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(Dix heures dix minutes)
Le Président (M. Gauvin): Après avoir
constaté quorum, la commission de l'aménagement et des
équipements reprend ses travaux. Je vous rappelle le mandat qui est de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 62, Loi modifiant la Loi sur le transport par taxi. Au moment de
l'ajournement, on en était à l'article 17, paragraphe...
Excusez-moi, Mme la secrétaire. Est-ce que vous avez des
remplacements?
La Secrétaire: M. Camden (Lotbinière) est
remplacé par Mme Bleau (Groulx), M. Gendron (Abitibi-Ouest) est
remplacé par Mme Vermette (Marie-Victo-rin), Mme Marois (Taillon) est
remplacée par M. Lazure (La Prairie) et M. Paré (Shefford) est
remplacé par M. Holden (Westmount).
Étude détaillée
Le Président (M. Gauvin): Merci. Comme je vous le
mentionnais, on en était au paragraphe 1.2° de l'article 17, au
moment de l'ajournement. Est-ce que c'est M. le ministre qui avait la parole
à ce moment-là? Oui.
M. Elkas: Je pense que oui.
Le Président (M. Gauvin): Je vous cède la
parole.
Pouvoirs de la Commission des transports du
Québec (suite)
M. Elkas: «prescrire, pour chaque agglomération ou
région qu'elle indique, les ratios permettant de déterminer le
nombre maximum de permis de taxi qui peuvent être
spécialisés en service de limousine ou en service de limousine de
grand luxe.» Ça donne, M. le Président, les pouvoirs
à la Commission de Québec de prescrire le nombre de permis de
taxi qui vont opérer par spécialisation dans chaque région
à l'intérieur de son autorité.
M. Garon: C'est un pouvoir nouveau?
M. Elkas: Oui. C'est en concordance avec l'article 13.1°,
mais c'est un nouveau pouvoir.
M. Garon: L'article 13.1°, c'était nouveau aussi.
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Donc, ce sont les bureaucrates qui vont décider
du nombre de taxis qu'il va y avoir à Montréal.
M. Elkas: La Commission, les commissaires.
M. Garon: Les commissaires, ce sont des bureaucrates qui n'ont
pas soumis... Voyez-vous, la différence, quand ce sont des bureaucrates
ou des commissions administratives, c'est que le public n'a rien à dire.
Parce que quand ce sont des élus, le public a quelque chose à
dire. S'ils rendent une mauvaise décision, qui va avoir la facture?
Ça va être les citoyens qui vont avoir la facture. Et, ceux qui
sont responsables devant les citoyens, ce sont ceux qui sont élus. C'est
pour ça que c'est une façon spéciale de procéder.
À ce moment-là, c'est la bureaucratisation de l'économie.
Normalement, l'économie doit être libre. Mais, là, on
confie l'encadrement de l'économie à l'administration. Je suis un
peu étonné, venant d'un Parti libéral. Normalement, un
Parti libéral ne pense pas comme ça. Normalement, un Parti
libéral, ce n'est pas sa conception des choses. Sauf que, quand il
vieillit, il se laisse envahir par la bureaucratie. Normalement, un Parti
libéral est pour des règles plus libérales. Et, là,
on a l'impression d'avoir, comme ils appellent en Russie, des apparatchiks.
C'est les apparatchiks qui décident.
Le Président (M. Gauvin): Pensez-vous, M. le
député de Lévis, que ça peut nous aider à
mieux comprendre le paragraphe 1.2°?
M. Garon: Oui, parce que c'est ça: «prescrire, pour
chaque agglomération ou région qu'elle indique, les ratios
permettant de déterminer le nombre maximum de permis de taxi qui peuvent
être spécialisés...» Parce que les ratios,
normalement, devraient être déterminés par les élus.
L'administration des ratios pourrait être confiée à la
Commission des transports. Mais, à mon avis, les ratios devraient
être déterminés par le gouvernement. Comprenez-vous,
là, on confie à un tribunal quasi judiciaire le soin de fixer les
ratios. Après ça, il va les interpréter et il va les
administrer. Normalement, ce n'est pas comme ça que ça
fonctionne. Normalement, ça devrait être le gouvernement qui fixe
les ratios. Je ne dis pas que la suggestion ne viendra pas de la Commission,
mais le gouvernement, c'est lui qui devrait décider des ratios qui,
après ça, vont être administrés par la Commission.
Mais là, actuellement, on confie aux fonctionnaires le soin de tout
déterminer. Alors, moi, je trouve que c'est une mauvaise façon de
voir les choses. Parce que là, prescrire les ratios pour chaque
agglomération, ça va revenir à la Commission des
transports. Moi, à mon avis, ce pouvoir-là devrait être
dans l'article 60 ou 62. Ça pourrait être dans 62, ça
pourrait être
dans 60, et, après ça, ça pourrait être
administré par la Commission.
M. Elkas: Mais fixé comment? Par règlement ou par
loi?
M. Garon: Non, pas par loi. Parce que, par loi, il faudrait
revenir devant l'Assemblée nationale.
M. Elkas: Pour une chose semblable hier, vous vouliez que ce soit
fixé par la loi et...
M. Garon: Non, non, pas ça. Ça, c'est autre
chose.
M. Elkas: Bien, ça me forçait à revenir ici
pour vous demander la permission.
M. Garon: Ça dépend sur quoi.
M. Elkas: Non, non. On en a parlé hier, c'étaient
des...
M. Garon: Non, mais ce n'était pas là-dessus.
Une voix: Sur les critères qui pouvaient provoquer
l'orientation.
M. Garon: Les critères, oui. M. Elkas: Oui.
M. Garon: Pour les critères, ça devrait être
dans la loi.
M. Elkas: Et même si... M. Garon: Les ratios...
M. Elkas: Et même si on évolue et que les
critères changent de jour en jour, il faudrait revenir, c'est
sûr.
M. Garon: Les critères, ce sont des questions
fondamentales. Des critères d'affectation, c'est des questions
fondamentales. Les ratios, ça peut évoluer, dépendamment
de la situation, parce qu'il peut y avoir une récession
économique, il peut y avoir une période de
prospérité, il peut y avoir un accroissement de la population.
Les ratios peuvent changer plus. Après ça, l'application des
ratios dans le nombre des permis, c'est une autre affaire aussi.
Moi, à mon avis, les critères devraient être
fixés dans la loi; les ratios devraient être fixés par le
gouvernement par règlement en vertu de l'article 60 et l'administration
devrait être confiée à la Commission. À ce
moment-là, chacun ferait sa job.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
complète votre argumentation, M. le député de
Lévis?
M. Garon: Bien non! je ne parle pas pour parler, je parle au
ministre.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre, en
réaction.
M. Elkas: Premièrement, M. le Président, les
pouvoirs de la Commission des transports ont été encadrés
par le gouvernement. C'est assez clair. Puis la Commission des transports est
le meilleur outil forum pour entendre les parties avant qu'elle ne fixe...
Quand les gens du milieu nous demandent... c'est des décisions prises
par les gens ici à Québec qui voyagent rarement un peu
comme vous à Montréal pour voir la réalité
des choses...
M. Garon: Je vais à Montréal toutes les semaines.
Je suis peut-être plus objectif que le gars qui y reste.
M. Elkas: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je vais vous dire, quand j'ai eu des projets avec
Montréal, je ne me suis jamais chicané comme les
Montréalais se chicanent entre eux. Je vais vous dire, j'ai fait des
affaires avec Les Floralies, j'ai fait beaucoup d'ententes avec Montréal
et je n'ai jamais eu de chicanes.
M. Elkas: Les fleurs, c'est gratuit, ça.
Le Président (M. Gauvin): J'aimerais qu'on s'entende. Si
tout le monde parle en même temps, ça va être difficile
d'enregistrer le débat. Donc, M. le ministre, vous pouvez continuer.
M. Elkas: Merci, M. le Président. On a aussi ADM qui
administrent les deux aéroports, qui ont de plus en plus un grand
rôle à jouer dans la gestion du service offert à sa
clientèle. Il y a la Ligue de taxis, il y a la CUM, tout ce beau monde
nous a fait la demande pour qu'elle soit fixée par la Commission des
transports pour ne pas être obligé de toujours revenir ici puis
demander aux législateurs de fixer le nombre de permis qui devraient
être établis.
Il faut comprendre aussi que ça évolue. Vous avez dit
hier: C'est du marché libre. Il faudrait que les gens décident,
basé sur le marché disponible et à être offert. Vous
l'avez dit, il faut avoir moins de réglementation. Alors, si les gens du
milieu peuvent s'entendre, pourquoi ne pas les laisser s'entendre au lieu de
toujours venir ici?
M. Garon: Ce n'est pas ça, ce qui pourrait être,
c'est que...
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: ...la Commission des transports sug-
gère des ratios, mais les ratios sont fixés par
règlement du gouvernement. À ce moment-là, ce sont les
élus... Parce que, dites-vous une chose aussi, les administrés
sont souvent... Vous savez, l'administré, il est pris face à des
organismes bureaucratiques qui, souvent, pas toujours mais souvent,
n'écoutent rien. Ils sont dans leur tour d'ivoire et ils ont leur
permanence totale et ils font ce qu'ils veulent. Les gens qui sont assujettis,
ils ne sont pas toujours heureux de ça, tandis qu'ils peuvent davantage
être écoutés de l'élu. Que le ratio, à un
moment donné, aille devant la Commission, que ce soit à la
Commission de suggérer ça au gouvernement, possiblement, et que
le règlement soit adopté par le Conseil des ministres. Mais,
là, on laisse tout ça dans les mains... Écoutez bien, vous
laissez...
M. Elkas: ADM, c'est un groupe de gens... Le Président
(M. Gauvin): M. le ministre.
M. Elkas: ...qui sont nommés par... Leur conseil
d'administration, pour une grande partie, ce sont des élus, des gens du
milieu qui acceptent leurs responsabilités...
M. Garon: Je le sais. À ce moment-là... (10 h
20)
M. Elkas: ...qui travaillent, qui font leur présentation
auprès de la Commission des transports. Le commissaire décide,
basé sur ce qui est voulu par le milieu, pas par ce qu'un fonctionnaire
va décider ici, à Québec, et recommander à son
ministre, comme vous l'avez dit hier. C'étaient vos propres propos. Vous
avez dit: Les fonctionnaires qui sont ici à Québec, c'est eux
autres qui montent des dossiers, ils les mettent devant un ministre et ils
disent: Envoie, vas-y, mon beau!
Mais, là, on fait le contraire, on dit: On va envoyer la
responsabilité dans le milieu. On va permettre à un commissaire
de s'assurer que tout est bien fait, mais que les intervenants puissent
présenter leurs arguments. Ça, ça va être fait d'une
façon pas mal plus saine que si c'est recommandé par un
élu qui est localisé ici, à Québec.
M. Garon: Non, ce n'est pas cette opinion-là.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je vais vous donner un exemple. La traverse de
Trois-Pistoles. On regarde la Commission des transports, elle a refusé
deux fois. Il a fallu que les gens manifestent de différentes
façons. Finalement, le permis a été donné à
cause des pressions politiques; ne nous contons pas d'histoire. L'année
d'après, l'entreprise était choisie «entreprise de
l'année» dans la région. Nos bureaucrates de la Commission
des transports n'avaient rien compris; ils ne voulaient même pas donner
le permis qui ne leur coûtait rien pour que les gens puissent gagner leur
vie. Pourquoi? Moi, je sais c'est quoi. Des bureaucrates permanents dans leur
tour d'ivoire, souvent, n'ont plus d'oreilles; ils n'écoutent plus le
monde; ils trônent. Le monde est tanné de ça. On a une
économie, actuellement, qui est aseptisée, inodore, incolore,
sans saveur, mais qui a des problèmes, justement, parce qu'on est
suradministré. On a des gens qui décident. Regardez dans
l'éducation au Québec, on a 2300 fonctionnaires pour 7 000 000 de
population; en Suède, ils en ont 300 pour 9 000 000 de population.
Aujourd'hui, nos écoles ont un gros succès, un échec
quasiment partout! C'est une suradministration où personne ne peut
bouger, ne peut respirer sans demander la permission à quelqu'un.
Là, actuellement, on met des contrôles...
M. Elkas: Qui est en train d'initier des réformes? M.
Garon: Oh, il n'y a pas de réforme là! M. Elkas:
Ah!
M. Garon: Quand on grossit les cégeps qui sont
déjà trop gros... Le cégep de Sainte-Foy, il y a 7000
étudiants. Entre vous et moi, c'est un collège. On veut le
grossir encore. Puis, actuellement, les gens de Char-levoix, les gens de
Portneuf, puis les gens de Charny ou de la Rive-Sud de Québec essaient
de téter le gouvernement pour avoir droit à un collège
alors qu'on grossit celui qui est déjà trois fois trop gros. Avec
les succès que ça donne.
M. Elkas: J'ai un complément de réponse par
l'avocat, M. Savard.
Le Président (M. Gauvin): On propose un complément
de réponse par Me Savard. Me Savard.
M. Savard (Gilles): Si on regarde le paragraphe 1.2°
introduit par le paragraphe 1° de l'article 17 du projet de loi, au niveau
de sa structure, de sa procédure, on constate qu'à 1.1° c'est
le pouvoir de la Commission d'autoriser une entreprise de se
spécialiser. C'a été discuté hier. Au niveau de
1.2°, c'est de fixer un ratio qui va être un petit peu le plafond qui
identifie le nombre de permis maximum qui pourront être
spécialisés, comment ça fonctionne au niveau
procédural un petit peu.
On a vu aussi antérieurement que le gouvernement a le pouvoir
d'établir des facteurs pour guider la Commission lorsqu'elle va
établir ce ratio qui permet d'établir un nombre maximum. Donc, le
gouvernement, dans un premier temps, se prononce sur des facteurs et des
illustrations de facteurs qui ont été données.
Dans un deuxième temps, la Commission, pour pouvoir vraiment
établir ces ratios-là, ce qu'elle doit faire, parce que tout
ça se retrouve toujours dans l'article 68 au niveau de la loi, c'est
qu'elle va, par région ou pour un ensemble de régions, par un
avis proprio motu, convoquer des gens qui désireraient se faire entendre
relativement à la fixation d'un ratio qui les
concernerait.
La solution a l'avantage de permettre à tous les intervenants de
pouvoir se faire entendre auprès de la Commission et d'apporter leur
éclairage selon leur expérience directe à la Commission
des transports. C'est un processus de consultation publique où il y a un
échange direct entre les citoyens qui vont être concernés
par les mesures et la Commission elle-même. Par la suite, après
avoir entendu les représentations des parties, la Commission, sur la
base des facteurs qui lui auront été identifiés par le
gouvernement, va établir un ratio qui pourra varier d'une région
à l'autre. Et, personnellement, je crois bien que, effectivement,
ça devra varier, parce que je vois mal que le même ratio pourrait
s'appliquer tant à Montréal, à Québec, qu'en
Gaspésie.
M. Garon: Sauf que ce sont les gens qui, localement, devraient le
faire.
M. Savard: Les personnes...
M. Garon: Puis ça, c'est un choix politique. Ce n'est pas
à vous à faire ce choix-là. Vous, vous êtes
conseiller juridique là-dedans.
M. Savard: Non, non. Là, je vous explique la
procédure uniquement.
M. Garon: Là, c'est le ministre qui devrait... Je
comprends ça, la procédure.
M. Savard: Seulement la procédure. Donc, une fois que
ça est fait, la Commission va fixer le ratio et, par la suite, c'est du
cas à cas. Chaque fois que quelqu'un demandera une
spécialisation, ce sera étudié au mérite, selon le
paragraphe 1.1° jusqu'à ce que le nombre de ratios, le maximum de
1.2° soit atteint.
Maintenant, c'est un processus qui s'inscrit dans le quasi judiciaire en
tant que tel et c'est les gages de justice naturelle qui s'appliquent pour
être sûr que la procédure est suivie convenablement, donc,
sur l'aspect uniquement de la structure des dispositions et des liens qu'elles
ont avec le pouvoir du gouvernement.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Comment ça marche techniquement, je le
comprends. Ce n'est pas ça, le problème. C'est
l'opportunité du choix politique. Le choix politique, à mon avis,
c'est qu'on confie à des régies administratives le pouvoir de
tout décider de a à z. Ce n'est pas normal parce que les citoyens
n'ont pas de prise. On vit dans une société à
contrôle démocratique. On n'a pas un gros contrôle
démocratique quand on confie tout aux organismes bureaucratiques.
Moi, je suis un de ceux qui ont une confiance très limitée
dans les organismes bureaucratiques parce que j'en ai vu beaucoup à
l'oeuvre, de ça, tandis que la vie se fait plus dans une concurrence,
dans des gens qui sont assujettis au contrôle des administrés
aussi. Les organismes bureaucratiques ne sont pas soumis au contrôle des
administrés. Ils n'ont de compte à rendre à personne.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Elkas: Je ne suis pas nécessairement d'accord. Ces
gens-là sont nommés pour faire une job. Ils entendent les gens
qui doivent se faire entendre. C'est pour ça qu'on a mis tellement
d'importance dans la gestion de l'ensemble de ces services pour les
régions.
Dans la région de Montréal, ADM qui, coudon, sont des gens
qui ont pris en main les aéroports pour en faire une bonne gestion
gérée par les gens du milieu, pas pour qu'Ottawa ou Québec
viennent faire de l'interférence, ou, c'est sûr, leur permettre de
se servir de nos ressources humaines, ressources nécessaires pour
améliorer le service à leur clientèle.
Et puis je pense que les commissaires devraient de plus en plus
comprendre le milieu et les services qui sont offerts par le milieu, puis juger
ce qui est bon, ce qui n'est pas bon. Si ça n'avait pas
été d'eux, demandant la permission de le faire exercer par le
commissaire, je peux vous dire que ça n'aurait pas été
là, mais c'est à la demande du milieu. M. Trudel aura un
complément de réponse.
Le Président (M. Gauvin): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): Présentement, c'est possible de
spécialiser des permis de taxi en limousine partout à travers le
Québec, sauf sur l'île de Montréal, et le besoin de limiter
le nombre ne s'est jamais fait sentir. C'est les gens, les intervenants dans la
région de Montréal qui nous ont dit: II faut quand même se
donner et donner le pouvoir, au niveau de la Commission, pour fixer le nombre,
pour limiter le nombre si on en arrive à un surplus d'offres de service.
Et on ne voulait pas non plus inscrire des ratios précis dans un
règlement, par exemple, parce que le marché de la limousine, ce
n'est pas un marché comme le taxi. C'est un marché qui peut
évoluer dans le temps et qui peut évoluer aussi selon les
initiatives des entrepreneurs, qui peut évoluer selon, par exemple, des
contrats. Il y a quelques années, le contrat de Sky Cars, comme on a
parlé déjà, n'existait pas. C'est un nouveau marché
qui a été développé parce qu'on veut donner des
services de première classe aux passagers. Donc, en conséquence,
on laisse à la Commission le soin d'apprécier l'évolution
du marché et d'entendre les parties.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: M. le Président, M. Trudel vient de donner le
meilleur argument contre cet article-là. Il vient de le dire
lui-même: On n'a jamais eu besoin de limiter le nombre des permis. Alors,
pourquoi mettre des ratios pour les limiter? Il vient de donner le meilleur
argument pour dire qu'on n'a pas besoin de cet article-là. C'est
vraiment le mouvement perpétuel de la bureaucratie. Il vient de dire: On
n'a jamais eu besoin de limiter le nombre de permis. Et là, il se met
tout un grand appareil complexe pour pouvoir le limiter. C'est ça, la
bureaucratie. M. le Président, vous avez eu le plus bel exemple. Il
vient de dire: On n'en a jamais eu besoin. Et là, après
ça, on se met un grand appareil justement pour faire ce dont on n'a
jamais eu besoin. Comprenez-vous? L'avez-vous compris, M. le Président?
Vous voyez, c'est ça, la démocratie... (10 h 30)
Le Président (M. Gauvin): Je suis là pour
écouter, M. le député de Lévis.
M. Garon: ...dans sa quintessence. M. Trudel vient de dire: On
n'a jamais eu besoin de contrôler. Je ne sais pas si vous avez
écouté et si les membres de la commission ont
écouté j'appelle à l'attention le
député de Saint-Jean, par exemple. Qu'est-ce qu'il vient de dire,
M. Trudel? Il dit: On n'a jamais eu besoin de contrôler le nombre des
permis et, maintenant, on se met un gros kit avec des critères, des
ratios, la Commission des transports, pour pouvoir encadrer un contrôle
éventuel des permis. Comprenez-vous? C'est ça. Mettez quelqu'un
dans un bureau à ne rien faire, dans la bureaucratie, et il va se
trouver un adjoint au bout d'un an, il ne fournira pas.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis, M. Trudel aimerait, sinon ajouter, s'expliquer sur la
compréhension que vous semblez avoir. M. Trudel.
M. Trudel (Michel): Alors, la levée du moratoire à
Montréal soulève des enjeux importants. Et, effectivement, les
gens ont manifesté des craintes à l'égard qu'il pourrait y
avoir un trop grand nombre de taxis qui se spécialiseraient à
Montréal, dans un premier temps. Donc, c'est pour ça qu'on laisse
ce pouvoir-là à la Commission de l'apprécier.
Effectivement, comme je l'ai mentionné, ce n'est pas ailleurs au
Québec qu'on a manifesté une très grande demande pour
spécialiser des permis de taxi en limousine.
Ce n'est pas à Longueuil qu'il y a un problème. Ce qui
reste à lever comme moratoire, et à spécialiser, c'est
dans la région de Montréal. C'est là que se
soulèvent des enjeux importants.
M. Garon: Je vous suggère, M. le ministre, d'acheter des
bretelles et des ceintures pour tout le monde. Parce que là on fait des
dispositions dont on n'a jamais eu besoin, en cas qu'on puisse en avoir
besoin.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Elkas: II faut faire face à la réalité
aussi, M. le député de Lévis. Faites donc face à
l'égalité des choses. Vous le savez comme moi, là, qu'on
lève le moratoire, et je vais le faire aussi s'il faut le faire. Mais
vous allez voir que ce ne sera pas drôle. Là, les gens vont dire:
quelle sorte de cabochon on a ici à Québec? Quelle sorte de monde
on a à Québec? Ils ne peuvent pas s'organiser pour gérer
le nombre de permis, au moins le gérer comme du monde.
Alors, laissons tout aller et ça va être le «free for
ail». Vous savez qu'on a un sérieux problème à
Montréal. On l'a toujours eu ce problème-là.
M. Garon: Souvent créé par les gens
eux-mêmes. S'il y a deux aéroports à Montréal, ce
n'est pas à cause des gens de Québec.
M. Elkas: Vous venez de le dire. Vous venez de le dire.
M. Garon: Ce n'est pas à cause des gens de
Québec.
M. Elkas: Souvent...
Le Président (M. Gauvin): Écoutez, M. le
député de Lévis...
M. Elkas: Souvent ces gens-là nous demandent...
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre, c'est à
vous la parole.
M. Elkas: ...pour au moins leur permettre de gérer
l'ensemble de leur avenir et s'assurer que c'est bien fait, qu'on laisse les
pouvoirs au milieu pour qu'eux fassent les présentations à un
tribunal qui est la Commission des transports.
M. Garon: M. le Président, c'est ça que je dis,
mais le ministre dit quelque chose et il fait le contraire. C'est moi qui dis
qu'il faut laisser ça au milieu. J'ai dit: Au lieu d'avoir la
disposition pour ça, de cette façon-là à la
Commission des transports, confiez-le à l'unité régionale.
Au contraire, il dit: On le laisse au milieu. Vous ne le laissez pas au milieu.
Les mots veulent dire quelque chose quand même. Vous confiez ça
à la Commission des transports centrale. Moi, c'est ça que je
vous dis, le contraire. C'est moi qui vous dis de faire ce que vous dites que
vous faites, alors que vous ne faites pas ça. Vous faites le
contraire.
M. Elkas: II est à Montréal. M. Garon: Bien
oui.
M. Elkas: II est à Montréal, le commissaire, et
c'est lui qui va décider.
M. Garon: Je comprends ça, mais ce n'est pas le
commissaire. Il dépend de l'organisme central quand même. Ce que
je vous dis là, c'est en vertu de l'article 62. L'article 62 dit quoi?
À 60, c'est le gouvernement qui décide. «Le gouvernement
peut par règlement...» À
62, c'est quoi? «Une autorité régionale peut par
règlement...» Si vous voulez que ce soit le milieu qui
décide, confiez ça à l'unité régionale. Et
là, actuellement, ce n'est pas ça que vous faites. Vous confiez
ça à la Commission des transports du Québec, au lieu de le
confier à l'autorité régionale. C'est ça que je
vous dis depuis tantôt.
Vous confiez ça à l'organisme bureaucratique alors que je
vous dis de le confier à l'autorité régionale...
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Garon: ...le soin de déterminer le service dont ils ont
besoin.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Elkas: La gestion des permis a toujours été avec
la Commission. Ça, depuis 1973. Si vous pensiez, dans le temps, que ce
n'était pas bon, pourquoi ne l'avez-vous pas changé? Ce que je
vous explique, c'est que le milieu peut faire des représentations
à la Commission.
M. Garon: Vous ne comprenez pas ce que je vous dis.
M. Elkas: Ça l'a toujours été depuis 1973,
et on est en 1993. Ça fait 20 ans que la gestion est faite par...
M. Garon: Vous ne comprenez pas ce que je vous dis.
Écoutez, ce que j'ai dit...
M. Elkas: Parce que vous l'avez changé.
M. Garon: Non, non. Vous ne comprenez pas ce que j'ai dit.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je n'ai jamais nié que les permis soient sous
l'autorité de la Commission. Je n'ai pas dit ça. J'ai dit que les
ratios devraient être sous l'autorité régionale. Les
critères devraient être par règlement en vertu de l'article
60, les critères du gouvernement. À moins que vous vouliez donner
les critères à l'autorité régionale, je dis que les
ratios devraient être à l'autorité régionale, et la
délivrance des permis par la Commission des transports. C'est toujours
ça que j'ai dit.
Les mots, en droit, ont une signification précise. Là,
actuellement, c'est le gouvernement, ça va être la Commission des
transports qui va décider partout. Moi, je dis, au fond, que les
critères, ça devrait être par règlement en vertu de
l'article 60, les ratios par des règlements de l'autorité
régionale en fonction des critères, et, après ça,
les permis délivrés par la Commission des transports.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre avez-vous...
