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(Dix heures douze minutes)
Le Président (M. Garon): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je remarque qu'on a toujours trop de temps le matin, mais on en a
moins à la fin de la journée. Je déclare ouverte la
séance de la commission de l'aménagement et des
équipements.
Rappelons le mandat de la commission qui est d'entendre les
intéressés et de procéder à l'étude
détaillée des projets de loi d'intérêt privé
suivants: Projet de loi 255, Loi concernant la ville de Gatineau; projet de loi
privé 245, Loi concernant la ville d'Outremont; projet de loi
privé 252, Loi concernant la ville d'Amos.
Mme la secrétaire, y a-t-il lieu d'annoncer des
remplacements?
La Secrétaire: Oui. Mme Juneau (Johnson) est
remplacée par M. Léonard (Labelle) et M. Thérien
(Rousseau) est remplacé par M. Chagnon (Saint-Louis).
Le Président (M. Garon): Est-ce qu'il a des motions
préliminaires? Il n'y a pas de motions préliminaires.
Projet de loi 255
Alors, j'invite le parrain du premier projet de loi, le projet de loi
privé 255, Loi concernant la ville de Gatineau, soit le
député de Chapleau, à nous faire ses déclarations
d'ouverture. Ensuite, je demanderai aux membres de chacun des partis s'ils ont
des déclarations d'ouverture à faire avant d'inviter les
requérants à présenter leur projet.
Remarques préliminaires M. John J.
Kehoe
M. Kehoe: Merci, M. le Président.
Il me fait plaisir de souhaiter la bienvenue aux représentants de
la ville de Gatineau. Le maire, M. Labine, va introduire les autres personnes
de la ville de Gatineau qui l'accompagnent.
Le projet de loi que nous avons devant nous ce matin ne contient que 5
articles. Auparavant, il y avait un projet de loi majeur, dans lequel on
traitait d'un problème sérieux. On a découvert par la
suite que beaucoup d'autres municipalités avaient le même
problème. À ce moment-là, le ministre, dans sa sagesse, a
décidé de biffer, dans l'avis, ces articles et de les mettre dans
un bill privé, une loi privée qui sera présentée
certainement à l'automne. Donc, ce matin, nous avons devant nous un
projet de loi de 5 articles, dont sans doute le plus important est de corriger
certains actes de vente de terrains qui ont été vendus dans le
parc industriel. Sans entrer dans les détails, M. le Président,
je vais demander aux représentants de la ville Gatineau d'expliquer en
détail les articles. Et je vous présente le maire de la ville de
Gatineau, M. Robert Labine.
M. Labine (Robert): M. le Président...
Le Président (M. Garon): Un instant! Je vais demander,
selon la procédure, s'il y a des membres de la commission qui veulent
faire des déclarations d'ouverture. Du côté
ministériel?
M. Claude Ryan
M. Ryan: Je voudrais souhaiter la plus cordiale bienvenue
à M. Labine et aux personnes qui l'accompagnent, saluer notre
collègue, le député de Chapleau, que nous sommes heureux
de retrouver à l'issue de la période estivale. Pour le reste, je
réserverai mes commentaires pour le moment qui suivra la
présentation, par M. Labine, des objectifs poursuivis par la ville de
Gatineau. Nous sommes disposés à examiner le projet de loi avec
diligence. Toutes les explications dont nous avions besoin ayant
déjà été fournies, je pense que nous pourrons
procéder assez rapidement à l'examen du projet de loi, sans
préjudice à ce que voudront dire les députés.
Évidemment, chacun pourra poser ses questions.
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abiti-bi-Ouest.
M. François Gendron
M. Gendron: Oui, M. le Président. Je voudrais
également saluer M. le maire Labine, de Gatineau, ainsi que les gens qui
l'accompagnent. Nous aussi, de l'Opposition officielle, on va procéder
avec diligence. Il ne nous apparaît pas y avoir de difficultés
majeures dans ce projet de loi là. On aura un certain nombre de
questions à poser sur chacun des articles, comme c'est l'habitude de le
faire, mais il ne devrait pas avoir de problème à adopter ce
projet de loi là assez rapidement.
Le Président (M. Garon): Merci, M. le
député.
J'inviterais M. le maire Robert Labine à nous présenter
les gens qui l'accompagnent et à nous présenter son point de vue
concernant le projet de loi qui est devant nous.
Exposé des requérants M. Labine: D'abord, à
ma gauche, le procureur,
M. David Robinson; à ma droite, mon chef de cabinet, M. Normand
Racicot, et le directeur adjoint, M. Robert Bélair.
Si vous voulez, M. le Président, je vais commencer à
l'article 1, considérant que, pour nous, c'est très simple,
ça va aller rapidement. Le no 1, c'est plutôt, si vous voulez,
pour réglementer une situation déjà existante depuis
1986-1987. On se souvient de la flambée, la montée des primes
d'assurance, et les municipalités ont commencé à
s'auto-assurer. Alors, ce qui est arrivé, la municipalité de
Gatineau a un fonds de réserve d'environ 1 800 000 $, et je sais que,
par après, la loi est venue confirmer ça. C'est pour ça
qu'on demande, par bill privé, dans le fond, de confirmer l'acte qu'on a
toujours eu de l'auto-assurance de 1986-1987.
Est-ce que je dois y aller continuellement ou bien si je dois attendre
les questions après l'article?
Le Président (M. Garon): Non, non. Présentez le
projet de loi dans son ensemble.
M. Labine: Tout dans son ensemble.
Le Président (M. Garon): Après ça, les
membres vont vous poser des questions.
M. Labine: D'accord.
Le Président (M. Garon): Et, après ça, on va
voir les articles un par un.
M. Labine: C'est ça. L'article 2, justement à cause
de la multitude de réunions que nous avons, que ce soit en comité
général, le conseil municipal et, en particulier, le
comité exécutif il y a une réunion toutes les
semaines, le mercredi il n'est pas toujours facile, au greffe, de
produire les documents immédiatement la semaine d'après. Alors,
tout ce qu'on demande c'est, au lieu d'avoir les minutes la semaine
d'après, un maximum de 2 semaines s'il y a lieu pour présenter
les minutes du comité exécutif.
L'article 3 concerne le président du conseil. En un mot, on dit
qu'on soit tel que la loi. Selon le bill que nous avons présentement, on
dit qu'on pourrait nommer un président. Je pense que la loi est
très bien faite en disant que le maire doit présider
l'assemblée du comité exécutif.
L'article 4, c'est pour approuver 5 ventes qui ont été
faites dans le parc industriel. Ce qui est arrivé au départ,
c'est que la SAO, qui a terminé dans notre région, le seul
organisme peut-être de ce genre, création du gouvernement qui a
été abolie, dans le temps, il y avait un aéroport qui
appartenait à la SAO. L'aéroport était en déficit
d'environ 500 000 $ par année. Suite à des négociations,
ils ont transféré l'aéroport à la ville de
Gatineau. Bien entendu que, comme on le dit souvent «The goods and the
bads», de financer 500 000 $ par année, pour la
municipalité, c'est impossible. Alors, on a demandé les actifs,
c'est-à-dire le parc industriel qui était adjacent à
l'aéroport. Par la vente de terrains, bien entendu, on finance
l'aéroport de Gatineau.
Cependant, dans l'esprit de tout le monde, on n'avait pas de demande ou
d'approbation à demander, comme c'était auparavant. La SAO,
lorsqu'elle vendait un terrain, et c'était là le
non-succès un peu de l'implantation des entreprises, il fallait attendre
un décret. Un décret, c'était, des fois, 3 mois et plus.
Pas besoin de vous dire qu'en business, quand le gars est obligé
d'attendre 3 mois et plus, ça refroidit, puis ça tombait bien
souvent à zéro.
Aujourd'hui, avec la municipalité, vu que la municipalité
fait une résolution au début de l'année, elle
établit ses prix dans le parc industriel, puis ça lui permet
justement de faire une vente. Comme le lundi, on peut avoir
immédiatement la signature, parce que c'est déjà
approuvé par le conseil municipal, et on peut envoyer, excusez
l'expression, l'industrie dans la même journée chez le notaire,
puis on peut faire business. Et c'est de là que, je crois, ça
accélère, et c'est beaucoup mieux au point de vue business. (10 h
20)
Alors, on ne pensait pas qu'il fallait la signature justement au niveau
du ministère et on a appris qu'il fallait 2 signatures. Je pense que
c'est l'Industrie et Commerce et, je crois, les Affaires municipales. Alors,
encore là, en bill privé, ça va corriger ces 5
actes-là dont on s'est aperçu chemin faisant... Mais,
éventuellement, je pense qu'on aura l'occasion de discuter un peu plus
longuement pour alléger encore là ces signatures qui, je crois,
allongent pareil le processus.
Et, l'article 5... Bien, mon Dieu, c'est ça, ça vient de
s'éteindre.
Le Président (M. Garon): Alors, je vous remercie, M. le
maire.
M. le ministre.
M. Ryan: La dernière fois que nous avons rencontré
la ville de Gatineau en commission parlementaire, je pense que c'est l'an
dernier, quand nous avons autorisé la constitution d'un comité
exécutif. Le projet de loi demande qu'on apporte certains ajustements
à cet égard. Je pense bien que les ajustements sont raisonnables
et pourront être l'objet d'un examen constructif, de conclusion
favorable.
Je crois que les transactions dont a parlé M. Labine ont
été expliquées. C'est évident qu'il y a eu un
manquement à la loi à ce moment-là, mais on ne peut pas
réécrire l'histoire. Ce sont des choses qui ont été
faites. C'est évident que le moindre mal, à ce moment-ci,
consiste à valider ces transactions-là plutôt qu'à
les annuler sous un prétexte d'illégalité. Les choses ont
été faites de bonne foi. Je pense que nous sommes tous ignorants,
à un moment ou l'autre, dans l'exercice de nos fonctions. Il n'y a
personne qui est au-dessus de ces gestes, puis, quand ils sont reconnus de
bonne foi, on essaie de les corriger de bonne foi également. Ça
finit là.
M. le Président, moi, je serais disposé, dès que
vous le jugerez opportun, à aborder l'étude du projet article par
article.
Le Président (M. Garon): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je suis déjà disposé à
aborder l'étude article par article.
Le Président (M. Garon): Est-ce qu'il y a d'autres
intervenants qui veulent poser des questions? D'autres membres de la commission
parlementaire? Non?
Étude détaillée
Alors, j'appelle l'article 1. Vous avez des explications à
donner, M. le maire, ou votre procureur?
M. Labine: Non. C'est clair dans mon esprit.
Le Président (M. Garon): Ha, ha, ha! Est-ce que c'est
clair dans l'exprit des membres de la commission? M. le ministre.
M. Ryan: Alors, il est arrivé, dans le passé, que
l'Assemblée nationale a accordé un tel pouvoir à certaines
municipalités. La ville de Hull, en particulier, s'est vu accorder ce
pouvoir dès 1975. Le pouvoir a été élargi en 1989.
La ville de Longueuil a obtenu la même attribution en 1982 et, plus
récemment, l'an dernier, nous avons accordé un pouvoir semblable
à la ville de Saint-Laurent. Par conséquent, il n'y a pas
d'objection, du côté du gouvernement, à ce qu'un pouvoir
comme celui-ci soit accordé à la ville de Gatineau. l'ordre de
grandeur qui est proposé correspond, selon notre jugement, à
l'ordre de grandeur de la ville, à l'importance de son budget annuel et
à son potentiel d'évaluation. je pense que ce montant-là
est un montant qui est convenable, à notre jugement, et que la ville ne
puisse pas affecter à cette fin-là une somme supérieure
à 1 % de son budget annuel nous paraît raisonnable
également, parce que ça pourrait être une manière,
des fois, d'accumuler des ressources qui ne seraient pas conformes aux fins
qu'on poursuit.
Alors, dans l'ensemble, par conséquent, ça nous
apparaît une mesure défendable. C'est de la responsabilité
de la municipalité. Ça comporte des risques, évidemment;
on ne sait jamais ce qui va arriver. Mais il y a plusieurs municipalités
qui fonctionnent de cette manière-là et qui estiment avoir pu
réaliser des économies. Chaque municipalité a sa
liberté et, quand ça se fait à l'intérieur de
bornes raisonnables, le législateur est heureux de favoriser l'exercice
de la responsabilité municipale dans le sens qui est proposé par
la ville de Gatineau ce matin. Par conséquent, du côté du
gouvernement, nous sommes favorables à l'adoption de cet article.
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Ma première question, M. le
Président, serait davantage au ministre des Affaires municipales et,
après ça, j'aurai une autre question à M. le maire Labine.
Vous ne trouvez pas curieux que ça ne soit pas dans la loi
générale des cités et villes? Qu'est-ce qui fait que,
constamment... D'ailleurs, vous vous appuyez vous-même en disant: Mais,
écoutez, c'est un peu régulier, plusieurs villes le font. Alors,
est-ce que vous avez des intentions, là?
Moi, je trouve que c'est une disposition qui est parfaitement
légitime, même «convenante» pour des administrations
municipales qui veulent et qui souhaitent prévenir des situations de
fait pour couvrir différents aspects de leur vie municipale, et elles
peuvent être sollicitées pour des réclamations soudaines,
suite à des événements ponctuels pour lesquels il aurait
été difficile de prévoir quelque alternative que ce soit.
Et c'est légitime, c'est logique. Ce qui m'étonne, c'est de voir
qu'on va revenir projet de loi après projet de loi de nature
privée pour convenir d'une disposition à caractère
beaucoup plus d'ordre général.
Alors, ma première question, c'est sûr que c'est au
ministre des Affaires municipales: Pourquoi il n'envisage pas et pourquoi que
ce n'est pas dans la loi générale des cités et villes?
M. Ryan: Je pense que la question reflète bien les
différences de mentalités qui existent d'un côté
à l'autre de la Chambre. Du côté de l'Opposition, on est
souvent porté à légiférer par abstraction, à
partir d'un principe, à vouloir l'imposer un petit peu partout, tandis
que, du côté ministériel, on est davantage enclin à
procéder par la méthode inductive, une méthode qui part de
l'expérience, qui arrive peut-être plus laborieusement, mais des
fois plus sûrement à des conclusions de caractère
général. Vous savez qu'en induction, la règle de base,
c'est que, pour arriver à une conclusion, il faut une enumeration
suffisante. C'est la règle de base qu'on apprenait dans nos cours de
logique autrefois. Alors, nous avons ici, jusqu'à maintenant, 4...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): II y en a d'autres qui disaient
que c'était procéder à l'anglaise plutôt qu'à
la française.
M. Ryan: Ça, les Français ont appris beaucoup de ce
côté. Les Français sont très bons en induction
aussi, contrairement à ce qu'on apprenait autrefois. Ils sont
très bons aussi.
Alors, comme on a actuellement 3 municipalités qui ont un pouvoir
semblable, on va ajouter aujourd'hui celle de Gatineau, puis on ajoutera
peut-être tantôt celle d'Outremont également. Je pense qu'on
va graduellement vers une connaissance suffisante de ce champ
d'expérience qui pourra peut-être nous justifier, quand
nous arriverons à cette partie de la révision
générale des lois municipales qui est en cours, d'ajouter un tel
pouvoir aux pouvoirs des municipalités. Puis ça, ça
viendra dans le livre quatrième. Là, nous sommes au livre... Nous
avons adopté le premier et le deuxième jusqu'à maintenant.
Nous espérons bien, d'ici la fin du présent mandat, pouvoir
procéder à l'adoption du livre troisième. Et, dans le
livre quatrième qui est en préparation à nos services,
c'est une des questions qui sont examinées soigneusement.
Par conséquent, la question est tout à fait pertinente,
même si 1'enumeration n'est pas encore tout à fait suffisante.
M. Gendron: C'est le jugement du père.
M. Ryan: Oui, 4...
M. Gendron: C'est ça qu'il faut déduire, parce que,
même si on va avoir, tout de suite cet après-midi, une autre ville
qui va faire la même demande, là, ça veut dire que, pour
quelques heures, à un moment donné, le père spirituel
pourrait décider que, oui, l'énu-mération est suffisante
et, là, dorénavant, on va procéder dans la loi
générale.
M. Ryan: M. le Président, je pense bien que le
député conviendra que 5 sur 1479, ce n'est pas
nécessairement une enumeration suffisante.
M. Gendron: Non, je sais, sauf que tout ce que je conviens, c'est
que, dans quelques heures d'intervalle, on va en adopter 2. Donc, il n'y a rien
qui laisse voir que plusieurs municipalités ne seraient pas heureuses...
Quand on connaît la mécanique d'un bill privé, ce n'est pas
parce qu'on souhaite en avoir un que, quelques jours après, on peut
légiférer sur un bill privé. C'est quand même une
pratique un peu exceptionnelle de légiférer par bill
privé. Et, de toute façon, c'était un peu sous le ton de
l'humour.
Le ministre me dit que ma question est pertinente. Je pense qu'elle
l'est. S'il dit que c'est en évaluation actuellement, bien, moi, je
trouve que c'est correct que le ministère des Affaires municipales
puisse porter un jugement. Et, si, effectivement, le jugement l'amène
à conclure qu'il y aurait lieu de procéder d'une façon
plus générale, parce qu'il s'agit là d'une disposition
intéressante pour l'avenir des municipalités du Québec,
dans cette logique de prévoir un fonds d'assurance autonome, bien, on
attendra de voir la disposition générale.
Moi, c'était tout simplement pour indiquer que je n'ai pas de
problème avec l'article de Gatineau. Je le souhaiterais pour l'ensemble
des municipalités plutôt que ce soit dans une loi d'exception. (10
h 30)
II y aurait peut-être juste une question. Est-ce que les 7 000 000
$ proviennent de vous ou des Affaires municipales? Est-ce que c'est la ville de
Gatineau qui a fixé le plafond de 7 000 000 $ ou si c'est le
ministère des Affaires municipales?
M. Robinson (David): C'est après discussion avec les
représentants des Affaires municipales. Et c'est un peu une proportion,
selon la population. Alors, on s'est fié à la dernière
municipalité qui l'avait eue, qui est Saint-Laurent. On a ajouté
une tranche pour équivaloir à la population de Gatineau, et c'a
donné le chiffre de 7 000 000 $.
M. Gendron: Moi, je n'ai pas d'autres questions, et je suis
disposé à adopter l'article 1.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Chapleau.
M. Kehoe: Au deuxième paragraphe, vous parlez d'une somme
n'excédant pas 1 % du budget. Ça représente combien par
année, environ?
M. Labine: Le budget est d'environ 103 000 000 $. Cependant, vu
qu'on est autofinancés, si on regarde... On fait faire des études
par des firmes comme Sobeco et on s'aperçoit qu'on a arrêté
de verser dans le fonds parce qu'on a suffisamment d'argent. Parce que, nous
autres, on s'assure, ce qu'on appelle, pour les premiers 2 000 000 $. On ne
peut pas prendre une pleine responsabilité on ne sait pas ce qui
peut nous arriver et on assure l'excédent aux 2 000 000 $. Par
contre, vu que le taux d'intérêt est tellement bas, cette
année on va peut-être, justement, verser dans le fonds. Alors, on
surveille ça continuellement. Parce qu'on...
M. Kehoe: Ça veut dire que, avant que vous soyez rendus
à 7 000 000 $, ça va prendre plusieurs années.
M. Labine: Oui, c'est le maximum... M. Kehoe: Oui, je
sais.
M. Labine: ...7 000 000 $. Ce n'est pas nécessairement de
le verser. Et, chaque fois, il faut faire une étude de notre
portefeuille d'assurances, surtout dans les périodes qu'on passe
présentement.
Le Président (M. Garon): L'article 1 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): J'appelle l'article 2. M. le
ministre.
M. Ryan: Peut-être que M. le maire voudrait donner quelques
explications auparavant, M. le Président.
M. Labine: Je pense, c'est comme je le disais tantôt, M. le
Président...
Une voix: ...c'est clair pour lui.
M. Labine: ...la multitude de travail... Très souvent, on
parle de différentes lois... Côté administratif, on dit
toujours que les paliers de gouvernement, on est superstructurés. On
parle d'embauché, qu'on a toujours trop d'employés, pour ceux,
des fois, qui ne sont pas partie prenante du travail. Alors, je ne pense pas
qu'il faut multiplier le nombre d'employés, augmenter le personnel, mais
plutôt trouver une façon efficace, au moindre coût possible.
Et ce n'est pas sorcier de recevoir nos minutes dans un délai de 2
semaines. Alors, c'est simplement ça.
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Nous n'avons pas d'objection à cette mesure.
C'est préférable que les minutes soient prêtes pour la
réunion suivante. Dans toute la mesure du possible, j'imagine que c'est
ce que vous allez faire.
M. Labine: C'est ce qu'on fait, oui.
M. Ryan: Oui, c'est ça. Il peut arriver que des
circonstances spéciales empêchent qu'elles soient disponibles. Et
là ça serait être dans l'illégalité. Alors
qu'avec cette faculté qui vous serait donnée ça donnerait
la souplesse qui m'apparaît raisonnable pour la bonne gestion des
affaires municipales. En conséquence, nous n'avons pas d'objection, de
notre côté, à ce que la loi antérieurement
adoptée, en 1992, soit modifiée de manière à tenir
compte de votre proposition.
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Il y a des choses, des fois, qui, à leur
simple lecture, peuvent paraître très simples. Je veux rappeler
aux membres de cette commission, au cas où ça leur
échapperait, qu'il s'agit des minutes des comités
exécutifs. Or, règle générale, les comités
exécutifs, le mot le dit, c'est pour prendre des décisions d'une
façon, des fois, un peu plus rapide, qui sont liées à la
vie courante, la vie quotidienne de la municipalité. Et, moi, ça
me fatigue un peu. Ça me fatigue un peu parce que, d'abord, vous
êtes dans une disposition de huis clos. Les séances du conseil
exécutif sont à huis clos.
M. Labine: On le fait publiquement. M. Gendron: Oui? M.
Labine: La loi dit à huis clos... M. Gendron: Huis clos.
M. Labine: ...mais on le fait publiquement.
M. Gendron: Oui, sauf que... Je suis heureux d'entendre
ça. Personnellement, par rapport... Parce que, là, le souci que
je vais traduire, c'est le souci démocratique. Et il y a un aspect,
là, dans une communauté où les délibérations
d'un conseil municipal sont suivies... Et je pense qu'il n'y a pas beaucoup de
conseil municipaux qui ne devraient pas souhaiter que les
délibérations soient le plus suivies possible. C'est la seule
chance d'exercer véritablement le sens démocratique. Et là
vous me dites que vos séances executives sont publiques. J'en suis fort
aise; c'est ce que je souhaitais. Par contre, la disposition de la loi vous
permettrait de les faire à huis clos.
M. Labine: Oui.
M. Gendron: Et je veux quand même traduire le fond de ma
pensée. Pour des séances d'un comité exécutif et
pour des gens qui veulent, effectivement, réagir. .. Parce que,
là, il y a toutes sortes de décisions qui peuvent êtres
prises à ces séances-là, les procès-verbaux des
votes, les délibérations du comité sont dressées et
transcrites dans un livre tenu à cette fin par le secrétaire du
comité, et ainsi de suite. Alors, les gens qui voudraient les examiner,
qui voudraient apporter un jugement sur celles et ceux.qui étaient
favorables, par rapport à, éventuellement, des discussions
d'ordre public... Moi, après 17 ans de vie politique, je sais ce que
c'est, réagir par rapport à des faits 3 semaines plus tard ou 2
semaines plus tard, ça n'a plus du tout la même
réalité publique. Et je questionnerais ça, un peu, moi. Je
n'irais pas automatiquement comme ça.
Parce qu'il ne doit pas y avoir beaucoup de villes, à ce que je
sache, qui ne sont pas assujetties à la disposition d'ordre
général, et la disposition d'ordre général, c'est:
la séance suivante. Et, comme j'ai toujours pensé que, dans la
vie normale, il y a des êtres humains et des organismes, l'exception est
toujours, ce qu'on appelle, acceptée; on va le voir à l'article
4. On ne vous tombera pas dessus, probablement, parce que vous demandez de
régulariser une situation. Alors, si c'est pour les quelques fois que
ça serait exceptionnel de rendre publics les procès-verbaux des
comités exécutifs, je ne vois pas le drame. Je ne vois pas le
drame de dire, comme le ministre a conclu: Vous seriez dans
l'illégalité. L'illégalité de qui? Et par rapport
à quoi? Je veux dire, il n'y a pas vraiment de citoyen qui ferait un
drame et des poursuites à ne plus finir parce que, exceptionnellement,
une fois dans la vie d'un comité exécutif, vous auriez
peut-être bien produit un procès-verbal à la
deuxième séance plutôt qu'à la première
séance. Mais il y a une méchante différence entre ce que
je discute et d'arriver avec un bill privé pour dire: Dorénavant,
on va demander une loi d'exception, et qu'on saute là-dessus, disant:
Oui, ça a du bon sens.
