposons que
ça vous prend plus que 4 heures...
M. Ryan: Peut-être le lendemain matin aussi.
Le Président (M. Garon): Moi, ça ne me fait
rien.
M. Ryan: On peut mettre le lendemain matin puis, si on n'en a pas
besoin, on ne le prendra pas. Mais, si on en a besoin, on finira.
(Consultation)
M. Gendron: M. le Président et M. le ministre, je peux le
dire ouvertement, moi, je n'ai pas d'objection à dire: Convoquez la
Chambre... pas la Chambre, la commission, mercredi de 14 heures à 18
heures et le lendemain si on en a besoin. Moi, je n'ai pas d'objection.
(Consultation)
M. Ryan: Moi, ça fait l'affaire.
Le Président (M. Garon): Alors, il y a consentement pour
prolonger d'une quinzaine...
M. LeBlanc: M. le Président, juste une remarque, c'est que
notre procureur, qui est également professeur à
l'Université Laval, donne des cours mercredi après-midi, c'est
ça?
Une voix: Et jeudi matin.
M. LeBlanc: Mercredi après-midi et jeudi matin.
M. Gendron: J'entends votre objection, M. le maire. Par contre,
on vous a eu la semaine dernière, puis on le souhaitait, c'est nous qui
avons souhaité que vous soyez là. Sauf que j'ai discuté
avec le ministre; la semaine prochaine, je n'ai pas envie de recommencer les
échanges avec vous. Alors, je ne dis pas que...
M. LeBlanc: Non, mais c'est l'étude article par article la
semaine prochaine, alors...
M. Gendron: Oui, je sais. Sauf qu'à l'étude article
par article, règle générale, l'habitude veut que ce soit
un travail de parlementaires en commission, surtout si les amendements vous ont
été donnés... Ah! non, non, mais je fais juste vous dire.
Ce n'est pas moi qui invente ça, ça fait 17 ans que ça
marche de même.
M. LeBlanc: Oui, oui.
M. Gendron: La présence du requérant est moindre
quand on étudie article par article, surtout si le ministre vous a
communiqué les mesures d'encadrement puis qu'on en a eu connaissance.
Mais, là, écoutez, ça, ce n'est pas de mes affaires,
autrement dit.
M. LeBlanc: Oui, oui. Mais, s'il y a une question technique et
vous nous demandez: Est-ce que vous seriez d'accord si on faisait tel
changement ou tel changement?
M. Ryan: Ça va être réglé avant. M.
Gendron: Ça va être réglé avant.
M. Ryan: On attendra. Il va venir se joindre à vous
à 15 h 30?
M. LeBlanc: Oui.
M. Ryan: Alors, à ce moment-là, on pourra mettre
une chose en suspens.
M. LeBlanc: Ah! on pourra toujours.
M. Ryan: Mais je pense qu'on est mieux de marcher à 14
heures.
M. LeBlanc: C'est ça. On pourra toujours commencer puis
garder en suspens. Puis, à votre arrivée, ça va
dénouer l'impasse.
M. Gendron: Moi, il faudrait que je procède, M. le
Président, et les membres de la commission...
Le Président (M. Garon): Alors, il y a consentement pour
que le député d'Abitibi-Ouest et, peut-être, le
député de Laviolette continuent pendant 15, 20 minutes
pour...
M. Gendron: 15, 20 minutes, plutôt que de revenir à
15 heures.
Le Président (M. Garon): Ça marche.
M. Gendron: M. le maire, merci également d'être
là à nouveau, à notre demande, pour qu'on puisse parfaire
les informations qui nous manquent. Une première question, M. le maire,
c'est que vous avez dit à plusieurs reprises, et je vous ai entendu le
dire la semaine dernière, vous l'avez dit publiquement, puis je trouvais
que c'était normal, que la ville n'engagerait pas d'argent dans le
développement du Domaine de Touraine si elle n'a pas l'assurance que
l'ensemble du projet va se réaliser. L'information que j'ai et que
d'autres nous ont transmise, c'est qu'il y a quand même des parties
douteuses et ombrageuses quant à l'ensemble du projet. Juste à
titre d'exemple, vite, vite, la petite bande verte de l'autre
côté. Je sais bien que vous avez donné l'explication, mais
il y a une objection. Puis je ne trouve pas, moi, qu'elle est si requise que
ça. Je ne suis pas un aménagiste de profession; j'en ai vu un
peu, par exemple. Alors, je ne suis pas sûr que c'est si requis que
ça.
