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(Dix heures dix minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements débute ses travaux. La
commission est réunie ce matin afin de procéder à
l'interpellation du député de Lévis sur le sujet suivant:
La réorganisation administrative du ministère des Transports. Mme
la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Oui. M. Charbonneau (Saint-Jean) est
remplacé par M. Philibert (Trois-Rivières) et M. Tremblay
(Rimouski) est remplacé par M. Doyon (Louis-Hébert).
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je vous
rappelle brièvement les règles de l'interpellation. Le
débat dure au plus 2 heures, soit jusqu'à midi. La discussion est
divisée en 3 étapes. Un premier débat de 20 minutes
commence par l'intervention du député qui a donné l'avis
d'interpellation, soit le député de Lévis. Il exercera un
premier droit de parole de 10 minutes. Le ministre interpellé, soit le
ministre des Transports, aura ensuite un droit de réplique de 10
minutes. Après ces deux interventions, nous procédons à
l'interpellation proprement dite au cours de laquelle chaque intervenant pourra
s'exprimer pendant 5 minutes. Il y aura alternance dans les interventions selon
les séquences suivantes: un député de l'Opposition, le
ministre, un député ministériel, et ainsi de suite selon
la séquence. Alors, M. le député de Lévis, vous
avez la parole.
Exposé du sujet M. Jean Garon
M. Garon: Je m'excuse, Mme la Présidente, d'avoir
été en retard. C'est parce que j'avais une entrevue ce matin
concernant le budget et j'ai attendu mon interlocuteur. Autrement, je serais
arrivé à l'heure puisque l'entrevue devait être à 9
h 30. Alors, j'aime autant prendre les devants plutôt que de me le faire
reprocher plus tard.
Le but de l'interpellation, Mme la Présidente, c'est de
démontrer que le chambardement des structures du ministère des
Transports est avant tout une opération politique menée dans
l'improvisation la plus totale et qui engendre des coûts
considérables pour les contribuables. On va voir qu'on fait de la chaise
musicale dans un grand nombre de bureaux et que le résultat, on a eu la
facture hier soir.
Hier soir, on a vu des augmentations de taxes considérables pour
tous les concitoyens et surtout, ceux qui n'ont pas des gros revenus. On a vu
également que le gouvernement prend 1 000 000 000 $ dans la caisse de la
Société de l'assurance automobile, ça veut dire 4 000 000
d'automobilistes, 1 000 000 000 $, 250 $ par automobiliste, alors que le
gouvernement avait déjà voté les lois pour prendre 2 000
000 000 $, ça veut dire 250 $ qui s'ajoutent à 500 $, 750 $ par
automobiliste. Ça veut dire exactement que le gouvernement a pris...
Quand un couple a son permis de conduire, un époux et une épouse,
deux conjoints, c'est 1500 $ dans le ménage pour l'automobile seulement.
Pourquoi? Parce qu'il y a des coûts à ça. Et là,
actuellement, en même temps, le gouvernement fait un gaspillage
épouvantable de transferts de bureaux, on ferme les bureaux à une
place et on en ouvre à d'autres. Il y a des coûts reliés
à ça, des coûts considérables dans des transferts,
pour une grande part, qui sont inutiles. C'est le but de l'interpellation de ce
matin.
Opération politique. Le ministre ferme 3 directions
régionales du ministère des Transports: à Sept-îles,
Longueuil et Drummondville. Sept-îles, comté détenu par un
député du Parti québécois, Longueuil
également et Drummondville, par un député libéral
qui est devenu indépendant, le député de Drummond qui est
ici présent ce matin. Aucune ne se trouve dans un comté
représenté par des libéraux. Ils créent 6 nouvelles
directions territoriales: Roberval, comté libéral, Baie-Comeau,
comté libéral, Cowansville, comté libéral, Laval,
comté libéral, Brossard, comté libéral et
Châteauguay, comté libéral. On ferme des bureaux à
une place et on en ouvre à l'autre. Le contribuable paiera. Il l'a eue
la facture hier. Elles sont toutes dans des comtés libéraux. Sans
compter le ministre des Terres et Forêts qui ferme un aéroport
dans un comté péquiste pour en ouvrir un autre dans un
comté libéral puis on trafique même les cartes pour faire
montrer que les forêts sont plus loin de l'aéroport qu'elles le
sont en réalité.
Le ministre des Transports a dit que le ministère des Transports
du Québec a tenu compte des capitales régionales pour localiser
les nouvelles directions territoriales. On a ainsi justifié le
déménagement du bureau régional du ministère des
Transports à Drummondville vers Trois-Rivières. Comment se
fait-il qu'il y a une direction territoriale à Brossard alors que la
capitale régionale de la Montérégie est à Longueuil
et que la direction régionale du ministère des Transports du
Québec est à cet endroit? Par hasard, Longueuil est
représentée par une députée du Parti
québécois, contrairement à Brossard. Comment se fait-il
qu'il y ait une direction territoriale à Cowansville, dans le
comté de M. Pierre Paradis? Cowansville, député
libéral, Cowansville est la capitale de quelle région?
Comment le ministre explique-t-il qu'il y a 2
directions territoriales dans l'Estrie? Comment le ministre
explique-t-il qu'il y a 4 directions territoriales dans un rayon de 100 km
autour de Cowansville, soit à Sherbrooke, à 90 km de Cowanswille,
à Brossard, à 60 km et à Châteauguay, à 100
km? En plus de celle de Cowansville. Comment se fait-il que le ministre n'a pas
été capable de décider de la localisation de la direction
territoriale dans la région administrative de la Gaspésie alors
que le gouvernement du Québec a localisé la majorité de
ses bureaux à Gaspé au cours des dernières années?
Mais la ville de New Richmond veut la direction territoriale et on sait que le
maire de cette ville est un bon organisateur du député local, en
l'occurrence, le ministre des Finances, le député de
Bonaventure.
Comment se fait-il qu'il n'y a pas encore de direction territoriale dans
la région administrative de Lanau-dière? On dit qu'il n'y en aura
pas. Comme par hasard, 5 des 7 comtés de cette région sont
représentés par des membres, des députés du Parti
québécois. Comment se fait-il que le comté de
Mégantic-Compton ne soit presque pas touché par le chambardement
et la députée s'en vante publiquement alors que ce
comté est l'un des plus affectés par le transfert des routes aux
municipalités? Plus de 1250 km de routes de ce comté sont
transférés aux municipalités, mais tous les bureaux dans
le district de ce comté sont maintenus.
Pourtant, le ministère justifie son chambardement par le fait que
le ministère des Transports du Québec a moins de routes sous sa
responsabilité et qu'il doit rationaliser sa structure. Apparemment, les
principes ne valent pas partout.
Une réforme improvisée. En décembre dernier, le
ministre des Transports ainsi que les sous-ministres du ministère ont
indiqué que les études d'impact du chambardement des structures
du ministère des Transports du Québec sur les emplois en
région, les employés et les services à la population
n'avaient pas été faites. Il y a des impacts et des coûts
réalisés reliés à une réorganisation d'un
ministère. Il existe des conventions collectives, des règles et
des normes administratives que le gouvernement doit respecter. Le gouvernement
doit assumer des coûts lorsqu'il déroge aux règles
administratives et aux conventions collectives en vigueur et qu'il fait
déménager les fonctionnaires de locaux. Tout ce que nous avons
actuellement, c'est que ce chambardement entraînera l'abolition de 2135
postes d'ici trois ans.
Qu'est-ce que le ministre a demandé en termes d'études
d'impact de sa réforme sur les emplois, les employés et les
services à la population? Combien de fonctionnaires seront
relocalisés en vertu de la réforme et combien le seront à
plus de 50 km de leur lieu de résidence actuelle? Quels seront les
coûts de ces relocalisations? Le ministre n'a jamais répondu
à ces questions et c'est pourquoi nous faisons l'interpellation de ce
matin pour qu'il nous dise combien ça va coûter, parce que les
conventions collectives vont s'appliquer, tous ces
déménagements-là vont faire qu'on va
«canceller» des bureaux dont les baux existent encore pour louer de
nouveaux bureaux dans d'autres endroits. Il va falloir déplacer des
fonctionnaires, faire des déménagements. Il y a des gens qui vont
devoir avoir des allocations de déplacement. Il y a des gens à
qui on va devoir payer le transport temporairement avant qu'ils
déménagent. Il y a des coûts dans l'application des
conventions collectives qui vont être considérables pour le
chambardement qu'on fait actuellement.
Nous n'avons eu aucune étude d'impact. On nous a dit, au
ministère, alors qu'on annonçait les mesures, que les
études d'impact n'avaient pas encore été faites et
aujourd'hui, on nous dit que le gouvernement, on va nous dire que le
gouvernement a essayé de rationaliser alors qu'il n'y a aucune
étude concernant les coûts de ces mesures.
On avait su, par exemple, que le ministre devait faire une grande
entrevue après avoir déplacé à peu près 15
000 fonctionnaires à Québec en louant un satellite
soviétique pour faire son annonce sur satellite soviétique, je
suppose, pour que la planète soit au courant. Évidemment, les
amis qu'on a rencontrés dans des congrès à Marrakech vont
savoir ce qui se passe au Québec, sans doute, mais excepté qu'on
a dû «canceller» le satellite et ça a
coûté de l'argent, ça aussi.
On ne nous a jamais dit combien ça a coûté,
«canceller» le satellite. On nous a dit que le louer avait
coûté autour de 200 000 $. Apparemment, le
«canceller», ça coûterait à peu près le
même prix. Parce qu'on s'est rendu compte de l'absurdité qu'il y
avait à annoncer, par satellite, un remue-ménage comme
celui-là pour lequel il n'y avait aucune rationalisation, aucun
rationnel, aucun plan d'ensemble, à tel point que le ministre
l'annonçait, dans une conférence de presse, et le sous-ministre
qui rencontrait les députés de l'Opposition officielle avait
imprimé sur le document «Projet» comme si ce n'était
pas décidé, alors qu'un disait que c'était
décidé, l'autre disait que ça ne l'était pas. Et
là, on se rend compte le député de Drummond aura
l'occasion d'en parler qu'il y a eu des décisions qui ont
été annoncées au mois de décembre, d'autres au mois
d'avril avec des changements en cours de route sans qu'il n'y ait aucun, aucun
argument rationnel. On nous a dit que ce qui s'est passé entre les deux,
c'est une rencontre du caucus du Parti libéral qui trouvait absurde la
réforme proposée et que les députés libéraux
avaient essayé de modifier le projet et que la véritable raison
d'avoir «cancellé» le satellite, c'était justement
qu'on se rendait compte qu'il n'y avait peut-être pas autant de
rentabilité politique à faire une annonce par satellite, qu'il
n'y avait pas de rationnel et que ça occasionnerait des coûts
considérables pour les contribuables. (10 h 20)
Le gouvernement n'a pas fait son travail, en réalité. Le
gouvernement n'a pas fait son travail. Aujourd'hui, on dit qu'on ferme des
bureaux... On a oublié même d'abolir un des deux ministres,
puisque, dans le fond, si on enlève 33 000 km de route sur 160 000
km,
il en reste seulement 27 000 km au ministère des Transports.
Pourquoi garder deux ministres, alors qu'on aura fait disparaître 33 000
km de la responsabilité du gouvernement? La première
rationalisation, ça aurait été de faire sauter un des deux
ministres avec un des deux cabinets pour sauver de l'argent aux contribuables.
On sauverait aussi des voyages puisque, à ce moment-là... mais on
n'a pas vu ça. On a vu que le principal changement, ça a
été de congédier les occasionnels, ceux qui gagnaient le
moins cher au gouvernement. On n'a pas vu de changement de postes dans les gens
qui sont des cadres, dans les dirigeants. On a gardé les deux ministres,
les deux cabinets, excepté qu'il y aura des coûts et la facture
est arrivée hier soir et elle est fortement salée pour l'ensemble
des contribuables québécois.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Lévis. M. le ministre.
Réponse du ministre M. Sam L. Elkas
M. Elkas: Mme la Présidente, il me fait plaisir
d'être ici ce matin pour exposer la position du gouvernement concernant
la réorganisation. J'étais pour débuter mes propos en
disant que je suis étonné des commentaires du
député de Lévis, mais par contre, après l'avoir
écouté pendant trois ans et demi, je ne suis plus
étonné. Ça me fait penser, Mme la Présidente,
lorsque j'étais jeune, on m'avait transféré au bel
âge de 18 ans de Sherbrooke à Saint-Jean-sur-Richelieu. On
m'avait donné une auto et je faisais des territoires dans les
régions. Je revenais chez nous les fins de semaine, et je disais: Papa,
il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Je passe dans les chemins de
campagne on est sur des chemins de terre et là tout d'un
coup on frappe l'asphalte. Là, on retourne sur un chemin de terre. Mon
père trouvait ça assez drôle que j'étais un peu
surpris de tout ça. Là, il m'a conté les histoires de
Duplessis et de Taschereau.
Et puis, c'est des choses du passé, mais, aujourd'hui, je
m'aperçois que c'est encore très vivant. Le député
de Lévis pense encore de cette façon-là. Il n'aurait
jamais pensé de peut-être prendre le temps de regarder la
réforme à fond et examiner qu'est-ce qu'il y avait, où
était l'objectif de cette réforme. Bien non. Il pense au
passé. Il pense que les gens opèrent aujourd'hui comme on
opérait dans le passé. Tout est politisé. On va faire la
preuve aujourd'hui, Mme la Présidente, que c'est totalement faux.
Le député de Lévis qui a sa façon de
gérer puis, ce que je sais, il n'a jamais eu l'expérience
de gérer des ressources humaines, il a simplement été dans
une classe et il a fait des grands discours auprès de ces jeunes; il n'a
jamais eu vraiment une expérience dans ce milieu va comprendre ce
que c'est la gestion, et qu'est-ce que c'est que de parler aux gens. Bien les
informer, préparer des positions, pas seulement une, comme eux avaient
l'habitude de faire. On prend une position, prenez-la, c'est fini. Mme la
Présidente, une façon d'opérer qui est vraiment non
professionnelle, amateur.
