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(Vingt heures dix-sept minutes)
Le Présidait (M. Gauvin): Après avoir
constaté le quorum, je déclare la séance de la commission
de l'aménagement et des équipements ouverte. J'aimerais rappeler
le mandat de la commission qui est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 101, Loi sur l'établissement et
l'agrandissement de certains lieux d'élimination de déchets.
Mme la secrétaire, est-ce que nous avons des remplacements?
La Secrétaire: Oui. Mme Bélanger (Mégantic-Compton)
est remplacée par M. Benoit (Orford).
Le Président (M. Gauvin): Merci. M. le ministre, avez-vous
des commentaires d'introduction?
Remarques préliminaires M. Pierre
Paradis
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Strictement réitérer
les propos qui ont été tenus au moment de l'adoption du principe
du projet de loi à l'Assemblée nationale aujourd'hui, nous
rappeler l'importance de cette loi à caractère spécial,
rappeler qu'elle nécessite le consentement de tous les membres de
l'Assemblée nationale pour traverser toutes et chacune des étapes
qu'elle a à traverser. L'adoption du principe a été faite
grâce au consentement unanime de tous les parlementaires aujourd'hui.
Nous sommes en commission parlementaire ce soir parce que tous les
parlementaires de l'Assemblée nationale y ont consenti. C'est une loi
qui a un caractère spécial parce qu'elle vise à
régir une situation à compter de son dépôt à
l'Assemblée nationale du Québec, et ce n'est pas le cas de toutes
les lois. Habituellement, nos lois entrent en vigueur à partir du moment
où elles sont sanctionnées, adoptées par
l'Assemblée nationale du Québec.
La situation dans laquelle le ministère de l'Environnement se
retrouve, avec 80 79 pour être précis demandes de
sites d'enfouissement sanitaire ou de dépôts de matériaux
secs pendantes devant le ministère de l'Environnement nous commande
cette action. Ce n'est pas de gaieté de coeur que nous avons mis de
telles dispositions. Le projet de loi ne contient pas beaucoup d'articles. Il
contient à peine, pour le moment, 6 articles qui sont suffisamment
explicatifs et qui font en sorte qu'à compter du dépôt de
la loi, pour obtenir un agrandissement ou un permis pour un nouveau site
d'enfouissement sanitaire ou pour un dépôt de matériaux
secs, le promoteur devra faire une étude d'impact, se soumettre à
des audiences publiques et répondre à des conditions
environnementales qui seront plus sévères que les conditions
prévues à la législation et à la
réglementation de 1978 qui, à notre avis, n'offrent pas les
garanties environnementales minimales nécessaires pour garantir
l'environnement et la santé des populations environnant les sites
d'enfouissement sanitaire. (20 h 20)
Ce projet de loi ne vise pas d'autre chose. Il est intérimaire.
Il sera suivi d'une réglementation et d'une législation nouvelle
qui sera plus permanente sur la gestion des déchets domestiques. La
réglementation est connue. Elle est sur le terrain Mme la
députée de Taillon y a fait référence aujourd'hui
depuis 1 an pour consultation auprès des
intéressés. J'ai annoncé cette semaine la création
d'un comité consultatif de dernière heure, où à peu
près tous les intéressés, à partir des unions
municipales, des groupes écologiques, des ministères, des
propriétaires, par leur association concernée, pourront
siéger et ils devront me faire rapport d'ici le 1er septembre de
façon à ce qu'il y ait une solution un petit peu plus
permanente.
Je suis également conscient que ces mesures ne répondent
pas à toutes les demandes qui nous sont adressées. J'ai
également des demandes d'une audience générique sur
l'ensemble de la gestion des déchets au Québec. L'Opposition nous
a transmis ce matin un amendement qu'elle souhaite voir incorporer qu'on
pourra discuter au projet de loi. C'est à peu près
l'ensemble du tableau.
Comme ministre, je suis disposé à procéder à
l'étude article par article et à tenter de répondre de mon
mieux à toutes les questions que les parlementaires pourraient avoir
quant aux effets de chacun des articles et, s'il y a lieu, de modifier ou de
bonifier lesdits articles de façon à ce que nous soyons
assurés d'atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés
ensemble. Merci.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le ministre. Toujours
au niveau des déclarations d'ouverture, Mme la députée de
Taillon, porte-parole de l'Opposition officielle.
Mme Pauline Marois
Mme Marois: Oui. Merci, M. le Président. J'ai
remarqué que le ministre avait pris soin de mentionner le fait qu'il
avait besoin de l'accord de l'Opposition. Je l'ai vu dans d'autres
circonstances, si vous permettez, M. le ministre, ne pas attendre l'accord de
l'Opposition pour adopter un bon nombre de lois ou, au contraire, nous
étions même prêts, justement, à les adopter, et
il
n'a même pas voulu nous les soumettre pour les débattre.
Et, dans d'autres cas où nous avions des objections majeures, il les a
adoptées quand même. Alors, je prends cette remarque en note pour
la suite des événements, n'est-ce pas, parce que c'est
intéressant de savoir que le ministre veut procéder de cette
façon-là. Cela étant un premier commentaire.
Bon. Revenons maintenant sur le fond de la loi qui est devant nous. Bon.
Je vais répéter, moi aussi, quelques propos que j'ai tenus ce
matin, mais, évidemment, en étant un petit peu plus pointue,
là, un petit peu plus précise et un peu plus resserrée
parce que je voudrais qu'on s'attarde rapidement à la loi.
Je dois dire que, si on se retrouve aujourd'hui à adopter une loi
qui reste une loi spéciale qui va, évidemment, être assez
contraignante à l'égard d'un certain nombre de promoteurs ou de
municipalités et je conviens qu'il faut l'être, il faut
être exigeant ce que je trouve toujours difficile,
évidemment, c'est le fait qu'on ait depuis un long moment et le
ministre le rappelait engagé tout le débat sur cette
question-là. Le projet de Règlement sur les déchets
solides, d'ailleurs, est depuis 1 an prépublié; je l'ai ici.
Bientôt 1 an.
Ce que je trouve un petit peu dommage, c'est que, dans le fond, on n'ait
pas procédé avec célérité pour adopter ces
règlements-là, de telle sorte qu'on évite de se retrouver
aujourd'hui, comme on doit le faire, avec une loi spéciale amenant,
évidemment je pense qu'il faut le dire tant les promoteurs
que les municipalités dans des situations difficiles où un
processus a été engagé. Maintenant, on impose de nouvelles
règles sans qu'il y ait eu, évidemment, implantation progressive
du Règlement, et tout le reste. Je trouve ça un petit peu dommage
parce que ça a soulevé, dans certains milieux, des conflits
importants entre des citoyens et des promoteurs, entre des municipalités
et des groupes de citoyens, et ce n'est jamais souhaitable que ce type de
conflits existe, finalement, et même connaisse une escalade. Alors, si on
avait procédé plus tôt, en suivant le cours régulier
du processus législatif et peut-être aurions-nous pu
accélérer dans certains cas ce processus peut-être
aurions-nous pu éviter des conflits comme ceux que l'on a connus et que
l'on connaît maintenant.
Cela étant, sur le fond du projet de loi, nous sommes
effectivement d'accord pour que les sites d'enfouissement, tant pour
l'implantation que l'agrandissement, soient soumis à la procédure
d'évaluation, d'étude d'impact et passent en audiences publiques
parce que nous savons fort bien, d'ailleurs, que les citoyens concernés
par de tels sites ont droit de parole, mais aussi, plus largement, les
questions qui concernent l'environnement lorsque nous implantons un site ou
lorsque nous intervenons sur le territoire exigent que l'on évalue les
impacts que cela aura. Comme on est dans le domaine des déchets et qu'il
y a des risques pour la santé, qu'il y a des risques de contamination
des sols, des cours d'eau, etc., c'est d'autant plus important que l'on
procède de façon sérieuse avec les techniques que l'on a
maintenant, les connaissances que l'on a maintenant et qu'on n'avait pas il y a
un certain temps, ce qui nous a amenés justement à vivre des
situations que l'on regrette et que l'on essaie de corriger, bien sûr.
Donc, dans ce sens-là, je suis d'accord avec ce qui est là.
Cela étant, cependant, je pense qu'il y a un pouvoir
discrétionnaire très grand que se donne le ministre, et c'est
toujours inquiétant dans une loi. Alors, j'aimerais ça qu'on
s'attarde assez longuement sur cette question parce que, vu ce pouvoir
discrétionnaire, c'est toujours un petit peu difficile, si on veut, de
mettre les gens dans des situations où ils ne savent pas quelles vont
être les exigences ou ils ne savent pas jusqu'où vont aller les
demandes du ministre. Je sais que c'est balisé, mais il y a
peut-être matière à ce qu'on le fasse mieux et
davantage.
D'autre part, oui, je déposerai un amendement, M. le
Président, en cours de séance de travail, pour demander au
ministre d'introduire le fait que l'on s'engage dans une enquête
générique sur la question de la gestion des déchets au
Québec. Moi, je pense que c'est majeur, c'est important qu'on le fasse;
c'est essentiel qu'on le fasse. Ça répondrait, d'ailleurs, aux
demandes formulées par, je dirais, tout ce qui bouge, grouille,
grenouille et scribouille, si vous me permettez d'utiliser cette
expression-là, au Québec en matière environnementale, tant
de la part des institutions que de la part des groupes environnementaux.
Partout, on souhaite ça, et ce n'est pas inutile pour qu'on ait une
vision de ce que l'on veut faire. Qu'on donne un encadrement aux
décideurs aussi, que ce soit des décideurs privés ou que
ce soit des décideurs publics; qu'ils sachent quelles sont les
priorités, quelles sont les grandes orientations, quels sont les choix
techniques privilégiés, parce que ça va aussi loin que
ça.
Dans ce sens-là, pour moi, c'est fondamental qu'on s'engage dans
cette enquête générique, qu'on confie le mandat à
une institution qui est déjà là, qui a déjà
la crédibilité. Mon intention n'est pas d'imaginer qu'on
crée à côté un autre organisme ou qu'on confie
même un mandat à une commission spéciale. Nous avons les
institutions pour le faire, pourquoi ne pas nous en servir et, au contraire,
asseoir justement leur crédibilité quand on leur confie des
mandats comme ceux-là? Bon. Alors, j'y viendrai.
Maintenant, avant qu'on ne démarre, j'aurais un certain nombre de
questions assez précises à poser au ministre. Je l'ai
soulevé dans mon intervention de ce matin, il m'a donné certaines
informations, mais je n'ai pas retrouvé tout ce que je voulais.
Peut-être va-t-il pouvoir m'aider. J'ai eu une communication à
l'effet qu'un site, situé à Saint-Étienne-des-Grès,
avait obtenu, il y a quelques jours à peine ah bon, je l'ai; je
cherchais le certificat, je l'avais tout à fait devant moi en
fait, le 4 juin dernier, une autorisation c'est un site de Waste
Management, à Saint-Étienne-des-Grès dans le cas de
l'emplacement des lots 63 à 71 ça, c'est les
éléments très formels situés à
Saint-Étienne-des-Grès.
Je relis les documents que m'a remis le ministre.
Comme c'est simplement descriptif, technique, aucun contenu, là
on me dit «lettre adressée à»,
«modélisation mathématique», mais on ne le
définit pas je voudrais savoir ce que cela concerne
réellement. Pourquoi? Parce que, évidemment, il y a des
entreprises qui sont concernées actuellement par la loi qu'on va
étudier et qui sont en demande devant le ministre, qui ont même
entamé des procédures, etc., et qui disent: On veut que tout le
monde soit traité équitable-ment. Et moi, je suis essentiellement
d'accord avec ça. Ce serait inimaginable que des permis aient
été émis alors qu'on se préparait à
émettre une loi et que ça concernait un agrandissement ou des
modifications majeures. Alors, j'aimerais qu'on me dise, techniquement, ce que
ça a fait, cette modification-là; c'est-à-dire ce
permis-là, ce que ça concerne. (20 h 30)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux vous donner la
réponse tout de suite.
Mme Marois: Oui, on peut le faire maintenant. Pour moi, c'est
important qu'on clarifie ces choses-là avant qu'on s'engage dans
l'étude du projet de loi.
Le Président (M. Gauvin): À cette
période-ci? O.K. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous ai communiqué
aujourd'hui la lettre de transmission...
Mme Marois: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...le certificat...
Mme Marois: J'ai tout ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...l'analyse de la direction
régionale. Essentiellement, ma compréhension du dossier est la
suivante: Waste Management avait tous les permis et aurait pu continuer
d'enfouir dans des conditions environnementalement moins sécuritaires.
Le permis les autorise à poser une ou des toiles j'y vais sous
réserve étanches de façon que le lixiviat ne
pénètre pas dans le sol, pour contrôler leur lixiviat, etc.
Il s'agissait de mesures environnementalement plus positives. Et j'irais
même plus loin: nous n'avions pas de poignée légale-pour
les obliger à le faire. Ils nous ont demandé d'émettre un
certificat pour avoir la permission de le faire. Ils l'ont fait. Ça
ajoute de la valeur à leur site d'enfouissement et ça ajoute de
la sécurité environnementale, mais ça n'ajoute pas de
tonnage ou de capacité additionnels.
Mme Marois: D'accord. D'aucune espèce de façon.
Maintenant, d'autre part, en regardant la loi, sachant qu'elle s'applique
à compter de la date de son dépôt, cela couvre,
évidemment, un certain nombre de projets qui sont actuellement en
demande et qui sont très avancés, dans le sens où ils ont
fourni à peu près tous les documents techniques utiles et
nécessaires à l'obtention du permis, et ça couvre aussi,
évidemment, des demandes qui peuvent être là, mais
être tout simplement en début de processus. Moi, ce que j'aimerais
savoir, c'est: Combien de demandes cela couvre-t-il? Oui, c'est ça,
combien de demandes sont couvertes par le projet de loi qui est ici, mais
surtout à quel stade sont chacune des demandes? Est-ce qu'il y en a 3
qui, à toutes fins pratiques, étaient sur le point d'avoir le
permis? On sait qu'il y a des entreprises qui ont contesté, entre
autres, la directive du ministre et qui étaient sur le point d'avoir
leur permis. Je voudrais savoir comment ça se décortique, tout
ça, combien on en a, de sites, au-delà des 79. Moi, ce que
l'Union des municipalités ou l'UMRCQ, je ne me souviens plus de
laquelle, m'a dit, on parlait de 17 sites, je crois, un peu plus importants sur
les 79. Quelques-uns étaient sur le point d'obtenir un permis, selon la
loi actuelle.
M. Pierre Paradis
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, j'ai actuellement 37 lieux
d'enfouissement sanitaire, des dossiers connus, traités au
ministère, et 42 dossiers de dépôts de matériaux
secs.
Mme Marois: Donc, 37 lieux d'enfouissement et 42 dossiers de
matériaux secs.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce qui donne 79. Quand on parle
des 79, 80, on parle de ces dossiers-là.
J'ai beaucoup d'éléments d'information en ce qui concerne
les lieux d'enfouissement sanitaire parce que la demande, comme telle, exige du
promoteur de fournir un paquet de renseignements: le tonnage, etc. J'en ai,
là. Je peux vous donner des estimés de durée de vie, si on
les accorde: 18 mois; 13 ans; 4 ans; 42 ans; 64 ans; 32 ans; 21 ans; 20 ans; 17
ans; 10 ans; 5 ans et demi; 3 ans et demi; 2 ans et demi; 25 ans; 100 ans; 3
ans; non disponible; 10 ans; non disponible; 35 ans; 15 ans; 2 ans; 20 ans; 5
ans; non disponible; 3 ans; non disponible; 7 à 10 ans; 5 ans; 25 ans; 6
mois. C'est la durée de capacité. Moi, je n'ai pas d'objection
à communiquer... On les a par région, par endroit, par type de
projet, l'estimé du tonnage total, l'estimé de durée de
vie, et on a une mention à l'effet qu'il s'agit d'un public, par une
régie intermunicipale ou une municipalité, ou d'un
privé.
Mme Marois: D'accord. J'aimerais ça, oui, l'avoir,
éventuellement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les 2 listes? Mme Marois:
Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sauf que, dans le cas des
dépôts de matériaux secs, j'ai plus de durée
de vie indéterminée, de tonnage... Les précisions,
ce n'est pas aussi pointu dans le cas des dépôts de
matériaux secs que dans le cas des lieux d'enfouissement sanitaire.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour communiquer aux membres de la
commission.
Documents déposés
Le Président (M. Gauvin): Donc, on accepte ces
données pour dépôt à la commission.
Mme Marois: Oui, s'il vous plaît.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Maintenant, je pourrais ajouter
ceux devant les tribunaux, parce qu'il s'agit d'une question...
Mme Marois: Oui, c'est ça. On va se parler franchement;
c'est ça, oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...importante. J'ai
déjà des dossiers où les jugements sont rendus par les
tribunaux. On a ce qu'on appelle communément Bérou I, qui
était une petite demande d'agrandissement à Saint-Jean-de-Matha.
On a Bérou II, qui est une grande demande d'agrandissement. On a
Entreprises Antoine Stabile, à La Prairie, qui est un dépôt
de matériaux secs: agrandissement.
Mme Marois: Ce n'est pas eux qui sont... Eux, ils ne sont pas
passés devant le BAPE, là, Antoine Stabile?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, non. Mme Marois:
II me semble...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a eu une enquête du
BAPE.
Mme Marois: Ah, c'est ça, voilà. C'est ça,
là. Je confondais.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y a pas eu d'audiences
publiques.
Mme Marois: D'accord, voilà.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Services sanitaires RS, à
Berthierville. C'est un lieu d'enfouissement sanitaire: agrandissement. Dans le
cas de Bérou I, le projet de loi, à notre compréhension
là on pourra vérifier le texte de façon
serrée ne le couvre pas. Le certificat est déjà
émis et le projet de loi n'affecte pas le projet qu'on appelle
Bérou I.
Mme Marois: Qui était un petit agrandissement,
là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. On l'appelle «plus
petit» parce qu'il est moins grand que le deuxième. Bérou
II serait affecté par...
Mme Marois: La loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...le projet de loi et il y a un
jugement comme tel qui est porté en appel, soit dit en passant.
Mme Marois: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans le cas d'Entreprises Antoine
Stabile, le jugement est rendu. C'est également porté en appel,
mais le juge a précisé que son jugement équivalait
à «certificat». Donc, le projet de loi ne vise pas ce
certificat-là.
Mme Marois: Donc, Stabile serait exemptée dans ce
cas-là. Est-ce que c'est ça que je comprends?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Stabile... Ceux qui ont eu des
permis émis par le ministre...
Mme Marois: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...ou par un tribunal...
Mme Marois: C'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...avant le dépôt de
loi, et c'est ce que l'article va dire un peu plus tard, ne sont pas
touchés par le projet de loi.
Mme Marois: C'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Services sanitaires RS, à
Berthierville, il y a un jugement également. C'est également
porté en appel et ils seraient visés, touchés par le
projet de loi.
Mme Marois: D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dossiers en attente de
jugement.
Mme Marois: Hum, hum.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Service sanitaire Leclerc,
à Saint-Tite-des-Caps. Il s'agit d'un agrandissement, mais eux ont
déjà procédé devant le bureau d'audiences publiques
en matière environnementale...
Mme Marois: Oui, c'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...et n'auraient pas à
reprendre le processus devant le bureau d'audiences publiques.
Mme Marois: D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): 2845-5103 Québec inc.,
à Sainte-Julienne, un agrandissement de dépôt de
matériaux secs, c'est devant le système judiciaire; ils sont
affectés. F. et M. Bessette, à Sainte-Anne-de-la-Rochelle, un
lieu d'enfouissement sanitaire: agrandissement. C'est devant le tribunal, c'est
affecté.
Mme Marois: D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Enfouissement J.M. Langlois,
à La Prairie, un dépôt de matériaux secs, c'est un
agrandissement. C'est devant le tribunal, c'est affecté.
Mme Pauline Marois
Mme Marois: O.K. Bon. Je sais qu'il y a des collègues qui
veulent faire aussi des remarques préliminaires. Je vais poser encore 1
ou 2 questions; ça va nous permettre de nettoyer un petit peu une partie
des questions qu'aborde ce projet-là, ce qui accélérera le
processus par la suite. Bon, on s'entend.
La prétention de la société Bérou et
je pense que vous le savez, je n'apprends rien à personne ici
c'est qu'un tel projet, à cause des délais que cela
entraînera, risquerait de l'acculer à la faillite. C'est
évident que... Bon. Moi, j'ai très clairement dit: On n'est
pas... Bien sûr, c'est le genre de question qu'on peut regarder, bon,
mais, évidemment, moi, je pense que, quand on fait une loi, on la fait
pour que tout le monde soit concerné et puisse respecter,
éventuellement, cette loi-là. Bon. Alors, je veux bien que mes
propos ne soient pas interprétés autrement. Mais, cela
étant dit, nous sommes ici pour légiférer pour les gens et
au nom de l'intérêt supérieur, mais on peut se
préoccuper des impacts qu'ont nos lois, cependant. Et je pense que c'est
être responsable que de le faire ainsi.
Est-ce que le ministre a évalué la situation de la
société Bérou-Transvick, puisqu'il a été,
évidemment, en conflit juridique avec cette société sous
cet angle-là, pour qu'on le sache si, effectivement, l'impact que
pourrait avoir la loi pourrait les amener jusque-là?
M. Pierre Paradis
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous me permettrez de ne pas
répondre précisément à votre question, le tout se
trouvant encore en litige devant les tribunaux...
Mme Marois: Hum, hum!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...mais de répondre
généralement, à partir de principes à votre
question. Au moment où on se parle, ma compréhension du dossier
comme ministre de l'Environnement est à peu près la suivante:
pour toute la région du Grand Montréal et, lorsqu'on parle
du cas identifié comme d'autres cas, on parle, dans plusieurs cas, de la
région du Grand Montréal il y a une guerre, entre
guillemets, des déchets qui s'effectue. D'un côté, vous
avez la Régie intermunicipale de gestion des déchets sur
l'île de Montréal, qui est présentement devant le BAPE
j'attends le rapport pour le 15 juillet et qui souhaite mettre la
main sur l'ensemble des poubelles de l'île de Montréal. J'ai, d'un
autre côté, la ville de Montréal. Et là, j'ignore
Montréal-Nord dans le décor parce qu'ils font cavalier seul pour
le moment...
Mme Marois: Ils se sont retirés.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...qui a le problème du
site Miron qu'elle souhaite remplir dans les plus brefs délais. Et j'ai
le problème des entreprises privées périphériques
qui souhaitent mettre la main sur les mêmes poubelles pour pouvoir les
enfouir également dans des sites privés qui leur appartiennent.
Et j'ai même des sites publics qui font compétition au
privé pour mettre la main sur les mêmes poubelles. (20 h 40)
Lorsque Montréal, il y a 3 ans, a augmenté ses tarifs
à Miron, qui sont passés j'y vais de
mémoirede 18 $ la tonne à 40 $ la tonne sur une
période de 24 mois grosso modo, les municipalités de banlieue ont
déserté Miron et se sont retrouvées un petit peu partout
en région. Présentement, ce qui se produit, c'est qu'on enfouit
en région à des coûts meilleurs qu'à
Montréal. Montréal l'a compris. Ce que je comprends du dossier,
c'est que Montréal est à la veille d'abaisser ses coûts
d'enfouissement à la carrière Miron dans l'espoir de remettre la
main sur les déchets de l'ensemble de l'île de Montréal
pour enfouissement à la carrière Miron. En contrepartie, la
RIGDIM tente d'avoir une entente avec Montréal pour qu'elle l'appuie
dans son projet d'incinération et qu'elle garantisse qu'elle va envoyer
ses poubelles dans l'incinérateur. C'est à peu près, pour
résumer grossièrement et rapidement, ce qui se passe sur le
terrain à Montréal.
À partir du moment où vous avez des règles du jeu
pour l'enfouissement qui datent de 1978 sur le plan de la législation et
de la réglementation, que vos exigences ne donnent pas les garanties
environnementales de base auxquelles la population est en droit de s'attendre,
ça coûte moins cher d'acheter un site, de l'équiper, puis
d'aller soumissionner pour obtenir les déchets des municipalités.
Ça coûte moins cher pour tout le monde. C'est égal pour
tout le monde, tout le monde peut s'en acheter un, tout le monde peut s'en
installer un, tout le monde peut soumissionner, puis tu peux le faire à
un prix qui fait en sorte que les déchets vont chez toi plutôt que
d'aller à Miron à 40 $, etc.
Si vous avez des règles du jeu qui sont placées à
la hausse, ça va coûter plus cher pour tout le monde. Et
ça, je le dis en commission parlementaire. Et, quand je dis «pour
tout le monde», finalement, c'est le consommateur qui va payer par son
compte de taxes municipales un coût d'enfouissement qui va être
plus élevé.
Mme Marois: À court terme, on s'entend. Parce qu'à
long terme, comme société, je pense que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce que ça va provoquer,
c'est qu'il ne paiera peut-être pas plus cher à moyen et à
long terme, vous avez raison, parce qu'il va en jeter moins. Il va commencer
à regarder ce qu'il achète, puis il va en jeter moins. Il va en
récupérer davantage, puis l'industrie de la
récupération, puis du recyclage va commencer à se
développer. Parce que, avec des coûts moyens de 25 $ la tonne,
l'industrie de la récupération, puis du recyclage, elle n'a pas
l'oxygène financier nécessaire pour exister de façon
viable sur le plan économique dans la province de Québec.
