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(Dix heures quinze minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! Monsieur, s'il
vous plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
Si vous voulez prendre place. La commission de l'aménagement et
des équipements déclare sa séance ouverte. Le mandat de la
commission est d'entendre les intéressés et de procéder
à l'étude détaillée des projets de loi
d'intérêt privé suivants: le projet de loi privé
234, Loi concernant la ville de Magog; le projet de loi privé 248, Loi
concernant la ville de Verdun; le projet de loi privé 247, Loi
concernant la ville de Candiac; le projet de loi privé 251, Loi
concernant les villes de Tracy et de Saint-Joseph-de-Sorel et la paroisse de
Saint-Roch-de-Richelieu; et le projet de loi privé 258, Loi concernant
la ville de Grand-Mère.
Est-ce qu'il y a des remplacements, Mme la secrétaire?
La Secrétaire: Oui. Mme Juneau (Johnson) est
remplacée par M. Jolivet (Laviolette) et M. Maltais (Saguenay) est
remplacé par M. Khelfa (Richelieu).
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, il reste...
L'horaire de la journée, on l'a donné.
M. le député de Richelieu, vous avez demandé
quoi?
M. Khelfa: Appelez Magog, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
ministre?
M. Ryan: Je voudrais seulement qu'on s'entende sur l'ordre dans
lequel les projets de loi seront abordés. Je ne sais pas s'il y a des
modifications. On nous a remis un programme, mais...
Organisation des travaux
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'ordre du
jour. Le premier projet de loi, c'est le projet de loi 234, Loi concernant la
ville de Magog. Le proposeur, c'est M. Robert Benoit; la requérante, la
ville de Magog, et nous avons comme invités M. Paul-René Gilbert,
le maire, M. Michel Pineault, conseiller juridique et directeur
général adjoint, et M. Michel Poirier, procureur.
Il y a des intervenants.
M. Gendron: Mme la Présidente... La Présidente
(Mme Bélanger): Oui.
M. Gendron: Bien, c'est sur l'horaire de la journée. M. le
ministre souhaite que nous nous entendions sur l'horaire de la
journée.
La Présidente (Mme Bélanger): Le premier, c'est
ça.
M. Gendron: Oui, je sais, sauf que ce serait
préférable de régler tout de suite l'horaire de la
journée, même si je reconnais que le premier intervenant, c'est la
ville de Magog. Et, à ce que je sache, le député de
Richelieu avait une demande à faire. Moi, je veux entendre sa demande et
je veux la commenter.
La Présidente (Mme Bélanger): O.K. Alors, M. le
député de Richelieu, vous avez une demande à faire?
M. Khelfa: Comme je vous connais, M. le député,
ça va être positif.
Mme la Présidente, compte tenu d'engagements, j'aimerais que le
projet de loi 251, compte tenu qu'il n'y a pas d'opposition et que c'est un
projet de 4 articles, passe après le projet de Magog. Je demande le
consentement de l'Opposition.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça prend le
consentement des membres de la commission, effectivement.
M. Gautrin: Ça prend le consentement des membres.
La Présidente (Mme Bélanger): Des membres.
M. Khelfa: Tu n'as pas la parole, M. le député de
Verdun.
M. Gendron: Oui, Mme la Présidente, je veux tout
simplement indiquer...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je veux simplement vous indiquer, Mme la
Présidente, ainsi qu'aux membres de cette commission, que, moi,
personnellement, je ne suis pas très entiché de modifier l'ordre
des travaux de la commission parce que les intervenants, en tout cas certains
intervenants ont été informés de l'ordre des travaux
prévu et, dans ce sens-là, il serait souhaitable que nous
respections l'ordre des travaux. C'est plus la politique que j'entends adopter
dans l'adoption des bills privés.
Cependant, le député de Richelieu a fait valoir qu'il
avait des raisons pour vouloir protéger son temps horaire, pour des
obligations qu'il a en fin d'après-midi. Il est exact, selon nos
informations, que le projet de loi 251, il n'a pas d'opposition; mais ce n'est
pas parce qu'il n'y a pas d'opposition que je change l'ordre, c'est pour
accommoder le député de Richelieu, mais avec une
vérification au préalable: nous resterions avec Magog comme
premier intervenant et Tracy, Saint-Joseph-de-Sorel et Saint-Roch-de-Richelieu
prendraient la place de Verdun. Après ça, nous suivrions l'ordre.
(10 h 20)
Alors, moi, je veux savoir des gens de Verdun — parce qu'on me dit
qu'ils sont ici. Si eux-mêmes nous confirment qu'ils n'ont pas
d'objection à ce que le projet de loi privé 251 soit
évalué, analysé avant le projet de loi 248, ça me
va, ça me convient, mais j'ai besoin d'entendre l'assentiment des
représentants de la ville de Verdun pour donner mon acquiescement.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que la ville
de Verdun reprend la place du 251 ou si, ensuite, on suit...
M. Gendron: Non, non. On suit l'ordre, sauf que...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, il n'y a pas
juste la ville de Verdun qui doit donner son consentement dans ce
cas-là.
M. Gendron: C'est ça que j'ai demandé aussi,
madame. J'ai demandé tout simplement si Verdun consentait à ce
que, quand on sera rendu au deuxième, au lieu d'appeler Verdun, que nous
appelions le projet de loi 251.
La Présidente (Mme Bélanger): O.K. Alors, si vous
voulez prendre place au bout de la table.
M. Gendron: Oui.
M. Hébert (Gilles): Mme la Présidente, mon nom est
Gilles Hébert. Je suis procureur de la ville de Verdun.
Étant donné que le député qui est parrain de
ce bill nous dit qu'il en a pour 2 minutes à être entendu, et
comme il faut toujours croire ce que les députés nous disent,
alors, nous, nous n'avons pas d'objection. ..
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Hébert: ...à ce que ce projet de loi ait
priorité.
M. Gendron: Mais, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Lui, il peut parler 2
minutes, mais le projet de loi n'est pas de 2 minutes.
M. Gendron: Oui, c'est ça. Mme la Présidente, je
voulais indiquer aux représentants de la ville de Verdun: Vous ne
connaissez sûrement pas le ministre des Affaires municipales!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Vous prenez un grand danger parce qu'il y a
potentiellement d'autres intervenants qui peuvent intervenir et ça peut
être plus long que ça.
Je veux tout simplement vous signaler que c'est évident que,
nous, on est d'accord si vous l'êtes, mais tout le monde sait que
ça ne nous empêche pas d'utiliser notre droit de parole si on
trouve utile de le faire, et ce n'est pas écrit à nulle part que
dans 2 minutes nous aurons passé à travers le projet de loi de
Saint-Joseph-de-Sorel. Alors, c'est un consentement avec les
conséquences que ça implique. Si vous êtes d'accord, on
l'achète; si vous n'êtes pas d'accord, on garde l'ordre.
M. Hébert: Je connais bien M. le ministre et j'ai
déjà plaidé devant la commission, je sais que ça va
prendre beaucoup plus que 2 minutes...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Hébert: ...mais nous y consentons avec beaucoup de
collaboration. Aucun problème.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, Me Hébert a une longue
expérience de la commission parlementaire. Il sait très bien que
le geste de courtoisie que la ville de Verdun fait en ce moment sera
complété par un geste de courtoisie semblable de la part de
l'Opposition et du gouvernement quand arrivera le projet de loi de Verdun. Par
conséquent, je pense qu'il agit sagement.
M. Gendron: Son inquiétude est peut-être du
côté du gouvernement.
Projet de loi 234
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça
va.
Le premier projet de loi à être étudié, c'est
le projet de loi de Magog. M. le ministre, est-ce qu'il y a des remarques
préliminaires avant d'entendre...
M. Ryan: Mme la Présidente, très brièvement,
je voudrais exprimer ma joie de retrouver les collègues de la commission
parlementaire et vous-même, nos collaboratrices et collaborateurs de la
commission ainsi que les collaborateurs et collaboratrices du ministère
des Affaires municipales, les représentants des municipalités qui
sont ici pour l'exercice que nous poursuivrons aujourd'hui et
peut-être également jeudi. Les projets dont nous sommes
saisis ont fait l'objet d'échanges approfondis entre les services du
ministère et chacune des municipalités concernées. Les
députés plus immédiatement concernés ont
été dans le coup également, pourront s'exprimer à
tour de rôle sur chacun des projets. En ce qui nous touche, nous abordons
tous ces projets dans l'esprit constructif qui nous caractérise.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre.
M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Peut-être une seule phrase. Moi, je n'ai pas
à dire ça parce que les gens qui vont procéder devant nous
vont s'en rendre compte, qu'on travaille toujours dans un esprit constructif.
Je n'ai pas à en faire l'annonce.
Non. Sérieusement, on est prêts à débuter les
travaux, c'est ce pourquoi on a été convoqués. Alors, il
me fait plaisir, moi aussi, de retrouver l'équipe. Bonne
séance!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'inviterais
le parrain du projet de loi, qui est le député d'Orford, à
bien vouloir faire ses remarques.
Remarques préliminaires M. Robert
Benoit
M. Benoit: Très bien. Merci, Mme la Présidente, M.
le ministre.
Le projet de loi est un projet de 4 articles, tout à fait court.
La situation est la suivante. D'abord, je voudrais vous présenter les
gens qui sont ici au nom des municipalités: le maire Gilbert, de la
ville de Magog; Me Pinault, qui est leur aviseur légal à
l'hôtel de ville; et Me Poirier, qui est le procureur.
Pour ce qui est du canton de Magog, qui est son voisin, le maire Rosaire
Fillion, que je salue; Jean-Pierre Fontaine, directeur général;
et Conrad Del isle, qui est leur aviseur.
Alors, la situation est la suivante. Il faut comprendre que ces 2, ville
et canton, sont voisins, sont riverains au lac Memphrémagog. En 1956,
une première partie d'une parcelle qui est dans le canton de Magog sera
vendue par un M. James Broadbent pour 10 000 $ à la ville de Magog. Une
deuxième partie de terrain sera cédée pour 1 $ en 1961,
par Les Plages modernes, représentée à l'époque par
un M. Gérard Southière, sera vendue à la ville de Magog;
il faut comprendre que ces terrains-là étaient dans le canton de
Magog.
Ces terrains avaient été vendus ou cédés
pour 1 $ dans un seul but, qu'ils soient des terrains à usage public, et
ils le sont, ils sont devenus des plages publiques que des centaines de
milliers de personnes, autant de chez nous que de l'extérieur, ont le
plaisir d'utiliser pendant toute la saison estivale, et même pendant les
périodes de pêche sur glace, etc. Alors, le voeu des donateurs
originaux a été maintenu tout au long. Nous voulons régler
cette situation qui perdure depuis trop longtemps où la ville
était propriétaire de terrains dans le canton.
Alors, à moins qu'il y ait des questions à ce point-ci, je
pense que ça fait le tour de la situation, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député d'Orford.
Je demanderais au maire de Magog s'il veut bien faire ses
commentaires...
M. Gilbert (Paul-René): Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): ...présenter
son point de vue et, après, on pourra avoir le point de vue du maire du
canton de Magog.
Exposé des requérants
M. Gilbert: Mme la Présidente, tout d'abord, je veux vous
remercier de nous recevoir ce matin. Je crois que l'introduction qui a
été donnée par le député d'Orford est assez
précise et assez claire. C'est un dossier qui date de plusieurs
années.
J'aimerais, afin de ne pas retarder les travaux de votre commission,
céder la parole à Me Poirier, qui est mandaté pour la
ville de Magog à titre de représentant légal.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Poirier.
M. Poirier (Michel): Mme la Présidente, je vous
remercie.
Écoutez, la situation a été bien cernée par
M. le député d'Orford, il s'agit de régulariser la
légalité d'un titre de propriété de la ville de
Magog qui n'avait pas le pouvoir d'acquérir le terrain à
l'époque, dans les années cinquante, lorsqu'elle l'a fait,
puisqu'il s'agissait d'un terrain qui est situé à
proximité de la ville de Magog et n'en était pas moins en dehors
de ses limites.
Le but de l'opération, c'est donc de régulariser le titre
de propriété et, aussi, de protéger les investissements
publics qui se sont faits depuis ce temps-là sur ce terrain-là.
Il s'agit d'une plage municipale sur laquelle il y a eu de nombreux
investissements de faits, tant par les gens de la région que,
d'ailleurs, par les différents gouvernements. Il s'agit donc de faire en
sorte que tous ces investissements-là ne soient pas mis en péril
par une contestation du droit de propriété basée sur une
techni-calité. Alors, le but du projet de loi est simplement de
régulariser la situation.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Me
Poirier.
Je demanderais maintenant au maire de canton de Magog, M. Rosaire
Fillion, s'il veut bien soumettre son
point de vue.
M. Fillion (Rosaire): Merci, Mme la Présidente, de nous
recevoir. Nous n'avons pas, le canton de Magog, objection au projet qui a
été déposé et à l'entente qu'il y aura face
à tout ce qui se poursuivra dans les quelques mois pour que l'entente
soit signée, dans tout ce qui comprend le bill privé et, en tout
cas, l'ensemble de notre plage. Il n'y a aucune objection de notre part et nous
sommes entièrement d'accord avec les propos de M. Gilbert.
Étude détaillée
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M.
Fil-lion.
Ceci étant dit, il n'y a pas d'autres commentaires?
J'appelle l'article 1. Est-ce que vous avez des commentaires à
faire sur l'article 1, Me Poirier?
M. Poirier: Non. Je n'ai pas de commentaires additionnels.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, peut-être, à ce
moment-ci, la ville de Magog pourrait-elle nous donner une description un peu
plus précise de la propriété de l'immeuble dont il s'agit,
les investissements qui ont été faits là-dessus.
J'aimerais qu'on nous caractérise un peu plus — je vois qu'il y
aura d'ailleurs un amendement à l'annexe du projet de loi
définissant les parcelles de terrain qui sont concernées —
avec peut-être plus de précisions. J'aimerais que vous nous
donniez une bonne description de ce terrain-là, puis,
deuxièmement, les dépenses qui ont été faites par
la ville de Magog là-dessus depuis qu'elle en est
propriétaire.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gilbert. (10 h
30)
M. Gilbert: M. le ministre, on sait que cette plage est
située à la limite du canton de Magog et de la ville, soit, quoi,
200 mètres, je crois, des limites de la ville de Magog. Il n'y a qu'une
propriété privée entre la plage concernée et nos
limites municipales.
Ce terrain-là a été acheté, comme on l'a
dit, en 1956 et la ville de Magog a procédé à son
aménagement, soit en y aménageant des stationnements, en y
aménageant des aires pour pratique de planche à voile, des aires
pour pratique de voilier. En plus de ça, elle a fait des
aménagements physiques, soit la construction de bâtiments de
service qui sont d'une valeur assez importante et aussi la construction d'une
route d'accès qui part de la route principale entrant à Magog,
soit la route 112, et qui conduit à cette plage-là. Et comme on
l'a mentionné tout à l'heure, la vocation de cet immeuble, de cet
espace est une vocation de plage publique, et la ville de Magog, en accord avec
le canton de Magog, nous voulons en faire une propriété qui
permet à la ville de Magog, d'abord, de l'exploiter et,
ultérieurement, la ville de Magog et le canton de Magog ont l'intention
de collaborer à l'exploitation, de façon conjointe, de cet
équipement.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Oui. C'est parce qu'on en parle un peu plus loin dans le
projet de loi, mais j'aime presque autant en parler maintenant, d'une entente
intermunicipale qui doit intervenir entre vous autres. Pourriez-vous donner les
objets exacts de cette entente-là et l'échéancier que vous
vous êtes fixé pour la mise au point et l'approbation de
l'entente?
La Présidente (Mme Bélanger): Me Poirier.
M. Poirier: M. le ministre, un des problèmes qui se
posaient relativement à l'adoption de ce projet de loi, c'était
que le terrain dont on veut valider les titres est situé dans la
municipalité du canton de Magog. Si la municipalité du canton de
Magog n'a pas d'objection à ce que les titres soient validés,
cette municipalité-là, cependant, entendait bien, pour le futur,
participer à la gestion en commun de la plage. Et il s'agissait de faire
en sorte que ne soit pas possible l'entrée en vigueur d'un projet
régularisant le titre de propriété et permettant, par la
suite, à la ville de Magog de ne pas procéder à une
entente. Alors, de là — on peut en parler tout de suite —
l'article 4 qui conditionne un peu l'effet du projet de loi.
Les 2 parties ont négocié un projet d'entente qui a pour
objet de mettre sur pied une régie intermunicipale dont l'objet
principal sera la gestion en commun de la plage municipale et son
développement. Ce projet d'entente intermunicipale ne pouvait pas
être adopté comme tel puisque, en raison de
l'irrégularité au point de vue juridique du titre de
propriété, il fallait d'abord régulariser le titre, mais
il y a un projet d'entente qui a été convenu entre les
municipalités, qui a été soumis au ministère. Il y
a présentement certaines difficultés techniques qui seront, suite
à l'entrée en vigueur du projet de loi, si l'Assemblée
nationale effectivement l'adopte, effectivement corrigées.
On s'est donné un échéancier vraiment style
guillotine puisque, si le ministre des Affaires municipales n'approuve pas une
entente intermunicipale dans les 6 mois de l'entrée en vigueur du projet
de loi 234, le projet de loi 234 cessera d'avoir effet. Et, donc, on retournera
dans la situation antérieure.
M. Ryan: La superficie du terrain, est-ce que vous avez des
données là-dessus?
M. Gilbert: On peut vous donner approximativement, je pense, M.
le ministre, que c'est 800 mètres par 200 mètres, environ.
M. Ryan: Ce que vous demandez, est-ce que ce
sera uniquement sur terre ou bien s'il y aura une partie de l'eau
également?
M. Poirier: À l'origine, le projet de loi contenait 2
objets. Ce qu'on appelle la tête du lac, qui est la baie de Magog, on a
découvert, il y a quelques années, qu'il s'agit d'un territoire
non organisé, c'est-à-dire qui ne fait pas partie ni du canton de
Magog ni de la ville de Magog.
À l'origine, dans le projet de loi, on voulait régler les
2 problèmes. Mais, finalement, pour diverses raisons, on a choisi
d'abord de régulariser la situation terrestre, si vous me permettez
l'expression, le titre, pour, par la suite, régulariser le
problème aquatique via les mécanismes prévus dans la Loi
sur l'organisation territoriale.
M. Ryan: Vous reviendrez avec une requête là-dessus
au plan administratif.
M. Poirier: Exact, et ça devrait se faire dans les mois
qui viennent.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Moi, je veux tout simplement indiquer aux 2
maires, M. Fillion et M. Gilbert, qu'en ce qui regarde l'Opposition, on a eu
l'occasion d'apprécier les articles et de faire les vérifications
d'usage, et il ne nous apparaît pas, d'aucune façon, quelque
litige que ce soit. On comprend bien la portée du projet de loi.
J'aurais tout simplement 2 questions. M. Gilbert a indiqué que,
oui, il y avait des bâtiments de service sur le site pour lequel on veut
valider le titre définitivement. J'ai trouvé sage
également, de la part du maire du canton, d'avoir une disposition
à l'article 4 qui permet de viser à avoir une entente pour avoir
un droit de regard quant à la gestion future tout autant des
équipements que de l'usage. Et c'est là qu'est ma question.
Vous avez dit, M. Gilbert, que la ville de Magog avait fait de nombreux
investissements. Est-ce qu'il y a eu une participation financière dans
les investissements de la part du canton de Magog? Juste pour mon information
à moi.
M. Gilbert: Non. À date, il n'y en a pas eu, ce qui ne
veut pas dire qu'il n'y en aura pas dans le futur.
M. Gendron: Oui, oui.
M. Gilbert: M. Gendron, je ne sais pas, mais vous êtes
certainement au courant des aménagements du Parc littoral à Magog
et des investissements qui ont été faits à la plage
municipale. Il y a une partie des fonds qui ont été investis,
justement, dans les aménagements immobiliers du projet Parc littoral de
Magog.
M. Gendron: Et quant aux usagers, vous dites...
C'est sûr que c'est une plage municipale... M. Gilbert:
Oui.
M. Gendron: ...elle porte le nom de «plage
municipale»...
M. Gilbert: Oui.
M. Gendron: ...mais les usagers viennent d'un peu partout et, en
particulier, des 2 populations riveraines.
M. Gilbert: En particulier des 2 populations riveraines, et cette
plage... Actuellement, on s'oriente vers une opération, une exploitation
familiale. Tout à l'heure, quand je parlais de planche à voile et
de voilier, ces choses-là, cette plage-là devient et est toujours
accessible au public en général.
M. Gendron: La référence, à l'article 3,
à la date du 2 avril 1990: «L'article 1 n'affecte pas une cause
pendante». Vous nous donnez l'assurance qu'il n'y a pas de causes
pendantes. Quand vous dites «depuis le 2 avril 1990», c'est quoi,
spécifiquement, qui fait que c'est cette date-là qui est
retenue?
M. Poirier: Ce projet de loi, sa gestation a été
très longue. Si l'accouchement semble se faire avec facilité ce
matin, tout le reste a été un long cheminement et on a
passé 3 séries de publication. Alors, il y a eu 3 séries
d'avis publics dans les journaux, et cette date du 2 avril 1990 se
réfère à la première de la première
série.
M. Gendron: L'accouchement difficile est dû aux procureurs
ou aux 2 maires?
M. Poirier: Non, l'accouchement est facile; c'est la gestation
qui a été...
M. Gendron: O.K. Parce que ça a l'air d'être 2 bons
gars, les 2 maires, j'ai la chance de les connaître un peu tous les
2.
Soit M. Gilbert ou M. Fillion. L'entente qui est prévue à
l'article 4, est-ce qu'elle est conclue entre vous? Est-ce que c'est
terminé et que ça a été transmis aux Affaires
municipales?
M. Fontaine (Jean-Pierre): Peut-être que je pourrais
répondre. Il y a eu une première entente qui a été
faite l'année dernière. Elle date même de 2 ans, a
même été votée par règlement. Elle a
été envoyée aux Affaires municipales. Pour des questions
techniques, et entre autres le fait que la ville, n'ayant pas de titre clair de
propriété, il n'était pas possible, à ce
moment-là, de créer une régie intermunicipale et de lui
confier l'administration de la plage municipale au bénéfice des 2
municipalités. Mais l'entente est écrite, elle a
été votée,
même, par le canton de magog, par règlement dûment
adopté, elle a été vérifiée par les affaires
municipales et il y a quelques amendements. elle est, à toutes fins
pratiques, prête, et cette entente prévoit la mise en commun de
toutes les infrastructures de la plage municipale, son évaluation
à environ 700 000 $, et le versement par le canton de magog de 350 000 $
à titre de contribution pour acheter sa quote-part à 50 %.
Alors, tout ça, à moins qu'il ne se passe quelque chose de
spécial, serait, est sur la table et est même prêt à
être adopté, là, sous réserve de l'entente. C'est
pour ça que le délai de 6 mois qui est prévu là
pourrait être beaucoup plus rapide parce que les ententes sont
déjà, à toutes fins pratiques, votées. L'argent est
disponible, les fonds sont disponibles et le canton va payer sa quote-part
dès la signature de l'entente et les montants sont indexés.
M. Gendron: Le délai prévu à l'article 4,
est-ce que c'est un délai souhaité par les 2 municipalités
ou si c'est celui des Affaires municipales?
M. Fontaine: Le canton de Magog aurait
préféré l'année dernière... (10 h 40)
M. Gendron: O.K.
M. Fontaine: ...parce que les usagers des 2 municipalités,
depuis 2 ans, utilisent pratiquement en commun la plage municipale. Alors, on
aurait aimé que, depuis 1990, ça soit déjà
réglé; mais, compte tenu des contraintes, les 6 mois nous
semblent très raisonnables, quant à nous.
M. Poirier: Mais le délai a d'abord été
suggéré par la ville de Magog. Ce n'est pas un délai qui a
été suggéré ou imposé par le
gouvernement.
M. Gendron: Mais le danger que le projet de loi devienne caduc si
le ministre des Affaires municipales ne ratifie pas l'entente, d'après
vos estimations, est peu probable, complètement improbable, ou... M. le
ministre?
M. Ryan: Moi, je n'aurais pas d'objection à mettre
«un an» plutôt que «6 mois», quand on arrivera
là. C'est aussi bien de mettre les chances de votre côté.
On ne sait pas... Mais, en tout cas, si vous insistez pour 6 mois, nous autres,
ça ne nous fait rien.
M. Fontaine: Quant au canton, nous sommes prêts, c'est
voté déjà.
M. Ryan: Oui. Mais, des fois, il y a toutes sortes de
complications qui se produisent, qu'on n'avait pas prévues. Moi,
ça ne me fait rien. On va arriver à cet article tantôt, Mme
la Présidente.
M. Gendron: Oui, oui. D'accord. C'est sur les conditions
générales, parce que...
M. Ryan: Étant donné qu'on vous reçoit,
j'aime autant qu'on vous donne le maximum de chances de réaliser votre
projet.
M. Fontaine: M. le maire du canton.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Fillion.
M. Fillion (Rosaire): Moi, j'apprécierais les 6 mois, Mme
la Présidente; qu'on s'en tienne à 6 mois.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, de toute
façon, on va pouvoir en discuter à l'article 4, tout à
l'heure.
M. Gendron: Oui. Sauf que, règle générale,
Mme la Présidente — et je pense que le ministre va être
d'accord — on en profite pour faire le questionnement qu'on a à
faire avant d'aborder article par article et, après ça...
