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(Onze heures trente-quatre minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements déclare sa séance
ouverte. Le mandat de la commission est de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 91, Loi modifiant le
Code de la sécurité routière.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: II n'y a aucun remplacement.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, lors de
l'ajournement des travaux, alors qu'on étudiait la loi 91, nous avions
des articles suspendus qui sont les articles 15, 24, 25 et 27. Est-ce qu'on
commence par les articles suspendus ou si on commence à l'article
29?
M. Garon: On peut continuer où on était rendus, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on avait
commencé la discussion sur l'article 29.
M. Garon: J'avais...
La Présidente (Mme Bélanger): On était
rendus au deuxième alinéa de l'article 596.3, sur la date de la
vérification mécanique.
M. Garon: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: ...je vais être obligé de m'absenter
à peu près 2 minutes. Je me suis aperçu que j'ai pris le
mauvais dossier. Il y a plusieurs projets de loi sur lesquels je suis en
même temps. Je vais revenir dans... le temps de me rendre et de
revenir.
La Présidente (Mme Bélanger): O.K. Alors, la
commission suspend ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 35)
(Reprise à 11 h 45)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission reprend
ses travaux. Le mandat de la commission est toujours de procéder
à l'étude détaillée du projet de loi 91, Loi
modifiant le Code de la sécurité routière.
Alors, M. le ministre, nous sommes à l'article 29. C'est
demandé.
M. Garon: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): C'est
demandé.
M. Garon: Quand?
La Présidente (Mme Bélanger): Tout à
l'heure. On a ouvert, tout à l'heure. Vous étiez là.
M. Garon: Ah! je regardais mes papiers. Je n'ai pas entendu quand
vous avez dit ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah bon! Supposeraient
qu'il n'y a pas de remplacement.
M. Garon: Non, non. Il y aurait Francis Dufour.
La Présidente (Mme Bélanger): II remplace qui?
M. Garon: Carmen Juneau.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, il y a un
remplacement. C'est le député de Jonquière qui remplace la
députée de Johnson.
Procédure et preuve (suite)
Alors, M. le ministre, nous étions à l'article 29, qui
introduit l'article 596.3, deuxième paragraphe.
M. Elkas: Mme la Présidente, avant de débuter,
à la demande du député de Lévis, j'aimerais
déposer des documents... On va attendre.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. M. le
ministre.
M. Elkas: Alors, à la demande du député de
Lévis, j'ai les réponses à ses questions qu'il a
demandées la dernière fois qu'on s'est rencontrés. Je
dépose ces informations.
Documents déposés
La Présidente (Mme Bélanger): Alors,
réponses aux questions posées lors de la dernière
séance de la commission. Les réponses sont
déposées.
Alors, M. le ministre, le deuxième alinéa.
M. Elkas: «La date de la vérification
mécanique
peut être prouvée par le dépôt d'un double de
l'avis qui atteste la vérification et qui est daté et
signé par le vérificateur.»
Mme la Présidente, ça suit le premier alinéa. La
raison pour laquelle on doit marquer la date, c'est parce qu'il y a des
délais prescrits.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lé,vis, des commentaires?
M. Garon: Moi, c'est parce que je vois qu'on vient de recevoir
les papiers, on va recevoir les papiers qu'on avait demandés la
dernière fois. On a eu plusieurs jours de libres. On les reçoit,
là. Il y a un pouce de papiers. Comment voulez-vous qu'on lise ça
en même temps qu'on fait les articles? Ce n'est pas sérieux.
Ça fait république de bananes. On touche des lois qui touchent
tout le monde, puis on traite les citoyens comme si on vivait dans un
État qui n'est pas démocratique. Ce n'est pas normal. Moi, je
trouve, Mme la Présidente, que le ministre n'a pas assez le souci
de...
M. Elkas: Ça n'a rien à voir avec le projet de loi,
je m'excuse.
M. Garon: Au contraire, ça touche les mandataires. C'est
des mandataires, ça.
M. Elkas: Non. Est-ce que vous avez des questions?
(Consultation)
M. Elkas: Est-ce qu'on pourrait demander à Me
Gélinas de... Parce que c'est son écriture, puis je ne pourrai
pas la suivre tellement ici. Mais simplement reprendre les questions que le
député de Lévis a demandées, auxquelles il va
retrouver les réponses dans les cahiers ou les dossiers qu'on a. Puis on
a dit qu'on allait vous les apporter à la prochaine session. Est-ce
qu'on veut entendre les questions qu'il nous a demandées, les demandes
qu'il nous a demandées?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
êtes d'accord que Me Gélinas remémore les questions qui
avaient été posées, à ce moment-là?
M. Garon: Je veux bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Me
Gélinas.
M. Gélinas (Claude): La première question,
c'était d'obtenir la liste de l'ensemble des vérificateurs
mécaniques, une liste à jour. Donc, on vous a fourni une liste
des vérificateurs mécaniques, véhicules lourds,
véhicules légers. Également, vous aviez demandé, au
niveau du rapport Malouin, quelles étaient les poursuites ou
enquêtes contre les vérificateurs mécaniques, les
mandataires, qui étaient impliqués dans le cadre de cette
enquête-là. Vous aviez également demandé le nombre
total des enquêtes sur les mandataires, nombre de suspensions, nombre de
révocations par année, donc ça aussi, et d'identifier la
source des plaintes, ce qu'on a fait, je crois, dans le document qu'on vous a
transmis.
Également, vous aviez demandé, lorsque des sanctions
contre des mandataires sont prises par la Société, une
série de questions: D'abord, qui reçoit la plainte? Qui prend la
décision finale? Qui traite la plainte? Qui fait le rapport
d'enquête? À qui le rapport d'enquête est-il remis? Qui
traite du rapport d'enquête? Qui communique la sanction et à qui
est-elle communiquée? Et ainsi de suite.
On a également déposé, à titre
d'information, la procédure qui est suivie pour le choix d'un mandataire
en vérification mécanique, en complément de
réponse. (11 h 50)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça
va?
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a des
questions?
M. Garon: Je pense qu'il n'y a pas eu d'enquête suite au
rapport Malouin.
M. Gélinas: II n'y a pas eu d'enquête?
M. Elkas: II y a une lettre du président au coroner.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: II y a une lettre, vous allez la retrouver dans le
dossier.
M. Garon: C'est marqué ici: «Selon le rapport
d'enquête du coroner Malouin, les vérifications mécaniques
effectuées par 3 mandataires ne présentaient pas un standard de
qualité élevé. Certaines actions ont déjà
été prises par la Société ou par les mandataires
impliqués dans l'enquête.» On nous dit que les mandataires
ont fait l'objet d'avertissements sérieux, dans le cas de Dufour
Chevrolet Oldsmobile, Québec, et des contrôles de la
qualité supplémentaires effectués ont donné lieu
à la révocation de l'un des mécaniciens. Garage Lague,
Carignan, les mécaniciens qui étaient impliqués dans
l'enquête ont démissionné. Ser-Jean Transport, Saint-Jean,
la vérification mécanique n'a pas été mise en cause
dans les conclusions de l'enquête du coroner. «De plus, certaines
allusions sont faites à l'effet que ces mandataires auraient
accepté des pots-de-vin en échange de l'apposition d'une vignette
de conformité.» On dit: «La preuve que ces mandataires
auraient accepté de tels pots-de-vin n'a jamais pu être
faite.» On parle de notes, et tout ça, mais on ne voit pas que...
L'enquête n'a pas... Suite au rapport du coroner, mais le rapport
du coroner n'a pas fait une enquête de la même façon.
On voit bien que la commission, la SAAQ, n'a pas fait d'enquête suite au
rapport du coroner.
M. Gélinas: Bien, elle a fait un contrôle de
qualité. Parce qu'il y a 2 formes d'enquêtes qu'on fait, comme on
vous l'explique au début du document: un contrôle de
qualité, qui est une enquête qui est méthodique et qui est
répétitive, aussi, et qui revient; également, des
enquêtes plus approfondies sur plaintes. Vous avez les chiffres,
d'ailleurs, qui vous sont fournis au début. On dit: «Depuis la
mise en place du programme de vérification mécanique en 1988, la
Société a procédé à 9063 contrôles de
qualité chez les mandataires en autovérification et 1034
contrôles de qualité chez les mandataires contre
rémunération.»
M. Garon: Pour contrevérifier... Est-ce que ce sont des
contrôles pour contrevérifier la vérification qui avait
été faite par les mandataires?
M. Gélinas: Pas nécessairement, non.
M. Garon: Donc, il n'y a pas eu d'enquête, au fond. Suite
aux déclarations des coroners qui disent... Ils font de grosses
déclarations concernant l'administration de certains mandataires.
Qu'est-ce que la SAAQ a fait, véritablement?
M. Elkas: Je m'excuse, mais le coroner aussi dit qu'il ne
faudrait pas généraliser non plus.
M. Garon: Non, non.
M. Elkas: Où on va pas mal plus loin que le rapport de M.
Malouin, c'est qu'on en fait, des vérifications.
M. Garon: Vous faites quoi?
M. Elkas: II y a des revues opérationnelles. Je ne sais
pas si vous savez ce que c'est, mais on vérifie si les gens font leur
job. Là, s'il ne fait pas la job, il perd son permis. Ce n'est pas
à son avantage de jouer, de zigon-ner avec la poque excusez
l'expression, mais je peux m'en servir.
Une voix: C'est d'actualité.
M. Elkas: Si on se réfère à la page 2 du
rapport: «Depuis le début du programme, nous avons
procédé à 196 suspensions et à 185
révocations chez les mandataires en autovérification ainsi
qu'à 2 suspensions et 9 révocations chez les mandataires contre
rémunération. Dans ces cas, la direction régionale est
responsable d'aviser le mandataire concerné.» Le tableau
l'indique, d'ailleurs.
M. Garon: Je voudrais savoir du ministre s'il a l'intention de
déposer des amendements concernant le projet de loi actuel, des
amendements que nous n'avons pas.
M. Elkas: On a déposé 1 amendement, mais il a
été rejeté. On en a un autre. Il y a 2 amendements qui ont
été déposés.
M. Garon: Est-ce qu'on peut en avoir des copies? M. Elkas:
II y en a un qui est adopté. (Consultation)
M. Elkas: II y a l'article 15, Loi modifiant le Code, l'article
15: Remplacer l'article 15 par le suivant: 15. L'article 473 de ce Code est
modifié par l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant:
«Le présent article ne s'applique pas aux équipements
destinés à niveler, déblayer ou marquer la
chaussée. Toutefois, le permis spécial de circulation demeure
requis lorsque le véhicule est utilisé à d'autres fins que
la construction ou l'entretien d'un chemin public.»
Je le dépose, Mme la Présidente.
M. Garon: Est-ce qu'il y en a d'autres?
M. Elkas: II y en avait un qui a été... Il n'y en a
pas d'autres. L'article 20 est adopté?
M. Garon: Suite aux lettres du Protecteur du citoyen, du Barreau
et à l'avis du ministre de la Justice, est-ce qu'il y a des amendements
concernant l'article 28?
M. Elkas: Non.
M. Garon: II n'y a pas d'amendement.
M. Elkas: Non.
M. Garon: Le ministre n'a pas l'air très sensible aux
questions démocratiques...
M. Elkas: Une minute, là...
M. Garon: ...dans notre système de justice.
M. Elkas: ...je dois vous dire une chose.'M. Jacoby pourrait
peut-être prendre le temps de s'informer au lieu de simplement prendre
votre lettre, répondre à votre lettre et ne pas avoir le courage
ou la courtoisie de s'informer auprès du ministère, ou de la
Société de l'assurance automobile du Québec, ou du
ministère de la Justice avant qu'il n'y donne réponse. Qu'est-ce
que j'ai trouvé écoeurant excusez l'expression, Mme la
Présidente c'est que M. Jacoby a pris le temps de m'en-voyer une
lettre mais en même temps de l'envoyer aux médias.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: II l'a envoyée aux médias.
M. Garon: Aux médias? Non, il ne l'a pas envoyée
aux médias.
M. Elkas: Le média m'a demandé, m'a fait
preu-vej... Il l'avait en main, d'ailleurs...
M. Garon: C'est moi qui l'ai donnée.
M. Elkas: ...bien avant.
M. Garon: C'est moi qui l'ai donnée.
M. Elkas: C'est vous qui l'avez donnée, vous l'avouez.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: Vous l'avouez. D'ailleurs...
M. Garon: Une lettre du Protecteur du citoyen qui
répond...
M. Elkas: Mais le Protecteur du citoyen a donné son
avis...
M. Garon: Ce n'est pas un avis caché, là.
M. Elkas: M. Comeau a donné son avis; il y a un autre avis
qui vient du Barreau et le Barreau se réfère et dit: Vous
pourriez peut-être prendre l'exemple de l'Ontario. Une loi qui existe
depuis 1982.
M. Garon: Ce n'est pas ça qu'il dit. M. Elkas: Qui
le dit, dans ce cas-là? M. Garon: II faut le lire comme il
faut.
M. Elkas: Excusez. Le Protecteur du citoyen. Je m'excuse.
M. Garon: II dit justement que ce n'est pas pareil.
M. Elkas: C'est pire. Au moins, c'est pas mal plus large chez
nous. Il donne au juge pas mal plus de latitude que celle de l'Ontario.
M. Garon: Ce n'est pas ça qu'il dit.
M. Elkas: Elle est restrictive, celle de l'Ontario. Us
l'imitent.
M. Garon: Ce n'est pas ça qu'il dit du tout concernant
l'Ontario.
M. Elkas: De plus, M. le député de Lévis...
Tu sais, ce n'est pas qu'on a réinventé la roue, nous autres
aussi. Des lois existent semblables ici, au Québec, et cette loi existe
en Ontario depuis 1982. L'article 80 de la loi sur le Revenu fait la même
chose. Et, en Ontario, elle a été validée par la Cour
d'appel.
C'est bien beau, vous avez des préoccupations. Moi aussi, j'en
ai, des préoccupations. Offrez-nous des solutions. C'est bien beau, vous
dites toujours: You know, the Opposition is here to oppose. Sometimes, you
could be a little bit more constructive and offer something in return.
M. Garon: Moi, je pense que le deuxième paragraphe de
l'article 28, à 550.1, devrait être aboli. Il devrait être
enlevé. J'en fais une proposition, si vous voulez.
M. Elkas: Oui. Vous en faites une proposition, mais l'article 28
est passé et je suis à l'article 29.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 28 est
adopté. Alors, on ne peut pas faire de proposition de l'enlever.
M. Garon: la société de l'assurance automobile du
québec, à mon avis, est un organisme qui est en train, sous la
direction du gouvernement actuel, de montrer son inutilité.
M. Elkas: Ah! que c'est méchant, ça!
M. Garon: C'est ça qui arrive, là. Vous êtes
en train de démontrer que ce n'est pas une société
d'assurances, au fond.
M. Elkas: With all due respect, you never had much respect for
any of the «fonctionnaires» that work in this government. You have
shown it clearly since I have been here.
M. Garon: Je ne parle pas des fonctionnaires, je parle de votre
gouvernement.
M. Elkas: No, it goes beyond that. Every time a bill has been
introduced here, you have always been critical of the
«fonctionnaires», the civil servants. You do not think that
anything that they do is constructive.
M. Garon: Je pense que la dernière fois... M. Elkas:
And that is a fact. M. Garon: ...quand l'avocat...
M. Elkas: Et je m'excuse si je m'exprime en anglais. C'est le
résultat de l'intervention du député de
Sainte-MarieSaint-Jacques, hier, M. Boulerice, qui a fait un commentaire
qui n'était pas nécessairement correct.
Alors, Mme la Présidente, on peut continuer sur l'article 29.
M. Garon: Essentiellement, je vais vous dire qu'il y a des
allégations qui se sont faites devant la commission, à la
dernière séance, par votre représentant de la SAAQ. Elles
ne resteront pas là. J'ai l'intention de porter une plainte au
président de l'Assemblée nationale parce qu'il y a des
faussetés qui ont été dites en cette Chambre.
M. Elkas: Non, non.
M. Garon: quand on est arrivé et qu'on a parlé de
30 % des cas, ce n'est pas 30 %, je regrette, c'est 885 cas sur près de
11 000.
M. Elkas: Prenez donc le temps...
M. Garon: Et 2666 ont contesté, mais il n'y a pas de
décision de rendue. Quand on dit... On a dit... (12 heures)
M. Elkas: C'est ça qui a été dit.
M. Garon: Non. On a dit... M. Elkas: C'est ça qui a
été dit.
M. Garon: je regrette, ce n'est pas ça qui a
été dit. on a dit que 30 % des causes avaient été
perdues, alors que ce n'est pas vrai. il n'y a pas 30 % des causes qui ont
été perdues et, quand j'ai demandé la ventilation des
chiffres, on nous a donné 11000 casje l'ai exactement ici.
M. Elkas: on n'a pas inclus la moyenne du québec parce
qu'elle était fortement influencée par montréal qui en
perd 45 % des causes. et ça, c'est... j'ai une lettre qui vient du
greffier de la ville de montréal et j'aimerais la déposer, mme la
présidente.
M. Garon: Non, ce n'est pas ça.
M. Elkas: Parce que, là, ce n'est pas une affaire qui est
exagérée. Non, non, non.
M. Garon: Non, non, on n'essaiera pas de changer la discussion.
Dans les galées, le 27 mai 1993, à 20 h 20, qu'est-ce qu'on dit?
«Mme Marceau: Pour les statistiques de la Sûreté du
Québec on les a fait sortir aujourd'hui on peut vous dire
que le tiers des causes plaidées actuellement au Québec, pour les
billets de la Sûreté du Québec, ont été
perdues pour ce motif. J'ai les statistiques ici, dans ma valise.»
M. Charbonneau dit: «En nombre, ça fait...»
«Mme Marceau: Ça fait à peu près 3000. «M.
Gauvin: C'est 10 000 dans la province. «Mme Marceau: II y en a eu 10
000... «M. Garon: Des causes de quoi? «Mme Marceau: Attendez. C'est
sous l'article 105, les avis de suspension. Alors, si je vous donne...
«M. Charbonneau: Les avis de suspension... Attendez un peu, on veut bien
comprendre. Il y a eu 10 000 avis de suspension. «Mme Marceau: II y a 10
000 avis de suspension qui sont allés devant les tribunaux. Sur
ça, il y en a une certaine partie qui ont plaidé coupables. Je
vais vous sortir les chiffres exactement. Il y a eu 10 907 dossiers qui ont
été devant les tribunaux en 1992. «M. Garon: Allez
tranquillement. Comment avez-vous dit? «Mme Marceau: 10 907. «M.
Garon: 10 907. «Mme Marceau: Oui. 10 907 dossiers. «M. Charbonneau:
C'est toujours des avis de suspension? «Mme Marceau: Des avis de
suspension... «M. Charbonneau: O.K. «Mme Marceau: ...sous l'article
105. De ça, il faut dire qu'il y a eu 2666 dossiers où il n'y a
pas eu encore aucune décision. Même si ce sont des dossiers de
1992, les dossiers ne sont pas terminés. «M. Garon: Dans quel
sens? «Mme Marceau: Dans le sens que la cause est toujours pendante.
C'est-à-dire qu'il y a eu des remises de jugement et le jugement final
n'est pas encore rendu. «M. Garon: 2600 quoi? «Mme Marceau: 2666.
«La Présidente (Mme Bélanger): Pendant ce temps-là,
ils conservent leur permis? «M. Garon: Bien oui, si... «Mme
Marceau: Pendant ce temps-là, en fait...»
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis...
M. Garon: Oui. Ce que je veux dire, là, c'est qu'il y a eu
des allégations... Finalement, on arrive à dire qu'il y en a eu
885, un peu plus loin dans le dossier. Quand vous voyez la discussion...
M. Elkas: Qui le dit? M. Garon: Mme Marceau.
M. Elkas: bon, o.k. vous dites qu'elle n'a pas dit la
vérité? '
M. Garon: bien, elle dit 30 %, c'est 885 sur 10 907.
M. Elkas: Non, non. Une minute, là.
M. Garon: Bien, c'est ses propres chiffres. Écoutez,
là. La vérité a quand même ses droits. On n'est pas
dans une république de bananes et on va arrêter de
considérer le Parlement comme une république de
bananes. C'est 10 907, et je vous l'ai dit à quelle heure;
à 20 h 20, le 27 mai 1993, on parle de 10 907 causes et puis,
après ça, on arrive à 885 qui ont été
perdues. J'ai demandé la ventilation, on ne l'a même pas et,
après ça, on va aller véhiculer, vous l'avez dit à
l'Assemblée nationale vous-même hier, 30 % des cas, alors que,
devant nous, il n'y a jamais eu 30 % des cas. , M. Elkas: Pour
l'ensemble de la province?
M. Garon: Non, non, ce n'est pas ça. Les seuls chiffres
que vous avez donnés, c'est ceux-là pour prouver votre
affaire.
M. Elkas: Non, je n'ai pas donné ces chiffres-là,
je m'excuse.
M. Garon: C'est votre avocate qui parlait en votre nom qui vous
l'a dit.
M. Elkas: Non.
M. Garon: C'est ça qu'elle a dit, 885 cas. Et j'ai
demandé la ventilation, et elle n'avait pas de ventilation. Alors,
arrêtons de véhiculer des choses qu'on n'est pas capable
d'affirmer. Si vous êtes capables de le prouver, prouvez-le. À
date, vous n'avez rien prouvé. Vous avez dit seulement qu'il y avait 885
cas que vous avez perdus, et on ne sait même pas pourquoi, sur 10 907.
Puis, vous avez embarqué là-dedans les 2666 contestés.
Contestés, ce n'est pas perdus. On ne sait pas quoi répondre, ce
qui va arriver encore, et on ne sait même pas pourquoi ils sont
contestés, d'ailleurs.
Alors, vous l'avez dit, vous avez demandé des pouvoirs parce que
30 % des causes sont perdues pour des raisons comme ça et, quand on
arrive avec des chiffres, ça ne dit pas ça du tout. Alors,
essentiellement...
M. Elkas: Mme la Présidente, avant d'aller à
l'article 29, pour corriger certaines affirmations que le député
de Lévis a faites, j'ai un exemple ici qui vient de la ville de
Montréal. Les chiffres, donc, qu'on vous a donnés la semaine
dernière reflètent des chiffres qui viennent simplement de la
Sûreté du Québec.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Ils ne reflètent pas l'ensemble de la province
où on parle d'un 30 %.
M. Garon: C'est vos chiffres.
M. Elkas: O.K.? D'un 30 %. Mais simplement à
Montréal, j'ai une lettre ici, Mme la Présidente, qui vient de Me
André Tanguay, greffier adjoint et percepteur auditions, renseignements
et dossiers, qui déclare assez clairement, ici, que ceux qui sont
acquittés, c'est près de 45 %.
M. Garon: Pour quelle raison?
M. Elkas: Voulez-vous, je vais vous faire la lecture de la
lettre, si vous me permettez.
M. Garon: Déposez-la.
M. Elkas: Je vais la déposer. Comme je vous l'ai
déjà mentionné, en 1992, 374 procès ont
été entendus relativement à des infractions à
rencontre de l'article 105 du Code de la sécurité
routière. Sur le nombre, 167 acquittements ont été
prononcés, ce qui représente un taux d'acquittement de
près de 45 %.
M. Garon: Sur combien de cas, au total? Parce que, là...
Non. 374 qui ont été contestés. Si on est rendu que
l'administration n'est plus capable d'être... Qu'une cause soit
contestée, c'est quoi, cette affaire-là? Sur combien de cas, au
total? 374, c'est ceux qui ont contesté. Sur combien de causes, au
total?
M. Elkas: 374 qui...
M. Garon: Non, non. C'est le total.
La Présidente (Mme Bélanger): 374 procès,
puis un nombre d'acquittements de 167 sur 374.
M. Garon: C'est ça, c'est ceux qui ont contesté.
Mais il y en a qui ont payé sans contester. Il y en a qui ont
accepté. Mais il y en a combien qui ont contesté?
M. Elkas: Je n'ai pas de problème avec ça.
M. Garon: Non, mais c'est combien? Sur un total de combien?
Document déposé
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, s'il vous
plaît. J'autorise le dépôt en provenance de Me André
Tanguay.
M. Garon: Alors, sur un total de combien, là? Non, non.
Mme la Présidente, je n'accepte pas... Le ministre a commencé
quelque chose. On ne se fera pas dire n'importe quoi en cette chambre. Je
regrette, là, on est dans un Parlement, on n'est pas dans une
république de bananes, puis on n'est pas sous une dictature. On dit que
374 ont été contesté. Sur combien? Combien d'avis ont
été envoyés aux gens?
M. Elkas: On en a acquitté 45 %.
M. Garon: Non, non. C'est correct, ça. Mais c'est sur
combien?
M. Elkas: Ça, c'est correct, ça.
M. Garon: Non, non. Vous avez dit...
M. Elkas: Non, non. Vous dites que c'est correct.
M. Garon: Non, non. Ne commencez pas à changer ce que vous
avez dit. C'est sur combien?
M. Elkas: «No way», cher ami.
M. Garon: II y en a 374 qui sont allés en procès,
puis vous en avez perdu 167 qui ont été prononcés. Puis on
ne dit même pas pour quelle raison, à part de ça. N'oubliez
pas une chose... Dans ce que vous avez dit, je vais vous dire une chose, vous
ne dites même pas le nombre total. Là, vous êtes en train de
prendre un bat de baseball pour tuer une mouche ou bien un marin-gouin.
Une voix: Mme la Présidente, question de
règlement.
M. Garon: Mme la Présidente... Envoyez donc.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui? Question de
règlement.
M. Thérien: L'article 29, Mme la Présidente. On
était là. Il faut faire l'article 29.
M. Garon: C'est le ministre qui a déposé la lettre.
Quand il dépose une lettre...
M. Thérien: II a déposé la lettre. Mais un
dépôt de lettre, ça n'exige pas une intervention, Mme la
Présidente. On est à l'article 29.
M. Garon: Un instant! Il l'a lue, puis il a fait des
affirmations.
M. Thérien: Donc, je vous demande, Mme la
Présidente, de revenir à l'article 29.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. Depuis le
début qu'on a appelé l'article 29 et le débat s'est fait
sur 28 depuis le début. L'article 28 est adopté. Moi, je pense
que, M. le député de Lévis, si vous avez des choses
à faire suite aux déclarations qui ont été faites
à cette commission, ce n'est pas aujourd'hui que ça doit se faire
parce que, là, on est à étudier... L'article 28 a
été adopté. Vous êtes revenu sur l'article 28, alors
qu'on avait appelé le deuxième paragraphe de 596.3 introduit par
29. Je pense que, là, on a répondu, on a été
très tolérants, on a répondu à vos...
M. Garon: Mme la Présidente, c'est le ministre qui a
ouvert là-dessus.
M. Elkas: Minute! Je n'ai pas ouvert là-dessus, je
m'excuse. C'est vous qui avez fait des affirmations gratuites.
La Présidente (Mme Bélanger): Non. M. le
ministre a répondu. Il aurait pu refuser de répondre parce que,
en disant: L'article 28 est adopté... Puis c'est passé, cette
discussion-là. Alors, on a toléré, comme on tolère
toujours, mais là je pense que l'article 28 est adopté. Si vous
voulez bien, on revient au deuxième paragraphe de l'article 29.
M. Garon: C'est un débat qui va se faire, de toute
façon, vous allez voir. Puis le ministre, comprenez-vous...
La Présidente (Mme Bélanger): Bien oui, mais
là je pense que ce n'est pas la place ici.
M. Garon: Non, non. Je regrette, on peut avoir des tendances
où on n'accepte pas la démocratie, où on n'accepte pas que
les gens puissent contester l'administration, mais ce n'est pas le
député de Rousseau qui va me faire parler de ces questions de
principe là. Le député de Rousseau, on sait qu'il a la
conscience plus large que d'autres, il change de parti comme il veut, mais en
tout cas.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît! S'il vous plaît! Si on veut revenir au sujet...
M. Thérien: Oui, mais ça... Mme la
Présidente, qu'il arrête d'écoeurer le peuple. On est
à l'article 29. Qu'il suive donc les règles. Il écoeure
tout le monde. C'est l'article 29.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît! S'il vous plaît!
M. Garon: Mme la Présidente, dites donc au
député de Rousseau qu'il soigne son langage parce qu'il a un
langage de gens qui... Il ne devrait pas être parlementaire.
M. Elkas: I cannot believe what you are saying. Ça se
«peut-u»! Ha, ha, ha! C'est rire du monde.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît! Est-ce que le deuxième paragraphe de l'article 29... Je
pense que le temps est écoulé. Le deuxième paragraphe de
l'article 29, le temps dévolu au député de Lévis
est écoulé. Même si on n'en a pas parlé,
c'était ça qui était en discussion.
M. Garon: Sur quoi?
La Présidente (Mme Bélanger): Sur le
deuxième paragraphe de l'article 29, votre 20 minutes est
terminé.
M. Garon: On ne parlait pas sur l'article 29.
Quand on parlait... Ce n'est pas sur l'article 29.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, mais
c'était ce qui était appelé. Vous avez parlé
d'autre chose.
M. Garon: Quand le ministre dépose des documents puis
qu'on parle sur les documents qu'il nous a déposés, ça ne
compte pas sur l'article 29. »
M. Elkas: Non. Vous faites des affirmations, puis je ne peux pas
vous laisser...
M. Garon: Quand on nous dépose les documents, là,
à un moment donné... Mme la Présidente, c'est vous qui
présidez ou bien c'est le député de Rousseau? Si vous
voulez qu'on prenne notre temps, on peut prendre notre temps. Moi, Mme la
Présidente, est-ce que j'ai droit aux services d'un interprète,
étant donné que le ministre veut parler en anglais? Est-ce que
j'ai droit aux services d'un interprète? (12 h 10)
La Présidente (Mme Bélanger): Là, il
faudrait que je m'informe, M. le député de Lévis.
M. Garon: J'aimerais ça avoir l'information, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est la
première fois que...
M. Garon: J'aimerais ça avoir l'information.
La Présidente (Mme Bélanger): ...j'ai cette
demande-là.
M. Garon: J'aimerais ça avoir l'information, à
savoir si j'ai droit aux services d'un interprète. Étant
donné que nous allons parler dans le domaine de matières
techniques, qu'il s'agit des droits des citoyens, j'aimerais savoir si j'ai le
droit...
La Présidente (Mme Bélanger): La secrétaire
va se renseigner. On vous donnera des nouvelles.
M. Garon: J'aimerais le savoir immédiatement, Mme la
Présidente.
M. Elkas: Alors, je vais vous parler en français.
Ça va me faire plaisir de vous répondre en français.
M. Garon: Non, non. Je ne veux pas brimer... Oh! au contraire,
Mme la Présidente, je ne veux pas brimer les droits du
député, du ministre.
M. Elkas: Non, je vais vous parler... Ça va me faire
plaisir.
M. Garon: Je ne veux pas brimer les droits du ministre, Mme la
Présidente, je veux savoir simplement.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, pour revenir...
M. Elkas: Ça fait trois ans et demi que je parle...
M. Garon: Mme la Présidente, je veux avoir ma
réponse avant.
M. Elkas: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Bien oui, mais la
réponse, on ne l'a pas tout de suite.
M. Garon: Non, mais j'aimerais que vous vous informiez
auprès du président parce que je ne veux pas brimer les droits du
ministre qui veut parler en anglais et, en même temps, je veux savoir si,
moi... Je veux être bien certain de comprendre toutes les nuances de la
pensée du ministre.
M. Thérien: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Rousseau.
M. Thérien: ...un interprète est nécessaire
lorsque la personne parle une autre langue. S'il parle français, le
député de Lévis ne peut pas obliger l'autre à
parler anglais, il parle français, donc il n'a pas besoin
d'interprète. Au moment où il va parler anglais, il va avoir
besoin d'un interprète. Là, il n'y en a pas. Il va parler en
français. C'est quoi, le problème?
M. Elkas: Mme la Présidente, ça fait trois ans et
demi que je m'adresse en français dans les commissions. Alors, c'est
quoi, le problème?
La Présidente (Mme Bélanger): L'information que
nous avons eue, c'est qu'il n'y a rien dans les règlements qui
prévoit si on a le droit ou pas à un interprète à
l'Assemblée nationale. Comme le Canada est un pays bilingue, les gens
sont censés comprendre les deux langues.
M. Garon: Ce n'est pas certain qu'actuellement...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ce qu'on vient
de...
Une voix: Ça paraît évident, dans le cas du
député de Lévis.
M. Garon: Non, non.
Une voix: On est rendu à l'article 29.
M. Garon: J'aimerais ça que vous demandiez formellement la
question. Moi, je ne veux pas brimer le député de...
Une voix: Vous ne brimez absolument...
M. Garon: Le ministre a dit qu'il n'était pas aussi
à l'aise en français, qu'il voulait parler en anglais.
Alors...
M. Elkas: Non, je n'ai jamais dit ça, Mme la
Présidente.
M. Garon: Bien oui, vous avez dit ça.
M. Elkas: Non, je n'ai jamais dit ça. Non, non.
La Présidente (Mme Bélanger): Là,
écoutez... Une voix: Ça n'a pas été dit ce
matin, ça. M. Elkas: Je n'ai jamais dit ça.
M. Garon: Bien oui! Suite aux propos que lui a tenus un
député, il a dit qu'il préférait s'adresser en
anglais.
M. Elkas: Non, je n'ai pas dit ça. M. Garon: C'est
ça qu'il a dit, tantôt. Une voix: Non, non, il n'a pas dit
ça.
M. Garon: II l'a dit. Écoutez, il a
référé aux propos...
M. Elkas: J'ai simplement dit: Vous allez m'ex-cuser si j'ai
parlé en anglais, c'est le résultat de l'intervention du
député de Sainte-MarieSaint-Jacques. J'ai été
porté à le faire. Mais, dans cette commission, ça fait
trois ans et demi, Mme la Présidente, que je suis ici, 20 projets de
loi, et je dois vous dire que je me suis toujours adressé en
français. Quand il me manquait un mot en français, je me suis
servi des mots en anglais. Je m'excuse si ça les dérange.
M. Garon: Ça ne me dérange pas du tout. Ce n'est
pas ça.
M. Elkas: Je suis bien heureux, dans ce cas-là.
M. Garon: Ce n'est pas ça, mais j'ai demandé que
pour... Il y a des nuances, là-dedans.
M. Elkas: L'article 29.
M. Garon: Si on parle d'articles en français et que le
ministre donne des explications en anglais...
M. Elkas: L'article 29.
M. Garon: ...moi, je ne veux pas le brimer.
M. Elkas: L'article 29.
M. Garon: Est-ce que pour...
M. Elkas: L'article 29.
M. Garon: Mme la Présidente, j'avais la parole, là.
Alors, j'ai dit que c'est pour ça que j'ai demandé, quand le
ministre a dit que... Comme on est dans un domaine technique, j'ai dit: Si le
ministre veut parler uniquement en anglais, dans le domaine technique, est-ce
qu'il est possible d'avoir les services d'un interprète dans une
commission?
La Présidente (Mme Bélanger): Dans le moment, il
n'y a rien dans les règlements qui prévoit ça, sauf que
les services juridiques de la commission poussent la recherche. Mais on n'aura
pas la réponse immédiatement. Est-ce qu'on poursuit les travaux
ou si on suspend?
M. Garon: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): Vous m'avez
écoutée, là.
M. Garon: J'aimerais ça le savoir, moi, parce que...
La Présidente (Mme Bélanger): Bien oui! Ils
poursuivent les recherches, M. le député de Lévis.
M. Garon: Bien oui, mais j'aimerais ça le savoir parce
que, moi, je ne veux pas brimer d'aucune façon la possibilité que
le ministre a demandé...
La Présidente (Mme Bélanger): Là, je pense
qu'il y a de la mauvaise volonté, M. le député.
Une voix: II n'est pas brimé.
M. Garon: C'est le ministre qui a dit qu'il voulait se servir...
Je sais que les gens...
M. Thérien: II ne se sent pas brimé. C'est quoi, le
problème?
M. Garon: Mme la Présidente, le député de
Rousseau, il ne préside pas, là. Si vous voulez... *Son chef a
décidé que c'était un «backbencher», qu'il
reste «backbencher». Alors, nous, puisque c'est vous qui
présidez et... Mme la Présidente, je vais attendre d'avoir le
droit de parole, vous allez dire qui parle.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Garon: Essentiellement, le ministre nous a annoncé que,
suite à des propos qui ont été tenus hier, que je ne
connais pas je ne connais pas les propos
dont il parle, je n'ai pas été témoin de ces
propos-là, je ne les ai pas entendus lui, il avait l'intention de
s'exprimer davantage en anglais, suite à ces propos-là qui lui
ont été apparemment adressés hier. Alors, j'ai dit...
C'est ça que vous avez dit tantôt, écoutez.
M. Elkas: Non.
, M. Garon: Les mots ont un sens. D'ailleurs, vous avez dit que
c'était le résultat de quelque chose qui vous avait
été dit hier et que vous aviez l'intention de vous ' exprimer
davantage en anglais. Moi, je ne veux pas brimer... Je n'ai même pas
contesté ça, sauf que...
M. Elkas: Mme la Présidente...
M. Garon: ...on est dans un langage...
M. Elkas: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant,
là.
M. Garon: ...on est dans un secteur technique, actuellement. Le
projet de loi que nous avons devant nous est en français. Il n'est pas
en anglais, il est en français, et je sais que, dans une commission
parlementaire, les députés ne parlent pas tous l'anglais. Alors,
c'est ça. J'ai demandé essentiellement la question suivante, pour
le bénéfice de tous les membres de la commission parlementaire,
j'ai demandé: Est-ce qu'il est possible d'avoir les services d'un
interprète si le ministre a l'intention de s'adresser en anglais, pour
le bénéfice de l'ensemble de la commission? C'est tout ce que je
dis.
M. Elkas: Mme la Présidente, je ne me sens pas
brimé.
M. Garon: Je ne préjuge de rien.
M. Elkas: Je ne me sens pas brimé du tout, du tout et je
n'ai pas invoqué le droit de parler en anglais. Simplement, si j'ai
parti en anglais à un point, là, c'est parce que j'ai
été un peu...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ceci
étant dit, le ministre peut s'exprimer en français. Alors, nous
allons poursuivre le débat et, si on a d'autres informations les
recherches se poursuivent et que le ministre décide de parler
anglais et qu'on a droit à un interprète, on fera venir un
interprète. Mais je pense que le ministre est capable de très
bien s'exprimer un français. Ça fait que...
M. Elkas: Je vous remercie pour le compliment.
La Présidente (Mme Bélanger): ...je demande si le
deuxième paragraphe de l'article 29 est adopté.
Des voix: Adopté.
M. Garon: Pardon?
Des voix: Adopté.
M. Garon: Vote enregistré.
La Présidente (Mme Bélanger): Vote
enregistré sur le... Est-ce qu'on peut...
M. Garon: Voulez-vous le lire avant pour qu'on sache sur quoi on
vote exactement?
La Présidente (Mme Bélanger): Écoutez,
étant donné qu'à la séance précédente
on n'avait pas adopté le premier paragraphe parce que... Le débat
était terminé, mais on ne l'avait pas adopté parce qu'on
poursuivait l'étude de l'article 29. Est-ce qu'on adopte par vote
enregistré le deuxième paragraphe alors que le premier n'est pas
adopté ou si on attend d'adopter l'article dans son ensemble?
M. Garon: On fera un vote pour chaque paragraphe.
La Présidente (Mme Bélanger): Parfait. Alors,
j'appelle...
M. Elkas: Je propose l'adoption du premier alinéa.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le premier
alinéa est adopté?
M. Elkas: Adopté.
M. Garon: Vote enregistré.
La Présidente (Mme Bélanger): Vote
enregistré.
La Secrétaire: M. Garon?
M. Garon: Contre.
La Secrétaire: M. Elkas?
M. Elkas: Pour.
La Secrétaire: Mme Bélanger?
La Présidente (Mme Bélanger): Abstention.
La Secrétaire: M. Bergeron?
M. Bergeron: Pour.
La Secrétaire: M. Charbonneau?
M. Charbonneau: Pour.
La Secrétaire: M. Gauvin?
M. Gauvin: Pour.
La Secrétaire: M. Thérien?
M. Thérien: Pour.
la secrétaire: pour: 5 contre: 1
Abstentions: 1
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ces 2
paragraphes sont adoptés sur division. J'appelle...
M. Garon: C'est 1 paragraphe qu'on a adopté sur
division.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est le premier
alinéa. O.K.
Alors, le deuxième alinéa, est-ce qu'il est
adopté?
M. Garon: Voulez-vous le lire, s'il vous plaît, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Le deuxième
alinéa?
M. Garon: Oui, parce que, normalement, on lit ce qu'on vote avant
de les voter.
La Présidente (Mme Bélanger): «La date de la
vérification mécanique peut être prouvée par le
dépôt d'un double de l'avis qui atteste la vérification et
qui est daté et signé par le vérificateur.»
M. Garon: Vote enregistré.
La Secrétaire: M. Elkas?
M. Elkas: Pour.
La Secrétaire: M. Bergeron?
M. Bergeron: Pour.
La Secrétaire: M. Charbonneau?
M. Charbonneau: Pour.
La Secrétaire: M. Gauvin?
M. Gauvin: Pour.
La Secrétaire: M. Thérien?
M. Thérien: Pour.
La Secrétaire: M. Garon?
M. Garon: Contre.
La Secrétaire: Mme Bélanger?
La Présidente (Mme Bélanger): Abstention.
la secrétaire: pour: 5 contre: 1
Abstentions: 1
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, adopté
sur division.
J'appelle le troisième alinéa.
M. Elkas: «Toutefois, le défendeur peut
requérir du poursuivant, conformément à l'article 63 du
Code de procédure pénale (L.R.Q., chapitre C-25.1), qu'il assigne
comme témoin la personne qui a remis cet avis ou effectué cette
vérification.»
C'est assez clair. L'article 63, si vous permettez, Mme la
Présidente, du Code de procédure pénale, dit: «Le
défendeur peut requérir du poursuivant qu'il assigne comme
témoin la personne dont le constat ou le rapport d'infraction peut tenir
lieu de témoignage.»
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Dans combien de cas vous avez estimé que le
défendeur pourra requérir du poursuivant d'assigner comme
témoin la personne qui aura remis cet avis ou effectué cette
vérification?
M. Elkas: Je n'ai pas les chiffres, pour le moment.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: Je n'ai pas les chiffres.
M. Garon: Vous n'avez pas de chiffres?
M. Elkas: Non.
M. Garon: Est-il exact que, depuis que la Société
de l'assurance automobile du Québec a été
transférée dans ses nouveaux bureaux, la productivité a
diminué? (12 h 20)
M. Elkas: Give it a break! Je dirais au contraire. Ça n'a
rien à voir avec l'article.
M. Garon: Au contraire. Si on change les méthodes, je
pense bien que c'est pour des raisons... Je vois bien dans quel sens vont les
amendements qu'on propose actuellement. On essaie de faire toutes sortes de
présomptions pour, en fait, j'imagine, changer la façon de
fonctionner. Alors, les informations qu'on a eues,
c'est qu'il y aurait eu une baisse importante de la productivité
depuis que la Société de l'assurance automobile du Québec
est dans ses nouveaux locaux. J'aimerais savoir si c'est exact.
M. Elkas: C'est de la concordance avec le Code de
procédure pénale, M. le Président, puis ça n'a
absolument rien à voir avec la productivité ou la
procédure co^ime telle. Je sais qu'on essaie de gagner un petit peu de
temps, d'attendre que l'autre député de leur formation arrive
pour prendre le 20 minutes sur chaque article.
M. Garon: Mme la Présidente, en vertu de notre
règlement, le député, le ministre n'a pas le droit de
faire aucune supposition...
M. Elkas: Ne m'interromps pas.
M. Garon: ...ou supposer des intentions quelles qu'elles soient.
Je comprends qu'il n'a pas l'air familier avec la démocratie. Il n'a pas
l'air à l'aise avec ça. Mais, nous autres, on pose des questions,
les bonnes questions. Les bonnes questions.
M. Elkas: Non. Vos questions sont toujours dirigées vers
des affirmations gratuites.
M. Garon: Bien non, je vous demande...
M. Elkas: Une tendance à descendre les employés
soit de la SAAQ ou du ministère.
M. Garon: Une minute!
M. Elkas: Ça, je l'accepte très, très mal
parce que c'est des faussetés. Quand vous dites qu'il y a une perte de
productivité, c'est basé sur quoi? Ça n'a rien à
voir avec l'article qu'on vient de lire, absolument rien! Montrez un petit peu
de classe.
M. Garon: Mme la Présidente, j'ai posé une question
au ministre. La productivité, j'ai assez d'expérience, par ma
formation économique, pour savoir qu'elle peut venir de
différentes sources. Ça peut être la gestion qui est moins
bonne. Il peut y avoir différentes choses. Ça n'a rien à
voir nécessairement avec les employés. Alors, c'est
essentiellement la façon d'administrer, la façon de faire,
déterminée par la gestion. Alors, je demande au ministre,
essentiellement, s'il est exact qu'il y a eu une baisse importante de la
productivité à la Société de l'assurance automobile
du Québec depuis un certain temps, qui correspond à peu
près avec les changements de bureaux de la Société de
l'assurance automobile du Québec.
M. Elkas: Absolument pas. M. Garon: J'entends la...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre a
répondu.
M. Garon: Je n'ai pas entendu.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
pouvez parler plus fort?
M. Elkas: Absolument pas.
M. Garon: II n'y a pas eu de baisse de productivité
à la Société de l'assurance automobile du
Québec?
M. Elkas: Mme la Présidente, je sais que les bureaux
qu'ils occupaient autrefois n'apportaient pas nécessairement des bonnes
conditions de travail. On en a apporté des meilleures. Si le
député de Lévis peut démontrer qu'il y a une baisse
de productivité, qu'il démontre, qu'il nous montre, lui,
où il a été chercher ses chiffres qui, en effet,
résultent d'un transfert d'une bâtisse à l'autre.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Garon: On aura l'occasion de revenir là-dessus.
M. Elkas: Adopté.
M. Garon: Non, non. Un instant! Je pose les questions
tranquillement. Le but, ce n'est pas de passer le projet de loi à la
vapeur. Vous avez dit tantôt une affirmation, que c'était une
concordance avec les articles en matière de procédure
pénale. Est-ce que vous avez le...
M. Elkas: Les articles 62 et 63 du Code de procédure
pénale, pour être plus exact. Vous avez une copie?
M. Garon: Pourriez-vous le... M. Elkas: Vous n'avez pas de
copie? La Présidente (Mme Bélanger): II en a une.
(Consultation)
M. Garon: Pourquoi trouvez-vous que cette disposition du Code de
procédure pénale est bonne, alors qu'à l'article 28 vous
ne trouviez pas que la procédure, au point de vue du courrier
recommandé ou certifié... Dans le Code de procédure
pénale, là, vous n'étiez pas d'accord avec les
procédures qui étaient les procédures du Code de
procédure pénale. Comment ça se fait que c'est bon dans un
cas et que ce n'est pas bon dans l'autre? Puisque là, l'article 28, qui
établit l'article
550.1, établit une méthode différente du Code de
procédure pénale concernant le courrier recommandé ou
certifié. Alors, comment se fait-il que, dans ce cas-là, ce
serait bon, alors que, dans un cas antérieur, ce n'était pas
bon?
M. Elkas: L'un n'a aucun rapport avec l'autre.
M. Garon: Non, non. Mais ce n'est pas ça. Il y a un code
de procédure pénale qui choisit des règles de
procédure pénale au Québec. C'est un code qui vient
d'être refait. Il vient d'être refait. Il vient d'être
adopté, il y a quelques mois à peine. Je ne sais pas si ça
fait quelques mois, même. Ça fait quelques semaines, plutôt.
Alors, c'est un code de procédure qui a différentes dispositions.
Et là vous me dites, dans le cas de 63: On veut s'harmoniser avec le
Code de procédure pénale, alors que, dans le cas de l'article 28,
vous vouliez vous «déharmoniser» d'avec le Code de
procédure pénale. Un régime différent.
Oui, c'était ça, parce que... Essentiellement, quand vous
niez ça, je ne comprends pas comment vous... Je ne sais pas si le
ministre comprend ce qu'il fait, mais, quand on regarde, par exemple, ce que
mentionne le Protecteur du citoyen concernant l'article 550, il dit: On
déroge ainsi aux principes qui régissent la signification par
courrier, tant en vertu du Code de procédure pénale que du Code
de procédure civile et du Code criminel. Donc, on déroge à
la règle du Code de procédure pénale.
Si les avocats qui sont autour du ministre ne savent pas ce qu'ils font,
il va falloir se poser des questions. Écoutez, on déroge au
régime qu'on a institué dans le Code de procédure
pénale, dans le Code de procédure civile, dans le Code criminel,
à l'article 550. Là, on vient de nous dire, comme si
c'était une vérité, que c'était bon parce que c'est
dans le Code de procédure pénale, alors qu'à la
dernière réunion, on disait qu'on allait contre le Code de
procédure pénale parce qu'on trouvait que ce n'était pas
efficace, ce n'était pas bon. Alors, on ne peut pas dire, à un
moment donné, comme une vérité de La Palice, qu'on
s'harmonise avec le Code de procédure pénale en disant que c'est
bon, alors que, la veille, on a dit justement qu'on ne voulait pas être
en harmonie avec le Code de procédure pénale. Il y a quand
même un minimum de cohérence qu'il doit y avoir. Et, quand le
ministre ne comprend même pas ce dont je parle, je me pose des
questions.
M. Elkas: Mme la Présidente, je n'ai pas une formation
d'avocat. Je ne m'embarquerai pas dans le technique. Tout simplement, je
regarde le «bottom line». Si vous voulez poser des questions
concernant... Et je ne suis pas ici pour prendre des cours de droit. S'il veut
faire ça, qu'il aille donc s'enrôler dans une université et
qu'il en donne, des cours.
M. Garon: On fait les lois.
M. Elkas: Mme la Présidente, je demanderai à Me
Gélinas de répondre à la question.
M. Garon: Un instant, Mme la Présidente, là-dessus.
Le ministre n'a pas l'air à être conscient que, dans les
universités, on va justement enseigner les lois qu'on fait ici. Le
ministre ne comprend pas ça. On n'est pas dans un jeu de monopoly. Les
lois qu'on va adopter ici, c'est ça qu'on va enseigner dans les
universités après ça. Là, il dit: S'il veut parler
des lois, qu'il aille dans les universités. Là, je pense que le
ministre ne comprend pas...
M. Elkas: Ce n'est pas ça que j'ai dit. Si tu veux jouer
au prof, va jouer dans les...
M. Garon: Je regrette, actuellement, ici Mme la
Présidente, j'ai la parole on fait les lois qui vont régir
notre société, qui vont être enseignées dans les
universités, qui vont être critiquées dans les
universités. On a des organismes qui sont chargés de surveiller
justement les lois, ceux qui vont les appliquer, notamment le Barreau du
Québec, qui vous a émis des avis, le Protecteur du citoyen, qui
est justement chargé de voir à l'application des lois par les
organismes. Le ministre, après ça, quand on lui pose des
questions sur son projet de loi, il dit: Allez dans les universités, si
ça vous intéresse de parler des lois. On est en train de faire
les lois, là. Mme la Présidente, un minimum de respect pour
l'institution dans laquelle nous sommes. Si le ministre n'est pas capable de
comprendre ce que c'est qu'un Parlement, qu'il aille suivre des cours parce
qu'il n'est pas capable d'être ministre. Un ministre, essentiellement,
est ici pour respecter le Parlement...
La Présidente (Mme Bélanger): Là,
monsieur... Non, non. M. le député de Lévis, je
regrette...
M. Garon: J'ai la parole, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, mais là,
en tant que présidente, je peux...
M. Garon: Vous n'avez pas le droit de juger ce que je dis. Si ce
n'était pas parlementaire...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non. Mais
écoutez, là... «
M. Garon: ...correct, mais c'est parlementaire. Alors, vous
n'avez pas d'affaire à juger ce que je dis, comme présidente.
J'ai la parole ou je n'ai pas la parole.
La Présidente (Mme Bélanger): Je regrette. Vous
demandez aux autres de faire attention à leurs paroles, il faudrait
aussi que vous pesiez la conséquence de vos paroles.
M. Garon: Vous n'avez pas d'affaire justement à juger mes
paroles.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non. Mais
écoutez, là...
M. Garon: Elles sont parlementaires ou elles ne sont pas
parlementaires. Arrêtez de moraliser. C'est parlementaire ou ce n'est pas
parlementaire. Moi, ce que je dis essentiellement... Le ministre vient de dire,
si je'veux discuter des lois, d'aller à l'université. On fait les
lois. C'est ça que le ministre a dit.
La Présidente (Mme Bélanger): II a dit: Si vous
vouliez donner des cours de droit.
M. Garon: Je ne donne pas des cours de droit, je demande la
cohérence dans les projets de loi. Pour ça, il faut analyser les
dispositions et analyser la cohérence. Ce n'est pas bien
compliqué, la cohérence. Ce que je dis essentiellement, c'est
ça, Mme la Présidente. Les gens qui sont ici, il faut le dire, ce
sont des représentants du peuple, qui représentent les gens qui
les ont élus et qui font les lois. Comme parlementaires, c'est
l'Assemblée nationale qui fait les lois. Le gouvernement actuellement
propose un projet de loi aux parlementaires qui sont des députés
élus par le peuple, qui peuvent, ou non, voter les lois. C'est de
même que ça marche. Il n'y a aucun droit, même pour le
gouvernement, de faire adopter une loi. Ce sont les députés qui
décident si on adopte une loi ou non. (12 h 30)
Je dis au ministre, essentiellement, ici: Pourquoi, dans un cas, vous
dites: Je me réfère au Code de procédure pénale, au
nouveau code, alors qu'hier vous alliez à rencontre du nouveau Code de
procédure pénale? Alors, pourquoi je devrais prendre comme un
axiome ou un postulat une affirmation comme celle-là, alors que, la
veille, vous disiez le contraire, en disant: On déroge au Code de
procédure pénale parce qu'on aime mieux faire nos affaires
différemment? C'est exactement ça qui est en cause.
La Présidente (Mme Bélanger): Me
Gélinas.
M. Gélinas: Essentiellement, ici, ce qu'on vise, c'est une
question de preuve documentaire. C'est pour éviter des assignations
inutilement devant le tribunal pour prouver l'exactitude des documents qui sont
proposés. C'est une procédure qui est suivie d'une façon
très générale en droit pénal depuis plusieurs
années et qui a été simplement reprise dans le Code de
procédure pénale, qui existait, si je ne me trompe pas, au niveau
de la Loi sur les poursuites sommaires aussi, avant. On ne crée rien de
nouveau, là-dedans, absolument rien. C'est simplement une reprise de ce
qui existe déjà. C'est pour ça qu'au niveau de l'article
29, à ce niveau-là, on dit que c'est une concordance avec les
règles habituelles. Il n'y a rien de...
M. Garon: Au contraire, Mme la Présidente, il faut
comprendre que le droit marche en fonction de ce qu'on appelle, en termes de
droit, l'économie du droit. On a un système d'ensemble, dans le
droit. Quand vous en enlevez des pièces du morceau... Concernant
l'article 28 qui apporte l'article 550, là, vous enlevez des
pièces du morceau. Ce n'est plus le même morceau, là. Quand
on regarde un procès dans son ensemble, il y a différentes
étapes, dans le procès. Il y a différentes façons
de faire, dans le procès, quand on juge quelqu'un et qu'on veut
l'accuser de quelque chose. Mais, quand on enlève des pièces pour
faciliter sa bureaucratie au détriment des droits des citoyens, parce
qu'on change la façon de faire, là, on change l'économie
de notre droit. Je regrette, on va même à rencontre de
l'économie de notre droit. À part ça, on ne peut pas dire:
Dans le morceau, il y a telles parties qui font mon affaire. C'est un peu comme
quelqu'un qui va à un banquet et qui dirait: Moi, je prends juste les
desserts. Il mangerait tous les desserts à lui tout seul et il dirait:
Les autres, mangez le reste. Ça ne marche pas comme ça,
normalement.
Là, vous, vous arrivez et vous êtes comme un
pique-assiette, M. le Président, qui décide et qui dit: Dans
l'économie de notre droit, je prends des morceaux et il y en a d'autres
que je laisse là. Sauf qu'à la fin nous avons un système
différent. Ce qu'on est en train de faire actuellement, c'est un
régime de droit particulier à la Société de
l'assurance automobile quand ce sera en matière de poursuites
pénales. Ce n'est pas pour rien que tous les organismes juridiques qui
se sont prononcés actuellement se prononcent contre vos
dispositions.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre. M.
Gélinas.
M. Elkas: Là, on revient à l'article 29. C'est sur
cet article qu'on fait le débat.
Le Président (M. Gauvin): C'est-à-dire sur le
troisième alinéa.
M. Elkas: Le troisième alinéa.
Le Président (M. Gauvin): Avez-vous d'autre chose à
ajouter, M. le député de Lévis, en rapport avec le
troisième alinéa?
M. Garon: Je ne vois pas que le ministre répond. Il n'est
pas juriste, sauf que, même s'il n'est pas juriste, c'est à lui
à répondre de la loi qu'il présente au nom du
gouvernement. Moi, ça ne me fait rien si le ministre ne se sent pas
à l'aise dans les questions de droit et veut se faire remplacer par un
autre ministre. C'est déjà arrivé, en 1962, quand M.
Lesage en 1962 ou 1963, je ne suis pas certain a dû
défendre la loi du ministre de l'Agriculture sur la mise en
marché des produits agricoles parce que le ministre, qui était un
agronome, ne se sentait pas à l'aise dans les questions juridiques. Le
premier ministre a ajourné le Parlement. Il est venu
défendre le projet de loi devant la commission parlementaire sur
l'agriculture parce qu'il considérait que c'était important de le
faire et c'est lui qui a défendu le projet de loi parce qu'il y avait
des questions juridiques. Et le ministre, qui n'était pas familier avec
les questions de droit, a été remplacé par le premier
ministre lui-même.
Ici, si le ministre dit: Moi, je n'aime pas ça, les questions
juridiques, c'est du droit, je ne suis pas à l'aise là-dedans, il
peut se faire remplacer par quelqu'un qui est plus à l'aise. On a le
droit d'avoir les réponses aux questions qu'on pose.
M. Elkas: It is typical of the Deputy de Lévis, M. le
Président, qui va essayer de faire n'importe quelle affirmation. Ce
n'est pas ça que j'ai dit. Là, on fait référence
à un autre article, qui est déjà passé, l'article
28. Je me sens très confortable avec l'article 29. Je n'embarquerai pas
dans un débat qui touche l'article 28 où on a déjà
passé, où c'est déjà passé. Alors,
simplement vous dire que, l'article 29, je demande l'adoption.