M. Garon: Et là on aura une administration où, au
moins, il y aura un équilibre dans les choses.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre avez-vous de
l'information à ajouter toujours au niveau du paragraphe 1.2°? Oui,
M. le député de Rousseau.
M. Thérien: II y aurait peut-être lieu de rappeler,
M. le Président, que les intervenants... Il y a eu consultation,
peut-être que le rapport est arrivé à la dernière
journée avant la commission parlementaire, mais les intervenants
étaient d'accord à ce que la Commission des transports puisse
avoir une espèce de regard sur la possibilité du nombre de permis
sans déterminer le nombre, parce qu'il y a une question
d'efficacité aussi. Il y a une question de rentabilité pour ceux
qui achètent un permis de taxi qu'ils transforment, donc, les
intervenants, ceux qui vont en acheter, ceux qui sont d'accord à ce que
ce soit la Commission des transports qui ait l'autorité
là-dessus. Ce qui fait que je ne vois pas où est le
problème. On parle des entités régionales et
déterminer des ratios ou pas. Il n'y en a pas de ratios
présentement, là, il y a des besoins qui se sont
créés, qui vont se créer, qui doivent se créer aux
aéroports. C'est ces besoins-là qui vont être
évoqués lors de la présentation à la Commission des
transports, c'est dans ce sens-là que c'est la Commission des transports
qui est l'entité responsable. Donc, les intervenants sont d'accord, M.
le Président.
M. Elkas: II y a aussi...
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Elkas: ...la question, et je pense que le député
de Lévis n'a pas compris, une autorité régionale, il y en
a seulement une dans l'ensemble du Québec, c'est celle du Bureau du taxi
de Montréal. O.K. Si on confie cette autorité au Bureau du taxi
de Montréal et, pour le reste de la province, à la Commission,
est-ce que vous êtes en train de me dire qu'on devrait avoir des
autorités régionales dans chacune des régions et oublier
la Commission des transports?
M. Garon: Non, ce n'est pas ça que je vous disais.
M. Elkas: Non, mais c'est ça que vous dites. Vous dites de
confier à l'autorité régionale. Si vous le confiez
à l'autorité régionale, c'est le Bureau du taxi de
Montréal.
M. Garon: Non.
M. Elkas: Bien oui, c'est à eux. Et qu'est-ce que je fais
pour Longueuil, qu'est-ce que je fais pour Laval, qu'est-ce que je fais pour
Québec, qu'est-ce que je fais
pour Sherbrooke, qu'est-ce que je fais pour Chicoutimi? C'est la
Commission des transports qui va le fixer?
M. Garon: Non, ce n'est pas ça que j'ai dit.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Ce que j'ai dit, vous, vous aviez dit que vous confiez
la responsabilité aux gens du milieu. J'ai dit: Ce n'est pas ça
que vous faites par votre projet de loi. Moi, ma solution, ce n'est pas
ça, c'est de ne pas réglementer ça. Je vais vous dire bien
franchement, là, M. Trudel a dit ce que je pensais, il a dit qu'il
n'avait jamais eu besoin de réglementer ça. On est dans un cadre
d'économie qui s'en va vers le libre-échange et la
déréglementation, et on réglemente actuellement ce qu'on
n'a jamais réglementé. Moi, ma solution c'est de ne pas
réglementer ça. Vous savez, on n'a pas besoin de règles
là-dessus. Ils n'en ont jamais eu besoin apparemment dans le
passé. Mais comme, vous, vous dites après ça: C'est le
milieu, ça devrait être proche du milieu, bien, si c'est proche du
milieu ce n'est pas la Commission.
Maintenant, moi je ne m'obstinerai pas éternellement, les gens
ont assez dit ce qu'ils pensaient, là. Quand les gens nous en
reparleront, on les renverra aux paroles prononcées par leurs
élus. Alors, sur division.
Le Président (M. Gauvin): Bon, le paragraphe 1.2° est
adopté sur division. J'appelle le paragraphe 1.3°. M. le
ministre.
M. Elkas: «1.3° délivrer, renouveler,
transférer, suspendre et révoquer le permis de gestion de l'offre
de service visé au paragraphe 21° de l'article 60 lorsqu'une
autorité régionale n'exerce pas les pouvoirs visés au
paragraphe 8° de l'article 62.»
M. Garon: C'est nouveau, ça aussi?
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Elkas: M. Savard.
Le Président (M. Gauvin): M. Savard voudrait ajouter
à l'information. M. Savard.
M. Savard: Nous avons mentionné hier que le permis
d'association de service était déjà prévu dans la
loi depuis, je crois, ses tout débuts. Ce qui a été
proposé par le projet de loi, c'était d'en prévoir les
droits annuels et d'arrêter toute la mécanique qui devait entourer
ce permis-là qui n'a jamais été délivré. Au
moment où on se parle, il n'y a aucun permis qui avait été
délivré encore, bien que le pouvoir du gouvernement était
là. Donc, pour enlever toute ambiguïté, ce qui est
ajouté par le projet de loi c'est selon quelle procédure ce
permis-là va être délivré. Hier on a vu que le
gouverne- ment prévoyait des droits pour ce permis-là.
Maintenant, on en attribue la délivrance à la Commission des
transports du Québec. Donc, en accordant spécifiquement et de
façon claire à la Commission le pouvoir de délivrer ce
permis-là, on fixe, à ce moment-là, les modalités
qui vont avec le pouvoir de délivrance. (10 h 40)
M. Garon: C'est un autre permis.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je voudrais bien que les députés
libéraux comprennent. Quand ils nous disent que, nous autres, on veut
ci, on veut ça, c'est un autre permis, là. Maintenant, les
organismes qui n'avaient pas besoin de permis auront besoin d'un permis. Alors
là, à 1.3°, «délivrer, renouveler,
transférer, suspendre et révoquer le permis de gestion de l'offre
de service visé au paragraphe 21° de l'article 60 lorsqu'une
autorité régionale n'exerce pas les pouvoirs visés au
paragraphe 8° de l'article 62.» Nouveau permis pour les organismes de
service qui n'avaient pas besoin de permis auparavant, avec tout
l'encadrement... C'est ça que vous faites, actuellement. Vous faites des
discours. Vous dites qu'il faut déréglementer et, là, vous
réglementez comme jamais. Même le gouvernement du Parti
québécois qui, dites-vous, était
«réglementeux» n'avait jamais réglementé
ça. Voilà encore des règlements de plus, pour permettre...
Écoutez bien ça; regardez bien la note explicative du ministre:
L'ajout d'un paragraphe 1.3° à l'article 68 de la loi permettra
à la Commission de délivrer, dans le cadre des règlements,
des permis aux associations de service, ce qui permettra de contrôler
cette composante importante de l'industrie du taxi. Contrôler les
organismes de service aux gens. Des permis et contrôler.
M. Elkas: II n'y a pas de mal à contrôler les
choses.
M. Garon: Ça donne quoi? Il n'y a jamais eu besoin de
permis pour des organismes...
M. Elkas: On l'a déjà à l'article 21 de la
loi 60. Autoriser, moyennant l'obtention d'un permis d'entreprise, une
association ou un organisme. Là on dit, c'est la Commission. C'est tout.
Ça existe.
M. Garon: Mais pourquoi vous avez besoin de ça? Je vous
dis...
M. Elkas: On le donne à la Commission.
M. Garon: Non, non. Écoutez, l'ajout permettra à la
Commission de délivrer, dans le cadre des règlements, des permis
aux associations.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre. Me Savard.
M. Savard: Nous avons déjà discuté et
ça remonte à lorsqu'on a eu les discussions sur le premier
alinéa de l'article 18...
M. Garon: Oui.
M. Savard: ...que la loi était restructurée. Un peu
plus loin, le projet de loi va d'ailleurs apporter des modifications assez
significatives à des structures, vraiment l'aspect technique de la loi.
Donc, lorsqu'on a enlevé le premier alinéa de l'article 18, on a
rapatrié un pouvoir à la Commission, à l'article 68, qui
était intrinsèque, qui allait de soi, mais qui n'était pas
situé forcément au bon endroit et qui n'est pas non plus
écrit de façon évidente, en termes de pouvoir. C'est un
petit peu la même chose qui se produit avec le pouvoir qui existe
déjà de délivrer un permis pour les associations de
service. Le pouvoir est dans la loi, au niveau des pouvoirs du gouvernement,
dans l'article 60 depuis de mémoireje pense que c'est 1983.
Par contre, ce n'était pas clair. C'est-à-dire que toute la
mécanique, toute la cuisine qui entoure la délivrance de ces
permis-là n'est pas écrite en tant que telle. Ça ne veut
pas dire que la Commission n'aurait pas déjà ce pouvoir. Parce
qu'au niveau de cette loi-ci seule la Commission délivre des permis ou
l'autorité régionale.
Maintenant, pour le citoyen, c'est beaucoup plus clair de savoir
vraiment à qui il s'adresse, comment il doit s'y adresser et quels sont
les pouvoirs exacts de la personne à qui il s'adresse. C'est dans ce
sens-là qu'au niveau de l'article 68 et là c'est toute une
restructuration qui se fait le pouvoir est clairement
indiqué.
M. Garon: Je comprends.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Ça va nécessiter un permis de la
Commission pour lui permettre d'être heureux. On encadre son bonheur. Sur
division.
M. Elkas: Même si ça a été introduit
en 1983, cet article 21 en 1983, si je me souviens bien c'est
vous autres qui étiez au pouvoir.
M. Garon: On a dit que c'était du droit nouveau, un
instant. On a bien dit que c'était du droit nouveau. Du droit nouveau,
c'est du droit qui n'existait pas.
M. Elkas: C'est une procédure.
Le Président (M. Gauvin): Le paragraphe 1.3 e
est adopté sur division...
M. Garon: C'est ça. C'est ça la bureaucratisation
de la procédure.
Le Président (M. Gauvin): Donc, je voudrais faire adopter
le paragraphe 1° et ses sous-paragraphes dans son ensemble.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): Sur division. J'appelle le
paragraphe 2°, et on me dit qu'il y a déjà eu un amendement
qui a été adopté.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Le paragraphe 1°, c'est en concordance avec
ça.
M. Garon: Ce n'est pas rien qu'une concordance. L'article dit
quoi? Écoutez bien ce qu'il dit. Lisez-le comme il faut. Vous allez
comprendre avec quoi vous allez vivre avec les organismes
bénévoles après, par exemple. Là, le but, ça
rentre dans l'article 68. L'article 68 est modifié par l'insertion,
après le paragraphe 2°, du suivant. Et, là, je vais vous le
lire tranquillement pour que vous compreniez de quoi il s'agit, parce que, moi,
je vais demander un vote enregistré là-dessus, et je dirai un
jour, quand les bénévoles viendront nous voir: Remerciez les
députés qui ont voté en faveur de ça. L'article 68,
il commence comment? Je vais vous le dire, l'article 68, il commence: La
Commission des transports peut, dans le cadre des règlements...
Là, on insère quoi? «2.1 ° fixer c'est du droit
nouveau ça pour la période et pour les territoires qu'elle
indique et selon les facteurs et les critères qu'elle établit, le
montant maximum des frais d'utilisation d'une automobile conduite par un
conducteur bénévole dans le cadre d'une initiative de
bienfaisance soutenue par un organisme humanitaire reconnu.» Par un
organisme humanitaire reconnu.
L'amendement, ce qu'on a enlevé, c'était marqué
qu'on pouvait seulement fixer des frais variables. On était contre des
frais fixes. Mais là on dit seulement: Des frais d'utilisation. On ne
parle pas de frais variables ou de frais fixes. Mais là on dit: Selon
les facteurs et les critères qu'elle établit. On verra ça.
Ça, c'est quelque chose de gros, ça aussi. Ça va
être quoi, les facteurs? Ça va être quoi, les
critères? Ce n'est pas le gouvernement qui va décider, c'est la
Commission des transports. L'encadrement des bénévoles, ça
va être la Commission des transports, et le gouvernement n'aura rien
à dire parce qu'il délègue son pouvoir dans un courage qui
ne lui méritera pas la croix Victoria. Parce que, là, dire: Moi,
je vais fixer des règlements moi-même, je vais faire les
règlements moi-même, il confie à un organisme administratif
le soin de fixer des facteurs et des critères qu'elle établira,
la Commission c'est ça que la loi dit plutôt que le
gouvernement s'il veut faire des facteurs et des critères, les fixer
lui-même.
Normalement, dans l'organisation d'une société... Parce
que ça touche beaucoup de monde ça, et c'est très
complexe. Parce que, ça, c'est le droit du chauffeur de taxi de gagner
sa vie sans que des gars viennent pirater son industrie, son secteur. Mais, par
ailleurs, c'est le rôle des bénévoles qui viennent faire
des actes qu'on dit
«de charité» ou «humanitaires» pour des
gens qui sont dans le besoin. Où ça commence et où
ça finit et quels sont les facteurs et les critères, c'est la
Commission des transports qui va décider. Alors, comment s'exerce la
charité au Québec? C'est la Commission des transports qui va
décider et le gouvernement dit: Je me retire et la Commission
s'organisera avec ça.
Le Président (M. Gauvin): Donc, est-ce que le paragraphe
2° est...
M. Garon: On bureaucratise la charité.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que le paragraphe 2°,
M. le député de Lévis, est adopté...
M. Garon: Pardon?
Le Président (M. Gauvin): ...tel qu'amendé?
M. Garon: Non, j'ai posé une question au ministre.
Le Président (M. Gauvin): Ah!
M. Garon: Je veux qu'il soit bien conscient. Je comprends que les
fonctionnaires sont prêts à prendre charge de tout parce que, si
le ministre laissait faire les fonctionnaires, ils n'auraient pas besoin
même de lui. Même le ministre serait inutile. Mais là on
détermine... C'est la Commission des transports qui va déterminer
écoutez bien les facteurs et les critères qu'elle
va établir, la Commission, déterminer quels sont les frais
d'utilisation d'une automobile conduite par un conducteur
bénévole dans le cadre d'une initiative de bienfaisance soutenue
par un organisme humanitaire reconnu. Moi, dans mon esprit, c'est des choix qui
appartiennent au gouvernement. Les facteurs et les critères, remarquez
bien. Je ne dis pas dans l'application concrète. Mais là on va
déterminer les facteurs et les critères. Elle va
déterminer elle-même les facteurs et les critères qui vont
déterminer quand s'exerce l'action bénévole ou quand elle
ne s'exerce pas. Ça, c'est fort en démon, déléguer
un pouvoir comme ça à un organisme bureaucratique c'est
quelque chose de très délicat parce que les chauffeurs de taxi
ont le droit de gagner leur vie et, en même temps, dans quel cadre
on permet que des gens exercent l'action charitable pour des gens qui sont dans
le besoin.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Elkas: J'aimerais rappeler au député que cette
loi a été introduite en 1983 et je peux me permettre de la lire,
parce que ça ne complète pas nécessairement... Il y a un
ajout. Ce qu'on fait ici, il y a un ajout au principe qui avait
été établi en 1983. Au troisième paragraphe, au
transport effectué par un conducteur...
M. Garon: Vous vous référez à quoi?
M. Elkas: À l'article 2...
M. Garon: De la loi?
M. Elkas: ...troisième paragraphe, de la loi.
M. Garon: De quelle loi?
M. Elkas: La Loi sur le transport par taxi.
M. Garon: La loi de base ou...
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Oui, l'article 2. O.K. (10 h 50)
M. Elkas: Au troisième paragraphe de l'article 2: La
présente loi s'applique au transport rémunéré des
personnes à l'aide d'une automobile, mais elle ne s'applique pas au
transport effectué par un conducteur bénévole dans le
cadre d'une initiative de bienfaisance soutenue par un organisme humanitaire
reconnu à la condition que la rémunération requise ne
constitue qu'une contribution aux frais d'utilisation de l'automobile.
C'est vrai que ce n'est pas la Commission qui le fixe, mais là
vous dites carrément que vous ne voulez pas que ces gens-là
viennent en concurrence avec le taxi. Vous avez été bien, bien
clair, mais qui va le fixer? Puis est-ce qu'on va venir ici à tout bout
de champ pour fixer des tarifs pour chaque région de la province? On a
déjà un organisme, on a un outil qui nous permet d'entendre les
gens de la région du Lac-Saint-Jean, d'entendre les gens de la
région de l'Estrie, d'entendre les gens de la région de
Valleyfield, à savoir combien on devrait fixer le montant pour des
bénévoles.
La fédération des bénévoles, on lui a
expliqué notre formule qu'on est en train de mettre et elle est
d'accord. C'est comme si la Commission allait à l'aveuglette, fermait
les yeux et décidait de sortir un chiffre des airs et c'est ce qu'on
fixerait à tous les gens qui en font la demande. C'est sûr qu'on
va entendre le milieu. Même, l'association des taxis et les ligues de
taxis vont pouvoir se faire entendre aussi.
M. Garon: Regardez bien. M. le Président, je vous ferai
remarquer quelque chose. C'est vrai que c'est un choix, mais regardez bien.
Quand on a voté l'article 13 tantôt, on marquait: L'article 60 de
cette loi est modifié par... L'article 60, c'est quoi ça? C'est
le pouvoir réglementaire du gouvernement. À 6.2°, vous
remarquez quoi? Au paragraphe 1°, on ajoute: L'insertion, après le
paragraphe 6°, des suivants. Alors, 6.1°, les modalités que doit
respecter un titulaire de permis de taxi, ça va être le
gouvernement qui va déterminer ça. 6.2°, écoutez bien:
établir les facteurs dont doit tenir compte la Commission lorsqu'elle
prescrit les ratios permettant de déterminer le nombre maximum de permis
de taxi qui peuvent être spécialisés en un service de
limousine ou en un service de limousine de grand luxe. Les facteurs pour la
limousine et la limousine de grand
luxe vont être déterminés par le gouvernement. C'est
la Commission qui doit en tenir compte, mais ils sont fixés par
l'article 60 dans le pouvoir réglementaire du gouvernement.
Quand on va arriver pour l'action bénévole, les facteurs
ou les critères vont être établis par la Commission.
Ça, vraiment, c'est un acte de lâcheté. Essentiellement, on
dit: Ça c'est «touché», alors ils s'organiseront avec
l'administration, puis le ministre pourra dire: Allez voir la Commission.
Alors, il va fixer les facteurs pour la limousine et la limousine de
grand luxe, mais les facteurs pour déterminer quand est-ce que c'est la
job du taxi puis quand est-ce que le bénévole peut intervenir,
là, il va dire: Moi, je m'en lave les mains, je confie ça
à la Commission. Ça, ce n'est pas du courage politique.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Elkas: Pas du courage politique! Ha, ha, ha! God forbid that
you would be sitting here, parce que je sais ce que vous auriez fait, vous
auriez pris...
M. Holden: He already sat there for many years.
M. Elkas: He sat there for many years, not as a Minister of
Transport though. But, God forbid that he would have because I can just imagine
what he would have done. Il aurait pris la recommandation de ses
«chums» au CAA, qui s'établit entre 0,10 $ et 0,13 $, puis
il aurait dit: C'est ça que je vous donne. Nous, on laisse au
moins...
M. Garon: Vous ne le savez pas.
M. Elkas: Oui, oui, c'est ça que vous auriez fait, je suis
convaincu. Je vous connais. Ça fait trois ans et demi...
M. Garon: Vous savez que le ministre de l'Agriculture...
M. Elkas: ...que je vous vois aller, je suis convaincu que c'est
la position que vous auriez prise. Nous, on prend une autre approche, une
approche pas mal plus saine, une approche logique qui permet aux intervenants
dans les régions de faire des représentations, non au ministre
des Transports qui est déjà décidé entre 0,10 $ et
0,13 $, si j'étais M. Garon, mais je ne le suis pas, heureusement. On
donne le pouvoir aux gens du milieu d'amener les arguments pour que la
Commission fixe les tarifs. Ça peut changer. Un hôpital qui, du
jour au lendemain, décide qu'il va établir un stationnement et il
va charger 5 $ par jour, est-ce qu'on va revenir ici? C'est un peu ça
qu'il veut.
If there were an hospital in Lac-Saint-Jean that does not charge today 5
$ for parking, for example, it is free, and, all of the sudden, the
bénévole is asked to pay 5 $ to come and park the car when he
drops off a patient, where the 5 $ is going to come? We will come back here and
fix a new rate? I strongly suggest that the individual be given an opportunity,
the region be given an opportunity to fix the rates.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: O.K. Je vais demander une affaire très simple au
ministre. Je vais poser une question très simple au ministre. En vertu
de quelle philosophie, s'il y en a une, les facteurs dont doit tenir compte la
Commission pour prescrire les ratios permettant d'établir le nombre
maximum de permis de limousine de luxe et de grand luxe doivent être
déterminés par le gouvernement et les critères pour
déterminer le nombre maximum de frais d'utilisation d'une automobile
conduite par un conducteur bénévole devraient être
fixés par la Commission? C'est quoi la logique, là, dans
l'établissement des facteurs décisionnels?
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Elkas: II est évident que la différence, c'est
qu'au niveau des bénévoles c'est tellement large. Il y a des gens
qui peuvent venir en faire pour une semaine, il y en a d'autres qui vont en
faire pour trois semaines, d'autres vont en faire pour six mois; il y en a
d'autres qui vont en faire deux ans. C'est des engagements qui sont faits par
le milieu et ça diffère d'une place à l'autre.
M. Garon: Ce n'est pas le nombre d'années.
M. Elkas: Quand on fixe des facteurs sur une automobile, on peut
être pas mal plus clair. Mais là, les encadrer au point où
ils ne peuvent pas bouger, je ne pense pas que ce soit ça que vous
vouliez...
M. Garon: Non, non. M. Elkas: ...avoir.
M. Garon: Non, non, ce n'est pas le nombre d'années
d'engagement du bénévole.
M. Holden: Un bénévole, c'est un
bénévole.
M. Elkas: Well!
M. Garon: Même s'il fait un mois ou six ans...
M. Elkas: It could be a factor.
M. Garon: ...c'est pareil.
M. Elkas: It could be a factor.
M. Garon: C'est les frais d'utilisation.
M. Elkas: It could be a factor. Mais est-ce que
vous êtes en train de me dire que les régions sont les
mêmes?
M. Holden: No, but a parking bill is a parking bill, wherever it
is.
M. Elkas: No, no, but, you know, if it is agreed to that in a
given area, people decide they are going to reflect a parking bill in a factor,
it is not somewhere else, because it does not apply. Well, let people decide.
You know, he is not very coherent, John, because at one point he asks me
what...
M. Holden: Coherence is different. Consistent...
M. Elkas: Yes, consistent, not very consistent, I am sorry. Not
very consistent because at one point he says: You are controlling too much
here, in Québec, you are not giving enough latitude to the people out in
the regions.
M. Holden: He mentioned that, yesterday.
M. Elkas: Here is a case where we leave the people decide on
their own and with the help of a Commissioner, and he disagrees.
Une voix: Bien là, il faut s'enligner.
M. Holden: He is asking a question; he just asked a question.
M. Elkas: La réponse.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Deux-Montagnes voulait intervenir.
M. Bergeron: Oui. Moi, je trouve que le ministre est très
logique.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Bergeron: Oui, certainement. Ce dont on se plaint toujours...
Le député de Lévis disait, tout à l'heure: II
faudrait que ce soit Québec, etc. Tout ce qu'on entend dire dans nos
régions, c'est: Québec, le gouvernement, c'est loin. Et quand on
a une décision à prendre, que ce soit sur la tarification pour le
taxi, pour les bénévoles, etc., voyez-vous aller à
Québec pour ça? Ce que le ministre propose dans le moment, c'est
un genre de régionalisation...
M. Garon: Bien non!
M. Bergeron: ...où chaque secteur va l'avoir. Moi, je
pense que...
M. Garon: Mais non!
M. Bergeron: .. .c'est se rapprocher et c'est la
Commission qui va décider au lieu de Québec. C'est plus
proche des gens qui vont avoir à faire des représentations.
M. Garon: Bien non! La Commission, il n'y en a qu'une au
Québec.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Ce n'est pas régionalisé, la Commission.
Il y a une Commission au niveau du Québec, il y en a une.
M. Bergeron: C'est plus facile d'aller à une Commission
que d'aller à Québec au bureau du ministre.
M. Garon: Non, non, il y a une Commission, la Commission des
transports. Là, il faut que vous sachiez de quoi on parle. La Commission
des transports, il n'y en a qu'une, ce n'est pas un organisme
régionalisé. Il n'y en a qu'une au niveau de tout le
Québec. Il vous le dit, l'article 68, c'est: la Commission peut, la
Commission des transports du Québec. Alors, peut fixer pour la
période et pour les territoires qu'elle indique et selon les facteurs et
les critères qu'elle établit c'est la Commission, il n'y
en a qu'une le montant maximum des frais d'utilisation. C'est elle qui
va fixer les facteurs et les critères qui vont établir comment
ça va fonctionner.
Moi, je commence à comprendre pourquoi les évêques
sont dans la rue avec des pancartes. Là, quand ils vont parler de
l'administration de la charité, on dira: Bien, qu'est-ce que vous
voulez? C'est la Commission des transports. On a vu Mgr Drainville dans la rue,
à Amos, avec les manifestants.
Une voix: Ce n'est pas des évêques, c'est un
évêque.
M. Garon: Ah oui! Mais il commence à y en avoir plusieurs,
là.
M. Thérien: Vous avez des troubles de temps de verbe.
Un!
M. Garon: En Gaspésie, c'est pareil.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Rousseau.
M. Elkas: Vous êtes pour ça, vous! Prendre la rue,
amener les gens...
M. Thérien: Non, mais excusez...
M. Elkas: ...inviter les gens de Saint-Hyacinthe à venir
sur la colline....
M. Thérien: II a déjà invité 20 000
motocyclistes.
M. Elkas: Et des camionneurs aussi. Il aime ça, lui.
M. Garon: Vous trouvez que je suis un gars fort! Vous
dites...
Le Président (M. Gauvin): Non, non, mais...
M. Garon: J'invite des camionneurs, ils viennent. J'ai
invité 22 000 motocyclistes, ils viennent.