J'aimerais ça que le ministre nous indique combien il y a de
villes, au Québec, qui, effectivement,
siègent avec des comités exécutifs,
conformément à la disposition générale, et qui, eux
autres, disent: On s'arrange. Parce que, de toute façon, le
procès-verbal, vous allez devoir le produire. Alors, ce n'est pas
quelque chose qu'on dit: Bien là, si on avait du laxisme, il se peut
qu'après 1 mois, 2 mois ce n'est plus pertinent, donc on n'a pas
à le produire. Vous allez devoir le produire pareil. Alors, je ne vois
pas du tout... Je comprends que vous l'ayez mis là. Mais là,
ça, c'est vraiment, selon moi, prévoir l'exceptionnel, et c'est
de même qu'on réussit, selon moi, à mettre toutes sortes de
dispositions très fines, particulières, qui, dans les faits,
arriveront peut-être une fois dans 3000 ans, et je ne vois pas pourquoi
on engraisse excusez l'expression ou on engorge nos projets de
loi de nature publique et privée avec toutes sortes de dispositions pour
tenir compte de l'«exceptionnalité» des choses. Moi, je ne
suis pas très «hot».
M. Ryan: M. le Président, peut-être qu'on pourrait
demander au directeur général de la ville de Gati-neau, M.
Rageotte, je pense...
M. Labine: C'est M. Bélair.
M. Ryan: Très bien. M. Bélair, peut-être que
vous pourriez nous dire le genre de problèmes auxquels vous cherchez une
solution avec cette disposition-ci. Je ne sais pas si, M. le maire, ça
vous incommode.
M. Labine: Non, je n'ai pas de problème à...
M. Bélair (Robert): Ce qui peut se passer, M. le ministre,
c'est que, lorsque vous avez une semaine, par exemple, où il y a un
congé et que, la semaine suivante, vous avez un comité
général, un comité exécutif et une assemblée
de conseil, à ce moment-là, le greffier, lui, sa semaine commence
à être pas mal courte pour déposer, dès le mercredi
suivant, au comité exécutif le compte-rendu de la réunion
précédente. Alors, il peut arriver à l'occasion que, bon,
il se retrouve de court. Alors, pour ne pas tomber dans
l'illégalité, le greffier nous a demandé de lui laisser
une marge de manoeuvre.
M. Ryan: Est-ce que vous avez eu, effectivement, des situations
où il y avait des problèmes de ce
côté-là?
M. Bélair: Ça a occasionné du temps
supplémentaire, entre autres. Je ne sais pas si c'est arrivé dans
les faits.
M. Ryan: Ça, c'est... Ha, ha, ha!
M. Bélair: Je n'ai pas de cas précis en tête,
M. le ministre.
M. Labine: J'ai un cas précis, je m'excuse, un cas
précis, justement, qui a occasionné du temps
supplémentaire à 3 reprises. Alors, bien entendu, ce n'est pas
une affaire de tous les jours. Par contre, le texte pourrait peut-être se
lire dans le sens: À la séance suivante ou, au plus tard,
à la deuxième séance.
Je comprends, tantôt, quand vous parliez de
l'illégalité. Justement, à l'article 4, lorsque
l'illégalité n'est pas connue je comprends qu'on doit
être au courant de toutes les lois mais, lorsqu'elle arrive et
qu'on ne le savait pas... Lorsqu'on le sait, c'est dur de le faire. En tout
cas, moi, personnellement, je suis le genre qui ne le ferait pas si je la
connaissais.
M. Ryan: D'après vos règlements, les séances
du comité exécutif ont lieu régulièrement toutes
les semaines.
M. Labine: Toutes les semaines, le mercredi matin. Chez nous,
c'est toutes les semaines.
M. Ryan: Est-ce qu'il y a des séances spéciales en
plus des séances régulières?
M. Labine: Ça arrive rarement. Ça arrive, mais
très rarement. Il faut dire que, tous les mardis, si je n'ai pas
l'assemblée du conseil, j'ai un comité général.
M. Robinson: Ce qui veut dire que, selon l'amendement qu'on
demande, au pire, le procès-verbal en question serait
déposé 2 semaines après la prise de décision.
Tantôt, on a mentionné 1 mois; ce n'est pas 1 mois, en
réalité, ce n'est que 2 semaines, parce que la loi nous impose,
effectivement, de tenir des réunions à toutes les semaines.
M. Ryan: J'ai manqué la dernière phrase.
Voulez-vous répéter?
M. Robinson: La loi actuelle, la loi qui crée notre
comité exécutif, nous impose de tenir une réunion à
toutes les semaines. Donc, le procès-verbal ne sera jamais
déposé plus tard que 2 semaines après la prise de
décision.
M. Ryan: Je ne pense pas que la loi vous oblige à tenir
une réunion régulière toutes les semaines. C'est vous
autres qui avez fixé ça dans un règlement, hein?
M. Robinson: Oui, dans un règlement. M. Ryan: Dans
la loi, ce n'est pas mentionné. M. Robinson: Je m'excuse, M. le
ministre... M. Ryan: Ce n'est pas grave.
M. Robinson: ...dans un règlement. (10 h 40)
M. Ryan: Je voudrais simplement ajouter une chose. Le
comité exécutif n'existe pas dans la Loi sur les cités et
villes. Ça, c'est un pouvoir qui a été donné
spécialement. Je pense qu'on est rendu à 7, 8 ou 10
municipalités qui l'ont. On l'a donné à la ville de
Sherbrooke; on l'avait donné à Gatineau l'an dernier. Puis
là on précise dans chaque cas ce qui en est. Je n'ai pas eu
l'occasion de vérifier dans les autres lois, concernant d'autres
municipalités, si on avait des dispositions aussi précises
concernant les procès-verbaux; je ne suis pas sûr. Mais, ceci
étant dit, je pense que l'assouplissement qu'on demande, à la
lumière des explications qui ont été données...
Nous cherchons tous à éviter des dépenses
artificielles dans le fonctionnement de nos institutions publiques. Là,
on a mentionné une considération. Par exemple, si, à
diverses reprises, on est obligé de payer du temps supplémentaire
pour une tâche comme celle-là et qu^on peut éviter cette
contrainte sans du tout porter ombrage au bon fonctionnement
démocratique des institutions municipales, je pense qu'on doit essayer
de faciliter les choses. Les contraintes sont déjà très,
très nombreuses dans notre législation municipale, et un de mes
souhaits, ce serait que nous puissions les alléger et non pas les
alourdir.
M. Robinson: Peut-être qu'il y a un texte qui pourrait
rallier tout le monde. On pourrait dire, par exemple, que le
procès-verbal est produit à la séance suivante ou, en cas
de force majeure je reprends les textes qui sont là
à la deuxième séance qui suit.
M. Ryan: «Force majeure», il faudrait vérifier
auprès de nos conseillers. Le texte que nous avons, c'est ce qu'il veut
dire, à toutes fins utiles. «Au plus tard à la
deuxième séance», ça veut dire à la
première séance et, s'il arrive quelque chose, à la
deuxième.
M. Robinson: C'est ça.
M. Ryan: Mais, s'il y a un texte qui peut satisfaire le
député d'Abitibi-Ouest et qui vous est acceptable, nous autres,
nous sommes ici pour vous servir. Pardon?
Une voix:...
M. Robinson: Mais ce que je propose...
M. Ryan: «Force majeure», c'est une expression qui
est trop forte. Puis, on retombe dans les considérations, des raisons
sérieuses, des choses comme celles-là.
Une voix: C'est ça.
M. Ryan: À ce moment-là, ce n'est pas
nécessaire de l'écrire, ce que nous avons dit exactement
ça.
M. Gendron: M. le Président.
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Personnellement, c'est sûr que, si on fait de
la législation avec les avocats, on n'ira pas loin. Ils ont tellement
peur des termes. Pour de vrai, «force majeure», ça veut dire
ce que ça veut dire dans le vrai monde. Pour les avocats, c'est plus
grave. Ça ne finit plus de définir ça. Puis ce n'est pas
contre vous, puis ce n'est pas contre personne, là. C'est toujours la
même histoire. Mais...
M. Ryan: ...solidement entourés.
M. Gendron: Oui. Mais c'est pour ça, des fois, que
ça...
Le Président (M. Garon): Ce ne sont pas les avocats, ce
sont les tribunaux.
M. Gendron: Ce sont les tribunaux. Vous avez peut-être
raison, M. Garon... M. le Président, pardon.
M. Ryan: Ça, c'est une remarque lumineuse...
M. Gendron: Oui. Vous avez peut-être raison. Vous avez
peut-être raison que c'est...
M. Ryan: ...que justifie amplement l'expérience.
M. Gendron: Oui, mais il a plus d'expérience que moi, dans
ce domaine-là, et il est avocat, en plus. Ça fait que je
comprends.
Le Président (M. Garon): Mais je ne suis pas juge.
M. Gendron: Sauf ce matin, M. le Président. Le
Président (M. Garon): Hein?
M. Gendron: Sauf ce matin. Non, très sérieusement,
moi, je pense que, si on ajoutait... Parce que j'y tiens et je rappelle
l'objectif la démocratie des cités et villes doit avoir un
certain prix, et personne ne m'a fait accroire que le même
problème ne se reproduira pas en extensionnant de 2 semaines. Je suis
pas mal sûr de ce que je dis, qu'il arrivera un jour, dans une
municipalité malgré ce que vous demandez une raison
de plaider l'incapacité; vous allez devoir payer du temps
supplémentaire. La différence: au lieu de le faire la
première semaine, vous allez le faire la deuxième. Et je trouve
que, dans le monde moderne des communications comme aujourd'hui, des
journalistes qui veulent suivre ce qui s'est passé le jour
où, à un moment donné, vous déciderez de tenir une
séance à huis clos, ce qui est votre droit en vertu des
dispositions générales être informé de la
tenue des votes, des considérations et du procès-verbal 15 jours
plus tard, il n'y a plus d'exercice potentiel de la démocratie par
rapport à ce qu'on connaît. La presse ne mordra pas. C'est
passé, l'événement a eu lieu, et ce n'est pas
comme ça, d'après moi, qu'on doit faciliter l'exercice
démocratique.
Donc, vous ne m'avez pas convaincu personne de dire qu'il faut y aller
d'une disposition... Parce que, M. le ministre disait: Oui, mais tu sais ce que
ça veut dire. Ce n'est pas ce que le texte dit. C'était:
«à la séance suivante». Dorénavant, ce sera:
«au plus tard, à la deuxième séance qui suit».
Moi, j'aimerais au moins qu'il y ait une phrase et là j'aimerais
avoir l'attention de la batterie de conseillers du ministre des Affaires
municipales il me semble que ce ne serait pas compliqué de
marquer, si «force majeure» vous dérange, vous
énerve: «pour des motifs particuliers»,
«spéciaux», «exceptionnels», ce n'est pas
compliqué, sans les définir. Tu sais, tout est bon dans le
poulet, là. Dire: Écoutez, c'est la séance qui suit ou,
pour des motifs exceptionnels, ça pourrait être la
deuxième. Puis, moi, je ne veux même pas qu'on les
définisse. Comme ils vont essayer de nous faire accroire, que, si ce
n'est pas défini, il y a des problèmes...
M. Robinson: Je peux suggérer: «à la
séance suivante ou, lorsque les circonstances l'exigent, à la
deuxième qui suit».
M. Gendron: Ça, moi, ça m'agréerait. Parce
que, là, on sent qu'il y a la préoccupation que c'est la semaine
suivante, le procès-verbal.
M. Ryan: «Les circonstances le justifient».
M. Robinson: Oui.
M. Gendron: Je suis acheteur.
M. Robinson: Ou, «lorsque les circonstances l'exigent,
à la deuxième qui suit».
M. Ryan: Excusez. Je vais demander l'avis de nos conseillers
juridiques. Le ministre ne peut rien faire tout seul, contrairement à ce
que vous dit l'Opposition!
M. Gendron: Oui. Ne croyez surtout pas ça, là!
Le Président (M. Garon): Alors, je suspends les travaux de
la commission pour quelques instants.
M. Ryan: On est prêts à se mettre à la
rédaction.
Le Président (M. Garon): Alors, nous allons suspendre, si
vous voulez bien, l'article 2, pour aller à l'article 3, et on
reviendra, quand il y aura une proposition, à l'amendement. C'est
correct? Alors, je suspends l'article 2, et nous continuons avec l'article
3.
M. Gendron: Adopté, quant à moi, l'article 3.
Le Président (M. Garon): L'article 3 est-il
adopté?
M. Ryan: Oui. On va... Voulez-vous nous expliquer pourquoi vous
aviez mis ça là-dedans, pourquoi vous voulez l'enlever
aujourd'hui, là, M. le maire?
M. Labine: C'est parce que c'est un pouvoir...
M. Ryan: Un excès de démocratie, comme c'est
caractéristique de vous?
M. Labine: Alors, la démocratie, comme on a parlé
tantôt... J'ai aimé la phrase. Quand on veut informer les
journalistes, ce n'est pas nécessairement de les informer, c'est de leur
faire comprendre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Labine: Alors, ceci dit... Ha, ha, ha! M. le Président,
c'est un pouvoir qu'on a depuis 1983, et je pense qu'on...
Le Président (M. Garon): Nous autres, on n'a jamais ces
problèmes-là, ils ne sont jamais ici. Ils ne sont jamais dans les
commissions parlementaires.
M. Ryan: C'est parce qu'ils savent que ça marche bien.
M. Labine: Alors, c'est un pouvoir qu'on a depuis 1983, et je dis
que c'est tel que la loi. La loi dit que le président du conseil soit le
maire, alors point, à la ligne. Je veux dire, ce n'est pas... C'est tel
que la loi.
M. Robinson: Si je peux me permettre une explication
supplémentaire, par un projet de loi privé, en 1983, pour des
circonstances que j'ignore parce qu'à l'époque je
n'étais pas là on avait un comité administratif,
à l'époque; on n'avait pas le comité exécutif qu'on
a aujourd'hui, d'où l'importance, peut-être, de nommer un
président du conseil qui n'était pas la personne du maire. Et, de
fait, ce pouvoir-là n'a jamais été exercé au
conseil de la ville de Gatineau, c'est-à-dire que, depuis 1983,
malgré que la loi nous le permette, il n'y a jamais personne qui a
proposé et qui a élu un président d'assemblée au
conseil. Donc, plutôt que de laisser des pouvoirs dans la loi qui ne nous
sont d'aucune utilité, ce que M. le maire exprime, c'est notre intention
de revenir au principe tiré de la Loi sur les cités et villes
où le maire est d'office président du conseil. Alors, c'est le
but recherché.
M. Ryan: Nous sommes d'accord. Je propose l'adoption, M. le
Président.
Le Président (M. Garon): L'article 3 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté.
J'appelle l'article 4. M. Labine.
M. Labine: Alors...
Le Président (M. Garon): M. le maire.
M. Ryan: II y a une modification, auparavant.
M. Labine: M. le Président, comme je l'expliquais
tantôt, c'est suite à un acquis, c'est-à-dire un transfert,
pour la somme de 1 $, des actifs de la SAO à la ville de Gatineau qui
était le parc industriel. Et, de fait, sur les 5 ventes qu'il y a
là, il y en a 4 de construites, et, au départ, jamais on ne s'est
aperçu... Je crois, tout simplement, que, notamment un client, qui
s'appelait Molson O'Keefe, qui est venu s'implanter chez nous... Et ça,
c'est qu'eux avaient signé des contrats à l'extérieur,
à d'autres endroits en province, et ils ont dit: On ne comprend pas
ça qu'il n'y a aucun ministère qui soit obligé de signer.
Alors, nous autres, on a répondu: Non, c'était tel que convenu.
On nous cédait les actifs, donc les terrains appartenaient à la
ville de Gatineau. On établit le prix au début de l'année
ce n'est pas une question de négocier un terrain pour un et
négocier pour l'autre on a le prix pour tout le monde, par
résolution. Alors, le maire est autorisé à signer selon,
justement, la résolution passée. (10 h 50)
II a dit: C'est drôle pareil; on m'a dit la même chose
ailleurs, mais le ministère est obligé de signer. Et,
après vérification, on s'est aperçu que c'était
vrai qu'il y avait 2 ministères qui devaient signer. Alors, bien, c'est
de là l'illégalité, si on peut l'appeler ainsi, mais pas
de mauvaise foi. On ne le savait pas. Alors, c'est pour régulariser ces
ventes-là. Et le prix qu'il a été vendu, c'était le
prix, justement, établi par la SAO, dans le temps, et par
résolution du conseil. D'ailleurs, ce matin, nous avons
déposé, justement, je pense, des contrats, à ma
connaissance, Me Robinson?
M. Robinson: Les transactions, depuis qu'on s'est rendu compte de
ce fait-là je pense que c'est au début de
l'été les transactions qui ont été faites
après cette date-là ont été
régulièrement soumises aux 2 ministres concernés,
c'est-à-dire Industrie et Commerce et Affaires municipales.
M. Labine: Et j'aimerais peut-être apporter une note. Je
comprends que vous allez dire: Écoutez, si vous voulez parler
éventuellement... Mais j'aimerais prendre l'occasion, parce qu'on parle
souvent de nos PME, de nos entreprises chez nous et de l'implantation. Je suis
du milieu des affaires, et, en affaires, comme je le dis souvent dans mon
langage, quand on est «hot», il faut que ça s'exécute
immédiatement. On ne peut pas attendre des délais de
décrets, etc. Et je crois honnêtement que c'est superflu de
demander au ministre de signer. Pourquoi? Ça appartient à la
ville de Gatineau, on l'a fait par résolution, on a un marché
établi et on peut faire ça dans la même journée.
Alors, c'est simplement une signature qui vient, par après, confirmer.
Je ne vois pas le pourquoi de ces délais-là. Je trouve que c'est
réellement une entrave à nos PME, à nos industries et
à l'efficacité, si on veut créer des emplois chez
nous.
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Vos remarques s'appliquent-elles à certaines
dispositions de la Loi sur les immeubles industriels municipaux?
M. Labine: Oui.
M. Ryan: Eh bien, à ce sujet, M. le Président, je
voudrais...
M. Gendron: ...signatures inutiles.
M. Ryan: Pardon, ces signatures tardent plus de l'autre
côté que du nôtre, en général...
M. Gendron: Non, non, non! C'est vous autres qui êtes au
pouvoir, là!
M. Ryan: ...mais, ça, ça ne fait pas partie de la
discussion de ce matin. Ce que je voudrais dire à ce sujet-là, M.
le Président, c'est que nous sommes en train d'étudier tout le
problème du rôle des municipalités en matière de
développement économique. Je vais déposer à la
Table Québec-municipalités, la semaine prochaine, un document de
travail, dont je vous passerai une copie, d'ailleurs, parce que je pense que
vous pourrez nous être très utile là-dessus. Nous faisons
un relevé de toutes les attributions dont disposent déjà
les municipalités et nous explorons différentes avenues pouvant
permettre des améliorations. Évidemment, un des sujets que nous
examinons, c'est la Loi sur les immeubles industriels municipaux. Nous avons
des travaux qui sont engagés avec le ministère de l'Industrie et
du Commerce là-dessus, et je crois qu'au bout de la ligne nous devrions
en venir à des dispositions qui donneraient une latitude beaucoup plus
grande. Vous avez raison de dire que, pour chacune de ces transactions
particulières, il est excessif qu'on soit obligé d'obtenir
l'autorisation écrite de 2 ministres. Si c'était seulement 2
ministres, ça irait bien, mais ça veut dire aussi 2
ministères. Avec tous les appareils qui sont en dessous, ça veut
dire qu'il y a peut-être 25 individus qui vont se mettre le nez
là-dedans, puis qui n'auraient pas d'affaire là-dedans,
normalement.
Alors, soyez assuré qu'on est très attentifs à
ceci, et je crois qu'au cours de la prochaine année si
l'existence que la Providence nous donne au point de vue politique est assez
longue pour ça nous devrions être en mesure de corriger la
situation et d'ouvrir des horizons qui iraient davantage dans le sens de ce que
vous avez dit, justement. Il y a une chose dont nous
sommes tous conscients, c'est qu'il faut qu'à tous les niveaux
d'activité le coefficient d'efficacité soit accru, si nous
voulons avoir une société compétitive. Chaque
élément de ralentissement ou l'alourdissement qui intervient dans
une décision ou un projet, que ça vienne du privé ou du
public, ajoute des coûts de fonctionnement de la société et
la rend plus inapte à concurrencer les autres sociétés qui
mettent aussi sur le marché des produits ou des services. Par
conséquent, soyez assuré que votre remarque tombe en terre
fertile et qu'au cours des prochains mois il devrait y avoir des
développements intéressants de ce
côté-là.
M. Gendron: On va souhaiter que les saisons soient aussi belles
que cet été; la végétation était abondante.
Alors, si c'est le cas, là, ça risque que la terre fertile donne
quelque chose dans quelques années!
Le Président (M. Garon): Ça n'empêchera pas
la nature de faire tomber les feuilles rouges, à l'automne!
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Elles vont verdir au printemps.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Je n'ai pas d'objection, M. le Président,
à adopter l'article 4.
Le Président (M. Garon): Alors, l'article 4 est-il
adopté?
M. Ryan: J'ai cru constater qu'implicitement le
député d'Abitibi-Ouest se réjouit des orientations
qu'envisage le gouvernement.
M. Gendron: Tout à fait! Ah! tout à fait. M.
Ryan: Je le note avec grand plaisir.
M. Gendron: M. le Président, à cause du commentaire
du ministre des Affaires municipales, là où je ne me
réjouissais pas, je voyais les membres de la commission qui avaient
l'air tout heureux des dispositions du projet de loi, et, vous, votre remarque,
au début puis je ne suis pas sûr qu'elle a
été saisie dans ce sens, par les «opinements» de
bonnet de l'autre côté c'était quand même une
remarque, en disant: Je trouve complètement inutile les 2 signatures.
Puis, eux autres, ils sont bien d'accord. Mais je veux dire, l'article 4 exige
quand même... Et c'est justement, si on est obligé de faire une
mesure d'exception, c'est à cause de l'existence des 2 signatures
inutiles que vous dénonciez. Puis, eux autres, ils étaient bien
d'accord sur le «dénoncement», mais ils ont voté pour
l'article 4 pareil, tu sais!
Une voix: II est très clair.
M. Gendron: Oui, je suis habitué. Je suis habitué
de les voir fonctionner.
Une voix: ...commission.
M. Gendron: Ah oui! Bien, au moins, je n'opinerais pas du bonnet,
tu sais, je veux dire; je me fermerais.
Le Président (M. Garon): Alors, l'article 4 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté.
Il y a un amendement à l'article 4.1 qui est
présenté je ne sais pas par qui. Par le ministère. Alors,
M. le ministre. Vous avez un amendement qui propose une modification à
l'article 4.1. Avez-vous l'intention de le lire ou voulez-vous que je demande
à Mme la secrétaire de le lire?
M. Ryan: Regardez, je ne tiens pas à la lecture, en ce qui
me touche, M. le Président, parce que nous avons adopté des
dispositions semblables à l'occasion de l'examen que nous avons fait
d'autres projets de loi, il y a 2 jours. Procédure de
régularisation. Je ne pense pas qu'il y ait lieu de donner lecture de
l'amendement, à moins que vous insistiez.
Le Président (M. Garon): Non, mais c'est normalement...
Parce que, après ça, il est mis aux galées. Alors, Mme la
secrétaire, pouvez-vous en faire communication?
M. Ryan: Je sais, c'est pour ça que, si vous insistez,
nous n'avons point d'objection.
La Secrétaire: Le projet de loi 255 est modifié par
l'insertion, après l'article 4, du suivant: 4.1 Sur paiement
d'honoraires égaux à ceux qui seraient exigibles pour
l'enregistrement d'un jugement qui ordonnerait la radiation des actes
enregistrés sous les numéros mentionnés à l'article
4, le régistrateur de la division d'enregistrement de Hull inscrit en
marge de ces actes «confirmé par la loi enregistrée sous le
numéro...».
