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(Dix heures vingt minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission de l'aménagement et des
équipements déclare sa séance ouverte. Le mandat de la
commission est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 62, Loi modifiant la Loi sur le
transport par taxi.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Oui. M. Gendron (Abitibi-Ouest) est
remplacé par Mme Vermette (Marie-Victorin) et Mme Marois (Taillon) est
remplacée par M. Lazure (La Prairie).
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. Au moment de
l'ajournement des travaux, lors de l'étude du projet de loi 62, nous
étions...
M. Garon: ...s'il y a des changements à apporter.
Avez-vous demandé les changements, les remplacements?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Vous
étiez dans la lune, M. le député de Lévis? M.
Lazure et Mme Marois sont remplacés... M. Lazure remplace M. Gendron.
..
M. Garon: Puis il y a le député Holden qui va venir
également.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il est
membre, lui?
Une voix: Non.
M. Garon: Mais il a le droit de parole.
La Présidente (Mme Bélanger): ...le faire remplacer
M. Paré.
M. Garon: Oui, mais il n'est pas là. M. Paré,
est-ce qu'il vient?
Mme Juneau: Non, je ne l'ai pas vu.
M. Garon: Alors, on va marquer «remplacer M.
Paré».
Mme Juneau: Bien, je l'ai vu à son bureau.
La Secrétaire: M. Holden (Westmount) va remplacer M.
Paré (Shefford).
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. Nous avions
adopté les articles 1, 2, 6, 8, et les articles 3, 4, 5, 7, 9
amendés étaient suspendus. c'était...
M. Elkas: Les articles 1, 2, 6, 8.
La Présidente (Mme Bélanger): Les articles 1, 2, 6,
8 étaient adoptés. on avait suspendu 3, 4, 5, 7, 9
amendés, qui étaient suspendus. avant de recommencer, le ministre
a apporté un amendement à l'article 1. alors, s'il y a
consentement, on pourrait rouvrir l'article 1 pour adopter l'amendement. est-ce
qu'il y a consentement pour revenir, rouvrir l'article 1?
M. Garon: Attendez un peu, là. Il y a consentement, mais
vous dites: Les articles adoptés, c'est lesquels? C'était
1...
La Présidente (Mme Bélanger): Les articles 1, 2,
6,8.
M. Garon: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Et les articles
suspendus...
M. Elkas: Le premier a été adopté sur
division?
La Présidente (Mme Bélanger): Là, c'est
adopté, sur division ou pas, là...
M. Garon: Tous adoptés sur division.
M. Elkas: Ha, ha, ha! Ça ne me surprend pas.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, il y a
consentement pour rouvrir l'article 1?
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'on peut y
aller, M. le député de Lévis?
M. Garon: Oui.
Mme Juneau: Ouvrir l'article 1, vous avez dit?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
Mme Juneau: Très bien.
M. Garon: Oui, on est d'accord.
Définitions et application (suite)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, il y a un
amendement à l'article 1 qui se lit comme suit: Remplacer, dans la
sixième ligne du paragraphe 1° de l'article 1 du projet de loi, le
mot «variables» par les mots «d'utilisation d'une
automobile». M. le ministre, des commentaires sur l'amendement?
M. Elkas: Mme la Présidente, notre intention par cet
article n'était pas de décourager le transport
bénévole, mais de mieux l'encadrer pour éviter qu'il
devienne un marché concurrentiel avec le taxi. Quand on a parlé
des frais variables, il y a eu une recommandation qui a été faite
par CAA Québec qui a fixé un tarif entre 0,10 $ et 0,13 $,
dépendant de l'utilisation de l'auto, du type d'auto ainsi que de
l'endroit, la région. On ne veut pas, comme je l'ai mentionné, on
n'a jamais voulu décourager les bénévoles. D'ailleurs, on
veut les encourager, mais on voudrait éviter, justement, que ça
devienne concurrentiel avec l'industrie du taxi.
On donne, d'ailleurs, au commissaire, qui a déjà une vue
d'ensemble de quels sont les profits d'un chauffeur de taxi... Il pourrait se
permettre, lui, de fixer des tarifs dépendant de la région aussi,
parce que ça peut bien être différent ici, à
Québec, que ça peut l'être dans la région de
l'Abitibi. Alors, il restera au commissaire de fixer les tarifs. Je ne vous dis
pas, je ne peux pas dire le montant qu'il doit fixer. C'est à lui de le
fixer.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Elkas: J'ai peut-être omis de dire que la
Fédération, elle, pourrait aller devant le commissaire et vendre,
en effet, sa salade, puis l'industrie du taxi, de son côté, aussi.
Alors, il restera au commissaire de juger.
Mme Juneau: Mme la Présidente, M. Garon...
La Présidente (Mme Bélanger): II vous cède
son droit de parole?
Mme Juneau: Non, non, il ne me cède pas son droit de
parole.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, non, mais
vous passez avant.
Mme Juneau: Je vais passer avant lui.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. Alors, Mme la
députée de Johnson.
Mme Juneau: Oui, merci beaucoup, Mme la Présidente.
Justement, on m'a apporté un changement à l'article 1 et, si
ça correspond aux attentes du milieu... Parce qu'il faut bien être
conscient que, dans nos régions, il y a des endroits où il n'y a
pas un taxi près.
Moi, dans ma ville, dans mon village, dans mes municipalités, on
n'en a pas, de taxi. Ça fait qu'on ne fait de mal à personne.
Avec cet article-là, tel que libellé, là on tuait
complètement le bénévole. Puis vous savez, M. le ministre,
que, dans nos petits villages, c'est extrêmement important qu'il y ait ce
transport-là. Je vais vous donner un exemple que j'ai vécu en fin
de semaine passée quand je suis allée faire mon bureau à
Acton Vale.
Le centre de bénévolat d'Acton Vale est venu me voir. Les
gens qui partent une journée de temps, des bénévoles, pour
monter d'autres personnes qui nécessitent des soins à
Montréal, parce qu'à Acton Vale on n'en a pas, d'hôpitaux,
on n'a rien de ça, ils prennent une journée de leur temps,
gratuitement, et tout ce qu'ils pouvaient recevoir, c'était le
coût des frais pour l'ensemble de leur voiture. Ça
équivaut, je pense que c'est à 0,27 $ ou 0,28 $ le
kilomètre. Si on était obligé de payer pour cette
personne-là, pour une journée de travail et il faut qu'ils
les attendent, à part de ça, à Montréal, puis
qu'ils les ramènent chez eux sur la fin de la journée. Je
trouvais ça tout simplement indécent, une affaire comme
ça. Je n'en revenais pas quand j'ai vu ça.
Puis c'est en partie des personnes âgées qui
nécessitent... Il y a des personnes handicapées, mais il y a gros
des personnes âgées qui nécessitent ce genre de
véhicule là ou ce genre de transport là, et ils n'ont pas
le moyen, non plus, de se payer des taxis. Avez-vous pensé, même
s'il y en avait, ce que ça coûterait pour monter à
Montréal en taxi et redescendre en taxi, ce que ça
coûterait pour les attendre une journée de temps? Ça n'a
pas de bon sens. Puis, en plus de ça, il n'y a pas de train puis il n'y
a pas d'autobus. D'ailleurs, je ne suis pas handicapée, je ne suis pas
une personne handicapée, mais je voyage à Québec en
voiture, tempête, pas tempête. Je n'ai pas d'autobus, je n'ai pas
de train et je n'ai pas d'avion. Ça fait que je n'ai pas le choix
d'utiliser ma voiture. Moi, je suis en santé, mais eux autres, ils ne le
sont pas.
Puis c'est pour ça que je trouvais ça épouvantable,
cet article-là. Avec les représentations qui m'ont
été faites de part et d'autre par les centres de
bénévolat, par les personnes âgées aussi qui
utilisent ce genre de voitu-rage là, de système, puis, là,
on m'apporte le papillon qui va corriger, finalement, l'article... Puis si on
me dit que, l'utilisation d'une automobile, ça veut dire que les gens
vont pouvoir à des endroits, comme je vous ai expliqué, où
il n'y a pas de véhicules-taxis... qu'ils pouvaient faire les
représentations nécessaires pour fixer un prix qui était
acceptable pour nos gens qui font du bénévolat et qui ont soin de
nos gens âgés et de nos personnes handicapées.
Ça fait que, si vous pouvez me garantir, Mme la
Présidente, que, ce que vous apportez comme changement à
l'article 1, ça va faire en sorte que les gens qui vont faire des
représentations vont pouvoir avoir un montant raisonnable, parce que
0,13 $ le kilomètre... Vous ne voyageriez pas à 0,13 $ le
kilomètre et moi non plus. Je veux dire, ça n'a pas de bon sens.
(10 h 30)
Une voix: C'est du bénévolat.
Mme Juneau: C'est du bénévolat, oui, mais il faut
au moins qu'ils paient... Michel... Excusez! Il faut au moins qu'ils paient le
coût de ce que ça peut coûter, utiliser une voiture. Il n'y
a pas rien que le coût de l'essence, il y a l'usure, l'assurance, il y a
tout, tout, tout avec ça. Si vous me garantissez et j'aimerais
entendre le ministre là-dessus s'il me garantit que, dans les
régions, les endroits où il n'y a pas d'autres
possibilités, ils pourront se faire entendre et être en mesure de
se faire payer au moins ce que ça coûte de frais pour
l'utilisation de leur propre véhicule, si vous pouvez me garantir
ça, ça va me sécuriser.
M. Elkas: Madame...
La Présidente (Mme Bélanger): Excusez, M. le
ministre.
M. Elkas: Excusez.
La Présidente (Mme Bélanger): Je pense que, si on
lit le premier paragraphe avec l'amendement, ça arrive aux
appréhensions de Mme la députée de Johnson. Quand on dit
«...par les mots "totale pour un tel transport ne constitue qu'une
contribution ne pouvant excéder un montant calculé selon le
maximum des frais d'utilisation d'une automobile par la Commission des
transports"...», c'est comme ça que ça va se lire.
Mme Juneau: Bien, ce n'est pas ça qu'on m'a donné,
moi, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien oui, «par
les mots "d'utilisation d'une automobile"». C'est ça.
Mme Juneau: O.K. C'est correct.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la
modification, on enlève le mot «variables»...
Mme Juneau: O.K., «d'utilisation d'une
automobile».
La Présidente (Mme Bélanger): ...et on dit
«selon le maximum des frais d'utilisation d'une automobile fixés
par la Commission des transports».
M. Thérien: «D'utilisation d'une automobile»,
ça veut dire que c'est les coûts relatifs à
l'utilisation...
Mme Juneau: À l'ensemble de ce que peut coûter
l'utilisation d'une voiture.
M. Elkas: Dépendant de la région aussi.
Mme Juneau: Pardon?
M. Elkas: Dépendant de la région aussi.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre, vous avez la parole.
M. Elkas: Je veux simplement vous dire que je le
répète, ce n'était jamais notre intention de
décourager le bénévolat, jamais, jamais...
M. Garon: Ah! Nous autres, Mme la Présidente, on n'a pas
le droit de travailler sur des intentions. Notre règlement...
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, là, le
ministre...
M. Garon: Le ministre nous dit...
La Présidente (Mme Bélanger): ...il a la parole
dans le moment.
M. Elkas: Non, simplement, je réponds...
M. Garon: Question de règlement. Question de
règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Garon: Question de règlement, nous autres, ce n'est pas
les intentions, c'est la réalité. Alors, on regarde les projets
de loi. On ne peut pas parler des intentions du ministre, on ne les sait pas,
les intentions.
M. Elkas: Non, non, non.
M. Garon: Les intentions, on ne les sait pas; on ne peut pas en
préjuger, c'est interdit dans notre règlement. Sauf qu'on est
obligés de regarder la réalité. L'enfer est rempli de gens
aux bonnes intentions.
M. Gauvin: Question de règlement, Mme la
Présidente.
M. Garon: On veut savoir ce que le ministre veut faire.
M. Gauvin: M. le ministre est en train d'expliquer sa
position.
M. Garon: Aïe!
M. Gauvin: Je ne vois pas la question de règlement du
député de Lévis. Il était en train d'expliquer sa
position, de quelle façon il avait présenté le projet de
loi et de quelle façon il le voyait. Le mot «intention»
cadre bien, tout simplement.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon, ceci
étant dit, M. le ministre...
M. Garon: C'est parce que, Mme la Présidente...
M. Elkas: Tout ça étant dit...
M. Garon: ...le député de Montmagny n'a pas
compris. Quand on voit notre règlement, on n'a pas le droit de
prêter des intentions au ministre. Alors, on ne peut pas discuter de ses
intentions. On est obligés de regarder la loi telle qu'elle est et telle
qu'elle va s'appliquer. Plus que ça, les juges, quand ils vont
interpréter la loi, ils ne seront même pas
intéressés à savoir ce qu'on a dit lorsqu'on l'a
adoptée. La loi est supposée parler par elle-même. C'est un
principe de droit fondamental, la loi parle par elle-même.
M. Gauvin: Mme la Présidente, j'avais tout compris
ça.
M. Garon: Un instant. Mme la Présidente, j'ai la parole.
Alors, le député de Montmagny ne comprend même pas le
règlement, il ne sait pas qu'il n'a pas le droit de parler sans avoir la
permission de parler de votre part. Alors, le règlement dit simplement
ceci, c'est qu'on ne peut pas parler des intentions. On est obligés de
regarder la loi dans ses effets telle qu'elle est. Alors, on peut avoir des
très bonnes intentions, mais faire un loi pourrie. J'en ai vu. J'en ai
vu souvent depuis 1986.
Une voix: De 1976 à 1985, vous...
M. Garon: Alors, c'est pour ça que je voudrais
savoir...
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Garon: ...le ministre, ce qu'il vise exactement, pas ce qu'il
ne vise pas, mais ce qu'il vise.
M. Elkas: Si le député de Lévis
écoutait, lors de l'introduction...
Une voix: II n'écoute pas. S'il connaissait le
règlement, il écouterait.
M. Elkas: Je peux bien comprendre...
La Présidente (Mme Bélanger): Aïe! Un instant,
là! S'il vous plaît! À chacun son tour la parole.
Une voix: Ou deux à la fois en même temps, au mieux,
hein?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, deux, trois
à la fois, ça suffit.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: On voit quand les gens, Mme la Présidente,
donnent un nom de rue dans leur municipalité, ils ont peur de se faire
oublier, ils se dépêchent de leur vivant à donner leur nom
à une rue.
La Présidente (Mme Bélanger): Là, ce n'est
pas pertinent au projet de loi, M. le député de Lévis. M.
le ministre.
Des voix: ...
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît! M. le ministre, vous avez la parole.
M. Elkas: Je ne commenterai pas les derniers commentaires du
député de Lévis.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas
pertinent au projet.
M. Elkas: Non, je le sais. Mais, malheureusement, on le
soulève, et il y a des gens qui sont à l'écoute. C'est
donc malheureux qu'on s'abaisse à ce point-là.
Des voix: Oui.
M. Elkas: Ce que je voulais simplement dire, Mme la
Présidente...
M. Garon: ...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, c'est le ministre qui a la parole.
M. Elkas: Mme la Présidente, je répondais à
la question qui m'a été posée par la chère
députée de Johnson. Je comprends ses préoccupations comme
les mêmes préoccupations de notre formation ainsi que des gens des
fédérations qui sont venus nous voir pour nous faire part de
leurs inquiétudes. On revient, d'ailleurs, à la loi de la
façon qu'elle était libellée, sauf que c'est le
commissaire qui va trancher. Il y aura des représentations qui vont
être faites par les fédérations et par région, si
vous voulez. C'est sûr que l'industrie du taxi va être là
pour s'assurer qu'il n'y aura pas de concurrence déloyale, comme je l'ai
mentionné. Vous savez, un chauffeur de taxi qui se rend, dans sa
journée, d'un point à un autre point, il doit se rendre à
son lieu de travail avant que son «meter» commence à
fonctionner. Lui, ses coûts peuvent aller vers les... Il va aller
chercher 1 $ le kilomètre, puis, après avoir payé tous ses
frais, il va chercher, peut-être, 0,40 $. Alors, si on a des
bénévoles qui vont chercher près de 0,40 $, le chauffeur
de taxi va dire: Pourquoi faire l'effort? Je vais me lancer dans le
bénévolat et je vais avoir le beau jeu. Alors, c'est un exemple
que je soulève, parce qu'il y a eu, malheureusement, de l'abus de la
part de certains bénévoles. Mais, par contre, il ne faudrait pas
généraliser, non plus. Il faudrait prendre en
considération le bon qui se fait par les bénévoles. Dieu
sait, si on n'en avait pas, qu'on serait vraiment en misère dans notre
société. J'en ai fait assez dans ma vie pour vous dire que c'est
important.
Je reconnais aussi des régions comme la vôtre,
comme les comtés de Lotbinière, de Bel léchasse,
ces endroits-là où, vraiment, il n'y a pas de transport en
commun, il n'y a pas de taxi collectif, il n'y a absolument rien. Ces
gens-là doivent, d'ailleurs, être mis au courant qu'il existe un
service comme celui-ci. Pour qu'on aille chercher des bénévoles,
il est sûr qu'il faut prendre en considération que ça va
pas mal plus loin que seulement l'essence, l'huile et l'usure des pneus,
peut-être considérer qu'il y a des frais de stationnement à
payer. Parce que ce qu'on retrouve dans les frais fixes... L'automobile
appartient à l'individu, il va toujours payer ses immatriculations.
Alors, on ne le voit pas charger une partie des immatriculations. Il y aura
toujours ses assurances qu'il paie déjà. Ces choses-là, ce
serait au commissaire de trancher, mais je suis sûr que le commissaire va
prendre en considération ce qu'il reçoit aujourd'hui, ce qui est
raisonnable. Ce n'était définitivement pas à nous de fixer
le tarif. C'est venu du CAA Québec, la recommandation de 0,10 $ à
0,13 $ le kilomètre au niveau des coûts variables. On fait sauter
l'article où on mentionne le taux variable. J'espère que
ça vous réassure, Mme la députée de Johnson.
Mme Juneau: J'aurais une petite question, une deuxième, si
mon collègue le permet.
M. Garon: Oui.
Mme Juneau: Vous dites que les gens vont se présenter
devant la Commission des transports pour faire établir la
possibilité d'utilisation de cette formule-là. Quels sont leurs
recours vis-à-vis de la Commission des transports? Supposons que... Bon,
les personnes qui font du taxi, les chauffeurs de taxi sont là... C'est
parce que, moi, je ne suis pas contre un ou l'autre, mais je veux savoir. Quels
sont leurs recours devant la Commission des transports si,
éventuellement, il y a un litige, s'il y a un problème bien
important? Quels sont leurs recours?
Une voix: Elle va entendre les parties.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: On va faire les régions. Ce ne serait pas juste
qu'on fasse déplacer les gens pour venir simplement à un point
central, comme Québec ou Montréal, pour se faire entendre. On va
aller dans les régions parce que c'est là que ça se
passe.
Mme Juneau: Ça va être itinérant.
M. Elkas: Oui. Et le commissaire va entendre les parties, la
Fédération, comme exemple, ou l'individu, un groupement dans une
région. Évidemment, lorsqu'il y aura des taxis dans la
région, peut-être qu'eux, les chauffeurs, vont vouloir faire des
représentations aussi. Le commissaire va fixer les frais et, s'ils ne
sont pas heureux de la décision du tribunal, bien, là, ils iront
en appel. Mais je ne pourrais pas...
Mme Juneau: Intervenir. M. Elkas: ...intervenir.
Mme Juneau: Vous savez, Mme la Présidente, dans ces
cas-là, souvent, ou pratiquement toujours, l'utilisation d'une personne
bénévole avec sa voiture comme ça, ça relève
toujours des centres de bénévolat et, ordinairement, dans nos
régions... en tout cas, dans la mienne, ça doit être pareil
dans celle de mon collègue... dans la mienne, ma région,
ça relève d'un centre de bénévolat. Il y a un
centre de bénévolat par MRC pratiquement, puis c'est eux qui font
le... je m'excuse du mot, mais le dispatching, je ne sais pas trop... (10 h
40)
M. Elkas: Oui.
Mme Juneau: ...qui font venir les gens pour l'utilisation.