Mme la Présidente, j'aimerais vous faire rappeler que le 1er
avril 1993, nous avons procédé au transfert de 33 000 km de
chemins locaux aux municipalités. Ça, c'est le résultat
d'une réforme qui devait se faire parce que ça fait assez
longtemps que ce gouvernement, que le gouvernement avant lui entend les
discours lorsqu'on entre dans les régions, ça commence à
coûter trop cher. Que pouvons-nous faire pour rendre les services offerts
à la clientèle plus efficaces? Alors, en 1990, nous avons
débuté nos discussions au ministère pour parler justement
de ce qu'on pourrait faire suivant bien des choses qui se sont passées
dans les années précédentes ou des recommandations.
Vous savez, il y a bien du monde qui se consulte, et bien du monde qui
se concerte, et, tu sais, c'est beau de parler, mais c'est le temps d'agir des
fois. Ça me fait penser au député de Repentigny qui est
aujourd'hui le chef de l'Opposition, qui a fait un rapport pour l'Union des
municipalités du Québec, de prendre en considération quels
étaient ses propos, quelles étaient ses recommandations. Je n'ai
pas été inspiré nécessairement par lui. Parce que
j'ai été maire pendant 15 ans, je sais ce que le milieu municipal
peut faire, comparé à la grosse boîte du gouvernement du
Québec. Alors, dans nos discussions, nous avons dit: II y a des
façons de, peut-être, rendre le service... rendre un meilleur
service à notre clientèle qui sont les municipalités et
les gens des régions. On s'est aperçus et avec raison que bien
des cas j'ai vécu l'expérience quand j'étais maire
que oui, c'est sûr, le milieu, des fois, peut exécuter les
travaux d'une façon plus efficace que la grosse machine. comment s'y
prendre? pas seulement de tranférer 33 000 km pour le plaisir de le
faire, mais de s'assurer que les 33 000 km qui sont transférés et
les budgets qui vont avec vont être moins coûteux pour le
contribuable. ça, c'est le «bottom line», la ligne du bas.
mais ça, le député de lévis, s'il avait
commencé à penser, au début, que c'était
l'objectif, là, il aurait vu qu'est-ce qui se passe après; c'est
bien normal qu'il y ait des transferts et des coupures au niveau des effectifs
et des programmes mis en place pour protéger les gens du milieu. et il y
a des programmes pour décentraliser la boîte, pour être sur
le champ d'action et mieux répondre à. la clientèle. ce
n'est pas le cas... il n'a pas pensé à ça, lui.
»
J'essayais de m'informer ce que c'était le mot.en français
«warped, he has a warped mind». «Warp», c'est quand il
y a un bateau qui est dans l'eau... Tordu? Oui. Pensée tordue. Parce
qu'il ne pense seulement qu'à l'ancienne façon de faire les
choses, dans le temps de Duplessis et dans le temps de Taschereau avant lui, il
y avait une façon de faire. Il assume qu'on fait la même chose
aujourd'hui. Mais c'est faux. Ce n'est pas honnête. Ce n'est pas correct
d'accuser le gouvernement de ça, et les employés d'avoir
posé des gestes qui vont
avoir un résultat de 126 000 000 $ après 3 ans. dans notre
troisième année, on va commencer à réaliser des
épargnes de 126 000 000 $. mais il n'a pas pris le temps de regarder
ça. et nous accuser d'avoir fait des grandes annonces, de se
préparer pour faire des annonces aux employés et sortir des
chiffres de 200 000 $. c'est totalement faux. on aime ça, dans
l'opposition, de sortir des chiffres, n'importe quelle affirmation,
réimporte laquelle, et dire: c'est ça, c'est ça que
ça va nous coûter. ce n'est pas ça que ça a
coûté et ce n'est pas ça que ça aura
coûté. mais il y a une façon d'agir et de communiquer avec
les gens. quant à moi, je trouve ça un peu malheureux qu'on se
soit tous opposés à la façon de faire passer le message
aux employés. après tout, ce sont les employés qui sont
touchés. c'est pas les gens qui sont ici, dans la salle. eux autres
comprennent; ceux qui veulent comprennent comprendre, je veux dire
mais c'est les employés. les employés, mme la
présidente, qui sont les plus touchés dans cet
exercice-là. puis je pense qu'il est important qu'on veuille valoriser
leurs tâches dans les régions. mme la présidente, vous
allez comprendre. 50 % de notre réseau est transféré. il
va sans dire que, là, on va couper le nombre d'effectifs, comme je l'ai
mentionné. mais l'impact sur le personnel en territoire a
été évalué à plus ou moins de 500 emplois
permanents pour 4500 personnes, ce qui représente environ 11 %. et,
à 1250 emplois occasionnels sur 3700 postes, soit 35 %. mme la
présidente, le ministère des transports a vu sa mission
évoluer pendant des années. on n'est plus un ministère de
la garnotte. on est un ministère qui opère dans un grand champ
d'activités. dans les années 1960, 70 % des budgets du mtq
du ministère des transports du québec servaient à
la construction des routes. aujourd'hui, 20 % sont affectés à
cette fin. les exigences de la société ont vraiment
changé. autrefois, on parlait principalement de développer un
réseau routier. aujourd'hui, on parle d'exploitation d'infrastructures
de transport dans tous les modes. que se soit ferroviaire, que se soit
aérien, que se soit maritime. on regarde l'activité au niveau du
camionnage, l'intermodalité. des choses, des actions qui ont
été posées, qui vont rendre le ministère
très important et non seulement un ministère qui est
dédié à faire de la construction de routes. si
c'était le cas, je vous dis qu'on serait cassés depuis longtemps.
(10 h 30)
Le ministère des Transports pourrait concentrer ses
énergies sur le réseau supérieur, donc la vocation est
surtout axée sur le transport des biens et des personnes. Alors, on
transfère au milieu municipal où ils peuvent, évidemment,
exécuter les travaux d'une façon plus efficace que nous. Je peux
vous donner un exemple, Mme la Présidente, si vous le permettez. J'ai
été maire d'une municipalité de 18 000 personnes pendant
plu-sieures années. J'avais le total de 22 cols bleus. Les gens
disaient: Comment peux-tu opérer une municipalité de 18 000 de
population, avoir le nombre de parcs que t'as, le nombre de rues que t'as, avec
22 cols bleus.
C'est bien simple, Mme la Présidente, on donnait quasiment tout,
tout, tout au privé. Puis c'était la norme. Les gens arrivaient
avec 13-14, soumissions. Bien souvent, Mme la Présidente, il y en avait
3 ou 4 en bas de nos estimés. Qui était le gagnant dans cet
exercice? Le contribuable, Mme la Présidente. C'est le point qu'on veut
faire aujourd'hui. On veut réduire la facture. On veut réduire la
facture à nos clients. Mme la Présidente, j'aurai l'occasion de
revenir et ça me fera plaisir.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Lévis.
M. St-Roch: Mme la Présidente, est-ce que je peux
intervenir?
La Présidente (Mme Bélanger): Ça prend un
consentement. Est-ce qu'il y a consentement pour que le député de
Drummond intervienne? Il n'y a pas de consentement.
M. Garon: C'est un député de l'Opposition.
M. Thérien: Selon l'article 132, ça prend le
consentement de la commission.
M. Garon: Pourquoi, Mme la Présidente? M.
Thérien: Selon l'article 132...
La Présidente (Mme Bélanger): Le
député de Drummond n'est pas membre.
M. Thérien: II n'est pas membre de la commission.
M. St-Roch: Alors, Mme la Présidente, brièvement,
si vous me permettez.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non. Il n'y a
pas de brièvement, vous n'avez pas...
M. St-Roch: Je ferai... Un député
indépendant doit faire l'interpellation. Je referai une autre
interpellation, strictement pour le député
indépendant.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est un droit que
vous pouvez avoir, M. le député de Drummond, mais, pour le
moment, vous n'avez pas le consentement des membres de cette assemblée,
les membres de cette commission. Alors, malheureusement... M. le
député de Lévis.
M. Garon: Mais, j'aurais pu le mettre dans ma
délégation de l'Opposition.
La Présidente (Mme Bélanger): Non.
M. Garon: II n'a pas le droit de parler. Pourquoi
il n'a pas le droit de parler?
La Présidente (Mme Bélanger): II ne peut pas
remplacer.
M. Garon: II n'enlève rien à personne.
La Présidente (Mme Bélanger): II ne peut pas
remplacer un membre de la commission parce qu'il est indépendant.
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors...
M. Garon: Mais, normalement... un instant. Normalement, dans une
commission, un député a le droit d'intervenir. Il n'a pas le
droit de voter, mais il a le droit d'intervenir.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça
dépend dans quel domaine. Sur les crédits, sur les engagements
financiers, il a le droit d'intervenir, il n'a pas le droit de vote et il n'a
pas le droit de présenter des motions.
M. Thérien: Mme la Présidente, pour le
bénéfice du député de Lévis...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Rousseau.
M. Thérien: ...l'article 132 est très clair:
«Le député qui n'est pas membre d'une commission peut, avec
la permission de cette dernière, participer à ses
délibérations mais ne peut y voter.» Donc, peut participer,
avec la permission de la commission, sauf que la commission ne donne pas son
consentement.
M. Garon: Sauf que... C'est très généreux de
la part des députés. Est-ce que les députés ont
tellement peur du député de Drummond qu'ils ne veulent pas qu'il
prenne la parole? Parce que le député de Drummond est un
député à part entière. Il prend le temps d'un
député de l'Opposition, donc il n'enlève rien aux
députés ministériels. Il est prévu dans notre
interpellation, Mme la Présidente, qu'il va y avoir six interventions de
députés de l'Opposition. Le parti de l'Opposition est prêt
à donner du temps d'un député de l'Opposition qui n'est
pas partie de sa formation, qu'on a normalement à l'Opposition, qui
n'enlève rien aux députés ministériels. Alors, en
vertu de quoi les députés ministériels pourraient se
plaindre de ça? Parce que, actuellement, on parle justement des
dépenses d'argent du gouvernement, donc, on est un peu dans le cadre
d'un débat sur les crédits et le budget, au fond.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, il n'y a pas de consentement, alors, moi,
je dois vous dire que les cinq minutes que vous prenez pour défendre le
cas du député de...
M. Garon: Oui, je vais prendre les cinq minutes pour
défendre le député de Drummond, parce que je calcule que
le droit de parole...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, au bout de
cinq minutes, c'est bien dommage, mais vous allez avoir perdu vos cinq minutes
d'intervention.
M. Garon: Non, je calcule que le droit de parole d'un
parlementaire, c'est fondamental et je considère qu'un
député qui est en cette Chambre a le droit, normalement, Mme la
Présidente, de prendre la parole.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît, un instant!
M. Garon: Je suis en dedans de mes cinq minutes, j'ai le droit de
prendre la parole...
La Présidente (Mme Bélanger): Question...
M. Garon: ...dans mes cinq minutes.
La Présidente (Mme Bélanger): Question...
Une voix: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Pardon?
M. Doyon: Là-dessus, Mme la Présidente, votre
décision est rendue, alors, on ne peut pas contester la décision
de la présidence. Le député de Lévis a beau dire:
Je vais prendre cinq minutes pour ça. Il n'a pas le droit de le faire.
Votre décision est claire, elle est rendue et il doit s'en tenir
à l'objet du débat, qui est la réorganisaton du
ministère des Transports. C'est dommage pour lui, mais...
M. Garon: Mais, un instant! Mme la Présidente...
M. Doyon: ...votre décision est rendue et... M. Garon:
...je suis dans mes cinq minutes, là.
M. Doyon: Un instant! Je n'ai pas fini sur taa question de
règlement.
M. Garon: Mme la Présidente, je suis dans mes cinq
minutes.
M. Doyon: Mme la Présidente, j'ai la parole... M.
Garon: Question de règlement. M. Doyon: ...sur la
question...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant! J'ai une
question de règlement, je vais entendre...
M. Garon: Je suis dans mes cinq minutes et, contrairement... Le
député de Louis-Hébert essaie, avec une manoeuvre, de
prendre mon temps, sauf que je ne critiquais pas votre décision, je
critiquais le parti ministériel qui refuse son consentement pour que le
député de Drummond prenne la parole. Et ça, j'ai le droit
de le faire tant que je veux, Mme la Présidente, parce que le
député ministériel, mesquin, enfin, avec mesquinerie,
refuse à un parlementaire le droit de parole alors qu'il n'enlève
rien. Il n'enlève rien...
M. Doyon: Non, non, non.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Garon: Je suis dans mes 5 minutes, Mme la Présidente,
et les députés ministériels, là, ils vont avoir
leurs 5 minutes. Alors, moi, je suis dans mes 5 minutes. J'ai le droit de
défendre le droit de parole du député de Drummond dans mes
5 minutes puisque...
M. Doyon: Question de règlement, Mme la Présidente.
Question de règlement. L'affirmation que fait le député de
Lévis est fausse. Il n'a pas le droit de prendre ses 5 minutes pour
ça...
M. Garon: Oui.
M. Doyon: ...puisque l'objet de notre interpellation porte sur la
réorganisation du ministère des Transports.
M. Garon: Oui. M. Doyon: II ne peut pas... M. Garon: Mme
la Présidente... M. Doyon: ...dévier du
débat...
M. Garon: Aïe, un instant! En vertu de notre
règlement, j'ai droit à 5 minutes. Alors, est-ce que je peux
avoir mes 5 minutes?
M. Doyon: II ne peut pas prendre ses 5 minutes pour n'importe
quoi d'autre que l'objet du débat...
La Présidente (Mme Bélanger): Mais là, je ne
peux pas...
M. Doyon: ...qui est la réorganisation du ministère
des Transports.
La Présidente (Mme Bélanger): Moi, je ne peux pas
prendre de décision pendant que ça crie des deux
côtés.
M. Doyon: Vous êtes liée par ça, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît, un à la fois.
M. Thérien: Mme la Présidente, l'article 211 le dit
clairement. Tout discours doit porter sur le sujet en discussion, et ça
ne porte pas sur l'objet.
M. Garon: Mme la Présidente...
M. Thérien: Ça porte sur la contestation de
l'article 132. L'objet... Si le député de Lévis n'a rien
à dire sur la réorganisation, qu'il nous le dise, mais ce n'est
pas l'objet de la discussion.
M. Garon: Mme la Présidente, ce n'est pas au
député de Rousseau, qui a été candidat battu
à une convention du Parti québécois, qui s'est
présenté par la suite libéral, à venir faire des
leçons à des gens au point de vue démocratique.
La Présidente (Mme Bélanger): Là, il y a
combien de temps de fait dans ça?
