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(Onze heures quarante-huit minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements débute ses travaux. Le
mandat de la commission est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 91, Loi modifiant le Code de la
sécurité routière.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Oui. Mme Marois (Taillon) est
remplacée par Mme Vermette (Marie-Victorin) et M. Paré (Shefford)
est remplacé par Mme Carrier-Perreault (Les
Chutes-de-la-Chaudière).
Étude détaillée Articles en
suspens (suite)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, au moment de
l'ajournement des travaux, la semaine dernière, on avait
déposé un sous-amendement à l'article 15. Le
sous-amendement se lisait comme suit:
Supprimer, dans la dernière ligne, les mots «avec la
construction ou l'entretien d'un chemin public».
L'amendement qui avait été déposé,
là, l'amendement principal, c'était: «Le présent
article ne s'applique pas aux équipements destinés à
niveler, déblayer ou marquer la chaussée. Toutefois, le permis
spécial de circulation demeure requis lorsque le véhicule est
utilisé à d'autres fins que la construction ou l'entretien d'un
chemin public.» Et le sous-amendement, c'était de supprimer, dans
la dernière ligne, les mots «avec la construction ou l'entretien
d'un chemin public». «Que»! C'est: «...à
d'autres fins», point.
M. Garon: Là, il y avait des remplacements, je pense. Qui
vous avez mis?
La Présidente (Mme Bélanger): Mme Carrier-Perreault
et Mme Vermette.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a
consentement pour ajouter un remplacement? Oui, pas de problème.
La Secrétaire: M. Gendron (Abitibi-Ouest) est
remplacé par M. Dufour (Jonquière).
M. Garon: Bon, là, qu'est-ce que qui arrive? C'est parce
qu'il y a une autre commission parlementaire. M. Dufour est appelé
à une autre commission parlementaire. C'est lui qui avait
présenté un amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais vous pouvez
prendre votre temps de parole sur l'amendement. Puis, après ça,
bien, si M. Dufour arrive, il aura son temps de parole. Par contre, ce n'est
pas nécessaire que ce soit M. le député de
Jonquière qui prenne son droit de parole le premier. (11 h 50)
M. Garon: Excepté que ce n'est pas le même temps,
là. Le proposeur...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non. Ça,
pour les amendements, c'est le même temps, c'est 20 minutes quand
même. Ce n'est pas une motion, là, c'est un sous-amendement.
Alors, c'est 20 minutes pour chacun des parlementaires. L'article 245:
«Le temps de parole de vingt minutes dont disposent les membres de la
commission vaut pour chaque article, alinéa ou paragraphe d'un projet de
loi, chaque amendement ou sous-amendement ou chaque article qu'on propose de
modifier ou d'ajouter dans une loi existante. Ce temps de parole peut
être utilisé en une ou plusieurs interventions.»
M. Garon: Est-ce qu'on peut avoir une copie de l'amendement, s'il
vous plaît? Ou du sous-amendement?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Bien, j'aimerais avoir une copie de l'amendement, s'il
vous plaît.
La Présidente (Mme Bélanger): On vient de vous la
remettre.
M. Garon: Non, je ne l'ai pas eue. Non, non, c'est du
sous-amendement, moi.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. C'est vous
autres qui l'avez écrit, le sous-amendement.
M. Garon: Ce n'est pas moi qui l'ai écrit. Non, mais je ne
veux pas faire d'erreur. Je voudrais avoir une copie du sous-amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): On vient de vous la
donner.
M. Garon: Où? Ah! il est là. Alors, Mme la
Présidente, le sous-amendement qui est proposé par le
député de Jonquière est un amendement qui tente de
faire comprendre au ministre qu'il faut qu'il apporte des amendements dans son
projet de loi, parce qu'il y a des articles qui ne serviront pas les fins pour
lesquelles le ministre nous dit qu'il veut opérer. Ici, on dit:
«Le présent article ne s'applique pas aux équipements
destinés à niveler, déblayer ou marquer la
chaussée. Toutefois, le permis spécial de circulation demeure
requis lorsque le véhicule est utilisé à d'autres
fins». Alors, le bout que le député de Jonquière
veut faire enlever, c'est «que la construction ou l'entretien d'un chemin
public».
Le député de Jonquière dit qu'au fond ça ne
donne rien de rajouter «que la construction ou l'entretien du chemin
public», puisqu'on a dit dans la première phrase: «Le
présent article ne s'applique pas aux équipements destinés
à niveler, déblayer ou marquer la chaussée. Toutefois, le
permis spécial de circulation demeure requis lorsque le véhicule
est utilisé à d'autres fins». «Autres fins»,
dans cette perspective, veut dire d'autres fins que niveler, déblayer ou
marquer la chaussée. Quand on nous disait tantôt que ça
pouvait s'appliquer à des permis de terrain de stationnement... La
première phrase dit déjà: «Le présent article
ne s'applique pas aux équipements destinés à niveler,
déblayer ou marquer la chaussée.» Alors, il s'agit, au
fond... on dit: Destinés à niveler la chaussé,
déblayer la chaussée ou marquer la chaussée. Une
chaussée, ça ne peut pas être un terrain de stationnement.
C'est dans ce sens-là que le député de Jonquière se
dit: Ça ne donne rien de rajouter les mots «lorsque le
véhicule est utilisé à d'autres fins que la construction
ou l'entretien d'un chemin public».
Je ne suis pas certain, même, que le ministère souhaite
vraiment que cette disposition soit ajoutée à la fin de la
phrase, «que la construction ou l'entretien d'un chemin public»,
parce que la construction ou l'entretien d'un chemin public, avec les
dispositions que vient d'ajouter le ministre des Transports... En faisant le
transfert de 33 000 km et 60 000 km de routes qui ont été
transférées aux municipalités, il n'est pas certain
qu'à ce moment-là il n'y a pas plusieurs chemins qui, dans nos
régions, dans les différentes régions du Québec, ne
seront pas privatisés. Pourquoi? Parce que, dans les lois municipales,
vous allez voir, quand les gens vont voir arriver la facture, qu'ils vont voir
les prix arriver... Je comprends qu'on est dans une période, à ce
moment-ci, où on vient de transférer, les gens ne savent pas trop
ce qui leur arrive encore. C'est encore dans la machine bureaucratique. Mais
vous n'avez pas vu les municipalités rurales, lorsque les gens vont
arriver, puis ils vont dire: On ne veut plus entretenir tel chemin. Le
gouvernement ne peut pas obliger les gens à entretenir les chemins parce
que les gens, sur le plan municipal, ne sont pas obligés d'entretenir
les chemins.
Je vois le conseiller du ministre qui vient de la Gaspésie. Je
vais vous dire une chose, c'est peut-être le premier endroit où
ça va s'appliquer. Il y a des gens qui ne voudront plus entretenir des
chemins en Gaspésie, surtout dans les municipalités où la
moyenne d'âge est très élevée et les factures... Les
gens vont les trouver pesantes, les factures. Ils vont trouver que ça
coûte cher d'entretenir des chemins quand il n'y a plus d'écoles
dans des municipalités, quand... Vous savez qu'il y a certaines
municipalités de la Gaspésie dont la moyenne d'âge
actuellement est de 60 ans. Les gens vont trouver les factures pesantes.
À ce moment-là, ils ne voudront plus entretenir publiquement
certains chemins. Le débat va arriver beaucoup plus vite qu'on ne pense
parce que les gens, actuellement, au Québec sont égorgés
par les taxes. Les gens sont écrasés par les taxes. Les gens,
temporairement, se sentent désemparés. Il y en a plusieurs que je
rencontre puis qui me disent ça. Qu'est-ce que vous voulez, on est dans
un régime démocratique, puis, quand les gens ne disent rien,
bien, il arrive ce qui arrive. Vous êtes pénalisés pour
n'avoir rien dit.
Il y a beaucoup de maires de municipalités qui étaient
bien plus libéraux que maires, de sorte qu'ils n'ont pas défendu
leurs citoyens comme ils auraient dû les défendre. Sauf que
tantôt les gens vont se retrouver avec les factures. Ils vont se
retrouver avec les factures, puis ils ne la trouveront pas drôle. Ils ne
la trouveront pas drôle. Le 1er juillet, quand les gens vont avoir leur
premier compte de taxes, le 1er juillet, le gens vont avoir leur premier compte
de taxes qui rétroagit rétroactivement au 1er janvier 1993, vous
allez voir qu'il y a des gens qui ne trouveront pas ça drôle, puis
je vais leur dire: Dites merci à votre député
libéral qui ne s'est pas tenu debout dans son caucus, de sorte que le
gouvernement a senti qu'il pouvait faire ça. Ça fait
qu'aujourd'hui le premier ministre du Québec, c'est M. Ryan, c'est le
député d'Argenteuil, parce que le vrai premier ministre, à
toutes fins pratiques, n'est plus présent. Et ça, on le sent et
tout le monde le sent, au Québec, actuellement.
On se retrouve avec un ensemble d'abus parce qu'on a l'impression que le
bateau est un bateau dans une tempête fiscale sans gouvernail,
ballotté au gré des vents, parce qu'il n'y a personne qui tient
la barre. Quand on fait de la politique, ce n'est pas seulement pour couper des
rubans. C'est également pour faire des tâches qui ne sont pas
toujours faciles à faire.
Actuellement, notre système démocratique au Québec
est en jeu parce que beaucoup de règles qui, normalement, sont
respectées ne sont pas respectées. Hier, par exemple... Le
ministre de la Justice fait semblant de ne pas comprendre quand on lui dit
qu'une loi rétroactive qu'il faut adopter et qui rétroagit au
jour du dépôt ou qui réagit plusieurs mois avant le jour du
dépôt, puis il semble faire semblant de ne pas comprendre... Il y
avait un ministre de la Justice dans le temps d'Hitler aussi. Il a dit que tout
était correct. Il a été jugé à Nuremberg,
puis il a été considéré coupable comme les autres.
Pourquoi? Parce qu'il avait été complice d'actions qui allaient
contre le droit des gens. Il ne pouvait pas dire qu'il passait comme quelqu'un
qui n'était pas partie à l'affaire. Dans un Conseil des
ministres, tous les gens qui sont dans le Conseil des ministres sont...
M. Elkas: Mme la Présidente, point d'ordre. La
Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Elkas: Le député de Lévis fait des
affirmations, fait des commentaires qui nous comparent au héros des
nazis, Hitler. Ce n'est pas la première fois qu'il le fait. Il l'a fait
à mon égard. Il m'a appelé «le boucher de
Baldwin», à un point. Il me semble qu'il pourrait se servir d'un
langage un peu plus doux, puis se comporter mieux que ça.
M. Garon: Au contraire.
M. Elkas: Parlons donc de l'article. (12 heures)
M. Garon: Non, non. Mme la Présidente, il n'y a rien de
reprehensible au fait que je dise que le ministre de la Justice... C'est exact.
Le ministre de la Justice, du temps d'Hitler, a dit qu'il était un bon
juriste et qu'il avait fait son possible, sauf que ça n'a pas
été retenu. Pourquoi? Parce que... C'était un bon juriste,
en réalité, sauf qu'il avait laissé aller des choses qu'il
n'aurait pas dû laisser aller. C'est exactement ce que je dis,
actuellement. C'est qu'actuellement, quand le ministre de la Justice a fait
semblant de ne pas savoir la différence entre une règle
rétroactive au jour du dépôt et une règle
rétroactive antérieurement au jour du dépôt, il se
ferme les yeux. Il se ferme les yeux et il refuse de voir la
réalité.
Quand, tantôt, on va parler des amendements concernant les
règles de preuve, bien, qu'on le veuille ou non, c'est contraire
à notre droit. Quand tous les gens le disent, dans notre
société, quand des gens nous le disent, dans notre
société, que le Barreau, le Protecteur du citoyen... Les
téléphones ne dérougissent pas, dans les bureaux,
actuellement. Les téléphones ne dérougissent pas,
actuellement, parce que les gens se rendent compte que ça n'a pas de bon
sens. C'est exorbitant du droit. Si vos députés vous font le
message, ils vous disent qu'il y a des gens qui appellent dans leurs bureaux.
Évidemment, on peut faire les règles qu'on voudra, sauf qu'il y a
des normes, normalement, qu'on doit respecter dans un système
démocratique et, actuellement, la façon dont on traite les
citoyens, on ne fonctionne pas comme dans un régime démocratique.
On fonctionne comme dans un régime où on pense que l'État
a tous les droits, que l'État est au-dessus des citoyens, que
l'État a le droit de tasser les citoyens. Il y a des droits, dans un
État démocratique; les personnes ont des droits. Ce n'est pas
pour rien qu'il y a une charte des droits et libertés, parce que les
personnes ont des droits. Quand on voit beaucoup de gens...
M. Elkas: Des droits individuels. M. Garon: ...qui
viennent ici... M. Elkas: Des droits individuels.
M. Garon: Oui, des droits individuels. Mais ça, ça
repose par des règles de droit qu'on respecte, avec des règles de
droit qu'on respecte. Quand on...
M. Elkas: On l'a fait avec la loi 101.
M. Garon: ...fait venir de plus en plus de droit
rétroactif...
M. Elkas: On l'a fait avec la loi 101.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: On l'a fait avec la loi 101.
M. Garon: La loi 101 est une loi correcte...
M. Elkas: Oui, oui.
M. Garon: ...qui... vous regardez, vous avez connu des pays,
ailleurs? regardez les pays, ailleurs, où vous êtes allé.
vous regarderez, quand un pays est majoritaire à 85 %, quelle est la
langue officielle. aux états-unis, plus que ça si le
ministre veut en parler aux états-unis, quand les
américains ont décidé que c'était la langue
anglaise qui serait la langue officielle, même si 50 % de la population
étaient de langue allemande, ça a été l'anglais qui
a été utilisé.
M. Elkas: Ça n'empêche pas les autres... M.
Garon: Alors, il faudrait que le...
M. Elkas: Ça n'empêche pas les autres de
parler...
M. Garon: ...ministre apprenne l'histoire.
M. Elkas: Ça n'empêche pas les autres de parler leur
langue.
M. Garon: Personne n'empêche les autres de parler leur
langue.
M. Elkas: Oui, oui, oui, mais justement...
M. Garon: Personne n'empêche les autres de parler leur
langue...
M. Elkas: Non, non. Vous le faites...
M. Garon: ...sauf que, dans un État, habituellement, il y
a une langue officielle. Regardons dans tous les États du monde, il y a
une langue officielle. Quand, aux États-Unis, ils ont voté que
c'était l'anglais, ça s'est voté par 3 voix, dans le
Parlement. Dans l'assemblée des parlementaires, aux États-Unis,
ça a été voté par 3 voix. Mais, quand ça a
été voté, c'était fini: la langue officielle,
ça a été celle-là. Ça n'a pas
été celle qui était
l'autre, celle de l'autre. alors, quand on essaie de nous faire des
choses, je vais dire une chose, je n'ai pas de leçons à prendre,
dans les régimes démocratiques, de qui que ce soit dans cette
chambre. un régime démocratique, c'est un régime où
les citoyens, la majorité a des droits, également. une
majorité à 85 %, dans tous les états au monde, là,
que ce soit l'italie, la france, l'angleterre, l'allemagne, la turquie, la
syrie, le maroc, quels que soient les pays, les gens adoptent une loi, et c'est
comme ça que ça marche dans ces pays, dans tous les pays au
monde. alors, là-dessus, là...
Deuxièmement, faire rétroagir des règles de preuve,
faire changer des règles de preuve pour que les gens soient
déclarés coupables, ça, ça date d'avant la
Révolution française. Depuis la Révolution
française, dans le régime de droit britannique...
M. Elkas: Personne ne déclare qui que ce soit coupable.
Vous le savez, à part de ça.
M. Garon: Non. Je regrette, c'est ça.
M. Elkas: Do not try to make stories with something you do not
even understand.
M. Garon: C'est la... Mme la Présidente, dites au
ministre, si vous voulez, de se tenir tranquille. On peut ajourner pour qu'il
aille se reposer et...
M. Elkas: Tu me fais endormir.
M. Garon: C'est moi qui ai la parole, là. Il n'a pas l'air
de comprendre que je ne suis pas obligé d'être de même
opinion que lui. C'est ça, un régime démocratique. Je ne
suis pas obligé de partager son opinion, je ne suis pas obligé
d'être d'accord avec son projet. J'ai le droit de combattre son projet
jusque dans les derniers retranchements, et c'est ce que je vais faire, Mme la
Présidente. Je vais combattre ce projet de loi là qui est un abus
des droits. C'est un abus des citoyens et c'est pourquoi je vais combattre ce
projet de loi là, de la même façon que le Barreau, de la
même façon que le Protecteur du citoyen, qui sont des gens qui
sont là pour protéger les droits des citoyens, pas des gens qui
sont une succursale du Parti québécois. On ne contrôle pas
le Barreau, sauf que le Barreau lui-même a dit qu'il devrait faire des
changements qu'il ne veut pas apporter, par entêtement, Mme la
Présidente. Le ministre de la Justice est orgueilleux, tout le monde le
sait. C'est pour ça qu'ils l'appellent le ministre pancanadien. Ce n'est
pas pour rien. Tout le monde sait ça, c'est de notoriété
publique. Sauf qu'aujourd'hui ce que nous avons à défendre, c'est
une loi qui après ça va s'appliquer et va contribuer à
ostraciser les gens. C'est pourquoi nous devons faire en sorte de faire les
changements appropriés. Et, une des façons d'améliorer la
législation, c'est d'adopter le règlement ou de discuter sur le
règlement, la proposition de sous-amendement qu'a faite le
député de Jonquière quand il a dit de rayer de
l'amendement du ministre la partie de phrase qui dit: «...que la
construction ou l'entretien d'un chemin public». Pourquoi? Je le
répète, c'est très simple.
La première partie de la phrase: «Le présent article
ne s'applique pas aux équipements destinés à niveler,
déblayer ou marquer la chaussée.» Et on dit par
après: «Toutefois, le permis spécial de circulation demeure
requis lorsque le véhicule est utilisé à d'autres
fins». Il n'est pas nécessaire d'ajouter «que la
construction ou l'entretien d'un chemin public» parce que, dans la
première phrase, les fins où on dit qu'il y a une exemption,
c'est lorsque les équipements sont destinés à niveler la
chaussée, déblayer la chaussée ou marquer la
chaussée.
Il n'est pas nécessaire d'ajouter par quoi. Après
ça, vous parlez de la construction ou de l'entretien d'un chemin public
parce que toutes les autres fins... Et c'est ça qu'il faudrait:
«Toutefois, le permis spécial de circulation demeure requis
lorsque le véhicule est utilisé à d'autres fins.»
À quelles fins? À d'autres fins, au fond, que niveler,
déblayer ou marquer la chaussée. Nous considérons que
l'exemption ne peut pas servir à d'autres fins que niveler,
déblayer ou marquer la chaussée. À ce moment-là, il
est inutile de dire: «...à d'autres fins que la construction ou
l'entretien d'un chemin public».
Ça ne sert à rien. Et, comme le législateur n'est
pas supposé parler pour ne rien dire, si on le laisse dire des choses
inutiles, les tribunaux vont chercher des interprétations et essayer de
faire dire quelque chose à ces mots inutiles. C'est pourquoi il est
préférable que les mots inutiles ne soient pas là.
À ce moment-là, si le sous-amendement est adopté et
ensuite l'amendement, l'article se lira: «Le présent article ne
s'applique pas aux équipements destinés à niveler,
déblayer ou marquer la chaussée. Toutefois, le permis
spécial de circulation demeure requis lorsque le véhicule est
utilisé à d'autres fins.»
Donc, «à d'autres fins», ça voudrait dire
à d'autres fins que niveler, déblayer ou marquer la
chaussée. À ce moment-là, ça devient d'une
clarté fulgurante. Ça va empêcher des procès.
Ça va faire en sorte que ce que l'article veut dire est clair, tandis
qu'actuellement on est en train de faire des imprécisions inutiles.
Est-ce que ces équipements destinés à niveler,
déblayer ou marquer la chaussée peuvent être
utilisés à d'autres fins sur la chaussée que de niveler,
déblayer ou marquer la chaussée? Et, si on veut vraiment que
l'exemption compte seulement lorsqu'on nivelle, ou on déblaie, ou on
marque la chaussée, à ce moment-là, c'est mieux de lire:
«Toutefois, le permis spécial de circulation demeure requis
lorsque le véhicule est utilisé à d'autres fins.»
C'est évident que ça va vouloir dire à d'autres fins que
niveler, déblayer ou marquer la chaussée. Plutôt que
d'ajouter un élément de phrase qui ne se trouve pas dans le
premier. (12 h 10)
Si l'amendement n'était pas adopté, ça se lirait:
«Toutefois, le permis spécial de circulation demeure requis
lorsque le véhicule est utilisé à d'autres fins que
la construction ou l'entretien d'un chemin public.» Alors, on se
trouve à mettre une exemption qui dit autre chose que les fins pour
lesquelles on indique l'exemption. L'exemption, regardez, c'est facile à
lire, au fond. On dit: «Le présent article ne s'applique pas aux
équipements destinés à niveler, déblayer ou marquer
la chaussée.» On craignait que ces équipements-là
servent à d'autres fins. Alors, là, il s'agissait de mettre
l'exemption, c'est que ça ne s'applique pas quand ça sert
à d'autres fins.
C'est pour ça que: «Toutefois, le permis spécial de
circulation demeure requis lorsque le véhicule est utilisé
à d'autres fins», c'est suffisant. Si on ajoute «que la
construction ou l'entretien d'un chemin public», le juge va devoir se
demander, lorsqu'il va interpréter: Est-ce que les équipements
doivent être destinés à niveler, déblayer ou marquer
la chaussée, ou destinés à faire la construction ou
l'entretien d'un chemin public? Là, on devra interpréter entre
les fins auxquelles peut servir le véhicule et il faudra essayer de
prouver l'adéquation entre niveler, déblayer ou marquer la
chaussée et la construction et l'entretien d'un chemin public, ce qui
n'est pas évident. les procès se font sur des choses comme
ça. c'est pour ça qu'il faut éviter de marquer... vous
savez qu'à part de ça la tentation va être forte, pour les
gens, d'utiliser leur véhicule à d'autres fins. elle va
être forte. d'ailleurs, le fonctionnaire du ministère nous le
disait, il pensait que les gens mettaient leur équipement au
début de la saison et le laissaient toute la saison. si
l'équipement est utilisé à d'autres fins, là,
l'équipement qui est sur le véhicule, la tendance va être
forte, surtout si le véhicule n'est pas utilisé à 100 %
pour les fins de nive-lage, de déblayage et de marquage de la
chaussée. tandis que, si l'exemption dit ce qu'elle dit, mais qu'on dit:
dans d'autres fins que niveler, marquer ou déblayer la chaussée,
le permis spécial de circulation demeure requis, à mon avis,
ça ne peut pas être plus clair.
Quand on rajoute des mots, tout ce qu'on fait, au fond, on contribue
à embrouiller la phrase. Les mots inutiles ne seront jamais
considérés inutiles par les tribunaux. Il y a un vieux proverbe
de droit qui dit: Le législateur est présupposé ne pas
avoir parlé pour ne rien dire. Évidemment, les juges je
porte un grand jugement ne savent pas que les lois sont faites par le
gouvernement, des fois sur le bas coin des tables, des fois par des
fonctionnaires pressés, et avec des ministres qui ne jouent pas le
rôle de bloqueur qu'ils devraient jouer. Normalement, c'est au ministre,
avant de présenter son projet de loi, à faire la revue,
vérifier ça. On sait que le ministre que nous avons devant
nous...
La Présidente (Mme Bélanger): En conclusion, M. le
député de Lévis.
M. Garon: ...n'est pas réputé comme quelqu'un qui
surveille beaucoup ses lois. Quand il nous les présente, on a le
sentiment souvent qu'il les étudie en même temps que nous, alors
que, normalement, ce travail devrait être fait au ministère. On
l'a vu dans le projet de loi 244...
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Lévis.
M. Garon: ...où il a fallu amender tous les articles, les
notes explicatives et même le titre du projet.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Lévis.
M. le ministre, est-ce qu'il y a des commentaires sur le
sous-amendement?
M. Elkas: Non. Qu'ils passent... J'ai l'impression que chacun va
prendre son tour.
La Présidente (Mme Bélanger): II n'y a pas de
commentaires? Est-ce qu'il y a d'autres commentaires au sous-amendement?
Mme la députée des Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Disons que des commentaires... Ce seraient
des demandes d'information. J'imagine que c'est possible de procéder de
cette façon-là. Si j'ai des questions, le ministre nous
répond, j'imagine?
M. Elkas: Ils ont 20 minutes?
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez le droit de
poser des questions.
Mme Carrier-Perreault: Bien, dans d'autres commissions, je sais
qu'on trouvait...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, oui. Vous avez
20 minutes pour poser des questions sur le sous-amendement.
Une voix: Ce n'est pas sûr qu'il va répondre, mais
on va prendre...
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous avez des
réponses, vous en aurez. S'il n'y en a pas, il n'y en a pas.
Mme Carrier-Perreault: Non, mais disons que, compte tenu que je
connais très peu, moi, le Code de la sécurité
routière, il y a des choses qui m'échappent. Il y a des questions
que je peux me poser aussi pour d'autres raisons. Parce que, moi, j'ai fait de
la santé et sécurité au travail. J'imagine qu'il y a des
raisons de sécurité aussi qui sous-tendent l'article 473. Comme
je vous disais, Mme la Présidente, je ne connais pas vraiment beaucoup
le Code de la sécurité routière.
Moi, d'abord, j'avais vraiment une question. Quand on regarde l'article
473, tel qu'il est libellé dans la loi actuelle, et quand on regarde
l'article qui était
proposé au départ, par le ministre, dans le projet de loi
qu'on a devant nous, c'est une exception qu'on vient créer, à
toutes fins pratiques, à cet article. Et, quand on regarde l'article, on
se rend compte qu'il n'y en avait pas, d'exception.
Cet article-là, quand on exige des permis pour des
véhicules spéciaux, pourquoi on le fait? C'est quoi, les raisons?
Est-ce que c'est vraiment... Est-ce que c'est des raisons de
sécurité? L'exigence de ces permis, ça s'appuie sur
quoi?
M. Elkas: Mme la députée...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: ...je veux bien être clair. C'est malheureux que
vous n'étiez pas ici pour les autres débats. Cet article est
là pour s'assurer qu'il y ait du contrôle. Il y a du
contrôle routier qu'on a introduit, qui était inexistant dans le
passé. Il va sans dire que ces contrôleurs appliquent la loi.
Alors, c'est une question de permis pour certains véhicules qui
appartiennent soit au gouvernement, soit aux municipalités, qu'ils
soient exemptés de permis spéciaux, et des équipements
comme des niveleuses, des saleuses, qui ont aussi des grattes en avant de leur
véhicule, qu'ils soient exemptés. C'est tout.
Mme Carrier-Perreault: C'est une raison. La raison que vous me
donnez, vous dites que c'est pour contrôler ces
véhicules-là.
M. Elkas: C'est du contrôle, madame, parce qu'il n'y en
avait pas autrefois. C'est-à-dire que, s'il n'y avait pas de
contrôle, les gens, évidemment, n'allaient pas chercher des permis
spéciaux. Puis, quand il y a eu du contrôle, on s'est
aperçu que, dans certaines catégories, il était important
de s'assurer qu'il y ait des permis spéciaux. Mais demander au
gouvernement ainsi qu'aux municipalités d'avoir des permis
spéciaux pour des équipements dont ils se servent de jour en
jour, c'est un peu ridicule. Alors, on voulait les exempter. C'est pour
ça qu'on l'a passée, cette loi-ci.
Mme Carrier-Perreault: Alors, vous dites que c'est pour des
raisons de contrôle. Disons que vous dites que ça n'existait pas
avant, quand même. Ces véhicules-là étaient
considérés au même titre que les autres véhicules
qui sont considérés dans l'article 473, et il n'y avait pas
d'exception, avant. C'est ça. Alors, là, vous créez,
à toutes fins pratiques, une exception pour ces sortes de
véhicules là.
Là, j'ai pris connaissance de l'amendement qui a
été proposé et vous dites, bon: Toutefois, le permis
spécial [...] demeure requis lorsque le véhicule est
utilisé à d'autres fins». Il semble que c'est possible
qu'on les utilise à d'autres fins, quand j'entends le
développement que mon collègue de Lévis faisait et par
rapport aux hochements de tête, si on veut, du fonctionnaire. J'essaie de
comprendre. Je regarde ce qui se passe, puis j'écoute. Alors, à
ce moment-là, ça veut dire qu'à toutes fins pratiques on
ne peut pas exiger que les municipalités aillent chercher des permis
spéciaux pour des véhicules, puis, de toute façon,
qu'elles utilisent, à toutes fins pratiques... C'est d'exiger
inutilement qu'on aille chercher des permis pour ça.
Par ailleurs, ce que je viens de comprendre, c'est que, oui,
effectivement, ces véhicules-là peuvent être
utilisés à d'autres fins, et ce, j'imagine que ça peut se
faire même au niveau des municipalités aussi. Est-ce que les
municipalités aussi peuvent utiliser ces équipements-là
à d'autres fins? Une saleuse, par exemple, avec une gratte.
M. Elkas: Oui, exact.
Mme Carrier-Perreault: C'est ça, l'exemple?
M. Elkas: C'est la raison pour laquelle c'est là,
madame.
Mme Carrier-Perreault: Alors, ça veut dire que, de toute
façon, Mme la Présidente, ça ne sera pas plus pratique
pour eux autres. Avec l'amendement que le ministre a apporté, les
municipalités devront, de toute façon, aller chercher un permis
spécial quand elles vont utiliser le véhicule à d'autres
fins. Mais là je ne comprends pas. Oui, elles l'utilisent à
d'autres fins de temps en temps, le ministre m'a dit: Oui. Puis on veut leur
éviter d'aller chercher des permis inutilement parce que, de toute
façon, elles utilisent ces véhicules-là pour faire du
déblayage, puis du salage, etc., marquer la chaussée. Puis
là il me dit: Oui, elles peuvent les utiliser à d'autres fins.
Dans son amendement, il dit: Elles vont aller se chercher des permis quand
même si elles l'utilisent à d'autres fins.
M. Elkas: À d'autres fins que la construction et
l'entretien des chemins publics.
Mme Carrier-Perreault: Là, j'ai de la misère
à suivre le raisonnement. Je m'excuse, Mme la Présidente, mais,
si c'est pour éviter qu'il y ait des demandes inutiles des gens qui, de
toute façon, ont à utiliser ces équipements-là,
quand le ministre arrive avec son amendement, il les oblige, de toute
façon, à aller en chercher un permis.
M. Elkas: Mme la députée, je voudrais vous aviser
ce matin que ce n'est pas mon amendement. Ha, ha, ha!
Mme Carrier-Perreault: Non, mais j'ai un amendement du... Je
regrette, M. le ministre, le sous-amendement de mon collègue de
Jonquière, c'était d'enlever la partie, à la fin:
«que la construction ou l'entretien des chemins publics». C'est
l'amendement du ministre qui dit que: «Toutefois, le permis
spécial de
circulation demeure requis lorsque le véhicule est utilisé
à d'autres fins...»
M. Elkas: Pour les saleuses.
Mme Carrier-Perreault: C'est votre amendement, M. le
ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): Là, on discute
du sous-amendement.
Mme Carrier-Perreault: Là, on discute de l'amendement de
mon...
La Présidente (Mme Bélanger): Du sous-amendement,
qui est d'enlever «que la construction ou l'entretien d'un chemin
public». C'est ça, la discussion.
Mme Carrier-Perreault: Bon, bien, d'abord, à ce
moment-là, qu'est-ce que c'est, les autres fins? À quoi ça
peut être utilisé, à part que la construction ou
l'entretien d'un chemin public? J'aimerais ça que le ministre m'explique
ça, d'abord..
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, la
députée des Chutes-de-la-Chaudière veut savoir comment on
peut utiliser un véhicule à d'autres fins...
Mme Carrier-Perreault: À quoi on peut l'utiliser, à
quelles fins...
La Présidente (Mme Bélanger): À quoi on peut
l'utiliser?
Mme Carrier-Perreault: ...à part de construction ou
entretien d'un chemin public?
M. Vigneault (Pierre-Paul): On a ajouté les mots
«que la construction ou l'entretien du chemin public» à
l'amendement proposé par le ministre...
La Présidente (Mme Bélanger): Voulez-vous vous
identifier, monsieur, s'il vous plaît? (12 h 20)
M. Vigneault: Vigneault, Pierre-Paul Vigneault. Parce qu'on avait
en tête la saleuse qui était utilisée pour saler le chemin,
à d'autres fins que le déblaiement, pour saler avant la
tempête. On sale les routes avant les tempêtes et, lorsqu'on
utilise le camion de sel pour saler, on conserve sur le camion la charrue, qui
est un équipement de déneigement requérant un permis
spécial de circulation. Alors, si le sous-amendement était
adopté comme il est proposé, on devrait obtenir un permis
spécial de circulation si l'on veut conserver la charrue devant le
camion, lorsqu'on fait uniquement du salage.
Mme Carrier-Perreault: Là, Mme la Présidente, quand
on regarde ce genre d'article là, c'est qu'en arrière de tout
ça et je veux bien comprendre que le ministre me parle de
contrôle il doit y avoir des raisons de sécurité.
Quand on exige un permis spécial, j'imagine que ce n'est pas juste pour
contrôler le nombre de charrues qui se promènent dans le chemin,
si c'est des saleuses ou non, des affaires de même, là. Ça
doit être parce qu'il y a des raisons en arrière de tout
ça, des raisons de sécurité routière.
M. Elkas: Mme la députée, lorsqu'on introduit le
contrôle routier, il est évident qu'on va inclure dans nos
démarches un contrôle qui pourrait venir à réduire
le nombre de décès et d'accidents sur nos routes. Je pense que
vous allez admettre qu'on s'en va dans la bonne direction. Pour ce faire, il
faut introduire des normes pour s'assurer que les véhicules hors normes,
au niveau des poids lourds, ou hors dimensions aient, dans certains cas, le
droit de circuler et s'assurer, par contre, que ces gens-là aient des
permis spéciaux. Dans le cas des municipalités, le gouvernement
du Québec, pour qu'ils fassent l'entretien sur nos routes, on exempte,
dans certains cas.