M. Garon: M. le Président, le temps de parole, ça
ne marche pas comme ça. Ça ne fait rien. Je comprends.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: II n'a pas l'air à l'aise. Le ministre n'a pas
l'air à l'aise avec un Parlement et les façons de faire d'un
Parlement. Le Parlement, c'est...
M. Elkas: Parlez donc de l'article 29.
M. Garon: Je parle de l'article 29. Justement...
M. Elkas: Non.
M. Garon: ...M. le Président, j'ai tellement de
difficultés à faire comprendre au ministre...
M. Elkas: Non.
M. Garon: ...qu'il est en train de changer un système. Il
est en train, actuellement, de faire une justice sur ordinateur. Il y avait des
droits, avant, pour les citoyens, mais là on les a enlevés.
Alors, qu'est-ce qu'on est en train de faire? On est en train de faire un
système où, du début jusqu'à la fin, c'est les
ordinateurs qui vont condamner les gens. C'est ça qu'on est en train de
faire. Parce que, avant, là, il y avait des dispositions, qu'on
enlève. À l'article 28, on a enlevé des dispositions. On
est en train de faire quoi? De la justice sur ordinateur. C'est ça qu'on
est en train de faire. On va peser sur les pitons et là les lettres vont
partir, et, si tu n'as pas eu de réponse à l'ordinateur à
telle date, là, tout va être en marche. On va dire: Après
30 jours que l'ordinateur fait ça... On va programmer la justice et,
après ça, à la fin, ça va être quelqu'un qui
est condamné. Moi, je n'en veux pas, de ce genre de justice là,
M. le Président, parce que c'est une justice dangereuse, aveugle.
Alors, ce qu'on est en train de faire, c'est ça" qu'on est en
train de faire, une justice sur ordinateur, pour le confort de l'administration
de la justice. Sauf que ce n'est pas de même que ça marche,
normalement, en droit. En droit, normalement, les gens ont le droit d'avoir une
pleine défense. Et, à un moment donné, si tout le monde
doit envoyer ses papiers, comprenez-vous, et que l'ordinateur a
été... On n'aura même plus besoin de pitonner; on aura
juste besoin de mettre le nom et tout va se faire tout seul. Si on pense que
c'est ça, la justice, on se trompe. Il faut assister à des
procès pour voir à quel point il peut y avoir toutes sortes de
circonstances, toutes sortes de choses qui sont arrivées, qui font que
la personne qui peut avoir l'air coupable ne l'est pas. Mais là,
aujourd'hui, si on fait une justice sur ordinateur, c'est bien difficile de
discuter avec des machines. Vous en avez aujourd'hui, de plus en plus, des gens
qui vous téléphonent, comprenez-vous, qui
téléphonent à votre maison et c'est l'ordinateur qui vous
pose des questions. Je vous dis qu'il y a beaucoup de gens qui n'aiment pas
ça trop, trop. Il y en a qui ne s'en aperçoivent pas, mais il y
en a qui s'en rendent compte. Sauf qu'ici on est en train de mettre un
système de justice par ordinateur, et le ministre n'a pas l'air à
comprendre ce qui se passe actuellement, là-dedans.
C'est très grave. Ce n'est pas pour rien que des gens
réagissent, parce que c'est très grave. On va dire: II y a tel
élément, il est correct. Ce n'est pas ça, quand on regarde
un système de droit, on regarde l'économie du droit. D'ailleurs,
les avocats, la formule qu'ils emploient habituellement, je veux dire, ou les
gens qui sont dans le domaine juridique, c'est: l'économie du droit.
Notre façon d'administrer la justice. L'état du droit dans un tel
domaine donné. Là, actuellement, on est en train de mettre un
système de justice par ordinateur.
On a même vu, dans l'affaire du coroner Bouliane, ce qui est
arrivé. On a eu un bel exemple, là, dans l'affaire du coroner
Bouliane. Je vois des députés dans cette Chambre. Je vois le
député de Montmagny, je vois le député de
Saint-Jean, je ne leur souhaite pas que ça leur arrive. Je ne leur
souhaite pas que ça leur arrive, ça. Parce qu'à un moment
donné le coroner Bouliane a eu de la publicité, mais, quand ils
sont pris tout seuls, avec un système mécanique qui administre la
justice comme ça, je ne souhaite pas que ça leur arrive à
euk, à leur père ou à leur mère, parce qu'ils
verront qu'est-ce qu'ils ont mis en place comme système: un
système, à ce moment-là, qui va opérer comme une
machine, justement, qui va opérer comme une machine. Sauf qu'en droit ce
n'est pas de même que ça se passe. En droit, ce n'est pas de
même que ça se passe.
Je me rappelle d'une cause devant un tribunal. Le monsieur arrivait et
on lui disait: Vous avez déjà été condamné.
Il dit: Oui. On dit: Pour avoir fait quoi? Il dit: Avoir eu une arme
tronçonnée. On dit: Comment ça
que vous aviez une arme tronçonnée? Bien, il dit:
Qu'est-ce que vous voulez, quand j'étais plus jeune... Le gars avait 70
ans. Il avait été condamné à 20 années et
quelques. Il avait une arme tronçonnée. Il avait coupé une
carabine 22 parce qu'il travaillait dans un dépotoir et il y avait
beaucoup de rats. C'était bien difficile de manipuler une carabine,
ça fait qu'il s'était fait une petite arme pour... En droit, il
n'avait pas le droit d'avoir une arme tronçonnée.
Des voix: ...
M. Garon: Non, non, non. Mais la machine n'aurait pas compris les
explications, par exemple. Non, la machine n'aurait pas compris les
explications. Alors, là, lui, il a donné son explication. Le
juge... Bien, tout le monde a éclaté de rire, dans la cour, parce
que le monsieur, ça l'avait tellement traumatisé, le fait
d'avoir... Il avait 70 ans et c'était quasiment 50 ans avant. Sauf que
vous essaierez d'expliquer ces affaires-là à la machine. On est
en train d'établir un système de justice, actuellement, où
on va arriver que des gens vont avoir des conséquences terribles, et des
grosses conséquences. Quand on parle des...
M. Elkas: II n'y a pas de... M. Garon: Alors, il y a
des...
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis...
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Gauvin): ...voulez-vous m'ai-der?
Croyez-vous être toujours à l'article 29...
M. Garon: Toujours.
Le Président (M. Gauvin): ...troisième
alinéa?
(12 h 40)
M. Garon: Oui. Oui, parce que ce que j'explique, c'est le
système. Le ministre nous dit: Oui, ça, ce n'est pas un
problème, c'est le Code de procédure pénale. Sauf que le
Code de procédure pénale, s'il l'adopte tel quel, c'est une
affaire, sauf qu'il en a changé des éléments. Il en a
changé des éléments et, en changeant des
éléments, qu'est-ce qu'il a fait? Il fait tout ça, ces
changements-là, pour faire que tout fonctionne sur le pilote
automatique, de la machinerie, de l'automation, des ordinateurs, et les gens
vont les rentrer dans la machine.
M. Elkas: C'est votre opinion.
M. Garon: Ah! c'est mon opinion, puis...
M. Elkas: Expliquez-le donc au lieu de simplement faire des
affirmations que tout va être sur ordinateur, puis tout va être...
Des gens vont être condamnés, basé sur ce qu'il y a... Mais
dites-nous donc ce que vous pensez que va être le système ou
qu'est-ce qu'il est, le système? Je sais que vous essayez...
M. Garon: À cause des dispositions que vous avez
adoptées antérieurement, à cause de l'article 28. À
cause de l'article 28. Parce que, en faisant ça, vous changez le
système. Vous mettez un système d'ordinateur.
M. Elkas: Pantoute.
M. Garon: Oui. Après ça, tout va fonctionner. Tout
va marcher, après ça, de façon automatique, puis vous
l'avez dit, d'ailleurs. M. le Président, qu'est-ce que le ministre nous
avait dit, dans le fond? Il veut adapter la loi à ces machines. Il nous
l'a dit, dans les réunions antérieures. Il a dit: On a
créé un système sur informatique, puis, actuellement, la
loi ne marche pas assez bien avec notre système qu'on a mis en place. Il
l'a dit même au débat sur l'article 1, le premier article dont on
a parlé. Il faudrait se rappeler de ce qu'il a dit, le ministre. Il nous
en a parlé quand il a parlé des articles 1 et 2, au tout
début, en parlant des articles 105 et 106. C'est là qu'il en a
parlé, quand il a parlé qu'on a créé un
système sur ordinateur, puis il a dit: Maintenant, il faut adapter la
loi parce que le système ne marche pas comme on voudrait qu'il
marche.
Alors, au lieu d'adapter l'ordinateur à la loi, on adapte la loi
à l'ordinateur, sauf qu'on va avoir de la justice sur ordinateur. Puis,
quand les gens vont être condamnés, vous allez voir qu'est-ce que
c'est. Tantôt, le ministre a dit: Oui, c'est facile. Ils peuvent venir
donner des explications. Je vais vous dire une chose, quand vous êtes
accusé de quelque chose que vous n'avez pas fait, vous allez voir que
c'est compliqué en mosus! C'est bien plus compliqué que vous ne
pensez.
Moi, je l'ai vécu à l'Assemblée nationale, en 1977,
quand on était accusé d'une affaire qui n'avait pas eu lieu. J'ai
été chanceux de retracer l'avocat. Puis il y avait l'avocat,
là-dedans, le leader du gouvernement, puis un autre avocat qui avait
fait une entente dont je n'étais même pas au courant. Mais, parce
qu'il y a eu un effet à ça, les gens pensaient que c'est moi qui
étais intervenu, alors que je n'étais intervenu d'aucune
façon, sauf que l'effet de leur entente faisait en sorte que les choses
étaient de telle façon, puis, à cause du coup de
téléphone que j'avais eu un vendredi, ça avait l'air que
c'est moi qui avais fait bouger ça, alors que je n'avais bougé
d'aucune façon. Je ne savais pas ce qui était arrivé. La
personne présumait, puis tout le monde présumait que
j'étais intervenu. Résultat net: J'ai été chanceux,
chanceux, à un moment donné, de savoir qu'il y avait eu une
entente qui n'était même pas encore entérinée devant
le tribunal. Pourquoi? Parce que se défendre d'une chose qui n'existe
pas, c'est très compliqué. C'est très compliqué. Et
là on est en train de mettre un
système, actuellement, sur ordinateur. Puis là,
après ça, les gens vont être poignes dans ce
système-là. Ils vont avoir de la misère à
fonctionner avec ce système-là, puis ils vont être
malheureux.
D'ailleurs, qu'est-ce qu'on a, aujourd'hui? Pourquoi on a mis des
chartes? Pourquoi les gouvernements ont mis des chartes des droits et
libertés de la personne? Pourquoi ils font des choses de même?
Essentiellement, c'est pour protéger les individus contre les
systèmes, justement. Puis là, actuellement, le ministre met en
place des systèmes pour combattre l'individu.
Le Président (M. Gauvin): M. le député,
voulez-vous conclure? Le temps qui vous était alloué est
dépassé.
M. Garon: II est dépassé? Je ne demande pas de
privilège, M. le Président. Je vous demande d'appliquer le
règlement. Alors, je n'en dirai pas plus long.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que le troisième
alinéa est adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): Sur division. Est-ce que
le...
M. Garon: Pouvez-vous le lire avant, M. le Président, par
exemple?
Le Président (M. Gauvin): Oui.
M. Garon: J'aimerais ça que vous le lisiez.
Le Président (M. Gauvin): Volontiers. Troisième
alinéa: «Toutefois, le défendeur peut requérir du
poursuivant, conformément à l'article 63 du Code de
procédure pénale (L.R.Q., chapitre C-25.1), qu'il assigne comme
témoin la personne qui a remis cet avis ou effectué cette
vérification.»
Et je reconnais que cet alinéa a déjà
été adopté sur division.
J'appelle l'article 596.4...
M. Garon: Non, c'est le paragraphe qui était...
Le Président (M. Gauvin): Paragraphe, excusez-moi.
Paragraphe 596.4.
M. Garon: Non, on n'a pas voté 596.3 dans son ensemble. On
est seulement à... On venait de faire le vote sur le troisième
alinéa, là.
Le Président (M. Gauvin): Oui, vous avez raison. Avant
d'appeler l'article 596.4, j'appelle l'adoption de l'article 596.3, dans son
ensemble.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): Sur division. À nouveau,
j'appelle l'article 596.4. M. le ministre.
M. Elkas: «Dans une poursuite pénale pour la
sanction d'une infraction à une disposition de l'article 531, la preuve
de la remise de l'avis prévu à cet article peut être faite
par le dépôt d'un double de cet avis qui en atteste la remise et
qui est signé par la personne autorisée par la
Société ou la personne autorisée à effectuer la
vérification mécanique pour celle-ci.»
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis, premier alinéa.
M. Garon: Est-ce que le ministre pourrait lire l'article dans son
ensemble. Après ça, on va analyser ça par les...
Le Président (M. Gauvin): Les 2 autres alinéas?
M. Garon: Non. Normalement, le ministre présente son
article. Après ça, nous, on demande de faire l'étude,
selon le cas, alinéa par alinéa. Alors, il faut que le ministre
présente son article dans son ensemble parce qu'ils se lisent l'un par
rapport à l'autre, dans son article, normalement.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre, voulez-vous
poursuivre?
M. Elkas: Ça ne me dérange pas, mais on change les
règles à mesure qu'on...
M. Garon: Non. Les règles... Appliquons le
règlement tout simplement.
M. Elkas: Non, je m'excuse... Non, mais une minute, là.
Les dernières, on les a faites l'une après l'autre.
Le Président (M. Gauvin): C'est-à-dire, M. le
ministre, oui.
M. Elkas: On les a faits l'un après l'autre. Je ne les ai
pas lus dans leur ensemble.
Le Président (m. gauvin): est-ce que monsieur... '
M. Elkas: Vous m'avez demandé de lire paragraphe par
paragraphe...
M. Garon: Non, mais j'ai demandé de présenter votre
article. Vous le présentez comme vous voulez.
Le Président (M. Gauvin): C'est-à-dire que
ça change les règles de ce qui avait été, mais le
ministre consent à présenter l'article dans son ensemble.
M. Garon: C'est ça. Il peut le présenter de
différentes façons.
Le Président (M. Gauvin): Ça change les
règles. Bon, et...
M. Elkas: Vous me le demandez, je vais dire oui. Au lieu de
critiquer... »
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Elkas: «La date de la vérification des
réparations et de l'attestation de la conformité du
véhicule routier au présent Code peut être prouvée
par le dépôt d'un double de l'avis qui atteste la
vérification du véhicule et sa conformité au
présent Code et qui est daté et signé par la personne
autorisée par la Société ou la personne autorisée
à effectuer la vérification mécanique pour celle-ci.
«Toutefois, le défendeur peut requérir du poursuivant,
conformément à l'article 63 du Code de prodécure
pénale, qu'il assigne comme témoin la personne qui a remis cet
avis ou effectué cette vérification.»
De plus, en vertu de l'article 531 du Code, un inspecteur de la
Société ou un mandataire de la Société pour la
vérification mécanique doit délivrer au
propriétaire ou au conducteur d'un véhicule un avis enjoignant au
propriétaire de faire effectuer dans les 48 heures les
réparations nécessaires lorsque son véhicule
présente une défectuosité mineure. À défaut
par le propriétaire de faire la preuve dans les 48 heures qu'il a fait
effectuer les réparations, ça constitue une infraction à
l'article 531.
L'article 596.3 vise à soustraire le poursuivant de l'obligation
d'assigner dans toutes les poursuites pénales la personne qui a remis
l'avis pour témoigner de cette remise. Dans le même ordre
d'idée, il le soustrait de l'obligation d'assigner la personne qui a
effectué la vérification mécanique pour témoigner
de la date de cette vérification.
L'article 596.4 vise à soustraire le poursuivant de l'obligation
d'assigner la personne qui a remis l'avis pour témoigner de cette
remise. Dans le même ordre d'idée, il le soustrait de l'obligation
d'assigner la personne qui a vérifié les réparations et la
conformité du véhicule pour témoigner de la date de cette
vérification.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis, des commentaires sur la présentation de l'article
596.4?
M. Garon: M. le Président, ce que j'aimerais obtenir du
ministre... Dans les questions que j'ai posées à
l'Assemblée nationale, le ministre de la Justice a dit qu'il avait
fourni un avis au ministre concernant son projet de loi. Le ministre de la
Justice, lui, a dit: Le ministre des Transports peut faire ce qu'il veut avec,
dans le sens qu'il peut le produire ou non. Il peut faire ce qu'il veut avec.
Alors, j'ai donné mon avis au ministre des Transports. Moi, ce que
j'aimerais demander au ministre: Est-ce qu'il est prêt à nous
fournir l'avis du ministre de la Justice concernant son projet de loi?
(Consultation)
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre. (12 h 50)
M. Elkas: M. le Président, si on me demande un avis
écrit, non, je ne l'ai pas. Par contre, vous allez comprendre, que ce
soit pour cet article ou ce projet de loi, lorsque ça touche tout ce qui
est légal, évidemment, on doit consulter le ministère de
la Justice. Mes gens ont parlé avec... Il y a eu des consultations avec
ces gens-là. J'ai présenté ce projet devant le
comité législatif, où on retrouve plusieurs avocats, le
ministre ainsi que les experts du ministère de la Justice, et j'ai eu
l'autorisation d'aller de l'avant avec ce projet.
M. Garon: Non, non, ce n'est pas ça. Je comprends ce que
vous dites. Le Comité de législation... J'ai été
membre du Comité de législation pendant plusieurs années.
Mais ce n'est pas ça. Concernant un projet de loi, le ministre de la
Justice fournit un avis, et le ministre de la Justice a admis en Chambre qu'il
avait fourni un avis au ministre des Transports concernant son projet de loi.
Ça, c'est une affaire. Après ça, des discussions au
Comité de législation, c'est autre chose. Sauf qu'un avis du
ministre de la Justice concernant son projet de loi... Le ministre de la
Justice l'a dit hier et ce matin, en Chambre, qu'il avait fourni un avis au
ministre concernant son projet de loi. Alors, c'est l'avis formel du
ministère de la Justice concernant un projet de loi. Seulement,
après ça, il y a des discussions concernant le projet de loi au
Comité de législation.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que vous vous rapportez
au projet de loi 91 ou à l'article, quand vous...
M. Garon: Bien...
Le Président (M. Gauvin): ...parlez de l'avis?
M. Garon: Bien, l'avis, je ne sais pas sur quel point... Je ne
l'ai pas, moi, l'avis. Si je l'avais... Alors, l'avis du ministre de la Justice
concernant le projet de loi doit faire des distinctions entre
différentes dispositions du projet de loi: il y en a dont il doit
parler; dans d'autres, il ne doit pas parler; dans d'autres, il dit qu'il y a
des problèmes; dans d'autres, il dit qu'il n'y a pas de problème.
Alors, moi, je ne peux pas présumer des articles sur lesquels porte
l'avis du ministre de la Justice. C'est pour ça que je demande au
ministre s'il peut nous fournir l'avis du ministre de la Justice pour nous
laisser évaluer l'avis du ministre de la Justice.
Pourquoi? Pour les mêmes raisons que je mentionnais tantôt:
Parce que, quand on est dans le domaine du
droit, on parle souvent, et c'est ça que le ministre de la
Justice... Il y a 2 aspects que le ministre de la Justice doit surveiller quand
il surveille l'application d'un projet de loi: premièrement,
l'économie du droit, parce qu'on ne peut arriver avec un système
complètement incohérent, donc l'économie du droit, il faut
que ce soit cohérent par rapport au système; après
ça, des modalités particulières, qui peuvent être
des questions de modalités par rapport à l'économie du
droit. Mais il y a 2 choses particulières.
Alors, c'est pourquoi je demande au ministre s'il peut nous fournir une
copie de l'avis du ministre de la Justice concernant le projet de loi dans son
ensemble, parce que je suis persuadé que, quand on parle... Quand je
vous parlais tantôt, M. le Président, au fond, du Code de
procédure pénale, moi, je suis persuadé, sans avoir vu
l'avis je dirais que je gagerais, même, là-dessus, sans
avoir vu l'avis que le ministre de la Justice a parlé de ces
dispositions par rapport aux dispositions du Code de procédure
pénale qu'il vient de faire adopter. Parce qu'il y a eu des
études pendant des années sur l'ensemble des dispositions
pénales qu'il y a au Québec, qui n'étaient pas toutes
cohérentes. On a fait un nouveau code de procédure pénale,
au Québec, qui vient d'être adopté. On a un nouveau code de
procédure civile, également. Alors, je suis persuadé, moi,
que le ministre, par rapport à ce projet de loi, a donné des
indications par rapport aux règles générales en
matière de procédure pénale et civile qu'on trouve dans
les nouveaux codes, et il a dû mentionner en quoi le projet de loi est en
accord ou en désaccord. Je suis persuadé que, sur des articles,
il a dit: Je suis en accord, pour telle et telle raison, et que, sur des
articles, il est possible qu'il ait dit également qu'il n'était
pas en accord, pour telle et telle raison.
C'est pour ça que je demande au ministre si je peux avoir une
copie de l'avis. Je ne demande pas un avis par rapport à tel et tel
articles, ce n'est pas ça; c'est parce que, justement pour la raison que
je viens de mentionner, c'est l'économie du droit, c'est un
fonctionnement général en matière pénale. On est en
matière pénale, ici; alors, il s'agit d'infractions. D'ailleurs,
on dit: «Dans une poursuite pénale pour la sanction d'une
infraction». Alors, quand on est en matière pénale, et on a
un code de procédure pénale, et on a maintenant des dispositions
pénales qu'on trouve dans différents projets de loi, si le
gouvernement a voulu faire un système cohérent et je pense
que c'est souhaitable d'avoir un système cohérent; ça ne
veut pas dire qu'il ne peut pas avoir certaines particularités,
ça, si on a un système cohérent je suis
persuadé que, surtout à ce moment-ci dans le temps, où
je ne dis pas que, dans 25 ans, les gens vont dire la même chose,
là actuellement, on vient d'adopter un code de procédure
pénale, je suis persuadé que le gouvernement ne voudra pas y
déroger trop facilement au point de départ. Il vient de faire le
ménage dans la procédure pénale. Alors, c'est pour
ça que je lui demande ça. Je ne lui demande pas quelque chose de
bien méchant, là.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre, avant de
répondre, j'aimerais vous rappeler que M. le député de
Lévis vous demande des avis, j'ai cru comprendre, comportant le projet
de loi, et je vous rappelle que nous avons avantage à traiter de
l'article 596.4.
M. Elkas: M. le Président...
M. Garon: Pourquoi vous dites ça, M. le Président?
Non, non, vous ne pouvez pas donner cet avis-là.
Le Président (M. Gauvin): Non, non, mais
c'est-à-dire...
M. Garon: Non, non. M. le Président, là, vous ne
comprenez pas du tout ce que j'ai dit. Je viens justement de dire exactement le
contraire. Je viens de dire que c'est une disposition dans un ensemble,
à cet article, et que l'avis du ministère doit toucher l'ensemble
du projet de loi, puis, après ça, des modalités
particulières.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis, je vous...
M. Garon: Vous n'avez pas à interpréter ce que j'ai
dit. Bien...
Le Président (M. Gauvin): Non, non. Je vous rappelle...
J'ai dit: J'ai cru comprendre que M. le député de Lévis.
C'est tout simplement ça que j'ai dit. Vous...
M. Garon: Oui, mais vous n'avez pas à interpréter
ce que je dis, là. Vous n'êtes pas mon exégète, M.
le Président, et je ne veux pas que vous interprétiez ce que je
dis. Moi, ce que je dis...
Le Président (M. Gauvin): Je me reprends. M. Garon:
...c'est moi qui le dis.
Le Président (M. Gauvin): Je me reprends. M. le ministre,
on est à l'article 596.4.
M. Elkas: Je propose l'adoption.
M. Garon: J'ai posé une question au ministre,'
là.
M. Elkas: Bien non! Il n'y a pas d'avis sur l'article 29.
M. Garon: Ce n'est pas ça que je dis. Non, non. M.
Elkas: Moi, je suis tenu à l'article 29... M. Garon: M. le
Président...
M. Elkas: ...puis je viens de faire la lecture de l'article
29.
M. Garon: Non, non. On ne jouera pas au fou, là.
M. Elkas: Vous demandez s'il y a un avis qui a été
donné sur l'article 29. Moi, je m'en tiens à ça, puis je
m'en tiens à l'article 29. Alors, je vous dis non.
M. Garon: Non, non.
M. Elkas: Je n'en ai pas eu sur l'article 29.
M. Garon: Je vous ai dit...
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Avez-vous eu un avis du ministère de la Justice
concernant le projet de loi?
M. Elkas: Non, non. Je vous parle, moi, de l'article 29.
M. Garon: Ce n'est pas ça. La partie du projet de loi
à l'article 29...
M. Elkas: Des avis, monsieur...
M. Garon: ...fait partie d'un ensemble d'un système de
procédure pénale. J'ai dit: Dans l'avis du ministère de la
Justice, est-ce qu'il compare le projet de loi par rapport...
M. Elkas: Je me répète, puis je vais me
répéter.
M. Garon: ...aux dispositions du Code de procédure
pénale qu'il vient de faire adopter?
M. Elkas: C'est simplement...
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Elkas: ...la même chose que je viens juste de lui dire.
Il y a eu des échanges. L'avis qui est donné se fait en
échanges entre fonctionnaires, entre avocats, à
l'intérieur de la Société de l'assurance automobile du
Québec, ainsi que le ministère de la Justice. Alors, les avis
sont donnés à ce niveau-là.
M. Garon: Non, non. Ce n'est pas ça que je vous demande,
là.
M. Elkas: Bien...
M. Garon: Non, non. Ce n'est pas ça que je vous demande.
Concernant...
M. Elkas: Non, non, mais que ce soit un avis écrit ou un
avis verbal, il s'en est fait, des avis.
M. Garon: Ce n'est pas ça que je vous demande. M.
Elkas: II s'en est donné des... Je m'excuse.
M. Garon: Non, non, mais vous ne comprenez pas.
Le Président (M. Gauvin): Oui, mais... M. le ministre va
compléter sa réponse.
M. Garon: Non, non, mais il ne comprend pas ce que j'ai
demandé, là.
Le Président (M. Gauvin): On va lui permettre de
compléter sa...
M. Garon: Oui, mais j'aimerais ça, M. le Président,
que vous ne les mettiez pas sur de fausses pistes en interprétant ce que
je dis. C'est déjà assez difficile. Alors, ce que j'ai dit,
essentiellement... Parce que je sais comment ça marche. J'ai
déjà été 9 ans dans un conseil des ministres, puis
j'ai été, je ne me rappelle pas combien d'années, membre
du Comité de législation. Je sais exactement comment ça
marche. Quand il y a un projet de loi, le ministre de la Justice donne un avis
sur un projet de loi. Normalement, il donne un avis sur un projet de loi, puis
il se prononce par rapport au projet de loi, formellement. Ce n'est pas du
placotage. Je ne voudrais pas employer des termes qui peuvent être
interprétés. Je ne parle pas des discussions entre les
fonctionnaires du ministère de la Justice puis du gouvernement, d'autant
plus que, entre vous puis moi, M. le Président, les fonctionnaires de la
justice, dans les ministères respectifs, sont des fonctionnaires de la
Justice. Vous savez que le contentieux du ministère des Transports, ce
ne sont pas les employés du ministère des Transports, ce sont les
employés du ministère de la Justice affectés aux
Transports.
M. Elkas: Oui, c'est à peu près ça.
M. Garon: Alors, je sais comment ça marche.
M. Elkas: Oui.
M. Garon: C'est comme les ministères des finances, ce sont
des gens du ministère des Finances affectés là, parce
qu'ils contrôlent, ils sont là pour les finances, pour
contrôler à l'intérieur du ministère, comme les
avocats du ministère sont là pour contrôler. Sauf que vous
arrivez avec un projet de loi... Parce que le projet de loi, ce n'est pas rien
que les avocats qui sont dedans, là. Il y a toutes sortes de gens qui,
sur le plan administratif, demandent des dispositions à mettre dans le
projet de loi, et là le ministre de la Justice...
M. Elkas: Heureusement.
M. Garon: ...se prononce par rapport à un projet
de loi. Le ministre de la Justice se prononce par rapport à un
projet de loi, puis là il donne son avis par rapport au projet de loi,
formellement. Dans ce cas, c'est formellement, parce que les gens, au
ministère de la Justice, ils sont là pour assurer la
cohérence des lois.
L'avocat qui est au ministère des Transports, lui, sa fonction
n'est pas la même, mais, quand arrive un projet de loi formellement, il y
a des avis qui sont mis. Il y a même des avis d'impact, si on veut.
Normalement, il y a peut-être eu, même, des avis d'impact du
ministère des Finances ou du Trésor concernant l'impact
financier, l'impact sur les citoyens. Ça a déjà
fonctionné de même, en tout cas. Quels sont les impacts? Combien
ça va coûter au gouvernement d'administrer ça, un projet de
loi? Parce que, si on arrive avec des dispositions qui coûtent une
fortune, le gouvernement va dire: Ça coûte tant. Il va
évaluer les rapports coûts-bénéfices,
là-dedans. Alors, normalement, le ministre, quand il arrive un projet de
loi, il y a différents avis et je me réfère à un
avis, mais, comme je vois que...
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis et les membres de la commission, je vous rappelle que la seule
piste qui me guide est de toujours se rapporter à l'article 596.4. Je me
limite tout simplement à ça. Et, étant donné
l'heure, qu'il est 13 heures, la commission suspend ses travaux pour reprendre
à 15 heures, cet après-midi, dans la même salle. Merci.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 17)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements déclare sa séance
ouverte. Le mandat de la commission est de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 91, Loi modifiant le
Code de la sécurité routière.
Au moment de la suspension des travaux, nous venions d'adopter le
troisième alinéa de l'article 596.3 introduit par l'article 29,
et j'appelle l'article 596.4.
M. Elkas: Je m'excuse, Mme la Présidente, mais il y a eu
tout un débat sur le premier...
La Présidente (Mme Bélanger): Sur le premier
alinéa.
M. Elkas: ...alinéa de 596.4. Ça a
été fait.
M. Garon: Non, non. On avait commencé, ce n'est pas
fini.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord.
M. Elkas: Non, non. On avait écoulé le temps,
non?
M. Garon: Non, non. M. Elkas: Deux minutes?
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Neuf minutes de
faites sur ce 596.4. Alors, qui avait la parole?
M. Garon: C'est moi qui l'avais.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est M. le
député de Lévis.
M. Garon: Alors, essentiellement, Mme la Présidente, quand
je posais des questions au ministre, ce matin, je posais des questions sur
l'économie d'une loi et l'avis que le ministre de la Justice lui a
donné parce que, dans une société démocratique, il
y a l'ensemble du droit et l'économie de l'ensemble du droit. Il y a
l'économie des lois de même nature. Je pense, par exemple,
très simplement, que, quand on pense à des dispositions, bien,
notre façon de faire se réfère à l'économie
d'une loi. C'est pour ça qu'on a fait une refonte du Code de
procédure pénale, on a une refonte du Code de procédure
civile, on a le Code criminel. Je vais vous donner rien qu'un exemple, que je
n'ai pas mentionné parce que, moi, je ne fais pas de droit criminel,
ça fait des années que je n'ai pas touché à
ça. (15 h 20)
On me signalait je vais donner rien qu'un exemple qu'un
avis de suspension de permis ou de révocation de permis, en droit
criminel, c'est fait par huissier. Ça fait trop longtemps que j'ai vu
ces affaires-là, mais ce n'est pas fait par lettre, c'est fait par
huissier. Dans l'économie de notre droit, par exemple... Le droit
pénal, on vient de le refaire, notre droit pénal. On a un
ensemble de dispositions, on a fait le ménage dans notre droit
pénal pour arriver à un régime général de
droit pénal, avec une façon de faire. On a un code de
procédure où on a une façon de faire, il vient
d'être refait, lui aussi. Le Code civil vient d'être refait. Mme la
Présidente, je vais vous dire même, pour vous montrer à
quel point c'est sérieux je ne sais pas si je l'ai apporté
avec moi; je l'ai apporté avec moi, justement pour vous montrer
à quel point c'est sérieux, comme avocat, membre du Barreau, j'ai
reçu, hier,, par la malle, mon inscription je suis un avocat
qualifié aux cours obligatoires portant sur la
réformé du Code civil. Je vais devoir aller suivre 60 heures de
cours, sur 20 cours différents de 3 heures par cours, et tous les
avocats vont être obligés de suivre un certain nombre d'heures de
mise à jour parce que le Code a été modifié.
Là-dedans, je dois indiquer de quelle façon je vais m'inscrire,
de quelle façon ça va fonctionner, et il y a des délais,
puis il va y avoir des groupes de formés, et ça va fonctionner
pendant une grande période de temps. Ça va fonctionner pendant
des mois où les avocats vont devoir suivre des cours parce que c'est
la
protection du public, ça, à cause des réformes qui
ont été faites.
Je veux vous montrer quelques exemples. Ça va porter sur le droit
des personnes, 2 cours sur le droit des personnes, 2 cours sur le droit des
biens, le droit des obligations où il va y avoir 5 cours. Bien voyons! 7
cours. Plus que ça, 9 cours, pardon, sur le droit des obligations. Les
successions et donations, les sûretés mobilières, les
sûretés immobilières, 2 cours là-dessus, la
publicité des droits, la preuve et la prescription, le droit
international privé, le droit transitoire, dans des cours qui vont
être donnés et que les avocats vont être obligés de
suivre. Pourquoi? Parce que notre système de droit est modifié
par le système qui est mis en place. Je vais vous dire que, moi, je vois
ça avec beaucoup de plaisir.
J'en parlais même, j'ai commencé à contacter
quelques avocats pour leur demander quand est-ce qu'ils avaient l'intention de
suivre leurs cours parce qu'il va y avoir des discussions entre avocats sur ces
questions-là. Je commençais à m'interroger sur certaines
personnes pour qui j'ai de l'estime, sur le plan des connaissances juridiques,
et elles me disaient qu'elles voyaient cette opportunité qu'elles
avaient de discuter de ces questions de droit là avec beaucoup de
plaisir parce qu'elles sont convaincues que, dans un même groupe
où il va y avoir quelques députés moins nombreux,
parce qu'il n'y a pas beaucoup de députés qui sont avocats
maintenant des professeurs d'université, des avocats d'exercice
de différentes tendances, différents milieux, il va y avoir des
débats intéressants. Tous ceux à qui j'en ai parlé
m'ont dit: Ça va être sûrement une période
extraordinaire sur le plan de brasser les idées sur le plan du nouveau
droit.
Moi, je crois à ça profondément et je pense que
c'est un gros exercice que le gouvernement a fait, un gros exercice.
Savez-vous, Mme la Présidente, pour vous montrer à quel point
c'est un gros exercice, ça a commencé dans le temps de Duplessis.
La mise en oeuvre de ces réformes-là a commencé dans le
temps de Duplessis et ça se poursuit depuis la fin des années
cinquante. Puis là on arrive à la conclusion, actuellement, et
là, maintenant, ça va être mis en pratique, en application.
Les gens devront se recycler par rapport à ces changements-là.
Alors, quand je vous dis, je demande l'avis que le ministre a eu du
ministère de la Justice... Parce que je suis persuadé que le
ministre de la Justice, en tant que ministre de la Justice, en tant que gardien
de la cohérence des lois au gouvernement... Il vous a envoyé un
avis. Il a dit qu'il avait envoyé un avis.
Il y a eu des discussions avec les avocats, je suis convaincu de
ça aussi. Mais les avocats, quand ils travaillent sur des projets de
loi, ils ne travaillent pas tous dans la même perspective: il y en a qui
sont là pour assurer la cohérence des lois; d'autres sont
là pour essayer de mettre en oeuvre les commandes que leur passe le
ministre sectoriel; mais d'autres doivent regarder qu'est-ce qui arrive
à ça par rapport à l'ensemble.
C'est pour ça que, moi, j'ai demandé... Je le sais, j'ai
fait 60 lois différentes quand j'étais au ministère. Je
sais comment les gens travaillent, puis j'ai beaucoup travaillé avec mon
contentieux. Puis j'avais toujours quelqu'un, en plus de ça, du
contentieux à chaque fois que je faisais des discussions au
ministère, parce que je voulais m'assurer que toutes les choses
étaient toujours correctes. Pas à la fin du processus. Je voulais
toujours qu'il y ait quelqu'un du contentieux qui suive le déroulement
des opérations. Pourquoi? Pour qu'il n'arrive pas seulement aux
conclusions, puis qu'il ne sache pas exactement comment tout ce
débat-là s'est fait, pour qu'on tienne compte aussi des
nuances.
Alors, quand je demande au ministre s'il peut nous fournir l'avis du
ministre de la Justice, c'est parce que je suis persuadé que l'avis du
ministre de la Justice porte sur ces questions-là. Mais tout simplement
ce que je veux voir, c'est de quelle façon le projet de loi
reflète ou non, je ne parle pas des arbitrages, mais l'opinion du
ministère de la Justice par rapport au nouveau Code qui vient
d'être adopté par l'Assemblée nationale. Parce que ce n'est
pas possible qu'il n'ait pas parlé de ça. Je suis certain que,
dans certains cas le ministre l'a dit tantôt il s'agit
il l'a dit au contraire de concordance avec les nouveaux codes.
Je ne mets pas ça en doute. Je pense que c'est vrai. Mais, par rapport
à l'économie de la loi, par rapport à l'économie
des amendements qui sont proposés, par rapport à
l'économie du système de procédure en matière
pénale, dans son ensemble, pour une cohérence, pour une
cohérence, comment on pourrait comprendre, par exemple je vais
vous en donner des exemples qu'en matière criminelle une
suspension de permis pour les mêmes raisons, la procédure soit par
huissier je vous donne rien qu'un exemple tandis qu'en
matière d'assurance automobile la suspension de permis se fait par
lettre recommandée ou certifiée?
Je vais vous donner rien qu'un exemple parce que, dans l'économie
du droit, les gens vont se retrouver devant les mêmes
conséquences. Comment ça va fonctionner, si on ne veut pas que
les gens disent, à un moment donné: On a un système qui
est abracadabrant, que les gens perdent confiance dans le système? C'est
pour ça que je dis qu'il faut que le système soit
cohérent, et c'est pour ça que le gouvernement a fait la
révision du Code de procédure pénale.
C'est pour ça que je lui demande, à ce moment-ci, pas
seulement par rapport à l'article 596.4... Le député de
Montmagny, quand il présidait tantôt, il disait: Par rapport
à l'article 596.4. Ce n'est pas ça. L'article 596.4 fait partie
d'un ensemble. C'est comme si j'ai une pyramide, puis on me parle de la pierre
du haut. Elle n'a pas beaucoup d'importance, la pierre du haut. C'est la pierre
du bas qui est importante. C'est la fondation. Ce que je veux voir, c'est, par
rapport à l'ensemble des dispositions qui forment l'économie du
droit en procédure pénale, comment s'est positionné le
ministère de la Justice par rapport aux amendements à la loi que
propose le ministre, qui visent à amender le Code de la
sécurité routière, surtout dans la partie qui
concerne la procédure en matière pénale pour les fins du
Code de la sécurité routière. Comment ça s'ajuste
par rapport aux dispositions principales d'ensemble? C'est pour ça que
je lui pose la question s'il voudrait nous fournir cet avis-là. Parce
que, si l'avis général, au point de vue général, va
dans le même sens, bien, c'est un argument en sa faveur. Et, si l'avis ne
va pas dans le même sens, évidemment que ce n'est pas un argument
en sa faveur. Mais, s'il ne veut pas le rendre public, il nous laisse
présumer, à tort ou à raison, que l'avis formule beaucoup
de réticences par rapport à ce qu'il propose.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Lévis, sur ce paragraphe, votre temps de 20
minutes est terminé.
M. Garon: J'ai posé une question au ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a une
réponse à...
M. Elkas: Une réponse à une question qui a
été posée, puis je vais revenir sur la réponse
générale, mais il y a quelque chose de plus spécifique que
le député de Lévis avait demandé concernant la
procédure. Et là je me demandais si Me Gélinas pourrait y
répondre.
M. Garon: Me Gélinas parle en son nom ou au nom du
ministre?
M. Elkas: En tant qu'expert.
La Présidente (Mme Bélanger): Le ministre demande
à Me Gélinas de répondre.
M. Elkas: En tant qu'expert.
M. Garon: Tous ceux qui sont venus parler ici ont parlé
non pas au nom du ministre, parce que j'ai remarqué que c'est leur nom
qui était inscrit. C'était très important, ça,
parce que je me demandais, quand Me Marceau a parlé des fois
antérieures, c'est comme témoin, c'est comme expert. Ce
n'était pas au nom du ministre. C'est important.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est comme
expert.
M. Garon: Parce que le ministre, lui...
La Présidente (Mme Bélanger): Au nom du
ministre.
M. Garon: Vous savez pourquoi je pose la distinction. Le
ministre, lui, il a des questions d'opinion. L'expert, ce n'est pas des
questions d'opinion. L'expert est obligé de donner l'heure juste, le
témoin, parce qu'à ce moment-là, si le témoin ne
dit pas la vérité devant une commission, il y a des
pénalités qui peuvent être encourues.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va.
Me Gélinas. (15 h 30)
M. Gélinas: Essentiellement sur la question que vous
posiez, sur le droit criminel versus les lois pénales, moi, je ne suis
pas un expert en droit criminel, je vous le dis tout de suite, parce qu'on ne
fait pas de droit criminel au niveau de la Société de l'assurance
automobile. Ce qu'on me dit, au niveau des procédures criminelles, c'est
qu'il n'y a pas d'avis comme tels qui sont envoyés pour des suspensions
de permis en droit criminel. Les procédures de cour sont, bien
sûr, transmises par huissier, comme ça se fait au niveau civil.
Ça, ça va. Mais ce qu'on a au niveau du Code de la
sécurité routière où le droit criminel est
impliqué, entre autres l'article 180 du Code qui prévoit qu'il y
a interdiction de conduire prononcée par le juge, lorsqu'il est question
d'une conduite avec facultés affaiblies, à ce moment, le juge
prononce l'interdiction, mais sur le banc. Il confisque immédiatement le
permis de la personne. Donc, ce qu'on me laisse entendre, sur le plan criminel,
il n'y a pas d'avis, comme tel, envoyé par la poste dans ce genre de
circonstance. Il n'y a même pas d'avis qui sont envoyés par
huissier non plus. Ce qui est envoyé par huissier, c'est, bien
sûr, des procédures devant la cour, ça, oui. Mais c'est la
même chose sur le plan civil et sur le plan pénal. Donc, c'est la
nuance que je voulais apporter, tout simplement.
L'interdiction de conduire qui est faite, sur le plan criminel, au
niveau du Code de la sécurité routière, est faite au
niveau du tribunal lui-même, lorsque vient le prononcé de la
sentence et tout le reste, sur la déclaration de culpabilité. Et
c'est le tribunal lui-même qui statue. Donc, il n'y a pas d'avis comme
tel, envoyé. L'interdiction se fait sur-le-champ. C'est la seule nuance
que je voulais apporter.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions?
M. Elkas: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Oui. Mme la Présidente, je veux simplement, en
réponse à la question qui a été posée
pàY le député de Lévis... Je ne voudrais pas pas
qu'on pense qu'on n'est pas préoccupé par les droits de la
personne. Ça, c'est... Je vais attendre qu'il ait fini.
M. Garon: J'ai posé la question. Je ne veux pas...
M. Elkas: Non, non, mais vous m'avez posé une question
spécifique, qui est un peu générale, sur la
procédure dont on s'est servi pour avoir un avis. Je ne
voudrais pas que les gens pensent qu'on sort de cet exercice, un
gouvernement qui n'est pas préoccupé par les droits de la
personne. on a tendance à nous accuser d'être inhumains, non
démocratiques. le but poursuivi dans cet exercice est bien simple, c'est
d'essayer de réduire le nombre de personnes qui nous envoient promener,
si je peux me servir de ces termes-là, qui conduisent pendant 1 an, 1 an
et demi après avoir reçu 5,f 6 ou 7 avis, et puis
c'est seulement quand ils sont poignes que ces gens-là commencent
à être sérieux. mais, après tout, il y a 15 points
de démérite, puis les gens se promènent, et puis, s'il en
ont accumulé 16, 17... tu sais, on n'est pas là pour juger s'ils
sont coupables d'avoir fait de la vitesse ou non. on est là, nous
autres, tout simplement dans le but de dire: bien, cou-don, après 6 ou 7
avis, il me semble qu'on peut présumer qu'il a reçu un avis,
puis, s'il peut faire la preuve devant un juge... puis la loi est très,
très large. elle permet beaucoup de latitude pour le juge et n'est pas
limitative comme celle de l'ontario. une loi qui a été introduite
en 1982. il me semble que ce serait une chose qui serait acceptable pour la
société. mais là on est repartis dans une guerre de
légistes et puis, malheureusement, on perd de vue le fond de notre
argument. c'est d'enlever ces délinquants de la route, des gens qui
continuent à abuser du système. puis vous le savez comme moi, il
y a des façons de le faire, puis ils continuent à le faire.
Pensons aussi aux 4 000 000 de détenteurs de permis qui, eux
autres, se comportent d'une façon très correcte, puis eux doivent
subir les conséquences des gestes posés par une petite
minorité. Alors, tout simplement pour répondre au
député, c'est que, oui, on était préoccupés
par le fait que cet article pourrait brimer certaines personnes,
peut-être, mais je dois vous dire que l'intention n'est pas d'enlever des
droits à qui que ce soit. C'est dans le but de protéger
l'ensemble des citoyens et citoyennes du Québec. Vu que cette loi, il y
a une loi semblable dans la loi sur le Revenu, ainsi qu'il y en a une, comme je
l'ai mentionné, en Ontario... On est allés devant le
Comité de législation, et puis il y a eu énormément
d'échanges. Des échanges se sont faits avant qu'on ne
dépose ce projet de loi en Chambre et les avis comme tels, s'il y en a
d'écrits... Moi, je vais vous dire bien franchement, mon avis que j'ai
reçu est celui du comité législatif, quand il a dit: Oui,
tu peux procéder. Mais il n'y a rien d'écrit. C'est un avis:
Vas-y. Vous avez fait face au comité législatif, j'en suis
sûr, M. le député de Lévis, vous dites que vous avez
fait partie du Comité. Mais, en présentant vos projets de loi,
est-ce qu'il vous donne un avis écrit ou est-ce qu'il vous dit: Allez-y,
allez en paix? C'est un peu ce qu'on a vécu et c'est un peu ce que j'ai
vécu dans plusieurs projets de loi que j'ai déposés, moi,
depuis mon arrivée ici. Alors, sur les 20, c'est sûr que je ne
suis pas apparu devant le comité législatif pour l'ensemble des
20, mais peut-être les trois quarts. C'est la façon que ça
fonctionne. Alors, les avis se font verbalement entre les gens du
ministère de la Justice et les gens du ministère sectoriel.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
ça va pour le paragraphe 596.4?
M. Garon: Non, non.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais votre temps est
terminé sur ce paragraphe-là, M. le député de
Lévis.
M. Garon: Non, mais je voulais poser une question au ministre.
J'ai 2 affaires, en tout cas.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, allez-y.
M. Garon: Je peux bien le faire sur l'autre paragraphe.
La Présidente (Mme Bélanger): Allez-y pour la
question.
M. Garon: Premièrement, je ne parle pas de cet
avis-là. En réponse au ministre, je ne parle pas sur cet
avis-là. Je parle de l'avis lorsque le projet de loi est
acheminé, après ça, après les discussions au
Comité de législation. Lorsque le projet de loi est fait, il y a
un avis au ministère de la Justice sur le projet de loi. Il est fait par
écrit. Le ministre de la Justice l'a dit lui-même, qu'il donne ses
avis directement aux ministres. Le ministre de la Justice l'a dit à
l'Assemblée nationale.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, des avis se donnent d'une
façon écrite au début, et il y a évidemment des
amendements qui sont apportés. Mais, pour vous dire s'il y avait un avis
final, non, il n'y en a pas eu comme tel. Au début des échanges
entre le ministère sectoriel et le ministère de la Justice, il y
a un avis qui est envoyé et les gens se convoquent, ils ont des
rencontres et ils se parlent, ils font des changements et ça aboutit
à un projet qui ne ressemble peut-être pas à comme il
était au départ.
M. Garon: C'est ça que je dis, c'est cet avis-là
que je vous demande. C'est de cet avis-là que je vous parle.
M. Elkas: Vous n'en avez jamais déposé, des
affaires semblables, on n'en dépose pas non plus.
M. Garon: Et, par rapport à ce que disait Me
Gélinas, quand la Société de l'assurance automobile du
Québec traite des questions, elle traite des suspensions de permis pour
points de démérite, pas pour facultés affaiblies.
La Présidente (Mme Bélanger): Me
Gélinas.
M. Gélinas: II y a plusieurs sortes de suspensions et de
révocations.
M. Garon: Oui.
M. Gélinas: Donc, il y a des suspensions qui sont faites
pour des raisons d'ordre médical et il y a une suspension où
c'est différent aussi au niveau des effets qu'une révocation.
Parce que, quand on a une révocation, c'est comme si le permis n'existe
plus, tandis que, quand on fait une suspension, le permis comme tel a toujours
une certaine existence, mais il n'est plus valide pour une certaine
durée. Il reprend sa validité une fois que la suspension est
levée. Mais, au niveau de la révocation dans le cas des points de
démérite, c'est une révocation qu'on fait, et ça,
c'est une sanction administrative. C'est une sanction administrative, ce n'est
pas une sanction pénale. C'est considéré une sanction
administrative tout comme la suspension. Et ça, ça se fait par
avis, poste recommandée, en vertu du Code de la sécurité
routière. Ça a toujours été le cas.
M. Garon: Mais ça a le même effet? M.
Gélinas: Ça a le même effet que?
M. Garon: Ça a le même effet que si c'était
pour facultés affaiblies, sauf que ça pourrait être pour
des raisons beaucoup moins importantes. (15 h 40)
M. Gélinas: Non, je ne peux pas dire que ça a le
même effet que pour facultés affaiblies parce que, pour
facultés affaiblies comme telles, la poursuite se fait en fonction d'une
accusation au criminel.
M. Garon: Je sais.
M. Gélinas: Et, une fois qu'on a une déclaration de
culpabilité c'est comme ça que le système des
points d'inaptitude est bâti et a été construit, comme tel
nous, on inscrit les points uniquement sur avis du tribunal qu'il y a eu
déclaration de culpabilité et si c'est une infraction qui donne
lieu à des points de démérite. Mais il faut d'abord la
déclaration de culpabilité. L'avis nous est envoyé par le
tribunal, et, une fois qu'on reçoit l'avis, on l'inscrit, et c'est
à ce moment-là qu'on avise la personne en conséquence.
C'est pour ça qu'on dit que c'est une sanction administrative. La
sanction pourrait avoir lieu avant ou après la déclaration de
culpabilité. On a choisi de le faire après la déclaration
de culpabilité.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
paragraphe 596.4 est adopté?
M. Elkas: Adopté. M. Garon: Un instant.
M. Dufour: J'entendais parler le ministre concernant la
délinquance. Moi, je veux dire, on est contre, aussi, les
délinquants, nous autres, mais la façon dont les lois sont faites
depuis quelques années, j'ai l'impression qu'on va produire des
délinquants à la pochetée. Je vais vous donner une des
raisons, moi, que je vois où vous allez avoir de la délinquance,
parce que vous avez de moins en moins de contact direct avec les assurés
pu avec les gens qui sont détenteurs de permis d'automobile. Par
exemple, quand les gens viennent pour renouveler leur permis, vous le faites et
il n'y a aucune attestation directement à l'effet que la licence a
été payée, que son immatriculation a été
payée pour l'année courante, si ce n'est que son reçu et
directement avec le ministère. Donc, il y a des gens qui ne paieront pas
leur immatriculation.
M. Elkas: Qu'est-ce que ça vient faire
là-dedans?
M. Dufour: Non, non, mais ils sont des délinquants. Des
délinquants, ce n'est pas juste dans un sens. La délinquance,
ça se fait n'importe où. Et le fait que vous avez des amendes
excessives à des endroits, ça aussi, ça va créer
des délinquants un peu partout parce que ça ne peut pas faire
autrement quand on va trop loin dans nos lois et qu'on veut trop
réglementer. Parce que ce n'était pas ça, votre discours,
au départ. C'était réglementer moins et mieux. Et
là je ne suis pas sûr que vous réglementiez moins. Je suis
sûr d'une chose, c'est que vous ne réglementez pas et que vous ne
faites pas de meilleures lois parce que vous vous éloignez un peu.
Une voix: M. le député.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais là on
s'éloigne aussi du sujet ici, parce que là...
M. Dufour: Oui, mais seulement on parlait de
délinquance.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais oui, mais on
parlait de délinquance...
M. Dufour: Ça a affaire à ça.
La Présidente (Mme Bélanger): ça n'a rien
à voir avec l'article, là. on est complètement à
côté de l'article. on parle, là... "
M. Dufour: Oui, mais ça va avec les avis...
La Présidente (Mme Bélanger): ...de poursuite
pénale...
M. Dufour: ...et les avis pour enlever les licences, ça
entre en ligne de compte, parce qu'il vient de démontrer...
La Présidente (Mme Bélanger): Ça n'a rien
à voir avec les avis d'enlever des licences. C'est la
vérification mécanique pour les véhicules reconstruits
dont on parle, là.
Une voix: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, c'est
ça, icj. L'article 29, c'est ça.
M. Dufour: Oui, bien il a été bien plus loin que
ça dans la discussion. J'ai écouté la discussion et elle a
été plus loin que ça.
M. Elkas: C'est parce que la question m'avait été
posée et j'ai répondu.
M. Dufour: Ah! bien moi, je...
La Présidente (Mme Bélanger): Dans le fond, on
parle de l'article 29, là.
Une voix: Adopté. M. Dufour: ...
(Consultation)
M. Garon: On est au paragraphe 1?
La Présidente (Mme Bélanger): Paragraphe 596.4.
Là, il reste l'alinéa suivant.
M. Garon: Deux autres alinéas.
La Présidente (Mme Bélanger): Deuxième
alinéa. Le premier est adopté?
M. Garon: Attendez un peu, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien oui, je le
demande.
(Consultation)
M. Dufour: Quand vous dites, là, que... On va aller
discuter sur le fond. Moi, je n'ai pas d'objection sur l'article tel quel,
là. Vous dites: «...la preuve de la remise de l'avis prévu
à cet article peut être faite par le dépôt d'un
double de cet avis». Pourquoi vous obligez... Et l'original, lui, il est
où? Du double ou bien d'un double? C'est quoi, là?
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Me Gélinas.
Une voix: Me Marceau.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Marceau. M.
Elkas: De la Justice. M. Garon: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): Me Marceau, de la
Justice.
M. Dufour: Du ministère de la Justice. M. Marceau
(Roger): Oui, de la couronne. M. Dufour: J'aime mieux ça.
M. Garon: Son premier nom?
M. Marceau: Roger Marceau, pas le frère à
Suzanne.
M. Garon: Moi, je ne le sais pas.
M. Dufour: On ne la connaît pas. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Marceau: Vous parliez tantôt de l'uniformité de
la loi et du Code de procédure pénale. La disposition qui vise le
dépôt d'un double du certificat de vérification
mécanique, c'est justement pour s'ajuster au Code de procédure
pénale qui dit qu'un rapport d'infraction, qu'un constat d'infraction
qui est remis à quelqu'un, quand il faut faire la preuve de ce rapport,
pour éviter d'assigner la personne qui l'a rédigé, soit le
policier, soit le mécanicien, soit le vérificateur, la loi dit
qu'on peut déposer un double. Il n'y a plus d'original, puis il n'y a
plus de copie, en vertu du Code de procédure pénale. C'est un
double. On peut en déposer un double. Donc, le certificat de
vérification mécanique, on dit qu'il a la même valeur qu'un
rapport d'infraction prévu au Code de procédure pénale,
donc on le dépose comme un billet d'infraction. Puis ce qui est
marqué dessus a la même valeur que la personne qui viendrait dire
la même chose au tribunal.
C'est l'ajustement complet avec le Code de procédure
pénale. Puis cette disposition a été amenée par la
légiste qui a écrit le Code de procédure pénale
depuis 10 ans. C'est elle-même qui l'a mis dans cette loi celle
qui a fait le Code de procédure pénale pour assurer,
justement, l'uniformité dont vous parliez. C'est pour assurer un lien.
Toute infraction se prouve de la même façon. Alors, un double du
rapport d'infraction. Que ce soit par un policier, par un mécanicien.
Et, si le citoyen veut contester l'écrit qu'il y a là, il doit
demander qu'il vienne au tribunal.
M. Dufour: Avant, on parlait d'une copie conforme.
M. Marceau: Oui. Il n'y en a plus en vertu...
M. Dufour: Là, vous parlez d'un double. Un double, c'est
quoi? Un fax, c'est un double?
M. Marceau: Non. C'est...
M. Dufour: La photocopie, c'est un double?
M. Marceau: C'est le double exact de celui qui est
rédigé. Quand on va donner un constat d'infraction, à
l'avenir, on va donner une copie au défendeur, un double au
défendeur, puis l'original, entre guillemets, là, a la même
valeur que le double. C'est la copie carbone.
Une voix: C'est ça.
M. Marceau: Sans autre modification ni ajout. C'est la copie
carbone. C'est pour ça qu'on ne parle plus d'original et de copie. C'est
2 feuillets qui ont la même valeur. On parle de double. On ne parle plus
de copie ni d'original. Donc, il y a une partie au défendeur, une partie
au poursuivant, puis une partie à la cour. Ils ont tous les 3 la
même valeur. Donc, c'est l'uniformité totale dans ces 2 lois.
La Présidente (Mme Bélanger): Pareil comme une
carte de crédit.
M. Marceau: C'est pour ça qu'on ne parle plus de copie et
d'original. Si ce n'est pas exactement comme ce que le défendeur a entre
les mains, ce n'est pas un double. Il faut que ce soit exactement pareil.
Une voix: Copie carbone.
M. Marceau: C'est pour ça qu'on ne parle plus de copie ni
photocopie ni rien.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Dufour: Dans vos règlements, j'imagine que c'est
prévu, ça, que ces avis, ils sont faits de telle façon que
l'autre, il a tant de copies, il a tant de doubles, si vous voulez.
M. Marceau: C'est ça. Ils ont été
prépubliés dans la Gazette officielle du
Québec.