M. Ryan: D'accord.
M. Gendron: ...si on a finalisé les questions d'ordre
général sur le projet de loi... Moi, en ce qui me concerne, les
quelques commentaires et questions que je voulais faire, je les ai faits, alors
je suis prêt à procéder.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'article 1 est adopté? .
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 1 est
adopté.
J'appelle l'article 2. Est-ce que vous avez des commentaires à
faire, Me Poirier?
M. Poirier: Sur l'article 1. M. Gendron: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, l'article 2;
l'article 1 est adopté.
M. Poirier: Article 2. Je présume qu'on va revenir sur
l'annexe, parce qu'on a un papillon sur l'annexe. Même si on s'y
réfère à l'article 2, ça ne pose pas de
problèmes. Alors, ça va. Je n'ai pas de commentaires sur
l'article 2.
M. Ryan: On peut adopter l'annexe pour commencer.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, étant
donné que l'annexe a rapport à l'article 2, si vous
permettez, on va adopter l'annexe avant. Alors, l'annexe est
remplacée par la suivante.
M. Poirier: L'annexe, c'est un changement, finalement, technique,
pour une question d'arpentage. C'est tout.
M. Gendron: On modifie l'ordre de rémunération.
M. Ryan: Non, vous changez plus que ça. Vous ajoutez des
parcelles, je pense?
M. Gendron: Non, mais c'est ça. Dans la
rémunération, ils en ajoutent une, et ils ajoutent le canton de
Magog, qui n'était pas là.
M. Poirier: C'est ça. Mais la situation physique n'est pas
modifiée. Au plan technique, il y a certains ajouts qui se font pour des
raisons d'exactitude au point de vue d'arpentage, mais, au point de vue
physique, c'est exactement le même terrain qu'on décrivait
à l'origine.
M. Ryan: II y a une copie, un extrait du cadastre ici. Je ne sais
pas si, à l'aide de ce document, vous pourriez nous expliquer exactement
les changements que vous faites.
(Consultation)
M. Poirier: M. le ministre, je dois vous dire que c'est
l'arpenteur-géomètre qui a préparé les plans. Ce
qu'il m'a toujours dit, c'est que c'était simplement l'ordre des
numéros de lots qui était modifié. On vient de comparer
les 2 séries de lots et, effectivement, ce n'est que l'ordre des
chiffres, des numéros de lots qui a été modifié,
parce que c'est exactement les mêmes numéros.
M. Ryan: Je complète la vérification de mon
côté. J'ai commencé pendant que vous... Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'annexe est adoptée?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): La modification
à l'amendement de l'annexe. Alors, la modification à l'annexe est
adoptée.
On revient à l'article 2.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 2 est
adopté.
J'appelle l'article 3. M. le ministre.
M. Ryan: Est-ce qu'il y a quelque cause pendante
actuellement?
M. Poirier: Au meilleur de notre connaissance, aucune cause.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté? M.
Ryan: Très bien.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 3 est
adopté.
J'appelle l'article 4.
M. Poirier: À ce niveau-là, certains membres de la
commission ont fait la suggestion généreuse de faire passer le
délai de 6 mois à 12 mois. M. le maire du canton de Magog a
exprimé sa préférence pour le 6 mois. Je dois vous dire
que le maire de la ville de Magog m'a aussi fait part de sa
préférence pour un délai de 6 mois. Je pense qu'ils ne
peuvent pas vous dire publiquement ce que je vais vous dire, c'est que les 2
embauchent des avocats qui sont payés à l'heure, et le terme le
plus court leur assure une limitation des budgets engloutis dans
l'opération. Et je pense que c'est un des fondements.
M. Fontaine: Parce que la plage municipale, c'est pour
l'été. Donc, on voudrait, au moins pour l'été
prochain, que ça soit réglé et que ça soit
déjà mis en commun pour la région. Donc, le 6 mois va
coïncider avec la nouvelle saison.
M. Ryan: Je pose juste la question. Je comprends vos
intérêts, mais il faut comprendre ceux de l'Assemblée
nationale aussi. À supposer que ça ne marche pas, vous êtes
venus ici pour rien, nous autres, on s'est réunis pour rien, et on n'a
même pas régularisé l'affaire.
M. Fontaine: Nous aurions préféré que
l'entente soit aussi ratifiée par le projet de loi, mais la technique
utilisée, c'est quand même le projet de loi de la ville de Magog
et non pas celle du canton. Celle du canton, ce n'est pas la même chose.
Mais si le ministre se réserve le pouvoir de la décréter
à l'expiration du 6 mois, nous serions très heureux même.
On ne pense pas que ce soit nécessaire, mais il n'y a rien qui
empêcherait, comme dans d'autres ententes... Vu qu'il y a
déjà un projet de déposé, qu'il est à 90 %
approuvé ou recommandé au niveau du contentieux des Affaires
municipales, ça ne créerait pas de problèmes ou de choses
nouvelles ou de surprises pour les municipalités, et ça
éviterait peut-être que l'Assemblée nationale se soit
penchée sur un projet qui n'aboutit pas au bout de 6 mois.
M. Ryan: Regardez, on m'informe ici... Vous dites que vous avez
déposé le projet, vous, là.
M. Fontaine: Oui.
M. Ryan: Est-ce qu'il a été déposé au
ministère?
M. Fontaine: Oui. Étudié même.
Étudié et recommandé.
M. Ryan: Mais là, moi, je n'en ai pas été
saisi, malheureusement.
M. Fontaine: Parce que le projet a été
déposé pour étude par le contentieux, un peu comme on le
fait à l'habitude, et on corrige les irritants qu'il peut y avoir ou les
interprétations. Suite à ça, on soumet un projet
définitif. Et, actuellement, le projet soumis a été
étudié par les fonctionnaires des 2 municipalités et les
représentants du ministère des Affaires municipales.
M. Gauvin: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Montmagny.
M. Gauvin: J'aimerais savoir si c'est le même point de vue
des représentants de la ville de Magog au sujet du projet d'entente.
Vous semblez prétendre... Vous prétendez... En fait, vous nous
avez informés que le projet vous semblait acceptable et presque
finalisé. Est-ce que c'est le même point de vue des
représentants de la ville de Magog au sujet du projet d'entente? (10 h
50)
M. Gilbert: Le projet d'entente, oui. On est tout près
d'une entente. Comme nos aviseurs viennent de le mentionner, l'entente est
déjà aux Affaires municipales, et c'est une question de
formalité, je crois, avant de dire que cette entente-là, pour
nous, devient un accord final. Par contre, l'opération que nous faisons
ce matin, de légaliser des titres de propriété ou les
pouvoirs de la ville de Magog, ça a toujours été
l'exigence que ça se fasse avant que l'entente devienne en vigueur.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Alors, vous autres, vous en êtes au même
point où vous étiez quand vous avez communiqué ce projet
au service du ministère des Affaires municipales. Si ça
dépend de nous, on va garder le délai de 6 mois; ça va
venir avant ça. S'il y a des difficultés, on vous les signalera.
Là, on ne pouvait pas agir sur l'entente tant qu'on n'avait pas
régularisé les titres, comme ça va se faire par le projet
de loi.
M. Fontaine: D'accord. Mais dans l'entente elle-même, il y
a aussi beaucoup de choses. C'est une entente assez élaborée,
parce qu'il y a beaucoup de choses.
M. Ryan: Oui, oui, je vois ça.
M. Fontaine: Alors, si le ministre veut garder quand même
un droit de trancher à l'expiration des 6 mois, nous sommes
d'accord.
M. Poirier: M. le ministre. M. Fontaine: Je m'excuse.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Poirier.
M. Poirier: Mme la Présidente, M. le maire de Magog me
glisse à l'oreille que compte tenu du fait que l'objectif est de faire
en sorte que le tout soit opérationnel pour la période estivale
l'an prochain, mais que les craintes du ministre des Affaires municipales sont
peut-être bien fondées, si on amendait l'article pour faire passer
de 6 à 9 mois, ça nous mènerait au mois de mai, donc juste
avant la période estivale, et ça donnerait effectivement 3 mois
de plus, si jamais il y a un pépin imprévu, quoique je pense que
ce soit la volonté des 2 municipalités de procéder le plus
rapidement possible.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Fillion.
M. Fillion (Rosaire): Écoutez, je serais d'accord, si le
ministre a le pouvoir de trancher à 9 mois.
M. Ryan: C'est-à-dire que vous voulez... D'après ce
que je comprends, vous voudriez modifier la disposition qui est l'article 4
là. Le projet de loi...
M. Fontaine: Ou mettre un délai de 9 mois et, à
l'expiration du délai, à défaut d'avoir
présenté une entente, le ministre tranchera,
décrétera un «en-lieu» d'entente qui est
déjà sur la table.
M. Poirier: Ça, M. le ministre, la ville de Magog n'est
pas d'accord. Une période de 9 mois, ça va, mais je pense
qu'à date toute la démarche a été faite dans le but
de susciter un consensus entre les 2 municipalités. Je pense qu'on est
très, très près de ce consensus-là et je pense que
cet objectif-là devrait être maintenu.
M. Ryan: En tout cas, moi, je n'ai pas d'objection. Remarquez
bien, si vous voulez vous en tenir à 6 mois des 2 côtés, je
n'ai pas d'objection, excepté que si vous revenez dans 7 mois, puis que
tout est tombé à l'eau, on ne sera pas plus avancé qu'on
était. C'est ça qui est le point là.
M. Gendron: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Moi, je suis un peu surpris là. Je veux dire,
c'est un projet de loi privé — il faut bien se comprendre là
— où les 2 municipalités... C'est vous autres qui êtes
«demandeurs». L'entente est finalisée entre les
concernés; la pression est uniquement au
niveau du ministère des Affaires municipales. C'est ça, la
réalité, là.
M. Poirier: Au point de vue technique, l'entente a
été signée. Elle ne pose pas de problèmes
politiques, mais elle pose des problèmes techniques au niveau
juridique.
M. Gendron: Je le sais.
M. Poirier: Et c'est pour ça d'ailleurs, probablement, que
le ministre n'en avait pas été saisi jusqu'à date, parce
que les fonctionnaires voulaient, avec les techniciens des
municipalités, aplanir ces difficultés techniques là
avant. Et quand il y a des difficultés techniques, on ne sait jamais
quand ça va finir.
M. Gendron: Je suis complètement d'accord.
Mme la Présidente, je finis mon argumentation. Si on a
prévu 6 mois et qu'il y a des difficultés techniques, ça
signifie qu'il va falloir, ce que j'appelle, s'y mettre, et que tu t'y mettes
pour régler les difficultés techniques dans 6, 9 ou 12 mois.
Parce que, là, on ne tranche pas le sort du monde; ce n'est quand
même pas majeur à ce point. Alors, moi, j'aimerais mieux rester
dans l'esprit que ça a été préparé pour
— puis j'emploie l'expression volontairement — maintenir la pression
sur le «qui de droit» pour qu'il statue sur les difficultés
techniques. Et ce n'est pas en donnant 9 mois qu'elles vont être
moindres, les difficultés techniques. Ou bien elles sont de telle
nature, puis il faut les régler... Puis je ne vois pas c'est quoi le
problème du délai, sincèrement, et, dans ce
sens-là, j'aimerais mieux rester aux dispositions prescrites par
l'article 4.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: J'aimerais avoir la réaction, peut-être,
des gens à ce que vous avez dit. Est-ce que vous avez des
réactions sur ce qui a été dit?
M. Poirier: La ville de Magog n'a pas d'objection à rester
à la version originale du projet de loi, si c'est la suggestion qu'on
fait à ce moment-ci.
M. Ryan: Comme, tantôt, le canton nous a dit qu'il
était d'accord, au début de nos échanges, on est aussi
bien de s'en tenir à ça, ça ne mêlera pas les
cartes.
M. Fontaine: Oui. Nous sommes d'accord.
M. Ryan: S'il arrivait un accident de parcours, eh bien, chacun
paiera la note.
M. Fontaine: Oui. Ce n'est peut-être pas notre
préférence, un délai avec rien au bout, mais, quand
même, le canton de Magog est d'accord.
M. Ryan: D'après ce qu'on a entendu en fin de semaine,
à cette époque-là, il y aura peut-être un
gouvernement qui aura toutes les solutions.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Surtout pour des choses aussi simples que ça.
Il n'y a pas de problème!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'article 4 est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 4 est
adopté.
Alors, est-ce que le préambule du projet de loi 234 est
adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le titre du projet de
loi, Loi concernant la ville de Magog, est adopté? Est-ce qu'il est
adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Est-ce que
l'ensemble du projet de loi, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a des
commentaires finals, M. le ministre?
M. Ryan: Je voudrais remercier les représentants de la
ville de Magog; M. le maire, en particulier, et son conseiller juridique, de
même que les représentants de la municipalité du canton de
Magog, M. le maire et... Est-ce que c'est le directeur général
qui l'accompagne? Je vous remercie cordialement. Je salue avec amitié
également votre député qui a bien présenté
le projet. Si on avait décidé de s'en tenir à ce qu'il a
dit, on en serait venu tout de suite au but, comme c'est son habitude, mais je
pense que les clarifications qu'on a obtenues vont permettre de mieux
comprendre la portée du projet de loi.
De notre côté, nous vous ferons tenir nos observations sur
le projet d'entente dans les meilleurs délais. C'est une question de
temps très court. S'il y a des difficultés à
résoudre, on essaiera ensemble de les régler de manière
satisfaisante, de façon que ce projet de loi puisse garder sa
signification et sa portée pratique. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre.
M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Je remercie les représentants
des 2 municipalités. Je vous souhaite une gestion commune des
plus rapides. J'espère que l'été 1994 vous permettra de
gérer conjointement cette plage pour laquelle il y a eu des
investissements significatifs de dépensés. Je vous remercie, et
bonne journée!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire.
M. Gilbert: Mme la Présidente, je voudrais vous remercier,
tout d'abord, de nous avoir reçus, M. le ministre des Affaires
municipales. Comme M. le député l'a mentionné tout
à l'heure, ce n'est pas un gros projet pour vous, ce n'est pas la fin du
monde pour vous, mais, je pense, pour les 2 municipalités, canton de
Magog et ville de Magog, nous, ça nous permet de faire un pas d'avant
très important. Alors, je veux vous remercier de votre diligence.
Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
maire.
M. le maire du canton de Magog, M. Fillion.
M. Fillion (Rosaire): Bien oui. Mme la Présidente, je
tiens à vous remercier, ainsi que toute cette assemblée, pour
l'aide apportée et votre écoute. Soyez assurés que tout va
être tenté fortement pour conserver nos 6 mois. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. Fillion. M.
le député de Magog... d'Orford. Député de Magog,
c'est vous faire trop d'honneur, hein?
M. Benoit: C'est assez rare que j'aie le dernier mot quand les 2
maires sont là, Mme la Présidente. Je vais en profiter, pour une
fois que j'ai le dernier mot.
Alors que l'industrie du loisir et du tourisme est en pleine
évolution et se modernise très rapidement et que la
compétition nous vient de toutes parts, pour garder nos parties de
marché au niveau du tourisme, particulièrement, et du loisir,
avec nos concitoyens, il y a une volonté profonde chez les citoyens et
les chambres de commerce que ce très long débat de la
cogérance de la tête du lac soit réglé. On a
posé une pierre importante, ici, aujourd'hui, et espérons que,
d'ici les prochains mois, nous puissions, les 2 municipalités,
cogérer toutes les infrastructures de la tête du lac, ce qui va
nous aider à compétitionner avec les grands de ce monde dans le
secteur du tourisme et du loisir, ce dont nous avons grandement besoin dans
notre région. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre?
M. Ryan: Si vous me permettez d'ajouter juste un point pour que
les choses soient claires. Là, aujourd'hui, la commission parlementaire
se prononce, approuve le projet de loi. Maintenant, il faut qu'il aille
à l'assemblée plénière qui ne se réunira pas
avant la mi-octobre. Par conséquent, le projet de loi ne deviendra loi
qu'une fois qu'il aura été ratifié par l'Assemblée
nationale. C'est seulement après ça que le ministre pourra donner
son approbation au projet d'entente.
On va profiter du délai qui va se produire d'ici l'adoption
définitive pour essayer de mettre au point l'étude du projet
d'entente en échange avec vous de manière que, le plus tôt
possible après la confirmation par l'Assemblée nationale, nous
puissions confirmer également l'entente permettant de mettre en marche
la régie intermunicipale. Puis, si vous voulez avoir une bonne saison
l'an prochain, il faudrait que cette régie-là se mette en marche
assez vite, j'imagine. On va essayer de faciliter les choses dans ce
sens-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, merci. La
commission suspend ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 heures)
(Reprise à 11 h 10)
Projet de loi 251
La Présidente (Mme Bélanger): La commission reprend
ses travaux.
Alors, je demanderais aux intervenants des villes de Tracy et de
Saint-Joseph-de-Sorel et de la paroisse de Saint-Roch-de-Richelieu de prendre
place. Alors, c'est le projet de loi 251, Loi concernant les villes de Tracy et
de Saint-Joseph-de-Sorel et la paroisse de Saint-Roch-de-Richelieu. Le
proposeur, c'est le député de Richelieu. Les requérants,
c'est les villes de Tracy et de Saint-Joseph-de-Sorel et la paroisse de
Saint-Roch-de-Richelieu. Alors, je demanderais à M. le
député de Richelieu de bien vouloir faire la
présentation.
Remarques préliminaires M. Albert
Khelfa
M. Khelfa: Merci, Mme la Présidente. Vous me permettrez,
au début, de remercier mes collègues de l'Opposition d'avoir
donné leur consentement, de remercier aussi la ville de Verdun et les
représentants d'avoir accepté ce changement d'horaire et,
surtout, de remercier mon collègue, le député de
Verdun.
Mme la Présidente, c'est un projet de loi de 4 articles afin de
permettre aux 3 municipalités, la ville de Tracy, la ville de
Saint-Joseph-de-Sorel et la paroisse de Saint-Roch-de-Richelieu, de
procéder à entériner leur entente du 5 décembre
1990 permettant que la régie intermunicipale procède à
donner de l'eau potable à l'ensemble des citoyens. Je profite de
l'occasion pour souligner le travail des 3 municipalités ici
présentes, M. le maire Emile Parent, maire de Tracy, M. Olivar
Gravel,
maire de la ville de Saint-Joseph-de-Sorel, et Mme Suzanne Durez,
mairesse de la paroisse de Saint-Roch-de-Richelieu qui, malheureusement, n'est
pas dans mon comté, mais on travaille en étroite collaboration.
Et j'aimerais les remercier pour leur concertation et leur volonté de
donner les meilleurs services à nos concitoyens. Et sur ça, Mme
la Présidente, j'aimerais que le procureur ou le représentant
fasse la présentation finale du projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Avant, M. le
ministre, est-ce que vous avez des commentaires ou des remarques
préliminaires?
M. Ryan: Mme la Présidente, non, sinon pour souhaiter la
bienvenue aux municipalités qui se sont présentées et leur
dire que nous sommes très heureux de concourir à la
régularisation de la situation qui touche cette régie. Je pense
que c'est nécessaire que ça se fasse. Je pense que nous avons
tous les éléments pour clarifier le dossier et nous allons le
faire dans toute la mesure qui sera possible pour satisfaire le
député de Richelieu et les maires, les conseillers et les
populations des municipalités affectées. Ça va?
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Je m'excuse d'avoir raté la
présentation, mais j'en ai pris connaissance. En ce qui nous concerne,
effectivement, il s'agit là d'un projet de loi requis,
nécessaire, mais qui, selon nous, ne pose aucune difficulté. Tout
est clair. Je n'ai pas de questions, pas de commentaires, parce que je trouve
que le projet de loi parle par lui-même et permettra de
régulariser une situation qui se doit de l'être pour s'assurer de
la validité totale et complète de l'acte notarié et de
l'entente intermunicipale prévue pour y donner suite.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Del isle, ou M. le
maire?
M. Delisle (Conrad): M. le maire, peut-être, pour
commencer. M. Emile Parent.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Parent.
Exposé des requérants
M. Parent (Emile): Mme la Présidente, M. le ministre, M.
le député Khelfa et mesdames, messieurs, je vous remercie
beaucoup de vous pencher sur notre projet de règlement. Nous, ça
nous a permis de régulariser une bonne entente qu'il y avait entre les
municipalités depuis 40 ans. Il y avait beaucoup de choses à
l'intérieur de notre commission qui n'étaient pas définies
et ça nous permet aussi de nous associer à la ville de Saint-Roch
qui est contiguë à notre territoire. Je remercie tous les
législateurs.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Mme la
mairesse.
Mme Durez (Suzanne): Mme la Présidente, M. le ministre, M.
Albert Khelfa, député de Richelieu, MM. et Mme les
députés, la municipalité de Saint-Roch-de-Richelieu est
d'accord avec le projet de loi pour l'entente intermunicipale entre les villes
de Tracy et de Saint-Joseph-de-Sorel. Ceci améliorera
considérablement l'alimentation en eau potable de notre
municipalité.
Messieurs, mesdames, je vous remercie et je remercie les membres de la
législation de bien vouloir étudier notre dossier.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Mme Durez. Je
ne sais pas si je prononce bien le mot. M. Gravel, est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Gravel (Olivar): Bonjour, Mme la Présidente, membres de
la commission. Au nom du conseil de ville de Saint-Joseph-de-Sorel et de la
population, on tient à vous remercier pour avoir accepté notre
demande, de bien nous avoir écoutés.
Pour nous, ce changement de fonctionnement, même si depuis 40 ans
tout allait très bien, on voulait que ce soit quand même
validé, étant donné une nouvelle municipalité qui
adhère à nous. Alors, ça va certainement bien continuer.
On vous en remercie, et c'est pour le bien de la population de notre
région.
Étude détaillée
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M.
Gravel. Alors, ceci étant dit, j'appelle l'article 1. Est-ce qu'il y
a des commentaires à l'article 1? Me Delisle.
M. Delisle: Je pense qu'il y a un papillon à l'article 1,
concernant le deuxième alinéa.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la
modification à l'article 1. L'article 1 du projet de loi 251 est
modifié par le remplacement du deuxième alinéa par le
suivant: «Le présent article n'affecte pas une cause pendante au 9
mai 1992 et fondée sur l'absence de compétence des villes de
Tracy et de Saint-Joseph-de-Sorel d'avoir conclu et appliqué l'entente
visée au premier alinéa.» Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Gendron: Bien, est-ce qu'il y en a une cause pendante?
M. Delisle: Non, c'est une formalité. Quand on a
donné l'avis public, c'est la date de l'avis public, le 9 mai 1992,
l'avis de présentation du projet de loi. Et c'est un peu une clause de
style. Si elle n'était pas là, on pourrait vivre aussi heureux.
Mais, pour l'instant, à notre connaissance, il n'y en a pas.
M. Gendron: Non, voyez-vous, c'est ce qu'on
aime, nous autres, comme membres de la commission, l'entendre dire,
parce qu'il est déjà arrivé qu'on l'a entendu dire, puis
il y en avait. Alors, quand on demande aux parties concernées, qui
expriment qu'il n'y en a pas, ça donne une certaine
sécurité, au moins pour celui qui vous parle, de dire que je n'ai
pas été imprudent. J'ai tenté de faire confirmer par les
parties concernées, puis elles prétendent qu'il n'y a pas de
cause pendante. Donc, je ne peux pas causer préjudice de bonne foi.
Alors, je ne suis pas de mauvaise foi.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires à l'article 1 ou l'article 1 est adopté tel
qu'amendé? Adopté tel qu'amendé. Alors, j'appelle
l'article 2. Il y a aussi une modification à l'article 2.
M. Delisle: Oui. Il y a aussi un papillon à
l'article 2, question de rédaction. Alors, qu'est-ce qui est
arrivé? C'est qu'une première entente intermunicipale a
été conclue entre les 3 municipalités en 1990, et, suite
à des suggestions du ministère des Affaires municipales, quelques
corrections à l'entente ont été apportées
après le dépôt du projet de loi. Donc, il s'agit de
ratifier une entente votée en 1990, mais telle que
modifiée...
Une voix: En 1993.
M. Delisle: ...en 1993, le 12 mai 1993. Alors, c'est le but de
l'amendement, de tenir compte d'une modification à l'entente qui
était purement technique.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Le but de l'article, si je comprends bien, c'est de
permettre que soit validée l'entente de 1990...
M. Delisle: C'est ça, 1990.
M. Ryan: ...qui ne pouvait pas être approuvée,
étant donné les contraintes législatives qui existaient en
vertu de la loi de 1955, si je comprends bien, hein?
M. Delisle: Exact, M. le ministre.
M. Ryan: Tout à l'heure, nous allons abroger la loi de
1955. Par conséquent, il n'y aura plus d'obstacle à l'approbation
par le ministre des Affaires municipales de l'entente de 1990, avec la
modification dont vous avez parlé. Je peux vous informer, Mme la
Présidente, que, dès que le projet de loi aura été
adopté, nous procéderons rapidement à l'approbation de
l'entente par les voies régulières. On l'approuve automatiquement
par le projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): O.K. Alors, est-ce
que l'amendement à l'article 2 est adopté?
