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(Seize heures neuf minutes)
Le Président (M. Garon): Est-ce qu'on a le quorum?
À l'ordre! À l'ordre! Je déclare la séance ouverte.
La commission de l'aménagement et des équipements a pour mandat
d'entendre les intéressés et de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi d'intérêt
privé 200, Loi modifiant la charte de la ville de Montréal.
Mme la secrétaire, y a-t-il lieu d'annoncer des
remplacements?
La Secrétaire: Oui. M. Camden (Lotbinière) est
remplacé par M. Lafrenière (Gatineau); Mme Juneau (Johnson) est
remplacée par M. Holden (Westmount) et M. Paré (Shefford) est
remplacé par Mme Harel (Ho-chelaga-Maisonneuve). (16 h 10)
Le Président (M. Garon): Est-ce qu'il y a des motions
préliminaires?
M. Chagnon: M. le Président.
Le Président (M. Garon): Un instant. Est-ce que c'est une
motion préliminaire?
M. Chagnon: Non.
Le Président (M. Garon): Non. O.K. Alors, comme il n'y a
pas de motions préliminaires, j'invite le parrain du projet de loi
à nous faire son exposé.
Remarques préliminaires M. Jacques
Chagnon
M. Chagnon: M. le Président, il me fait plaisir de saluer
ce matin les gens de la ville de Montréal qui m'ont demandé de
parrainer leur projet de loi, le projet de loi 200, Loi modifiant la charte de
la ville de Montréal. Vous savez qu'annuellement la ville de
Montréal vient devant la commission parlementaire et devant le Parlement
du Québec pour faire modifier sa charte, pour...
Des voix: ...
Le Président (M. Garon): À l'ordre! On n'entend
quasiment rien. Il y a trop de placotage.
M. Chagnon: Voulez-vous que je recommence, M. le
Président?
Le Président (M. Garon): C'est à votre loisir.
M. Chagnon: C'est pour vous, M. le Président.
Le Président (M. Garon): Comme le but est que vous parliez
pour qu'on vous entende et qu'on ne vous entendait quasiment pas...
M. Chagnon: Alors, je recommencerai, M. le Président. M.
le Président, il me fait plaisir, au nom de la ville de Montréal,
de parrainer le projet de loi 200. Comme vous le savez, annuellement et,
parfois, bisan-nuellement, la ville de Montréal propose des
modifications à sa charte; vous en avez dans 68 articles qui vous sont
soumis ce matin. Je sais, M. le Président, vous connaissant, que vous
serez heureux d'apprendre que l'avis a été publié,
conformément à nos coutumes et notre droit, dans la Gazette
officielle du Québec le 8 février, mais aussi dans les
journaux Le Devoir et The Gazette les 24 et 31 janvier 1992, les
7 et 14 février 1992.
Il me fait plaisir, M. le Président, de demander au maire de
Montréal, peut-être, de s'approcher plus tard avec les officiers
de la ville pour faire part de l'étude article par article du projet de
loi. Maintenant, il est aussi important de vous aviser, M. le Président
je pense qu'on l'a déjà fait que quelques citoyens
de Montréal ont pris la peine de venir à Québec pour se
faire entendre sur le sujet. J'ai rencontré le président, je
pense, de la Ligue des propriétaires de Montréal et des
représentants d'agences de publicité extérieure qui ont
demandé d'être entendus sur le sujet un peu plus tard. Mais, en
attendant, je pense qu'il nous fera plaisir, d'abord, d'entendre le maire de
Montréal.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Garon): Alors, est-ce qu'il y a d'autres
membres de la commission qui veulent faire des déclarations
d'ouverture?
Comme il n'y en a pas, je vais inviter les requérants, ça
veut dire la ville de Montréal représentée par son maire,
à nous présenter leur point de vue et leur projet, à
toutes fins pratiques.
Exposé des requérants
M. Doré (Jean): M. le Président, je voudrais
remercier, d'abord, les membres de la commission d'aborder l'étude du
projet de loi amendant la charte de la ville de Montréal, un projet de
loi privé, et je remercie, d'ailleurs, le député, M.
Chagnon, d'avoir accepté de le parrainer.
Je voudrais vous présenter la personne qui m'accompagne, Me
Suzanne Jalbert, qui est la responsable du contentieux, enfin ce qu'on appelle
chez nous le module des affaires civiles à la ville de Montréal.
On va
tenter, dans ce projet de loi qui constitue, pour beaucoup d'aspects,
des amendements importants apportés à la charte... On n'a pas eu
d'auditions à l'automne, donc on a un projet de loi un peu plus
substantiel qui touche à des modifications qui vont permettre, dans
certains cas, la mise en oeuvre du cadre réglementaire qui
découle du plan d'urbanisme adopté par la ville de
Montréal et, dans d'autres cas, l'insertion de dispositions qui vont
donner ou conférer des droits démocratiques aux citoyens de
Montréal, plus des modifications nécessitées par la
conjoncture. Je ne veux pas entrer dans les détails, parce que je pense
qu'on a un projet de loi substantiel, alors je pense qu'on pourrait
peut-être, si vous le permettez, M. le Président, avec votre
compréhension, limiter les introductions et peut-être passer au
vif du sujet.
Le Président (M. Garon): M. le ministre! Remarques
préliminaires (suite) M. Claude Ryan
M. Ryan: M. le Président, votre intervention, faite sur un
ton autoritaire à mon endroit, me place hors d'équilibre pour
quelques instants.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Autrefois, c'était mon habitude professionnelle
de m'opposer à tout abus d'autorité, mais, depuis que je suis de
ce côté-ci de la Chambre, c'est un petit peu plus difficile.
Ceci étant dit, je suis très heureux que nous puissions
accueillir aujourd'hui M. le maire de Montréal et les personnes qui
l'accompagnent pour l'examen d'un projet de loi qui a donné lieu
à de très nombreux échanges entre la ville de
Montréal et les services du ministère. Il s'est accompli autour
de ce projet de loi un effort d'approfondissement, d'échange, de mise en
commun, d'expertise, de préoccupation à l'endroit de la
réalité qui est digne de notre admiration, de part et d'autre, je
pense. Nous en sommes au stade où le projet de loi nous paraît
mûr pour l'examen de la commission parlementaire et, ensuite, la
décision de l'Assemblée nationale.
Je pense qu'on verra qu'il y a beaucoup de matière dans ce projet
de loi. Nous visons à améliorer les moyens d'intervention de la
ville de Montréal de manière qu'elle soit sans cesse mieux en
mesure de faire face à ses responsabilités multiples. Certains
aspects du projet de loi sont carrément novateurs, surtout au plan des
structures municipales, nous les examinerons avec toute l'attention et aussi la
saine vigilance qui s'imposent, et je voudrais vous assurer que, de concert
avec l'Opposition, nous allons essayer de franchir une à une les
étapes que doit comporter une étude responsable du projet de
loi.
Tantôt, le député de Saint-Louis l'a
souligné, et je veux le saluer de manière spéciale en sa
qualité de parrain du projet de loi, j'ai remarqué qu'il y a dans
la salle des personnes ou des groupes qui voudront peut-être nous saisir
de leur avis en cours de route sur l'un ou l'autre aspect. Nous discuterons
avec l'Opposition à ce moment-là et nous verrons les
décisions qui paraîtront les plus opportunes, et nous n'avons
jamais, en principe, d'objection à entendre des points de vue
susceptibles de nous éclairer. Nous disposons d'un temps un peu
limité pour faire ce travail, mais, connaissant le député
d'Abitibi-Ouest et son aptitude, lorsqu'il est bien disposé, à
aller à l'essentiel, je suis assuré que nous aurons une
excellente expérience.
Alors, M. le Président, voilà en ce qui me touche. Je
serais prêt à aborder l'examen article par article dès que
vous jugerez que la commission est prête à le faire. Encore une
fois, mes salutations et bienvenue à toutes les personnes de
Montréal qui sont ici, en particulier, cela va de soi, au premier
magistrat de la ville de Montréal.
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. François Gendron
M. Gendron: Oui, M. le Président. Rapidement,
également, je voudrais saluer M. le maire ainsi que les gens qui
l'accompagnent. Je veux également, d'ores et déjà,
indiquer aux gens qui auraient des représentations à nous faire
qu'en ce qui me concerne je serai ouvert à les entendre, parce que, dans
un projet de loi privé, il est important de temps en temps d'avoir
l'occasion d'apprécier l'ensemble des facettes. On ne modifie pas la
charte de la ville de Montréal à toutes les cinq minutes,
même si c'est une habitude qui est peut-être tout à fait
requise et valable compte tenu des particularités de la ville de
Montréal. Il n'y a pas beaucoup de villes au Québec qui ont
effectivement une charte qui les régit.
Je vais être heureux, moi, de collaborer à l'étude
des éléments qui nous seront soumis, parce que c'est un projet
dont le ministre des Affaires municipales nous indique qu'il paraît
mûr, il paraît prêt. C'est évident que les officiers
de la ville de Montréal ont eu des échanges avec ceux du
ministère des Affaires municipales, sûrement d'une façon
plus élaborée que nous. Le ministre des Affaires municipales
s'enquerrait de mes bonnes dispositions, parce qu'il a dit: Lorsque je suis
bien disposé, il n'y a pas de problème. Alors, je peux vous
indiquer tout de suite que je suis bien disposé, mais on va prendre le
temps de regarder de quoi il s'agit et, à la lumière des
échanges et des éclairages que nous recevrons des parties
impliquées, ça me fera plaisir, moi, de contribuer à
l'amélioration des interventions que la ville veut faire, dans un souci
d'une plus large démocratie.
Je veux juste signaler que c'est sûr que, lorsqu'on nous a
consultés et qu'on a fixé une espèce de plage de temps qui
était impartie à l'évaluation et à l'analyse de ce
projet de loi là, souvent, ça ne tient pas compte
nécessairement des contraintes qu'on a. Exemple, juste aujourd'hui, et
je ne veux pas du tout porter de juge-
ment, je veux dire, la contrainte, on devait commencer
immédiatement après la période des questions, on n'a pas
pu le faire, bien, c'est du temps qu'on n'a plus. Mais on va prendre le temps
de regarder les affaires. Je vais procéder avec le plus de diligence
possible, et on verra où ça nous conduira. Par contre, le
ministre et les membres de la commission peuvent compter sur l'étroite
collaboration de celui qui vous parle, et on va faire pour que nous
procédions avec le plus de diligence possible.
Voilà, M. le Président, les quelques remarques,
d'entrée de jeu, que je voulais faire.
Le Président (M. Garon): Est-ce qu'il y a d'autres membres
de la commission qui veulent poser des questions à ce moment-ci aux
représentants de la ville de Montréal?
Auditions
Alors, nous allons inviter immédiatement les intervenants,
différents intervenants qui ont demandé de nous rencontrer: la
Ligue des propriétaires de Montréal et l'Association des
pompiers...
La Secrétaire: Le Regroupement, aussi, de
l'industrie...
Le Président (M. Garon): Le Regroupement, pardon. La Ligue
des propriétaires de Montréal, le Regroupement de l'industrie de
l'affichage extérieur à Montréal, l'Association des
pompiers de Montréal et l'Opposition officielle à l'hôtel
de ville de Montréal. Alors, on va les prendre dans l'ordre que je les
ai mentionnés. (16 h 20)
J'appelle les représentants de la Ligue des propriétaires
de Montréal à venir nous faire part de leurs interventions ou
leur intervention. Alors, il s'agit de M. Pierre Aubry, président.
(Consultation)
Une voix: On peut suspendre quelques minutes...
Le Président (M. Garon): Je suspends les travaux de la
commission pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 22)
(Reprise à 16 h 23)
Le Président (M. Garon): ...
M. Ryan: Est-ce que vous pourriez nous rappeler la liste des
organismes que vous avez mentionnés, M. le Président?
Le Président (M. Garon): Oui. Alors, il y a quatre
organismes. Je n'ai pas attiré assez votre attention, j'ai parlé
d'une voix qui n'était pas assez autoritaire. Ha, ha, ha!
M. Ryan: Est-ce que vous pourriez...
Le Président (M. Garon): La Ligue des propriétaires
de Montréal, le Regroupement de l'industrie de l'affichage
extérieur à Montréal, l'Association des pompiers de
Montréal et l'Opposition officielle à l'hôtel de ville de
Montréal. Il y a quatre groupes.
M. Ryan: Merci. Si vous m'aviez consulté, je vous eu
suggéré d'en ajouter un cinquième, et je le fais
maintenant.
Le Président (M. Garon): Bien, moi... Ce sont les
intervenants qui nous demandent de...
M. Ryan: Je le fais maintenant.
Le Président (M. Garon): Est-ce qu'il y a un autre groupe?
Je vais demander, M. le ministre, à la fin, s'il y a d'autres
intervenants.
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Garon): On entend les intervenants
à tour de rôle. Là, il y en a quatre qui se sont
manifestés. Et, s'il y en a d'autres qui sont dans la salle, on va
demander, après ça: Est-ce qu'il y a d'autres intervenants? comme
on le fait habituellement. Est-ce qu'il y a un autre groupe, qui n'est pas
mentionné, qui est... On peut le mentionner tout de suite. Oui?
Une voix: La société Mensys, M. le
Président.
Le Président (M. Garon): Pardon?
M. Ryan: Mensys.
Une voix: La société Mensys, oui.
M. Ryan: La société Mensys, oui.
Le Président (M. Garon): La société...
Une voix: Mensys. M-e-n-s-y-s.
Le Président (M. Garon): Et qui la représente, la
société Mensys? Votre nom?
M. Picard (Michel): Michel Picard.
Le Président (M. Garon): Alors, il y a cinq groupes,
à date, d'identifiés.
Alors, M. Aubry, les représentants ministériels et de
l'Opposition se sont entendus pour vous entendre pendant 15 minutes et,
ensuite, pour vous poser des questions, 10 minutes de part et d'autre.
Ligue des propriétaires de
Montréal
M. Aubry (Pierre): Très bien, j'aurai amplement le temps.
Maintenant, j'ai quelques copies de mes notes. Je n'en ai pas pour tout le
monde. Je peux en donner quelques copies ici.
Le Président (M. Garon): Mme la secrétaire va aller
prendre vos copies pour en faire des copies additionnelles et les distribuer
aux membres de la commission.
M. Aubry: Merci, M. le Président.
Si on se présente aujourd'hui devant vous pour commenter les
demandes que la ville de Montréal a faites, c'est que quelques-uns des
points qui apparaissent dans le projet de loi nous semblent être abusifs
en ce qui concerne les citoyens. Je n'ai pas les qualifications juridiques
extensives ni les moyens techniques pour faire une étude extensive de ce
projet de loi. Cependant, nous avons la connaissance étendue de l'effet
qu'entraînent certaines des demandes qui sont contenues dans ce projet et
nous désirons vous soumettre des commentaires.
Il y a quatre points que nous aborderons: tout premièrement, le
transfert de la taxe d'eau et de la surtaxe du locataire au
propriétaire; une demande qui paraît évidente dans le
projet de loi, demande de délégation de pouvoir; la
création de plus en plus fréquente de classes de citoyens et,
aussi, nous aborderons quelques petits points.
Tout premièrement, dans le projet de loi, à l'article 1,
on nous cite qu'on veut enlever quelques mots. L'enlèvement de ces
quelques mots a pour effet de rendre la facture de la taxe d'eau, qui
était autrefois payable par le locataire, maintenant payable par
n'importe qui et fort probablement, comme l'intention de la ville semble avoir
déjà été démontrée, payable par le
propriétaire de l'édifice.
Tout d'abord, nous nous objectons à ce transfert parce qu'il
attaque trois principes qui, je crois, sont déjà établis.
Tout d'abord, il va à rencontre d'un principe continuellement mis de
l'avant ces temps-ci par les différents paliers de gouvernement, et tout
particulièrement celui du Québec, et qui veut qu'on ait des
tickets modérateurs, que les payeurs de taxes soient conscients que les
services qu'ils demandent ont un prix. Or, si on transfère la facture de
la taxe d'eau au propriétaire, le locataire ne reçoit donc plus
directement de facture de la taxe; il devient impuissant à
contrôler cette facture, il se sent même complètement
détaché de toute participation au coût du service ainsi
couvert par la taxe.
De plus, l'abolition de la taxe au locataire a pour effet indirect de
lui enlever son droit de vote, car ce n'est même plus un payeur de taxes,
alors qu'autrefois son droit de payeur de taxes lui donnait le droit de vote.
Sous cet aspect, le procédé est même
antidémocratique, car il enlève le droit de vote au payeur de
taxes.
Finalement, cette taxe effectivement indirecte au locataire, qui passe
par le propriétaire, s'éloigne encore plus du principe de
«no taxation without representation» qui est pourtant une des bases
de notre société. On a réalisé que, dans le vrai
monde, le locataire est effectivement indirectement taxé, sans qu'il ait
la possibilité de s'opposer à l'évaluation qui
détermine son niveau de taxation.
Un principe plus grave, cependant, est à la base de l'approche
qu'a prise la ville de Montréal dans ses relations avec les payeurs de
taxes: on transfère systématiquement toutes les
responsabilités des comptes de taxes aux propriétaires. Non
heureux d'avoir miné la capacité de payer et la
solvabilité des commerçants et des autres locataires d'espaces
non résidentiels qui sont rendus au point de décrochage, on
refile la patate chaude au propriétaire, car, lui, on pourra lui prendre
sa bâtisse.
Dans l'article 35 du même projet de loi, on cherche à faire
varier le taux de la taxe d'eau selon les usagers. Nous nous objectons, comme
principe, à l'insertion qui est prévue dans le projet de loi, car
cette ouverture vers des taux variables va à rencontre des principes
déjà établis dans le passé qui veulent qu'on soit
tous soumis au même taux de taxation sans distinction de classes de
citoyens.
Si on va à l'article 2 du projet, on demande une
délégation de pouvoir d'administration...
Le Président (M. Garon): À l'ordre! Il y a
actuellement une personne qui a la parole. Ceux qui veulent faire des
conversations, il y a le corridor et il est grand en masse pour tout le monde
qui veut y aller.
M. Aubry, c'est à vous la parole.
M. Aubry: Merci, M. le Président.
Dans l'article 2 du projet, on demande le pouvoir de
déléguer plus d'administration et de gestion et même de se
faire relever de l'obligation d'aller en soumissions. Nous nous objectons
fortement à cette demande de délégation que vous demande
la ville de Montréal et nous vous demandons de refuser l'ensemble de
l'article 2 du projet de loi dans ses deux points. En effet, il nous est tous
donné de réaliser les abus de pouvoir, les manques de
contrôle, les pertes en voie de s'accumuler dans les paramunicipales,
avec les difficultés de contrôle des dépenses, sans que
nous plongions encore plus dans des transferts d'autorité à des
tiers, des délégations sans contrôle. En plus, dans le
deuxième paragraphe, on vise même à se faire relever de
l'obligation d'aller en appel d'offres, tel que prévu à l'article
107 de la présente charte de la ville. (16 h 30)
Au contraire des demandes de la ville, il serait même
désirable, à notre avis, qu'on limite et qu'on rappelle des
pouvoirs de délégation qui ont permis la création de
sociétés paramunicipales qui sont en voie d'accumuler des
déficits importants qui ont commencé et qui devront continuer
d'être épongés par les payeurs de taxes de Montréal
au plus grand détriment des Montréalais dans leur ensemble.
L'article 5, modification de la tarification pour location de biens. Je
pense qu'on revient encore au
même principe. Nous nous objectons à la tarification
à prix variant selon les catégories d'usagers. Une telle
ouverture, sans limites, tel que demandé dans le projet de loi, permet
d'établir des tarifs à des amis ou groupes d'amis qui sont
indépendants des coûts et de la justice. Nous sommes en effet, ou
nous devrions être, égaux devant les taxes, donc aussi
égaux devant les coûts des services. La ville dispose
déjà du mécanisme des subventions pour atteindre des buts
similaires, mais à la vue de tous.
L'article 34 du projet de loi vise, tout comme le
précédent, à obtenir des subventions selon les
catégories de bénéficiaires. Donc, tout comme pour
l'article précédent, nous nous objectons à ce genre de
procédure.
Dans l'article 3 du projet, on demande une hausse des amendes pour usage
non autorisé. La hausse est importante, on veut partir de 200 $ à
1000 $ l'amende pour usage non autorisé, ce qui semblerait, à
première vue, parfaitement normal si ce n'était des quelques mots
qui sont ajoutés «susceptible d'être confondu». En
effet, cette nuance de susceptibilité d'être confondu ouvre la
porte à beaucoup d'interprétation, et, pour cette cause, nous
nous objectons à la hausse de l'amende dans cet ordre de grandeur.
À l'article 7 du projet, on vise à accorder des pouvoirs
de visite, de saisie de documents et de confiscation. Nous jugeons abusifs les
pouvoirs que la ville demande pour ses préposés: pouvoirs de
visite, de saisie, de confiscation qui pourraient même aller à une
contestation devant les tribunaux. En effet, les articles b, c, d et g sont
tout particulièrement offensants et visent à accorder à
des employés subalternes des droits qui devraient être
réservés à des personnes plus responsables, voire
même les tribunaux. Nous vous demandons donc de refuser d'accorder ces
pouvoirs.
À l'article 17 du projet, on demande qu'on exige la
conformité aux nouvelles exigences dans certains cas de reconstruction.
La demande, bien qu'en apparence très justifiable, peut prêter le
flanc à des abus en regard de la conjoncture économique actuelle.
Vous savez tous que, dans le moment, il existe des diminutions importantes de
la valeur des édifices dans Montréal suite à la mauvaise
conjoncture économique et, dans certains cas, la valeur de certains
édifices peut même être la moitié,
déjà, de ce qui paraît au rôle d'évaluation.
Les contestations d'évaluation que nous avons vu passer se rapprochent
fortement de cette tendance-là. En effet, si on accorde la
révision du mot à mot prévu dans la deuxième
insertion, article 1.1°, une bâtisse ayant perdu beaucoup de valeur
suite à la conjoncture économique serait sujette à la
limitation demandée, ce qui dépasse effectivement l'objet
évident de l'insertion. Le mot à mot de la ligne se lit bien
«ou quelque autre cause», et ce «quelque autre cause»
pourrait être la conjoncture économique.
À l'article 44 du projet, on vous demande d'autoriser la ville
à s'éloigner de la date statutaire du premier jour juridique de
décembre comme date pour vente pour taxes. Nous nous objectons à
ce changement. Il est connu depuis longtemps que le 1er décembre est la
date de mise en vente par le shérif. Il n'y a pas d'avantage
marqué à changer cette date, et le fait de permettre que cette
date soit changeable et puisse varier d'une année à l'autre
amènerait une mesure d'incertitude qui est inutile. à l'article
45 du projet, on vise à augmenter de 25 % à 100 % le paiement
immédiat dans la vente pour taxes et on ajoute: excepté pour la
ville. nous nous objectons fortement à cette modification pour plusieurs
raisons. en effet, demander le plein montant, sur-le-champ, pour l'acquisition
d'un immeuble limite considérablement les acheteurs qui voudront bien se
présenter, réduisant du coup la capacité d'obtenir des
bons montants dans les ventes. malheureusement, en accordant à la ville
une exemption à ces règles, on met effectivement la ville en
position d'acheter facilement et à vil prix les édifices, ce qui
n'est pas le mandat d'une ville.
À l'article 58 du projet, on veut enlever les limites statutaires
en haut desquelles on peut obtenir des modalités de paiement des taxes.
Nous nous objectons à l'enlèvement total des limites. Que la
limite soit relevée serait raisonnable, mais enlever complètement
le plafond des limites pourrait réserver à des payeurs de taxes
des surprises très désagréables.
En conclusion, nous espérons bien que vous voudrez nous accorder
une bonne oreille dans les notes que nous vous avons présentées.
La situation économique dans Montréal est effectivement terrible,
et les payeurs de taxes ne ressentent pas de compassion venant de leurs
délégués, les élus au conseil de ville, dans les
problèmes qui assaillent les payeurs de taxes. De plus, nous avons une
très mauvaise opinion de la qualité de gestion à
Montréal, et l'état déplorable de plusieurs
paramunicipa-les nous laisse croire que de très mauvaises années
sont encore à venir. (16 h 40)
L'attitude des autorités de la ville de Montréal, en
refilant et la taxe d'affaires et la taxe d'eau au propriétaire, vise
à faire oublier le problème aigu qu'on a créé par
des taxes abusives qui frisent même le démoniaque. Les
propriétaires ont sincèrement l'impression que le but ultime de
cette opération est de s'emparer des immeubles de Montréal en les
taxant à mort. C'est cette impression de plus en plus confirmée
qui motive tant les propriétaires et les autres payeurs de taxes
à manifester, comme vous avez pu le voir dans les journaux. C'est
pourquoi nous voyons d'un très mauvais oeil tout transfert de taxes vers
le propriétaire foncier et toute ouverture pour l'administration
déléguée à des personnes ou organismes
irresponsables.
C'est dans un esprit de sauvetage de Montréal que nous vous
demandons, pour une rare fois, de restreindre ces demandes originant de la
ville de Montréal. Aucune de ces demandes ne vise à
alléger le fardeau des citoyens. Elles ne visent qu'à
améliorer la position des fonctionnaires et gestionnaires face à
ces mêmes citoyens. Les demandes que nous avons soulignées sont
abusives, elles sont perçues comme telles et elles entraîneront
l'exode et la décadence accélérée de notre
ville.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Garon): Je vous remercie, M. Aubry.
M. le ministre.
M. Ryan: M. Aubry, je vous remercie de votre participation aux
travaux de la commission parlementaire. J'ai eu l'occasion de discuter avec
vous récemment de certains sujets soulevés dans votre
mémoire et je suis content de voir qur vous poursuivez votre travail
d'examen de toutes ces questions relatives à la fiscalité et
à la législation municipale à Montréal.
Je voudrais vous poser peut-être une première question.
