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(Quinze heures quatorze minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): Je déclare la
commission de l'aménagement et des équipements ouverte. Le mandat
de la commission est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 96, Loi sur les réserves
écologiques. Est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: II n'y a aucun remplacement.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre, est-ce que vous avez des remarques préliminaires?
Remarques préliminaires M. Pierre
Paradis
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, très
brièvement, Mme la Présidente, strictement pour rappeler les
éléments essentiels qui ont été discutés au
moment de l'adoption unanime du principe à l'Assemblée nationale.
Le présent projet de loi vise, finalement, à moderniser une loi
de 1974 qui prévoit la création de réserves
écologiques au Québec. Il n'est pas question de ralentir le
rythme; au contraire, nous visons à maintenir le rythme de
création des réserves écologiques. Nous visons, cependant,
à permettre des activités de recherche scientifique ou des
activités d'éducation, sur permission spéciale, à
l'intérieur des réserves écologiques. Et nous visons
également à augmenter les pouvoirs du ministre lorsqu'il y a
intention de créer une réserve écologique, pour
éviter des cas où les gens, ayant eu vent des intentions du
ministère, puissent profiter de l'occasion pour raser une forêt
écologique. Et on se retrouve, au moment de l'expropriation ou de
l'achat de gré à gré, devant quelque chose qui a perdu
toute sa valeur écologique. Les autres articles sont des articles de
concordance.
Au moment de la deuxième lecture, de l'adoption du principe,
l'Opposition avait posé quelques questions. Nous tentons, par certains
amendements je les annonce et on va les distribuer, là, de
façon à ce que vous en preniez connaissance immédiatement
au projet de loi, de préciser, entre autres, le niveau de la
consultation avec les municipalités régionales de
comté.
J'en profite, Mme la Présidente, pour remercier ceux et celles
qui ont travaillé à la préparation de ce projet de loi, de
même que pour souligner la présence du directeur du patrimoine
écologique, M. Leopold Gaudreau, qui, depuis 3 ans, ne prend pas
beaucoup de vacances, je trouve. On a procédé à la
création, à un rythme assez accéléré, de
réserves écologiques, tant et si bien qu'on en compte aujourd'hui
une quarantaine au Québec, et on a l'intention de continuer. Donc,
à tous ceux et à toutes celles qui y consacrent du talent et de
l'énergie, au nom de la population, merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. Mme la députée de Taillon.
Mme Pauline Marois
Mme Marois: Merci, Mme la Présidente. Alors, c'est mon
collègue, le leader de l'Opposition, qui est intervenu au nom de notre
formation politique au moment de l'adoption du principe à
l'Assemblée nationale et des différents discours qui ont
été tenus à ce moment-là. Je réitère
le fait que nous sommes d'accord, évidemment, avec le projet de loi qui
est devant nous, comme le mentionnait le ministre qui rappelait, d'ailleurs,
que son intention n'était pas de ralentir le rythme d'identification et
de reconnaissance de nouvelles réserves écologiques par le
ministère et par le gouvernement, bien sûr. Ce ne serait pas
souhaitable, évidemment, que ça soit le cas puisqu'on sait qu'il
y a des engagements pris par ce gouvernement à l'occasion, entre autres,
d'une conférence des ministres de l'Environnement des pays ayant en
commun l'usage du français, qui souhaitaient que le Québec
partage l'objectif et il y a adhéré, d'ailleurs, à
cet objectif-là de protéger 5 % de son territoire à
des fins de conservation. Et, évidemment, la question des
réserves écologiques entre largement dans cet objectif. Donc,
nous serons aussi d'accord pour dire qu'il faut non seulement ne pas ralentir
le rythme, mais, si c'est possible, l'accélérer un peu.
Je voudrais en profiter, peut-être, pour rappeler au ministre
qu'il serait peut-être intéressant, comme mon collègue le
lui a mentionné déjà à l'Assemblée
nationale, d'identifier un certain nombre de rivières qui pourraient
actuellement être considérées comme des rivières de
type patrimonial et qui pourraient être protégées au
même titre que le sont les réserves écologiques. On sait
qu'on a eu un débat dernièrement en ce ,qui concerne le plan de
développement d'Hydro-Québec, et il y a eu des
représentations qui ont été faites concernant certaines
rivières au Québec ou des groupes sont venus manifester leur
objection à ce qu'Hydro-Québec intervienne sur ces
rivières. On pense, entre autres, au cas de l'Ashuapmushuan,
évidemment, au SaguenayLac-Saint-Jean, qui fait encore l'objet de
débats et d'études actuellement. Et, dans ce sens-là, je
pense qu'on aurait tout intérêt à identifier un certain
nombre de rivières qui devraient être ainsi
protégées, comme le sont actuellement certains territoires.
Est-ce que c'est par cette loi ou autrement qu'on peut le faire? En tout cas,
on peut au
moins les identifier.
D'autre part, j'aimerais bien féliciter le ministre pour avoir
respecté les délais prévus par la loi de
l'Assemblée nationale dans la présentation de sa loi. Je sais
qu'actuellement est en discussion entre son ministère, lui-même et
certains groupes concernés par la question des déchets un
éventuel projet de loi, mais je veux bien prévenir le ministre
que nous n'avons pas l'intention d^accorder d'exemption au ministre quant aux
règles à suivre en ce qui concerne l'Assemblée nationale,
surtout s'il s'agit d'une loi qui comprend un nombre d'articles important et
qui exigerait qu'une étude approfondie soit faite. Si cela va dans le
sens, essentiellement, d'un moratoire, je suis prête à ce qu'on
envisage la question avec le ministre, mais il faudrait qu'il soit prudent.
Alors, je veux bien l'en prévenir dès ce moment-ci. (15 h 20)
D'autre part, je suis heureuse de constater que le ministre va venir
avec des amendements. On verra si ça répond aux questions qu'on
avait soulevées au moment des débats, particulièrement
pour que la loi soit en concordance avec la loi 56, adoptée en mars
dernier, concernant la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, qui
prévoit que l'on consulte les municipalités régionales de
comté ou, à tout le moins, qu'on obtienne leur avis si le projet
de réserve écologique que voudrait retenir le gouvernement allait
à rencontre, par exemple, du schéma d'aménagement. S'il
est conforme, évidemment, il s'agit de s'assurer de sa
conformité, mais, s'il n'était pas conforme, il faudrait qu'il y
ait un mécanisme de prévu. Or, la loi ne fait pas mention de la
loi 56. Le ministre nous annonce un papillon; j'imagine qu'on aura l'occasion
d'en débattre.
Alors, voilà pour les commentaires généraux que je
voulais faire, Mme la Présidente, à ce moment-ci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Mme la
députée de Taillon. Est-ce que vous voulez faire des
commentaires, M. le député de Dubuc?
M. Gérard R. Morin
M. Morin: Oui, un bref commentaire. Je pense que c'est heureux,
parce que ça peut avoir pour effet d'actualiser toute la loi touchant la
création et la gestion des réserves avec la situation actuelle
qu'on connaît, entre autres, évidemment, la venue des
schémas d'aménagement depuis 1980, puis la loi datait d'avant
ça. Et aussi, il y a la Loi sur la conservation de la faune qui a subi
quelques légères modifications. Les règlements entourant
les habitats fauniques de cette même loi sont, pour un certain nombre, en
vigueur; d'autres sont sur le point d'être mis en vigueur. Alors, je
pense qu'il y a beaucoup de liens entre différents ministères,
différentes lois et la loi sur la constitution de réserves
écologiques.
Je pense que c'est heureux, sauf que, après une lecture
brève, je ne suis pas certain qu'on profite véritablement de
l'occasion pour maximiser cette actualisation-là. Il y a des petites
choses qu'on semble avoir oubliées, volontairement ou pas. Mais je pense
que le débat nous permettra de vérifier s'il y a eu oubli ou si
c'est volontaire, et les raisons. Alors, c'est les seuls commentaires que je
voulais faire.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Dubuc. Alors, est-ce qu'il y a des commentaires
à ces remarques, M. le ministre? Non?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ça va. On est ici pour
bonifier, s'il y a lieu de bonifier.
Étude détaillée
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 1. M. le ministre.
Fins visées par la constitution des
réserves écologiques
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 1 établit les
fins pour lesquelles le gouvernement pourra constituer des réserves
écologiques sur les terres publiques. Il s'agit, en fait, des
mêmes fins que celles prévues dans la loi actuelle.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Taillon.
Mme Marois: Moi, j'ai essayé de voir par rapport à
l'ancienne loi. Je pense qu'on remet, dans le fond, au niveau de l'article 1,
les objectifs que l'on poursuit, alors qu'on les retrouvait un petit peu
épars dans l'ancienne loi, particulièrement, entre autres, quand
on voulait réserver des terres à la recherche scientifique et
à l'éducation. Ça devenait des actes interdits ou, par des
autorisations, permis, tandis que, là, c'est nommément dans le
fond même de l'objectif que Ton poursuit par cette loi. Moi, ça me
convient. Je ne sais pas si mon collègue veut ajouter des choses
à l'article 1.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
M. Morin: Mme la Présidente, je ne sais pas si on retrouve
plus loin... Évidemment, j'ai fait une lecture très, très
brève. Au-delà de conserver les terres à leur état
naturel et de sauvegarder les espèces, est-ce que c'est volontairement
qu'on a omis le fait de restaurer? Parce qu'il pourrait se produire que le
gouvernement décide de créer une réserve écologique
quelque part où il y a déjà eu des interventions,
peut-être légères, qui n'empêchent pas l'implantation
d'une réserve écologique, mais qui nécessiteraient
certaines interventions de restauration, pas de remise à neuf, mais
presque. Et, sur les 3 objectifs majeurs de la loi, soit conserver,
réserver les terres et sauvegarder, je ne sais pas, mais je suis comme
resté sur mon appétit. J'aurais
senti le besoin de dire: et de restaurer ou de permettre des
interventions. Ça m'aurait paru plus complet. À moins que, dans
la loi, on n'en fasse mention. Si on n'en fait pas mention, est-ce que c'est
pensable qu'on puisse inclure dans la création de réserves
écologiques ce volet de restauration d'un territoire donné afin
qu'il rencontre, finalement, toutes les règles
généralement admises et exigées par une réserve
écologique?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y a rien d'impensable. Il
s'agit strictement de bien définir le créneau auquel on veut
s'attaquer. On a présentement suffisamment de sites identifiés au
Québec. On a un plan triennal de réserves écologiques au
ministère de l'Environnement, des sites qui sont dans un état
naturel. C'est un des objets, sur le plan de la conservation, d'acquérir
un site à l'état naturel qui soit représentatif, sur le
plan de la flore ou de la faune, d'éléments que l'on veut
conserver. On n'a pas à reconstruire.
Ça irait un petit peu à rencontre de la philosophie qui
nous a animés jusqu'au moment où on se parle, à travers
tous les gouvernements. On prend un site qui est à l'état vierge,
pratiquement, le moins touché possible par la main de l'homme. Parfois,
vous avez dedans des arbres qui sont tombés la nature fait son
oeuvre des arbres morts. Notre conception de la restauration va à
rencontre de laisser à l'état complètement naturel la
réserve écologique pour que les générations futures
puissent comparer. Les places où on aura restauré ne seront pas
des réserves écologiques; elles peuvent être des parcs,
sous une autre loi, dépendre de Loisir, Chasse et Pêche, et
même être un parc fédéral, comparées avec ces
endroits-là où on a limité au maximum les interventions de
l'humain. Donc, on ne vise pas les interventions de l'humain.
Mme Marois: C'est le ministère du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche, je pense, qui a la responsabilité de ce volet de
création de parcs et, éventuellement, d'interventions qui peuvent
être des interventions soit de restauration ou d'aménagement, si
on veut.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nos fins de conservation, au
ministère de l'Environnement, sont vraiment dans des
éléments que l'on veut les plus inviolables possible. On a,
d'ailleurs, besoin de beaucoup de soutien des groupes écologiques des
régions, parce que les chasseurs ne sont pas admis, hein, les
pêcheurs ne sont pas admis. Ce ne sont pas des gens qui ont de quoi
contre la nature ou contre la faune, mais on veut vraiment conserver intact le
milieu. Il n'y a pas d'activités récréatives
pédestres de permises, non plus. Donc, on prend des coins de terrain et,
vraiment, on décide de laisser faire la nature et de ne rien en faire
sur le plan...
M. Morin: Je vais quand même poser ma question. Je ne veux
pas retarder indûment. Supposons que, par inadvertance, il arrive, je ne
sais pas, un accident d'avion qui a pour effet de détruire totalement
des habi- tats fauniques naturels. Je présume que le gouvernement aurait
en main tous les pouvoirs d'intervention pour apporter les correctifs, s'il y a
lieu. Parce que je comprends votre priorité, là.
Évidemment, c'est de créer des réserves écologiques
où, finalement, c'est écologique, où c'est à
l'état pur. Ça, je comprends ça. Mais il n'en demeure pas
moins qu'il peut se produire des situations où cette situation-là
est remise en cause. On parle des accidents de la nature, voire même
naturels, ou des accidents comme, je ne sais pas, un écrasement d'avion,
ou ces choses-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les accidents naturels, qui sont
dans la nature...
M. Morin: On va vous dire que c'est...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...nous n'intervenons pas. Un
accident d'avion, ce n'est pas un accident naturel. Ce n'est pas dans la
nature, les avions.
M. Morin: D'accord. D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les avions ne poussent pas, puis
ils ne tombent pas. À ce moment-là, on peut intervenir. Il y a
même des «provisions», sur le plan des dispositions de nature
pénale on les verra tantôt qui prévoient que,
si quelqu'un a commis une infraction à la Loi sur les réserves
écologiques, s'est retrouvé dans une réserve
écologique et a causé des dommages à la réserve
écologique, le tribunal peut le condamner à des dommages. Et on
peut se servir du montant, de l'argent pour réparer les dommages qu'il a
causés au niveau de la réserve écologique comme telle.
Mais c'est la non-intervention qui est la règle. Si un avion tombe, on
va aller le déplacer, mais le plus légèrement possible,
par hélicoptère s'il y a lieu.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va pour l'article 1?
Mme Marois: Oui, ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'article 1 est adopté?
Mme Marois: Adopté. (15 h 30)
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté. J
"appelle l'article 2 et, à l'article 2, il y a un papillon, une
modification. M. le ministre.
Constitution, modification ou abolition d'une
réserve écologique
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Le papillon se lit comme
suit: Remplacer, au début de la première ligne, le mot
«La» par les mots «Outre les prescriptions du chapitre VI du
titre I de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme (L.R.Q., chapitre A-19.1)
applicables dans les cas où les terres visées sont comprises dans
le territoire d'une municipalité régionale de comté,
la».
Mme Marois: Avez-vous une autre copie du papillon pour mon
collègue, s'il vous plaît?
La Présidente (Mme Bélanger): des commentaires sur
l'amendement?
Mme Marois: Je veux juste m'assurer de ce que ça couvre
comme amendement. On dit: «Outre les prescriptions du chapitre VI du
titre I de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme.» Est-ce qu'on
fait référence au projet de loi adopté en mars dernier et
à quels articles exactement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Les articles 149 à
157.
Mme Marois: D'accord. C'est exactement ce qu'on avait
identifié.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La piste que vous nous aviez
identifiée au moment de l'adoption du principe.
Mme Marois: C'est ça. Ce qui permet de respecter la loi
qui prévoit qu'il y a avis ou consultation auprès des
municipalités régionales de comté. Est-ce que... Bien,
là, peut-être que c'est plus loin qu'on devra se poser la
question. J'imagine que ça viendra aussi modifier la procédure
qui est prévue à l'article 4 du projet de loi qu'on
étudie.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
Mme Marois: C'est parce qu'ici on dit que, quand on veut
protéger des terres du domaine public par la constitution d'une
réserve écologique, copie du plan doit être transmise.
Ça, c'est dans l'article 4. «Copie du plan doit être
transmise: à la MRC et à la municipalité locale dont le
territoire est visé par ce plan.» Or, là, on fait
simplement transmettre le plan; on ne leur demande pas d'avis, ni de s'assurer
de la conformité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, parce que le
propriétaire... On le comprendra aisément, on est dans le domaine
public, on relève d'une autre loi. Dans le premier cas, dans le domaine
des terres privées, on est dans la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme, et, dans les terres publiques, on tombe sous la Loi sur les terres
du domaine public.
Mme Marois: Alors, là, ce seraient les territoires non
organisés et les territoires publics. Donc, ils ne sont pas... Mais ils
pourraient être à l'intérieur d'une MRC, non?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, TNO à
l'intérieur d'une MRC.
Mme Marois: Oui, un territoire non organisé, mais qui peut
être...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a un deuxième
élément. L'article 4 ne vise que la planification. Je vous ai
parlé tantôt du plan triennal?
Mme Marois: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À ce moment-là, on
le fait parvenir. Mais ce n'est pas parce qu'on a identifié, sur le plan
triennal on souhaite qu'il en soit ainsi dans le maximum de cas
je ne sais pas, une quarantaine de réserves écologiques qu'elles
vont toutes devenir réserves écologiques. L'article 4 vise la
planification, tandis que l'article 2 vise la réalisation. Quand on
arrive à l'étape de la réalisation, là, on fait
intervenir le processus de consultation.
Mme Marois: C'est parce que... Je vous suis bien, sauf que, quand
je lis l'article, si vous lisez la troisième ligne, déjà,
on y dit que «le ministre de l'Environnement peut dresser le plan de la
réserve projetée». Alors, un plan triennal, c'est une
identification relativement sommaire de l'espace qu'on voudrait
éventuellement voir devenir...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais c'est un petit peu plus
que sommaire.
Mme Marois: Mais, là, ce n'est plus... C'est ça.
Là, on dit «dresser le plan de la réserve».
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On le fait parce que, lorsque vous
arrivez pour déposer un plan triennal de réserves
écologiques, vous arrivez dans les comités
interministériels... À titre d'exemple, je vais mentionner
strictement le comité de développement régional. Les
autres ministères, qui, surtout dans le domaine des terres publiques,
peuvent avoir des vues sur ce territoire-là, veulent savoir exactement
où ça se situe. À titre d'exemple, le ministère des
Forêts ne voudra pas émettre ce qu'on appelle des CAAF sur cet
espace de terrain; le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche ne voudra pas émettre des permis de chasse et pêche
sur cet espace-là. Donc, notre planification n'est pas simplement de
dire: Grosso modo, c'est à peu près où on s'en va: c'est
de dire: Voici nos intentions pour les 3 prochaines années. Dans les 3
prochaines années, on vise exactement à s'en aller dans ces
endroits-là et tenez-en compte dans la planification de vos
ministères.