Deuxièmement, votre PPU le PPU, c'est le plan particulier
d'urbanisme il va devoir faire face à votre communauté, il
va devoir être au moins discuté et changé, et ça me
surprendrait qu'il n'y ait pas quelques retouches. Dans un contexte comme
ça, ma question précise: Comment, aujourd'hui, je peux avoir
l'assurance que la ville n'aura pas à faire des déboursés
d'argent dans ce projet-là compte tenu de son amplitude, de sa grandeur?
Le PPU n'est pas adopté. Il y a d'autres discussions.
Et, dernier commentaire plus précis à propos
duquel j'aimerais vous entendre, M. le maire: Est-ce que c'est exact que
les frères Glassman auraient dit ceci: On ne veut pas des maisons du
boulevard Saint-Jean dans le projet, puis on ne veut pas des terres sur la
route à Bureau à Pointe-du-Lac? Alors, «c'est-u»
exact qu'ils ne veulent pas de ça dans le projet? À moins que
j'aie mal compris, que ça fait partie du projet. S'ils ne veulent pas de
ça, bien, là, il y a un problème. Vous, vous avez dit: Si
ce n'est pas tout le kit, je n'en veux pas, puis je ne veux pas mettre d'argent
là-dedans. Le promoteur identifié dit: II y a des morceaux qui
m'intéressent moins. En tout cas, il y a des gens qui nous ont dit
ça la semaine dernière. Il y a des gens qui nous ont dit: Les
frères Glassman ont dit: Les maisons du boulevard Saint-Jean, «no
way», on n'a pas besoin de ça, on n'en veut pas. Alors, j'aimerais
ça vous entendre précisément sur ce que je viens de
soulever.
M. LeBlanc: M. le député, effectivement, sur la
bande, qui était votre premier argument, votre première question,
c'est une question de choix. Vous pouvez avoir raison, puis je peux avoir
raison, puis nos urbanistes peuvent avoir raison, et d'autres. Je pense que
c'est une question de choix et de comment on voit le développement, si
on préflre avoir des «strips» commerciaux ou pas. Je vous ai
expliqué que nous autres, ce n'était pas notre choix. Je ne dis
pas que ça ne se défend pas commercialement. Je pense que je
n'irai pas plus loin dans le débat.
M. Gendron: Ça va.
M. LeBlanc: Je veux dire, c'est une question de choix. Ce n'est
pas quelque chose de coulé dans le béton.
M. Gendron: Regardez, M. LeBlanc, une petite phrase.
M. LeBlanc: Oui, oui.
M. Gendron: Ça veut dire que vous, dans l'échange
que vous aurez avec vos commettants, vous allez la défendre.
M. LeBlanc: Oui.
M. Gendron: Donc, vous allez souhaiter qu'elle demeure dans le
PPU.
M. LeBlanc: Oui. Je vais souhaiter qu'elle demeure dans le PPU.
Mais j'ai aussi dit quand je suis passé ici, j'ai dit: Écoutez,
si c'est tout ce qui manque pour que le projet d'ensemble se réalise,
ça va.
M. Gendron: Excellent.
M. LeBlanc: Si vous me disiez demain matin: II n'y a plus de
terrain de golf et il n'y a plus de centre suprarégional, je vous
dirais: On arrête de parler, c'est fini.