M. Dufour: Quand vous en avez 3, ça fait un triple.
Ça ne fait plus un double.
M. Marceau: C'est exact. Un double, ça veut dire un
double...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est un double de la
première.
M. Marceau: ...une copie semblable, un double.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça.
M. Marceau: C'est justement pour être plus clair. Une
entière uniformité avec le Code.
La Présidente (Mme Bélanger): Très clair, M.
le député de Jonquière.
M. Marceau: On ne crée rien de nouveau avec ça.
C'est qu'on l'assimile à ce qui est prévu au Code de
procédure pénale.
M. Dufour: Quand vous parlez... Oui.
M. Marceau: Et la personne qui a écrit ça est la
même qui a écrit de a à z le Code de procédure
pénale.
M. Dufour: «La personne autorisée par la
Société ou la personne autorisée à effectuer la
vérification mécanique pour celle-ci», pourquoi...
M. Marceau: Les mandataires.
M. Dufour: C'est quoi, les... C'est un ou l'autre ou si ça
pourrait être un dans certains cas et un autre pour certaines raisons?
Quand vous dites un ou l'autre, ça dépend des cas, j'imagine,
quand vous dites ça.
M Marceau: Oui. Ça dépend des cas.
M. Dufour: Parce que, si c'est un avis d'infraction, ça va
être, «signé par la personne autorisée», le
policier.
M. Marceau: C'est ça.
M. Dufour: Mais, si c'était une question de
mécanique, la vérification, ça ne peut pas être un
policier. Il faut que ce soit la personne qui a fait la
vérification.
M. Marceau: C'est ça.
M. Dufour: Donc, il n'y a pas de mélange par rapport
à ça...
M. Marceau: Non.
M. Dufour: ...et c'est ça que ça veut dire,
vraiment, le libellé. '
M. Marceau: C'est ça. Vous l'avez bien deviné.
C'est ça. (15 h 50)
M. Dufour: J'ai peut-être bien lu, mais, des fois... Ce
n'est jamais nécessairement plus clair, quand on lit. Ça fait des
procès, des fois.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va, pour
596.4?
M. Garon: Premier paragraphe?
La Présidente (Mme Bélanger): Premier paragraphe,
oui. Alors, 596.4 adopté?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Deuxième
alinéa de, 596,4. M. le ministre.
M. Elkas: On a fait la lecture.
La Présidente (Mme Bélanger): Y a-t-il des
explications?
M. Elkas: Je l'ai tout expliqué.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous l'avez tout
expliqué. Bon.
Est-ce qu'il y a des commentaires, des questions?
M. Garon: J'aurais aimé poser d'autres questions à
Me Marceau parce que je remarque que les Me Marceau se suivent mais ne se
ressemblent pas.
La Présidente (Mme Bélanger): Pas du tout, ils ne
se ressemblent pas du tout...
M. Garon: Non, je parlais dans leurs propos.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah bon! Je pensais
que c'était physiquement.
M. Garon: Non, jamais je ne fais d'allusion au physique.
Une voix: On n'a pas le droit.
M. Garon: On n'a pas le droit. Je ne sais pas s'il peut... C'est
parce que c'est le même article.
La Présidente (Mme Bélanger): Là, si le
ministre autorise Me Marceau.
M. Elkas: C'est par rapport au deuxième alinéa?
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: C'est par rapport au deuxième alinéa?
M. Garon: Par rapport au deuxième alinéa. M. Elkas: I
do not believe you.
La Présidente (Mme Bélanger): Au deuxième
alinéa, Me Marceau, avez-vous des explications à donner au
député de Lévis?
M. Garon: C'est parce que je n'avais plus de temps de parole,
essentiellement, quand Me Marceau est venu donner des explications. J'aurais
aimé lui poser des questions.
La question que je voulais lui poser, c'était la suivante... Au
fond, Me Marceau a plaidé, tout à l'heure, la conformité
des dispositions avec le Code de procédure pénale.
M. Marceau: Ça, c'est pour faire comme si c'était
un rapport d'infraction, pour ne pas créer de nouvelles affaires, comme
si c'était un rapport d'infra-tion prévu à l'article 62 du
Code de procédure pénale, qui dit que tout rapport d'infraction
ou constat d'infraction rédigé par la personne qui a
constaté l'infraction fait preuve de son contenu...
M. Garon: Oui.
M. Marceau: ...et peut être déposé en preuve,
comme telle, comme si la personne était là pour dire ce qu'il y a
dessus. Donc, ça, on en fait la même valeur, pour ne pas
créer 2 régimes différents.
M. Garon: Je trouve ça intéressant, ce que vous me
dites. Mais l'autre Me Marceau nous avait plaidé le contraire, la
semaine dernière...
M. Marceau: Bon.
M. Garon: ...concernant d'autres dispositions. Bien oui. Elle
disait qu'on ne voulait pas la conformité avec le Code de
procédure pénale. Le Code de procédure pénale, il
est bon ou il n'est pas bon. On ne peut pas dire, à un moment
donné, qu'on plaide, en disant: II est bon. Je trouve que c'est un
argument. J'achète beaucoup plus ces arguments-là que les autres.
Sauf que, dans la loi, à un moment donné, on est après
dire: C'est bon, parce qu'on s'ajuste au Code de procédure
pénale, et: C'est bon parce qu'on ne s'ajuste pas. On a entendu les 2
arguments.
Je comprends que vous allez dire que c'est au sujet d'autres
dispositions. Mais on a plaidé aussi d'autres choses, à date. Le
ministre va dire: Des articles antérieurs, mais il y en a qu'on a
passé parce qu'on n'avait plus de temps de parole, essentiellement.
D'autres auront l'occasion de revenir à l'Assemblée nationale,
s'il n'y a pas d'amendements entre-temps. Mais il y a d'autres dispositions
dans le projet de loi où on a dit, là, que ce qu'on voulait,
c'était de s'écarter du régime du Code de procédure
pénale pour établir un régime particulier. Vous, vous
êtes du ministère de la Justice.
M. Marceau: Oui. Je m'occupe du Code de la sécurité
routière depuis 15 ans.
M. Garon: Bon! D'une façon générale...
Une voix: ...une certaine expérience.
M. Garon: Oui. Comment se fait-il que, parfois, vous vous ajustez
au nouveau Code de procédure pénale et, dans d'autres cas, vous
voulez l'écarter?
La Présidente (Mme Bélanger): Me Marceau.
M. Elkas: Je vais lui permettre de répondre, mais
n'embarquons pas dans 28.
M. Garon: Bien...
M. Elkas: Si t'embarques dans 28, moi, je n'embarque pas.
M. Garon: Non. Mais 28, c'est un exemple.
M. Elkas: Non. Un exemple, oui, mais il va y en avoir... Il a
été voté.
M. Garon: On l'a mis de côté. Ça ne fait
rien. M. Elkas: Allez-y. On va...
M. Marceau: Avec 28, on ne s'est pas du tout écarté
du Code de procédure pénale. On a créé une
disposition qui existe dans le Code de procédure pénale à
plusieurs endroits. Des présomptions et des renversements de fardeau de
preuve, ce n'est pas nouveau et ça existe dans le Code de
procédure pénale, qui est une copie de la Loi sur les poursuites
sommaires. Par exemple, quand je vais accuser madame ici de ne pas avoir de
permis de conduire, je n'ai pas à prouver qu'elle n'a pas de permis de
conduire. C'est elle qui doit prouver qu'elle en a un. Ça, ça
existe depuis des années. L'article 28 est au même effet. Quand
j'accuse quelqu'un d'être propriétaire d'un édifice public
non conforme, je n'ai pas à prouver qu'il est propriétaire de
l'édifice public. Ça existe dans le Code, ça a tout la
même valeur.
M. Garon: Vous n'avez pas à prouver qu'il est
propriétaire.
M. Marceau: Non. M. Garon: Oui, mais...
M. Marceau: C'est à lui à venir établir
ça. Le contraire.
M. Garon: Vous prouvez qu'il n'est pas conforme.
M. Marceau: Oui.
M. Garon: Bien oui, mais c'est justement.
M. Marceau: Mais c'est ça. Mais des renversements de
fardeau de preuve et des présomptions, ça existe de tout temps et
ça existe... On n'a rien inventé ni été à
l'encontre du Code de procédure.
M. Garon: C'est un peu comme si je voulais... Vous êtes en
train de me dire: Si je vous dis que vous êtes là, je n'ai pas
à prouver que vous êtes là. Je comprends, c'est
l'être et le non-être. La base de la philosophie, c'est ça:
l'être et le non-être, je plaide que vos sens vous trompe, vous
pensez que je suis là alors que je ne suis pas là. Il y a des
philosophes qui ont essayé de démontrer ça. Mais ce n'est
pas ça. Je comprends que les tautologies n'ont pas à être
prouvées. Ce n'est pas ça, au fond, ce n'est pas de ça
qu'il est question, actuellement.
M. Marceau: Mais ce n'est pas nouveau, et on n'a pas
été à rencontre du Code de procédure.
M. Garon: Non, non. Il y a des présomptions. La
présomption de bonne foi est présumée. Sauf que,
maintenant, ça ne sera pas toujours le cas. Ça ne sera pas
toujours le cas. Quand vous dites des choses comme ça, c'est vrai. Mais
là, maintenant, vous avez accepté d'introduire des... Je ne sais
pas si on a accepté. Mais le ministre veut introduire des dispositions,
maintenant, où on ne sera pas nécessairement prouvé de
bonne foi, il va falloir démontrer qu'on est de bonne foi. Ça,
c'est nouveau. Non, mais c'est ça, l'affaire.
La Présidente (Mme Bélanger): On revient au
deuxième alinéa de 596.4, la vérification des
réparations.
M. Garon: Alors, voyez-vous, là, on dit: «La date de
la vérification...» Parce que, là, on présume bien
des choses. Regardez bien ce qu'on dit: «La date de la
vérification des réparations et de l'attestation de la
conformité du véhicule routier au présent Code peut
être prouvée par le dépôt d'un double de l'avis qui
atteste la vérification du véhicule et sa conformité au
présent Code et qui est daté et signé par la personne
autorisée par la Société ou la personne autorisée
à effectuer la vérification mécanique pour
celle-ci.»
Or, les coroners ont dit qu'il y avait une drôle de façon
de vérifier ça, qu'il y avait eu des pots-de-vin. On laissait
entendre qu'il y avait des pots-de-vin, qu'il y avait eu de la corruption. Ou
encore qu'il y avait eu un travail qui avait été mal fait. Et on
dit qu'il y a eu... sauf qu'on a dit qu'on...
M. Elkas: Ça n'a pas été prouvé.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: Ça n'a pas été prouvé.
M. Garon: Bien oui. Vous avez dit vous-même, tantôt,
dans les papiers que vous nous avez fournis,
qu'il y a des gens... Vous l'avez dit. Où est-il, le papier?
M. Elkas: On avait mentionné qu'il y a eu des pots-de-vin,
mais ça n'avait jamais été prouvé. Je pense que
c'est assez clair dans le rapport Malouin.
M. Garon: Avez-vous fait une enquête? Mais là vqus
dites: On va attester toutes ces choses-là sur... Les gens, on va
attester ça sur le papier qui arrive là en même temps que
les coroners disent qu'ils ne sont pas impressionnés.
Bon. Le rapport d'enquête du coroner Malouin. Le coroner Malouin,
il n'a pas enquêté sur le service au complet. «Selon le
rapport d'enquête du coroner Malouin qui était dans des cas
spécifiques, qui ne faisait pas une enquête sur le système,
lui les vérifications mécaniques effectuées
par...» C'est vos papiers, à part ça. Ce n'est pas mes
papiers, c'est les papiers que vous m'avez donnés ce matin. Puis c'est
marqué: «Préparé par le Service du contrôle du
transport routier», à la SAAQ. «Selon le rapport
d'enquête du coroner Malouin dit ce papier que vous m'avez fourni
les vérifications mécaniques effectuées par 3
mandataires ne présentaient pas un standard de qualité
élevé c'est ça qui est marqué. Certaines
actions ont déjà été prises par la
Société ou par des mandataires impliqués dans
l'enquête.»
L'enquête, qui relève du coroner Malouin... Le coroner
Malouin n'a pas fait enquête sur le service au complet. Il vous dit en
plus: «Le mandataire en parlant de l'autre mandataire a
fait l'objet d'avertissements sérieux et des contrôles de la
qualité supplémentaires effectués ont donné lieu
à la révocation de l'un des mécaniciens.» C'est la
SAAQ qui dit ça. Et la SAAQ continue: Les mécaniciens qui
étaient impliqués dans l'affaire dans une autre enquête ont
démissionné.
Alors, là, on a vérifié les enquêtes, ce que
disait le coroner dans son rapport. Sauf que ce n'est pas le service de la SAAQ
au complet qui a été étudié par le coroner. Le
coroner, lui, il y a eu des accidents, il a fait une vérification, puis
il s'est rendu compte que, la vérification mécanique, elle
faisait dur. Alors, suite à ça... Parce que, lui, c'est comme
quelqu'un qui est allé au hasard, il est allé sur ce qu'on lui
avait demandé de faire là. Il n'a pas vérifié
l'ensemble du service, puis des mandataires, puis de la façon de faire
de la SAAQ. (16 heures)
Aujourd'hui, vous lui mettez une disposition disant qu'il faut prendre
tout ça pour du cash. Je dis, quand vous demandez des dispositions comme
ça, il faut faire que les papiers qui vont venir... Regardez bien ce
qu'on dit: «La date de la vérification des réparations et
de l'attestation de la conformité du véhicule routier au
présent Code peut être prouvée par le dépôt
d'un double de l'avis qui atteste la vérification du véhicule et
sa conformité au présent Code et qui est daté et
signé par la personne autorisée par la Société
c'est le mandataire ou la personne autorisée à
effectuer la vérification mécanique pour celle-ci.»
Alors, là, je vous dis: Vous, de votre part, comment vous
assurez-vous? Ça a de l'importance, ça, hein? Vous savez ce que
ça veut dire, hein? Ça veut dire qu'on va attester qu'un
véhicule est correct, alors qu'il n'était pas correct. Ça
va faire preuve sous sa face même, alors que votre système n'est
peut-être pas à moitié vérifié. Ça
veut dire qu'on va attester comme corrects des véhicules qui ne sont pas
corrects, qui ont causé des accidents.
J'ai quelqu'un qui est dans mon comté, il a une fille de 20 ans
et le camion est rentré dans... Il l'a tuée, voyez-vous, sauf
qu'il n'avait pas de freins. Alors, il y a des conséquences. Là,
on nous dit: Maintenant, on va prendre ça pour du cash. La
Société de l'assurance automobile, actuellement... Moi, je suis
en train de me demander si on va continuer à invoquer le bon Dieu ou si
on n'invoquera pas maintenant, en priant le soir: Divine Société
de l'assurance automobile du Québec! Au lieu de dire Saint-Joseph,
Sainte-Marie, dire: Société de l'assurance automobile du
Québec, je vous salue! On va faire une prière à la
Société aujourd'hui, c'est le nouveau dieu, c'est elle qui ne se
trompe jamais. Sauf qu'on voit des coroners qui ont fait des enquêtes
particulières, quand ils ont eu à vérifier l'état
mécanique des véhicules en cause, pour se rendre compte que
ça ne vaut pas cher, le système de vérification de la
Société de l'assurance automobile du Québec. C'est
ça qui est en cause.
Alors, voyez-vous le lien? Ce que vous demandez, là... Je
comprends que vous avez pris le Code de procédure, mais, là, vous
êtes en train de nous dire qu'on va attester en preuve des documents de
mandataires, à moitié vérifiés sinon pas
vérifiés du tout par la Société de l'assurance
automobile du Québec, et ça, ça va jouer contre les gens
qui vont être impliqués.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Si vous regardez le troisième paragraphe, vous
allez voir qu'on peut toujours venir faire témoigner la personne, le
mandataire comme tel. Quant aux vérifications, M. le
député, il ne faut pas assumer... C'est sûr que le coroner
Malouin n'a pas voulu généraliser, je pense qu'il l'a dit dans
son rapport, mais, sur les rapports d'enquête du coroner Malouin, il y a
eu des enquêtes. J'ai avec moi Pierre Garneau, qui est directeur du
contrôle routier, qui s'est chargé de ces enquêtes. Vous lui
demanderez la question si ça a été fait, oui ou non. On
vous a aussi démontré, dans les dossiers qu'on vous a
déposés, qu'il y en a, des contrôles à l'interne. Il
y a des contrôles d'autovérification, il y en a qui sont faits par
chez nous. C'est en augmentant. Le contrôle de la qualité est
là. Alors, s'asseoir là, et généraliser, et dire
que ça ne se fait pas, et assumer que tout ce qui vient des mandataires
est faux, ce n'est pas correct. Ce n'est pas correct, mais ça, vous le
dites. Vous le dites et
c'est de la façon que vous le dites.
Peut-être que, moi aussi, des fois, quand on s'exprime, je pense,
à l'extérieur de cette Chambre, on s'est dit... On s'est
échangé hier une couple de mots sur la perception, et ce que les
gens disent, et que c'est mal compris par certains. Alors, je veux simplement
mettre les choses au clair et vous assurer qu'il y a des contrôles de la
qualité qui se font. Puis, vous savez, si vous avez des questions
à demander au directeur chargé des enquêtes, ça nous
fera plaisir de lui faire répondre aux questions que vous avez
concernant ce projet.
M. Garon: Dans le rapport du coroner Malouin, on parle
d'allégations de pots-de-vin. On réfère à des
allégations de pots-de-vin. Vous dites: Ça n'a pas
été prouvé. Ce n'est pas ça que je dis. La
Société de l'assurance automobile s'assure de quelle façon
que l'ouvrage de ses mandataires est fait de façon méticuleuse,
bien fait, que c'est un système qui est étanche, où il n'y
a pas de pots-de-vin? De quelle façon elle vérifie ça?
Là, on me dit: Ça n'a pas été prouvé. Non,
je comprends que le système du coroner Malouin n'a peut-être pas
une enquête pour prouver ça, sauf que, dans le cours de son
enquête, on lui a dit ça. Lui, écoutez, il n'a pas un
système... Ce n'est pas le procureur de la couronne, là. Le
coroner Malouin fait enquête sur les faits, mais, dans le cadre de son
enquête, on lui a fait des allégations. Mais la
Société de l'assurance automobile du Québec, là,
elle ne peut pas seulement dire, à un moment donné... Certaines
allusions sont faites à l'effet que ses mandataires auraient
accepté des pots-de-vin c'est elle qui dit ça
préparés par le service du contrôle du transport routier.
De plus, certaines allusions sont faites à l'effet que ces mandataires
auraient accepté des pots-de-vin en échange de l'apposition d'une
vignette de conformité. La preuve que ces mandataires auraient
accepté de tels pots-de-vin n'a jamais pu être faite. Ce n'est pas
ça que je demande.
Le coroner dit: II y a eu des allégations. Il y a eu des
allusions à ça. La Société de l'assurance
automobile du Québec, ce sont ses mandataires, ce sont des gens qui
travaillent en son nom. Elle, quelle enquête elle a fait pour
vérifier si c'était un système où il y avait de la
corruption ou s'il n'y en avait pas? C'est ça que je demande. Je ne sais
pas si vous comprenez la distinction que je fais.
M. Elkas: La distinction est bien claire. Vous dites qu'il y a eu
des accusations, pas des accusations, mais il y a des... Je vais vous citer la
lettre, ici, dans le rapport, c'est sur la page 54: «Sans avoir eu une
preuve formelle...»
M. Garon: Est-ce qu'on l'a, ça? Une voix: Le rapport
Malouin. M. Elkas: Le rapport Malouin.
M. Garon: O.K. Oui, je l'ai. C'est parce que je ne savais pas
à quoi on disait 54.
M. Elkas: «Sans avoir eu une preuve formelle [...] il
semble que, dans le milieu du camionnage, il soit aisé d'obtenir des
rapports de conformité, alors que les véhicules ne sont pas
conformes. M. Gravel qui est le président de l'Association des
mandataires en vérification mécanique du gouvernement du
Québec nous a d'ailleurs confirmé qu'il est très
fréquent que les mécaniciens se font offrir des pots-de-vin pour
fermer les yeux sur certaines des défectuosités... Sans vouloir
aller plus loin dans le cadre de la présente enquête sur ce
problème très précis de pots-de-vin, il paraît
nécessaire de souligner que les mécaniciens des garages qui
acceptent d'être mandataires de la Société de l'assurance
automobile du Québec ont des responsabilités et qu'ils doivent
travailler avec sérieux lors des inspections.»
Alors, les gens s'en font offrir, peut-être, mais ça ne
veut pas dire qu'ils acceptent.
M. Garon: Oui, mais vous n'avez pas lu le paragraphe suivant du
rapport Malouin, là. Vous êtes arrêté juste au bon
endroit.
M. Elkas: Mais...
M. Garon: Qu'est-ce qu'il dit, pour continuer? «Le choix
des mandataires laisse donc quelque peu perplexe. La façon dont la
Société de l'assurance automobile du Québec fait
enquête sur le sérieux des candidats mandataires est certainement
aléatoire. Si cette méthode était bonne, comment expliquer
la présente situation?» Il va assez loin. C'est fait à peu
près.
M. Elkas: Oui, mais il va...
M. Garon: Aléatoire, ça veut dire...
M. Elkas: Mais il va...
M. Garon: Ça va comme ça marche: n'importe
comment.
M. Elkas: oui. mais il dit, dans le même... si vous
retournez à la page 53, il dit: «bien sûr, il ne faut pas
généraliser et dire que tous les mandataires de la
société de l'assurance automobile du québec ne font pas un
bon travail.» '
M. Garon: II ne peut pas dire d'autre chose.
M. Elkas: You are pregnant or you are not. You cannot be half
pregnant.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: You cannot be half pregnant.
Une voix: Pas enceinte.
M. Elkas: Je m'excuse. Tu ne peux pas être à
moitié enceinte. Ça se dit?
Une voix: ...
M. Elkas: Du moins en français. M. Garneau est av^ec nous.
Il a fait une enquête sur les allégations qui ont
été faites suivant le rapport de M. Malouin. Peut-être
qu'il pourrait vous éclairer sur la façon dont on s'y prend pour
faire nos contrôles de la qualité. Quand tu penses qu'il y a 106
cas reçus au niveau des plaintes, 106 vérifications ont
été faites suivant des plaintes. Alors, les utilisateurs aussi
ont le droit de porter plainte et ils peuvent porter plainte, mais c'est
seulement 10 % de l'ensemble du contrôle de la qualité qu'on fait,
nous aussi, à la Société de l'assurance automobile du
Québec. Peut-être que vous pouvez expliquer, M. Garneau, la
façon dont vous vous y prenez pour faire le contrôle de la
qualité sur les mandataires.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Garneau.
M. Garneau (Pierre): La Société, sur une base
permanente, dispose d'employés qui vont dans les entreprises
vérifier la qualité du travail qui est effectué et la
capacité des mécaniciens d'effectuer les vérifications
mécaniques. Ce contrôle est effectué sur une base
permanente, comme je le disais tout à l'heure. Chaque entreprise de
vérification mécanique est vérifiée à 2
reprises, autant que possible, au cours d'une année. C'est sûr
qu'avec le nombre d'employés dont la Société dispose pour
faire ce travail il pourrait arriver, dans des cas, qu'une entreprise ne soit
vérifiée qu'une seule fois. Mais, en règle
générale, c'est 2 fois par année que chacun de nos
mandataires est vérifié. (16 h 10)
M. Garon: Prenons un cas précis, pour voir comment vous
marchez, là. Dans l'enquête du rapport Malouin, il a nommé
des noms. On voit, ici, dans un cas, le garage, on dit: «Le mandataire a
fait l'objet d'avertissements sérieux et des contrôles de la
qualité supplémentaires effectués ont donné lieu
à la révocation de l'un des mécaniciens.» Il a
été révoqué pourquoi? Les contrôles de la
qualité? Il n'avait pas le contrôle de la qualité. Pourquoi
il avait donné des permis? Est-ce qu'on a vérifié s'il
avait eu des pots-de-vin? On dit, ici: «Le mandataire a fait l'objet
d'avertissements sérieux et des contrôles de la qualité
supplémentaires effectués ont donné lieu à la
révocation de l'un des mécaniciens. »
Dans un autre garage, qu'est-ce qu'on dit? «Les mécaniciens
qui étaient impliqués dans l'enquête ont
démissionné.» Alors, c'est au cours de l'enquête
qu'ils ont démissionné, sauf que c'était quoi qu'il y
avait là? Pourquoi ils ont démissionné? Pourquoi, quand
vous avez vérifié, on a vu que le contrôle de la
qualité n'était pas là? Qu'est-ce qui s'est passé?
Les mécaniciens partis, on dit: C'est correct. Est-ce que c'était
rien que les mécaniciens qui étaient en cause? Est-ce qu'on a
vérifié qu'est-ce qui se passait par rapport au garage? Comment
ça se fait que... Combien de mécaniciens ont
démissionné? On ne le sait pas dans votre rapport. On dit: Les
mécaniciens qui étaient impliqués dans l'enquête ont
démissionné.
Ça, c'est des cas où le coroner a nommé 3 garages.
Là, on dit: Dans 1 cas, il y a 1 mécanicien qui a
été révoqué. Dans l'autre cas, des
mécaniciens, au cours de l'enquête, ont démissionné.
Deux sur trois, ça veut dire qu'ils avaient frappé assez juste,
là. Maintenant, quelles sont les causes, là? Vous continuez, dans
le rapport, ici: «De plus, certaines allusions sont faites à
l'effet que ces mandataires auraient accepté des pots-devin en
échange de l'apposition d'une vignette de conformité.»
Quelle enquête vous avez fait sur le fait qu'ils ont eu des pots-de-vin?
Vous vous êtes contentés de la démission des
mécaniciens et vous avez arrêté ça là.
M. Garneau: Non, pas tout à fait. Quand la
Société est saisie d'une plainte ou d'allégation à
l'effet que nos mécaniciens peuvent accepter des pots-de-vin ou peuvent
avoir des comportements douteux, il y a des enquêtes qui peuvent
être effectuées par notre direction de la vérification
interne et ces gens-là s'organisent pour aller assez à fond dans
leur...
M. Garon: Non, non, ce n'est pas ça, là, que je
vous demande. Il y a eu des cas précis. Le coroner Malouin vous a
nommé 3 garages. Dans 2 cas, il y a des mécaniciens qui ont
démissionné. Dans 1 cas, ce sont des mécaniciens qui ont
démissionné en cours d'enquête. Est-ce qu'on est
allé plus loin? Est-ce qu'on a vérifié les allusions de
pots-de-vin? Pourquoi ils ont démissionnes? Qu'est-ce qui est
arrivé? Pourquoi, dans le fond, ce n'était pas correct? Dans
l'autre cas, on a dit qu'on s'est aperçu que la vérification
n'était pas correcte. Alors, il y en a 1 dont le permis a
été révoqué. Mais pourquoi ce n'était pas
correct? Il était capable de vérifier. Pourquoi il a donné
des vignettes même si ce n'était pas correct? On s'est
contenté, on a dit: On met le couvert sur la chiotte pour
employer un terme un peu plus «rough» un peu, là ou
bien si on a vraiment regardé qu'est-ce qu'il y avait dans le
problème qui était là? Ou bien on s'est contenté de
la démission du mécanicien et, après ça, on
continue avec le même mandataire, comme s'il n'y avait rien eu? Qu'est-ce
qu'on a fait, comme enquête? Parce que vous nous demandez de prendre pour
du cash tout ce qu'ils vont faire, ces mandataires-là.
M. Garneau: Les mandataires dont on fait mention ici sont encore
sous l'effet de contrôles plus spécifiques. La
périodicité des contrôles, dans ces cas-ci, a
été accrue et ces gens-là sont suivis sur une base
périodique. Alors, la Société ne s'est pas
contentée d'une enquête de surface de départ, mais je peux
vous dire qu'encore au moment où on se parle ces gens-là font
l'objet de contrôles plus spécifiques.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça va?
M. Garon: Non, non. Un instant, là! M. Gauvin: Mme la
Présidente. M. Garon: Mais...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que je peux
donner la parole au député de Montmagny-L'IsIet?
M. Gauvin: Mme la Présidente, j'aimerais tout simplement
vérifier si... Ce qu'on en sait, des vérifications, la
Société va, de façon régulière, chez les
mandataires. Elle pointe un véhicule sans les avertir et elle demande de
faire une contrevérification pour vérifier le travail des
mandataires. C'est ce qu'on entend parler. Est-ce que c'est le cas?
M. Garneau: ...
M. Gauvin: Donc, ça devient une bonne
vérification...
M. Garneau: C'est exact.
M. Gauvin: ...sur la qualité du travail des mandataires,
si c'est le cas.
M. Garneau: C'est exact. Et maintenant qu'on a le contrôle
routier et qu'on a des gens sur route, on peut également intercepter les
véhicules sur route, et, dans la mesure...
Une voix: Des contrôles.
M. Garneau: ...où ce véhicule-là
démontre des défectuosités, on va en entreprise, et
là on sort les papiers, et on enclenche une enquête
spécifique. Alors qu'avant que la Société ne soit
dépositaire du mandat du contrôle routier on ne pouvait pas
intercepter ces véhicules sur route. Notre intervention n'était
qu'en entreprise. Mais, maintenant, on a les 2 places.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? Une
voix: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres questions?
M. Garon: Oui, Mme la Présidente. On a dit que
l'enquête continuait, sauf qu'ici on dit: «Enfin, la
Société adressait 2 notes à ces mandataires à
l'été 1992.» L'enquête dont on parle sur les 3
garages en question, Dufour Chevrolet Oldsmobile, Québec, Garage Lague,
Carignan, Ser-Jean Transport, Saint-Jean, les 3, ça a été
fait quand? Parce que le rapport du coroner date du 20 janvier 1993. Vous
dites: C'est encore sous enquête. On est rendu au mois de juin 1993.
Quand on parle des mécaniciens qui ont démissionné ou 1
cas de mécanicien révoqué, à quelle date c'est
arrivé, ça?
M. Garneau: Je n'ai pas les dates précises. Cependant,
dès que la Société a été saisie des
allégations du coroner Malouin, il y a des interventions qui ont
été prises à ce niveau-là immédiatement.
M. Garon: Est-ce qu'on a vérifié si c'était
un système de vignettes, alors que ce n'était pas correct, alors
que la vérification n'était pas conforme ou qu'elle
était... Comme on dit ici, les contrôles de la qualité
supplémentaires effectués ont donné lieu à la
révocation des mécaniciens et le mandataire a fait l'objet
d'avertissements sérieux. Est-ce qu'il y a eu une enquête
très pointue ou une enquête générale sur chacun des
mandataires qui avaient été mentionnés par le coroner
Malouin?
M. Garneau: Ça dépend de ce que vous entendez par
«pointue». C'étaient des enquêtes sérieuses.
Maintenant, pour ce qui est de la préoccupation des vignettes, s'il
devait y avoir un trafic de vignettes, je vous soulignerais que la vignette en
soi, chez nous, à la Société, n'est jamais une preuve. On
va toujours au-delà de la vignette pour vérifier sa
conformité, de sorte que quelqu'un qui se ferait prendre dans un trafic
de vignettes, ce serait l'arroseur arrosé, parce que vous trafiqueriez
une vignette, mais on ne se fie pas à la vignette. On va dans le fichier
pour vérifier la validité de la vignette. Alors, vous vous feriez
prendre si vous achetiez une vignette qui est...
M. Garon: Vous allez voir dans le fichier où? Quel fichier
pour avoir la vérification...
M. Garneau: À la Société de l'assurance
automobile, on vérifie si la vignette qui est apposée est
conforme à ce qu'on détient comme information dans le fichier
informatique quant à la date d'émission et quant à sa
durée de validité.
M. Garon: Non, non, ce n'est pas ça que je veux dire. Vous
ne savez pas si la vignette, par exemple, ce qu'on a dit qui était
conforme l'était vraiment. Ce n'est pas marqué dans votre
fichier.
M. Garneau: Oui. C'est-à-dire que la vignette est
rattachée à un véhicule...
M. Garon: Oui.
M. Garneau: ...puis ce véhicule-là a fait l'objet
d'une vérification mécanique, à un moment donné
dans le temps, puis tout ça...
M. Garon: Par celui qui vous a envoyé le rapport de
conformité.
M. Garneau: Oui. M. Garon: Oui.
M. Garneau: Alors, la personne qui va détenir une
vignette... Si quelqu'un va pour obtenir une vignette, puis il appose cette
vignette-là dans son véhicule, il se pourrait que la vignette
soit non valide. Il se pourrait qu/il ait eu une vignette frauduleusement.
M. Garon: Oui.
M. Garneau: Mais, nous, on va détecter que cette
vignette-là est non valide parce qu'elle n'est pas conforme à
l'information qu'on détient dans le fichier sur la période de
validité de la vignette ou sur la relation entre la vignette et le
véhicule.
M. Garon: Je vais être franc avec vous, Mme la
Présidente, je ne comprends pas ce que vous me dites. Vous dites: Celui
qui a vérifié, le mécanicien du mandataire, il a
donné une vignette. Puis vous dites: Après ça, quand la
vignette ou copie de la vignette, je ne sais pas, arrive au bureau, vous dites
que vous vérifiez dans votre dossier si c'est correct. Comment
pouvez-vous vérifier dans votre dossier si la vérification s'est
faite au garage? Je ne comprends pas trop.
M. Garneau: Excusez. Si la vignette a été
émise frauduleusement, on ne pourra pas faire cette relation-là.
J'ai dit: Si la vignette a été obtenue frauduleusement, s'il
devait se faire un trafic de vignettes, quelqu'un volerait, mettons, des
vignettes, puis il se mettrait...
M. Garon: Non, non. Oui, je comprends. Non, non, ce n'est pas de
ça que je parlais, moi. Ce n'est pas ça. C'est que, nous
autres... Quand on parle de trafic, au fond, c'est d'émettre des
vignettes à des véhicules non conformes. C'est certifier qu'ils
sont conformes en leur donnant une vignette, alors que le véhicule n'est
pas vraiment conforme.
M. Garneau: Ça, c'est par un contrôle de la
qualité qu'on va le détecter.
M. Garon: Oui. Mais là, comment contrôlez-vous vos
contrôleurs? Ce qui se dit, dans le fond, c'est qu'il y a des vignettes
qui sont données à des véhicules non conformes. Le
coroner, lui, il n'a pas vérifié tout le service, il a
été coroner sur des cas précis où il y avait des
véhicules d'impliqués, puis il a été
vérifier, je suppose, si ces gens-là étaient conformes ou
non. Il s'est rendu compte que les vignettes qui étaient données,
les véhicules ne correspondaient pas à la qualité qui
était constatée ou étant déclarés conformes
par la vignette. Là, il a dit: Bien, c'est curieux comment ça
fonctionne. Il a fait des déclarations dans son rapport. Je ne vous
lirai pas le rapport, mais c'est marqué. Il a fait allusion à des
pots-de-vin. Mais l'enquête n'est pas allée plus loin. Sauf que,
vous, vous êtes face à ça, un coroner qui vous dit
ça. Le ministre, ce qu'il nous demande, c'est de croire à ce
système de vignettes. À ce moment-là, pour croire à
un système de vignettes qui fait foi de ce qu'il dit, il faut
vérifier que le système de vignettes qu'on a en place est
vraiment correct, que ce n'est pas un système de donnage de vignettes de
n'importe quoi, où on donne des vignettes à n'importe quel
véhicule, peu importe sa qualité. Alors, comment
vérifiez-vous si votre service de contrôle, par vos mandataires...
(16 h 20)
M. Elkas: Excusez-moi, Mme la Présidente...
M. Garon: ...est correct ou non?
M. Elkas: ...est-ce que je peux apporter une correction? Vous
affirmez qu'il y a eu trafic de vignettes, ici, au Québec, provenant de
la Société de l'assurance automobile du Québec...
M. Garon: Je n'ai pas dit ça.
M. Elkas: ...ce n'est pas la première fois que je
l'entends dire. Puis, ça, la Société de l'assurance
automobile, pas la Société mais l'ACQ, l'association des
camionneurs du Québec, quelqu'un chez eux vous a relâché un
dossier qu'on ne pouvait pas supporter et, par après, le
président de l'ACQ a dû corriger certaines choses qui avaient
été dites et, en effet, ce qui ne venait pas du Québec
mais quelque chose qui se passait au niveau d'un autre gouvernement.
Alors...
M. Garon: Ce n'est pas à ça que je fais
allusion.
M. Elkas: ...c'était assez clair. Vous continuez à
le faire.
M. Garon: Non, non. Je ne parle pas d'un trafic de vignettes par
la Société de l'assurance automobile, je n'ai jamais dit
ça, là.
M. Elkas: Bien, vous l'avez dit en Chambre, puis je pensais que
vous veniez ici pour...
M. Garon: Non, non, non. J'ai posé des questions
concernant des dispositions. Ce n'est pas à ça que je
réfère, actuellement.
M. Elkas: On retire cette partie-là.
M. Garon: Je ne parle pas de ça, actuellement. Je parle
que ce vous dites actuellement, ce que vous demandez, là, par l'article
que nous étudions, c'est d'accorder toute la confiance possible à
votre système de vérification et de contrôle par vignette
et qui fait foi par lui-même de sa date et de son contenu, de
l'attestation de la conformité du véhicule sur production du
double du certificat de conformité, de la vérification
mécanique qui a été faite.
Moi, ce que je vous dis: On a des cas. Je ne parle pas en
général, je prends le cas du coroner. Lui, le coroner, il n'a pas
étudié tout le système. Il a étudié des cas
d'accidents et il est allé vérifier les véhicules. Il a
constaté qu'il y avait des vignettes de conformité et il s'est
rendu compte que les véhicules ne correspondaient pas à la
vérification mécanique qui était attestée par la
vignette. Il a poussé un peu plus loin et il s'est rendu compte que le
système, ça avait marché curieusement, dans ces
cas-là. Il dit et il y fait allusion aussi: «De plus, certaines
allusions sont faites à l'effet que ces mandataires auraient
accepté des pots-de-vin en échange de l'apposition d'une vignette
de conformité.» C'est ça qu'il dit, dans ces cas-là:
«Certaines allusions sont faites il n'a pas enquêté
sur d'autres affaires, ces 3 cas-là à l'effet que ces
mandataires il n'a pas dit n'importe quel mandataire, il a dit
ceux-là auraient accepté des pots-de-vin en échange
de l'apposition d'une vignette de conformité.»
Vous dites dans votre rapport, c'est votre rapport de votre service:
«La preuve que ces mandataires auraient accepté de tels
pots-de-vin n'a jamais pu être faite.» Bon. Ou bien il y avait un
système, dans ces cas-là, où il y avait des pots-de-vin,
ou, autrement, s'il n'y a pas un système de pots-de-vin, on donnait des
vignettes de conformité par complaisance, je ne sais pas pourquoi. Sauf
qu'on dit, en cours d'enquête, qu'on a révoqué le permis
d'un mécanicien, un mécanicien a été
révoqué et, dans d'autres cas, les mécaniciens qui
étaient impliqués dans l'enquête ont
démissionné. Comme si le problème était
réglé. Il n'est pas réglé. Parce qu'on dit bien:
«Ces mandataires...» Il n'est pas dit: Tel mécanicien, tel
mécanicien. C'est pour ça que je demande. La
Société de l'assurance automobile, dans ces cas-là, fait
quel genre d'enquête? Pas rien que sur les mécaniciens. Là,
il y avait 3 cas qui étaient mentionnés
précisément.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, à cette
réponse...
M. Garon: Qu'est-ce qu'on a fait comme enquête, exactement,
pour vérifier ça, non seulement les mécaniciens mais les
mandataires et le système au complet, dans ces cas-là et ailleurs
aussi? Parce qu'après ça on nous demande de porter foi à
tout ça, ce système-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, après
cette réponse, votre temps est terminé sur cet alinéa.
M. Elkas: C'est quoi que vous dites?
La Présidente (Mme Bélanger): Le temps du
député de Lévis est fini sur cet alinéa. Vous
faites votre réponse.
M. Elkas: Pour répondre à la question, la
Sûreté du Québec fait enquête sur les 5
mécaniciens du Garage Lague et puis, pour aller un peu plus loin, je
répète, il y a des... C'est sûr qu'on apprend, et puis on
regarde tout rapport qui peut nous venir par des coroners. D'ailleurs, on prend
leurs rapports au sérieux. Toute suggestion qui peut nous être
faite où il y aurait peut-être un manque, une faiblesse dans notre
système, on prend les mesures pour les corriger. Mais il ne faudrait pas
fermer nos yeux sur les 1034 contrôles de la qualité qui ont
été faits. Il est sûr qu'il y en a qui... Il y a
peut-être 10 % seulement qui proviennent des plaintes qui ont
été faites par les usagers de la route, le camionneur ou celui
qui est propriétaire du véhicule. Mais, quand même, il y en
a encore 1000 qui ont été faits, chose qui va pas mal plus loin
que ce qui a été fait dans votre temps. Quand on regarde le
nombre de contrôleurs routiers qu'on avait, qui étaient, en effet,
sur place avec la Sûreté du Québec... Mais ils n'avaient
pas grand mandat. On en ajoute 156 et puis on leur donne un mandat clair sur ce
qu'ils doivent faire. C'est un gros pas en avant. Venir critiquer et trop
généraliser...
M. Malouin l'a dit clairement, il ne faut pas généraliser,
puis penser que l'ensemble du système est pourri. Tu sais, quelqu'un a
dit «quelqu'un a dit», c'est des mots qu'on n'aime pas
entendre que les mécaniciens se font offrir des pots-de-vin, mais
ça ne veut pas dire qu'ils les acceptent. Ça ne veut pas dire
qu'ils les acceptent. Alors, ce qui était très important, c'est
ne pas assumer que la vérification qui se fait est pourrie, puis qu'il
n'y a absolument rien qui se fait pour corriger certaines lacunes qu'on
pourrait avoir à l'intérieur de n'importe quel système.
Allez-y.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va pour l'alinéa?
M. Dufour: Mais, quand vous parlez, M. le ministre, de la
Sûreté du Québec, puis des contrôleurs routiers, les
contrôleurs routiers, eux autres, ils font quoi, dans tout ça? Ils
contrôlent le camion quand il passe, mais...
M. Elkas: Sauf qu'ils peuvent faire des vérifications,
puis ils peuvent faire des vérifications à l'interne.
M. Dufour: Pourquoi vous amenez la Sûreté du
Québec à travers tout ça?
M. Elkas: Non, c'est parce qu'il y a des.... On nous a
demandé ce qui se passait au niveau des enquêtes, et puis c'est la
recommandation qui nous sort du rapport Malouin qui dit, à la page 91,
que la Sûreté du Québec doit faire une enquête sur
les circonstances entourant la démission des 5 mécaniciens du
Garage Lague inc. Alors, est-ce qu'on y va, Mme la Présidente?
M. Dufour: Oui, mais dans les mandataires, par rapport à
vos enquêtes, puis tout ça, est-ce que vous en avez, des fois, que
vous avez pris? Là, c'est le rapport Malouin, mais, en règle
générale, vous faites des
contrôles, si vos mandataires sont sérieux ou pas. Combien
vous en démettez chaque année?
M. Elkas: Je viens de vous dire, l'an passé, on en a
fait...
(Consultation) , M. Elkas: Les autovérifications, dans
l'année 1992, auto vérifications, contrôles de la
qualité, il y en a eu- 1770, il y a eu 66 suspensions, il y a eu 26
révocations, il y a eu 1 enquête. Et ceux qui ont
été faits par le contrôle routier, d'ailleurs, contre
rémunération, ce qui est «in house», les gens qui les
ont faits par nos vérificateurs, il y a eu 157 contrôles de la
qualité, 2 révocations et 1 enquête, et puis il y avait 19
plaintes qui ont été reçues par les mandataires.
Pardon?
M. Dufour: Qui ont été portées? M. Elkas:
Oui.
M. Dufour: Les gens qui sont en contrat avec la
Société de l'assurance automobile du Québec, ils sont pour
combien d'années, eux autres, en contrat?
M. Elkas: Les mandataires, vous parlez?
M. Dufour: Oui.
M. Elkas: II est renouvelable d'année en année.
M. Dufour: Mais les enquêtes que vous faites ou les
études que vous faites sur chaque cas, elles sont faites
régulièrement ou à l'improviste ou...
M. Elkas: À l'improviste, sans avertissement.
M. Dufour: Mais la personne...
M. Elkas: C'est la seule façon de faire les choses.
M. Dufour: Oui, mais, quand vous allez dans ces coins-là,
l'agent, son costume, est-ce qu'il est identifié ou si vous prenez des
cas, puis vous le faites travailler sans que la personne soit là?
M. Garneau: Si on va à la suite d'une plainte ou...
Ça dépend si on va chez un mandataire autovéri-fiant,
c'est-à-dire qui vérifie ses propres véhicules, alors que
le mandataire contre rémunération, c'est un mandataire qui fait
ça moyennant de l'argent. Si c'est un mandataire contre
rémunération, la façon de le prendre, c'est sur la route,
par nos contrôleurs routiers. Vous avez un véhicule, vous allez le
faire inspecter, vous payez le coût de cette
vérification-là, le mandataire vous donne une vignette et vous
vous en allez. On vous intercepte sur la route et on réalise que votre
vérification n'est pas correcte. Nous, on va aller voir, dans
l'entreprise qui a fait ça, comment se fait la vérification de
ces véhicules-là. Mais là il y a une forme d'incertitude
parce qu'on ne sait pas, la journée où on va y aller, s'il se
fait de l'inspection. Alors, là, c'est toute une question technique,
là, d'enquête, de voir quels sont les meilleurs moments pour faire
ces vérifications. (16 h 30)
Pour ce qui est des gens en autovérification, ils ont, en
règle générale, toujours des véhicules à
vérifier parce que c'est des gens qui ont des grosses flottes. Alors,
à un moment donné, on se rend là, et c'est sûr
qu'à partir du moment où on est arrivés ils savent qu'on
est là, mais on regarde quand même la qualité de la
vérification qui est faite, on regarde la qualité des
mécaniciens, de leurs capacités, on regarde l'outillage dont ils
disposent et on regarde l'état général des lieux, si c'est
une entreprise qui a l'air d'être fiable ou si c'est tout croche et
qu'ils n'ont pas l'air d'avoir l'outillage suffisant pour faire leur
travail.
M. Dufour: Mais les gens qui font la vérification,
à ce moment-là, à ce moment précis, ils doivent
avoir plusieurs cordes à leur arc, là. Ça peut être
soit des mécaniciens, ça peut être... Il faut qu'il y ait
une habileté par rapport à ça. Tout à l'heure, vous
avez parlé de la Sûreté du Québec. La
Sûreté du Québec, elle ne connaît pas
nécessairement la qualité du camion, ou de l'auto, ou du train
routier. À ce moment-là, ça veut dire que c'est des
mécaniciens qui vont sur les lieux, et vous avez vos propres outils pour
faire les vérifications?
M. Garneau: Oui. Les gens qui font ça, ce
travail-là, ont les capacités mécaniques de juger de la
capacité des autres mécaniciens. C'est des gens qui ont une
connaissance mécanique.
M. Dufour: Ça se fait par écrit, ces
tests-là, ou...
M. Garneau: Lors de l'accréditation d'un mécanicien
ou d'une entreprise, il y a une vérification qui est faite et il y a une
formation qui est donnée. Lors du contrôle de la qualité,
il y a, évidemment, des notes qui sont prises par les mécaniciens
de la Société qui font le travail, qui font la
vérification. On ne fait pas passer un test au mécanicien quand
on le voit; on le regarde travailler et, à le regarder travailler, on
est capables de détecter s'il sait c'est quoi, les composantes qu'il
doit vérifier, s'il fait une vérification sérieuse et
est-ce qu'il démonte les pièces de façon correcte, est-ce
qu'il... On est capables de détecter ça à le regarder
travailler.
M. Dufour: Et le test de route, c'est encore ces gens-là
qui le font?
M. Garneau: Le test de route?
M. Dufour: Est-ce qu'ils font des tests de route, avec ça,
ou bien si c'est juste une vérification mécanique?
M. Garneau: C'est une vérification qui est faite en
entreprise. Ce n'est pas une vérification qui est faite sur route.
M. Dufour: Mais ce serait plus complet s'ils faisaient le test
sur la route.
M. Garneau: Non. Si les gens le font en entreprise, c'est qu'ils
détiennent les outils ou les appareils qui permettent de mesurer ce qui
doit être mesuré.
M. Dufour: Quand vous dites l'autovérification, c'est pour
l'entreprise qui possède la flotte de camions; celui qui en a 1 ou 2,
lui, il ne peut pas être autovérifié lui-même? La
personne qui atteste, ça ne peut pas être cette
personne-là, quand elle donne le certificat, là? Ça ne
peut pas être la personne qui vérifie? C'est le mécanicien,
quand vous parlez, qui donne l'attestation que c'est correct ou pas?
M. Garneau: C'est le contremaître qui approuve le travail
qui a été fait par le mécanicien et qui transmet ça
à la Société de l'assurance automobile. Il signifie
à la Société de l'assurance automobile que, par rapport
à sa flotte, disons, de 25 camions, le camion x a été
vérifié telle date et que ce qui a été
détecté lors de la vérification, c'est tel et tel aspect
de l'état mécanique général de son
véhicule.
M. Dufour: Ça fait que: pas vu, pas pris. Si le gars, la
personne qui signe, le contremaître, si ses qualifications sont plus ou
moins... Lui, est-ce que vous avez des moyens de le contrôler plus
sévèrement?
M. Garneau: Bien, comme je le disais tout à l'heure, ces
entreprises-là sont visitées de 1 à 2 fois par
année, sans avertissement, pour aller, justement, s'assurer de la
qualité du travail qui est fait.
M. Dufour: Mais, quand vous dites qu'ils sont visités 2
fois par année, c'est vraiment le cas?
M. Garneau: Les statistiques peuvent le démontrer.
M. Dufour: Parce qu'on a eu 1 cas quelque part que je connais,
moi. Ça a pris... Il y avait pas mal de plaintes sur la façon de
vérifier la mécanique des camions, etc. Ça a pris pas mal
de temps. Il a fini par perdre son permis, mais ça ne s'est pas fait
vite, vite. Je ne suis pas sûr qu'il y avait des enquêtes
régulières...
M. Elkas: En quelle année, ça? En 1982? En
1983?
M. Dufour: Non, non, non. M. Elkas: Ah oui! Ah
oui!
M. Dufour: Sous votre règne, sous votre règne...
Une voix: II n'y en avait pas dans ce temps-là. M. Dufour:
...sous Sam I. M. Elkas: Pardon?
M. Dufour: Sous le règne de Sam I; sous votre règne
à vous.
M. Elkas: Voulez-vous... Veux-tu me donner le nom des...
M. Dufour: Bien oui! C'était Simard, dans la région
de Chicoutimi.
M. Elkas: Dans la région de?
M. Dufour: Chicoutimi.
M. Elkas: De Chicoutimi.
M. Dufour: Oui. Simard.
M. Elkas: II y a eu des plaintes?
M. Dufour: Ah oui! Il y avait des plaintes.
M. Elkas: Des plaintes provenant d'où?
M. Dufour: D'individus et même d'agents de la paix qui
disaient qu'il faisait même de la réparation sans... Quand
c'était un policier qui allait se faire examiner ou n'importe quoi... Il
faisait de l'automobile et il faisait du camion. C'est juste à la sortie
du parc des Laurentides. Il ne l'a plus, le permis. Ça a pris du temps.
Ça ne s'est pas fait rapidement.
M. Elkas: On va le vérifier. Je vous remercie beaucoup
d'avoir nommé le nom de la personne.
M. Dufour: Mais il a perdu son permis.
M. Elkas: Oui. Mais on va vérifier. On va regarder les
dossiers.
M. Dufour: Oui.
M. Elkas: Vous dites que ça date de 3 ans environ.
M. Dufour: Quelques années. Je ne peux pas
exactement...
M. Elkas: Trois ans et demi environ? M. Dufour: Ah!
M. Elkas: Oui.
M. Dufour: Ça peut bien être 4 ans.
M. Elkas: Si c'est 4 ans, je n'étais pas ici. Sam I
n'était pas ici.
M. Dufour: Ah! bien, ce n'est peut-être pas vous qui
étiez là. Ça se peut. Ça se peut que ce
n'était pas vous. En fait, je sais, par exemple, que, moi,
j'étais ici. Donc, c'est sous le gouvernement libéral et, comme
vous êtes responsable de ce qui se passe même avant, c'est
ça. Votre règne, c'est...
(Consultation)
M. Dufour: Ça peut être soit 1988-1989. C'est autour
de ça. Mais, moi, je suis certain que...
M. Elkas: Mais vous avez dit pendant le règne de Sam I,
vous savez.
M. Dufour: Oui.
M. Elkas: C'est pour ça que...
M. Dufour: Oui. Ça peut être Sam I et ça peut
être l'autre avant. Mais, d'une façon ou de l'autre, je prends
pour acquis que ça s'est fait sur le temps du gouvernement qu'on a
devant nous. Ça ne s'est pas fait avant. Si les inspections
étaient faites régulièrement, est-ce qu'il y avait un
contrôle? Parce que, nous autres, on est obligés de prendre votre
parole et de dire: Ça s'est fait. On est obligés de vous croire
sur parole, c'est ce que vous nous demandez, mais on se rend compte qu'il y a
une marge, pareil, de liberté, à travers tout ça.
Même s'il y a des bons contrôles, ces contrôles-là ne
sont pas hermétiques. La preuve, c'est que le juge Ma-louin nous arrive
et dit: J'ai 3 cas où ça ne marche pas. Il y en a peut-être
d'autres. Je ne sais pas. Moi, je me demande c'est quoi,
l'étanchéité de votre système. Il est
peut-être bon, mais est-ce qu'il est bonifiable? Est-ce qu'on peut
l'améliorer?
M. Elkas: Par contre, le même coroner Malouin dit qu'on ne
peut pas mettre en doute le fait que la Société de l'assurance
automobile du Québec ne fait pas un bon travail. Alors, on ne met pas en
doute qu'ils ne font pas du bon travail.
M. Dufour: Parce que le juge... M. Elkas: Parce que
sinon... M. Dufour: Oui.
M. Elkas: Et ça, ce n'est pas basé simplement sur
un commentaire qu'aurait fait quelqu'un. Je pense que le coroner Malouin est
plus responsable que ça. Il aurait fait ses propres vérifications
pour s'assurer que... Avant que je ne fasse un commentaire semblable, m'assurer
que c'est bien supporté par des arguments, des choses que j'ai vues.
M. Dufour: Parce que le juge Malouin est correct dans notre cas.
Il présume que la personne est innocente jusqu'à temps qu'on
prouve qu'elle est coupable.
M. Elkas: Ce n'est pas un juge. M. Dufour: Non, mais le
coroner. M. Elkas: Coroner.
M. Dufour: On est dans une société de droit et on
sait qu'une personne est présumée innocente jusqu'à temps
qu'on prouve qu'elle ne l'est pas.
M. Elkas: Oui.
M. Dufour: Donc, lui, c'est dans ce sens-là. Il ne peut
pas porter un jugement sur l'ensemble, il n'a pas fait l'étude sur des
cas de l'ensemble. Il dit: Pour les 3 cas, en tout cas, j'ai quelque chose
à reprocher; pour les autres, bien, ça, c'est au ministère
à surveiller.
M. Elkas: II a dû voir du bon puisqu'il n'a jamais fait un
commentaire semblable.
M. Dufour: Ah! jamais tout est mauvais et jamais tout est bon.
Ça, c'est...
M. Elkas: Est-ce que je peux, 2 minutes?
M. Dufour: Excepté qu'avant c'était: Tout est
mauvais.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que... M.
Elkas: Oui, allez-y.
La Présidente (Mme Bélanger): ...le deuxième
alinéa est adopté?
M. Elkas: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté? M.
Garon: Un instant. (Consultation)
M. Garon: Le deuxième alinéa...
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
M. Garon: ...adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on
suspend quelques instants, vous m'avez demandé, M. le
ministre?
M. Elkas: S'il vous plaît, oui. J'ai un appel à
faire.
(Suspension de la séance à 16 h 39)
(Reprise à 16 h 46)
La Présidente (Mme Bélanger): Nous reprenons nos
travaux. Nous sommes toujours à l'étude du projet de loi 91, Loi
modifiant le Code de la sécurité routière. Alors, lors de
la suspension des travaux, nous venions d'adopter le deuxième
alinéa de l'article 596.4.
J'appelle le troisième alinéa. M. le ministre.
M. Elkas: C'est la même chose qu'au troisième
paragraphe de l'article 596.3.
La Présidente (Mme Bélanger): Concordance. Est-ce
que ça va?
M. Elkas: Déjà adopté. Il avait
déjà été adopté, celui-là.
M. Garon: Dans un autre cadre, Mme la Présidente.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Vous savez, Mme la Présidente, le droit, c'est
un... Un travail bien fait, c'est comme un travail de bijoutier. C'est comme un
travail de bijoutier. Et un article de loi, c'est comme un diamant qui doit
être taillé au millième de millimètre parce que les
lois qui ne sont pas précises, qui ne sont pas pensées de
façon précise, au lieu d'appliquer la justice, servent souvent
à créer des injustices. C'est pourquoi, quand on fait ce
travail-là, on ne doit pas le faire à la course. On doit le
faire, au contraire... Le député nous regarde. Il dit: Au
compte-gouttes. Il n'a pas tort. C'est-à-dire que ça doit
être fait tranquillement parce que des milliers de personnes... pas rien
que des milliers, des centaines de milliers de personnes vont avoir à
utiliser ces dispositions-là, et des millions de personnes sont
susceptibles d'être touchées par ces dispositions-là,
puisqu'il y a quelque 4 100 000 détenteurs de permis au
Québec.
Alors, moi, je me méfie toujours de l'application des machines,
de la façon aveugle d'administrer la . justice, parce qu'on peut faire
des choses terribles. On met des institutions en place pour des fins. Vous
savez, demain matin, je vais faire une conférence de presse qui va
surprendre tout le monde, qui va surprendre tout le monde, sur la
Société de l'assurance automobile du Québec. Je vais vous
dire, les gens vont rester estomaqués, sidérés de ce
qu'est devenue la Société de l'assurance automobile du
Québec. Et je ne suis pas certain que le ministre ne le sera pas
lui-même, parce que nous avons eu l'occasion de faire des compilations,
de faire des travaux là-dessus. Et la Société de
l'assurance automobile, c'est quoi, au fond? C'est quoi, la
Société de l'assurance automobile? On se demande c'est quoi, la
Société de l'assurance automobile.