Une voix: La répartition.
Mme Juneau: La répartition, oui. Merci.
M. Elkas: Ça peut être un régisseur
aussi.
Mme Juneau: Puis ces centres de bénévolat sont
aussi des centres qui sont reconnus par l'État, donc
subventionnés par l'État. Je pense qu'il faut toujours une
très bonne utilisation du peu de ressources qu'ils reçoivent, et
je ne crois pas que la décision qu'ils avaient prise de
rémunérer ces gens-là à un certain montant est,
à mon point de vue, exagérée parce qu'ils sont toujours
des gens qui font très attention au peu d'argent qu'ils peuvent avoir
pour fonctionner dans leur milieu. Donc, moi, je voulais avoir des garanties
que ces gens-là ne seraient pas pénalisés, finalement,
puis, par surcroît, nos personnes âgées et nos personnes
handicapées, par cette décision-là.
M. Elkas: C'est fait.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Mme la
députée de Johnson. M. le député de Rimouski.
M. Tremblay (Rimouski): Oui, Mme la Présidente. Au sujet
de l'amendement qui est sur la table présentement, c'est grâce
à l'intervention des députés ministériels.
Des voix: Ah! Ah!
M. Tremblay (Rimouski): Nous étions bien conscients que le
projet de loi 62 avait une petite lacune lorsqu'il a été
présenté, et nous avons fait des représentations
auprès du ministre, et on a eu une oreille attentive, et le ministre,
nécessairement, a su répondre à nos attentes et, en
même temps, aux attentes de nos concitoyens et de nos concitoyennes. Je
pense que, de ce côté-là, le projet d'amendement,
présentement, donne
raison aux représentations de la partie ministérielle pour
pouvoir corriger et apporter un correctif à ce projet de loi. Nous
sommes en deuxième lecture et c'est spécialement pour ça.
Quand on est en deuxième lecture, c'est pour apporter des correctifs.
Nous, on est un gouvernement conscient de ses responsabilités, puis,
lorsque ce n'est pas correct, on corrige, puis on est capable de le faire. La
preuve, c'est qu'on apporte un amendement.
Maintenant, une autre chose. Moi, je voudrais signaler une chose. J'ai
ai un, centre de bénévolat, chez nous. Parfait! Pas de
problème avec ça. Sauf qu'il ne faut pas que le
bénévolat devienne payant. C'est ce qu'on ne veut pas, à
l'intérieur de la loi. Si le bénévolat devient payant, je
ne marcherai pas là-dedans. Je veux qu'il y ait une juste compensation
pour aider les autres personnes. C'est ça qu'on veut faire par
l'amendement qui est présentement sur la table. C'est tout, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Rimouski. M. le député de
Lévis.
M. Garon: Mme la Présidente, je pense que je n'ai pas le
droit de dire que le député induit la commission parlementaire en
erreur, mais je peux dire ceci: Si j'avais écouté les
députés libéraux, le projet de loi serait
déjà adopté et il n'y aurait pas d'amendements. Parce que,
justement, on a considéré que le projet de loi, contrairement
à ce qu'avait dit le ministre en Chambre, contrairement à ce
qu'il avait dit en Chambre, que c'était un projet où il n'y avait
pas d'opposition, tout le monde était d'accord... on se rend compte que
les oppositions lèvent de partout. Si vous regardez les galées,
si vous voulez, c'est imprimé, ce qui a été dit. J'avais
même fait un discours à ce moment-là, parce que le projet
de loi est arrivé comme un cheveu sur la soupe. Le ministre nous a dit
que tout le monde était d'accord et, à ce moment-là,
j'avais lu les commentaires qui avaient été faits, dans le
passé, contre cette loi-là. Et je vais vous dire qu'en dedans de
48 heures on a eu des télégrammes qui venaient de partout pour
dire que les gens n'étaient pas favorables à cette loi, qu'au
contraire c'était grâce à... Si ça avait
été l'action des députés ministériels, la
loi serait déjà adoptée, parce qu'il y aurait eu le tampon
de caoutchouc le plus rapide qu'on aurait imaginé, sauf que l'Opposition
ne considère pas qu'un député, c'est un «rubber
stamp». Alors, on a décidé de prendre le temps qu'il
fallait.
Le problème, au Québec, c'est qu'on légifère
beaucoup trop vite et, comme l'a dit le ministre, on a des bonnes intentions,
mais on est en train de faire pendre le monde avec des bonnes intentions. Il y
a des gens qui embrassent tellement fort qu'ils étouffent.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Tremblay (Rimouski): Exemple, s'il vous plaît!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: II y en a même, quand ils embrassent, qui rendent
les autres malades. Comprenez que cet amour infini...
Une voix: On veut des noms.
M. Garon: Hein?
Des voix: On veut des noms. Ha, ha, ha!
M. Garon: Les hôpitaux sont pleins de ces noms-là.
Comprenez-vous qu'il faut bien faire attention. Quand le ministre dit qu'il
vous aime beaucoup, moi, la frousse me prend à chaque fois.
Une voix: Vous avez l'air...
M. Garon: Parce que l'amour est aveugle. L'amour est aveugle et,
souvent, on ne voit pas les conséquences de cet amour coupable.
M. le Président, je vais vous dire une chose. Quand on fait des
lois ce n'est pas pour rien que je l'ai toujours dit, moi, à
plusieurs reprises quand on fait des lois, il faut être prudent,
il faut agir avec prudence, parce que, les lois qu'on fait, le
législateur... pas le législateur, les tribunaux, quand ils
interprètent les lois, ce que j'ai dit tout à l'heure, il faut se
rappeler de ça... Les tribunaux n'interprètent pas les
intentions. Les tribunaux ne s'occupent même pas de nos commentaires. Ils
lisent la loi telle qu'elle est. Et même des lois faites avec les
meilleures intentions peuvent avoir des effets redoutables, parce qu'on n'a pas
analysé les choses correctement. J'ai vu souvent des lois puis
combien de lois on l'a remarqué qui ont été
adoptées avec des bâillons, sans même l'étude en
commission parlementaire, à tel point que le Barreau même a
dû intervenir pour manifester que le bâillon était
utilisé de façon trop systématique, que ça devrait
être une mesure totalement exceptionnelle. Et, même, je vais vous
dire plus que ça, ça ne devrait pas exister, le bâillon,
dans le Parlement. Parce que les parlementaires sont libres. Ils ont des
règlements. C'est vrai qu'il faut passer du temps quand il y a une
résistance. J'ai vu déjà, en 1977, passer
l'été ici. Il faisait chaud en 1977. Je ne sais pas si vous vous
rappelez, il faisait chaud, puis il n'y avait pas de système d'air
climatisé dans le parlement à part ça, dans ce
temps-là.
Une voix: C'est qui, qui a voté ça, le
bâillon?
M. Garon: Hein? Et, finalement, ça a pris tellement de
temps, parce que les libéraux ne voulaient pas adopter les lois, puis
ils avaient le droit, sauf qu'on prenait le temps qu'il fallait. On prenait des
semaines et des mois même pour adopter des lois parce que l'Opposition
considérait qu'elle avait le droit. Maintenant, depuis que ce
gouvernement-là est en place, qu'est-ce qui arrive? C'est qu'on adopte
les lois à la vapeur, puis, quand ce n'est pas assez vite à leur
goût, il y a des bâillons. Puis, même des fois, à
peine deux, trois heures
de discussions. C'est pour ça que, sans doute, il faudrait
peut-être revenir à un changement dans nos règlements.
L'utilisation du règlement, tel qu'il a été fait, ne rend
pas service à nos citoyens, à mon avis. On adopte des lois trop
vite, on ne prend pas le temps qu'il faut. On pense que les gens sont là
les yeux collés sur la vitre du parlement pour voir ce qu'on fait. Les
gens gagnent leur vie; ils ne peuvent pas savoir que les députés
sont en train d'adopter des lois qui vont les rendre misérables, qui
vont leur faire du tort, puis ils n'ont pas le temps. Ils ne peuvent pas payer
des avocats à 125 $, 150 $ l'heure. À 125 $, ce n'est pas
cher...
Une voix: 200 $.
M. Garon: À 200 $, 250 $, 300 $ j'en connais
même qui chargent plus cher pour regarder ce qu'il y a dans les
lois, de quelle façon les lois peuvent les assaillir.
Alors, il faut que le temps fasse son oeuvre, et une loi ne devrait pas
être adoptée, à mon avis, jamais à la même
session. Il faudrait que les gens aient le temps de réagir par rapport
aux lois. Parce qu'on ne fait pas des lois pour satisfaire un fonctionnaire qui
s'est essayé, parce que, lui, ça le dérange. Je me
rappelle ici, en cette Chambre, le ministre des Transports nous disait à
un moment donné, par rapport aux triporteurs, que c'était pour
ajuster les définitions du Québec avec celles du
fédéral. On avait demandé à ce moment-là aux
fonctionnaires de la Société de l'assurance automobile du
Québec de reproduire les définitions au fédéral et
on s'était rendu compte que ce n'était pas vrai, qu'il n'y avait
aucun ajustement là-dedans, sauf qu'on se servait des définitions
pour éliminer les gens qu'on voulait éliminer, de cette
façon-là, plutôt que de voir à la
sécurité telle qu'elle doit être appliquée, et on
est en train de fermer une «shop» avec ça. Alors, on a dit
non. Il faut se méfier, il faut arrêter de prendre des choses pour
acquis. On prend trop de choses pour acquis. On a dit non. Chaque chose qu'on
fait, quand on fait un projet de loi, doit être analysée dans ses
moindres détails, parce qu'il va y avoir un effet sur la population.
Le ministre a même donné l'exemple tantôt, il a dit:
J'ai des bonnes intentions. Nous autres, on n'a même pas le droit de
supposer qu'il a des mauvaises intentions. On n'a même pas le droit de
supposer ça. On est obligés de penser que tout le monde est de
bonne foi, puis on est encore en vertu du principe que nul n'est supposé
ignorer la loi, sauf qu'au rythme où sont les lois et les
règlements c'est évident qu'il y a beaucoup de gens qui ne savent
pas ce qui leur arrive. Alors, il faut y aller avec modération, prendre
le temps.
Aujourd'hui, je l'ai ici... j'ai reçu, dans l'intervalle
on a ajourné au mois de février et on devait continuer à
la fin de février, on n'a pas continué, mais on a eu d'autres
interventions de ligues de taxis, maintenant, de l'est qui ne sont pas d'accord
avec la loi. Avant, c'était l'ouest qui n'était pas d'accord;
maintenant, il y a l'est qui n'est pas d'accord, non plus, avec la loi.
Pourquoi? Parce qu'ils ont eu le temps de réagir. La Ligue de taxis,
j'ai reçu une lettre le 17 mars, ça ne fait pas longtemps.
Pourquoi? Parce que les gens qui sont dans le taxi, ce n'est pas des gens qui,
à la lumière rouge, lisent des projets de loi. Ce n'est pas des
gens qui, sur le terrain de stationnement, disent: Voyons ce qu'il y a de si
intéressant dans la Gazette officielle. Il n'y a pas beaucoup de
monde qui a la Gazette officielle comme livre de chevet au
Québec. Je n'en connais pas, sauf que ce serait peut-être le
meilleur soporifique, mais il n'y en a pas qui ont ça comme livre de
chevet, la Gazette officielle, ou les projets de loi. Alors, il faut que
les gens aient le temps de réagir, savoir qu'il y a une loi qui les
touche, comment elle va les affecter, prendre le temps qu'il faut.
Je pense qu'aujourd'hui, au Parlement, l'erreur, c'est que trop
souvent... On dit: Le règlement permet une semaine. Oui, une semaine. La
loi est déposée et, une semaine après, on adopte le
principe. Ça a ni queue ni tête. Puis on essaie de faire des
«deals»: 1-1, 2-2; on va parler deux de notre bord, parlez donc
deux de votre bord. Puis, au fond, on adopte des lois qui sont mauvaises pour
la population. C'est pour ça qu'une loi... Prenez cet
amendement-là, il vient d'arriver ce matin. Il n'est pas arrivé
hier, il est arrivé ce matin. Il vient d'être
déposé, là. Alors, on vient d'avoir cet
amendement-là. Quels sont ses effets? On n'a pas eu le temps de
consulter qui que ce soit. On n'a pas eu le temps, on l'a eu ce matin. (10 h
50)
Une voix: ...
M. Garon: Non, mais je ne blâme personne, sauf qu'on aurait
pu le déposer avant, on aurait pu permettre. .. Regardez la
députée de Johnson qui fait son travail correctement. Qu'est-ce
qu'elle a dit? Elle a dit: Moi, si vous me donnez la garantie. Mais, au fond,
ce n'est pas ça. Le problème, c'est: Quels sont les effets? Il
faut avoir le temps de consulter pour voir quels sont les effets d'un
amendement à un projet de loi. C'est un amendement important puisque,
tout de suite, le ministre a réagi. Il apporte des amendements
actuellement constamment en réaction aux revendications qui viennent
dans le public. Pourquoi? Parce que qui veut adopter le projet de loi de
même au ministère? Qui force pour adopter un projet de loi comme
ça?
Je sais qu'il y a eu une consultation. Le député de
Rousseau doit être là-dedans, ça ne m'étonnerait
pas, parce que, concernant les panneaux le long des routes, on est rendus au
cinquième projet de loi. Il consulte à mort, mais on dirait qu'il
n'écoute pas. Il n'entend rien. Là, il y a eu une consultation.
Je dois dire maintenant: Qui avait fait la consultation? Si on dit: C'est le
député de Rousseau, ah! je suis sûr que c'est un projet de
loi à recommencer. Pourquoi? Parce que j'ai vu les panneaux le long des
routes. Les panneaux le long des routes, on n'est pas dans le cinquième
degré d'abstraction. On n'est pas, comprenez-vous, dans le secret de la
bombe atomique. On est rendus à cinq lois depuis 1986. Assez que le
ministre disait, parce que lui avait dit aux gens lors de la consultation que,
si on suivait sa loi, il fau-
drait percer des trous dans les montagnes pour voir les panneaux l'autre
bord des montagnes pour respecter les distances prévues dans la loi, ou
il faudrait mettre des panneaux dans les chaloupes à 1000 pieds du bord
et les gens devraient se promener avec des longues-vues pour voir les panneaux
de signalisation sur la mer, parce que, quand il y aurait de la vague, ils ne
verraient rien.
Le ministre lui-même a été obligé de le dire.
Mais on voyait que, quand il avait fait sa tournée de consultation, les
gens avaient déjà dit ça: Vous ne serez pas capables de
respecter les lois quand vous passerez, par exemple, sur des routes de quai
qu'il y a en Gaspésie où vous avez la montagne d'un bord et la
mer de l'autre. Il a fallu mettre un quai. Il n'y avait même pas de place
pour une route. Ils ont dit: On respecte la loi, comprenez-vous, on met des
panneaux. Mais les panneaux, quand ils disent 600 pieds, il n'y a pas 600
pieds. Il n'y avait même pas assez de pieds pour mettre la route. On a
l'impression, des fois, qu'il y a des gens qui entendent, mais qui ne
comprennent pas. Moi, aujourd'hui, quand je regarde quelqu'un, je dis:
Qu'est-ce que vous avez compris de ce que j'ai dit?
Une voix: Nous autres, on n'a rien compris.
M. Garon: Parce que, des fois, je remarque une chose, les gens
entendent, mais ils ne comprennent pas. Puis ça, qu'est-ce que vous
voulez? ça arrive souvent. Alors, quand on fait un projet de loi, il
faut pouvoir voir si on a tous compris la même chose. Qu'est-ce qu'elle
veut dire, la loi? Parce que, éventuellement, le juge va
l'interpréter, il va interpréter ce qu'il a devant lui. Il ne se
demandera pas quelles ont été les intentions. Il ne se demandera
rien. Il va regarder, il va dire: Je lis la loi et voici; pour moi, le
législateur ne parle pas pour ne rien dire... Qu'est-ce que vous voulez?
Ça, c'est vrai que les tribunaux lui donnent le bénéfice
du doute.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Ils disent: Le législateur ne parle pas pour ne
rien dire. Grosse affirmation des juges, hein. Grosse affirmation des juges,
mais qu'est-ce que vous voulez? ils ne peuvent pas présumer qu'on a
parlé pour ne rien dire. Ce serait épouvantable, ça.
Alors, ils présument.
Une voix: Dans votre cas, c'est un peu ça.
M. Garon: Dans le cas du député de Rimouski, c'est
autre chose. Lui, son oeuvre, ça a été une prison. Alors,
il veut emprisonner le monde chez lui. Ça, c'est une autre affaire. Puis
il veut faire des routes pour y mener. En tout cas. Ici, on est dans une
interprétation de mots complexes qui va avoir des impacts.
Je vais vous donner un exemple à quel point ça peut
être pas si simple que ça. Moi, je suis un de ceux qui ont
écrit déjà au ministère des Transports au moins
à deux ou trois reprises concernant, justement, des plaintes de gens de
taxi qui se plaignaient que l'Hôtel-
Dieu de Lévis utilisait des gens pour faire du taxi en
concurrence déloyale avec les gens qui avaient un taxi et qui gagnent
leur vie dans le taxi. Les gens qui sont dans le taxi, ce n'est pas des gens
qui gagnent 100 000 $ par année. Ce n'est pas des gens qui gagnent 60
000 $ par année. C'est des gens habituellement qui se
caractérisent en faisant 15 heures par jour, puis ils font des heures
dans le taxi. Ce n'est pas un secteur où les gens font fortune et qui
disent... Ils fournissent un service et ils ne veulent pas avoir de concurrence
déloyale. C'est un problème beaucoup plus complexe qu'on pense,
ce problème-là, parce que, au fond, c'est le problème
entre les gens qui gagnent leur vie dans le taxi et des bénévoles
qui vont transporter quelqu'un à l'hôpital. Quand l'action
fait-elle qu'un transporteur bénévole n'est plus
bénévole et quand y a-t-il concurrence déloyale avec le
taxi? Ce n'est pas si simple que ça comme question. Alors, quand on fait
une loi comme celle-là, on ne peut pas y aller à tour de
bras.
On voit que seulement un mot, «variables», avait fait en
sorte d'éliminer les frais fixes. Le taxi, ce n'est pas rien que le
gaz... Pardon. Utiliser une voiture, ce n'est pas rien que le gaz, ce n'est pas
rien que les frais variables. Il y a aussi des frais fixes, hein? Il y a
l'usure des pneus, il y a l'usure de l'automobile. Il y a le calcium, l'hiver,
les assurances. Les assurances, d'autant plus qu'on siphonne le fonds de
l'assurances automobile du Québec. Le gouvernement siphonne le fonds.
Alors, il y a toutes sortes de choses qui représentent des coûts
fixes, puis il y a des coûts variables. On disait que, pour l'action
bénévole, on calculait seulement les coûts variables, ce
qui faisait que les frais fixes étaient à la charge du
bénévole, donc ce n'était plus un bénévole,
c'était quelqu'un qui, en plus, contribuait financièrement pour
l'action qu'il faisait.
Alors, moi, je pense qu'un amendement comme celui-là doit rester
en suspens pendant quelques jours pour qu'on puisse consulter les gens pour
leur demander: Le fait de changer le mot «variables» pour marquer,
pour parler maintenant de «frais d'utilisation d'une automobile»,
est-ce que, de part et d'autre, vous trouvez que c'est correct? À ce
moment-là, on pourrait dire: On va adopter le projet de loi. Mais c'est
un amendement qui vient d'arriver ce matin. La députée de Johnson
m'a convaincu. J'écoutais la députée de Johnson quand elle
demandait des garanties. Au fond, ce n'est pas au ministre de donner des
garanties. C'est les gens du public qui vont dire: Oui, on est capables de
vivre avec l'amendement tel que formulé. Et je pense qu'à ce
moment-là ça lui prend quelques jours pour qu'on puisse demander
aux associations et aux gens: Êtes-vous capables de vivre avec ça?