M. Thérien: Non, mais pour animer des... M. Garon:
Mautadit! Le Président (M. Gauvin): Je rappelle... M.
Thérien: Pour faire le show!
Le Président (M. Gauvin): ...que c'est le
député de Rousseau qui a la parole.
M. Thérien: Non, je pense que, pour allumer des feux,
c'est le style de gros criard sur un petit bicycle.
M. Garon: Ah oui!
M. Thérien: C'est un peu ce style-là. Mais je pense
que...
M. Garon: Vous, votre roue frotte! (11 heures)
M. Thérien: Je pense, M. le Président, à
prime abord, que le premier objectif, il y avait une zone grise dans le
transport bénévole, parce que les gens étaient
rémunérés. C'est ça qu'il faut se rappeler. Quel a
été le rôle du ministère des Transports? C'est tout
simplement que le ministre a dit: II y a des gens qui auraient pu se faire
arrêter, se faire lever des causes parce qu'ils recevaient des sommes
pour des gens qui étaient transportés. Donc, je pense que tout le
monde est d'accord là-dessus.
Quelle est la méthode prise après ou quel va être le
tarif? La méthode? On a une Commission des transports. Pourquoi les
groupes bénévoles ne peuvent pas aller voir la Commission des
transports, puis dire: Dans ma région, ça coûte tant ou
tant pour maintenir notre structure? La Commission des transports va
décider si les demandes sont justifiées. Je pense qu'il n'y a pas
de mal à ça. Parce que les gens étaient
rémunérés, à certaines places, juste pour
l'essence; il y en a qui étaient rémunérés pour le
temps, de toutes sortes de façons. Le but, c'est de mettre de l'ordre
là-dedans, et on demande à la Commission des transports de les
écouter, puis d'essayer de déterminer que la somme qui va
être édictée ne vienne pas en opposition ou en
compétition illégale avec les taxis.
C'est ça, je pense, le rôle de la Commission des
transports, parce que la Commission des transports émet les permis de
taxi. Il ne faut pas que ces gens-là soient aussi dans une
compétition directe. C'est les mêmes personnes qui
écoutent. Donc, je pense qu'il faut, tout le monde, convenir qu'il y
avait une zone grise là-dessus.
M. Garon: Ce n'est pas ça là.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: M. le Président, vous voyez, le
député ne comprend pas là. Ce n'est pas
là-dessus... Écoutez bien. Là, vous parlez de fixer les
montants. Ce n'est pas ça. Lisez.
M. Thérien: Les critères.
M. Garon: Non, non, regardez, c'est marqué: «fixer,
pour la période et pour les territoires qu'elle indique et selon les
facteurs et les critères qu'elle établit, le montant maximum des
frais variables d'utilisation». Elle fixe les montants, mais
d'après les critères et les facteurs qu'elle a elle-même
établis. Alors, les facteurs et les critères, pour
déterminer les montants maximums des frais d'utilisation, auront
été fixés par la Commission elle-même. C'est
ça. Ça veut dire que c'est ça: les facteurs et les
critères qu'elle établit, les facteurs et les critères
sont... On établit les facteurs et les critères pour le nombre de
limousines de luxe et de grand luxe avec les règlements du gouvernement.
Pourquoi les facteurs et les critères pour déterminer les frais
variables, les frais d'utilisation, par exemple, d'une automobile de
bénévole seraient fixés par la Commission, si on voit que
les facteurs et les critères pour déterminer le nombre des
limousines de luxe et de grand luxe, c'est le gouvernement?
Je ne parle pas du montant ici. Je parle d'un point que j'ai fait valoir
depuis le début, c'est le bout qui dit «selon les facteurs et les
critères qu'elle établit».
M. Thérien: Qui vont déterminer le montant, M. le
Président.
M. Garon: C'est deux choses différentes.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Saint-Jean.
M. Charbonneau: M. le Président, je trouve que le
député de Lévis ne compare pas la même chose.
Tantôt, vous nous apportiez le paragraphe 6.2° où vous disiez:
«La Commission prescrit les ratios permettant de déterminer le
nombre maximum de permis de taxi». Au 2.1°, on dit: La commission
établit les facteurs et les critères... «établit le
montant maximum des frais variables.»
La Commission n'établit pas le nombre d'organismes
communautaires. Évidemment, elle ne peut pas le faire, c'est un montant
maximum. Ce n'est pas elle qui va régir combien d'organismes
communautaires, dans le
comté de Rousseau ou dans le comté de Lévis, vont
pouvoir...
M. Garon: Non, ce n'est pas ça. Je n'ai pas parlé
de ça.
M. Charbonneau: Ce n'est pas ça l'idée. M.
Garon: Je n'ai pas parlé de ça non plus.
M. Charbonneau: Non, mais on parle de permis au 6.2° et on
parle de montant maximum de frais variables au 2.1°; ce n'est pas la
même chose là. Tu as un nombre de permis qui est quantifiable; tu
ne peux pas quantifier le nombre d'organismes communautaires.
M. Garon: Ce n'est pas de ça que je parle. Ce n'est pas de
ça que j'ai parlé.
M. Charbonneau: Non, mais dans votre explication, quand vous
parlez de «montant maximum des frais variables d'utilisation»
fixé par la Commission, c'est bien ça qu'on dit; on ne parle pas
que la Commission fixe le nombre d'organismes communautaires.
M. Garon: Bien non, ce n'est pas ça.
M. Charbonneau: Alors, c'est un montant qu'elle va fixer.
M. Garon: Ce que je fais valoir, c'est ceci.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: On dit ici, à l'article 13, qui modifie
l'article 60 qui est le pouvoir réglementaire du gouvernement: Le
gouvernement établit par règlement, si vous voulez, les facteurs
dont doit tenir compte la Commission lorsqu'elle établit les ratios
permettant de déterminer le nombre maximum de permis. C'est ça,
au fond. C'est le gouvernement qui fixe les facteurs dont doit tenir compte la
Commission pour le nombre maximum de permis de limousine. Tandis qu'ici c'est
la Commission qui établit les facteurs pour modifier l'article 68 qui
concerne les pouvoirs de la Commission des transports pour dire que c'est elle
qui va établir, selon les facteurs et les critères
qu'elle-même va établir.
Comprenez-vous? C'est la base juridique pour déterminer le reste.
Dans le cas du nombre de limousines et dans le cas du nombre de limousines de
luxe et de grand luxe, les facteurs vont être déterminés
par le gouvernement, par règlement, tandis que, dans la question de
l'établissement des frais d'utilisation des automobiles, les facteurs et
les critères vont être établis par la Commission. C'est
ça que je veux dire, la base qui va servir à operationaliser le
reste.
S'il a quelque chose... Je vais vous dire une chose: Entre vous et moi,
les facteurs qui vont déterminer les frais d'utilisation d'une
automobile vont toucher beaucoup plus de monde que les facteurs qui vont
toucher le nombre de limousines de luxe et de grand luxe. Ça va affecter
beaucoup plus les gens. Et, ça, c'est un choix de société,
c'est un choix majeur, c'est un choix très important de
société et le gouvernement ne veut pas en prendre la
responsabilité et il la confie à un organisme bureaucratique.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Rousseau.
M. Thérien: Les facteurs, vous allez en convenir, pour le
nombre de limousines et tout ça sont plus faciles à fixer selon
l'offre et la demande. Et c'est plus localisé. Quand on tombe dans le
bénévole, ça peut être variable. La grille, elle
peut être variable au niveau des facteurs et des critères. Puis,
c'est peut-être dans ce sens-là que le gouvernement ne peut pas
fixer ça parce que c'est très variable; très variable
dépendant des régions, des distances, du nombre de permis de
taxi, des agglomérations et des besoins. Et contrairement aux
limousines, particulièrement au niveau de l'aéroport, c'est des
ratios facilement vérifiables selon l'offre et la demande. Ça
fait que ça ne se compare pas les deux aussi. C'est pour ça que,
les deux, il y a une distinction: un, c'est le gouvernement; l'autre, c'est la
Commission des transports. C'est dans ce sens que c'est très variable.
Et ça touche beaucoup plus de monde, ça, vous avez raison. Le
fait que ça touche beaucoup plus de monde, il faut que ça soit
plus souple aussi.
Le Président (M. Gauvin): Je rappelle l'article 2. Est-ce
que l'article 2 est adopté?
M. Garon: Vote enregistré.
Le Président (M. Gauvin): Donc, Mme la secrétaire,
on appelle le vote.
La Secrétaire: M. Elkas? M. Elkas: Pour?
Le Président (M. Gauvin): C'est pour le paragraphe
2°.
M. Garon: Vous êtes supposé le lire avant le
vote.
Le Président (M. Gauvin): Oui, je peux facilement vous le
lire. Donc, le paragraphe 2°. Par l'insertion, après le paragraphe
2°, du suivant: «2.1° fixer, pour la période et pour les
territoires qu'elle indique et selon les facteurs et les critères
qu'elle établit, le montant maximum des frais d'utilisation d'une
automobile conduite par un conducteur bénévole dans le cadre
d'une initiative de bienfaisance soutenue par un organisme humanitaire
reconnu.»
Donc, Mme la secrétaire, à nouveau, je vous demande
d'appeler le vote.
La Secrétaire: M. Elkas?
M. Elkas: Pour.
La Secrétaire: M. Bergeron?
M. Bergeron: Pour.
La Secrétaire: M. Charbonneau?
M. Charbonneau: Pour.
La Secrétaire: M. Thérien?
M. Thérien: Pour.
La Secrétaire: M. Gauvin?
Le Président (M. Gauvin): Abstention.
La Secrétaire: M. Garon?
M. Garon: Contre.
La Secrétaire: M. Holden?
M. Holden: Contre.
La Secrétaire: Pour: 4; contre: 2; abstentions: 1
Le Président (M. Gauvin): Donc, le paragraphe 2°, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle le paragraphe 3°.
M. Elkas: Par l'insertion, après le paragraphe 3.2°,
du suivant: «3.3° prescrire les régions dans lesquelles un
taxi doit être équipé d'un taximètre.»
M. le Président, ce qui arrive souvent dans les régions,
il y a des gens qui en ont, il y en a d'autres qui n'en ont pas. Les gens
doivent se faire entendre devant la Commission et la Commission devra juger si,
en effet, la région devrait être équipée de
taximètres. Zone grise encore.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis, troisième paragraphe.
M. Garon: Dans vos notes explicatives, ici, vous dites: L'ajout
d'un paragraphe 3° à l'article 68 de la loi accorde à la
Commission un pouvoir complémentaire à celui du gouvernement qui
est prévu par le paragraphe 12° de l'article 60 de la loi, le
gouvernement décrétant pour les agglomérations et la
Commission pour les régions qu'elle détermine.
C'est drôlement dit, ça. Ça veut dire que les
agglomérations, c'est le gouvernement qui déciderait, puis les
régions, c'est la Commission.
M. Elkas: Dans les agglomérations, c'est obliga- toire et,
dans les régions, on peut équiper son taxi d'un taximètre.
On le retrouve dans l'article 21.
M. Garon: C'est quoi, les régions? De quelles
régions on parle, là?
M. Elkas: Ça peut être... (11 h 10)
M. Garon: Est-ce qu'il y a une définition de
«région» à quelque part dans votre loi? Est-ce que le
mot «région» est défini à quelque part?
M. Elkas: Oui. M. Garon: Où? M. Elkas: M. Trudel pourrait
vous les identifier.
M. Trudel (Michel): Oui. Si vous permettez, quand on parle de
régions, c'est tous les territoires définis par la Commission en
dehors des agglomérations de taxis. On compte 55 agglomérations
de taxis au Québec et les agglomérations sont toutes
identifiées dans l'annexe au Règlement sur le transport par
taxi.
M. Holden: Cinquante-cinq.
M. Trudel (Michel): II y a 55 agglomérations de taxis qui
sont les regroupements de municipalités où les permis de taxi
peuvent être exploités; en dehors de ces agglomérations,
qui sont fixées par règlement, c'est la Commission, dans le cadre
de ses décisions, qui peut déterminer les territoires. Donc,
c'est dans ces régions-là où l'obligation d'un
taximètre à bord du véhicule n'est pas prescrite. On dit
que le titulaire peut, sauf qu'il arrivait dans certaines régions que
des titulaires en avaient et d'autres n'en avaient pas, et on se retrouvait
avec une tarification différente, une concurrence qui se basait sur ce
niveau-là et, notamment dans les territoires de régions
adjacentes aux agglomérations, il y avait une certaine concurrence
également.
M. Holden: Comme où, par exemple? Où? M. Trudel
(Michel): Pardon? M. Holden: Où? Un exemple.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Westmount.
M. Holden: Excusez-moi.
M. Trudel (Michel): Je sais, par exemple, qu'il y a eu une
concurrence et un débat dans la région de Le Gardeur, à
proximité de Montréal, où on se retrouvait avec des
entrepreneurs qui avaient dans leurs taxis un taximètre et d'autres qui
n'avaient pas de taximètres.
M. Holden: C'est plus facile, quand on n'en a
pas, de négocier.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gauvin): Donc, ça complète
l'information, M. Trudel?
M. Trudel (Michel): Oui.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Westmount, oui.
M. Holden: Vous dites qu'en dehors des 55 agglomérations
c'est la Commission qui fixe les territoires.
M. Trudel (Michel): Oui.
M. Holden: Mais là on parle de régions dans
l'amendement, le paragraphe 3° de l'article 17... 2° du paragraphe
3°. Non. L'article 17 1°, 2°, 3°. Oui. Dans le sous-paragraphe
3° de l'article 17, on parle de régions. Alors, vous, vous parliez
de territoires.
M. Elkas: II y a 55 agglomérations.
M. Holden: Oui. Agglomérations, territoires, et où
sont les régions, là?
Le Président (M. Gauvin): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): L'article actuel, l'article 68 de la Loi sur
le transport par taxi qui donne des pouvoirs à la Commission, le
paragraphe 2°, dit: La Commission des transports du Québec peut
«créer et délimiter des régions, non comprises dans
une agglomération, à l'intérieur du territoire d'une
autorité régionale».
Donc, c'est la Commission qui détermine ces territoires-là
lorsqu'elle veut émettre des permis de taxi.
M. Garon: Quel article, vous avez dit?
M. Trudel (Michel): L'article 68, deuxième paragraphe,
c'est le pouvoir de la Commission de créer ces régions.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
répond à votre questionnement, M. le député de
Westmount?
M. Holden: Je ne comprends pas le fonctionnement. À un
moment donné, les commissaires s'assoient et disent: Bon, je pense qu'on
va créer une région ici. Dans ce territoire, on va faire deux
régions, disons. Alors, qu'est-ce qu'ils font? Ils avisent... Ils ont
une procédure pour aviser les habitants ou les gens du taxi? Comment ils
font pour que le monde sache qu'il y a des régions
d'établies?
Le Président (M. Gauvin): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): Premièrement, la vaste majorité
des régions est déjà délimitée, les
territoires ont été délimités par la Commission
à travers le Québec. Les territoires ne peuvent jamais ni inclure
une municipalité dans une agglomération de taxi, ni
déborder le territoire de la MRC, et ces amendements-là, des
ajustements peuvent être apportés par décision de la
Commission lorsque des titulaires, par exemple, peuvent demander d'ajuster un
territoire, parce qu'il y a eu un développement urbain dans une
municipalité adjacente et on voudrait le desservir. Donc, c'est par
décision de la Commission, par audiences publiques que ces
décisions-là sont prises.
Le Président (M. Gauvin): Avez-vous des choses à
ajouter?
M. Trudel (Michel): Oui, s'il vous plaît. S'il y a des
amendements, des modifications aux territoires, tous les titulaires d'un permis
de taxi du territoire sont convoqués pour les entendre.
M. Holden: Les détenteurs existants...
M. Trudel (Michel): Oui, oui.
M. Holden: ...sont avisés qu'il y a une audition.
M. Trudel (Michel): Et qu'il y a un amendement sur la
définition du territoire.
M. Holden: II y a une audition sur l'amendement.
Le Président (M. Gauvin): Ça répond à
vos questions, M. le député de Westmount?
M. Holden: Oui, merci.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis, avez-vous d'autres questions en rapport avec le paragraphe
3°?
M. Garon: C'est vrai que c'est curieusement dit. On dit:
«Créer et délimiter des régions non comprises dans
une agglomération...» Normalement, on se serait attendu à
avoir des agglomérations dans des régions, mais pas des
régions dans des agglomérations. C'est un drôle de
vocabulaire.
Le Président (M. Gauvin): M. Trudel, avez-vous une
explication à ça?
M. Trudel (Michel): En fait, c'est le vocabulaire qu'on a
utilisé dans l'encadrement de la Loi et du Règlement sur le
transport par taxi depuis 1973. Alors...
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): Donc, le paragraphe 3°,
adopté sur division.
J'aimerais appeler l'article 17 dans son ensemble. Est-ce qu'il est
adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): Donc, 17 dans son ensemble,
adopté sur division.
J'appelle l'article 18. M. le ministre.
Dispositions pénales
M. Elkas: L'article 18. Le texte proposé: L'article 70 de
cette loi, modifié par l'article 139 du chapitre 33 des lois de 1991,
est de nouveau modifié par la suppression, dans la première
ligne, du chiffre «4».
M. Garon: Votre but, c'est d'enlever une amende?
M. Elkas: C'est de la reporter dans un article suivant.
L'obligation d'être titulaire à la fois d'un permis de chauffeur
de taxi et d'un permis de conduire autorisant la conduite d'un taxi ne sera
plus sanctionnée en cas de contravention par une amende de 75 $ à
1400 $, compte tenu de la gravité d'une telle infraction et du seuil
minimal trop bas de cette infraction.
M. Garon: Ici, vous l'enlevez tout simplement. Allez-vous la
remettre ailleurs?
M. Elkas: C'est dans le texte suivant, au 19.
Le Président (M. Gauvin): On va le voir, M. le
député de Lévis, à l'article 19, qu'on nous dit.
J'aimerais, à ce moment-ci, préciser que, quand nous avons
adopté l'article 17, c'était: L'article 17 a été
adopté tel qu'amendé. Je voudrais tout simplement enregistrer
ça.
M. Garon: Oui, tel qu'amendé.
Le Président (M. Gauvin): Et toujours à 18?
M. Garon: Bon, adopté.
Le Président (M. Gauvin): Donc, l'article 18 est
adopté.
J'appelle l'article 19. M. le ministre.
M. Elkas: C'est la suite. Le texte proposé: Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 70, du suivant:
«70.0.1, Quiconque contrevient à l'article 4 commet une infraction
et est passible d'une amende de 300 $ à 1000 $.» Il n'y en a pas
dans le moment.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: La gravité d'une infraction à l'article
4, avoir conduit un taxi sans être titulaire des permis
nécessaires, commande une amende dont le seuil mini- mal est plus
important que ce qui est actuellement prévu dans l'article 70 de la
loi.
M. Holden: C'est demandé par les gens du taxi? Qui veut
augmenter ça?
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Westmount, M. Trudel veut répondre, oui.
M. Trudel (Michel): En fait, on a des représentations
à l'effet que le contrôle, si on peut dire, de la qualité
du service de taxi, ce n'est pas juste le nombre de véhicules, il est
beaucoup lié à la qualité ou aux qualifications des
chauffeurs, et on investit beaucoup d'efforts sur les qualifications des
chauffeurs. Donc, si on met des efforts, il y a des gens qui ne rencontrent pas
ces exigences-là et qui sont tentés de conduire des taxis avec
leur permis de taxi, mais qui n'ont pas les qualifications professionnelles. On
veut augmenter la sanction pour ces gens-là.
M. Holden: II y a des inspecteurs de taxi qui appliquent les
lois? Qui paie les inspecteurs? Ce sont les ligues de taxis?
M. Trudel (Michel): Non, non.
Le Président (M. Gauvin): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): D'une part, il y a les contrôleurs
routiers qui relèvent de la Société de l'assurance
automobile du Québec. Et, d'autre part, sur le territoire de la
Communauté urbaine, on a les contrôleurs routiers, les inspecteurs
du Bureau du taxi de la Communauté urbaine de Montréal.
M. Holden: Payés par?
M. Trudel (Michel): Qui sont payés par le budget de la
Communauté urbaine de Montréal. Également, les policiers
municipaux peuvent appliquer ces dispositions.
M. Holden: Oui, oui. Mais les amendes sont payées à
la Communauté urbaine? (11 h 20)
M. Trudel (Michel): Dans ce cas-ci, les amendes sont
payées, d'une part, quand c'est un contrôleur routier qui fait
ça en dehors du territoire de la Communauté urbaine, au fonds
consolidé, et, dans le cas de la Communauté urbaine, c'est
versé...
M. Holden: Je sais que dans l'amendement au Code pénal il
y a toute une série d'ententes entre les municipalités et les
communautés urbaines pour la division des amendes.
Le Président (M. Gauvin): Me Savard, veut ajouter une
information.
M. Savard: II existe déjà l'article 80 dans la
Loi
sur le transport par taxi qui nous dit: «Si une poursuite est
intentée pour une autorité régionale par une
municipalité, l'amende perçue appartient en entier au
poursuivant.» Etc. Donc, ce que vous venez de mentionner existe
déjà au niveau de la loi sur le taxi depuis un certain temps; je
ne me souviens pas exactement si c'est dès le début ou par la
suite que ça a été ajouté, mais, effectivement,
l'autorité régionale à ce moment-là va conserver du
produit de l'amende. Et si c'est un agent de la Sûreté du
Québec, à ce moment-là, c'est le fonds consolidé
qui va recevoir; dans le cas des contrôleurs routiers de la SQ aussi,
c'est versé au fonds consolidé. Les policiers municipaux,
là ça dépend du poursuivant. Oui.
M. Holden: Parce que je sais que les inspecteurs, bien, des fois,
ils font même de 1'«entrapment», ils vont
téléphoner à quelqu'un, faire semblant d'être un
client et demander à quelqu'un de faire quelque chose d'illégal.
Et tout de suite ils vont imposer des... Moi, je trouve ça plus ou moins
une bonne approche. Oui, oui, ça s'est déjà fait, un
inspecteur qui demande à un chauffeur de taxi de venir le chercher quand
c'est en dehors de la région.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Holden: Et là, bang! il a une amende et une menace.
Si on augmente les frais d'amende, ça va aller quand
même... Est-ce que ça va aider à payer plus d'inspecteurs
dans le domaine où...
M. Elkas: Ce n'est pas le but.
M. Holden: C'est quoi le but, justement, de l'augmentation?
M. Elkas: C'est de s'assurer que les gens... On leur montre qu'on
est sérieux.
M. Holden: C'est pour que le monde du taxi...
M. Elkas: Si on pense qu'on va continuer à faire des
amendes pour contribuer au fonds consolidé, moi, je ne suis pas d'accord
avec ça non plus. Le but, c'est de s'assurer que les gens comprennent
qu'on est sérieux comme gouvernement, que le milieu est aussi
sérieux.
M. Holden: C'est pour empêcher le crime. M. Elkas:
Bien, justement. M. Holden: A deterrent.
Le Président (M. Gauvin): Si vous me le permettez. Je
m'excuse, là, mais on me demande de suspendre pour une minute ou deux,
si possible.
M. Garon: Comment ça?
Le Président (M. Gauvin): Je n'ai pas été
dans les détails.
Donc, on suspend pour une minute ou deux. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 23)
(Reprise à 11 h 25)
Le Président (M. Gauvin): La commission reprend ses
travaux et, au moment de la suspension, c'était M. le
député de Westmount qui avait un certain questionnement. Est-ce
que ça complète votre questionnement, M. le député
de Westmount, en rapport avec l'article 19?
M. Holden: Oui, le ministre m'a répondu que c'est pour
éviter le monde...
M. Garon: Pour avoir l'air sérieux.
M. Holden: ...qui font semblant de faire du taxi et... C'est
bien.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que l'article 19 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre, j'appelle
l'article 20.
M. Elkas: L'article 70.1 de cette loi est modifié par le
remplacement de «3, 5, 90, 90.3, 94, 94.0.4» par «3, 5, 90,
90.3, 90.6, 91.1, 94.0.4 et 94.0.6».
Aux dispositions actuelles, donc, une contravention est
déjà punissable d'une amende de 1000 $ à 3000 $; s'ajoute
la non-divulgation à la Commission de l'endroit où un titulaire
de permis gare ses limousines et ses limousines de grand luxe; la
non-divulgation à la Commission de l'endroit où un titulaire de
permis de taxi spécialisé lors d'un baptême, mariage ou de
funérailles gare son automobile; la non-divulgation à la
Commission de l'endroit où un titulaire de permis de taxi, de limousine
de grand luxe gare sa limousine de grand luxe.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis, avez-vous des questions au sujet de l'article 20, tel que
présenté par M. le ministre?
M. Garon: Quand vous dites «non-divulgation à la
Commission», l'obligation de divulguer à la Commission est
où?
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Elkas: Dans les articles qui sont indiqués dans le
texte proposé à l'article 20.
M. Garon: Mais pourquoi vous voulez savoir où il met ses
affaires?
M. Elkas: C'est justement, qu'il aille faire du maraudage
ailleurs. Ha, ha, ha!
M. Garon: Hein?
Le Président (M. Gauvin): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): II y a, dans l'article 74 du Règlement
sur le transport par taxi, une obligation qui est faite au chauffeur de
limousine: lorsqu'il est en disponibilité de service, il ne peut
stationner sa limousine qu'à l'endroit où elle est habituellement
garée pour fin de remisage ou d'entretien ou à un poste d'attente
privé situé sur le territoire d'un aéroport. Donc, c'est
un article pour le service de transport par limousine. On veut éviter
par cette disposition-là les questions de maraudage et qu'il
déborde un peu son territoire. C'est quand même une obligation qui
est non contraignante pour le titulaire, mais une obligation importante pour la
Commission, pour savoir où sont situées les places d'affaires des
entrepreneurs et où sont garés, en disponibilité de
service, les véhicules. Ce qui peut aussi faciliter l'inspection des
véhicules, les vérifications de cette nature-là.
M. Holden: Ça peut être un oubli. Quelqu'un qui
change...
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Westmount.
M. Holden: Excusez-moi. Quelqu'un qui change de place où
il laisse son auto et qu'il oublie d'aviser, ça va lui coûter
combien? 300 $?