L'exemple qu'on vient de vous donner, c'est bien simple: si votre
municipalité ou une municipalité dans votre comté devait
se promener et faire du salage avant le déblaiement de la neige, et
avait cette grande gratte qui était hors normes devant son camion, si on
suit votre raisonnement, on la forcerait à avoir un permis
spécial. Et, si on veut faire sauter «que la construction ou
l'entretien du chemin public», si on veut l'enlever, bien, c'est
justement ça qu'on va subir, les municipalités vont être
assujetties à aller chercher des permis spéciaux pour cette
fin.
Mme Carrier-Perreault: Oui, mais, Mme la Présidente, si je
comprends bien, les raisons de sécurité, c'était un peu
mon problème quand je regardais le projet de loi de départ du
ministre. On dit: On crée des exceptions. Si je comprends bien, ces
camions-là, ces équipements-là, qui sont exclus, à
toutes fins pratiques, de la loi, étaient inclus dans la loi, et les
municipalités devaient avoir ce permis spécial là pour ces
équipements-là déjà. Qu'est-ce qu'il y a de
changé par rapport à la sécurité?
Si on revient à l'argumentation du ministre qui me dit: II faut
absolument contrôler la sécurité routière, et j'en
suis, je comprends très bien tout ça, mais qu'est-ce qui fait que
ça a changé à un point tel qu'on va les exempter?
C'était considéré comme des équipements qui
pouvaient apporter certains dangers, qui... Vous les considériez comme
tels jusqu'à preuve du contraire, là. Qu'est-ce qui fait qu'ils
sont devenus moins dangeureux et qu'on va pouvoir les exempter, même
qu'on va pouvoir les laisser se promener avec leur grosse gratte en avant, et
tout ça, à partir de l'adoption de ce projet de loi
là?
M. Elkas: Ce n'est pas une question nécessairement de
sécurité, mais des questions de hors normes. Ces véhicules
sont hors normes. Alors, quand ils sont
hors normes, il est évident que le contrôleur routier, il
faut qu'il fasse sa job. Il va falloir qu'il aille leur imposer des infractions
parce qu'ils roulent avec un véhicule hors normes, sans permis
spécial. Alors, ce qu'on vient faire ici, c'est qu'on exempte les
municipalités et le gouvernement du Québec d'avoir des permis
spéciaux. C'est pour ça, la loi. C'est bien simple.
Mme Carrier-Perreault: Est-ce qu'il y a des frais à ces
permis-là? Pour avoir un permis spécial comme ça, est-ce
que ça coûte quelque chose?
(Consultation)
M. Elkas: Le véhicule dont on parle, normalement ce sont
des permis trimestriels qui sont de 75 $ plus l'indexation.
Mme Carrier-Perreault: 75 $ par véhicule, plus quoi?
M. Elkas: L'indexation.
Mme Carrier-Perreault: Alors, présentement, c'est aux 3
mois que le gouvernement du Québec est assujetti à ça
aussi. Il se paie des permis? Votre ministère à vous...
M. Elkas: Eh bien, là, on ne s'en sert pas. On ne se sert
pas nécessairement. Du déneigement, on ne s'en sert pas
l'été. Dans certains cas, on va s'en servir pour d'autres fins;
dans certains cas, on va les entreposer. Alors, pour le cas du gouvernement,
c'est pour ça qu'on ne veut pas être assujettis, être
toujours à aller chercher des permis spéciaux.
Mme Carrier-Perreault: À niveler, déblayer et
marquer la chaussée.
M. Elkas: Ça, c'est d'autres équipements.
Mme Carrier-Perreault: Ces 3 sortes de véhicules
là, c'est des permis qui sont trimestriels, ce que vous me dites.
M. Elkas: Normalement, ce serait trimestriel, mais ils n'en ont
pas besoin, madame. Vous demandez une question: Combien coûte un
permis?
Mme Carrier-Perreault: Oui.
M. Elkas: Normalement, une personne qui fait des travaux pour une
période de déneigement, c'est 3 mois. Alors, je vous donne les
frais de ce permis...
Mme Carrier-Perreault: Pour 3 mois.
M. Elkas: ...pour cette période-là. Mais la
question que vous posez: Est-ce que le gouvernement doit c'est bien
ça avoir des permis?
Mme Carrier-Perreault: Pour les véhicules de même
type.
M. Elkas: C'est justement la raison pour laquelle on a cette loi,
d'exempter que le gouvernement et les municipalités soient
assujettis...
Mme Carrier-Perreault: Mais on ne l'a pas encore, la loi,
là. Elle n'est pas passée. Dans votre loi, anciennement...
M. Elkas: Je le sais, mais, entre-temps, le contrôleur
routier doit émettre des contraventions ou des avis aux gens qui
circulent avec des véhicules hors normes. Les raisons pourquoi il ne le
faisait pas autrefois, c'est qu'on n'avait pas de contrôle routier. Et,
dans votre temps, vous l'avez fait sauter, en 1983. C'est devenu un vrai
«free-for-all». Et, si vous ne comprenez pas ce que c'est, un
«free-for-all», tout marchait, personne n'allait chercher des
permis, personne ne s'occupait de quoi que ce soit. Alors, ce sont les raisons
pourquoi on a mis en place un contrôle routier. Les contrôleurs
font leur job et ils disent: Aïe toi! Tu roules avec un véhicule
hors normes. Alors, vous comprenez que le nombre de véhicules qu'avec le
gouvernement a, le nombre de véhicules que les municipalités ont
pour faire justement ce type de travail, c'est nécessaire. Les
assujettir à des permis toutes les fois qu'ils roulent, c'est un peu
ridicule.
Mme Carrier-Perreault: Alors, si je comprends...
M. Elkas: Êtes-vous d'accord ou pas d'accord?
Mme Carrier-Perreault: Je vais vous dire ça après.
Dans le moment, j'ai des réticences.
M. Elkas: Non, mais êtes-vous d'accord ou pas d'accord avec
le principe?
Mme Carrier-Perreault: Disons que ce que vous me dites dans votre
argumentation, vous me dites: Vous autres, vous n'aviez rien, vous n'aviez pas
de contrôle; nous autres, on met des contrôleurs routiers. Mais
là ce que vous me dites en même temps, c'est: On a mis des
contrôleurs routiers et, en même temps, nous autres, on va faire
des exceptions, ça fait que ça va coûter moins cher de
permis au gouvernement, qui se paie 75 $ par trimestre, et les
contrôleurs routiers vont avoir moins d'ouvrage, compte tenu que ces
véhicules-là vont être exemptés. C'est ça que
vous me dites, à toutes fins pratiques.
M. Elkas: Est-ce qu'on nous propose, M. le député
de Lévis, de ne pas avoir de contrôleurs? On revient à la
charge, comme on a fait en 1983, on va les faire disparaître?
M. Garon: Est-ce que je peux répondre, Mme la
Présidente, à une question du ministre?
Une voix: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non.
M. Garon: Mais j'aimerais que ce soient les ministres qui
répondent, pas les attachés politiques. Les attachés
politiques, à mon avis, n'ont pas le droit de parole ici. Alors, les
attachés politiques devraient garder la modestie de gens qui n'ont pas
été élus.
M. Elkas: N'oubliez pas une chose, si c'est le cas...
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Elkas: ...ça va s'appliquer aussi à votre
conseiller.
M. Garon: Ce n'est pas lui qui vous répond.
M. Elkas: Non, non, mais on l'entend assez souvent.
M. Garon: Je n'ai jamais blâmé votre attaché
politique qui vous conseille, même si ce n'est pas des bons conseils.
M. Elkas: Bon!
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Moi, je trouve ça
intéressant, je viens d'apprendre que ça coûte 75 $ par 3
mois pour avoir un permis de ce genre de véhicule là. On ne parle
pas juste des camions et des saleuses, là. On parle des niveleuses, on
parle aussi d'instruments, des équipements... Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): II n'y en a pas, de
permis, pour ça.
Mme Carrier-Perreault: Les niveleuses n'ont pas de permis?
La Présidente (Mme Bélanger): Non.
Mme Carrier-Perreault: Mais lesquels des véhicules qu'on a
là-dedans qui exigent un permis, puisqu'on les retire? On dit que
ça ne sera plus nécessaire qu'ils en aient, des permis. L'article
473...
La Présidente (Mme Bélanger): L'exigence de permis
ne... (12 h 30)
Mme Carrier-Perreault: Je m'excuse, Mme la Présidente,
parce que l'article 473 on parle des véhicules qui doivent obtenir un
permis. On crée une exception. On dit: À l'avenir, ceux-là
n'auront plus besoin de permis. Ils en ont un permis ou s'ils n'en n'ont pas?
Est-ce qu'on les retire de la loi ou si on ne les retire pas? C'est ça
que j'essaie de comprendre. Non, je ne le sais pas, moi, mais...
M. Elkas: Allez-y...
Mme Carrier-Perreault: Bien, j'attends votre réponse. Vous
me dites que ce n'est pas... D'après ce que vous me dites, il y ajuste
les saleuses...
M. Elkas: Mme la députée...
Mme Carrier-Perreault: Mme la Présidente.
M. Elkas: Mme la Présidente. Je m'excuse, Mme la
Présidente. Dans le cas qu'on décrit, c'est qu'on veut
éviter d'émettre des permis spéciaux pour des niveleuses,
des gratteuses, toutes sortes d'équipements de dé-blayage, des
équipements qui marquent les chaussées. On veut éviter que
le gouvernement y soit assujetti, non seulement le nôtre, mais le
gouvernement municipal, et le gouvernement fédéral, et le
nôtre qui ont des équipements semblables. «C'est-u»
assez simple, ça?
Mme Carrier-Perreault: Oui, c'est simple, mais ce n'est pas clair
parce que, quand je lis l'article, ça ne m'explique pas pourquoi vous
voulez en faire un cas d'exception.
Regardez, Mme la Présidente, l'article 473, ce n'est pas bien
compliqué moi, j'essaie de comprendre ce qui est écrit
là: «Le propriétaire ou le locataire d'un véhicule
routier ou d'un ensemble de véhicules routiers ou le transporteur
visé au titre VIII. 1 qui en est le responsable ne peut, à moins
qu'il n'obtienne un permis spécial de circulation délivré
à cette fin, laisser circuler ce véhicule ou cet ensemble de
véhicules lorsqu'il transporte un chargement ou est muni d'un
équipement». Alors, ils nous donnent plusieurs types ou sortes de
véhicules, des véhicules qui excèdent «la largeur
maximale du véhicule ou de l'ensemble de véhicules à
l'endroit le plus large de celui-ci ou de ses accessoires
obligatoires».
Est-ce qu'une niveleuse c'est considéré comme un
équipement plus large? Ça veut dire qu'elle est couverte par
l'article 473.
Une voix: C'est bien ça.
Mme Carrier-Perreault: Alors, pourquoi, à ce
moment-là, le ministre me dit-il qu'elles n'en n'ont pas, de permis?
Elles n'étaient pas exceptées, elles étaient dedans. La
loi n'est pas encore passée, on en discute présentement.
M. Elkas: Mademoiselle, je l'ai dit au tout début de vos
questions, il n'y avait personne autour pour faire respecter les lois, alors
les gens se promenaient sans permis. Quand le contrôleur est venu
il avait le droit de le faire arrêter un véhicule qui
appartenait à une municipalité où il y a une niveleuse qui
fait du déneigement, le gars roulait avec un véhicule hors
normes. On lui demandait s'il avait un permis. Non, il n'en n'avait pas. Ce
n'était pas le seul. Ca fait 15 ans que je roule sans permis. Mais
là, mon cher ami, il y a des règlements, il va falloir qu'on vous
impose une infraction, si vous continuez à rouler avec un
véhicule hors normes sans permis. Il avait le choix d'aller chercher un
permis. On lui aurait donné un permis. Par contre, est-ce que vous
êtes en train de me dire qu'on va forcer des municipalités et le
gouvernement à aller acheter des permis et à payer des permis?
Dans cette loi, on introduit une exemption pour ces équipements qui font
l'entretien public.
Mme Carrier-Perreault: Ce n'est pas ça que je veux savoir,
Mme la Présidente. Le ministre me dit: II n'y en avait pas, de permis;
on ne pouvait pas les arrêter, on ne leur donnait pas de contravention.
Ce n'est pas ça que je veux savoir. Je veux savoir combien ça
coûtait normalement pour aller chercher un permis pour une niveleuse
à quelqu'un qui était correct et qui se conformait à la
loi, puisqu'il était couvert dans votre projet de loi.
(Consultation)
M. Elkas: Alors, c'est 200 $ pour un permis annuel, 75 $ pour un
permis trimestriel et 100 $ pour un permis pour un voyage. Ça, c'est un
peu spécifique. Je vais vous donner un exemple. Si une personne veut
aller chercher un transformateur, par exemple, c'est un voyage qui prend
beaucoup d'attention, évidemment, et puis on lui charge des frais de 100
$.
Mme Carrier-Perreault: C'est comme un peu... Le même genre
de permis doit être exigé aussi pour les gens qui transportent des
morceaux de maison, là, des maisons mobiles excédant la
largeur.
Mais, là, ce que le ministre est en train de me dire, par
exemple, Mme la Présidente, c'est que, normalement, pour une niveleuse,
on s'entend, quelqu'un qui respecte la loi et j'imagine que le
gouvernement du Québec respectait la loi, à tout le moins, c'est
sa propre loi... Une niveleuse, ça ne roule pas seulement l'hiver,
ça, ça roule à l'année. Alors, ça veut dire
que, normalement, le gouvernement du Québec devait payer 200 $ par
année par niveleuse utilisée par le ministère des
Transports. C'est clair?
M. Elkas: Oui.
Mme Carrier-Perreault: Ça coûtait combien,
ça, au gouvernement du Québec?
M. Elkas: Combien ça aurait pu coûter au
gouvernement du Québec?
Mme Carrier-Perreault: Comment ça, vous êtes...
M. Elkas: Dans son ensemble?
Mme Carrier-Perreault: Pourquoi le ministre me dit: Ça
aurait pu coûter?
M. Elkas: Je ne peux pas vous le dire. C'est parce que je ne sais
pas combien de niveleuses servent 12 mois par année ou combien de
niveleuses servent à une occasion, combien de niveleuses servent au
trimestre.
Mme Carrier-Perreault: Pourquoi le ministre me dit: Combien
ça aurait pu coûter? Est-ce que le ministre veut laisser entendre
que le gouvernement ne payait pas ses permis annuels?
M. Elkas: Exact! Ni les municipalités. Elles n'ont jamais
payé.
Mme Carrier-Perreault: Autrement dit, vous faites un cas
d'exception parce que ces gens-là puis le gouvernement ne se
conformaient pas à la loi. Donc, les contrôleurs routiers auraient
été obligés d'arrêter les chauffeurs du
ministère des Transports et les chauffeurs des municipalités.
C'est ça que le gouvernement est en train de faire.
M. Elkas: En effet, oui.
Mme Carrier-Perreault: Ça n'a rien à voir avec la
sécurité, là. On est en train de se voter un petit bout de
loi pour nous exempter parce que, sans ça, on va se faire arrêter
par les contrôleurs routiers. C'est ça que le ministre m'explique,
là.
Savez-vous, Mme la Présidente, à quoi ça me fait
penser? Ça a l'air d'être une pratique commune, au
ministère des Transports. Il y a quelques mois en fait,
peut-être 1 an, là en Chambre, j'avais entendu le ministre
délégué à la voirie expliquer à mon
collègue pourquoi la limite de vitesse à Lac-Saguay avait
été augmentée dans le village. Si je me rappelle bien,
là, je ne veux pas faire trop d'erreurs, mais ce que j'avais cru
comprendre, en tout cas, on nous disait: Une route principale qui passe dans un
village, normalement, les gens trouvaient que c'était dangereux.
Toujours la sécurité. C'est vraiment la mission, normalement, que
devrait avoir le ministère des Transports, le souci majeur: la
sécurité du public, la sécurité routière, la
sécurité sur les routes. Alors, on se plaignait, dans cette
municipalité-là, Mme la Présidente et je suis
persuadée que vous vous rappelez de l'exemple que les gens
roulaient trop vite quand ils passaient à l'intérieur de leur
municipalité et on demandait au ministre des
Transports de mettre la limite de vitesse plus basse, de vérifier
aussi et de contrôler mieux la circulation. Et, à mon grand
étonnement, puis à l'étonnement de plusieurs, je dois dire
d'ailleurs, on était tellement étonnés que
ça a été une farce; mais, là, le ministre est en
train de me dire qu'il récidive avec sa loi le ministre
délégué aux Transports le ministre
délégué à la voirie nous a expliqué
qu'il fallait monter la limite de vitesse parce que, de toute façon, il
n'y a personne qui respectait la limite de vitesse. C'était la grande
argumentation du ministre délégué aux Transports.
Et, aujourd'hui, la grande argumentation du ministre des Transports par
rapport à ce cas d'exception, c'est que le gouvernement ne payait pas
ses permis, était contrevenant, allait à rencontre de sa propre
loi, que les municipalités non plus ne payaient pas les permis, allaient
à rencontre de la loi. Mais, maintenant, le gouvernement a fait un grand
progrès et s'est donné des contrôleurs routiers. Alors,
là, le ministre est obligé de mettre des cas d'exception parce
que ça va lui coûter un bras, tout ça. Avez-vous
imaginé combien il y a de niveleuses sur la route? Combien le
ministère des Transports possède de niveleuses? Je ne sais pas
si... Du côté du ministère, on ne semble pas avoir de
données. J'imagine que, de notre côté, ça ne serait
pas trop compliqué de faire faire une petite recherche puis d'avoir une
idée par rapport à certains engagements financiers, à
certains chiffres, des fois, qu'on peut obtenir. Ce serait assez
intéressant de voir le genre de facture que vient de sauver le
gouvernement du Québec en se faisant un petit article comme
celui-là parce que, à venir jusqu'à date, il était
contrevenant à sa propre loi.
Mais là c'est bien évident qu'à partir du moment
où on se donne des contrôleurs routiers pour vérifier
ça, pour vérifier le trafic puis être sévère
pour faire respecter les normes pour les autres, bien sûr, bien là
il faut absolument se mettre dans un cas d'exception parce qu'on a des
problèmes majeurs de crédibilité. Quand on n'est pas
capables de suivre nos propres règles, je vais vous dire que c'est bien
compliqué de dire aux autres comment on peut faire pour les suivre. On
le sait que c'est l'exemple qui est le plus important, et non les paroles. (12
h 40)
Alors, moi, Mme la Présidente, je vais vous dire, là, j'ai
de la misère à discuter du sous-amendement. Plus que ça,
je vais laisser mes collègues, s'ils veulent en discuter, parce que, je
vais vous dire, au départ, là, j'ai un problème majeur
avec l'article de loi comme tel. Je reviens. Je vais y revenir plus tard, Mme
la Présidente, puis je vais laisser les autres questionner sur le
sous-amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Oui. Merci, Mme la Présidente. Alors, Mme la
Présidente, si j'ai bien compris, en fait, d'après
l'échange qui vient de se passer entre ma collègue des
Chutes-de-la-Chaudière et le ministre des Transports, le
véritable délinquant, en fin de compte, ce n'est pas
nécessairement le Protecteur du citoyen, comme se plaît à
le dire le ministre des Transports, mais c'est réellement le ministre
lui-même, puisque, à l'intérieur même de son
ministère, les gens n'ont jamais payé, puis là ils s'en
viennent des délinquants, parce qu'il y a des contrôleurs sur la
route, et puis il faut arrêter ça, il faut stopper ça.
Donc, à ce moment-ci, je me dis que c'est incroyable de favoriser, en
tout cas, cette délinquance à outrance. C'est outrancier pour une
population qui, eux autres, quand ils se font prendre, ils n'ont pas d'autre
choix que de payer leur contravention ou, finalement, de se mettre au pas et
d'être obligés de respecter les lois et les règlements.
C'est inadmissible, de la part d'un gouvernement, d'agir de cette
façon-là.
J'ai été abasourdie, je vous le dis bien
honnêtement, d'écouter ça, parce que, là, je ne
savais pas trop, trop où on s'en allait, qu'est-ce que c'était
ça. Il y avait une clause d'exception parce que, finalement, comme il
n'y avait pas eu vraiment de loi, puis comme ça s'appliquait plus ou
moins, donc il fallait faire une clause d'exception. Sur quoi? Sur le vide. Une
clause d'exception sur le vide, c'est assez exceptionnel, en fin de compte. Je
ne sais pas s'il y a une façon de procéder par le vide, Mme la
Présidente, mais, en tout cas, ça ne mène nulle part.
Ça ne va pas très loin, en tout cas, cette façon de
procéder.
Là, ce dont on vient de faire la démonstration, c'est que
le gouvernement cherche par tous les moyens à récupérer
des sommes d'argent pour remplir les coffres de l'État qui semble
très mal géré. Comme, là, on ne sait plus, on a
épuisé pas mal l'imagination, bien, on est rendu, même par
l'absurde, à trouver des solutions qui vont favoriser des entrées
de fonds à l'intérieur des différents ministères.
Ça, c'est une preuve flagrante. C'est incroyable, Mme la
Présidente.
Oui, ce serait heureux de savoir de la part du ministre et
j'insiste, de la part du ministre... Écoutez, il est le ministre des
Transports, puis de la voirie... il y a un ministre
délégué à la voirie, mais il doit bien savoir le
montant d'argent que ça peut représenter à
l'intérieur de son ministère, puisque ça devait être
une commande, j'imagine, de quelqu'un, peut-être du Conseil du
trésor, d'économiser de l'argent quelque part. Ou bien il a eu
peur de ses contrôleurs, puis il s'est demandé: Bien, là,
écoute, il ne faut pas que j'aie l'air plus délinquant que les
autres. À force de traiter tous les autres de délinquants,
à un moment donné, ça va me retomber sur le nez. Puis
là, bien, voilà qu'il fait le ménage chez lui, dans sa
propre cour. Mais j'aimerais bien savoir de cette façon combien d'argent
il va réaliser à ce niveau-là. J'aimerais bien le savoir
de la part du ministre. Ce serait intéressant de savoir ça.
Est-ce qu'il y a un chiffre approximatif pour qu'on puisse avoir au moins le
nombre de véhicules qui sont sur la route, qui sont vraiment
considérés par cet aspect-là?
M. Elkas: Mme la Présidente, le nombre de
véhicules, ça n'a pas d'importance, dans tout ça.
On exempte le gouvernement municipal ainsi que le gouvernement provincial d'un
permis spécial parce que ce sont des véhicules qui circulent, qui
vont donner la sécurité aux gens. Je parle de niveleuses, du
déneigement qui se fait sur nos routes. Ces camions-là doivent
rouler avec des grattes qui sont hors normes. Dans notre cas, c'est pour la
sécurité de nos gens. Si vous ne croyez pas à ça,
bien là, vous ne faites pas votre job de votre côté. Puis,
si vous demandez la question à savoir combien, c'est négligeable.
Ce n'est pas une question d'éviter de payer. Les municipalités,
n'oublions pas une chose, l'UMQ puis l'UMRCQ, ça vient d'elles aussi qui
se voient rouler avec des véhicules qui sont hors normes, pour la
protection des gens, donc, qu'ils servent. Puis, là, on nous dit: On
fait ça parce qu'on veut sauver de l'argent. «My God!»
Mme Vermette: Mais, Mme la Présidente...
M. Elkas: Des niveleuses, il y en a 206, puis les types de
camions, autres types de camions, dans l'ensemble, c'est d'environ 350
véhicules dont on parle. Alors, ce n'est pas la fin du monde.
Simplement, dans notre cas... Puis, là, je vous parle des
véhicules qui tombent sous notre juridiction. Et puis il me semble que
c'est normal que ceux qui nous déblaient le chemin pour nous rendre
à notre destination d'une façon sécuritaire soient un peu
plus larges que notre véhicule. Il me semble que c'est normal, mais il
ne faudrait pas que n'importe qui se promène sur nos routes avec des
véhicules qui sont hors normes, hors dimensions.
Mme Vermette: Oui, mais, Mme la Présidente, j'ai de la
misère à concevoir le raisonnement du ministre parce que, en
fait, il n'y a pas juste lui qui est impliqué. Il y a les entreprises
privées aussi, qui sont aussi impliquées, qui sont aussi hors
normes. Elles ne sont pas nécessairement... Il y en a d'autres ou il y a
seulement le gouvernement.
M. Elkas: Ceux qui font l'entretien pour nous. Ceux qui font
l'entretien pour les municipalités, puis ceux qui font l'entretien pour
le gouvernement sont aussi exemptés.
Mme Vermette: Là, de plus en plus... Plus ça va,
plus j'ai de la misère. Pourquoi, d'abord, finalement, on arrive
à des clauses d'exception si la plupart des gens ne sont pas maintenant
à l'intérieur? Il ne me semble pas. C'est simplement...
Une voix: II n'en reste plus.
Mme Vermette: II n'en reste plus, là. Il ne me reste plus
grand monde, parce qu'il me dit: La plupart des gens qui sont de l'entreprise
privée travaillent pour le gouvernement. On s'en va où avec
ça? Je ne comprends pas le rationnel.
M. Elkas: C'est donc malheureux, Mme la Présidente! Ils ne
comprennent pas pour la simple raison que ça fait 3 ou 4 jours qu'on est
sur cet article et ce projet de loi. Ces gens-là viennent tout d'abord
pour s'informer, évidemment, mais à la dernière minute.
Ils sont ici pour «filibuster». Ça, c'est très
évident pour nous. Pourquoi ces gens-là ne sont pas
intéressés plus que ça à venir en discuter?
Même à l'intérieur de leur propre cocus, en parler avec le
député de Lévis, en parler avec le député de
Jonquière? Ils se permettent...
M. Garon: Question de règlement, Mme la Présidente.
Mme la Présidente, question de règlement.
M. Elkas: ...d'échanger... Mme la Présidente, c'est
moi qui ai la parole, là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
question de règlement, je suis obligée de donner la parole au
député de Lévis.
M. Garon: Mme la Présidente, le ministre n'a pas le droit,
en vertue de notre règlement, d'imputer des motifs ou des intentions aux
députés qui font leur travail. Les députés de
l'Opposition voient les carences qu'il y a dans le projet de loi. Le ministre
n'a pas à caricaturer ou à supposer des choses. Il n'en a pas le
droit, en vertu de notre règlement. Les députés font leur
travail pour montrer puis ils le montrent amplement que le
ministre ne sait pas où il s'en va avec son projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on
poursuit.
M. Garon: Non, mais j'ai posé une question de
règlement comme quoi le ministre a imputé des motifs. II n'a pas
le droit d'imputer des motifs.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien oui, mais
là...
M. Garon: II faut que vous vous prononciez là-dessus. Il
n'a pas le droit d'imputer des motifs. J'en ai appelé au
règlement parce qu'il a imputé des motifs. Il n'a pas le droit
d'imputer des motifs.
M. Elkas: Je constate que c'est ça qui se passe, Mme la
Présidente, c'est tout. Je peux constater. Je n'impute pas, mais je
constate que c'est ça qui se passe, c'est tout. Alors...
M. Garon: Mais il n'a pas le droit d'imputer de motifs. Votre
règlement est applicable. Vous l'appliquez ou vous ne l'appliquez pas?
Il n'a pas le droit d'imputer de motifs.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien oui, mais
là, M. le député de Lévis, qu'est-ce que vous
voulez
que je vous dise? Qu'il retire ses paroles?
M. Garon: Bien oui! Justement. Il n'a pas le droit d'imputer de
motifs. La meilleure façon, c'est qu'il retire ses paroles. De
même, ça va peut-être aider à le corriger. Il n'a pas
le droit d'imputer des motifs aux députés.
M. Elkas: L'imputation, ça, c'est votre mot. Je constate
que c'est ça qui se passe.
M. Garon: Bien, c'est la même chose. Oui, vous imputez.
Constater ou imputer des motifs, c'est la même chose. Il donne... Il
dit... comme si les députés étaient de mauvaise foi quand
ils lui posent des questions auxquelles, d'ailleurs, il a de la misère
à répondre.
M. Elkas: Mme la Présidente, je retire mon constat.
La Présidente (Mme Bélanger): Parfait! Alors,
poursuivez, Mme la députée de Marie-Victor in.
Mme Vermette: Oui, mais, Mme la Présidente, en fin de
compte, je regrette que le ministre ait cette perception des
députés qui viennent ici, de l'Opposition, essayer de comprendre
la démarche du ministre. Ce n'est pas parce que nous venons pour
«filibuster» qu'on ne s'est jamais préoccupés de la
sécurité routière. Nous sommes tous concernés par
la sécurité routière, d'une part. D'autre part, nous avons
tous été... À un moment donné, nous avons tous vu
sur les routes, en fait, tous ces véhicules qui sont énormes et
qui dépassent certaines réglementations au niveau de la
sécurité routière et puis... Mais ce que je viens
d'apprendre... Je n'ai jamais pensé, moi, que ces gens-là
n'avaient jamais respecté, quand je me promenais sur les routes, que,
parce qu'ils appartenaient au gouvernement, ils faisaient partie d'un groupe
qui n'avait pas à se soumettre, en fin de compte, aux parties de la loi.
Puis là, encore là, qui ne se sont jamais soumis puis, en plus,
on va les mettre sur une loi d'exception.
C'est cette façon de procéder. Ce n'est pas le fait de
vouloir «filibuster». J'essaie de comprendre un rationnel. Comment
on fait une clause d'exception sur quelque chose qui n'a jamais existé
ou qui n'a jamais été appliqué? C'est ça que je me
dis. Pourquoi on arrive à faire ça, d'une part? C'est ça
qui est assez particulier. Puis je me dis: Dans le fond, où est-ce qu'on
s'en va avec ça? Ça va apporter quoi de plus, au niveau de la
sécurité routière? Ça va être quoi, le grand
principe de la sécurité routière, à ce moment-ci?
J'aimerais ça que le ministre me parle de la sécurité
routière. C'est quoi de plus que cette loi-là, en apportant ces
choses-là, va apporter, en termes de sécurité
routière? C'est ça que je lui pose comme question.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre. (12 h
50)
M. Elkas: Si elle veut que je lui parle de la
sécurité routière, Mme la Présidente, je peux
simplement lui rappeler qu'au début des années quatre-vingt il y
avait 1800 morts sur nos routes, puis, l'an passé, pour la
première fois, on était en bas du cap de 1000, à 950
personnes. C'est toujours 950 personnes de trop, mais notre but, c'est de
continuer à déblayer les chemins pour rendre les gens en grande
sécurité. C'est ça qui est important pour nous. Mais
ça ne se fait pas tout seul, Mme la Présidente. Vous allez
comprendre que, de notre côté, ce n'est pas seulement des
équipements, mais c'est des campagnes du publicité, c'est des
projets de loi qui vont permettre d'aller de l'avant et de mieux
sécuriser nos gens, de les sensibiliser, en plus de ça, Mme la
Présidente. Je suis fier de la direction vers laquelle on s'en va, mais
ça ne s'est pas fait tout seul.
Au niveau du camionnage, on se fait accuser de toutes sortes de belles
affaires, mais on ne prend pas le temps de regarder les vrais chiffres. Encore
en 1990, je crois que le nombre de camionneurs qui sont
décédés sur nos routes était d'au-delà de
50. Après avoir sensibilisé les gens, apporté des
règles, de nouvelles normes, des campagnes de publicité, des
sessions d'information avec ces gens-là, on voit le nombre de
décès, au niveau des camionneurs, même, qui est
tombé à 16 et à 10. Encore 10 de trop, mais on fait notre
grand possible pour le faire. Et puis, si je peux me permettre d'examiner
à l'intérieur de nos lois une possibilité de continuer
à faire des changements qui vont continuer à améliorer
notre bilan, je vais le faire.
Mme Vermette: Mme la Présidente, je suis heureuse de
constater que le ministre, en fait, est capable d'apprécier les efforts
que le gouvernement du Parti québécois a mis en place pour
favoriser la sécurité routière. Notamment, il faudrait
bien le dire, c'est le gouvernement du Parti québécois qui a
installé la régie de la sécurité routière et
c'est eux...
M. Elkas: La quoi?
Mme Vermette: ...qui ont mis... La Régie de l'assurance
automobile, en fait, fait partie...
M. Elkas: Ça fait quoi, ça?
Mme Vermette: ...de la sécurité routière et
qui...
M. Elkas: Ça fait quoi, ça?
Mme Vermette: Le port de la ceinture, tout ce qui est
arrivé, les mesures qu'ils ont mises sur pied pour favoriser de
meilleures normes de sécurité. Donc, Mme la Présidente, le
gouvernement du Parti québécois a contribué largement
à développer de meilleures habitudes de conduite sur les routes
du Québec. Notamment, beaucoup de campagnes ont été faites
aussi à ce niveau-là. Donc, évidemment, il y a un effet
d'entraînement. Il faut qu'on commence quelque part pour qu'il y ait
un
pic, à un moment donné, au niveau des habitudes de
conduite.
Effectivement, le ministre maintenant bénéficie, en fin de
compte, de ce qui a déjà été préparé
il y a quelques années. C'est heureux pour lui, mais ça ne
m'explique pas non plus leur rationnel, puis ça ne m'explique pas non
plus en quoi cette loi-là va améliorer parce que... En fait, un
des principes de cette loi-là semblerait être la
sécurité routière, mais, quand j'écoute le
ministre, là, je m'égare un peu parce que je ne sais pas
exactement si c'est vraiment un principe de sécurité
routière qui est en dessous de cette loi-là ou simplement une
question de perception. Alors, c'est ça, je ne voudrais pas rester sur
cette interrogation-là et c'est pour ça que je demande au
ministre de m'éclairer là-dessus, tout simplement à savoir
où est vraiment l'amélioration au niveau de la
sécurité routière que va apporter cet article-là ou
cet amendement qu'il veut apporter. Je veux savoir vraiment quel est le plus
qu'on va, tout le monde, gagner avec ça.
M. Elkas: Mme la Présidente, Mme la députée
pourrait demander la question non seulement au gouvernement, mais
peut-être à l'Union des municipalités du Québec et
à l'Union des municipalités régionales de comté du
Québec qui ont demandé que cette loi soit introduite pour
exempter leurs équipements aussi, que ce soit les leurs ou ceux des
contracteurs qui font du déneigement pour eux et qui font de la
construction de routes et du déblayage, du déneigement, du
marquage de chaussée. Toutes ces belles choses là qui se font,
c'est avec des équipements qui sont hors normes et puis on les exempte
de notre loi. C'est tout.