Mme Marois: O.K.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais on n'est pas en phase de
réalisation. Il peut survenir, à titre
d'exemple, qu'à un moment donné on ait identifié
une terre publique et que la prospection fasse en sorte qu'on y découvre
un gisement de minerai très rare, dont la valeur monétaire...
Là, on peut s'asseoir avec Énergie et Ressources et
négocier pour un autre morceau de terrain ailleurs, qui a une valeur
patrimoniale, mais peut-être pas la même valeur de gisement de
minerai.
Mme Marois: Oui. Je le lis bien, effectivement. Il ne semble pas
contraindre. Dans le fond, on informe. Enfin, l'article 4 contraindrait les
ministères.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est-à-dire qu'on le donne
à titre de planification parce que, dans l'aménagement du
territoire, personne n'aime à être pris par surprise. Et c'est
trop facile d'invoquer l'élément de surprise pour s'objecter
à la constitution d'une réserve écologique. En
déposant un plan triennal, en effectuant une bonne planification, en
déposant les plans, lorsqu'on arrive à la réalisation
article 2 là, on leur dit: Écoutez, ça fait
3 ans qu'on vous a mis ça sur vos planches à dessin, il n'y a
rien de nouveau.
Mme Marois: oui. bien, en tout cas, revenons à l'article
2, puis on reviendra à ça parce que, à ce
moment-là, logiquement, je me dis qu'un article comme l'article 4, qui
est une planification plus globale, devrait venir préalablement.
après ça, on dit: bon, maintenant, on a un plan qui nous dit un
peu à quel endroit et dans quelle aire périphérique on
souhaite établir une réserve. ça, ce serait, pour moi,
logiquement, le deuxième article. après ça, dire: quand on
veut, maintenant, bien attacher le morceau et tout ficeler, là, on va
à l'article 2 qui dit: voilà ce qu'on entend faire quand on veut
constituer une réserve écologique. mais enfin...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais, ça, on peut le
régler à la toute fin par une motion de renumérotation,
Mme la Présidente.
Mme Marois: Oui, oui, tout à fait. Oui, c'est ça,
la renumérotation, ramener les articles... À moins qu'il n'y ait
des objections juridiques. Mais, si l'explication que vous me donnez correspond
au sens profond de ce qui est contenu dans l'article 4, il y a une logique, en
tout cas, à ce qu'il devienne plus global. Après ça, on y
va d'une façon un petit peu plus serrée, en entonnoir. Mais
peut-être que je me trompe; je ne veux pas, non plus, dire des choses qui
ne seraient pas utiles.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais vérifier s'il y a
des objections d'ordre juridique à ce que la
renumérotation...
Mme Marois: bon. alors, là, si on reprend maintenant
l'article 2, donc, ça devrait rendre la loi conforme à la loi sur
l'aménagement et l'urbanisme bon, ça, ça va
qui prévoit, si je prends l'article 150, juste pour qu'on se comprenne
bien: «le gou- vernement ou l'un de ses ministres ou mandataires ne peut
faire une intervention à l'égard de laquelle s'applique le
présent article, sur un territoire où est en vigueur un
schéma d'aménagement ou un règlement de contrôle
intérimaire adopté par le conseil d'une municipalité
régionale de comté, que si cette intervention est
réputée puis, là, on fait référence,
évidemment, à l'article 157 en vertu de l'article 157,
conforme aux objectifs du schéma ou aux dispositions du
règlement.»
Alors, ça couvre bien, et cet article-là et les articles,
vous m'avez dit, 150 à...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est 149 à 157.
Mme Marois: Bon, c'est ça. Alors, c'est ce qu'on avait
identifié.
(Consultation)
M. Morin: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
M. Morin: ...avec l'amendement, on fait référence
à la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, mais amendée.
Forcément.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Forcément.
M. Morin: Je veux dire, c'est juste pour les fins de ma
compréhension. Parce qu'on ne le mentionne pas, mais je présume
que c'est ça que ça veut dire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est celle qui était en
vigueur au moment où...
M. Morin: O.K.
Mme Marois: En fait, ce qu'on sait, c'est que c'est à
partir de la loi 125 qu'il y avait eu une obligation de faite à chaque
municipalité régionale de comté d'établir un plan
ou un schéma d'aménagement. Actuellement, c'est terminé,
cette opération-là.
M. Morin: Pas toutes, il en reste encore 2.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y en a peut-être 2.
Mme Marois: Deux. Bon, d'accord, on s'entend.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça. Peut-être 2
sur les 98. Est-ce que c'est ça?
Mme Marois: Sur 96. M. Morin: Sur 93.
Mme Marois: C'est 93? Il me semblait que c'était 96. Mais,
enfin, je peux peut-être me tromper. Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez tous les deux raisons.
C'est 93 si vous excluez les 3 communautés urbaines et 96 si vous
incluez le schéma d'aménagement des 3 communautés
urbaines. (}5 h 40)
Mme Marois: Oui, d'accord. Si on inclut les 3 communautés.
Bon. Québec, Montréal et l'Outaouais.
M. Morin: C'est rare que tout le monde puisse avoir raison avec
ces gens-là.
Mme Marois: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, je suis ici pour vous
accorder, hein!
Mme Marois: Oh! là, là! Ha, ha, ha! Ne vous
inquiétez pas de ça, on s'en charge très bien.
M. Morin: Ils sont rares, les avocats qui font des cadeaux, il
n'y en a plus.
Mme Marois: C'est vrai, on les cherche. Bon. Cela étant
dit, les schémas sont adoptés, déjà, un peu
partout. Est-ce que le ministre a évalué, dans
l'établissement de son plan triennal, que ça puisse causer
certains problèmes, l'identification de réserves, compte tenu que
les schémas sont adoptés actuellement? Évidemment, il y a
des mécanismes de prévus pour consulter, mais je veux qu'on m'en
parle.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Tous nos projets, ceux même
auxquels on s'est permis de rêver, sont actuellement incorporés
dans les schémas d'aménagement.
Mme Marois: D'accord. Ah bon! Par une transmission
d'informations...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
Mme Marois: ...qui a été faite auprès des
municipalités? Comment ça s'est passé?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On a informé les Affaires
municipales...
Mme Marois: D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...qui ont informé les MRC
ou, dans le plan d'affectation des terres publiques, au niveau du
ministère de l'Énergie.
Mme Marois: D'accord. Qui ont donc pu en tenir compte dans leur
planification triennale.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans la création de
réserves écologiques, vous avez raison de le souligner, il faut y
aller doucement, parce qu'il n'y a jamais de mouvement de foule. Ce sont
vraiment des territoires qu'on n'exploite pas; donc, il n'y a pas
d'intérêt...
Mme Marois: Oui, c'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...sauf l'intérêt de
conservation. Et ça, il n'y a pas de parade dans les rues pour ces
choses-là, habituellement.
Mme Marois: Non. Bon. Alors, ça, ça va.
«Prendre l'avis du Conseil de la conservation et de
l'environnement.» Évidemment, le Conseil va conserver ses
responsabilités et ses tâches, puisqu'on le mentionne ici. Parce
que j'avais eu des craintes; on m'avait exprimé des craintes à
l'effet que le Conseil aurait pu passer sous le couperet...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est le début de la
sagesse, les craintes.
Mme Marois: ...du ministre et du gouvernement. Les
craintes...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est le début de la
sagesse.
Mme Marois: ...c'est le début de la sagesse. Est-ce que le
début de la sagesse, dans ce cas-ci, ce ne serait pas de nommer une
présidence au Conseil?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Une présidente? Mme
Marois: Une présidence.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Une présidence! O.K.,
ça va, parce que...
Mme Marois: J'ai dit «une présidence», une
personne à la présidence. Ça pourrait être une
présidente, pourquoi pas?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ça ne l'exclut pas, soit
dit en passant.
Mme Marois: Oui, ça ne l'exclut pas, mais, de toute
façon, je ne connais pas les intentions du ministre quant à la
nomination de l'une ou l'autre des personnes, d'une personne d'un sexe ou de
l'autre, mais qu'il y ait une personne à la présidence.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
Mme Marois: II y a un intérim actuellement, à ce
que je sache.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
Mme Marois: Mais c'est toujours, évidemment,
insécurisant pour une organisation lorsqu'il n'y a pas de responsable
officiel.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et surtout lorsqu'il y a des
rumeurs de diminution d'organismes gouvernementaux.
Mme Marois: En plus! Ça ne facilite pas les... Alors,
est-ce qu'il y en aura?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Mme Marois: Une personne.
Quand?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On recherchait une personne qui
pouvait à la fois assumer la présidence du conseil de la
conservation et le secrétariat ou la présidence, mais un
rôle majeur au niveau également de la table ronde, qui
était capable de marier les deux fonctions. Nos recherches ont
été longues, mais n'ont pas été vaines.
Habituellement, on recherche la perle rare et, dans ce cas-ci, on a eu une
difficulté de parcours parce qu'on a trouvé deux perles...
Mme Marois: C'est très bien.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...ce qui est très bien.
C'est loin d'être négatif, sauf qu'on avait des
préengagements de pris envers une des deux perles, et nous sommes en
négociations pour nous assurer que tout se passe dans la
sérénité, là, compte tenu des préengagements
que nous avions.
Mme Marois: Donc, ça viendra quand, la nomination?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est le Conseil des
ministres...
Mme Marois: Oui, ça, ça va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...qui procède à la
nomination. Moi, j'ai fait dernièrement une recommandation au Conseil
des ministres. Il y a une des personnes que je mentionne. Et vous comprenez que
la qualité de ces personnes-là fait en sorte qu'elles ne quittent
pas un emploi une journée pour se retrouver là le lendemain, non
plus. C'est en négociations de contrat présentement, là,
au niveau central.
Mme Marois: Donc, ce qui veut dire que, d'ici la fin de la
session, d'ici la fin de juin, on devrait avoir connaissance de cette
nomination.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, je veux être plus
prudent. Compte tenu de la qualité des personnes que nous avons
approchées, je dirais plutôt d'ici la reprise de la session, ce
qui n'exclut pas dans les meilleurs délais.
Mme Marois: Les meilleurs délais, ça serait mieux,
sûrement, pour l'organisme. Bon. Donc, on demande avis à la
Commission de protection du territoire agricole, bien sûr, en vertu de sa
loi. Bon, moi, ça va, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? Mme
Marois: Je n'ai pas de question.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'amendement à l'article 2 est adopté?
Mme Marois: Attendez un peu, Mme la Présidente. Je pense
que mon collègue a une question.
M. Morin: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
M. Morin: Je voudrais savoir pourquoi
«c'est-u» par mesure, je ne sais pas, de précaution?
on prend la peine de faire mention expressément de la Loi sur la
protection du territoire agricole, alors qu'il est fort peu probable qu'un
territoire retenu pour fins de réserve écologique entre en
conflit avec la loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Absolument pas. Dans la magnifique
région des Cantons-de-1'Est, qui est zonée agricole d'un bout
à l'autre, je pense qu'on est en train de vivre l'expérience avec
Ruiter Valley présentement, qui était zonée agricole, et
il a fallu passer... Et, soit dit en passant, l'impact du zonage agricole n'a
pas été négatif; il a permis de préserver, d'une
certaine façon, pendant tout le temps qu'on a pris pour y arriver. Donc,
ce n'est pas des situations théoriques; ce sont des situations pratiques
que nous vivons. On en a déjà 5 qui sont passés, à
date, devant la Commission de protection du territoire agricole et on
reçoit de la Commission une bonne collaboration parce qu'on
protège davantage, finalement.
M. Morin: Dans le deuxième paragraphe, lorsque vous donnez
un délai de 30 jours, évidemment que .ces 30 jours ou ce
délai peuvent être soumis à l'amendement que vous avez
suggéré, là, relié aux interventions ties MRC pour
ces choses-là, pour le droit de revendiquer ces choses-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est en plus. M. Morin:
C'est en plus. M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est en plus. M.
Morin: Ça concerne un individu en dehors.
Mais qu'est-ce qui nous dit que les MRC ne sont pas tenues de respecter
ce délai de 30 jours là? Surtout que, dans le deuxième
paragraphe, on ne parle pas uniquement de modification ou de constitution; on
parle aussi de possibilité d'abolition d'une réserve
écologique. Alors, si le fait de créer une réserve
écologique peut paraître ne pas susciter de tollé, au
contraire si c'était un projet d'abolition d'une réserve
écologique, vous conviendrez avec moi que les 30 jours m'apparaissent,
en tout cas, plus que précaires.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce sont 2 éléments
cumulatifs, là. «Prendre l'avis du Conseil de la
conservation», etc., au premier paragraphe et, deuxièmement.
..
M. Morin: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...par mesure de
sécurité additionnelle...
M. Morin: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ce qu'on appelle la
méthode de la ceinture et des bretelles.
M. Morin: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut ajouter une veste de
sauvetage, là. Mais, avec ceinture et bretelles,
généralement, les pantalons restent en place.
M. Morin: Oui, oui. Mais c'est parce que, dans le premier
paragraphe, vous avez seulement les gouvernements ou les ministères
concernés. Mais, là, si vous voulez avoir le point de vue ou
permettre au milieu d'intervenir ou de se prononcer, bien, moi, je trouve que
ce n'est pas une exigence si grande que ça; ça va de soi. Et les
30 jours dans l'éventualité d'une abolition, j'aimerais que le
ministre, quand même, me confirme que, bon, ces 30 jours-là ne
touchent pas les MRC, touchent uniquement des individus à leur seul
titre d'intervenant. Je ne sais pas, mais, 30 jours pour...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Habituellement, lorsque vous en
arrivez à la conclusion que vous voulez créer une réserve
écologique, les gens sont alertés dans le milieu. Ça ne se
fait jamais sans que tous les intervenants soient consultés. Je n'ai
jamais eu à vivre le cas de l'abolition, moi. J'ai eu à vivre des
cas d'agrandissement ou de création, mais il faut l'anticiper, parce que
la loi le prévoit comme tel. Le cas de l'abolition, ça ne peut
pas se faire en secret. Il faut que ce soit publié dans un journal, non
seulement dans la Gazette officielle, mais dans un journal qui circule
dans la région la plus rapprochée. La personne ou l'individu a 30
jours pour faire des représentations. Le processus dure beaucoup plus
que 30 jours, mais il faut qu'il fasse des représentations pendant les
30 jours. C'est l'habitude législative, finalement.
Mme Marois: Qu'est-ce que c'est, l'expérience
passée sur ça? Ça peut être intéressant de le
savoir.
M. Morin: Ça ne se présente pas souvent, sauf que,
moi, je ne voudrais pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De l'abolition, on n'en a jamais
connu, je pense.
M. Morin: C'est peu probable, sauf qu'à partir du moment
où la loi en fait...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Elle le prévoit.
M. Morin: ...une mention explicite, contrairement, je pense... Je
ne sais même pas si, dans l'autre loi, on en faisait mention, de
l'abolition.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Morin: Aussi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, aussi.
M. Morin: Moi, je ne voudrais pas me faire...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On n'ajoute pas un pouvoir
nouveau, là, sur le plan de l'abolition.
M. Morin: Bien, moi, je ne voudrais pas me faire reprocher
d'avoir contribué à l'adoption d'une loi sur un délai,
surtout dans la perspective d'une abolition, même si je sais qu'à
99,9 % le projet de loi n'a pas pour but d'abolir une chose, mais de la
créer. Sauf qu'à partir du moment où on en fait
explicitement mention la question se pose. Si on s'assure bien que les
délais... (15 h 50)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On reconduit ce qu'il y avait dans
la loi. On ne change pas l'état du droit. Donc...
M. Morin: Oui, oui. Mais, tant qu'à y être, ce n'est
pas défendu de faire mieux, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non. Ce n'est pas
défendu de faire mieux. Moi, je n'ai pas d'objection, sauf que...
M. Morin: Puis, si le mot «abolition» n'y
était pas, ça vous créerait des problèmes parce
qu'on pourrait prétendre, vous savez...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, ça peut me
créer des problèmes, comme ministre de l'Environnement.
M. Morin: À partir du moment où la loi vous
permet d'en créer, vous pourriez prétendre que, de ce
fait, vous obtenez le... Si vous avez le droit de créer quelque chose,
vous avez aussi le droit de l'abolir. Enfin, il y en a qui prétendent
ça. Ce n'est pas si facile, mais... De là la
non-nécessité d'en faire mention, vu que l'esprit de la loi est
de constituer de nouvelles réserves ou de modifier le territoire ou
d'apporter tout ordre de modifications, mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, j'aime autant que le ministre
l'ait, et je vais vous dire pourquoi. À un moment donné, vous
pouvez découvrir je vais réutiliser le même exemple
un gisement d'un minerai d'une richesse incommensurable dans une
réserve écologique. Vous avez le pouvoir d'abolir, mais, avant
d'abolir, vous entrez en négociations parce que,
généralement, c'est des terres publiques avec le
ministère de l'Énergie et des Ressources, et vous dites: Oui, je
veux l'abolir, mais à condition que vous me donniez 2 ou 3 fois plus de
territoire dans une région que je n'avais pas, etc. Ça me donne
une souplesse d'intervention, et j'aimerais bien m'en servir.
M. Morin: D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne sais pas si un successeur ou
quelqu'un aura à s'en servir un jour, mais il est sain qu'il ou qu'elle
ait cette souplesse d'intervention.
M. Morin: Parce que, une réserve écologique,
ça ne se pollue peut-être pas, mais on sait qu'au niveau de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oh! Ça se pollue. Les
pluies acides tombent dessus.
M. Morin: Je sais qu'à l'heure actuelle il y a un petit
problème entre le projet d'implantation d'une mine dans le nord, puis
ça entre en conflit avec le parc...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le parc de la Gaspésie.
M. Morin: Non, du lac Albanel, ou dans ce coin-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): O.K.
M. Morin: Vous allez dire que c'est un parc de conservation, ce
n'est pas tout à fait pareil. Mais, par extension, moi, ça
m'amène à poser un petit peu la question.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bon, le parallélisme.
..
M. Morin: Je n'y vois pas un problème ultra, ultra, une
question d'urgence nationale, sauf que vous conviendrez que les petits 30 jours
dans l'hypothèse d'une abolition, ça me fatigue un petit peu.