M. Trudel (Michel): 1000 $.
M. Holden: 3000 $!
M. Elkas: 1000 $ à 3000 $.
M. Holden: Oh! 1000 $. On oublie de faire quelque chose et on
paie 1000 $?
M. Trudel (Michel): C'est quand même une obligation qui est
faite. Il s'agit juste d'aviser la Commission. On ne parle pas d'audience, quoi
que ce soit, il s'agit d'aviser.
M. Holden: Même verbalement?
M. Trudel (Michel): Même un fax peut être
envoyé à la Commission. Il s'agit d'informer continuellement la
Commission s'il y a des changements de cette nature-là. (11 h 30)
M. Garon: Ça va plus loin que ça, les infractions
viennent plus loin. À 90.6, on dit, écoutez bien ça:
«Le titulaire d'un permis délivré en vertu des articles 86
et 90.1 doit déclarer à la Commission l'endroit où ses
limousines ou ses limousines de grand luxe sont garées pour fin de
remisage ou d'entretien.» Moi, mon automobile, si je change de garage
pour faire faire l'entretien, le changement d'huile, et que là, à
un moment donné, on me prend dans un garage où je n'ai pas dit
que je fais faire mon entretien, et il y a une amende, je trouve que c'est
fort. Ça va loin en démon! Là, c'est l'entretien
également. Alors, si je change de garage, pour une raison ou pour une
autre, pour faire faire l'entretien de mon automobile, je peux être
passible d'une amende de 1000 $ à 3000 $. Là, j'ai l'impression
qu'on est en train de mettre un bâton de baseball pour tuer une
mouche.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre ou...
M. Elkas: On parle d'un endroit central, pas où il va
faire faire son changement d'huile.
M. Garon: C'est ça qui est dit dans la loi. Celui qui va
aller faire faire son changement d'huile à un garage qu'il n'aura pas
indiqué, il pourra être condamné: «pour fin de
remisage ou d'entretien».
Le Président (M. Gauvin): M. Trudel, avez-vous de
l'information additionnelle?
M. Trudel (Michel): C'est qu'on parle de l'endroit central
où est remisé le véhicule. Quand on parle d'entretien,
ça peut être les lavages, je ne sais pas, les différents
garages où il va pour les changements d'huile, ou des changements de
pneus, ou la transmission. C'est la place centrale d'affaires, en
référence à l'article 74 du règlement où on
dit que le chauffeur de limousine, lorsqu'il est en disponibilité de
service, ne peut stationner sa limousine qu'à l'endroit où elle
est habituellement garée pour fin de remisage ou d'entretien. Donc,
où elle est habituellement garée pour fin de remisage et
d'entretien.
M. Elkas: M. Savard.
M. Garon: On ne dit pas «habituellement», ici.
M. Elkas: Me Savard, excusez.
M. Garon: C'est marqué à 90.6. Je le lis là:
«Le titulaire d'un permis délivré en vertu des articles 86
et 90.1 doit déclarer à la Commission l'endroit où ses
limousines ou ses limousines de grand luxe sont garées pas
habituellement garées pour fin de remisage ou d'entretien.»
Moi, si j'ai un pneu qui est mou, je vois un garage, je fais réparer mon
automobile; je suis à cet endroit, je ne suis pas à l'endroit que
j'ai indiqué, je paie l'amende. C'est ça qui est marqué.
Ce n'est pas marqué «habituellement garées», c'est
marqué «sont garées pour fin de remisage ou
d'entretien».
M. Holden: Si on ajoutait «habituellement», ça
serait peut-être plus...
Le Président (M. Gauvin): M. Savard voudrait ajouter un
complément de réponse.
M. Savard: Ce que je peux ajouter c'est que, jusqu'à
présent, c'est les expressions qui circulent dans ce milieu-là
depuis les années soixante-dix, à ma connaissance. Il y a une
différence entre un véhicule qui est stationné à un
endroit et là où il est habituellement garé.
«Garé» a quand même une connotation qui est beaucoup
plus sérieuse que stationné à tel endroit, ou un entretien
très occasionnel de changement d'huile ou des choses du genre. Si on
pense à des entreprises, Limousine Montroyal à l'époque,
GTV Limousines ou toutes les grosses entreprises de limousine, Limousine
Québec, qui s'était fait entendre ici, tous ces gens-là,
lorsqu'on parle d'une entreprise de limousine, ont une place d'affaires et il y
a un endroit où est garé le véhicule. Ce
véhicule-là ne peut pas rester dans les rues publiques. Ce n'est
pas un véhicule non plus qui peut rester à une station-service
régulièrement. C'est des véhicules qui sont très
dispendieux, ils ont leur garage et, habituellement, leur place d'affaires est
à proximité du garage, sinon l'étage au-dessus ou le local
d'à côté. C'est cette notion-là de
«garé» qu'on reprend au niveau de la loi.
Ce qu'il faut savoir aussi, c'est que ce n'est pas vraiment contraignant
pour ces titulaires-là, c'est de transmettre un fax pour dire où
sont les véhicules. Ça permet de pouvoir faire une inspection de
ces véhicules-là qui est quand même assez rapide. On n'a
pas besoin de faire le tour de la ville pour savoir s'ils sont
déménagés ou non.
M. Garon: Je comprends ça. Mais, M. le
Président...
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: ...ça n'a plus de bon sens. Quelqu'un ne peut
plus souffler au Québec sans demander la permission à quelqu'un.
Envoyer un fax pour dire: Je vais aller souffler mes pneus, n'importe quoi?
Ça n'a plus de bon sens! On se demande pourquoi... Ce n'est plus le
confort de la population, c'est le confort du bureaucrate.
M. Elkas: Ce n'est pas ça du tout, du tout, du tout.
M. Garon: Non, mais ça n'a plus... On est en lice pour
avoir le prix «Big Brother». Au Québec, on ne peut plus rien
faire sans demander la permission à un bureaucrate! Le gars n'aura plus
le droit, bientôt, de chanter aux toilettes sans demander la permission
à quelqu'un. Il va y avoir un permis pour être heureux. Ça
n'a pas de bon sens, écoutez!
M. Elkas: Pourquoi vous l'avez établi, dans ce
cas-là, dans votre temps?
M. Garon: Ce n'est pas ça. Vous mettez une amende de 1000
$ à 3000 $!
M. Elkas: His place of business. Ce n'est pas pour quand il veut
changer...
M. Garon: Oui, mais il y a d'autres façons de faire les
choses.
M. Holden: Oui, mais ce n'est pas ça qui est dit. M.
Elkas: Ah! non? C'est ça qui est dit. M. Garon:
Habituellement, peut-être, oui. Une voix: C'est un
encadrement. M. Elkas: C'est dans la loi existante.
M. Garon: Ce n'est pas ça, c'est qu'on vit dans un
monde... On vit dans le bolchévisme bureaucratique, ça n'a pas de
bon sens! Les gens ne peuvent plus respirer au Québec sans...
M. Holden: Les Russes sont plus libres que nous.
M. Garon: Bien oui! Moi, je suis persuadé qu'actuellement
en Russie c'est plus libre que ça maintenant. Il y a des moyens de faire
des contrôles différents de ça. Regardons aux
États-Unis. Moi, je regarde. On met des contrôleurs routiers. On
essaie d'inventer le bouton à quatre trous. On ne les inspecte pas quand
ils arrivent, puis on court après, puis on ne les poigne pas. Puis on
fait tout un kit... Aux États-Unis, quand vous arrivez à la
frontière, ils disent: Tassez-vous à droite et allez vous faire
peser. Ils les pèsent tous en entrant, ils n'ont plus besoin de courir
après.
Nous autres, on invente encore le bouton à quatre trous. Dans
notre méthode inefficace totale, on ne les pèse pas quand ils
arrivent, puis on court après partout dans les petites rues! Est-ce
qu'il y a moyen d'engager des gens intelligents dans ce
ministère-là quelque part? Ça n'a plus de bon sens. Moi,
je trouve ça épouvantable. On est en lice pour le prix «Big
Brother», pour faire rire de nous autres dans le monde entier. On va
faire rire de nous autres dans le monde entier avec des affaires de même.
Ça n'a plus de bon sens.
Non, ce n'est pas vrai? Écoutez ce que M. Trudel nous dit: II n'a
rien qu'à envoyer un fax. Le gars va faire souffler son pneu, il va
envoyer un fax à la Commission pour dire que son char est là.
Voyons donc!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Elkas: Ah non! Une minute là. Il ne faudrait pas
charrier non plus, M. le Président.
M. Garon: C'est ça que la loi dit.
M. Elkas: Non, ce n'est pas ça que ça dit.
M. Garon: C'est ça que la loi dit. Je regrette là,
c'est marqué «entretien». Ce n'est pas marqué
«habituellement», n'importe quoi, c'est marqué
«entretien». Moi, quand je vais faire réparer n'importe
quoi... C'est ça que la loi dit. C'est trop gros. Ce n'est pas comme
ça. On cherche à faire des contrôles. Essayons de faire des
contrôles...
M. Elkas: Pensez-vous qu'un juge va donner raison à un
policier ou à un contrôleur routier si la personne déplace
son auto pour aller réparer son pneu?
M. Garon: Non, non, vous avez raison, sauf que...
M. Elkas: Pensez-vous qu'il va le dire? M. Garon: Non,
mais...
M. Elkas: Puis quand on dit «entretien»,
«garées», c'est ça, it is his basic place of
business. Puis quand il change sa place d'affaires, il ne la change pas tous
les jours, il peut la changer une fois par 5 ans, une fois par 10 ans, puis
c'est simplement un fax. On peut se servir d'un fax.
M. Garon: Ça vous donne quoi?
M. Elkas: On vient de vous répondre: au moins de savoir
où il est.
M. Garon: Oui, puis?
M. Elkas: Admettons qu'on veut faire des inspections sur ses
véhicules...
M. Garon: Oui, mais pourquoi? Pour savoir où quelqu'un est
en tout temps, 24 heures par jour, au cas où on aurait besoin de faire
des inspections à son véhicule?
M. Elkas: Justement, M. le député de Lévis,
écoutez donc! Une personne gare ses véhicules à
Sherbrooke, puis vient faire ses affaires à Montréal... Il ne
veut pas le savoir?
M. Garon: Pour avoir un bouton à quatre trous, je vais
vous dire ce qui vous manque.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Obliger l'automobile à avoir une petite
pièce de métal, puis vous allez la suivre sur vos
télévisions. Vous allez savoir où elle est tout le temps.
Ça va être bien plus simple à administrer. Ça n'a
pas de bon sens!
Le Président (M. Gauvin): Je rappelle l'article 20, tel
que présenté par M. le ministre. Est-ce que l'article 20 est
adopté?
M. Garon: Non, non, attendez un peu. (Consultation)
M. Garon: Si vous regardez les infractions une par une, vous avez
de nouvelles infractions là-dedans. Avant, vous aviez 3, 5, 90, 90.3;
là vous ajoutez 94, qui n'était pas là-dedans avant. Vous
rajoutez également 90.6, 91.1, 94.0.6. Moi, je ne le sais pas, mais,
à un moment donné, ça n'a pas de bon sens. C'est quoi le
but de l'affaire là?
On dit: La non-divulgation à la Commission de l'endroit où
un titulaire gare ses limousines ou ses limousines de grand luxe; la
non-divulgation à la Commission de l'endroit où un titulaire de
permis de taxi spécialisé lors de baptêmes, mariages et
funérailles gare son automobile; la non-divulgation à la
Commission de l'endroit où un titulaire de permis de taxi, de limousine
de grand luxe gare sa limousine. On veut savoir où le monde gare leur
automobile. Quand on regarde l'affaire: «garées pour fin de
remisage ou d'entretien». (11 h 40)
Le but de ça, c'est vraiment pour savoir où ils sont en
tout temps pour pouvoir aller les inspecter? Si c'est ça, ça n'a
ni queue, ni tête. Il y a d'autres moyens que ça de les inspecter,
sans avoir à dire: On va savoir où vous êtes en tout temps.
Ça ne peut pas être rien que le but, ça n'a pas de bon
sens. Ça ne peut pas être juste le but: pour aller faire
l'inspection, il faut savoir où ils sont en tout temps, 24 heures par
jour. Ça n'a pas de bon sens.
M. Elkas: Just buying time.
M. Holden: Est-ce que c'est la seule raison, la seule raison de
tout ça, c'est pour l'inspection?
M. Elkas: II faut savoir où est sa place d'affaires,
d'où il opère. Coudon, s'il opère... Si sa place
d'affaires est à Sherbrooke et qu'il opère à
Montréal, là, il faut savoir! On va dire: Écoute, retourne
chez toi, va faire tes affaires chez toi, tu as été
enregistré à Sherbrooke.
M. Holden: II y a d'autres infractions...
M. Elkas: Tu veux faire des inspections de ces véhicules,
tu veux savoir où ils sont. On n'est pas pour les courir à
Trois-Rivières ou au Lac-Saint-Jean.
M. Holden: Non! Mais, ça, c'est des automobiles...
M. Elkas: The same...
M. Holden: ...de 100 000$. On a un permis
avec une adresse. Si on envoie un avis «soyez avisé que,
jeudi prochain, à 11 heures, les inspecteurs vont venir», le gars
va être là.
M. Elkas: Mais où tu vas l'envoyer...
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Elkas: Où tu vas l'envoyer, cet avis-là?
M. Holden: Au bureau. Il va y avoir une adresse...
M. Elkas: Bien, c'est justement!
M. Holden: ...sur le permis.
M. Elkas: C'est justement!
M. Holden: Oui, mais...
M. Elkas: II faut avoir l'adresse.
M. Holden: C'est sûr qu'il y a une adresse...
M. Elkas: Ça prend une adresse.
M. Holden: ...sur le permis.
M. Elkas: Et s'il change d'adresse... Ce que M. Trudel a dit
simplement, c'est: Si tu veux changer d'adresse, tu n'as pas besoin de te
présenter devant la Commission, tu n'as pas besoin de nous envoyer une
lettre de quatre pages, avise-nous par fax, ça prend cinq minutes, et on
va l'accepter.
M. Holden: Mais si on oublie...
M. Elkas: Mais, là, on est parti dans des tangentes un peu
exagérées.
M. Holden: ...c'est 1000 $ d'amende. M. Garon: De 1000 $
à 3000 $.
M. Elkas: Mais un oubli, un oubli... Aïe, une minute! Tu
changes ta place d'affaires, toi; tu vas où? Tu oublies d'aviser...
M. Holden: Non, non, mais on oublie d'aviser... On peut
changer... On a beaucoup de choses à penser quand on change d'adresse,
peut-être qu'on peut oublier d'envoyer ça à la
Commission.
M. Garon: Je vais vous donner un exemple.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je vais vous donner juste un exemple.
Ça n'a l'air de rien, là, mais ma municipalité a
changé notre adresse, elle a changé les numéros dans toute
la ville; les noms de rues et les numéros. Il y a un génie qui a
pensé à ça, à un moment donné! Moi, j'avais
droit à deux billets d'avion pour des points accumulés; j'avais
droit à deux billets, j'avais plusieurs points d'accumulés.
À un moment donné, je n'ai pas reçu l'avis. Dans mes
changements d'adresse, j'ai oublié. Au bout d'un an, ils ne nous
envoyaient plus notre courrier. J'ai perdu, juste là, à peu
près 1000 $, juste parce qu'il y a un génie à la ville qui
a décidé de changer les numéros pour la beauté de
la chose.
Je ne changeais pas d'adresse, j'étais dans la même maison.
Au bout d'un an, ils ne nous envoyaient pas nos avis. J'ai au moins
oublié cette adresse-là... ça me coûte 1000 $
à moi, à peu près. Alors, pour un maudit bureaucrate,
comprenez-vous... Non, mais c'est ça, l'affaire; c'est ça,
l'affaire! Il faut arrêter d'écoeurer le monde
systématiquement. L'État est devenu le danger public au
Québec, comprenez-vous! Ce n'est plus un État protecteur, c'est
un État dangereux. Tout le monde est habitué, face au
gouvernement, de s'asseoir au mur, maintenant. Ça n'a pas de bon
sens.
Là, vous dites «sa place d'affaires». Si vous voulez
qu'il vous dise sa place d'affaires, c'est correct, c'est normal qu'il vous
dise sa place d'affaires. Qu'il vous dise son siège social, c'est
normal. Qu'il vous donne son adresse, c'est normal. Ce n'est pas ça que
vous demandez: qu'il vous dise, en tout temps, où il fait faire ses
réparations et son remisage.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
complète le débat à l'article 20?
M. Garon: Ça ne complète pas. Le
Président (M. Gauvin): Non?
M. Garon: On demande au ministre... Le ministre est là, ce
n'est que pour faire du temps qu'il est là?
M. Elkas: Non, non.
M. Garon: Lui, il nous dit...
M. Elkas: Moi, je ne suis pas ici pour faire du temps.
M. Garon: Non, mais il nous dit...
M. Elkas: On a répondu à vos questions. Vous
n'êtes pas satisfait...
M. Garon: Vous n'avez pas répondu.
M. Elkas: ... et qu'importe ce que je vais dire, vous ne serez
jamais satisfait, vous êtes en train de manger du temps.
M. Garon: Non.
M. Elkas: Bien, c'est sûr.
M. Garon: Que le ministre fasse un amendement pour dire qu'il
doit donner sa place d'affaires, c'est ça qu'il nous répond.
Le député de Westmount lui demande, il dit: C'est pour
savoir sa place d'affaires. Bien, qu'on le dise, la place d'affaires, on va
voter ça tout de suite. Qu'il soit obligé de dire sa place
d'affaires.
M. Elkas: Où il gare ses véhicules. M. Garon:
Hein?
M. Elkas: Où il entrepose ses véhicules, il gare
ses véhicules.
M. Garon: Où il entrepose normalement ses
véhicules, correct. Où il gare normalement ses véhicules,
où il entrepose, où il remise normalement ses véhicules
habituellement, oui.
M. Elkas: L'article 74, M. le député de Westmount.
..
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre, oui.
M. Elkas: ...ça fait des années que c'est
là, puis les gens sont habitués. Le député de
Lévis vient tout juste de nous dire qu'il y a un génie, tout d'un
coup, qui a changé les choses. Il y a un génie qui a
changé la forme d'adresse à Lévis, puis il a
été privé de 1000 $ de points.
M. Garon: C'est vrai!
M. Elkas: Puis, là, les gens ça fait des
années qu'il vivent avec l'article. Ça fait des années,
depuis 1973 qu'ils vivent avec ça. Là, il y a un génie
ici, à la commission, qui va insister pour qu'on le change. Pourquoi le
changer? Ils vivent avec. Ils savent ce que ça veut dire, puis, vous,
vous voulez le changer. Évitez donc d'être le bouffon que vous
venez de décrire, comme le gars de Lévis. Vous l'avez dit...
M. Garon: En termes de bouffon, je vais vous dire une affaire,
votre réputation est faite à la grandeur du Québec! M. le
Président, s'il y a un bouffon dans cette salle, c'est le
député de... le député... le ministre que nous
avons devant nous, tout le monde le sait!
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre, oui.
M. Elkas: Vous l'avez décrit comment, votre monsieur
à Lévis, dans la municipalité de Lévis...
M. Garon: Pas à Lévis.
M. Elkas: C'est où donc? À Charny?
M. Garon: Ce n'est pas à Lévis.
M. Blais: Ils ont fait un amendement à la loi: Les gens,
quand ils déménagent, ils amènent leur numéro,
à cette heure, ils n'ont plus de problèmes!
M. Garon: II va y avoir des vignettes amovibles!
M. Elkas: Non, je voulais simplement éviter qu'on
décrive le député de Lévis comme lui vient de
décrire le bureaucrate ou le génie de Lévis qui a
changé le système.
M. Garon: Ce n'est pas à Lévis.
M. Elkas: Ce n'était pas à Lévis?
C'était à Charny, dans ce cas-là.
M. Garon: Ce n'est pas à Charny non plus. M. Elkas:
Saint-Romuald, Saint-Romuald! M. Holden: M. le Président.
Le Président (M. Gauvin): Oui, M. le député
de Westmount.
M. Holden: Si je comprends bien, l'amendement, c'est pour
augmenter l'amende pour la non-divulgation. Est-ce que c'est ça le but?
Et pour ajouter la non-divulgation comme infraction.
M. Elkas: Type par type.
M. Holden: Bon. Est-ce qu'on a déjà eu beaucoup de
cas où la non-divulgation a été un problème pour le
ministère? C'est quoi le problème? Est-ce que le monde refuse de
dire où il fait affaire? Je ne comprends pas. On soupçonne le
monde de cacher son adresse ou quoi?
Le Président (M. Gauvin): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): En fait, il y a une obligation qui est faite
depuis longtemps, en vertu du règlement, à l'égard de
l'exploitation des limousines. Il faut quand même qu'on ait l'ensemble
des informations pour l'application de cette disposition du règlement.
Et on peut vous dire que, dans certains cas, on ne sait pas toujours où
sont localisées toutes les limousines que prétendent exploiter
certains exploitants. Alors...
M. Holden: Est-ce qu'il y a eu des gros problèmes
là-dedans?
M. Trudel (Michel): D'autre part, il y a la question, encore une
fois, de la levée du moratoire sur le territoire de la Communauté
urbaine de Montréal où on va se retrouver avec différents
types de permis de limousine; l'un pourra exploiter sur l'ensemble du
terri-
toire, l'autre pourra exploiter dans une partie de l'ouest de
Montréal, l'autre, dans l'est, et également du
côté... On va se retrouver avec l'expansion de la limousine
à Longueuil, Laval, etc. Il faut... c'est important de savoir où
se situe, où se localise le principal site de garage, d'entreposage de
ces véhicules-là.
M. Holden: Est-ce que ça va aider à contrôler
le maraudage?
M. Trudel (Michel): Le maraudage, également les
véhicules et l'entreprise comme telle.
M. Holden: Je ne comprends pas là. Alors, il y a une
personne qui va avoir un véhicule, mais s'en servir dans plusieurs
régions avec le même véhicule ou quoi? C'est quoi le
problème?
M. Trudel (Michel): Ce qu'on dit, c'est que le chauffeur de
limousine, lorsqu'il est en disponibilité de service, doit être
stationné à sa place d'affaires. Il ne doit pas faire du
maraudage, il ne doit pas attendre un client au cas où qui sortirait
d'un hôtel. On dit qu'il doit être stationné là.
Maintenant, à partir de ça, il rayonne, lui; il rayonne
sur son territoire qui est autorisé. Ça peut être le
territoire de la Communauté urbaine de Montréal, ça peut
être le territoire de Laval. Et c'est le contrôle, donc, qui se
base sur cette place d'affaires là, qui est le pivot de
l'entreprise.
En fait, c'est pour éviter, par exemple, que des limousines qui
sont exploitées pour le territoire de Drummondville se stationnent en
plein centre-ville de Montréal. On dit: En disponibilité de
service, tu dois être à ta place d'affaires. Tu sors de ta place
d'affaires lorsque tu as une réquisition de service.
M. Holden: Mais le gars de Drummondville qui engage une limousine
pour la journée et qui vient pour une réunion à
Montréal, il peut stationner à Montréal?
M. Trudel (Michel): O.K. Il est en service à ce
moment-là; le véhicule est en service.
M. Holden: C'est quand il n'est pas en service.
Une voix: En disponibilité, c'est qu'il attend une
commande.
M. Holden: Alors, là, l'inspecteur voit quelqu'un. Il
vérifie s'il est en service; sinon... Même à ça, je
ne vois pas... Comment l'infraction va se produire? Si on n'a pas cette adresse
de garage et qu'on découvre, quoi, qu'on n'a pas la bonne adresse, on
l'accuse tout de suite d'une infraction de 1000 $? Je trouve ça... C'est
beaucoup...
M. Trudel (Michel): On parle de non-divulgation. (11 h 50)
M. Holden: Oui, oui. On voit que le gars a fait une erreur, a
changé de place ou quelque chose et n'a pas envoyé un avis,
là, c'est 1000 $ et plus pour l'infraction. Je trouve que c'est pas mal
gros comme amende.
M. Trudel (Michel): Parce que c'est une information
importante.
Le Président (M. Gauvin): O.K. Je pense que M. le
député de Lévis voudrait poser une question. Vous avez des
questions?
M. Garon: C'est parce que quelqu'un m'a mentionné... Je
pose la question, je ne suis pas un expert là-dedans. Est-ce que c'est
possible que ce soit parce qu'on veut contrôler la possibilité de
prostitution à bord des limousines?
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que quelqu'un oserait
répondre?
M. Garon: Non, non, mais quelqu'un m'a soufflé ça,
que c'est ça que vous voudriez contrôler. Je ne sais pas.
M. Trudel (Michel): Non.
M. Garon: C'est parce que ça n'a tellement pas de bon
sens.
M. Elkas: Ça a rapport avec la non-divulgation. Tu sais,
on ne va pas chercher... You're alluding to something else. The guy is disposed
to disclose where his place of business is. Basically, that is where it is
coming from. That is what we are saying: They do not disclose, you pay.
M. Garon: Non, non, mais ça, la place d'affaires, on ne
discutera pas, c'est normal qu'il dise c'est quoi sa place d'affaires. Ce n'est
pas ça. Quand on dit qu'elles sont garées, quand on dit
«garées», je ne sais pas si vous le savez, mais le mot
«garage» vient de «garer». «Garer,
garage».
Bon, on dit «garées pour fin de remisage». Une
remise, évidemment, il y a une notion de permanence:
«garées pour fin de remisage». Mais «garées
pour fin d'entretien», il n'y a aucune notion de permanence
là-dedans. Moi, je peux être garé pour faire un changement
d'huile; je suis dans un garage pour faire mon changement d'huile. Je suis
garé pour fin de changement d'huile, c'est de l'entretien. Je peux
être dans un garage pour fin de lavage. Je peux être dans un garage
pour fin de changement de pneus. Tout ça, c'est de l'entretien.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis, Me Savard aimerait donner une explication.
M. Elkas: Votre étudiant va vous répondre! Ha, ha,
ha!
M. Savard: II ne faut pas oublier qu'il y a un «ou»
entre le remissage et l'entretien. On a mentionné tout à l'heure
que ces entreprises-là, effectivement, ont des grands garages où
les voitures sont sous surveillance lorsqu'elles ne sont pas en service. Et ce
n'est qu'à partir de cet endroit-là que le service,
effectivement, peut être offert à partir des réquisitions.