M. Gendron: un instant! moi, ce n'est pas parce que c'est sur
l'amendement ou pas, c'est qu'on convient tous qu'on change le mode de
répartition. dans l'entente originale, en 1955, c'était 55 %-45
%. et là, depuis l'arrivée de saint-roch-de-richelieu, est-ce que
cette répartition concernant les coûts a été
modifiée? (11 h 20)
M. Parent (Emile): Ce n'était pas seulement cette
partie-là. C'est que, au cours des années, il y a eu des
réajustements de faits dans la répartition entre Saint-Joseph et
la ville de Tracy. Et, avec les changements de population et la venue de la
municipalité de Saint-Roch, on avait à refaire une
répartition complète des coûts, et on en profite pour les
mettre à l'intérieur de l'entente intermunicipale.
M. Gendron: En contribution.
M. Parent (Emile): En contribution.
M. Delisle: pour bien comprendre, c'est que, en 1955, par une loi
spéciale, la répartition a été établie par
la loi entre 45 % pour saint-joseph-de-sorel et 55 % pour la ville de tracy.
à ce moment-là, la population et la consommation étaient
à peu près équivalentes. aujourd'hui, c'est 80 % pour
tracy et à peu près 20 %... dans les faits, les 2
municipalités n'ont pas suivi la loi de 1955. elles ont suivi
plutôt une ordonnance de la régie des services publics et un
contrat notarié pour se répartir selon la consommation
réelle au cours des 40 dernières années. et, en 1990,
selon les lois municipales actuelles, avec l'avènement de la
municipalité de la paroisse de saint-roch-de-richelieu, les 3
municipalités ont conclu une entente pour répartir, selon la loi
sur les cités et villes, la loi générale, et cette
entente-là n'a pas pu être approuvée, compte tenu de
l'ancienne loi de 1954 que personne ne connaissait et que tout le monde avait
oubliée. alors, c'est pour ça que l'entente... et, de 1990
à 1993, il n'y a pas eu de dépenses en immobilisation — on
n'a eu à peu près que des dépenses courantes — alors
qu'en 1993 on commence à faire des dépenses en immobilisation.
donc, il serait important que l'entente s'applique le plus rapidement possible
pour tenir compte, là, que c'est des affaires nouvelles, ce n'est plus
les choses de 1950 ou de l'administration courante.
M. Gendron: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? Alors,
l'amendement est adopté? L'article 2, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 3.
M. Delisle: L'article 3, c'est pour abroger la loi de 1954-1955,
et pour transférer les biens, qui étaient détenus par une
commission ad hoc, à la nouvelle régie intermunicipale qui est
créée en vertu de l'article 2 par le biais de l'entente
intermunicipale, par la loi générale.
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 3
est adopté. Est-ce que l'article 4 est adopté? Ça va?
Alors, est-ce que le préambule du projet de loi 251 est
adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le titre
du projet de loi 251, Loi concernant les villes de Tracy et de
Saint-Joseph-de-Sorel et la paroisse de Saint-Roch-de-Richelieu, est
adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'ensemble
du projet de loi, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, des
remarques finales?
M. Ryan: Je remercie le député de Richelieu de son
amabilité coutumière. Merci également aux 3 maires qui
sont venus présenter les intérêts de leur
municipalité respective, Me Conrad Delisle également. Je suis
très heureux que l'Assemblée nationale soit appelée
à collaborer à la régularisation de la situation et
j'espère que l'entente pourra donner les résultats que vous
anticipez. Merci beaucoup. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Je remercie les représentants. Quant
à nous, nous avons convenu que, pour ce qui est de ce projet de loi,
c'est important de faire le geste de validation que nous venons de poser et je
n'ai pas d'autres commentaires à formuler.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
maire.
M. Parent (Emile): Encore une fois, merci à toute la
Législature pour nous accorder la possibilité de
régulariser toutes ces choses-là et on va vous assurer d'une
continuité. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, merci, M. le
maire. Mme Durez?
Mme Durez: Je vous remercie d'avoir accepté le projet de
loi pour notre municipalité.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. M. Gravel.
M. Gravel: Merci beaucoup de nous avoir écoutés et
ça nous permettra de mieux fonctionner ou de fonctionner officiellement
à l'avenir. Merci encore une fois.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. M. le
député de Richelieu, en conclusion.
M. Khelfa: En conclusion, Mme la Présidente, comme vous le
constatez...
La Présidente (Mme Bélanger): Brève
conclusion.
M. Khelfa: ...on est rentré dans les 2 minutes qui nous
ont été allouées et je vous remercie.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Khelfa: Ça va permettre aux maires de mon comté
et à moi-même de retourner rencontrer les intervenants du milieu,
compte tenu que nous avons un engagement à 16 heures. Je remercie
l'Opposition, surtout, et je remercie le ministre et tout le monde. Merci,
madame.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Richelieu. Alors, la commission suspend ses travaux
pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 25)
(Reprise à 11 h 32)
Projet de loi 248
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Le mandat
de la commission est toujours d'étudier les projets de loi
privés. Nous en sommes au projet de loi 248, Loi concernant la ville de
Verdun. Alors, j'inviterais le parrain de la loi à faire ses
commentaires.
M. Gautrin: Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Verdun.
Remarques préliminaires M.
Henri-François Gautrin
M. Gautrin: C'est un projet de loi qui touche essentiellement 3
sujets différents: Un sujet qui touche une propriété...
qui permettait à la ville de pouvoir vendre une propriété
qu'elle a acquise par voie d'expropriation à un prix inférieur
à l'ensemble des coûts qu'elle a dû dépenser pour
cette expropriation, si j'ai bien compris. Il y a une possibilité de
régler, dans un autre quartier, quelques règlements sur
l'attribution d'une partie d'un parc qui a été donné ou
vendu aux personnes qui étaient avoisinantes, et de changer le titre de
certains officiers de la ville.
Il me fait plaisir de vous présenter, à cet effet, le
maire de la ville de Verdun, M. Raymond Savard. Je ne sais si votre titre...
Pour l'instant, le directeur général... C'est quoi le
titre...
Une voix: Le directeur des finances.
M. Gautrin: Directeur des finances de la ville de Verdun, et le
procureur de la ville de Verdun, Me Gilles Hébert. Je tiens à
vous signaler aussi qu'il y a un intervenant, un citoyen qui voudrait
intervenir aussi plus tard dans le débat, et que, je pense, on aura
l'occasion de présenter à ce moment-là. Peut-être Me
Hébert ou M. le maire, vous pourriez compléter ma
présentation.
Exposé de la requérante
M. Savard (Raymond): Je peux bien faire ça, si vous
voulez. Mme la Présidente, je vous remercie. Je voudrais remercier M. le
ministre, M. Gendron. Je voudrais remercier aussi tous les membres de la
commission pour le magnifique travail qu'ils accomplissent. Je voudrais surtout
remercier mon bon ami Henri-François Gautrin, le parrain de notre projet
248, un projet qui est très simple et peu compliqué. Et j'ose
espérer que la bonne entente va régner. Alors, sans plus de
préambule, je voudrais aussi, peut-être dire un merci
sincère à notre député de Richelieu, qui
était ici tout à l'heure, M. Khelfa, qui nous a demandé de
lui céder notre place. Il nous avait demandé 5 minutes, alors je
dois le féliciter, parce que c'est rare qu'un député...
Habituellement, quand il dit 5 minutes, ça prend toujours 3 minutes.
Alors, il m'a simplement pris 2 minutes. Je le remercie et je le
félicite. Alors, sans plus de préambule, Mme la
Présidente, je vais laisser la parole à notre aviseur
légal, M. Hébert, pour vous expliquer tout ce qui en est.
Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Hébert.
M. Hébert: Mme la Présidente, Mmes et MM. les
membres de la commission, M. Gendron, c'est un projet très simple, comme
l'a dit M. le maire tantôt. Le premier article a pour but de nous
permettre d'aliéner un immeuble que nous avons acquis par expropriation
et le deuxième article a pour but de valider certains titres de petits
terrains qui ont été vendus à des propriétaires
riverains alors qu'ils faisaient partie d'un parc qui nous avait
été cédé en 1947 pour fins de parc. Quant au
troisième article, c'est-à-dire à l'article 5, il s'agit
tout simplement d'abroger la loi et de revenir à la Loi sur les
cités et villes pour qu'il y ait un directeur général et
un trésorier comme dans l'ensemble des villes du Québec.
Voilà, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Me
Hébert... Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, nous avons
étudié le projet de loi présenté par la ville de
Verdun. Il y a 3 objets principaux que nous examinerons tour à tour
tantôt. Pour l'ensemble, si le projet de loi est présentement
devant la commission parlementaire, c'est parce que le gouvernement n'y voit
pas d'objection. Nous serons heureux de l'examiner, par conséquent, en
vue de son adoption.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. À la lumière des informations qui
nous ont été transmises et des vérifications qu'on a
faites, il ne nous semble pas non plus voir dans ce projet de loi là des
aspects litigieux. Cependant, comme on a été informé qu'il
y avait un citoyen qui souhaitait faire des représentations, c'est
évident que je me garde la réserve, après avoir entendu
les représentations qu'il veut faire, pour porter un jugement
définitif sur l'ensemble du projet de loi, sachant que nous aurons
l'occasion de regarder, après sa présentation, chacun des 3
articles. Mais je comprends très bien les 3 objets du projet de loi et,
pour ce qui regarde les responsabilités qui sont miennes, je n'ai pas
d'objection, toujours sous réserve des éclaircissements qui nous
seront donnés par M. Bertrand, un citoyen de Verdun, qui, lui, veut nous
faire des représentations... À ce moment-ci, je serais
prêt, moi, à entendre les représentations de M. Bertrand
avant de passer à l'étude article par article.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Alors, je demanderais à M.
Bertrand d'approcher à la table.
M. Bertrand (Daniel): Bonjour, messieurs...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, M.
Bertrand. Vous avez 10 minutes pour faire votre présentation.
M. Bertrand: Bien, la présentation, il y a un bloc...
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous voulez vous
asseoir.
Exposé de l'opposant M. Daniel Bertrand
M. Bertrand: Alors, la présentation, elle est simple. Vous
avez reçu des procédures, et avec affidavit, qui sont bonnes pour
la Cour supérieure. Ça fait que, comme on a fait des abus, ils
sont expliqués dans ce document que je demande qu'il soit
distribué, et je demande une demi-heure de suspension pour étude
par les députés qui sont là.
Je m'aperçois qu'il y en a plus du côté
libéral que du côté péquiste. J'ai ma carte des 2
bords parce qu'il n'y a pas de répartition proportionnelle. Ça
fait que moi, je ne me fie pas aux partis, je me fie à la qualité
de la personne qui est devant moi. Jean Garon devait être ici, il me l'a
promis dimanche. J'ai été à la convention, et, s'il y a
une convention du Parti libéral, j'irais pareil. Vous me comprenez, je
suis en règle de ce côté-là. Alors, là, je
demande une suspension...
La Présidente (Mme Bélanger): Ça, c'est
votre problème.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bertrand: Vous me comprenez. Alors... Maintenant, ce qu'il y
a...
La Présidente (Mme Bélanger): On aime
ça...
M. Bertrand: Vous avez, M. Ryan, il y a son frère qui est
juge à la Cour supérieure...
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît! S'il vous plaît! Un petit peu de retenue. Si vous voulez
bien vous asseoir.
M. Bertrand: Bien, de la retenue! J'explique mon affaire,
madame.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, mais
là...
M. Bertrand: Moi, je demande une demi-heure de suspension pour
étudier ça, avec pièces justificatives. S'il faut que
ça soit reporté à cet après-midi, reportez-le
à cet après-midi.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, si vous voulez
bien vous asseoir et...
M. Bertrand: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): ...les membres de la
commission vont prendre une décision.
M. Bertrand: Parce qu'il y a des conseillers juridiques qui sont
pour M. le ministre. Les conseillers juridiques, les avocats. Ça regarde
les avocats, ça. Et peut-être que je vais demander, madame,
qu'on...
La Présidente (Mme Bélanger): Vous pouvez rester
assis pour parler, monsieur.
M. Bertrand: Comment?
La Présidente (Mme Bélanger): Vous pouvez rester
assis.
M. Bertrand: Oui. Bon. Écoutez, voici, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): Parce que vous nous
faites peur quand vous vous levez debout! (11 h 40)
M. Bertrand: Madame! Je viens de France, mais pas pour vous faire
peur, quand même! Voici, madame, ce que j'ai à dire à vous
tous. C'est qu'on n'a pas le droit de prendre la partie adverse par surprise.
C'est l'article 77 du Code de procédure civile, les avocats sont
là pour le dire. On a droit à l'interrogatoire sur moi, sur les
pièces que j'ai déposées. Ça fait que je demande
à Mme Marie Tanguay qu'elle puisse distribuer à Me Hébert
mon document pour qu'il soit étudié et que chacun des
députés... puis une demi-heure de suspension, s'il vous
plaît, ou reporté à cet après-midi pour
étude, parce que c'est assez long. Puis, si on veut me poser des
questions, les avocats sont là, je suis à votre service. Est-ce
que c'est accordé?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur la demande de M. Bertrand?
M. Ryan: Mme la Présidente, je serais prêt à
consentir à une suspension d'une demi-heure.
M. Gendron: Moi également, Mme la Présidente, sauf
que je souhaiterais que M. Bertrand prenne les minutes qu'on va vous donner
pour, au-delà du document dont on va vouloir prendre connaissance, parce
que moi aussi, je suis d'accord avec la suspension... si vous étiez en
mesure de nous présenter, d'après vous, les motifs et les
raisons... Au-delà des aspects juridiques là, ce qui fait, selon
vous, qu'il y aurait lieu d'être très attentif à la
présentation que vous nous avez faite par écrit. Ça doit
se résumer, ça, en quelques phrases; vous devriez être
capable de nous indiquer, à ce moment-ci, vos prétentions pour
justifier qu'il y aurait lieu de prendre connaissance dans les menus
détails du document que vous nous avez présenté. Alors,
dans les grandes lignes, qu'est-ce qui ne va pas dans la présentation du
projet de loi de la ville de Verdun qui fait que vous croyez qu'il y aurait
lieu, à ce moment-là, peut-être, de rejeter ce projet de
loi?
M. Bertrand: Premièrement, je ne suis pas
réglé;
deuxièmement, c'est une affaire que... on m'a pris ma
propriété sans droit, puis là on veut la donner à
qui que ce soit et les avocats sont responsables. Donc, ils sont assurés
pour 600 000 $ chacun. Me Hébert m'a dit tout à l'heure qu'ils
étaient 20; ça fait 12 000 000 $, il y a de quoi payer. Alors,
étant donné que les municipalités n'ont pas le droit de
poursuivre les particuliers, comprenez-vous? le maire est agent de la paix,
suivant le Code criminel, il a fait une intrusion chez moi et ils ont
décidé, les conseils municipaux, de me voler mon bien. Ils l'ont
laissé dépérir, puis on a fait des fausses
déclarations en disant que c'était désuet. Puis il y a
quelques années que c'est comme ça, puis là, c'est pire.
Ils ont enlevé des biens sur la propriété, donc, c'est
criminel. Alors, ce que je peux lire, monsieur, c'est les conclusions:
«C'est pourquoi la présente requête de rejet du projet de
loi privé 248 pour la corporation municipale de Verdun devrait
être accueillie avec dépens contre le contentieux Hébert,
Denault, Boyer, Paul-Hus et associés, par la commission, comme
enquête reconventionnelle; «b) que la commission ordonne la
radiation des actes enregistrés — j'ai cru que c'étaient les
miens, enfin je ne sais pas lesquels c'est — sous les numéros
mentionnés à l'annexe B, soit: 4408110 à 4408115, avec
dépens contre le contentieux.» Est-ce que ça regarde mes
propriétés? Ça, je n'en sais rien, je n'ai pas
été voir. «c) ordonne le désistement et l'annulation
des mémoires de frais inventoriés à l'article 3 des
présentes, totalisant 19 029 $, prétendus dus à Mes
Denault, Hébert et associés, vu que la corporation est fictive et
morale et de ce fait n'a aucun pouvoir de poursuite contre les contribuables
sauf le maire en s'adressant à la police qui avisera la couronne selon
le cas.» Comme il n'y a pas de couronne municipale, puis provinciale,
ça va mal, vous m'avez compris. «d) ordonne une enquête
criminelle par la Sûreté du Québec sur cette affaire contre
le maire "agent de la paix" pour abus contre un particulier et de charge et
fraude, selon le Code criminel -2- quiconque-122-380-& police de la CUM
— qui sont venus chez moi. «e) que le maire Raymond Savard et le
conseil municipal, ainsi que le contentieux Hébert, Denault et
associés soient destitués de leurs fonctions par bref de quo
warranta devant la Cour supérieure en première instance pour
actes criminels dans cette affaire, selon les Status refondus du Bas-Canada,
1861-cap.-10-78-8 8-89-et art. 91-91.27-96-100-129- de l'Acte de
l'Amérique du Nord britannique au respect de l'ordre public; «f)
que la corporation municipale de la ville de Verdun soit mise en tutelle dans
le plus court délai pour être administrée par le
ministère des Affaires municipales et de la Sécurité
publique Claude Ryan et de Robert Bourassa, le premier ministre, comme chef du
Parti libéral provincial et selon sa constitution, art.-l-3.c)-7-, et du
gouvernement vu qu'il n'y a pas de représentation proportionnelle entre
les partis politiques et l'Assemblée législative; «g) que
la commission ordonne le retrait au Code des professions les métiers
suivants relevant du Parlement du Canada, selon les chapitres: 71. Profession
médicale et vente de médicaments; Barreau du Bas-Canada;
notariat, en vertu de ma plainte du 15 juin 1993, assermentée par une
employée à la maison du Barreau à Montréal,
commissaire à l'assermentation des plaintes et vu que le bâtonnier
Me Denis Paradis ne m'a jamais répondu à ma question: Qui est
nommé bâtonnier de la Corporation civile du Barreau du Bas-Canada?
et qu'enquête soit faite à ce sujet auprès du
bâtonnier fonctionnant dans l'illégalité comme ses
prédécesseurs, y entraînant le tribunal du syndic en vertu
de l'article 96 de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique et code
d'éthique non sanctionné par le gouverneur et par le Parlement du
Canada, l'approuvant, et ses suites. «h) ordonner au contentieux
Hébert, Denault et associés de me payer dans les 10 jours qui
suivent 500 $ pour ma journée du 24 août 1993 pour mon
déplacement et tracasseries dans la préparation des
présentes procédures. «En foi de quoi j'ai signé
à Montréal le 20 août 1993.» Et c'est
assermenté, avec liste de pièces justificatives.
Voilà, M. le ministre, vous avez un frère qui est juge
à la Cour supérieure; vous feriez mieux de lui
téléphoner. Je le connais et c'est un homme qui est bien droit.
Puis ce n'est pas la peine de vous fier à Robert Bourassa, parce qu'il
ne suit pas la constitution du parti. C'est marqué. Vous avez tout. Puis
là, ici, on veut changer, n'est-ce pas, la destination. C'est un
conseiller municipal qui s'est vengé contre moi avec ses
confrères et puis le maire, pour m'exproprier. Ça fait que
là, ça marche mal, la musique. Alors, à présent,
c'est pour une fin de parc. Ça n'existe pas dans la rue Wellington.
Comprenez-vous? C'est ça.
Alors, j'ai fait ma présentation. Mes 10 minutes sont
peut-être écoulées. Je vous demande de prendre vos
conseillers juridiques, monsieur, étudiez le cas parce que ça va
aller à la Cour supérieure. C'est ça, monsieur. Ça
fait que vous êtes à même de me questionner après.
Suspendez une demi-heure, posez des questions là-dessus comme ça
peut se faire. Ici, c'est une commission. Les débats vont aller, si
c'est nécessaire, la copie que j'en aurai, ça ira à la
Cour supérieure. Il y a des gens sérieux. Il y en a qui ne sont
pas très sérieux à la Cour supérieure, mais je vais
compter certainement sur des gens qui vont être sérieux pour
exposer l'affaire que ça ne peut pas fonctionner comme ça dans la
province de Québec, avec l'anarchie que l'on a puis des lois que vous
faites ici qui sont allées au tribunal du Québec et puis,
après, il faut aller à la Cour d'appel, où des juges qui
sont nommés par Robert Bourassa ou je ne sais pas qui là-dedans,
ne sont pas légaux. Vous comprenez, le maire...
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. Bertrand.
M. Bertrand: ...est un escroc. À ces
commissions-là, quand on va...
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va faire,
là.
M. Bertrand: Ah bien! Ça va faire. Madame, je comprends.
Vous avez compris, tout le monde? C'est parfait, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): On a tout compris
là. Merci, M. Bertrand.
M. Bertrand: Alors, est-ce qu'on peut avoir une suspension
maintenant?
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas vous qui
«ronne» la commission parlementaire. M. le ministre.
M. Ryan: Je voudrais poser une question à M. Bertrand.
Avant que nous...
M. Bertrand: Pardon, M. le ministre. Moi, je n'entends pas.
M. Ryan: Oui.
M. Bertrand: Parlez plus fort parce que... Il faut faire marcher
les micros parce que je ne comprends pas.
M. Ryan: Très bien. M. Bertrand: Oui.
M. Ryan: Je voudrais vous poser une question. La transaction qui
est intervenue dans le cas de votre propriété a fait l'objet d'un
examen par la Chambre de l'expropriation de la Cour du Québec, laquelle
a rendu une décision établissant le montant de l'indemnité
à laquelle vous aviez doit. Est-ce que c'est vrai ou faux,
ça?
M. Bertrand: Monsieur, voici. Premièrement...
M. Ryan: Non...
M. Bertrand: Attendez, je vais vous répondre.
M. Ryan: Mais regardez, c'est parce que j'ai une question et il y
a 2 parties à la question. Je vais vous poser la deuxième
question aussi.
M. Bertrand: Ah! Attendez, attendez. Est-ce qu'on a tout le
temps...
M. Ryan: Non, non. Laissez-moi compléter ma question, Mme
la Présidente, s'il vous plaît?
La Présidente (Mme Bélanger): Pouvez-vous vous
asseoir, s'il vous plaît, M. Bertrand?
M. Ryan: La Chambre de l'expropriation de la Cour du
Québec, par la voix du juge Léon Nichols, a rendu une
décision, le 21 novembre 1991, établissant le montant de
l'indemnité à laquelle vous aviez droit. Vous ne fûtes pas
satisfait. Vous avez demandé l'autorisation d'en appeler à la
Cour d'appel, laquelle a refusé votre demande.
M. Bertrand: Non, non, c'est préalablement. C'est d'autres
procédures, ça. La dernière, monsieur, voilà. Le
juge n'a pas juridiction, article 96 de l'Acte de l'Amérique du Nord
britannique. Vous demanderez ça à votre frère. Puis vous
avez la jurisprudence là-dedans. Ça fait que j'ai... ici, puis
ça, vous le savez très bien. Ça fait que, d'un autre
côté, ils ont fait l'évaluation; qu'ils s'arrangent comme
ils veulent. Ils veulent m'ex-proprier, arrangez-vous. Moi, le prix, on n'est
pas sur une question de prix. On est sur une question de droit. J'ai un
chèque de 60 000 $ là. Je ne le toucherai pas. Le notaire m'a
appelé encore pour avoir 20 000 $ de plus. La ville doit payer encore 42
500 $. Ma femme, ex-femme, le veut. Qu'ils paient. Alors, là, vous
comprenez, ça ne va plus. Mes droits d'abord! C'est sacré, M.
Ryan. Comprenez-vous? Les droits d'abord. Les voleurs, dehors! Ça fait
que là les avocats ne font plus... et ils chargent des prix
abominables...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Bertrand, je
regrette. Pour une dernière fois, je vous demanderais de parler
calmement...
M. Bertrand: Bien, madame, mais comment voulez-vous que je le
sois? On me vole ma propriété puis, encore, on m'envoie 20 000 $
à payer. Avez-vous vu ça, vous? (11 h 50)
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. La commission
suspend ses travaux.
(Suspension de la séance à 11 h 50)
(Reprise à 14 h 40)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Le mandat
de la commission est d'entendre les intéressés et de
procéder à l'étude détaillée des projets de
loi d'intérêt privé. Nous sommes à l'étude du
projet de loi 248, Loi concernant la ville de Verdun. Alors, au moment de la
suspension des travaux, nous étions à entendre M. Bertrand, un
des intervenants.
M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, lorsque nous avons
ajourné tantôt, nous avions convenu de prendre un peu de temps
pour examiner un document que M. Bertrand a
remis aux membres de la commission et aux personnes qui sont ici,
crois-je comprendre. Nous avons fait cet exercice de notre côté;
je suis convaincu que l'Opposition a fait de même, et il me semble
qu'à ce moment-ci il serait de mise que nous entendions le point de vue
de la ville de Verdun sur les affirmations dont M. Bertrand nous a saisis.
Après que la ville de Verdun nous aura communiqué sa version, si
M. Bertrand veut ajouter quelques commentaires dans les limites de temps que
vous voudrez bien fixer et qui ne devraient pas être
démesurées, selon moi, M. Bertrand pourra présenter sa
version. Ensuite, s'il y a des questions à poser du côté de
l'Opposition et de notre côté, on pourrait peut-être
convenir d'une période de 5, 10 minutes de chaque côté,
après quoi cet aspect-là du projet de loi aura été
examiné consciencieusement et on pourra passer à l'ensemble du
projet de loi. Avant la reprise de nos travaux, j'en ai causé avec le
député d'Abitibi-Ouest, qui ne semblait pas opposé
à cette manière de voir. J'aimerais bien entendre son point de
vue, cependant.
