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(Dix heures douze minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements déclare sa séance
ouverte. Le mandat de la commission est de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 62, Loi modifiant la
Loi sur le transport par taxi. M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
Le Secrétaire: Oui. M. Gendron (Abitibi-Ouest) est
remplacé par Mme Vermette (Marie-Victorin); Mme Marois (Taillon) est
remplacée par M. Lazure (La Prairie); et M. Paré (Shefford) est
remplacé par M. Holden (Westmount).
Règlements du gouvernement (suite)
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. Alors, au
moment de l'ajournement des travaux, hier, nous étions à
l'étude de l'article 13. Nous avons adopté, sur division, le
paragraphe 6.1°...
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): ...et nous
étions à la discussion sur le paragraphe 6.2°. Et M. le
député de Lévis avait la parole.
M. Garon: J'avais la parole ou j'avais commencé?
La Présidente (Mme Bélanger): On achevait. On
finissait. Non, sans farce, c'était dans les dernières questions.
Alors, on n'a pas pris note de votre dernière phrase, là; il
faudrait sortir les galées.
M. Garon: Mais, ça, c'est un article de droit nouveau,
totalement, d'établir les facteurs. Ou s'il y avait des dispositions...
Est-ce qu'il y avait des dispositions semblables dans la loi actuelle ou si
c'est complètement nouveau?
M. Elkas: C'est nouveau.
M. Garon: C'est pour bureaucratiser davantage la Commission
ou...
M. Elkas: Pour encadrer les décisions. Michel, tu voudrais
ajouter?
M. Garon: Est-ce qu'on a un projet de règlement pour
établir les facteurs?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Trudel?
M. Trudel (Michel): Comme on l'a vu hier, les facteurs qu'on va
soumettre à la Commission dans le cadre du projet de règlement,
comme on le disait hier, donc, c'est des facteurs suffisamment larges pour
laisser toute la latitude pour sa discrétion. Et les trois principaux
facteurs sont les suivants: la demande en services de limousine, les conditions
propices à la saine concurrence et au maintien d'une offre de services
de limousine de qualité et le maintien d'une offre de services de taxi
adéquate.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Garon: Ce n'est pas si facile que ça de
déterminer c'est quoi une offre de limousine adéquate. Ce n'est
pas si simple que ça à déterminer. Bon. Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe
6.2° est adopté sur division.
Alors, 2° l'insertion, dans la première ligne du paragraphe
12° et après le mot «établir», des mots
«pour les agglomérations ou les régions qu'il
indique,».
M. Garon: Là, je pense... Êtes-vous sûr, M. le
ministre, là? Moi, là, je ne vous comprends plus. L'article
6.2°, à la rigueur, on peut dire un encadrement. Mais, là,
écoutez bien ça; «établir», ça va se
lire comme suit, avec l'amendement: «établir, pour les
agglomérations ou les régions qu'il indique, des normes, des
conditions ou des modalités de construction, d'utilisation et
d'entretien d'un taximètre [...] et prescrire les cas où le taxi
doit être équipé d'un taximètre de même que
l'endroit où il doit y être installé». Pourquoi
ça va varier d'une agglomération à l'autre ou d'une
région à l'autre? Ça n'a pas de bon sens, ça; le
taximètre va varier d'une région à l'autre.
M. Elkas: Posez votre question, je vais vous répondre.
M. Holden: Sur la question de l'emplacement du taximètre,
je sais que j'ai entendu plusieurs plaintes, parce qu'il y a des
municipalités qui disent que ça doit être plus haut pour
que le client le voie puis, dans une limousine, on ne peut pas voir un
taximètre ou tout autre...
M. Elkas: Limousine.
M. Holden: ...ou même dans un taxi...
M. Elkas: De luxe.
M. Holden: ...qui n'est pas un petit taxi. Ça doit
être uniformisé à travers la province, et je trouve qu'ils
ont raison de se plaindre, des fois, de certaines municipalités qui
ordonnent que le «meter» soit très haut placé. Pour
moi, ça dérange the look of the taxi. When it is high up, I find
it objectionable and I know some taxi drivers do to.
M. Elkas: Well. The law is very specific here, and the article
22, «le taximètre doit être visible par le client et son
affichage numérique doit être éclairé lors de sa
mise en fonction», je comprends que, dans certains cas, vous avez
l'appuie-tête, et la personne doit quasiment faire de la gymnastique pour
voir où se trouve le taximètre. Mais il doit être à
la vue. Ça, c'est la loi. Alors, s'il est monté un peu plus qu'on
n'aimerait, c'est sûr que, quand vous avez un «dashboard» qui
est beau et tout ça, on arrive et on lui met un morceau
d'équipement... Malheureusement, c'est pour le client, cette
affaire-là.
M. Holden: Mais ça bloque, des fois, la radio aussi.
M. Elkas: Bien, ça va dépendre du véhicule
que la personne a. Aujourd'hui, de plus en plus, les unités sont plus
petites et, avec la nouvelle technologie, c'est impossible de penser que...
Vous dites une limousine, mais un taxi, c'est un taxi. C'est seulement les
taxis qui les ont. Alors, la limousine, elle, n'en a pas besoin, mais les
règles du jeu sont là. Savoir où ils le placent. ..
M. Garon: Mais pourquoi varier ça pour des
agglomérations ou des régions qui...
M. Elkas: Bien, il y a des endroits, M. le député
de Lévis, où ils peuvent, ensemble, dans une
agglomération, décider qu'ils veulent avoir et, ça,
il y a eu un projet qui avait été étudié à
la CUM, et je ne suis pas sûr si ça avait été
étudié ici, à Québec, aussi ou ils
voudraient mettre un taximètre électronique qui émettrait
un reçu. Alors, au lieu de s'imposer, d'avoir des lois qui vont
s'imposer sur l'ensemble du Québec... On n'est pas pour avoir des places
comme, je ne sais pas, Acton Vale ou Windsor vous n'en avez pas à
Windsor à Windsor, peut-être, Richmond...
Mme Juneau: Richmond, ce n'est pas dans mon comté.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Elkas: Ah bon! O.K.
Mme Juneau: Je ne veux rien savoir de ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Juneau: Je laisse ça à mon collègue.
M. Elkas: Non, mais vous êtes... Magog, ces
régions-là où ils ont des taxis...
Mme Juneau: À Sherbrooke, il y en a. (10 h 20)
M. Elkas: On ne voudrait pas nécessairement s'imposer
à ces gens-là pour avoir une forme de taximètre. Les
autres vont peut-être vouloir regarder ce qui se passe dans la
région de Montréal ou de Québec, les grandes
agglomérations, et peut-être suivre, mais il ne faudrait pas avoir
une loi où on s'impose toujours sur l'ensemble parce qu'un groupe veut
avoir un type de taximètre.
Mme Juneau: Je trouve qu'on réglemente beaucoup, par
exemple. C'est réglementé de a à z. Je te dis que...
M. Elkas: Je vous dis, moi surtout que ça fera 20
ans au mois de mai que je fais de la politique active et j'ai toujours
dit, quand j'étais maire: «Too much government». C'est vrai
qu'il y en a trop. Mais, malheureusement, il faut protéger les gens
contre eux-mêmes, souvent.
Mme Juneau: C'est ça. M. Elkas: C'est
malheureux.
M. Holden: Non, c'est les fonctionnaires qui aiment ça,
les règlements.
M. Elkas: Ah, God! Non, non, non. Il ne faut pas dire ça.
Ces choses-là ne sont pas montées tout seules. C'est notre
clientèle qui, à mesure qu'on va de l'avant et qu'on
évolue, va dire: Écoute, ça ne marche pas dans tel ou tel
domaine. Et si on est à l'écoute, c'est sûr qu'on a une
obligation de faire des changements, mais pas toujours nécessairement
avec des règles. Ça peut se faire à l'amiable entre eux.
Mais, si vous pensez qu'on a des règles, regardez les ligues de taxis si
elles n'ont pas des règles elles aussi; elles en ont bien plus qu'on ne
peut en avoir. Mais ce n'est pas nous qui leur imposons d'avoir des
règles à l'intérieur de leurs opérations.
M. Garon: Le problème, dans la bureaucratie, vous savez,
vous mettez un gars à ne rien faire dans un bureau puis, au bout d'un
an, il a besoin d'un adjoint et il ne fournit pas.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: C'est ça. La bureaucratie, vous savez que c'est
le mouvement perpétuel. Mettez quelqu'un dans un bureau, il n'a rien
à faire et, au bout d'un an, il est débordé et il a besoin
d'un adjoint. Il s'est trouvé quelque chose à
réglementer.
M. Elkas: Mais quand on...
M. Garon: C'est ça. Alors, les gens sont pleins de bonnes
intentions; ils arrivent en politique et ils se disent: il faut
déréglementer. Et, après ça, quand ils arrivent
à la fin, vous voyez, ils prennent ça comme une fatalité.
Je vous écoute parler, là. Vous n'êtes plus le même
homme que quand vous êtes arrivé au gouvernement. Là,
aujourd'hui, c'est une fatalité; il faut se résoudre à
réglementer, à tour de bras.
M. Elkas: Non, mais je ne comprends pas le député
de Lévis, Mme la Présidente. Il nous accuse de ne pas être
à l'écoute de la clientèle, et la minute qu'on va
écouter et qu'on se fera présenter des mémoires par ces
gens-là... Un mémoire... Cette loi, ici, cet article fait partie
d'un mémoire qui a été présenté par la ligue
A 11.
M. Holden: Le centre de Montréal?
M. Elkas: Oui, oui, Ail.
M. Holden: Oui, oui, c'est le centre de Montréal.
M. Elkas: Alors, là, la concertation. Alors, on est
à l'écoute puis, si on ne faisait absolument rien, là on
nous accuserait de ne pas être à l'écoute. Vous nous avez
demandé d'avoir cinq ou six groupes, ici...
M. Garon: Oui.
M. Elkas: ...pour s'assurer qu'on les écoute, ces
gens-là, puis qu'on effectue des changements. Là, vous me dites:
Le ministre a changé. Je ne vous comprends pas. J'ai de la misère
à... Vous n'êtes pas consistant dans vos...
M. Garon: Non, moi, je ne dis pas que ceux qui vous ont
demandé, comme le groupe de Montréal qui vous a demandé un
taximètre d'une façon... Moi, je ne dis pas; c'est
peut-être bon, c'est peut-être ça. Disons que je suis
persuadé, par exemple, que c'est le même... Comme
«être visible», ça ne change pas
d'agglomération, la visibilité. Voir un taximètre dans le
taxi, ce n'est pas parce que je suis dans l'ouest ou dans le centre ou dans
l'est que le taximètre devient visible ailleurs. Ça donne quoi,
ça, de changer la localisation?
Deuxièmement, c'est que, si les gens ont le même genre
d'appareil, il va sans doute coûter meilleur marché, parce qu'ils
vont le faire pour tout le monde. Autrement, vous allez vous retrouver avec
toutes sortes de «home made». Je comprends qu'il y en ait un, qu'on
dise qu'au Québec il y a tel genre d'opérations. Et, à ce
moment-là, si tout le monde a le même genre de taximètre,
ils vont sauver de l'argent, parce qu'il va y avoir un modèle qui va
être fait, et il va être... Si on fait un genre de taximètre
pour des villes, quand vous avez enlevé les grandes villes, au
Québec, au fond, le monde ne me fera pas croire qu'il va y avoir un
taximètre différent dans les petites villes où il va y
avoir peut-être 15 taxis. Normalement, elles vont adopter le même
système que les autres parce que, autrement, il va coûter trop
cher. Deuxièmement, la visibilité dans une automobile, que
l'automobile soit à Montréal ou à Québec, la
visibilité, ça doit être au même endroit, dans le
même char. Je ne comprends pas trop, là.
M. Elkas: Ce n'est pas une question de visibilité,
là; ce n'est pas dans la loi, sauf...
M. Garon: C'est de ça que vous avez parlé.
M. Elkas: ...que la loi est là et dit qu'il doit
être visible pour le client. Ça, c'est normal.
M. Garon: C'est correct, ça.
M. Elkas: Pour le client.
M. Garon: Mais, pourquoi...
M. Elkas: Alors, je ne comprends pas...
M. Garon: Ce n'est pas ça. C'est pour changer... On dit
que maintenant le règlement va être différent; qu'il pourra
être différent pour les agglomérations ou les
régions qu'il indique. Un règlement par région ou par
agglomération, pour le taximètre, ça fait curieux,
ça.
M. Elkas: Non, non, il n'y a rien de curieux dans ça. Si
une ligue décide qu'elle veut convertir ses taximètres, un
taximètre électronique pour émettre des reçus, pour
avoir une meilleure comptabilité... Vous savez, il y a de grands
avantages, aujourd'hui...
M. Garon: Oui.
M. Elkas: ...à aller vers l'électronique.
M. Garon: Oui, c'est vrai.
M. Elkas: Les grandes compagnies qui se servent des taxis
beaucoup dans les grandes régions veulent s'assurer que les voyages sont
effectués dans les temps de travail pas le dimanche et le samedi.
Puis, ça, c'est du contrôle, ça. Ça se fait
ailleurs, ça se fait en Europe.
M. Garon: À moins que vous ne vouliez...
M. Elkas: Mais si vous avez une ligue à Montréal,
que ce soit la 11, la 12 ou la 5 qui décide qu'elle veut aller vers un
taximètre électronique, puis que la 11 décide: Nous
autres, on va attendre, pourquoi s'imposer sur l'ensemble? Puis si
Québec ne veut pas l'avoir, bien, on le fera quand ça sera le
tour de Québec.
M. Garon: À moins que vous ne vouliez garder un
marché secondaire pour les vieux taximètres qui vont être
abandonnés par ceux qui vont se moderniser. C'est ça que vous
voulez, peut-être: garder une vieille régie-
mentation pour les...
M. Elkas: En complément, M. Trudel. M. Garon:
...taximètres usagés.
M. Trudel (Michel): L'électronique, dans le domaine des
taximètres, permet beaucoup de choses. Il y a des taximètres,
maintenant, donc, comme M. le ministre le mentionnait, qui donnent des
reçus automatiques, donc, qui marquent l'heure, la date, le
numéro de chauffeur, la distance parcourue, etc., et, évidemment,
le tarif.
M. Garon: II n'y a pas beaucoup de monde qui fait ça.
M. Trudel (Michel): Non, mais ça existe. D'autre part, il
y a des taximètres, également, qui permettent l'insertion des
cartes de crédit et l'enregistrement de ces modes de paiement là.
Il y a des taximètres électroniques qui permettent la
comptabilité séparée, si on fait du taxi collectif, selon
le nombre de passagers à bord, donc une tarification différente
selon les passagers. Il y a beaucoup de différentes facettes que
l'électronique permet dans l'application des taximètres. Et,
évidemment, s'il y a un projet particulier pour une agglomération
ou pour un territoire, il y a une concertation et on voudrait, pour
l'application de ça, être équipé de ce genre
d'outils électronique là, on pourrait, à ce
moment-là, répondre à cette demande-là et non pas
affecter d'autres territoires qui, pour l'instant, ne sont pas concernés
par un projet similaire.
M. Holden: Mais, là, vous donnez le pouvoir à une
agglomération d'imposer à ces gens une telle sorte de...
M. Trudel (Michel): C'est le gouvernement. C'est un pouvoir
réglementaire que se donne le gouvernement, mais on agit en concertation
avec les gens de l'industrie. Si, dans un territoire donné, on nous dit
que, là, il faudrait atteindre ce niveau, on est rendu à ce
niveau-là dans notre développement de marché et on
voudrait avoir cet outil-là, et on veut le rendre obligatoire, bien,
effectivement, on travaillera avec eux.
M. Holden: Vous laissez le choix à chaque
agglomération de décider si, elle, elle veut adopter un tel
système?
M. Trudel (Michel): C'est juste l'idée que, s'il y a des
projets particuliers dans certains territoires, on sera en mesure d'y
répondre par territoire et non pas avoir le carcan d'obliger le reste de
la province à suivre.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Johnson.
Mme Juneau: Merci beaucoup, Mme la Présidente. Vous dites
que ça existe déjà, ce genre de taximètres
électroniques. Est-ce que les coûts sont extrêmes par
rapport à ceux qui existent déjà, les conventionnels?
M. Trudel (Michel): Je ne suis pas familier avec les coûts,
mais ils sont supérieurs, des coûts plus élevés.
Une voix: ...
M. Trudel (Michel): Pardon? Non, ce n'est pas le triple...
Mme Juneau: Non?
M. Trudel (Michel): ...parce qu'ils ont déjà les
taximètres électroniques, pour la plupart, à
Montréal.
Mme Juneau: Est-ce qu'on peut penser qu'à un moment
donné il y aura, dans votre réglementation, une certaine
obligation que lorsque l'autre deviendra brisé ou quelque chose comme
ça, quand ils auront à refaire, qu'ils fassent avec un
électronique comme celui-là?
M. Trudel (Michel): Oui. Si, éventuellement, on adoptait
un changement dans un territoire donné pour prescrire un type de
taximètre, peut-être qu'il pourrait y avoir une clause
grand-père pour que ceux qui opèrent déjà avec un
vieux taximètre puissent le garder pendant un certain laps de temps.
Mme Juneau: Puis, on «peut-u» imaginer, pour le
client, toujours, qui exige une meilleure visibilité de ça, qu'il
y aurait l'installation de ces... Je ne sais pas de quelle façon c'est
fait, mais l'installation au-dessus de la fenêtre avant, là. J'ai
déjà eu, moi... Ma dernière voiture, c'était une
Chrysler Fifth Avenue, puis j'avais, au-dessus de la vitre en avant une
espèce de... qui indiquait le sud, l'est, l'ouest et la
température. Alors, si le fameux taximètre était
installé là, le client aurait une bonne visibilité
là-dessus puis il saurait exactement où il s'en va.
M. Garon: Des gros chars, là. (10 h 30)
Mme Juneau: Que tu en aies un gros ou un plus petit, tu as quand
même le toit de la voiture qui pourrait être... Si la fameuse
boîte pour le taximètre est faite horizontalement, là, au
lieu d'être de même, vous pourriez l'installer tout aussi bien
là, avec le châssis de ça qui serait visible pour le client
en arrière.
M. Elkas: Ça va dépendre du manufacturier, mais je
pense que c'est un point qui est vendable; ça fait partie du marketing
du produit.
M. Trudel (Michel): II y a la question du fil aussi; il faut
qu'il passe quelque part. Il y a...
Mme Juneau: Mais il passe bien un fil pour nos
téléphones cellulaires.
M. Trudel (Michel): Théoriquement, c'est possible,
effectivement, de le prescrire mais, commme je vous le dis, pour l'instant, ce
n'est pas dans les projets; ça n'est pas discuté.
Mme Juneau: Ça se «peut-u» que ça
devienne obligatoire, ça, à un moment donné?
M. Trudel (Michel): Un affichage comme celui-là?
Mme Juneau: Oui, bien, je veux dire, en termes
d'électronique, pour le changement.
M. Trudel (Michel): Moi, je dis que, techniquement, c'est
possible; en termes de pouvoir réglementaire, c'est possible, mais,
ça, on n'agirait là-dedans que s'il y avait une demande formelle
des gens de taxi. Ou encore si la Communauté urbaine de Québec,
par exemple, disait: Les taximètres sont installés un peu
partout, c'est toujours visible, mais on fait des gymnastiques
différentes; si on voulait normaliser, par exemple, l'affichage, bon, on
aurait les outils pour répondre.
Mme Juneau: Est-ce qu'une demande comme ça, ça
provient plus du public? Parce que vous dites que vous faites ça en
concertation avec les gens du milieu; est-ce qu'une demande comme ça,
pour changer le taximètre, provient plutôt du client que du
propriétaire de taxi?
M. Elkas: Je peux répondre à la question. Les
agglomérations, c'est sûr qu'elles veulent augmenter leur
efficacité. Il va sans dire qu'elles cherchent des marchés, comme
je l'ai mentionné hier, des nouveaux marchés. Si elles peuvent
démontrer à leur clientèle qu'il y aura une meilleure
façon d'émettre des reçus, par exemple, une meilleure
façon d'émettre de façon mensuelle toutes les courses qui
ont été parcourues par des employés, par exemple... Vous
savez comme moi que, quand vous vous rendez ici, à Québec, comme
à Montréal, il y a bien des gens qui se promènent en taxi.
Et à quelle heure ils se promènent? Des fois, l'employeur se
demande souvent la question: Est-ce que, vraiment, c'est un voyage de plaisir
ou un voyage d'affaires? Et, dans ce cas-là, certains vont se retirer et
dire: Peut-être qu'on n'encouragera pas trop le trafic des taxis, alors
on va demander aux gens de se servir de leur automobile, ou des choses
semblables, et payer le millage. Si une compagnie décide qu'elle peut
démontrer... Et c'est un outil de marketing ça, c'est un service
qu'ils offrent à la clientèle. S'ils arrivent avec quelque chose
de semblable, je pense que ça va augmenter le nombre de voyages, parce
que c'est contrôlé.
Mme Juneau: N'est-il pas exact aussi qu'au niveau des
ministères les fonctionnaires se servent de billets pour avoir le droit
de prendre un taxi, une voi- ture-taxi? À ce moment-là, s'il y
avait... Une voix: Ce n'est pas nouveau.