Concernant la surtaxe sur les propriétés non
résidentielles, est-ce que vous êtes opposé au principe
même de la surtaxe ou si vous êtes opposé plutôt
à certaines modalités qui ont pu marquer son application à
Montréal?
M. Aubry: En fait, quand on parle de la surtaxe, on parle de
plusieurs choses. On va parler tout d'abord de ce que tout le monde a
baptisé la surtaxe Ryan, qui était originairement un transfert
de... Vous le savez.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Aubry: Je ne vous apprends rien, vous le savez. C'était
une taxe qui, pour Montréal, est apparue comme étant à
0,52 $ les 100 $ d'évaluation. C'est évident qu'on vous accusait
d'être à l'origine de ce transfert. 0,52 $, c'est encore
tolerable, mais, là, on ne parle plus de 0,52 $, on parle, se cachant
derrière cette première ouverture de porte, de 2,06 $ les 100 $
d'évaluation et de l'abolition de la taxe d'affaires pour la remplacer,
effectivement, par une augmentation de la surtaxe. Vous aviez permis une
ouverture, et on est rentrés à pieds joints dans l'ouverture. Or,
de 0,52 $, on est rendu à 2,06 $ et, par la suite, on prend la taxe
d'eau et on ajoute un autre 1 $ par-dessus ça. C'est une augmentation
considérable du fardeau qui est attribué au propriétaire
foncier. Les calculs qu'on fait pour dire: Ah oui, mais le commerçant
a... Le commerçant, lui, n'est plus responsable vis-à-vis de la
ville du paiement de la facture. Le propriétaire se doit maintenant de
le collecter, s'il peut le collecter.
Maintenant, on s'oppose au transfert, comme ça, de la facture
d'un usager, que ce soit la taxe foncière, que ce soit la taxe
d'affaires ou que ce soit la taxe d'eau. On s'oppose à ce
principe-là. Maintenant, le projet de loi ne parle pas de la surtaxe, on
pourra y revenir dans un autre temps, mais on s'oppose aussi à ce
transfert vers le propriétaire de cette taxe-là.
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Je vous posais la question parce que la surtaxe sur le
non-résidentiel, c'est une mesure qui était demandée
depuis longtemps par les milieux municipaux. Vous avez parlé de la
surtaxe Ryan, vous auriez aussi bien pu parler de la surtaxe Parizeau.
M. Aubry: Oui. Bien, écoutez, oui.
M. Ryan: Parce que ça avait été
recommandé, vous vous en souvenez je vois que vous êtes pas
mal au courant de la fiscalité municipale...
M. Aubry: Oui, oui.
M. Ryan: ...ça avait été recommandé
dans le rapport de la commission Parizeau. Puis je veux vous apporter une autre
nuance importante, il y a au moins une ville sur l'île de Montréal
qui n'a pas emprunté ce qualificatif-là, la ville de
Montréal-Nord qui a parlé de la surtaxe de Québec.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Aubry: Oui. O.K. Bien, on peut comprendre certaines
raisons.
M. Ryan: Ça a passé plus facilement. M. Aubry:
Maintenant...
M. Ryan: Blague à part, je veux juste vous poser une
question. Vous êtes conscient que la surtaxe, ça, c'est une mesure
qui était demandée depuis longtemps par les milieux municipaux,
puis c'est un petit peu l'équivalent des taux variables qu'on trouve
ailleurs au Canada en matière de fiscalité municipale. Ce n'est
donc pas une innovation en soi qui mérite d'être
réprouvée. Mais je crois comprendre que vous en avez davantage
contre le transfert de la taxe d'eau et de la taxe sur les services au chapitre
de la surtaxe sur le non-résidentiel.
M. Aubry: Non.
M. Ryan: Parce que, même la taxe sur la valeur locative,
à peu près tout le monde souhaitait un transfert, un changement
de régime de ce côté-là. On va épargner un
autre rôle, un rôle additionnel qui traînait dans le paysage
depuis longtemps, le rôle de la valeur locative. À la longue,
c'est des économies qui ne sont pas négligeables.
M. Aubry: Oui, mais vous devez comprendre quand même que
ces modifications-là étaient demandées par les
cités et villes, mais on n'a jamais consulté les payeurs de taxes
en bas de la côte. Eux autres sont obligés de payer et de trouver
l'argent dans leurs poches. Ce n'est pas juste un transfert, une
économie de manipulation de papiers. Ça, c'est du vrai monde avec
du vrai argent. Ça, ça dérange. Puis le transfert de cette
année a été un transfert qui a été
massif.
M. Ryan: Est-ce que vous êtes au courant qu'il y a un
comité qui travaille à la ville de Montréal pour essayer
de voir si des améliorations pourraient être proposées?
M. Aubry: Ce comité-là cherche à trouver des
procédures, comment faire avaler la pilule à long terme, mais ne
cherche pas à régler le fond du problème. On ne veut pas
parler du problème de transfert de responsabilité, on veut parler
de méthodes d'allégement. On ne parle pas du fond de la taxe, on
parle juste de la présentation de la facture.
M. Ryan: Une autre question, si vous me permettez, M. Aubry. Vous
vous prononcez contre la tarification variable suivant différentes
catégories d'usagers pour les biens ou services qui sont mis à la
disposition de la population par la ville. Vous dites: Ça, ça va
servir pour établir des tarifs en faveur d'amis ou de groupes d'amis,
sans égard au coût et à la justice. Disons qu'il s'agit des
services de loisirs, par exemple, d'arénas, ou de choses comme
celles-là, et qu'on veuille établir des tarifs spéciaux
je vais prendre des exemples pour les familles, pour les enfants
en âge scolaire, pour les personnes âgées. Est-ce que vous
vous opposez à ça, vous?
M. Aubry: II faudrait que les classes soient bien établies
à l'avance. La Ligue des propriétaires, comme association de
propriétaires, n'a jamais joui de tarifs privilégiés. Des
associations de locataires en ont eu, à l'occasion. On n'aime pas
être pris dans des positions comme ça, et si ça s'est
appliqué à nous, ça peut s'appliquer à d'autres
facilement, à toutes sortes d'égards. L'ouverture à des
classifications comme ça, s'ils disaient: Pour les organisations sans
but lucratif, une classe, ou des choses comme ça, ça pourrait
peut-être. Mais c'est laissé tellement ouvert comme
interprétation qu'on n'apprécie pas ces classes-là.
Maintenant, je comprends que ça fonctionne dans une philosophie
générale de taux variables de taxation. Même ça, je
pense, ce n'est pas une bonne politique à établir. Il y a des
gens qui paient plus cher que d'autres, selon qu'ils sont ou
propriétaire foncier ou propriétaire commercial ou
résidentiel. Je pense que les services d'une ville sont égaux
pour tout le monde et devraient être payés également par
tout le monde.
M. Ryan: Je voudrais juste ajouter, pour notre information
commune, que, déjà, dans la Loi sur la fiscalité
municipale, on a des dispositions qui traitent de la tarification susceptible
d'une certaine variabilité. Le principe est déjà acquis
dans nos lois. Ce qui nous est demandé ne va pas au-delà de ce
qui est déjà admis dans nos lois. Je comprends que vous ayez des
appréhensions quant à l'application possible, mais il ne faudrait
peut-être pas confondre les deux. (16 h 50)
Juste une dernière question, si vous me permettez, M. le
Président. Vous vous opposez au pouvoir de visite que la ville de
Montréal voudrait voir accorder à ses fonctionnaires qui sont
chargés de l'application des règlements de la ville. Vous dites
que vous trouvez ces pouvoirs abusifs, pouvoirs de visite, etc. Il y en a
peut-être un qui donne lieu à des difficultés qu'on va
exami- ner de près, c'est le pouvoir de confiscation. D'ordinaire,
ça, c'est réservé à un autre pouvoir que celui des
fonctionnaires. Là-dessus, je suis prêt à vous donner
raison. Mais le pouvoir de visite, ce qu'on met ici, ce que la ville de
Montréal met, ce sont des choses que nous avons données à
la ville de Québec l'année dernière. C'est même
emprunté presque textuellement, les dispositions que nous avons
insérées dans la charte de la ville de Québec. Il faut
bien que le fonctionnaire qui est chargé de surveiller, disons, la
conformité d'un immeuble aux règlements municipaux, il faut bien
qu'il puisse entrer dedans...
M. Aubry: Oui.
M. Ryan: ...il faut bien qu'il puisse demander qu'on lui montre
des documents à un moment donné. Il faut qu'il fasse son travail
de base. On dit: II va faire ça, je pense que c'est marqué
«à des heures raisonnables»; on verra ça, les
modalités. Mais avez-vous objection à ça? Voulez-vous que
le fonctionnaire, il sonne puis il reste à la porte si on ne veut pas
qu'il entre, en toutes circonstances?
M. Aubry: Non.
M. Ryan: Je pense bien que ça ne tient pas debout.
M. Aubry: Écoutez, vous comprenez que je ne connais pas le
vécu à l'intérieur d'un hôtel de ville, je n'ai
jamais été fonctionnaire municipal. Il peut y avoir des
problèmes, là. Quand on parle de pouvoir de confiscation et de
choses comme ça, je pense qu'on va pas mal loin, pour qu'un simple
employé décide... qu'il entre quelque part et qu'il dise: Bien,
ça, on confisque ça; ça, on confisque ça. C'est des
choses qui relèveraient normalement d'un tribunal quelconque ou d'une
autorité un peu plus compétente qu'un préposé.
M. Ryan: En tout cas, moi, je prends note de votre observation
sur ce point-là. J'en prends note, on va l'étudier très
sérieusement. Je voudrais vous dire que l'ensemble du mémoire est
très pertinent. Vous traitez de points réels dans le projet de
loi, vous le faites de manière concise et concrète puis avec la
liberté de jugement qui vous appartient, et nous exercerons la
nôtre en temps opportun. Mais je pense que c'est une contribution
très pertinente à notre recherche commune. Merci.
M. Aubry: Merci, M. Ryan.
Le Président (M. Garon): Maintenant, la parole est au
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, M. Aubry, je voudrais vous remercier.
Effectivement, si les membres de la commission ont accepté de vous
entendre, c'est parce qu'on avait la conviction que vous aviez des choses
à nous dire et ce sera toujours opportun d'en apprécier le
contenu
au moment où on sera rendu là.
Deux commentaires d'ordre général, deux questions. C'est
évident que, dans votre conclusion, quand vous dites certaines choses,
il y a des jugements de portés qui sont assez durs. Moi, je comprends
que la situation peut être difficile pour les propriétaires,
ça ne fait aucun doute, je suis convaincu que la situation, c'est
réel, qu'elle est difficile. Je veux bien que le ministre des Affaires
municipales vous dise que vous avez peut-être une bonne connaissance du
rapport Parizeau, mais vous avez surtout une bonne connaissance de la
réalité du pelletage que ce gouvernement-là a
effectué dans la cour des municipalités. J'espère que,
comme propriétaires, vous savez ça. À ce que je sache,
sans prendre parti pour l'un ou pour l'autre, je ne pense pas que ce soit le
maire de Montréal qui a couru après le gouvernement du
Québec pour lui dire: Peux-tu nous envoyer 120 000 000 $ additionnels de
surcharge et de taxes? Je ne pense pas que c'est le maire qui courait
après le gouvernement du Québec pour ça. Mais il faut que
vous soyez conscient que ce gouvernement-là a pelleté pour
à peu près 300 000 000 $ à 400 000 000 $ dans la
«our des municipalités du Québec et, juste pour la ville de
Montréal, il y a juste une petite facture de 122 000 000 $. Bon. Mais je
veux juste...
Il faut partir de cette réalité-là, et là je
ne porte pas de jugement sur aucun des articles que vous avez soulevés,
on va y revenir. Mais, comme commentaire général, je vous
comprends, vous faites bien de venir nous rappeler, comme membres de cette
commission, que la situation des propriétaires ne doit pas être
drôle. Mais, à ce que je sache, elle n'est pas drôle dans
bien des cas, c'est même un peu dramatique dans certains cas, parce
qu'à partir du moment où on se déleste, qu'on dit:
Dorénavant, voici la facture, que tu n'avais pas avant, pour la police,
pour la voirie, puis ci, puis ça... Et je répète, juste
pour la ville de Montréal, il y en a 122 000 000 $. Alors, c'est
évident, là-dessus, je suis complètement d'accord avec
vous, c'est loin d'être drôle, et ça a occasionné ce
qu'on appelle des charges supplémentaires. C'est évident que les
propriétaires ont des charges supplémentaires, ça ne fait
aucun doute. Et je ne pense pas... Moi, je n'ai pas vu ça dans le
rapport Parizeau. Je l'ai lu, je n'ai vu ça à aucune place que
c'était marqué qu'il fallait pelleter 120 000 000 $ de plus
à la ville de Montréal. Je l'ai lu et je n'ai pas vu ça,
et je suis prêt à le faire lire collectivement, à n'importe
qui, il n'y a pas une ligne là-dessus, sur 120 000 000 $ de plus
à la ville de Montréal.
Ceci étant dit, vous parlez de transfert massif je prends
vos mots vous avez raison encore, je suis d'accord avec vous, il y a
transfert massif. Si on regarde maintenant certains éléments
où, effectivement, vous nous faites des suggestions précises,
concrètes, que je vais vouloir apprécier au moment où on
va discuter de certains articles... Mais j'aurais deux, trois questions, parce
que le temps quand même qui nous est imparti n'est pas tellement
long.
Une première question que j'aimerais vous poser, c'est la
suivante. Uniquement au niveau de l'amende, à votre point 4A, l'article
3, ce n'est pas majeur, mais c'est parce que, puisque vous avez exposé
quelque chose là-dessus, j'aimerais vous comprendre. Vous dites: En
effet, cette nuance de susceptibilité ouvre grand la porte à
l'interprétation et, pour cette cause, on s'objecte à la hausse
de 200 $ à 1000 $. Je vous avoue que je ne comprends strictement pas.
Alors, je voudrais juste comprendre pour me faire une idée quand on sera
rendu là. Qu'est-ce que vous voulez dire par «cette nuance de
susceptibilité ouvre grand la porte»? Je ne sais pas à quoi
vous faites référence.
M. Aubry: Oui. Je vais vous donner un exemple concret. Il y a
quelques années, lors d'un précédent pelletage, la ville
de Montréal avait décidé de charger la taxe d'eau, non
plus aux locataires résidentiels, mais aux propriétaires
résidentiels. Or, dans ce temps-là, vu que plusieurs contrats de
baux prévoyaient que la taxe d'eau était payable par le
locataire, nous avons, à la Ligue des propriétaires,
préparé une facture de la taxe à être
présentée aux locataires pour se faire rembourser ce qui
était prévu dans le bail. C'était une facture de la taxe
d'eau. Parce que c'était le pelletage, on nous envoyait la facture, et,
nous, nous la retournions aux locataires où elle devait aller. Or, on a
fait l'objet de poursuites et de menaces parce qu'on n'utilisait pas
l'emblème de la ville de Montréal, mais on utilisait une
présentation susceptible d'être confondue avec un compte de taxes
venant de la ville de Montréal. Or, c'est rendu loin, quand on parle de
«susceptible d'être». Si on avait utilisé le logo de
la ville de Montréal carrément, c'était
«confondable», mais le «susceptible d'être», je
pense que ces mots-là, c'est ouvrir la porte bien grande à une
contestation immédiate sans preuve.
M. Gendron: Merci, M. Aubry. Vous me répondez.
Je reviens à quelque chose de plus fondamental, l'article 35.
C'est votre point IB, l'article 35 du projet. Vous dites que vous vous opposez
à faire varier le taux. À moins que je comprenne mal, ça
signifie que, s'il y a un usage plus grand ou moins grand d'une taxe de
service... Est-ce à dire que vous portez le jugement que, vous, vous ne
voudriez pas qu'il y ait de variation, indépendamment de l'usage qu'on
peut faire, d'une taxe de service? À titre d'exemple, une taxe d'eau;
s'il y a des locataires ou des propriétaires qui en usent d'une
façon plus importante, est-ce que ça signifie que vous vous
opposez au principe d'une variation quant à des taux variables pour
payer les services utilisés par les locataires ou
propriétaires?
M. Aubry: On s'opposerait à une taxation qui dirait: Pour
tant de mille gallons d'eau, si tu es un résidentiel, tu paies plus cher
qu'un autre.
Le Président (M. Garon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Aubry: Vous savez, là, si tu es...
Le Présisdent (M. Garon): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je voudrais qu'on puisse vous entendre, M. Au-bry. Quand il y a
trois, quatre conversations, d'ici on vous entend mal. Les gens qui sont ici
sont supposés être ici pour écouter, pas pour jaser. Ils
peuvent sortir dehors pour jaser. S'il vous plaît! Allez-y.
M. Aubry: Pour tant de mille gallons d'eau, la facture est de
tant. Que ce soit pour une industrie ou que ce soit pour un individu, ça
devrait être le même genre de facture.
M. Gendron: O.K.
M. Aubry: Que ça reflète les coûts
réels. Parce que, du moment où on s'éloigne d'une
tarification qui s'éloigne du coût réel, on prête
à toutes sortes d'interprétations, à des cadeaux à
des groupes, au détriment ¦ d'autres, puis, après
ça, on s'enfarge de plus en plus, à ne plus savoir comment
refiler la facture. Si ça coûte tant du million de gallons d'eau,
bien, ça coûte tant. Si vous êtes un petit ou un gros, c'est
la même facture.
M. Gendron: C'est clair. Merci. Deux autres questions rapides.
Lorsque vous trouvez qu'il y aurait certains pouvoirs abusifs qui seraient
confiés à des officiers municipaux de la ville et
là je vous cite pouvoirs de visite, de saisie, et M. le ministre
l'a abordé... Mais, si on s'opposait, quand on sera rendus là, au
pouvoir de confiscation, est-ce que ça signifie que vous seriez d'accord
que, oui, il faut maintenir quand même des pouvoirs de visite et,
potentiellement, de saisie? Est-ce que vous seriez d'accord sur ces deux
dispositions-là, si on enlevait celle de la confiscation, ou si vous
auriez encore des objections?
M. Aubry: Vous savez, qu'on donne à une personne qui n'a
pas une autorité particulière des pouvoirs qui se rapprochent du
judiciaire, de saisie ou de choses comme ça, si au moins c'était
une personne qui a une formation, que ce serait suite à, je ne sais pas,
un greffier ou quelque chose comme ça, quelqu'un qui aurait quand
même une certaine qualification, ça apporterait une
possibilité de justice un peu plus grande. Là, dans le moment, le
projet de loi, ça peut être n'importe qui.
M. Gendron: Oui, mais...
M. Aubry: Ça peut être un employé bien
ordinaire, qui se présente là et qui dit: Moi, je saisis
ça, je saisis ça et je confisque... Vous savez, il y a une
nuance, là, que...
M. Gendron: D'accord, M. Aubry, mais, pour avancer, vous convenez
quand même que ce n'importe qui là est toujours un fonctionnaire
mandaté par la ville, autorisé par la ville. Vous convenez de
ça?
M. Aubry: Oui. O.K.
(17 heures)
M. Gendron: Ça va?
M. Aubry: Dans ce sens-là, vous savez, du moment qu'il y a
une certaine limite...
M. Gendron: bon. j'aurais une autre question parce que mon
collègue a une question ou deux, pour ne pas dépasser notre
temps. moi, je trouvais, à la page 5... et là je ne veux pas
savoir... parce que, ça, c'est clair, m. aubry, quand vous dites: je
suis contre le fait d'augmenter de 25 % à 100 % le paiement
immédiat dans la vente pour taxes. mais, regardez votre finale, à
la page 5; vous dites: «...ce qui n'est pas le mandat d'une ville».
alors, là, je voudrais vous poser la question bien précise:
est-ce que vous croyez, comme président, là, de la ligue des
propriétaires, qu'effectivement il n'appartient pas à la ville,
éventuellement, de se porter acquéreur d'édifices? est-ce
que c'est ça que vous portez comme jugement? moi, je n'en suis pas sur
la taxe, là; mais vous finissez votre phrase en disant: ce n'est pas le
mandat de la ville de se porter acquéreur d'immeubles, là, peu
importe le prix qu'elle paierait. est-ce que vous pensez ça
sérieusement?
M. Aubry: C'est carrément ça.
M. Gendron: Oui?
M. Aubry: C'est carrément ça.
M. Gendron: Pour quel motif? Pourriez-vous être un peu plus
volubile?
M. Aubry: C'est parce que la ville est une créature qui
est supposée être au service des citoyens.
M. Gendron: Oui.
M. Aubry: Or, au service des citoyens, les citoyens qui
élisent les gens sont là pour recevoir directement des services.
Si on change le mandat de la ville et qu'on dit qu'elle est pourvoyeur de
logements et pourvoyeur de ci, pourvoyeur... ce n'est plus le mandat d'une
ville, ça. La ville, c'est des services municipaux qu'elle offre. On a
réalisé dans plusieurs occasions des cas où les officiers
de la ville ont mis des propriétaires en mauvaise posture, et par le
biais d'une paramunici-pale ou d'un organisme ont racheté la
bâtisse.
M. Gendron: Bon. Juste pour finir ma phrase parce que je
n'ai plus de temps.
M. Aubry: Oui.
M. Gendron: Ça veut dire que... Vous êtes conscient,
quand même, que la ville de Montréal offre des services
d'habitation? Vous savez ça?
M. Aubry: Oui, oui.
M. Gendron: Et est-ce qu'il se peut que, pour offrir des services
d'habitation de meilleure qualité ça, ça sera aux
citoyens à juger s'ils sont meilleurs ou moins elle soit
obligée de poser certains gestes qui vont dans le sens de l'acquisition
d'actifs?
M. Aubry: À même les taxes que, moi, le
propriétaire de l'édifice d'à côté, je paie,
je pense que ce n'est pas normal.
M. Gendron: O.K. Merci.
Le Président (M. Garon): Alors, je vous remercie.
Comme le temps dévolu aux deux partis pour interroger M. Aubry
est écoulé, je vous remercie, M. Aubry, au nom de la Ligue des
propriétaires de Montréal.
J'invite maintenant les représentants du Regroupement de
l'industrie de l'affichage extérieur à Montréal,
représenté par Mme Brigitte Boily, directrice d'Omni, à
venir nous retrouver avec les gens qui l'accompagnent et à nous
présenter les gens qui l'accompagnent. Je veux vous dire
également que vous disposez de 15 minutes pour exposer votre point de
vue et qu'ensuite il y aura 10 minutes pour le parti ministériel, pour
le ministre, et 10 minutes pour l'Opposition, pour poser des questions.
Regroupement de l'industrie de l'affichage
extérieur à Montréal
M. Chénard (Daniel): M. le Président.
Le Président (M. Garon): Oui. Voulez-vous toujours
présenter votre vidéo, ou bien...
M. Chénard: Pour ne pas surcharger votre séance, M.
le Président, on a décidé de passer uniquement à la
phase de présentation verbale. Alors, on va sauter ce documentaire, si
vous le permettez.
Le Président (M. Garon): Oui, ça marche.
M. Chénard: M. le Président, mon nom est Daniel
Chénard. Je suis le conseiller juridique du Regroupement de l'industrie
de l'affichage extérieur à Montréal. Notre présence
ici, à Québec, aujourd'hui a pour nous un caractère de
précédent à deux volets: dans un premier temps, c'est la
première fois que l'industrie au complet de l'affichage extérieur
se réunit sous une seule bannière sous forme de groupe de
pression et c'est également la première fois que
l'industrje_deJLIaffichagÊ__ extérieur se présente à
l'Assemblée nationale pour faire part de ses commentaires sur un projet
de loi.
Le Regroupement, comme vous pouvez le constater dans le court
mémoire que nous avons présenté, regroupe les compagnies
suivantes: Claude Néon, Gallop & Gallop, Mediacom, Urbanoscope et
Omni. Notre présence ici aujourd'hui est motivée par le but de
sensibiliser cette commission à l'impact que pourrait avoir une
disposition particulière du projet de loi, qui traite d'un pouvoir
réclamé par la ville de Montréal, à l'article 17,
paragraphe 9°, que vous retrouvez à la page 16 du projet de loi 200,
et de vous en expliquer brièvement les conséquences.
Alors, à la première page du mémoire, nous avons
tenté de situer l'impact de cet amendement en vous présentant en
caractères gras la situation que pourrait représenter ce texte
qui est proposé.
L'industrie de l'affichage extérieur à Montréal est
une industrie que cette Assemblée nationale a consacrée comme un
véhicule important sur le plan de la démocratie. En effet, dans
votre Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, dont vous avez reçu
copie, vous pourrez constater qu'il y a des dispositions qui font en sorte de
garantir l'existence de ce médium dans le cadre de la discussion
démocratique entourant des élections ou des consultations par
voie référendaire. C'est donc une industrie que vous avez
jugé approprié de protéger, de façon
particulière, d'interventions réglementaires des
municipalités en enchâssant dans la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme cette garantie.
C'est donc avec cette idée en tête que nous nous
présentons à cette commission pour faire part à cette
commission d'une inquiétude concernant la possibilité que le
pouvoir réclamé par le projet de loi 200 puisse être
l'occasion éventuelle ou possible d'abus concernant l'impact de cette
réglementation sur l'industrie. Donc, la position de l'organisme
que nous avons créé spécialement pour cette commission
parlementaire et qui a conçu un point de vue et une position commune et
unanime est d'affirmer son accord avec le principe de ce pouvoir qui est
réclamé par la ville de réglementer la distance des
panneaux-réclame entre eux, mais également de souligner avec
emphase l'importance qu'un amendement soit apporté au texte afin d'y
inclure des balises sous forme d'un plafond maximum.
Brièvement, il convient de souligner, M. le Président, que
l'industrie de l'affichage extérieur a été longtemps
perçue comme une industrie créative de nuisance, de pollution
visuelle. Or, cette industrie que nous représentons aujourd'hui à
Québec est une industrie qui se croit membre à part
entière de la créativité, du développement
économique, des produits et des services, et elle constitue un
médium que vous avez reconnu vous-même comme étant un
mécanisme essentiel dans la discussion des idées dans notre
société.