L'enregistrement d'une copie conforme de la présente loi se fait
par dépôt.
Le Président (M. Garon): Alors, M. le ministre, sur
l'amendement de votre ministère.
M. Ryan: Oui. C'est pour assurer que tout sera bien
régularisé, que tout sera inscrit en bonne et due forme dans les
registres. Nous sommes tout à fait favorables à cette
modification.
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Aucune difficulté avec les dispositions du
4.1.
Le Président (M. Garon): M. le maire. M. Labine:
Aucun problème.
Le Président (M. Garon): L'amendement proposant d'ajouter
l'article 4.1 est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté.
Il faudrait peut-être revenir à l'article 2, laissé
en suspens. Alors, Mme la secrétaire, voulez-vous lire l'amendement
proposé à l'article 2?
La Secrétaire: L'article 2 du projet de loi est
remplacé par le suivant: 2. L'article 11 de la Loi concernant la ville
de Gatineau (1992, chapitre 70) est modifié par l'insertion, à la
troisième ligne, après le mot «suivante», des mots
«ou, lorsque les circonstances le justifient, à la deuxième
séance qui suit».
Le Président (M. Garon): L'amendement à l'article 2
est-il adopté?
M. Gendron: Adopté, en ce qui me concerne.
Le Président (M. Garon): L'amendement à l'article 2
est adopté.
L'article 2, dans son ensemble est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté.
J'appelle l'article 5. Est-ce que l'article 5 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Garon): L'article 5 étant
adopté, j'appelle le préambule, qui est bref, mais qui est
là.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): Le préambule est
adopté. J'appelle le titre du projet de loi. Le titre du projet de loi
est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté. Il y aurait lieu
de présenter une motion de renumérotation.
M. le ministre.
M. Ryan: Je la présente volontiers, M. le
Président.
Le Président (M. Garon): Alors, M. le ministre
présente une motion de renumérotation. Est-ce que la motion de
renumérotation est adoptée?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté. Est-ce que
l'ensemble du projet de loi 255 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté.
Pour le mot de la fin, je vais demander au maire, au ministre, au
député d'Abitibi-Ouest de poursuivre avec le mot de la fin, ainsi
qu'au parrain du projet de loi.
Remarques finales
M. Labine: M. le Président, je profite de l'occasion pour
vous remercier, ainsi que toute la commission, de nous avoir entendus. Comme
toujours, on sait joindre l'humour à l'utile, et j'apprécie
grandement que notre bill soit approuvé tel quel. Merci.
Le Président (M. Garon): M. le ministre. (11 heures)
M. Ryan: J'apprécie cette visite cordiale qui nous a
été faite par la ville de Gatineau. J'apprécie
également la présence parmi nous du député de
Chapleau. Je pense que les ajustements qui nous étaient demandés
sont de nature fort raisonnable. Nous avons été heureux de
collaborer à l'approbation de ces amendements par la commission
parlementaire.
Il resterait, évidemment, à franchir l'étape de
l'adoption par l'Assemblée nationale au... J'espère que ça
sera dans peu de temps, le plus tôt possible, après la reprise des
travaux sessionnels. Et nous demeurons toujours à la disposition de la
ville de Gatineau pour toute forme de collaboration utile, pouvant servir les
objectifs de la ville de Gatineau. Je remercie les députés.
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Tout simplement, je voudrais remercier M. le
maire ainsi que les officiers de la ville. En ce qui concerne l'Opposition, on
est heureux d'avoir contribué à donner suite à votre
projet de loi et, surtout, d'avoir eu l'occasion d'y ajouter une petite
dimension qui devrait offrir davantage de sécurité
démocratique, et ça, c'est vrai pour toutes les villes du
Québec. Et, dans ce sens-là, je pense qu'il s'agit là
d'une disposition plus sécurisante. Je vous remercie de votre
collaboration. Bonne journée.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Chapleau.
M. Kehoe: De ma part, je dis la même chose, moi aussi.
Merci tout le monde. Je vous souhaite un bon voyage de retour. Je veux
mentionner aussi que j'apprécie beaucoup l'ouverture d'esprit du
ministre pour les 2 problèmes qui sont là, à l'article 4,
pour des lots. Parce que, dans le parc industriel de Gatineau, il y a beaucoup
de transactions, et ce n'est pas normal que la ville soit obligée de
revenir à chaque fois pour faire rectifier ces affaires-là. Et,
deuxièmement, ce qui est encore plus important: la question des
promoteurs, qui était déjà dans le premier projet de loi
qui a été déposé. Le fait que ça sera
adopté dans une loi générale durant la prochaine session,
je pense que c'est absolument nécessaire. Ce n'est pas seulement un
problème de la ville de Gatineau, c'est à travers la province.
À mesure qu'il y a un développement dans différentes
municipalités, le problème se présente, et la seule
manière de le régler, tel que l'a demandé le porte-parole
de l'Opposition pour d'autre chose, c'est de cette façon-là.
Donc, bon voyage de retour.
Le Président (M. Garon): Alors, je suspends temporairement
les travaux de la commission pour permettre à la ville de Gatineau de se
retirer et permettre aux représentants de la ville d'Outremont de
s'approcher.
(Suspension de la séance à 11 h 2)
(Reprise à 11 h 11)
Le Président (M. Garon): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux.
Projet de loi 245
Maintenant, nous sommes au deuxième point de notre mandat:
étudier le projet de loi privé 245, Loi concernant la ville
d'Outremont, et je vais demander au parrain du projet de loi, M. le
député de Saint-Louis, de prendre la parole; ensuite, je vais
l'offrir aux membres de la commission, s'ils ont des déclarations
d'ouverture à faire et, ensuite, aux requérants pour qu'ils
présentent leur projet de loi.
Alors, M. le député de Saint-Louis.
Remarques préliminaires M. Jacques Chagnon
M. Chagnon: Merci, M. le Président.
M. le ministre, M. le représentant de l'Opposition, les membres
de cette commission, puisque vous avez paraphrasé mon rôle comme
étant le parrain, permettez-moi de vous signaler que ma filleule tient
à vous remercier, M. le Président ainsi que les membres de cette
commission et M. le ministre, d'avoir bien voulu étudier le
présent projet de loi durant la période estivale, de façon
à accélérer le processus d'adoption au cours de la
prochaine session.
M. le Président, tout d'abord, je voudrais vous présenter
les représentants de la ville d'Outremont. D'abord, par son maire, M.
Jean Pomminville, qui est ici avec nous; le procureur de la ville d'Outremont,
Me Armand Poupart; le greffier de la ville d'Outremont, M. Gerbeau, et,
finalement, M. Mainville, qui est le directeur général.
M. le Président, le projet de loi 245 fait en sorte, à
certains niveaux, de ramener certains pouvoirs et d'accorder certains pouvoirs
à la ville d'Outremont. La ville d'Outremont m'informe, donc ma filleule
m'informe, qu'elle voudrait voir l'article 2 retiré. Elle vous signale
aussi, M. le Président, et je vous en ferai le dépôt
immédiatement, qu'aux articles 7.1 et 7.2 nous avons des papillons. Et,
si vous voulez que je vous les dépose immédiatement, je peux le
faire. Alors, considérez-les comme déposés.
M. le Président, vous connaissant d'emblée, je sais que
vous voulez savoir quand l'avis a été publié. Vous avez
toujours posé la question. C'est la quarantième fois que je passe
en commission parlementaire pour le dépôt d'un projet de loi
privé et, toutes les fois que vous avez présidé, vous
m'avez posé la question. Alors, avant que vous me la posiez, je vous le
cite: l'avis a été publié dans la Gazette officielle du
Québec le 19 décembre 1992 et dans le journal Le Devoir, les
5, 12, 19 et 26 décembre 1992.
M. le Président, je pense que M. le maire et son procureur
sauront répondre aux questions à venir, que vous pourrez vouloir
leur poser, dans la défense des, maintenant, 8 articles du projet de
loi, puisque l'article 2 a été retiré.
Je voudrais, en terminant, M. le Président, remercier Mme Bibiane
Rény et toute l'équipe de la législation privée
qui, pour nous, fait un travail considérable. Elle travaille en
relation, par exemple, dans ce cas-ci, avec le ministère des Affaires
municipales et, dans d'autres cas, avec d'autres ministères. Mais
l'arrimage qui se fait entre la législation privée et les
ministères, je tiens à le souligner, a toujours été
de très grande qualité et fait à un très haut
niveau de compétence.
Comme je le signalais un peu plus tôt, je pense que c'est mon
quarantième projet de loi privé. Je suis en train de devenir un
expert es projet de loi privé. Mais ça a toujours
été une règle avec le bureau de la législation
privée d'avoir la qualité de services qu'on a pu avoir depuis
tout le temps.
Merci, M. le Président, et, sur ce, je cède la parole
à M. le maire d'Outremont.
Le Président (M. Garon): Avant, je vais offrir aux membres
de la commission, s'ils veulent prendre la parole selon la procédure de
notre règlement. Alors, M. le ministre, voulez-vous prendre la parole
immédiatement ou après les déclarations du maire?
M. Ryan: Après les déclarations du maire.
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: ...
Le Président (M. Garon): Alors, M. le maire, je vous
invite à présenter votre projet de loi.
Exposé des requérants
M. Pomminville (Jean): Merci, M. le Président, merci, M.
le ministre, représentants de l'Opposition ainsi que tous les membres de
la commission.
Je fais miennes toutes les paroles que vous adressait le
député de Saint-Louis relativement aux efforts
considérables que votre commission doit faire en ces temps-ci de
l'année, où il serait peut-être légitime pour
plusieurs d'entre vous de vaquer à des occupations peut-être un
peu moins sérieuses. Alors, on vous en remercie grandement.
Je vais essayer d'y aller très sommairement avec la nature des
différentes dispositions qu'on entend proposer. Quant à la toute
première, l'article 1, ça vise à assurer à la
ville, à la municipalité, une certaine protection de son nom et
de son sigle. Outremont, pour des raisons qui peuvent certainement
paraître évidentes à plusieurs, est grandement
convoitée par des voisins, des commerçants voisins, des gens qui
habitent en périphérie, des associations diverses qui,
très souvent, utilisent et le nom et le sigle à leurs fins
ou commerciales, sociales ou autres et, évidemment, sans aucune
autorisation. Et la ville voit parfois son nom associé à des
activités ou à des domaines avec lesquels elle n'est pas tout
à fait en accord. Évidemment, le but de la disposition, c'est de
pouvoir juger de la qualité de l'entreprise ou de la personne qui entend
accoler son nom, Outremont, à son activité, et l'autoriser. On
sait que certaines municipalités se sont vu accorder ce pouvoir.
L'article 3, donc, puisque l'article 2 est retiré, l'article 3
vise à permettre à la municipalité, en même temps
que l'imposition d'une amende, de récupérer les frais de
remorquage, qui sont considérés non pas comme frais de cour, et,
la seule façon pour la municipalité de pouvoir les recouvrer,
puisqu'elle les assume elle-même, c'est par une action civile, par des
démarches devant les tribunaux civils. Or, évidemment, c'est
beaucoup plus onéreux de cette façon-là; ça
représente des coûts additionnels, parfois des coûts qui
sont plus importants que le montant même des frais de remorquage à
récupérer. Il nous semble que de jumeler, en tant que frais de
cour, ces sommes et qu'elles soient recouvrables de la même façon
que l'amende elle-même, que le juge ait l'autorité, donc, de
l'accorder, serait une mesure à la fois plus économique et
certainement beaucoup plus efficace.
L'article 4 est un article de concordance simplement quant au 1 °.
Le premier alinéa de l'article 4 est un article de concordance avec
l'article 3.
Le deuxième alinéa de l'article 4 qui est un des
articles les plus importants, les plus substantiels de notre demande
vise à permettre à la municipalité d'acquérir un
terrain sur le territoire d'une autre municipalité, afin d'y
aménager un dépôt à neige et une chute à
neige. Il y a diverses raisons qui expliquent ça. Comme vous le savez
sans doute, la configuration de la ville d'Outremont est ainsi faite que tout
le terrain disponible est bâti. Il n'existe que très peu de
terrains; les quelques-uns qui restent sont aménagés en parcs,
et, cet hiver, on a fait la fâcheuse expérience de déposer
de la neige sur un de nos terrains de baseball, ce qui l'a endommagé
sérieusement. Ça a retardé le début de la saison,
au grand malheur de nos jeunes et de nos moins jeunes qui s'adonnent à
ce sport, d'une part. (11 h 20)
D'autre part, il n'y a pas, sur notre territoire, de collecteurs de
dimensions assez importantes pour pouvoir, dans le cadre d'une chute à
neige, y descendre, y jeter de la neige. On n'a qu'un seul collecteur de 5,6
pi, alors que, pour avoir une chute à neige de dimensions efficaces, on
parle de 10 à 12 pi, ce qu'on n'a pas et ce que certaines de nos
municipalités voisines, évidemment, ont. Alors, c'est dans cette
perspective que l'on cherche à pouvoir acquérir, sur le
territoire d'une de nos voisines, un terrain qui serait adossé à
un collecteur suffisamment grand pour pouvoir y aménager notre chute
à neige.
À la version que vous avez du texte s'ajoute un papillon, et
c'est suite à des discussions avec les représentants du
ministère que cet ajout a été apporté. Alors, on
parle, évidemment, de pouvoir acquérir de gré à
gré ou par expropriation. Évidemment, ça ferait assez
curieux de faire ça sur le territoire d'une municipalité voisine.
Alors, ce qui s'ajouterait, c'est: «avec l'accord de la
municipalité concernée». Alors, évidemment, c'est
elle qui, au premier chef, détient les pouvoirs d'aménagement de
son territoire, et, sans son accord, il serait assez difficile de pouvoir
envisager qu'on puisse acquérir ou, surtout, exproprier des terrains sur
son territoire, à moins qu'elle n'y consente.
Donc, l'ajout semblait sécuriser les représentants du
ministère des Affaires municipales dans ce sens que l'autonomie locale
était parfaitement respectée avec cet ajout. Et le
président de l'UMRCQ, qui, dans un premier temps, avant que cette
mention ne soit apportée, avait soulevé certaines objections,
depuis, les a retirées. Alors, on sait que ça ne semble plus
soulever d'inquiétude auprès de l'UMRCQ, la seule, d'ailleurs,
qui avait réagi, suite à la publication de notre projet de loi.
Et, pour la ville d'Outremont, je ne vous cache pas que c'est vraiment
indispensable qu'une telle mesure soit accordée, parce que, dans une
perspective, aussi, de politique de protection de la qualité de
l'environnement, le conseil a décidé de ne plus souffler la neige
sur les terrains privés, de façon à préserver les
pelouses et les aménagements que chaque résident a faits sur son
terrain. Alors, il ne reste plus aucun espace, ou si peu, pour souffler notre
neige que, à moins d'avoir une telle mesure, on devra laisser la neige
dans les rues, avec les
inconvénients que ça comporte, inconvénients qui
sont, dans une ville aussi centrale, dans une région urbaine de si forte
densité, une solution tout à fait pas envisageable, tout à
fait incommode.
Le 3° de l'article 4 concerne le stationnement. Alors, il s'agit de
prévoir la possibilité pour la ville de prohiber le stationnement
dans les bâtiments et sur les terrains dont elle est propriétaire
et, évidemment, de pouvoir sanctionner toute infraction qui pourrait
résulter...
Le Président (M. Garon): M. le maire, ce n'est pas
nécessaire d'expliquer chacun des articles à ce moment-ci.
M. Pomminville: Pardon?
Le Président (M. Garon): Ce n'est pas nécessaire
d'expliquer chacun des articles. Après ça, on va venir à
chacun des articles. C'est seulement l'ensemble, un survol de l'ensemble du
projet de loi, parce que, après ça, on va appeler les articles un
par un et, à chaque fois, on va vous demander votre opinion, votre point
de vue.
M. Pomminville: Bien, écoutez, en fait, c'est
essentiellement ça. Ce sont des mesures qui visent à rendre la
vie de nos citoyens plus agréable, à leur donner des
aménagements, soit au chapitre du stationnement, soit au chapitre de la
neige. Je dirai que le deuxième article de l'ensemble qu'on vous propose
qui est d'importance capitale pour nous, c'est l'article 30, 3°,
donc, le troisième alinéa de l'article 4 qui vise la
possiblité d'émettre des vignettes. Il faut donc avoir tout
l'aménagement habilitant, législativement parlant, pour permettre
des vignettes. Outremont étant ce qu'elle est, une ville à forte
concentration démographique, beaucoup de véhicules, souvent, les
résidents ont 2 véhicules, alors on a un problème. On a
des institutions d'enseignement très importantes, l'Université de
Montréal, pour ne nommer que celle-là. Alors, on a une
arrivée quotidienne et massive de véhicules automobiles, et il
faut absolument régler ce problème-là, qui est particulier
et très spécifique à Outremont.
Quant aux autres disposition, évidemment, je pourrai, aux besoins
des membres de la commission, répondre aux questions, apporter
l'éclairage nécessaire.
Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Garon): M. le ministre. Remarques
préliminaires (suite) M. Claude Ryan
M. Ryan: Là, il me fait plaisir, au nom du gouvernement,
de souhaiter la bienvenue au maire d'Outre-mont, à ses collaborateurs
qui l'accompagnent. Plusieurs membres du gouvernement, comme vous le savez, ont
leur lieu de résidence dans la ville d'Outremont. Une voix: Et de
l'Opposition.
M. Ryan: De l'Opposition également. Ce fut mon cas pendant
près d'un quart de siècle. Maintenant, je suis plutôt un
résident de la ville de Montréal et de la ville de Lachute. J'ai
eu des déménagements qui ont été occasionnés
par les circonstances, mais je suis très près d'Outremont, comme
vous le savez peut-être; je suis à 2 rues. Je garde l'oeil sur la
bonne administration de la ville d'Outremont, qui semble être bien
tranquille sous votre direction, dans le bon sens du terme. Et je ne veux pas
dire que c'est passif, mais harmonieux, et nous l'apprécions beaucoup.
Je pense que nous aurons l'occasion d'examiner les différentes
améliorations que vous proposez. La plupart s'inspirent d'exemples qui
existent déjà à propos d'autres municipalités
comparables. Par conséquent, elles ne devraient pas soulever de
difficultés particulières. Nous les examinerons une à une,
à leur mérite, mais je voudrais vous dire que la ville
d'Outremont occupe une place spéciale dans l'estime que nous avons pour
l'ensemble de nos institutions municipales.
Ce matin, j'avais l'occasion de déjeuner avec un ministre d'une
république d'Afrique qui est en visite ici, qui a fait un stage d'une
couple de jours au ministère des Affaires municipales, avec des
fonctionnaires de ce pays, le Burkina, et ce ministre, qui est un homme
très instruit et un homme jeune, qui n'a pas encore atteint la
quarantaine mais qui a déjà une expérience très
riche, me disait qu'il a étudié les institutions locales dans
plusieurs pays, parce que le président de la République l'a
autorisé à faire ça. Ils veulent se doter d'un
système politique solide. Il venait au Québec avec 2 sujets
d'intérêt particuliers: les institutions locales et la police.
Là, il a vu d'abord les institutions locales, et, à son
dire, le système que nous avons au Québec est meilleur que ce
qu'il a observé dans tout autre pays, y compris la France, qui a eu,
évidemment, une très grande influence sur le développement
de ce pays. Il me disait que ce qu'il a vu ici est particulièrement
intéressant sous l'angle de la transparence qui est exigée des
élus. Il a passé la journée, hier, avec le Directeur
général des élections. Il a été très
impressionné par le système impartial de surveillance et
l'organisation des élections que nous avons au Québec. Il me
disait que le système de surveillance que nous avons au Québec
le ministère par rapport aux municipalités qui, sans
détenir de pouvoirs autoritaires, a quand même la
responsabilité d'être attentif aux représentations en
provenance des citoyens et également la responsabilité de
procéder à des vérifications qui peuvent être
nécessaires en tout cas, que tout ça l'impressionnait
beaucoup, au point qu'il m'a dit que c'est ce qu'il a observé de plus
intéressant.
Évidemment, il me faisait part de son intérêt pour
la police, et je lui ai organisé une rencontre tout de suite, ce matin,
avec le sous-ministre qui est en charge de la Direction de la
sécurité et de la prévention, parce que, dans ces pays, on
est encore au stade où l'on
cherche à faire reculer l'influence de l'armée pour
établir une police civile qui relève de l'autorité
politique de manière plus régulière. Je pense que, de
côté-ci, nous avons des très bonnes choses à leur
donner, en particulier en ce qui regarde la formation de la police. Il y en a
qui se demande, des fois, qu'est-ce que ça fout, ça, l'Institut
de police de Nicolet. Mais il faut parler avec des gens d'autres pays, de temps
à autre, pour se rendre compte que nous avons une institutions
très valable, au Québec, qui contribue au renforcement de la vie
municipale, en permettant aux municipalités de se doter de corps de
police composés de policiers bien formés.
Tout ceci pour conclure que nous n'attacherons jamais assez d'importance
à l'amélioration de nos institutions municipales. Le travail que
vous faites de votre côté est essentiel et très
apprécié par le gouvernement, et nous essayons, de notre
côté, d'améliorer le fonctionnement des institutions, pas
de les conformer à nos préjugés, et tout. Moi-même,
si je devais construire un système à partir de zéro, je le
construirais avec certaines modalités différentes, mais nous en
héritons, nous avons la responsabilité d'en assurer la
continuité et l'amélioration. Je pense que c'est la meilleure
façon de gouverner de façon démocratique.
J'ajoute juste un point pour rejoindre un propos que tenait tantôt
le député de Saint-Louis, que je salue cordialement. Je me
rappelais que nous avons... Non, c'est-à-dire que, moi, j'ai fait mes
débuts en politique sous sa protection tutélaire. Il était
déjà très actif dans le Parti libéral du
Québec quand je suis entré dans la politique. Il m'a
secondé; il fut un de ceux qui m'ont aidé de leur
expérience et de leurs conseils, et je suis content de le retrouver
aujourd'hui. (11 h 30)
II y a une chose que le député de Saint-Louis a dite
tantôt qui est très importante. Il a souligné le travail de
collaboration qui précède la présentation des projets de
loi privés à l'Assemblée nationale, le travail de
collaboration intense entre la municipalité concernée et ses
conseillers, à la fois ses fonctionnaires et ses conseillers juridiques,
et les conseillers juridiques du ministère. Je ne l'ai pas
souligné tantôt, à propos de la ville de Gati-neau, parce
que je n'aime pas trop les rituels. Au bout d'un certains temps, on pense qu'on
est obligé de dire exactement la même chose à la fin de
chaque examen d'un projet de loi, mais je tiens à dire à nos
collaborateurs que, si on ne le répète pas à chaque fois,
c'est justement par respect pour eux, qui essaient de faire oeuvre originale
à chaque fois. Je pense que les municipalités et leurs
conseillers juridiques là, je salue M. Poupart, vieil ami, ancien
compagnon de déjeuner, dans le bas de la ville à Montréal,
bien avant que je sois perdu dans les marais de la politique je tiens
à souligner que nous apprécions beaucoup la collaboration qui
existe entre nos services et les vôtres.
Et, quand le député de Saint-Louis a dit tantôt que
la collaboration qui vous est donnée par nos services est de
première qualité, je suis en mesure, pensai-je, de le confirmer.
J'ai une très grande confiance dans nos services et lorsqu'ils nous
présentent le résultat de leurs échanges avec vous, en
général, ce sont des résultats que nous pouvons accueillir
avec beaucoup de confiance. Des fois, il y a des perfectionnements qu'il faut
apporter. En général, c'est dans le sens d'un certain
élargissement parce que nos fonctionnaires sont très soucieux de
ne favoriser aucun écart qui pourrait être le moindrement
déraisonnable. Des fois, nous autres avons une vue un petit peu plus
généreuse, à cause du mandat qui nous est donné par
nos populations. Mais il y a une symbiose qui existe. Je pense que c'est un des
éléments qui contribuent à la force de notre
système municipal, c'est que nous avons un très bon appareil au
ministère qui n'essaie pas de dominer les municipalités, mais qui
cherche à les servir, en mettant tout le monde sous le règne de
la loi. Nous sommes tous soumis à la loi. C'est pour ça que,
quand un fonctionnaire me dit: M. le ministre, vous n'avez pas le droit de
faire telle chose, s'il y a un texte de loi à l'appui, je suis
obligé de m'in-cliner et de changer ma ligne de conduite. Mais, s'il n'y
a pas de texte de loi, je lui dis de se mêler de ses affaires, comme
c'est normal. Ces relations font les bons amis. Et je suis content que vous
m'ayez fourni, M. le député de Saint-Louis, l'occasion de les
souligner.