Quand on arrive aux affaires fondamentales, aux vérités
fondamentales, aux choses fondamentales, c'est quoi? Quand on demande, par
exemple, dans la définition des êtres humains, qu'est-ce qu'une
personne, on dit: C'est un être raisonnable. Puis, on n'a pas eu la
preuve de ça, hier, à Montréal, mais on dit: C'est un
être raisonnable. C'est quoi, la Société de l'assurance
automobile? Essentiellement, c'est quoi? Je vous pose la question.
Si je vous demandais, Mme la Présidente: C'est quoi, la
Société de l'assurance autombile? Si je demandais au ministre:
C'est quoi, la Société de l'assurance automobile? si je demandais
au chef du contentieux, qui est ici, Me Gélinas: C'est quoi, la
Société de l'assurance automobile? qu'est-ce que vous me
répondriez?
La Présidente (Mme Bélanger): Si on demandait au
député de Lévis: C'est quoi, la Société de
l'assurance automobile? (16 h 50)
M. Garon: Je vais répondre après. Il y a une seule
définition. C'est quoi, une société d'assurance
automobile?
M. Elkas: On va écouter avec grand intérêt,
demain, à 10 heures, ce que vous avez à dire.
M. Garon: Je vais vous dire, d'abord, ma définition. Elle
est très simple. C'est une société d'assurances.
La Présidente (Mme Bélanger): Percepteur.
M. Garon: C'est une société d'assurance automobile.
La Société de l'assurance automobile, c'est une
société d'assurance automobile. Pourtant, c'est une
définition fondamentale. C'est une société d'assurance
automobile. Ce n'est rien d'autre, sauf si je prends quelqu'un... Je voyais
tantôt une revue MacLean's qui disait: Le temps des dinosaures revient.
«Dinosaurs are back, bigger than ever.» Les dinosaures sont de
retour, plus gros que jamais.
M. Elkas: Vous concevez ça, M. le député de
Lévis?
M. Garon: Ce que vous voyez essentiellement, c'est une
mâchoire. Ça pourrait devenir, aujourd'hui, le sigle de
l'assurance automobile.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je regardais ça, mais, moi, ce que j'ai vu,
quand j'ai vu cette image-là, j'ai vu la Société de
l'assurance automobile. Essentiellement, le dinosaure que je vois ici,
c'est une gueule qui a faim, rien d'autre.
M. Elkas: II n'y a pas longtemps, vous avez dit qu'on
était des saints, puis là, bien, on passe à un
dinosaure.
M. Garon: Des saints?
M. Elkas: Oui. Saints, saintes.
M. Garon: Bien non! Je n'ai pas dit ça. Je n'ai jamais dit
ça.
M. Elkas: Prier aux saints.
M. Garon: Non, non. J'ai dit: C'est un nouveau dieu.
M. Elkas: Ah! Dieu. Dieu. Ah!
M. Garon: Un dieu.
M. Elkas: On part de Dieu à dinosaure.
M. Garon: Un dieu. Vous savez qu'en Afrique il y a une tribu qui
adore les avions. Vous avez vu, dans «Mondo Cane»? Je ne sais pas
si vous avez vu le film «Mondo Cane» 1 ou 2, je ne me rappelle pas.
Ce n'est pas 3, je ne l'ai pas vu, 3. «Mondo Cane» 1 ou 2. On voit,
il y a une tribu, en Afrique, ils sont tellement impressionnés par les
avions qu'ils en ont fait leur Dieu. Quand les avions arrivent, ils viennent,
ils se mettent à genoux, ils font des prières, puis ils invoquent
l'avion parce qu'ils n'ont jamais rien vu d'aussi puissant. Alors, c'est pour
ça que j'ai dit: II y a des gens qu'un jour ils sont sur le bord de se
mettre à genoux, puis d'invoquer la Société de l'assurance
automobile, parce que eux autres vont dire: II n'y a rien de plus puissant que
ça. Sauf qu'aujourd'hui on met des dispositions... C'est conçu,
essentiellement, la Société de l'assurance automobile, comme un
organisme de défense des citoyens, de protection des citoyens. La
Société de l'assurance automobile est là pour
protéger les citoyens.
Moi, quand j'ai été élu député de
comté, on l'a créée en 1977, pendant des années, je
n'avais jamais de plaintes de la Société de l'assurance
automobile, jamais. De la CSST, à peu près jamais. Aujourd'hui,
je vous dirai qu'entre 25 % et 50 % des cas de bureau de comté,
maintenant, en tout cas dans mon comté, ce sont des cas d'assurance
automobile ou des cas de la CSST, qu'il y a de plaintes de gens qui se font
traîner devant les tribunaux. Ils doivent y aller à plusieurs
reprises, puis ils n'ont jamais gagné, tu sais. Ils n'ont jamais
gagné. J'en ai un monsieur, je trouve ça triste. Il arrive, il
dit: M. Garon, je ne suis plus capable. Je n'ai pas d'argent pour faire ces
procès-là. Il a gagné... Depuis des années...
M. Elkas: La CSST ou la SAAQ?
M. Garon: Les 2.
M. Elkas: Bien non!
M. Garon: Non, non.
M. Elkas: J'aimerais savoir.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Nous autres, on va en prendre connaissance et puis on
va...
M. Garon: Oui.
M. Elkas: ...apporter des correctifs si on est...
M. Garon: Oui. Je pourrais vous en rementionner un cas. La lettre
est justement dans mon dossier. J'entends lui écrire une autre fois.
C'est à ce cas-là auquel je pense, c'est la CSST. Mais j'aurais
d'autres cas. Je pense à ça parce que c'est le dernier cas. Je
suis en train de rédiger une lettre. Il a gagné à tous les
niveaux. Il a gagné tout le temps. Il n'a pas perdu une fois, sauf que
ça recommence sans arrêt. Il n'a jamais gagné. J'ai des
cas, par exemple, de personnes. On me dit que, quand on ne veut pas payer, on
dit: Vous pourriez toujours être gardien un homme d'une
soixantaine d'années d'un terrain de stationnement payant. Il
dit: Moi, je n'en connais pas, de terrain de stationnement payant où il
y a un gardien dans la région où je demeure.
Il y en a un, récemment, à Rivière-à-Claude,
en Gaspésie, lui, on lui avait attribué le poste de commis au
guichet automatique. Il n'y a pas de guichet automatique dans ce
coin-là. Sauf qu'on dit, à Rivière-à-Claude, en
Gaspésie...
Une voix: ...
M. Garon: Êtes-vous déjà allé à
Rivière-à-Claude? Là, on dit: Vous pourriez gagner votre
vie comme gardien d'un guichet automatique. Alors, comme vous pourriez faire
ça, pas besoin de vous payer, vous n'avez rien qu'à le faire,
sauf qu'il n'y a pas de guichet. Alors, là... Et la
Société de l'assurance automobile, en même temps, a des
milliards de surplus, là, des gens qui ont payé des primes pour
s'assurer. Aujourd'hui, le mandat de la Société de l'assurance
automobile, ce n'est plus un mandat de protection. Je pense même qu'on
est en train de dénaturer la Société de l'assurance
automobile, que les gens ne sont plus protégés, mais c'est
là leur société de protection.
Quand ça a été mis en place, la
Société de l'assurance automobile, ça a été
pour protéger les citoyens, les victimes d'accidents, et l'assurance
qu'ils prenaient, c'était là-dedans. Aujourd'hui, pas on est en
train, on a dénaturé la Société de l'assurance
automobile, parce que les gens, c'est là qu'ils sont assurés. Ce
n'est pas ailleurs, c'est là. Aujourd'hui, l'objet d'assurer les
gens,
qui est l'objet de la Société de l'assurance automobile,
n'est plus rempli parce que, aujourd'hui, la Société de
l'assurance automobile, ce n'est pas de payer, son but, c'est de ne pas payer.
Alors, une assurance, dans le fond, c'est pour que je sois payé quand
j'ai un accident d'automobile parce que je me suis assuré pour
ça. Aujourd'hui, je vais vous dire une chose, avec les milliards
qu'accumule la Société de l'assurance automobile, là, son
but n'est plus de protéger les citoyens. Aujourd'hui, on voit des gens,
des pauvres diables, du pauvre monde, mal pris, estropiés,
handicapés pour la vie; aujourd'hui, ils sont face à des
bureaucrates. Je ne souhaite pas à leur père ou à leur
mère d'être traités comme ils traitent les citoyens. Ils le
mériteraient, par exemple. Parce que, si la parole de l'Évangile
se réalise, qui triomphera par l'épée périra par
l'épée, ils seront, un jour, traités de la même
façon qu'ils ont traité les citoyens. Parce qu'il y a des gens
actuellement... Puis, ce n'est pas parce qu'ils manquent d'argent. Si on me
disait: C'est la CSST, à la CSST on n'arrive pas. Évidemment, on
a baissé les primes, mais, en tout cas, à la CSST, on a des
déficits. La Société de l'assurance automobile n'a pas ces
déficits-là, mais aujourd'hui on tord les gens. Parce que sa
mission maintenant, c'est de ramasser du pognon, c'est un pis à traire,
pas pour les victimes. Alors, on trait la vache à lait, mais pas au
profit des assurés, au profit d'un seul, le ministre des Finances.
Moi, je pense qu'il va falloir arriver aux vérités
fondamentales, se demander c'est quoi, la Société de l'assurance
automobile. C'est un ministère du Revenu? Une société
d'assurances? Si c'est un ministère du Revenu, on n'a pas besoin de
conseil d'administration, mettons un sous-ministre adjoint en charge, puis
envoyons. Mais changeons la loi parce que, dans la loi, c'est une
société d'assurance automobile. Aujourd'hui, ce n'est pas une
société d'assurance automobile. C'est un peu comme si
Hydro-Québec... Hydro-Québec, par exemple, c'est une compagnie
d'électricité, puis, finalement, elle ne voudrait pas me vendre
de l'électricité, elle voudrait me vendre du charbon. Je dirais:
Elle ne remplit plus son mandat. Ce n'est pas du charbon, moi, que je veux
acheter.
Quand je paie mes primes à la Société de
l'assurance automobile, moi, c'est de l'assurance que je veux. Ce n'est pas de
contenter l'appétit insatiable du ministre des Finances, c'est de
l'assurance que je veux. Là, si j'ai la «bad luck», la
malchance d'avoir un accident, je veux être capable que mon assurance
paie. Imaginez-vous que vous avez un feu à votre maison, vous êtes
assuré contre le feu, si on vous disait: Je n'ai plus d'argent, je ne
veux pas payer, si on trouvait toutes sortes de prétextes pour ne pas
vous payer, alors que vous avez brûlé, ou bien, si on vous disait:
Tu peux toujours faire ça, tu peux toujours la bâtir
toi-même, ta maison... Si tu la bâtissais toi-même, ça
coûterait moins cher. On fait un nouveau règlement, là; ta
maison passe au feu, mais, si tu la construisais moins cher, ça
coûterait tant, donc c'est ça qu'on va te donner. C'est ton
problème si tu n'es pas capable de la bâtir toi-même.
Actuellement, on est rendu dans les choses comme ça. Je remarque
actuellement, dans cette session-ci, qu'on est en train de dénaturer 3
lois qu'on considérait toujours comme des lois de notre
précédent gouvernement, de bonnes lois. La Société
de l'assurance automobile en était une. La loi 101 en était une
autre. La loi de protection des terres agricoles, c'est fait, ça, c'est
dénaturé. On a la contrainte, mais on n'a plus l'effet. (17
heures)
Alors, aujourd'hui, quand on regarde les dispositions qu'on met en place
au troisième alinéa de 596.4, c'est pour mettre en oeuvre un
système, aujourd'hui, qui n'est plus un système d'assurance, au
fond. Aujourd'hui, qu'est-ce qui reste, qui va rester de plus en plus, de la
Société de l'assurance automobile du Québec? Parce que,
là, elle est plus dans le cadre de son mandat quand elle vérifie
la qualité des véhicules. Dans le Code de la
sécurité routière ou dans la loi de l'assurance
automobile, quand on parle de la sécurité, la
Société de l'assurance automobile peut vérifier 2 choses
au point de vue sécurité routière, d'après la
définition: la capacité de conduire des conducteurs, puis
l'état des véhicules. Quand elle vérifie l'état des
véhicules, elle est en plein dans le cadre de son mandat parce que, si
les véhicules sont en meilleur état, normalement, il va y avoir
moins d'accidents. Ça veut dire quoi, au fond? Ça veut dire que,
si je suis un camion qui transporte telle charge, bien, ça me prend des
freins pour la charge que je transporte. Si je transporte des oreillers, c'est
une affaire; si je transporte des poutres de bois ou si je transporte des
charges très pesantes, comprenez-vous, bien, je ne peux pas freiner...
Avec la force d'inertie ou la force à laquelle se déplace un
véhicule, selon qu'il est chargé de telle ou telle façon,
bien il peut arrêter ou il ne peut pas arrêter.
Dans Charlevoix, il s'en rencontre à chaque année. Dans la
côte 112, dans la Beauce, la sortie 112 de la Beauce, à chaque
année, il y a quelques camions qui arrivent dans la salle à
manger, plusieurs fois par année. Oui, plusieurs fois par année.
Plusieurs fois par année, la sortie 112, à un moment
donné, quand vous êtes en train de prendre vos toasts, le matin,
puis votre café, que vous vous retrouvez avec le pare-chocs d'un gros
camion, d'une grosse remorque devant la table d'à côté,
j'ai l'impression que vous faites un saut. Pourquoi? Parce que, au fond, la
sécurité routière, le mandat de la Société
de l'assurance automobile, c'est de vérifier les capacités des
véhicules. L'argent que je vais dépenser dans ce sens-là
va être bien dépensé parce qu'il va 'être
dépensé pour assurer la sécurité routière.
Mais ça ne veut pas dire, par exemple, d'autres fins, d'autres fins que
la sécurité routière.
Là, Mme la Présidente, j'aimerais poser une question
à l'avocat du contentieux ou au ministre. Quand on dit, dans le
troisième alinéa de l'article 596.4: «Toutefois, le
défendeur peut requérir du poursuivant, conformément
à l'article 63 du Code de procédure pénale, qu'il assigne
comme témoin la personne qui a remis cet avis ou effectué cette
vérification», de qui s'agit-il?
M. Gélinas: La personne, vous voulez dire?
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Me
Gélinas.
M. Gélinas: C'est les mêmes personnes dont on parle
dans les 2 paragraphes précédents, la personne autorisée
par la Société à faire une vérification
mécanique.
M. Garon: C'est qui?
M. Gélinas: Le mandataire en vérification
mécanique.
M. Garon: Le mandataire ou le mécanicien?
M. Gélinas: Le mandataire, à ce moment-là,
je pense bien. C'est le mandataire.
M. Garon: Alors, comment se fait-il... C'est le mandataire?
M. Gélinas: La personne autorisée, c'est le
mandataire. Parce que, dans les protocoles d'entente qu'on signe, la personne,
au niveau du mandataire, qui fait le travail comme tel, c'est le
mécanicien.
M. Garon: Oui.
M. Gélinas: Mais rien n'empêche qu'on puisse
demander aux 2...
M. Garon: Mais, quand on arrive, quand vous dites, ici:
«...qu'il assigne comme témoin la personne qui a remis cet avis ou
effectué cette vérification», qui est assigné comme
témoin?
M. Gélinas: La personne qui remet l'avis. Très
souvent, ça va être... Ça peut être le
mécanicien lui-même ou ça peut être également
le responsable de la personne autorisée, le mandataire ou le
propriétaire comme tel. Ça peut être l'un ou l'autre,
à ma connaissance.
M. Marceau: Ça doit être celui qui a
rédigé ça, sinon ça n'a aucune valeur. On ne peut
pas faire témoigner quelqu'un qui n'a pas rempli ce papier-là.
C'est celui qui l'a complété, qui a dit: Telle chose est
défectueuse.
M. Garon: Je pense que ce serait bon de dire que c'est Me Marceau
qui parle au nom de la Justice.
M. Marceau: C'est comme un policier qui...
M. Garon: Mme la Présidente, j'aimerais ça qu'on
respecte les règles.
La Présidente (Mme Bélanger): Non. S'il vous
plaît! Si vous voulez prendre place, puis on va vous identifier, pour le
bénéfice du Journal des débats.
Alors, Me Marceau a répondu...
M. Garon: Non, mais il faudrait qu'il réponde. Parce qu'il
parlait...
La Présidente (Mme Bélanger): II parlait en l'air,
d'après vous?
M. Garon: Bien, il n'était pas au micro. Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Garon: Je ne dis pas qu'il parlait en l'air. Ça
pourrait être pris dans 2 sens. Loin de moi cette pensée.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Me Marceau,
voulez-vous répéter ce que vous venez de dire, s'il vous
plaît?
M. Marceau: C'est la personne qui a dit qu'il y avait telle
défectuosité et à tel niveau sur le véhicule. De la
même façon que c'est le policier qui a complété un
billet d'infraction, c'est le policier qui a constaté qu'il faut qu'il
soit entendu, la même chose, c'est le mécanicien qui a
constaté qu'il faut qu'il soit entendu, sinon ça n'a aucune
valeur.
M. Garon: La seule personne, donc, c'est le mécanicien qui
a fait... C'est celui qui a fait le papier.
M. Marceau: Qui a constaté la
défectuosité.
M. Garon: Est-ce que sa signature est sur le papier?
M. Marceau: Oui.
M. Garon: C'est la personne qui a fait le papier qui vient...
M. Marceau: Qui a fait le travail de vérification.
M. Garon: Oui.
M. Marceau: Et non son patron...
M. Garon: Son patron ou quelqu'un d'autre.
M. Marceau: ...parce qu'il n'a rien vu, lui. À moins que
ce ne soit la même personne, bien sûr.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Garon: Ah non! Je regardais, tout à l'heure... Et je
reviens encore à ma question. Répartition annuelle des
contrôles de qualité des enquêtes. Année 1992. Je
remarque que les enquêtes au niveau des mandataires qui font le
travail contre rémunération c'est votre papier, là
c'est marqué: Enquête, 0, toute l'année 1992. Je
regarde, en 1988, 0; en 1989, 0; en 1990, 2; en 1991, 1; en 1992, 0. Votre
service d'enquête comprend combien de personnes?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Garneau.
M. Garneau: Je dois dire que les gens qui font le contrôle
de la qualité... Je ne sais pas si vous faites référence
au contrôle de la qualité.
M. Garon: Oui. C'est la répartition annuelle des
contrôles de qualité des enquêtes. C'est divisé en 2
parties: autovérification et contre rémunération. J'ai
pris la partie «contre rémunération» puisqu'il s'agit
des mandataires contre rémunération. J'imagine que,
«autovérification», c'est votre propre service.
M. Garneau: C'est-à-dire que vous associez les
enquêtes au contrôle de la qualité, de la façon dont
vous amenez la question.
M. Garon: Non.
M. Garneau: Les enquêtes, c'est dans le cas où on
suspecte une fraude, où il y a eu une délation quelconque.
M. Garon: Oui.
M. Garneau: Puis ça va demander la présence soit de
la Sûreté du Québec, soit du département de la
vérification interne. Par ailleurs, il se fait du travail sur une base
permanente et continue, à la Société de l'assurance
automobile, en termes de contrôle de la qualité, là
où il y a des mécaniciens, des préposés aux
établissements accrédités qui visitent sur une base
continue les établissements pour s'assurer de la qualité du
travail qui est fait par les mécaniciens, par les mandataires. Alors, si
vous dites qu'il y a 0 enquête, il ne faut pas comprendre qu'il y a 0
contrôle de la qualité, là. C'est-à-dire que la
Société n'a été saisie, par rapport à cette
durée-là, d'aucune demande d'intervention de la
Sûreté du Québec ou d'un autre palier d'enquête
à nature plus criminelle. Mais sur une base continue, à nature
administrative, il se fait un contrôle de la qualité de nos
mandataires.
La Présidente (Mme Bélanger): Votre temps est fini,
M. le député de Lévis. Vous avez 20 minutes de faites.
Alors, M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Oui. Je remarque, quand vous référez
à l'article 63 où on parle de constat, là mais vous
dites que ce n'est pas en vigueur, ça, cet article-là
nulle part on ne parle du double. On parle du rapport ou de la copie. Puis,
dans l'article, vous l'avez fait sauter, le mot «copie». À
l'article 596.4, on parle du double, mais on ne parle jamais de copie. Puis
vous nous faites référence: «Toutefois, le défendeur
peut requérir du poursuivant, conformément à l'article 63
du Code de procédure pénale, qu'il assigne comme
témoin». Donc, le Code de procédure pénale:
«Le défendeur peut requérir du poursuivant qu'il assigne
comme témoin la personne dont le constat ou le rapport d'infraction peut
tenir lieu de témoignage.» Puis on dit le constat, il n'en
parle pas, ce n'est pas encore en marche: «Toutefois, le défendeur
est condamné aux frais dont le maximum est fixé par
règlement s'il est déclaré coupable et si le juge est
convaincu que le constat, le rapport ou la copie constituait une preuve
suffisante et que le témoignage de cette personne n'ajoute rien de
substantiel.»
Donc, on ne parle pas de double, on parle de copie, puis on dit qu'on
veut harmoniser. Là, vous savez, mon collègue de Lévis a
parlé que c'était un joyau qu'il fallait ciseler, limer avec
beaucoup de minutie, mais, là, j'ai comme quelque chose qui ne marche
pas. (17 h 10)
M. Elkas: M. Marceau.
M. Dufour: Mais vous référez à l'article 63,
dans l'article.
M. Marceau: Tout ça, on est dans la même section.
C'est dans la même section, à l'article 62, dans le
deuxième alinéa: «II en est de même de la copie du
constat ou du rapport certifié conforme par une personne
autorisée.»
M. Dufour: Ce n'est pas du double, ça. Ça ne parle
pas de double pareil. Vous m'avez dit tout à l'heure, et j'ai bien
compris, vous avez dit que le mot «copie», vous l'avez
enlevé, que ça ne marchait plus. Là, vous me parlez du
double, puis vous me parlez de copie. Ça fait que...
Moi, je ne vous montrerai pas à être avocat, je n'en suis
pas un. Mais je sais que les mots, la langue, contrairement à ce qu'il y
en a qui pense, ils sont supposés être très précis
et ils disent ce qu'on veut bien dire.
M. Garon: Surtout la langue française. La langue
française est considérée comme la langue à peu
prè"s la plus précise au monde.
M. Marceau: Je ne l'ai pas au complet, le Code de
procédure pénale.
M. Dufour: Nous, on a les articles 60, 61, 62, 63 et 64 et
à aucun moment, dans ces articles-là, on ne parle de double, on
parle toujours de copie.
M. Marceau: C'est dans un autre article où est
dit que, sur constatation d'une infraction, on peut signifier
sur-le-champ un constat d'infraction. À ce moment-là, c'est dit
qu'on remet un double au défendeur. C'est dans la section où on
remet le rapport de l'infraction. On ne parle plus de copie et d'original, je
n'ai pas le Code de procédure pénale en entier, mais nulle part,
dans ce Code-là. ^ M. Garon: On peut suspendre pour l'obtenir,
c'est très important.
M. Dufour: Non, mais, regarde, quand on lit comme il faut, dans
votre troisième alinéa: «...qu'il assigne comme
témoin la personne qui a remis cet avis ou effectué cette
vérification.» C'est concernant ça, et on avait dit, au
départ, que, concernant cet article, il peut être fait par le
dépôt d'un double de cet avis. Nulle part on ne mentionne que
c'est une copie et, quand vous me référez à l'article 63,
il y a quelque chose qui ne marche pas.
M. Marceau: C'est une technique de preuve, l'article 63, qui se
lit dans son entier. Il faudrait le Code.
M. Dufour: Oui, mais, quand on fait du nouveau droit... On est en
train de faire du nouveau droit, on va considérer que quelqu'un qui n'a
même pas son infraction par écrit, on ne sait même pas s'il
l'a reçue, mais il est présumé coupable. Là, on
nous arrive, puis vous nous dites qu'on parle de double et il n'en est pas
question. C'est du droit nouveau.
(Consultation)
M. Marceau: À 157, par exemple, qui va entrer en vigueur
bientôt, lorsqu'on mettra les constats d'infraction en vigueur ainsi que
les rapports d'infraction: «La signification d'un constat d'infraction
peut être faite lors de la perpétration de l'infraction. Un double
du constat est alors remis au défendeur par le poursuivant ou la
personne autorisée à délivrer un constat.» C'est un
double. Ce n'est pas une copie conforme ni une photocopie, c'est un double. On
ne parle jamais de copie de documents signés par un agent de la paix ou
une personne autorisée à appliquer une loi, c'est toujours un
double. Il fait un écrit et les doubles qui suivent. Il y en a au moins
3, dans notre cas.
M. Dufour: Évidemment, quand on dit:
«...témoin la personne qui a remis cet avis ou effectué
cette vérification», conformément à l'article 63,
moi, je retourne à l'article 63 et je ne lis pas la même chose. Je
ne sais pas si c'est moi qui ne comprends pas, mais, moi, je ne lis pas la
même chose. C'est parce qu'on en a parlé tantôt, on a tout
le temps parlé de double...
M. Marceau: Mais on renvoie à l'article 63,
c'est-à-dire que c'est le même mécanisme de preuve. On
renvoie à l'article 63 pour le même mécanisme.
M. Dufour: Oui, mais à la condition que ce soit conforme
à ce sur quoi on étudie.
M. Marceau: C'est ça.
M. Dufour: Et là, moi, je ne l'ai pas. Il n'y a pas de
double, c'est marqué, même, des copies.
M. Marceau: Non, mais. on a dit, dans cet article-là, mais
on renvoie à 63 pour le mode; quoi faire si, ça, c'est
déposé comme preuve.
(Consultation)
M. Dufour: En principe, mais je ne sais pas, là. C'est
entendu que, si vous référez à un article, vous ne
référez pas au Code dans son entier.
M. Marceau: Bien, dans le même mécanisme.
M. Dufour: Ah bien, là, on n'est pas sur la même
longueur d'onde.
M. Marceau: Quand vous avez un rapport d'infraction ou un constat
d'infraction, le Code de procédure pénale dit que vous avez un
double. Ça sert de preuve devant le tribunal, l'article 62 le dit:
«...peut tenir lieu du témoignage, fait sous serment, de l'agent
de la paix ou de la personne chargée de l'application [...] qui a
délivré le constat ou rédigé le rapport».
Ça sert de témoignage, ça. On peut déposer
ça comme preuve documentaire. Si la personne accusée est
satisfaite, elle peut contester le contenu, mais, si elle veut absolument avoir
des explications additionnelles ou entendre la personne qui l'accuse ou la met
en infraction, elle doit demander qu'elle soit assignée.
M. Dufour: Si, au lieu d'avoir un double, elle avait une copie,
qu'est-ce que le juge ferait?
M. Marceau: II faut que ce soit absolument identique.
M. Dufour: Bien là, je suis obligé de vous
retourner à l'article 63.
M. Marceau: Si c'est un double, si c'est une copie, il faut
qu'elle soit certifiée conforme par la personne qui l'a faite. C'est
l'article 68.
M. Dufour: Oui, mais il me semblait, moi, que, quand on faisait
une loi on en a faites quelques-unes; c'est-à-dire que j'ai
participé à des lois, je ne les ai pas faites, mais j'en ai
étudié quelques-unes j'ai toujours pensé qu'au
moment où on l'étudiait ça devait être précis
et il ne devait pas y avoir d'ambiguïté ou le moins possible.
M. Marceau: Mais je vous assure qu'il n'y en a aucune. L'article
68, là, si ce n'est pas le double, si c'est une copie conservée
à la Société, par exemple...
M. Dufour: Mais ce n'est marqué nulle part, une copie
conforme. Pourquoi vous m'arrivez avec ça?
M. Marceau: Non, c'est...
M. Dufour: À l'article 596.4, il n'y a aucun endroit
où on parle de copie conforme.
M. Marceau: Bien non! Si on en a besoin, le Code de
procédure pénale règle le cas. Si on perdait, par
exemple... Si le défendeur perd sa copie ou si le poursuivant perd sa
copie et qu'il y en a une copie qui est microfilmée quelque part, celui
qui la détient peut attester que c'est une copie conforme de l'original,
en vertu de l'article 68.
M. Dufour: Le but de ce qu'on est en train de faire là,
est-ce que c'est d'harmoniser les lois?
M. Marceau: Oui, c'est la même chose.
M. Dufour: Les mettre le plus claires possible?
M. Marceau: Je vous dis...
M. Dufour: À l'article que vous me mentionnez, on parle de
double. Pourquoi il ne serait pas dans l'article? Ce serait bien plus clair. On
ne jouerait pas...
M. Marceau: Mais le Code de procédure pénale se lit
dans son ensemble, là. C'est une règle de procédure.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Gélinas,
vous voulez rajouter des choses?
M. Gélinas: Je voudrais juste ajouter une
précision. La raison pour laquelle on retrouve ces articles-là
dans le Code, je l'avais déjà mentionnée lors de notre
dernière rencontre, c'est qu'au départ, nous, on avait eu des
pourparlers avec le ministère de la Justice pour que le fameux
règlement qui est prévu à l'article 62 du Code de
procédure pénale qui doit prévoir que ce sont les constats
d'infraction et les rapports d'infraction dont le contenu est prévu par
règlement... On discutait avec les gens de la Justice pour qu'en plus du
constat d'infraction et du rapport d'infraction ce fameux règlement
adopté pour le ministère de la Justice contienne également
les avis de vérification mécanique et ce qu'on retrouve au niveau
des avis de 48 heures qu'on retrouve aux articles qui sont présentement
dans le Code.
Au départ, on avait commencé à rédiger un
règlement qui prévoyait tout ça. Mais, en cours de route,
le ministère a changé d'idée sur la façon dont il
voulait écrire son règlement au niveau des constats d'infraction
et des rapports d'infraction. Au lieu d'écrire le règlement pour
avoir tout le contenu du rapport d'infraction en annexe, comme on fait
très souvent quand c'est des formulaires, il a simplement prévu,
dans le règlement, que la formule serait faite sur du papier de telle
grandeur, contenant telle donnée, telle donnée, telle
donnée. Et là c'était plus pratique d'inclure les avis de
vérification mécanique dans un règlement de cette
nature-là. C'est là qu'ils nous ont demandé: Si vous
voulez toujours bénéficier des mêmes privilèges qui
sont accordés à 62 et 63 pour les avis de vérification
mécanique, vous seriez mieux de mettre ça dans le Code. Et c'est
avec eux qu'on a rédigé, mot pour mot, les articles 596.3 et
596.4 pour s'assurer que ça concorde, au niveau du libellé et des
mots, à ce qui est contenu à 62 et 63. Et ça, c'est la
raison d'être de ces 2 articles. (17 h 20)
La raison pour laquelle on parle de double, c'est parce que le constat
d'infraction et le rapport d'infraction, comme l'a dit Me Marceau, ils
parlent... Aux articles, quand on fait la rédaction de ces
rapports-là, on parle toujours de double. Ça va être la
même chose avec les avis de vérification mécanique. Les
formulaires vont être faits de la même manière, avec, bien,
même pas des copies, des versions en plusieurs exemplaires, mais toujours
la même version que l'original. C'est très important parce que ce
sont ces mêmes documents qui se retrouvent devant le tribunal, à
un moment donné, comme introductif d'instance. Parce que l'avis de
vérification mécanique, quand la personne ne respecte pas le
délai pour faire sa vérification, ça devient un billet
d'infraction, dans la loi actuelle. Or, avec le constat d'infraction, ça
va devenir un constat d'infraction. C'est pour ça qu'il faut garder
exactement la même terminologie au niveau du tribunal.
Pour le constat d'infraction, on parle de double, on ne parle pas de
copie. C'est pour ça que vous trouvez, dans le premier et
deuxième alinéa, le mot «double». Dans le
troisième alinéa, ce n'est plus nécessaire de parler de la
preuve documentaire, à ces niveaux-là, parce que le but de cet
alinéa, ce n'est pas la preuve documentaire, comme les 2 premiers. Le
but de cet alinéa, c'est strictement de permettre à la personne
qui a rédigé les documents de venir témoigner, à la
demande de la défense. C'est tout.
M. Dufour: Oui, mais à l'exception, par exemple, qu'elle
va être obligée de témoigner sur l'avis qu'elle a
effectué: «...comme témoin, la personne qui a émis
cet avis ou effectué cette vérification». Donc,
M. Gélinas: Excusez, 63 ne parle pas de copie.
M. Dufour: Non, non. Mais elle va le questionner sur le
double.
M. Gélinas: C'est parfait.
M. Dufour: Bien, puis dans 63?
M. Gélinas: On ne parle pas de copie. On ne parle pas de
copie du tout.
M. Dufour: Non. Mais, moi, je prétends qu'il y a une
ambiguïté quelque part.
M. Gélinas: Non. Sur le plan juridique, il n'y a vraiment
pas d'ambiguïté. Ça, je peux vous le certifier. Il n'y en a
pas.
M. Dufour: En tout cas. Votre article 63, d'abord, c'est un
article élastique.
M. Marceau: Le tribunal va être en mesure de constater si
c'est la même chose parce que le tribunal va avoir son double, le
procureur va avoir son double, puis l'accusé va avoir son double. Si
l'accusé n'a pas les mêmes documents que ce qu'on met en preuve,
c'est sûr qu'on n'a pas de preuve. Il y a de quoi qui ne marche pas. Le
tribunal va être en mesure de dire: Bon, c'est la même affaire.
M. Dufour: S'il l'a perdu, son double, qu'est-ce qu'on fait
avec?
M. Marceau: C'est le problème, là, qu'il va avoir
le nôtre. On va lui donner le nôtre, puis il va interroger le
vérificateur sur notre preuve. Il peut le requérir à tout
moment. On peut lui en transmettre une parce que c'est notre devoir de ne pas
cacher de faits à une personne accusée. Il suffit qu'il nous le
demande avant le procès, puis on va lui en donner une copie. Voici,
c'est ça que tu as eu.
M. Dufour: Oui, mais s'il veut en avoir comme preuve, puis s'il
est en contact avec son avocat, est-ce que vous allez lui en donner une, copie
conforme?
M. Marceau: Oui, on est obligé. On est obligé.
M. Dufour: C'est vrai tout le temps, que vous ne voulez rien
cacher?
M. Marceau: Toujours. En tout cas, moi...
M. Dufour: Parce qu'on a demandé l'avis du ministre de la
Justice, puis on ne l'a pas eu.
M. Garon: II n'est jamais trop tard pour bien faire.
M. Marceau: De toute façon...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va
pour les explications?
M. Marceau: Pour terminer, on a utilisé ce
mécanisme, déjà.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? Est-ce
que le troisième alinéa est adopté?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'ensemble
de l'article 29 est adopté?
Une voix: Adopté.
M. Garon: Voulez-vous le lire, Mme la Présidente, qu'on
soit sûr de ce qu'on vote?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 30. M. le ministre.
M. Garon: Non. Pourriez-vous le lire, Mme la Présidente,
avant qu'on ne vote?
La Présidente (Mme Bélanger): Ah! Le
troisième alinéa?
M. Garon: Bien, on peut relire le troisième alinéa,
puis, après ça, l'article dans son ensemble.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous voulez que je
lise tout l'article dans son ensemble?
M. Garon: On est supposé, d'après le
règlement, lire les articles avant de les voter.
Une voix: L'alinéa, pour commencer.
M. Garon: L'alinéa d'abord, puis l'article ensuite.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors,
l'alinéa qu'on discutait: «Toutefois, le défendeur peut
requérir du poursuivant, conformément à l'article 63 du
Code de procédure pénale, qu'il assigne comme témoin la
personne qui a remis cet avis ou effectué cette
vérification.»
C'est adopté?
Une voix: Adopté. M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'ensemble de
l'article 29 est adopté?
M. Garon: Non, non. Est-ce que vous pourriez
lire l'ensemble de l'article 28? On ne voudrait pas qu'il y ait
d'ambiguïté.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, avant-midi, on
a lu 29, là, 596.3. Là, il y aurait 596.4 à lire.
M. Garon: C'est ça.
M. Gauvin: C'est ça.
M. Garon: Là, on a voté... Écoutez
bien...
Une voix: Paragraphe par paragraphe.
M. Garon: ...on a voté...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, mais
monsieur...
M. Garon: ...596.3; là, on est à 596.4.
Après ça, il va falloir voter 29 dans son ensemble.
Une voix: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, mais...
M. Garon: Mais là on est à 596...
La Présidente (Mme Bélanger): ...596.3, ça a
été voté à vote nominal, et j'ai lu...
M. Garon: Oui, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Je les ai lus, les
alinéas. Alors, je ne peux pas...
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): ...les relire une
deuxième fois; ils ont déjà été votés
par vote nominal...
M. Garon: Oui, mais là on est à 596.4...
La Présidente (Mme Bélanger): ...et je les ai
déjà lus.
M. Garon: ...là.
La Présidente (Mme Bélanger): Là, je vais
vous lire 596.4.
M. Garon: Dans son ensemble.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est un peu faire du
zèle, mais ce n'est pas grave.
M. Garon: Non. Ça évite des
ambiguïtés.
La Présidente (Mme Bélanger): «596.4 Dans une
poursuite pénale pour la sanction d'une infraction à une
disposition de l'article 531, la preuve de la remise de l'avis prévu
à cet article peut être faite par le dépôt d'un
double de cet avis qui en atteste la remise et qui est signé par la
personne autorisée par la Société ou la personne
autorisée à effectuer la vérification mécanique
pour celle-ci. «La date de la vérification des réparations
et de l'attestation de la conformité du véhicule routier au
présent Code peut être prouvée par le dépôt
d'un double de l'avis qui atteste la vérification du véhicule et
sa conformité au présent Code et qui est daté et
signé par la personne autorisée par la Société ou
la personne autorisée à effectuer la vérification
mécanique pour celle-ci. «Toutefois, le défendeur peut
acquérir du poursuivant, conformément à l'article 63 du
Code de procédure pénale, qu'il assigne comme témoin la
personne qui a remis cet avis ou effectué cette
vérification.»
M. Garon: Là, pour être bien sûr qu'on s'est
bien compris, est-ce qu'il s'agit... «Le vérificateur peut
acquérir du poursuivant»? Vous avez dit «peut
acquérir du poursuivant».
La Présidente (Mme Bélanger): «Peut
requérir».
M. Garon: Bien, là, il va falloir faire corriger les
galées parce que vous avez dit «acquérir».
La Présidente (Mme Bélanger): «Toutefois, le
défendeur peut requérir du poursuivant, conformément
à l'article 63 du Code de procédure pénale, qu'il assigne
comme témoin la personne qui a remis cet avis ou effectué cette
vérification.»
M. Garon: Vote nominal.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors...
M. Garon: Ah, pardon! Ce n'est pas nécessaire, je crois
bien.
La Présidente (Mme Bélanger): ...l'article 596.4
dans son ensemble.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté ' sur
division.
J'appelle l'article 30. M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente... M. Garon: Non. C'est
596.4 qu'on a voté. M. Gauvin: Là, il faut 29 dans son
ensemble. M. Garon: On n'a pas voté... on n'a pas 29 dans
son ensemble, là.
Une voix: On va tout le relire.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
29, qui introduit 596.3 et 596.4, est adopté dans son ensemble? , M.
Elkas: Adopté.
M. Gauvin: Adopté, madame.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division.
Dispositions réglementaires J'appelle l'article 30. M. le
ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, l'article 30, c'est
des...
M. Gauvin: Faites ça selon les règles, Mme la
Présidente.
M. Elkas: L'article 30, Mme la Présidente, c'est la
disposition de concordance avec l'article 5 dont on a discuté il y a 2
semaines, et je vous le lis:
L'article 621 de ce Code est modifié par l'insertion,
après le paragraphe 36°, du suivant: «36.1 °
prévoir quels sont les systèmes de ralentissement
supplémentaires dont doivent être munis, pour circuler sur un
chemin public où cet équipement est requis par une signalisation,
les véhicules routiers dont la masse, charge comprise, excède
celle qu'il détermine;».
C'est un pouvoir réglementaire, Mme la Présidente, en
concordance avec l'article 5 dont on a discuté la semaine
dernière.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Garon: Non, non. Ça va! On a entendu le ministre, ce
qui ne veut pas dire qu'on a compris. Est-ce qu'on va avoir la copie du
règlement que vous avez l'intention de faire adopter en vertu de cet
article-là?
M. Elkas: C'est dans la Gazette officielle, comme
d'habitude.
M. Garon: Ah bien! il ne peut pas y avoir le règlement
dans la Gazette officielle si l'article n'est pas adopté. Est-ce
qu'il est vraiment dans la Gazette officielle. ..
M. Elkas: II y sera.
M. Garon: ...Me Gélinas?
M. Dufour: Pas dans le moment.
M. Gélinas: À l'heure actuelle, vous voulez
dire?
M. Elkas: II y sera.
La Présidente (Mme Bélanger): II y sera, qu'il a
dit.
M. Elkas: II y sera.
M. Garon: Vous avez dit: II est dans la Gazette
officielle.
M. Gélinas: Non, non. Vous avez dit: II sera. M. Elkas:
Non, non. J'ai dit: II sera.
M. Garon: Oui, oui, mais c'est pour ça que je vous demande
si vous avez une copie du règlement?
M. Elkas: Non, on ne l'a pas.
M. Garon: Est-ce qu'il est possible d'en avoir une copie? Est-ce
qu'il est fait ou il n'est pas fait?
M. Elkas: II n'est pas encore fait. M. Garon: On s'en va
à l'aveuglette. M. Elkas: Pas une... Ah!
M. Garon: Mais là, s'il n'est pas fait... Vous avez un
article, là. Vous voulez faire quoi avec cet article-là?
M. Elkas: C'est le pouvoir de faire le règlement. Vous le
savez, M. le député.
M. Garon: Avez-vous une idée du règlement que vous
voulez faire avec ça?
M. Elkas: Pierre-Paul Vigneault, de notre ministère, du
ministère des Transports. (17 h 30)
La Présidente (Mme Bélanger): Comment?
M. Elkas: Pierre-Paul Vigneault.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Vigneault.
M. Vigneault (Pierre-Paul): II existe actuellement 2
sytèmes de ralentissement que le gouvernement pourrait adopter, imposer
sur les véhicules: un, c'est le Jacob et l'autre, c'est un
système électromécanique. On se donne le pouvoir d'imposer
un des deux systèmes et, éventuellement, d'autres systèmes
lorsqu'on en connaîtra d'autres. Aussi, on se donne le pouvoir de
préciser à partir de quelle charge les camions devront être
munis
d'un système supplémentaire.
M. Dufour: Mme la Présidente, comme on est rendu
pratiquement avec double juridiction sur les chemins publics au Québec,
puis c'est le ministère qui s'arroge tous les pouvoirs, tous les droits,
les municipalités, comment elles font, là-dedans? Parce que les
chemins, ils traversent dans les municipalités. Puis, ils traversent des
chemins publics. Mais le ministre s'arroge le droit de donner des permis pour
des charges excédentaires. Là, on parle de
sécurité, mais, en plus, de quelle façon ça va se
contrôler ou se juger? Parce qu'il y a des municipalités qui
veulent, à un moment donné, pour arrêter...
M. Elkas: C'est couvert à l'article 5, M. le
député. Prenez soin de le lire: «La personne responsable de
l'entretien d'un chemin public peut... Dans le cas d'une municipalité,
ce pouvoir est subordonné à l'autorisation du ministère
des Transports, sauf urgence; à défaut d'autorisation, le
ministre peut enlever la signalisation en cause.» Alors, c'est
déjà prévu, c'est adopté.
M. Dufour: Oui, mais, dans le 5, vous dites que c'est... Si
ça excède la masse réglementaire, c'est vous qui avez le
contrôle. Autrement dit, la municipalité, elle n'a rien à
dire là-dedans. Bien oui! Vous dites juste que, lorsque ça
excède la masse réglementaire, puis qu'elle a un système
de ralentissement prévu par règlement, la municipalité,
elle ne peut pas arrêter, elle ne peut pas interdire.
M. Elkas: Ha, ha, ha! Il n'y a pas avantage à s'opposer
sur quelque chose qui va être plus sécuritaire. La masse va faire
partie du règlement, d'ailleurs. Puis, on l'a passé, l'article
5.
M. Dufour: Oui, je comprends, excepté que vous me dites
que c'est de la concordance, mais, quand on arrive sur cette concordance, bon
puis, obligé, ce n'est pas une acceptation d'aveugle, là
on voit que dans la concordance vous donnez des droits
réglementaires, et on le sait, actuellement, on fait des petites lois de
3 ou 4 articles, puis des règlements, on en a pour 1 pied
d'épais. Il ne faut pas se surprendre de ça. C'est la
transparence qu'on a adoptée dans les dernières
années.
Ce que, moi, je pense, par rapport à ça, c'est que les
chemins, comme vous vous êtes dégagé de l'entretien et des
chemins, en supposant qu'une municipalité... A-t-elle le droit de
poursuivre? A-t-elle le droit de faire quelque chose par rapport à
ça si le chemin n'est pas capable de recevoir la charge?
M. Vigneault: Les municipalités peuvent interdire par
signalisation la circulation de camions lourds sur certains chemins, en vertu
d'autres dispositions du Code. Avant de le faire, elles doivent obtenir du
ministre des Transports l'autorisation du ministre pour s'assurer que les
véhicules vont pouvoir circuler quand même sur le réseau
routier au Québec.
M. Dufour: Oui, mais, quand...
M. Vigneault: Mais elles ont déjà, dans d'autres
dispositions du Code, le pouvoir de restreindre par signalisation la charge
autorisée des camions sur certaines sections de route.
M. Dufour: Mais, dans l'article 5, ce n'est pas ça que
ça dit.
m. vigneault: non. l'article 5 prévoit un pouvoir
supplémentaire d'exiger, à des endroits où on doit le
faire, un système supplémentaire de freinage. ça ne
prévoit pas quelle va être la limite de charge autorisée
des camions sur les routes. on dit, dans l'article 5, qu'un système de
freinage supplémentaire pourra être exigé sur le camion
au-delà d'une certaine charge qui, nécessairement, sera à
l'intérieur de la charge légale autorisée. ça
pourrait être, peut-être, quelque chose comme 80 % de la charge
légale parce que la charge légale est conçue pour
l'ensemble du réseau routier et le système de freinage sur les
camions est aussi conçu pour des routes normales.
Or, dans des cas particuliers, on pourra exiger un système
supplémentaire en relation avec la charge du camion. Et c'est ce qu'on
se permet de faire par l'article 30.
M. Dufour: oui, mais effectivement, au point de vue pratique, si
le camion est muni de freins appropriés au point de vue de la
sécurité, la municipalité, à moins d'avoir une
permission du ministre, elle ne peut pas empêcher un camion de circuler.
à tout bout de champ, on entend dire: les municipalités, elles
vont bloquer le chemin. elles vont refuser parce que le chemin n'est pas
bâti pour ça. et, comme le chemin vient à la charge de la
municipalité, la municipalité n'a pas beaucoup de pouvoirs parce
que, dans une des dernières lois qu'on a adoptées, quand
même que quelqu'un brise un chemin, brise son auto, n'importe quoi, il
n'a plus de recours contre personne, ni contre le ministère ni contre la
municipalité. seulement, il y a une chose, s'il défonce le
chemin, je ne vois pas comment la municipalité va aller contre le
camionneur pour dire: tu vas payer la réparation de mon chemin, parce
que c'est le ministre encore qui est responsable par rapport à
ça. .
M. Vigneault: C'est en vertu d'une autre disposition du Code que
la municipalité pourra réduire la charge des camions qu'elle
autorise sur les routes.
M. Dufour: Mais pas...
M. Vigneault: Pas en vertu de l'article 5. L'article 5 n'est pas
conçu pour la protection du réseau routier. Il est conçu
pour la protection du public en relation avec la capacité de freinage
des camions à certains endroits.
M. Dufour: Mais ça va plus loin. La municipalité ne
peut avoir un pouvoir que le ministre lui accorde. Le pouvoir dont on parle ne
peut être appliqué que s'il y a autorisation du ministre.
M. Vigneault: Toujours, oui, autant en ce qui concerne le
système de freinage supplémentaire que la signalisation de
restriction sur les routes. »
M. Dufour: Ah! ça, je le comprends. C'est très
clair, ça. Je ne pense pas que les municipalités non plus
recommandent ou veuillent avoir ce pouvoir-là. Ça devient trop
onéreux. Ça ferait des contrôles par-dessus des
contrôles. On a assez d'avoir la taxe sur la surtaxe, la taxe, sans avoir
des contrôles sur des contrôles. Je pense qu'on va s'en tenir au
moins à un minimum de sens dans tout ça. Mais, par rapport
à cet article-là, je dis que le ministre s'approprie un pouvoir
qui me semble onéreux parce que, vis-à-vis des
municipalités, je ne suis pas sûr qu'on ait sorti le meilleur de
ça. On s'est donné des pouvoirs, mais on n'a pas donné les
obligations en même temps. On s'est donné le pouvoir et on a
laissé l'obligation aux autres. C'est à peu près ce que je
voulais dire sur cet article-là pour le moment.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 30
est adopté?
M. Garon: Non, non, non. Ce n'est pas... Mme la
Présidente... Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Moi, j'essaie de comprendre, en lisant l'article, sa
signification, parce qu'il n'est pas facile à lire:
«Prévoir quels sont...» C'est drôlement
rédigé. Moi, j'aurais dit: Prévoir les systèmes de
ralentissement supplémentaires. Mais: «Prévoir quels
sont...», c'est drôlement dit. D'abord, juste la manière
dont c'est dit: «Prévoir quels sont les systèmes de
ralentissement supplémentaires dont doivent être munis, pour
circuler sur un chemin public où cet équipement est requis par
une signalisation, les véhicules routiers dont la masse, charge
comprise, excède celle qu'il détermine». «Dont la
masse, charge comprise, excède celle qu'il détermine»,
qu'est-ce que ça veut dire, ça?
M. Vigneault: Au-delà de la charge
déterminée dans le règlement du gouvernement, un
système de freinage obligatoire devra équiper le véhicule.
On pourrait, dans le règlement, prévoir qu'un ensemble de
véhicules, c'est-à-dire un tracteur avec une semi-remorque, le
tracteur doit être équipé d'un système de
ralentissement obligatoire de type Jacob ou électromagnétique,
au-delà de 45 500 kg de masse totale en charge, alors que la masse
totale autorisée sur le même véhicule pourrait être
de 50 000 ou 52 000 kg. (17 h 40)
M. Garon: Et votre masse, charge comprise, peut excéder de
combien celle qu'il détermine?
M. Vigneault: Ah! elle peut excéder jusqu'à la
charge légale. Si on prend un ensemble de véhicules dont la
charge légale est à 52 500 kg et que, pour des fins de freinage,
on dit que, dans une côte abrupte, il doit être muni d'un
système supplémentaire de freinage à compter de 45 500 kg,
il devra avoir le système de freinage supplémentaire pour
circuler dans la côte. Mais, au-delà, pour s'y rendre ou sur tout
autre chemin, il pourra atteindre 52 500 kg. Et il pourra atteindre 52 500 kg
indépendamment de... C'est une infraction qui est spécifique
à un endroit donné.
M. Garon: Quand vous dites: «...la masse, charge comprise,
excède celle qu'il détermine»...
M. Vigneault: C'est ça. Celle qu'il détermine au
moment où on va prévoir le type de système de freinage
obligatoire. Si on exige que les camions soient munis d'un système de
freinage supplémentaire, ce ne seront pas tous les camions qui seront
munis, qui devront l'être, et ça ne sera pas partout. Or, les
camions excédant la charge que le gouvernement va prévoir
pour les ensembles de véhicules, ça pourrait être plus
élevé que pour les véhicules d'une seule unité
devront être munis de ce système-là aux endroits
où la signalisation va l'exiger. C'est le responsable de l'entretien de
la route qui va déterminer s'il est en présence d'une pente
requérant ce système-là et c'est le gouvernement qui va
déterminer quel système il va exiger et à compter de
quelle masse ce système-là va être obligatoire sur les
camions.
M. Dufour: Est-ce que ça veut dire qu'un véhicule
routier qui excéderait toujours la masse déterminée... On
pourrait permettre qu'un véhicule puisse circuler tout le temps avec des
charges supplémentaires?
M. Vigneault: Oui. La limite que le gouvernement va
déterminer...
M. Dufour: À condition qu'il ait des freins.
M. Vigneault: ...ici n'est pas une limite légale pour
circuler sur les routes. C'est une limite au-delà de laquelle le
système de ralentissement deviendra obligatoire, et pas partout. Il
deviendra obligatoire uniquement aux endroits où la signalisation va
prévoir que le système est nécessaire.
M. Dufour: Oui, mais, moi, j'essaie de vulgariser ça. Vous
avez un véhicule routier dont la masse, charge comprise, excède
celle qui est déterminée dans le règlement. Qui le
détermine? J'imagine que c'est déterminé par
règlement.
M. Vigneault: Oui. C'est ça.
M. Dufour: Bon. Vous avez parlé de 50 000 kg. M.
Vigneault: 45 500 pour un ensemble.
M. Dufour: Bon. 40 000. Moi, ça ne me dérange pas,
c'est un exemple. J'aurais pu parler de 10 000 et ça aurait fait pareil.
40 000. Mais, moi, je décide, là, pour le système de
véhicules que j'ai... Je pourrais dire: Mon camion pourrait accepter 55
000 kg, donc 15 000 de plus. Alors, vous me dites: Vous, pour avoir ça,
ça vous prend des freins de telle marque ou telle autre.
M. Vigneault: Uniquement...
M. Dufour: C'est ça? Si ça excède,
là. Je viens de demander mon permis. Est-ce que ça veut dire que
je pourrais être toute l'année...
M. Vigneault: Non, ce n'est pas un permis. M. Dufour:
Pardon?
M. Vigneault: Ce n'est pas un permis. Si vous ne circulez jamais
dans la région de Charlevoix, vous n'aurez pas à munir le camion
d'un système de ralentissement supplémentaire. Si vous circulez
dans la région de Charlevoix, vous avez le choix: ou réduire la
charge du camion en deçà de la limite au-delà de laquelle
ça prend le système supplémentaire, ou munir le camion du
système supplémentaire pour atteindre la charge légale qui
est permise au-delà de la limite qu'on va déterminer pour...
M. Dufour: C'est juste dans des cas bien
spécifiques...
M. Vigneault: Oui.
M. Dufour: ...où la charge est permise, la charge est
légale.
M. Vigneault: La charge est toujours permise. Oui. La charge
légale et permise.
M. Dufour: Vous ne pouvez pas charger un camion comme vous
voulez, là.
M. Vigneault: Non.
M. Dufour: Bon. Règle générale, à
certaines limites, vous arrêtez.
M. Vigneault: Oui.
M. Garon: Mais, eux autres, ils peuvent.
M. Dufour: Bien oui! C'est ça que j'essaie de demander,
parce que je sais qu'ils en demandent, des permis.
M. Garon: Ils peuvent l'augmenter.
M. Dufour: Ils en demandent, des permis. Je le sais qu'il se
donne des permis dérogatoires. C'est pour ça que j'essaie de me
raccrocher à ça pour savoir c'est quoi, pour comprendre comme il
faut. Le ministre en donne aussi...
M. Garon: Là, comprenons-nous bien. La charge
légale, c'est une affaire, la charge réglementaire, si je
comprends bien, et la Société de l'assurance automobile
elle-même peut excéder la charge réglementaire. Le
ministre, lui, en plus, depuis 1986, il a commencé tranquillement sans
faire semblant de rien par une centaine de permis, mais c'est monté
jusqu'à 5000 permis. Le ministre lui-même peut autoriser la
Régie à excéder la charge excédentaire qu'elle
pouvait déjà autoriser au-delà du règlement.
Là, ça veut dire que c'est comme si, avec un permis du ministre,
le camion devenait plus léger. On voit ce que ça donne dans nos
chemins. C'est toujours, comme je vous disais tantôt, la prière.
Non, mais c'est vrai.
M. Elkas: Franchement, M. le député de
Lévis, vous saviez comme moi qu'il n'y avait pas de contrôle, dans
le temps. Il n'y avait pas de réglementation. Alors, on en a une.
Évidemment, les gens savaient que, s'il y avait un contrôle
routier, ils viendraient chercher des permis spéciaux. C'est pour
ça qu'on a augmenté le nombre de permis spéciaux qui a
été donné. Une fois qu'on a introduit de la
réglementation pour mieux réglementer, parce qu'on n'est pas pour
passer notre temps à donner des permis spéciaux, là, la
réduction s'est faite. C'est dans le but de réduire. Mais, de
là à dire qu'on donnerait ça comme ça, une minute,
parce que, vous le savez...
M. Garon: Plus.
M. Elkas: Voulez-vous embarquer sur ce terrain-là?
M. Dufour: Les chemins sont aussi brisés. M. Garon:
Plus.
M. Elkas: Qu'est-ce que vous avez fait, vous autres, dans le
temps, les champions des moratoires?
M. Dufour: M. le ministre, moi, je suis prêt à vous
répondre, là-dessus.
M. Elkas: Je peux vous dire, les champions du monde des
moratoires, tiens, des gens qui étaient sur le neutre, même en
«reverse», si vous voulez. Vous étiez maire et vous
chialiez, dans le temps, aussi, que les routes n'étaient pas correctes.
Je vais vous dire une chose, l'argent qu'on est allé chercher, on l'a
mis sur la route. Vous le savez, à part ça. Et il y a eu du
contrôle
routier. Le contrôle routier se fait. Vous le savez que ça
se fait. Ne demandez pas simplement à vos amis, mais demandez à
l'Association des camionneurs du Québec, ils vont vous dire exactement
d'où ça vient, comment ça se fait, à part
ça.
On sait que les vérifications ont triplé cette
année sur l'an passé. Ce n'est pas pour rien que les gens se
guettent. Les charges excédentaires, il n'y en a pas co,mme il y en
avait autrefois. Ce n'est pas trop plaisant pour un camionneur qui arrive et
qui appelle son patron, une fois qu'il s'est fait tasser et amener à un
poste de pesage, et dire à son patron: Amène-moi un autre camion
et une grue. Je te dis que c'est cher, ça. Ce n'est pas plaisant pour le
camionneur qui dit: II s'est fait prendre 3000 $ le matin et il a pris une
chance, il a continué avec sa charge dans l'après-midi et il
s'est fait ramasser pour un autre 3000 $. Ces gens-là méritent de
payer. Mais là ça ne se répète pas autant parce que
les gens font attention. Ils savent qu'il y a 206 contrôleurs routiers
sur la route, une chose que vous avez enlevée de sur la route.
Savez-vous que vous avez coûté à la société
au-delà de 100 000 000 $ par année? Vous savez, depuis 1983 aller
jusqu'à 1990, on parle du milliard. Ça l'est, le milliard.