M. Garon: Si le Parti libéral prend des candidats dans les
rebuts, il a le droit, sauf que nous autres, dans les rebuts du parti, on ne
prend pas...
Des voix: ...
M. Garon: Oui, dans nos rebuts.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors,
malheureusement, les 5 minutes sont écoulées. Alors, M. le
ministre.
M. Elkas: C'est de valeur qu'on n'ait pas pu entendre. C'est
comme le député de Lévis a dit, pas grand-chose à
dire, on va tomber sur un autre sujet.
M. Garon: Vous n'avez rien qu'à répondre aux
premières questions. Vous n'avez pas répondu à aucune que
j'ai posées tantôt dans mes 10 minutes.
Argumentation M. Sam L. Elkas
M. Elkas: Alors, si vous le permettez, Mme la Présidente,
mon collègue, le ministre délégué aux Transports,
le député de Pontiac, a répondu en Chambre au
député de Drummond, aux questions qui auraient pu être
posées. Alors, je pense que ce serait une répétition. En
plus de ça, Mme la Présidente, c'est qu'on a rencontré
tous les gens du milieu, ceux qui sont affectés par la
réorganisation. C'est sûr que le député de Drummond
aurait aimé avoir une DT parce que c'est plus je
cherche un mot prestigieux que le mot «centre
d'exploitation». Mais, quant à moi, ce qu'on retrouve dans un
centre d'exploitation c'est du monde, et du monde qui va rendre service aux
gens du milieu.
Mme la Présidente, je reviendrai sur le problème, donc,
que le député de Drummond pense avoir, et notre objectif c'est de
rendre à lui et à ses gens, les gens du milieu, un meilleur
service.
Mme la Présidente, notre réforme, après 75 ans
d'existence, je pense qu'on doit et on doit regarder l'ensemble de notre
réorganisation. On ne veut pas la faire nécessairement aux 75
ans, mais ça devrait être une chose qui soit continue.
Nos objectifs, c'est bien simple, on devrait se permettre une
simplification de la structure administrative. De voir à s'assurer la
réduction de l'interdépendance des unités et des
chevauchements. On devrait s'assurer aussi de la décentralisation des
activités opérationnelles et les décisions se rapportant
à tout mode de transport. Dans le moment, on retrouve l'ensemble ici,
à Québec. Dans notre objectif, on veut s'assurer que ces services
sont offerts dans le milieu. On veut s'assurer que les gens qui vont
répondre dans le milieu vont être responsables, des gens
responsables, des gens qui vont avoir une responsabilité, vont
être imputables aussi. Il va falloir s'assurer, et c'est dans notre but,
d'améliorer le service à notre clientèle, former les gens
pour répondre aux questions, à notre clientèle qui est le
citoyen qui paie la note. Je pense que c'est normal. Non seulement au niveau de
la route, mais au niveau du transport scolaire, transport urbain, transport
interurbain, maritime. Pourquoi que la personne de Rimouski n'aurait pas
l'opportunité de cogner à une porte dans le milieu et dire: Oui,
j'ai une question concernant le transport scolaire au lieu de se faire promener
à la ville de Québec pour essayer d'avoir une réponse qui,
souvent, vient 2 ou 3 semaines plus tard? Ce n'est pas un service qui est
offert dans le milieu privé. On veut s'améliorer et c'est le but
de l'exercice qui est un exercice très positif. (10 h 40)
C'est sûr que l'Opposition va s'objecter au fait que le
gouvernement pose des gestes très, très positifs. Puis on le voit
dans le milieu. Il y a des gens qui vont dire: Oui, à Amos il y a eu des
gens qui sont allés sur la rue, il y a des gens qui sont, dans le bout
de la MRC de Denis-Riverin, eux aussi n'étaient pas
nécessairement heureux.
Quand on retire des gens, c'est sûr, et quand on transfère
des responsabilités, c'est sûr qu'il y a du monde qui ne sera pas
nécessairement heureux des gestes posés par le gouvernement, mais
il faut regarder l'ensemble de la population. Ceux qui vont m'accuser de ne pas
être responsable au niveau des régions, que c'est un gars de
Montréal puis il pense seulement à Montréal, ils penseront
une deuxième fois. J'ai été élevé une grande
partie de ma vie en région et je comprends très bien ça.
Je comprends très bien qu'on devrait avoir un service offert à
notre clientèle. Ça, c'est ce qui est le plus important. C'est
plus important que simplement dire: Bien moi, j'ai une DT et je n'ai pas...
j'ai un centre d'exploitation au lieu d'avoir une direction territoriale. Tu
sais, c'est de l'appellation. Si c'est ça qu'ils trouvent important,
c'est vraiment malheureux pour les gens qu'on représente, s'ils pensent
que c'est ça la solution à nos problèmes.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Rousseau.
M. Robert Thérien
M. Thérien: Oui. Merci, Mme la Présidente. Mme la
Présidente, vous avez entendu, comme moi, comme mes collègues
puis je ne lui ai pas fait retirer me traiter de rebut. Mme la
Présidente, j'aime peut-être mieux être un rebut...
M. Garon: Mme la Présidente, question de
règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Les députés ministériels ont
demandé qu'on parle du sujet. Le sujet, c'est la réorganisation
du ministère des Transports. Alors...
M. Thérien: Oui, oui. J'y arrive.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Rousseau, comme dit le député de
Lévis...
M. Thérien: Oui. J'interviens sur la loi, mais, Mme la
Présidente, j'aurais pu faire retirer.
La Présidente (Mme Bélanger): ...il ne faut pas
faire ce qu'on ne veut pas que les autres fassent.
M. Thérien: Mais j'aime mieux être un rebut
recyclé qu'une vidange en décomposition comme lui.
La Présidente (Mme Bélanger): Wo! Un instant
là!
M. Thérien: Je tiens quand même à lui...
La présidente (Mme Bélanger): est-ce qu'on peut
revenir à la pertinence du sujet? '
M. Thérien: II l'a dit, Mme la Présidente. Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, il revient
à la pertinence du sujet.
M. Thérien: Oui. C'est bon pour les deux, hein? Mme la
Présidente, en fait, la réorganisation du transport, c'est
l'aboutissement de la loi sur le transfert
d'une fiscalité municipale. En fait, Mme la Présidente,
c'est le dernier geste à poser, parce que lorsqu'on a remis les chemins
aux municipalités, on a remis aussi des compensations et, bien entendu,
les compensations ont été basées sur
l'équité. Vous-même, dans vos municipalités, Mme la
Présidente, il y a des municipalités qui se retrouvent avec des
sommes d'argent importantes parce que ces municipalités-là
avaient déjà contribué et il s'agit de voir les maires
réagir avec l'argent qu'ils ont, prévoir le réseau,
l'amélioration du réseau local. , comme le ministre le disait
tantôt, on a délesté 50 % des effectifs au niveau des
routes. donc, il faut faire une rationalisation au niveau administratif. je
pense que c'est tout à fait logique, ça. et l'économie,
126 000 000 $ au bout de 3 ans. c'est sûr que, au début, lorsqu'on
fait une réorganisation, tout ne se règle pas dans le premier
mois, dans les premiers 6 mois. l'objectif, c'est dans 3 ans. c'est ça,
un gouvernement responsable. c'est de prévoir à moyen terme et
à long terme. et je vous prédis, mme la présidente, et
vous allez pouvoir le vérifier dans votre comté, une
amélioration nette du réseau municipal. déjà, nos
maires se sont mis à prévoir pour les 3 prochaines années
avec les sommes disponibles. parce que ce n'est pas d'aujourd'hui que le
réseau municipal, que les gens pensent, même l'ancien gouvernement
j'étais maire à l'époque avec le fascicule 5
au niveau de la loi sur l'aménagement, on pensait même à
l'époque, parce qu'on n'avait pas eu le courage politique de le faire,
de prendre la voirie municipale et de confier ça aux mrc. ce n'est pas
d'aujourd'hui ça de dire que ceux qui seraient les mieux
préparés à travailler sur le réseau municipal, ce
seraient justement les municipalités, avec des sommes
équivalentes.
Donc, Mme la Présidente, ce que le gouvernement fait, il
complète, il harmonise la Loi sur la fiscalité municipale tout
simplement par une restructuration du ministère des Transports au niveau
des cadres. Lorsqu'on parle des 500 emplois permanents, c'est exactement dans
la ligne de la politique du gouvernement de baisser les effectifs au niveau de
la fonction publique. C'est ça, Mme la Présidente, tout
simplement. Il essaie de démontrer que, dans la première
année, ou dans les premiers six mois, il va y avoir des problèmes
de contrats de location. C'est tout à fait normal! Lorsqu'on change des
données, qu'on rationalise, c'est sûr que ça ne se fait pas
du jour au lendemain, mais il faut voir le gain net à moyen terme, c'est
ça qu'on dit ici.
C'est sûr qu'il va y en avoir des... Il va falloir briser un bail,
en faire un nouveau, mais le calcul se fait sur l'ensemble, sur la diminution
des effectifs et, il ne faut pas l'oublier, sur une question
d'efficacité sur notre réseau municipal. C'est ainsi, Mme la
Présidente. Je rencontre mes maires, justement dans le partage des
budgets de voirie municipale. Puis, je peux vous dire que je n'entends pas la
critique qu'on entendait voilà un an parce que les gens savent à
quoi s'en tenir. Et ceux qui avaient déjà fait un effort fiscal
de 14 sous voient justement des budgets qui sont assez surprenants.
Donc, Mme la Présidente, c'est tout simplement la
concrétisation, le dernier geste à poser pour harmoniser au
niveau administratif ce qu'on avait déjà voté comme
loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Rousseau. M. le député de
Lévis.
M. Jean Garon
M. Garon: Mme la Présidente, je vais poser des questions
précises au ministre. Les contribuables sont en droit de savoir combien
ça va coûter.
J'aimerais savoir à combien de fonctionnaires le ministre, dans
sa réorganisation administrative de déplacements de bureaux,
devra payer des frais de séjour et des frais de subsistance? Pour
combien? Au total, dans toute cette réorganisation-là, combien de
dollars pour des frais de séjour et des frais de subsistance parce
qu'ils sont déplacés au-delà de tant de kilomètres?
Combien de fonctionnaires devront être déménagés et
auxquels le gouvernement devra payer des frais de déménagement?
Parce qu'on sait que le déménagement ne se fait pas
immédiatement. Le déménagement peut attendre plusieurs
mois et, pendant ce temps-là, le gouvernement paie.
On a vu, par exemple, que seulement deux commissaires de la Commission
des transports coûtent actuellement plus... près de 40 000 $ parce
qu'ils ont été affectés à Québec: M. Pierre
Mercier, M. André Thibault. À la Commission des transports, j'ai
demandé comment ça coûtait. Le ministre n'a pas encore
fourni des chiffres même s'il est supposé les fournir en-dedans de
15 jours, puis ça fait au-delà de 15 jours. Le journal La
Presse a sorti hier que ça coûtait près de 40 000 $
pour un qui a été nommé en novembre 1992, l'autre en
juillet 1992 parce qu'ils ont été nommés à
Québec, puis qu'ils siègent à Montréal.
Ça veut dire près de 40 000 $, même pas un an dans
chacun des cas pour des voyages. Au fond, aller à Montréal puis
revenir, puis coucher à l'hôtel, puis payer leurs repas:
près de 40 000 $ pour deux fonctionnaires seulement à la
Commission des transports.
Alors, je demande comment ça va coûter? Combien de
fonctionnaires, en vertu de la convention, pourront réclamer et auxquels
le gouvernement devra payer des frais de séjour et des frais de
subsistance? Combien, aussi, en frais de déplacement occasionnés
parce que, temporairement, ils devront aller travailler à tel bureau,
puis ils reviendront à la fin de la semaine? Puis, on aura payé
leurs frais de séjour et leurs frais de subsistance dans l'intervalle?
Combien de fonctionnaires seront déménagés? Et combien on
paiera pour des frais de déménagement pour l'ensemble du
Québec?
Et particulièrement, je veux demander, en cas précis, pour
le bureau de Sept-îles qui va être déplacé à
Baie-Comeau, pendant combien de temps devrons-nous payer le loyer du bureau de
Sept-îles qui sera désaffecté par le ministère des
Transports? Pendant combien de
temps? Et pour combien l'allocation qu'il faudra payer alors qu'on aura
vidé le bureau? Combien on va payer pour le bureau de Baie-Comeau
pendant cette période de temps là? Combien de fonctionnaires vont
être déménagés de Sept-îles à
Baie-Comeau parce qu'il y a plus de 50 km entre les deux? Combien de
fonctionnaires pourront réclamer des frais de séjour et des frais
de subsistance, pour combien? Pendant combien de temps? Et combien devra-t-on
payer en frais de déménagement pour les familles? Parce que les
fonctionnaires pourront être déplacés à Baie-Comeau
étant donné qu'ils ne travailleront plus à Sept-îles
en vertu de la convention.
Je donne un exemple. Prenons le bureau de Sept-îles qui va
être fermé et qu'on va déplacer à Baie-Comeau.
Comment ça va coûter? Et combien ça va coûter pour
l'ensemble du Québec? C'est une question très précise et
j'espère que le ministre, au moins, a la réponse. J'aimerais
avoir des réponses précises: le nombre de fonctionnaires, la
durée et les montants pour chacun des chiffres que j'ai
mentionnés. (10 h 50)
Oui, ma question est très précise parce que je veux savoir
si le ministre a une réponse ou s'il n'en a pas.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre.
M. Sam L. Elkas
M. Elkas: Mme la Présidente, lui donner le chiffre exact
pour chaque employé, vous allez comprendre qu'on est dans
l'impossibilité de le faire. On n'avait jamais fait un exercice
semblable. Je peux peut-être comprendre que l'Opposition, eux autres, ont
été sur le neutre pendant neuf ans. Ils n'ont rien fait,
même si on avait identifié des problèmes. Des gestes
importants comme celui-ci aurait dû être faits pour réduire
le fardeau, mais ça n'a pas été fait. Réponse au
député: J'ai... On a une enveloppe au complet sur les
économies, ce qu'on devrait regarder, simplement le voyage ou les deux
voyages qui vont se faire entre Sept-îles et Baie-Comeau. C'est faux de
dire au public aujourd'hui qu'on ferme Sept-îles. C'est totalement faux.
