Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Dix heures treize minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): Je déclare
ouverte la commission de l'aménagement et des équipements. Le
mandat de la commission est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 81, Loi modifiant la Loi sur les
transports.
Est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Oui. M. Bergeron (Deux-Montagnes) est
remplacé par M. Lafrance (Iberville) et M. Charbonneau (Saint-Jean) est
remplacé par M. Gobé (LaFontaine).
Projet de loi 81
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce que vous avez des remarques préliminaires?
M. Elkas: Non, on n'en a pas. On a tout dit hier. Là, on
est prêts à étudier pour sauver du temps et être plus
performants pour nos contribuables.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, est-ce que vous avez des remarques
préliminaires?
M. Garon: Non.
Pouvoirs et réglementation
La Présidente (Mme Bélanger): Non plus. Alors,
j'appelle l'article 1. L'article 1, M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, l'article 5 de la Loi sur les
transports [...] modifié par l'article 2 du chapitre 59 des lois de
1991, est de nouveau modifié: 1° par l'insertion, dans la
quatrième ligne du paragraphe f, après le mot
«renouvellement», des mots «ou à la remise en
vigueur»; 2° par l'insertion, après le paragraphe g, du
suivant: «g. 1) établir les conditions de délivrance et de
renouvellement d'un certificat de compétence pour la conduite d'un
autobus ou d'un minibus affecté au transport des écoliers,
prescrire les renseignements que doit contenir ce certificat de
compétence et habiliter une personne à le délivrer ou
à le renouveler, à déterminer le contenu du cours de
formation nécessaire à son obtention ou à son
renouvellement, à dispenser ce cours et à en fixer les
frais;».
Mme la Présidente, il va sans dire, on s'enligne sur un cours
pour les chauffeurs, pour s'assurer qu'ils aient la compétence avant de
conduire. Et ça s'arrime ou ça suit les recommandations qui ont
été faites par le Comité ministériel qui a
siégé et regardé toute la problématique de la
sécurité au niveau du transport scolaire, ça a suivi,
comme je l'ai mentionné hier, les audiences de M. Bouliane.
On était là, présents, on était à
l'écoute, contrairement à ce que plusieurs ont dit hier, surtout
le député de Lac-Saint-Jean. Pas le député de
Lévis parce que le député de Lévis nous a suivis et
il n'a pas critiqué sur ce point-là. Il a vu ce que le
ministère a fait, il a vu ce que la SAAQ a fait. Mais le
député de Lac-Saint-Jean, malheureusement, lui, nouveau
arrivé comme critique à l'Éducation, a pensé que
rien n'avait été fait. Alors, s'il avait pris le temps, il aurait
vu qu'on a répondu à bien des recommandations et que tout
était en marche. Je suis confiant que les partenaires dans ce dossier
vont nous permettre de réduire encore le nombre de décès
et d'accidents à ce niveau qui touche nos jeunes qu'on veut
protéger. C'est tout.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
de Lévis, des commentaires sur l'article 1?
M. Garon: Bien, je n'ai pas fait de commentaires, Mme la
Présidente, bien simplement parce qu'à l'enquête du coroner
Bouliane le ministre était assigné comme témoin. Il avait
un subpoena, sans doute. Ils étaient assignés comme
témoins, les ministres. Il y avait trois ministres qui étaient
assignés comme témoins: le ministre des Transports, le ministre
de la Sécurité publique et le ministre de l'Éducation.
Alors, comme on ne peut pas, en vertu de notre règlement, commenter les
instances judiciaires ou parajudiciaires, je n'ai pas fait de commentaires.
Essentiellement, c'est ça qui s'est passé.
Alors, si on veut, on va l'étudier paragraphe par paragraphe. Au
premier paragraphe, on dit, après «renouvellement»
ça, il n'y a pas de problème «ou à la remise
en vigueur». C'est parce que la remise en vigueur d'un permis, ça
peut mener à toutes sortes d'arbitraires là-dedans. On
établit le principe de la remise en vigueur, mais, plus loin, on pourra
regarder peut-être, au fond, à l'article 2, parce que, sur le
principe, ce n'est pas que le principe en soi est mauvais. Il peut arriver des
circonstances exceptionnelles qui font que quelqu'un n'a pas renouvelé
son permis puis qu'il doit être remis en vigueur...
(Consultation)
M. Garon: Le problème qu'il y a essentiellement, c'est
que, quand on a un permis, normalement on doit
l'utiliser. Normalement, on doit l'utiliser. Si on établit des
quantités de permis, des nombres de permis, puis qu'on se rend compte
qu'il y a trop de permis ou pas assez de permis... Si on émet des permis
à des gens qui ne les utilisent pas, puis, après ça, bien,
on les remet en vigueur, même s'ils ne les ont pas utilisés, on va
arriver avec une drôle de situation. Normalement, quand on regarde
certains types de... Dans le domaine de la construction, ce n'est
peut-être pas nécessairement un modèle, ou dans le domaine
agricole, dans des domaines connexes, des petites entreprises qui
opèrent, si des gens ont un permis et ne l'utilisent pas et,
après ça, qu'ils peuvent le renouveler ou le remettre en vigueur
comme s'ils l'utilisaient, on va arriver à des drôles de
situations éventuellement. On va susciter un problème
éventuellement.
C'est pour ça que, normalement, la remise en vigueur d'un
permis... À moins qu'on se dise: Le nombre n'a aucune importance; on
peut en émettre autant qu'on veut, il n'y a pas de problème.
C'est possible, c'est une autre philosophie. C'est une philosophie, à ce
moment-là, où on dit: II y aura autant de permis, ça n'a
pas d'importance. Il y aura un grand nombre de permis en vue d'une concurrence
plus directe dans le cadre d'une déréglementation. Ça,
c'est une hypothèse. Mais il faudrait voir clairement ce que le ministre
dit qu'il veut faire quand il veut faire la remise en vigueur. Il vise quoi
exactement? Au point de vue du principe. Après ça, plus loin, on
va voir les modalités.
M. Elkas: On va voir les modalités à l'article 2.
Peut-être qu'on pourrait le remettre...
M. Garon: Mais qu'est-ce qu'il vise?
M. Elkas: Ça, c'est des cas vraiment exceptionnels.
M. Garon: Hein?
M. Elkas: C'est des cas exceptionnels.
M. Garon: Comme quoi?
Une voix: Mme la Présidente... Excusez.
M. Garon: Comme quoi?
M. Elkas: Une mortalité est un bon exemple. Je pense que
c'est celle qui nous touche le plus.
M. Garon: La mortalité, ça se comprend, mais...
M. Elkas: Oui, mais, tu sais, si on ne peut pas le faire... Le
mécanique encore, c'est un autre qui peut être un gros
problème.
M. Garon: Oui, mais je connais les avocats, hein, des fois, pour
faire rentrer un cure-dent, ils ouvrent une porte de grange.
Des voix: Ha, ha, ha!
(10 h 20)
M. Garon: Je les connais, les avocats, puis je sais comment...
Puis je connais les rédacteurs modernes à part de ça. Le
modernisme à la rédaction des lois, à mon avis, ça
ne vaut pas cher. Si vous voulez mon opinion, ça fait des lois qui
pètent souvent. On voit à quel point les lois pètent
devant les tribunaux actuellement parce qu'on a une façon de
rédiger aujourd'hui, à mon avis, qui n'est pas assez
précise. C'est du laxisme, à mon avis, et ça fait qu'on
ouvre des portes de grange puis, après ça, on dit: On
complétera ça plus tard par règlement. Sauf qu'on voit
que, des fois, la machine oublie même de mettre les lois en vigueur.
Une voix: Mme la Présidente...
M. Garon: C'est facile, on dit, tout le monde... Je connais
ça, la bureaucratie, hein! On assume tout le temps que tout le monde est
responsable, sauf que ce n'est pas ça qui arrive dans la
réalité. Les gens sont pris après ça avec des
règlements, des lois comme ça, où on a ouvert des portes
de grange alors qu'on avait besoin d'un trou pour faire passer un
cure-dent.
M. Gauvin: Oui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Montmagny-L 'Islet.
M. Gauvin: Je pense qu'on a des exemples qui se présentent
assez souvent, et j'aimerais vérifier auprès de M. le ministre.
Vous avez un exemple; c'est que, pour valider un permis, il faut enregistrer un
véhicule à une date définie. Si vous avez dans une famille
des problèmes de maladie ou que, pour une raison ou pour une autre, ils
ne sentent pas le besoin d'utiliser ledit véhicule, donc ils ne
procèdent pas à l'enregistrement au cours de l'année, le
permis est susceptible de tomber ou il tombe tout simplement, automatiquement.
On trouve des gens, des propriétaires de permis de véhicule dans
le domaine du vrac, plus spécialement je pense, qui font face à
des situations semblables, et je crois comprendre qu'au ministère le
ministre aurait le pouvoir, dans des situations semblables, de rétablir
le permis, surtout quand les gens sont en mesure de s'expliquer. Je pense que
c'est de créer une justice et une équité pour tout le
monde.
Je me répète, mais, je vous dis, nous avons des exemples
fréquents de situations de ce genre-là, et je trouve ça
injuste de voir après quelques mois, pour des raisons qui sont les
leurs, qu'ils n'ont pas pu renouveler leur permis parce qu'ils n'ont pas
renouvelé l'enregistrement du véhicule dans les délais
précisés. Et c'est une possibilité, pour ces
gens-là, qu'on puisse répondre à leur demande en toute
équité.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: En complément, Mme la Présidente.
Ça arrive une quinzaine de fois par année, et dans des cas
exceptionnels. Le commissaire, aujourd'hui, il a les mains attachées, il
ne peut pas... Je vous donne un bel exemple. Le décès d'un
individu, le 29 juin, qui voulait laisser son commerce à son fils. Ce
dernier était tellement préoccupé par l'enterrement de son
père, et tout, il est pris, personne n'est là pour l'aviser. Il
se réveille le 5 ou le 6 juin: Je fais quoi? Quelqu'un l'avise:
Peut-être que tu aurais dû aviser le commissaire, tu aurais
dû renouveler ton permis.
Comme vous le savez, il y a un gel dans le moment, il y a un moratoire
sur l'émission des permis. Alors, la personne qui a
hérité, évidemment, et qui veut continuer le commerce de
son père ne peut pas le faire. Alors, il y a des cas exceptionnels; on
parle d'accidents, de mortalité, de maladies graves. Les autres cas
iront en audiences, puis c'est public, ça. Tout le monde aura une chance
de dire: Oui, il a raison, il n'a pas raison. Le gars qui ne peut pas faire son
paiement, il a quatre camions et il peut faire, seulement le paiement de deux
sur quatre, il est mal pris. On ne peut pas l'entendre et écouter les
raisons pour lesquelles il y a un délai dans le renouvellement de son
permis? Il me semble que les gens sont là pour aider et non pas nuire,
et c'est notre cas. Dans l'exemple qu'on vous donne, c'est des choses qui
arrivent assez souvent, et j'ai été autant étonné
que certains autres qui sont autour de cette table qu'il y avait 15 à 20
de ces cas par année.
M. Garon: Le problème n'est pas de cette nature. Quand il
y a une mortalité, on comprend ça, pour continuer un permis
existant, parce qu'une mortalité ça ne dure pas longtemps,
ça. On meurt vite. Mais excepté qu'il arrive ceci. Supposons,
entre-temps, qu'on a émis d'autres permis parce qu'il manquait du monde
dans le bassin ou parce qu'on pensait... Parce qu'on vit dans un monde...
Une voix: II y a un gel.
M. Garon: Oui, il y a un gel, mais le gel peut arrêter
n'importe quand. Il n'est pas dans la loi, le gel. Alors, ce qui va arriver
à un moment donné... Il n'y a pas rien que le vrac
là-dedans, il y a aussi le transport des autobus. Qu'est-ce qui va
arriver à ce moment-là? On va émettre des permis
parce qu'on a vu qu'il y a des gens qui n'avaient pas renouvelé leurs
permis puis, après ça, on va remettre en vigueur les
permis, ça fait qu'on va faire comme un bassin où on... On vit
dans un monde qui est réglementé, là. Ce n'est pas des
permis automatiques, mais des permis qui doivent être justifiés.
Alors, on se retrouvera avec d'autres permis. Ne marchons pas sur une affaire
de gel temporaire. À ce moment-là, on va créer des
situations qu'on n'a peut-être pas souhaitées.
(Consultation)
M. Elkas: Dans le cas des autobus, vous le savez, ce n'est pas
nouveau, c'est très, très difficile d'avoir un permis. On
prétend que c'est ouvert à cette affaire-là. Ce n'est pas
ouvert. C'est difficile. Il faut faire la preuve d'une demande au niveau du
vrac. Il y a un gel en place. Coudon! qu'est-ce que je peux vous dire? Vous le
savez, l'offre et la demande. Puis, au moment où on se parle,
pensez-vous que le commissaire va émettre une vingtaine, une trentaine
de permis suivant le 30 juin, pour le plaisir de le faire? Il y en a qui n'ont
pas été renouvelés, ça peut arriver. Mais je ne
pense pas qu'il va ouvrir les portes du jour au lendemain pour permettre...
Surtout dans le temps qui court. Même dans le beau temps, il va s'assurer
qu'on regarde l'ensemble des permis, les demandes, puis qu'on regarde le
«trend», si vous voulez. Il le sait toujours le 30 juin qu'il va y
en avoir des gens qui vont peut-être cogner à la porte 15 jours
plus tard. Mais ce n'est pas comme si ces gens-là arrivaient 3, 4 mois
plus tard pour demander de renouveler leur permis, qui ont été
retardés à cause de maladie ou de mortalité.
M. Garon: Ce n'est pas ça, le problème. Le
problème, c'est que, si on a une ouverture totale là-dedans,
alors que ce n'est pas très...
M. Elkas: Ce n'est pas une ouverture totale, M. le
député. Elle n'est pas là.
M. Garon: Non, mais ce n'est pas très balisé.
À l'article suivant, on va voir que ce n'est pas très
balisé. Je vous donne un exemple concret. Quand le ministre a
commencé à donner des permis pour avoir des charges
excédentaires, en 1986, en permettant à la Régie des
assurances agricoles... La Régie de l'assurance automobile avait
déjà le pouvoir de donner des permis pour dépasser des
charges en dedans d'un cadre limité. Le ministre s'est donné le
pouvoir, lui, de donner des permis additionnels, pour permettre à la
Régie au-dessus de ces charges-là. La première
année, c'est 100 et quelques qu'il a donnés. En 1986, je pense
que c'est 150, autour de ça. Mais 3, 4 ans après, c'était
rendu à 4000, 5000. Comprenez-vous? C'est ça que je veux dire. On
ouvre une porte de grange pour un cure-dent, puis, après ça, on
se retrouve avec la porte de grange qui est ouverte, puis on dit: Bien,
pourquoi on ne rentrerait pas dedans, elle est ouverte maintenant? L'intention,
c'est une affaire. L'intention, ce n'est pas marqué dans le projet de
loi. Sauf que, quand le projet de loi est très peu balisé, puis
qu'on ouvre une porte de grange, bien, on ne sait pas.
Deuxièmement, il y a une autre affaire à part de
ça. Actuellement, il y a un régime. Si on veut changer le
régime, changeons-le ouvertement. Il y a un régime actuellement.
On dit: II y a un gel. Sauf qu'il y a toutes sortes de théories qui ont
cours actuellement. Le libre-échange, j'entends parler des gens qui
savent à peine ce
qui se passe là-dedans, puis ils en parlent comme s'ils
étaient des... C'est à la mode, on parle de ça.
Maintenant, on dit: On est dans un cadre de libre-échange et de
déréglementation, puis on dit: On peut; alors pourquoi pas?
Alors, c'est quoi? Si on veut changer le système, changeons-le
ouvertement. Si on ne veut pas le changer, bien, qu'on le laisse comme il est
là. Actuellement, on est en train de changer le système existant
par la porte d'à côté. Moi, je le connais, je suis certain
que le ministre va me dire ça... Vous savez, même ce qu'on dit
pour interpréter les lois, ça ne compte même pas.
Même ce qu'on dit ici, quand on interprète les lois, on ne
s'occupe même pas de ça. Comprenez-vous? La loi dit ce qu'elle
dit. Alors, ce qu'elle dit actuellement, c'est une remise en vigueur
très large, qui n'est pas très balisée. Dans le projet de
loi qu'il y a là, ce n'est pas très balisé. C'est une
remise en vigueur. Quand on va voir l'article tantôt, on va voir que la
remise en vigueur est très large. Ici, par exemple, vous dites:
«...renouvellement ou à la remise en vigueur». Ce n'est pas
balisé du tout ici, hein?
M. Elkas: Oui, mais l'intention, c'est de baliser après le
règlement, après le dépôt du règlement. Il y
a un dépôt de règlement qui suit le projet de loi, puis
ça, ça le balise, ça.
M. Garon: Oui, mais ce n'est pas ça que... La loi,
là, elle ne balise pas du tout. Elle émet le principe,
après le «renouvellement ou à la remise en vigueur».
Donc, la remise en vigueur pourrait être beaucoup plus large que ce que
le ministre dit aujourd'hui, parce que la loi ne balise pas grand-chose.
Alors, naturellement, on va voter paragraphe par paragraphe.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, voter
paragraphe par paragraphe? O.K. Alors, le paragraphe 1°, c'est
adopté?
M. Elkas: Adopté. (10 h 30)
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division. Le
paragraphe 2°?
M. Garon: Le paragraphe 2°, adopté. Une voix:
Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 2.
M. Garon: Non, l'article 1, on a voté...
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 1,
adopté sur division?
M. Garon: Sur division.
Commission des transports
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 2.
M. Elkas: Mme la Présidente, j'aimerais, pour
l'information du député et des membres de cette commission,
déposer le Règlement modifiant le Règlement sur le
camionnage en vrac qui touche, d'ailleurs, ce qu'on vient tout juste de
discuter.
Alors, l'article 2...
Document déposé
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'autorise le
dépôt.
Alors, des commentaires sur l'article 2, M. le ministre?
M. Elkas: Voulez-vous que je fasse la lecture?
La Présidente (Mme Bélanger): De l'article? Non, ce
n'est pas nécessaire, juste les commentaires.
M. Elkas: Mme la Présidente, la loi ne permet pas à
la Commission des transports du Québec de remettre en vigueur un permis
expiré et, en raison d'un moratoire sur l'émission des permis de
camionnage en vrac et des difficultés inhérentes à
l'obtention d'un nouveau permis de transport par autobus, de nouveaux permis ne
peuvent être émis, à toutes fins pratiques. Or, à
chaque année, des titulaires demandent après la date d'expiration
de leur permis que ce dernier soit remis en vigueur en invoquant des raisons
sérieuses, telles que la mortalitéla demande étant
alors faite par un ayant droit la maladie, le manque de travail ou
encore des exigences de vérification mécanique de la
Société de l'assurance automobile qui ont empêché le
renouvellement dans les délais. L'article proposé a donc pour
objet de permettre à la Commission d'étendre, sans
formalité, une demande de remise en vigueur pour des motifs
prévus par règlement, soit mortalité et maladie, et avec
audiences pour d'autres motifs qu'elle juge recevables.
Quant à l'application de cette mesure de remise en vigueur aux
permis de transport par autobus émis avant 1986 ou, après cette
date, en remplacement d'un tel permis, elle est justifiée par le fait
que ces permis doivent être renouvelés annuellement, alors que les
permis émis après 1986, autrement qu'en remplacement d'un permis
émis avant cette date, le sont pour une période de cinq ans.
Là encore, des motifs sérieux peuvent empêcher le
renouvellement du permis en temps utile, et les probabilités d'obtenir
la délivrance d'un nouveau permis s'avèrent aussi restreintes que
coûteuses.
Mme la Présidente...
M. Garon: Êtes-vous au courant que la
Société
des alcools a renouvelé les permis...
M. Elkas: La Société des alcools?
M. Garon: Pas la Société des alcools, la
Société de l'assurance automobile du Québec...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: ...a renouvelé des permis, 36 permis, même
si la date était expirée?
M. Elkas: Dans le vrac, ça?
M. Garon: Oui, dans le vrac, alors qu'elle n'avait pas le
droit.
M. Elkas: Je ne suis pas au courant.
M. Garon: La Commission, non pas la Société; la
Commission, je m'excuse. La Commission des transports du Québec,
même si elle ne pouvait pas le faire, serait intervenue pour permettre
à des détenteurs de permis de renouveler leur permis après
le 30 juin, alors que, dans des cas de mortalité, elle avait
refusé. Ça veut dire qu'elle a erré, qu'elle aurait
dépassé son pouvoir.
M. Elkas: Pas dans le vrac...
M. Garon: Elle a fait le contraire de ce que vous voulez qu'elle
fasse.
M. Elkas: Non, mais est-ce que vous avez, je ne sais pas...
Est-ce que vous avez quelque chose que vous pouvez nous montrer, M. le
député? «C'est-u» dans le vrac?
M. Garon: Dans le vrac.
M. Elkas: «C'est-u» dans l'autobus?
M. Garon: Dans le vrac.
M. Elkas: Vous êtes sûr que c'est dans le vrac?
M. Garon: Bien, moi, ce que je vous dis, je vous le dis au
conditionnel, on me dit que... Je n'ai pas...
M. Elkas: On me dit: Non, non.
M. Garon: Hein?
M. Elkas: Non.
M. Garon: Pourquoi?
M. Elkas: Moi, je vous dis que je ne suis pas au courant, et je
ne pense pas que ça se fasse.
M. Garon: On dit qu'il y aurait 36 dossiers dans lesquels la
Commission des transports du Québec aurait renouvelé les permis
même si l'échéance était passée, après
le 30 juin.
M. Elkas: Peut-être dans le taxi, où il y a des
dispositions qui le permettent, mais pas dans le vrac ni dans l'autobus
scolaire. Êtes-vous sûr, là? Ça vient de qui,
ça, encore? «C'est-u»...
M. Garon: Bien non, je n'ai pas besoin de vous dire ça
vient de qui, là.
M. Elkas: C'est un ouï-dire, ça. Ha, ha, ha! M.
Garon: Non, ce n'est pas un ouï-dire.
M. Elkas: Mais dites-moi d'où ça vient, et on va
faire le suivi. Ça va me faire plaisir. Ça m'inquiète, ces
choses-là, M. le député de Lévis.
M. Gauvin: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Montmagny-L'Islet.
M. Gauvin: II faudrait vérifier si la Commission n'a pas
agi pour corriger des erreurs administratives, dans le sens suivant. Si vous
avez un citoyen qui a présenté sa demande de renouvellement
d'enregistrement à la date, à l'intérieur de la date
prévue, puis que, pour des raisons x, le renouvellement a connu un
certain délai, et qu'il a démontré à la Commission
qu'il avait fait la demande et que l'enregistrement aurait dû se faire
à l'intérieur du délai prévu, parce que
n'étant pas fautif, je présume que la Commission, si c'est
porté à son attention, elle a corrigé...
Une voix: ...
M. Gauvin: Non, mais je présume, parce que, dans les
faits, le client ou le propriétaire de véhicule a
présenté sa demande. Et je vous parle à partir
d'expériences qui nous sont racontées. Moi, le document du
député de Lévis, je ne l'ai pas. Je dis: Je
présume, il faudrait le vérifier, si ce n'est pas une situation
comme celle-là, qui serait tout à fait logique, à mon
avis.
M. Garon: Non. C'est-à-dire que la Commission des
transports n'a pas le droit de renouveler des permis qui n'ont pas
été renouvelés après la date
d'échéance...
M. Elkas: Mais si c'était le cas...
M. Garon: ...dans la loi actuelle...
M. Elkas: Si c'était le cas...
M. Garon: Le tribunal ne peut pas changer la loi.
La loi, ce n'est pas lui qui la fait. Lui, il l'applique seulement.
Alors, vous n'avez pas le droit de renouveler des permis lorsque
l'échéance est passée.
M. Gauvin: Mme la Présidente, je reviens... Excusez-moi,
M. le ministre. Je reviens avec une explication. Un permis se renouvelle
automatiquement par l'enregistrement du véhicule. C'est les
règles dans le cas du vrac et dans le cas des autres permis de
transport, la plupart du temps, aussi. Donc, ça ne devrait pas, à
ce moment-là, s'appeler un renouvellement de permis; c'est plutôt
confirmer l'enregistrement d'un véhicule à l'intérieur de
la date prévue, ce qui valide le permis. Mais c'est évident, M.
le ministre, si on avait le document du député de Lévis,
qu'on pourrait vérifier la provenance des sources d'information.
Ça pourrait nous indiquerai c'est dans le vrac ou ailleurs.
M. Elkas: J'aimerais ajouter aussi, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Si c'était le cas, le président et notre
ami de TANÇAI, Clément Bélanger, il serait le premier
à cogner à la porte pour nous dire: II y a quelque chose qui ne
marche pas. Surtout dans une chose aussi grave que ça, il me semble
qu'il nous aurait appelés, et on n'aurait pas attendu qu'on siège
en commission.
M. Garon: Moi, ce qu'on m'a dit, c'est que, dans le cas de 36
dossiers, un employé de la Commission des transports du Québec a
permis à la Société de l'assurance automobile du
Québec de renouveler les permis. Je ne l'ai pas si c'est des permis de
vrac ou des permis d'autres choses, mais, alors que l'échéance
était passée, la Commission a permis de renouveler des permis,
alors que... aurait permis, alors que l'échéance était
passée, dans 36 cas.
M. Elkas: Mme la Présidente, on m'a demandé si
ça avait été porté à mon attention. La seule
chose que je peux vous répondre: Ça n'a pas été
fait. Puis, ça va me faire plaisir de m'informer, à savoir
d'où ça vient, ces allégations.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va, M. le député de Lévis?
M. Garon: Non, non, ça ne va pas, là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Mais le ministre n'est pas au courant. Le ministre
devrait être au courant. Mais j'ai été aux informations; je
vais vous en dire davantage dans quelques instants, pour voir de quel type de
permis il s'agis- sait. On dit qu'il y a 36 dossiers. Moi, je n'ai pas le type
de permis. Alors, si on peut rejoindre...
M. Elkas: Peut-être du taxi.
M. Garon: Si on peut rejoindre la personne, on vous le dira.
M. Elkas: La personne, c'est une personne qui est
responsable?
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Qui n'est pas un commis? M. Garon: Non, non, pas
un commis. M. Elkas: Pas un commis.
M. Garon: Quelqu'un qui a affaire à la Commission des
transports souvent. Ça se dit, dans ces affaires-là, hein, vous
savez que...
M. Elkas: Bien oui, je le sais que ça se parle, et c'est
pour cette raison que je vous dis que Clément Bélanger nous
aurait appelés, et il nous aurait informés si ça se
passait. Ça m'étonne que lui-même ne soit pas mis au
courant, le président de l'ANCAI. (10 h 40)
M. Garon: Je vais vous revenir. Si on rejoint la personne, je
vais avoir de l'information plus précise, de quel genre de permis il
s'agissait dans ces 36 dossiers.
Maintenant, vous dites dans votre article: «Le permis pour le
transport d'une matière en vrac qui n'a pas été
renouvelé suivant l'article 37.1 peut faire l'objet d'une demande de
remise en vigueur à la Commission dans les douze mois de son expiration.
Il en est de même d'un permis de transport par autobus
délivré avant le 18 décembre 1986 avant le 18
décembre 1986 ou délivré à compter de cette
date en remplacement d'un tel permis.» Là, c'est plusieurs
années en arrière. Ça, c'est sept ans en arrière.
C'est du monde à la messe. On dit: «...avant [...] ou
délivré à compter de cette date». Avant le 18
décembre 1986, c'est loin. «La Commission peut remettre en vigueur
un permis lorsque le demandeur établit que le permis n'a pu être
renouvelé dans le délai prescrit pour un motif prévu par
règlement ou pour tout autre motif qu'elle estime raisonnable.»
«Pour un motif prévu par règlement regardez bien
comment ce n'est pas balisé ou pour tout autre motif qu'elle
estime raisonnable». Ça veut dire qu'il n'y a pas de balise. Il
n'y a aucune balise, ne nous contons pas d'histoire. Ce qu'on dit ici:
«...pour un motif prévu par règlement ou pour tout autre
motif qu'elle estime raisonnable», donc n'importe quel motif est
possible. «Elle doit toutefois tenir une audience publique lorsque le
motif invoqué n'est pas prévu par règlement.
