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(Dix heures quatorze minutes)
Le Président (M. Camden): La séance est ouverte. La
commission a pour mandat d'entendre les intéressés et de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi d'intérêt privé 244, Loi concernant le Conseil de
développement touristique Hull-Chelsea-La Pêche inc.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements à
nous annoncer ce matin?
La Secrétaire: Oui. M. Charbonneau (Saint-Jean) est
remplacé par M. Gobé (LaFontaine).
Le Président (M. Camden): C'est tout? La
Secrétaire: Oui.
Organisation des travaux
Le Président (M. Camden): Alors, concernant les
informations qu'on m'a transmises, on m'indique qu'il y avait un amendement qui
avait été déposé à l'article 2 et que le
dernier intervenant à l'égard de l'amendement était le
député de Jonquière.
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à formuler sur
l'amendement à l'article 2?
M. Garon: Bien, comme on a eu des documents qu'on a pu regarder,
il serait peut-être bon de poser quelques questions avant de faire
l'article, et peut-être recommencer, à ce moment-là,
l'article 1 par après. On aurait un certain nombre de questions sur les
documents qu'on a eus. Après ça, on pourra procéder,
recommencer peut-être à l'article 1, ou peu importe, s'il n'y a
pas d'objection.
Le Président (M. Camden): On m'indique donc que l'article
1 avait été suspendu...
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Camden): ...c'est ça, et que,
là, vous souhaiteriez formuler des questions...
M. Garon: Un certain nombre de questions concernant...
Le Président (M. Camden): ...aux gens qui sont ici
présents ce matin.
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Camden): II y a consentement
là-dessus?
M. Elkas: Oui, oui.
Le Président (M. Camden): Oui? Très bien.
M. Garon: Alors, une première question, c'est...
M. Elkas: Peut-être, M. le Président, on pourrait se
nommer...
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Je pense qu'il serait important...
Le Président (M. Camden): Oui, si les gens veulent bien,
s'il vous plaît, s'identifier et, également, nous indiquer quel
groupe ou quels intérêts ils représentent.
Discussion générale (suite)
M. Cholette (Roch): Très bien. M. le Président, M.
le ministre, MM. les députés, tout d'abord, merci bien de
l'invitation, encore une fois, à venir vous voir pour vous expliquer
notre projet de loi, projet de loi auquel on tient bien parce que c'est
important pour l'Outaouais tout entier.
Alors, je me présente et je vous présente les gens avec
qui je suis. Mon nom est Roch Cholette, je suis conseiller municipal à
la ville de Hull et je siège au conseil d'administration du conseil de
développement Hull-Wakefield-La Pêche. Avec moi, à ma
gauche, Me Johanne Trudel, qui est notre aviseur légal dans le dossier;
à ma droite, Jacques Filiatrault, directeur général
adjoint à la ville de Hull; Marc Grondin, président-directeur
général de la compagnie de chemin de fer Hull-Chelsea-La
Pêche, et, finalement, Gilles Ruest, coordonnateur au Conseil de
développement.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
Financement du projet
M. Garon: Une première question que je voudrais poser. Le
règlement adopté le 18 juin 1991 par la municipalité
indique un coût total au projet de 2 700 000 $, dont 700 000 $
proviendront de la ville de Hull. Il y a d'autres documents, notamment le
document du 20
septembre 1992 du Conseil de développement touristique
Hull-Chelsea-La Pêche qui parle, lui, d'un coût d'investissement
public au projet de 10 500 000 $. C'est quoi, le chiffre? Les investissements
dont il s'agit sont-ils de 2 700 000 $ ou de 10 500 000 $?
M. Cholette: Peut-être que notre directeur
général adjoint à la ville, M. Filiatrault, pourrait
répondre à cette question.
M. Filiatrault (Jacques): En fait, l'investissement, Mme la
Présidente, de la ville de Hull se chiffre, au niveau du
règlement d'emprunt... Dans ce temps-là, on parlait d'un
investissement de la part de la ville de 700 000 $, c'est exact. C'est un
investissement financier comptant dans le projet. Évidemment, il y a eu,
par la suite, d'autres investissements de la part de la ville, dont
l'acquisition de ce qu'on appelle l'épi Laman, d'un montant de 1 400 000
$. Il y a eu effectivement d'autres investissements mineurs, comme
l'acquisition de terrains dans le secteur de la gare, d'un coût de 250
000 $. Évidemment, dans le projet, au total, il y a eu un apport de
différents groupes, de la part du milieu et, évidemment, il y a
le gouvernement provincial qui a injecté 1 400 000 $. Je n'ai pas le
document auquel vous faites rapport, malheureusement.
M. Garon: C'est un document qui...
M. Filiatrault: Peut-être que M. Ruest pourrait poursuivre
dans ce dossier.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Ruest.
M. Ruest (Gilles): Oui. Le document auquel vous faites allusion,
Me Garon, c'est un document sommaire qui incorpore l'acquisition par les 3
municipalités du corridor ferroviaire. Lorsqu'on voit une valeur de 10
500 000 $, ça implique que tout le corridor ferroviaire qui a
été acquis le 30 juillet 1986 par les 3 municipalités,
donc sa valeur actualisée était autour de 6 000 000 $ et
quelques, donc c'est ça qui explique le fait que c'est un projet total
de 10 500 000 $. Mais il n'y a pas eu des fonds de 10 500 000 $ de
dépensés, ce sont des acquisitions au niveau d'une entente entre
le CP et les 3 municipalités pour des reçus de taxes
foncières. Alors, c'est dans ce sens-là qu'est le montant de 10
500 000 $.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Mais le chiffre est de quoi au juste, à ce
moment-là? Je sais que c'est vrai, ce que vous dites. La valeur de la
transaction du corridor ferroviaire, en dollars de 1992, on parle de 6 000 000
$. La restauration du corridor ferroviaire, la construction des bâtiments
et l'achat des terrains, on parle de 4 500 000 $. On dit 10 500 000 $.
M. Ruest: C'est ça. (10 h 20)
M. Garon: Mais, au départ, on parlait d'un coût
total de 2 700 000 $. Aujourd'hui... C'est parce que je comprends que ce n'est
pas fait comme un bilan comptable, hein? Après ça, quand on
compare les 2 700 000 $, on disait que ce serait un projet d'un coût
total de 2 700 000 $. Là, on parle d'investissement public au projet de
10 500 000 $. On parle d'un budget sommaire du projet, de sources de fonds,
d'un budget de 4 500 000 $.
M. Ruest: C'est ça.
M. Garon: Le projet, est-ce qu'il a changé? Au point de
départ de 2 700 000 $, il est passé à quoi?
M. Ruest: Non, c'est qu'au tout début le projet
était autour de 4 500 000 $, puis le milieu, le Conseil de
développement, la ville de Hull et les ministères
fédéraux et provinciaux ont contribué, puis on avait
convenu que le minimum vital, c'était autour de 2 700 000 $ à 3
000 000 $. Mais, en cours de route, on a eu des fonds additionnels du
gouvernement fédéral, de la CCN, puis on s'est fait aider. Alors,
c'est dans ce sens-là, c'est qu'on a pu ajouter un petit peu plus pour
améliorer le service. Donc, on n'a pas dérogé à nos
obligations.
Le gouvernement du Québec a exigé qu'on dépense un
minimum de 2 700 000 $. Alors, c'est dans ce sens-là, M. Garon, qu'on
voit les 2 700 000 $. Le reste, bien, ce sont des fonds que le Conseil avait
sous forme de réserve de rails et de voies ferrées, ça
fait qu'on a pu vendre pour 400 000 $, 500 000 $ de voies ferrées, qui
étaient des voies excédentaires que le Canadien Pacifique avait
laissées à la corporation. Alors, c'est à cause de
ça, avec un marché favorable, qu'on a pu ajouter d'autres
fonds.
M. Garon: Sur le total des dépenses du projet,
là...
M. Ruest: Oui.
M. Garon: ...que je ne connais pas encore, je ne sais pas encore
le montant, quelle est la participation des promoteurs, là-dessus, par
rapport aux fonds publics?
M. Ruest: O.K. Lorsqu'on est allés en appel d'offres, les
municipalités exigeaient un minimum de 662 000 $ ça, c'est
le gouvernement provincial qui exigeait cela puis, jusqu'à
maintenant, l'opérateur aurait investi à peu près 1 600
000 $ de fonds privés pour acquérir son matériel roulant,
pour toutes ses acquisitions. Ça, ça n'a rien à voir avec
les 10 400 000 $.
M. Garon: En plus?
M. Ruest: Oui. Ça, c'est les fonds privés.
L'opérateur, par appel d'offres, a fait une proposition, puis le minimum
exigé par le ministère du Tourisme et l'OPDQ était de 660
000 $, puis il est rendu à à peu près 1 600 000$.
M. Garon: Et les fonds publics, eux, ils sont de combien?
M. Ruest: Les fonds publics, c'étaient les subventions
directes de 1 400 000 $ du gouvernement du Québec. On a eu de la ville
de Hull, comme M. Filiatrault l'a dit, des fonds et aussi des terrains; donc,
la ville de Hull, à peu près 2 300 000 $, si je ne me trompe pas,
le gouvernement du Québec, 1 400 000 $, ça fait que vous
êtes rendu tout de suite à 3 700 000 $. Alors, c'est à peu
près dans cet ordre-là. Puis le reste, c'est le Conseil de
développement, avec notre stock de rails, puis les fonds que nous avions
du Canadien Pacifique.
M. Garon: Mais le projet, à l'heure où on se parle,
où on fait le projet de loi, c'est un projet de combien, et avec la
provenance? Combien viennent des municipalités? Combien viennent du
promoteur? Combien viennent du fédéral? Combien viennent du
provincial?
M. Ruest: O.K.
M. Garon: Tous les ministères.
M. Ruest: Sur le document que vous avez, il y a un tableau, je
crois, je ne l'ai pas devant moi, un tableau descriptif, à la page 2 ou
3, puis vous avez la répartition de tous les fonds: la Commission de la
capitale nationale, 100 000 $; Transports Québec, 100 000 $; la ville de
Hull, plus ou moins 2 000 000 $ et quelques, que j'ai mentionnés; le
Conseil de développement qui est le milieu, c'est indiqué
également; du gouvernement fédéral, une subvention
spéciale qu'on a eue de 600 000 $. Donc, c'est à peu près
ce qu'il y a dans le tableau. Ça n'a pas changé.
M. Garon: Mais ce n'est pas marqué dans le tableau.
M. Ruest: Je ne sais pas quel tableau vous avez, là.
M. Garon: Bien, celui que j'ai, c'est à la page 3. M.
Ruest: Oui.
M. Garon: La Commission de la capitale nationale, 100 000 $.
M. Ruest: Oui.
M. Garon: Le Conseil de développement touristique
Hull-Chelsea-La Pêche, 350 000 $.
M. Ruest: C'est ça.
M. Garon: La ville de Hull, 2 100 000 $.
M. Ruest: C'est ça.
M. Garon: La municipalité de La Pêche, 50 000$.
M. Ruest: C'est ça.
M. Garon: Sous-total, 4 100 000 $. Octroi éventuel
à recevoir, 400 000 $.
M. Ruest: Ça, c'est l'octroi du gouvernement
fédéral.
M. Garon: Oui, mais, nous autres, ce qu'on aurait eu comme
données, on dit: Tourisme Québec aurait mis 1 400 000 $. C'est
exact?
M. Ruest: L'OPDQ et le ministère du Tourisme, oui.
M. Garon: Et Transports Québec aurait mis 100 000$?
M. Ruest: C'est ça. M. Garon: 100 000 $.
M. Ruest: Sous forme d'aide pour la signalisation.
M. Garon: Puis, après ça, le Bureau
fédéral de développement régional, lui?
M. Ruest: Là, c'est ça qui était la
subvention à recevoir, puis on a eu 600 000 $.
M. Garon: 600 000 $?
M. Ruest: Oui. Actuellement, le projet est
complété. On est en train de construire la gare de Wake-field. On
est en appel d'offres.
M. Garon: Le budget total, ça fait combien?
M. Ruest: Bien, là, vous l'avez...
M. Garon: Bien, je ne le sais pas. C'est parce que...
M. Ruest: C'était autour de... Si on le compte...
M. Filiatrault: 4 200 000 $.
Une voix: 4 200 000 $, à part la voie.
M. Garon: C'est parce qu'on additionne juste les chiffres qu'on
vient de mentionner, puis ça arrive à plus que ça.
Ça fait 5 300 000 $.
M. Filiatrault: Vous dites 4 300 000 $?
La Présidente (Mme Bélanger): 5 300 000 $.
M. Filiatrault: 5 300 000 $.
M. Garon: Bien, c'est parce que c'est votre projet. Ce n'est pas
à moi de vous donner les renseignements. Tantôt, vous avez dit:
Les fonds privés, et c'est à peu près 1 600 000 $. Vous
avez dit ça tantôt.
M. Filiatrault: Mme la Présidente...
M. Ruest: Les fonds privés ne sont pas
là-dedans.
M. Garon: Non?
M. Ruest: Non, les fonds privés ne sont pas
là-dedans. Ça, c'est l'opérateur privé. Ça,
c'est le projet que le Conseil a fait à l'aide des fonds publics et sans
but lucratif.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Filiatrault, vous
avez des renseignements supplémentaires?
M. Filiatrault: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): Non? C'est correct?
M. le député de Lévis.
M. Garon: C'est parce que, moi, je pense qu'il y a deux affaires
là-dedans, puis ce n'est pas distingué: la partie
immobilisations, c'est une affaire; la partie fonctionnement, quand votre
entrepreneur privé, dans son fonctionnement, fait des dépenses.
Il y a un projet ici. Il va y avoir des responsabilités tantôt qui
vont être engagées là-dedans. Quand on va regarder le
projet, à un moment donné, on va poser des questions, là,
s'il manque d'argent: Comment ça marche? Qu'est-ce qui arrive? Ça
fait faillite ou bien ça marche? Comment ça marche? Là,
vous engagez, au fond...
Ce projet, c'est un projet exorbitant par rapport au droit public
municipal. Il faut bien se comprendre, c'est un projet exorbitant par rapport
au droit public, au droit public normal de tout le monde. Les
municipalités, normalement, ce ne sont pas des entreprises d'affaires.
Ce sont des gens qui s'occupent de services aux citoyens: des services de
voirie, des services de vidanges, des services d'aqueduc, des choses comme
ça. Là, vous demandez un projet qui est un projet d'une
entreprise, de l'ordre d'une entreprise, où, quand ça va bien...
Je vais vous dire une chose, vous allez avoir plusieurs gens qui vont
être responsables du projet si ça va bien. Mais, si ça va
mal, vous allez voir que la défaite est orpheline; vous ne verrez plus
personne qui va être ni le père ni la mère. Il va
être parti tout seul, ce projet-là. Alors, quand on pose des
questions, qu'on fait un projet de loi, au fond, on sait bien que, si ça
va bien, ce n'est pas là qu'est le problème. C'est comme la
police, elle n'est pas là pour surveiller ceux qui respectent la vitesse
sur la route, elle est là quand ça va mal.
Le projet de loi, au fond, qu'on a devant nous, qu'on étudie, qui
va engager la responsabilité du monde, qui va engager les
différents intervenants, bien, il faut savoir ce qu'on engage
exactement. Nous, on ne pose pas des questions il faut être bien
clair pour empêcher le projet de loi. Sauf qu'avec les
dispositions qu'il va y avoir là, les gens qui, tantôt, le
blâmeront, et là le gouvernement... pas le gouvernement, mais le
législateur, d'avoir voté tel projet de loi puis d'avoir
embarqué les citoyens... C'est pour ça qu'on pose des questions.
C'est pour ça que je demande: C'est quoi, le projet? C'est quoi, l'ordre
de grandeur? Ce que vous dites, c'est clair. Moi, ce que je vous demande est
enregistré; ce que vous dites est enregistré. Alors, moi, je ne
sais pas c'est quoi.