Certaines entreprises n'ont qu'un garage pour fin de remisage; certaines
entreprises ont un garage pour fin de remisage où, quelquefois, elles
font aussi l'entretien d'automobiles. La notion est quand même, selon
nous, assez claire et on a mentionné tout à l'heure que si un
inspecteur voulait donner un billet de contravention parce qu'une limousine a
fait un changement d'huile chez un concessionnaire, personnellement, je ne vois
pas comment une telle contravention pourrait tenir devant un juge. Il y a quand
même des critères de raisonnabilité.
Là où le véhicule est garé et principalement
entretenu... En tout cas, moi, je ne peux pas voir comment on peut
interpréter différemment ces mots-là, compte tenu aussi de
la quiddité de cette entreprise-là et de la tradition qui est
établie au niveau de cette entreprise-là. Ça se comprend
comme un tout.
M. Garon: Si vous dites «garées pour fin de remisage
habituel», ça va dire ça. Ce n'est pas ce que vous dites.
Si on dit «garées pour fin de remisage habituel», bon, c'est
ça. Mais...
Le Président (M. Gauvin): Donc, à nouveau
j'appelle...
M. Garon: C'est parce que tel que rédigé, je
regrette, c'est un article dangereux.
M. Elkas: Ça existait.
M. Garon: Pardon? Non, non, ça n'a pas existé, ce
n'est pas vrai, ça, M. le ministre, 90.6 est rajouté. Ça
n'existe pas, ça, actuellement. 94.0.6, c'est rajouté dans cette
loi-là. Puis, là, vous dites ici que c'est pour ajouter des
infractions vous le dites ici aux dispositions habituelles, dont
une contribution... est déjà punissable d'une amende de 1000 $
à 3000 $, s'ajoutent...
Et vous dites les remisages. Vous dites ici: La non-divulgation à
la Commission de l'endroit où un titulaire de permis gare ses limousines
ou ses limousines de grand luxe (article 90.6 introduit par l'article 24 du
présent projet). Donc, nouvelle disposition.
Vous dites après ça: La non-divulgation à la
Commission de l'endroit où un titulaire de permis de taxi
spécialisé lors de baptêmes, mariages ou funérailles
gare son automobile (article 91.1 introduit par l'article 24 du présent
projet).
Et vous dites ensuite: La non-divulgation à la Commission de
l'endroit où un titulaire de permis de taxi ou de limousine de grand
luxe gare sa limousine de grand luxe (article 94.0.6, introduit par l'article
27 du présent projet). Je voudrais au moins que ce que vous nous dites
corresponde à ce qui est écrit sur vos papiers. Vous nous dites:
C'est déjà dans la loi. C'est faux, ce n'est pas dans la loi.
M. Elkas: C'est dans le règlement, excuse. C'est dans le
règlement.
M. Garon: Moi, je ne l'ai pas, le règlement, mais je vous
dis: Ici, c'est marqué...
M. Elkas: On va en faire la lecture. M. Trudel pourrait vous lire
ça.
M. Garon: Tantôt, vous me disiez que c'était dans la
loi.
Le Président (M. Gauvin): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): Parce que le principe de l'exploitation d'un
service de transport par limousine est dans le règlement depuis fort
longtemps et on dit toujours et je le répète que le
chauffeur de limousine, lorsqu'il est en disponibilité de service, ne
peut stationner sa limousine qu'à l'endroit où elle est
habituellement garée pour fin de remisage ou d'entretien. Encore faut-il
que cette information-là soit transmise.
M. Garon: C'est le règlement?
M. Trudel (Michel): Ça, c'est l'article 74 du
Règlement sur le transport par taxi.
M. Garon: Lisez-le moi comme il faut encore.
M. Trudel (Michel): «Le chauffeur de limousine, lorsqu'il
est en disponibilité de service, ne peut stationner sa limousine
qu'à l'endroit où elle est habituellement garée pour fin
de remisage ou d'entretien...»
M. Garon: «Habituellement», vous ne le marquez pas
dans votre article. Le mot «habituellement» n'est pas là
nulle part. Alors, vous mettez une disposition qui ne correspond pas à
la disposition que vous avez actuellement dans votre règlement.
(Consultation)
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Elkas: M. le Président, je reviens sur le fait que
c'est vraiment déraisonnable, ce à quoi le député
de Lévis fait allusion: penser qu'une personne va avoir une amende de
1000 $ à 3000 $ parce qu'il a été changé un pneu
à telle ou telle adresse. Je pense que Me Savard a donné ses
explications. Si on pense qu'une place où on gare un véhicule est
la place d'affaires, où on s'est établi, parce que c'est de
là qu'on fait du dispatching, comme exemple, on ne peut pas avoir des
véhicules stationnés à l'extérieur au parc Jarry et
avoir sa place d'affaire ou le dispatching à un autre endroit, c'est
où
on gare les véhicules et c'est d'où partent ces
véhicules. Je pense que c'est bien expliqué. On veut ajouter
«habituel»; on le retrouve dans la loi... dans le règlement,
je m'excuse, à l'article 74, et ça fait des années qu'on
vit avec. Il faut être raisonnable aussi. Le juge, lui, va regarder
ça. Je ne pense pas que le juge va donner une amende de 3000 $ parce
qu'il a été...
M. Garon: La définition ne sera plus nécessaire
dans le règlement une fois qu'elle va être dans la loi. La
définition à laquelle on va se référer, c'est celle
de la loi, ce n'est plus au règlement. Une fois que ce sera dans la loi,
c'est la loi qui va faire ça. Le règlement va devoir s'ajuster
à la loi. Alors, le mot «habituellement» va partir.
Le Président (M. Gauvin): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): Parce que ce qui est visé dans le
règlement, c'est une modalité d'exploitation dans les services de
limousine. On dit: Le chauffeur est en disponibilité, est en attente
à la place centrale d'attente de l'entreprise alors que, l'autre, c'est
des obligations du titulaire de donner l'information à la Commission.
Mais, dans le cas du règlement, l'article qui est là, c'est une
modalité d'exploitation, c'est une modalité importante
d'exploitation du transport par limousine.
M. Garon: C'est tellement vrai ce que je dis, M. le
Président, que même Me Trudel disait tantôt: II n'a
qu'à envoyer un fax. Parce que tout ce qu'on aurait à prouver
devant le tribunal, c'est qu'on ne savait pas où il était.
Regardez, ça va être marqué que, comme les dispositions qui
sont prévues dans la loi qu'on introduit par cette loi-là, on
aura...
Et vous savez, moi, ça fait quelques années que je suis
député et je vais vous dire une chose: Je me suis aperçu
souvent, souvent... Il y a des gens, comprenez-vous, qui ont des
problèmes uniquement pour une raison très simple: le
fonctionnaire ne lui aime pas la face. Hein? C'est aussi simple que ça.
Vous avez une personne qui est sur l'aide sociale des fois, qui arrive devant
le fonctionnaire, il a de la difficulté, le fonctionnaire ne lui aime
pas la face et il lui dit: Va au diable! Il ne le dit pas de même. Et
toi, tu es obligé, comme député, d'intervenir pour voir
à aller à d'autres recours parce que, tout simplement, ça
existe, ça, des conflits de personnalité. Ça existe des
gens qui ne s'aiment pas la face.
M. Thérien: Oui, c'est vrai. (12 heures)
M. Garon: Alors, qu'est-ce qui arrive ici? Quand vous lisez
ça, tout ce qu'on a besoin de dire: «Le titulaire d'un permis
délivré en vertu des articles 86 et 90.1 doit déclarer
à la Commission l'endroit où [...] ses limousines de grand luxe
sont garées pour fin de remisage ou d'entretien.» Il aurait
à prouver qu'il ne savait pas où elles étaient, puis le
tribunal va dire: Pourquoi n'avez-vous pas avisé la Commission? La loi,
c'est ça qu'elle dit. Le juge ne commencera pas à
interpréter, il va dire que c'est clair ce que la loi dit. D'ailleurs,
M. Trudel l'a dit. Il n'a rien qu'à nous envoyer un fax quand il aura
changé d'endroit. Puis, là, le juge va dire: C'est bien de
valeur, on ne savait pas où vous étiez. C'est ça,
l'infraction. L'infraction que le législateur veut faire, c'est qu'on ne
sache pas, à la Commission, où était le véhicule.
C'est ça qui est marqué.
Alors, il arrive que quelqu'un... Aïe, j'en ai déjà
vu de ça. Vous en avez un qui vient de gagner, un fonctionnaire, devant
les tribunaux, M. Raynald Gilbert. Comment il a fait? Il a gagné, et
là il n'est même pas capable de se faire réadmettre parce
que les fonctionnaires n'admettent pas qu'il a gagné. Vous l'avez vu
là. Ça fait des années qu'il se promène dans les
organismes. Les tribunaux ont dit qu'il n'était pas coupable de ce dont
on l'avait accusé, et on l'avait... Là il ne sait même pas
quand il va être réadmis, même s'il a gagné.
Quand l'administration n'aime pas quelqu'un, je vais vous dire une
chose, il est attelé, puis solide. Il est attelé pesant. Et,
là, on dit: On va administrer ça à la bonne franquette. On
est des chums ensemble. Ce n'est pas de même que ça marche. Vous
allez arriver devant le tribunal, s'il y a une infraction... Moi, je vais vous
dire, j'en ai déjà vu des affaires de même. Quand on a
passé quelques années, on en a déjà vu. J'ai
déjà été, moi, une fois, poursuivi parce qu'on
avait dit que j'avais passé sur une lumière rouge. Quand il
m'avait arrêté, il a dit: Vous n'avez pas le droit de passer sur
la lumière jaune. Moi, j'ai dit: Je pense qu'on a le droit de passer sur
une lumière jaune. Quand c'est arrivé devant le tribunal, je
n'avais plus passé sur une jaune, j'avais passé sur une rouge.
Entre-temps, il s'est aperçu, je suppose, que j'avais le droit de passer
sur une jaune, mais les deux sont arrivés, et ils ont juré que
j'avais passé sur la rouge. Deux maudits menteurs, comprenez-vous.
Protégeons donc les citoyens un peu devant l'administration
aussi, hein? Christophe, on arrive et on dit... C'est toujours comme si
c'était administré par le bon Dieu, ces lois-là. Je
regrette, ce n'est pas ça, la réalité. Il y a des gens qui
n'aiment pas des gens. Il y a toutes sortes de choses. Il faut circonscrire
ça pour que ce soit l'infraction précise. Si c'est la place
d'affaires, on ne s'obstinera pas, mais ce n'est plus ça, là. Il
va falloir qu'il dise en tout temps où il est avec ces
dispositions-là. En tout temps, il va falloir savoir où il est.
Et le juge va comprendre qu'on veut qu'on sache, à tout moment,
où il est quand il n'est pas en mouvement. C'est ça que la loi
dit. C'est ça que la loi va dire avec les dispositions qu'on a
introduites.
Ça, moi, j'ai souvent vu ça. Les fonctionnaires proposent
au ministre, mais le ministre est là aussi pour protéger le
public. Ce n'est pas les lois des fonctionnaires, c'est les lois du
gouvernement. Les ministres sont là aussi pour prendre pour du
«cash» tout ce qu'on leur conte. Là, vous avez... Il a
raison. Vous dites: C'est dans le règlement. Avez-vous lu le
règlement? Ça ne dit pas ce qui est dans le règlement en
plus, puis on continue à s'obstiner pareil. Vous avez les meilleures
raisons
de gens déterminés, obtus, qui ne veulent jamais
comprendre qu'ils ont tort. Là, le règlement dit: Habituellement,
et là on ne le met même pas dans la loi et on dit: Ça veut
dire la même chose. Ce n'est pas vrai, on ne dit pas la même chose.
À un moment donné, un ministre, est-ce que ça sert
à quelque chose? Si c'est inutile, un ministre, aussi bien de dire aux
fonctionnaires: Venez présenter vos lois.
M. Elkas: M. le Président, est-ce que je peux demander un
ajournement de cinq minutes pour en discuter?
Le Président (M. Gauvin): On me propose de suspendre pour
cinq minutes. Donc, pas d'objection? La commission suspend ses travaux pour
cinq minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 4)
(Reprise à 12 h 12)
Le Président (M. Gauvin): Nous reprenons nos travaux, et,
au moment où nous avions suspendu, je pense que M. le ministre se
préparait à donner des compléments d'information.
M. Elkas: M. le Président, je sais qu'on peut s'accrocher
sur les mots, puis je voudrais prendre le temps pour essayer de mieux
comprendre parce qu'un des commissaires est avec nous aujourd'hui
pourquoi on a mis ce «wording» si vous le permettez. Si on marque
«habituel», on se limite pas mal. Et on vient de nous avertir que
souvent des entreprises semblables peuvent opérer de plus d'un endroit.
Et je m'explique, là. On pourrait envisager, dans la région de
Montréal, que la compagnie de limousines a son adresse à
Pointe-Claire, où le gros de ses véhicules se retrouvent, mais
elle a des points de service qui peuvent être à la porte de
l'aérogare pour faire son dispatching, si vous le permettez. Alors, avec
«habituel» on se limite. Avec l'autre «wording»,
ça donne un petit peu plus de latitude. Est-ce que je vais
répéter? C'est un peu ça.
M. Savard: On a l'ensemble des points.
M. Elkas: On a l'ensemble de... Tu peux y aller.
Le Président (M. Gauvin): Me Savard.
M. Savard: C'est que par l'articleje vais prendre l'exemple
de 91.1 ça permet de voir quand même l'endroit où la
voiture est vraiment garée. Ça permet de voir aussi s'il y a un
point de service où elle est entretenue qui est à un autre
endroit. On a, à ce moment-là, également les adresses.
Donc, ça donne un portrait de l'entreprise qui permet, s'il y a besoin
ou nécessité de faire une enquête ou quoi que ce soit, de
savoir au moins où on va se rendre.
Lorsqu'on regarde l'article 74, ce n'est pas contradictoire du tout.
L'article 74, lui, c'est la base de l'exploitation. Il peut y avoir une base
d'exploitation qui va se faire à un endroit où les
véhicules sont habituellement garés, qui est le poste principal,
et il peut y avoir d'autres véhicules qui ont une base d'exploitation
à partir du point de service parce qu'elles sont habituellement
entretenues à cet endroit-là ou garées à cet
endroit-là. Mais il faut quand même connaître l'ensemble des
endroits où sont les titulaires.
Des titulaires de permis, c'est des gens qui ont des droits et des
obligations aussi. Ils n'ont pas seulement des privilèges. Donc,
d'énoncer à la Commission où sont leurs places d'affaires
et les endroits où sont leurs véhicules, ça semble, en
tout cas, très évident si on veut être capable de faire des
inspections et des contrôles, à savoir si les véhicules
sont conformes, de regarder les livres de l'entreprise pour voir si elle est
justifiée, de retrouver un chauffeur pour lequel il y a eu un plainte de
la part d'un client pour une foule d'infractions possibles, à savoir
aussi que certaines entreprises pourraient peut-être, à ce
moment-là, utiliser, à partir de ces endroits-là, des
véhicules qui ne seraient pas des véhicules autorisés par
leur permis.
Le Président (M. Gauvin): Donc, ça semble
compléter l'explication que Me Savard voulait donner. Je reviens
toujours à l'article 20. M. le député de Lévis,
est-ce que l'article 20...
M. Garon: Le règlement tel qu'il était
rédigé, en quoi il vous a posé des problèmes, M. le
ministre?
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Elkas: Pour éviter des expériences qu'on a
vécues dans le passé, où justement on ne savait pas
où étaient garés les véhicules, et pour nous
permettre, évidemment, de faire des inspections.
M. Garon: Ça veut dire que, le véhicule, vous ne
serez jamais capable de le retracer parce qu'il n'est pas habituellement
garé à l'endroit où il doit être habituellement
garé. Ce n'est pas ça. Mais s'ils sont habituellement
garés pour faire l'entretien, habituellement, donc il y a un endroit qui
est un peu la place d'affaires. En quoi ça vous a posé des
problèmes?
M. Elkas: II y a une obligation, puis encore il faut savoir
où il a garé ses véhicules.
M. Garon: Ses véhicules. Il y en plusieurs
là-dedans qui vont peut-être avoir un véhicule. Le taxi qui
va pouvoir transformer son permis en permis de limousine, il n'aura pas
nécessairement un garage avec une flotte.
M. Elkas: Non.
M. Garon: Bon. À ce moment-là...
M. Elkas: Chez lui, à son adresse, dans son garage.
M. Garon: Son entretien...
M. Elkas: Si on veut le localiser...
M. Garon: ...il ne le fera pas nécessairement là,
à moins qu'il s'agisse d'épousseter le devant. Mais l'entretien
ne se fera pas là.
M. Elkas: Comme l'entretien... Vous parlez de quoi, comme
entretien? Un changement d'huile?
M. Garon: Tout l'entretien au complet. À moins de le
nettoyer, de le laver... Peut-être qu'il va le laver là.
M. Elkas: Le juge va être...
M. Garon: Parce qu'il faut qu'elle soit toujours... Une
limousine, normalement, c'est toujours propre. L'entretien d'un
véhicule, ça ne veut pas dire que le gars va faire ça dans
la cour chez lui, tout le temps, s'il n'y a rien qu'un véhicule.
M. Elkas: Ce qu'on veut dire par l'entretien... La personne va
vouloir nettoyer son véhicule. Il va le faire deux, trois fois par jour.
C'est de l'entretien, ça.
M. Garon: Oui, oui.
M. Elkas: II va passer l'aspirateur, il va faire quelque chose.
C'est de l'entretien, ça. Mais si vous me dites: L'entretien, c'est...
Je m'excuse.
Le Président (M. Gauvin): Non, c'est correct. J'aimerais
tout simplement vous rappeler que le temps qui est alloué sur l'article
20 au député de Lévis est à peu près
terminé. Donc, vous répondez aux questions du
député de Lévis.
M. Garon: C'est-à-dire qu'on peut le reprendre. On peut
bien faire ça, excepté qu'il y a trois articles de plus qui
touchent ça.
Le Président (M. Gauvin): J'aimais tout simplement vous le
rappeler.
M. Garon: II y a 91.1, 90.4, 90.6. Alors, le débat, on
peut le faire longuement. C'est quelque chose que...
Le Président (M. Gauvin): Là, on est à
l'article 20.
M. Garon: C'est ça, la bureaucratie. Le ministre vient de
comprendre c'est quoi, la bureaucratie. C'est qu'on nous dit que c'est parce
qu'on fait lire le règlement et on ne reflète pas le
règlement, puis on a raison pareil. C'est ça, la bureaucratie.
Ça a toujours raison, la bureaucratie. C'est le portier qui est en
charge du paradis. Le Christ dit à saint Pierre: Moi, je m'en vais me
coucher. Toi, tu prendras la charge de ceux qui entrent et ceux qui n'entrent
pas. Alors, c'est ça. La bureaucratie, elle a toujours raison.
L'autre jour, la même chose. Puis ça, je regrette, j'ai mon
voyage de ça. Les gens, les bureaucrates, sacrifice! ils vont apprendre
à respecter les institutions parlementaires. L'autre fois, la SAAQ a
dit: On fait ça pour avoir une coordination avec la définition
fédérale. On fait lire la définition
fédérale, et il n'y avait aucune commune mesure entre les deux.
On nous mentait. Et, là, on nous dit: C'est dans le règlement
qu'on met dans la loi. On fait lire, et ce n'est pas la même chose. Il y
a un mot de plus qui change pas mal les affaires. Mais ça ne fait rien,
c'est correct pareil.
Nous autres, on n'est pas ici pour parler, puis jase, jase, jase, parle,
parle, parle. Il y avait un règlement et on veut le mettre dans la loi,
sauf qu'on change ce que le ministre appelle le «wording». On
change le mot et, après ça: Ça ne fait rien, c'est pareil.
Ce n'est pas vrai, ce n'est pas pareil. Je regrette, ce n'est pas pareil de
marquer «sont habituellement», puis enlever le mot
«habituellement». Ce n'est pas la même chose. Ça
change beaucoup les choses. Quand vous regardez les différentes lois,
vous remarquez que ces lois ont de l'impact. Les gens vont vivre sous des... Il
peut y avoir du harcèlement. Il peut y avoir toutes sortes de choses
parce que la loi va être faite de cette façon-là.
L'inspecteur, s'il décide d'achaler quelqu'un, il va être capable,
tandis que si on dit: C'est habituellement, ou bien c'est l'endroit habituel de
remisage ou d'entretien... Mais si on ne met pas le mot
«habituellement», ça veut dire que quelqu'un qu'on
décide... Et, ça, ne nous trompons pas. (12 h 20)
Moi, je vais vous dire une affaire. La rénovation des petits
abattoirs, j'étais en charge de ça.
M. Elkas: Quoi?
M. Garon: La rénovation des petits abattoirs, au
Québec, et des endroits de transformation de la viande. À un
moment donné, quelqu'un m'avait invité à l'inauguration et
il m'a dit après ça, quand j'étais allé à
l'inauguration, pourquoi il m'invitait. Il a dit: Je voulais vous inviter, M.
Garon, parce que ce n'est pas normal, ce que vos fonctionnaires m'ont fait.
Pour la bouche d'égout, pour les eaux qui s'écoulent, ils ont
commencé par dire que le morceau de métal qui était rond
comme ça, il devrait avoir des trous ronds. J'ai fait des trous ronds.
Quand il est arrivé, le gars, il ne voulait plus des trous ronds, il
voulait des trous carrés. J'ai fait faire des trous carrés. Et,
après ça, il ne voulait plus des trous carrés, il voulait
des trous rectangulaires. Je vais être franc. J'inaugure aujourd'hui et
je n'ai pas mon permis, mais je voulais que vous le sachiez, parce que je me
demande si le gars ne voulait pas un pourboire parce que ça n'a
tellement pas de bon sens.
Faisons attention, quand on fait des lois comme
ça, à comment ça peut être administré
après ça. Parce que l'administration des lois, il y a des
conditions à ça. Si on veut avoir une bonne administration, il
faut que les lois soient bien faites, sinon elles permettent, après
ça, toutes sortes d'abus parce qu'elles ont été mal
rédigées. Actuellement, quand on dit aux gens que ça doit
être fait de telle façon, ça doit être de telle
façon. Aujourd'hui, les gens regardent ce qui se passe dans notre
société. Ça prend des complicités en sacrifice pour
avoir la contrebande des cigarettes qu'on a au Québec actuellement.
Le Président (M. Gauvin): En conclusion, M. le
député de Lévis, s'il vous plaît.
M. Garon: II y a toutes sortes de choses qui se passent. Oui,
mais on va le recommencer, le débat, sur les autres affaires.
Le Président (M. Gauvin): Oui, mais en conclusion pour
l'article 20. Le temps...
M. Garon: O.K.
Le Président (M. Gauvin): On m'indique...
M. Garon: J'ai dit que j'ai terminé, j'ai terminé.
Je recommencerai ailleurs.
Le Président (M. Gauvin): Donc, j'appelle l'article 20.
Est-ce que l'article 20 est adopté?
M. Elkas: Adopté.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): Adopté sur division. M.
le ministre, l'article 21.
M. Elkas: M. le Président, on ajoute ici trois nouvelles
infractions. D'une part, l'article 70.2 établit une amende de 2000 $
à 3000 $ pour le titulaire d'un permis de taxi spécialisé
pour les baptêmes, mariages ou funérailles ou pour le titulaire
d'un permis de taxi spécialisé pour le transport par automobile
antique qui étend les services que son permis l'autorise à
offrir, puisque certaines personnes qui offrent ces types de transport peuvent
être sujettes à transporter illégalement des personnes afin
de maximiser leur investissement.
D'autre part, l'article 70.3 vise à interdire une pratique
très répandue chez les transporteurs illégaux qui
annoncent leurs services tant dans les journaux que dans les pages jaunes des
annuaires téléphoniques.
Enfin, les articles 70.4 et 70.5 visent à contrer une pratique
qui s'établit depuis peu et qui consiste à offrir, d'une part,
des automobiles en location et, d'autre part, les services d'un chauffeur afin
de contourner les dispositions de la Loi sur le transport par taxi.
Le Président (M. Gauvin): M. le député
de
Lévis.
M. Garon: Qu'est-ce que ça veut dire «étend
les services» lorsqu'on dit «Quiconque, étant titulaire d'un
permis visé à l'article 91 ou 93, étend les services que
son permis l'autorise à fournir»?
M. Elkas: Mettons qu'il a un permis pour faire des mariages, des
baptêmes et des funérailles et il l'étend pour aller faire
des graduations, du transport aéroportuaire et des choses semblables.
Vous vous souvenez des tarifs qu'on avait établis pour chaque forme de
transport. La personne paie 5000 $, comme vous vous souvenez, pour le...
M. Garon: Non, non. C'est parce que c'est l'expression
«étend les services».
M. Holden: Étend, c'est la traduction de
«extend».
Une voix: Oui.
M. Holden: Le deuxième «étend»:
«étant titulaire d'un permis visé [...] étend les
services que son permis», ça veut dire «extend»?
Une voix: Oui.
M. Holden: Ça veut dire augmenter?
M. Elkas: Non, non.
Une voix: Extend to add a few.
M. Holden: Ça veut dire quoi? C'est ça, la
question.
M. Garon: C'est ça. Parce que «étend les
services», là...
M. Holden: On ne parlait pas de «étant
donné».
M. Elkas: Non, non, non. Étendre, c'est...
M. Holden: Increase.
M. Elkas: Increase.
M. Holden: To go beyond your...
M. Elkas: To go beyond your jurisdiction.
M. Garon: Ce serait mieux de le dire comme ça, parce que,
«étend les services», je n'ai jamais vu ça, cette
expression-là.
M. Holden: Augmente.
Le Président (M. Gauvin): Me Savard voudrait
préciser l'expression «étendre».
M. Savard: Si on regarde au niveau du paragraphe 3° de
l'article 28 actuel de la loi, on retrouve l'expression «supprime,
réduit ou étend sans autorisation de la Commission les services
que». Bon. Étendre, c'est effectivement rendre des services
au-delà de ce que le permis autorise à rendre comme services.
Donc, c'est l'équivalent d'agir...
Une voix: Le paragraphe 3° de...