Il reste ouvert. Il va y avoir du monde qui va rester là. On change
d'activités. On ne peut pas penser qu'en transférant 33 000 km de
routes au municipal que ça n'aura pas un impact sur les effectifs du
milieu. Est-ce que le député de Lévis qui n'est pas
très consistant dans ses arguments voudrait qu'on garde les gens en
place à ne rien faire? C'est peut-être ça, sa
réponse à sa bonne gestion. Ce que j'ai... Je dois vous dire que
ce qui est important pour le contribuable, c'est des économies dans les
trois prochaines années accumulées, c'est 170 000 000 $
et quand on regarde les économies dans les années
subséquentes, très, très conservatrices, on parle de 100
000 000 $ et ce qu'on pense qu'on va avoir, ce serait plutôt 126 000 000
$, des épargnes. On nous accuse aujourd'hui, là, et Denis Lessard
de La Presse fait des grandes sorties. Mme la Présidente, au
niveau de la
Commission des transports, ce n'est pas un secret qu'il y a eu une
déréglementation au niveau du transport. En ayant une
déréglementation, ça change le portrait
complètement. Ce n'est pas un secret aussi qu'on vient d'introduire une
nouvelle loi au niveau du taxi qui fait qu'il y a beaucoup de demandes et
beaucoup d'activités dans la région de Montréal et il y a
eu un problème. On a envoyé deux effectifs de notre région
à Montréal pour faire des travaux et on leur a dit:
Écoutez, à la direction, le président, c'est maintenant le
temps d'évaluer l'ensemble des opérations, non seulement à
l'intérieur de la Commission des transports, mais regardez ce qui
pourrait être fait, mettons, à la Société
d'assurance automobile du Québec. Regardez, s'il vous plaît, ce
qui pourrait être fait au ministère des Transports pour s'assurer
qu'il n'y a pas dédoublement au niveau du travail. C'est ça, de
la bonne gestion.
Si on gardait tous les employés, il aurait fallu couper ça
par... couper les salaires de 20 % comme ils ont fait, eux autres, dans le
passé. C'est la seule... Ça, c'est la gestion des
péquistes. Ils ne peuvent pas penser qu'on pourrait changer, rendre le
service plus efficace, là. Non, non. Quelqu'un dit: On a besoin
d'argent. On va couper 20 % des salaires de tout le monde. C'est la
réponse, la façon qu'ils font les choses là-bas. C'est
ça qu'ils ont fait avec les contrôleurs routiers en 1983. Ils
n'ont pas pu régler la convention collective. Le chef de l'Opposition,
ministre des Finances dans le temps, a décidé: On met la hache
dans le contrôle routier. Ça nous a coûté
au-delà de 100 000 000 $ par année. Ça, ces
chiffres-là devraient sortir. Allez donc sur la place publique.
Parlez-en donc, des erreurs que vous avez créées, que vous avez
faites et ça nous a créé des ennuis. Aujourd'hui, on est
en train de les corriger, vos erreurs et le but de cet exercice, c'est le but
de cet exercice, Mme la Présidente.
M. Garon: Mme la Présidente, il y a une interpellation.
J'ai posé des questions au ministre. Est-ce qu'il peut répondre
aux questions que je lui ai posées ou s'il n'est pas capable de
répondre? C'est ça.
M. Elkas: II n'y a pas de question de règlement
là-dedans. Je suis en train de lui répondre.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, non. Je ne
pense pas. Le ministre a répondu sommairement à vos questions. On
ne peut pas reprocher à un ministre...
M. Garon: Non. Il ne répond pas.
La Présidente (Mme Bélanger): ...de répondre
ou ne pas répondre aux questions. Alors, M. le ministre, vous avez la
parole.
M. Elkas: Mme la Présidente, pour conclure, parce que
j'essaie de faire comprendre au député de Lévis qu'il
serait le premier à m'accuser de mensonge si je dis que ça
coûte 152,30 $ pour un voyage de Sept-
îles à Baie-Comeau et retour, quand la facture va rentrer
à 175,12 $. Donner des chiffres exacts comme ça sur chaque
va-et-vient, c'est sûr que notre ministère a fait l'exercice sur
ce que ça peut coûter pour le transfert de personnes. C'est
sûr que c'est des coûts qu'on doit encourir aujourd'hui, mais pour
demain, M. le député de Lévis, c'est des épargnes,
des épargnes. C'est le contribuable qui va être le gros gagnant.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Montmagny.
M. Réal Gauvin
M. Gauvin: Merci, Mme la Présidente. Le débat
d'aujourd'hui porte sur la révision organisationnelle et administrative
du ministère des Transports. Et ça fait partie des nouveaux
défis des Québécois. La mission du ministère des
Transports du Québec évolue constamment. Le ministère est
au service du citoyen et doit répondre à ses nouveaux besoins.
Les transports jouent un rôle important dans l'économie du
Québec et le ministère doit suivre l'évolution du contexte
économique dans lequel le Québec se retrouve. La nouvelle
organisation du ministère lui permettra de mieux affronter les
défis du changement.
Il faudrait toucher, à ce moment-ci, je pense, Mme la
Présidente, la globalisation des marchés, le transport et sa
compétitivité. De plus en plus, nous sommes à l'ère
du commerce international. Sur le seul territoire nord-américain, deux
accords de libre-échange ont confirmé le fait que la
globalisation des marchés, ce n'est plus pour demain, c'est
d'aujourd'hui.
Par ailleurs, s'il était traditionnellement axé sur le
commerce avec les États-Unis et l'Europe, le Québec devra tenir
compte de plus en plus de d'autres secteurs et de ses stratégies de
développement économique.
M. Garon: Question de règlement. On n'est pas dans un
débat sur... Question de règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, un instant.
M. Garon: Ce n'est pas un débat sur le
libre-échange. Ça pourrait être ça, mais ce n'est
pas ça. C'est la réorganisation du ministère des
Transports. Vous avez entendu le député de Montmagny, il ne parle
pas du tout sur le sujet.
M. Gauvin: Mme la Présidente, ce que je veux faire
ressortir...
La Présidente (Mme Bélanger): Je pense qu'on parle
de transport là. Oui, M. le député...
M. Gauvin: Ce que je veux tout simplement faire ressortir, c'est
que la réorganisation du ministère des Transports est une
situation d'actualité. Je pense que les
Québécois attendaient pour faire face à tous les
défis des Québécois, et c'est un peu ça le sens de
mon intervention. Le député de Lévis a facilement, en
commission parlementaire, a eu la chance de déborder à
l'occasion, aussi souvent qu'il le souhaitait pour, je pense, faire la
démonstration que le transfert de responsabilités vers les
municipalités était un projet probablement
prématuré dans son cas, et un projet qui n'était pas
souhaité des Québécois. Je veux faire un portrait
d'ensemble.
Tout ce que je voulais mentionner, c'est que le système de la
libre entreprise appartient à chacun des entrepreneurs et de voir
comment il peut demeurer concurrentiel. L'État a toutefois une
responsabilité quand il s'agit de bâtir et de gérer des
grandes infrastructures essentielles à l'efficacité
économique. Les routes, par exemple, font partie de ces outils
essentiels et c'est pourquoi le ministère des Transports accentue son
effort de conservation et de remise en état du patrimoine routier.
L'État joue également un rôle de conseiller
auprès des autres acteurs économiques et un rôle de soutien
par différents programmes d'encouragement et de développement.
Dans les limites de ses compétences, le ministère des Transports
assume son rôle de soutien au développement
socio-économique du Québec. Il pourra le faire encore mieux
grâce à sa nouvelle organisation et on a regroupé diverses
activités permettant de mieux relever les défis de demain parmi
lesquels il y a ceux que lance la globalisation des marchés, comme je le
mentionnais tantôt.
Les premières grandes orientations en la matière sont
d'améliorer l'efficacité des interventions du ministère.
En période de resserrement budgétaire, cela veut dire trouver le
moyen d'obtenir le maximum de résultats avec un minimum
d'investissements. Quand il s'agit, par exemple, de construire ou de faire
l'entretien des routes, des ponts et d'autres infrastructures, la recherche
permet de trouver des moyens de faire le même travail avec des
méthodes et des équipements plus efficaces.
On peut imaginer les économies en temps et en argent. La
recherche et le développement permettent également
d'accroître la sécurité dans les transports et de trouver
des moyens de réduire l'impact du transport sur l'environnement. C'est
le genre d'avantages qui étaient recherchés par les
Québécois et les Québécoises en modifiant la
structure du ministère des Transports pour en améliorer la
fonction de recherche et de développement.
Donc, c'est le point que je voulais toucher ce matin, Mme la
Présidente, dans le débat de la réorganisation du
ministère des Transports. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Montmagny. M. le député de
Lévis.
M. Jean Garon
M. Garon: Mme la Présidente, je vais essayer d'avoir une
réponse du ministre. À date, je n'ai pas eu
aucune réponse aux questions que j'ai posées. J'ai le
sentiment que le ministre n'est pas au courant de la réforme. C'est pour
ça qu'il n'est pas capable de répondre aux questions. Il peut
bien essayer de refaire l'histoire, celle des gérants d'estrade des
parties de hockey passées, mais ce n'est pas ça qui... L'objet de
l'interpellation de ce matin, c'est de parler de la réorganisation
administrative de son ministère qui, apparemment, selon les affectations
que, lui, il dirigerait. Je ne suis pas sûr s'il le dirige. Il n'a pas
l'air d'être au courant de rien. Alors, je pose des questions
précises, j'espère qu'il va être capable de me
répondre à quelque chose, n'importe quoi, mais répondre
à quelque chose. J'ai l'impression que le ministre est là, comme
un paravent, mais qu'il ne dirige pas, parce qu'il n'est pas capable de
répondre à une seule question, Mme la Présidente. (11
heures)
Je vais lui en poser une autre. Le succès étant le fruit
du dernier essai, je vais essayer d'en poser une autre, voir s'il est capable
de répondre à quelque chose. N'importe quoi. Est-ce que le
ministre est d'accord avec le propos de son sous-ministre qui n'est
jamais présent, d'ailleurs à nos réunions, qu'il s'agisse
des crédits, qu'il s'agisse des budgets, qu'il s'agisse des
interpellations, le sous-ministre n'est jamais là. Mais est-ce que le
ministre est d'accord avec son sous-ministre j'espère qu'il ne
mettra pas en doute ce que je vais dire qui affirme que le
ministère des Transports est un géant endormi? Géant, je
ne sais; endormi, c'est vrai. En tout cas, peu importe. Que le géant
soit un géant qui dorme ou non pas un géant, c'est son
sous-ministre lui-même qui dit que le ministère des Transports est
un géant endormi. Je cite ses paroles. Comment le ministre pense-t-il
réorienter les activités de son ministère sur
l'intermodalité des modes de transport? J'aimerais ça, Mme la
Présidente, que le ministre m'écoute quand je parle au lieu
d'écouter les gens qui ont tout le temps, le reste de la semaine pour
lui souffler des réponses. Ça ne donne pas grand-chose quand ils
soufflent des réponses, il ne répond jamais.
Non, non, ce n'est pas «cheap», je veux qu'il
m'écoute quand je parle. Comment le ministre pense-t-il
réorienter les activités de son ministère sur
l'intermodalité des modes de transport et le support au
développement socio-économique, alors qu'il dispose de
très peu de ressources à ce niveau et qu'elles seront
éparpillées dans des directions territoriales? Par exemple, selon
le Livre des crédits... Je vais attendre que le ministre
m'écoute, Mme la Présidente...
M. Elkas: Je vous écoute. C'est parce que je suis pas
mal...
M. Garon: Ça ne paraît pas, parce que vous ne
répondez jamais aux questions.
M. Elkas: ...plus fexible que vous.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Elkas: ...de classe ici.
M. Garon: Par exemple, selon le Livre des crédits, il y a
47 personnes-année pour le programme Transport maritime et
aérien. Combien sont actuellement à Québec sur les 47? Et
combien en restera-t-il lorsque le chambardement sera en vigueur? Où
seront affectées les 47 personnes-année qui sont affectées
à la section transport maritime et transport aérien? Et comment
va se faire la coordination entre les différentes directions
territoriales et la politique de transport maritime et la politique de
transport aérien? Qu'est-ce qui va être affecté localement?
Qu'est-ce qui va rester comme responsabilité centrale? Qui va faire la
coordination au central? À quel endroit, s'il y en a encore? Et
où seront répartis les fonctionnaires dans le ministère
qui vont s'occuper de ces fonctions-là? Parce qu'on réalise
à quel point, Mme la Présidente, que ces fonctions-là sont
normalement des fonctions de coordination. Et il y a très peu de
fonctionnaires.
Là, on sait que le Québec, actuellement, quand il s'agit
de transport maritime et de transport aérien, est très faible.
Parce qu'il n'y a quasiment pas de personnes... peu de ressources au
ministère des Transports; 47 au total pour tout le maritime et tout
l'aérien. Où est-ce qu'elles vont être affectées?
Où est-ce qu'elles vont aller? Où est-ce qu'elles vont être
réparties? Qu'est-ce qu'elles vont diriger au niveau territorial, dans
la direction territoriale? Et où va se faire la coordination du maritime
et de l'aérien par rapport aux divisions administratives? Est-ce qu'il
va y avoir des gens du maritime et de l'aérien dans chacune des
régions, ou simplement dans quelques régions? Et dans quelle
direction territoriale seront affectés les fonctionnaires qui seront
affectés en région, au maritime et à l'aérien?
La Présidente (Mme Bélanger): ...M. le
député de Lévis.
M. Gauvin: Brièvement, une question de règlement.
Je voudrais justement, pour une meilleure compréhension. Le
député de Lévis faisait remarquer que M. le ministre
n'était pas toujours attentif pendant qu'il posait ses questions.
M. Garon: ce n'est pas une question de règlement. .
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas une
question de règlement. Un instant! Là, vous prenez;du temps sur
la parole du ministre.
M. Gauvin: C'est que le député de Lévis a
des questions écrites, donc le ministre doit se préparer, il n'a
pas écrit ses réponses. Il doit se préparer. C'est ce que
je voulais lui faire remarquer.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. Ce n'est pas une
question de règlement, M. le député de
Montmagny, vous prenez le temps du ministre. M. le ministre.
M. Sam L. Elkas
M. Elkas: Mme la Présidente, je remercie le
député de Montmagny pour son intervention mais je commence
à être un peu habitué aux «cheap shots» du
député de Lévis. Ça ne me surpend pas, il a
toujours opéré de cette façon-là. Il ne montre pas
grand-classe. Oui, mais pour répondre à votre question, pour
répondre à sa question, Mme la Présidente...