Trouvez-vous que ça va être correct?
Parce que, dans l'application, ne nous contons pas d'histoire, la
vivacité du ministère des Transports, c'est à peu
près comme un dinosaure: quand tu pèses sur la queue, il tourne
la tête à peu près six mois plus tard. Ce n'est pas un
ministère qui est considéré comme un ministère
vite, le ministère des Transports, c'est un ministère lent. Il y
a la Commission des transports aussi
qui est très lente, qui se caractérise de plus en plus par
les...
Une voix: ...
M. Garon: Hein? Alors, il faut prendre le temps qu'il faut. Le
ministre a peut-être bien de la misère à s'adapter à
une société démocratique, mais nous vivons dans une
société démocratique. La démocratie, c'est de
penser que celui qui ne pense pas comme nous n'est pas nécessairement un
cave.
M. Tremblay (Rimouski): C'est l'art de parler pour ne rien
dire.
M. Garon: Non.
M. Tremblay (Rimouski): Dans votre cas.
M. Garon: Essentiellement, ce que je dis, c'est des
vérités de base, des vérités fondamentales
actuellement en droit, parce que les lois qu'on fait touchent les gens. Dans le
temps qu'on va vivre je vais vous dire plus que ça le
gouvernement devrait être bien plus prudent, parce que, avec le budget
qu'on a actuellement, avec un gouvernement qui est dans le trou, les deux pieds
par-dessus la tête, tant à Ottawa, encore plus à Ottawa
qu'à Québec, mais aussi à Québec, on va devoir
faire affaire de plus en plus à l'action bénévole, parce
que tantôt... Je vais vous dire une chose, on a beau vivre au-dessus de
nos moyens, ne nous contons pas d'histoire, quand on est rendu à 700 000
000 000 $ de dette, qu'on vit grâce aux prêts des Japonais, des
Allemands et des Américains... C'est ça, le Canada, actuellement.
C'est ça. Ne nous contons pas d'histoire. C'est ça, la
réalité. Ça va durer un temps, jusqu'à tant que le
Fonds monétaire international intervienne. Et l'horizon n'est plus
très lointain maintenant pour dire: Corrigez les affaires; vous ne
pouvez plus vivre au-dessus de vos moyens comme ça. Je vais vous dire,
le Fonds monétaire international est à la veille d'intervenir
dans les finances du Canada parce que c'est un pays qui est dans le trou,
complètement dans le trou, qui vit au-dessus de ses moyens à
cause de l'action incohérente de ses gouvernements. Si vous appelez
ça parler pour ne rien dire, c'est parce que, justement, il y a beaucoup
de députés qui auraient dû parler pour dire quelque chose
dans le passé et surtout avoir le courage de leurs opinions, sauf
que...
M. Tremblay (Rimouski): Vous avez été neuf ans au
pouvoir et vous avez endetté le Québec de 25 000 000 000 $,
pendant que vous avez été là.
Mme Juneau: Aïe! Aïe! Aïe! Mme la
Présidente...
M. Tremblay (Rimouski): C'est ça, l'histoire. M. Garon:
Sauf que...
M. Tremblay (Rimouski): Portez-en la responsabilité,
pendant que vous avez été au pouvoir.
M. Garon: Mme la Présidente, le député de
Rimouski...
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît, M. le député de Rimouski!
M. Tremblay (Rimouski): Bien, il nous attaque.
M. Garon: ...quand il a le temps... Des fois, il a le droit de
prendre la parole, il ne la prend jamais. Alors, qu'il la prenne quand c'est
son tour pour dire quelque chose.
M. Tremblay (Rimouski): Je vous écoute, moi,
là.
M. Garon: On n'aurait pas besoin de faire la loi s'il
s'était occupé de son coin. On n'aurait pas eu besoin de revenir
avec la loi sur les panneaux, parce que...
M. Tremblay (Rimouski): Pas de problème avec mon coin. En
n'importe quel temps, venez dans mon comté, je vous attends.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Rimouski.
M. Garon: ...une des places où les panneaux étaient
justement, c'était dans son comté, où les gens avaient
dit, lors de la consultation, que les panneaux étaient mal
placés. Mais, quand le projet de loi a passé, il n'a rien vu.
Alors, qu'est-ce que vous voulez? S'il n'est pas clairvoyant, qu'il laisse les
autres voir quelque chose.
Alors, essentiellement, Mme la Présidente, ce que je dis dans ce
cas-ci, c'est simple, c'est que nous demandons que l'article reste en suspens
pour avoir le temps de faire la consultation pour voir si l'amendement
proposé par le ministre est satisfaisant pour les groupes qui sont
touchés par ce projet de loi, par ce projet d'amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Lévis. M. le député de Rousseau.
(11 heures)
M. Thérien: Moi, Mme la Présidente, ça fait
je ne sais pas combien de fois que j'entends les discours du
député de Lévis, je suis convaincu qu'il est radoteux. Je
pensais que l'expérience pouvait amener de l'expérience, pouvait
amener un peu de maturité. Là, il répète sans cesse
les mêmes choses. C'est au législateur de légiférer.
Il y a un problème au point de vue des taxis, des limousines, au
Québec. Il y a un moratoire. Et je pense que c'est au gouvernement, un
gouvernement responsable, c'est pour ça qu'il faut absolument analyser
attentivement ça, je suis d'accord avec le député
de Lévis mais il faut légiférer. Consulter les
groupes
bénévoles, à savoir... je me demande quelle
compétence ils ont pour juger si l'utilisation d'une automobile
équivaut à «variables», parce que c'est la Commission
des transports qui va analyser. Je suis d'accord avec la députée
de Johnson, je pense. Les seules paroles intelligentes que j'ai entendues,
c'est: C'est vrai qu'il y a un problème au niveau du taxi et du
transport bénévole. Il ne faut pas que le transport
bénévole vienne empiéter sur le taxi. C'est ça. On
me dit que, justement, la Fédération des centres d'action
bénévole est d'accord avec l'amendement, parce que c'est la
Commission des transports qui va juger du montant nécessaire dans nos
campagnes moi aussi, j'ai un comté rural où c'est
très important.
C'est pour ça que l'amendement est arrivé. Il n'est pas
arrivé en compétition, l'amendement. Il est arrivé pour,
justement, faire apparaître quelque chose qui était important.
Qu'on arrête de nous dire qu'il ne faut pas légiférer.
Justement, il faut légiférer pour ne pas laisser les gens,
à une période où on ne sait pas comment faire. Donc, quand
j'écoute le député de Lévis qui
répète encore ses histoires de panneaux, ses vieilles histoires,
je pense qu'il ne fait pas d'autres lectures nouvelles. Il cherche toujours le
phénomène... je ne dirais même pas négatif, parce
que les panneaux, c'était la grande noirceur au Québec, tout le
monde s'affichait partout. Il y a eu des modifications, et je peux vous dire
que les municipalités ont maintenant un document plus facile à
administrer. Mais c'est facile de dire qu'il y a eu trois amendements, trois
amendements donc, qui ont fait trois nouvelles lois sur... Il crie ça
sur tous les toits. Remarquez que ça ne fait pas avancer les choses;
c'est ça qui est dommage.
Nous, on veut faire avancer les choses. L'article était
voté et l'ensemble de nos bénévoles... Quand la
députée de Johnson a eu des représentations, il
était voté. Comme le député de Rimouski le disait
tantôt, on en a parlé au ministre, on en a parlé ensemble,
et on a dit: C'est vrai que, peut-être, le mot «variables»
peut être limitatif. Donc, on va prendre un autre terme pour que nos
groupes bénévoles puissent ne pas contrevenir à la Loi sur
le transport par taxi. C'est ça qu'on essaie de faire. C'est simple,
ça. On n'essaie pas de nuire à un et de privilégier
l'autre. On essaie de faire que tout le monde puisse vivre dans ce
domaine-là, surtout dans le transport de personnes, qui n'est pas facile
dans les campagnes.
Donc, qu'on laisse ça en suspens, qu'on demande s'ils sont
d'accord. La Fédération est d'accord. Donc, je pense qu'il
faut... La garantie est là. Mme la Présidente, c'est le
rôle du législateur de poser des gestes. C'est le rôle du
législateur de corriger ces gestes, comme on l'a fait pour les panneaux
de signalisation, d'ailleurs. J'écoutais, tantôt, le
député de Lévis qui parle contre le bâillon; c'est
son gouvernement qui a voté ça, la loi du bâillon, avec la
réforme parlementaire, c'est son gouvernement. Mais, lui, je pense qu'il
ne faisait pas partie de ce gouvernement-là. C'est un
«loner», il est tout seul; il parle, il parle. Je trouve ça
dommage, parce qu'on veut revaloriser le rôle du parlementaire, et ce
n'est pas ça qu'il fait, absolument pas ça qu'il fait. À
part lui, il n'y a rien de bon. C'est juste lui qui a la vérité.
Même les juges sont de travers! La Commission n'est pas bonne, le
ministère est trop lent, tout le monde est pas bon. Même les
membres de son parti ne sont pas bons. Dans une armée, quand quelqu'un
n'a pas le pas, Mme la Présidente, il y a quelque chose qui ne marche
pas. Je trouve ça dommage, parce qu'on veut tous que la politique soit
prise plus au sérieux. La politique, c'est sérieux, Mme la
Présidente, c'est certains politiciens qui ne le sont pas, comme le
député de Lévis.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Rousseau. M. le député de Lévis.
Il reste...
M. Garon: Mme la Présidente, je connais les convictions du
député de Rousseau...
La Présidente (Mme Bélanger): II vous reste trois
minutes sur l'amendement.
M. Garon: ...qui, après avoir été battu
à la convention du Parti québécois, s'est
présenté libéral. Alors, je n'ai pas de leçon
à recevoir du député de Rousseau.
Une voix: II a compris vite.
M. Garon: Alors, je n'ai pas de leçon à recevoir
des gens qui entrent dans un parti qui n'en veut pas et qui
entrent dans l'autre. Alors, des convictions de même, là, non,
non.
Une voix: Avez-vous voté créditiste?
M. Garon: Je n'ai jamais été d'autre parti que le
souverainisme. Alors, vous pouvez chercher, je n'ai jamais été
autre chose que souverainiste.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, là, ce
n'est pas pertinent au débat.
M. Garon: Non, jamais... Ah! Oui, en 1962.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Rousseau.
M. Thérien: Commettre une erreur et la réparer, je
pense que c'est très sage, mais il y en a d'autres qui devraient la
réparer bien avant ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas
très pertinent au débat de toute façon.
M. Garon: Essentiellement et je voudrais rétablir
une parole le député de Rousseau a laissé entendre
que j'avais attaqué les tribunaux. Non, je n'ai pas attaqué les
tribunaux. J'ai dit que si les tribunaux interprétaient ce qu'on disait,
pas ce qu'on disait, ce
qu'on écrivait... Non, je n'ai pas attaqué les juges non
plus. J'ai dit que les tribunaux... J'ai donné la méthode
d'interprétation des tribunaux. Ce qu'on adopte dans la loi est
très important, parce que, ce qu'ils lisent, ce n'est pas nos
commentaires, c'est ce que la loi dit exclusivement. Je n'ai attaqué
d'aucune façon les tribunaux. Au contraire, bien souvent, on est
chanceux de les avoir pour corriger un peu les lois mal faites qui ont
été faites dans le Parlement, parce que, les
députés ministériels sont trop pressés d'adopter
des lois, comme sur le pilote automatique.
Alors, essentiellement, c'est que... Il y a un sujet important
j'ai des chiffres ici pour vous donner seulement l'importance de... On me dit
ici dans... Tantôt, j'ai entendu le député qui nous disait
qu'il y avait des organismes qui étaient d'accord, que la Commission des
transports est d'accord. Oui, oui.. Les anciens libéraux, les anciens
députés nommés à la Commission des transports,
ça ne m'énerve pas le poil des jambes. J'ai déjà
dit que la Commission des transports était inefficace, et je ne suis pas
le seul à penser ça au Québec. Il y a trop de nominations
politiques à la Commission des transports, justement. Alors,
écoutez, il est temps qu'on fasse justement le ménage à la
Commission des transports. Si vous voulez mon opinion franche, là, il
est temps qu'on fasse le ménage à la Commission des transports.
Ça va prendre un changement de gouvernement pour le faire.
M. Thérien: On va nommer des péquistes.
M. Garon: Non, on va nommer des gens pour leur compétence.
Nommer des gens pour leur compétence, pas pour leurs services rendus au
parti. Alors, les gens font du bénévolat dans les directions
régionales. Ils le font en taxi; ils font, dans des actions
bénévoles, 2 000 000... Il manque de taxis, et on dit que
l'action bénévole fait 2 219 480 km, selon l'évaluation
qui en a été faite, 167 000 voyages, 13 km en moyenne par voyage,
3000 bénévoles en transport et 17 000
bénéficiaires. Donc, ça touche beaucoup de monde, cet
article-là, et c'est pourquoi... Si on dit qu'il n'y a pas de
problème, que les gens vont être d'accord avec l'article, il n'y a
pas de problème à le laisser en suspens temporairement. On ne dit
pas qu'on est nécessairement contre, mais on veut voir s'il y a des
effets qu'on n'a pas estimés, parce qu'on vient d'avoir l'amendement, et
que ça touche beaucoup de gens dans l'application de tous les jours.
Vous avez vu la députée de Johnson, qui s'occupe des
personnes âgées, par exemple, des personnes qui ont affaire
souvent aux hôpitaux, des handicapés qui ont souvent affaire aux
hôpitaux, et qui, souvent, parce qu'ils sont handicapés ou qu'il
sont âgés, sont justement des gens qui n'ont pas beaucoup de
revenus. Ce sont des personnes qui ont affaire souvent à
l'hôpital. Moi, j'ai déjà vu...
La Présidente (Mme Bélanger): En conclusion, M. le
député de Lévis.
M. Garon: ...j'ai déjà vu quelqu'un qui
était obligé d'aller à Montréal à toutes les
semaines pour se faire faire une dialyse du rein, parce qu'il manquait un
appareil à Québec. Je vois qu'actuellement, au centre
d'ophtalmologie de Québec, par exemple, il y une liste de 400 personnes
susceptibles de devenir aveugles, puis on leur dit: Allez vous faire traiter
à Montréal, parce qu'il n'y a pas les services qu'il faut
à Québec. Malgré que ce soient tous des
députés libéraux dans la région de Québec
sauf deux; sauf trois, maintenant on n'a pas les appareils qu'il
faut. Il y a des gens qui vont devenir aveugles, parce qu'il n'ont pas les
appareils qu'il faut, et on dit: Allez à Montréal, parce qu'eux
autres ils en ont pour chez eux et ils en ont pour nous autres aussi, des
appareils.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Alors, ça veut dire, au fond, qu'il faut prendre
le temps qu'il faut. C'est pour ça qu'on laisse l'article en
suspens.
M. Thérien: Je demande le vote.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de...
M. Thérien: Je demande le vote sur l'amendement.
Une voix: Vous voulez marcher comme ça, vous aussi!
M. Thérien: Bien, j'ai le droit de demander le vote?
Mme Juneau: Mme la Présidente, est-ce que vous me
permettez...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Mme Juneau:
...d'ajouter?
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Johnson.
Mme Juneau: Je pense que si c'était possible de laisser
une journée ou deux pour qu'on puisse faire certaines
vérifications, compte tenu qu'on l'a eu ce matin. Tu sais, je veux dire,
il n'y a rien de mal. Si on peut améliorer, moi je pense toujours aux
personnes qui sont directement concernées, c'est-à-dire les gens
qui l'utilisent. Si on pouvait avoir une journée. De toute façon,
on ne pourra pas finir la loi, j'imagine, aujourd'hui, là...
Une voix: Oui...
M. Thérien: On l'avait espéré.
Mme Juneau: Ah! il en reste... Quand vous avez dit, M. le
ministre, que vous aviez l'accord d'ailleurs, mon collègue l'a
répété tout à l'heure de la
Fédération des centres d'action bénévole, est-ce
que vous avez quelque chose confirmant que vous avez...
M. Elkas: C'est un peu ce qu'eux ont recommandé, qu'on
revienne à ce qui était...
M. Johnson: C'est sur leur recommandation?
M. Elkas: C'est leur recommandation, parce que, eux aussi...
C'est vrai, ce que le député de Rimouski a soulevé. On a
eu... Ça a été soulevé... La minute qu'on nous a
dit que le CAA a fait son rapport, la minute qu'il a fait son rapport
et, ça, c'est des amis de M. Garon aussitôt qu'il a fait
sont rapport, on a eu le choc, nous aussi. On s'est dit: Aïe, coudon, on
s'embarque dans quoi, là? Alors, c'est pour ça qu'on a des
commissions, il me semble, pour apporter des correctifs, ce qu'on a fait. On a
remarqué qu'on payait 0,10$ à 0,13 $, et ce n'est pas ça
qu'on voulait du tout. Par contre, on a soulevé le point, de la part de
mes collègues, puis j'en ai reçu, vous m'en avez parlé
aussi...
Mme Juneau: Bien, je vous ai envoyé une lettre,
d'ailleurs.
M. Elkas: Alors, avec la Fédération, on est revenu
au «wording» qu'on avait autrefois.
Mme Juneau: O.K.
(11 h 10)
M. Elkas: On revient à la même, même affaire.
Alors, c'est pour ça que ça m'étonne que le
député de Lévis se questionne, parce que le
député de Lévis, lui, n'apporte rien de concret, pour la
simple raison qu'il nous dit souvent qu'il est là pour critiquer. Il est
là pour faire de l'opposition, il cite toujours notre ami Disraeli,
disant: «I am here... the Opposition is there to oppose». It is not
very enriching. Ce n'est pas enrichissant bien, bien de la part... pour la
société québécoise d'entendre des mots semblables.
Il me semble que s'il avait eu quelque chose de nouveau à apporter,
même avant notre projet de loi, on l'aurait fait. On aurait dit:
Écoutez, M. le ministre, il manque quelque chose dans votre loi. Mais
jamais... Alors, la Fédération nous demande de revenir au
même «wording» qu'on avait avant. La seule chose qu'on
ajoute, c'est qu'on va mandater le commissaire, parce qu'on reconnaît
qu'il y a des différences dans les régions. La
Fédération l'a dit, elle aussi. C'est différent dans le
comté de Johnson de ce que ça peut être dans le
comté de Vaudreuil et dans le comté de Taillon. Il faut
reconnaître les choses comme elles sont. Alors, c'est à eux de
s'entendre sur un tarif qui serait quelque chose qui n'irait pas à
rencontre de ce qu'on fixe comme tarif au niveau du taxi. Moi, ça
m'étonne qu'on veuille suspendre quand on revient à un article
qui est la même même chose que ce qu'on avait autre- fois, avant
d'apporter le changement.
M. Garon: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Garon: Je vais vous dire pourquoi. Vous, vous dites que
ça règle le problème qu'on change les mots «maximum
des faits variables» par les mots «maximum des frais
d'utilisation», mais il y a le reste aussi: «fixés par la
Commission des transports».
M. Elkas: Oui. Ça, je viens de l'expliquer.
M. Garon: Oui, oui, je sais que vous l'avez expliqué,
sauf...
M. Elkas: Parce que vous ne voulez pas qu'on le fasse, nous,
alors on le met entre les mains d'un tribunal.
M. Garon: Non, on n'a jamais dit qu'on ne voulait pas que vous le
fassiez, vous. On n'a jamais dit ça. Vous venez de dire ça, vous.
Sauf que le résultat de ça... La Commission des transports va se
promener. Ça va être fixé par des gens qui n'ont aucun
mandat gouvernemental, qui n'ont aucune responsabilité devant la
population. Elle va se promener, elle va obliger des gens, des organismes de
bénévoles à commencer à venir discuter de toutes
ces questions-là. C'est un gros kit administratif qu'on met en place.
Moi, j'avais dit que la Commission des transports n'avait plus autant de
responsabilités, mais on devrait, au fond, songer à l'abolir.