Sauf que les documents que j'ai, je les ai lus. J'ai lu tous les
documents, puis, à un moment donné, on voit que ça a
changé dans le temps. On voit l'engagement initial; quand on parlait des
premiers documents du mois de juin 1992, on parlait de 2 700 000 $. Quand on
voit les documents quelques mois plus tard, c'est beaucoup plus
élevé, les montants sont beaucoup plus élevés. Et
là on est rendu au printemps 1993. Là, ce dont on parle, c'est
d'un projet de loi privé, mais qui s'ajoute à une loi publique,
qui est la loi municipale, qui ne permet pas ça. Alors, c'est pour
ça que je vous pose des questions. C'est quoi que le législateur
doit ou non permettre d'engager la responsabilité des gens de cette
façon-là? C'est ça, essentiellement, la question. Alors,
c'est pour ça qu'on pose ces questions-là, pour savoir c'est quoi
le projet, comment ça fonctionne, pour, après, avoir la
signification dans les articles, ce que vous demandez comme pouvoir additionnel
ou ce que vous donne le droit public.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Trudel.
Mme Trudel (Johanne): Merci, Mme la Présidente.
Je laisserai M. Filiatrault répondre sur l'aspect financier de
votre commentaire, Me Garon. Cependant, sur l'aspect de la
responsabilité, il est vrai que vous pouvez constater dans les documents
que le projet au niveau financier a pu changer de 1986 en date d'aujourd'hui.
Cependant, vous remarquerez que, sur l'aspect responsabilité, le projet
a toujours été très étanche, et le principe
fondamental n'a jamais changé. Les municipalités se sont
protégées de telle sorte qu'elles ne sont pas responsables des
opérations de l'opérateur. Vous avez un droit, effectivement, sur
le projet, de premier refus de la ville de Hull s'il arrivait quelque chose au
projet. (10 h 30)
Cependant, au niveau de la responsabilité du public quant
à l'administration quotidienne du projet, les municipalités se
sont protégées, d'une part, en limitant leur implication
financière et, d'autre part, également, comme nous l'avions
indiqué lors de notre dernière rencontre, en faisant en sorte
que, si le promoteur, pour les fins de sa propre compagnie, doit nantir son
matériel roulant, il ne peut le faire en mettant en garantie des biens
meubles ou immeubles qui appartiennent soit aux municipalités de
façon individuelle ou au Conseil de développement touristique
Hull-Chelsea-La Pêche. Alors, sur cet aspect-là,
l'étanchéité a toujours été
respectée, et le projet n'a jamais changé.
M. Garon: Alors, la question que je voudrais vous demander,
à ce moment-là... Dans le premier document que je vois, au mois
de juin, Hull s'engageait pour 700 000 $. Là, on l'admet aujourd'hui,
Hull s'implique pour 2 100 000 $. Je n'ai pas vu où est passée
l'opération entre 700 000 $ et 2 100 000 $, mais, là, vous venez
de reconnaître que c'est 2 100 000 $, l'implication de Hull. Alors, c'est
700 000 $ ou 2 100 000 $? Tout ce que j'ai comme document, c'est 700 000 $ dans
un règlement d'emprunt pour fournir 700 000$.
M. Filiatrault: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Filiatrault.
M. Filiatrault: Je vais vous faire la nomenclature ou la liste
des investissements qui ont été faits par la ville de Hull et,
également, par les autres partenaires, excluant le promoteur
privé qui se chargera de faire ça.
Au niveau de la ville de Hull, on a effectivement investi un montant de
700 000 $ approuvé par règlement d'emprunt en bonne et due forme
par le ministère des Affaires municipales. C'est un investissement
comptant, comme je l'ai mentionné tout à l'heure, au niveau de la
construction du projet.
La ville de Hull s'est porté acquéreur de terrains dans le
secteur de la gare à un coût de 250 000 $. C'est des terrains, en
fait, environnants qui desservent en même temps les besoins de la ville
de Hull, mais, effectivement, ces terrains-là ont été
acquis aux fins du train, du projet du train, et également aux fins du
développement touristique dans le secteur, parce que ce sont des
terrains qui servent présentement de stationnement. Donc,
c'étaient des acquisitions, directement ou indirectement,
occasionnées par le départ de ce projet.
Nous avons dû acquérir, du Canadien Pacifique, au lieu de
louer, la voie Laman, ce qu'on appelle l'épi Laman, à un
coût de 1 140 000 $, lequel coût devra être payé par
un règlement d'emprunt en 1996. On devait louer, en fait, ce
tronçon-là, avec des frais annuels. Par contre, à cause
des complexités légales, à cause des dispositions de la
loi, on a dû faire l'acquisition au lieu de louer, pour être
propriétaire foncier de ce tronçon-là.
Donc, au niveau de l'investissement de la ville de Hull, on parle de 1
840 000 $.
En ce qui concerne les autres partenaires, le gouvernement du
Québec a investi 1 400 000 $...
M. Garon: Un instant. Vous dites: 700 000 $, 250 000 $, 1 140 000
$.
M. Filiatrault: Oui, excusez, j'ai oublié 250 000 $, c'est
ça.
M. Garon: Ça veut dire, au fond... M. Filiatrault:
2 090 000 $. M. Garon: C'est ça, 2 090 000 $. M.
Filiatrault: O.K. Là, on s'entend. M. Garon: Oui. O.K.
M. Filiatrault: En ce qui concerne les autres partenaires, le
gouvernement du Québec, via l'OPDQ et le ministère du Tourisme, a
injecté 1 400 000 $; le Conseil de développement touristique, 350
000 $, comme M. Ruest le mentionnait tout à l'heure, avec la provenance
de surplus de ferraille, etc.
M. Garon: 1 400 000 $, ministère du Tourisme, qui ont
été affectés à quoi?
M. Filiatrault: À la réfection de la voie, au
développement du projet.
M. Garon: O.K. Ensuite, vous dites après?
M. Filiatrault: 350 000 $ du Conseil de développement
touristique aux fins de l'administration et de la gestion du projet, puis
l'injection de fonds, selon les besoins du projet. Ensuite, vous avez
Transports Québec, qui a été mentionné tout
à l'heure, 100 000 $; la Commission de la capitale nationale, qui
a...
M. Garon: Mais, lui, c'est affecté aussi à des fins
précises?
M. Filiatrault: Oui.
M. Elkas: Ça, c'est des passages à niveau,
hein?
M. Filiatrault: Passages à niveau, ces choses-là.
La Commission de la capitale nationale, 100 000 $.
M. Garon: 100 000 $? M. Filiatrault: Oui.
M. Garon: Est-ce qu'ils étaient affectés à
quelque chose?
M. Ruest: C'est pour l'amélioration des terrains de
stationnement.
M. Garon: O.K.
M. Filiatrault: Et, finalement, la municipalité de La
Pêche, un montant de 50 000 $.
M. Garon: Affectés à quelque chose aussi?
M. Ruest: C'est pour l'acquisition du terrain à Wakefield,
pour construire la gare.
M. Garon: O.K.
M. Filiatrault: Donc, si mes chiffres sont exacts, les
partenaires ont investi 2 600 000 $.
M. Garon: Les partenaires gouvernementaux, vous voulez dire?
M. Ruest: Oui.
M. Garon: Sans compter les 600 000 $ du
fédéral?
M. Filiatrault: C'est ça, plus les 600 000$. Donc, j'ai
fait la nomenclature complète de l'apport, sauf du promoteur. On a
mentionné tout à l'heure que le promoteur avait investi 1 600 000
$ dans le projet.
M. Garon: Ça fait 2 600 000 $, vous dites, pour les
gouvernements?
M. Filiatrault: C'est ça, plus 2 090 000 $, là...
M. Garon: Oui.
M. Filiatrault: ...en immobilisations de la part de la ville de
Hull.
M. Garon: Et le promoteur, est-ce qu'il a investi dans les
immobilisations, ou pas du tout?
Une voix: Du tout.
M. Garon: Quand vous dites... Parce qu'il devait mettre 600 000 $
sur 2 700 000 $, puis, là...
Une voix: Non, non, non.
M. Ruest: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Ruest.
M. Ruest: Oui. Non, M. Garon. Le promoteur devait, par une
exigence du gouvernement provincial, mettre un minimum de 660 000 $ sur
l'acquisition de matériel roulant et en aucun cas ne devait être
proprié- taire de l'équipement, si vous voulez, foncier. Mais,
par contre, il est allé au-delà, puis M. Grondin pourrait
expliquer l'investissement de sa compagnie.
M. Grondin (Marc): M. Garon, Me Garon, notre
investissement...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Grondin. M.
Grondin: Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous voulez vous
identifier avant, s'il vous plaît.
M. Grondin: Marc Grondin. Je suis le P.-D.G. de La Cie
ferroviaire qui est l'exploitant du projet. L'entente qu'on avait avec le
Conseil de développement touristique Hull-Chelsea-La Pêche
était un investissement de 660 000 $, comme minimum, sur le
matériel roulant. On a investi, à date, pour les
opérations de la Compagnie, en achat de matériel roulant et
d'équipement nécessaires, 1 600 000 $ jusqu'à aujourd'hui.
C'est tout de l'argent privé. Il n'y a pas d'argent d'aucune subvention
gouvernementale, donc de personne. C'est l'argent des actionnaires de la
Compagnie.
M. Garon: Ça, c'est pour l'opération...
M. Grondin: C'est l'achat du matériel roulant, de
l'équipement des voies d'entretien, d'équipement de voies,
l'entraînement du personnel, puis s'occuper des frais de location. On est
locataires de la voie, on est locataires des édifices, on paie un loyer
et on paie les taxes et, à date, on a 1 600 000 $ d'investis dans la
Compagnie.
M. Garon: Et, l'an dernier, j'ai vu que la première
année d'opération il y a eu un déficit de 293 000$ qui
était...
M. Grondin: On a été chanceux, M. Garon. M.
Garon: Hein?
M. Grondin: On a été chanceux, M. Garon. On aurait
pu perdre beaucoup plus que ça. On a commencé les
opérations à la fin juin. La locomotive est arrivée
à Montréal avec le train le 17 juin; elle est allée
à Hull le 21 juin, avec l'assistance du ministère des Transports
du Québec, qui nous a aidés à l'amener à Hull au
travers des voies du CP. On l'a mise en marche le 27 juin et on a
opéré jusqu'à la fin d'octobre. On a opéré 4
mois; on a eu 35 600 passagers, quelque chose comme ça, et on a eu une
perte de livres et financière réelle de 297 000 $ à peu
près. On se considère chanceux pour la première
année.
M. Garon: Vous aviez prévu quoi pour la première
année?
M. Grondin: On avait prévu, disons, de faire nos frais, si
on n'avait pas eu certains problèmes techniques.
M. Garon: Selon la convention, à la page 1...
(Consultation)
M. Garon: On disait qu'au point de départ on savait que
ça coûterait 4 500 000 $. Pourquoi, dans le règlement, on
parle d'un coût estimé à 2 700 000 $, dans le
règlement, à un attendu: Attendu que le coût total du
projet est estimé à 2 700 000 $? Puis on dit: 700 000 $ sont
assumés par la ville, selon le rapport du 12 juin 1991
préparé par le directeur général adjoint aux
finances et à l'administration, lequel rapport fait partie
intégrante du présent règlement. On dit qu'on estimait,
à ce moment-là ça, c'est le 16 juin 1991... le 18
juin, pardon, 1991 on estimait un tel projet à 2 700 000 $.
Dès le départ, tantôt, vous m'avez dit qu'il était
estimé à 4 500 000 $.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Filiatrault.
M. Filiatrault: En fait, le projet du départ a
été estimé à 2 700 000 $, évidemment, mais,
comme je l'ai mentionné tout à l'heure, on a eu des
impondérables, notamment l'acquisition de la voie Laman pour 1 140 000
$. La ville a décidé d'acquérir les terrains qui sont
adjacents à la gare pour les fins du train et également pour les
fins... Vous ne connaissez sans doute pas le secteur. C'est un secteur qui est
un pôle de développement récréotouristique. Donc, on
a un château d'eau, un ancien édifice où on produisait
l'électricité, au début de la ville de Hull, donc, qu'on
est en train de mettre en valeur. Il y a le ruisseau de la Brasserie. C'est un
secteur qu'on est en train de mettre en valeur.
Donc, la ville avait décidé de faire cet
investissement-là, et pour le train et pour les besoins du secteur.
Donc, évidemment, ces frais-là n'étaient pas inclus
à l'origine, lorsqu'on a adopté le règlement d'emprunt qui
notait une participation de la ville de 700 000 $. C'était totalement
imprévisible. Comme je l'ai mentionné tout à l'heure, le
tronçon Laman, on devait procéder à fonctionner comme
l'autre tronçon de 1,9 km sur lequel le promoteur doit payer des frais
de passage. Le tronçon Laman, c'est une voie qui a été
abandonnée après que le projet ait été mis sur
pied, après que ce règlement d'emprunt ait été
fait. Le CP a décidé d'abandonner ce tronçon. Donc, on se
voyait placés devant l'éventualité d'arrêter le
projet ou bien de le continuer et, à ce moment-là, la ville a
fait une entente avec CP pour se porter acquéreur de ce tronçon
qui a quand même une valeur économique, advenant la cessation des
opérations.
M. Garon: On voit dans la convention... on parle d'un bail non
renouvelable de 4 ans. C'est ça, le problème, ou quoi? (10 h
40)
Mme Trudel: Vous êtes à quelle page de la
convention, Me Garon?
M. Garon: Page 1. On dit: Attendu que la ville a, dans un premier
temps, demandé à CP de lui louer la partie du terrain
située entre les points milliaires...
Mme Trudel: C'est ça.
M. Garon: ...1,6 et 3 de l'embranchement Laman, puis on parle
d'un bail non renouvelable d'une durée de 4 ans. C'était
ça, le problème, ou c'était...
Mme Trudel: C'est ça.
M. Filiatrault: Oui, puis il y avait un problème de
juridiction au niveau de la loi en termes de propriété
foncière. Me Trudel peut peut-être élaborer
là-dessus.
Mme Trudel: D'ailleurs, l'attendu...
La Présidente (Mme Bélanger): Me Trudel.
Mme Trudel: Oui. Excusez-moi: L'attendu qui suit, d'ailleurs,
fait référence au terrain situé entre les mêmes
points milliaires, et on y fait référence à l'acquisition
de la voie plutôt qu'à sa location.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Vous avez dit que vous avez... Il y a 662 000 $ qui
sont allés sur le matériel roulant. Vous avez dit aussi que vous
avez investi un autre million. Est-ce qu'il y en a, à l'intérieur
du million, qui est de l'immobilisation, type matériel roulant?
M. Grondin: Oui, M. le ministre. Marc Grondin, P.-D.G. de La Cie.
On avait été demandé d'investir 662 000 $ au début,
comme minimum, dans le matériel roulant. On a acheté du
matériel roulant. Mais la première phase du matériel
roulant nous a coûté 850 000 $ au lieu des 662 000 $
prévus, puis, vu que c'est un matériel ferroviaire
suédois, les wagons et les engins de service, il a fallu les convertir
au système nord-américain le plus possible, au niveau
électrique, au niveau du chauffage, refaire les boîtes à
l'intérieur, s'occuper d'engins à vapeur et diesel, mettre des
systèmes de contrôle sur le diesel pour se promener sur les voies
de CP. Ça nous a coûté de l'argent additionnel.
M. Elkas: C'est ça qui monte de 662 000$ à 850 000
$?
M. Grondin: Bien, les 662 000 $, avant qu'on ait à
chercher le matériel roulant, c'était l'entente qu'on avait prise
avec le ministère d'acheter. Mais, quand on est allés en
Suède, on n'avait pas pensé que ça nous coûterait
plus cher que ça. Ça nous a coûté beaucoup plus cher
que ça. Il a fallu faire des conversions, rendu
ici, puis l'adapter à notre système à nous.
Ça nous a coûté, à date, 1 600 000 $ à peu
près en investissement.
M. Elkas: Mais vous avez dit que, dans le 1 600 000 $, il y a des
coûts d'administration...
M. Grondin: Non, il n'y a pas...
M. Elkas: ...qui ne reflètent pas nécessairement
des coûts d'achat d'équipement comme tels.
M. Grondin: C'est de l'équipement de voies qu'on a
acheté: des «motor cars» qu'on a achetés au Canada;
un engin pour faire la neige l'hiver, qu'on a acheté du CN; toutes des
choses qu'on n'avait pas prévues dans notre 662 000 $ originel. On est
des néophytes dans l'opération de chemin de fer, M. le ministre,
comme vous allez le savoir. Disons qu'on s'est fait dire qu'avec 600 000 $ pour
une compagnie de chemin de fer... on s'est trompé de 1 000 000 $
à peu près.