M. Gendron: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: ...je confirme qu'il s'agirait là d'une
procédure correcte et honnête. Il nous appartient de ne pas avoir
de doute dans notre esprit que les objections — valables ou pas, je n'en
suis pas là — aient été traitées
convenablement. Si la ville a une réaction aux mêmes documents
dont on a pris connaissance ou des commentaires à nous faire sur
l'exposé de M. Bertrand, j'aimerais les entendre, et, par la suite, si
M. Bertrand veut ajouter quelques minutes, on a convenu, de part et d'autre, de
procéder comme ça pour nous assurer que cet aspect-là, en
tout cas dans nos esprits, est «claire», pour étudier les
dispositions de l'article après. Alors, autrement dit, Mme la
Présidente, je souscris pleinement à la façon de
poursuivre nos travaux pour les quelques minutes qui suivront.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Alors, M. le maire ou M. le
procureur.
Discussion générale
M. Hébert: Alors, Mme la Présidente, mesdames,
messieurs, je pense que, en faisant un bref historique des pouvoirs de la
municipalité et des procédures très nombreuses qui se sont
échelonnées sur tout près de 6 ans dans ce dossier contre
M. Bertrand, je pense que vous comprendrez la position de la ville assez
clairement.
D'abord, l'article...
M. Gendron: Ce n'est pas nécessairement parce que je
souffre de l'absence de M. Bertrand, mais...
Des voix: Ha, ha, ha! Une voix: ...
M. Gendron: Non, non, mais c'est ça. C'est parce que,
quand même, moi, je sais qu'il va arriver. Alors, si on pouvait
l'informer que c'est repris. S'il décide de ne pas entrer, bien, il n'y
a pas de problème, mais au moins s'assurer sérieusement que les
travaux de la commission sont repris pour éviter, effectivement, de dire
qu'on n'est pas équitables...
Une voix: M. le maire va aller le chercher! M. Savard : Je
vais aller le chercher. Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Non, M. le
maire...
M. Savard: Je vais aller le chercher, et je vais vous...
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: II est agent de la paix.
M. Gendron: Oui, profitez-en pour le peu de temps qu'il vous
reste à agir en fonction.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Vous pourriez vous
servir de votre titre d'agent de la paix.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission
reprend ses travaux, et pour l'information de M. Bertrand et après que
les membres de la commission aient pris connaissance de votre document, qui a
été déposé avant le dîner, nous avons
demandé à la ville de Verdun de commenter vos allégations
et, après ça, il y aura un questionnement à la ville et,
après, vous pourrez répliquer à la ville pour un temps
limité de 10 minutes. Il y aura un autre questionnement et, après
ça, on va procéder à l'étude du projet de loi.
Alors, Me Hébert avait la parole. Il commençait à
commenter tous les quiproquos qui ont existé depuis 6 ans avec
l'expropriation de votre terrain. Me Hébert.
M. Hébert: Mme la Présidente, merci. Mmes, MM. les
membres de la commission, je pense que, en expliquant un peu l'article 1, vous
allez pouvoir dégager les conclusions nécessaires. D'abord, la
ville de Verdun possède, en vertu de sa charte, un pouvoir
d'acquérir, pour fins de réserve foncière ou d'habitation,
des immeubles désuets ou dont l'occupation est nocive. C'est
un pouvoir particulier que la ville a obtenu en 1982, chapitre 95 des
lois de 1982, avec un amendement en 1987, chapitre 119. (14 h 50)
Donc, la ville de Verdun n'est pas la seule à avoir ce pouvoir,
d'autres villes l'ont. Je connais la ville de LaSalle, je connais
Saint-Léonard, qui ont des pouvoirs semblables; la ville de
Montréal a des pouvoirs semblables. Alors, la ville a exercé ce
pouvoir relativement à un immeuble situé sur l'avenue Wellington,
qui est l'avenue commerciale à Verdun, en passant un règlement
d'emprunt et ensuite en décrétant l'expropriation. Et, lorsque la
ville acquiert ces immeubles, elle a le droit de les revendre. Mais la loi
précise que le prix d'aliénation doit être suffisant pour
couvrir les dépenses engagées à son égard. C'est
pour ça qu'on est ici. Parce que vous verrez très bien qu'il nous
est impossible de vendre ce terrain en y incluant tous les frais qu'on a
dû subir depuis le début de l'expropriation.
Donc, les procédures sont les suivantes, et je vais tenter de les
résumer. L'avis d'expropriation date du 9 mai 1986. Il y a eu
contestation devant la Cour supérieure; il y a eu jugement de la Cour
supérieure sur ces procédures reconnaissant le droit de la ville
à procéder à l'expropriation. Et,
généralement, ce qu'on fait, on réfère le dossier
devant le tribunal d'expropriation pour qu'il adjuge sur l'indemnité. Ce
qui s'est produit, c'est que, là, arrivent, après ça, une
foule de procédures faites par M. Bertrand. Vous avez une requête
pour prise de possession, d'abord; puisqu'il ne voulait pas quitter les lieux,
il a fallu prendre une requête pour prise de possession, en novembre
1986. M. Bertrand a fait des requêtes en injonction; requête pour
précisions avec abus de droit, qui a été rejetée
par la Cour supérieure et la Cour d'appel. Il y a eu ensuite des
requêtes en injonction interlocutoire en 1987 — j'ai toutes les
dates ici, je pourrai vous en... Affidavit circonstancié pour
intervention, rejeté par la Cour supérieure; appel devant la Cour
d'appel, rejeté par la Cour d'appel, le 30 octobre 1989. Et tout
ça, évidemment, se retrouve devant le tribunal de
l'expropriation, enfin, le 22 mai 1990. là, il y a une requête en
irrecevabilité qui est prise par m. bertrand; elle est rejetée le
14 janvier 1991. il y a plusieurs demandes de... nous étions prêts
à procéder, et vous voyez dans le jugement du tribunal de
l'expropriation: «après plusieurs remises,
généralement requises par l'exproprié — je cite le
jugement — et une ordonnance incidente de la chambre qui, le 14 janvier
1991, disposait d'une requête en...» bon. la cause était
fixée pour enquête et audition le 17 avril, au palais de justice
et, de fait, elle... elle a été remise ensuite au mois de mai et
elle a été entendue le 11 septembre...
M. Gendron: En quelle année?
M. Hébert: ...1991. Donc, vous voyez que ça fait
déjà 5 ans qu'on travaille sur des procédures. Donc, le
jugement du tribunal, de la chambre de l'expropriation est du 21 novembre 1991.
à la suite du jugement, nous l'avons fait homologuer par la cour
supérieure. nous avions déjà déposé... nous
offrions, à ce moment-là, 100 000 $ à m. bertrand. nous
avions déposé, lors de la prise de possession, ce qui est requis
par la loi, 70 000 $, donc 70 %. ça a été
déposé. est-ce que m. bertrand l'a retiré? je n'en sais
rien. à tout événement, l'indemnité totale a
été fixée par le tribunal à 189 400 $ avec des
intérêts, et tous les montants ont été
déposés devant la cour, incluant tous les intérêts,
et il appartient à m. bertrand de s'adresser au protonotaire pour qu'il
fasse la distribution des deniers. et nous, nous sommes propriétaires de
l'immeuble, comme vous le savez, en vertu de la loi sur l'expropriation,
à la suite de la non-contestation et de la prise de possession que nous
avons faite, qui a été confirmée par la cour d'appel.
alors, ce sont, généralement, les procédures qui ont
été entreprises. je vous parlerai tantôt de tous les frais
que nous ont occasionnés ces... parce qu'il y a non seulement les
procédures qu'il faut faire mais, pendant toute cette
période-là, l'immeuble a été laissé à
l'abandon. donc, pendant 5 ans de temps, inutile de vous dire que les 189 000 $
plus les frais que nous avons dépensés, il est évident
qu'on ne pourra jamais les récupérer. nous avons, entre autres,
dû faire venir le service sanitaire pour nettoyer l'immeuble. il y a 4
containers que nous avons dû payer pour tout transporter. nous avons fait
le déménagement de m. bertrand à, si je me souviens bien,
sherrington. alors, ce sont d'autres frais que nous avons encourus, et je pense
que, ayant payé le montant fixé par le tribunal d'expropriation
et ayant traité m. bertrand... ayant répondu à toutes ses
requêtes nous étant adressées devant le tribunal... il
plaidait seul, nous avons toujours représenté la ville, nous ne
l'avons pas bousculé, il avait le droit de se présenter, il a
fait tous les appels, tant à la cour supérieure, à la cour
d'appel, devant le tribunal d'expropriation. il a été entendu par
les tribunaux. la décision est finale devant les tribunaux, il lui
appartient maintenant d'aller chercher son argent. je ne pense pas que nous
puissions faire quoi que ce soit pour lui, actuellement.
Nous, tout ce que nous demandons, c'est de nous autoriser, après
tant d'années — maintenant, ça fait bientôt 7 ans
— à vendre ce fameux immeuble qui est complètement
détérioré — plus, évidemment, que ce qu'il
était au départ — à un prix moindre, suivant la
valeur à titre onéreux, comme on le demande, comme la Loi sur les
cités et villes le fixe, mais non pas y incluant toutes les
dépenses. Il est évident qu'on ne sera jamais capable de
récupérer toutes ces dépenses. Alors, c'est à peu
près, en somme, le résumé du dossier qui dure depuis 6
à 7 ans.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, merci, Me
Hébert. Est-ce qu'il y a des questions, M. le ministre?
M. Ryan: J'aimerais peut-être mieux que nous
entendions d'abord la réponse de M. Bertrand, s'il en a une.
Ensuite, si on a des questions du côté du gouvernement et de
l'Opposition, on pourra se contenter de 5, 10 minutes chacun.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M.
Bertrand.
M. Bertrand: Alors, voilà, monsieur raconte sa salade,
c'est son métier. Il faudrait peut-être savoir à combien
ça monte, les frais, en détail. Je ne les ai jamais eus, on me
les a toujours refusés. Maintenant, je me suis toujours opposé
à la juridiction du juge. Vous avez le droit de faire des tribunaux
civils et pénaux, c'est l'article 92.14 de l'Acte de l'Amérique
du Nord... Vous n'avez pas le droit de nommer les juges comme vous le faites.
Voyez-vous, les cours municipales... Tout à l'heure, j'ai
été invité par ces messieurs de la sûreté qui
sont ici... que j'avais des tickets à payer à Verdun. Le juge n'a
pas juridiction. Vous le savez, M. le ministre: votre frère est avocat.
Ça fait que, si vous ne savez pas, ne demandez pas ça à
Robert Bourassa, comme je vous l'ai déjà dit. Demandez ça
à votre frère; il sait ça. Il est là, le juge de la
Cour supérieure, pour réprimer les abus qu'il y a dans les cours
inférieures. Alors, là, comme on a fait une expropriation
illégale sans besoin, puis, aujourd'hui, on en est embarrassé...
C'est eux qui se sont déclarés propriétaires. Je n'avais
pas d'hypothèque, vous comprenez, sans ça, c'était par
usure. Alors, comme il n'y avait pas besoin, articles 406 et 407, bien, ma foi,
j'ai droit à l'article 453 du Code de procédure civile pour un
jugement déclaratoire. C'est la cause Duquet contre ville de
Sainte-Agathe. Ça fait que je ne vais pas manquer ça; j'ai tout
mon temps. À part de ça, c'est des abus de juridiction.
Là... pas en train de vous raconter le jugement comme vous l'avez lu.
Oui. Comme vous l'avez lu, monsieur, j'ai contesté la juridiction, il
l'a bien dit, le juge Nichols, je n'ai pas besoin de prendre d'avocat. Il
voulait me faire dire combien ça vaut. Jamais: c'est à moi. Je ne
marche pas. La Cour supérieure est là. Comprenez-vous? Ici, on a
beaucoup de lois qui sont faites illégalement, voyez-vous, comme les
cours. Ça fait que, là, le juge n'a pas juridiction, il n'a pas
juridiction. Alors, ça s'arrête là. Bon.
Puis, maintenant, on me demande des factures. On vient me demander 20
000 $ maintenant pour des procédures qu'ils ont engendrées, et je
voudrais savoir... qu'on vous explique combien ça a coûté,
combien ils ont mis dans leurs poches. Parce que, à ce qu'il
paraît, ils prennent 200 $ l'heure. Alors, la facture doit être
belle! Puis, il y a un montant... Ha, ha, ha! Il est en train de se marrer,
lui, là. Ce n'est pas tout. Il y a un jugement. Ma femme — elle
était divorcée et elle est partie, bon, c'est ça —
alors, elle demandait sa part des 70 %. Ça fait qu'il y avait un montant
qui venait, 70 %, 75 000 $, je ne sais pas. Vous savez, j'ai eu un notaire
verreux. Ça fait que, là, il a partagé, mais il m'a
triché. Ça fait que, là, il y a un montant qui a
été attribué à chacun. Vous entendez, M. Ryan.
Ça fait que, finalement, je ne l'ai pas touché depuis
l'année dernière. Il est bien tourmenté, c'est le notaire
Comtois. Je vais lui faire enlever son titre de notaire, comprenez-vous, pour
m'avoir triché. Il est assez dégoûtant, celui-là,
pourtant. Alors, vous savez, il y en a pas mal comme ça. Puis des
avocats aussi, comprenez-vous? Il ne faut jamais se fier à un avocat.
Jamais, jamais, jamais! Vous m'avez compris? (15 heures)
Ça fait que, là, vous savez, c'est ça... Alors,
moi... Attendez. Alors, voyez-vous, lui, il raconte sa petite salade,
là. Bien, finalement, ils se sont beurrés, il se sont
arrangés, mais la facture est de combien, Me Hébert? Puis,
combien vous chargez l'heure? Vous m'avez dit que vous étiez... hein,
tout à l'heure. Vous n'avez jamais voulu me le dire, mais il va falloir
le dire! Pensez-vous que c'est une espère de jurisprudence que vous
voulez faire sortir pour que les autres municipalités continuent
à faire leurs vengeances et leurs saloperies pour vous engraisser, vous?
Alors, Hébert, Denault et associés ou c'est Bélanger,
Sauvé...
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse! M.
Bertrand...
M. Bertrand: Hein?
La Présidente (Mme Bélanger): ...vous ne devez pas
vous adresser à M. le procureur, vous devez vous adresser aux membres de
la commission...
M. Bertrand: Bon! O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): ...et vous n'avez pas
à accuser le procureur non plus.
M. Bertrand: Ne vous inquiétez pas. Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): J'aimerais que vous
teniez un langage assez décent.
M. Bertrand: ...c'est son métier, vous comprenez, de
raconter des mensonges. Ça fait que là...
La Présidente (Mme Bélanger): II n'est pas à
la cour ici, il est en commission parlementaire.
M. Bertrand: Hein? Bien, la commission parlementaire, je
comprends bien, c'est enregistré. Il va falloir me donner la copie des
débats pour aller en Cour supérieure, à moins que M. Ryan,
il va dire: C'est quand même moi le patron, et là, je suis pour
l'ordre public et les bonnes moeurs, pour la sécurité publique.
Moi, je ne suis pas en sécurité, on me vole ma
propriété. Ça fait que... Il ne s'agit pas... Ce n'est pas
une affaire de copains, ici. C'est quelque chose... Vous comprenez,
monsieur?
Ça fait que vous avez vu tout ça. Et puis là, il va
falloir m'enlever la facture que je me demande... 16 000 $. Ils m'ont mis
dehors comme un criminel. Il a même fait appeler la police. Vous
comprenez? Ils ont défoncé les vitres parce que... j'ai
été expulsé. Ça ne vaut rien, comprenez-vous?
Devant la Cour supérieure. Et il va falloir me redonner mon immeuble et
des dommages-intérêts. S'il est dans un état
détérioré — parce que j'ai vu Raymond, tout à
l'heure; il était avec ses photos — c'est de leur faute. C'est un
nommé Filia-trault. Ça fait toute une petite
société qui complote contre ma société.
Alors, là, il y avait 3 immeubles, 3 expropriations qui avaient
été visées. Mais, moi, comme je suis un dur
là-dedans, ils ont fait des règlements pour annuler tout
ça. Comprenez-vous? Ah bien, oui! Et là, il y a les
élections qui s'en viennent. Alors, ça a paru sur le journal
l'autre jour. Je suis allé voir Le Messager de Verdun et je leur
ai raconté. Ce que j'ai déposé, il faut que les gens le
sachent. Il faut faire un nettoyage là-dedans, comme Robert Bourassa il
a fait. Quand Lucien Caron était maire et puis député, il
a dit: Mon petit ami, ça suffit toi, on met Paul Gobeil. Alors,
là, O.K., il y a eu Paul Gobeil, et à présent, bien,
là, il y a Henri Gau-trin qui a été là à la
place de, vous comprenez, chose qui ne plaisait pas... le bijoutier.
Comprenez-vous?
Alors, là, il serait quand même le temps qu'il mette le
nez.là-dedans et dise: Mon petit Raymond, tu vas rester de
côté, toi qui envisages la place de maire. Il va falloir faire du
nettoyage là-dedans. Parce que vous allez être responsable, je
vais être obligé de vous assigner à la Cour
supérieure. Comprenez-vous, M. Ryan?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
voulez revenir à la pertinence du débat, s'il vous
plaît?
M. Bertrand: Hein? Bien, la pertinence du débat, c'est que
je suis...
La Présidente (Mme Bélanger): Parce que là,
ça n'a rien à voir, les candidats qu'il y a eu dans Verdun, avec
votre dossier.
M. Bertrand: Mais si, madame! C'est que...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, ça n'a
rien à voir, et si vous ne revenez pas à la pertinence, je
regrette, je vais être obligée de vous enlever le droit de
parole.
M. Bertrand: Mme la Présidente, c'est lui... C'est
à lui qu'il faut demander la permission, à M. le ministre!
La Présidente (Mme Bélanger): C'est moi, la
présidente de la commission. C'est moi qui dirige les travaux.
M. Bertrand: Je vous comprends bien, mais c'est lui le patron.
Ça, je vous comprends, madame, mais, moi, je fais valoir mes
exposés que, M. Ryan, ils sont obligés de lui demander la
permission. Et là, il est sous Robert Bourassa. Et là, il est le
ministre quand même de la Sécurité publique. Je ne suis pas
en sécurité, ils me volent! Ça fait que là, il va
falloir introduire la Sûreté là-dedans et il faut faire du
nettoyage quo warranto. Et puis, dehors, là, et sous tutelle, et c'est
tout! Moi, monsieur, je suis à votre service quand vous voudrez! Il faut
une enquête. On ne peut pas faire ça comme ça,
comprenez-vous? Il faut être sérieux dans les affaires.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. Bertrand,
je pense que votre temps est écoulé.
M. Bertrand: Maintenant, je...
La Présidente (Mme Bélanger): Nous avons
reçu vos explications. Maintenant, le ministre peut vous poser
peut-être, s'il y a lieu, quelques questions et, après ça,
on va procéder à l'étude article par article.
M. Bertrand: Commenter, madame... Est-ce que vous voulez dire
article par article sur ma requête?
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non! Sur le
projet de loi.
M. Bertrand: Sur le projet de loi. Alors, là, vous savez,
moi, ce que j'ai fait, j'ai fait un exposé. C'est à vous de
disposer de ce qui a été écrit et puis c'est tout.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, exactement.
Votre exposé est fait.
M. le ministre, est-ce que vous avez des questions...
M. Bertrand: Parce que, autrement, moi, je vais à la Cour
supérieure.
La Présidente (Mme Bélanger): ...à poser
à M. Bertrand?
M. Bertrand: Vous avez des questions à me poser, M. Ryan,
hein? Moi, je suis prêt.
M. Ryan: J'aurais une question à poser
peut-être...
M. Bertrand: Assez fort, parce que je suis assez loin.
M. Ryan: J'aurais une question à poser à Me
Hébert pour commencer.
M. Bertrand: Oui.
M. Ryan: Pourriez-vous nous dire pour quelle raison la ville de
Verdun a décidé de procéder à
l'expropriation de cette propriété, il y a 7 ans?
M. Hébert: Bon. J'ai entendu M. Bertrand pendant 10
minutes. Alors, ça fait 7 ans qu'on l'entend. Donc, c'est à peu
près le même discours. Lorsque nous avons exproprié
à l'époque — et cette preuve-là a été
faite devant la Cour supérieure lorsque le droit à
l'expropriation a été contesté — nous avons
prouvé devant le tribunal, à l'époque, qui était la
Cour supérieure — et c'est allé en appel et la Cour d'appel
a confirmé; donc, les tribunaux du pays ont statué — nous
avons prouvé devant les tribunaux que cet immeuble était un
immeuble abandonné, détérioré complètement.
Nous avions, à la ville, au moins depuis 3 ou 4 ans
antérieurement, des plaintes continuelles sur l'immeuble.
M. Bertrand: Objection, monsieur!
La Présidente (Mme Bélanger): Non, je...
M. Bertrand: Objection! Je ne l'ai pas abandonné,
j'étais dedans.
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse! Il n'y a
pas d'objection, la parole est à Me Hébert.
M. Bertrand: Je comprends!
M. Hébert: M. le maire me disait tantôt que, pendant
un an et demi à deux ans, le trottoir a été occupé
supposément pour y faire des travaux; il n'y a rien qui s'est fait. La
ville a été très tolérante pendant cette
période-là, mais rendu en 1986, la ville, sous la pression de
contribuables du secteur, a procédé à ce moment-là
à l'adoption du règlement parce que cet immeuble, sans aucun
doute, était complètement détérioré,
à l'abandon, même s'il était habité. Vous vous
souviendrez que l'électricité n'existait plus à
l'époque. Il y avait beaucoup de choses.
M. Bertrand: Ah bon! C'est vous qui l'avez enlevée quand
vous m'avez mis dehors, après!
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse!
M. Hébert: Nous avons dû vider les lieux avec 4
containers. Ça vous donne un peu le portrait de l'état de
l'immeuble à cette époque-là.
M. Bertrand: Ce sont mes meubles!
M. Hébert: L'immeuble, M. le ministre, était donc
complètement désuet. C'a été prouvé devant
la Cour, et c'est pour ça que nous avons obtenu le droit à
l'expropriation.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre. M.
Ryan: En vertu de la loi, la ville était habilitée à
procéder à l'expropriation dans un cas comme celui-là.
M. Hébert: Exact. En vertu du chapitre 95 des lois de
1982, nous avons obtenu ce droit, oui, et qui n'a pas été
exercé à un seul endroit; il a été exercé
ailleurs également.
M. Ryan: Pouvez-vous nous donner l'extrait de la loi de 1982?
M. Hébert: Oui. C'est le chapitre 95. Je vais vous le
lire. Ça dit ceci: «La ville de Verdun est autorisée
à acquérir, de gré à gré ou par
expropriation, tout immeuble dont l'acquisition est jugée
appropriée pour fins de réserve foncière ou d'habitation
et pour les travaux connexes à ces fins ainsi que tout immeuble
désuet ou dont l'occupation est nocive. «La ville peut exercer le
pouvoir prévu au premier alinéa sur toute partie du
territoire.»
M. Ryan: La résolution qui a été
adoptée par la ville de Verdun à ce moment-là, vous ne
l'auriez pas ici, par hasard?
M. Hébert: J'ai le règlement ici, M. le ministre.
C'est le règlement... Je vais vous le...
M. Ryan: Voulez-vous me donner les attendus? Est-ce qu'il y avait
des attendus dans le règlement, monsieur?
M. Hébert: Oui. «Le règlement 12.96
décrétant l'acquisition [...] et appropriant une somme de 120
000$ à cette fin... «Attendu qu'il est à propos et dans
l'intérêt de la ville de Verdun et de ses contribuables
d'acquérir de gré à gré [...] les immeubles
érigés sur lesdits lots étant désuets, leur
occupation étant nocive et constituant de plus une source de nuisance
constante pour les citoyens environnants... » C'est un des attendus.
M. Ryan: Très bien. Très bien. Ce matin, M.
Bertrand nous a dit que vous auriez procédé à
l'expropriation dans un but de vengeance, est-ce que c'est vrai?
Peut-être que M. le maire pourrait répondre à cette
question-là.
M. Savard: Jamais dans cent ans! On n'a jamais agi, M. le
ministre, jamais... Quand on fait quelque chose, on fait ça selon la
loi, selon les normes, et jamais nous n'avons abusé de quoi que ce soit.
C'est un citoyen, et puis nous respectons tout le monde.
M. Ryan: Ce règlement-là a été
contesté devant le tribunal, d'après ce que M. Hébert a
dit tantôt.
M. Savard: Oui.
(15 h 10)
M. Bertrand: Non, non! Jamais! Ça n'a pas
été en Cour supérieure pour ça. C'est 453 qui va
s'appliquer maintenant. Jugement déclaratoire par la suite. Et, à
part de ça, il y a eu un changement...
M. Ryan: J'ai posé la question à M.
Hébert.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Bertrand, la
question a été posée à Me Hébert.
M. Hébert: L'avis d'expropriation a été
contesté devant la Cour supérieure et le jugement a
été rendu par la Cour supérieure le 11 septembre 1986.
M. Ryan: Le règlement avait été
adopté quelle date, le 12.96?
M. Hébert: Au mois de mai, je crois.
M. Ryan: 1986, le 7 avril 1986. Donc, le tribunal a
été saisi de ce règlement-là.
M. Hébert: Oui.
M. Bertrand: Non, monsieur, jamais!
La Présidente (Mme Bélanger): Je regrette, M.
Bertrand, la question est posée à Me Hébert.