Mme Vermette: Mme la Présidente, le ministre ne
conviendra-t-il pas que l'exemple vient d'en haut? C'est difficile, finalement,
d'imposer certaines réglementations, quand on ne respecte même pas
soi-même ses propres règlements. Alors, c'est peut-être pour
ça aussi que le ministre semble un petit peu mal pris vis-à-vis
des municipalités. Il n'a pas d'autre choix puisque même à
l'intérieur du gouvernement, au ministère des Transports,
eux-mêmes ne se sont pas assujettis aux articles de loi qui sont dans le
Code de la sécurité routière. Est-ce que ça ne
serait pas une des raisons majeures, M. le ministre, qui font que les
municipalités, dans le fond, du fait que l'exemple ne vient pas d'en
haut ou, en tout cas, que le gouvernement pourrait être
délinquant... Parce que c'est vraiment de la délinquance,
à mon avis, d'agir de cette façon.
M. Elkas: Si la députée, Mme la Présidente,
nous demande de changer la largeur des charrues, c'est une autre affaire. C'est
un peu... C'est une question pratique, purement et simplement.
Mme Vermette: Mais j'ai... C'est que... Oui, c'est vrai. Ma
collègue explique très bien les choses. Je lui avais posé
une question, effectivement, comme à d'autres aussi, parce que ça
semble tellement simple pour le ministre. Tout semble très simple. Il
n'y a pas de problème nulle part. Mais ce n'est pas évident,
ça. C'est évident pour le ministre, mais, quand on lui demande de
nous faire la démonstration que c'est simple et qu'il n'y a pas de
problème pour personne, ça devient plus compliqué d'en
faire la démonstration. On est toujours resté... C'est pour
ça qu'on revient toujours sur nos questions, parce que, dans le fond,
c'est la démonstration qui est importante, et ça, on ne l'a
pas.
J'avais demandé comme question au ministre, en fait: Qu'est-ce
qu'il reste, une fois qu'on a enlevé toutes les exceptions, les
municipalités et le gouvernement, et que les jeunes entreprises
privées qui travaillent pour le gouvernement sont exemptées? Il
reste qui, finalement? Qui on vise?
M. Elkas: Une personne qui doit se servir des routes publiques
pour se rendre à des points de construction, faire de la construction,
avec des largeurs qui vont au-delà des normes établies; tous les
autres, les gens de bois vous le savez, vous les voyez sur les routes,
aujourd'hui alors des maisons usinées, des grues, ça,
c'est toutes des choses qui existent et ça prend des permis. Ce qu'on
fait, on fait une exception pour des choses qui sont bien reconnues à
l'intérieur du ministère et des municipalités, des
équipements qui servent à faire l'entretien de leurs routes.
Mme Carrier-Perreault: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Oui. Là, le ministre nous parle des
camions qui transportent des maisons mobiles, mais, tantôt, il nous a
expliqué que les niveleu-ses, les saleuses, bon... Je parle des
équipements qui sont énumérés. C'était de
ça que ma collègue vous parlait, les équipements qui sont
énumérés dans votre amendement proposé, dans
l'article qui est suggéré aussi. Qu'est-ce qui reste, à
part ceux qui sont utilisés par les municipalités, par le
gouvernement du Québec ou par les contracteurs qui sont des
sous-contractants, si on veut, ou des municipalités ou du gouvernement?
On ne parle pas des camions qui transportent des maisons, là, juste des
équipements qui sont énumérés.
M. Elkas: Est-ce que je pourrais demander la question, parce que
j'ai un peu de misère à comprendre d'où ils viennent avec
leurs questions... Est-ce que vous touchez seulement les
équipements...
Mme Carrier-Perreault: Les équipements
exemptés.
M. Elkas: ...pour les routes, pour fins de routes, que vous
demandez, ou si la question est posée pour d'autres
équipements?
Mme Carrier-Perreault: Je demande la question par rapport aux
équipements énumérés dans votre article d'exception
qui est repris à l'amendement où, vous, vous dites que le permis
demeure requis lorsque le véhicule va être utilisé à
d'autres fins que la construction ou l'entretien d'un chemin public, là,
que mon collègue de Jonquière voulait faire enlever. Alors,
qu'est-ce qui reste? Tantôt, vous nous avez dit que ces
équipements-là, finalement, c'étaient les
municipalités, le gouvernement du Québec et les sous-contractants
que vous embauchiez pour rendre les routes sécuritaires. C'est ce que
vous nous avez dit tantôt. Mais il en reste d'autres. J'imagine qu'il en
reste d'autres. Est-ce qu'il en reste d'autres et où est-ce qu'ils
sont?
M. Elkas: Si c'est pour fins de chemins publics, on ne peut pas
croire qu'il y en aurait d'autres. Si vous parlez d'autres équipements
de transport, que ce soit du bois ou des grues, des équipements de
maisons usinées, oui, il y a des permis spéciaux qui sont
nécessaires. Mais je ne comprends... Là, on parle de construction
et d'entretien d'un chemin public.
Mme Carrier-Perreault: Bien oui! Mais pourquoi vous ajoutez un
amendement, là? C'est quand même un amendement qui est
apporté. Vous dites...
M. Elkas: Les autres, ça leur prend des permis.
Mme Carrier-Perreault: Oui, je comprends, Mme la
Présidente. Le reste de l'article n'est pas touché. C'est
uniquement l'article d'exception et les équipements qui vont faire
exception à l'article...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je regrette,
étant donné l'heure, je suspends les travaux jusqu'à 15 h
30.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 57)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux.
Le mandat de la commission est de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 91, Loi modifiant le
Code de la sécurité routière.
Alors, M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, je demanderais la suspension
jusqu'à 17 heures pour regarder l'aspect de l'article sur...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a
consentement pour une suspension jusqu'à 17 heures, afin de
préparer un amendement, je crois, là, pour que les 2 partis
s'entendent?
M. Garon: Bien, on ne sait pas, là. Il ne faut pas
présumer.
La Présidente (Mme Bélanger): On ne peut pas
présumer, mais la suspension, elle peut servir aux discussions, au
moins.
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 17 heures.
(Suspension de la séance à 15 h 58)
(Reprise à 17 h 15)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux.
Le mandat de la commission est de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 91, Loi modifiant le
Code de la sécurité routière.
Alors, je sais qu'il y a eu discussion entre les 2 groupes
parlementaires. Je ne sais pas si on continue, si on poursuit le
sous-amendement à l'article 15 ou s'il y a autre chose.
M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, nous savons aujourd'hui que
nous discutons de l'article 15, et j'ai l'impression qu'on va être dessus
pendant bien longtemps, aussi longtemps qu'on n'aura pas fait de geste qui
concerne un autre article. C'est compréhensible de notre part, aussi,
qu'on doit prendre cet article, l'article 28, surtout le deuxième
paragraphe qui...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre, avant que vous ne poursuiviez, l'article 28 ayant été
déjà adopté, ça prend le consentement des membres
de la commission pour rouvrir l'article déjà adopté.
M. Elkas: C'est justement ma question, de me permettre d'ouvrir
encore sur l'article 28.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce qu'il y
a consentement pour ouvrir l'article 28?
M. Garon: Non seulement il y a consentement, mais on aurait
consentement pour y retourner immédiatement.
La Présidente (Mme Bélanger): Avant de poursuivre
l'article 15. Alors, il y a consentement?
M. Elkas: J'avais peut-être raison. Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, il y a
consentement.
Alors, M. le ministre, l'article 28.
M. Elkas: Mme la Présidente, j'aimerais retirer le
deuxième paragraphe.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, vous en faites
une proposition d'amendement.
M. Elkas: Oui. Pour la simple raison qu'il y a une mauvaise
compréhension des gens concernant cet article. J'ai avec moi des gens de
la Société de l'assurance automobile du Québec qui
pourraient expliquer à cette commission les raisons pour lesquelles on
avait besoin d'un mécanisme pour mettre fin à un problème
qui s'aggrave. Là, je demanderais à Mlle Josyane Dou-vry, qui est
la...
Une voix: Douvry?
M. Elkas: Douvry, qui est le directeur des dossiers des
conducteurs et puis qui pourrait expliquer, grosso modo, les chiffres, le
nombre de personnes qui se promènent avec des sanctions, le nombre de
personnes qui reçoivent des avis, puis la durée de temps que ces
gens exagèrent ou abusent du système, dans bien des cas. Et puis
il faudrait reconnaître qu'on a un problème. Je pense que, comme
membres de cette commission, ce n'est pas seulement de s'opposer à un
projet qui est apporté par le gouvernement, mais de regarder à
savoir si on pourrait régler ensemble le problème qui existe. Ce
n'est pas pour rien que je l'avais mentionné, ceux qui se font prendre,
on est parti de 3000 en 1988; on est rendu à 14 000, puis ça se
rempire.
On est tous des élus responsables, on a tous une
responsabilité d'aller de l'avant et d'aller trouver une solution. Quant
au projet qu'on avait déposé, on avait un avis juridique qui nous
permettait d'aller de l'avant d'une façon où on était
très, très bien protégé. On était sur du
terrain assez solide. Il y a 2 personnes, le bâtonnier ainsi que le
Protecteur du citoyen, qui ont pensé autrement, mais, par contre, un
autre avis a été donné aujourd'hui, puis ils sont en train
d'en discuter. Pour moi, ce qui est important, c'est que j'aimerais revenir
à l'automne. Peut-être qu'entre-temps on aura trouvé un
autre outil, un autre mécanisme pour régler le problème
une fois pour toutes. Je le sais, puis je suis convaincu qu'on ne
réglera pas l'ensemble. Il va toujours y en avoir des gens, à
l'extérieur, qui vont essayer de contourner le système. Il n'y a
jamais un système qui est assez bon, qui est «full proof»,
si vous me permettez.
Si vous permettez, je demanderais à Mme Douvry de vous donner un
peu l'aperçu, puis un historique sur cette question.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais là, M. le
ministre, est-ce que vous proposez un amendement ou si Mme Douvry va donner des
explications sur le deuxième paragraphe de l'article 28 avant de
déposer l'amendement?
M. Elkas: On va donner des explications avant de
déposer...
La Présidente (Mme Bélanger): Avant de
déposer l'amendement.
M. Elkas: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Mme Douvry.
(17 h 20)
Mme Douvry (Josyane): Merci. Je voudrais tout simplement vous
donner des chiffres, peut-être, pour vous éclairer davantage sur
l'ampleur de la situation. L'an dernier, on a 239 000 suspensions qui ont
été effectuées, soit pour des révocations pour
infractions criminelles, ou pour accumulation de points d'inaptitude, ou encore
pour des révocations pour conduite durant sanction, ou suspension pour
non-paiement d'amendes. De ces 239 000 suspensions que nous avons, dont nous
avons avisé les conducteurs par courrier recommandé...
M. Garon: 239 000.
Mme Douvry: 239 000. Donc, nous avons avisé les
conducteurs par courrier recommandé et, dans 77 000 cas, nous avons
reçu un avis de la poste nous disant que le courrier n'avait pas
été accepté. Alors, ça fait quand même des
proportions énormes. Ce sont donc des gens qui déjouent le
système et c'est, je pense, ce qui justifie le deuxième
alinéa de l'article 28.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: J'aurais 2 questions. Quand vous dites
«suspension pour infractions», est-ce que vous avez la ventilation?
Quand est-ce qu'il s'agit de conduite en état
d'ébriété ou encore pour points de démérite,
pour amendes ou pour d'autres raisons? Parce que ce n'est pas la même
gravité des offenses, à tout le moins.
Deuxièmement, quand on dit «courrier non
accepté», le courrier peut ne pas être accepté pour
plusieurs raisons. Les gens peuvent être absents. Quand vous dites
«courrier non accepté», c'est parce que des gens ont
refusé de le recevoir ou parce que la personne était absente,
tout simplement?
Mme Douvry: Non.
Une voix: Ils étaient déménagés.
Mme Douvry: La seule chose que j'ai, c'est que le courrier n'a
pas été accepté et n'a pas été...
M. Garon: Ça ne prouve pas grand-chose, ça, parce
que... Moi, je vais vous dire une chose, souvent, je reçois des affaires
recommandées et, finalement, j'ai une carte du facteur dans ma
boîte aux lettres parce
qu'il n'y avait personne au moment où le facteur est
passé. Ça ne veut pas dire qu'on a refusé, mais c'est
parce qu'il n'y avait personne à la maison au moment où le
facteur est passé. Ce n'est pas un refus. Maintenant, c'est parce que je
pense que, quand on a des chiffres globaux comme ça, on n'a pas
nécessairement la réalité. Si c'est seulement des gens
où le courrier n'a pas été accepté parce que le
facteur, quand il est passé, ça n'a pas répondu, il ne
peut pas présumer que c'est parce que les gens ne voulaient pas recevoir
leur courrier.
Mme Douvry: Alors, ce qu'on me dit, là, c'est que la
raison du retour du courrier est indiquée sur l'enveloppe. Lorsque ce
n'est pas livré, ou s'il y a refus, ou... Alors, c'est indiqué,
à ce moment-là, sur l'enveloppe. C'est sur le dos de l'enveloppe.
C'est ce qu'on me dit. Il y a quand même plusieurs avis. Quand on
reçoit un courrier recommandé, le facteur laisse plusieurs
cartons. Il ne laisse pas seulement un carton, une journée.
M. Garon: Mais, là vous dites ça, c'est du
ouï-dire, là. C'est quelqu'un d'autre qui vous... Là, il
faut faire attention. Le ministre a quelqu'un qui parle en son nom, qui
répète des choses que quelqu'un d'autre lui dit et qu'il ne peut
pas vérifier lui-même. On ne peut pas être dans le placotage
comme ça, là, parce que... Il faut avoir des faits plus
précis que ça. Madame, vous, vous faites quoi, à la
SAAQ?
Mme Douvry: Je suis directrice du dossier conducteur à la
Société de l'assurance automobile du Québec. Je suis donc
responsable de tout ce qui touche le dossier conducteur, à partir du
moment où les gens décident de suivre des cours de conduite,
passent les examens, le comportement des conducteurs en termes de
délinquance et, également, la santé des conducteurs en
termes de suivi de l'évaluation médicale des conducteurs...
M. Garon: Mais là est-ce que vous êtes...
Mme Douvry: ...jusqu'au moment où on leur enlève
leur permis de conduire.
M. Garon: Oui. Mais, là, quand vous faites ça, ce
travail-là, vous, vous faites un travail administratif.
Mme Douvry: Oui.
M. Garon: Quand on est rendu aux lettres recommandées, on
est à un processus judiciaire qui équivaut à une mise en
demeure, là. On est rendu plus loin que dans une partie administrative.
Il y a une partie, en tout cas, judiciaire qui est entamée, à ce
moment-là. Quand vous faites vos fonctions, vous, vous avez une fonction
administrative.
Mme Douvry: J'administre le Code.
M. Garon: Oui, sauf que vous êtes dans une partie
administrative. Tandis que, quand on est dans une fonction judiciaire où
on est rendu devant les tribunaux, là, on n'est plus dans
l'administration. Votre dossier, est-ce qu'il est encore à votre bureau
ou s'il est passé à un autre service?
Mme Douvry: Non, mais les dossiers, lorsqu'il y a
contestation?
M. Garon: Oui.
Mme Douvry: Non. Nous sommes là comme témoins. Nous
apportons des preuves, mais ce n'est pas nous qui poursuivons. Dans le cas des
amendes non payées, par exemple, c'est la municipalité qui
poursuit le conducteur. Nous sommes là comme témoins. Nous
apportons des preuves pour aider la municipalité, mais ce n'est pas nous
qui sommes en cause, au fond. Nous appliquons le Code, mais les amendes non
payées, c'est la municipalité qui poursuit, au fond, le
contrevenant.
M. Garon: Puis le monsieur qui vous donnait des réponses,
lui, il fait quoi, à la SAAQ?
Mme Douvry: II est chef de division du contrôle de
l'assurance dans le Service de suspension et révocation qui est
visé par les infractions, et les révocations, et les suspensions,
donc toute l'administration des points d'inaptitude, et des suspensions, et des
révocations des conducteurs.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
voulez avoir des explications supplémentaires de... Vous
êtes...
M. Gagné (Claude): Claude Gagné.
La Présidente (Mme Bélanger): Gagné? Claude
Gagné?
M. Gagné: C'est ça, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
voulez avoir des explications supplémentaires de M. Gagné?
M. Garon: Bien, moi, je pense que le ministre... Je suis d'accord
avec le ministre quand il dit qu'il veut revenir avec ça à
l'automne, parce qu'il va falloir... Il faut fouiller cette question-là
plus que ça. Moi, je comprends le ministre, quand il dit: II y a un
problème de gens qui savent que leur permis est suspendu et qui ne
veulent pas recevoir le courrier. Ça peut exister. Dans quelle
proportion, là? Ce qu'on a vu à date, on n'est pas capables de le
savoir. Il faudrait qu'il y ait des chiffres beaucoup plus précis.
on nous avait dit, à un moment donné, vous vous rappelez,
quand me marceau était venu, que c'était plutôt au niveau
municipal, quand on a envoyé une lettre au niveau municipal.
c'était 374 cas sur lesquels il y en avait 167, si ma mémoire est
bonne je dis ça de mémoire où il y avait
vraiment eu un refus de recevoir le courrier et qui avaient été
acquittés, qui avaient été poursuivis mais qui avaient
été acquittés par les tribunaux. alors, ça ne
faisait pas un gros nombre, 167, juste à montréal. et
montréal, c'est quand même... les gens de montréal aiment
ça dire qu'ils représentent la moitié du québec.
alors, mettons qu'on va dire 30 % ou 40 %. alors, ici, on disait, comme je l'ai
mentionné: en 1992, 374 procès ont été entendus
relativement à des infractions à rencontre de l'article 105 du
code de la sécurité routière. sur ce nombre, 167
acquittements ont été prononcés, ce qui représente
un taux d'acquittements de près de 45 %. alors, là, on ne sait
pas pourquoi exactement. c'est en vertu du code de la sécurité
routière.
Vous savez, à chaque fois qu'on a demandé des
précisions, ça ne finissait jamais pour nous dire que
c'était pour des raisons de refus du courrier. À chaque fois,
c'était aussi général que ça. Me Marceau, c'est
pareil. Quand elle est arrivée à la fin, il y avait 885 cas sur
10 907 qui avaient été perdus par la SAAQ; sur 10 907 causes
intentées, il y avait eu 885 cas où la SAAQ avait perdu. Il y en
a encore 2666 qui sont en contestation.
Donc, quand on a demandé la ventilation des 885, elle n'avait pas
de ventilation. Là, on voit le contentieux de Montréal qui nous
produit une lettre où il nous dit, comme il l'a mentionné: En
1992, 374 procès ont été entendus relativement à
des infractions à rencontre de l'article 105 du Code de la
sécurité routière. Sur ce nombre, 167 acquittements ont
été prononcés. Donc, 167 sur 374, ça
représente un taux d'acquittements de 45 %. Mais il ne dit pas que c'est
à cause de la malle, de sorte que, là, on ne sait pas... On est
dans la situation de ne pas savoir si on n'est pas en train de prendre un
bâton de baseball pour assommer une mouche. On ne le sait pas.
D'après les chiffres qui nous sont fournis, on n'est pas capables de
faire la relation entre une chose et l'autre chose. C'est pour ça que,
moi, je pense, avec le ministre, qu'il serait mieux de fouiller cette
question-là pour voir c'est quoi, le problème, exactement, puis
dans combien de cas.
M. Elkas: Le problème, M. le député de
Lévis, c'est qu'on en a, sur 239 000 sanctions, 77 000 approximativement
où on aurait besoin d'envoyer un huissier. A 40 $ la copie, je peux vous
dire que la Société doit payer assez cher. Il y aurait des frais
qu'on doit encourir. Ça, c'est une question où on pourrait
regarder, essayer de trouver une solution, à savoir qui va payer les
frais. Est-ce que c'est l'individu? Est-ce que c'est la municipalité?
Est-ce que c'est nous? Qui qui va payer les frais de ce huissier? Alors, tout
ça va être regardé, puis il n'y a rien qui nous
empêche, d'ici à l'automne, d'avoir... Ça, on n'a pas
besoin de loi pour envoyer un huissier.
M. Garon: Non.
M. Elkas: Ça, vous le savez.
M. Garon: Je le sais.
M. Elkas: Puis ça, on va examiner ça de très
près. Par contre, j'aimerais que vous compreniez une chose, que, dans le
projet de loi, le deuxième paragraphe qu'on avait introduit, on
était sur du terrain très, très solide. Puis je ne
comprends pas que, depuis 1982, Toronto «the good» s'est
toujours...
M. Garon: Je n'ai jamais dit ça, moi.
M. Elkas: Non, non. Moi, je le dis. Moi, je le dis, Toronto
«the good» s'est prévalu d'une loi semblable, puis ils n'ont
jamais eu de problème avec. Alors, on va le regarder...
M. Garon: D'abord, ce n'est pas une loi semblable. (17 h 30)
M. Elkas: Je vais... Bien, elle est pas mal plus restreinte que
la nôtre. La nôtre était pas mal plus ouverte. C'est
là que Me Jacoby a peut-être fait son erreur, mais, quand
même, ce que je vous dis c'est que je vais la retirer. Je propose de
retirer le deuxième paragraphe de cette...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, il y a un
amendement à l'article 28 du projet de loi 91:
Que le deuxième alinéa de l'article 550.1 introduit par
l'article 28 du projet de loi 91 soit supprimé.
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est adopté.
Est-ce que l'article 28, tel qu'amendé, est adopté?
Une voix: Adopté.
M. Garon: J'aimerais simplement faire une remarque en fonction de
ce qu'a dit le ministre, Mme la Présidente... Là, on a une
question de poste certifiée, de poste recommandée, de courrier
non accepté. Moi, je vais vous dire que... Je regarde dans le
comté, dans mon comté de Lévis quand on écrit aux
membres, on a nos listes à date. Quand on leur écrit, on a tout
de suite un nombre de notes qui reviennent comme quoi les gens ont
déménagé. Il y a toutes sortes de choses qui peuvent
arriver.
On dit 77 000 cas dans lesquels le courrier est non accepté. Il y
a tellement de raisons qui peuvent être la cause de ça, parce que,
au bout du compte, on parle de
grand nombre, là. Je pense qu'on devrait étudier
attentivement quel est le problème, sérier le problème
pour voir de quelle façon on peut vraiment faire prendre des mesures
pour résoudre un problème possible, mais qui est sans doute
beaucoup moins considérable qu'on ne le mentionne.
M. Elkas: Vous ne savez pas ça, puis, moi, je ne le sais
pas. On va le voir.
M. Garon: O.K. M. Elkas: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va?
L'article 28, tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Adopté. Il reste un paragraphe.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je reviens
à l'article 15 où il y avait un sous-amendement. C'était:
Supprimer, dans la dernière ligne...
M. Elkas: II n'y avait pas de sous-amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): ...les mots
«que la construction ou l'entretien d'un chemin public».
M. Elkas: II n'y avait pas de sous-amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, c'était
le sous-amendement. Alors, est-ce que ce sous-amendement est adopté? Des
commentaires là-dessus?
Mme Vermette: C'est le sous-amendement qui avait
été présenté par...
La Présidente (Mme Bélanger): Par le
député de Jonquière.
Mme Vermette: ...le député de Jonquière.
C'était pour enlever les... mettre un point après
«fins», puis...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça.
L'amendement qui a été...
M. Garon: Je vais vous le lire.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement qui
avait été proposé...
Mme Vermette: Je ne l'ai...
M. Garon: Le sous-amendement.
Mme Vermette: Je ne l'ai pas, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non. Bien
là, pour commencer, il y avait un amendement qui avait été
proposé par le ministre qui était de remplacer l'article 15 par
le suivant: 15. L'article 473 de ce Code est modifié par l'addition,
à la fin, de l'alinéa suivant: «Le présent article
ne s'applique pas aux équipements destinés à niveler,
déblayer ou marquer la chaussée. Toutefois, le permis
spécial de circulation demeure requis lorsque le véhicule est
utilisé à d'autres fins que la construction ou l'entretien d'un
chemin public.»
Mme Vermette: Ça, c'est l'amendement.
M. Garon: Le sous-amendement.
Mme Vermette: Le sous-amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. Ça,
c'était l'amendement. Et le sous-amendement, on demande de supprimer...
À l'avant-dernière ligne, «lorsque le véhicule est
utilisé à d'autres fins», ce serait point. On supprimerait
«que la construction ou l'entretien d'un chemin public».
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Là, je demande
si le sous-amendement est adopté. Je demanderais aux membres de la
commission, s'il vous plaît, d'écouter.
Mme Vermette: Est-ce que le sous-amendement est accepté?
Bien sûr. Bien coudon!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement,
il n'y a pas d'intervenant?
M. Garon: Sur division. C'est-à-dire adopté. Pour
nous autres, il est adopté. Vous autres, vous dites que vous êtes
contre. Demandons un vote enregistré, ça va être plus
simple.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça veut dire
que l'amendement est... Ça veut dire que l'amendement est
rejeté.
M. Garon: Demandons un vote... Le sous-amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur le
sous-amendement.
La Secrétaire: M. Garon?
M. Garon: Pour.
La Secrétaire: M. Morin?
M. Morin: Pour.
La Secretaire: Mme Vermette?
Mme Vermette: Pour.
La Secrétaire: M. Elkas?
M. Elkas: Contre.
La Secrétaire: Mme Bélanger?
La Présidente (Mme Bélanger): Abstention.
La Secrétaire: M. Bergeron?
M. Bergeron: Contre.
La Secrétaire: M. Charbonneau?
M. Charbonneau: Contre.
La Secrétaire: M. Thérien?
M. Thérien: Contre.
La Secrétaire: alors, l'amendement est rejeté.
pour: 4 contre: 3
Abstentions: 1
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 15 est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
à l'article 15 est adopté?
M. Garon: Un instant!
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 15 est adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 15,
tel qu'amendé, est adopté...
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): ...sur division.
Alors, je reviens à l'article 24 qui avait été suspendu.
M. le ministre.
M. Elkas: Pas de commentaires, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Pas de
commentaires.
M. le député de Lévis.
M. Garon: Essentiellement, c'est que 24 et 25...
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 25 est
abrogé.
M. Garon: ...24 et 27, pardon, sont en suspens parce qu'ils se
lisent ensemble, à toutes fins pratiques. L'article 25, ce n'est pas
là qu'est le problème. C'est à 27 qu'est le
problème.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais l'article 25 est
abrogé.
M. Garon: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 546.3 de ce
Code est abrogé.
M. Garon: L'article 24. Là, vous revenez à 24,
actuellement?
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 25.
Une voix: L'article 25 est abrogé.
M. Garon: Mais là vous êtes revenue à 24?
La Présidente (Mme Bélanger): Ce qu'il y avait de
suspendu, c'étaient les articles 24, 25 et 27.
M. Garon: C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Là, je suis
revenue à l'article 24.
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Là, j'ai
demandé au ministre s'il avait des commentaires. Le ministre m'a dit
qu'il n'a pas de commentaires.
M. Garon: Mais le problème est le même à 27.
C'est pour ça... En fait, cet article-là, c'est...
La Présidente (Mme Bélanger): Mais là
à l'article 24.
M. Garon: Oui, mais 24, 25, 27, ça se lit ensemble,
ça, au fond.
M. Elkas: C'est le deuxième paragraphe de l'article 27 qui
préoccupe le député de Lévis.
M. Garon: C'est ça. Si le ministre disait: Enlevons le
deuxième paragraphe de l'article 27, on n'aurait pas de problème.
Là, on crée un régime dangereux, avec l'article 27, parce
que, au deuxième paragraphe, on va créer un régime
où il va être plus facile de faire de la fraude avec des
véhicules reconstruits à l'étranger
qu'au Québec. Parce qu'on dit ici, à 27, et ça se
lit avec 24 et 25: «Cependant, une personne n'a pas à produire le
dossier de reconstruction si le véhicule a été
accidenté et reconstruit à l'extérieur du Québec
à la condition qu'il y ait été immatriculé comme
véhicule reconstruit ou n'a pas à fournir les documents et
renseignements exigés au dossier de reconstruction qui se rapportent
à l'assureur si le véhicule a été accidenté
à l'extérieur du Québec.»
Alors, nous, si le ministre disait: On enlève le deuxième
paragraphe de 27, il y aurait le même régime pour les gens qui
sont étrangers au Québec ou résidents au Québec. On
aurait le même régime.
M. Elkas: C'est impossible.
M. Garon: Bien oui, c'est possible!
M. Elkas: Comment pouvez-vous déterminer si le
véhicule a été reconstruit ou non à
l'extérieur? La personne a reconstruit son véhicule en 1988, un
véhicule accidenté le 31 mars 1988, et là il l'a
plaqué 1 journée plus tard, le 1er avril; S ans plus tard, il
arrive au Québec c'est une automobile qu'il a plaquée,
là il subit une vérification mécanique et une
expertise technique, les 2. Quelle est la différence entre ça et
un gars qui achète un char flambant neuf en 1988, et il arrive au
Québec en 1993, et son char est immatriculé? Qui va nous dire si
le char a été reconstruit, oui ou non?
M. Garon: Vous venez exactement de donner la raison pour laquelle
on est contre le deuxième paragraphe de 27. C'est pour ça. Vous
venez de donner la meilleure raison; c'est vous qui la donnez. C'est parce que
vous n'êtes pas capables de rien prouver, c'est justement pourquoi il ne
faut pas faire d'exception parce que, à ce moment-là, on va
ouvrir une porte de grange. Ou alors vous avez un petit problème et vous
allez ouvrir la possibilité de fraudes incroyables, justement pour les
raisons que vous venez de mentionner. C'est pourquoi vous ne devez pas mettre
l'exception. Autrement, les gens vont dire: II s'agit d'être
immatriculé au Québec. Alors, tous ceux qui vont vouloir faire de
la reconstruction avec des véhicules volés, ils vont aller la
faire faire ailleurs.
Une voix: Vous donnez l'idée. (17 h 40)
M. Garon: Et là ils vont plaquer aux États-Unis et
ils vont dire: Je m'en viens avec ça. Vous venez justement de
créer le problème. Ça, c'est vraiment des
méthodes... Mme la Présidente, le ministre doit résister
à ce que lui suggèrent les gens du ministère. Ce sont des
gens qui vivent dans une cage dorée. Sauf que, dans le monde
réel, comprenez-vous, les fraudeurs... Ça, c'est exactement les
mêmes «zigoteaux» qui nous proposent des affaires, des taxes
inouïes sur les cigarettes. Résultat: on est rendus dans la
contrebande par-dessus la tête. C'est les mêmes gars qui ne sont
pas capables de contrôler les vidéopokers, c'est les mêmes
gens qui nous ont mis des taxes à tour de bras sur l'alcool.
Aujourd'hui, tout le monde va acheter sa boisson aux États-Unis. Puis
c'est les mêmes gens qui ont fait le travail au noir avec des
propositions de fou. Il faut résister à ça. Actuellement,
on ouvre une autre porte de grange. Il nous manquait juste ça,
maintenant, faire reconstruire les véhicules volés au
Québec aux États-Unis. Il nous manquait juste ça.
Là, on n'est pas en train de mettre la cerise sur le sundae, on met le
couvert sur la chiotte. Ça n'a pas de bon sens! Il faut arrêter
ça, justement, ces phrases déconnectées de la
réalité.
Pardon? Je le sais. Je ne parle pas pour les caméras. Bien, je
vais vous dire, il faut résister à ça. On crée une
dynamique qui n'a pas de bon sens. C'est ça qu'il faut
empêcher.
M. Elkas: Mme la Présidente... M. Garon: On
crée des problèmes...
M. Elkas: ...si vous permettez, j'ai Robert Sasse-ville, de notre
ministère, qui va expliquer le problème. M. Sasseville, c'est un
expert dans le milieu. Il est avec la Société de l'assurance
automobile du Québec. Il va vous donner les raisons pour lesquelles
c'est important qu'on l'ait. Il y a une différence entre les deux.
Robert.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Sasseville.
M. Sasseville (Robert): Je ne sais pas par où vous voulez
qu'on commence. Il faut bien noter que l'amendement qu'on demande, c'est pour
les véhicules qui ont déjà une immatriculation avec une
mention «reconstruit». Donc, ce sont des véhicules
identifiés comme tels. Les fraudeurs qui voudraient aller reconstruire
ou utiliser des véhicules pertes totales en les faisant maquiller comme
des véhicules reconstruits n'utilisent sûrement pas les provinces
et les États qui ont une mention «reconstruit». Pour eux, ce
serait complètement inutile et surtout pas rentable.
Habituellement, les fraudeurs, le principe qu'ils recherchent, c'est
d'aller chercher ce qu'on appelle une boîte, c'est-à-dire un
véhicule complètement accidenté qui n'a plus de valeur, et
de réutiliser son numéro de série pour maquiller un
véhicule du Québec, c'est-à-dire voler un véhicule
au Québec et prendre un numéro de série d'une perte totale
de l'extérieur, parce qu'on ne peut plus le faire, maintenant, avec des
pertes totales du Québec, depuis l'application du projet. Ça fait
que, nous, ce qu'on s'est dit, c'est qu'on a demandé que tous les
véhicules soient soumis... c'est-à-dire de pouvoir
contrôler que les pertes totales des États-Unis qui viennent au
Québec servent à maquiller des véhicules volés du
Québec. Ça, je pense que tout le monde est d'accord.
Où on ne s'entend pas, c'est de savoir: Est-ce que les
véhicules qui ont une mention «reconstruit» doivent avoir un
dossier de reconstruction? Nous autres, on dit
non parce que, premièrement, c'est impossible, pour la personne
qui a ce véhicule-là, d'en présenter parce que le
véhicule a déjà été reconstruit. Donc, le
dossier de reconstruction ne peut pas être reconstitué. On demande
des photos, on demande des factures. Il sera impossible pour cette
personne-là de pouvoir respecter cette exigence-là. Puis il est
bien important...
M. Garon: Pourtant vous en demandez pour le Québec.
M. Sasseville: On demande quoi? Le dossier de reconstruction?
M. Garon: Oui.
M. Sasseville: Parce qu'il n'est pas déjà
reconstruit, le véhicule. C'est un véhicule perte totale.
M. Garon: Bon.
M. Sasseville: Mais le véhicule qui arrive des
États-Unis avec une mention «reconstruit», c'est un
véhicule qui roule.