M. Gendron: Excellent.
M. LeBlanc: II n'y a même rien à
«rejaser». O.K.? C'est sûr que le PPU peut être
changé, mais il va être changé... À moins qu'on nous
apporte quelque chose de mieux, et de mieux intégré, et de plus
«vendant» encore... Il peut y avoir des changements mineurs, mais
il n'y aura pas de changements majeurs, sinon, il n'y a pas
d'intérêt, encore une fois, pour la ville.
Après ça, je voudrais faire peut-être une
précision, quand j'ai dit qu'il n'y aura pas de dépenses de la
ville. J'ai dit qu'il y aura un investissement de la ville si on est
assurés d'avoir des revenus importants. Je ne dis pas qu'il n'y aura pas
un sou de dépensé par la ville, c'est impossible.
M. Gendron: C'est évident.
M. LeBlanc: Pas plus pour ça que pour aucun autre
développement à Trois-Rivières. Il y a des infrastructures
à faire.
M. Gendron: Ça, je comprends ça.
M. LeBlanc: Alors, c'est dans cette limite-là que j'ai dit
qu'on ferait des investissements, si on s'assure d'avoir des revenus et
qu'à un moment donné ce n'est pas juste sur le dessin qu'il y a
un centre supracommer-cial, mais qu'il va y en avoir un vraiment et qu'il va
nous rapporter un minimum de tant de taxes ou qu'il va être
évalué à un minimum de tant, sinon, il y aura des
pénalités ou des garanties à être données
à la ville. O.K.?
M. Gendron: C'est ce que je veux entendre. M. LeBlanc:
C'est ça.
M. Gendron: Bien, c'est ce que je veux entendre... Je veux
entendre les précisions sur les questions posées.
M. LeBlanc: Bien, en tout cas. Vous voulez entendre ma
réponse aussi, mais... Ha, ha, ha!
M. Gendron: Oui. C'est ça.
M. LeBlanc: C'est dans ce sens-là qu'on veut le faire.
M. Gendron: Sur l'autre question...
M. LeBlanc: Oui.
M. Gendron: ...que vous avez omise: Est-ce que
c'est exact que les frères Glassman ont dit: On ne veut pas des
maisons du boulevard Saint-Jean, puis on ne veut pas... Avez-vous
été rais au courant de ça comme ville?
M. LeBlanc: Moi, je n'ai pas... Il faudrait leur demander
à eux autres. Eux autres ne m'ont pas fait ce genre de
déclaration là, dans ce sens-là. Écoutez, il
faudrait peut-être qu'on élabore plus dans ce qu'ils auraient
voulu dire. Mais je n'ai pas...
M. Gendron: Écoutez, M. Lampron... M. LeBlanc:
Oui.
M. Gendron: ...a affirmé, vous étiez ici... M.
LeBlanc: Oui.
M. Gendron: ...puis il y a un document, puis vous l'avez, le
document, qui dit que la ville, lors d'une rencontre, n'avait pas les moyens de
financer le développement, et ainsi de suite, et là, M. Glassman
n'est pas d'accord avec le projet tel que présenté par la ville.
C'est une affirmation que je voulais vous faire apprécier. Dans le
projet tel que présenté par la ville où il y avait
désaccord des promoteurs éventuels, il disait 2 choses
précises, toujours selon les gens qui sont venus témoigner la
semaine dernière ici moi, je n'ai pas inventé ça
puis c'est dans les documents.
M. LeBlanc: Oui, oui.
M. Gendron: Ils disent: Les maisons du boulevard Saint-Jean, on
n'a pas besoin de ça puis on n'en veut pas, puis les terres sur la route
à Bureau à Pointe-du-Lac, on ne veut pas de ça. Je voulais
savoir votre point de vue. Vous, vous n'avez jamais entendu ça des
frères Glassman?
M. LeBlanc: Écoutez, je n'ai pas mémoire qu'il ait
dit ça. Il faudrait peut-être lui demander, premièrement,
s'il a dit ça. Parce qu'il y a beaucoup de choses qui se sont dites, et
je ne veux pas commencer à relever ça. Il y en a qui
étaient carrément vraies, d'autres dont je ne me souviens pas, et
il y en a d'autres qui n'étaient pas vraies. C'est aussi simple que
ça.