Si on revient à des situations plus individuelles, à
partir du moment où le processus devient plus complexe pour obtenir un
certificat d'autorisation du ministère de l'Environnement, les
emplacements que vous avez valent plus cher. Si vous relaxez vos normes, les
emplacements que vous avez valent moins cher, mais vous pouvez y aller
davantage. Des entreprises qui n'ont qu'un seul site qui est pratiquement plein
sont dans une problématique autre que l'entreprise qui a plusieurs
sites, puis qui peut mettre sa plus-value sur des normes
améliorées. Elles vont les rencontrer, il va y avoir moins de
sites qui vont s'ouvrir, ça va prendre plus de temps parce que le
processus va être plus lourd, les normes vont être plus
sécuritaires sur le plan environnemental.
Sur le plan économique, ça a des effets importants. Je ne
nie pas que les effets économiques soient importants dans chacun des
cas. Je ne connais pas la situation individuelle. Je sais que, dans le cas que
vous avez mentionné, ça a été plaidé devant
le tribunal, que le juge a accepté d'entendre la preuve que la compagnie
a offerte et que ça a dû, j'imagine, peser dans le jugement qui a
été rendu et dont le ministère de l'Environnement est en
appel.
Mme Marois: On reviendra plus tard, s'il y a autre chose, sur
cette question-là, à l'occasion des articles. Une question
précise. Dans le cas de la MRC du Fjord, où en est-on dans le
processus de demande? Est-ce qu'il y a une demande qui a été
déposée? Après ça, je demanderai à mes
collègues... Je pense que mes collègues ont...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais aller à ma fiche,
parce que c'est un cas...
Mme Marois: Oui, oui, je suis d'accord, mais je...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...qui traîne dans le
paysage...
Mme Marois: Je sais ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...depuis que je suis ministre de
l'Environnement et sur lequel j'ai incité les autorités locales
et régionales à bouger. J'ai rencontré, à peu
près au moins à tous les 3 mois... Quand ce n'était pas
les députés de la région qui intervenaient directement
auprès du ministre à l'Assemblée nationale, c'était
les maires, préfets, divers intervenants. Je vais vous donner la
situation exacte parce que, en plus de revêtir un intérêt
particulier, c'est un cas qui intéresse particulièrement,
également, le président de l'Union des municipalités du
Québec comme, à un autre titre, il va intéresser
tantôt on le verra particulièrement le
président de l'Union des municipalités régionales de
comté. On est toujours sensible aux éléments que l'on
retrouve près de sa cour.
Problématique: la MRC du Fjord-du-Saguenay a amorcé en
1978 vous me corrigerez, M. le député, s'il y a des
inexactitudes une démarche qui vise le remplacement du lieu
d'enfouissement sanitaire de Laterrière. Celui-ci est
présentement dans sa phase finale d'exploitation; l'accumulation des
couches de déchets atteint, à certains endroits, quelque 12
mètres au-dessus du profil environnant. Rappelons que l'article 50 du
Règlement sur les déchets solides fixe à 4 mètres
la surélévation par rapport au profil environnant. Rappelons que
la population de Laterrière a même réclamé sa
fermeture par la voie d'une injonction interlocutoire en 1987. La recherche de
zones favorables à l'enfouissement a permis à la direction
régionale d'identifier les sites de Saint-Honoré, en 1983-1984,
et canton Plessis, en 1988, comme lieux propres à l'enfouissement
sanitaire, et ce, sans aménagement.
Le 15 mai, le ministre rencontrait la MRC du Fjord et la
municipalité de Saint-Honoré pour les informer que le
commissaire-enquêteur recommandait le site de Saint-Honoré. En
date du 15 mai 1991, après avoir fait l'objet de contestation, la MRC du
Fjord-du-Saguenay et la municipalité de Saint-Honoré concluaient
une entente pour l'implantation d'un lieu d'enfouissement sanitaire dans cette
municipalité. L'orientation choisie par la MRC pour la gestion des
déchets vise une gestion intégrée comprenant
l'implantation d'un centre de tri régional associé à la
collecte sélective de matières recyclables, l'implantation d'un
centre de transfert, de compaction et de mise en ballots de déchets
solides dont l'élimination sera effectuée au lieu d'enfouissement
de Saint-Honoré.
Le 12 août 1991, la direction régionale émettait un
certificat d'autorisation pour la construction du centre de tri régional
de Chicoutimi. Celui-ci a été inauguré le 4 juin 1992.
Cette réalisation a nécessité des investissements de 4 000
000 $. À ce jour, plusieurs municipalités sont déjà
desservies par la collecte sélective de porte à porte.
Le 18 septembre 1991, des demandes de certificats de conformité
avec plans et devis ont été déposées pour le centre
de transfert et de compaction, ainsi que pour le lieu d'enfouissement sanitaire
à Saint-Honoré. Le 9 janvier 1992, la direction régionale
demandait à la MRC du Fjord-du-Saguenay de modifier son projet afin de
se conformer aux dispositions réglementaires. Le 24 avril 1992, le
ministre confirmait à la MRC que le ministère ne peut accueillir
sa demande de certificat d'autorisation parce que son projet contrevient aux
articles 115 et 5c du Règlement sur les déchets solides et
à l'article 54 de la Loi sur la qualité de l'environnement.
Par ailleurs, la MRC devra fournir un rapport technique pour appuyer sa
demande en vue de la récupération de certains déchets,
comme les solvants, la peinture et les métaux ferreux. Pour que le
projet soit conforme au Règlement sur les déchets solides, il
faudra que la MRC accepte d'y recevoir tous les déchets, que le site
soit muni d'une cellule de vrac et d'un compacteur pour les déchets qui
ne sont pas en ballots. Ainsi, les dispositions réglementaires
contraignent la MRC et la municipalité de Saint-Honoré à
modifier le contenu de leur protocole d'entente intervenu le 15 mai 1991
relatif à l'implantation du lieu d'enfouissement dans cette
municipalité. Le maire, Jean-Guy Tremblay, a réaffirmé
dernièrement l'intention de sa municipalité de faire respecter
intégralement l'entente entre les 2 parties. (20 h 50)
Par ailleurs, l'implantation d'un lieu d'enfouissement à
Saint-Honoré nécessitera des modifications au schéma
d'aménagement de la MRC du Fjord-du-Saguenay, de même qu'au plan
d'urbanisme de la municipalité de Saint-Honoré. En ce sens, un
projet de modification de schéma de la MRC a été
adopté unanimement le 12 mai 1992 et il est entré en vigueur
depuis le début de novembre 1992. La municipalité de
Saint-Honoré dispose alors d'un délai de 90 jours pour
procéder à la modification de son plan d'urbanisme.
En vue de la fermeture du lieu d'enfouissement de Laterrière, la
MRC du Fjord-du-Saguenay a confié à un consultant le mandat
d'élaborer un devis de fermeture pour ce lieu. D'autre part, la MRC a
commandé et reçu une étude de Génivel BPR en vue
d'assurer une gestion globale des déchets: boues, solvants, peinture,
métaux, etc. Sur demande de la MRC, on fournira toutes les informations
nécessaires à une bonne compréhension des dimensions
réglementaires ayant trait au projet. Et ça été
fait. Attendre le dépôt des plans et devis modifiés, c'est
ce que nous faisons.
Le site de Saint-Honoré étant un projet
d'établissement d'un lieu d'enfouissement sanitaire, ce projet devrait
être visé par votre décision d'assujettir la
procédure d'enquêtes et d'audiences publiques par le BAPE. Le 18
novembre dernier, le député de Dubuc vous demandait d'exempter ce
projet de l'examen du BAPE. Le 27 novembre 1992, cette même demande
était formulée par la MRC du Fjord. Dans le contexte actuel, il
est difficile de prévoir la date du début des opérations
de ce site. Selon ce qu'on apprend, la MRC a mandaté des consultants,
Serrener, pour ne pas les nommer, pour évaluer la question de la gestion
intégrée des déchets, de l'aménagement du site de
Saint-Honoré et d'un autre site et de la fermeture de
Laterrière.
Autrement dit, c'est un projet qui a des composantes très
intéressantes sur le plan environnemental. Il faut le reconnaître,
le souligner et féliciter les intervenants. Mais, sur le plan de
l'enfouissement, on ne pouvait pas l'exempter de la réglementation en
vigueur. On a fait nos recommandations. Ce n'est pas un dossier facile, parce
qu'il s'agit de négocier entre les intervenants locaux et les
municipalités des protocoles d'entente. Les protocoles d'entente
négociés ne respectaient pas la réglementation et il y a
eu un braquage, à un moment donné. C'est la situation dans
laquelle nous sommes. Il est visé, présentement, par le projet de
loi, ce qui peut comporter des éléments négatifs quant au
temps que ça peut prendre. Mais, pour rassurer la population locale
parce qu'on a eu des pressions également au ministère des
intervenants locaux il y aura étude d'impact et il y aura
audiences publiques, ce qui devrait peut-être faciliter par la suite
l'implantation du site.
Ça va, M. Morin?
Mme Marois: D'ailleurs, je reste persuadée que, si,
justement, on procède de façon ordonnée, on
atténue, à mon point de vue, les tensions sociales qui naissent
souvent de projets d'enfouissement. Il faut les voir apparaître,
actuellement, un peu partout à travers le Québec. Moi, ça
va, pour l'instant, pour les questions. Je reviendrai plus tard. Je pense qu'il
y a des collègues qui veulent intervenir.
Le Président (M. Gauvin): Ça complète vos
remarques. Pour alterner, est-ce qu'il y a des membres du côté
ministériel?
Une voix: Pas pour l'instant.
Le Président (M. Gauvin): Pas pour l'instant. Donc, je
reconnais Mme la députée de Johnson, toujours au niveau des
remarques préliminaires.
Mme Carmen Juneau
Mme Juneau: Oui. M. le Président, je vous remercie. J'ai
reçu, de personnes intéressées dans les projets j'en
ai d'ailleurs parlé dans mon discours cet après-midi
l'information que... Ça s'appelle l'Environmental Protection Agency. Je
m'excuse de ma prononciation anglaise, je ne suis pas...
Une voix: EPA.
Mme Juneau: EPA, oui, qui a publié un rapport après
une étude de 5 ans sur la recherche des meilleures technologies pour les
membranes. Et puis eux disaient qu'on ne pouvait se fier à ces
membranes-là, quelles
qu'elles soient, parce qu'on prétend qu'après un certain
temps... Et le temps est très court d'après l'étude que
j'ai ici; le temps serait beaucoup plus court qu'on ne le croit pour,
finalement, les voir se fissurer, faire des trous. Même la confection de
la toile représente par elle-même des trous d'aiguilles ou le
rassemblement de 2 morceaux fait en sorte qu'il y a un écoulement
considérable. On prétend ici que le lixiviat pourrait
s'écouler à raison de 20 gallons par acre par jour, autant que
ça.
Quand vous avez répondu tout à l'heure à ma
collègue que vous veniez de donner un permis à Waste Management,
vous avez dit: Ils ont utilisé une toile... Ils ont été
au-delà de ce qu'on demandait. Alors, à ce moment-là,
qu'est-ce qu'ils ont bien pu utiliser comme membrane pour que ça aille
au-delà de ce que le ministère exige en termes de protection dans
ces sites-là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On va se comprendre, là, on
est encore en application d'un règlement de 1978, puis d'une loi de
1978. Ça fait qu'on n'exige pas, on n'a pas la possibilité
d'exiger la toile partout. Dans ce cas-là, ils avaient la permission de
continuer à enfouir sans en mettre, de toile. Ça fait qu'une
toile avec des petits trous, comme vous dites, ça doit être mieux
que pas de toile du tout. Moi, je ne suis pas un expert dans le domaine.
Mme Juneau: Moi, non plus, je ne suis pas un expert, mais je me
fie à des observations de certains experts qui m'ont été
fournies. Je veux bien croire que je ne suis peut-être pas un expert,
mais, en tout cas, je me fie à ça. Puis, si je me fie à
ça moi, je suis comme tout le monde, j'essaie de protéger
l'environnement il y a des gens qui vont en souffrir, de ça.
Puis, là-dessus, je deviens agressive pas mal.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Voyez-vous, là, vous
êtes en train de plaider pour le projet de loi. Parce que ce que vous
dites là, c'est ce que les gens vont aller dire devant le bureau
d'audiences publiques en matière environnementale. Ils vont amener des
experts pour convaincre les experts du BAPE qu'une toile, ce n'est pas assez.
Le promoteur, lui, va plaider que non seulement c'est assez, sa toile, mais
qu'il est dans un terrain glaiseux et que la meilleure toile, c'est une toile
de glaise, parce que ça ne peut pas s'écouler quand le sol est en
glaise, etc. Et c'est à ça que ça sert, une audience
publique, à ce que tout le monde mette toutes ses cartes sur la table et
que la décision soit prise de façon intelligente et
éclairée.
Mme Juneau: Et est-ce que le ministère, lui, a certaines
normes à proposer pour des sites comme ceux-là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le ministère,
présentement... C'est ce que je vous expliquais. Depuis 1 an, nous
sommes en préconsultation sur notre nouvelle réglementation qu'on
vise à mettre en vigueur.
Mme Juneau: Mais vous n'avez rien d'arrêté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est-à-dire que ce n'est
jamais arrêté avant d'avoir été publié comme
tel et en vigueur. Et, à partir du moment où vous
l'arrêtez, vous devez être certain de ce que vous faites. C'est
pourquoi j'ai mis sur pied une table d'experts où les unions
municipales, l'UPA, les ministères concernés, les groupes
écologiques, les propriétaires de sites d'enfouissement
sanitaires vont siéger. La première réunion a lieu le 21
juin. Ils doivent me faire rapport d'ici le 1er septembre pour que le
règlement reflète les réalités contemporaines.
Mme Juneau: Et, dans le document que vous venez de nous
distribuer c'est un document qui date du 8 juin 1993 il est
indiqué là-dedans que, dans Stoke, vous venez tout juste
d'émettre un autre permis.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans laquelle?
Mme Juneau: La première page d'un des 2 documents.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que c'est DMS, en haut?
Mme Juneau: DMS, oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): DMS. Oui.
Mme Juneau: À la première page, vous avez inscrit
«et permis émis la semaine dernière». Ça veut
dire au début de juin. Vous venez d'émettre un permis à
Stoke.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
Mme Juneau: Est-ce que ce permis-là, que vous venez
d'émettre à Stoke, qui est dans mon comté, bien
sûr... Je ne savais qu'il y avait eu un permis d'émis là.
J'avais entendu les autorités municipales s'inquiéter
énormément et là je me rends compte que le permis a
été émis au début de juin. Est-ce que le permis qui
a été émis à Stoke est un permis avec l'obligation
d'avoir certaines protections?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est-à-dire qu'il ne
s'agit pas d'un lieu d'enfouissement sanitaire, dans ce cas-là; il
s'agit d'un dépôt de matériaux secs. Et, lorsque vous
parlez de dépôt de matériaux secs, il ne peut y avoir rien
qui coule comme tel, parce que tu n'enfouis pas des matériaux qui sont
excusez-moi juteux, lixiviables, par définition.
D'ailleurs, c'est une des preuves que l'on faisait devant le tribunal.
Je ne veux pas reprendre les causes que nous avions devant les tribunaux, mais
on a été accusés de ne pas utiliser de discrétion
dans l'application de l'article 6.3 de la Loi sur la qualité de
l'environnement. J'ai effectivement et c'est ce que mes avocats
plaident devant le tribunal utilisé une discrétion dans
chacun des cas. Il y a des cas où j'ai décidé
d'émettre le permis conformément à la loi et aux
règlements; il y a d'autres cas où j'ai décidé
d'envoyer ça pour enquête et auditions devant le bureau
d'audiences publiques en matière environnementale, et il y a d'autres
cas où j'ai décidé de l'envoyer strictement pour
enquête. Pas pour auditions publiques, parce qu'il y avait des choses
dont on n'était pas certains au dossier.
Lorsque le dossier nous apparaissait clair et répondre à
la réglementation, et qu'on n'avait pas de représentations
majeures de la population non plus je pense que vous pouvez en
témoigner; comme députée, vous en auriez entendu parler
s'il y avait eu des représentations majeures à ce
moment-là, on a émis les certificats. Vous allez en retrouver
depuis le mois de décembre, j'en suis certain.
Mme Juneau: Et puis, dans l'autre document que vous nous avez
distribué, celui où est inscrit «LES»...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
Mme Juneau: ...le cas que je vous ai présenté ce
matin dans mon intervention, c'est Bestan, ici.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
Mme Juneau: Vous indiquez «17 ans». Ce n'est qu'une
partie... Je ne sais pas si c'est le même... En tout cas, ça me
semble être les mêmes informations dont je vous ai fait part ce
matin, parce que c'était Bestan aussi. (21 heures)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est l'agrandissement qui est
demandé, pas ce qui existe déjà. L'agrandissement serait,
d'après les informations que nous avons au dossier, pour 6 000 000 de
tonnes. Durée de vie, on pense que c'est 17 ans. C'est un site
privé.
Mme Juneau: Bien, c'est la moitié de ce dont je vous ai
informé ce matin, parce que la demande de Laidlaw est pour les 35
prochaines années.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais, ça, ça
dépend du rythme auquel vous enfouissez. Nous, c'est suivant les
informations qu'on a au dossier. Je ne dis pas que vous n'auriez pas raison sur
le double d'années s'ils enfouissaient 2 fois moins vite. Mais,
généralement, l'intérêt du propriétaire,
c'est de remplir le trou le plus rapidement possible.
Mme Juneau: Bien, je comprends.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'a pas avantage à
étirer ça.
Mme Juneau: Les informations que j'ai, c'est que
Laidlaw enfouit, depuis qu'il a acheté de Bestan, 120 000 tonnes
par année. Ça commence à être du stock,
là!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nous, ce qu'on a actuellement
et on ne dit pas qu'on a la vérité totale, là
comme information au dossier, c'est que, actuellement, ce site
reçoit environ 45 000 tonnes de déchets annuellement. La
superficie du site est de 37 hectares. La demande d'agrandissement a
été déposée au ministère le 13 avril 1993 et
s'étend sur 65 hectares. Le volume total des déchets visé
par la demande d'agrandissement équivaut à 6 000 000 de tonnes.
Actuellement, Laidlaw indique, dans sa demande, qu'elle entend recevoir au plus
350 000 tonnes de déchets par année.
M. Benoit: Je pense qu'ici c'est que les demandes vont être
en phases. C'est-à-dire que c'est la première demande; leur
intention, c'est d'aller au maximum du terrain et de revenir avec un certain
nombre de demandes. Comme ils ne veulent pas épeurer l'ensemble de la
planète, c'est une stratégie de l'étapisme qu'on appelle,
et la première étape, ça a été 6 000 000 de
tonnes, 17 ans. Mais ils ne se cachent pas de dire qu'ils ont acheté,
effectivement, 500 acres en arpents, je ne peux pas le dire dont
60 qui sont exploités en ce moment, et leur intention, c'est d'obtenir,
sur à peu près l'ensemble des 500 acres, la permission de mettre
des déchets. C'est un mégaprojet: 500 acres, c'est d'ici au pont
de Québec. Je veux dire, c'est grand ça, là, c'est
très grand.
Mme Juneau: Et c'est à proximité du lac...
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le
député d'Orford. Mme la députée de Johnson.
Mme Juneau: Je vous remercie, M. le Président. Ça
me fait grand plaisir parce qu'il m'aide.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Benoit: Oui, oui, on est des voisins. Si ça sent chez
nous, ça va sentir chez eux.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gauvin): Mais vous allez me comprendre de
tenter...
Mme Juneau: Mais si, en plus de sentir...
Mme Marois: Si les sites sont bien faits, ça ne sent pas,
généralement.
Le Président (M. Gauvin): Vous allez me comprendre de
m'assurer d'identifier les personnes qui interviennent.
Mme Juneau: Très bien, M. le Président. Ce que
je veux bien faire comprendre aussi, c'est que je suis tout à
fait d'accord, parce que c'est dans son comté, mais ce qui
m'inquiète, c'est que, ce site d'enfouissement, il est très
près de la rivière Magog où la ville de Sherbrooke prend
son eau potable pour 125 000 personnes. Si, éventuellement, il y a un
problème... Puis, je veux dire, 500 acres, c'est du stock! C'est du
stock! Ça fait que, là, je me dis, comme vous avez dit tout
à l'heure, qu'ils vont se dépêcher d'emplir ça et en
mettre, en veux-tu, en v'ià; les fardiers, ça va être 24
heures par jour que ça va acheminer les déchets chez nous, dans
notre région. Et puis, la contamination là, moi, ça me
fait peur grandement pour toute notre région.
Le lac Memphrémagog, vous le connaissez aussi bien que moi, c'est
notre région. Je pense qu'il n'y a pas une personne au monde qui
accepterait que ça ne soit pas fait selon les règles de l'art. Je
mettrais tous les dispositifs en action pour ne pas qu'il arrive une chose de
même. Je pense qu'il faut être super-prudent avec un cas aussi
important que ça. Câline! On n'est pas pour ramasser les
déchets de tout partout dans la planète pour s'en venir dans
notre région. Je vous l'ai dit ce matin, le comté d'Orford,
spécifiquement, c'est un comté à attraits touristiques
extraordinaires, puis...
M. Benoit: Je ne parle pas beaucoup, hein! Ha, ha, ha!
Mme Juneau: Mais c'est vrai, c'est vrai! Des voix: Ha, ha,
ha!
Mme Juneau: Écoutez, ce n'est pas mon comté...
M. Benoit: Je ne parle pas beaucoup!
Mme Juneau: ...mais je connais ma région et je sais
à quel point c'est important pour nous.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Missisquoi, c'est beau aussi,
madame.
Mme Juneau: Johnson aussi, sauf qu'il faut dire les choses comme
elles sont et je trouverais ça épouvantable si,
éventuellement, on leur accordait un permis sans avoir fait tous les
efforts et rencontré toutes les personnes qui sont
intéressées à venir discuter de ce dossier-là. Les
environnemental istes du coin sont sur les dents. Je vous le dis, là,
ils sont extrêmement nerveux face à ça, et je voudrais
qu'il y ait une super-prudence dans ce cas-ci plus précisément. D
y en a peut-être d'aussi grands ailleurs, mais je connais celui-là
et je souhaiterais qu'on ait toute la prudence nécessaire avec une aussi
grande demande d'implantation et d'agrandissement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pendant que vous êtes dans
la région, Sainte-Anne-de-la-Rochelle, vous n'en parlez pas?
Mme Juneau: Oui. Je pourrais vous en parler, de
Sainte-Anne-de-la-Rochelle aussi. On demande un agrandissement de...
Mme Pelchat: C'est dans quel comté,
Sainte-Anne-de-la-Rochelle?
Mme Juneau: Ça, c'est dans son comté à lui.
Le Président (M. Gauvin): Brome-Missisquoi. Mme Juneau:
Brome-Missisquoi.
Mme Pelchat: Brome-Missisquoi. Merci. C'est pour mon information
personnelle...
Mme Juneau: Oui.
Mme Pelchat: ...parce qu'on parle de comtés. Alors, on
identifie que c'est dans le comté du ministre, là.
Mme Juneau: Ça touche à mon comté. C'est
tout près de Valcourt.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et Shefford.
Mme Juneau: Et ça appartient au comté de
Brome-Missisquoi. C'est ça.
Mme Pelchat: Merci.
Mme Juneau: Et là aussi il y a des problèmes.
Le Président (M. Gauvin): Ce qu'il faut retenir, c'est
ça, c'est que vous êtes en train de faire le tour de l'Estrie et
vous nous confirmez que c'est une très belle région à
visiter.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour le moment!
Mme Juneau: Absolument. Absolument. Et, justement, M. le
Président, on ne voudrait pas que cette très belle région
soit contaminée par des gens sans vergogne, qui n'arriveront pas
à faire en sorte de bien protéger pour ne pas contaminer la vie
des gens qui vivent chez nous.
Le Président (M. Gauvin): Mme la députée de
Johnson, vous m'inquiétez quand vous me regardez comme ça, au
moment où vous présentez votre intervention.
Mme Juneau: Sur l'agrandissement de Sainte-Anne-de-la-Rochelle,
justement, M. le Président, est-ce que le ministre pourrait
m'expliquer... On dit, dans le document que vous m'avez donné: Objet
d'un mandamus. Ça veut dire qu'il a son permis, ça? Je
m'excuse.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. De façon pratique,
c'est une procédure judiciaire que la compagnie a entreprise contre le
ministère de l'Environnement parce qu'elle prétend être en
droit d'obtenir un permis suivant la loi et les règlements en vigueur.
Dans leur argumentation, ils argumentent que le ministre refuse indûment,
finalement...
M. Morin: Vous dépassez vos juridictions.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...d'émettre ledit
permis.
Mme Juneau: Vous allez continuer de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le ministre n'a que la latitude
que la loi et la réglementation lui accordent. Le ministre n'est pas en
haut de la loi et de la réglementation; le ministre est là pour
appliquer sainement une loi et une réglementation. II n'a pas plus de
pouvoir que vous, les membres de l'Assemblée nationale, lui en avez
confié.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
complète vos interrogations, Mme la députée de Johnson,
pour le moment?
Mme Juneau: Pour le moment, vous l'avez bien dit. Merci.
Le Président (M. Gauvin): Je reconnais M. le
député d'Orford, toujours au niveau des remarques
préliminaires.