Mme Juneau: Oui, c'est ces billets-là. Est-ce qu'à
ce moment-là l'utilisation de ça... Bien, ils seraient
obligés, bien sûr, d'avoir l'accord du responsable, mais avec son
billet de taxi qui viendrait de façon électronique, ça
serait beaucoup plus facile pour vérifier, autant pour tenir la
comptabilité de la personne qui utilise le taxi que pour le
ministère en question qui, lui, a des comptes à rendre en ce qui
a trait à l'utilisation des taxis.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): Comme je le disais tantôt, il y a des
taximètres qui permettent l'enregistrement des cartes de crédit.
La même chose existe également pour des cartes maison ou des
coupons à usage unique avec une bande magnétique, comme pour les
billets de métro à Montréal; il y a une bande
magnétique sur le billet. Alors, ça permet donc de passer
ça dans...
Mme Juneau: Le taximètre.
M. Trudel (Michel): ...le taximètre, dans la boîte
enregistreuse et, effectivement, la facturation, ensuite, se fait directement
de l'entreprise au ministère.
Mme Juneau: Mais, ça, ce n'est pas tout le monde,
là, hein. Ce n'est pas...
M. Trudel (Michel): Non, non, mais c'est des possibilités
électroniques ...
Mme Juneau: C'est des possibilités. O.K.
M. Trudel (Michel): ...qui existent. Et on en a vu certaines
applications. Donc, c'est valide une seule fois, et on sait le nom du
fonctionnaire, de taxi, la date, l'heure, le kilométrage total, etc.
Mme Juneau: Et au nombre que les ministères utilisent,
à ce moment-là, je pense que ça serait peut-être la
solution de part et d'autre.
M. Trudel (Michel): Encore une fois, c'est l'objet du pouvoir qui
est donné à l'effet que, si on voulait le faire dans la
région de Québec, ça pourrait être fait dans la
région de Québec, théoriquement.
Mme Juneau: Ah oui! Absolument.
M. Trudel (Michel): Sans le rendre obligatoire partout dans les
autres...
Mme Juneau: Ça serait peut-être...
M. Elkas: Mme la députée de Johnson, vous
savez que ça a été notre «motto» depuis
longtemps. On a toujours été à la recherche de
l'efficacité et on va s'y rendre.
M. Garon: Avez-vous lu le rapport Scowen? Il vous disait de
diminuer les règlements.
M. Elkas: Ça, ça va permettre d'en réduire,
des règlements. C'est une façon facile de faire des choses. On ne
touchait pas aux taxis, dans le rapport Scowen.
Mme Juneau: Qu'est-ce que vous étiez pour me dire, M. le
ministre?
M. Holden: II cherche l'efficacité.
Mme Juneau: Ah, oui! Il cherche l'efficacité. Je
comprends.
M. Elkas: Non, toujours à la...
La Présidente (Mme Bélanger): Par contre, il y a
une chose que je trouve bizarre...
M. Elkas: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): ...c'est qu'on parle
de déréglementer. On dit qu'on a trop de règlements puis,
Mme la députée de Johnson, dans son intervention, voulait qu'on
oblige les taxis à mettre leur taximètre d'une façon
spéciale. Tout en disant qu'on réglemente trop, on voudrait faire
d'autres règlements.
Mme Juneau: Non, mais, moi, le but que je recherchais, Mme la
Présidente, c'est que le client qui utilise le taxi et qui se plaint
qu'il est obligé de s'étirer le cou pour voir où ça
en est rendu, la course, je pense... Moi, c'est en termes d'efficacité
pour le client ou la cliente qui utilise ce mode...
La Présidente (Mme Bélanger): Par contre, vous
demandez quand même que le gouvernement exige qu'en fabriquant l'auto et
qu'en installant ça on le mette de façon à ce que le
client voie plus facilement.
Mme Juneau: Bien, c'est justement pour une raison
d'efficacité. Encore une fois, madame, si...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, mais c'est de la
réglementation.
Mme Juneau: .. .par le fait même, on économise, en
termes d'argent, des centaines de milliers de dollars en ce qui a trait
à l'utilisation de... Je te dis que...
M. Elkas: En réglementant.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça.
Mme Juneau: En tout cas, moi, je trouve que...
M. Elkas: Ça, on le partage avec vous. On va
réglementer où on peut se rendre plus efficaces et où on
peut donner un meilleur service à notre clientèle.
La Présidente (Mme Bélanger): En faisant des
règlements.
M. Elkas: Dans certains cas...
Mme Juneau: Mais il faudrait ôter les guili-guilis et
utiliser les choses qui ont du bon sens. Arrêtez de réglementer
sur des guili-guilis et utilisez des choses qui pourraient être rentables
pour le gouvernement autant que pour la clientèle.
M. Elkas: Est-ce que vous me suggérez, Mme la
députée de Johnson, que j'impose ce fameux taximètre
électronique?
Mme Juneau: Je n'ai pas à vous suggérer d'imposer
quoi que ce soit. Je pense que vous êtes titulaire du ministère
des Transports, et c'est à vous à prendre cette
décision-là, sauf qu'on peut... Je pense qu'il est du devoir de
chacun des membres de la commission d'apporter certaines choses qui pourraient
aider l'ensemble de la situation quand on discute sur une loi ou une autre, et
c'est justement la raison qui me fait discuter ouvertement, ou penser tout haut
des choses qui pourraient être applicables et apportées pour vous
aider.
M. Elkas: O.K. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que le
paragraphe 2° est adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division.
J'appelle le paragraphe 3°: le remplacement du paragraphe 13° par le
suivant: «13° prescrire les marques, les modèles et
l'âge maximal ou minimal de fabrication des automobiles pouvant
être utilisées pour effectuer le type de transport par taxi qu'il
indique».
M- Holden: Mme la Présidente, l'âge maximal ou
minimal, quand on fait une inspection, quoi, deux fois par année, je
trouve que l'âge maximal ou minimal, ce n'est pas ça qui est
important. On peut avoir une automobile qui a fait 5 ans et 50 000
kilomètres, et une autre 2 ans et 500 000 kilomètres. C'est
l'inspection qui est importante. On fait une inspection deux fois par
année. À quoi ça sert d'avoir l'âge maximal et
minimal?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre.
M. Elkas: Ceci s'applique... Vous voyez dans le projet de loi
tous les volets qui touchent les véhicules antiques. Alors, il faut
déterminer ce qui est antique en incluant un article comme tel.
M. Holden: Pour la vraie antiquité d'une automobile?
M. Elkas: Yes, because they are used... Yes, they are used with,
you know... It is «taxi spécialisé».
M. Holden: Alors, on dit: Bon, c'est une antiquité, alors
c'est prouvé par un tel...
M. Elkas: II y a un volet dans la loi. Il y a déjà
un volet dans la loi.
M. Garon: Où? Dans la loi actuelle?
M. Trudel (Michel): Dans le projet de loi, ici, il y a des
dispositions concernant les véhicules antiques; il y a un permis pour
les véhicules antiques. (10 h 40)
M. Garon: Oui, mais, là, ce n'est pas ça. Vous
remplacez un article qui disait de prescrire les marques et les modèles
des automobiles pouvant être utilisées pour effectuer le type de
transport par taxi qu'il indique au paragraphe 13°. Mais, là,
vous remplacez ça et vous venez dire que 13° est nécessaire
pour les véhicules antiques. Là, les véhicules antiques,
c'est une affaire, c'est une catégorie spécialisée. Mais,
là, l'âge d'une automobile, ça dépend de l'entretien
que chacun y fait. Moi, je vais vous dire, vous viendrez voir mon automobile.
Je l'ai fait nettoyer pour le printemps, comme je le fais deux fois par
année, le printemps et l'automne. Vous auriez l'impression... Et j'ai
pourtant une automobile qui a 200 000 kilomètres, une 1988, et qui a
l'air d'une neuve: pas de rouille, parfait état.
M. Elkas: Je ne touche pas à votre véhicule. Ce
n'est pas...
M. Garon: Non, non. Ce n'est pas ça que je veux dire. Je
veux dire que l'âge, ça ne veut rien dire. On peut avoir des
automobiles... Moi, je n'ai jamais conduit une automobile si longtemps de ma
vie, jamais.
Une voix: Quelle marque? M. Garon: Honda.
M. Elkas: C'est l'article 24. Pour répondre au
député de Lévis, c'est l'article 24 de cette loi...
La Présidente (Mme Bélanger): Une publicité
pour la marque, M. le député.
M. Elkas: ...section 93, qui introduit le taxi
spécialisé et le véhicule automobile antique.
M. Garon: On va encourager l'efficacité. On ne peut pas
parler des deux côtés de la bouche en même temps. Je me
rappelle le débat sur le libre-échange.
M. Elkas: C'est une demande qui nous est venue lors de la
consultation parce que, vous le savez comme moi, dans certains cas, il peut y
avoir une limousine de 12, 13, 14 ans qui peut être vraiment minoune
aussi. Par contre, il faut aussi avoir un règlement, la partie et le
volet qui touchent tout véhicule spécialisé qui est de
type antique.
M. Garon: Pourquoi on n'en fait pas une catégorie
spéciale? Parce que, là, on met ça dans la
catégorie générale. S'il y a une catégorie antique,
qu'on dise qu'il y a une catégorie antique. Mais, là, moi, je
pense que l'entretien d'une automobile, ça dépend de chacun. Il y
a des gens... Je voyais un article, une fois, dans le journal. Il y avait un
chauffeur de taxi, à Montréal, qui avait une automobile qui avait
plus que 1 000 000 de milles.
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Oui. 1 000 000 de milles. Il disait que c'était
ce qui était le plus économique parce que, quand tu as
remplacé une pièce une fois, tu as une garantie à vie.
Parce que, normalement, tu ne la remplaces pas plus qu'une fois. Alors, lui, il
dit: C'est l'automobile la plus économique parce que, maintenant, il
peut remplacer la troisième fois, la quatrième fois gratuitement.
Il y avait un article là-dessus. Le monsieur était rendu... Mais
il paraît qu'il prenait un soin extraordinaire de son automobile qui
avait l'air en parfait état. Il resserrait même les boulons une
fois par année. Il faisait le tour de l'automobile et il resserrait tous
les boulons. Il en faisait un entretien extraordinaire et il avait... Parce
qu'on peut avoir des automobiles, au fond... L'âge, ça
dépend de chacun. Il y a des gens qui s'occupent de leur automobile, il
y en a qui ne s'en occupent pas. Il y a des automobiles qui rouillent, il y en
a d'autres qui rouillent moins. Moi, je pense que l'âge en soi ne veut
rien dire. Ça dépend de l'entretien qu'on en fait, ça
dépend...
Mais si le but de l'article, c'est de faire une catégorie de
modèles antiques, pourquoi on ne le dit pas clairement? Là, ce
n'est pas ça qu'on fait. On dit: «prescrire les marques, les
modèles et l'âge maximal ou minimal de fabrication des automobiles
pouvant être utilisées pour effectuer le type de transport par
taxi qu'il indique». Là, on va arriver encore avec des affaires
bureaucratiques, de sorte que quelqu'un qui a une automobile qui peut
être en bon état va être obligé de la laisser tomber
parce qu'on va dire que, normalement, une automobile, après tant
d'années, c'est fini.
M. Holden: II y a des inspections.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Savard.
M. Savard (Gilles): Au niveau de la disposition, un des objets de
la disposition, c'est effectivement de pouvoir permettre l'introduction d'un
permis pour véhicule antique. Je vais revenir ensuite au deuxième
aspect de la disposition. C'est qu'il faut pouvoir décréter
quel-
que part, par règlement du gouvernement, qu'une voiture antique,
ce n'est pas forcément une voiture de 10 ou 12 ans mais qu'une voiture
antique est une voiture qui a peut-être 30 années, au moins,
d'âge. Ça, c'est un des objectifs.
Le second objectif, c'est effectivement de pouvoir, si le gouvernement
le juge à propos, établir un âge maximal pour une
automobile qui est taxi. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'un véhicule-taxi
peut facilement rouler 100 000 kilomètres par année. On peut
contester les 100 000 pour en mettre même 50 000 ou 60 000, si vous
voulez. Ce kilométrage-là se fait principalement dans des milieux
urbains. Effectivement, le vieillissement d'une automobile-taxi, si on regarde
au niveau des statistiques générales, est beaucoup plus rapide
qu'une voiture qui est utilisée uniquement pour une consommation
personnelle, pour des besoins personnels. Plusieurs de ces
véhicules-là vont être sur la route si je prends
l'exemple de la région de Montréal quelquefois
jusqu'à 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Ces
véhicules-là sont loués par périodes de temps
à des chauffeurs différents. Donc, ces véhicules-là
nécessitent déjà beaucoup d'entretien au niveau des
vérifications mécaniques.
S'il y avait effectivement une norme qui était fixée, qui
établisse, là, qu'à compter de je ne sais pas, moi
huit ans ou de sept ans, un véhicule ne peut être
immatriculé comme taxi, ça pourrait éviter aussi beaucoup
de frais au niveau des vérifications mécaniques qui vont faire en
sorte tout simplement de déclarer le véhicule, dans plusieurs des
cas, comme n'étant pas utilisable. Il va y avoir des listes de
réparations. Plus le véhicule est âgé, plus les
listes de vérifications mécaniques lors de l'inspection sont
longues. Et ça coûte tellement cher au titulaire que, de toute
façon, il doit changer. Dans les faits, ça revient à
ça.
Effectivement, moi aussi, j'ai appris qu'il y a une personne au
Québec qui a un véhicule d'à peu près maintenant
une trentaine d'années on peut le considérer comme un
véhicule antique qui est effectivement sur un service commercial,
mais ce n'est pas un véhicule qui va rouler tout à fait avec la
même fréquence que le taxi du centre-ville de 24 heures par jour.
Et c'est un véhicule qui demande beaucoup d'entretien. Par contre, c'est
la passion de son propriétaire, c'est un véhicule qui est
formidable je l'ai vu, en passant mais, ça, c'est vraiment
une exception, et je n'en connais pas beaucoup qui peuvent conserver un
véhicule-taxi qui va être âgé, tout en pouvant offrir
aux citoyens du confort avec le véhicule, et de la
sécurité aussi.
M. Holden: Mais...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Westmount.
M. Holden: ...souvent, les taxis, en Angleterre, c'est
spécialement fait, mais ça dure 20 ans. Et je ne sais pas
pourquoi le gouvernement doit décider à quelle année un
chauffeur de taxi qui prend bien soin de son taxi doit changer de voiture. Je
trouve qu'ils devraient être libres.
Mme Vermette: C'est de la libre concurrence, dans le fond. Si
vous allez pour louer les services d'une limousine et que c'est une vieille
limousine, généralement, dans notre contrat, avant de signer, on
s'informe, finalement, quelle voiture on va nous offrir, la date de la voiture.
C'est de la libre concurrence aussi. S'il n'est pas capable d'offrir une
limousine de l'année ou, en tout cas, dans les modèles
récents, bien, ça aussi, ça va faire... C'est son
commerce. C'est à lui, finalement. Mais qu'on l'écrive dans la
loi, je trouve ça, en tout cas, assez particulier, surtout de la
façon que c'est formulé. À mon avis, c'est mal
formulé; ce n'est pas clair, la façon que c'est formulé.
Alors, c'est plutôt dans ce sens-là parce que, dans le fond,
ça coûte très cher, ces limousines-là. Tu ne peux
pas changer les modèles à tous les deux, trois ans.
M. Elkas: Allez-y. Moi, je vais revenir à votre
question.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Savard.
M. Savard: Dans le cas de la limousine, ça peut être
une chose. Dans le cas du taxi, une autre. Par contre, si vous regardez
à la fin de l'article 60, le dernier paragraphe, dans la loi actuelle,
on dit: «Les normes, conditions, restrictions, modalités, droits
et autres prescriptions établies par un règlement
édicté en vertu du présent article peuvent varier selon la
catégorie de permis visée.» Donc, la disposition introduite
par le paragraphe 3° de l'article 13 du projet de loi ne ferait pas en
sorte qu'en l'imposant, en l'adoptant... Et si le gouvernement
édicté un règlement en disant que les
véhicules-taxis ou les voitures qui font du transport de personnes
contre rémunération ne doivent pas avoir plus, supposons, de 10
ans d'âge je n'ai aucune idée du chiffre, là; je
vous donne un chiffre comme ça ça ne fait pas en sorte que
le même gouvernement ne pourrait pas aussi dire que cette norme-là
s'applique dans le cas d'un taxi et ne s'applique pas dans le cas de la
limousine, ou s'applique dans le cas de la limousine et ne s'applique pas dans
le cas du taxi.
Ça sera au gouvernement, à ce moment-là, de prendre
sa décision, mais il a quand même un outil qui est assez souple
pour pouvoir, selon, justement, les catégories de permis, nuancer. Il
pourrait peut-être dire je ne sais pas, moi un taxi, c'est
7 ans, une limousine c'est 15 ans, ou ne rien dire dans le cas de la limousine
et dire quelque chose dans le cas du taxi. Il a quand même un outil qui
est assez souple, par le dernier paragraphe de l'article 60 actuel, pour
pouvoir nuancer les positions qu'il voudra prendre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre. M.
Elkas: C'est vrai. Le Metro Cab de Londres a
une durée de vie d'environ 16 ans. C'est une unité qui
nous intéresse énormément, parce qu'elle sert à
deux choses aussi: non seulement au transport de personnes mais aussi les
personnes handicapées. On peut permettre aux fauteuils roulants... On
peut leur donner accès. Ce n'est pas tout le monde qui est prêt,
par contre, à dépenser 35 000 $ pour en faire l'achat. Ça,
on fait face à ça. (10 h 50)
Vous parlez de la libre concurrence dans le cas des limousines. Oui, je
comprends bien que vous pouvez appeler la compagnie qui a les modèles
les plus récents, mais, dans le cas des taxis, quand ils sont
alignés dans une station de taxi, vous arrivez et, la première
auto, c'est... Je ne dirai pas la marque, mais c'est une petite voiture
à peu près ça de long, à quatre roues vous
en avez déjà, peut-être, entendu parler qui brasse
assez souvent, mais il y en a, des taxis semblables, sur le territoire, et il
faut éviter ça. Ce n'est quasiment pas sécuritaire. Et
là tu arrives au poste de taxi, et là c'est Pengueulade: C'est
moi que tu dois prendre, c'est les règles du jeu. Tu essaies de le
sauter. Tu ne devrais pas être assujetti à des choses
semblables.
Alors, je pense que c'est important, parce que la ligue de taxi le
demande. Ce n'est pas comme si c'était nous autres qui l'imposaient. La
ligue de taxi voudrait qu'on ait une loi qui nous permette de
réglementer et, après discussion avec eux, qu'on arrive avec des
barèmes qui soient vraiment acceptables pour le milieu. On parle
toujours du service à la clientèle; c'est le client dont on
parle, et c'est sûr que le client... Il y a le taxi lui-même, mais
le client que lui aussi dessert. C'est important que pour que lui fasse une
piastre... Il se plaint toujours que l'argent est rare mais, pour rendre le
service efficace, il faut que l'ensemble se prête et offre quelque chose
qui est vraiment voulu par le milieu.
Mme Vermette: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Je voulais juste renchérir par rapport
à ce que vient de dire le ministre. C'est que ça vaut
peut-être pour des voitures qui sont passées date ou plus ou moins
secures, mais ça vaut peut être pour des voitures de modèle
récent aussi. Moi, je sais que quand je viens pour prendre un taxi, et
qu'il y a un Econoline, je vais vous dire qu'il faut que j'ouvre la porte, et
j'ai mes valises, et il faut que je fasse ça, et rentrer
là-dedans. Je n'embarque jamais, j'attends le troisième. Jamais
je n'embarquerai là-dedans. Pourtant, on est obligé de prendre
ça on n'a pas le choix ou des affaires de ce
style-là aussi, style camion un peu, et on est obligé de les
subir. Ça fait que ce n'est pas nécessairement en fonction de la
date non plus. Quand je suis obligée de monter une marche, et tout
ça, et que ça ne me tente pas, ou je suis habillée
très chic et je suis obligée de faire ça parce que c'est
celui-là qui est là... Ce n'est pas le diable mieux non plus,
là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre. M.
Elkas: Ça...
Mme Vermette: On n'a pas le choix, ça non plus.
C'est...
M. Elkas: À Québec, apparemment, il y en a un, et
ce taxi-là, évidemment, il est polyvalent. Vous avez des
situations où plusieurs personnes qui arrivent ici veulent transporter
leurs skis; ils sont plusieurs, alors il y en a un...
Mme Vermette: Oui, mais je parle de Montréal.
M. Elkas: ... sur plusieurs qui offre... Mais c'est justement,
une ligue de taxi décide qu'elle va offrir un service. Alors, si tu veux
te promener d'une place à une autre mais que tu veux apporter tes skis,
ou vous êtes plusieurs et vous le savez que cette compagnie offre ce
service... C'est du «enhancement», ni plus ni moins.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Johnson.