«La remise en vigueur, si elle est accordée,
équivaut à un renouvellement du permis. Toutefois, elle a effet
à compter de la décision de la Commission et le permis ainsi
remis en vigueur expire à la date à laquelle il aurait
expiré s'il avait été renouvelé.»
Alors, vous voyez qu'au fond les motifs ne sont pas balisés,
puisqu'il y a des motifs prévus par règlement et tout autre motif
qu'on pourrait invoquer.
M. Elkas: Mme la Présidente, Me Michel Drolet est avec
moi, qui pourrait répondre à cette question parce qu'elle est pas
mal technique.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Drolet.
M. Drolet (Michel): Oui, Mme la Présidente. En fait, il
s'agit effectivement de prévoir les cas qui nous ont été
présentés jusqu'à présent par règlement.
C'est des cas de mortalité, effectivement, et de maladie grave qui ont
empêché le renouvellement et qui, par conséquent, ont fait
perdre la possibilité à des camionneurs en vrac de poursuivre
l'exploitation de leur permis après avoir recouvré la
santé ou, dans le cas des ayants droit, une fois la succession
réglée.
Il y a d'autres cas qu'on ne peut pas encore peut-être
décrire de façon précise dans une réglementation,
mais qui pourraient aussi être tout aussi pathétiques et, si on ne
donnait pas la possibilité à la Commission des transports du
Québec de considérer ces cas importants en audiences publiques,
on pourrait se retrouver avec l'obligation de modifier fréquemment la
réglementation. La Commission est justement l'organisme qui est
chargé, à ce moment-là, de s'assurer du sérieux du
cas qui ne serait pas prévu par règlement et pour lequel il y
aurait lieu de remettre en vigueur un permis. Mais ça se fait
après audiences publiques et, donc, par conséquent, après
que des gens soient venus démontrer à la Commission le
sérieux de leurs motifs et qui auraient éventuellement même
fait face à une opposition à cette remise en vigueur.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Attendez un peu.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Drolet aurait
quelque chose à rajouter.
M. Drolet: Concernant justement le domaine du transport par
autobus, que je n'ai pas abordé parce qu'on s'attache surtout aux
questions de camionnage en vrac, la distinction qui est faite entre les permis
qui sont émis avant 1986 par rapport aux permis qui sont émis
après 1986, c'est que, justement, les permis émis avant 1986
suivaient la même règle que les permis de camionnage en vrac quant
à leur renouvellement, c'est-à-dire que, sur paiement des droits
d'immatriculation, il y avait renouvellement automatique du permis. Et c'est
dans ces circonstances-là, de renouvellement automatique sur paiement
des droits, qu'il peut se présenter des cas pathétiques
où, pour une question parfois de jours, on rate le renouvellement de
l'immatriculation sans qu'il y ait faute de la part de la personne qui devait
assurer le renouvellement.
Pour les permis qui sont émis après 1986, la
réglementation prévoit déjà que ces
permis-là, qui sont des nouveaux permis, ont été
émis pour une période de cinq ans. Il ne s'agit pas simplement
d'une codification administrative d'un ancien permis, de sorte que le
renouvellement n'existe pas pour les permis émis après 1986. Dans
chaque cas, il y aura questionnement du permis au bout de la durée de
cinq ans.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Les conditions que vous mettez à 22.3, dans le
règlement, vous dites: «Lorsque la Commission est saisie d'une
demande de remise en vigueur d'un permis pour un motif non prévu
à l'article 22.2, les motifs de sa décision doivent comprendre
notamment son appréciation des éléments suivants: 1°
l'équité envers les détenteurs de permis eu égard
aux conditions de travail au moment de la demande; 2° la justification du
retard à soumettre la demande; 3° la durée de
l'inex-ploitation du permis.»
Quel article de la loi donne ouverture à ce règlement pour
autre que les permis dont le motif est prévu par règlement?
M. Drolet: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, Me Drolet.
M. Drolet: C'est l'article 5.1 de la Loi sur les transports qui
prévoit que «le gouvernement peut, dans un règlement
prévu par la présente loi, conférer un pouvoir
discrétionnaire à la Commission en matière de
délivrance, de renouvellement ou de transfert de permis. À cette
fin, il peut, s'il y a lieu, indiquer les principes, les critères ou les
facteurs dont la Commission tient compte en ces matières.» C'est
une façon de baliser, en quelque sorte, le pouvoir
discrétionnaire pour éviter que la Commission n'accepte des cas
trop...
M. Garon: 5.1 ne parle pas de remise en vigueur. Il parle de
renouvellement. À 5.1, vous avez dit dans quel cas on prévoit un
règlement, à 5.1. Qu'est-ce qu'il dit, 5.1? Il ne parle pas dans
le cas de remise en vigueur.
M. Drolet: Oui, par contre, on a un article dans le projet de
loi, puis c'est justement cet article-là, 37.1, qui assimile, quant aux
conséquences, la remise en vigueur au renouvellement du permis.
M. Garon: Mais ce n'est pas la même chose. Ce n'est pas la
même chose. Là, on dit: «La remise en vigueur, si elle est
accordée, équivaut à un renouvellement au permis»,
dans ses effets. Mais on ne dit pas qu'au point de vue de la remise en vigueur
puis de la demande de la remise en vigueur c'est la même chose qu'une
demande de renouvellement. Dans ses effets, ça dit ici: La remise en
vigueur équivaut à un renouvellement du permis, si elle est
accordée. Mais, à mon avis, ça ne permet pas un
règlement sur la remise en vigueur à 5.1, non plus qu'à
37.1, puisque, là, ce sont les effets de la remise en vigueur, ce ne
sont pas les règlements donnant ouverture à la remise en
vigueur.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, M. Garon... le
député de Lévis, je m'excuse, apporte un bon point. Si
ça ne vous dérangeait pas, on aimerait apporter un papillon pour
s'assurer qu'on ramène le point «remise en vigueur».
M. Garon: Bien moi, je pense que ce qu'on devrait faire, c'est
que le 22.3 ne devrait pas être dans le règlement mais devrait
être dans la loi. C'est ça qu'on devrait faire.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement est rédigé?
Une voix: Non, il n'est pas rédigé.
La Présidente (Mme Bélanger): II n'est pas
rédigé? Est-ce qu'on peut suspendre ce paragraphe, puis on va
faire la rédaction de l'amendement? (10 h 50)
M. Garon: Non, mais on parlait sur quelque chose, là.
Quand on parle de le mettre dans le règlement, moi, je pense qu'on
devrait... Comme ces conditions-là, normalement, sont prévues
dans la loi à l'émission... Au moment de l'émission,
ça devrait être prévu dans la loi et non pas dans les
règlements. Moi, je pense que, là, on est dans les questions
d'équité qui sont les questions qui balisent la Commission dans
les décisions qu'elle va rendre et, à mon avis, on devrait lui
donner plus de force en mettant ça dans la loi plutôt que dans les
règlements qui pourraient être modifiés n'importe
quand.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, à la
demande du ministre, on va suspendre quelques instants, le temps de faire
rédiger l'amendement. La commission suspend ses travaux pour quelques
instants.
(Suspension de la séance à 10 h 51)
(Reprise à 10 h 59)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission reprend
ses travaux. Le mandat de la commission est toujours d'étudier article
par article le projet de loi 81, Loi modifiant la Loi sur les transports.
Alors, à l'article 1, il y a un amendement...
Une voix: ...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est-à-dire
que c'est un amendement à l'article 1.1... C'est-à-dire, c'est
à l'article 2 qu'il y a un amendement, pas à l'article 1. Non,
c'est après l'article, c'est .1.
Une voix: Ah! un nouvel article 1.1. O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'est
inséré après l'article 1 et ça va être
l'article 1.1.
Insérer, après l'article 1 du projet de loi, l'article
suivant: 1.1 Cette loi est modifiée par l'insertion, dans la
troisième ligne de l'article 5.1 et après le mot
«renouvellement», des mots «, de remise en
vigueur».
Est-ce qu'il y a quelqu'un pour faire les photocopies? Est-ce qu'on peut
vous le passer pour le lire, une minute, en attendant la photocopie? (11
heures)
M. Garon: O.K.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va pour l'amendement? M. le député de Lévis, est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement, qui
devient le nouvel article 1.1, est adopté sur division. Alors, on
revient à l'article 2, 37.1.1.
M. Garon: C'est un pouvoir ...discrétionnaire. À
5.1, on le dit, «pouvoir discrétionnaire» de la Commission.
Le libellé de l'article 5.1, au fond, c'est le pouvoir
discrétionnaire de la Commission. Après ça, on dit: II y a
des motifs prévus par règlement «ou pour tout autre motif
qu'elle estime raisonnable». Alors, ça veut dire, au fond, que
c'est... Quand on regarde ça, à toutes fins pratiques, ça
veut dire que c'est un pouvoir totalement discrétionnaire qui va
être donné de remettre en vigueur les permis. Ne nous contons pas
d'histoire; l'effet, c'est celui-là. On pourra donner n'importe quelle
explication, mais l'effet, c'est de donner un pouvoir, qui va être
totalement discrétionnaire, à la Commission de remettre en
vigueur des permis. Vous savez que, dans le cas des autobus, ça va bien,
mais avant le mois de décembre 1986. Moi, j'ai l'impression... On aura
beau dire ce qu'on voudra, c'est ça qu'on fait, et ça peut avoir
des
effets considérables.
M. Elkas: Pouvez-vous me donner des exemples quand vous dites
ça, M. le député de Lévis? Parce que, moi...
M. Garon: II n'y en a pas de...
M. Elkas: Vous avez soulevé un bon point, apporter des
amendements...
M. Garon: Oui.
M. Elkas: ...puis je vous félicite parce que je pense que
c'est ça qui est important, quand on siège en commission, de
s'assurer qu'on ne passe ça... qu'on ne sera pas du «rubber
stamping». Mais, quand vous faites des commentaires semblables, je veux
savoir...
M. Garon: C'est parce que 5.1 je l'ai regardé
tantôt, 5.1, il est ici il dit quoi? «Le gouvernement peut,
dans un règlement prévu par la présente loi,
conférer un pouvoir discrétionnaire». «Peut».
Pas émettre n'importe quel permis, là. Regardez bien. «Le
gouvernement peut, dans un règlement prévu par la présente
loi, conférer un pouvoir discrétionnaire à la Commission
en matière de délivrance, de renouvellement», et,
après ça, on va dire «, de remise en vigueur ou de
transfert de permis». Donc, en amendant l'article 5.1, qui est un article
qui donne des pouvoirs discrétionnaires à la Commission...
Ça le dit bien là, regardez bien: «Le gouvernement
peut, dans un règlement prévu par la présente loi,
conférer un pouvoir discrétionnaire». La loi dit: Dans
votre règlement, vous pouvez rien que conférer un pouvoir
discrétionnaire, à 5.1. Je le comprends pourquoi ils l'ont fait
avant. Ils l'ont fait avant pour des raisons particulières, dans un
cadre juridique. Mais ce n'est pas ça qu'on fait là. Dans ce
temps-là, on le faisait, on disait: Dans un cadre de délivrance,
de renouvellement ou de transfert de permis. Maintenant, on le fait dans un
cadre de remise en vigueur de permis. Là, c'est autre chose. Alors,
votre règlement ne pourra pas avoir plus de force que la loi vous permet
d'en donner à un règlement, alors que l'article 5.1, qui dit que
vous pouvez faire un règlement pour donner un pouvoir, il est dit que
c'est un pouvoir discrétionnaire que vous pouvez donner. Alors, je ne
vois pas pourquoi.
M. Elkas: II me semble, Mme la Présidente, que c'est assez
bien balisé. C'est pour ça qu'on a un règlement. On balise
les pouvoirs dans ce règlement. Si on devient trop rigide à
l'intérieur de la loi, bien, là, on va être toujours pris
à revenir aussitôt qu'on aura une demande exceptionnelle, autre
que la mortalité.
M. Garon: C'est parce qu'à mon avis je peux me
tromper, mais voici ce que je pense on est comme en matière de
question rétroactive. En matière de pouvoir rétroactif, il
faut toujours être très circonspect, très précis,
parce que c'est un pouvoir exorbitant. Alors, on donne un pouvoir de
rétroagir, ça ne peut pas être général, il
faut que ce soit très précis, autrement les tribunaux refusent
ça. Pourquoi? Parce que c'est un pouvoir exorbitant. Là, par
rapport au régime de la loi telle qu'elle est conçue, la remise
en vigueur d'un permis, ce n'est pas la norme. C'est très exceptionnel.
D'ailleurs, vous le dites vous-même quand vous parlez, sauf que les
textes ne disent pas ce que vous dites. Je comprends ce que vous dites, sauf
que vos textes ne disent pas ça.
À ce moment-là, si on veut faire une remise en vigueur
pour des cas de décès ou de succession, avec un délai
donné, moi, je pense qu'il faudrait le dire, ça. C'est parce
qu'à ce moment-là vous allez dire: Dans le cas d'un
décès, quelqu'un a pu... C'est ça que vous dites dans
votre règlement, pour une partie, pour une partie du règlement,
la partie 22.2. Sauf que, dans votre loi, vous ne le dites pas.
Éventuellement, tout ça peut changer parce qu'on dit:
«...un motif prévu par règlement». Alors, la loi
donne un pouvoir général, le règlement le circonscrit et,
après ça, même dans votre loi, vous dites: «...ou
pour tout autre motif qu'elle estime raisonnable», alors que, dans votre
esprit, ce sont des questions reliées au décès. Moi, je
comprends ce que vous dites, reliées au décès, puis
ça a du bon sens, reliées au décès. Il peut arriver
qu'est-ce que vous voulez? qu'il y ait une mortalité. Le
gars aurait dû renouveler son permis, mais il est poigne
là-dedans. Sa femme a le cancer et elle vit ses derniers moments. Le
gars pense à bien d'autres... Il ne pense peut-être pas
à... Surtout, il pense à autre chose qu'à renouveler son
permis. Ça peut arriver, ça.
Deuxièmement, il peut arriver une question de succession. Je
comprends ça aussi. Quelqu'un, par exemple, avait un camion, ou encore
un monsieur avait un camion, il a laissé ça à son fils,
mais son fils meurt. Je pense qu'il y a des cas. Il y a un cas, entre autres,
particulier, qui est devant la Commission, où la Commission a
refusé de renouveler le permis. Il y a dans le cas de M. Dubeau
où, apparemment, c'est arrivé; Romuald Dubeau, à qui on a
refusé de renouveler le permis qui appartenait à son fils
décédé. Alors, ça peut arriver, ça. Mais je
comprends ça, parce qu'à ce moment-là quelqu'un pourrait
être dépouillé de son gagne-pain ou du gagne-pain de sa
famille par une question de succession entre le père et le fils, et il y
a peut-être un autre fils qui est intéressé
également. Là, le permis disparaît pour une raison de
succession. Alors, je comprends que vous voudriez corriger ça. Ça
m'apparaît... Mais, à ce moment-là, à mon avis, la
loi devrait dire ça: Une remise en vigueur dans deux cas, le cas de
quelqu'un qui n'a pas pu renouveler à cause du décès de
quelqu'un qui est très près et le cas de succession, aussi, dans
une famille. Ça, je comprends ça. Mais, après ça,
quand on dit: Parce qu'on a ces cas-là, on dit maintenant, de la
manière qu'on rédige ça: N'importe quoi pourra être
possible, il s'agira de voir si ça a du bon sens.
Une voix: Mme la Présidente...
M. Garon: Là, on mène à des abus, à
mon avis. Alors, si on a juste en tête des cas de décès et
de succession, on devrait amender uniquement dans les cas de
décès et succession, puis voir, quand il y aura d'autres cas,
s'il y a quelque chose à rajouter dans la loi. La loi, ça
s'amende. Le Parlement siège à l'année longue. Ça
peut s'amender, ce n'est pas compliqué de rajouter un
élément, à ce moment-là, de remise en vigueur pour
un motif particulier, si, à un moment donné, on en voit d'autres.
Mais, actuellement, on n'en a pas d'autres que des cas de décès
et de renouvellement pour fins successorales.
M. Gauvin: J'aimerais amener un exemple, si vous me permettez,
madame.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Montmagny-L 'Islet.
M. Gauvin: J'aimerais mettre en garde la Commission, M. le
ministre, de se limiter à deux cas précisés. Prenons, par
exemple, une situation où le propriétaire d'un permis vend son
véhicule au cours de l'année, n'a pas acquis un nouveau
véhicule dans les délais souhaités, il voudrait se donner
une période de temps pour réenregistrer le nouveau
véhicule qu'il a l'intention d'acquérir, et il est obligé
de le faire. Comment il réagit si on se limite aux deux cas
présentés par le député de Lévis?
Il faut se garder dans la loi la possibilité de traiter des
dossiers comme ça, parce que c'est des dossiers qui, parfois,
créent des problèmes financiers à certains
propriétaires pour pouvoir remettre en vigueur leur permis à
cause de la date d'échéance de l'enregistrement d'un
véhicule. Ça, c'est du vécu, M. le ministre, de tous les
jours, ça. Je ne vous dis pas que ça arrive souvent, mais,
c'est-à-dire, c'est du vécu qui est susceptible d'arriver
à bien des propriétaires détenteurs de véhicule et
de permis. Et ça peut se présenter.
M. Elkas: Mais des cas comme ceux que vous venez de citer,
ça va être traité en audiences. Je pense que c'est
très, très important qu'on comprenne ça, dans les cas
exceptionnels. Mais on ne peut pas tout prévoir. On vient de citer le
cas de mortalité ou de maladie grave, des choses semblables, mais il
peut y avoir d'autres choses aussi. On n'ouvre pas la porte de la grange, comme
vous l'avez dit. On ouvre la porte de la grange, mais on traite les cas dans
les audiences publiques. On est très, très limités, quant
à la loi, quand on a des cas exceptionnels, mais il ne faudrait pas
penser qu'on peut penser à tout aujourd'hui. Ce que je crains, c'est de
revenir ici parce qu'il y a eu un autre cas exceptionnel qui n'est pas
nécessairement une chose qu'on veut traiter en audiences publiques. (11
h 10)
M. Garon: II n'y a pas de problème à changer la
loi, surtout qu'on est dans le droit, dans le domaine public. Les tribunaux,
c'est dans le domaine public aussi. Quand vous dites que vous avez peur de
ça, au contraire. On est dans le domaine public. Les lois, c'est du
domaine public. Les tribunaux sont du domaine public. On est dans le domaine
public totalement. Je ne pense pas que ça pose...
Moi, je suis persuadé que vous allez avoir des problèmes
sur le plan juridique, parce que vous établissez un régime, puis,
après ça, vous le changez par une loi de remise en vigueur. C'est
comme s'il n'y en avait plus, de régime, à toutes fins pratiques,
parce qu'on donne un pouvoir discrétionnaire à la Commission. La
Commission va faire comment pour opérer ça? alors que,
normalement, il y a des délais de rigueur. Puis, après ça,
tout le monde va revenir et dire: Bien, j'ai oublié. C'est ça que
le député de Montmagny-L'Islet vient de dire: J'ai oublié.
Alors, si je peux plaider: J'ai oublié... Ce qu'il vient de vous dire,
c'est absurde, en mots bien simples. Si quelqu'un peut aller devant le tribunal
et dire: J'ai oublié, alors, il n'y a plus de loi, ça ne veut
plus rien dire. Ce n'est pas de même que ça marche.
M. Gauvin: Mme la Présidente...
M. Garon: Autrement, tout le monde qui n'aura pas
renouvelé en temps pourra dire, invoquer: J'ai oublié. C'est
ça qu'il a dit.
M. Gauvin: Je voudrais rappeler au député de
Lévis que je n'ai pas dit: Oublié. J'ai précisé des
cas. Je n'ai pas dit: Quelqu'un a oublié. Je ne voudrais pas qu'il
interprète mes paroles de-cette façon-là.
M. Garon: II va y avoir toutes sortes de raisons. Je vais vous
donner des raisons bien simples de ce qui va arriver. Les gens vont vous dire
qu'ils étaient en dehors. Les gens vont vous dire, à un moment
donné, qu'ils manquaient de financement, qu'ils avaient des
problèmes avec la banque. Il va arriver toutes sortes de raisons. Mais
là, à ce moment-là, vous n'en avez plus de régime.
Vous n'avez plus de régime.
M. Elkas: Non, mais c'est justement, on oublie qu'il y a de la
prépublication quand on s'en va en règlement.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Quand ça va en audiences publiques, je m'excuse.
Quarante-cinq jours, ça donne une opportunité à une
personne qui veut s'objecter à une demande qui pourrait être
farfelue. C'est pour ça que les règles sont mises de l'avant,
pour donner une chance aux demandeurs et aussi aux gens qui s'opposent. Parce
qu'il y a toutes sortes de cas. Vous dites, vous, que vous n'êtes pas
d'accord avec l'exemple dont vient de
nous faire part le député de Montmagny-L'Islet. Vous
n'êtes pas d'accord. Mais c'est qui qui devrait juger? Il y a une place
pour le faire.
M. Garon: Je comprends les conséquences légales
qu'il y a à ça. Vous changez le régime. Le régime
change, il est complètement dénaturé. Ça ne me fait
rien, le législateur peut le faire. Sauf qu'encore une fois il le fait
par la porte d'en arrière plutôt que de le faire par la porte d'en
avant. Le régime va être complètement
dénaturé. Possiblement qu'il cherche une justification à
l'existence de la Commission, qu'il y en a de moins en moins. À part de
ça, je vais vous dire une chose, si on veut établir un
régime pour que tout le monde ait des permis, bien, donnons des permis
à tout le monde, ça finit là! C'est une autre façon
de penser, ça. Sauf que, là, on le fait par grignotage. Alors, on
le fait par grignotage.
Tantôt, je vous ai référés aux 36 cas, c'est,
on me dit, 36 dossiers de permis de vrac. Et on me dit que, même, tout
ça a été acheminé au bureau du ministre, que le
ministre est supposé être au courant de ça, que les 36 cas
ont été acheminés au bureau du ministre. Je ne sais pas si
le ministre lit son courrier, peut-être qu'il n'a pas le temps de le
lire. On me dit que les 36 cas de dossiers de permis de vrac ont
été acheminés au bureau du ministre. Et, pour que ce soit
plus clair, je suis prêt à déposer la lettre que j'ai
reçue, parce qu'on a demandé l'autorisation de la déposer,
il n'y a pas de problème.
M. Elkas: J'apprécierais, oui. C'était
peut-être, madame...
Document déposé
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Alors, lettre
déposée.
(Consultation)
M. Garon: C'est M. le ministre qui m'a demandé de la
déposer, ça me fait plaisir, dans une perspective...
M. Elkas: ...voir juste.
M. Garon: Pourquoi vous ne faites pas des photocopies avant...
Hein?
La Présidente (Mme Bélanger): C'est parce que le
responsable n'est pas là.
M. Garon: Non, mais je voudrais qu'on la... Pourquoi on ne la
dépose pas avant?
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, normalement, on
est supposé...
M. Garon: Non, non.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, j'ai
accepté le dépôt.
M. Garon: Oui. On peut peut-être bien suspendre pour deux
minutes, le temps qu'on fasse des photocopies.
M. Elkas: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission
suspend ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 15)
(Reprise à 11 h 21)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission reprend
ses travaux. Le mandat de la commission est toujours de procéder
à l'étude détaillée du projet de loi 81, Loi
modifiant la Loi sur les transports.
Alors, au moment où nous avons suspendu les travaux,
c'était pour des photocopies d'une lettre à la suite d'un
dépôt.
M. Garon: ...
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez
l'original?
M. Elkas: J'en ai une.
M. Garon: Je pense que c'est la même copie qu'il a eue.
La Présidente (Mme Bélanger): II y en a une de
trop.
(Consultation)
M. Garon: C'est un beau cas dans cette lettre-là, qui
donne un cas de décès. Ça a du bon sens, c'est possible.
Moi, je pense que, si on marquait ça dans une loi, des cas de
décès... Là, c'est un cas de succession, semble-t-il, ou
un cas de décès, ça, je comprends ça.
M. Elkas: Est-ce que je peux demander... Mme la
Présidente, moi, je ne suis pas au courant, je n'en ai jamais
donné des permis, des permissions semblables. Ça s'est fait
quand, ça? Ce n'est pas indiqué, Me Beau-det n'indique pas si
ça a été fait en 1983, 1985, 1986, 1989. Je n'ai aucune
idée.
M. Garon: Bien, ils disent... Dubeau, il parle de 1991.
La Présidente (Mme Bélanger): 12 juin 1991.
M. Elkas: C'est le cas pathétique dont on parle,
là...
M. Garon: Du cas de M. Dubeau.
M. Elkas: Oui, et on est bien au courant de celui-là, mais
les autres, les 36, c'est arrivé quand, ça?
M. Garon: Hein?
M. Elkas: C'est arrivé quand? Est-ce que vous avez
demandé à...
M. Garon: Bien, je n'en ai pas plus que la lettre que j'ai devant
moi. là.
M. Elkas: Ah!
M. Garon: On dit qu'il y a 36 cas. Bien oui, mais 36 dossiers,
ça ne doit pas être en l'an quarante.
M. Elkas: Mais est-ce que ça se peut que ce soit
arrivé en 1985, en... Je vous le dis, moi, je ne suis pas au courant.
Depuis que je suis là, moi, je n'ai jamais permis une chose
semblable.
M. Garon: II ne dit pas que c'est vous. Il dit que c'est la
Commission des transports. C'est ça qu'il dit: «En effet, dans 36
dossiers, même si elle ne pouvait le faire elle ne pouvait pas le
faire la Commission des transports est intervenue pour permettre
à des détenteurs de permis de renouveler leur permis après
le 30 juin, alors que, dans des cas particulièrement pathétiques,
elle a refusé carrément.»
M. Elkas: Bien, je vais le vérifier, mais on m'avise que
cette loi est là depuis 1977, alors...
M. Garon: Moi, je vous ai produit le renseignement tel qu'on me
l'a fourni.
M. Elkas: Alors, vous ne visez pas un ministre ou un autre.
M. Garon: Non, non, non.
M. Elkas: Simplement, vous dites...
M. Garon: Non, non, non. Je ne vise pas qui que ce soit.
M. Elkas: O.K.
M. Garon: Sauf que la Commission des transports est
supposée appliquer la loi. C'est ça. Je vous le dis comme je
l'ai. Après ça, on m'a dit que l'information avait
été transmise à votre bureau. Alors, 36 dossiers. Un
employé de la Commission a permis à la Société...
On dit: «Cependant, dans 36 dossiers, un employé de la Commission
a permis à la Société de l'assurance automobile,
malgré la loi, d'immatriculer les véhicules et ainsi renouveler
le permis.» L'employé, normalement, qui a fait ça, qui
n'aura pas respecté la loi, on devra lui demander des comptes.
M. Elkas: Moi, je peux simplement vous répéter que
je n'ai jamais vu... Une chose semblable n'est jamais venue dans mon temps,
depuis 1989, depuis que je suis ministre des Transports.
M. Garon: Moi, on me dit que vous avez été
avisé de ça.
M. Elkas: Jamais.
M. Garon: Hein?
M. Elkas: Jamais.
Une voix: Ni vous ni votre staff.
M. Elkas: Jamais.
M. Garon: Ça a été acheminé.
M. Elkas: Je n'ai jamais été avisé de
ça. On va vérifier, mais on me dit que même mon staff, ceux
qui ont travaillé les dossiers, c'est les attachés politiques,
chez nous, ils ne sont pas au courant de ces 36 dossiers.
M. Garon: Faites attention! Moi, je ne serais pas trop
catégorique, parce qu'on peut demander... On nous a dit que votre
ministère, vous aviez été avisé. Maintenant, on
peut vérifier de façon plus précise à quelle date,
par qui, et tout ça.
M. Elkas: Le ministère ou le cabinet, M. le
député de Lévis?
M. Garon: II a dit: Le ministre.
M. Elkas: Le ministre?
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Ça, c'est moi.
M. Garon: Oui. Mais je sais que vous ne lisez pas
nécessairement toutes les lettres qui entrent à votre bureau.