M. Elkas: Alors, «God forbid» que vous faites
faillite, mais, si vous fermez les portes, la corporation va
récupérer le 1 600 000 $. C'est un peu ça?
M. Grondin: Quelle corporation?
M. Elkas: Je veux dire, la municipalité. Excusez, la
municipalité. Elle récupère l'équipement d'une
valeur de 1 600 000 $.
M. Grondin: Elle a le premier droit de refus, M. le ministre.
M. Elkas: O.K. Premier droit de refus.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
voulez répéter, monsieur?
M. Grondin: Elle a le premier droit de refus, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Premier droit de
refus.
M. Grondin: La municipalité... Pas la municipalité,
le Conseil de développement, je crois.
Une voix: Oui, c'est ça. M. Elkas: La
corporation?
M. Grondin: La corporation a le premier droit de refus sur
l'équipement si on voulait le vendre. On a fait évaluer notre
chemin de fer et notre matériel roulant l'autre jour, au point de vue
des assurances. Si on vendait demain matin sur le marché
américain, on irait chercher 1 400 000 $US pour le matériel qu'on
a en main présentement. Je sais que notre investissement équivaut
à ce qu'on a investi dedans. Au moins, la valeur est là. C'est
ça.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Quand vous avez dit que vous avez un bail de 4 ans non
renouvelable, il y avait des problèmes... Vous avez décidé
d'acheter la voie pour 1 390 999 $. Mais là, à date, ce n'est pas
payé, ça. L'argent, il n'y a pas eu de règlement d'emprunt
là-dessus encore.
M. Filiatrault: Non, Mme la Présidente. Effectivement,
non.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Filiatrault.
M. Filiatrault: Par contre, c'est un engagement financier de la
part de la ville. On a une planification. À la première
séance, je pense que j'avais élaboré beaucoup sur notre
façon de gérer les finances municipales. Depuis ce
temps-là, on a été nommé la deuxième ville
au Québec en termes de qualité de vie, puis de qualité de
ville. C'est qu'on projette quand même nos dépenses sur une
période de 3 ans à l'avance. Dans ce cas-ci, on a un engagement
financier qui va passer dans notre planification triennale et, en 1996, la
ville devra emprunter sur le marché des obligations, comme on le fait
pour toutes sortes de travaux, 1 140 000 $, ici, qui est indiqué comme
prix d'acquisition.
M. Garon: Oui. Mais là, le problème... La question
que je me demandais, moi, si j'ai bien compris... Donc, le bail est pour 4 ans,
non renouvelable. Il faut que la transaction soit faite avant 1996... avant...
C'est pour ça qu'on parle de 4 ans non renouvelable. Là, vous
achetez.
M. Filiatrault: En fait... M. Garon: Mais la seule
chose... Oui. M. Filiatrault: Excusez. Allez-y. M. Garon:
Allez-y.
M. Filiatrault: Non, en fait, c'est ça, c'est que la ville
s'est engagée par bail, par contrat avec CP à se porter
acquéreur de ce tronçon-là. Puis le mode de paiement en
dollars d'aujourd'hui, on parle d'un coût de 670 000 $. Mais, si on parle
de coût d'acquisition dans le temps, dans 5 ans, en 1996, 4 ans
maintenant, à ce moment-là, c'est 1 140 000 $ qu'on va devoir
payer comptant à CP.
M. Garon: Alors, la question que je vous demanderais... Moi, je
ne suis pas un expert en droit munici-
pal, mais il y a des gens qui se demandent si vous pouvez vous engager
comme ça, par simple résolution. Là, vous n'avez pas de
règlement d'emprunt. Vous avez simplement une résolution
municipale. Est-ce que c'est possible de s'engager comme ça, alors que
ça va vous prendre un règlement d'emprunt, puis que les...
M. Filiatrault: C'est que la ville a deux choix, Mme la
Présidente, elle a deux choix. C'est de le payer comptant à
l'échéance, et ça, les municipalités ont
effectivement le droit de faire ça. On n'a pas à aller chercher
d'approbation, comme on fait dans d'autres cas. On s'est porté
acquéreur, récemment, de différents édifices, de
différentes choses. On paie habituellement comptant. On vient de faire
un déboursé de 600 000 $ pour faire l'acquisition d'un
édifice qui était dans notre chemin au niveau du
développement touristique, sur la rue Laurier, face au musée. Je
ne nommerai pas le nom de l'édifice, mais c'est un édifice assez
connu. La ville a la possibilité, avec la Loi sur les cités et
villes, de faire ça. Au moment de l'échéance, à ce
moment-là, on aura le choix de payer comptant ou bien de faire un
règlement d'emprunt qui devra être approuvé en bonne et due
forme par le ministère des Affaires municipales. Mais l'entente,
présentement, est faite avec CP, puis il y a un engagement formel du
conseil à cet effet-là. Je ne sais pas si Me Trudel a
d'autres...
Mme Trudel: Non, ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Mais vous dites que, légalement... Supposons
qu'à l'échéance... pas à l'échéance,
quand vous venez pour payer l'argent, vous avez besoin d'un règlement
d'emprunt et que les gens ne veulent pas, qu'est-ce qui arrive?
M. Cholette: La méthode de financement sera à voir
à ce moment-là. On vous explique que c'est possible qu'on le
prenne à même nos surplus accumulés. On sait qu'en 1992 la
ville de Hull a fait un surplus de plus de 5 000 000 $. Alors, c'est fort
possible que ce soit comptant.
M. Filiatrault: Mme la Présidente, si on veut
répondre...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Filiatrault.
M. Filiatrault: Si on veut aller plus loin... Évidemment,
on n'a pas de problème financier au niveau de rencontrer ces
obligations-là, mais, advenant le cas où ce serait totalement
impossible, c'est évident qu'on a un problème. CP, à ce
moment-là, reprendrait la voie Laman et, à ce moment-là,
on devrait les dédommager pour les impôts qu'ils ont à
payer sur les gains de capitaux. Mais on est plus optimiste que ça.
M. Garon: Mais, selon vous, vos opinions juridiques, une ville
peut s'engager de cette façon-là par simple
résolution?
Mme Trudel: Me Garon... Me Trudel, pour la ville.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Trudel. (10 h
50)
Mme Trudel: Les fonds, présentement, ne sont pas
dépensés, alors ce n'est pas une question d'engagement où
on a commencé à payer et à facturer les citoyens. C'est un
engagement entre la ville et CP de fonctionner avec un certain modus operandi
en 1996 pour faire l'acquisition de la voie. La première question que la
ville a eu à se poser était de savoir, tout d'abord, si elle
était habilitée à faire ce genre de transaction là
pour les fins pour lesquelles elle le faisait. Sur cette question, l'opinion
juridique était claire, la Loi sur les cités et villes ne permet
pas à une ville d'être l'exploitante d'un chemin de fer, mais lui
permet cependant de cautionner une compagnie ou de l'aider pour remettre en
état une voie de chemin de fer, et les municipalités ont
également un pouvoir de dépenser en matière
d'améliorations touristiques, etc. Alors, sur la question de
l'habilité, la question ne se posait plus. Restait la question de savoir
comment nous allions faire l'acquisition. Or, comme l'explique M. Filiatrault,
compte tenu de la façon dont la ville prévoit ses
dépenses, la ville était en mesure de compter sur un paiement en
argent comptant à l'échéance, et c'est pourquoi
l'engagement a été fait sur cette base-là.
Évidemment, comme vous le soulevez, en droit, ce qui est juste,
si cette façon de procéder ne fonctionnait pas, nous devrions
aller, à ce moment-là, au règlement d'emprunt, selon les
règles qui existeront à la Loi sur les cités et villes en
1996, avec possibilité de référendum, si c'est ça
qui est encore au projet de loi, et voir s'il y a d'autres ententes qui se font
avec CP pour régulariser la situation. Mais l'engagement qui s'est fait
maintenant n'est pas un engagement dans la mesure où les fonds sont
dépensés ou sont en train de se dépenser.
M. Garon: Supposons qu'à l'échéance vous
n'êtes pas capables de respecter votre engagement, quelles sont les
conséquences pour la ville?
Mme Trudel: Si l'engagement ne peut être respecté ni
en comptant ni sur un règlement d'emprunt dûment
approuvé?
M. Garon: Les citoyens ne veulent pas. Supposons que vous n'avez
pas l'argent, puis les citoyens ne veulent pas, qu'est-ce qui arrive?
Mme Trudel: D'accord. Alors, comme l'a expliqué M.
Filiatrault, il y a une disposition dans l'entente avec CP qui fait que CP,
évidemment, reprend son
terrain, c'est bien évident, puisque nous ne pouvons pas en faire
l'acquisition.
M. Garon: Puis le promoteur, lui?
M. Elkas: II va louer de CP. Il va falloir qu'il loue de CP.
Mme Trudel: Oui.
M. Elkas: II va louer de CP, évidemment.
Mme Trudel: On compte que le promoteur aura, d'ici là, un
statut de compagnie de chemin de fer, alors il pourra faire affaire directement
avec CP.
M. Grondin: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Grondin.
M. Grondin: Me Garon, pour répondre à votre
question, si la ville n'était pas capable d'une façon quelconque
de s'occuper de ça, notre compagnie ferroviaire prendrait entente avec
CP. Présentement, on paie des frais de location journaliers lorsqu'on
circule sur la voie principale de CP entre Hull et la voie Laman, des frais
tarifaires pour chaque train. Alors, on ferait la même chose, on
extentionnerait les frais tarifaires sur la voie Laman jusqu'à Freeman,
qui sont peut-être plus élevés qu'on ne paie
présentement. On a une entente qu'on paie chaque fois qu'on passe sur la
voie Laman, sur la voie principale de CP. C'est que, si la ville de Hull ne
s'en occupait pas, on ferait une location avec CP, comme on a fait dans la
première partie.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis... M. le ministre.
M. Elkas: Ça m'inquiète moins si ça revient
au promoteur de payer le fric ou la location à CP.
M. Garon: Ça dépend des ententes qu'il a prises
avec la ville. La ville s'est sans doute engagée, avant que le promoteur
ne s'embarque là-dedans. On n'a pas les ententes avec le promoteur, je
pense, dans nos papiers. Alors, la ville, pour qu'il s'embarque
là-dedans, a dû... Il a dû y avoir des engagements de pris
par rapport au promoteur. On n'a pas les ententes du promoteur. Parce que,
normalement, un promoteur a dû demander certaines assurances en
s'embarquant là-dedans. Chacun a dû s'engager à fournir des
choses.
M. Elkas: He is right. You are right. Si ça ne marche pas
entre la municipalité et... Le député a raison. Si
ça ne marche pas entre la corporation et CP et qu'on ne peut pas avoir
un règlement d'emprunt, le public n'en veut pas, là, ça
retourne entre le CP et le promoteur. Quelle sorte d'entente que vous avez
entre CP et, vous, le promoteur?
M. Grondin: Mme la Présidente. Marc Grondin. La
Présidente (Mme Bélanger): M. Grondin.
M. Grondin: Pour répondre à M. le ministre, on a
une entente présentement avec CP d'opération sur le mille et
quart de la voie principale de CP qui part de la gare de Hull jusqu'à la
voie Laman. On paie un tarif pour chaque train. Si on a 250 trains durant
l'année, on paie tant par train.
M. Elkas: O.K. C'est une formule établie, ça.
M. Grondin: C'est une formule d'usage, M. le ministre.
M. Elkas: O.K.
M. Grondin: Puis CP, eux autres, si on passe 300 fois, ça
ne fait rien...
M. Elkas: Oui, c'est norme, ça.
M. Grondin: ...ils chargent plus cher.
M. Elkas: O.K. C'est des frais normes.
M. Garon: Les municipalités se sont engagées, par
rapport à vous, à vous fournir quoi? Vous vous embarquez
là-dedans, là. Les municipalités...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Ruest.
M. Ruest: M. Garon, advenant même un scénario,
disons, apocalyptique, que M. Grondin ne puisse pas passer sur la voie
principale, ne puisse pas passer sur la voie Laman, ne puisse pas s'entendre
avec le CP... Les trois municipalités, actuellement, détiennent
le corridor principal, et une des options dès le début, en 1987,
c'était de faire partir le train au début du corridor provincial,
c'est-à-dire des trois... Ça, c'était le chemin Freeman,
qui est à peu près même pas à un mille au nord des
opérations actuelles. Donc, il y a toujours moyen de maintenir
l'opération strictement sur des voies de nature provinciale, et il n'y
aura pas de difficultés, mais ça ne viendra pas là parce
que ça fait sept ans que je suis avec le projet et on a surmonté
toutes les difficultés.
CP n'est pas là pour avoir un oeil au beurre noir et,
deuxièmement, elle est là pour faire des affaires. Au tout
début, avant de vendre la voie Laman, le bail, pour M. Grondin, pour ses
droits de passage, était pour la totalité de la voie de CP. Donc,
que la voie soit d'un mille ou de trois milles, CP est là pour faire des
affaires, puis c'est pour rentabiliser ses coffres.
M. Grondin: Mme la Présidente. Marc Grondin. La
Présidente (Mme Bélanger): M. Grondin.
M. Grondin: Pour expliquer un peu plus longtemps, comme M. Ruest
vient de le mentionner, on peut déménager les opérations
à un mille au nord des opérations actuelles sur la voie Laman. La
gare qui a été construite sur la rue Montcalm, à Hull, a
été construite de façon modulaire. Puis, force majeure
étant en devoir, on la prendrait, on la mettrait sur un
«flatcar», et on s'en irait avec jusqu'au chemin Freeman, et on
serait en opération 24 heures plus tard. Mais CP était
prête à laisser aller ses voies un peu partout au Canada. La seule
chose qu'elle veut, c'est des revenus un peu partout sur les voies
excédentaires dont elle veut se débarrasser. Ça fait
qu'elle est assez facile de compréhension quand on parle d'argent.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Filiatrault.
M. Filiatrault: En fait, comme M. Grondin le mentionnait, c'est
qu'on pourrait déménager les opérations sans compromettre
les opérations, sauf que l'objectif de mettre la gare où elle est
actuellement, c'est que c'est un pôle de développement
touristique. La voie Laman à laquelle on fait référence,
c'est une voie abandonnée qui passe dans notre parc industriel, qui est
au centre de notre développement industriel et commercial, et, à
ce moment-là, comme je disais, tout ce qu'on peut faire, advenant le
pire, c'est qu'on déménage nos opérations, justement, sur
notre voie qui est la propriété des trois municipalités,
et la partie qui est dans Hull, c'est tout près, ce ne serait pas
catastrophique. Sauf que, pour la municipalité, étant
donné l'abandon de ce corridor...
Comme on le sait, il y a eu des abandons de corridors entre Aylmer et
Hull de l'autre côté, le secteur sud-ouest. À ce
moment-là, les municipalités, évidemment, sont toutes
intéressées, en termes de planification, à conserver ces
corridors-là pour, éventuellement, avoir soit des trains de
banlieue ou d'autres moyens de transport qui utiliseraient ces
corridors-là. Donc, c'est un investissement qui est fait en même
temps de la part de la ville de Hull, qui pourrait servir à d'autres
fins que de faire circuler le train touristique. Donc, en termes de
difficultés au niveau des opérations, la difficulté serait
qu'on devrait déménager nos pénates, à partir de
notre propriété qui est tout près, en fait... C'est quoi,
la distance?
Une voix: Un demi-mille.
M. Filiatrault: Un demi-mille. À ce moment-là, on
continuerait les opérations à partir de ça. Donc, on ne
prévoit pas de danger de cessation des opérations advenant que la
ville ne puisse s'acquitter de ses obligations.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: À la page 6, l'article 4, pourquoi parle-t-on
d'une clause de confidentialité aussi sévère? Pourquoi y
a-t-il une clause de confidentialité aussi sévère?
Mme Trudel: Je peux répondre à cette question.
Johanne Trudel.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Trudel.