M. Gendron: O.K. C'est pour ça que je vous le demande,
à vous. Moi, je vous le demande, à vous, c'est vous qui
êtes maire de Trois-Rivières.
M. LeBlanc: Oui.
M. Gendron: Vous dites, vous, que vous n'avez pas entendu parler
de ça?
M. LeBlanc: Non.
M. Gendron: Merci.
M. LeBlanc: Je n'ai pas souvenance de ça.
M. Gendron: Merci. Deuxième question. Vous avez dit la
semaine dernière, à plusieurs reprises, vous l'avez
répété ce matin, et là, quand vous dites ça,
selon moi, je trouve que vous êtes dans des dispositions qui me plaisent
quand vous dites ce que je vais dire: On va procéder d'abord et avant
tout de gré à gré. (12 h 40)
M. LeBlanc: Ça, c'est clair.
M. Gendron: Et, la semaine dernière, vous avez beaucoup
insisté là-dessus. Je ne sens pas que, jusqu'à date, les
propriétaires occupants sont dans cette même conviction-là,
que la ville veut procéder de gré à gré. Question.
Pour acquérir l'ensemble du projet, vous avez envie de vous porter
acquéreur également des propriétés détenues
par les frères Glassman. Envers les frères Glassman, est-ce que
vous allez déposer une offre, toujours dans la perspective d'acquisition
de gré à gré, sur la base de la valeur marchande ou sur la
base de l'évaluation municipale?
M. LeBlanc: On va appliquer la même règle à
tous les propriétaires, que ce soient les frères Glassman ou les
autres. Je ne suis pas spécialiste en acquisition, je ne sais pas si
c'est la valeur municipale, la valeur marchande ou autre, mais ce sera les
mêmes règles qui vont s'appliquer à tout le monde. On ne
peut pas appliquer des règles à une partie et pas à
d'autres. Je pense qu'il faut qu'il y ait une équité.
M. Gendron: Moi, j'en suis. Mais c'est pour ça qu'on vous
fait parler.
M. LeBlanc: Oui, mais je vous le dis et je vous le confirme.
Ça ne peut pas se défendre de le faire autrement que
ça.
M. Gendron: Donc, vos intentions, c'est de procéder de
gré à gré à chaque fois que, dans votre vision du
projet, vous devez vous porter acquéreur d'une propriété
qui est détenue par un autre.
M. LeBlanc: Absolument et sans équivoque.
M. Gendron: Autre question. Si le golf sur le terrain, qui, je le
répète, se justifie, selon moi, dans la globalité du
concept dans la globalité du concept c'est
légitime, parce que les gens, d'ailleurs, prétendent... Puis,
là, ce n'est pas parce que je veux me déguiser en
spécialiste des sols, je n'en suis pas un; mais les sols n'ont pas l'air
si, ce que j'appellerais, minables que ça dans la partie plus basse,
c'est qu'ils ne sont pas irrigués, tout simplement, et, n'étant
pas irrigués, bien, c'est évident que ça n'a pas la
même valeur. Tu ne peux pas asseoir tout de suite une maison comme si tu
étais
sur une partie plus solide. Et je sais ce que c'est, ça
présente plus de coûts, de préparation, et ainsi de suite.
Et vous dites: Bien, c'est une bonne idée, on va l'irriguer par un petit
lac artificiel, petit bassin ici, petit bassin là, et ça fait un
beau petit golf au centre. Mais, si jamais le golf était
déficitaire, parce que les frères Glassman ont mentionné
qu'il n'y a pas grand golfs qui font leurs frais, c'est qui qui va assumer le
déficit du golf?
M. LeBlanc: En fait, ce n'est pas la ville, en tout cas, certain,
parce que c'est eux qui vont être propriétaires du terrain, qui
vont acquérir les terrains, qui vont construire le golf et qui vont
l'opérer.