Ça, je sais ça.
M. Elkas: Non, mais je sais que j'ai un attaché politique
qui est attribué au dossier du vrac, vous le connaissez...
M, Garon: C'est qui?
M. Elkas: ...puis il est bien connu auprès de
l'association des camionneurs du Québec, l'ANCAI, l'APCRIQ.
M. Garon: C'est qui?
M. Elkas: II est très bien connu. Puis ce
monsieur-là nous avise qu'il n'a jamais été mis au
courant, il n'a jamais reçu de lettre semblable de Pierre Beaudet,
avocat pour l'ANCAI. Puis c'est le seul qui était...
M. Garon: Peut-être qu'elle ne lui a pas été
«dispatchée» si elle a été
écrite...
M. Elkas: Bien non! Si ça vient au ministère, au
ministre...
M. Garon: Elle ne lui a pas été acheminée,
pardon.
La Présidente (Mme Bélanger): Cette
lettre-là, je m'excuse, mais elle est adressée à M. Jean
Garon.
M. Garon: Non, non, ce n'est pas celle-là. Non, non, c'est
le dossier, les 36 dossiers.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah! les 36
dossiers.
M. Elkas: Les 36 dossiers seraient venus chez nous, au bureau du
ministre?
M. Garon: Bien, moi, je n'ai pas communiqué...
M. Elkas: Mais là vous m'accusez, là?
M. Garon: Non, non. On vient de communiquer avec Me Beaudet. Il
dit que ça aurait été acheminé à votre
bureau.
M. Elkas: Jamais.
M. Garon: Mais je vais en savoir davantage.
M. Gauvin: Est-ce que Me Beaudet a été
impliqué dans ces 36 dossiers-là?
M. Garon: Je ne le sais pas. Une voix: Sûrement.
Sûrement.
M. Garon: Je ne le sais pas. Le renseignement que j'ai, je vous
l'ai fourni, puis...
M. Gauvin: Parce que Me Beaudet est plutôt connu comme
étant le procureur de l'ANCAI.
M. Garon: Non, il lui a demandé son opinion il dit:
Je vous remercie de m'avoir fait parvenir le projet de loi 81 pour voir
quelle était leur réaction par rapport au projet de loi.
(Consultation)
M. Garon: On dit que ce seraient tous des cas qui sont
postérieurs à 1988-1989, après les modifications à
la loi qui ont été apportées par le ministre des
Transports, qui était, à ce moment-là, le
député de Charles-bourg. Ce seraient des cas consécutifs
aux changements dans la loi en 1988-1989, et votre bureau aurait
été avisé.
M. Elkas: Pas dans mon temps. Je veux dire, si c'est en 1989...
Avant octobre 1989?
M. Garon: Non, après 1988-1989. Après 1988.
M. Elkas: Oui, mais avant octobre 1989? Entre 1988 et octobre
1989?
M. Garon: Je ne sais pas. On dit: D'après les
modifications qui ont été apportées à la loi en
1988 ou 1989, 1988-1989, et qui étaient apportées, pas par
vous... Les modifications à la loi ont été
apportées par le ministre des Transports du temps qui était
Marc-Yvan Côté et, ensuite, suite à ça, il y a eu
des dispositions comme celle-là qui ont été... Il y a 36
dossiers où il y aurait eu des renouvellements en dehors des normes,
après le 30 juin.
M. Elkas: Moi, je vais simplement vous dire, M. le
député de Lévis, vous savez...
M. Garon: Et on dit aussi que vous seriez au courant.
M. Elkas: Bon. Moi, je vais simplement vous dire que,
depuis...
M. Garon: C'est qui qui vous a demandé de faire ces
changements-là à la loi?
M. Elkas: Écoutez, moi, je vais vous
répéter, puis je vais vous le répéter une
deuxième fois, peut-être une troisième fois, pour que vous
compreniez. Depuis 1989, depuis que je suis arrivé ici, c'est sûr
qu'il y a eu, au début, des problèmes avec soit l'ANCAI,
l'APCRIQ, l'ACQ. Mais j'ai fait, avec mes collègues, des pieds et des
mains pour s'assurer qu'on se parle, puis qu'on relève tous les
problèmes qu'on peut avoir. Puis je vous le dis, je suis ici devant
vous, je vous dis que je n'ai jamais reçu, je n'ai jamais
autorisé, je n'ai jamais été référé
par Pierre Beaudet...
M. Garon: Non, non. Ce n'est pas ça qu'il dit.
M. Elkas: ...ou M. Clément Bélanger à des
cas des 36 dossiers qui ont été traités à la
Commission.
M. Garon: Non, non, il ne dit pas que ça dépend de
vous, que c'est vous qui avez dit de donner des permis. Ce n'est pas
ça.
M. Elkas: Mais vous avez dit... vous insistez pour dire que c'est
venu à mon cabinet.
M. Garon: Oui, on dit que votre bureau a été
avisé.
M. Elkas: Ce n'est jamais venu... Je n'ai jamais
été avisé, puis mon cabinet n'a jamais été
avisé. Depuis que je suis là, il y a un attaché politique
qui traite les dossiers du camionnage, puis cet individu a été
contacté ce matin, après avoir déposé cette lettre,
puis on lui a demandé la même question et il n'a jamais
été avisé. (11 h 30)
Si c'est arrivé entre 1988 et 1989... C'est quoi? Le 16 octobre
1989, peut-être, mais je vous dis que je n'étais pas
là.
M. Garon: Je vais m'informer quand votre bureau aurait
été avisé.
M. Elkas: J'aimerais savoir qui... C'est important, hein? parce
que, si vous me dites quelque chose...
M. Garon: Non, moi, je prends votre parole. Je sais que, dans un
ministère... J'ai été ministre pendant assez
d'années pour savoir qu'il y a des journées où il entre
250, 300 lettres. Si vous les lisez tout seul, vous allez faire rien que
ça, puis vous n'aurez pas le temps de passer au travers. C'est comme si
vous répondez à tous les téléphones qui rentrent
à votre bureau, vous allez passer votre temps sur le
téléphone et vous n'aurez pas le temps de répondre
à tous ceux qui vous ont téléphoné. Je le sais.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je sais que ça vous prend un staff, et tout
ça, je ne nie pas ça. Puis je prends votre parole. Sauf qu'on me
dit que le dossier aurait été acheminé l'affaire
des 36 cas, là à votre bureau. Qu'il n'ait pas
été traité ou qu'il ait été
égaré... en tout cas, des cas ont été
acheminés à votre bureau, on dit ça, que ces
cas-là... D'ailleurs, vous arrivez avec des amendements à la loi,
donc il doit y avoir des cas qui vous ont été acheminés.
Il doit y avoir des raisons, ou il y a quelqu'un qui vous a demandé de
changer la loi.
M. Elkas: II y a des gens qui demandent de changer la loi. Vous
avez des cas que Pierre Beaudet, Me Beaudet nous envoie, le cas de M. Romuald
Dubeau, puis il y en a d'autres aussi. C'est des raisons qu'ils nous ont
soulevées. On veut humaniser notre loi aussi. Il ne faut pas penser
qu'on va être froids à ces demandes. La Commission, elle aussi,
qui a les mains barrées, elle se dit: Écoutez, donnez-nous un
petit peu de lousse dans des cas semblables. C'est pour ça qu'on change
les lois.
M. Garon: Étiez-vous au courant que la Commission avait
renouvelé des permis après l'échéance, alors
qu'elle n'avait pas le droit de le faire? C'est ça, au fond.
M. Elkas: Dans ces 36 cas-là? Moi, je n'étais pas
au courant, non.
M. Garon: Bien, pas nécessairement les 36. Mais, quand on
dit: La Commission... Dans le fond, quand vous changez la loi, c'est pour
permettre des choses. On dit qu'il y a 36 cas pour lesquels un employé
de la Commission a renouvelé les permis après la date
d'échéance, malgré que la loi ne le permettait pas.
M. Elkas: Je ne suis pas au courant. Je dois vous dire que la
Commission ne rapporte pas tous les cas chez moi. Je n'ai rien à faire
dans ça.
M. Garon: Ça, je sais ça. Même, au contraire,
si elle consultait votre bureau...
M. Elkas: Faites bien attention.
M. Garon: ...avant de rendre ses décisions, ce ne serait
pas trop normal. Au contraire.
M. Elkas: On n'aurait pas besoin d'eux autres. C'est pour
ça qu'ils sont là en place.
(Consultation)
M. Garon: C'est parce que, si la Commission, comprenez-vous, vous
êtes au courant qu'elle ne respecte pas la loi elle-même, la
Commission des transports c'est ça qu'on dit, au fond si,
dans 36 cas, un employé de la Commission a renouvelé des permis
alors qu'il n'avait pas le droit de le faire c'est un tribunal,
ça, quasi judiciaire, c'est un tribunal administratif, si on veut
alors la Commission, elle-même, ça veut dire que l'administration
de la Commission doit être questionnée si, dans 36 cas, on a
renouvelé des permis qu'on n'avait pas le droit de renouveler.
M. Elkas: Vous m'apportez quelque chose... M. Garon: En
dehors de la loi.
M. Elkas: ...dont je ne suis même pas au courant, et c'est
basé sur des «si». Alors, je vais m'infor-mer, je vous ai
dit que je vais m'informer auprès du président pour savoir ce qui
s'est passé. Puis, en réalité, est-ce que quelqu'un l'a
référé chez nous? Pas que je sache. Me Drolet, des
commentaires?
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Me Dro-let,
des commentaires?
M. Drolet: Les décisions de la Commission... Dans le cas
particulier, je comprends que ce n'est pas une décision quasi
judiciaire, ce serait plutôt une espèce de décision
administrative. Je ne sais pas trop comment ça aurait pu se faire...
M. Garon: Bien, je ne le sais pas, moi non plus.
M. Drolet: ...mais, de toute façon, s'il y a une
illégalité, et que Me Beaudet en a eu connaissance, il aurait pu
y avoir une contestation de la décision, quelle qu'elle soit, de la
Commission. Il y a quand même un processus de révision à la
Commission. Il y a quand même un processus d'appel qui est prévu
dans la loi. Or, on a été avisé, en tout cas, de rien. On
n'a reçu, non plus, aucune procédure. À ce
moment-là...
M. Garon: Où ça? Quand vous dites: On n'a
pas...
M. Drolet: En tout cas, à la Direction des affaires
juridiques, là où viennent toutes les procédures,
normalement on aurait dû être...
M. Garon: Au ministère, que vous parlez, ou à la
Commission?
M. Drolet: Pardon? Une voix: Au ministère. M. Drolet:
Au ministère.
M. Garon: Au ministère. Là, ce n'est pas anormal
que ça vienne...
M. Drolet: Ou même, lorsque les décisions de la
Commission sont contestées, nous en sommes informés, et on n'a eu
aucune information à cet effet-là. Et c'est peut-être un
peu étonnant, justement, qu'on ait une information à l'effet
qu'une illégalité ait été commise et qu'il n'y a
pas eu aucun recours ou processus judiciaire d'entamé suite à
cette illégalité-là.
M. Garon: Je ne sais pas comment ils l'ont appris. Je ne sais pas
comment. Moi, je vous donne... Non seulement ça, mais Me Beaudet a
été assez ouvert, puisqu'en lui demandant un renseignement il a
dit: Des cas de transport en vrac, vous pouvez déposer ma lettre, si
vous voulez. Alors, moi, je vous le dis, je fais ça dans un esprit
d'ouverture. Je n'essaie pas de cacher le renseignement. Normalement, si
quelqu'un me donne un renseignement...
M. Elkas: Je ne pense pas que Me Beaudet veut cacher quoi que ce
soit, non plus. On va lui demander la question carrément et on va le
savoir, d'où ça vient et à qui ça a
été référé chez nous aussi. J'ai l'intention
de m'informer.
M. Garon: II n'a pas dit nécessairement que c'était
l'ANCAI qui avait référé des cas au ministère. Lui,
ce qu'il nous dit, c'est qu'il y a des cas où ces cas-là seraient
connus de votre bureau.
M. Elkas: Basé sur quoi?
M. Garon: Je ne le sais pas. Je n'ai pas posé toutes ces
questions-là.
M. Elkas: Bien, tu sais, ça a été à
mon bureau... Lui, il en aurait entendu parler, ce n'est pas...
M. Garon: On va le rappeler pour lui demander des renseignements.
On peut l'appeler à la commission, si on veut, aussi. Si vous voulez
l'appeler, on peut le faire venir et lui demander de venir nous donner...
M. Elkas: Non, ce n'est pas nécessaire. Non, non. On
va...
M. Garon: Je pense que ça nous éclairerait dans
l'étude du projet de loi.
M. Elkas: Je vais m'informer. Je vais l'appeler. Coudon! il n'y a
jamais eu de cachette entre l'ANCAI et moi. Je vais lui demander la
question.
M. Garon: ...l'affaire, au fond. D'habitude, il faut avoir des
renseignements pour savoir, le projet de loi, comment il va heurter ou
bénéficier aux gens qui sont touchés par ce projet de loi
c'est ça, le but pour ne pas, quand on fait la critique du
projet de loi, dire n'importe quoi. Il y a des choses qu'on peut voir
d'instinct et il y a d'autres choses aussi dans la pratique de tous les
jours... Les gens qui vivent là-dedans voient comment le projet de loi
va les affecter. C'est pour ça qu'on essaie de demander des
renseignements.
Si, dans le projet de loi, il y a un article qui est bon, nous autres,
on ne niaise pas sur l'article. Sauf que je me méfie toujours, moi. J'ai
fait des projets de loi, j'en ai fait 60 projets de loi, je sais comment les
avocats, des fois, ont tendance, si vous voulez, à nous ouvrir une porte
de grange pour passer un cure-dent. On a besoin d'un trou de cure-dent et ils
nous ouvrent une porte de grange. Je le sais à quel point, des fois, il
faut s'obstiner pour ne pas qu'ils nous donnent ce qu'on ne veut pas. Ils
veulent notre bien, mais il y en a qui veulent tellement notre bien qu'ils
peuvent tout le prendre. C'est pour ça. Je ne dis pas que les gens sont
de mauvaise foi, je ne dis pas ça une minute. Je ne dis pas ça
une minute. Mais, souvent, dans la technique de rédaction juridique, des
fois, on en donne plus que le client en demande et, à un moment
donné, il y a des effets
pervers à cette façon de légiférer.
Moi, je suis un de ceux qui pensent qu'il faut être, surtout quand
on établit des exceptions à un régime... Quand on
établit des exceptions à un régime, l'exception,
normalement, ça doit être un petit couloir par rapport au
régime général qui est la grande porte. Si l'exception, la
porte est aussi grande que le régime, il n'y a plus de régime,
essentiellement. Tout ce que je dis, c'est ça, au fond. Et je me dis: Si
le gouvernement a le droit... Moi, j'ai toujours été un de ceux
qui pensent que le gouvernement a le droit de gouverner. C'est pour ça
que j'aurais toujours aimé mieux un régime présidentiel de
type américain qu'un régime de parlementarisme britannique,
d'autant plus qu'avec la presse qu'on a chez nous, comprenez-vous, un
système britannique, ça ne marche pas. Ça prend une presse
vigilante, qui est très consciente des subtilités du
parlementarisme et qui en fait état, puis qui est capable de voir
comment ça marche. Sauf que les trois quarts du temps on est entre nous,
hein, et on a une presse plutôt désabusée par rapport au
parlementarisme britannique. Alors, ça ne fonctionne pas de cette
façon-là. C'est pour ça que j'ai toujours pensé que
c'était mieux un système parlementaire américain où
les gens peuvent dire davantage ce qu'ils pensent.
Dans un régime, quand vous n'avez pas une presse vigilante par
rapport au parlementarisme, alors que vous êtes pris dans des caucus qui
veulent vous faire dire exactement... vous passez dans le moulin à
viande, comprenez-vous, de part et d'autre ha, ha, ha! pour
sortir la même gibelotte au bout du moulin à viande, le steak
haché standard, comprenez-vous, ce qu'on met dans le moulin à
viande que ce soit le steak haché standard, moi, je pense que ce n'est
pas bon pour la démocratie, et ça fait en sorte qu'on arrive
aujourd'hui que le monde est désabusé de la politique. Il est
complètement désabusé de la politique dans notre
système actuel. Alors que je pense que les députés
devraient être capables de dire davantage ce qu'ils pensent, puis que le
gouvernement ne tombe pas. Même un député libéral
peut ne pas être d'accord avec son parti sur quelque chose, ou un
député du Parti québécois peut être en
désaccord avec son parti sur quelque chose, sauf qu'en
général il est dans la même rivière en termes
d'orientation, sur des grandes questions, il est dans la même chose. Mais
il peut arriver que, sur un point, il ne pense pas pareil; pourquoi il ne
pourrait pas le dire?
Dans notre système, on fait des caucus et on rentre tout le monde
dans le moulin à viande; on sort la viande et, si c'est mieux de passer
la viande trois fois pour qu'on soit bien sûr qu'elle va être
uniforme au bout du moulin à viande, on passe trois fois, tu sais. Sauf
qu'il arrive que des gens aussi voient, à un moment donné, que
les gens défendent des idées auxquelles ils ne croient pas. Les
gens s'en aperçoivent, ils ne sont pas fous. Il y en a un, vous avez
l'exemple d'Yves Séguin, même qu'il a été ministre,
qui est parti. Lui, il parlait contre la TPS à tour de bras,
sincèrement, et, quand, à un moment donné, il s'est rendu
compte que tout son ministère travaillait pour la TPS et qu'il ne le
savait même pas, alors il est parti, il n'avait pas le choix, il
s'était fait jouer. Sauf que, dans un régime... Je ne dis pas que
les ministres devraient avoir le même pouvoir; ça, c'est une autre
affaire. Ça, c'est une autre affaire. (11 h 40)
Si un ministère, si les ministres peuvent aller dans toutes les
directions, il n'y a plus de gouvernement qui marche. Sauf que les
parlementaires, c'est différent. Les parlementaires sont dans les
partis, ils représentent aussi leurs électeurs. C'est plus
complexe. Alors, ils n'ont pas la même... ce n'est pas la même...
Je pense, au contraire, que ce serait bien mieux d'avoir des parlementaires qui
peuvent dire ce qu'ils pensent, dans toutes les circonstances, puis sans que le
gouvernement tombe, puis sans que le parti soit en danger. Moi, je suis un bon
indépendantiste, je crois à ça, comprenez-vous. Mais il y
a bien des idées, comprenez-vous, des fois, où je ne pense pas
nécessairement avec d'autres collègues sur d'autres choses, telle
idée ou telle idée particulière, je peux être plus
proche dans certains cas, même d'un libéral. Mais, sauf les
grandes orientations...
M. Elkas: Donnez-nous donc un exemple. Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Elkas: Donnez-moi un exemple, j'aimerais donc ça.
M. Garon: De quoi?
M. Elkas: Un exemple où vous êtes...
Une voix: En désaccord avec votre caucus.
M. Elkas: ...d'accord avec les libéraux.
Une voix: Vous êtes plus proche de nous autres.
M. Elkas: Proche de nous.
M. Garon: Non, il peut arriver. Pourquoi? Parce que, au
Québec, on est réunis ce qui est absurde, mais qu'est-ce
que vous voulez? depuis 30 ans, sous des options constitutionnelles. Nos
partis sont regroupés sous des options constitutionnelles: l'option
fédéraliste d'un bord, puis l'option nationaliste ou
indépendantiste de l'autre bord. Sauf que, ça, ça devrait
se régler pour qu'on passe à d'autres choses, pour que les gens
se regroupent surtout selon des familles socio-économiques. Ça
aurait plus de bon sens.
M. Gauvin: M. Vincent Lemieux dit que ça achève,
là.
M. Garon: Bien, lui, il doit supposer que la question va se
régler. D'un côté ou de l'autre, la ques-
tion va se régler. Parce que ça n'a pas de bon sens, je
pense, moi... Il faut régler cette question constitutionnelle pour que
les partis soient regroupés pas selon des familles constitutionnelles,
mais selon des familles socio-économiques. Alors, le mieux, c'est de
régler la question une fois pour toutes pour ne pas revenir toujours
à ça. Ça ne veut pas dire que les constitutions ne peuvent
pas changer dans le temps, mais pas... Sur le plan de l'aménagement
constitutionnel, ça fait 30 ans qu'on... Plus que ça. Ça
fait plus que 30 ans. Moi, ça fait plus que 30 ans que je suis
là-dedans.
La Présidente (Mme Bélanger): Si nous revenions au
sujet, je pense, hein?
M. Garon: Non... Oui puis non. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Oui puis non. Ce que je veux dire là-dedans,
c'est que, quand on fait une loi, au fond, c'est qu'il y a différentes
hypothèses. Il y a des gens qui ont une hypothèse. On
établit un régime. Vous avez un régime de permis qui a une
philosophie, une orientation. On peut être d'accord ou pas d'accord,
c'est une autre affaire, ça, mais il y a un régime qui existe. Le
régime d'exception qu'on veut établir pour permettre, parce qu'un
régime... Même la meilleure loi, je comprends ça aussi, ne
peut pas prévoir toute la vie. Alors qu'hier, à un moment
donné, on a dit: On a un régime d'ensemble, mais, par ailleurs,
même si on a un régime d'ensemble, il peut y avoir des injustices
commises, parce que la loi établit un cadre, puis elle ne peut pas tout
prévoir. Alors, là, qu'il y ait quelques exceptions, moi, je
pense que c'est une bonne chose. Ça permet d'empêcher des
injustices. Mais il faut, à ce moment-là, que ce soit
très, très précis, parce que, autrement, on établit
un régime d'exception qui devient aussi gros, aussi important que le
régime général. Et, à ce moment-là, on
n'aura plus de régime général, parce que l'application
avec les années, avec le temps, va faire qu'à un moment
donné on va dire: Bon, bien...
Moi, je suis persuadé que, si vous établissez ce que vous
voulez établir, là, finalement, on va arriver avec un
régime qui va être... bien, on regarde ça pour voir si
ça a du bon sens. Finalement, il n'y aura plus de régime, et les
effets, par exemple, de ça peuvent être considérables,
parce qu'à ce moment-là, au lieu d'être dans le cadre d'un
régime réglementé, on va être dans un cadre
réglementé inutilement, avec une bureaucratie qui va fonctionner
à vide, mais, dans le fond, où on va opérer comme s'il n'y
en avait pas, de réglementation. C'est-à-dire que tout le monde
va avoir un permis, puis ils vont être obligés de passer à
travers un canal qui va être compliqué pour rien.
C'est pour ça que, quand le gouvernement choisit un cadre, il
choisit un cadre réglementaire ou non réglementaire. C'est une
façon, ça, la déréglementation ou la
réglementation; le libre-échange ou le marché
protégé.
C'est comme dans le marché du travail, par exemple, «open
shop» ou «close shop». C'est deux façons
différentes. Il y a des avantages dans les deux, puis il y a des
désavantages dans les deux. Sauf que, si, à un moment
donné, par le régime d'exception, on détruit le
régime général, ça ne marche pas, puis ça va
être bien pire, parce que les gens ne comprendront pas comment ça
va fonctionner, puis ils vont être furieux. C'est dans ce sens-là,
moi, que je dis...
Je comprends ce que le ministre veut faire, mais il devrait, à ce
moment-là, son régime d'exception, l'établir de
façon très précise. Puis, s'il a besoin, à un
moment donné, de rajouter une exception de plus, parce qu'elle n'avait
pas été prévue, bien, on la rajoute plus tard, dans un an
ou dans deux ans. Le monde va continuer à tourner. Des lois permanentes,
je n'en connais pas. On peut faire la plus belle loi permanente, mais elle
n'est pas permanente. Il y a des grands principes de base. Regardez, même
aux États-Unis, la Constitution américaine, qui est une des plus
belles constitutions au monde, sans doute, les tribunaux sont obligés de
l'interpréter, puis ils ont de la difficulté en démon. Ils
ont de la difficulté à l'interpréter. Puis, selon qu'ils
nomment tel juge ou tel juge, selon que vous nommez un juge qui est
conservateur... C'est pour ça que la nomination des derniers juges
était importante. Si vous nommez un juge qui, comment dirais-je, est
plus libéral d'esprit, ou plus libre penseur, et si vous en avez un
autre qui a une pensée conservatrice ou plus axée sur des
principes particuliers, bien, vous n'aurez pas les mêmes jugements.
Alors, tout ça, ça a de l'importance.
C'est pour ça, moi, je dis ça au ministre... C'est lui qui
légifère, c'est le gouvernement qui légifère, mais
je trouve que c'est dangereux d'établir des régimes d'exception
qui ne sont pas banalisés et qui sont trop généraux. C'est
ça qu'on dit essentiellement. Le régime d'exception qu'on est en
train de mettre en place... Ce que le ministre me dit quand
j'écoute ses paroles, elles sont correctes, ses paroles quand il
me dit: Je veux prévoir tel cas et tel cas, je dis: C'est correct. Mais
pourquoi on ne met pas ça dans la loi? Plutôt que prévoir,
parce qu'il y a tel cas ou tel cas, on met une porte de grange où
n'importe qui va pouvoir entrer en même temps.
C'est comme si je vais à la pêche à l'anguille et
que je mets une cage tellement grosse que je peux rentrer même les
baleines. Bien, là, je ne vais plus à la pêche à
l'anguille, je vais à la pêche à n'importe quoi. Ha, ha,
ha! Vous avez remarqué sur le bord du fleuve, quand il y avait des cages
à l'anguille... J'étais petit gars et j'allais voir ça, la
pêche à l'anguille, c'était toujours un effet de surprise,
avec le pêcheur, puis il nous faisait peur parce que, des fois, on
l'achalait, je suppose, en y allant. Il nous disait qu'il y avait toutes sortes
de poissons dans le fleuve qui pouvaient nous manger les jambes, nous mordre,
et tout ça. On y allait pareil, on était tellement curieux,
c'était pour voir la pêche, ce que le pêcheur avait pris.
Alors, c'était une pêche sélective. Il y avait des canots,
tout ça. À un
moment donné, bien, les anguilles pouvaient entrer. Lui, ce qu'il
voulait essentiellement, c'était toutes des anguilles. Alors, on allait
voir ça. Mais c'était une pêche sélective. Les gens,
aujourd'hui, interdisent la pêche au saumon, parce que les gens disent:
On pêche la morue. Sauf que, quand tu pêches à la surface de
l'eau, tu ne pêches pas la morue. La morue, c'est dans le fond de l'eau.
Tu fais semblant de pêcher la morue, mais tu veux prendre des saumons.
Ha, ha, ha! Ce n'est pas la même chose. La pêche, c'est
sélectif. Les instruments peuvent être sélectifs.
Alors, c'est la même chose dans la loi, ici. Est-ce que ce qu'on
veut laisser passer, c'est sélectif ou si ce n'est pas sélectif?
Et, moi, de la manière dont le ministre établit ses dispositions,
ce ne sera pas sélectif. Ça va être un pouvoir
discrétionnaire à la Commission qui va établir selon ce
qu'elle estime raisonnable. Mais c'est quoi, le raisonnable? Je vais vous dire
une chose; le raisonnable, c'est bien différent des gens, de l'un
à l'autre, selon qu'on pense telle chose ou telle chose. C'est pour
ça que même le raisonnable peut être banalisé par le
législateur, selon qu'on est de telle croyance ou non. Et je ne dis pas
ça méchamment. Qu'on soit de telle croyance ou non, selon qu'on a
telle conception ou non, le raisonnable, ça veut dire n'importe
quoi.
M. Elkas: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors...
M. Elkas: J'apprécie les commentaires du
député de Lévis et je veux simplement le réassurer:
on ne traite pas une cinquantaine de cas ou 150 cas, là. En
établissant cette politique ou cette loi, on a fait un petit peu
d'historique, à savoir: On fait face à quoi? Alors, on parle
d'une dizaine de cas par année, et ce n'est pas des nouveaux, ça,
c'est des détenteurs existants. Alors, on n'ouvre pas la porte de
grange, comme vous le dites, mais on se dit: II y a deux cas, là, qui
nous préoccupent beaucoup, puis ça se peut qu'il y en ait un
troisième, puis un quatrième, mais ça va se limiter. Parce
qu'à ce jour je ne peux pas vous garantir qu'il n'y en aura pas un autre
cas exceptionnel qui ne viendra pas à la surface.