M. Garon: Quel milliard?
M. Elkas: C'est ça que ça a coûté
à la société parce que vous avez enlevé le
contrôle routier et ça a coûté 100 000 000 $ par
année aux contribuables: de 25 000 000 $ à 35 000 000 $
causés par la destruction des routes parce qu'il n'y avait pas de
contrôle routier et, deuxièmement, le «fuel tax» et
les autres permis tous associés équivalent à environ 100
000 000 $. C'est ça, la vérité des choses. Et celui qui
vous parle a eu au moins le courage d'aller de l'avant et d'aller chercher
l'argent nécessaire pour réparer, mais, en plus de
réparer, il s'est assuré qu'il y avait un contrôle routier
efficace sur la route pour s'assurer que personne ne déroge à nos
lois, à nos règlements.
Ne venez pas me dire qu'on donnait des permis spéciaux à
la tonne. Ça se donnait parce que les gens en demandaient. Parce qu'ils
savaient qu'ils étaient pour se faire ramasser. Et, quand ils en
demandaient... Et c'était au moins à l'intérieur des
normes établies. Et là on a introduit de la
réglementation. Vous le savez, vous avez assisté à tout
ça. Vous étiez toujours d'accord.
M. Garon: Non, non.
M. Elkas: Ce que je détecte de votre formation, c'est que
vous voyez que, oui, il y a un ministre qui a mis ses culottes et a fait des
efforts, et il introduit des lois et de la réglementation. Vous
êtes envie, «envious»...
La Présidente (Mme Bélanger): Envieux.
M. Elkas: Vous êtes envieux envers le ministre.
M. Garon: Vous avez envie?
M. Elkas: Envieux envers le ministre. C'est exactement le mot.
C'est un ministère qui est efficace, une société de
l'assurance automobile du Québec qui est efficace, des gens qu'il peut
démontrer comme de vrais modèles. Ça, je vous l'ai dit
assez souvent, mais je sais que vous avez des choses dans les oreilles, vous
n'écoutez pas trop souvent.
M. Dufour: Non, non. On écoute.
M. Elkas: Les bonnes choses, on ne les apprécie pas.
J'aurais donc aimé au moins qu'on reconnaisse l'effort qui a
été fait. Mais le député de Lévis... Je
pense que le député de Jonquière, oui, va comprendre parce
que c'est un ancien allié. Il n'est pas toujours d'accord avec le
député de Lévis. Mais, des fois, quand il fait des sorties
semblables, je me pose des questions. Je me dis: Ça se
«peut-u»! Un ancien maire qui était avec moi, avec qui, Mme
la Présidente j'ai eu un grand plaisir à servir. Il était
mon président de l'UMQ, dans le temps. J'étais sur son
comité de direction et j'ai toujours apprécié les travaux
qu'il a faits. Mais là, mon Dieu, je me demande si c'est le même
Francis Dufour que j'ai connu dans le temps. Peut-être qu'il est trop
proche du député de Lévis. Il devrait s'éloigner un
petit peu parce que le député de Lévis a tendance à
influencer ceux qui l'entourent.
Mais je sais que le député de Lévis reconnaît
aussi les efforts qui ont été faits. C'est difficile pour lui de
le dire publiquement, c'est très difficile. Il le dit souvent. Il dit:
Moi, je ne suis pas ici pour vous payer des compliments et je ne suis pas ici
pour vous faire des recommandations. I am here to oppose. Dans les mots de
Disraeli: «The Opposition is there to oppose». Et ça, je
l'ai entendu assez souvent venant du député de Lévis.
Alors, je prends au sérieux ce que vous me dites, mais vous allez
comprendre aussi que ça me déplaît, des fois, de voir qu'on
ne reconnaît même pas l'effort qui est fait par notre formation,
notre gouvernement, pour corriger des lacunes dans le temps. Je sais que, dans
votre temps, vous n'aviez pas le fric pour le faire. (17 h 50)
M. Garon: Arrêtez-moi ça.
M. Elkas: en plus de ça, quand vous augmentez vos budgets
de 30 % sur la voirie et que, après un examen très près,
on remarque que les 30 % sont dus à un transfert d'un programme à
l'autre, incluant... écoutez bien. c'est drôle, ça, mais
c'est malhonnête aussi, il faut faire attention. ils prenaient les
loyers, l'électricité, le téléphone, tout ce qui
est «other expenses», autre dépenses, ils les ont
transférées sur la voirie et là, à la fin de
l'année, ils ont dit: voyez, on a augmenté notre budget de 30 %.
ça, ça s'est fait dans une exercice par le ministre...
M. Dufour: En quelle année, ça?
M. Garon: De quoi vous parlez?
M. Elkas: ...ministre des Finances du temps, qui est aujourd'hui
le chef de l'Opposition. Alors, tout ça...
M. Garon: De quoi vous parlez? On ne vous comprend même
pas.
M. Elkas: ...pour vous dire: Faites bien attention. Il faudrait
comparer des pommes et des pommes, les efforts qui ont été faits
par le ministère. Oui, on a été chercher de l'argent
à la Société de l'assurance automobile du Québec,
mais vous avez vu clairement ce qui se passe dans les grandes régions.
Simplement ici, dans la région de Québec, 90 000 000 $ l'an
passé. Ça ne paraît pas, mais c'est des travaux,
comparé aux 120 000 000 $ à Montréal, mais c'est de
l'argent. Montréal, quand je regarde la CUM et ce qui entoure la CUM,
500 000 000 $ depuis que je suis arrivé, 500 000 000 $.
M. Garon: Combien d'années?
M. Elkas: Bien, ça fait 3 ans que je suis là. Ce
n'est pas si pire.
M. Dufour: Les régions n'en voient pas souvent la
couleur.
M. Elkas: Autant. C'est faux, ce que vous dites. 444 000 000 $,
cette année. Faites attention.
M. Dufour: J'ai la preuve, dans les comtés
libéraux.
M. Elkas: Ah! Ah! Soyez donc sérieux, là!
M. Dufour: Bien moi, j'ai la preuve. J'ai fait sortir un dossier
que j'ai...
M. Elkas: Soyez donc sérieux!
M. Dufour: On n'a pas été capable de l'avoir
directement en le demandant au ministère. J'ai fini par avoir le dossier
par l'accès à l'information. On a fait faire les études
là-dessus, et je vous dis que vos comtés sont pas mal plus
gavés et mieux servis que les autres. Les comtés
libéraux...
M. Elkas: Montrez-moi les preuves. Déposez...
M. Dufour: ...sont servis à pochetée par rapport
aux comtés péquistes.
M. Elkas: Déposez, déposez.
M. Dufour: Je vais vous déposer ce que vous devriez avoir,
parce que je l'ai en main.
M. Elkas: Déposez.
M. Dufour: Mais, quand vous nous dites...
M. Elkas: Au moins, M. le député de
Jonquière...
La Présidente (Mme Bélanger): On va sortir le
budget de Joliette et de L'Assomption...
M. Dufour: Je parle des 6 dernières années. M.
Elkas: M. le député de Jonquière...
M. Dufour: Y compris Joliette. Ce n'est pas gênant,
Joliette n'est pas servi tant que ça. J'en ai.
M. Elkas: Repentigny...
M. Dufour: J'en ai. Je les ai tous, les comtés.
M. Elkas: Masson, le député de Masson.
M. Dufour: Je les ai tous. Bien non! Vous ne pouvez toujours pas
jouer à saute-mouton, quand vous mettez ça aux dizaines et aux
vingtaines de millions et que vous arrivez à côté du... On
va lui donner juste...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'on peut
revenir à notre projet de loi?
M. Dufour: Bien, c'est M. le ministre qui a sorti les... Vous
êtes plus ouverte à écouter le ministre, si je comprends
bien. Il a peut-être une voix plus plaisante, mais...
M. Elkas: Merci beaucoup. Ah bien! un compliment.
M. Dufour: ...moi, je vous dis...
M. Elkas: Un compliment, finalement.
M. Dufour: Ou vous êtes plus près de lui et vous
avez peur de sa réaction. Je voulais juste dire que, moi, ce que j'ai
compris dans tout ça...
La Présidente (Mme Bélanger): Non. C'est parce que
j'ai laissé aller ça un peu trop.
M. Dufour: ...c'est que, dans le temps de l'autre gouvernement,
dans le temps du gouvernement du Parti québécois, il se mettait
plus d'argent sur les routes qu'actuellement par rapport au budget global. En
tout cas, il s'en est mis beaucoup dans le Bas-du-Fleuve, je peux vous dire
ça, et il y a des routes qui ont été acceptées,
dans ce temps-là, qui ont continué. Moi, je peux le voir assez
facilement. Peut-être que les priorités... Il y avait beaucoup de
fait, mais n'oublions pas que, dans les 50 dernières années, si
les routes se sont détériorées... Le Parti
québécois, il a été seulement 9 ans au
pouvoir, ces 50 dernières années, on n'a pas
été 20 ans. Faites votre bagage, faites ça comme il faut,
correctement. Puis, comme vous dites, moi, je prétends qu'il y a eu plus
d'argent par rapport au budget, puis on n'a jamais poigne personne la main dans
le sac. Il n'a pas été volé, cet argent-là, il a
été mis quelque part, sur les routes, quelque part. Donc, on l'a
mis.
Qu'on n'ait pas tout fait, moi, je suis bien d'accord. Quand le ministre
Bérubé nous disait: On va regarder le péage, c'est la
seule façon qu'on a d'arriver pour aider aux régions, la bataille
qui a été faite dans la région de Montréal, elle ne
s'est pas faite chez nous. On a fait sauter le péage, puis là
vous parlez de le remettre. Seigneur, Seigneur, éloignez ce calice de
moi, je ne veux pas le boire! Bien, vous avez eu votre part de
responsabilité. Moi, je ne pense pas que vous puissiez plaider que vous
avez raison sur toute la ligne et que tous les autres, c'étaient des
méchants et, vous autres, vous étiez les bons.
M. Elkas: Non, non, je ne dis pas que vous êtes
méchants, mais faites attention aussi.
M. Dufour: L'argent qui a été mis l'a
été sur les routes. Moi, à ce que je sache, j'ai fait des
ententes, quand j'étais maire, avec le gouvernement et il a
respecté les ententes. Ça a continué avec vous autres,
ça a été respecté. Mais, quand je vous dis, quand
je regarde globalement comté par comté, je vous passe un papier
que, chez nous en tout cas... Je peux vous la faire. Je l'ai, la preuve.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. Est-ce qu'on
adopte...
M. Dufour: Je l'ai, la preuve que ce n'est pas comme
ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'on adopte
l'article 30 ou si on...
M. Elkas: Adopté.
M. Garon: Non, non.
M. Dufour: Non, on ne peut pas.
La Présidente (Mme Bélanger): ...suspend les
travaux?
M. Garon: Comme vous voulez.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors,
là...
M. Elkas: On n'adopte pas la concordance... M. Garon: Non.
Il y a un grand débat... M. Elkas: ...la disposition de
concordance?
M. Garon: C'est un article très difficile à
comprendre.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous êtes bon,
je suis meilleur; il n'est pas bon, moi, je suis meilleur.
M. Garon: Je pense que le ministre a fait de grosses
affirmations, excepté que les routes sont de moins en moins
bonnes...
M. Elkas: Sortez donc un petit peu au lieu d'aller
à...
M. Garon: ...et ça coûte de plus en plus cher aux
gens, les gens sont de plus en plus taxés. Écoutez bien, Mme la
Présidente, un permis de conduire, ça coûtait 6 $, en 1985;
c'est rendu à 20 $. Une plaque d'immatriculation, ça
coûtait 37 $; c'est rendu à 120 $. On a siphonné,
comprenez-vous...
M. Elkas: Un coke coûtait 0,07 $ et ça coûte
1,50 $, aujourd'hui.
M. Garon: ...3 000 000 000$... 0,07$. Là, on n'est pas en
1930, là.
M. Elkas: Je m'excuse, là, mais en...
La Présidente (Mme Bélanger): Un hot-dog
coûtait 0,10 $ et là il coûte 1 $.
M.Elkas: ...1956...
M. Garon: Jamais il n'y a eu aussi peu d'argent sur les
routes.
M. Elkas: Ah!
M. Garon: C'est le même montant depuis 3 ans, à part
de ça, même pas d'indexation.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 57)
(Reprise à 20 h 10)
La Présidente (Mme Bélanger): Le mandat de la
commission est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 91, Loi modifiant le Code de la
sécurité routière.
Au moment de la suspension des travaux, nous étions à
étudier l'article 30, et c'est le député de Lévis
qui avait la parole.
M. Elkas: II ne se souvient plus où il était. M.
Garon: Pardon?
M. Elkas: Veux-tu que je te rappelle où tu
étais?
M. Garon: Ah! je sais très bien où je suis,
toujours.
M. Elkas: Ha, ha, ha!
M. Garon: J'étais en train de demander, Mme la
Présidente... J'avais posé une question juste avant de partir,
justement. Quand on a fini, vous avez ajourné, là, vous avez
ajourné alors que j'avais posé une question.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous vous
souvenez de la question?
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: La question, c'est: Est-ce que je devrais approuver ce
bon projet de loi?
La Présidente (Mme Bélanger): Je ne sais pas s'il y
avait une question, mais je pense qu'on était après se vanter
mutuellement. Le gouvernement du Parti québécois se vantait, le
gouvernement du Parti libéral se vantait que les routes...
M. Elkas: On parlait des routes.
La Présidente (Mme Bélanger): C'était
surtout une discussion et non pas une question comme telle.
M. Garon: Pourquoi avez-vous écrit ça de cette
façon: «Prévoir quels sont les...»? Au lieu de dire:
Prévoir les systèmes de ralentissement supplémentaires,
vous dites: «Prévoir quels sont les systèmes de
ralentissement supplémentaires». Je ne comprends pas pourquoi
c'est rédigé comme ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais on explique:
«...dont doivent être munis».
M. Garon: Parce que c'est drôlement dit:
«Prévoir quels sont les systèmes...» Habituellement,
on dirait: Prévoir les systèmes de ralentissement, mais on dit:
«Prévoir quels sont...»
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a des
légistes ici qui peuvent expliquer pourquoi on a écrit ça
comme ça?
M. Elkas: M. Vigneault?
M. Garon: C'est une drôle de formulation
française.
M. Vigneault: C'est une rédaction qu'on a faite avec le
Bureau des lois.
M. Garon: Pardon?
M. Vigneault: C'est une rédaction qu'on a faite avec le
Bureau des lois du ministère de la Justice.
M. Garon: J'ai l'impression que c'est dans le temps où ils
ne passaient pas d'examen de français pour aller à
l'université. «Prévoir quels sont...», ça fait
drôle un peu. Maintenant, tantôt, vous avez mentionné 2
systèmes.
M. Vigneault: Oui.
M. Garon: Vous avez dit «jack up».
M. Vigneault: Jacob.
M. Garon: Jacob? J'avais compris «jack up». Jacob, et
l'autre, c'était quoi?
M. Vigneault: Un système
électromécanique.
M. Garon: Quelle est la différence entre les deux?
M. Vigneault: Je ne la connais pas. Je sais que le Jacob, c'est
un système de frein moteur.
M. Garon: De frein menteur?
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Vigneault: Moteur, du moteur.
M. Garon: De frein moteur.
M. Gauvin: Mme la Présidente, je pourrais peut-être
donner ma compréhension des systèmes, puis on vérifiera
s'il croit que j'ai vraiment raison.
M. Garon: Oui, mais ce serait mieux de demander... Moi, je ne
pose pas la question au député de Montmagny, parce que ce n'est
pas lui qui est responsable du projet de loi. Je veux savoir ce qu'ont dans
l'esprit ceux qui ont rédigé le projet de loi.
m. gauvin: non, mais ce n'est pas ça, là.
M. Garon: j'ai posé une question, là. '
M. Gauvin: Si vous aviez voulu m'accorder 1 minute ou 2, j'aurais
peut-être pu donner ma compréhension.
M. Garon: Oui, mais, on ne sait pas, là. C'est comme si
vous disiez: Moi, je sais... Us ne savent même pas quel va être le
règlement encore, puis, vous, vous avez l'air de le savoir. Moi, ce
n'est pas ça que je veux. Je veux savoir ce qu'ont dans l'esprit
ceux
qui ont rédigé le projet de loi et qui vont rédiger
le règlement, à moins qu'il n'y ait un fonctionnaire qui
s'approche.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
vous voulez vous identifier, s'il vous plaît?
M. Corbin (Gervais): Gervais Corbin. Je ne suis pa^ un
spécialiste au niveau des systèmes de freinage en tant que tel,
mais je peux vous dire qu'un système électromagnétique
c'est comme une espèce d'électro-aimant sur le
différentiel d'un tracteur, qui fait qu'on peut avoir un système
d'arrêt quand même assez performant avec un système
électromagnétique.
M. Garon: Ça, c'est lequel des deux?
M. Corbin: Ça, c'est le système
électromagnétique.
M. Garon: C'est le Jacob, ça?
M. Corbin: Non, le Jacob, c'en est un autre.
M. Garon: L'autre, le Jacob, c'est quoi?
M. Corbin: C'est plus au niveau du moteur, le Jacob. C'est tout
simplement un support supplémentaire de la part du moteur pour aider le
système de freinage à mieux performer.
M. Garon: Là, vous marquez: «Prévoir quels
sont les systèmes de ralentissement supplémentaires dont doivent
être munis, pour circuler sur un chemin public où cet
équipement est requis par une signalisation...» Dans votre esprit,
ça va marcher comment, ça, les systèmes de ralentissement
supplémentaires?
M. Corbin: Au niveau de la loi sur la sécurité des
véhicules automobiles, il est exigé certains systèmes de
freinage sur n'importe quel véhicule automobile. Nous, on veut, dans
certaines circonstances, sur des côtes très, très abruptes,
très longues, exiger, comme M. Vigneault l'a mentionné
tantôt, un système de freinage supplémentaire pour assurer
une meilleure sécurité lors de la descente du véhicule
pour les usagers de la route.
M. Garon: Vous me dites: L'équipement est requis parce
qu'il y a une signalisation. Qu'est-ce que ça va dire, la
signalisation?
M. Corbin: Bien la signalisation est à prévoir,
là. Il va falloir une modification, probablement, aux règlements
sur la signalisation routière, pour prévoir le système de
freinage supplémentaire obligatoire lorsque tu as atteint un certain
niveau de charge. Donc, tout simplement, le conducteur, lorsqu'il va circuler
sur la route, il va avoir une pente très abrupte pour laquelle on aura
étudié, là, la nécessité d'avoir un
système de freinage supplémentaire. À ce moment-là,
il y aura un panneau de signalisation qui indiquera au véhicule qu'il a
besoin d'un système de freinage additionnel sur son camion pour
emprunter le tronçon de route qui va être visé par le
système de freinage supplémentaire.
M. Garon: Mais, s'il s'en va là, là, il arrive,
puis il va y avoir un panneau qui va dire: Ça vous prend tel moteur?
Ça va dire quoi? Ça va dire qu'il y a une pente? Qu'est-ce que
ça va dire sur la signalisation?
M. Corbin: Supposons qu'il n'a pas de système Jacob,
à ce moment-là, il ne peut pas emprunter...
M. Garon: II est rendu dedans.
M. Corbin: ...la côte en question. Mais il va y avoir,
comme dans le cas des ponts, un tonnage réduit. Il y a une
présignalisation, disons, à une intersection, qui indique si le
véhicule peut l'emprunter ou pas, là. On pourra prévoir un
système de présignalisation, à ce moment-là, ou
prévoir la signalisation. Plutôt que de la mettre
immédiatement dans le haut de la pente, à ce moment-là, on
pourra la mettre à l'intersection pour aviser le transporteur que, s'il
n'est pas muni d'un système de freinage additionnel, puis qu'il ne
respecte pas les limites, qu'il excède les limites prévues par
règlement, bien, à ce moment-là, il n'aura pas à
emprunter la route en question.
M. Dufour: Mais est-ce que l'inspecteur va le savoir si un camion
a ça? Est-ce qu'il y a une... Là, vous parlez de la signalisation
pour le camionneur, mais le camion comme tel, est-ce que la personne qui va le
voir circuler peut savoir s'il est muni d'un système de freinage?
M. Corbin: Oui, un système... Oui, c'est assez visible,
surtout au niveau des systèmes électromagnétiques,
là. C'est un gros... C'est quand même assez imposant comme
mécanisme. Ça se trouve dessous le camion, et c'est très
facile à visualiser, là. Au niveau du Jacob, c'est quand
même assez facile aussi.
M. Dufour: Oui? M. Corbin: Oui.
M. Garon: Mais le camionneur qui s'en vient avec son
camion...
M. Corbin: Oui.
M. Garon: ...vous allez mettre une affiche sur le bord de la
route je ne sais pas ce qu'elle va dire et il ne l'a pas, le
système, qu'est-ce qu'il fait?
M. Corbin: II y aura toujours possibilité de contourner le
problème.
M. Garon: II va dire bye-bye à l'affiche et il va
continuer?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Qu'est-ce qu'il va faire?
Une voix: II n'aura pas d'amende.
M. Garon: Pardon?
Une voix: II n'aura pas d'amende. Il va passer.
M. Corbin: On pense, entre autres... Tantôt vous avez
mentionné le cas de Vallée-Jonction, là. Je pense que
c'est un bon exemple où il y a quand même possibilité de
contourner la pente en question. Donc, à ce moment-là, il n'aura
pas à emprunter la route, il devra ou bien être muni d'un
système de ralentissement supplémentaire ou bien diminuer sa
masse totale en charge pour pouvoir emprunter la route, le tronçon de
route en question.
La Présidente (Mme Bélanger): À
Vallée-Jonction, c'est annoncé très loin.
M. Garon: Ça, c'est parce qu'il y a des routes, mais celui
qui est dans le tour de la Gaspésie, mettons les côtes de la
Madeleine... Connaissez-vous ça?
M. Corbin: Oui, un petit peu. Je suis un petit peu de cette
région-là, oui.
M. Garon: Oui. Vous venez d'où?
M. Corbin: Moi, je suis de Matane, la région de
Matane.
M. Garon: Les côtes de la Madeleine sont moins à pic
qu'elles ne l'étaient il y a plusieurs années, mais elles sont
encore à pic. Dans le temps des premières automobiles, ils les
considéraient assez à pic qu'il fallait que l'automobile monte du
reculons, autrement le gaz ne se rendait pas dans le moteur.
Des voix: Ah! Ah!
M. Corbin: Ha, ha, ha!
M. Garon: Non, c'est vrai. Ce n'est pas des blagues, ça.
Une des premières automobiles qui aient passé dans les
côtes de la Madeleine, c'était mon père. Il me contait
ça, il disait: II fallait monter ça du reculons, le gaz ne se
rendait pas dans le moteur. Les pompes à moteur n'étaient pas
assez fortes. En parlant des côtes de la Madeleine, quand quelqu'un
arrive là-dedans, qu'est-ce qu'il fait avec son camion? Il n'est pas
pour monter à Québec ou à Montréal. (20 h 20)
M. Corbin: Oui, mais il n'y aura pas nécessairement une
signalisation qui va être mise dans cette côte-là en tant
que telle. Nous, on a ciblé quand même quelques exemples où
ça serait intéressant d'avoir des systèmes de
ralentisseurs, mais ce sera évalué. On n'obligera pas des
véhicules avec des systèmes de ralentisseurs à des
endroits où il n'y a pas de possibilité de faire autrement.
À ce moment-là, on avisera préalablement par une
signalisation que la masse totale en charge doit être réduite
à cet endroit-là si on veut circuler avec des véhicules
lourds.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saint-Jean, avez-vous des commentaires?
M. Charbonneau: Peut-être juste indiquer à M. le
député de Lévis que les camionneurs connaissent leurs
routes aussi, hein? Tu n'as pas d'aventuriers qui se promènent dans les
côtes pour le plaisir non plus, là, surtout pas quand tu t'en vas
à 40 000 kg. Alors, les gars les connaissent les routes, là.
M. Garon: Pensez-vous?
M. Charbonneau: Oui, oui, je le pense.
M. Garon: Mais, par rapport à Malouin...
M. Charbonneau: II ne faut pas penser que... Les camionneurs,
généralement parlant, c'est quand même des professionnels
de la route. Ils connaissent leur mécanique aussi, là. Je ne dis
pas qu'il n'y en a pas qui ne se sont pas glissés, qui n'ont pas de
Jacob. Ça, ça peut...
M. Garon: Les camionneurs, d'après ce que nous disent les
camionneurs, ils n'ont pas toujours le choix. Ils se plaignent, justement,
quand ils ont un nombre d'heures limité pour se rendre à telle
distance avec telle charge. C'est pour ça qu'ils demandent souvent que
les expéditeurs et les transporteurs soient aussi responsables et soient
poursuivis également s'il y a des... Parce que, parfois, ils n'ont pas
le choix, c'est ça ou perdre sa job.
M. Charbonneau: Oui, mais le propriétaire de la flotte, le
propriétaire des camions aussi, ces camions-là sont
équipés en conséquence. On parlait de freins Jacob
tantôt. C'est un système mécanique qui fait freiner... Le
moteur sert de frein en même temps. Alors, c'est pratique courante. Il y
a plein de camions qui ont ça à l'achat, ces
systèmes-là.
M. Garon: Oui, mais il y en a plusieurs qui sont allés
dans Charlevoix et qui ont manqué de freins, tu sais, ils ont
passé tout droit dans les côtes.
M. Charbonneau: Oui, mais ça, M. le député
de Lévis, vous allez y aller avec votre voiture et vous pouvez en
manquer, de freins, aussi.
M. Garon: oui, oui. regardez dans le rapport du coroner malouin,
page 31. regardez ce qu'il dit: «deux des trois accidents visés
dans l'enquête impliquaient, comme conducteurs de véhicules
lourds, des gens de l'extérieur de la région de charlevoix et pas
très habitués aux conditions particulières de la route
dans cette partie du québec. un fait demeure très troublant
écoutez bien ce qu'il dit plus de 50 % des accidents
mortels dans la région de charlevoix impliquaient des conducteurs de
véhicules de l'extérieur de la région.» il dit:
«ii est d'ailleurs curieux de noter que, pour la population en
général et pour le comité de citoyens, reconnu partie
intéressée, la problématique ne provient pas des
conducteurs régionaux, mais presque toujours de conducteurs de
l'extérieur de la région qui ne connaissent absolument rien, ou
presque, aux conditions et difficultés particulières de la route.
«À titre d'exemple, il est utile de se rappeler que le conducteur
Simoneau, dans les dossiers impliquant Mélanie Ouellet et
Frédéric Savard, n'avait que quelques années
d'expérience, et il en était à l'un de ses premiers
voyages sur la Côte-Nord. Tel qu'il nous l'a démontré lors
de son témoignage, il ne connaissait même pas la différence
entre une pente à 8 % et à 12 % d'inclinaison.» Ça
fait que je comprends ça que les camionneurs sont des professionnels,
mais il y en a qui ne connaissent pas ça non plus. On dit: «Pour
lui faciliter la tâche entre parenthèses, tâche
son employeur, soit GRC Transport inc., lui a confié un
chargement de près de 60 000 kg de bois, alors qu'il n'avait aucune
expérience de ce genre de chargement et pratiquement aucune
expérience de la Côte-Nord. «Au surplus, il est
intéressant de noter que de nombreux conducteurs de véhicules
lourds ont appris leur métier par eux-mêmes, sans aucune formation
spécifique, et qu'ils n'ont plus, une fois leur permis de conducteur de
véhicules lourds obtenu, à parfaire leurs connaissances et/ou
améliorer les connaissances déjà acquises, ou même
à mettre à jour lesdites connaissances. «Il est difficile
de concevoir que des gens sans aucune expérience puissent parcourir un
trajet aussi dangereux que la Côte-Nord. Il est difficile de concevoir
qu'une entreprise qui se dit sérieuse confie à un conducteur tout
à fait inexpérimenté la responsabilité de conduire
de Sept-îles à Montréal 60 000 kg de bois de sciage. Il est
aussi difficile de concevoir que des conducteurs ayant 30 ans
d'expérience suivent plus ou moins les indications de vitesse sur les
routes, préférant suivre leur propre expérience. Nous
référons plus spécifiquement au témoignage du
conducteur du camion remorque dans le dossier de Normand Côté, qui
a admis ne pas circuler à la vitesse prescrite et recommandée
puisqu'il connaissait la route.»
Alors, il continue. «Il est essentiel que les conducteurs de
véhicules lourds aient une solide formation, tant théorique que
pratique. La présente enquête n'a pas établi quel
était le contenu des cours actuellement dispensés par les
écoles, à ce chapitre, mais, selon les témoignages des
conducteurs entendus, il y a de sérieuses carences au niveau de la
formation desdits conducteurs.» Voyez-vous, là? Regardez ce qu'il
dit, en plus. Écoutez bien, là. C'est bien beau, entendre les
députés de Saint-Jean puis de Montmagny, mais regardez ce qu'il
dit: «L'industrie du transport a elle-même commencé à
s'en plaindre et à réagir.» Puis là il cite...
M. Charbonneau: On n'a jamais mis ça en doute.
M. Garon: ...les propos de la présidente de
CAMO-Route.
M. Charbonneau: CAMO.
M. Garon: C'était rapporté dans Le Devoir du
samedi 14 décembre 1991: «Le réquisitoire de Mme
Dyèvre fait froid dans le dos: beaucoup de camionneurs prennent le
volant après une formation qui ne leur a donné que 10 heures de
conduite en conditions réelles, ne savent pas reculer avec le poids
lourd qu'on leur confie, ont fait leur apprentissage l'été et
sont pris au dépourvu par le premier verglas, sont incapables d'arrimer
correctement leur chargement. Sortir un camion d'une cour, c'est beau, mais il
faut le ramener, s'ex-clame-t-elle.» «Bien souvent, les chauffeurs
ont appris de leur père. On réalise aujourd'hui qu'il y a des
chauffeurs qui conduisent un camion depuis 20 ans et qui ne savent pas encore
conduire, disait hier M. Pierre Deschamps, président de la section
locale 911 des Teamsters. Il y a beaucoup de choses qui ont changé
depuis 3, 4 ans. Il y a de nouvelles règles pour le transport des
produits chimiques, un nouveau code de la route, et ça, juste au Canada.
Mais il faut tenir compte aussi des États-Unis où tout est
différent, toute chose, dit-il, que les conducteurs de camion devraient
normalement apprendre et savoir, alors que, dans les faits, à peine 2 %
des salariés du secteur ont suivi des cours de formation touchant leur
spécialité en 1989-1990. Il est donc prioritaire de concevoir des
méthodes de sélection et de recrutement, et d'améliorer la
formation initiale des conducteurs de camion et des
mécaniciens.»
Je pourrais continuer comme ça pendant des pages et des pages,
mais là on est loin des affirmations que viennent de faire les
députés, qui disent: Ce sont des professionnels et ils
connaissent tout ça par coeur. On se rend compte que les rapports de
coroners disent, au fond, que ce n'est pas ça la réalité.
Et on l'a vu dans bien des endroits, on l'a vu dans la Beauce souvent, dans la
côte 112, on l'a vu souvent dans Charlevoix, on l'a vu souvent sur la
Côte-Nord et à d'autres endroits, Saint-Hyacinthe, où il y
a un nombre considérable de camions qui se sont rentrés dans le
derrière l'un de l'autre et des automobiles.
C'est pour ça que, quand on dit qu'on fait confiance, là,
je trouve que c'est gentil cet article-là, mais quelles sont les
pénalités, maintenant, si vous
prenez quelqu'un qui ne respecte pas ça? Même, quelles
seraient les pénalités, dans ce cas-là, si vos
systèmes de ralentissement ne sont pas en application, les
systèmes de ralentissement supplémentaires?
(Consultation)
M. Elkas: L'article 318 de ce Code est modifié par
l'insertion, dans la première ligne et après «291»,
de «ou au troisième alinéa de l'article 292.1». On
parle de l'article 318 qui contrevient au deuxième alinéa de
l'article 291: «...commet une infraction et est passible d'une amende de
600 $ à 6000 $». C'est la grosse, pas la petite. (20 h 30)
M. Garon: Dans Charlevoix, c'est l'endroit où il y a eu
peut-être le plus d'accidents. À quel endroit vous avez
l'intention de mettre les panneaux de signalisation?
M. Corbin: On n'a pas encore établi d'endroits
précis où on mettrait des panneaux éventuellement.
M. Dufour: J'imagine que vous avez dans la tête une pente,
une côte avec une certaine pente?
M. Elkas: Bien avant la pente, j'espère.
M. Dufour: Pardon?
M. Elkas: Bien avant la pente, j'espère.
M. Dufour: Oui, oui, mais mettre les panneaux... C'est ça
que j'ai dit: Sur quelle côte? Vous avez des normes dans l'esprit?
M. Gauvin: Ce n'est pas nécessairement des côtes,
mais des tronçons de route, un secteur au complet.
M. Dufour: Comme le parc des Laurentides, j'imagine qu'il va y en
avoir plusieurs.
M. Gauvin: C'est ça. Vous avez un exemple.
M. Corbin: C'est sûr que, si on met la signalisation
à l'entrée du parc des Laurentides, c'est à peu
près tout le parc qui est touché.
M. Elkas: Je ne sais pas si le député de
Jonquière était ici la semaine passée ou il y a 2
semaines, où on en a parlé longuement, sur l'information
donnée aux camionneurs sur ce projet, où il y aura une carte qui
indique où ces endroits-là sont. Alors, la personne qui vient des
États-Unis, on va l'informer, avant qu'elle décide de traverser,
et on va lui indiquer quelle route elle devrait prendre. Alors, si elle n'est
pas équipée, elle se servira d'une autre route. Je pense que la
semaine dernière, on a aussi parlé d'une personne qui n'est pas
équipée qui veut traverser, elle pourrait aller par traversier au
lieu de monter sur la Côte-Nord et de prendre les côtes de
Charlevoix, exemple. Ça tombe en ligne avec toute la question des
«designated highways», des routes désignées, pour
lesquelles on est en pourparlers avec les MRC et les municipalités dans
le moment.
M. Gauvin: II était un temps ça existe
encore, pour le bénéfice du député de
Jonquière, ça va dans le sens de la question où des
compagnies de transport de la région de Montréal et de Toronto,
par exemple, donnaient comme route à suivre, pour aller sur la
Côte- -Nord, la rive sud par le traversier de MataneBaie-Comeau, je
pense, à cause du fait qu'elles étaient conscientes que leurs
conducteurs n'avaient pas nécessairement l'expérience des routes
de la Côte-Nord, ce que les camionneurs québécois
empruntaient plutôt pour aller dans la même direction. Ce
n'était pas la majorité, mais c'était une règle
pour certaines compagnies.
M. Garon: Là, les compagnies... Vous avez un camion qui
part, là. La signalisation pour Charlevoix, vous allez mettre ça
où, essentiellement? C'est très important. Vous allez mettre
ça dans le bas de la côte? Vous allez mettre ça à
Québec? Vous allez aviser par où? Il peut aussi bien
arriver...
M. Elkas: Par les cartes. M. Garon: Pardon? M. Elkas:
Par les cartes.
M. Garon: Je ne le sais pas. Je vous le demande. Parce que c'est
marqué ici...
M. Elkas: Non, non, c'est parce qu'on en a parlé
longuement il y a 2 semaines, de la façon qu'on va informer les
chauffeurs qui arrivent avec des masses où on a besoin des freins
supplémentaires. On a fait, pas le débat, mais je pense qu'il y a
quelqu'un qui est venu ici, et il vous a donné toutes les informations
nécessaires. Ce qu'il avait dit, en effet, c'est qu'on était pour
avoir des cartes qui seraient données aux compagnies de transport aux
frontières. Vous savez, ces informations-là s'échangent
entre provinces et États. C'est sûr que c'est dans notre but de
l'informer pour s'assurer qu'il connaisse ce nouveau règlement, qu'il
emprunte la route qui est la plus facile pour lui et évite,
évidemment, celles qui sont dangereuses. Surtout, s'il n'a pas de freins
supplémentaires, il ne lui sera pas permis. d'y aller. Il paiera des
amendes s'il y va.
M. Gauvin: Vous avez des secteurs, en Colombie-Britannique,
où les seuls camions admis sur certains tronçons de route sont
ceux qui ont le système de frein normal, pneumatique, à l'air,
des freins mécaniques qu'on appelle Jacob et aussi un équipement
additionnel, comme monsieur le mentionnait, électromagnétique,
qui est un équipement additionnel. Seuls ces camions-là sont
admis sur certains tronçons. Ils vont même plus loin. En
montagne, ils doivent avoir une pièce d'équipement additionnelle,
soit des refroidisseurs à l'eau, pour les freins. On a des exemples au
Canada.
M. Garon: Là, vous parlez des freins. Moi, ce n'est pas
ça que je demande. C'est marqué ici: «Prévoir quels
sont les systèmes de ralentissement supplémentaires dont doivent
être munis, pour circuler sur un chemin public où cet
équipement est requis par une signalisation, les véhicules
routiers dont la masse, charge comprise, excède celle qu'il
détermine».
J'essaie de comprendre comment ça va fonctionner, parce qu'on dit
qu'on va avoir une signalisation. Là, on ne dit pas par des cartes, on
dit que ça va être une signalisation. Le mot
«signalisation» est-il défini quelque part? C'est quoi une
signalisation? Ça ne veut pas dire n'importe quoi, là. Parce que,
là, je connais ça les règlements de ces
affaires-là. Le ministère de l'Environnement est un bel exemple.
Le ministère a toutes sortes de réglementations, mais c'est
inapplicable de sorte qu'ils ne poursuivent personne jamais, puis il n'arrive
rien non plus. On a 10 fois moins de poursuites que l'Ontario, à
l'Environnement, au Québec, peut-être bien encore moins que
ça, parce que qu'ils ne sont pas capables de poursuivre. Leurs
réglementations puis leurs lois sont tellement mal faites, ils ne sont
pas capables de les appliquer, après ça, pour faire les preuves
devant les tribunaux.
Ici, quand on dit là: Ça va être un
équipement requis par une signalisation, «signalisation»
ça veut dire quoi au fait de la loi? Ça va être
indiqué comment? Parce que regardez comment vous dites ça:
«Prévoir quels sont les systèmes de ralentissement
supplémentaires dont doivent être munis, pour circuler sur un
chemin public où cet équipement est requis par une signalisation,
les véhicules routiers dont la masse, charge comprise, excède
celle qu'il détermine». Alors, comment ça va marcher,
là? Je ne suis pas capable de comprendre comment ça va marcher.
Cet équipement est requis par une signalisation, ça veut dire...
On va signaliser quoi, on va marquer quoi, là? Ça va être
un pictogramme, ça va être un placard français-anglais?
Ça va être quoi, là? Parce qu'il va y avoir des camionneurs
avec la loi que veut faire voter M. Ryan, la loi 86. Alors, là le
ministre a toujours dit qu'il voulait avoir la sécurité des
Américains comment ça va marcher pour que la signalisation
puisse s'appliquer? Comment ça va marcher, la signalisation? Je ne le
sais pas.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M.
Vigneault...
M. Garon: J'essaie de comprendre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Vigneault... M. le
député de Lévis, votre temps est terminé sur
l'article 30.
M. Garon: Aïe! J'ai juste posé des questions.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, c'est
ça. Vous avez 20 minutes de faites.
M. Garon: Non, non, pas en questions, je n'ai quasiment pas
parlé.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez
commencé avant le souper.
M. Garon: Je comprends, mais je n'ai pas... On a
commencé...
La Présidente (Mme Bélanger): Écoutez
là, moi, je ne peux pas vous dire si c'est oui ou non, ce n'est pas moi
qui «check» le temps, c'est mademoiselle en arrière, puis
elle m'a dit que vous aviez fini votre temps.
M. Garon: Est-ce qu'on prend le temps de réponse dans mon
temps?
La Présidente (Mme Bélanger): Non, jamais. Vous
avez presque lu tout le rapport Malouin. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Non, non. J'ai lu 3 ou 4 pages.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. Vigneault,
la réponse au député de Lévis.
M. Vigneault: C'est l'article 292.1 par lequel il est
prévu la signalisation et dont le titre VII du Code de la
sécurité routière s'intitule: «Signalisation
routière».
M. Garon: Oui.
M. Vigneault: Et, à l'article 289, on dit: «Toute
signalisation installée sur un chemin public doit être conforme
aux normes établies par le ministre des Transports et publiées
à la Gazette officielle du Québec, lesquelles peuvent
également prévoir la façon dont celle-ci doit être
installée. «Le ministre des Transports peut enlever toute
signalisation qui ne respecte pas les normes qu'il a
établies.»
Alors, la signalisation imposant un système supplémentaire
de freinage devra être adoptée par le ministre, dont les normes
publiées dans la Gazette officielle du Québec.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va. Est-ce
que l'article 30 est adopté?
M. Elkas: Adopté.
M. Garon: Non, non. Un instant!
M. Dufour: Est-ce que, actuellement, vous savez exactement c'est
quoi, ce que vous avez déjà dans votre esprit, là, puis
comment ça va fonctionner? La réglementation va être
après, elle va être faite après?
M. Vigneault: Oui, oui. Ce que l'on sait, c'est qu'on
connaît les 2 systèmes possibles actuellement sur le marché
et il pourra s'en ajouter d'autres. On sait également, au niveau de la
conception du projet, qu'il s'agit d'un système qui sera obligatoire sur
des camions au-delà d'une certaine masse.
M. Dufour: II se pourrait, par exemple, selon votre explication,
que, s'il y a une route au complet, elle est prévue comme ayant besoin
d'un système semblable, mais que la personne ne veuille pas se rendre
jusque-là. Il y a des bouts, là, qui sont plats. Quand on va vers
Charlevoix, là, vous allez voir le camion; il y a un pictogramme avant
ou autre chose qui dit: Ça prend ces freins-là, puis le camion
est là. Ils ne pourront pas l'arrêter. Ils vont pouvoir
l'arrêter pareil? (20 h 40)
M. Vigneault: Dans le Code de la sécurité
routière, i! y a des précédents où la personne qui
entretient le chemin peut, par une signalisation, restreindre la charge ou
interdire aux camions l'utilisation du chemin. C'est ce même type de
signalisation qui va être placé sur le chemin où le
système de freinage supplémentaire sera exigé.
M. Dufour: Oui, mais vous comprenez les contraintes que vous
êtes en train de mettre.
M. Vigneault: Oui.
M. Dufour: Parce que, sur une route, il peut y avoir des endroits
où c'est absolument nécessaire, puis il y a des grands bouts
où ce n'est pas nécessaire. Mais là vous nous dites que
non, ça va être nécessaire partout.
M. Vigneault: Non. Uniquement aux endroits où la
signalisation va le prévoir.
M. Dufour: À moins qu'il y ait des collecteurs d'amendes,
c'est quoi, les autres pénalités? Quelqu'un qui va avoir un
camion comme ça, puis il est pris, ça va être 600 $
à 6000 $ d'amende. Est-ce qu'il a des points d'inaptitude aussi?
M. Vigneault: Non.
M. Dufour: Dans le fond, le but que vous visez, c'est de ramasser
des amendes. Ce n'est pas le camion qui est coupable, c'est l'individu. C'est
lui qui conduit, il a une responsabilité là-dedans. Il s'en va
quelque part, on lui dit: Tu paies l'amende. Le gars qui a de l'argent, il
paie, puis il rit de vous autres à pleine gueule, mais celui qui
conduit, s'il y avait des points d'inaptitude, peut-être que, là,
il y penserait 2 fois. Le but que vous visez moi, en tout cas, c'est
ça que ça me donne comme impression c'est que vous allez
chercher des amendes, vous voulez remplir les coffres.
M. Elkas: Soyez donc sérieux, M. le député
de...
M. Dufour: Bien, c'est sérieux, ce que je dis.
Imaginez-vous... Pensez-vous que quelqu'un qui a le moyen...
M. Elkas: Vous n'avez pas lu le rapport.
M. Dufour: Non, mais quelqu'un qui a le moyen va payer l'amende
puis «good-bye», vous le savez. Quand je conduis, moi, c'est les
points d'inaptitude qui me dérangent. L'amende, ça peut me
déranger, mais les points d'inaptitude, ça me dérange bien
plus que l'amende.
M. Gauvin: C'est la même chose pour les infractions de
pesanteur, finalement. C'est pour amener les transporteurs à respecter
les règles de pesanteur qu'il y a une amende. Le chauffeur ne perd pas
nécessairement des points. C'est une mesure de sécurité,
purement et simplement, pour certains tronçons de route.
M. Elkas: On répond à des recommandations qui nous
ont été faites par des coroners, alors on agit, puis ça va
en ligne avec la conduite qu'on a prise pendant plusieurs années. Il va
sans dire, lorsque je suis venu ici en 1989, le nombre de décès
au niveau des camionneurs était d'au-delà de 40, si je ne
m'abuse. La deuxième année, on a baissé ça à
29, 16, et puis, l'an passé, je ne suis pas sûr que ce
n'était pas encore plus bas que 16, je pense que c'était environ
10. Ça démontre clairement que ça rejoint aussi l'ensemble
du bilan routier, quand, au début de 1980, il était à
1800, puis là, dans le moment, il se situait à 954 l'an
passé.
M. Dufour: L'objectif, c'est 0.
M. Elkas: L'objectif, ah oui! Un, c'est toujours 1 de trop, mais
les efforts sont faits pour réduire le nombre de décès
puis le nombre d'accidents sur les routes.
M. Dufour: Mais, quand on parle des amendes, est-ce que vous
pensez que, dans dans les États américains ou autrement, c'est
juste des amendes monétaires, point? Il n'y a pas d'autres
pénalités?
M. Gauvin: Bien, au niveau des infractions de pesanteur, c'est le
camionneur qui est visé, il n'y a pas de... Et, dans certains cas, quand
la sécurité est en cause, le chauffeur aussi reçoit une
infraction, mais il n'y a pas de points, de perte de points...
M. Dufour: Oui, mais...
M. Gauvin: ...à ce que je sache.
M. Dufour: ...trouvez-vous qu'il y a quelque chose, là?
Vous ne vous êtes jamais posé la question par rapport à
ça? Pour vous autres, la pénalité, l'amende est
suffisante?
M. Elkas: Bien, il y a des pénalités, il y a des
pqints. S'il fait de la vitesse, s'il se fait prendre à conduire
dangereusement, il y a des points, oui, qui sont enlevés...
M. Dufour: Oui, mais pourquoi...
M. Elkas: ...mais, dans la situation qu'on décrit,
où la personne se promène avec un équipement qui n'est pas
permis, non, il n'y a pas de points d'inaptitude.
M. Dufour:. Oui, mais moi qui circule sur la route, la vitesse,
oui, mais, si en plus il y a d'autres conditions qui ne sont pas correctes, je
peux être pénalisé pareil. Il n'y a pas juste les points
pour la vitesse. Vous n'avez pas le droit de passer sur une rouge, vous faites
vos arrêts, vous... Bon.
M. Elkas: Oui, mais c'est la même chose pour le
camionneur.
M. Dufour: Le camionneur, O.K. M. Elkas: Bien oui!
M. Dufour: Mais la question: Pourquoi on parle de freins
supplémentaires? C'est parce qu'il y a un danger supplémentaire.
Lui, il peut transgresser cette règle régulièrement, et la
seule pénalité, c'est les coûts, mais, quand vous mettez
des freins, ce n'est pas pour protéger le camion que vous faites
ça, c'est une question de sécurité. Pourquoi que votre
logique, qui est aussi implacable, que vous faites depuis quelques
années, pourquoi que cette logique-là n'est pas observée
sur toute la ligne?
M. Elkas: M. le député de Jonquière, je peux
comprendre que vous n'êtes pas le critique officiel, et peut-être
que vous n'êtes pas au courant des problèmes de l'Association du
camionnage du Québec, et même de l'ANCAI, de l'APCRIQ. Tous ces
gens-là cherchent à aller chercher autant de profits que
possible, parce que la marge de profits est tellement petite. Si on se compare
à ce qui se passe aux US, l'écart se rejoint, mais payer 6000 $
d'amende, c'est «tough», parce que le gars ne peut pas se permettre
de payer 6000 $.
Une voix: C'est tellement «tough»...
M. Elkas: C'est pire que «tough». Vous allez voir
que... La personne qui s'est fait arrêter le matin pour la raison que sa
charge était trop élevée, et qu'elle a payé 3000 $,
elle a pris une chance et a continué son trajet dans
l'après-midi, et elle s'est fait poigner la deuxième fois,
ça lui a coûté 6000 $ dans sa journée. Je vais vous
dire, les gens qui sont habitués, qui connaissent bien l'industrie du
camionnage, comme les députés de Saint-Jean et de Montmagny, ils
vont vous dire que 6000 $ pour un camionneur, c'est quelque chose.
M. Dufour: C'est vrai. C'est pour ça que je dis que le but
que vous visez, c'est de remplir les coffres du gouvernement.
M. Elkas: Bien non!
M. Dufour: Si vous aviez l'autre préoccupation...
Demandez-le donc au camionneur, s'il n'aimerait pas mieux diminuer l'amende
quelque peu et que le chauffeur soit aussi responsable. Vous allez voir,
peut-être que vous allez régler votre problème plus
rapidement que juste par des coûts. Moi, je ne crois pas à
ça, juste par les amendes. Moi, j'aimerais mieux que l'amende soit moins
élevée, mais que la personne soit responsable. C'est la
même chose que quelqu'un qui est dans votre auto et qu'elle n'est pas
attachée. Si elle est en bas de 14 ans, le conducteur est responsable
et, si elle est en haut de 14 ans, l'autre est poignée aussi.
M. Elkas: Mais là, vous, vous voulez les deux. Vous voulez
que la personne soit...
M. Dufour: Mais en baissant le coût de l'amende.
M. Elkas: On baisse le coût de l'amende et on permet
à la personne de se promener avec des sanctions. C'est ça que
vous dites.
M. Dufour: Bien non!
M. Elkas: C'est votre discours.
M. Dufour: Bien non! Je dis: Votre but, en réalité,
c'est d'aller chercher des fonds. Je le sais, j'en connais, des camionneurs, et
ils se plaignent beaucoup. Ils trouvent qu'ils paient beaucoup d'amendes. Je le
sais, j'en ai, des camionneurs chez nous, et ils trouvent que c'est très
dur à rencontrer. Je ne suis pas prêt à gager, par exemple,
que ça les empêche de transgresser les lois. Je ne suis pas
sûr de ça. Quand on parle de routes, quand vous parlez d'une route
pour la signalisation... En tout cas, vous en ferez votre deuil, c'est votre
problème. Nous autres, on est ici pour essayer de vous suggérer
des améliorations, si vous voulez bien. Vous avez le droit de les
prendre ou de les laisser. Moi, je vous dis ma perception.
M. Elkas: Allez-y.
M. Dufour: Sur les routes, par exemple, on les marque par des
numéros puis il en nomme, des
numéros, dans le rapport Malouin, si c'est bien ça que
j'ai vu, tout à l'heure mais ces routes-là ne sont pas au
complet nécessairement... Par exemple, si on prend la route qui va vers
La Malbaie. Si ça prend des freins mais pas sur toute sa longueur,
est-ce que vous allez condamner toute la route au complet par le numéro,
ou si c'est des sections seulement?
M. Elkas: Seulement des sections. Si...
M. Dufour: S'il ne peut pas passer... S'il y a juste une route,
comme il y a à beaucoup d'endroits où il y a juste une route,
qu'est-ce qu'on fait?
M. Elkas: Bien, il ne peut pas y aller. Ça dépend
où il va.
M. Dufour: II va en laisser sur le bord d'un chemin, il va en
passer un bout, puis il va retourner le chercher.
M. Elkas: Sa carte indique où il doit passer et où
il ne doit pas passer.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va?
M. Elkas: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'article 30 est adopté?
M. Elkas: Adopté.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division.
Alors, j'appelle l'article 31. M. le ministre. (20 h 50)
M. Elkas: Mme la Présidente, l'article 624 de ce Code,
modifié par l'article 166 du chapitre 61 des lois de 1992, est de
nouveau modifié par l'addition, après le paragraphe 17°, du
suivant: «18° fixer les frais payables pour l'échange
électronique de données relatives à l'application du Code
avec toute personne morale de droit public ou de droit privé.»
Mme la Présidente, la Société de l'assurance
automobile du Québec doit, de par ses activités
régulières, échanger un ensemble de données par la
voie informatique avec plus de 9000 organismes. Les échanges
d'information découlent d'exigences généralement
prévues dans la législation ou la réglementation. Ces
échanges engendreront des coûts pour la Société. Le
présent article vise à accorder à la Société
le pouvoir de fixer par règlement des frais pour la transmission
d'information des organismes publics ou privés, par le mode
d'échange électronique de données.
Mme la Présidente, la loi d'accès à l'information
s'applique. Cet article permet à la SAAQ, la Société de
l'assurance automobile du Québec, de transiger avec des organismes
déjà prévus. Pour les municipalités, si vous me
permettez, il y a eu des projets-pilotes où on a vu les
municipalités et la SAAQ opérer d'une façon beaucoup plus
efficace. Tout ce qu'on demande, c'est qu'on permette à la SAAQ de
partager avec des partenaires les coûts associés au montage de
programmes, ce qui va permettre une plus grande efficacité entre les
partenaires. Exemple, recevoir de l'information par une municipalité
prendra 24 heures au lieu d'attendre 15 à 20 jours. Alors, ça a
été très, très bien reçu par les
municipalités, à ce qu'on me dit, et par Paul-André Comeau
aussi. Ha, ha, ha!
M. Garon: Vous allez produire des listes, ou quoi?
M. Elkas: C'est le même système qui existe. M.
Garon: Pardon?
M. Elkas: On permet à la Société de fixer
les tarifs et de charger.
M. Garon: Les tarifs de quoi?
M. Elkas: Partager les coûts pour monter les...
M. Garon: Quel genre de tarifs?
M. Gélinas: C'est les tarifs au niveau du traitement
informatique. En somme, ce qu'on prévoit, avec l'échange
électronique de données, c'est un mode électronique pour
la transmission des données.
M. Garon: Oui, je comprends ça, oui. M. Gélinas:
C'est...
M. Garon: Je suis allé prendre des photos au palais de
justice, l'autre jour parce que j'avais besoin de voir où en
était rendu un procès. Ça a coûté 2 $ la
page. Tu sais, des photocopies à 2 $ la page, là, c'est
plutôt une business, ça, ce n'est pas un service à la
clientèle.
M. Elkas: Ils chargent 2 $ la page? M. Gélinas:
Ça, c'est la reproduction... M. Garon: Le palais de
justice.
M. Dufour: Les municipalités chargent pas mal aussi.
M. Gélinas: II y a un règlement qui s'appelle le
règlement sur la reproduction et la transmission des documents, qui a
été adopté en vertu de la loi de l'accès
et qui s'applique à tous les organismes et ministères, et
il y a des tarifs maximums qu'on peut charger. On peut toujours charger moins,
on peut charger rien, mais c'est maximum.
Une voix: ...
M. Garon: C'est des requêtes pour un procès. Je
voulais voir où était rendue la requête de
Madelipêche. Tu sais, ils poursuivaient Madelipêche, l'entreprise,
il y a quelques années, suite à une commmission d'enquête.
Alors, c'était 2 $ la page: 80 pages, 160 $. C'est ça. On appelle
ça l'accès à la justice, la transparence, tu sais, 2 $ la
page.
M. Elkas: Ils faisaient des photocopies de...
M. Garon: De requêtes. Les procédures devant les
tribunaux, là.
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Ça, ça devient une vraie business,
ça. Ce n'est pas un service à la clientèle pour payer les
frais, là. Quand je vous dis que... On ne le croit pas, là, que
le ministre des Finances est affamé. C'est ça que ça veut
dire. C'est partout comme ça.
M. Elkas: Vous allez comprendre, par contre, que, s'il y a
avantage pour les organismes à s'échanger de l'information d'une
façon plus efficace et moins coûteuse pour l'ensemble du
personnel, pourquoi ne pas inciter un des partenaires, la SAAQ, la
Société de l'assurance automobile du Québec, à
aller de l'avant et fournir ce service aux partenaires qui en veulent?
M. Garon: C'est justement. On est dans un système,
actuellement, là, dans lequel on fait des rapports sur tout le monde. On
promène ça, on ne sait pas si c'est vrai ou si ce n'est pas vrai,
ça circule, et on est en train de gagner le prix «Big
Brother» dans le monde, actuellement. Tout le monde est fiché, on
fait des fiches sur tout le monde. On veut passer l'information à tout
le monde, et, après ça, en plus, on veut faire une piastre en le
faisant. L'État est devenu dangereux. Ce n'est pas le protecteur public
numéro un, ça va être l'ennemi public numéro un.
C'est dangereux.
Par hasard, l'autre jour, quelqu'un je ne ferai pas de
personnalité, je ne dirai pas à qui ça s'adresse il
va, il paie sa prime d'assurance. Il s'adonne à poser quelques
questions, sans le savoir, là, par hasard. On lui dit: Vous avez eu un
accident. Comment, un accident? Bien oui, vous avez eu un accident. Un
accident? Pourquoi vous dites ça? Bien, il dit, votre prime est
remontée parce que vous êtes responsable de quelque chose. Il a
répondu: Je ne suis pas responsable de rien. Sauf que, la
première nouvelle qu'il a eu, c'est que quelqu'un a dit qu'il avait eu
un accident, comprenez- vous. La personne n'est même pas au courant. Il a
eu un accident sur un terrain de stationnement, il n'est pas coupable de rien,
sauf que l'autre personne a communiqué l'information. Lui, dans son
rapport, c'est marqué qu'il a eu un accident, qu'il est coupable, et ses
primes sont remontées. Par hasard, il l'a su parce que ça
adonné qu'il a posé quelques questions, puis la
préposée lui a dit ça. Il a fait un moyen saut.
Là, on va diffuser ça partout, puis il va y avoir toutes
sortes d'informations qui vont circuler sur les personnes. C'est
épouvantable. On est en train d'établir un système de
nazis, de gestapo où il va y avoir des informations sur tout le monde
qui vont se promener. On met ça dans le réseau. En plus, on va
faire une piastre en le faisant. L'État, qui devrait être un
protecteur du citoyen, il n'est plus un protecteur du citoyen, il va
transmettre des informations sur le citoyen.
M. Elkas: Bien, M. le député de Lévis, on
vous a envoyé une lettre qui vient, justement, du bureau du
président de la Commission d'accès à l'information du
Québec, datée du 9 juin, ce qui est pas mal récent.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: On mentionne ici: «Cet article ne crée pas
un droit nouveau, pas plus qu'il n'autorise la SAAQ à divulguer les
renseignements que la loi sur l'accès empêche justement de
divulguer.»
M. Garon: Non, sauf que je suis moins naïf que
ça.