Mme Juneau: Quand vous parlez du coût des voitures de taxi
en Angleterre, si tu calcules la longévité du véhicule, je
pense que tu n'es pas perdant, bien au contraire. Deuxièmement, en ce
qui a trait au choix des véhicules, n'existe-t-il pas, au niveau
je ne le sais pas, je vous le demande des flottes de taxis, une
espèce de code de déontologie qui ferait en sorte que telle
petite boîte à beurre, comme vous en avez fait la
démonstration tout à l'heure, n'aurait pas sa place dans une
flotte de taxis qui pense que le client doit être le premier à
satisfaire, et ainsi de suite? Est-ce que ça existe déjà
au niveau des flottes de taxis, une espèce...
M. Elkas: Mais, pour avoir un code semblable, il ne faut pas que
ce soit reflété dans un règlement. Il ne faut pas s'en
sortir...
Mme Juneau: Non, non, mais je vous demande...
M. Elkas: Vous êtes sur le taxi Metro Cab ou... Oui. Metro
Cab, si vous me permettez, j'ai eu l'occasion de me rendre en Angleterre, ma
première année. C'est parce qu'on avait le fameux problème
du taxi adapté. J'ai bien cru que c'était une option qu'on
pourrait rendre disponible aux grandes agglomérations, ou même aux
plus petites. Une partie de leur flotte qui aurait ce type de service pourrait
nous aider à réduire nos coûts et rendre le service plus
accessible aux personnes handicapées. Vous savez comme moi, le transport
adapté dans la région de Montréal, par exemple, limite ses
heures. Alors, une personne qui est en fauteuil roulant, avec son ami qui est
aussi en fauteuil roulant, veut aller dans un restaurant un soir et ils ne
veulent pas être limités par les heures du transporteur; ils
voudraient avoir la chance de peut-être prendre le
téléphone, appeler, et dire: Ecoute, viens donc nous
chercher à 1 heure, et avoir ce service disponible qui pourra leur
permettre d'avoir accès au taxi sans débarquer de leur fauteuil.
Ils les embarquent directement dedans. J'ai trouvé la formule
extraordinaire. c'est sûr que, pour l'importer ici, il y a la conversion
de droite à gauche qui est très dispendieuse. moi, je trouve
qu'il y a un marché pour. mais encore, il reste que les ligues de taxi,
il va falloir qu'elles fassent des gestes. on ne peut pas arriver et dire: on
vous impose un pourcentage. moi, ce que j'aurais pensé... on prend la
région de sherbrooke comme exemple. on aurait peut-être eu 10 % ou
15 %, ce qui représente, en effet je pense que c'est ça
qu'ils ont, 100 véhicules, à sherbrooke ou 110 15 % de la
flotte. quand je parlais d'améliorer le marché, il me semble que
c'est une façon de le faire. et ça va réduire les
coûts à la société, en effet, parce que moins de
transport adapté par bus.
Mme Juneau: Moyennant des incitatifs: que ça leur
coûte moins cher pour le permis.
M. Elkas: II y aurait des formules semblables qu'on pourrait
envisager aussi. Je suis vendu, madame, alors il ne reste qu'à
convaincre aussi l'industrie du taxi de faire les gestes aussi.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. Est-ce que le
paragraphe 3° est adopté?
M. Holden: Est-ce que ça marche bien dans la neige?
M. Elkas: Ils sont plus bas que les nôtres.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, là, on
pourrait revenir au projet même? Est-ce que le paragraphe 3 ° est
adopté?
M. Garon: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
paragraphe 3° est adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division.
J'appelle le paragraphe 4° qui est de remplacer le paragraphe 14°:
«14.1° établir un écart, en pourcentage, entre les taux
et tarifs des types de transport qu'il indique et, le cas
échéant, pour le territoire et selon les modalités qu'il
indique».
M. Garon: Je vous dis qu'on est loin de... 14°, ça
remplace quoi? Non, c'est un nouveau.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 60 de la
loi actuelle.
M. Garon: Est-ce que le ministre peut nous dire qu'est-ce qu'il
veut faire avec cette disposition-là?
La Présidente (Mme Bélanger): Ça ne remplace
pas, M. le député, c'est «insérer
après»; ça ajoute.
M. Garon: Non, je sais, ça ajoute.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: La loi exige, dans le moment, Mme la Présidente,
qu'un chauffeur de limousine ne peut en aucun temps établir le prix du
service à un montant inférieur à 40 $. Si on regarde la
région de Montréal, c'est 24 $ pour un voyage entre le
centre-ville et Montréal, alors...
Une voix: Dorval.
M. Elkas: Et Dorval, excusez.
Une voix: Combien?
M. Elkas: 24 $. Alors, on regarde l'écart, et on dit:
O.K., pour le chauffeur de limousine, lui, il ne peut pas charger moins que 40
$. Au niveau des limousines de grand luxe, on prend un montant de pas moins de
80 $. Alors, si les tarifs du taxi augmentent, il faudrait maintenir un
écart entre les deux.
M. Garon: On fait des beaux discours sur la concurrence, le
libre-échange, la déréglementation; après
ça, il faut maintenir les écarts. Pourquoi maintenir des...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: À la base, le problème, c'est qu'on veut
éviter qu'on ait de la concurrence. On établit une concurrence
déloyale.
M. Garon: Pourquoi la concurrence déloyale? (11
heures)
M. Elkas: On veut éviter qu'une personne qui transporte
par limousine, par exemple, qui est établie à 40 $, aille jouer
dans le terrain du taxi qui, lui, opère avec un taximètre. Je
pense qu'on en a parlé, évidemment, hier qu'on voulait
éviter que la personne... Parce que le contrôleur routier ou le
bureau des taxis va faire la surveillance pour s'assurer... Une fois que tu
entres dans une catégorie de limousine spécialisée, bien,
tu restes là pendant une période de deux ans. Là, il n'est
pas de question de revenir et de faire de la concurrence contre un chauffeur de
taxi. Tu as fait un choix. Alors, il faut maintenir l'écart entre les
deux. Sans ça, ce serait le «free-for-all» et puis...
M. Garon: Tout le reste du marché, dans le monde, il
marche de même, dans le «free-for-all». C'est la concurrence.
Vous avez signé l'entente de libre-échange. Vous favorisez
ça. Vous favorisez la dérégie-
mentation. Dans le domaine du camion... C'est comme ça que vous
avez établi le «free-for-all» dans le camionnage, hein? Bien
oui, mais c'est ça.
M. Elkas: Non, non, excusez-moi, là. S'il y a du
«free-for-all», c'est le fait qu'il n'y avait pas de contrôle
sur des lois qui avaient été mises en place. Ça, vous en
savez pas mal plus que moi. Ça fait pas mal plus longtemps que vous
êtes ici, là.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: S'il y avait moindrement eu du contrôle sur les
lois que vous avez aussi mises en place, on n'aurait pas les problèmes
d'aujourd'hui.
M. Garon: Le monde se plaint, puis ça ne marche pas.
M. Elkas: Mais là, on l'a mis en place, nous autres, parce
que qu'on est arrivés. Ça ne marche pas?
M. Garon: Non.
M. Elkas: Parlez-en pas aux associations de camionneurs, parce
qu'ils vont me conter quelque chose de bien différent.
M. Garon: Bien, justement...
M. Elkas: Ne parlez pas seulement à un individu de
l'Association du camionnage. Parlez aux responsables, pas à un
commis.
M. Garon: Vous savez, ce qui s'est passé à
Saint-Hyacinthe, le carambolage. Les camions arrivent à toute vitesse,
ils vous rentrent dans le corps. Regardez, quand vous avez... Celle du
Lac-Saint-Jean, les gens ont dit qu'ils ont peur.
M. Elkas: C'est toute une enquête.
M. Garon: Le monde est rendu qu'il a peur de circuler sur les
routes au Québec.
M. Thérien: C'est la faute de la loi, ça.
M. Garon: Hein?
M. Thérien: C'est la faute de la loi.
M. Garon: Oui, parce qu'on a des camions plus pesants. Encore
hier, j'ai vu une délégation de Charle-voix qui est venue se
plaindre des morts qui arrivent entre Cap-à-FAigle et
Baie-Sainte-Catherine. Pourquoi?
M. Thérien: La discipline sur les chargements est
meilleure ou pas?
M. Garon: Pardon?
M. Thérien: La discipline sur les chargements, est-ce
qu'elle est meilleure ou pas?
M. Garon: Parce qu'on a des normes de pesanteur trop lourdes,
on...
M. Elkas: ...inférieur à celui de l'Ontario. M. Garon:
Voyons donc!
M. Elkas: Oui, oui. Oui, oui. Dites-le. Vous ne le dites
jamais.
M. Thérien: Récemment, on a eu une meilleure
discipline dans le domaine du camionnage, sur les chargements.
M. Garon: Puis, on a plus d'accidents que jamais dans le domaine
du camionnage.
M. Thérien: Oui, bien là, c'est peut-être des
phénomènes particuliers, là... la température.
M. Garon: Ah oui, la température... L'hiver a
été plus doux que jamais. On est rendu au 1er avril, et on est
quasiment rendu à l'été.
La Présidente (Mme Bélanger): Là, on est
à l'écart entre le taxi et la limousine.
M. Thérien: Le brouillard, c'est quand même un
phénomène naturel.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Rousseau, nous sommes à 14.1°:
établir un écart entre le taxi et la limousine.
M. Garon: Je vais vous dire une affaire, à part de
ça. L'inspection des camions...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis! M. le député de
Lévis!
M. Garon: ...avec des camions vides, ça ne vaut rien.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis!
M. Garon: Pour vérifier les freins d'un camion, il faut
qu'il soit plein.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, écart, en pourcentage, entre les
tarifs d'un taxi et d'une limousine.
M. Garon: C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, là,
c'est loin du camion, puis de l'inspection, puis du brouillard
à Cap-Chat!
M. Garon: Dans le fond, au fond, si je comprends bien, c'est pour
faire une tarification pour établir des catégories, alors que,
normalement, c'est quoi l'écart, au fond?
M. Elkas: C'est déjà dans la loi, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Je comprends ça, sauf que vous dites, mettons...
Supposons qu'on dit, par exemple, que le taxi, c'est tant. La limousine, c'est
évident que ça va être plus cher, mais ça va
être combien plus cher?
M. Elkas: On l'a. On le dit, ça.
M. Garon: Hein? Ça, c'est les bureaucrates qui vont le
dire.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): La loi prévoit différentes
catégories de permis dans le transport de personnes par automobile, pour
différents marchés. La loi prévoit et permet la
concurrence, parmi les transporteurs, à l'intérieur d'une
même catégorie de permis, mais on veut éviter qu'il y ait
de la concurrence, qu'on appelle déloyale, quand un titulaire de permis
x par exemple, limousine commence à gruger dans le
marché des taxis. Il a choisi de s'attaquer au transport par limousine.
Alors, on le confine dans ce transport-là. S'il veut faire du taxi, il
enlèvera sa spécialisation, et il fera du taxi. Quand il fait une
demande, il fait un choix. On veut qu'il soit maintenu dans cette
catégorie de services.
Déjà, le règlement actuel prévoit des
tarifications distinctes pour les différents types de transport. Alors,
un transport par limousine, par définition, c'est un transport sur
réservation. Le chauffeur quitte son poste d'attente, va prendre le
client, c'est des longues distances. Il ne sort pas en bas d'un montant qui
est, en vertu du règlement, fixé à 40 $. Dans le cas d'une
limousine de grand luxe, c'est pour des événements
spéciaux, c'est pour des longs trajets. Le règlement
prévoit un montant de 80 $, sauf que ces distinctions-là sont
inscrites dans le règlement et ne s'adaptent pas à
l'évolution de la tarification du taxi qui, elle, relève d'une
décision de la Commission des transports, qui peut l'amender à
chaque année. Ce que la loi permet, avec ce mécanisme-là,
c'est une simple adaptation, qui va se faire mécaniquement, si on peut
dire, par un pourcentage qu'on établirait par règlement, un
pourcentage d'écart qui, lui, serait basé sur le tarif horaire
des taxis.
M. Garon: Ça, c'est une vision très naïve de
la réalité, parce qu'il est bien connu... Rappelez-vous quand on
a mis les taxes sur les cigarettes. Vous pouvez lire mes discours de 1986,
1987, 1988, et je disais: On va arriver à la contrebande. Pourquoi?
Parce que, dans tous les pays au monde, quand le système de taxation est
trop élevé par rapport à quelque chose, les gens
contournent la loi. Ils considèrent qu'ils ont le droit, et ils ont
raison. Ils disent que le monde abuse. Le gouvernement abuse. Quand on fixe des
prix qui ne correspondent pas à la réalité, il y a des
ristournes, écoutez. J'ai été dans ce domaine-là
pendant quelques années, pas dans le domaine du taxi, mais dans le
domaine, par exemple, où il y avait des prix fixés. Je sais
comment ça marche, je sais comment ça marche. Tu as des
ristournes, tu as toutes sortes de façons, hein? Quand on fixe les prix
et qu'on les fixe à un niveau qui est trop élevé par
rapport à la réalité, le marché établit la
réalité pareil, par des ristournes, par des paiements comptants,
par différentes façons de faire pour établir ça au
niveau où ça devrait être.
Quand la bureaucratie pense, comprenez-vous, qu'elle va
réglementer la vie... Vous savez, la vie économique, ce n'est pas
un canal, c'est un torrent. Ceux qui pensent canaliser la vie se mettent un
doigt dans l'oeil jusqu'à l'épaule. Ça ne marche pas de
même dans la vie. Quand on veut dire, à un moment donné:
Une limousine, ça va être 80 $ de l'heure. Si celui qui
opère une limousine, quelqu'un est capable de l'opérer à
60 $, il va s'organiser pour charger 60 $ pour être plus
compétitif, puis en faire plus de voyages, qu'on le veuille ou non. Mais
quand on veut faire une distinction de catégorisation par le prix, on
vit en dehors d'un monde réel. Le monde réel, c'est le monde de
celui qui fixe le prix en fonction de ce qu'il est capable de faire et de ce
qu'il veut fixer.
Regardez ce qui vous est arrivé dans le domaine du camionnage.
Vous arrivez à la déréglementation. Dans tous les domaines
du transport, il y a de la déréglementation. Regardez, toutes les
structures qu'on établit actuellement, elles sont en train de
péter. Le Canada essaie de se maintenir avec des structures est-ouest.
Regardez les compagnies d'aviation. Elles sont toutes en train de péter.
Regardez mes discours de 1986, 1987, 1988, ce que j'avais dit. C'est ça
que je prévoyais, qu'avec le libre-échange ça
péterait, ces affaires-là, parce qu'il y a une chose qui est
artificielle au Canada, c'est le transport. Ce sont des règles
artificielles en dehors de la réalité économique. Mais
là, dans le taxi et la limousine de luxe et de grand luxe, si on veut
établir des tarifications qui sont en dehors du monde réel, elles
ne seront pas respectées. C'est juste que, la vie, c'est comme
ça!
M. Elkas: C'est là, aujourd'hui.
M. Garon: Hein?
M. Elkas: C'est là, aujourd'hui.
M. Holden: Je n'ai jamais compris pourquoi un chauffeur de
limousine ne peut pas faire un contrat avec un particulier, à un prix
moindre que le prix qui est fixé par la loi. S'il veut le faire, il n'a
pas le droit. Il peut être poursuivi, il peut avoir son permis
enlevé, parce qu'il veut faire un «package deal». Je trouve
ça... Je sais
que c'est contre la loi, mais ça n'a pas de bon sens.
M. Elkas: You must remember that he... You know, «le
titulaire», the owner of the taxi cab, you know, the industry deposit
their rates. They tell before the Commission: That is what we are going to
charge. They get that approved.
M. Holden: I know, but... They are now allowed to...
M. Elkas: Then, you are saying: That is those of the rules that
we have established; we are prepared to live by them. And then, I walk out the
door and I do something else.
M. Holden: ...make a package deal. What the Member from
Lévis just said is true, though. They will do it some other way. I mean,
if you want to do more, if you are a regular customer and you want to make a
deal, for instance, to come down here once or twice a week, and you make it at
a lower rate, I do not see why that should be illegal.
Une voix: Are you suggesting that we promote «le
marché noir»?
M. Holden: It is inevitable. It is like... But anyway, I suppose
if you have to have a... On the other hand, if the price of the taxi goes up
and up and up so much, and proportionally the limousines go up, you are going
to put the limousines out of business.
M. Elkas: Then they go, then they can go... They have the right
to go before the Commission and object and change the formula. There is that
latitude in the law, so there is no problem.
M. Holden: But you are going to price everybody... Well, it is up
to you.
M. Elkas: We are not. You know, they are different. Hey, there
are a lot of people out there who are paying that 80 $ a trip. It is
incredible. It is a minimum, and the guys have done very, very well.
M. Holden: I know but...
M. Garon: Ah oui, on va vivre comme en Italie. On regarde
ça, actuellement. Regardez ce qui se passe en Italie. On est en train
d'arrêter les ministres un par un. On est en train d'arrêter la
mafia.
Une voix: Ha, ha, ha!
(11 h 10)
M. Garon: On est en train... C'est même rendu dans le
Vatican. Pourquoi? Est-ce qu'on veut vivre dans un monde de même? On va
faire un monde artificiel qui n'existera pas, alors que tout le monde va
tricher, parce que le gouvernement établit des règles qui n'ont
pas de bon sens. Laissons la vie fonctionner un peu. Au fond, on est en train
de créer, au Québec, un monde illégal.
L'illégalité va devenir la norme. Le marché noir, je le
sais, je fais faire des réparations... J'ai vu tellement de gens qui
m'ont dit: M. Garon, pourquoi vous ne voulez pas payer tel prix? Tout le monde
fait ça. Moi, j'ai dit: Je suis en politique, je ne peux pas.
M. Thérien: C'est les syndicats qui ont marqué la
construction.
M. Garon: Mais, ils me disent: Oui, mais vous êtes le seul.
Tout le monde fait ça. Bon, qu'est-ce que vous voulez? On vit dans un
monde, actuellement, où tout le monde apprend à tricher à
cause du gouvernement. Tout le monde!
M. Thérien: Dites ça à la FTQ, là.
Les cartes de construction et tout ça, dites-leur, vous couchez
avec.
M. Garon: Oui, parce qu'on est en dehors de la
réalité.
M. Thérien: Bien oui, mais...
M. Garon: On vit en dehors de la réalité,
actuellement. Dans trop d'affaires, on vit en dehors de la
réalité. Alors, tout le monde dit: Correct, on va vivre en
dehors... Alors, pourquoi? Parce que les gens ne sont pas fous. Ils
considèrent que, quand quelque chose n'est pas correct, ils ont le droit
d'aller à côté.
M. Holden: Quand un feu rouge est brisé et que ça
marque rouge pendant, disons, une minute et demie, le monde... Il y a une vague
de briseurs de lois, parce qu'ils savent qu'après un certain temps,
quand l'affaire est brisée, la loi ne s'applique plus.
M. Elkas: M. le député, je veux vous rappeler un
petit peu les choses qui se passent ailleurs. Nous autres, on essaie de
s'arrimer, parce qu'on n'est pas plus fins que les autres. Mais regardons aux
États-Unis, dans les 15 plus grandes villes où ils ont
déréglementé, c'était une vraie pagaille and
it was a «free-for-all» et, là, tout le monde se
disait: Let us get together, let us do something, we have lost control. And,
what are they doing today? They did exactly what we are doing.
M. Holden: Where?
Une voix: Seattle.
M. Elkas: Seattle is a fine example. San Diego.
M. Garon: Vous voulez dire quoi? Ils vont faire quoi?
M. Elkas: Ils sont en train de réglementer. M. Garon:
Qui ça?
M. Elkas: Reréglementer. M. Garon: Où
ça?
M. Elkas: Des villes américaines. Seattle, une ville dont
vous êtes...
M. Garon: Ça adonne bien, je vais y aller à
Seattle, cet été. Je vais le savoir si c'est vrai.
M. Thérien: Vous ferez rapport.
M. Elkas: On vous souhaite bon voyage.
M. Holden: II n'y a pas de marché noir, à
Seattle.
M. Elkas: J'apprécierais beaucoup, M. le
député de Lévis, que...
M. Thérien: Ils vont vous attendre pour savoir si c'est
vrai.
M. Garon: Je n'ai pas besoin, parce que je connais beaucoup de
gens dans le domaine du transport à Seattle.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît. S'il vous plaît, est-ce qu'on pourrait revenir au paragraphe
14.1°.
M. Elkas: Je crois que, sur les tarifs, je vais faire le point
aussi, parce que ça n'avait pas été mentionné.
M. Garon: Vous regarderez à Seattle. Vous voyez, ce qui
marche surtout, c'est le covoiturage. Vous allez voir que ça marche
à Seattle.
M. Elkas: Le taux minimal est de 80 $ pour un grand luxe. Si la
personne... Puis, toi, tu fais le contrat avec l'individu. Ils ne sont pas...
À moins qu'ils chargent 80 $. Mais, là, tu décides de le
garder 3, 4 jours, c'est peut-être 10 $ de plus l'heure. Tu fais tes
choses entre toi et lui. Ce qu'on dit, nous autres, c'est minimum, 80 $.