Là, on essaie de lui donner des responsabilités inutiles,
à mon avis. Moi, je ne suis pas sûr, au contraire, que les
associations de bénévoles souhaitent cette façon de faire,
parce que c'est une façon lourde administrative-ment, qui coûte
une fortune administrativement, parce qu'on va promener du monde bord en bord
du Québec, pour dire... Vous l'avez dit, tantôt, qu'il y a des
coûts reliés à ça.
Ce que vous changez comme formule, ce n'était pas ça qu'il
y avait avant. Ce que vous remplacez... Au fond, vous remplacez un article,
c'est-à-dire que vous modifiez un article en ajoutant, par tout un
système que vous mettez en place, qui est nouveau, où avec
«le maximum des frais variables» «le maximum des frais
d'utilisation», si l'amendement est adopté
«fixés par la Commission des transports»... Et, là,
vous dites que vous nous donnez l'assurance que... Ce n'est marqué nulle
part. La Commission des transports va se promener d'un bord à l'autre du
Québec. Elle va faire des audiences. Elle va rencontrer des groupes
bénévoles, qui vont être obligés de présenter
des mémoires, de dépenser de l'argent pour venir faire valoir
leur point de vue. Le ministre a dit que les gens du Club automobile
étaient mes amis. Je le remercie de cette affirmation. Tantôt, le
député de Rousseau disait que j'étais tout seul! Bon, j'ai
250 000 amis dans le Club automobile, c'est déjà une bonne
gang!
M. Thérien: Moi, je suis membre, je ne suis pas votre
ami.
M. Garon: Mais là, entendez-vous, le ministre et vous.
Vous, vous avez dit que j'étais tout seul, et le ministre dit que les
gens du Club automobile, ce sont mes amis. Il dit que, comme ce n'était
pas crédible, ce qu'ils disaient, bien, ce sont mes amis.
M. Thérien: Je suis ami avec des gens respectueux.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Garon: Oui, oui. Alors, moi, je soutiens que le Club
automobile... Je ne dis pas que je suis toujours d'accord avec ce qu'ils
disent. Je trouve que, parfois, ils ne sont pas assez vigoureux, mais je pense
que c'est un organisme qui joue un rôle important dans notre
société, comme représentant des gens qui ont des
automobiles. Et, ici, les gens... C'est un gros kit, ce qu'on propose... Moi,
je ne comprends pas le gouvernement. On est suradministré. On a des
suréquipements. Et, là, on nous met encore un autre gros kit pour
se promener dans le décor, et prendre des consultations avec les
citoyens. Ils viennent de nous le dire: On va se promener dans les
régions...
M. Elkas: Pour l'amour du bon Dieu, soyez donc honnête avec
les gens...
M. Garon: Alors, pourquoi vous le rajoutez?
M. Elkas: Je m'excuse. Soyez donc honnête avec les gens.
Vous savez comme moi que la Commission des transports fait la tournée
dans les régions, non seulement pour le taxi, mais le vrac, les autobus
interurbains. Qui va fixer les tarifs? C'est moi? Si c'était moi qui le
faisais, vous seriez le premier à me dire: Non, ça ne marche
pas.
M. Garon: Non, mais c'est vous...
M. Elkas: II faut le donner à un tribunal. C'est à
eux autres à ajuster... après avoir écouté les
gens. Il y a un problème sérieux aujourd'hui, et on essaye de le
corriger. Vous dites: Vous vous fermez les yeux, les «aveuglettes».
You put the blinders on, you do not even want to recognize that we have a
problem.
M. Garon: Non, non, non.
M. Elkas: Allez-donc voir dans le milieu...
M. Garon: Mme la Présidente, c'est justement...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant. M. le
député de Lévis, vous avez fini votre temps de parole sur
l'amendement.
M. Garon: Non, je n'avais pas fini. J'étais en train de
parler, il a sauté sur moi!
M. Elkas: Avec raison.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, mais
ça fait longtemps qu'il est fini votre temps de parole sur
l'amendement.
Une voix: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Le ministre a
demandé à M. Trudel de prendre la parole sur...
M. Trudel (Michel): Oui, j'aimerais apporter quelques
précisions. En fait, ce n'est pas le transport-accompagnement qui fait
concurrence aux taxis. Ce n'est pas les gens qu'on accompagne à
l'hôpital, et qu'on accompagne dans les...
Je reprends. Ce n'est pas le transport-accompagnement qui fait
concurrence aux taxis. Ce n'est pas lorsqu'on amène une personne
à l'hôpital, et qu'on l'accompagne à l'hôpital, qu'on
vient en concurrence, sauf qu'il y a des centres d'action
bénévole qui, parmi leurs bénéficiaires... Il y a
des bénéficiaires qui ne requièrent qu'un simple transport
et non pas nécessairement de l'accompagnement. Il y a aussi d'autres
groupes d'action humanitaire, si on peut dire, qui ne sont pas
nécessairement des centres d'action bénévole, qui sont des
organismes sans but lucratif, de collaboration, qui apportent des services
à leurs membres ou aux concitoyens, et qui font du transport, des
services de transport pour leurs bénéficiaires, pas
nécessairement des membres de la Fédération des centres
d'action bénévole.
Ce qui arrive, justement, c'est qu'en milieu rural les taxis ne sont pas
obligés d'avoir le taximètre. Lorsqu'ils n'ont pas le
taximètre, ils ne chargent que 1 $ du kilomètre. Alors, quand on
a, par exemple, une course de 20 kilomètres, aller-retour, le taxi va
recevoir 20 $ dans ce cas-là. Le bénévole, lui, va
recevoir, par exemple et on va jusqu'à des taux de 0,35 $ du
kilomètre il va avoir 0,35 $ à l'aller et au retour, ce
qui fait 13 $ ou 14 $ pour la course. Si on enlève la portion de taxes
sur le 1 $, qui est déjà comptabilisée dans les tarifs de
taxi, ça fait une différence de 25 %. Ce qui arrive, à ce
moment-là, c'est que les gens de taxi, avec la situation
économique que l'on vit depuis les dernières années, ont
vu leur chiffre d'affaires baisser. D'autre part, des centres d'action ou des
organismes qui donnent des services de transport ont augmenté. Et,
là, on voit des gens qui roulent devant eux et qui pensent
carrément qu'ils font du transport illégal. Ils ont porté
plainte, à ce moment-là, aux contrôleurs routiers.
Il n'est pas question de commencer à envoyer des infractions
à des gens qui, de bonne foi, donnent des services coordonnés,
des fois, par un centre d'action bénévole. D'autre part, on avait
également des avis juridiques, qui disaient... parce que ça n'a
jamais été précisé, ce qu'on a dans la loi depuis
1983, les frais d'utilisation d'un véhicule automobile. C'est
prévu le
transport bénévole dans la loi depuis 1983, sauf
que les frais d'utilisation n'avaient jamais été
précisés. Les contrôleurs, avant d'intervenir, ont
demandé un avis juridique. C'est quoi le montant? On est arrivé
à la conclusion, selon les avis juridiques que l'on avait, que
c'étaient les frais variables. Ça veut dire: l'essence, l'usure
des pneus, lubrification, etc., mais non les frais fixes. Pour nous, il
n'était pas question d'intervenir avec des contrôleurs pour donner
des contraventions dans le champ, à des gens qui, de bonne foi, donnent
un service à leurs concitoyens. On s'est dit: On va le préciser.
On est arrivés avec la précision, avec les frais variables. C'est
un peu la genèse que je fais de l'expression «des frais
variables», qui était dans la loi, qui, pour nous, venait
préciser ce que la loi disait déjà. Ça a
soulevé la controverse que l'on connaît, de telle sorte que,
maintenant, on maintient quand même qu'il faut le fixer, ce
montant-là, et non pas arriver dans une zone grise: C'est quoi le
montant des frais d'utilisation d'une automobile? On maintient que la
Commission devra les fixer, ces montants-là, et que les montants peuvent
varier d'un endroit à l'autre.
Mme Juneau: Est-ce que je peux |>oser une question, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Mme la
députée de Johnson.
Mme Juneau: Vous avez dit qu'il y a des gens qui ont porté
plainte.
M. Trudel (Michel): Effectivement.
Mme Juneau: J'imagine que ça ne doit pas être dans
nos régions. On n'en a même pas de taxi. Dans le comté, il
n'y en a pas. J'imagine que ça doit venir des grands centres, où
il y a des...
M. Trudel (Michel): Non, non, au contraire. C'est dans les
endroits où il y a peu de taxis, mais il y en a, et c'est là que
la rentabilité du taxi est la plus fragile. Vous n'en avez pas, mais
peut-être que vous n'en aurez jamais non plus si les centres d'action
bénévole donnent des services de transport communautaire.
Justement, il y a des gens de taxi qui se plaignaient, en disant:
Écoutez, nous autres, on est encadrés par la loi. On a plein
d'obligations, la vérification mécanique, etc.
Mme Juneau: Ah! je comprends tout ça.
M. Trudel (Michel): Nos tarifs sont fixés par la
Commission et, entre-temps, on a des gens qui se promènent, et qui
donnent des services de transport à des gens qui étaient nos
clients, il n'y a pas longtemps.
Mme Juneau: Mais la majeure partie de ces utilisations-là
en tout cas, je peux parler avec connaissance de ce qui se passe dans
mon comté c'est les centres d'action bénévole qui
sont, en tout cas, sinon la totalité des utilisateurs d'un
système comme celui-là... En tout cas, dans mon comté,
c'est ça...
M. Trudel: Écoutez, moi, je...
Mme Juneau: ...d'une part. Deuxièmement, faire... En tout
cas, vous voulez me répondre là-dessus?
M. Trudel (Michel): J'allais juste ajouter qu'il n'y a pas
seulement les centres d'action bénévole qui font du transport
bénévole. Il peut y avoir des organismes sans but lucratif qui
donnent un service à leurs concitoyens. Je peux vous dire qu'il y a
certains cas où on arrive avec des déplacements, à
l'intérieur d'un centre urbain, par des bénévoles, et on
calcule le kilométrage que le bénévole va faire pour se
rendre prendre son bénéficiaire, le transporter, revenir, et on
arrondit ça avec des taux de 3 $, 3,50 $ pour la course. Alors, les gens
de taxi, c'est des montants forfaitaires. Avec les gens de taxi, c'est
sûr que c'est des courses, peut-être, qui coûteraient 4 $, 5
$ par taxi. Mais là c'est leur marché local qui s'effrite. Donc,
ce n'est pas... Évidemment, on ne voulait pas démobiliser les
transporteurs bénévoles qui donnent de leur temps pour aider les
concitoyens, ce n'était pas ça l'idée. C'était
juste de préciser ce que la loi ne précisait pas...
Mme Juneau: Oui.
(11 h 20)
M. Trudel (Michel): ...le montant.
Une voix: C'est une minorité, quand même...
Mme Juneau: Puis, l'autre question que j'ai à poser. Quand
vous dites aussi que les gens devront aller devant la Commission des
transports, qui sera itinérante, à ce moment-là, le prix
qui sera fixé par le Commission des transports, au sujet de
l'utilisation de ce système-là, est-ce que ça va
être pour un an, deux ans ou si, à chaque année, ils seront
obligés de revenir? Est-ce que ça sera un tarif qui ira avec
l'indexation, peut-être, là, mais...
M. Trudel (Michel): Ça pourra être indexé.
Les gens pourront revenir faire valoir...
Mme Juneau: Mais est-ce qu'ils auront l'obligation de retourner
devant la Commission à chaque fois qu'il y aura une modification ou
quelque chose du genre?
M. Trudel (Michel): J'imagine qu'une fois que les premiers taux
seront fixés la remise... Bien, c'est ça. C'est que, dans
l'amendement, enfin, dans un des articles du projet, l'article 17, on dit que
la Commission a le pouvoir de «fixer, pour la période et pour les
territoires qu'elle indique et selon les facteurs et les critères
qu'elle établit, le montant maximum».
Mme Juneau: La période et les territoires?
M. Trudel (Michel): Et les territoires qu'elle indique.
Mme Juneau: Ça veut dire que ça ne sera pas pareil
dans chacune des régions du Québec.
M. Trudel (Michel): Ça veut dire que ça peut varier
d'un endroit à l'autre.
Mme Juneau: D'un endroit à l'autre.
M. Trudel (Michel): D'un territoire à l'autre.
Mme Juneau: Mais...
M. Trudel (Michel): D'autre part, moi, j'imagine qu'une fois que
le premier effort a été fait, qu'on a fixé ces
montants-là, la remise à jour, qui peut se faire aux six mois,
à l'année ou aux deux ans, c'est selon les représentations
que des gens pourraient faire. Je vois très bien un organisme comme la
Fédération des centres d'action bénévole revenir,
peut-être, une fois par année, dire à la Commission: Bien,
là, il faudrait réviser ce montant-là.
Mme Juneau: Mais ils auront l'obligation de toujours passer par
la Commission des transports pour fixer un taux ou l'autre, là.
Ça veut dire...
M. Trudel (Michel): C'est la Commission qui va le fixer,
effectivement, un taux maximum. Ils pourront donner un taux inférieur au
taux fixé par la Commission, mais c'est la Commission qui va fixer un
barème.
Mme Juneau: Oui, c'est ça. Le problème, c'est
ça. Mon collègue me fait penser à ça, mais
supposons que la Commission dit: Bon, pour cinq ans à venir, c'est
gelé.
M. Trudel (Michel): Je doute que la Commission rende des
décisions de cette nature-là. Elle ne le fait pas pour les autres
types de tarifs, là. Les tarifs de taxi sont révisés
à chaque année.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Westmount.
M. Holden: Oui, Mme la Présidente. Peut-être que le
ministre pourrait éclaircir une question que je me pose au point de vue
juridique. L'article 2 de la Loi sur le transport par taxi dit: «La
présente loi s'applique au transport rémunéré de
personnes à l'aide d'une automobile.» Ensuite, l'article dit:
«Elle ne s'applique pas...» Et, là, il y a une série
de choses où la loi ne s'applique pas, y compris l'article qui traite de
l'utilisation, l'amendement qu'on a maintenant devant nous. Alors, où
est la compétence de la Commission si ça ne s'applique pas
à ce genre de transport? Où est la compétence de la
Commission pour fixer ces montants?
M. Elkas: Me Savard, avocat, pourrait répondre à
l'autre avocat.
M. Savard (Gilles): Si vous me permettez... La
Présidente (Mme Bélanger): Me Savard.
M. Savard: Merci. C'est qu'effectivement le premier
alinéa, l'alinéa introductif de 2, nous donne le champ
d'application de la loi. Donc, on voit qu'elle s'applique à l'ensemble
du transport rémunéré des personnes, et le début du
deuxième alinéa nous donne des exceptions, qui
s'interprètent restrictivement. Lorsqu'on descend au paragraphe 3°
du deuxième alinéa, on voit effectivement que c'est un paragraphe
qui parle du transport bénévole. Par la modification qui est
apportée à l'article 1 du projet, on voit qu'effectivement cette
loi-là ne s'appliquera pas à un transporteur
bénévole, mais c'est à une condition: en autant que la
rémunération ne soit qu'une contribution aux frais d'utilisation
de l'automobile et que cette contribution soit selon le maximum des frais qui a
été fixé par la Commission. Donc, tant qu'une personne est
à l'intérieur de sa condition, elle n'a pas à avoir de
permis; elle n'a pas à être titulaire d'un permis de taxi; elle
n'a pas à être titulaire d'un permis de chauffeur de taxi; et elle
n'est pas soumise à des vérifications mécaniques. C'est
ça, un peu, qu'on enlève. Mais à partir du moment
où elle dépasserait les frais autorisés par la Commission,
à ce moment-là, elle devient sujette à l'application de la
loi, et ça entraînerait, dans son cas, éventuellement, des
poursuites pour du transport illégal, parce qu'elle n'a pas de permis en
tant que tel. Le pouvoir de la Commission, en tant que tel, on va le retrouver
plus loin dans le projet de loi, de façon très claire, au niveau
de l'article 17 du projet de loi, paragraphe 2°. Le paragraphe 2° de
l'article 17 du projet de loi introduit un paragraphe 2.1 ° à
l'article 68 de la loi actuelle. Et si on va à 68...
M. Holden: «fixer, pour la période...»
M. Savard: C'est ça. Donc, c'est les pouvoirs de la
Commission des transports. Donc, la Commission des transports peut, et au
paragraphe 2.1°, c'est: «fixer, pour la période et pour les
territoires qu'elle indique et selon les facteurs...» etc., etc. Donc,
c'est ce qui attache un peu les ficelles entre l'intention du
législateur, qu'on trouve au niveau du premier article et, dans les
faits, comment elle va s'appliquer par le pouvoir de la Commission, qui sera vu
plus tard, justement, à la présente commission.
M. Holden: Alors, c'est une exception à l'exception. Et la
Commission...
M. Savard: C'est ça, c'est un encadrement qui est
donné et, tant que les personnes restent dans l'encadrement, la Loi sur
le transport par taxi ne s'applique pas à elles. Mais, si elles sortent
de cet encadrement-là, au niveau du maximum des frais... Elles peuvent
char-
ger moins, mais elles ne peuvent pas charger plus. À ce
moment-là, tout s'applique.
M. Holden: Alors, je remercie le ministre d'avoir demandé
à son avocat de m'éclairer, d'éclaircir
là-dessus.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va? Vous avez demandé le vote, M. le député de Rousseau.
Alors, est-ce que l'amendement est adopté? Il n'y a pas d'autres
intervenants?
Une voix: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté sur division. Est-ce que l'article 1, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division. Bon,
alors, j'aimerais avoir une directive pour la suite de nos travaux. Est-ce
qu'on revient aux articles suspendus ou si on... M. le député de
Lévis, est-ce que vous voulez revenir sur les articles qui ont
été suspendus ou si on poursuit après l'article 9?
M. Garon: On peut. Ça ne me fait rien. On peut...
La Présidente (Mme Bélanger): On peut revenir
à l'article 3, qui a été suspendu.
M. Garon: À l'article 3, on peut revenir à
l'article 3.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 3. M. le ministre.
Permis de taxi (suite)
M. Elkas: Le texte proposé. L'article 18 de cette loi est
modifié par: 1 ° la suppression du premier alinéa; 2° le
remplacement, dans la première ligne du deuxième alinéa,
des mots «ce titulaire» par les mots «un tilulaire de permis
de taxi»; 3° le remplacement, dans la première ligne du
troisième alinéa, des mots «de luxe» par les mots
«en service de limousine ou en service de limousine de grand luxe»
et par le remplacement, dans la troisième ligne de cet alinéa, du
mot «deuxième» par le mot «premier». 4° le
remplacement, dans la quatrième ligne du paragraphe 2° du
quatrième alinéa, des mots «de luxe» par les mots
«en service de limousine ou en service de limousine de grand
luxe».
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Alors, le député de Westmount... Une
voix: ...
M. Garon: Vous avez le droit de parler vous aussi, mais, ce que
je reproche, c'est de ne pas parler. Ce n'est pas de parler que je vous
reproche, c'est de ne pas parler quand c'est le temps.
Vous ne m'avez jamais vu empêcher quelqu'un de parler à la
commission. Au contraire, j'ai toujours été d'accord pour que les
gens parlent au maximum.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'article 3, M. le député de Lévis?
M. Garon: II y a des commentaires.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas facile
de travailler sérieusement. S'il vous plaît, à l'ordre! M.
le député de Lévis.
M. Garon: II est en suspens pour une raison en particulier.
Alors, on avait laissé l'article en suspens...
M. Elkas: Je peux vous faire souvenir de la raison pour laquelle
on l'a fait?
M. Garon: Non, je m'en rappelle très bien.
M. Elkas: Oui? Allez-y, je vais voir. Je vais tester votre
mémoire.
M. Garon: Alors, est-ce qu'on les avait étudiés
paragraphe par paragraphe, ou on ne les avait pas encore étudiés
paragraphe par paragraphe? Il faudrait, comme on l'a laissé en suspens,
les voir paragraphe par paragraphe. (11 h 30)
La Présidente (Mme Bélanger): Là, je ne m'en
souviens pas, M. le député de Lévis. On va regarder dans
le... On a suspendu immédiatement...