M. Robert Benoit
M. Benoit: Oui. Quelques remarques, M. le Président. Je
veux d'abord revenir à ma voisine de Johnson pour lui faire part
qu'effectivement, au niveau de la membrane, l'individu en question, qui est
préoccupé par les membranes, a tout à fait raison de
l'être. Je l'ai rencontré à plusieurs occasions, pour ne
pas dire... J'ai même un rendez-vous à ma résidence avec
lui de nouveau, samedi de cette semaine. Je l'ai fait rencontrer au
ministère, d'abord, par les attachés politiques et aussi par des
techniciens de dimension des membranes. Et le milieu quand je dis
«milieu», c'est des individus; ce n'est pas des groupes
à Magog, nous nous sommes cotisés. J'ai participé à
cette collecte: 1500 $, pour l'envoyer à un congrès à New
York qui portait, d'une façon tout à fait spécifique, sur
les membranes. On s'aperçoit que, le débat de l'environnement, il
y a différents groupes là-dedans: il y a ceux qui sont contre et
qui ne savent pas trop pourquoi et, de plus en plus, les débats
deviennent des débats très techniques où c'est des experts
qui vont s'affronter et les groupes sur l'environnement vont devoir être
armés comme des experts.
On a décidé, chez nous, de prendre cette avenue.
C'est bien sûr qu'on a des bonnes gens qui vont se battre avec
tous les feelings qu'ils possèdent contre cet harassement
systématique dans notre milieu de gens de l'extérieur, mais on
pense que, si on veut gagner une bataille comme celle-là, comme on a
fait dans l'ensablement, on devrait avoir des gens qui sont armés,
compétents, avec toute l'expertise. Alors, l'analyse des poissons est
commencée chez nous. Semaine après semaine, on fait analyser des
poissons et, quand on ira devant le BAPE, on aura des études sur les
poissons et on va y aller systématiquement. Et ça, c'est fait par
toutes sortes de gens bénévoles un peu partout.
Une fois ça dit, ce bonhomme qui a... Les études sur les
membranes, c'est préoccupant. Aux États-Unis, il y a une
trentaine d'États américains qui ont décidé que,
ces maudites membranes-là, ce n'est pas bon. Alors, eux autres, ils sont
rendus à une étape plus loin et ils sont après passer
à d'autres systèmes que les membranes. Ils disent: Nous autres,
on n'en veut plus. On a pollué les nappes phréatiques avec
ça. C'était une technique qui a été acceptable au
début des années cinquante, ce n'est plus acceptable. On est
rendus plus loin que ça aux États-Unis. Nous, on regarde toutes
ces techniques. Je sais qu'il y a un document qui se promène à
travers le Québec. On devra se questionner sur ces membranes.
Une fois ça dit, si je reviens sur le site de Bestan,
déjà, chez les agriculteurs, Noël Lamontagne et combien
d'autres, on me dit que la nappe phréatique est polluée. Alors,
toute approbation afin d'en mettre plus ne va qu'aggraver le problème
et, avant d'aller plus loin, il faut être sûr, d'abord, qu'on sait
ce qui se passe là.
Mme la ministre de Johnson l'a dit...
Mme Juneau: Hé!
M. Benoit: Mme la députée de Johnson l'a dit: II y
a 100 000 personnes qui s'abreuvent à partir du lac Memphrémagog.
100 000 personnes et toute la ville de Sherbrooke, Rock Forest,
Saint-Élie. Et il y a des villes qui sont presque...
Saint-Denis-de-Brompton, je ne serais pas surpris qu'un bon jour le tuyau se
rende là, et c'est dans le comté de madame. Je veux dire, c'est
bien du monde et, avant de polluer un lac comme celui-là, il va falloir
y penser à 2 fois. (21 h 10)
Je finis en disant que les compagnies contre qui on a à se
battre, il n'y a pas de problème qu'elles soient grosses ou qu'elles
soient petites, si ce n'est que là j'ai le feeling qu'elles sont plus
grosses que moi. Les profits de la compagnie en question et je ne veux
pas la prendre comme «target», parce qu'il y en a d'autres, mais je
prends celle-là en particulier ses profits nets l'an
passé, c'était au-dessus de 1 500 000 $ par semaine. Son chiffre
d'affaires a été au-delà de 1 000 000 000 $ par
année. Ce n'est pas des «peewee», là! Je veux dire,
ces gens-là, ils arrivent armés avec les meilleurs
compétences.
En ce moment nous décomptons, à partir d'un
agriculteur qui demeure à côté du site, 210 camions
par jour qui rentrent dans le site. C'est bien des camions dans un site
touristique, ça, là. Alors, permettez à Mme la
députée de Johnson et à moi d'être un peu
perturbés et perturbants.
Une fois ça dit, je ne voudrais pas, non plus, qu'on ne regarde
que ce site-là, parce que je pense que ce qui se passe là se
passe aussi dans les 90 demandes que vous avez. Et, si on mettait nos bottes
à cuisse, Mme la députée, et que nous allions faire le
tour des sites municipaux, ce n'est pas évident qu'on ne trouverait pas
bien des surprises aussi dans tout ça. Ce n'est pas évident qu'on
ne trouverait pas bien des surprises. Là, on a un cas typique qui est un
peu plus épeurant, c'est une grosse compagnie qui arrive avec toute
l'armature nécessaire pour énerver le monde, mais je ne suis pas
sûr qu'il n'y a pas des sites alentour de chez nous et je ne veux
pas en nommer qu'on n'aurait pas avantage à regarder un peu
aussi. Et ceci dit, dans notre réflexion globale, il va falloir regarder
tout le portrait. Remarquez bien que, moi, je vais regarder celui-là en
particulier parce qu'il est dans ma cour. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce qu'il y aurait d'autres
membres qui aimeraient intervenir? M. le député de Dubuc,
toujours au niveau des remarques préliminaires.
M. Gérard R. Morin
M. Morin: Bon. D'abord, je voudrais remercier ma collègue
d'avoir fait mention du site du Fjord. Moi, personnellement, je ne l'aurais pas
fait, et je ne ferai aucune mention d'un site en particulier. Même si je
l'ai faite, moi, ma petite intervention en prolongation...
Mme Pelchat: En supplémentaire.
M. Morin: En supplémentaire. ...à l'effet qu'on
était nettement d'accord avec le projet de loi, je rappellerai encore
une fois que, lors du mandat d'initiative, alors que nous avions tenu notre
commission de l'aménagement qui avait pour but, dans un premier temps,
de réévaluer toute la procédure du BAPE, des
évaluations d'impact, mais en accordant une attention
particulière à l'assujettissement des projets industriels, je me
souviens d'avoir travaillé très, très fort pour qu'on
assujettisse, enfin, pour ne pas dire la gestion des déchets, disons
à tout le moins les sites d'enfouissement sanitaire. Donc, si je
rappelle ça, c'est pour vous dire que, moi, je suis à 200 %
d'accord avec ça. Et même, si ça avait pu exister il y a 2,
3, 4, 5 ou 6 ans, il y a un paquet de dossiers qui auraient pu se
réaliser dans un climat de sérénité au sein de la
population. On connaît la crédibilité du BAPE. Bon. Alors,
en l'absence d'assujettissement, même si le ministre était
toujours libre d'accorder un mandat au BAPE, il n'était pas
obligé de le faire. Il y a beaucoup de dossiers où, oui, il y a
des demandes qui ont été logées auprès du ministre
de l'Environnement afin de tenir des audiences publiques, mais qui ont
été refusées.
Ceci dit, je suis sans aucune réserve pour le projet. Toutefois,
je ne voudrais pas que, malgré le fait de vouloir assujettir tous les
projets d'enfouissement sanitaire, les projets anciens qui existent depuis 4,
5, 6 ou 10 ans jusqu'aux plus récents soient traités de la
même façon, au point tel qu'au lieu de faire avancer
l'environnement on le paralyse. Moi, je ne veux pas ça. Et, qu'on le
veuille ou non, il y a des situations presque catastrophiques. Si on faisait en
sorte qu'on obligeait tous les projets qui sont présentement en place
à reprendre la procédure dès le départ, moi, je
soutiens que ça pourrait provoquer des situations catastrophiques,
surtout lorsqu'il s'agit de relocalisation de sites, où les sites
actuels sont...
Je veux dire, M. le député, tout à l'heure, faisait
mention de la pollution des nappes ou des cours d'eau; on en a des exemples.
Alors, il ne faudrait pas, non plus, que le projet de loi ait des effets
totalement contraires. Autrement dit, le fait de forcer des projets à
recommencer à 0, donc d'avoir la possibilité d'obtenir une
autorisation seulement dans 2 ans, aurait pour effet de créer une
situation telle qu'on empoisonnerait littéralement le monde. Il ne faut
pas que ce soit ça; sans ça, on jouerait dans notre pipi, hein!
Il ne faut que ça soit ça, ce ne serait pas écologique!
Bon.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que vous me permettez une
brève remarque?
M. Morin: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez raison dans votre
argumentation, sauf que le projet de loi est intérimaire. On verra
tantôt, là, dans les dispositions transitoires...
M. Morin: Ça, je sais ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...de quelle façon il se
raccorde avec le projet de loi 61.
M. Morin: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Au niveau du projet de loi 61,
s'il arrivait des cas comme vous me le mentionnez là, de catastrophes
parce que le barrage est trop haut, les possibilités d'intervention
existent, à ce moment-là, pour régler ces
cas-là.
M. Morin: Bon. Ceci dit, je ne sais pas à quel moment...
C'est le seul endroit où j'ai l'intention d'argumenter, à part
peut-être quelques interventions au niveau de la forme, là. Des
fois, je suis un peu pointilleux sur la forme.
Mme Pelchat: Non.
M. Morin: Comment, non?
Mme Pelchat: Ça ne se peut pas!
M. Morin: Ha, ha, ha! Ça ne se peut pas?
Une voix: Je pense que vous avez déjà
travaillé ensemble.
M. Morin: Bon.
Mme Pelchat: Oui, beaucoup.
M. Morin: Mais, ceci dit, j'ai l'intention quand même de
tenir énormément à ce qui pourrait peut-être
être un amendement. Et je ne veux pas que mes propos soient
interprétés comme demandant au ministre de faire des cas
d'exception à la pièce, là. Je veux dire, je ne veux
même pas mettre le ministre dans une situation comme ça. Sauf
qu'il y a quand même quelque chose: le ministre doit se doter d'un moyen
qui ferait en sorte que des dossiers suffisamment avancés qui, je pense,
pourraient faire la démonstration qu'ils ont fait plus qu'une
étude d'impact environnemental en conformité avec les exigences
de la loi actuelle... Je ne voudrais pas que ces projets-là soient
obligés de recommencer à 0.
Il y a peut-être un moyen terme pour faire en sorte que les
dossiers qui feraient la démonstration d'avoir franchi toutes ces
étapes-là ne seraient tenus qu'à se soumettre à des
audiences publiques du BÀPE. C'est-à-dire que, demain matin il y
ait un certain nombre de dossiers parce que je ne veux pas les exclure,
là, cas par cas qu'il y ait peut-être une étape, un
peu le contraire du paragraphe, là, je ne sais pas, où il y a une
exception, où il y a un certain nombre de projets qui ne seraient pas
tenus à ça, parce qu'ils auraient fait la preuve d'avoir fait
l'étude d'impact, et seraient assujettis immédiatement à
des audiences publiques. Donc, on sauverait 1 an. À ce moment-là,
si le BAPE juge à propos de recommander, M. le ministre, des exigences
que vous dites vous-même vouloir imposer pour rendre ça encore
davantage hermétique, bien, ça ne l'empêcherait absolument
pas.
Donc, je ne veux pas élaborer davantage, mais je vous le dis
d'avance: Autant je suis en faveur du projet de loi, autant je ne peux pas me
mettre dans la tête que, sous prétexte d'une préoccupation
environnementale presque absolue, on met le monde dans la merde en même
temps. Ça, ça ne me rentre pas dans la tête. Donc, il ne
faut pas que ça ait l'effet d'un moratoire et que ça paralyse des
situations, ce qui risque d'être catastrophique à court terme.
Je pense donc que le ministre devra se munir d'un moyen sans se
rendre vulnérable à toutes sortes de pressions, là,
à la pièce se donner un texte ou un pouvoir à
quelque part où il pourra... Et je ne veux pas qu'il soit
vulnérable à toutes les pressions imaginables, absolument pas.
Quand des municipalités ou des MRC sont prêtes à aller
devant le ministre et à dire: Quelles sont vos exigences? On les
applique de a à z, et un peu plus. Qu'est-ce que vous avez à
dire? Je ne voudrais pas que, devant des MRC qui sont prêtes à en
faire autant, malgré tout ça, on dise: Recommence pareil!
À un moment donné, il peut y avoir une limite.
Mais je ne veux pas, encore là, que ce soit
interprété comme demandant au ministre de traiter les cas
à la pièce et le voir, bien sûr, vulnérable à
toutes les pressions de tous les dossiers; ce n'est pas ça. Mais qu'il
ait le pouvoir, par exemple, là, en balisant peut-être ses
possibilités, en les limitant à un certain nombre de dossiers sur
lesquels on établirait des balises, de faire commencer l'étape
uniquement au niveau des audiences publiques, ce qui sauverait 1 an à 1
an et demi. (21 h 20)
En tous cas, je ne veux pas élaborer davantage, j'y reviendrai,
mais je vous le dis: C'est mon intention de travailler très, très
fort là-dessus. Autant je suis pour ça, autant... De toute
façon, je donne mon accord au projet de loi, mais, ça, ça
me paraît, là...
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre, avez-vous des
réactions à ces commentaires?
M. Pierre Paradis
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Ce n'est pas une idée
qui est complètement dépourvue de fondement. D'ailleurs, dans un
des textes originaux, là, du projet de loi comme tel parce qu'il
s'est bonifié et amélioré en traversant les comités
interministériels, dont le Comité de législation on
avait pensé incorporer une clause qui va dans le sens de votre
intervention. Parce qu'il s'agit d'une loi spéciale et d'une loi d'une
durée temporaire, comme telle, dans son application, on a choisi de
retirer cet article pour ne pas donner dans l'arbitraire, justement. Vous
pouvez plus facilement insérer des clauses qui ont un certain
caractère arbitraire dans des lois générales, mais, dans
des lois d'exception, dans des lois spéciales, la prudence nous enseigne
de limiter au maximum les accrocs aux grands principes de droit
généralement reconnus et établis.
Cette loi est intérimaire. On peut s'attendre à ce que,
dès l'entrée en vigueur de la loi 61...Et les règlements
de la loi 61 vont être dans la prochaine Gazette officielle du
Québec, ils ont été adoptés par le Conseil des
ministres la semaine dernière. À partir du moment où la
loi 61 est en vigueur, vous avez 2 possibilités, soit pour le
gouvernement, soit pour le ministre, de faire face à des situations
comme vous avez décrites. Vous retrouvez ces
possibilités-là à l'article 31.9.18. Dans le cas du
gouvernement, ça se lit comme suit: «Le gouvernement peut, s'il le
juge nécessaire dans l'intérêt public, soustraire un projet
d'une partie étude d'impact ou de la totalité des
dispositions de la présente section qui lui seraient autrement
applicables. Si le projet est totalement soustrait, le
gouvernement délivre le certificat d'autorisation aux conditions
qu'il détermine. «Le ministre peut, dans le cas où la
réalisation d'un projet est requise afin de prévenir une
catastrophe ou de réparer les dommages causés par celle-ci,
soustraire un projet des dispositions de la présente section qui lui
seraient autrement applicables. Le ministre délivre alors le certificat
d'autorisation aux conditions qu'il détermine.»
Donc, lorsqu'on va tomber dans l'agencement sur 61, ça va
exister, mais, pendant la durée de la loi d'exception comme telle, sur
le plan des dispositions arbitraires, on a limité au maximum...
Tantôt, j'ai peut-être l'intention de proposer un amendement
à une disposition qui nous permet de fixer des conditions
supérieures. On en discutera lorsqu'on arrivera à l'article parce
que, d'une certaine façon, il y a un certain arbitraire. Comment peut-on
le baliser de façon à ce que la population soit impliquée
davantage? C'est l'objectif qu'on vise. Merci.
Le Président (M. Gauvin): Merci. Madame.
Mme Marois: Non. Je vais laisser mon collègue...
M. Morin: Je reviendrai en temps et lieu.
Le Président (M. Gauvin): Mme la députée de
Taillon.
Mme Marois: Les règlements seraient
prépubliés, c'est ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Mme Marois: Oui. On
s'entend, c'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Excusez, j'ai peut-être
mentionné «publiés».
Mme Marois: Oui, c'est ça. Mais peut-être aussi que
c'est moi qui n'ai pas...
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
complète les remarques préliminaires?
Mme Marois: Une dernière question.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour une période de 60
jours, avec l'intention de procéder avec le maximum de rapidité
pour la publication. On ne voulait pas, non plus, se priver de l'information
qu'on peut recevoir des différents intervenants pendant la
période de prépublication. Il y a beaucoup de points techniques,
ça touche à beaucoup d'éléments. Entre autres, j'ai
rencontré les pâtes et papiers hier et ils m'ont
spécifié qu'il y aurait peut-être avantage à
clarifier quelques points après...
Mme Marois: Ils avait fait parvenir, d'ailleurs, une série
de mémoires et des recommandations. Ce serait intéressant, soit
dit en passant, puisque le ministre soulève ça, que ces projets
de règlement soient amenés en commission parlementaire puisqu'on
a été un peu vite sur la loi 61.
Mme Pelchat: Quand? Le 23 juin?
Mme Marois: Non, mais la commission peut être
invitée en septembre, à la fin, il y a 60 jours, ou au mois
d'août. Ça peut être 1 journée ou 2, ce n'est pas
nécessairement 5 jours.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On va constater combien de
personnes, combien d'intéressés rappliquent. S'il y a des
problèmes majeurs, moi, je ne l'exclus pas parce qu'on souhaite une
application de la loi qui soit correcte.
Mme Marois: Ça pourrait être intéressant que
la commission parlementaire les regarde.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'ailleurs, on a eu des pressions
pour invoquer des motifs d'urgence pour ne pas procéder à une
prépublication. Et, moi, à cause de la portée de la
réglementation, j'ai choisi la prépublication.
Mme Marois: En tout cas, c'est une suggestion que je fais. Une
autre question. Qu'est-ce que c'est, actuellement, la capacité des sites
d'enfouissement et pour combien de temps? Je sais que c'est peut-être une
question à 64 000 $, mais...
Mme Pelchat: Je pense que c'est une question de 1 000 000 $. La
6/49!
Mme Marois: D'accord, l'inflation ayant joué.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les estimés que j'ai
recueillis des différents experts, entre guillemets, pour les fins du
Journal des débats, varient de 5 ans à 20 ans. C'est une
fourchette qui ne me semble pas tellement précise.
Mme Marois: Non, en effet, je trouve que la marge d'erreur est
haute. Évidemment, quand on dit «de 5 ans à 20 ans»,
c'est qu'on fait des hypothèses sur le volume qu'on va enfouir,
là. C'est quoi, en 5 ans, les volumes qui seraient concernés
à ce moment-là, la capacité en termes de volume?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Écoutez, je ne sais
même pas quelle est la base de l'hypothèse parce que les
capacités, en termes de volume, sont supposées aller en
décroissant...
Mme Marois: Oui, normalement. C'est l'engagement, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...compte tenu des protocoles
d'entente que nous avons signés sur le plan national et, effectivement,
je suis en mesure de vous dire que ça fonctionne. On avait convenu avec
l'industrie de l'emballage une diminution de 20 % pour 1992 et ils l'ont fait.
Pour 1993, je pense qu'on en est rendu à 32 %. En tout cas, on est sur
la cible, ça fonctionne bien, sauf que les gens s'arrachent les volumes,
présentement, là. À lire très attentivement,
à Montréal, la RIGDIM, ça va être très
intéressant là-dessus: capacité d'incinération,
volume garanti, etc. J'ai hâte de voir ce que le BAPE va me
recommander...
Mme Marois: Donc, on n'a pas d'idée des volumes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...quant à cette
approche.
Mme Marois: Ça va être intéressant,
d'ailleurs, parce que ça a été intéressant, je
pense bien, tout ce qui s'est passé autour de ça. Mais on n'a pas
une idée des volumes concernés.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah! On fonctionne avec des
statistiques: tant de citoyens produisent tant de tonnes de déchets par
année.
Mme Marois: Oui, mais la capacité actuelle des sites?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah! Ça varie entre S et 20
ans, ce qui est totalement...
Mme Marois: Parce que 5 et 20 ans, si on enfouit x milliers de
tonnes par année, puis que ça va en décroissant, c'est
évident que ça augmente la longévité, la
capacité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais...
Mme Marois: Si, évidemment, le nombre de tonnage enfoui
est substantiellement important et ne décroît pas, mais augmente
un peu chaque année, bien, ça réduit notre
capacité, tu sais.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais il faut que je
fonctionne également avec les interventions municipales: si
Montréal ferme l'incinérateur des carrières, ça
veut dire d'autre chose; si la RIGDIM ouvre un maxi-incinérateur
à Montréal, ça veut dire d'autre chose; si Miron ne
reçoit pas de déchets, ça veut dire d'autre chose; si
Miron reçoit des déchets, puis que ça se compacte, puis
qu'on ressort les biogaz, ça veut dire d'autre chose. C'est
peut-être pour ça que mes statistiques varient aussi.
Mme Marois: Et les propos que vous venez d'avoir justifient
amplement la tenue d'une enquête publique.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On y verra, on y viendra.
Mme Marois: On y viendra plus tard. Bon.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
complète les remarques préliminaires, à ce moment-ci, MM.
et Mmes les membres de la commission? Nous passons à l'étape des
motions préliminaires, s'il y en a.
Une voix: Pas encore.
Étude détaillée
Le Président (M. Gauvin): Merci. Donc, j'appelle l'article
1, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Nous avons un amendement
à soumettre à l'article 1.
Le Président (M. Gauvin): Oui. Vous avez raison.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense qu'il a été
communiqué aux membres.
Le Président (M. Gauvin): Vous avez aussi raison, il a
été distribué à tous les membres. Est-ce que vous
souhaitez que je le lise, que je le présente?
Conformité des projets à la
procédure d'évaluation environnementale
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je l'ai quelque part, M. le
Président. Je vais vous éviter ce fardeau.
Cet amendement se lirait comme suit: Le premier alinéa de
l'article 1 est amendé par l'addition, à la fin, de la phrase
suivante: «Pour les fins du présent alinéa,
l'agrandissement d'un lieu d'enfouissement sanitaire ou de dépôt
de matériaux secs comprend toute modification ayant pour effet
d'augmenter la capacité d'enfouissement ou de dépôt de ce
lieu.»
Cet amendement, comme vous l'avez compris, M. le Président, vise
à préciser que, pour l'application de l'article 1, la notion
d'agrandissement comprend toute modification du lieu ayant pour effet d'en
augmenter la capacité d'enfouissement ou de dépôt. Ce que
je comprends, c'est qu'on avait prévu dans le texte original «en
long et en large», et là on ajoute les notions de «en
profondeur et en hauteur».
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. le député de Dubuc.
M. Morin: Moi, je suis d'accord avec ça, pas de
problème, sauf qu'on aggrave la situation si un site existant est tenu
de procéder à une étude d'impact pour agrandir le site non
pas en termes de largeur, mais en termes de hauteur, parce que,
généralement, ça va en hauteur plus qu'en largeur.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oh! Là-dessus, je vous
retiens. Ce n'est pas supposé, suivant le règlement actuel, aller
en hauteur pour plus de 4 mètres; suivant le règlement
actuel.
M. Morin: Oui. Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Tantôt, j'ai parlé de
celui de Laterrière, que vous devez connaître.
M. Morin: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous ai mentionné
à quelle hauteur c'était rendu.
M. Morin: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne sais pas si c'est tout
à fait conforme au règlement, je laisse ça au Procureur
général.
M. Morin: Oui. Mais enfin. C'est qu'à ce moment-là
je suis obligé de vous donner un exemple concret pour illustrer
puis je suis d'accord avec ça, là le cas de
Laterrière.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est probablement un vote.
À ce moment-ci, la motion doit être adoptable.
Le Président (M. Gauvin): Une minute, nous allons
vérifier. C'est un vote, oui. Donc, nous allons suspendre nos travaux
pour quelques minutes, le temps de permettre aux membres d'aller exercer leur
droit de vote au salon bleu. Merci.
(Suspension de la séance à 21 h 30)
(Reprise à 21 h 51)
Le Président (M. Gauvin): Une minute d'attention, s'il
vous plaît! La commission reprend ses travaux. Au moment où nous
avons suspendu pour quelques minutes, M. le député de Dubuc avait
la parole.
M. le député de Dubuc.
M. Morin: Merci. Bon. Tout simplement, sur le fond, je n'ai pas
d'objection, sauf que je voudrais quand même rappeler ceci au ministre.