Voilà.
Mme Marois: Tout à l'heure, en fait, ma question
n'était peut-être pas suffisamment claire. Est-ce qu'il y a eu
déjà, dans le passé, je ne dis pas des abolitions, mais,
dans le cas de modification de limites ça a dû arriver
qu'on modifie des limites de réserves est-ce qu'il y a eu des
avis? Quand on a annoncé cela, puis qu'on s'est conformé aux
règles qui étaient prévues, est-ce qu'il y a eu des
réactions qui ont été données dans les 30 jours ou
est-ce qu'il y en a eu qui sont venues après les 30 jours et puis qu'on
s'est dit: Bien, s'il y avait eu un peu plus de temps, ça aurait permis
à l'institution ou à la personne ou à l'entreprise de
faire valoir son point de vue?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le travail avait tellement
été bien fait que...
Mme Marois: Ha, ha, ha! D'accord. Ça va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...il n'y a pas eu, ni avant ni
après, de représentations.
Mme Marois: Non, mais je comprends. Que le travail puisse avoir
été bien fait, je n'en doute pas, mais, cela étant dit, le
travail peut être tout à fait bien fait et on peut être
complètement en désaccord avec le fond. Alors, ça n'a rien
à voir avec le fait. Mais il n'y en a pas eu, ce n'est pas
arrivé?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas arrivé.
Mme Marois: D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À date, on n'a pas
exagéré dans la création de réserves
écologiques. Malgré le virage important qu'on a pris au cours des
3 dernières années, on avait, comme société, un
retard sur le plan de la conservation à combler si on se comparait aux
autres sociétés en Amérique, et je pense que c'est bien
accepté. Moi, j'ai fait des vérifications dans chacun des cas,
dans chacune des régions; en plus des gens qui sont indiqués,
à chaque fois, le député de l'Opposition ou du parti
ministériel a été consulté et à chaque fois
c'est bienvenu, mais jusqu'à une certaine limite. Vous avez des
pressions des développeurs qui, d'un côté, /ont valoir leur
point de vue. En ralentissement économique, j'en discutais tantôt,
c'est la meilleure période, finalement, pour le ministère de
l'Environnement, pour créer davantage de réserves
écologiques parce que les pressions économiques sont moins fortes
sur ces territoires.
Mme Marois: Cher collègue, est-ce que vous souhaiteriez
qu'on propose de modifier cela pour le mettre à 60 jours? Parce qu'on
pourrait aussi le proposer, d'une part.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II ne faut pas les retarder, non
plus.
Mme Marois: Non, non, c'est ça. Je suis consciente qu'il y
a ça aussi, mais je pense que ce qui inquiétait mon
collègue il sera capable de le défendre, sûrement
c'est de dire: Si jamais il y avait abolition... Je pense que c'est
ça qui inquiétait mon collègue de Dubuc.
M. Morin: Puis, en même temps, lorsque l'amendement fait
référence au chapitre VI si vous l'avez déjà
dit, puis que je n'ai pas écouté, je m'en excuse, mais, si vous
ne l'avez pas dit, je vous prierais de le dire le chapitre VI de la loi,
c'est quoi? Parce que, quand on fait référence seulement à
un chapitre, ça me fatigue toujours un peu. Parce qu'une loi, on sait
que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On accepte vos excuses; on l'avait
déjà dit. Ça fait référence aux articles 149
à 157 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme.
Mme Marois: Est-ce que ça pourrait s'ajouter, le fait que
dans le cas d'une abolition on puisse prévoir que le délai sera
de 60 jours?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Tout peut se faire. Il n'y a rien
d'impossible au législateur pratiquement, sauf les réserves
constitutionnelles.
Mme Marois: Mais c'est très... J'aime vous entendre dire
cela, M. le ministre! Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sauf les réserves
constitutionnelles et les chartes des droits et libertés.
Mme Marois: D'accord. Si le ministre pouvait nous proposer une
formulation où, dans le cas d'une abolition de réserve, on puisse
songer à un avis de 60 jours...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien oui.
Mme Marois: Oui. Bien, moi, je verrais que ça s'applique
dans le cas de l'abolition, simplement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur le plan de la clarté du
texte, c'est peut-être...
Mme Marois: Ou mettre 60 jours, point, pour la création.
C'est peut-être plus simple, oui.
M. Morin: La loi prévoit qu'à partir du moment
où le gouvernement indique son intention de créer le parc... Tout
de suite, là, ça ne risque pas de se voir pris de court par
différentes interventions ou des projets qui seraient dans l'air.
Mme Marois: Alors, à ce moment-là, précisant
que tout intéressé peut, dans les 60 jours, communiquer au
ministre, puis ça s'appliquerait à l'ensemble des...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, je n'ai pas d'objection comme
telle, mais le directeur du patrimoine écologique me dit que, dans le
contexte où le processus prend plus de 1 an, ça ne se fait pas en
catimini. Ça se fait toujours au su et au vu de tout le monde. Il trouve
les 60 jours puis, lui, il a à vivre avec la loi dans le
quotidien un peu longs. Pour l'abolition, il n'y a pas de
problème. Il y aurait des problèmes pour la création.
Mme Marois: Ah bon! Alors, à ce moment-là, comme,
nous, dans le fond, la perspective, c'est surtout de nous assurer que,
lorsqu'il y a abolition, on puisse en tenir compte, bien, on se disait:
Appliquons-le à l'ensemble si c'est plus simple. Mais je comprends que
ça puisse rallonger le processus dans ce cas-là et que ce n'est
pas utile parce que ça empêcherait que les réserves se
créent plus rapidement. Allons-y pour un petit amendement qui
permettrait d'ajouter le fait que, lorsqu'il s'agit d'une abolition, on
prévoit que tout intéressé peut, dans les 60 jours,
communiquer son point de vue.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
voulez, pendant qu'on rédige l'amendement, qu'on suspende l'article?
Mme Marois: Oui, qu'on le suspende et puisqu'on le rédige
pour ne pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut adopter le premier
amendement, si tout le monde est d'accord.
Mme Marois: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
êtes d'accord pour adopter le premier amendement?
Mme Marois: Oui, le premier amendement qui concerne...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On suspend l'article.
Mme Marois: C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le premier
amendement qui concerne l'article 2 est adopté...
Mme Marois: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): ...et l'article 2 est
suspendu.
Mme Marois: Jusqu'à ce qu'on propose une
rédaction.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour 60 jours.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
3. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cette disposition, Mme la
Présidente, prévoit la date d'entrée en vigueur des
décrets de constitution, de modification ou d'abolition de
réserves écologiques.
Mme Marois: Bon, ça, ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
Mme Marois: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 3
est adopté.
Mme Marois: Parfait, adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
4. M. le ministre.
Pouvoir donné au ministre de l'Environnement de
dresser le plan de la future réserve écologique
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans le but de prévenir,
sur des terres publiques où l'on projette la création d'une
réserve écologique, toute intervention de nature à
compromettre la réalisation d'un tel projet, cette nouvelle disposition
accorde au ministre de l'Environnement le pouvoir de dresser le plan de la
future réserve écologique avec la collaboration des ministres
concernés. Le plan de cette réserve sera inscrit au plan
d'affectation des terres du domaine public. (16 heures)
Cet article 4 prévoit en outre certaines mesures visant, d'une
part, à publiciser le plan de la réserve écologique
projetée, notamment auprès des ministères et des
municipalités concernés, et, d'autre part, à lui
conférer une autorité sur le plan administratif en
prévoyant son inscription au plan d'affectation des terres
publiques.
Mme Marois: C'est vraiment nouveau par rapport à la loi
précédente, hein, cet article-là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
Mme Marois: Parce que je ne l'ai pas revu dans la loi de
1974.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, il n'y a pas...
Mme Marois: Est-ce que cet article-là rend compte d'un
fonctionnement qui existe déjà, finalement, ou si on va instaurer
une façon nouvelle de procéder par cet article-là, dans le
sens où on peut dire: De toute façon, on travaille comme
ça depuis un bon moment, mais on a jugé pertinent de le mettre
dans la loi, ou si ça va changer les habitudes de fonctionnement avec
les autres ministères, parce que ça concerne, évidemment,
les municipalités régionales, mais aussi les autres
ministères qui travaillent en collaboration, à ce
moment-là, avec le ministère de l'Environnement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans la pratique, on fonctionnait
comme l'article le décrit, sauf...
Mme Marois: Bon, c'est ça que je voulais savoir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...qu'on n'avait pas de base
légale pour asseoir l'autorité, entre guillemets, du
ministère de l'Environnement.
Mme Marois: Est-ce que ça a causé, à
l'occasion, certains problèmes qui expliquent qu'on sente le besoin de
le mettre dans la loi? Là, je ne veux pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sans révéler de
secret, il y a toujours quelques tiraillements lorsque vous affectez du
territoire à une fin donnée. Chacun a des missions
différentes, et parfois elles sont concordantes, parfois elles sont
opposées. Mais, lorsque vous voulez avoir comme mission la seule mission
de conservation, vous recherchez vos alliés.
Mme Marois: Oui, d'accord. C'est intéressant, parce que
ça consolide la responsabilité du ministre et ça l'assoit
d'une façon un peu plus claire et légale.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va
pour l'article 4?
Mme Marois: Je ne sais pas. Est-ce que mon collègue a des
commentaires? Ça va?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 4
est adopté. J'appelle l'article 5. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, cette disposition, Mme la
Présidente, correspond aux articles 3 et 4 de la loi actuelle et
reconduit le pouvoir du ministre de l'Environnement d'acquérir tout
bien, dont un terrain privé ou des droits réels ou personnels,
nécessaire à la création d'une réserve
écologique, à son utilisation du à sa gestion.
L'acquisition par expropriation est faite, en vertu de l'article 36 de la Loi
sur l'expropriation et doit être ainsi autorisée par le
gouvernement. Dans le cas de l'acquisition de gré à gré,
elle doit également être autorisée par le gouvernement, aux
conditions qu'il détermine.
Mme Marois: Moi, ça va. Ça ne pose pas de
problème. Je ne sais pas si mon collègue a des questions. Non?
Ça va. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 5
est adopté. J'appelle l'article 6.
Activités interdites
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II s'agit d'une nouvelle
disposition, Mme la Présidente, qui permet d'interdire, sur les terres
publiques ou privées où l'on projette la création d'une
réserve écologique, certaines activités susceptibles de
détruire ou de détériorer des composantes
écologiques qui s'y trouvent. Il importe de souligner ici que ces
mesures préventives seront applicables sur les terres du domaine public
comprises dans le plan dressé en vertu de l'article 4, ainsi que sur les
terrains privés faisant l'objet d'une réserve pour fins publiques
imposée en vertu de la Loi sur l'expropriation. Enfin, le ministre de
l'Environnement pourra autoriser certaines de ces activités aux
conditions qu'il détermine. C'est l'article qui vise à
éviter la spoliation, finalement, des...
Mme Marois: C'est ça. Mais ça veut dire que,
lorsque le plan est publié en vertu de l'article 4,
immédiatement, tous ces gestes-là sont...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Interdits.
Mme Marois: ... interdits.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact.
Mme Marois: D'accord. Même si la réserve n'est pas
officiellement...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Créée.
Mme Marois: ...créée. C'est intéressant.
D'accord. Ça évite, effectivement, qu'il y ait des interventions.
..
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On a eu quelques mauvaises
expériences.
Mme Marois: C'est ça que ça ferait, vraiment?
Pardon? Vous avez eu quelques petits troubles?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Quelques mauvaises
expériences.
Mme Marois: D'accord. Oui, ça arrive. C'est comme
ça qu'on apprend, d'ailleurs, parfois, malheureusement. C'est une
façon d'apprendre aussi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas toujours la
meilleure.
Mme Marois: Non, justement, pas toujours la meilleure. Mais,
qu'est-ce que vous voulez, des fois, on ne choisit pas la façon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Habituellement, elle laisse des
séquelles plus longues.
Mme Marois: Je lisais ça en... Ah oui! D'accord. C'est
ça. Parce que je me disais que ça avait l'air d'être
assez... On était très précis dans la description de
chacune des activités. Mais vous vous êtes gardé quand
même... On se garde une réserve, là: «ainsi que toute
autre activité que peut prohiber le gouvernement par voie
réglementaire». Pourquoi vous avez identifié
nommément ces activités-là? Parce que, là, on voit
«excavation, déboisement, activités d'aménagement
forestier».
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Parce qu'on n'est pas encore
propriétaires.
Mme Marois: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On n'a pas encore commis l'achat
ou l'expropriation. On reconnaît qu'on ne l'est pas, mais on
défend les activités qui peuvent être les plus nuisibles
sur le plan du futur de la réserve écologique comme telle.
Mme Marois: C'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais on ne peut pas empêcher
la personne de s'y promener si c'est sa terre...
Mme Marois: Oui, oui. Oui, d'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...alors que, lorsque c'est
constitué en réserve écologique, on peut l'empêcher
de s'y promener.
Mme Marois: Là, vous pouvez le faire. Moi, ça
va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 6
est adopté. J'appelle l'article 7. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, Mme la Présidente. Cet
article vise à assurer aux réserves écologiques un
degré de protection optimal en interdisant toute activité de
nature à modifier l'état ou l'aspect de leurs
écosystèmes. Enfin, cette disposition maintient les prohibitions
de la loi actuelle, tout en rendant plus explicites certaines autres
interdictions comme celles relatives aux activités industrielles et
commerciales. Les deuxième et troisième alinéas permettent
au ministre de l'Environnement d'autoriser, aux conditions qu'il peut fixer et
sous réserve des exigences prescrites par la loi, certaines
activités liées à la réalisation des objectifs
d'une réserve écologique. Enfin, le gouvernement est
habilité par le dernier alinéa à réglementer les
activités qui peuvent être autorisées dans une
réserve écologique.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Taillon.
Mme Marois: Oui. J'ai comparé. C'est intéressant
parce que, dans le fond, on dit, à 7: «Dans les réserves
écologiques, sont interdits, outre les activités
mentionnées à l'article 6, la chasse, le piégeage, la
pêche et on reprend des activités quand même
mentionnées à l'article 6 toute activité
d'exploration et d'exploitation minières, gazières ou
pétrolières, de recherche de saumure ou de réservoir
souterrain, de prospection, fouille ou sondage.» Et là, on
s'arrête. On ne reprend pas les activités mentionnées dans
la fin du paragraphe, à l'article 6.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les explications...
Mme Marois: Moi, je veux comprendre pourquoi on a
rementionné... «Chasse, piégeage, pêche», ce
n'était pas indiqué à l'article 6. D'accord. Donc, on le
mentionne ià. On fait référence à l'article 6, mais
on reprend quand même certains éléments de l'article 6 pour
les réintroduire à l'article 7. Pourquoi spécifiquement
ces éléments-là et pas le reste?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 6 était plus
limitatif. Comme je l'ai indiqué, on n'est pas encore
propriétaires. Il s'agit d'une espèce de prise de possession au
préalable. Si vous vous retrouvez, sur le plan du libellé, un
petit peu dépassé le milieu du paragraphe à l'article 6,
après 1'enumeration des éléments...
Mme Marois: «Fouille ou sondage».
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...«fouille ou sondage
lorsque ces activités nécessitent du décapage, du creusage
de tranchées», etc.
Mme Marois: Ah oui!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Donc, 7 n'a pas ces limitations,
alors que 6 contient ces limitations.
Mme Marois: Je ne sais pas si je suis dans l'erreur, mais
ça voudrait dire, par exemple, que, si on veut faire de l'exploration
gazière sans avoir à...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Décaper, creuser des
tranchées...
Mme Marois: ...décaper, creuser, on peut le faire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
Mme Marois: Ça veut dire qu'on peut y aller avec, par
exemple, un truc qui permet d'aller chercher une carotte dans le sol. C'est
bien ça? Ce serait possible de le faire. Oui, c'est ça. Ça
vient l'atténuer, un peu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. La carotte, vous n'auriez pas
le droit, mais vous...
Mme Marois: On n'aurait pas le droit. Parce qu'elle entrerait
dans quelle catégorie?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les activités
nécessitant du décapage. Vous êtes obligé, pour
creuser, là, de décaper. Vous ne pouvez pas creuser directement.
Ça permet, par exemple, la prospection par ondes.
Mme Marois: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Là, vous pourriez avoir des
activités...
Mme Marois: O.K. On n'attaquerait pas, cependant, physiquement,
les éléments du...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le couvert
végétal.
Mme Marois: ...terrain. Essentiellement, donc, par de l'outillage
de type électronique, qui permettrait d'identifier...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ils vont le faire par satellite,
bientôt, là.
Des voix: Ha, ha, ha! Mme Marois: Ça, oui,
ça...
M. Morin: Mme la Présidente, moi, j'aimerais savoir...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
M. Morin: ...dans le même esprit, pourquoi vous n'avez pas
opté pour une formulation où, dans l'article 7 puisque,
là, il ne s'agit pas de projet de réserve écologique, mais
c'est une fois la réserve écologique constituée
tout simplement, vous auriez fait l'énumé-ration des
activités prohibées, sans tenir compte, sans faire
référence à l'article 6. Pourquoi vous n'accepteriez pas
tout simplement de faire l'énumération, dans 7,, de toutes les
activités qui doivent être prohibées, puisqu'il s'agit de
réserve écologique? Alors que, là, on réfère
à l'article 6 où il y a une enumeration d'articles, mais
conditionnels à certaines conditions. Répondez-moi à
ça. Pourquoi? Pour le commun des mortels comme moi, qui veut comprendre
ça, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Parce qu'on affaiblirait. Je suis
d'accord avec vous, là...
M. Morin: Ah non! On n'affaiblirait rien.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...l'article 7 peut se tenir
debout par lui-même.
M. Morin: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On n'a pas
(^'obligation comme telle de faire référence à
l'article 6, mais en y faisant référence...
M. Morin: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...on ajoute des contraintes.
M. Morin: D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ça fait qu'on le...
M. Morin: Mon intervention, ce n'est pas dans le but de le
diminuer ou de le renforcer, là; c'est tout simplement pour le rendre
plus clair, d'écrire, puisque 6 fait référence...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah bien, là, on pourrait
être répétitif. (16 h 10)
M. Morin: C'est parce que 6 fait référence à
un domaine public où il y a projet d'implantation ou de constitution
d'une réserve, hein, alors qu'à 7 on parle d'une réserve
écologique. Alors, moi, j'aurais préféré que, dans
cet article-là, on fasse mention des éléments ou des
activités qui doivent être prohibés et qu'on parle d'une
réserve, alors que, l'autre, c'est un projet de réserve.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, je comprends votre position.