M. Garon: Oui, mais la dernière fois, on a demandé
ici s'ils avaient la liste des États américains selon qu'ils
contrôlaient les véhicules reconstruits dans ce que vous dites
là. On n'a pas été capable de nous fournir rien à
ce sujet-là. Est-ce que les Américains contrôlent tout dans
chacun des États?
M. Sasseville: Non. M. Garon: Pardon?
M. Sasseville: Non. Au Canada, il y a 4 provinces qui ont des
mentions «reconstruit» puis, là-dessus, il y en a 2
seulement que ça découle d'un programme semblable un peu au
Québec. On peut dire que le programme du Québec, c'est
probablement le programme le plus complet en Amérique.
M. Garon: Ah oui! Je connais ça, les affaires qu'on est
tout seuls à avoir le pas.
M. Sasseville: Bien... Puis je veux dire, si on demandait un
dossier de reconstruction, c'est de dire: Votre véhicule, finalement, il
ne pourra pas être immatriculé au Québec. C'est ça
que ça voudrait dire. Puis il faut bien noter que et les fraudeurs n'ont
pas cet intérêt-là et, aussi, même les
commerçants n'auraient pas intérêt à aller faire
construire des véhicules ailleurs parce que, en les ramenant au
Québec, ces véhicules-là ont une valeur réduite
comparé à un véhicule qui n'a aucune mention.
M. Garon: Entre vous puis moi, est-ce que c'est plus dur de
rentrer au Québec des véhicules comme ça des
États-Unis que de rentrer des vannes de cartons de cigarettes? Ce n'est
pas plus dur.
M. Sasseville: Non, ce n'est pas dur d'en rentrer. Je suis
d'accord avec vous, ce n'est pas dur d'en rentrer. Mais ce que, nous autres, on
veut, c'est les contrôler à l'immatriculation. C'est ça
qu'on veut faire.
M. Garon: Oui, mais vous allez les contrôler comment? Si
vous reconnaissez, vous ne contrôlez rien, justement.
M. Sasseville: On va contrôler ceux qui viennent de
provinces ou d'États qui font un contrôle eux autres
mêmes.
M. Garon: Puis ceux qui n'en font pas?
M. Sasseville: On ne peut pas.
M. Garon: Bon.
M. Sasseville: On n'a aucun document, rien.
M. Garon: Alors, je vais vous poser une question: Le Vermont
a-t-il un contrôle?
M. Sasseville: Je peux regarder s'ils ont répondu au
sondage. Vermont, il y a une mention «reconstruit», mais ils n'ont
pas l'air d'avoir un programme très, très complet,
là-dessus.
M. Garon: Le New Hampshire?
M. Sasseville: New Hampshire. C'est moyen. C'est parce que,
souvent, il y a des programmes, puis ce qu'ils vont faire...
M. Garon: Le Maine?
M. Sasseville: Le Maine, non.
M. Garon: New York?
M. Sasseville: Des programmes similaires au Québec,
là, je peux vous dire, c'est 41 qui ont répondu et il y en a 5
qu'on pourrait considérer assez similaires.
M. Garon: Oui, mais là...
M. Sasseville: Cinq États américains.
M. Garon: Où? Quels sont-ils, les 5?
M. Sasseville: Un instant. Idaho, Maryland, Michigan, Washington,
West Virginia. Mais je pense que...
M. Garon: Washington, côte du Pacifique?
M. Sasseville: Côte du Pacifique?
M. Garon: D.C. ou bien Washington State?
M. Sasseville: Non. Ce n'est pas... C'est l'État de
Washington.
M. Garon: C'est loin un peu, lui.
M. Elkas: Mais ce qui est important, ce qu'on n'a pas
mentionné, c'est que c'est une chose qui commence. Ça
commence.
M. Sasseville: Je pense que c'est un... M. Elkas: Les gens
se suivent. M. Sasseville: C'est ça: M. Garon: Oui, mais
regardez...
M. Elkas: C'est une chose qui va arriver. Mais, tu sais, de
demander à une personne un dossier de reconstruction d'un
véhicule qui a été reconstruit il y a 3 ans, aïe!
Ça n'existait pas autrefois au New Hampshire, dans le Maine ou à
Washington, D.C. Comment pouvons-nous lui demander d'amener les dossiers comme
tels quand on ne lui en avait pas fait la demande?
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Garde ton char chez vous! Oui, allez-y, Claude.
M. Gélinas (Claude): Je vais simplement ajouter un point,
à ce niveau-là, que le Québec fait partie du CCATM, qui
est un regroupement des provinces canadiennes sur le plan des ministères
des Transports, des responsables de la sécurité routière.
Le Québec joue un rôle de chef de file, à ce
niveau-là, au niveau de tout le dossier des pertes totales des
véhicules reconstruits au Canada. Il est présentement en train de
piloter un programme pour faire en sorte que notre législation, qui est
à Pavant-garde, à ce niveau-là, au pays, devienne un peu
un genre de projet-cadre auquel pourrait adhérer l'ensemble des
provinces canadiennes éventuellement. C'est ce que... Nous, on est en
train de faire pression, sur le plan canadien, pour que ça se fasse dans
les meilleurs délais, de façon à ce que le vocable
«reconstruit» ait la même signification partout au pays. En
même temps, on est membre aussi d'associations similaires aux
États-Unis, entre autres, qui se divisent en 4 régions. Le
Québec fait partie de la région 1 qui regroupe les provinces
canadiennes et les États limitrophes au Québec. On est en train
également de planifier une stratégie semblable, à ce
niveau-là, de façon à ce qu'on en arrive
éventuellement... Ça, c'est par voie de négociations que
ça peut se faire, c'est la seule façon, pour qu'on arrive tous
avec la même définition d'un véhicule reconstruit.
Mais ce qui est important au niveau du deuxième alinéa,
c'est que c'est une exception qui s'applique uniquement lorsque le
véhicule est immatriculé «reconstruit». Si
l'autorité administrative qui a immatriculé le véhicule
n'a pas, dans sa liste d'immatriculation, ce vocable «reconstruit»,
bien sûr, on ne peut pas appliquer l'exception et, nous, il n'y a aucun
moyen qu'on puisse savoir que le véhicule qui rentre est un
véhicule reconstruit. La seule façon qu'on peut le savoir, c'est
si l'immatriculation de l'autorité administrative d'où provient
le véhicule nous l'indique. C'est pour ça que...
M. Garon: Non, mais on pourrait exiger...
M. Gélinas: II ne peut pas y avoir de commerce
illicite.
M. Garon: ...que quelqu'un qui arrive soit obligé de
prouver que c'est un véhicule qui n'est pas reconstruit. Ça doit
être...
M. Elkas: Qui n'est pas...
M. Gélinas: Le programme ne s'applique pas à ce
véhicule-là. Le programme ne s'applique qu'au véhicule
reconstruit, perte totale.
M. Garon: Oui. Mais, à ce moment-là, qu'on ne les
prenne pas, ces véhicules-là.
M. Elkas: Comment on va le savoir?
M. Garon: Pardon? Il le laissera chez lui, son char, s'il n'est
pas capable de prouver que ce n'est pas un char reconstruit.
M. Elkas: II va arriver avec.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: II va arriver avec.
M. Garon: Bien oui! Il arrivera avec... Qu'est-ce que vous
voulez? Nous autres, on fait nos lois pour nous autres.
M. Elkas: Mais comment on va savoir si le char a
été reconstruit ou non? Il arrive avec de Winnipeg.
M. Garon: Le but de l'affaire, c'est quoi, là? Le but de
l'affaire, c'est quoi?
M. Elkas: Nous autres, chez nous, on veut avoir un dossier sur la
reconstruction du véhicule.
M. Garon: Tu sais, dans nos affaires à l'avant-garde, on
fait rire de nous autres.
M. Elkas: Ah! bien...
M. Garon: On a commencé les litres à l'avant-garde,
comprenez-vous. Finalement, on est restés tout seuls avec les litres. On
achète notre lait au litre. En Ontario, ils ont gardé leur
système. Ailleurs, ils ont gardé leur système parce
qu'à un moment donné le gouvernement conservateur est
arrivé et il a donné le choix des 2. On est à
l'avant-garde. On est en avant des autres. Finalement, on reste tout seuls
à l'avant-garde. Alors, quand on arrive, on parle avec les autres, ils
parlent en gallon; nous autres, on parle en litre, en Amérique du Nord.
Ce n'est pas bon pour le commerce, ça. (17 h 50)
Deuxièmement, regardez dans la déréglementation du
camionnage. On a été naïfs, là-dedans. Encore
là, on agit d'une façon comme si on était dans un monde
où on trace les règles du jeu. En Amérique du Nord, ce
n'est pas nous autres qui traçons les règles du jeu. Alors,
là, on est en train d'essayer de dire: On va établir les
règles du jeu dans le domaine des véhicules reconstruits en
Amérique du Nord. Il y a 5 États qui se rapprocheraient de ce
qu'on veut faire, mais il y en a 45 qui sont loin de nous autres. Quand on a
regardé ceux qui sont au sud de nos frontières, New Hampshire,
Vermont, New York ou Maine, qui ont des frontières contiguës
à notre frontière, eux autres, ils font ça à leur
manière, ils ne s'occupent pas de nos affaires.
Moi, je pense qu'on serait bien mieux d'essayer d'imiter les
États-Unis dans la qualité des routes. Au lieu d'essayer de faire
faire des affaires ou d'être à l'avant-garde dans les chars
reconstruits, on serait bien mieux d'essayer d'être à
l'avant-garde dans la qualité de l'asphalte. Parce que, là, on se
distingue, au fond, en ayant des routes pleines de trous, pleines de craques et
là, franchement, on n'essaie pas d'imiter les Américains. Je
trouve qu'on ne l'a pas, là. On ne l'a pas. Je ne vois pas en quoi...
Qu'on applique les mêmes règles pour tout le monde. Le gars qui
arrivera avec son tacot, bien, il sera obligé de démontrer
que...
M. Elkas: M. le député de Lévis,
malheureusement, on ne le sait pas si c'est un tacot ou non. Ça peut
être une BMW 535 qui a été une perte totale il y a 2 ans et
elle a été reconstruite. Il arrive aux frontières: Je
déménage au Québec, voici mon véhicule. Il vient se
licen-cer, il passe les inspections nécessaires au Québec. Qui va
nous dire... Est-ce qu'on va dire: Garde-le chez vous, c'est un tacot? On ne le
sait pas. La journée où les gens vont...
M. Garon: Vous ne le saurez jamais avec la loi que vous avez
là.
M. Elkas: La journée où on va s'arrimer avec la
norme et les politiques du Québec, on va être tous les grands
gagnants.
M. Garon: Mais là, en l'exemptant, vous vous organisez
pour ne jamais le savoir. Bien oui, si, à l'extérieur, ils ne
sont pas soumis aux mêmes règles qu'au Québec, donc on
crée un système désavantageux au Québec. Alors, les
gens auront intérêt à aller faire reconstruire à
l'extérieur du Québec.
M. Elkas: Mais ça s'applique seulement...
M. Garon: Je vais vous dire une chose, des gens sont habiles pour
gagner leur vie. Quand ils vont s'apercevoir qu'ils peuvent faire reconstruire,
les garages s'organiseront pour récupérer les véhicules
à reconstruire et les enverront dans des petits garages de
réparation aux États-Unis et ils nous reviendront
immatriculés américains, comprenez-vous, parce que les gens sont
habiles, quand ils voient un trou dans la loi. Là, on crée un
trou béant pour encore avoir du commerce au noir. On crée un trou
béant, une caverne juridique. Et là les gens diront... ils vont
voir qu'il y a un trou et ils s'organiseront. Non, mais c'est la
réalité. moi, je me le dirais. mme la présidente, si on
avait un petit peu plus de modestie... regardons les erreurs qu'on a faites, le
travail au noir. regardons les erreurs qu'on a faites au cours des
dernières années avec des lois qu'on a faites. il me semble qu'on
devrait avoir au moins la modestie de se demander: quand on pensait être
le seul à avoir le pas en amérique du nord, comprenez-vous,
qu'est-ce que ça a donné comme résultat? le tabac au noir,
l'alcool au noir, le travail au noir. pourquoi? parce qu'on est tout seuls
à avoir le pas, on se compare à la france, sauf que c'est bien
difficile d'aller en france en automobile. ne nous comparons pas à la
france. ils ont la tps, en france; la tvq, ils l'ont, ils ont la tva à
25 %. ils ont des mesures qui sont différentes des nôtres. ils
sont moins en concurrence» avec nous autres que les états
limitrophes du québec. à mon avis, on devrait avoir une certaine
complémentarité par rapport aux états limitrophes
plutôt que d'essayer de faire cavalier seul.
M. Elkas: C'est justement ça qu'on veut essayer de faire.
C'est ça qu'on fait.
M. Garon: Vous créez un trou béant...
M. Elkas: Vous dites qu'on est avant-gardistes; on l'est,
avant-gardistes, dans le milieu et de convaincre...
M. Garon: Certaines fois, c'est mauvais de l'être.
M. Elkas: Quand les gens s'enlignent, nous disent: Oui, vous avez
raison, on s'enligne sur votre politique, je ne dirais pas que c'est mauvais,
ça.
M. Garon: Vous avez vu que les Américains ne sont pas
naïfs. Le libre-échange avec le Mexique, ça discute fort.
Les parlementaires là-bas ne se font pas imposer n'importe quoi et ils
n'ont pas le régime britannique, eux autres. Finalement, ils demandent
des comptes, les conditions de salaires au Mexique et les
conditions de l'environnement au Mexique. Même le président
avec tout... Même la majorité au Congrès n'est pas capable
de faire passer sa loi sur le libre-échange avec le Mexique. Pourquoi?
Ils posent des questions. Nous autres, on est à l'avant-garde. On va se
faire organiser, mais on va dire qu'on est d'avant-garde.
M. Elkas: C'est justement. Quand on regarde ce qui se passe aux
États-Unis avec «The Anti Car Theft Act», un montant
d'argent de 10 000 000 $ a été octroyé à ce
comité par le gouvernement américain pour justement se joindre
à nous. Alors, est-ce que c'est si mal? Est-ce que c'est si mauvais, les
gestes qu'on pose ici, au Québec? Prenons crédit, n'essayons donc
pas d'être à l'ombre de ce qui se passe aux États-Unis. On
en a, de l'expertise, ici.
M. Garon: Bien, attendons qu'ils se joignent à nous. Moi,
je vais vous dire que je ferais une disposition... Quand les États de
New York, New Hampshire, Vermont et Maine, on aurait une entente avec ces
États-là pour avoir les mêmes dispositions concernant les
véhicules reconstruits, je dirais: N'importe quand. On aurait nos
États limitrophes, puis, quand les gens voudraient passer dans les
États limitrophes, ce serait plus compliqué. Mais, tant que les
États limitrophes ne s'occuperont pas de ça, nous, tout ce qu'on
va réussir à créer, c'est de l'ouvrage à
l'étranger. Qu'on attende de faire un protocole d'entente avec les
États limitrophes du Québec pour qu'on ait des dispositions
semblables. Ce n'est pas méchant, mais sauf que, si on crée des
règles différentes chez nous de celles ,qui sont à
l'extérieur, on va payer le prix.
M. Elkas: Mme la Présidente, M. Gélinas.
M. Gélinas: Justement, on ne crée pas des
règles différentes chez nous de ce qui existe à
l'extérieur. Ici, il faut bien comprendre que cette exception-là
ne s'applique qu'au véhicule à la condition qu'il ait
été immatriculé par l'autorité administrative
à l'extérieur du Québec comme étant reconstruit.
Or, s'il n'y a pas de programme de reconstruction de véhicules au niveau
de l'immatriculation, l'exception ne s'applique pas. Donc, c'est une
façon de s'assurer qu'il y a une certaine réciprocité
entre notre reconnaissance de «reconstruit» puis la reconnaissance
de «reconstruit» ailleurs, à l'extérieur du
Québec. On ne crée rien de nouveau, on ne traite pas les gens
différemment. Au contraire, on fait en sorte que la personne qui arrive
ici, au Québec, avec déjà un véhicule reconstruit
soit sur le même pied qu'un Québécois qui, lui aussi, a un
véhicule reconstruit, mais qui l'a fait reconstruire au
Québec.
C'est normal que, si le véhicule est reconstruit au
Québec, on exige un dossier de reconstruction en bonne et due forme
parce que c'est fait ici. C'est normal, ça fait partie de notre
législation et de nos normes. Mais, si la personne arrive de
l'extérieur du Québec avec un véhicule qui est
immatriculé «reconstruit» également, de vouloir
revenir plusieurs années en arrière pour qu'elle produise un
dossier de reconstruction qui, très souvent, n'est même pas
disponible, on va la mettre dans une situation qui pourrait même
être discriminatoire face aux Québécois qui, eux, ont eu la
possibilité d'avoir un dossier de reconstruction. Ça va jouer
vraiment à Pen-contre de la personne qui vient de
l'extérieur.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? M.
Garon: Non, non. Ça...
La Présidente (Mme Bélanger): Moi, j'ai bien
compris.
M. Garon: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): Moi, j'ai bien
compris.
M. Garon: J'ai très bien compris. Je comprends ce qu'il
dit, mais ça n'a pas de bon sens. Je comprends ce qu'il dit. Ce n'est
pas que je ne comprends pas ce qu'il dit. Je comprends ce qu'il dit, sauf qu'on
s'est créé un régime particulier, alors qu'on est dans un
monde bien différent. Les Américains, vous savez... Quand on a
voulu interdire les revolvers, on s'est pris une règle ici. On ne peut
pas acheter des revolvers partout comme aux États-Unis. Aux
États-Unis, tu peux acheter n'importe quoi: des mitraillettes, tu peux
quasiment faire une guerre dans la cour chez vous, comprenez-vous. Tu peux
acheter n'importe quoi dans les armes. Le Canada a décidé d'avoir
un régime différent. On ne souhaite pas marcher de cette
façon-là. À tort ou à raison, on a
créé un régime différent. Là, dans le
domaine automobile, on crée un régime pour nous, mais là,
même pas au Canada, au Québec, on crée un régime
pour nous, puis là on exempte les autres.
M. Charbonneau: Cinq provinces canadiennes. M. Garon:
Lesquelles?
M. Charbonneau: Nouveau-Brunswick, Colombie-Britannique,
Saskatchewan, Alberta.
M. Garon: Oui, oui. Et là je vais vous dire une
chose...
M. Charbonneau: Ça se promène interprovinces,
aussi.
M. Garon: Oui. Là, je comprends. Mais le modèle, au
Québec, ce n'est pas le Nouveau-Brunswick.
M. Charbonneau: Non, mais on est les 5 provinces.
M. Garon: Je comprends. Nous, notre État, je
vais vous dire c'est quoi, le modèle pour moi.
M. Thérien: Mais tu prenais l'Ontario, tantôt, pour
la clause qu'on voulait faire, puis là vous...
M. Garon: Non. L'Ontario, ça compte.
M. Thérien: Non, non, mais tantôt, pour la clause
sur le...
M. Garon: La clause, ce n'était pas pareil que l'Ontario,
de toute façon.
M. Thérien: Ah bon! O.K.
M. Garon: L'Ontario, je pense que ça a du poids dans la
balance parce que c'est un État qui est proche de chez nous, puis il y a
beaucoup de commerce. Moi, à mon avis, aux États-Unis,
l'État le plus important, c'est l'État de New York. C'est
là que le trafic se fait. Ne nous contons pas d'histoires, c'est par
là qu'il se fait, par l'État de New York. Je vais vous dire une
chose, par le Maine, je sais qu'il y en a moins. Quand on se promène
dans le Maine, moi, souvent, je rencontre plus d'orignaux puis de chevreuils
que je ne rencontre d'automobiles. Il faut faire attention. Par ailleurs, je
pense que, comme il est 18 heures...
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, là,
étant donné qu'on est sur le point de finir l'adoption du projet
de loi, on pourrait peut-être, s'il y a consentement, poursuivre quelques
minutes.
M. Garon: On ne peut pas parce qu'on a un caucus important.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis...
M. Garon: C'est vrai. (18 heures)
La Présidente (Mme Bélanger): Mais là je
pense que la discussion sur cet article... 11 minutes.
M. Thérien: II y a consentement à poursuivre. Ce
n'est pas...
M. Elkas: Ce n'est pas le fait que le député de
Lévis manque le caucus. Ce ne serait pas la première fois. Ha,
ha, ha!
M. Garon: Non, non. C'est très rare que je manque les
caucus.
M. Elkas: Alors...
La Présidente (Mme Bélanger): Mais je pense, M. le
député de Lévis, qu'avec une bonne collaboration ça
prendrait à peu près 3 minutes pour finir d'adopter le projet de
loi.
M. Garon: Non, non. C'est une grosse affaire, ça. Mais, si
le ministre abroge le second paragraphe, là, ça va aller
vite.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, comme il n'y a
pas de consentement, la commission suspend ses travaux jusqu'à 20
heures.
(Suspension de la séance à 18 h 1)
(Reprise à 20 h 14)
Le Président (M. Camden): La commission reprend ses
travaux.
Nous en sommes à l'étude du projet de loi 91, Loi
modifiant le Code de la sécurité routière. On m'indique
que M. le député de Lévis avait la parole.
M. le député de Lévis.
M. Garon: Bien là, on parlait un peu en vrac; les articles
24, 25, 27 en même temps, là, au fond.
Une voix: On veut aller vite.
M. Garon: Hein?
Une voix: On veut aller vite.
M. Garon: Parce que les articles sont tous reliés, au
fond. Les articles 24, 25, 26... Les articles 24, 25, 27. Nous autres...
Le Président (M. Camden): M. le député de
Lévis, il n'y a pas de problème. Je sais fort bien que vous
fabriquez des bateaux, dans votre comté et que...
M. Garon: Pardon?
Le Président (M. Camden): Je sais fort bien que vous
fabriquez des bateaux, dans votre comté, qu'il y a des vraquiers. Alors,
que vous en parliez en vrac, moi, je n'ai pas de problème. Je peux vivre
avec ça.
M. Garon: Vraquier, ça fait longtemps qu'on n'a pas
fabriqué de vraquier. Le dernier, c'est dans les années
cinquante, les vraquiers pour les Grands Lacs. Les «laquiers», mais
c'étaient des vraquiers.
Au fond, on souhaiterait que le ministre retire le deuxième
paragraphe de 27, par exemple, le deuxième paragraphe de 546.6. C'est
ça, au fond. Parce que le ministre nous dit le ministre, ce n'est
pas tellement le ministre, mais ses fonctionnaires qu'on va être
à l'avant-garde, dans l'Amérique du Nord, peut-être bien
dans le monde. Sauf qu'il y a des conséquences à être
à
Pavant-garde, souvent. Dans les domaines de concurrence, au fond, celui
qui est à l'avant-garde, souvent, c'est celui qui est
pénalisé parce qu'il est à l'avant-garde. Vous savez que
le soldat qui est à l'avant-garde est le premier descendu,
habituellement, dans la guerre. C'est le premier qui reçoit une balle
dans le front, quand ce n'est pas dans le dos. Tandis qu'actuellement, dans le
domaine de concurrence, c'est le même danger qui guette les gens,
c'est-à-dire de se retrouver dans un système concurrentiel
où il va y avoir de la concurrence déloyale et que des gens de
chez nous vont être pénalisés parce qu'on a joué
à l'avant-garde dans un domaine, essentiellement, qui est un domaine de
concurrence commerciale.
On l'a fait un peu dans le tabac. On a dit que, dans le tabac, on taxait
inconsidérément, si on compare à nos voisins. Le
résultat, c'est que la cigarette qui entre ici est en contrebande, puis
le gouvernement, au lieu d'avoir des sources de revenus accrues, malgré
les taxes considérablement augmentées, ses revenus baissent.
Même chose dans l'alcool; même chose, de plus en plus, dans le
travail au noir. Parce qu'on est à l'avant-garde.
Parfois, il faut être dans l'extrême centre, être
extrémiste dans le centrisme. Surtout dans le domaine de la concurrence.
C'est le cas dans les échanges avec le Mexique, où on a vu que
les États-Unis sont très réalistes. Les Américains,
habituellement, protègent leurs intérêts. Je pense que, si
on laisse une porte ouverte comme celle qu'on veut ouvrir actuellement à
l'article 27, deuxième paragraphe, nos citoyens vont dans une
concurrence, un système concurrentiel défavorable, mais qu'il va
y avoir des effets sur la reconstruction des véhicules accidentés
qui sont reconstruits à l'extérieur du Québec. je suis
convaincu, moi, qu'il va en résulter un commerce où on enverra
les véhicules accidentés dans des états où ce n'est
pas contrôlé. les garages remonteront des véhicules
accidentés qui seront immatriculés aux états-unis,
après ça revendus pour rentrer au québec, parce qu'on aura
ouvert une porte de grange dans le domaine de la concurrence déloyale.
c'est pourquoi je demande au ministre d'être prudent et de retirer le
deuxième paragraphe parce que des gens vont payer pour ça. mais
ce n'est pas le temps, actuellement, alors qu'on a un taux de chômage
à peu près de 25 %. si on considère, au québec, les
assistés sociaux puis les chômeurs, on a à peu près
25 % de gens qui ne travaillent pas.
(Consultation)
Le Président (M. Camden): Oui, Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Merci, M. le Président. Quand on
regarde l'article 27, on voit que, par le premier paragraphe, on oblige...
Le Président (M. Camden): Alors, s'il vous plaît, un
petit peu d'attention. Mme la députée sollicite toute l'attention
du ministre.
M. Elkas: Pardon, M. le Président?
Le Président (M. Camden): C'est que Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière sollicitait toute votre
attention, M. le ministre.
M. Elkas: Elle l'avait; elle l'a toujours, madame.
Mme Carrier-Perreault: Mettons que ce n'était pas
évident, M. le Président.
Le Président (M. Camden): Elle a cru pendant un instant
que vous ne Pécoutiez pas.
M. Elkas: Ah! votre présence, franchement, me stimule
comme ministre, comme le député de Lévis me stimule
aussi!
Mme Carrier-Perreault: Ça va sûrement se
refléter dans les réponses, M. le Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Carrier-Perreault: Moi, je ne suis pas sûre, en tout
cas.
Le Président (M. Camden): Mme la députée,
pendant que le ministre a toute l'attention à vos propos, je vous invite
donc à y aller. (20 h 20)
Mme Carrier-Perreault: Quand on regarde l'article 27, au premier
paragraphe, vous dites que vous exigez, ici, que le véhicule
accidenté soit soumis à une expertise avant de le remettre sur la
route. Il me semble que ça a bien de l'allure. Disons que,
personnellement, je trouve que ça a Pair d'avoir du bon sens. Par
ailleurs, quand vous arrivez à l'autre article, vous dites qu'on n'a
plus les mêmes obligations. Si le véhicule accidenté est
acheté, je ne sais pas, moi, ailleurs qu'au Québec, en Ontario ou
aux États-Unis je ne sais pas si je comprends bien; c'est
ça, vous allez me l'expliquer, parce que j'essaie de comprendre
alors vous dites qu'il n'a pas besoin de produire un dossier de reconstruction
à la condition que le véhicule qui a été
accidenté ait été reconstruit à l'extérieur
du Québec, qui a été accidenté et
réparé à l'extérieur du Québec, à la
condition qu'il ait aussi été immatriculé ailleurs.
Alors, moi, ma question est bien simple: Est-ce qu'il en existe, des
normes, ailleurs? Ici, au Québec, il semble que vous allez les soumettre
à une expertise avant de les remettre sur la route, ce qui me semble
logique. Ailleurs, comment ça se présente, ça? Quand on
parle d'un véhicule qui est accidenté puis qui est rebâti
aux États-Unis, par exemple, ou encore en Ontario, est-ce qu'on a les
mêmes exigences? Est-ce que les exigences de ces endroits-là, soit
aux États-Unis ou en
Ontario, sont semblables à celles que vous avez l'intention
d'exiger? J'aimerais ça comprendre un petit peu ce qui se passe
ailleurs.
M. Elkas: M. Sasseville va vous expliquer ça. Mme
Carrier-Perreault: Oui. M. Sasseville: Oui.
Mme Carrier-Perreault: Je ne sais pas si ça l'a
déjà été, mais...
Le Président (M. Camden): Alors, est-ce que vous...
M. Elkas: Allez-y, M. Sasseville.
Le Président (M. Camden): M. Sasseville.
M. Sasseville: II faut dire qu'il y a beaucoup de variantes entre
les différentes provinces et les différents États. Il y a
des États et des provinces qui ont un certain contrôle de ce qu'on
appelle des «pertes totales», des véhicules qui ont
été accidentés au point qu'on les déclare pertes
totales. C'est ces véhicules-là qu'on veut viser.
Mme Carrier-Perreault: Quand ils sont déclarés
pertes totales...
M. Sasseville: Oui, par une compagnie d'assurances,
notamment.
Mme Carrier-Perreault: ...ça veut dire qu'ils ne sont pas
réparables.
M. Sasseville: Ça veut dire que les dommages
dépassent la valeur du véhicule.
Mme Carrier-Perreault: Oui. Mais est-ce que ça veut dire
aussi... Ça sous-entend qu'il ne sera pas réparé par
personne.
M. Sasseville: Non, pas nécessairement. Non.
Justement...
Mme Carrier-Perreault: Donc, il peut être
réparé...
M. Sasseville: ...s'il a été reconstruit, c'est
qu'il a été réparé. Normalement, si on a un statut
«reconstruit», si ça a été bien
vérifié, c'est qu'il a été reconstruit.
Mme Carrier-Perreault: Oui, mais il y a des véhicules qui
peuvent être réparés et qui ne sont pas
nécessairement pertes totales non plus. Là, je ne le sais
pas.
M. Sasseville: Tout à fait. Tout à fait. Mme
Carrier-Perreault: Oui.
M. Sasseville: Oui* oui. La majorité ne sont pas des
pertes totales, évidemment.
Mme Carrier-Perreault: Bon! Quand ça arrive, là,
c'est ça que je veux savoir, qu'est-ce que c'est, les exigences?
M. Sasseville: Vous voulez savoir à l'extérieur ou
pour le Québec?
Mme Carrier-Perreault: Bien, je veux savoir à
l'extérieur parce que, au Québec, j'imagine que vous allez avoir
des exigences précises...
M. Sasseville: On en a déjà, oui.
Mme Carrier-Perreault: ...quand vous parlez de l'expertise, et
tout ça.
M. Sasseville: On en a déjà.
Mme Carrier-Perreault: Je veux savoir c'est quoi, les exigences.
Vous dites qu'il y a des nuances, dans les exigences.
M. Sasseville: Oui. Ce qui arrive, là, c'est...
Mme Carrier-Perreault: C'est quoi, l'écart, par rapport
à ce qu'on exige, nous?
M. Sasseville: ...qu'il y a des États et des provinces
canadiennes qui exigent des choses très variées pour ces
véhicules-là. Nous, ce qu'on demande dans le projet, c'est pour
les véhicules qui sont identifiés «reconstruits».
Déjà, ça laisse supposer que ces provinces-là ou
ces États-là ont fait de quoi sur le véhicule. Ils les ont
au moins identifiés. Donc, ils les ont au moins vus. Ce n'est pas des
véhicules qui sont des véhicules normalement maquillés,
volés.
Mme Carrier-Perreault: O.K. Ça, je...
M. Sasseville: Nous, notre projet, il y a vraiment 2 objectifs:
c'est limiter qu'on puisse maquiller des véhicules volés et,
deuxièmement, s'assurer que ces véhicules-là seront
reconstruits comme il faut. C'est ça.
Mme Carrier-Perreault: Qu'ils sont sécuritaires.
M. Sasseville: Oui. Ça fait que, quand on parle d'un
véhicule qui arrive avec une immatriculation «reconstruit»,
on se dit: Quel peut être le problème avec ce
véhicule-là? On en a déterminé juste 1, c'est que
ces véhicules-là, ça se peut qu'ils aient
été mal reconstruits parce que les programmes de
vérification des véhicules
sont nettement déficients, ailleurs. Ils ne font pas une
expertise comme, nous, on le fait. Nous, on fait un calcul de la structure. On
va voir les dimensions du véhicule. C'est assez poussé, comme
vérification, ce qui ne se fait pas nécessairement ailleurs.
Ça fait que, nous, le dilemme qu'on avait, c'est qu'on s'est dit: Quand
on voit un véhicule qui arrive avec une immatriculation
«reconstruit», par exemple du Maine, et qui arrive au
Québec, qu'est-ce qu'on fait avec cette immatriculation-là? Bien,
on avait le choix de dire: On l'oublie. Ça fait qu'on ne trouvait pas
ça très, très logique. On le savait et on
l'oublierait.
On s'est dit: Bien, on va au moins aller le vérifier comme on
vérifie des véhicules du Québec. Sauf que le dossier de
reconstruction qu'on exige au Québec ne peut pas être exigé
pour ces véhicules-là parce qu'ils ne l'auront jamais. C'est des
véhicules qui peuvent avoir été reconstruits il y a 2 ou 3
ans. Ça fait que demander des photos avant la reconstruction, des
factures d'achat des pièces, la facture de la compagnie d'assurances,
c'est complètement illogique. Ça voudrait dire, si on exigeait
ça, qu'on dit: Lorsqu'on voit un véhicule avec une
immatriculation «reconstruit», on le refuse. Ce serait ça.
Si on enlève le deuxième paragraphe, c'est ça que
ça veut dire.
Mme Carrier-Perreault: Mais il n'y aurait pas moyen, par exemple,
de faire passer un genre d'expertise, un examen...
M. SassevHle: Bien, c'est ça qu'on dit.
Mme Carrier-Perreault: ...sans que ce soit aussi...
M. Elkas: C'est ça qu'on fait.
M. SassevHle: On dit qu'on le fait, mais sans dossier de
reconstruction. C'est la seule chose qu'on dit.
Mme Carrier-Peireault: Excusez, là.
M. Sasseville: II y a 3 étapes, dans un véhicule.
Il y a un dossier de reconstruction, normalement, qui aide à faire
l'expertise technique.
Mme Carrier-Perreault: Ça existe ailleurs, ce genre de
règle là qu'on a?
M. Sasseville: Peut-être pas aussi poussée que la
nôtre, non.
Mme Carrier-Perreault: Ce paragraphe-là? Est-ce que les
autres provinces appliquent la même règle?