M. Garon: Mme la Présidente, un instant, là. Mme la
Présidente, un instant, là. Question de règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. de
député de Lévis.
M. Garon: Au lieu de manier l'insulte, le ministre devrait
essayer de répondre aux questions. Je lui pose des questions qui sont
des questions normales.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, ce n'est pas une
question de règlement non plus. Ce n'est pas une question de
règlement. S'il vous plaît!
M. Garon: Bon, bien qu'il essaie donc de répondre. Il n'a
jamais rien à dire.
La Présidente (Mme Bélanger): Je suis capable de
juger quand est-ce que c'est une question de règlement ou pas. Je n'ai
pas à me faire chuchoter les réponses. M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, ça me ferait plaisir.
Je ne pense pas que... Comme je l'ai dit auparavant, le député de
Lévis, s'il avait pris le temps de regarder ce qu'on faisait au niveau
de la réorganisation, au lieu de simplement, lorsqu'on avait fait nos
présentations auprès des députés de l'Opposition,
d'expliquer le système. Au lieu de penser: Est-ce qu'il va envoyer la
direction territoriale ou le centre d'exploitation dans un comté
péquiste ou un comté libéral? Au lieu de se pencher sur
cette question, il aurait dû peut-être écouter de la
façon qu'on était pour organiser la structure. Bien sûr,
dans les régions, comme je l'ai expliqué, on veut avoir de la
représentation de tous les services offerts où on en a besoin,
évidemment. Mais la direction, comme telle, ce qu'on peut appeler
l'administration centrale, est ici à Québec. Ceux qui vont
être le soutien pour les gens des régions, est ici, à
Québec. On ne la trouvera pas à Ottawa, on ne la trouvera pas
à Sherbrooke. Il est évident que ça en prend une centrale
qui va faire la planification et le développement technologique. Il y a
des gens qui doivent faire la recherche et le développement. Ça
va se faire ici. Mais ces gens-là vont être en soutien pour les
gens qui sont en région. Puis, si on a besoin de deux personnes à
Rimouski pour s'occuper du maritime, il y aura deux personnes à
Rimouski. Mais lorsqu'on arrivera à la micro-organisation, on va pouvoir
être en mesure de vous le dire. Aujourd'hui, on est en train de regarder
nos effectifs.
Ceux qui sont habilités à traiter certains de nos
je m'excuse, l'autre, il n'écoute pas plus quand je lui parle. Bien non,
non, vous étiez en train de parler à votre recherchiste.
Ça ne l'intéresse pas du tout. Il pose des questions, on lui
donne des réponses, il revient avec la même question. C'est
évident que la personne n'écoute pas. C'est très,
très évident. Alors je trouve ça très
insultant.
Mme la Présidente, il est évident que, quand il y a des
gens dans les régions, pour éviter le déplacement, on va
voir si la personne a une compétence dans d'autres milieux où on
aurait vraiment un besoin tel que maritime, tel qu'aérien. Si la
personne est à Rimouski ou dans le bout de Gaspé, qui a une
compétence, elle veut améliorer ses compétences dans ce
milieu, c'est sûr qu'on va la laisser sur place si on a vraiment un
besoin pour cette personne. Je ne peux pas dire qu'il va y en avoir dans toutes
les régions, des experts dans le maritime. Mais où on aura le
besoin: oui.
Mme la Présidente, nous sommes en train de regarder l'ensemble du
milieu. Lorsqu'on arrivera à la micro-organisation, c'est là
qu'on prendra nos décisions. Puis ça va me faire plaisir de lui
remettre l'organisation, l'organigramme. Mais, pour le moment, on a un
organigramme qui regarde, qui a une grande vue sur ce qu'on va faire et puis
c'est sûr, la Direction générale à la planification
et de la technologie se retrouve à Québec. On retrouve, dans le
transport des marchandises, comme exemple: les politiques de programmes de
transport routier. On retrouve la normalisation technique en transport routier.
On retrouve des politiques de transport multimodal. On retrouve aussi
réseaux multimodaux, ici, dans Québec. La recherche et
développement en transport de marchandises se retrouve à
l'intérieur d'une direction. Je pourrais y aller. Il y a aussi le
transport terrestre des personnes, les politiques d'exploitation de programmes
routiers, le soutien de la qualité d'infrastructures, l'expertise des
matériaux, des chaussées et d'autres structures: ça se
retrouve tout, ici, à Québec, mais on va avoir... Il y a les
soutiens qui se trouvent ici, mais les gens qui sont dans les régions
sont là pour exécuter les travaux. Là, s'il ne comprend
pas ce que c'est «line» puis «staff». Je vais lui dire
en anglais, peut-être qu'il comprendrait ça. (11 h 10)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Trois-Rivières.
M. Paul Philibert
M. Philibert: Merci, Mme la Présidente. Alors ça me
fait plaisir d'intervenir dans ce dossier-là, d'autant plus que nous
sommes tout à fait à l'aise pour défendre cette
réorganisation administrative là. Il m'apparaît
important de la situer dans sa juste perspective.
J'entendais le député de Lévis, tantôt, nous
interpeller et interroger le ministre, à savoir combien ça
coûterait pour un fonctionnaire de partir de Sept-îles pour aller
à Baie-Comeau. Alors, je ne pense pas que l'objet de la réforme,
ce soit de s'interroger à savoir si le fonctionnaire va manger du steak
haché ou un club sandwich le midi, quand il sera à Baie-Comeau.
Ce n'est pas non plus de se poser des questions à savoir s'il se lave
les cheveux avec Head and Shoulders à Sept-îles, s'il pourra
prendre tel ou tel type de lotion après rasage à Baie-Comeau
lorsqu'il devra aller à Baie-Comeau.
Je pense qu'il faut situer ça dans une perspective beaucoup plus
large et qui nous ouvre vraiment des horizons vers l'avenir. Donc, c'est la
perspective de l'administration des deniers publics, avec l'efficacité
dont s'est toujours targué le Parti libéral, de mettre de l'avant
et de faire des planifications à long terme.
L'exemple le plus éloquent que je peux donner, Mme la
Présidente, à ce moment-ci, c'est de faire un bref retour dans
l'histoire et situer notre action dans une perspective. Le dernier budget du
Parti québécois était de 26 000 000 000 $. Le
déficit qui l'accompagnait était de 3 700 000 000 $. Le budget
qui a été annoncé hier soir est un budget dur,
effectivement nous le reconnaissons, il a fallu être courageux
pour faire un budget comme celui-là est un budget de 40 800 000
000 $ et le déficit qui l'accompagne est de 4 100 000 000 $. On n'a pas
besoin d'être un génie en calcul pour voir qu'il a fallu, depuis
1985, rationaliser. Parce qu'il a fallu, depuis ce temps-là, bien
sûr, faire en sorte de se rendre compétitifs, par exemple, au plan
fiscal, avec l'Ontario. C'était un des objectifs du Parti
libéral. Nous l'avons réussi. Nous l'avons réussi. Mais,
c'est des milliards en moins que nous avons touchés.
Nous avons dû également, au plan budgétaire, assumer
une diminution des transferts fédéraux, de façon
très substantielle, qui, de façon récurrente, sont
également des milliards. Donc, la performance administrative du
gouvernement du Parti libéral est celle qui s'est inspirée de
rationalisation. La réorganisation administrative au ministère
des Transports, c'est la suite logique de ce qui avait été
annoncé il y a deux ans, si ma mémoire est bonne, dans la
réforme sur la fiscalité municipale, où on
transférait, effectivement, aux municipalités, des
kilomètres et des kilomètres de routes à entretenir. Ce
transfert était porteur, il l'est encore aujourd'hui, Mme la
Présidente, d'un message de confiance envers les municipalités,
envers les élus municipaux et c'est également un message de
respect envers les contribuables.
La confiance envers les élus municipaux, nous l'avons dit, sans
nuance: Les élus municipaux pourront, à cause de leur
facilité, à cause de la souplesse de leur administration, de
façon plus efficace que nous, réaliser ce mandat qui est
l'entretien de leurs routes, faire leur planification et financer. Et c'est un
respect pour les contribuables, parce qu'en rapprochant le pouvoir
d'exé- cution et de facturation également du contribuable aux
municipalités, ça instrumente le contribuable pour
véritablement intervenir auprès de la municipalité pour
qu'il ait, non seulement l'impression mais la conviction qu'il en a pour son
argent. Et ça, je pense que... Je vois le député de
Lévis qui opine du bonnet, de façon positive. Ça s'inscrit
justement dans une philosophie qui s'est développée, même
avant le gouvernement du Parti libéral, quand on a mis sur pied les MRC,
où l'objectif était de décentraliser pour que les
élus locaux soient plus responsables. Alors, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Trois-Rivières. M. le député de
Lévis.
M. Philibert: À suivre. La Présidente (Mme
Bélanger): À suivre. M. Jean Garon
M. Garon: mme la présidente, d'abord, disons que je
n'opine pas du bonnet, sauf que je remarque que le député ne sait
pas compter parce que, quand il compare actuellement des gouvernements qui
faisaient des déficits lorsque les taux d'intérêt
étaient à 20 %, je ferais remarquer que, l'an dernier, le
déficit a été de près de 5 000 000 000 $ alors que
les taux d'intérêt des obligations d'épargne du
québec n'étaient pas de 20 % ou de 16,5 % comme en 1981, ils
étaient de 6,5 %, et, cette année, on annonce un déficit
de plus de 4000 000 000$ avec des taux d'intérêt à 5 %. les
obligations d'épargne du québec, cette année, c'est
à 5 %. alors, on réussit à faire un déficit de plus
de 4 000 000 000 $ avec des taux d'intérêt à 5 % et, l'an
dernier, on a réussi à faire un déficit de 5 000 000 000 $
avec des taux d'intérêt à 6,5 %.
Je comprends que le gouvernement ne sait pas compter parce que je
demande au ministre... Il dit: Ça va rapporter 126 000 000 $. Il ne nous
a pas dit qui va payer les 126 000 000 $. Les 126 000 000 $ vont être
payés par quelqu'un, sauf qu'il dit: Moi, je m'en déleste. Il
dit: Ça va me rapporter 126 000 000 $ au bout de l'opération, par
année, sauf qu'il y a quelqu'un qui va payer la facture. D'autant plus
qu'il passe les routes dans un état déplorable, des routes dans
lesquelles il n'a pas investi d'argent depuis des années, des routes qui
sont dans un état... et tout le monde le reconnaît, des routes qui
sont crevassées, pleines de trous, pleines'de nids-de-poules. On a
l'impression qu'aujourd'hui .'les poulaillers sont dans les routes tellement il
y a des nids-de-poules dans les routes. Et, aujourd'hui, on regarde quoi? Mais
qui va payer? Le ministre ne le dit pas. Et quand on lui demande: Combien
ça va coûter votre réforme? Il ne le sait pas. Il admet
lui-même qu'il ne sait même pas les coûts de mise en oeuvre
de sa réforme. Il ne le sait même pas. Comment peut-il savoir
combien il va économiser? Parce que, normalement, il faut que je sache,
pour savoir combien je vais économi-
ser, combien ça me coûte et combien ça va me
rapporter. Mais combien ça lui coûte, il ne le sait pas. Aucune
idée!
Je comprends que le député de Trois-Rivières, comme
il dit... Le fonctionnaire va-t-il manger un hamburger? Sauf que le
fonctionnaire qui a le droit, lorsqu'il est déplacé de plus de 50
km, de demander des frais de subsistance et des frais de séjour et des
frais pour se rendre à son travail et revenir à la maison, le
soir ou à la fin de la semaine s'il ne couche pas en dehors... Surtout
que celui qui va à Sept-îles, il va être
déplacé à Baie-Comeau. Il va devoir coucher en dehors, il
ne reviendra pas à Sept-îles à tous les soirs, c'est trop
loin. Il va avoir des frais, et les frais c'est facile à calculer pour
le ministre; c'est tant du kilomètre. C'est connu, ça. Le millage
entre Baie-Comeau et Sept-îles est connu également. Quand le
ministre dit: Je ne le sais pas, on ne sait même pas combien ça va
lui prendre de milles, écoutez, c'est connu le nombre de
kilomètres. Si le ministre ne le sait pas, il peut le demander à
d'autres. C'est connu le nombre de kilomètres entre Sept-îles et
Baie-Comeau, Mme la Présidente. Ce n'est pas un secret. C'est connu.
Combien de fonctionnaires, j'ai demandé, vont se déplacer
entre Baie-Comeau et Sept-îles? Combien? Pendant combien de temps va-t-on
payer des frais de séjour et des frais de subsistance? Ça va
faire combien ça? Il n'a pas été capable de
répondre à une seule question. C'est possible qu'il n'ait
même pas fait l'exercice, le ministre, parce que «staff» puis
«line», n'importe qui qui est un peu dans l'administration publique
connaît ça. Lui, il a peut-être découvert ça.
Il a l'impression, peut-être bien, qu'il a un doctorat en administration
publique parce que c'est une distinction d'un fonctionnaire,
«staff» et «line», mais ça, c'est l'abc,
comprenez-vous. S'il pense qu'il est fin parce qu'il sait ça, il ne sait
pas grand-chose. C'est bien facile de savoir ça.
Sauf que je lui demande des questions précises. Il a une
réforme précise, une réorganisation, et il dit: Ça
va nous sauver tant. J'ai dit: Oui, et ça vous coûte quelque
chose. Combien ça va vous coûter? Et l'argent que vous allez
sauver, qui va le payer? Parce que les routes sont transférées
aux municipalités, il y a des gens qui vont payer pour ça. Le
gouvernement, temporairement, va donner de l'argent aux municipalités,
mais, après un bout de temps, il n'en donnera plus d'argent aux
municipalités et les municipalités se retrouveront avec le cadeau
de Grecs. Hein! Même s'il y a des maires libéraux qui ne disent
pas trop grand-chose, là, sauf qu'il y a une facture pour les citoyens.
Eux autres, ils vont payer, les citoyens. Le ministre n'a aucune
réponse.
J'ai demandé tantôt: La Direction maritime aérienne.
Il dit qu'il va y avoir des réorganisations dans les régions.