Compte tenu de ce qui précède, nous avons eu avec la ville
de Montréal et nous le soulignons des échanges
extrêmement positifs depuis la présentation première de ce
projet de loi, échanges qui ont permis de nous^ connaître
davantage, d'être mieux perçus par la ville et de percevoir mieux
les intentions que la ville avait en tête, de telle manière que
notre participation ici, aujourd'hui, est différente de celle qu'elle
aurait pu être lors de la présentation initiale, ce qui explique
ou qui justifie le dialogue dans notre société. Donc, tout en
appuyant la démarche de la ville de Montréal de réclamer
de cette Assemblée nationale un pouvoir pour régir. et prescrire
les conditions des distances entre les pan-
neaux-réclame, nous suggérons à l'Assemblée
nationale d'y apporter un correctif sous forme d'un pouvoir que nous avons
proposé, à la dernière page, qui limiterait et qui
fixerait un plafond d'une distance qui serait maximale de 60 mètres.
Comme je le soulignais, dans le territoire de la ville de
Montréal, nous sommes en train de rechercher, avec les responsables de
la planification, un modus vivendi pour éviter que l'industrie que nous
représentons ne soit contingentée dans des garde-robes ou des
corridors industriels, pour que nous puissions participer à la vie
active des citoyens et être un apport au lieu d'être
considérés comme un élément négatif. Dans ce
sens, le plafond de 60 mètres que nous proposons entre chaque
panneau-réclame a pour but d'éviter qu'une réglementation
potentiellement abusive ne crée une distance tellement grande que ce
mécanisme serait utilisé pour favoriser l'extinction et
l'asphyxie de notre industrie. À titre d'exemple, nous avons
déjà vu, sur le terrain, certaines municipalités
régionales de comté imposer des distances allant jusqu'à
un kilomètre entre une zone urbanisée et un usage qu'elle
proposait; dans certains cas, cette zone ou cette distance rendant presque
impossible l'exercice de la réglementation. (17 h 10)
Donc, en réalité, et en résumé, il existe
peu de différences entre la ville de Montréal et notre
groupement. La ville de Montréal est disposée et
peut-être que le maire de Montréal sera en mesure de vous en faire
part l'administration de la ville de Montréal, et sur le plan de
sa fonction publique que nous avons rencontrée et avec laquelle nous
avons eu des échanges très positifs, était d'accord avec
l'idée et je le répète: était d'accord avec
l'idée d'un plafond de 60 mètres, mais croyait, pour des
raisons que je qualifierais de cosmétiques, ou de forme, ou de style de
rédaction législative, qu'il ne convenait pas de mettre, dans
cette loi, dans la charte de la ville de Montréal, des données de
cette nature.
Pour vous convaincre que ce débat d'esthètes, si vous
permettez, pourrait être tourné à notre avantage, nous vous
donnons, à l'avant-dernière page et à la dernière
page, quelques exemples que nous aimerions examiner en votre compagnie, des
exemples où, même très récemment, l'Assemblée
nationale a inséré dans ses textes des dispositions sous formes
de balises ou de paramètres.
Vous avez d'abord la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme
où nous vous soulignons qu'à l'article 113, où est
étoffé le pouvoir en matière de règlement de
zonage, votre Assemblée nationale a donné une balise au
paragraphe 18° pour faire en sorte que, dans aucun cas, un règlement
pouvant consacrer l'extinction d'un droit acquis ne sera inférieur
à six mois. Donc, on a un premier exemple ici.
Deuxièmement, je vous ai donné à l'article 113,
avant l'article 114, avec un liséré de couleur jaune, le texte
garantissant à notre industrie une certaine protection dans son
existence et reconnaissant son rôle important dans le débat
démocratique.
Nous avons également - et c'est l'exemple le plus percutant et
qui se rapproche le plus de notre problématique d'aujourd'hui - votre
loi de 1988 sur la publicité le long des routes où vous avez,
à l'article 6, des paramètres qui sont insérés dans
le texte, indiquant des impossibilités de construction. Et il y a de
nombreux exemples: vous avez l'article 7 qui est au même effet, l'article
13 et les articles 14, 15, 16, 17 et 18, pour ne nommer que ceux-là.
Vous avez également la Loi sur les cités et villes
où vous avez d'abord, à l'article 412, paragraphe 45°
c'est la troisième page du document un pouvoir de
réglementation concernant l'usage d'embarcations à moteur, qui
est réservé à des municipalités qui ont un lac dont
le diamètre, dans sa plus grande étendue, n'excède pas 8
km. Vous avez également l'article 414, paragraphe 6°, qui permet la
réglementation des salles de danse publiques pour des
muncipalités dont le recensement n'excède pas 15 000
âmes.
Vous avez la Loi sur la qualité de l'environnement où les
deux annexes, A et B, ont utilisé également des techniques de
mesure très précises à caractère
réglementaire.
Et, le dernier exemple, qui est plus piquant, celui-là, c'est la
Loi sur les abeilles qui nous enseigne, à l'article 17, sans doute dans
un but de protection de la santé publique, qu'«une ruche contenant
une colonie d'abeilles ne peut être laissée sur un terrain que si
elle est à 9 mètres du chemin public ou des habitations voisines
dans une municipalité rurale, et 15 mètres dans une
municipalité de ville ou de village». Donc, il y a une protection
accrue si nous sommes régis par la Loi sur les cités et villes
plutôt que par le Code municipal. Il faudrait peut-être un jour
réfléchir là-dessus.
Donc, en deux mots, nous sommes foncièrement d'accord, la ville
de Montréal et l'industrie que nous représentons. Il y a
cependant un désaccord sur lequel notre position est ferme, c'est que
nous insistons pour que le pouvoir nouveau et important que vous accordez
à la ville de Montréal de déterminer des distances entre
des panneaux-réclame soit balisé et que ce texte soit
appuyé d'un paramètre de 60 mètres, ce qui n'est pas une
mesure que nous tirons d'un chapeau ou qui constitue un lapin mais qui
constitue le fruit d'une négociation qui a fait l'objet d'une forme de
consensus, du moins administratif.
C'étaient, brièvement, nos représentations. Nous
vous remercions beaucoup. Nous sommes disposés, Mme Boily, à ma
droite, et M. Beaulieu, à répondre à vos questions si vous
en avez.
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Je remercie Me Chénard et les personnes qui
l'accompagnent de la contribution très intéressante qu'ils
apportent à notre discussion. Je n'étais pas informé de
l'existence de votre regroupement. Je m'apprêtais à vous demander
s'il y a d'autres questions, en matière d'affichage, qui vous
préoccupent aussi...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Je passe là-dessus, parce que je veux demeurer
pertinent.
M. Chénard: Nous sommes pour la liberté
d'expression au départ; c'est déjà un pas, ce n'est
déjà pas mal.
M. Ryan: Je pense que le député d'Abitibi-Ouest
s'intéresse spécialement à cet aspect, même si son
parti ne lui permet pas de dire tout ce qu'il pense.
M. Gendron: Ne vous inquiétez pas, là.
M. Morin: II y a pas mal plus de liberté chez nous qu'il
n'y en a chez vous.
M. Ryan: Ça n'a pas paru sur...
Une voix: On va dire ça à Michel Bourdon.
M. Ryan: Ça n'a pas paru sur l'affichage. Je
m'excuse...
Le Président (M. Garon): À l'ordre!
M. Ryan: Ça étant dit, j'ai bien noté votre
préoccupation. Il y a un problème qu'il nous reste à
regarder. Vous êtes favorables à ce que la ville dispose d'un
pouvoir comme celui-là. Je pense que c'est raisonnable aussi. Vous
souhaiteriez qu'il fût balisé de manière plus
précise dans la législation. Tout ce que je vais vous dire
là-dessus, c'est que nous allons entendre le point de vue de la ville de
Montréal. J'ai noté votre proposition de modification, qui est
une proposition fort pertinente, très sensée. On va entendre le
point de vue de la ville de Montréal quand nous arriverons à cet
article-là, puis nous verrons, à la lumière des arguments
entendus de part et d'autre, ce qui peut être la solution la plus
raisonnable.
Pouvez-vous me dire pourquoi vous proposez 60 mètres et non pas,
disons, 100 mètres? Pourquoi vous avez choisi 60 mètres?
M. Chénard: Est-ce que Mme Boily peut répondre? M.
Beaulieu?
M. Beaulieu (Luc): La question des 60 mètres, c'est que,
dans le cadre de la révision de la réglementation sur les
panneaux-réclame, il n'y avait pas une question seulement de
distanciation entre les panneaux, il y avait aussi une question d'endroits
permis pour les panneaux-réclame. Et, dans le cours des
négociations, pour nous, il était très opportun de parler
des endroits permis et de pouvoir les permettre à d'autres endroits
aussi. Alors, pour nous, c'était de bon gré de dire qu'on
était prêts à une distance plus grande, donc jusqu'à
un maximum du double de la distance, compte tenu du fait qu'il y aurait,
disons, d'autres zones de permises. Parce que les panneaux-réclame,
traditionnellement, ont toujours été permis dans les zones
industrielles, les zones grises et lourdes, et là il y avait une
ouverture pour pouvoir les permettre dans d'autres zones, dont le type
commercial.
Le panneau-réclame est un objet commercial, et le
bien-fondé d'un panneau-réclame, c'est de rejoindre les gens pour
vendre des produits de consommation et des services. Donc, d'avoir accès
à d'autres zones que celles qui sont permises présentement,
ça permettait un étalement, si vous voulez, une dispersion des
panneaux-réclame. On était très favorables à
ça. Donc, c'est pourquoi le Regroupement était d'accord pour
porter la distance jusqu'à un maximum de 60 mètres.
M. Ryan: C'est bien. Moi, je vous remercie. Je pense que la
présentation était très éclairante en
elle-même et, quand c'est clair, je pense qu'il n'y a pas lieu
d'insister. Je voudrais simplement vous souligner que, si votre regroupement a
des propositions à nous communiquer concernant d'autres aspects de
l'affichage, qui sont matière à discussion publique ces temps-ci,
vous pourrez prendre contact avec mon cabinet, et ça nous fera plaisir
de recevoir vos propositions. Merci beaucoup.
M. Chénard: Merci, M. le ministre. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Garon): Alors, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Assez rapidement, M. le Président. Je veux
remercier les gens de l'industrie de leur présentation. J'ai eu
l'occasion parce que je n'ai pas de cachette de jaser avec eux
autres ce matin. J'ai trouvé qu'ils avaient une présentation qui
était significative et importante par rapport aux nouveaux pouvoirs que
la ville veut avoir dans sa charge. C'est intéressant de voir d'abord
que l'industrie est regroupée et qu'elle prétend qu'il faut, si
on touche à ces dispositions-là, les baliser davantage parce que
ça peut avoir une incidence. Moi, ce qui me frappe, et je le dis
ouvertement: Oui, je crois que ça peut avoir une incidence quant
à l'industrie elle-même, et, comme c'est à la mode
d'appeler à peu près tous les créneaux de
développement une industrie de quelque chose, ça pourrait,
effectivement, si ce n'était pas balisé du tout et qu'il y avait
une volonté d'en exterminer un certain nombre, vous placer dans des
conditions dites de zone grise. Ou ça pourrait être l'effet
inverse: rapidement, on se convainc que l'affichage n'atteint pas l'objectif
visé et qu'en conséquence vous êtes de moins en moins
utiles. Là, je ne parle pas de vous mais de l'industrie que vous
représentez. Et, dans ce sens-là, je pense que vous faites bien
de rappeler cet inconvénient-là que ça peut avoir si ce
n'est pas balisé. (17 h 20)
Et, comme M. le ministre l'a souligné, je pense qu'on aura
l'occasion... Il y a un certain nombre de questions qu'on veut poser à
la ville. Mais, moi, je
trouve que votre présentation est intéressante, elle est
claire, elle est précise, elle est appuyée sur d'autres
considérations et, dans ce sens-là, moi, je la reçois
comme telle et je n'ai pas de question à vous poser, parce que
c'était clair.
La seule question que, moi, j'avais à vous poser, c'est: Pourquoi
les 60? Vous me l'avez expliqué ce matin, mais je voulais que ce soit
dit ici, aux membres de la commission, et c'était la question du
ministre. Donc, merci.
M. Chénard: Est-ce que je peux donner un complément
de réponse? En fait, les 60 mètres, c'est le double de la norme
présente, mais c'est en raison du fait que la ville veut élargir
notre champ possible de territoire que nous acceptons de créer un
principe ou une norme qui sera plus favorable à l'aménagement. Et
nous sommes prêts à vivre avec celle-ci.
M. Holden: M. le Président.
Le Président (M. Garon): M. le député de
West-mount.
M. Holden: Je présume que le ministre voulait savoir si
les 60 mètres s'appliquent nonobstant la langue de l'affiche, n'est-ce
pas?
M. Chénard: Vous voulez vraiment que je réponde
à ça, Me Holden?
M. Ryan: II a besoin d'appui, lui, dans son groupe.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): Alors, je remercie les
représentants du Regroupement de l'industrie de l'affichage
extérieur à Montréal, Mme Brigitte Boily, M. Luc Beaulieu
et Me Daniel Chénard.
Je demande maintenant à l'Association des pompiers de
Montréal, qui doit, selon ma liste, être représentée
par Me Daniel Carrier et M. Gaston Fauvel, de s'approcher. Et, comme pour les
intervenants antérieurs, vous disposez de 15 minutes pour exposer votre
point de vue, et ensuite le ministre aura 10 minutes, de même que le
député d'Abitibi-Ouest ou les représentants de leurs
partis respectifs.
Association des pompiers de Montréal
M. Carrier (Daniel): Alors, merci, M. le Président.
Tout d'abord, un bref commentaire. Initialement, l'Association que je
représente avait des représentations à faire à
cette commission sur l'article 7 du projet de loi de même que sur
l'article 13, 11° du projet de loi. Suite aux discussions que nous avons
eues avec les procureurs de la ville de Montréal et suite aux
engagements qui ont été pris quant aux modifications...
Le Président (M. Garon): Pourriez-vous vous identifier,
s'il vous plaît?
M. Carrier: Je m'excuse. Me Daniel Carrier; je suis conseiller
juridique de l'Association des pompiers de Montréal. Je suis
accompagné, à ma gauche, de M. Gaston Fauvel, qui est
président de l'Association des pompiers.
Alors, pour compléter la présentation préliminaire,
M. le Président, nous avions des commentaires à faire sur les
articles 7 et 13, 11° du projet de loi. Suite aux discussions que nous
avons eues avec les procureurs de la ville de Montréal et aux
engagements pris par ceux-ci quant à la modification substantielle de
l'article 7 et au retrait conplet de l'article 13, 11°, nos commentaires
vont porter de façon sommaire sur l'article 13, 8° du projet de loi,
qui modifie l'article 520, 45°.
Tout d'abord, M. le Président, je vous soumets que l'article 13,
8°, tel qu'il se lit dans le projet de loi, fait référence
à des préposés à la prévention des
incendies. Le texte de l'article 520, 45° est le suivant: «Autoriser
les préposés à la prévention des incendies».
Alors, je vous soumets, M. le Président, que des préposés
à la prévention des incendies, cela n'existe pas à la
ville de Montréal, cela n'existe pas au Service des incendies de la
ville de Montréal. Il existe des pompiers, que nous représentons
et qui sont membres de l'Association des pompiers de Montréal, et il
existe des agents de prévention des incendies qui sont membres d'une
unité de cols blancs à l'intérieur de la ville de
Montréal. Et l'Association que je représente, et pour laquelle
nous sommes accrédités depuis 1948, nous sommes
accrédités pour représenter les employés pompiers
jusqu'au grade de capitaine inclusivement, sauf les employés à la
prévention des incendies. Alors je vous soumets, M. le Président,
que l'utilisation du terme générique
«préposés à la prévention des
incendies» vient semer, je vous dirais, jusqu'à un certain point,
une certaine confusion, puisqu'on ne saura pas qui devra effectuer le travail
tel que mentionné à l'article 520, 45°.
De plus, sur le fond de cet article-là, M. le Président,
on vous soumet que les obligations qui sont contenues dans l'article 520,
45° sont des obligations qui sont importantes. Et, quant à
l'obligation et à la charge de travail de ces gens-là et aux
responsabilités d'obliger tout propriétaire, locataire, occupant,
gardien ou surveillant à disposer, ou conserver, ou donner
différents ordres, je vous soumets que les gens que je représente
n'ont pas actuellement la formation pour exercer convenablement cette
fonction-là.
Alors, sommairement, M. le Président, c'étaient les
commentaires que je devais vous faire. Je vais céder la parole à
M. Gaston Fauvel qui va ajouter quelques propos, et on sera disponibles pour
répondre à vos questions.
M. Fauvel (Gaston): M. le Président, M. le ministre, M. le
député, je pense qu'il est important de regarder, finalement,
concrètement ce qui se fait, au moment où on se parle, en vertu
de l'ancien article 520,
45° où on dit que, effectivement, les officiers en uniforme
du Service des incendies sont autorisés à entrer de telle heure
à telle heure, et ainsi de suite. Moi, ça fait 25 ans que je suis
pompier et, historiquement, ça a toujours été les agents
de prévention qui ont toujours fait ça. Jamais on n'a
utilisé les pompiers.
Ce qui est arrivé, bon an mal an, il y a eu des modifications
assez substantielles, tout particulièrement en 1986 où M. le
maire a élaboré de plus en plus un système de
prévention des incendies qui n'existait pas, ou à peu près
pas, à Montréal, puisqu'il n'y avait que deux
représentants en prévention. Il a bâti un module complet
d'agents de prévention, qui sont 48, qui sont même sous la
responsabilité d'un assistant directeur qui fait strictement le
côté prévention des incendies, tout ce qui touche à
l'inspection, tout ce qui touche, même, au résidentiel.
Et je m'explique là-dessus. Nous, ce qu'on fait et c'est
une entente qu'on a eue à venir jusqu'ici et qu'on a toujours
l'intention de respecter c'est qu'on va faire, finalement, de la
sensibilisation au niveau des citoyens. On leur a demandé de prendre
connaissance de ci et de ça. Mais, si jamais, pour une raison ou pour
une autre, il a une contravention à un règlement municipal, nous
l'avisons de faire une correction et, si cette correction-là n'est pas
faite, ça ne relève plus du tout des pompiers mais strictement de
la prévention des incendies. Jamais les pompiers ne sont
impliqués dans ce processus-là.
Alors, c'est pour ça que, quant au libellé de l'article
520, 45°, on a un problème à vivre avec les mots
«autoriser les préposés à la
prévention». Quant à la première phrase qui dit de
vérifier si, dans certains immeubles, propriétés
immobilières ou mobilières, avec certaines distinctions, il y a
des choses... ça va, sauf que l'obligation de demander, de disposer ou
quoi que ce soit, cette obligation-là, nous ne l'avons point. Et c'est
non seulement par convention collective qu'on est obligé de
référer, mais c'est aussi en fonction de l'accréditation
du mouvement syndical puisqu'une décision d'arbitre, en 1984-1985, a bel
et bien dit: On vous permet d'aller visiter et de sensibiliser les gens, mais,
tout ce qui touche la réglementation et l'application de la
réglementation, ça appartient aux cols blancs, ça
appartient aux agents de prévention qui, à l'époque,
étaient appelés soit des préventionnistes ou des
inspecteurs en prévention.
Alors, nous comprenons difficilement pourquoi, suite aux discussions que
nous avons eues depuis quelques jours, plus particulièrement depuis
vendredi dernier là-dessus, on ne clarifie pas le texte tout simplement
en marquant «agents de prévention» plutôt que
«préposés à la prévention». Comme
ça, on serait certain qu'il n'y aurait pas de difficultés et que
tout le monde travaillerait à l'intérieur de son champ de
compétence; et on ne risquerait pas d'ambiguïté
là-dedans.
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Je vous remercie...
Le Président (M. Garon): J'aimerais ça, encore une
fois, s'il y a des conversations, qu'elles se fassent ailleurs. Là,
ça ne finit plus. Moi, je suis à la veille de faire barrer la
porte en arrière. Ça n'arrête plus, ça ne finit
plus. Normalement, une commission parlementaire, c'est pour les
députés. Ceux qui ont des conciliabules à faire, est-ce
qu'ils peuvent aller les faire dehors, s'il vous plaît? Autrement, je
vais être obligé de vous demander, les gens qui sont en
arrière, d'évacuer et de vous en aller ailleurs, parce que
ça n'a plus de bon sens, ça n'arrête pas.
M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président. Je voudrais remercier M. Fauvel
et M. Carrier de leur présence parmi nous aujourd'hui. Vous nous avez
apporté deux bonnes nouvelles. Il y avait deux articles qui
étaient sujets de contestation de votre part dans le projet de loi.
À la suite de conversations avec la ville de Montréal, vous nous
faites part d'un accord qui se serait établi entre vous, d'une part pour
laisser tomber l'article 48, le paragraphe 48° et, d'une part
également, il y aurait un accord au sujet de l'article 7, je crois, sur
les pouvoirs de visite, et tout. Alors, ça fait ça de pris. Je
pense qu'on enregistre ces nouvelles avec intérêt. Du
côté du gouvernement, on regarde toujours le côté
positif avant le côté négatif, parce qu'on en a besoin,
à part ça. (17 h 30)
Là, vous nous dites qu'il reste une difficulté à
propos de cet article dont nous venons de parler, le paragraphe 45°. Les
mots qui font la difficulté, ce sont les mots «les
préposés à la prévention», d'après ce
que j'ai compris. Hein?
M. Fauvel: C'est exact, M. le ministre.
M. Ryan: Très bien. Il y a une chose qui m'intrigue un
petit peu, M. Fauvel, et peut-être pourrez-vous nous éclairer
à ce sujet. Vous dites: Nous autres, la prévention, ce n'est pas
notre travail. Notre responsabilité, nous autres, les pompiers, c'est de
combattre l'incendie, si j'ai bien compris. Je pense bien que vous n'iriez pas
aussi loin que d'affirmer catégoriquement que les pompiers n'ont pas de
responsabilité en matière de prévention. À moins
que j'aie mal compris?
M. Fauvel: Effectivement, M. le ministre, ce n'est pas... Si je
me suis mal exprimé je ne suis pas prêt à dire que
vous avez mal compris je suis prêt à reprendre depuis le
départ. Je vous dis que, depuis 1986, on fait ce qu'on appelle, nous
autres, des visites à l'époque, qui étaient
appelées des visites de sécurité dans ce qu'on
appelle le domiciliaire, à aller jusqu'à huit logements. On ne
touche jamais à tout ce qui est commercial, tout ce qui est
édifice en hauteur, tout ce qui est inspection ou quoi que ce soit.
Ça, nous, on ne fait pas ça. On fait strictement dans les
résidences privées. On va vérifier, on va surtout parler
avec les
gens et les inciter à être prudents. Et, si jamais, pour
une raison ou pour une autre, il se produisait... Disons qu'on pourrait
s'apercevoir qu'il y a quelque chose qui est en non-conformité avec un
des articles de la Loi sur la prévention des incendies; nous tentons de
sensibiliser et nous avisons, en même temps, de faire le correctif. Et,
si jamais le correctif ne se fait pas, nous l'envoyons au module
prévention. Tout ce qui relève de la prévention au point
de vue inspection, au point de vue droit, au point de vue tribunaux, ces
choses-là, toutes les obligations relèvent de la
prévention et non des opérations comme telles ou des
employés pompiers. Peut-être que je me suis mal exprimé.
C'est ça que j'ai tenté de vous dire.
M. Ryan: Maintenant, au nom de quelle doctrine devrait-on
indéfiniment limiter aux immeubles à 8 logements et moins le
rôle des visites qu'accomplissent les membres de votre syndicat? Si
c'était 10 logements ou 12 logements, où est le principe qui
devrait nous limiter strictement à la frontière actuelle...
M. Fauvel: Bon, dans un premier temps, il y a eu, en 1984,
1985...
M. Ryan: ...en cette période où nous
recherchons...
M. Fauvel: Oui...
M. Ryan: ...une utilisation plus rationnelle des ressources
humaines à l'emploi des corps publics?
M. Fauvel: Je pense qu'il faut...
M. Ryan: Parce que nous sommes conscients du devoir
d'économie et de rationalité qui s'impose. Et j'écoute vos
explications.
M. Fauvel: Dans un premier temps, je pense qu'il est important
d'indiquer que, finalement, ça, c'est une entente. En 1984-1985, un
arbitre nous avait demandé de faire certaines visites de
sécurité, en donnant des paramètres moins larges que ceux
sur lesquels on s'était entendus depuis 1986, et toujours
présents encore dans la convention actuelle. Mais il faut remarquer,
pour une raison ou pour une autre que je ne peux pas malheureusement pas
vous expliquer cet après-midi que nous sommes probablement les
seuls en Amérique du Nord où il y a deux accréditations
bien distinctes. Règle générale, l'ensemble du domaine de
l'incendie est à l'intérieur de la même
accréditation, tandis que, chez nous, ce sont deux accréditations
bien distinctes. Et, si jamais l'ensemble des parties au litige décidait
de venir à bout de conclure, de les mettre à l'intérieur
d'une même accréditation, peut-être qu'il y aurait lieu de
voir différemment.
Sauf qu'il est prétentieux de ma part, cet après-midi, de
dire que je suis capable et que je peux me permettre de vous affirmer que je
suis prêt à faire des choses qui ne m'appartiennent pas, qui sont
dans une description de tâches d'une autre accréditation, d'un
autre syndicat. Parce que, je pense, fondamentalement, que
l'accréditation déposée aux commissaires est
drôlement importante, et il faut la respecter. Et c'est dans ce
cadre-là que, nous, on opère.
M. Ryan: À la lumière de ce que vous dites,
j'aurais peut-être une dernière question à vous adresser.
Le projet qui nous est soumis aurait pour effet d'autoriser les
préposés à la prévention des incendies à
vérifier, dans toute propriété mobilière, etc., pas
nécessairement de les obliger, les autoriser.