So, you know, whatever you want to arrange with him, then be our guest.
There is some freedom, there. And, also, I think what we are trying to do is to
help the industry, establish a difference between the three. And it is
something that has been totally accepted by the industry and they are prepared
to leave with it.
M. Holden: When they deregulated in the States, I suppose all the
prices fell, and the competition got fierce. Is that why they reintroduced
the...
M. Elkas: This is an example here of what is happening elsewhere
in the major cities of Canada. Rates. Quant aux taux, ça c'est pour les
limousines. Survey of limousine regulations in Canada: in Vancou- ver, 50 $ an
hour; in Calgary, 40 $ an hour; Edmonton, 25 $; Winnipeg, 35 $.
M. Holden: II parle de luxe, pas de grand luxe.
M. Elkas: Non, non, limousines. Hamilton, 60 $; Toronto varie par
zone, mais c'est dans l'ordre de 40 $, 45 $; puis, Ottawa, 30 $, minimum de
deux heures; Montréal, 40 $; Halifax, 53,50 $. We are in the ballpark:
on n'est pas plus haut ni plus fins que les autres.
M. Holden: À New York, je pense que c'est 40 $, il me
semble.
M. Elkas: Mais, il y a l'écart. Le principe de
l'écart est toujours là, entre les trois modes. O.K. Je m'excuse,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va, pour le
paragraphe 14.1°?
Une voix: Adopté.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, au paragraphe
5°, il y a un amendement.
M. Elkas: Veux-tu, peut-être, être d'accord, sur
une?
M. Garon: Vous avez été sur une, hier. M.
Holden: Ha, ha, ha! Lequel? M. Garon: Ils ne veulent pas.
M. Elkas: Ah, ah, ah! Sur une. Aujourd'hui, c'est ma
fête.
M. Garon: Hein?
M. Elkas: C'est ma fête.
M. Holden: C'est un cadeau de fête au ministre, un
article...
M. Elkas: Soyez d'accord avec au moins un. M. Garon:
Paragraphe 5°. (Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, paragraphe
5°. M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, on parle ici de l'insertion,
dans la quatrième ligne du paragraphe 17.1°, et après les
mots «les formalités», des mots «,1a
note minimale de passage à 1 examen». Alors, tout
simplement pour faire le point que ce n'est pas une note minimale de passage
à l'examen pour le recyclage. C'est simplement pour le nouvel
arrivé. On veut faire le point sur ça.
M. Garon: Oui mais 17.1°, dans la loi... Moi, j'ai la loi
refondue, et je ne l'ai pas, 17.1°. Pouvez-vous le lire, 17.1°, s'il
vous plaît?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'insertion,
dans la quatrième ligne du paragraphe 17.1°...
M. Garon: Ce n'est pas ça que je dis. J'ai la loi,
là.
La Présidente (Mme Bélanger): Dans la loi.
M. Garon: Je n'ai pas 17.1° dans ma loi. J'ai les paragraphes
17° et 18°; j'ai 18.1°; je n'ai pas 17.1°.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon, M. Savard. M.
Elkas: M. Savard.
M. Savard: Le paragraphe 17.1° se lit ainsi:
«prescrire, pour le territoire qu'il indique, l'obligation pour toute
personne qui aspire à devenir titulaire d'un permis de chauffeur de taxi
d'assister à un cours de formation, déterminer le contenu d'un
tel cours, en prévoir les modalités, les formalités et les
frais et habiliter une personne à dispenser ce cours.»
M. Holden: Et là, vous ajoutez: «, la note minimaie
de passage...
M. Garon: ...à l'examen». Ça serait de
combien? M. Savard: Pardon?
M. Garon: Ça serait combien, la note minimale de passage?
Est-ce que ce serait comme dans les écoles, la moyenne?
M. Elkas: Ce serait établi par le règlement. Mme
Juneau: Est-ce que c'est normalisé? M. Elkas: Oui, allez-y.
M. Garon: C'est quoi, la note de passage? (Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Me Savard.
M. Savard: Si on regarde le paragraphe 5°, et qu'on le
compare au paragraphe 6° de l'article 13, on a retiré,
effectivement, dans le paragraphe 6° de l'article 13, la notion d'examen de
passage. Ce n'est pas du tout la même réalité lorsqu'on
compare les deux paragraphes. Le paragraphe si je ne me trompe pas
17.1° vise un cours de formation, donc pour ceux qui, vraiment,
aspirent à devenir titulaires du permis de chauffeur de taxi. Si on
ajoute les mots «la note minimale de passage», c'est que, dans sa
rédaction en tant que telle, il se comprenait que, déjà,
il y avait un examen. C'est qu'en ajoutant d'autres dispositions par la suite
où on parle aussi d'examen, tout ça, ça devient un petit
peu ambigu. Donc, c'est plus uniquement pour une question de clarté
qu'on a modifié le paragraphe 17.1° pour que ce soit vraiment
évident. Lorsqu'on voulait un examen, on l'indique; lorsqu'on n'en veut
pas, on n'en indique pas. Donc, on n'a pas besoin de rechercher par
interprétation ce qu'on veut savoir.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? M.
Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe 5°,
adopté. Alors, j'appelle le paragraphe 6°, 17.2°. À
17.2°, il y a un amendement qui a été adopté et la
discussion s'est faite sur l'amendement et le paragraphe. Est-ce qu'il est
adopté tel qu'amendé?
M. Holden: Lequel, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe
17.2°. La discussion a été faite sur l'amendement et le
paragraphe.
M. Garon: Non, non. On ne l'a pas fait. On l'a fait sur
l'amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, mais la
discussion...
M. Garon: Mais là, on revient à l'article tel
qu'amendé.
M. Elkas: C'est en concordance avec l'article 10, hein?
La Présidente (Mme Bélanger): C'est en concordance
avec l'article 10.
M. Garon: C'est un nouveau paragraphe, ça.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est en concordance
avec l'article 10, qui a été adopté. Pas d'explications,
M. le ministre?
M. Elkas: Non. On l'a débattu.
La Présidente (Mme Bélanger): Ils ont tous
été débattus à l'article 10. Il n'y a rien à
dire. Vous êtes d'accord, M. le député de Lévis,
vous avez dit? (11 h 20)
M. Garon: C'est parce que je regarde là. Il ne faut pas
que vous ayez l'oreille trop fine, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Très fine.
M. Garon: C'est parce que j'ai tellement de recommandations
favorables et défavorables qu'il faut que je me retrouve
là-dedans. Qu'est-ce que vous en pensez, vous?
M. Holden: Bien, je n'ai pas de commentaires. Ça, ce n'est
pas sur les reçus là?
M. Garon: Non.
M. Holden: Des commentaires sur les reçus.
M. Garon: Le paragraphe 17.2°, adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté. Alors,
j'appelle...
M. Garon: Tel qu'amendé.
La Présidente (Mme Bélanger): Tel
qu'amendé.
M. Garon: Le paragraphe 17.3°.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe
17.3°. M. le ministre, est-ce qu'il y a des explications?
M. Elkas: «17.3° prescrire la forme et le contenu des
divulgations devant être faites par un titulaire de permis de taxi ou un
chauffeur de taxi, qui est membre d'une entreprise qui offre des services de
publicité et de répartition d'appels et qui utilise dans son taxi
un appareil de radio-communication ou de téléphonie pour
rencontrer les exigences de cette entreprise.» M. Trudel.
M. Trudel (Michel): En fait, dans les entreprises de taxi,
l'utilisation, par des titulaires de permis, de moyens de communication autres
que celui que fournit l'association de service par exemple, le
téléphone cellulaire ou un autre appareil, le
télé-avertisseur ça soulève toute une
controverse dans l'industrie. Il y a des compagnies de taxi qui l'interdisent
formellement. Il y a d'autres compagnies de taxi qui permettent que leurs
chauffeurs puissent avoir d'autres moyens de communication.
On nous avait demandé de prévoir une disposition pour
interdire aux compagnies de service d'interdire ces moyens de communication.
Mais, encore une fois, les avis sont très partagés dans
l'industrie du taxi. Le pouvoir qu'on se donne, c'est tout simplement,
peut-être, un moyen de discipliner l'usage de ces moyens de
communication. Par exemple, en exigeant qu'un chauffeur de taxi qui a un
téléphone cellulaire soit au moins obligé de dire à
son association de service: Voici mon numéro de téléphone
cellulaire. Donc, le prescrire pour discipliner l'usage de ces
différents moyens de communication, que certaines compagnies de services
jugent comme de la concurrence déloyale de la part de leurs propres
membres.
M. Holden: Le problème là-dedans, c'est que le
chauffeur dit à son client: Appelle-moi sur mon autre ligne, puis...
Mme Johnson: Oui, c'est ça. Ce serait ça qui serait
l'inquiétude de la flotte de taxis.
M. Trudel (Michel): Effectivement. Cependant, les avis sont
partagés sur cette pratique-là, à l'effet que le chauffeur
qui donne un bon service, qui a un véhicule adéquat, qui ouvre la
portière pour son client, qui met les valises... Est-ce qu'on ne devrait
pas dire: Tu donnes un très bon service. Effectivement, il y a des gens
qui ont un téléphone cellulaire, par exemple, pour des fins
personnelles. L'association de service interdit cette pratique-là.
Alors...
M. Garon: Madame...
Mme Vermette: Mme la Présidente, je peux...
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Marie-Victor in.
Mme Vermette: Face à ce que vient de dire... C'est parce
que, moi, j'écoute depuis tantôt ce projet de loi, puis je me mets
comme consommateur. Je trouve ça très frustrant. Moi, j'ai
l'impression que, comme consommatrice, en tout cas, quand je veux avoir un
service de taxi, j'ai juste une chose à faire, c'est de payer et prendre
ce qu'on me donne. Je trouve ça plate, en fait. Puis, de plus en plus,
c'est partout comme ça dans la société. Le consommateur,
on le prend pour un payeur. Point final. Demande-toi pas de questions. Prends
ce qu'on te donne, «that's it, that's all», puis paie! Ça
devient fatigant et frustrant. Moi, je trouve que ça n'a plus d'allure,
la façon dont on s'en va et qu'on légifère. On veut
tellement protéger les gens en place, les institutions en place, les
corporations en place et tout le monde en place, sauf le consommateur. Il n'y a
plus de place pour lui, à l'heure actuelle. Ça n'a pas de maudit
bon sens. Moi, si j'ai un bon service, j'ai le droit de choisir qui je veux.
Ça n'a plus d'allure. On ne peut plus choisir rien pantoute. On n'a plus
rien. On n'a plus de marge de manoeuvre. On est taxé de partout, tout le
monde nous demande tout, et on n'a plus le droit... il n'y a plus un mot
à dire.
Enlevons les protections de consommateurs, Seigneur, parce que tout dans
les lois va être tellement bien régi, réglementé
qu'il n'y aura plus d'espace nulle part. C'est ça qui n'est plus
acceptable, actuellement, dans notre société, et ça va
arriver que le monde va se révolter de partout, parce que... Quand
ça ne sera pas le marché au noir, ça va être autre
chose, ça n'a plus d'allure. Arrêtons de légiférer
de cette façon-là, laissons un peu d'espace pour libérer
les gens un petit peu. Il y a
un choix en quelque part. On n'est pas juste des payeurs. Les
consommateurs ne sont pas juste des payeurs, ils ont leurs droits, eux autres
aussi.
M. Garon: II y a un temps, l'État était
considéré comme un protecteur. Aujourd'hui, il est
considéré comme un emmerdeur. C'est ça! L'État, il
est là pour emmerder le monde, on dirait.
M. Holden: C'est vrai.
M. Garon: Ça n'a plus de bon sens. La bureaucratie est
envahissante comme une pieuvre aux tentacules illimitées. Ça n'a
plus de bon sens. À un moment donné, tu n'as plus le droit de
respirer sans demander la permission à quelqu'un. Quelqu'un qui a un
téléphone cellulaire, en quoi il dérange? Ça peut
être un chauffeur de taxi bien amoureux, il veut parler à sa femme
souvent dans la journée! Ça peut être toutes sortes de
choses.
Mme Juneau: Ou à sa maîtresse! M. Garon:
Hein?
Mme Vermette: Ça n'a pas d'importance, il rend quelqu'un
heureux!
La Présidente (Mme Bélanger): M. Trudel.
M. Elkas: J'apprécie beaucoup...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: ...les commentaires de la députée de
Marie-Victor in. Ça fait plaisir d'entendre des choses d'une personne
qui représente plutôt les gens qui sont à la gauche.,
«left of center», si vous me permettez.
Mme Vermette: Je représente des consommateurs
tannés de payer.
M. Elkas: C'est justement. Moi, je suis sûr que vous
partagez aussi le but des associations et des ligues de taxis qui veulent, en
effet, améliorer le service. Mais, malheureusement, il y a toujours une
petite gang, une petite minorité, à l'intérieur, qui
blesse le service. Ce qu'on essaie de faire, c'est d'aider à
encadrer...
M. Garon: Ils ne nous ont pas dit ça. Tous ceux qui sont
venus, ils n'ont pas...
M. Elkas: Si c'était le cas, on ne serait pas ici. Ces
gens-là nous ont rencontrés. Ils ont fait des
présentations, déposé des mémoires pour, justement,
les aider à chercher un meilleur marché et offrir un meilleur
service. C'est justement le but qu'on recherche. Je trouve un peu difficile de
comprendre qu'hier le député de Lévis était
là et il nous a dit: Moi, j'ai pris un taxi à Montréal
puis, maudit, après un bout de temps, il fallait que j'arrête. Il
fallait absolument que j'arrête. J'ai arrêté à un feu
rouge, j'ai débarqué du char et je n'ai pas payé. Le
service était pourri. Bien là, peut-être, si son
«pocket» était bien placé dans le véhicule,
que le taximètre était là, que tout était bien
placé de façon que le client se sente sécurisé,
peut-être qu'il serait resté. Peut-être qu'il serait
resté. C'est justement ça qu'on essaie de faire. Peut-être
qu'on pourrait le sortir d'une boîte à beurre et le mettre dans un
char qui, au moins, est acceptable. Mais on essaye d'aider l'association, la
ligue de taxi pour mieux servir leur clientèle. Alors, c'est un peu le
but qu'on recherche. Je suis avec vous. C'est malheureux, des fois, dans
certains cas, il y a trop de réglementation.
Mme Vermette: Mais, je suis convaincue, M. le ministre, et j'en
conviens, que vous voulez améliorer la qualité du service, mais
ce n'est pas avec des lois astreignantes qu'on va améliorer la
qualité du service, à mon avis.
M. Elkas: Dites-moi donc... Donnez-moi un exemple au lieu de
généraliser. Donnez-moi un exemple.
Mme Vermette: II faut responsabiliser les gens, la
société, et aussi les gens qui sont à la tête des
compagnies de transport. Ça devient trop facile. Les gens ont de la
misère à prendre leurs responsabilités, à tous les
différents niveaux. Que les gens commencent à se responsabiliser,
qu'ils se sentent concernés, eux-mêmes, aussi par leurs propres
responsabilités. Us en ont aussi des responsabilités. Mais qu'on
arrête, finalement, de se retourner... Ça devient trop facile. Je
dis ça pour eux autres, mais je pourrais le dire pour d'autres aussi,
parce qu'on arrive à un point de non-retour, bientôt, dans la
société. Je vous le dis, les consommateurs n'en peuvent plus,
à tous les différents niveaux. La façon qu'on
légifère, ce n'est pas là pour régler la situation.
Au contraire... Ça ne va que favoriser un déclenchement
épouvantable dans nos sociétés.
M. Elkas: Dans le cas dont on parle?
Mme Vermette: Dans le cas dont on parle, c'en est un. Les gens ne
sont plus capables de se payer, de toute façon de moins en moins
le taxi, parce que c'est rendu trop dispendieux. Et là, en plus,
on a de moins en moins de choix. Quand on veut avoir le moindrement un choix,
là il y a toutes sortes de trucs. Je trouve ça malsain, en tout
cas, la façon où on se dirige actuellement, au niveau de
l'ensemble, de la façon de voir les choses.
M. Elkas: M. Trudel va répondre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Trudel.
(11 h 30)
M. Trudel (Michel): J'aimerais insister sur le fait que c'est les
compagnies de taxi qui, bien souvent, se
donnent ces règlements internes, qui bloquent, qui
empêchent un de leurs membres d'avoir un téléphone
cellulaire et de recevoir des appels particuliers de ses clients ou autres, des
appels personnels, également. Donc, c'est des règlements que se
donnent les propres associations de services, et ce n'est pas dans la loi, ces
questions-là. Ce qu'on dit là-dedans, c'est qu'on pourrait se
donner un pouvoir de règlement, qui dirait qu'une personne membre d'une
association de services, si elle a un téléphone cellulaire, elle
doit indiquer son numéro de téléphone à
l'association de services. C'est pour rassurer les associations de services et,
dans une certaine mesure, permettre que les gens puissent utiliser des moyens
de communication adéquats.
Je dois dire que, au début des années quarante, cinquante,
c'étaient les compagnies de taxi qui étaient les mieux
équipées en termes de véhicules mobiles avec des moyens de
communication, mieux que la police, à l'époque, dans la
région de Montréal. Les policiers, qui faisaient la patrouille
à pied, arrêtaient des taxis pour pouvoir appeler la centrale.
Maintenant, les compagnies de taxi, des fois, se mettent des bâtons dans
les roues pour éviter que certains de leurs membres émergent en
donnant un meilleur service et en recevant plus d'appels. Alors, on
empêche donc d'avoir des moyens de communication adéquats. Donc,
on dit, nous, qu'on va permettre certaines informations à transmettre
à l'association de services.
M. Holden: Mais vous ne dites pas qu'on ne peut pas
empêcher un chauffeur de taxi d'apporter un cellulaire ou d'avoir son
téléphone. Je suis d'accord avec vous que, peut-être, vous
limitez. Je ne sais pas à quel point ces règlements-là
étaient légaux, mais je suppose que si on faisait le choix entre
être membre de l'association ou avoir un cellulaire, on se dispenserait
du cellulaire. Mais, dans l'amendement ou dans l'article 17.3°, vous ne
dites pas qu'une ligue de taxi ne peut pas empêcher quelqu'un d'avoir un
cellulaire.
La Présidente (Mme Bélanger): M Savard.
M. Savard: C'est très difficile de pouvoir cerner un
pouvoir du gouvernement du Québec. Lorsqu'on parle de
téléphones cellulaires ou de choses du genre, il y a des
problèmes constitutionnels c'est ça qui se
produisent; il y a la répartition des pouvoirs. Donc, on fonctionne
vraiment sur la marge.
La disposition, telle qu'elle est formulée, est tout à
fait dans les pouvoirs du gouvernement du Québec. Elle fait en sorte de
rassurer les associations de services parce que, à ce moment-là,
elles auraient au moins le nom et les coordonnées de chacun de leurs
membres qui auraient un tel appareil. Actuellement, elles n'ont pas ce
renseignement-là. Donc, leur attitude, c'est simple: Je ne sais pas qui
en a, donc je ne peux pas contrôler pour voir si celui qui en a un en
fait une bonne utilisation ou une mauvaise. Donc, je bloque, par
règlement de régie interne, tous ces appareils-là. Je
l'interdis carrément.
Or, il peut arriver aussi que des titulaires de permis de taxi ont deux
commerces: un, qui est leur taxi, et un autre. J'ai en tête une personne
qui m'en parlait, qui a un commerce de fleuriste. Donc, lui, il gérait
un peu son commerce de fleuriste grâce à son cellulaire. Lorsqu'il
y avait des problèmes, il quittait son service taxi avec sa voiture et
il se rendait. Bon! Donc, la disposition fait en sorte de rassurer les
associations de services, qui vont pouvoir disposer au moins des
coordonnées de base des personnes qui ont un cellulaire. Elles n'auront
pas le reçu facturé qui a appelé? à
la fin du mois; ça, ce n'est pas de notre compétence, ça
ne nous regarde pas. Par contre, si, d'autre part, elles constatent que ces
gens-là, qui ont des appareils, sont de mauvais membres, pour les
raisons qu'elles-mêmes jugeront en fonction de leur régie interne,
elles prendront leurs décisions, mais elles ne pénaliseront pas,
au moins, l'ensemble des titulaires de permis de taxi de l'association.
M. Holden: Je ne sais pas comment elles vont savoir l'utilisation
d'un téléphone.
M. Savard: Elles vont plutôt en voir les
conséquences, c'est-à-dire qu'elles ne sauront pas...
Évidemment, elles ne peuvent pas écouter les appels...
M. Holden: Moins d'appels.
M. Savard: ...elles ne peuvent pas vraiment savoir qui a
été appelé, mais si elles constatent qu'un membre, je ne
sais pas, moi, a une drôle de pratique depuis le moment où il a
déclaré qu'il avait un téléphone cellulaire, que
ses revenus sont de 70 % supérieurs aux autres en fonction des courses,
qu'à tout bout de champ il décroche son
radio-téléphone, parce qu'il se dit «non en service»,
alors qu'elles le voient en service à plusieurs endroits, qui fait du
service aussi qui n'est pas de qualité, que des clients se plaignent, en
tout cas, elles vont au moins avoir...