M. Sasseville: Qui disent qu'il y a... Les dossiers de
reconstruction, à ce que je connaisse, on est le seul endroit qui exige
un dossier.
Mme Carrier-Perreault: Mais qu'est-ce qui se passe? Mettons que
quelqu'un vient acheter un véhicule de ce genre-là chez nous, il
achète un véhicule au Québec et il s'en va, je ne sais
pas, moi, aux États-Unis ou...
M. Sasseville: S'il vient acheter un véhicule reconstruit
du Québec?
Mme Carrier-Perreault: Bien, il est chez nous, il achète
un véhicule et il s'en va ailleurs. Est-ce qu'on exige le même
genre d'affaire...
M. Sasseville: Sûrement pas.
Mme Carrier-Perreault: ...ou est-ce qu'on n'exige rien? On
accepte quoi?
M. Sasseville: II y a de bonnes chances qu'ils n'exigent rien,
oui.
Mme Carrier-Perreault: Ça veut dire qu'on est à peu
près tout seuls. C'est ça.
M. Sasseville: Bien, je veux dire, aussi loin, oui. M. Garon:
Comme une boule de neige en enfer!
M. Sasseville: Ça veut dire aussi que, si jamais les
autres provinces ou les autres États emboîtent le pas et qu'ils
vont marquer des statuts «reconstruit», on va refuser leurs
véhicules parce qu'ils ont adopté un système similaire. Ce
serait complètement illogique.
Mme Carrier-Perreault: Là, disons que je n'étais
pas sûre d'avoir bien compris et je ne suis pas encore sûre. Je
vais vérifier comme il faut. Vous me dites que les normes ailleurs sont
moins élevées, moins poussées. On est moins
exigeant...
M. Sasseville: Oui.
Mme Carrier-Perreault: ...dans plusieurs autres endroits...
M. Sasseville: Oui.
Mme Carrier-Perreault: ...que, nous, on l'est ici.
M. Sasseville: C'est ça, oui.
Mme Carrier-Perreault: Et on vise 2 objectifs: évidemment,
le maquillage...
M. Sasseville: Oui, limiter le maquillage.
Mme Carrier-Perreault: ...oui, et, ensuite, la
sécurité.
M. Sasseville: Exactement.
Mme Carrier-Perreault: Alors, là, vous me dites que, quand
ça a été fait ailleurs...
M. Sasseville: Oui.
Mme Carrier-Perreault: ...à la condition qu'il ait
été immatriculé ailleurs aussi, on n'a pas à
fournir...
M. Sasseville: De dossier de reconstruction.
Mme Carrier-Perreault: Non, c'est: «...ou n'a pas à
fournir les documents et renseignements exigés au dossier». Dans
votre article, tout ce que vous enlevez, à toutes fins pratiques, c'est
les renseignements qui sont exigés au dossier, uniquement des
détails, genre...
M. Sasseville: C'est pour les véhicules...
Mme Carrier-Perreault: ...les photos... Qu'est-ce que c'est
exactement, les renseignements que l'autre fournit et qu'ils n'auront pas
à fournir s'ils prennent leur auto ailleurs?
M. Sasseville: II faut les nom et adresse, etc., de ceux qui ont
fait la reconstruction, du propriétaire du véhicule et de
l'assureur, et le numéro de réclamation, évidemment, s'il
y a eu une réclamation, l'année, la marque, le modèle du
véhicule, la liste des pièces majeures utilisées, incluant
le nom du fournisseur des pièces majeures, la date d'achat et le
numéro de série des véhicules d'origine où ont
été prises les pièces. Il y a l'estimé des
réparations produit par l'assureur, la facture d'achat de la carcasse du
véhicule ça veut dire le véhicule endommagé,
normalement les factures des pièces majeures utilisées
dans la reconstruction. Ça prend aussi des photographies illustrant le
véhicule avant la reconstruction ça veut dire le
véhicule endommagé et une attestation qui certifie que
l'alignement du véhicule est conforme aux normes du fabricant.
Mme Carrier-Perreault: Alors, c'est tous ces
renseignements-là; vous ne les limitez pas. Toute cette série de
renseignements là...
M. Sasseville: C'est parce que...
Mme Carrier-Perreault: ...vous faites...
M. Sasseville: ...normalement, les renseignements qu'il est
capable de nous fournir, il va les avoir sur le formulaire qu'on lui exige,
ça veut dire le nom du propriétaire, et tout ça. Sauf que,
si quelqu'un arrive avec un véhicule reconstruit, il peut être le
troisième propriétaire. Ça fait que le nom de la personne
qui l'a reconstruit, il serait incapable de le savoir. L'année, la
marque, le modèle, il va le savoir, c'est sûr. La liste des
pièces majeures utilisées dans la reconstruction... Il ne l'a
jamais vue, la reconstruction, il ne pourra pas vous le dire. L'estimation des
réparations produite par l'assureur, bien ça, ça fait
longtemps que ça a disparu.
Mme Carrier-Perreault: Est-ce que ça arrive, pour des
véhicules accidentés et reconstruits au Québec, que vous
ayez de la difficulté à obtenir ces renseignements-là,
aussi? Parce que ça peut arriver qu'il y ait eu d'autres...
M. Sasseville: Ça peut arriver que les gens nous disent:
Je n'ai pas les photos. Sauf qu'il ne passera pas, normalement.
Mme Carrier-Perreault: Vous avez toujours obtenu, vous
réussissez toujours à obtenir...
M. Sasseville: Bien, on a été assez strict...
Mme Carrier-Perreault: ...la liste des anciens
propriétaires...
M. Sasseville: Oui.
Mme Carrier-Perreault: ...depuis la reconstruction.
M. Sasseville: C'est parce que, au Québec, la
reconstruction, elle a lieu presque immédiatement, si elle a lieu.
Ça fait que, normalement, les véhicules n'ont pas
été d'un propriétaire à l'autre. En plus, au
Québec, vu que ça fait un an et demi que le projet est en place,
les gens qui sont dans le domaine sont habitués. Par exemple, s'ils ont
besoin de l'estimé des réparations, il va suivre le
véhicule jusqu'à ce qu'il soit reconstruit. Ils sont
habitués, c'est des gens du milieu. Une réparation d'un
véhicule, quand c'est une perte totale, ce n'est pas n'importe qui qui
peut la faire. Avant, je pense que c'était n'importe qui qui le faisait;
ça donnait ce que ça donnait. Mais, avec ça, on a
limité beaucoup les types de commerces qui sont capables de faire
ça.
Mme Carrier-Perreault: Est-ce que c'est un nombre important,
d'après vous, le nombre de véhicules comme ça qui peuvent
arriver de l'extérieur chez nous? (20 h 30)
M. Sasseville: C'est bien difficile à dire parce que,
avant, on n'indiquait pas la provenance des véhicules dans la banque
d'immatriculation. Je ne pourrais pas vous répondre. C'est
peut-être de l'ordre de un millier. Je ne le sais pas. Mais ceux qui
arrivent déjà reconstruits, s'il y en a eu 5 au cours des 2
dernières années, c'est beau. Ce n'est pas un commerce qui est
rentable, ce n'est pas... Vous allez chercher un véhicule
déjà reconstruit à l'extérieur, si tu n'es pas
toi-même le propriétaire, ça ne te donne aucun avantage; au
contraire, c'est un véhicule qui a une valeur réduite. Il est
identifié comme reconstruit, ça fait que, déjà, il
vaut
moins cher. En plus, ces gens-là, il faut qu'ils l'importent, le
véhicule, il faut qu'ils paient les frais de douanes. Ça fait que
ce n'est vraiment pas avantageux pour eux. Ils sont aussi bien de prendre un
véhicule du Québec et de le reconstruire ici. Ça fait que
pour un...
Mme Carrier-Perreault: C'est surtout, j'imagine, des gens qui
vont résider, admettons, je ne sais pas, moi, en...
M. Sasseville: Bien, ce qui peut arriver...
Mme Carrier-Perreault: ...Ontario où il n'y a pas de frais
de douanes.
M. Sasseville: Oui, c'est ça.
Mme Carrier-Perreault: Ils restent en Ontario...
M. Sasseville: Ce qui va arriver, c'est une personne. ..
Mme Carrier-Perreault: ...un bout de temps, ils achètent
une voiture usagée...
M. Sasseville: ...qui arrive du Maine avec son véhicule
reconstruit.
Mme Carrier-Perreault: Pardon?
M. Sasseville: Ce qui va arriver normalement, ça va
être une personne, par exemple du Maine, qui arrive avec son
véhicule; elle-même vient habiter au Québec et ça
s'adonne qu'elle a un véhicule reconstruit.
Mme Carrier-Perreault: Ou quelqu'un qui passe 6 mois ou un bout
de temps...
M. Sasseville: À ce moment-là, il n'est pas
obligé d'être immatriculé.
Mme Carrier-Perreault: ...et qui décide de changer de
véhicule.
M. Sasseville: S'il fait seulement passer... Il faut qu'il vienne
résider au Québec ou qu'on l'achète pour l'utiliser au
Québec, à ce moment-là.
Mme Carrier-Perreault: Oui, je comprends ce que vous voulez dire.
Mais admettons que quelqu'un on a une grosse clientèle qui vit,
par exemple, on le sait, 6 mois aux États-Unis qui...
M. Sasseville: Oui.
Mme Carrier-Perreault: ...revient après, alors il est
obligé de l'immatriculer quelque part, ce véhicule-là,
s'il est obligé de changer. Ce serait ce genre de clientèle
là.
M. Sasseville: Ça peut arriver, oui. Ça peut
arriver, tout dépendant des durées de séjour.
Mme Carrier-Perreault: M. Garon. Un instant, une petite
minute.
Le Président (M. Camden): Le député de
Saint-Jean aurait une question, je pense, à poser.
M. Charbonneau: M. le Président, j'aurais une question
pour M. Sasseville. Un résident canadien de la Colombie-Britannique qui
a un véhicule, évidemment, là-bas, qui a été
reconstruit en Colombie-Britannique, qui est transféré au
Québec. Alors, il arrive ici pour travailler avec son véhicule
automobile qu'il va devoir immatriculer éventuellement. Sur son
certificat d'immatriculation, à la lumière de ce que vous nous
avez dit, en Colombie-Britannique, ça va être inscrit
«véhicule reconstruit». Alors, le type se présente au
bureau d'immatriculation avec son certificat d'immatriculation
«reconstruit». Vous faites le transfert, bingo! C'est exact?
M. Sasseville: Actuellement? M. Charbonneau: Oui, oui.
M. Sasseville: Oui. M. Charbonneau: C'est ça.
M. Sasseville: Oui. On lui donne quand même le statut
«reconstruit».
M. Charbonneau: O.K.
M. Sasseville: On va garder le statut pour ne pas le faire
disparaître, oui.
M. Charbonneau: Vous avez...
M. Sasseville: Vous avez une inspection mécanique
toujours...
M. Charbonneau: Oui, oui, je comprends. M. Sasseville:
...ça, c'est tous les véhicules.
M. Charbonneau: Mais je parle toujours du dossier de
reconstruction. On a parlé, tantôt, du Nouveau-Brunswick, de la
Colombie-Britannique, de la Saskatchewan et de 1'Alberta dans les provinces
canadiennes qui ont sur leur certificat d'immatriculation la mention
«reconstruit», ce qui fait qu'on peut dire qu'il y a une certaine
réciprocité à cet effet-là. C'est exact de dire
ça?
M. Sasseville: Sur la mention «reconstruit», oui;
peut-être pas au point de vue de la qualité ou de la
complétude du programme, mais, oui, vous avez raison.
M. Charbonneau: Et vous avez indiqué aussi qu'il y a
certains États américains que c'est la même chose.
M. Sasseville: Oui, il y a plusieurs États qui ont la
mention «reconstruit», oui.
M. Charbonneau: Actuellement. M. Sasseville: Oui.
M. Charbonneau: Donc, à ce niveau-là, il y a une
certaine réciprocité et ce qui fait que, le fameux paragraphe
qu'on a dans l'article de loi, c'est justement pour ne pas demander le dossier
de reconstruction. C'est ça?
M. Sasseville: Moi, je considère qu'on ne demande pas le
dossier de reconstruction parce que c'est impossible...
M. Charbonneau: Parce que, dans ces États-là... M.
Sasseville: ...de le demander.
M. Charbonneau: ...eux autres ont sur le certificat
d'immatriculation la mention «reconstruit», donc on
considère qu'eux autres, ces États ou ces provinces-là,
ont fait les vérifications nécessaires avant d'immatriculer
à nouveau le véhicule.
M. Sasseville: Non, ce n'est pas pour ça qu'on demande
ça. Pour être sincère, on le demande parce que, tout
simplement, c'est impossible d'avoir le dossier de reconstruction et, dans le
cas de ces véhicules-là, ce n'est pas nécessaire. Ce n'est
pas nécessaire. Un véhicule reconstruit qui arrive au
Québec, ce n'est pas un véhicule susceptible de maquiller un
véhicule volé. Alors, pourquoi demander un dossier de
reconstruction? Nous, ce qu'on a à aller voir, c'est s'il est droit.
C'est ça qu'on a à aller voir.
M. Charbonneau: C'est l'expertise qui va le dire.
M. Sasseville: C'est l'expertise qui va le dire. Alors, demander
des photos avant sa reconstruction, pour nous... Premièrement, il n'y en
aura pas, ça fait que c'est tout de suite bannir le véhicule. On
ne peut pas faire ça, c'est...
Le Président (M- Camden): Mme la députée de
Mégantic-Compton.
Mme Bélanger: Je pense qu'on a un certain temps, surtout
un temps certain de dépensé sur le deuxième alinéa
de l'article 27 qui dit qu'«une personne n'a pas à produire le
dossier de reconstruction si le véhicule a été
accidenté et reconstruit à l'extérieur du Québec
à la condition qu'il y ait été immatriculé comme
véhicule reconstruit», ce qui veut dire qu'il y a une vignette qui
dit que le véhicule a été reconstruit.
Ce que j'ai compris, moi, de l'inquiétude de l'Opposition, c'est
qu'il pourrait s'établir un réseau de voitures volées qui
viendrait ici parce qu'on n'a pas à demander au propriétaire du
véhicule qui vient de l'extérieur de produire un certificat de
reconstruction et toutes les pièces justificatives comme quoi il a
été reconstruit. C'est bien ça?
M. Sasseville: Oui.
Mme Bélanger: Par contre, ce véhicule-là, il
est identifié «reconstruit». Alors, il a déjà
une valeur moindre parce que c'est un véhicule qui est censé
être...
M. Sasseville: Avoir été accidenté.
Mme Bélanger: Avoir été accidenté et
reconstruit. Sauf qu'une fois qu'il arrive ici, qu'il a été
immatriculé, qu'il est identifié reconstruit, pour pouvoir
circuler sur les routes du Québec, il faut qu'il passe à
l'inspection technique et qu'on constate...
M. Sasseville: La qualité des travaux.
Mme Bélanger: ...la qualité des travaux qui ont
été faits sur ce véhicule-là.
M. Sasseville: Oui.
Mme Bélanger: Alors, c'est quoi, l'inquiétude de
l'Opposition, à ce moment-là?
M. Garon: Bien, je vais vous la dire. Savez-vous quel article
ça remplace, actuellement?
Mme Bélanger: Bien oui!
M. Garon: Savez-vous...
Mme Bélanger: Ça remplace l'article 546.6.
M. Garon: Savez-vous ce qu'il dit?
Mme Bélanger: Bien, avant ça, on...
Le Président (M. Camden): On vous demande de vous adresser
à la présidence, s'il vous plaît.
M. Garon: À la présidence. Est-ce que la
présidence sait ce que l'article 546.6 dit, tel qu'il est?
Mme Bélanger: Pouvez-vous...
M. Garon: Je vais vous dire ce qu'il dit
actuellement. Vous allez comprendre mieux pourquoi on pose ces
questions-là. 546.6, actuellement, dit: «Nul ne peut remettre en
circulation un véhicule routier accidenté visé à
l'article 546.2 qui a été identifié auprès de la
Société comme ne pouvant être reconstruit.»
Actuellement, ce qu'il y a, c'est une interdiction totale. Là,
actuellement, qu'est-ce qu'on fait, au fond? On dit: On va pouvoir dans telles
conditions, puis on enlève toutes les conditions pour les
véhicules qui viennent de l'extérieur, alors qu'actuellement,
pour des raisons de sécurité, il y a une interdiction totale.
Et là on remplace cet article-là maintenant, qui dit que
«nul ne peut je lis le texte tel qu'il est, 546.6 remettre
en circulation un véhicule routier accidenté visé à
l'article 546.2 qui a été identifié auprès de la
Société comme ne pouvant être reconstruit»,
là, on remplace ça par une disposition où on dit:
«Nul ne peut remettre en circulation un véhicule accidenté
reconstruit sans l'avoir préalablement soumis à l'expertise
technique avec le dossier de reconstruction visé à l'article
546.4 et sans avoir obtenu un certificat de conformité technique ainsi
qu'un certificat de vérification mécanique indiquant que le
véhicule est conforme au présent Code.» Et, après
ça, pour les véhicules qui vont venir de l'extérieur, on
enlève toute restriction.
Mme Bélanger: On enlève la restriction de fournir
un certificat de reconstruction.
M. Garon: Non, mais...
Mme Bélanger: Par contre, on n'enlève pas
l'expertise de vérification mécanique indiquant que le
véhicule est conforme au présent Code.
M. Garon: On ne s'occupe plus de ça.
Mme Bélanger: Bien non!
M. Sasseville: Bien non!
Mme Bélanger: Bien non, c'est le contraire!
M. Garon: Non. Il va vous dire que...
Mme Bélanger: Là, on dit qu'on n'a pas à
fournir un certificat de reconstruction, mais le véhicule qui est
reconstruit, il est identifié comme...
M. Garon: Non.
Mme Bélanger: II est identifié comme
véhicule reconstruit...
M. Garon: Au Québec.
Mme Bélanger: ...même s'il vient de
l'extérieur.
M. Garon: Non, parce que ce n'est pas tous les
États qui les identifient.
Mme Bélanger: Bien oui! Mais, en tout cas, ceux
identifiés.
M. Garon: II y a beaucoup d'États qui ne les identifient
pas. Et, dans ceux qui les identifient, il n'y a aucune façon...
Mme Bélanger: Bien oui! Mais...
M. Garon: ...d'aller vérifier qu'est-ce qui a
été fait, comment ça a été fait.
Mme Bélanger: ...ceux identifiés ne sont pas
contrôlables.
M. Garon: II n'y a aucun contrôle à
l'extérieur. Alors, c'est ça, au fond. Ça, c'est pour des
raisons de sécurité, ça. On part, à ce moment-ci,
où on va essayer de contrôler ce qui se fait au Québec et
on n'essaiera pas de le faire à l'extérieur. Avant, il y avait
l'interdiction totale. Il y avait l'interdiction totale, à 546.6.
Maintenant, on crée un régime différent. On crée le
régime difficile pour les Québécois, alors qu'on
crée un régime d'ouverture pour les étrangers.
Mme Bélanger: Mais, de toute façon... M. Garon:
Ça n'a ni queue ni tête. Mme Bélanger: ...les
véhicules...
M. Garon: Là, c'est du libre-échange... Pas du
libre-échange, c'est du colonialisme à l'envers.
Mme Bélanger: ...qui arrivent ici, au Québec, qui
ne sont pas identifiés reconstruits et qui sont immatriculés, qui
peut vérifier si c'est un véhicule reconstruit? Personne.
M. Garon: Ah!
Mme Bélanger: Sauf que les véhicules reconstruits,
dans les États où on doit les identifier, sont identifiés.
Qu'ils viennent des États américains ou des provinces du Canada,
ils sont identifiés. Par contre, même s'ils sont identifiés
et qu'ils ont été immatriculés comme véhicules
reconstruits, on exige le certificat de vérification mécanique.
Alors, c'est quoi, le problème, là? Il n'y en a pas, de
problème.
M. Garon: Bien oui, il y a un problème.
Mme Bélanger: Bien non, il n'y a pas de problème.
(20 h 40)
M. Garon: Bien, il faut que vous lisiez les dispositions.
Là, je constate que vous n'avez pas lu le
titre IX. Il faut lire le titre IX qui est un titre... Il n'y a pas rien
qu'un article, dans le titre IX. 1, Reconstruction. Ce n'est pas pour rien que
le ministre change la définition. Regardez à 24 qu'est-ce qu'il
fait: il change, parce que ce n'est pas ça que ça dit. Quand il
marque: «10.2° les véhicules accidentés et reconstruits
visés au titre IX. 1», ce n'était pas ça qu'il y
avait, avant. Il référait à un seul article. Maintenant,
il réfère au titre dans la loi telle qu'elle existe. Dans la loi
telle qu'elle existe, c'est le chapitre qui porte sur la reconstruction des
véhicules accidentés. Et, à l'article 546.6, on
référait à l'article 546.2. Parce qu'il faut lire tout
ça ensemble, ces affaires-là. Alors, on disait, à 546.2,
écoutez bien: «Tout assureur qui acquiert un véhicule si
accidenté qu'il ne peut être reconstruit ou qu'il doit être
reconstruit pour circuler à nouveau doit, dès sa prise de
possession, en aviser la Société et indiquer si le
véhicule peut être reconstruit ou non. «La
Société peut conclure une entente avec tout gouvernement, l'un de
ses ministres, tout organisme public ou toute entreprise privée visant
à lui transmettre les renseignements permettant d'identifier de tels
véhicules.»
Là, il y a 546 où il y avait une interdiction totale. Et
j'imagine que le gouvernement appliquait les dispositions, puisqu'il disait,
à 546.6: «Nul ne peut remettre en circulation un véhicule
routier accidenté visé à l'article 546.2 qui a
été identifié auprès de la Société
comme ne pouvant être reconstruit.» Bon. C'était
ça.
Maintenant, on change le régime, au Québec, pour les
reconstruire selon des normes. À 546.6, c'est le premier paragraphe.
Maintenant, on crée une exception qui dit, simplement: «Cependant,
une personne n'a pas à produire le dossier de reconstruction si le
véhicule a été accidenté et reconstruit à
l'extérieur du Québec à la condition qu'il y ait
été immatriculé comme véhicule reconstruit ou n'a
pas à fournir les documents et renseignements exigés au dossier
de reconstruction qui se rapportent à l'assureur si le véhicule a
été accidenté à l'extérieur du
Québec.» Alors, il crée une exception, ici.
Mais pourquoi ces dispositions sont là? Pourquoi il y a un
chapitre là-dessus? Question fondamentale. Pourquoi il y a un chapitre
là-dessus, la reconstruction des véhicules accidentés?
Parce qu'il y a des véhicules qu'on considère tellement
détruits qu'ils ne doivent pas être remis en circulation pour des
raisons de sécurité. C'est ça, essentiellement. Alors, que
le véhicule ait été reconstruit au Québec ou
à l'extérieur du Québec, c'est toujours aussi dangereux.
Alors, à ce moment-là...
Mme Bélanger: Un certificat de vérification
mécanique et technique. À ce moment-là, une fois qu'il a
son certificat...
M. Garon: II n'y en aura pas.
Mme Bélanger: Et ici...
M. Garon: Ils l'ont dit, d'ailleurs.
Mme Bélanger: ...on oblige le nouveau certificat, on
oblige une nouvelle expertise. À ce moment-là, c'est quoi le
problème?
M. Garon: II n'y en aura pas. Bien non! Il vous dit qu'il n'a pas
besoin de ça, si ça vient de l'extérieur.
M. Charbonneau: On n'en a pas besoin. Juste du dossier de
reconstruction dont on a besoin.
M. Garon: Même pas. Non.
Mme Bélanger: Bien, on n'en a pas besoin parce qu'il a
déjà été immatriculé ailleurs.
M. Garon: Non. Les gens nous ont dit, tantôt, les
fonctionnaires, qu'il y avait très peu d'États qui
contrôlaient ça. Il y a même des États qui ne
s'occupent même pas d'avoir une mention «reconstruit»
et...
M. Thérien: On parle de combien de voitures,
là?
M. Garon: ...dans ceux qui sont reconstruits, on ne surveille
même pas la façon dont c'est fait. On demande seulement qu'on
indique «reconstruit».
M. Thérien: Mais on parle de combien de voiture,
là? Le problème, là...
M. Garon: Bien non! Le problème, il va à l'inverse.
Pourquoi mettre ça, si ça...
M. Thérien: Non, non. On me dit... Non, non. Pourquoi on
met ça? D'abord, vous êtes d'accord, là. Vous l'avez dit,
tantôt. Ici, quand on reconstruit une voiture, maintenant parce
que, jadis, il y avait une interdiction là, il y a des normes
techniques. Donc, ça, vous êtes d'accord? Ça prend des
normes, si on décide d'en faire. Là, où vous voyez qu'il y
a une faille, c'est ceux qui viendraient de l'extérieur. C'est bien
ça, là, si je suis votre logique? C'est ça?
M. Garon: Bien, ce n'est pas...
M. Thérien: Donc, vous êtes d'accord?
M. Garon: Je ne vois pas une faille. Le gouvernement en met
une.
M. Thérien: Non, non. Attendez! Non, mais c'est
ça.
Le Président (M. Camden): S'il vous plaît! S'il vous
plaît! Un peu d'ordre, là!
M. Garon: C'est le gouvernement qui crée sa faille.
Le Président (M. Camden): Laissez-moi ma
présidence.
M. Thérien: Non, non, O.K. Mais vous voyez une faille
là-dedans. Je n'ai pas dit que c'est vous qui la faites. Bon. M. le
Président, le député de Lévis voit qu'il y a
quelque chose.
Le Président (M. Camden): C'est beaucoup mieux comme
ça, là.
M. Thérien: Tantôt, à l'article 28, il disait
que l'article était fait et que ça visait une minorité.
Donc, on a enlevé ça parce qu'on punissait les autres. On m'a
dit, tantôt, qu'on parle à peu près de 10 voitures. Qui a
intérêt à entrer une voiture rebâtie du
Québec? Parce qu'il faut regarder c'est quoi, les intérêts.
Si on parle d'à peu près pas de voitures, ce qui est
l'intérêt du Québec, c'est la voiture endommagée
ici, qu'on a le droit de reconstruire et de vérifier. Si on n'est pas
d'accord pour dire qu'il n'y a pas de marché, c'est une exception, vous
tenez le langage contraire que vous teniez à l'article 28. Le langage
contraire.
M. Garon: Pas du tout.
M. Thérien: Bien oui, parce que...
M. Garon: Non, parce que, là, vous voyez... M. le
Président, je comprends le problème du député.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Lévis.
M. Garon: C'est qu'il voit le droit comme statique. Au contraire,
les règles de droit changeant, la dynamique est modifiée. C'est
ça qui arrive. Quand, en droit, là, vous changez les
règles, vous créez une dynamique nouvelle qui fait que les gens
agissent en fonction des règles existantes. C'est pour ça,
tantôt, que j'ai référé à la contrebande du
tabac. Il n'y en avait pas de contrebande du tabac avant, parce que ça
ne valait pas la peine. À la minute, à un moment donné,
où, par changement des règles de droit, vous créez une
dynamique, un état de fait nouveau, vous changez la dynamique et vos
chiffres antérieurs ne valent plus.
Actuellement, avec la dynamique qu'on veut mettre en place là, le
résultat, c'est que ce qui était avant, quand vous dites: II y a
10 véhicules, ça ne vaut plus parce que vous avez
créé une dynamique nouvelle, qui n'existait pas avant. C'est
ça qui va faire en sorte que ça va jouer différemment.
Quand les gens ont mis... Rappelez-vous une chose et, M. le Président,
je suggère au député de Rousseau d'aller voir les discours
que je faisais en 1986 et en 1987, lorsque j'étais porte-parole et
critique en matière de finances et de revenus, où je disais
justement que ça arriverait, qu'on arriverait à la contrebande du
tabac parce qu'on créait un système de taxation qui était
trop élevé en comparaison, le gars disait: Non, non, non
je m'en rappelle, le ministre des Finances non, non, non. Sauf que c'est
à ça qu'on est arrivés. Pourquoi? Parce qu'on a
créé une dynamique nouvelle qui fait que, à ce
moment-là, ça devient intéressant de faire de la
contrebande, ce qui ne l'était pas auparavant parce que l'écart
n'était pas assez grand. Alors, là, on crée une dynamique
nouvelle.
Et c'est pour ça que, M. le Président, quand sont
arrivées la TVQ et la TPS, les gens ne faisaient pas autant... Je ne dis
pas que les gens qui revenaient des États-Unis n'avaient pas une couple
d'affaires qu'ils cachaient dans leur automobile, mais pas de façon
systématique comme ça a été le cas après les
taxes. Pourquoi? Ça a créé une dynamique nouvelle. Et
c'est ça que je dis, à ce moment-là: En changeant les
règles de droit, on crée des conditions nouvelles qui vont faire
en sorte d'encourager ce trafic-là.
M. Thérien: M. le Président...
Le Président (M. Camden): M. le député de
Rousseau.
M. Thérien: ...quand il parle de droit statique, depuis
qu'il m'a dit l'autre fois, le député de Lévis, que le
droit, c'est une science exacte, ça m'inquiète un peu. Mais,
indépendamment de ça, je lui demanderais s'il veut
répondre à la présidence à ce que je vais demander
à la présidence: Si on y va avec la loi existante, une auto a
été endommagée et a été reconstruite aux
États-Unis et elle rentre ici, au Québec, qu'est-ce qui se passe?
Elle n'a même pas de vérification automatique et elle circule.
L'auto endommagée et reconstruite aux États-Unis, elle arrive
ici, au Québec, elle est immatriculée là-bas, elle arrive
ici et elle n'a pas d'identification, elle n'a même pas de
vérification mécanique. Ça renforce d'autant plus qu'il y
ait une vérification mécanique obligatoire. Il y a
peut-être un côté qui pourrait être
amélioré par d'autres États. Ça, c'est
l'idéal. Mais ça renforce, ce n'est pas statique, ça.
Présentement, c'est de se fermer les yeux parce que ça se
passe présentement, exactement, et aucune vérification. Et, s'il
est capable de me dire le contraire, le député de Lévis,
que ça ne se passe pas présentement... Parce qu'une loi c'est
toujours fait pour venir contrer ou améliorer quelque chose. On les fait
pour ça. Il ne faut pas se fermer les yeux sur une situation qui existe
présentement. Ce n'est pas ça, du droit statique. Ce n'est pas
statique du tout. J'attends la réponse.
M. Garon: Ce n'est pas de même que ça marche. La vie
réelle, ce n'est pas comme ça qu'elle fonctionne, parce que,
quand les règles du jeu changent, les gens se comportent
différemment. Je vous dis, quand vous allez créer... Actuellement
c'est interdit. Le fait que ça ne soit pas interdit, les gens vont dire
simplement: Les garages, là... C'est comme au début, la vieille
huile, personne ne la ramassait, la vieille huile. La vieille huile de garage,
personne ne ramassait ça. À un moment donné, il y en a qui
ont commencé à la ramasser, ils ont trouvé des
débouchés et, finalement, il y en a plusieurs qui l'ont
ramassée. Ça a créé des conditions nouvelles.
Là, vous créez des conditions nouvelles d'interdiction.
Avant, il y avait l'interdiction; maintenant, au Québec, on va dire:
C'est possible, mais de telle façon. Ça va être plus
complexe, avec des coûts plus élevés et avec des
contrôles avec les compagnies d'assurances, etc. Qu'est-ce que les gens
vont trouver plus facile de faire, surtout ceux qui hésitent à
acheter une voiture ou non? Ils vont dire: Je te donne tant pour ton
automobile. Et, après ça, l'automobile accidentée, elle va
prendre le chemin d'un garage à l'extérieur. Et là elle va
s'en aller à l'extérieur parce qu'il y en a qui vont se
spécialiser là-dedans.
M. Thérien: Dans une autre province ou à
l'extérieur du pays?
M. Garon: Peu importe. On va vendre des automobiles, vous ne le
saurez même pas. On va vendre ça, et ils vont passer. Si c'est
compliqué de passer aux frontières, ils vont passer la nuit, le
même chemin que prend la contrebande de cigarettes. Ils vont s'en aller
dans des garages, et là on va les réparer, on va les
reconditionner et on va les revendre, comprenez-vous. Ça va arriver.
Pourquoi? Parce qu'on va créer 2 façons de faire: une
façon compliquée au Québec et une façon plus facile
à l'extérieur. Les gens vont faire la loi naturelle, la plus
facile.
Qu'est-ce que vous voulez, il y a des gens, des théoriciens qui
avaient pensé, à un moment donné, que le communisme et le
socialisme à l'état pur en Russie fonctionneraient. Eh bien, ils
avaient oublié la nature humaine. Exemple: sur les grandes fermes
collectives, les gens ne travaillaient pas fort et, sur le petit lopin qui leur
appartenait, ils travaillaient fort, de sorte que les petits lopins à
côté des maisons représentaient 7 % des superficies et
représentaient au-dessus de 40 % de la production agricole en Russie.
Qu'est-ce que vous voulez, la nature humaine étant ce qu'elle est, tu
auras beau créer les schémas que tu voudras par les lois ou les
règlements, les gens fonctionnent en fonction de la
réalité. Alors, c'est pour ça que je dis:
Là-dedans, c'est la même chose. (20 h 50)
Le Président (M. Camden): M. le député de
Lévis, vous indiquez vous-même qu'il y a là un mode de
fonctionnement, et je vous rappelle que les discussions qui avaient cours sur
l'article 24 et qui...
M. Garon: On a parlé, dans l'ensemble, des 3 articles.
Le Président (M. Camden): Oui, j'en conviens, là,
mais, à un moment donné...
M. Garon: O.K. Moi, ça ne me fait rien qu'on commence les
articles un par un.
Le Président (M. Camden): ...de l'ensemble, il faudra
passer au particulier et du particulier, si on considère l'article 24,
ça fait déjà 25 minutes, 27 minutes que vous vous exprimez
sur l'article 24 et ses conséquences et la portée sur l'article
27 également. Alors, je pense que le temps qui était
dévolu... On a fait preuve, je pense, de tolérance, à cet
égard. Nous pourrions procéder, à moins qu'il n'y ait
d'autres intervenants, à l'adoption de l'article 24. Il restera
l'article 25 et l'article 27.
Mme Carrier-Perreault: Mais on est où, là, M. le
Président? On est sur 24? Moi, je parlais sur 27, tantôt,
24...