M. Gendron: Dans la conception du projet, ce serait le promoteur
qui opérerait le golf.
M. LeBlanc: Yes, sir!
M. Gendron: Ah! le construire, je le savais, mais
l'opérer, c'est une autre affaire.
M. LeBlanc: Oui. Maintenant, écoutez, on n'a pas
d'entente, par^e qu'on ne peut pas négocier avec le promoteur. Ça
reste à faire l'objet de toute une entente. Ça peut, je dirais,
ça peut être une possibilité que ce soit la ville en
compensation de certains montants. Je veux dire, on n'est pas fermés
à ça non plus. Mais ce n'est pas nous autres qui allons prendre
le risque d'un golf.
M. Gendron: Dans votre esprit, M. le maire, selon ce que je sais
des échanges avec vous là-dessus et vos conseillers, le seul
promoteur éventuel qui a manifesté un intérêt
probant pour une affaire de même, c'est les frères Glassman.
M. LeBlanc: Oui.
M. Gendron: Cependant, nous, dans le projet de loi, on a
indiqué que ce serait effectivement logique d'aller en appel d'offres,
avec un tout homogène, unifié, qui serait connu, avec un PPU bien
discuté, que les citoyens auraient vu le PPU étant
toujours le plan particulier d'urbanisme, pour des gens moins familiers avec
ça et vous allez le soumettre à une espèce d'offre
publique d'acquisition pour l'ensemble des terrains. À votre
idée, là, est-ce que vous croyez qu'on peut intéresser un
autre promoteur que les frères Glassman pour un projet d'aussi grande
envergure si, selon ce qu'on a entendu, dans de l'implication de
développement commercial et résidentiel dans les dernières
années dans les dernières années... Jamais personne
ne m'a dit qu'il y avait d'autres promoteurs de ce gabarit-là. On en a
un pas loin, puis il y en a d'autres à caractère plus local
et ce n'est pas péjoratif, là du milieu, qui
développent selon leurs besoins, 25, 30 unités par année.
Comment on peut rendre plausible qu'il puisse y avoir d'autres promoteurs
intéressés par ce projet-là?
M. LeBlanc: Écoutez, tout le monde nous dit que c'est un
projet exceptionnel. Tout le monde a pu vérifier le site
stratégique où sont situés ces terrains-là. Tout le
monde a vu et a écouté les mérites d'un
développement intégré. On a parlé de terrains avec
des prix qui, chez nous, sont des prix qui sont très compétitifs.
On parle d'un domaine où l'assemblage aura été fait, tous
les problèmes auront été réglés de
rassembler l'ensemble des terrains. Alors, moi, j'ai l'impression que devant le
travail tout fait il y a peut-être 500 000 $ qui ont
été investis déjà juste dans la préparation
de plans, d'études du PPU, pas par la ville, mais par le
développeur... Moi, je me dis que la personne qui arrive ou le groupe
qui arrive, ce ne sera peut-être pas quelqu'un de notre région.
Ça peut être quelqu'un de notre région aussi, mais je pense
que ça peut peut-être être plus des gens qui oeuvrent
à la grandeur du pays qui peuvent s'intéresser à ce
carrefour-là. Si ça peut être intéressant pour les
propriétaires qui sont là, qui auraient voulu peut-être le
développer parcelle par parcelle, ou pour les Glassman dans le
développement d'un projet d'ensemble, je ne dis pas qu'il va y avoir 50
enchérisseurs demain matin, mais je pense qu'il y a des
possibilités qu'il y en ait. Et, de toute façon, je pense qu'il y
a des éléments qui pourraient faire que ça va se
présenter. Maintenant, je ne peux pas vous le garantir; ni vous, ni moi,
je pense qu'on peut faire ça au moment où on se parle, sauf qu'il
y a beaucoup de travail qui aura été fait. Et qu'il n'y ait pas
eu de promoteur qui se soit pointé avant, bien, il faut dire quand
même que plus de la moitié des terrains étaient
déjà propriété des Glassman et l'autre
moitié d'une quarantaine ou d'une cinquantaine de propriétaires.