M. Savard: L'article 28 de la loi actuelle, paragraphe 3°:
«supprime, réduit ou étend». Cette notion-là,
qui se retrouve dans la Loi sur le transport par taxi, se retrouve aussi dans
la Loi sur les transports, et toute la jurisprudence développée
au niveau de «étend» va dans le sens que je vous
mentionnais, à l'effet que c'est l'équivalent de fonctionner sans
permis, parce qu'on a vraiment outrepassé les paramètres du
permis qu'on détient.
M. Holden: Donnez-moi un exemple d'étendre les services de
limousine, par exemple. Le baptême...
M. Savard: Baptême, mariage, funérailles? C'est que
quelqu'un reçoit, à ce moment-là, une demande pour aller
faire...
M. Holden: De m'amener à Québec, quoi. M.
Savard: ...c'est ça, un transport... M. Holden: Sans ma femme
ou mon bébé.
Le Président (M. Gauvin): On va permettre à Me
Savard de continuer son information.
M. Thérien: II faut que le baptisé ait moins de 21
ans.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Holden: Pourquoi? Immersion totale. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gauvin): Là, écoutez, je
pense qu'on devrait permettre à Me Savard de terminer l'information
qu'il voulait donner à la commission.
M. Savard: Pour vous fournir un exemple concret, c'est que
quelqu'un qui a uniquement un permis de baptême, mariage ou
funérailles va tout simplement, pour une graduation
d'élèves de secondaire ou de collégial, offrir ses
services et transporter des gens. Il peut aussi, à ce moment-là,
transporter des personnes pour faire uniquement du transport qui serait
carrément du transport par limousine de grand luxe, ce qui rentre dans
les autres notions que celles de son permis. La personne qui a le
baptême, funérailles ou mariage a quand même des
activités qui sont délimitées dans lesquelles elle peut,
effectivement, transporter contre rémunération des personnes.
Lorsqu'elle va dépasser ces activités-là, à ce
moment-là, elle a étendu sans autorisation.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Est-ce que les projets de loi sont visés encore
par l'Office de la langue française, au point de vue de la
terminologie?
Le Président (M. Gauvin): À la question du
député de Lévis, Me Savard.
M. Savard: Tous les projets de loi passent par le Bureau des
lois. Au niveau du Bureau des lois, ils sont soumis, effectivement, à
des équipes de linguistes en tant que tels. Ils sont revus aussi tant
par le COMPADR que par le Conseil des ministres, et leur secrétariat y
prête une grande importance ainsi que le Comité de
législation et son secrétariat. Chaque terme a effectivement
été revu.
M. Garon: J'aimerais ça que, pendant la période de
suspension parce qu'il est 12 h 30, on va ajourner la
secrétaire de la commission puisse demander une opinion à
l'Office de la langue française, si «étend les
services», c'est une expression française ou si ce n'est pas un
anglicisme, comme dit le député de West-mount.
M. Holden: «Extend».
M. Garon: Je comprends, «extend», c'est correct,
mais, en français, «étend les services», je n'ai
jamais entendu cette expression-là.
M. Elkas: Vous n'avez jamais entendu le mot
«étendre»?
M. Garon: Comme ça, non.
M. Elkas: Dans quel sens l'avez-vous entendu? Moi, je l'ai
déjà entendu.
M. Garon: Je ne l'ai jamais entendu. «Extend», en
anglais...
M. Elkas: Étendre un service, je l'ai déjà
entendu. Je ne suis pas de votre langue, puis j'ai déjà entendu
le mot «étendre».
M. Garon: Je ne dis pas que ça n'existe pas. Moi, j'ai
été prudent, parce que je n'ai pas la prétention de tout
connaître. J'ai dit: Je n'ai jamais vu cette expression-là
personnellement.
Le Président (M. Gauvin): Dans les textes de
loi, vous dites?
M. Garon: Oui. Je ne me rappelle pas d'avoir vu ça.
M. Elkas: M. le Président, ça fait 20 ans que c'est
dans la loi.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Garon: Je ne dis pas ça, là. Je ne dis pas que
ce n'est pas dans la loi, je n'ai pas nié ça. Je n'ai pas
nié que c'était dans la loi avant, vous me l'avez
démontré que c'était dans la loi. Je n'ai pas
obstiné là-dessus. Je ne pense pas tout connaître non
plus.
M. Elkas: That is refreshing to know. Ha, ha, ha!
M. Garon: Alors, c'est peut-être correct comme expression,
je ne le sais pas. Deuxièmement, je l'ai peut-être
déjà vue, puis je ne m'en rappelle pas. Je suis prudent. La seule
chose que je demande à la secrétaire de la commission, c'est:
Est-ce qu'on pourrait vérifier, pendant l'intervalle, à l'Office
de la langue française, l'expression «étend les
services», si c'est français ou si ce n'est pas un anglicisme tout
simplement, parce que, moi, j'aime bien qu'on emploie les mots anglais, les
bons mots, puis les mots français, les bons mots. Tout simplement, parce
que, «étend les services», je me doutais qu'il y avait...
Quand le député de Westmount a dit «extend», je me
suis dit: Oui, c'est vrai qu'on voit ça, l'expression
«extend», en anglais. Je me demande si ce n'est pas tout simplement
une traduction ou un anglicisme qui a peut-être été
véhiculé pendant des années. (12 h 30)
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Deux-Montagnes voulait intervenir.
M. Bergeron: En tout cas, il y a une grosse différence...
Il y a quelqu'un qui a parlé de «augmenter», tout à
l'heure. Il y a une grosse différence entre étendre et augmenter.
Ce n'est pas la même chose. Vous avez suggéré
«augmenter». J'augmente les services, ça veut dire que je
mets plus de trains pendant six heures, pendant la journée. Ça,
j'augmente le service. Mais étendre, c'est...
Une voix: Répartir.
M. Bergeron: ...répartir. Il y a une différence
entre étendre et augmenter.
M. Garon: Je n'ai rien suggéré, moi.
Le Président (M. Gauvin): Je m'excuse auprès des
membres de la commission, mais la commission doit ajourner ses travaux sine
die, étant donné l'heure. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 31)
(Reprise à 16 h 4)
Le Président (M. Gauvin): La commission reprend ses
travaux. Le mandat de la commission est de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 62, Loi modifiant la
Loi sur le transport par taxi. Au moment de l'ajournement, M. le ministre, vous
en étiez à expliquer, au niveau de l'article 21, le paragraphe
70.2. M. le député de Lévis. Je pense que M. le ministre
avait complété.
M. Elkas: On parlait du mot «étend»...
Le Président (M. Gauvin): Ah oui! Excusez-moi.
M. Elkas: ...de la définition du mot
«étend», dans l'expression «étend les
services». On devait avoir un avis de l'Office, mais on ne l'a pas,
malheureusement, encore.
Le Président (M. Gauvin): Oui, M. le ministre.
M. Elkas: C'est une expression qui existe déjà dans
la loi et il y a une jurisprudence basée là-dessus, le
troisième alinéa de l'article 27.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Bien, j'avais demandé l'avis de l'Office de la
langue française, mais si on n'a pas pu le rejoindre...
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que le paragraphe 70.2
est adopté?
M. Garon: Attendez un peu, là. Sur division.
Le Président (M. Gauvin): Sur division. L'article 70.2 est
adopté sur division. J'appelle l'article 70.3. M. le ministre.
M. Elkas: J'ai fait la lecture des commentaires... Je vais lire
l'article, si vous voulez: «Quiconque offre des services
rémunérés de transport de personnes à l'aide d'une
automobile, notamment au moyen d'une publicité, sans être
titulaire d'un permis de taxi délivré en vertu de la
présente loi, commet une infraction et est passible d'une amende de 500
$ à 1000 $. En cas de récidive, cette amende est de 1000 $
à 2000 $. «Le premier alinéa ne s'applique pas à la
personne qui est titulaire d'un permis d'agence de voyages au sens de la Loi
sur les agences de voyages, à la personne qui installe une signalisation
indiquant un poste d'attente public ou privé et à une entreprise,
une association ou un organisme visé au paragraphe 21° de l'article
60 ou, selon le cas, au paragraphe 8° de l'article 62.»
M. Garon: C'est celui qui annonce le service de taxi, mais qui,
dans le fond, n'a pas de permis.
M. Elkas: C'est ça. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): L'article 70.3 est
adopté.
M. Garon: Attendez un peu. C'est le premier alinéa. Il
faut passer au deuxième, au haut de la page 10. C'est le premier
alinéa qu'on a adopté.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis précise qu'il a donné son accord à l'article
70.3, mais au premier alinéa. Il veut commenter le deuxième, qui
est en haut de la page 10.
M. Garon: II n'y a pas d'amendement là-dessus. M.
Elkas: Non. Pas celui-là. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Adopté. L'article 70.4,
M. le ministre.
M. Elkas: «Quiconque offre en location une automobile avec
les services d'une personne pour la conduire sans être titulaire d'un
permis de taxi, que le conducteur soit rémunéré ou non,
commet une infraction et est passible d'une amende de 1000 $ à 3000
$.»
M. Maltais: M. le Président...
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Saguenay.
M. Maltais: ...je voudrais juste demander au ministre: Est-ce que
ça s'applique aussi aux agences de vente et location, aux garages, par
exemple...
M. Elkas: Oui. Vous l'avez à l'article 70.5. M.
Maltais: Ah, bon.
M. Elkas: Celui qui suit. Votre question est basée sur le
fait que, si vous allez chez Budget, Avis, whatever...
M. Maltais: Oui.
M. Elkas: ...lui, il ne pourrait pas vous louer l'auto et un
chauffeur avec.
M. Maltais: Correct, O.K.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis, à 70.4, avez-vous des commentaires?
M. Garon: Non.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que l'article 70.4 est
adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): L'article 70.5, M. le
ministre.
M. Elkas: «Quiconque détient à la fois des
intérêts dans une entreprise qui offre en location une automobile
et dans une entreprise qui offre les services d'un conducteur, que ce
conducteur soit rémunéré ou non, commet une infraction et
est passible d'une amende de 1000 $ à 3000 $.» Même
chose.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Un instant. Adopté.
Le Président (M. Gauvin): L'article 70.5 étant
adopté, est-ce que l'article 21, dans son ensemble, est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): II y avait un paragraphe qui l'a
été sur division.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): Donc, l'article 21, dans son
ensemble, est adopté sur division. J'appelle l'article 22.
Entreprises de limousines et de limousines de grand
luxe
M. Elkas: Le titre du chapitre VI de cette loi est
remplacé par le suivant: «Entreprises de limousines et de
limousines de grand luxe». C'est un nouveau titre qui est adopté.
C'est le titre du chapitre qui change.
M. Garon: Adopté. (16 h 10)
Le Président (M. Gauvin): Donc, l'article 22 est
adopté. J'appelle l'article 23. M. le ministre.
M. Elkas: L'article 84 de cette loi est modifié par le
remplacement de «21 et 49 à 59» par «21, 49, 50 et 51
à 59». Cette modification fait en sorte de rendre applicable aux
entreprises de limousines l'article 50.1 de la loi. Cet article reconnaît
à une ligue de taxis l'intérêt suffisant pour intervenir en
tout temps devant la Commission dans une affaire relative à un transport
rémunéré de personnes par automobile.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): L'article 23 étant
adopté, j'appelle l'article 24, et nous avons, je crois, un amendement,
M. le ministre.
M. Elkas: O.K.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que je peux
présenter l'amendement?
M. Elkas: Oui.
Le Président (M. Gauvin): L'amendement à l'article
24 se lit comme suit: 1° Remplacer, dans la première ligne de
l'article 90.5 introduit par l'article 24 du projet de loi, le nombre
«1995» par le nombre «1997»; 2° Remplacer, dans les
sixième et septième lignes de cet article, les mots «30
mars 1993 et le 30 mars 1995» par les mots «31 mars 1995 et le 31
mars 1997».
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que l'amendement... M. le
député de Lévis, avez-vous des commentaires au niveau
de...
M. Garon: Bien, j'aimerais avoir les explications du ministre
avant.
M. Elkas: Oui. O.K.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre, au sujet de
l'amendement.
M. Elkas: Voulez-vous nous expliquer l'ordre technique?
J'aimerais qu'on l'explique au député de Lévis, M.
Savard.
Le Président (M. Gauvin): Oui, Me Savard, pour
l'explication.
M. Savard: La disposition qu'on retrouve à l'article 24
on doit d'abord un petit peu la regarder pour bien comprendre
l'amendement vise à réviser le nombre d'automobiles
autorisées pour certains permis. Ce qui se produit, c'est que, en 1983,
il existait des entreprises qui, au moment où la loi a été
adoptée pour la première fois, opéraient
déjà des services de limousines. Donc, ces droits acquis
là ont été reconnus et il y a eu une espèce
d'échange de permis, c'est-à-dire que les anciens permis
émis auparavant ont été annulés pour être
remplacés par de nouveaux permis. Au cours de cette
opération-là, ce qu'il faut savoir, c'est qu'un seul permis
était délivré pour l'entreprise. Donc, il pouvait y avoir
un seul permis de limousine, mais l'autorisation d'exploiter, par exemple,
jusqu'à 92 limousines, dans le cas de Limousine Montroyal. Il y a une
autre compagnie qui pouvait en exploiter à peu près 85 et une
troisième qui a pu en exploiter 2. Donc, ces entreprises, leur nombre a
été fixé de façon un peu selon une moyenne à
l'époque. Ça, c'est pour les limousines de l'article 86 et pour
les limousines de l'article 90.2. Ce sont des gens qui se sont
manifestés un peu par la suite, et c'est en 1985 que le même
processus a été fait. La Commission a étudié les
cas de ces gens-là pour savoir si, effectivement, ils avaient des droits
acquis et a aussi fixé un nombre d'automobiles pouvant être
utilisées.
Or, au fil des années, des transporteurs qui avaient des permis
d'entreprise, un est actuellement en difficulté financière
je crois que c'est devant les tribunaux pour l'instant, là, sur une
faillite ou un transfert et il y en a un autre qui, de lui-même, a
demandé, à un moment donné, de révoquer son permis
de limousine. Ce que l'amendement a pour effet de faire, c'est de revoir,
après 10 ans, un peu le nombre d'automobiles réellement
utilisées par ces gens-là qui ont ce qu'on appelle des permis
d'entreprise et de refixer un nombre qui correspond à l'utilisation
réelle qu'ils ont faite de leur permis après 10 ans.
Les dates avaient été prévues, initialement, au
niveau de projet de loi, pour 1995. Par contre, compte tenu de ce qui se passe
auprès des tribunaux, dans le cas de Limousine Montroyal, la date est
reportée à 1997 pour donner le temps quand même pour que
les débats qui sont auprès des tribunaux puissent être
clarifiés. Donc, c'est pour ne pas porter préjudice s'il y a une
entreprise qui actuellement est en train de clarifier son statut, son existence
même. Donc, on va laisser le temps aux tribunaux de se prononcer et, par
la suite, la Commission pourra fixer... Ils auront suffisamment de temps pour
pouvoir exploiter un nombre de véhicules, les immatriculer et refixer le
nombre réel dont ils ont vraiment besoin, et non pas un nombre
arbitraire qui tenait compte à l'époque, en 1983, de
l'exploitation de l'aéroport de Dorval, qui était toujours
donnée à concession à l'un ou à l'autre, ce qui
faisait en sorte qu'on avait, dans les statistiques, des années
où il y a avait des nombres de limousines qui étaient vraiment
démesurés par rapport au besoin réel de limousines des
entreprises.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je crois que... Je ne vois pas trop trop le but de
l'amendement, parce qu'on dit: «...doit, à compter du 1er avril
1995». Ça veut dire, donc, après le 1er avril 1995. Alors,
ça ne veut pas dire qu'elle est obligée de le faire au mois
d'avril 1995 ou au mois de mai... On dit: après, à compter du 1er
avril 1995. Alors, on dit: «à compter du 1er avril 1995»,
sauf qu'on ne donne pas l'autorisation de le faire avant le 1er avril 1997.
Mais là on maintient des permis inopérants. Comment va-t-on
gérer la réalité du nombre de permis, alors qu'on ne
pourra pas préjuger de ce qui va arriver par rapport à ces
permis-là, qui vont être inactifs, qui vont devant les tribunaux,
et on va demander d'établir des normes, des barèmes pour fixer
des nombres de permis? Ça veut dire que la loi, à toutes fins
pratiques, ne pourra pas fonctionner. Ça va être le fouillis
jusqu'au 1er
avril 1997. Comment est-ce que ça va être
administra-ble?
Le Président (M. Gauvin): M. Savard.
M. Savard: Actuellement, Limousine Montroyal n'exploite aucune
limousine. Elle attend une décision dans les jours ou les semaines qui
viennent de la part des tribunaux. Dans l'hypothèse où la
décision lui serait favorable, à ce moment-là, il y a un
transfert de permis de Limousine Montroyal qui va se faire dans les jours qui
suivent, car une offre d'achat a été déposée pour
cette entreprise-là. Les nouveaux acquéreurs, à ce
moment-là, vont disposer du délai nécessaire pour
immatriculer les automobiles et les exploiter.
Ce que fait l'amendement, c'est un peu de dire à la Commission
que cette opération-là ne se fera pas avant 1997 pour la fixation
du nombre de véhicules. Ça vise un peu à démontrer
au transporteur qu'il dispose d'une plage de temps qui va être suffisante
pour lui-même afin d'établir ce dont il a besoin comme
véhicules pour pouvoir exploiter. Quatre-vingt-douze, si on
considère le fait que l'aéroport ne donne maintenant plus des
contrats exclusifs à l'un ou à l'autre, c'est un nombre qui est
très élevé pour un exploitant de limousines à
Montréal. Le nombre réel qui peut être utilisé et
qui peut faire en sorte que l'entreprise est viable est peut-être aux
alentours de, je ne sais pas, 40 ou 50 véhicules. Ce sera à
l'entreprise elle-même de le juger selon ses besoins, et le nombre sera
fixé à ça.
Entre-temps, ça n'empêche pas de faire en sorte que les
normes générales s'appliquent, car il reste au moins un autre
transporteur par limousines à Montréal qui fonctionne, c'est
Limousine Montréal, et éventuellement, un moratoire peut
être levé, ce qui permettrait aussi à des taxis de se
spécialiser en limousines. Donc, les normes peuvent quand même
être là, et si, dans les jours qui suivent, Limousine Montroyal
règle ses problèmes au niveau judiciaire, à ce
moment-là, il va tout simplement réinsérer le
système et c'est les mêmes normes qui vont s'appliquer à
lui, finalement, qu'à tout autre transporteur par limousines. Donc, on
essaie de ne pas porter préjudice à quelqu'un qui est
auprès des tribunaux, tout en faisant en sorte que l'ensemble du
système continue à évoluer.
M. Garon: Indirectement, on porte préjudice, par exemple,
à tous ceux qui travaillaient pour l'entreprise. Eux, on ne s'occupe pas
d'eux autres. Tous ceux qui avaient une job, là, on n'a pas beaucoup de
soucis de leur sort. On s'occupe seulement du sort de celui qui est devant les
tribunaux, qui est en faillite, mais tous ceux qui avaient leur emploi
là, ça n'a pas l'air à préoccuper beaucoup le
gouvernement et le ministre. Là, à ce moment-là, on lui
donne des délais, au fond, qui vont contribuer à empirer la
situation des gens qui ont perdu leur emploi et qui voulaient avoir un permis
pour continuer l'exploitation de cette entreprise-là comme
coopérative.
M. Elkas: Oui, mais je pourrais vous dire qu'il y a eu une... Ces
gens-là auraient pu acheter le permis de Montroyal. Ils ne l'ont pas
fait.
M. Garon: Vous avez constitué...
M. Elkas: L'offre a été faite et elle a
été refusée. Ce n'était pas ce que la compagnie
demandait.
M. Garon: Bien, oui, mais vous avez constitué un monopole
et, là, vous voudriez que les employés qui ont perdu leur job,
leur travail, par le fait que le monopole a fait faillite, qu'ils
rachètent le permis du monopole en faillite. (16 h 20)
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Rousseau.
M. Thérien: Ça, c'est très complexe, parce
que la question de Montroyal, c'est en cour, tout ça. Bon. Je pense que
la décision va être prise. Le but, d'abord, c'est que,
dorénavant, il y ait une voiture et un permis, parce que l'histoire
d'avoir un permis et 80 et quelques voitures... Je pense que la loi
précise ça davantage, c'est que un permis égale une
voiture. Il y a une coopérative qui était
intéressée, et elle a fait une offre que la compagnie n'a pas
acceptée. Deuxièmement, elle voulait de l'aide gouvernementale en
plus pour avoir ça. En fait, la coopérative n'avait pas
d'argent.
Ce qu'on dit ici, surtout en levant le moratoire, c'est qu'il y a une
possibilité de rachat de taxis, de spécialisation en limousines
pour offrir le service de limousine. Par contre, on doit être respectueux
de ce qui est en cour, et on donne un délai. Si la cour donne raison
à Limousine Montroyal, bien, elle aura deux ans pour immatriculer le
nombre de véhicules. Peut-être qu'elle en immatriculera juste 40,
mais, au bout de tant d'années, il y aura juste 40 permis. Parce que un
permis pour 92 voitures... Il ne faut pas oublier une chose, M. le
Président, c'est que les voyageurs qui arrivent à
Montréal, ils ne peuvent pas se promener sur des permis, il faut qu'ils
se promènent dans des voitures. Là, il y a des permis, mais il
n'y a pas de voitures. Alors, une des responsabilités qu'on a, c'est
d'offrir la possibilité qu'il y a ait des voitures, et une des
possibilités, c'est le rachat de taxis et, c'est bien entendu, le
délai aussi, qui respecte un peu le jugement de Limousine Montroyal.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Ce n'est pas ça, l'effet. L'effet réel,
c'est qu'on se sert d'une loi pour maintenir en vie des permis inactifs, des
permis qui n'opèrent pas. Moi, j'ai vu comment, dans le secteur des
pêches, le Québec s'est fait faire par ça. On a
renouvelé des permis à des gens qui ne péchaient pas. On
ne le faisait pas à Terre-Neuve. Il n'y avait aucun permis inactif. Il
n'y en avait pas en Nouvelle-Ecosse. Il y en avait au Québec et au
Nouveau-Brunswick. Au Québec, il y en avait 73 permis inactifs. Les gens
avaient cessé de pêcher, ils
encadraient leur permis, on comptait ça dans les permis, puis
tout le monde était fourré à cause de ça. On ne le
faisait pas à Terre-Neuve. Remarquez bien que le sous-ministre Art May
ne le faisait pas à Terre-Neuve, il s'occupait de son monde, mais, nous
autres, on avait 73 pêcheurs qui avaient leur cadre, un beau cadre avec
un beau permis, qui ne péchaient pas, et on a perdu nos quotas avec
cette politique-là. Résultat? Actuellement, on maintient par la
loi un permis inactif... Quand quelqu'un a un permis qu'il n'utilise pas, c'est
bien de valeur, la loi, c'est qu'il perd son permis...
M. Thérien: Oui, mais c'est en cour. M. Garon:
...normalement. M. Thérien: On est bien d'accord. M.
Garon: Bien oui.
M. Elkas: Mais par contre... Excusez-moi, mais on a
révoqué ce permis-là. La Commission a
révoqué le permis, puis ils sont allés en appel et ils ont
eu gain de cause, que voulez-vous. Ils ont leurs droits comme d'autres. Mais
les employés à qui vous faites référence, ils
pourraient acheter les permis et les convertir en limousines aussi, comme les
autres veulent faire. Il n'y a rien qui les en empêche. D'ailleurs,
ça fait depuis 1991 qu'ils ne travaillent pas, ces gens-là.
M. Thérien: II a été révoqué,
comme vous le souhaitez, mais il y a un mécanisme d'appel, et on ne peut
pas aller contre ça.
M. Garon: Non, non. Mais, là, pourquoi avez-vous
changé ça?
M. Thérien: On n'a pas changé ça. S'ils ont
gain de cause...
M. Garon: Ils ont eu gain de cause quand?
M. Thérien: Non, non, non, ils n'ont pas eu gain de cause,
ils sont en appel, c'est-à-dire l'appel a été
accepté.
M. Garon: Quand?
Le Président (M. Gauvin): Me Savard.
M. Savard: J'y vais vraiment de mémoire. Il y a eu une
révocation... Peut-être que madame...
(Consultation)
Le Président (M. Gauvin): Me Savard.
M. Savard: En septembre 1992, il y a eu une révocation du
permis de Limousine Montroyal. Suite à cette
révocation-là, l'entreprise s'est présentée
auprès des tribunaux supérieurs, en appel, et la décision
de la Commission a été renversée. Donc, l'entreprise s'est
représentée devant la Commission pour demander le transfert du
permis de Limousine Montroyal à un nouvel acquéreur. Il y a eu
audition, et la Commission, le 29 octobre 1992, a refusé le transfert
qui était demandé de Limousine Montroyal à
l'acquéreur qui était identifié. Suite à cette
nouvelle décision, Montroyal s'est représentée
auprès de la Cour d'appel et la décision n'est pas encore rendue.
Donc, c'est une question de semaines ou de mois avant que la Cour d'appel se
reprononce sur cette seconde décision, à savoir: Le permis
devait-il être transféré à l'acquéreur
identifié ou non?
M. Holden: Sur quelle base sont-ils devant la Cour d'appel contre
la décision de la Commission? Madame pourrait peut-être nous aider
en parlant directement à la commission.
Le Président (M. Gauvin): Si on nous en fait la demande,
oui. M. le ministre, est-ce que madame...
M. Elkas: II me fait plaisir de vous introduire Me Lise Lambert,
qui est commissaire à la Commission des transports du Québec.
Le Président (M. Gauvin): Me Lambert, si vous voulez vous
approcher pour qu'on puisse plus facilement vous enregistrer.
Mme Lambert (Lise): Ce sont des questions juridiques qui
sont...
M. Holden: Je comprends le droit, madame. J'ai pratiqué
pendant 35 ans.
Mme Lambert: Ce sont des questions juridiques extrêmement
intéressantes qui sont devant la Cour d'appel du Québec dont la
première question est de savoir... C'est que la première fois
qu'il y a eu révocation du permis, par la suite, l'entreprise a pris
deux pourvois: un devant la Cour supérieure pour faire déclarer
la décision ultra vires et, ensuite, elle est allée en appel.