M. Bertrand: Bien, il faut bien que je renseigne le ministre,
quand même, c'est lui qui est le patron!
La Présidente (Mme Bélanger): On va vous poser des
questions en temps et lieu.
M. Bertrand: Je comprends bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Hébert.
M. Bertrand: Je ne veux pas le poursuivre, mais...
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Hébert: Le dossier a été porté
devant la Cour supérieure, la contestation s'est faite devant la Cour
supérieure et le jugement a précisé que la contestation
était rejetée. Et, d'ailleurs, vous remarquerez, dans le jugement
du tribunal... de la Chambre de l'expropriation, pardon, le jugement du 21
novembre 1991 dont nous avons produit copie, qu'on dit ceci:
«L'exproprié a sans succès contesté le droit
à l'expropriation de l'expropriante.» Donc, le tribunal
était déjà au courant du jugement de la Cour
supérieure.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, j'ai posé quelques
questions pour essayer d'éclairer le contexte dans lequel a
été prise la décision d'expropriation. Nos conseillers
juridiques ont examiné tout le dossier, toutes les pièces
pertinentes. Ils me disent que les recours que pouvait exercer M. Bertrand ont
été exercés devant les tribunaux. Les tribunaux ont eu
l'occasion de se prononcer à plusieurs reprises. À toutes fins
utiles, la ville de Verdun est devenue propriétaire de cet emplacement,
des immeubles qu'il y avait là-dessus, des bâtisses qu'il y avait
là-dessus, du terrain, et aujourd'hui elle vient nous faire une demande
pour être habilitée à procéder à la vente
à des conditions qui ne seront pas exactement celles que définit
la loi générale, c'est-à-dire à des conditions qui
l'obligeraient à vendre en recouvrant toutes les dépenses
qu'elles a mises là-dedans. La ville nous dit qu'elle ne peut pas. On va
voir ça tantôt, quand on étudiera le projet de loi,
l'article 1 en particulier.
Et, moi, j'ai seulement une question pour vous, M. Bertrand. Nous
autres, l'avis de nos conseillers, c'est que les recours qui pouvaient exister
dans ceci ont été exercés. On a eu une enumeration de tous
ces recours tantôt. L'Assemblée nationale n'est pas un tribunal,
c'est un organisme qui prend des décisions et qui avance. Et
déjà, ici, il y a des choses qui ont été faites,
que nous ne pouvons ni ne voulons renverser, des choses qui ont
été faites dans les années passées. Là, il
s'agit de franchir une nouvelle étape. À moins que vous ayez des
choses vraiment substantielles à nous dire à l'appui de votre
thèse, je pense que je suis obligé de dire que vous avez le droit
de garder votre conviction, qu'ils n'avaient pas le droit de faire ça,
mais selon toutes les indications...
M. Bertrand: Pardon? Je n'ai pas compris.
M. Ryan: Vous avez le droit de conserver, d'exprimer votre
conviction que la ville de Verdun n'avait pas le droit de procéder
à l'expropriation, mais toutes les pièces que nous avons nous
induisent à conclure qu'elle avait le droit. Il faut bien qu'on tire une
ligne quelque part, et je vous dis: Si vous avez des arguments à nous
apporter, là, autres que ceux que j'ai trouvés dans votre
document, vous pouvez les apporter, mais sur la foi de ce que nous avons, je
m'apprête à proposer que la commission procède à
l'examen du projet de loi.
M. Bertrand: Alors, j'ai le droit de parler? La
Présidente (Mme Bélanger): M. Bertrand. M. Bertrand:
Est-ce que j'ai le droit de parler?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. Bertrand.
M. Bertrand: Bon. Alors, M. le ministre, il y a le Code civil
qu'il ne faut pas oublier, les articles 406 et 407. Ce n'est pas
justifié. Ils en sont embarrassés, voyez-vous? Alors, les
articles 406 et 407.
Vous avez l'article 13: «On ne peut déroger par
des conventions particulières aux lois qui intéressent
l'ordre public et les bonnes moeurs.» Ce n'est pas des bonnes moeurs,
vous comprenez, de venir chercher un bâtiment par malice. Parce que c'est
le conseiller Filia-trault — et tout le monde suit — qui, n'est-ce
pas, fait les procédures. Je comprends que vous soutenez ce qui se passe
ici, mais vous avez quand même le Code civil et le Code de
procédure. Ça fait que, moi, je marche avec le Code civil et le
Code de procédure. Si vous faites des privilèges aux
municipalités, qui créent des espèces de dictatures
à la Louis XIV, Louis XV et Louis XVI, on comprend tout ça, mais
je viens de la République française, ça fait que,
là, ce n'est pas admissible. Ici, c'est le Code civil, point final.
Ça fait que là, vous avez donné des permissions, M.
Ryan, qui sont des privilèges et qui ne sont pas des privilèges
d'ensemble, ce sont des privilèges particuliers. À
Montréal, on fait d'une façon; à Verdun, on fait d'une
autre, et tout ça. Ce sont de multiples dictatures. Vous savez que
ça ne marche pas à la Cour supérieure, ça. Vous
pouvez faire ce que vous voulez ici. Moi, les procédures qui ont
été faites, monsieur, c'est tout prêt pour aller à
la Cour supérieure. On ne peut pas prétendre qu'on va faire une
expropriation parce que je suis, premièrement, un immigré, pour
certains, et puis je les embarrasse quand je vais au conseil, vous comprenez,
comme je les embarrasse ici. Ça fait que les avocats se sont
spécialisés pour aller soutenir des abus. Et, d'abord, c'est eux
qui ont fait les textes, et en Cour supérieure, ça ne vaut
rien.
Moi, les 16 000 $, m'avoir vidé, et tout ça, c'est
incompatible avec le code de déontologie et certaines procédures
qu'il y a là-dedans. Je ne suis pas d'accord, monsieur. Et, moi, je
répondrai qu'ici c'est un genre de tribunal, parce que, ici, il y a des
délibérations qui sont faites qui vont me servir en Cour
supérieure et dont j'aurai copie, voyez-vous? Ça fait que vous
savez très bien que vous pouvez demander à votre frère,
comme je vous l'ai dit à de multiples reprises, c'est là que vous
puiserez la meilleure source, surtout qu'il me connaît. Et on me
connaît, au palais de justice, pour vouloir mes droits.
Et là vous donnez des attributions qui sont spéciales.
Là, il y a 16 000 $. Pourriez-vous me dire d'où ça vient,
ces 16 000 $? On me remet encore des factures pour payer des frais alors qu'ils
n'ont pas le droit d'exproprier et ils sont embarrassés. Et, là,
vous condamnez toute la population, par là.
Alors, il faudrait sortir les chiffres. J'aimerais avoir des chiffres.
Quels sont les chiffres qui ont été versés jusqu'à
l'heure actuelle? Il y a des chiffres... Je crois qu'il y a 41 500 $ qui
doivent être versés par la ville, suivant le jugement du 9 mars,
qui doivent être versés au notaire, ce qui n'a pas
été fait. Alors, ce n'est pas liquidé.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M.
Bertrand.
M. le député d'Abitibi-Ouest, des questions?
M. Gendron: Oui. M. Bertrand, moi, je veux vous signaler qu'on a
pris connaissance du document, et l'essentiel des éléments qui
sont intégrés à votre document ne sont pas, selon moi, de
la juridiction de parlementaires de l'Assemblée nationale. Vous auriez
beau répéter à satiété, et peut-être
avec raison, selon vos convictions — ça, je vous donne ça
— qu'il s'agit d'une expropriation illégale, que des lois ont
été faites illégalement, que certaines permissions
législatives sont des privilèges à des gens qui en abusent
d'une façon disconvenante, selon vos convictions, et ça peut
être vrai, tout ce que vous évoquez, mais ça ne changera
pas le fond de la situation par rapport à la capacité d'une
commission parlementaire de statuer sur un projet de loi privé.
Moi, j'ai 2 questions. Ça, c'est un premier commentaire que je
voulais faire. J'ai juste 2 questions. Est-ce que, avant l'avis d'expropriation
que la ville a émis en vertu des législations qui lui
permettaient de le faire... C'est évident que... Je relis une
disposition... Moi, il me semble, si j'avais été là —
mais on ne peut pas vivre dans le passé— j'aurais
questionné. Je trouve ça drôle, personnellement, qu'une
ville ait un pouvoir d'expropriation pour des questions de salubrité
avant même qu'une commission ou d'autres instances aient statué.
Parce que, pour moi, ça ne devrait pas être un pouvoir
général. L'expropriation, je connais ça un peu, moi aussi,
dans une situation publique, j'ai déjà été
conseiller municipal, bien sûr, dans une unité plus petite que
Verdun, mais les choses se ressemblent, que l'unité soit plus petite ou
pas. Je serais en désaccord de ne pas permettre à une ville de
pouvoir exercer un pouvoir d'expropriation, mais pouvoir l'exercer pour des
questions de salubrité, en tout cas, moi, je trouve que ça va
loin.
Mais je sais lire, et le projet de loi dit ça. Donc, je suis
obligé de conclure que la ville, pour cette partie-là, ne s'est
pas comportée illégalement, elle s'est appuyée sur une
décision législative, une loi privée qui disait: J'ai le
droit de le faire. C'est juste de ce bout-là dont je parle.
Mais je reviens à ma question: Vous, avant que vous receviez un
avis d'expropriation, avez-vous reçu, par écrit, une série
d'avis de la ville de Verdun vous demandant de porter une attention plus
particulière à votre immeuble pour qu'il soit dans des conditions
meilleures et ainsi de suite? En avez-vous reçu? Et, si oui, qu'est-ce
que vous avez fait? Qu'en avez-vous fait? J'aimerais ça avoir cette
version de votre part.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Bertrand. (15 h
20)
M. Bertrand: Monsieur, il y a une chose, la libre disposition des
biens aux mains du propriétaire, c'est l'article 406. Et ça,
c'est dans le Dalloz, en France. Vous avez l'article 13, ici, ou 6
Napoléon: «On ne peut déroger par des conventions
particulières aux lois qui intéressent l'ordre public et les
bonnes moeurs.» Alors, on n'a pas le droit de s'ingérer dans la
partie privée, c'est l'article 399 du Code civil. Et la
différence, si
vous connaissez votre Code, monsieur, le Code civil... Mais,
habituellement, c'est le Code municipal que l'on prend, qui donne des
permissions de faire quelque chose, de ne pas faire quelque chose, et on vous
donne la permission de rentrer chez les gens. C'est incompatible. Alors, c'est
bien marqué, c'est incompatible.
Alors, là, comme ils disent... C'est moi qui paie mes taxes, ils
n'avaient rien à voir chez moi. Mais seulement, j'étais boucher
de cheval. J'ai donné du tort à des bouchers de boeuf dans le
district et, finalement, on a fait des règlements spéciaux; et,
finalement, il fallait qu'il décampe, Bertrand. Mais Bertrand est un
gars tenace, il est très économe.
M. Gendron: Mais, M. Bertrand, n'en mettez pas trop, vous allez
me faire comprendre pourquoi votre femme vous a laissé. Je veux
dire...
M. Bertrand: Ah! Je m'en fous pas mal. M. Gendron: Non,
mais ce n'était pas ça... M. Bertrand: Elle peut bien
être partie, hein! Des voix: Ha, ha, ha! M. Gendron: Ce
n'était pas ça, la question.
M. Bertrand: Vous savez, il y en a une multitude. Il y en a une
multitude. Je ne suis pas en train de chialer ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bertrand: Mais seulement, ce n'est pas terminé.
Comprenez-vous?
M. Gendron: Non, non. Mais la question, ce n'était pas
ça. Je voudrais simplement... Parce que là, sur cette
base-là — et ça va être la dernière en ce qui
me concerne — on n'a rien à faire ici...
M. Bertrand: Oui.
M. Gendron: ...parce que vous nous dites: Écoutez,
après le Code civil, il n'y a rien. C'est ça que vous nous
dites.
M. Bertrand: Non, non. C'est le Code civil qui est le droit
commun, si vous voulez, ici, qui commande. Là, les lois que vous
faites...
M. Gendron: Oui, mais assujetti... M. Bertrand: ...c'est
des subalternes. M. Gendron: Oui. M. Bertrand: Bon. Bien, c'est
ça.
M. Gendron: Parce que...
M. Bertrand: Alors, vous savez, quand elles ne sont pas conformes
au Code civil, bien, ça ne peut pas fonctionner. Vous en avez une
multitude. Alors, il ne s'agit pas de...
M. Gendron: Mais, M. Bertrand, les lois subalternes,
admettez-vous que c'est parce qu'on ne vit pas sur une île
déserte?
M. Bertrand: Hein? Comment?
M. Gendron: C'est parce qu'on ne vit pas sur une île
déserte. Si on était seuls sur une île déserte, je
serais d'accord avec le Code civil, moi. Toute législation
subséquente, je ne vois pas pourquoi, qu'est-ce que ça vient...
Pourquoi il y a de la normalisation et d'autres législations pour
déterminer d'autres règles de fonctionnement? C'est la question
du collectivisme. Il y a bien des affaires. Respecter des droits individuels,
ce n'est pas sans certaines contraintes et autres conditions, et c'est pour
ça qu'il y a d'autres législations.
Mais, moi, je ne veux pas défaire votre point de vue. Vous avez
le droit, c'est de vos affaires. Je veux juste vous dire amicalement que, sur
cette base-là, on ne peut plus vous questionner. On ne peut plus
vérifier d'autres aspects, vous allez nous ramener à des
dispositions que vous croyez qui auraient dû être plus prises en
compte eu égard à d'autres. Alors, ça...
M. Bertrand: Mais, moi, je vous rapporte au Code civil, vous
êtes des mandataires. Vous n'êtes pas le patron chez moi. Moi, je
ne suis pas le mandant, là. C'est un mandataire. Vous êtes des
mandataires pour l'ordre public et les bonnes moeurs. Et là, vous avez
maître... monsieur... J'allais dire maître, mais, enfin, bref, M.
Ryan, là, finalement, que... L'ordre public et les bonnes moeurs,
ça existe, et les mandats, mandants et mandataires, ça existe, et
la libre disposition des biens existe aussi et la disposition du bien
privé et du bien public.
M. Gendron: Mais si vous oubliez...
M. Bertrand: Alors, là, ce n'est pas du bien public, c'est
le mien. Ça ne le regarde pas. Il n'y a pas de question de faire des
règlements, il y a le Code national du bâtiment, et c'est
fédéral. Et il n'y a pas de raison qu'on demande la permission
à une municipalité pour faire des travaux.
M. Gendron: O.K. Mais si vous oubliez 30 secondes le Code civil,
ma dernière question...
M. Bertrand: Oui.
M. Gendron: ...vous me dites, dans le fond, sans
me le dire, que lorsque vous avez reçu les avis de la
ville...
M. Bertrand: J'étais chez moi, monsieur. Ce n'est pas,
comme il l'a dit, que je n'étais pas chez moi... Il a dit que
j'étais chez moi. Donc, je m'occupe de mes bâtiments et je paie la
quote-part de taxes que c'est la province qui doit la prélever
d'après l'article 92.2, la contribution directe et la contribution
indirecte. Alors, vous avez la TVQ de ce moment qui n'est pas légale.
Alors, O.K.? Ça va faire, là!
M. Gendron: O.K. Je vous remercie beaucoup de vos
explications.
M. Bertrand: Bon. Bien, c'est tout? Alors, les questions...
M. Gendron: Je n'ai pas d'autres questions à poser.
Étude détaillée
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. Maintenant,
étant donné que le questionnement est fait et que nous devons
procéder à l'étude article par article, M. Bertrand, votre
rôle de défendre votre cause est terminé. Si vous voulez
bien vous retirer de la table.
J'appelle l'article 1. Me Hébert, est-ce qu'il y a des
commentaires à l'article 1?
M. Hébert: Non. Seulement un petit commentaire pour M.
Gendron. Je dois vous dire que, lorsque le droit à l'expropriation a
été contesté, nous avons dû prouver devant le
tribunal que l'immeuble était désuet avec des photos, des
témoignages, etc.
La Présidente (Mme Bélanger): Parfait! L'article
1.
M. Ryan: L'article 1, si je comprends bien l'intention de la
ville de Verdun, ce serait de pouvoir disposer de cette propriété
dans des conditions qui ne seraient pas nécessairement celles que
définit la législation actuelle, c'est-à-dire avec
l'obligation d'aller chercher le plein équivalent de toutes les
dépenses qui ont été faites pour la
propriété. Vous soutenez, si j'ai bien compris, que la
propriété a été acquise... Je pense que c'est 189
000 $ plus d'autres dépenses afférentes...
M. Hébert: Oui.
M. Ryan: ...qui s'élèvent sûrement à
une cinquantaine de mille dollars, j'imagine; en plus, les dépenses de
nettoyage pour des raisons d'environnement, 150 000 $. La valeur marchande de
la propriété, selon les indications que vous avez, est
substantiellement inférieure à ce total. Vous voudriez avoir la
marge nécessaire pour pouvoir...
M. Bertrand: Mme la Présidente, est-ce que je peux voir
les chiffres, s'il vous plaît, de M. Ryan?
M. Gendron: Oui, oui.
M. Bertrand: Je peux rester ici pour les prendre?
La Présidente (Mme Bélanger): Vous pouvez vous
retirer en arrière quand même, les micros sont assez forts pour
que vous compreniez.
M. Bertrand: II y a 3 chiffres qui ont été
donnés. J'ai 189 000 $, 150 000 $, et je pense qu'il y en a un autre que
vous avez donné, pouvez-vous me le donner?
M. Ryan: J'ai mis une cinquantaine de mille dollars d'autres
frais afférents. Ici, c'est une approximation de ma part, là, je
n'ai pas les détails de tout ça. Mais toutes ces
procédures, dont a parlé Me Hébert, devant les tribunaux
et tout ça, ça a dû coûter passablement d'argent. Le
dernier chiffre est approximatif, en ce qui me touche.
M. Bertrand: Les honoraires ne sont pas compris là-dedans.
Les honoraires d'avocat.
M. Ryan: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. Bertrand,
si vous voulez bien vous retirer et vous asseoir en arrière. Votre droit
de parole est fini.
M. Ryan: Les 2 chiffres principaux que j'ai mentionnés,
c'est le montant qui a été donné par le tribunal de
l'expropriation, 189 000 $, plus les dépenses encourues pour fins
environnementales: 150 000 $, et d'autres frais afférents qui varient,
disons, de 0 à 50 000 $. Nous n'avons pas le détail, nous n'en
avons pas besoin pour l'instant. La ville de Verdun voudrait être en
mesure de disposer de cette propriété au prix qu'elle pourra
trouver effectivement sur le marché.
M. Hébert: C'est exact, M. le ministre. Nous avons
actuellement, il ne faut pas se le cacher, une évaluation du 3 juillet
1993 nous disant que l'immeuble, dans l'état où il est, parce
que, comme je vous le dis, il a été considérablement
abandonné au cours de ces procédures, vaudrait à peu
près 100 000 $.
M. Ryan: Alors, ça va pour cette question-là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. J'aimerais ça quand même que
vous... Là, M. le ministre a fait une évaluation, mais celle de
la ville, l'évaluation de la ville de Verdun, pour l'ensemble des frais
qu'elle a dû assumer, je veux dire, je ne veux pas avoir le
détail, je veux juste savoir
aujourd'hui, si la ville n'avait pas l'autorité de cette
assemblée, de cette commission, pour l'adoption du projet de loi
privé et qu'elle était tenue à la disposition
générale de vendre un bien immeuble, mais en essayant d'obtenir
la couverture des coûts et tout ça, ce serait quoi les
chiffres?
M. Hébert: Au-delà, actuellement, de 328 000 $. Je
vous donne un petit exemple: Nous avons une réclamation du voisin qui a
subi des dommages à cause du fait que l'immeuble a été
abandonné. Bon. L'eau qu'il y avait sur cette couverture-là est
entrée chez lui. On évalue à à peu près 15
000 $ le montant qu'on sera probablement obligé de lui payer à
cause de cet immeuble-là. Alors, c'est une poursuite qui s'en vient, on
va essayer de la régler. Alors, imaginez-vous, pendant 6-7 ans, vous
avez un immeuble comme ça, vous essayez d'entrer et vous voulez en
prendre possession, vous avez toujours de la difficulté, il se
détériore tous les jours. Essayez de voir un immeuble qui,
pendant 7 ans de temps, n'a pas été entretenu, ce n'est pas long,
hein?
M. Gendron: Je veux...
M. Hébert: 328 000 $, actuellement.
M. Gendron: C'est ça. Donc, ça ne fait aucun doute
que jamais vous ne trouveriez preneur aux conditions de la loi
générale.
M. Hébert: Absolument. Aux conditions de notre loi
particulière...
M. Gendron: Oui, oui.
M. Hébert: ...jamais, jamais, jamais.
M. Gendron: Je n'ai pas d'autres questions à l'article
1.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'article 1 est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
2. Est-ce qu'il y a des commentaires à l'article 2? Me
Hébert.
M. Ryan: Oui. Voulez-vous expliquer les parties de terrains que
vise l'article 2?
M. Hébert: Quant à l'article 2, j'ai
distribué un petit plan.
M. Ryan: Oui, oui.
M. Hébert: Je pense que vous en avez un. Vous voyez
où se trouvent les terrains. Ce sont des terrains qui ont
été cédés à la ville de Verdun par une
compagnie qui faisait, à l'époque, le développement de
cette partie du territoire, qui nous ont été cédés
pour fins de parc. Tout ce qu'on a fait, nous... Vous voyez les petites
échancrures, nous les avons vendues aux propriétaires riverains.
La ville avait énormément de difficultés à aller
dans les petits bouts que vous voyez; donc, on les a vendus de façon
à couper droit. En fait, vous voyez que ça arrive directement.
Alors, on les a vendus à 6 propriétaires et, évidemment,
ces terrains devaient continuer à être utilisés pour fins
de parc. Donc, le titre est un peu vicié à cause de cela et on
les a vendus. À ce moment-là, on voulait s'en débarrasser
le plus possible, on les a vendus pour 1 $. Et ce sont des superficies qui
varient entre 310 pi2, si je me souviens bien, jusqu'à 980
pi2. Qu'est-ce que ça vaut... Évidemment, nous, on
voulait inciter les propriétaires riverains à l'acheter puis
qu'ils l'entretiennent parce que nous, on avait beaucoup de difficultés
à aller dans ces endroits-là.
M. Ryan: Parce que ce sont des ventes de terrains qui ont
déjà été faites pour 1 $.
M. Hébert: Exact, pour 1 $.
M. Ryan: Puis là, vous voulez régulariser, vous
assurer que...
M. Hébert: C'est ça.
M. Ryan: ...ça ne pourra pas être sujet à
contestation en nullité.
M. Hébert: Et ce sont des terrains qui ne sont plus
utilisés — j'ai oublié de vous le mentionner — par une
compagnie qui s'appelait Crawford Park Development Corporation, qui nous
avaient été cédés donc, comme je disais
tantôt, en 1947, et l'entreprise est dissoute, suivant le rapport du
Fichier central des entreprises, depuis le 1er janvier 1991. Donc, on n'a pas
pu entrer en contact avec ces gens-là.
M. Gendron: Mais est-ce que ce n'est pas... Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: C'est parce qu'il me paraît que c'est important
de vous faire dire ce que j'ai envie de vous dire... C'est-à-dire de
vous faire dire, par la question que je vais poser, ce que, normalement, je
m'attends que vous disiez. Est-ce qu'il ne s'agit pas d'un usage plutôt
pour parc? Et, dans ce sens-là, quand vous avez vendu les terrains
à ces privés-là, vous aviez peur qu'ils puissent avoir un
droit de recours pour un usage autre que celui pour lequel ils avaient
été donnés à la ville. (15 h 30)
M. Hébert: C'est ça. Ils ont été
donnés à la municipalité et...
M. Gendron: Oui. Oui, mais c'est ça, continuez. Il y
avait...
M. Hébert: ...nous, nous voulons valider, en fait, les
titres des propriétaires qui les ont acquis, qui pourront,
évidemment, les hypothéquer maintenant.
M. Gendron: Oui, mais, M. Hébert, ils avaient
été donnés à la municipalité pour quelles
fins?
M. Hébert: Pour fins de parc.
M. Gendron: Voilà!
M. Hébert: Ça pourrait être
contesté.
M. Gendron: Voilà! Merci. Je n'ai pas d'autres
questions.
M. Hébert: Le titre de vente pourrait être
contesté. Alors, on ne veut absolument pas... On veut s'entendre. ..
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? Alors,
est-ce qu'il y a d'autres questions, M. le ministre?
M. Ryan: Non. Puis, évidemment, ces pointes de terrains
là ne peuvent pas servir à d'autres buts, finalement. Ils sont
placés entre 2 propriétés. Ça n'a aucune
utilité pour la ville. C'était mieux de les rendre aux
propriétaires, finalement. Je pense qu'on va comprendre ça
facilement. Ce sont des ajustements qui arrivent de temps à autre et qui
sont tout à fait justifiés.
M. Hébert: Et ce sont des terrains sur lesquels on va
aller chercher de l'évaluation et ils vont payer des taxes maintenant
sur ces lots-là.
M. Ryan: Je n'ai pas d'autres remarques en ce qui me touche, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 2
est adopté?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 2 est
adopté. J'appelle l'article 3. Me Hébert.