Vous dites: Pourquoi ne pas tout réécrire dans cet
article-là, etc.?
M. Morin: Vous l'avez dit vous-même tout à l'heure,
quand vous avez parlé de 6. Vous avez dit: II faut faire preuve d'une
certaine souplesse, parce que le gouvernement n'est pas en pleine
possession...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais, là, on en ajoute; 7
est plus fort que 6.
M. Morin: Mais ce n'est pas une question de force, M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien...
M. Morin: Ce n'est pas là qu'est le problème pour
moi. C'est que 6, oui, parle de terres publiques où on parle d'un projet
d'implantation. Donc, vous avez dit que, là, le ministre a même le
droit d'autoriser par écrit, selon certaines conditions... O.K.? Parce
que vous dites qu'il faut être souple. Oui, ce n'est pas une
réserve écologique. Je comprends bien ça, mais, là,
dans le 7, on parle d'une réserve écologique. Alors, moi, je me
sentirais beaucoup plus à l'aise, pour fins de compréhension...
Je ne veux rien y changer au niveau de l'esprit, mais, pour fins de
compréhension, je serais plus à l'aise avec une lecture
où, dans 7, dans le cas d'une réserve, on ferait explicitement
mention des activités prohibées sans faire
référence à 6, puisque, là, il s'agit de projets de
réserves écologiques. C'est un caprice personnel, vous pouvez
dire ça, là, mais...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, je n'aime ni ne hais...
M. Morin: En tout cas, au cas où vous auriez eu envie de
le dire et que ça vous aurait gêné un petit peu, des fois.
Un ministre peut être gêné. Ce n'est pas défendu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non. Je n'aime ni ne hais,
là. Je cherche à obtenir, par la technique législative la
plus simple, en évitant au maximum la répétition pour ne
pas que le texte soit trop long non plus, là, des objectifs qui sont
précis. La rédaction actuelle rencontre les objectifs. Celle que
vous proposez pourrait rencontrer les mêmes objectifs, sauf que, sur le
plan comme tel de l'espace occupé dans un projet de loi, il y en aurait
plus long.
M. Morin: Mais vous conviendrez avec moi que c'est important que,
dans le projet de loi, il y ait une nette distinction entre un paragraphe qui
gère un projet de réserve écologique et un autre qui, lui,
statue sur les activités prohibées dans une réserve.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez complètement
raison, et c'est pourquoi non seulement on n'a pas mis ça simplement
dans des paragraphes séparés, mais on l'a mis dans des articles
de loi séparés.
M. Morin: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et, pour mettre en relief ce que
vous venez de nous dire, on l'a repris à l'article 7 en disant: Vous
avez 6, là, et à 6 on ajoute ça parce que, maintenant,
c'est chez nous.
M. Morin: Oui. Sauf que, en tout cas, c'est cette
approche-là qui me déplaît un peu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais en faire part à mes
légistes.
Mme Marois: Moi, je pense que c'est intéressant, ce que
mon collègue soulève, parce que, dans le fond,
c'est l'article qui vient vraiment asseoir ce qui ne sera pas permis
dans une réserve écologique. Et là, on fait
référence à ce qui n'est pas permis dans un plan où
des réserves ont été identifiées comme pouvant
devenir, éventuellement, officiellement des réserves
écologiques. Alors, je pense que ça pourrait être
intéressant de retrouver au complet, dans l'article 7, ce qu'on retrouve
dans l'article 6, plutôt qu'une référence à
l'article 6. Parce qu'on prend la peine, de toute façon, d'en
répéter un certain nombre. D'ailleurs, je vous l'ai
mentionné, ça a été ma première question. On
en répète la moitié et, par la suite, on précise:
«lorsque ces activités nécessitent», etc. C'est pour
marquer que c'est pour mettre une réserve, là, c'est pour pouvoir
permettre que d'autres types de sondages puissent se faire dans les
sous-sols.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Lorsqu'on arrive dans les
techniques législatives, quand les objectifs sont rencontrés, on
passe généralement par un comité ou de grands
légistes gouvernementaux, et c'est la technique qui a été
retenue par les légistes gouvernementaux. Moi, je n'ai pas d'objection
à retourner les voir, puis à vous donner leurs commentaires sur
la suggestion.
M. Morin: Moi, j'aimerais savoir pourquoi on l'a formulé
comme ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Parce que c'est plus simple. Tu
évites de répéter.
M. Morin: Au moins, s'il y avait une expropriation, bien...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est parce que c'est plus simple
et ça évite la répétition. On vient de le dire,
là.
M. Morin: Ne répondez pas à leur place, là.
Ne répondez pas à leur place. Vous dites que vous voulez faire
appel aux techniciens, aux spécialistes. Vous dites que c'est plus
simple. Je ne suis pas d'accord avec ça. J'aimerais les entendre me le
dire, moi, que cette formulation est plus simple.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut les faire
comparaître.
M. Morin: Non, non, mais vous conviendrez, M. le ministre, que
vous répondez à leur place, là, puis, moi...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais vous voulez les
entendre. Comme parlementaire...
M. Morin: ...je ne suis pas d'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...c'est votre droit. Je dis: On
peut les inviter, ils viendront répondre. Vous pourrez leur poser des
questions, puis ils pourront vous répondre.
M. Morin: Puis, si c'est satisfaisant, on va dire: On s'excuse du
retard qu'on a occasionné à la commission.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah oui! Il n'y a pas de
problème. J'ai tout mon temps, moi.
M. Morin: On est prêts à faire ça d'avance.
Voyez-vous? On est bons joueurs.
Mme Marois: Mais je vous dirais même plus que ça.
C'est drôle, hein, vous n'avez même pas besoin, à mon point
de vue, de référer à l'article 6...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Si on reprend les termes de
l'article...
Mme Marois: ...si je le lis bien, parce que l'article 6,
nommément, identifie «les activités d'exploration et
d'exploitation minières, gazières ou pétrolières,
de recherche de saumure ou de réservoir souterrain, de prospection,
fouille ou sondage». On l'arrête là, puis vous le reprenez
au complet dans l'article 7, cet aspect-là. Les lignes que je viens de
vous lire, on les retrouve au complet dans l'article 7.
Ce pourquoi vous sentez le besoin d'ajouter ensuite: «lorsque ces
activités nécessitent du décapage, du creusage de
tranchées, de l'excavation», c'est parce que vous dites, dans le
fond: Quelqu'un qui voudrait aller sonder par une méthode
électronique pourrait le faire, si le ministre le permet. Parce qu'il y
a une réserve encore, c'est si le ministre le permet. Bon. Mais il va de
soi qu'ici, à l'article 7, comme c'est une réserve
écologique et que rien ne peut bouger, on ne peut pas intervenir. Alors,
«exploration et exploitation minières, gazières ou
pétrolières» comprennent, de toute façon, par voie
de sondage ou par voie de décapage ou par voie de creusage, etc.
Ça va de soi que ce n'est pas permis, ce n'est pas possible.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce que vous voulez faire,
là, c'est enlever la référence à l'article 6, puis
maintenir toutes les interdictions qui sont contenues dans l'article 6 et les
ajouter à 7?
M. Morin: Oui. Moi, j'aimerais mieux ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On va rédiger ça en
conséquence. Je n'ai pas de difficulté là-dessus.
Ça va être plus long, ça va faire plus de papier. Ce n'est
pas grave.
M. Morin: Oui, mais écoutez, M. le ministre... M.
Paradis (Brome-Missisquoi): Ça ne me dé-
range pas, moi.
M. Morin: Ça ne vous dérange pas? Regardez
uniquement, là... Vous allez me dire si vous êtes d'accord avec
moi. Lorsqu'on donne le pouvoir au ministre d'autoriser par écrit
à certaines conditions, vous conviendrez avec moi que vous jouissez
beaucoup plus de marge de manoeuvre dans 6 puisque, à ce
moment-là, vous n'êtes pas devant une réserve. Alors que,
dans 7, on retrouve aussi le même pouvoir d'autoriser certaines choses,
mais c'est conformément à l'article 1.
Mme Marois: C'est ça.
M. Morin: Alors, vous voyez la grosse différence...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oh!
M. Morin: ...entre votre pouvoir d'autoriser certaines
activités en vertu de 7...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'ai pas de difficulté,
moi.
M. Morin: ...qui s'inscrit à l'intérieur d'une
réserve écologique, alors que, dans 6, c'est à
l'intérieur d'un territoire pouvant être éventuellement une
réserve écologique. Donc, votre pouvoir diffère de 6
à 7. Donc, moi, c'est pour ça que je tiens toujours à ce
que... Y faire référence, ça me fatigue, alors que, dans
7, on pourrait tout retrouver.
Mme Marois: Et on retrouve déjà tout, à mon
point de vue, en plus. À moins que je ne sois dans l'erreur, Mme la
Présidente, je crois qu'on retrouve déjà tout. On ne
retrouve pas la question des activités de décapage, de creusage
de tranchées, mais c'est parce que, dans le fond, par l'article 6, ce
que le ministre veut faire, c'est pouvoir permettre une exploration qui
n'affecterait pas d'une façon physique le sol et le sous-sol, si je
comprends bien l'article. Mais il dit: Si ça n'affecte pas de
façon physique le sol et le sous-sol, quelqu'un peut toujours venir avec
une branche ou un pendule ou autre chose pour se promener, si je l'autorise,
par exemple.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les choses que vous avez sur les
plages, là.
Mme Marois: II doit le faire autoriser. M. Morin: Un
sourcier?
Mme Marois: Un sourcier. Oui, c'est à ça que je
pensais, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exactement.
Mme Marois: II peut toujours autoriser ça. Bon. Alors,
ça, c'est l'article 6 qui dit ça. Mais, à l'article 7,
là, la réserve est constituée, puis, il dit: Moi, je ne
veux rien permettre maintenant, ni d'une façon exploratoire sur le sol
ou dans le sous-sol. Alors, à partir de là, en établissant
que ce sont les activités «d'exploration et d'exploitation
minières, gazières ou pétrolières, de recherche de
saumure ou de réservoir souterrain, de protection, fouille ou sondage
ainsi que [...] toute activité de nature à modifier l'état
ou l'aspect des écosystèmes», il n'a pas besoin, à
mon point de vue, de refaire référence à l'article 6. Je
veux savoir si mon raisonnement est correct. Ça satisferait et mon
collègue et le ministre quant à l'objectif à
atteindre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y a pas de problème.
C'est strictement une technique de rédaction. Les objectifs atteints
sont les mêmes.
M. Morin: Oui. Je ne veux rien changer quant au contenu, moi,
là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est juste de le rédiger
de façon différente. Je n'ai pas d'objection, moi. Ça fait
qu'on le rédige de façon à ne pas faire
référence à 6, en incluant tout ce que 6 a à
dire.
Mme Marois: C'est ça. M. Morin: C'est bien.
Mme Marois: Et, moi, je pense qu'il est déjà
là. Mais les juristes peuvent vérifier, là, si c'est bien
sûr que tout est là. Donc, est-ce qu'on le... (16 h 20)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On le suspend.
Mme Marois: On le suspend, c'est ça, sous réserve
qu'on trouve une rédaction à ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 7
est suspendu. J'appelle l'article 8, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, Mme la
Présidente. Cette disposition maintient l'interdiction de se
trouver dans une réserve écologique sans autorisation.
Mme Marois: «Sauf pour une inspection ou pour l'exercice
d'une activité autorisée en vertu de la loi, il est interdit de
se trouver dans une réserve écologique.» Ça vient
plus tard, les...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les pénalités, oui,
c'est à la fin.
Mme Marois: Et les pénalités et les...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les sanctions.
Mme Marois: ...permissions qui peuvent être
données.
M. Morin: Mme la Présidente, je voudrais juste profiter de
l'occasion pour savoir... Généralement, on retrouve toujours un
article quelque part qui mandate, qui donne des pouvoirs au ministre,
évidemment à partir de règlements, d'adopter les
règlements nécessaires à l'application de la
présente loi. J'imagine que c'est un peu ce à quoi vous donne
droit cet article, mais on retrouve généralement un article plus
global. Est-ce qu'on le retrouve dans la loi, là, ou bien...
(Consultation)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est l'article qu'on a vu, qui
n'est pas adopté et qu'on a suspendu: «Le gouvernement peut
réglementer les conditions d'exercice de toute activité
liée à la poursuite...».
M. Morin: C'est en fonction de celui-là?
Mme Marois: Oui. M. Morin: O.K.
Mme Marois: Bon, moi, ça me va, 8. Je n'ai pas de...
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 8 est
adopté. L'article 9, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, Mme la
Présidente. Cette disposition prévoit dans quels cas et
à quelles conditions le ministre pourra suspendre ou révoquer une
autorisation qu'il a accordée.
Mme Marois: J'imagine que ça prévoit à peu
près toutes les situations, là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Celles qu'on peut
prévoir.
Mme Marois: Oui, c'est ça. C'est parce que je me
méfie toujours. C'est satisfaisant pour l'esprit quand on fait une
enumeration, mais, souvent, ce n'est pas exhaustif.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est toujours limitatif.
Mme Marois: Oui, c'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais, vous avez le
troisième...
Mme Marois: Oui, qui est assez large.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): «3° lorsque cette mesure
est devenue nécessaire pour assurer la protection de la réserve
écologique.»
Mme Marois: C'est ça. Là, ça devient un
fourre-tout où...
Mme Pelchat: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Vachon.
Mme Pelchat: En vertu de quel article vous avez accordé
des autorisations quelconques?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Que j'ai accordé?
Mme Pelchat: Oui, bien, que l'article accorde des autorisations
quelconques.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est l'article 7.
Mme Pelchat: O.K. Ça fait référence à
ces autorisations d'activités là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Et c'est relié aux
objets de la loi...
Mme Marois: De l'article 1.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...qu'on retrouve à
l'article 1.
Mme Marois: Oui, c'est ça. L'article 11 aussi, je pense
bien. Oui, oui, parce que par l'article 11 le ministre confie...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les pouvoirs du ministre
aussi.
Mme Marois: ...des droits d'activité.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va pour l'article 9?
Mme Marois: j'imagine que c'est ça. l'article 9
référerait aussi à l'article 11. .
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Toute autorisation émise en
vertu de la présente loi, ça veut dire que ça inclut,
naturellement, l'article 11.
Mme Marois: C'est ça. (Consultation)
Mme Marois: Parce que, là, à l'article 9, bien, on
fait référence nommément... pas nommément, mais on
sait, au deuxième paragraphe de l'article 7, que: «Le
ministre peut cependant autoriser, par écrit et aux conditions
qu'il détermine...». Ça réfère aux objectifs
poursuivis par la loi, qu'on retrouve à l'article 1.
À l'article 11, le ministre s'octroie d'autres pouvoirs, soit de:
«confier, aux conditions qu'il détermine, à toute personne
physique ou à toute personne morale de droit public ou de droit
privé ou à toute association, la réalisation
d'activités liées à la poursuite des fins prévues
à l'article 1», donc, aux fins des objectifs de la loi.
Est-ce que l'article 9 vient couvrir l'article 11, les premier,
deuxième et troisième alinéas? Aux deuxième et
troisième alinéas, c'est peut-être moins évident,
là, mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Ce sont toutes les
permissions ou autorisations que le ministre peut accorder. Lorsque le ministre
a accordé une autorisation ou une permission en vertu de la Loi sur les
réserves écologiques, le ministre, suivant l'article 9, peut
suspendre ou révoquer toute autorisation qu'il a accordée. Ce
n'est pas limitatif.
Mme Marois: Donc, ça couvre toutes les autorisations
que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En vertu de la Loi sur les...
Mme Marois: C'est ça. Accordées en vertu de la
loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça. À
condition que 1 des 3 conditions...
Mme Marois: Oui, c'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...ou l'ensemble des 3 soit
rencontré et que l'intéressé ait pu présenter ses
observations, à moins que nous ne nous retrouvions dans une situation
d'urgence.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 9
est adopté?
Mme Marois: Oui. Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
10. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Ce nouvel article, Mme la
Présidente, édicté que les terres du domaine public
constituées en réserves écologiques relèveront
automatiquement de l'autorité du ministre de l'Environnement, sans
qu'aucun transfert ne soit nécessaire en vertu de la Loi sur les terres
du domaine public. C'est pour éviter une étape administrative
à laquelle nous sommes présentement confrontés.
Mme Marois: Est-ce que ça va de soi qu'on n'a pas besoin
de dire qu'elles relèvent de l'autorité du ministre de
l'Environnement? Parce que c'est le ministre chargé de l'application de
la loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Du ministre. C'est le ministre de
l'Environnement qui, à la fin, dans les dispositions finales...
Mme Marois: Oui. C'est ça, «l'application de la
présente loi».
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...«est chargé de
l'application de la présente loi».
Mme Marois: Donc, ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va, pour
l'article 10?
Mme Marois: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 11.
Activités confiées à des
tiers
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cette nouvelle disposition, Mme la
Présidente, permet au ministre de confier à un tiers la
réalisation d'activités de gestion ou d'activités
liées à la poursuite des fins pour lesquelles une réserve
écologique est constituée. Le ministre peut également
conclure des ententes afin d'assurer la protection d'un terrain privé
susceptible d'être acquis pour qu'on y constitue une réserve.
Enfin, le ministre peut également accepter un don ou un legs qui
présente un intérêt en regard des objectifs de cette
loi.
(Consultation)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est en cas d'écrasement
d'avion, pour qu'on puisse...
Mme Marois: En fait, ça couvre à peu près
tout le monde et n'importe qui. Donc, ça couvre vraiment tout le monde
qui veut pouvoir proposer une association avec le ministre pour intervenir en
vertu des objectifs à poursuivre dans la réserve
écologique.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Et vous avez de plus en plus
de groupes d'intervention qui créent des banques de terres, des fiducies
foncières, des gens qui, à un moment donné, sont
propriétaires de terrains qui ont une valeur et qui désirent les
laisser à la postérité. Et la voie des réserves
écologiques s'avère une avenue très intéressante
pour ces gens-là.
Mme Marois: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va
pour l'article 11?