M. Holden: D'après votre collègue, ce serait de
meilleure qualité...
M. Savard: Ça peut aller dans un sens comme dans
l'autre...
M. Holden: ...parce qu'on l'appelle souvent. M. Savard:
... moi, je ne le sais pas.
M. Holden: Je sais... Ou quand il arrive en bas de chez moi, il
appelle. Je suis là, puis...
Une voix: Ça, c'est une bonne qualité.
M. Holden: ...c'est tellement plus commode.
M. Trudel (Michel): Si vous permettez... Si les gens de taxi, eux
autres mêmes, se donnent des règles pour éviter que leurs
membres aient des téléphones
comme ça, c est parce qu il y en a certains qui ont
abusé.
M. Holden: Ah oui, je sais.
M. Trudel (Michel): O.K., à l'inverse...
M. Holden: Souvent.
M. Trudel (Michel): ...un exemple. On sait qu'à tel
endroit, à tel stand de taxi, à tel poste, il y a M. Hurtubise
qui va prendre l'avion tous les matins. Il appelle à 7 heures. Moi, je
suis le troisième sur le stand. Je vais appeler l'association de
services, je vais faire des faux «calls» pour envoyer mes deux
collègues d'en avant.
M. Holden: Ha, ha, ha! Oui.
M. Trudel (Michel): II y a toutes sortes de monde. Alors, il y a
des aspects positifs et négatifs à ces usages-là. Mais,
quand même, l'association de services va savoir qui a les
téléphones, quels sont les numéros et, à la limite,
s'ils ont je ne sais pas comment on appelle ça, le système
de Bell qui permet de voir l'afficheur numérique, à ce
moment-là, quand c'est tel numéro qui appelle, c'est mon service,
mon taxi 25, là, un instant.
M. Holden: Le «dispatcher» va dire...
Mme Vermette: Mme la Présidente, par rapport à ce
qu'il vient de dire... C'est parce que je trouve, en tout cas, qu'on prend des
mauvaises tangentes, comme société, à l'heure actuelle.
C'est qu'on devient tellement punitif dans notre façon de faire les
choses, puis on n'est pas créatif ni inventif. Moi, en tout cas,
ça, ça me fatigue un peu jusqu'à un certain point,
à l'heure actuelle. À chaque fois qu'il y a quelque chose qui ne
va pas, au lieu d'essayer de trouver une solution qui pourrait être
favorable pour responsabiliser les gens, woup!, on va mettre quelque chose, une
norme pour les punir. On sait que, à un moment donné, il y en a
tellement qu'il n'y a plus personne qui écoute rien. Puis, tout le
monde, de toute façon, fait tout. Il y aura toujours des gens qui vont
être déviants, il y aura toujours des gens qui vont être
délinquants. On ne pourra jamais, finalement, arrêter ça
complètement, à 100 %. Puis, ce n'est pas parce qu'on va mettre
une loi de plus en plus restrictive qu'on va arrêter ça. Ils vont
trouver d'autre chose ou d'autres moyens. Ils vont essayer, par en
arrière, d'arriver à faire autre chose. Donc, c'est
là-dessus que je trouve, à l'heure actuelle... Jusqu'où on
va aller dans nos lois restrictives, à un moment donné, pour que
les gens qui sont un peu plus déliquants que les autres arrivent
à suivre, finalement, la norme, la loi et la réglementation?
Ça, ça me cause un problème, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ceci
étant dit, est-ce que le paragraphe 17.3° est adopté? M. le
député de Lévis.
M. Garon: Moi, je pense qu'il faut faire une distinction entre
les mesures où on protège le public... La plus grande protection
du public, c'est d'avoir des chauffeurs compétents, qui connaissent la
ville, qui parlent la langue, pour que les gens, quand ils prennent un taxi,
ils aient quelqu'un qui ne fait pas un détour parce qu'il ne
connaît pas la ville, puis qu'il ne sait pas où aller, puis qu'il
ne le dit pas. Alors, je pense qu'ils protègent le consommateur en ayant
des gens pour s'assurer que les gens sont compétents. Le monsieur qui
est venu hier, qui est encore ici, pour le bureau de Montréal, ça
fait partie de son travail, de voir que les gens sont compétents. Une
fois qu'ils sont compétents, la façon de fonctionner entre eux,
moi, je pense que ça dépend un peu d'eux aussi. Si on est pour
dire qu'il peut se faire des coups de cochon entre chauffeurs de taxi,
là, on empêche d'avoir une relation plus personnelle entre un
client puis le chauffeur de taxi. Moi, je pense qu'on va trop loin. Ce qui va
arriver, c'est que les gens vont diminuer. Si c'est trop compliqué,
prendre un taxi, bien, les gens vont dire: Je vais m'organiser autrement, tu
sais. Mais, au fond, les gens prennent un taxi parce qu'ils aiment tel
chauffeur. Ils peuvent l'aimer pour différentes raisons. En politique,
vous savez, moi, je connais combien de gens qui prennent des taxis
occasionnellement parce qu'ils aiment ça parler avec le chauffeur. Parce
qu'un chauffeur de taxi, c'est au courant d'un paquet d'affaires. C'est souvent
meilleur que le journal, hein?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Souvent, c'est lui qui est l'informateur du
journaliste. Ha, ha, ha! Moi, je me rappelle à quel point j'ai vu
souvent, en politique, des gens dire une opinion parce qu'ils disaient: J'ai
jasé avec le chauffeur de taxi; j'ai parlé avec le chauffeur de
taxi, qui dit que c'est telle chose. J'ai vu ça souvent. C'est parce
qu'ils considèrent qu'un chauffeur de taxi rencontre beaucoup de monde.
C'est un sondeur permanent, au fond. Il y en a qui aiment un peu la relation
avec les chaufffeurs de taxi, qui choisissent. Il faut faire attention de ne
pas briser ça, cette relation-là, parce que c'est
réel.
C'est comme quelqu'un qui va chez le barbier. Si tu arrives et qu'on te
dit: On va te donner un numéro et quand ton numéro va arriver, tu
vas passer à tel barbier. Ça ne marchera pas. Je dis
«barbier» ou «coiffeur», on va changer les mots. C'est
parce que ça ne marche pas comme ça, dans la vie. Quand vous
arrivez chez le boucher, il y en a qui vous donnent un numéro.
Là, vous arrivez, il vous donne tel boucher. Mais non, je ne l'aime pas,
lui, parce qu'il ne fait pas ça, il ne connaît pas mes
goûts, tout ça. Je ne veux pas recommencer à expliquer mes
goûts à tout le monde. Alors, vous avez tel boucher. Vous arrivez
là, vous voulez être servi par lui, parce que lui, il sait comment
vous aimez vos choses. C'est normal, c'est ça, le marché. Moi, je
pense qu'en aseptisant la vie, on est en train de briser, on va
briser des industries. Le service, au fond... Quelqu'un qui prend un
chauffeur de taxi, c'est parce qu'il aime celui-là. Autrement, il ne le
choisirait pas. Il ne voudrait pas l'appeler nécessairement. Je
comprends qu'il peut se faire des coups, excepté que, qu'est-ce qu'il
faut privilégier? Il y a une certaine discipline entre les chauffeurs;
ils ont le droit de se donner des règles entre eux, dans leur
association. Mais, par ailleurs, moi, je pense que le gouvernement doit
protéger, lui, laisser un peu de marge au public dans la relation de
l'offre et de la demande, protéger le consommateur, mais pas, à
un moment donné... (11 h 40)
Au Québec, ça n'a plus de bon sens, on étouffe. Au
Québec, actuellement, on a ce qui s'appelle le mal français. Il y
en a qui pensent que le mal français, c'est une maladie
vénérienne, non. Le mal français, c'est de tout
réglementer. Les Français réglementent tout. Vous regardez
la France... Les lois et les règlements, en France, c'est
épouvantable, c'est un déluge de règlements. Il ne faut
pas tomber dans ce vice-là. Nous sommes des Nord-Américains, et
les Nord-Américains réglementent beaucoup moins. Il faut faire
attention de tomber dans le mal français. On a déjà eu un
premier ministre qui disait qu'un Québécois c'est un
Français amélioré. Essayons donc de vivre cette
partie-là, surtout de l'amélioration. Parce que, dans le domaine
du droit, les Français, ils réglementent tout. Moi, je pense
qu'il ne faut pas tomber dans ce vice-là. Puis, là, actuellement,
on est en train... Regardez-moi ça.
On est en train d'avoir une réglementation, comprenez-vous, il y
a des normes de sécurité comme si on s'en allait sur la
planète Mars. Au bout du compte, là, prendre un taxi pour aller
d'un point A à un point B, on n'est pas dans le cinquième
degré d'abstraction; on est dans quelque chose qui est simple. Moi, je
pense qu'il faut privilégier, dans tout ça, la protection du
consommateur. Puis celui qui prend un taxi qu'il ne connaît pas... On
protège le consommateur qui ne connaît pas son chauffeur. En
même temps, il ne faut pas essayer de détruire la relation de
quelqu'un qui prend un chauffeur de taxi qu'il connaît.
La Présidente (Mme Bélanger): Ceci étant
dit...
M. Garon: C'est deux choses différentes, c'est deux
relations différentes.
La Présidente (Mme Bélanger): ...est-ce que le
paragraphe 17.3° est adopté?
M. Garon: Moi, j'attends la réaction du ministre. On ne
parle pas pour parler, là.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Mais,
là...
M. Garon: C'est parle parle, jase jase, mais, moi...
M. Elkas: Mais, sans l'effet. L'effet, c'est... Vous parlez pour
parler, parce que vous êtes vraiment «hors track».
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: Je regrette, là, mais, depuis qu'on est ici,
vous êtes sur des tangentes que je ne comprends pas. Vous me demandez
d'avoir un service, vous dites qu'on devrait s'assurer que le service est
efficace. C'est sûr que les compagnies de taxi, les associations de taxi,
les ligues de taxi veulent s'autodiscipliner. Ça leur prend de l'aide,
très souvent, pour le faire. On a été à
l'écoute de ces gens-là, on a fait des tournées, on a fait
de la concertation avec ce monde-là, c'est leur projet de loi. C'est
leur projet de loi pas le nôtre leur projet de loi.
Comprenez donc ça. Tout dans le but d'améliorer le service. Si,
à la fin de tout ça, on n'avait rien fait, après quatre
ans, vous seriez le premier à vous lever et dire: Le ministre des
Transports, il est là, puis il se promène de ville en ville, puis
il ne fait absolument rien. Il regarde passer la parade. Vous l'avez entendu ce
discours-là assez souvent, parce que c'est vrai qu'il se
répète souvent aussi.
Mais, moi, ça fait trois ans et demi que je suis ici, et
j'écoute toujours la même chose. Puis, je demande à mes
collègues, et je vous le demande aussi, d'être un peu plus
responsables, qu'on soit à l'écoute de ces gens-là qui
essaient de faire une piastre, qui essaient d'améliorer leur sort, au
lieu de dire «non, pas d'accord, trop de règles», ou
«regarde-moi donc ça comment c'est stupide, ça». Ce
n'est pas stupide. C'est du gros bon sens.
Vous n'êtes peut-être pas toujours d'accord avec la
façon dont le «wording» est fait, mais, là,
parlez-en. Mais de dire que ça ne vaut absolument rien, c'est de dire
que les heures que ces gens-là ont passées en commission, les
heures qu'ils ont passées en réunion, en concertation avec ce
beau monde là, ça ne vaut absolument rien. Dites-le donc, s'il
vous plaît, au lieu de simplement dire: Ça ne vaut rien.
M. Garon: Là, attention, Mme la Présidente, on a vu
des consultations. J'en ai vu, des gens qui écoutent et qui n'entendent
pas, qui ne comprennent pas. J'ai vu combien de consultations, avec le
député de Rousseau, où on amenait des projets de loi qu'il
fallait amender. On est rendu à cinq projets de loi, cinq lois
différentes pour les panneaux le long des rues. Comprenez-vous, il a
entendu, il a écouté. Non, non, mais c'est ça, la
réalité. On dit: On entend. Quand vous avez
présenté votre projet de loi à l'Assemblée
nationale, vous avez dit: C'est à l'unanimité. On n'a jamais eu
autant de télégrammes en dedans de 48 heures, de gens qui nous
disaient: On n'est pas d'accord avec ça. On n'est pas d'accord avec ci
et on n'est pas d'accord avec ça. Alors...
Le ministre, il a toujours des principes. Tantôt, on va lui parler
des autobus. Il ne veut même pas aller en appels d'offres, dans les
autobus, alors qu'il disait qu'il
fallait aller en appels d'offres, autrefois. On a dit au gouvernement
qu'il fallait déréglementer et on réglemente plus que
jamais. On s'est fait élire en disant qu'on
déréglementerait et on réglemente. On disait que le prix
du gaz était trop cher, qu'il fallait diminuer. Ils l'ont
augmenté de 50 % depuis qu'ils sont là. Il y avait 0,133 $ de
taxe sur un gallon de gaz; on est rendu presque à 0,20 $ du litre
actuellement.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'on peut
revenir au projet de loi, s'il vous plaît?
M. Garon: Mais non... Mais je donne des exemples, là, que
le ministre...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, oui, mais
là, on sort du contexte pas mal, même avec vos exemples.
M. Garon: Non, non, on ne sort pas du contexte. Je donne des
exemples où le ministre dit une chose, puis...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je
regrette...
M. Garon: ...il fait le contraire. Comme nous avons le droit de
parole, je dis... Le ministre dit constamment qu'il faut
déréglementer et il réglemente plus que jamais. Alors, il
faut... Tu sais, il y a des limites, comprenez-vous. Le Seigneur en parlait
dans l'Évangile: la foi sans les oeuvres. Il disait que ceux qui ont la
foi sans les oeuvres, ça ne l'intéressait pas. Pourquoi? Eh bien,
j'entends ça, moi, j'entends. Le ministre des Affaires municipales,
constamment, il nous fait des beaux principes... Il fait le contraire! C'est
pas de même que ça marche. Constamment, il nous dit ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le paragraphe
17.3° est adopté sur division.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'ensemble
du paragraphe 6°est adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Tel qu'amendé,
sur division. Alors, j'appelle le paragraphe 7°. M. le ministre.
M. Elkas: La modification a pour effet de permettre la fixation
des droits pour la délivrance, le renouvellement ou le transfert du
permis d'une association de services. Cette nouvelle rédaction
s'harmonise avec celle du paragraphe 8° de l'article 62 de la loi, qui
prévoit le même pouvoir dans le cas d'une autorité
régionale.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'est de la
concordance.
M. Garon: Est-ce que c'est des tarifs additionnels que vous allez
charger aux citoyens? Vous dites «ainsi que fixer les droits payables
pour délivrer, renouveler ou transférer un tel permis».
Est-ce que ce sont des tarifs additionnels?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): C'est un pouvoir équivalent à
ce qui existe déjà pour une autorité régionale, de
prévoir des droits pour des associations de services de taxi. Il y a
déjà, dans la Loi sur le transport par taxi, le pouvoir de
règlement, au paragraphe 21°: «autoriser moyennant l'obtention
d'un permis une entreprise, une association ou un organisme à fournir
des services de publicité, de répartition d'appels ou d'autres
services de même nature aux propriétaires ou aux chauffeurs de
taxi...» Donc, l'amendement vient donner des pouvoirs équivalents
à ceux dont disposent déjà les autorités
régionales.
M. Garon: Mais le gouvernement ne l'avait pas, ce
pouvoir-là, avant?
M. Trudel: II avait le pouvoir d'autoriser, moyennant l'obtention
d'un permis, une entreprise, une association ou un organisme à fournir
des services de répartition d'appels...
M. Garon: Mais là, vous voulez tarifer ça
maintenant, en plus?
M. Trudel: Si tant est qu'on veuille que les associations de
services obtiennent un permis de la part, par exemple, de la Commission des
transports pour opérer, donner le service à la clientèle,
ça prend quand même, comme marge de manoeuvre, le pouvoir de
prescrire un droit pour...
M. Garon: Non, mais avant, vous aviez ce pouvoir-là
21° existe. Vous rajoutez, à la fin du paragraphe 21°,
«ainsi que fixer les droits payables pour délivrer, renouveler ou
transférer un tel permis». Donc, si vous avez demandé de
rajouter ça, c'est parce que, avant, vous n'aviez pas de tarif.
Là, maintenant, vous voulez avoir le droit de mettre un tarif, si je
comprends bien?
M. Trudel: Je vais demander à mon collègue, Gilles
Savard.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Savard.
(11 h 50)
M. Savard: Si vous me le permettez. Effectivement, le
gouvernement a déjà, depuis je ne pourrais pas vous dire
l'année au moins 1983 ou 1985, le pouvoir d'établir un
permis pour les associations de services. Le pendant existe au niveau de la
Communauté
urbaine. Elle, effectivement, a exercé ce pouvoir-là, et
il y a un permis qui est délivré, avec des droits de
renouvellement de 125 $ par année, sur le territoire de l'île de
Montréal. Le législateur ne parle pas pour ne rien dire, mais
quelquefois, il ne parle pas assez. Dans le cas de 21°, c'est que, lorsque
les deux articles ont été édictés en même
temps, celui qui accordait le pouvoir au gouvernement et celui de la
Communauté urbaine, il n'est pas apparu exactement le même texte,
c'est-à-dire que les frais pour l'octroi de ce permis-là et son
renouvellement ne sont pas apparus dans une version, alors que, dans l'autre
version, ça y est au niveau de la Communauté.
Maintenant, si on regarde comme système ce qui est proposé
par le projet de loi, c'est effectivement de rajouter les mots qui vont
permettre de fixer des droits et des droits de renouvellement. Ça fait
aussi le pont avec le paragraphe 1° de l'article 17 du projet de loi, qui
introduit un paragraphe 1.3° à l'article 68, qui sont les pouvoirs
de la Commission. La Commission aura le pouvoir de délivrer, renouveler,
transférer, suspendre et révoquer le permis de gestion de l'offre
de service visé à... Bon. Donc, c'est l'ensemble du
système, finalement, qui est ajusté pour que ce soit...
M. Garon: Mme la Présidente, j'aimerais qu'on suspende. Le
ministre n'est pas là. On ne peut pas...
La Présidente (Mme Bélanger): II est parti pour
quelques secondes.
M. Garon: Non, mais il faudrait suspendre pendant... On ne peut
pas avoir des commentaires de fonctionnaires, au nom du ministre, sans qu'il ne
soit là.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission
suspend ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 51)
(Reprise à 11 h 52)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'était
Me Savard qui avait la parole.
M. Savard: Donc, c'est l'ajustement du système par les
modifications apportées par le projet de loi. D'une part, le
gouvernement aura le pouvoir de fixer les droits de délivrance et de
renouvellement. Plus tard, dans le projet, on va voir que le mécanisme
lui-même de délivrance de ce permis-là a été
précisé comme un pouvoir de la Commission des transports.
M. Garon: Mais là, vous dites que l'article est apparu.
Les articles n'apparaissent pas comme ça. Vous parlez d'apparition,
comme la Sainte Vierge à Fatima. Ce n'est pas de même que
ça arrive. Il y a un article sur la Communauté urbaine: vous
dites qu'il y avait un tarif, et pour celui du gouvernement, il n'y avait pas
de tarif. Là, au fond, vous venez rajouter un tarif sur ce que faisait
le gouvernement, alors qu'il n'y avait pas de tarif antérieurement.
C'est sûr qu'au fond le but de l'article c'est de mettre un tarif.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Savard.
M. Savard: Au moment où on se parle, le gouvernement n'a
pas délivré de permis pour les associations de services, bien
qu'il avait déjà le pouvoir général qui
était prévu à l'article 60. Ça n'a pas
été exercé comme pouvoir. Les seules associations qui sont
soumises à un régime de permis sont celles qui relèvent de
la Communauté urbaine de Montréal, au moment où on se
parle. Et elles, effectivement, ont une procédure claire pour la
délivrance du permis et pour les droits qu'elles ont à payer,
tant au niveau de la délivrance que du renouvellement.
Donc, à ce moment-ci, au niveau du gouvernement, c'est que le
pouvoir uniquement de 21° est là depuis longtemps. Par contre, c'est
ce qui l'entoure, c'est dans le périphérique, le mécanisme
pratique qui fait en sorte que ces permis-là peuvent être
délivrés, qu'on voit une carence. C'est ce qu'essaie de corriger
le projet de loi, d'établir clairement qui l'attribue, ce
permis-là; combien ça représente en droits, le permis.
Jusqu'à présent, aucun des permis n'a été
délivré en vertu de 21°.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? Le
paragraphe 7° est adopté?
M. Garon: Sur division. Des taxes!
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division. Alors,
le paragraphe 8°: le remplacement du paragraphe 24°. Monsieur... Ah! Il
y a un amendement?
M. Garon: Encore!
La Présidente (Mme Bélanger): Au paragraphe 7°?
Alors, l'amendement, c'est de supprimer le paragraphe 8° de l'article 13 du
projet. Alors, M. le ministre, des commentaires sur la suppression du
paragraphe?
M. Elkas: C'est simplement pour enlever les inquiétudes
des associations et des ligues de taxi. La personne peut demander un
reçu sur demande... Elle peut avoir un reçu sur demande. Alors,
on ne forcera pas les compagnies à les donner.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est adopté?