Mme Trudel: CP, par tradition, et ce n'est pas le premier contrat
que je négocie avec CP, demande toujours une clause de
confidentialité, sauf sous réserve de la protection de la loi. Ce
qui veut dire que CP n'entend pas que les gens, le lendemain matin de la
signature de contrats, distribuent ces documents-là sur la rue. D'autre
part, cependant, dès que quelqu'un demande, par la loi sur
l'accès à l'information, d'avoir un document qui a
été dûment versé aux archives de la ville de Hull,
ce qui est le cas de ce document, sous réserve du paiement des tarifs
requis par la ville, le document est remis à toute personne qui le
requiert. C'est une clause standard dans tous les contrats de Canadien
Pacifique.
M. Garon: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Garon: Dans la convention, à la page 10, le point 9, on
précise que l'exploitant doit obtenir le statut de compagnie de chemin
de fer provinciale avant le 31 décembre 1992. Lors de la dernière
commission parlementaire, vous avez parlé du 1er mai 1993.
Mme Trudel: Effectivement...
M. Garon: Maintenant, où en sommes-nous dans les ententes
au point de vue du délai?
La Présidente (Mme Bélanger): Me Trudel. (11
heures)
Mme Trudel: Alors, le premier délai que vous voyez
à la page 8, à l'article 9.1, faisait effectivement
référence au 31 juillet 1992, puisque nous comptions être
en mesure de présenter un projet de loi qui serait adopté
à la session qui se terminait préalablement à cette date.
À cause de plusieurs problèmes dans la rédaction du projet
de loi, nous nous sommes retrouvés à une session
ultérieure. Alors, nous avons dû faire une entente avec CP, qui
nous avait d'ailleurs amenés devant vous lors de la dernière
commission parlementaire.
Entre-temps, évidemment, nous n'avons pas pu, non plus, respecter
le délai que nous avions annoncé lors de notre dernière
rencontre; nous avons donc dû négocier de façon très
difficile, je dois vous dire, parce que CP est resté très ferme
sur ses positions, sur notre obligation d'obtenir ce statut, à cause du
respect par CP de la Loi fédérale sur les chemins de fer qui
l'oblige à faire affaire et à céder le passage sur ses
voies unique-
ment à des compagnies qui ont le statut de compagnie de chemin de
fer.
Cependant, dans un esprit de collaboration, démontrant que nous
avions déjà commencé et entamé le processus de la
commission parlementaire, on nous a accordé un délai
péremptoire, en nous disant que nous devions faire tout en notre
possible pour revenir devant la commission répondre aux questions des
membres de la commission, à leur satisfaction, de telle sorte que nous
puissions être versés au feuilleton et nous retrouver avec un
projet de loi dûment adopté avant la levée, le 23 juin. Et
c'est un délai péremptoire, selon l'extension qui nous a
été accordée, sinon nous n'aurions plus le droit de
circuler sur la voie.
M. Garon: Ça a été fait sous forme de lettre
ou d'addendum à la convention?
Mme Trudel: Ça a été fait sous forme d'une
convention modifiée, dont la dernière version a été
signée. Je l'ai envoyée au bureau du greffier pour signature
lundi.
M. Garon: O.K. Maintenant, vous avez commencé à
opérer cette année depuis quand? J'ai vu, il y avait une petite
nouvelle à la télévision, avant-hier, je pense...
M. Grondin: Mme la Présidente...
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Grondin.
M. Grondin: Marc Grondin. Pour répondre à Me Garon,
on a commencé il y a 3 semaines passées, 3 fins de semaine.
Ça fait 3 samedis ou dimanches qu'on sort.
M. Garon: Puis?
M. Grondin: Puis ça va très bien. On a eu, à
date, 690 passagers. Samedi de cette semaine, on a eu 540 passagers; dimanche,
on en a eu 150. À partir de lundi, la semaine prochaine, on sort 5 fois
dans la semaine et, dans les 7 prochains jours suivants, on sort 5 fois, 5
jours, avec des groupes d'un peu partout. On a des groupes qui viennent des
États-Unis, de l'Ontario, du Québec, des groupes de l'âge
d'or.
M. Garon: Et ce que vous anticipez comme revenu net cette
année, est-ce que c'est...
M. Grondin: Ha, ha, ha! Ça me fera plaisir de vous
expliquer ça au mois de septembre, Me Garon.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Vous êtes plus prudent, là.
M. Grondin: On va essayer de faire nos frais cette année,
Me Garon.
M. Garon: Comme ça, 373 000 $ anticipés cette
année, vous dites que vous allez essayer d'arriver kif-kif cette
année...
M. Grondin: On va essayer de couvrir nos pertes de l'an dernier
et on va essayer de faire... 60 000 passagers cette année, Me Garon,
ça va être notre... On fait nos frais avec 60 000 passagers. On va
essayer d'en faire 75 000, pour essayer de rattraper un peu ce qu'on a perdu
l'an passé.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va, M. le
député de Lévis?
M. Garon: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): On appelle l'article
1?
M. Garon: Oui, on pourrait procéder à
l'étude du projet de loi.
Étude détaillée
Constitution de la Compagnie de chemin de fer de
l'Outaouais (suite)
La Présidente (Mme Bélanger): On appelle l'article
1 qui était suspendu. L'article 1 est remplacé par le suivant:
«Est constituée une corporation à but non lucratif sous la
dénomination de "Compagnie de chemin de fer de l'Outaouais".»
M. Garon: Avant, je demanderais au ministre: Est-ce qu'il y a
d'autres amendements à déposer, ou si on en reste aux amendements
que nous avions?
M. Elkas: C'est le seul, hein? M. Garon: Pardon?
M. Elkas: C'est le seul. C'est toute la même chose. Oui,
c'est le seul.
La Présidente (Mme Bélanger): Les autres sont tous
là.
M. Garon: À l'article 1, est-ce qu'il y avait un
amendement?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Garon: Je ne l'ai pas, moi. Je n'ai pas l'amendement à
l'article 1, parce qu'il avait été regardé alors que
j'étais...
La Présidente (Mme Bélanger): Mais il avait
été suspendu.
M. Garon: Attendez un peu. Alors, l'article 1 est remplacé
par l'amendement: «Est constituée une corporation à but non
lucratif sous la dénomination de "Compagnie de chemin de fer de
l'Outaouais".»
M. Elkas: C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça.
M. Garon: Mais pourquoi a-t-on changé autant l'amendement?
C'était un article 1 qui était assez volumineux. Bien,
volumineux...
La Présidente (Mme Bélanger): Me Trudel.
Mme Trudel: Me Garon, à l'article 1 du projet, tel que
vous l'aviez lors de sa présentation par notre député, M.
LeSage, vous pouviez y voir que c'était le Conseil de
développement touristique Hull-Chelsea-La Pêche inc. et la
société 275-4541 Canada inc. qui faisaient, de façon
conjointe, une demande pour avoir un statut de compagnie de chemin de fer. Or,
ces deux compagnies, telles que vous les voyez à l'article 1 du premier
document, sont des compagnies incorporées en vertu de la loi
fédérale des compagnies, et de là s'est soulevé le
problème dont vous discutiez lors de notre dernière rencontre, le
problème constitutionnel, qui était de donner à des
compagnies fédérales un statut provincial de compagnie de chemin
de fer.
Alors, il a été suggéré, après des
discussions qui ont eu lieu avec des procureurs des ministères des
Transports on a parlé également avec des gens des
compagnies, ici, au Parlement, à Québec de plutôt
créer une compagnie québécoise à laquelle le statut
pourrait être donné. C'est pourquoi l'esprit du projet est le
même avec l'amendement.
Cependant, le Conseil de développement touristique, partout
où vous le voyez, devrait maintenant plutôt se lire: Compagnie de
chemin de fer de l'Outaouais. Et c'est par le projet de loi que vous vous
trouvez à créer une compagnie québécoise qui, en
fait, est le Conseil de développement touristique, mais qui devient une
compagnie québécoise. Entre-temps, en préparation pour
notre visite la première fois devant cette commission, j'avais
demandé au procureur qui représente l'exploitant, 275-4541 Canada
inc., de faire le même exercice, et il a entre-temps, également,
incorporé une compagnie québécoise, ce qui fait que,
lorsque vous en arriverez à l'article 2 du projet de loi tel que
révisé ce matin, vous pourrez y voir que la Compagnie de chemin
de fer de l'Outaouais demande à pouvoir céder les
opérations du train à une compagnie québécoise, sur
permission du ministre des Transports, et c'est cette nouvelle compagnie de
l'exploitant que vous pourrez voir, qui s'appelle, à un moment
donné, la corporation.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va?
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté.
L'article 1, tel qu'amendé, est adopté.
Objet de la Compagnie (suite)
J'appelle l'article 2. Je pense que l'amendement est assez long. On va
l'étudier paragraphe par paragraphe, M. le député de
Lévis? Remplacer l'article 2 par le suivant: «La Compagnie a pour
objet de promouvoir le développement touristique, culturel et historique
de la région de l'Outaouais; à ces fins, elle a notamment le
pouvoir d'acquérir, de posséder et d'exploiter la ligne de chemin
de fer Hull-Chelsea-Wakefield et de toute extension de cette ligne. Elle peut
également, pour ces fins et avec l'autorisation du ministre des
Transports, exploiter toute autre ligne de chemin de fer dans cette
région. «Une corporation créée sous
l'autorité de la partie IA de la Loi sur les compagnies (L.R.Q.,
chapitre C-38) peut, malgré l'article 123.5 de cette loi, et si elle est
autorisée par le ministre des Transports, exploiter toute ligne de
chemin de fer qui lui est confiée par la Compagnie.»
Est-ce qu'il y a des explications à cet article, Me Trudel?
Mme Trudel: Oui, les explications. Tout d'abord, au niveau du
texte, tel que vous venez de le lire, Mme la Présidente, je m'adresse au
premier alinéa. Alors, on y explique, évidemment... Lorsqu'on
parle de la Compagnie, c'est le Conseil de développement touristique
Hull-Chelsea-La Pêche. De nouveau, l'amendement fait ressortir cette
scission entre la Compagnie, qui est le Conseil de développement
touristique, et l'exploitant. C'est pourquoi il est plus long, parce que, au
lieu d'être conjoint, maintenant, le statut est donné à la
Compagnie qui, sur permission du ministre, évidemment, peut céder
l'exploitation de la ligne à un exploitant.
Lorsqu'on parle, enfin, au milieu du paragraphe, «d'exploiter la
ligne de chemin de fer [..] et de toute extension de cette ligne»,
c'était pour prévoir que cette ligne, que nous appelons le
tronçon Lachute et le tronçon Laman, puisse être
extensionnée.
La phrase qui suit, où on dit: «Elle peut également,
pour ces fins et avec l'autorisation du ministre [...] exploiter toute autre
ligne», ne vise pas les tronçons Laman et Lachute, tel que nous
l'avons discuté et tel que ça apparaît dans les documents
que je vous ai remis lors d'une rencontre privée en préparation
de cette commission. Ça vise la possibilité que nous puissions
faire affaire dans notre région, mais, par exemple, vers Montebello qui,
techniquement, n'est pas l'extension de
la ligne sur laquelle nous travaillons mais qui serait une extension du
projet souhaitable, d'une part, et tout à fait normale, parce que c'est
dans la même région et qu'il y a eu, déjà, des
contacts de faits entre le Conseil, le promoteur et le château Montebello
pour ces fins. (11 h 10)
Le deuxième alinéa, pour sa part, est là simplement
pour préciser compte tenu du texte de la Loi sur les compagnies à
l'article 123.5, et je l'ai apporté avec moi. Si vous me permettez, Me
Garon, de vous en faire la lecture. On dit: «Peuvent être
constituées en vertu de la présente partie, les compagnies dont
les objets relèvent de l'autorité législative du
Québec, à l'exception de celles constituées pour les
affaires de fidéicommis et pour la construction et l'exploitation de
chemins de fer et de celles qui ne peuvent, en vertu d'une autre loi,
être constituées qu'en vertu de la partie I.» Alors, c'est
pourquoi vous y voyez que nous pouvons avoir une compagnie sous la partie IA
qui est celle de l'exploitant, en dépit de l'article 123.5 tel qu'il se
lit.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va pour l'amendement à l'article 2?
M. Garon: Bien, ce que je trouve curieux, moi, c'est que c'est
une compagnie de chemin de fer puis ça a l'air d'être son objet
secondaire d'exploiter un chemin de fer.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je me serais attendu que son premier objet soit
d'exploiter un chemin de fer et, comme fait accessoire, qu'elle puisse faire du
développement touristique, culturel et historique. Là, c'est une
compagnie de chemin de fer qu'on forme à l'article 1, puis son but
principal, c'est de promouvoir le développement touristique, culturel et
historique, et on dit: «Elle peut également, pour ces fins et avec
l'autorisation du ministre des Transports, exploiter toute autre ligne de
chemin de fer». Elle a le nom. Et, «à ces fins, elle a
notamment le pouvoir d'acquérir, de posséder et d'exploiter la
ligne de chemin de fer Hull-Chelsea-Wakefield». C'est comme si
c'était une corporation de développement touristique.
Essentiellement, la Compagnie de chemin de fer, qui a comme
accessoire... elle peut s'occuper d'un chemin de fer. Je me serais attendu
qu'elle puisse d'abord s'occuper d'un chemin de fer, puis, parce qu'elle a un
chemin de fer, elle peut s'occuper de développement touristique,
culturel et historique. Ça m'appa-raît curieux, ça.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, des
commentaires sur ça?
M. Elkas: Non. Ma préoccupation, c'est de m'as-surer que
ces gens-là ne s'embarquent pas dans le transport autre que de
personnes. Je le regardais, c'est pour ça que je demandais la question.
Mon autorisation va permettre d'étendre le service, ce service que vous
offrez qui est touristique, culturel et historique.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Trudel.
Mme Trudel: Si je peux éclairer les membres de la
commission sur un point supplémentaire. Je vous rappelle que la
Compagnie est une corporation à but non lucratif. Alors, je pense qu'il
est dans la logique des choses que nous procédions tout d'abord à
décrire les grands objectifs de la corporation à but non lucratif
et, par la suite, indiquer qu'à l'intérieur de ces fins elle
peut, de ce fait, à cause de cette promotion qu'elle se donne comme
objectif de promouvoir le développement touristique, culturel et
historique, mettre sur pied un chemin de fer. Et nous avions, d'ailleurs,
donné un autre exemple lors de notre rencontre: ça pourrait
être également un musée ferroviaire, éventuellement,
qui serait mis sur pied. Et c'est à cause, justement, du statut de
compagnie sans but lucratif. Si vous vérifiez à la charte qui
constituait le Conseil de développement à l'époque, ces
objectifs sont repris aux statuts qui ont permis d'incorporer cette
Compagnie.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Non. Je pense que je suis satisfait. C'est avec
l'autorisation du ministre des Transports qu'on va exploiter toute ligne de
chemin de fer qui est confiée par la loi, mais dans le cadre de
développement touristique, culturel et historique dans la région
de l'Outaouais.
M. Garon: Ça dépend. L'extension, elle n'a pas
besoin de l'approbation du ministre.
M. Elkas: Pour l'étendre, oui.
M. Garon: Non.
M. Elkas: Non. Excusez.
M. Garon: Pour l'étendre, elle n'en a pas besoin. Elle
pourrait l'étendre théoriquement jusqu'à Québec. Ce
qu'on dit ici: «...elle a notamment le pouvoir d'acquérir, de
posséder et d'exploiter la ligne de chemin de fer Hull-Chelsea-Wakefield
et de toute extension de cette ligne. Elle peut également, pour ces fins
et avec l'autorisation du ministre des Transports, exploiter toute autre ligne
de chemin de fer dans cette région.» S'il y en a une autre qui
n'est pas connectée à celle-là, là ça prend
la permission du ministre. Mais, si elle est connectée à
celle-là, elle peut aller jusqu'à Gaspé,
théoriquement.
Mme Trudel: Si je peux vous éclairer, Me Garon.
La Présidente (Mme Bélanger): Dans la
région.
M. Elkas: Exploiter dans la région, mais est
limitée dans cette région.
Mme Trudel: La ligne s'arrête à Wakefield, pour
votre information. Physiquement, il n'y en a plus après. Alors, on ne
peut pas aller plus loin que Wakefield.
M. Garon: Pourquoi vous avez marqué ça?
M. Elkas: Mais pourquoi une deuxième... Il a raison.
Pourquoi on a marqué une deuxième ligne?