M. Garon: On parlait des 3 articles en même temps.
Le Président (M. Camden): J'en conviens, là, mais
on peut... Je vous rappellerai qu'on parlait sûrement d'un article. On
n'est pas aux remarques préliminaires, pour parler de l'ensemble du
projet de loi. Mais on doit passer du global au particulier et, en
l'occurrence, on doit procéder à l'étude, et je pense que
c'est l'article 24. Lorsque je suis arrivé, à 20 heures, on m'a
parlé de l'article 24.
Mme Carrier-Perreault: Je comprends. Moi, là, j'ai des
affaires à faire ajouter. D'abord, je ne sais plus si c'est au 24. On me
dit que ça découle tout l'un de l'autre, mais j'étais sur
27. En tout cas. Je comprends l'explication de M. Sasseville, je pense, son
nom. Je comprends ce qu'il a voulu m'expliquer. Je comprends ça.
Ça peut être difficile d'avoir les anciennes photos, et tout
ça. Il y a quand même beaucoup de ces détails-là qui
doivent arriver aussi. On doit être capable de se les procurer. Il y a
certains détails que les gens doivent avoir, s'ils achètent un
véhicule à l'extérieur, d'une part. Mais je trouve
que...
Je peux comprendre qu'on dit: C'est trop difficile. On va essayer
d'amenuiser, d'amoindrir les exigences pour les véhicules qui viennent
de l'étranger ou de l'extérieur. Par ailleurs, je trouve que
c'est vrai, ce que mon collègue dit quand il dit: À devenir
tellement sévère et tellement exigeant même si je
suis consciente que c'est important et qu'on essaie d'avoir le plus possible de
détails pour ce genre de véhicules là, je suis consciente
de l'importance, tant au niveau de la sécurité on devient
tellement sévère pour les gens d'ici et les gens qui
achètent leur véhicule ici, alors qu'il est reconstruit, et on
l'est tellement moins à l'égard des autres, qu'on ne peut pas
faire autrement que de s'imaginer que, oui, ça fait un écart un
peu inacceptable.
On a des risques, aussi. À ce moment-là, quelqu'un qui
veut jouer là-dessus, il peut se mettre à jouer là-dessus.
C'est une nouvelle règle, là, ça arrive. Ou dans un
certain temps, il y a des gens qui vont développer des techniques, des
méthodes vous savez comment ça existe, qu'est-ce qui
arrive aux lois, les lois sont là pour être contournées,
généralement et je trouve que ce genre d'écart
là qui va exister entre les 2
façons de procéder, selon ce qu'on fait ici et selon ce
qu'on accepte ailleurs, peut effectivement accentuer soit un marché
parallèle avec le temps, et des choses comme ça. Moi, je ne sais
pas, avec le temps peut-être que je m'organiserais pour aller m'acheter
un véhicule à l'extérieur ou encore aller le faire
réparer à l'extérieur si on est moins exigeant. Vous ne
pensez pas que ça peut arriver, ce genre de situation là?
Le Président (M. Camden): M. Sasseville.
M. Sasseville: Ça lui donnerait quoi? C'est ça que
je ne comprends pas. Je veux dire, ici, il va avoir tous ses documents pour
nous le présenter. Ça demande seulement d'être
présenté. S'il le fait reconstruire ici, ça va lui
coûter moins cher que d'emmener son véhicule à
l'extérieur. Premièrement, ces véhicules-là n'ont
pas le droit de circuler, il faut les transporter.
Mme Carrier-Perreault: Tantôt, M. le Président, je
vous ferai remarquer que M. Sasseville me disait que les normes sont beaucoup
moins sévères, à l'extérieur.
M. Sasseville: Oui, c'est ça, mais...
Mme Carrier-Perreault: Les demandes sont beaucoup moins
exigeantes. Alors, si c'est moins sévère, à quel niveau
c'est moins sévère?
M. Sassevitie: Mais ce que vous me dites, c'est que quelqu'un
pourrait, à la limite, aller faire reconstruire son véhicule
ailleurs parce que ce serait avantageux pour lui. Je vous dis que ce ne serait
pas avantageux parce que, premièrement, ça lui coûterait
à peu près 2000 $ de remorquage, tandis qu'ici, tout ce qu'il
aurait à faire, c'est de demander à la personne...
Mme Carrier-Perreault: Oui, mais il pourrait, à ce
moment-là, aller acheter un véhicule reconstruit ailleurs par
exprès.
M. Sasseville: S'il veut en acheter un, qu'il en achète un
ici.
Mme Carrier-Perreault: C'est quoi, la différence des
normes? Je reviens là-dessus parce que, tantôt, vous avez dit
quelque chose d'important, à mon avis. Vous avez dit que, oui, ailleurs,
c'était beaucoup moins exigeant, il y avait des endroits où
c'était beaucoup moins exigeant.
M. Sasseville: Ce qu'il est important de comprendre, c'est que le
Québec, en étant exigeant et, moi, je considère
que, quand un véhicule reconstruit rentre avec la mention
«reconstruit», le fait de demander une expertise technique, c'est
encore être très exigeant ça veut dire que ces
véhicules-là ne viendront plus au Québec. Nous, dans le
fait, ce qu'on fait avec ça, c'est qu'on s'écarte un peu... pas
un peu, beaucoup du marché de la fraude et de la reconstruction de
l'extérieur. Je veux dire, le marché de la vraie reconstruction,
il se fait au Québec. Il s'en fait, il y en a de la très bonne,
puis les gens sont très contents de suivre ces normes-là.
D'ailleurs, c'est eux qui nous les ont suggérées.
Mme Carrier-Perreault: Vous disiez tantôt qu'il y avait un
moyen de contrôler... une possibilité de contrôler les
pièces volées, par exemple, en exigeant ce genre...
M. Sasseville: Je n'ai pas parlé de pièces volées.
Mme Carrier-Perreault: Bien, les pièces...
M. Sasseville: Le projet ne vise pas du tout les pièces
volées. C'est un projet qui vise le maquillage de véhicules
volés. Ça veut dire un véhicule complet.
Mme Carrier-Perreault: Oui, mais...
M. Sasseville: Ça, c'est un principe de changement de
numéro de série, finalement. Le principe, c'est que les gens, ce
qu'ils faisaient, c'est qu'ils achetaient un véhicule vraiment
très endommagé qui...
Mme Carrier-Perreault: Oui.
M. Sasseville: ...est peut-être vendu 100$ là, parce
que c'est comme une boîte, là, mettons, puis, ils prenaient
l'identification de ce véhicule-là. Ils allaient chercher un
véhicule de même nature, de même forme, de même
couleur...
Une voix: Ils allaient voler un véhicule.
M. Sasseville: C'est ça, ils volaient le
véhicule...
Mme Carrier-Perreault: Bien, c'est ça. Bien, ça
devient des pièces...
M. Sasseville: Non, c'est complet. Ils prennent le
véhicule complet puis ils mettent une identification.
Mme Carrier-Perreault: Ils prennent le numéro de
série de la voiture accidentée.
M. Sasseville: C'est ça. Puis ils le mettent sur la
volée. Puis là ils nous disaient: Ça, c'est un
véhicule qu'on a reconstruit. Bien là, on est allé voir,
puis... Maintenant, ils ne peuvent plus le faire.
(Consultation)
Le Président (M. Camden): Mme la députée de
Mégantic-Compton.
Mme Bélanger: Là, M. le Président, ou bien
la députée des Chutes-de-la-Chaudière ne veut rien
comprendre ou bien elle ne comprend rien.
Le Président (M. Camden): Bien là, écoutez,
Mme la députée, je vous...
Mme Bélanger: Non, non. Je ne peux pas présumer,
mais là...
Le Président (M. Camden): Je vous invite simplement.
..
Mme Bélanger: ...je me pose la question à
savoir...
Le Président (M. Camden): ...à ne pas faire
d'appréciation à l'égard...
Mme Bélanger: Comment peut-elle...
Le Président (M. Camden): ...de la compréhension ou
non de la députée.
Mme Bélanger: Comment peut-elle dire qu'elle elle peut
prendre un véhicule accidenté ici, aller le faire remonter dans
un État où on n'exige pas le certificat de reconstruction, passer
à côté des normes sévères exigées par
le Québec, alors que, si elle va le faire reconstruire dans un autre
État, dans un État où on doit identifier les
véhicules reconstruits par une vignette, puis elle revient ici avec...
C'est quoi, l'avantage? Voyons donc! Puis, une fois rentrée ici, si son
véhicule est identifié avec une vignette comme quoi c'est un
véhicule reconstruit, elle doit repasser à la vérification
mécanique et technique. Alors, c'est quoi, l'idée, là?
Là, on veut faire du temps pour du temps, ou bien elle ne comprend
rien.
Alors, moi, ce que je dis, là, c'est qu'il n'y a aucun avantage.
La seule chose, là, dans les États où on n'identifie pas
les autos qui sont reconstruites sur le certificat d'immatriculation, ces
véhicules arrivent ici, quelqu'un s'en vient vivre au Québec avec
un véhicule reconstruit, ce n'est pas nécessairement un
véhicule volé, il s'en vient ici, puis il a un véhicule
reconstruit et il n'est pas identifié, alors il rentre, puis il n'y a
pas d'expertise mécanique, à ce moment-là. Par contre, le
gars qui arrive ici avec un véhicule reconstruit en provenance d'une
autre province ou d'un autre État avec une vignette identifiée
«reconstruit», il doit, en arrivant ici... On n'est pas plus
sévère pour les gens du Québec que pour les gens qui
arrivent de l'extérieur avec un véhicule identifié
«reconstruit». S'il arrive ici avec un véhicule
identifié «reconstruit», il est immatriculé, on doit
repasser à la vérification mécanique. (21 heures)
Mais, nous autres, on indique que le gars qui arrive avec un
véhicule accidenté reconstruit doit fournir préalablement
toutes les pièces justificatives comme quoi il a été
reconstruit: les photos, blablabla. Sauf que, si le véhicule a
été reconstruit il y a 2 ans, 3 ans, puis le gars, il arrive ici,
il décide de s'en venir vivre au
Québec avec son véhicule, il n'y en a pas, d'expertise.
S'il y a une expertise, s'il est identifié «reconstruit»,
c'est marqué dessus. Si ce n'est pas identifié, comment peut-on
vérifier s'il est reconstruit ou pas? C'est impossible. Alors, s'il est
identifié «reconstruit», à ce moment-là, au
moment de son immatriculation, il doit repasser à l'expertise
mécanique. C'est quoi, le problème? Moi, je demande ça
à la... Si la députée des Chutes-de-la-Chaudière ne
comprend pas ça, là...
Mme Canïer-Perreault: Je comprends à la vitesse que
je peux, puis quand on m'explique les choses. Puis, quand j'ai des questions,
je les pose et je ne vois pas en quoi ça peut déranger la
députée de Mégantic-Compton.
Mme Bélanger: Bien, ça me dérange parce que
ça fait depuis cet après-midi que je vous écoute poser vos
questions.
Mme Carrier-Perreault: ...parce qu'on a le droit d'aller
jusqu'à minuit, ici.
Mme Bélanger: Ou vous ne voulez pas comprendre ou vous ne
comprenez rien.
Mme Carrier-Perreault: On n'est pas obligé de le faire,
mais, moi, je vais poser des questions jusqu'à temps que j'aie les
explications. Point.
Le Président (M. Camden): Simplement, Mme la
députée... Mmes les députées. M. le
député de Rousseau, je vous remercie. Prenez votre place.
M. Garon: Savez-vous où est la plus grosse
entreprise...
Le Président (M. Camden): Un instant, s'il vous
plaît!
M. Garon: Pour le bénéfice des gens de la
commission.
Le Président (M. Camden): Un instant, M. le
député de Lévis. Je vous rappellerai simplement, pour le
bénéfice de tout le monde, qu'en vertu de l'article 245 un
député peut s'exprimer pendant une période de 20 minutes
à l'égard de chacun des articles. Et j'ai reconnu la
députée des Chutes-de-la-Chaudière qui s'exprimait
à cet égard. Par la suite, j'ai reconnu la députée
de Mégantic-Compton. Quant au temps qui était dévolu
à l'égard de l'article 24, M. le député de
Lévis, je vous rappelle que vous aviez 27 minutes de faites, soit 7
minutes de plus...
M. Garon: On parlait sur l'ensemble.
Le Président (M. Camden): ...que le temps dévolu en
vertu de l'article 245.
M. Garon: Non, non, M. le Président. Vous n'étiez
pas au courant, mais, avant ça, on parlait sur l'ensemble des
articles.
Le Président (M. Camden): Non, non.
M. Garon: D'ailleurs, je l'avais dit avant. Si vous prenez les
galées avant 18 heures, vous allez voir qu'on parlait sur l'ensemble des
articles pour clarifier la situation, parce que tout ça, 24, 25... Mais
ça ne me dérange pas.
Le Président (M. Camden): Je veux bien, M. le
député de Lévis. Vous savez très bien que vous
allez pouvoir vous faire entendre sur les 2 autres articles qui suivent.
Mme Bélanger: C'est 24 et 25.
Le Président (M. Camden): Je veux bien qu'on parle d'un
tout, mais, à un moment donné, il faut passer du tout au
particulier et adopter les articles, à un moment donné, sinon on
va être sur le tout encore au mois de novembre. On va passer
l'été sur le tout.
Mme Bélanger: L'article qui avait été
appelé, M. le Président, c'était l'article 24.
Le Président (M. Camden): C'est ce que j'avais très
bien compris, Mme la députée.
Mme Bélanger: Et là on est au deuxième
paragraphe de l'article 27.
Le Président (M. Camden): Mme la députée de
Marie-Victorin.
Mme Vermette: Oui, M. le Président. Comme on est en train
de parler de choses qui sembleraient être dans une veine de
libre-échange et de réciprocité, j'aurais probablement un
amendement à apporter à l'article 24, qui pourrait se traduire
comme suit: «...les véhicules accidentés et reconstruits,
qu'ils le soient à l'intérieur ou à l'extérieur du
Québec». Alors, à ce moment-là c'est
écrit ici comme ça ce qui veut dire que ce serait
traité sur le même pied d'égalité et peu
importe...
M. Elkas: M. le Président...
Le Président (M. Camden): M. le ministre, un instant!
M. Elkas: ...est-ce que je peux... Vous n'êtes pas
sérieux. Ça ne fait rien. Allez-y. On va vous attendre
jusqu'à minuit, ça ne me dérange pas. C'est votre
«game». Allez-y.
Mme Vermette: Est-ce que l'écriture est conforme?
Le Président (M. Camden): Un instant! On va parler de
la... Est-ce qu'il y a des gens qui souhaitent, à l'égard de cet
amendement à l'article 24, pour lequel la députée de
Marie-Victorin propose d'ajouter «qu'ils le soient à
l'intérieur ou à l'extérieur du
Québec»...
M. Garon: M. le Président...
Le Président (M. Camden): Est-ce qu'il y a des gens qui
souhaitent se faire entendre sur la recevabilité, avant que je ne me
prononce?
M. Garon: ...l'article est recevable parce qu'il vient
préciser quelque chose. On sait que...
Mme Bélanger: Est-ce qu'on peut avoir une copie, M. le
Président?
Le Président (M. Camden): Certainement. Est-ce que vous
souhaitez que...
M. Garon: Ce serait bon que tout le monde ait une copie. On va
attendre un petit peu.
Le Président (M. Camden): Vous souhaitez qu'on attende?
Alors, nous allons suspendre quelques instants, le temps qu'on revienne...
Mme Bélanger: C'est une bonne idée.
Le Président (M. Camden): ...pour que tout le monde puisse
avoir le document entre les mains, pour être saisi de la portée.
On suspend pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 21 h 4)
(Reprise à 21 h 12)
Le Président (M. Camden): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Je vous
demande de prendre place.
Alors, à l'égard de l'amendement qui a été
déposé et proposé par la députée de
Marie-Victorin, dont on a distribué copie à chacun des membres de
la commission, et qui se lit ainsi: À l'article 24, ajouter, à la
fin, «qu'ils le soient à l'intérieur ou à
l'extérieur du Québec», cet amendement est recevable.
Alors, Mme la députée de Marie-Victorin, nous sommes
disposés à vous entendre sur votre amendement.
Mme Vermette: Oui. Merci, M. le Président.
Alors, je suis heureuse de constater que cet amendement est recevable
parce que c'est un principe d'égalité, d'équité, en
fait. C'est au nom d'un principe d'équité et
d'égalité et je pense qu'effectivement il faut arrêter
à une forme de conclusion. En fait, actuellement, il y a un
principe de libre-échange, de réciprocité entre les
États-Unis et, finalement, le Québec et le Canada, bien
sûr. On sait très bien qu'on est très proche de certains
États américains avec lesquels il y a des mouvements de
population et des mouvements, en fait, au niveau commercial qui se font
très facilement. Donc, à ce moment-là, pourquoi appliquer
des règles plus sévères pour les gens du Québec par
rapport à d'autres individus?
On me disait tantôt, M. le Président: De toute
façon, ces gens-là, on ne sait pas, quand ils entrent au
Québec, si leur voiture c'est après 3 ans que la voiture a
été reconstituée, si elle est reconstituée ou pas
quand ils arrivent ici, au Québec, ou qu'ils viennent s'installer?
Alors, on parle plus de cas d'exception. Mais, à ce moment-ci, si on
parle de cas d'exception et de très peu de gens, pourquoi écrire
dans une loi certains principes alors que ça ne touche que très
peu de gens?
Quand on inscrit dans une loi certains principes, c'est parce que
ça a un rayonnement important et ça touche un grand nombre de
population. À ce titre, je crois qu'à ce moment-là on est
aussi bien... Si on veut être avant-gardistes au niveau de la loi, bien,
soyons avant-gardistes jusqu'au bout. Pas de demi-mesures, mais allons-y d'un
pas plein et entier et faisons en sorte que la loi s'applique autant à
l'intérieur qu'à l'extérieur du Québec. C'est dans
ce sens que j'ai présenté cette motion, pour, justement,
permettre que les citoyens du Québec aient le même traitement que
d'autres citoyens qui rentrent à l'intérieur du Québec, en
ce qui concerne les voitures reconstituées.
Ce qui nous fait peur, M. le Président, c'est que l'article 27
qui est lié avec l'article 24, en fait, crée un effet
d'entraînement au niveau de certaines pratiques avec certaines personnes
qui travaillent dans le domaine de la reconstitution des voitures et que, bon,
si ça se faisait à petite échelle, à courte
échelle, en fait, ce genre de passage de voiture, et que c'était,
plus souvent qu'autrement, pour un usage personnel parce qu'il n'y avait pas
intérêt à ce que ça se fasse d'une autre
façon, il semblerait, en tout cas, qu'il y aurait un incitatif, en
l'inscrivant dans cette loi-là, à ce que des gens aient une bonne
idée, une bonne intention de le faire, dorénavant, là
où ça pourrait devenir plus avantageux qu'au Québec.
Alors, c'est simplement en disant: Bien, écoutez, si ce n'est pas
possible, finalement, d'arriver à une autre vision des choses ou de
faire entendre le ministre en ce qui concerne ce deuxième alinéa
de l'article 27, allons-y avec le 24 en disant: Écoutez, comme c'est 24
qui apporte les autres articles, alors mettons ça très clair tout
de suite d'entrée de jeu. On va tout de suite démontrer que les
principes s'appliquent autant à l'intérieur du Québec
qu'à l'extérieur du Québec. C'est dans ce sens-là,
en fait, que l'amendement est apporté ici, pour que ce soit clair pour
les gens et pas faire 2 catégories, dans le fond, ou 2 approches selon
la provenance du produit, si c'est au Québec ou si ça vient des
États-Unis.
Évidemment, ça implique peut-être, à ce
moment-là, des échanges commerciaux avec... ou des
échanges et des ententes avec les États-Unis. Ça voudrait
peut-être dire que les ministres des Transports... Je ne sais pas de
quelle façon, en fait, avec les relations diplomatiques et les relations
commerciales, ça pourrait s'entreprendre pour arriver à des
ententes qui feraient en sorte... Peut-être aussi que ça ferait
avancer les choses, parce qu'on disait qu'on s'en va dans ce sens-là.
Probablement que, dans le fond, ça permettrait qu'il y ait un
dénouement au niveau des discussions déjà entamées
entre les 2 gouvernements ou entre les 2 pays pour favoriser une convergence au
niveau des actions qui sont entreprises à l'article 27, deuxième
alinéa, en disant qu'une bonne partie des États, de plus en plus,
surtout les États américains dont on parlait, sembleraient
vouloir s'en aller dans le sens qui a été inscrit ici.
Donc, avec cet amendement, déjà, on oriente, en fin de
compte, le sens des discussions, en disant: C'est placé, maintenant,
c'est clair dans la loi. Maintenant, on va vérifier avec nos
interlocuteurs américains qu'ils acceptent notre vision des choses et
que, pour eux aussi, ce soit très clair que, dorénavant, au
Québec, ça va se passer de cette façon-là. C'est
pour enlever toute ambiguïté, envoyer un message très clair,
en fait, à tous les gens, à ce niveau-là, et surtout pour
les gens qui font le commerce, et qui sont dans ce qu'on appelle cette
catégorie, en fait, du domaine automobile, et qui procèdent
là-dedans. Alors, les gens sauront à quoi s'en tenir, à ce
moment-là, quels sont les règles, les règlements et la
normalisation. (21 h 20)
Quant à moi, je considère qu'il y a un
intérêt, en tout cas, à tendre vers une forme
d'homogénéité, en fin de compte, dans la façon de
faire les choses. Moi, je ne suis pas contre, en fait. De plus en plus, nos
partenaires américains seront... On aura des échanges de plus en
plus avec eux, inévitablement^ avec tout ce qui s'en vient avec le
libre-échange, et ça, ça fera un sujet de plus à
discuter, en fin de compte, et à considérer aussi, dans cet
ordre-là. Je pense que c'est tout à fait correct que ce soit
inscrit tout de suite. Dorénavant, quant à être
avant-gardistes, soyons-le tout de suite et allons jusqu'au bout, comme je
disais. N'y allons pas avec des demi-mesures, mais allons-y de plain-pied.
C'est dans ce sens-là, M. le Président, que j'ai apporté
mon amendement. Quant à moi, en fait, j'ai un petit peu apporté
les arguments qui m'ont poussée à vous présenter cet
amendement tel que je vous l'ai présenté, libellé. Alors,
je voulais vous en faire part et vous faire part aussi de mes réflexions
sur ce sujet.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie, Mme la
députée de Marie-Victorin. Nous avons écouté avec
intérêt. Est-ce qu'il y a d'autres membres qui souhaitent se faire
entendre sur cet amendement? M. le député de Lévis, sur
l'amendement de la députée de Marie-Victorin, laquelle copie vous
a été déposée tout à l'heure, à la
reprise de nos travaux.
M. Garon: Essentiellement, c'est le ministre qui nous a
suggéré cette disposition, en réalité, quand le
ministre a expliqué qu'il souhaitait qu'éventuellement il
y ait le même régime et que son projet était comme une
boule de neige. Sauf qu'on voudrait que ce soit vraiment une boule de neige et
non pas une boule de neige en enfer, c'est-à-dire qui dure peu de
temps.
Alors, nous, si le ministre est capable de faire une entente avec les
États américains, disant la même chose pour tous les
régimes, qu'ils disent la même chose pour tous les régimes,
que ce soit la même chose dans le Maine, dans les États-Unis,
à New York, au Vermont, au New Hampshire, bien là, à ce
moment-là, on aura le même régime. Dans une perspective de
libre-échange, c'est encore le bon sens, qu'on ait le même
régime. Qu'on n'ait pas 2 régimes différents. Alors,
essentiellement... Autrement, on va créer 2 régimes
différents. Ce qui est souhaitable... Bien là, je vais attendre
parce que j'ai l'impression de parler tout seul.
Le Président (M. Camden): J'invite les membres à
porter toute l'attention nécessaire aux propos du député
de Lévis.
M. le député de Lévis.
M. Garon: Au fond, je me dis que, si le ministre nous dit que ce
qu'il veut faire, c'est qu'éventuellement il y ait une
réciprocité entre les États américains, les
provinces canadiennes et le Québec, pas de problème. Pas de
problème. Je suis d'accord avec ça. Sauf qu'il ne doit pas
arriver à faire un régime tellement à l'avant-garde que
ça va être dangereux. Les commandos à Pavant-garde, leur
durée de vie, dans une guerre, ce n'est pas long. Dans le domaine
commercial, c'est encore moins long. Je pense que, pour la protection des
entreprises québécoises, pour qu'on vive sous un régime
qui est le même régime à l'intérieur et à
l'extérieur du Québec, bien, il faut le marquer de façon
très nette, qu'on va avoir le même régime à
l'intérieur et à l'extérieur et que les gens qui... Je
pense que, quand le ministre dit qu'il serait souhaitable que ce soit le
régime qui prédomine en Amérique du Nord, il n'y a aucun
doute dans mon esprit, sauf que, si on a un régime qui est beaucoup plus
contraignant que ce qui existe dans le reste de l'Amérique du Nord, le
résultat, c'est que, nous autres, on va perdre des affaires et les
affaires vont s'en aller vers les États-Unis, que les pièces
d'automobile, les véhicules accidentés, on en remplira des vannes
complètes, puis on les enverra aux États-Unis parce qu'ils auront
une possibilité de faire des choses qu'on n'aura pas la
possibilité de faire ici, même de nous revendre des
automobiles.
Alors qu'actuellement on a un régime où il faut...
Regardons d'où on part. On part d'un régime qui dit, à
l'article 546.6: «Nul ne peut remettre en circulation un véhicule
routier accidenté visé à l'article 546.2 qui a
été identifié auprès de la Société
comme ne pouvant être reconstruit.» Le régime actuellement
est un régime d'interdiction totale. Là, on met un régime
de reconstruction possible des voitures accidentées qui vont être
reconstruites dans des conditions très difficiles pour des raisons
sécuritaires au Québec. Mais, quand le véhicule sera
accidenté puis reconstruit aux États-Unis, dans les États
ou la plupart des États, comme on nous l'a dit... Le fonctionnaire a
été très honnête. M. Sasseville, il n'a pas eu de
réticences. Il n'a pas essayé de nous donner des arguments en
faveur, il a donné, je pense, la vérité. Et, en cela, M.
le Président, je le félicite. On n'a pas eu le même
sentiment lorsqu'on a parlé d'autres sujets, antérieurement, avec
des représentants de la Régie. Dans son cas, je pense qu'il n'a
eu aucune réticence. Au contraire, il nous a même fourni les
arguments qui ne jouaient pas en faveur de l'article. Ça a
été un témoignage correct.
Mais c'est justement, et le ministre aussi a été correct
dans ce qu'il a dit. Il a dit: Je veux être à Pavant-garde. Moi,
je comprends son objectif, mais je pense que c'est sa façon de
procéder qui n'est pas correcte. Je comprends l'objectif qui est bon,
sauf qu'il faudrait procéder par une entente entre les États.
Puis il nous disait en plus qu'il était sur le point de l'atteindre.
Sauf que je me rappelle, nous, quand on s'est convertis au litre, on s'est
retrouvés Gros-Jean comme devant. Ça devrait être le
système des litres, dans le domaine alimentaire, dans toute
l'Amérique du Nord. On commençait par le Canada, puis on
devançait tout le monde, sauf qu'on est restés avec nos litres,
puis eux autres sont encore aux gallons. Puis, quand le gouvernement
conservateur a pris le pouvoir en 1984, qu'est-ce qu'il s'est
dépêché de faire? Promettre que les 2 sont possibles. Vous
prendrez ce que vous voudrez. Nous autres, on avait devancé tout le
monde. Ça fait qu'aujourd'hui on est rendus avec un système de
litre, puis le monde a de la misère à se démêler.
Quand on vend à l'extérieur, il faut vendre en gallon parce que
notre système de litre ne marche que chez nous.
Si on pense que c'est bon pour le commerce, on a été
naïfs. On a été naïfs dans le passé de croire
ça. Les Ontariens, comme d'habitude, ont dit: Tirez les premiers, MM.
les Français! On a tiré les premiers, puis on s'est fait planter
les premiers également, dans le sens qu'on n'a pas tiré.
Justement, on a dit: On va mettre nos litres, sauf que le reste de
l'Amérique du Nord marche en gallon.
Actuellement, le ministre dit que le régime sera meilleur si on
l'opère dans tous les États. Je dis: Parfait! à la
condition que l'on fasse une entente avec les États et avec les
provinces du Canada pour mettre en place ce régime-là. Je suis le
premier à être en faveur du régime qu'il va proposer, si
c'est le régime adopté ailleurs. Mais, si on crée des
règles plus contraignantes au Québec dans le domaine des
affaires, sur le plan de la sécurité, qu'on fait des exceptions
en faveur des véhicules reconstruits aux États-Unis, là,
ça ne marche pas, parce que, essentiellement, la disposition est une
raison de sécurité. Là, on va rendre la
sécurité plus difficile à opérer au Québec
que pour les véhicules accidentés et reconstruits aux
États-Unis. Ça n'a ni queue ni tête, M. le
Président. C'est du colonialisme.
Au fond, c'est comme si on pénalisait nos gens de
prendre des produits fabriqués ici par rapport à ceux qui
vont être fabriqués à l'étranger. Je n'ai jamais vu
d'affaire de même. Ça n'a ni queue ni tête. On va rendre la
fabrication des véhicules compliquée ici, alors que... Moi, je ne
suis pas contre, la rendre compliquée ici, à la condition que ce
soit compliqué pour ceux qui sont fabriqués à
l'étranger aussi. Que ce soient les mêmes conditions pour les
véhicules qui vont venir des provinces du Canada autres que le
Québec ou encore des États américains. Je ne comprendrai
pas, par exemple, qu'on fasse un régime différent, dans le sens
que ça va être compliqué au Québec, mais plus facile
pour les produits qui vont venir de l'étranger, les véhicules
accidentés reconstruits. C'est ça qui n'a pas de bon sens. Alors,
M. le Président, c'est pourquoi j'interviens, en demandant au ministre
pourquoi il n'accepte pas de retirer, au fond, le deuxième paragraphe de
l'article et, à ce moment-là... Non pas parce qu'on ne comprend
pas sa motivation, sauf que, dans les modalités, à l'article 27,
il crée un régime qui va avoir des effets nuisibles pour
l'économie québécoise.
J'aimerais demander au ministre s'il veut accepter d'enlever le
deuxième paragraphe de l'article 546.6, et, à ce
moment-là, nous pourrions finir l'étude du projet de loi
très rapidement.
Le Président (M. Camden): Est-ce que ça met fin
à vos commentaires, M. le député de Lévis...
M. Garon: Bien, j'ai posé une question au ministre.
Le Président (M. Camden): ...pour le moment? M. le
ministre.
M. Elkas: Non.
Le Président (M. Camden): Alors, j'entends non. Est-ce que
vous poursuivez ou...
Mme Carrier-Perreault: Moi, je veux dire quelque chose.
Le Président (M. Camden): Oui, Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière.
M. Elkas: On parlait... Excusez. Avant qu'on ne
débute...
Le Président (M. Camden): M. le ministre.
M. Elkas: ...on parlait de l'amendement qui a été
proposé par la députée...
Le Président (M. Camden): Vous disiez non à
l'amendement.
M. Elkas: Je dis non à l'amendement parce que c'est
déjà prévu dans le règlement.
Le Président (M. Camden): C'est redondant.
M. Elkas: C'est redondant, c'est une vérité de La
Palice.
Le Président (M. Camden): Alors, Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière, vous m'aviez
indiqué...
Mme Carrier-Perreault: Ce qui arrive, c'est que l'amendement
apporté par ma collège, finalement, est à l'article 24,
mais il vient annuler l'effet du deuxième paragraphe aussi de l'article
27. On se comprend, là-dessus? Que ce soit à l'intérieur
ou à l'extérieur du Québec, on dit que ça devrait
être pareil. On devrait mettre les deux, à l'intérieur ou
à l'extérieur, l'ajouter à l'article 24. À toutes
fins pratiques, on annulerait le deuxième paragraphe, ça revient
exactement au même. Le ministre semble ne pas vouloir l'annuler. C'est
son droit, sauf que le problème... J'ai exactement le même
problème. Je comprends le problème de mes collègues parce
qu'on crée des exigences différentes pour les gens de chez nous
qui achètent des produits qui sont réparés, reconstruits
ici et les gens qui viennent chez nous et qui l'ont acheté ailleurs.
Ça fait des exigences, 2 classes différentes. (21 h 30)
M. Sasseville nous disait tantôt que ça existe
présentement, mais on n'a pas de moyen de le contrôler. On n'a
même pas les moyens de contrôler quoi que ce soit pour les
véhicules qui viennent comme ça de l'extérieur. Mais,
d'après ce que je vois, vous n'aurez pas les mêmes moyens de
contrôler les mêmes choses, de toute façon. Ce qui arrive,
c'est que le projet de loi que le ministre nous apporte, il ne pourra pas
contrôler non plus les mêmes éléments. Il va moins
loin pour les automobiles qui sont reconstruites ou réparées
à l'extérieur que pour les automobiles qui sont reconstruites ou
réparées ici, de toute façon. Quand il met un article
comme celui-là, tout ce qu'il fait, c'est de faire penser à du
monde... Parce qu'il ne l'a pas, le moyen de contrôler,
présentement. Il ne l'avait pas et il ne l'a pas vraiment beaucoup plus.
Alors, à ce moment-là, tout ce qu'il fait, en mettant un article
comme celui-là, c'est juste de faire penser qu'il y a d'autres moyens de
procéder. Il y a des choses qu'on pourrait essayer de faire
différemment et qu'on pourrait créer, genre une
possibilité d'ouverture de marché parallèle.
Tantôt, M. le Président, on avait une discussion avec M.
Sasseville et on me disait qu'un véhicule qui est reconstruit, c'est un
véhicule qui peut être une perte totale. Moi, ici, je regarde dans
le dépliant je viens de le lire au complet, le dépliant de
la Société de l'assurance automobile et je vois: «Le
véhicule déclaré irrécupérable ne pourra
jamais plus circuler au Québec. Il devra donc être utilisé
pour ses pièces seulement. Toutes les règles décrites
précédemment s'appliquent pour tous les véhicules
déclarés pertes totales, qu'ils soient immatriculés au
Québec ou qu'ils soient en
provenance de l'extérieur du Québec.» Alors, quand
un véhicule est déclaré, chez nous, perte totale, selon ce
que je vois dans le dépliant, c'est irrécupérable. Donc,
il ne pourra pas être reconstruit. Et on dit qu'à ce
moment-là on conserve c'est ce qui est écrit là;
j'ai lu exactement ce qui est écrit dans le paragraphe qui est
là, dans le dépliant...