M. Fauvel: Écoutez...
M. Ryan: II me semble que... Regardez, je vais juste finir ma
question. Il me semble que ça introduirait un élément de
souplesse dans la direction des affaires à la ville de Montréal,
qui est quand même une très grande organisation. Est-ce que, vous,
vous iriez jusqu'à dire: On ne veut même pas entendre parler de
ça, autoriser les préposés? Je mettrais entre
parenthèses le mot «préposés» pour tout de
suite, là. Mais ils ne les obligeraient pas de force. S'ils sont
liés par des conventions collectives, j'imagine qu'ils vont les
respecter tant qu'elles n'auront pas été modifiées.
Mais, dans l'hypothèse où il y aurait des modifications ou
des assouplissements de la part de votre syndicat, est-ce que ce n'est pas
mieux de chercher une formulation un peu plus large? On est au chapitre des
pouvoirs généraux de la ville de Montréal, là, puis
la tâche de prévenir les incendies est une tâche tout
à fait majeure pour les responsables de la ville. Est-ce qu'on ne doit
pas essayer de les aider un petit peu?
M. Fauvel: Je pense qu'il faut bien comprendre une chose: on
parle strictement de l'aspect de la prévention des incendies. Il y a
normalement une chose qui se fait à Montréal, et plus
particulièrement... En tout cas, je pourrais vous en parler probablement
pendant deux heures de ce que font les pompiers, les plans d'attaque, et ainsi
de suite. Ça, c'est à l'intérieur...
Maintenant, nous, dans les discussions qu'on a eues cet
après-midi avec les gens de la ville de Montréal, on nous a
dit... Les préposés, finalement, c'est un terme
générique. Alors, nous, dans le but de chercher un compromis
on n'a pas à se faire entendre au même titre que sur 13, 11
° et sur l'autre article tantôt on a dit: Si on pouvait avoir
au moins une définition pour dire c'est quoi, un préposé
à la prévention, qui dirait: En autant que chacun fait ce qui est
en regard de son accréditation à l'intérieur de ses
conventions collectives, nous, on serait capables de vivre avec ça. Et,
ça, malheureusement, on ne veut pas nous donner cette
description-là, ou on ne veut pas nous rajouter ça, ce
texte-là.
Maintenant, si vous regardez l'ancien article 520, 45°, on a le
droit aussi de se poser d'autres questions. Quand on dit: Écoutez, vous
n'êtes pas obligés de le faire, il est sûr qu'à un
moment donné on va avoir des
problèmes. Comment on va le faire appliquer si on n'est pas
obligés de le faire? Alors, s'il faut faire intervenir de nouveau les
«préventionnistes» ou les agents de prévention,
pourquoi ne pas le leur faire faire directement, à ces gens-là,
et laisser les pompiers, qui se spécialisent de plus en plus au niveau
des interventions, autant au point de vue intervenant, autant au point de vue
édifice en hauteur, autant au point de vue de toutes les choses et
matières dangereuses, les matières chimiques, ainsi de suite, les
laisser travailler dans ce domaine-là, puisque, effectivement, on n'a
pas de pouvoirs à l'intérieur de ça. Ce n'est pas
prévu à l'intérieur de notre accréditation, ce
n'est pas prévu à l'intérieur de nos conventions. Donc, on
va aller voir les gens pour demander aux «préventionnistes»
ou aux agents de prévention de repasser par en arrière, par
après. Il me semble qu'il y a un non-sens.
C'est quoi, la difficulté de pouvoir mettre les mots
«agents de prévention»? Et, d'ailleurs, ce que je vous
disais tantôt: Ça fait 25 ans que je suis pompier et, lorsqu'on
voulait appliquer l'ancien paragraphe 45°, même si c'était
marqué «les officiers en uniforme», dans tous les cas, ce
sont les préposés qu'on appelait antérieurement des
inspecteurs en prévention, qui maintenant s'appellent des agents de
prévention, c'est toujours eux qui ont fait ce travail-là. Alors,
je ne vois pas la complexité de pouvoir mettre les mots «agents de
prévention», ce qui correspond à la
réalité.
M. Ryan: Alors, merci. Ça m'éclaire suffisamment
pour l'instant. On va entendre le point de vue de la ville de Montréal
aussi, évidemment. Très bien! Merci de la précision de
votre présentation.
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abiti-bi-Ouest.
M. Gendron: Merci, M. le Président.
Je veux remercier M. Carrier et M. Fauvel d'être là. Votre
point de vue a été très clairement exprimé. Il y a
un point qui fait problème, c'est la définition, la notion de
«préposés à la prévention des
incendies». Vous dites que, dans votre accréditation et
vous me l'avez montrée au début de la séance
ça n'existe pas. Trois questions. Dans votre convention collective avec
la ville de Montréal, à l'article 37...
M. Fauvel: Oui.
M. Gendron: ...est-ce qu'effectivement il n'est pas question d'un
terme similaire, ou identique, ou exactement le même? Moi, je veux juste
que vous répondiez à ça.
M. Fauvel: Non. Dans la convention collective, partout où
on rencontre la définition, où on parle du mot
«pompier», «employé pompier du service de
prévention»... C'est parce que j'ai l'impression que vous faites
une... Parce que certaines informations me portent à croire que vous
êtes sous l'impression qu'on a marqué le mot
«prévention» dans les années, à peu
près, 1986. Ce qu'on a modifié, c'est qu'antérieurement
ça s'appelait, le SPIM... le Service d'incendie de Montréal est
devenu le Service de prévention des incendies de Montréal. Et
c'est ces corrections-là qu'on a faites à l'intérieur de
la convention. Mais, dans la convention comme telle, ni à l'article 37
ni aux autres articles on ne parle de «préposés à la
prévention».
M. Gendron: O.K. Alors, vous, vous affirmez que, dans votre
convention collective que vous connaissez sans doute beaucoup mieux que
moi d'aucune façon les termes «préposés
à la prévention» n'existent.
M. Fauvel: C'est exact. Et, d'ailleurs, le libellé, c'est
ceci: Les employés pompiers affectés au module d'opération
dans l'exercice de leurs fonctions doivent faire... Et là on explique ce
qu'on fait: plan d'attaque, et ainsi de suite. Mais jamais les mots
«préposés à la prévention»
n'existent.
M. Gendron: Merci. C'est parce que c'est important que ces
choses-là soient dites aux membres de la commission. Deuxième
question: Est-ce que vous êtes au courant... Je sais bien que c'est
différent à Montréal; ça, je sais ça. Mais
est-ce qu'ailleurs, règle générale, dans des villes
comparables, les gens qui sont affectés au service de combattre les
incendies font également de la prévention ou si, d'après
vous, non? Dans des villes de taille... Exemple, prenons Québec. Est-ce
que vous êtes au courant? Est-ce que les services de pompiers...
M. Fauvel: Je vous réponds en toute honnêteté
que le Service des incendies de Québec a, à l'intérieur de
sa propre accréditation, les agents de prévention et les pompiers
aux opérations. Tout est regroupé à l'intérieur de
leur convention et à l'intérieur de l'accréditation, ce
qui fait la différence avec Montréal, fondamentalement. (17 h
40)
M. Gendron: C'est une bonne réponse. Est-ce que vous avez
objection à en faire? Supposons qu'on puisse régler... Puis,
là, je ne sais pas, moi, si on est capable de régler ça.
Mais supposons qu'on réglerait le problème précis de
l'accréditation, est-ce que les pompiers de la ville de Montréal,
que vous représentez, qui combattent les incendies et qui font toutes
sortes d'autres tâches que vous connaissez bien, seraient non
disposés à avoir des tâches liées à ce qu'on
appelle la «prévention incendie»? Est-ce que vous êtes
d'accord que... Indépendamment de l'accréditation. J'aimerais
juste avoir une opinion. Est-ce que vous...
M. Fauvel: Je vais avoir de la difficulté à vous
répondre en leur nom au moment...
M. Gendron: Oui.
M. Fauvel: ...où on se parle, parce qu'il est
évident... Évidemment, dans la pensée et dans la
philosophie de tout le monde, et dans la pratique courante, ces deux
choses-là étant distinguées, l'une appartenant à un
syndicat, l'autre appartenant à un autre, évidemment que je ne
vous dis pas que je ne suis pas prêt à m'as-seoir et à
discuter de n'importe quoi. J'ai toujours été prêt; je
pense que, ça, les gens de la ville le savent. Sauf que, discuter
après m'avoir imposé le mot «préposés»,
ce n'est plus vraiment de la discussion, ça. Je pense qu'on devrait
d'abord et avant tout corriger le texte pour marquer «agents de
prévention» et, s'il y a lieu, après ça, s'entendre
à l'intérieur de l'ensemble des accréditations et les gens
de la ville sur une souplesse ou sur un aménagement différent de
l'ensemble du module d'incendie. Nous, on est toujours prêts à
regarder ça.
M. Gendron: Si on vous garantissait que d'aucune façon les
gens qui sont dans l'unité d'accréditation de ceux qui combattent
les incendies n'auraient jamais à intervenir dans le processus de
sanction, supposons qu'on trouverait une disposition, là, pour vous
garantir ça, que vous n'auriez pas à intervenir dans le processus
de sanction, est-ce que le même litige demeurerait par rapport à
la notion de «préposés à la prévention des
incendies»?
M. Fauvel: Bien, le litige demeure quand même dans les
faits. Au moins, il y a une partie réglée, mais il demeure quand
même une autre partie qui est là, parce qu'il faut tout de
même que je demande à mes vis-à-vis, qui sont de l'autre
bord, si eux autres sont intéressés à laisser aller les
gens qui sont dans leur accréditation. Ça, je pense que c'est
fondamental. Je ne peux certainement pas me permettre de répondre pour
les cols blancs: Oui, parfait, prenez-le, et arrangez-vous avec, et refaites
ça différemment. Je ne pense pas que ce soit le cas.
M. Gendron: Non, mais, là, je pense que - juste un point
additionnel, là - vous avez un argument que, moi, en tout cas, je veux
apprécier plus longuement, là, que des pompiers de la ville de
Montréal n'interviennent pas dans le processus de sanction par rapport
à des difficultés que vous m'avez exposées. Moi, en tout
cas, je veux apprécier ça plus. Je n'ai pas une opinion
arrêtée tout de suite, mais je ne trouve pas ça illogique
de dire: C'est important que les pompiers ne touchent pas à ça.
Et là je ne dis pas que ma décision est prise.
M. Fauvel: Non, non, d'accord.
M. Gendron: Mais supposons qu'on réglerait ça, ce
que je veux savoir: Est-ce qu'à ce moment-ci vous seriez disposé
à regarder la possibilité de dire: Oui, on convient que, dans
notre responsabilité de combattre les incendies, c'est aussi notre
boulot de faire du travail de prévention des incendies? Je veux juste
savoir si vous seriez d'accord là-dessus.
M. Fauvel: Écoutez, nous en faisons. Je pense que je me
suis peut-être mal exprimé...
M. Gendron: Oui, oui. Non, non. Vous l'avez dit.
M. Fauvel: Nous en faisons, de la prévention, sous une
certaine forme sur laquelle les parties se sont mises d'accord à venir
jusqu'ici pour la faire. Les mots «préposés à la
prévention», je pense que, ce qui est important, c'est d'enlever
cette ambiguïté-là. Et tant et aussi longtemps que les
parties n'auront pas trouvé une solution pour régulariser la
situation qui est différente chez nous, d'ailleurs il nous
apparaît clair que les mots «agents à la
prévention»... Puis ça correspond non seulement à la
réalité, mais ça correspond aux conventions et ça
correspond aux accréditations émises par le commissaire.
M. Gendron: Je vous remercie.
Le Président (M. Garon): Alors, comme... Est-ce qu'il y a
d'autres personnes qui veulent poser des questions? Parce que le temps n'est
pas écoulé. Non? Ça va? Alors, je remercie les
représentants de l'Association des pompiers de Montréal, Me
Daniel Carrier et M. Gaston Fauvel, de leur présentation.
J'appelle maintenant l'Opposition officielle à l'Hôtel de
ville de Montréal, M. Pierre Gagnier, conseiller municipal, à
s'approcher de la table, en vous disant, M. Gagnier, que vous avez un quart
d'heure, ce qui veut dire que vous avez le temps de présenter votre
point de vue avant 18 heures et que, ensuite, le ministre et le
député d'Abitibi-Ouest, ou d'autres députés de
l'Opposition, pourront vous poser des questions concernant votre point de
vue.
Opposition officielle à l'hôtel de ville
de Montréal
M. Gagnier (Pierre): Alors, merci, M. le Président.
M. le ministre, M. le maire, MM. les députés. Mon
intervention est faite au nom de l'Opposition de la ville de Montréal,
sur l'article 110 qui est ajouté au projet, qui était
déjà soumis, de la loi 200. Ce projet-là, c'est un projet
qui permettrait à la ville de Montréal d'inscrire un
règlement qui donnerait des pouvoirs décisionnels aux
comités des conseils d'arrondissement. Ces pouvoirs seraient
l'équivalent de ceux du comité exécutif. Le conseil de
ville est l'instance décisionnelle, telle que l'Assemblée
nationale. En conséquence, aucune nouvelle instance
décisionnelle... Pas une, mais neuf, dans le cas des neuf
arrondissements qu'on a et qui sont déjà déterminés
à Montréal. Ceci, ça ferait un autre palier de
décision, et on pense, nous, à l'Opposition, que ça fait
un dangereux précédent. On a le comité exécutif,
présentement, qui est l'instance suprême des décisions
à Montréal, avec le conseil. Et le projet qu'on soumet ici, que
j'ai eu juste tantôt, je vais vous lire rapidement un des articles, ici,
qui explique ce qu'on veut faire.
L'article 110.26 dit ceci: Le comité exécutif peut, sans
restriction, aux conditions qu'il détermine, déléguer
à un conseil d'arrondissement l'exercice d'un pouvoir que la
charte ou une autre loi ou un règlement lui confère, y compris
ses pouvoirs relatifs à un objet visé à l'article 110.21.
Alors, si on va voir à la page 5, ça veut dire, cet
article-là, que les conseils d'arrondissement peuvent prendre des
décisions, à savoir... Il y en a neuf, ici, de décrites.
Je ne les nommerai pas toutes, je vais prendre quelques exemples. C'est, par
exemple, un projet qui viserait des modifications ou la démolition d'un
bâtiment résidentiel en vertu d'un règlement pris en vertu
du paragraphe 18° de l'article 124 ou, entre autres, un projet de
règlement ou de résolution visant le transfert du domaine public
ou domaine privé de la ville de terrains acquis à des fins de rue
ou de ruelle en vertu de l'article 125.22, et ainsi de suite, de
même.
En un mot, ce qu'on veut créer, c'est un autre palier de
gouvernement. Et on est d'avis que les conseillers, le conseil de ville, sont
les représentants de la population et, ici, créer une autre
instance décisionnelle, c'est fausser le sens de la démocratie.
On a élu un conseil, et je pense que le conseil, c'est lui qui doit
répondre aux élus. Et je pense que cette proposition ou cette
modification à la charte n'est pas nécessaire, est superflue.
C'est ce que j'ai à vous soumettre. Je vous remercie.
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Les conseils d'arrondissement, là, comme ils
existent présentement, disposent déjà d'un certain pouvoir
de recommandation...
M. Gagnier: C'est juste.
M. Ryan: ...d'un rôle de consultation.
M. Gagnier: Exact.
M. Ryan: Est-ce que, ça, ça vous crée des
problèmes?
M. Gagnier: Ça ne crée pas de problèmes,
sauf pour le public qui vient à ces assemblées, croyant qu'il y a
une décision qui est prise. Et ce que vous dites est juste, mais le
public ne comprend pas ça. Donc, il s'attend à ce que les
recommandations qu'on fait à l'exécutif soient partie prenante,
soient acquises. Et, quand ils reviennent ou ils apprennent, après, que
c'était juste une recommandation, bien, ils sont amèrement
déçus.
Par contre, d'un autre côté, bien, si on leur dit que c'est
accepté, il pourrait s'avérer qu'on ait des choses qui soient
acceptées dans un district puis peut-être pas dans l'autre. Alors,
ça créerait de la confusion et ça
déléguerait des pouvoirs à des groupes ou des ensembles de
conseillers, peut-être, je ne dirais pas au détriment d'autres,
mais ça pourrait porter à confusion, parce que chacun va prendre
des décisions en fonction de ce qui est présenté devant
lui.
M. Ryan: Maintenant, juste pour revenir sur la question,
là, il existe actuellement un certain nombre de pouvoirs de
recommandation ou de droit d'être consulté pour les conseils
d'arrondissement.
M. Gagnier: Tout juste.
M. Ryan: Vous dites: Ce n'est pas mauvais en soi, mais ça
donne lieu à de la confusion, dans certains cas, parce que les gens sont
consultés, puis ils pensent que c'est ça qui va passer...
M. Gagnier: C'est ça.
M. Ryan: ...puis, après ça, ils apprennent que ce
n'est pas tout à fait ça. Il y aurait deux solutions à ce
problème-là: laisser tout tomber ces pouvoirs de consultation
là ou bien donc pousser ça un petit peu plus loin et dire: Dans
certains cas, ça va être plus que de la consultation. Quelle est
votre préférence? De quel côté vous pencheriez?
M. Gagnier: Sans...
M. Ryan: Est-ce que vous mettriez la hache dans tout ça,
vous?
M. Gagnier: Moi, je laisserais faire ce procédé de
consultation. J'ai...
M. Ryan: Vous le maintiendriez. M. Gagnier: Non. Je
l'abolirais.
M. Ryan: Ah?
(17 h 50)
M. Gagnier: Parce que notre job de conseillers, c'est justement
de rendre les services aux citoyens, qu'ils nous demandent. Et tous les jours,
comme les députés, on reçoit des appels, on règle
les problèmes. Et eux, quand ils viennent là, c'est pour avoir
des réponses à des problèmes. Et c'est justement le but de
mon intervention. C'est qu'ils ont une pensée qu'on va pouvoir
répondre à leurs attentes et que, comme on le disait
tantôt, c'est décisionnel. Et c'est très, très
décevant pour eux, et ils sont mis sur une fausse route. Et je pense que
le travail que, moi, je fais et que les bons conseillers devraient faire, c'est
la même chose que les députés; on amène des
problèmes, on s'occupe de les résoudre et de les transmettre
à qui de droit. Et ça va beaucoup plus vite, et c'est beaucoup
plus efficace.
M. Ryan: Je vais prendre juste un exemple pour essayer de bien
comprendre votre point de vue.
Disons que la ville de Montréal a un certain nombre
d'arénas ou de patinoires qui vont être mises à la
disposition des citoyens, évidemment, ou des groupes. Au point de vue
budgétaire, tout ça doit faire l'objet de la programmation qui
est préparée par le comité exécutif et
approuvée par le conseil. Ça, ça ne doit pas
être
envoyé ailleurs. Supposons qu'il dirait: Le conseil
d'arrondissement, lui, pour les heures d'ouverture de ces arenas l'ordre
dans lequel ils vont considérer les demandes, parce que les demandes
d'utilisation sont très nombreuses là, au lieu que ce soit
uniquement les fonctionnaires qui décident de ça, on voudrait que
les conseillers qui sont élus, regroupés dans un conseil
d'arrondissement, aient leur mot à dire là-dessus. Est-ce que
ça crée des obstacles majeurs, ou ce n'est pas une bonne chose au
point de vue de la décentralisation? Nous autres, on le fait beaucoup
à Québec, du moins, les ministres prétendent le
faire...
Une voix: ...
M. Ryan: Les députés ne partagent peut-être
pas mon avis. De ce côté-ci, oui, parce qu'ils sont
éclairés. On essaie, par exemple... Disons que j'ai des
unités d'habitation que je dois réaliser, par exemple, dans un
secteur du Québec. Bien, de manière très
générale, je parle au député avant. Ce n'est pas
moi qui vais prendre la décision finale; je le consulte, je l'associe.
c'est la même chose dans les améliorations de chemins locaux; il y
a même un budget qui est donné au député par le
gouvernement. ça existait dans le temps du gouvernement
précédent aussi. je suis sûr que le député
d'abitibi-ouest est bien content d'avoir ce budget-là
d'amélioration de la voirie locale, hein. là, le
député fait ses consultations, et là il envoie ses
recommandations au ministre. de 98 % à 99 % je pense que le
député de rousseau vous le confirmera, parce qu'il est adjoint
parlementaire du ministre des transports de ces
recommandations-là sont acceptées. donc, il y a du bon
là-dedans.
Est-ce que vous voyez une manière dont ça pourrait se
faire à Montréal, qu'il y ait une plus grande implication du
conseiller dans le processus décisionnel? Je pense que c'est l'objectif
qui est visé. Pour la modalité, vous êtes absolument libre
de votre critique, évidemment, mais j'aimerais que vous me disiez
qu'est-ce qui pourrait être envisagé.
M. Gagnier: Bien, un des problèmes que vous souleviez, par
exemple, pour les arenas où on pourrait faire décider des heures,
et ainsi de suite, c'est justement le point que je voulais souligner
tantôt. C'est que, avec neuf conseils d'arrondissement, on aurait
possiblement neuf règlements différents. En fait,
l'administration dit: On fait neuf petites villes de 100 000 citoyens.
La deuxième chose, aussi, c'est que ce processus-là
retarde les décisions. Parce qu'il faut présenter un projet, par
exemple, pour démolir une résidence, l'amener au conseil
d'arrondissement qui va aller à l'exécutif, qui est envoyé
au conseil, qui revient au comité pour l'annoncer aux gens. Autrement
dit, on a trois paliers de gouvernement: on en a un consultatif, un
exécutif et celui du conseil. Et là on veut prendre le
troisième au niveau local et en faire un décisionnel. C'est bien,
mais, à ce moment-là, faisons neuf municipalités, et
ça va régler le problème. C'est aller dans un sens
où on veut de la démocratie, mais on veut tellement aller au bout
que, finalement, on n'arrive plus à décider.
C'est ce qui s'est passé dans le cas du Forum où on a
passé une multitude d'étapes. Heureusement qu'ici, ce
projet-là, tout le monde le voulait; ça a été plus
vite. Mais on a vu que, dans d'autres cas, des projets majeurs à
Montréal ont été perdus à cause de cette lourdeur
administrative. Et j'ai des cas très probants où des projets de
125 000 000 $ ont été totalement abandonnés parce que,
justement, on n'en finissait plus de demander à l'un et à
l'autre. Et, quand la réponse est venue, bien, le train était
passé. Et, ça, ça s'est multiplié dans plusieurs
cas.
M. Ryan: Juste un dernier point. Tantôt, vous avez
mentionné des exemples où on voulait transférer des
pouvoirs décisionnels de l'exécutif aux conseils
d'arrondissement. J'ai cru que vous aviez mentionné quelque chose comme
le transfert du domaine public au domaine privé de terrains acquis par
la ville. Ça, ça reste du domaine de la recommandation et non pas
décisionnel, d'après le projet qu'on nous a soumis, en tout cas.
Les changements au règlement de zonage, règlements visant la
fermeture d'une rue ou d'une place publique, visant le transfert d'un terrain
du domaine public au domaine privé, la dénomination de rues, tout
ça, c'est seulement de l'ordre de la recommandation. En somme, ça
reste comme c'est actuellement. Mais c'est le reste qui vous inquiète
plus, je crois comprendre, là, la partie décisionnelle qui n'est
peut-être pas...
M. Gagnier: Moi, je suis pour que, finalement, la ville de
Montréal puisse aller de l'avant et qu'on arrête la consultation,
«consultalette» et qu'on aboutisse. C'est ce que le monde demande.
Et mettre d'autres paliers de gouvernement, ce n'est pas nécessaire,
c'est trop. Et c'est pour ça que je suis venu aujourd'hui, M. le
ministre.
M. Ryan: Merci, M. Gagnier.
Le Président (M. Garon): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Je veux vous remercier d'être là.
Vous avez été très, très clair, vous êtes en
désaccord avec la création d'un autre palier décisionnel.
Cependant, moi, je veux juste finir avec une question, un commentaire. Moi, je
le dis tout de suite, d'entrée de jeu, comme je le pense, c'est
peut-être ce qui me sourit le plus dans la charte de la ville de
Montréal parce que, d'abord, c'est une pratique qui existe.
Deuxièmememt, à ce que je sache, dans les conseils
d'arrondissement, c'est des élus, ce n'est pas de quelconques
personnages qui arrivent là et qui décident. C'est des
élus. C'est des élus municipaux, exclusivement, qui sont
formés de conseillers municipaux, exclusivement. Et, moi, je pense qu'on
ne peut pas avoir d'excès dans la démocratie. J'ai de la
misère à vivre avec ça, penser qu'on aurait des
excès dans la démocra-
tie. Moi, je vois ça beaucoup plus à l'inverse de ce que
vous avez dit.
Je vais vous poser deux questions. Moi, il me semble que c'est une vraie
démocratie. C'est une extension à la démocratie, mais on
l'adapte à la réalité des arrondissements. Et adapter la
démocratie à la réalité des arrondissements, moi,
ça me plaît pas mal pour une ville de 1 000 000, parce qu'il y a
des arrondissements à Montréal qui sont plus grands que la
moitié des villes du Québec êtes-vous d'accord
là-dessus en population.
M. Gagnier: Oui.
M. Gendron: Et là j'arrive aux commentaires. Je trouve un
peu curieux que, tantôt, vous disiez: Bien, moi, je suis contre parce
que, justement, les gens sont déçus quand ils se
présentent à des conseils d'arrondissement, parce qu'ils ont
l'impression que les gens vont décider quelque chose. Bien, c'est
justement ce qu'ils demandent. Et je veux, moi, qu'ils décident quelque
chose. Mais, par définition, un pouvoir de délégation, il
faut qu'il soit balisé, il faut qu'il soit limité. Il faut qu'il
soit précisé ce que ces gens-là pourront effectivement
décider. Et, en ce qui me concerne et là c'est la question
que je vous pose en quoi vous croyez qu'il est plus logique de faire
décider par l'exécutif ou le conseil de la ville de
Montréal l'ouverture, par exemple, des parcs, des piscines?