Inutile d'ajouter l'importance que nous accordons à l'apport des
parlementaires. Et, du côté ministériel, il y en a beaucoup
qui ont déjà fait l'expérience des responsabilités
municipales. On a le député de Deux-Montagnes, qui est avec nous
pour longtemps, je l'espère, et qui a été longtemps maire
de la municipalité de Deux-Montagnes, dont les conseils dans ces choses
nous sont précieux. Le député de Rimouski, mon adjoint
parlementaire, lui, a un honneur que peu d'entre nous partagent avec lui. Il a
déjà été candidat à la mairie et il a
été défait...
M. Gendron: ... Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Mais ça fait partie de la richesse de son
expérience. Il n'y en a pas beaucoup qui peuvent se vanter d'avoir eu
cette expérience-là. Et, pour être un bon démocrate,
avant de gouverner, autant que possible, il faut avoir été battu.
Ça donne plus de sagesse et d'humilité, nonobstant les
apparences.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: M. le Président, quibus dictis...
Le Président (M. Garon): Pardon?
M. Ryan: Quibus dictis, ces choses ayant été dites,
nous sommes prêts à procéder à l'étude
article par article.
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Garon): Qui potest capere capiat.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. François Gendron
M. Gendron: J'allais dire, d'entrée de jeu: le prône
ayant eu lieu, on peut commencer nos travaux. Je salue également les
gens d'Outremont, M. le maire Pomminville, ainsi que son équipe. C'est
évident que ça nous fait plaisir, nous, d'avoir l'occasion de
saluer des élus municipaux qui viennent nous parler des
particularités de leur ville. Parce que, essentiellement, lorsqu'il
s'agit d'un projet de loi privé, c'est pour apporter des modifications
qui sont sûrement liées à un mieux-être collectif de
l'ensemble de leurs commettants, de leurs citoyens. Et c'est dans ce
sens-là qu'on va travailler.
Petite remarque amusante, je viens de comprendre pourquoi le
député de Saint-Louis est toujours député à
l'Assemblée nationale, parce que vous ne savez pas? quand
un député accède comme ministre, il ne peut plus
présenter de projet de loi privé. Et, après 40 projets de
loi privés, il est devenu le spécialiste. Alors, c'est
probablement pourquoi ils le gardent. Ça prend un spécialiste des
bills privés au niveau ministériel, ça fait qu'ils gardent
le député de Saint-Louis.
Dans les considérations du père spirituel des Affaires
municipales, il y aurait des commentaires qui pourraient appeler d'autres
commentaires, mais on va s'en tenir au projet de loi parce que c'est pour
ça que vous êtes convoqués. Alors, je n'ai pas d'autres
remarques d'ordre général. Il me fera plaisir de commenter,
article par article, les dispositions du projet de loi privé de la ville
d'Outremont. Je sais également que c'est une très belle ville.
J'ai la chance de connaître un peu votre ville, parce que, moi aussi, je
connais des personnes très proches de moi qui habitent la belle ville
d'Outremont. Alors, je pourrais en parler longuement.
Une voix: C'est des blondes?
M. Gendron: Non, ce n'est pas des blondes, il y a quelques
brunes.
Le Président (M. Garon): Est-ce qu'il y a d'autres
parlementaires qui veulent prendre la parole? M. le député de
Deux-Montagnes? M. le député de Rimouski.
Une voix: Je bois vos paroles, M. le Président. M.
Tremblay (Rimouski): Merci.
Le Président (M. Garon): Comme il n'y a pas de
députés qui veulent prendre la parole pour ajouter, j'appelle
l'article 1 immédiatement.
Étude détaillée
M. Ryan: Je pense que M. le maire a expliqué tantôt
l'objectif que poursuit la ville d'Outremont en présentant cet article.
Je voudrais simplement faire part d'une interrogation qui se présente
à moi. À la lecture de cet article, la ville d'Outremont veut se
faire accorder le pouvoir d'interdire, sans son autorisation, l'utilisation du
nom de la ville. Ça, ça m'a fatigué un petit peu. Pour
être franc avec vous, je suis prêt à comprendre les raisons
qui justifient cette demande, mais vous savez que même dans Outremont...
On va parler du Théâtre Outremont qui a porté ce
nom-là pendant longtemps. Ça voudrait dire qu'il ne pourrait plus
porter ce nom-là, à supposer qu'il existât encore. Il y
avait des commerces, il y avait Tailleur Outremont, sur l'avenue du Parc, il y
avait la caisse populaire d'Outremont. Est-ce que ça voudrait dire que
ce mot-là ne pourrait plus jamais être utilisé ou si c'est
l'expression «la ville d'Outremont»?
J'aimerais que vous nous expliquiez ça un petit peu. Parce que,
s'il fallait enlever les enseignes à Montréal, tout ce qui porte
le nom de la ville de Montréal, le nom de Montréal, on serait
conduit à une opération presque aussi considérable que
celle à laquelle aspirent nos voisins quand ils vont prendre le pouvoir,
en matière d'affichage.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Ha, ha, ha! Je ne sais pas comment vous nous expliquez
ça. J'aimerais que vous... Je sais que vous allez me dire que ça
existe dans la chane de la ville de Montréal. C'est vrai que ce pouvoir
a déjà été donné à la ville de
Montréal aussi, mais j'aimerais que vous m'expliquiez ça, parce
qu'à première vue ça me paraît quelque peu
excessif.
M. Pomminville: Je vais vous répondre probablement plus
avec un chapeau de juriste, d'avocat, à cet égard, parce qu'il me
semble que la disposition, si elle était adoptée, ne pourrait
avoir d'effet rétroactif; elle n'aurait d'effet qu'à compter du
moment de son adoption, de son entrée en vigueur, de sorte que tous les
commerces ou enfin toutes les personnes utilisant déjà le mot
«Outremont» dans leur désignation sociale auraient
évidemment le droit de continuer, auraient le droit de poursuivre en
utilisant le mot. Ça ne viserait, à notre esprit, que les
nouveaux utilisateurs potentiels du mot «Outremont» dans leur
désignation sociale. C'est le seul but de l'exercice, d'ailleurs.
On ne veut y voir là aucune espèce de portée
rétroactive, à mon sens. Je comprends les principes de droit.
Sauf lorsqu'il y a une mention expresse qui donne une portée
rétroactive, qu'une loi est dite décla-ratoire, d'une part, ou,
d'autre part, qu'elle est en matière de sécurité de la
personne, de santé de la personne, auquel cas, là, ça a
clairement une portée rétroactive, tout le monde y est assujetti.
Mais une disposition comme celle-ci n'ayant pas de portée d'ordre
public, proprement dit, n'aurait pas de portée
rétroactive. Donc, ça ne viserait que les gens qui, à
l'avenir, voudraient utiliser le mot «Outremont». Donc, ça
n'affecterait pas les gens qui l'utilisent déjà.
M. Poupart (Armand): M. le Président, avec votre
permission, il s'agit réellement d'un cas qui est très
particulier, puis c'est à la suite de problèmes qui ont
été soulevés que cet article-là a été
suggéré par les groupes de citoyens à la ville. Et la
personne la mieux placée pour vous donner certains exemples qui ont
amené la ville à présenter cette demande à votre
comité, je pense que c'est M. Mainville, le directeur
général, qui pourrait vous donner certains exemples. Il a en main
des documents, et je pense qu'avec ça vous allez être en mesure de
bien circonscrire la demande.
Le Président (M. Garon): M. le procureur. (11 h 40)
M. Mainville (J. Victor): M. le Président, nous avons,
à Outremont, un règlement municipal qui protège le nom
d'«Outremont», ses armoiries et sa signature à
l'intérieur de notre territoire. Mais il nous arrive des choses à
l'extérieur du territoire sur lesquelles nous n'avons aucun
contrôle. Le nom d'«Outremont» et ses armoiries, c'est un nom
de prestige auquel tout le monde veut s'associer pour pouvoir en profiter.
J'ai ici, par exemple, un journal qui s'appelle Mode Interpole
où on voit la signature complète de la ville d'Outremont. Cet
organisme existe sur l'avenue Laurier, près du boulevard Saint-Laurent
à Montréal. Un usage éhonté de notre signature! Une
dame de Montréal nous a écrit pour nous demander que son projet
de condos puisse porter le nom «Outremont». Il est quelque part
dans Montréal, à plusieurs rues de notre territoire. Il y a ici
Pavage Outremont qui fait du pavé uni et qui s'annonce avec le nom
d'«Outremont enr.». C'est un monsieur qui demeure sur la rue
Stanley à Montréal. Nous avons un article de journal de
l'île des Soeurs où un building porte le nom
«L'Outremont». Nous avons, à l'extérieur de notre
territoire, des commerces qui utilisent... On a ici Outremont Auto. Outremont
Auto, c'était Outremont Transmission avant. Outremont Auto fait un peu
mieux. Nous avions, sur l'avenue du Parc, jusqu'à tout récemment,
une taverne avec une hideuse enseigne jaune sale, qui était la taverne
Outremont. Il y a beaucoup de chandails qui s'impriment, et j'en ai un ici, qui
est Outremont Vice. Je ne sais pas ce qu'on a à voir avec Miami.
Ceux qui connaissent Outremont connaissent sans doute le sanctuaire du
Mont-Royal et sans doute que vous le pensez à Outremont parce que toute
sa publicité est faite avec Outremont. Il n'est pas dans Outremont. On a
songé longtemps à le fusionner à nous. Ce n'est pas fait
à ce jour.
Et, finalement, ici, une autre, la dernière, à deux pas
d'Outremont, un développement immobilier qui va s'appeler Le Riche Mont,
qui est sur la rue Jeanne-Mance à Montréal.
Alors, Outremont sert à toutes les sauces pour des fins
commerciales et on pense qu'on devrait se réserver le pouvoir non pas
d'interdire l'usage du nom, pas du tout, mais de le permettre lorsque ça
a du sens. D'ailleurs, à l'intérieur de la ville, beaucoup de
permissions ont été données par le conseil de ville
à beaucoup d'organismes d'utiliser notre nom dans leur raison
sociale.
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Là, vous ajoutez une dimension additionnelle
à notre discussion, parce que vous avez donné des exemples
d'entreprises dont le siège social ou le propriétaire a son
adresse en dehors du territoire de la ville d'Outremont. Tantôt, M. le
maire a dit qu'il n'y avait pas de pensées de
rétroactivité. En vous écoutant, des fois, j'avais
peut-être une impression différente parce qu'il semblait que vous
vouliez mettre fin à ces abus. Ça voudrait dire que, là,
vous auriez des pensées d'intervention. Comme le texte est
rédigé, nos conseillers juridiques m'assurent qu'il n'aurait pas
d'effet rétroactif. Moi-même, à la lecture, j'ai un petit
peu d'hésitation, mais, si nos conseiller m'assurent qu'il n'y a pas
d'effet rétroactif, je suis peut-être prêt à vivre
avec.
M. Langlois, est-ce que vous êtes prêt à vous
commettre devant la commission? Vous êtes en train de l'étudier,
là. Oui, il est temps. Ha, ha, ha! Pardon?
M. Gendron: II attend l'approbation de son sous-ministre. Il
respecte l'ordre hiérarchique.
M. Ryan: Ah oui, oui! C'est très... Oui. Il y a de la
hiérarchie chez nous. C'est très hiérarchisé.
(Consultation)
M. Ryan: On pourrait peut-être laisser cet article-ci en
suspens, que nos juristes en parlent avec les vôtres, puis
peut-être qu'on arrivera à une formule qui nous protégera
d'une manière plus satisfaisante, parce qu'on me dit qu'il y a certaines
difficultés qui existent, de fait. Au ministère, c'est toujours
comme ça. Dès que le ministre a une interrogation, il y a une
réponse favorable de la part des collaborateurs. Ce n'est pas toujours
comme ça.
M. Pomminville: M. le Président.
Le Président (M. Garon): Oui.
M. Pomminville: Avec votre permission.
Le Président (M. Garon): M. le maire.
M. Pomminville: Je veux qu'il soit bien clair que, dans notre
esprit, c'est aucune portée rétroactive que nous recherchons.
Nous recherchons, quant à l'avenir, qu'on puisse avoir une telle
disposition nous donnant
une certaine discrétion quant à l'utilisation de notre
nom. Mais on ne veut pas, d'aucune façon, intervenir dans ce qui,
déjà, est acquis dans le passé.
Alors, même les exemples auxquels on vous a
référés, ces exemples-là, malheureusement, se
poursuivraient, ça se continuerait, en espérant qu'ils meurent de
leur belle mort le plus rapidement possible, mais on ne veut pas, d'aucune
façon, intervenir à cet égard. Ce n'est que pour
l'avenir.
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Je tiendrais à faire mes commentaires
tout de suite parce que c'est évident qu'ils ne porteront pas sur le
caractère juridique ou pas ou l'aspect: Est-ce que c'est vraiment
très hermétique? Moi, j'ai compris que c'était, comme vous
le dites, d'aucune façon rétroactif.
Mais, c'est rare que je partage... Non, ce n'est pas vrai, ce n'est pas
rare. Ça peut arriver, mais...
Une voix: ...
M. Ryan: ...le dire devant témoins.
M. Gendron: C'est que le ministre a commencé sa phrase en
disant: Ce qui me fatigue dans le projet de loi, c'est que vous ajoutiez le nom
de la ville. Et, il n'y a pas de cachette, j'avais les mêmes
réticences quand j'ai lu le projet de loi. Moi aussi, ça me
fatigue. J'ai de la difficulté à concevoir et ce n'est pas
les exemples qui n'étaient pas clairs qu'est-ce qui vous habilite
à ce que le nom de la ville d'Outremont ne soit pas utilisé par
d'autres? Moi, je trouve ça promotionnel. Règle
générale, les gens qui vont utiliser le nom de la ville
d'Outremont, je dis bien règle générale, c'est
sûrement pour un usage positif, parce qu'ils choisiraient un autre nom
s'ils trouvaient que ce nom-là n'est pas beau, ne se rapporte pas
à des schemes de pensée qui ont un usage agréable, et
ainsi de suite. Et qu'une ville dise: Je ne souhaite pas que le sceau, les
services, l'écusson... Parce que, là, il y a des coûts. Il
y a des coûts éventuellement et il y a des problèmes,
d'après moi, à déborder l'usage de symboles et autres.
Mais le nom, je vous avoue que vous ne m'avez pas convaincu, et ce n'est
pas parce que je ne comprends pas les exemples. Je le sais. Je le sais, je l'ai
vu à plusieurs endroits, mais je dis: Est-ce que vous n'avez pas
plutôt peur que, si jamais c'était publicise un peu... Et je le
dis, là, vraiment entre amis, comme je le pense. Il n'y a pas
d'arrière-pensée. Je trouve que ça fait un peu snob.
Ça fait prétentieux. Ça fait «entre nous».
Pour qui se prennent-ils, eux, d'utiliser le nom de la ville d'Outremont? comme
si c'était sacré. Et sincèrement, dans une
société ouverte comme la nôtre, j'ai de la
difficulté à voir la logique du nom, de l'usage du nom.
Vous dites: Oui, mais, écoutez, on veut qu'ils nous le disent.
Mais, encore là, je trouve ça pire pire, entre guillemets
comme si c'était: Bon, bien, là, écoutez, si Dieu
le Père y consent, il n'y a pas de problème. Parce que je ne vois
pas d'abord de coûts pour la ville. Je ne ne vois pas d'usage tellement
négatif dans l'usage de faire la promotion d'une belle cité,
d'une belle ville. Outremont, pour le vrai, là, ce n'est pas pour vous
flatter, oui, ça a un nom. La preuve, il y a un paquet de gens qui
veulent s'en servir, parce qu'ils trouvent que ça a une symbolique
positive, noble, belle, et ainsi de suite. Et pourquoi que ça serait
entre vous? Pourquoi il faudrait garder ça absolument à vos
commettants? S'il y avait un coût, j'en suis, mais, dans le coût
d'usage de votre nom, je ne vois pas le drame. Et j'ai de la difficulté
à dire: On va restreindre, il n'est pas question qu'ils utilisent notre
nom. Et là je ne pense pas nécessairement au cinéma
d'Outremont, mais à d'autres usages, édifices. Parce qu'il y a
d'autres villes, très réputées, très connues, dont
des intervenants, peu importe le caractère, se servent, et je dis:
Justement, ils sont heureux que le nom soit largement publicise. Alors, c'est
quoi, fondamentalement, qui vous justifie de convenir que, quant à
l'usage du nom, il faudrait le proscrire à moins de votre autorisation
explicite?
M. Pomminville: II y a plusieurs arguments. On en a
soulevé certains. Écoutez, je crois comprendre que les noms sont
reconnus par l'Assemblée nationale à l'égard d'un
territoire délimité qui forme l'assiette de la
municipalité. Donc, ce n'est que le territoire compris dans les limites
d'un territoire désigné qui a droit à l'appellation de
«municipalité d'Outremont», enfin, peu importe laquelle,
là. Mais il y a une délimitation géographique qui a
été rattachée au nom et le nom ne peut servir qu'à
cette fin-là. Il y a une dimension strictement juridique.
L'autre élément, c'est la source de confusion. Il y a des
commerces à Outremont qui portent le nom: boulangerie d'Outremont, le ci
d'Outrement, le ça d'Outremont. Lorsque, aux frontières, dans la
ville de Montréal ou dans une autre ville on a aussi comme
voisine ville Mont-Royal quelqu'un va appeler sa boulangerie «La
Boulangerie d'Outremont», il y a une source de confusion. Il est
très possible que des consommateurs croient qu'en allant acheter chez La
Patisserie d'Outremont de ville Mont-Royal, ils viennent acheter à
Outremont.
M. Gendron: Juste une seconde, M. Pommonvil-le! Juste une
seconde, juste pour comprendre. Si vous croyez que c'est possible, ça,
ça serait quoi, l'intérêt de quelqu'un qui sait que
ça pourrait créer une confusion, de lui donner cette
appellation-là ailleurs que dans le territoire de la
municipalité? J'essaie de comprendre la logique de se faire
appeler...
M. Pomminville: S'il n'y a pas de conflit...
M. Gendron: ...Boulangerie Outremont à ville de
LaSalle.
M. Ponuninville: ...possible, si on voit que l'usage qu'on veut
faire, que le commerce entend faire de ses propres activités, que
d'accoler le nom d'Outre-mont avec ça, il n'y a aucun problème,
que ça ne crée pas de concurrence ou de confusion indue avec des
commerces qu'on a déjà sur notre territoire ou qu'on n'aurait
pas... S'il n'y en a pas, si quelqu'un veut appeler son bowling il n'y a
pas de bowling, je vous donne un exemple Bowling d'Outremont à
ville Mont-Royal, on n'a pas de bowling sur notre territoire, donc ce n'est pas
en accordant ce nom-là qu'il y aurait une création de confusion
possible. Mais là où il y a confusion, on voudrait se
réserver la discrétion de dire: Si, aux confins de notre ville,
mais dans la ville voisine, on veut donner à un commerce d'un type x le
nom «Outremont», alors qu'on en a déjà un sur notre
territoire, et que là ça crée une source de confusion et
que ça vient porter ombrage à notre propre commerçant,
celui qui paie des taxes chez nous, celui qui a un intérêt
à ce que nos résidents aillent chez lui, alors c'est dans ce
sens-là aussi qu'on veut protéger cette appartenance naturelle de
nos résidents auprès de nos commerçants de chez nous. Puis
c'est vrai aussi pour des associations. Mais je pense qu'on veut aller plus
loin aussi. On veut s'assurer que les activités qui seront menées
par l'entreprise qui utiliserait notre nom sont compatibles avec l'image
qu'Outremont s'est donnée à grand prix au cours des
années. (11 h 50)
Le Président (M. Garon): Comment vous allez être
capables de déterminer ça par règlement?
M. Pomminville: Pas par règlement, c'est la loi qui le
permettrait.
Le Président (M. Garon): Oui, mais pour ne pas l'appliquer
de façon discriminatoire, vous allez être obligés de
créer des normes, des critères, parce que, autrement, ça
va être appliqué... ça va être...
M. Ponuninville: Bien, il y aurait une certaine
discrétion, effectivement. À partir du moment où il y a
une disposition habilitante qui le permet, ce n'est pas le règlement qui
le permettrait, c'est la loi elle-même qui le permettrait.
Le Président (M. Garon): Non, non. Mais, devant les
tribunaux, vous allez être obligés de déterminer que vous
avez des règles qui s'appliquent à tout le monde, que ce n'est
pas la discrétion qui s'applique.
M. Pomminville: II y aurait sans doute... Là, je peux
laisser peut-être à notre procureur...
Le Président (M. Garon): C'est pour ça que je
demandais...
M. Ponuninville: ...le soin de répondre à cette
question-là. Mais il y aurait probablement une disposition
correspondante qui nous autoriserait à adopter un règlement pour
se doter du pouvoir ou encadrer le pouvoir qu'on aurait ici. Et cette
réglementation-là permettrait un certain nombre de normes et de
critères objectifs, clairs, précis, nets.
(Consultation)
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Si vous n'avez pas d'objection, il faudrait
peut-être qu'on garde cet article-ci en suspens pour le moment et qu'on
procède à l'étude des articles suivants. Puis je voudrais
que nos conseillers causent peut-être un petit peu avec ceux de la ville
d'Outremont, qu'on essaie de trouver quelque chose qui traduise un
rapprochement des points de vue, quitte à revenir un peu plus tard dans
l'examen du projet de loi, si ça convient au député
d'Outremont et aux collègues.
Le Président (M. Garon): Je pense que c'est ça qui
est préférable. On va pouvoir discuter longtemps, puis... Alors,
l'article 1 étant en suspens à la demande du ministre, avec
l'accord du député d'Abitibi-Ouest, nous allons poursuivre avec
l'article 2, quitte à revenir à la fin avec l'article 1.
Alors, l'article 2 est retiré? L'article 2 est retiré.
J'appelle l'article 3. L'article 3, M. le maire.
M. Pomminville: L'article 3, comme je l'ai sommairement
expliqué tout à l'heure, vise à ce que fassent partie des
frais de cour, et qu'ils soient récupérables de la même
façon que l'amende elle-même, les frais de remorquage que la ville
doit assumer lorsque, en contravention de ses règlements sur le
stationnement, notamment, elle doit déplacer un véhicule.
On pense, notamment, lors de l'enlèvement de la neige, aux
voitures qui restent là. Alors, c'est la ville qui assume les frais de
remorquage généralement. Mais, par les disposition habilitantes
actuelles, il est impossible et on a souvent des jugements qui vont dans
ce sens-là de récupérer, par les frais de cour, les
frais de remorquage. Alors, on nous accorde l'amende, les frais normaux de
cour, les frais de signification de huissier et des choses comme ça,
mais non pas les frais de remorquage.
Donc, la ville est obligée de récupérer ces
frais-là par des procédures normales devant les tribunaux de
droit commun, donc essuyant des coûts important à ce
moment-là, avec un risque de ne pouvoir jamais les
récupérer. Ça fait double emploi, alors qu'il me semble
qu'au nom de la simple efficacité c'est directement relié
à l'infraction. Alors, ça devrait faire partie des frais de cour,
de sorte que le jugement condamnant le délinquant, bien, le condamne non
seulement à l'amende, mais aux frais de cour, qui incluraient notamment
les frais de remorquage.
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Regardez, je n'ai pas d'objection du tout à cette
proposition, d'autant plus que nous avons déjà accordé des
pouvoirs semblables à la ville de Laval, en 1987, à la ville de
Westmount en 1989, à LaSalle, en 1989, puis à Longueuil en
1991.
On me signale, dans une note qui m'a été remise, que, dans
le cas de LaSalle, la disposition parle de frais de remorquage et de remisage.
J'aimerais demander si on a considéré cette
possibilité-là parce que, tant qu'à y être,
j'aimerais avoir une explication de votre côté là-dessus.
Si ce n'est pas nécessaire, moi, je n'en fais pas une proposition du
tout, mais...