M. Garon: M. le Président, une question de
règlement.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Lévis.
Mme Carrier-Perreault: ...«Droit de circuler et
immatriculation du véhicule...
M. Garon: C'est parce que le rôle...
Mme Carrier-Perreault: ...déclaré perte
totale»...
M. Garon: Un instant!
Le Président (M. Camden): S'il vous plaît, Mme la
députée. S'il vous plaît!
M. le député de Lévis, oui.
M. Garon: C'est parce que, là, d'abord, il y a des gens
qui sont conseillers du ministre qui sont ici pour le conseiller, pas pour
entreprendre des discussions. Deuxièmement, la députée
essaie de convaincre actuellement les membres de la commission par rapport
à des dispositions qu'il y a dans le projet de loi et, là, il y a
à peu près 50 discussions en même temps. Alors, moi, je
pense que les gens qui veulent converser peuvent aller dans le corridor. Ceux
qui sont là pour conseiller le ministre... Il est supposé... Si
on veut le convaincre, s'il faut le convaincre, il faut qu'il puisse
écouter. Et la députée des Chutes-de-la-Chaudière
parle et, à un moment donné, il y avait, je pense, 5
conversations qui marchaient de front. Ça ne marche pas, ça.
Le Président (M. Camden): Alors, merci, M. le
député de Lévis. Je conviens avec vous de votre point
d'ordre. Il y avait des sons qui étaient émis dans la salle. Il
n'y en avait peut-être pas 50, mais, comme vous le dites, peut-être
5, peut-être 4, 3. Alors, je rappelle aux gens qu'ils doivent
écouter avec beaucoup de respect les membres de la commission qui sont
à s'exprimer.
Alors, Mme la députée des Chutes-de-la-Chaudière,
je suis disposé à vous entendre à nouveau.
Mme Carrier-Perreault: Je vous remercie, M. le Président.
Écoutez, c'est moi qui essaie... J'ai encore posé des questions,
je m'excuse. Je n'aime pas ça parler pour parler, personnellement,
j'aime mieux avoir les renseignements. Tantôt, on discutait...
Le Président (M. Camden): On savait ça. M. le
député de Rousseau, je vous rappelle que vous n'êtes pas
à votre place et que c'est la députée des
Chutes-de-la-Chaudière qui, actuellement, s'exprime. Alors, Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Tantôt, on parlait des
véhicules qui étaient déclarés pertes totales et
qui pouvaient être reconstruits. C'est ce dont on parlait tantôt,
le genre de véhicule, et tout ça. On a eu une liste des
pièces qui étaient remises sur les véhicules, etc.
Alors, ici, dans le dépliant de la Société de
l'assurance automobile, je vois que le véhicule qui est
déclaré irrécupérable, parce que c'est une chose
différente de gravement accidenté... Gravement accidenté,
c'est une chose; irrécupérable, c'est une deuxième chose
et reconstruit, c'est une troisième chose, troisième
façon. Quand je regarde à irrécupérable, selon ce
qui est écrit dans le document: «Ce statut est attribué
à un véhicule tellement endommagé qu'il est impossible de
le reconstruire, et ce, à la suite d'une déclaration d'un
assureur ou de son propriétaire. Ce statut peut également
être attribué à un véhicule importé dont le
dossier, le titre de propriété ou le certificat d'immatriculation
contient une mention présumant qu'il est
irrécupérable.» Mais là on rajoute: «Un tel
véhicule ne peut circuler au Québec.» Ça veut dire
qu'il est banni, lui. On le sait, un véhicule qui est
irrécupérable, ce n'est pas reconstruit, ça. Qu'est-ce qui
arrive quand un véhicule est tellement brisé, est tellement
défait qu'on le considère, à toutes fins pratiques, comme
perte totale?
Parce que, dans l'autre paragraphe que je vous lisais tout à
l'heure et dont je ne vous referai pas la lecture ce n'est pas pour tuer
du temps, ce n'est pas le but de mon opération présentement
quand c'est déclaré perte totale, dans l'autre paragraphe,
on me dit que c'est irrécupérable et que ça ne peut plus
circuler sur la route. Et on dit c'est très clair dans les 2
paragraphes qu'il vienne de l'extérieur ou de l'intérieur
du Québec, un véhicule qui est perte totale ou
irrécupérable ne peut plus circuler au Québec. Comment on
contrôle ça? J'aimerais ça savoir comment on peut le
contrôler. À ce moment-ci, M. le Président, je ne comprends
pas. On peut faire ça dans le cas des véhicules
irrécupérables.
Le Président (M. Camden): Votre question, Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière, s'adresse à
qui?
Mme Carrier-Perreault: Je peux l'adresser au ministre, mais je
préférerais...
Le Président (M. Camden): Elle s'adresse à qui? Au
ministre?
Mme Carrier-Perreault: Oui, mais le ministre m'a dit que M.
Sasseville répondrait.
Le Président (M. Camden): M. le ministre, vous nous
indiquez que M. Sasseville peut effectivement répondre? Alors, je vous
reconnais, M. Sasseville.
M. Sasseville: Dans le cas d'un véhicule qui est
déclaré perte totale, il y a 2 situations qui peuvent se
produire: soit qu'il soit gravement accidenté, c'est-à-dire qu'il
peut être reconstruit, ou irrécupérable, qui ne peut pas
être reconstruit. C'est 2 statuts qui existent pour une perte totale. La
décision de le rendre irrécupérable ou gravement
accidenté relève des assureurs. Quand c'est un véhicule
qui arrive de l'extérieur, il y a certains États qui ont aussi ce
type de notion là, c'est-à-dire qui vont marquer qu'un
véhicule a été sinistré. En plus, ils indiquent que
c'est un véhicule qui est irrécupérable, soit par des
mentions comme «for parts only» ou «unrebuildable».
C'est des mentions qui veulent dire la même chose.
Alors, nous, on respecte ces mentions-là, mais c'est parce qu'ils
disent textuellement qu'un véhicule est irrécupérable,
tout comme les assureurs nous avisent quand ils décident qu'un
véhicule est irrécupérable. Et on respecte cette
mention-là, en disant: Le véhicule n'a plus le droit de circuler.
Alors, toute...
Mme Carrier-Perreault: Ça veut dire que, quand un
véhicule est perte totale, il ne peut pas être reconstruit.
M. Sassevilie: Une perte totale, il y a 2 choix: soit qu'il peut
être reconstruit, c'est une perte totale où il est possible de
faire une opération de reconstruction, ou qu'il ne peut pas être
reconstruit, il est irrécupérable. Des mentions «gravement
accidenté» et «irrécupérable», c'est des
mentions que la Société a déterminées pour mettre
dans sa banque d'enregistrement et sur les certificats d'immatriculation.
Mme Carrier-Perreault: Est-ce que les véhicules qui sont
irrécupérables, c'est identifié dans tous les
États? Parce que, tantôt, on disait que «reconstruit»,
c'était juste dans certaines provinces...
M. Sasseville: Non. C'est la même chose, ce n'est pas tous
les États. Il y a des États qui ne marquent absolument rien.
Mme Carrier-Perreault: Ça veut dire que, encore là,
même si vous dites dans votre dépliant et j'imagine que
votre dépliant est à date, est à jour par rapport à
la loi actuelle, je suppose...
M. Sasseville: Par rapport à ce qu'on fait actuellement,
oui.
Mme Carrier-Perreault: Alors, ça va être la
même chose après, quand la loi va être passée?
M. Sasseville: Bien, il va peut-être falloir modifier
certaines choses pour les véhicules qui sont déjà
reconstruits en arrivant à Québec parce qu'on n'exige pas
d'expertise technique. Alors, si on adopte la loi, on va l'exiger.
Mme Carrier-Perreault: Au niveau du récupérable,
vous allez toujours conserver...
M. Sasseville: Ça va toujours être pareil.
Mme Carrier-Perreault: ...qu'un véhicule qui est
considéré irrécupérable ne peut pas circuler au
Québec.
M. Sasseville: Oui, tout à fait. On a toujours
respecté les mentions des autres provinces ou États, oui.
Mme Carrier-Perreault: Alors, ça, ça veut dire en
clair que, pour une partie des États qui ne l'appliquent pas, la
mention, vous n'avez pas de contrôle là-dessus non plus.
M. Sasseville: Non, il n'y a personne qui en a non plus.
Mme Carrier-Perreault: Écoutez, M. le Président, ce
que je comprends, c'est que, indépendamment de ce genre d'article
là qui sera inséré ou non, le contrôle, on ne
l'avait pas avant, on ne l'a pas plus après. Tout ce dont je me rends
compte, c'est qu'on fait juste soulever cette espèce de
différence qui va exister à partir du moment où il y aura
un article. Moi, dans ce sens-là, je rejoins mes collègues, et je
pense que ce serait peut-être intéressant de voir... Si ce n'est
pas cet amendement-là, ça pourrait être un autre, M. le
Président. Je ne sais pas s'il y a moyen de garder le paragraphe en
formulant une fin différente ou... En tout cas, moi, là-dessus,
j'appuie la motion de ma collègue et je continue à penser que,
peu importe, article ou pas, le contrôle, présentement, on ne l'a
pas, et on fait juste créer 2 régimes un petit peu
différents.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie, Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière.
Sur l'amendement de la députée de Marie-Victorin, je
reconnais, en vertu de l'alternance, la députée de
Mégantic-Compton.
Mme Bélanger: Merci, M. le Président.
M. le Président, je me demande, après avoir entendu les
arguments de la députée des Chutes-de-la-Chaudière, si,
réellement, elle sait ce que contient le Code de la
sécurité routière, titre IX. 1: Reconstruction des
véhicules accidentés. Je pense que la députée des
Chutes-de-la-Chaudière aurait avantage à lire ce qu'on dit aux
articles 546.1, 546.2, 546.3 et 546.4. Peut-être qu'à ce
moment-là elle arrêterait de dire: Je ne comprends pas et
j'aimerais comprendre. Il faudrait peut-être qu'elle lise le titre IX. 1:
Reconstruction des véhicules accidentés, parce que depuis le
début qu'elle dit: Je
ne comprends pas et je veux comprendre, et j'aimerais demander au
ministre s'il veut bien m'expliquer pour que je comprenne. Si elle avait lu
c'est quoi le Code de la sécurité routière et ce que
contient le titre IX. 1: Reconstruction des véhicules accidentés,
elle ne se serait même pas posé la question si c'était
nécessaire d'ajouter, d'apporter l'amendement «qu'ils le soient
à l'intérieur ou à l'extérieur du
Québec». C'était juste ce commentaire que je voulais
apporter.
Le Président (M. Camden): Alors, est-ce que l'amendement
de la députée de Marie-Victorin... Vous êtes
disposée à voter votre amendement, Mme la
députée?
Mme Vermette: Non, M. le Président. Tout simplement, je
voulais faire une mise au point par rapport à ce que vient d'apporter la
députée de Mégantic-Compton... Non, pas tout à
fait. (21 h 40)
Le Président (M. Camden): Si vous voulez vous adresser
à la présidence, s'il vous plaît.
Mme Vermette: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Camden): En relation toujours avec
l'amendement que vous nous avez proposé il y a quelques instants.
Mme Vermette: En fait, ce que je voulais rappeler à la
députée, M. le Président, c'est qu'elle a
peut-être... Je comprends, en fait, ses explications et, aussi, qu'elle
défend avec autant d'acharnement sa perception que nous, de notre
côté. Je respecte ça. Je pense que ça fait partie de
la règle du jeu. Sauf que ce que je voulais dire, c'est qu'elle s'est
référée, pas tout à fait... Ma collègue des
Chutes-de-la-Chaudière s'est référée au
dépliant, en fait, qui a été produit par le
ministère du Tourisme et la Société de l'assurance
automobile du Québec, en ce qui concerne la reconstitution des
véhicules accidentés, qui font un même état de
certaines catégories, en fait, de ces véhicules automobiles. Ils
font une description, eux-mêmes, de ce que c'est, une voiture
irrécupérable. C'est là-dedans. Même, je pense,
l'expert dans le domaine disait qu'il y aurait certaines modifications à
apporter, en tout cas, si on veut rendre le pamphlet conforme à cette
loi que nous voulons faire à l'heure actuelle.
Donc, les propos de ma collègue des Chutes-de-la-Chaudière
étaient tout à fait corrects, dans son échange avec M.
Sasseville, c'est ça, et tout à fait pertinents aussi parce
qu'elle posait des questions et elle voulait se renseigner. Elle allait aux
sources. Je pense que c'était tout à fait légitime qu'elle
aille de cette façon et qu'on ne peut pas lui reprocher, en fait, de
poser de telles questions qui sont tout à fait, je le
répète, pertinentes et prises à l'intérieur
même d'un pamphlet officiel. Même que M. Sasseville, qui est
l'expert, dit qu'il devrait y avoir des modifications par rapport à la
loi que nous sommes en train de légiférer.
Donc, quelque part, c'est sûr qu'il y a des écrits qui sont
déjà en place, mais aussi, ça apporte des changements qui
auront, en fait, des conséquences. Ça implique aussi encore une
nouvelle façon de faire. Avez-vous pensé à toute la
promotion, en fait, qu'on va aller faire, qu'on va être obligés de
mettre sur pied aussi? En tout cas, c'est un pensez-y bien, dans une
période où on dit qu'on a des difficultés
économiques, où tout le monde doit se serrer la ceinture,
où il faut être de plus en plus cohérents, rationnels dans
nos prises de décisions. Alors, c'est un petit peu ce qu'on dit: Soyons
rationnels dans nos décisions; soyons rationnels aussi dans notre
façon de libeller les articles de loi et soyons le plus clair possible,
et précis, et concis aussi. Je pense que c'est aussi important de faire
des lois qui sont là pour vraiment répondre à des
situations qui sont percutantes, mais non pas pour des cas d'exception.
Et là il me semble, en tout cas, M. le Président, et j'y
reviens, que cet article-là, 27, c'est pour ça, l'amendement, il
ferait en sorte que le paragraphe ne devienne pas important au niveau de
l'article 27. Je crois que, au moment où on se parle, on n'a pas besoin
de se créer plus de problèmes que l'on n'en a. On en a
suffisamment, je pense, on a assez de difficultés à essayer de
contraindre ceux qu'on a à l'heure actuelle, ne serait-ce qu'avec tout
le marché noir des cigarettes, du tabac, et tout ça. Je pense
qu'il faudrait mettre un terme à ce genre de marché au noir ou
à cette façon de passer à côté. C'est
toujours la façon dont sont inscrites les lois qui fait qu'à un
moment donné... Vous savez que les lois sont faites pour être
interprétées.
Il y a toujours des gens qui, en fait, ne font que ça,
étudier une loi pour apprendre à la contourner. Ils sont devenus
des spécialistes, en fait, là-dedans. À ce
moment-là, je me dis que c'est bien mieux quand on n'en dit pas trop,
juste suffisamment, et je considère que l'amendement que j'apportais, ce
n'est pas trop, c'est suffisant, c'est-à-dire qu'on instaure une
égalité, une équité. Que ce soit des gens du
Québec ou à l'extérieur du Québec, ils sont
traités de la même façon. On n'ouvre pas la porte à
autre chose, à ce moment-là, comme interprétation. Je
pense que c'est beaucoup mieux ainsi, en fait, parce qu'à ce
moment-là ça permet une plus grande flexibilité aux gens
qui auront, après ça, au niveau de la réglementation,
à travailler à ce niveau-là. Moi, dans ce sens-là,
je considère toujours que cet amendement qui est apporté est
très valable, à ce moment-ci, compte tenu de ce que je vous ai
apporté comme argumentaire, en ce sens qu'il faut être bref,
précis et concis. C'est dans ce sens-là aussi que cet amendement
a été apporté, pour ne pas parler, dans le fond,
inutilement ou, en tout cas, prétendre à de
l'interprétation qui risquerait de développer certains
comportements qui seraient nuisibles, dans le fond, pour le Québec et
aussi pour des acheteurs. Alors, c'est dans ce sens-là.
Il y a trop de marchés noirs qui sont en train de se propager,
à l'heure actuelle. Oui, c'est vrai. Qu'on
regarde un peu dans tous les domaines, on est en train de
développer une économie parallèle, et ce n'est pas facile
de contrer une économie parallèle. Il y a des pays qui ont eu
énormément... L'Italie, entre autres, à un moment
donné, c'était incroyable, tous les problèmes qu'ils
avaient parce que c'était une économie au noir, une
économie parallèle. Je pense qu'il faut mettre un stop, il faut
avoir du courage, au niveau des gouvernements, à un moment donné,
et dire: On met un stop là-dedans. Finalement, on arrive à
déterminer des règles du jeu claires et qui sont applicables
autant d'un côté que de l'autre. Alors, c'est dans ce
sens-là que l'amendement est apporté.
Aussi, j'aimerais bien, M. le Président, qu'on tienne compte des
arguments que ma collègue des Chutes-de-la-Chaudière a
apportés, quand elle parlait au niveau de la règle d'application
des contrôles, que, de toute façon, ce ne sera pas plus facile de
faire les contrôles, d'une façon comme d'une autre, ça a
été dit, à l'heure actuelle. Donc, à ce
moment-là, effectivement... Et ce que mon collègue de
Lévis apportait, bien, coudon, commencez par le commencement.
Créez donc des ententes avec les États-Unis et ayez une
règle qui s'applique autant d'un côté que de l'autre. Si
les contrôles sont si difficiles que ça, que ce soit clair pour
tout le monde et que ce soit uniforme. Comme il y a une
étan-chéité entre les frontières de plus en plus,
une imperméabilité de plus en plus entre les frontières,
procédons pour que, finalement, il y ait une entente entre pays et que,
finalement, tout le monde s'entende pour appliquer et respecter les mêmes
normes, les mêmes règlements et les mêmes lois dans le
domaine des voitures qui sont considérées
irrécupérables. Qu'on fasse en sorte, à ce
moment-là, qu'on ne soit pas tenté d'aller vers le plus facile
plutôt que vers des normes très restrictives, comme on l'a vu dans
d'autres domaines. On a vu aussi les résultats que ça a
apportés. Vous savez très bien ce que j'ai en tête, c'est
tout ce qu'on a de problèmes avec le tabac, à l'heure actuelle,
et l'alcool qui sévit au Québec et qu'on a beaucoup de
difficultés maintenant à contrer.
Alors, je pense qu'il faut vraiment y aller d'une façon
éclairée. Le rôle de l'Opposition, c'est de favoriser,
justement, le gouvernement, quelquefois, à améliorer, à
bonifier certains articles de loi pour permettre, justement, des
résultats qui sont les plus heureux pour l'ensemble des citoyens et des
citoyennes du Québec et pour qu'on fasse des lois claires,
précises et concises.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie, Mme la
députée de Marie-Victorin, de vos propos et de nous avoir
rappelé, évidemment, les 3 principes qui doivent nous animer et
nous guider, soit être courts, précis et concis.
M. le député de Lévis, oui.
M. Garon: Je voudrais poser une question au ministre ou au
fonctionnaire.
Le Président (M. Camden): Je vous rappelle que vous vous
exprimez sur l'amendement de la députée de Marie-Victorin.
M. Garon: C'est ça. Le pamphlet qu'on nous a
distribué au début, est-ce qu'il concerne la situation telle
qu'elle existe à l'heure actuelle ou la situation éventuelle?
M. Sasseville: Sensiblement, oui.
M. Garon: Bien, c'est l'un ou l'autre, là.
M. Sasseville: Bien, ça dépend sur quoi vous me
parlez.
M. Garon: Le pamphlet.
M. Sasseville: En général?
M. Garon: L'ensemble du pamphlet.
M. Sasseville: Ça doit être la situation... C'est
actuel, oui.
M. Garon: Bon. La notion de «véhicule
irrécupérable», ici, c'est ce dont il s'agit, actuellement.
Ce qu'on vise par les changements, c'est des véhicules
irrécupérables.
M. Sasseville: Non.
M. Garon: Non? Quels sont-ils?
M. Sasseville: Les véhicules irrécupérables,
on a toujours considéré qu'il n'y avait rien à faire avec,
c'étaient des véhicules pour pièces seulement. Alors,
ça finit là. Qu'ils soient du Québec ou de
l'extérieur.
M. Garon: Non, non, mais, quand vous enlevez 546.6,
c'étaient les véhicules irrécupérables. 546.6 dit:
«Nul ne peut remettre en circulation un véhicule routier
accidenté visé à l'article 546.2 qui a été
identifié auprès de la Société comme ne pouvant
être reconstruit.»
M. Sasseville: Mais le fait de l'enlever...
M. Garon: Vous l'enlevez, cet article-là, 546.6. (21 h
50)
M. Sasseville: ...ça ne fait pas... En tout cas, je ne
suis pas avocat, là, mais, normalement, le programme, on ne
prévoit pas enlever cette notion-là.
M. Garon: Vous l'enlevez, parce que vous enlevez une disposition
pour la remplacer par les véhicules...
Mme Bélanger: Modifié. 546.6 est modifié.
M. Garon: Oui.
Une voix: Permettez.
Le Président (M. Camden): Alors, M. le ministre, vous
souhaitez que M. Gélinas...
M. Elkas: Oui, oui.
Le Président (M. Camden): ...prenne la parole? M.
Gélinas.
M. Gélinas: Oui. On a, à l'article 600, dans le
pouvoir réglementaire du gouvernement, à l'article 620,
paragraphe 31.1°, le pouvoir, par règlement, d'établir quels
sont les véhicules routiers accidentés qui ne peuvent être
reconstruits.
M. Garon: 620, vous avez dit?
M. Gélinas: 620, 31.1°, paragraphe 31.1°:
«établir quels sont les véhicules routiers
accidentés qui ne peuvent être reconstruits». Et, par
règlement, on a établi les véhicules qui ne pouvaient pas
être reconstruits. C'est l'article 5.25 du règlement: Aux fins du
titre IX. 1 du Code de'la sécurité routière, ne peuvent
notamment être reconstruits les véhicules routiers
accidentés à caisse autoporteuse dont le plancher de l'habitacle
et le tablier avant ne peuvent être réparés suite à
une collision, à un incendie ou à une immersion.
M. Garon: Là...
M. Gélinas: Et ça, ici...
M. Garon: ...en modifiant 546.6, pour permettre la
reconstruction...
M. Gélinas: Oui.
M. Garon: ...vous voulez... Par rapport à ce que vous
appelez gravement accidenté, irrécupérable...
M. Gélinas: Oui.
M. Garon: ...et reconstruit...
M. Gélinas: Oui.
M. Garon: ...vous avez 3 items, 3 catégories, vous visez
quelle catégorie, par les amendements que vous allez apporter par
après?
M. Gélinas: C'est parce que 546.6 se trouve à
regrouper 2 articles. Ce qu'on retrouvait anciennement à 546.3, qu'on a
abrogé à l'article 25...
M. Garon: Oui.
M. Gélinas: ...se retrouve maintenant à l'article
546.6, premier alinéa, et ce n'est pas écrit de la même
manière. Si vous voyez, à l'heure actuelle, à 546.3, on
dit: «Toute personne qui acquiert subséquemment le véhicule
accidenté doit, pour le remettre en circulation». On ne
procède plus de la même façon, suite à des
discussions qu'on a eues avec les gens, sur le plan pénal, que
c'était préférable d'en faire une interdiction plus
formelle. Et vous voyez maintenant que le début de 546.6, le premier
alinéa ne reprend pas la formulation qu'on avait à 546.3
précédemment, mais plutôt la formulation qu'on avait
à 546.6, telle qu'elle existe dans le projet de loi: «Nul ne peut
remettre en circulation un véhicule routier accidenté», et
compte tenu qu'on a élargi l'application du titre VIII.9.
Avant ça, le titre VIII.9, ça se limitait à des
articles visés à l'article 546.2, c'est-à-dire des
articles qui étaient propriété des compagnies
d'assurances, qui avaient déjà été
identifiés par des compagnies d'assurances comme étant des pertes
totales. Maintenant, on élargit cela. C'est pour ça que vous ne
voyez plus, maintenant, de référence uniquement à 546.2,
mais à l'ensemble des véhicules reconstruits.
M. Garon: Alors, Mme la Présidente, pourquoi et je
pose la question parce que je veux trouver une façon, je comprends ce
que le ministre veut faire le ministre ne dit pas, au deuxième
paragraphe, exactement ce qu'il veut faire, en établissant une clause de
réciprocité? Pourquoi il ne fait pas ce qu'il veut faire?
À ce moment-là, il pourrait y avoir une exemption, mais, quand on
sera capables de contrôler avec un État où on aura
établi un échange de réciprocité, exactement comme
sa boule de neige qu'il dit qu'il veut faire. Pourquoi il ne dit pas ça?
S'il disait ça, là, il n'y en aurait pas, de problème.
Alors, pourquoi il ne le dit pas, au deuxième paragraphe de 546.6?
À ce moment-là, ce serait très intéressant.
(Consultation)
Le Président (M. Camden): M. le ministre. Est-ce que...
Oui, M. le député de Rousseau, en attendant.
M. Thérien: Non, non, mais les clauses de
réciprocité, c'est à souhaiter dans tous les domaines,
mais, même s'il le met là, c'est un souhait, ce n'est pas une
obligation.
Le Président (M. Camden): M. le ministre, est-ce que vous
souhaitez qu'on suspende quelques instants? Alors, nous allons donc suspendre
quelques instants, à la demande du député de
Lévis.
(Suspension de la séance à 21 h 55)
(Reprise à 22 h 10)
Le Président (M. Camden): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux.
Nous étions à entendre le député de
Lévis sur l'amendement proposé par la députée de
Marie-Victorin à l'égard de l'article 24. Est-ce que vous
souhaitez toujours vous faire entendre, M. le député de
Lévis?
M. Garon: Oui, c'est parce que, voyez-vous, là, on est
sur... Je vais poser des questions. Au fond, on dit: Extérieur ou
intérieur du Québec, pourquoi? Parce que l'article 24 va
s'appliquer à l'article 27, par après. À l'article 27,
l'interdiction est au premier paragraphe; au deuxième paragraphe, c'est
la permission par rapport aux véhicules accidentés et
reconstruits à l'extérieur, s'ils ont été
immatriculés comme reconstruits à l'extérieur, ou encore
ceux qui ont été accidentés à l'extérieur du
Québec, qui s'en viennent accidentés, mais non pas reconstruits
à l'extérieur, qui ont été accidentés
à l'extérieur, mais pas reconstruits. Essentiellement, je dis:
Pourquoi, à ce moment-là, ne pas dire ce qu'il faut faire dans
ces cas-là? Il s'agit de 2 cas. Alors, dans le cas d'un véhicule,
si on ne veut pas avoir de l'amendement, un ou l'autre, on pourra dire,
à ce moment-là, dans le cas d'un véhicule accidenté
et reconstruit à l'extérieur du Québec, qu'une personne
doit produire le dossier de reconstruction à la condition qu'il ait
été immatriculé comme véhicule reconstruit. C'est
évident, c'est ça. Il a été immatriculé
comme véhicule reconstruit, il doit y avoir un dossier de
reconstruction.
Ou, le deuxième cas, c'est le cas d'un véhicule
accidenté à l'extérieur du Québec. Il dit: Dans le
cas d'un véhicule accidenté à l'extérieur du
Québec, alors ils doivent fournir... Bien, il doit y avoir un dossier,
c'est bien simple. Au fond, le dossier, entre vous puis moi... Il va être
reconstruit. S'il est reconstruit...
Mme Bélanger: M. le Président, question de
règlement. Là, je regrette...
Le Président (M. Camden): Mme la députée de
Mégantic-Compton, sur une question de règlement.
Mme Bélanger: Là, on est en train de discuter de
l'amendement de la députée de Marie-Victorin et le
député de Lévis est en train de proposer un autre
amendement.
M. Garon: Pas du tout.
Mme Bélanger: Alors, il faut disposer de l'amendement
avant d'en proposer un deuxième.
M. Garon: Non, non. Je ne propose pas, mais j'essaie...
Mme Bélanger: Mais vous parlez d'un autre amendement.
M. Garon: Non, mais là c'est une question de
rédaction en termes juridiques. On peut rédiger à la
formule positive ou à la formule négative.
Une voix: C'est ça.
M. Garon: Et là, à ce moment-ci...
Une voix: ...
M. Garon: Non. C'est parce que j'indique un peu... J'essaie de
comprendre leur patente, là. J'ai de la misère à la
comprendre, je vous dis bien franchement, parce que ça me paraît
tiré par les cheveux. Il semble qu'il y a 2 types de véhicules
qu'on vise à l'extérieur du Québec.
Mme Bélanger: On parle d'amendement.
M. Garon: Bien oui, mais c'est parce que c'est une correspondance
entre les deux. Quand vous parlez de concordance entre les deux, c'est pour
ça qu'on parlait dans l'ensemble, tantôt. C'était plus
simple de parler dans l'ensemble. Alors, je vous dis, on a l'amendement de la
députée de Marie-Victorin qui ne sera pas nécessaire s'il
y a des changements à 27. S'il n'y a pas de changement à 27, il
devient nécessaire pour créer le même régime pour
les citoyens de l'extérieur du Québec ou de l'intérieur du
Québec. Alors, lui crée 2 régimes: dans le cas d'un
véhicule accidenté et reconstruit à l'extérieur du
Québec ou dans le cas d'un véhicule qui est accidenté
à l'extérieur du Québec le premier avait
été immatriculé également à la
condition qu'il soit immatriculé. Alors, au lieu de dire ce qu'il ne
doit pas faire, à mon avis, on devrait dire ce qu'il doit faire. Alors,
quand on prévoit, premièrement, le cas d'un véhicule
accidenté et reconstruit à l'extérieur du Québec,
on dit «à la condition qu'il ait été
immatriculé comme véhicule reconstruit». On dit quoi, au
fond? Qu'on dise le positif: qu'il doit produire le dossier de
reconstruction.
M. Elkas: Mais, si le gouvernement de P.E.I, ne demande pas de
produire le dossier de reconstruction...
M. Garon: Non, non, mais il a été dans un garage.
Quand vous avez eu une facture de garage...
M. Elkas: Mais, si c'est arrivé il y a 3 ans... Admettons
que c'est arrivé il y a 3 ans, qu'il a décidé de
reconstruire son véhicule, personne ne lui a dit qu'il était pour
se rendre éventuellement à Québec, qu'il était pour
être transféré, personne ne lui a dit qu'au Québec
c'est nécessaire d'avoir un dossier de reconstruction.
M. Garon: Toute votre exemption ne veut rien dire s'il n'y a
rien... Ça donne quoi de dire qu'il a été
immatriculé comme véhicule à l'extérieur s'il n'y a
aucune exigence à l'extérieur pour un véhicule
reconstruit? À quoi ça rime, toute cette affaire-là?
Là, je ne comprends plus comment on veut y aller. Si on
décortique ça, on a 2 cas: le véhicule accidenté
reconstruit à l'extérieur, immatriculé à
l'extérieur...
M. Gélinas: Je vais vous expliquer les 2 cas. Le premier,
c'est le véhicule accidenté et reconstruit.
M. Garon: Oui.
M. Gélinas: Donc, il est accidenté, il a
été reconstruit à l'extérieur du Québec et
il est immatriculé, comme tel, reconstruit.
M. Garon: C'est ça.
M. Gélinas: Dans ce cas-là, on dit: Monsieur, vous
allez être soumis à l'expertise...
Le Président (M. Camden): Pour les fins de la
compréhension, on entend des murmures et on a de la difficulté
à... Alors, j'inviterais peut-être à...
M. Garon: Mme la députée de Mégantic-Compton
comprendrait mieux si elle écoutait.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Lévis, je vous rappelle que j'ai observé la députée
de Mégantic-Compton; mes yeux se sont portés sur l'arrière
de la salle, et elle ne parlait pas. Alors, je vous remercie.
M. Garon: Je n'ai pas dit qu'elle parlait. J'ai dit qu'elle
écoutait.
Le Président (M. Camden): Elle ne parlait pas et elle
était... Évidemment, je pense, en toute connaissance de cause,
qu'elle écoutait fort bien. Elle est un peu comme vous: elle peut
marcher et mâcher de la gomme en même temps. Elle peut faire 2
choses en même temps. Mais là elle semblait ne faire qu'une seule
chose.
M. Gélinas.
M. Gélinas: Le premier cas, c'est: véhicule
accidenté et reconstruit à l'extérieur du Québec
qui était immatriculé comme véhicule reconstruit. De ce
cas-là, nous autres, on dit: Parce que c'est impossible de
présenter un dossier de reconstruction lorsqu'il a été
reconstruit à l'extérieur du Québec, c'est impossible
d'avoir un dossier de construction, on exempte cette personne-là du
dossier de reconstruction uniquement. Elle sera soumise, bien sûr,
à l'expertise technique et à la vérification
mécanique. Donc, elle ne circulera pas sur les routes du Qu/bec,
à moins d'être sécuritaire à 100 % selon les normes
québécoises. La seule chose qu'elle n'aura pas à
présenter, c'est un dossier de reconstruction parce qu'elle n'en a pas.
C'est aussi simple que ça, ce n'est pas plus compliqué que
ça.
Le deuxième cas, c'est le cas où on est à fournir
les documents et renseignements qui sont exigés au dossier de
reconstruction. Donc, la personne, elle doit présenter un dossier de
reconstruction, mais, à l'intérieur de son dossier de
reconstruction, on va lui dire: Vous n'avez pas à présenter la
preuve qui se rapporte à l'assureur si le véhicule a
été accidenté à l'extérieur du
québec. on n'est pas en présence, ici, d'un véhicule
reconstruit. on est en présence uniquement d'un véhicule
accidenté qui vient de l'extérieur du québec. mais il
devra fournir un dossier de reconstruction. la seule chose dont on l'exempte,
c'est de la mention qui touche l'assureur. tout le reste, ça s'applique
à 100 %.
M. Garon: Pourquoi vous ne l'écrivez pas de façon
positive?
M. Gélinas: Parce que ce sont des exceptions.
M. Garon: Pourquoi vous ne l'écrivez pas de façon
positive?
M. Gélinas: Parce que ce sont des exceptions
interprétées restrictivement.