Mme Trudel: La deuxième, c'était sur la
possibilité, compte tenu des pourparlers, que nous puissions aller vers
Montebello. Et c'est pourquoi c'était sur permission du ministre des
Transports. On parle de deux lignes ici. Je disais tout à l'heure que la
première phrase de ce premier alinéa vise la ligne
Hull-Chelsea-Wakefield telle que nous la discutons. La deuxième portion,
avec la permission du ministre des Transports, ce serait la possibilité
que nous puissions conclure une entente pour promouvoir le développement
touristique, culturel et historique mais vers Montebello cette fois-ci.
M. Garon: Comme prolongement de la ligne ou si c'est une autre
ligne?
Mme Trudel: C'est une autre ligne, M. Garon. M. Elkas:
C'est une autre ligne.
M. Garon: Alors, s'il n'y a pas d'extension, pourquoi vous
marquez: «et de toute extension de cette ligne»?
Mme Trudel: C'est parce qu'il y a deux lignes. La première
phrase jusqu'à «extension de cette ligne», c'est
Hull-Chelsea-Wakefield, c'est la ligne qui s'arrête à Wakefield,
ça ne va pas plus loin, celle qui part de la gare de Hull et qui s'en va
à Wakefield.
M. Garon: Mais, quand vous dites: «...et de toute extension
de cette ligne», ça vise quoi, s'il n'y en a pas, d'extension?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Ruest.
M. Ruest: Me Garon, lorsque le corridor a été
abandonné, la ligne a été démantelée, mais
le corridor est resté dans les mains d'organismes publics. Par exemple,
Transports Québec a pris une partie de cette voie pour améliorer
le transport routier, mais on pourrait théoriquement, peut-être,
aller quelques milles plus haut, mais c'est toujours dans le même
corridor qui est demeuré dans les mains des organismes publics.
M. Garon: En reposant des rails, vous dites?
M. Ruest: Oui, c'est ça.
Une voix: Mais on n'en a pas l'intention.
M. Ruest: Mais ce n'est pas l'intention, parce que ce serait plus
compliqué que d'autre chose, puis le but du trajet...
M. Garon: Bien, c'est encore drôle. Vous pourriez prendre
des rails d'ailleurs qui pourraient... Ils en démantèlent
ailleurs. Ils pourraient vous vendre des rails et vous pourriez les reposer
là.
M. Ruest: Oui. Vous avez raison. Puis on pourrait monter
jusqu'à Maniwaki. Mais ce n'est pas l'intérêt.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: La définition, c'est, d'ailleurs... S'ils
partaient, puis allaient jusqu'à Wakefield, puis décidaient
d'extensionner de 1000 pieds, pour une gare ou un aspect touristique, je ne le
sais pas, ça, ça se couvre dans le premier paragraphe de
l'article 2. Mais, s'ils veulent exploiter dans un autre tronçon qui
nous amène à Montebello, c'est là qu'on doit aller
chercher l'autorisation du ministre des Transports.
M. Garon: Mais, si on vise seulement la ligne de Montebello comme
autre ligne, pourquoi on ne l'identifie pas? Je sais que les avocats font
toujours ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Ce n'est pas nécessairement ce qu'ils font le
mieux.
M. Elkas: Pourquoi se limiter?
M. Garon: Non, ce n'est pas ça, l'affaire. C'est qu'ils
disent...
M. Elkas: C'est ça qu'un des avocats vient de dire.
M. Garon: Non, mais ce n'est pas ça. C'est que, quand, par
ailleurs, les contribuables voient ça, eux autres, ils ont plus peur.
L'avocat, lui, il dit: Bien, vous n'aurez plus besoin de revenir devant le
Parlement, vous allez être sur votre propre pouvoir, vous allez augmenter
votre autorité... Je dis ça au ministre, des fois: Faites
ça, vous n'aurez plus besoin d'aller au Trésor, sachant, au fond,
que ce qui augmente, c'est leur pouvoir à eux, les fonctionnaires. Ha,
ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Me Trudel.
Mme Trudel: Si ceci peut faire consensus sur cet article, pour
les fins de notre projet, il n'y aurait pas de
difficultés à ce qu'il soit précisé,
à la dernière partie du premier alinéa de l'article 2, que
«toute autre ligne de chemin de fer dans cette région», nous
visons une ligne de chemin de fer allant vers le château Montebello.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous en
proposez un amendement?
Mme Trudei: Si je peux me le permettre, je le fais, et si
ça peut permettre un consensus sur cet article et répondre
à la question de Me Garon.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, il faudrait le
rédiger, et ce serait un sous-amendement. Est-ce que c'est
nécessaire?
M. Elkas: II n'y a seulement qu'une ligne. La
Présidente (Mme Bélanger): M. Cholette. M. Cholette:
C'est la seule ligne. M. Elkas: C'est la seule ligne...
M. Cholette: C'est la seule autre ligne qui existe
présentement.
M. Elkas: ...puis c'est dans la région.
M. Garon: Est-ce qu'il est imaginable que votre train devienne un
train de banlieue? Là, je vous le dis, je ne connais pas assez les lieux
pour dire... Par exemple, à Montréal, les gens dépensent
beaucoup d'argent, ils veulent, en tout cas, dépenser de l'argent
en tout cas, c'est dans le portrait pour faire un train de banlieue.
Est-ce que c'est imaginable que le train, selon le parcours, puisse servir de
train pour amener les gens au travail, au centre-ville de Hull, le matin, le
soir?
La Présidente (Mme Bélanger): Me Trudei.
Mme Trudei: Le corridor est un corridor désigné
comme étant récréotouristique. Ce n'est donc pas un
corridor pour des fins autres, ce n'est pas un corridor qui permet d'amener des
gens au travail. Nous utilisons une locomotive à vapeur, nous sommes
limités également dans les vitesses auxquelles nous allons,
à 10 milles à l'heure dans certains secteurs. Ce n'est pas un
train conçu pour des fins autres que touristique et
récréotouristique. Et la voie ferrée, non plus, n'est pas
faite pour ce genre de transport. (11 h 20)
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Elkas: Ça se limite à la région dans le
premier paragraphe.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
n'est pas nécessaire. Une précision que l'amende- ment n'est pas
nécessaire, M. le député de Lévis? Non?
M. Garon: ...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'amendement à l'article 2 est adopté?
M. Elkas: Adopté. (Consultation)
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
à l'article 2 est adopté sur division.
L'article 2, tel qu'amendé, est adopté sur division?
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
3. Il y a un amendement à l'article 3. Remplacer l'article 3 par le
suivant: «La Compagnie a également pour objet de promouvoir la
mise en place d'infrastructures touristiques à caractère public
le long de la ligne de chemin de fer, l'implication et la participation du
secteur privé à l'exploitation des sites et des
équipements touristiques et le développement touristique de la
région.»
Me Trudei, des explications?
Mme Trudei: Oui. Alors, je ne veux pas faire de redondance, mais
ça entre un petit peu dans les explications que je faisais sous
l'article 1. Tel qu'on lit ici, la Compagnie, il faut toujours penser que c'est
le Conseil de développement touristique Hull-Chelsea-La Pêche
à la base, qui est une corporation à but non lucratif.
Effectivement, lorsqu'on parle de mise en place d'infrastructures touristiques
à caractère public, c'est pour permettre, justement, d'avoir des
projets qui pourraient compléter de façon harmonieuse le projet
de train tel qu'il vous est présenté. Je donnais l'exemple d'un
musée ferroviaire; par exemple, il pourrait y avoir possibilité
d'un hôtel. C'est ce genre d'infrastructures à caractère
public.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, des
commentaires?
M. Elkas: Non. M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 3 est
adopté. L'amendement est adopté.
L'article 3, tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Adopté.
Pouvoirs et obligations
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article 4
où il y a un amendement. Remplacer l'article 4 par le suivant: «4.
La partie III de la Loi sur les compagnies et les articles de la partie I
applicables à la partie III en vertu de l'article 224 de cette loi
s'appliquent à la Compagnie à l'exception des suivants: 2.1, 5, 8
à 10, 12, 18, 19, 20, 26, 27, 30, 37 à 40, 80, le premier
alinéa de 84, 119, 120, 217, 218 à 221, 231 et 232. «La Loi
sur les chemins de fer (L.R.Q., chapitre C-14) ne s'applique pas à la
Compagnie.»
Me Trudel?
Mme Trudel: Je peux apporter quelques précisions. J'ai
avec moi le texte de chacune des dispositions qui font l'objet d'exceptions, le
but étant le suivant. Nous sommes ici en mesures d'exception. La preuve
est que nous faisons la demande d'un projet de loi privé pour notre
corporation. Or, effectivement, la partie III de la Loi sur les compagnies qui
s'applique aux compagnies à objet non lucratif va s'appliquer, sauf
certaines dispositions particulières. Par exemple, ici, c'est une
corporation créée par la loi. Donc, si on donne au ministre, par
exemple, la permission de créer une corporation, on doit lui donner la
permission de la dissoudre. Alors, on doit exempter la corporation de certaines
dispositions générales dans la loi qui viendraient en
contradiction avec le type d'exploitation que nous faisons et le type de
permission que nous devons obtenir dans certaines fonctions.
Par exemple, l'article 5 dont nous sommes exemptés dit:
«L'acte constitutif d'une compagnie n'est pas annulable au seul motif
d'irrégularités dans l'accomplissement des formalités
à observer.» Or, il est évident, à la lecture du
projet de loi, que cet article ne peut s'appliquer à la Compagnie,
puisque nous sommes créés par un projet de loi privé.
Alors, ce n'est pas une question d'avoir dérogé à
certaines formalités requises par la loi. Alors, c'est de ce genre
d'articles dont nous sommes exemptés, de telle sorte que ce soit le
projet de loi qui puisse gouverner la constitution et la dissolution de la
Compagnie qui est visée par le projet de loi 244.
M. Garon: Oui, mais vous abrogez plusieurs articles.
Mme Trudel: Oui.
M. Garon: Pas que vous abrogez, qui ne s'appliqueront pas
à la Compagnie.
Mme Trudel: Vous me permettez de vous en faire la mention, Me
Garon? L'article 2.1 est celui de l'enregistrement; l'Inspecteur
général qui enregistre les documents pour le registre pour la
formation d'une compagnie, or celle-ci sera faite par projet de loi
privé; l'article 5 que je viens de vous lire sur l'acte constitutif
qu'on ne pourrait défaire.
M. Garon: O.K.
Mme Trudel: Les articles 8 à 10, ce sont les dispositions
des lettres patentes, l'obtention des lettres patentes, les
énoncés, la dénomination sociale qui serait non conforme;
l'article 12, c'est la correction des lettres patentes; l'article 18, c'est sur
la question des fusions de compagnies, qui ne s'appliquent pas dans notre cas;
les articles 19 et 20, c'est les changements de dénomination sociale, or
ça ne s'applique pas à notre projet; les articles 26, 27 et
suivants, c'est la dissolution forcée des compagnies à la demande
de l'Inspecteur général.
Lorsque vous entrez dans les articles 30 et suivants, ce sont les
pouvoirs généraux et les devoirs de la Compagnie, l'exercice des
pouvoirs qui doit se faire par lettres patentes ou lettres patentes
supplémentaires et les pouvoirs généraux; les articles 37
à 40, ce sont les dispositions qui portent sur l'augmentation et la
diminution des pouvoirs de la Compagnie, or les pouvoirs nous sont
donnés par loi et nous sommes, par la suite, gouvernés par les
lois, advenant notre statut de compagnie de chemin de fer, les lois qui
régissent le transport. Alors, ça ne s'applique pas à la
Compagnie.
M. Garon: Maintenant, vous devez avoir des obligations de
produire des rapports annuels?
Mme Trudel: Le reste des articles, effectivement, de la
disposition III s'appliqueront, mais, là, on parle toujours de la
compagnie à but non lucratif, évidemment; ces
dispositions-là ne s'appliquent pas à la compagnie de
l'exploitant, qui a été incorporée sous la partie IA. Nous
nous entendons que les dispositions dont nous demandons l'exemption ne
s'appliquent qu'à la corporation à but non lucratif. Les rapports
annuels, effectivement, doivent être produits. Ce n'est pas une
disposition dont nous sommes exemptés.
L'article 80 porte sur les dividendes en matière de compagnies
minières; l'article 84, c'est une question d'administrateurs
provisoires, or vous retrouverez au projet de loi une disposition
spécifique qui donne aux administrateurs actuels de la corporation un
statut provisoire d'administrateurs de la nouvelle Compagnie jusqu'à la
confirmation de leur statut une fois la nouvelle Compagnie incorporée
par le projet de loi; les articles 119 et 120, ce sont les articles sur la
preuve de la constitution de la Compagnie et la force probante des lettres
patentes, qui ne s'appliquent pas de nouveau; les articles 217 et suivants sont
les articles qui traitent de l'application de la loi et de la formation et du
fonctionnement de la corporation. Vous avez des dispositions dans le projet,
qui régissent ces règles-là. L'article 231, c'est
l'annulation des lettres patentes et l'article 232, le décret qui serait
émis par un juge sur une requête pour annuler les lettres
patentes.
Si vous souhaitez consulter ces articles, je les ai.
M. Garon: Sauf que l'article que vous remplacez n'est pas au
même effet du tout. L'article que vous remplacez, l'article 4 qui
était là, disait: «Nul officier ou employé de
l'exploitant ni aucune personne concernée ou intéressée
dans les contrats de l'exploitant ne peut être nommé
administrateur ni remplir les fonctions d'administrateur, et nul administrateur
ne peut contracter ni être directement ou indirectement, pour son propre
usage et bénéfice, intéressé dans un contrat fait
avec l'exploitant et se rattachant à l'acquisition des terrains
nécessaires au chemin de fer, et ne peut être ni devenir
l'associé d'une personne qui contracte avec l'exploitant tant que dure
ce contrat.»
C'est un peu une clause de conflit d'intérêts, et vous
remplacez ça par des articles que vous excluez, qui, vous dites, ne
s'appliquent pas dans la Loi sur les compagnies. Je ne comprends pas. Ce n'est
pas un amendement du tout, ça. Je me demande même si c'est
recevable. Parce que l'amendement ne remplace... L'amendement qu'on nous
propose et qui remplace l'article 4 n'est pas de même nature du tout, du
tout, du tout. Alors, pourquoi l'amendement proposé serait-il
recevable?
La Présidente (Mme Bélanger): Mais c'est un
amendement qui remplace l'article. (11 h 30)
M. Garon: Non, non. L'article 4 portait surtout sur les conflits
d'intérêts possibles. Alors, les articles qu'on exclut n'ont
nullement affaire à ça. Ils parlent de formalités de la
Loi sur les compagnies, concernant des dispositions qui ne s'appliqueraient pas
à la Compagnie dans ces cas-là. Mais, ici, l'article 4, c'est une
disposition concernant bien plus les conflits d'intérêts
possibles. Si on le remplace, l'article sur les conflits
d'intérêts, on pourrait penser que, l'article 4 qui remplace,
c'est autre chose dit différemment, mais ce n'est pas du tout autre
chose... Ce n'est pas autre chose dit différemment, c'est totalement
autre chose. Un amendement doit avoir un certain... Normalement, un amendement
doit avoir au moins rapport à l'article qu'il remplace, alors qu'il n'a
aucun rapport. Il n'a aucun rapport, l'article 4, l'amendement qu'on nous
propose, avec l'article 4.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. En tout cas, je
n'ai pas à discuter. Me Trudel.
Mme Trudel: J'espère que mon argument pourra vous
convaincre, Me Garon, qu'il y a un lien entre l'ancien article 4 et le nouveau.
Lorsque vous lisez l'ancien article 4, de nouveau, je vous rappelle que ce
projet était fait à la demande du Conseil de développement
touristique Hull-Chelsea-La Pêche et de l'exploitant. Alors,
évidemment, nous avions mis à ce moment-là, puisque le
statut de compagnie de chemin de fer était donné, une clause de
conflit pour nous assurer de l'indépendance des différents
officiers. Or, maintenant, nous allons nous retrouver avec...