M. Elkas: Ils ne veulent pas savoir pourquoi.
La Présidente (Mme Bélanger): Je pense que
c'était parce qu'on entendait des groupes.
M. Garon: Entendre des gens.
M. Elkas: C'était pour entendre M. Sanscartier, puis il
est venu à la dernière heure, le soir. On l'a
écouté, puis c'est pour ces raisons-là qu'on a
suspendu.
M. Garon: Oui. Alors, on va regarder les articles paragraphe par
paragraphe.
La Présidente (Mme Bélanger): Parfait. Alors, le
paragraphe 1°, la suppression du premier alinéa. Adopté?
M. Garon: Attendez un peu. (Consultation)
M. Garon: Alors, ici, le ministre veut supprimer la
spécialisation. L'article 18, qu'il veut supprimer, premier
alinéa, dit: «La Commission peut, sur demande, autoriser le
titulaire d'un permis de taxi à se spécialiser dans un type de
transport spécialisé prévu par la présente loi ou
un règlement.»
M. Elkas: Me Savard.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Savard.
M. Garon: Le ministre n'est pas capable de nous donner les
réponses lui-même?
M. Elkas: Bien oui, je pourrais, mais là on embarque dans
le légal. Si vous voulez, on va vous donner une réponse assez...
Je peux quasiment prévoir où vous allez, M. le
député de Lévis, après trois ans.
M. Garon: Vous n'êtes pas capable.
M. Elkas: Comme là semaine passée, en Chambre, je
le savais. Vous n'étiez même pas rendu à votre
troisième question, je savais ce que vous étiez pour poser.
M. Garon: Ah oui?
M. Elkas: Alors, allez-y, M. le député... Me
Savard. Ha, ha, ha!
M. Garon: Ce qui m'intéressait le plus, quand je posais
mes questions, c'était de voir la réaction de vos
collègues à vos propos. C'était très
révélateur.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Savard.
M. Savard: Oui. Effectivement, si on regardait uniquement le
paragraphe 1°, c'est difficile de pouvoir le justifier autrement qu'en
disant qu'on l'enlève. Par contre, si on regarde l'ensemble du projet de
loi, on va retrouver à l'article 17 du projet de loi paragraphe
1° de l'article 17 que l'article 68 de la loi actuelle va être
modifié afin d'insérer un paragraphe 1.1°, qui est:
«autoriser un titulaire de permis de taxi à spécialiser son
entreprise en service de limousine ou en service de limousine de grand
luxe».
Donc, ce que l'on fait, c'est que le premier alinéa de 18,
effectivement, n'est pas forcément à la bonne place. Le premier
alinéa de l'article 18, actuellement, semble laisser croire que la
spécialisation ne se fait que sur demande et de façon
automatique.
Cet alinéa-là disparaît au niveau de 18; il se
retrouve au niveau des pouvoirs de la Commission. On va voir aussi dans
d'autres dispositions qu'il y a des encadrements qui peuvent être faits
pour le nombre de véhi- cules et ces choses-là. Donc,
strictement, il s'agit d'un déplacement. Si vous regardez l'article
1.2°, qui suit 1.1°, c'est l'exemple, justement, de l'encadrement que
je vous mentionnais, qu'on retrouve aussi au niveau des pouvoirs du
gouvernement.
M. Garon: Sauf que le principe de spécialisation n'est pas
admis par tout le monde dans le secteur du taxi. Il y a beaucoup de
réticence à cette spécialisation-là.
M. Elkas: Là, on a entendu la semaine... M. Garon:
La façon dont elle est appliquée.
M. Elkas: Oui, oui. On a entendu, au mois de février, des
gens qui représentent l'industrie, et je n'ai pas vu cette
réaction. Il y en a certains, entre eux... mais, dans l'ensemble, la
grande majorité est pour ce changement.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors,
l'alinéa 1° est adopté sur division. Alinéa
2°?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alinéa 2°,
sur division. Alinéa 3°?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alinéa 3°,
sur division. Alinéa 4°?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division. Alors,
l'article 3 est adopté sur division. J'appelle l'article 4. M. le
ministre.
M. Elkas: Le texte proposé. Cette loi est modifiée
par l'insertion, après l'article 18, du suivant: «18.1
Malgré le deuxième alinéa de l'article 18, un permis de
taxi délivré pour le territoire de l'agglomération de
Montréal ou pour le territoire de l'agglomération de
Québec et spécialisé en service de limousine de grand luxe
peut être exploité sur tout le territoire du Québec si la
place d'affaires ainsi que l'endroit où est garée pour fins de
remisage et d'entretien la limousine de grand luxe de cette entreprise sont
situés en tout temps dans l'agglomération d'origine du permis.
«La Commission fait mention de cet endroit sur le permis du titulaire et
sur tout certificat.»
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'est le
premier paragraphe, M. le député de Lévis...
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): ...de l'article
4.
M. Garon: Oui. Bon, au fond, les gens vous disent des gens
des ligues A-5 et A-12 que cet article crée une discrimination
intolérable pour leur ligue de taxis. Il permet exclusivement aux
titulaires de l'agglomération du centre de Montréal de se
spécialiser en limousine. Certains de leurs membres, disent-ils,
travaillent depuis 30 et 40 ans sur le taxi, et l'Assemblée nationale
s'apprête à permettre à certains détenteurs de
permis de taxi d'obtenir une plus-value dans leur permis, et elle le refuse
pour le reste de l'île de Montréal. Actuellement, on dit que la
valeur des permis sur l'île de Montréal est comparable. Ils disent
qu'ils ne comprennent pas pourquoi les députés peuvent accepter
de les affecter de cette façon-là. Pourquoi? Parce qu'on fait une
distinction quand on dit: «un permis de taxi délivré pour
le territoire de l'agglomération de Montréal ou pour le
territoire de l'agglomération de Québec et
spécialisé en service de limousine...», alors que les gens
qui sont en dehors de ces agglomérations-là sont traités
différemment. Alors, pourquoi? Quel est le but, alors que ça
n'existait pas auparavant?
M. Elkas: Alors, Mme la Présidente, je pense qu'on avait
fait le point. Lorsqu'on a fait la lecture, je pense qu'on l'a mis en suspens
après, parce qu'on voulait entendre les gens. Il est évident
qu'on veut éviter qu'une personne, mettons, qui doit payer, dans
l'agglomération de Québec ou de Montréal, qui paye le gros
prix, éviter qu'une personne puisse aller le chercher ailleurs, dans une
agglomération autre que Montréal Val-Bélair, comme
exemple où ça coûte moins cher, pour venir faire du
taxi spécialisé dans les territoires qu'on mentionne. Alors,
c'est tout simplement pour éviter qu'il y ait un service déloyal
à l'intérieur de l'industrie.
Je pense que ça répond au gros bon sens d'éviter,
justement, comme je l'ai mentionné... Je ne sais pas si le
député de Lévis écoutait...
M. Garon: Oui, oui, j'écoute très bien ce que vous
dites, sauf que je ne comprends pas. Vous avez des choses à
Montréal qui ne fonctionnent pas, qui sont dans le transport en commun.
Vous essayez de les regrouper pour faire un organisme de coordination.
Là, vous l'aviez, la coordination, et vous essayez de faire des droits
différents selon les ligues de taxis qu'il y a à Montréal,
alors qu'eux voudraient avoir les mêmes droits pour chacune des trois
agglomérations situées sur l'île de Montréal.
Alors, vous, vous créez des distinctions, selon qu'on reste
à telle place ou à telle place, qu'on opère à telle
place ou à telle place dans l'île de Montréal. C'est quoi
votre cohérence? Il n'y a aucune cohérence. Vous essayez de faire
le contraire dans le transport en commun. Vous essayez le contraire dans toutes
sortes de domaines, avec le Conseil métropolitain. Là, vous
arrivez dans le taxi, vous avez des principes complètement
différents. Ils sont dans le même territoire ou ils ne sont pas
dans le même territoire. Est-ce qu'ils sont dans le même territoire
rien que pour payer, et, quand c'est pour recevoir, ils ne sont plus dans le
même territoire? Quand c'est le transport en commun, vous êtes bien
fier de dire qu'on va payer les licences plus cher pour être dans le
territoire. Mais quand ils arrivent pour retirer des avantages, là, ils
ne sont plus dans le même territoire. Comment ça marche, au
juste?
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre. Son
représentant?
M. Elkas: M. Michel Trudel.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M.
Trudel, à vous la parole. (11 h 40)
M. Trudel (Michel): Si vous me permettez. Oui. En fait, ils sont
dans le même territoire de l'autorité régionale, mais ils
ne sont pas dans le même territoire de taxi. Si on prend la
Communauté urbaine de Montréal, il y a trois territoires
d'agglomération de taxis: il y a le centre; il y a l'est et l'ouest. Le
centre, c'est là que se concentre l'activité. C'est là que
se concentrent les activités commerciales, les hôtels, le
tourisme. C'est là que se concentrent également les demandes de
transport par limousine. Ce n'est pas nécessairement dans l'est, ce
n'est pas nécessairement dans l'ouest. On a voulu, et ça existe
dans la loi d'origine... Dans la Loi sur le transport par taxi, la notion de
spécialisation de permis de taxi existe, également la notion
d'extension territoriale qui est accordée aux permis qui proviennent de
l'agglomération la plus importante d'un territoire donné.
À Québec, on n'autorisera pas un taxi qui opère dans
Beauport, par exemple... On va l'autoriser à se spécialiser, mais
il va se limiter au territoire d'origine de son permis. On ne lui permettra pas
de s'étendre à l'ensemble de la Communauté urbaine de
Québec, parce que le marché du transport par limousine à
Québec n'est pas à Beauport, il est dans Québec. C'est le
même principe qui s'applique également à Montréal.
Pour le marché de la limousine, la demande est surtout au centre-ville.
Donc, on va autoriser un titulaire de permis de taxi de l'est ou de l'ouest de
Montréal à se spécialiser en limousine, mais il va
opérer dans son territoire d'origine, alors que le permis de taxi de
Montréal va se concentrer surtout là où est son
marché, dans le centre, et il va pouvoir déborder.
L'amendement qui est apporté ici, ce n'est que pour donner le
même privilège à certains titulaires de permis de taxi,
certains privilèges qui sont accordés aux titulaires de permis de
limousine de grand luxe, qui ont un territoire à l'échelle du
Québec, sans contraintes territoriales. Donc, on permet la
spécialisation de permis de taxi en limousine de grand luxe avec la
même possibilité de territoire à l'échelle du
Québec, sans contraintes, mais on ne l'accorde que là où
se concentre, encore une fois, l'activité de transport par limousine, la
demande, et c'est les centres-villes de Montréal et de Québec.
C'est ça l'amendement qui est apporté.
M. Garon: Ça veut dire que les gens on le droit d'avoir le
bruit dans leur coin, mais pas d'avoir l'ouvrage-
M. Elkas: Oui, dans leur coin, parce qu'ils paient pour leur
coin. Les tarifs sont très différents. Vous allez demander
à une personne au centre-ville de payer 40 000 $ ou 45 000 $ pour son
permis, pendant qu'une autre, à l'extérieur de
l'agglomération, n'en paiera pas autant, et il va faire de la
concurrence? C'est le beau jeu. Je viens juste de donner un exemple. Si
quelqu'un, à Val-Bélair, veut se spécialiser, il faudrait
qu'il reste chez lui, coudon! Il paie moins cher. Pourquoi faire de la
concurrence à quelqu'un qui paie pas mal plus cher, ici à
Québec? C'est un peu pour mettre de l'ordre à l'intérieur,
pour protéger les gens qui paient assez cher pour leur permis. Je pense
que c'est normal, et je pense qu'on avait accepté...
M. Garon: Le permis est de combien? M. Elkas: Dans
certains endroits...
M. Trudel (Michel): Ça varie énormément. Je
n'ai pas les chiffres devant moi. Je pourrais... À Montréal,
c'est de l'ordre de 45 000 $ à 50 000 $, mais les différences...
Si on prend l'agglomération, la région de Québec, de la
Communauté urbaine de Québec, les permis varient beaucoup d'un
territoire à l'autre. Comme Beauport, Québec, Sainte-Foy,
ça varie beaucoup plus que la variation qu'il y a à
Montréal entre les trois agglomérations.
M. Elkas: Le gars va travailler une éternité pour
aller se chercher... Vous l'avez bien dit, ces gens-là ne font pas une
grande fortune, sauf certains. Mais je dois vous dire que, pour aller se
chercher de l'argent pour payer 40 000 $ ou 45 000 $ pour le permis, il me
semble qu'il faudrait au moins les protéger.
M. Trudel (Michel): J'ajouterais aussi, si vous me le permettez,
d'autres éléments. Les agglomérations de taxi de
Montréal et de Québec sont les seuls territoires de taxi, au
Québec, où le ratio de population est inférieur à
500 habitants. Partout ailleurs, c'est au-delà de ça. Donc, il y
a manifestement moins d'habitants pour ces permis-là, à cause du
nombre aussi. Juste pour Montréal, il est de 317 habitants par permis,
si on regarde dans les ratios à ce niveau-là. Dans l'est et dans
l'ouest de Montréal, il est respectivement de 842 et de 894
habitants.
M. Garon: Ça ne prouve pas grand-chose, ça. C'est
évident que, si je reste à la campagne, j'ai plus de chances
d'avoir une automobile, parce que je n'ai pas de transport en commun, je n'ai
pas d'autre moyen de me transporter. Ça ne prouve pas grand-chose, ce
que vous dites là.
M. Trudel (Michel): Ce que ça prouve, c'est qu'il y a
moins d'habitants par permis dans les centres...
M. Garon: Bien oui. Et puis? «So what»?
M. Trudel (Michel): ...ce qui prouve aussi qu'il se rentabilise
par une variété d'autres activités commerciales:
théâtre, sorties, etc. Effectivement, donc, ça confirme que
ça se concentre dans ces agglomérations, ces activités qui
génèrent une demande de transport par limousine.
M. Holden: Mais pendant la journée, à
Montréal, il y a bien du monde d'en dehors qui prennent des taxis
à Montréal. Alors, le nombre augmente considérablement si
on fait la proportion pendant la journée... pour le monde qui habite le
centre-ville.
M. Garon: Moi, je ne comprends rien à l'affaire!
M. Trudel (Michel): Autre élément, peut-être,
à considérer également, c'est qu'on parle de la
possibilité de se spécialiser en limousine de grand luxe.
L'extension territoriale à l'échelle du Québec, qui n'est
accordée qu'aux permis de Montréal et de Québec, il faut
voir que c'est une possibilité qu'on donne dans la loi. Si on l'avait
permis partout à travers le Québec, les gens auraient
magasiné leur permis de taxi là où c'est le moins cher,
pour le spécialiser ensuite en limousine de grand luxe, sans contraintes
territoriales. Ça aurait donné ce genre de manoeuvre là:
tout simplement, on magasine le moins cher.
D'autre part, il faut voir l'ampleur de ce dont on parle. C'est que,
présentement, au Québec, il y a 100 permis de limousine de grand
luxe qui sont émis. Cette centaine de permis là, elle est surtout
dans la région de Montréal, et les gens sont allés
chercher des permis de limousine de grand luxe depuis peu, parce que la loi ne
permet pas d'émettre des permis de limousine berline, comme la demande
voudrait bien avoir des limousines berlines. Le jour où on va lever le
moratoire, et permettre la spécialisation de permis de taxi en limousine
berline, le nombre de limousines de grand luxe, premièrement, va
considérablement diminuer. On donne juste l'opportunité à
certains individus, qui voudront se spécialiser en grand luxe, d'avoir
cette possibilité de s'étendre à l'ensemble du
Québec. Donc, on ne parle pas d'un nombre très volumineux,
là, très grand.
Mme Juneau: Une petite question, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, Mme la
députée de Johnson.
Mme Juneau: Tout à l'heure, le ministre a parlé de
45 000 $ pour un permis de... Est-ce qu'il y a une différence importante
entre le coût du permis de grand luxe et de luxe? Est-ce qu'il y a une
différence importante?
M. Elkas: Cette loi est ici pour le permis... Mme Juneau:
Le coût du permis?
M. Elkas: Le coût du permis de grand luxe, c'est 5000$.
Mme Juneau: De plus?
M. Elkas: Mais si vous voulez...
M. Garon: Par automobile.
Mme Juneau: Par automobile?
M. Elkas: Pardon? Par automobile, par année.
Mme Juneau: Par année.
M. Elkas: Oui. Mais si vous voulez faire convertir votre taxi, de
taxi à limousine... Un chauffeur de taxi, à Montréal, va
payer 40 000 $ ou 50 000 $ pour son permis, et il va faire une demande de
spécialisation en limousine. Mais la différence qu'on vient de
mentionner, c'est qu'il y a des endroits où on ne paye pas 45 000 $.
Mme Juneau: Ah oui!
M. Elkas: On paye des montants... 10 000$, 5000 $, 6000 $
dépendant de l'endroit. C'est comme M. Trudel le mentionnait. Une
personne va faire son marché, va venir le convertir, et elle a
l'avantage qu'elle a déjà investi pas mal, surtout sur le
territoire qu'elle dessert.
M. Garon: Mais là vous ne pensez pas que, ce que vous
allez faire, c'est que vous allez créer une plus-value pour les permis,
en donnant des droits que vous ne donnez pas aux autres?
M. Elkas: Ah... Donnez-moi donc un exemple.
M. Garon: Les permis du centre de Montréal, à 40
000 $ ou 45 000 $.
M. Elkas: Aux taxis déjà convertis?
M. Garon: Mais non. Mais le fait qu'il ait le droit de faire ci
ou ça, que l'autre n'a pas le droit de le faire, ça va donner une
plus-value au permis.
M. Elkas: La personne qui se convertit en taxi limousine, il est
évident que son permis va valoir, après deux ans, un montant x,
dépendant du marché qu'il est allé chercher, et de ce que
ça peut valoir. Il y a des gens qui vont dire: Bien, tu as payé
45 000 $, ça t'a coûté 10 000 $ pour te convertir, avec
l'auto et les autres frais encourus, mettons que je te donne 50 000 $. Il faut
prendre en considération que la personne peut aller chercher un
marché aussi. Est-ce que la personne va se forcer pendant deux ans de
temps pour aller chercher une belle clientèle, et se retourner de bord
pour vendre au prix qu'elle a acheté? Il me semble qu'on devrait
reconnaître aussi l'effort extra que la personne aura fait. M.
Trudel.
M. Trudel (Michel): La plus-value sur un permis ne va exister que
dans la mesure où, effectivement, le nombre est limité. C'est
lorqu'on va le contingenter que ça va entraîner un effet sur une
plus-value, premièrement. Deuxièmement, spécialiser 15,
20, 50 permis même, à Montréal, en limousine, ça
aura peu d'effet sur l'ensemble de la valeur marchande de ces permis-là.
On parle de 15, 20, 50 permis sur pas loin de 3800, là, à
Montréal; 15, 20 permis, par exemple, dans une agglomération plus
petite, là, ça a plus d'effet, effectivement, mais à
Montréal, avec l'ampleur du nombre de permis qu'il y a
déjà, ça ne créera pas une plus-value
significative.
M. Holden: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Westmount.
M. Holden: J'ai une certaine expertise dans les limousines...
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Holden: Non, mais juste pour... Je ne sais pas si c'est
l'endroit pour le mentionner, mais pour le chauffeur de limousine à
Montréal, un des gros problèmes, c'est que si un client appelle
et dit: Moi, j'arrive par avion, tel tel jour, sur tel tel vol, le chauffeur
qui a une limousine, mais pas un permis de limousine, n'a pas le droit d'aller
chercher son client à l'aéroport à cause de
règlements où les taxis sont limités à ceux qui
restent à l'aéroport.
M. Elkas: En effet, M. le député, c'est
l'aéroport qui a un contrat avec le détenteur des permis de
limousine. Il peut y en avoir je ne sais pas avec qui eux vont transiger
un groupe de 5 ou 10 ou 20...
M. Holden: But, since the Mountroyal bankruptcy, the airports in
Dorval and Mirabel have been in a state of chaos.