M. Garon: Oui, mais pourquoi vous ne dites pas: II est soumis
à tout, sauf... Là, ce n'est pas ça, c'est comme si...
M. Gélinas: La règle générale, c'est
qu'il est soumis à tout.
Le Président (M. Camden): Pour le bon déroulement
de nos débats...
M. Garon: Aïe! C'est loin d'être évident,
là.
Le Président (M. Camden): ...si on peut avoir une pause
entre chacune des interpellations et des échanges, ça ne serait
que plus enrichissant pour nos débats.
M. le député de Lévis.
M. Garon: C'est loin d'être évident, là. Vous
avez dit que vous ne pouviez rien contrôler, tantôt. Si on regarde
les galées antérieurement, vous avez dit que vous ne pouviez rien
contrôler. Vous avez dit: On contrôle tout, sauf ça. Bien,
pourquoi vous ne dites pas que vous contrôlez tout, sauf ça?
Pourquoi vous ne le dites pas?
Le Président (M. Camden): M. Gélinas.
M. Gélinas: C'est ce qu'on dit, c'est ce qu'on dit. On
contrôle tout, sauf le dossier de reconstruction parce que, le dossier de
reconstruction, c'est impossible de le contrôler. Il n'existe pas. On ne
peut pas le créer. Il n'est pas là. L'expertise mécanique,
ça, on peut le faire. La vérification mécanique,
ça, on peut le faire. Et même, notre règlement actuel de
vérification mécanique nous oblige à vérifier
mécaniquement tous les véhicules qui viennent de
l'extérieur du Québec et qui sont usagés. On n'a pas le
choix. On est obligé de le faire, à l'heure où on se
parle. Donc, nous, ce qu'on ajoute, c'est de dire, simplement: Quand c'est un
véhicule accidenté reconstruit, immatriculé
«reconstruit», on
n'exigera pas le dossier de reconstruction car il n'existe pas.
M. Garon: Est-ce qu'il y a des États où il
existe?
M. Gélinas: À notre connaissance, non. C'est
uniquement le Québec qui a ça, à l'heure actuelle. On est
à F avant-garde, là-dedans. On est en train de...
Le Président (M. Camden): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Bien, alors, dites, dans votre exception, qu'est-ce
qu'il doit faire, les obligations qu'il a.
M. Gélinas: On l'a dit au premier alinéa:
«Nul ne peut mettre en circulation un véhicule routier
accidenté reconstruit sans l'avoir préalablement soumis à
l'expertise technique avec le dossier de reconstruction [...] sans avoir obtenu
un certificat de conformité technique». C'est la règle
générale. Tout le monde doit faire ça. La seule exception,
c'est dans les 2 cas au deuxième alinéa. C'est pour ça que
c'est là. C'est tout. C'est une exception à la règle
générale prévue au premier alinéa et c'est la
façon normale de le rédiger, là, je dois dire. On n'a pas
inventé la roue en faisant ça.
Mme Bélanger: M. le Président, je proposerais
d'adopter l'amendement.
(Consultation)
Mme Bélanger: Je proposerais le vote sur l'amendement.
Le Président (M. Camden): Est-ce que les membres sont
prêts à voter sur l'amendement?
M. Garon: Non, on n'est pas prêts à voter.
Le Président (M. Camden): Alors, on m'indique que non.
M. Garon: Non, non. C'est l'un ou l'autre, là. On fait un
régime différent ou on ne fait pas un régime
différent. Là, on crée un régime d'exception, mais
c'est tout écrit à la négative, de sorte qu'on se retrouve
avec un régime...
(Consultation)
Le Président (M. Camden): M. le député de
Lévis. (22 h 20)
M. Garon: Pourquoi on ne dit pas, à ce moment-là,
qu'il devra se soumettre à l'expertise et qu'il devra produire le
dossier de reconstruction, s'il y en a un? Vous dites que vous allez être
à l'avant-garde pour pouvoir l'avoir parce que vous voulez créer
une pression ailleurs. Si vous ne leur dites pas ce qui va arriver... C'est
ça. M. le ministre qui nous a parlé de sa boule de neige,
tantôt...
M. Elkas: Ça se parle déjà en comité
avec ces gens-là, puis... Il existe un comité interprovincial
canadien où on a demandé, justement, qu'on s'enligne dans cette
direction-là. Ça semble être très positif. Alors, on
commence; les autres vont suivre. On ne peut pas commencer à s'imposer,
puis appliquer des lois ailleurs.
M. Garon: Non. Mais là on crée un régime
plus facile pour les gens de l'extérieur.
(Consultation)
Le Président (M. Camden): Pas de commentaires du
ministre?
M. le député de Lévis.
M. Garon: Non. Je vais vous dire une affaire, là, j'ai
assez vu ça, moi, des affaires de même, là. À chaque
fois qu'on arrive avec la SAAQ, c'est pareil. On a toujours des
difficultés parce que c'est toujours... Moi, je me rappelle dans mon
comté, il y avait une commission scolaire, il y avait une grève
à chaque année, jusqu'à temps que le
directeur-général change d'emploi. Il n'y a plus eu de
grève, par après. Là, l'attitude à la SAAQ, c'est
ça. C'est de toujours dire: On a raison, nous avons raison, nous avons
raison. Alors que, quand on arrive, on dit, sur des choses... Pardon? Non, je
n'ai jamais été avocat pour la SAAQ.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Rousseau, s'il vous plaît.
M. Garon: Sauf qu'on veut...
Le Président (M. Camden): Est-ce que vous souhaitez qu'on
suspende quelques instants? Alors, la commission de l'aménagement et des
équipements va suspendre pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 22 h 23)
(Reprise à 22 h 48)
Le Président (M. Camden): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
reprend ses travaux avec les propos du député de Lévis. Je
vous rappelle brièvement qu'au moment de suspendre nos travaux nous en
étions à débattre de l'amendement proposé par la
députée de Marie-Victorin.
M. Garon: C'est ça.
Le Président (M. Camden): Et nous en sommes toujours
là.
M. Garon: De l'extérieur du Québec. Mais, si on
regarde à l'article 27, deuxième paragraphe, la deuxième
partie de la phrase, le deuxième paragraphe, on dit: Une personne. Ce
n'est pas nécessairement celui qui arrive avec son véhicule. On a
toujours dit comme exemple celui qui arrive avec son véhicule. Prenons,
par exemple... Lisons attentivement le deuxième paragraphe de 546.6
où on dit, écoutez bien: «...une personne [...] n'a pas
à fournir les documents et renseignements exigés au dossier de
reconstruction qui se rapportent à l'assureur si le véhicule a
été accidenté à l'extérieur du
Québec.»
Moi, j'arrive avec une vanne de véhicules accidentés. Moi,
je suis une personne. Ce sont des véhicules accidentés à
l'extérieur du Québec. J'arrive avec une vanne de
véhicules accidentés. Je suis obligé de produire quoi, au
juste?
M. Gélinas: Si vous arrivez avec une vanne de
véhicules accidentés, qui sont accidentés à
l'extérieur du Québec, vous allez être obligé
d'avoir un dossier de reconstruction, une expertise technique et une
vérification mécanique. La seule chose qu'on n'exigera pas de
vous, c'est la mention, dans le dossier de reconstruction, qui concerne
l'assureur, c'est tout, l'estimation des réparations à faire,
parce que ça n'a pas vraiment d'importance, dans les circonstances. Mais
tout le reste du dossier de reconstruction devra être fait, toute
l'expertise technique devra être faite et toute la vérification
mécanique devra être faite.
(Consultation)
M. Garon: Si vous voulez, on peut laisser l'article 24 en suspens
et on pourrait passer à 27. Après ça, revenir à 24
et 25.
Le Président (M. Camden): Ça m'apparaît
difficile un peu, M. le député de Lévis, parce qu'on avait
un amendement...
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Camden): ...à l'article 24. On ne
peut pas passer à l'article 27 sans avoir disposé de l'amendement
à l'article 24.
M. Garon: Oui, on peut. On peut laisser tout ça en
suspens, puis on revient.
Le Président (M. Camden): Soyons un peu plus
méthodologiques.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: On pourrait finir 24.
M. Garon: Non, non. On veut voir si on est satisfaits... Si.
Bien, je ne dis pas d'être satisfaits, on ne sera pas satisfaits. Mais,
si 27 est adopté dans des conditions x, bien là, le débat
va être plus court sur 24. On peut laisser le débat où il
est à 24, je pense demandez au secrétaire puis on
revient... (22 h 50)
Le Président (M. Camden): M. le député de
Lévis, pour suspendre l'étude de l'article 24, ça
nécessite le consentement unanime de l'ensemble des membres de la
commission de l'aménagement et des équipements.
M. Elkas: O.K.
Mme Bélanger: Pas de problème. Mais ce n'est pas
l'article 24 qu'on suspend, c'est l'amendement à l'article 24.
M. Garon: L'étude.
Le Président (M. Camden): C'est l'étude de
l'article...
Mme Bélanger: De l'amendement.
Le Président (M. Camden): ...et de l'amendement.
M. Garon: C'est ça.
Le Président (M. Camden): II nous restait, au niveau de
l'étude... Alors, au temps de parole du député de
Lévis sur l'amendement à l'article 24, il reste 4 minutes.
Ça vous va?
M. Garon: Quatre minutes, ce n'est pas grave,
Ça-
Le Président (M. Camden): Pardon?
M. Garon: Je suis capable de faire une journée avec 4
minutes.
Le Président (M. Camden): Quatre minutes. Je sais que le
député de Lévis est un familier des débats en
commission. Alors, l'étude est donc suspendue et nous allons
procéder...
M. Garon: À 27.
Le Président (M. Camden): ...à l'article 27,
à l'étude de l'article 27. Je vous rappelle que le temps va
être comptabilisé.
Une voix: ...
Le Président (M. Camden): Bien là, je n'ai pas eu
l'amendement encore.
M. Garon: Oui. Il ne l'a pas, lui.
Mme Bélanger: Vous n'avez pas l'amendement encore.
Le Président (M. Camden): Je veux dire que personne n'a
fait motion encore d'amendement.
M. Elkas: O.K. Je propose...
Le Président (M. Camden): Un instant, s'il vous
plaît. Alors, l'article... On m'indique qu'à l'article 27 il y
avait un amendement qui avait été déposé par le
député de Lévis et qu'on n'avait pas statué. Est-ce
que vous le maintenez? Vous le retirez?
M. le député de Lévis.
M. Garon: II me resterait combien de temps de parole,
là-dessus? Pardon?
(Consultation)
Le Président (M. Camden): Alors, considérant,
là... On m'indique qu'il y a eu un amendement qui a été
déposé, à l'article 27, par le député de
Lévis. Est-ce que vous maintenez l'amendement qui a été
déposé ou vous le retirez, M. le député de
Lévis?
M. Garon: Je ne le retire pas parce que, là,
actuellement... Est-ce qu'on étudie article... Je ne m'en rappelle pas,
ça fait trop longtemps. Mais est-ce qu'on l'étudiait paragraphe
par paragraphe ou on l'avait étudié dans son ensemble?
Le Président (M. Camden): On l'avait étudié
dans son ensemble.
M. Garon: Est-ce que la proposition que j'avais faite de
suspendre...
Le Président (M. Camden): Elle visait le deuxième
alinéa, le deuxième paragraphe.
M. Garon: Oui. Est-ce qu'il est recevable, supprimer le
deuxième paragraphe?
(Consultation)
Le Président (M. Camden): Alors, avant que je ne prenne la
décision, votre amendement visait l'article 546.6: Est modifié
par la suppression du deuxième alinéa.
Alors, je suis disposé à vous entendre brièvement
et peut-être à entendre le ministre à cet égard.
C'est que j'ai cru comprendre que le temps était un temps global.
M. Garon: On n'avait pas demandé d'étudier article
par article... paragraphe par paragraphe, apparemment, parce qu'on pensait que
le ministre accepterait facilement.
Le Président (M. Camden): Alors, le temps est complet.
C'est-à-dire qu'on n'a pas parlé. Alors, le député
de Lévis peut s'exprimer pendant 20 minutes, en vertu du
règlement, moyennant que je statue, j'apprécie la
recevabilité. Je voulais entendre, à savoir si ça
modifiait de fond l'article.
Est-ce que vous avez des commentaires à faire sur la
recevabilité de l'amendement, M. le ministre?
M. Elkas: Du député de Lévis?
Le Président (M. Camden): Exactement. Sur la
suppression...
M. Elkas: Ça dépend de ce que le
député de Lévis veut faire avec son article. Est-ce qu'il
veut en débattre ou est-ce qu'il aimerait mieux passer à l'autre
recommandation qui a été faite par Me Gélinas?
Le Président (M. Camden): C'est-à-dire, M. le
ministre...
M. Garon: Non. Écoutez...
Le Président (M. Camden): Un instant. Un instant,
là!
M. Garon: J'ai présenté un amendement. Il faut
d'abord traiter de cet amendement-là.
Le Président (M. Camden): Oui, je veux bien.
M. Garon: Et puis vous ne pouvez pas présumer de rien de
ce qui va arriver, sauf que le président, il a un amendement devant lui.
Je -ne retire pas mon amendement. Moi, l'idéal, ce serait qu'on retire
le deuxième paragraphe. Sauf qu'il...
M. Elkas: II reste qu'on peut faire la même chose avec
l'amendement du député de Lévis en suspendant, comme on a
fait pour l'amendement de...
(Consultation)
Le Président (M. Camden): Alors, l'amendement à
l'article 27, visant la suppression du deuxième alinéa, qui a
été proposé par le député de Lévis,
est recevable et je suis disposé à vous entendre, M. le
député de Lévis, sur votre amendement.
M. Garon: Bon! M. le Président, j'ai parlé à
plusieurs reprises, depuis le début de cette commission, sur ce qui
devrait être l'idéal. À mon avis, ce serait de supprimer la
deuxième partie de l'article 27... le deuxième paragraphe de
l'article 546.6, contenu à l'article 27. C'est pourquoi j'ai
présenté l'amendement. J'ai eu l'occasion d'en parler à
plusieurs reprises et c'est pourquoi je souhaiterais qu'on fasse le geste qui
est idéal. Tu sais, la meilleure chose à faire, c'est de
l'enlever, cette disposition, pour qu'on reste avec un régime
uniforme pour les véhicules accidentés et reconstruits qui sont
à l'extérieur du Québec ou qui ne sont pas reconstruits
à l'extérieur du Québec. Comme je n'ai pas l'intention de
parler de façon indéfinie, je demande le vote.
Le Président (M. Camden): Vous demandez le vote sur votre
amendement?
M. Garon: Vote enregistré.
Le Président (M. Camden): Vote enregistré. Alors,
Mme la secrétaire, si vous voulez bien appeler les
députés.
La Secrétaire: M. Elkas?
M. Elkas: Contre.
La Secrétaire: Mme Bélanger?
Mme Bélanger: Contre.
La Secrétaire: M. Bergeron?
M. Bergeron: Contre.
La Secrétaire: M. Camden?
Le Président (M. Camden): Abstention.
La Secrétaire: M. Charbonneau?
M. Charbonneau: Contre.
La Secrétaire: M. Garon?
M. Garon: Pour.
La Secrétaire: Mme Vermette?
Mme Vermette: Pour.
La Secrétaire: Mme Carrier-Perreault?
Mme Carrier-Perreault: Bien, pour.
La Secrétaire: la motion est rejetée. pour: 3
contre: 4
Abstentions: 1
M. Garon; Pardon?
La Secrétaire: la motion est rejetée. pour: 3
contre: 4
Abstentions: 1
M. Garon: Ça a été serré.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Camden): Ah! Motion rejetée.
M. Garon: Si j'avais parlé plus longtemps, j'aurais
peut-être réussi.
Le Président (M. Camden): Sans doute. La qualité de
votre intervention, M. le député de Lévis, a
impressionné énormément les membres de la commission.
Alors, considérant que l'amendement a été rejeté,
nous revenons donc au débat sur l'article 27. Est-ce que...
M. Garon: II avait un amendement à proposer.
Le Président (M. Camden): M. le ministre, avez-vous un
amendement à proposer aux membres de la commission?
M. Elkas: Oui, on a un amendement à proposer. On va le
déposer.
Le Président (M. Camden): Nous sommes disposés
à vous entendre. Est-ce que vous souhaitez en faire la lecture? (23
heures)
M. Elkas: Je vais essayer d'en faire la lecture à mon cher
ami. L'article 27 du projet de loi 91 est modifié par l'addition,
à la fin de l'article 546.6, de l'alinéa suivant:
«Toutefois, dans le cas où un véhicule qui a
été accidenté et reconstruit à l'extérieur
du Québec et immatriculé comme véhicule reconstruit, la
Société peut exiger la production d'un dossier de construction
lorsque ce dossier existe.»
Le Président (M. Camden): Est-ce que j'ai bien compris
que, dans la première... Au lieu peut-être de «qu'un»
véhicule, c'est «d'un» véhicule? «Toutefois,
dans le cas d'un véhicule»?
M. Elkas: D'un véhicule.
Le Présider! (M. Camden): D'un véhicule, pour
être en conformité avec le texte que vous venez de nous
déposer.
M. Elkas: Excusez. Un dossier de reconstruction, à la
dernière ligne.
M. Garon: M. le Président, vous devriez lire
l'amendement.
Le Président (M. Camden): Vous croyez? M. Garon:
Vous avez parlé dans le cadre...
Le Président (M. Camden): Oui.
M. Garon: C'est peut-être mieux d'avoir...
Le Président (M. Camden): Alors, l'amendement qui a
été déposé par le ministre ici, concernant
l'article 27: L'article 27 du projet de loi 91 est modifié par
l'addition, à la fin de l'article 546.6, de l'alinéa suivant
on ouvre la parenthèse: «Toutefois, dans le cas d'un
véhicule qui a été accidenté et reconstruit
à l'extérieur du Québec et immatriculé comme
véhicule reconstruit, la Société peut exiger la production
d'un dossier de reconstruction lorsque ce dossier existe.»
Tel est le libellé de la proposition déposée par le
ministre. Est-ce que...
M. Elkas: Mes commentaires ont été faits avant, M.
le Président.
Le Président (M. Camden): ...M. le ministre, vous
souhaitez... Non, vous n'avez pas de commentaires à ajouter?
M. Elkas: Non.
Le Président (M. Camden): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires ou si nous sommes prêts à voter? M. le
député de Lévis.
M. Garon: Mais pourquoi on a mis «peut» plutôt
que «doit»? «La Société doit exiger la
production d'un dossier de reconstruction lorsque ce dossier existe».
M. Gélinas: C'est simplement pour laisser une
discrétion au niveau de la Société.
M. Garon: Pourquoi? C'est quoi, l'affaire?
M. Gélinas: On peut bien mettre «doit». Je
n'ai pas d'objection à mettre «doit», moi.
M. Garon: Bien oui, ce serait mieux de mettre
«doit».
M. Gélinas: Je n'ai pas d'objection, si ça...
Non.
Mme Carrier-Perreault: On va lire «doit», dans
l'amendement?
Le Président (M. Camden): M. le ministre, est-ce que vous
êtes disposé à apporter cette correction à votre
proposition, de substituer «peut« par «doit»?
M. Elkas: Oui, on est disposé à le changer.
Le Président (M. Camden): Vous êtes disposé?
Alors, il y a consentement? Je comprends qu'il y a consentement, là.
M. Garon: Consentement.
Le Président (M. Camden): Alors, est-ce que cet
amendement, qui a été suggéré par le ministre, est
adopté?
M. Garon: II a été proposé à la suite
des nombreuses discussions que nous avons faites. Ce n'est pas la meilleure
disposition.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Lévis, est-ce qu'on doit comprendre, pour les gens qui nous liront,
qu'il y a eu des suspensions et qu'il y a eu des discussions entre les membres
de la commission?
M. Garon: Oui, mais la meilleure disposition, c'était
celle qui vient d'être rejetée par la commission. Alors, comme les
discussions ont eu lieu, nous sommes prêts à voter. Nous demandons
un vote enregistré.
Le Président (M. Camden): Alors, un vote
enregistré. Mme la secrétaire, si vous voulez appeler les
députés.
La Secrétaire: Oui. M. Elkas?
M. Elkas: Pour.
La Secrétaire: Mme Bélanger?
Mme Bélanger: Pour.
La Secrétaire: M. Bergeron?
M. Bergeron: Pour.
La Secrétaire: M. Camden?
Le Président (M. Camden): Abstention.
La Secrétaire: M. Charbonneau?
M. Charbonneau: Pour.
La Secrétaire: M. Garon?
M. Garon: Pour.
La Secrétaire: Mme Carrier-Perreault?
Mme Carrier-Perreault: Pour.
La Secrétaire: Mme Vermette?
Mme Vermette: Pour.
Le Président (M. Camden): Alors, le résultat?
La Secrétaire: pour: 7 contre: 0
Abstentions: 1
Le Président (M. Camden): L'amendement est donc
adopté. Nous allons procéder à la lecture... Est-ce que
l'article 27, tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Vote enregistré.
Le Président (M. Camden): Vote enregistré. Mme la
secrétaire, si vous voulez appeler les députés.
La Secrétaire: M. Elkas?
M. Elkas: Pour.
La Secrétaire: Mme Bélanger?
Mme Bélanger: Pour.
La Secrétaire: M.. Bergeron?
M. Bergeron: Pour.
La Secrétaire: M. Camden?
Le Président (M. Camden): Abstention.
La Secrétaire: M. Charbonneau?
M. Charbonneau: Pour.
La Secrétaire: M. Garon?
M. Garon: Contre.
La Secrétaire: Mme Carrier-Perreault?
Mme Carrier-Perreault: Contre.
La Secrétaire: Mme Vermette?
Mme Vermette: Contre.
La Secrétaire: pour: 4 contre: 3
Abstentions: 1
Le Président (M. Camden): Alors, l'article 27 est donc
adopté...
Une voix: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Camden): ...tel qu'amendé.
J'appelle maintenant l'article 25. Nous pourrons reprendre la discussion
à l'article 24 également.
Une voix: Elle a été faite, la discussion sur
l'article 24.
M. Garon: On était sur l'amendement.
Le Président (M. Camden): II restait l'amendement. Si le
député... À moins que le député de
Lévis ne souhaite mettre fin à ces...
M. Garon: Vote enregistré.
Mme Vermette: Vote enregistré aussi. C'est un amendement
important.
Le Président (M. Camden): Vous êtes disposés
à voter sur l'amendement de l'article 24?
Mme Carrier-Perreault: Là, on va comprendre pourquoi on a
voté contre l'article 27.
Une voix: Un vote enregistré...
Le Président (M. Camden): Est-ce que c'est
adopté?
Une voix: Adopté.
M. Garon: L'amendement.
Une voix: L'amendement.
Le Président (M. Camden): L'amendement, évidemment.
Je mets aux voix l'amendement...
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Camden): ...de l'article 24
proposé.
M. Garon: Vote enregistré.
Le Président (M. Camden): Vote enregistré. Alors,
Mme la secrétaire, si vous voulez appeler les députés.
M. Garon: Voulez-vous le lire avant, M. le Président?
Le Président (M. Camden): Avec plaisir. Alors, à
l'article 24, ajouter, à la fin, «qu'ils le soient à
l'intérieur ou à l'extérieur du Québec». Tel
était l'amendement proposé par la députée de
Marie-Victorin.
La Secrétaire: M. Elkas?
M. Elkas: Contre.
La Secrétaire: Mme Bélanger?
Mme Bélanger: Contre.
La Secrétaire: M. Bergeron?
M. Bergeron: Contre.
La Secrétaire: M. Camden?
Le Président (M. Camden): Abstention.
La Secrétaire: M. Charbonneau?
M. Charbonneau: Contre.
La Secrétaire: M. Garon?
M. Garon: Pour.
La Secrétaire: Mme Carrier-Perreault?
Mme Carrier-Perreault: Pour.
La Secrétaire: Mme Vermette?
Mme Vermette: Pour.
La Secrétaire: l'amendement est rejeté. pour: 3
contre: 4 abstentions: 1
Le Président (M. Camden): L'amendement est donc
rejeté, comme l'indiquait la secrétaire, et j'appelle
l'article... Est-ce que l'article 24 est adopté?
Des voix: Adopté.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Camden): Article 24, adopté sur
division.
J'appelle donc l'article 25.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Camden): Est-ce que l'article 25 est
adopté sur division?
M. Garon: Sur division.
Dispositions finales
Le Président (M. Camden): Alors, j'appelle maintenant
l'article 32.
M. Garon: Un instant! Non, non. On a des questions à
poser.
Une voix: Bien non!
M. Garon: Bien oui! L'article 32, ce n'est pas
évident.
Des voix: C'est la date...
M. Garon: Alors, M. le Président, quand vous lisez
l'article 32: «Les dispositions de la présente loi entreront en
vigueur à la date ou aux dates au pluriel fixées
par le gouvernement», est-ce qu'on peut nous indiquer qu'est-ce qu'on a
l'intention de faire? Parce que, là, on ne le sait pas. Est-ce qu'on
veut faire entrer ça en vigueur par partie, dans son ensemble? Quelle
est l'intention du ministre, à l'heure où on se parle?
Une voix: En date de.
Le Président (M. Camden): Quelles sont les perspectives
gouvernementales?
M. Elkas: M. le Président, on prévoit que
l'ensemble des articles va entrer en vigueur mi-juillet, début
août, sauf l'article 5 où... L'article 5 a besoin d'un
règlement. Il viendra plus tard.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Lévis, suite à... Est-ce que, M. le ministre, vous avez
complété vos propos?
M. Elkas: Oui.
Le Président (M. Camden): M. le ministre a
complété ses propos. Est-ce que, M. le député de
Lévis, vous avez d'autres questionnements à formuler au
ministre?
M. Garon: Pourquoi l'article 5 ne sera pas en vigueur?
M. Elkas: On prépare le règlement, M. le
député de Lévis. Il y a des études à faire,
imprimerie, information à donner à des associations des
camionneurs.
M. Garon: Donc, dans le fond, ce n'était pas
prêt.
M. Elkas: Bien, on n'est pas prêt... On ne peut pas
présumer qu'elle va passer. On ne fait pas des choses semblables, on a
trop de respect pour la commission.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Camden): Alors, l'article 32 est
adopté sur division.
Est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
M. Elkas: Adopté. (23 h 10)
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Camden): Sur division. Ha, ha, ha!
Est-ce que l'ensemble du projet de loi, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Camden): Sur division. Est-ce qu'il y a
des remarques finales à formuler, M. le député de
Lévis? Brièvement, avant minuit.
Remarques finales M. Jean Garon
M. Garon: M. le Président, oui. J'avais des remarques
finales que je voudrais dire là-dessus. Dans le fond, je pense qu'un
projet de loi comme celui-là ne devrait pas être endossé
aveuglément parce que, dans le fond, c'est un projet de loi
d'administration. C'est très clair, au fond. Le ministre endosse un
projet de loi d'administration, mais,' au fond, dans un projet de loi comme
celui-là, le ministre devrait se demander, quand l'administration lui
propose un projet de loi comme ça, de quelle façon ça ira
affecter les citoyens. C'est clair que le projet de loi ne vient pas d'une
demande du ministre. C'est clair que c'est la Société de
l'assurance automobile du Québec qui a proposé ça pour
faciliter son administration à elle. Mais il y a le droit des citoyens,
là-dedans, également. Je pense qu'à ce moment-là on
doit s'occuper... Je ne sais pas comment ça se fait, maintenant, au
Conseil des ministres, mais je me rappelle qu'antérieurement, quand
j'étais au gouvernement, on devait produire des impacts financiers,
impacts administratifs, impacts sur les organismes gouvernementaux, mais
impacts, aussi, sur les citoyens. Il est clair qu'actuellement ce projet de loi
là affecte les droits des citoyens, qu'il y avait des dispositions
importantes concernant les droits des citoyens, qu'il y a des dispositions
importantes concernant les impacts sur l'administration. Il va y avoir des
impacts importants, aussi, sur le plan administratif, et des gens vont
être touchés par ce projet de loi là de façon
considérable. Moi, je pense, sur le plan de l'économie
également, qu'il y a des gens qui vont être affectés.
Les gens qui sont dans le domaine des pièces d'automobiles
accidentées ont fait des représentations, mais le projet de loi
ne va pas dans le sens des représentations qu'ils ont faites. Ils ont
fait des représentations dans le sens d'avoir un meilleur contrôle
sur les pièces d'automobiles accidentées pour éviter que
le marché soit inondé de pièces volées. Et,
actuellement, il n'y a pas de contrôle. Il n'y a pas de contrôle
comme il devrait y en avoir un. Ce n'est pas pour rien qu'au Québec on
est l'endroit, je pense, en Amérique du Nord, où il y a le plus
grand nombre de vols d'automobiles. On n'a pas à se féliciter de
ce bilan-là. Je ne pense pas qu'avec le projet de loi qu'on a devant
nous on améliore la situation, je pense qu'on la rempire.
Essentiellement, on n'essaie pas de répondre aux problèmes
réels qu'il y a au Québec actuellement, où il y a un grand
nombre de véhicules volés, beaucoup de véhicules
volés au Québec. ' Pourquoi il y a beaucoup de véhicules
volés au Québec? Parce qu'il y a plus d'endroits pour passer les
pièces. Quand il n'y a pas de marché pour un produit volé,
habituellement, les vols ne sont pas nombreux. Sauf qu'il y a un marché
important pour les pièces volées. Bien, il y a un marché
qui se développe, il y a un marché qui existe et, à ce
moment-là, il y a des gens qui sont incités parce qu'ils savent
qu'ils peuvent repasser la marchandise: véhicules volés,
pièces volées, ou encore véhicules
démantelés, ou encore des échanges de pièces par
rapport à des véhicules, ou encore des véhicules
accidentés qui peuvent être utilisés en partie. Comme il
n'y a pas de contrôle, actuellement, sur ces questions-là, au
Québec, alors que ce serait très facile d'en mettre un,
contrôle, qui ne coûterait pas nécessairement cher... Parce
que les gens qui sont dans ce domaine-là sont très bien
équipés pour exercer un contrôle à condition que le
gouvernement fasse en sorte qu'il y ait un contrôle.
Je pense que ce projet de loi là, à mon avis,
répond peut-être aux voeux de l'administration, mais je me
rappelle tellement quand les libéraux sont arrivés au pouvoir, en
1986-1987, les discours qu'ils nous faisaient, à quel point eux avaient
l'intention d'écouter davantage les gens qui les avaient élus et
ne pas écouter seulement l'administration, et qu'ils voulaient faire des
projets de loi mieux pour justement mieux répondre aux besoins des gens
qui les avaient élus. Moi, je pense que le projet de loi que nous avons
devant nous est un type de projet de loi qui ne répond pas à ces
critères-là, puisque ça va faciliter la tâche de
l'administration, mais pas dans le sens d'une meilleure administration pour un
mieux-être des citoyens. Moi, je pense que ça va rendre la vie
plus difficile aux citoyens et qu'il aurait été possible, en
touchant les points, par des modalités mieux choisies... Le ministre a
indiqué des objectifs. Je ne dis pas que les objectifs étaient
mauvais. Le ministre a indiqué ses objectifs, sauf que je ne pense pas
que le projet de loi lui permette d'atteindre les objectifs qu'il a
indiqués. Je pense qu'on aurait mieux fait en atteignant les objectifs
que le ministre a indiqué qu'il souhaitait vouloir atteindre.
La chanson est là, mais la musique ne suit pas. C'est pourquoi
nous aurions aimé voter le projet de loi favorablement pour
répondre aux interrogations des citoyens pour une meilleure situation au
Québec et nous déplorons n'avoir pas pu voter en faveur d'un
projet de loi qui va causer des problèmes aux gens dans beaucoup de
matières plutôt que les aider à les solutionner.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie, M. le
député de Lévis.
J'invite maintenant le ministre pour ses remarques finales, et je vous
invite à être aussi bref que le député de
Lévis.
M. Sam L. Elkas
M. Elkas: Je veux simplement remercier les membres de la
commission, M. le Président. Je sais que ça a été
un projet qui n'était pas nécessairement long en nombre
d'articles, mais long en discussions. Il était évident, pour moi,
qu'il y avait certains membres de cette commission pas trop
intéressés à voir passer les lois qui pourraient nous
aider à améliorer notre sécurité publique. On pense
que c'est simplement la Société de l'assurance automobile du
Québec qui est impliquée dans ce projet, mais, si on connaissait
vraiment le contenu de ce projet de loi, on aurait remarqué que c'est du
50-50: 50 % venant du ministère des Transports et l'autre partie de la
Société de l'assurance automobile du Québec. Que ce soient
des programmes de sécurité pour des freins additionnels, que ce
soient des programmes qui pourraient nous aider à mieux administrer
notre société et à réduire l'abus qu'on peut avoir
au niveau des sanctions, que ce soit au niveau des vols d'automobiles, je
comprends mal qu'un membre de cette commission dise qu'il n'y a rien de positif
dans ce projet de loi.
Alors, je trouve ça un peu dommage, mais, par contre, je peux m'y
attendre parce que j'en ai eu pendant trois ans et demi, des attitudes
semblables qui proviennent du député de Lévis qui ne voit
absolument rien de positif dans ce qu'on fait, surtout quand on pense qu'au
niveau de la sécurité il y a eu de longues discussions avec
l'association des camionneurs du Québec et le CRIQ, ainsi que l'ANCAI.
Il y a aussi eu des discussions avec les forces policières concernant le
vol d'autos. C'est à leur recommandation qu'on veut s'assurer que les
dossiers sont montrés, pour réduire, d'ailleurs, le nombre de
vols dont on parle.
Alors, tout ça pour vous dire que je suis satisfait. Je vais
revenir à la charge pour l'autre partie qu'on a amendée ou
enlevée, c'est-à-dire l'article 28, avec quelque chose qui va
nous aider à réduire l'abus. Le Protecteur du citoyen l'a bien
dit, il est là pour s'assurer que l'administration n'abuse pas; moi
aussi, je suis ici pour m'assurer que la minorité n'abuse pas des droits
de la majorité. Merci beaucoup.
Le Président (M. Camden): Alors, je vous remercie, M. le
ministre, de vos remarques finales.
Sur ce, je vous rappelle que la commission a accompli son mandat, lequel
lui a été confié par l'Assemblée nationale, et que
j'ajourne, sine die, nos travaux.
(Fin de la séance à 23 h 19)