Finalement, il y a cinq compagnies, parce que les
fédérales existent toujours. Le Conseil de développement
touristique Hull-Chelsea-La Pêche n'a pas été dissous du
fait que ce projet de loi est présenté. Alors, nous allons nous
retrouver avec un conseil d'administration qui constitue le Conseil de
développement touristique Hull-Chelsea-La Pêche inc., et un
conseil d'administration qui, de façon provisoire, est établi ici
à la loi mais qui sera fait dans la forme dès que la loi sera
passée, parce que la compagnie aura une existence juridique. Nous aurons
donc un nouveau conseil d'administration pour la Compagnie de chemin de fer de
l'Outaouais. À ce moment-là, ce seront donc les règles
générales qui s'appliquent en matière corporative qui
régiront les conflits d'intérêts entre les administrateurs
de ces deux compagnies, dépendamment s'il y a des relations liées
ou non et des contrats qui seront à intervenir.
Alors, le lien se fait dans la mesure où cette disposition de
conflit se devait d'apparaître lorsque c'était le Conseil de
développement qui demandait le statut de compagnie de chemin de fer. Or,
en incorporant une québécoise par loi privée, le conflit
d'intérêts n'est pas apparent comme il l'était à ce
moment-là. Ce seront les règles générales. Nous ne
pourrons pas échapper aux règles des conflits
d'intérêts, mais nous tomberons sous les règles
générales qui s'appliquent à toute corporation
incorporée en vertu des lois de la province du Québec, que ce
soit sous la partie I ou sous la partie III.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Montminy, est-ce
que vous avez...
Mme De Champlain (Francine): De Champlain. Une voix: De
Champlain.
Mme De Champlain: II est tout simplement remplacé parce
qu'il est devenu non nécessaire, cet article-là, comme vient de
l'expliquer, d'ailleurs, Mme Trudel. Ce sont les dispositions
générales qui vont s'appliquer.
(Consultation)
M. Garon: Pourquoi la Loi sur les chemins de fer ne
s'applique-t-elle pas à la Compagnie? En fait, c'est une compagnie de
chemin de fer, que ce soit touristique ou non. La Loi sur les chemins de fer ne
s'applique pas à la Compagnie. Dans la Loi sur les chemins de fer, il y
a des normes de sécurité qui sont très importantes. Je me
rappelle, quand on a refait toute la Loi sur les chemins de fer avec... La Loi
sur les chemins de fer du Québec...
(Consultation)
M. Garon: Si ma mémoire est bonne, il y a des normes de
sécurité dans la loi sur les compagnies de chemin de fer.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Montminy.
Des voix: De Champlain.
La Présidente (Mme Bélanger): De Champlain.
Mme De Champlain: Concernant la sécurité dans les
chemins de fer, il y a déjà une loi qui existe, c'est la loi sur
le transport terrestre guidé qui prévoit toutes les normes de
sécurité concernant les chemins de fer. Cette loi-là va
s'appliquer à la présente corporation qu'on crée par le
présent projet de loi. Par ailleurs, si on exclut l'application de la
loi actuelle, le C-14, au projet de loi, à la corporation sans but
lucratif, c'est justement parce que la Loi sur les chemins de fer actuelle
s'applique principalement à des compagnies de chemin de fer à
capital-actions, ce qui n'est pas le cas de la présente corporation que
nous sommes en train de créer par le présent projet de loi.
Alors, on a fait l'exercice, Me Trudel et nous-même, on a analysé
article par article, chacun, puis on a pu se rendre compte qu'il n'y en avait
aucun qui pouvait vraiment s'appliquer au projet de loi actuel, à la
compagnie actuelle, qui est une compagnie sans but lucratif.
M. Garon: Mais pourquoi l'article 3... «C'est-u»
l'article 3? Oui, l'article 3 disait que ça s'appliquait. L'article 3
disait: «La Loi sur les chemins de fer (L.R.Q., chapitre C-14) s'applique
à la Compagnie de chemin de fer touristique de l'Outaouais.»
Ça reste toujours une compagnie de chemin de fer touristique de
l'Outaouais.
Mme De Champlain: Oui.
M. Garon: Mais pourquoi on disait, à l'article 3, que
ça s'appliquait, puis, maintenant, on dit que ça ne s'applique
plus?
Mme De Champlain: C'est justement, après avoir
révisé l'article, refait l'exercice, on s'est rendu compte que
ces dispositions n'étaient pas nécessaires.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Trudel.
Mme Trudel: Je semble noter aux commentaires de Me Garon un souci
particulièrement au niveau de la sécurité. Effectivement,
comme l'indique ma collègue, la loi sur le transport terrestre
guidé s'applique non seulement à la corporation visée dans
le projet de loi sous étude ce matin, mais elle s'applique
déjà à nos opérations, et nous avons
déjà dû nous conformer à ces règles pour
pouvoir opérer, et c'était l'exemple que nous vous donnions
également en mesure d'assurance-responsabilité, que ce soit pour
certaines voies à 15 000 000 $ ou celles du CP à 25 000 000 $.
Alors, au niveau de la sécurité, toutes les règles qui
s'appliquent de façon générale en matière de chemin
de fer s'appliquent au projet qui est devant vous aujourd'hui.
M. Garon: Mais, là, c'est parce que c'est un changement
complet par rapport au projet de loi existant. L'amendement dit exactement le
contraire de ce qu'il disait lors du dépôt en Chambre. Selon les
règlements, nos règlements, ce n'est plus un amendement, parce
qu'on dit le contraire.
La Présidente (Mme Bélanger): On appelle ça
un amendement pareil, parce que l'article...
M. Garon: Non, non, non.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça arrive
très souvent, M. le député de Lévis, que,
même dans les projets de loi publics, on remplace un article par un
autre.
M. Garon: oui, mais on ne dit pas que c'est exactement...
ça, ça dit le contraire à 100 %. quand on
dépose...
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, quand on
remplace un article par un autre, c'est toujours à 100 %.
M. Garon: Non, non, non, non. Non, non, non. Pas
nécessairement. C'est souvent la façon de le formuler
différemment.
La Présidente (Mme Bélanger): Le sens.
M. Garon: c'est parce que c'est plus facile de le formuler de
cette façon-là que de l'amender, sauf que l'amendement n'a pas
pour effet, normalement, de faire complètement disparaître
l'article. ce n'est plus un amendement, à ce moment-là. ce n'est
plus un amendement comme tel, à moins qu'on dise qu'on veut l'abroger,
que le but de l'amendement, c'est de l'abroger complètement. là,
on change complètement, à 100 %, les règles qu'on avait
déposées à l'assemblée nationale. quand on a
déposé le projet de loi, on disait que la loi sur les chemins de
fer s'appliquait. là, on fait un amendement, puis on dit: ça ne
s'applique plus. on dit exactement le contraire. ce n'est pas un amendement,
ça. un amendement, ça change le texte principal. ça ne le
fait pas disparaître complètement. là, c'est comme si on
disait...
La Présidente (Mme Bélanger): Me De Champlain.
M. Garon: Je disais: C'est noir; maintenant, je dis: C'est
blanc.
Mme De Champlain: Pour répondre à votre question,
M. Garon, c'est que, maintenant, c'est la Loi sur les compagnies qui
s'applique. Alors, c'est déjà un point important. Dans l'article
qui a été déposé, il y avait plusieurs articles
aussi qui ne s'appliquaient pas
dans la Loi sur les chemins de fer, puis on a compensé,
justement, en disant que c'est la Loi sur les compagnies qui s'applique. Si
vous le désirez, je peux faire l'exercice avec vous de chacun des
articles qui étaient exclus et on peut voir pourquoi nous les avons,
finalement, retirés. En grande partie, c'est la Loi sur les compagnies
qui s'applique, puis, comme je le disait tantôt, il s'agit d'une
compagnie de chemin de fer à but non lucratif et l'actuelle Loi sur les
chemins de fer s'applique surtout à des compagnies de chemin de fer
à capital-actions. Puis il y a beaucoup de dispositions dans la Loi sur
les chemins de fer qui sont désuètes aussi.
M. Garon: Oui, mais là vous dites: Ça s'applique
surtout à des compagnies à capital-actions.
Mme De Champlain: Ou principalement.
M. Garon: Et vous dites qu'il y a des articles qui sont
désuets. Mais la loi reste en vigueur. Pour moi, une loi qui n'est plus
en vigueur, elle est changée. Mais là, pour nous, la loi, tant
qu'elle n'a pas été changée, tant qu'elle n'a pas
été abrogée, elle existe telle qu'elle est.
Mme De Champlain: Oui.
M. Garon: Alors, ça, c'est une question d'opinion, de dire
si elle est désuète ou non. On ne peut pas marcher en se disant
que quelqu'un dit que la loi est désuète. Bien, la loi est
là. Le Parlement ne l'a pas changée, donc, pour moi, elle n'est
pas désuète, elle existe. Elle est là. On ne peut pas
présumer que la loi est désuète. Vous dites qu'elle
s'applique surtout aux compagnies à capital-actions. Donc, elle ne
s'applique pas seulement aux compagnies à capital-actions. (11 h 40)
La Présidente (Mme Bélanger): Me Trudel.
Mme Trudel: Me Garon, la Loi sur les chemins de fer, le premier
argument que j'aimerais faire valoir pour mes clients, c'est que, si toutes ces
dispositions avaient été telles qu'elles s'appliquaient, en fait,
nous ne serions même pas ici aujourd'hui parce que nous aurions
retrouvé à l'intérieur de cette loi les dispositions
requises pour obtenir un statut de compagnie de chemin de fer. Ce qui
apparaît impossible à la lecture de la loi, puisque la
constitution que nous présentons au niveau d'un groupe à but non
lucratif, des municipalités, des promoteurs privés, c'est un
chapitre qui ne se présente pas dans la Loi sur les chemins de fer telle
qu'elle se présente.
D'autre part, dans la première version du projet de loi où
on parlait de la Loi sur les chemins de fer, il faut se rappeler que, par ce
projet, on vous demandait de créer pratiquement de toutes pièces
une corporation et de lui donner des pouvoirs un peu ici et là pour la
faire sur mesure. Or, maintenant, nous vous présentons un projet de loi
qui crée une compagnie, mais qui est entièrement soumise aux
règles de la Loi sur les compagnies et qui s'appliquent à toute
compagnie incorporée sous la partie IIIA. Et la Loi sur les chemins de
fer, les dispositions qui y sont n'apportent rien au niveau de la constitution
corporative et au niveau de la sécurité pour les chemins de fer.
Comme je vous l'expliquais tout à l'heure, c'est la loi sur le transport
ferroviaire guidé qui s'applique, et cette loi a application sur la
corporation. Elle n'est absolument pas exemptée.
M. Garon: Je comprends ce que vous dites. Je comprends
très bien ce que vous dites. Ce n'est pas le point que je touche, moi,
là. Le point que je touche, c'est que, en droit parlementaire, quand on
dépose une loi à l'Assemblée nationale et
ça, moi, je déplore ça, qu'on ne soit pas assez conscients
de ça ce n'est pas pour le confort des fonctionnaires, ce n'est
pas pour le confort des parlementaires; c'est pour aviser le public. Et
là, si les parlementaires comprenaient ça, et même nos
leaders comprenaient ça, ils auraient compris beaucoup de choses. Quand
on dépose une loi à l'Assemblée nationale, c'est pour que
le public sache que ça, ça a été
déposé et puisse le regarder et réagir s'il a à
réagir. Si, après ça, en commission parlementaire, on
refait un nouveau projet de loi, moi, à mon avis, on induit la Chambre
en erreur; pas rien que la Chambre, c'est-à-dire principalement le
public. Parce que le public, lui, il voit le projet de loi, puis supposons
qu'il dit: Je n'ai rien à dire par rapport à ce projet de loi
là, mais il ne peut pas supposer qu'en commission parlementaire,
après ça, on refasse un nouveau projet de loi.
Moi, à mon avis, un projet de loi qui a autant de changements,
puis je comprends, puis je ne vous dis pas que vous n'auriez pas dû
procéder comme ça, à faire les amendements que vous
faites, mais, à mon avis, ça aurait dû se faire sous forme
de dépôt d'un nouveau projet de loi. Parce que les gens, ils ont
vu un projet de loi qui était déposé, puis, maintenant,
c'est un nouveau projet de loi, au fond. L'autre fois, quand on a fait
l'étude au mois de mars en commission parlementaire, ce qu'on avait
devant nous, c'était un projet de loi, quand les amendements sont
arrivés, qui était complètement changé par rapport
au projet de loi qu'on avait regardé. Là, aujourd'hui, on a
devant nous un nouveau projet de loi.
Moi, je vais vous dire une chose. Je ne suis pas sûr que la
présidence de l'Assemblée nationale ne devrait pas, à
cause de la sécurité que le public a le droit d'avoir, ne pas
permettre que les choses se fassent de cette façon-là. Les
parlementaires ne légifèrent pas, ne font pas des ententes... le
règlement n'est pas là pour notre confort personnel. Il est
là pour protéger le public, pour que le public puisse dire: Bien,
il y a un projet de loi qui a été déposé, il est de
telle nature, je le regarde, je n'ai rien à dire sur ce projet de loi
là. Mais, si ça en avait été un autre, possible
qu'il aurait réagi. Je ne le sais pas. Peut-être qu'il n'aurait
pas réagi non plus. Sauf qu'il y a beaucoup de règles qu'on
escamote souvent au Parlement avec des ententes entre leaders qui n'ont pas
pour but de faciliter la tâche des leaders. Au contraire, c'est
pour renseigner le public, que le public puisse intervenir. Et, au rythme
où on légifère au Parlement de Québec, qui est
très vite...
Je ne dis pas dans votre cas. Vous l'avez déposée à
l'automne, la loi a été déposée à l'automne,
les gens ont eu le temps dans ce cas-là. Elle a été
déposée à l'automne, puis on est arrivé au mois de
mars, ils ont eu du temps. Les gens peuvent se plaindre d'autres choses, mais
ils ne peuvent pas se plaindre que le projet de loi n'a pas été
déposé et n'a pas été pendant quelques mois devant
l'Assemblée nationale. Moi, je pense même que c'est souhaitable
qu'un projet de loi y soit quelques mois pour que les gens puissent en prendre
connaissance. Là, on dit: Si le projet de loi a été
déposé pendant quelques mois, bien, là, normalement, il y
a eu des délais qui étaient corrects.
Sauf qu'actuellement ce qu'on est en train de nous dire, nos
dispositions, on dit le contraire exactement de ce qu'on avait dit, parce que
c'est un autre projet de loi, en réalité. On ne procède
pas de la même façon du tout, du tout. C'est comme si
c'était un projet de loi différent. C'est pour ça que je
me dis que ce n'est plus des amendements, là; c'est qu'on change
complètement la nature du projet de loi. Je ne dis pas qu'on a tort de
faire ça, sauf que le public a le droit d'être au courant. Le
public, il ne le sait pas, les amendements qu'on a reçus, il n'est pas
au courant de ça.
On le fait sur un projet de loi. Vous allez peut-être me dire: Sur
ce projet de loi là, il y a plus ou moins de conséquences. Vous
pourriez le dire. Vous pourriez dire ça. Vous pourriez dire: C'est
peut-être bien meilleur. Mais ça pourrait se faire dans un projet
de loi qui aurait des conséquences épouvantables pour le public.
On ne peut pas procéder comme ça, à mon avis; on n'a pas
le droit de procéder comme ça, à mon avis, parce qu'on
change le projet de loi complètement. Là, ce n'est plus une
compagnie de même nature que celle qu'on formait lors du
dépôt du projet de loi. Je ne dis pas que ce que vous faites n'est
pas mieux que ce qui était fait au point de départ. Je ne dis pas
que les amendements... Ce n'est pas ça que je dis. Sauf que le public,
lui, il a pensé que c'était tel projet de loi qu'on
étudiait, puis, dans le fond, c'était un autre.
M. Elkas: Vous avez raison. Mais le fond ne change pas.
M. Garon: Bien, moi, je ne le sais pas. Quand on fait un projet
de loi, on ne sait jamais comment ça affecte des droits des gens. On ne
le sait jamais comment ça affecte des droits des gens. On ne peut pas
prévoir toutes les hypothèses. J'en ai tellement vu, j'en ai vu.
Quand je vous demandais, l'autre jour, la passe... le minibus. Même le
monsieur, quand il m'a téléphoné, il a commencé par
être en mosus après moi parce qu'il a dit: Pourquoi avez-vous
laissé passer ça? Bien, j'ai dit: Écoutez, moi, je ne peux
pas voir toutes les conséquences. Je ne m'en rappelais pas à ce
moment-là; on a revu aux galées ce qu'on avait demandé.