Et là j'arrête là, mais je l'ai vu, moi aussi. Il y
a une série de décisions qui auraient pas mal plus de
satisfaction si ces décisions-là étaient prises par des
élus dans leur conseil d'arrondissement. Est-ce que vous ne croyez pas
que le type de décision serait plus accepté par la population et
correspondrait davantage aux besoins du milieu? Parce que ces gens-là
sont pas mal plus collés à ces réalités-là
que le Grand Conseil des Cris c'est un exemple, si vous voulez le
conseil au niveau de la ville, qui sanctionne toutes les décisions.
C'est lourd, c'est lourd. C'est difficile d'application et ça
crée des problèmes de gestion. Est-ce que vous avez
regardé ça sous cet angle-là? Et, si oui, si vous
maintenez votre position, moi, je respecte ça, mais je veux juste vous
dire que, moi, je vois plutôt l'inverse.
M. Gagnier: D'une part, vous avez raison. C'est comme vous le
dites, c'est vrai, excepté qu'en pratique ce n'est pas de même.
Comme je l'expliquais tantôt, c'est qu'il y a des étapes à
ça. Il y a des convocations. Il faut que ça soit comment
je dirais passé par étapes, et c'est les délais qui
sont causés par les procédures et le processus décisionnel
qui prennent le temps. Comme je disais à M. le ministre tantôt
aussi, c'est qu'on pourrait décider de permettre telle chose, de
démolir dans tel district et pas dans l'autre. Comment avoir une
uniformité? Pour répéter, on peut dire: Bon, bien, ici,
dans Pointe-aux-Trembles, on va permettre de démolir ce type de
bâtisse là et, dans le nord-ouest de Montréal, on ne le
permettra pas. On n'aurait plus d'uniformité, ni plus, ni moins.
Autrement dit, on seg- mente les décisions. Maintenant, comme M. le
maire a dit, bien, on va faire neuf districts ou neuf petites villes. Bien,
là, c'est une autre paire de manches. Défaisons la ville de
Montréal et revenons à des municipalités de 100000, comme
vous disiez.
Le Président (M. Garon): Comme il est 18 heures, je
suspends les travaux de la commission. Nous allons reprendre nos travaux
à 20 heures.
M. Gagnier, ça sera avec vous qu'on recommencera.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 20 h 10)
La Présidente (Mme Bélanger): Je déclare la
commission de l'aménagement et des équipements ouverte. Le mandat
de la commission est d'entendre les intéressés et de
procéder à l'étude détaillée du projet de
101 d'intérêt privé 200, loi modifiant la charte de la
ville de montréal.
Alors, au moment de la suspension des travaux, la discussion se faisait
entre M. le député d'Abitibi-Ouest et M. Gagnier, le conseiller
municipal de l'Opposition officielle.
Alors, M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Merci, Mme la Présidente.
Je ne veux pas allonger le débat inutilement, mais j'ai deux
autres questions que j'aimerais poser à M. Gagnier. On se rappellera,
juste pour resituer l'affaire, que M. Gagnier avait des réserves
très sérieuses concernant la création de conseils
d'arrondissement. Il prétendait, et je veux le citer correctement, que
c'était de créer une autre instance et qu'en quelque sorte
ça venait fausser la démocratie, si je me rappelle bien, j'ai
pris des notes. Alors, sur cette expression-là, j'aimerais que vous
soyez plus explicite. Comment prétendez-vous que, pour un certain nombre
de décisions, dans la perspective où elles seraient prises par
les conseils d'arrondissement, quand on se rappelle que c'est des élus
municipaux, que c'est des conseillers au même titre que ceux du conseil
exécutif ou du conseil tout court, ils ne seraient pas plus
habilités à prendre des décisions
déterminées, précisées, qui auraient plus de
réalisme, d'après moi, si elles étaient prises dans
l'arrondissement concerné? Alors, en quoi prétendez-vous que, si
c'était le cas, ça viendrait fausser, en quelque sorte, la
démocratie municipale?
M. Gagnier: M. Gendron, quand ont dit «fausser la
démocratie», mon insistance est sur le fait que c'est un processus
additionnel qui est ajouté déjà à la mission des
conseillers, c'est-à-dire de légiférer sur les choses
municipales.
Deuxièmement, la crainte que j'ai, c'est que, dans les
décisions de neuf différents quartiers, on applique des
décisions qui ne seraient...
M. Gendron: Pas uniformes.
M. Gagnier: ...pas uniformes.
Troisièmement, comme dans notre district, quand on a
été élu, c'était l'administration qui était
au pouvoir du conseil d'administration; maintenant, c'est l'opposition. Alors,
nous, on peut, comme opposition, demander de faire des dépenses alors
qu'on n'a pas, comment dirais-je, le pouvoir de décision comme tel. Le
principe du conseil d'arrondissement comme tel, je n'ai rien à lui
reprocher et c'est réellement une étape démocratique qui
est là, mais, en pratique, on le voit, on a toujours les mêmes
personnes, ce sont des groupes de pression et, dans les quartiers qu'on
représente, bien souvent, on a à peine sept ou huit personnes,
des fois une dizaine. J'ai fait l'exercice plusieurs fois de pouvoir identifier
chacun des intervenants d'avance, en donnant leur nom, parce que ce sont les
mêmes visages qui interviennent. La population a mandaté des
élus pour s'occuper de leurs affaires, et ces instances sont
utilisées comme moyen politique, dans la plupart des cas, pour venir
faire des pressions et des demandes plus spécifiques.
M. Gendron: Est-ce que vous croyez, M. Gagnier, que ça
pourrait être une source de fierté? Je trouve que c'est important
et j'aimerais ça que vous me donniez votre expérience. Vous
êtes conseiller municipal. Est-ce que vous ne croyez pas que ça
pourrait être une source de fierté et de motivation, pour un
certain nombre de conseillers, de savoir que, dorénavant, ils pourraient
prendre un certain nombre de décisions et, après que ces
décisions-là seraient prises, qu'ils pourraient en informer les
citoyens et qu'ils n'auraient pas besoin de remonter à
l'exécutif, au conseil municipal?
Alors, ma question est très claire. Moi, j'estime qu'il y a une
chance, avec une formule comme celle-là, d'augmenter ce que j'appelle
l'intérêt d'un certain nombre de personnes à la question
municipale et être conseiller, du fait qu'un conseil d'arrondissement
pourrait prendre des décisions sur un certain nombre de choses qui
correspondent davantage à la réalité de leur milieu, et,
dans ce sens-là, y voir là un intérêt et augmenter
la participation d'hommes et de femmes qui, éventuellement, se
prêteraient pour faire ce travail, qui est exigeant, d'être
conseiller municipal.
M. Gagnier: Encore une fois, vous avez raison. En principe, c'est
très cela, mais, en pratique, c'est différent. On le dit ici,
à la page 8: Toute communication d'un conseil d'arrondissement et des
différents services municipaux se fait par l'entremise du
secrétariat général. Autrement dit, même si on prend
une décision au niveau local, il faut se référer au
directeur général de la ville qui, lui, va dire: Bien,
écoutez, vous pouvez, vous ne pouvez pas. Vous avez l'argent pour
ça, vous ne l'avez pas, et ainsi de suite. Le pouvoir, il est artificiel
ou il est limité. Maintenant, si c'est différent, bien, tant
mieux, mais...
M. Gendron: C'est ça. Ce que vous dites, c'est que les
autres fonctions ne suivent pas. M. Gagnier: Exact. Exact.
M. Gendron: Les autres fonctions ne suivent pas. C'est la
décentralisation.
M. Gagnier: II faut que tu passes quand même par le
bureaucratie, puis la machine administrative. Et, plutôt que de passer
par l'exécutif, tu passes par un autre service. Ça revient au
même.
M. Gendron: Mme la Présidente, je remercie M. Gagnier. Je
n'ai pas d'autre question à lui poser.
M. Gagnier: Merci, M. Gendron, M. Ryan.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce que vous avez d'autres questions? Non? Alors, on vous remercie, M.
Gagnier.
Je demanderais à la société Mensys, M. Michel
Picard de s'avancer. Alors, M. Picard, je vous rappelle que vous avez 15
minutes pour faire votre exposé; suivra un questionnement de 10 minutes
du côté ministériel et de 10 minutes du côté
de l'Opposition.
Alors, M. Picard.
Mensys Itée
M. Boulanger (Marc): Juste pour apporter une correction. Mon nom,
c'est Marc Boulanger. Je suis ici en remplacement de M. Picard...
La Présidente (Mme Bélanger): Ah bon! M.
Boulanger: ...qui a dû s'absenter.
La Présidente (Mme Bélanger): Marc Boulanger?
M. Boulanger: Marc Boulanger.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M.
Boulanger.
M. Boulanger: Mme la Présidente, je voudrais d'abord
remercier les membres de la présente commission de nous permettre
d'intervenir dans l'étude du présent projet de loi. Mensys est
une PME québécoise qui conçoit, développe et
commercialise des systèmes municipaux d'aide à la décision
et de gestion de données géomatiques. Nous comptons actuellement
plus de 80 municipalités qui utilisent nos systèmes, au
Québec.
Mon intervention est en rapport à l'article 4, qui
réfère aux articles 101 et 10m de la charte de la ville de
Montréal. L'essentiel de mon intervention consistera à lire deux
lettres que nous avons adressées, préalablement, à M. le
ministre des Affaires municipales, M. Ryan, et qui résument assez bien
l'objet de notre inter vention de ce soir. Alors, vous me permettrez de
lire
d'abord la lettre datée du 18 décembre 1992,
adressée à M. le ministre Claude Ryan. «M. le ministre,
lors de notre dernière correspondance, nous vous avions mentionné
que nous procéderions à la rédaction d'un mémoire
concernant les villes d'Aylmer et de Trois-Rivières qui avaient,
à l'époque, entrepris, en collaboration avec des
sociétés privées, la commercialisation de leurs logiciels.
«Quelques mois plus tard, le retrait des affaires, au Québec, de
la société Prime laquelle société faisait
affaire avec la ville d'Aylmer plongeait dans l'embarras les villes de
Buckingham et de Saint-Jovite qui avaient investi dans cette alternative. Quant
à la firme SERTI qui avait un projet de commercialisation de
logiciels développés par la ville de Trois-Rivières,
à l'époque qui a conclu un accord avec la ville de
Trois-Rivières, l'expérience démontre que celle-ci se
désiste à toutes les fois que le processus d'appel d'offres
public est mis en branle par une municipalité pour l'achat desdits
logiciels. «À ce jour, en fait, la totalité de ces
campagnes, soit celles entreprises par la MRC de Bellechasse, la ville d'Aylmer
et la ville de Trois-Rivières, se sont soldées par des
échecs qui ont coûté passablement de deniers publics quant
à la capacité de faire la commercialisation des logiciels. Dans
ce contexte, pour des raisons tant pratiques qu'économiques, nous avons
mis en veilleuse la rédaction de ce mémoire. «Cependant,
nous aimerions porter à votre attention que la ville de Montréal
a récemment déposé le projet de loi 200 modifiant sa
charte, où il est entre autres mentionné, à l'article 101,
qu'elle entend céder ou louer, à titre gracieux ou
onéreux, les droits et licences des procédés,
matériel et savoir-faire qu'elle a mis au point. À l'article
suivant, 10m, elle désire participer à titre d'administrateur et
d'actionnaire dans des sociétés engagées dans la diffusion
et la commercialisation de données utiles à la gestion de ses
opérations et de son territoire. (20 h 20) «Pour plusieurs
raisons, nous avons de sérieuses réticences eu égard
à ce projet qui, incidemment, utilise encore les deniers publics pour
aider des entreprises privées à vendre le matériel que la
ville de Montréal utilise et développe avec les deniers des
contribuables. De plus, ce type d'activité implique des connaissances
techniques complexes que peu d'élus sont en mesure d'évaluer
adéquatement. Il devient donc difficile, voire impossible, pour ceux-ci
d'exercer, à notre avis, leur devoir de surveillance. «En
terminant, nous nous interrogeons toujours au sujet des mécanismes qui
permettent à des sociétés privées
privilégiées de bénéficier du fruit du travail
réalisé par des deniers publics, etc. Veuillez agréer, M.
le ministre, l'expression de nos sentiments les meilleurs.»
La deuxième lettre date du 6 avril. Elle est adressée
toujours à l'honorable M. Claude Ryan, ministre des Affaires
municipales. «M. le ministre, en référence au projet
mentionné en titre, notre société a de nombreuses
réserves concernant les impacts sur la collectivité
québécoise que pourrait engendrer cette initiative on
réfère toujours à 101 et 10m. «Advenant le cas
où ce projet de loi serait sanctionné dans sa forme actuelle, des
sociétés telles que la nôtre auraient intérêt
à conclure une entente avec une ville dans le but de développer
un produit spécifique; par exemple, ce pourrait être un logiciel
d'aide à la décision utilisant une interface graphique
c'est un exemple de logiciel qui pourrait être développé
en facturant la totalité des coûts de développement
aux citoyens de cette ville. Dans l'éventualité où ce
logiciel deviendrait disponible, nous pourrions en assurer la commercialisation
en ne payant que des redevances minimes à notre partenaire. «Dans
un tel contexte, en utilisant les appuis politiques et la tolérance du
législateur qui prévaut actuellement en matière de
services professionnels et mise au point de logiciels, il serait
assurément possible de court-circuiter complètement le processus
d'appel d'offres public. «En résumé, l'ensemble du risque
serait assumé par les citoyens de cette ville et la majeure partie des
profits éventuels reviendrait à notre société.
«Présentement, ce scénario a déjà
été tenté par des firmes compétitrices. L'adoption
de ce projet aura pour effet de décupler ce type d'activité tout
en évitant que les forces concurrentielles permettent à nos
administrations publiques d'obtenir des produits et services au meilleur
coût.»
Nous voulons situer notre intervention de ce soir du point de vue d'un
concepteur de systèmes d'aide à la décision et de gestion
de données géomatiques. De tels systèmes impliquent des
logiciels de même que des données qui sont produites à
l'aide de ces logiciels. Nous comprenons que la ville désire
céder ses droits, à titre onéreux, afin de commercialiser
des données géomatiques et nous l'encourageons à le faire.
Notre crainte porte plutôt sur la cession, à titre onéreux,
de droits se rapportant à des logiciels développés
à même les deniers publics.
En conséquence, l'article 101, premier alinéa, devrait
être soit enlevé, soit modifié de façon à
exclure les logiciels développés par une municipalité.
Sinon, il faudrait, à tout le moins, obliger la ville à aller en
soumissions publiques pour la commercialisation de tout procédé,
de tout savoir-faire ou de tout logiciel développé par la ville.
Mais, quant à nous, notre choix serait d'exclure les logiciels de
l'application de l'article 101, premier alinéa.
Quant à l'article 10m, suite à un échange que nous
avons eu juste avant que la commission ne commence à siéger cet
après-midi, suite à un échange que nous avons eu avec M.
le maire Doré, on nous a informés... Et l'article 10m se lit
ainsi: «La ville est autorisée à participer à titre
d'administrateur et d'actionnaire: «1° dans des organismes ou
sociétés sans but lucratif engagés dans la recherche et le
développement
des techniques informatiques; «2° dans des organismes ou
sociétés engagés dans la diffusion et la commercialisation
de données utiles à la gestion de ses opérations et de son
territoire.»
On nous a informés que le but de cet article est de permettre
à la ville de commercialiser les données qui sont produites dans
le cadre du projet de recherche Volvox et dont la ville est un des partenaires.
Notre suggestion, concernant l'article 10m, est à l'effet de modifier
l'article de façon à circonscrire la portée de l'article
10m au seul projet de recherche Volvox 1991 et aux données
générées par les systèmes d'aide à la
décision qui sont explicitement décrits dans le projet original
de recherche Volvox 1991.
En conclusion, nous croyons qu'il n'est pas dans la mission d'une
municipalité, quelle qu'elle soit, de développer des logiciels
avec les deniers publics, dans un but de commercialisation desdits logiciels.
Sur ce, je vous remercie de votre attention.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M.
Boulanger.
M. le ministre.
M. Ryan: M. Boulanger, il me fait plaisir de vous avoir avec
nous. Je pense que vous nous avez apporté des données
pertinentes. En raison de votre engagement dans le secteur dont nous parlons
à cet article 4, j'ai pris connaissance de vos deux lettres,
évidemment avec intérêt. Mon voisin me demandait si j'avais
accusé réception de la deuxième. Elle est arrivée
aujourd'hui. Qu'il me donne une chance. Il vérifie toujours si je fais
bien mon travail. C'est mon adjoint parlementaire.
Une voix: II faudrait bien qu'il la fasse comme le ministre, sa
job.
M. Ryan: Ha, ha, ha! Vous avez soulevé des
difficultés réelles. Une première question que je voudrais
vous poser, là. Dans votre lettre du 18 décembre, vous parlez de
villes qui ont fait des expériences. Vous nommez la ville d'Aylmer en
particulier. Mais je ne vois pas à quoi vous reliez l'expérience
d'Aylmer dans les développements qui suivent, là. Ensuite, vous
parlez... Vous dites: Ça s'est soldé par des échecs, y
compris Aylmer. Pouvez-vous m'expliquer?
M. Boulanger: C'est que...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Boulanger.
Allez.
M. Boulanger: La lettre du 18 décembre mentionne, entre
autres, la ville d'Aylmer ainsi que la société Prime. À
l'époque, la ville d'Aylmer avait cédé ses droits de
commercialisation à la compagnie Prime afin que la compagnie Prime
commercialise les logiciels qui avaient été mis au point par le
personnel de la ville d'Aylmer. Lesdits logiciels, entre autres, ont
été acquis par les villes de Buckingham et Saint-Jovite.
M. Ryan: O.K.
M. Boulanger: Suite à ça, la société
Prime se retirait du marché, laissant en plan les villes qui avaient
acquis lesdits logiciels. C'est à ce titre-là que, nous, on dit
que les citoyens des villes qui ont acquis ces logiciels-là, via la
société qui avait fait l'entente de commercialisation desdits
logiciels, bien, ces citoyens-là ont été plus ou moins
bien servis, quant à nous. C'est dans ce sens-là que s'inscrit
notre remarque dans la lettre du 18 décembre.
M. Ryan: À Trois-Rivières, savez-vous ce qui est
arrivé?
M. Boulanger: À Trois-Rivières, il y a une entente,
encore là, à l'effet que la compagnie SERTI commercialise
certains logiciels développés par la ville de
Trois-Rivières. Ce qu'on dit, c'est que, dans une municipalité
qui désire acheter de tels logiciels, à chaque fois que la
municipalité procède par appel d'offres public, la
société SERTI, à notre connaissance, se retire et ne
soumissionne pas.
M. Ryan: Très bien.
M. Boulanger: Fort probablement qu'elle est consciente que son
logiciel a des carences à ce niveau-là.
M. Ryan: Ça va. Je veux en revenir au projet de loi pour
préciser la position que vous avez énoncée. On a 101, qui
comprend 1° et 2°; ensuite, on a 10m, qui comprend 1° et 2°
également. Si je comprends bien, 101, 2°, ça ne crée
pas de difficultés spéciales pour vous.
M. Boulanger: Absolument pas.
M. Ryan: Vous êtes favorablement disposé à
l'endroit de ce paragraphe.
M. Boulanger: Absolument pas, parce qu'on parle des
données, à ce moment-là.
M. Ryan: Dans le cas de 101, 1°, là, vous dites: Si,
à la rigueur, ceci est assujetti à la procédure d'appel
d'offres public, peut-être que ça pourrait être acceptable.
Est-ce que j'ai bien compris?
M. Boulanger: Ce qu'on dit, c'est que notre choix premier serait,
à l'article 101, premier alinéa, d'exclure de la portée de
cet article-là les logiciels développés par une
municipalité, à savoir qu'une municipalité n'aurait pas le
droit de céder, à titre onéreux, pour fins de
commercialisation, les logiciels qu'elle développe. C'est ça que
nous disons.
M. Ryan: Mais, à supposer que ce soit un logiciel qui
suscite énormément d'intérêt, qu'il soit
destiné à un rayonnement important, à ce moment-là,
vous voudriez que la ville soit obligée de le distribuer
gratuitement.
M. Boulanger: Quant à nous, on considère...
M. Ryan: Seulement pour favoriser les intérêts
privés qui ont leur petit commerce de leur côté. (20 h
30)
M. Boulanger: On considère que ce n'est pas dans la
mission d'une municipalité de développer des logiciels pour fins
de commercialisation lorsque ces logiciels sont développés avec
des deniers publics, alors que nos logiciels, à nous, sont
développés avec nos revenus générés par nos
opérations. Ça, c'est le principe de départ.
Maintenant, ce que nous disons, c'est qu'à défaut, par la
commission, de reconnaître ce principe-là, le moindre mal, pour
nous, serait, au moins, à l'effet d'obliger la municipalité
à aller par appel d'offres public quant à la compagnie avec
laquelle elle cédera ses droits de commercialisation. Mais, quant
à nous, notre premier choix demeure. C'est ce que nous disons dans notre
intervention.
M. Ryan: Évidemment, si la municipalité a produit
un logiciel très intéressant et qu'elle s'arrange pour qu'il
pénètre le marché de par les voies... disons une
procédure d'appel d'offres à des distributeurs éventuels,
là, elle se trouve à faire fructifier les taxes des contribuables
qui ont servi à financer sa production aussi. Ce n'est pas un aspect
négligeable. Oui?
M. Boulanger: Si on se base sur des exemples pratiques que nous
avons vécus, nous, comme entreprise, dans ce domaine-là, au cours
des deux ou trois dernières années, à chaque fois qu'une
municipalité prétendait qu'elle avait mis au point un logiciel
très supérieur au marché... Je ne nommerai pas de
municipalités ici, ce n'est pas le but, mais j'ai un exemple qui me
vient à l'esprit, d'une municipalité qui a investi au-dessus de
250 000 $, en collaboration avec une autre municipalité et avec une
entreprise qui était partenaire et qui, par la suite, commercialiserait
le logiciel qui avait été mis au point à l'aide des deux
municipalités partenaires de départ. Tout ça pour un
logiciel qui a pour fonction de produire des fonctionnalités qui sont
toutes décrites et qui sont astreintes à la législation.
On parle, en particulier, du logiciel de cour municipale. Les fonctions de ce
logiciel-là sont normées dans une loi. Donc, ça ne peut
pas être plus cadré comme fonctionnalités. Et ledit
logiciel, nous ou nos compétiteurs le distribuent à environ 20
000 $, 22 000 $ pièce. Alors, je ne suis pas du tout convaincu que
l'exercice a été rentable pour les citoyens de ces deux
municipalités.
M. Ryan: Très bien. Un dernier point, si vous le
permettez, Mme la Présidente. 10m.
M. Boulanger: Oui.
M. Ryan: Si je vous comprends bien, vous ne seriez pas favorable
au paragraphe 2°. Et, en ce qui touche... Je vais juste essayer de vous
résumer et puis vous allez reprendre ça tout ensemble.
M. Boulanger: Excellent!
M. Ryan: En ce qui touche le paragraphe Ie, vous
seriez prêt à souscrire à une disposition, ou, à
tout le moins, à l'accepter, qui circonscrirait le projet et la
portée de celle-ci au projet Volvox. Est-ce que je me trompe? Est-ce que
je vous entends comme il faut?
M. Boulanger: Pour préciser mon intervention
là-dessus, autant pour l'article premier alinéa que l'article
deuxième alinéa, ce que nous disons, c'est que, si la ville est
prête à modifier l'article 10m de façon à en
circonscrire la portée strictement en rapport avec le projet du centre
de recherche Volvox 1991 et les données qui sont
générées par ce projet de recherche Volvox 1991, à
ce moment-là, nous serons d'accord.
Une voix: Oui.
M. Boulanger: Oui, oui, nous serons d'accord, à ce
moment-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Ryan: Alors, merci beaucoup.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre.
M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Merci, M. Boulanger.
Très rapidement parce que j'ai écouté les questions
qui ont été posées et vos mises au point sont claires,
explicites. J'aurai cependant une question. Mais, sur le commentaire, quand
vous dites, d'entrée de jeu, que, vous, vous ne croyez pas qu'il est
dans la mission des municipalités de produire des logiciels dans le but
de les commercialiser, moi, je pense en tout cas, je vais parler pour
moi puis l'Opposition officielle qu'on n'a pas de trouble avec
ça, je n'ai pas de trouble avec ça. Je trouve que c'est logique
d'entrée de jeu. Je pense qu'il n'y a personne qui va être contre
ça.
À ma connaissance, cependant, il se peut que, pour des raisons
exceptionnelles, pour des fonctionnaires exceptionnels et pour des
circonstances exceptionnelles, il se développe une problématique
spécifique très intéressante qui mériterait
d'être si vous me permettez l'expression à tout le
moins exportée à d'autres. Moi, ma réserve, la
réserve que j'ai, pour être capable de donner suite aux principes
que vous émettez, c'est de dire: Si on balisait ça puis qu'on
s'assurait qu'ils sont assujettis aux mêmes conditions que les autres...
Parce que, dans votre première lettre, pas celle à laquelle
l'adjoint voulait répondre avant même de la recevoir, c'est
pour ça qu'il n'est pas devenu ministre. Euh... Ça, c'est une
«joke», M. le député Rimouski. Lui, il veut
répondre aux lettres avant même de les recevoir.
Troisième paragraphe, quand vous dites: «Quant à la
firme SERTI, qui a conclu un accord avec la ville de Trois-Rivières,
l'expérience démontre que celle-ci se désiste à
toutes les fois que le processus d'appel d'offres public est mis en branle par
une municipalité», c'est la firme SERTI qui se désiste,
donc, à ce moment-là, ça ne vous pose pas de
problème parce que c'est la firme SERTI juste une minute
qui a hérité d'un logiciel de municipalités ou de
fonctionnaires municipaux qui l'ont développé. Vous dites:
À chaque fois qu'on est allé en appel public, ils sont
obligés de se tasser parce qu'ils ne peuvent pas compétitionner.