M. Elkas: Puis c'est adressé à vous, là.
M. Garon: Ah oui! Oui, je comprends ça, sauf que je
connais la mécanique. Je connais la mécanique. Quand on a
commencé, vous avez commencé en 1986, par exemple, à
prendre de l'argent dans la caisse de la SAAQ, ça a commencé pour
des frais de maladie. Le premier montant, en 1986, ce n'était pas un
gros montant, là. Bien, pas un gros montant, relativement. Finalement,
c'était le bras dans le tordeur, batêche! Puis aujourd'hui...
M. Elkas: Ha, ha, ha! C'est quoi?
M. Garon: C'était le bras dans le tordeur, puis,
aujourd'hui, le ministre des Finances collecte plus d'argent que les
accidentés de l'automobile. Ça commence à faire dur. Le
bras dans le tordeur, là. Puis c'est quoi, aujourd'hui? C'est pour
ça qu'il faut poser des questions sur le fond de ces affaires-là.
Là, on va dire: On met un système, ça ne crée pas
de droit additionnel, non, mais on crée une dynamique, par exemple. On
va faire de l'argent en diffusant de l'information.
M. Elkas: Ce n'est pas faire de l'argent.
M. Garon: Bien...
M. Elkas: On partage les coûts réels.
M. Garon: Wo! Au palais de justice, ça doit être des
coûts réels, 2 $ de la photocopie. Ça coûte 0,01 $. 2
$ de la photocopie pour avoir des procédures judiciaires. On dit: C'est
un accès public. Ce sont les procédures publiques, mais 2 $ de la
photocopie.
Une voix: Ça coûte peut-être 0,10 $.
M. Garon: Hein?
Une voix: Ça coûte peut-être 0,10 $.
M. Garon: Ça ne coûte pas 0,10 $, une bonne
photocopieuse, non.
M. Elkas: Ça doit être un entrepreneur privé.
Ça ne peut pas être... Êtes-vous sûr que c'est
le...
M. Garon: 2 $.
M. Elkas: Non, non, mais est-ce que c'est le ministère de
la Justice?
M. Garon: Bien oui. Le palais de justice de Québec.
M. Elkas: Oui, oui, mais est-ce que c'est le ministère de
la Justice ou s'ils ont contracté avec un entrepreneur, un
privé?
M. Garon: Le palais de justice.
M. Elkas: C'est comme... Vous venez...
M. Garon: II vous charge 2 $, autrement vous n'avez pas les
documents.
M. Elkas: Vous venez de décrire une situation pour les
assurances. C'est le secteur privé.
Une voix: Ce sont les avocats qui sont dispendieux.
M. Garon: Les avocats sont payés à la job. Ils sont
payés à la job qu'ils font. Ils ne sont pas payés au
neutre. Un avocat, ce n'est jamais payé au neutre. Rarement.
M. Elkas: Sauf s'ils sont à l'Assemblée
nationale.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: Sauf s'ils sont ici.
M. Garon: Ça dépend. Je vais vous dire une affaire,
le nombre d'avocats qu'il y a dans les partis politiques, aujourd'hui, le
problème, c'est qu'il en manque bien plus qu'il n'y en a trop. Il y a
été un temps, il y avait trop d'avocats dans les partis
politiques, mais, aujourd'hui, c'est le contraire: Le problème, c'est
qu'il n'y en a pas assez. Il n'y a pas beaucoup de gens, aujourd'hui, dans les
partis politiques, qui ont appris les sciences précises ou les sciences
exactes, si vous voulez. On a bien plus de gens qui tirent de la hanche qu'on a
des gens qui tirent précisément, qui visent.
Une voix: C'est une science humaine.
M. Garon: C'est une science exacte, le droit. Je comprends. Bien
oui! Les sciences humaines, je comprends. Ça dépend quoi. Les
sciences humaines, ce n'est pas la même chose. Le droit, je vais vous
dire, c'est une science exacte.
Une voix: Non.
M. Garon: Oui. C'est oui ou bien c'est non.
Une voix: C'est une science humaine.
M. Garon: Non, non. Ce n'est pas la même chose.
Une voix: C'est une science interprétative.
M. Garon: Ça ne fait rien. C'est une science exacte. (21
heures)
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'on peut
revenir aux sciences du projet de loi?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Le député de Rousseau, il a
étudié dans quelle domaine, lui?
La Présidente (Mme Bélanger): En sociologie. M.
Garon: Ah! je comprends là.
M. Thérien: On étudie l'étymologie des
termes aussi.
M. Garon: On voit ça. Les deux tiers des
«étudiants vont à l'examen à l'université et
ils bloquent leurs examens de français.
M. Thérien: C'est parce que je ne suis plus là.
M. Garon: On met des règlements, des titres de loi, pour
prévoir quels sont les systèmes, mais fixer les frais payables
pour l'échange électronique de données, moi, je pense
qu'on crée un incitatif pour... Vous
n'avez pas marqué les coûts, les frais à payer.
M. Gélinas: C'est par concordance législative avec
l'article du Code. C'est un article qui porte uniquement sur les frais, et
partout dans cet article-là, on parle uniquement de frais payables, pour
tout. Donc, c'est toujours l'expression qu'on retrouve partout. C'est dans
l'article du Code qui parle des frais. C'est un règlement qiy a
été adopté par la Société, approuvé
pour...
M. Garon: Alors, avez-vous une copie du règlement?
M. Thérien: Non, le règlement n'est pas encore
fait.
M. Garon: C'est ça. Nous autres, il faut avoir la foi.
Mais c'est combien les frais? Qu'est-ce que ça va être pour
l'échange électronique? Comment ça va marcher?
M. Gélinas: Bien, à l'heure actuelle, on a un
projet-pilote avec les municipalités, un projet-pilote qui a
été soumis à la fin du mois de mars et qui a fait l'objet
d'une étude qui a duré à peu près 6 mois, avec 4
municipalités. Et les résultats ont été à ce
point intéressants, que la Société, de concert avec les
municipalités concernées, a décidé de soumettre un
plan d'entente avec les municipalités à la dernière
réunion des greffiers municipaux qui a eu lieu vers la fin du mois de
mars de cette année. On est présentement en négociations
avec au-delà, je crois, d'une trentaine de municipalités, dont
Montréal et Québec, pour l'implantation d'un système de
cette nature-là. Ça implique un partage des coûts pour
l'implantation de l'infrastructure technologique pour ça.
M. Dufour: Est-ce que ça veut dire que la police est
reliée aussi à ça?
M. Gélinas: La police? Non, ça n'implique pas la
police.
M. Garon: Qui va être relié à ça?
M. Gélinas: À l'heure actuelle, nous, ce qu'on
vise, c'est de mettre en oeuvre une stratégie d'implantation qui va
toucher les municipalités, les institutions financières, comme
les banques. Depuis qu'on a instauré le renouvellement anticipé
au niveau de l'immatriculation et des permis, maintenant on peut payer son
renouvellement d'immatriculation ou son renouvellement de permis de conduire
dans les banques, comme on paie son compte d'électricité ou son
compte de téléphone. Ça existe depuis novembre 1991, et
c'est avec...
M. Dufour: Ce n'est pas un échange? M. Gélinas:
Pardon?
M. Dufour: Ce n'est pas un échange? Un échange,
ça se fait sur les deux côtés. Je veux dire, la banque,
quand quelqu'un va aller payer là...
M. Gélinas: Ça, ça implique une transaction.
Il y a une transaction de faite. Le système n'est pas
développé encore à ce niveau-là, mais on projette
de le faire éventuellement, avoir un système d'échange
électronique de données avec ces personnes-là, pour
qu'elles puissent faire l'opération encore plus rapidement, avec plus de
facilité.
M. Dufour: Qui me garantit que la banque, si elle veut des
informations ou bien une compagnie de crédit...
M. Gélinas: Ça, il y a des protocoles... On a des
protocoles d'entente qui sont signés.
M. Dufour: Compagnies de crédit?
M. Gélinas: Non, pas de compagnies de crédit, non.
On n'a pas d'échange de renseignements avec les compagnies de
crédit.
M. Dufour: La banque...
M. Gélinas: Non. La banque, l'échange de
renseignements qui se fait avec la banque, c'est uniquement pour les
transactions qu'elle est autorisée à faire au niveau de
l'immatriculation et du renouvellement du permis de conduire. Ça
s'arrête là.
M. Dufour: Les municipalités, eux autres, c'est dans quel
domaine?
M. Gélinas: Les municipalités, c'est 3 domaines:
les demandes de renseignements relatives aux permis de conduire et aux
certificats d'immatriculation en rapport avec l'identification de contrevenants
aux règlements municipaux; les avis d'amendes payées et non
payées, qui permettent d'appliquer les suspensions de permis de conduire
des contrevenants et les avis de jugement, qui permettent d'appliquer au
dossier de conduite les points d'inaptitude prescrits en rapport avec les
infractions. C'est les 3. Et ça, à l'heure actuelle, tout
ça se fait depuis des années, mais ça se fait par rubans
magnétiques. Donc, c'est un peu le mode technologique qui va changer et
qui a donné, comme je vous dis, avec l'étude qu'on a faite avec
les 4 municipalités en cause... Les résultats ont
été vraiment intéressants.
Je peux vous donner les grandes lignes. Les délais de
réponse aux demandes de renseignements ont été
ramenés à 24 heures dans 90 % des cas. Tous les avis de paiements
d'amendes sont maintenant traités le jour même de leur
réception à la Société. Tous les avis de
non-paiement d'amendes et les avis de jugement sont traités le jour
suivant leur réception à la Société. La perception
des amendes dans les municipalités s'effectue
plus rapidement, car les avis parviennent aux contrevenants plus
tôt. Les efforts de manipulation des formulaires, les listes
informatiques et les rubans magnétiques ont été
éliminés, tant dans les municipalités qu'à la
Société. Donc, à la fois pour les municipalités et
pour la Société, c'est avantageux, et le tout coûte moins
cher.
M. Dufour: Mais, si la municipalité a accès, la
sûreté municipale a accès aussi.
M. Gélinas: C'est au niveau des cours municipales. On
touche les cours municipales par ça.
M. Dufour: Non, mais la police...
M. Gélinas: La police a déjà accès
à la plupart de ces renseignements-là par le CRPQ, qui existe
déjà, le Centre de renseignements policiers. Elle n'a pas besoin
de ça.
M. Dufour: Pourquoi a-t-on besoin de faire un dédoublement
avec la municipalité si la police peut l'avoir?
M. Gélinas: Parce que, ça, ça va au greffier
de la cour, ça ne va pas aux policiers. Ce n'est pas la même
chose.
M. Dufour: Mais le greffier pourrait avoir accès par la
police.
M. Gélinas: Non, le CRPQ, c'est accès uniquement
aux policiers, point. Les personnes autres que les policiers ne peuvent pas
avoir accès au CRPQ. C'est un centre de renseignements pour les
policiers et c'est sous la responsabilité de la Sûreté du
Québec.
M. Dufour: Mais il n'y a pas un dédoublement par rapport
à ça?
M. Gélinas: Non. Ce n'est pas utilisé aux
mêmes fins. Non, ce n'est pas...
M. Dufour: Oui, mais les renseignements qui sont au CRPQ...
M. Gélinas: On peut retrouver des renseignements
similaires, oui, le dossier de conduite...
M. Dufour: Vous pourriez avoir un code qui empêche d'avoir
accès aux autres renseignements, puis les renseignements que vous avez
là. Ça éliminerait.
M. Gélinas: Ce ne serait pas permis en vertu, entre
autres, de la Loi de police, qui prévoit que le porte-parole ou
l'intermédiaire pour le Centre de renseignements policiers, au
Québec, c'est la Sûreté du
Québec, et ça passe par eux.
M. Dufour: Puis l'intérêt que vous avez à
faire des échanges... C'est parce que, là, pour la
municipalité, vous nous dites: La municipalité a accès.
Mais est-ce que vous autres, en retour, vous pourriez avoir accès
à la banque de données de la municipalité? Il n'y aurait
pas de banque, là. C'est des échanges, mais des échanges
juste d'un côté.
M. Gélinas: Non, les échanges, nous autres, ce
qu'on reçoit des municipalités, ce sont les avis de jugement ou
les déclarations de culpabilité qui sont données dans les
cours municipales. Il faut qu'ils nous les envoient pour qu'on puisse inscrire
les points d'inaptitude. Donc, il faut qu'on reçoive les avis de
jugement. Nous, également, on leur envoie les avis d'amendes
payées et non payées qui permettent d'appliquer les
suspensions.
M. Dufour: Quand on parle de «toute personne morale de
droit public ou de droit privé», «de droit
privé», c'est quoi?
M. Gélinas: Ce serait, en somme, des corporations
privées.
M. Dufour: Des corporations?
M. Gélinas: Des corporations, comme des institutions
financières, caisses populaires, banques, des institutions du genre.
M. Dufour: Oui, mais, eux autres, ce n'est pas les mêmes
fins. On lit: «Fixer les frais payables pour l'échange
électronique de données...» Donc, un échange,
ça suppose que ça va dans les deux sens. Vous nous dites: Non,
dans les banques, ça va juste d'un côté. L'échange
qu'ils peuvent avoir, c'est de marquer des frais. Donc, je ne vois pas que, la
banque qui va collecter pour vous autres, elle va avoir à fixer des
frais payables.
M. Gélinas: La banque va fixer des frais... Ce n'est pas
la banque qui va fixer les frais payables.
M. Dufour: bien non! mais vous fixez les frais payables pour
l'échange électronique. '
M. Gélinas: C'est parce que les frais qu'on vise
là-dedans, c'est des frais d'installation d'équipement
technologique. Parce que, pour l'échange électronique de
données, il faut qu'on ait, de part et d'autre, des ordinateurs qui
peuvent recevoir l'échange.
M. Dufour: II faut que ce soit couvert par une loi, ça,
pour que quelqu'un qui perçoit des frais pour vous autres, pour le
ministère...
M. Gélinas: Non, ça, c'est uniquement les frais
pour l'échange électronique de données.
M. Dufour: Oui, mais il fallait...
M. Gélinas: Ce n'est pas la perception que font...
M. Dufour: Bien, là, c'est la perception que font le$
banques.
M. Gélinas: Les banques vont faire la perception pour le
renouvellement de permis de conduire et d'immatriculation, et elles vont nous
remettre les fonds qu'elles vont percevoir. Ça, c'est une chose, mais,
pour qu'elles puissent faire cette perception-là, il faut qu'elles
puissent recevoir des données qui viennent de la Société
pour que la transaction puisse se faire à l'intérieur de la
banque. Là où l'échange électronique de
données peut être intéressant, c'est justement de
prévoir la méthode, le mode technologique qui va permettre de
faire cet échange de renseignements là le plus rapidement
possible, au meilleur coût possible. Et c'est ce qu'on vise... Les frais
qui vont être fixés visent le mode technologique.
M. Dufour: Comme on dit, c'est...
M. Gélinas: Ce n'est pas la perception des contributions
d'assurance, ou des droits du gouvernement, ou quoi que ce soit. Ça,
c'est une autre chose.
M. Dufour: Quand vous parlez des frais, vous parlez de tous les
frais, mais ça pourrait...
M. Gélinas: Les frais techniques...
M. Dufour: ...être plus élevé que les
coûts réels.
M. Gélinas: Non. Bien, pas à la
Société, en tous les cas.
M. Dufour: Bien, ce n'est pas marqué comme ça.
M. Gélinas: C'est certain que, nous, ça couvre les
coûts réels.
M. Dufour: Si c'était marqué: Fixer les coûts
réels payables pour l'échange de, mais ce n'est pas marqué
comme ça.
M. Gélinas: Nous, on a adopté, au niveau de la
Société, le principe du partage des coûts selon lequel
chaque partie paie les coûts relatifs au type d'échange dont elle
est bénéficiaire. C'est un principe de base à la
Société qui est... (21 h 10)
M. Dufour: Comme on sait que les principes, ça prend le
bord assez souvent, on ne peut pas... Vous n'avez pas une garantie hors de tout
doute, là. Je suis obligé de prendre ce que vous me dites
jusqu'à maintenant. C'est vrai, ce que vous dites, jusqu'à
aujourd'hui. Demain, je ne le sais plus. Je ne le sais plus.
M. Garon: J'aurais une petite question à demander. Qui
vous a demandé de mettre cet article-là? Le ministre des Finances
ou...
M. Gélinas: Non, non. C'est au niveau de la
Société. Parce que ce projet-là, comme tel, c'est une
initiative de la Société. C'est, encore là, pour avoir un
échange plus rapide, diminuer les frais administratifs de part et
d'autre avec nos partenaires. C'est une question de saine gestion strictement.
C'est dans un but de saine gestion et de meilleure gestion, un peu comme on a
fait pour le renouvellement anticipé, au niveau des banques. Le fait,
maintenant, que les gens peuvent renouveler plus rapidement, plus facilement,
leur permis de conduire ou d'immatriculation fait en sorte que ça
épargne des frais administratifs et des envois par la poste, des choses
comme ça. Le renouvellement anticipé, entre autres, fait
épargner entre 4 000 000 $ à 5000000$ par année à
la Société.
M. Dufour: Quelles sont les municipalités
impliquées, là?
M. Gélinas: Dans l'étude préliminaire? M.
Dufour: Montréal?
M. Gélinas: C'était les municipalités de
Dorval, d'Outremont, de Sherbrooke et de Trois-Rivières, avec le
concours des représentants de l'Association des greffiers des cours
municipales du Québec.
M. Dufour: Mais les grosses municipalités comme Longueuil,
Montréal, Québec...
M. Gélinas: Avec Longueuil et Montréal, c'est...
M. Dufour: C'est déjà fait?
M. Gélinas: Des négociations sont en cours, mais,
à cause du volume, l'entente est un peu différente, au niveau des
coûts, à cause du volume des transactions qui sont faites.
M. Dufour: Ça, ça veut dire que l'ordinateur est
situé à la Société de l'assurance automobile, et
c'est à partir de là que les...
M. Gélinas: C'est une communication d'ordinateur à
ordinateur, et l'échange électronique de données, ce qui
est intéressant, c'est que...
M. Dufour: Est-ce que c'est compatible avec n'importe quel
ordinateur ou si ça va prendre un système spécifique?
M. Gélinas: Ça prend un système
spécifique avec des logiciels appropriés. C'est dans ce
sens-là que la Société, dans le cadre de ce
programme-là, pour le projet de préimplantation, a
négocié avec certains fournisseurs pour l'utilisation d'un
réseau de télécommunications, pour l'acquisition et
l'entretien de logiciels qui seraient requis par les municipalités
partenaires, pour la formation et l'utilisation des logiciels et pour le
support aux municipalités et à la Société, et tout
ça à des prix très compétitifs, compte tenu qu'il y
a plusieurs municipalités d'intéressées.
M. Dufour: Non, mais ça, là...
M. Gélinas: Mais l'initiative vient de chez nous.
M. Dufour: Mais ce logiciel-là, que vous avez,
là...
M. Gélinas: Pardon?
M. Dufour: ...il appartient à une compagnie en soi ou s'il
y a plusieurs compagnies? Est-ce que le logiciel appartient à la
Société ou s'il appartient à une compagnie d'informatique?
Dans le sens que, vous avez parlé de négocier les contrats. C'est
un maudit beau contrat, là, pour quelqu'un qui est dans le domaine. Il
entre là-dedans...
M. Gélinas: Oui.
M. Dufour: ...et, tantôt, il va avoir des ramifications
partout, dans tout le Québec.
M. Gélinas: Oui.
M. Dufour: C'est un beau contrat, ça.
M. Gélinas: Oui, mais ce sont les municipalités
comme telles qui s'occupe de cette négociation-là.
M. Dufour: Oui, mais, s'il y a une question de
compatibilité, ça veut dire qu'il n'y aura pas 25 compagnies,
là-dedans, là. On va avoir le choix entre qui et qui?
M. Gélinas: Je ne suis pas au courant, là, de ces
négociations-là.
M. Dufour: Parce que, comme vous n'avez pas passé par
contrat, c'est plutôt par négociations... Il y a une espèce
de règle à laquelle on est habitué, dans le marché.
Le marché, c'est les appels d'offres et c'est au meilleur coût
possible. Mais là on ne le sait plus.
M. Gélinas: C'est au meilleur coût. M. Dufour:
Négocié.
M. Gélinas: Oui.
M. Dufour: Et non pas par appels d'offres. Ce n'est pas pareil
tout à fait.
La Présidente (Mme Bélanger): est-ce que ça
va pour l'article 31? ,
M. Garon: Non, non. Je voudrais demander la question suivante:
Quelles sont, en vertu de cet article-là, vos prévisions de
rentrées de fonds à la SAAQ et quelles sont les prévisions
de sorties de fonds? Comment ça va vous coûter? Comment ça
va vous rapporter? Parce que, si vous faites un échange
électronique, donc vous allez payer des frais à quelqu'un et vous
allez charger des frais à quelqu'un. C'est un échange. Alors,
quelles sont les études? Vous êtes supposé avoir une
étude d'impact, parce que, aujourd'hui, vous savez, le gouvernement, il
doit analyser, un peu, combien les choses lui coûtent et combien elles
lui rapportent. Alors, quelles sont les prévisions au point de vue des
revenus et des dépenses, pas des revenus et des dépenses, des
revenus des frais qu'on va charger et des frais qu'on va payer?
M. Elkas: On peut vous donner quelques chiffres qu'on a, mais,
pour être plus précis, on peut vous envoyer les informations
à...
M. Garon: Non. J'aimerais mieux les avoir parce que, quand vous
nous dites que vous allez nous donner des informations, on ne voit pas l'heure
de les avoir. Tu sais, j'en ai demandé concernant les dépenses,
par exemple, des 2 commissaires. Vous avez les renseignements depuis le 11 mai
sur votre bureau, puis on ne les a pas encore eus. Vingt mois.
M. Elkas: Qui a l'information sur son bureau?
M. Garon: C'est vous-même. Vous l'avez admis, l'autre jour,
à l'Assemblée nationale.
M. Elkas: Ça ne doit pas être loin. C'est parce que
vous demandez des informations sur plusieurs... On veut sauver sur le courrier,
tout mettre ça dans la même enveloppe, au lieu de l'envoyer...
M. Garon: non, non. c'est parce que vous êtes
réticent. '
M. Elkas: ...une quinzaine de fois.
M. Garon: Vous êtes réticent à nous fournir
de l'information. C'est pour ça que j'aime autant l'avoir tout de suite.
Vous avez dû avoir, d'abord, une étude d'impact. Vous avez
dû avoir une étude d'impact sur les revenus de cette disposition,
sur les coûts de cette disposition.
M. Gélinas: Si on réussissait à s'entendre
avec l'ensemble des partenaires au courant de l'année 1993, ça
pourrait comprendre une facturation totale d'environ un peu plus que 1 000 000
$.
M. Garon: Une facturation à qui?
M. Gélinas: À l'ensemble des partenaires, les
partenaires étant la ville de Montréal, étant... Ça
ne touche pas les ministères. Donc, le ministère de la Justice
n'est pas touché à ce niveau-là. Et, au niveau,
également, des municipalités, c'est en grande partie les
municipalités, parce que, à cause des cours municipales, on a un
échange de renseignements quotidien avec l'ensemble des cours
municipales de la province. Et nos gros clients, à ce niveau-là,
vont être, bien sûr, les municipalités.
M. Garon: Ça veut dire que c'est 1 000 000 $ que ça
va vous coûter.
M. Gélinas: Non, non. C'est une facturation que, nous, on
ferait, si on avait un échange de renseignements avec tous les
partenaires possibles.
M. Garon: Ça vous coûterait 1 000 000 $. M.
Gélinas: À peu près 1 000 000 $ en 1993. M. Garon:
Puis ça peut vous rapporter combien?
M. Gélinas: Bien, c'est ça. La facturation totale
qu'on ferait pour une année serait d'environ 1 000 000 $.
M. Garon: Chargée?
M. Gélinas: Oui.
M. Garon: L'entrée.
M. Gélinas: L'entrée de fonds.
M. Garon: Et vous en paieriez pour combien?
M. Gélinas: En tout, la mise en place du système,
d'après ce que j'ai ici, c'est 1 300 000 $, la disponibilité
budgétaire allouée. C'est quelque chose à plus long terme,
si on veut éventuellement entrer dans notre argent, et peut-être
avant ça. Ça, c'est si on réussit à s'entendre avec
l'ensemble des partenaires. Ce n'est pas fait, ça. On commence à
peine. On commence avec les municipalités, ça va bien, les gens
sont intéressés et les résultats sont probants, sont
positifs, mais on commence, comme je vous dis.
M. Garon: Qui paie les frais d'installation?
M. Gélinas: Encore là, le principe, comme
j'expliquais au départ, c'est un partage des coûts selon lequel
chaque partie va payer les coûts relatifs au type d'échanges
donné. Si les municipalités doivent acquérir des
logiciels, doivent acquérir de l'équipement, elles paient leur
propre équipement. Ensuite, au niveau des renseignements qui vont
être transmis d'ordinateur à ordinateur, il y aurait un tarif fixe
par dossier transmis qui couvre encore le coût réel de ce que
ça coûte sur le plan technologique pour qu'il puisse y avoir
communication de renseignements. Mais c'est uniquement les frais, le coût
réel des frais. Pas question de faire des profits avec ça. On
veut simplement couvrir les frais, parce que, à l'heure actuelle...
M. Garon: Qui dit ça? Qui dit ça, qu'il n'est pas
question de faire des profits?
M. Gélinas: La Société. Notre but, ce n'est
pas de faire des profits du tout.
M. Garon: Votre but!
M. Gélinas: Notre but, oui. C'est un service qu'on
rend.
M. Garon: Quand on a fait l'assurance automobile, le but,
c'était de faire payer des primes uniquement pour les assurés.
Aujourd'hui, les assurés coûtent moins cher que le ministre des
Finances. Là, vous avez dit comment vous allez payer en frais, mais vous
allez collecter des frais de combien? Je ne parle pas des dépenses. Vous
autres, vous allez payer des montants, vous avez dit, hein?
M. Gélinas: On va payer des montants? On va
facturer...
M. Garon: Facturer.
M. Gélinas: ...pour environ 1000 000$ par
année.
M. Garon: À d'autres?
M. Gélinas: À d'autres.
M. Garon: Ça, c'est l'argent qui va rentrer.
M. Gélinas: C'est ça.
M. Garon: Mais vous allez payer de l'argent à d'autres
aussi.
M. Gélinas: Je ne comprends pas ce que vous voulez dire,
qu'on va payer de l'argent à d'autres.
M. Garon: J'ai dit des dépenses, mais c'est les
systèmes que... (21 h 20)
M. Gélinas: Les échanges.
M. Garon: C'est des échanges d'information. Vous allez
avoir des rentrées de fonds.
M. Gélinas: Nous autres, les rentrées, au niveau
des municipalités, c'est les seules qu'on fait à l'heure
actuelle, comme telles. Nous, on va leur charger pour les demandes de
renseignements qu'elles font, pour les avis d'amendes non payées et
payées, et on va les créditer pour les avis de jugement qu'elles
vont nous envoyer. Parce que, là, à ce moment-là, ces des
renseignements, nous autres, qui nous profitent parce que ça nous permet
d'inscrire les points d'inaptitude. Donc, c'est comme ça que
l'échange va se faire. On va facturer pour les montants que ça
coûte pour les renseignements que, nous, on leur donne pour le
fonctionnement de la cour municipale et, quand eux nous transmettent des
renseignements dont on a besoin pour l'application du Code de la
sécurité routière, exemple les points d'inaptitude, on va
leur créditer ces renseignements-là de façon à
faire un équilibre à la fin de l'année. C'est la
façon dont ça va s'opérer. Ça fonctionne... Comme
je vous le dis, c'est...
M. Dufour: Autrement dit, vous avez dit tout à l'heure que
vous prévoyez retirer à peu près 1 000 000 $.
M. Gélinas: Au gros maximum. Ça, c'est une entente
avec l'ensemble des partenaires en même temps.
M. Dufour: Puis, vous autres, vous allez en donner combien, 1 000
000 $?
M. Gélinas: Nous autres, on va en donner?
M. Dufour: Bien oui! S'il y a un échange, si vous
recevez.
M. Gélinas: C'est-à-dire que, au niveau des avis de
jugement...
M. Dufour: Net, net, net, vous avez dit que c'est 1 000 000
$.
M. Gélinas: Au niveau des avis de jugement qu'ils vont
nous transmettre, on va créditer un certain montant par dossier d'avis
de jugement.
M. Dufour: Mais, le net, c'est 1 000 000 $ que vous allez
retirer.
M. Gélinas: Oui, c'est ce qu'on prévoit. C'est ce
qu'on prévoit comme facturation. Encore là, c'est une fois qu'on
aura une entente avec l'ensemble des partenaires. Ça, c'est loin
d'être fait.
M. Dufour: Ça, est-ce que c'est plus que ce que ça
vous coûte?
M. Gélinas: Non. En tout cas, ce que j'ai comme
renseignement, moi, ça couvre les coûts réels de la
communication électronique.
M. Dufour: Pour le moment.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que ça
va pour l'article 31?
M. Garon: Non, non, on n'a pas fini. (Consultation)
M. Garon: J'ai remarqué que le ministre était
content de lire l'article de M. Comeau, pas l'article, la lettre de M. Comeau,
de la Commission d'accès à l'information. Il n'a pas l'air aussi
content de lire les avis du Protecteur du citoyen ou...
M. Elkas: Oui, oui, oui.
M. Garon: ...les avis du Barreau du Québec.
M. Elkas: Oui, oui, oui.
M. Garon: II ne les a pas lus.
M. Elkas: Ça m'inquiète. Quand il y a des gens qui
m'envoient des lettres semblables, ça m'inquiète, oui. J'en ferai
commentaire après, avant la fin de session de ce soir. Là, je
suis sur l'article 31.
M. Dufour: Mais vous ne les déposez pas? M. Elkas: Quoi?
M. Dufour: Les avis.
M. Elkas: Ils sont tous adressés à Jean Garon. Moi,
on m'a envoyé des copies.
M. Garon: Non, non, ils sont adressés à vous.
M. Elkas: Ah oui? Ça ici?
M. Garon: La plupart sont adressés à vous.
M. Elkas: Ah! on parle de M. Comeau. C'était
adressé à vous, ça. Les autres, c'est à moi,
ouï. Ils ont été adressés à moi et ils ont
été envoyés à d'autres, à tout le monde en
même temps. Tout le monde l'a su, tout le monde l'a su avant moi.
(Consultation)
M. Elkas: Bon, Mme la Présidente, est-ce qu'on peut...
M. Garon: Quand vous dites: «Fixer les frais payables pour
l'échange électronique de données», vous marquez
«relatives à l'application du Code». Quand vous dites
«données relatives à l'application du Code»,
ça couvre quoi? Ça peut couvrir quoi, au total?
M. Gélinas: Le Code de la sécurité
routière, point, rien d'autre.
M. Garon: Oui, mais des éléments...
M. Gélinas: Ça ne touche pas la Loi sur l'assurance
automobile, uniquement le Code de la sécurité routière. Au
niveau des échanges qui se font à l'heure actuelle, parce que,
comme je vous dis, on ne fait pas de nouveaux échanges avec ça,
au niveau du Code, ce sont les échanges avec les cours municipales,
entre autres les cours municipales de l'ensemble des municipalités, et
la ville de Montréal, avec, également, les institutions
financières, certaines institutions financières qui sont des
partenaires de la Société, et c'est tout.
(Consultation)
M. Garon: Est-ce que ces règlements-là, en vertu de
l'article 624...
M. Gélinas: Oui.
M. Garon: ...sont approuvés par le gouvernement?
M. Gélinas: Oui, oui. Ils sont adoptés par la
Société et, ensuite, soumis au gouvernement, par décret,
comme on le fait d'habitude, décret approuvé.
M. Garon: Est-ce que le gouvernement pourrait les changer sans
que... Quand vous faites un projet de frais, avec un tarif, est-ce que le
gouvernement pourrait, lorsque vous demandez son approbation, modifier le tarif
que vous proposez?
M. Gélinas: À ma connaissance, je serais
porté à dire qu'il peut approuver ou ne pas approuver, mais de
là à modifier... C'est un pouvoir qui est donné à
la Société d'établir le tarif, mais il doit être
approuvé par le gouvernement. Le gouvernement, normalement, n'a qu'un
pouvoir d'approbation. Il approuve ou il n'approuve pas. S'il n'approuve pas,
il revient chez nous, tout simplement. C'est l'article 625 qui prévoit
que les règlements pris par la Société sont soumis
à l'approbation du gouvernement.
M. Garon: Sauf que cette année, dans le discours du budget
du ministre des Finances, il change la contribution d'assurance à la
Société. Le ministre des Finances change les contributions
d'assurance au 1er janvier 1994. Il dit: La prime d'assurance sera de 85 $
à 110 $. Est-ce que c'est un règlement qu'il a approuvé de
la Société de l'assurance automobile ou si c'est lui qui a dit:
Ça va être de 85 $ à 110 $ maintenant, et fournissez-moi le
règlement que j'approuverai.
M. Dufour: Ha, ha, ha!
M. Gélinas: Les règlements sur les contributions
d'assurance sont des règlements qui sont adoptés par le
gouvernement...
M. Garon: Oui, mais regardez...
M. Gélinas: ...en vertu de la Loi sur l'assurance
automobile, et non pas le Code. Ce n'est pas du tout la même loi.
M. Garon: Je ne suis pas sûr de ce que vous dites
là. Quand je lis l'article 624, on dit: «La Société
peut, par règlement: «Ie fixer les frais exigibles pour
l'obtention de l'immatriculation d'un véhicule routier et lors du
paiement des droits et de la contribution d'assurance prévus à
l'article 31.1 et établir les modalités de paiement et de ces
frais».
M. Gélinas: L'article 624 ne porte que sur des frais qui
sont exigibles en vertu de fonctions reliées au Code de la
sécurité routière.
M. Garon: J'essaie de comprendre le mécanisme. Le
Vérificateur général dit, dans son rapport pour
l'année 1990: La Société a l'obligation légale de
ne percevoir des montants ne me demandez pas si c'est des contributions
d'assurance, ou primes d'assurance, ou des montants, ou quelques charges de
frais d'assurance que pour ses besoins. Je me rappelle sa phrase exacte,
c'est ça. Et, au contraire, il demande de préciser les
affectations parce qu'elle n'a pas le droit de percevoir plus que pour ses
besoins. Il dit: La Société a... Alors, les primes d'assurance
sont fixées par qui? Par la Société ou par le
gouvernement?
M. Gélinas: Les primes d'assurance automobile sont
fixées suite à une recommandation du conseil d'administration de
la Société qui fait une recommandation en ce sens-là, mais
c'est par règlement, le règlement qui s'appelle le
règlement sur les contributions d'assurance. Mais le règlement
est approuvé par le gouvernement.
M. Garon: Sauf que, quand le ministre des Finances dit, dans son
budget, que la prime va passer de 85 $ à 110 $ et il dit que le permis,
c'est de 20 $ à 25 $... Ça, le permis, c'est lui qui fixe le
permis, je suis d'accord... la contribution d'assurance, pardon. Donc, la
contribution d'assurance reliée au permis et la contribution d'assurance
de 85 $ à 110 $, est-ce que ça suit une résolution du
conseil d'administration de la Société de l'assurance automobile
du Québec ou si c'est une décision du ministre des Finances qui
vous dit quoi faire? (21 h 30)
M. Elkas: Quelle était la question? Je m'excuse, je
cherchais une réponse à une autre question qui avait
été posée.
M. Garon: C'est parce que la loi... On parle des frais exigibles
par règlement, au niveau des pouvoirs de la Société. Or,
quand on regarde les primes d'assurance...
M. Elkas: Ce ne sont pas des frais, ça, hein?
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: Ce ne sont pas des frais.
M. Garon: Non, mais c'est la même chose. Ce sont des
primes...
M. Elkas: Non. Non.
M. Garon: ...des frais. Non, non, je comprends. Ce n'est pas le
même règlement, sauf qu'on dit: Là, c'est un
règlement de la Société approuvé par le Conseil des
ministres. Normalement, la Société a l'obligation légale
de collecter des montants d'argent pour les fins d'assurance que pour ses
besoins. Donc, c'est la Société, normalement, qui décide
de ses primes d'assurance, peut-être approuvées par le
gouvernement, mais qui décide de ses primes d'assurance en fonction de
ses besoins.
Cette année, on a vu, pour la première fois dans le
discours du budget, que la prime d'assurance va passer de 85 $ à 110 $.
Est-ce que c'est le ministre des Finances qui passe une commande à la
Société de l'assurance automobile du Québec, ou si c'est
la Société de l'assurance automobile du Québec qui a dit:
Je veux passer ma prime de 85 $ à 110 $, alors qu'elle a eu l'air de
faire un saut comme tout le monde quand elle a su le discours du budget?
M. Elkas: Au niveau de la contribution ou de la prime qui doit
être établie, c'est la Société de l'assurance
automobile du Québec qui l'établit, comme elle l'a toujours fait,
et le recommande au gouvernement, au Conseil des ministres. Mais je ne sais
pas, je ne veux pas embarquer dans le débat de la prime de l'an
prochain.
On est sur l'article 31 qui traite des échanges d'information
avec des partenaires tels que les municipalités et les frais qu'on doit
fixer pour recouvrir les coûts associés à cet
échange d'information. Je pense que, s'il y a une entente avec les
municipalités, elle doit être respectée. Je ne vois pas
pourquoi on s'en va à la pêche ailleurs. Je ne sais pas quelle est
votre préoccupation au niveau de l'échange ou bien des
coûts établis. Si la municipalité embarque avec la
Société de l'assurance automobile du Québec, elle doit
savoir dans quoi elle s'engage. Vous avez été maire assez
longtemps pour savoir que, sur un échange semblable, ce n'est pas notre
but, nous, de faire de l'argent avec, mais de rendre les 2 entreprises, si vous
voulez, plus rentables, plus efficaces.
M. Dufour: Moi, là-dessus, je vous donne mon opinion.
C'est vrai pour ce soir, c'est écrit, là. Pour combien de temps?
Ça, je ne le sais pas. Des principes, ça n'existe plus. C'est
juste en autant qu'on ne les change pas, point à la ligne. J'en ai trop
vu, depuis 8 ans, pour être capable de me fier à quelqu'un. C'est
vrai ce que vous nous dites au moment où vous le dites. À partir
de demain, je ne sais pas, moi. À chaque fois qu'il y a des principes
adoptés puis des échanges adoptés, ce n'est pas
coulé dans le béton vraiment. C'est coulé au moment
où on le fait. Après ça, peu importe, hein? La loi
étant adoptée, les principes, après, on s'en vante. Moi,
en tout cas, je fais confiance modérément, très
modérément.
M. Elkas: Merci, M. le député.
M. Dufour: Non, non, mais je pense que vous comprenez aussi. Puis
je le dis sérieusement, ce n'est pas pour rire. C'est parce que c'est
comme ça que ça se passe. Parce que toutes les lois qu'on a
faites sont bonnes. Le jour où on les change, ça ne marche plus.
Je veux dire, on change. Et là, moi, j'ai compris. Me Gélinas
nous a dit: Bien, les frais, notre intention, c'est les frais réels.
Bon. C'est vrai au moment où on le dit. Dans 2 mois, dans 3 mois, si ce
sera pareil, je ne le sais pas. Parce que ce n'est pas marqué: Les
coûts réels. Ça, si ça avait été
marqué: Fixer les frais réels payables, les coûts
réels, pas les frais, les coûts réels, à ce
moment-là, ça serait par loi, mais, comme c'est marqué
là, vous pouvez en faire ce que vous voulez. On s'en invente, des frais,
quand on n'en a pas assez.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va pour l'article 31?
M. Garon: C'est parce qu'on ne peut pas se fier à ce qu'on
nous dit là. Là, on nous dit ça là, sauf que,
contrairement à ce qu'a dit le ministre, cette année, dans le
discours du budget, on fixe la prime d'assurance. Quand il nous dit:
Maintenant, ça va être un règlement de la
Société approuvé par le gouvernement, bien là, on
voit que, dans la prime d'assurance, cette année, dans le discours du
budget, on dit que c'est le ministre'des Finances qui dit que ça passe
de 85 $ à 110 $. Ce n'est pas ça, la loi. Le bilan de la route
est bon, les primes devraient baisser, au fond. Vous avez besoin de moins
d'argent, puis on dit: On va augmenter, puis c'est le ministre des Finances qui
l'annonce dans son budget. Ça veut dire, au fond...
M. Elkas: Êtes-vous en train de nous féliciter?
C'est la première fois que j'entends ça, le bilan de la
route.
M. Garon: Alors, ça veut dire ceci, ça veut dire
essentiellement, Mme la Présidente... Quand le ministre dit: Ça
va se passer de telle façon, il ne peut donner aucune garantie parce que
ça ne se passe pas comme ça. Là, on ouvre une porte pour
aller collecter des fonds. Est-ce que les fonds vont avoir un rapport avec les
frais? On dit: Les frais payables, point. On n'a aucune idée. Quand je
vous disais, tantôt, l'exemple des photocopies du palais de justice qui
coûtent 2 $ la page, il n'y a aucun rapport avec les frais. Mais, demain
matin, on pourra dire qu'on va charger tel montant, et ça n'a aucune
importance.
L'État, aujourd'hui, c'est un genre de bandit qui fouille dans
tes poches. Il fait comme les gens, hier, à Montréal. Il y a des
affaires dans la vitrine, ils cassent la vitre, entrent dedans: J'en prends,
puis je m'en vais; il y en a là, puis, moi, je n'en ai pas. Le
gouvernement fait la même chose dans nos poches. Il ne respecte pas la
loi, puis il prend l'argent. Il dit: II y en a là, alors il en
prend.
Aujourd'hui, comprenez-vous, l'État, ce n'est pas une personne
très morale, c'est une personne amorale. Aujourd'hui, quand le ministre
nous dit ça... L'État du Québec, ce n'est plus l'ami des
gens. Je vous le dis, sa parole compte moins que la parole je suis
persuadé de la maffia, aujourd'hui. Parce qu'il nous dit
n'importe quoi, le gouvernement, puis, après ça, il change les
règles du jeu comme il veut. Alors, aujourd'hui, on dit: L'État
n'est plus respectable. L'État du Québec, aujourd'hui, de la
façon dont c'est mené depuis un certain nombre d'années,
ce n'est plus un organisme respectable, c'est un État dangereux. Il ne
respecte pas les règles de droit, il se fout des règles de droit
comme de sa dernière culotte. Le ministre nous dit ça, mais,
là, on ouvre une porte, encore là, pour aller chercher de
l'argent de plus des citoyens.
On dit, après ça: «...avec toute personne morale de
droit public ou de droit privé». On a parlé des
municipalités, ce sont des personnes morales de droit public, mais
quelles sont les personnes morales de droit privé dont on veut collecter
de l'argent aussi?
M. Gélinas: Comme je le mentionnais tout à l'heure,
pour le moment, les seules qui sont à envisager, ce sont les
institutions financières, c'est tout.
M. Garon: Pour quel genre de données?
M. Gélinas: Les données que, présentement,
ces institutions-là traitent au niveau des permis de conduire et de
l'immatriculation quand arrive le temps de faire les renouvellements
annuels.
M. Garon: Comme quoi?
M. Gélinas: Bien, à l'heure actuelle...
La Présidente (Mme Bélanger): Dernière
question.
M. Garon: Voyons! Aïe! Je n'ai pas posé 20 minutes de
questions là. Aïe, aïe! Ça va faire, là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Ça va faire! Ça fait à peu
près 5 questions que je pose sur cet article-là. Aïe! Il y a
quelque chose qui ne va pas, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Écoutez...
M. Elkas: Là, vous avez posé un paquet de
questions...
M. Garon: Non, non, je ne les ai pas posées. Je ne suis
pas pour commencer à calculer le temps. Ça fait à peu
près 5 questions que je pose.
M. Elkas: Là, le député de Jonquière
est... Ha, ha, ha!
M. Garon: Le député de Jonquière a
posé toutes les questions. Moi, je n'en ai quasiment pas
posé.
M. Elkas: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse, mais il
y a un chronomètre en arrière, M. le député.
M. Garon: Le chronomètre, il dira ce qu'il voudra. Je vais
faire relever les galées. Ça va faire, là. Je n'ai
quasiment pas parlé. Je vais demander une suspension des débats
pour faire sortir les galées, puis je vais vous dire... Je viens de
parler. Je n'ai quasiment rien dit là-dessus.
M. Elkas: Vous avez débuté.
M. Garon: Non, non. Je suis sérieux. On a commencé
cet article-là à...
M. Dufour: C'est le ministre qui nous retarde. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Elkas: Aïe! Soyez consistant un petit peu. Vous dites
qu'on ne répond pas aux questions, alors... Ha, ha, ha!
M. Garon: Ça n'a pas de bon sens. On a commencé. ..
Le total du député de Jonquière et de moi ferait à
peu près tout le temps qu'on a passé sur cet article-là.
Alors, les réponses ne comptent pas sur notre temps.
La Présidente (Mme Bélanger): Le
député de Jonquière, il a juste 3 minutes de faites
là-dessus, 4 min 50 s parce qu'il posait des petites questions courtes.
Il a juste 4 min 50 s de faites, le député de Jonquière,
mais,
vous, vos 20 minutes sont faites.
M. Garon: Je vais faire sortir les galées.
La Présidente (Mme Bélanger): Qu'est-ce que vous
voulez que je vous dise?
M. Garon: Bien non! Je vous dis... Je le sais, je n'ai quasiment
pas parlé là-dessus.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, depuis qu'on
est arrivés, on a 30 et 31 de faits, puis on a presque 2 heures de
faites, M. le député de Lévis. (21 h 40)
M. Garon: Oui, mais on pose des questions.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, vous posez des
questions...
M. Gauvin: C'est comme ça que ça s'accumule.
M. Elkas: Sur quel temps qu'on roule, là? Ha, ha, ha!
Une voix: Le député de Jonquière. Ha, ha,
ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Regardez. Là,
il y a 21 minutes...
M. Dufour: Je vais lui en prêter.
La Présidente (Mme Bélanger): ...le ministre ou M.
Vigneault, il y a 20 minutes M. Garon, et il y a 4 min 50 s M. Dufour.
M. Garon: Comment dites-vous ça, là?
La Présidente (Mme Bélanger): II y a 21 minutes le
ministre ou M. Vigneault, 20 minutes le député de Lévis et
4 min 50 s le député de Jonquière.
M. Garon: Ça n'a pas de bon sens. Pendant que le
député de Jonquière va poser des questions, j'aimerais
qu'on sorte les galées.
La Présidente (Mme Bélanger): II a 4 min 50 s, le
député de Jonquière. Il posait des petites questions de 1
mot ou 2.
M. Garon: Je comprends, mais je veux faire sortir les
galées pareil. Écoutez, je ne suis pas fou, là. Je sais
que je n'ai quasiment pas parlé.
M. Elkas: Vous avez débuté.
M. Garon: Ce n'est pas moi qui...
M. Elkas: Vous avez débuté, et vous avez
passé...
M. Garon: Tout de suite.
M. Elkas: ...au député de Jonquière, et,
après ça, vous avez repris.
M. Garon: Non, j'ai repris il n'y a pas longtemps.
La Présidente (Mme Bélanger): Écoutez, M. le
député de Lévis, ce n'est pas moi qui contrôle le
temps.
M. Garon: Je le sais. Je sais ça. C'est pour ça que
je demande de voir les galées.
La Présidente (Mme Bélanger): On ne les aura pas
pour le moment, là. Ça prend quelques temps avant d'avoir les
galées ici. M. le député de Lévis, vous ne vous
écoutez pas parler. Nous, on pense que vous avez 20 minutes de
faites.
M. Elkas: Nous, on pense, des fois, que vous avez 2 heures de
faites.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gauvin: Là, on pense, mais on est presque
convaincu.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça fait que,
en fin de compte, pour 2 petits articles, là, on a 2 heures de faites,
presque. Ça fait qu'il faut que quelqu'un ait parlé.
M. Garon: Ils coûtent cher, ces articles-là. Ils
coûtent cher.
La Présidente (Mme Bélanger): Et l'article 30, en
plus, avait été commencé avant le souper...
M. Garon: Je le sais.
La Présidente (Mme Bélanger): ...puis là on
est à l'article 31 et on a presque 2 heures de faites. Le temps passe
vite.
M. Garon: Non. C'est parce qu'il y a eu .des explications qui ont
été... Il y a eu beaucoup d'explications suite à des
questions. Là, vous êtes en train de* me dire que les...
La Présidente (Mme Bélanger): II y a eu, aussi,
beaucoup de monologues.
M. Garon: Pas tant que ça.
La Présidente (Mme Bélanger): En tout cas.
M. Elkas: Est-ce qu'on peut continuer?
La Présidente (Mme Bélanger): Là, il reste
16 minutes à M. Dufour s'il veut prendre ses 20 minutes.
M. Dufour: Bien, si c'est 4 min 30 s, il me reste 15 min 30
s.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, en tout cap, 15
min 30 s. Ha, ha, ha!
M. Dufour: Parce que là... Non, mais je suis
habitué de calculer, là, et ça arrive comme ça.
Mais je pense que mon collègue voulait savoir... Le droit public et le
droit privé, c'est évident que la question des banques à
travers ça, c'est toujours un petit peu inquiétant, parce que ces
organismes-là, à caractère privé, peuvent se servir
d'informations pour d'autres fins que celles prévues, puis c'est
tentant. Vous savez, le trafic de renseignements, ça se fait
régulièrement. On l'a vu dans d'autres domaines. C'est tentant,
quand on possède une information, de... Et surtout que leur
préoccupation, eux autres, ce n'est pas de rendre un service
gratuitement, c'est de faire de l'argent. Donc, à ce moment-là,
ils pourraient monayer ces renseignements-là, et il y a du monde,
à travers ça qui va... De quelle façon allez-vous assurer
la confidentialité de ce système-là, s'il y a beaucoup de
monde qui y a accès?
M. Gélinas: Tout ça se fait par voie d'entente. Les
ententes prévoient des codes d'accès pour les personnes qui sont
autorisées à avoir accès à ces
renseignements-là. Il y a des vérifications de faites. Il y a un
protocole qui est signé, conformément aux obligations qu'on se
donne, comme Société, nous autres, dans le cadre de la loi de
l'accès. En tant que responsable de la loi de l'accès à la
Société et comme secrétaire de la Société,
c'est ma fonction de voir à ce que ces échanges de renseignements
là se fassent selon les règles et que la destruction, comme la
transmission des renseignements, qui est faite, soit faite selon les normes et
qu'uniquement les renseignements autorisés soient transmis.
M. Dufour: S'il y avait des renseignements qui, par hasard,
n'étaient pas véridiques? Parce que même l'informatique,
ça peut se tromper.
M. Gélinas: On est autorisé à mettre fin
à l'entente immédiatement, et c'est ce à quoi l'entreprise
en cause s'expose.
M. Dufour: Oui, mais, si ça causait préjudice
je vais plus loin, là si vous aviez des renseignements et
que les renseignements obtenus dans le traitement pouvaient causer des
préjudices, quel serait l'engagement de la responsabilité de la
Société par rapport à ça?
M. Gélinas: Nous, on n'est pas responsables.
M. Dufour: On n'est pas responsables. Autrement dit, la personne
pourrait être lésée...
M. Gélinas: Bien, c'est-à-dire qu'il y a des
plaintes, en vertu de la loi de l'accès, qui sont possibles à ce
moment-là, et la loi de l'accès prévoit des poursuites
possibles...
M. Dufour: Oui, mais on sait...
M. Gélinas: ...et des amendes possibles.
M. Dufour: ...que ça prend du temps. On sait que ces
plaintes-là, ça prend un certain temps avant que ça soit
traité.
M. Gélinas: C'est quand même assez rapide. Il y a
déjà eu des plaintes de faites suite à des... C'est bien
connu, là, au niveau de certaines cours municipales, et ça s'est
réglé quand même assez rapidement, au niveau de la
Commission d'accès.
M. Dufour: Est-ce que les municipalités, tel qu'on
l'entend, pourraient avoir accès à des renseignements qui sont
dans d'autres municipalités ou bien si c'est juste ce qui concerne la
municipalité...
M. Gélinas: Oui.
M. Dufour: ...la Société de l'assurance? M.
Gélinas: Ce qu'on transmet, nous, oui. M. Dufour: Mettons,
par exemple, Jos Bleau. M. Gélinas: Oui.
M. Dufour: On va prendre un cas, là, un Jos Bleau. Il
circule dans la municipalité, il est pris, bon. Pourquoi est-ce qu'il y
a cette demande de renseignements là à la cour? Ce n'est pas
juste pour aller donner des renseignements; c'est aussi pour avoir de
l'information pour être capable de le poursuivre. Parce que la
Société, elle, elle a intérêt à savoir ce qui
se passe dans la municipalité; pourquoi? C'est pour l'accumulation de
ces renseignements.
M. Gélinas: Pour les points d'inaptitude, une fois qu'il y
a eu déclaration de culpabilité.
M. Dufour: Mais savoir aussi s'il a payé ses amendes,
non?
M. Gélinas: Bien, c'est parce que... Oui, si les amendes
ont été payées ou non, parce que, maintenant, depuis 1988,
on suspend les permis de conduire lorsqu'il y a non-paiement d'amendes.
M. Dufour: Oui, mais quand...
M. Gélinas: Avant cette date-là, ce n'était
pas permis.
M. Dufour: Oui, mais ces montants d'amendes là, ce n'est
pas toujours relié tout à l'heure, on en a fait la preuve
à des points d'inaptitude.
M. Gélinas: Non, pas toujours.
M. Dufour: Bon. Donc, il y a des coûts, des frais de
stationnement, des coûts de stationnement. Ce n'est pas...
M. Gélinas: Tout ce qui touche le stationnement ne fait
pas partie de la suspension de permis de conduire pour non-paiement d'amendes.
Ça, c'est déjà prévu dans le Code. L'article du
Code...
M. Dufour: Oui, mais quelqu'un qui ne paie pas ses amendes...
M. Gélinas: ...le prévoit.
M. Dufour: ...là, il y a des banques à quelque part
qui existent...
M. Gélinas: Ça, ce n'est pas...
M. Dufour: ...pour que la municipalité puisse faire
payer... Quelqu'un qui est pris...
M. Gélinas: Oui, oui, oui.
M. Dufour: ...et qui a des frais d'amendes à
Montréal, ils ont le bras long assez pour aller chercher les
renseignements ailleurs. Qui est-ce qui les fournit, ces
renseignements-là?
M. Gélinas: C'est parce que, nous, pour les
stationnements, on ne s'occupe pas de ça du tout.
M. Dufour: Mais pour les amendes non payées?
M. Gélinas: Pour les amendes non payées, les avis,
lorsque l'amende est non payée, ils sont transmis par la Cour municipale
à la Société pour que la Société suspende le
permis conformément à la loi.
M. Dufour: Oui, mais ces amendes-là, elles ne sont pas
reliées juste au Code de sécurité routière?
M. Gélinas: Oui, oui. Mais ce n'est pas permis de
suspendre un permis de conduire pour amendes non payées pour des
stationnements.
M. Dufour: Est-ce que, ça, ça veut dire aussi que
cette banque-là pourrait aller même à
l'extérieur?
M. Gélinas: Pardon?
M. Dufour: On a des ententes de réciprocité avec
d'autres provinces ou d'autres États, des Etats américains.
M. Gélinas: Oui.
M. Dufour: Est-ce que ça va être relié avec
eux autres?
M. Gélinas: Pour certains points d'inaptitude, les
ententes prévoient les points d'inaptitude qui sont touchés
là où il y a une certaine réciprocité possible.
Parce que, comme vous savez, les États américains, le droit
criminel est la responsabilité de l'État, tandis qu'ici, bien,
c'est une compétence fédérale. Quand on fait des ententes
de réciprocité, il faut s'assurer que, nous, par exemple, notre
conception de conduite avec facultés affaiblies correspond à la
leur, que conduite dangereuse avec une automobile ou lésions
professionnelles causées suite à un accident d'automobile, et
ainsi de suite, ça correspond, dans notre droit et dans leur droit, aux
mêmes choses, pour qu'il y ait une équivalence.
M. Dufour: Oui, mais est-ce que ça veut dire qu'ils vont
être reliés sur l'ordinateur pour pouvoir faire ces
échanges-là?
M. Gélinas: Oui.
M. Dufour: Là, c'est sûr, on a des ententes, on a
des traités qui existent.
M. Gélinas: Oui, mais là c'est une autre
autorité administrative.
M. Dufour: Bon. Ça a l'air que c'est supervisé par
le Canada...
M. Gélinas: Oui.
M. Dufour: ...là, d'après ce que je vois,
là.
M. Gélinas: C'est permis en vertu de l'article, je pense
que c'est 609 du Code de la...
M. Dufour: Bon.
M. Gélinas: ...sécurité routière.
M. Dufour: Mais ça existant...
M. Gélinas: Mais on peut échanger des
renseignements avec d'autres autorités administratives qui ont des
fonctions similaires aux nôtres, au niveau du Code, au niveau de la
sécurité routière.
M. Dufour: Le système que vous êtes en train
d'installer, il existe ailleurs, d'après ce que je vois. Ce n'est pas
propre au Québec d'avoir un système
d'ordinateur relié avec d'autres.
M. Gélinas: Non, ce n'est pas propre au Québec.
M. Dufour: Ce n'est pas juste là. M. Gélinas:
Non.
, M. Dufour: Donc, ce qui veut dire que ça laisse supposer
que ces échanges-là, ça va être dans le
libre-échange, autrement dit. Ça va aller même ailleurs.
(21 h 50)
M. Gélinas: À l'heure actuelle, il existe un
réseau d'échange de données entre les provinces
canadiennes, et c'est le Québec qui est le dépositaire de ce
réseau d'échange de données entre les différents
ministères des Transports et les organismes responsables de la
sécurité routière dans les diverses provinces canadiennes.
Il existe également un réseau semblable aux États-Unis et
pour l'ensemble des États américains également au niveau
des administrations responsables de la sécurité
routière.
M. Dufour: Comment ils font ces échanges-là?
M. Gélinas: Ces échanges-là se font à
l'intérieur de ce réseau-là.
M. Dufour: Ils ne se font pas par téléphone?
M. Gélinas: Non, non, c'est par rubans magnétiques,
en bonne partie, si je ne me trompe pas. Il me semble que c'est ça. Ce
n'est pas par échange électronique de données.
M. Dufour: II ne peut pas y avoir de fuite. M. Gélinas:
À ma connaissance, non.
M. Dufour: II ne peut pas y avoir des puces qui aillent chercher
des informations pour d'autres fins que...
M. Gélinas: Ça fonctionne depuis plusieurs
années, puis on n'a jamais eu de problème.