M. Pomminville: Ça vise les deux, M. le ministre. Et
d'ailleurs, si vous voyez l'article suivant, l'article 4, qui est un article de
concordance, 4, premier alinéa, on parle bien des frais de remorquage et
de remisage.
M. Ryan: C'est ça.
M. Pomminville: Vraiment, c'est les deux qu'on vise
effectivement.
M. Ryan: Alors, vous êtes sûr qu'il n'est pas
nécessaire à cet article-ci. Je vais demander à nos...
O.K.
M. Pomminville: II serait peut-être plus sage d'ajouter
«frais de remorquage et de remisage des véhicules»,
effectivement.
M. Ryan: Si ça fait votre affaire comme ça, moi, je
n'ai pas de problème.
Le Président (M. Garon): Alors, est-ce que vous voulez
ajouter et faire un amendement?
M. Pomminville: Bien, oui, avec l'accord de la commission. Sans
doute qu'il serait opportun d'ajouter «des frais de remorquage et de
remisage», à l'article 20.2°, de façon à ce que
la concordance à l'article 4, alinéa 1, soit parfaite, soit
identique.
M. Gendron: M. le Président, je n'ai aucune objection avec
l'article 3 tel que rédigé. Les vérifications qu'on avait
faites, et on l'a fait à plusieurs reprises, indiquaient que ce
n'était pas nécessaire. Ça ne me tente pas ce matin
et ce n'est pas méchant sur le bras comme ça, d'ajouter
«remisage» parce que ça serait le «fun». Alors,
moi, j'aime mieux laisser l'article 3 tel quel. Les juristes nous confirment
que, selon eux, ce n'est pas nécessaire, à l'article 3, d'ajouter
«remisage». Si on a cette confirmation... Bien, c'est ce que j'ai
entendu. Bien là, s'il y a des doutes, j'aimerais les entendre.
M. Ryan: C'est ça. Regardez, on va vous les communiquer
volontiers. Ils ont déjà été communiqués. On
peut les expliciter. Tout dépend de l'endroit où va être
remisé le véhicule. Là, la ville aurait l'autorisation de
facturer pour le stationnement illégal et pour le remorquage.
M. Gendron: C'est ça.
M. Ryan: Supposez que le véhicule ait été
remisé dans un garage municipal.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Là, il faudrait bien qu'elle ajoute la note de
remisage à sa facture. C'est aussi bien de lui donner ce
pouvoir-là. Elle n'est pas obligée de l'utiliser. Si elle envoie
le véhicule dans un terrain privé, là, le
propriétaire va devoir régler sa note de remisage, j'imagine,
avec le propriétaire du terrain privé. Le remorquage aura fait
partie... Parce que c'est la ville qui mobilise l'entreprise de remorquage et
dit: Viens nous débarrasser de ce véhicule-là. Mais on ne
sait pas où il va atterrir, le véhicule. C'est peut-être
aussi bien que la ville ait le pouvoir d'ajouter ça, tant qu'à y
être, surtout qu'on en parle à l'article suivant. Je pense que le
député va comprendre ça facilement.
(Consultation)
M. Ryan: Ici, Me Langlois je lui demanderai de l'expliquer
lui-même pour que ce soit parfaitement clair m'indique que le
pouvoir de facturation en cas de stationnement municipal existe
déjà, que la ville a déjà ce pouvoir-là, que
ce serait inutile de l'ajouter ici. Si vous voulez expliquer, et si vous
consentez, M. le Président, à ce que Me Langlois explique ceci,
et si ça donne satisfaction à tout le monde, il n'y a pas de
problème, on...
Le Président (M. Garon): Me Langlois.
M. Langlois (Jean): Bon. Comme telle, la disposition,
effectivement, permet à la ville d'établir un tarif pour des
frais de remorquage. Je pense que c'est le genre de disposition qui vise
à empêcher que les compagnies fixent des frais de remorquage
exorbitants, alors que les frais de remisage comme tels, c'est des frais qui
sont habituellement chargés par les propriétaires d'un
stationnement, qui sont les frais habituels à la journée,
à l'heure, au mois, à la semaine, ou des choses comme ça.
Et ça, habituellement, les municipalités n'embarquent pas dans ce
domaine-là. (12 heures)
Les autres municipalités, bon, on en a 3 sur 4 dont la
disposition se limite aux frais de remorquage. Il n'y en a qu'une qui parle de
frais de remisage. En pratique, est-ce qu'elle a réglementé cette
section-là? On ne pourrait pas le dire, comme tel. Pour ce qui est du
propre stationnement municipal, la municipalité a le
pouvoir, en tant que propriétaire, de charger des taux de
remisage pour le stationnement.
M. Pomminville: Alors, la disposition, telle qu'elle est
proposée, sans amendement, M. le Président.
Le Président (M. Garon): O.K. L'article 3 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté. J'appelle
l'article 4. Et là il y a un amendement. Mme la secrétaire,
pouvez-vous lire l'amendement?
La Secrétaire: Le paragraphe 24.1° de l'article 415 de la Loi
sur les cités et villes, dont l'article 4 du projet de loi
prévoit l'insertion, est modifié par l'ajout, après le mot
«expropriation», des mots suivants: «, avec l'accord de la
municipalité concernée».
Le Président (M. Garon): Alors, c'est l'amendement au
paragraphe 2° de l'article 4. L'article 4, dans son ensemble, M. le
maire?
M. Pomminville: Comme je le disais, il y a un instant, le premier
alinéa de l'article 4, ce n'est qu'une concordance avec l'article 3
précédent. Alors, je ne crois pas qu'il y ait à redire,
sinon que d'ajouter les frais de remorquage qu'on vient d'adopter dans
l'article précédent.
Quant au deuxième alinéa, cependant, l'article 24.1, tel
qu'on vient de le lire avec l'amendement qu'il comporte, est pour la ville
certainement un des articles les plus importants du projet de loi. Outremont,
tout le monde le sait, est une ville à très forte concentration .
démographique, une ville qui, par bonheur, comporte un certain nombre
d'habitants relativement à l'aise, et beaucoup de gens ont 2 voitures.
Donc, toute tempête de neige comporte certains problèmes, du fait
qu'on est dans un milieu complètement bâti, où beaucoup de
gens ont 1 et des fois 2 voitures par résidence, ce qui fait que
rapidement, le matin ou le soir, à l'arrivée du travail, les
tempêtes de neige doivent être entreprises. Il faut avoir
soufflé la neige, idéalement la ramasser, dans les meilleurs
délais possibles. Or, ce qui fait que, comme on n'a pas de terrain
ce que j'expliquais un peu plus tôt... On n'a actuellement qu'un
seul terrain qui sert de dépôt à neige, le seul autre
terrain est un terrain de baseball qui a été utilisé,
cette année, avec des dommages importants, et un retard
considérable dans l'utilisation normale qu'on devait en faire au
printemps.
À ça s'ajoute une politique que la municipalité
s'est donnée, dans une perspective de protection de la qualité de
l'environnement, de ne pas souffler la neige sur les terrains des
résidents en bordure des routes, de façon à ne pas leur
jeter l'accumulation de neige, mais non seulement de neige, de calcium, de sel
et de tous les autres produits qu'on peut y trouver, qui sont
généralement toxiques pour les pelouses. Alors, dans le but de
pouvoir trouver un aménagement utile pour disposer de cette neige, la
seule solution technique qui existe, c'est une chute à neige qui
comporte donc, pour la ville d'Outremont, l'acquisition d'un terrain, mais
terrain qui n'existe pas sur notre territoire. Les seuls terrains qui existent,
comme je le disais plus tôt, n'ont pas à proximité un
collecteur de dimensions assez importantes, qui puisse accueillir le volume de
neige qui y serait déversé. Alors, c'est dans des
municipalités avoisinantes qu'on retrouve des collecteurs du volume et
de dimensions recherchés pour satisfaire nos besoins. Évidemment,
ça implique de pouvoir en faire l'acquisition de gré à
gré ou par expropriation.
Avec l'amendement qu'on a apporté aujourd'hui, ça
implique, évidemment, que ces villes voisines ne sont d'aucune
façon affectées dans leur autonomie de décider de l'usage
de leur propre territoire, puisqu'elles auraient à être d'accord,
à accepter l'acquisition ou l'expropriation qu'on voudrait faire du
terrain identifié. Donc, à tous égards, nous croyons,
d'une part, pouvoir régler notre problème de déneigement
et surtout de disposition des neiges, et, d'autre part, sans affecter d'aucune
façon l'autonomie de la municipalité où on aurait
identifié un terrain disponible à cette fin.
M. Ryan: Mais, présentement, je ne pense pas que vous
envoyiez tout ça sur les pelouses des propriétaires.
M. Pomminville: C'est ça. On ne le fait plus depuis
l'année qui vient de se terminer, avec des problèmes majeurs. Ce
qu'on a dû faire cette année, pour régler ce
problème-là, c'est mettre une quantité importante de neige
sur le terrain de baseball derrière l'aréna. Vous connaissez
l'endroit, tout près du viaduc qui nous mène à ville
Mont-Royal. Alors, on a mis une montagne de neige là qui a fini de
fondre vers la fin mai, retardant de près de 1 mois, un mois et demi le
début des joutes excitantes de baseball et de balle molle qu'on a chez
nous généralement.
M. Gendron: Vous faites bien.
M. Ryan: M. le Président, nous avions reçu des
objections de la part de l'Union des municipalités régionales de
comté et des municipalités locales du Québec au sujet de
cette disposition. Et, avec l'amendement que présente M. le maire
d'Outremont, les objections de FUMRCQ tombent. Vu que ceci serait fait avec le
consentement de la municipalité concernée, les objections
qu'avait formulées FUMRCQ sont retirées.. Par conséquent,
nous autres, nous n'avons pas d'objection à ceci. Je pense que c'est
normal qu'une municipalité ne dispose pas nécessairement sur son
territoire de tout ce dont elle a besoin pour régler tous ses
problèmes. Pourvu que des solutions soient trouvées d'une
manière ordonnée et conforme à l'intérêt
public, il n'y a pas de problème. Je pense que ça va bien. Cet
amendement-là était tout à fait acceptable pour nous. Il
rend la disposition
elle-même acceptable par la suite.
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, j'ai très bien compris, M. le maire. Vous
l'avez expliqué d'une façon très adéquate et je
trouve que c'est une situation particulière. Moi, les réserves
que j'ai, je suis un peu, entre guillemets, surpris que le ministre dise: Bien,
avec les objections de l'UMRCQ qui sont tombées, il n'y a pas de
problème. Moi, c'est plus l'image que des législateurs consentent
au principe qu'une municipalité puisse avoir un droit d'exproprier sur
le territoire de l'autre. Ça, ça me dérange comme ce n'est
pas possible, parce que ça n'a pas de bon sens. Un droit
d'expropriation, c'est quand même un droit d'exception, c'est une mesure
très importante, et le consacrer dans un projet de loi en disant: Une
municipalité aura le droit d'exproprier sur le territoire de l'autre...
Parce que c'est ça que ça veut dire.
Vous dites: Oui, mais ce n'est pas grave, elle a juste à dire
non. Justement, si elle dit non, vous risquez de retomber dans ce que je
souhaiterais que vous fassiez: l'acquisition de gré à gré,
comme la ville de Ma-gog l'a fait, comme d'autres villes le font. Quand tu n'as
pas de disponibilité sur ton terrain... Ou, ce que je
préférerais de beaucoup, le principe de la location. Je trouve
presque inconcevable, pour une municipalité, même si les
problèmes que vous avez mentionnés sont exacts tous les
problèmes que vous avez mentionnés m'apparaissent exacts
d'envisager un droit de propriété. Parce que ça finit
après l'expropriation. Après l'expropriation, vous serez
propriétaire d'une parcelle de terrain à ville de LaSalle
c'est un exemple vous serez propriétaire d'une parcelle de
terrain à ville de Sainte-Thérèse c'est encore un
exemple Terrebonne probablement que vous allez être plus
intelligents que ça, dans le sens que ça va être proche,
là.
Mais ce n'est pas ça qui me fatigue, c'est de consacrer le
principe pour la première fois, à ma connaissance. Je n'ai pas vu
ça souvent de confier à une ville le pouvoir d'exproprier du
terrain chez une autre, même avec son consentement. Moi, j'aimerais mieux
dire: Expliquez-nous en quoi il n'est pas envisageable de louer des espaces.
Vous ne me ferez pas accroire qu'il n'y a pas d'espaces disponibles pour des
dépôts logiques, soit de la neige ou autres, parce que, en donnant
ce pouvoir-là pour la neige, qui est-ce qui dit qu'on n'ouvrira pas pour
des matières autres un peu plus tard? Il me semble que c'est de se
placer devant une pression trop forte chez le législateur d'ouvrir
à ce moment-ci.
Alors, moi, en termes de questionnement, j'aimerais ça que vous
m'indiquiez pourquoi vous n'avez pas envisagé plutôt de louer des
dépôts. Vous allez me dire: Oui, mais on ne contrôlera pas
les coûts. C'est la même chose ici, vous allez être
obligés de procéder avec des coûts comparables. En termes
de pieds carrés, aujourd'hui, partout il y a des coûts de pieds
carrés qui sont établis d'une façon un peu universelle. Et
vous pourriez très bien envisager d'avoir des locations de
dépôts ailleurs pour être capables de faire le bon geste.
Parce que, sur votre intention, je trouve que c'est légitime. Vous
n'avez plus de terrains, vous êtes enclavés. Puis je trouve
ça noble, écologique, c'est beau de dire: On ne disposera pas de
la neige usée de n'importe quelle façon, puis, chez nous, on n'a
pas de place. Alors, pourquoi n'avez-vous pas envisagé des
dépôts?
M. Pomminville: C'est-à-dire que c'est ce qu'on envisage
comme dépôt. Sur notre territoire, des dépôts, il
n'en est pas question, pour la raison que j'énonçais...
M. Gendron: J'ai compris. (12 h 10)
M. Pomminville: ...on n'a pas de collecteurs importants. Deux
choses de votre argumentation: de gré à gré, et à
cause de la nature même du projet que l'on a à l'esprit, ça
implique que les terrains que l'on aspirerait acquérir se trouvent
près d'un collecteur important d'au moins 10 pi de diamètre pour
que le volume de neige que l'on ramasse régulièrement lors des
tempêtes puisse être enfoui assez rapidement, de façon
à libérer notre territoire aussi assez rapidement.
Alors, pour obtenir un tel terrain de gré à gré,
alors qu'on en a un besoin qui est indispensable à mon sens et au sens
de tous ceux qui ont analysé le problème chez nous, on se place
dans une situation où on va probablement se trouver devant un vendeur
disant: Bien, vous avez absolument besoin de mon terrain, puis vous allez payer
ce que, moi, je veux pour mon terrain. Alors que l'expropriation permet,
premièrement, d'aller là où il y aura des terrains qui
correspondent à nos besoins, donc près d'un collecteur, et,
deuxièmement, à un prix qui sera, pour le bien public,
convenable, dont l'indemnité aura été fixée par le
tribunal de l'expropriation.
On ne peut pas, pour le seul respect de la vente de gré à
gré, taxer nos gens de façon désordonnée et de
façon excessive, simplement parce qu'il faut respecter le principe de
l'acquisition de gré à gré. On est prêt,
idéalement, à acheter un terrain de gré à
gré, mais à un prix qui sera le prix normal du marché.
Mais, à cause de l'incidence d'urgence et la nécessité que
la ville doit assumer, il est clair qu'un vendeur potentiel pourra dire: Bien
oui, mais vous êtes tellement pris, voici mon prix. Puis, bien là,
on va être obligé d'acheter à son prix si on n'a le choix
que d'acquérir par une vente de gré à gré.
Deuxièmement, vous nous dites: Pourquoi ne pas louer des espaces?
Louer des espaces, ça représente, en termes de coûts, le
même problème parce que le locateur, éventuellement,
sachant dans quelle situation de détresse on se trouve, va certainement,
lui aussi, exiger un loyer plus que substantiel, peut-être plus
élevé certainement que le marché ne justifierait à
ce moment-là. Mais, deuxièmement, c'est qu'on doit investir,
capitaliser des sommes très importantes. Toute l'infrastructure
nécessaire pour une chute à neige et son enfouissement,
son écoulement vers les canaux, les collecteurs, ça coûte
très cher. On parle ici de plusieurs millions de dollars, la conception,
la construction et tout l'investissement nécessaire pour ça.
Plusieurs millions. Peut-être pas des vingtaines, mais on parle
del000000$à2000000$. Alors ça, la ville investirait, sur un
terrain dont elle ne serait pas propriétaire, de telles sommes. Un,
ça me paraît un petit peu contraire aux principes normaux de bien
public.
J'ajoute à ça que la ville, sur le territoire de laquelle
serait érigé ce dépôt à neige, pourrait
exercer son pouvoir d'expropriation parce que, si on n'est pas
propriétaire, ça resterait une entreprise privée où
la ville, ou une municipalité, ou un autre corps public qui aurait la
propriété de ce terrain-là pourrait exproprier quelque
chose qui nous appartiendrait en partie, c'est-à-dire tout
l'équipement. Avec une indemnité, peut-être, mais ça
ne résoudrait pas notre problème.
Ce dont on a besoin, c'est d'un endroit fixe qui puisse, pour une
très longue période, une longue période
indéterminée on parle d'une vingtaine, d'une trentaine,
d'une quarantaine d'années, jusqu'à ce qu'une autre technologie
plus efficace soit conçue disposer de nos neiges. Mais, il n'y en
a pas d'autres que celle qu'on vous propose. Il n'y a pas d'autre remède
à notre problème, malheureusement.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Lotbi-nière.
M. Camden: M. le Président, est-ce que M. le ministre
pourrait m'indiquer s'il y a dispositions législatives ou
réglementaires qui font en sorte que la municipalité qui
accueillerait, par exemple, ces neiges dites usées, qui sont en
définitive, à toutes fins pratiques, des déchets puisqu'on
ne les veut pas et on ne peut pas les utiliser comme étant une
ressource, au sens où on les donne...
Une voix: ...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Camden: ...au sens où on les donne au ministère
de l'Environnement à l'égard de produits qui sont recyclables...
Il y a des moyens de compensation, je présume, parce que, de voir
arriver une quantité d'eau aussi importante lors de la fonte, là,
ça amène un débit, probablement aussi un traitement
particulier au niveau de l'égout pluvial. Est-ce qu'il y a des mesures
compensatoires qui sont prévues ou, ça, c'est à être
négocié, dans un cadre où le fait de procéder par
voie d'expropriation fait en sorte qu'on met des gens devant un fait accompli,
une situation un peu particulière?
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Regardez, je vois que le maire d'Outremont voudrait dire
un mot. On pourrait peut-être le laisser parler avant, puis
j'interviendrai ensuite.
M. Pomminville: Je vous remercie, M. le ministre. Merci, M. le
Président.
C'est qu'il faut bien comprendre que la neige ne serait pas
déversée en surface sur le terrain qu'aurait acquis la
municipalité. Le principe est de concevoir une pièce
d'équipement qui a une ouverture directe sur un collecteur
d'égout, et les neiges sont enfouies dans l'égout directement.
Donc, ça s'en va directement là où les égouts se
rendent, donc aux usines de traitement d'eau. Alors, il n'y a pas d'effet
d'aucune façon sur le territoire de la municipalité voisine.
L'effet serait le même, parce qu'il faut comprendre que tout le tissu
collecteur, le réseau d'égout de la grande région de
Montréal est tout interrelié. Alors, si on avait un collecteur de
10 pi sur le territoire d'Outremont, ce qui y serait jeté,
éventuellement, se retrouverait sous le territoire de la ville voisine,
parce que ça s'en va éventuellement vers une usine de traitement
d'eau qui se retrouve dans une quatrième municipalité. Alors,
toutes les eaux, toutes les neiges qui sont jetées dans ces
systèmes d'égout souterrain, les collecteurs souterrains, sont
voyagées et véhiculent un peu partout dans l'ensemble du
réseau vers, selon les pentes, là où se trouve l'usine de
traitement d'eau qui les accueille. Il n'y a aucun effet d'aucune façon
sur le territoire en surface, j'entends de la municipalité
chez qui on aurait notre chute à neige.
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Oui. En réponse à la question du
député de Lotbinière, je voudrais préciser qu'il
existe déjà, dans notre législation municipale, des
dispositions générales assimilables à ce dont nous parlons
maintenant. Lorsqu'une municipalité veut, par exemple, faire un
raccordement d'eau ou s'alimenter à une source d'eau qui n'existe pas
sur son territoire, qu'elle veuille avoir accès à une source
d'eau en dehors de son territoire, là, il y a des pouvoirs que lui
reconnaît le Code municipal et aussi la Loi sur les cités et
villes, qui vont jusqu'à l'expropriation dans ces cas-là.
Je pense qu'on doit bien comprendre la raison. Le maire d'Outremont l'a
bien expliquée, et on pourrait appliquer le même raisonnement dans
le cas de certains sites d'enfouissement. J'en connais un, moi, qui est
situé à Mirabel, en territoire tout à fait contigu
à celui de la ville de Lachute, un résultat de l'expropriation
artificielle faite il y a une vingtaine d'années, et ça pose un
gros problème. Il y a un besoin d'agrandissement de ce site
d'enfouissement. Il est sur le territoire de la ville de Mirabel, mais,
évidemment, les terres qui sont autour appartiennent à des
particuliers. Et j'imagine le propriétaire d'une de ces terres-là
qui dit: Vous en avez absolument besoin, vous allez payer le prix. À ce
moment-là, je pense qu'il est nécessaire que le pouvoir
d'expropriation existe et que l'arbitrage se fasse par la
Cour du Québec, la Chambre de l'expropriation. Je pense que c'est
normal que ça existe comme ça. On ajoute, dans ce cas-ci, par
mesure de précaution, «avec le consentement de la
municipalité». Je pense que là, on a une double clé
qui est nécessaire dans un cas comme celui-là.
Il ne faudrait pas qu'ils soient obligés d'aller porter leur
neige à L'Annonciation parce qu'il y a toutes sortes d'obstacles
artificiels qui auraient surgi en cours de route. Et ce qu'a dit le maire,
à propos de l'effet pratique de ça, en réponse à
votre question, que tout ça tombe, finalement, au même endroit, il
faut bien s'en rendre compte, et j'espère qu'on se rendra compte de ce
que vous avez dit pour résoudre d'autres problèmes de
caractère intermunicipal sur l'île de Montréal et dans le
territoire de la grande région de Montréal.
Je pense que ce sont des explications qui viennent compléter ce
qui a été dit jusqu'à maintenant. Je pense que
c'était bon qu'on s'arrête à ceci, mais, à la
lumière de ces explications, je crois que cette disposition est non
seulement acceptable, mais pratiquement nécessaire.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Lotbi-nière.
M. Camden: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Garon): Ça va?
M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je dois dire que M. le maire a été
très explicite, en ce qui me concerne. Avec la réserve et
l'amendement proposé, l'accord de la municipalité, c'est
sûr que ça atténue considérablement ce que j'appelle
les abus qui pourraient avoir lieu. Et c'est un peu exact que, dans certains
cas, il faut envisager davantage le bien public que des considérations
à caractère plus privé, et je pense que vous avez bien
exposé la problématique. On va y souscrire.
Le Président (M. Garon): L'amendement à l'article
4, paragraphe 2°, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): L'article 4, tel
qu'amendé, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): Alors, j'appelle l'article 5.
M. le maire.
M. Pomminville: Est-ce que je dois comprendre que l'adoption que
vous venez de déclarer inclut le troisième alinéa qui
comporte lui-même...
Le Président (M. Garon): Vous n'avez pas demandé
d'étudier paragraphe par paragraphe.
M. Gendron: Moi, je suis d'accord. Je sais que ça
inclut...
M. Ryan: À moins qu'on les adopte paragraphe par
paragraphe.
Le Président (M. Garon): Bien moi, quand ce n'est pas
demandé... Je l'ai un peu suggéré tantôt, et le
député d'Abitibi-Ouest m'a fait signe que non, ce n'était
pas nécessaire. Mais, M. le ministre, moi, je n'ai pas d'objection.
M. Ryan: Je pense que c'est plus prudent. (12 h 20)
Le Président (M. Garon): C'est parce que, normalement.
..
M. Pomminville: Est-ce que j'ai perdu une bonne occasion de me
taire?
Le Président (M. Garon): Pardon?
M. Pomminville: Est-ce que j'ai perdu une bonne occasion de me
taire?
Le Président (M. Garon): Non...