M. Garon: Attendez un peu. Alors là, vous avez
décidé de... Donc...
La Présidente (Mme Bélanger): De ne pas donner
l'obligation d'émettre un...
M. Garon: On commençait... Voyez-vous qu'on commence
à vous convaincre un peu tranquillement que vous voulez trop de
réglementation. Là, vous avez décidé
d'obtempérer.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça vous
satisfait, M. le député de Lévis. C'est adopté?
M. Garon: Oui, ça nous satisfait.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est adopté?
M. Garon: Alors, le paragraphe 8° est supprimé.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, mais
l'amendement est adopté.
M. Garon: L'amendement supprimant le paragraphe 8° de
l'article 13 du projet est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le paragraphe
8° est adopté tel qu'amendé: ça veut dire
supprimé.
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle le
paragraphe 9°. M. le ministre.
M. Elkas: C'est l'ajout d'un paragraphe 27°, à
l'article 60 de la loi, qui a pour objet d'identifier, parmi les dispositions
réglementaires, celles dont la violation mérite la
révocation de la spécialisation d'un permis de taxi en un service
de limousine ou un service de limousine de grand luxe afin d'assurer la
qualité des exploitants de ce marché.
M. Garon: C'est un peu fort, ça, des
pénalités qui seraient adoptées par règlement. Il
me semble que ça devrait se retrouver dans la loi, ça.
Établir des pénalités par règlement, je n'ai pas vu
ça souvent. Là, on dit, au fond... À 27°, on rajoute
«déterminer, parmi les dispositions d'un règlement
édictées en vertu du présent article, celles dont une
déclaration de culpabilité entraîne la révocation de
la spécialisation d'une entreprise de taxi en un service de limousine ou
en un service de limousine de grand luxe.» Dans le fond, on
établit des pénalités pour des offenses, par
règlement. Je n'ai pas vu ça souvent. Normalement, ça
devrait se retrouver dans la loi, ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Savard.
M. Savard: Si vous regardez, au niveau de l'article 60, c'est un
mécanisme qui est effectivement déjà utilisé pour
d'autres fins. Entre autres: «25° déterminer parmi les
dispositions d'un règlement édictées en vertu du
présent article celles dont la violation est punissable aux termes de
l'article 70; 26° déterminer, parmi les dispositions d'un
règlement [...] peut entraîner la suspension ou la
révocation d'un permis de taxi.»
Ça s'explique de la façon suivante. Si on revient au
paragraphe 27°, introduit par le paragraphe 9° de l'article 13 du
projet de loi, on y lit: «déterminer, parmi les dispositions d'un
règlement édictées en vertu du présent article
donc, c'est forcément des dispositions qui sont habilitées
en fonction de l'article 60 de la Loi sur le transport par taxi celles
dont une déclaration de culpabilité...» Donc,
c'est-à-dire que, déjà, il y a une disposition
réglementaire qui doit être édictée; la personne
doit y avoir contrevenu; il doit, effectivement, y avoir eu une
déclaration de culpabilité; donc le processus judiciaire s'est
déjà manifesté et décision a été
rendue; ou, encore, une déclaration de culpabilité... Oui, c'est
ça, c'est forcément une fois qui a passé par le processus
judiciaire: «...entraîne la révocation de la
spécialisation d'une entreprise de taxi en un service de limousine ou en
un service de limousine de grand luxe».
Donc, au niveau des pouvoirs de 60, le gouvernement peut imposer des
choses, déterminer des obligations ou des devoirs pour les gens qui ont
spécialisé leur taxi en service de limousine. Si un titulaire ne
respecte pas certaines de ces obligations-là, à ce
moment-là, il peut n'avoir qu'une amende, tout simplement. Dans d'autres
cas, pour ce que le gouvernement identifiera comme étant majeur, non
seulement il y aura l'amende, une fois, effectivement, qu'il aura passé
le processus judiciaire, mais on va lui dire: Ça, c'était
tellement important que ta spécialisation à ce moment-là
est révoquée, c'est-à-dire que tu redeviens taxi. À
partir de ce moment-là, tu devras opérer comme taxi, quitte
à refaire une demande ultérieure, comme on a vu
précédemment, hier, à un autre article. C'est le
même mécanisme qui s'applique. Mais plutôt que d'identifier
toutes les possibilités d'infraction dans la loi, c'est au niveau du
règlement que seront identifiées les plus significatives, celles
qui peuvent entraîner, à ce moment-là, un geste
administratif en plus d'une amende.
M. Garon: Ça, je comprends ça, sauf que je sais
comment ça va, les règlements, au Conseil des ministres. Au fond,
ça veut dire que c'est le pouvoir de la bureaucratie d'établir
des pénalités. Normalement, ça devrait être
réservé aux élus, ça, parce que c'est dans un
débat public. Un règlement, il n'y a pas gros débat, au
Conseil des ministres. C'est mis là, les gens peuvent le voir,
excepté que c'est, en gros, les fonctionnaires qui administrent les
règlements. Pensez-vous que les ministres ont le temps de lire toutes
ces choses-là? Ce n'est pas vrai. Ils ne lisent pas tout ça, de
sorte que le règlement, c'est un peu le pouvoir des fonctionnaires
d'établir des pénalités pour les règlements qu'ils
font, en réalité; ne nous contons pas d'histoires. (12
heures)
Dans le fond, ce n'est pas très normal. Moi, je trouve ça
même un peu lâche de la part du gouvernement, quel qu'il soit, de
laisser un pouvoir de punition entre les mains des fonctionnaires, qui, eux, ne
sont pas assujettis à être élus. Moi, je pense que c'est
mauvais de
fonctionner comme ça. L'administration, c'est une affaire, mais
le cadre légal, l'encadrement légal et les
pénalités pour ne pas avoir suivi l'encadrement légal qui
est prévu par la loi, dire qu'on laisse aux fonctionnaires
d'établir, au fond, des punitions qui, dans certains cas, vont avoir des
conséquences terribles pour les gens qui vont être punis, moi, il
me semble que ça ne devrait pas être un pouvoir
délégué.
M. Elkas: Ça m'étonne un peu, M. le
Président, d'entendre un discours semblable. Le député dit
que, quand il était ministre, c'était la façon dont
ça marchait. Mais depuis que je suis arrivé, moi, ça ne
fonctionne pas comme ça. Je regrette, là. Des règlements,
ça passe par un paquet de comités ministériels avant que
ça rejoigne le Conseil des ministres, puis il y a un débat, puis
on s'assure, à part de ça, parce que j'en ai fait une couple, ce
matin...
M. Garon: Oui.
M. Elkas: ...puis on m'a dit: As-tu vérifié avec
telle ou telle association?
M. Garon: Oui.
M. Elkas: As-tu l'appui de tel ou tel groupe? Puis ça, on
ne va jamais à la table sans avoir fait de la consultation avec ce beau
monde-là, puis là, une fois qu'on a l'appui de ce beau
monde-là, on s'en va en prépublication, 45 jours. Alors, dire
qu'on ne fait pas de consultation, qu'on rentre là, que des
fonctionnaires font de leur façon, puis ça se limite à
ça... Wo! C'est un peu charrié. Je regrette, là, c'est
charrié. C'était peut-être votre façon de faire,
dans votre temps, mais moi, je n'opère pas de cette
façon-là. Non.
M. Garon: Je vais vous dire plus que ça. Dans les
informations que j'ai demandées à vous, puis à l'autre
ministre, sous l'ancien gouvernement, les lois et les règlements qui
allaient devant le Conseil, on devait produire un impact: impact financier,
impact sur la population, impact sur l'administration. Il va y avoir
différents types d'impacts à porter à une loi ou à
un règlement. Combien ça va coûter? Il y a un impact
financier qui devra être déterminé, impact sur les
citoyens, impact sur l'administration, impact des citoyens entre eux. Ça
devait être marqué qu'il y avait une étude d'impact sur
chaque loi et les règlements qui passaient au Conseil des ministres.
J'ai demandé la question, depuis que je suis dans l'Opposition, puis il
semble que cette méthode est partie.
Aujourd'hui, quand vous me dites... Oui. Vous me direz combien de gens
qui lisent, là. Ce sont d'autres fonctionnaires qui lisent ça,
puis les gens vont à un comité, puis il y a des gens qui
soulèvent des points, sauf que ces points-là ne sont pas toujours
soulevés par les élus qui n'ont pas nécessairement lu tous
les règlements de a à z, de façon exhaustive, avant de les
adopter. Ce sont d'autres fonctionnaires qui les ont lus. Ne nous contons pas
d'histoires. Quand on vous pose des questions, ce sont vos lois à vous,
puis les trois quarts du temps, c'est les fonctionnaires qui répondent
parce que vous n'êtes pas capable de répondre vous-même. Ne
nous contez pas d'histoires. Autrement, bien, on dit: On ne veut pas accepter
que les fonctionnaires répondent, c'est vous qui allez répondre.
Vous allez voir que ça va prendre du temps en sacrifice. Pourquoi? Quand
vous me dites que vous êtes dans un comité rien qu'avec des
ministres: vous n'êtes pas capable d'expliquer à la commission
parlementaire...
Des voix: Ah!
M. Garon: Ne nous contons pas d'histoires. Soyons au moins
honnêtes. Bien, c'est ça, la réalité. Là,
vous essayez de faire croire, pour la galerie, que vous connaissez vos
règlements dans les moindres détails, alors que le projet de loi
qui, dans le fond, est bien moins gros que l'ensemble de la
réglementation, qu'est-ce qui arrive? C'est que les fonctionnaires
envoient ça, puis s'il n'y a pas d'autres fonctionnaires qui
réagissent, ça s'en va sur le pilote automatique. Ne nous contons
pas d'histoires. Moi, je trouve qu'il y a des affaires, il y a des
règlements, là-dedans, qui sont des droits de vie ou de mort sur
les citoyens en termes de gagne-pain. Vous savez que l'administration est
aveugle parce que jamais personne n'est responsable dans l'administration.
C'est comme vous dites: il y a des comités. Un comité qui dessine
un cheval, ça fait un chameau ou un dromadaire, mais ça ne fait
pas un cheval.
Mme Juneau: Ça dépend des bosses.
M. Garon: Pardon? Alors, ce qui arrive, c'est que
là-dedans, au fond, des pouvoirs de punition par règlement, moi,
je trouve que c'est exorbitant, ça ne devrait pas exister, ça
devrait toujours être... Parce qu'il y a une visibilité quand
c'est dans une loi. Il y a une visibilité dans une loi. Les gens doivent
voir, puis voient... Exorbitant ou non. Regardez, quand on fait une loi,
là... Vous nous disiez, en première lecture, en deuxième
lecture, que tout le monde était d'accord. En dedans de 48 heures, on a
un tollé de gens qui disent non. Pas d'accord. Les handicapés,
même, réagissent. Ça a pris même un bout de temps
parce que... Ils ne peuvent pas s'imaginer tous les projets de loi qu'il y a
là. Alors, là, actuellement, un pouvoir de punition... Vous dites
que c'est déjà dans la loi? Je ne suis pas plus d'accord parce
que c'est déjà dans la loi. Parce qu'en droit, là, il ne
faut pas légiférer sur le pilote automatique. Il faut que les
élus prennent leurs responsabilités. Souvent, ce qui arrive,
quand on se retrouve avec des bureaucraties, avec des décisions
aveugles, c'est parce que des élus ne veulent pas assumer leurs
responsabilités. Trop souvent...
M. le Président, pourriez-vous présider plutôt que
de faire des commentaires? Alors... Bien, votre fonction, c'est de
présider, ce n'est pas de conseiller le ministre. Et ce qu'il faut,
essentiellement, c'est que les
lois soient la responsabilité des élus. Et donner des
pouvoirs réglementaires, établir des choses par règlement,
dans certains cas, c'est abusif. Moi, je pense, quand on est dans le domaine
des punitions, que c'est abusif d'établir des pénalités
par règlement parce qu'il n'y a pas la visibilité ou le
débat public qu'il y a dans d'autres cas. Quand on arrive, on regarde
ça, ici, on regarde les pénalités, on dit: Bien,
ça, ça a du bon sens, ou ça n'a pas de bon sens, ou c'est
trop lourd, ou ce n'est pas assez lourd. On regarde ça. Mais là,
on ne le sait même pas. On donne un pouvoir aux fonctionnaires: vous
établirez les pénalités. Moi, je trouve que c'est de la
lâcheté législative. Je trouve que ça n'a pas de bon
sens.
Le Président (M. Thérien): Donc, est-ce que le
paragraphe 9° est adopté?
M. Garon: Non. J'ai posé une question au ministre. C'est
un commentaire que je fais par rapport au ministre, là.
Le Président (M. Thérien): Oui. J'essaie
d'être plus expéditif.
M. Elkas: M. le Président, je ne suis pas ici pour
faire...
M. Garon: Notre rôle, ce n'est pas d'être
expéditif, c'est d'être juste pour les citoyens.
Le Président (M. Thérien): Non, mais de faire en
sorte qu'il n'y ait pas trop de...
M. Elkas: Je ne suis pas ici pour faire le «show»,
là, jouer pour la galerie puis ceux qui écoutent dans leur
perroquet. Je pense que le discours du député de Lévis,
ça fait assez longtemps que je l'entends. Peut-être qu'on pourrait
revenir à ce qu'on a tenté de discuter et s'assurer, comme je
l'ai souvent mentionné aujourd'hui, qu'on agit, basé sur
l'ensemble de l'industrie qui a fait ces demandes après consultation.
C'est sûr qu'il va y avoir des gens qui ne seront toujours pas d'accord,
mais ça ne veut pas dire que c'est l'ensemble du milieu qui est en
désaccord.
Concernant le paragraphe 9°, si on n'avait pas établi la
réglementation pour établir carrément ou encadrer les
trois fronts de taxi pour qu'un n'aille pas jouer dans la talle de l'autre,
vous seriez les premiers à nous critiquer: les fonctionnaires ne savent
pas comment faire des lois. Bien, ils sont là pour nous faire des
recommandations, puis nous on est là pour être à
l'écoute de l'industrie. C'est pour ça qu'on est ici,
aujourd'hui. On reflète justement ce qui a été
discuté, puis on l'apporte à une commission. La commission doit
faire son devoir, doit faire un débat sur l'ensemble des projets qui
sont déposés. Mais là, il me semble qu'on passe...
Ça fait quoi, 28, 26 articles? On est rendu à 13 ou 14 articles.
On a fait combien d'heures en quatre, cinq jours... Quatre jours? 14 heures de
commission. Puis moi, ça ne me dérange pas qu'il y ait de la
discussion, mais de simplement toujours dire que ce qu'on est en train de
discuter, là, ça ne vaut pas grand-chose... (12 h 10)
Si vous nous dites: Les lois ne sont pas nécessaires, dites-le
d'une façon que les gens vont bien comprendre. Les lois qu'on
dépose aujourd'hui sont mises en place pour s'assurer que,
premièrement, il n'y ait pas de transport par taxi déloyal. Vous
l'avez dit au niveau du contrôle routier. Combien de fois je l'ai entendu
en arrivant à un projet de loi? Il faut absolument s'assurer qu'il y a
une concurrence loyale et non déloyale. Je l'ai entendu, ce
discours-là. Vous l'avez entendu, M. le député de Dubuc.
Combien de fois on l'a entendu? Puis on agit, puis ce n'est pas assez bon. On
veut adresser l'industrie du taxi de la même façon qu'on l'a fait
dans l'industrie du camionnage on s'objecte. À toutes les fois
qu'on veut essayer de protéger les gens les uns contre les autres, puis
qu'eux demandent des pouvoirs pour se protéger et améliorer leur
service à leur clientèle, on s'objecte. Alors, au paragraphe
9°, parmi les infractions qui entraîneraient la révocation de
la spécialisation du permis de taxi en limousine, on peut penser,
premièrement, aux maraudes et sollicitations sur les rues. Ça, on
le sait, on est d'accord qu'ils ne devraient pas le faire. Le non-respect des
tarifs minimaux. Est-ce qu'on est d'accord qu'il devrait y avoir des tarifs? Il
y en a toujours eu. Mais un gars qui ne les respecte pas et c'est le
voeu de l'ensemble qu'il y ait un respect des tarifs il devrait
être pénalisé. Un gars qui va se promener dans les
territoires qui ne sont pas autorisés, on va lui dire: Vas-y, mon beau,
«you have got our blessing»?
Le Président (M. Thérien): Le député
de Lévis est pour ça.
M. Elkas: II est pour ça, le député de
Lévis; il est d'accord avec ça.
M. Garon: M. le Président, je regrette, si vous
n'êtes pas capable de présider, je demanderais que vous vous
retiriez comme président.
Le Président (M. Thérien): Excusez-moi.
Excusez-moi. Je retire mes paroles.
M. Garon: Non. Je demande de changer de président, M. le
Président. On ne continuera pas avec un président...
Le Président (M. Thérien): Parfait.
M. Garon: ...qui fait des commentaires sur les propos...
Le Président (M. Thérien): Réal.
M. Garon: ...qui se tiennent en commission. On devrait avoir un
autre président de séance.
Le Président (M. Thérien): Ça va être
fait.
M. Elkas: Un autre point, c'est de confier le véhicule
à un chauffeur non qualifié. Est-ce qu'on est prêt à
accepter? Je pense que oui. Des règles comme ça, on devrait
peut-être avoir des règles, mais qu'on laisse partir les gens de
la façon qu'ils veulent.
M. Garon: Je n'ai pas dit ça.
M. Elkas: Mais c'est ça que vous dites.
M. Garon: Non, ce n'est pas ça que j'ai dit.
M. Elkas: Vous dites: La révocation, les
pénalités...
M. Garon: Je n'ai pas dit ça du tout.
M. Elkas: ...il y a toujours des pénalités.
M. Garon: Ce n'est pas ça que j'ai dit. Vous...
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis, est-ce que vous voulez intervenir?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que...
M. Garon: Ce n'est pas ça que j'ai dit. J'ai dit: La seule
chose, c'est que les pénalités devraient se trouver dans la loi
et non pas dans les règlements. C'est la seule chose que j'ai dite. Je
n'ai pas dit qu'il ne doit pas y avoir de pénalités. Je n'ai pas
contesté les pénalités. J'ai dit: Sauf que, quand il y a
un pouvoir pénal, les pénalités devraient se retrouver
dans la loi. Quand on considère que quelque chose est assez important
pour pénaliser les gens, on devrait trouver l'infraction et la
pénalité dans la loi, parce qu'il y a des gens... Autrement, on
remet, on confie, on délègue à d'autres qu'aux
législateurs le pouvoir de pénalité. Ce n'est pas normal,
à mon avis. Ce n'est pas normal parce que, quand on fait une loi... Au
contraire, une loi, c'est beaucoup plus sécuritaire, c'est beaucoup plus
rigide qu'un règlement, sauf qu'actuellement on confie un pouvoir
réglementaire et un pouvoir de pénalité, dans les
infractions qui vont être contenues dans des règlements, à
l'administration. C'est ça que je dis, tout simplement.
Je ne dis pas que les pénalités qui existent ne doivent
pas exister, sauf qu'on vit dans un système démocratique: la
règle de droit, c'est la règle démocratique et le
contrôle démocratique. Quand une chose est dans le Parlement, pour
la changer, il faut revenir devant le Parlement, il y a une visibilité
qu'il n'y a pas dans la réglementation. Beaucoup de gens se plaignent,
beaucoup de gens et des experts en droit se plaignent qu'on fait beaucoup trop
de choses par règlement et, à ce moment-là, c'est que le
système se vide de sa démocratie. Vous savez, vous avez eu un
candidat aux der- nières élections, qui est un juge maintenant,
Me René Dussault. Me Dussault, un expert dans ces affaires-là,
écrivait «the rule of law, c'est la base de la
démocratie» «la règle de droit, c'est la base
de la démocratie». Alors, quand on arrive et qu'on dit: On va
confier ça à l'administration, ce n'est pas normal. Ce n'est pas
normal que des infractions et des pénalités se retrouvent dans
des règlements plutôt que dans des lois. Parce que le
contrôle public est beaucoup plus fort quand c'est devant le Parlement.
Au contraire, moi, je pense qu'il y a plus de sécurité pour le
public quand c'est dans la loi plutôt que dans les règlements. Je
ne dis pas qu'il ne doit pas y avoir de pénalités. Je dis que
ça doit se retrouver dans la loi plutôt que dans les
règlements. C'est ça que je dis, essentiellement.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre, est-ce que vous
avez d'autres commentaires, en complément de réponse?
M. Elkas: Oui, j'ai un commentaire. J'écoutais avec
intérêt ce qu'il se disait de l'autre côté, ce matin,
ces mêmes gens qui disent: Qu'importent les règles qu'on impose ou
qu'on suggère aux ligues pour s'auto-discipliner, les gens vont se
trouver des façons de contourner la loi. Vous l'avez dit
carrément. C'est exactement ce qui se passe. Alors, vous me
suggérez, toutes les fois qu'il y a une raison pour révocation,
on va se retrouver ici pour les changer? On peut retrouver cinq raisons, cinq
contournements de loi dans une journée. Il y a des gens qui sont pas mal
brillants dans l'industrie: ils peuvent trouver des façons de contourner
les lois et les règles, et, là, à tout bout de champ, il
va falloir revenir ici, en commission, pour faire des lois? Il me semble qu'on
doit donner un petit peu de latitude au gouvernement et aux ministres qui
doivent passer des règlements, pour éviter qu'on revienne
toujours ici pour passer ces lois-là.