M. Hébert: Les articles 3 et 4, ce sont des articles que
l'on indique toujours dans le cas de ratification de titres pour permettre
l'enregistrement de la loi que vous allez adopter au bureau d'enregistrement
pour montrer que ces titres sont validés.
La Présidente (Mme Bélanger): II n'y a pas de
questions? Alors, l'article 3 est adopté. J'appelle l'article 4.
M. Hébert: L'article 4 est un article assez vieillot de
1938. À l'époque, il était indiqué, dans la charte:
La cité aura un officier appelé directeur des finances et
gérant général de la cité. Alors, on abroge cet
article 5 du chapitre 107 des lois de 1938 et on revient à la loi
générale, la Loi sur les cités et villes. Donc, il y aura
maintenant un directeur général et un trésorier. Le
directeur général est ici et il est d'accord avec ça,
d'ailleurs.
M. Tremblay (Rimouski): C'est l'article 5, et elle a
appelé l'article 4.
La Présidente (Mme Bélanger): J'avais appelé
l'article 4.
Une voix: ...
M. Tremblay (Rimouski): O.K. 3 et 4 sont adoptés. Et
là...
La Présidente (Mme Bélanger): Et les explications
à l'article 5 sont données. Alors, est-ce que l'article 5 est
adopté?
Une voix: Adopté.
M. Ryan: Attendez un petit peu. Oui, c'est correct. Ça va,
ça. C'est à propos des fonctions de directeur gérant.
Une voix: Ça a été expliqué, ça.
M. Ryan: Ça a été expliqué?
M. Hébert: Cette fonction... Maintenant, on retourne
à Loi sur les cités et villes. Il y aura un directeur
général et un trésorier.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'annexe A est adoptée?
M. Ryan: Est-ce que le directeur général est
favorable?
M. Laberge (Gaétan): Ça va faire une administration
plus moderne. Puis, ce n'est pas une embauche d'une personne
supplémentaire. C'est que, auparavant, celui qui occupait le poste de
directeur de la trésorerie, donc ça jouait un peu sur les mots,
on avait un directeur de la trésorerie et le directeur
général était directeur des finances. Donc, le directeur
de la trésorerie va s'appeler maintenant directeur des finances et
trésorier. Donc, on envoie la responsabilité où elle doit
être.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 5
est adopté? J'appelle l'article 6. L'article 6 est adopté?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'annexe A
est adoptée?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'annexe B est
adoptée?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le titre du projet de
loi... Le préambule du projet de loi est adopté?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le titre du projet de
loi 248, Loi concernant la ville de Verdun, est adopté?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le projet de loi dans
son ensemble est adopté?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre, des remarques finales?
Remarques finales M. Claude Ryan
M. Ryan: Tout d'abord, je voudrais remercier la ville de Verdun
de la clarté des explications qui nous ont été
données à l'appui du projet de loi. J'apprécie que nous
ayons pu entendre les représentations de M. Bertrand également.
Je regrette que nous n'ayons pas pu retenir ses représentations, mais
nous l'avons écouté avec attention, et je pense que s'il y a
d'autres recours, comme on l'indiquait tantôt, c'est en d'autres lieux
qu'il est appelé à les exercer. Pour le moment, je pense que
l'Assemblée nationale, en souscrivant à ce projet de loi, va
permettre à la ville de Verdun de mieux s'acquitter des
responsabilités qui lui sont dévolues par la loi. Et j'ajoute une
chose quant aux objections qui ont été formulées à
rencontre du pouvoir dont dispose la ville de Verdun de procéder
à l'acquisition de certains immeubles qui sont en état
d'obsolescence ou de nocivité, que nous avons des dispositions
comparables dans les chartes des villes de Québec et de Montréal.
Ce sont des dispositions qu'il faudra de plus en plus introduire dans nos lois
pour des fins d'aménagement de territoire et d'environnement, de
manière que le droit de propriété, tout en étant
fondamental dans notre société, ne puisse jamais s'exercer
à rencontre des exigences du bien général.
Je pense que c'est là qu'il faut voir la
complémentarité de nos systèmes législatifs. Il y a
des principes fondamentaux, mais qui ne sont pas absolus, qui ne sont pas
absolus, qui sont premiers, fondamentaux, comme on le dit, mais dont
l'application doit être tempérée par la
considération d'un grand nombre de conditions concrètes, et
l'harmonisation des 2 ordres de considération doit toujours conduire
à des compromis raisonnables — raisonnables. Et, dans ce cas-ci, je
tiens à souligner que, selon la documentation à laquelle nous
avons eu accès, il n'y a pas eu abus de pouvoir. Il y a eu, au
contraire, exercice d'une responsabilité clairement définie dans
la loi et cet exercice s'est fait dans le respect des conditions d'ordre public
que doit respecter un corps public quand il agit en pareille matière.
Les avis ont été donnés en bonne et due forme. Le
règlement prescrivant l'expropriation a été fait, a
été adopté suivant les formes par une résolution
régulière du conseil municipal. Ça a été
publié avant, comme l'exige la loi. Je pense que toutes les conditions
auxquelles devait adhérer la ville en procédant à
l'acquisition de la propriété ont été
respectées.
Il peut arriver que la ville ait fait une erreur au bout de la ligne.
Ça, c'est toujours possible. Il n'y a pas de décision absolument
infaillible, mais elle a agi dans l'exercice de ses droits. Les recours qui
étaient disponibles ont été exercés. À un
moment donné, c'est le devoir, parfois pénible, de
l'Assemblée nationale de mettre fin à un litige, de faire en
sorte que le litige soit clos et qu'on passe à autre chose. On saura
seulement dans l'éternité si justice parfaite a été
accomplie. Alors, merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. François Gendron
M. Gendron: Bien, pour ce qui est des explications qui ont
été fournies par le procureur de la ville ainsi que M. le maire,
je pense que, à sa face même, il n'y avait pas d'autre
façon de sortir de l'obligation qui était faite de disposer de
l'actif ou de l'immeuble avec les dispositions qu'on connaît. Ça
n'aurait pas été possible, compte tenu des explications qui nous
ont été données. (15 h 40)
Quant à la partie plus moralisante du ministre des Affaires
municipales, c'est un point de vue, mais je suis loin d'être sûr
que de le dire comme il l'a dit, introduire davantage dans nos
législations des dispositions pour 1'obsolescence ou
l'insalubrité nous permettrait de mieux fonctionner sans regarder
d'autres législations qui nous conduisent dans l'aberration à
laquelle on vient d'assister. Moi, j'aurais de fortes réticences. Ce
n'est pas très brillant d'apprendre que, un, le plaignant, lui, il n'est
pas plus satisfait puis il ne veut rien savoir, et que la ville est
obligée de nous dire: Bien, ça m'a coûté
325 000 $ parce qu'on lui a donné un droit mais qui, dans les
faits, est difficilement exerçable. C'est ce qu'on vient d'observer. Et
si on ne regardait d'autres dispositions législatives pour resserrer...
et c'est pour ça que je serais plus un tenant d'avoir peut-être
des commissions de salubrité pour des villes qui porteraient un certain
jugement, mais qui ne permettraient pas de recours, parce qu'on risque de se
retrouver... Mettez ça à la limite, multipliez ça dans
toutes les cités et villes du Québec, des dispositions pour
expropriation pour ces cas-là, puis faisons l'application de vengeance
assez générale, parce que, dans les petites communautés,
je sais comment ça se passe. Aie! Bonne chance, tout le monde. Bonne
chance, tout le monde. Je vous dis qu'on en aurait un méchant paquet
qui, éventuellement, conduiraient à une série de bills
privés.
Et je ne suis pas sûr que, là, on progresserait dans
l'objectif que je trouve noble, vous avez raison. Mais si on ne regardait pas
d'autre chose pour resserrer, pour éviter les abus, introduire dans nos
lois des dispositions générales pour confier aux cités et
villes du Québec — quand on sait qu'on en a 1500 — des
dispositions d'expropriation pour insalubrité, c'est presque nous
conduire à l'anarchie. Puis on vient d'en avoir un exemple,
limité, parce que c'est quand même une ville de plus d'envergure.
Puis j'ose espérer que les règlements de comptes devraient
être moins fréquents dans les villes où il y a quand
même une dimension un petit peu plus anonyme quoiqu'on dise que, quand on
est une petite communauté où tout le monde se connaît... Et
prévoir les dispositions d'expropriation pour insalubrité dans
les petites communautés, moi, j'y repenserais deux fois, M. le ministre,
et je regarderais d'autres législations, parce que ce n'est pas
sûr que quand quelqu'un a essuyé 2 refus, 3 refus, puis 4 refus
d'appel, pourquoi en accorder un septième? Pourquoi en accorder un
huitième?
Avez-vous eu l'occasion de faire la liste de tous les refus qui ont
été donnés dans le cas qu'on vient d'évaluer?
Ça n'a pas de bon sens! Mais là, on n'est pas rendus là.
C'est juste un commentaire pour commentaire.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre. M.
Claude Ryan
M. Ryan: Je voudrais simplement rappeler que pas plus tard que
l'an dernier, quand nous avons modifié la charte de la ville de
Montréal, nous avons élargi les pouvoirs de la ville de
Montréal en cette matière. Vous vous souvenez des maisons qui ont
été à demi rasées par le feu, puis qui restaient
abandonnées pendant des années, parfois. Personne ne pouvait y
toucher à cause du droit sacro-saint de propriété.
Là, nous avons donné à la ville de Montréal le
pouvoir de procéder.
M. Gendron: On était d'accord.
M. Ryan: Vous avez été d'accord là-dessus.
C'est évident qu'il faut user de ce pouvoir législatif avec
discernement. Je ne prétends pas qu'on va l'exercer de manière
très, très étendue. D'ailleurs, il y a d'autres
dispositions législatives qui traitent de ces cas-là aussi. Dans
la Loi sur la qualité de l'environnement, on a des dispositions qui
prescrivent qu'une municipalité, en cas de défaut d'un
propriétaire d'entretenir sa propriété de façon
convenable, peut exercer un recours devant le tribunal à ce
moment-là. Ça, c'est la première chose qu'il faut
prévoir. Mais, en bout de ligne, je pense qu'aujourd'hui l'obligation de
tenir sa propriété en ordre, pour celui qui prétend
être propriétaire, est une obligation qui fait partie de ses
devoirs civiques.
Il faut que la municipalité soit munie des moyens d'action
nécessaires pour faire en sorte que ce ne soit pas seulement un voeu
pieux, mais que ça puisse se réaliser. C'est comme ça
qu'on aura la prospérité, le bien-être puis la
modernité de nos communautés urbaines également.
Je pense qu'il faut que chacun mette sa part, que chacun soit conscient
de ses responsabilités. Puis, lorsqu'on va dans un abandon trop grand,
je pense qu'il faut les recours, encore une fois.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va?
M. le maire ou M. le procureur. M. le maire.
M. Savard: Merci, Mme la Présidente. Je voudrais remercier
M. le ministre ainsi que M. Gendron pour la bonne attention, ainsi que vous,
madame, et le comité, de nous avoir reçus aujourd'hui. Je
voudrais aussi, en terminant, remercier M. le ministre et M. Gendron surtout
pour leur patience et leur bonne compréhension. Et comme mon
député fait son entrée, lui aussi, je vais le
féliciter, parce que, sinon, il va me le reprocher. Alors, merci
beaucoup!
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le maire.
Étant donné que vous n'avez pas eu connaissance du débat,
est-ce que vous avez quand même un mot de la fin?
M. Gautrin: Je voudrais remercier certainement la commission, les
représentants de la ville de Verdun, l'ensemble des gens qui ont
travaillé pendant que je n'étais pas là.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Verdun. Alors, la commission suspend ses travaux pour
quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 46)
(Reprise à 15 h 53)
Le Président (M. Garon): Nous devons vous
aviser que nous avons demandé aux représentants du
ministère des Affaires municipales de reporter à plus tard
l'étude détaillée du projet de loi d'intérêt
privé 247 concernant la ville de Candiac. Des problèmes d'ordre
juridique relativement à la liquidation d'une des corporations
visées par le projet de loi nous forcent à faire cette demande.
Alors, ça a été reçu par la secrétaire de la
commission, Mme Tanguay. Est-ce que le ministre des Affaires municipales a des
commentaires ou... Nous, c'est tout ce que nous avons.
M. Ryan: Nous avons été avisés que la ville
de Candiac, finalement, n'était pas prête à
procéder.
Le Président (M. Garon): Bon.
M. Ryan: C'est ce que nous avons rapporté ici.
Le Président (M. Garon): Parce que nous, on a
été convoqués un peu à votre demande. Au fond, la
commission a été convoquée... C'est le leader du
gouvernement qui a convoqué la commission. C'est pour ça que je
dis...
M. Ryan: C'est ça. Nous avons été
avisés, au cours des 2 derniers jours...
Le Président (M. Garon): Oui.
M. Ryan: ...que la ville de Candiac n'était plus
prête à procéder.
Le Président (M. Garon): Alors, le projet de loi, au fond,
ne sera pas étudié. L'étude est reportée sine die,
si on veut, jusqu'à temps que nous soyons reconvoqués par le
leader du gouvernement concernant l'étude du projet de loi 247
concernant la ville de Candiac. Est-ce qu'il y a d'autres remarques des membres
de la commission?
Projet de loi 258
Maintenant, nous appelons le projet de loi 258, Loi concernant la ville
de Grand-Mère, ce qui est le dernier projet de loi à
étudier dans le mandat que nous avons eu d'étudier les 5 projets
de loi. Le parrain du projet de loi est M. Jolivet, député de
Laviolette, du nom du fondateur de Trois-Rivières, en 1634, si ma
mémoire est bonne...
M. Jolivet: La deuxième ville.
Le Président (M. Garon): Alors, il est invité
à prendre la parole.
M. Jolivet: Merci, M. le Président. D'abord, je vais
saluer M. Jacques Marchand, qui est le maire de la ville de Grand-Mère,
qui est accompagné, à sa droite, de Me Conrad Delisle, procureur,
et du directeur général, M. Réal Beauchamp. La proposition
faite par la ville de Grand-Mère par le projet de loi fait suite
à des discussions à la fois avec le ministère des Affaires
municipales et le ministère de l'Industrie et du Commerce afin de faire
la distribution du petit fonds industriel, comme on l'appelle, pour
intégrer l'ensemble de ce fonds avec les obligations qui s'importeront
dans les fonds de la municipalité. Alors, je vais laisser le soin
à la municipalité de Grand-Mère de présenter
l'ensemble du projet de loi, qui, dans le fond, a pour but de
régulariser la situation, tel que demandé par les 2
ministères concernés. Alors, M. le maire.
M. Marchand (Jacques): Merci, M. Jolivet, de votre introduction.
M. le Président, M. le ministre, M. Jolivet, député de
Laviolette...
Le Président (M. Garon): Un instant, M. le maire. Avant
que vous preniez la parole, je vais demander s'il y a d'autres membres de la
commission qui ont des déclarations d'ouverture à faire. Du
côté ministériel, M. le ministre?
M. Ryan: C'est peut-être aussi bien d'attendre après
que M. le maire aura fait sa présentation, on aura des choses
peut-être plus pertinentes à dire.
Le Président (M. Garon): O.K. Du côté de
l'Opposition? O.K. Alors, je demande aux requérants de nous
présenter leur projet de loi.
Exposé de la requérante
M. Marchand: Alors, merci, M. Jolivet, pour votre introduction.
Le but de notre visite, aujourd'hui, c'est d'obtenir le pouvoir
d'intégrer le petit fonds industriel au fonds industriel de la ville, et
je m'explique. En 1982, l'Assemblée nationale avait autorisé la
ville de Grand-Mère à intégrer dans son fonds industriel
un petit fonds industriel créé en 1931 par la compagnie
Shawinigan Water & Power, aujourd'hui Hydro-Québec, et la compagnie
Laurentide Paper Box Company, aujourd'hui Stone Consolidated.
En 1931, ces 2 compagnies, Shawinigan Water & Power et Laurentide,
créèrent un fonds industriel de 50 000 $ que l'on appelle
«le petit fonds industriel», par rapport au fonds industriel de la
ville. La gestion de ce petit fonds était confiée à la
cité de Grand-Mère. Au cours des années, ces compagnies
ont ajouté des fonds additionnels pour aider des entreprises au moyen de
prêts, de subventions, etc.
Il est à noter que la ville de Grand-Mère n'a jamais
investi aucune somme d'argent dans ce fonds. Elle n'en était que le
fiduciaire et agissait, pendant un certain temps, sur les instructions d'un
comité formé des représentants des compagnies et, par la
suite, seule. En 1982, avec l'accord des compagnies intéressées,
le
législateur a régularisé la situation du petit
fonds industriel et a autorisé la ville de Grand-Mère à
l'intégrer à son fonds industriel. La ville a été
aussi autorisée, avec la permission du ministère des Affaires
municipales, à continuer d'administrer et d'opérer le petit fonds
industriel jusqu'en 1991. La ville a reçu des autorisations pour
continuer ces opérations.
En 1984, la compagnie de textiles Wabasso, qui employait 500 personnes,
a fermé ses portes et a décidé de démolir son
usine, d'une superficie de 320 000 pi2. Pour éviter la
démolition de ce bâtiment, la ville, agissant à titre de
fiduciaire du petits fonds industriel, l'a acquis pour une somme de 180 000 $,
en vue de le rénover et de le vendre ou de le louer à des fins
industrielles. Effectivement, au cours des années 1985 à 1988, le
Comité industriel de Grand-Mère inc. a dépensé,
avec l'aide des gouvernements fédéral et provincial, environ 4
500 000 $ pour améliorer et réparer le bâtiment et
installer une trentaine d'entreprises, permettant ainsi de créer
directement environ 400 emplois.
Depuis 1991, la récession économique a frappé la
plupart des entreprises locataires dans le complexe industriel. Même si
certaines ont des difficultés et même si un locataire important a
fait faillite, plusieurs petites entreprises vont très bien. Par contre,
suite à des pertes de revenus de location, les obligations
financières de la ville ont augmenté considérablement, du
moins temporairement. On espère récupérer rapidement.
Même si une partie des pertes est couverte par les revenus de taxes
foncières et de taxes d'affaires, dans le contexte économique
actuel et compte tenu de la situation financière du Comité
industriel, il est dans l'intérêt de la ville de consolider ses
obligations le plus rapidement possible en intégrant le petit fonds
industriel et en procédant à son refinancement, dans le cadre de
la Loi sur les immeubles industriels municipaux.
Cette opération pourra permettre de privatiser plus rapidement le
complexe industriel. De plus, la possibilité de convertir le complexe
industriel en copropriété divise facilitera la vente et permettra
aux locataires déjà installés de maintenir leurs
opérations et d'acquérir le local qu'ils occupent. (16
heures)
Aujourd'hui, nous croyons que les objectifs ont été
atteints: maintenance d'un immeuble industriel, création de nouvelles
entreprises, même petites, et création de nouveaux emplois. La
ville, à la demande et avec l'accord des officiers du ministère
des Affaires municipales, vous demande de lui accorder les pouvoirs
nécessaires pour compléter l'intégration prévue en
1982 du petit fonds industriel, compte tenu de l'acquisition de la Wabasso en
1984, et consolider, dans le cadre de la Loi sur les immeubles industriels
municipaux, ses obligations et ses opérations et de lui permettre de
privatiser ce complexe industriel, soit globalement, soit en
copropriété divise, offert aux locataires actuels.
M. le Président, le directeur général de la ville,
M. Réal Beauchamp, qui m'accompagne, et moi-même demeurons
à votre disposition pour répondre à vos questions. Je
cède donc la parole à notre conseiller juridique, M. Conrad
Delisle, pour la partie technique.
Le Président (M. Garon): Me Delisle.
M. Delisle: Bien, en fait...
Une voix: Pas de commentaires.
M. Delisle: Ha, ha, ha! Pas de... Adopté.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Delisle: Bien, en fait, je pense que M. le maire a
donné un peu l'explication générale. Je vais attendre
peut-être pour procéder article par article, pour donner les
explications techniques au niveau de l'appel de chacun des articles.
Le Président (M. Garon): Est-ce qu'il y a des questions de
la part du ministre?
M. Ryan: Regardez, peut-être quelques commentaires en
introduction, M. le Président. J'ai pris connaissance du projet de la
ville de Grand-Mère. Je pense bien que ce projet devrait permettre de
régulariser une situation qui remonte à plusieurs années,
maintenant, et dont le caractère plutôt confus est de nature
à gêner la ville de Grand-Mère dans la gestion de ce bien
dont elle a hérité. Je pense qu'avec les dispositions que nous
allons examiner tantôt nous allons permettre que cet héritage soit
resitué à l'intérieur des lois actuelles de manière
qu'on puisse agir, décider et fonctionner suivant les normes qui
régissent le comportement des villes dans ces choses-là. En
particulier, on va examiner tantôt la conversion de l'immeuble qui est
principalement concerné ici en propriété indivise. On va
considérer également la jonction avec la Loi sur les immeubles
industriels municipaux. Je pense qu'avec toutes ces jonctions qui seront faites
nous aurons une situation plus claire, et la ville de Grand-Mère sera
passée à une autre étape dans la gestion de ce fonds qui
lui avait été confié il y a déjà plusieurs
années. Alors, j'ai pas mal terminé mes remarques pour tout de
suite.
Il me fait grand plaisir, évidemment, de rencontrer les
autorités de la ville de Grand-Mère en compagnie de leur
conseiller juridique. Nous saluons de manière spéciale le parrain
du projet de loi, le député de Laviolette, dont nous respectons
le mandat, et nous l'assurons de notre collaboration.
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, M. le Président, je voudrais d'abord
souhaiter joyeux anniversaire à M. Beauchamp, parce qu'on me dit que
c'est sa fête aujourd'hui. Alors, joyeux anniversaire, M. Beauchamp.
Quant aux commentaires sur le projet de loi, nous aussi, on a eu
l'occasion de l'apprécier, de l'évaluer, et il ne
m'appa-raît pas que... Bien qu'on aille voir, article par article, les
dispositions sur le fonds même, il me semble que c'est légitime de
vouloir régulariser un usage de fonds industriel qui était
peut-être valable à l'époque, mais qui ne correspond pas
à la réalité d'aujourd'hui et qui requiert des ajustements
par rapport à la Loi sur les immeubles industriels municipaux, et je ne
crois pas que nous vous fassions de difficultés, afin que la ville de
Grand-Mère puisse bénéficier des outils qui sont requis
pour se servir adéquatement de cet argent-là, dans les objectifs
prévus, tel que chacun des articles le détermine. Alors, je n'ai
pas d'autres commentaires d'ordre général à faire.
Étude détaillée
Le Président (M. Garon): Alors, si les commentaires sont
terminés, et tout le monde a l'air d'être au courant du projet de
loi, nous allons procéder immédiatement en appelant l'article 1.
M. le ministre.
M. Ryan: Peut-être qu'on pourrait demander... Le
Président (M. Garon): M. le procureur. M. Delisle: Je peux
donner l'explication... Le Président (M. Garon): O.K.
M. Delisle: Alors, l'article 1, pour le comprendre, il faut
revenir à la structure. C'est que la ville de Grand-Mère a un
fonds industriel normal qu'elle avait depuis des années, selon la Loi
sur les cités et villes. En 1931, les compagnies
intéressées, qu'on a mentionnées tantôt —
Shawinigan Water & Power et Laurentide, qui, aujourd'hui, sont
Hydro-Québec et Consol — ont créé ce qu'on appelle un
petit fonds industriel, administré par la ville de Grand-Mère.
Donc, on a 2 fonds industriels: le fonds municipal, le petit fonds, et il y a
aussi un comité industriel, qui est une compagnie, une corporation sans
but lucratif qui a été créée en 1985 par la ville
agissant au nom du petit fonds industriel pour administrer, appelons-la, la
Wabasso. Donc, le premier alinéa dit que «tous les biens, droits
et obligations du fonds industriel visé à l'article 2 de la Loi
concernant la ville de Grand-Mère (1982 [...]) sont dévolus
à la ville de Grand-Mère.» Donc, c'est ce qu'on appelle le
petit fonds... C'est ce qui reste dans le petit fonds industriel formé
par les compagnies en 1931. On dit: Ce fonds-là, qui avait
été béni, en 1982, par une loi spéciale, tout ce
qui reste, qui pourrait rester de ce fonds-là est dévolu à
la ville de Grand-Mère. C'est l'article 1, premier alinéa.
Si on va maintenant au deuxième alinéa de l'article 1,
là, on parle du Comité industriel de Grand-Mère inc., qui
est la corporation sans but lucratif créée pour administrer la
Wabasso. Alors, le deuxième alinéa dit que tous les biens de
cette corporation sans but lucratif — donc, c'est composé des
immeubles de la
Wabasso — sont dévolus à la ville de
Grand-Mère. Donc, là, on vide complètement le petit fonds
industriel et sa filiale. Alors, ça, c'est l'objet des premier et
deuxième alinéas, de prendre tous les biens de la filiale et du
principal — le petit fonds — et de les donner à la ville de
Grand-Mère. Les troisième, quatrième et cinquième
alinéas, ce sont des formalités d'enregistrement des transferts
de propriété.
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, je voudrais d'abord que vous
m'expliquiez comment il se fait, là... La ville de Grand-Mère
aurait pu procéder à l'intégration plus tôt. Elle a
demandé à plusieurs reprises des nouveaux délais au
ministre des Affaires municipales. Pourriez-vous m'expliquer comment il se fait
que vous n'ayez pas procédé plus tôt, comme la ville
était habilitée à le faire par sa loi de 1982?