Je dois vous aviser aussi, M. le député de Lévis...
Mme la Présidente, je m'excuse, que, depuis mon arrivée, comme je
l'ai mentionné, il y a eu des périodes assez difficiles, que ce
soit avec l'APCRIQ, l'ANCAI, l'ACQ, mais on en est venus à se parler. On
se parle. Il y a de bonnes communications entre le cabinet, le
ministère, la Société de l'assurance automobile du
Québec. Puis ce qu'on regarde et qui devient de plus en plus important,
c'est de l'autosurveillance par ces gens aussi. Ces gens-là, quand il y
a un message à nous passer, ils ne se gênent pas. C'est pour
ça que je crois vraiment dans le système d'autosurveillance. Il
ne faut pas faire tout par le gouvernement non plus. Je pense qu'il est
important que, oui, on suive les cas, cas par cas, mais, quand il y a de
l'exagération, vous allez le savoir, ça va venir à notre
attention. Mais je ne pense pas, quand on parle de cas exceptionnels, qu'on va
ouvrir la porte de grange, comme vous le dites. Ça, c'est loin de notre
pensée. Puis il faut donner... Si on balise trop à
l'intérieur du règlement, bien, là, les commissaires,
c'est aussi bien de ne pas en avoir, de commissaires. On va aller chercher des
commis, on va leur dire: Respectez la loi, puis ça finit là.
You have to have a little bit more of an opening and leave people with
some limitations as well, but allow them to judge certain cases that we are not
here to think about today. C'est tout. (11 h 50)
M. Garon: L'autosurveillance, au fond, si on veut l'appliquer,
ça sauverait de l'argent. Il faudrait demander aux Mohawks...
M. Elkas: Ça se fait.
M. Garon: Les Mohawks veulent avoir ça,
l'autosurveillance. On pourrait sauver à peu près 250 000 000 $
de police provinciale, dans une couple d'années. L'autosurveillance, il
faut faire attention à ça aussi.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
paragraphe...
M. Garon: Vous remarquez que de plus en plus ce qu'on voit
attaqué dans nos maisons, c'est des personnes âgées, des
femmes et des enfants. Habituellement, les gens qui attaquent quelqu'un ne
prennent pas le plus gros, ils prennent le plus petit. L'autosurveillance, ils
s'autosurveillent, ils prennent des victimes dont ils n'ont pas peur. Ici,
c'est la même chose. Le gouvernement fait une loi, mais
l'autosurveillance, je ne crois pas à ça beaucoup; dans certains
cas, et même encore là. Même dans le domaine professionnel,
il doit y avoir de l'autosurveillance, mais, quand je vois les gens qui se
retrouvent, à un moment donné, que leur fonds de pension a
été mangé parce que personne n'a fait la surveillance
qu'ils auraient dû faire... Je ne voudrais pas que ce soit votre
mère ou votre famille qui soit pris dans un cas où, après
avoir payé un fonds de pension toute sa vie, à sa pension on lui
dit: Le fonds est parti. L'autosurveillance, là, moi, je ne crois pas
à ça tant que ça.
Ici, je voudrais vous demander ce que vous voyez, à l'article
37.1.1, quand on dit: «II en est de même d'un permis de transport
par autobus délivré avant le 18 décembre 1986 ou
délivré à compter de cette date». Ça veut
dire avant ou après 1986. Ça ne donne rien de dire le 18
décembre 1986, ça aurait pu être n'importe quand. Au fond,
on dit: «II en est de même d'un permis de transport par autobus
délivré avant le 18 décembre 1986 ou délivré
à compter de cette date en remplacement d'un tel permis.»
Ça donne quoi, ça? Le 18 décembre 1986, ça vient
faire quoi là, puisque c'est avant ou après le 18 décembre
1986? Alors, ça ne donne rien de mettre une
date. On peut remettre en vigueur n'importe quel permis d'autobus qui a
été délivré à un moment donné. Alors,
c'est quoi? Qu'est-ce qu'on vise au juste? Le 18 décembre 1986, d'abord
ça fait six ans et demi, quasiment sept ans, sept ans bientôt. Je
me demande si ça ne fait pas sept ans aujourd'hui. Aujourd'hui, on est
le 18 mai...
Une voix: Décembre.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est
décembre, pas mai.
M. Garon: Ça fait six ans et cinq mois aujourd'hui.
M. Elkas: M. Claude Martin, de notre ministère, pourrait
répondre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Martin.
M. Martin (Claude): Peut-être un point technique. En
transport par .autobus, on a peut-être une réalité des
permis qui est distincte des autres modes. C'est que les permis émis
avant le 18 décembre 1986 ne sont pas assujettis au même
régime, en fait. C'est que tous les permis sur simple paiement des
droits sont renouvelés automatiquement. Après 1986, au contraire,
c'est les permis à durée limitée, qui est fixée par
la Commission au moment d'émettre et avec un maximum de cinq ans. C'est
un système qu'on a dû maintenir au sens où les permis
antérieurs ont une valeur rattachée, alors que, dans le cas des
autres permis, au bout du cinq ans maximal, on doit faire une nouvelle demande
de permis, ce qui n'existe pas, par exemple, dans le vrac ou dans nos autres
permis de transport. Donc, on est obligés de faire une disposition
particulière, propre au transport par autobus.
M. Garon: Mais pourquoi on veut renouveler à ce
moment-là, remettre en vigueur des permis qui n'ont pas
été renouvelés depuis...
Une voix: Avant le 18 décembre.
M. Garon: ...avant le 18 décembre 1986 ou après? Si
on n'a pas renouvelé ces permis-là pendant des années,
pourquoi, aujourd'hui, il y a un amendement pour permettre de remettre en
vigueur? Parce que c'est de ça dont il est question, là, c'est la
remise en vigueur de permis qui n'ont pas été
réémis depuis des années.
M. Martin: Us sont renouvelés automatiquement, les permis
d'avant 1986, mais sous un autre régime, en payant les frais annuels. Je
vais vous donner un exemple. Le permis d'Orléans entre Québec et
Montréal, c'est un permis qui a été émis avant
1986. Sur simple paiement des droits annuels, le permis est renouvelé.
Si quelqu'un s'est présenté à la Commission des transports
en 1990 pour un permis de transport nolisé, on ne peut pas lui
émettre un permis de plus de cinq ans. Il va venir à
échéance en 1995.
M. Garon: Vous visiez quoi, à ce moment-là, si les
permis ont été renouvelés? Pourquoi vous voulez les
remettre en vigueur?
M. Martin: Dans le cas, c'est un peu comme... Ceux d'avant 1986,
c'est un peu comme le vrac. Si quelqu'un, au moment de son renouvellement
automatique, pour une raison de décès ou de maladie, n'a pas fait
cette tâche-là, il deviendrait annulé. C'est ce qu'on veut
éviter. C'est pour ça qu'on fait la distinction entre les deux
types de permis ici.
M. Garon: Est-ce qu'il y a des permis qui ont été
annulés, qui n'ont pas été renouvelés avant
décembre 1986?
M. Martin: Bien, c'est-à-dire qu'ils ont toujours cours,
ces permis-là.
M. Garon: Je ne comprends pas.
M. Martin: Un permis, par exemple, du groupe Orléans qui
appartenait à Voyageur antérieurement a peut-être
été émis par la Régie des transports en 1950, ce
type de permis là, à chaque année, le titulaire actuel
paie ses droits...
M. Garon: Oui.
M. Martin: ...et, automatiquement, le permis lui est
renouvelé. Il n'y a pas de date d'échéance maximale.
M. Garon: Oui.
M. Martin: Dans l'autre cas, après cette date-là du
18 décembre 1986, un permis d'un titulaire a une date limite de
durée. Il ne peut pas avoir une durée de plus de cinq ans. Donc,
si quelqu'un a un permis après 1986, vous ne trouverez pas de permis de
la Commission des transports dans le domaine du transport par autobus qui a une
durée de plus de cinq ans. Donc, c'est pour ça qu'on est
obligés d'avoir une distinction. Les permis de vrac sont tous de
même nature. Je dirais, les permis de transport par autobus d'avant 1986
s'apparentent à un permis de vrac. Aussitôt qu'on paie nos droits,
il est renouvelé. Sauf que, si on venait en défaut de le faire,
là, la Commission serait dans le même... elle ne serait plus
capable d'émettre un permis de longue durée. Il faudrait...
M. Garon: Alors, qu'est-ce qu'on veut corriger par cette
disposition-là, «avant décembre 1986»?
M. Martin: C'est-à-dire de leur mettre la même
ouverture qu'on fait pour les gens qui ont à subir dans
le domaine du vrac... Dans le cas d'un petit transporteur sur une ligne
interurbaine, dans le cas d'une succession, il y aurait eu un vice de forme ou
quelqu'un n'aurait pas renouvelé ses droits, pour éviter que le
permis soit annulé. Si le permis est annulé par la Commission, la
Commission, actuellement, ne pourrait pas lui réémettre un permis
de longue durée. Ce serait un permis de cinq ans ou de trois ans, peu
importe la durée. Donc, on a un problème, là.
M. Garon: Est-ce qu'il y a eu des cas?
M. Martin: À ma connaissance, il y aurait eu 1 % des cas,
selon ce qu'on a vérifié auprès de la Commission des
transports. Il y a 1 % des cas de permis, donc c'est marginal parce qu'on n'a
pas un nombre aussi important que dans le domaine du vrac. Mais, effectivement,
il y a eu des cas tout à fait similaires à ce qu'on a
soulevé au niveau du vrac, surtout pour des petites lignes avec un
propriétaire unique. C'est sûr qu'une grande entreprise, qui a
toujours un fonctionnement. ..
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va pour l'article 2?
M. Garon: Vous, ce que vous voulez, là, au fond, si les
permis ont été renouvelés, même ceux qui
étaient avant 1986...
M. Martin: Oui, oui.
M. Garon: ...mais pour une durée limitée, vous
voudriez les faire revivre comme permis sans durée.
M. Martin: C'est-à-dire les maintenir sans durée.
Quelqu'un qui a eu un permis avant, l'exemple... Quelqu'un aurait un permis
ShawiniganTrois-Rivières, par exemple, un tout petit permis, s'il
a été émis avant 1986, il n'a pas de limite de
durée. Il est renouvelé automatiquement.
M. Garon: Là, il opérerait... M. Martin:
C'est ça.
M. Garon: ...il serait renouvelé, mais pour trois ans ou
cinq ans.
M. Martin: Donc, il a une durée encore illimitée
actuellement. Si un permis est émis en 1986, sur une ligne qui n'aurait
pas été exploitée, par exemple, eux ont des permis maximum
cinq ans; la Commission n'a pas la discrétion d'émettre un
permis, maintenant, de plus de cinq ans.
M. Garon: Mais s'il ne l'exploite pas?
M. Martin: Normalement, s'il ne l'exploite pas, d'une
manière ou d'une autre, il n'en a pas l'intention, au bout de 30 jours
on a une disposition qui fait en sorte que le permis s'éteint de
lui-même. Ça, c'est autre chose. Ici, ce qu'on vise, c'est
vraiment quelqu'un qui n'aurait pas rempli ses obligations de payer ses droits
annuels qui se verrait annuler son permis, puis, là, il perdrait
beaucoup sur son permis.
M. Garon: Mais là c'est fait, on est dans le passé,
avant décembre 1986, vous savez ceux qui...
M. Martin: oui, ils sont toujours là. je veux dire, 90 %
de nos titulaires actuels...
M. Garon: Ils opèrent.
M. Martin: ...opèrent en vertu des permis d'avant 1986,
surtout dans l'interurbain.
M. Garon: Oui.
M. Martin: Donc, ces gens-là, sur simple renouvellement...
L'exemple que je vous donne, c'est suite à un décès et
que, dans la succession, on n'aurait pas payé les droits, actuellement
la Commission serait dans l'impossibilité d'émettre un nouveau
permis sous l'ancien régime. Elle serait obligée d'émettre
un permis avec une durée limitée. Vous savez fort bien qu'il
n'aurait pas, non plus, la même valeur de ce côté-là,
parce que nos permis interurbains sont exploités en monopole.
M. Garon: Là, ça veut dire que les gens n'auraient
pas payé les droits depuis 1986.
M. Martin: Non, c'est à chaque année, ça. On
paie à chaque année.
M. Garon: Oui, mais le permis de quelqu'un que vous voulez
remettre en vigueur, c'est des gens qui ont payé leurs droits pour des
permis à durée limitée... Mais qu'est-ce que vous voulez
faire, là?
M. Martin: Ce qui est visé, c'est ceux qui ont des permis
à durée illimitée surtout, où, là, eux
autres ont des droits acquis qui seraient importants... qui sont importants
à perdre. Ils ont des droits acquis là-dessus. Si, par un
problème semblable, on n'est plus capable de lui émettre le
même type de permis, donc la Commission dit: C'est injuste, et avec
raison, on ne peut pas remettre...
M. Garon: Bon.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
l'article 2?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 2 est
adopté sur division.
M. Garon: Bien, j'ai dit la raison tout à l'heure, c'est
à cause du motif qu'elle estime raisonnable ou des motifs prévus
par règlement; là, c'est une porte de grange, alors que... Sur
division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 2
est adopté sur division.
Transport des élèves
J'appelle l'article 3. M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, le texte proposé est
le suivant:
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article
48.11 édicté par l'article 8 du chapitre 59 des lois de 1991, de
ce qui suit...
M. Garon: On va les passer un par un. Vous pouvez les lire
tranquillement un par un.
M. Elkas: O.K.'
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, 48.12. (12
heures)
M. Elkas: «Toute personne doit, pour conduire un autobus ou
un minibus affecté au transport d'écoliers, au sens de la section
I du chapitre IV du titre VIII du Code de la sécurité
routière, être titulaire d'un certificat de compétence
délivré conformément à un règlement du
gouvernement.»
M. Garon: C'est correct, ça. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 48.12 est
adopté.
L'article 48.13.
M. Elkas: «Pour être titulaire d'un certificat de
compétence, une personne doit avoir suivi un cours de formation
dispensé par une personne habilitée par règlement,
acquitté les frais fixés par celle-ci pour ce cours et
respecté ses exigences pour la réussite de ce cours.»
M. Garon: «Dispensé par une personne
habilitée par règlement», vous voulez dire quoi? Qu'est-ce
qu'il va dire, qu'est-ce qu'il va prévoir, le règlement?
«Habilitée par règlement», c'est quoi, les
qualifications de la personne?
M. Elkas: La personne qui va donner le cours va être
qualifiée pour le faire.
M. Garon: Oui, mais ce n'est pas ça que ça dit,
là. La manière que c'est rédigé, c'est bien
difficile à comprendre. On dit: «...une personne habilitée
par règlement». Est-ce que le règlement va l'habiliter ou
si le règlement va spécifier les conditions, les qualifications
que cette personne doit avoir?
M. Elkas: Spécifier...
M. Garon: Ce n'est pas dit. On dit: «...une personne
habilitée par règlement».
M. Elkas: «Habilitée», ça veut dire
à qui on donne le pouvoir. Je m'excuse, là.
M. Garon: O.K. Là, vous voulez dire que c'est la personne
qui est habilitée par règlement.
M. Elkas: Par règlement, oui.
M. Garon: Leurs noms vont être dans le règlement?
Comment ça marche?
M. Elkas: On va la désigner, et ça va être un
centre de formation professionnelle.
M. Garon: Elle va être désignée par
règlement. Les noms des personnes vont être prévus dans un
règlement. O.K.
M. Elkas: «Right on».
M. Garon: C'est ça que je croyais que ça voulait
dire, mais je me demandais si c'était ça que ça voulait
dire par «une personne habilitée par règlement».
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
l'article 48.13?
M. Garon: Attendez un peu! «Acquitté les frais
fixés par celle-ci». Par qui?
M. Elkas: Par règlement.
M. Garon: Non, non, ce n'est pas ça qui est marqué.
Regardez bien ce qui est dit. C'est rédigé d'une
façon...
M. Elkas: Le centre de formation. Oui, le centre de formation va
établir les frais.
M. Garon: Non, ça ne marche pas, ça. Écoutez
bien: «Pour être titulaire d'un certificat de compétence,
une personne doit avoir suivi un cours de formation dispensé par une
personne habilitée par règlement, acquitté elle
doit avoir acquitté les frais fixés par celle-ci pour ce
cours». C'est qui, celle-ci, là? Ça ne peut pas être
la personne habilitée par règlement qui fixe les frais. Les frais
doivent être fixés ailleurs. Ça ne marche pas,
ça.
M. Elkas: Les frais des cours qui sont donnés, qu'importe
l'endroit, sont fixés normalement par le
centre de formation. Dans les cas dont on parle, il y a deux centres de
formation qu'on va identifier un peu plus tard, je pense qu'ils sont à
Saint-Jérôme et à Char-lesbourg. Alors, les deux centres de
formation, Saint-Jérôme et Charlesbourg, vont fixer les frais.
M. Garon: Comme si chaque personne habilitée par
règlement fixe les frais.
M. Elkas: Les centres.
M. Garon: Et les frais, ça va être n'importe quels
frais, là?
M. Elkas: Pas n'importe quels frais.
M. Garon: Une personne va être nommée par
règlement pour faire des cours, puis, après ça, elle va
charger ce qu'elle veut? Eh! bonne mère!
M. Elkas: Aïe! Oui, oui. Mais, là, il ne faudrait pas
partir en peur, non plus, M. le député de Lévis.
M. Garon: Non, mais, si vous...
M. Elkas: Normalement, dans les cas comme ça, et on a fait
nos vérifications, c'est le centre de formation, que ce soient des cours
qu'on va donner comme celui du... Ce n'est pas là pour faire de l'argent
sur le dos des gens. O.K.?
M. Garon: Rappelez-vous une chose, les cours des écoles de
conduite...
M. Elkas: Simplement, on a une idée...
M. Garon: ...c'est supposé être réglé
depuis 1986? Les écoles de conduite, ça fait sept ans, de
moratoire en moratoire, et ce n'est pas réglé encore. Là,
on va établir un autre genre d'école de conduite. On
établit, là, des écoles de conduite de chauffeurs
d'autobus, alors que les écoles de conduite de chauffeurs d'automobile,
ce n'est pas encore réglé, on marche de moratoire en moratoire
depuis un an.
M. Elkas: Là, on parle de...
M. Garon: Là, regardez bien, écoutez bien ce que
vous dites. Non, mais écoutez bien ce que vous dites: «Pour
être titulaire d'un certificat de compétence, une personne
un chauffeur d'autobus, au fond doit avoir suivi un cours de formation
dispensé par une personne habilitée par règlement
donc, c'est le règlement qui va nommer les personnes qui ont
été habilitées; comment, on ne le sait pas, comment cette
personne-là va être habilitée à donner des cours, on
ne le sait pas acquitté les frais fixés par celle-ci pour
ce cours par son école de conduite, si on veut, à toutes
fins pratiques, mais on ne sait pas combien il va y en avoir, on ne sait pas
s'il va y avoir de la concurrence, on ne sait rien; elle va pouvoir charger le
montant qu'elle veut et respecté avoir respecté
ses exigences pour la réussite de ce cours.» Quelles
exigences? On ne sait pas. «Les frais fixés par celle-ci [...] et
respecté ses exigences». De qui? Ce n'est plus les exigences du
gouvernement, ça va être les exigences de l'école de
conduite? Je vais vous dire une affaire, je ne sais pas c'est quoi, cette
affaire-là, mais ça n'a ni queue ni tête.
M. Elkas: Mais vous en faites une grosse, grosse affaire et vous
ne voulez pas écouter ce qu'on vise dans cette loi. On nomme deux
institutions publiques, deux centres de formation, un à
Saint-Jérôme, un autre à Charlesbourg, qui vont être
habilités à donner des cours aux chauffeurs.
M. Garon: Qui? Quelles institutions?
M. Elkas: Ils vont établir les frais, pas les frais pour
faire une fortune, simplement pour couvrir leurs coûts. Puis on a une
idée du montant d'argent que ça va coûter aux chauffeurs
pour prendre ce cours.
M. Garon: Oui, mais ça veut dire...
M. Elkas: Mais je ne pense pas que les gens sont là...
surtout un centre public va établir des coûts de 500 $ ou de 600 $
pour un cours de 15 heures? Aïe! Soyons donc sérieux!
M. Garon: Vous établissez un monopole, là. M.
Elkas: Non, non. Un monopole...
M. Garon: Au fond, il y en a un dans la région de
Québec et un dans la région de Montréal, deux
centres...
M. Elkas: Publics.
M. Garon: Qui?
M. Elkas: C'est des centres publics.
M. Garon: Qui?
M. Elkas: Les centres de formation dans le transport routier.
M. Garon: Elles vont dépendre de qui, ces
écoles-là?
M. Elkas: Du MEQ, du ministère de l'Éducation.
M. Garon: Y a-t-il une école de conduite actuellement
à Charlesbourg?
M. Elkas: Une école de conduite privée ou...
M. Garon: Bien, c'est une école de conduite pour
chauffeurs d'autobus, à toutes fins pratiques. C'est ça que
ça veut dire. Vous dites avoir deux institutions pour former les
chauffeurs d'autobus. C'est deux écoles de conduite pour chauffeurs
d'autobus. Et vous dites: II n'y en a pas actuellement.
M. Elkas: Non, je parle d'un cours qu'on a monté.
Ça a été monté, ça a été
élaboré, et là quelqu'un va le donner. On a choisi deux
endroits, deux centres de formation qui sont publics, un à
Saint-Jérôme et l'autre à Charlesbourg.
M. Garon: Ouais, là, là... Aïe! Là,
vous marquez: «...acquitté les frais fixés par
l'école par celle-ci», la personne qui va... En tout cas,
nous, ce qu'on a, c'est la personne on ne sait pas c'est qui
c'est elle qui va charger ces frais. Et la personne qui veut avoir son permis
devra respecter les exigences fixées par cette personne-là, qui
donne les cours, pour la réussite de ce cours, avec les frais qu'elle
voudra bien charger, sans aucun contrôle gouvernemental. Wo!
M. Elkas: Un instant, là, avant qu'on parte en peur, Mme
la Présidente, il me semble qu'on a vraiment... On a accepté le
problème devant nous. On s'est entendu que, oui, le chauffeur... Et
ça, c'est une recommandation aussi. Ça ne venait pas seulement de
Me Bouliane, le coroner, qui a dit que les gens devaient être
formés. Mais, si l'Opposition est en train de me dire qu'eux avaient la
réponse à tout, savaient exactement ce qu'ils devaient faire,
bien, les recommandations n'étaient pas évidentes. On a
regardé le dossier dans son entier et on a recommandé... Le
chauffeur d'autobus, ce n'est pas un cours pour savoir comment chauffer un
autobus qu'il avait besoin. On a fait venir tous les cours disponibles en
Amérique du Nord, ils ont été... Excusez...
M. Garon: Le quorum s'en va.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est M. Desbiens, je
pense, qui est venu les chercher.
M. Garon: Hein?
La Présidente (Mme Bélanger): C'est une farce.
M. Garon: Non, mais il n'y a plus personne, là.
M. Elkas: Mais, moi, je suis ici.
M. Garon: Je comprends, mais...
La Présidente (Mme Bélanger): Moi aussi.
M. Garon: Oui, mais c'est quoi le quorum en commission?
La Présidente (Mme Bélanger): Cinq.
M. Garon: Oui, mais les deux députés s'en vont. Je
ne sais pas ce qui s'est passé.
M. Elkas: Est-ce qu'on peut suspendre deux secondes?
La Présidente (Mme Bélanger): On va suspendre les travaux
pour quelques minutes, pour pouvoir appeler au bureau du whip.
(Suspension de la séance à 12 h 10)
(Reprise à 12 h 17)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission reprend
ses travaux. Excusez, M. le ministre, la commission a repris ses travaux.
Alors, je pense que vous aviez donné la parole à Mme
Côté.
M. Elkas: Je veux simplement expliquer, Mme la Présidente,
et faire le point aussi. Ce n'est pas un cours de conduite qu'on donne. Vous
avez peut-être compris ce qui a été discuté à
l'enquête du coroner Bouliane. Vous avez peut-être compris ce qui
s'est passé pendant les discussions qu'on a eues aux comités
ministériels sur la problématique du transport scolaire. Ce qui
s'est dégagé de ces discussions au niveau de la formation, ce
n'était pas d'aller chercher un cours de conduite pour le donner aux
chauffeurs. Ce n'était pas le problème. Ce que le coroner
Bouliane voulait faire, il a dit: C'est trop long, ça; il faudrait tous
les passer tout de suite, un après l'autre, et leur donner un cours de
formation.
Bien, là, il faut savoir exactement ce qu'on a besoin. On a
identifié les besoins au niveau de la formation, puis c'est là
qu'on a mis les gens en place pour élaborer un cours. Là, au lieu
d'essayer de réinventer la roue, on s'est informés auprès
de nos voisins, aux US, dans les autres provinces, pour savoir s'il existait un
cours qu'on pouvait donner à nos conducteurs. J'ai le plaisir de vous
introduire Mlle Côté qui va vous donner le contenu du cours, et
c'est très «révélant» ce qu'on va vous donner.
Vous allez comprendre pourquoi on ne donne pas ça, des cours comme
ça, à l'école de conduite des camionneurs à
Lévis. Allez-y.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme
Côté.
Mme Côté (Marie-Christine): Bonjour. Alors,
premièrement, ce que je veux vous dire, c'est que ce n'est pas, comme M.
Elkas disait, un cours de conduite. C'est un cours qui est dynamique et qui
vise la revalorisation du métier de conducteur et la connaissance de la
clientèle. Alors, c'est deux centres de formation en transport routier
qui relèvent de deux commissions scolaires qui ont été
mandatées pour le cours de base de 15 heures. C'est les deux seules
commissions scolaires
qui donnaient un cours en transport routier, c'est pour ça
qu'elles ont été choisies, alors une pour la logistique de tout
l'Est de la province, qui est le centre de Charles-bourg, et l'autre qui a la
partie ouest, le Centre de formation en transport routier, de
Saint-Jérôme. Alors, c'est les deux seules commissions scolaires
qui donnaient un cours en transport routier et qui vont superviser le
cours.
Il va y avoir des formateurs régionaux qui vont être
choisis, mais qui ne sont pas les formateurs des deux centres de formation.
C'est des postes qui vont paraître, qui vont être offerts.
Ça va être environ 30 formateurs régionaux, 15 dans chaque
région, et c'est sous la supervision des régisseurs de transport
des commissions scolaires qui vont mandater des gens... pardon, qui vont
désigner des personnes qui pourraient être des formateurs
régionaux. Il va y avoir une sélection de candidats. Alors, les
critères de sélection ne sont pas tout à fait
arrêtés, mais c'est des gens qui ont des principes andragogiques,
qui savent c'est quoi de l'animation de groupe. Ce n'est pas
nécessairement des gens qui conduisent des véhicules lourds. Ce
n'est pas des cours de conduite. C'est des cours qui visent, je vous ai dit, la
valorisation et la clientèle. Alors, je peux vous en faire un bref
aperçu.
Le programme de formation pour les conducteurs et conductrices d'autobus
d'écoliers s'intitule «Un métier unique». Il y a le
premier cours qui s'intitule «Le métier au quotidien» et qui
vise à situer le rôle du conducteur parmi l'ensemble de la
commission scolaire et à revaloriser son rôle. (12 h 20)
Le deuxième cours s'intitule «Mes passagers et moi».
C'est pour faciliter leur relation avec leurs passagers en améliorant la
connaissance de la clientèle qu'ils transportent et en précisant
la perception qu'ils ont d'eux-mêmes en tant que conducteurs. Ce n'est
pas un cours de psychologie, mais c'est fait de façon très
dynamique avec des jeux de rôle et des cartons.
Le troisième cours qui s'intitule «Des solutions en
vue», bien, c'est pour identifier des situations problématiques
vécues avec la clientèle qu'ils transportent et pour
développer des habiletés à résoudre certains
problèmes, mais avec la clientèle uniquement.