M. Ryan: Non, non, vous avez bien parlé.
Le Président (M. Garon): Moi, ça ne me fait rien
que vous procédiez... C'est parce qu'on peut revenir à l'article
4 si on a le consentement des 2 parties.
M. Gendron: II n'y a aucun problème.
Le Président (M. Garon): Et je vais demander paragraphe,
par paragraphe, par paragraphe. Normalement, on le demande au début de
l'étude de l'article.
M. Gendron: Non, M. le Président, moi, je n'ai pas
d'objection, mais le paragraphe 30.2°, c'est même un peu surprenant
qu'on soit obligé de le faire dans un projet de loi privé. C'est
une pratique.
Le Président (M. Garon): Écoutez, on va
procéder paragraphe par paragraphe, puis, après ça, on
reviendra.
M. Gendron: Allez, allez, allez!
Le Président (M. Garon): Alors, le paragraphe
Ie de l'article 4 est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Garon): Le paragraphe 2°, tel
qu'amendé, de l'article 4 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): Le paragraphe 3°?
M. Ryan: Là, je demandarais qu'on adopte peut-être
distinctement les paragraphes 30.2° puis 30.3°. Il y a 2 paragraphes.
O.K.?
Le Président (M. Garon): C'est possible. Alors, nous
passons à l'étude du paragraphe 30.2° de l'alinéa
3°. Le paragraphe 30.2°, M. le maire.
M. Pomminville: L'objet de cette disposition, c'est simplement de
permettre à la municipalité, comme le dit le texte
réglementé, de prohiber le stationnement sur les terrains dont
elle est propriétaire. Il n'y a aucune disposition habilitante
actuellement nous permettant de l'interdire. Le stationnement ne peut
être interdit qu'en rues, sur les voies publiques, mais sur les terrains
dont est propriétaire la ville, il n'y a pas de disposition habilitante
le permettant.
J'ai expliqué, un peu plus tôt, les caractéristiques
propres de la ville d'Outremont, qui est un territoire très
concentré, très petit, et, tous les espaces dont la ville est
propriétaire, elle en a des besoins criants pour ses propres objets,
pour ses propres fins, alors qu'on retrouve malheureusement trop souvent des
gens qui se permettent de s'inviter et de s'y installer avec leur voiture.
Alors, on voudrait avoir la possibilité de réglementer par
une signalisation appropriée, d'interdire ce stationnement et,
évidemment, en cas d'infraction, d'avoir les moyens nécessaires
pour sanctionner les délinquants.
M. Ryan: Évidemment, ici, la conséquence, c'est que
ça donne à la ville le pouvoir...
M. Gendron: D'émettre une amende.
M. Ryan: ...d'instituer des amendes par réglementation.
Elle peut toujours dire: Vous n'avez pas d'affaire sur ma
propriété, mais elle n'a pas le pouvoir d'imposer une
pénalité s'il ne lui est pas donné explicitement.
M. Gendron: «Dont la ville est propriétaire»,
c'est sur ses terrains.
M. Ryan: Oui, c'est ça. Mais elle peut déjà,
si elle met une clôture, puis elle dit: Vous n'avez pas d'affaire ici,
mais elle n'aura pas le pouvoir d'imposer une amende. Avec ceci, elle va
l'avoir.
M. Gendron: D'après moi, M. le Président,
dès qu'on réglemente, ça présuppose qu'elle puisse
avoir des éléments de contrainte. Autrement que ça,
pourquoi on ferait une réglementation?
M. Ryan: Nous sommes d'accord.
Le Président (M. Garon): Alors, le paragraphe 30.2°
est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Garon): J'appelle le paragraphe
30.3°.
M. Pomminville: Alors, ça, M. le Président, comme
je l'ai dit au début de ma présentation, c'est comme la
deuxième comment dire oreillette du coeur. Notre projet de
loi avait 1 coeur, 2 oreillettes. Celle-ci est certainement la deuxième
disposition la plus importante. Ça viserait à permettre
l'émission de vignettes pour autoriser à différentes
personnes nommément identifiées le droit de stationner à
un endroit également identifié.
Alors, comme je l'expliquais, on a une concentration
démographique très importante à Outremont. Il y a
plusieurs résidences où il y a 2 ou 3 voitures. Il y a
même, à certains endroits, dans la partie la plus au nord de la
ville, des logements à loyers multiples, ce qui fait que le
stationnement constitue, à Outremont, un problème d'envergure.
L'attribution de vignettes permettrait de le régler.
J'ajoute à ça qu'on a beaucoup d'institutions
d'enseignement. On pense notamment à l'Université de
Montréal qui est sur la rue Édouard-Montpetit, mais un nombre
important d'étudiants vient stationner sur la rue Willowdale, qui est la
rue immédiatement au nord d'Édouard-Montpetit, où se
trouve l'université, et on a régulièrement des plaintes.
On observe même des gens qui stationnent dans les entrées,
littéralement dans les entrées de nos propriétaires, de
nos résidents, de sorte que ces gens-là ne peuvent même pas
sortir leur voiture ou, le soir, ne peuvent même pas l'entrer.
Alors, avec le principe de la vignette, ça permettrait de...
M. Gendron: C'est pour ça qu'on parle que c'est une ville
dortoir?
M. Pomminville: Ha, ha, ha! Bien, pas vraiment. Il y a des gens
qui y viennent pas seulement pour y dormir ou pour s'y reposer. Il reste que
chez nous, c'est une des façons qu'on a identifiées comme
étant une solution à ce problème crucial qu'est le
problème du stationnement.
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Regardez, je n'ai pas d'objection aujourd'hui à
ce qu'on adopte cette disposition-là, mais
je me pose des questions à ce sujet-là. Ça a
commencé, ça, par un cégep. Tu sais, il y a une ville qui
est venue nous voir et a dit: Là, j'ai un cégep sur mon
territoire et les étudiants et le personnel occupent tout l'endroit et
les résidents ne trouvent pas moyen de stationner devant leur domicile
ou à proximité de leur domicile. Je n'ai pas d'objection
jusque-là, mais là je m'aperçois que ça peut
connaître une extension beaucoup plus grande. Avec ceci, il n'y a
pratiquement pas de limites.
L'autre jour, j'étais dans la ville de Montréal. Je suis
allé voir une de mes filles. Savez-vous que, pour stationner,
c'était partout des stationnements privilégiés comme
ça, en pleine heure normale? Il était à peu près 19
heures. Des stationnements privilégiés, là, des rues
complètes. Tu es obligé d'aller te ramasser à 8, 10 rues
de là pour aller voir ta fille un quart d'heure, 20 minutes. Je ne sais
pas, si c'est comme ça qu'on veut promouvoir la circulation en milieu
urbain, je ne suis pas sûr que ce soit la bonne chose.
Outremont, là, c'est particulier. Je connais très bien la
situation à Outremont, évidemment, et je n'ai pas d'objection
à ce qu'on le mette, mais je vous fais juste part de cette
difficulté-là. Je la note également pour nos conseillers,
pour que nous y pensions. Mais je pense qu'il va falloir que ce soit
circonscrit, l'usage de ce pouvoir-là, parce que ça peut devenir
un usage paralysant. Je ne sais pas comment vous envisagez ça, en
pratique, votre réglementation. Peut-être que M. Main-ville
pourrait nous donner des précisions là-dessus. Le
privilège que vous donneriez, est-ce que ce serait juste pour les heures
de la nuit, par exemple, ou ça peut être 24 heures de suite et 24
heures de suite?
M. Mainville: M. le Président, M. le ministre, nous
envisageons cette solution dans les zones à problèmes que nous
connaissons déjà. Il faut vous souligner que la ville de
Montréal a ce pouvoir et qu'elle l'utilise sur une très large
mesure dans les rues limitrophes de l'Université de Montréal.
Tous les étudiants qui y stationnaient et qui ne peuvent plus y
stationner ont maintenant envahi notre territoire au détriment de nos
citoyens. On veut donc, à ces citoyens-là, leur réserver
un certain nombre d'espaces aussi.
Le même problème se pose donc dans toute la région
limitrophe à l'Université de Montréal et au pavillon
Marie-Victorin qu'on a sur notre territoire, et se pose aussi peut-être
à notre limite est où le territoire de Montréal est
construit encore plus densément que le nôtre et où les
employés des magasins de l'avenue du Parc viennent stationner dans notre
territoire et privent nos citoyens d'une place légitime. Il y a donc un
certain nombre d'espaces là aussi qu'on voudrait réserver
à nos citoyens et pour lesquels, bien sûr, ils
s'achèteraient une vignette. À ce moment-ci, en tout cas, on
n'envisage pas un usage général à travers le territoire.
Bon. Qu'ad-viendra-t-il dans le futur? C'est le conseil de ville qui en
décidera, mais, dans le moment, ça nous serait presque
essentiel.
M. Ryan: Évidemment, c'est votre problème. Il
faudrait que vous prévoyiez des facilités de stationnement public
convenables.
M. Mainville: On va vous en parler dans les articles
futurs...
M. Ryan: O.K.
M. Mainville: ...du présent bill privé, M. le
ministre.
M. Ryan: Je pose la difficulté. Je n'ai pas d'objection
pour aujourd'hui, ça a déjà été donné
à d'autres. Mais je constate qu'en pratique... Vous parliez de
Montréal qui l'utilise dans le territoire adjacent à
l'université. Je ne sais pas si l'avenue du Parc est
considérée comme adjacente à l'Université McGill.
Ça commence à être loin. Ça commence à avoir
des répercussions beaucoup plus considérables. C'est ça
qui se fait, là. En tout cas, vous n'êtes pas la ville de
Montréal. Je vous pose le problème quand même. Je n'ai pas
d'objection, M. le Président, à ce que nous adoptions cette
disposition.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Garon): Alors, 30.3°, le paragraphe,
est-il adopté?
M. Gendron: Adopté, oui.
Le Président (M. Garon): Adopté. Est-ce que le
paragraphe 3 ° est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'article 4, dans son
ensemble, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Garon): Tel qu'amendé?
M. Gendron: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Garon): L'article 4, tel
qu'amendé, est adopté.
J'appelle l'article 5. Attendez un peu! Comme il est 12 h 30, nous
allons suspendre les travaux de la commission jusqu'à 15 heures cet
après-midi.
M. Gendron: Non, 14 heures.
Le Président (M. Garon): Bien, c'est l'ordre de la
Chambre. La demande qu'on a eue, c'est 15 heures, et c'est ça...
M. Gendron: M. le Président, parle de 15 heures, alors
que, règle générale, les mardis et jeudis, on a
toujours fonctionné à 14 heures.
Le Président (M. Garon): Oui, sauf que la demande qu'on a
eue du leader du gouvernement, et c'est là-dessus qu'on a eue la
demande...
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Garon): ...on a respecté les
heures qu'il nous a demandées. Normalement, c'est... (12 h 30)
M. Ryan: Si les membres s'entendent... Nous autres, on s'est
entendu, l'autre jour, pour modifier l'horaire. Si ça convient aux
membres de la commission, M. le Président...
M. Gendron: C'est parce que les gens de la ville d'Amos sont
ici...
M. Ryan: On n'en est pas au catéchisme du concile de
Trente.
Le Président (M. Garon): Non, non, mais, moi, je ne le
sais pas pourquoi. Je n'ai pas à juger les motifs. On nous a
demandé de faire siéger de 15 heures à 18 heures.
M. Ryan: Si nous nous entendons, nous comptons sur votre
collaboration.
Le Président (M. Garon): Est-ce que les membres de la
commission ont des objections pour qu'on suspende les travaux de la commission
jusqu'à 14 heures plutôt qu'à 15 heures, tel que le disait
l'avis?
M. Gendron: J'ai un avion, et il faut que je parte.
Le Président (M. Garon): Oui, mais il y avait un avis.
M. Ryan: Je vais voir si je peux vous donner mon consentement,
pour d'autres raisons inhérentes à mon agenda.
M. Gendron: Moi aussi, il faut que...
Le Président (M. Garon): Non, mais la convocation
était quand même faite...
M. Gendron: Je le sais.
Le Président (M. Garon): ...de 15 heures à 18
heures et de 20 heures à 22 heures.
M. Gendron: Je sais tout ça. Par erreur. Le
Président (M. Garon): Mais pas par...
M. Gendron: Oui, par erreur.
Le Président (M. Garon): Moi, je ne peux pas
présumer que le leader du gouvernement s'est trompé.
M. Gendron: Oui, moi, je le dis.
Le Président (M. Garon): Je suis obligé de
présumer qu'il ne s'est pas trompé.
M. Gendron: Moi, je ne présume pas, je l'affirme.
M. Ryan: Je vais parler au député d'Abitibi-Ouest
une minute.
(Consultation)
M. Ryan: M. le Président, il y a juste une
vérification qui est en train d'être faite. Je veux être
sûr que je n'ai pas donné rendez-vous à quelqu'un d'autre
à 14 h 30. En l'absence de tel rendez-vous, j'aimerais que nous
recommencions à 14 h 30. Si les députés de ce
côté-ci sont d'accord, nous allons tout faire pour reprendre
à 14 h 30.
M. Gendron: Je n'ai aucun problème à 14 h 30. Je
suis complètement d'accord.
M. Ryan: Ça va prendre juste une seconde, on va
vérifier.
M. Gendron: J'aimerais mieux 14 heures.
Le Président (M. Garon): Regardez bien comment ça
fonctionne. Au fond, normalement, c'est 14 heures. Mais, quand le leader du
gouvernement nous demande de convoquer une commission pour des bills
privés à 15 heures, automatiquement, on respecte ça, parce
qu'il ne brise pas les droits de personne. Et, moi, je suppose même,
parfois, qu'il y a eu des ententes.
M. Ryan: Ma thèse a toujours été, M. le
Président, que, par-delà tous les règlements, tous les
arrangements administratifs, quand les membres d'une commission sont d'accord
pour procéder d'une certaine manière qui est parfaitement
démocratique, ceci doit venir en premier lieu.
Le Président (M. Garon): Ça dépend. Les
règlements ne sont pas faits pour le confort des parlementaires, mais
aussi du public. Là, je vois qu'il n'y a pas d'intervenant autre. Mais,
s'il y avait, par exemple... Les gens qui ont été
convoqués publiquement, la convocation a été faite comme
ça, on pourrait nuire à des gens. Dans ce cas-là, je ne
pense pas qu'on nuise à personne, c'est pour ça que ce que vous
allez faire... Mais, en temps normal, je dois m'assurer, comme
président, que les ententes qu'il peut y avoir ne nuisent pas à
des citoyens qui ne sont pas entre nous. Parce que les règlements de
l'Assemblée nationale... Et c'est pour ça que je pense
qu'il y a trop souvent d'ententes justement entre parlementaires qui peuvent
nuire à des gens de l'extérieur qui, eux, sont en droit de se
fier à ce qu'il y ait une certaine stabilité dans l'application
de la réglementation.
M. Ryan: Je suis d'accord.
M. Gendron: M. le Président, juste un commentaire. Je
trouve que vos réserves sont pertinentes pour de vrai, surtout sur des
bills privés. Mais là, à un moment donné, on ne
peut pas...
Le Président (M. Garon): Non, non. C'est pour ça
que, dans ce cas-là, comme il n'y a pas d'intervenant...
M. Gendron: Moi, je ne suis pas dans les nuages. Alors, comme je
connais le projet qui suit et c'est la ville d'Amos, et c'est moi qui en
est le parrain et qu'il n'y a aucun intervenant, d'aucune façon
quelqu'un n'est brimé par rapport à ce qu'on a à faire
aujourd'hui. Et c'est dans ce sens-là que j'ai dit que je
souhaiterais...
Une voix: Et qui sont là.
M. Gendron: Et ils sont là depuis le matin.
Le Président (M. Garon): C'est pour ça.
M. Ryan: II peut même arriver que ça accommode
davantage les intéressés qu'un certain assouplissement
interviennne.
Le Président (M. Garon): Oui, oui.
M. Ryan: Dans ce sens-là, nos pensées se rejoignent
comme toujours au bout de la ligne.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Vos vérifications sont-elles faites, M. le
ministre? Est-ce qu'on peut convenir à 14 h 30?
M. Ryan: À 14 h 30.
M. Gendron: Parfait.
Le Président (M. Garon): Alors, je suspends les travaux de
la commission de l'aménagement et des équipements jusqu'à
14 h 30, cet après-midi.
(Suspension de la séance à 12 h 35)
(Reprise à 14 h 35)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements... M. le député
de
Rimouski, à l'ordre, s'il vous plaît! Alors, la commission
de l'aménagement et des équipements reprend ses travaux.
Le mandat de la commission est d'entendre les intéressés
et de procéder à l'étude détaillée de
projets de loi d'intérêt privé. Au moment de la suspension
des travaux, en avant-midi, nous étions à l'étude du
projet de loi privé de la ville d'Outremont et nous étions
à l'étude de l'article 5.
Alors, M. le ministre, est-ce que... M. le maire?
M. Ryan: Je pense que la ville d'Outremont allait donner des
explications au sujet de l'article 5. Si vous voulez l'expliquer
brièvement, je pense qu'il ne créera pas de problème.
M. Ponuninville: Avec plaisir, M. le ministre; avec votre
permission, Mme la Présidente.
Le but de cette disposition, c'est de permettre que des
cinéastes, des producteurs de films, qui sont fort nombreux sur le
territoire d'Outremont, enfin qui sont fort nombreux à solliciter que la
ville prête ses rues, ses parcs, enfin l'ensemble de son territoire
à ces producteurs de films pour y faire certains films, certains
tournages. On sait qu'il y a plusieurs corporations cinématographiques
qui sont subventionnées soit par le fédéral, soit par le
provincial et qui veulent faire des tournages avec des paysages proprement
québécois et, plus particulièrement, de la ville et de la
grande région de Montréal. Outremont semble un site
particulièrement intéressant pour eux, et ça l'est
également pour nous. C'est bien clair que ça assure une certaine
promotion de notre ville. Ça aide certainement, aussi, au
développement de l'industrie cinématographique par et pour les
entreprises locales, québécoises en particulier.
Alors, on aimerait pouvoir les accommoder en ce que la
réglementation qui s'applique, tout particulièrement en
matière de stationnement, ne leur soit pas applicable pendant une
période prédéterminée de tournage. Parce que,
évidemment, ils envahissent un quartier ou un coin de la ville pendant
une période x. Évidemment, s'ils devaient être assujettis
à toute la réglementation, ça ne pourrait tout simplement
pas se faire. Alors, c'est un moyen de permettre qu'on contribue à la
promotion de l'industrie cinématographique, à la promotion aussi
de notre ville, d'une part, mais en leur rendant la vie plus facile, en ce
qu'ils ne soient pas assujettis à notre réglementation pendant le
tournage. C'est le but de l'exercice.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va, M. le
ministre? Pas de question.
M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Un seul commentaire. Je pense qu'il s'agit d'un
article qui prévoit des dispositions heureuses, importantes, si
ça peut contribuer à la promotion de l'industrie
cinématographique, et je pense que c'est le cas. Parce que,
effectivement, s'il fallait
imposer toute la réglementation des cités et villes au
moment d'un tournage, ça créerait des dépenses
additionnelles inutiles. C'est intéressant, c'est une disposition
heureuse, j'y souscris.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ce qui veut
dire que l'article 5 est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5 est
adopté.
J'appelle l'article 6. M. le maire, des commentaires sur l'article
6.
M. Pomminville: Bon, l'article 6 vise à permettre à
la municipalité de procéder à la disposition de certains
biens, soit trouvés ou qui se retrouvent éventuellement dans nos
entrepôts, sans propriétaire, de pouvoir en disposer autrement que
par encan ou par les services d'un huissier c'est le mot
«saisie-exécution» qui y réfère par,
simplement, des soumissions publiques. On n'a pas un volume très
important de tels biens dont il nous faut disposer par année ou par
période, quelle qu'elle soit. Et, à chaque fois, il nous faut
procéder soit par encan officiel, soit par un huissier. Alors,
finalement, les coûts que ça représente, de faire appel aux
services de ces professionnels, sont tels que les montants qu'on
récupère de la vente de nos biens ne suffisent même pas.
Ça nous coûte plus cher de disposer des biens, finalement, que le
but recherché. Alors, ça nous permettrait tout simplement
d'activer, d'accélérer le processus, en ayant au moins l'avantage
des sous, quelques sous dont on parle, de la vente de ces biens-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Des commentaires? Pas
de commentaires?
M. Gendron: Pas d'opposition.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 7
est adopté. L'article 6, je m'excuse. Il est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté. Alors,
l'article 6 est adopté.
J'appelle l'article 7. M. le maire.
M. Pomminville: Alors, l'article 7. Ici encore, avant d'arriver
aux articles 7.1 et 7.2, il y a l'article 7 qui vise simplement à
assurer, à responsabiliser les gens qui, par mégarde ou à
l'occasion de travaux qu'ils effectuent, endommagent notre domaine public,
notre territoire public, donc à les rendre responsables du nettoyage
requis par l'état des lieux après leurs travaux et, à
défaut par eux de nettoyer, d'assumer cette obligation-là, bien,
de pouvoir, d'une part, imposer une amende et, d'autre part, le coût du
nettoyage que la ville aurait fait elle-même ou fait faire par une
entreprise privée. Alors, on n'a pas de dispositions permettant vraiment
d'assurer ça.
Il y a beaucoup de travaux qui se font sur notre territoire, que ce soit
dans des résidences privées... Il y a souvent des gens qui
vidangent l'huile de leur voiture. Il arrive souvent qu'il y a des endroits du
domaine public qui sont souillés et, évidemment, la
préoccupation de la ville d'Outremont est telle, quant à la
protection de son domaine public, que l'on veut absolument se donner des moyens
assez sévères pour pouvoir en garantir le maintien. (14 h 40)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire, des
questions? M. le ministre, c'est-à-dire.
M. Ryan: Ça va. On me signale qu'on a déjà
des dispositions dans la Loi sur les cités et villes pour les cas de
nuisance. Mais, dans ce cas-ci, les cas où un nettoyage s'impose,
apparemment, c'est une chose qui fait défaut. Et on sait l'importance
qu'on attache à ce facteur, à Outremont.
M. Pomminville: Outremont... Je penserais que, dans une
législation plus générale, éventuelle, de doter les
villes d'un pouvoir de cette nature-là, ce serait certainement
bienvenu...
M. Ryan: Je pense que ça s'impose.
M. Pomminville: ...mais, nous, c'est une préoccupation
immédiate, et attendre, là, qu'une législation plus
générale ne soit édictée... Enfin, ça ne
nous donnerait pas les avantages immédiats qu'on recherche.
La Présidente (Mme Bélanger): Pas d'autre question,
M. le député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Sur le bien-fondé, je n'en disconviens pas.
J'étais même de cet avis-là, que ça devrait faire
partie de la loi générale. Mais, justement, dans la loi
générale, j'aurais l'impression d'offrir une plus grande forme de
balisage ou de sécurité. Là, quand on dit: «....en
plus de l'amende», ça signifie que, ça, c'est
réglementé et que, pour quelqu'un qui cause des dommages au
domaine public, il y a des amendes prévues. Ajouter la disposition que,
dans le futur, il y aura également des amendes ou des coûts quant
au nettoyage à être effectué par la ville... Encore
là, ce n'est pas le bien-fondé que je n'aime pas, ce sont les
abus auxquels ça peut conduire.
On me demande de vous donner cette autorisation-là, mais je n'ai
absolument aucune connaissance quant au balisage, quant aux exagérations
qui pourraient être faites. Ça va être un règlement
qui va détailler ça, les modalités pour s'assurer que
ça correspond bel et bien aux coûts réels? Pour
éviter des vengeances. Parce que ça existe, à un moment
donné. Je ne dis pas nécessairement
chez vous, mais, quelqu'un qui voudrait en profiter, avec une
disposition d'ordre général comme ça... Écoutez,
c'est simple à comprendre. Alors, c'est ça qui me fait peur, un
peu, là.