Alors, ce n'est pas évident que tu te pointes. Mais, une fois que tous
les problèmes... que le remembrement est fait, que le PPU est
accepté, que les gens voient ce qui en est, moi, j'ai l'impression que
les atouts du projet pourraient, et je dis bien «pourraient»,
inciter quelqu'un à venir faire une offre.
M. Gendron: Lorsque j'ai prétendu que dans le secteur
«country club», puis, encore là, ce n'est pas grave ce que
je veux dire, d'après moi... Je vous ai vu lever la tête et autre
chose quand j'ai dit que ce serait davantage de la construction haut de
gamme...
M. LeBlanc: Oui.
M. Gendron: ...en voulant dire: Bien, ce n'est pas si sûr
que ça, où tu prends ça? Bien, la meilleure façon,
c'est de vous le demander, à vous...
M. LeBlanc: Oui.
M. Gendron: ...et la question, c'est la suivante. Moi, ce que
j'ai comme compréhension, c'est qu'il n'y aura pas beaucoup de logement
multifamilial. Je dis pas qu'il n'y en aura pas. Mais, toutes proportions
gardées, il y en aura peu par rapport au logement haut de gamme. Suis-je
dans les patates? Suis-je dans les fermes...
M. LeBIanc: Dans les fermettes.
M. Gendron: Dans les fermettes. Non, non, mais je le fais par
exprès.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: je le fais par exprès. en termes clairs, c'est
quoi la proportion du logement multifamilial qu'on appelle commun, et ce n'est
pas péjoratif, par rapport à du logement haut de gamme? deux
tiers, un tiers? 75 % haut de gamme, 25 % multifamilial, prix régulier,
prix commun? j'aimerais ça, de vous, avoir un ordre de grandeur à
ce moment-ci.
M. LeBIanc: O.K. Ma perception à moi, et, là, je
vous répondrais en pourcentage du territoire, pas en pourcentage de
portes parce que je ne peux pas.
M. Gendron: Non, non, en pourcentage du territoire.
M. LeBIanc: En pourcentage du territoire, pour moi, dans
«country club», ça irait de bas à moyen de gamme. Le
secteur «country club»... le secteur golf plutôt, pas
«country club», mais le secteur golf, en rose, pour moi, ce serait
plutôt moyen et haut de gamme. Et vous auriez du multifamilial autour du
commercial. Ça veut dire que dans «country club», moi, je
dirais peut-être un tiers de maisons bas de gamme plus deux tiers de
maisons peut-être plus moyen de gamme et en montant, et le secteur
multifamilial, bien, là, vous avez de tout, vous avez du condo qui peut
être du condo de base comme du condo plus luxueux, dans le multifamilial.
Puis, là-dessus, il n'y a pas de cachette, je veux dire, on a besoin de
secteurs peut-être de plus haut de gamme il faut s'entendre avec
plus haut de gamme à Trois-Rivières, on parle de 200 000 $, 250
000 $ - et c'est certain que ce n'est pas une concentration de blocs
d'appartements qu'on va faire là parce que ça, on en a des
territoires pour ça, et ça ne demande peut-être pas les
mêmes infrastructures ou les mêmes services, et c'est
peut-être plus facile d'installer ça dans des territoires qu'on a
déjà chez nous.
M. Gendron: Mais c'est 1000, 2000 à peu près? C'est
tout ça que je voudrais savoir.
M. LeBIanc: Non. Bien, je ne peux pas vous le dire en termes de
portes, là.
M. Gendron: Non, mais dans l'ensemble. Parce que vous avez
parlé de 3500. Le promoteur et vous, vous avez parlé à peu
près de 3500...