J'ai dit: Sur 47 fonctionnaires que vous avez là, il y en a combien qui
vont rester au central? Combien vont être affectés dans les
régions? Ce n'est pas une question compliquée. Il le sait ou il
ne le sait pas. Il y en a combien sur 47 qui vont rester à Québec
ou à
Montréal où ils sont? Et combien vont être
affectés dans les régions? J'ai dit: À quel endroit ils
vont être affectés? Normalement, il doit le savoir pour calculer
ses coûts. Parce que, selon qu'on le déplace, le fonctionnaire,
à tel et tel endroit, les coûts sont différents. Il n'a pas
l'air à le savoir, Mme la Présidente.
Actuellement, j'ai devant moi un ministre qui n'a aucune idée,
Mme la Présidente, du coût de la réforme, qui n'a aucune
idée combien ça va lui coûter. Il n'a aucune idée
même, semble-t-il, du nombre de fonctionnaires qui vont être
affectés dans les régions au point de vue du maritime et de
l'aérien. Ce n'est pas une question compliquée que je lui pose,
c'est une question très simple. (11 h 20)
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Lévis. M. le ministre.
M. Sam L. Elkas
M. Elkas: Mme la Présidente, je vais vous dire que je suis
encore déçu que le député de Lévis n'aura
pas pris le temps de regarder la réforme dans son ensemble et
écouter, évidemment, les débats qu'il y a eu. Rien n'a
été fait à huis clos. Tout a été fait
ouvertement avec le milieu. Les municipalités ont été
consultées. Le ministre délégué et son
«staff», son cabinet ainsi que les gens du ministère ont
fait la tournée, ont parlé à chaque individu, ont
parlé aux employés des possibilités de transfert d'une
place à l'autre, oui. On n'est pas arrêtés à la
micro-organisation.
Quand on dit qu'on ne sait même pas combien ça va nous
coûter, puis quand le député de Lévis nous dit qu'on
va arrêter les montants d'argent qu'on transfère avec le
réseau routier aux municipalités, pourquoi vous ne le dites pas?
C'est connu. 150 000 000 $ par année. Dites-le donc au lieu de dire au
monde, au public que le gouvernement transfère les routes qui sont en
mauvais état sans le fric qui va avec. Ça, c'est vraiment de la
malhonnêteté intellectuelle, si vous voulez, d'induire les gens en
erreur en faisant ça.
Ce que je vous dis, c'est qu'après la facture, les
économies vont être réalisées par le
ministère et le gouvernement et le contribuable. Après avoir
payé les factures, 170 000 000 $ pour les 3 prochaines années et
100 000 000 $ à 126 000 000 $. Puis j'espère que ça va
être 140 000 000 $ lorsqu'on aura fait l'ensemble. Une réforme
aussi importante, les gens qui ont le moindrement d'intelligence vont
comprendre que lorsqu'on met en place... On a au-delà de 12 000
employés et on coupe 2100 postes, pas coupés comme ça,
parce qu'il y a bien des gens qui vont être récompensés
puis qui vont être traités d'une façon très
humanitaire. Puis ça, on aura la chance d'en reparler.
Mais je dois vous dire qu'on ne change pas, on ne fait pas une
réforme complexe semblable sur une période de 2 ou 3 mois et
penser qu'on va avoir réponse à tout. C'est sûr, comme je
l'ai mentionné, je n'ai pas la réponse à savoir si oui on
va prendre un employé de
Gaspé et l'envoyer dans la région de Rimouski ou si on va
créer le poste parce qu'il a une connaissance dans le maritime, que oui,
on a un besoin dans le maritime, c'est une tâche «lean» et on
va le garder sur place et pas le transférer. Ça a un impact,
ça a un impact qui n'encourra pas de dépenses. Mais si on ne voit
pas un besoin dans le milieu, cette personne-là sera
transférée, on va encourir des dépenses, oui. on a des
prévisions pour chaque région, à savoir combien ça
peut nous coûter. on n'est pas rendus à la micro-organisation. il
faut débuter. de nous accuser de ne pas avoir pris le temps de nous
préparer, ça fait au-delà de 2 ans qu'on en parle.
pourquoi on n'est pas venus en interpellation il y a 2 ans? il fallait aller
préparer le milieu, ne pas arriver avec un scénario, mais avec 3
ou 4 scénarios pour que les gens aient au moins une chance de regarder,
avoir des choix. on n'a rien imposé aux gens. puis, quant aux routes, on
n'est pas un gouvernement comme le vôtre qui a induit encore les gens en
erreur quand ils ont dit qu'on augmente les budgets sur nos routes de 30 %, 40
%. ça, c'est des chiffres qui ont été de papier.
C'est triste quand on voit, dans une année, qu'est-ce qu'ils ont
fait. Non, ça s'est fait quand on a transféré les loyers,
l'électricité, les téléphones, tout ce
programme-là on l'a mis sur les routes. Faire accroire au monde qu'on
augmentait le budget sur les routes. Mais moi, je sais ce qu'ils ont
dépensé dans les 9 ans qu'ils étaient là. Pas
grand-chose. Puis, je vais vous faire rappeler, Mme la Présidente. Le
Métropolitain, si on avait le moindrement donné de l'attention
à cette route, ce n'est pas 85 000 000 $ que ça nous aurait
coûté, 40 000 000 $. Mais ils n'ont rien, rien fait. Ils se sont
fermés les yeux sur la réalité. Tout est en train de
tomber à terre. Aujourd'hui, notre ministère a pris un programme
quinquennal. Un ministre qui ne sait rien faire, qui ne connaît pas ce
qui se passe dans son ministère, un programme de 1 700 000 000 $ et on
l'a mis sur les routes. Puis on a apporté des corrections. Puis, celui
devant moi qui se pète les bretelles, qui dit: J'ai fait quelque chose,
moi, quand j'étais ministre. J'ai passé une quarantaine de lois.
Ça fait seulement...
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre.
M. Elkas: Ça fait seulement 2 ans, 3 ans que je suis ici
et j'en ai passé 20.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Louis-Hébert.
M. Réjean Doyon
M. Doyon: Merci. Il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut
pas entendre. Les propos du député de Lévis en sont la
démonstration éloquente. Je ne sais pas comment il faut
procéder pour essayer de lui faire comprendre le bon sens. Les efforts
qui viennent d'être faits ce matin sont absolument décourageants.
Il est bouché des deux bouts, comme on dit. Il n'y a rien qui rentre. Il
ne veut pas comprendre. Il a son idée fixe. Il est parti. Il est
déterminé ad unum. Il a décidé de planter le
ministre. Il a décidé de lui dire ce qui est contraire à
la vérité et ce qui est contraire à la
démonstration qu'on fait.
Je vais essayer de faire un parallèle. Je vais lui rappeler ce
qui s'est passé dans le transport urbain. Qu'est-ce qui s'est
passé dans le transport urbain? On a regardé et on a dit: le
transport urbain, ça devrait être quelque chose dont les villes
doivent s'occuper étant donné que c'est elles qui doivent rendre
le service. Et les résultats, aujourd'hui, sont à la hauteur des
attentes du gouvernement. On se retrouve avec des déficits
diminués, pour ne pas dire disparus, des services de transport en commun
améliorés, des services que tout le monde reconnaît
meilleurs que ce qu'ils étaient.
Moi, je sais de quoi je parle, Mme la Présidente, j'étais
secrétaire-général de la Communauté urbaine de
Québec pendant plusieurs années. Pendant plusieurs années,
on siégeait tous les mardis matin, le comité exécutif. La
première heure, de 8 à 9 heures, était consacrée
à prendre des décisions concernant ce qu'on allait
dépenser. Les quatre heures qui suivaient étaient
consacrées par les maires autour de la table à décider et
à essayer de trouver le moyen: comment est-ce qu'on fait pour faire
payer le gouvernement asteur?
C'était ça qui se passait et, par miracle, maintenant que
les maires se sont aperçus que s'ils faisaient des déficits
d'opération, ils étaient obligés d'aller chercher des
taxes dans les poches des contribuables, comme par miracle, on s'est
retrouvés avec des transports urbains non seulement moins coûteux,
avec des transports urbains plus rentables, avec des transports en commun de
meilleure qualité et adaptés aux besoins. et moi, je compare
ça à la façon dont administrait le député de
lévis, il n'y a pas des lustres et des lustres de ça. quand il
donnait 150 000 $, puis 300 000 $ de subventions au manoir des érables
à montmagny, ça répondait à quel processus de
rationalisation? pourquoi il donnait 300 000 $ au manoir des érables
à montmagny? c'était quel processus de rationalisation?
même, il les mettait dans le trouble. le seul processus de
rationalisation qui est sa façon de penser, c'étaient des amis
péquistes. en voulant les aider, il leur nuisait parce qu'il ne savait
même pas qu'il y avait une réserve qui empêchait ceux qui
recevaient la subvention de vendre l'entreprise. il les mettait dans le
trouble. '
C'est comme ça que le député de Lévis
fonctionnait parce qu'il vient de cette lignée Union Nationale, cette
lignée créditiste, de cette lignée Réal Caouette
qui fonctionne comme ça avec des passe-droit. Dans le temps, il y avait
des maisons où on pouvait vendre de la boisson. On était avertis.
Il sait de quoi je parle et là, la police arrivait et là, comme
par hasard, il n'y en avait plus de bouteilles de boisson.
Ça, c'est l'ancien système. Bien, on a quitté cette
ère-là. Dieu merci! on n'est plus là-dedans. Sortez de
ça. Ce qu'on fait avec le processus de rationalisation dans le
ministère des Transports, c'est de mettre en place des méthodes
qui vont permettre de rendre des services au meilleur coût, de rendre des
services par ceux qui sont les plus aptes à les rendre de meilleure
façon. On ne le fait pas en donnant des subventions à des Manoir
des Érables partout, à des Renaud Cyr partout. Ce n'est pas comme
ça qu'on procède. On ne distribue pas, puis on ne jette pas les
150 000 $ puis les 300 000 $. On ne fait pas appel d'un côté au
développement régional, puis de l'autre côté aux
affaires culturelles puis que toutes ces affaires-là se patentaient de
telle façon qu'une chatte n'était plus capable de retrouver ses
petits. Puis, vous-même, vous ne vous souvenez même plus comment
ça s'est fait. (11 h 30)
Ça, on a cessé de fonctionner comme ça. On
fonctionne selon un plan bien rationnel, bien organisé où on sait
où on s'en va, où on sait qu'il va y avoir des économies
en bout de piste, où, par contre, on se prive de moyens d'intervention,
de patronage que vous n'auriez jamais quittés. Je ne vous vois pas
laisser un petit bout de chemin là-dessus long comme ça sur
lequel vous n'auriez plus d'emprise de mettre de la «garnotte» ou
de mettre de l'asphalte en faisant les menaces que si on ne vote pas du bon
bord et si on n'a pas le bon résultat dans le «poil», il n'y
en aura pas de «garnotte», puis il n'y en aura pas d'asphalte. Vous
ne seriez pas capable de faire ça. C'est ça qu'on fait nous
autres. On décide de procéder en fonction des besoins, en
fonction des capacités de payer et ça, ça vous
énerve parce que ça ne rentre pas dans votre façon de
penser. Votre scheme de pensée est rébarbatif à ça.
Je vous invite à faire un effort.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Louis-Hébert. M. le député de
Lévis.
M. Jean Garon
M. Garon: Mme la Présidente, je dois vous dire que oui,
j'ai contribué, parce que j'ai appuyé le Manoir des
Érables qui avait passé au feu pour protéger 35 emplois
à Montmagny. Voyant à quel point le député actuel
et ses collègues me le reprochent, si c'était à
recommencer, je ne le ferais pas. Je vais vous dire une chose. Pourquoi? Parce
que, sans doute, le Manoir des Érables se relocaliserait dans un endroit
urbain, peut-être à Lévis, même. J'ai pensé
protéger 32 emplois qui ne venaient pas de mon ministère
l'argent venait de l'OPDQ pour protéger les emplois, parce que
l'hôtel était passé au feu. Je vais vous dire une chose...
Non, au contraire. Celui qui a essayé d'écrire ça dans le
journal La Presse, il a eu une plainte que j'ai faite au Conseil de
presse et il a été aux chiens écrasés pendant
quelques années. Je vais vous dire une chose: Oui, c'est ça, la
réalité. Je vais vous dire une chose, si c'était à
recommencer, je vous le dis aujourd'hui, quand les gens de Montmagny viendront
me voir, je leur dirai: Allez voir votre député. Vous n'avez pas
besoin de mon aide, parce que je me le fais reprocher pendant des années
pour protéger quelque 30 emplois à Montmagny. Venez voir
aujourd'hui. Que le député de Montmagny ose dire que ça
été une mauvaise chose, d'aider le Manoir des Érables
à reconstruire après l'incendie, s'il pense ça, je vous le
dis d'avance, là, hein. Qu'on ne vienne pas me revoir à Montmagny
pour aider, pour appuyer des projets qui créent des emplois à
Montmagny ou qui maintiennent des emplois à Montmagny. Alors, ça
fait assez longtemps que je me fais reprocher d'avoir aidé à
maintenir des emplois à Montmagny, pas de problème, les gens
viendront à Lévis. Alors...
Autre point, quand le ministre dit: Pourquoi on n'a pas fait
d'interpellation depuis deux ans? C'est parce qu'essentiellement il n'y en
avait pas de réforme. C'était du placotage et, là,
aujourd'hui, on l'a mise en oeuvre. Alors, on demande des explications sur des
choses connues. Il nous aurait dit: On ne le sait pas, on étudie
ça. Là, maintenant, c'est annoncé et il dit qu'il
étudie encore ça comme s'il ne l'avait pas annoncé.
Là, actuellement, sa réforme, il l'a annoncée. Il l'a
annoncée. Alors, comme il l'a annoncée, on est en droit de penser
qu'il sait ce qu'il y a dedans. Il n'a pas l'air de la connaître
davantage que si elle n'était pas encore annoncée. Je vais vous
dire essentiellement, Mme la Présidente, quand le ministre nous dit:
C'est dans les données, ce n'est pas vrai. Quand je lui dis, par
exemple: Combien ça va coûter, le déplacement des
fonctionnaires? Ce n'est marqué nulle part. Je vais demander une
question au ministre, voir. Peut-être, qu'il est au courant. Je vais
essayer encore.