À partir du moment où les 80 sites peut-être pas les
80, mais un très bon nombre de sites qui sont à
l'étude ont pour but, dans beaucoup de cas, de remplacer ou de
relocaliser un site dont la durée de vie a atteint son maximum, tout en
étant favorable à ça, je dis que le fait d'obliger ou
d'assujettir tous les projets au début de la procédure va avoir
pour effet d'exiger qu'on agrandisse les sites existants. Et le fait
d'assujettir ces mêmes agrandissements-là à toute la
procédure... Bon, je veux juste faire mention de ça, parce que
mon objectif, à moi, c'est toujours de régler des
problèmes, non pas d'en créer. Sur le fond, je veux bien croire
que le ministre veut avoir une clause hermétique; sur l'objectif de son
amendement, je suis d'accord, sauf que je présume qu'il est conscient de
toutes les conséquences que ça peut apporter.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous me permettez de
répliquer, je suis conscient que la population produit des ordures et on
ne peut pas les manger ou forcer la population à les manger; donc, il
faut avoir un système de gestion comme tel. Je suis conscient que, si ce
projet de loi n'était pas un projet de loi d'exception, mais à
portée de longue haleine comme telle, il faudrait le type de clause que
vous mentionnez de façon à donner une marge de manoeuvre dans des
cas comme ceux que vous indiquez. Ce que je vous soumets, c'est qu'à
l'intérieur de la loi 61 cette marge de manoeuvre-là existe et,
à compter du moment où 61 est en vigueur, à partir des
règlements qui sont prépubliés dans la prochaine
Gazette officielle 60 jours de prépublication et, le plus
rapidement possible par la suite, publication vous tombez dans un
régime qui permet l'arbitraire dans une loi générale
plutôt que dans une loi d'exception. Ce n'est jamais souhaitable, mais
c'est plus facile sur le plan juridique d'accepter une telle disposition dans
une loi d'application générale que dans une loi d'exception.
M. Morin: M. le Président, le ministre, ça fait 2
fois qu'il y revient. Vous parlez de la mise en vigueur de l'article 12 de la
loi 61; c'est ce dont vous faites mention?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De l'ensemble de la loi...
M. Morin: Bien, l'ensemble... C'est l'article 12, finalement.
C'est tout le projet 61, j'en conviens, mais c'est l'article 12 dont vous
faites mention?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On fait référence,
dans les dispositions transitoires ou de mises en application à
l'article 6, à l'article 12 de la loi 61.
M. Morin: Et ça, vous prévoyez, suite aux parutions
publiques... L'application de 12, ce serait quoi? Vous revenez toujours avec
ça comme porte de sortie, puis ça me fatigue un peu parce que je
trouve la sortie étroite.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Une chance que je l'ai. Elle est
peut-être étroite, mais c'est mieux d'avoir une sortie que de ne
pas en avoir, et on en a définitivement une, sortie.
M. Morin: Ça veut dire quoi ça, en termes de temps,
en termes de délais?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien, là, on parle de
prépublication de 60 jours. On est dans la Gazette officielle de
la semaine prochaine; ajoutez 60 jours à la semaine prochaine. On va
traiter au fur et à mesure qu'elles vont entrer les demandes des
intervenants de façon à les ajuster et à apporter des
modifications; on retourne, après les 60 jours, au Conseil des ministres
et là on publie. Vous ajoutez à peu près 15 jours aux 60
jours, 75 jours.
M. Morin: Mais comment est-ce qu'on peut conseiller, à ce
moment-là, les MRC ou les projets qui pourraient faire appel justement
au pouvoir que vous donnerait l'article 12 de les assujettir à une
partie de la procédure, comment faire pour dire ça aux promoteurs
ou aux municipalités, peu importe? Est-ce qu'ils doivent attendre demain
matin... Une fois que ce projet de loi est en vigueur, est-ce qu'on leur dit:
Non, attendez!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Chacun est juge...
M. Morin: Je comprends. Oui, oui, mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Chacun est maître de sa
situation, connaît son dossier. Il y en a qui vont immédiatement
se dire: J'ai avantage à faire mon étude d'impact le plus
rapidement possible et à la soumettre au ministère de
l'Environnement de façon à avoir mes évaluations
environnementales le plus rapidement possible. D'autres vont dire: Moi,
j'étais suffisamment avancé,, il y a eu un débat public
assez large dans ma communauté, je ne procède pas
immédiatement, j'attends et je ferai les démarches en fonction de
la loi 61. C'est un jugement de stratégie de la part du promoteur.
M. Morin: Vous simplifiez ça pas mal. Mais, en tout
cas!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et je tiens à dire, pour
les fins de publicité également, que le texte de loi qui a
été déposé à l'Assemblée nationale a
été expédié dès lundi à tous les
promoteurs qui étaient en demande. Les 79 de la liste ont reçu le
texte.
Le Président (M. Gauvin): Oui, Mme la
députée de Taillon.
Mme Marois: En vertu du projet de règlement qui avait
été déposé, est-ce qu'on n'excluait pas les
agrandissements?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah! non, non, non.
Mme Marois: Ce n'était pas obligatoirement soumis?
C'était obligatoirement soumis?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Obligatoirement soumis, suite
à la recommandation de la commission parlementaire.
Mme Marois: O.K. Les agrandissements? M. Paradis
(Brome-Missisquoi): Oui. Mme Marois: O.K.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah oui! Ah oui! Pas
d'agrandissements soumis, on en aurait échappé beaucoup trop.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
complète le débat sur l'amendement? Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Marois: Quant à moi, ça ne pose pas de
problème.
Le Président (M. Gauvin): Donc, l'amendement est
adopté.
Mme Marois: Ça va? Adopté.
Le Président (M. Gauvin): J'appelle l'article 1, tel
qu'amendé. M. le ministre va nous présenter l'article 1 dans son
ensemble, tel qu'amendé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. L'article 1, M. le
Président, établit qu'à compter de la date de
présentation de ce projet de loi à l'Assemblée nationale,
soit le 14 juin 1993, tout projet d'établissement ou d'agrandissement
d'un lieu d'enfouissement sanitaire ou de dépôt de
matériaux secs est subordonné à la procédure
d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement prévue
à la section IV. 1 de la Loi sur la qualité de l'environnement et
à l'obtention d'un certificat d'autorisation délivré par
le gouvernement en application de l'article 31.5 de cette même section.
Cette procédure s'ajoute ainsi au régime actuel qui régit
de tels projets, soit l'obtention du certificat de conformité
prévu à l'article 54 de la loi.
Le second alinéa de cet article vient préciser que ces
nouvelles règles ne seront pas applicables à un
projet pour lequel le ministre de l'Environnement a
délivré, avant le 14 juin 1993, le certificat de
conformité requis, et ce, même si les travaux n'ont pas encore
été entrepris à cette date.
Le Président (M. Gauvin): Mme la députée de
Taillon.
Mme Marois: Oui, M. le Président. Si je vous posais la
question suivante: Vous êtes conscient que vous faites rétroagir,
jusqu'à un certain point, une loi...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À la date de...
Mme Marois: ...avant qu'elle ne soit adoptée? Vous ne la
faites pas rétroagir, évidemment, avant qu'elle ne soit connue
ça, c'est une chose mais avant qu'elle ne soit
adoptée.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact.
Mme Marois: Si vous aviez à défendre les raisons
qui justifient que vous agissiez de telle façon dans le présent
projet, quelles seraient-elles?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai une carte ici. J'ai
présentement, comme ministre de l'Environnement, 79 demandes sur mon
bureau qui, pour la quasi-totalité, répondent aux
règlements de 1978, règlements, on s'entend tous, qui n'offrent
pas des garanties environnementales minimales.
Mme Marois: Non, non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ça veut dire qu'à
travers...
Mme Marois: C'est des règlements pour peut-être plus
s'assurer qu'ils sont conformes au schéma d'aménagement, etc.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...le Québec, là
et, pour les fins du Journal des débats, je vous exhibe
les cartes de la province de Québec on a identifié
l'ensemble des 80. Il n'y a pas nécessairement de catastrophe
appréhendée dans les régions périphériques,
mais, si vous regardez la grande région de Montréal et même
celle de Québec, la Beauce, vous vous retrouvez dans une situation
où vous êtes en face d'une catastrophe écologique que vous
avez autorisée comme ministre de l'Environnement.
Mme Marois: Dans le sens où c'est une catastrophe
appréhendée qui vous justifie de faire rétroagir le
projet, pas le projet, la loi, en fait, à la date du dépôt
du projet de loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Premier élément.
Deuxième élément: comme ministre de l'Environ- nement, je
suis d'opinion que personne n'a de droits acquis à la pollution et que
l'état de notre réglementation donne littéralement des
droits acquis à polluer.
Mme Marois: Hum, hum!
Mme Juneau: Ça veut dire que les 75 jours dont ont parlait
tout à l'heure...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pendant cette période de 75
jours là, de façon pratique, ce n'est pas compliqué, le
système est en marche. J'ai reçu, encore vendredi dernier, un
bref de mandamus. Normalement, c'est parti. On a perdu des causes devant le
tribunal, au niveau de la Cour supérieure je peux vérifier
avec le contentieux mais on ne s'attend pas à un revirement. ..
(22 heures)
Mme Marois: De situation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...de situation. Au niveau de la
Cour d'appel, on est dans des sursis, etc. Sauf qu'on est prudents au maximum,
on sait qu'on joue dans des principes qui sont fondamentaux pour l'exercice
d'une société libre et démocratique. Et, je l'ai
indiqué tantôt, dans le cas où le jugement du tribunal
équivaut à certificat, il y a certificat, on respecte le jugement
du tribunal. Et le juge a pris la peine de le libeller dans un tel sens. J'ai
lu attentivement les jugements rendus et c'était le premier cas, celui
de Stabile, où le juge a dit que ça équivalait à
certificat. Dans les autres cas, les juges ne sont pas allés aussi loin,
et ils auraient pu aller aussi loin. Ils ont analysé la situation
écologique et ils ont pratiquement indiqué au ministre ou aux
pouvoirs publics d'intervenir, mais qu'en fonction de la loi telle qu'elle
existait le tribunal n'avait d'autre choix que de donner raison...
Mme Marois: Au demandeur.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...à celui qui
réclamait son certificat, parce qu'il était conforme à la
législation et à la réglementation. Le ministre n'est pas
en haut de la loi; qu'il procède à l'émission.
Mme Marois: Dans les derniers 6 mois, est-ce qu'il s'est
émis beaucoup de permis?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a eu un ralentissement
à cause de la décision que j'ai prise...
Mme Marois: Bien sûr, dans l'article 6.3.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...d'utiliser 6.3. Il n'y a pas eu
un ralentissement dans les entrées de dossiers, mais il y a eu un
ralentissement dans les sorties de dossiers.
Mme Marois: Est-ce qu'on a les données...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Mme Marois:
...même sur la dernière année?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous l'avez sur la liste.
Mme Marois: C'est ça que j'ai commencé à
regarder. Il y a les DMS, mais, ça, c'est autre chose.
Une voix: On n'a pas les dates de...
Mme Marois: C'est ça, on n'a pas les dates,
évidemment. Mais, ça, si je comprends, ce sont
généralement les demandes. Il y en a une ici, par exemple.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai un autre tableau que je peux
vous...
Mme Marois: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...produire ici. J'ai un tableau
qui indique les dossiers non référés au BAPE, les dossiers
que j'ai référés au BAPE pour enquête...
Mme Marois: D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...les dossiers que j'ai
référés au BAPE pour enquête et audience, et les
dossiers qui sont au cabinet en attente de décision.
Mme Marois: D'accord. Ça serait intéressant,
ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ça concerne 36 dossiers sur
lesquels il y a 25 décisions qui ont été prises, soit
d'émettre un certificat, soit une enquête, soit une enquête
et une audience publique, et il y en a 11 qui sont en attente de
décision au cabinet.
Mme Marois: D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour un 6.3.
Mme Marois: O.K.
Document déposé
Le Président (M. Gauvin): Donc, la commission accepte pour
dépôt le tableau que vous avez identifié.
Mme Pelchat: Moi, j'ai une question.
Le Président (M. Gauvin): Oui, Mme la
députée de Vachon.
Mme Pelchat: Pourquoi est-ce que c'est si long avant que le
Règlement je pense que Mme la députée de Taillon Ta
posée tout à l'heure, mais je n'ai pas saisi la réponse
soit en vigueur, le nouveau Règlement sur les déchets
solides?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Parce que c'est un
règlement qui est complexe. L'historique, je l'ai fait cet
après-midi au moment comme tel de l'adoption du principe du projet de
loi. Il faut se replacer dans le temps, en 1987. En 1987, on a consulté
à peu près 150 groupes d'intéressés pour mettre
ensemble une politique de gestion des déchets au Québec. En 1989,
on a accouché de la politique de gestion des déchets. Mais une
politique, ce n'est pas une loi et ce n'est pas un règlement. À
partir de ce moment-là, on a bâti une législation et une
réglementation qu'on a distribuées pour consultation et, au
moment où on se parle, on en arrive aux dernières étapes
qui vont nécessiter des modifications législatives et
réglementaires.
Donc, c'est un processus... Et, quand vous touchez, en matière de
déchets dangereux, une problématique aussi importante vous
parlez de 1987 à 1993-1994 comme tel c'est après 5
à 7 ans à partir du moment où vous démarrez le
processus que vous aboutissez à quelque chose qui est contraignant pour
le citoyen. Une politique, c'est moins long à mettre sur pied, mais ce
n'est pas contraignant...
Mme Pelchat: II n'y a pas de sanction.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...pour un citoyen. Et, si vous
brûlez les étapes, que vous ne consultez pas suffisamment, vous
commettez des erreurs techniques. Ça nous a pris à peu
près ça, 6 ans à 7 ans, pour notre règlement des
pâtes et papiers. C'est ce que ça prend en matière
environnementale si on veut avoir un minimum de sécurité quant
à l'applicabilité de la législation, et c'est ce qui fait
qu'on est sous pression constamment, surtout dans un domaine comme
celui-là.
Mme Pelchat: Merci.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Dubuc.
M. Morin: Juste une petite question d'information. On dit:
«En plus du certificat prévu à l'article 54 de cette loi,
d'un certificat d'autorisation» prévu à 31.5. Pourquoi
est-ce qu'on fait référence à 54?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Parce que, actuellement, la
personne pourra...
M. Morin: Je comprends que c'est ça, mais 31.5,
finalement, exige beaucoup plus, parce que 31.5 est en fonction de
l'évaluation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Mais, si on ne dit pas: En
plus de 54, quelqu'un peut toujours prétendre qu'en fonction de 54 il y
a droit. C'est pour ça qu'on fait référence à 54.
C'est ce qu'ils font
présentement, les gens disent: Nous autres, on répond
à 54, émettez-nous notre permis.
M. Morin: Ah bon! Je ne savais pas ça.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
complète le débat au niveau de l'article 1? Est-ce que l'article
1 est adopté tel qu'amendé?
Mme la députée de Johnson.
Mme Juneau: Merci, M. le Président. L'article 1, il ne
comprend pas les incinérateurs, les centres de tri et ces
choses-là; c'est juste pour les sites d'enfouissement. Est-ce que vous
les avez omis par volonté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, parce que les
incinérateurs sont déjà soumis au bureau d'audiences
publiques...
Mme Juneau: Ah!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...en matière
environnementale en vertu d'une autre disposition d'application
générale.
Mme Juneau: Bon.
Le Président (M. Gauvin): Je rappelle l'article...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'exemple, c'est la RIGDIM, c'est
le plus connu.
Le Président (M. Gauvin): Je rappelle l'article 1 tel
qu'amendé. Est-ce que l'article 1 est adopté tel
qu'amendé?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Gauvin): L'article 2, M. le ministre.
Projets soumis avant le 14 juin 1993
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président.
L'article 2 prévoit que la procédure d'évaluation
environnementale prescrite par l'article 1 sera également applicable aux
projets d'établissement et d'agrandissement de lieux d'enfouissement
sanitaire ou de dépôts de matériaux secs soumis au ministre
de l'Environnement avant le 14 juin «1983» et pour lesquels il n'y
a pas eu, à cette date, délivrance du certificat exigé par
l'article 54 de la Loi sur la qualité de l'environnement, ni jugement
tenant lieu d'un tel certificat.
Ainsi, tous les dossiers relatifs à de tels projets qui sont
actuellement en voie de traitement au ministère de l'Environnement
deviennent régis par ce nouveau régime juridique, à
l'exception de tout projet qui aurait fait l'objet d'une décision de
justice tenant lieu du certificat requis par l'article 54, un tel projet
demeurant alors soumis à l'ancien régime juridique.
Cet article 2 énonce enfin que, dans les cas où il y aura
eu, avant le 14 juin 1993, enquête et rapport du Bureau d'audiences
publiques sur l'environnement, il n'y aura pas lieu d'exiger l'étude
d'impact prévue à l'article 31.2 de la loi, ni d'autres
consultations ou audiences publiques pour la délivrance du certificat
d'autorisation prévu à l'article 31.5 de la loi.
Excusez. On me dit que j'ai mentionné tantôt
«1983». On dit le 14 juin 1993; correction pour les fins du
Journal des débats.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Taillon.
Mme Marois: Oui. «La demande visant à obtenir le
certificat susmentionné...» Attendez un peu, je veux me retrouver
parce que c'est quand même assez technique. J'ai une question
précise à poser au ministre sur cela. On dit, au premier
alinéa, quelques lignes avant la fin de l'alinéa: «ni
délivrance par le ministre d'un tel certificat ni jugement en tenant
lieu. La demande visant à obtenir le certificat susmentionné
tient lieu de l'avis prescrit.» Bon. Ça, ça va. Le
«jugement en tenant lieu» vous y revenez un petit peu plus
tard dans l'article? Non fait référence à
l'explication que vous donniez tout à l'heure sur le fait que, si le
jugement dit nommément que cela peut être considéré
comme un permis, cela est exclu. Mais, ici, tous les autres cas, de la
façon dont c'est formulé, font en sorte qu'ils entrent dans le
processus prévu par la loi actuelle.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exact. À ma
connaissance, il n'y a que le jugement dans le dossier des Entreprises Antoine
Stabile qui soit rédigé de la sorte et, le délai
étant expiré, cette compagnie possède maintenant un
certificat émis par le tribunal qui tient lieu du certificat que le
ministre aurait dû émettre. On a présenté en Cour
d'appel une requête pour surseoir à cette exécution
provisoire et on n'a pas eu gain de cause.
Le Président (M. Gauvin): M. le député
d'Orford.
M. Benoit: Oui. C'était juste 2 petites questions
techniques au ministre. Demain matin, on remet 80 dossiers d'audiences
publiques au BAPE; j'imagine que ça va refouler dans le coude un peu
pour un bout de temps. Est-ce qu'ils ont les commissaires, le personnel et les
photocopieuses, je veux dire...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
(22 h 10)
M. Benoit: ...les bouquets en plastique et tout ce que ça
prend pour fonctionner?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les 80 dossiers ne s'en vont pas
au BAPE comme ça; le promoteur doit faire une étude d'impact. Ce
sont les services d'évaluation environnementale du ministère de
l'Environnement qui, les premiers, vont être saisis des dossiers comme
tels, s'assurer que l'étude d'impact est conforme, etc., et, par la
suite, les dossiers sont déférés au bureau d'audiences
publiques en matière environnementale. Les effectifs ont
été considérablement augmentés au niveau du BAPE au
cours des 2 dernièrers années, de même que les budgets. J'y
vais de mémoire. C'est passé de 1 500 000 $ à possiblement
5 000 000 $ de budget de fonctionnement sur une base annuelle. Pas parce qu'on
avait prévu le coup, mais on avait prévu que, dans l'ensemble de
la société, les gens demanderaient de plus en plus l'intervention
du bureau d'audiences publiques dans plusieurs matières.
M. Benoit: Donc, il n'y a pas de problème
épouvantable, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas la solution facile,
là, mais on pense qu'on est capables de gérer la situation. J'ai
eu à déférer, au cours des derniers mois, plusieurs
dossiers en vertu de l'article 6.1 de la loi et, dans chacun des cas, le BAPE
s'est acquitté de sa tâche avec diligence. Autrement dit, il
commence à s'habituer à ce type de dossiers.
M. Benoit: Ce que j'essaie de voir, M. le ministre... On sait
que, depuis quelque temps, les cours ont eu tendance à dire: Si le
jugement a été trop long après la période où
s'est passé l'acte criminel... Bon, il y a eu une série de causes
qui furent perdues. Et là, je me dis: Est-ce qu'on ne pourrait pas
embarquer dans une situation comme celle-là où les délais
sont tellement longs que ce qu'on essaie de faire, finalement, on ne le ferait
pas là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Le BAPE, de façon
quasi totale, complète son mandat, parce que c'est prévu dans le
règlement, dans une période de 4 mois à partir du moment
où, comme ministre, je réfère le dossier au BAPE. La seule
exception que je connaisse, c'est le dossier d'actualité,
Sainte-Marguerite. Ils ont pris un petit peu plus que 4 mois. Il n'y a personne
qui s'est plaint, sauf le ministre qui a envoyé une petite lettre de
réprimande au BAPE en lui disant que, les règlements, c'est pour
tout le monde.
M. Benoit: Si je suis hors d'ordre, M. le Président, vous
me rappellerez à l'ordre. À ce point-ci, le BAPE n'a pas beaucoup
d'expertise sur les sites d'ensevelissement de déchets. C'est exact? Ils
n'en ont pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non.
C'est-à-dire qu'ils ont commencé. En vertu de 6.3, ils ont
effectué plusieurs mandats, et d'enquête et d'audience publique,
et ils sont en train de développer cette expertise. Et le BAPE a cette
possibilité, lorsqu'il sent qu'il n'a pas l'expertise requise, de
s'adjoindre les experts, et ils le font par voie contractuelle.
Mme Pelchat: Mais ce n'est pas automatique. Il faut que ce soit
le ministre qui, par 6.3, les mandate.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Présentement, c'est en
vertu de 6.3, mais ils sont maîtres de s'adjoindre les experts qu'ils
jugent appropriés.
M. Benoit: Au même moment où on voterait ça,
est-ce qu'il y a des normes qui seraient données au BAPE, à
savoir: Bon, oui pour les toiles, puis non pour les usines de ci, puis...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Benoit: Alors, le BAPE va rester maître des
décisions?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans le cas que vous avez
donné là, Magog, vous allez amener votre expert et j'imagine que
le promoteur va amener son expert. Le BAPE, s'il se trouve dans une situation
où il ne peut départager les expertises, va s'engager un expert.
Puis, habituellement, on ne lésine pas là-dessus. Moi, je tiens
à le dire, je l'ai fait dans le cas du dossier Soligaz, entre autres. On
avait une problématique assez exceptionnelle. Je suis allé
chercher des budgets pour engager le meilleur expert européen,
américain et québécois et on a départagé les
expertises, ça n'a pas été long. Quand ces 3 ont
signé, les autres experts se sont assis.
M. Benoit: O.K. Je vais aller un petit peu plus loin, M. le
ministre. Il y a les dimensions qui ne sont pas nécessairement en
environnement, mais qui sont très près de l'environnement. Je
pense, par exemple, aux fonds en fidéicommis où, aux
États-Unis, maintenant, on dit: Ça coûte aussi cher
d'administrer un site après qu'il est fermé, même souvent
plus cher une fois qu'il est fermé. Et le vieux truc, c'est que tu mets
ça dans une filiale, tu fais faillite, puis tu dis à la
municipalité ou à la province: Organisez-vous avec le site. Or,
pour prévenir ça, il n'y a rien qu'une solution, c'est
qu'à chaque tonne de déchets que tu rentres, à la caisse,
tu dis: Bien, donnez-moi 2 $, donnez-moi 0,21 $, donnez-moi 3,50 $ du sac ou du
camion ou de la tonne, peu importe.
Est-ce que le BAPE parce que ce n'est pas vraiment un
raisonnement en environnement; c'est un raisonnement financier pour dans 30 ans
est en position, devant les représentations des citoyens, de
dire: Ça va être 0,21 $ ou 3,50 $ ou je ne sais pas moi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le BAPE est en position non pas
décisionnelle, mais de recommandation. Il est en position de
recommander. Maintenant, ce que vous suggérez fait partie du document
qu'on a fait circuler sur la modification à la loi sur les
déchets.
M. Benoit: Oui. Ça s'applique à 1994.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, je ne peux pas sauter
d'étape. Encore une fois, je vais avoir besoin de l'Assemblée
nationale, du processus réglementaire, puis de l'appui de tous les
parlementaires.
M. Benoit: M. le ministre, est-ce qu'on pourrait penser...
Mme Marois: Ce sera plus facile à obtenir si les
délais sont respectés et tout le reste.
M. Benoit: Oui, d'accord. Est-ce qu'il serait possible à
ce...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que vous lui avez
donné le droit de parole, M. le Président?
Mme Marois: Je l'ai pris, cependant.
M. Benoit: Est-ce qu'il serait possible, M. le ministre, qu'au
moment des audiences du BAPE, finalement, les citoyens essaient d'aller
chercher le meilleur des 2 mondes? D'une part, qu'ils disent: Nous pensons que
ça devrait être je prends toujours l'exemple du
fidéicommis 0,55 $ la tonne en fidéicommis
géré par la MRC. Il y a une recommandation qui vous est faite en
ce sens par le BAPE, vous approuvez ça; donc, la compagnie est
liée par la décision de 0,55 $. En 1994, vous déposez un
projet de loi qui, lui, pourrait dire: 0,55 $, la moyenne américaine; la
moyenne européenne, c'est 2,50 $ du camion, de la tonne. Est-ce qu'il y
a possibilité de penser que, parce qu'on est dans une période de
transition, les décisions que pourrait amener le BAPE pourraient
être indexées en tout temps au meilleur sur la loi qui serait
déposée en 1994?