C'est ça que ça veut dire. Dans ce sens-là, en quoi
ça vous dérange?
M. Boulanger: O.K., excellent. Excellente question.
M. Gendron: Je ne pose que des bonnes. À la
commission.
Une voix: Sans prétention aucune.
M. Gendron: Bien oui, c'est à toi à
apprécier.
M. Boulanger: Pourquoi on dit «à toutes les fois que
le processus d'appel d'offres public est mis en branle»? C'est que,
lorsqu'on parle de logiciel, c'est un bien qui est moins tangible que si on
parle d'un camion ou que si on parle d'une chaîne de trottoir à
construire, etc. Un fournisseur qui voudrait être malcommode ou une
municipalité qui voudrait être malcommode pourrait, à la
rigueur, sous le couvert d'un mandat de service professionnel, donner un mandat
à une firme privée pour développer un logiciel, pour fins
de commercialisation, sous le couvert d'un mandat de service profession-ne
à ce moment-là, elle n'est pas obligée d'aller en
appel d'offres rendre le mandat à terme, rendre le produit
mature, etc., et, en parallèle à ça, avoir une entente de
cession de droit pour fins de commercialisation dudit logiciel, une fois
développé et, par la suite, de distribuer ledit logiciel.
C'est pour ça qu'on dit: À chaque fois que le processus
d'appel d'offres public est mis en branle, SERTI se retire. C'est qu'il y a des
zones grises au niveau de la définition entre un logiciel et un service
professionnel de développement de services informatiques, mais qui, dans
les faits, sont un développement de logiciel. Alors, c'est ça qui
est plus difficile à préciser, selon nous, dans un texte de loi.
C'est ce qui fait que, nous, nous aimerions carrément l'exclure.
M. Gendron: Mais, si vous aviez la garantie juste pour
approfondir qu'il né s'agit uniquement que du logiciel... Moi, je
ne suis pas un spécialiste en informatique, mais, à ma
connaissance, il y a moyen de distinguer assez facilement ce qu'on appelle un
logi- ciel et un système d'informatique. Moi, je serais contre, pour le
vrai, que les municipalités se lancent dans les systèmes
informatiques et là, indépendamment, appel d'offres ou pas. Une
ville n'a pas d'affaire, avec les fonds publics, d'après moi, à
concurrencer le secteur privé dans les systèmes informatiques.
Mais, que voulez-vous, à partir du moment où des ressources,
justement, publiques au sens du financement des taxes des contribuables, ont
développé quelque chose de valable, d'important et de
significatif, au nom de quelle logique il faudrait dire: Non, non, tu as un
seul choix, tu le donnes, mais tu n'as pas le droit de profiter de l'usufruit,
uniquement de l'appareil, pas l'appareil, mais du logiciel qui a
été spécialisé et qui pourrait permettre de rendre
d'excellents services? En quoi ne serait-ce pas logique de pouvoir en disposer
avec un certain bénéfice?
M. Boulanger: O.K. Nous, ce qu'on dit, c'est qu'on n'est pas ici
pour porter mauvaise foi à quiconque, mais notre expérience du
marché avec des cas réels, des cas vécus, des cas
pratiques, indépendamment de la charte de la ville de Montréal
les autres municipalités ne sont pas astreintes à la
charte de la ville de Montréal...
M. Gendron: Je sais ça.
M. Boulanger: Indépendamment de ce dont on parle ce soir,
nous ne voulons pas donner prise à une situation où quelqu'un,
quelque part, pourrait faire une entente avec des représentants
municipaux, des fonctionnaires municipaux, dans le but,
précisément, de développer un logiciel pour fins de
commercialisation et à travers lequel on ferait supporter
l'amortissement des coûts de développement par les citoyens.
M. Gendron: Moi, je suis d'accord. Est-ce que vous croyez que les
articles qu'on voit dans la charte de Montréal vont dans le sens que
vous venez de dire?
M. Boulanger: Ils devraient être précisés,
ils devraient être cirsconscrits dans le sens de notre intervention et de
façon très explicite, de façon à ne pas donner
prise à ce que nous venons de mentionner.
M. Gendron: Moi, je vous remercie de votre grande
contribution.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. Alors, merci,
M. Boulanger.
Alors, les opposants ayant été entendus, je suppose qu'on
passe à l'article 1, M. le ministre, ou s'il y a d'autres commentaires
avant?
Une voix: Les représentants du Bloc
québécois, non?
(20 h 40)
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: ...
La Présidente (Mme Bélanger): II n'a pas
compris.
Une voix: Oui, oui, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez l'oreille
fine.
Une voix: Ils ont le droit de parole, j'ai le droit de
silence.
M. Ryan: C'est tout ce qu'il vous reste, apparemment.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Oui.
Une voix: J'écris encore, M. le ministre.
M. Gendron: Et c'est notre drame.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, si on revenait
à notre projet de loi.
Étude détaillée
J'appelle l'article 1. M. le ministre.
M. Ryan: L'article 1 que...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire.
M. Ryan: Excusez. Allez-y, M. le maire.
M. Doré: Bien, M. le Président, j'allais
simplement... Mme la Présidente, j'allais vous dire, plutôt, je
m'excuse, que l'article 1, il est supprimé. On demande son retrait
puisque la loi de la fiscalité municipale adoptée en
décembre 1992, la loi 55, est venue suppléer à ce que
l'article 1 avait été... Parce que la loi a été
déposée à l'automne et le gouvernement, l'Assemblée
nationale a modifié la loi de la fiscalité municipale. Donc,
l'article 1 n'a plus sa raison d'être.
La Présidente (Mme Bélanger): O.K. Alors, est-ce
qu'il y a une modification?
M. Doré: II est retiré.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous avez
un papillon?
M. Doré: Non. Bien, on demande son retrait, si vous
êtes d'accord, si la commission est d'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Ça prend
un papillon.
M. Ryan: Ça prend un papillon. Il faut qu'on...
La Présidente (Mme Bélanger): Ça prend
même un papillon, même si on retire l'article.
M. Doré: Oui? Pour le retirer? D'accord. Une voix:
Oui, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, il faudrait le
rédiger, s'il vous plaît, puis nous le déposer.
M. Ryan: L'intervention qui vient d'être faite, Mme la
Présidente, témoigne de la promptitude du gouvernement...
Une voix: Pour retirer, ça ne prend pas de papillon.
M. Ryan: Pardon?
M. Gendron: Pour retirer, ça ne prend pas de papillon.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est la ville qui
l'a proposé.
Une voix: Non, non. C'est ça. Peu importe.
M. Doré: Mme la Présidente, ma demande est de
demander à la commission, avec la permission de la commission, de
retirer l'article 1 du projet de loi...
La Présidente (Mme Bélanger): Ah bon! D'accord.
M. Doré: ...compte tenu de la modification adoptée
à la Loi sur la fiscalité municipale par la loi 55.
M. Gendron: Accordé, en ce qui concerne l'Opposition.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va.
L'article 1 est supprimé, retiré, c'est-à-dire.
M. Ryan: C'était la manière, pour le maire de
Montréal, de dire que le projet de loi 55 était une bonne
loi.
M. Gendron: Non, non. Je n'ai pas compris ça. Une voix:
Moi non plus. Je n'ai pas compris ça. La Présidente (Mme
Bélanger): Oui.
M. Gendron: Moi, je n'ai pas compris ça. Ha, ha, ha! J'ai
compris qu'il voulait le retirer, l'article 1, et c'est fait.
Constitution et pouvoirs
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, à
l'article 2, il y a une modification. L'article 2 du projet de loi 200 de 1992
est modifié par le remplacement, à la deuxième ligne du
deuxième alinéa de l'article 9a qu'il introduit, du mot
«et» par le mot «ou».
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Ryan: Juste une minute. Oui. Je pense que M. le maire va
expliquer... Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): «Et la
gestion». C'est: «...l'exploitation ou la gestion».
M. Ryan: Veuillez demander à M. le maire d'expliquer.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. M. le maire,
est-ce que vous pouvez expliquer la modification?
M. Doré: Bien, Mme la Présidente, la
première modification, celle qui remplace le mot «et» par le
mot «ou», elle vise le deuxième alinéa de l'article
2, le troisième, en fait, où on dit: «L'article 107 ne
s'applique pas aux ententes visées au premier alinéa lorsqu'elles
sont relatives aux loisirs» et non pas «et à la vie
communautaire», mais «ou à la vie communautaire».
Mais, de façon plus globale, maintenant, si cet amendement
était retenu pour remplacer le mot «et» par
«ou», l'objet de l'article est essentiellement de reproduire, dans
la charte de la ville, un pouvoir qu'a déjà conféré
l'Assemblée nationale à la ville de Québec et, en vertu du
premier alinéa de l'article 9a, de pouvoir confier la gestion de
certaines de ses activités à des tiers qui agissent en son nom.
C'est, littéralement, dans bien des cas, le pouvoir de donner, dans
certains cas, la gestion à contrat, sous-contrat.
Dans le cas du deuxième alinéa, il s'agit, bien sûr,
de la possibilité de confier à des organismes de loisir ou
relatifs à la vie communautaire, pour des corporations qui sont sans but
lucratif et auxquelles la ville est autorisée à verser des
subventions. En pratique, une bonne partie de nos activités de loisir
et, dans certains cas, de nos activités liées à la vie
communautaire sont réalisées par des organismes du milieu que la
ville subventionne.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Ceci correspond à des modifications que nous
avons déjà faites, il y a deux ans, à la charte de la
ville de Québec. Ce que nous ajoutons ici est exactement semblable
à ce qui figure déjà dans la charte de la ville de
Québec. Par conséquent, l'amendement, lui, ne crée pas de
problème parce que ça élargit le pouvoir d'intervention de
la ville pour intervenir soit en matière de loisir, soit en
matière de vie communautaire, tandis qu'en ayant l'ancienne conjonction
la ville pouvait être obligée d'agir ensemble sur ces deux
fronts-là, ce qui n'était pas du tout l'esprit du texte.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est adopté.
M. Gendron: Non. Je veux donner mon point de vue.
La Présidente (Mme Bélanger): Non? Allez-y, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Juste pour vous habituer, avant de dire
«adopté», à regarder ici.
La Présidente (Mme Bélanger): Non. J'ai posé
la question: Est-ce...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Non. Vous avez dit: L'amendement est adopté.
C'est ça que vous avez dit.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député d'Abitibi-Ouest...
M. Ryan: Un compliment à votre bon sens.
La Présidente (Mme Bélanger): ...je m'excuse, je
vais vous consulter à l'avenir...
M. Gendron: II s'agit... Non, non, je ne veux pas être
consulté, je veux juste avoir le privilège d'exercer ma
prérogative, point. Je veux dire, je n'ai jamais demandé
d'être consulté. Je veux indiquer qu'effectivement il s'agit d'un
article de concordance par rapport à ce qui a déjà
été attribué à la ville de Québec. En ce qui
nous concerne, nous avions donné notre accord à cette disposition
dans la charte de la ville de Québec, nous ne verrions pas pourquoi les
mêmes dispositions ne s'appliqueraient pas dans celle de la ville de
Montréal. Donc, on est d'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté. Est-ce
que l'article 2, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 2,
tel qu'amendé, est adopté.
J'appelle l'article 3.
M. le maire, est-ce que vous donnez des explications à l'article
3?
M. Doré: Mme la Présidente, l'article 3 est un
article qui vise à remplacer, au troisième alinéa
de l'article 10 de la charte actuelle, «200 $» par «1000
$». alors, il s'agit... cette modification, donc, hausse le montant
maximal de l'amende qui peut être imposée pour l'utilisation sans
droit du nom, de l'écusson, des armes, du blason de la ville de
montréal, d'un de ses services, divisions ou organismes. je souligne que
l'article dont il est question est un article qui est dans la charte depuis
1951 et qu'il fait partie de la révision de la charte dans les
années soixante. il s'agit d'actualiser le montant de l'amende pour des
gens qui voudraient utiliser les écussons emblèmes de la ville de
montréal sans autorisation.
M. Ryan: On savait, Mme la Présidente, que le maire avait
la réputation d'augmenter certaines charges fiscales, mais on ne pensait
pas qu'il voulait multiplier les amendes par cinq. En faisant ça, il ne
fait que suivre un exemple qui a été donné par
l'Assemblée nationale, il y a deux ans, et on va être
obligé d'être favorable à cette modification.
M. Doré: Merci, M. le ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Ryan: On a déjà modifié la Loi sur les
cités et villes en conséquence, le Code municipal aussi.
M. Doré: Oui, c'est conforme à la Loi sur les
cités et villes.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest, des commentaires sur l'article 3?
M. Gendron: Bien, je voudrais juste que M. le maire nous
explique... Quand M. Aubry, de la Ligue des propriétaires de
Montréal, est venu, justement, à l'article 3, il avait plus
qu'une réticence, lui, il était en complet désaccord. Je
vous avais signalé à ce moment-là, M. le maire, que je ne
comprenais pas exactement ce qu'il voulait dire par la «nuance de
susceptibilité», en disant qu'on ouvrait grand la porte à
l'interprétation et que, pour cette cause, il s'objecte à la
hausse de l'amende. Alors... Le reste du texte, je le comprends, mais je ne
sais pas si vous vous en rappelez?
M. Doré: Oui, oui, je me rappelle très bien. Ce
à quoi M. Aubry a fait référence dans son intervention, ce
que j'ai compris, c'est qu'il en avait contre la formulation telle qu'elle
apparaît actuellement dans le texte de la charte et telle qu'elle
apparaît également dans d'autres lois semblables qui
protègent l'utilisation, dans certains cas à des fins abusives,
du sigle d'une ville ou de son écusson. Le mot contre lequel il en
avait, c'est dans le premier alinéa de l'article 10, à la page
gauche, enfin je fais référence à mon texte, l'article 10
actuel où on dit qu'on ne peut pas utiliser le nom de la ville ni le nom
ou le titre d'une commission «susceptible d'être confon- du avec
l'un d'eux». C'était sur «susceptible d'être confondu
avec l'un d'eux» qu'il en avait, mais ça, c'est le texte qui vaut
dans la charte depuis maintenant près de 40 ans. Il a été
balisé dans la mesure où il y a eu des interprétations des
tribunaux pour dire ce qui est susceptible. C'est sûr que, dans certains
cas, les gens sont assez subtils pour ne pas reproduire tel quel, mais le
résultat net de l'opération... (20 h 50)
C'est lorsque des gens se servent du sigle de la ville pour envoyer des
avis importants, sous prétexte d'attirer l'attention, et qu'ils le
maquillent un tantinet, mais on voit bien que le propos est d'utiliser le sigle
corporatif de la ville pour atteindre un message qui est à des fins
commerciales, ce n'est pas tout à fait le sigle, mais c'est susceptible
d'être confondu avec le sigle de la ville, et les tribunaux ont
interprété cette décision comme étant la
façon de le baliser. Alors, je pense que l'objet de la modification
aujourd'hui n'est pas de retoucher le texte tel qu'il existait, mais
plutôt d'actualiser, comme M. le ministre l'a souligné, des
amendes qui sont déjà prévues aussi à la Loi sur
les cités et villes au même effet.
M. Gendron: Oui. Moi, ça ne me faisait pas
problème, mais je voulais en profiter...
M. Doré: Oui.
M. Gendron: ...pour avoir l'explication que vous venez de donner.
D'accord. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 3
est adopté.
J'appelle l'article 4.
M. Ryan: Auriez-vous objection, Mme la Présidente et M. le
maire, à ce que nous différions l'adoption de cet article-ci
jusqu'à ce qu'on ait pu causer de modifications possibles en accord avec
des choses dont nous avons déjà discuté?
Des voix: Non. M. Ryan: Ça irait?
M. Doré: Moi, je n'ai aucune objection, Mme la
Présidente. J'étais d'accord, bien sûr, pour qu'on revoie
la formulation de 101 et 10m, et je pense que nos juristes sont en discussion
avec ceux du ministère pour trouver une formulation qu'on pourrait
rediscuter demain et qui tiendra compte, je pense, en grande partie, des
observations qui ont été faites, d'ailleurs, par le
représentant de la firme Mensys.
Dispositions particulières au comité
exécutif
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, nous
suspendons l'article 4 et j'appelle l'article 5 où il y a une
modification: Le paragraphe t du premier alinéa de
l'article 106 de cette charte, dont le remplacement est proposé
par le paragraphe 4° de l'article 5 du projet de . loi 200, est
modifié par le remplacement, dans la première ligne, du mot
«les» par le mot «le».
M. le maire, des explications à cette modification?
M. Doré: Je pense que, dans le cas de la modification que
vous venez de lire, Mme la Présidente, il s'agit plutôt d'une
modification respectueuse de la langue française. Cela dit... Oui, c'est
ça. Le mot «les» par «le», c'est ça.
Alors, au lieu de dire «les prix de la location», je pense que
c'est «le prix de la location».
Une voix: C'est ça, exactement. À la
première ligne.
M. Doré: À la première ligne, Mme la
Présidente, le mot «les», «les prix de la
location» remplacé par «le prix de la location». C'est
une question vraiment de phraséologie en français. C'était
mal formulé.
La Présidente (Mme Bélanger): O.K. Alors,
l'amendement est adopté?
M. Gendron: Oui, mais... Une minute! À l'article 5, 1
° et 2°, est-ce que ça va?
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non. On ne l'a
pas étudié. Là, c'est juste l'amendement...
M. Gendron: Oui, mais l'amendement est uniquement au paragraphe
4°.
La Présidente (Mme Bélanger): ...qui est au
paragraphe t. C'est juste le mot «les» prix qui est changé
pour «le» prix de la location.
M. Gendron: Non, non. Je le sais, Mme la Présidente. Je
veux juste que vous m'indiquiez comment vous procédez. Alors, si vous
faites...
La Présidente (Mme Bélanger): Normalement, si on
prend paragraphe par paragraphe... J'aimerais qu'on adopte l'amendement parce
qu'on...
M. Gendron: Oui, mais dites à quel amendement vous faites
référence. Je veux juste suivre, moi.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'article
S... M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): ...le paragraphe t.
4°, le paragraphe t, à la page 5.
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): «Établir
et modifier des tarifs fixant les prix de la location». C'est
«le» prix. «Les» est changé pour
«le»
M. Gendron: Bon, c'est ça. C'est parce que...
La Présidente (Mme Bélanger): Après
ça, on peut revenir au paragraphe 1°.
M. Gendron: Je sais.
M. Doré: Mme la Présidente, peut-être pour
indiquer à M. le député de l'Opposition que, s'il
travaille avec ce texte-là, c'est page 8 de la...
M. Ryan: C'est ça.
M. Doré: C'est le paragraphe t, l'alinéa t, le
texte proposé. On change le mot «les» par «le»
au premier alinéa. Après coup, on reprendra, si je comprends
bien, l'ensemble de l'article 5 pour...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça.
M. Gendron: Bien oui! C'est parce que, moi, je croyais... Mme la
Présidente, simplement...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Gendron: ...j'aurais préféré qu'on prenne
l'amendement quand on aurait été rendus au paragraphe qu'il
touche. Alors, si vous aviez appelé l'article 5, premier paragraphe, je
n'ai pas de trouble; deuxième paragraphe...
La Présidente (Mme Bélanger): O.K.
M. Gendron: ...je n'ai pas de trouble; troisième
paragraphe, je n'ai pas de trouble, mais le quatrième, j'en ai un.
Alors, c'est de ça que je veux jaser et c'est de même, je pense
que... L'amendement, il est au quatrième paragraphe. Alors, je ne veux
pas discuter de l'amendement sans avoir réglé les trois autres
paragraphes au préalable.
La Présidente (Mme Bélanger): Non. Écoutez,
M. le député d'Abitibi-Ouest, là, on a une modification
à l'article 5. Il va falloir que, moi, je le lise...
M. Ryan: C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): ...pour savoir
où est cet amendement. Alors, là, je pense...
M. Gendron: Au quatrième paragraphe.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais oui. Mais
là, ce n'est pas marqué «le quatrième
paragraphe», c'est marqué «le paragraphe t du premier
alinéa de l'article 106». Alors, moi, il faut que je cherche
où est le paragraphe t.
M. Gendron: Ça va. Je ne savais pas que... Vous n'avez pas
les mêmes instruments. Ça va. Moi, je n'ai
plus de trouble, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, là,
s'il y a un amendement sérieux à un paragraphe, qu'il faut
analyser les paragraphes précédents avant, d'accord. Mais
là, c'est un mot, «le», «les».
M. Gendron: Oui, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Et, moi, s'il faut
que je cherche où est la modification dans tous...
M. Gendron: Non, non. Ça va, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): ...ces
paragraphes-là. ..
M. Gendron: Ça va, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Gendron: Bien, l'amendement, ça va... La Présidente
(Mme Bélanger): Oui. M. Gendron: .. .sauf que je veux...
La Présidente (Mme Bélanger): Parfait. Alors,
là, je reviens à l'article 5, paragraphe 1°.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe 1°
est adopté. M. le ministre, le paragraphe 1° est adopté?
M. Ryan: Oui, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, paragraphe
2°.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
Paragraphe 3 °.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Paragraphe
4°.
M. Gendron: Au paragraphe 4°, j'aurais une question, M. le
maire. Lorsque, à l'article 5, paragraphe 4°... Et, moi, je
répète que je n'en ai pas sur l'amendement.
M. Doré: Non, non. J'ai compris, là.
M. Gendron: Alors, sur le fond, toujours pour tenir compte des
objections qui nous ont été formulées lorsqu'on
prétendait qu'à l'article 5 il fallait regarder ça avec
sérieux, la Ligue des propriétaires dit: On s'objecte parce que
c'est cet article-là qui permet, sans limites, d'établir des
tarifications différentes à des amis, groupes d'amis qui sont,
indépendamment des coûts de la justice, et ainsi de suite... Puis,
là, il y a toute une théorie. Alors, moi, je pose la question,
parce que je l'ai lu aussi, puis je ne suis pas capable de voir autant
d'applications larges que M. le président de la Ligue des
propriétaires en donnait. Alors, votre point de vue, au parapraphe
4°?
M. Doré: Bien, je partagerais votre point de vue, M. le
député. Dans le fond, très concrètement, ce dont il
s'agit, c'est d'insérer dans la charte de la ville de Montréal un
article de concordance avec la Loi sur la fiscalité municipale telle que
déjà adoptée par l'Assemblée nationale et qui
permet, de façon générale, au conseil d'une ville
d'adopter des tarifs différenciés. Or, à la ville de
Montréal, une bonne partie de la tarification est la
responsabilité, en vertu de la charte, du comité exécutif.
Donc, on dit que le comité exécutif peut établir une
tarification qui tienne compte de diverses catégories de personnes.
Évidemment, ce qu'on vise, c'est qu'on peut avoir diverses
catégories d'usagers, par exemple des étudiants, des personnes
âgées, des enfants. Dans certains cas, on a des tarifs de groupe
pour les collèges, les institutions d'enseignement, les écoles
secondaires. Ce qu'on veut, c'est que les pouvoirs que la Loi sur la
fiscalité municipale confère au conseil, dans le cas de la
charte, on puisse permettre de faire varier le tarif des services de la ville
en donnant le pouvoir au comité exécutif, comme la charte permet
déjà de le faire. C'est, grosso modo, la disposition.
M. Gendron: Mme la Présidente, je tenais à ce que
le maire puisse faire ces...
M. Doré: Ce n'est pas pour favoriser les groupes d'amis.
Ça, je peux vous assurer de ça.
M. Gendron: Moi, j'ai compris, M. le maire, non pas parce que
vous l'avez dit, compte tenu du texte de l'article, je pense que c'était
important que ces choses-là soient clarifiées parce que M. le
président de la Ligue des propriétaires... Puis je suis pour
ça, je suis d'accord quand il y a des groupes qui s'opposent, qu'on les
entende, mais il s'est dit des choses qui, d'après moi, ne correspondent
pas du tout aux faits. Quand il est venu présenter son document, M.
Pierre Aubry, il a dit: On s'objecte à cet article parce que ça
favorise les petits amis, et ainsi de suite. Puis je ne dirai pas autre chose.
Moi, quand je lis ça, je dis: C'est logique qu'une ville ait le pouvoir
de tarifer différemment, dépendam-ment de certains groupes, parce
que c'est de même que ça se passe dans la vraie vie, et il est
important pour des étudiants, de temps en temps, des personnes
âgées dans d'autres temps, pour des types de services qu'ils
reçoi-
vent, de ne pas être tarifés de la même
façon.
Alors, c'est ça que ça permet et je trouve que c'est
correct qu'il en soit ainsi. Je veux donner mon accord à l'article, mais
je voulais profiter de ce court échange pour indiquer que, de temps en
temps, on nous fait des représentations qui n'ont aucune commune mesure
par rapport à la réalité objective des choses.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, des
commentaires?
M. Ryan: Dans ce cas-ci, c'est un fait que, déjà,
la Loi sur la fiscalité municipale pourvoit à ces choses. Elle
définit un pouvoir de tarification pour les municipalités. Il est
indiqué clairement dans le chapitre qui traite de la tarification,
à la Loi sur la fiscalité municipale toujours, qu'un
règlement de tarification peut prévoir des catégories de
biens, de services, d'activités, de quotes-parts, de contributions ou de
bénéficiaires, combiner des catégories et édicter
des règles différentes selon les catégories ou
combinaisons. Il peut notamment prévoir que la tarification est
utilisée à l'égard d'une catégorie ou d'une
combinaison et non d'une autre, etc.
Je pense que ce que nous discutons va tout à fait dans l'esprit
des dispositions déjà contenues dans la Loi sur la
fiscalité municipale. Par conséquent, nous sommes favorables
à cette disposition. (21 heures)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le paragraphe
t, tel qu'amendé, est adopté. L'article 5, tel qu'amendé
dans son ensemble, est adopté? Adopté.