M. Marchand: Parce que, M. le ministre, lorsque nous avons eu
l'ordre, si vous voulez, du ministère d'intégrer le petit fonds,
à ce moment-là, on a acheté la Wabasso, qui a
créé 400 emplois et dans laquelle on a fait des investissements
locatifs. C'est à la suite de ça qu'on a demandé
continuellement, jusqu'à ce qu'on puisse aujourd'hui en arriver à
vous demander de pouvoir le faire.
M. Ryan: Maintenant, la corporation Comité industriel de
Grand-Mère, comment est-elle constituée, actuellement?
M. Delisle: D'après les documents que j'ai
consultés, elle a été constituée, en vertu de la
troisième partie de la Loi sur les compagnies, organisme sans but
lucratif, dont le président était les officiers de la ville de
Grand-Mère. Donc, ce n'était pas une demande publique,
c'était uniquement pour l'administration. Et ça a probablement
été fait à la recommandation des vérificateurs de
la municipalité pour distinguer entre le fonds industriel... Ça
me semble être un montage comptable beaucoup plus que juridique, pour
distinguer des opérations. C'est ce que nous avons conclu des
documents.
M. Ryan: Mais il y a quand même une charte distincte en
vertu...
M. Delisle: II y a une charte qui a été
émise en vertu de la troisième partie de la Loi sur les
compagnies, mais les seuls membres sont le maire de la municipalité, le
trésorier de la municipalité et le directeur
général de l'administration. (16 h 10)
M. Ryan: C'est tout ce qu'il y a comme membres, le conseil
d'administration et l'assemblée générale?
M. Marchand: Non, non, on a 3 personnes, 4 personnes, je crois.
On est 7 en tout.
M. Ryan: Sept en tout?
M. Marchand: On a 4 personnes: on a des industriels qui
siègent sur le Comité, on a un retraité, on a un banquier,
etc., qui travaillent avec nous autres.
M. Ryan: Est-ce que ce Comité-là a
siégé au cours, disons, de la dernière année?
M. Marchand: On siège continuellement à tous les
deuxièmes jeudis du mois.
M. Ryan: Tous les deuxièmes jeudis du mois. M.
Marchand: C'est ça.
M. Ryan: Est-ce qu'il y a un rapport d'activité qui est
produit à la fin de l'année?
M. Marchand: Absolument. Absolument. À tous les mois, on a
un document comptable qui nous dit où on est rendus dans les emprunts,
comment vont les remboursements de loyers, etc.
M. Ryan: Maintenant, sur la base du rapport le plus
récent...
M. Marchand: Oui.
M. Ryan: ...pourriez-vous nous dire où en est l'organisme
au point de vue financier? On m'a remis une copie du bilan du fonds au 31
décembre 1992. C'est peut-être une date de référence
qui est bonne.
M. Delisle: Quand j'ai dit qu'il y avait 3 membres, dans ma
réponse tantôt, c'était au moment de la formation de cette
corporation sans but lucratif. Il s'est adjoint, en fait, des
conseillers...
M. Ryan: Oui, mais c'est pour ça que je voulais savoir,
après. Parce que, souvent, au début, ce sont des membres
plutôt nominaux, comme vous savez, M. Delisle.
M. Delisle: C'est ça. D'accord.
M. Ryan: J'étais surpris que vous ne soyez pas membre
vous-même.
M. Delisle: Et M. Beauchamp, le directeur général,
est en mesure de vous donner l'explication sur la partie financière.
M. Ryan: Très bien.
M. Beauchamp (Réal): Bien, disons que c'est une compagnie
qui fonctionne à déficit, évidemment. Il y a un locataire
important qui a fait faillite en 1991. Maintenant, actuellement, on a des
emprunts de l'ordre de 3 800 000 $, au moment où on se parle. C'est la
situation. Il y a un déficit, pour l'année courante, de l'ordre
de 125 000 $, actuellement.
M. Ryan: Des emprunts auprès de qui?
M. Beauchamp: Auprès de la Banque de Montréal. On
fonctionne sur une base d'emprunts temporaires. Donc, évidemment, il n'y
a aucune remise de capital. Disons que, lorsqu'on l'intégrera et qu'on
le financera sur une base de règlement d'emprunt, on créera un
remboursement de capital avec un amortissement de l'ordre de 15 ans ou 20 ans,
indépendamment des taux à l'époque.
M. Ryan: Cet emprunt-là, à quelle date
remonte-t-il? À quelle année remonte-t-il, cet emprunt de 3 000
000 $?
M. Beauchamp: Bien, disons que c'est un emprunt qui a
commencé en 1985-1986, qui a évolué à la hausse
depuis le temps, pour se retrouver, en août 1993, à 3 800 000
$.
M. Ryan: Ça, c'est le fonds industriel de... Non,
là, c'est le Comité industriel, celui-là. Le Comité
industriel doit 3 800 000$...
M. Beauchamp: Au petit fonds. M. Ryan: ...au petit
fonds.
M. Beauchamp: C'est ça. Et le petit fonds, lui, a
emprunté auprès de la Banque de Montréal.
M. Ryan: O.K. Puis, le petit fonds, ça, c'est une
création immédiate de la ville de Grand-Mère.
M. Beauchamp: C'est une création de la Shawinigan Power et
de la Consol ou Laurentide, à l'époque. C'est un autre fonds, qui
n'est pas le fonds industriel régulier permis par la Loi sur les
cités et villes et le ministère de l'Industrie et du Commerce.
C'est 2 fonds distincts.
M. Ryan: Puis, ce fonds-là, comment est-il
administré, actuellement, le fonds industriel? Là, on a
parlé du Comité industriel, tantôt. Pourriez-vous me
renseigner sur le fonds industriel?
M. Beauchamp: Bon. Le fonds industriel est administré,
lui, par la ville de Grand-Mère à titre de fiduciaire. À
chaque année, le vérificateur dépose les états
financiers, puis ils sont déposés à la ville de
Grand-Mère en tant que fiduciaire.
M. Ryan: Mais qui administre le fonds?
M. Beauchamp: Bien, ceux qui administrent le
fonds, ce sont les mêmes administrateurs que le Comité
industriel, en pratique.
M. Ryan: Ce sont des distinctions comptables et légales
plus qu'autre chose.
M. Beauchamp: Exactement.
M. Ryan: C'est toute la ville de Grand-Mère qui est
responsable de tout ça.
M. Beauchamp: Voilà. En arrière de tout
ça... Exact.
M. Ryan: Ce que vous voudriez faire serait l'intégration
de tout ça, là, d'une manière plus claire.
M. Beauchamp: Ça régulariserait toute la situation
en soi.
M. Ryan: Puis, dans les actifs du Comité industriel, il y
a la bâtisse, d'après ce que je comprends, la bâtisse,
l'ancienne bâtisse de la Wabasso.
M. Beauchamp: C'est le seul actif détenu par le
Comité industriel incorporé.
M. Ryan: À combien est-elle évaluée, cette
bâtisse-là?
M. Beauchamp: Disons que la valeur marchande se situe à
autour de 3 500 000 $.
M. Ryan: II n'y a pas d'offres tous les jours,
évidemment.
M. Beauchamp: Bien, disons qu'il n'y a pas d'offres à
date. Disons qu'elle serait privatisée, au moment où on se parle,
s'il y avait une offre de cet ordre-là.
M. Ryan: Je sais que c'est une valeur qui reste nominale, pour
l'instant. Elle n'a pas été testée sur le marché,
véritablement. Je comprends; les conditions ne s'y prêtent pas,
non plus. Ce n'est pas une critique que je fais là.
Là, finalement, si on transfère tous les biens de la
corporation Comité industriel, on transfère cet
immeuble-là, finalement.
M. Beauchamp: Oui. Il y a également des terrains qui sont
détenus par le petit fonds et qui seraient transférés
aussi au fonds industriel régulier de la ville de Grand-Mère.
M. Ryan: C'est ça. O.K. Très bien. Quand vous
parlez du petit fonds, là, c'est ce qu'on appelle, dans le projet de
loi, le fonds industriel?
M. Beauchamp: Oui.
M. Ryan: O.K.
M. Beauchamp: Étant donné qu'il y en a 2, nous, on
fait la distinction entre le fonds industriel régulier et le petit
fonds.
M. Ryan: Mais celui qui est mentionné à l'article
1, premier paragraphe, est-ce que c'est le petit fonds ou le fonds industriel
régulier?
Une voix: Le petit. M. Beauchamp: Oui.
M. Ryan: Est-ce que c'est assez clair d'après vous,
ça, M. le conseiller juridique?
M. Beauchamp: Disons qu'on a essayé de jeter de la
lumière le plus possible sur une situation qui était ambiguë
en soi. C'est assez difficile, là, pour quelqu'un qui ne le vit pas, de
vraiment faire la distinction entre chacun sans être obligé de
faire un historique exhaustif.
M. Ryan: Très bien. L'autre fonds, le fonds
régulier, qu'est-ce qu'il y a là-dedans?
M. Beauchamp: Le fonds régulier, il y a, entre autres, un
parc industriel qui a une dizaine d'entreprises qui opèrent
actuellement, des entreprises manufacturières de différents
types.
M. Ryan: O.K. Juste pour revenir sur la corporation Comité
industriel, là. Elle, elle a comme actif principal cette bâtisse,
qui appartenait autrefois à la Wabasso. Dans le projet de loi, vous
transféreriez également au fonds industriel les biens qui sont
dans le petit fonds industriel, si je comprends bien.
M. Beauchamp: Exactement. Et les biens du petit fonds industriel
et les biens du Comité industriel inc. Le Comité industriel inc.
serait dissous en soi, et la charte disparaîtrait. Le petit fonds
disparaîtrait, et ça régulariserait la situation de la
ville de Grand-Mère pour l'uniformiser avec l'ensemble des autres villes
du Québec.
M. Ryan: Maintenant, si j'ai bien compris, tantôt, vous
avez dit que le Comité industriel, son bien principal, c'est l'ancienne
propriété de Wabasso. Est-ce que j'ai compris qu'il y avait
d'autres terrains également ou bien si ces autres terrains
là...
M. Beauchamp: Dans le Comité industriel inc., dans cette
charte-là, il y a uniquement le bâtiment.
M. Ryan: Les autres, c'est dans le petit fonds?
M. Beauchamp: Dans le petit fonds, il existe d'autres actifs, qui
sont des terrains.
M. Ryan: Quelle valeur?
M. Beauchamp: Disons, la valeur comptable est de 28 000 $. La
valeur marchande est d'environ 100 000$.
M. Ryan: Et, là, tout ceci, ce serait dévolu
à la ville de Grand-Mère?
M. Beauchamp: Oui, M. le ministre.
M. Ryan: Ce serait versé dans son fonds industriel
ou...
M. Beauchamp: Ce serait dans son fonds industriel.
M. Ryan: Très bien.
M. Gendron: M. le Président...
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Écoutez, M. le Président et M. le
maire, je pense que le ministre a posé essentiellement les questions que
j'avais à poser. Alors, je ne les répéterai pas. Et j'ai
la même remarque: c'est sûr que, dans le projet de loi, moi, je
comprenais, à l'alinéa 1, qu'il s'agissait du petit fonds. Tant
mieux s'il n'y a pas d'interprétation juridique autre. Parce que, le
petit fonds industriel et la filiale Wabasso, si on avait aujourd'hui à
évaluer les 2 ensemble, excluant le fonds industriel, la ville, qui
comprend le parc industriel, vous dites que la valeur de l'actif, terrains et
bâtiments, c'est à peu près quoi?
M. Beauchamp: Si on parle de la valeur comptable, c'est une
chose. La valeur comptable est autour de 3 500 000 $ comme investissement. La
valeur marchande se rapproche aussi de cette valeur-là quand on
additionne les 2. Le terrain et les bâtiments Wabasso, c'est environ de 3
500 000 $, 3 600 000 $ comme valeur marchande.
M. Gendron: Si on avait à poser une question,
également, sur la valeur du fonds industriel de la ville avec le parc
industriel, c'est de quel ordre de grandeur, ça?
M. Beauchamp: Disons que les investissements qui ont
été faits à date sont de l'ordre... entre 700 000 $ et 800
000 $, au niveau du parc industriel. On a environ 700 000 pi2 ou un
peu plus qui ne sont pas vendus. Indépendamment des circonstances et de
la demande, bien, là, c'est difficile à évaluer, un parc
industriel. (16 h 20)
M. Gendron: D'accord, mais, quand même, la valeur du fonds
industriel dans lequel on verse le petit fonds et la filiale Wabasso, est-ce
que...
M. Marchand: Le fonds est plus petit que ce qu'on va verser
dedans.
M. Gendron: C'est ça. Le fonds est plus petit que ce qu'on
va verser dedans.
M. Marchand: Vous avez très bien compris: on verse 3 500
000 $ sur une valeur actuelle de 700 000 $.
M. Gendron: Ça me va, moi. Je n'ai pas d'autres
questions.
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Voulez-vous nous dire comment est utilisé,
actuellement, l'ancien immeuble de la Wabasso? Qu'est-ce qu'il y a
là-dedans?
M. Marchand: C'est une trentaine de petites entreprises qui
emploient environ une moyenne de 15, une quinzaine... C'est un motel
industriel. C'est un incubateur. Sur 320 000 pi2, on a
réservé 125 000 pi2 qui servent d'incubateur pour des
jeunes entreprises qui partent sur un bail de 5 ans. Au bout de 5 ans, elles
sont obligées de quitter. Puis, là, elles vont s'installer dans
le parc industriel que la ville possède.
Lorsqu'on a fait ces travaux-là, c'a fait le tour du pays, le
succès qu'on a remporté dans ce complexe industriel là et
l'incubateur qui était là aussi. Le gouvernement
fédéral a fait faire une étude par des firmes ontariennes
et puis il a sorti un pamphlet qu'il a distribué un peu à travers
le pays comme modèle d'incubation. N'est-ce pas, M. le
député?
M. Jolivet: Exact.
M. Marchand: Et puis, on est bien fiers. C'est sûr que ce
n'est peut-être pas tout à fait correct, ce qu'on a fait, mais on
est coupables d'avoir créé des emplois, je pense! C'est à
peu près les choses...
M. Jolivet: À l'époque, M. le Président, si
on me le permet...
Le Président (M. Garon): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: À l'époque, il y avait peut-être
quelque 300 emplois?
M. Marchand: Quatre cent cinq emplois, avant...
M. Jolivet: Non, mais ce que je veux dire, la Wabasso coton,
à l'époque...
M. Marchand: Ah oui, oui.
M. Jolivet: C'était à peu près quelque 300
emplois. Quand ils ont disparu, la bâtisse a été
inutilisée, la ville ayant fait les choix qu'elle a faits à cette
époque. Il y a eu presque 460 emplois de créés. La crise
économique diminue, mais on reprend.
M. Ryan: Tant qu'à être là-dessus, là,
actuellement, dans quelle proportion l'espace est-il utilisé?
M. Marchand: Bon, voici. Comme on expliquait tantôt, suite
à la faillite de la teinturerie Perfecta, en 1991, à la fin de
1991, je crois... Elle occupait 100 000 pi2 sur 320 000. La balance
est louée à 100 %. À un moment donné,
c'était loué à 100 %, lorsque la teinturerie était
là. Mais, là, elle nous a libéré 100 000
pi2 qu'on est en train... On a engagé un commissaire
industriel qui fait tout son possible pour pouvoir remplir cet espace de 100
000 pi2, ce qui rentabiliserait le complexe au complet.
M. Ryan: La superficie totale, combien est-ce que c'est?
M. Marchand: 320 000 pi2 de plancher.
M. Ryan: Mais ça veut dire qu'il y en aurait 220 000
d'occupés, actuellement?
M. Marchand: Exact. Exact, oui.
M. Ryan: Par une trentaine d'entreprises, avez-vous dit?
M. Marchand: Une trentaine d'entreprises, oui, et qui ont...
M. Ryan: De quelle nature? De quelle nature, les entreprises?
M. Marchand: De toute nature, c'est très
diversifié. Sauf qu'on n'a pas de fibre de verre à cause des
assurances qui seraient trop dispendieuses par le fait qu'il y a une multitude
de petites entreprises. Alors, on choisit un peu... On a choisi,
c'est-à-dire, pendant un certain temps. On avait même une liste
d'attente, lorsque c'était rempli. Et puis il y a un autre complexe qui
s'est parti, mais par l'entreprise privée, pas loin de chez nous. Et
puis on a «feedé» des entreprises chez lui, puis il est
à pleine capacité, lui aussi.
M. Ryan: Très bien.
M. Marchand: De textiles, oui.
Le Président (M. Garon): L'article 1 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): J'appelle l'article 2. Alors, M.
le procureur.
M. Delisle: Concernant l'article 2, c'est ce que M. le maire a
mentionné tantôt. L'idée actuelle, c'est de privatiser le
plus vite possible. Et, compte tenu que ce complexe industriel est
détenu ou est loué par plusieurs petites entreprises, les
études démontrent actuellement qu'il est peut-être
préférable de transformer l'immeuble en condominiums, en condos,
et de l'offrir aux locataires actuels pour leur permettre de rester dans les
locaux plutôt que d'essayer de vendre globalement 300 000 pi2
ou l'entreprise, en fait, de 300 000 pi2 de superficie de
plancher.
Alors, l'article 2, c'est de permettre à la ville, avec
l'autorisation des 2 ministères, Industrie et Commerce et Affaires
municipales, de convertir la propriété en condominiums, en
copropriété divise. Et on verra l'article suivant, qui dit que la
municipalité a l'obligation, si elle a la permission de le faire,
d'offrir en priorité aux locataires l'option d'acheter leur quote-part,
le local qu'ils occupent. Et on ajoute aussi que la municipalité, dans
le cadre d'une copropriété, sera assujettie aux règles
générales concernant les soumissions prévues dans la Loi
sur les cités et villes. Donc, les montants, s'il y a des travaux
à faire... Elle devra respecter la Loi sur les cités et villes
concernant les demandes de soumissions publiques, les avis publics, etc., selon
la règle générale. Alors, elle demeure assujettie,
là, au régime des soumissions municipales, même si c'est en
copropriété, tant qu'elle demeure copropriétaire d'une
partie. Alors, c'est le sens de l'article 2, qui est une possibilité,
qui n'est pas une réalité. Quant à savoir, actuellement,
les tractations avec le locataire, peut-être, M. le maire, est-ce que...
les tentatives de vente ou de...
M. Marchand: Disons qu'on n'a pas demandé aux locataires,
à date, s'ils étaient intéressés, parce qu'on
savait qu'actuellement ces jeunes entreprises là, qui ont à peu
près 3, 4 ou 5 ans de vie, ce n'était pas le temps durant la
récession de leur demander d'investir. Elles aimaient mieux garder leur
argent pour leur fonds de roulement, quoi. Alors, c'est un peu pour ça.
Ce qui permettait à ces gens-là de partir en affaires sans
investir dans un parc industriel, dans une bâtisse ou quoi que ce soit;
ils gardaient leur argent pour leur fonds de roulement, alors que, nous, on
leur louait ça à peu près 1,30 $ dans le sous-sol et 2,10
$ au rez-dechaussée. Alors, aujourd'hui, leur demander
immédiatement d'acheter leur partie, ça serait un peu leur couper
leur fonds de roulement et puis peut-être que ça ne les aiderait
pas par les temps qui courent, actuellement.
M. Ryan: Pouvez-vous m'expliquer un petit peu comment
fonctionnerait le régime de copropriété divise, là?
Vous devez avoir arrêté des plans assez précis
là-dessus. Comment ça fonctionnerait exactement, là?
Disons que vous avez une entreprise qui est locataire; vous lui offrez
de devenir propriétaire de l'espace qu'elle occupe. Propriétaire
en tout ou en partie?
M. Marchand: En partie. M. Ryan: En partie. M.
Marchand: C'est ça.
M. Ryan: Et, dans vos intentions, quelle serait la partie qui
pourrait être acquise? Jusqu'à concurrence de quel
pourcentage?
M. Beauchamp: En fin de compte, disons que chacune des
entreprises, la superficie qui lui serait offerte, c'est celle qu'elle occupe
présentement. Également, on lui offrirait, si c'était
possible, parce qu'à un moment donné il y a des gens qui sont
enclavés au travers d'autres... C'est-à-dire que ceux qui ne le
sont pas, on pourrait leur offrir un pourcentage pour fins d'expansion dans les
années à suivre. Ensuite de ça, lorsqu'ils se porteraient
acquéreurs de ça, avec, peut-être, un pourcentage
additionnel, là, à ce moment-là, ce serait une
propriété vraiment divise, pour eux. Puis, là, il y aurait
une mise en commun des corridors et autres sous la même forme de condos
locatifs, d'habitation, là, à partir d'une entente et d'un
gestionnaire, avec des frais communs et conjoints.
M. Ryan: II y aurait une participation aux frais communs...
M. Beauchamp: Exact.
M. Ryan: ...au prorata de la surface.
M. Beauchamp: Au prorata de la surface ou d'autres façons
de répartir les coûts que les gens voudraient bien se donner.
M. Marchand: Pour le déneigement du stationnement et pour,
en même temps, la maintenance de la bâtisse.
M. Ryan: aussi longtemps que la ville demeure propriétaire
de plus de 50 % des actions, c'est elle qui agit comme administrateur.
M. Delisle: C'est-à-dire qu'elle peut agir comme
administrateur. Ça dépendra, à ce moment-là, des
autorisations ministérielles. Ça sera un projet à
soumettre et qui sera déterminé aux conditions acceptables.
M. Ryan: À l'approbation des 2 ministres, oui. Très
bien.
M. Delisle: C'est une possibilité parce que, selon le Code
civil, l'administrateur, c'est normalement une personne physique, et les
municipalités ne peuvent pas, en tant que conseil municipal, être
administrateur d'un bien. Alors, c'est une des possibilités, que le
conseil municipal de la ville de Grand-Mère soit l'administrateur.
M. Ryan: Quel genre de veto la ville envisage-t-elle de retenir
sur des décisions des administrateurs de l'assemblée
générale? Vous dites qu'elle voudrait se réserver un droit
de veto, quel genre de veto?
M. Delisle: Bien, ce n'est pas formel, c'est une
précaution. C'est qu'il est prévu... Parce que la décision
des administrateurs dans un organisme en copropriété... En fait,
il y a le mécanisme des votes. Le mécanisme des votes,
normalement, c'est la majorité. Et comme la municipalité est un
corps public et est assujettie à certaines règles de soumissions
publiques et des choses semblables, peut-être que certains
investissements ne seront pas laissés à la majorité, mais
nécessiteront aussi l'approbation de la municipalité et de la
ville de Grand-Mère, pour ne pas qu'elle soit assujettie à des
obligations créées par d'autres, parce qu'elle est un corps
public et, à ce moment-là, il faut qu'elle s'assure d'avoir les
fonds nécessaires avant d'embarquer dans l'aventure, pour éviter
d'hypothéquer l'immeuble ou quoi que ce soit, pour ne pas être
assujettie à des hypothèques, par exemple. Autrement dit,
l'assemblée des copropriétaires ne pourrait pas
hypothéquer l'immeuble si la municipalité a un veto, ou, en fait,
des choses semblables. C'est une précaution additionnelle pour garantir
les droits de la ville.
M. Ryan: le troisième paragraphe de l'article 2, est-ce
que vous ne trouvez pas qu'il pourrait engendrer des obligations un peu
lourdes, à un moment donné? disons que la ville soit
propriétaire de seulement 10 %, la corporation serait obligée de
procéder suivant la loi sur les cités et villes pour l'achat de
biens ou de services. vous ne trouvez pas que c'est peut-être alourdir un
petit peu les obligations? est-ce que je lis bien cet article-là?
M. Delisle: Oui, mais on dit quand même qu'il faut que le
montant de l'obligation de la ville atteigne le plancher de la loi. Supposons
que la loi dit: La municipalité doit procéder par soumissions
publiques pour tout contrat de 50 000 $ et plus. Si, dans la décision de
l'assemblée des administrateurs, la quote-part de la ville
dépasse 50 000 $, là, ça s'applique. Mais si la quote-part
de la ville est de 40 000 $, elle n'est pas assujettie, à ce
moment-là. C'est uniquement lorsque sa part atteint les planchers ou les
seuils déterminés par la loi générale. Alors, moins
elle a de quote-part de propriété, moins cet article-là
s'applique.
M. Ryan: Très bien. C'est ce que je souhaitais. (16 h
30)
Le Président (M. Garon): L'article 2. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: M. le Président, encore là, c'est
sûr que, quand le ministre a le premier droit de parole, il pose un
certain nombre de questions sur lesquelles je n'ai pas à revenir. Moi,
il y en a juste une: Est-ce que c'est vous qui souhaitez — le
«vous» étant la ville de Grand-Mère — que la
ville puisse, avec l'autorisation du ministre de l'Industrie, du Commerce et de
la Technologie... Ça, je comprends ça, parce que je connais un
peu la Loi sur les immeubles industriels municipaux, mais l'addition, en
mentionnant «et aux conditions qu'ils déterminent», est-ce
que c'est vous qui souhaitez ça, que ce soit aux conditions
déterminées par le ministre de l'Industrie?
M. Delisle: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Non, non. Mais c'est parce que je veux savoir si
c'est...