En d'autres mots, je veux dire, on ne peut pas demander non plus
à des bénévoles... Je regarde à Magog, ça va
être des gangs de bénévoles qui lavent la vaisselle et,
ensuite, qui partent d'un sous-sol d'église pour aller se batailler avec
ces histoires-là. On ne peut pas leur demander d'arriver avec
l'expertise, même si on va essayer de le faire. Et, moi, je me dis, il
faut les sécuriser, dire à ces compagnies-là:
Écoutez, oui, le BAPE va nous faire un paquet de recommandations. Mais,
si la loi est plus forte, ça va être la loi en 1994.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Tantôt, on va voir que les
normes que le gouvernement peut fixer sont des normes qui sont
supérieures à la réglementation, et ça, ça
fait partie des normes supérieures, si nous avons une recommandation
pendant la situation intérimaire. Maintenant, si le règlement
arrive par la suite, on peut prévoir, dans les conditions
d'émission du certificat d'autorisation, qu'il devra respecter le
règlement qui entrera en vigueur, etc., et que ce soit indexé. Ce
sont des modalités de calcul sur lesquelles... Et, là-dessus, je
dois dire que je n'ai pas eu de représentations très
négatives de l'industrie. L'industrie veut des normes qui soient
égales pour tout le monde et, à partir du moment où
ça ne brise pas la compétition comme telle, elle ne s'oppose pas
à ce que des fonds de fidéicommis soient créés.
M. Benoit: Si ce n'est que les municipalités vont
répondre à ça: Le fonds de fidéicommis, je n'en ai
pas besoin parce que, étant une municipalité, je vais demeurer
là quand je fermerai le site. Alors que la compagnie, elle, on sait
pertinemment que, la journée où elle fermera le site, où
elle essaiera de faire un terrain de golf là-dessus, elle ne sera plus
là. Je veux dire, elle va tout simplement fermer ça, alors que,
la ville de Magog, il y a bien des chances qu'elle va être encore
là dans 35 ans. Pour Laidlaw, c'est probablement sûr, mais, pour
la filiale qu'ils auront trouvé le moyen de créer, c'est loin
d'être évident.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
complète vos questions, M. le député d'Orford?
M. Benoit: Pour le moment. M. Morin: M. le
Président...
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Dubuc.
M. Morin: ...c'est parce qu'il y a une réponse qui a
été donnée et qui ne me paraît pas complète,
et je voudrais m'assurer... Quand M. le député a demandé
si le BAPE avait à gérer certaines normes, vous avez dit: Non,
bien sûr. Mais, si je ne m'abuse, au moment où le projet arrive
devant le BAPE, c'est que le dossier est censé avoir reçu un avis
de conformité en fonction des directives du ministère de
l'Environnement...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact.
M. Morin: ...qui, lui, aura exigé du promoteur de
répondre ou de rencontrer les règlements ou les normes ou,
à tout le moins, les mesures d'atténuation. Et là, le BAPE
juge là-dessus, sur les mesures suffisantes d'atténuation ou
pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): «Juge», c'est un grand
mot.
M. Morin: Donc, il ne gère pas les normes parce qu'elles
sont censées avoir été... Parce que, s'il y a des normes
qui ne sont pas rencontrées, il ne va pas devant le BAPE.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais je vais vous donner des
exemples. Parfois, on pense qu'un dossier est complet au ministère de
l'Environnement du Québec.
M. Morin: Oui, mais il ne l'est jamais.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne vous parlerai pas de cas
vécus, mais on arrive sur le terrain et il y a du monde qui a
oublié de nous dire qu'il y avait un ruisseau...
M. Morin: D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...qui passait à quelques
pieds, avec des poissons dedans. Le BAPE, lui, le découvre rapidement
parce que le citoyen qui va à la pêche, etc., il va le lui dire.
Les dossiers se complètent aussi de cette façon-là.
M. Morin: Mais ce n'est pas une nouvelle norme; c'est de
l'information qui s'ajoute.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais qui fait en sorte que ce
qu'on pensait être conforme aux normes ne le devient plus.
M. Morin: D'accord. O.K.
Mme Marois: Je reviens sur ma question de tantôt, pour
être un petit peu plus précise. Quand on fait
référence à «ni jugement en tenant lieu», vous
disiez: II y a à peu près essentiellement le cas de Stabile qui
aurait été reconnu comme un jugement en tenant lieu parce que,
nommément, on le dit. Dans les autres cas, c'est la teneur du jugement
qui vous permet de dire cela?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le dispositif du jugement nous
ordonne d'étudier la demande en fonction de la loi et de la
réglementation. Donc, nous sommes obligés...
Mme Marois: D'accord. C'est nommément dans les autres
jugements si on excepte celui de Stabile.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça. Et, à
partir de ce moment-là, la loi, aujourd'hui, c'est celle de 1978, la
réglementation, c'est celle de 1978. Si cette loi est adoptée, je
vais me conformer au jugement, mais en fonction de cette
législation.
Mme Marois: Hum, hum!
(22 h 20)
Le Président (M. Gauvin): Mme la députée de
Johnson.
Mme Juneau: M. le Président, j'aimerais savoir si, dans le
dernier document que le ministre vient de nous distribuer, les dossiers qui
sont en attente à son cabinet, ça veut dire, ces
dossiers-là, qu'ils n'auront pas à aller devant le BAPE compte
tenu qu'ils sont rendus à votre cabinet.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, non. Mme Juneau:
Ça ne les exclut pas?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah non, ça ne les exclut
pas.
Mme Juneau: O.K. Très bien.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
complète le débat au sujet de l'article 2? Non. Mme la
députée de Taillon.
Mme Marois: Donc, dans le cas qui nous préoccupe, à
Saint-Jean-de-Matha, et qui implique la compagnie Bérou, c'est
évident, à votre point de vue... L'évaluation que vous
faites, c'est que ça permet de demander que ça aille en processus
d'évaluation devant le BAPE, malgré l'ordonnance du juge,
là. C'est bien ça? On se comprend bien?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais vous citer au texte des
extraits du jugement de Mme le juge LeBel: «Dans le présent cas,
il est clair qu'il y a une controverse sur le plan local. Sans doute les
opposants souhaitent-ils la tenue d'audiences publiques pour questionner le
promoteur et peut-être contester le projet. Il ressort d'ailleurs du
dossier qu'il y a actuellement un débat public et politique sur la
possibilité et l'opportunité d'amender la loi et la
réglementation pour exiger des études d'évaluation et
d'examen des impacts sur l'environnement dans plus de cas, et également
la tenue d'audiences publiques plus fréquentes. On veut, semble-t-il,
modifier le Règlement sur les déchets solides pour le mettre
à jour et, sans doute, pour imposer des normes plus contraignantes.
«Tous ces débats mettent en cause des questions délicates
qu'il appartiendra à l'Assemblée nationale et au gouvernement de
trancher. C'est cependant le rôle du tribunal de décider de la
requête en appliquant les principes généraux du droit et,
également, la loi et les règlements tels qu'ils existent
actuellement.»
Et, lorsqu'elle dispose du litige, la juge s'exprime comme suit:
«La lecture des textes ne laisse aucun doute: on voulait assujettir
à cette procédure d'enquête et d'audience publique les
projets touchant les lieux d'élimination des déchets. Cela se
fera peut-être un jour puisque le gouvernement a certainement le pouvoir
de le faire par règlement ou par des amendements à la loi. Le
problème se pose ici parce que, pour l'instant, ni la loi ni le
Règlement n'autorisent le ministre à ce faire.»
Mme Marois: Hum, hum!
Mme Pelchat: Et, en termes de délai, qu'est-ce que
ça voudrait dire pour la compagnie? Demain matin, la loi est
adoptée. Pour cette compagnie-là, par exemple, pour
l'agrandissement du site de Saint-Jean-de-Matha, qu'est-ce que ça veut
dire? Est-ce que c'est le délai qui était mentionné dans
La Presse d'hier, 18 mois?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne veux pas traiter de cas
particuliers, encore une fois. J'ai signifié que c'est encore en
instance devant...
Mme Pelchat: O.K. Mais pour un cas...
Mme Marois: Pour un cas général. Moi, je trouve la
question très pertinente parce que c'est...
Mme Pelchat: Ça me fait peur dans ce temps-là!
Mme Marois: ...aussi l'évaluation... Non, non, ne vous
inquiétez pas, chère collègue. Parce qu'elle dit que ma
question lui fait peur. ' Mme Pelchat: Non, non. Quand vous dites que ma
question est pertinente, je commence à avoir peur là! Ha, ha,
ha!
Mme Marois: Ha, ha, ha! Je sais, j'avais compris.
Le Président (M. Gauvin): Si vous voulez, j'aimerais qu'on
s'entende. Est-ce que M. le ministre devrait traiter la question de Mme la
députée de Vachon en premier lieu?
Mme Pelchat: II l'a déjà fait, ça va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Elle est satisfaite.
Mme Marois: En fait, moi, ce que je veux avoir, c'est... La loi,
nous l'adoptons ce soir. Combien de temps cela prendra à un projet pour
lequel il y a des études à faire, qui doit passer devant le BAPE
et, ensuite, évidemment, il faut que les recommandations soient
déposées au ministre, etc., combien de temps avez-vous
évalué que cela prendrait entre le moment où nous adoptons
le projet de loi et le moment où une recommandation pourra être
déposée chez vous pour un promoteur qui a inscrit une demande au
sujet d'un projet soit d'agrandissement ou d'implantation d'un nouveau
site?
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y a pas de règle en la
matière. La moitié des délais ne dépend pas du
ministère ou du BAPE; la moitié des délais dépend
du temps que prend le promoteur pour bâtir, construire et
présenter une étude d'impact. Ça dépend
également de la qualité de l'étude d'impact. Si
l'étude d'impact est conforme, qu'il n'y a pas de question
additionnelle, etc., c'est plus rapide. La période qui est
déterminée, celle du BAPE comme telle... Je l'ai dit tantôt
et je le répète parce que ce n'est pas assez connu dans le
public: Ils n'ont jamais, sauf dans le cas que je vous ai mentionné,
dépassé le temps prévu par règlement, qui est de 4
mois à partir du moment où le ministre confie le mandat et le
rapport qui est fait au ministre.
Mme Marois: Est-ce que le BAPE peut procéder à une
recommandation et à son rapport dans un délai plus court?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Ah oui. Ça, c'est un
délai maximum que je donne.
Mme Marois: C'est ça. Voilà. Maintenant, est-ce
que, dans les moyennes que vous avez pu observer il s'est tenu à peu
près au maximum ou s'il est allé dans un certain nombre de cas...
Évidemment, on a peu d'expertise dans le cas de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mon expérience m'enseigne
que, généralement, c'est plus proche du 4 que du 1.
Mme Marois: D'accord.
Mme Pelchat: Dans le cadre de cette loi, ce soir, est-ce que le
promoteur devrait suivre la procédure en vigueur à l'heure
actuelle ou la procédure en vigueur avec la loi 61 qui sera en vigueur
à partir de l'adoption du Règlement? Parce que, la loi, elle va
être en vigueur à partir du 14 juin.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À partir du moment
où la loi est en vigueur, le promoteur qui dépose une demande au
ministère de l'Environnement n'a d'autre choix que de suivre ce qui est
prévu à la loi qui est en vigueur, et c'est celle-ci. La loi 61
n'est pas en vigueur. Demain matin, elle n'est pas...
Mme Pelchat: Je n'excuse. Il n'y a pas de mesures transitoires?
Parce que, dans la loi, ici, on fait référence. ..
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On va le voir à l'article
6.
Mme Pelchat: C'est important parce que la loi 61, puis le
Règlement de la loi 61 introduisaient un principe de réduction
des délais et aussi responsabilisaient le ministère de
l'Environnement comme tel. Si
c'était cette procédure-là qui était en
vigueur plutôt que l'ancienne, je pense que ce serait un atout pour tout
le monde.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Lorsqu'on va arriver à la
mise en vigueur de 61, on va tomber sous le régime de 61 à
l'étape où on est rendus.
Mme Pelchat: O.K. Voilà.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et ça on va le voir dans
les dispositions transitoires.
Mme Pelchat: O.K. Merci.
Mme Marois: Sinon, c'est ce qu'on adopte dans l'actuel projet qui
va s'appliquer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais, même si on l'adopte,
si la réponse finale n'a pas été donnée et que 61
entre en vigueur et que la personne en est rendue... Je vais donner un exemple:
son étude d'impact est complétée, etc., elle est rendue au
BAPE; elle tombe sous les provisions de 61, à partir de l'étape
où elle est rendue. Elle ne recommence pas.
Mme Marois: D'accord.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Dubuc.
M. Morin: Moi, je ne suis pas satisfait de votre réponse.
Je trouve que vous n'y êtes pas allé d'une précision du
tonnerre...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Précisez la question.
M. Morin: ...quand on vous a demandé les délais.
Vous savez fort bien qu'en temps normal ça peut être facilement 2
ans, un projet, à partir du moment où le promoteur doit
présenter son avant-projet. À ce moment-là, le
ministère tient ses rencontres au niveau interministériel,
établit les directives, obtient de la part du promoteur le respect des
directives. L'étude d'impact comme telle peut facilement durer 3, 4
mois; le BAPE, 4 mois, ses recommandations et la décision du Conseil des
ministres. Écoutez, c'est 2 ans en temps normal. En temps normal. Mais,
après l'adoption du projet de loi, moi, je serais prêt à
vous gager ma chemise, avec tous les boutons qu'il y a dessus...
Mme Pelchat: Ne faites pas ça, ne faites pas ça!
Une voix: Une nouvelle chemise?
M. Morin: Non, mais, comprenons-nous bien, à partir du
moment où on applique cette loi-là, où tout le monde se
met en branle, ce n'est plus 2 ans parce que les effectifs du ministère
de l'Environnement, M. le ministre et ça, je le dis avec beaucoup
de conviction parce que j'en ai connus, des dossiers ne pourront pas
suffire à la tâche. Je ne dis pas que les 80 dossiers vont aboutir
demain matin. Sans qu'il y en ait 80, il va quand même en arriver un bon
nombre qui vont s'inscrire dans la démarche. Imaginez!
Je sais comment ça marche, je sais tout ça, et ça
me paraît impossible, M. le ministre, que, dans un court laps de temps,
d'autant plus... Si c'étaient des projets qui commencent, bien, mon Dieu
Seigneur, ils prendraient 2 ans au lieu de 3, ils commenceraient comme tout le
monde, je n'en ferais même pas un scandale. Mais je pense toujours
à ceux qui sont là depuis 2 ans, 3 ans.
Nonobstant ce que vous me dites, et je vous ramène encore
à notre mandat d'initiative où une des plus grandes critiques
était au niveau des délais... Même il y a des gens qui
prétendaient que les exigences au niveau environnemental pouvaient
mettre le Québec en situation défavorisée par rapport
à ailleurs, mais ça n'a pas tenu. Je pense que même les
promoteurs de l'entreprise privée n'ont pas soutenu ça, sauf les
délais qui semblaient d'une longueur indue.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que je peux vous donner la
réponse sur les délais?
Le Président (M. Gauvin): Le ministre est prêt pour
la réponse.
M. Morin: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur les délais, lorsqu'on a
préparé la réglementation sur le projet de loi 61...
M. Morin: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...dans l'interministériel,
lorsque vous passez comme ministre de l'Environnement au comité de
développement économique, ils plaident encore avec beaucoup plus
de vigueur ce que vous venez de me plaider avec coeur. Le ministre de
l'Industrie et du Commerce, le ministre de l'Énergie, le ministre du
commerce extérieur, lorsqu'ils cherchent à attirer des
investisseurs au Québec, il faut qu'ils leur disent c'est quoi, le
régime environnemental qui prévaut, et il faut qu'ils soient
capables de leur dire, à ces gens-là, pour qu'ils investissent
ici, combien de temps ça va durer. On a bâti la
réglementation autour de 61, on l'a fait en collaboration avec les
ministères à vocation économique.
Vous avez raison, c'était une des demandes essentielles du
secteur privé lorsqu'ils ont comparu devant la commission des
équipements et de l'aménagement. Us ont dit: Pas d'objection
formelle à y être soumis, mais,
si on y est soumis, vous allez nous garantir des délais. On a
donc bâti des délais par voie réglementaire dans ce qui va
être publié dans la Gazette officielle du Québec.
(22 h 30)
Où on se situe maintenant quand on se compare? Parce que c'est
toujours trop long, quand on se regarde, mais, parfois, il faut se comparer aux
autres sociétés avec lesquelles on est en compétition, les
autres provinces canadiennes, le Nord-Est américain. Puis on a fait pas
mal le tour de la planète parce que les ministères nous
ont posé des questions et on est dans la moyenne performante, que
j'appelle. On n'est pas les plus performants en termes de délais; on
s'en va, vous avez raison de le mentionner, autour de 20 à 24 mois
dépendant des procédures que l'on retient. Mais, 20 à 24
mois, si vous allez vous établir un site d'enfouissement sanitaire dans
l'État de New York, ça va vous prendre plus que ça. Si
vous allez dans l'État du Vermont, ça va vous prendre plus que
ça. Si vous allez ailleurs... On a comparé nos mesures.
M. Morin: Mais, là, vous prenez tous les exemples... New
York, c'en est un dépotoir, juste New York en soi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien...
M. Morin: Bien, ce n'est pas drôle de faire de
l'enfouissement là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La moyenne qu'on a
comparée, c'était 33 mois. Ça fait que c'est un processus,
vous avez raison de le dire, qui est long, mais il faut se comparer, puis,
à ce moment-là, on se console.
M. Morin: Bon. Alors, juste une petite question par rapport
à ça, parce que vous avez dit tout à l'heure que les
projets seront assujettis à une nouvelle réglementation
concernant les délais au moment où ils seront rendus.
Réexpliquez-moi ça, parce que, normalement, un projet qui est
déposé demain ou, je ne sais pas, qui a l'autorisation de
procéder au niveau de l'étude d'impact en fonction des directives
du ministère, il est assujetti aux délais, aux étapes au
moment où c'est fait et non pas à ce qui va être
décidé en fonction de 61 un peu plus tard.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous allez le voir
tantôt...
M. Morin: Là, précisez-moi ça un peu, ce
n'est pas clair.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...lorsqu'on va arriver à
l'article 6. Mais je n'ai pas d'objection à vous l'expliquer tout de
suite.
M. Morin: Ah non, non, non. Si vous allez le faire plus tard, je
ne suis pas pressé plus que ça, moi non plus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): O.K. Je vais le faire à
l'article 6, à la disposition de transition.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre nous confirme
qu'il reviendra à l'article 6 pour l'explication. Mme la
députée de Taillon.
M. Morin: M. le Président, on va se charger de le lui
rappeler si jamais il l'oubliait.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah, je ne peux pas l'oublier,
c'est ça que ça touche, l'article 6.
Mme Marois: Une question. Entre le moment où le ministre
reçoit les recommandation du BAPE et le moment où il
délivre soit l'autorisation ou le certificat, peu importe, selon les
situations que l'on attaque, il y a combien de temps de délai, en
moyenne?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ça dépend du projet.
Je vais vous donner un exemple. Si vous avez un projet qui touche à 3
ministères dans l'interministériel, ça va
généralement assez vite. Si vous avez un projet qui touche
à d'autres...
Mme Marois: Quand vous dites que ça va relativement vite
ou assez vite, ça veut dire quoi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): 45 jours pour l'approbation
finale.
Mme Marois: O.K. D'accord.
M. Morin: Surtout avec le Loisir et les Affaires culturelles,
puis le Tourisme...
Mme Marois: Là, c'est long! Est-ce que c'est ça que
je comprends?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Plus vous avez de
ministères sectoriels qui sont affectés... Il faut, comme
ministre de l'Environnement, que je reçoive les avis sectoriels.
À partir de ce moment-là, je tire dessus. Dans le projet de loi
61, on a tenté de bâtir des contraintes pour qu'on les
reçoive, ou ils sont considérés caducs, on ne les a pas,
pour répondre aux exigences du privé.
Mme Marois: D'accord. Maintenant, ramenons-nous dans la situation
concrète que nous couvrons ici, que sont les sites d'enfouissement.
Selon vous, quels seraient les délais que vous pourriez rencontrer?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Site par site. Lorsque je vous ai
donné la liste tantôt, il y avait des sites qui s'en allaient pour
une durée de vie de 100 ans. Si le site est à proximité du
lac Memphrémagog, site d'approvisionnement en eau potable, je ne suis
même pas certain que le fédéral, en vertu de la loi sur les
poissons, n'arrivera pas dans le dossier et qu'on n'aura pas à mettre un
commissaire du fédéral, Pêches et Océans Canada,
Transports Canada...
M. Benoit: On est limitrophe avec les États-Unis
aussi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a des ententes
internationales. Le Vermont va insister. C'est un dossier complexe.
M. Benoit: Le Québec s'est mis le nez si je peux
ajouter, M. le Président entre autres, dans le cas du site aux
États-Unis qui a été ouvert tout près du lac
Memphrémagog. Et même le Québec a réussi à en
faire fermer un qui était pour ouvrir, finalement, celui qui
était pour des déchets atomiques. Et le Québec a
mené une bataille parce que, dans cette partie-là de la
Nouvelle-Angleterre, il n'y avait pas d'habitants, mais tous les affluents
venaient au lac Memphrémagog. Alors, les gens du Vermont, il n'y avait
presque pas de personnes qui restaient là. Ça fait que, eux, ils
ne menaient pas une grosse bataille, et c'a été des
Québécois qui on mené la bataille à Washington,
particulièrement toujours la même gang, pour dire aux
États-Unis: Ça n'a pas d'allure de mettre des déchets
nucléaires là. Et, finalement, ils ont abandonné le
projet.
Alors, à l'inverse, cette fois-ci, je pense qu'on pourrait avoir
des gens des États-Unis qui sont sur le lac Memphrémagog. Et je
comprendrais qu'on aille aux Affaires internationales, tout au moins, je veux
dire. Et il y a déjà un organisme, qui s'appelle
Québec-Vermont, qui est une patente gouvernementale. J'ai l'impression
que ces gens-là vont se mettre le nez là-dedans. Ah, il y a des
délais qui vont être plus longs.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais, si vous parlez...
M. Benoit: Ce que j'essaie de dire à Laidlaw, c'est que
ça pourrait être très, très long, vous
comprendrez.
Mme Marois: Oui, j'ai cru comprendre que vous passiez à
travers votre réponse un certain nombre de messages. Bon. Moi, ça
me va. Je n'ai pas d'autres questions.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
Mme Pelchat: Juste une question.
Le Président (M. Gauvin): Mme la députée de
Vachon.
Mme Pelchat: «Tient lieu de l'avis», c'est l'avis de
projet, ça, 31.2?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Mme Pelchat:
Merci.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Dubuc.
M. Morin: C'est ma dernière intervention, parce que je
sens bien qu'il faut que je la fasse là, parce que, après
ça, il va être trop tard.
Le Président (M. Gauvin): Ce n'est pas en rapport avec
l'article 6?
M. Morin: Non, non. C'est parce que je ne suis pas totalement
satisfait de la réponse lorsque le ministre me dit que les projets
suffisamment avancés pourraient invoquer certains paragraphes de
l'article 12 pour, finalement, se voir assujettir à une procédure
partielle, etc., en fonction du jugement du ministre sur, évidemment,
chaque dossier au mérite.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ou du gouvernement,
dépendant de...
M. Morin: Oui. Ça me fatigue énormément. Ce
n'est pas facile. Si vous n'êtes pas ouvert, ça ne me donne rien
de préparer un amendement. Mais vous avez véritablement
regardé ça, là? Je comprends que c'est une loi
transitoire, j'ai tout étudié ça. J'y ai passé
quelques heures, j'ai tout vu ça. C'est que ça fait une curieuse
de loi, hein, qui arrive dans le temps. Sa mise au monde est proche de
l'avortement, et on annonce déjà son décès.
Ça fait drôle. C'est un curieux projet de loi, mais quand
même...
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Dubuc, vous dites...
M. Morin: Vous disiez vous-même que vous aviez
songé, parce que c'était une loi transitoire et que
peut-être dans quelques mois...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je l'ai retirée au niveau
du Comité de législation dimanche soir parce que, sur le plan des
principes juridiques, on va déjà suffisamment loin. Il ne faut
pas aller plus loin pour ne pas tomber certainement dans un
déséquilibre.
M. Morin: Qu'est-ce que vous avez répondu, à ce
moment-là, pour sécuriser... Parce que, finalement, moi, je
trouve que c'est les gens... C'est peut-être
même une question d'approche peut-être plus psychologique
qu'autre chose. Vous avez une lettre, évidemment, de l'UMQ, entre
autres, qui vous proposait un moyen terme à peu près dans le sens
de celui que j'ai défendu. Êtes-vous capable de les rassurer, si
vous n'êtes pas capable de le faire par le projet de loi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je suis allé les
rencontrer...
M. Morin: Vous l'avez fait?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...à la Table
Québec-municipalités.
M. Morin: Vous n'avez pas réussi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'atmosphère était
quand même correcte.
M. Morin: Ah bien, ne parlez pas comme Ryan, vous, là!
Des voix: Ha, ha, ha! Une voix: Un, c'est assez! Des
voix: Ha, ha, ha!
M. Morin: II se fait huer et il vient nous dire que...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais je peux vous assurer que
l'atmosphère était très correcte. Mais, là, on
retombe dans le cas je le dis comme je le pense de M. Blackburn,
qui est de cette région-là, qui a un problème particulier,
comme on pourrait retomber dans le cas de M. Nicolet, de l'UMRCQ. C'est
toujours présent, sauf que, moi, je suis obligé de
m'éle-ver en haut des cas particuliers des 2 présidents des
unions...