Enfin, le quatrième cours qui s'intitule «En règle
avec la sécurité», c'est un aperçu on fait,
de façon très rapide pour revoir les principales
règles de sécurité dans le transport scolaire et
transposer ces connaissances en comportements sécuritaires. Alors, juste
un exemple rapide, c'est la ronde de sécurité qu'on vient
expliquer qu'elle est obligatoire et pourquoi et on leur demande s'ils
l'effectuent, et certaines règles qui relèvent aussi des
commissions scolaires.
Et le dernier cours s'intitule «Collaboration en
sécurité routière». L'objectif de ce cours est de
développer des habiletés visant à faciliter les relations
des conducteurs avec les autres acteurs concernés par la
sécurité routière, alors les régisseurs, les
parents, les directeurs d'école, et de se reconnaître comme agent
d'éducation à la sécurité routière. Alors,
le cours vise vraiment une amélioration de la sécurité
routière par la connaissance de la clientèle, pour faciliter la
relation et pour développer des trucs.
Les cours vont être donnés aux 10 000 conducteurs,
présentement, et ça, c'est le cours de base uniquement. Alors,
les deux centres de formation en transport routier sont mandatés
uniquement pour ce cours de base et pour superviser, pour la logistique de ce
cours-là, et, éventuellement, pour les cours obligatoires,
ultérieurement, les cours de perfectionnement, ce sera d'autres
personnes qui seront mandatées, parce que les cours, ce ne sera pas des
cours comme ceux-là, ça va être des cours plus pratiques,
si on peut dire. Ce qu'on prévoit, c'est des cours d'évacuation
d'urgence, des cours de premiers soins. Alors, à ce moment-là, on
pense qu'on pourrait mandater des associations comme la Croix Bleue, comme la
Croix-Rouge. Enfin, ce n'est pas arrêté encore, mais c'est ce qui
est prévu.
Alors, on parle aussi de frais fixés. C'est que les frais
fixés ne seront pas les mêmes pour le cours de base et pour les
cours de perfectionnement. C'est pour ça qu'ils sont prévus dans
la réglementation et non dans la loi.
M. Garon: Les cours, ils vont être donnés dans les
régions ou seulement à Charlesbourg puis à
Saint-Jérôme?
Mme Côté: Ça va être des cours
régionaux, à travers la province. Il va y avoir 30 formateurs
régionaux. Alors, je prends la région de la Gaspésie; il
pourrait y avoir 2 formateurs; la région de Québec, il pourrait y
en avoir 3; Montmagny, 1; Lévis, 1.
M. Garon: Ils vont aller donner les cours sur place.
Mme Côté: Ils vont être sur place, oui. Pour
éviter les frais de déplacement, ils vont être sur place.
Et on demande des formateurs régionaux parce qu'ils ont beaucoup plus de
crédibilité. Il faut qu'ils aient des connaissances de la
région, du milieu, du contexte social et économique de la
région. On l'a expérimenté et, quand une personne de
Québec arrive en région... On l'a expérimenté
à Nicolet, ce n'est pas moi qui l'ai fait, mais, moi, j'ai
assisté, parce que, venant de Québec, j'ai beaucoup moins de
crédibilité qu'une personne prise sur place qui connaît le
contexte, qui connaît déjà les conducteurs, qui
connaît déjà les transporteurs. Et c'est beaucoup plus
apprécié de cette façon-là.
M. Garon: Je comprends ce que vous dites, ce n'est pas un cours
de conduite. Vous dites que c'est un cours de valorisation du chauffeur
d'autobus. Sauf que votre loi, ce n'est pas ça qu'elle dit. La loi doit
dire ce qu'on veut faire. Regardez ce qu'elle dit: «Pour être
titulaire d'un certificat de compétence»... Regardez 48.12,
Transport des élèves: «Toute personne doit, pour
conduire un autobus ou un minibus affecté au transport
d'écoliers, au sens de la section I etc., de la loi sur la
sécurité routière être titulaire d'un
certificat de compétence délivré conformément
à un règlement du gouvernement. «Pour être titulaire
d'un certificat de compétence, une personne doit avoir suivi un cours de
formation pas de valorisation, de formation dispensé par
une personne habilitée par règlement, acquitté les frais
[...] et respecté ses exigences pour la réussite de ce
cours.»
Vous voyez, on parle de certificat de compétence, puis de passer
des examens. Normalement, c'est un cours de conduite. Là, on dit qu'on
veut valoriser le chauffeur. C'est une autre affaire, ça, valoriser le
chauffeur.
Mme Côté: Non, mais ce n'est pas un cours juste de
ça. Comme je vous ai expliqué, c'est un cours de connaissance de
la clientèle qui vise la valorisation du métier et qui vise
également à augmenter la sécurité en transport
scolaire.
M. Garon: Oui. Je comprends concrètement ce que vous
faites, sauf que vous avez un problème, au fond: vous avez des gens qui
ont déjà leur permis, il y a des gens qui ont déjà
leur permis et il y a des gens qui vont acquérir leur permis
éventuellement. Ce qu'on dit ici, c'est très clair dans la loi...
Qu'est-ce qu'on dit dans la loi? Je vais attendre que le ministre écoute
comme il faut. Quand on lit la loi, on ne sait pas ce qu'il y a dedans, quel va
être le cours. On ne sait pas ce qu'il y a dedans. On nous donne des
explications, que ce n'est pas un cours de conduite, ça. Sauf qu'ici on
dit, écoutez bien... Parce que les mots veulent dire quelque chose,
autrement, si les lois disent n'importe quoi puis qu'après ça on
fait n'importe quoi avec les lois... Regardez ce qu'on dit: «Toute
personne doit, pour conduire un autobus ou un minibus»... Oublions ce
qu'on fait actuellement, qu'on donne des cours à des gens qui ont
déjà des permis de conducteur d'autobus. On dit: «Toute
personne doit, pour conduire un autobus ou un minibus affecté au
transport d'écoliers, au sens de la section I du chapitre IV du titre
VIII du Code de la sécurité routière c'est bien
là, hein, un cours pour conduire un autobus au sens du Code de la
sécurité routière être titulaire d'un
certificat de compétence délivré conformément
à un règlement du gouvernement. «Pour être titulaire
d'un certificat de compétence, une personne doit avoir suivi un cours de
formation dispensé par une personne habilitée par
règlement, acquitté les frais», etc.
Moi, je vais vous dire une affaire. N'oubliez pas une chose, les lois
veulent dire quelque chose. Là, vous dites que quelqu'un doit avoir
suivi un cours comme ça. Je vais vous donner un exemple. Demain matin,
il y a un accident. Votre gars, il a suivi un cours de valorisation du
chauffeur. Il n'a pas suivi un cours au sens de la loi, à mon avis. Il
n'a pas suivi un cours au sens de la loi. La valorisation du chauffeur, ce
n'est pas un cours de compétence, ça; ce n'est pas mauvais en
soi. Et là vous serez en droit de dire que vous avez des gens qui
conduisent des autobus qui n'ont pas les qualifications décrites par la
loi.
La loi, actuellement, c'est bien de valeur, mais elle dit: un cours de
compétence et un cours de formation. Elle dit des choses
précises. Sauf que ce que vous m'expliquez, c'est autre chose
complètement. C'est autre chose. Un cours de valorisation de
chauffeur... Là, je regrette, mais la loi veut dire quelque chose. On ne
peut pas dire dans la loi des choses, puis, après ça, faire
n'importe quoi.
M. Elkas: II a déjà un permis de conduire. C'est un
acquis, ça, hein? Il l'a déjà. Là, la formation,
c'est continu. C'est une autre affaire. J'espère qu'on va continuer
à en donner de la formation et, à l'intérieur de la
formation, on va retrouver la valorisation. Puis on va retrouver aussi du
recyclage plus tard.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Mme
Côté...
M. Garon: Ça, le temps que ça va bien, il n'y a pas
de problème.
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme Côté
avait quelque chose à rajouter.
M. Elkas: Allez-y.
Mme Côté: Vous avez juste accroché sur le mot
«valorisation». C'est la première leçon, c'est
seulement 3 heures qui portent là-dessus, qui portent sur la
valorisation. Ce n'est pas tout le cours. J'ai dit que la première
leçon visait, pour le conducteur, à situer son rôle au sein
de la commission scolaire et à valoriser son métier. Suite
à tout ce qui s'est passé, les conducteurs, ça leur fait
du bien de savoir que le pourcentage des accidents en autobus scolaire, ce
n'est pas élevé, que ça représente moins de 1 %,
que ce n'est pas beaucoup et que ce n'est pas leur faute. Et c'est la
première leçon uniquement, en guise d'introduction au cours.
Après ça, on vient augmenter la connaissance de la
clientèle. On vient leur donner des trucs pour augmenter la
sécurité à bord de leur autobus, devenir un collaborateur
en sécurité routière pour inculquer aux jeunes c'est quoi,
l'important: quand tu prends l'autobus, quand tu débarques, à
l'intérieur de l'autobus tu fais ça, tu ne fais pas ça. Et
c'est 12 heures qui portent là-dessus. Alors que le premier cours, c'est
en guise d'introduction, c'est situer son rôle et valoriser son
métier. Et c'est 3 heures seulement sur 15 qui portent
là-dessus. Alors, ce n'est pas un cours de valorisation.
M. Garon: Bien, j'ai écouté ce que vous avez dit.
Moi, je ne sais pas c'est quoi.
Mme Côté: Oui, mais c'est la première
leçon seulement que je vous ai dit qui portait là-dessus; ce
n'est pas le cours.
M. Garon: Je regarde ici les recommandations du coroner. Voici ce
qu'il dit. Là, je comprends que le ministre fasse souvent ça,
mais... Écoutez bien ce que dit le coroner. Je vais vous lire mot
à mot ce qu'il dit, la recommandation à la page 46, la
recommandation 3. Qu'est-ce qu'il dit? «Création d'un permis de
conduire spécifique pour autobus scolaire avec exigence d'une formation
spécialisée préalable audit permis». C'est ça
qu'il dit. Le coroner Bouliane, c'est ça qu'il dit. Moi, je comprends
ça, mais, à un moment donné, les mots veulent dire quelque
chose. Il dit: «Création d'un permis de conduire spécifique
pour autobus scolaire avec exigence d'une formation spécialisée
préalable audit permis». Quand on dit qu'on met en application la
recommandation du coroner Bouliane, moi, je ne peux pas dire à ce
moment-ci, après avoir entendu les explications que je viens d'avoir et
après avoir regardé le projet de loi... Ça avait l'air de
ça à première vue, mais, là, on voit que ce n'est
plus ça du tout. Ce n'est pas ça. (12 h 30)
M. Elkas: Mais qui dit qu'on doit suivre à la lettre les
recommandations du coroner Bouliane?
M. Garon: C'est vous qui avez dit ça dans votre
discours.
M. Elkas: Non, non, non, non.
M. Garon: C'est vous qui avez dit ça.
M. Elkas: On a écouté de près, mais on n'a
pas voulu aller sur un permis spécial tel quel. On ne voulait pas
réintroduire une nouvelle classification. Ce n'est pas là le
problème. Le problème est dans la formation des gens. On veut
s'assurer que la personne a une compétence pour faire sa job. Moi, je
peux t'arriver avec un permis n'importe quand; je vais te donner ton permis. Si
je n'ai pas la compétence, je n'ai pas la formation, qu'est-ce que
ça vaut, ça, un permis? Dans l'esprit de ce qu'on est en train de
faire, on répond très, très bien à ce que le
coroner Bouliane voulait avoir. C'est simplement que Bouliane nous envoie une
recommandation. Lui, ce qui l'intéressse et qui intéresse aussi
la société québécoise, c'est le «bottom
line», qu'on réponde au problème. Et le problème,
c'est de s'assurer que les gens sont bien formés et que la formation
soit continue, à part de ça, que ce soit un cours qui soit bien
élaboré, qui réponde aux besoins du milieu, pas cette
chose qui est prise de Los Angeles où il fait 90° quasiment 365
jours par année.
M. Garon: Je comprends, mais j'écoute le ministre...
M. Elkas: Non, non, non, c'est parce que c'est exactement...
M. Garon: II va à Marrakech et l'autre va à
Singapour. Alors, ça a l'air que votre spécialité, c'est
le sable. Ça a l'air d'être les pays chauds. Je n'ai pas vu
personne...
M. Elkas: Do not get personal with me, you are going to have
problems.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Non, non, mais je dis...
M. Elkas: Non, non, non, mais soyez sérieux,
là.
M. Garon: Mais non, mais c'est ça que vous dites, la
spécialité c'est la glace. Bien voyons! C'est correct. Je
voudrais de la cohérence dans l'action.
M. Elkas: Mme la Présidente, il me ferait plaisir de
déposer, pour cette commission, le contenu de la formation pour que le
député de Lévis, après l'heure du lunch, comprenne
bien ce qu'on vise. Après avoir bien compris ça et s'il est
objectif, il ne reviendra pas avec une autre question.
Document déposé
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. Alors,
«Formation des conducteurs et conductrices d'autobus
d'écoliers». C'est déposé.
M. Garon: C'est quoi?
La Présidente (Mme Bélanger): «Un
métier unique». Les objectifs, le sommaire du contenu, et
l'approche, et les outils pédagogiques. Le titre, les objectifs, le
sommaire du contenu... C'est toujours la même chose.
(Consultation)
M. Garon: On ne les a pas, les papiers.
La Présidente (Mme Bélanger): Ils sont partis
à la photocopie.
M. Garon: On ne peut pas assumer qu'on les a lus alors qu'on ne
les a pas encore reçus, excepté... En tout cas, moi, je vais vous
dire, je regarde ce qui est marqué là, ce n'est pas ça. On
donne un cours, mais ce n'est pas un certificat de compétence. On dit:
«...doit, pour conduire un autobus ou un minibus affecté au
transport d'écoliers, être titulaire d'un certificat de
compétence». Après ça, on dit: Le permis de conduire
d'un autobus, c'est autre chose; le certificat de compétence, c'est une
autre affaire. Puis, après ça, on dit quoi? Regardez bien, ce
n'est plus le gouvernement qui... On dit: «Pour être titulaire d'un
certificat de compétence, une personne doit avoir suivi un cours de
formation dispensé par une personne habilitée par
règlement». Ce n'est pas une école, pas un centre de
formation, comme le ministre dit. Il dit: Un centre de formation. Ce n'est pas
ça qui est marqué dans la loi.
On dit: «Pour être titulaire d'un certificat de
compétence, une personne doit avoir suivi un cours de formation
dispensé par une personne habilitée par règlement
c'est tout ce qui est marqué; il n'y a rien d'autre de marqué
acquitté les frais fixés par celle-ci par la
personne qui donne le cours, et comment ils vont fixer les frais, ça, on
ne le sait pas pour ce cours et respecté ses exigences pour la
réussite de ce cours.» Les exigences de qui? La personne qui donne
les cours? Alors, là, le contrôle du gouvernement est nul. C'est
clair, il est nul.. Alors, les permis de conduire ou les permis pour conduire
des autobus, ce sont des permis du gouvernement habituellement et, dans ce
cas-ci, c'est l'école. je vais vous dire une chose. les
arpenteurs-géomètres de l'université laval,
actuellement... si c'est l'université qui avait donné les
diplômes pour pouvoir pratiquer, des arpenteurs-géomètres,
il y en aurait eu 100 %. après avoir passé les examens de la
corporation, il y en a seulement 12 %, cette année, qui vont pratiquer,
parce que 88 % ont bloqué leurs examens. les examens de
comptabilité au québec, actuellement, les deux tiers des
étudiants qui ont eu leur diplôme des universités du
québec ont bloqué leurs examens de la corporation des comptables.
qui protège quoi? les corporations ont pour but de voir à
vérifier les connaissances des gens qui vont pratiquer la
profession.
Là, actuellement, on dit que la personne va donner les cours, va
charger les tarifs qu'elle voudra et qu'elle vérifiera elle-même,
elle aura elle-même ses exigences. Et le gouvernement, à ce
moment-là, va pouvoir dire qu'il a satisfait en donnant des certificats
de conduite, de compétence, alors qu'il n'aura rien
contrôlé là-dedans, rien contrôlé.
Là-dedans, il ne contrôle rien, il fait juste nommer des personnes
qui vont donner les cours. Après ça, la personne fixera les frais
qu'elle voudra, puis elle fera respecter les exigences qu'elle voudra pour la
réussite du cours. C'est ça qui est marqué dans la loi. On
ne peut pas se conter d'histoire, c'est ça qui est marqué mot
à mot dans la loi. Il n'y a rien d'autre de marqué.
M. Elkas: Peut-être de la façon dont vous faisiez
votre gestion dans votre temps, mais pas dans notre cas. Il y a un
règlement, puis il va l'établir.
M. Garon: Ah! vous avez tellement de succès avec les
contrôleurs routiers, là. Faisons attention.
M. Elkas: Oh! Oh! Pas mal plus que quand vous n'en aviez pas,
quand vous les avez abolis, parce que vous ne pouviez pas...
M. Garon: Bien, là, vous n'en avez pas.
M. Elkas: Vous ne pouviez pas dans le temps...
M. Garon: Vous en payez, mais vous n'en avez pas.
M. Elkas: Ah! c'est donc malheureux que vous ouvriez sur
ça. C'était votre grande faiblesse, ouvrir sur des choses quand
vous ne savez même pas de quoi vous parlez. C'est donc malheureux que la
société québécoise aujourd'hui soit prise à
payer des factures d'au-delà de 100 000 000 $ par année par votre
manque de gestion dans le temps. Votre grand chef a aboli les contrôleurs
routiers; 100 000 000 $, au-delà de 100 000 000 $ par année. Puis
c'est nous autres qui payons la facture aujourd'hui. Il ne pouvait pas
régler un problème de négociation. On l'a aboli. The
easiest thing to do; just get rid of it. Convention collective, je ne veux
pas... Ah! c'est trop compliqué. Aboli.
M. Garon: Mais, là, vous n'en avez pas, de convention.
Là, vous n'en n'avez pas non plus.
M. Elkas: Oui, on en a une.
M. Garon: Bien non!
M. Elkas: Bien oui, bien oui!
M. Garon: Bien, elle n'est pas appliquée.
M. Elkas: Elle a été signée.
M. Garon: II y a eu un arbitrage.
M. Elkas: II y a une entente.
M. Garon: II n'arrive rien.
M. Elkas: II y a une entente. Non, non, je m'excuse.
Informez-vous, c'est fait, la semaine dernière.
M. Garon: Oui?
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Vous vous êtes entendus sur quoi?
M. Elkas: Vous demanderez la question à un autre
temps.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'on
poursuit ou si on attend le contenu de l'examen, le contenu du
cours?
M. Garon: Bien, si le ministre a jugé important de donner
le contenu du cours, il faudrait bien l'avoir.
M. Elkas: Bien, je vous le donne pour votre information. On peut
continuer, mais ça ne changera pas grand-chose si vous êtes
convaincu que ça ne vaut rien.
M. Garon: Le ministre est convaincu que ça ne changera pas
grand-chose, qu'on l'ait ou qu'on ne l'ait pas.
M. Elkas: Non, vous, vous pensez que ça ne change pas
grand-chose.
M. Garon: Non, mais, moi, je dis les mots.
M. Elkas: Non, les mots, c'est les mots. Vous jouez
à...
M. Garon: On dira ce qu'on voudra, les mots qu'il y a ici,
ça ne reflète pas du tout ce que le ministre dit.
M. Elkas: Est-ce qu'on joue à l'avocat, là, ou
est-ce qu'on regarde le contenu?
(Consultation)
M. Garon: On va laisser en suspens 48.13, puis on va continuer
les autres parce que...
La Présidente (Mme Bélanger): Les autres, c'est de
la concordance avec 48.13.
M. Garon: Je comprends, mais les modalités, le
fonctionnement est dans 48.13. Ce n'est pas sur les principes qu'on s'obstine
dans tout ça. On a dit qu'on était d'accord sur le principe. Sauf
que, dans l'application, ça ne marche pas. Ce que le ministre dit puis
ce qu'on retrouve dans la loi, c'est différent.
M. Elkas: C'est une opinion que vous avez, M. le
député de Lévis. Mais l'opinion qu'on a, nous... Ce
paragraphe permet tout ce qu'on a décrit. Tout ce qu'on a décrit,
il le permet. Mais, si on veut s'enligner sur un débat sur les
règles d'écriture, bien, là, on pourrait peut-être
ajourner et aller faire ça ailleurs.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, 48.13 est
suspendu.
J'appelle 48.14.
M. Elkas: «Tout conducteur d'un autobus ou d'un minibus
affecté au transport d'écoliers doit avoir avec lui son
certificat de compétence.» C'est-à-dire, il doit l'avoir
avec lui, en sa possession.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté?
M. Garon: Sur division, parce que le certificat de
compétence ne veut plus rien dire de la manière qu'il est
écrit.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, 48.14 est
adopté sur division. J'appelle 48.15.
M. Elkas: «Le conducteur d'un autobus ou d'un minibus
affecté au transport d'écoliers doit remettre à l'agent de
la paix qui le lui demande son certificat de compétence pour examen.
«L'agent de la paix doit remettre ce certificat dès qu'il l'a
examiné.»
Il va le lui remettre, comme un bon garçon, ou une bonne fille,
parce qu'il y a des dames, chez nous, parmi les contrôleurs routiers.
M. Garon: Pas beaucoup.
M. Elkas: une minute! 20 %, 20 %.
M. Garon: Bien oui, mais il y a eu 30 000 applications ou 35 000
applications. À mon avis, vous auriez pu en nommer 50-50. Sur le nombre
d'applications que vous avez eues...
M. Elkas: C'est proportionnel au nombre qui a fait
application.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, 48.15 est
adopté?
M. Elkas: Adopté.
M. Garon: Adopté. Parce que, là... Bien,
adopté. Ça ne donne rien, ça. Ce n'est pas un permis
vraiment... Le ministère n'aura rien vérifié
là-dedans. On oblige les agents de la paix à regarder les papiers
que le ministère n'aura pas contrôlés d'aucune
façon. Sur division.
Une voix: Même si c'est adopté sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté sur
division.
J'appelle 48.16.
M. Elkas: «Le propriétaire, le locataire ou la
personne qui a le contrôle d'un autobus ou d'un minibus affecté au
transport d'écoliers ne peut laisser conduire cet autobus ou ce minibus
par une personne qui n'est pas titulaire du certificat prescrit à
l'article 48.12.»
M. Garon: Oui, mais il n'y a pas de contenu après... (12 h
40)
M. Elkas: Ah! It is your opinion.
M. Garon: On demande de montrer un diplôme qui n'a aucune
balise.
M. Gauvin: M. le député de Lévis, vous
comprendrez comment, à mon avis, il est important que les conducteurs
d'autobus scolaire puissent recevoir de la formation et, de façon
périodique, la renouveler pour les mesures de sécurité. Je
pense que c'est un des points importants.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
48.16 est adopté?
M. Garon: Sur division. Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division.
J'appelle l'article... Non, on ne peut pas l'adopter tout au complet, parce que
le 48.13 est...
M. Elkas: En suspens.
La Présidente (Mme Bélanger): ...suspendu. Est-ce
qu'on revient à ça ou si on poursuit pour revenir...
M. Elkas: II est en train de le lire, il voit l'importance
de...
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: Vous en voyez l'importance, c'est devant vous, la
preuve est là.
M. Garon: Bien, la preuve...
M. Elkas: La seule façon de vous convaincre, c'est de vous
faire suivre le cours de 15 heures.
M. Garon: Je n'aspire pas à chauffer les autobus.
M. Elkas: I think that if you have any responsibility to the
people that you represent, you should take that course. I convince you...
M. Garon: Est-ce que le ministre a suivi le cours?
M. Elkas: Non. Aussitôt que je serai disponible, je vais
faire ma tournée, je vais évaluer, aussi, non seulement le cours,
mais les personnes qui prennent le cours pour savoir comment...
M. Garon: Bien, moi, je n'embarquerai pas dans votre autobus.
M. Elkas: Parce que déjà, à date, il y a des
gens qui ont pris le cours, et les remarques sont très, très
bonnes. C'est très, très bien évalué.
M. Garon: Mais, au fond, ça ne vous donne rien de suivre
le cours, vous n'avez pas le permis de conduire d'un autobus. Parce que vous
faites une distinction entre ce cours-là, de valorisation et de
relations publiques, et le permis de conduire d'un autobus, c'est une autre
affaire.
M. Elkas: II l'a déjà, son permis de conduire.
M. Gauvin: Oui, mais il peut aller le chercher.
M. Garon: Oui, ça veut dire que le permis de conduire
n'est pas un permis spécifique.
M. Gauvin: II est admissible pour tous les...
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas un cours
pour un permis de conduire, ça.
M. Garon: Non, je sais.
M. Gauvin: Non, je sais bien. Mais il peut aller le chercher
avant s'il veut l'avoir. M. le député de Lévis a dit: II
ne l'a même pas.
(Consultation)
M. Gauvin: Personnellement, Mme la Présidente, à
mon avis, les trois points les plus importants pour la sécurité
dans le transport d'écoliers, et c'est très personnel ce que je
vous dis là et je peux le soutenir par des démonstrations, c'est
d'abord la compétence des chauffeurs, la condition mécanique des
véhicules et les brigadiers scolaires dans les autobus. Quand on couvre
ces trois points-là, je pense qu'on couvre assez bien la
sécurité. Il y a toujours moyen d'en ajouter, mais je pense que
c'est la base. En ce qui nous concerne, les cours de formation pour les
chauffeurs d'autobus, je pense que c'est un point important.
M. Garon: L'article 3, sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, 48.13 est
adopté sur division. L'ensemble de l'article 3 est adopté sur
division.
Infractions et peines
J'appelle l'article 4.
M. Elkas: Oui, Mme la Présidente. L'article 73 de cette
loi, modifié par l'article 140 du chapitre 33 des lois de 1991, est
remplacé par le suivant: «Quiconque enfreint l'article 50 commet
une infraction et est passible d'une amende d'au moins 325 $ et d'au plus 1400
$.»
Une voix: 700 $. C'est une erreur.
M. Elkas: C'est une erreur. Je pense que j'aimerais... Vous
pouvez l'expliquer. Il y a une erreur ici. Je vais demander à Me Drolet
de l'expliquer.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Drolet.
M. Drolet: avant l'adoption du chapitre 33 des lois de 1991,
notamment l'article 140, l'amende minimale était, à ce
moment-là, de 250 $ et l'amende maximale était de 1150 $. le
chapitre 33 des lois de 1991 a actualisé les amendes en les augmentant
dans une proportion d'environ 30 %, et c'est ce qui est arrivé à
l'amende maximale qui est passée de 1150$ ou 1250 $ je pense que
c'est 1150 $ à 1400 $, sauf que l'amende minimale, il y a eu une
erreur sur la fixation du montant. au lieu de passer de 250 $ à 325 $,
elle a été portée de 250 $ à 700 $, ce qui
représente une augmentation de quelque 180 %, ce qui est tout à
fait disproportionné par rapport à l'ensemble des augmentations
que la loi apportait. alors, cet article-là vise à corriger cette
erreur-là et à ramener l'amende minimale à l'augmentation
qui aurait dû être donnée à cette amende-là,
soit 325 $.
M. Garon: Plutôt que 700 $. M. Drolet: Plutôt
que 700 $. M. Garon: O.K. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 4
est adopté.
J'appelle l'article 5.
M. Elkas: Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 74.2, des suivants: «74.2.1 Quiconque enfreint
l'article 48.12 commet une infraction et est passible d'une amende de 200 $
à 300$.»
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, 74.2.1 est
adopté sur division. J'appelle 74.2.2.
M. Elkas: «Quiconque enfreint l'article 48.14 commet une
infraction et est passible d'une amende de 30 $ à 60 $.»
M. Garon: D'après vos informations, le cours va
coûter combien?
M. Elkas: L'ensemble du cours? M. Garon: Oui.
M. Elkas: Ah, mon Dieu! je n'ai pas cette information-là.
Mais il y a eu tellement de gens qui ont été impliqués
dans ce cours...
Une voix: Vous voulez savoir, par conducteur?
M. Elkas: Non, non, non...
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Le cours coûte combien?
M. Garon: Oui. Celui qui est obligé de suivre ce
cours-là de 15 heures, ça va lui coûter...
M. Elkas: Environ 100 $, ce qui couvre les frais.
M. Garon: Bien, 100$... Vous allez en avoir combien par
classe?