Mais ça affectait des gens parce qu'on changeait la définition de
«minibus», puis le nombre de sièges changeait. Alors, lui,
il avait des autobus, cette personne-là avait des autobus qui
étaient corrects selon la définition existante. En changeant la
définition, son minibus était trop petit. Il ne pouvait plus
rentrer... ça devenait un taxi. Parce que, au lieu d'avoir sept
sièges, ça prenait neuf sièges. Ça devenait un
véhicule de promenade. Ça l'affectait directement.
Et, souvent, les projets de loi sont trop vites, les gens n'ont pas le
temps de s'en rendre compte. C'est dans ce sens-là. On ne peut pas tout
prévoir. Puis les gens, je pense, n'ont pas tort de dire, à ce
moment-là: Bien, c'est allé tellement vite, comment voulez-vous
que je sois au courant de tous les projets de loi qui passent devant
l'Assemblée nationale? C'est pour ça, moi, j'ai toujours
été très strict sur les délais parce que les
délais, à mon avis, sont là pour protéger le monde.
Ils ne sont pas là pour notre confort. C'est pour que les gens puissent
dire: Le projet de loi que vous allez adopter, il va avoir telle
conséquence sur moi. Nous autres, on dit: Oups! Puis le ministre le
premier va peut-être bien dire: On ne voulait pas ça, mais
personne ne m'a dit ça. Ou bien nous, dans un projet de loi, on essaie
de voir les trous. On ne les voit pas tous, les trous qu'il peut y avoir
dedans. Et les avocats ne les voient pas tous non plus. Des fois, les gens
disent quelque chose puis... C'est pour ça que la procédure
parlementaire est très importante, parce qu'elle a pour but, aussi, de
protéger le monde.
Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est adopté sur division.
L'article 4, tel qu'amendé, est adopté sur division.
J'appelle l'article 5. L'article 5 est remplacé par le suivant:
«Les personnes agissant à titre d'administrateur du Conseil de
développement touristique Hull-Chelsea-La Pêche inc. sont les
administrateurs provisoires de la Compagnie et leur nombre constitue le nombre
d'administrateurs permanents à élire. Ils demeurent en fonction
jusqu'à ce qu'ils soient dûment remplacés et sont
réputés être les membres fondateurs de la
Compagnie.»
Est-ce qu'il y a des explications à cet article? Non.
Des questions, M. le député de Lévis?
M. Garon: Ils sont combien?
M. Cholette: Nous sommes cinq.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Garon: Là, l'amendement remplace un article qui dit,
qui disait, ou qui dit, il n'est pas encore remplacé: «La
Compagnie de chemin de fer touristique de l'Outaouais et la Compagnie de chemin
de fer Hull-
Chelsea-Wakefield sont soumises à la Loi sur la
sécurité du transport terrestre guidé (1988, chapitre
57).» Ça veut dire... (11 h 50)
La Présidente (Mme Bélanger): Me De Cham-plain.
Mme De Champlain: Nous l'avons remplacé, effectivement,
parce que la loi sur le transport terrestre guidé est une loi d'ordre
public, alors elle s'applique à toute compagnie de chemin de fer. Donc,
il n'y a pas lieu de préciser dans le projet de loi que cette loi est
applicable à la compagnie que nous créons par le présent
projet de loi.
(Consultation)
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
à l'article 5 est adopté sur division.
L'article 5, tel qu'amendé, est adopté.
Alors, j'appelle l'article 6. L'article 6 est remplacé par le
suivant: «Le siège social de la compagnie est situé dans la
ville de Hull.»
Adopté? L'amendement est adopté?
M. Garon: Un instant. C'est parce que ça... Là,
l'article 6 est complètement changé, mais il faut dire que...
La Présidente (Mme Bélanger): II est
remplacé.
M. Garon: Bien, là, on l'a rendu inutile, parce que
ça devient une compagnie de loisirs, qui exploite un chemin de fer,
alors qu'essentiellement on disait que la compagnie continuait, à
l'article 6, même si elle était une compagnie de chemin de fer,
elle continuait à fonctionner, même si elle n'exploitait plus un
chemin de fer, pendant 12 mois. Là, on a procédé
différemment. On dit la même chose en réalité, par
exemple.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Me Trudel.
Mme Trudel: Simplement pour, de nouveau, éclairer la
commission parce que Me Garon étudie présentement... Bon, on
vient de passer les articles 5, 6 et 7, et il remarque que ce sont des articles
qui n'existent plus parce qu'il n'y avait pas lieu de les reprendre. Et de
nouveau, Me Garon, la raison en est que le premier projet étant
présenté par une compagnie fédérale, c'est pourquoi
on disait, par exemple, dans l'article 5, que la loi sur le transport
guidé s'y appliquait. On ne voulait pas qu'un jour la question se pose,
à savoir si on donnait des pouvoirs provinciaux à une compagnie
fédérale.
C'est la même chose dans les articles 6 et 7. On voulait s'assurer
que cette compagnie fédérale régirait tout de suite ce
qu'elle ferait s'il y avait cessation d'opérations, etc., parce qu'on
lui donnait des pouvoirs provinciaux. Maintenant, c'est une compagnie
provinciale. Alors, la question ne se pose plus. Elle est régie par les
lois normales de toutes les corporations.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 6
est adopté.
M. Garon: L'amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 6 est adopté.
L'article 6, tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
7. Remplacer l'article 7 par le suivant: «Pour les fins de la
présente loi, les deux premières lignes de l'article 28 de la Loi
sur les compagnies sont remplacées par ce qui suit: "28. La Compagnie
peut être dissoute, à sa demande, si elle démontre à
l'Inspecteur général qu'elle y est autorisée par le
ministre des Transports et:".»
Est-ce que vous avez des commentaires?
M. Garon: Quelle était la teneur des deux premières
lignes de l'article 28?
Mme Trudel: Le vrai article? M. Garon: Oui.
Mme Trudel: Alors, ça dit: «La compagnie peut
être dissoute, à sa demande, si elle démontre à
l'Inspecteur général...» Cependant, le ministre
créant la loi, nous devons lui donner le droit de la dissoudre, et c'est
pourquoi vous voyez ce remplacement.
(Consultation)
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
à l'article 7 est adopté.
L'article 7, tel qu'amendé, est adopté.
J'appelle l'article 8. Dans l'article 8, on dit que les articles 8 et 9
sont remplacés par les suivants: «La Compagnie assume les droits
et obligations contractuels du Conseil de développement touristique
Hull-Chelsea-La Pêche inc. relatifs...»
M. Garon: Là, c'est trop, deux amendements en même
temps. Pourquoi on fait ça, là?
La Présidente (Mme Bélanger): C'est parce que
l'article 9, c'est: «La présente loi entre en
vigueur...»
M. Garon: Oui, on peut le remplacer, lui aussi, et on rajoute un
article 10 après.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. Alors, l'article
8 est remplacé par... Parce que l'autre côté, c'est
l'article 9.
M. Garon: Ce serait mieux de voter ça un par un, puis
rajouter un article 10. On pourrait mettre un amendement pour ajouter un
article 10.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on divise
ça en deux.
M. Garon: Amender deux articles en même temps, je n'ai
jamais vu ça.
La Présidente (Mme Bélanger): On en apprend des
nouvelles, ce matin.
M. Garon: Hein?
La Présidente (Mme Bélanger): On en apprend des
nouvelles, ce matin.
Une voix: Une bonne école.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 8
est remplacé par le suivant: «La Compagnie assume les droits et
obligations contractuels du Conseil de développement touristique
Hull-Chelsea-La Pêche inc. relatifs à l'exploitation de la ligne
de chemin de fer Hull-Chelsea-Wakefield et les biens relatifs à cette
exploitation sont transférés à la Compagnie. «Une
corporation à qui la Compagnie confie, conformément à
l'article 2, l'exploitation d'une ligne de chemin de fer peut assumer les
droits et obligations contractuels de la corporation 275-4541 Canada inc.
relatifs à cette exploitation.»
M. Garon: Est-ce que le ministre pourrait, ou bien on pourrait
nous donner des explications pourquoi, même si on fait les amendements, 8
par 8 et 9 par 9... Est-ce qu'on peut donner des explications? Qu'est-ce qu'on
veut changer exactement et pourquoi?
La Présidente (Mme Bélanger): Me Trudel.
Mme Trudel: L'ancien article 8, Me Garon, indiquait que tous les
actes juridiques antérieurs à la création des compagnies
étaient validés. C'est le même sens que vous retrouvez ici.
On y indique, par loi, que la Compagnie qui est créée par le
projet de loi assumera les droits et obligations contractuels du Conseil
je vous ai remis plusieurs documents qui démontrent des engagements
contractuels qui existent déjà, pour le passé et pour le
futur, entre le Conseil de développement et différents
intervenants pour éviter d'avoir à resigner tous ces
contrats qui sont déjà enregistrés au bureau
d'enregistrement et à la connaissance du public. Le projet de loi fait
que la Compagnie assume ses droits et obligations contractuels, et la
même chose pour la corporation, puisque le Conseil a déjà
confié l'exploitation du projet à la compagnie numérique
Canada inc. Le projet de loi permet à cette compagnie de
transférer ses obligations à la québécoise qui a
été incorporée et dont je vous ai parlé au
début de cette session.
Alors, c'est le but de la disposition, c'est pour valider, comme le
faisait l'ancien article 8, les actes juridiques antérieurs
passés par les deux corporations.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va?
M. Garon: Attendez un peu. (Consultation)
M. Garon: L'article 8, adopté. (12 heures)
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 8 est adopté.
L'article 8, tel qu'amendé, est adopté.
J'appelle l'article 9. Il est changé par le suivant:
«L'enregistrement d'une copie conforme de la présente loi se fait
par dépôt. «Cet enregistrement peut être porté
à l'index des immeubles pour les immeubles décrits dans un avis
au régistrateur, lequel avis indique le numéro sous lequel la
présente loi a été enregistrée. «S'il n'est
pas donné par acte notarié, un tel avis doit être
approuvé par résolution du conseil d'administration de la
Compagnie.»
(Consultation)
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 9 est
adopté.
Il y a un nouvel article, l'article 10. «La présente loi
entre en vigueur le (indiquer ici le jour de la date de la sanction de la
présente loi).»
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a aussi un
amendement au préambule de la loi.
M. Garon: C'est quoi, vous dites?
La Présidente (Mme Bélanger): Un amendement au
préambule de la loi. Alors, est-ce que vous voulez que je le lise ou...
C'est remplacer le préambule qui
était dans le projet de loi 244 par l'amendement. On remplace le
préambule.
M. Garon: Vous pouvez le lire.
La Présidente (Mme Bélanger): Remplacer le
préambule par le suivant: «Attendu que les municipalités de
Hull, Chelsea et La Pêche ont résolu de promouvoir le
développement et l'exploitation d'un produit touristique
bénéfique à leur collectivité; «Que pour
réaliser ces fins, elles ont initié le processus de
création de la corporation "Conseil de développement touristique
Hull-Chelsea-La Pêche inc.", constituée le 18 juin 1986 en vertu
de la Loi sur les corporations canadiennes (S.R.C., 1970, chapitre C-32);
«Que le Conseil a développé le concept d'un train
touristique dans le corridor Hull-La Pêche et que ce train opère
effectivement depuis le 27 juin 1992; «Que, pour la réalisation,
la mise en oeuvre et l'exploitation de ce train touristique, le Conseil s'est
associé à 275-4541 Canada inc., compagnie constituée le 25
septembre 1991 en vertu de la Loi sur les sociétés par actions
(L.R.C., 1985, chapitre C-44); «Que l'acquisition des biens ou droits
nécessaires à la réalisation du projet a amené le
Conseil de développement touristique Hull-Chelsea-La Pêche inc.
à conclure divers contrats et conventions, dont, notamment, des baux
emphytéotiques de 25 ans avec la ville de Hull et la municipalité
de La Pêche et un bail renouvelable pour des périodes de cinq ans
jusqu'en l'an 2017 avec la municipalité de Chelsea; «Que le train
touristique Hull-Wakefield est un projet moteur dans la stratégie de
développement touristique de la région de l'Outaouais en raison,
entre autres, de sa localisation à proximité de la capitale
nationale; «Qu'aux fins d'assurer le respect des obligations existantes
et de doter la région de l'Outaouais d'un véhicule capable de
garantir la continuité des opérations de chemin de fer à
des fins touristiques, il est approprié de constituer une compagnie de
chemin de fer.»
M. Garon: Les préambules des projets de loi, ça ne
devrait pas être des préambules promotionnels, ça devrait
être uniquement factuel. Moi, je suis un peu étonné,
même, qu'on dise des choses comme ça.
«Bénéfique à leur collectivité», on n'a
pas à adopter ça, nous autres. On ne le sait pas. Ça
devrait dire qu'ils veulent exploiter un produit touristique dans leur
municipalité. Ce n'est pas à nous autres, on n'a pas à...
Il y a des paragraphes là-dedans... Moi, je suis un peu
étonné qu'on... On a une méthode législative, on
n'a pas à adopter des articles promotionnels.
On dit que c'est un projet moteur. Bien, on n'a pas à voter
ça, nous autres, normalement. Là, on est en train de nous
demander de voter des articles qui qualifient. Ça peut être bon,
puis ça peut être pas bon. On ne le sait pas. Ça.peut
être bon, puis ça peut être mal administré. Je ne
veux pas faire d'allusion à rien ou aux gens qui sont là, ce
n'est pas ça. Je veux dire, sur le plan de la rédaction, les
projets de loi ne devraient pas avoir un aspect publicitaire ou promotionnel.
Là, on nous demande de voter ça. Comment voulez-vous qu'on...
C'est parce que c'est comme si l'Assemblée nationale votait en disant...
Là, nous autres, on vous dit, aux gens: On vient de voter, on voudrait
vous dire que le produit touristique est bénéfique à la
collectivité. Nous autres, ça devrait se contenter d'être
factuel, pas promotionnel. C'est parce qu'il peut arriver toutes sortes de
choses là-dedans. Quand on va changer des successions, on pourra dire
quasiment: Comme la personne qui est décédée a fait le
plaisir à ses successeurs de s'en aller...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Tu sais, tant qu'à y être. Parce que,
autrement, ils n'auraient pas touché l'argent.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je trouve que le projet de loi devrait être
uniquement factuel. Nous autres, on n'a pas à se prononcer
là-dessus. On se prononce par rapport à un projet de loi... Vous
voyez, comme aujourd'hui, moi, il y a des choses avec lesquelles je ne suis pas
d'accord. Je l'ai dit pourquoi, tout ça, parce que, là... Mais je
ne veux pas empêcher non plus, alors je dis: Sur division. C'est parce
que je me dis qu'il y a deux affaires dans l'affaire, aujourd'hui: il y a des
gens qui sont élus, qui ont des responsabilités par rapport
à leurs gens; il y a un gouvernement qui est en place. Je le sais que,
sur le plan technique, on pourrait faire autre chose. En même temps,
est-ce que j'ai le droit, face à des gens qui ont des
responsabilités envers leur population... J'ai des obligations, comme
Opposition, à faire valoir des choses qui, à mon avis, ne sont
pas correctes. Mais, là, à mon avis, on devrait changer
ça, parce que ça n'a pas de bon sens qu'on fasse des articles,
des préambules promotionnels dans les projets de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a juste le
premier paragraphe, en réalité.
Une voix: ...
M. Garon: Non, s'ils disaient, au lieu: «...d'un produit
touristique dans leur municipalité». C'est ça, qu'ils font.
Au fond, le corridor est... D'ailleurs, c'est ça que disait le premier,
ils disaient «bénéfique» aussi, mais ils disaient:
dans le corridor de la municipalité. Plutôt que
«bénéfique», on ne le sait pas, on n'a pas d'affaire
à voter là-dessus, nous autres.
M. Elkas: On peut le retirer. Moi, j'aimerais ça.
La Présidente (Mme Bélanger): On peut faire un
amendement.
M. Elkas: Vous avez raison. C'est la première fois que
j'en vois un semblable.
M. Garon: Moi, c'est la première fois que je vois
ça...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, «attendu
que les municipalités...