M. Elkas: And that... basically, this is what responds to the
problem. This really is in response to the problem. And if I had been able to,
last fall, I would have introduced this legislation, because it was pressing
that we go ahead with this legislation to introduce back...
M. Holden: We all know why we were all otherwise occupied last
fall. (11 h 50)
M. Elkas: Unfortunately, unfortunately, and the people are
suffering, basically in the Greater Montréal area, because we do not
have a service that...
M. Holden: We do not get the service.
M. Elkas: And we do not offer that service, a service that is
offered at every other major center in North America. And what we have been
trying to do is to make sure we do not make the mistakes that we have made in
the past and identify a group of people who are basically experts in
transporting people. There are a lot of people, cab drivers out there, who
know, who can convert themselves into limousine service and can offer an
exceptional service. We felt that we should in fact recognize at least that,
rather than get back to what we were doing before and having... you know,
having companies such as the one you mentioned...
M. Holden: Well there are...
M. Elkas: We fall ourselves into a cycle whereby we have got the
good years, and we have the bad years and never do we get a service
offered...
M. Holden: There is a certain number of permits that are sort of
frozen at the moment.
M. Elkas: ADM by the way has told us that they will accept all
limousines authorized by the Commission des transports du Québec.
M. Holden: ADM being the... M. Elkas: Aéroports de
Montréal.
M. Holden: O.K. Ah oui, c'est le nouveau... À la condition
de...
M. Trudel (Michel): À leurs conditions. ADM va les
accepter, à leurs conditions.
M. Holden: Ça veut dire qu'il faut payer.
M. Trudel (Michel): Bien, certaines exigences. C'est leur
domaine.
M. Elkas: Ce n'est pas dans leur but d'étouffer le
marché non plus. Eux autres, ils veulent l'encourager parce que, comme
vous le dites, c'est un service qui est nié, dans le moment, aux
passagers de la grande région de Montréal... et à ceux qui
viennent de l'extérieur.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Oui. Moi, ce que je voudrais savoir, par rapport au
territoire, quand on parle de grand luxe, j'imagine qu'ils offrent des services
de grand luxe. Il y a des avantages à prendre le service grand luxe.
Ça comporte quoi, ces avantages-là, d'une part?
Deuxièmement, souvent il y en a... puis, je me posais une question,
parce que, souvent, quand tu prends les grandes limousines grand luxe il
y en a très peu, mais c'est assez particulier c'est pour des
services particuliers, des fêtes, etc., ou des grandes affaires... Ils
ont tous des bars là-dedans, une bonne partie ont des bars. C'est
régi par qui, ça, ces affaires-là? Il y a quelqu'un qui
donne des permis pour les bars? On sait que, dans le code de la route, tu n'es
pas supposé avoir de boisson dans ta voiture, alors que ces
«grandes luxe» en ont? Où ça va, ça? C'est qui
qui régit ça? Il y a un contrôle là-dessus ou il n'y
en a pas?
M. Dufour: Bonne question.
M. Elkas: Me Savard.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Savard.
M. Savard: Oui. En matière de services, en tant que tels,
la grosse différence entre un service de luxe et de grand luxe, c'est
principalement l'équipement lui-même, c'est-à-dire le
véhicule. À l'article 18.1 du Règlement sur le transport
par taxi, on retrouve ce qu'est ce véhicule-là. C'est un
véhicule qui est effectivement plus long. C'est un véhicule qui
va avoir aussi une meilleure finition intérieure, en cuir ou en velours.
C'est un véhicule qui doit avoir des équipements comme un
téléphone cellulaire, des glaces à commande
électrique. En tout cas, des systèmes d'intercommunication, une
séparation physique entre le chauffeur et le passager. Ce qu'on
constate, c'est que les véhicules qui sont sur la route ont
habituellement non seulement au moins ça, mais, habituellement, encore
plus. Donc, c'est un service qui est beaucoup plus dispendieux aussi que
l'utilisation d'une limousine courte, dont on retrouve la définition
à l'article 18 du même règlement. En termes de service de
personnel, par contre, ça s'équivaut, c'est-à-dire que le
chauffeur peut aussi bien conduire l'une que l'autre. Ils ont la même
formation. Habituellement, ces gens-là aussi sont habillés soit
en uniforme ou en habit foncé avec cravate. Évidemment, c'est le
client qui est entièrement maître du véhicule pour la
période qu'il a réservée. En gros, c'est les
qualités de service.
Maintenant, sur le bar. Je me souviens qu'en 1985, je crois, aussi,
ça avait été posé comme question. Oui, il existe
des bars; il n'y a pas de contrôles qui sont faits par qui que ce soit.
À l'époque, la réponse qui avait été
livrée, en 1985, c'était que c'est un bar, c'est un bar sec,
d'après certains titulaires de permis. Mais je ne pourrais pas vous en
dire plus pour l'instant. Il n'y a pas de contrôles qui se sont faits,
à ma connaissance, à savoir s'il y avait effectivement de
l'alcool et, si oui, qui fournit l'alcool. Je vous dis qu'à ma
connaissance il n'y a jamais eu, en tout cas, d'enquête, d'inspection ou
de recherches qui ont été faites, à savoir s'il y avait de
l'alcool, si c'était le titulaire qui fournissait l'alcool, ou si c'est
le client qui peut apporter son alcool.
M. Dufour: Us fournissent l'alcool.
M. Holden: Est-ce que c'est comme si c'était une maison
privée, quoi? On loue une maison privée... mobile, quoi?
Mme Vermette: Oui, c'est ça. Une voix: Ha, ha,
ha!
M. Savard: Je n'ai malheureusement pas d'interprétation
à vous fournir là-dessus. On ne l'a pas étudié en
tant que tel en droit.
M. Holden: Un bar mobile. Ha, ha, ha!
Mme Juneau: Un bar sec.
M. Garon: Un bar sec ou un bar...
M. Dufour: Dry gin puis dry beer.
M. Garon: Ça voulait... C'est quoi, un bar sec?
Une voix: Pas d'alcool.
M. Savard: Pas d'alcool.
Une voix: Du jus.
M. Savard: Boissons douces.
Une voix: Des bars qui ne sont pas fréquentés par
les députés!
M. Dufour: Qui permettent... M. Elkas: Ah! Ah!
Ah!
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
4 est adopté?
M. Garon: Une question au ministre. La Présidente (Mme
Bélanger): Pardon? M. Garon: J'ai une question au ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. M. Elkas: Aïe!
Aïe! Ha, ha, ha!
M. Garon: II y a un service de limousine à Aima... pas
à Aima, à La Baie, dans le Saguenay. Alors, qu'est-ce qui va
arriver, là?
Une voix: Là, ils sont à 5000 $ par année?
Garon: Je ne sais pas. Il y a un service...
Une voix: Quelle sorte de permis qu'il a?
M. Morin: C'est un permis de limousine super, là.
Une voix: Grand luxe.
M. Morin: Non, non, je parle de ceux qui ont leur permis. Chez
nous, tout est légal.
La Présidente (Mme Bélanger): Aie, un instant, s'il
vous plaît. Voulez-vous, s'il vous plaît, vous adresser à la
présidente, parce que je ne sais plus qui a la parole, qui ne l'a pas.
Vous avez posé une question, M. le député de...
M. Elkas: Je peux demander la question? Est-ce que la personne...
Il se limite aux funérailles, baptêmes, mariages ou quoi? Vous ne
savez pas, hein?
M. Morin: Non.
M. Elkas: Est-ce que vous êtes au courant? Vous ne savez
pas s'il a un TS?
M. Morin: Ah, bien, moi...
M. Garon: Mettons le cas, là...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors...
M. Garon: ...peu importe...
M. Elkas: Mettons qu'il est...
M. Garon: ...mettons...
M. Elkas: ...mettons qu'il est TS...
M. Garon: ...vous avez quelqu'un qui est... parce qu'il peut y
avoir des services de limousine dans les régions aussi. Sherbrooke, par
exemple. Il peut y avoir un service de limousine qui existe à
Sherbrooke. Vous pouvez en avoir à Trois-Rivières. Alors, comment
ça va fonctionner avec cet article-là, si cet article-là
est adopté, alors qu'on fait une obligation?
M. Elkas: Ça ne change absolument rien. C'est pour
ça qu'il est important de savoir si la personne est détentrice de
permis, puis qu'on le sache. Si elle a un TS, bien, là, il est permis de
faire son transport... La personne qui fait du transport limité
ce qu'on a décrit, comme: baptêmes, mariages et funérailles
bien, elle, ses affaires de... à l'occasion, mais pas
nécessairement ouvert, comme celle qui fait du TS. TS, elle paie le gros
prix, elle paie 5000 $ par année.
M. Morin: Oui, mais quelles sont les mesures, Mme la
Présidente, de contrôle là-dessus? C'est le problème
que je vous ai déjà soumis. Chez nous, nous
autres, c'est justement...
M. Elkas: Contrôleurs routiers.
M. Morin: ...des gens qui avaient un permis, que vous appelez TS,
et puis, qui subissaient une concurrence déloyale...
M. Elkas: Oui.
M. Morin: ...de gens qui n'avaient pas ce permis-là.
M. Elkas: Oui, là, O.K.
M. Morin: Puis, bon, à ce moment-là, ils ont
demandé quelles sont les possibilités, pour la Commission, de
contrôler et d'empêcher cette concurrence déloyale
là.
M. Elkas: Oui. Absolument, oui, O.K. C'est... (12 heures)
M. Morin: Alors, en quoi le projet de loi va donner plus
d'outils, là, ou...
M. Elkas: Rien ne change, sauf... M. Morin: Ça ne
change rien.
M. Elkas: ...qu'aujourd'hui on va avoir un contrôle plus
rigoureux. On a du contrôle routier qu'on n'avait pas autrefois. Et les
gens qui n'ont pas leur TS, ils sont venus ici, ils vont avoir des permis
restreints, mais les gens qui font de la concurrence déloyale sont venus
ici, la dernière fois qu'on a siégé, et puis ils ont
gueulé fort, ils sont contre, ils ne veulent pas payer les 5000 $. Mais,
s'ils ne veulent pas les payer, qu'ils se limitent à leur transport
restreint. Dans votre cas, la personne qui paye ses 5000 $, il me semble qu'on
devrait au moins respecter l'individu, puis s'assurer qu'il n'y a pas une
concurrence déloyale. C'est pour ça qu'on a des contrôleurs
routiers dans les régions pour s'assurer qu'on n'en a pas.
M. Morin: Mais vous conviendrez, M. le ministre, que de
vérifier si le propriétaire du permis s'en tient à du
transport restreint, comme vous dites, en service restreint, ce n'est pas
facile de vérifier ça.
M. Elkas: Bien, savez-vous, si vous étiez à ma
place, le printemps passé, lors des graduations...
M. Morin: Remarquez bien, je ne veux pas l'être, mais, en
tout cas, allez-y.
M. Elkas: ...je vais vous dire une chose: Ça n'a pas
été drôle, parce qu'il y a bien des gens qui se sont fait
tasser; ils n'avaient pas de permis pour transporter les jeunes, pour aller
à leur graduation. C'est arrivé dans vos régions aussi, et
ces gens-là se sont fait emme- ner au poste, puis ils n'ont pas pu
transporter leurs passagers, puis les passagers avaient payé le prix.
Mais, ça, c'est le prix à payer si on ne respecte pas les lois.
Mais les contrôleurs routiers sont là pour s'assurer que la loi
est appliquée.
M. Garon: ...est écrit, là: «Malgré le
deuxième alinéa de l'article 18, un permis de taxi
délivré pour le territoire de l'agglomération de
Montréal ou pour le territoire de l'agglomération de
Québec et spécialisé en service de limousine de grand luxe
peut être exploité sur tout le territoire du Québec si la
place d'affaires ainsi que l'endroit où est garée pour fins de
remisage et d'entretien la limousine de grand luxe de cette entreprise sont
situés en tout temps dans l'agglomération d'origine du
permis.»
Mais quelqu'un qui va opérer une service de limousine, mettons,
au SaguenayLac-Saint-Jean ou à Sherbrooke, il va falloir qu'il
prenne un permis de taxi à Montréal?
M. Trudel (Michel): Alors, on parle toujours de
spécialisation. C'est prévu dans la loi. Quelqu'un peut prendre
son permis de taxi d'origine, même à Saint-Alexis-des-Monts,
là, et le spécialiser en limousine, sauf qu'il est astreint
à son territoire, O.K., son territoire d'origine de taxi...
M. Garon: Oui.
M. Trudel (Michel): ...ou encore le territoire de
l'autorité régionale si son permis de taxi provient de
l'agglomération la plus... ou le territoire...
M. Garon: II va pouvoir faire rien que du grand luxe, rien que de
la limousine.
M. Trudel (Michel): Ça peut être limousine, berline
qui peut demander la spécialisation ou limousine de grand luxe. Dans les
deux cas, les contraintes territoriales d'origine sont maintenues.
M. Garon: Oui, mais quand vous êtes dans un endroit plus
petit, là, il faut être plus polyvalent pour gagner sa vie. Vous
adoptez une loi qui est faite pour Montréal, là, où tu
peux te spécialiser parce qu'il y a un bassin de population. Mais tu
arrives à Sherbrooke, par exemple, bien tu ne feras pas
nécessairement rien que de ça, II va falloir être
polyvalent, parce que ça ne sera pas nécessairement assez, son
permis spécialisé.
Alors, on est en train de faire un permis spécialisé, mais
il va falloir que, dans les régions, les différentes
régions du Québec, ce permis-là soit un petit peu
polyvalent, pas seulement spécialisé. Autrement, il n'y aura
peut-être pas le volume; en même temps, les gens vont vouloir avoir
le service.
M. Trudel (Michel): Si vous permettez, c'est qu'il a le droit de
faire des mariages, baptêmes, funérailles, etc.
Une voix: Bien oui.
M. Trudel (Michel): ...il a également le droit de
desservir les régions périphiques où il n'y a pas de
limousines. Là, dans un territoire donné où il n'y a pas
de limousines, c'est ouvert à tous les autres titulaires de permis de
limousine. Alors, il a son territoire qui est à lui, le territoire
régional, éventuellement, mais partout autour, dans les
régions plus rurales, si vous me permettez, bien, il n'y a pas de
limousines, il n'y en a pas beaucoup. Donc, tous les territoires qui sont
adjacents, il peut les desservir en vertu de l'article 18, deuxième
paragraphe de la loi.
Une voix: Quatrième alinéa. Le paragraphe 2° du
quatrième alinéa de l'article 18.
M. Trudel (Michel): Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Rousseau.
M. Thérien: Si je peux me permettre, là, ce qu'a
évoqué le député, le problème, justement,
c'est qu'il y en a qui payaient leur permis, et il y en avait d'autres qui le
faisaient sans permis. La loi précise ça davantage,
c'est-à-dire que ça confirme le TS, c'est-à-dire celui qui
peut avoir une limousine bien conforme, puis faire toutes sortes
d'activités, puis que ça soit plus facile au contrôleur,
justement, d'aller vérifier ça. C'est un peu dans ce
but-là et permettre, dans la région de Montréal, de
transformer des taxis où ils sont en trop grand nombre. Ça fait
que la loi précise ça davantage.
M. Garon: On a toujours établi la règle comme si,
Mme la Présidente, c'était de même dans le monde entier,
5000 $. À Vancouver, c'est 199 $, le permis de grand luxe; en Alberta,
320 $; à Ottawa, 500 $, de même qu'à Toronto; à
Montréal, 5000 $. Et on établit... on est en train de dire: On
est les seuls qui ont le pas dans le monde, tu sais. Il y a quelque chose... On
est en train de faire un kit basé sur un permis de 5000 $, mais sauf
que, le permis de 5000 $, c'est rien qu'au Québec qu'il y a ça,
5000 $.
Alors, après ça, on dit: Le gars va arriver, mettons,
à Sherbrooke. Il n'y a pas du volume pour grand luxe de cette
façon-là, mais il va fonctionner comme s'il était à
Montréal, puis même, dans les grandes villes avec lesquelles
Montréal est en concurrence, même Toronto c'est quand
même plus gros que Montréal, Toronto, maintenant alors,
c'est 500 $. Pourquoi nous autres, on pense que ça prend 5000 $, alors
qu'eux autres ils fonctionnent à 500 $, à 200 $ ou à 300
$?
M. Trudel (Michel): Si vous permettez, là... C'est parce
que...
La Présidente (Mme Bélanger): Me Trudel. Une
voix: M. Trudel.
Une voix: ...lui donne pas, pas grave.
La Présidente (Mme Bélanger): Non? M. Trudel.
M. Garon: II n'est pas avocat? La Présidente (Mme
Bélanger): Ça n'a pas l'air. Une voix: Mais il parle
comme un avocat. M. Garon: Bien là, là...
M. Trudel (Michel): Depuis que je suis au ministère, on
m'a traité de tous les noms, d'avocat et d'ingénieur.
M. Garon: Non, non, mais tantôt vous donniez des
interprétations à la loi.
M. Trudel (Michel): Non, non. Celui avant, Gilles.
Une voix: Non, non. C'est celui d'avant.
M. Garon: Je n'aime pas beaucoup ça, moi. Je
pensais...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non. C'est Me
Savard.
M. Garon: Ah! O.K.
M. Trudel (Michel): Je ne donne pas d'interprétation de la
loi. Je ne fais qu'apporter des précisions. Par exemple, vous mentionnez
qu'à certains endroits on paie 500 $ par année pour renouveler un
permis de limousine, mais on ne tient pas compte des coûts d'acquisition
de ces permis-là qui ont leur valeur marchande, au même titre
qu'à Montréal. On a des permis de taxi qui sont renouvelés
à raison de 100 $ ou 120 $ par année, mais il faut quand
même l'acquérir, ce permis-là, il faut débourser 50
000 $. Donc, il faut voir les choses. Je peux révéler, aussi,
qu'il n'y a pas tellement longtemps, à Vancouver, on émettait des
permis de taxis, la ville émettait des permis de taxis en les mettant
aux enchères.
M. Garon: Oui. Puis c'était combien?
M. Trudel (Michel): Les permis se payaient pas loin de 90 000 $
qui étaient versés aux coffres de la municipalité.
M. Garon: Oui.
M. Trudel (Michel): Non, mais il y a des valeurs marchandes
à ces permis-là.
M. Garon: Oui.
M. Trudel (Michel): Donc, c'est pour ça, là, qu'on
est arrivé, nous, avec un montant de l'ordre de 5000 $ qui correspond
à l'effort financier équivalent à l'acquisition d'un
permis de taxi.
M. Garon: Oui. Prix administratif.
M. Trudel (Michel): Maintenant, tantôt, on parlait, dans
les régions rurales, où il y a moins de limousines. Il faut dire
qu'en région rurale, la personne, est-ce qu'elle va acquérir un
permis de limousine...
M. Garon: Pas rurale. Je n'ai pas dit rurale, là. Ne
charrions pas. J'ai parlé de Sherbrooke...
M. Trudel (Michel): Non. Excusez, là.
M. Garon: ...Victoriaville...
M. Trudel (Michel): Ce n'est pas ça. O.K.
M. Garon: ...Trois-Rivières. La Baie, par exemple, il y a
un territoire urbain qui a peut-être 200 000 de population, le territoire
urbain, dans Chicoutimi, La Baie. On met ça tout ensemble. Prenez sur la
rive sud, à Lévis, nous, si on était tous dans la
même ville, on serait 125 000. C'est un territoire urbain où on
passe d'une ville à l'autre sans s'en rendre compte. Alors, c'est
ça, la réalité. Ne parlons pas d'une campagne...
M. Morin: ...limousine, on ne s'en aperçoit pas.
M. Garon: ...de 300 ou 400 de population, là. Ce n'est pas
ça dont on parle, là. Je sais bien qu'il n'y aura pas de service
de limousine là. On parle d'un territoire urbain assez important.
Même à Rimouski.
Une voix: ...
M. Garon: Même à Rimouski, il pourrait y avoir un
service de limousine.