Une voix: Quinze.
M. Elkas: Quinze personnes par classe.
M. Garon: 90 $ l'heure. Il va falloir qu'il charge cher.
Aïe! quinze heures à 100 $. Vous allez avoir 15 personnes par
classe, ça veut dire à peu près 100 $ l'heure.
M. Elkas: Ça comprend... Les frais seront fixés
autour de 100$...
M. Garon: Si quelqu'un travaille 6 heures par jour, 600 $ par
jour...
M. Elkas: ...et vont couvrir les frais des cours eux-mêmes,
l'utilisation et le matériel pédagogique et les frais
d'émission du certificat. Alors, dans l'ensemble, ça couvre tout.
Puis on nous avise que, si c'est...
M. Garon: C'est cher. M. Elkas: C'est cher?
M. Garon: Oui. Quinze heures, c'est un demi-crédit.
M. Elkas: On n'est pas là pour...
M. Garon: Un crédit, c'est... 15 heures, c'est combien,
par rapport à un crédit? Un crédit, c'est combien
d'heures?
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas 45?
M. Garon: Quarante-cinq heures. C'est un crédit. Combien
chargent-ils dans les écoles pour un crédit?
Une voix: 300 $ au-dessus.
M. Garon: Pas pour un crédit.
Une voix: Pour un cours. Un crédit, ce n'est pas un cours.
C'est trois crédits, un cours. C'est 45 heures, M. Garon.
M. Garon: L'université, c'est combien, par session?
Une voix: À Laval, c'est 900 $... (Consultation)
M. Elkas: La personne va payer 6 $ l'heure. Une voix:
Quinze crédits. M.Elkas: 6$ l'heure...
M. Garon: Un cours universitaire, ce n'est même pas ce
prix-là.
M. Elkas: II ne paie pas 6 $ l'heure?
M. Garon: Non, si vous avez du monde dans la classe. Ce n'est pas
6 $ l'heure. Ce n'est pas comme si c'était un cours individuel. Ce n'est
pas un cours individuel, c'est un cours avec plusieurs personnes dans la
classe. Alors, quand ils arrivent tant dans la classe, ça veut dire
qu'ils chargent les prix... Qu'on soit à la formation professionnelle,
au cégep ou à l'université, regardez combien on charge.
Actuellement, quand on dit: 100 $ du cours, pour 15 heures, ça fait un
crédit, l'équivalent d'un crédit, alors, quand on
charge... L'université, habituellement, par année, les gens font
à peu près 30 crédits. Trente crédits à
l'université? Ça leur fait à peu près 6 $ du
crédit. Non, attendez un peu... (12 h 50)
Une voix: Combien ils chargent, eux autres? 800 $ par
année?
M. Garon: 800 $ par année, 900 $. À
l'université, c'est moins cher que ça.
Une voix: Mme la Présidente...
M. Garon: Parce que 900$... À l'université,
ça fait à peu près 900 $, divisé par 15...
M. Elkas: On n'est pas à l'université,
là.
M. Garon: Non, non, je comprends. On n'est pas à
l'université. Justement, ça devrait être moins cher.
M. Gauvin: Mme la Présidente, ce.qu'il faut retenir, c'est
que ces cours-là vont être offerts en région,
échelonnés sur un certain nombre de jours.
M. Garon: Oui.
M. Gauvin: Ce n'est pas 15 heures la même semaine, en
supposant, pour ne pas déranger les conducteurs dans leur... Non,
ça ne dérange pas. Mais l'organisation des cours est
différente.
M. Garon: Je comprends ça. M. Gauvin: Elle est
différente.
M. Garon: Mais ça veut dire, par exemple, que, dans une
région, vous avez 20 personnes qui suivent le cours, vous leur chargez
2000 $. Quinze heures, ça se charge à peu près en trois
jours; 2000 $ pour trois jours, c'est bien payé, pour une personne.
M. Elkas: Mais là, si on va pour le principe que la
personne qui va... Comme l'ouvrier qui a sa carte ou qui a sa boîte
à outils, c'est lui qui paie pour. Là, est-ce que vous êtes
en train de nous demander de subventionner le cours, comme on fait avec
l'université?
M. Garon: Ce n'est pas ça que j'ai dit.
M. Elkas: Est-ce que vous êtes en train de nous dire que
l'étudiant...
M. Garon: Non, non, mais...
M. Elkas: L'étudiant, lui, il paie bien des choses qu'on
ne voit pas aussi. Je le sais, moi. Je reçois des comptes...
M. Garon: Oui.
M. Elkas: ...et des livres à 100 $ la copie. On ne le
verra pas, ce qu'on est en train de décrire ici.
M. Garon: Mais, actuellement, vous avez 15 heures, on charge 100
$. On met un groupe, mettons, de 20 personnes ou 25 personnes dans une
classe...
M. Elkas: Quinze personnes, on vient de mentionner.
M. Garon: Oui, ce que vous dites là... On va
vérifier ça.
M. Elkas: Ça peut être 6 dans les
régions.
M. Garon: Alors, ça veut dire, à ce
moment-là, que c'est un cours assez cher pour 15 heures.
M. Elkas: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va?
74.2.2 est adopté?
M. Elkas: Adopté.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 74.2.3.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division.
L'article 74.2.4.
M. Elkas: Sur division. Des voix: Ha, ha, ha! M. Garon:
Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5 dans son
ensemble est adopté sur division.
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
6.
M. Elkas: L'article 6. Ah, mon Dieu! Mme la Présidente.
L'annexe A de cette loi, modifiée par l'article 16 du chapitre 53 des
lois de 1992, est de nouveau modifiée par le remplacement, dans le
paragraphe 1, de «Ville de Saint-Mathias-sur-Richelieu» par
«Municipalité de Saint-Mathias-sur-Richelieu».
La municipalité a demandé qu'on change... Il s'est
glissé une erreur, puis on vient la corriger. Ce n'est pas la ville,
mais la municipalité. On le fait à la demande de la
municipalité.
M. Garon: C'est ce qui arrive quand les ministres ne lisent pas
leurs projets de loi.
M. Elkas: Oh God! Ha, ha, ha!
M. Garon: Quelqu'un qui lit son projet de loi, il se rend bien
compte que...
M. Elkas: Ce n'était pas le mien, ça, hein? Non, ce
n'était pas le mien.
M. Garon: Saint-Mathias-sur-Richelieu, ce n'est pas une ville,
c'est une municipalité. Adopté.
M. Elkas: C'est une municipalité.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 6
est adopté.
J'appelle l'article 7.
M. Elkas: La présente loi entre en vigueur le 1er juillet
1993, à l'exception des articles 48.12 et 48.14 à 48.16 de la Loi
sur les transports, édictés par l'article 3, qui entreront en
vigueur le 1er juillet 1995.
M. Garon: Ça va vous prendre deux ans pour mettre
ça en vigueur.
M. Elkas: Aïe! Dix mille chauffeurs, c'est du stock! Il faut
tous les passer.
M. Garon: C'est-à-dire, non. Vous allez les passer avant
le 1er juillet 1995.
M. Elkas: Avant 1995, oui.
M. Garon: Us n'auront pas l'obligation de suivre leur cours
avant.
Des voix: Bien oui! M. Garon: Bien non! M. Elkas:
Avant le 1er... Oui... (Consultation)
M. Garon: Bien non! L'obligation, c'était à 48.12.
Il n'y a pas d'obligation avant le 1er juillet 1995.
Mme Pelchat: Ils suivent leur permis avant, leur cours avant.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 7 est
adopté.
Est-ce que le titre...
M. Garon: Sur division.
M. Elkas: J'ai une motion...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant!
M. Garon: L'article 7, sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le titre
du projet de loi est adopté? Oui, je l'ai dit, sur division.
M. Garon: Non, vous ne l'avez pas dit.
La Présidente (Mme Bélanger): Je ne l'ai pas dit.
Je m'excuse. L'article 7 est adopté sur division.
M. Garon: Oui. D'autant plus que les articles de loi qui entrent
en vigueur plus tard, vous avez vu ce qui arrive au gouvernement? Il y aurait
plusieurs lois qui ne seraient pas en vigueur, parce que qu'est-ce que
vous voulez? avec le genre de suivi qu'on fait au gouvernement, on a
oublié de les mettre en vigueur,
puis on les applique.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
M. Garon: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le titre
du projet de loi est adopté, «Loi modifiant la Loi sur les
transports»?
M. Garon: Adopté. Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'ensemble
du projet de loi, tel qu'amendé, est adopté?
Une voix: Adopté.
M. Garon: Sur division.
La Présidente, (Mme Bélanger): Adopté sur
division.
M. le ministre, est-ce que vous voulez faire une motion de
renumérotation?
M. Elkas: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que la motion
de renumérotation est adoptée?
M. Garon: Adopté. Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): La commission ajourne
ses travaux sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 56)
(Reprise à 16 h 22)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements déclare sa séance
ouverte. Le mandat de la commission est de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 85, Loi modifiant la
Loi sur l'instruction publique en matière de contrats de transport
d'élèves.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Oui. M. Bergeron (Deux-Montagnes) est
remplacé par M. Lafrance (Iberville); M. Charbonneau (Saint-Jean) est
remplacé par M. Gobé (LaFontaine); Mme Marois (Taillon) est
remplacée par Mme Dupuis (Verchères); M. Thérien
(Rousseau) est remplacé par M. Richard (Nicolet-Yamaska).
Projet de loi 85
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. M. le
ministre, est-ce que vous avez des remarques préliminaires?
M. Elkas: Non. J'ai fait mes remarques hier, Mme la
Présidente.
Discussion générale
M. Garon: J'aurais une question à demander au ministre en
guise de remarques préliminaires.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
Parrainage par le ministère des
Transports
M. Garon: Comment se fait-il que le projet de loi est
piloté par le ministre des Transports alors que c'est une loi concernant
l'instruction publique? Je comprends que c'est en matière de contrats de
transport d'élèves, mais, essentiellement, la qualité de
l'enseignement est touchée par le transport par autobus. Si vous
promenez des enfants dans les autobus... J'ai vu même, comprenez-vous,
des plaintes de gens, à savoir que les enfants arrivent à
l'école après avoir entendu, parce que le chauffeur aime mieux de
la musique métallique ou de la musique étourdissante... Les
parents font des pressions pour faire changer la musique dans les autobus et
ils ne sont pas capables; ils sont furieux, ils disent que l'enfant arrive
à l'école tout énervé d'avoir entendu une musique
d'enfer. Et le soir, en revenant, c'est pareil. Moi, j'ai entendu des parents
qui m'ont dit: On essaie de faire des représentations dans ce
sens-là et il n'y a rien à faire.
Pourquoi une loi comme celle-là est-elle pilotée par le
ministre des Transports plutôt que par le ministère de
l'Éducation? Il doit y avoir des contenus quand même... Au
transport scolaire, il doit y avoir une façon de faire qui est plus
utile à l'enseignement, qui relève beaucoup plus de
l'enseignement, qui est beaucoup plus accessoire à l'enseignement. Et il
me semble que ça devrait être une loi, celle qu'on a devant nous,
qui relève des gens qui sont dans le domaine de l'enseignement
plutôt que de ceux qui sont dans le domaine du transport.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Je peux vous répondre, M. le
député de Lévis. On retrouve, dans la Loi sur
l'instruction publique, à l'article 725: «Le ministre de
l'Éducation est chargé de l'application de la présente
loi, sauf l'article 291, les premier et deuxième alinéas de
l'article 292, les articles 293 à 301, 385, 453, 454 dont l'application
relève du ministre des Transports.»
Je demanderais à Me Drolet de peut-être, en
complément, répondre, donner un petit peu d'historique à
la raison pour laquelle ça a été fait de cette
façon-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Drolet.
M. Drolet : En fait, le transfert des responsabilités en
matière de transport scolaire s'est même opéré lors
de la création du ministère des Transports comme entité
distincte, à l'époque, je pense, des Travaux publics ou de la
Voirie, en 1972, et le personnel même qui travaillait à ce
moment-là au ministère de l'Éducation en matière de
transport scolaire avait été muté au ministère des
Transports, de même que les budgets.
M. Garon: Ah! c'est un peu, comme ça, quelques
années après, que ce sont les ingénieurs du
ministère des Travaux publics et des Terres et Forêts, de la
forêt, qui ont fait les plans pour la haute-ville de Québec et
l'édifice G. Ça veut dire que c'était quand même...
Ce n'était quand même peut-être bien pas de très
bonnes affectations. C'est un bon exemple, parce que vous savez que des
édifices G n'ont jamais été conçus au
ministère des Terres et Forêts, comme si on était dans le
bois en plein coeur de Québec. Alors, c'est peut-être à peu
près en vertu des mêmes affectations un peu curieuses qu'on a
modifié ces questions-là. Mais avant, de qui relevait... Avant
qu'on fasse le ministère des Transports, de qui relevait la question du
transport scolaire?
M. Drolet: Jusqu'en 1972, Mme la Présidente,
c'était le ministère de l'Éducation qui s'occupait du
transport scolaire. Parce que c'est au tout début, en 1965 je pense,
qu'a commencé réellement la structuration des services de
transport scolaire. En 1968, il y avait eu une commission d'enquête sur
la sécurité en matière de transport scolaire, et, si ma
mémoire est bonne, je pense qu'une des recommandations, comme il
s'agissait de sécurité routière, était que les
questions de transport scolaire relèvent du ministère des
Transports.
M. Garon: C'est depuis ce temps-là que les enfants
décrochent de plus en plus dans les écoles ou encore doublent de
plus en plus. Parce que, avant, ça dépendait du ministère
de l'Éducation c'est ça qu'on me dit, au fond puis
ça a été affecté à partir de 1972 au
transport scolaire, sauf qu'on voit que ça n'a pas donné les
meilleurs résultats. Parce que, aujourd'hui, on fait de plus en plus de
transport scolaire. Les enfants apprennent à faire de l'autobus. 424 000
000 $ dans le transport scolaire, c'est de l'argent. C'est le plus gros budget
du ministère des Transports actuellement. C'est même plus gros que
la voirie...
Une voix: Non, à part.
M. Garon: Non, non, mais, à la voirie, si on les divise
par item. Alors, ça fait un gros budget. Ça fait un gros budget
pour le transport scolaire. Alors, il faudrait se poser des questions, à
savoir si on ne devrait pas avoir moins de transport scolaire et des
écoles moins grosses pour que les enfants passent plus d'heures sur les
bancs d'école ou les bancs d'étude, plutôt que de faire du
tapecul dans l'autobus.
M. Gauvin: Mme la Présidente, en rapport avec les
commentaires que le député de Lévis vient de faire,
à ma connaissance, le ministère des Transports n'est aucunement
impliqué dans la préparation, en fait dans le plan d'affectation
des élèves. Le ministère des Transports tout simplement
répond à la demande des commissions scolaires par rapport au plan
qu'elles déposent et j'aimerais que ça me soit
confirmé sur les circuits. C'est le ministère de
l'Éducation, c'est les commissions scolaires directement qui
déposent leurs plans de circuits scolaires. Donc, le ministère
des Transports n'est pas impliqué dans les circuits scolaires.
M. Garon: C'est justement. C'est justement. Je sais comment
ça marche dans les ministères. Quand c'est un autre qui paie,
c'est comme si c'était de l'argent de Monopoly. Si c'était le
ministère de l'Éducation qui devait payer 424 000 000 $ de
transport scolaire, peut-être qu'il se poserait des questions sur la
conception de l'école. C'est de l'argent, 424 000 000 $, vous savez, 424
000 000 $, alors qu'actuellement il y a des problèmes dans les
écoles, ça décroche à tour de bras. Ça ne va
pas bien dans le système d'enseignement, actuellement, au Québec.
Ça va mal. Ça bloque à tour de bras partout. Les gens qui
ont étudié ont des diplômes... à part ça, ils
ne passent pas les examens de la corporation. Les jeunes, comprenez-vous, ils
sont écoeurés de l'école, ce n'est pas long. Qu'est-ce que
vous voulez? Faire des tours d'autobus, comprenez-vous, avec de la musique
à tue-tête, ils rentrent à l'école à
moitié fous le matin, puis, quand arrive le midi, ils sont tout
excités parce qu'ils ont 20 minutes pour dîner.
C'est justement, c'est que, si le ministère de l'Éducation
réalisait qu'il y a 424 000 000 $ qu'il pourrait mieux affecter avec des
écoles mieux conçues, possiblement qu'à ce
moment-là il réaffecterait ces choses, il réaffecterait
l'argent de façon différente. Tandis que là, bien, il s'en
fout; dans le fond, ce n'est pas lui qui paie. Il dit: C'est le ministre des
Transports qui a le budget, sauf qu'en termes de conception d'écoles...
(16 h 30)
Je vais vous donner un exemple. Mme la Présidente, le meilleur
exemple. J'ai vu récemment une annonce, on me disait hier, à
Montmagny, qu'il va y avoir un collège à Montmagny. Comment
ça fait d'années que, moi, je suis un de ceux qui
préconisent que les collèges sont trop gros? Quand je vois le
cégep de Sainte-Foy à 7000 étudiants, puis le
collège de Trois-Rivières, le cégep, à 5400, puis
les autres à 5000, je trouve que ça n'a pas de bon sens. On
dépouille les gens de leur région. J'étais un de ceux qui
ont contribué à faire en sorte qu'il y ait un premier
collège aux îles-de-la-Madeleine. Il n'était pas gros quand
il a commencé; aujourd'hui, il est rendu autour de 200 à 300.
Puis les gens sont contents d'avoir des moins grosses
écoles.
En même temps qu'on va commencer à réduire les
cégeps, on va avoir des polyvalentes monstrueuses, comprenez-vous. On va
avoir des écoles primaires où il va falloir aller chercher les
enfants de plus en plus loin. Les enfants de cinq ans, six ans, ceux qui sont
à la maternelle, ou encore les enfants de six ans, sept ans, eux autres,
ils vont se taper des voyages d'autobus deux fois ou quatre fois par jour,
alors que, dans nos cégeps, on va commencer à les rapprocher, ce
qui est une bonne chose. On devrait avoir des cégeps beaucoup moins
gros. Parce que, moi, je pense qu'un collège... j'ai fait huit ans dans
un collège où on était 500 et quelques. J'ai trouvé
ça correct.
Aujourd'hui, quand je vois des places, je vais à des places, je
me rends compte que les gens trouvent qu'ils sont dans des trop grosses
universités. Des gens de 20 ans trouvent qu'ils sont dans des trop
grosses universités, puis, nous autres, aujourd'hui, les enfants, on les
met dans des grosses écoles. Au secondaire, on les met dans des
écoles géantes. Puis, aujourd'hui, on se demande comment
ça se fait qu'ils ne veulent plus aller à l'école. Ils
sont tannés, ils ne veulent plus rien savoir de l'école. Et je
pense qu'un des problèmes, un des problèmes, je vous le dis,
c'est que les écoles sont trop grosses puis on fait trop de transport
scolaire, alors que l'argent serait mieux affecté ailleurs pour qu'on
ait des écoles moins grosses, et que nos jeunes arrêtent de faire
de l'autobus autant.
M. Elkas: Mais là c'est une question que vous devriez
poser à Mme Robillard, la ministre de l'Éducation.
M. Garon: Ah! je ne pose pas de questions. Je parle dans la
population, de ces questions-là. Puis je remarque que j'ai beaucoup
d'appui de la population quand je parle de ça, beaucoup d'appui.
M. Elkas: Pour répondre à votre première
question «Pourquoi c'est chez nous?» en 1972-1973, on a tout pris,
nous autres, tout, en matière de transport, que ce soit taxi, transport
en commun. Tout est revenu à la charge d'un ministère qui
était le nôtre. Vous êtes en train de nous dire que le
budget est lourd, qu'il y a 424 000 000 $, que c'est trop. Je peux vous dire
que peut-être que c'est trop, mais, si on se compare à d'autres
où le ministère de l'Éducation gère la flotte de
transport d'élèves, je dois vous dire que notre bilan est pas mal
mieux.
M. Garon: Comparé à qui?
M. Elkas: Comparé à l'Ontario. M. Gordon Smith qui
est avec nous peut vous donner des chiffres sur le nombre d'autobus scolaires
et le nombre d'élèves qu'on transporte en Ontario.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Smith.
M. Smith (Gordon): Si vous me permettez. Le ministère a
publié il y a quelques années une étude très
détaillée sur les comparaisons de nombre de véhicules
utilisés entre le Québec et l'Ontario suite à une
rencontre qu'on avait eue à l'époque avec les
représentants du ministère de l'Éducation en Ontario. Ce
qu'on constatait à l'époque, les ordres de grandeur on
pourra déposer l'étude...
M. Garon: O.K.
M. Smith: ...à ce moment-là, si M. le
député de Lévis est intéressé on
constatait qu'à l'époque on utilisait environ 9000
véhicules de transport...
M. Garon: Où?
M. Smith: ...ici, au Québec, comparativement à
autour de 14 000, 15 000 véhicules en Ontario. La raison fondamentale de
cette situation-là, c'est qu'ici, au Québec, les véhicules
sont réutilisés. Le véhicule est d'abord utilisé
soit pour transporter un élève de niveau primaire et, par la
suite, il fait un second parcours et, en milieu urbain, il peut faire trois ou
quatre parcours, ce qui n'est pas le cas en Ontario, de sorte que, si nos
informations sont...
M. Garon: Qu'est-ce qu'ils font en Ontario?
M. Smith: En Ontario, c'est un véhicule différent
qui fait... Les horaires d'école, il n'y a pas de synchronisation entre
le niveau primaire et le niveau secondaire dans la plupart des cas, de sorte
que c'est un véhicule différent qui va faire le ramassage
scolaire des élèves de niveau primaire et, par la suite, un
second véhicule qui vient faire le ramassage des élèves de
niveau secondaire. De sorte qu'à l'époque, et de mémoire,
mais on pourra déposer l'étude, M. le député, les
coûts comparatifs d'aujourd'hui, si on les projetait en coûts
d'aujourd'hui... La flotte qu'on utilise au Québec, si j'inclus les
taxis pour les personnes handicapées, est de l'ordre de 9800
véhicules. La flotte qui est utilisée en Ontario
présentement est autour de 16 000 véhicules, selon les
informations dont on dispose. le coût total ici, en termes de
subventions, est autour de 420 000 000 $. si on ajoutait la partie de
dépenses qui est effectuée directement par les commissions
scolaires, il faudrait probablement ajouter une dizaine de millions de dollars,
probablement autour de 430 000 000 $, si on prend les coûts de l'an
prochain, alors qu'en ontario on parle de coûts qui sont largement plus
élevés que ça. donc, un coût qui est financé
ici à 95 % par le gouvernement, à 5 % par les commissions
scolaires. c'est un coût qui est largement supérieur en ontario
où on parle de coûts qui sont au-dessus de 600 000 000 $, qui sont
presque de 700 000 000 $, pour la prochaine année scolaire. alors, donc,
ils sont aux prises avec un problème de rationalisation de leurs
dépenses en transport scolaire qui est extrêmement
difficile à contrôler du point de vue général
des coûts. On pourra déposer cette étude-là qui
était une étude comparative, qui a été
publiée par le ministère, qui date de quelques années,
mais dont, au niveau des paramètres, la réalité est
toujours la même. Ils sont aux prises, en Ontario, avec une
difficulté de contrôler ce budget-là et, au niveau des
autorités politiques, ils sont à la recherche de solutions pour
réduire le nombre de véhicules en service. Les informations que
je vous donne là sont des informations récentes. J'ai eu des
conversations avec les représentants du ministère de l'Ontario
lundi dernier à ce sujet-là, et ils étaient
préoccupés de voir comment au Québec on avait
réussi à maintenir, à toutes fins pratiques, dans les
dernières années, le taux de croissance autour de l'inflation ou
à peine un point au-dessus de l'inflation.
Lorsqu'on a introduit la réforme du transport en 1972, le nombre
de véhicules qui étaient utilisés dans le transport
scolaire, de mémoire, a été réduit d'au moins 2000
à 3000 véhicules, à ce moment-là, en
régionalisant les services. Il faut dire que le ministère des
Transports, en 1972, a hérité d'une situation qui existait
à l'époque. L'opération 55, qui a été la
création des polyvalentes et des régionales, a
précédé et longuement précédé
l'arrivée du transport scolaire sur une aussi vaste échelle qu'on
le connaît aujourd'hui. En fait, le transport scolaire est venu
plutôt répondre à une situation qui avait été
créée à cette époque-là, à savoir
l'existence des polyvalentes qu'il fallait desservir.
M. Garon: Sauf que vous me donnez à peu près...
C'est exactement ce que je pensais. Nous autres, si on a réussi à
faire le transport du primaire et du secondaire avec le même autobus,
ça veut dire que, c'est justement, les enfants doivent être rendus
à la maison à 15 h 30 pour qu'on aille faire un autre voyage.
C'est justement. C'est exactement ce que je pensais qui arrivait. Là,
c'est l'efficacité du transport. J'aimerais mieux qu'on regarde
l'efficacité de l'école ou de l'éducation. Actuellement,
en ce moment, on vise à... C'est justement ce que je craignais.
Là, le but, c'est de rendre le transport efficace, peu importent les
résultats scolaires. Souvent, on prend des modèles
américains ou des modèles ailleurs, en France, alors qu'on oublie
de prendre des modèles dans des pays comparables. Je pense, par exemple,
au Danemark, à la Suède, à la Norvège, à la
Suisse, des pays qui ont à peu près notre population. Sauf qu'on
ne peut pas comparer des choses comme ça.
En Ontario, je suis convaincu, rien qu'à sa face même,
quand on me dit: On prend plus d'autobus, parce que le primaire et le
secondaire est différent, justement, ce qui permet aussi, puisque
l'autobus n'est pas obligé de revenir pour prendre les gens du
secondaire, sans doute d'amener les enfants à une heure raisonnable
à la maison, alors que les parents sont revenus, ceux qui sont sur le
marché du travail. Ici, aujourd'hui, on a un problème
épouvantable sur le plan des familles. Nos enfants doivent être
rendus, les enfants doivent être revenus à la maison à 15 h
30, 15 h 15, 15 h 30, parce que l'autobus, sans doute, il faut qu'il aille
faire un autre voyage. Résultat: il y a des enfants de sept ans, huit
ans qui sont dans les maisons tout seuls à 15 heures et quelques de
l'après-midi, et il n'y a pas d'étude dans les salles
d'étude, parce que les gens veulent...
Aujourd'hui, le régime pédagogique est mené par
l'autobus. On dit: Là, il faut que l'autobus parte à telle heure;
organisez-vous en fonction de ça. C'est justement le problème.
C'est justement ça, le problème. On a peut-être bien rendu
l'autobus efficace, mais on a rendu l'école inefficace, alors que le but
de l'école, ce n'est pas d'organiser l'école autour de l'autobus.
L'autobus, c'est un service à l'école, et là on change
toute la nature des choses.
Ça ne m'étonne pas. Ça ne m'étonne pas ce
que je viens d'entendre comme réponse. Le système de transport
scolaire au Québec est sans doute trop efficace et le résultat,
c'est que nos enfants n'ont plus le temps d'aller à l'école, il
faut qu'ils rentrent à la maison au plus sacrant, parce qu'il faut aller
faire un autre voyage avec le secondaire.
M. Elkas: De quelle façon ça peut affecter le
régime pédagogique? De quelle façon ça peut
l'affecter? Ça finit à 14 heures, ça finit à 15
heures, à 15 h 15, «anyway», d'une manière ou d'une
autre.
M. Garon: Non, ce n'est pas ça. C'est parce que, si...
M. Elkas: Tout ce que vous dites, vous, votre point, c'est que
les gens seraient forcés de rester à l'école...
M. Garon: Ils pourraient.
M. Elkas: ...surveillés par quelqu'un...
M. Garon: Oui.
M. Elkas: ...puis quelqu'un pourrait aller les chercher à
17 heures...
M. Garon: Oui.
M. Elkas: ...lorsque maman et papa seraient de retour de leur
travail.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: C'est ça que vous dites? Et on ajouterait quoi?
300 000 000 $ au budget existant,..