M. Garon: ...autant de promotion dans le préambule.
La Présidente (Mme Bélanger): ...de Hull, Chelsea
et La Pêche ont résolu de promouvoir le développement et
l'exploitation d'un produit touristique dans leur collectivité» ou
«dans leur municipalité».
M. Garon: «Dans leur région», ou comme ils
veulent.
M. Elkas: On retire «bénéfique». Puis
il y en a un autre aussi, M. le député?
M. Garon: Vous en avez un autre à une place. Ils disaient
que c'était «un projet moteur». . M. Elkas:
C'était le «projet moteur».
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça veut
dire qu'il y a un amendement qu'on change comme ceci dans le préambule:
«Attendu que les municipalités de Hull, Chelsea et La Pêche
ont résolu de promouvoir le développement touristique et
l'exploitation d'un produit touristique dans la région».
M. Elkas: O.K. «Dans leur région».
La Présidente (Mme Bélanger): Dans «leur
région» ou «la région»?
Une voix: «La région».
La Présidente (Mme Bélanger): «La
région»?
M. Garon: «Dans leur collectivité».
La Présidente (Mme Bélanger): «Leur
région»?
M. Garon: Ça peut être «dans leur
collectivité».
M. Elkas: Tu peux le laisser,
«collectivité».
La Présidente (Mme Bélanger): «La» ou
«leur»?
Des voix: «Leur».
M. Garon: Ça peut être «dans leur
collectivité».
M. Elkas: Ça peut rester, «leur
collectivité».
M. Garon: J'enlèverais «bénéfique
à» pour «dans leur collectivité».
La Présidente (Mme Bélanger): Mais c'est mieux
«dans leur région» que «dans leur
collectivité».
M. Garon: C'est parce que, eux autres...
La Présidente (Mme Bélanger):
«Bénéfique à la collectivité»,
ça va. C'est mieux «dans leur région»?
Une voix: ...
La Présidente (Mme Bélanger): Bon, «dans leur
collectivité». Alors, cet amendement-là au premier
paragraphe est adopté?
M. Elkas: Adopté. L'autre, c'est dans...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est quel
paragraphe?
M. Elkas: C'est le premier paragraphe de la deuxième page:
«Que le train touristique Hull-Wakefield est un projet moteur dans la
stratégie de développement touristique de la
région...» Je ne sais pas ce qu'on pourrait faire.
Une voix: On peut l'enlever au complet. M. Elkas: On peut
l'enlever au complet.
M. Cholette: Peut-être changer «projet majeur»
pour «une composante».
M. Elkas: «Composante majeure»?
M. Cholette: «Une composante de la stratégie de
développement touristique dans la région». C'est parce que
ça fait partie du...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est la
troisième page, pas la deuxième.
M. Garon: Pourquoi on ne dit pas: «...fait partie de la
stratégie»?
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): «Que le train
touristique Hull-Wakefield est une composante dans la stratégie de
développement touristique de la...» (12 h 10)
Des voix: «Fait partie».
La Présidente (Mme Bélanger): «Fait partie de
la stratégie».
M. Elkas: «Fait partie de la stratégie».
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on
enlève «est un projet moteur», puis on dit: «Que le
train touristique Hull-Wakefïeld fait partie de la stratégie de
développement». Est-ce que cet amendement, ce sous-amendement est
adopté?
M. Elkas: Adopté. M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement sous-amendé est adopté?
M. Elkas: Adopté.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement, tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division.
Le titre est changé: Remplacer le titre du projet de loi par le
suivant: «Loi concernant la Compagnie de chemin de fer de
l'Outaouais».
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le titre est
adopté.
Est-ce que l'ensemble du projet de loi, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'ensemble du
projet de loi est amendé tel... Est-ce que, M. le ministre, vous voulez
faire une...
M. Elkas: Non. Nous remercions, je remercie...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, un instant.
Est-ce que vous voulez faire une motion de renumérotation?
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): C'est correct. C'est
parce que, là, on a rajouté un article, mais ça a
été un article rajouté au complet et non pas... Alors, y
a-t-il des commentaires finals?
Remarques finales
M. Elkas: C'est pour souhaiter bon succès aux gens de la
région et surtout au promoteur qui a des prévisions optimistes.
On va peut-être allumer des chandelles pour vous, monsieur.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Grondin: Ça va être apprécié, M. le
ministre. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. Est-ce qu'il y
a des commentaires, M. le député de Lévis?
M. Jean Garon
M. Garon: Moi, vous avez remarqué que j'ai voté sur
division, et je vais vous dire pourquoi. Le député de
Jonquière l'avait dit un peu la dernière fois. À mon avis,
c'est un événement très important qui est posé,
même si on change le concept, c'est-à-dire que c'était une
compagnie de chemin de fer à la base et, aujourd'hui, c'est une
compagnie touristique qui exploite un chemin de fer. Au fond, c'est l'approche
qui est différente. Il me semble que le gouvernement aurait dû
s'impliquer davantage. Je ne pense pas au ministère des Transports, je
pense au ministère de Affaires municipales.
J'ai assisté à ce qui se passe actuellement dans la
démutualisation des compagnies d'assurances. À mon avis, c'est un
désastre. Pourquoi? Parce que le gouvernement avait promis un chapitre
sur la démutualisation des compagnies d'assurances et, actuellement, on
est en train de les démutualiser une par une, alors que le chapitre n'a
pas lieu, n'est pas là. Des gens, pendant des générations,
ont encouragé des compagnies d'assurances au Québec comme
compagnies d'assurances mutuelles aujourd'hui, il y a des sommes
d'argent considérables d'impliquées qui sont
démutualisées par bill privé, où la mutualisation
est complètement modifiée et, après ça, on revient
avec un deuxième bill qui ne respecte plus du tout ce que disait le
premier. Une fois que les engagements qu'on avait pris par rapport à la
première période ne se réalisent pas, on arrive avec autre
chose. Finalement, on arrive avec des compagnies qui ne seront plus des
mutuelles d'assurances, qui vont devenir complètement autre chose, alors
que le ministère des institutions financières aurait dû se
commettre et dire, s'il y a démutualisation des compagnies d'assurances,
comment ça va se faire. C'est parce qu'il y a des droits des gens
là-dedans et, actuellement, à mon avis, ce n'est pas correct ce
qu'on fait là, alors que des gens, pendant des dizaines d'années,
au Québec, ont adhéré à des sociétés
mutuelles d'assurances, ont donné leur solidarité, et là,
aujourd'hui, à toutes fins pratiques, ils se font jouer ne nous
contons pas d'histoire sans qu'on puisse évaluer les
conséquences de ça, sans qu'il y ait une analyse vraiment
approfondie.
Aujourd'hui, dans l'affaire des municipalités, c'est une
première, dans le sens qu'on parle beaucoup de développement
régional. Qui va faire le développement régional?
Ça va être les municipalités, les MRC, les groupes de
municipalités? De quelle façon? Comment ça va être
assumé? Comment les risques vont être assumés?
Actuellement, il n'y a pas de débat qui se fait là-dessus.
On procède par bill privé avec une municipalité qui
embarque, mais, en même temps, des gens qui observent, qui constatent que
le gouvernement les laisse s'embarquer dans un bill privé, alors qu'il
n'a pas établi de stratégie d'ensemble par rapport à cette
orientation-là. Tantôt, si ça marche bien, on n'entendra
sans doute parler de rien. S'il y a des problèmes là, les gens
seront les premiers à blâmer le gouvernement d'avoir
fonctionné de cette façon-là. Je ne dis pas qu'en soi
c'est mauvais. Ce n'est pas ça que je dis. Je dis que le gouvernement,
par rapport à une orientation de cette nature, devrait se commettre
davantage, devrait s'impliquer davantage et indiquer à l'avenir comment
il voit le rôle que peuvent jouer les municipalités si les
municipalités peuvent s'embarquer dans une orientation de cette
nature.
Parce que, là, une municipalité n'est plus, à ce
moment-là, une corporation qui donne des services collectifs, mais
devient aussi un organisme qui joue un rôle de promotion
économique, qui n'est pas nécessairement mauvais ce n'est
pas ça que je veux dire. Mais dans quel cadre, selon quelles balises, de
quelle façon elle doit le faire, ça, c'est... Il y a un cadre qui
a été dressé par les municipalités. Qu'est-ce qui
arrivera dans l'avenir? Personne ne le sait. Il y a des risques
là-dedans. Quand on fait une entreprise, on ne pense jamais que
ça va mal aller, on souhaite toujours que ça aille bien. On a vu
que, la première année, on pensait arriver sans déficit.
Il y a un déficit de près de 300 000$, 294 000 $. Cette
année, on anticipait un revenu au-dessus de 300 000 $, un revenu net. On
a dit: Si on peut arriver sans perte cette année, on va être
contents et, si on peut faire un peu plus, tant mieux. Je ne dis pas que les
gens sont de mauvaise foi, ce n'est pas ça que je veux dire, c'est qu'il
y a des risques, et dans quel cadre les municipalités peuvent-elles
assumer ces risques-là?
Je pense, à mon avis, que le ministère des Affaires
municipales n'a pas fait son travail là-dedans. Je comprends le ministre
des Transports, il est mal pris face à ça, lui, parce qu'il n'est
pas le ministre des Affaires municipales, il est le ministre des Transports,
puis c'est des gens qui s'impliquent dans le transport, même le transport
touristique. Lui, il ne peut pas être de mauvaise humeur. Habituellement,
à d'autres endroits, il souhaite que les municipalités
s'impliquent. Je pense que, dans la grande région de Montréal, au
contraire, c'est ça qu'il souhaite. Alors, lui, il ne peut pas
être de mauvaise humeur. Sauf que le ministre des Affaires municipales,
là-dedans, il ne fait pas son travail. Il a beau faire la morale
à tout le monde, il ne fait pas son travail, et, à mon avis, le
ministre des Affaires municipales, par rapport à une implication comme
celle-là, aurait dû se commettre. Il devrait y avoir des avis des
Affaires municipales, de quelle façon ça peut se faire.
Il y a toutes sortes de choses qui sont faites dans une opération
comme celle-là qui sont... C'est nouveau, ça ne s'est jamais fait
avant. Un jour, peut-être que les gens des Affaires municipales diront:
On a eu l'expé- rience de Hull, puis là, maintenant, voici
comment il faudrait procéder l'expérience de
Hull-Chelsea-La Pêche. Je suis persuadé que, d'une façon ou
d'une autre, ça va influencer ce qui va se faire à l'avenir au
gouvernement. À mon avis, le ministre des Affaires municipales aurait
dû, dans un projet comme celui-là, se commettre beaucoup,
davantage pour donner une orientation, ou encore, s'il considérait ce
projet-là comme un projet-pilote, s'impliquer comme tel.
Qu'est-ce qui va arriver maintenant? Il va arriver sans doute une
deuxième municipalité qui va avoir un deuxième projet. Je
me rappelle, dans Bellechasse, une municipalité qui, à un moment
donné, était rendue dans une compagnie d'ordinateurs. Ils
opéraient une compagnie d'ordinateurs. Dans le fond, ils ne sont pas les
premiers, au fond. Parce qu'il y a eu Bellechasse dans une compagnie
d'ordinateurs, à un moment donné. Je comprends qu'ils n'avaient
pas le but de compétitionner IBM ou Microsoft, mais ils opéraient
une compagnie d'ordinateurs. Je ne sais pas ce qu'elle est devenue, la
compagnie. Est-ce qu'ils ont liquidé les opérations? Qu'est-ce
qu'ils ont fait? Je ne le sais pas. Sauf qu'à un moment donné il
y aura un troisième, un quatrième et un cinquième projet,
et là, quand il arrivera des pots cassés importants, les gens
diront: Mais pourquoi le gouvernement dans le temps n'avait pas fait l'analyse,
n'avait pas posé des balises et ne s'était pas impliqué
dans un projet comme celui-là?
Parce qu'il y a un grand débat au Québec, il y a un grand
débat actuellement: le développement régional devrait
être assumé plus localement, mais comment? Ce n'est pas un
débat qui est fini. C'est un débat qui est en cours, où on
devrait aller plus loin pour voir de quelle façon nos organismes, des
collectivités locales devraient s'impliquer, ou pourraient s'impliquer,
quelles sont les garanties qui seraient demandées de la part du
gouvernement, comment le gouvernement voit ces choses-là et comment il
les souhaite, ou ne les souhaite pas, pour que l'intérêt des
gens... Parce qu'une municipalité, essentiellement, c'est
créé pour donner des services aux citoyens. Quand le ministre
veut qu'elle s'implique dans du transport en commun, c'est une affaire, mais
c'est un service aux citoyens.
Là, on est rendus proprement dans le développement
économique, dans ce cas-ci. C'est pour ça que j'ai
demandé: Est-ce qu'il va y avoir du train de banlieue? On m'a dit: Non,
il n'y en a pas. Je ne le demandais pas... je n'avais aucune intention,
c'était juste un fait que je voulais connaître. Alors, c'est dans
ce sens-là. Ce n'est pas le ministre des Transports, mais, à mon
avis, le ministre des Affaires municipales qui aurait dû se commettre
davantage dans ce projet de loi, et comme le ministre des institutions
financières aurait dû se commettre davantage sur la question de la
démutualisation des compagnies d'assurances. Je vous remercie. (12 h
20)
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre... M. le député.
Monsieur...
M. Cholette: Mme la Présidente, au nom de mes
collègues, au nom du Conseil de développement touristique, au nom
du conseil municipal de la ville de Hull, je tiens à vous remercier,
à remercier la commission de l'attention que vous avez...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Cholette,
hein?
M. Cholette: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse. Je
cherchais votre nom sur la feuille.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Cholette: Ha, ha, ha! Est-ce que vous voulez que je
recommence?
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît! M. Cholette: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): C'est parce que, pour
le bénéfice du Journal des débats, il faut toujours
donner le nom. Je dois donner la parole avec le nom.
M. Cholette: Alors, au nom de mes collègues, au nom du
Conseil de développement touristique, au nom du conseil municipal de la
ville de Hull et de tous les citoyens de l'Outaouais, je tiens à
remercier la commission des attentions qu'elle a portées au projet de
loi qu'on a déposé. Je tiens à vous dire que ce qui s'est
passé ici a fait sûrement avancer le débat et que vous
venez de donner des ailes à notre projet. Et des ailes à notre
projet, ça veut dire qu'on est capables de se prendre en main, de
prendre en main notre développement économique. Je pense que
c'est important. On a 2 000 000 de touristes qui viennent sur le territoire
hullois annuellement. On veut les garder chez nous, on veut qu'ils
dépensent chez nous, on veut qu'ils créent des jobs chez nous.
Considérant la nécessité d'une diversification
économique dans l'Outaouais avec des emplois fédéraux
précaires, c'est d'autant plus important. Alors, au nom de tous ces
gens-là, je tiens à vous remercier.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. Alors, nous
vous remercions... Oui?
M. Garon: Je vais dire seulement un mot en terminant. Je voulais
souligner, je voulais remercier mon collègue, Francis Dufour. J'ai
beaucoup discuté de la question avec lui. Francis a été,
je ne me rappelle pas combien d'années, échevin, 22 ans maire, 2
ans président de l'Union des municipalités. Vous avez vu de
quelle façon, la dernière fois, ceux qui étaient
présents, il abordait le débat. On a beaucoup questionné
parce qu'on pense que...
Une voix: ...
M. Garon: II ne pouvait pas être là, ce matin, pour
des raisons personnelles majeures. Il devait être dans sa famille. Il
aurait aimé ça être ici, autrement. Nous avons
discuté beaucoup de votre affaire parce qu'on considère que c'est
quelque chose, c'est un événement majeur qui se passe au
Québec actuellement. Et, dans l'avenir, d'ailleurs, je suis
persuadé que vous allez en entendre parler, parce que c'est une
orientation qui n'est pas 100 % nouvelle. Je donnais l'exemple de Bellechasse,
je ne sais pas s'il y en a eu d'autres.
M. Dufour, comme quelqu'un qui est préoccupé par les
questions municipales, m'indiquait à quel point c'était
important, ce projet de loi qui était présenté devant
nous. Et c'est pour ça qu'on a voulu poser davantage de questions, pour
essayer de voir l'ensemble du projet, pour bien comprendre, comme disent les
avocats, les tenants et les aboutissants.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. Alors, la
commission ayant accompli son mandat ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 23)