M. Morin: J'en conviens.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...et de régler l'ensemble
de la province. Quand j'arrive à prendre une décision... Je
comprends M. Nicolet, je comprends M. Blackburn, ils ont des
responsabilités importantes et ils les assument correctement tous les 2,
mais ils sont également élus dans un milieu et ils tentent de
teinter leurs décisions de ce qu'ils vivent quotidiennement, et c'est
correct. On le fait aussi comme députés, quand on
représente des comtés, etc. Mais, quand j'arrive à prendre
la décision finale, si je mets une telle clause dans cette loi
d'exception, je tombe dans l'arbitraire qui est une dimension additionnelle
ajoutée à des dimensions de rétroactivité et d'un
certain arbitraire qu'on va retrouver tantôt. Je tombe solide.
M. Morin: Alors, M. le Président, je termine. Je ne veux
pas prolonger. Uniquement pour vous dire... Parce que je suis obligé de
vous croire sur parole.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le règlement vous y
oblige.
M. Morin: Oui. C'est une obligation réglementaire,
même pas morale.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et votre connaissance du ministre
vous y encourage.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Morin: Oui, mais je n'ai pas mis le temps pour vérifier
comment, à partir de la mise en vigueur de l'article 12 du projet de loi
61, les municipalités pourraient obtenir, justement, la souplesse.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On va le voir tantôt,
à l'article 6.
M. Morin: Oui. Oui, mais c'est dans le temps. Mais je ne voudrais
pas qu'à ce moment-là il arrive des difficultés qui
feraient en sorte que vous ne soyez pas en mesure de faire ce que vous venez de
me dire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah, tut, tut, tut! M. Morin:
Je ne l'ai pas évalué, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On va s'entendre sur ce que je
vous dis, là. Je n'ai pris aucun engagement. ..
M. Morin: Non, non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...dans aucun dossier.
M. Morin: Non, non, d'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je veux qu'on soit clair.
M. Morin: D'ailleurs, si vous vous souvenez, je n'ai jamais
parlé d'un dossier.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): O.K.
M. Morin: O.K. là? Je ne parle pas à ce
niveau-là. D'accord, vous ne vous êtes engagé sur aucun
dossier, sauf que vous avez dit que l'article 12 vous permettait de modifier la
procédure en fonction des
dossiers. Mais je ne voudrais pas que dans 6 mois vous me disiez: On
avait mal interprété la loi. Je ne peux pas me permettre de faire
ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): O.K. Non. Ça, je tiens
à vous donner...
M. Morin: À ce moment-là, vous allez voir un diable
dans l'eau bénite! (22 h 40)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Je vous aurais induit en
erreur, à ce moment-là, chose que je ne saurais faire.
M. Morin: Du moins volontairement, hein! Je vous remercie, M. le
Président, je n'insiste pas davantage.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Dubuc, est-ce que votre perception de fatigue est dissipée?
M. Morin: Pas totalement, mais, enfin, on va vivre avec
ça. On va vivre avec ça.
Le Président (M. Gauvin): Mme la députée de
Taillon.
Mme Marois: C'est un petit peu dans le même sens,
là. Dans le Règlement sur les déchets solides, à la
section II, sous le titre «certificat», bon, «demande de
certificat», là, on liste une série
d'éléments utiles et nécessaires pour obtenir le
certificat. Entre autres, «demande de certificat, rapport technique pour
l'enfouissement sanitaire, rapport technique pour autres lieux
d'élimination ou d'entreposage des déchets», bon, etc. Dans
les cas où les demandes seraient très avancées dans le
processus, où on a à peu près, pas à peu
près, où on a accumulé effectivement tout ce qui est
là, est-ce que le résultat de ce qu'on a accumulé pourrait
servir d'étude d'impact ou si c'est, au point de vue du ministre,
insuffisant et qu'il faudra que ça dépasse ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous dirai que ça va
servir...
Mme Marois: Oui. C'est dans le sens de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je voudrais vous dire que
ça va servir...
Mme Marois: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...mais que ça va
dépasser ça. Les exigences vont être à la hausse,
sauf que ces exigences de base, pour la personne qui les a déjà
accumulées, qui a effectué des dépenses, etc., sont partie
constituante du dossier, là; on ne jette pas ça aux
poubelles.
Mme Marois: Oui, c'est ça. Ce qui permettra, dans le
fond...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'accélérer.
Mme Marois: Voilà! La préoccupation de mon
collègue, qui est la mienne aussi, c'est qu'on dit: II y a des cas
où on n'a pas, non plus, à retarder indûment des projets
et je pense que ce n'est pas les fins qu'on poursuit ici et, dans
les cas où on a déjà accumulé des expertises, des
études, etc., il s'agit qu'on puisse raccourcir, dans le fond, le
processus d'étude d'impact devant nous mener au BAPE avec la
procédure qui s'ensuit. Et je ne dis pas, donc, de soustraire, d'aucune
façon, mais d'essayer de ramasser le processus dans un temps un peu plus
court.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
Mme Marois: Oui. Est-ce que ça va, les collègues?
Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Adopté. M. le ministre,
j'appelle l'article 3. Si vous voulez nous le présenter.
Pouvoir d'imposer des normes
différentes de celles de l'actuel
Règlement sur les déchets
solides
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Cet
article permet au gouvernement, lorsqu'il délivre un certificat
d'autorisation relativement à tout projet visé par le premier
alinéa de l'article 1 et par l'article 2, d'imposer des normes plus
sévères que celles prescrites dans l'actuel Règlement sur
les déchets solides lorsqu'il le juge nécessaire pour assurer une
protection accrue de l'environnement. Cet article se justifie eu égard
au caractère désuet des normes prévues à l'actuel
Règlement sur les déchets solides, ce dernier ayant
été adopté en 1978. Les normes fixées par le
gouvernement en application de cet article 3 bénéficient de la
primauté sur les règlements municipaux reconnue par la Loi sur la
qualité de l'environnement aux règlements pris en vertu de cette
loi.
Maintenant, j'ai un amendement, M. le Président, à
apporter à cet article 3, et je tiens à souligner que cet
amendement est à la suggestion du Barreau du Québec. L'article 3
est amendé par l'addition d'un troisième alinéa
libellé comme suit: «Le titulaire d'un certificat d'autorisation
délivré relativement à un projet visé au premier
alinéa de l'article 1 ou à l'article 2 doit sans délai
faire publier, dans un journal distribué sur le territoire de la
municipalité
régionale de comté ou de la communauté urbaine
où est situé le lieu d'enfouissement sanitaire ou de
dépôt de matériaux secs visé par ce projet, un avis
faisant état des normes fixées par le gouvernement en application
du présent article et contenues dans le certificat
susmentionné.»
Cet amendement vise à publiciser le décret du gouvernement
qui fixe des normes différentes de celles prescrites par le
Règlement sur les déchets solides. Cette publicité sera
faite sur le territoire de la MRC ou de la communauté urbaine
visée. Vu qu'il s'agit d'un pouvoir qui laisse de la place à la
discrétion ministérielle, il est important de publiciser la
décision, et ça indique également aux autres quels sont
les critères additionnels qui ont été fixés par le
gouvernement.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre, si vous voulez,
nous allons disposer, MM. et Mmes les membres, de l'amendement d'abord, si vous
êtes en accord pour ajouter cet alinéa.
M. Morin: On va le lire encore. Oui? Ça ne vous fait
rien?
Le Président (M. Gauvin): Oui, oui, oui. Ah oui! J'ai dit:
On va d'abord traiter le dossier de l'amendement. Je n'ai pas d'objection
à ce que vous le relisiez, surtout si vous m'en faites la demande.
M. Benoit: Pour la compréhension de l'article 3, avant
qu'on aille à l'amendement, parce que je ne suis pas sûr
même si je comprends...
Le Président (M. Gauvin): C'est ce que je voulais faire
préciser. Je voulais m'assurer qu'on débatte de l'amendement qui
ajoute un alinéa à l'article 3.
Une voix: O.K.
Le Président (M. Gauvin): Bien qu'on puisse toujours, si
les membres sont d'accord...
M. Benoit: Je veux juste voir si j'ai bien compris. Est-ce que ce
que ça dit, c'est que le BAPE va déposer son rapport et que le
gouvernement se garde le droit d'aller plus loin que ce que le BAPE aurait
recommandé? Est-ce que c'est ça que ça dit?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Le gouvernement a toujours le
droit d'aller plus loin en vertu de la loi telle qu'elle existe
présentement. Ce que ça dit essentiellement, c'est que,
présentement, personne n'a l'autorité légale, ni le BAPE,
ni le gouvernement, ni le ministre, d'aller plus loin que les normes qui sont
prescrites dans la réglementation de 1978. Ce que ça nous donne
comme possibilité, c'est d'ajouter des contraintes environnementales qui
bonifient la réglementation qui existe. Autrement dit, le BAPE pourrait
dire: Ajoutez vous détestez l'exemple, mais je vais le prendre
quand même une double toile sans couture ni fissure. Et le
gouvernement pourrait dire: Une triple toile et de la glaise, etc.
M. Benoit: O.K. Très bien.
Le Président (M. Gauvin): Je reviens au niveau de
l'amendement.
M. Morin: Bon. Alors, concernant l'amendement, qu'on exige que
soit publicise le décret, comme on dit, sans délai, ça
vous paraît raisonnable, ça? On voit ça rarement, sans
délai. Vous trouvez ça correct? Ce n'est contestable d'aucune
façon, ça, que le titulaire du certificat soit tenu de rendre
public votre décret et que les nouvelles exigences qui dépassent
en fonction de 3, j'imagine, ça soit publié sans délai? Je
n'ai pas d'objection sur le fond, sauf qu'encore là...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est la coutume.
M. Morin: Oui? C'est la coutume, sans délai? Je ne vois
pas ça souvent.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): O.K. Ça veut dire
qu'à partir du moment où c'est rendu on doit agir le plus
rapidement possible, sans délai, pour ne pas qu'on s'assoie dessus.
Le Président (M. Gauvin): J'ai cru comprendre que
c'était aussi votre souhait, M. le député.
M. Morin: Ah non, pas particulièrement, sauf que vous
savez que, généralement, sans délai, on ne voit pas
ça souvent.
Le Président (M. Gauvin): Mme la députée de
Johnson.
Mme Juneau: M. le Président, si je comprends bien
l'amendement, pour la personne qui aura reçu un certificat
d'autorisation pour aller plus loin dans l'établissement d'un site ou
l'agrandissement, il y a des conditions qui sont reliées à ce
certificat d'autorisation, qui ne sont pas les mêmes pour les uns que
pour les autres. Et puis ce certificat d'autorisation doit être publicise
avec les normes exigibles dans ce contrat-là, précisément,
pour avertir la municipalité ou la MRC des conditions exigibles.
À ce moment-là, si le titulaire, la personne qui est en cause, ne
le fait pas, supposons, est-ce que la municipalité, elle, ou la MRC est
au courant que ce type-là ne s'est pas exécuté, autrement
dit? Est-ce qu'il va y avoir une espèce d'information provenant du
ministère ou du BAPE?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le décret, il est
publié par le gouvernement dans la Gazette officielle du
Québec. Ça, c'est la première...
Mme Juneau: Oui, mais il n'y a personne qui se bat pour regarder
ça!
Des voix: Ha, ha, ha! Mme Juneau: C'est plat!
Mme Pelchat: On ne se bat pas dans les autobus...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De plus, la décision est
communiquée à l'initiateur du projet et à ceux qui ont
soumis des représentations. Alors, tous ceux qui sont allés
soumettre des représentations le savent; ça fait qu'on ne peut
pas rester... On ajoute une mesure additionnelle à celle qui existait
déjà à l'article 31.5 de la loi.
Mme Juneau: Mais, mon inquiétude, c'était à
l'effet que, si c'était cette seule personne-là qui avait cette
obligation-là, mais qu'il n'y a personne d'autre qui est au courant
qu'elle devait produire ça, elle dit: Bon, personne ne va le savoir, tu
sais.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais il y a pas mal de monde qui
va le savoir. (22 h 50)
Mme Juneau: Alors, je me disais: Si tous ces gens-là sont
informés de l'obligation, à ce moment-là, il ne pourra pas
passer outre et il devra le faire.
Le Président (M. Gauvin): M. le député
d'Orford.
M. Benoit: Je voudrais ajouter là-dessus que j'ai
été très impressionné, au moment des audiences du
BAPE, à Magog, sur l'ensablement, de la communication que le BAPE a eue
avant les audiences avec de simples citoyens qui m'avaient appelé. Je
disais: Donne ton nom au BAPE. J'ai été très surpris de
voir l'assiduité avec laquelle le BAPE communiquait avec ces
gens-là, de un. De deux, ils les ont informés souvent par
télégramme, ils leur ont fait parvenir les documents et,
après que les auditions ont été finies, plusieurs mois
après, toutes les décisions, les rapports, les mémoires.
Je n'en revenais pas de voir comment le BAPE a fait des suivis avant,
après et pendant. Et, je vous le garantis, les journalistes
étaient informés, tout le monde était informé, et
c'était vraiment fait sous la lumière, dans le milieu de 1'arena,
et il n'y a personne qui pourrait accuser le BAPE, chez nous, de ne pas avoir
eu toutes les informations qu'il était possible d'obtenir. Et,
là-dessus, moi, j'ai été bien impressionné, pour un
nouvel organisme.
Mme Marois: J'aimerais que la ministre de l'Énergie vous
entende.
Le Président (M. Gauvin): Mme la députée de
Johnson.
M. Benoit: Oui. On a des points de vue différents.
Mme Juneau: M. le Président...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Elle le sait, elle a
déjà été ministre de l'Environnement.
Mme Marois: Oui, d'accord.
Mme Juneau: M. le Président, est-ce que, rattaché
à cette condition, il pourrait y avoir des pénalités si,
vraisemblablement, un titulaire ne s'exécutait pas?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Prochain article.
Mme Juneau: Ah! Excusez, je vais trop vite.
Le Président (M. Gauvin): Pour revenir au niveau de
l'amendement tel qu'introduit par M. le ministre, qui ajoute un
alinéa...
Mme Juneau: Adopté.
Mme Marois: Adopté. Oui, oui, sans problème.
Le Président (M. Gauvin): Adopté. L'amendement
étant adopté, on revient à l'article 3 tel
qu'amendé.
Mme Marois: Bon. Là, c'est un pouvoir très
important que s'octroie, je comprends bien, le gouvernement et pas le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Voilà!
Mme Marois: Bon. Il y a une nuance et elle est de taille. Cela
veut dire que, si le ministre voulait poser des exigences différentes,
il doit absolument le faire entériner par le Conseil des ministres. On
s'entend bien, là. C'est le sens de ce qui est dans l'article.
Maintenant, quelle sorte de guides, quelle sorte de normes, à quoi va se
référer le ministre pour un peu, je dirais, que les gens puissent
savoir à quoi s'attendre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a un document là, vous
l'avez souligné vous-même, qui circule.
Mme Marois: C'est le Règlement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut déjà
indiquer aux gens que des copies sont disponibles et que
tous les fonctionnaires qui vont travailler le dossier en ont des copies
au ministère.
Mme Marois: O.K. Mais est-ce qu'on peut s'entendre et est-ce que
le ministre peut le dire ici, aux membres de cette commission?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne peux pas dire plus que ce
que je vous dis parce que, si j'avais dit plus, je le dirais
législativement.
Mme Marois: Je suis d'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans le contexte actuel, vous me
demandez quelles vont être les références; j'indique une
des sources de référence. Maintenant, il y a également le
BAPE qui va posséder sa propre expertise, qui va faire des
recommandations comme il le fait...
Mme Marois: Mais, là, on dit bien que c'est quand
même au-delà de ce que le BAPE peut recommander, dans le fond.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, parce que c'est
au-delà de ce qui existe dans la réglementation actuelle. Parce
que, techniquement, le BAPE est également lié par la
réglementation actuelle. Et, lorsque le BAPE va plus loin que la
réglementation actuelle, si le gouvernement veut l'entériner, il
doit avoir la possibilité législative de le faire. Et c'est ce
que cet article fait: il donne au gouvernement cette possibilité
législative de mettre en application les recommandations du BAPE, les
recommandations des fonctionnaires, les recommandations
d'intéressés qui, sur le plan environnemental et
ça, c'est important assurent une protection accrue de
l'environnement. On ne pourrait pas aller en deçà de ce qui
existe.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Dubuc.
M. Morin: Pourquoi est-ce que vous n'avez pas pensé de le
rendre explicite? Parce que je présume... Comme le disait ma
collègue, c'est un pouvoir majeur, ça, là, d'aller
au-delà. Je ne ne suis même pas sûr, sur le plan juridique,
que ce soit si solide que ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On nous dit que c'est solide.
M. Morin: On vous dit ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Morin: Oui, mais, moi, je vous dis que ça ne l'est pas
tant.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien, ceux qui me l'ont dit...
M. Morin: C'est des spécialistes; moi, je n'en suis pas.
O.K.!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...avaient une expertise.
M. Morin: O.K.! Vous n'avez pas besoin d'aller plus loin.
O.K.!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Morin: Ceci dit, généralement, le BAPE,
lorsqu'il recommande au gouvernement l'émission du certificat, il fait
toujours des commentaires. On sait, généralement, que le projet
qui lui est soumis doit au préalable avoir obtenu son certificat de
conformité, donc, rencontrer toutes les directives, donc toute la
conformité par rapport aux règlements du ministère. Sauf
que, lors des audiences, comme vous l'avez mentionné tout à
l'heure, il va arriver des individus, des groupes qui vont soulever des
inquiétudes à l'effet que ce projet-là ne rencontre pas
les normes ou que les normes en vigueur ne sécurisent pas la population,
ne sont pas suffisamment étanches. Ça, ça se dit lors des
audiences et c'est là que le BAPE, dans ses recommandations, s'il
recommande l'autorisation, va dire aussi que les normes en vigueur, par rapport
au dossier, aux représentations qu'ils nous ont faites, ne paraissent
pas très secures; de là une invitation, une recommandation au
gouvernement d'en ajouter.
Là, je trouve que le gouvernement serait beaucoup mieux
placé pour imposer des exigences au-delà de celles incluses dans
les règlements, mais à partir des recommandations du BAPE. Je ne
vois pas comment, gratuitement, s'il n'y pas de recommandation du BAPE, vous
pourriez comme ça... Sous quel prétexte? Je comprends tout
ça, mais je parle au niveau de la procédure. Il faut absolument
que ce soit justifié.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais vous donner un
exemple...
M. Morin: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...à partir d'un cas
concret. Le BAPE nous donne une recommandation positive avec 8 conditions. On
envoie ça dans l'interministériel, à Loisir, Chasse et
Pêche, et Loisir, Chasse et Pêche a une expertise pointue en
matière de tel type de poisson. Le BAPE ne l'avait pas. C'est
additionnel à ce que le BAPE nous a donné et, normalement, on va
l'incorporer. On reçoit même parfois, avant le rapport du BAPE,
des documents qui nous sont acheminés. Quelqu'un a lu ça dans les
journaux, il n'a pas eu le temps d'y aller, c'est un spécialiste, il
nous dit: Allez vérifier à telle place. On le fait. Donc, si on
se limite, on est limité et, à partir de ce moment-là, on
peut
échapper des éléments.
M. Morin: Mais vous conviendrez avec moi, M. le Président,
qu'il s'agit d'un pouvoir, quand même, spécial d'aller
au-delà de la réglementation. Je comprends que vous le
limitez...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est pour ça qu'on a
ajouté, à la suggestion du Barreau, une clause de
publicité additionnelle pour que, lorsqu'on prend ce type de
décision là, on soit bien conscient que ce n'est pas une
décision qui va rester à l'intérieur de 4 murs, que c'est
une décision qui va circuler, qui va être publiée et
à laquelle la population va avoir accès, et que les
critères en fonction desquels on a décidé vont être
dans la décision. Sauf qu'on se garde la porte ouverte.
M. Morin: O.K. Ça me va, sauf que j'aurais aimé
qu'il y ait un certain lien avec les recommandations du BAPE, qui n'auraient
peut-être même pas été limitatives, mais qui auraient
été un petit peu l'inspiration du gouvernement dans ses exigences
qui dépassent les règlements.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sauf que, là, il ne faut
pas changer, non plus, le rôle du BAPE qui est un organisme consultatif;
ça lui permet, parce que ce n'est pas un organisme quasi judiciaire,
d'agir avec beaucoup de latitude. Si on judiciarise le système du BAPE,
comme on l'a fait dans d'autres juridictions, on va s'éloigner de
l'approche sociale pour embarquer dans l'approche juridique avec une balance
des inconvénients.
Le Président (M. Gauvin): Mme la députée de
Vachon.
Mme Pelchat: Est-ce que cet article-là est
intérimaire ou si on le retrouve dans la loi 61?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On le retrouve en substance dans
la loi 61.
Mme Pelchat: Parce que, si je comprends bien, cet
article-là va s'appliquer aussi avec le nouveau règlement.
Mme Marois: À quel endroit on le retrouverait dans la loi
61?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais vous trouver ça.
À 31.9.19: «Lors de la délivrance du certificat
d'autorisation prévu par les articles 31.6, 31.9.9 et 31.9.12, le
gouvernement ou, selon le cas, le ministre peut, si les circonstances exigent
une protection accrue de l'environnement, établir une norme
différente de la norme réglementaire édictée en
vertu de la présente loi.»
Mme Pelchat: Donc, M. le ministre, ça veut dire que,
même avec le nouveau Règlement sur les déchets solides, on
aurait quand même le même pouvoir qu'on retrouve dans cet
article-là avec la loi 61? Même avec le nouveau
règlement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Mme Pelchat: C'est
ça? M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Mme Pelchat:
Merci.
Le Président (M. Gauvin): O.K. Toujours à l'article
3 tel qu'amendé.
Mme Marois: Le ministre a fait référence, quand on
a amendé l'article 3, à ce que c'était une suggestion du
Barreau. Est-ce qu'il y a eu d'autres suggestions concernant...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
Mme Marois: ...le projet de loi qui est devant nous? Là,
c'est une question qui sort un petit peu de l'article 3.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y en a eu une autre et,
après vérification, j'ai constaté qu'elle était
déjà incluse au projet de loi.
Mme Marois: D'accord. Ça va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas limitatif, ils
peuvent en faire d'autres. Moi, j'invite tous les gens...
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que l'article 3 est
adopté tel qu'amendé?
Mme Marois: Je veux juste revenir, M. le Président, si
vous le permettez.
Le Président (M. Gauvin): Oui, allez, Mme la
députée de Taillon. (23 heures)
Mme Marois: On doit interpréter des propos du ministre
que, s'il devait fixer des normes différentes de celles prescrites par
le Règlement, normalement, elles devraient s'inspirer du projet de
règlement qui est actuellement ou qui sera en publication, là. Je
comprends que le ministre veut se garder...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas nécessairement et pas
exclusivement, parce que je veux...
Mme Marois: D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...également conserver au
BAPE une marge de manoeuvre.
Mme Marois: Oui, on se comprend. Mais vous comprenez un peu que
c'est pour... Moi, je pense que c'est important que les gens puissent savoir
quand ils s'engagent dans un processus. Puis c'est ça, d'ailleurs, qui
fait qu'on est aujourd'hui devant cette loi-là, parce qu'on a voulu
implanter un processus, puis ça a cafouillé, puis, bon, etc.
Alors, c'est important que, du début à la fin, on sache à
quoi s'attendre. Puis, si on sait qu'on peut s'attendre à de grandes
exigences, on se prépare à ça. Si les exigences sont
autrement, on se prépare à ça, mais on le sait, on
évalue les conséquences.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): O.K. À titre indicatif, il
s'agit d'une boussole qui indique le nord, là, si on parle de la
réglementation qui s'applique. D'autant plus que tous les intervenants
vont travailler au cours de l'été à bonifier cette
réglementation-là; donc, elle va être drôlement
d'actualité.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
complète votre questionnement? Est-ce que l'article 3 tel
qu'amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Adopté. M. le ministre,
j'appelle l'article 4.
Sanctions
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, l'article 4, M. le
Président, prévoit les sanctions pénales dont seront
passibles ceux qui contreviendront aux dispositions de ce projet devenu loi ou
aux normes fixées par le gouvernement en application de son article 3.
Il rend applicables diverses mesures pénales prévues dans la Loi
sur la qualité de l'environnement, notamment en ce qui a trait à
la remise en état des lieux, l'amende additionnelle et les certificats
d'analyse. Je spécifie qu'il n'y a aucun aspect rétroactif
à cette disposition pénale.
Le Président (M. Gauvin): Mme la députée de
Taillon.
Mme Marois: M. le Président, j'aurais un amendement
à proposer et je pense que c'est là que je dois le faire. Est-ce
que je le propose maintenant, avant que nous ne passions à
l'étude de l'article proprement dit?
Le Président (M. Gauvin): Oui, évidemment.
Mme Marois: Normalement, oui. Évidemment, je n'ai pas
beaucoup à plaider, parce que beaucoup des membres de la majorité
parlementaire ont plaidé essentiellement dans le même sens que
moi. C'est sur la possibilité...
Le Président (M. Gauvin): Mme la députée,
est-ce qu'on pourrait en avoir une copie, s'il vous plaît?