Mme Marois: Ça va, 11, pour moi.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
étant donné l'ordre de la Chambre, à 16 h 30, on suspend
les travaux jusqu'à 20 heures?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nous sommes à vos ordres et
aux ordres de la Chambre, Mme la Présidente.
Mme Marois: C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 16 h 29)
(Reprise à 20 h 3)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Le mandat
de la commission est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 96, Loi sur les réserves
écologiques. Alors, au moment de la suspension des travaux, nous venions
d'adopter l'article 11. Alors, j'appelle l'article 12.
Nomination et fonctions des inspecteurs
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Alors, Mme la
Présidente, l'article 12. Cette disposition attribue au ministre le
pouvoir de nommer des inspecteurs chargés de vérifier
l'application de la loi et des règlements. Ces derniers devront pouvoir
justifier de leur qualité.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a des
commentaires, Mme la députée de Taillon?
Mme Marois: On définit les fonctions de l'inspecteur plus
loin. Est-ce que c'était prévu dans l'ancienne loi, ça?
C'est-à-dire comment ça fonctionnait dans la loi qui est
remplacée? Je l'ai lue là, mais je n'ai pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le texte de l'ancienne loi se
trouvait à l'article 7, troisième alinéa...
Mme Marois: Ah oui! O.K.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...de la loi actuelle: «Le
ministre peut également autoriser une personne à
pénétrer ou à circuler dans une réserve
écologique pour fins d'inspection, de surveillance et de
gardiennage.»
Mme Marois: Oui, c'est ça. Qui, normalement, assumerait
ces fonctions-là? Est-ce que c'est les agents de conservation de la
faune? C'est ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Suite au protocole d'entente
qui a été signé avec le ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche, les agents de conservation de la faune sont
désignés pour l'application de cette législation et de la
réglementation qui devrait en découler.
M. Morin: II va falloir qu'ils arrêtent d'en
congédier, par exemple, hein. Us ne pourront pas fournir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le nombre d'infractions, l'an
passé, sur le plan environnemental... Ils nous ont offert une
collaboration que, nous autres, on trouve exemplaire. Quant au nombre de
fonctionnaires dans la fonction publique, il y a un double discours. Il y a des
gens qui souhaitent qu'on en ajoute et qu'on augmente les impôts; il y a
des gens qui souhaitent qu'on réduise la taille de la fonction publique
et qu'on réduise les impôts. C'est difficile de parler, là,
des deux côtés de la bouche en même temps.
M. Morin: Ça se fait pareil. C'est difficile, mais
ça se fait.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous regarde, là, puis
je pense que vous avez raison.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
M. Morin: La seule observation que je voudrais faire
là-dessus, pour cet article comme bien d'autres, là, où on
fait référence aux règlements je vous l'ai
mentionné cet après-midi, je vous le rappelle encore c'est
qu'il n'y a pas d'article explicite, tel qu'on en retrouve dans toutes les
lois, qui donne un pouvoir au gouvernement d'adopter les règlements.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): c'est-à-dire qu'on se
trouve dans une zone où, sans être complètement satisfaits,
on retrouve un certain confort dans, les articles que j'ai eu l'occasion,
là, d'énumérer à l'occasion de la séance de
cet après-midi. '
M. Morin: Oui, mais on y reviendra plus tard, là. Je ne
veux pas... Parce que c'est juste une observation. Je vais y revenir au niveau
de l'article 7, puisqu'il est...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II est en suspens.
M. Morin: ...suspendu. On reviendra là-dessus pour
argumenter davantage sur ce que je veux dire et
sur les effets de l'absence de cet article-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que mon adjoint
parlementaire avait des remarques également, là, sur l'article 7,
qu'il veut réserver pour plus tard.
Mme Marois: Alors, on pourra y revenir plus ta/d, sur
celui-là.
M. Morin: Pas de problème.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 12,
ça va?
Mme Marois: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 12
est adopté. J'appelle l'article 13. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, Mme la
Présidente. Cet article prescrit l'obligation, pour toute
personne exerçant une activité autorisée sur une terre du
domaine public ou sur un terrain privé protégé en
application de l'article 6, ou se trouvant dans une réserve
écologique, d'exhiber l'autorisation requise.
Mme Marois: D'accord. On sent la nécessité, ici,
d'identifier nommément l'article 6 plutôt que de se
référer généralement à la loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est que l'article 6 est
l'étape préalable à l'établissement...
Mme Marois: C'est ça, donc, oui, d'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
M. Morin: Oui. Mais, considérant qu'on a suspendu,
là, pour bien faire la distinction entre 6 et 7, moi, je pense que ce
sera utile de le modifier en rajoutant: ou se trouvant dans une réserve
écologique visée à l'article 7. Parce que, si vous
apportez l'amendement, là...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Là, je dois être en
désaccord avec vous. «Toute personne exerçant une
activité sur des terres du domaine public ou privé visées
à l'article 6 ça, c'est ce qu'on appelle le terrain dont
on n'est pas propriétaires encore, mais où on a manifesté
des intentions assez clairement ou se trouvant dans une réserve
écologique là, on est propriétaires doit,
sur demande d'un inspecteur, lui exhiber toute autorisation requise en vertu de
la présente loi.»
M. Morin: D'accord, sauf que, quand on parle de domaine public
où vous n'êtes pas propriétaires totalement de la gestion
du territoire, vous faites référence à l'article 6. Sauf
que, à partir du moment où ça devient réserve
écologique, on doit faire référence à l'article
7.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact.
M. Morin: Bon. Moi, je dis que, vu qu'il y a un projet
d'amendement, je pense qu'il serait très utile de faire mention que,
lorsque l'on parle de domaine public, on fait référence à
l'article visé, c'est-à-dire à l'article 6, et,
après ça, dire: ou se trouvant dans une réserve
écologique visée à l'article 7.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais, c'est déjà
dit, là; je vous le soumets bien respectueusement. Quand on parle de
l'article 6, on parle et des terres du domaine public et des terres du domaine
privé sur lesquelles on a manifesté des intentions claires. Et,
quand on parle d'une réserve écologique, là, on fait
référence à l'article 7, où on s'est porté
acquéreurs, en vertu des pouvoirs, là, du terrain comme tel.
(20 h 10)
M. Morin: Oui, sauf que, là, on n'en fait pas mention.
Moi, je dis: Tant qu'à faire référence à un
article, le 6, je ne vois pas pourquoi on ne ferait pas référence
à l'article 7 qui, lui, statue sur la réserve écologique.
En tout cas, c'est une observation que je vous fais. Si vous ne voulez pas en
tenir compte, ce n'est pas pire que ça. Il n'y a rien là. Je ne
me bats pas plus que ça, moi, là. C'est ça. Ce n'est pas
autre chose que ça.
(Consultation)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce qu'on me dit, si je peux tenter
d'apporter un élément additionnel, c'est que l'article 6 a un
statut juridique particulier, là: la réserve écologique
n'est pas établie. Les autres articles de la loi visent tous
l'établissement d'une réserve écologique. Donc, il
faudrait mentionner: en vertu des articles 1, 2, 7, et ça deviendrait un
petit peu comme... pas la Mini loto, parce qu'il y a peu de numéros,
mais celle où il y a beaucoup de numéros qui apparaissent le soir
à votre écran.
M. Morin: Oui. Vous savez que, là, c'est parce qu'on fait
référence à des activités qui sont
pratiquées. Alors, quand on parle de pratique d'activités, c'est
en fonction de 2 situations bien précises: le territoire public
appelé à devenir écologique est assujetti à des
conditions particulières...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Public ou privé là,
les 2.
M. Morin: Oui, public ou privé. Ou des activités
devant être pratiquées sur un territoire, sur une réserve
écologique.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Morin: Comme, cet après-midi, on a voulu faire la
distinction entre les 2 articles pour éviter la référence
à 6, bien, pour être conséquent, j'ai dit: Pourquoi on ne
ferait pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais ils le font indirectement.
C'est qu'ils font référence à 6, mais, si on voulait
ajouter à «ou se trouvant dans une réserve
écologique», on devrait ajouter: visée aux articles 1, 2,
à peu près tous les autres articles sauf 6.
M. Morin: Non, non, absolument pas. Absolument pas. L'article qui
concerne... Écoutez...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien, le Comité de
législation, là...
M. Morin: Non, non. Le seul article qui gère les
activités devant être tenues ou devant être proscrites,
c'est l'article 7. Vous ne le voyez pas ailleurs. Je comprends qu'il y ait
d'autres articles qui touchent les...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'établissement d'une
réserve écologique, là, ne se fait pas simplement par
l'action de l'article 7. L'établissement d'une réserve
écologique se fait par l'interaction de l'article 7, de l'article 1, de
l'article 2, etc. Tous les énumérer, là, plutôt que
dire: «ou se trouvant dans une réserve écologique»
ferait en sorte qu'on se retrouverait dans une loterie au niveau de l'article
13.
M. Morin: C'est parce que c'est un article où on fait
appel à l'inspecteur ou à celui qui a autorité pour faire
appliquer, évidemment, la loi à partir des activités
devant se tenir sur une réserve écologique; donc, une
activité défendue, non autorisée selon l'article 7.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, non. Pas simplement
l'article 7.
M. Morin: Bien oui!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut tomber...
M. Morin: Non, vous ne tombez pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On ne peut pas tomber,
là... Je vais tenter d'y aller lentement. «Toute personne
exerçant une activité sur des terres du domaine public ou
privé visées à l'article 6»; ça, ça ne
vous pose pas de problème, c'est clair.
M. Morin: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): O.K. «ou se trouvant dans
une réserve écologique». Une réserve
écologique, ça ne s'établit pas en vertu de l'article 6;
c'est une des étapes. Ça s'établit en vertu de l'article 1
qui donne les objets de la loi; ça s'établit également en
vertu de l'article 2 qui dit: «La constitution d'une réserve
écologique ainsi que la modification de ses limites et son abolition
sont subordonnées»; il faut passer par 2 aussi. Il faut passer par
3 parce que ça prend un décret ou...
M. Morin: Non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Bien, si vous ne faites pas
ces étapes-là, si vous...
M. Morin: Pas pour autoriser une activité, M. le ministre.
Vous pouvez l'autoriser de votre propre chef, sans même obtenir de
règlement pour autoriser une activité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, mais... On ne parle pas
de la même chose, là. «Ou se trouvant dans une
réserve écologique»; je ne parle pas d'activité
autorisée, là. La personne se trouve dans une réserve
écologique visée à peu près à tous les
autres articles, sauf l'article 6. Parce que l'article 6 fait une distinction
à l'effet que ce n'est pas une réserve écologique. Donc,
les autres articles de la loi pour créer une réserve
écologique, on ne peut pas utiliser strictement 7 c'est l'objet
de la loi, la façon de la constituer, la façon de le publier dans
la Gazette officielle, toutes les autres étapes.
Moi, je comprends ce que vous voulez dire, là, mais on ne vise
pas à interdire ou à créer des infractions comme telles.
Cet article-là vise à dire à l'inspecteur: Quand tu es
dans un territoire couvert par l'article 6 ou quand tu te retrouves dans un
territoire couvert par le reste de la loi, une réserve
écologique, tu dois exhiber ton certificat pour montrer au monde que tu
es un inspecteur dûment autorisé. On ne parle pas du même
objet. Vous, vous parlez des infractions qui sont créées; on va
les revoir plus tard. Moi, je parle de l'inspecteur qui doit s'identifier...
Excusez, de la personne qui doit s'identifier à l'inspecteur.
Mme Marois: À l'inspecteur, c'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Excusez, c'est l'inverse. La
personne doit s'identifier parce qu'elle, est sur ce terrain-là.
Même si elle a une autorisation, même si elle exerce une
activité légale, si l'inspecteur «lui demande: Montre tes
papiers...
M. Morin: Oui. Mais vous conviendrez avec moi, M. le ministre
puis, ça, c'est ma dernière intervention; je ne veux pas
insister davantage qu'à partir du moment où un inspecteur
demande à quelqu'un de montrer son autorisation d'être
présent ou de pratiquer une activité, c'est en fonction de 2
articles. Si ça se situe à l'intérieur d'un territoire
public non encore constitué en réserve, ce sera en
fonction...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Article 6. M. Morin: ...de
l'article 6.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact. On s'entend.
M. Morin: S'il se trouve sur une réserve normalement
constituée, évidemment, il faudra qu'il ait son autorisation en
fonction des pouvoirs que vous donne l'article 7 qui précise les
activités qui sont autorisées ou non et le pouvoir que vous avez
de permettre des activités sous certaines conditions. C'est
marqué dans 7. Alors, si c'est une réserve écologique,
c'est en fonction de cet article-là qu'il devra...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien, là, voyez-vous...
M. Morin: ...fournir son autorisation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On a adopté tantôt
l'article 11. Moi, je pourrais vous répondre: Vous avez raison, mais il
faudrait également que j'inclue au moins 11.1°, parce que, si j'ai
confié, aux conditions que j'ai déterminées,
«à toute personne physique ou à toute personne morale de
droit public ou de droit privé [...] la réalisation
d'activités liées à la poursuite des fins prévues
à l'article 1 ou à la gestion de réserves
écologiques», normalement, il va être là, puis il va
avoir des papiers.
M. Morin: Si vous l'interprétez dans le sens très,
très large, moi, ça va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, j'ai toujours une
interprétation libérale de la situation.
Mme Marois: Libéral, ce n'est pas toujours large.
M. Morin: Mais je voulais juste vous alerter pour rendre
l'article plus hermétique. C'était juste mes
préoccupations. Mais, si vous considérez que vous êtes
correct, je n'ai pas de problème.
M. Maltais: C'est dommage qu'il porte...
Mme Marois: Ha, ha, ha! Merci, mais je les porte souvent, ces
couleurs-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est du vieux linge. Je
m'excuse!
M. Maltais: C'est très joli. Dommage que le Mois de
l'environnement finisse aujourd'hui. Adopté.
Mme Marois: II est en train de nous distraire du fond de nos
débats.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va pour l'article 13?
M. Maltais: Moi, devant une belle femme, je suis toujours un
homme ému.
Mme Marois: Oh! Mme la Présidente, oui. Alors,
adopté, 13.
M. Maltais: Je lui ai déjà dit, à elle.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 14. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, comme vous avez pu le
constater, Mme la Présidente, cet article reprend les principes
établis à l'article 95 du Code de procédure pénale
quant à l'exercice du pouvoir de saisie. Il prévoit, en outre,
l'application des dispositions du Code de procédure pénale
relatives à la saisie de choses, notamment en ce qui a trait à
leur garde et à leur disposition.
La Présidente (Mme Bélanger): Des commentaires, Mme
la députée de Taillon?
Mme Marois: J'imagine qu'on-pourrait saisir une canne à
pêche chez des pêcheurs ou je ne sais pas, moi, n'importe quoi qui
puisse...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Un fusil s'il est chasseur.
La Présidente (Mme Bélanger): Une
«chain-saw».
M. Maltais: Une excavatrice, si c'est un propriétaire, un
exploitant de tourbière. Tout ce dont on peut se servir. Une
chenille...
M. Morin: Une scie à chaîne.
La Présidente (Mme Bélanger): Une scie à
chaîne.
M. Maltais: Excusez-moi, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: ...est-ce que c'est la même disposition que
pour les agents de conservation?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. Maltais: II y a une...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a eu une harmonisation.
Mme Marois: C'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a eu une harmonisation non
simplement avec lès agents de conservation, mais à travers toutes
les dispositions pénales.
M. Maltais: Inspecteur des mines?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Agriculture, mines.
Mme Marois: Dans le domaine des transports et tout le reste.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est la disposition standard qui
a été libellée, parce qu'on avait l'article 13 auparavant
qui stipulait: «Elle peut également saisir tout objet avec lequel
une personne commet une infraction à la présente loi.» Et,
suite à l'évolution de la jurisprudence, on nous suggère
le libellé qui concorde avec l'ensemble de la législation
québécoise quant au pouvoir de saisie.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Morin: Évidemment, ça, c'est à
compléter avec les règlements qui sont à venir. Parce que
la possession d'une arme ou d'un instrument qui peut constituer l'infraction,
le simple fait d'en avoir possession, vous comprendrez que, ça,
j'imagine que ça va être précisé par les
règlements, parce que c'est...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans certains cas, oui. Dans
certains autres cas... Là, vous parlez des alinéas 2° et
3° où c'est précisé par règlement. Dans le cas
de 1°, oui, ça s'applique également. Mais ça
s'applique également à la loi, à la loi ou aux
règlements; donc, dans les 2 cas. (20 h 20)
M. Maltais: Mais l'objet de la saisie n'est pas
nécessairement un acte de culpabilité. La personne a le droit
d'aller devant les tribunaux. Le Procureur général fait la
plainte. Ça va, adopté.
Mme Marois: Ça va, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 14 est
adopté. J'appelle l'article 15. M. le ministre.
Infractions et peines
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, Mme la
Présidente. Cet article prévoit les sanctions
pénales dont seront passibles ceux qui conviendront aux prescriptions
fixées par la loi, par les règlements ou par le ministre. Le
montant des amendes a été établi de manière
à être suffisamment dissuasif et à témoigner de
l'importance des objectifs poursuivis par cette législation. À
titre d'exemple, la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune
prévoit des amendes semblables à l'égard des habitats
fauniques à son article 171.2.
Mme Marois: Est-ce que, en vertu de la loi actuelle, il y a
déjà eu des poursuites?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Au rythme de 1 ou 2 poursuites par
année.
Mme Marois: Ah oui? Pas davantage?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas davantage parce que, avant de
signer...
Mme Marois: Et c'était de quel ordre, les infractions qui
étaient commises?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Avant, c'était de 25 $
à 300 $. Dans le cas d'une personne qui s'y trouvait sans autorisation,
c'était surtout ça. Mais, avant, on n'avait pas les moyens
d'appliquer la législation parce qu'on n'avait pas d'entente avec les
agents de conservation de la faune. C'est depuis que nous avons ces ententes
avec les agents de conservation...
Mme Marois: Et vous n'aviez pas vos propres inspecteurs?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien, on a toujours les
inspecteurs du ministère de l'Environnement, qui sont au nombre de
100...
Mme Marois: Oui, et qui sont...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...pour appliquer l'industriel,
l'agricole, le municipal, etc., et c'est rare qu'on les retrouvait dans le
bois. D'ailleurs, on ne souhaitait pas ce n'était pas dans leurs
priorités les retrouver dans le bois.
Mme Marois: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
l'article 15?