M. Trudel (Michel): Mais, à ce moment-là, si vous
me permettez, à ce moment-là, la personne a le choix. Quelqu'un
qui veut se lancer dans la limousine, à Rimouski ou ailleurs, peut avoir
le choix entre payer 5000 $ par année pour un permis de limousine de
grand luxe ou acquérir un permis de taxi de la place et le
spécialiser en limousine, auquel cas il ne paiera pas 50 000 $, je
crois, moi, dans les plus petites villes.
Une voix: II va payer 110 $ de permis.
M. Trudel (Michel): Ah, par année, il va payer 110 $, mais
il va acquérir un permis de taxi dans une région donnée et
va le spécialiser, avec l'accord de la Commission, en limousine, puis va
opérer...
M. Garon: Puis il va payer 5000 $ par année,
après.
M. Trudel (Michel): Non, non, non. M. Elkas: Non, non,
non.
M. Trudel (Michel): II a acheté un permis de taxi au
même titre qu'il aurait pu acheter un permis de taxi à
Montréal.
M. Garon: S'il est dans le grand luxe, il va payer 5000 $ par
voiture, après.
Une voix: Non.
M. Trudel (Michel): Non.
M. Thérien: S'il achète un permis de taxi...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, M. le
député de...
Une voix: Excusez-moi.
Une voix: ...la parole, Mme la Présidente, le
député de Rousseau.
La Présidente (Mme Bélanger): II ne l'a pas
demandée.
M. Garon: Moi, je pose la question au ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): II répond
à la place des autres.
M. Morin: II l'a prise. Ce n'est pas pareil.
M. Trudel (Michel): 5000 $, c'est une mesure équivalente
à l'effort financier d'une personne qui achète un permis de taxi.
Par exemple, à Montréal ou à Québec, il va payer 50
000 $, O.K.? C'était en fonction de cet effort-là qu'on avait
fixé ce montant-là, pour ne pas perturber la notion qui
était dans la loi de spécialisation. Mais, ailleurs, les permis
ne valent pas nécessairement 50 000 $; ils peuvent valoir 10 000 $.
Alors, la personne va s'acheter un permis de taxi, le spécialiser en
limousine, berline ou grand luxe et, dans les deux cas, elle va payer le
même montant de droits annuels de l'ordre de 100 $ parce qu'elle a
déjà fait l'acquisition d'un permis de taxi, mais elle est
astreinte à son territoire d'origine.
M. Holden: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Westmount.
M. Holden: Est-ce que vous pouvez confirmer que les permis
existants continueront? Il n'y aura pas à revenir demander de nouveau
les permis qui sont déjà attribués? (12 h 10)
M. Trudel (Michel): Les permis sont toujours existants. Ils
peuvent être révoqués...
M. Holden: Oui, oui.
M. Trudel (Michel): ...sur décision de la Commission et
pour cause...
M. Holden: Oui, oui, mais...
M. Trudel (Michel): ...mais les personnes, aussi, en
n'importe...
M. Holden: ...parce qu'il y en a une centaine ou 90 qui sont en
suspens actuellement, à Montréal, je crois, les permis de
Montroyal...
M. Elkas: C'est un permis, «one permit»...
M. Holden: Ah!
M. Elkas: ...
M. Holden: Ah! Comment ça marche pour...
M. Elkas: C'est devant les tribunaux, là. It is before the
courts. Yes.
M. Holden: Ah oui, c'est l'article... je comprends...
M. Elkas: On avait le même problème, d'ailleurs,
à Rivière-du-Loup. Je pense que le député de
Rivière-du-Loup nous avait soulevé le problème, qu'il y a
une personne dans la région qui avait un permis TS, elle payait 5000 $.
Alors, si le permis de taxi est moindre, mettons, je ne sais pas, 1000 $...
Non...
Une voix: Non.
M. Elkas: ...peut-être...
Une voix: 10 000 $.
M. Elkas: ...10 000 $, 12 000 $, c'est aussi bien de prendre le
permis de taxi à 10 000 $, se convertir en taxi spécialisé
ou limousine spécialisée, et éviter les 5000 $ par
année. Ça revient pas mal moins cher. Alors, c'est une option qui
protège le petit, aussi.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
l'article 4?
M. Garon: Quelqu'un qui... Alors, quelqu'un qui va être
dans l'ouest de Montréal ou dans l'est de Montréal va être
traité comme un gars de la campagne, au fond?
M. Trudel (Michel): Quelqu'un...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): Merci. Quelqu'un de l'est ou de l'ouest de
Montréal qui se spécialise en limousine va pouvoir opérer
une limousine dans son territoire, va pouvoir également desservir la
clientèle des aéroports, de l'aéoroport de Dorval, parce
que, en vertu du règlement sur le transport par taxi, l'aéroport
de Dorval fait partie du territoire des trois agglomérations de taxi.
Donc, toutes les courses qui se dirigent à Dorval ou originent de
Dorval, c'est également dans son territoire, en vertu des dispositions
du règlement. Sauf que, en dehors de ça, il ne peut pas venir
prendre des clients dans Montréal pour les reconduire, par exemple,
à Laval ou des courses Montréal-Montréal. Je parle du
centre, parce que c'est le territoire de l'agglomération centrale. Donc,
il ne sera pas considéré...
M. Garon: II va pouvoir prendre quelqu'un de Laval pour l'amener
à Montréal.
M. Trudel (Michel): Pardon?
M. Garon: II va pouvoir prendre quelqu'un de Laval pour l'amener
à Montréal.
M. Trudel (Michel): Pour l'amener à Montréal-Est,
par exemple, ou à Montréal-Ouest. Mais il ne pourra pas le
prendre à Laval pour l'amener à Montréal, parce que, le
territoire central de Montréal, ce n'est pas son territoire. Il va
pouvoir le prendre à Laval, par exemple, pour l'amener à Dorval,
ça, oui, parce que Dorval fait partie de son territoire.
M. Garon: Sauf qu'à Laval il est chez lui, là.
Pourquoi...
M. Trudel (Michel): Non, non.
M. Garon: ...ne pas prendre quelqu'un de chez lui et l'amener
à Montréal?
M. Trudel (Michel): On parle d'un permis de taxi qui provient de
l'est ou de l'ouest de Montréal. C'est de ça dont vous me parliez
tantôt, c'est ça que vous disiez tantôt. Donc, on ne parle
pas d'un permis de taxi qui provient...
M. Garon: O.K., oui.
M. Trudel (Michel): ...de Laval. Donc, il peut prendre des
clients n'importe où dans le territoire du Québec pour les amener
dans son territoire d'origine, qui est le territoire de Montréal-Est, si
on prend un permis de taxi qui provient de Montréal-Est, ou à
Dorval aussi, parce que Dorval fait partie de son territoire. Donc, il y a un
marché quand même très important pour lui, qui est celui de
l'aéroport. Il n'est pas si dépourvu que ça,
là.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
l'article 4?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 4 est
adopté...
M. Garon: Un instant, là. On est au premier paragraphe,
là. C'est 18.1...
La Présidente (Mme Bélanger): On est au premier
paragraphe.
M. Garon: ...18.1, là. Est-ce qu'il y en a d'autres qui
veulent dire un mot? Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le
deuxième paragraphe.
M. Garon: «La Commission fait mention de cet endroit sur le
permis du titulaire et sur tout certificat.»
Une voix: Adopté.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division. Alors,
l'article...
M. Garon: Un instant.
M. Holden: Mme la Présidente, est-ce qu'on parle de
l'article 5?
La Présidente (Mme Bélanger): Non.
M. Garon: Non.
M. Holden: Ah, excusez! Je regrette.
Une voix: Pas si vite que ça, le député de
Lévis.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 4
est adopté sur division. J'appelle l'article 5. M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, le texte proposé de
cette loi est modifié par l'insertion...
M. Garon: L'article 4, sur division, pour l'ensemble.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, je l'ai dit.
M. Elkas: ...après l'article 20, du suivant: «20.1
Lorsqu'un titulaire de permis de taxi dont l'entreprise a été
spécialisée en vertu de l'article 18 ne rencontre plus les
conditions pour l'obtention d'une telle spécialisation ou lorsqu'il est
déclaré coupable d'une infraction à l'article 18.1, aux
articles 4 ou 45, ou à une disposition réglementaire
déterminée en vertu du paragraphe 27° de l'article 60, la
Commission doit révoquer la spécialisation. «Un titulaire
dont la spécialisation est révoquée ne peut
présenter une nouvelle demande de spécialisation à moins
qu'il ne se soit écoulé, depuis la date de la révocation,
une période de 6 mois.»
Mme la Présidente, cet article, ni plus, ni moins, c'est la
possibilité de sanction par la Commission... limite
l'intérêt spéculatif sur les permis de taxi
spécialisés en transport par limousine.
M. Holden: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Westmount.
M. Holden: Mme la Présidente, je me demande si le ministre
et tout le monde chez lui a considéré que, quand on dit que la
Commission doit révoquer la spécialisation, il y a
peut-être des circonstances qui pourraient atténuer, des fois, la
révocation. Si on disait que la Commission peut révoquer la
spécialisation, ça laisserait la porte ouverte à la
Commission de considérer toutes les circonstances entourant une telle
infraction. Je ne plaide pas pour l'un ou pour l'autre, mais je me demande:
Est-ce qu'on a considéré l'obligation de la Commission de faire
quelque chose?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: On voulait s'assurer, Mme la Présidente, que la
personne ne retourne pas faire du maraudage ou devenir chauffeur de taxi. Il se
spécialise, il reste spécialisé. Il ne faudrait pas qu'il
recommence à faire du taxi comme on connaît aujourd'hui. C'est
pour ces raisons-là... ou baisser les tarifs, un autre exemple. Mais les
exemples sont vraiment limités. On se spécialise ou on reste dans
le domaine, puis on respecte les tarifs. M. Savard pourrait donner un
complément.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Savard.
M. Savard: Non, cette fois-ci, c'est maître, là.
Monsieur, c'est l'autre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Holden: C'est aussi un monsieur.
M. Savard: Aussi. Ce qu'il faut considérer...
M. Garon: ...
M. Savard: Oui.
M. Elkas: Oui, lui, il est maître. Il était votre
étudiant, M. le député de Lévis. Il était
votre étudiant.
M. Thérien: II ne s'en vante pas, il ne s'en vante
pas.
Une voix: Ha, ha, ha! M. Garon: Me trouvez-vous bon? M.
Thérien: II ne s'en vante pas. M. Elkas: Ha, ha, ha! Not
bad.
M. Holden: C'est pour ça que le ministre l'a
engagé.
M. Elkas: Ha, ha, ha!
M. Savard: Au niveau de l'article 20.1, ce qu'il faut surtout
considérer pour pouvoir interpréter la justesse d'utiliser un
«doit», de créer une obligation à la Commission,
c'est d'abord les infractions qui sont visées. Si on regarde dans le
premier paragraphe, c'est vraiment des infractions qui sont quand même
significatives. C'est quelqu'un qui a conduit une limousine ou fait conduire
ses limousines par quelqu'un qui n'a pas le permis de chauffeur. Donc,
là, on pense à la protection du client en tant que tel.
Ce qu'on regarde aussi à 45, là, j'y vais de
mémoire, c'est quelqu'un qui ne respecte pas les taux et tarifs. Donc,
c'est quelqu'un qui va faire de la surfacturation, qui va vraiment, à ce
moment-là, encore une fois... c'est la protection du client qui est
considérée, qui va abuser du client. Ce qu'il faut savoir aussi,
c'est que le devoir qui est fait à la Commission, c'est de
révoquer la spécialisation.
Mais, comme sanction, qu'est-ce que ça signifie? Ça ne
signifie pas que le titulaire de permis, du jour au lendemain, perd
entièrement son gagne-pain. Ça signifie juste une chose, c'est
que le privilège qu'il avait d'offrir un service de limousine de luxe
qui est un peu particulier lui est retiré. Donc, il redevient simple
taxi. Et là il a deux choix: ou il continue d'opérer comme simple
taxi, ou encore il attend six mois et, après six mois, il peut
redemander à la Commission en disant: Bon, j'ai pris ma leçon
durant six mois de temps, je suis retourné taxi, j'ai compris et je
redemande d'être spécialisé à nouveau. (12 h 20)
Donc, c'est une sanction qui fait en sorte que les titulaires vont
être quand même très intéressés à ne
pas contrevenir à la loi mais, s'ils le font, la sanction n'est pas non
plus irrévocable. Ce n'est pas un préjudice qui est très,
très majeur pour le titulaire du permis de taxi. Il va y avoir,
évidemment, une perte économique, parce qu'il va perdre un
marché qui, habituellement, est plus rémunérateur que le
simple marché du taxi, mais ce sera, à ce moment-là,
sa...
M. Holden: Est-ce qu'il paie un autre 5000 $? M. Savard:
Non. Ça, les 5000$... Si vous me permettez, Mme la
Présidente, il y a un petit peu de confusion depuis tout à
l'heure. Il y a deux façons légalement de pouvoir opérer
une limousine de grand luxe. Ça, c'est un choix d'entrepreneur, au tout
début. Il a le choix, premièrement, de ne pas faire de
déboursé initial significatif et de demander un permis de
limousine de grand luxe à 5000 $. À ce moment-là, tout ce
qu'il a à payer, c'est le véhicule lui-même et 5000 $ par
année. Tant qu'il paie, il peut utiliser le véhicule. Ça,
c'est une façon de voir les choses.
La seconde façon, le second choix d'un transporteur par
limousine, c'est de dire: Je vais capitaliser. Je vais donc acheter un permis
de taxi qui peut être je vais vous donner un chiffre de 45
000 $; ça peut varier énormément, mais, disons, je veux
acheter un permis de taxi à 45 000 $, 50 000 $. Une fois que ce permis
de taxi est acheté, comme l'autre entrepreneur, je m'achète aussi
un grand véhicule allongé. Donc, là-dessus, les
coûts sont les mêmes sur le véhicule, et je demande à
la Commission des transports de me spécialiser. À ce
moment-là, cet entrepreneur-là qui a pris l'option deux, lui, ne
va payer, de mémoire... c'est 100 $ ou 200 $ par les droits de
renouvellement par année?
Une voix: Pour un taxi ou un permis de taxi? M. Savard:
Pour se spécialiser VIP.
Une voix: 110$.
M. Savard: 110 $? 110 $ par année. Donc, d'un
côté, vous avez un entrepreneur qui va payer 5000 $; de l'autre,
quelqu'un va faire le même service que lui, avec le même
véhicule, il va payer 110$. Mais, si on regarde l'ensemble des
coûts de l'un et de l'autre, ça revient sensiblement à la
même chose. L'un a capitalisé, l'autre n'a pas capitalisé.
C'est la seule différence.
M. Holden: Merci. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Johnson.
Mme Juneau: Merci beaucoup, Mme la Présidente. Vous avez
répondu en partie aux interrogations que j'avais, c'est-à-dire
quelles sont les raisons, les principales raisons qui font qu'il y a une
révocation de permis. Vous avez dit, bon, vous l'avez dit tout à
l'heure, sauf que, quand une personne a eu une révocation de permis
comme ça, est-ce qu'il y a un suivi et qui fait ce suivi-là?
Est-ce que c'est les membres de la Commission qui ont révoqué le
permis qui... Parce que le gars, lui, s'il n'est pas suivi, il peut
récidiver, entre-temps. Qui suit ça?
M. Elkas: Ça dépend de l'endroit. Dans la
région de Montréal, où on a un bureau de taxis de la CUM,
eux en font beaucoup de surveillance de ces choses. Nous, on se sert, dans les
régions, des contrôleurs routiers.
Mme Juneau: Des contrôleurs routiers... M. Elkas:
Oui.
Mme Juneau: .. .puis de la Commission urbaine. M. Elkas:
D'autres taxis... Oui. C'est la CUM.
Mme Juneau: C'est eux qui... Puis, si une personne est prise en
flagrant délit de récidive pendant que son permis est
révoqué, est-ce que, à ce moment-là, le permis qui
est révoqué pour six mois devient révoqué de
façon permanente?
Une voix: On parle de... Vas-y, Michel.
M. Trudel (Michel): Si vous permettez. On parle d'un permis de
taxi qui est spécialisé et dont la spécialisation a
été révoquée, O.K., et il continue à
opérer son permis de cette façon-là.
Mme Juneau: Oui. Oui, mais s'il continue à faire...
Une voix: La spécialisation?
M. Trudel (Michel): Le service de limousine.
Mme Juneau: ...le service ou la spécialisation pour
laquelle son permis a été révoqué, puis il se fout
de ça, puis il continue d'en faire. Est-ce que la Commission a le
privilège, le droit ou l'obligation de lui enlever son permis,
cette...
M. Trudel (Michel): Elle peut. Elle peut. Dans les dispositions
actuelles de l'article 28, je pense.
Une voix: C'est ça.
M. Trudel (Michel): O.K. Alors, l'article 28, qui existe
déjà au niveau de la loi, prévoit que la Commission peut,
de son propre chef ou sur demande du ministre du Transports, d'une
autorité régionale qui pourrait être une communauté
urbaine, par exemple, d'une municipalité ou autre, suspendre ou
révoquer là, on parle de révoquer le permis
le permis de taxi lorsque le titulaire ou le chauffeur à qui le
titulaire a confié la garde supprime, réduit ou étend,
sans autorisation de la Commission, les services que son permis l'autorise
à fournir.
Alors, il faut la constater, l'infraction, il va y avoir un billet
d'infraction, mais le dossier peut être transmis à la Commission
pour demander une sanction supplémentaire.
Mme Juneau: II se pourrait que...
M. Trudel (Michel): Oui. Oui, oui.
Mme Juneau: ...qu'il y ait cette sanction supplé- mentaire
qui fait qu'il révoque son permis...
M. Trudel (Michel): Qui pourrait suspendre ou révoquer le
permis.
Mme Juneau: O.K.
M. Trudel (Michel): De taxi, à ce moment-là.
Mme Juneau: Oui, oui. Oui, oui. L'un, c'est révoquer la
spécialisation et l'autre...
M. Trudel (Michel): On ne fait qu'enlever l'étiquette
«limousine» sur le taxi.
Mme Juneau: O.K. J'ai compris.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de... Avez-vous fini, Mme la députée de
Johnson?
Mme Juneau: Oui, ça va, madame, merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Quand il y a une révocation-suspension,
est-ce que, bon, il y a une possibilité d'en appeler de la
décision ou c'est irrévocable?
Une voix: C'est traité en priorité.
M. Trudel (Michel): Oui. Il y a... Vous permettez? Les gens
peuvent en appeler des décisions de la Commission en révision.
Alors, il y a un mécanisme qui est déjà prévu dans
les règles de pratique de la Commission pour la révision des
décisions.
M. Dufour: S'il gagne, c'est quoi la sanction contre la
Commission? Si le type, il y a... Parce que vous pouvez faire... Je suis le
député de Jonquière, Mme la Présidente.
Si le type a fait une... ou vous avez le droit de poser des sanctions
contre lui, l'individu, et que la Commission, pour une raison ou une autre,
décide de ne pas traiter son cas en priorité ou elle prend son
temps, il peut revenir au bout de six mois, vous pouvez le faire poireauter
pendant x temps, et c'est quoi, au bout?
La Présidente (Mme Bélanger): Me Savard.
M. Savard: Tant que la Commission n'aura pas rendu sa
décision... Vous mentionnez qu'il peut y avoir des retards. À un
moment donné, quelqu'un fait une infraction, ça se rend à
la Commission et ça prend du temps. Tant que la décision n'est
pas rendue, cette personne-là continue d'exploiter son taxi
spécialisé limousine, la décision n'est pas rendue. Donc,
s'il y avait retard, il serait le premier à en bénéficier
et, quelquefois, on remarque que des procureurs de la défense ont
souvent beaucoup de questions préalables et de
mesures à étudier avant qu'on arrive au fond. Mais, bon,
ça, c'est le premier élément.
Deuxièmement, dès que la décision est rendue, il y
a tous les processus habituels de la Commission qui s'appliquent sur une
décision de la Commission. La première étape, c'est une
révision. Par la suite, il y a une possibilité, dans certains
cas, de se rendre au niveau de la Cour d'appel pour des questions de droit et
des choses du genre. C'est le processus habituel de la Commission.