Alors, j'appelle l'article 6. À l'article 6, il y a une
modification. On peut le faire paragraphe par paragraphe, l'adopter paragraphe
par paragraphe, O.K.?
L'article 6 du projet de loi 200 est remplacé par le suivant: 6.
L'article 107 de cette charte, remplacé par l'article 15 du chapitre 77
des lois de 1977 et modifié par l'article 7 du chapitre 40 des lois de
1980, par l'article 849 du chapitre 57 des lois de 1987, par l'article 9 du
chapitre 87 des lois de 1988 et par l'article 68 du chapitre 27 des lois de
1992, est de nouveau modifié par l'addition, après le paragraphe
8, des suivants alors, tout le monde sait qu'est-ce qu'il y a dans ces
articles-là: «9. Le présent article ne s'applique pas
à un contrat pour la fourniture d'électricité, de vapeur
ou d'eau froide lorsque le fournisseur est un organisme public au sens de la
Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur le
protection des renseignements personnels (L.R.Q., chapitre A-2.1).»
Est-ce qu'il y a des commentaires, M. le maire?
M. Doré: Peut-être pour éclairer les membres
de la commission, l'article 107 de la charte de la ville de Montréal,
c'est la disposition en vertu de laquelle nous sommes assujettis à
l'obligation de procéder par appel d'offres public pour l'achat de biens
et services. Le paragraphe 9 que vous venez de lire ferait que, lorsque l'on
acquiert de la fourniture d'électricité, de vapeur ou d'eau
froide et que le fournisseur est un organisme public, nous ne serions pas
assujettis à aller en appel d'offres public. Et cela vise à
régulariser deux situations.
Le Biodôme de Montréal, qui est administré et
propriété de la ville de Montréal, est
approvisionné par la Régie des installations olympiques qui lui
fournit la vapeur et l'eau froide. Nous ne sommes pas allés en appel
d'offres public puisque le fournisseur était à côté
et que nous avons convenu d'un contrat. Par ailleurs, l'annexe de l'Hôtel
de ville, qu'on appelle le vieux palais de justice, lui, reçoit son
énergie de la centrale thermique du palais de justice administré
par la Société immobilière du Québec. Là
aussi, c'est un organisme public pour lequel on n'est pas appelé en
appel d'offres parce que c'était plus avantageux de chauffer
l'édifice à partir d'une source d'énergie qu'on pouvait
acheter auprès de la SIQ.
Alors, c'est deux exemples pour illustrer la portée de l'article.
On dit: Quand on achète ces fournitures d'un organisme public, on est
dispensé de procéder à un appel d'offres, et ça
permet de régulariser une situation qui existe déjà.
M. Gendron: Mme la Présidente... À moins que M. le
ministre...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Gendron: Je pensais que vous aviez peut-être des
questions. M. Doré, M. le maire de la ville de Montréal,
j'aimerais ça savoir... Parce que là vous me dites, dans le fond,
que c'est pour régulariser deux situations qui auraient pu être,
entre guillemets, de nature illégale ou non conformes aux dispositions
qu'on connaît.
Est-ce que vous croyez que, dans une année ou deux, il se
pourrait que vous ayez deux, trois autres situations de même genre?
M. Doré: C'est pour ça. On ne le sait pas, on ne
peut pas savoir, mais je donne l'exemple que, s'il se développait un
nouvel équipement, si, par exemple, nous décidions, pour le
centre Pierre-Charbonneau qui est à côté, pour 1'arena
Maurice-Richard qui est à proximité, qu'il serait avantageux pour
les systèmes de chauffage actuel, qui sont vieillots, qu'il serait plus
avantageux, plutôt que d'aller en appel d'offres pour installer de
nouveaux systèmes de chauffage, que nous nous branchions sur la centrale
thermique qui a effectivement de l'énergie excédentaire à
la RIO, eh bien, l'article nous permettrait de le faire en achetant
l'énergie d'un organisme public qui est la Régie des
installations olympiques.
Je vous donne cet exemple-là, comme on a, dans le cas de l'annexe
au palais de justice, décidé de plutôt utiliser la centrale
du palais de justice, du nouveau palais de justice de Montréal qui est
propriété de la Société immobilière du
Québec.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va, M. le
député d'Abitibi-Ouest?
M. le député de Dubuc.
M. Morin: Je voudrais savoir, pour ce qui est du sens qu'on veut
donner à «organisme public»...
M. Doré: Oui.
M. Morin: On n'a pas été capable de faire d'autres
références qu'à la Loi sur l'accès aux documents.
Ça me paraît curieux qu'on ait dû faire
référence à cette loi-là pour donner le sens
précis à «organisme public».
M. Doré: Je vais peut-être demander à Me
Jalbert de répondre à votre question, M. le député,
si vous permettez.
Mme Jalbert (Suzanne): C'était la façon la plus
simple de procéder parce que la Loi sur l'accès
définissait déjà ses organismes d'une façon qui
était absolument satisfaisante dans notre cas en disant qu'il s'agissait
des organismes municipaux, des organismes gouvernementaux, des organismes
scolaires, commissions, institutions, collèges, universités, des
établissements de santé et de services sociaux et des organismes
dont l'Assemblée nationale nomme les membres. Alors, la
définition pour nous était déjà toute faite et
absolument satisfaisante par rapport à nos objectifs.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour ce
paragraphe?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'ensemble de
l'article 6, oui? L'amendement à l'article 6 est adopté.
L'ensemble de l'article 6, tel qu'amendé, est adopté.
Le secrétaire administratif
J'appelle l'article 7. À l'article 7, il y a un amendement et une
modification aussi. Mais c'est très long. Est-ce qu'on est obligé
de la lire ou si on peut...
M. Gendron: L'article 7?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Gendron: II n'y a pas d'amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, il y a une
modification.
M. Gendron: Juste une seconde. M. Ryan: Les articles 137
à 140.
M. Gendron: Oui, c'est vrai.
La Présidente (Mme Bélanger): À 142
exclusivement.
(Consultation)
M. Gendron: Pas de problème.
La Présidente (Mme Bélanger): Pardon?
M. Gendron: Ça va.
M. Ryan: Tout ça va?
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: L'amendement...
M. Gendron: Oui.
M.Ryan: ...137 à 140?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): À 141, M. le
ministre.
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): J'ai 141, moi.
M. Ryan: Vous avez même 141. Vous avez raison.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 7. Les
articles 137 à 140 de cette charte, introduits par l'article 7 du projet
de loi 200, sont remplacés par les suivants. L'amendement est
adopté, de 137 à 141 inclusivement. L'article 7, tel
qu'amendé, est adopté.
M. Ryan: II y a des choses très importantes dans ceci, Mme
la Présidente. Il faut au moins souligner...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: ...que le premier projet qu'on nous avait soumis a
été examiné soigneusement au ministère de la
Justice, et on nous a fortement suggéré de laisser tomber
certaines dispositions, en particulier une disposition qui accordait aux
fonctionnaires des pouvoirs de confiscation, d'interdiction de la modification
des choses et des lieux et de prélèvement d'échantillons.
Il nous a été recommandé d'être très prudents
sur ces choses-là. Ces réserves ont fait l'objet
d'échanges avec la ville de Montréal et les modifications qui
nous sont présentées sont le fruit de ces échanges et
visent à tenir davantage compte de certaines décisions
récentes des tribunaux concernant des attributions qui doivent
être réservées au pouvoir judiciaire et non pas
appropriées par les fonc-
tionnaires. Alors, comme il est formulé, le nouveau texte
résout ces difficultés soulevées par la justice.
M. Gendron: Est-ce que le pouvoir de saisie est resté?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Non. Vous avez le pouvoir de pénétration,
le pouvoir d'exiger la production de livres, registres ou documents, le pouvoir
de prendre des photographies des lieux et de toute pièce produite. Le
pouvoir de saisie ici, c'est un pouvoir qui est attribué à la
police d'ordinaire, et il n'est pas là.
M. Gendron: On est toujours à l'article 7? La
Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Gendron: Alors, M. le ministre dit que le pouvoir de saisie
n'existe plus. Je voudrais quand même revenir également sur les
commentaires parfaitement pertinents à certains moments de M. Aubry,
où il disait que...
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: ...les pouvoirs de confiscation et de saisie sont
retirés. C'est ce que le ministre nous dit. La question, cependant, que
je poserais et là je ne sais pas si je dois la poser au maire de
Montréal ou à M. le ministre, en tout cas, un ou l'autre
c'est que je ne suis pas convaincu que... Dans l'ancien libellé on
disait: «Aux fins de l'application de la loi et des règlements,
les préposés de la ville peuvent, dans l'exercice de leurs
fonctions, et à toute heure raisonnable compte tenu des circonstances
et toutes les balises étaient là prélever,
sans frais, des échantillons de toute nature, pour fin
d'analyse».
À ma connaissance, avoir le pouvoir de prélever des
échantillons, c'est assez logique dans bien des cas. Et là cette
disposition-là n'existe plus. Alors, je voudrais savoir quel est votre
rationnel pour soustraire, éliminer la partie des échantillons.
(21 h 10)
M. Ryan: Regardez, vu que l'origine de ces modifications
émane de récents jugements du plus haut tribunal du pays,
peut-être que nous pourrions demander, avec le consentement des
députés, à Me André Langlois, qui m'accompagne, de
nous expliquer le contexte de ceci.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Langlois.
M. Langlois (André): C'est que, finalement, cet
article-là, nous l'avons soumis comme tel au ministère de la
Justice qui nous a fait des représentations reliées à
l'application de la Charte des droits et libertés, autant canadienne que
québécoise, surtout canadienne, quant aux fouilles qui pourraient
être jugées abusives. Et, comme tel, récemment, il y a des
décisions de la Cour d'appel du Québec qui sont venues limiter la
portée des pouvoirs d'inspection et, à ce moment-là, entre
autres, ceux du Comité paritaire de l'industrie de la chemise, par
exemple, où il y avait certains inspecteurs qui avaient des droits de
regard, des droits de visite des industries, et on a limité la
portée de ces pouvoirs d'inspection là en jugeant parfois la
prise de documents, mais surtout la confiscation de certains objets...
M. Gendron: Ça, c'est réglé, ça,
d'accord. La confiscation, oui, d'accord, il n'y a pas de problème. Je
parle juste comment ça se fait que vous ne gardez pas
«échantillons». Parce que, dans certains cas, à
l'usine de La Prairie, entre autres, pour l'assainissement des eaux,
«t'as» besoin de prélever des échantillons, à
un moment donné, pour voir si effectivement... Puis, c'est dans la loi,
dans la loi privée de la Régie.
M. Ryan: C'est nous autres qui avons adopté ça,
dans ce cas-là.
M. Gendron: Je sais.
M. Ryan: Votre collaborateur s'en souvient.
M. Gendron: Oui, oui. Je sais.
M. Ryan: Dans ce cas-là, ça paraissait
évident.
M. Gendron: Moi, je ne veux pas faire un drame avec ça, si
la ville n'en a pas besoin. C'est parce que, dans certains cas, je trouvais
ça logique que des échantillons puissent être
prélevés. Et là vous l'avez enlevé, dans le nouveau
texte, ça n'existe plus. Si ça ne pose pas problème,
écoutez, je ne suis pas ici pour faire des problèmes.
M. Doré: Écoutez, M. le député,
effectivement, nous l'avions demandé. Je dois dire qu'on l'a
demandé en faisant référence, notamment, à la
charte de la ville de Québec. La charte de la ville de Québec
comporte de telles dispositions, je le souligne. Alors, donc, on ne les a pas
inventées. On a dit: Tiens, il y a là intérêt. Cela
dit, elles sont antérieures à, maintenant, une jurisprudence qui
s'établit de plus en plus, notamment celle à laquelle a fait
référence M. le juriste de la Cour d'appel.
La prise d'échantillons à laquelle vous faites
référence pourrait toujours se faire, mais à condition
qu'on aille, bien sûr, chercher dans le cas présent un mandat, une
autorisation du tribunal. En d'autres termes, un inspecteur qui constaterait de
visu que quelque chose porte atteinte au règlement qu'il est
chargé d'appliquer et qui souhaiterait pouvoir obtenir des
échantillons devrait être assujetti à l'obligation d'aller
chercher... Et c'est ce que la Cour du tribunal d'appel, maintenant, aurait
déterminé.
Alors, ce que je comprends, c'est que les dispositions que
l'Assemblée nationale a accordées à la charte
de la ville de Québec à l'époque, et qui sont
antérieures aux décisions des tribunaux, maintenant, quand on
examine ces mêmes dispositions telles qu'on les souhaiterait, elles ne
passent plus ce qu'on appelle, dans le jargon des juristes, le test et,
éventuellement, celles de la charte de Québec devraient
peut-être être révisées. C'est ce qu'on nous
souligne.
Alors, moi, devant ces représentations, j'étais tout
à fait d'accord pour dire que, bien sûr, il n'est pas question
pour la ville de Montréal d'obtenir des dispositions qui soient
attentatoires aux droits reconnus au Québec. Si les tribunaux estiment
qu'il s'agit là de dispositions abusives, on va s'ajuster en
conséquence.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député.
M. Gendron: Écoutez, moi... Un dernier commentaire, Mme la
Présidente, en ce qui me concerne. Je veux dire, moi, je ne veux pas,
moi non plus, adopter des choses attentatoires.
M. Doré: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Je suis moins fragile là-dessus. Je veux dire,
et je le dis comme je le pense, ça m'énerve un peu que le
législateur légifère en fonction des décisions des
tribunaux pour des affaires de même, parce que, là, il ne s'agit
pas d'une liberté fondamentale. Moi, je prétends qu'en termes,
pas de services, mais en termes d'efficience, il est important, dans certains
cas, d'avoir les outils qu'il faut pour vérifier si effectivement
certains services sont adéquatement fournis. Et là, parce qu'on
dit: Bien écoutez, ça pourrait éventuellement causer
préjudice, alors qu'à sa face même, dans certains cas, ce
n'est pas abusif, ça, de prélever des échantillons parce
que, souvent, ce n'est que par l'échantillon que tu peux porter un
diagnostic qui a de l'allure en termes de gestion moderne, si vous me permettez
l'expression, alors c'est juste ça que je dis, je trouve les
tribunaux...
J'ai beaucoup de respect, sincèrement, pour les décisions
du tribunal sur des choses de fond, mais là on est à adopter un
article... «Aux fins de l'application de la loi et des règlements,
les préposés de la ville peuvent, dans l'exercice de leurs
fonctions [...] compte tenu des circonstances» donc, il y a assez
de paramètres visiter [...] exiger [...] prélever [...]
des échantillons». Moi, il me semble... Je termine
là-dessus. Il y a une certaine maladie au Jardin botanique c'est
quand même un joyau de la ville de Montréal et, à un
moment donné, on voudrait effectivement prélever des
échantillons de sol pour être en mesure de vérifier la
nature de la maladie. Est-ce à dire qu'on ne pourrait pas
prélever d'échantillons sans avoir un mandat, comme vous dites?
Je trouve ça farfelu pas mal.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: D'abord, je pense que l'exemple est peut-être mal
choisi parce que le Jardin botanique est déjà une
propriété municipale, ils n'ont pas besoin d'autorisation
spéciale. Ça fait partie des choses dont la ville est
chargée d'assurer le haut degré de salubrité.
Ici, il s'agit d'un pouvoir de visite très large, là. Ils
peuvent visiter n'importe où où il y a lieu de vérifier
l'application d'un règlement municipal. S'il fallait que des
fonctionnaires s'arrogent le pouvoir de prélever des échantillons
un peu partout, oui, ça pourrait aller trop loin. Mais
déjà, si ce sont des fonctionnaires qui sont chargés de
visiter, au titre de la santé ou de la salubrité, il y a des
dispositions de la Loi sur la qualité de l'environnement qui leur
donnent le pouvoir dont parle le député, ce n'est pas
nécessaire de le réitérer ici.
M. Gendron: Oui, mais regardez. Le ministre va me permettre
certain. Je sais que la ville de Montréal a un service d'inspection au
niveau de l'hygiène des restaurants de la ville de Montréal.
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Exact?
M. Doré: C'est la Communauté urbaine, mais disons
qu'on peut...
M. Gendron: Non, non.
M. Doré: Oui. C'est ça, vous avez raison. Oui, oui.
Vous avez parfaitement raison.
M. Gendron: Bon! Alors, à un moment donné, il me
semble que, dans certains cas, ça pourrait être très,
très utile de prélever des échantillons d'aliments pour
convenir qu'il n'y a pas l'hygiène requise dans certains
restaurants.
M. Ryan: Mais ça, justement, il y a d'autres lois qui y
pourvoient. Il y a une loi sur l'inspection des aliments, c'est prévu
dedans...
M. Gendron: O.K.
M. Ryan: ...au ministère de l'Agriculture. De même
que vous avez parlé tantôt de la régie de l'eau, du
côté de La Prairie; je ne me souviens pas de son nom exact. On a
adopté ici même une loi privée il y a quelques
années, il y a deux ou trois ans, dans laquelle on donnait le pouvoir de
prélever des échantillons d'eau. Dans ce cas-là, c'est
évident, c'est l'objet même de la visite, de s'assurer de la
salubrité des lieux. Mais on ne veut pas le donner d'une manière
trop générale, c'est la seule différence.
M. Gendron: Les explications me vont, M. le ministre. Il me dit
que c'est couvert partout ailleurs et qu'on n'en a plus besoin. Alors, si c'est
ça...
M. Doré: C'est-à-dire qu'on s'entend pour dire que,
comme l'article qui apparaît, l'article 137, donne un pouvoir
général à des préposés, à des
personnes
chargées de l'application des règlements de la ville et
que, donc, ça peut toucher toute une foule de règlements, compte
tenu de la décision des tribunaux, on est d'accord pour dire qu'il
serait possible de ne le pas prévoir dans cette disposition à
caractère général applicable à toute la loi,
à toute la charte, à tous nos règlements.
Cela dit, nous allons faire un examen plus particulier d'un certain
nombre de nos règlements qui vont peut-être nécessiter,
à ce moment-là, des dispositions particulières. Nous ne
sommes pas en mesure de le faire ce matin, aujourd'hui, mais il est
vraisemblable de penser que, dans un avenir prévisible, nous reviendrons
en disant: Pour l'application de tel règlement et de tel
règlement, nous avons besoin de pouvoirs additionnels, comme il en
existe déjà dans la loi sur les aliments et qui donne,
effectivement, aux inspecteurs de la Communauté urbaine la
possibilité de prélever des échantillons en matière
d'aliments. Ce serait concevable de le faire, mais disons que le pouvoir
général non balisé était, à l'examen des
juristes qui l'ont travaillé, contraire aux décisions maintenant
des tribunaux qui ont interprété restrictivement ces pouvoirs en
vertu des chartes québécoise et canadienne.
M. Gendron: Adopté, en ce qui me concerne. Une
voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 7, tel
qu'amendé, est adopté.
Serment et garantie
J'appelle l'article 8. Il y a aussi une modification à l'article
8.
M. Ryan: Le député d'Abitibi-Ouest nous
connaît, nous remettons le travail sur le métier sans cesse
jusqu'à adoption, c'est pour ça qu'il y a un certain nombre
d'amendements. Ce n'est pas nécessairement un signe d'improvisation.
M. Gendron: Pas nécessairement, mais parfois. M. Ryan:
C'est la recherche du mieux.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire, est-ce
que vous avez des explications sur la modification à l'article 8?
M. Ryan: Le serment du Test.
M. Doré: Mme la Présidente, on vient de me
passer... L'article 8 a été modifié, je pense,
là.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Doré: Par le papillon que j'ai entre les mains.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Doré: D'accord. Je vais en prendre connaissance. Je
m'excuse.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah! Vous en prenez
connaissance pour la première fois?
M. Doré: Du papillon. (21 h 20)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce que vous donnez des explications à la modification?
M. Doré: Ce sont les dispositions de la Loi sur la
fonction publique, si je comprends bien. On assimile... C'est ça? Bon,
alors, peut-être, Mme la Présidente, pour bien comprendre, dans la
demande que nous faisions, nous voulions dispenser le greffier de l'obligation
d'as-sermenter tous les fonctionnaires comme jusqu'à maintenant. Ce que
je comprends, c'est qu'à la discussion avec les juristes du
ministère ils ont plutôt convenu que, dans le fond, la disposition
la plus simple, ce serait de reproduire dans la charte les dispositions
analogues à l'article 5 de la Loi sur la fonction publique et qui sont
reproduites dans la modification que les membres de la commission ont
maintenant devant eux.
M. Ryan: C'est pour ça que ça nous est difficile de
ne pas être d'accord, de notre côté.
M. Gendron: En autant qu'il n'y a pas de reine là-dedans,
il n'y a pas de problème.
M. Doré: Donc, ce que je comprends, c'est que c'a pour
effet d'abolir la disposition de la charte qui obligeait les gens à
prêter serment.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va,
M. le député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Oui, en autant qu'il n'y ait pas de reine
là-dedans, il n'y a pas de problème. Je l'ai lu, et il n'y a pas
de reine, il n'y a pas de problème.
La Présidente (Mme Bélanger): II n'y a pas de
reine? Je ne comprends pas.
M. Gendron: Je vous ferai un petit dessin! Je vous dessinerai une
petite reine!
M. Morin: Les allégeances à la reine, nous autres,
ça nous irrite.
M. Tremblay (Rimouski): C'est la formule des
intégristes.
M. Gendron: Oui, mais ils sont nombreux. Ils sont nombreux en
étoile! Et on est en 1993, on n'est pas en 1922.
Une voix: Adopté?
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. L'article 8 est
adopté tel qu'amendé. L'amendement est adopté d'abord,
après ça l'article, tel qu'amendé, est adopté.
J'appelle l'article 9.
M. le maire, est-ce que vous voulez donner des explications à
l'article 9? Oui?
M. Doré: Bien, c'est un article qui...
La Présidente (Mme Bélanger): On le garde en
suspens?
M. Ryan: Oui, on avait une modification, 8.1. On le garde en
suspens parce que c'est relié au conseil d'arrondissement...
M. Doré: Oui.
M. Ryan: ...qui vient à 6.1, mais dont on va traiter
demain, je pense, d'un commun accord, hein?
M. Gendron: Oui. Je n'ai pas d'objection, sauf que ça va
être difficile. Vous nous le direz si vous savez...
M. Ryan: L'article 8.1, ça se rattache à ça.
On est mieux de le garder en suspens aussi.
M. Gendron: Ça va, mais, en tout cas, s'il y avait moyen,
M. le ministre, quand elle appelle un article, de nous l'indiquer, parce que
ça va être difficile de travailler si on en saute et qu'on
revient. Vous, vous avez tout ça, mais, moi...
M. Ryan: Non, mais on vous le dit à la mesure, ça,
c'est entendu, il n'y a pas de soin.
M. Gendron: Excellent.
M. Ryan: Parce que, des fois, la présidente est
très rapide, je vous préviens. On l'apprécie comme telle.
On l'apprécie comme telle.
M. Gendron: Je vais la suivre. Il n'y a pas de trouble à
suivre la rapidité de la présidente.
M. Ryan: Ses instructions sont de nous pousser dans le dos.
La Présidente (Mme Bélanger): J'ai les
épaules larges.
L'article 8.1 est suspendu jusqu'à demain.
Peines attachées aux règlements
J'appelle l'article 9.
M. Doré: Mme la Présidente, l'article 9 est un
article qui vise à établir une concordance avec les modifications
plus récentes apportées à la Loi sur les cités et
villes et qui ont été sanctionnées en juin 1992 par
l'Assemblée nationale. Notamment, la modification établit un
nouveau barème d'amendes qui est plus souple, soit de 1 $ minimum
à 4000 $ maximum. Actuellement, la loi ne prévoit aucun minimum
et un maximum de 1000$.
Et j'ajoute que l'article 466, concernant les infractions commises par
des personnes morales, se retrouve au deuxième alinéa du nouvel
article 462. Donc, il s'agit, pour l'essentiel, d'un article qui vient rendre
concordantes les dispositions de la charte avec les dispositions de la Loi sur
les cités et villes, telles qu'adoptées par l'Assemblée
nationale en juin 1992.
M. Gendron: Mme la Présidente... Il n'y a pas de
problème, M. le maire, mais j'aimerais ça que vous nous
indiquiez... C'est parce que, vous, vous le savez mieux que nous. Les montants
portent sur des infractions de quelle nature? On fait référence
à des infractions de quelle nature? Je ne suis pas capable de voir
ça.
M. Doré: On fait référence à des
infractions de toute nature aux règlements de la ville de
Montréal.
M. Gendron: De toute nature aux règlements...
M. Doré: Qui sont de la compétence du conseil
municipal.
M. Ryan: C'a déjà été donné
aux villes, dans la Loi sur les cités et villes, en 1992. Et là
c'est une transposition qu'on fait dans la charte de la ville de
Montréal. Il n'y a rien d'inusité ici.
M. Gendron: Non. Là, je comprends quand j'ai ces
explications-là, mais de lire qu'on va passer de 1 $ minimum à
4000 $...
M. Doré: Oui, mais ça, c'est le principe, M. le
député. Maintenant, je vais vous donner un exemple.
Jusqu'à maintenant, les amendes relativement à des personnes qui
ne déposent pas les ordures ménagères selon les heures
prescrites par le règlement étaient, de mémoire, de 25 $.
On a décidé de les porter à 100 $ parce que l'on veut...
On va mener une opération de sensibilisation, d'avis préalable,
d'ailleurs. On a un problème, à Montréal, de gens qui ne
respectent pas, de façon systématique, la réglementation,
et qui créent une nuisance importante, qui créent le
caractère impropre dans beaucoup de ruelles et de rues de
Montréal. Alors, on augmente les amendes, de façon à ce
qu'elles puissent, comment dirais-je, avoir un caractère de pouvoir
inciter les citoyens à respecter la réglementation, mais on va
l'assujettir de toute une campagne de sensibilisation et d'information
préalable, et même d'avis, avant que les amendes ne soient
données; les gens vont généralement recevoir un avis avant
de recevoir l'amende. Mais c'est clair que, dans ce cas-là, on a mis
l'amende à 100 $.