L'appel n'a pas encore été décidé de cette
première décision qui était du printemps dernier.
Relativement aux pourvois en évocation, la Cour supérieure a
effectivement cassé la décision de la Commission et nous a dit de
tout simplement reprendre l'audition, ce qui a été fait
immédiatement les 1, 2 juillet et ensuite au mois de septembre avec une
décision dès le mois d'octobre. À ce moment-là, la
Commission a simplement refusé le transfert aux acquéreurs qui se
sont présentés. Et les motifs d'appel qui sont devant la Cour
d'appel sont les suivants...
M. Holden: Le deuxième appel.
Mme Lambert: Le deuxième appel. Ils prétendent
qu'il y a force jugée parce que la Commission avait, en quelque sorte,
reçu l'instruction de la Cour supérieure
de reprocéder dans cette affaire-là. Ils
considèrent que la Commission n'a pas à examiner le dossier avant
la date.
M. Holden: La Cour d'appel n'a pas dit quoi décider quand
ils ont renvoyé la cause, quand même.
Mme Lambert: Deuxième chose... Mais c'est ce qui est
devant la cour. Ensuite, il y a une importante question de droit sur la loi sur
les arrangements avec les créanciers, à savoir: Est-ce qu'il faut
une autorisation de la Cour supérieure pour introduire ce genre de
pourvois devant la Commission, même d'un transfert? C'est une importante
question de droit qui n'a pas fait l'objet de l'attention de la Cour
supérieure. Lorsqu'ils ont renvoyé le dossier devant nous autres,
c'est essentiellement pour ce motif-là. Ils nous ont demandé
d'étudier, effectivement, la décision et la situation de
Montroyal à la lumière de cette loi spécifique. Alors,
devant cette instruction de la Cour supérieure, nous avons repris
l'audience en étudiant cet aspect-là et c'est ce qui est devant
la Cour d'appel. On nous dit qu'on a mal fait cette étude. Alors, vous
voyez que ce sont d'intéressantes questions, puisque la Cour
supérieure n'avait pas voulu se prononcer une première fois de la
manière, de la façon dont on devait le faire. Nous avons repris
notre travail pour essayer de l'améliorer ou de la transformer ou de
l'adapter aux instructions le mieux qu'on a pu, et, bien entendu...
M. Holden: Ça pourrait revenir à la Commission
encore une fois?
Mme Lambert: Oui. C'est sûr que ça va revenir
à un moment ou l'autre, puisque tout ce qui a été fait,
c'est tout simplement un refus actuellement.
M. Holden: S'ils ont dit qu'il fallait l'autorisation de la Cour
supérieure avant de se présenter, ça va recommencer
à neuf, quoi.
Mme Lambert: On verra suivant les instructions de la Cour
d'appel.
M. Holden: Mais ça peut durer longtemps.
Mme Lambert: Je crois que oui, compte tenu des implications et
des montants en cause. C'est sûr qu'il va pouvoir y avoir...
M. Holden: On pourrait même demander la permission d'aller
en Cour suprême.
Mme Lambert: On ne peut présumer de ce que les parties
vont faire, mais il est sûr que l'important, c'est que vous avez non
seulement des questions de transport là-dedans, mais vous avez aussi des
questions avec les nouvelles lois, comme la loi sur les arrangements avec les
créanciers, que vous savez.
M. Holden: Ce n'est pas sous la nouvelle loi, quand même,
parce que ça a commencé avant que la nouvelle loi entre en
vigueur. La nouvelle loi de faillite, je veux dire.
Mme Lambert: Et pour vous complexifier le dossier, pour
être sûr que vous allez avoir l'ensemble des problèmes
juridiques qui se posent, c'est que la loi sur les arrangements sur les
créanciers, il y a eu un jugement qui l'a fait perdre, ce
privilège-là, à Limousine Montroyal, et cette
décision-là est aussi en appel. Alors, voyez-vous, ils sont
rendus avec trois appels qui vont... Vu que vous avez pratiqué le droit,
vous pouvez voir l'ampleur des questions qui se posent. (16 h 30)
M. Holden: Oui, oui. On se demandait si le délai
était trop long, mais ce n'est peut-être pas assez long.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Lambert: Alors, vous pouvez voir l'ampleur des
questions...
M. Holden: Oui, oui.
Mme Lambert: ...qui se posent dans ce dossier-là.
M. Holden: Merci.
Mme Lambert: Alors, on ne... Je veux dire, moi, je ne donne pas
d'opinion sur ce qui va arriver ou pas, surtout pas...
M. Holden: Non, non. Les juges de la Cour d'appel...
Mme Lambert: ...parce que ça va peut-être
nous...
M. Holden: ...vont vous trouver coupable d'outrage.
Le Président (M. Gauvin): Merci, Mme Lambert. M. le
député de Lévis, est-ce que... Est-ce que l'amendement est
adopté, M. le député de Lévis, tel que
présenté par M. le ministre?
Une voix: Adopté.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): Adopté sur division.
Donc, j'appelle l'article 95... c'est-à-dire le paragraphe 90.5 est
adopté sur division... l'amendement, c'est-à-dire.
J'appelle l'article 90.6, M. le ministre.
M. Elkas: M. le Président, cette disposition impose
l'obligation aux titulaires visés à l'article 90.5 de
déclarer à la Commission l'endroit où leurs limousines
ou limousines de grand luxe sont garées. Cette déclaration
est importante afin, d'une part, éviter...
M. Garon: Non, on est à 90.5 tel qu'amendé,
là.
Le Président (M. Gauvin): Ah oui! Excusez-moi.
Excusez-moi.
M. Elkas: Oui. Tel qu'amendé.
Le Président (M. Gauvin): C'est ce que j'essayais de...
Oui. Donc, on est en train de clarifier 90.5, tel qu'amendé. Est-ce que
90.5, tel qu'amendé...
M. Garon: On voudrait avoir les explications du ministre. Il a
parlé de son amendement. Il n'a pas parlé du fond, à
date.
Le Président (M. Gauvin): Donc, je retire la demande que
je vous avais faite de présenter 90.6. Il est évident qu'on doit
adopter 90.5, tel qu'amendé. C'est-à-dire l'amendement, si on se
rappelle, changeait des dates.
Une voix: On ne change pas le fond, on change des dates.
M. Garon: Oui, mais, le fond, on n'en a pas parlé. Il a
présenté l'amendement, mais il n'a pas présenté
l'article de fond.
Le Président (M. Gauvin): Oui, oui.
M. Elkas: Cette disposition permettrait à la Commission de
réviser le nombre d'automobiles dont elle a autorisé
l'exploitation en vertu d'un permis d'entreprise de limousines ou de limousines
de grand luxe, puisque la situation de ces transporteurs a grandement
changé depuis la date de la délivrance de leur permis. Afin,
toutefois, de ne pas causer de préjudice à ces entreprises, tout
en respectant un des principes de la Loi sur le transport par taxi, à
l'effet qu'un permis doit être exploité, tant la période de
référence que la date de révision du nombre d'automobiles
ont été choisies afin de refléter une exploitation
réelle.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis, 90.5, tel qu'amendé...
M. Holden: M. le Président...
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Westmount, oui.
M. Holden: ...si on n'adoptait pas l'amendement, le statu quo
serait... Est-ce qu'il y aurait un changement dans le statu quo? Ça
resterait pareil? Ça resterait tel que c'est actuellement,
là?
M. Savard: Si l'article 90.5, tel qu'amendé, n'existait
pas, n'était pas adopté, c'est-à-dire qu'il resterait
toujours une possibilité sur le permis d'entreprise et, là, je
vais prendre l'exemple de Limousine Montroyal, de varier le nombre de
véhicules de 1 à 92... Donc, ce serait cette
possibilité-là d'élasticité du permis.
Par contre, lorsqu'on songe à l'ensemble du système de
limousines à Montréal, dans le cadre d'une levée du
moratoire, ça deviendrait, à ce moment-là, très
problématique pour des titulaires de permis de taxi de
spécialiser leur taxi pour devenir une limousine, sachant que, quand la
période économique est sévère, à ce
moment-là, leur concurrent réduit à volonté son
nombre de permis... toujours sur son permis, son nombre de limousines, et,
lorsque la situation économique est favorable, à ce
moment-là, il augmente à volonté aussi son nombre
d'automobiles sur son permis.
Donc, la concurrence devient plus difficile entre les gens. C'est que,
pour tous les autres, sauf les droits acquis, dont Limousine Montroyal est le
plus gros représentant, les gens, c'est: un permis, une automobile, qui
vont être spécialisés en limousines lorsque le moratoire
sera levé.
Par contre, ils font affaire sur une base de concurrence qui ne serait
pas tout à fait équitable parce que leur concurrent, lui, peut
varier selon les récessions, en enlever, en remettre, et ça ne
lui coûte rien de plus, finalement, de jouer sur ce nombre-là qui
est artificiel, parce qu'il a été fixé dans un autre
contexte, il y a 10 ans, où l'aéroport donnait des
exclusivités et qu'il n'y avait que deux gros concurrents, qui
étaient Limousine Montroyal et l'autre, c'était Contact
Limousine. Contact étant disparue, seule reste aujourd'hui Limousine
Montroyal au niveau de cette possibilité-là et, si on le met,
à ce moment-là, en contexte économique avec des gens qui
ont un permis, une automobile, la concurrence n'est pas réelle entre les
deux.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Westmount.
M. Holden: Si j'ai bien compris, je ne sais pas si vous en avez
parlé avant mon arrivée, mais l'aéroport ne fait plus de
monopole. Le ministre des Transports fédéral, il n'y en a plus.
Et est-ce qu'on sait... maintenant, je sais que c'est Aéroports de
Montréal qui gèrent Dorval, et c'est quoi... C'est Mirabel
aussi?
M. Elkas: Les deux. Ils font les deux, oui.
M. Holden: Et quel est le système pour les limousines,
maintenant, à l'aéroport?
M. Elkas: II n'y en a pas.
M. Holden: II n'y a pas de contrat. Il n'y a rien.
M. Elkas: II n'y a pas de contrat dans le moment.
Le Président (M. Gauvin): Je pense que...
M. Holden: Sauf qu'on donne le droit à un taxi de
Montréal, pendant trois mois, d'aller à l'aéroport, puis
on change; il y a un quota quelconque, là.
Le Président (M. Gauvin): M. Trudel voudrait
préciser certaines choses.
M. Trudel (Michel): Oui. Présentement donc, Limousine
Montroyal, qui avait le contrat, n'exploite pas. Entre-temps, les
autorités aéroportuaires ont accepté que des limousines,
comme les limousines de grand luxe, ceux qui ont des permis de cette
nature-là, elles ont accepté qu'ils viennent chercher leurs
clients à l'aéroport, et ils sont en train de mettre en place un
système, au moment où on se parle, qui va permettre d'identifier
les limousines qui viennent chercher leurs clients. Il y aura un
répartiteur auquel on s'adressera pour avoir le service de limousine,
pour avoir recours au service de limousine.
M. Holden: II y aurait un endroit pour les limousines de
stationner...
M. Trudel (Michel): C'est ça.
M. Holden: ...en attendant, puis il y aurait un
«dispatcher» qui va dire...
M. Trudel (Michel): Oui... Pas nécessairement...
M. Holden: ...l'auto de M. Holden peut venir. C'est ça
qu'on m'a dit, en tout cas.
M. Trudel (Michel): Oui. Ils sont en train de mettre en place ce
système-là. C'est pour éviter aussi que des chauffeurs de
limousine rentrent dans la ligne...
M. Holden: Oui, dans la ligne. Oui, oui.
M. Trudel (Michel): ...et, aussi, rentrent dans l'aéroport
pour aller chercher leurs clients.
M. Holden: Oui.
M. Trudel (Michel): Ils faisaient une certaine forme de
maraudage, à ce moment-là.
M. Holden: Alors, ce n'est pas encore...
M. Trudel (Michel): Ils sont en train de le mettre en place, le
système. Où ils en sont exactement dans leur processus? Ils sont
en train de mettre en place leur système pour contrôler aussi,
exiger des droits, des permis et, éventuellement, ils vont payer...
M. Holden: Des permis nouveaux, là?
M. Trudel (Michel): Non, non, non. C'est des permis. Je crois que
c'est 50 $ par année.
Le Président (M. Gauvin): Je vous remercie. Je pense
qu'on... J'ai une demande pour suspendre quelques minutes. M. le ministre
aurait une urgence, un téléphone urgent à faire.
(Suspension de la séance à 16 h 38)
(Reprise à 16 h 43)
Le Président (M. Gauvin): Nous reprenons nos travaux et
j'appelle à nouveau l'article 90.5, tel qu'amendé. Est-ce que
l'article 90.5, tel qu'amendé, est adopté?
M. Holden: ...d'opérer, espérant que ça
marche.
Le Président (M. Gauvin): Donc, l'article 90.5, tel
qu'amendé...
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): Sur division. J'appelle à
nouveau, M. le ministre, l'article 90.6. Je m'excuse pour tantôt.
M. Elkas: II n'y a pas de problème. Cette disposition
impose l'obligation du titulaire visé à l'article 90.5 de
déclarer à la Commission l'endroit où leurs limousines ou
limousines de grand luxe sont garées. Cette déclaration est
importante afin, d'une part, d'éviter le maraudage, d'autre part, de
permettre aux autorités régionales d'imposer et de percevoir un
droit annuel en placement des droits versés actuellement au
gouvernement. On peut se référer à l'article 16 de ce
projet.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Elkas: On parlait de l'amende, la dernière fois. Puis,
là, bien, c'est... on crée l'obligation.
M. Garon: Bien, l'obligation de dire en tout temps où sont
garées les automobiles pour fin de remisage ou d'entretien, alors que le
règlement disait: Elles sont garées habituellement pour fin de
remisage ou d'entretien. Ça veut dire qu'on met une obligation
exorbitante qui pourra créer des problèmes. Et le ministre ne le
croit pas, hein, mais sauf qu'actuellement on vit au Québec dans un
système d'illégalité à peu près total.
J'ai posé des questions, aujourd'hui, au ministre. Il m'a
répondu, mais j'ai l'occasion de revenir là-dessus. Il y a des
gens, je pense bien, qui ne lui disent pas à quel point ça ne
fonctionne pas. Pourquoi? Parce qu'on crée des affaires qui n'ont pas de
bon sens.
Là, on donne un système. On dit: Elles sont garées
pour fin de remisage ou d'entretien, alors que, quand il nous donnait des
explications, ce matin, il parlait de... il voulait savoir où
était la place d'affaires. Je ne vois pas de problème avec la
place d'affaires. Où
sont habituellement garées les automobiles, les limousines, il
n'y a pas de problème. Mais, là, on va dire, si elles sont
garées, et puis, habituellement, c'est n'importe quand, tout le temps.
On n'a rien qu'à envoyer des fax, tu sais.
Et là il va falloir qu'il s'achète un fax, quasiment un
fax ambulant sur son automobile pour pouvoir envoyer ses fax et dire: Je m'en
vais là, je m'en vais là, je vais être là, si vous
voulez savoir où je suis, là. À moins d'avoir un
«tracer», comprenez-vous, avec comme ça un 0,05 $, un genre
de plaque de métal qui peut être suivi par les ordinateurs par
satellite, sans doute, pour, en tout temps, savoir où sont les
limousines. Tu sais, ça n'a pas de bon sens!
Ça n'a pas de bon sens, parce que qu'est-ce qu'on vise,
là? On est en train d'être la risée dans le monde entier.
On va avoir le prix «Big Brother», bientôt, apparemment,
parce que le gouvernement abuse. Aujourd'hui, il y a des gens... On abuse parce
que, pour fins de vérifier des choses, on crée des kits
épouvantables. On n'a pas de carte d'identité, mais là on
va être photographiés à chaque fois qu'on va avoir une
carte. On va être photographiés sur le permis de conduire,
photographiés sur la carte d'assurance automobile, puis on n'a pas... On
serait aussi bien d'avoir des permis d'identité comme en Europe, tant
qu'à y être. Autrement, on va être identifiés
partout. On va passer notre temps sur la photo, comprenez-vous?
Alors, là, aujourd'hui, on prend un gros kit encore, parce qu'on
veut faire un certain contrôle. Puis je comprends qu'on veut faire un
contrôle. Mais là on se donne un kit urbi et orbi, mur à
mur, qui va créer des situations bureaucratiques où les gens, si
on veut emmerder quelqu'un, on va pouvoir le faire de façon absolue. Je
sais comment les lois se font. Les bureaucrates demandent aux avocats de faire
des lois, puis les ministres... il y a des ministres qui les étudient,
puis qui ne les étudient pas. Les ministres qui les étudient
enlèvent ces abus-là, puis il y a d'autres ministres qui les
laissent passer, puis les défendent, tu sais, sauf que c'est abusif.
C'est abusif de demander des choses comme ça.
Puis, normalement, on vise à contrôler ce qu'on veut
contrôler, mais il faut se demander si ce qu'on veut contrôler est
nécessaire parce que, à un moment donné, sous
prétexte de protéger quelqu'un, on peut demander un permis pour
respirer, tant qu'à y être. On va demander un permis pour boire de
l'eau, un permis pour chanter, quand on prend son bain, tu sais, un permis pour
n'importe quoi. C'est possible de faire un permis, mais sauf que ça n'a
pas de bon sens. C'est trop fort, c'est...
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que l'article 90.6 est
adopté?
M. Elkas: Adopté.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): Sur division. J'ap- pelle
l'article 91, toujours à l'article 24, le paragraphe 91. Excusez-moi.
Excusez, l'article. Non. J'appelle toujours, M. le ministre, l'article 91. Pour
ce qui est du titre, on va le faire adopter à la fin.
Autres permis de taxi spécialisés
Transport lors d'occasions particulières
M. Elkas: Cette disposition permet à la Commission de
délivrer un nouveau permis de taxi spécialisé dont
l'exploitation est restreinte au transport lors de baptêmes, mariages ou
funérailles. Ce permis autorise à desservir tout le territoire du
Québec. Son conducteur n'aura pas à être titulaire d'un
permis de chauffeur de taxi pour conduire une automobile attachée
à ce permis. Cette disposition fait suite à celle introduite par
l'article 1 du présent projet à l'effet de modifier
substantiellement le paragraphe 4° de l'article 2 de la loi. Encore, on
crée l'obligation. On en a débattu ce matin.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis, avez-vous des commentaires à 91? Est-ce que l'article 91
est adopté?
M. Holden: Un instant!
Le Président (M. Gauvin): Oui?
M. Garon: II n'avait pas besoin de permis, à date, pour
faire ça. Là, actuellement, il n'a pas besoin de permis pour
faire ça.
M. Elkas: Non, c'est une exception.
M. Garon: Bon! C'est parce que vous avez l'air surpris. Vous
pensez que ça en prenait un. Et là on demande un permis.
M. Elkas: Non, non. Je ne comprenais pas la première
question que vous aviez posée.
M. Garon: Là, on demande un permis, maintenant. Pourquoi?
Il n'y en avait pas de permis avant. C'est un nouveau permis encore.
Le Président (M. Gauvin): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): Oui. En fait, l'exception qui existait au
niveau de la loi permettait à des gens de s'annoncer pour les services
de limousine. Ils marquaient, par exemple, dans la publicité:
«mariages, baptêmes et funérailles» et, effectivement,
recevaient des appels qui débordaient largement les activités de
transport auxquelles ils avaient droit. Alors... et les gens
prétendaient qu'avant ils avaient des permis. C'étaient justement
des permis restreints. Donc, on réintroduit ces permis-là, mais
limités aux activités qui étaient prévues dans
l'exception et, auparavant, les activités qui étaient
prévues à leur ancien permis.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. Trudel. (16 h 50)
M. Garon: Les graduations, vous les avez oubliées?
M. Elkas: Non, les graduations, c'est ce qu'on parle...
M. Garon: Vous n'avez pas tout voulu prendre d'une claque,
là. La graduation, ça va être l'an prochain.
M. Holden: Est-ce que...
M. Garon: Est-ce que ça va prendre un permis
différent pour la graduation du cégep ou bien à
l'université, hein?
M. Elkas: Ha, ha, ha!
M. Holden: Est-ce qu'on a déterminé le volume de
ces trois activités-là? Ça suffit pour des gens de faire
uniquement ça...
M. Elkas: Non, non.
M. Holden: ...ou d'avoir un permis spécial en plus de
faire autre chose? C'est quoi?
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Elkas: Normally, these people do this as a part-time thing,
you know. They lease their services out to a funeral service or as, I said,
graduation, but... Wedding. Sorry! Did I say graduation? Sorry! I will pull
back. Weddings, funerals and christenings.
M. Holden: There are less and less weddings and more and more
funerals, I find, among my friends.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que...
M. Holden: But do they have a normal big car which they use
themselves and then, occasionally, they have a permit, they work on weddings?
Is that how it works?
M. Elkas: That's right, yes. The guy can have a job and he goes
and works on weekends, you know.
M. Holden: But are you taking away business from people who are
full-time operator of limousine service?
M. Trudel (Michel): En fait, si vous permettez, les entreprises
de limousines ordinaires peuvent desservir ces occasions-là: mariages,
baptêmes, funérailles. Elles peuvent desservir toute forme
d'occasion. Dans ce cas-là, c'était les anciens permis qui
étaient limités à ça et on a enlevé les
anciens permis par l'exception qui a été créée par
la loi de 1983, sauf que cette exception-là a créé
problème parce que les gens débordaient.
M. Holden: Les gens trichaient.
M. Trudel (Michel): Et, d'autre part, aussi, une question de
sécurité publique. Ces véhicules-là ne sont pas
vérifiés mécaniquement alors qu'ils font du transport
public lors de mariages.
M. Holden: En allant à l'église, une fois,
quelqu'un a vu une femme, puis...
M. Trudel (Michel): Disons un accident. M. Holden: Get me
to the church on time. Des voix: Ha, ha, ha! M. Elkas: Le mariage
en retard.
M. Garon: En quoi ça va être plus facile
d'administrer avec un permis alors qu'il y avait une exception, il n'y avait
pas de permis?
M. Trudel (Michel): D'une part, il va y avoir une identification
sur le véhicule. D'autre part, il faut dire aussi qu'on se donne un
pouvoir d'encadrement de la publicité de ces entreprises-là.
Présentement, quelqu'un peut s'annoncer pour faire du transport pour les
occasions restreintes: mariages, baptêmes, funérailles. Il a le
droit de s'annoncer. Il a le droit de donner ce service-là, mais il
déborde largement ces activités-là.
M. Garon: Les baptêmes, est-ce juste les baptêmes
catholiques ou si bien si...
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: ...c'est un baptême d'une autre religion? Est-ce
que ça prend un permis aussi? C'est quoi? C'est juste les baptêmes
catholiques? C'est quoi?
M. Holden: Non, non, protestants aussi. On a des baptêmes,
nous autres.
M. Elkas: Comment ça se fait... Il assiste un peu, lui,
hein, ou bien...
M. Garon: Les baptêmes par immersion sont-ils compris?
M. Elkas: Tu oublies qu'il y a une couple de protestants dans la
salle, là.
M. Garon: Non, non, moi, je n'ai rien contre les protestants.
M. Elkas: Oui, oui, oui, oui, presque.
M. Garon: Mon ancêtre a quitté la France,
apparemment, parce qu'il était protestant.
Le Président (M. Gauvin): Pour revenir au paragraphe 91 de
l'article 24... l'article 91 de 24.
M. Garon: II ne voulait pas se faire tuer. Mais pourquoi juste
les baptêmes? Les baptêmes, c'est les baptêmes
catholiques?
Une voix: Bien non... Comment tu fais pour traiter des
baptêmes...
M. Garon: Hein?
M. Holden: Non, mais un baptême chrétien.
Le Président (M. Gauvin): Oui.
M. Garon: Bien oui, moi, je ne connais pas d'autres...
M. Thérien: C'est chrétien, mais ce n'est pas
catholique.
M. Garon: Chrétien, oui, mettons.
M. Holden: Un mulsulman qui veut faire quelque chose, il ne peut
pas...
M. Garon: Le mulsulman, lui, il n'a pas besoin de permis?
M. Elkas: Je ne sais pas, moi. Je ne suis pas au courant s'ils
sont baptisés ou non.
M. Garon: Non, non, mais c'est vrai. Une voix: Transport
par Charny.
M. Garon: Pourquoi vous transportez quelqu'un à un
baptême, entre vous et moi? Ça prend un permis.
M. Holden: Un Juif qui veut faire... Mme Pelchat: C'est un
choix personnel.
M. Garon: Oui, oui, je comprends. Mais pourquoi ça prend
un permis? Avant, c'était exempté.
M. Thérien: II y en avait un. Ça a
été exempté, puis on revient à ça.
M. Garon: Oui.
M. Holden: Oui, les gens trichaient.
Mme Pelchat: Les gens en commission parlemen- taire sont venus
nous dire que ces gens-là enlevaient de la business aux gens qui avaient
des permis. C'est ça qu'ils sont venus nous dire.
Le Président (M. Gauvin): Donc, M. le député
de Lévis, est-ce que l'article 91 est adopté?
M. Garon: Le permis pour les funérailles, c'est pour
transporter la personne décédée ou les vivants?
Mme Pelchat: Les vivants.
M. Garon: Le permis pour les funérailles, c'est pour
transporter qui?
M. Holden: Les deux.
M. Garon: C'est pour le corbillard ou bien si c'est pour...
M. Elkas: C'est le cortège. M. Garon: C'est le
cortège? M. Elkas: Le cortège, oui. M. Holden: Puis
le corbillard?
M. Thérien: Ce n'est pas une limousine, un corbillard.
C'est un corbillard.
Mme Pelchat: Franchement, là!
M. Garon: Là, ça va être
réglementé. Quand on dit un permis pour les funérailles,
moi, je ne sais pas ce que ça couvre.
Le Président (M. Gauvin): Là, on va clarifier une
chose: c'est que tout le monde parle en même temps, et je ne suis pas
sûr qu'on va pouvoir facilement enregistrer les débats. La
question du député de Lévis. Il s'adressait à M. le
ministre. M. le ministre, vous voulez confirmer que...
M. Elkas: Le corbillard est exempté. M. Garon: Le
corbillard est exempté? M. Elkas: Oui, par la loi, oui. M.