M. Maltais: Adopté.
Mme Marois: Attendez un peu, je veux juste bien relire l'article.
Ça va, adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 15
est adopté. J'appelle l'article 16. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mme la Présidente, cet
article sanctionne le fait de se trouver dans une réserve
écologique sans y être autorisé et d'entraver le travail
des inspecteurs nommés par le ministre.
M. Maltais: Moi, je ne trouve pas l'amende forte.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Question...
M. Maltais: Parce qu'on dit: Porter entrave... Écoutez,
prenez l'exemple de la Sûreté du Québec. Vous vous faites
arrêter, vous refusez de montrer votre permis ou de produire votre grise,
c'est quoi, les amendes?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas aussi évident
que ça peut le sembler. Premièrement, on les double, les amendes.
Bien, on les double, pratiquement. Avant, elles étaient de 25 $ à
300 $; ça passe de 50 $ à 500 $. Mais vous pouvez être
et là je ne veux pas que ce soit utilisé devant les
tribunaux à la frontière d'une réserve
écologique, c'est peut-être mal indiqué, vous êtes en
plein bois, on vous retrouve là, vous avez marché sur un
trèfle à 4 feuilles...
M. Maltais: Si c'est le cas que vous dites, là,
l'inspecteur est supposé faire preuve de magnanimité et le
reconduire en dehors de la frontière.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais je ne peux pas
fonctionner, M. mon adjoint parlementaire, avec des supposés.
M. Maltais: Non, mais j'espère que vous n'engagez pas
juste des cloches comme inspecteurs.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce sont ceux du ministère
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, qui font de l'excellent travail
pour le moment.
Mme Marois: Dans le fond, c'est essentiellement quelqu'un qui se
retrouverait dans une réserve sans avoir nécessairement
agressé...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le permis.
Mme Marois: ...le territoire d'une façon quelconque et
sans avoir de permis.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On va voir plus tard les articles
où il agresse le territoire, etc.
Mme Marois: Oui, c'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est qu'il est interdit de se
retrouver dans une réserve écologique.
Mme Marois: Oui, c'est un des articles suivants. C'est
ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À ce moment-là, si
quelqu'un s'y retrouve, c'est l'infraction la plus...
Mme Marois: La plus légère.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...la plus légère
qu'on peut retrouver.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
l'article 16?
Mme Marois: Moi, ça ne me pose pas de problème. Je
ne sais pas si mon collègue a des objections à 16. Non. Ça
va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 16
est adopté. J'appelle l'article 17.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, Mme la
Présidente, reprend le principe du doublement des amendes pour
sanctionner la récidive principalement, ce qui est devenu la
règle en matière pénale provinciale. Exemples de
dispositions semblables: la Loi sur la publicité légale des
entreprises individuelles, des sociétés et des personnes morales,
la Loi modifiant la Loi sur la protection du consommateur et d'autres
dispositions législatives. On double les amendes parce que, la
deuxième fois, c'est plus...
Mme Marois: Et vous me dites que c'est maintenant ce qui est
généralement appliqué...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. En cas de
récidive...
Mme Marois: ...ou retenu dans les autres lois?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...c'est plus difficile de
prétendre qu'on s'est égaré là ou qu'on ne l'a pas
fait exprès.
Mme Marois: Oui, c'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On a déjà eu une
première infraction.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. Ça va
pour l'article 17?
M. Maltais: Moi, je suis d'accord. Sauf que...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: Présentement, M. le ministre, il est
bon, mais vous ne me ferez pas accroire que les réserves
écologiques ne seront pas bien identifiées.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Je vais vous faire accroire
que, sur les cartes comme telles, c'est bien identifié, mais sur le
terrain vous n'avez pas une chaîne qui entoure la réserve
écologique. Vous avez
un milieu naturel. Vous avez de la signalisation légère.
Et, si vous êtes à la chasse et que vous n'êtes pas en
sentier, que vous êtes en plein bois, il peut vous arriver, et je ne vous
le souhaite pas, de vous retrouver en...
M. Maltais: Vous, vous ne chassez pas; vous vous promenez
à cheval. Moi, je chasse.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Maltais: Et, si votre réserve écologique n'est
pas bien identifiée, mon oeil pour votre gars, d'abord, parce qu'il peut
être considéré comme une bête; je veux dire en temps
de chasse, si vos réserves écologiques ne sont pas bien
identifiées. Moi, je me dis, si on fait des réserves
écologiques au Québec, qu'on ait au moins la décence de
débarrasser les lignes d'arpentage. On fait ça sur les lots
privés des cultivateurs. On exige ça sur les lots privés
de cultivateurs. J'imagine que ça doit être bien identifié,
le périmètre de la réserve, par un petit débarras
tout le tour, marqué «réserve écologique».
Sinon, là, on s'en va dans une galère, oubliez ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On me dit que les réserves
écologiques que nous avons présentement sont supposées,
parce qu'on se retrouve dans la nature, être identifiées aux 300
mètres.
Mme Marois: Aux 300 mètres.
M. Maltais: C'est 1000 pieds. Mais, si vous passez entre les
2...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y a pas de cordon, il n'y a
pas de chaîne. Ça serait contre la nature de les
aménager.
M. Maltais: Non, mais, si on faisait un petit débarras de
4 pieds tout le long, on l'identifierait comme il faut.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On ne peut pas faire
ça.
Mme Marois: Vous allez avoir des problèmes, d'après
moi, Mme la Présidente.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Parce que ça prend une zone
tampon, la réserve écologique. On ne veut pas faire un
débarras de 4 pieds et dire: Ça, c'est la zone écologique.
On tente d'inciter les voisins à ne pas faire ça.
Mme Marois: Est-ce que je comprends, par le terme
«débarras», qu'on ferait une espèce de couloir dont
on nettoierait l'espace?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour indiquer...
M. Maltais: Écoutez, les agriculteurs sont obligés,
de par la loi, d'identifier leurs lots, leurs boisés privés.
Mme Marois: Les boisés?
M. Maltais: Les boisés. Je pense que le
député de Dubuc est bien au courant de ça. Ça se
fait chez eux. Et les compagnies forestières sont obligées
d'identifier leur aire de coupe par une ligne de développement. Ceux qui
sont concessionnaires de baux d'exploitation minière, de
tourbières, sont obligés de le faire. Les parcs sont faits. Vous
allez arriver avec des réserves écologiques dans le champ de
trèfle, comme ça! Ça ne marche pas, ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien, c'est de la façon...
Nous, on ne souhaite pas déboiser ou enlever une zone, parce qu'on tente
de conserver le milieu naturel. Et on est heureux lorsque les voisins ne le
font pas sur leur terrain. On n'a pas le droit de le faire à
l'intérieur d'une réserve écologique, la loi l'interdit.
Et, à l'extérieur de notre réserve écologique, on
ne souhaite pas que les gens qui habitent là fassent un corridor, etc.
On tente de les inciter à respecter leur milieu naturel. Et, à
tous les 300 mètres, on l'indique. Sauf que, quand vous allez à
la chasse et ça, c'est la quasi-totalité des chasseurs qui
le font vous prenez une carte de la région, puis la carte de la
région est clairement indiquée. Qu'il s'agisse des cartes de
Loisir, Chasse et Pêche...
Mme Marois: Est-ce qu'il y a des panneaux indicateurs...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
Mme Marois: ...des réserves, avec une phrase ou quelques
explications disant qu'on ne peut pas, sans autorisation,
pénétrer sur la réserve?
(Consultation)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur les chemins publics, oui,
elles sont annoncées lorsque vous arrivez dans un territoire de
réserve écologique.
Mme Marois: II y a donc une possibilité d'y ayoir
accès?
M. Maltais: M. le ministre, moi, j'ai 2 parcs dans mon
comté: le parc du Saguenay et le parc marin.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais il y a une
différence énorme entre un parc et une réserve
écologique. Énorme.
M. Maltais: J'ai des réserves écologiques qui
n'appartiennent pas au ministère de l'Environnement et des marais
où les canards vont frayer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ça dépend si c'est
aménagé. On ne peut pas parler de... Quand elles n'appartiennent
pas au ministère de l'Environnement, on ne peut pas parler de
réserves écologiques au sens de la Loi sur les réserves
écologiques. Parfois, Canards Illimités...
M. Maltais: La loi, on est en train de la passer. N,e vous
figurez pas qu'il n'y a pas eu des canards avant aujourd'hui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non. M. Maltais: Moi,
ce que je veux dire...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans le domaine de la politique,
je sais qu'il y a eu beaucoup de canards avant aujourd'hui et il va continuer
à y en avoir.
M. Maltais: Mais, moi, ce que je veux dire, écoutez, une
réserve écologique où le ministère va investir, va
surveiller...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, le ministère
n'investit pas dans une réserve écologique. Il achète le
terrain et, après ça, il n'y a pas d'équipement, il n'y a
pas... Une réserve écologique est un lieu qu'on laisse à
l'état naturel. Le ministère n'investit pas dans les
infrastructures, dans rien, dans une réserve écologique.
M. Maltais: Non, ce n'est pas ça que je veux dire. Le
ministère investit: il passe une loi, il met des gardiens, il met des
amendes à tout le monde, il surveille ça jour et nuit. (20 h
30)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non. Ce n'est pas tout
à fait ça.
M. Maltais: C'est quoi, alors, une réserve
écologique?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Une réserve
écologique est un endroit où on laisse la nature à son
état vierge. On modifie la loi présentement pour permettre
certaines activités légères, parce qu'à peu
près toute activité était interdite jusqu'à ce
jour. On veut permettre, dans des cas exceptionnels, des activités de
recherche scientifique et possiblement d'éducation. Mais il n'est pas
question de sentiers, il n'est pas question d'y donner accès à
l'être humain comme tel. C'est un coin de terrain que l'on
préserve sur le plan de la faune et de la flore pour que les
générations futures puissent comparer là où il y a
eu de l'intervention humaine à un endroit et là où il n'y
a pas eu d'intervention humaine.
M. Maltais: Bon. Je vais vous donner un exemple bien concret.
Vous avez une réserve écologique en milieu forestier.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. C'est
généralement le cas.
M. Maltais: II y a de l'arrosage en milieu forestier.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, pas en réserve
écologique.
M. Maltais: Ha, ha, ha! Puis vous pensez que ça ne tombera
pas chez vous?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce qui tombe chez nous, nous en
sommes conscients, puis nous le mesurons; ce sont les pluies acides, entre
autres. Mais les dispositions sont prises et les ministères sont
avisés en conséquence, et les propriétaires de
façon à ce qu'il n'y ait pas d'arrosage de produits dans les
réserves écologiques.
M. Maltais: Et c'est pour ça qu'un petit débarras
tout le tour, un petit débarras de 4 pieds identifierait la zone
écologique, puis il n'y a personne qui irait dessus. Votre
réponse, écoutez, je vous comprends, mais elle est dictée
par des fonctionnaires qui ont pensé que c'était ça, la
réalité. Mais, dans la réalité quotidienne, ce
n'est pas tout à fait ça. Écoutez bien, ce n'est pas moi
qui vais «filibuster» là-dessus, mais tout ce que je vous
dis, c'est que dans l'application vous allez avoir des problèmes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On a toujours des
problèmes. On a mentionné qu'on a 1 ou 2 problèmes sur une
base annuelle, mais on ne fait pas ça du jour au lendemain, une
réserve écologique. Avant d'établir une réserve
écologique, on avise les autorités municipales, la
municipalité régionale de comté, le ministère des
Forêts de façon qu'il n'y ait pas de CAAF qui soit donné
dans ce secteur-là; le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche de façon à ce qu'il n'y ait pas de permis de
pêche d'émis dans ces coins-là. Tous les ministères,
tous les intervenants sont avisés. Mais, malgré ça, vous
avez raison de le souligner, il arrive des problèmes. Et c'est pourquoi
il faut prévoir, lorsqu'il arrive un problème, de quelle
façon on en dispose.
On a des dispositions pénales que vous avez qualifiées
vous-même de légères pour le cas où l'infraction est
simplement une présence d'un individu dans une réserve
écologique. Et on prend pour acquis, dans certains cas, qu'il ne le sait
pas s'il est passé entre les 300 mètres, etc. Mais en allant
faire des tranchées périphériques, ce n'est pas
évident qu'on atteindrait, sur le plan de la conservation, les objectifs
qu'on se fixe.
M. Maltais: Je vais vous donner un exemple bien simple, qui n'est
pas une très grande technique faite par des grands penseurs, mais
pratico-pratique. Saison de la
chasse. Quelqu'un tire une bête, un orignal. Il s'en va mourir
dans votre réserve.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II meurt.
M. Maltais: II meurt, mais, le gars, il a le droit de le
récupérer, hein?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. M. Maltais: Eh bien!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. M. Maltais: Non?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, c'est la loi qu'on a devant
nous.
M. Maltais: II va le laisser mourir là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La bête, elle meurt. Donc,
elle meurt là.
M. Maltais: II a tiré dessus, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'état naturel, puis les
coyotes, s'il y en a dans la région, vont venir s'occuper de la
carcasse, etc. Le cycle naturel va suivre son cours. Les activités de
chasse sont totalement interdites.
M. Maltais: Qu'est-ce que tu penses de ça, toi, que ta
bête va mourir dans le parc du Saguenay à chaque année?
M. Morin: Ce n'est pas aussi simple que ça.
M. Maltais: Bien non, c'est plus compliqué que ça,
hein?
M. Morin: Ce n'est pas si simple que ça, parce que,
normalement, le chasseur a l'obligation...
M. Maltais: D'aller abattre sa bête.
M. Morin: ...d'aller chercher une bête. Tu n'as jamais le
droit de laisser une bête morte dans le bois quand tu l'a
tuée.
M. Maltais: II n'a pas le droit.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a des situations...
M. Morin: À moins, évidemment, si tu cours
après, puis... Mais, si tu sais que tu l'as atteinte...
M. Maltais: S'il y a des traces de sang dessus...
M. Morin: ..puis, après ça, qu'elle est rendue...
Puis tu sais qu'il y a une réserve, tu as l'obligation... Sauf que, si
tu veux être prudent, puis être conforme à la...
M. Maltais: II faut que tu ailles voir le garde-chasse,
puis...
M. Morin: ...loi sur les réserves, tu avises un agent de
conservation pour lui dire qu'il faut qu'il aille chercher...
M. Maltais: Ta bête là.
M. Morin: ...une bête là. Tu prends des
précautions, parce que tu n'as pas le droit de laisser une bête
là.
M. Maltais: Écoutez, on fait ça dans le parc du
Saguenay à chaque année. On appelle les agents. Les agents de
conservation sont là...
M. Morin: On n'a pas le droit de laisser une bête morte ou
une bête blessée.
M. Maltais: Une bête blessée, ça peut
être dangereux.
M. Morin: II y a des précautions à prendre en
avisant les agents de conservation. Puis je suis convaincu...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est fait. Les agents de
conservation de la faune sont automatiquement avisés et avisent les
chasseurs du secteur de ne pas chasser à proximité pour ne pas
avoir à courir, etc. Je ne dis pas qu'il n'y a pas des accidents qui
peuvent arriver, mais c'est la Loi sur les réserves écologiques
qui prévaut, et il faut garder ces coins de terrain pour les
générations à venir.
M. Morin: Est-ce que c'est ça qu'on appelle les
périmètres? Parce que, dans les notes entourant la
création des zones écologiques, on fait mention que l'arpentage
des limites doit tenir compte du périmètre. Est-ce que le
périmètre auquel on fait allusion, c'est la zone tampon dont vous
faisiez mention tout à l'heure? ,
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, la zbne tampon, c'est une
zone qui est à l'extérieur. On tente de convaincre les gens
autour de s'en prévaloir. Mais, lorsqu'on délimite une
réserve écologique, on tente également d'y aller en
fonction des limites naturelles. Si tu as un lac, une montagne, une route,
etc..
M. Morin: Ce n'est pas ça que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...on se sert de ces
éléments-là. Mais, si on a des voisins, on tente...
Puis, généralement, les gens qui sont à
proximité de ces territoires-là sont de bons voisins. Ils savent
que le fait que ça soit conservé ajoute une plus-value à
leurs propres terrains.
M. Morin: Donc, le périmètre, ce n'est pas
le...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, il n'y a pas de
système légal sur le périmètre, là.
M. Morin: Non. Au même titre qu'un périmètre
urbain, par exemple, qui, normalement, est une zone qui extensionne le tissu
urbanisé, là, en termes de développement. Je pensais que
le périmètre, on devait nous en soumettre l'arpentage, comme on
dit, là: L'arpentage des limites de ce territoire précisera le
périmètre de la réserve écologique. Je pensais
qu'on faisait allusion...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien, le périmètre,
c'est le tour... Non, non, mais c'est le tour de la réserve
écologique. Sauf qu'avec des ministères comme Forêts on a
des ententes qu'à 300 mètres d'une réserve
écologique tu ne vas pas faire de coupe. Mais, si tu es en terrain
privé, le périmètre est délimité, puis le
voisin, là, s'il le veut il est chez lui il peut prendre
sa hache, puis aller faire une tranchée, puis on va être certains
de la limite de notre terrain. Mais ce n'est pas ce qu'on souhaite.
M. Morin: Je sais que, normalement, ils sont censés tenir
compte des accidents naturels. C'est un lac, c'est un flanc de montagne...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça.
M. Morin: ...et tout ça. Il faut qu'il y ait une zone
à peu près...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Homogène.
M. Morin: II y en a où c'est assez facile. Il y en a
d'autres où c'est impossible. Ils ne changeront rien.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À date, on en a une
quarantaine, de réserves écologiques. On n'a pas beaucoup de
territoire en réserve écologique au Québec. Il ne faut
surtout pas confondre avec les parcs de quelque nature que ce soit.
Mme Marois: non. la moyenne canadienne est de 3,4 %, puis le
québec en serait à 0,46 %, tout seul. alors...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On en a très peu, puis on
en avait encore moins il y a 3 ans. On a plus que doublé depuis 3
ans.
M. Morin: Oui.
Mme Marois: Mais je voudrais revenir... Peut-être que, si
l'adjoint parlementaire du ministre avait été là au
début de l'après-midi...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Excusez, là. Sur la moyenne
canadienne, je veux qu'on s'entende, là, parce qu'il faut comparer ce
qui est comparable.