M. Dufour: Non, mais vous savez que, même avec des codes
d'accès, il y a des gens qui peuvent avoir accès à des
banques de données. Les fonctionnaires ici, ceux qui ont accès
à ça, est-ce qu'il y en a plusieurs dans le système?
M. Gélinas: Les fonctionnaires chez nous qui ont
accès à ces systèmes-là, ce sont des fonctionnaires
qui ont des codes d'accès qui sont limités. Les gens chez nous
n'ont pas accès à tous les renseignements. Il faut que ce soit
dans le cadre de l'exercice de leurs fonctions, et le code d'accès
qu'ils ont correspond à la nature des fonctions qu'ils exercent.
M. Dufour: Ça, c'est changé
régulièrement, j'imagine?
M. Gélinas: Oui, les codes d'accès, si je ne me
trompe pas, sont renouvelés à tous les 3 mois, je pense.
M. Dufour: C'est quoi le nom de la compagnie avec qui on fait
affaire?
M. Gélinas: Avec qui on fait affaire? Je ne comprends
pas.
M. Dufour: Oui, la compagnie, parce que le système
informatique, ce n'est pas vous autres qui faites l'entretien et la mise en
place.
M. Gélinas: Dans le système EDI?
M. Dufour: Oui, ce système-là, vous en avez
parlé tout à l'heure. Vous y avez fait allusion, mais on ne le
sait pas.
M. Gélinas: Attendez, j'ai ça ici. Ce qui a
été suggéré comme tel, ce sont des
micro-ordinateurs IBM ou compatibles, et ça fonctionne à la fois
avec le système DOS, avec un modem Hayes, et c'est le logiciel EDPAsset
de la compagnie EDS Canada qui est suggéré comme...
M. Dufour: Ces systèmes-là sont 24 heures par
jour?
M. Gélinas: Vingt-quatre heures par jour? À l'heure
actuelle, oui, parce que ce qu'on propose, nous, comme système au niveau
de l'échange électronique de données, c'est que
l'échange doit se faire dans moins de 24 heures. À l'heure
actuelle, par les rubans magnétiques, ça peut prendre entre 5
à 10 jours et des fois même jusqu'à 15 jours,
dépendant des municipalités, de la distance, et tout le
reste.
M. Dufour: L'économie réelle que ça peut
représenter, par rapport au coût, est-ce qu'il y a eu des
évaluations de ça?
M. Gélinas: II a sûrement dû y avoir des
évaluations au niveau des différentes municipalités. Ce
qu'on sait, c'est que, vu que les renseignements parviennent plus rapidement,
les municipalités peuvent les traiter plus rapidement, donc ont des
entrées de fonds plus rapidement, puis sa s'enchaîne, tout
ça.
M. Dufour: Vous êtes certains de ne pas en échapper
un.
M. Gélinas: Pardon?
M. Dufour: Vous êtes certains de ne pas en
échapper.
M. Gélinas: J'espère. M. Dufour: Ha, ha,
ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? Alors,
l'article 31 est adopté?
Des voix: Adopté.
M. Dufour: Ah oui! Il y a peut-être les banques, et tout
ça, les compagnies privées aux États-Unis, est-ce qu'elles
vont avoir le même accès?
M. Gélinas: Les banques? M. Dufour: Oui.
M. Gélinas: Non. À l'heure actuelle, nous, pour les
institutions financières, on a déjà commencé
à tâter le terrain. C'est avec 4 banques, 4 institutions
^financières participantes: la Banque Nationale; la Banque de
Montréal; la Banque La Laurentienne et les caisses Desjardins. Ce sont,
en somme, les institutions financières qui, à l'heure actuelle,
peuvent recevoir les renouvellements de permis de conduire et
d'immatriculation.
M. Dufour: Mais, à l'extérieur, s'il y avait des
frais de perçus?
M. Gélinas: Ça ne touche pas les institutions
financières en dehors de celles-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 31
est adopté?
M. Garon: Vote enregistré.
La Secrétaire: M. Garon?
M. Garon: Contre.
La Secrétaire: M. Dufour?
M. Dufour: C'est la même chose, contre.
La Secrétaire: M. Elkas?
M. Elkas: Pour.
La Secrétaire: Mme Bélanger?
La Présidente (Mme Bélanger): Abstention.
La Secrétaire: M. Charbonneau?
M. Charbonneau: Pour.
La Secrétaire: M. Gauvin?
M. Gauvin: Pour.
la secrétaire: pour: 3 contre: 2
Abstentions: 1
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'est
adopté sur division.
Articles en suspens
Alors, nous revenons aux articles qui ont été mis en
suspens, l'article 15. À l'article 15, il y a un amendement:
Remplacer l'article 15 par le suivant...
M. Elkas: Mme la Présidente, est-ce qu'on peut suspendre
quelques minutes, j'ai un appel urgent à faire.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Alors, la
commission suspend ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 21 h 56)
(Reprise à 22 h 8)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux.
Le mandat de la commission est toujours de poursuivre l'étude du
projet de loi 91, Loi modifiant le Code de la sécurité
routière.
M. Garon: Mme la Présidente, j'aimerais tout simplement
dire que j'ai demandé des galées, et on m'a dit que je ne les
aurais peut-être pas ce soir, mais demain matin. On a accepté de
voter sur l'article...
La Présidente (Mme Bélanger): 31.
M. Garon: ...31. Je ne voudrais pas que personne pense que mes
propos étaient une accusation d'imper-sonnalité à la
personne qui tient le chronomètre, sauf que j'étais vraiment sous
l'impression d'avoir très peu parlé. Je vais vérifier
quand même, mais j'avais le sentiment qu'on avait compté le temps
des réponses sur mon temps d'intervention parce que j'ai le sentiment de
ne pas avoir parlé beaucoup. Alors, je ne voudrais' pas d'aucune
façon que vous pensiez que c'était... Je le dis parce que ce sont
des gens qui travaillent ici de façon...
La Présidente (Mme Bélanger): Très
professionnelle.
M. Garon: ...impartiale, et je n'ai jamais eu à me
plaindre d'aucune façon de leurs services. Alors, je ne voudrais pas que
mes propos soient une critique à l'endroit des personnes. C'est
simplement que j'avais
tellement... Peut-être par le fait que j'ai eu tellement peu de
réponses à mes questions dans les 20 minutes qu'on m'attribue que
ça m'a paru pas beaucoup de temps.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'est
très bien, M. le député de Lévis. C'est très
chevaleresque, cette mise au point. , M. Dufour: Est-ce qu'il a des
points de démérite, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Pardon?
M. Dufour: Est-ce qu'il a des points de démérite?
Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Non. Je pense que le
fait qu'il a fait presque des excuses, ça efface. Alors, on revient
à l'article 15, et à l'article 15 il y a un amendement, une
modification:
Remplacer l'article 15 par le suivant:
L'article 473 de ce Code est modifié par l'addition, à la
fin, de l'alinéa suivant: «Le présent article ne s'applique
pas aux équipements destinés à niveler, déblayer ou
marquer la chaussée. Toutefois, le permis spécial de circulation
demeure requis lorsque le véhicule est utilisé à d'autres
fins que la construction ou l'entretien d'un chemin public.»
M. le ministre, est-ce qu'il a des explications à cet
amendement?
M. Elkas: Non. Je pense qu'on l'a débattu assez longtemps.
On a demandé des amendements.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): II n'y a pas de
commentaires, M. le ministre? (22 h 10)
M. Elkas: Non. Je pense que ça répond un peu
à ce que le député de Lévis voulait avoir.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Eh bien, on ne sait pas à quoi veut
répondre le ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce que le ministre
dit, c'est que l'amendement a été fait sur votre suggestion.
M. Garon: Oui, mais on aimerait savoir ce qu'il veut
corriger.
M. Elkas: On indique ici: «Toutefois, le permis
spécial de circulation demeure requis lorsque le véhicule est
utilisé à d'autres fins que la construction ou l'entretien d'un
chemin public.» Vous avez soulevé un point qui était, si ma
mémoire est fidèle, sur le transport de l'équipement d'un
point a à un point b, l'utilisation du camion pour d'autres choses,
d'autres fins.
M. Dufour: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Un camion qui est muni d'un appareil, soit pour
niveler, ou pour déblayer, parce qu'il fait de la construction ou
l'entretien d'un chemin public, est-ce que ça voudrait dire, par
exemple, qu'il pourrait charroyer du gravier, qu'il pourrait charroyer de
l'asphalte parce qu'il servirait à la construction et à
l'entretien du chemin?
M. Elkas: C'est la gratte, la niveleuse qui est trop large. C'est
là le problème.
M. Dufour: Oui, mais ce que vous dites dans votre amendement,
c'est s'il est utilisé à d'autres fins que la construction ou
l'entretien d'un chemin public, mais l'entretien et la construction, ce n'est
pas du marquage de chaussée, ce n'est pas nécessairement du
déblaiement et ce n'est pas nécessairement du nivellement.
M. Elkas: C'est de l'entretien.
M. Dufour: Oui, c'est de l'entretien, mais de la construction,
ça pourrait être autre chose. Le camion pourrait circuler avec ces
appareils-là, qui servent à niveler, etc., mais, vu que sa
fonction principale est de la construction, de quel droit ou de quelle
façon vous pourriez exiger un permis spécial? Par l'amendement
que vous proposez là, est-ce que vous atteignez les fins que vous
cherchez? Et puis je le fais correctement, là, parce que, à mon
point de vue, la construction et l'entretien d'un chemin public, que ces 2
points-là soient dans l'amendement, ça change la nature de votre
amendement. Je pense que le but qu'on cherchait, et je n'ai pas assisté
aux premières discussions, mais, comme il y a un amendement, je dois en
parler, c'est que, en fait, ce qu'on dit, c'est que ces
équipements-là donnent une surlargeur, normalement...
M. Elkas: Oui.
M. Dufour: ...à l'appareil qu'on appelle un camion ou
autre. Ça pourrait être autre chose et on ne veut pas que
ça puisse servir pour faire autre chose, là, pour se promener sur
la route, faire n'importe quoi. On dit: La fonction principale, c'est de faire
du marquage de rues, c'est pour faire du nivelage ou c'est pour faire du
nivellement ou du déblaiement. Mais, de la façon que vous
l'écrivez, vous dites: Ça va prendre un permis spécial
s'il est utilisé à d'autres fins que la construction
ou l'entretien. C'est large pas mal. Moi, je trouve que ce n'est pas
resserré beaucoup, puis ça n'atteint pas l'objectif que vous vous
étiez fixé. D'après moi, il faudrait que l'amendement soit
utilisé à d'autres fins, point à la ligne. À ce
moment-là, il me semble qu'on obtient l'objectif qu'on vise.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Vigneault.
M. Vigneault: L'amendement a été apporté
à la demande de M. Garon parce qu'on s'est rendu compte que le texte
proposé laissait une ouverture à l'utilisation du véhicule
muni de l'équipement à d'autres fins que des fins d'entretien du
chemin public. Or, la difficulté qu'on a avec le véhicule, c'est
dans le cas particulier du camion de sel qui épand le sel sans avoir
à déneiger la chaussée, soit parce qu'il épand le
sel avant la tempête, soit parce qu'il épand le sel sur la glace,
sans qu'il y ait de neige. Alors, on ne voudrait pas que le véhicule
soit obligé d'enlever son équipement de déneigement
lorsqu'il travaille à l'entretien du chemin.
Quant à la construction, le problème qui nous a
été soulevé pour la construction...
M. Dufour: Oui, O.K. Mais, avant que vous continuiez,
voulez-vous, je vais essayer de regarder pour voir la première
hypothèse que vous donnez. Vous dites que le camion qui épand du
sel n'est pas obligé de, mais, lorsque vous émettez le permis, le
camion, il est prévu, l'appareil est prévu pour certaines
fonctions. Donc, ses fonctions, c'est quoi? C'est d'avoir du sel et de faire de
l'épandage de sel et, aussi, il peut gratter. Il peut faire les 2
choses, hein? Il peut mâcher de la gomme et marcher en même temps.
Donc, si c'est prévu lors de l'émission du permis, le permis est
émis pour ces fins-là pour lesquelles est fait le camion, pas
pour d'autres choses, moi, c'est correct. À d'autres fins que pour
lesquelles il est construit ou qu'il a son permis, moi, cette partie-là,
je trouve qu'on pourrait facilement y répondre.
M. Vigneault: L'article précise que le permis n'est pas
obligatoire pour l'équipement destiné au déblaiement, la
gratte du camion. C'est le début de l'article. Le permis spécial
qui serait normalement exigé n'est pas obligatoire pour
l'équipement de déneigement des chemins publics. Si on
arrête ça là, on a le problème que M. Garon a
soulevé, que le camion qui sert à l'entretien, au
déneigement du chemin public pourrait être utilisé pour des
fins de transport entre les tempêtes.
M. Elkas: Ou aller d'un site de construction à un autre
point.
M. Vigneault: Ou déneiger les stationnements de centre
d'achats. Alors, c'est dans cet esprit-là qu'on ajoute l'exception,
disant que, si le camion dont l'équipement est destiné à
l'entretien du chemin public est utilisé à d'autres fins, bien
là, le permis demeure requis, comme il le serait s'il n'était pas
un camion d'entretien de routes. Ça prend un permis spécial,
comme tous les autres équipements.
M. Dufour: Oui, mais, si ce camion-là est dans la
construction ou l'entretien, il n'a pas besoin de permis.
M. Vigneault: Sauf s'il sert pour les fins d'entretien ou de
construction du chemin public, il n'a pas besoin de permis. C'est là
l'objet de l'amendement. C'est de ne pas exiger de permis spéciaux des
équipements d'entretien de routes. L'amendement que l'on propose au Code
de la sécurité routière, pas l'amendement que l'on propose
au projet, c'est de permettre l'utilisation de l'équipement d'entretien
de routes, en surlargeur, sans nécessiter l'émission d'un permis
spécial.
M. Dufour: Mais il aurait besoin d'un permis spécial dans
quelles conditions?
M. Vigneault: S'il ne faisait pas l'entretien du chemin, s'il
faisait autre chose. Actuellement, tous les véhicules munis d'un
équipement en surlargeur ont besoin d'un permis spécial, quelle
que soit l'utilisation qu'on en fait. L'amendement a pour objet de soustraire
à cette obligation-là les camions qui sont utilisés pour
l'entretien des routes.
M. Dufour: Ou la construction.
M. Vigneault: La construction a été placée
là parce qu'on a constaté que, pour le marquage du chemin, on
pouvait être soit dans une phase de construction, s'il s'agissait d'un
marquage initial, ou dans une phase d'entretien, si on reprenait un marquage
ancien.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Dufour: Un moment, je vais regarder ça, là. Je
vais réfléchir un peu là-dessus, là. Ha, ha,
ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Lévis, est-ce que vous pouvez aider à la
réflexion du député de Jonquière?
M. Dufour: On va mettre un homme là-dessus, là. Ha,
ha, ha! »
M. Garon: Dans votre esprit, quand vous dites: «Le
présent article ne s'applique pas aux équipements destinés
à niveler, déblayer ou marquer la chaussée», le mot
«équipements» réfère à quoi?
M. Vigneault: L'équipement qui excède la largeur
maximale du véhicule, au sens de l'article 473.
M. Garon: Bien, c'est quoi? (22 h 20)
M. Vigneault: C'est la gratte dans le cas où
l'équipement sert à déblayer, c'est aussi une gratte dans
le cas de l'équipement qui sert à niveler, et c'est un
équipement de peinture, pour peinturer, dans le cas où ça
sert à marquer la chaussée.
M. Garon: Quand il servirait à d'autres fins, si l'article
est adopté tel quel, l'amendement qui remplace l'ajutre article,
qu'est-ce qu'il devrait faire?
M. Vigneault: II devrait demander un permis spécial de
circulation pour circuler et utiliser le véhicule à d'autres fins
que l'entretien ou la construction de la route.
M. Dufour: Mais est-ce qu'il pourrait faire du transport en
même temps que la construction?
M. Vigneault: Avec un permis spécial, oui, parce que le
permis spécial va autoriser un équipement en surlargeur.
M. Dufour: Bien non! Vous me dites: «Toutefois, le permis
spécial de circulation demeure requis lorsque le véhicule est
utilisé à d'autres fins que la construction ou l'entretien d'un
chemin public.» Donc, il n'a pas besoin de permis spécial quand il
est dans la construction puis l'entretien d'un chemin public.
M. Vigneault: C'est exact. Mais, si...
M. Dufour: Dans la construction, il fait quoi? Il peut amener, il
peut charroyer, il peut faire d'autres choses.
M. Vigneault: Ah! Pour les fins de construction? Oui.
M. Dufour: Bien oui. C'est ça que je vous ai dit tout
à l'heure.
M. Vigneault: Oui.
M. Dufour: C'est que, moi, pour moi, si vous dites
«à d'autres fins», moi, je comprends que, de la façon
qu'on le dit, c'est que, là, si le camion, il fait de l'entretien, il
fait du nivellement, du déblaiement ou il marque la chaussée, il
a un permis spécial, mais, quand il a d'autres choses, bien, ça
lui prend un permis spécial. Ça va lui prendre... Il n'en a pas
besoin. S'il fait d'autres choses, là, il va avoir besoin d'un permis
parce que vous ne lui donnerez pas. Mais ce n'est pas ça que vous dites.
Vous dites: II demeure requis à d'autres fins que la construction. S'il
ne fait pas de construction, puis s'il ne fait pas d'entretien, il fait quoi,
ce camion-là?
M. Vigneault: Ah! il peut être utilisé pour
déblayer les stationnements. Il y en a beaucoup qui sont utilisés
pour déblayer des stationnements, des chemins privés et qui ont
besoin d'un permis spécial et qui l'obtiennent.
M. Dufour: O.K. Il y a ce point-là, mais est-ce qu'il y en
a d'autres cas?
M. Vigneault: L'hypothèse de M. Garon était que le
camion qui serait utilisé pour faire du camionnage...
M. Dufour: Bien, il pourrait le faire, d'après moi...
M. Vigneault: Mais il...
M. Dufour: ...puis il peut dire: Moi, je fais du camionnage, mais
c'est pour de la construction.
M. Vigneault: Non. Il pourrait le faire si on en a vraiment
besoin pour l'entretien, comme le sel, par exemple, mais, s'il fait du
camionnage à d'autres fins que la construction ou l'entretien de la
route, ça lui prend un permis spécial.
M. Dufour: Non, mais la construction, c'est large, ça.
Ça englobe beaucoup de choses.
M. Vigneault: Ah! c'est...
M. Dufour: La construction, ça veut dire qu'il y a... Du
gravier, c'est de la construction. Bien, il pourrait charroyer du gravier. Il
pourrait charroyer du sable, parce qu'il fait de la construction, à ce
moment-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas
nécessairement de la construction de route. Il faut que ça soit
un chemin public.
M. Dufour: Bien oui! Mais c'est ça. Il pourrait aller
chercher des poteaux de lumière, par exemple, parce que ça fait
partie de la construction de la route. Il dit: Je vais chercher mes poteaux. Je
fais partie de la construction. En tout cas, moi, personnellement, c'est
ouvert.
M. Vigneault: C'est laissé à l'enquêteur de
déterminer si le transport se fait dans le cadre de la construction ou
de l'entretien de la route ou à d'autres fins. Le sable peut être
transporté pour sabler la route comme il peut être
transporté pour un particulier.
M. Dufour: Moi, en tout cas, je pense que le point de vue que
j'apportais, à travers ça, c'est que, moi, je comprenais que ce
que vous vouliez dire, au départ, c'est que le camion qui fait de
l'entretien, qui fait du nivellement, du déblaiement, bon, ça,
c'est ce que je disais, c'est correct, il a un permis spécial pour faire
ça. Ça va. Mais chaque fois qu'il fait d'autres choses que
ça, bien là, à ce moment-là, il faut qu'il
l'ôte, son équipement, parce que c'est de démontrer
comment il va servir à ça ou pas. Moi, je ne le sais pas
comment vous allez démontrer que... Même si vous dites que c'est
au jugement, si la personne décide, elle, qu'elle conteste, je vous
souhaite bonne chance.
M. Vigneault: C'est que les chemins publics sont entretenus et
construits par les municipalités ou le gouvernement. La preuve qu'il
s'agit d'un transport à des fins de construction ou d'entretien routier
est faite avec la collaboration, soit de la municipalité qui est
chargée de l'entretien ou de...
M. Dufour: Mais ça, c'est au moment où on se parle.
Peut-être que, si on va avec les péages, il va peut-être y
avoir d'autres choses. Ça ne sera plus le gouvernement qui va
bâtir les routes. La nouvelle philosophie... S'il y a une nouvelle
philosophie qui s'installe au ministère, ça ne sera plus vrai, ce
que vous nous dites là. Je suis peut-être prêt à
acheter ce que vous me dites. Vous dites: Oui, dans les chemins publics,
ça se fait par les gouvernements et ça se fait par les
municipalités, en règle générale, puis presque tout
le temps, mais là, si on change la philosophie, comment vous allez
l'appliquer?
M. Vigneault: C'est la définition du Code qui devra
être changée.
M. Dufour: C'est le Code de la sécurité qui va
être changé?
M. Vigneault: Oui, on définit «chemin public»
comme la surface d'un terrain ou d'un ouvrage d'art dont l'entretien est
à la charge d'une municipalité, d'un gouvernement ou d'un de ses
organismes.
M. Garon: Vous avez dit d'une municipalité?
M. Vigneault: Oui, d'une municipalité, d'un gouvernement
ou de l'un de ses organismes.
M. Dufour: Là, c'est la SAAQ.
M. Garon: Un des organismes, ça peut être quoi? Vous
dites: Une municipalité, le gouvernement ou un de ses organismes.
M. Vigneault: Actuellement, seuls les municipalités et le
gouvernement entretiennent les chemins publics.
La Présidente (Mme Bélanger): Pour une
municipalité, un service de loisirs, par exemple, c'est un des
organismes municipaux.
M. Dufour: Non, c'est déjà compris, ça.
Ça peut être Énergie et Ressources, non?
M. Vigneault: Un ministère.
M. Dufour: C'est un ministère. Ah! ce n'est pas un
organisme. La SAAQ.
Une voix: La SEBJ.
M. Dufour: La SEBJ, peut-être que oui, ça pourrait
être un organisme.
M. Vigneault: Je crois qu'on a les ponts qui sont à
l'entretien des organismes fédéraux qui entrent dans cette
définition-là, parce que c'est d'un gouvernement ou d'un de ces
organismes. Ça pourrait être le gouvernement provincial ou
fédéral. Dans le cas des ponts, je crois que...
M. Garon: Les ponts?
M. Vigneault: Les ponts, comme le pont Jacques-Cartier, à
Montréal.
M. Dufour: Le pont Champlain.
M. Vigneault: Oui. Je crois que c'est un organisme
fédéral qui a l'entretien du pont.
M. Dufour: Champlain, pas Jacques-Cartier. Jacques-Cartier, c'est
Québec. Il y a Champlain certain.
M. Garon: Jacques-Cartier aussi.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va?
M. Garon: Le pont de Québec, lui, ça serait
quoi?
M. Vigneault: C'est le ministère des Transports qui
l'entretient.
M. Garon: On parle du pont de Québec, pas du pont
Laporte.
M. Vigneault: Je m'excuse.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est au CP, puis...
Est-ce que ça va pour l'amendement?
M. Garon: non, non. on essaie de circonscrire. je ménage
mon temps. *
La Présidente (Mme Bélanger): Pendant que vous ne
parlez pas, c'est le temps que vous circonscrivez. Ça marche sur votre
temps, ça.
M. Garon: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): Quand vous ne parlez
pas, ça marche sur votre temps.
M. Garon: Non. Les silences marchent sur le temps de celui qui
vient de finir.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est sur le temps de
la personne qui parle. C'est comme si c'était M. Dufour qui parlait.
Ça marche sur son temps.
M. Garon: Pourquoi avez-vous remplacé le mot
«servant» par «destinés»? (22 h 30)
M. Vigneault: On l'a fait à la suggestion des linguistes
du ministère de la Justice, qui trouvaient que c'était plus
correct, compte tenu de l'exception que l'on apporte, d'utiliser le mot
«destinés» que le mot «servant». Le mot
«servant» référait à une utilisation
immédiate de l'équipement.
M. Garon: Un équipement destiné ne sert pas
nécessairement, tandis qu'un équipement servant est normalement
destiné.
M. Vigneault: C'est normalement ça.
M. Garon: C'est pour ça que, quand je regarde ça,
je trouvais que «servant»... Est-ce qu'on trouvait que c'est parce
qu'il n'était pas français?
M. Vigneault: Non, non. «Servant», on trouvait qu'il
rendait cette idée qu'on n'utilisait pas le camion à d'autres
fins que pour le nivellement ou le déblaiement.
M. Garon: Pardon?
M. Vigneault: On trouvait qu'il rendait cette idée qu'on
n'utilisait pas le véhicule à d'autres fins que pour le
nivellement ou le déblaiement. Maintenant, le doute restait et
l'amendement devrait le clarifier. Si le véhicule sert à d'autres
fins qu'à l'entretien de la route ou sa construction, il sera
nécessaire de demander un permis spécial de circulation.
M. Garon: Si le mot «servant» était
resté à la place de «destinés», vous ne
trouvez pas que ça aurait été plus clair?
M. Vigneault: Non, parce qu'il n'a pas été
adopté dans cette forme-là.
M. Garon: Non, non, parce que le deuxième bout de la
phrase n'était pas là. Maintenant, quand vous rajoutez:
«Toutefois, le permis spécial de circulation demeure requis
lorsque le véhicule est utilisé à d'autres fins»,
c'est ce bout-là qui clarifie. Avant, c'est ça qui manquait, au
fond, mais j'ai l'impression, encore, que, une fois ce bout-là
rajouté, il me semble que ce serait mieux, à ce moment-là,
de garder «servant» que de mettre «destinés», si
ce n'est pas pour des raisons linguistiques qu'il est préférable
de mettre «destinés». Qu'est-ce que vous en pensez?
(Consultation)
M. Vigneault: Ce que l'on voulait s'assurer, c'est que le camion
qui fait le solage ne soit pas obligé d'enlever son équipement de
déneigement, qu'il puisse continuer ses opérations d'entretien
sans enlever sa pelle. On voulait s'assurer de ça. Alors, le mot
«servant» pourrait porter à se questionner là-dessus:
Est-ce que la pelle servait au déneigement lorsque le camion salait la
route avant la neige, avant la tempête ou après la tempête,
lorsqu'il n'y avait seulement que de la glace sur la route?
M. Garon: O.K. Sauf que pourquoi y a-t-il un article 473?
M. Vigneault: Pour les équipements qui excèdent les
camions et qui créent un risque pour les autres usagers de la route.
M. Garon: Ah! Alors, ce que vous voulez permettre en mettant le
mot «destinés» plutôt que «servant»
là, ça veut dire qu'à ce moment-là vous permettez
aux personnes de travailler avec un équipement dangereux, à
condition d'avoir un permis spécial, alors qu'il est destiné
à servir, mais qu'il ne sert pas.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: II reste dangereux.
M. Vigneault: Le permis demeure requis. îl était
requis, il est actuellement requis et il va demeurer requis.
M. Garon: C'est dangereux. Est-ce que c'est bien long à
enlever un équipement qui sert à niveler, déblayer ou
marquer la chaussée?
M. Corbin: Dans certains cas, ça peut être assez
long.
M. Garon: Pourquoi?
M. Corbin: Bien, je veux dire, ils ne sont pas tous munis d'un
système d'attache rapide, puis, des fois, c'est boulonné à
l'automne et c'est déboulonné au printemps.
M. Garon: Mais c'est à risque, c'est dangereux, c'est trop
large, ça prend de la place.
M. Corbin: Bien, lorsqu'on parle de déblayer les routes
publiques, je pense que c'est plus important d'avoir des chaussées
déblayées, puis de permettre la circulation de ce genre de
véhicules là. Ces véhicules-là sont quand
même assez bien signalés au niveau sécurité
routière. Ça ne cause pas trop de problème.
M. Gauvin: Juste un exemple. Sur l'autoroute 20 ou d'autres
autoroutes, on a tous eu la chance de voir le camion équipé d'une
sableuse dans une direction. Il sable et, parfois, dans l'autre direction, il
déblaie l'accotement en revenant, ou des choses comme ça, de
là la raison de garder son équipement de surlargeur pendant ces
activités.
M. Corbin: C'est des véhicules, au niveau du
déneigement, qui sont quand même assez visibles en tant que tels.
Je pense que, au niveau des excédents à l'article 473, on ne
visait pas... L'article englobait ces véhicules-là, mais on ne
visait pas spécifiquement ces véhicules-là, on visait bien
d'autres types d'équipement. Pour ces équipements-là qu'on
visait, bien, il y a besoin d'avoir un permis spécial de circulation,
puis il y a des conditions de sécurité routière qui sont
rattachées à ce permis spécial de circulation. Le
propriétaire du véhicule qui détient un permis
spécial de circulation doit respecter certaines conditions qui sont
émises, qui sont exigées au niveau du permis spécial de
circulation.
M. Dufour: Moi, c'est la première fois, par exemple, que
je vois, dans un projet de loi, que l'inspecteur va se servir de son jugement
pour déterminer s'il y a de la construction ou pas. Dans la plupart des
lois, ce n'est pas comme ça que ça marche. Il n'y a pas de place
pour le jugement.
M. Vigneault: Non, c'est au niveau de la preuve. Au niveau de la
preuve, c'est l'inspecteur qui va faire l'enquête qui va amener les
éléments en preuve pour décider s'il y a une infraction ou
pas.
M. Dufour: Oui, mais ça veut dire pareil qu'il y a une
place où le jugement s'exerce. L'inspecteur, ce n'est pas l'instance
finale. Par rapport à quelqu'un qui contesterait, il peut dire: Oui,
mais vous avez dit que c'est pour la construction. Donc, moi, c'était
pour la construction. Je faisais de l'entretien, je faisais de la
construction.
Je comprends, dans le système, où il y a une
difficulté. C'est que l'équipement qui va servir pour nettoyer un
chemin public, il va aller sur un stationnement de centre d'achats. Ça,
c'est clair qu'il ne peut pas... Il faut bien qu'il l'apporte, sa gratte,
à quelque part. Il ne peut pas mettre ça dans sa poche.
Ça, je comprends ça. Mais, dans une construction, ça
englobe pas mal de choses, dans mon esprit. Là, à ce
moment-là, vous me dites: Bien là, c'est l'inspecteur qui va se
servir de son jugement. Mais ce n'est pas comme ça. Si quelqu'un fait de
la vitesse, ce n'est pas le jugement, c'est le radar ou le compteur qui
décide qu'il fait de la vitesse, puis il l'arrête.
M. Vigneault: L'inspecteur va vérifier l'allégation
du camionneur. Si le camionneur prétend qu'il s'agit de travaux de
construction ou d'entretien d'une route, l'inspecteur, dans son enquête,
va vérifier auprès de la municipalité ou du gouvernement
responsable de la route s'il s'agit bien de travaux qu'on a prétendu
fournir.
M. Dufour: Avec les routes qu'on a, on est presque toujours en
construction.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Elkas: Ne vous plaignez pas, on est en train de les
réparer.
M. Dufour: Non, non, mais, à cause qu'elles sont toujours
brisées, on peut toujours prétendre qu'elles sont en construction
même quand elles ne sont pas en construction.
M. Elkas: Vous les avez négligées pendant 9 ans.
Vous n'avez rien fait.
M. Dufour: Elles sont toujours à refaire.
M. Elkas: Vous avez dormi sur la «switch» encore.
M. Dufour: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je vais vous donner un exemple. Rien qu'en sortant ici
du parlement, hier, j'ai frappé un trou béant. Je pensais que je
rentrais dans un gouffre sans fond. Juste ici, en sortant, collé sur le
parlement, avant de prendre la Grande-Allée. Il y a un trou immense,
là.
M. Elkas: Plaignez-vous à la ville.
La Présidente (Mme Bélanger): J'ai passé
dedans, moi aussi.
M. Garon: Ça cogne en péché. Je ne sais pas
comment il est creux, le trou. Je ne sais pas comment il est creux, parce que
j'ai reculé pour aller le voir, mais il venait une automobile, et je
n'ai pas pu reculer assez loin. Pourtant, ce n'est pas un endroit où on
va plus que 5 km, 10 km à l'heure, sur le terrain de
l'Assemblée.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça.
M. Garon: II y en a un autre ici. Juste ici, à la sortie
du garage, pour aller prendre la rue... Juste'ici, là, où sont
les taxis. Avant, en montant du garage: Ils mettent un cône. On a un
cône depuis 2 mois devant. De temps en temps, le cône est
là, de temps en temps, il n'est pas là, le cône.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais ça, c'est
la ville.
M. Garon: Des trous béants. (22 h 40)
La Présidente (Mme Bélanger): C'est la ville,
ça.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: M. L'Allier pourrait...
M. Garon: La ville, à part ça, l'été,
l'accès au parlement, on est obligés d'arriver dans un endroit
où on ne rencontre même pas. Ils mettent des expositions de
peinture. C'est rendu qu'ils prennent les trois quarts de la chaussée.
Moi, je pense que, sur le plan de la sécurité, l'Assemblée
nationale, le seul endroit où on peut rentrer, ça ne rencontre
même pas parce qu'il y a une exposition de peinture qui est là. Je
trouve, moi, que c'est méprisant pour le parlement. On n'a même
plus d'entrée au parlement, quand on entre en automobile, sans devoir
faire du face à face parce qu'ils font des expositions de peinture. Il y
a bien d'autres terrains pour faire des expositions de peinture sans qu'ils
mettent ça en plein dans une rue. Ça fait chausson pas mal, tu
sais.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais ça, c'est
municipal, M. le député de Lévis.
M. Garon: Non, mais la sécurité du parlement... On
n'a plus d'accès au parlement. Moi, je pense qu'on ne devrait pas
tolérer ça. Il n'y a pas d'accès au parlement, sauf dans
un chemin qui ne rencontre même pas.
M. Gauvin: Ça brime l'accès et la sortie.
M. Garon: Pardon?
M. Gauvin: Ça brime l'accès et la sortie aussi.
M. Garon: L'accès et la sortie, oui, oui. Vous savez
où, là.
M. Gauvin: Oui.
M. Garon: L'été, ils mettent une tente, là,
qui est trop large, et de plus en plus. Au début, c'était
serré, mais là ce n'est plus serré, ça ne rencontre
pas. Tantôt, il va falloir passer sur le trottoir, si on continue.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais ça ne
rime pas avec l'amendement à l'article 15.
Une voix: Ha, ha, ha! M. Garon: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): Ça n'a rien
à voir avec l'article 15.
M. Garon: Bien, c'est le marquage de la chaussée. On
marque les trous.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Le marquage de la chaussée, aujourd'hui,
ça sert de plus en plus à marquer les trous.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, nous, c'est le
marquage de la chaussée sur les routes provinciales ou municipales. Ici,
ça ne fait pas partie du projet de loi.
Ça va pour...
M. Garon: Avez-vous eu une opinion juridique... Quand vous dites
que vous avez eu l'opinion des légistes pour «destinés
à niveler», avez-vous eu une opinion de la régie de la
langue française?
M. Vigneault: Non. M. Garon: Non? M. Vigneault:
Non.
M. Garon: Lesquels légistes vous ont donné cette
opinion-là?
M. Vigneault: Les légistes du Bureau des lois en
collaboration avec les linguistes du ministère de la Justice.
M. Garon: Des gens qui ne veulent pas donner leurs avis,
ça.
M. Vigneault: Non. On a eu un avis, mais on n'a pas eu d'avis
écrit.
M. Garon: Non, mais on n'a pas eu d'avis du ministre de la
Justice, nous. On ne l'a pas vu. On suppose qu'on a la foi. Maintenant, je
voulais demander... On dit qu'on a de l'équipement qu'on met au
printemps et qu'on garde jusqu'à l'automne parce que l'équipement
est trop large, n'est pas sécuritaire, et ça prend un permis
spécial, normalement, pour des équipements, pour la
sécurité. Maintenant, il semble... C'est la facilité, au
fond. On va laisser l'équipement du printemps jusqu'à l'automne
sur le véhicule, et on dit que l'article 473 est un article...
La Présidente (Mme Bélanger): Le contraire, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Non, non.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est
l'équipement de l'automne au printemps.
M. Garon: C'est ça, de l'automne au printemps. M.
Dufour: Ce n'est pas marqué dans la loi.
M. Garon: Non, non.
M. Dufour: Ce n'est pas marqué, ça.
M. Garon: Non, non, non, ce n'est pas marqué, ça.
On a supposé ça. Ça peut être l'équipement du
printemps à l'automne si c'est pour niveler la rue, mais si c'est pour
gratter la neige... L'exemple qu'on a donné, c'était la gratte
pour la neige et le sable dans la boîte du camion. Ça, c'est
l'hiver. Mais, pour marquer, c'est l'été.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, il y a
ça.
M. Garon: Alors, si l'équipement reste là, au fond,
on a un équipement qui excède...
La Présidente (Mme Bélanger): Bien non!
M. Garon: ...les largeurs et les dimensions normales, et, par
paresse ou par complaisance, on laisse circuler sur nos voies de circulation
des équipements non réglementaires qui sont dangereux, puisque
l'article 473 a un objet: la sécurité du public.
La Présidente (Mme Bélanger): Le marquage,
l'été, c'est juste un petit poteau qui dépasse avec une
petite canne de peinture au bout.
M. Garon: Oh! Oh! Je suis passé sur le pont de
Québec l'autre jour, et il y avait... Quasiment tout le pont
était bloqué. On avait seulement une entrée pour passer
pour voir quoi? Une gang de gars qui jasaient ensemble. Je suis passé
à minuit. Tout ce qu'il y avait, c'était un grand kit, des grands
appareils. Je me disais: À quelle place qu'ils sont? Personne ne
travaillait. Il y avait une gang qui jasait.
La Présidente (Mme Bélanger): Ils étaient
sur le «break».
M. Garon: Bien, ça coûte cher, ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Ils étaient
sur le «break».
M. Garon: C'est dangereux. Nous autres, on était là
à s'aligner comme dans un entonnoir pour regarder une gang de gars
jaser. C'est choquant en démon! Moi, je pense qu'il y a une certaine
complaisance, parce que l'article 473, c'est un article pour la
sécurité, et, à mon avis, si les gens étaient
obligés d'enlever leur équipement, ils inventeraient des
modèles où ils peuvent enlever... Je ne parle pas d'avoir des
zippers, là...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: ...mais ils auraient des modèles où on
peut enlever facilement les grattes et les remettre, les niveleuses, les
enlever ou les remettre, ou encore le marqueur de la chaussée, on
l'enlèverait, il serait escamotable. On a vu le mot
«escamotable» antérieurement dans d'autres dispositions.
Ça pourrait être un marqueur escamotable. Mais là on
encourage la facilité. On serait mieux de dire...
La Présidente (Mme Bélanger): Des appareils avec du
velcro.
M. Garon: ...dans une période transitoire de 6 mois ou de
1 an, pour permettre aux gens de s'équiper d'équipements qui sont
facilement enlevables et remon-tables. Est-ce qu'on a fait des recherches dans
ce sens-là?
M. Elkas: Non.
M. Garon: Est-ce qu'on a l'intention d'en faire une?
La Présidente (Mme Bélanger): Le velcro, ça
n'adhère pas au métal encore. Ha, ha, ha!
M. Garon: Je ne parlais pas du velcro. Il n'y a pas eu de
recherches? Il n'y a pas de recherches qui se font au ministère
là-dessus? Il va falloir regarder ce qu'ils font dans les pays d'Europe
où ils ont de l'hiver.
M. Elkas: Si on envoie nos gens pour aller voir ce qui se passe
en Afrique ou en...
M. Garon: En Afrique, non.
M. Elkas: ...Europe... Bien non, mais, en Afrique, il peut y
avoir des équipements d'entretien, des niveleuses, ça existe.
Mais, si on envoyait les gens en Europe pour aller vérifier ça,
vous seriez les premiers à critiquer parce ce qu'il y a des voyages qui
se font à l'extérieur du pays.
M. Garon: Ce n'est pas nécessaire de voir avec ses yeux,
c'est peut-être d'abord s'informer, voir si les dispositions ou les
règlements existent. On peut même lâcher un coup de
téléphone à l'ambassade de la Suède, leur demander
si on a de l'information concernant les équipements qui servent à
marquer, à niveler, s'ils sont enlevables, ou, quand on les pose, si on
les pose fiour une période de temps qui dure très longtemps. Je
veux dire, est-ce qu'on a regardé ce qui se fait ailleurs?
C'est surprenant ce qu'on peut voir, mais ce n'est pas nécessaire
d'y aller. Je sais que le ministre, à chaque fois, il me parle d'aller
en Afrique, mais je pense bien que, nous autres, on n'en a pas tant que
ça, du sable.
M. Elkas: Vous avez failli en avoir quand vous vouliez acheter
les 2 îles dans...
M. Dufour: On aurait bien dû le faire.
M. Elkas: Est-ce que c'était M. Léger qui...
M. Garon: On aurait dû le faire.
M. Dufour: Ça aurait été une bonne
façon de garder notre argent.
s
La Présidente (Mme Bélanger): Bon, ceci
étant dit, est-ce que...
M. Garon: Mais je vous demande s'il y a de la recherche dans ce
sens-là.
M. Elkas: Oui, il y en a, de la recherche, mais je n'ai pas les
résultats des recherches. Il y a des équipements qui sont
continuellement recommandés au ministère, les plus récents
équipements qui existent.
La Présidente (Mme Bélanger): La plus
récente technologie.
M. Elkas: La nouvelle technologie est toujours devant nous.
M. Garon: Un équipement qui sert à marquer la
chaussée pourrait servir à quelle autre fin que de marquer la
chaussée?
M. Elkas: Rien que ça. M. Garon: Pardon? M.
Elkas: Rien que ça.
M. Garon: Alors, il n'a pas besoin d'exception, lui. Lui, il n'a
pas besoin d'exception.
La Présidente (Mme Bélanger): II n'y en a pas
d'exception non plus.
M. Garon: Bien oui!
La Présidente (Mme Bélanger): Bien non! «Le
présent article ne s'applique pas aux équipements destinés
à niveler, déblayer ou marquer la chaussée.»
M. Garon: Lisez le reste de l'amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça, ça
ne s'applique pas à ça. Toutefois, s'il sert à d'autres
fins, là ça prend un permis spécial.
M. Elkas: S'il sert à d'autres fins.
La Présidente (Mme Bélanger): Si le véhicule
sert à d'autres fins que ça, là, ça prend un permis
spécial.
M. Garon: II marque la chaussée, il doit avoir une citerne
avec de la peinture dedans. Il peut servir à transporter d'autre chose
que de la peinture, ou à transporter de la peinture en vrac.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Corbin, est-ce que
vous aviez quelque chose à ajouter?
M. Corbin: Bien, je voulais simplement mentionner à M.
Garon que, si on avait proposé la modification à l'article 473,
on s'était assuré, avant de ce faire, que les 3 types
d'équipements mentionnés, les véhicules de
déblaiement, les véhicules de nivellement et les véhicules
de marquage, ne causaient pas de problème au niveau
sécurité routière.
M. Garon: Vous ne pouvez pas dire ça. Comment vous pouvez
dire ça, alors que ça prend un permis spécial, en vertu de
473, parce qu'on utilise des véhicules hors largeur, excédant la
largeur maximale du véhicule ou encore excédant la longueur
maximale du véhicule ou de l'ensemble du véhicule de plus de 1 m
à l'avant ou de 2 m à l'arrière? Le conseiller juridique
nous disait, tout à l'heure, que c'était un article pour des fins
de sécurité, l'article 473. Donc, quand on donne un permis
spécial, on autorise le véhicule, mais il reste dangereux. Alors,
un permis spécial du ministre, ça ne rend pas le véhicule
invisible, ça le rend aussi dangereux, et on permet de l'utiliser dans
des dimensions hors normes.
M. Corbin: On s'est assuré, pour ces 3 types
d'équipements là, qu'il n'y avait pas vraiment de problème
de sécurité routière avant de proposer la modification.
C'est tout simplement ça que j'ai mentionné.
M. Garon: Mais comment?
M. Corbin: Bien, en regardant chacun des 3 types
d'équipements. Si on prend le véhicule servant au
déneigement, la gratte est quand même suffisamment volumineuse
pour être facilement visible. Dans le cas du véhicule servant au
marquage de la chaussée, on parle juste d'un petit équipement qui
excède de quelques pouces le véhicule pour ne pas que les roues
du véhicule circulent sur le marquage qu'il vient de faire. Dans le cas
d'un véhicule de déblaiement, bien, à ce moment-là,
c'est une niveleuse, puis une niveleuse, habituellement, travaille avec une
signalisation appropriée qui permet aux véhicules qui circulent
sur la route de passer à côté. Donc, je pense que, dans ces
3 types d'équipements là, il n'y a pas vraiment de
problème de sécurité routière, mais l'article 473,
globalement, il est maintenu pour les autres types d'équipements avec
des permis spéciaux de circulation puis des exigences qui sont
reliées à ces permis spéciaux de circulation
là.
M. Garon: Est-ce que vous êtes avocat? (22 h 50)
M. Corbin: Non, je suis ingénieur.
M. Garon: Parce que, si on voulait dire ce que vous dites, ce
serait bien plus simple d'exclure ces 3 types d'équipements là de
l'application de l'article 473. Si on dit qu'on s'est assuré que ces
équipements-là n'étaient pas dangereux...
M. Gorbin: C'est ça qu'on fait.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça. Ils
sont exclus.
M. Garon: Bien non!
La Présidente (Mme Bélanger): Bien oui! C'est
ça.
M. Garon: Non, non, non. Ça prend un permis spécial
quand ils servent à d'autres fins. Si le véhicule en soi n'est
pas dangereux, il n'a pas besoin de permis spécial. Il n'est pas
dangereux dans aucune circonstance. L'article 473, c'est pour des
équipements dangereux parce qu'ils sont hors normes: hors largeur, hors
longueur. Là, à ce moment-ci, ici, qu'est-ce qu'on fait? Ce n'est
pas ça qu'on fait. On dit: Quand ils font les routes ou qu'ils
entretiennent les routes, on leur permet. Ils n'ont pas besoin de permis.
L'article 473 ne s'applique pas. Sauf que, quand ils serviront à
d'autres choses, ils redeviennent dangereux.
La Présidente (Mme Bélanger): Bonne nuit.
M. Garon: C'est ça au fond.
M. Corbin: Je pense que le meilleur...
M. Garon: Alors, le permis spécial ne les rend pas moins
dangereux.
M. Corbin: Je pense que le meilleur exemple, c'est les
stationnements de centre d'achats, où, pour de l'efficacité, les
équipements de déneigement des centre d'achats sont de plus en
plus larges. On voulait éviter que ces équipements-là
circulent sur la route avec des largeurs quand même assez
épouvantables. Donc, on voulait éviter l'escalade des surlargeurs
au niveau de ces équipements-là en exigeant un permis
spécial. Lorsqu'ils atteignent une certaine dimension, il y a des
conditions qui sont rattachées à ça, et plus le
véhicule est large, bien, à ce moment-là, plus il y a de
conditions qui sont rattachées. Puis c'est des contraintes, à ce
moment-là, pour l'entrepreneur qui donne ce service-là au niveau
des centre d'achats. Ça, c'en est un exemple.
M. Dufour: Oui, mais, comme on sait que ces
équipements-là sont faits pour des fins précises, à
ce moment-là, quand ils sont faits pour ça, vous donnez le
permis, et on sait pourquoi on le donne. Ça n'aurait pas
été plus simple de dire que, quand ils ne servent pas à
cet effet-là, bien, ça va prendre un permis spécial?
M. Corbin: Bien, c'est ça qui est dit.
M. Dufour: Non, non. Vous dites que c'est pour de l'entretien ou
de la construction. Moi, j'en suis toujours sur la même chose.
M. Corbin: Non, non. C'est vrai que c'est pour l'entretien ou la
construction, mais on parle bien des équipements qui servent à
déblayer, niveler et marquer la chaussée. Ça reste quand
même ces 3 équipements-là qui sont visés par la
construction ou l'entretien. Ce n'est pas d'autres types
d'équipements.
M. Garon: Quelle différence faites-vous entre niveler et
déblayer?
M. Corbin: Déblaiement, on vise plus la neige, donc tasser
la neige sur le côté. Niveler, c'est mettre une surface
égale de gravier sur une route.
M. Garon: Avant cette exception-là, vous donniez combien
de permis pour ces équipements-là? Ça prenait un permis
spécial. Actuellement, vous donnez combien de permis spéciaux
pour ces fins-là? Là, vous allez mettre une exemption pour que
ça ne s'applique pas, l'article. Maintenant, avant que cet article soit
adopté, autrement dit l'an dernier ou dans les dernières
années, vous avez délivré combien de permis
spéciaux pour les fins d'équipement pour niveler, déblayer
ou marquer la chaussée?
M. Elkas: Dans votre temps, dans le temps que vous étiez
au gouvernement, le contrôle routier, évidemment, il n'y en avait
pas. C'était le «free-for-all», alors tout le monde se
promenait sans permis spéciaux. Aussitôt que le contrôle
routier a été mis en place, évidemment, les gens se
guettaient, alors ils venaient chercher les permis spéciaux.
M. Garon: Depuis quand vous en délivrez des permis
spéciaux pour ces fins-là?
(Consultation)
M. Elkas: Ceux qui en demandaient, même dans votre temps,
ceux qui savaient qu'ils avaient des charges excessives, que ce soit lourd ou
hors dimension, si c'était hors dimension, on en émettait des
permis, mais il n'y en avait pas beaucoup parce qu'il n'y avait pas de
contrôle routier.
M. Garon: Combien par année?
M. Elkas: Je ne le sais pas. On n'a pas de chiffres.
M. Garon: Non, mais vous devez avoir une étude d'impact
sur cet article-là. Ça n'a pas de bon sens! Quand vous faites un
projet de loi, vous n'avez aucune étude d'impact par rapport à ce
que vous faisiez et ce que vous allez faire? Combien vous donnez de permis
spéciaux? Combien de permis spéciaux que vous ne donnerez plus?
Combien vous allez sauver d'argent sur le-plan administratif, alors que vous ne
donnez pas de permis spéciaux? Quand c'est un projet de loi, il y a
toujours des études d'impact. Ça a un impact, là, ici.
Combien de permis spéciaux étaient nécessaires? Là,
vous dites: Dans notre temps, mais dans votre temps, si on vous demande des
chiffres, vous n'en avez aucun. C'est du placotage, ça. Combien il y
avait de permis spéciaux pour chacune des années, là, pour
ces fins-là?
M. Elkas: On ne les a pas, ces informations-là.
M. Garon: Est-ce que c'est des permis spéciaux
donnés par le ministre ou par la machine? À l'article 473,
là, qui donne ces permis-là?
M. Corbin: C'est des permis spéciaux
délivrés en vertu du règlement sur le permis
spécial de circulation.
M. Garon: Délivrés par qui?
M. Corbin: La Société de l'assurance automobile du
Québec.
M. Garon: Bon.
M. Corbin: Dans le cas de chargements indivisibles.
C'était considéré comme un équipement indivisible,
à ce moment-là.
M. Garon: La Société de l'assurance automobile, Mme
la Présidente, qui veut faire des échanges électroniques
à peu près de bord en bord du monde, est-ce qu'ils peuvent peser
sur des pitons et nous dire combien il y a eu de permis délivrés
en vertu de l'article 473 pour les véhicules hors dimensions dans ces
conditions-là pour chacune des années antérieures? Ils
doivent avoir ça. Ce n'est pas possible.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): C'est sur votre
temps, M. Garon. Vous ne parlez pas, mais c'est sur votre temps que ça
marche, le chronomètre.
M. Garon: Bien non, ce n'est pas de ma faute s'il n'a pas la
réponse. Écoutez, ça ne marche pas sur mon temps.
M. Elkas: Non. J'ai dit que je n'ai pas la réponse.
M. Garon: Non, ils regardent, ils se parlent, là.
M. Elkas: Non, c'est pour savoir quand on peut vous la donner.
Ça ne veut pas dire qu'on l'a. On l'a dit qu'on ne l'avait pas.
M. Garon: Vous ne pouvez pas présumer qu'ils ne l'ont
pas...
M. Elkas: Je les ai attendus.
M. Garon: ...étant donné la force, la
capacité de la SAAQ, qui a à peu près tous les
renseignements, qui est capable de donner 3 000 000 000 $ au ministre des
Finances. Batêche! Ils doivent être capables de nous dire combien
ils ont de permis sur les différents articles. C'est la moindre des
choses. Je comprends que le ministère marche encore au crayon, mais la
SAAQ, le dieu nouveau...
M. Elkas: Pas ce soir. Pas ce soir. M. Garon: Ô
SAAQ! Ô SAAQ! M. Elkas: Terrible! Terrible!
M. Garon: On ne dit pas: Notre Père qui êtes aux
cieux, on dit: Notre SAAQ qui êtes aux cieux, que votre nom soit
sanctifié.
M. Elkas: Ha, ha, ha! Moi, je vais vous dire une chose, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Votre règne est arrivé.
M. Elkas: Je vous souhaite de ne jamais venir au pouvoir, et je
suis heureux de constater que vous ne pourriez jamais le faire, parce que la
façon dont vous insultez les employés de la Société
de l'assurance automobile...
M. Garon: Pas du tout.
M. Elkas: ...le ministère des Transports, les
fonctionnaires du ministère de la Justice... God forbid! God forbid that
you should ever be at the head of the ministry.
M. Garon: Non. C'est le contraire.
M. Elkas: Ah non!
M. Garon: Je vais vous dire une chose.
M. Elkas: Ils ne pourraient jamais avoir de respect pour vous,
pour la façon dont vous...
M. Garon: C'est le contraire. Je suis un de ceux qui
considèrent... Actuellement, en haut, on est en train de s'opposer
à la loi 102. Je suis un de ceux qui considèrent qu'on doit
s'opposer à mort. Pourquoi? Parce
que je pense que les choses devraient être faites
différemment. Et ça, c'est la gestion. C'est la gestion. Pas que
les employés ne sont pas bons. Je vais vous dire une chose. Moi, quand
je suis arrivé au ministère de l'Agriculture, je n'ai pas mis le
monde dehors. J'ai utilisé le même monde, mais le ministère
est devenu des dizaines de fois plus efficace...
M. Elkas: Ça, c'est ce que vous dites. (23 heures)
M. Garon: ...avec le même monde, avec une gestion qui
n'avait pas pour seul but le patronage. Moi, quand je suis arrivé au
gouvernement, là, je vais vous dire une affaire, pour chaque heure de
«bull» qu'on donnait aux entrepreneurs, ils disaient: Donnez 1 $
dans la caisse électorale: 3000 heures, 3000 $; 4000 heures, 4000 $ dans
la caisse électorale. Bien moi, je n'ai pas fait ça, par
exemple.
M. Elkas: C'est ça que vous faisiez?
M. Garon: Non. C'est ça que vous faisiez, c'a
été dit en commission parlementaire en 1977. Je n'étais
même pas au courant. En 1977, c'était 1 $ à la caisse
électorale par heure de «bull», dans le temps des
libéraux. Alors, c'est les gens eux-mêmes qui l'ont dit. Moi,
c'est le député de Beauce-Sud, Fabien Roy, qui l'a dit, le
député de Verchères du temps, etc., qui avait
indiqué comment ça marchait. Moi, j'ai changé le
système. C'était la gestion qui rendait le système
inefficace.
Quand on obligeait les gens, avec leur «bull», à
aller sur les terres de cultivateurs au mois de novembre, dans la vase, dans la
pluie, le «bull» roulait dessous et ils payaient le même
prix. Sauf qu'on a dit: Maintenant, on va changer ça; vous
déciderez quand il y va. Moi, j'ai vu dire des gens... Quand
j'arrêtais pour rencontrer des cultivateurs, sur la rue, ils me disaient:
On vous remercie. Le «bull», on le commande au temps où il
fait sec, il ne roule pas dessous, puis là au moins on en a pour notre
argent. Les gens me remerciaient. Pourquoi? Parce que j'avais changé la
gestion, essentiellement.
Quand on faisait des plans qui coûtaient des milliers de dollars
par plan, puis qu'on ne faisait pas de drainage, ça coûtait une
fortune pour rien. Moi, c'est ça que je dis, qu'il faut changer
l'administration gouvernementale. Là, on a un appareil, apparemment,
là, qu'on a acheté un avion, puis que les pilotes ont peur de
s'en servir, on ne l'utilise pas. Ce n'est pas très, très
agréable, ça non plus.
Alors, moi, ce que je demande au ministère, essentiellement,
c'est que le ministre, au lieu de demander rien que de l'argent de la SAAQ, il
serait bien mieux de lui demander des comptes en vue de mieux servir les
citoyens. Là, la seule chose qu'il lui demande, il dit: Donne-moi du
miel ou bien je te tue. Il poigne la sauterelle dans sa main et il dit:
Donne-moi du miel ou bien je te tue. La seule fin de la SAAQ aujourd'hui, c'est
de donner du miel au ministre des Finances. Moi, j'aimerais bien mieux qu'on
lui demande, pour les fins de la sécurité, comment qu'il y a eu
de permis en vertu de 473. Les gens pèsent sur un piton, puis disent:
Tant de permis. Là, ils utilisent tout leur temps à essayer de
contourner les lois puis les règles pour faire en sorte qu'on siphonne
le pauvre monde, qu'on écrase le citoyen qui a été
blessé, puis qui est estropié. C'est ça qu'on fait
actuellement pour donner plus d'argent au ministre des Finances.
Ce n'est pas les fins pour lesquelles devrait être utilisée
la SAAQ. La SAAQ devrait être utilisée pour des fins de
sécurité, pour des fins de mieux servir les citoyens avec
l'argent qu'ils paient, puis indemniser le monde comme du monde au lieu de
donner plus d'argent au ministre des Finances qu'aux assurés. C'est
ça, la différence.
C'est pour ça que je demande ici, tout simplement... C'est une
question importante, ça. On ne peut pas adopter un article sans savoir
quel est l'impact sur le nombre de permis qu'on donne ou qu'on ne donne pas.
Moi, je voudrais laisser cet article en suspens pour avoir la
réponse.
M. Elkas: On n'a pas la réponse ce soir. M. Garon:
Bon, bien, alors, demain matin. M. Elkas: Je vais vous la
mailer.
M. Garon: Non, non. On peut laisser l'article en suspens, passer
à un autre article, puis, à ce moment-là, on me donnera la
réponse sur le nombre de permis spéciaux.