Concernant le Programme de soutien à l'embauche du personnel
saisonnier, le ministère des Transports a demandé aux
employés saisonniers de remettre leur démission comme
employés saisonniers au ministère des Transports afin
d'être admissibles au Programme de soutien à l'embauche du
personnel saisonnier. J'espère qu'il est au courant, parce qu'il n'est
au courant de rien, à date, de ce que je lui ai demandé. Il n'y a
rien apparemment qui est en oeuvre. Cette demande serait acheminée
à chaque individu par les directeurs régionaux du
ministère. Le directeur régional fait parvenir à chaque
employé une lettre de démission et demande de la
compléter, de la signer et de la retourner. Ce procédé
apparaît curieux sinon odieux. On demande à des gens de renoncer
à des droits afin de devenir admissibles à une aide
gouvernementale.
Le ministre peut-il nous dire si le ministère a demandé
des avis au Protecteur du citoyen et au président de la Commission des
droits et libertés de la personne sur cette question-là? De
demander à des gens de renoncer à des droits pour avoir droit
à des subventions s'ils sont employés par la
municipalité...Parce que la réforme, on ne sait pas ce qui va
arriver. Que ce soit dans six mois, dans un an, on ne le sait pas ce qui va
arriver. Sauf que, quand les gens auront démissionné, ils auront
perdu tous leurs droits d'être rappelés et, éventuellement,
on ne sait pas quel va être l'état des
routes dans quelques années. On ne le sait pas quel va être
l'état des routes, Mme la Présidente, parce que si les gens...les
routes sont en mauvais état, le gouvernement, qu'est-ce qu'il fera?
On sait qu'antérieurement les routes ont déjà
été sous la responsabilité des municipalités et les
gouvernements en avaient repris la juridiction. Essentiellement, pourquoi, Mme
la Présidente? Le ministère avait repris la juridiction sur les
routes qui avait été confiée aux municipalités
parce que certaines routes étaient laissées en mauvais
état et c'est pourquoi le ministère avait repris les routes. On
verra ce qui va arriver au point de vue de...dans les années prochaines,
parce que l'avenir, le ministre ne le connaît pas. Quand je lui pose des
questions, je lui pose des questions sur sa réforme. Ce n'est pas ma
réforme, c'est sa réforme. Quand il dit qu'il y a des
renseignements dans les documents, il n'y a pas de renseignements sur les
documents que j'ai.
Toutes les questions que je lui ai demandées ce matin, à
aucun endroit on ne trouve les renseignements sur ces questions-là, dans
tous les documents qui ont été rendus publics par le
ministère. À aucun endroit, on ne trouve les renseignements sur
des questions que je lui ai demandées. C'est pourquoi je les lui
demande, parce que je m'imagine, peut-être à tort, que le ministre
qui, lui, est en charge de la réforme, je m'imagine qu'il est au
courant. Il est possible qu'il ne le soit pas, Mme la Présidente.
J'aimerais, à ce moment-là, qu'il dise tout simplement: On ne le
sait pas. Sauf qu'actuellement il se vante d'une réforme sur laquelle il
n'est capable de répondre à aucune question que nous lui
posons.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Lévis. Là, il y a un cinq minutes qui
reste à M. le ministre et il y avait une autre intervention d'un
député ministériel et d'un député de
l'Opposition, mais étant donné qu'il y a 20 minutes qui sont
réservées à l'interpellant et à
l'interpellé, il y a deux interventions de 5 minutes qui vont tomber
après les 5 minutes de M. le ministre. Alors, M. le ministre, vous avez
cinq minutes, et immédiatement, vous entreprenez vos 10 minutes de
conclusion.
M. Elkas: Là, je prends mes 10 minutes?
La Présidente (Mme Bélanger): Vous prenez 5 minutes
et, après ça, vous avez 10 minutes de conclusion. Ce qui veut
dire que vous avez 15 minutes de suite.
M. Elkas: Bon. Mme la Présidente, pour réassurer le
député de Lévis, les gens qui devront démissionner,
c'a été réglé avec le Conseil du trésor. Ces
gens-là resteront sur la liste de rappel pendant quatre ans.
M. Garon: ...pour prendre... pour ajouter cinq minutes, les 10
minutes cet après-midi. Seulement, je veux demander si les gens veulent.
Habituellement, c'est ça que la présidence fait. On demande s'il
y a consente- ment. Il y en a un ou il n'y en a pas. Habituellement, il y en a
un.
M. Morin: Consentement pour?
La Présidente (Mme Bélanger): O.K. Pour poursuivre
10 minutes plus tard.
M. Morin: Non, non.
Des voix: On était ici à 10 heures.
M. Garon: Parfait. Ce n'est pas de ma faute si le ministre des
Finances était en retard à son entrevue, ce matin. Moi
j'étais à temps, 9 h 30 précises.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre, vous avez la parole.
Conclusions M. Sam L. Elkas
M. Elkas: Alors, Mme la Présidente, comme je l'ai
mentionné, le Conseil du trésor a accepté de garder ses
gens sur la liste de rappel pour une période de quatre ans. Alors, le
point a été réglé. Mme la Présidente, je
dois aussi répéter, parce que le député de
Lévis pense qu'on ne sait pas ce qui se fait à l'intérieur
du ministère, et il n'a pas raison du tout de faire ces
affirmations-là. Mme la Présidente, j'ai expliqué ce qui
se passerait dans la réforme, dans les grandes lignes, ce que ça
représenterait. Il y a des discussions qui se font dans le moment, au
moment où on se parle avec des employés. Il ne faudrait pas
arriver avec la hache et penser qu'on peut s'en débarrasser du jour au
lendemain comme ça.
C'est pour ça qu'on ne peut pas lui dire exactement le nombre de
personnes qui vont être transférées, ou celles qui vont
rester en place, ou celles qui vont peut-être prendre leur retraite.
Justement, la semaine dernière, j'étais au party du quart de
siècle pour les employés du ministère, au-delà de
200 employés, et il y en a parmi eux qui disaient: Peut-être que
je devrais me préparer en vue de la réforme. Mais le discours
qu'on entend est triste, vraiment triste, venant d'une personne qui semble
savoir ce qu'elle fait.
Il devrait comprendre qu'à l'intérieur de n'importe quel
programme de cette envergure, on ne peut pas conclure toutes les ententes dans
la première hedre. Alors, pour répondre à la fine pointe
sur ce qu'on.va faire pour chaque employé, comme je l'ai
mentionné, pendant qu'on discute aujourd'hui, il y a des discussions
dans les régions avec certains de ces employés, à savoir
ce qu'il va y avoir, ce qui va advenir de leur avenir comme tel et de leur
carrière.
Quant à nous, le programme d'aide, on n'en a pas parlé. Le
programme d'aide aux employés. Le programme de retraite
anticipée, on a 500 personnes qui ont appliqué et ça peut
augmenter. Raison pour laquelle
je ne peux pas dire qu'il va y en avoir 556 ou 575, c'est pour ça
que je ne peux pas lui dire s'il va y avoir 30 personnes ou 40 personnes dans
une région ou dans une autre région. Il y a un programme d'aide
dans le moment qui est en place. Il va être très difficile de dire
que, oui, ils ont tous appliqué et qu'il n'y en aura pas plus demain
matin.
Il y a un problème d'embauché au saisonnier. On n'en a pas
parlé ici, mais on pense qu'on a été un ministère
qui est sans coeur. Il y a 50 % du salaire qui a été
subventionné au municipal, Mme la Présidente, pour la
première année. Il y a 25 % du salaire, la deuxième
année et 25 % encore, la troisième année, pour ceux qui
veulent aller travailler soit pour le privé ou le municipal. Le
saisonnier qui n'a plus d'emploi, là on en a j'ai regardé
justement, et on débute là; ça c'est un rapport qui m'a
été donné et où on parle seulement des
premières semaines il y a 140 personnes qui ont
déjà appliqué pour ces subventions. Des gens qui vont
travailler dans le municipal. (11 h 40)
Pour penser que le municipal ne va rien faire avec ce réseau
qu'on leur transfère, qu'ils vont empocher les 150 000 000 $ et qu'ils
vont les mettre dans les parcs, qu'ils vont les mettre dans des voyages
à l'extérieur... Pas grand confiance dans le municipal, pas grand
confiance dans le municipal. Vous devriez avoir honte, honte. Comme je l'ai
mentionné, Mme la Présidente, ça m'a fait plaisir de
servir le milieu municipal pendant 17 ans. Et je vais vous dire qu'on sait
comment gérer nos boîtes. Je le sais ce qu'on pourrait faire, nous
autres, avec un montant d'argent, pour rendre encore et je le
répète un service pas mal plus efficace que ce qu'on offre
aujourd'hui. Et, là, on accuse le ministère d'être un gros
géant endormi. «C'est-u» des propos du député
de Lévis? Ces employés, ça fait des années qu'ils
travaillent avec nous. Direction dont ils ont besoin, oui. C'est à nous
de la donner cette direction. La minute qu'on fait le moindre pas pour faire
une réforme, pour corriger les lacunes, pour valoriser la tâche de
ces gens, on nous critique.
C'est sûr qu'à l'intérieur de deux heures, on ne
pourra pas expliquer tout ce qu'on a fait. Mais on a un organigramme ici devant
nous qui est mis sur pied, qui donne exactement, après deux ans et demi
de discussions, qui donne exactement ce que le milieu veut voir aussi. Ils
veulent voir des gens en place qui peuvent répondre, pas dire: poigne le
téléphone, monsieur et appelle Québec ou appelle
Montréal. Ce n'est pas ça la façon de marcher. On appelle
un bureau d'affaires. On répond d'une façon courtoise et leur
donne une réponse. Si on n'a pas la réponse, on leur dit: Oui, on
va avoir votre réponse dans la journée, dans les 24 heures. Pas:
Écrivez donc à l'autre ministère. Non, ce qu'ils appellent
«one-stop service, the buck stops here». Et on va vous traiter
comme vous le méritez. On va vous traiter d'une façon
au-delà de vos attentes. Vous devriez voir, Mme la Présidente, la
formation qui se donne sur le territoire, aujourd'hui, pour qu'on puisse
répondre aux attentes des clients.
Mme la Présidente, ça fait seulement 3 ans et demi que je
suis ici, j'ai vu ce qui s'est passé. J'ai le résultat devant moi
de ce qui ne s'est pas fait pendant 9 ans. Mme la Présidente, je trouve
un peu mesquin, de la part du député de Lévis, la
façon dont eux ont géré leur dossier. Si eux pensent qu'on
devrait se lancer dans l'aérien, comme il aimerait penser, comme ils ont
fait dans le temps, d'encourir des déficits de 20 000 000 $ par
année en achetant des Quebecair? Ça, c'est la bonne gestion des
péquistes. et pour répondre, mme la présidente, à
la question qui m'a été posée. est-ce que c'est seulement
les ouvriers qui se font mettre à la porte? il n'y a personne qui s'est
fait mettre à la porte. personne ne s'est fait mettre à la porte.
il y a eu des ententes avec ces employés et les ententes continuent. 33
%, en passant. j'aimerais que le député de lévis
l'écoute. 33 % de la diminution de l'ensemble des effectifs, ce sont des
cadres, des gérants, pas des saisonniers qui travaillent avec la pelle,
qui nous ont bien servi pendant des années, mais des cadres. et on va
réduire à l'intérieur de la boîte. et il va y en
avoir plus de réductions. parce qu'on va devenir plus efficaces.
Et quand on va dans une formule de décentralisation et on donne
plus de pouvoirs aux directions territoriales, et on donne plus de pouvoirs et
plus de présence au niveau des centres d'exploitation, en
décentralisant, on peut mieux identifier nos besoins. Et là, on
s'aperçoit que, oui, peut-être, on n'a pas besoin de ce poste, ou
ce poste, ou ce poste. C'est pour ça qu'aujourd'hui en deux heures, je
ne peux pas dire au député de Lévis, même si
j'essayais, je ne peux pas lui dire combien de postes, à la fine pointe
si vous permettez, je cherche le mot combien de personnes
exactement on va avoir en place dans 3 ou 4 mois. On a fait des
prévisions basées sur les discussions qu'on a eues avec le
milieu. Le député de Lévis ne fait aucune confiance
à l'organisation du ministère, au nouveau ministère des
Transports. Il ne fait aucune confiance. Et, ce qui me fait de la peine le
plus, Mme la Présidente, aucune aux municipalités. Et c'est
ça que je trouve triste. Le député de Rousseau l'a dit. Ce
n'est pas d'aujourd'hui qu'on parle de transférer cette partie des
travaux très importants au milieu municipal, par l'entremise des MRC ou
directement aux municipalités. On l'a souvent dit au municipal.
J'étais membre de l'UMQ, j'étais membre de la direction de l'UMQ.
On l'a souvent dit: Transférez-nous la responsabilité, vous allez
voir qu'elle va mieux se faire. En pensant, pas à la personne qui fait
la perception des taxes puis la dépense, mais en pensant plutôt au
contribuable. Mais vous, vous avez pensé, au lieu de regarder
l'efficacité du ministère qui va montrer l'exemple aussi aux
autres ministères. Parce que c'est la première pour faire une
grande réforme comme telle. Ça en prend une.
Au lieu de critiquer, au lieu de passer, regardez plus positivement ce
que ça va donner. On a bien pensé de critiquer le municipal. Je
ne pense pas qu'ils soient en mesure de le faire parce qu'ils n'ont pas les
moyens de le
faire, ils n'ont pas la capacité de le faire. Ça, c'est de
mettre une croix sur, premièrement, le municipal, puis dire au
privé: Vous autres, là, tassez-vous, c'est seulement le
gouvernement qui peut bien faire dans l'entretien des routes. Ce n'est pas une
façon d'opérer, c'est vraiment une façon de nous rendre
plus banqueroute.
Nous mettre en banqueroute, nous aligner dans une direction où
vous avez aligné cette population québécoise qui n'a pas
mérité de vous avoir en place pendant neuf ans. Parce que vous
nous avez causé énormément de dommages. Je le dis avec
grande sincérité puis, moi, ce qui me touche le plus, c'est que
je vous ai vus en action. J'étais un des demandeurs dans le temps. J'ai
vu ce que vous avez fait. Aujourd'hui, on prend le temps de corriger, non
seulement des choses que vous avez faites, mais on a manqué notre coup
aussi dans certains cas. Mais, aujourd'hui, on pose des gestes concrets. Chose
qui est appriéciée. Parce que je fais la tournée, moi
aussi, des régions puis ils m'en parlent, les gens. Les hommes
d'affaires, les gens qui paient les taxes, ceux qui doivent contribuer à
tous les jours. Quand est-ce que vous allez dégraisser? Quand est-ce que
vous allez rendre la machine plus efficace? On a trouvé un moyen puis le
député de Lévis, lui, passe son temps à
critiquer.