Mme Marois: Oui, certainement. Un instant, s'il vous
plaît.
Le Président (M. Gauvin): Oui.
Mme Marois: Bon. Écoutez, nous, on l'a libellé 4.1.
C'est pour ça que j'ai posé la question. Est-ce qu'on
procède par 4, puis, à ce moment-là, je viendrai avec
4.1?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est un nouvel article.
Mme Marois: C'est ça. Donc, comme c'est un nouvel article,
c'était ça un peu mon hésitation. Bon, alors, on y
reviendra une fois qu'on aura vu 4.
Le Président (M. Gauvin): Vous avez raison. Vous proposez
par un amendement d'introduire un nouvel article.
Mme Marois: C'est ça. Voilà!
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que, sur l'article 4 tel
que présenté par M. le ministre, il y a des débats? Mme la
députée de Johnson.
Mme Juneau: Merci, M. le Président. Je regardais, dans la
Loi sur la qualité de l'environnement, les amendes prévues par la
loi; c'est d'au moins 600 $ et d'au plus 20 000 $ pour la première
infraction. Première question: Pourquoi une si grande marge entre les 2
infractions, 600 $ et d'au plus 20 000 $? Il y en a un qui a tué et
l'autre n'a pas tué? C'est quoi, là, une différence aussi
importante que ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Là, vous êtes dans
les amendes sur les particuliers; ce n'est pas souvent le cas qui nous occupe
dans la question...
Mme Juneau: Bien, on a des sites d'enfouissement privés,
vous en avez donné des listes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est
généralement pas propriété d'un individu, à
son nom personnel; pour un paquet de raisons, il y a une incorporation.
Mme Marois: Non, mais, justement, c'est ça qui
inquiète ma collègue. Ce qu'elle dit, c'est qu'il y a une
différence et elle dit: Ce n'est pas des montants très
substantiels.
Mme Juneau: Bien non, 600 $. Si je prends les... Mme Marois:
Ça s'applique à des corporations.
Mme Juneau: ...informations que le député d'Orford
a données tout à l'heure, il a dit: Ça rapporte quasiment
1 000 000 $ par semaine.
M. Benoit: Pas ce site-là, la compagnie. Et, après
vérification, ce serait à peu près 2 500 000 $ par
semaine, là, que la compagnie fait de profit net.
Mme Pelchat: Ses profits nets sont plus élevés que
le budget du ministère de l'Environnement dans sa totalité.
M. Benoit: Par année.
Mme Juneau: Je vais te dire, une amende de 600 $, ils se tapent
sur la bedaine!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non. Ça ne peut pas
s'appliquer; ce n'est pas un individu, c'est une corporation. Pour une
corporation, ce n'est pas quand même extravagant, non plus, c'est de 1800
$ à 120 000$ par jour.
Mme Pelchat: C'est plus fatigant, ça. 120 000 $ par jour,
ça doit faire songer un peu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et pourquoi il y a une telle
distinction entre le minimum et le maximum comme tel? C'est pour laisser au
tribunal un rôle d'appréciation comme tel. Et,
généralement, je tiens à le souligner, pour les amendes,
le courant jurisprudentiel, pas seulement au Québec, mais en
Amérique du Nord, est à la hausse. On a vu le cas de Tioxide,
dernièrement. Ce n'était pas cher, 4 000 000 $, pour ce qu'ils
ont mis dans le fleuve. Mais c'était déjà, sur le plan des
montants d'argent récupérés, le plus haut sommet au
Canada, et c'est à la hausse.
Nous, le ministère de l'Environnement, avec les
papetières, on est allés chercher 100 000 $, à un moment
donné, contre une papetière dans un règlement hors cour
qui a monté notre jurisprudence de 75 000 $ à 100 000 $. Et on
s'en va dans cette direction-là. Ce que je peux vous dire, c'est que
l'ensemble des amendes perçues au Québec, depuis 2 ans, sinon 3
ans, dépasse le million par année. Ce n'est pas beaucoup, mais,
si on compare à ce que c'était il y a 5 ans, c'était
autour de 100 000 $.
M. Morin: En général, ce sont les peines minimales
qui s'appliquent.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, plus maintenant. Plus en
environnement. Pas lorsque l'infraction est importante.
M. Morin: Au niveau des individus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Au niveau de l'individu, oui, tu
as souvent des minimums. Je vais te donner ce qu'on retrouve: cultivateur,
épandage de fumier, à peu près 6000 $ à l'oeil,
là.
Une voix: À l'oeil ou au nez? Des voix: Ha, ha,
ha!
Une voix: Vous voulez dire que le dossier est enclenché au
nez!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gauvin): Toujours au niveau de l'article
4, Mme la députée de Johnson.
Mme Juneau: Merci, M. le Président. Combien de temps
ça prend au ministère de l'Environnement pour dire... C'est
à la première offense. Mais, à la première offense,
vous l'avez averti; j'imagine que vous lui avez signalé...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a un avis d'infraction,
généralement.
Mme Juneau: Oui, un avis d'infraction. Entre l'avis d'infraction
et l'obligation de payer ses 1800$, dont vous parliez tout à l'heure,
minimum, il y a combien de temps?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ça, c'est le juge qui lui
donne le temps pour payer. Mais, dans le processus judiciaire, avant d'aller en
cour, il faut que tu ailles en enquête. Il faut que tu montes ton dossier
de façon certaine parce que tu es en matière pénale; tu
dois convaincre le tribunal hors de tout doute raisonnable que l'infraction a
été commise. Généralement, quand le dossier de
l'enquête est complété, il est acheminé aux
procureurs du ministère, qui sont les employés du Procureur
général et agissent à titre de substitut du Procureur
général. À partir de la preuve, ils décident s'il y
a matière à poursuite. S'il y a matière à
poursuite, ils intentent les poursuites.
Le délai moyen, au ministère, moi, je dirais... C'est 2
ans, la prescription, 18 mois à peu près pour prendre la
poursuite, l'inscrire devant le tribunal. Mais, généralement, les
rôles vont assez vite; en région surtout, ça passe assez
vite devant le tribunal une fois que c'est inscrit.
Mme Juneau: Ils ont le temps de fermer la «shop»!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, pas
généralement, parce que la personne qui s'est fait prendre en
infraction à un type d'activité qui est continue... Tu as eu des
cas où il y a eu fermeture de «shop», comme la Balmet,
à Saint-Jean; Mark Lévy, à Saint-Basile. Tu as eu quelques
fermetures rapides.
Mme Juneau: Lui, il l'a fermée d'une drôle de
façon.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
complète votre questionnement, madame?
Mme Juneau: Non. Vous avez dit, tout à l'heure, qu'il y
avait un premier avis avant de l'amener à payer l'amende.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Généralement, les
directions régionales donnent ce qu'on appelle un avis d'infraction.
Mme Juneau: Un avis, un seul?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dépendant de la
complexité du cas, elles jugent si le citoyen, qu'il soit corporatif ou
privé, a une attitude... Il y a de la discrétion qui est
utilisée au niveau des bureaux régionaux, positive, face à
l'environnement. Si la personne se retrouve en état d'infraction, mais a
commandé une machine de 250 000 $ qui vient d'Allemagne, qu'il y a un
délai de livraison et que tous ses papiers sont en ordre, ils composent
avec la situation, j'imagine.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
complète... Excusez.
Mme Juneau: Non, je pensais que le ministre était en train
de prendre des informations. J'attendais. Tout à l'heure, à
l'article 3, qu'on vient d'adopter avec amendement je ne veux pas
revenir sur l'article, mais c'est parce que j'ai posé la question
à ce moment-là l'amendement dit qu'il doit publiciser. Et
j'ai dit: S'il ne publicise pas, est-ce qu'il va y avoir une amende? (23 h
10)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact.
Mme Juneau: Est-ce que ça veut dire que l'amende dont on
vient de discuter...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): S'applique. Mme Pelchat:
Pour la non-publication.
Mme Juneau: Pour la non-publication, ça s'applique?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact. Mme Juneau: Les
mêmes montants? M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
Mme Juneau: Je me demandais si cette amende-là
était pour une infraction, je veux dire, qui polluerait de façon
importante. Ce n'était pas simplement pour...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On a fait un lien. Parce qu'on est
dans une loi d'exception, on n'a pas voulu créer une nouvelle fourchette
d'amendes, etc.; on a fait une relation avec la loi d'application
générale. Mme Juneau: Ça répond à ma
question.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que l'article 4 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Adopté. Ici, nous avons
un amendement. Mme la députée de Taillon aimerait
présenter un amendement sous forme d'introduction d'un nouvel article
4.1. Mme la députée.
Motion d'amendement proposant de tenir une
enquête publique sur la gestion des déchets au
Québec
Mme Pauline Marois
Mme Marois: C'est ça, M. le Président. Il se lirait
comme suit: «Avant l'entrée en vigueur de l'article 12 de la Loi
modifiant la Loi sur la qualité de l'environnement, le ministre de
l'Environnement doit mandater le Bureau d'audiences publiques sur
l'environnement afin de procéder à une enquête publique sur
les problèmes et les solutions de la réduction, la
réutilisation, du recyclage et de l'élimination des
déchets solides au Québec.»
Je pense que c'est recevable, compte tenu que nous abordons,
évidemment, la question des déchets et particulièrement de
leur élimination. Mais, pour arriver à leur élimination,
on a procédé auparavant à un certain nombre d'actions que
nous voulons voir étudier et pour lesquelles nous voudrions pouvoir
consulter publiquement et aboutir éventuellement, évidemment,
à une politique très substantielle en matière de gestion
intégrée des déchets. Je pense que je n'ai pas longuement
à plaider auprès du ministre.
Remarquez, j'ai apporté avec moi la liste, que je lui lisais ce
matin, des organismes qui avaient appuyé une telle demande
d'enquête publique, incluant, évidemment, les regroupements
environnementaux, écologiques, etc., mais regroupant aussi des
organismes aussi sérieux que l'UMRCQ, d'ailleurs, qui le redit dans sa
lettre, comme le redit l'UMQ qui donne son accord à cette demande
d'enquête et exprime même la volonté d'y participer.
D'ailleurs, je cherche la liste; je ne la retrouve pas, mais, cela étant
dit, je pense qu'on peut facilement la retrouver si c'est utile.
Ça fait longtemps, évidemment je dirais depuis 7 ou
8 ans qu'on réclame une telle enquête. Moi, je n'ai pas cru
bon de proposer une enquête qui serait tenue par un organisme ou une
commission que l'on pourrait essentiellement nommer pour les fins de cette
enquête-là, mais je veux plutôt qu'on utilise les
institutions qu'on a déjà et pour lesquelles, je pense, on a le
plus grand respect dont, entre autres, le bureau d'audiences publiques qui,
évidemment, on le sait, selon les règles administratives qui
s'appliquent à lui, peut
dégager des commissaires, aller chercher, s'il y a lieu, des
commissaires extérieurs à ceux qui sont permanents, lui
permettant donc de dégager les ressources utiles pour s'engager dans une
telle enquête.
Alors, M. le Président, s'il y avait des questions... Comme j'ai
déjà plaidé longuement en Chambre cet après-midi
sur cette question-là spécifiquement, je ne croyais pas utile de
répéter à nouveau les arguments nous menant à cela.
La démonstration pourrait être très longue, je ne tiens pas
nécessairement à la faire; je pense que le ministre la
connaît très bien.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, je la connais très
bien pour me l'être fait répéter par Mme la
députée de Taillon, pour l'avoir entendue également de la
bouche de représentants de groupes écologiques, entre autres,
pour avoir lu la correspondance et avoir discuté avec les unions
municipales, etc.
Je vais tenter de faire le point et de vous expliquer la
problématique vue du côté du ministère de
l'Environnement et tenter de trouver une solution où on peut atteindre
l'objectif que vous recherchez, qui est, finalement, une audience qui nous
donne une vue d'ensemble sur toute la question de la gestion des déchets
au Québec. On part d'une situation où on a consulté, en
1987 là, vous allez me dire que ça fait 7 ans 150
organismes. En 1989 ça, ça fait moins longtemps, ça
fait 5 ans le ministère de l'Environnement a accouché,
après ses longues consultations, d'une politique de gestion
intégrée des déchets domestiques au Québec. C'est
ce qu'on a appelé les 3RVE. Je n'ai entendu personne, moi, à
date, condamner cette politique-là sur la place publique; au contraire,
on en demande l'application de plus en plus.
À partir de cette politique, on a travaillé à
construire une législation et une réglementation qui sont sur le
point d'aboutir. Elles sont dans la dernière phase de consultation. Je
devrais avoir un rapport le 1er septembre prochain et j'ai l'intention, si je
suis encore ministre de l'Environnement, comme ministre de l'Environnement, de
voir à l'adoption de la législation et de la
réglementation de façon à compléter ce que
j'appelle l'opération lancée en 1987. On a souvent tendance, en
matière environnementale, à lancer des opérations,
à ne pas les mener à terme et à relancer une autre
opération qui, nécessairement, n'est pas menée à
terme, etc. Et là, on n'a rien de contraignant pour les citoyens, et
c'est un petit peu la situation dans laquelle on se retrouve, là, ce
soir, et pour laquelle on a besoin d'une loi spéciale.
À partir du moment où les gens auront collaboré,
tout au long de l'été, et qu'on pourra légiférer et
réglementer, que j'aurai un rapport qui sera correct, je pense qu'il
nous faut, comme société, une réglementation 1993 ou 1994
et une législation 1993 ou 1994 en matière de déchets
domestiques, ce qui n'empêche pas parce que c'est un processus qui
est continu de lancer une vaste consultation pour, encore une fois,
repartir la montre; parce que, si on ne la repart pas tout de suite, on va
être encore un peu plus en retard dans l'avenir.
Comment on peut arrimer la terminaison de ce que j'appelle la politique
de gestion de 1989, la rendre applicable sur le terrain et lancer, sans
intervalle entre les 2, une vaste consultation qui va aller encore plus loin
que ce que 1989 a dit, parce que ça a évolué rapidement?
Il y a des possibilités qui s'offrent au niveau de la loi 61. Si on se
réfère à l'article 31.1, on indique ce qui suit:
«Toute politique et tout programme du gouvernement ou de l'un de ses
ministères ou organismes comportant des aspects environnementaux
doivent, préalablement à leur établissement, faire l'objet
d'une prise en compte de ces aspects. «Tout tel programme doit de plus,
sur demande faite au ministre par le ministre responsable de ce programme ou
sur décision du gouvernement, être soumis, préalablement
à son établissement, à la procédure
d'évaluation environnementale prévue à la présente
sous-section. De même, les programmes des municipalités...»
etc.
Avec ce que je connais, là, avec ce que je peux prévoir de
l'avenir, de ce qui va se passer à l'automne, moi, je n'ai pas
d'objection, si vous souhaitez que ce soit fait par voie législative,
à ce qu'on retravaille le texte que vous avez soumis de façon
à ce qu'il y ait un engagement que, d'ici la fin de l'année 1993,
il y ait une obligation de lancer la consultation. Mais je ne veux pas
hypothéquer la consultation qui a lieu cet été sur le
Règlement sur les déchets solides et sur la loi, et je ne veux
pas, non plus, hypothéquer l'entrée en vigueur d'une nouvelle
législation et d'une nouvelle réglementation parce que,
là, on va se retrouver, de façon pratique, en 1995-1996, avec la
réglementation de 1978 et on va être encore obligés de
légiférer de façon exceptionnelle, avec des lois
d'exception.
Lorsqu'on lance une telle consultation, si on veut être
sérieux, c'est de 12 à 18 ou 24 mois, là, une consultation
de ce genre-là. Si on donne un mandat de 12 mois, on va avoir une
demande, parce qu'il va manquer quelque chose, de rallonger de 6 mois; c'est ce
qui est arrivé à l'intérieur de la commission Charbonneau.
On avait donné 18 mois et on a atterri à 24 mois. Donc, on parle
de 2 ans.
À partir du moment où le rapport parvient au ministre,
quelque ministre que ce soit, et qu'il est analysé dans la machine des
fonctionnaires, pour un rapport de cette importance, ça prend n'importe
où de 6 mois à 1 an avant que les recommandations de la machine
ne reviennent au ministre pour qu'il retienne les politiques. Tu sais, du
moment où le ministre retient les politiques, ça prend 1 autre
année à 1 autre année et demie pour adopter la
législation et la réglementation. Donc, on s'embarque, là,
dans un processus minimum de 4 ans. Moi, je n'ai pas d'objection. Je pense que,
la société québécoise, on en a besoin, de ce
processus-là, qu'il nous faut le faire, mais il faut être
conscient qu'avant qu'on arrive avec des éléments qui soient
applicables en
termes de législation et de réglementation opposables aux
tiers dans la société, on en a pour 4 ans. Je ne veux pas
abandonner l'ouvrage qui a été commencé et qui a
été bien fait en 1987 et en 1989. Je veux finir la phase I avant
d'embarquer dans la phase II.
Maintenant, que les parlementaires souhaitent avoir des garanties
législatives et qu'ils profitent de cette loi spéciale pour en
obtenir, moi, ça ne me répugne pas. Au contraire, ça va
nous garantir que ce ne sont pas des paroles en l'air, qu'on est
véritablement embarqués dans un processus, et on soumettra le
plan d'action, de valorisation... J'ai demandé à mes gens de
travailler. Si vous voulez que vos gens travaillent avec mes gens pour qu'on
rédige quelque chose qui atteigne cet objectif-là, je vous en
fais l'ouverture, mais dans le cadre, je pense, raisonnable que je vous
présente. (23 h 20)
Mme Marois: Moi, quant au libellé, ça ne m'agace
pas trop. On peut le retravailler. On a préparé celui-là,
il peut être bonifié, etc. Bon.
Moi, je veux revenir sur l'analyse que vous faites et sur les
conclusions que vous tirez mon débit est un peu lent, je suis un
peu fatiguée de cela. Pour moi, une enquête publique peut
mener à ce que l'on modifie des législations déjà
existantes; ça ne veut pas dire que le processus dans lequel on est
engagés à l'égard de certaines législations qui
sont adoptées et pour lesquelles on prévoit des règlements
ne doive pas suivre son cours. Moi, je ne veux pas qu'on arrête d'agir
dans un certain nombre de dossiers.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que je peux interagir? On
va le faire rapidement.
Mme Marois: Oui, mais c'est parce que je veux juste
ajouter...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est parce que j'ai vécu
Charbonneau, moi, et je m'en venais ou le ministère de l'Environnement
s'en venait avec un règlement sur les déchets dangereux avant
Charbonneau. L'enquête Charbonneau a eu des effets positifs,
bénéfiques, etc., mais l'effet à l'intérieur de ce
qu'on appelle la machine gouvernementale a été de mettre tout le
monde sur ce qu'on appelle le «hold». C'a été la
paralysie parce que tout le monde craignait de poser un geste qui irait
à rencontre...
Mme Marois: ...des éventuelles conclusions. Je comprends
qu'il y a un risque de cet ordre-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et il est important.
Mme Marois: Je ne nie pas ça, parce que c'est normal que
n'importe quel organisme dise: On enquête sur une situation; si on
enquête pour rien, ça ne vaut pas la peine d'enquêter. Si on
enquête pour quelque chose, ça va changer des choses. En changeant
des choses, évidemment, ça peut changer notre action et, donc, on
attend un peu les résultats. Je peux comprendre que ça a cet
effet-là, mais, cela étant, le résultat d'une
enquête ne mène pas seulement à l'adoption de lois et de
règlements; il peut mener aussi à des politiques en
matière d'éducation, par exemple, en matière
d'information, de sensibilisation du public, particulièrement si on
pense aux questions de recyclage, de collecte sélective, etc. Alors,
donc, c'est très large comme spectre, l'action que peut proposer une
enquête bien menée dans ses conclusions.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'accepte cela, mais une
enquête de ce type va nécessairement conduire... Il va y avoir les
éléments que vous mentionnez, qui sont des éléments
de politique, mais elle va nécessairement conduire à des
modifications législatives et réglementaires.
Mme Marois: Oui. Sûrement. Sûrement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nécessairement.
Mme Marois: Là, je ne nie pas ça non plus, mais je
dis: Ce n'est pas que ce volet-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): O.K. Ce n'est pas le seul
élément. Ça va.
Mme Marois: Je vais revenir sur les questions que je posais au
départ. Je disais: Bon, combien on a de sites d'enfouissement
actuellement au Québec? Quelles sont leurs capacités? Pendant
combien de temps? Selon quelle hypothèse de tonnage qu'on va enfouir?
C'est un peu inquiétant, dans le fond, qu'on ne le sache pas. Quand on
regarde la carte que vous me montriez tout à l'heure, non seulement il
va falloir regarder pièce à pièce chaque document, chaque
demande de site qui veut s'agrandir ou qui veut s'implanter, dans le sens de
s'assurer que ce site en particulier est conforme aux exigences
environnementales et à la protection de l'environnement, mais il faudra
finir par s'entendre sur le fait qu'il y a une espèce de planification
globale qu'il faudra assumer. Et, bien sûr, entre dans cette
préoccupation le fait qu'on se questionne sur les techniques qu'on va
utiliser pour éliminer les déchets. Actuellement, on discute
à Montréal, sur l'île, d'un projet d'incinérateur
assez gigantesque. Eux nous disent: II n'est pas si gigantesque que ça,
mais, enfin, disons que c'est assez important.
Une voix: Ce n'est pas un petit!
Mme Marois: Ce n'est pas un petit, non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas un micro-ondes!
Mme Marois: Non, ce n'est pas un micro-ondes; c'est un grand
nombre de micro-ondes mis bout à bout et empilés les uns sur les
autres.
Quant à ce qu'on va retenir comme procédé, parce
que là on regarde les 2 procédés et on les utilise, et
l'enfouissement et l'incinération... Il y a des États... On sait
qu'en Ontario ils ont gelé l'incinération, on n'accorde plus de
permis d'incinérer. Dans le cas des États-Unis, c'est la
même chose, on est beaucoup plus restrictif. Ça dépend des
États, évidemment, chaque État a ses politiques, mais on
est beaucoup plus restrictif à cet égard-là. Ça
pourrait donner le fait qu'on recommande qu'il y ait de l'incinération,
mais pour un volume bien identifié, compte tenu de la consommation que
l'on fait et de ce qui ressort comme déchets de cette consommation. On
pourrait donc ressortir de cette enquête avec des choix bien
établis ou des propositions quant aux choix à faire comme
société, que doit porter évidemment l'État.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous suis, mais, comme
ministre, je vais avoir sur mon bureau, le 15 juillet et je vais vous en
envoyer une copie ...
Mme Marois: Oui, tout à fait.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...un rapport important que je ne
pourrai pas simplement jeter aux poubelles, en disant que je ne lirai pas le
rapport tant que les audiences génériques...
Mme Marois: Non, non, non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...ne seront pas terminées.
J'ai cette problématique-là qu'il faut gérer en même
temps; elle est sur la place publique.
Mme Marois: Oui, oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et elle peut hypothéquer,
dépendant de la décision prise, tout le processus de
l'enquête générique.
Mme Marois: Je suis très consciente de ça, mais, si
on ne l'engage jamais, demain, ce sera autre chose.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et, là-dessus, je vous
suis. Ça va.
Mme Marois: Dans 6 mois, ce sera un autre projet. Regardez votre
carte. Sortons la carte de tout à l'heure. On les aura tous, ces
projets-là. Que la procédure soit plus complexe, soit plus
exigeante, on va les avoir. Peut-être que certains se retireront...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense qu'on s'entend
là-dessus. Vous m'avez proposé, dans l'amendement soumis
on en est à quelques mois près et, sur l'objectif, on s'entend
dès la mise en vigueur de 12, si ma mémoire est
fidèle.
Mme Marois: Oui, c'est ça, c'est dans l'article.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous propose: avant la fin de
l'année 1993 parce que j'ai des choses à gérer avec la
RIGDIM, avec les autres, etc. Je veux me donner une certaine marge de
manoeuvre, mais je suis prêt à me soumettre à une
obligation légale de le faire. Je pense que, sur l'objectif, on est
déjà...
Mme Marois: Moi, c'est un compromis que je suis prête
à regarder. Bon. Je me dis: On avance dans la bonne direction, en tout
cas. La question que je veux soulever, dans le cadre de la contre-proposition
que fait le ministre, puisque, si je comprends bien, c'est bien une
contre-proposition... Moi, je parle d'enquête publique; le ministre parle
de consultation publique. Moi, je ne voudrais pas que ça se limite
à une consultation publique dans le sens où on entend des
groupes, des organismes, des personnes, des institutions, des
représentants d'institutions, mais que ça dépasse cet
aspect-là parce qu'une simple consultation ne comprend pas
nécessairement un mandat d'étude, un mandat d'analyse. Si le
terme «enquête»...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et des pouvoirs d'enquête au
cas où...
Mme Marois: Et des pouvoirs d'enquête, au cas où
ça puisse être utile de les avoir. On peut, après
ça, baliser le mandat d'une façon beaucoup plus fine, etc. Mais,
moi, je ne voudrais pas qu'on reste à la consultation; ça ne
serait pas satisfaisant pour les intentions qui sont exprimées par tous
les groupes qui ont demandé une telle démarche.
Le Président (M. Gauvin): Donc, ce que je crois
comprendre, c'est que, Mme la députée de Taillon, vous seriez
prête à modifier...
Mme Marois: Voulez-vous, M. le Président, qu'on suspende
quelques instants? On pourra se consulter mutuellement et voir si on n'a pas
une proposition à faire qui nous satisferait mutuellement.