M. LeBIanc: Oui.
M. Gendron:...de prévisions sur l'ensemble de la
durée de la projection du développement. Bon, 3500 unités
familiales dans 15 ans ou 20 ans, est-ce que ça va en donner 1000 genre
unité familiale, logement multifamilial ou, et 2000 condos haut de
gamme? C'est ça que je voudrais avoir.
M. LeBIanc: bien, écoutez, je ne pourrais pas
répondre à cette question. je vous disais, en termes de
territoire... parce que, dans un petit territoire, si vous mettez des 24
logements, il y a pas mal plus de portes que si vous mettez une maison, je ne
sais pas, moi, de 250 000 $ sur un territoire de 300 par 300, par exemple. dans
ce sens-là, je vous dis: je pourrais plus vous répondre en
pourcentage, je dirais un tiers de bas de gamme peut-être ou un quart et
peut-être, je ne sais pas, moi, une autre moitié qui serait moyen
de gamme et peut-être un autre 25 %. mais, là, écoutez, je
n'ai pas regardé ça avec les urbanistes. ce n'est pas juste des
maisons de premiers acheteurs, premières maisons. ça, c'est
clair; il n'y a pas de cachette dans ça. mais il faut qu'il y en ait.
pour moi, c'est important.
M. Gendron: Mais, M. le maire, moi, je prétends que c'est
important ce que je vous demande là et je ne dis pas que vous ne le
traitez pas avec importance. Juste une minute!
M. LeBIanc: J'aimerais ça vous répondre plus
précisément, mais...
M. Gendron: Je n'en suis pas là-dessus. C'est sur
l'intention. On sent que, quand vous parlez comme vous venez de le faire...
M. LeBIanc: Oui.
M. Gendron: ...et je ne dis pas que c'est incorrect, le maire
nous dit ici, et c'est ça qu'il faut savoir: Je crois qu'il y a plus de
chances de développer ce projet-là et d'y trouver de
l'intérêt pour des gens qui vont venir chez nous si on est
davantage dans le haut de gamme. C'est ça, moi, que je déduis. Et
vous avez le droit d'avoir ça comme vision, comme objectif, parce que,
si vous m'aviez dit: On va rester plutôt en moyenne dans le
multifamilial, moi, j'aurais été obligé de dire: Je ne
crois pas que la demande va s'accentuer dans la ville de Trois-Rivières
pour du logement conventionnel, puisqu'ils vont ailleurs.
M. LeBIanc: C'est ça.
M. Gendron: C'est ça que je veux vous faire
évaluer.
M. LeBIanc: Mais c'est ce que je vous ai dit aussi. Dans le
fond...
M. Gendron: Je suis d'accord. (12 h 50)
M. LeBlanc: ...on arrive à des proportions plus basses.
Puis il faut aussi regarder la rentabilité de l'ensemble du projet.
M. Gendron: Exact.
M. LeBlanc: Sauf qu'il ne faut pas que, sur un critère
monétaire, quelqu'un puisse dire: Ah! moi, je ne peux pas penser aller
rester dans cette collectivité nouvelle. Il faut aussi que ce soit
possible.
M. Gendron: Merci. Moi, je n'ai pas d'autres questions.
Le Président (M. Garon): Alors, la commission ajourne ses
travaux, et nous allons attendre maintenant un ordre du gouvernement, du leader
du gouvernement, pour convoquer la commission, puisque ce n'est pas à
moi, comme président, à la convoquer pour des projets de loi.
M. LeBlanc: Est-ce que, M. le Président, on s'entend que
ce sera mercredi, à 14 heures? C'est ça?
Une voix: Oui, de 14 heures à 18 heures.
Le Président (M. Garon): Bien, les ministres,
normalement... Quand le ministre veut quelque chose, normalement, son leader va
être d'accord.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): Ce serait un bien mauvais signe
s'il ne voulait pas.
Une voix: On ne sait jamais.
Le Président (M. Garon): Alors, moi, je ne peux pas
convoquer de moi-même, mais je prends pour acquis que ce que le ministre
vous a dit, c'est ça qui va se passer.
(Fin de la séance à 12 h 52)