Bien franchement, on est venus ici, en interpellation, Mme la
Présidente, on s'est déplacés, l'ensemble, ici. Ça
m'a permis, aujourd'hui, d'éclaircir notre position auprès du
public, ceux qui nous écoutent. Mais je vais vous dire une chose: si le
député de Lévis pense qu'il a gagné quelque chose
aujourd'hui en essayant de m'embarrasser, il ne m'a pas embarrassé du
tout, du tout. M'accuser... Dire que je ne sais pas ce qui se passe à
l'intérieur de mon ministère. Ça ne me fatigue pas du tout
parce que je ne suis pas demandé... Je ne pense pas que les gens, les
personnes de Saint-Georges de Beauce, les gens du Lac-Saint-Jean pensent que le
ministre a réponse à tout ce qui se passe dans les
régions. Ils doivent faire confiance au ministère, les gens qui
les représentent. Puis ils doivent faire aussi confiance aux
députés puis les cabinets qui ont fait la tournée dans la
province pour expliquer la position du ministère.
Mais, vous savez, je n'ai pas vu grand point négatif au niveau de
la réforme. Seule chose que j'ai vue, qui m'a vraiment frappée,
c'était le fait qu'on a cancellé une présentation qui
devait se faire lorsqu'on avait annoncé une réforme. C'est le
député de Lévis, lui, s'il veut s'attarder sur...
critiquer une dépense de 70 000$, lorsque nous, on est
préoccupés plutôt... Et ce 70 000 $, un montant très
bien fondé, une façon d'exprimer notre point de vue. Non
seulement au public, mais aux employés aussi. Mais, ce qui était
important, regardons les gros chiffres. Les économies, les vraies
économies. Donc, les contribuables, ce seront les grands gagnants.
Ça, on parle de 126 000 000 $ en notre troisième année.
Ça, c'est quelque chose, Mme la Présidente. (11 h 50)
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Lévis, pour votre
réplique de 10minutes.
M. Jean Garon
M. Garon: Bon. Alors, Mme la Présidente, comme vous avez
pu le constater, nous n'avons eu aucune réponse à toutes les
questions que nous avons posées. Et le ministre a improvisé du
début jusqu'à la fin. Quant au député de Montmagny,
sa grande contribution, ça aura été de souffler des mots
au député de Louis-Hébert pour blâmer le
précédent gouvernement d'avoir aidé une des meilleures
auberges du Québec à ne pas fermer ses portes lorsqu'elle a
passé au feu. Et je vais vous dire: quand on a des amis de même
comme députés, on n'a pas besoin d'ennemis. Et je voudrais encore
réitérer que si le Manoir des Érables considère
qu'il est en danger avec un député comme celui qu'il a, 11 sera
le bienvenu à lévis n'importe quand parce que, nous autres, des
auberges comme ça, on aimerait ça en avoir chez nous. et, quand
on a un député assez bête pour souffler les mots à
un autre député, d'un autre comté parce qu'on n'a pas le
courage de parler contre, pour essayer de faire parler le député
de louis-hébert contre le projet qui a contribué à
maintenir des dizaines d'emplois à montmagny depuis le temps, alors que
c'est un établissement de valeur patrimoniale, qui est le manoir de
l'ancien seigneur, qui a coûté cher à rebâtir parce
qu'il avait brûlé et que, si le député de montmagny
n'est pas capable de comprendre ça, je vais vous dire une chose:
bienvenue au manoir des érables, s'il veut déménager
à lévis, nous autres, on va bien l'accueillir et on va être
contents de l'avoir chez nous.
M. Gauvin: Question de règlement, Mme la
Présidente.
M. Garon: Mme la Présidente, c'est moi qui ai la
parole.
M. Gauvin: Question de règlement.
M. Garon: Non, c'est moi qui ai la parole.
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse,
là.
M. Gauvin: Le député de Lévis a fait
allusion..'.
M. Garon: Non, non...
M. Gauvin: ...a fait allusion à l'intervention...
M. Garon: Non, non, j'ai la parole.
M. Gauvin: ...du député de Louis-Hébert et
non à la mienne.
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse, M.
le député de Montmagny. M. le député de
Montmagny, ce n'est pas...
M. Gauvin: Ce n'était pas l'intervention du
député de Montmagny-L'Islet.
La Présidente (Mme Bélanger): ...une question de
règlement...
M. Gauvin: C'est de ça qu'il faudrait s'assurer.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Mme la Présidente, c'est clair que le
député de Louis-Hébert s'est fait souffler, je les voyais
parler ensemble. Il s'est fait souffler des paroles pour parler contre un
établissement de son comté.
Le ministre a improvisé, n'a pas répondu, ne s'est
même pas préparé pour l'interpellation. Il n'a rien
ajouté, il n'a rien dit à aucun point que je lui ai
mentionné.
La seule chose qui est certaine dans la réforme, c'est que les
contribuables vont payer. Il n'y a que ça de certain. Hier, la facture
qu'ils ont eue, c'est que le fonds de la Société de l'assurance
automobile du Québec qui était de 1000 000 000$, qui avait
été indiqué comme une dette de la Société
aux assurés, qui devait être remboursée sur une
période de 10 années, ils vont perdre leur réserve
actuarielle, la Société de l'assurance automobile du
Québec et la Société de l'assurance automobile du
Québec n'aura plus d'argent. Et, aujourd'hui, on dit qu'il y a une
déclaration d'eux, qu'ils sont furieux parce qu'ils considèrent
que cette caisse appartient aux assurés. Pourtant, c'est le ministre qui
est le gardien. Le ministre n'a pas gardé la caisse des assurés
et la caisse, c'est 3 000 000 000 $ qui auront disparu depuis 1986. La caisse
de la Société de l'assurance automobile du Québec n'aura
plus aucun surplus.
M. Doyon: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: C'est sur la pertinence tout simplement. On est sur la
réorganisation...
M. Garon: Écoutez, c'est mes 10 minutes, Mme la
Présidente...
M. Doyon: ...du ministère, alors il faudrait qu'on en
parle.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon, c'est la
conclusion du...
M. Doyon: Oui, oui mais ça reste que...
La Présidente (Mme Bélanger):
...député de Lévis, là.
M. Doyon: ...le règlement s'applique quand même, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, c'est sur...
M. Garon: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): ...la
réorganisation...
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): ...du
ministère des Transports.
M. Garon: Je parle des coûts, parce qu'on parle justement
du... Le ministre a parlé des coûts. Les coûts, j'ai dit:
c'est ça que les gens vont avoir. La facture, elle est arrivée
hier. Il n'y a pas d'économie. Il y a une facture additionnelle pour les
contribuables de 1 000 000 000 $ qui est arrivée hier, qui vont
être pris de la caisse de la Société de l'assurance
automobile du Québec et, non seulement ça, mais il y a même
une indexation des primes parce qu'on aura vidé la caisse depuis
1986.
Quand on parle d'une réorganisation administrative, aucune
prévision de dépenses, aucun chiffre précis qui a
été mentionné par le ministre. Combien coûteraient
les déplacements, les voyages, les frais de séjour pendant la
période intérimaire, pendant la période de plusieurs mois
que prévoit la convention collective avant que les gens soient
obligés de déménager, quand il y a plus de tant de
kilomètres de l'endroit où ils travaillent, d'où ils sont
déplacés? Le ministre n'a indiqué aucun coût.
Et il nous a même dit plus: Qu'il ne le savait pas. Parce qu'il a
dit: Actuellement, on n'est pas dans la micro-organisation, on est dans
l'organisation générale. Comment peut-il prévoir
l'organisation générale quand il ne sait pas quelles personnes
vont être dans les bureaux ou qui il va déplacer? Alors,
actuellement, il nous a dit qu'il déplacerait des bureaux et il n'a pas
l'air de savoir, de la manière qu'il nous a répondu, qui va aller
dans ces bureaux-là parce qu'on n'est pas rendus là. Sauf qu'on
sait qu'on va les louer, on ne sait pas encore qui on va déplacer, on ne
sait pas qui va rester, on ne sait pas comment ça va être
affecté et on ne sait pas combien ça va coûter.
Mme la Présidente, quand le ministre essaie de nous faire croire
qu'il gère son ministère comme un homme d'affaires, je ne
comprends pas beaucoup. Il gère plutôt ça comme Christophe
Colomb qui ne savait pas où il allait, qui ne savait pas où il
arriverait et qui ne savait pas comment il irait. Il est arrivé en
Amérique sans savoir où il s'en allait. Alors, le ministre, lui,
ne
sait pas du tout où il s'en va dans sa réforme puisqu'il
n'est pas capable d'indiquer un seul coût. Il n'a pas été
capable d'indiquer une seule affectation. Il n'a pas été capable
d'indiquer, pour le secteur maritime et aérien, aucune localisation des
fonctionnaires. Il n'a même pas été capable de nous dire
ceux qui resteraient à Québec et ceux qui partiraient. Sauf qu'il
y a des gens qui ont commencé à être affectés et
nous avons déjà des commentaires de gens qui vont être
déplacés. Des gens qui nous disent actuellement: On me dit que je
vais être déplacé avec ma famille à tel endroit et,
actuellement, ça cause des problèmes considérables, et les
gens qui n'accepteront pas les déplacements vont avoir, à ce
moment-là, des mises en disponibilité. Il y a des gens qui vont
être frappés et le ministre n'a même pas l'air au courant,
Mme la Présidente. C'est ça qui est terrible. Parce que,
contrairement à ce qu'il dit actuellement, dans son ministère,
les gens ont eu des avis de déménagement et de
déplacement. Le ministre n'a admis connaître aucun
déplacement, et on n'est pas rendus là, alors qu'il y a des gens
qui ont déjà reçu leur avis de déplacement. Des
gens ont déjà reçu leur avis pour leur dire où ils
s'en iraient.
Ce n'est pas normal, Mme la Présidente, qu'une réforme,
alors que ce sont les fonds des contribuables... Et j'aurai l'occasion de
revenir avec des cas précis en cette Chambre, la semaine prochaine.
Puisque le ministre dit que c'est... J'aurai des cas précis de
fonctionnaires où je pourrai lui demander: Tel fonctionnaire qui va
être déplacé à telle place, combien ça va
coûter de frais de voyage dans l'intervalle? Combien ça va
coûter de frais de déplacement? Combien ça va coûter
de frais de séjour? Et pourquoi il est déplacé de tel
endroit à tel endroit? Parce qu'il y a déjà des
fonctionnaires qui ont reçu leur affectation de déplacement.
Le ministre n'est pas capable de nous dire aussi comment ça va
être organisé sur le plan des divisions territoriales. Il a dit
que c'étaient, à toutes fins pratiques, des petits
ministères dans les régions. Alors, combien y aura-t-il de petits
ministères dans les régions alors qu'il ne sait même pas
qui va s'occuper de quoi dans les régions et à quel endroit on va
s'occuper du maritime, à quel endroit on va s'occuper de
l'aérien, à quel endroit on va s'occuper du transport en commun,
à quel endroit on va s'occuper du camionnage?
Pourtant, d'après ce qu'il nous dit, son ministère va
être réorganisé, va être relocalisé, mais il
n'est pas capable de répondre aux questions que nous lui posons. Ce
n'est pas normal, Mme la Présidente. C'est triste en même temps
parce que les contribuables paient des factures importantes actuellement.
Il y a des rapports qui ont été faits où les gens
souhaitent qu'il y ait des réaménagements administratifs, mais
qui sauvent de l'argent au contribuable. Actuellement, on ne le sait pas du
tout. On ne sait pas du tout ce qui va se passer et le ministre ne le sait pas
lui non plus et, s'il le sait, il a refusé de le dire.
Habituellement, quand on est heureux d'une réforme, qu'on pense
qu'elle est bonne, on est heureux d'en parler. Le ministre n'a pas voulu en
parler. Ou bien il est au courant, ou bien il n'est pas au courant. S'il est au
courant et qu'il n'a pas voulu en parler, c'est parce qu'il n'est pas
très fier de sa réforme. Normalement, il devrait être
très heureux de parler d'une réforme qu'il connaît et qu'il
considère bénéfique. Il n'a pas voulu parler du tout des
coûts. Il n'est même pas capable de nous dire où est
l'argent qu'il va sauver. Parce que, normalement, quand on fait une
réforme, on dit: On va sauver de l'argent. On sait que ça va nous
coûter tant à tel, et tel, et tel endroit, et on va sauver tant
à tel, et tel, et tel endroit. Vous avez remarqué, c'est aussi
vague...
Une voix: Mme la Présidente.
M. Garon: ...du côté du montant qu'il va
sauver...
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Garon: II nous dit un chiffre garroché en l'air: 126
000 000 $.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Garon: 126 000 000 $ qu'il nous dit, un chiffre
garroché en l'air, mais il n'est pas capable de nous dire exactement
combien ça va coûter, comment il va transférer à
d'autres et quelle va être l'économie au bout de la course pour
qu'on puisse l'évaluer. Il n'est pas capable de le dire. Et, Mme la
Présidente, les contribuables vont avoir une autre surprise. Et on a vu
jusqu'à maintenant... Les surprises qu'ils ont eues ont
été des surprises qui n'ont pas été très
agréables.
Aujourd'hui, le ministre... On a vu des commissaires des transports
affectés à Québec qui siègent à
Montréal, et qui ont coûté à deux, à date,
même pas dans un an, un, depuis juillet 1992, et l'autre, depuis novembre
1992 ont coûté près de 40 000 $ en frais de séjour
et frais de déplacement. Là, on va voir combien ça va
faire au bout de la course avec les chambardements qu'on fait actuellement au
ministère, où on fait seulement déplacer de ville. On ne
sauve pas d'argent, on les déplace de ville à l'intérieur
de la même région.
J'aimerais ça savoir... On aurait pu nous dire-en quoi
c'était utile de déplacer le bureau de Longueuil à
Brossard, qui sont situés à très peu de distance l'un" de
l'autre, seulement jouer à la chaise musicale, pour favoriser quoi? Il
n'y a pas beaucoup de gens qui peuvent voir une rationalité
là-dedans. Je vous remercie, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, merci, M. le
député de Lévis. La commission, ayant accompli son mandat,
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 heures)