M. Delisle: On a essayé de calquer un peu sur la Loi sur
les immeubles industriels municipaux, la loi générale, où
le pouvoir ministériel est assez large. Alors, c'est pour ça
qu'on ne s'est pas posé la question et on a pris pour acquis que
c'était un peu standard, en matière d'immeubles industriels,
où les ministères de l'Industrie et du Commerce, des Affaires
municipales pouvaient...
M. Gendron: Juste une minute, M. le Président, puis je
vais être heureux de l'entendre.
On l'avait regardé. C'est parce que, moi, je trouve que, oui,
c'est dans la loi générale, c'est les ministres de l'Industrie et
du Commerce et des Affaires municipales qui autorisent...
M. Ryan: «Et aux conditions qu'ils
déterminent» dans la loi.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: C'est ça qui est dans la Loi sur les immeubles
industriels municipaux.
M. Gendron: O.K. «Aux conditions qu'ils
déterminent»?
M. Ryan: À l'article 6, oui.
M. Delisle: C'est pour copier un peu la loi. Ça n'a pas
été quelque chose d'imposé ou quoi que ce soit. On a pris
pour acquis que c'était le système général. Et
comme c'est de droit nouveau — appelons-le comme ça — si
ça peut rassurer tout le monde, la municipalité ne veut pas faire
quoi que ce soit.
M. Ryan: J'ajoute juste une précision là-dessus, M.
le Président, pour l'information du député et de nos
visiteurs. Nous sommes à réexaminer la Loi sur les immeubles
industriels municipaux. Nous avons déposé à
l'Assemblée nationale, à la fin de la session, un bilan des 5
dernières années. Et sur la base de ce bilan, nous sommes en
train d'examiner les améliorations qui pourraient être
apportées à la loi. Nous aurons probablement des choses à
soumettre à l'Assemblée nationale au cours des prochains mois
là-dessus. Mais, pour le moment, la loi s'applique telle quelle. Elle
est un petit peu rigide, à mon point de vue. Seulement, l'approbation
conjointe des 2 ministres, je pense que le député
d'Abitibi-Ouest, qui a fait partie d'un gouvernement déjà, sait
que c'est toujours difficile d'obtenir l'approbation de 2 ministres, pas
à cause des ministres, mais à cause de leurs appareils
respectifs. Alors, ça, je ne sais pas s'il y a une solution au
problème. Ça a donné lieu à des retards à
plusieurs reprises.
M. Gendron: En tout cas, ce n'est pas tellement
apprécié de plusieurs municipalités, avec raison. C'est
parce que, il y a ça, et il y a toute la disposition que «aux
conditions qu'ils déterminent», dans certains cas, je suis pas mal
d'accord que les plus habilités à déterminer les
conditions les plus efficientes par rapport à la réalité,
ce n'est pas le ministre, ça devrait être «aux conditions
déterminées par les municipalités, agréées,
approuvées, par le ministre». Ça, je serais d'accord.
M. Ryan: Bien, en tout cas, ça reviendrait au même,
par exemple.
M. Gendron: Pas tout à fait. Parce que là, ils
feraient ce que plusieurs font.
M. Ryan: Moi, ça ne me fait rien. Pourvu que j'aie le
pouvoir d'approbation, le reste, la formulation, ne me dérange pas.
M. Gendron: Pour vous, je le sais, il faut que tout passe chez
vous!
M. Ryan: Mais il y a un cas très important qui s'est
produit récemment, le cas, sur la Côte-Nord. La grosse
entreprise...
M. Gendron: Port Cartier.
Une voix: Cascades.
M. Ryan: Port Cartier, l'immeuble de Cascades.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Nous avons recouru à cette loi-là. Et
là, c'était très important que le ministre puisse
déterminer, conjointement avec son collègue de l'Industrie et du
Commerce, les conditions auxquelles la municipalité pourrait se porter
acquéreur. Elle allait se porter acquéreur en contractant un
emprunt d'à peu près
14 000 000 $. Ça a été réduit de
moitié, ça, à la suite des négociations que nous
avons eues avec elle. Nous avons ramené l'objet de la transaction
à des proportions beaucoup plus limitées. Je pense que les
citoyens de là-bas l'apprécieront en temps utile. C'est pour
ça que... On verra. On va avoir l'occasion de l'examiner au cours des
prochains mois.
M. Gendron: Ça va. Moi, j'ai eu...
M. Ryan: Toutes les idées qu'on voudra nous transmettre
seront étudiées.
M. Gendron: J'ai eu ma réponse, M. le Président. Je
n'ai pas d'autres questions à l'article 2. Adopté.
Le Président (M. Garon): Alors, l'article 2 est
adopté.
J'appelle l'article 3.
M. Delisle: L'article 3 est une suite de l'article 2 où
c'est si la municipalité, avec les autorisations requises, transforme le
complexe en condominiums industriels, elle devra l'offrir au locataire en
priorité. Alors, le locataire aura un droit de premier refus. Et ce
droit de premier refus, s'il l'accepte ou s'il ne l'accepte pas et que le
contrat est donné à une autre personne, mais que ce n'est pas
fait dans les 2 mois, on doit de nouveau revenir au locataire.
Donc, on a une soupape à 2 volets. Première chose, il est
offert au locataire. S'il ne l'accepte pas, il est offert à quelqu'un
d'autre. Mais si le contrat ne se passe pas dans un délai raisonnable,
il faut revenir au locataire comme si c'était une nouvelle offre. Et
ça, c'est un peu tiré de la loi qui concerne la transformation
des immeubles locatifs en condominiums. Alors, c'est un peu le même
système que pour les logements locatifs. On a essayé de suivre
les mêmes obligations vis-à-vis des locataires pour leur donner
une priorité et éviter qu'on leur... Et s'ils n'acceptent pas la
priorité, qu'il y a un nouveau contrat qui se fait dans les 3 ou 4 mois,
il faut revenir les voir. Alors, c'est une suite de l'article 2.
Le Président (M. Garon): L'article 3 est-il
adopté?
M. Gendron: Bien, là, ce n'est pas une question
d'information, c'est plus un point de vue. Je trouve un peu
sévère et il me semble que vous vous privez potentiellement d'une
acquisition plus favorable si le délai était extensionné.
Parce que là, très clairement, vous dites: Tu as 1 mois pour te
brancher. Si, dans 1 mois, tu ne t'es pas branché, on convient que tu
l'as refusé. Et vous dites: II y a une espèce de deuxième
occasion. Moi, je ne le vois pas de même, à moins que je comprenne
mal, et là vous m'éclairerez. Je ne vois pas la deuxième
occasion, elle est refusée. La deuxième occasion, ce n'est que
dans les cas où l'acte de vente n'est pas passé dans les 2 mois
de l'acceptation de l'offre. M. Delisle: C'est ça.
M. Gendron: Oui, mais admettez-vous que dans certains cas il est
possible que le délai de... on va appeler ça de réflexion,
d'évaluation ou d'analyse d'éventuels acquéreurs soit plus
long et que vous y gagneriez en disant: Le locataire doit, dans les 2 mois de
la réception de l'offre de vente, faire savoir par écrit à
la ville s'il accepte ou non?
M. Delisle: On dit: Le locataire doit, dans le mois de la
réception. On met 1 mois. À la deuxième ligne de l'article
3: «Le locataire doit, dans le mois de Ja réception de l'offre de
vente, faire savoir, par écrit, à la ville, s'il accepte ou non
l'offre. Sinon, il est réputé l'avoir refusée.»
Donc, il a 1 mois pour décider.
M. Gendron: Oui.
M. Delisle: Et, à ce moment-là, «si l'acte de
vente n'est pas passé dans les 2 mois de l'acceptation de l'offre —
c'est le cas où il y aurait acceptation — ou d'un délai plus
long [...] la ville peut vendre cette fraction sans avoir à l'offrir de
nouveau au locataire».
Autrement dit, s'il l'accepte et ne vient pas passer l'acte de vente
dans les 2 mois, là, à ce moment-là, on retourne
à... Là, on va au public, aux mêmes termes et
conditions.
M. Gendron: O.K.
M. Ryan: Mais ça, c'est si le locataire peut faire la
preuve que c'est la faute de la municipalité.
M. Delisle: C'est ça. Si le défaut résulte
de la municipalité, par exemple, le délai d'approbation ou des
choses semblables.
M. Joli vet: M. le Président.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: L'article 2, c'est d'offrir à ceux qui sont
locataires actuellement, mais dans l'hypothèse —je prends
l'hypothèse, mais ça pourrait peut-être arriver — que
quelqu'un décide d'acheter l'entièreté de la
bâtisse, qu'est-ce qui arrive?
M. Marchand: C'est-à-dire que si quelqu'un
achète...
M. Jolivet: Le complexe au complet.
M. Marchand: ...le complexe en totalité, eh bien,
là, c'est certain... Nous autres, on a déjà eu des petites
rencontres avec certains futurs investisseurs, et
puis c'est certain que dans le contrat il va être bien convenu
qu'ils renouvellent les baux de ces gens-là. Et si jamais il veut
convertir ça en condos, comme maintenant, eh bien, il va rencontrer les
mêmes exigences qu'on a là.
M. Jolivet: Parce que, en cours de route, ce qui peut arriver,
c'est que vous commenciez à faire des ventes. Tout à coup,
quelqu'un se sent intéressé, il veut l'acheter au complet, vous
allez protéger le droit des locataires actuels.
M. Marchand: Absolument. M. Jolivet: O.K.
M. Marchand: Oui.
(16 h 40)
M. Jolivet: M. le Président, adopté.
Le Président (M. Garon): L'article 3 est adopté.
J'appelle l'article 4.
M. Delisle: L'article 4, c'est simplement pour dire que c'est la
loi générale, la Loi sur les immeubles industriels municipaux,
qui va s'appliquer de façon générale à tout ce qui
n'est pas prévu dans la présente loi, donc, le régime
juridique commun des immeubles industriels municipaux.
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Garon): L'article 4 est-il
adopté?
M. Ryan: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Garon): L'article 4 est adopté.
J'appelle l'article 5.
M. Delisle: L'article 5, c'est le pouvoir de la
municipalité de dépenser jusqu'à concurrence de 5 000 000
$ pour l'intégration du fonds industriel. Alors, tantôt, le
directeur général vous a mentionné que les obligations
actuellement étaient d'environ 4 100 000 $. Ces obligations-là
sont financées au moyen d'emprunts temporaires auprès des
banques, des institutions financières, et si les biens sont
transférés dans le fonds industriel ou dans les immeubles
industriels municipaux, à ce moment-là, la municipalité
devra consolider les emprunts, décréter un emprunt à long
terme par règlement, laver les emprunts temporaires et commencer
à rembourser du capital.
Alors, le montant de 5 000 000 $ qui est prévu ici, quand il a
été indiqué dans la loi, les taux d'intérêt
étaient beaucoup plus élevés qu'aujourd'hui. Alors, le
fait que depuis 6 mois les taux d'intérêt sont bons, le montant
à capitaliser est le 4 100 000 $, actuellement. Par contre, si la loi
est adoptée peut-être à l'automne, avant que les
règlements d'emprunt puissent avoir lieu et qu'on capitalise exactement
les montants, ce sera entre 4 100 000 $ et... qui sera établi au
ministère des Affaires municipales avec le dépôt du
règlement d'emprunt, probablement à l'automne. Alors, pour
l'instant ça va très bien, à cause des taux
d'intérêt, mais le montant de 5 000 000 $ est un pouvoir
général de dépenser, de consolider les dettes. Alors,
c'est l'origine du montant de 5 000 000 $.
M. Ryan: M. le Président...
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: ...je voudrais souligner que la principale
conséquence de l'article 5, c'est que la ville de Grand-Mère sera
autorisée à dépenser une somme ne dépassant pas 5
000 000 $ sans être obligée de recourir à la
procédure de l'approbation par les personnes habiles à voter. En
temps ordinaire, en vertu de la Loi sur les immeubles industriels municipaux,
elle devrait, pour faire une dépense comme celle-là, passer par
la procédure de l'approbation des électeurs. Avec l'article qui
est donné ici, ce ne sera pas nécessaire.
M. Delisle: Exact.
M. Ryan: Ça, c'est important qu'on le note, parce que
c'est une des dispositions les plus...
M. Delisle: Oui, et le motif était que les sommes sont
déjà dépensées, il s'agit de refinancer des sommes.
C'est le motif pour lequel on a dit: Ça peut être fait
directement, avec les permissions ordinaires, mais sans l'approbation
générale des règlements d'emprunt pour des dépenses
futures. Ici, c'est pour consolider et refinancer les dépenses, les
obligations.
M. Gendron: Je ne veux pas être chinois, mais je ne vois
pas pourquoi, compte tenu qu'il s'agit d'une disposition un peu
spéciale, qui vous permet de ne pas recourir à une publication,
puis de mettre vos citoyens dans le coup — parce que c'est ça que
ça veut dire — je trouve que le coussin de 5 000 000 $ est un peu
élevé, 4 500 000 $. L'avez-vous évalué? Moi, 4 500
000 $, je trouverais que ce serait amplement suffisant par rapport à ce
que vous nous avez dit, même avec la possibilité...
Il n'y a pas de drame, je fais juste vous poser la question: Est-ce que
vous l'avez évalué, 4 500 000 $?
M. Delisle: Pour l'instant, 4 500 000$, si les taux
d'intérêt demeurent les mêmes, puis que d'ici le 31
décembre...
M. Gendron: Même s'ils bougent un peu, il n'y a pas de
problème.
M. Delisle: Non, mais on s'est posé la question et on
s'est dit: Au moment du règlement d'emprunt, je
pense que les officiers du ministère des Affaires municipales
vont demander les chiffres exacts et si les montants nécessaires, c'est
4 152 000 $, on n'aura pas une autorisation au-delà de 4 152 000 $,
même si le montant autorisé est de 5 000 000 $. C'est un peu ce
qu'on a pris pour acquis, qu'on établirait les montants exacts lors du
dépôt auprès du service des finances du ministère
des Affaires municipales; on prouverait nos chiffres à ce
moment-là. C'est une marge de manoeuvre, ce n'est pas...
M. Gendron: C'est une bonne réponse, d'après moi.
Elle m'agrée, en tout cas.
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Garon): L'article 5 est adopté? Je
n'entends rien!
M. Gendron: Adopté. M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté. M. le ministre?
Adopté.
M. Ryan: Les bonnes choses que nous faisons au point de vue
économique, nous ne les énumérons pas, ce serait trop
long.
Le Président (M. Garon): Hé!
M. Gendron: Hé! Là, ça ne finira pas
à 18 heures!
Le Président (M. Garon): L'article 5, adopté.
J'appelle l'article 6.
M. Delisle: L'article 6, c'est un peu suite à un consensus
avec les officiers des ministères de l'Industrie et du Commerce et des
Affaires municipales où la municipalité doit exercer les pouvoirs
qui lui sont donnés dans les 12 mois. Alors, c'était pour
éviter de laisser perdurer une situation. On se souviendra tantôt
qu'en 1982 le législateur avait dit: On va prévoir
l'intégration du petit fonds industriel. Et on avait prévu des
possibilités d'extension. Effectivement, il y a eu des extensions
jusqu'en 1991, et on nous a dit: Écoutez, on ne veut pas
répéter l'expérience. Donc, le premier alinéa de
l'article 6 dit que ça se fait dans les 12 mois, et la seule extension,
c'est un délai additionnel de 12 mois. Donc, dans les 24 mois suivant la
sanction de la loi, la municipalité devra avoir réglé le
problème. Ça, c'est le premier alinéa.
Le Président (M. Garon): L'article 6 est-il
adopté?
M. Delisle: Le deuxième alinéa, peut-être
là...
Le Président (M. Garon): O.K. M. Delisle: ...si vous
permettez.
M. Ryan: Vous êtes sûr que vous avez assez des 12
mois là, hein? Vous êtes sûr?
Une voix: On peut avoir un délai additionnel.
M. Ryan: Pardon? Il pourrait y avoir un autre délai de 12
mois, c'est vrai. Très bien.
M. Delisle: Oui. C'est un délai qui a été,
comme on dit, convenu un peu avec les officiers des 2 ministères en
disant que c'est suffisant.
Le deuxième alinéa, c'est un peu un pendant
peut-être qui aurait dû aller avec l'article 5. Supposons que la
municipalité vend des immeubles ou une partie des immeubles avec un
solde de prix de vente, une deuxième hypothèque, par exemple.
Alors, si elle vend et qu'elle doit reprendre pour défaut de paiement de
l'acheteur, elle devra remettre des fonds pour acheter ou reprendre l'immeuble.
Alors, autrement dit... Et c'est le pouvoir de racheter en cas de défaut
de paiement, pour ne pas perdre sa créance. C'est pour couvrir le
rachat.
M. Ryan: Très bien, M. le Président.
Le Président (M. Garon): Alors, l'article 6 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): J'appelle l'article 7.
M. Delisle: Alors, l'article 7, c'est plutôt très
légal. Si on se souvient, le petit fonds industriel était une
création de 2 compagnies privées, dont HydroQuébec,
publique, et, théoriquement, la municipalité a agi au nom de ces
compagnies-là. Comme les compagnies avaient cessé tout droit de
regard depuis avant 1982, la municipalité a dit: J'ai agi sans aucune
consultation; donc, je prends pour acquis que j'ai agi au nom de la ville et
ces 2 compagnies-là sont dégagées de toute
responsabilité pour tous les actes faits depuis 1982, parce qu'elles
n'ont pas participé d'aucune façon à l'administration du
fonds.
Le Président (M. Garon): Alors, l'article 7 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté. J'appelle
l'article 8.
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Garon): L'article 8 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté, l'article 8.
J'appelle le préambule. Le préambule est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): Le préambule est-il
adopté?
M. Ryan: Vous allez trop vite pour nous autres, M. le
Président, mais on l'apprécie. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): Le préambule est
adopté.
Le titre du projet de loi est-il adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté.
Le projet de loi dans son ensemble est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté. Alors, le mot de
la fin. M. le maire.
M. Marchand: M. le Président, M. le ministre, M. Gendron,
M. Jolivet, je ne sais pas comment vous remercier. On voit que vous aviez pris
connaissance de ce qu'on vous a présenté, et puis, de la
façon aussi rapide que vous l'avez fait, je crois que je reconnais votre
compétence à tout le monde. Je vous remercie beaucoup. Merci, M.
le ministre.
Le Président (M. Garon): M. le ministre. Remarques
finales M. Claude Ryan
M. Ryan: M. le Président, je voudrais remercier es
représentants de la ville de Grand-Mère de la
présen-:ation claire qu'ils nous ont faite et de cette occasion qu'ils
ont créée de normaliser un dossier qui est très mportant
pour l'avenir économique de la ville de Grand-Mère. 16 h 50)
Comme je le disais tantôt, l'action du gouverne-ment en
matière économique est extrêmement diversifiée, et
c'est notre philosophie qu'elle doit s'exercer pas seulement par des
pronunciamientos, des grands programmes extraordinaires, mais par l'exercice
régulier de leurs responsabilités par chacun des membres du
conseil exécutif.
Le ministre des Affaires municipales, pour ma plus grande
édification, a des pouvoirs plus étendus que je ne le pensais
dans ces questions-là. Je me souviens, quand est arrivé le
dossier de Port-Cartier, qu'à mon grand étonnement, finalement,
la décision relevait du ministre des Affaires municipales. On avait fait
le tour et on s'est aperçu, à un moment donné, que c'est
une décision qui relevait du ministre des Affaires municipales, lequel a
agi, évidemment — vous le connaissez tous — en étroite
consultation avec ses collègues, comme ça doit être le cas
dans un gouvernement.
Mais je m'aperçois que nous avons réglé beaucoup de
cas avant que le député d'Abitibi-Ouest ne soit le porte-parole
de son parti en matière d'affaires urbaines. Je pense que le procureur
de Grand-Mère en connaît quelques-uns. Nous en avons
réglé un grand nombre au cours des 3 dernières
années. C'est étonnant, le nombre de dossiers que nous avons pu
régler, de dossiers qui comportent des incidences économiques
très importantes.
On avait la ville de Verdun qui était ici tantôt. Ils nous
sont arrivés... Je crois que certains de mes collègues
étaient avec moi quand nous avons étudié ce projet de loi.
C'étaient des parties de terrains qui découlaient de la
construction des îles pour l'exposition universelle. On avait
ajouté du terrain, on avait fait du remplissage. Ces terrains-là
appartenaient au gouvernement, qui les avait cédés à la
ville de Verdun. Il y a des constructeurs qui avaient érigé des
constructions en hauteur là-dessus et il y avait toutes des questions de
droit extrêmement complexes. Ça impliquait des millions et des
millions de dollars. Tout ça a été réglé
dans l'harmonie, en faisant intervenir tous les éléments qui
étaient intéressés dans la transaction. Le
développement, de ce côté-là, peut continuer dans
des conditions où tout est clair.
Chacun a sa responsabilité. Moi, je suis de plus en plus
convaincu que si les gouvernements se mettaient dans la tête de
créer des conditions qui vont permettre à chaque intervenant de
prendre ses décisions, d'agir vite et efficacement, de manière
responsable, ce serait bien mieux que si on a seulement des grands programmes
qui viennent d'en haut et que tout le monde a pour mission d'exécuter ou
d'appliquer, là, littéralement.
Alors, votre présence parmi nous est un exemple de ce que nous
pouvons faire ensemble, en collaboration, dans le respect des attributions des
uns et des autres, sans considération de partisanerie politique.
J'apprécie beaucoup l'attitude de nos 2 collègues. Je pense que
vous avez vu que nous sommes capables de travailler dans un climat de respect
mutuel et de collaboration. Souvent, ce que les journaux vous rapportent,
surtout, peut-être, à propos de votre serviteur, avec la
complicité de l'Opposition, dans bien des cas, n'est pas toujours le
reflet de la réalité. Ha, ha, ha!
Des voix: Bon! Ha, ha, ha!
M. Ryan: Mais, en général, je pense que plus
souvent qu'autrement le climat du travail en commission parlementaire est celui
dont vous avez été témoins aujourd'hui. Je sais que les
journalistes s'y intéressent
moins dans ce temps-là, parce qu'il y a moins de couleur. Je
pense que c'est beaucoup plus important, ce que nous faisons maintenant, qu'une
petite escarmouche qui aurait pu faire la manchette demain matin. C'est une
autre caractéristique de l'esprit dans lequel nous essayons de
travailler. Et, souvent, nous préférons infiniment ce genre de
travail à celui qui nous apporte des manchettes ronflantes dans les
journaux.
Alors, mes félicitations pour la persévérance dont
vous avez fait preuve en matière de développement industriel,
pour l'esprit d'innovation qui a caractérisé vos initiatives, et
veuillez compter sur notre collaboration pour les actions à venir. Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. François Gendron
M. Gendron: Oui. Mme la Présidente, je remercie le
ministre des Affaires municipales de ses propos, parce qu'il vient de vous
indiquer, à vous, et puis c'était important de le faire, ce qui
s'est vraiment passé au congrès du Parti québécois
en fin de semaine: Ça a été très sérieux,
genre climat de collaboration qui se passe en commission parlementaire. Mais,
comme le ministre l'a souligné, ce qui intéresse davantage les
journalistes, c'est ce qui peut se passer dans le corridor ou les
flammèches qui peuvent avoir lieu ailleurs.
Trêve de plaisanterie, j'ai eu l'occasion de visiter votre motel
industriel et j'ai été témoin avec Jean-Pierre — bien
sûr, le député — d'extraordinaires réussites.
Alors, je ne vois pas pourquoi, si vous avez réussi avec le motel, vous
ne réussiriez pas avec les condos. Alors, je veux tout simplement vous
dire merci d'être venus à cette commission pour régulariser
une situation qui vous permettra, effectivement, d'utiliser d'une façon
peut-être plus efficace, efficiente, l'argent dans un seul fonds pour que
la ville de Grand-Mère puisse continuer de développer l'industrie
dans son patelin. Je pense que votre passé est garant de l'avenir.
Alors, félicitations, M. le maire, puis merci à votre procureur,
ainsi qu'à M. Beauchamp.
M. Jolivet: J'ajouterais un petit mot, si vous me le
permettez.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. M. le
député de Laviolette.
M. Jean-Pierre Jolivet
M. Jolivet: Oui. J'ajouterais un petit mot pour dire qu'on a
été à Grand-Mère avec le conseil municipal qui a
pris la relève dans les années quatre-vingt, dans un contexte
où des décisions ont été prises de façon,
des fois, je devrais dire, hasardeuses, mais combien responsables de la part du
conseil municipal.
Et là, j'aimerais rappeler, en plus du complexe industriel, la
décision qu'a prise la ville de Grand-Mère d'appuyer les gens du
complexe touristique, le Village d'Emilie, autrefois appelé, maintenant
le lieu de téléséries au Québec. Avec
l'avènement de «Shehaweh» cette année et de
«Blanche» l'an prochain, j'aimerais profiter de la circonstance
pour vous inviter dans la région de Grand-Mère pour venir visiter
ce site extraordinaire, actuellement, de «Shehaweh», qui est la
base de Ville-Marie des années mille six cents. Alors, peut-être
que le ministre aura l'occasion, et mes collègues, de venir voir ce
village de téléséries. Et s'ils ne sont pas capables de
venir cette année, l'an prochain, il y aura une addition qui sera
«Blanche».
Alors, j'en profite pour dire combien le conseil municipal, avec le
maire en tête, a pris des décisions qui rapportent beaucoup aux
points de vue touristique et économique dans la région
maintenant.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. Ceci
étant dit, la commission ajourne ses travaux à jeudi, 10
heures.
(Fin de la séance à 16 h 57)