M. Garon: Non.
M. Elkas: ...de 424 000 000 $.
M. Garon: Pourquoi?
M. Elkas: That is what you are saying. C'est ça.
M. Garon: Non. C'est parce que, si vous avez de l'étude
à l'école... D'ailleurs, c'est l'avis de plus en plus des
commissions scolaires, c'est de faire de l'étude à
l'école, parce que les parents, aujourd'hui... Il faut regarder la
famille d'aujourd'hui. Les parents sont sur le marché du travail, en
général. Je vois le député de Montmagny qui dit
non. Je comprends que, dans des municipalités, dans les
municipalités rurales, les couples ne travaillent pas
nécessairement en dehors du foyer. Ils travaillent peut-être
à la ferme, quelque chose de même. Ce n'est pas la même
chose. Dans les milieux urbains, ou mi-ruraux, mi-urbains, souvent, le couple
travaille à l'extérieur de la maison, et là c'est
souhaitable que l'enfant puisse faire de l'étude à
l'école. D'ailleurs, c'est ce que les parents souhaitent,
qu'après l'école il y ait une période de
récréation et, après ça, qu'il y ait de
l'étude et que l'enfant parte de l'école, peut-être
à 17 heures, 17 h 15, 17 h 30, pour arriver à la maison à
l'heure du souper alors que les parents sont revenus de l'ouvrage. En
même temps, bien, on aurait moins de décrochage, les enfanjs
auraient fait plus d'étude, puis les parents... Souvent, bien,
l'étude, ils auraient pu la faire, tandis qu'actuellement ils ne la font
pas parce qu'ils arrivent de l'école, les parents ne sont pas là,
puis ils jouent en attendant les parents. (16 h 40)
M. Elkas: Mme la Présidente, seulement un petit
commentaire pour répondre. Vous allez comprendre, on a été
forcés, nous, de répondre aux besoins des commissions scolaires,
du système qui a été mis en place dans les années
soixante, ce qu'on a mentionné. Évidemment, le problème
était existant entre 1976 et 1984, puis je me demande et je demande au
député de Lévis: Qu'est-ce que son gouvernement a fait
dans le temps pour reconnaître le problème qu'il soulève
aujourd'hui? Est-ce qu'ils avaient des recommandations à faire? Est-ce
qu'elles ont été prises en considération, mises sur une
tablette? C'était quoi, la direction qu'elles devaient prendre?
M. Garon: Une question que j'aimerais demander, Mme la
Présidente.
M. Elkas: Mais je vous ai demandé une question. Ha, ha,
ha!
M. Garon: Bien, moi, je ne suis pas là pour donner des
réponses, je suis là pour poser des questions.
M. Elkas: Non, non, non, mais...
M. Garon: Si les ministres souhaitent qu'on donne les
réponses, les gens n'ont rien qu'à nous élire au
gouvernement, puis on va donner les réponses.
M. Elkas: Mais, avec ce que j'ai entendu pendant trois ans et
demi...
M. Garon: Mais, en attendant, moi, je ne suis pas payé
comme député de l'Opposition pour donner des réponses.
M. Elkas: ...ce n'est pas tellement enrichissant.
M. Garon: Je suis payé pour poser des questions.
M. Elkas: Ce n'est pas tellement enrichissant, pendant trois ans
et demi, les réponses ou les questions qu'on me pose.
M. Garon: À part de ça, je vais vous dire une
chose. Ceux qui, dans l'Opposition, essaient de donner des réponses
plutôt que de poser des questions, les gens s'en rappellent, puis ils ne
rentrent pas au gouvernement. Je me rappelle, M. Ryan faisait ça, lui.
En 1978, 1979, 1980 et 1981, il donnait les réponses plutôt que de
poser les questions. Première nouvelle qu'on a eue, ils ont dit: Bien,
on va le garder dans l'Opposition; il n'a pas encore appris qu'un
député de l'Opposition ça pose des questions. Alors, un
député de l'Opposition, ce n'est pas là pour donner des
réponses, c'est là pour poser des questions. Et, quand il essaie
de donner des réponses plutôt que de poser des questions, il passe
pour un député arrogant, ce que je ne voudrais pas être du
tout parce que ce n'est pas ma méthode.
J'avais posé une question, Mme la Présidente. On nous a
dit le nombre des autobus, puis le budget. J'aimerais savoir le nombre des
élèves inscrits aux écoles en Ontario et au Québec
et le nombre des élèves qui sont transportés en Ontario et
au Québec par ce système de transport scolaire.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gordon Smith.
M. Smith: Je peux vous donner au moins celles du Québec,
les dernières données d'aujourd'hui. Le nombre
d'élèves au Québec...
M. Garon: Primaire et secondaire.
M. Smith: ...primaire et secondaire, aujourd'hui, est de l'ordre
de 65 %. je vais vous donner le chiffre exact...
M. Garon: Au Québec?
M. Smith: ...si vous me donnez quelques instants. le nombre
d'élèves transportés par rapport à la
clientèle inscrite en 1990-1991, était de 65,77 %. il
était de 62,7 % en 1986-1987. il a donc augmenté d'à peu
près 4 % ou 5 % entre 1986-1987 et 1990-1991. il était en
augmentation.
M. Garon: II était de combien, vous avez dit, en
1986-1987?
M. Smith: 62,7 %.
M. Garon: 62,7 %. Puis en 1990-1991?
M. Smith: 65,8 %.
M. Garon: Voyez-vous, ça augmente justement parce qu'il
faut aller chercher les enfants de plus en plus loin. C'est ce que je pensais.
Pour aller remplir les écoles, il faut aller chercher les enfants de
plus en plus loin.
M. Smith: II y a plusieurs facteurs... M. le
député, il y a plusieurs facteurs qui expliquent l'augmentation
du nombre de véhicules.
M. Garon: Ça, c'est le primaire seulement, vous avez
dit?
M. Smith: Non, c'est l'ensemble du réseau.
M. Garon: Du réseau. Mais primaire et secondaire?
M. Smith: C'est l'ensemble du réseau primaire et
secondaire, ce que je vous donne.
M. Garon: Puis si on distingue les deux?
M. Smith: Je n'ai pas devant moi le détail par niveau.
M. Garon: Même si on adopte le projet de loi, j'aimerais
avoir ces renseignements-là.
M. Smith: On pourra vous les donner.
M. Garon: Combien il y a d'élèves inscrits au
primaire, puis combien sont transportés, le pourcentage?
L'évolution, aussi, dans les années. Puis la même chose au
secondaire.
M. Smith: Oui. On a toutes ces données-là. M.
Garon: J'aimerais ça aussi pour l'Ontario. M. Smith: On
pourra vous les donner. M. Garon: Un tableau comparatif.
M. Smith: Oui, on n'a aucun problème à vous fournir
l'information.
M. Garon: Vous avez remarqué que je ne fais pas de
politique avec ça quand je dis ça, hein?
M. Elkas: Non, non.
M. Garon: Parce que je n'essaie pas de dire:
C'est tel parti, c'est tel parti. Moi, je pars d'il y a 30 ans. Il y a
eu le rapport Parent. On a appliqué ça de telle façon,
puis on a bâti des trop grosses écoles. On me dit même que
le rapport Parent ne recommandait pas des grosses écoles comme
ça. C'est qu'une fois qu'on a mis ça dans les mains des
bureaucrates ils ont formé des 55, l'opération 55 justement, 55
trop grosses polyvalentes. C'était une erreur. On aurait
été mieux d'en avoir 120 ou 130, 150, 200, mais des écoles
plus petites. Moi, ils ne me feront pas croire que quelqu'un qui a 14, 15 ans,
ou 13, 14 ans, il est plus heureux dans une polyvalente de 2000 ou de 3000 que
dans une école secondaire où ils seraient 400, 500.
Une voix: 600.
M. Garon: Non, non, même pas 600. On force les nombres. On
faisait huit ans de cours classique avant. On a voulu généraliser
le cours classique. Le rapport Parent disait: II faudrait
généraliser le cours classique, le rendre accessible à
tous. On passait huit ans dans des collèges qui avaient 500, 600
étudiants, plus proche de 500 que de 600, et, aujourd'hui, quand on
regarde ça, on arrive dans des écoles secondaires puis des
polyvalentes avec des milliers d'étudiants. Pas pour faire autant
d'années, pour faire moins d'années que dans les écoles
où on était 500 à 600, puis où on passait huit
années. On a trop fait ça. À un moment donné,
l'enfant qui n'est pas formé, qui a besoin de modèle, qui a
besoin de s'identifier... Souvent, une des personnes auxquelles il s'identifie,
c'est son professeur; des fois, c'est un joueur de hockey. J'aime autant qu'il
s'identifie à un joueur de hockey qui veut gagner qu'à quelque
fumiste faiseux dans une école, qui est un rebut de la
société, comprenez-vous? Pourquoi? Il manque de modèles.
Dans des trop grosses écoles, on arrive à des
phénomènes de gang parce que la personnalité est
brimée. Il faut que les gens, pour développer leur
personnalité, pour savoir ce qu'ils sont dans la vie, puis ce qu'ils
veulent être, ils s'identifient à des gens.
Aujourd'hui, on a tout scrapé. On n'enseigne plus l'histoire,
mais on a tout scrapé nos héros. On n'en a plus, des
héros. On placote. On serait mieux de leur bâtir une école
normale, comme il y en a dans d'autres pays. Et, pour ça, ça veut
dire reconcevoir l'école. Et le transport scolaire, à mon avis,
est un facteur important de ce réaménagement de l'école.
Puis, moi, je n'accuse personne. Vous avez remarqué, quand je parle de
ça, jamais je ne dis: Les libéraux, l'Union nationale ou les
péquistes. À mon avis, c'est un problème de
société actuellement; on a bâti un système scolaire
au cours des 30 dernières années qui ne correspond pas à
nos besoins. Je n'essaierai pas de vous accuser, vous autres, plus que nous
autres, plus que les autres non plus. Je n'accuse personne. Je me dis que,
comme société, il faut repenser l'école parce que, si on
aime nos enfants, on ne peut pas les laisser dans un système qui donne
les résultats qu'il donne actuellement. Il faut changer ça au
plus vite.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Smith.
M. Smith: Juste pour compléter l'information que je
donnais tout à l'heure, il y a deux autres facteurs d'augmentation du
nombre de véhicules, M. le député. C'est l'organisation
même du territoire, l'aménagement du territoire, qui fait qu'on a
un aménagement de territoire avec des bungalows, donc une très
faible densité de population et donc les élèves sont de
plus en plus situés loin de l'école. Et un autre facteur, c'est
la taille des ménages.
M. Garon: Je ne suis pas d'accord.
M. Smith: Auparavant, on avait en moyenne deux ou trois
élèves par famille. On en retrouve en moyenne un, un et demi,
présentement.
M. Garon: Je ne partage pas ce point de vue là.
M. Smith: Donc, la densité est de plus en plus faible.
M. Garon: Oui. À plus forte raison, ne pas bâtir des
écoles de 2000, 3000 étudiants.
M. Smith: Mais, par rapport aux écoles...
M. Garon: II faut aller les chercher de plus en plus loin.
M. Smith: Par rapport aux écoles qu'on a, ça
nécessite du transport pour avoir des écoles qui sont viables du
point de vue même pédagogique, qui offrent des options suffisantes
aux élèves. Donc, c'est...
M. Garon: Oh! les options pédagogiques, je connais
ça.
M. Smith: Au niveau secondaire...
M. Garon: La méthode d'enseignement où on va
apprendre sans étudier, je connais ça. Je pense qu'il faudrait
faire table rase, justement, de la pédagogie pour un bout de temps et
avoir comme seule méthode, dire: On va étudier, il va falloir
étudier pour apprendre. Les méthodes pédagogiques,
souvent, ce sont des rapports brumeux de faux scientifiques, comprenez-vous,
qui essaient de vous dire que, si tu prends telle méthode, tu vas
pouvoir apprendre sans faire d'efforts. Moi, je ne crois pas à ça
beaucoup. J'aime mieux la méthode plus traditionnelle où on dit:
Pour apprendre... On forge, on devient forgeron, qu'on disait. En forgeant on
devient forgeron. Il peut y avoir une méthode pédagogique qui
dit: Lis ça, puis tu vas savoir forger sans avoir forgé. Je ne
crois pas à ça, ces méthodes-là.
Je pense qu'on aimerait mieux, justement, avoir des écoles moins
grosses parce qu'elles sont trop loin, parce que les enfants... C'est vrai,
à plus forte raison, les écoles ne devraient pas être aussi
grosses parce que la densité de la population, c'est vrai qu'elle est
plus petite. Mais, moi, je ne veux pas justifier le transport scolaire. Je
pense que l'idéal, c'est qu'on ait besoin le moins possible de transport
scolaire. Pas le plus possible, le moins possible.
M. Elkas: Entre-temps, nous sommes chargés, M. le
député de Lévis, de la sécurité de nos
jeunes qu'on doit transporter à l'école.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Vous savez comme moi, aujourd'hui, que, lorsqu'on
recommande d'aller au-delà de la limite de 1,6 km, les parents rentrent
assez raide sur nous. Vous allez comprendre qu'on doit répondre, et les
commissions scolaires doivent fournir ce transport scolaire. Là, ce
qu'on est en train de nous dire, de votre côté, c'est que oui, les
écoles sont trop grosses, on devrait réduire les budgets, avoir
plus d'écoles, mais faire marcher les jeunes aussi. C'est un peu le
résultat de votre discours.
M. Garon: Non, moi, je pense peut-être bien qu'on serait
mieux de sauver un peu de transport scolaire, puis payer des repas davantage le
midi à l'école, puis qu'il marche le matin puis le soir.
M. Elkas: Ah! vous allez contre la recommandation de M. Bouliane
qui recommande...
M. Garon: Non, mais il faudrait la regarder.
M. Elkas: M. Bouliane recommande qu'on les transporte le
midi.
M. Garon: Oui, mais il ne serait pas mauvais qu'ils soient
transportés. Mais ce n'est pas ça que je veux dire. Je veux dire,
qu'ils mangent à l'école: manger à l'école le midi,
marcher le matin, marcher le soir, puis manger à l'école le midi.
Quelque 420 000 000 $, ça fait manger du monde pendant un bout de
temps.
M. Elkas: Oui, mais est-ce que vous êtes...
M. Garon: Évidemment, ce ne sera pas tout un budget de
lunch.
M. Elkas: ...en train de me dire qu'on ferait marcher des jeunes
au primaire, 3 km, 4 km, dans votre système?
M. Garon: Hein?
M. Elkas: Est-ce que vous êtes en train de me dire qu'on
retourne comme on l'a fait dans mon temps, marcher 3, 4 km à tous les
jours? (16 h 50)
M. Garon: Non, je n'ai pas dit ça.
M. Elkas: Bien, c'est ça...
M. Garon: Je n'ai pas dit ça; 3, 4 km, c'est trop
loin.
M. Elkas: Vous voulez réduire...
M. Gauvin: Je serais curieux que les parents entendent votre
philosophie, soit de garder les enfants à l'école le midi puis
d'enlever le transport scolaire du midi. Comment réagiraient les
parents? Êtes-vous au courant de...
M. Garon: Non, non, c'est une question de coûts.
M. Gauvin: Oui, oui, mais...
M. Garon: II y a une question de coûts
là-dedans.
M. Gauvin: Ce n'est pas le transport du midi qui est dispendieux,
en principe. Ce n'est pas celui-là.
M. Garon: Bien, vous parlez du monde rural, c'est une affaire,
ça. Le monde rural, c'est une affaire, puis le monde urbain, c'est une
autre affaire.
M. Gauvin: On ne peut pas l'exclure.
M. Garon: Non, non, je veux dire... Bien c'est justement, c'est
trop centralisé. Les places où il y a du monde à la maison
le midi, le couple n'est pas sur le marché du travail, c'est une
affaire. Mais, dans les endroits où le couple est sur le marché
du travail, le père et la mère sont sur le marché du
travail, ils ne souhaitent pas que les enfants reviennent le midi.
M. Elkas: You are right. Vous avez raison.
M. Garon: Je suis convaincu de ça, moi. Alors, c'est une
des choses...
M. Elkas: Puis ils n'espèrent pas que les enfants arrivent
avant 18 heures aussi.
M. Garon: C'est ça, puis ce serait mieux qu'ils arrivent
à 18 heures après avoir fait leurs études, puis avoir
joué un peu. Ils auraient fait les devoirs à l'école, ils
auraient fait faire les questions à un surveillant...
M. Elkas: Bien là, ce n'est pas à l'État,
ces enfants-là, non plus.
M. Garon: Hein? C'était de même avant. M. Elkas:
Ce n'est pas à l'État, ces enfants-là. M. Garon:
C'était de même avant, puis c'était mieux adapté
qu'aujourd'hui.
M. Elkas: Bien, une minute, là. Ils finissaient à
15 h 30, puis ceux qui voulaient rester pour des sports et d'autres
activités, ils restaient.
M. Garon: C'est ça.
M. Elkas: Mais ils avaient un choix. Les autres allaient à
la maison, puis maman était là pour les recevoir. Mais ça
a changé, la société a changé, il faut
s'adapter.
M. Garon: C'est parce qu'on a bâti des trop grosses
écoles.
M. Elkas: Puis, nous, on est des bailleurs de fonds.
M. Garon: On a bâti des trop grosses écoles, on a
bâti un trop gros ministère de l'Éducation. On est partis
de l'absence d'un ministère de l'Éducation et, aujourd'hui, on a
2300 fonctionnaires au central, à l'éducation puis à
l'enseignement supérieur. Écoutez, 2300. Savez-vous combien il y
en a en Suède, des fonctionnaires, puis au Danemark? En Suède, il
y a 8 000 000 de population, puis au Danemark, il y a 5 500 000. Ils ont autour
de 200 fonctionnaires, 150, 200 fonctionnaires, ou 200, 250; entre 200 et 300
en Suède, puis l'autre, entre 150 et 200. Sauf qu'au lieu de
réglementer tout, 2000 fonctionnaires... L'argent, s'il était
réaffecté, les 2000 fonctionnaires, puis l'argent qu'ils
représentent dans les commissions scolaires, dans les écoles, on
aurait moins de contrôle inutile. Donc, trop de contrôle au
central, trop de contrôle au niveau local ou régional et, à
ce moment-là, il y a du monde qui pousse des crayons, qui pousse des
effaces, comprenez-vous, qui demande toutes sortes d'affaires parce qu'il faut
qu'il justifie ses fonctions. Ce serait bien mieux que le ministère dise
quel est son devoir dans une année scolaire, puis, après
ça, avoir des examens de contrôle nationaux pour qu'on puisse voir
celles qui performent, les écoles qui perforaient et celles qui ne
performent pas, pour qu'on pose des questions.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, mais, M. le
député de Lévis, là, on parle de contrats de
transport scolaire.
M. Garon: C'est ça. Tout ça est relié.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Tout ça est relié.
La Présidente (Mme Bélanger): Je trouve qu'on est
très loin du but visé.
M. Garon: Tout ça est relié. C'est parce que je
dis qu'on a un système trop centralisé. Tout ça est
relié. Tout ça est relié.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais ça ne va
pas dans la pertinence du projet de loi qu'on a devant nous.
M. Garon: Bien oui, oui. Oui, oui. Moi, je parle constamment de
ça dans mes assemblées publiques maintenant. Je vais vous dire
une chose, je vous invite; je vais vous dire une assemblée où je
vais aller à un moment donné, il va y avoir quelques centaines de
personnes dans le bout, que vous allez voir là, vous allez voir à
quel point le monde est d'accord avec ce que je dis. Le monde trouve
actuellement que le système d'enseignement, il est bouché. Il est
bouché, il ne fonctionne pas. Ils se rendent compte que les enfants
même doués n'aiment pas l'école. II y a quelque chose qui
ne marche pas.
L'autre jour, je vais vous donner un exemple, je suis allé
à l'Université de Sherbrooke faire une conférence.
Ça adonne que je rencontre plusieurs étudiants, puis il n'y en a
pas un qui est de Sherbrooke. J'ai dit: Comment ça, vous êtes
à Sherbrooke? Vous ne venez pas de Sherbrooke, vous venez de
Montréal, vous venez du nord de Montréal, vous venez d'un peu
partout; pourquoi vous êtes à Sherbrooke? Et tous et toutes m'ont
répondu la même chose: On veut être dans une
université où le professeur nous connaît, qu'on ne soit pas
un numéro, qu'il puisse dire: Bonjour, Jeanne, comment ça va?
Bonjour, Claude, as-tu passé une bonne fin de semaine? Il nous
connaît. Si c'est vrai pour des gens qui ont 20, 21, 22 ans, à
plus forte raison pour ceux qui ont 13, 14 ans, comprenez-vous, qui sont dans
des polyvalentes ou dans des cégeps où ils sont des milliers.
Alors, c'est des gens qui ont un enseignement qui n'est pas suffisamment
personnalisé, où les gens, ils sont là comme.... toi ou
bien un autre, c'est pareil. Ils ont besoin de ça. La formation, il faut
que les gens existent par eux-mêmes.
Savez-vous une chose? J'ai appris des choses qui m'ont dressé les
cheveux sur la tête. J'ai appris, par exemple, que, si vous allez
à la Faculté d'administration de l'Université Laval, vous
allez faire vos travaux uniquement deux par deux. Parce qu'on veut corriger
moins d'examens, deux par deux. Sauf que, quand vous allez passer les examens
de votre corporation pour la première fois de votre vie, vous allez
arriver à passer l'examen un par un. Ne nous demandons pas pourquoi les
gens bloquent après. On m'a dit qu'en génie ça, je
ne l'ai pas vérifié il fallait être six par six.
Imaginez-vous, quand vous allez passer votre examen de la corporation, on va
vous dire: Maintenant, fais-nous le plan d'un pont. Le gars, il dit: Où
sont les autres? Je vais leur demander, pour qu'on en parle ensemble.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Ils sont habitués de faire ça à
six. Là, d'un coup sec, on va dire: C'est toi, puis c'est toi qui es
responsable, c'est toi qui vas signer le devis. Il va paniquer,
l'étudiant.
Alors, pourquoi? Moi, je pense qu'il faut aller actuellement interroger
un système qui ne produit pas ce qu'il devrait produire. Et, à
mon avis, au primaire et au secondaire, le transport scolaire est un
élément important.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va, M.
le député de Lévis?
M. Garon: Puis je n'accuse personne. Je n'accuse pas un parti
politique plus que l'autre.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Verchères.
Admissibilité au transport scolaire
Mme Dupuis: Oui. J'aurais voulu porter à l'attention du
ministre un problème, justement, puisqu'il a abordé le point du
1,6 km. Ce n'est pas toujours évident, ça. Moi, je sais que, dans
une de mes petites municipalités, j'ai rencontré le comité
de parents, et tout ça, il y a des pétitions qui s'accumulent.
Puisque l'occasion s'y prête, puis que vous avez abordé le sujet,
je veux juste ouvrir une petite parenthèse. Les petits bouts de chou de
5 ans qui sont à 1,5 km de l'école, le petit voisin est
ramassé puis l'autre ne l'est pas, pour se rendre à
l'école, il faut qu'ils passent sur la 116. Vous connaissez la 116 entre
Beloeil... dans le bout de Saint-Hyacinthe, Longueuil, Saint-Hyacinthe, entre
ça? Mon petit bout de chou de 5 ans qui doit marcher dans une petite
municipalité alors que les trottoirs ne sont pas déblayés,
en pleine rue sur la 116 où ça passe comme des véritables
fous, parce que les polices sont sur la 20, puis elles ne sont pas sur la 116,
c'est dangereux. Puis ils doivent marcher ça le matin au froid
ça fait long, ça le midi puis le soir. On fait quoi avec
ça, M. le ministre?
On me dit: Bien oui, mais là ça dépend. Puis ils ne
veulent pas les embarquer ou ils leur chargent le transport le midi. Ils ont
dit: Oui, mais vous ne faites pas partie de... Moi, je trouve ça un
petit peu arbitraire, cette histoire du 1,6 km. L'autre, qui est de la maison
à côté, lui, il n'a pas le droit, puis là il va
embarquer... Puis le pire, c'est que l'autobus passe devant eux autres puis il
ne les embarque pas, tu sais. Parce qu'il faut qu'il aille tourner, puis il
passe, puis il ne les embarque pas, les petit bouts. Puis l'autobus est vide.
Non. Aïe! Moi, j'ai dit: Du gros bon sens, ce n'est pas désuet,
ça, puis on aurait peut-être... Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen
d'assouplir quelque chose là-dedans pour essayer de régler ces
problèmes-là? Je vous le soumets.
M. Elkas: Regardez, moi, j'ai entendu les discours du même
côté. Un qui dit: Vous allez les faire marcher; les autres, ils
disent: Bien là, ce n'est pas
correct, 1,5 km. Mais j'aimerais vous dire que le 1,6 km...
Mme Dupuis: Oui, moi aussi, je suis d'accord pour qu'ils marchent
dans une rue résidentielle de bungalows. Mais, sur la 116, une
autoroute, là!
M, Elkas: Non. Pour répondre à votre question,
c'est que... Faites vos recommandations à la commission scolaire qui,
elle, établit les règles du 1,6 km. On a vécu avec
ça pendant des années puis des années. Ça ne vient
pas de chez nous, ça, madame.
Mme Dupuis: Ce n'est pas une réglementation
gouvernementale, ça?
M. Elkas: Non, non. Je regrette. Une voix: Ça
varie.
Mme Dupuis: Mais sur quoi se basent-elles, les commissions
scolaires, pour dire que c'est 1,6 km et pas 1.5km, au lieu de se servir du
gros bon sens, de la logique? surtout que l'autobus, ça ne coûte
pas une cent de plus, l'autobus passe là, il est obligé de passer
là. donc, c'est juste le fait de les embarquer ou de ne pas les
embarquer. qu'est-ce qu'on fait en réalité? donc, qu'est-ce qui
fait qu'une commission scolaire décide que c'est à 1,6 km, puis
que l'autre, c'est à 1 km? c'est quoi? comment ça marche, cette
affaire-là?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Smith.
M. Smith: La règle que vous invoquez, le 1.6km,
était une règle qui existait avant 1982, alors qu'on a
procédé à une réforme globale du transport scolaire
et qu'on a décentralisé les responsabilités vers les
commissions scolaires. au moment où on a décentralisé, on
a utilisé cette règle-là...
Mme Dupuis: Ce barème-là. (17 heures)
M. Elkas: ...ce barème-là uniquement pour
établir les enveloppes budgétaires des commissions scolaires.
À l'époque, c'était la règle de 1,6 km. Mais on
leur a dit, à partir de 1982: Désormais, vous pouvez
établir ce que vous voulez comme règle d'accès au
transport. Mais il est arrivé dans les faits que les commissions
scolaires ont choisi de se coller à cette règle-là parce
que c'était l'habitude. Mais, en pratique, elles peuvent, et dans les
faits plusieurs commissions scolaires fournissent des services en
deçà de 1,6 km. C'est plus une situation historique. Mais,
à chaque fois qu'on a eu des représentations des parents, on
s'est efforcés d'expliquer que la commission scolaire avait un choix et
qu'elle pouvait, étant donné que le financement se fait sur une
base d'enveloppe budgétaire globale, décider de
réaménager ses parcours. Elle a entière liberté
dans ce domaine-là.
Mme Dupuis: Mais vous comprenez qu'elles s'en servent, puis elles
ne l'appliquent pas toujours, les commissions scolaires ne l'appliquent pas
toujours d'une façon intelligente. C'est sûr que je vais faire des
représentations. Mais est-ce que c'est bien nécessaire qu'on
laisse ça là? Que ça ait été fait en 1982,
en 1989, ça, je m'en fous, moi aussi. Je ne veux pas faire de politique
avec ça. Ce n'est pas ça l'idée. C'est que, pour les
petits bouts de chou, d'abord, c'est dangereux; les parents sont en maudit
excusez ils sont furieux, puis ils ont raison. Ils ont mon appui
là-dedans. Mais je fais quoi pour régler le problème? Il
m'enfarge, moi, ce 1,6 km. On ne peut pas faire sauter ça, cette
affaire-là?
M. Gauvin: Mme la Présidente, les dirigeants de
commissions scolaires, c'est des gens de chez nous. C'est des gens de chacune
de nos régions. Et M. Smith l'a bien...