M. Elkas: Non. Non. Pas d'accord, pas d'accord.
M. Garon: Bien, on n'a pas de réponse. Ce n'est pas de
notre faute si on n'a pas de réponse. L'impact d'une loi, c'est
fondamental.
M. Elkas: Comment pouvons-nous vous donner toutes les dates
où on a émis des permis spéciaux quand, dans votre temps
et puis même au début de mon entrée ici, il n'y avait pas
de contrôle? Alors, c'est assez difficile. Il n'y en avait pas de
contrôle, alors on ne donnait pas de permis.
La Présidente (Mme Bélanger): Le contrôles
ça fait seulement 1 an.
M. Elkas: C'est ça. Et là, les gens sont
sérieux. Ils disent: On va aller en chercher des permis. Il y en a qui
viennent pour rien. Us ont peur.
M. Dufour: On ne demande pas ce que vous n'avez pas, mais ce
qu'on pense, ce qu'on prétend, c'est que vous pouvez avoir, pour un
certain nombre d'années, le nombre de permis qui ont été
donnés.
M. Elkas: Ça va me faire plaisir de vous donner
les informations aussitôt que je les aurai. Je ne les ai pas
à soir. Je ne suspendrai pas, je ne recommanderai pas de suspendre les
travaux ce soir. O.K.? Alors, les informations, je vais m'assurer que vous les
aurez dans les semaines qui suivent. Let us get on with it.
M. Garon: Mme la Présidente, je voudrais présenter
un amendement à l'article... »
La Présidente (Mme Bélanger): Là, ça
serait un sous-amendement parce que c'est un amendement.
M. Garon: Sous-amendement, oui, bien, un amendement qu'on appelle
un sous-amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
l'avez rédigé?
M. Garon: Ça va prendre 30 secondes. Je vous le
présente tout de suite.
La Présidente (Mme Bélanger):
Dépêchez-vous, il vous reste 30 secondes.
M. Garon: Je vous le dis tout de suite, le sous-amendement se lit
de la façon suivante:
Remplacer, dans la première ligne, le mot
«destinés» par le mot «servant».
(Consultation)
M. Elkas: Prenez les 20 minutes.
M. Dufour: C'est Mme la Présidente qui nous donne la
parole. Elle ne s'est pas prononcée sur la recevabilité.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est recevable. On
ne fait que changer un mot qui était déjà dans l'article
15. Vous avez fait changer l'article 15, puis en apportant... C'est une
question de phraséologie parce que... Toutefois,
«destinés» est mieux, mais ça, je n'ai pas à
juger ça, moi. Si vous voulez remettre «servant», c'est...
Les linguistes trouvent que ce n'est pas convenable.
M. Garon: Non, pas les linguistes. J'ai demandé la
question...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça, les
linguistes? C'est des linguistes?
M. Garon: .. .puis il n'y a pas eu de... Ça n'a pas
été demandé aux linguistes, ça a été
demandé aux légistes.
La Présidente (Mme Bélanger): Linguistes. M.
Garon: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): Linguistes. M.
Garon: Légistes. M. Elkas: Linguistes.
La Présidente (Mme Bélanger): Légistes et
linguistes.
M. Vigneault: Les 2. Au Bureau des lois, ils ont consulté
les linguistes du ministère de la Justice.
M. Garon: Parce que, eux autres, c'était les mêmes
linguistes qui avaient proposé «servant» dans le projet de
loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, mais ils ont
rajouté «toutefois».
M. Garon: Ah oui! Mais c'est ça qu'il fallait rajouter,
«toutefois». C'est ça qu'on dit.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais c'est pour
ça qu'ils ont...
M. Garon: Nous autres, on pensait qu'il fallait rajouter
«toutefois», ce qui a été rajouté, mais on n'a
pas dit qu'il fallait nécessairement enlever le mot
«servant». On a dit qu'il fallait limiter l'utilisation du
service.
La Présidente (Mme Bélanger): De toute
façon, M. le député de Lévis, votre amendement est
recevable. Alors, prouvez-nous qu'on va le...
M. Elkas: Vous avez jusqu'à minuit. Alors, c'est le
but.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: Vous avez jusqu'à minuit. C'est le but,
d'ailleurs. Allez-y. On va vous entendre, on va vous écouter.
M. Garon: Bien, c'est parce que, moi, je voulais laisser
l'article en suspens essentiellement pour avoir les renseignements. Le ministre
ne veut pas qu'on laisse l'article en suspens. Il y a une façon de le
laisser en suspens, au fond, pour avoir les renseignements, c'est de
présenter un amendement. Il y a différentes façons en
droit pour obtenir les fins recherchées. Au fond, moi, j'ai
demandé au ministre, au fond... J'ai fait une bonne proposition au
ministre, j'ai dit: Moi, je suis prêt à laisser l'article en
suspens pour que vous nous donniez les renseignements qu'on vous a
demandés concernant l'article 473 de la loi. Il ne veut pas. Alors, je
trouve un moyen de le laisser en suspens, puis j'ai le droit de faire
ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, vous avez
le droit de faire ça, M. le député de Lévis,
mais, par contre, le renseignement que vous demandez n'ajoute rien à
l'article, à part pour votre propre information.
M. Garon: Bien non, au contraire! Au contraire! Moi, je veux
savoir, avant de voter, quelle est l'implication de cet article-là. Il y
a une question de sécurité. On l'a dit. J'ai posé les
questions. On m'a dit que l'article 473 était là pour des fins de
sécurité. Le but unique de l'article 473, c'est pour exiger un
permis spécial pour les véhicules hors dimensions, ça veut
dire hors largeur, hors longueur. Or, là, on nous dit, en faisant
l'amendement, que le véhicule qui doit être utilisé pour
niveler, déblayer ou marquer la chaussée va pouvoir, avec un
permis spécial, garder son équipement pendant tout l'hiver, ou
tout l'été, ou toute l'année, même s'il est
dangereux, puis même s'il sert à d'autres choses. Essentiellement,
je veux savoir quelle est l'implication au point de vue du nombre de ces
permis-là.
Je pose une question au ministre, et il dit: Je n'ai pas de
réponse. Bien, là, normalement, quand on fait une loi, on doit
connaître l'impact de la loi. C'est pour ça que j'ai
demandé la question. J'ai dit: Combien de permis vous délivrez?
Il a dit: Dans votre temps, il n'y en avait quasiment pas et, dans notre temps,
il y en a beaucoup. J'ai dit: Correct. Quel est le nombre, au cours des
années, depuis que la SAAQ donne ces permis-là? Il a dit: Je ne
le sais pas. Donc, quand il a dit qu'il y en avait beaucoup, puis qu'il n'y en
a pas beaucoup, tout ça, il dit n'importe quoi, au fond. Alors, moi, ce
que je demande, c'est... Je vous disais tantôt que le droit est une
science précise. J'ai dit ça, tantôt.
M. Elkas: J'ai dit que je ne l'ai pas. Je n'ai pas dit... J'ai
dit que je ne l'ai pas, je vais vous l'avoir.
M. Garon: Oui, mais la SAAQ, vous nous dites qu'elle a des
renseignements, qu'elle est très forte en administration, les
échanges électroniques, comprenez-vous, on est dans les
organismes de haute technologie.
M. Elkas: II est 11 h 10, ce soir, puis vous pensez qu'on peut
aller chercher l'information dans les dizaines de minutes...
M. Garon: Moi, je pense...
M. Dufour: On pourrait suspendre quelques minutes.
M. Elkas: Suspendre? Suspendre à quoi?
M. Garon: Normalement, quand un gouvernement. ..
M. Elkas: Ça va servir à quoi? Tu sais, on va se
rendre à minuit «anyway», alors rien ne change. (23 h
10)
M. Garon: Normalement, quand on fait, Mme la Présidente,
une loi, on doit connaître les impacts de cette loi sur le plan
administratif, sur le plan financier, pour le gouvernement, pour les
bénéficiaires et pour la société en
général. Moi, à chaque fois que j'ai eu a faire un projet
de loi, en tout cas c'était ça dans l'ancien gouvernement, on
devait avoir un addenda pour dire quel était l'impact en termes de
coût pour les citoyens, en termes de coût pour le gouvernement.
Pourquoi? Parce que, avant, quand on applique une loi, il faut savoir comment
ça va coûter aux citoyens de faire cette loi-là.
M. Elkas: Vous avez fait des études d'impact?
M. Garon: Tout le temps.
M. Elkas: Oui?
M. Garon: Impact financier...
M. Elkas: Vous avez acheté Quebecair et vous avez fait
acheter de l'amiante. Vous avez des bonnes études d'impact, hein? C'a
dû être positif, hein?
M. Garon: II y a toujours eu des études d'impact.
M. Elkas: C'a dû être très positif votre
affaire: les betteraves, le sucre, le sel.
Une voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît! S'il vous plaît!
M. Elkas: My God, you must have been... Qui faisait les
études?
M. Garon: Je vais vous dire une affaire. Ne demandez-vous pas
pourquoi il y a le nombre de chômeurs qu'il y a dans la région de
Montréal aujourd'hui. Parce que, quand on dilapide des bonnes
entreprises comme la raffinerie de sucre... La raffinerie de sucre, vous
savez...
Une voix: Avez-vous des chiffres?
M. Garon: Ah bien! écoutez, n'importe quand. J'ai
été assez habile avant de partir. Quand il y aura un professeur
d'université assez fort qui va faire une*étu-de... Tous les
chiffres sont dans le dernier rapport annuel. Dans le dernier rapport annuel,
j'ai fait mettre, avant de partir, toute la chronologie des données
depuis la fondation de la raffinerie jusqu'à mon départ.
Pourquoi? Parce que je voulais justement que, un jour, les gens puissent voir
la bêtise de ceux qui ont fermé cette entreprise-là, qui
rapportait dans 1 an assez d'argent pour compenser des pertes de 10, 12 ans.
Pourquoi? Parce que le prix du sucre... Le Canada est un pays hypocrite, qui
encourage l'esclavage dans le monde.
Quand on achète notre sucre sur un prix de dumping international,
au fait, on achète du sucre produit par des gens qui gagnent 0,25 $ par
jour, ni logés ni nourris. C'est ça qu'on veut faire. On veut se
taper la bedaine sur l'Afrique du Sud. On a un gouvernement hypocrite,
fondamentalement hypocrite, qui est un gouvernement qui a une politique du
sucre qui encourage l'esclavage dans le monde. , Bien, moi, j'ai combattu
ça parce que je crois qu'on ne doit pas encourager l'esclavage dans le
monde. Il -y a même mon collègue de
Sainte-MarieSaint-Jacques qui est allé vérifier en
République dominicaine, et il a dit: Je ne te croyais pas quand tu
disais ça. Il est allé vérifier. Moi, je disais 8 $ par
mois, il m'a dit que c'était 0,25 $ par jour. Il faut regarder comment
ça fait. Ça fait à peu près 8 $ par mois.
Essentiellement, c'est ça la politique du Canada. Gouvernement
hypocrite, faiseux, comprenez-vous, et, en plus, qui a une politique
d'immigrants riches pour faire sortir les seuls gens qui pourraient aider leur
pays de leur pays pour accepter ces gens-là ici. Moi, je vais vous dire
une affaire, la bêtise humaine, je la connais.
Alors, dans ce point de vue là, quand vous me parlez de la
raffinerie, c'est un dossier, au contraire, dont je suis très fier.
Parce que tous les pays... Mais il y avait des «zigoteaux» aux
Finances qui se pensaient fins, et qui pensaient que l'avenir dans le sucre,
c'était la canne à sucre. Il n'y avait qu'eux autres qui
pensaient ça. Dans tous les pays développés au monde,
c'est la betterave qui est l'avenir.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais là on
parle de «destinés» ou «servant». C'est un peu
loin de l'esclavage.
M. Garon: Tous les camionneurs de cette région
travaillaient 1 mois... On engageait tous les camions. Il s'agissait de 30 000
à 40 000 voyages de camion.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît! Est-ce qu'on peut revenir à la pertinence du débat?
M. le député de Rousseau. M. le député de
Lévis, je demanderais la pertinence. J'aimerais avoir les explications
pourquoi vous voulez changer «destinés» en
«servant».
M. Garon: Alors, essentiellement, ce que j'ai demandé
là-dedans, Mme la Présidente, c'est l'étude d'impact du
ministère ou de la Société de l'assurance automobile du
Québec, qu'ils puissent nous dire ici combien il y a de permis
spéciaux qui sont touchés par cette disposition-là.
Combien d'entreprises sont exemptées et ça comprend combien de
véhicules, au Québec, qui servent au nivelage, au
déblayage et au marquage de la chaussée?
M. Elkas: Mme la Présidente...
M. Garon: Mme la Présidente, quand je présente un
amendement, j'ai combien de temps?
La Présidente (Mme Bélanger): Trente minutes.
M. Dufour: Son adjoint, il a combien de temps, Mme la
Présidente?
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez droit
à 20 minutes, M. le député de Lévis, et votre
collègue, 10 minutes.
M. Garon: Comment ça? On m'a dit une demi-heure.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, c'est
l'auteur d'une motion, mais là c'est un amendement. Alors, ce n'est pas
une motion. Quand vous faites des motions au début d'un projet de loi,
avant un article, là vous avez droit à 30 minutes. Le proposeur
de la motion a droit à 30 minutes. Mais là ce n'est pas une
motion, c'est un amendement, un sous-amendement. Alors, à ce
moment-là, vous avez droit à 20 minutes et les autres membres,
parlementaires, ont 10 minutes.
M. Garon: Moi, j'aimerais ça qu'on aille aux
renseignements parce que c'est très important. Parce qu'on me disait que
c'était 30 minutes, 20 minutes.
(Consultation)
M. Garon: Mme la Présidente, j'aimerais que... Ce serait
bon peut-être d'appeler...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'est
ça. Le temps de parole pour le présentateur d'une motion,
l'auteur d'une motion, que ça soit le premier ministre, les autres chefs
de groupes parlementaires, leurs représentants ont un droit de parole de
30 minutes pour les motions de forme. Les autres membres, leur temps de parole
est de 10 minutes pour une motion de forme et de 20 minutes pour toute autre
affaire, une motion de fond. Là, c'est une motion de forme. Alors, c'est
30 minutes et 10 minutes.
M. Garon: Je vous remercie.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, vous avez
combien de minutes de faites dans votre...
M. Garon: Je n'en ai pas.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez 7
minutes.
M. Garon: Aïe! On ne parle pas! On ne parle pas, là!
On attendait la décision.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, non, mais, avant,
vous aviez commencé à parler sur votre motion de forme pendant
que vous parliez de la raffinerie de sucre, de l'esclavage, et tout
ça.
M. Garon: On a commencé à quelle heure
là-dessus?
La Présidente (Mme Bélanger): Après que j'ai
dit que c'était recevable, vous avez commencé à parler,
mais vous avez parlé de n'importe quoi, sauf du mot.
M. Dufour: C'est le ministre. C'est toujours lui qui nous
amène partout.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez 7 minutes
de faites, et il vous reste 23 minutes, M. le député de
Lévis. Allez-y, je vous écoute. Vous avez la parole.
M. Garon: Est-ce que je pourrais avoir l'explication sur mon
temps, par exemple? Parce que ça vient de commencer.
(Consultation)
M. Garon: Six minutes et demie? Bon! Mme la Présidente,
c'est une disposition très importante parce que c'est une disposition
qui concerne la sécurité. L'article 473 du Code de la
sécurité routière est une disposition qui concerne des
interdictions, interdictions pour fins de sécurité. On va se
replacer exactement dans le contexte de notre affaire. On dit: «Le
propriétaire ou le locataire d'un véhicule routier ou d'un
ensemble de véhicules routiers ou le transporteur visé au titre
VIII. 1 qui en est responsable ne peut, à moins qu'il n'obtienne un
permis spécial de circulation délivré à cette fin,
laisser circuler ce véhicule ou cet ensemble de véhicules
lorsqu'il transporte un chargement ou est muni d'un équipement:
«1° excédant la largeur maximale du véhicule ou de
l'ensemble de véhicules à l'endroit le plus large de celui-ci ou
de ses accessoires obligatoires; «2° excédant la longueur
maximale du véhicule ou de l'ensemble de véhicules de plus de 1
mètre à l'avant ou de 2 mètres à l'arrière.
«Le permis spécial de circulation est délivré aux
conditions...»
Écoutez bien, Mme la Présidente. J'aimerais que le
ministre écoute, là. Le député de Rousseau devrait
écouter, ça fait qu'il n'aurait pas besoin de toujours
recommencer ses rapports sur la signalisation le long des routes. C'est en
écoutant qu'on comprend. (23 h 20)
M. Elkas: Vous l'avez cité en exemple souvent.
M. Garon: Regardez ce qu'on dit, Mme la Présidente:
«Le permis spécial de circulation est délivré aux
conditions et aux formalités établies et sur paiement des droits
fixés par règlement ou, s'il s'agit d'un permis
délivré en vertu de l'article 633, aux conditions et sur paiement
des droits fixés par le ministre.»
Donc, vous voyez qu'au fond... Je l'ai demandé tantôt au
conseiller juridique, qui m'a dit que c'était un article concernant la
sécurité, la sécurité routière. Et on dit
qu'il doit être délivré dans quelles conditions? Aux
conditions, pour chacun des véhicules, qu'imposera le ministre.
Qu'est-ce qu'on essaie de faire par la disposition actuelle? Créer une
permission générale, totale, sans aucune restriction, Mme la
Présidente. C'est ça que ça veut dire, au fond. On dit
quoi? Ce que dit le ministre dans son amendement, c'est: «Le
présent article ne s'applique pas aux équipements destinés
à niveler, déblayer ou marquer la chaussée.» Sans
aucune condition, sans aucune vérification, sans s'assurer, d'aucune
façon, que ces véhicules-là sont le moindrement
sécuritaires. Ça veut dire que, demain matin, le hors norme
pourrait être n'importe quoi. Tantôt, on nous a dit, monsieur nous
a dit... Votre nom?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Corbin.
M. Garon: M. Corbin nous a dit qu'on ne souhaitait pas voir
arriver sur les routes les appareils, les équipements qui grattent les
terrains de stationnement parce qu'ils sont trop larges. Sauf que, si ces
équipements-là sont utilisés pour gratter les chemins,
qu'est-ce qui va arriver? On a une autorisation générale.
«Le présent article ne s'applique pas donc pas besoin de
permis spécial; il y a un permis spécial à 473, alors pas
besoin de permis spécial aux équipements destinés
à niveler, déblayer ou marquer la chaussée.» Et on
ne dit nulle part que, dans ces cas-là, les appareils ou les
équipements qui vont être utilisés vont pouvoir servir
«servant à niveler»... Là, moi, je voudrais
parler... Je ne veux pas parler pour les murs.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Garon: Je parle pour le ministre. Le ministre, je le dis
souvent, il ne respecte pas le Parlement. On est là pour essayer de le
convaincre, comme Opposition qui a un rôle à jouer, et le ministre
n'écoute pas.
Des voix: ...
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît! S'il vous plaît!
M. Elkas: Mme la Présidente, il faut que je me lève
de temps en temps parce que mes genoux ont besoin d'un petit peu d'exercice,
mais j'écoute.
M. Garon: Ça ne me fait rien que le ministre se
lève, mais je ne veux pas qu'il entame des discussions avec d'autres,
alors qu'on est là pour essayer de lui expliquer les problèmes
que présente son article. C'est
là, le rôle. Nous, on n'est pas là pour le flatter.
Notre job n'est pas de le flatter, alors qu'il y a des gens qui sont là
pour le stimuler. Ils peuvent être là pour l'encourager, ils
peuvent être là pour l'empêcher d'avoir une
dépression. Il est là pour être encouragé. Nous, on
est là pour lui dire ce qui ne va pas dans ses affaires, alors c'est
pourquoi nous donnons des explications concernant l'article. Or, 473 est une
interdiction globale et^générale, une permission d'utiliser des
véhicules pour des fins hors de la sécurité publique, hors
de la sécurité routière.
M. Thérien: Question de règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): Question de
règlement, M. le député de Rousseau.
M. Thérien: Est-ce que le député de
Lévis a le droit de parler sans ses souliers?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Le député parle avec sa tête.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas une
question de règlement. Continuez, M. le député de
Lévis.
M. Elkas: Moi, je n'ai pas osé.
M. Garon: Alors, Mme la Présidente, essentiellement, ici,
c'est un dossier... On peut trouver ça drôle, hein, mais ça
concerne la sécurité, les équipements qu'on utilise pour
gratter, niveler, déblayer ou marquer la chaussée. Aujourd'hui,
ce qu'on essaie de nous passer, c'est un article d'exemption
générale concernant ces équipements-là. J'ai
demandé au ministre une question très importante. C'est de savoir
le nombre d'équipements que ça touche, le nombre de
véhicules avec leur équipement que ça touche. Est-ce que
ça en touche 500, 5000 ou 50 000? On ne le sait pas. Ça touche
combien de niveleuses? Combien de déblayeuses? Combien de marqueuses de
chaussée? On ne le sait pas, aucune idée, même pas un ordre
de grandeur, même pas une approximation.
M. Elkas: Ça change quoi, ça, dans la vie?
Franchement!
M. Garon: C'est un article qui concerne la sécurité
routière où, dans les dispositions actuelles, pour avoir ces
permis-là, il faut que le ministre donne un permis avec les conditions.
L'article actuel, qu'est-ce qu'il dit? C'est un article qui concerne
l'excédent de largeur et l'excédent de longueur, mais on dit:
«Le permis spécial de circulation dans l'état actuel
du droit est délivré aux conditions et aux
formalités établies et sur paiement des droits fixés par
règlement ou, s'il s'agit d'un permis délivré en vertu de
l'article 633, aux conditions et sur paiement des droits fixés par le
ministre.» Donc, le ministre pose des conditions.
Ici, qu'est-ce qu'on fait? On exempte un grand nombre
d'équipements, dont je n'ai pas le nombre exact, de l'application de
l'article 473, qui les oblige à avoir un permis et qui fixe l'obligation
au ministre de leur poser des conditions pour qu'ils puissent faire ça
selon les normes de sécurité. Aujourd'hui, on va faire ça
selon quelles normes? Selon quelles normes ça va être fait
actuellement? Selon quelles normes ces appareils-là, ces mastodontes,
ces dinosaures... Je vous montrais tantôt l'article sur le
ministère des Transports, le dinosaure, la SAAQ.
Une voix: Dino.
M. Garon: «Dino might», la puissance du dino, du
dinosaure. «Dinosaurs are back bigger than ever». Alors, avec une
exemption comme ça, qu'est-ce qui va arriver? On va pouvoir dire:
«Dinosaurs are back bigger than ever». Ils vont avoir une
exemption. Alors, quelqu'un qui va prendre le nivelage et le déblayage
maintenant va être payé tant du kilomètre. C'est ça
le système qu'on met en place là, hein, tant du kilomètre.
Qu'est-ce qu'on va avoir tendance à faire? Faire la job plus vite.
Tantôt, M. Corbin nous a dit... J'ai apprécié la
franchise de M. Corbin. M. Corbin a été très franc, de
même que le conseiller juridique, qui a été très
franc. Qu'est-ce qu'ils nous ont dit? Ils nous ont dit que, actuellement, ils
ne voudraient pas voir sur les routes des équipements de plus en plus
larges, de plus en plus gros qui sont utilisés sur les terrains de
stationnement. Sauf que, si ces appareils-là sont utilisés aux
fins de niveler les routes, déblayer les routes, qu'est-ce qui va les
interdire? Au contraire, il va y avoir un article d'application
générale pour les exempter de l'article 473. Ça veut dire
que des appareils de plus en plus gros, de plus en plus pesants et de plus en
plus dangereux vont pouvoir être utilisés sur les routes.
Moi, je suis arrivé chez nous, l'autre soir, et j'ai vu arriver
des trains routiers de patates chips. Je vais vous dire une affaire, je n'avais
jamais vu une affaire de même de ma vie. J'ai pensé que j'avais la
berlue. Je me suis demandé si ma vue était correcte, parce que
j'avais rencontré un gars dans la journée qui m'a dit qu'il
voyait double et je pensais voir double tellement la vanne était longue,
un train routier qui était d'une longueur comme je n'en avais jamais vu
de ma vie. C'était l'équivalent de 4 camions bout à bout.
Je vous le dis, la remorque était tellement immense, je n'en suis pas
revenu. C'étaient des chips. Ce n'était pas que c'était
pesant, mais je vais vous dire que, quand vous avez ça dans la face,
vous faites un moyen saut, vous ne voyez pas le bout. Je ne voyais pas le bout
tellement c'était le loin. Le soir, je vous le dis, avec mes basses, je
ne voyais pas le bout de la vanne tellement c'était loin.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Alors, aujourd'hui, les gens, pour sauver de l'argent,
qu'est-ce qu'ils vont faire? Ils vont utiliser des appareils de plus en plus
gros, de plus en plus puissants, de plus en plus dangereux, et le
ministère, là-dessus, n'aura aucun contrôle. Alors,
essentiellement, qu'est-ce que je demande? Je ne peux pas empêcher le
ministre, le ministre va avoir le droit... Celui qui propose une motion de
forme a le droit à 30 minutes. Après ça, ça va
être l'alternance, ça va être son tour. Avant, ça
sera le tour du député de Jonquière, alors il aura tout le
temps disponible pour répondre. J'aimerais ça, d'ailleurs, avoir
une réponse de temps en temps. J'aimerais ça.
Ici, moi, ce que je dis: Quelles sont les précautions qu'il a
prises? D'abord, à combien de véhicules ça s'applique? On
a dit que le ministère ne l'avait pas. Combien qu'il y a de
véhicules, actuellement, de nive-leuses, de déblayeuses et de
marqueuses de chaussée qui obtiennent des permis spéciaux?
Combien? Parce que le ministre a dit que les équipements qui dont
destinés à ces fins n'obtiennent pas tous des permis
spéciaux. J'aimerais ça, aussi, savoir, sur un certain nombre
d'années, autant dans le temps du Parti québécois que dans
le temps du Parti libéral. Je ne fais pas de distinction, moi, je
n'essaie pas de gérer le passé, j'essaie de voir l'avenir. Alors,
ça ne me fait rien qu'il donne des nombres pour les années
passées, également. (23 h 30)
Maintenant, j'aimerais voir, ici, quelle a été la tendance
au cours des dernières années. Est-ce que ces appareils ont
tendance à diminuer ou à grossir? Moi, le sentiment que j'ai,
c'est qu'ils grossissent. Ceux qui étendent les petites roulettes, le
calcium, le sel, moi, ce que j'observe, c'est qu'ils sont de plus en plus gros.
Ils sont de plus en plus gros, et ce qu'ils garrochent, c'est de plus en plus
gros aussi.
M. Dufour: Oui.
M. Garon: Parce que je vais vous dire une chose, de temps en
temps, vous en avez un dans le pare-brise et vous faites un moyen saut, puis
ça brise. Pourquoi? Parce que c'est de plus en plus gros. Pourquoi?
Quelle est la tendance actuellement de ces appareils-là? Est-ce que ce
sont des appareils qui sont de plus en plus gros? Ils ont augmenté dans
quelle proportion? Est-ce qu'on les contrôle ou si on ne les
contrôle pas? De quelle façon? Comment va-t-on faire ça
dans l'avenir, quand on aura cette interdiction, maintenant,
c'est-à-dire pas cette interdiction, mais ce passe-droit pour des
équipements dangereux parce qu'ils sont hors dimensions, qu'ils ne
seront plus soumis à l'article 473, qu'ils auront une exemption
générale, totale et qu'ils auront tendance, en plus, à
demander un permis spécial? D'après ce que j'ai entendu des gens
qui nous ont donné des réponses ici, on aura tendance à
leur donner un permis spécial de circulation lorsque le véhicule
sera utilisé à d'autres fins que la construction ou l'entretien
d'un chemin public. On nous a dit ça, tantôt, qu'on aura tendance
à le leur donner, parce que, quand on met ces
équipements-là, on les met pour une période de temps assez
longue. On disait plusieurs mois. On parlait quasiment du printemps
jusqu'à l'automne ou de l'automne jusqu'au printemps,
dépendamment des types d'équipements, si c'est des
équipements d'hiver ou d'été.
Moi, je pense qu'on n'encourage pas, actuellement, la
sécurité en faisant ça, alors qu'on devrait s'appliquer
à trouver une recherche pour rendre l'équipement plus
sécuritaire. Au Québec, on est peut-être un des seuls
endroits en Amérique du Nord... Quand on parle du marquage de la
chaussée, je vais vous dire que, le marquage de la chaussée, il y
a bien de la chaussée au Québec où il n'y a aucune marque.
Il n'y a même pas de barres blanches dans le milieu. Les barres blanches
sont effacées. On n'a pas fait bien, bien de recherches. Les
équipements...
Une voix: Les barres jaunes.
M. Garon: Les barres jaunes au milieu ou les barres blanches, il
n'y a plus de barres du tout. On ne peut pas savoir la couleur, les barres sont
disparues.
M. Dufour: Même les mouffettes n'ont plus de barre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Quand on voit une mouffette dans le milieu du chemin,
on se demande si c'est un restant de barre blanche.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: II ne reste plus rien sur nos chemins. Sur beaucoup de
chemins, il n'en reste plus, de barres. En plus, les ministres sont rendus
qu'ils font des annonces de peinture. J'ai vu le ministre Vallières,
dans le temps qu'il était le ministre, faire une déclaration pour
annoncer les dépenses qu'il ferait en peinture. Je n'avais jamais vu
ça. C'était la première fois que je voyais ça.
Même dans le temps de l'Union Nationale, on n'annonçait pas la
peinture. Même dans le temps des gouvernements, où on
commençait à mettre de la peinture sur les routes, on
n'annonçait pas ça. C'était la première fois. J'ai
dit: Aïe, il n'a plus grand-chose à annoncer, il annonce les barres
blanches.
Une voix: Les barres jaunes.
M. Garon: Les barres jaunes. Il annonçait les barres. Je
n'avais jamais vu ça. Pourquoi? Parce qu'on n'a plus grand-chose
à dire. Sauf que, ici, c'est une question de sécurité. Des
questions de sécurité, on ne peut pas jouer avec ça. Tout
le but du Code de la sécurité routière, on le dit, c'est
la sécurité routière. Remarquez bien, je suis d'ailleurs
un peu étonné de cette demande, parce que, dans le mandat de la
Régie, ou de
la Société de l'assurance automobile, dans le mandat de la
Société, la Société a 2 fins précises dans
sa charte, dans sa loi constitutive, ou elle a une mission par rapport à
la sécurité routière, c'est concernant la qualité
des conducteurs et la sécurité des véhicules,
l'état, la condition des véhicules. S'il y a quelque chose qui va
vraiment comme pouvoir ancillaire, si on veut, du pouvoir principal de
sécurité routière de la Société de
l'assurance automobile du Québec, c'est bien celui-là. Parce que,
dans sa loi constitutive, on dit qu'elle doit s'occuper de
la'sécurité routière pour vérifier la
qualité des véhicules. Là, à ce moment-ci, il
s'agit d'une disposition dans le cas de la sécurité
routière concernant les véhicules dangereux, hors dimensions.
Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui? On l'exempte. On exempte l'application
de permis spéciaux aux véhicules dangereux qui font partie de la
mission principale de la Société de l'assurance automobile. Je
vais vous dire une chose, là, tantôt, est-ce que la
Société de l'assurance automobile, la seule fin, ça va
être de donner de l'argent au ministre des Finances? Elle assure de moins
en moins. Elle donne de moins en moins d'argent aux assurés. Là,
elle veut s'exempter de vérifier la qualité des véhicules
dangereux en mettant une exemption générale pour ne plus avoir
à donner de permis spéciaux quand ils travaillent sur les routes,
pour les fins de nivelage, déblayage ou marquage de la
chaussée.
Là, je ne comprends pas. Je ne comprends pas, parce qu'on est
exactement dans le mille de ce que doit vérifier la
Société de l'assurance automobile du Québec. On est
exactement dans le deux-par-quatre, pas dans les cure-dents, dans le
deux-par-quatre de sa mission, sur le plan de la sécurité
routière, puis tout ce qu'on nous présente aujourd'hui, c'est une
disposition pour exempter la Société, puis nous dire,
après ça, qu'il y aura un permis spécial quand
l'équipement ne servira pas au nivelage, au déblayage ou au
marquage de la chaussée, mais on s'attend à ce que les
entrepreneurs gardent leur équipement, quand ils ne font pas de
nivelage, de déblayage ou de marquage de chaussée, pour d'autres
fins que la construction ou l'entretien des routes, puis, à ce
moment-là, on leur donnera un permis spécial.
Moi, je m'attends à avoir une réponse assez exhaustive du
ministre concernant ce qu'il essaie de nous passer là. Je comprends
qu'il est 23 h 35, mais, moi, plus l'heure avance, plus je suis en forme.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Elkas: Ça peut sembler comme ça pour vous, mais
pas pour nous autres. Ha, ha, ha!
M. Garon: Plus je suis en forme.
M. Elkas: Ça ne paraît pas. Ça ne
paraît pas.
M. Garon: J'ai le sentiment très net actuellement qu'on
est en train d'escamoter la mission principale de la Société. On
serait bien mieux d'escamoter le marqueur de chaussée que d'escamoter la
mission de la Société de l'assurance automobile. Moi, je suis
certain qu'aujourd'hui les gens de la... Je ne suis pas étonné.
Vous savez, j'ai eu l'information, quand j'ai posé la question cet
après-midi, que la productivité avait beaucoup diminué
à la Société de l'assurance automobile du Québec.
Je n'ai pas encore toutes les données que j'aimerais avoir, mais on me
dit que la productivité a beaucoup diminué à la
Société de l'assurance automobile du Québec. Ça ne
m'étonnerais pas, parce que je suis persuadé que, actuellement,
il y a beaucoup de démotivation, alors que c'est une
société qui voulait performer. Aujourd'hui, on n'a plus le
sentiment que la Société...
M. Dufour: Qui performait.
M. Garon: Hein?
M. Dufour: Qui performait.
M. Garon: Qui performait. Mais je suis persuadé
qu'aujourd'hui...
M. Elkas: Vous avez oublié que je vous... Excusez.
M. Garon: Oui. Je n'ai pas fini. C'est parce que votre tour va
venir après.
M. Elkas: Ah! allez-y, O.K. Ha, ha, ha!
M. Garon: J'ai le sentiment que, aujourd'hui, avec les
informations qu'on m'a données... J'ai posé la question, on n'a
pas répondu trop, trop, on n'a pas de données encore
là-dessus, mais on m'a dit que la Société performait
beaucoup moins maintenant sur le plan de la productivité. Je ne serais
pas étonnée, parce que, autant, je pense, la
Société de l'assurance automobile du Québec était
sans doute la société, il y a quelques années, la plus
performante en Amérique du Nord, peut-être une des plus
performantes dans le monde, quand on regarde ce qu'était les coûts
d'assurance ailleurs, puis tout ça, autant aujourd'hui elle paie de
moins en moins, parce que le ministre des Finances, il siphonne son argent,
puis, en plus, elle escamote sa mission dans le domaine de la
sécurité routière en s'exemptant de contrôler les
véhicules hors dimensions.
C'est pour ça que, essentiellement, moi, je pense qu'on ne peut
pas voter pour ces articles-là. On ne peut pas voter pour ces
articles-là, parce que, au fond, le rôle de la
Société est encore en train de disparaître. On va payer de
plus en plus cher pour une société qui a de moins en moins de
missions à accomplir dans son plan. Ça va être un genre de
ministère du Revenu. Le ministère du Revenu n'a pas besoin de
conseil d'administration, il a un sous-ministre adjoint. Qu'il rentre la
Société au ministère du Revenu, ça va être la
seule fonction. Ça va sauver de l'argent. Ça ne donne rien, au
fond, d'avoir une société avec un conseil d'administration,
puis tout un kit, alors que c'est une succursale du ministère du
Revenu. Un sous-ministre adjoint suffirait. On gaspille l'argent des
contribuables actuellement, puis, en même temps, on dénature
l'état d'esprit des choses.
Un article comme celui-là n'est pas bon, Mme la
Présidente, et c'est pourquoi j'aimerais que le ministre nous donne les
normes d'exemption, qu'il nous dise de quelle façon il va
contrôler la sécurité, une fois...
M. Elkas: Mme la Présidente...
M. Garon: Pardon? De quelle façon... Pouvez-vous me dire
comment il me reste de temps pour que je puisse dire ce que je...
La Présidente (Mme Bélanger): Là, vous
l'avez dépassé, parce que le temps de parole pour un amendement
à un projet de loi, à un article, c'est de 20 minutes. Je vous
l'avais dit. C'est les motions qu'on présente avant l'étude
article par article qui ont 30 minutes pour le proposeur. C'est l'article 245:
«Le temps de parole de vingt minutes dont disposent les membres de la
commission vaut pour chaque article, alinéa ou paragraphe d'un projet de
loi, chaque amendement ou sous-amendement».
M. Garon: Vous ne pouvez pas m'enlever le temps que vous m'avez
donné.
La Présidente (Mme Bélanger): Je vous l'ai
donné. Vous l'achevez, de toute façon...
M. Garon: Vous me l'avez donné, parce que je
comprends...
La Présidente (Mme Bélanger): II vous reste 3
minutes sur vos 30 minutes.
M. Garon: Correct.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on va
être très tolérant, et on va vous laisser vos 3
minutes.
M. Garon: Correct. Parce que je comprends que c'est bien
difficile à remettre la pâte à dents dans le tube une fois
qu'elle est sortie.
M. Dufour: Ha, ha, ha!
(23 h 40)
M. Garon: Ha, ha, ha! Alors, essentiellement, ce que je voulais
dire... Parce que vous m'avez dit qu'on avait 30 minutes, et on s'est
préparé pour 30 minutes, et...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: ...le député de Jonquière a 20
minutes. Lui aussi, il s'est préparé pour 20 minutes.
M. Dufour: II me reste 10 minutes, moi. On m'a dit qu'il me reste
10 minutes.
M. Garon: Alors, ce que je voulais dire, essentiellement,
j'aimerais connaître... Je vous pose la question parce que je vois que
mon temps a été écourté. J'aimerais savoir de
quelle façon la Société entend contrôler, sur le
plan de la sécurité, l'exemption qu'elle veut apporter ici. Ce
n'est pas nécessairement la Société qui veut apporter
ça, c'est peut-être le ministère ou le ministre, je ne le
sais pas, mais, en fonction de l'exemption à l'interdiction dans
l'article 473, de quelle façon la Société de l'assurance
automobile du Québec va-t-elle s'assurer, si cette exemption-là
est adoptée, de contrôler la sécurité des
véhicules, par les conditions que pouvait imposer le ministre dans
l'article 473 concernant les véhicules hors dimensions, soit pour la
largeur, soit pour la longueur?
Parce que le danger qu'il y a, c'est ce qu'a énoncé M.
Corbin tout à l'heure, que les véhicules deviennent de plus en
plus gros parce qu'on essaie de faire, d'une même opération, des
opérations de plus en plus grosses. Il y a des routes de plus en plus
larges, hein? Alors, il est possible, à ce moment-là, qu'on
essaie d'en prendre plus large sur la route, en même temps, pour faire
ces opérations-là. À ce moment-là, bien, sur le
plan de la sécurité, ces véhicules seront de plus en plus
hors dimensions. On se rend compte, actuellement, que la tendance est de plus
en plus à accroître la dimension des véhicules, alors que
de plus en plus de consommateurs et d'automobilistes les automobilistes,
qui sont des consommateurs, si on veut se plaignent de plus en plus de
ces véhicules hors dimensions, qui sont très dangereux. La
tendance étant dans ce sens-là contre la volonté de ceux
qui recherchent la sécurité routière, je voudrais savoir
de quelle façon le ministère, en demandant l'adoption de cet
article, le fait.
J'ai mis le mot «servant», aussi, ici, parce que je pense
que le mot «servant», malgré tout, respecte plus
l'idée qui est derrière cet article que le mot
«destinés». «Destiner» ne veut pas
nécessairement dire «servir», tandis que
«servir» veut dire «servir».
La Présidente (Mme Bélanger): En conclusion, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Mme la Présidente, quand je regarde... Oui.
Parce que «destinés», on peut avoir un équipement
destiné, mais qui ne sert pas véritablement, tandis que, quand on
dit... Ce qui aurait été encore mieux, on aurait
été mieux de dire, à mon avis... Ça pourrait faire
l'objet d'un autre amendement, puisqu'en discutant les idées viennent.
Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, merci...
M. Garon: On aurait dû dire, à mon avis:
«...destinés et servant à niveler».
Une voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, merci, M. le
député de Lévis.
Alors, M. le député de Jonquière, est-ce que vous
avez à prendre la parole?
M. Dufour: Je vous remercie, Mme la Présidente.
»
La Présidente (Mme Bélanger): Je vous avais
donné un temps de 10 minutes, mais, malheureusement, vous avez un temps
de 20 minutes. Ha, ha, ha!
M. Dufour: Mme la Présidente, je vous remercie de me
donner la parole, parce que, si je n'avais pas été convaincu, le
député de Lévis l'aurait fait. Mais je vais essayer de
rajouter quelques particularités ou quelques remarques qui feront que le
ministre va finir par succomber non pas à la tentation, mais au bon
sens, parce que c'est un peu ça qu'on fait.
Une des principales caractéristiques que devrait avoir un projet
de loi, d'abord, c'est qu'il soit compréhensible, que les gens puissent
comprendre ce qu'il y a dedans. C'est que, souvent, on fait des lois pour des
légistes, pour les initiés, comme je dis de temps en temps; il
faut faire des lois, aussi, pour que le public puisse comprendre. On s'adresse,
bien sûr, à des gens dont leur particularité, ce n'est pas
de lire des lois, mais c'est surtout de gagner leur vie dans un métier
qu'ils ont choisi, qui est difficile, qui a des embûches, mais où,
aussi, ils ont besoin de protection pour savoir à quoi s'en tenir. J'ai
toujours cru que, dans des projets de loi, les mots voulaient dire quelque
chose. On dit souvent: Le législateur ne parle pas pour ne rien dire.
C'est ça, et, lorsque le juge interprète une loi, il ne regarde
pas l'esprit de la loi, il regarde ce que le mot voulait dire. Il n'a pas
demandé ce que le législateur avait l'intention de faire ou de ne
pas faire, il a dit: Qu'est-ce qu'il avait à dire?
À ce moment-ci, quand on examine l'article dans toutes ses
coutures et à sa face même, c'est définitif que le mot
«servir» est plus fort et détermine exactement à quoi
ça sert. Quand on dit que quelqu'un sert un repas, bien, il sert le
repas. Il va servir aux gens qui sont à la table. On ne dit pas: Les
gens sont destinés à la table. Les mets sont destinés
à la table, mais les gens servent d'autres personnes. Donc, on sert des
personnes, et c'est beaucoup plus fort, beaucoup plus simple, et on aurait eu
intérêt à garder ça.
C'est vrai que le ministre, par exemple, a souvent cette
tendance-là, à se cantonner et à s'asseoir en
arrière des gens qui le conseillent. Moi, j'aime ça, des fois, un
ministre qui s'affirme, de temps en temps, et qui dit: Peut-être qu'on
pourrait examiner ça et voir s'il y a moyen de faire des changements. On
était habitué autrement. C'est vrai que, ce soir, j'ai
soulevé une question, et c'était Marc-Yvan Côté, le
député de Charlesbourg, qui était ministre dans le temps,
lorsque j'ai soulevé le problème de la question des garages. Mais
ça arrivait de temps en temps, même s'il écoutait ses
fonctionnaires, qu'il écoutait l'Opposition.
Le ministre des Transports n'écoute pas l'Opposition. Il
semblerait qu'il est cantonné à 2 choses: c'est sa
préoccupation de bien servir le ministre des Finances et de bien servir
ses fonctionnaires, mais, quant à l'Opposition, ça n'existe pas.
Moi, je pense qu'il y a un cheminement à faire. S'il veut
préparer son monument quand il ne sera plus là, il faut bien
qu'il fasse quelque chose, il nous le dit souvent. Mais il faut que ses
oeuvres, ça soit marqué par des actions bien précises qui
veulent dire des choses. Et ce qu'on demande, c'est bien clair, c'est d'exiger
que la Société de l'assurance automobile ait des outils
appropriés pour exercer sa fonction, qui est de protéger les
automobilistes, protéger les gens qui se servent des réseaux
routiers. Quand je vois ces choses-là, pour nous, qui avons à
croiser ces engins-là régulièrement, durant tout l'hiver,
pour traverser le parc des Laurentides, savez-vous, ça
m'inquiète. Je regarde dans les projets de loi, puis, quand je regarde
le rapport ou le jugement Malouin, du coroner, le rapport, ça
m'inquiète, parce que je me dis: Moi, je fais une confiance aveugle. Je
dis: On peut dormir un paix, on peut fonctionner, on peut circuler
allègrement, le ministère pense à tout. Le
ministère protège les automobilistes, protège les usagers
de la route.
La Société de l'assurance automobile a une fonction
précise: de faire les oeuvres ou les indications que le ministère
lui donne, mais, là, ce n'est pas vrai. Quand je regarde le rapport
Malouin, ce n'est pas ça qu'il dit. Il dit: Les gens qui circulent sur
les routes, ils n'ont pas d'expérience, puis ils n'ont pas de formation
pour ça. Savez-vous que je vais commencer à être inquiet,
et sérieusement, à partir de maintenant? Quand je vais rencontrer
des mastodontes sur la route, je vais me demander si je ne ferai pas la
prière, comme le député de Lévis nous
suggère, de temps en temps. Je ne prierai pas la SAAQ, là, je
vais prier certainement saint Christophe. Ça ne sera pas le
ministère ni la Société de l'assurance automobile, parce
qu'ils ne me protègent pas, quant à moi, et, par rapport à
cet article-là, on aurait tout intérêt à le faire
d'une façon correcte en disant et en exprimant bien haut et bien fort
que c'est ça qu'on recherche, on recherche la sécurité, et
on ne veut pas que ce soit laissé dans des mains où on fait de
l'interprétation.
Une loi, ça s'interprète par les juges, pas par les gens
qui l'appliquent, parce que les lois doivent être précises, le
plus possible. Si on ne le fait pas, moi, je pense qu'on manque un peu à
notre mission. Parce que la langue française est reconnue pour sa
justesse, sa clarté, mais on a tendance, de plus en plus, à
chercher des faux-fuyants. On cherche des faux-fuyants quand on cherche que les
mots ne disent pas ce qu'ils veulent dire. On ne cherche pas carrément
le but.
Moi, je pense que c'est important de savoir c'est quoi l'objectif qu'on
poursuit. Est-ce que c'est pour permettre à plus de personnes de passer
à côté des lois, ou si c'est de permettre à des gens
d'être mieux
protégés et de donner des normes précises? À
ce que je sache, quand j'examine ça en long et en large, je ne reconnais
pas ça. Je ne reconnais pas ça. Je pense que la
démonstration a été faite assez fortement. Je regrette de
ne pas avoir été ici au début de la discussion, lorsqu'on
a étudié l'article, mais je ne veux pas arriver en retard
je trouve que, avec l'amendement, c'est suffisant pour essayer de
regarder c'est quoi les buts qu'on recherche, si on recherche un but. On ne
sait même pourquoi on le fait parce qu'on ne sait même pas comment
il se donnait de permis. (23 h 50)
Là, on dit: On va essayer d'en exempter le plus possible, de ces
permis-là. On ne veut pas en donner des permis spéciaux. Bien
sûr, c'est fatigant parce qu'on a des réponses à donner
quand on parle de permis spéciaux. Le ministre dit: On va vous les
donner dans les semaines à venir, mais le projet de loi, à ce que
je sache, il ne sera pas adopté dans les semaines à venir. Il
veulent l'adopter à cette session-ci. Qu'on veuille avoir l'information
précise, qu'on tienne à ce que la loi ou les articles expriment
clairement les objectifs que le ministre poursuit, bien moi, je pense que c'est
la moindre des choses, d'autant plus que, avec des permis spéciaux, il
va retirer encore de l'argent. Il remplit encore une partie de sa mission. La
mission du ministre, c'est de ramasser de l'argent pour le gouvernement. C'est
une bonne façon. S'il dit que ça prend des permis, tel qu'on veut
que ça se fasse, à ce moment-là, il va avoir accompli une
bonne partie de sa mission. Parce que ses ordres, il les reçoit de
quelqu'un. Le ministre, il n'est pas si autonome qu'il nous donne l'impression
de l'être, là. Ce n'est pas lui qui prend les décisions.
J'ai comme l'impression qu'il prend des décisions pour d'autres qui
n'ont pas le courage de venir nous dire clairement ce qu'ils veulent. Puis
c'est vrai qu'on peut le constater, puis on peut le voir, c'est un bon gars, le
ministre des Transports, mais seulement que, même dans sa bonté,
il ne faut pas être bonasse.
Nous autres, on est là pour le protéger, on est là
pour essayer de le renforcer, le renchausser. Le ministre, c'est vrai, il a
besoin d'être renchaussé. C'est ce qu'on fait. On essaie de lui
donner un peu des supports. On voudrait qu'il pose des gestes, pas
héroïques, mais des gestes de personne responsable, puis lui
demander, en même temps... Je pense que c'est ça qu'on cherche. On
essaye de faire un travail de collaboration, mais il ne veut pas, il ne veut
rien entendre. Qu'est-ce qu'on va être obligé de faire? Une
neuvaine à Sainte-Anne, comme Jacques Demers a fait? On va aller se
promener à Sainte-Anne-de-Beaupré...
M. Garon: À genoux.
M. Dufour: ...pour que le ministre, il prenne un peu de...
La Présidente (Mme Bélanger): Ça pourrait
porter profit.
M. Dufour: Bien, ça pourrait peut-être. Moi, je
n'étais pas contre ça qu'il le fasse. Moi, je crois à
ça. Peut-être qu'on va lui faire faire un pèlerinage,
aussi.
M. Elkas: ...
M. Dufour: Bon, bien, le ministre est prêt. Au moins, je
l'ai convaincu que le pèlerinage, c'est une bonne chose.
Mais, moi, je voudrais bien, M. le ministre, dans le fond, que cet
article-là ou cet amendement... le sous-amendement qu'on propose
à l'amendement que vous avez déposé, je pense que ce
serait de nature à éclaircir puis à mieux éclairer
les gens. Moi, je pense que «destinés», c'est vrai qu'on
peut jouer avec ça. Parce que «servir»,
définitivement, ça avait l'air d'être un pléonasme,
là. Oui? Est-ce que c'est ça? Répéter 2 fois le
même mot? Non, ce n'est pas un pléonasme. Ce n'est pas de la
redondance de dire le même mot. «Servant», ça veut
dire «servir». Je pense que c'est une bonne définition.
M. Garon: «Destinés», ça ne veut pas
nécessairement dire «servir».
M. Dufour: Tandis que «destinés» pourrait dire
autre chose. «Destiner à», ça ne veut pas dire
nécessairement «servir». Les gens qui vont avoir à
interpréter les lois, ils vont vous être redevables, M. le
ministre, d'avoir éclairci la loi, d'avoir donné un outil avec
lequel ils peuvent travailler correctement, avec toute la clarté de la
langue. Ce n'est pas un linguiste qui va nous dire ça. Je pense bien que
le linguiste, il serait bien mal placé. À moins que le mot qui
est là veuille dire autre chose que ce qu'on recherche. C'est ça
qu'il faut se poser, la question. C'est quoi qu'il y a de caché en
dessous de ça? C'est quoi que le linguiste avait? Est-ce qu'il y a eu
une commande de la part du ministre pour dire: Aïe! il ne faut pas que ce
soit comme ça, fait-nous ça un petit peu plus mollo?
Parce que le gouvernement, il a cette tendance, aussi. On a
constaté ça dans les 8 dernières années. On apprend
à les connaître, hein? Les ministres, ils n'aiment pas faire
beaucoup de lois, mais ils en font beaucoup pareil, mais c'est surtout se
donner des pouvoirs réglementaires. Ils veulent surtout que le pouvoir
soit ailleurs qu'au Parlement. Parce que, au Parlement^ on va être
obligé de rendre des comptes. Au Parlement, on va être
obligé de venir dire ce qu'on fait puis ce qu'on ne fait pas. Parce que,
par règlement, ce n'est pas trop, trop fatigant. Un règlement,
bien, c'est facile à changer: un arrêté en conseil,
good-bye, c'est fait, c'est réglé, tandis qu'une loi c'est plus
fatigant à venir changer, c'est plus tannant, parce que ça prend
un peu plus de temps, puis il y a des gens, des fois, qui posent des questions.
C'est embarrassant.
La façon de légiférer est de moins en moins
acceptable, à mon point de vue, dans le sens qu'on essaie de plus en
plus de passer à côté de la clarté, de la
transparence. En tout cas, si le gouvernement est transparent à
ses yeux, moi, je dis: C'est transparent mais obscur, parce qu'on n'a pas trop
souvent l'heure juste. Il s'agit de regarder ce qui se passe. Puis tous les
ministres ont cette tendance-là. Je ne sais pas à qui donner le
mal, mais c'est comme les animaux malades de la peste, hein, tous les ministres
sont atteints. Je ne sais pas qui a donné le mal.
i
M. Garon: C'est un virus.
M. Dufour: C'est un virus? Bon. C'est un virus. Mon
collègue de Lévis, il connaît ça mieux que moi. Il a
plus d'expérience que moi aussi dans le Parlement, ça fait qu'il
sait, lui, c'est quoi un virus. Donc, c'est un virus qui atteint tous les
ministres, ce qui fait que nous, on n'est pas capables d'avoir vraiment l'heure
juste. On pensait que vous étiez pour changer des choses, mais vous
êtes pire que ce qui n'a jamais été. C'est pire que
ça n'a jamais été.
On est à la recherche, et je ne sais pas si vous avez eu
l'occasion... Aujourd'hui, on a eu un rapport de quelqu'un qui a fait une
maîtrise sur le travail des commissions parlementaires, et il dit: Le
grand travail du ministre, c'est d'en dire le moins possible. C'est un peu
ça: répondre aux questions, en dire le moins possible. Pourquoi
ils font ça, c'est parce qu'il y a des choses à cacher, et
ça a l'air que c'est bien vu d'en haut. Même quelqu'un pourrait
avoir une promotion s'il respecte bien ces consignes-là. En tout cas, je
trouve que c'est révélateur un peu, ce qui se passe actuellement.
Je vois que, par rapport à cet article dans le projet de loi, c'est un
projet de loi qui a des conséquences, qui a de l'importance parce qu'on
parle de sécurité routière, et là il ne faudrait
pas parler des 2 côtés de la bouche en même temps. On ne
peut pas parler de sécurité routière et aller à
rencontre de notre prédication.
Nous, comme Opposition, on avait l'intérêt, on avait comme
objectif de forcer le ministre à maintenir le cap et à donner une
position très claire par rapport à ses objectifs, mais ce n'est
pas le cas, et c'est pour ça que l'objectif ou l'amendement, le
sous-amendement de mon collègue de Lévis apporte une
clarté à cet article qui permettrait aussi et permet d'être
beaucoup plus précis et, en même temps, plus acceptable. Ça
me semblerait beaucoup plus acceptable. C'est pour ça que je serai
heureux de m'associer avec mon collègue de Lévis pour voter en
faveur de cet amendement...
La Présidente (Mme Bélanger): Merci.
M. Dufour: ...et j'espère que le ministre fera pareil.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, j'ai bien compris qu'il
fallait prendre tout le temps possible pour débattre cette question,
amendement qui a été apporté par, en effet, le
député de Lévis. On a pris tous ses arguments, on a lu le
libellé, on a demandé aux légistes, on a demandé
aux linguistes pour avoir exactement ce que le député de
Lévis voulait avoir et on a reflété dans cet amendement
exactement ce que le député de Lévis voulait dans son
règlement. Alors, je comprends mal que le député de
Lévis amène des amendements à son amendement, mais, par
contre, j'ai remarqué ce soir qu'il se répétait assez
souvent. Peut-être qu'il est un peu fatigué, peut-être qu'il
a besoin d'un petit peu de repos.
Mme la Présidente, avant de partir ce soir, j'ai reçu,
comme vous le savez tous, et je m'adresse à tous les membres de cette
commission, des avis concernant l'article 28 du Barreau, du Protecteur du
citoyen ainsi que de certains députés, une préoccupation
de cet article, et je voudrais assurer cette commission que je vais faire une
réflexion pendant les jours qui suivent et, s'il y a des amendements
à apporter à cette loi, je les ferai peut-être à la
prochaine étape, qui sera le débat sur le rapport de la
commission. Alors, Mme la Présidente, c'est tout ce que j'ai à
ajouter.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que le
sous-amendement proposé par le député de Lévis est
adopté?
M. Garon: Adopté. M. Elkas: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, eux, ils disent
que ce n'est pas adopté.
M. Garon: Bien, je ne sais pas, moi. Moi, j'ai dit
adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien oui, mais
là...
M. Garon: On est pour.
M. Elkas: On est contre.
Une voix: On est plus qu'eux autres. Ha, ha, ha!
M. Elkas: Alors, on a gagné encore.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le
sous-amendement est rejeté.
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Dufour: Mme la Présidente, avant d'accepter
l'amendement, j'aurais un sous-amendement à proposer.
La Présidente (Mme Bélanger): Un autre
sous-amendement?
M. Dufour: Oui, madame. Ce serait: Supprimer, dans la
dernière ligne, les mots «que la construction ou l'entretien d'un
chemin public».
M. Elkas: Trop tard.
M. Dufour: Non, il est recevable. Il est 11 h 59.
La Présidente (Mme Bélanger): II reste 30
secondes.
M. Elkas: II faut que tu fasses des copies. On ne fera pas
ça, nous autres.
M. Dufour: Je n'ai pas d'objection à ce qu'on laisse
ça en suspens.
M. Elkas: II faut faire des copies. Nous autres, on fait des
copies. Non, vous ne recevrez absolument rien de chez nous, sauf si vous avez
des copies. On va vous demander des copies. C'est le discours du
député de Lévis.
Une voix: II reste 15 secondes. Ha, ha, ha!
M. Dufour: Là, il est minuit. On peut ajourner, mais mon
amendement est là.
M. Elkas: ...absolument rien de toujours, toujours...
La Présidente (Mme Bélanger): De toute
façon, la commission ajourne, étant donné l'heure,
là...
M. Garon: Est-ce que vous acceptez l'amendement?
M. Elkas: Bien non! Coudon, ça prend des copies, Mme la
Présidente!
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant,
là! M. Elkas: Non, je m'excuse, mais...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant! C'est moi
qui dois ou bien oui ou non accepter l'amendement.
M. Elkas: Madame, c'est fini.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît! Alors, étant donné l'heure, la décision sur
la recevabilité du sous-amendement sera prise lors de notre prochaine
séance. La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à minuit)
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