M. Garon: Mais vous devez venir...
Le Président (M. Gauvin): Est-ce qu'on...
M. Garon: ...de toute façon.
Le Président (M. Gauvin): Vous me permettez de... Vous
voulez intervenir?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Gauvin): Le député de
Rousseau après. M. le député de Lévis.
M. Garon: Vous devez venir devant le Parlement, de toute
façon. Ce n'est pas ça, au fond. Vous devez venir devant le
Parlement, et vous venez régulièrement, sauf qu'il y a des
dispositions qui sont comprises ou qui ne sont pas comprises. Quand on vous dit
qu'il faut changer les infractions parce que les gens les contournent,
n'exagérons rien, là. C'est-à-dire que, ce
que, tantôt, la députée de Marie-Victorin vous a
dit, c'est qu'on réglemente trop de choses qu'il n'est pas
nécessaire de réglementer. Elle n'a pas dit que les
règlements sont tous inopportuns; elle n'a pas dit ça. Elle dit
qu'il faut avoir des règlements, sauf qu'il faut les circonscrire
davantage, et quand on va dans une loi, le contrôle démocratique
est beaucoup plus fort. Vous savez que les gens se plaignent beaucoup qu'on
réglemente toutes sortes de choses, avec une visibilité qui n'est
pas si forte que ça. Les gens ne sont pas au courant, souvent, de ce qui
se passe, et ils l'apprennent par après, alors qu'une loi, le
contrôle démocratique est beaucoup plus fort, les gens ont des
chances de faire des interventions, davantage, et ils ont plus de
possibilités d'avoir une équité quand on met les choses
dans la loi.
Je vais vous dire, en droit, là, il y a beaucoup de gens qui
pensent ça, aussi. Je sais que l'administration et la bureaucratie
visent toujours à faire des lois-cadres qui ne disent rien pour se
garder le pouvoir à eux, sauf que ce n'est pas correct. Les lois-cadres,
ça ne dit rien; j'ai vu des lois-cadres où vous n'aviez à
peu près aucune idée sur quoi ils auraient le droit de
légiférer de faire des règlements, pardon. Ce n'est
pas ça, un système démocratique. Un système
démocratique, c'est le contrôle par les élus, pas par les
fonctionnaires qui sont permanents. Eux autres administrent les lois par
après. La réglementation, qu'on le veuille ou non, ça
finit que c'est la bureaucratie qui envahit tout. Les gens ne veulent pas
ça, les gens ne souhaitent pas ça, et c'est malsain de faire en
sorte que le contrôle devienne un contrôle bureaucratique
plutôt qu'un contrôle démocratique. C'est dans ce
sens-là que je dis que la plus grande protection du public, c'est mieux
si les infractions sont bien définies, sont dans les lois, et les
pénalités sont dans les lois, plutôt que de se dire: Bien,
on va confier ça à l'administration, et ils s'organiseront avec
ça. C'est ça que ça veut dire, donner un pouvoir
réglementaire pour les infractions et les pénalités. Moi,
je pense que c'est...
Imaginez-vous, s'il fallait faire ça dans nos codes, dans le Code
de procédure pénale et dans le Code criminel. Ça n'aurait
pas de bon sens. Sauf que là, actuellement, c'est ce qu'on fait, au
fond. On peut dire ça. On va dire: Ah, bien, le taxi, c'est plus
administratif. Ce n'est pas rien qu'administratif; il y a des milliers de
personnes là-dedans, des milliers de personnes qui vont être
touchées par la loi qui va être faite. Je pense qu'elles sont
mieux desservies si les infractions sont dans la loi et les
pénalités sont dans la loi que si on confie à
l'administration, de tout définir par après. On ne fait pas
l'effort de définir pour mettre dans la loi l'infraction et on ne fait
pas l'effort de définir pour mettre dans la loi la
pénalité. Après ça, on dit: Bien, on fonctionne
admi-nistrativement. Au fond, pour le faire, là, pourquoi on le fait
administrativement? Pourquoi on le met dans le règlement? C'est la
facilité, ça. C'est qu'il y a plus de rigueur à le mettre
dans la loi; ça exige d'être plus, mieux défini, pour
être dans la loi. Vous savez une chose? On sait ce que ça veut
dire, au fond. Ce n'est pas tous les gens qui vont devant les tribunaux, ce
n'est pas tous les gens qui plaident, après ça, leurs droits.
Pourquoi? Parce que ça coûte cher et, après ça,
quand ils sont devant un règlement qui est abusif... Le chauffeur de
taxi qui va être mal pris, qui va s'être fait organiser, là,
il va être obligé de prendre un avocat à 150 $, 200 $
l'heure pour aller plaider devant les tribunaux parce qu'il y a un
règlement qui est abusif, qui est appliqué de façon
abusive. Mais après ça, il va dire: Ah oui, mais il peut toujours
se défendre devant les tribunaux. On sait ce que ça coûte,
la justice, aujourd'hui. (12 h 20)
Alors, moi, je pense que c'est moins bon, et il y a beaucoup de gens
dans le domaine du droit qui pensent ça aussi. Et ceux qui ont un plus
grand souci de démocratie pensent qu'on devrait retrouver plus de
dispositions dans la loi plutôt que dans les règlements. Mais la
bureaucratie, si on Fécoutait, ce seraient des lois-cadres
insignifiantes, et tout se retrouverait dans les règlements, parce que
c'est le pouvoir de la bureaucratie. Sauf qu'aujourd'hui, les citoyens, ils ne
veulent pas être poignes avec une bureaucratie qui administre les choses
de façon aveugle, sans avoir de comptes à rendre à
personne. Rappelez-vous les discours, quand vous êtes arrivés au
pouvoir en 1986. Vous avez fait le rapport Scowen, pour
déréglementer; vous avez fait toutes sortes de rapports pour
déréglementer. Aujourd'hui, vous avez tout oublié vos
bonnes intentions de 1986, vos beaux rapports de comités. Tout
ça, c'est mis de côté et on a recommencé à
fonctionner comme un gouvernement fatigué.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le
député de Lévis. M. le député de
Rousseau.
M. Thérien: M. le Président, je suis un peu
surpris. Ce que le député de Lévis suggère, c'est
d'introduire dans la loi différentes modalités. Sur le fond, je
ne veux pas discuter là-dessus, mais on sait très bien que, s'il
y a une modification, il faudrait faire une autre loi, un amendement à
la loi. Le député de Lévis a reproché ça
justement au ministre délégué aux Transports, lorsqu'il a
fallu amender un simple article en affichage. Il disait: II y a eu quatre lois.
C'est lui-même qui conteste le fait qu'on a fait plusieurs lois en
affichage quand il sait très bien qu'on a modifié presque des
virgules. Il ridiculise le fait et il suggère au ministre des
Transports, aujourd'hui, de mettre ça dans la loi et, lorsqu'on a besoin
d'un amendement, il faudrait faire une nouvelle loi. J'imagine la scène.
La député de Lévis dirait: Ah! Le ministre des Transports
est obligé de faire une nouvelle loi; il ne connaissait pas sa loi; il a
mal consulté. C'est exactement le discours contradictoire que le
député de Lévis fait sans cesse. C'est exactement
ça, ce qu'il suggère, parce qu'on sait très bien qu'il
faut s'inscrire à une nouvelle session, il faut attendre. Donc, au
niveau de la pratique... Sur le fond, je lui donne peut-être raison,
peut-être qu'il faut faire attention et je pense que la loi peut
comporter les fondements fondamentaux, des principes. Mais quand il faut
être opérationnel, je pense que ce qu'il suggère, il l'a
ridiculisé à
plusieurs égards, malheureusement sur une loi où on a
modifié un seul article. Mais, étant donné que
c'était dans la loi, il fallait apporter une nouvelle loi. C'est
là que ses inlassables discours disaient que nos consultations menaient
à quatre lois. C'est ça, M. le Président, dont je veux
vous faire part. Je pense que le ministre des Transports est au courant un
petit peu de ça et il est un peu prudent.
Le Président (M. Gauvin): Mme la députée de
Johnson.
Mme Juneau: Simplement une question d'information, M. le
Président. Dans l'idée du législateur, les
déclarations de culpabilité dont fait mention le paragraphe
9°, est-ce que n'importe quelle faute, je pourrais dire, va amener une
déclaration de culpabilité? Est-ce que c'est la même
sanction qu'il va y avoir pour n'importe quelle infraction à la loi: que
ça soit que tu paies en dessous du coût normal, que ça soit
un chauffeur, comme vous l'avez mentionné hier, un deuxième
chauffeur qui n'a pas les permis? Quelle que soit l'infraction, est-ce qu'il y
a une seule pénalité que cette personne-là va avoir?
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Elkas: La question, est-ce que c'est la pénalité
associée avec l'infraction? Est-ce que c'est...
Mme Juneau: Oui. L'infraction, quelle que soit l'infraction.
M. Elkas: C'est la même pénalité, mais si on
regarde... Oui, je vous suis, là. Si on regarde les exemples qu'on peut
vous donner: maraude et sollicitation sur rue; non-respect des tarifs minimaux;
non-respect du territoire autorisé; confier la garde de son
véhicule à un chauffeur non qualifié.
Mme Juneau: Ça, c'est la même
pénalité? M. Elkas: La même révocation.
Mme Juneau: C'est-à-dire révocation pour six mois,
ce qu'on a dit dans l'autre article?
M. Elkas: Oui.
Mme Juneau: C'est ça. O.K.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
répond à votre question, Mme la députée de
Johnson?
Mme Juneau: Oui.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis, est-ce que le paragraphe 9e de l'article 13 est
adopté?
M. Garon: Je voudrais simplement répondre un mot à
ce qu'a dit le député de Rousseau, tantôt, quand il a
parlé de l'affichage le long des routes. C'est que la loi ne
reflétait même pas son rapport de consultation. Alors, si elle
l'avait reflété, la première loi, il n'aurait pas
été obligé de la faire cinq fois, parce que toutes les
mises en garde étaient contenues dans le premier rapport de
consultation.
M. Thérien: C'était une bonne consultation.
M. Garon: Non, mais je dis que dans le rapport de consultation il
y avait des mises en garde. Des gens de la Gaspésie avaient dit: Fais
attention à ci, fais attention à ça. Mais ceux qui ont
fait la loi ne s'en sont pas occupé.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que le paragraphe 9°
de l'article 13 est adopté, M. le député de
Lévis?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): Sur division. Maintenant, est-ce
que l'article 13 et tous ses paragraphes sont adoptés tels
qu'amendés?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): Sur division. Donc, l'article 13
est adopté sur division.
M. Garon: Je ferai juste remarquer au ministre que, tantôt,
quand il a dit qu'on a vu seulement 14 articles, à l'article 13, il y
avait 11 articles différents ou, si on veut, 11 paragraphes
différents qui touchent tous des matières différentes. Ce
n'est pas 14 articles. Il y en a 11 là-dedans, dans l'article 13.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre. J'appelle
l'article 14.
M. Elkas: M. le Président, l'article 61 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans la deuxième ligne, des mots
«dont le» par les mots «, aux titulaires de permis de
chauffeur de taxi et aux entreprises, associations ou organismes qui
fournissent des services de publicité, de répartition d'appels ou
d'autres services de même nature lorsque leur».
Commentaires. Les modifications apportées ont pour effet de
clairement habiliter une autorité régionale à adopter des
règlements s'appliquant aux titulaires de permis de chauffeur de taxi et
aux associations de services. Il s'agit donc plus d'une correction
cléricale que d'une modification de fond.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis, à l'article 14, tel que présenté par M. le
ministre, avez-vous des commentaires? Est-ce que l'article 14 est
adopté?
M. Garon: Un instant. Il faut que je regarde. J'ai plusieurs...
Surdivision.
Le Président (M. Gauvin): L'article 14 est adopté
sur division.
Règlements d'une autorité
régionale
J'appelle l'article 15. M. le ministre. M. Elkas: II y a un
amendement.
Le Président (M. Gauvin): II y a un amendement à
l'article 15. Est-ce que nous avons l'amendement, M. le secrétaire?
M. Elkas: Les mêmes amendements qu'à 13.
M. Garon: II y a deux amendements à 15, je pense.
Le Président (M. Gauvin): Bon. L'amendement qui est
proposé à l'article 15 est-ce que je peux le lire, M. le
ministre? c'est de supprimer le paragraphe 3° de l'article 15 du
projet.
M. Garon: Pouvez-vous lire le paragraphe que vous supprimez?
Pouvez-vous lire le paragraphe que vous supprimez? Pour ne pas qu'on se trompe,
là.
Le Président (M. Gauvin): Oui. Juste une minute. On essaie
de...
M. Garon: C'est parce que vous voulez... De la manière que
les amendements sont rédigés, vous appelez le dernier paragraphe,
je pense, le paragraphe 3°; après ça, vous avez un amendement
au paragraphe 4.2°.
Le Président (M. Gauvin): C'est ce qu'on est en train de
réaliser.
M. Garon: C'est pour ça que je demande... Pour ne pas
qu'il y ait d'erreur.
Le Président (M. Gauvin): Je pense qu'on va y aller dans
l'ordre. Je retire, si vous voulez, la présentation que j'ai faite pour
plutôt revenir à un amendement qui s'applique au deuxième
paragraphe. Les amendements, c'est pour plus tard. Je vous présente le
premier paragraphe de l'article 15. M. le ministre, est-ce que je le
présente, je le lis ou... Le premier paragraphe: l'insertion, dans la
deuxième ligne du paragraphe 4.1° et après le mot
«permis», des mots «de chauffeur»...
M. Garon: Je ne l'ai pas, moi, celui-là.
Le Président (M. Gauvin): II est dans le projet de loi. Ce
n'est pas un amendement. On traite le premier paragraphe...
M. Garon: Ah! O.K.
Le Président (M. Gauvin): ...pour revenir après aux
amendements, si vous voulez bien.
M. Garon: O.K. Ça marche, oui.
Le Président (M. Gauvin): Et je continue: et par
l'insertion, dans la quatrième ligne de ce paragraphe et après le
mot «formalités», des mots «, la note minimale de
passage de l'examen». Donc, c'est le premier paragraphe de l'article 15.
M. le député de Lévis.
M. Garon: Bien là, j'essaie de me retrouver dans tous ces
changements-là. Ça ne sera pas long. (12 h 30)
M. Elkas: C'est un pouvoir qu'on s'est donné. On l'a
déjà débattu, et, maintenant, on donne les mêmes
pouvoirs à la Communauté urbaine.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Garon: C'est pour dire «un permis de chauffeur de
taxi» plutôt qu'«un permis de taxi».
M. Elkas: Oui, oui, O.K.
Une voix: Me Savard.
M. Elkas: Oui, vas-y donc!
Le Président (M. Gauvin): Me Savard aimerait ajouter une
information. Me Savard.
M. Savard: Au niveau du premier paragraphe de l'article 15 du
projet de loi, il y a deux choses. Premièrement, c'est de
préciser que le permis dont on parle au paragraphe 4.1° de l'article
62, c'est le permis de chauffeur de taxi. Ça, ça fait le pont
avec le pouvoir du gouvernement: le mot «chauffeur» n'était
pas dans le texte et ça prêtait à confusion.
M. Garon: Oui.
M. Savard: Bon! Ça, c'est la première des choses,
c'est une correction.
M. Garon: Oui.
M. Savard: La seconde, c'est d'établir tout à fait
le miroir un peu avec le même pouvoir qu'on retrouve au niveau du
gouvernement et dont on a discuté lorsqu'on a étudié le
paragraphe 5° de l'article 13 du projet.
M. Garon: Ça va. M. Savard: C'est ça.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que le paragraphe 1 °
est adopté, M. le député?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Le paragraphe 1° de
l'article 15 étant adopté, j'appelle l'article 2, et nous avons
un amendement.
M. Garon: Pas l'article 2, le paragraphe 2°.
Le Président (M. Gauvin): Le paragraphe 2°,
excusez-moi. M. le ministre, est-ce que je présente l'amendement?
M. Elkas: Allez-y.
Le Président (M. Gauvin): Supprimer, dans les
cinquième et sixième lignes du paragraphe 4.2° de l'article
62, introduit par le paragraphe 2° de l'article 15 du projet de loi, les
mots «les frais d'examen et la note minimale de passage». M. le
ministre.
M. Garon: Adopté. Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Donc, l'amendement au paragraphe
2° est adopté. J'appelle le deuxième paragraphe, tel
qu'amendé.
M. Garon: Attendez un peu, là. Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Adopté. Donc, le
deuxième paragraphe, tel qu'amendé, est adopté.
M. Garon: Non, non. C'est-à-dire que, dans le
deuxième paragraphe... Non, non. C'est 4.2°, là, ce n'est pas
le...
Le Président (M. Gauvin): Ah! C'est 4.2°, excusez.
M. Garon: 4.2°.
Le Président (M. Gauvin): Oui, oui, vous avez raison. On
appelle, à ce moment-ci, le paragraphe 4.3°.
M. Garon: Contenu au deuxième paragraphe.
Le Président (M. Gauvin): Contenu au deuxième
paragraphe de l'article 15.
M. Elkas: 17.3°, à l'article 13, qui a
été débattu.
Le Président (M. Gauvin): Donc, 4.3° du
deuxième paragraphe, vous nous dites que c'est 7.3° à
l'article 13.
M. Elkas: 17.3°.
Une voix: 17.3°.
Le Président (M. Gauvin): 17.3° à l'article 13,
qui a déjà été débattu.
M. Garon: Qu'on avait adopté sur division. Une voix:
Oui.
Le Président (M. Gauvin): Que vous aviez adopté sur
division. Donc...
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): ...le paragraphe 4.3° est
adopté sur division.
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Gauvin): Là, j'appelle le
paragraphe 2°. Est-ce que le paragraphe 2° est adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): Sur division. J'appelle le
paragraphe 3° et, comme on le mentionnait précédemment, nous
avons un amendement. L'amendement se lit comme suit: Supprimer le paragraphe
3° de l'article 15 du projet.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Donc, l'amendement est
adopté. J'appelle le...
M. Garon: Ça fait disparaître l'obligation de
fournir un reçu.
M. Elkas: Oui, c'est ça.
Une voix: C'est ça. Tel qu'on a...
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Adopté. Donc...
Une voix: Ce n'est pas sur division, ça?
M. Garon: C'est enlever le reçu, on était d'accord
avec ça.
Une voix: O.K.
Le Président (M. Gauvin): Donc, l'amendement au paragraphe
3° est adopté. J'appelle le paragraphe 3°, tel
qu'amendé.
M. Garon: Bien, il est supprimé.
Le Président (M. Gauvin): II est supprimé, vous
avez raison.
M. Garon: II n'y en a plus.
Le Président (M. Gauvin): On s'entend.
M. Garon: II n'y en a plus!
Le Président (M. Gauvin): Donc, j'appelle l'article
15.
M. Garon: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Gauvin): J'appelle l'article 15 dans son
ensemble, tel qu'amendé.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): Adopté sur division. M.
le ministre, on appelle l'article 16.
M. Elkas: M. le Président, l'article 16: L'article 62.1 de
cette loi est modifié par l'insertion, après le premier
alinéa, de l'alinéa suivant: «Dans le cas d'un permis
visé aux articles 91 et 94.0.1, l'autorité régionale ne
peut imposer et percevoir un droit annuel que si la place d'affaires d'un de
ces titulaires de permis ou l'endroit où est garée pour fins de
remisage et d'entretien son automobile ou, selon le cas, sa limousine de grand
luxe est situé sur son territoire.»
Commentaires. L'ajout de cet alinéa permettra à
l'autorité régionale qui exerce les pouvoirs de contrôle de
l'industrie du taxi d'imposer et de percevoir des droits sous certaines
conditions dans le cas des permis de limousine de grand luxe et des permis
délivrés pour le transport lors des baptêmes,
funérailles et mariages.
M. Garon: Encore des taxes! Quelqu'un va avoir un enfant, il va
aller à un baptême, il va falloir qu'il paie des taxes en plus. Il
y a des funérailles, il meurt, il faut qu'ils taxent. Un mariage, ils
taxent encore. Il me semble que c'est une industrie assez taxée. Ils ont
payé 5000 $, ces gens-là, de permis de grand luxe. On veut, en
plus, qu'ils paient d'autres taxes. Vous ne pensez pas qu'à 5000 $ pour
les limousines de grand luxe, c'est assez?
M. Elkas: C'est ça qu'on fait. On n'ajoute pas un montant
aux 5000 $. On va piger à l'intérieur des 5000 $ pour lui donner
les ressources nécessaires pour administrer les règlements.
M. Garon: Mais on dit: «L'autorité régionale
ne peut imposer et percevoir un droit annuel que si la place d'affaires d'un de
ces titulaires de permis, ou l'endroit où est garée pour fins de
remisage et d'entretien son automobile ou selon le cas sa limousine de grand
luxe, est situé sur son territoire.» Donc, ils vont charger des
droits de plus. Il me semble que 5000 $ c'est déjà assez.