Mme Dupuis: Oui, mais, quand j'ai une petite municipalité,
M. le député, puis qui sont minoritaires, puis que j'ai un groupe
de parents, puis c'est du gros bon sens, ce n'est pas évidentgjue les
autres... Parce que ça coûte cUSr, le transport scolaire. Tout
ça, ça coûte très cher. Comme les commissions
scolaires n'ont pas beaucoup de sous, puis qu'elles arrivent en dessous, bien
là, même si elles ont le droit de taxer directement le
contribuable un petit peu plus qu'avant, ce n'est pas évident qu'elles
arrivent... Ça ne les arrange pas, puis, ensuite, ça amène
l'autre problématique qui est toute l'histoire des dîners le midi.
Mais ces parents-là, tu comprends qu'ils sont juste sur la ligne. Si
l'enfant dîne le midi à l'école, ça lui coûte
1 $ par jour, puis ça ne coûte pas ça à l'autre. Tu
sais, là, ça nous embarque dans une dynamique d'injustice, de
tiraillage, de division à l'intérieur d'une municipalité.
Je voulais vous en parler, puisque... J'étais en train de l'oublier,
là, mais...
M. Gauvin: Parce qu'il a l'air sympathique, le ministre.
Mme Dupuis: Ah! ça je ne remets pas ça en doute du
tout.
M. Gauvin: Et il est aussi, dans les faits, sympathique.
Mme Dupuis: Plus que sympathique. Ce n'est pas le fait. Mais,
moi, je mise sur le côté humain. Je parle de la vie de nos petits
bouts de chou, nos enfants au Québec. Puis on dit que les familles
baissent à 1,5 enfant. Je trouve qu'il y aurait moyen, parce que ce
n'est pas juste dans une petite municipalité que ça arrive. Ah!
c'est vrai. Ah! je vous jure. Parce que, moi, j'ai toujours
dénoncé le mensonge.
M. Gauvin: Non, non, je veux dire...
Mme Dupuis: Ce n'est pas parce que je suis en
politique que je vais commencer à le faire.
M. Gauvin: Vous avez dénoté... vous nous avez
présenté des faits que vous vivez chez vous. Connaissant assez
bien le problème du transport scolaire, je pense que ça doit se
présenter comme ça dans certaines régions.
Mme Dupuis: Je pense qu'il y aurait lieu, en tant que
gouvernement, de mettre des incitatifs, mettre, des fois, aux commissions
scolaires des incitatifs moi, j'appelle ça des orientations
pour ne pas que certaines commissions scolaires, carrément,
abusent ou se servent de cette règle-là.
M. Elkas: Ce matin, Mme la députée, on
écoutait mon collègue, le député de Lévis,
qui disait que, quand c'est trop fort à la centrale, ce n'est pas
tellement bon pour les régions. Peut-être pas dans ces
mots-là, mais je le suis. Nous autres, notre but, ce n'est pas de
régler tout ce qui se passe dans les régions. Il faut une
espèce de contrôle, oui, mais, par contre, faire leur job...
Là, la question d'imputabilité et de responsabilité des
gens envers les citoyens disparaît si, nous, on est trop forts à
notre niveau au Québec, et qu'on établisse les règles du
jeu.
Dans votre cas, le cas que vous nous citez, il y a des gens qui doivent
se dire... Ils ont des choix à faire: soit qu'ils demandent aux
commissions scolaires de réduire le nombre... pas réduire, mais
augmenter le nombre des écoles en faisant une décentralisation
pour réduire le coût des transports, mais il y aura toujours une
note à payer, et aussi prendre en considération les jeunes qui
habitent à l'intérieur du 1,6 km. Ça, moi, j'en ai
vécu dans mon temps. J'ai des enfants et j'ai vu la même chose:
mes voisins qui se voyaient à 1,4, 1,5, puis qui se faisaient nier le
transport, surtout quand c'est des jeunes. Là, c'est des choix qui sont
faits par les commissions scolaires, et il me semble que les commissions
scolaires devraient répondre à vous, comme
députée... Vous êtes un citoyen de l'endroit, vous faites
des représentations auprès de la commission scolaire avec les
gens du milieu et vous faites vos choix. Si c'est pour vous coûter plus
cher, bien, ce sera vous qui aurez la facture et pas nécessairement le
voisin qui prend un autre choix.
Mme Dupuis: Voilà! Moi, ce que je veux dire, ça va
dans le même sens. Enfin, je disais: II n'y aurait pas moyen
d'intervenir? Plutôt je vais le reformuler de ne pas
intervenir, de faire sauter ça? Là, au moins, ils ne pourront pas
dire: Ah oui! mais c'est le gouvernement qui l'avait mis, ça. Puis ils
s'en servent de ça.
M. Elkas: On ne l'a jamais mis, nous autres. Ce n'est pas nous
autres.
Mme Dupuis: Ça ne vient pas du gouvernement?
M. Elkas: Non, non.
Mme Dupuis: Ce n'est pas un incitatif du gouvernement, le 1,6
km?
M. Elkas: Non, très, très peu qui vient du
gouvernement, madame. Tout ce que nous recherchons, nous, c'est la formule,
avoir des bons équipements en place pour le transport sécuritaire
des élèves.
Mme Dupuis: Donc, ça veut dire que ça a
été décidé par la commission scolaire, le 1,6, et
l'autre, ça peut être 1,2. Donc, ils ne peuvent pas relancer la
balle au gouvernement là-dessus.
M. Elkas: Non, et je dois vous dire que j'ai vu des endroits
où les règles sont plus douces, c'est-à-dire qu'ils vont
aller chercher la personne, comme vous le dites, en passant devant la
porte.
Mme Dupuis: C'est vrai, ça ne coûte pas une mosus de
cent de plus.
M. Elkas: Alors, dans certains cas, oui, ils vont faire
ça. Dans d'autres cas, ils sont très sévères et ils
vont appliquer la loi du 1,6 km.
Mme Dupuis: Vous n'avez pas de moyenne? M. Elkas: Non.
Mme Dupuis: Vous n'avez pas de chiffres là-dessus qui
disent, la moyenne, c'est quoi? Non?
M. Elkas: Moi, j'irais peut-être à la
Fédération des commissions scolaires. Peut-être qu'eux
pourraient vous donner ces informations-là.
Mme Dupuis: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que nous
pouvons passer à l'article 1?
Une voix: Oui.
Une voix: Oui, madame.
Étude détaillée
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 1,
M. le ministre.
M. Garon: On ajoute quoi par rapport à ce qui existe?
M. Elkas: C'est un peu le retour à la règle du plus
bas soumissionnaire, s'assurant qu'il se conforme aux conditions. L'actuel,
vous l'avez?
(Consultation)
M. Elkas: On peut choisir n'importe quel aujourd'hui, qu'importe
si c'est le plus haut ou le plus bas. Je dois vous dire que je pense que, si le
député de Lévis avait été dans ma position
l'an passé, où on m'a envoyé promener quand j'ai vu un cas
où on est allé au plus haut, sans justification, sans même
en parler, sans même s'expliquer à la Fédération, et
c'est le ministère des Transports qui paie la note, on aurait fait la
même chose.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Verchères.
Mme Dupuis: Oui, mais je voudrais laisser...
M. Garon: Pourquoi vous vous gardez, à ce
moment-là...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: On dit: «...le ministre peut exceptionnellement
autoriser la commission scolaire à accorder le contrat à un autre
soumissionnaire conforme et assortir cette autorisation de conditions.»
Pourquoi?
M. Elkas: Je m'explique. Un peu comme les pouvoirs qu'on a
donnés au ministre des Affaires municipales, dans certains cas où
la commission scolaire doit aller au deuxième ou au troisième
soumissionnaire, elle doit s'expliquer. Puis on le fait au municipal. Mais je
dois vous dire aussi que le dossier qui devrait accompagner cette demande
devrait être très bien étoffé pour s'assurer qu'il y
a de bonnes raisons pour lesquelles on ne peut pas aller au plus bas.
Je peux vous citer un exemple. Le transporteur n'avait pas
respecté, dans le contrat précédent, les règles de
la sécurité de nos élèves et est toujours en
retard. Même s'il y a des pénalités, la commission scolaire
se dit: On ne peut pas octroyer ce contrat à ce monsieur ou à
cette compagnie pour la simple raison qu'il ne nous a pas donné de
rendement, et qui peut faire la preuve que les corrections ne seront pas
apportées au deuxième.
Alors, c'est une chose qui est donnée au ministre des Affaires
municipales dans la Loi sur les cités et villes, à l'article 573,
7 et 8, où vous allez retrouver... Le paragraphe 7, excusez. La Loi sur
les cités et villes: «Le Conseil ne peut, sans l'autorisation
préalable du ministre des Affaires municipales, accorder le contrat
à une personne autre que celle qui a fait, dans le délai
fixé, la soumission la plus basse.»
M. Garon: Oui, mais c'est quand même... Je comprends que
vous mettiez un peu plus l'accent sur la soumission, mais vous laissez toutes
les alternatives: «...le ministre [...] peut exceptionnellement autoriser
la commission scolaire». Et la phrase d'après, vous dites:
«La commission scolaire peut aussi rejeter toutes les soumissions et soit
en demander de nouvelles, soit conclure, dans les cas prévus par
règlement du gouvernement, un contrat après négociation de
gré à gré.» Au fond... (17 h 10)
M. Elkas: C'est des règles normales, ça, je
pense.
(Consultation)
M. Garon: N'oubliez pas que vous remplacez seulement le
deuxième alinéa. Le premier alinéa demeure. Il disait
quoi? «La commission scolaire peut accorder un contrat de transport
d'élèves après négociation de gré à
gré ou après demande de soumissions publiques.» Ça
reste comme ça. C'est l'un ou l'autre. Mais ici on dit: «En cas de
demande...» Écoutez bien là, seulement «en cas de
demande de soumissions publiques elle n'est pas obligée d'en
demander, elle peut le faire de gré à gré la
commission scolaire doit retenir la plus basse soumission conforme. Toutefois,
le ministre des Transports peut exceptionnellement autoriser la commission
scolaire à accorder le contrat à un autre soumissionnaire
conforme et assortir cette autorisation de conditions», quand il y a eu
des soumissions. Après ça, vous rajoutez: «La commission
scolaire peut aussi rejeter toutes les soumissions et soit en demander de
nouvelles, soit conclure, dans les cas prévus par règlement du
gouvernement, un contrat après négociation de gré à
gré.» Dans le fond, ça ne change rien, à toutes fins
pratiques. Moi, je ne vois pas ce que ça change.
M. Elkas: Mais ça ne change rien tant et aussi longtemps
que vous ne faites pas face à une situation, comme on l'a fait l'an
passé. Non, sérieusement, M. le député de
Lévis, je vous connais après trois ans et demi, vous auriez
été furieux, vous auriez apporté des correctifs à
la loi immédiatement si vous aviez été dans ma
position.
M. Garon: J'aurais été plus raide.
M. Elkas: Ha, ha, ha! Plus raide, bien...
M. Garon: Parce que, ça, à mon avis, ce n'est pas
assez raide.
M. Elkas: Pas assez raide...
M. Garon: C'est le gouvernement qui paie. Pourquoi vous ne mettez
pas le régime de soumissions publiques?
M. Elkas:90 % des cas... parce que c'est un marché captif,
comme vous le savez, des gens font affaire avec des transporteurs, 90 % des
contrats, c'est du gré à gré. puis ça l'a
été dans le passé. il faut s'assu-
rer que le service est offert, puis qu'il y a de l'uniformité,
puis que ça ne change pas du jour au lendemain.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Verchères.
Mme Dupuis: Oui. Moi, c'est la deuxième partie du premier:
«La commission scolaire peut aussi rejeter toutes les soumissions et soit
en demander de nouvelles, soit conclure, dans les cas prévus par
règlement du gouvernement, un contrat après négociation de
gré à gré.» Ça, moi, j'ai bien de la
misère avec ça.
M. le ministre disait tantôt: Oui, mais dans le cas
où ils ne respectent pas les normes de sécurité. Quand au
gouvernement, à Approvisionnements et Services, on accorde des contrats,
par exemple, ou on achète du matériel, les normes sont bien
établies. Il me semble qu'il y aurait lieu, dans la soumission, de dire:
En autant qu'on respecte la sécurité. Bon. Si l'autre n'est pas
capable de le faire, donc il ne remplit pas les normes. Mais, de gré
à gré... Je comprends qu'une commission scolaire n'est pas
soumise au règlement du gouvernement, puis qu'elle n'est pas tenue de
respecter l'esprit du rapport Bernard. Mais, dans le même gouvernement,
il ne faudrait pas, tu sais, que la main gauche ne sache pas ce que je fais de
la main droite, non plus, là.
À Approvisionnements et Services, on est arrivé avec cinq
lois avec comme esprit d'appliquer, de suivre l'esprit du rapport Bernard.
Là, on rouvre la porte, mais carrément, et surtout qu'en
décentralisant on rouvre déjà la porte, hein, on a moins
de contrôle je l'ai dit, d'ailleurs, au ministre des
Approvisionnements et Services là, il me semble qu'il y aurait
moyen de mettre quelques directives ou une petite réglementation
là-dedans pour faire en sorte qu'au moins les commissions scolaires
respectent l'esprit du rapport Bernard. Là, on rouvre un contrat
après négociation de gré à gré. Imaginez le
patronage qui va s'instaurer là-dedans sous toutes sortes de
prétextes.
M. Gauvin: Mme la Présidente...
Mme Dupuis: Et là, moi, je pense qu'il y a lieu de
resserrer un peu. En tant que critique en matière d'approvisionnements
et services, puis le rapport Bernard, on suit ça de près, puis je
voudrais que les 45 recommandations soient appliquées... D'ailleurs, je
pense que le ministre des Approvisionnements et Services est rendu à 42
des recommandations qui sont appliquées. Et là je vois que le
ministre des Transports lui, bien, il rouvre la porte, ou il la laisse ouverte.
Je ne sais pas comment c'était, l'autre loi avant, je n'ai pas suivi,
mais surtout que le ministre des Transports a une réputation à se
corriger là-dedans parce qu'il s'est déjà fait enlever
un...
M. Elkas: C'est quoi? C'est quoi, là, votre affaire?
Mme Dupuis: Le ministre des Transports s'est déjà
fait faire la leçon là-dessus par le ministre des
Approvisionnements et Services concernant les avions. Ça fait que, moi,
j'aimerais ça qu'il resserre la vis un peu.
M. Elkas: Mme la députée de Verchères,
j'aimerais que, pour une fois, vous m'écoutiez, puis j'aimerais que vous
retiriez vos paroles pour la simple raison que vous devriez prendre la lettre
qui m'a été envoyée par le ministre des Approvisionnements
et Services qui a retiré cette allégation qu'on avait
été en soumissions, qu'on avait fait des négociations de
gré à gré sans l'approbation du Conseil du
trésor.
Mme Dupuis: Mais il reste que... Regardez...
M. Elkas: On avait été...
M. Garon: On ne l'a jamais vue, nous autres...
M. Elkas: Non, non. Ça n'avait pas été
retiré en Chambre, mais j'ai reçu une lettre.
M. Garon: Ah! on n'en a pas eu, nous autres. M. Elkas: Je
vais vous la déposer. Mme Dupuis: II a peut-être
reçu une lettre... M. Elkas: Non, mais je vous l'avais dit. M.
Garon: Je ne l'ai jamais vue.
Mme Dupuis: Ça, Mme la Présidente, j'en suis
très heureuse si le ministre a reçu une lettre à cet
effet.
M. Garon: Est-ce qu'on peut en avoir une copie?
M. Elkas: Sure.
Une voix: ...
M. Elkas: Je ne l'ai pas avec moi aujourd'hui.
Mme Dupuis: Mais il reste que le ministre des Approvisionnements
et Services l'a gardé pareil...
M. Garon: Est-ce que vous vous engagez à nous en donner
une copie?
M. Elkas: On va essayer de la trouver. Ça va me faire
plaisir de vous l'envoyer.
M. Garon: Je suis certain que, si ça dit ce que vous
dites, vous allez être content de la montrer, mais je vois que vous
n'êtes pas sûr.
M. Elkas: M. le député, est-ce qu'on veut
recommencer le débat sur les aéronefs, la question des
aéronefs? Parce que c'était sur ça.
M. Garon: On ne va pas commencer ici... M. Elkas: Non,
non, c'est l'achat du... M. Garon: Oui.
M. Elkas: ...où vous nous accusez de donner le contrat
à un courtier, puis c'est le vendeur qui choisissait le courtier. Je
m'excuse, c'est les règles. Dans l'autre cas, on a cherché une
personne qui connaissait les pièces des équipements ou des
aéronefs qu'on voulait vendre, puis il y avait une personne qui
était vraiment un expert dans le milieu. Il y en avait deux au Canada,
une à Toronto et une ici, à Québec, puis les tarifs
chargés étaient les mêmes. Si vous me dites que ce serait
préférable qu'on donne le contrat à un courtier de
Toronto, bien, dites-le ouvertement. Alors, sur ça, la correction a
été mise, puis j'ai été
«exonerated»?
Une voix: Oui.
M. Elkas: Exonéré.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: J'ai été «exonerated».
M. Garon: «Exonerated». Est-ce qu'on peut avoir la
lettre?
M. Elkas: Je vais la trouver. Ça va me faire plaisir.
M. Garon: Alors, l'article 1...
La Présidente (Mme Bélanger): Est
adopté?
M. Garon: Sur division. Parce que ça ne donne rien.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté sur
division.
Aujourd'hui, on passe des lois qui ne donnent rien.
J'appelle l'article 2. M. le ministre.
M. Elkas: L'article 453 de cette loi est modifié par
l'addition, à la fin du paragraphe 4° du premier alinéa, des
mots «et établir des normes quant à sa
durée».
M. Garon: Non, non. On a adopté 1... 1, paragraphe 1
°. On n'a pas adopté le paragraphe 2°.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est parce que vous
n'avez pas dit que vous discutiez de l'article étant donné qu'on
en a discuté...
M. Garon: On n'a parlé rien que de celui-là, on n'a
pas parlé du deuxième.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon, bien,
alors...
M. Garon: Le paragraphe 1 °.
La Présidente (Mme Bélanger): ...le paragraphe 1
° est adopté sur division.
J'appelle le paragraphe 2°.
M. Elkas: O.K. Par le remplacement du dernier alinéa par
le suivant: «La durée du contrat est déterminée
conformément aux normes établies par règlement du
gouvernement. La durée maximale ne peut toutefois, en l'absence de
règlement, excéder trois années scolaires.»
M. Garon: Qu'est-ce que ça change? L'article avant disait:
«La durée du contrat ne peut être supérieure à
celle qui est fixée par le ministre des Transports ou, à
défaut d'une telle fixation, à trois années
scolaires.» Là, vous dites: «La durée maximale ne
peut toutefois, en l'absence de règlement, excéder trois
années scolaires.» Alors que le rapport Bouliane, lui, vous disait
quoi? Il vous disait, le rapport Bouliane...
M. Elkas: Les derniers cinq ans.
M. Garon: Minimum cinq. Minimum. «Ne peut [...]
excéder». Mais il demandait un minimum pour que les gens puissent
s'organiser pour investir de l'argent dans la sécurité. Parce
que, autrement, plus leur contrat va être court, moins ils vont vouloir
investir là-dedans parce qu'ils ne sauront pas, d'une année
à l'autre, s'ils vont avoir le contrat. Il a dit: Là, si vous
donnez un contrat d'une durée minimale avec des soumissions publiques,
bien, là, vous allez pouvoir mettre une durée minimale, et la
durée minimale devrait être plus longue.
Qu'est-ce qu'il dit, le rapport Bouliane? Il dit: que les contrats d'une
durée minimum de cinq ans soient signés avec les transporteurs
scolaires, comportant des clauses de résiliation pour non-respect des
règles de sécurité et renouvelables automatiquement
à moins de faute grave du transporteur, ce qui suppose une
évaluation de la qualité actuelle des transporteurs. Il voulait,
au fond, que les gens investissent dans la sécurité, puis il
créait un régime, il proposait un régime pour aller dans
ce sens-là. Là, vous ne dites pas: une durée minimale de
cinq ans. Vous dites: une durée maximum de trois ans. C'est
complètement différent du rapport Bouliane.
M. Elkas: Est-ce que vous croyez au rapport
Bouliane ou vous êtes...
M. Garon: Oui. Moi, je trouve...
M. Elkas: II y a certaines choses que vous pensez qui ont bien de
l'allure. Mais, si on change...
M. Garon: Oui. En général, oui. Moi, je vais vous
dire...
M. Elkas: Et, si on commence...
M. Garon: Je ne dis pas que... Quand vous avez dit qu'on ne
parlerait pas de ça, d'adopter un rapport tel quel, je suis d'accord
avec ça. On n'est pas obligés, le gouvernement n'est pas
obligé d'adopter un rapport tel quel. Sauf que je dis, moi: En gros, le
rapport Bouliane m'apparaît un bon rapport, qui servirait, qui devrait
servir...
M. Elkas: D'une base de référence, puis c'est
bon.
M. Garon: ...de base pour réformer le système du
transport scolaire. (17 h 20)
M. Elkas: Oui. Puis personne n'est contre ça parce qu'on a
adopté 11 recommandations qui venaient du rapport puis on s'est fait
critiquer...
M. Garon: Je ne sais pas si vous...
M. Elkas: ...on s'est fait critiquer hier soir, en Chambre, de ne
pas avoir accepté aucune des recommandations qui ont été
faites.
M, Garon: Vous n'acceptez pas, là. À 2°, vous
n'acceptez pas, au fond. Si vous dites que vous l'acceptez...
M. Elkas: Bien, on accepte, on accepte d'aller à trois ans
et, dans certains cas, on dit: On peut le faire dans un an, renouvelable
à chaque année, parce que...
M. Garon: C'est ça, actuellement.
M. Elkas: ...ça évolue.
M. Garon: C'est ça, actuellement.
M. Elkas: Vous l'avez dit, vous autres même. Vous dites:
Coudon! le système doit changer.
M. Garon: Oui, mais ça ne change pas.
M. Elkas: Les populations changent dans les régions. Bien,
là, si tout change, il est évident qu'on va changer notre
comportement au niveau du transport aussi.
M. Garon: Moi, j'essaie de comprendre le but de votre
modification. Je ne la comprends pas. L'article actuel dit: «La
durée du contrat ne peut être supérieure à celle qui
est fixée par le ministre des Transports ou, à défaut
d'une telle fixation, à trois années scolaires.» Donc,
ça ne peut pas dépasser trois ans. Vous, vous remplacez ça
par l'article suivant: «La durée du contrat est
déterminée conformément aux normes établies par
règlement du gouvernement. La durée maximale ne peut toutefois,
en l'absence de règlement, excéder trois années
scolaires.» C'est la même affaire. Exactement, ça dit la
même affaire que ce qu'il y avait avant. Ça donne quoi,
ça?
M. Elkas: Ça va nous permettre, par règlement, de
fixer un pourcentage et, sachant que ça peut changer d'année en
année, ou dans les trois ans, ou dans les cinq ans, au lieu de revenir
ici, alors ça se fera par règlement, après entente avec
les fédérations.
M. Garon: Mais, avant, c'était marqué: «La
durée du contrat ne peut être supérieure à celle qui
est fixée par le ministre des Transports». Vous pouviez avant.
M. Filion: Bien oui, il pouvait faire ça aussi avant. Le
règlement, c'est...
M. Elkas: Me Drolet.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Drolet.
M. Drolet: Avec l'article précédent, le ministre
aurait pu dire, par exemple, que les contrats de transport scolaire ne peuvent
pas dépasser deux ans. Si le ministre ne se prononçait pas, de
toute façon, la durée maximale était de trois ans. La
règle de trois ans n'est pas changée, le gouvernement,
malgré le rapport Bouliane, constatant que, normalement, la
sécurité financière d'un transporteur avec un contrat de
trois ans est suffisante pour que ce transporteur soit incité à
respecter les règles de sécurité.
Ce qui, cependant, s'est produit dans le passé, c'est que des
commissions scolaires ont donné un nombre considérable de
contrats de durée inférieure à deux ans ou même
d'une durée d'un an. Ces contrats à courte durée peuvent
répondre à certains besoins, parce qu'il y a des
développements de quartiers qui se font, du résidentiel, et,
à ce moment-là, vous ne pouvez pas octroyer un contrat de trois
ans sans devoir y apporter des modifications en cours de route parce que le
quartier se développe. Alors, il y a toutes sortes de contraintes qui
entrent en ligne de compte. Mais le fait de donner beaucoup de contrats
à des transporteurs pour une courte durée fait en sorte que ces
transporteurs peuvent avoir une sécurité financière
moindre et avoir, dans certains cas, des difficultés de financement.
Alors, en permettant un pouvoir réglementaire d'établir
des normes quant à la durée des contrats, le
gouvernement va pouvoir, par règlement, dire, par exemple: Une
commission scolaire ne peut pas attribuer plus de x pour cent de ses contrats
de transport scolaire pour une durée de moins de deux ans, par exemple.
Ce qui fait que la majorité des contrats devront être de trois
ans. sauf qu'à l'heure actuelle, en donnant un pouvoir au ministre,
d'abord, d'établir une durée fixe, on ne peut pas faire ce genre
de distinction là. il faudrait dire, par exemple, aux commissions
scolaires: ou vous y allez pour des contrats de trois ans sans exception, ou
vous y allez pour des contrats de deux ans ou pour des contrats d'une
année. là, ça permet la souplesse nécessaire pour
dire à la commission scolaire: on te réserve un certain
pourcentage supposons 20 % de tes contrats où tu pourras y
aller sur courte durée et, à ce moment-là, répondre
aux besoins des clientèles. mais, ça, ce n'est pas tout le
territoire de la commission scolaire. règle générale, le
territoire de la commission scolaire varie assez peu et, sur une base de trois
ans, la commission scolaire peut donner ses contrats sur cette base-là.
alors, à ce moment-là, si on établit la règle
générale à trois ans, sauf que, je ne sais pas, 15 %, 20 %
ou 25 % des contrats pourront être d'une durée inférieure,
ça permettra à la commission scolaire toute la souplesse voulue,
sans pour autant affecter la sécurité financière des
transporteurs.
M. Elkas: Les trois ans, c'est une règle qui est
applicable dans les commissions scolaires sur quasiment l'ensemble des
services...
M. Garon: Oui, je comprends, mais... M. Elkas: ...qu'ils
vont chercher. M. Garon: Sur division. M. Elkas: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe 2°
est adopté sur?
M. Garon: Division.
La Présidente (Mme Bélanger): Division. L'ensemble
de l'article 1 est adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division.
J'appelle l'article 2.
M. Elkas: L'article 453 de cette loi est modifié par
l'addition, à la fin du paragraphe 4° du premier alinéa, des
mots «et établir des normes quant à sa
durée».
C'est de la concordance avec le précédent.
M. Garon: Ça ne donne rien. Vous avez dit: minimum, tant
d'années. Mais ce n'est pas ça. C'est un maximum. Vous allez
contraire au rapport Bouliane. Ça ne donne rien, ça.
Établir des normes pour normer, ça ne donne rien. C'est un
article qui est inutile, à toutes fins pratiques. Là, c'est
normer pour normer. Là, on réglemente pour réglementer,
alors que ça ne sert à rien. Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 2 est
adopté sur division. L'article 3.
M. Garon: Sur division. Ça ne donne rien, ça, non
plus.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 3 est
adopté sur division.
Est-ce que le projet de loi 85, Loi modifiant la Loi sur l'instruction
publique en matière de contrats de transport d'élèves, est
adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le titre
du projet de loi est adopté...
M. Elkas: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): ...Loi modifiant la
Loi sur l'instruction publique en matière de contrats de transport
d'élèves?
M. Garon: Sur division. Ça ne donne rien.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division. Est-ce
que l'ensemble du projet de loi est adopté?
M. Elkas: Adopté.
M. Garon: Encore ici, c'est un article... un projet de loi
inutile. Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division. Est-ce
que vous avez des remarques finales? Non?
M. Garon: Je ne vais pas faire de remarques inutiles. J'ai dit
que le projet de loi était inutile. À tous les endroits... Je ne
ferai pas de remarques davantage. À mon avis, ça ne change
rien.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, étant
donné qu'il n'y a pas de remarques à faire, la commission ajourne
ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 27)