Alors, on a révisé une partie de notre
réglementation pour l'assujettir et, comment dirais-je, augmenter les
amendes en fonction de la gravité de l'infraction au règlement,
des infractions qui portent atteinte... Je donne un autre exemple: des
propriétaires qui n'obtempéreraient pas, après une
inspection en vertu des normes d'habitabilité, et qui mettraient en
danger la santé et la sécurité des occupants de leur
immeuble, par exemple, lorsqu'ils barricadent les sorties de secours ou ainsi
de suite. Eh bien, là, on a décidé d'être beaucoup
plus sévères qu'on ne l'était dans l'application de ces
amendes parce que, là, il est question de la santé et de la
sécurité des occupants d'un édifice.
Les dispositions qui sont dans la charte sont celles de la Loi sur les
cités et villes et, après coup, dans chacun des
règlements, on revoit l'application de la réglementation, et,
généralement, l'importance de l'amende est en fonction de la
gravité de l'infraction et de son caractère dangereux pour la
population.
M. Gendron: Ça va, Mme la Présidente. Mais une
question que j'aurais aimée, c'est plus, M. le maire, à
combien... Cette disposition d'ordre général...
M. Doré: Oui.
M. Gendron: ...quand on l'adopte ce soir...
M. Doré: Oui.
M. Gendron: ...à combien de règlements elle touche
et elle s'applique? moi, je veux savoir si c'est par cette disposition que je
contribue à vous permettre d'augmenter les amendes de 100 %, 200 %, 300
% dans 400 règlements de la ville de montréal; ça n'a pas
la même conséquence. alors, c'est juste ça que je voulais
savoir.
M. Doré: Oui. Bien, on pourrait dire qu'il y en a au moins
200 qui sont directement visés, et là on examine chacun. Je vais
vous donner un exemple: les cyclistes, le règlement sur les cyclistes,
les cyclistes qui, actuellement, circulent sur le mont Royal et qui utilisent
les sentiers de la nature, qui sont en train, littéralement, de
détruire le mont Royal par l'érosion qu'ils causent. On a
interdit l'utilisation de la bicyclette de montagne dans les sentiers de la
nature, on avait des amendes de 20 $; ça ne marchait pas. Bien,
là, on les a montées à 100 $. On pense qu'à 100 $
on risque d'envoyer un message assez clair que c'est sérieux. On met 2
500 000 $ par année, pendant les cinq prochaines années, 10 000
000 $ pour renaturaliser, refaire l'irrigation et notamment protéger les
zones dangereuses et les zones délicates de l'écosystème
du mont Royal. Bien, c'est clair qu'on va s'organiser pour que les cyclistes
respectent les décisions qu'on a prises d'interdire la circulation
à bicyclette dans les zones fragiles. On a augmenté les amendes
en conséquence parce qu'à 25 $ ça n'avait pas d'effet
déterminant; alors, à 100 $, on en a.
M. Gendron: Oui, M. le maire, je veux bien; sincèrement,
je veux bien...
M. Doré: Oui.
M. Gendron: ...mais on me dit que c'est dans la loi
générale des cités et villes pour toutes les villes du
Québec.
M. Doré: Oui, oui.
M. Gendron: Bon, qu'est-ce que vous voulez, je vais être
d'accord, mais je n'aime pas beaucoup sanctionner une disposition d'ordre
général qui ferait que j'apprendrai peut-être, dans six
mois ou un an, que le législateur aura donné, par cet
article-là, l'autorisation à la ville de Montréal, pour
200 règlements, d'avoir des dispositions où on dira: Bien,
où était le législateur d'avoir permis et là
je ne suis pas capable d'apprécier, je ne les ai pas; c'est juste
ça que je voulais souligner des dispositions qui peuvent
s'avérer dans certains cas très abusives, dans d'autres cas
très légitimes? Me comprenez-vous?
M. Doré: Mais là, là...
M. Gendron: Là, on me dit que toutes les cités et
villes sont arrangées de même. Je fais confiance aux
élus...
M. Ryan: Le gouvernement...
M. Gendron: Merci. Bonne chance!
M. Ryan: ...fait confiance...
M. Doré: Mais, M. le député...
M. Ryan: ...à l'autonomie des municipalités.
M. Doré: ...je veux vous souligner que nous faisons du
rattrapage dans cette disposition de la Loi sur les cités et villes qui
a été donnée à toutes les villes du Québec.
Dans le fond, on n'a fait qu'ajuster notre charte à une disposition
à caractère général et d'ordre public. Il est
évident qu'en vertu des responsabilités qui sont les nôtres
nous allons assumer les conséquences de nos décisions et si, par
définition, le conseil commettait ce que vous dites, des abus, bien, il
devrait en subir les conséquences, y compris, dans certains cas, la
sanction de la population, si on estime qu'on a fait des abus.
La disposition qui permet de pouvoir augmenter et de faire varier les
amendes en fonction de la gravité de l'infraction est une disposition
qui, maintenant, vaut pour toutes les villes du Québec, et on veut, nous
aussi, pouvoir être capables d'ajuster notre propre réglementation
et les amendes conséquentes. Comme je vous le dis,
généralement, ce qu'on a en tête, c'est effectivement: Dans
quelle mesure une infraction porte atteinte à la santé, à
la sécurité et, dans certains cas, à l'écologie
de
certains écosystèmes fragiles et qui nous coûtent
des... Je vous le dis, là, quand on est rendu à mettre des
millions de fonds publics pour réparer les dégâts, bien, on
estime que c'est peut-être normal qu'à un moment donné on
prenne... À 100 $, on pense que les cyclistes vont peut-être plus
respecter qu'à 25 $ ou à 20 $ comme c'était jusqu'à
maintenant.
M. Gendron: Je suis 100 % d'accord, M. le maire. Il me reste une
dernière question au ministre des Affaires municipales: Est-ce que vous
n'auriez pas pu, dans une disposition d'ordre général, en
modifiant la Loi sur les cités et villes vous me dites que
ça s'applique à l'ensemble des villes, sauf la ville de
Montréal qui ne l'avait pas mis dans sa charte dire: Voici les
nouvelles dispositions qui s'appliquent aux villes du Québec, y incluant
celles qui ont des chartes? Est-ce que ça ne serait pas une façon
plus adéquate de procéder? Parce que, au moment où on fait
le débat, là on sait qu'on l'applique à l'ensemble des
municipalités du Québec. (21 h 30)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Nous avons procédé de cette
manière-ci. C'est beaucoup plus fonctionnel, ça permet d'aller
chercher un paquet de dispositions dans la charte de la ville de
Montréal en même temps qu'on procède à d'autres
ajustements. Ce projet-ci, comme je le disais tantôt, est en discussion
depuis un an. On ramassait les choses et on les réunit cette fois-ci.
Ça me permet de souligner au député d'Abitibi-Ouest
et il a pu le constater lui-même directement la semaine dernière
au congrès de l'Union des municipalités du Québec
l'excellente qualité des rapports entre le gouvernement et les
municipalités. C'est parce qu'il y a un paquet d'améliorations de
cette nature qui ont été apportées depuis deux ans et
demi. On a fait un grand nombre de modifications législatives, et
ça c'est une application; ces cas-ci, c'est une application. Il y en a
eu beaucoup d'autres. Toutes ces modifications ont toujours été
apportées après consultation avec les unions de
municipalités. C'est pour ça qu'on a un climat d'harmonie qui est
un peu décevant pour l'Opposition.
M. Gendron: Oui, oui. Ha, ha, ha! Je ne veux pas de commentaires
paternalistes.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Ça ne nous déçoit pas pantoute,
on est pour ça, la collaboration, mais on veut bien comprendre ce qui se
passe.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député...
M. Morin: Mme la Présidente... M. le maire, est-ce que je
dois comprendre que cet article-là, finalement, ne fait qu'encadrer les
règlements qui existent déjà à la ville de
Montréal où, dans chacun d'eux, il y a des mesures qui
prévoient les infractions avec des amen- des? Donc, cet
article-là ne fait que chapeauter mais ne risque pas d'entrer en conflit
avec les règlements existants.
M. Doré: Non. Vous avez raison,
généralement, chaque règlement comporte des dispositions
qui, en cas d'infraction, comportent une amende et elle est
déterminée. Ce que cela permet, par contre, comme vous le
constatez, c'est que, puisque ces dispositions se trouvent à majorer les
maximums que l'on peut exiger pour l'application de notre
réglementation, ça nous permet après ça de revoir
notre réglementation et d'ajuster les amendes en proportion de la
gravité de l'infraction, compte tenu des nouveaux maximums qui sont
permis. Dans certains cas, nos maximums étaient littéralement
désuets: des amendes de 20 $ ou de 15 $, ça ne fait plus bien mal
aujourd'hui.
M. Morin: O.K. Ça va. (Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors... M. Ryan:
L'article 9 est adopté.
M. Gobé: Mme la Présidente, j'ai une remarque
à faire.
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant! Ça
prend le consentement, parce que vous n'êtes pas membre, M. le
député de LaFontaine. Ça prend le consentement des membres
pour que vous interveniez. Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix: On va se consulter. Une voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de LaFontaine, il semble y avoir consentement.
M. Gobé: Merci beaucoup pour ce consentement.
Il y a quelque chose qui m'agace un peu, c'est le montant de l'amende
pour la personne physique versus la personne morale. Je comprends qu'on peut
dire: Un individu peut être plus sujet à 1000 $ d'amende et une
compagnie peut être plus sensible à 2000 $. Mais, lorsqu'on fait
affaire avec des petits commerçants? Prenons l'exemple, je ne sais pas,
moi, d'Eaton ou Zellers qui est reconnu coupable en fonction du Code municipal,
qui est condamné à 2000 $, et prenons le dépanneur du
coin, Rivière-des-Prairies, 35e Avenue, qui, lui aussi, va être
condamné à 2000 $ d'amende. Est-ce que ce n'est pas le même
cas qui se reconduit que versus le particulier et l'entreprise? Est-ce qu'on ne
pourrait pas délimiter plutôt en fonction, je ne sais pas, du taux
de taxation de l'entreprise, du nombre d'employés ou des choses comme
ça? Je trouve que c'est un peu arbitraire, un petit dépanneur qui
paie la même amende, parce
qu'il est une personne morale, reconnue morale au sens de la loi, que
Zellers ou que Bell Canada, enfin, M. le maire, n'importe quelle autre
entreprise importante?
M. Doré: Écoutez, là-dessus, je dois dire
que, comme nous ne faisons qu'ajuster en fonction de dispositions qui sont
déjà dans la Loi sur les cités et villes, la question se
pose de la distinction des personnes physiques et morales pour toute
l'application de la loi telle qu'adoptée par l'Assemblée
nationale. En pratique, dans le cas de beaucoup de petits commerçants,
ce ne sont pas toujours des personnes morales, puis-je vous faire remarquer,
beaucoup d'entre elles exercent en étant simplement un nom
enregistré; donc, c'est la personne physique qui est visée et non
pas la personne morale.
On pourrait poser la question éventuellement aux légistes
du gouvernement, mais, de façon générale, on a
tenté de faire la distinction, dans les différentes lois que je
connais et les lois du gouvernement du Québec au même titre que
les règlements de portée municipale, entre la personne physique
et la personne morale. Dans l'application, puisque souvent l'amende est
fixée en termes de maximum, le juge, souvent, tient compte
effectivement, je dirais, de la personne morale à laquelle il l'impose.
On dit: Elle peut être le double, mais c'est un maximum. Alors,
généralement, le juge de la Cour municipale n'aura pas la
même sévérité pour un petit dépanneur,
même s'il est personne morale, versus une entreprise au nom commercial
bien connu et à large capital-actions. En pratique, les juges tiennent
compte de ces distinctions, puisque ce n'est pas automatique; ils ont une marge
avec laquelle ils peuvent l'appliquer. C'est l'expérience qu'on en a en
fonction de la Cour municipale de Montréal; j'imagine que c'est la
même du côté des tribunaux qui appliquent les lois du
Québec également.
M. Gobé: Est-ce que vous ne pensez pas qu'il y aurait
peut-être lieu à aménagement de catégories ou de
sous-catégories peut-être, qui ferait qu'un commerce familial, par
exemple... On le voit au titre de l'affichage, à un moment donné;
on va peut-être parler de cela. On parlait de commerce familial,
d'entreprise de moins de cinq employés ou quatre employés, dans
le temps, de l'ouverture le dimanche. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu,
peut-être, de voir à aménager ça? Puis je sais que
vous avez annoncé, M. le maire, un comité sur la révision
de la fiscalité. Pour l'application à Montréal, ne
serait-il pas intéressant que votre comité se penche sur ces
choses-là? Sans arrière-pensée du tout en vous disant
cela.
M. Doré: Non, non, non. Bon, enfin, écoutez, moi,
je pense que la question se poserait pour M. le ministre en ce qui concerne la
Loi sur les cités et villes de façon générale:
Est-ce qu'on devrait faire des catégories entre les personnes morales,
un petit commerce ou grand commerce? Je vous dis qu'en pratique, à ma
connaissance, les juges ont tendance à tenir compte à la fois de
la gravité de l'infraction, et, généralement, du
contrevenant, et, je dirais, de la nature du contrevenant, de façon
à ce que, oui, effectivement, il y ait une norme d'équité
qui s'applique à ça.
Je pense que c'est évident qu'on s'attend à ce qu'un
contrevenant, qui soit une personne morale d'une entreprise bien connue avec
des ressources juridiques et avec des compétences, bien,
généralement, elle est estimée être plus responsable
et plus capable de contrôler ses actes et ceux de ses
préposés que le petit commerçant qui peut ne pas avoir
respecté le règlement, ne serait-ce que par ignorance, puisqu'il
est seul dans son commerce.
Généralement, les tribunaux ont tendance à tenir
compte de ces éléments-là dans l'application de la
sentence lorsqu'ils ont une latitude, ce qui est généralement le
cas dans le règlement puisqu'il ne fixe qu'un maximum, et les minimums
valent pour tout le monde. Je le dis comme ça. Cela dit, je pense qu'il
s'agirait peut-être, là, d'un bon sujet de discussion à
avoir avec les représentants du gouvernement quant à
l'application à venir et les distinctions, mais, encore là, plus
on introduit de distinctions dans la loi, plus elle n'est pas toujours facile
d'application. L'expérience qu'on en a, en tout cas, chez nous, c'est
que la Cour municipale a tendance à tenir compte de ces
distinctions.
La Présidente (Mme Bélanger): Parfait, nous avons
compris.
M. Gobé: Merci, M. le maire.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
maire.
L'article 9 est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
10.
M. le maire, des explications à l'article 10?
M. Doré: Bien, l'article 10, Mme la Présidente, est
un peu appliqué en concordance avec l'article précédent,
celui qu'on vient de voir.
M. Gendron: De concordance. M. Doré: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 10
est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
11. Il y a une modification à l'article 11.
M. Ryan: C'est un article pour faire plaisir à
l'Opposition.
M. Gendron: Alors, si vous voulez le lire avec
attention, Mme la Présidente, si c'est pour nous faire plaisir,
on va vous entendre.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 11 du
projet de loi 200 est remplacé par le suivant: 11. L'article 466 de
cette charte, remplacé par l'article 10 du chapitre 90 des lois de 1990,
est de nouveau remplacé par le suivant: «466. Lorsque la
présente loi impose une amende pour une contravention à une de
ses dispositions, le montant fixe ou maximal prescrit peut être
doublé au cas de récidive commise par une personne physique ou si
le contrevenant est une personne morale qui en est à sa première
infraction. Ce montant peut être quadruplé au cas de
récidive commise par une personne morale.»
Une voix: Le voeu du député de LaFontaine est
déjà exaucé.
M. Doré: Mme la Présidente, si vous permettez, cet
article 11 est en concordance, lui aussi, aux articles... L'article 462
s'appliquait à la réglementation. Ici, il s'agit d'infractions
à des dispositions de la charte. Par exemple, tout à l'heure,
lorsqu'on a parlé d'utilisation du sigle de la ville de Montréal,
de son écusson, de sa reproduction illégale ou sans permission,
bien, les dispositions qui veulent qu'on puisse doubler l'amende en cas de
récidive ou encore dans le cas de personnes morales telles qu'elles
existent dans la Loi sur les cités et villes, bien, là,
s'appliqueraient aux dispositions de la charte, alors que jusqu'à
maintenant il n'y avait pas de telles distinctions, particulièrement
dans les cas de récidive. Parce que, là aussi, ça permet
de moduler. Généralement, la première amende est plus
faible; et là, s'il y a récidive par la même personne ou la
même personne morale, le juge va pouvoir doubler l'amende.
M. Gendron: On est d'accord, mais avec le retrait des
commentaires du ministre des Affaires municipales: ce n'est pas pour faire
plaisir à l'Opposition.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté à l'article 11. (21 h 40)
M. Ryan: Vous ne voulez pas, on ne va pas vous l'imposer.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté à l'article 11?
Une voix: Adopté. M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 11, tel
qu'amendé, est adopté.
J'appelle l'article 12.
M. Doré: Oui, Mme la Présidente. L'article 12 est
abrogé, mais on reverra plus loin, dans d'autres dispositions, plus
tard, l'article 470 tel qu'il était visé.
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'est
adopté?
M. Gendron: Oui. M. Ryan: II faut que ça paraisse!
Pouvoirs spécifiques
La Présidente (Mme Bélanger): O.K. Alors, j'appelle
l'article 13. Il y a un amendement à l'article 13.
M. Ryan: II y avait 12.1, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a plusieurs
amendements à l'article 13.
M. Ryan: À 12.1, Mme la Présidente. Il y a un
amendement à 12.1, mais on le garde en suspens.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est pour ça
que je n'en ai pas parlé, M. le ministre. Ha, ha, ha!
M. Ryan: C'est ça que vous aviez dit? Je m'excuse, j'ai
manqué le numéro. Très bien. On se comprend toujours.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 13,
je pense qu'on va l'adopter paragraphe par paragraphe.
M. Ryan: Très bien.
M. Doré: Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Pardon?
M. Doré: Je vous dis: Merci beaucoup. Parce que, si on
entrait dans les modifications avant d'aborder les articles article par
article, on ne comprendrait rien. On commence par le premier, si je comprends
bien?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. M. Doré:
Oui? Parfait.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe 4°
de l'article 13 du projet de loi 200 est remplacé par le suivant.
Article 13, premier paragraphe.
M. Doré: L'article 13, Mme la Présidente,
suggère d'abolir le paragraphe 1 ° de l'article 520 actuel de la
charte rendu désuet en regard des amendements apportés au Code
civil.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça, c'est
adopté. Le paragraphe 2°.
M. Ryan: C'est juste un titre, un intitulé
différent, ça.
M. Doré: Oui.
M. Gendron: Ça va. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe
3°.
M. Doré: Oui. Le paragraphe 3°, c'est: par la
suppression de l'intitulé qui précède le paragraphe
31°.
M. Ryan: C'est la même chose.
M. Gendron: De concordance. Ça va.
M. Ryan: Non, pas une concordance, mais...
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe 4°,
il y a un amendement. Est-ce que vous désirez que je lise ou...
M. Gendron: Non. Un instant, par exemple, on va le regarder.
M. Ryan: Oui, oui. Vous êtes aussi bien de le lire.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe 4°
de l'article 13 du projet de loi 200 est remplacé par le suivant: 4°
par le remplacement du paragraphe 36° par les suivants: «36°
réglementer ou prohiber la fabrication, l'emmagasinage, l'usage, le
transport et imposer la récupération, le recyclage, la
destruction de pièces pyrotechniques et de toutes matières
combustibles, explosives, toxiques, radioactives, corrosives ou autrement
dangereuses pour la santé et la sécurité publique;
«36.1 imposer comme condition préalable à l'obtention d'un
permis de modification...» Ah! O.K. Excusez-moi, il faut être
très précis, 36.01.
M. Gendron: Et je veux que vous le lisiez, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): «Imposer comme
condition préalable à l'obtention d'un permis de modification ou
de démolition que les chlorofluorocarbu-res...
M. Gendron: Vous en avez un facile qui suit. M. Doré:
Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): ...(CFC)
fermer la parenthèse...
M. Gendron: Oui. Allez-y pour le facile. La Présidente
(Mme Bélanger): .. les... Oh! Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): ..
.bromofluoro-carbures (halons) bien, ce n'est pas si pire et
leurs substituts soient préalablement récupérés
pour être réutilisés, recyclés ou détruits et
que la preuve en soit fournie à la ville par le propriétaire de
l'immeuble, de la façon que le conseil détermine; aux fins du
présent paragraphe, déterminer des produits ou catégories
de produits, des usages ou catégories d'usages que le conseil peut
réglementer différemment».
Alors, probablement que c'est pour les mots qu'il y avait dedans que le
ministre m'a demandé de lire.
M. Doré: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire.
M. Doré: En fait, pour expliquer le sens, ce qu'on vient
de lire est une modification à l'article qu'on demandait dans le projet
original. Je souligne que la demande originale a été faite pour
que l'on puisse, par voie de règlement, dans le cas de Montréal,
nous inscrire dans le protocole de Montréal sur la protection de la
couche d'ozone qui, vous le savez, est le premier protocole international en
matière de protection de l'environnement. Au moment où on l'a
fait, les intentions du ministère de l'Environnement sur cette question
n'étaient pas connues. Alors, c'est pour ça qu'on décidait
de procéder par règlement sur notre territoire, à tout le
moins pour contribuer à cet effort.
Depuis la rédaction du projet de loi, le ministère de
l'Environnement a annoncé son intention, de façon très
claire, d'exercer sa juridiction et d'adopter une réglementation qui
irait dans le sens de ce qu'on souhaitait, c'est-à-dire interdire
l'émission dans l'atmosphère, prescrire des normes applicables
à l'utilisation des halons, et ainsi de suite, donc une loi
d'application générale qui est appliquée à tout le
Québec. Si bien que la proposition de modification vise quand
même, pour nous, à pouvoir continuer à nous assurer que,
lorsque l'on démolit un immeuble qui a des systèmes de
réfrigération, il y ait d'abord, préalablement à
l'émission du permis, récupération complète et
destruction des CFC contenus dans les systèmes de
réfrigération existants, de façon à ce qu'on ne
contribue pas, au moment de la démolition, à accroître le
nombre de CFC émis dans l'atmosphère.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Je voudrais confirmer, par rapport à la version
initiale, qu'il y a certains éléments qui ne sont
plus dans le texte, mais ils ont été enlevés pour
faire suite aux intentions qu'a explicitées le ministère de
l'Environnement quant à la volonté d'intervenir par
règlement pour interdire l'émission de certaines matières
nocives comme les halons et les CFC. Je pense que les modifications permettent
à la ville de continuer d'exercer des responsabilités, surtout
dans le domaine de la récupération de ces produits-là.
Mais, pour ce qui regarde l'émission, la réglementation du
ministère de l'Environnement y pourvoira. La formulation nouvelle qu'on
nous propose est en harmonie avec les orientations du ministère de
l'Environnement.
M. Doré: Je souligne déjà, Mme la
Présidente, qu'indépendamment de la réglementation la
ville procède déjà. Notamment, par exemple, tous les
appareils réfrigérés, on incite les citoyens à
appeler la ville; on fait la récupération nous-mêmes, on
détruit les CFC, et bien sûr on fait le recyclage du métal
après coup. On fait la même chose pour les appareils de
réfrigération ou les appareils à air climatisé. La
ville va les chercher, les récupère, détruit les CFC et
récupère, enfin recycle le métal. Dans le cas
présent on va le faire pour les édifices. Là, si le
ministère intervient par voie de règlement, on a atteint
l'objectif qu'on poursuivait.
M. Gendron: Ça va, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? Alors,
l'amendement au paragraphe 4° de l'article 13 est adopté.
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle le
paragraphe 5°. Il y a une modification.
M. Gendron: II les retire.
La Présidente (Mme Bélanger): Paragraphe 5°.
L'article 13 du projet de loi 200 est modifié par la suppression des
paragraphes 5° et 6°.
Commentaires, M. le maire?
Une voix: ...
M. Gendron: D'accord, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui?
M. Gendron: Oui, on peut prendre quelques minutes.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté?
M. Gendron: Je suis d'accord pour retirer 5° et 6°.
M. Doré: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord pour retirer
5° et 6°.
Alors, j'appelle l'article 7°.
Une voix: II faut aller voter.
M. Gendron: Oui, mais finissons les articles 7° et 8°, on
a le temps. Si vous êtes d'accord.
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: le paragraphe 1°, je suis d'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe 7°
est adopté.
Le paragraphe 8°.
M. Ryan: Ça, c'est le sujet des
préposés.
M. Gendron: Oui. Là, on a une discussion de fond à
faire sur le paragraphe 8°. C'est parce que, sur le plan de la
mécanique, il faut aller voter dans quelques minutes.
M. Doré: C'est ce que j'entends, là, oui; c'est
ça.
M. Gendron: Et on ne pourra pas revenir ce soir, compte tenu des
heures qui nous sont imparties. Sur le paragraphe 8°, on a une discussion
de fond à faire.
M. Ryan: À moins que l'Opposition consente à
revenir.
M. Gendron: Pardon?
M. Ryan: À moins que l'Opposition consente à
revenir.
M. Gendron: Ce soir, non, je ne peux pas revenir. Quand bien
même je reviendrais, je ne peux pas revenir pour un ou deux articles.
M. Ryan: II n'y a rien qui vous oblige.
La Présidente (Mme Bélanger): Étant
donné l'heure, je pense que la commission ajourne ses travaux à
demain matin, 10 heures.
M. Gendron: Oui.
M. Doré: Mme la Présidente, est-ce que c'est
convenu que c'est dans cette salle-ci, dans la même salle?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, dans la
même salle.
M. Doré: Oui, merci beaucoup. (Fin de la séance
à 21 h 49)