Mme Marois: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): pour l'ensemble de la protection
des sites naturels, on est rendus à 3,4 %, et le fonds mondial de
conservation, l'an passé, lorsqu'il a classé les pays et les
provinces, a donné une mention honorable au québec, parce que
c'est vrai qu'on traînait la patte dans le temps. mais, au cours des
dernières années, il y a eu un effort de conservation, pas
attribuable simplement à la création de réserves
écologiques; la réserve écologique n'est qu'une des
composantes.
Mme Marois: Bien, voilà.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais la création de
parcs...
Mme Marois: C'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...autant par le gouvernement
provincial que fédéral, fait en sorte qu'on a 3,4 %
aujourd'hui.
M. Morin: Ça tient compte aussi des projets de parcs qui
ne sont pas parcs encore, là.
Mme Marois: Oui. Nous, on a pris ça dans le bilan,
là. Et on parlait effectivement des milieux naturels à haut
degré d'intégrité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien, le nombre de réserves
écologiques, là, avec les superficies, au Canada: vous avez la
Colombie-Britannique qui a 131 réserves écologiques pour une
superficie de 1589 km2; suivie du Québec avec 42
réserves écologiques pour une superficie de 512 m2;
suivi du Manitoba avec 13 pour 574 m2 carrés; de l'Alberta
avec 13 pour...
Mme Marois: Kilomètres carrés, sûrement. Pas
mètres carrés.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Excusez. Kilomètres
carrés.
Mme Marois: Parce que, sans ça, là, on serait en
dessous de tout. Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On serait en dessous de tout,
là. On serait encore premiers, mais l'échelle serait plus basse.
Terre-Neuve, 8 pour 57 km2;
Nouvelle-Ecosse, 4 pour 2 km2; Nouveau-Brunswick, 3 pour 1
km2; Saskatchewan, 2 pour 8 km2; Yukon, 1 pour 16
km2; et rien à l'île-du-Prince-Édouard, en
territoires non organisés et en Ontario. Donc, le Québec vient,
sur le plan des juridictions...
Mme Marois: on a tiré les données que je citais du
bilan que le ministre a déposé, mme la présidente, il y a
2 semaines, je crois, à l'assemblée nationale. le pourcentage
total des milieux protégés à haut degré
d'intégrité, là je n'ai pas la
référence exacte est de 0,46 % de la superficie du
québec, alors que la moyenne canadienne est de 3,4 %.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais l'ensemble des sites naturels
protégés au Québec est de 3,4 %.
Mme Marois: Bon, en tout cas. C'est dans le bilan aussi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce qui inclut les parcs, dont le
parc marin du Saguenay.
Mme Marois: O.K. Mais on s'entend que c'est à haut
degré d'intégrité. Alors...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À haut degré
d'intégrité, là, on tombe dans les réserves
écologiques et ce sont les superficies que je vous ai données; et
le Québec est au deuxième rang.
M. Morin: Ça tient compte du parc marin, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non. Pas à haut
degré, là.
Mme Marois: À haut degré, ce n'est que les
réserves écologiques, si j'ai bien compris.
M. Morin: Ce n'est pas un parc encore.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Il ne sera pas réserve
écologique, le parc marin du Saguenay. Vous allez pouvoir faire un
corridor tout le tour.
M. Morin: Ça me surprendrait bien gros. Ils peuvent
peut-être avoir des secteurs, mais des territoires, là...
M. Maltais: Prenez mon discours à la première
lecture, là, vous allez tout avoir ces statistiques-là. Ryan
m'avait tout donné ça. On continue. Je n'étais pas ici cet
après-midi, Mme la députée de Taillon. Je m'en excuse,
mais...
Mme Marois: Mais, c'est ça. Alors, c'est dommage. C'est
parce que nous avons...
M. Maltais: ...il fallait que je réponde aux
héré- sies de votre chef. Alors, j'étais pris en
Chambre.
Mme Marois: Je ne crois pas que mon chef commette
d'hérésie.
M. Maltais: Ah, beaucoup, oui. D'ailleurs, il y en a qui vous
concernaient.
Mme Marois: Ça aurait été utile que vous
soyez là, parce que la description, justement, de ce qu'est une
réserve écologique et les objectifs poursuivis par la loi ont
été abordés...
M. Maltais: Non, la description, ça va. Mais, moi,
c'était le contour de la réserve écologique.
Mme Marois: ...d'une façon assez systématique.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et, moi, je fais une distinction,
là.
M. Maltais: Parce que, moi, j'ai une pratique dans le champ.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Là où le
député de Saguenay a raison, c'est lorsque vous vous retrouvez
dans des réserves écologiques sur des terres privées.
C'est plus facile, c'est plus identifiable. Les superficies sont moins vastes.
Lorsque vous vous retrouvez dans des réserves écologiques sur des
terres publiques dans le Grand-Nord, moi, j'ose prétendre que c'est
identifié aux 300 m, mais je ne suis pas allé
vérifier.
Mme Marois: J'ai devant moi la répartition, la
localisation des réserves écologiques au Québec et puis
j'en vois une qui a en hectares, j'imagine 23 540 ha. Bien,
là, je ne sais pas comment on pourrait arriver à...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est le réservoir
Manicouagan.
Mme Marois: Oui, c'est ça. J'ai compris! Ha, ha, ha! Mais
c'est un exemple.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, mais très bien
délimité!
Mme Marois: Voilà, il est délimité par...
'
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Par la masse d'eau.
Mme Marois: ...la masse d'eau. Alors, à ce
moment-là, c'est parce que je ne vois pas comment, techniquement, on
pourrait, à la limite, faire cela, à moins de se mettre à
poser des poteaux avec des rubans rouges un peu partout autour. (20 h 40)
M. Maltais: La réserve de la Manicouagan est une exception
au niveau de la délimitation.
Mme Marois: Mais il y a des lacs, comme le lac à la
Tortue, ici. J'imagine que...
M. Maltais: La réserve dans le bassin de la Manicouagan,
j'espère qu'un jour j'aurai le privilège de vous la, faire
visiter.
Mme Marois: Je l'ai déjà visitée, ça
fait un long moment, cher ami.
M. Maltais: Vous avez visité le barrage, mais pas la
réserve.
Mme Marois: Non, mais j'ai vu la région. M. Maltais:
Vous savez, il y a 800 mi2.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Aviez-vous un permis?
M. Maltais: Vous n'aviez pas de permis? Mais, moi, je suis
exempt. Le député est toujours exempt, c'est un officier de la
loi. Mais je sais...
Mme Marois: Moi, j'ai vu la réserve du haut des airs, bien
sûr.
M. Maltais: ...que la réserve de la Manicouagan est un peu
spéciale. Moi, ce que j'essaie... Puis le ministre ne veut pas;
j'espère que ses fonctionnaires vont comprendre, à un moment
donné. C'est qu'on a d'autres belles réserves dans Manicouagan:
les barrages de Manie 3, Manie 2, Outardes 2, 3 et 4 qui sont des
réserves...
Mme Marois: Que je connais aussi.
M. Maltais: ...de poissons extraordinaires et, n'en
déplaise à mon collègue de Dubuc, qui sont devenues
maintenant des réserves de ouananiches exceptionnelles, parce que
Hydro-Québec a repeuplé ces réservoirs avec de la
ouananiche. Au début, le brochet mangeait la ouananiche, mais la
ouananiche a chassé le brochet parce qu'elle est devenue plus nombreuse,
puis plus grosse, la nature étant bonne pour elle. Et c'est ouvert
à tout le monde maintenant. Le problème, c'est que tout le monde
n'est pas un bon conservateur, c'est notre problème. Tandis qu'à
Manie 5 la pêche est contrôlée; le brochet, le touladi, tout
est contrôlé. Et ces barrages-là devraient être
contrôlés aussi. Il n'y a personne qui contrôle, là.
C'est des lacs 100 à 150 mi de long. Alors, ce serait dommage, tu sais,
de...
Mme Marois: Bon. Alors, j'imagine, Mme la Présidente, que,
si le député présente ses questions ou ses
inquiétudes, il a un amendement à proposer à la loi.
M. Maltais: Non, Mme la Présidente. Je pense qu'on doit
faire une loi non pas en fonction des amendements, mais, lorsqu'on fait une
loi, on fait une loi de base, puis on s'en va avec. On est ici pour en
discuter. Moi, je prêche pour ma paroisse. J'imagine que vous
prêchez pour les réserves écologiques de votre comté
également.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Marois: Je prêche surtout pour que,
généralement, la loi que nous adoptons atteigne ses fins.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'article 17 est adopté?
M. Maltais: Pas de problème pour moi. Mme Marois:
Ça va, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 17
est adopté.
Mme Marois: Si vous me le permettez, je citais un chiffre tout
à l'heure, puis je...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, votre citation était
exacte.
Mme Marois: bon. c'est ça, c'est à la page 185 du
document où on dit vraiment que la superficie totale des milieux
naturels protégés à haut degré
d'intégrité ne représente que 0,46 % j'ai toujours
de la difficulté à les lire, ces chiffres-là
comparé à une moyenne canadienne qui est de 3,4 %.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, j'aime autant l'accepter,
puis me dire que je suis terriblement en arrière, puis continuer
à faire des progrès.
Mme Marois: Je suis d'accord. Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est toujours ma façon de
fonctionner. Sauf qu'en matière de territoires hautement
protégés on retrouve les réserves écologiques. Ce
sont vraiment les territoires qui sont hautement protégés. Et les
chiffres que j'ai donnés tantôt, je peux les communiquer. Moi,
j'ai une comparaison entre le Québec et le reste du Canada, zones
protégées.
Mme Marois: Ah, je n'ai pas de problème. Ça
m'intéresserait de les avoir, mais c'est dans votre bilan, les chiffres
que je citais.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. On ne se vante jamais, nous,
dans les bilans.
Mme Marois: Ah bon, d'accord. Mais il faut être conforme
à la réalité, par contre.
M. Maltais: Oui.
Mme Pelchat: C'est 2 catégories de sites. On ne parle pas
de la même chose, là.
Mnie Marois: Oui, oui. Mais c'est ça.
Mme Pelchat: Les 3,4 % puis le 0,4 %, c'est ça. Hautement
intégré, oui.
Mme Marois: Bon, bien, c'est ça. Sauf que dans le document
on compare des choses comparables, aussi. D'accord, on s'entend.
Mme Pelchat: C'est ça.
M. Maltais: On va les mesurer pendant nos vacances
d'été.
Mme Marois: Alors, si le député de Saguenay est
intéressé à le faire, on prendra ses résultats et
on pourra les évaluer.
M. Maltais: Non, mais, vous savez, je suis un hôte parfait,
madame. Non, mais je vous invite à venir avec moi.
La Présidente (Mme Bélanger): Moi, je vous
suggérerais de revenir au projet de loi.
Mme Marois: Je suis déjà pas mal occupée,
Mme la Présidente, si vous le permettez.
La Présidente (Mme Bélanger): Parfait. On va
revenir à notre projet de loi.
Mme Marois: On pourrait revenir oui, c'est ça
à notre projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 17
est adopté. J'appelle l'article 18. Et, à l'article 18, M. le
ministre, vous avez un amendement, une modification. M. le ministre, votre
modification à l'article 18.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, l'article 18, Mme la
Présidente. Cet article nouveau permet de responsabiliser
davantage...
La Présidente (Mme Bélanger): II y a l'amendement
avant.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais ça va aller dans
le même but, là. J'étais dans l'objectif, mais je peux vous
lire l'amendement pour être techniquement correct, Mme la
Présidente.
Article 18. Au premier alinéa de l'article 18, remplacer les mots
«cette personne ait été préalablement avisée
par le poursuivant de la demande d'ordonnance» par les mots «la
demande d'ordonnance soit faite en présence de cette personne ou qu'elle
en ait été préalablement avisée par le
poursuivant». Cet amendement vise à faire en sorte que le
poursuivant qui entend demander au tribunal une ordonnance de remise en
état des lieux n'ait pas à en informer au préalable le
contrevenant visé si ce dernier est présent devant le juge au
moment où cette demande est faite.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
l'amendement?
Mme Marois: On va le regarder, là.
M. Maltais: On va avoir le texte? Oui? Oui.
Mme Marois: En avez-vous un autre? C'est parce qu'on n'en a que 1
copie.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous l'avez eu cet
après-midi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'étais certain que vous en
aviez pris connaissance pendant l'heure du dîner.
M. Morin: Jamais je n'aurais fait ça avant de vous
l'entendre dire, avant que ce ne soit un amendement officiel. Je ne ferais
jamais ça.
(Consultation)
Mme Marois: Ça va pour l'amendement. M. Morin:
C'est beaucoup mieux. Mme Marois: Oui, c'est mieux.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et cet article, Mme la
Présidente, comme vous avez pu le constater, permet de responsabiliser
davantage tout contrevenant à la loi qui, par sa conduite fautive,
aurait détérioré une réserve écologique. Les
tribunaux pourront soit le forcer à corriger la situation à ses
frais, soit, dans le cas où la correction n'est pas possible, le
condamner à .une amende additionnelle basée sur le degré
de détérioration des lieux. Le ministre pourra également,
en cas" de défaut du contrevenant, procéder, aux frais de ce
dernier, à la remise en état des lieux.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Morin: Juste le même commentaire qu'au premier
paragraphe: c'est en vertu, évidemment, de la présente loi ou de
ses règlements, sauf que vous n'avez pas d'article qui donne le pouvoir
au gouvernement d'adopter des règlements.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ça, là, on peut
discuter de l'interprétation. Si c'était le cas, on aurait une
application plus restrictive; donc, on appliquerait strictement la loi. On ne
pourrait pas adopter de règlements si vous aviez raison.
Mme Marois: On y reviendra plus tard, de toute façon.
M. Morin: Oh oui! J'ai certainement raison. Mme Marois:
Alors, adopté pour 18.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 18
est adopté, tel qu'amendé. j'appelle l'article 19.
Application
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Cette disposition, Mme la
Présidente, vise à assujettir l'État à
l'application de cette future loi. Parce qu'on se plaint souvent, Mme la
Présidente, que les lois sont faites pour les tiers et que le
gouvernement ne s'assujettit pas lui-même aux lois qu'il adopte. Et, dans
ce cas-ci, Sa Majesté est liée.
Mme Marois: C'est très bien. On imagine que l'exemple sera
suivi.
M. Morin: Dieu sauve la reine!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 19
est adopté?
Mme Marois: Ha, ha, ha! Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 20. (20 h 50)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Mme la Présidente,
cette disposition prévoit formellement le remplacement, donc
l'abrogation, de l'actuelle Loi sur les réserves écologiques par
la présente législation.
Mme Marois: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça,
c'est adopté. L'article 20 est adopté. L'article 21.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Il s'agit d'une disposition
transitoire destinée à assurer le maintien des réserves
écologiques existantes. Cette disposition s'avère
nécessaire compte tenu du changement proposé par le projet de loi
quant au mode de création des réserves écologiques.
Auparavant créées par voie réglementaire, elles le seront,
à l'avenir, par décret gouvernemental.
M. Morin: Est-ce que ça sous-entend aussi que les causes
potentiellement en suspens le seraient en vertu de l'ancienne loi aussi, s'il y
en avait, là? Est-ce que c'est implicite là-dedans ou bien si on
doit le retrouver ailleurs?
Mme Marois: Est-ce que l'article 22 viendrait répondre un
peu à ça? Parce que je comprends l'interrogation de mon
collègue, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, la disposition de
concordance: «Dans les lois ainsi que dans leurs textes d'application,
tout renvoi à l'ancienne Loi sur les réserves écologiques
ou à l'une de ses dispositions devient un renvoi à la
présente loi ou aux dispositions correspondantes de celle-ci.»
Mme Marois: Je pense que ça viendrait répondre
à cela, non?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En vertu de la Loi
d'interprétation, si une poursuite a été intentée,
c'est la loi qui s'appliquait au moment de la commission de l'infraction qui
s'applique.
M. Morin: Généralement, c'est ça. De
façon générale, c'est explicité. La pratique, c'est
généralement ça, mais chaque loi...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais c'est la Loi
d'interprétation. C'est une loi particulière qui prévoit
que c'est ça. Ce n'est pas juste une pratique, c'est par loi.
M. Morin: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va
pour l'article 21?
Mme Marois: Ça va. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 22. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Disposition de concordance, Mme la
Présidente. On vient d'en discuter.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 22
est adopté. L'article 23.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cette disposition confirme la
responsabilité du ministre de l'Environnement en ce qui concerne le
domaine des réserves écologiques. On dit que c'est le ministre de
l'Environnement qui est chargé de l'application de la loi. Ça
peut aller en certaines circonstances...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va
pour l'article 23?
Mme Marois: Oui. C'est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 23
est adopté. J'appelle l'article 24.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 24. Cette mesure
transitoire vise à permettre l'application immédiate des
principes déjà édictés par l'article 87 du Code de
procédure pénale. En fait, cet article 24 constitue une
reproduction de l'article 87 dudit Code rendue nécessaire parce que ce
dernier article n'est pas encore en vigueur. Ainsi, les inspecteurs
chargés de l'application de la Loi sur les réserves
écologiques disposeront, dès l'entrée en vigueur du
présent projet de loi, des pouvoirs et devoirs attribués aux
agents de la paix par le Code de procédure pénale, dont les
pouvoirs d'interpellation et d'arrestation. Autrement dit, on reprend dans
cette loi-ci les pouvoirs qui sont inclus dans le Code de procédure
pénale, mais qui n'ont pas encore été mis en vigueur. Et,
pour ne pas qu'il y ait de trou, parce qu'on met cette loi-là en vigueur
immédiatement...
Mme Marois: Ah, parce que ces articles du Code de
procédure ne sont pas encore en vigueur.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ils ne sont pas mis en
vigueur.
Mme Marois: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ils ont été
adoptés, mais non mis en vigueur.
Mme Marois: Oui, adoptés, mais non mis en vigueur.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et, à partir du moment
où ils seront mis en vigueur, cet article cessera de s'appliquer.
Mme Marois: Ah oui. D'accord. C'est ce que vous indiquez au
dernier...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dernier alinéa. Mme
Marois: ...alinéa de l'article. La Présidente (Mme
Bélanger): Ça va?
Mme Marois: Oui, ça m'apparaît correct.
Adopté, 24.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, avant
d'adopter l'article 25, on revient à l'article 2 où l'amendement
a été adopté.
Articles en suspens
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 2, on recommence?
Mme Marois: Est-ce qu'on veut discuter immédiatement de la
question que mon collègue soulevait, Mme la Présidente...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'était à l'article
7.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, c'était
à l'article 7.