M. Pomminville: Pour répondre à votre
appréhension, M. le député, c'est que, ce
pouvoir-là, quant à moi, existerait déjà par les
recours civils. La ville dont le domaine, dont la propriété est
endommagée ou souillée par les travaux d'une personne sur son
territoire pourrait toujours, via les recours habituels de droit commun,
réclamer les sommes qu'elle a dû dépenser pour remettre les
lieux en état. Donc, il y a déjà une garantie que le juge
va s'assurer que seuls les frais vraiment encourus seront
récupérés par la municipalité. Or, ici, c'est le
même principe. Plutôt que de procéder devant les tribunaux
de droit commun, ça serait, lors de l'émission d'une amende
donc, par un juge municipal, dans le cadre d'une réglementation
que le juge aurait à s'assurer d'appliquer l'amende qui serait
prévue, elle, de façon fixe, là, par un règlement,
et le coût du nettoyage effectué par la ville. Donc, il y aura,
encore là, un contrôle judiciaire qui s'assurera que c'est
mesuré, que c'est normal par rapport aux travaux qui auront
été effectués.
M. Gendron: O.K. Donc...
M. Pomminville: II y a un contrôle judiciaire dans tous les
cas.
M. Gendron: ...vous m'assurez que, dans tous les cas, il y a un
contrôle de fait?
M. Pomminville: Absolument. On ne peut pas normaliser à
l'avance les coûts de travaux sans...
M. Gendron: Bien, je comprends!
M. Pomminville: Parce que, d'un travail à l'autre,
ça peut varier.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va. Alors,
l'article 7 est adopté.
Il y a un ajout, après l'article 7, qui est l'article 7.1 et
l'article 7.2. On va commencer par l'article 7.1.
Le projet de loi 245 est modifié par l'insertion, après
l'article 7, des suivants: 7.1. La Loi sur les cités et villes est
modifiée, pour la ville, par l'insertion, après l'article
471.0.4, du suivant: «471.0.5 Le conseil peut confier à toute
personne l'organisation et la gestion, pour le compte de la
municipalité, de salles de spectacle.»
Commentaires?
M. Pomminville: Oui, Mme la Présidente, je vous remercie.
Vous savez que le Théâtre Outremont est, de mémoire,
comment dire, fort lointaine, un endroit qui fut jadis fort recherché,
fort connu, fort fréquenté et qui, malheureusement, depuis 5 ans,
est fermé, compte tenu des déboires que les différents
opérateurs successifs ont connus.
La ville, compte tenu de la valeur patrimoniale de cet édifice, a
présenté une demande au ministère de la Culture en vue
d'obtenir une assistance financière pour s'en porter acquéreur,
d'une part, et, d'autre part, d'y effectuer les travaux requis pour rendre
l'immeuble conforme à ce qu'il devrait être en termes de
structures, en termes d'aménagements extérieur et
intérieur.
Éventuellement, également, la ville a l'intention
d'assurer que sa finalité soit celle de produire des spectacles,
des manifestations artistiques et culturelles soit enfin reprise. Et,
à cette fin, on veut, de deux choses l'une, soit être en mesure de
le faire nous-même, mais, surtout, comme ce n'est pas notre domaine
d'expertise, de pouvoir confier la gestion, l'administration de la salle
à des tiers qui sont spécialisés, qui ont l'expertise
nécessaire dans le domaine.
Alors, le but de cette disposition, c'est de permettre à la
ville, dans l'hypothèse où elle acquiert éventuellement et
qu'elle restaure le Théâtre Outremont, de pouvoir en confier la
gestion et l'administration, l'organisation à des tiers...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
M. Pomminville: ...dans une triple prespective, si vous voulez:
D'une part, d'assurer la valeur patrimoniale de l'édifice, bien
sûr, d'assurer aussi à la population d'Outremont et de la grande
région de Montréal un lieu, un équipement additionnel en
termes de culture et d'art et surtout, aussi, d'assurer une forme de reprise
économique sur la rue Bernard. Et ça pourrait même
contribuer, de façon beaucoup plus large, au développement
durable de la grande région de Montréal. À Outremont, on
n'a pas un centre industriel très important; pour ainsi dire, on n'en a
à peu près pas. Alors, la seule grappe industrielle à
laquelle on peut se rattacher, pour parler le langage du ministre Tremblay,
c'est la grappe industrielle culturelle. Alors, ce serait là notre
contribution économique à la grande région de
Montréal.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: La ville d'Outremont dispose déjà, en
vertu de modifications apportées l'an dernier à la Loi sur les
cités et villes, du pouvoir d'acquérir des salles de spectacles
ou de contribuer à leur implantation, mais elle ne dispose pas
explicitement du pouvoir de confier la gestion de ces salles-là à
une personne, physique ou morale, évidemment. Alors, cette disposition
permettrait d'élargir les attributions de la ville d'Outremont de
manière peut-être à l'habiliter à mieux mettre en
valeur le patrimoine qu'elle veut cultiver, en particulier celui dont il a
été question, le Théâtre Outremont, qui est un
bien très important, stratégiquement situé et dont
la valeur esthétique ou culturelle mérite d'être
exploitée de façon plus efficace. Je pense que ça va bien,
ça. Il n'y a pas de problème de ce côté-là
pour nous.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Pas de problème, nous aussi. On trouve que
c'est une disposition intéressante. On y souscrit.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 7.1 est
adopté. 7.2 La ville est autorisée à louer ou céder
les stationnements qui lui appartiennent, de même que les immeubles
qu'elle acquiert pour l'établissement de stationnements, à des
personnes qui s'engagent à les utiliser à ces fins.
Elle peut, de plus, autoriser, aux conditions qu'elle détermine,
toute personne à construire et exploiter un parc de stationnement sous
la surface des rues, ruelles, parcs ou places publiques.
M. le maire.
M. Pomminville: Merci, Mme la Présidente.
Cette disposition, bien qu'à première vue ça ne
saute pas aux yeux, est intimement liée à la
précédente. Au cours des années, les difficultés
qu'a éprouvées le Théâtre Outremont sont en grande
partie dues au problème de stationnement qu'il y avait aux abords du
théâtre. Donc, les gens l'aimaient bien, mais pouvaient
difficilement s'y rendre, et il y avait peu d'endroits pour pouvoir se
stationner.
On a envisagé la construction d'un stationnement sous l'un des
parcs, le parc Querbes pour ceux qui peuvent identifier l'endroit
qui est à 2 rues du Théâtre Outremont. Sous le parc, il
serait possible d'aménager, selon les expertises... On a obtenu, des
consultants qu'on a embauchés à cette fin, l'assurance qu'il
était possible de construire un certain nombre d'espaces de
stationnement, suffisamment pour accommoder la clientèle potentielle du
Théâtre Outremont, des différentes boutiques et des
restaurants des rues avoisinantes. La ville entend certainement se
prévaloir de cette possibilité de construire un stationnement,
sauf que, la gestion du stationnement, et même, éventuellement, la
construction du stationnement, elle aimerait, pour une saine gestion des
deniers publics, ne pas les faire elle-même, donc ne pas avoir à
assumer ni la construction ni, éventuellement, la gestion d'un tel
stationnement ou d'autres qui pourraient devenir nécessaires
ultérieurement.
Alors, le but de la disposition, c'est de permettre de confier, suite
à des appels d'offres parce qu'on conçoit que ça
serait certainement à long terme et la construction et la
gestion, mais, par appel d'offres, aller obtenir des soumissions de
contracteurs désireux de construire un stationnement et,
éventuellement, de le gérer. Ou ça pourrait se faire avec
2 entrepreneurs distincts, donc qu'un le construise et qu'un autre
l'opère. Mais, le but de l'exercice, c'est de pouvoir confier ça
à l'entreprise privée, ne pas avoir ni à construire ni
à gérer ça en régie. (14 h 50)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, il n'y a pas
de problème?
M. Ryan: Le besoin de stationnement est très important
dans le secteur d'Outremont, le sera encore davantage dans les années
à venir. Si la ville peut disposer des pouvoirs nécessaires afin
d'aménager des parcs de stationnement qui répondront à ses
besoins, je pense bien qu'elle doit disposer d'une certaine latitude, aussi, au
chapitre des moyens d'action. Je pense que l'article pourvoit à ce
besoin; il me semble satisfaisant.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Ibidem.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 7.2 est
adopté.
Alors, j'appelle l'article 8. M. le maire.
M. Pomminville: Merci, Mme la Présidente.
Alors, il s'agit de la création d'un fonds d'auto-assurance.
Peut-être pour expliquer un peu ce qui justifie la demande d'une telle
disposition, on a, dans les faits je ne qualifierai pas la
légalité ou non de cette question de fait mais, de fait,
la ville dispose actuellement d'un fonds de réserve de 400 000 $. Il y
aurait un doute, apparemment, quant à la légalité de
détenir un tel fonds de réserve. La ville, par ailleurs, est
consciente et c'est un phénomène qui est partout le
même dans le merveilleux monde des assurances que, plus les
franchises sont basses, plus les primes d'assurance sont onéreuses, sont
élevées. Alors, la ville aimerait pouvoir et je pense que
c'est certainement un souhait pour l'ensemble des municipalités
d'elle-même se constituer un fonds de réserve de façon
à ce que les franchises soient le plus élevé possible, de
sorte que les primes que serait appelée à débourser la
ville soient le plus bas possible. Alors, il en résulte une
économie, pour l'ensemble des contribuables de la ville, qui est
considérable. Et, s'il n'y a pas de sinistre, de toute façon, la
ville conserve son fonds de réserve qui rapporte des
intérêts, donc qui constitue, de toute façon, un actif, un
avoir de la ville et qui est toujours au bénéfice de l'ensemble
de sa population, de l'ensemble de ses résidents.
On sait aussi et c'est un deuxième argument qu'au
cours des dernières années le marché de l'assurance a
été très fluctuant. Les primes ont varié
considérablement d'une année à l'autre, ce qui a
même
amené l'Union des municipalités à envisager la
création d'une mutuelle, que la Législature du Québec a
d'ailleurs autorisée. Alors, cette façon de procéder pour
la ville d'Outremont lui permettrait d'assurer une très grande
stabilité dans ses prévisions budgétaires de nature
assurance, ayant elle-même son fonds constitué, d'une part, et
pouvant jouer simplement avec le niveau de franchises pour avoir un taux de
primes qui soit toujours équivalent, du même ordre. Alors,
ça assure aussi, en termes de stabilité des finances, une
sécurité qui n'est pas négligeable. Alors, ce sont ces
différentes raisons qui nous amènent à vous proposer cette
disposition.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: la ville d'outremont viendra s'ajouter à celles
qui possèdent déjà une telle possibilité: la ville
de hull, la ville de gatineau qu'on a justement autorisée ce
matin à se doter d'un fonds semblable la ville de saint-laurent,
la ville de longueuil aussi, je pense? oui. alors, je pense bien qu'il n'y a
pas d'objection à donner ce pouvoir-là à la ville
d'outremont. les conditions que vous mettez de l'avant le fonds de
réserve d'un maximum de 3 000 000 $, pouvant être alimenté
à l'aide de contributions qui ne devront pas dépasser, chaque
année, 1 % des revenus de la ville d'outremont je pense que c'est
à l'intérieur de paramètres qui paraissent acceptables au
gouvernement.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: J'ai envie de relier ça à l'adoption de
l'article 1. Si Outremont veut se distinguer dans son article 1 de ne
pas utiliser son nom je ne vois pas pourquoi on continuerait le
précédent d'offrir à Outremont ce qu'on a offert aux
autres villes. Mais, trêve de plaisanterie, il n'y a pas de lien, je n'ai
pas de problème avec ça parce qu'on l'a donné pas plus
tard que ce matin à Gatineau et, sur le fond, je pense que c'est requis,
c'est pertinent, c'est approprié. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 8
est adopté.
Avant d'adopter l'article 9, on pourrait revenir à l'article 1,
qui a eu une modification.
L'article 1 du projet de loi est modifié par le remplacement du
paragraphe 4 proposé par le suivant: «4. Personne ne peut, sans
l'autorisation de la ville, utiliser le sceau de la ville, son écusson
ou son symbole graphique.»
Ça va?
M. Pomminville: Avec votre permission, Mme la Présidente,
on a fait une petite vérification, parce que ma déformation
d'avocat m'amenait à trouver des arguments additionnels à ceux
que je vous avais déjà soumis. Il y a un règlement qui
existe, qui encadre l'utilisation du mot «Québec», du mot
«Canada», du mot «provincial», du mot
«fédéral», et ce règlement qui est
très permissif, on doit en convenir dit à peu près
ceci: Que l'usage des mots «Québec», «Canada»,
«provincial», «fédéral» est permis,
à moins qu'il ne conduise à une confusion avec un organisme
public. Bon, alors, si la Législature s'est donné une telle
ouverture pour le mot «Québec», je pense qu'à
Outremont on ne peut quand même pas être plus exigeant que vous ne
l'êtes vous-mêmes pour le nom de la province. Alors, la nouvelle
formulation nous convient tout à fait. Ça permettrait au moins de
préserver le sceau de la ville, son écusson et son symbole
graphique, ce avec quoi on peut parfaitement bien vivre.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? Alors,
l'amendement à l'article 1 est adopté.
L'article 1, tel qu'amendé, est adopté.
J'appelle l'article 9. Pas de commentaires sur l'article 9? Alors,
l'article 9 est adopté.
Est-ce que le préambule du projet de loi 245 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté. Est-ce
que le titre du projet de loi, Loi concernant le ville d'Outremont, est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'ensemble
du projet de loi 245 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce qu'on pourrait faire une motion de renumérotation?
M. Ryan: Je présente une motion renumérotation.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'est
adopté.
M. Gendron: Nous l'agréons.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, des remarques
finales, M. le ministre?
Remarques finales
M. Ryan: Je suis bien content que nous soyons arrivés au
terme de cet exercice. Je pense qu'on a eu un exercice, un dialogue courtois,
démocratique, ouvert, qui a permis de comprendre les intentions de la
ville d'Outremont^ de modifier certains éléments du projet
initial qui avait été soumis à l'attention de la
commission. Je souhaite vivement que l'adoption de ce projet de loi par
l'Assemblée nationale vienne rendre possible,
le plus tôt sera le mieux, la réalisation des objectifs que
vise la ville d'Outremont. Je suis très heureux que nous ayons pu
accueillir aujourd'hui le maire de la ville d'Outremont et l'équipe qui
l'accompagne. Je leur souhaite bon succès dans l'exercice de leurs
attributions. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre.
M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Dans le même sens, je veux remercier M. le
maire, qu'il m'a fait plaisir de rencontrer personnellement pour la
première fois. Les autres commettants, on en connaissait quelques-uns,
parce que M. Mainville a ses origines dans mon comté, frères et
soeurs. Alors, je suis très heureux de connaître sa famille. M.
Gerbeau a déjà été greffier à la ville
d'Amos. Alors, on lui a permis une promotion dans la ville d'Outremont.
Après qu'on les a formés, ça ne nous fait rien de les
expédier ailleurs parce qu'on sait qu'ils vont bien
représenter...
Une voix: ...
M. Gendron: Oui. Bon, merci beaucoup. Je pense que le point de
vue de M. le maire était très clair au début. Il avait la
conviction qu'il apportait ici des améliorations au projet de loi de la
ville d'Outremont par un projet de loi privé, pour permettre que les
services aux citoyens soient de meilleure qualité. Ça se peut
que, s'ils commettent quelques impairs, ça leur coûte un peu plus
cher, mais l'objectif est quand même dans l'intérêt public
de sa communauté. On le remercie.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. le maire, des commentaires finals?
M. Pomminville: Merci, Mme la Présidente.
Écoutez, quant à moi et au nom, certainement, de notre
délégation, mais, surtout, au nom de toute la population de la
ville d'Outremont, je tiens à remercier votre commission pour la
vitesse, la célérité avec laquelle on nous a permis de
venir présenter, d'une part, notre projet de loi privé.
L'harmonie, aussi, et l'accueil très chaleureux que, personnellement,
j'ai senti au cours de tous les travaux de cette séance d'aujourd'hui,
c'est vraiment admirable de voir comment les travaux peuvent se faire de
façon aussi imbue d'efficacité, d'utilité et de
volonté de satisfaire et de rendre la vie des citoyens plus
agréable et plus sympathique dans leur localité. (15 heures)
Je voudrais profiter de l'occasion aussi pour remercier l'extraordinaire
travail, la très grande collaboration que les fonctionnaires du
ministère nous ont accordée tout au long de nos travaux. On les a
rencontrés, on a travaillé à peaufiner les textes,
à les rendre ce qu'ils sont devenus et que vous avez endossés, et
qui assuraient, par leur clarté, l'intention manifeste des objectifs que
l'on visait, et c'est en grande partie grâce à leur excellent
travail, leur collaboration de tous les instants que ce travail-là a pu
se réaliser. Alors, je tiens à leur rendre hommage et à
les remercier très chaleureusement.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
maire.
Alors, la commission, le temps de changer d'intervenants,
d'invités, suspend ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 1)
(Reprise à 15 h 2)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux.
Le mandat de la commission est toujours de procéder à
l'étude détaillée des projets de loi privés et
d'entendre les intéressés.
Projet de loi 252
Nous en sommes au projet de loi 252, Loi concernant la ville d'Amos. Je
demanderais aux requérants de bien vouloir s'approcher à la
table. Le proposeur du projet de loi, c'est le ministre... le
député, excusez-moi. Ça n'arrivera pas. Ça
n'arrivera pas. C'est tout un lapsus.
M. Gendron: N'anticipez pas. N'anticipez pas trop vite. Ça
ne presse pas. Ça ne presse pas. Ça va venir.
La Présidente (Mme Bélanger): De toute
façon, si jamais ça arrivait, ça ne veut pas dire qu'il
serait ministre des Affaires municipales.
M. Gendron: On n'a pas dit ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Je ne dois pas faire
de politique. Je suis présidente. Je devrais être neutre.
Alors, je demanderais au proposeur du projet de loi de bien vouloir
faire ses commentaires préliminaires.
Remarques préliminaires M. François
Gendron
M. Gendron: Oui. Le parrain est heureux de saluer les
représentants de la ville d'Amos, M. Réal Bordeleau, directeur
général, ainsi que M. Bigué, qui est procureur de la
ville. Le maire aurait sans doute tenu
à être des nôtres, mais il ne pouvait pas.
Oui, c'est avec fierté, comme parrain, que je présente le
projet de loi, puisque la ville d'Amos me l'a demandé. Il ne s'agit pas
d'un projet de loi très compliqué, mais, pour continuer à
parodier le député de Saint-Louis, comme la filleule est
présente et qu'elle est très volubile, elle veut avoir l'occasion
d'expliquer le bien-fondé du projet de loi, et, probablement, la voix de
la filleule étant plus méconnue que la mienne, ça nous
offrira une certaine quiétude pour les quelques minutes qui vont suivre.
Je demanderais à M. Bigué de présenter les grandes lignes
du projet de loi privé de la ville d'Amos.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M.
Bigué. Exposé des requérants
M. Bigué (Claude P.): Oui. Alors, bonjour, M. le ministre,
bonjour, M. le député. Ça me fait plaisir de venir vous
voir au nom de la ville d'Amos pour régler un problème qui a une
source historique. C'est la création de la Commission des
utilités publiques de la ville d'Amos en 1940 et, avec les
années, c'est devenu un anachronisme. Actuellement, comme vous avez vu,
il y a notre greffier qui est rendu à Outremont. On est entre deux. Il
n'y a pas de greffier. Moi, j'agis comme remplaçant du greffier. On va
en avoir un autre, par exemple, la semaine prochaine. C'est M. Réal
Bordeleau, directeur général, qui va vous donner un petit peu le
contexte dans lequel on est arrivé à cette demande-là.
M. Bordeleau, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Bordeleau.
M. Bordeleau (Réal): Merci, Mme la Présidente.
M. le ministre, mesdames et messieurs de la commission, en tant que
directeur général de l'école de formation municipale
d'Abitibi-Témiscamingue, puisque tous nos éléments s'en
vont un peu partout en province, j'ai le plaisir de vous présenter
quelques informations, en fait, de vous faire une présentation
concernant ce dossier qui a débuté en février 1936,
lorsque la ville d'Amos a décidé de municipaliser
l'électricité. L'acquisition finale du réseau s'est faite
en 1948, mais, entretemps, il y a eu, en février 1940, l'adoption d'un
projet de loi, d'une loi et d'un règlement qui découlait de cette
loi et qui créait, entre autres, la Commission des utilités
publiques de la ville d'Amos, avec le mandat d'administrer le système
d'aqueduc.
Vous vous demandez peut-être la relation qu'il y a entre le
système d'aqueduc et l'électricité. C'est qu'au cours des
années le premier mandat de la Commission des utilités publiques
étant d'administrer le réseau d'aqueduc, la ville, plus
particulièrement à la fin de 1976, a
récupéré la gestion du réseau d'aqueduc et a
confié, entre-temps, c'est-à-dire en 1948, le mandat
d'administrer le réseau d'électricité à la
Commission des utilités publiques.
Alors, ce règlement-là prévoyait donc, notamment,
la composition de la commission administrative ainsi que la durée du
mandat de ses membres. Donc, il y avait 3 membres à la commission
administrative, dont un qui était nommé par les
propriétaires, un qui était nommé par résolution du
conseil et un autre qui était choisi par les 2 premiers.
Alors, c'est ce triumvirat ou ce «triumpersonne», si on peut
dire, qui devait administrer le réseau d'utilités publiques, donc
le réseau d'électricité, avec un mandat, au niveau des
membres, de 10 ans, à l'exception du membre qui était
nommé par le conseil municipal.
Ce règlement-là prévoyait donc la création
d'un réseau d'aqueduc qui était administré, etc., et, au
cours des années, l'électricité s'est ajoutée, et
le mandat de la Commission était d'administrer et d'opérer.
Il est évident que les mandats d'administration et
d'opération constituent des mandats très vagues, très
flous qui ne sont pas définis dans le règlement ni dans la loi.
Alors, à partir de là, il est entendu qu'avec les conseils
municipaux qui se sont succédé dans le temps,
l'interprétation des mots «administration» et
«opération» a subi différentes transformations, de
sorte qu'on arrive aujourd'hui à un système, au moment où
on se parle, où la Commission des utilités publiques, à
toutes fins pratiques, ne fait qu'acheter et revendre de
l'électricité, et, en passant, récolte les
«recevables» qui sont générés par ça,
et assure une gestion de personnel suffisante pour réaliser les
activités.
Alors, il est évident qu'à partir de là, dans les
mandats, il y avait des choses qui étaient un peu incohérentes
ou, en tout cas, difficiles à intégrer à
l'intérieur d'une structure municipale. D'autant plus que,
parallèlement à ça, il y a une loi-cadre qui régit
la gestion des systèmes d'électricité par les
municipalités. Alors, il est évident qu'à ce
moment-là, devant la réalité qui s'imposait au 31
décembre 1992, c'est-à-dire que les mandats des administrateurs,
celui qui était élu par les propriétaires et celui qui
était choisi par les 2 autres, prenaient fin, on s'est retrouvé
devant 3 possibilités: D'abord, est-ce qu'on maintient la structure
avec tous les défauts et tous les problèmes que ça
nous amenait, d'autant plus qu'il y avait une autre loi à
côté est-ce qu'on modifie la structure à ce
moment-là, il nous fallait, de toute façon, procéder par
un projet de loi privé pour la modifier, étant donné que
la structure découle d'une loi ou est-ce qu'on y allait
carrément pour l'abolition, en intégrant l'administration du
réseau électrique à l'intérieur de la loi qui
existe présentement?
C'est cette option qu'on a choisie, puisqu'on s'est dit: De toute
façon, il nous faut un projet de loi privé. La maintenir nous
amenait devant le problème suivant: C'est que les élections,
l'élection de la personne qui représente les
propriétaires, selon les avis qu'on a re-cuellis, devait se faire en
fonction des dispositions qui existaient en 1940. Or, depuis ce
temps-là, les lois électorales, la Loi électorale, en tout
cas, dans le cas de la municipalité, a changé
énormément, de sorte que ce ne sont plus que les
propriétaires qui votent. Il y a
également les locataires qui paient l'électricité
qui, maintenant, ont un droit reconnu au niveau municipal. (15 h 10)
Le deuxième point, à ce qu'on a vérifié,
c'est qu'en 1940 les femmes n'auraient pas voté. Alors, on se retrouvait
dans la situation d'aller en élection pour un représentant des
propriétaires, dans les conditions, en 1993, de se retrouver dans ces
conditions-là. Alors, ça nous a semblé inacceptable.