C'est des taxes de plus, ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Savard.
M. Elkas: Non, ce n'est pas plus. C'est à
l'intérieur des 5000 $. C'est à même les 5000 $.
M. Savard: Le mécanisme qui est prévu au niveau de
l'article 16 du projet de loi, c'est la même chose qui existe
déjà dans le cas de tous les taxis de la Communauté
urbaine de Montréal. C'est-à-dire que ce n'est pas des droits qui
vont s'additionner aux droits de l'État c'est-à-dire
droits de la Communauté plus droits de l'État mais c'est
un peu un système à bascule, dans le sens que lorsque la
Communauté urbaine de Montréal a accepté la
décentralisation du taxi, les droits du Québec ont
été abaissés à un montant minimum pour couvrir
uniquement les activités que le gouvernement du Québec
conservait, entre autres la délivrance du permis, et la
Communauté urbaine, elle, a imposé un droit. Mais si on regarde,
ce n'est pas deux droits pleins et entiers qui s'additionnent.
Si vous regardez au niveau de l'article 13 du règlement sur le
transport par taxi, vous avez une illustration concrète de ce que
ça donne dans le cas, entre autres, des taxis. À l'article 13 du
règlement, on y lit: Les droits payables pour la délivrance ou le
renouvellement d'un permis de taxi sont de 100 $ dans le cas d'un permis
délivré pour une agglomération. Et on continue. On y lit,
au dernier alinéa de l'article 13 du règlement: Les droits
prévus aux paragraphes 1° à 3° et 1° comprend,
entre autres, le système actuel de taxi sont abaissés
à 10 $ pour le renouvellement des permis de taxi visés par un
règlement, s'il en est, adopté en vertu de l'article 62.1 de la
loi. Donc, le gouvernement part d'un droit de 100 $. Lorsqu'il y a une
décentralisation, le droit est abaissé à 10 $. L'espace
libéré a été, à ce moment-là,
occupé par les droits de la Communauté urbaine de Montréal
en fonction des activités de contrôle, de gestion et d'encadrement
qu'elle-même fait.
La même chose va s'appliquer au niveau de 62.1 dans le cas des
permis de baptême et dans le cas des permis de limousine de grand luxe.
Donc, auparavant, les limousines de grand luxe, qui sont un permis à
5000 $, si on retourne à l'article 13 du règlement dont je vous
parlais, n'étaient pas des droits qui avaient été
transférés à la Communauté, c'est-à-dire un
champ de droit qui pouvait être transféré à la
Communauté urbaine de Montréal. Par la modification qui est
apportée pour ce permis-là qui est existant, comme pour le
nouveau permis de baptêmes, funérailles, mariages qui va
être introduit... Mais prenons l'exemple des limousines de grand luxe...
C'est-à-dire que vous allez trouver à l'article 13 du
règlement un autre alinéa qui va s'ajouter, qui va dire tout
simplement que, dans le cas du droit prévu à l'article... bon,
aux paragraphes 4° à 5° peut-être de l'article 13, les
droits sont abaissés à x dollars pour le renouvellement des
permis de limousine et de baptême. (12 h 40)
M. Garon: Je comprends ce que vous dites là, sauf que la
loi ne le dit pas. Vous dites: Le règlement dit ça. Sauf que la
loi ne dit pas que c'est automatiquement comme ça. Vous dites: Le
règlement dit ça. Mais si, à un moment donné,
ça voulait être en sus, ça pourrait être en sus parce
que la loi prévoit... Je regarde 62.1, où on dit, ici: L'article
62.1 de cette loi est modifié par l'insertion, après le premier
alinéa, de l'alinéa suivant... Si vous lisez 62.1 et si vous
lisez le nouvel alinéa, ça ne dit pas ce que vous venez de dire
là. Le règlement le dit peut-être, sauf que ça
pourrait être différent, ça pourrait être en sus, et
personne ne pourrait s'objecter. Légalement, la loi le permet ne
l'empêche pas. Vous me dites que, là, ce n'est pas en plus;
ça serait en plus que ça ne serait pas illégal, parce que
la loi ne dit pas du tout ce que vous dites là. C'est votre
règlement qui dit ça, mais la loi est neutre, par rapport
à ça. Elle dit simplement que vous n'aurez pas le droit d'imposer
des tarifs; c'est-à-dire que l'autorité régionale ne
pourra imposer des tarifs que dans ces cas-là, mais dans ces
cas-là, elle va pouvoir. Vous, vous dites: Ce n'est pas en plus, mais il
n'y a personne qui dit que ce n'est pas en plus dans la loi. Il n'y a aucune
disposition que je vois, moi, qui dit que ce n'est pas en plus.
M. Savard: O.K. On me fait remarquer... Si on regarde l'article
61 de la loi c'est ce que je cherchais, là «Un
règlement adopté en vertu des paragraphes 7° et 14°
à 25° de l'article 60 cesse de s'appliquer aux titulaires de permis
de taxi dont le territoire d'opération se trouve sur le territoire d'une
autorité régionale qui a fait entrer en vigueur un
règlement adopté [...]. Le gouvernement peut, à la demande
d'une autorité, lui déléguer, pour la
période...» Donc, il y a déjà le mécanisme
qui est dans la loi. On dit tout simplement que le règlement qu'on
adopterait, qui ferait en sorte de garder toutes les activités et, en
conséquence, de facturer quand même des droits qui compensent le
coût de ces activités-là, le règlement
lui-même va tomber par paliers, c'est-à-dire qu'au niveau de
l'encadrement des taxis c'est la Communauté urbaine qui a la charge de
l'ensemble du contrôle; donc, ce n'est pas, à ce moment-là,
les gens. Et, à ce moment-là, ça retire des
activités au gouvernement et, à ce moment-là aussi, nos
droits descendent d'autant.
M. Garon: Je comprends ça, là. Mais sans que vous
lisiez l'article, là, la disposition, telle qu'elle est ici, si je la
lis strictement par rapport à ce qui existe déjà dans la
loi, plus cet alinéa-là que vous voulez ajouter, à ce
moment-là, l'autorité régionale pourrait imposer et
percevoir un droit annuel si la place d'affaires d'un de ces titulaires de
permis ou l'endroit où est garée pour fins de remisage et
d'entretien son automobile ou, selon le cas, sa limousine de luxe ou de grand
luxe, est situé sur son territoire. Elle pourrait. Vous me dites: Elle
ne le fait pas. Mais si elle décidait, à un moment donné,
qu'elle est cassée et qu'elle a besoin d'argent, elle pourrait le faire,
en sus des droits. Il y a un fonctionnaire qui serait heureux, il aurait
justifié son salaire de l'année.
M. Thérien: Au moins, il y en aurait un d'heureux.
M. Garon: Oui, mais il y a des gens qui paieraient plus.
M. Thérien: Tous vos fonctionnaires travaillaient quand
vous étiez ministre?
M. Garon: Pardon?
M. Thérien: Tous vos fonctionnaires étaient bons et
heureux quand vous étiez ministre?
M. Garon: Ils étaient fiers.
M. Thérien: Ah bon!
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Thérien: Ils étaient tous bons et heureux.
Une voix: Ils étaient fiers en 1985 que vous lâchiez
votre emprise.
M. Garon: Moi, je vous dirais que la clientèle
était assez généralement contente. Les
«establishment» m'aimaient moins. Je n'ai jamais été
un homme d'«establishment». Ha, ha, ha!
M. Thérien: Je ne parle pas de la clientèle, je
parle des fonctionnaires, vos fonctionnaires.
M. Garon: Ils étaient... Si vous le leur demandiez
aujourd'hui, là, je pense qu'ils vous diraient qu'ils ont vécu
une période où ils étaient fiers. Ha, ha, ha!
Mme Juneau: II y a une grosse manifestation en avant du
parlement.
M. Tremblay (Rimouski): 2200 personnes. Mme Juneau: C'est
tous des gens qui sont fiers? M. Tremblay (Rimouski): 2200 personnes.
Mme Juneau: Des fonctionnaires, justement. Une voix: Non. C'est
organisé par votre parti.
M. Elkas: Ils ne voient pas baisser leurs salaires, au moins.
Une voix: C'est organisé par le Parti
québécois.
M. Elkas: Ils ne voient pas baisser...
La Présidente (Mme Bélanger): Nous allons
suspendre quelques instants. (Suspension de la séance à 12
h 45)
(Reprise à 12 h 48)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission de l'aménagement et des
équipements reprend ses travaux. Alors, au moment de la suspension, le
député de Lévis avait posé une question. Me Savard,
la réponse.
M. Savard: Oui. On s'excuse un petit peu d'avoir cherché.
On la retrouve au paragraphe 5° de l'article 60 de la loi actuelle. Le
paragraphe 5° est un pouvoir qui contient quand même une norme,
à ce moment-là, qui est substantive, qui n'est pas seulement
attributive de pouvoir. Le paragraphe 5° de l'article 60 se lit ainsi:
«fixer les droits payables pour délivrer, transférer ou
renouveler un permis, changer ou répartir la date
d'échéance des permis selon les titulaires de permis de taxi
qu'il indique et, lorsqu'une autorité régionale perçoit un
droit en vertu de 62.1 ce qui est le cas pour la Communauté
urbaine de Montréal abaisser les droits payables pour renouveler
un permis de taxi d'une agglomération ou d'une région comprise
dans le territoire de cette autorité régionale.» Donc,
l'habilitation réglementaire de l'article 13 se retrouve au paragraphe
5° de l'article 60 de même que l'habilitation du gouvernement de
fixer ses propres droits à lui. Donc, il y a deux habilitations qui sont
dans le même paragraphe.
M. Garon: Vous n'êtes pas obligé de faire ça.
M. Savard: C'est un pouvoir.
M. Garon: Un pouvoir, c'est ça. Ce que je dis, au fond,
c'est que si, demain, la municipalité se sert de la disposition que vous
avez à l'article 16 c'est-à-dire que l'autorité
régionale peut mettre un tarif, une taxe...
M. Savard: Ou un droit.
M. Garon: ...ou un droit, si vous voulez, peut imposer un droit
annuel si la place d'affaires d'un des titulaires de permis ou l'endroit
où est garée, pour fins de remisage et d'entretien, son
automobile ou, selon le cas, sa limousine de grand luxe, est situé sur
son territoire elle pourrait le faire et ça ne veut pas dire
qu'automatiquement le gouvernement va baisser son tarif. Il pourra le faire,
mais il n'est pas obligé de le faire. Ça pourrait être,
tout simplement, un droit additionnel chargé par l'autorité
régionale. (12 h 50)
Une voix: On a fait nos preuves, l'an passé.
M. Garon: Ah! Je vais vous dire une affaire, dans le monde, dans
l'époque fiscale que l'on vit actuellement, là, chaque
gouvernement qui a un pouvoir de taxation, c'est comme un homme... Une
voix: Attention, là.
M. Garon: ...affamé qui a un revolver. Il se sert de son
pouvoir de taxation pour taxer. Ça ne veut pas dire que l'autre... Tout
le monde pellette dans la cour du voisin, actuellement. Alors, il y a un
pouvoir... On donne un pouvoir de taxer à l'autorité
régionale, ça ne veut pas dire qu'automatiquement le gouvernement
va reculer. Même si le ministre veut, le ministre des Finances va dire:
Non, on laisse ça là. Aujourd'hui, regardez, il taxe tout ce qui
bouge, le ministre des Finances. Il taxe tout ce qui bouge, le ministre des
Finances.
Puis là, vous me dites... Quand vous me dites que vous mettez
ça... Vous mettez ça pourquoi, cette disposition-là? Vous
donnez un pouvoir de taxer à l'autorité régionale. Vous
mettez un droit. Pourquoi? Il y a déjà assez de taxes. Vous
donnez un pouvoir, ici, à l'autorité régionale d'imposer
et de percevoir un droit annuel si la place d'affaires d'un de ces titulaires
de permis ou l'endroit où est garée pour fins de remisage et
d'entretien son automobile ou sa limousine de grand luxe est situé sur
son territoire. Vous dites: Là, tu auras le droit de charger un droit
annuel pour ça. C'est ça que vous dites, au fond.
M. Trudel (Michel): Mme la Présidente.
M. Garon: Qui a demandé ça? C'est les chauffeurs de
taxi qui ont demandé ça?
Une voix: À la demande de la CUM.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Trudel.
M. Garon: Pardon?
Une voix: À la demande de la CUM.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Trudel.
M. Garon: C'est la CUM qui a demandé ça, ce n'est
pas les chauffeurs de taxi. Ils ont demandé ça juste pour la
beauté de la chose.
M. Trudel (Michel): Si vous permettez. La Présidente
(Mme Bélanger): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): Alors, le Bureau du taxi de la
Communauté urbaine vise l'autofinancement de ses activités, y
compris les activités de contrôle, et au même titre que...
Et c'est eux qui nous ont demandé cette possibilité-là,
dans le cadre de la consultation. C'est le même type de mécanisme
qui existe déjà pour les permis de taxi. Or, comme on l'a
mentionné tantôt, lorsque la Communauté urbaine ou une
autorité régionale réglemente le taxi, elle fixe ses
droits et, nous, on se retire, on abaisse les droits. Ça a
déjà été fait dans le cas des taxis à
Montréal, où le droit est de 10 $.
M. Garon: Mme la Présidente, M. Trudel vient de dire une
grande chose. Il y a des fonctionnaires, actuellement, qui font des
règlements et, après ça, les gouvernements veulent
s'autofinancer. Alors, il faut administrer les règlements, ça
prend du monde pour les administrer, et, après ça, on dit: On va
charger à ceux qu'on administre les droits pour qu'ils paient
l'administration des règlements qu'on a édictés.
Ça, c'est le mouvement perpétuel de la bureaucratie. C'est
exactement ça. On l'a trouvé, c'est ça, le truc. Tu fais
des règlements et, après ça, tu dis: Pour les administrer,
les règlements, ça nous prend du monde, alors il faut charger
pour l'autofinancement c'est gentil comme terme pour
s'autofinancer, être rentable. On fait des règlements et, pour
être rentable, on les fait payer, sauf que la personne, au bout, qui
paie, elle a l'impression d'être un citron...
Une voix: Qu'on presse.
M. Garon: ...dans le presse-agrumes.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'article 16 est adopté?
M. Garon: Un peu comme quand tu étais petit gars je
ne sais pas s'ils faisaient ça dans la région de Sherbrooke
quand le ministre prenait une sauterelle et lui disait: Donne-moi du
miel ou bien je te tue.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: C'est un peu ce qu'il fait, actuellement, avec le
chauffeur de taxi. Il dit: Actuellement, vous avez tous le droit de le prendre
dans votre main, mais donne-moi du miel ou bien je te tue. Ils appellent
ça l'autofinancement.
M. Elkas: Vous êtes vicieux pas mal, M. le
député de Lévis. Très vicieux.
M. Garon: Non, mais c'est ça. Au fond, vous dites: On fait
des règlements; maintenant, voici la facture qui suit. C'est ça,
essentiellement.
M. Elkas: Mais, dans le fond, M. le député de
Lévis, si on prend l'autre option, si on augmente le montant, là
vous allez dire: On taxe en trop. Alors, le Bureau du taxi a fait ses preuves
dans la région de Montréal, c'est un Bureau qui est efficace.
C'est sûr que lorsqu'on a des règlements, il faut s'assurer que
les lois soient respectées. On prend à l'intérieur du
montant d'argent qu'on va percevoir. Ce n'est pas comme si on prenait cet
argent-là et on le mettait dans notre poche, ici. Dans la grande partie,
on regarde le montant; au niveau des taxis, où on l'a fait, on a un
précédent. Il n'est pas dans nos intentions d'aller en siphonner
d'autres, en se servant de vos termes...
M. Garon: Le Bureau du taxi, je ne dis pas qu'il n'est pas
nécessaire pour vérifier la qualité, la compétence
des gens qui vont dans ce domaine-là. Je ne nie pas ça. On donne
toutes sortes de responsabilités additionnelles. Tantôt, on vous
disait ça: Les taximètres vont être à telle hauteur,
il va y en avoir tant, on charge ça par territoire. Toutes sortes de
patentes, comprenez-vous. Mais tout ça a un prix...
M. Elkas: C'est la députée de Johnson qui l'a dit,
pas nous autres.
M. Garon: Oui, oui. Mais non, mais c'est ça que vous avez
fait. Vous donnez la possibilité de ça.
Une voix: Entendez-vous, là.
M. Garon: Alors, ce qui arrive, à ce moment-là...
Après ça, bien, on met toutes sortes de choses, on met des
règlements, des règlements, des règlements et,
après ça, on dit: On va autofinancer leur administration; donc il
y a des factures au bout. C'est ça, au fond. C'est ça qu'on dit
qu'il faut combattre, au fond. Je ne dis pas que le Bureau n'est pas
nécessaire pour certaines fonctions, mais est-ce qu'on doit multiplier
les fonctions administratives pour qu'à un moment donné on
étouffe sous le nombre de personnes qui veulent notre bien et qui le
prennent aussi?
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'article 16 est adopté? Ceci étant dit, l'article 16 est
adopté sur division.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 17.
Pouvoirs de la Commission des transports du
Québec
M. Elkas: Mme la Présidente, l'article 68 de cette loi est
modifié par l'insertion, après le paragraphe 1°, des
paragraphes suivants: «1.1° autoriser un titulaire de permis de taxi
à spécialiser son entreprise...
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse,
monsieur.
M. Elkas: Oups! Excusez.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a un amendement,
à l'article 17. Alors, il faut commencer par étudier
l'amendement. L'amendement se lit comme suit: supprimer, dans la
troisième ligne du paragraphe 2.1° de l'article 68, introduit par le
paragraphe 2° de l'article 17 du projet de loi, le mot
«variables». Alors, c'est en concordance avec l'article 1 qui
était...
M. Elkas: Adopté au premier paragraphe.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'article 1,
c'est-à-dire.
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est adopté. Est-ce que l'article 17, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Garon: Non. On va aller voir paragraphe par paragraphe,
maintenant.
Mme Juneau: On s'essaie. Ha, ha, ha! Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Garon: La députée de Mégantic-Compton, il
faut toujours la surveiller. Elle essaie toujours de nous passer des petites
vite.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre, paragraphe par paragraphe.
M. Elkas: Paragraphe par paragraphe.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 17,
paragraphe 1.1e.
M. Elkas: «1.1e autoriser un titulaire de permis
de taxi à spécialiser son entreprise en service de limousine ou
en service de limousine de grand luxe.»
M. Garon: II n'est pas encore 13 heures.
M. Elkas: C'est de la concordance avec l'article 3 du premier
paragraphe... On le supprimait et on va le réintroduire.
M. Garon: Autoriser... Pardon? Une voix: II le
réintroduit. M. Elkas: On va le réintroduire. M. Garon:
De quoi vous parlez, là?
M. Elkas: On l'a supprimé, là, à l'article
3, premier alinéa. On l'a supprimé et on va le
réintroduire ici.
M. Garon: On a supprimé quoi, là?
La Présidente (Mme Bélanger): Me Savard.
M. Garon: À l'article 18, on l'a supprimé, vous
voulez dire?
La Présidente (Mme Bélanger): Non.
M. Savard: C'est ça. Au niveau du paragraphe 1° de
l'article 3 du présent projet de loi...
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît, à l'ordre!
M. Savard: ...on disait: la suppression du premier alinéa
de l'article 18 de la Loi sur le transport par taxi. Cet article 18, dans son
premier alinéa, autorisait la Commission à spécialiser des
permis de taxi en limousine ou limousine de grand luxe. Donc, on a
enlevé ce premier alinéa à l'article 18 parce que
c'était sur demande des titulaires directement que ça se faisait;
donc, effectivement, le premier alinéa de 18 est enlevé.
Maintenant, il faut autoriser la Commission, quelque part, à
pouvoir permettre la spécialisation des permis de taxi. Le meilleur
endroit, à ce moment-là, c'est de réintroduire directement
à l'article 68, qui est dans le chapitre IV, Pouvoirs de la Commission
des transports du Québec, une disposition expresse. Le premier
alinéa de l'article 68 de la loi actuelle se lit: «La Commission
des transports du Québec peut, dans le cadre des
règlements...», et là, on réintroduit
«1.1e autoriser...» D'accord?
M. Garon: Alors, adopté, 1.1°.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le paragraphe
1.1° est adopté. Le paragraphe 1.2°. M. le ministre.
M. Elkas: L'ajout du paragraphe 1.3° de l'article 68 de la
loi...
Une voix: 1.2°.
M. Elkas: ...1.2°. Excusez. C'est le même argument
que... Excusez-moi, je vais me retrouver, là. «1.2° prescrire,
pour chaque agglomération ou région qu'elle indique, les ratios
permettant de déterminer le nombre maximum de permis de taxi qui peuvent
être spécialisés en service de limousine ou en service de
limousine de grand luxe.»
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ceci
étant dit, on ajourne nos travaux... On suspend nos travaux?
Des voix: On n'a pas encore d'ordre de la Chambre.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on ajourne les
travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 heures)