Le Président (M. Gauvin): Probablement que nous aurions
avantage à suspendre quelques minutes. La commission suspend ses travaux
pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 23 h 29)
(Reprise à 23 h 35)
Le Président (M. Gauvin): S'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Donc, nous étions à
débattre de l'amendement qui ajoute un nouvel article et
j'ai cru comprendre que Mme la députée de Taillon est
prête à retirer l'amendement pour le moment.
Mme Marois: C'est ça, pour le moment. On va recevoir,
éventuellement, un autre amendement, on s'entend...
Le Président (M. Gauvin): Donc, M. le ministre...
Mme Marois: ...dont on étudiera le libellé au
moment où il sera prêt.
Le Président (M. Gauvin): ...on retire l'amendement qui
introduisait un nouvel article 4.1. J'invite M. le ministre à nous
présenter l'article 5.
Application
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. L'article 5, M. le
Président, indique que ce projet de loi n'est pas applicable aux
territoires situés au nord-est du Québec, entre le Labrador et le
territoire couvert par la Convention de la Baie James et du Nord
québécois, à la région de la Baie James
située au sud du 55e parallèle, ainsi qu'à celle
située au nord du 55e parallèle, respectivement décrites
aux articles 133 et 168 de la Loi sur la qualité de l'environnement. Ces
régions sont exclues en raison du régime de droit particulier qui
les régit pour ce qui a trait, notamment, à l'application de la
procédure d'évaluation environnementale. Vous aurez compris qu'on
tombe dans la Convention de la Baie James, une loi provinciale, une loi
fédérale qui couvrent le régime et un régime
d'évaluation qui est un des plus complets.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que vous avez... M. le
député de Dubuc.
M. Morin: Quand vous référez à l'article
31.9... M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. Morin: ...c'est
31.9 de quoi? De la loi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De la Loi sur la qualité de
l'environnement.
M. Morin: Oui, mais qui a été modifiée par
61? Bien oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas cet article. 61 n'a pas
affecté les territoires conventionnés.
M. Morin: Bien, écoutez, toute la section IV,
l'évaluation et l'examen, est remplacée par 12.
Mme Pelchat: La loi 61 ne s'applique pas non plus au sud et au
nord du 55e parallèle.
M. Morin: C'est ça qui est le dilemme, là. Je veux
dire, quand vous référez à 31.9, si vous
référez à 31.9 de la loi...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À 31.9 de la Loi sur la
qualité de l'environnement qui se lit comme suit: «Le gouvernement
peut adopter des règlements pour: a) déterminer les
catégories...» On a: a, b, c, d, e. Je pourrais vous le lire,
là, mais...
M. Morin: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): «Le gouvernement peut
également adopter des règlements concernant les matières
visées dans le premier alinéa, qui ne soient applicables qu'au
territoire borné à l'ouest par le 69e méridien, au nord
par le 55e parallèle, au sud par le 53e parallèle et à
l'est par la limite «est» prévue par les Lois de 1912
relatives à l'extension des frontières du Québec et
Statuts du Canada. «Une fois adopté, le règlement
édicté en vertu du paragraphe a du premier alinéa et
applicable seulement au territoire visé au deuxième alinéa
peut être modifié à la suite d'une consultation avec la
corporation du village naskapi visée au paragraphe 7.1° de l'article
131.»
M. Morin: Écoutez, vous n'avez pas besoin d'aller si loin,
là. Quand même vous liriez tout ça... Moi, c'est pour les
fins de compréhension, ce n'est pas une question d'obstination.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce qu'on vous explique...
M. Morin: C'est 31.9 qui a été modifié par
l'article 12 du projet de loi 61.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais ce n'est pas en vigueur
encore.
M. Morin: Je comprends tout ça, qu'il n'est pas en
vigueur, mais ça se réfère à quoi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À partir du moment
où il n'est pas en vigueur, moi, il faut que je réfère
à 31.9.
Mme Juneau: À 31.9. Et 12 n'est pas adopté, n'est
pas appliqué.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vu que 61 n'est pas en
vigueur...
M. Morin: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...31.9 demeure en vigueur. Il n'y
a rien de changé. Ça fait que, moi, si je ne veux pas que la loi
spéciale qu'on adopte ce soir s'applique, il faut que je fasse une
référence à 31.9.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mme la députée de
Johnson, complétez l'explication.
Mme Juneau: Non, non, j'ai compris ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non. C'est pour ça,
parce que vous êtes juste à côté. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que...
M. Morin: Je voudrais bien être capable de comprendre aussi
vite, moi. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Juneau: Bien oui, mais la loi n'est pas en application, il
faut que tu ailles à l'autre.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
complète votre questionnement, M. le député de Dubuc?
M. Morin: Ça va. Ça va.
Le Président (M. Gauvin): M. le député
d'Orford.
M. Benoit: Oui. Ça m'amène à poser une autre
question. Je parlais avec Jean Charest, il y a quelques semaines, et Jean me
disait...
Des voix: Oh! Oh! Oh! Des voix: Ha, ha, ha!
M. Benoit: Bien, c'est un citoyen du comté d'Orford, en
passant. L'annonce étant passée, Jean est un citoyen du
comté d'Orford. Alors, Jean me disait qu'un des problèmes qu'il a
puis de là la question que je pose au ministre c'est qu'en
Colombie-Britannique, sur les réserves autochtones
fédérales, il n'avait aucun contrôle et qu'en ce moment il
avait des problèmes épouvantables car les autochtones ouvraient
des sites d'enfouissement sans aucun contrôle. Est-ce qu'on a cette
même problématique-là ici...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Benoit: ...ou si les lois du Québec contrôlent
les sites même sur les réserves?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, parce qu'on a eu la sagesse,
au milieu des années soixante-dix, de signer une convention avec les
autochtones de cette région et le gouvernement fédéral, de
façon à ce que tout le monde s'entende sur un processus
d'évaluation environnementale, et tout le monde a signé. C'est
pourquoi les projets de développement de barrages
hydroélectriques, les sites d'enfouissement, etc., sont soumis à
un régime particulier. (23 h 40)
M. Benoit: Oui, mais je ne parle pas seulement de la Baie James,
ici. Est-ce que les lois provinciales s'appliquent sur la réserve d'Oka
au niveau des sites d'ensevelissement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Au niveau des réserves,
c'est la Loi sur les Indiens qui prévaut, c'est de la législation
fédérale qui s'applique.
M. Benoit: Donc, on pourrait avoir le même problème
qu'ils ont en Colombie-Britannique.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Benoit: C'est inquiétant. Après les
bingos...
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que l'article S est
adopté?
Mme Juneau: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): L'article S est adopté.
Donc, l'article 5 étant adopté, M. le ministre, est-ce qu'on peut
aborder l'article 6 tout de suite?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le
Président. L'article 6 établit la période d'application de
ce projet de loi. Devenu loi, il aura effet à compter du 14 juin 1993,
date de sa présentation à l'Assemblée nationale, pour
cesser de s'appliquer lors de l'entrée en vigueur du chapitre 56 des
Lois de 1992 qui pourvoit à la mise en place d'un nouveau régime
d'évaluation environnementale. Les articles 3 et 4 demeureront cependant
en vigueur jusqu'au remplacement de l'actuel Règlement sur les
déchets solides.
Mme Marois: Quand on écoute le ministre, c'est
déjà pas pire, mais, quand on Ht le libellé au texte, je
vais vous dire que...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On m'assure que le libellé,
en termes juridiques, traduit exactement les notes explicatives que je viens de
vous lire.
Mme Marois: D'accord. Il faut vraiment presque vous croire sur
parole. Vous allez me donner la chance de bien relire le texte.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et je peux relire les notes
explicatives aussi, si vous le souhaitez.
Mme Marois: Bien, enfin, je ne sais pas si... M. Morin:
Vous ne les avez pas expliquées; ne
les répétez pas, ça n'explique pas. M. le
Président...
Mme Marois: Mon collègue va poser des questions, je pense
que ça va nous permettre de mieux comprendre.
M. Morin: Au deuxième paragraphe ou deuxième
alinéa, quand vous dites: «Elle cessera d'avoir
effet»...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Morin: ...j'ai beaucoup de difficultés à
comprendre. Comment vous pouvez prétendre que cette loi va cesser
«d'avoir effet à la date d'entrée en vigueur [...] à
l'exception des articles 3 et 4 de la présente loi»? Si vous vous
référiez à des articles, en disant, mettons: Les articles
1, 2 et 5 de la présente loi cesseront d'avoir effet, etc., je
comprendrais, mais comment pouvez-vous prétendre qu'une loi cesse
d'avoir effet et que 2 de ses articles continuent?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Parce que j'en ai besoin...
M. Morin: Vous ne pouvez pas dire que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, oui. Le législateur
peut là, il n'y a pas de problème dire qu'une loi
peut cesser d'avoir effet...
M. Morin: Vous pouvez dire n'importe quoi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...sauf certains articles. C'est
ce que ça dit. Et pourquoi on dit sauf? Est-ce que c'est votre prochaine
question ou si ça se limite à ça, votre question?
M. Morin: Continuez, continuez, je verrai après. M. Paradis
(Brome-Missisquoi): O.K. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pourquoi on dit: sauf les
«articles 3 et 4 de la présente loi»? C'est parce que ce
sont les articles qui créent un état de droit pour les dossiers
qui sont présentement devant le ministre de l'Environnement ou qui ont
fait l'objet, dans certains cas, de décisions des tribunaux ou ceux qui
sont en instance. Alors que la loi 61, elle, n'a aucune disposition
déclaratoire ou rétroactive, cette loi-ci en a une. Il ne faut
pas échapper ces cas-là, mais il ne faut pas garder le reste de
la loi pour rien, non plus, parce qu'on passe à l'autre régime
d'évaluation environnentale et les seuls articles qu'on est
intéressé à voir continuer dans l'application, c'est 3 et
4.
M. Morin: Oui, puis, ici, vous pouvez prétendre, vous
pouvez dire dans une loi que cette loi-là cesse d'avoir effet à
la date d'entrée en vigueur de tel article.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, ça, c'est facile, dans
ce cas-là.
M. Morin: Oui, sauf que ce qui me crée problème,
c'est «à l'exception des articles 3 et 4».
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Parce qu'on en a encore de
besoin.
M. Morin: Oui, mais ce n'est pas sur le fond. Je suis d'accord
avec vous, je ne conteste pas ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): O.K.
M. Morin: Ah non! Sur le fond, je suis d'accord, je comprends
tout ça, je ne suis pas venu au monde hier, sauf que comment pouvez-vous
dire que la loi prend fin?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): O.K. Je comprends ce que
vous...
M. Morin: Si vous disiez: Les articles 1, 2 et 5 prennent fin au
moment de l'entrée en vigueur de l'article 12...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): O.K. Je comprends votre
sémantique. Ça va, j'ai compris.
M. Morin: Bon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut...
M. Morin: Expliquez-moi ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non. Moi...
Mme Marois: C'est une autre façon de le faire, dans le
fond, qui donne le même effet, mais qui est plus par la
«positive» dans un sens.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça. C'est de la
technique rédactionnelle. On atteint le même but. Vous, vous
voudriez que je dise...
Mme Marois: Nommément, les articles...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...les articles untels cesseront
d'avoir effet...
M. Morin: Oui, au moment de l'entrée de l'article 12 en
vigueur.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...et les articles untels
continueront d'avoir effet.
M. Morin: Bien oui. C'est parce que, moi, je suis
convaincu que, juridiquement, M. le ministre, vous n'iriez pas loin
là-dedans. Je suis convaincu de ça. Vous ne pouvez pas dire
explicitement qu'une loi va prendre effet à partir de telle date et, en
même temps, prétendre qu'il y a 2 articles qui vont continuer.
Le Président (M. Gauvin): Les juristes, dans leur langage,
ont une habitude...
M. Morin: Ah! Ils en ont des vilaines.
Le Président (M. Gauvin): ...d'être les seuls
à pouvoir se relire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais ce qu'on médit...
M. Morin: Convainquez-moi du contraire, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): O.K. Ce qu'on me dit, c'est que la
loi va cesser d'avoir effet, sauf les articles untels qui continueront d'avoir
effet. Ça a passé le test non seulement des conseillers en
législation chez nous, mais ça a également passé le
test des conseillers en législation au Comité de
législation.
M. Morin: Puis ça ne passe pas ici. Des voix: Ha,
ha, ha!
Mme Marois: Mais nous sommes les législateurs. C'est
ça, la différence.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ça doit passer ici, sauf
qu'on m'assure que, sur le plan... On a écouté votre argument. On
pourrait le dire autrement, mais on me dit que, sur le plan de la technique
législative, c'est bien dit.
Le Président (M. Gauvin): Mme la députée de
Johnson.
Mme Juneau: C'est pour une question d'information. Quand vous
dites: «à l'exception des articles 3 et 4 de la présente
loi qui continueront de s'appliquer jusqu'à ce que soit remplacé
le Règlement sur les déchets solides», ça
«veut-u» dire parce que les articles 3 et 4, ils parlent du
certificat d'autorisation et des amendes ça, que, quand le
Règlement sur les déchets solides sera en vigueur, il y aura,
dans la réglementation, des informations sur le certificat et les
amendes? «C'est-u» ça que ça veut dire?
Le Président (M. Gauvin): Je voulais tout simplement vous
permettre de terminer, mais nous sommes appelés à un vote. Donc,
on va devoir suspendre quelques minutes.
Mme Juneau: Ah! C'est un vote encore?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce qu'on peut s'entendre? Il
est 23 heures...
Mme Juneau: II est minuit moins quart.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Minuit moins quart. On est rendus
au dernier article. Est-ce que vous avez terminé le libellé?
Le Président (M. Gauvin): Oui.
M. Morin: On va les faire commencer à voter, on arrivera
et ils nous accepteront.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Marois: En compagnie du leader du gouvernement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ça, ce n'était
pas... Ha, ha, ha!
M. Morin: En compagnie du leader.
Mme Marois: En compagnie du leader du gouvernement.
Une voix: Vous êtes corrects.
M. Morin: Au lieu de perdre 20 minutes, bien, on va en perdre
5.
Mme Juneau: Je n'ai pas eu ma réponse.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne sais pas si mes relations
avec le leader de l'Opposition sont à ce point bonnes.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Marois: Pas toujours, pas toujours.
Le Président (M. Gauvin): Étant donné que le
vote est appelé, on doit suspendre...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On doit suspendre et on
reviendra.
Le Président (M. Gauvin): ...et M. le ministre
complétera...
Mme Marois: Oui, mais, normalement, on devrait terminer...
Mme Juneau: Vous n'avez pas répondu à ma question,
par contre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On va aller voter, et je vais y
répondre. Je vais essayer de m'en souvenir.
Mme Marois: O.K. Mais on ne dépassera pas... Mme
Juneau: J'aurais aimé mieux...
Le Président (M. Gauvin): La commission suspend ses
travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 23 h 48)
(Reprise à 0 h 5)
Le Président (M. Gauvin): La commission reprend ses
travaux. Étant donné l'heure, j'aimerais avoir le consentement
des membres de cette commission pour pouvoir déborder de quelques
minutes après minuit.
Une voix: Consentement.
Mme Marois: II y a consentement.
Le Président (M. Gauvin): Merci. Nous étions
à l'article 6 et Mme la députée de Johnson posait une
question à M. le ministre.
Mme Juneau: Oui, effectivement. Puis, pour rafraîchir la
mémoire du ministre on a tellement de choses à voir, je
comprends bien ça je demandais au ministre... M. le
Président, je m'excuse, je suis supposée m'adresser à
vous. On dit, dans l'article 6, quatrième ligne: «à
l'exception des articles 3 et 4 de la présente loi qui continueront de
s'appliquer jusqu'à ce que soit remplacé le Règlement sur
les déchets solides». Est-ce que ça veut dire que, dans le
Règlement sur les déchets solides, il y aura, bien, ce que dit
l'article 3 qui est le certificat d'autorisation et, dans l'article 4, les
dispositions pour les amendes?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exact.
Mme Juneau: Ça veut dire qu'on va retrouver ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La substance de ce que vous
retrouvez dans 3 et 4, vous allez la retrouver dans le Règlement sur les
déchets solides.
Mme Juneau: C'est exactement ça que ça veut
dire?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exactement ça que
ça veut dire.
Mme Juneau: Ça veut dire les 75 jours pour fournir,
après l'application de la loi... C'est ça, là?
Vous allez avoir les règlements...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Mme Juneau: ...plus la
Gazette, plus... M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, oui. Mme
Juneau: C'est ça. Bon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais, tant que ce n'est pas en
vigueur... Ça ne devient en vigueur qu'après les 75 jours,
qu'après la publication.
Mme Juneau: Ça «veut-u» dire aussi qu'il y
aura une modification au niveau du montant des amendes?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est possible. Mme Juneau:
Est-ce qu'il se pourrait que?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, c'est possible.
Mme Juneau: C'est possible qu'il y ait une modification au
montant des amendes. Ça «veut-u» dire une modification
à la hausse?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Des modifications au niveau
des amendes en matière environnementale à la baisse, moi,
là, je n'en ai pas vu depuis que je suis ministre de
l'Environnement.
Mme Juneau: Je suis bien contente de vous l'entendre dire parce
que je pense que, là...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous rejoignez votre point de
tantôt.
Mme Juneau: ...on se serait chicanés sans bon sens.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bon. On n'est pas pour faire
ça entre voisins.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gauvin): Donc, vous avez pu constater que
M. le ministre avait la mémoire assez fraîche encore.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Mme Juneau: Bien... En tout
cas. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Elle recommence. Quand la
journée recommence, la mémoire se
rafraîchit. On recommence à neuf.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce qu'il y a d'autres
questionnements au niveau de l'article 6? Est-ce que l'article 6 est
adopté?
Mme Marois: Attendez un peu. Mon collègue,
Gérard... M. le député de Dubuc.
Le Président (M. Gauvin): Oui. Il a le ministre à
l'oeil, mais juste d'un oeil.
Mme Marois: Ça va. Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Donc, l'article 6 est
adopté.
Mme Juneau: Là, il nous reste l'amendement.
Le Président (M. Gauvin): Nous avons un amendement qui
devrait nous être présenté d'ici quelques secondes.
Mme Marois: On suspend pour les quelques secondes?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, pour ne pas mettre de
pression indue sur...
Le Président (M. Gauvin): On suspend nos travaux pour
quelques minutes.
(Suspension de la séance à 0 h 9)
(Reprise à 0 h 21)
Le Président (M. Gauvin): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission reprend ses travaux. À ce moment-ci, j'ai cru
comprendre, M. le ministre, que vous aviez un amendement à proposer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Moi, je n'ai pas d'objection
à ce qu'il soit proposé par l'Opposition ou par le ministre.
Ça m'est indifférent.
Mme Marois: Non, je suis d'accord pour que le ministre le
propose. Je vais l'appuyer.
Enquête publique sur la gestion des
déchets au Québec
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ça va. L'amendement se
lirait comme suit: «4.1 Le ministre de l'Environnement doit, dans les 90
jours de l'entrée en vigueur de l'article 12 de la Loi modifiant la Loi
sur la qualité de l'environnement (1992, chapitre 56) et aux conditions
qu'il fixe, confier au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement le
mandat de tenir une enquête, avec audiences publiques, sur les
problèmes relatifs à la réduction, à la
valorisation et à l'élimination, au Québec, des
déchets solides au sens du Règlement sur les déchets
solides et de tous autres déchets que peut désigner le ministre,
notamment en ce qui concerne la récupération, le réemploi,
le recyclage et les technologies de traitement, ainsi que sur les solutions
à privilégier en ces matières. «Les dispositions de
la section II. 1 du chapitre 1 de la Loi sur la qualité de
l'environnement sont applicables.»
Mme Marois: Bon.
Le Président (M. Gauvin): Mme la députée de
Taillon.
Mme Marois: Oui. Je pense que cela répond bien au
compromis sur lequel nous nous sommes entendus lorsque j'ai retiré
l'amendement que j'avais proposé. Ça atteint les objectifs que je
crois utile qu'on atteigne par cet amendement qui est apporté. La
teneur, évidemment, est un peu différente, mais cela est
acceptable, M. le Président, compte tenu des objectifs que l'on
poursuit.
Le Président (M. Gauvin): Donc, on a bien compris, cet
amendement introduit un nouvel article, soit 4.1. Est-ce que l'amendement qui
introduit ce nouvel article est adopté?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Adopté. M. le
député de Dubuc.
M. Morin: Juste une question pour bien m'assu-rer... C'est qu'on
sait qu'il y a des articles qui disent que les articles untel et untel prennent
fin. Alors, qu'est-ce qui arrive de 4.1?
Une voix: Excellent!
Mme Marois: C'est très bien, mon cher collègue.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Très, très bien. Des
voix: Ha, ha, ha!
M. Morin: Parce que je ne voudrais pas qu'on inscrive ça,
puis qu'il n'ait pas d'affaire là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Morin: Ça, c'est des québécois que je
n'aime pas me faire passer.
Le Président (M. Gauvin): Donc, ça complète.
Est-ce que la réponse...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, non, non, non, non, non,
non!
M. Morin: Bien, attendez...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Morin: Bien, ça complète...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non. C'est un problème
réel.
Mme Marois: Je puis assurer que notre collègue n'est pas
impertinent, hein. Tout à fait pertinent. On peut rouvrir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous permettez, on va l'adopter
et on va aller rouvrir...
Le Président (M. Gauvin): L'article 6. Mme Marois:
C'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...l'article 6 de façon
à l'inclure avec 3 et 4: et 4.1.
Mme Marois: C'est ça. Moi, je suis d'accord, ça me
convient...
M. Morin: J'espère! Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Marois: ...et ça a du bon sens. Ce n'est pas pour rien
qu'on fait ça en équipe. Vous voyez, on fait une bonne paire. Ha,
ha, ha! Tout à l'heure, c'était un triumvirat. M. le
Président, mon collègue m'a soulevé autre chose pendant
qu'on préparait l'amendement.
M. Morin: J'en ai parlé. Il m'a traité
d'Anglais.
Mme Marois: Ha, ha, ha! Je vais essayer de l'expliquer, si vous
le permettez.
Le Président (M. Gauvin): Oui, Mme la
députée de Taillon.
Mme Marois: Ce que mon collègue voulait soulever en
discutant tout à l'heure l'article 6, c'est qu'il dit: Si on dit que la
loi prend fin en identifiant les articles qui, eux, restent en vigueur, est-ce
qu'on ne devrait pas identifier l'article 6 aussi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Mme Marois: Non?
Ça a été vérifié.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Là-dessus, il y a eu une
discussion informelle...
Mme Marois: D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...entre le député
de Dubuc et les gens du contentieux, et ça a été
réglé à l'amiable.
M. Morin: Oui. Il m'a dit que, si on faisait ça, ce serait
un réflexe d'Anglo-Saxon. Alors, j'ai retiré mes propos tout de
suite.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gauvin): Donc, j'avais déjà
l'approbation des membres de cette commission. L'amendement qui introduit le
nouvel article était déjà adopté. J'ai cru
comprendre que, suite à ça, on doit rouvrir l'article 6.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact. Mme Marois: C'est
ça.
Le Président (M. Gauvin): Donc, il y a consentement pour
rouvrir l'article 6, M. le ministre.
Mme Marois: Et y introduire...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Au deuxième
paragraphe: «Elle cessera d'avoir effet à la date d'entrée
en vigueur de l'article 12 de la Loi modifiant la Loi sur la qualité de
l'environnement, à l'exception des articles 3, 4 et 4.1 de la
présente loi...».
Mme Marois: Voilà!
Une voix: Un amendement pour...
Mme Marois: Adopté.
Une voix: Un amendement qui dit d'ajouter 4.1.
Le Président (M. Gauvin): C'est-à-dire qu'on nous
suggère d'au moins avoir un document écrit qui corrige, qui
décrit cette situation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pensais que vous preniez des
notes, M. le Président.
Le Président (M. Gauvin): C'est-à-dire que je n'ai
pas ce réflexe naturel à l'occasion de ma fonction de
président, mais il y a quelqu'un qui le fait, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Très bien. Pendant qu'ils
sont en train de l'écrire, on peut procéder à la motion de
renumérotation.
Mme Marois: C'est ça.
Le Président (M. Gauvin): Donc, l'article 6 tel...
Une voix: Qu'amendé.
Le Président (M. Gauvin): Je pense qu'on va devoir
accepter l'article 6 tout de suite avant de passer à la
renumérotation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, tel qu'amendé.
Le Président (M. Gauvin): L'article 6 tel qu'amendé
est-il adopté?
Mme Marois: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Donc, l'article 6 tel
qu'amendé étant adopté, ça complète les
travaux de la commission pour...
Une voix: Le titre.
Le Président (M. Gauvin): Ah oui! J'appelle le titre du
projet de loi. Est-il adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. Mme Marois:
Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce qu'il y a une motion
de... Y a-t-il quelqu'un... M. le ministre, une motion de
renumérotation?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Comme vous dites, M. le
Président.
Le Président (M. Gauvin): Ce serait nécessaire.
Donc, la motion de renumérotation est adoptée?
Mme Marois: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): L'ensemble du projet de loi tel
qu'amendé est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. Mme Marois:
Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Le mandat de la commission
étant complété, la commission ajourne ses travaux sine
die. Merci à tous les membres de votre collaboration.
(Fin de la séance à 0 h 28)