Deuxièmement, il y avait le mandat des administrateurs qui
était imprécis, de sorte qu'il nous a semblé
préférable de carrément abolir cette structure qui
était devenue un peu archaïque, vétusté je ne
dirais pas obsolescente, M. Gendron, parce qu'on en a parlé à
l'heure du dîner mais il reste que c'est une structure qui est un
peu anachronique puisqu'elle a répondu à un besoin, au
départ, mais, maintenant, je pense qu'il y a moyen de se raccrocher
à d'autres structures pour pouvoir atteindre les mêmes objectifs
de saine gestion d'un réseau électrique.
Alors, il est entendu qu'à ce moment-là, compte tenu de
l'évaluation qu'on en a faite... On a analysé également
d'autres types de problèmes qui sont d'ordre administratif, mais on se
retrouvait dans la situation où la Commission des utilités
publiques était un peu comme un État dans l'État, au
niveau municipal. C'est-à-dire que juste un exemple au
niveau de l'embauche du personnel, la Commission des utilités publiques
embauchait du personnel qui devenait syndiqué à
l'intérieur de l'unité d'accréditation de l'ensemble du
personnel de la ville. On n'avait aucun contrôle sur qui on embauchait,
en fonction de quels critères de sélection, quelles
qualités de personnel, mais eux pouvaient ensuite voyager partout dans
tous les services de la ville. Alors, il est évident que c'est une
situation qui est très inconfortable, en tout cas pour le directeur
général, je peux vous dire, et qui ne sert pas les meilleurs
intérêts de la ville.
Il y a également les méthodes, les procédures
internes qu'il était impossible ou presque de standardiser, ainsi que,
et plus fondamentalement, toute la question de l'unité de direction qui
était mise en cause par le maintien de cette structure-là.
Alors, pour l'ensemble de ces raisons-là, la ville d'Amos a
résolu de demander au gouvernement l'adoption d'un projet de loi pour
lui permettre d'abolir la Commission des utilités publiques, et c'est ce
qui fait l'objet de notre rencontre d'aujourd'hui.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. Bordel eau.
Alors, ceci étant dit, M. le ministre, des commentaires?
M. Ryan: Oui. Je voudrais tout d'abord souhaiter la bienvenue aux
représentants de la ville d'Amos, tout en signalant mon regret de voir
qu'il n'y a pas d'élus parmi la délégation de la ville
d'Amos. Il y a seulement 1 fonctionnaire, d'après ce que je comprends,
et 1 conseiller juridique. Il peut y avoir des circonstances spéciales
dont on n'a pas rendu compte, mais, d'ordinaire, il me semble hautement
souhaitable qu'on puisse avoir les élus pour dialoguer avec les
élus à la table. Je comprends que l'objet du projet est
limité. Je formule la remarque quand même. C'est une question de
principe qu'on comprendra.
Sur l'essentiel du projet de loi, je ne pense pas qu'il y ait de
difficultés. Je voudrais simplement vous poser une couple de questions.
Je vois qu'il y a des effets rétroactifs, là. Ça veut dire
qu'à toutes fins utiles votre Commission des utilités publiques a
cessé d'exister et de fonctionner depuis déjà un petit
bout de temps.
M. Bordeleau (Réal): Ce qui est arrivé, M. le
ministre, c'est qu'au 31 décembre 1992 on avait complété,
en fait, le mandat des administrateurs. Il y a 1 administrateur qui a
démissionné. Il faut un minimum de 2, ils sont 3, et il y en a 1
dont le mandat est fini le président, en fait depuis le 31
décembre 1992. Alors, n'ayant pas eu le temps de trouver d'autre
alternative, le conseil de ville a demandé à ces
administrateurs-là de rester en place pour assurer l'intérim,
etc. Il est évident que, présentement, on est dans une situation,
entre guillemets, illégale ou irrégulière, qui fait en
sorte qu'on n'est pas confortable personne là-dedans, et c'est pour
ça qu'on demande un effet rétroactif.
M. Ryan: Ça veut dire qu'eux existent nominalement, mais
les décisions, à toutes fins utiles, sont prises par la
ville.
M. Bordeleau (Réal): En collaboration avec ces
gens-là qui ont quand même 10 ans d'expérience
administrative au niveau de la gestion du réseau électrique.
M. Ryan: Le réseau électrique, là, est-ce
qu'il dessert toute la population d'Amos?
M. Bordeleau (Réal): Le réseau électrique de
la ville d'Amos dessert la première ville d'Amos. Amos a eu une fusion
avec Amos-Ouest en 1974 et une fusion avec Amos-Est en 1986, ce qui fait
maintenant, aujourd'hui, une ville de 14 000 habitants, alors qu'originellement
la ville de base en comptait à peu près 9000, 9500.
M. Ryan: Et le réseau, lui, il ne dessert seulement que
l'ancienne ville d'Amos?
M. Bordeleau (Réal): Oui, un réseau de 1
mi2, qui est l'ancienne ville d'Amos.
M. Ryan: II fournit tous les services électriques sur ce
territoire-là. Est-ce qu'Hydro-Québec va sur ce
territoire-là...
M. Bordeleau (Réal): Oui. C'est-à-dire que,
dans...
M. Ryan: ...pour industrie?
M. Bordeleau (Réal): ...le secteur de 1 mi2 qui
appartient à la Commission des utilités publiques et à
l'ancienne ville d'Amos, Hydro-Québec ne va pas du tout
là-dedans. Alors, Amos-Ouest et Amos-Est, c'est HydroQuébec et,
au centre, si vous voulez, l'ancienne ville d'Amos, c'est la Commission des
utilités publiques.
M. Ryan: Est-ce que la ville d'Amos entend conserver ce
réseau-là?
M. Bordeleau (Réal): Absolument, M. le ministre.
M. Ryan: Oui?
M. Bordeleau (Réal): Je peux confirmer que c'est
l'intention...
M. Ryan: Est-ce que c'est profitable pour la ville d'Amos?
M. Bordeleau (Réal): C'est extrêmement
profitable.
M. Ryan: J'aimerais ça que vous me donniez quelques
renseignements là-dessus. Ça va nous permettre de mieux
interpeller Hydro-Québec après.
M. Gendron: C'est leur vache à lait. Mais ils vont le
dire.
M. Ryan: Si vous voulez m'expliquer ça, ça
m'intéresse parce que ce n'est pas tous les jours qu'on entend parler
d'une municipalité qui a son réseau hydroélectrique.
M. Bordeleau (Réal): Si vous considérez rentable
une entreprise qui coûte à peu près 350 000 $ à
administrer et qui génère des profits l'année
dernière de 1 500 000 $, à peu près, je pense
que...
M. Ryan: À quel bassin ça s'alimente,
ça?
M. Bordeleau (Réal): Ça alimente, en fait, 6000
à 7000 personnes, qui sont à l'intérieur de la zone de
l'ancienne ville d'Amos.
M. Gendron: À quel bassin ça s'alimente? La source
d'alimentation. Là, tu parles du bassin desservi. Il demande la source
d'alimentation.
M. Ryan: Vous fabriquez votre électricité. Comment
la fabriquez-vous?
M. Bordeleau (Réal): C'est Hydro-Québec qui nous la
fournit. On l'achète en gros d'Hydro-Québec et on la revend au
détail. On achète au tarif L.
M. Ryan: Ah bon! Vous êtes desservis par
Hydro-Québec.
M. Bordeleau (Réal): Oui. On fait partie du réseau
de la REG. Il reste 10 municipalités au Québec.
M. Ryan: L'administration de ça, est-ce que ça
comporte un personnel considérable?
M. Bordeleau (Réal): II y a 8 personnes
présentement, si on parle du releveur de compteurs, de la directrice
administrative, en passant par les monteurs. On a 3 monteurs, 1
caissière, 1 directrice administrative, 1 releveur de compteurs et 2
autres personnes.
M. Ryan: S'il y a des réparations à faire sur le
réseau, est-ce que ce sont vos employés qui les font ou si vous
donnez ça à...
M. Bordeleau (Réal): On les fait nous-mêmes. On a 1
camion-nacelle. On est très bien équipé. On a 1
contremaître également qui est formé en
électricité. Et on vient d'engager... À partir du 7
septembre, il y a 1 ingénieur en électricité qui va
travailler pour la ville d'Amos pour gérer le service
d'électricité. Et on est très intéressé,
même, à agrandir notre réseau.
M. Ryan: Le réseau d'aqueduc, lui?
M. Bordeleau (Réal): Le réseau d'aqueduc a
été transféré subtilement, avec le temps, c'est
venu comme ça, et ça fait plusieurs années que ça a
été transféré, je pense vers 1976, à la
ville d'Amos. C'est la ville d'Amos qui l'a pris en charge, tout simplement,
parce que c'est dans le mandat des villes de s'occuper de la gestion d'aqueduc
et d'égout.
M. Ryan: La Commission des utilités publiques ne
s'occupait plus de ce réseau-là depuis un bon bout de temps?
M. Bordeleau (Réal): Oui, effectivement.
Une voix: Depuis 1976.
M. Ryan: Très bien. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre.
Ceci étant dit, il n'y a pas d'autres commentaires,
évidemment.
Étude détaillée
J'appelle l'article 1. Et, à l'article 1, il y a une
modification.
L'article 1 du projet de loi 252, Loi concernant la ville d'Amos, est
modifié: 1 ° par le remplacement des mots «a
cessé» par ce
qui suit: «et le règlement 169 de cette ville ont
cessé»; 2° par l'addition, à la fin, de l'alinéa
suivant: «La Commission des utilités publiques de la ville d'Amos
a cessé d'exister à compter de cette date.»
Est-ce que l'amendement à l'article 1 est adopté, ou s'il
y a des commentaires ou des explications quelconques?
M. Ryan: Peut-être que vous pourriez nous expliquer le
règlement 169. Je pense que ça serait bon que vous nous
l'expliquiez un petit peu.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Bigué.
M. Bigué: Oui, merci.
En fait, du côté juridique, c'est qu'on veut partir d'un
régime particulier pour aller vers le régime
général, c'est-à-dire, la loi S-41. On vous demande le
contraire des 2 autres municipalités qui sont venues vous voir avant
aujourd'hui. On veut se rattacher au régime normal. Alors, le projet de
loi 100 de 1940 était la ratification du règlement 169. Et, pour
éviter toute ambiguïté, supposons qu'on dise: On abolit la
loi 100, sans abolir le règlement, la cessation d'existence du
règlement qui lui avait donné naissance, on pense que ça
pourrait créer une ambiguïté possible. Donc, on se dit que,
tant qu'à abolir la Commission des utilités publiques, on est
aussi bien de faire cesser et la loi qui lui a donné naissance et le
règlement qui soutenait la loi.
M. Ryan: Le règlement remontait à quelle date, lui?
M. Bigué: Février 1940. M. Ryan: Et la loi?
M. Bigué: La loi, attendez un petit peu, c'est en juin
1940.
M. Ryan: La même année.
M. Bigué: Le 22 juin 1940, c'est ça.
M. Ryan: Très bien. Ça va. (15 h 20)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va?
L'amendement est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 1,
tel qu'amendé, est adopté.
Après l'article 1, il y a un ajout qui est l'article 1.1:
Le projet de loi 252, Loi concernant la ville d'Amos, est modifié
par l'insertion, après l'article 1, du suivant: «1.1 Aucun acte
posé par la ville d'Amos avant le 1er janvier 1993, avant ou
après la fusion de la ville d'Amos et de la municipalité
d'Amos-Est, ne peut être invalidé pour le motif qu'il aurait
dû être posé par la Commission des utilités publiques
de la ville d'Amos.» Des commentaires?
M. Bigué: Madame, messieurs, ce qui arrive, c'est que la
ville d'Amos, à partir du 1er janvier 1976, selon ce qu'on a
relevé dans les livres de paye, s'est accaparée de
l'administration de l'aqueduc et de l'égout sans autre formalité,
alors que la loi 100 prévoyait que cette administration-là
était faite par la Commission des utilités publiques. Alors, on a
jugé bon d'essayer de régler la situation et on a discuté
de ça avec les conseillers de votre ministère pour que les actes
qui ont été posés de bonne foi par les gens de la ville
d'Amos, principalement en matière d'aqueduc et d'égout, depuis
1976 jusqu'à ce jour, soient ratifiés.
C'est la raison pour laquelle on a donc dit que tout ce qui a
été fait par la ville au lieu de par la Commission des
utilités publiques, en vertu d'une loi où on demande de voir
à en cesser l'effet, on veut que ce soit ratifié par ça.
Alors, c'est des actes qui, évidemment, ont été
posés de bonne foi. Là, on parle des actes posés
légalement.
M. Ryan: Je voudrais juste vous poser une question un peu
innocente peut-être. Comment se fait-il que ça ait pris tant de
temps à penser qu'il fallait régulariser tout ça? Je
trouve que ça a pris un peu de temps à venir régulariser
ça. Pourriez-vous m'expliquer comment ça se fait?
M. Bigué: Oui, M. le ministre. Ce qui arrive, c'est que la
ville d'Amos... Je peux vous dire pourquoi on a décidé de le
faire en 1992. C'est qu'en 1992 on a regardé la terminaison du mandat
des 3 administrateurs. C'est là qu'on a vu que c'était
anachronique et qu'il y avait définitivement lieu de faire quelque
chose. Alors, le rapport que M. Bordeleau vous a fait tantôt, c'est un
produit de réflexion d'un groupe de travail et du conseil municipal, en
1992, qui a décidé de réformer la question de la
durée du mandat des administrateurs, puis aussi du mode
d'élection. Et, tant qu'à y être, quand on a
commencé à regarder ça, on s'est dit: Pourquoi on ne se
ramènerait pas au système normal? On n'a plus de raison d'avoir
un système à part.
Alors, pourquoi ça n'a pas été fait avant? Je pense
qu'avec les années, comme le dit M. Bordeleau, le mandat
d'administration générale de la Commission des utilités
publiques a été interprété différemment par
les différents conseils, et on ne s'occupait pas de ce que ça
voulait dire. Alors, la ville s'accaparait des pouvoirs. Peut-être
qu'elle n'avait pas raison de le faire, mais on faisait comme ne pas tenir
compte de la loi. Et là elle a refait surface vraiment quand, en 1986,
il y a eu la fusion avec Amos-Est. Là, on a été
obligé d'en tenir compte dans les lettres patentes. C'est là
qu'on s'est dit: Cette loi-là, il faudrait peut-être faire quelque
chose à un moment donné. Et c'est à partir de ce
moment-là
qu'on s'est dit: Quand arrivera une prochaine étape, on devrait
se pencher là-dessus. Normalement, on aurait dû venir vous voir
l'an dernier avec ça. Malheureusement, pour des raisons quelconques, des
raisons qui relèvent et de l'administration municipale et de
l'administration provinciale, ça a pris assez de temps qu'on est venu
juste cette année.
M. Ryan: Moi, j'essaie de comprendre, parce que, en
général, le député d'Abitibi-Ouest aime à
nous dire comment faire les choses.
M. Gendron: Bien oui!
M. Ryan: Et là ça va lui permettre de mieux
comprendre que, des fois, avec les meilleures intentions du monde, on peut
être imparfait.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Ha, ha, ha! Très bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Ryan: L'aqueduc en particulier, ça fait quand
même une... C'est ça qui me surprenait, le transfert des
responsabilités s'est fait il y a déjà plusieurs
années.
M. Bigué: Oui, en 1965.
M. Ryan: Je comprends ce que vous dites, qu'on changeait
d'administration, et tout ça, puis qu'on n'a pas senti le besoin de
s'assurer, au point de vue légal, que c'était absolument à
l'épreuve de toute contestation. Avec ceci, ça va
l'être.
M. Bigué: C'est exact, M. le ministre. M. Ryan:
Très bien. Très bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 1.1
est adopté? L'article 1.1 est adopté.
J'appelle l'article 1.2. Le projet de loi 252, Loi concernant la ville
d'Amos, est modifié par l'insertion, après l'article 1.1, du
suivant: «1.2 Sous réserve de leur ratification par le conseil,
les actes posés au nom de la Commission des utilités publiques de
la ville d'Amos depuis le 1er janvier 1993 sont réputés avoir
été posés par la ville d'Amos.»
M. Bigué.
M. Bigué: Oui. Alors, madame, messieurs, cette
année, comme on l'a expliqué un petit peu dans notre
présentation par le directeur général, on veut faire
ré-troagir ça au 1er janvier, mais, depuis le 1er janvier, il
fallait quand même faire quelque chose. On continuait de fournir
l'électricité la ville continuait de fournir
l'électricité puis il fallait qu'il y ait une
administration qui s'exerce.
Or, les gens dont les mandats n'avaient pas été
renouvelés ont quand même continué de travailler. Ils ont
posé certains actes, entre autres payer des factures. Il faut payer
l'électricité qu'on reçoit d'Hydro-Québec.
Ça, on n'a pas le choix. Ils se réunissent à tous les 2
mois pour faire ça, pour faire émettre des chèques.
Ensuite de ça, on a vendu de l'électricité à
des citoyens. On a envoyé des factures au nom de la Commission des
utilités publiques. Alors, on a fait des dépenses qui ont
été payées je ne pense pas qu'il y ait aucun
fournisseur qui s'en plaigne et on a fourni des services, la ville
d'Amos a fourni des services qui ont été administrés par
la CUP et la CUP administrait les factures qui ont été
adressées au nom de la Commission des utilités publiques.
C'est la raison pour laquelle on se dit qu'il devrait y avoir, pour
compléter la régularisation de la situation actuelle, cet
article-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? Alors,
est-ce que l'article 1.2 est adopté?
M. Ryan: M. le député de Deux-Montagnes.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Deux-Montagnes, je m'excuse.
M. Bergeron: Oui, Mme la Présidente. À moins que
j'aie été distrait, je ne suis pas certain, à l'article 1,
il me semble que vous avez lu le premier alinéa, 1°, et je ne pense
pas que... À moins que j'aie été distrait, le
deuxième: «Par l'addition, à la fin, de l'alinéa
suivant...» je ne pense pas qu'on l'ait fait, celui-là. Je
m'excuse.
La Présidente (Mme Bélanger): On l'a
étudié dans son ensemble, oui.
M. Ryan: Oui. On a fait les deux. Je crois qu'on a...
La Présidente (Mme Bélanger): On a fait les deux en
même temps.
M. Bergeron: Les deux en même temps?
M. Ryan: II y avait une modification, puis, après
ça, la présidente a décidé qu'on avait
adopté l'article dans son entier.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, vous
étiez dans la lune, M. le député de Deux-Montagnes.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bergeron: Je n'étais pas dans la lune. C'est parce que
M. Garon fait le contraire. C'est un à la fois. Vous, vous faites les
deux à la fois et M. Garon en fait un à la fois.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça
dépend des critères...
M. Gendron: Faites-vous en pas, moi, je vous vois dans le soleil.
Ça fait que vous n'êtes pas dans la lune.
La Présidente (Mme Bélanger): ...du début,
des ententes...
Une voix: ...
M. Ryan: C'est vrai. Mais, nous autres, notre thèse, c'est
que ce n'est pas obligatoire. Toi, tu es de l'école de Garon...
M. Bergeron: C'est parce que je voulais que ce soit valide, parce
que le député d'Abitibi-Ouest n'aurait pas été
fier.
M. Ryan: C'est vrai. Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ceci
étant dit, 1.2 est adopté.
J'appelle l'article 2. Est-ce que l'article 2 est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté. Est-ce
que le préambule du projet de loi 252, projet de loi privé
concernant la ville d'Amos, est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le titre
du projet de loi 252, Loi concernant la ville d'Amos, est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'ensemble
du projet de loi, tel qu'amendé, est adopté?
M. Tremblay (Rimouski): On voudrait avoir l'avis du
député d'Abitibi-Ouest. Il est adopté, l'ensemble?
La Présidente (Mme Bélanger): L'ensemble du projet
de loi, tel qu'amendé?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Tremblay (Rimouski): Vous seriez d'accord?
M. Gendron: Vous savez bien que oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'ensemble du
projet de loi, tel qu'amendé, est adopté.
M. le ministre, est-ce qu'il y aurait une motion de
renumérotation?
M. Ryan: Je propose que le projet soit renuméroté,
en conformité avec les modifications que nous avons
apportées.
La Présidente (Mme Bélanger): La motion est
adoptée?
Alors, nous en sommes aux remarques finales. M. le ministre.
Remarques finales
M. Ryan: Je serai très bref, Mme la Présidente.
Là, il nous fait grandement plaisir d'acquiescer au voeu qu'avait
émis la ville d'Amos de régulariser cette situation. Je suis
content que nous ayons pu obliger également le député
d'Abitibi-Ouest dans cet exercice. Je remercie tous mes collègues de
leur collaboration. Je vous prie de présenter mes salutations cordiales
à votre maire dont j'espère qu'il n'était pas pris
aujourd'hui dans des manifestations comme celles qu'on a connues il y a
quelques mois.
M. Gendron: Non. Il s'occupe du dossier de la prison d'Amos qui
ne marche pas. C'est pour ça qu'il n'a pas pu être ici. Ce n'est
pas vrai.
M. Ryan: Vous savez que ça ne dépend pas de
moi.
M. Gendron: Non, non. Pas au titre de ministre des Affaires
municipales, au titre de ministre de la Sécurité publique.
M. Ryan: II y a plusieurs ministères qui sont
intéressés dans ça. Vous le savez, hein?
M. Gendron: Oui, je sais. Non, non. S'il avait pu être ici,
M. le maire, il aurait été ici, mais il ne pouvait pas y
être.
M. Ryan: Non, non. On comprend ça. Merci bien.
M. Gendron: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Je suis en train de
signer le projet de loi.
M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Moi, je remercie les membres de la commission d'avoir
donné suite au projet de loi privé de la ville d'Amos.
Effectivement, pour ceux qui ont été attentifs aux explications,
la ville d'Amos était consciente qu'il s'agissait là d'une
situation qui ne pouvait plus durer. Ça a été clairement
expliqué. Il arrive dans la vie qu'on se rende compte de choses lorsque
des termes arrivent, et, quand le moment a été venu de
reconduire les administrateurs de la Commission des utilités
publiques, il était légitime de requestionner le tout. C'est
à ce moment-là qu'ils ont conclu à la
nécessité d'un projet de loi privé.
Évidemment, ils m'ont demandé si ça
m'intéressait d'en être le parrain. Bien sûr, quand il
s'agit de régulariser des situations où il n'y a pas d'autre
alternative que de passer par celle que vous venez de connaître... je
leur ai conseillé de faire les procédures requises, et ça
nous a conduits aujourd'hui à l'adoption du projet de loi privé
qui va régulariser une situation. Je suis convaincu qu'autant les
citoyens de la ville d'Amos que l'ensemble des conseillers municipaux ainsi que
le maire seront heureux de constater aujourd'hui qu'ils pourront fonctionner en
toute légalité, sans aucune inquiétude concernant et les
factures que la Commission des utilités publiques continue d'envoyer et
les services qu'elle dispense à la population. (15 h 30)
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Bordeleau?
M. Bordeleau (Réal): Merci, Mme la Présidente.
Je voudrais tout d'abord, dans un premier temps, transmettre les excuses
du maire d'Amos qui ne pouvait être là aujourd'hui, vous
transmettre également ses salutations, M. le ministre, et vous
expliquer, dans un deuxième temps, que, s'il n'était pas
là, c'est que, lundi matin, il a appris que les actionnaires de
l'entreprise dont il est directeur général ont
décidé de mettre temporairement à pied tout le monde.
Alors, devant ce branle-bas de combat c'est une nouvelle entreprise
devant cette situation, il m'a informé qu'il fallait qu'il se
consacre d'abord à son entreprise, compte tenu des circonstances. Mais
sachez que c'est toujours un plaisir pour lui d'être là dans ces
occasions-là. Il est très disponible pour ça.
Deuxièmement, je voudrais rappeler également qu'il y a 2
ans, on était devant cette même commission, la ville d'Amos, pour
le livre des minutes qui avait été égaré, et on
était également, encore là, entre fonctionnaires, si vous
voulez, de notre côté, puisqu'il s'agissait, à toutes fins
pratiques, d'une technicalité.
Je voudrais souligner particulièrement le travail, dans ce
dossier-là, et l'excellente collaboration qu'on a eue des fonctionnaires
du ministère des Affaires municipales en la personne de Mme Bibiane
Gagnon-Rény et de M. François Bélanger avec qui on a fait,
même ce matin, les derniers ajustements nécessaires pour arriver
à un produit qui, je pense, a atteint la perfection. Je vous remercie,
M. le ministre. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci beaucoup.
Alors, la commission de l'aménagement et des équipements
ayant accompli son mandat ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 15 h 32)