Mme Marois: ...ou si on le fait à 7? On va revenir
à 7 sur la question des règlements?
La Présidente (Mme Bélanger): Là, on appelle
l'article 2 avant, quoi?
Mme Marois: D'accord. Oui, ça va, 2. Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on apporterait
un autre amendement. Il y a un amendement qui a été
adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et on proposerait l'amendement
suivant, suite aux remarques du député de Dubuc, entre autres. Le
paragraphe 2° de l'article 2 est modifié par l'insertion, dans la
cinquième ligne, après le mot «jours», des mots
«ou, s'il s'agit d'une abolition, dans les 60 jours».
Mme Marois: Cela correspond à la discussion que nous
avions eue cet après-midi.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est adopté?
Mme Marois: L'amendement est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article,
tel qu'amendé, est adopté?
Mme Marois: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 7. M. le ministre, est-ce qu'il y a un amendement qui a
été préparé?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, Mme la
Présidente, l'amendement qui a été
préparé et qui.est présentement distribué se lit
comme suit: Remplacer le premier alinéa par le suivant: «Dans les
réserves écologiques, sont interdits la chasse, le
piégeage, la pêche, toute activité d'exploration et
d'exploitation minières, "gazifières" ou
pétrolières, de recherche de saumure ou de réservoir
souterrain, de prospection, fouille ou sondage, les activités
d'aménagement forestier, les travaux de terrassement ou de construction,
les activités agricoles, industrielles ou commerciales ainsi que,
générale-
ment, toute activité de nature à modifier l'état ou
l'aspect des écosystèmes.»
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, une petite
correction à faire, M. le ministre. Vous avez dit:
«gazifières»; c'est «gazières».
Mme Marois: C'est «gazières», cependant, qui
est écrit.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): «Gazières»,
excusez, vous avez raison. La langue m'a échappé, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est pour le
Journal des débats, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez raison.
Mme Pelchat: Alors, on a enlevé l'allusion à
l'article 6.
Mme Marois: C'est ça, oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Complètement, pour ne pas
perturber le député de Dubuc.
Mme Marois: Moi, ça me va.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
l'amendement?
Mme Marois: Ça me va. Est-ce que mon collègue est
d'accord?
M. Morin: Ça va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On a enlevé votre chiffre
chanceux.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est adopté. Est-ce que l'article 7, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Morin: L'amendement, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 7, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Morin: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez des
questions?
M. Morin: Oui. Je voudrais revenir sur... Ce que j'aimerais que
le ministre reconsidère... Vous savez, dans l'article 7, au dernier
paragraphe, il est mentionné que «le gouvernement peut
réglementer les conditions d'exercice de toute activité».
C'est parce que, dans votre projet de loi, c'est le seul endroit où
c'est mentionné que le gouvernement peut réglementer, puis il
s'agit d'un paragraphe à un article seulement. Moi, j'ai peur que,
finalement, le pouvoir du gouvernement de réglementer, ce soit
uniquement relié à l'article 7, même si on fait mention que
c'est en fonction, évidemment, des fins prévues à
l'article 1.
Je sais que c'est en fonction des objectifs et des fins prévues
à l'article 1 du projet de loi, mais le fait de retrouver un article
comme celui-là comme simple paragraphe d'un article, ça me
paraît le limiter. Parce que, dans la plupart, sinon toutes les lois,
l'article qui octroie au gouvernement de procéder à la
réglementation, c'est toujours un article distinctif. Ce n'est jamais un
paragraphe. Moi, c'est pour ça que... Surtout qu'il y a quand même
une possibilité de réglementation entourant, par exemple, les
ententes potentielles, à l'article 11, où il y a lieu de
confier à des tiers, etc. Il y a une multitude de réglementations
qui devront être adoptées en fonction de ça. Il y a
l'article 9 aussi, pour ce qui concerne la suspension ou la révocation
d'autorisations.
En tout cas, j'ai fait un petit peu le tour et il y a peut-être 5
ou 6 articles qui pourraient faire l'objet de réglementations
particulières. Et je ne comprends pas pourquoi on ne stipule pas dans un
article distinct le pouvoir du gouvernement de réglementer.
Mme Marois: D'ailleurs, pour appuyer mon collègue et son
argumentation, dans l'ancienne loi, on avait un article qui prévoyait
comme tel le pouvoir réglementaire.
M. Morin: Surtout que ça n'enlève pas le pouvoir du
ministre de voir à l'application, tel que c'est mentionné
à l'article... Je ne sais pas trop lequel où c'est explicite.
C'est le ministre l'article 23 qui a la responsabilité de
l'application de la présente loi. Mais, en ce qui concerne l'article qui
permet au gouvernement. ..
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je reconnais que le
député de Dubuc a raison dans ce qu'il appelle une pratique
généralement établie. Mais, de plus en plus on me
dit que le pourcentage varie maintenant entre 20 % et 30 % de la
législation au lieu d'isoler le pouvoir réglementaire hors
contexte, on a davantage tendance, de façon à impliquer davantage
les législateurs que nous sommes, parce qu'on sait ce qui arrive une
fois qu'on procède par règlement...
M. Morin: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...à mettre en contexte le
pouvoir réglementaire. C'est ce qu'on a fait à l'article 7 et
c'est ce qu'on a fait également à l'article 6 du présent
projet de loi. Il s'agit d'une approche législative que je suis loin de
condamner personnelle-
ment. Je pense que c'est une approche législative qui donne
davantage de contrôle, direct ou indirect, aux parlementaires. Je pense
que, si on peut évoluer davantage dans cette direction, comme
législateurs on aura davantage de garanties.
M. Morin: Ça, Mme la Présidente, vous permettrez...
Je conviens que les articles 6 et 7 sont ni plus ni moins qu'une forme de
réglementation qu'on retrouve dans le projet de loi, comme articles.
Sauf que le fait de stipuler à l'intérieur d'un article que le
gouvernement peut réglementer, il me semble que ça ne rencontre
pas vos objectifs. Je suis d'accord avec vous pour qu'on y aille par la
procédure législative...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À titre indicatif,
là...
M. Morin: Oui? (21 heures)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...lequel des objectifs
décrits dans le projet de loi nous ne pourrions pas rencontrer parce que
nous n'avons pas la possibilité d'intervenir parce que le texte de loi
ne nous le permet pas ou que le pouvoir réglementaire contexte contenu
aux articles 6 et 7 ne pourrait pas s'étendre? Un exemple.
M. Morin: Oui. Bien, un exemple, bon... O.K. Mettons que vous
adoptez des règlements entourant une entente avec des associations.
Ça, c'est à l'article 11. Bon, le projet de loi vous permet
d'avoir des ententes avec des personnes physiques ou morales de droit public ou
privé, toute association, bon, pour gérer des activités
conformes à l'article, etc. Bien, allez-y pour une entente, une
activité, quelque chose, puis, moi, je pourrai, à ce
moment-là, prétendre que le gouvernement n'était pas
autorisé à adopter un tel règlement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas un règlement, une
entente. Autorisé à conclure une telle entente.
M. Morin: Oui, oui. Mais vous ne pouvez pas adopter une telle
entente sans qu'il y ait un règlement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je m'excuse, là. Si la loi
vous autorise clairement à conclure une entente, c'est beaucoup plus
fort qu'un pouvoir réglementaire. La loi, là, c'est en haut du
règlement, ça.
M. Morin: Oui, mais, si...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas nécessaire
d'avoir un règlement.
M. Morin: ...ce n'est pas indiqué quelque part que pour
couvrir... Parce que, même si vous avez le pouvoir de gérer la
présente loi sans que le gouvernement, le ministre se protège
sous forme de règlement...
Parce que vous savez qu'un règlement, il est adopté par le
gouvernement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais une loi est
adoptée par l'Assemblée.
M. Morin: Oui, d'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais reprendre votre exemple,
là, à l'article 11.2°. C'est: «Le ministre peut
conclure des ententes avec toute personne ou association mentionnée
ci-haut dans le but d'assurer la protection d'un bien susceptible d'être
acquis en application de l'article 5.» Je n'ai pas besoin d'autre
autorisation que celle qui m'est accordée par la loi. Si j'avais un
règlement qui me disait la même chose, ça serait totalement
superfétatoire.
M. Morin: Je comprends, mais vous conviendrez que, moi, je
pourrais, à partir de certaines conditions incluses dans l'entente,
prétendre que les conditions dépassent votre droit, puis, disons,
les fins pour lesquelles le projet de loi a été adopté.
Parce que vous n'avez pas d'article...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous pourriez le faire si
l'entente n'avait pas pour «but d'assurer la protection d'un bien
susceptible d'être acquis en application de l'article 5».
M. Morin: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous êtes en dehors de ce
cadre-là, que vous ayez un règlement ou que vous n'en ayez pas,
votre entente sera irrégulière si elle déborde le cadre
prescrit par la loi.
M. Morin: Oui, mais vous conviendrez avec moi que le but d'un
règlement c'est justement de circonscrire un article de loi en fonction
de la pratique.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien, oui, mais, là... O.K.
Mais, si vous circonscrivez davantage, vous rendez encore plus
vulnérable. Si vous mettez des conditions additionnelles, vous rendez la
bande d'intervention ou le passsge d'intervention encore plus étroit.
Vous exposez encore davantage à des illégalités ou
à des ultra vires.
M. Morin: Bon. Alors, ma dernière question au ministre:
Pourquoi vous avez cru bon d'en faire mention, à ce moment-là? Je
pourrais vous suivre, là, dans votre raisonnement. Alors,
répondez-moi. Pourquoi vous avez cru bon de l'inscrire de façon
explicite à l'article 7, dernier paragraphe: «Le gouvernement peut
réglementer les conditions d'exercice de toute activité
liée à la poursuite des fins prévues à l'article
1»?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Parce qu'on
veut que ce soit fait par règlement. On aurait pu, là,
techniquement, je vous le soumets bien respectueusement. ..
M. Morin: Oui, mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...le mettre dans la loi, penser
réglementer par voie législative. Ce qu'on a voulu faire, on a
choisi une solution mitoyenne. C'est qu'on s'est donné un pouvoir
réglementaire contexte, c'est-à-dire qu'il est dans le contexte
d'un article et c'est un pouvoir réglementaire. Et on a fait la
même chose à l'article 6. Ce sont les 2 articles, comme vous
l'avez déjà souligné, qui nous permettent de créer
une réserve écologique, dans le cas de 7, et de prendre
possession sous certaines conditions, d'imposer des conditions sur les
terrains, dans le cas de 6.
M. Morin: Bon. Je présume que vous allez prétendre
que le gouvernement a ce même pouvoir de réglementer en fonction
des conditions prévues à l'article 6...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est parce que, moi, là,
je ne veux pas juste le présumer, mais c'est indiqué.
M. Morin: ...lorsqu'il s'agit de gérer un territoire
public potentiellement prévu pour devenir une...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Par voie réglementaire,
c'est indiqué à l'article 6, dernière ligne du premier
alinéa.
Mme Marois: Moi, Mme la Présidente, je souscris aux propos
du ministre lorsqu'il dit: Plus on va réduire, dans le fond, les
pouvoirs réglementaires ou plus on va les circonscrire, plus,
évidemment, on va redonner la possibilité d'agir aux
parlementaires ou de décider, si on veut, quant au fond des lois. Et,
dans ce sens-là, je suis tout à fait d'accord avec l'essentiel de
ses propos.
Là où je rejoins mon collègue, c'est qu'à
partir du moment où on loge expressément à un certain
nombre d'articles le pouvoir réglementaire le risque que ça
présente, c'est que nous échappent certains
éléments ailleurs dans le projet de loi qui empêcheraient
le ministre d'agir ou d'être efficace quant à l'application de
certains articles de la loi, dans le sens...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas le législateur
qui va s'en plaindre.
Mme Marois: Non, c'est-à-dire que le législateur se
plaint du fait que la loi puisse être inefficace, oui...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui... Mme Marois: ...ou
être appliquée avec...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...mais c'est ce que j'ai
demandé.
Mme Marois: ...des réserves.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez raison. J'ai posé
la même question au député de Dubuc: Donnez-moi un exemple,
compte tenu des objectifs que nous avons discutés ensemble tout au cours
de l'analyse de ce projet de loi, où on n'aurait pas les pouvoirs requis
pour atteindre les objectifs dont nous avons discuté.
Mme Marois: Oui.
M. Morin: Je ne voulais pas aller aussi loin que ça. Je
pensais que vous obtempéreriez assez vite. Alors, on n'aurait pas eu
besoin de preuve additionnelle. Je n'ai pas fait de recherche. La prochaine
fois, je me préparerai mieux.
Mme Marois: Selon toute vraisemblance, quand on regarde la loi au
niveau de l'article 7, c'est assez large, malgré tout, même si
ça a l'air restreint. On dit: «Le gouvernement peut
réglementer les conditions d'exercice de toute activité
liée à la poursuite des fins prévues à l'article 1
ou à la gestion des réserves écologiques, notamment fixer
les droits exigibles.» Mais ce n'est pas exclusivement. Donc, ça
offre un pouvoir réglementaire, je pense, assez large, malgré
tout.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas une nouvelle loi, non
plus. On a une vingtaine d'années d'expérience, la
première loi datant de 1974, sur laquelle on a pu se baser,
préciser pour tenter de corriger certaines lacunes et de deviner
l'avenir...
M. Morin: Mais, pour terminer, Mme la Présidente. ..
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...avec comme objectif de le
maîtriser.
M. Morin: ...il faudrait quand même... J'ai relevé
un certain nombre de lois. C'est parce que, vous l'avez admis vous-même,
ça constitue quand même une pratique nouvelle.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La création de
réserves écologiques, non, mais...
M. Morin: Non, non, non. Bien non. Ce n'est pas ça que je
dis.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...l'article 6, oui.
M. Morin: Je dis de ne pas assujettir le projet de loi à
un article qui autorise le gouvernement à adopter
des règlements. Faites le tour des lois. Que ce soit...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non. Vous avez raison. Vous
en avez 70%.
M. Morin: ...l'aménagement, l'urbanisme, la
fiscalité municipale, j'ai passé 7 ou 8 lois où on
retrouve de façon très formelle un article qui stipule...
Mme Marois: ...le pouvoir réglementaire. M. Morin:
C'est une pratique nouvelle.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y en a au ministère de
l'Environnement aussi, soit dit en passant.
Mme Marois: Vous donnez trop de pouvoirs aux fonctionnaires.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y en a au ministère de
l'Environnement aussi.
M. Morin: Oui.
Mme Marois: Puisque nous n'avons pas encore finalisé
l'adoption de cet article-là, une question me vient à l'esprit en
relisant à voix haute le paragraphe «Notamment fixer les droits
exigibles»; ça pourrait être de quel ordre, les droits
exigibles pour aller...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y en a pas qui ont
été fixés. Normalement, en matière
environnementale, on n'a pas encore tarifé.
Mme Marois: Mais, est-ce que ça pourrait vouloir dire pour
pénétrer sur une réserve ou...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La première tarification
que l'on fait en matière environnementale s'applique à
l'industrie des pâtes et papiers. On parle de 2 $ la tonne de rejets
toxiques dans l'environnement. On n'a pas encore tarifé d'autres
éléments. Habituellement, dans d'autres ministères
où on l'a fait, la tarification tentait de tenir compte des coûts
administratifs relatifs à l'émission comme telle de la
certification ou du permis.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? Alors,
l'article 7 est adopté, tel qu'amendé?
Mme Marois: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
25.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, Mme la
Présidente. L'article 25 prévoit que la loi va entrer en
vigueur ne bougez pas 30 ou 60 jours après...
Mme Marois: Le trentième jour.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le trentième jour.
Mme Marois: C'est intéressant de voir ça, Mme la
Présidente. Ce n'est pas l'habitude du ministre. Alors, je ne peux que
m'en réjouir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai tenu compte de vos
commentaires.
Mme Marois: J'espère qu'il tiendra compte de l'ensemble de
mes commentaires, Mme la Présidente.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On va amender la loi en
conséquence, non seulement pour l'avenir, mais pour le présent,
Mme la Présidente, lorsque les commentaires sont constructifs.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 25
est adopté?
M. Morin: Adopté, de toute façon.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le titre
du projet de loi, Loi sur les réserves écologiques, est
adopté?
Mme Marois: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'ensemble
du projet de loi, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Marois: Adopté.
(21 h 10)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre, est-ce qu'il y a des commentaires finaux?
Remarques finales M. Pierre Paradis
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, Mme la
Présidente, pour vous remercier, remercier le personnel du
secrétariat, les gens qui ont travaillé à
l'élaboration et à la conception du projet de loi, les gens qui
voient à son application sur une base quotidienne; remercier
l'Opposition officielle de son apport d'éléments constructifs au
projet de loi; remercier les députés ministériels qui,
à chaque fois qu'on a créé une résetve
écologique, qu'on l'a soumise au caucus des députés, ont
manifesté une solidarité et un sens de la conservation que je
tiens à souligner à cette commission parlementaire, en leur
souhaitant de continuer dans la même voie.
Mme Pauline Marois
Mme Marois: Alors, Mme la Présidente, tout ce qu'on peut
souhaiter, c'est que cette loi, tout en renou-
vêlant, évidemment, l'ancienne loi, tout en la
rénovant, permette au ministre d'accélérer le processus
d'identification des réserves écologiques pour qu'on rattrape, en
ce qui a trait au haut degré d'intégrité de certains
domaines patrimoniaux, la moyenne canadienne, n'est-ce pas, et qu'on la
dépasse éventuellement, ce qui serait nettement souhaitable.
Et je rappelle au ministre mon souhait quant aux rivières
patrimoniales. Je pense que ce serait intéressant que l'on en identifie
un certain nombre qui pourraient...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y en a déjà
quelques-unes.
Mme Marois: II y en a combien?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Grande-Rivière, en
Gaspésie, et... On en a 2 déjà.
Mme Marois: À titre de réserves écologiques
comme telles?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À titre de réserves
écologiques, oui.
Mme Marois: D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ça fait que,
déjà, les suggestions du leader de l'Opposition officielle, qui
tenait lieu de porte-parole en matière d'environnement, sont
reçues.
Mme Marois: Compte tenu du fait que je ne pouvais être
présente au moment du débat.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On ne vous en tient pas
rigueur.
Mme Marois: Je le constate.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission
de l'aménagement et des équipements ayant accompli son mandat
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 12)