Garon: Reste exempté?
Le Président (M. Gauvin): Le corbillard, on nous informe
qu'il est exempté. M. le ministre.
M. Elkas: Oui, il reste exempté.
M. Thérien: C'est le transport de personnes, c'est un
mort. Le transport de personnes.
Une voix: La personne ne peut pas... c'est un mort.
M. Thérien: Bien oui, c'est un mort.
M. Garon: On calcule que c'est le dernier voyage. Ça fait
qu'on calcule que, là, il n'a pas besoin de permis.
M. Thérien: O.K. C'est ça, c'est ça. Ce
n'est pas...
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis, est-ce que l'article 91 est adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): J'appelle l'article 91.1.
M. Elkas: Cette disposition est dépendante de l'article
90.6, introduit par l'article 24 du projet, et de l'article 94.0.6, introduit
par l'article 27 du projet.
M. Garon: Une autre affaire. Une voix: C'est la même
chose.
M. Garon: Bien oui, mais là ce n'est pas les mêmes
véhicules. Ça, ce sont les permis délivrés en vertu
de l'article 91.
M. Elkas: C'est la même chose que l'autre, sauf que
ceux-là sont des permis restreints.
M. Garon: Oui. Sur division.
Le Président (M. Gauvin): L'article 91.1, adopté
sur division. J'appelle l'article 92, M. le ministre.
M. Elkas: Cette disposition vise, malgré l'introduction
d'un nouveau permis restreint à des occasions spéciales, à
n'enlever aucun marché aux titulaires d'un permis de taxi, de limousine
ou de limousine de grand luxe qui exploitent actuellement un tel marché.
Par contre, ils n'auront pas plus de droits et devront exploiter à
l'aide des automobiles déjà attachées à leur
permis.
M. Garon: Pardon?
Mme Pelchat: Ils ont déjà un permis.
M. Elkas: Une personne qui a déjà un permis
spécialisé peut offrir le service, là, tel qu'il a
été expliqué par M. Trudel.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que... M. le
député de Lévis, avez-vous d'autres commentaires au sujet
de l'article 92?
Une voix: Oui. M. Garon: Un instant. (Consultation)
M. Garon: En droit, c'est précis. Qu'est-ce que vous
voulez dire quand vous... Le député de Westmount a raison, quand
il dit... vous dites: «un transport comparable à celui
autorisé en vertu de l'article 91».
Le Président (M. Gauvin): M. Savard.
M. Savard: La disposition vise, malgré l'introduction d'un
nouveau permis restreint: baptêmes, funérailles, mariages,
à ne pas faire en sorte que le taxi régulier ne puisse pas faire
de baptêmes, funérailles, mariages, à ne pas empêcher
quelqu'un qui a un permis de limousine ou de limousine de grand luxe de faire
de baptêmes, funérailles, mariages. C'est une disposition qui
existe déjà dans la loi pour le taxi régulier, si on le
compare à taxi, limousine et limousine de grand luxe, à l'article
22 de la loi actuelle, et c'est sensiblement la même phraséologie
qui est retenue. Donc, à l'article 22 de la loi actuelle, on a permis,
effectivement, aux taxis de faire des services qui pouvaient ressembler, par
ailleurs, dans certains cas, à des services de limousine.
Au niveau de l'article 92, ce que l'on fait, c'est tout simplement
confirmer qu'on n'enlève aucun droit aux taxis, limousines et limousines
de grand luxe car eux-mêmes, déjà, faisaient, à
l'occasion, des baptêmes, funérailles, mariages. Donc, on fait
tout simplement protéger les droits de tout le monde.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. Savard. Est-ce
que...
M. Holden: Pourquoi vous ne dites pas... Je trouve que c'est
aller en reculant, au lieu de dire: Un permis de taxi peut faire ce qui est
écrit dans l'article 91.
Une voix: ...
M. Holden: Bien, en tout cas, c'est une façon d'approcher
que...
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que l'article 92 est
adopté?
Une voix: Un instant.
M. Elkas: Adopté.
Une voix: Oui, oui.
M. Garon: C'est drôlement rédigé, hein?
M. Holden: C'est leur rédaction.
M. Garon: C'est leur rédaction. Il faut lire plusieurs
fois pour tenter de comprendre. Normalement... (17 heures)
M. Holden: Rien dans cette loi n'empêche le taxi de faire
ce qu'il peut faire selon le cas, quoi. Un taxi peut faire tous ces
travaux-là. Si quelqu'un veut engager un taxi à la place d'une
limousine, il peut le faire.
Le Président (M. Gauvin): Brièvement, M. Savard,
pour compléter.
M. Savard: Juste un petit élément, c'est que,
lorsqu'on accorde un droit, un privilège ou qu'on crée une
obligation, on doit le faire sur une personne, donc le titulaire de permis et
non pas sur le taxi lui-même, qui est une automobile. Donc, si on veut
que la disposition porte, le sujet doit être une personne. C'est pour
ça qu'on commence toujours en disant: Le titulaire peut, le titulaire
doit ou des choses du genre. C'est des règles de rédaction.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. Savard. Est-ce que
ça complète l'information, M. le député de
Westmount?
M. Holden: Oui, moi, je trouve que tout le monde peut conduire
qui que ce soit à des funérailles, permis ou pas de permis. C'est
la liberté absolue de... Écoutez...
M. Elkas: I paid for it and, fine, be my guest, you know. As long
as you do not compete with somebody who has already put out some money for a
permit and has his car verified when he had to, it is fine. But, you know, if
you are going to pay a guy that comes and does a funeral for you, then I think
he should also line up by the rules.
Le Président (M. Gauvin): Quelqu'un qui déclare une
entreprise commerciale comme offrant des services
rémunérés, je pense que c'est tout à fait normal,
dans notre société, qu'on aille solliciter un permis parce qu'il
y a suffisamment de choses de réglementées.
M. Holden: Ouf! Ça, c'est déjà dans
l'article 91 et, ensuite, on dit: Et un taxi peut faire la même
chose.
M. Elkas: Ceux qui ont payé le gros prix, ceux qui ont
payé un taxi, qui ont payé quarante...
M. Holden: Mais pourquoi? Tout le monde... Est-ce qu'il y a un
empêchement à qui que ce soit: un taxi ou un particulier ou...
M. Garon: C'est parce que, là, vous employez une grande
circonlocution pour dire que, dans le fond... ce qui vous dit que celui qui a
un permis de taxi et un permis de limousine peut effectuer les transports qui
sont prévus à l'article 91. Vous avez un transport com- parable
à celui autorisé en vertu de l'article 91 sans être
titulaire d'un tel permis. Comparable, tu ne vois pas ça souvent,
ça. Comparable, ça veut dire quoi? Ça veut dire qui se
compare à. Dans le fond, ce n'est pas ça que vous dites. Vous
voulez dire: il peut faire la même chose. Qu'est-ce que vous...
M. Elkas: C'est ça.
Le Président (M. Gauvin): M. Savard...
M. Garon: Bien oui, mais c'est parce que c'est mal dit.
M. Elkas: Bien, là, c'est...
Le Président (M. Gauvin): Excusez...
M. Garon: Un transport comparable.
Le Président (M. Gauvin): M. Savard, voulez-vous...
M. Elkas: Le légiste, ça, qu'est-ce que tu veux?
M. Garon: Non, non, mais parce que...
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que vous voulez ajouter,
M. Savard, brièvement quelques mots?
M. Savard: Très brièvement. C'est que le mot
«comparable», dans la même notion, se retrouve
déjà à l'article 22 de la loi. Donc, on réutilise
des mots semblables. Deuxièmement, c'est que, oui, c'est interdit de
transporter qui que ce soit contre rémunération. L'article 3 de
la loi fait une prohibition qui est générale et,
troisièmement, c'est que 91 crée une catégorie de permis
très particulière, mais 92 n'a pour effet que, dans le cas de
transport rémunéré de personnes, de ne pas enlever de
droits pour pouvoir faire des baptêmes, funérailles, mariages.
Mais, évidemment, c'est uniquement s'il y a un paiement, là, qui
est fait pour cette course-là.
Le Président (M. Gauvin): Merci. J'appelle à
nouveau l'article... Est-ce que ça complète l'information, M. le
député de Lévis?
Une voix: Adopté.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): Adopté sur division.
M. Garon: J'aime ça que ça soit écrit,
même si... C'était mal rédigé dans le passé.
Ce n'est pas obligé d'être mal rédigé dans
l'avenir.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre, j'appelle
l'article 93.
M. Elkas: Ces dispositions permettent à la Commission de
délivrer un nouveau permis de taxi spécialisé dont
l'exploitation est restreinte au transport par automobile antique. Le
conducteur de ce permis n'aura pas à être titulaire d'un permis de
chauffeur de taxi. Ce permis permet de desservir tout le territoire du
Québec. Il est délivré pour une période de 6 mois.
Il correspond aux usages pour ce type de transport et est renouvelable.
La raison qu'on a 6 mois, il va sans dire, c'est qu'on doit faire des
vérifications mécaniques sur le véhicule, vu que le
véhicule a au moins 30 ans.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis. Des commentaires à l'article 93?
M. Garon: Moi, si je me fais faire une automobile, là...
j'ai vu qu'il y avait des gens... j'ai eu, déjà, je ne sais pas
s'ils fabriquent encore, mais, à un moment donné, on prenait un
moteur de Volkswagen, puis on mettait une carrosserie d'automobile antique.
L'automobile avait toute l'apparence d'une automobile antique, sauf que sa
mécanique n'était pas antique du tout. Tu sais, j'ai vu
ça, à un moment donné, qu'on fabriquait ça, si ma
mémoire est bonne. C'est dans le bout de Granby.
M. Elkas: ...kit, ça. C'est un kit.
M. Garon: Hein?
M. Elkas: Ce n'était pas un kit, ça?
M. Garon: Je ne me souviens pas. C'est possible. Je me demande si
quelqu'un, à un moment donné, qui déciderait de faire du
taxi avec une automobile antique, est-ce que, lui, il pourrait embarquer?
M. Elkas: II faut que ce soit une auto qui a 30 ans. Comme le kit
dont vous parlez, là...
M. Garon: C'est de l'imitation. C'est la même
affaire...
M. Elkas: ...je pense que, si je ne m'abuse, là, c'est de
l'imitation, mais c'est du nouveau. Qu'il s'achète un permis de taxi. Le
véhicule n'a pas 30 ans comme tel. C'est...
M. Garon: Moi, si je m'achète une Ford à
pédales, là, je pourrais avoir... ça, ça a plus que
30 ans, je pourrais faire promener du monde avec un permis spécial.
M. Elkas: Oui, et vous pourriez venir me chercher, oui.
M. Holden: Les deux antiquités ensemble. M. Garon:
Pardon?
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Vous avez de l'expérience, hein?
M. Elkas: Les deux quoi?
Une voix: ...les deux ensemble.
M. Garon: Certainement. Vous riez, mais l'endroit... On
n'avait...
Le Président (M. Gauvin): J'aimerais revenir à
l'article 93, tel que présenté.
M. Holden: I will drive. I will give my driver to drive him.
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gauvin): Article 93, tel que
présenté par M. le ministre. Est-ce que l'article 93 est
adopté?
M. Elkas: Adopté.
M. Garon: Est-ce que ça prendrait la manivelle pour partir
le moteur?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis, est-ce que l'article 93 est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Adopté. Article 94, M. le
ministre.
M. Elkas: C'est le même.
Le Président (M. Gauvin): L'article 94, c'est un peu la
même chose.
M. Elkas: Ça spécifie la période, M. le
Président. C'est 6 mois, oui.
Le Président (M. Gauvin): Des commentaires, M. le
député de Lévis?
M. Holden: C'est parce que l'auto ne durera pas plus que 6 mois,
des fois.
M. Garon: Pourquoi cette histoire de 6 mois?
M. Elkas: S'assurer... pour s'assurer la vérification
mécanique. Tu sais, on ne parle pas de neuf, là.
M. Garon: Est-ce que ça pourrait être un vieux
«snowmobile»?
M. Elkas: Oui. M. Garon: Hein?
M. Elkas: Ah oui! Vous vous souvenez, si je me rappelle, on a
été inondé... non pas inondé, on avait eu plusieurs
demandes de gens qui voulaient s'en servir, à l'occasion. Alors, c'est
assez difficile de donner, à l'occasion. Ça crée de
l'ouvrage pour... Les occasions spéciales, c'est toujours remettre des
permis pour... Alors, on s'est dit: Pourquoi pas? Est-ce qu'on accepterait 6
mois? Je pense que quelqu'un nous l'avait suggéré, et je pense
que c'est très, très bon, et il pourrait le renouveler aux 6
mois. En plus de ça, ça lui permet de faire une
vérification mécanique aux 6 mois.
M. Holden: Est-ce qu'il paie la moitié pour 6 mois?
M. Elkas: Mais la moitié de 12 mois, oui. M. Garon:
Sur division.
Le Président (M. Gauvin): L'article 94 est adopté
sur division.
M. Garon: Là, on va passer son temps devant la
commission.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que j'appelle l'article
24 dans son ensemble, tel qu'amendé? Est-ce qu'il est...
Une voix: Adopté.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): L'article 24 est adopté
sur division. M. le ministre, on appelle l'article 25.
M. Elkas: Texte proposé: Cette loi est modifiée par
le remplacement, après l'article 94, de «Chapitre VI.0.1»
par «Section II». C'est un changement du nom du titre. Cette
modification est en concordance avec celle introduite par l'article 24 du
présent projet, puis on vient de l'adopter.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis. À 25, on parle du nom du titre.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): L'article 25 est adopté.
J'appelle l'article 26. M. le ministre.
M. Elkas: L'article 94.0.5 de cette loi est modifié par le
remplacement de «49 à 59 et 61» par «49, 50 et 51
à 59», et cette modification est en concordance avec celle
introduite par l'article 23 du présent projet.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Oui, oui, mais c'est de concordance. Quelle disposition
on introduit là? L'article 94... Adopté.
Le Président (M. Gauvin): L'article 26 est adopté.
J'appelle l'article 27, M. le ministre.
M. Elkas: M. le Président, cette loi est modifiée
par l'addition, après l'article 94.0.5, du suivant: «94.0.6 Le
titulaire d'un permis délivré en vertu de l'article 94.0.1 doit
déclarer à la Commission l'endroit où sa limousine de
grand luxe est garée pour fin de remisage ou d'entretien. (17 h 10)
«La Commission fait mention de cet endroit sur le permis du tilulaire et
sur tout certificat.»
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Elkas: Cette modification est en concordance avec l'article
90.6 introduit par l'article 24 du présent projet de loi.
Le Président (M. Gauvin): Donc, c'est des expressions
connues, M. le député de Lévis.
M. Garon: Je vais vous dire que ça va faire un drôle
de permis. Le gars va dire: Moi, je fais faire mon entretien à telle
place, telle place, telle place. Là-dessus, si la carte qu'il a fait
mention de toutes les places où il va avec son automobile, ça va
être joli, hein! La Commission fait mention de cet endroit sur le permis
de ce titulaire et sur tout certificat. Il dit: Ah, je remise à telle
place, je fais entretenir à tel garage, à tel autre garage,
à tel autre garage; je vais envoyer des fax. Est-ce qu'on va modifier
son permis? Quand il va envoyer un fax, on va lui envoyer un nouveau permis
pour mettre l'adresse du nouvel endroit où il va, sur son permis ou sur
son certificat?
Tantôt, il disait... Me Savard nous disait, tantôt: Si
quelqu'un va avoir affaire à entretenir dans un tel garage, il pourrait
nous envoyer un fax pour nous aviser de ça. Maintenant, on dit: II a
l'obligation de mettre ça sur... La Commission doit faire mention de cet
endroit sur le permis de ce titulaire et sur tout certificat. On va aller
demander son permis pour tenir compte qu'il nous a dit par fax qu'il allait
à un nouvel endroit pour faire son entretien.
M. Holden: Je ne sais pas pourquoi on prend pour acquis qu'il n'y
a qu'un endroit, parce qu'on peut faire l'entretien à plusieurs
places.
M. Elkas: On l'a mentionné, d'ailleurs. C'est pour
ça qu'on ne voulait pas marquer «habituellement». On l'a
mentionné, ce matin, lorsqu'on a posé nos argu-
ments. On a dit: Ça se peut qu'il y ait un endroit où on
gare l'ensemble des... une grande partie des véhicules, puis, un autre
endroit où on fait du «dispatch», puis il peut y en avoir,
je ne sais pas, 20 ou 30. Alors, c'est pour nous aviser que les
véhicules, normalement, se tiennent au poste A, au poste B, pour rendre
la vie facile pour les gens qui doivent administrer.
M. Holden: Dans l'article, on prend pour acquis qu'on mentionne
un endroit, mais je suppose que, si on a trois ou quatre places, on peut les
mentionner dans le...
M. Elkas: Oui, on pourrait le mentionner. La personne va le
mentionner. Il va dire: Moi, je gare une partie de mes véhicules au
point A et l'autre partie de mes véhicules au point B. Alors, lorsqu'il
y aura des inspections qui doivent être faites, bien, il peut se
présenter à un ou l'autre. Mais, si on marque
«habituellement», on se restreint. C'est ça qu'on a dit, ce
matin. We restrict ourselves to one location.
M. Holden: I don't think so.
M. Elkas: Well, we debated it this morning.
M. Holden: I know. I was here.
M. Garon: Bien, je ne pense pas ça, au fond.
Une voix: Oui, mais...
M. Garon: Au fond, là, je vais vous dire ce que je pense
qu'il est. Là, on donne des explications, aujourd'hui, puis on se
justifie après coup. Moi, j'ai l'impression que c'était vraiment
le règlement qu'on voulait mettre dans la loi, l'endroit où,
habituellement, l'entreprise... l'automobile, le véhicule est
garé pour fin de remisage ou d'entretien.
Là, tantôt, on a enlevé
«habituellement», et on arrive avec une affaire qui n'a plus de bon
sens parce que, là, il va falloir marquer tous les endroits où il
y a du remisage ou de l'entretien. Et moi je pense que, ça, c'est une
erreur. C'est une grosse erreur qu'on fait là parce que ça va
amener à des abus administratifs.
Moi, je pense que c'est vraiment ça qu'on voulait faire: mettre
où est garé, habituellement, pour fin de remisage et d'entretien.
Ça veut dire normalement une place, la place d'affaires,
véritablement, la place où ça se passe, l'action.
Là, on a enlevé «habituellement» et on rend toute
l'opération incohérente. Et ça va mener à des
folies sur le plan administratif. Vous verrez. Ce n'est pour rien que vous le
votez sur division. Hein! Vous verrez!
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que l'article 27 est
adopté?
M. Elkas: Adopté.
Une voix: ...
M. Garon: Non, j'ai fait 60 lois, mais il n'y en a pas une qui
est pétée, pas une virgule qui est pétée, à
date, dans mes 60 lois que j'ai faites. Mais je n'ai pas vu d'affaires
ambiguës, jamais.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis, est-ce que l'article 27 est adopté?
M. Garon: Sur division. Une voix: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): Adopté sur division.
J'appelle l'article 28.
M. Elkas: «La présente loi entre en vigueur le
(indiquer ici la date de la sanction de la présente loi), à
l'exception des articles 2 et 4, des dispositions des articles 90.6 et 91.1
édictés par l'article 24 de la présente loi et de
l'article 27 qui entreront en vigueur aux dates fixées par le
gouvernement.»
L'application des dispositions, donc, l'entrée en vigueur sera
faite aux dates fixées par le gouvernement et retardée afin de
permettre aux personnes qui sont assujetties de disposer du temps
nécessaire pour s'y conformer.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que l'article 28, M. le
ministre... Oui. Je pense que M. Trudel pourrait compléter l'explication
à l'article 28.
M. Trudel (Michel): O.K. Les dispositions qui vont entrer en
vigueur ultérieurement ont trait à l'article 2... c'est sur la
publicité, les obligations relatives à la publicité, et
les autres sont justement les exigences à l'égard d'informer la
Commission des transports de la place où sont garés les
véhicules pour des fins de remisage et d'entretien.
M. Holden: Avez-vu une date en vue?
M. Trudel (Michel): Le temps d'informer adéquatement les
titulaires de permis.
M. Garon: Le temps de l'amender pour rendre la loi
applicable.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que l'article 28 est
adopté?
M. Elkas: Adopté.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): Adopté sur division.
J'appelle le titre du projet de loi, le titre étant Loi modifiant la Loi
sur le transport par taxi. Est-ce que c'est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): J'appelle le projet de loi dans
son ensemble, tel qu'amendé.
M. Elkas: Adopté.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): Sur division. M. le
député de Lévis, avez-vous des commentaires avant de
terminer nos travaux?
Conclusions
M. Garon: Pour vous dire que je viens justement de lire la revue
de presse que le ministre fait faire à son ministère. Et,
à TVA, ils ont justement fait un sondage d'opinion publique sur les
dispositions concernant les handicapés. Je peux vous dire que le sondage
était 91 à 9 contre les dispositions que vous avez
adoptées et...
M. Elkas: Telles qu'amendées?
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: Telles qu'amendées.
M. Garon: L'article ne le dit pas. Les handicapés ne sont
pas plus d'accord avec ce qui est là que ce qu'il y avait avant.
Alors...
M. Elkas: Transport bénévole, hein, pas le
taxi.
M. Garon: Transport bénévole, oui. Pardon? Le
transport bénévole, oui. O.K. J'aurais dû dire transport...
mais je voyais ça, tout à l'heure, là. Je ne sais pas si
je l'ai encore ici. Oui, je l'ai ici. Ah non! Je l'ai donné à Mme
la députée de Johnson, mais le sondage disait que c'était
91 à 9 contre les dispositions qu'on trouve dans le projet de loi.
Alors, je ne le savais pas. J'ai lu ça pendant la période des
questions, entre deux questions. Ça veut dire que les gens sont
favorables, ce que j'aurais estimé, mais, quand un gouvernement
vieillit, il n'entend plus, même si...
Une voix: Ils ont raison.
M. Garon: ...ou, s'il entend, il ne comprend pas. Ça,
c'est...
M. Holden: C'est le Alzheimer politique.
M. Garon: Oui. Dans certains cas, ça peut être... Ou
la schizophrénie politique, c'est-à-dire le dédoublement
de la personnalité. On dit une chose, puis on fait d'autre chose.
Alors... Mais qu'est-ce que vous voulez? Malgré tout, M. le
Président, comme je ne souhaite pas le malheur à la population,
je souhaite bonne chance au ministre...
M. Elkas: Merci.
M. Garon: ...à la Commission, au gouvernement et à
tous ceux qui vont administrer cette loi, parce qu'ils vont en avoir besoin
beaucoup.
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le
député de Lévis. M. le ministre, avez-vous quelques brefs
commentaires?
M. Elkas: J'aurais pensé, M. le Président, que le
député de Lévis serait pas mal plus optimiste que
ça. Il semble que les gens veulent s'impliquer. Le gouvernement est
à l'écoute. On parle de s'autodiscipliner. On l'encourage. On
donne les outils aux gens qui veulent les outils pour améliorer leur
sort. J'aimerais, tout d'abord aussi, remercier énormément le
député de Rousseau qui, avec les fonctionnaires, apporte ce que
le député de Lévis pense des fonctionnaires, les
fonctionnaires qui ont fait une job extraordinaire, dans leur tournée de
concertation, l'industrie des taxis, les avocats membres de cette commission,
qui nous ont aidé à mettre l'ordre dans quelque chose qu'il y a
bien longtemps que les gens attendent, aux opérateurs, les gens qui
administrent les compagnies de taxis, les ligues de taxis. Bon
succès.
Il semble que ça fait longtemps qu'on attend un service
semblable. Je sais que la population, surtout dans la grande région de
Montréal, qui souffre pendant des années de ne pas avoir un
service de limousine pour offrir à leur clientèle, il me semble
que c'est à peu près temps que le gouvernement fasse quelque
chose. Je suis heureux de faire partie d'un gouvernement qui sait au moins
agir. Je vous remercie beaucoup, M. le Président, et je remercie aussi
ceux qui ont participé à cette table, M. le député
de Lévis et celui de Westmount.
Le Président (M. Gauvin): Merci bien. M. le
député de Lévis voulait dire quelques mots.
M. Garon: Seulement un mot, parce qu'il y a un point...
M. Elkas: ...
(17 h 20)
M. Garon: ...sur lequel je dois dire que ça faisait dur,
au fond, de ne pas avoir un service de limousine à l'aéroport de
Montréal. Ça veut dire que ça n'a pas de bon sens. Toutes
les grandes villes ont un tel service, ce qui est nécessaire parce qu'il
y a des gens... Il y a une clientèle pour ça, et je suis
persuadé que les gens arrivent à l'aéroport, puis
demandent un service de limousine, puis il n'y en a pas pour ceux qui
l'utilisent, des fois, pour des raisons de sécurité ou d'autres
raisons, ça donne l'impression vraiment d'une ville en
débandade.
Je pense que, si on peut remettre en place un service de limousine le
plus rapidement possible... c'est pour ça, pas la seule raison, mais une
des raisons pour-
quoi même nous étions contre la façon de faire du
ministre. Nous n'étions pas contre l'objectif qui était de faire
en sorte qu'il y a des choses qui puissent fonctionner. Je pense qu'on n'a pas
choisi les meilleures façons de le faire. Je pense qu'on n'était
pas contre l'objectif.
Je remercie également le député de Westmount, qui
s'intéresse à ces questions-là, de la collaboration qu'il
m'a apportée dans l'étude de ce projet de loi, de même que
la députée de Johnson, qui n'a pas pu être présente
parce qu'elle est prise... Elle doit vaquer à d'autres occupations pour
jouer le rôle en Chambre, en charge des travaux de la Chambre pour
l'Opposition, qui n'a pas pu être ici, de même que ma
collègue, la députée de Marie-Victorin, aussi, qui a voulu
être présente à de nombreuses reprises pour faire valoir
des points de vue qui lui avaient été exprimés.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le
député de Lévis. J'aimerais d'abord remercier les membres
de la commission pour leur collaboration et tous ceux et celles qui ont
collaboré à ce projet de loi. La commission, ayant
complété son mandat, ajourne ses travaux à demain, 10
heures, pour un autre mandat.
(Fin de la séance à 17 h 22)