M. Dufour: Comme à 18.1, on a traité du lieu
d'origine, puis on parle de l'entretien et du remisage, une limousine qui
serait à l'extérieur de Montréal, qu'elle soit longtemps
à l'extérieur, comment vous pourriez la considérer comme
n'étant pas remisée et entretenue à Montréal? Parce
que, si une limousine part, puis elle fait le tour du Québec, par
exemple, elle part pour deux mois, comment vous traitez ça, ces
choses-là?
La Présidente (Mme Bélanger): Me Savard.
M. Savard: Lorsqu'on regarde l'article 18.1, ce qu'on cherche
à établir par 18.1, c'est vraiment la notion de place d'affaires
et d'endroit où est garée pour fins de remisage et d'entretien la
limousine de grand luxe. Par l'endroit où elle est garée pour fin
de remisage et d'entretien, c'est la base de la limousine, c'est-à-dire
là où sont les garages permanents. Ce n'est pas des
véhicules, habituellement, qui vont rester sur rue en tant que tel.
Donc, si un entrepreneur a une course pour faire, supposons, le tour de
la Gaspésie, et ça arrive à l'occasion, même,
à partir de Montréal, quelqu'un va prendre une limousine
allongée et va faire le tour de la Gaspésie, évidemment,
il n'est pas question de considérer si le chauffeur a fait faire un
changement d'huile quelque part, là, rendu sur place. Ce qu'il faut
regarder, c'est vraiment où est le centre de contrôle de
l'entreprise, où sont prises les décisions, où sont les
véhicules pour qu'on puisse les inspecter si on veut faire une
vérification visuelle du véhicule ou quoi que ce soit. Donc,
c'est vraiment la base de l'automobile.
M. Dufour: Mais, en principe, il pourrait être longtemps
à l'extérieur de Montréal et ne pas être
considérer comme tel, selon vos explications.
M. Savard: Un...
M. Dufour: Parce que, si la place d'affaires est là, il
pourrait... Parce qu'on aurait pu libeller ça différemment dans
le sens, par exemple, que quelqu'un... que l'automobile ou la limousine qui
part de Montréal, qu'elle prenne son client à partir de
Montréal et provenant de Montréal. Tandis que là elle
pourrait, en se servant de ces articles-là... et elle ne serait pas
fautive. C'est là que... prendre un client qui est à
l'extérieur, qui dit: Bon, tu es rendu ...ou on a emmené M. le
député de Dubuc à Gaspé ou à Percé,
puis là le député Garon en prend un autre. On pourrait
faire tout le tour du Québec comme ça, et ça ne serait
pas... Parce que la place d'affaires, la notion, à mon point de vue,
aurait dû aller un petit peu plus loin, aller jusqu'au client.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, merci... M.
Dufour: J'ai compris que c'était sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Étant
donné l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 15 h 28)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements déclare sa séance
ouverte. Le mandat de la commission est de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 62, Loi modifiant la
Loi sur le transport par taxi.
Au moment de l'ajournement des travaux, nous étions à
discuter de l'article 5.
M. Garon: Comme il s'agit d'une nouvelle séance...
La Présidente (Mme Bélanger): Nous avions...
M. Garon: ...je pense qu'il faudrait renouveler les... Est-ce
qu'on marche sur les mêmes remplacements que ce matin?
La Présidente (Mme Bélanger): C'est...
M. Garon: Si on marche sur les mêmes remplacements que ce
matin...
Une voix: ...les mêmes remplacements que ce matin.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Garon: ...c'est correct.
La Présidente (Mme Bélanger): Parfait...
Une voix: Oui, c'est les mêmes remplacements que ce
matin.
La Présidente (Mme Bélanger): ...on fonctionne sur
les mêmes...
M. Garon: ...les mêmes remplacements que ce matin.
La Présidente (Mme Bélanger): ...les mêmes
remplacements.
M. Garon: Ça marche. On sauve du temps. Oui.
Une voix: On est rendus à l'article 35.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'article
5...
Une voix: Ha, ha, ha!
Mme Juneau: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): ...parce qu'il n'y en
a pas d'article 35, M. le député de...
Mme Juneau: Mme la Présidente...
Une voix: Elle est drôle.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
Mme Juneau: Mme la Présidente, avant de commencer
l'article 5, est-ce que... J'aurais une question de directive. Franchement,
là, je ne sais pas comment l'aborder, mais je vous demande une
directive. Ce matin, dans l'intervention du ministre, je lui ai demandé
si le fait de modifier l'article 1... si la Fédération des
centres d'action bénévole était d'accord, était au
courant de ça. Il m'a dit que oui, et je suis revenue pour poser la
question: Est-ce que vous avez quelque chose d'écrit pour ça? Je
lui ai demandé ça. Bon.
Ce midi, sur l'heure de mon dîner, j'ai contacté mon centre
d'action bénévole, chez nous, puis j'en ai parlé,
d'ailleurs, Centre d'action bénévole d'Acton Vale, j'en ai
parlé, ce matin, de ce centre-là, qui était venu me voir,
vendredi. On me disait que, oui, il était exact qu'il y avait eu une
communication avec M. Tru-del, mais que, l'acceptation de la
Fédération, c'était considéré comme une
acceptation de trois choses, qu'ils disaient. Puis, d'ailleurs, je me suis fait
envoyer le document, et le ministre l'a reçue, cette lettre-là.
C'était conditionnel... que le ministère accepte de voir ces
trois conditions-là, puis je voudrais la lire, Mme la Présidente,
si vous me permettez, puis je voudrais savoir si, vraiment, il y a eu une
entente verbale entre la Fédération et le représentant du
ministre, conditionnellement à ces trois choses-là, qu'eux autres
étaient d'accord d'accepter la modification que vous apportiez. (15 h
30)
J'aimerais ça, si vous me permettez, lire les modifications qu'on
m'a dites. Il est demandé que soit fixé par le ministre des
Transports un moratoire sur l'adoption du projet de loi 62;
deuxièmement, la mise sur pied d'un comité
interministériel composé d'un représentant du
ministère des Transports, du ministre de la Santé et des Services
sociaux, programme maintien à domicile, un représentant des
municipalités, des représentants d'organismes
bénévoles et communautaires dispensateurs de services; et,
troisièmement, que ce comité se donne comme mandat
d'élargir le débat autour de la problématique de transport
et d'accompagnement, tout en mettant à contribution les divers
ministères autour des solutions pratiques pour le bien de la population
qu'ils desservent.
On m'a dit que c'était un «package deal», autrement
dit, qu'il y avait eu une entente avec M. Trudel, une entente verbale entre M.
Trudel et... c'est-à-dire votre représentant et la
Fédération pour dire que, oui, ils étaient d'accord avec
la modification que vous proposiez, à condition que ces trois
choses-là soient dans l'entente. Ils m'ont dit: On n'a pas eu de
réponse, pas plus qu'à toutes les lettres qu'on a fait parvenir
au ministre, pas plus qu'à cette entente-là qui est
supposée.
Alors, je vous pose la directive, Mme la Présidente, je ne sais
pas comment... je le sais que l'article a été adopté avec
modification, ce matin, mais là, je ne sais pas comment intervenir,
là, dans ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais là vous
avez mis des revendications conditionnelles, puis vous avez mentionné M.
Trudel. Je pense que c'est M. Trudel qui doit répondre à
ça, pour le moment.
Mme Juneau: C'est le représentant du ministre,
là.
M. Trudel (Michel): Les discussions qu'on a eues avec la
Fédération des centres d'action bénévole, ça
s'est fait au téléphone. On a offert, à un certain moment
donné, de les rencontrer, mais... Pardon? Il y a eu la rencontre... Il y
a eu des discussions, également, avec le ministère de la
Santé et des Services sociaux, le service du soutien aux organismes
communautaires, qui intervient avec ces centres d'action bénévole
là.
Premier point, demander un moratoire sur le projet de loi. Pour nous
autres, on devait procéder, compte tenu des autres implications que le
projet de loi contient. Donc, on allait de l'avant. On n'a jamais avec eux...
et notre dialogue avec eux était engagé avant même cette
disposition-là de la loi. On n'a jamais soutenu que ce qu'on apportait
comme amendement solutionnait tout le problème du transport
bénévole. Il y a beaucoup d'autres facettes que ça
comporte, et c'est des choses qu'on avait commencé à discuter
avec la Fédération des centres d'action
bénévole.
Donc, le comité dont on fait mention, oui, il va y en avoir un,
oui, on va les rencontrer avec le ministère de la Santé et des
Services sociaux pour discuter des autres facettes de ces questions-là.
Il y avait le moratoire, il y avait le comité...
Mme Juneau: Le comité et...
M. Trudel (Michel): ...et les discussions élargies. Alors,
ce dont on a convenu avec eux, c'est qu'on apporte cet amendement-là en
enlevant la notion de frais variables et en maintenant l'ancienne notion des
frais d'utilisation des véhicules automobiles. On a convenu avec eux
qu'il fallait quand même clarifier la situation en fixant un
barème. On demande à la Commission de le fixer, mais on n'a pas
de moratoire sur cette disposition-là, cependant.
Mme Juneau: Mais il n'aurait pas été mieux, dans
les circonstances, si vous me permettez, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, oui.
Mme Juneau: ...il n'aurait pas été mieux, dans les
circonstances, compte tenu que votre projet de loi... dans les autres, ce n'est
pas du tout... ça ne réfère pas à la même
chose, ça réfère aux permis de voiture de luxe...
M. Trudel (Michel): De limousine.
Mme Juneau: ...et ainsi de suite. Compte tenu de la demande de la
Fédération des centres d'action bénévole, il
n'aurait pas été mieux de scinder votre fameux projet de loi et
ce premier article-là, compte tenu que ça fait loin d'être
l'unanimité? Le ministre me disait, ce matin, qu'il a eu des paquets de
lettres de tout le monde, puis tout ça. Il me semble que, si on avait pu
retarder au moins l'article 1, ça aurait convenu à tout le monde
et il n'y aurait pas eu je m'excuse de l'expression le chiard
qu'on a là.
M. Trudel (Michel): C'est parce que, pour nous, il y avait une
certaine urgence. J'avais fait mention qu'il y a eu des plaintes
formulées contre des gens qui faisaient du transport, entre guillemets,
illégal. Et, pour nous, on ne voulait pas intervenir de cette
façon-là. On voulait clarifier la situation en établissant
un barème. Parce que là, présentement, là, c'est
quoi la juste et raisonnable rémunération d'un transporteur
bénévole? Ce n'est pas un contrôleur routier qui va
déterminer... On ne voudrait pas que ce soit un juge qui le
détermine sur un cas.
Donc, on s'est dit: On va clarifier la situation. On l'a tenté,
d'une certaine façon. On nous a dit: Oups! la notion que l'on a
établie dans la loi, elle est trop restrictive. Donc, on est revenu
à une notion élargie, celle qu'il y avait auparavant, mais on
demande à la Commission de la fixer, cette contribution-là, pour
que ça soit clair, dorénavant, et on est, en tout cas, convaincu
que ça va solutionner une partie de la problématique.
Mme Juneau: Si je comprends bien, à votre réponse,
c'est qu'il y avait une certaine urgence d'agir à cause des plaintes que
vous aviez reçues...
M. Trudel (Michel): En effet.
Mme Juneau: ...et, deuxièmement, dans les trois
conditions, il n'y a que la première que vous n'êtes pas en mesure
de leur accorder, en ce qui a trait à la mise sur pied du comité
interministériel et d'étudier la problématique de
l'ensemble du ministère des Transports, mais l'ensemble des transports
et d'accompagnement bénévoles...
M. Trudel (Michel): C'est ça.
Mme Juneau: ...ça, vous acceptez ces deux
conditions-là.
M. Trudel (Michel): Oui. D'ailleurs, il y a déjà eu
un échange de correspondance entre le ministre Elkas et Marc-Yvan
Côté...
Mme Juneau: Ah!
M. Trudel (Michel): ...sur la mise ensemble de ressources pour
étudier cette question-là, de concert avec la
Fédération.
Mme Juneau: Mais les gens du milieu n'ont pas été
informés par écrit, par exemple.
M. Elkas: On s'apprête à les informer, mais c'est la
courtoisie qu'on vienne ici avant. Aussitôt que c'est passé ici,
là, on les informe. On a des lettres, déjà, signées
et prêtes à être envoyées à ces
gens-là. Le Conseil des ministres s'est prononcé, mercredi
passé. Alors, on passe au Conseil des ministres. Après ça,
on vient ici, on va rechercher l'approbation et, là, on envoie la
correspondance. On les informe. Mais on les a informés verbalement de
notre intention de changer la loi, ici, puis c'est à notre avantage,
aussi, de s'assurer qu'il y a un comité ministériel pour
entendre. Parce que, plus tard, on pourra apporter des changements sans revenir
ici pour changer des lois. Il ne faudrait pas faire entendre ces
gens-là... s'ils ont quelque chose, des changements importants à
apporter à leurs conditions de travail, comme exemple.
Mme Juneau: Sur le comité que vous allez former, est-ce
qu'il va y avoir des représentants de la Fédération des
centres d'action bénévole?
Une voix: Oui. Définitivement. Oui.
Mme Juneau: Oui? O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
Mme Juneau: Oui. Je vous remercie, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ceci
étant dit, nous revenons à l'article 5 qui était à
peu près fini de discuter, au moment où on a quitté
à 12 h 30. Est-ce que l'article 5 est adopté?
M. Garon: Un instant. (Consultation)
M. Garon: Pourquoi six mois? On est au premier paragraphe, hein?
On est au premier paragraphe, à 5, je pense, hein?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui... Non, je pense
qu'on était rendus au deuxième.
(Consultation)
Mme Juneau: On se posait des questions sur le mot
«révoquer» quand on a fini. On n'avait pas
adopté...
La Présidente (Mme Bélanger): Révoquer la
spécialisation, c'est ça.
Mme Juneau: Oui, c'est moi qui avait posé la question
sur...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, c'était
Francis qui avait la parole en dernier.
M. Garon: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): Je dis que c'est
Francis Dufour, le député de Jonquière, qui avait la
parole, au moment où on a quitté.
M. Garon: Qu'est-ce qu'il avait demandé?
La Présidente (Mme Bélanger): C'était
surtout de l'information sur un transporteur par limousines qu'il y avait dans
son comté. C'était un cas de comté.
M. Garon: Qu'est-ce qui arrive concernant les permis dont parlait
M. Sanscartier lorsqu'il est venu en commission? Il nous a dit qu'à un
moment donné on lui avait enlevé ses permis, puis on disait qu'il
n'en avait plus besoin. Sur les automobiles qu'il avait, on a dit qu'on lui a
enlevé ses permis alors que... on lui a dit qu'il n'en avait plus
besoin. Il dit, là, au fond, il se trouve à avoir... on se trouve
à lui avoir enlevé ses permis en disant qu'il n'en avait plus
besoin, puis, maintenant, on exige des permis.
M. Elkas: Dans le cas de notre monsieur, là, je vais
essayer...
M. Garon: Sanscartier.
M. Elkas: Oui. Il nous avait demandé la question, ici. Il
a fait le point, ici, et je pense que ce qu'il a oublié de nous dire,
c'est que, dans le temps, lorsqu'il est apparu devant la commission, il n'a
jamais pu démontrer qu'il était détenteur de permis. Parce
que, là, c'est une clause grand-père, si vous voulez, mais lui
n'a jamais pu démontrer qu'il était détenteur de
permis.
M. Garon: Oui, mais c'est une question de fait, ça. Des
permis, il y en a ou il n'y en a pas.
M. Elkas: Hein? Je pense que c'est ça qu'il nous avait
mis...
Une voix: M. Trudel. M. Garon: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): Les permis que l'entreprise Sanscartier
détenait, à l'époque, c'était... il y a eu des
permis restreints pour des mariages, baptêmes, funérailles.
Ça, c'était avant 1983.
M. Garon: Oui.
M. Trudel (Michel): Lorsque la loi, en 1983, a été
adoptée, on a déréglementé ces
activités-là: mariages, baptêmes, funérailles.
M. Garon: Oui.
M. Trudel (Michel): Et, à ce moment-là, on a dit
aux gens qui avaient des permis restreints pour mariages, baptêmes,
funérailles: Vous n'avez plus besoin de permis, c'est
déréglementé. Vous pouvez continuer à offrir vos
services pour des mariages, baptêmes et funérailles, vous n'avez
pas besoin de permis et n'importe qui d'autre, également, peut offrir
des services pour ces occasions restreintes là.
M. Garon: Mais, là, il aurait besoin de permis, mais vous
avez dit que la loi était adoptée. (15 h 40)
M. Trudel (Michel): Là, s'il veut un permis, ce qu'on
prévoit dans la loi, c'est que, si M. Sanscartier veut un permis pour
faire des mariages, baptêmes, funérailles, il n'y a aucun
problème. On prévoit un permis pour ces occasions-là, un
permis restreint, à un montant de l'ordre de 150 $ par année,
mais restreint à ces opérations-là. On revient un petit
peu à la situation d'avant, on doit l'admettre, avec ces permis
restreints dont on aurait voulu peut-être se débarrasser, sauf
cette ouverture-là qu'il y a dans la loi, mais les gens disent: II y a
une exception, c'est une porte ouverte pour faire autre chose.
Et, effectivement, les gens annoncent des services de limousine pour des
mariages, baptêmes, funérailles. Ils mettent ça dans les
pages jaunes et ajoutent «et autres occasions». Là, les gens
les appellent, puis ils offrent des services de limousine. Ce qu'on a voulu
cerner et arrêter, c'est ces effets de débordement là.
M. Garon: Mais est-ce qu'il y en a qui ont gardé leurs
permis ou si... Parce que, lui, il dit qu'il a perdu ses permis, qu'on ne lui a
pas redonné ses permis. On n'a pas dit: Tu n'en as pas besoin, donc, on
ne te les donne pas. Est-ce qu'il y en a qui les ont gardés? Parce que,
là, il se trouve comme n'en ayant plus.
(Consultation)
M. Trudel (Michel): Ceux qui avaient mariages, baptêmes,
funérailles n'ont pas renouvelé ces permis-là. Ces
permis-là n'ont pas été reconduits parce que la loi disait
qu'on n'a pas besoin de permis pour les mariages, baptêmes et
funérailles.
M. Garon: Mais est-ce qu'il pourrait les avoir quasiment
automatiquement ou bien non?
M. Trudel (Michel): Ah! ça, il n'y a aucun
problème, là. En vertu des dispositions de la loi et du
règlement qui suivra, quelqu'un qui veut avoir un permis pour faire des
mariages, baptêmes, funérailles, on va lui fournir le permis, s'il
rencontre les conditions minimales qu'on va fixer.
M. Garon: Parce que, lui, il laissait entendre que
c'étaient des permis généraux parce qu'il disait que
c'étaient des permis que son père détenait. Il parlait des
permis de son père qu'ils n'ont pas renouvelés, qui
étaient les permis de la flotte de taxis de son père.
M. Elkas: On m'avise que ce sont des permis de mariages,
baptêmes et funérailles, mais ce n'était pas un
détenteur de permis comme Limousine Montroyal ou les gens qui faisaient
du transport de limousine entre l'aéroport de Montréal et
Montréal.
M. Garon: Bon.
M. Trudel (Michel): Si vous me permettez...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): ...un surplus d'informations, c'est
qu'à l'époque je dois dire que le contrôle était
moins qu'à sa plus simple expression et que les gens qui avaient des
permis restreints débordaient largement, à un point tel que
peut-être ces gens-là, à la fin, croyaient avoir des droits
acquis. Il y a peut-être eu ces débordements prolongés,
mais, les permis qu'ils détenaient, c'étaient des permis
restreints.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? M.
Garon: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 5,
adopté?
M. Garon: Ce n'est pas l'article 5. C'est le premier
paragraphe.
La Présidente (Mme Bélanger): Premier paragraphe,
adopté. Deuxième paragraphe.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté sur
division. Deuxième paragraphe.
M. Garon: On dit: «Un titulaire dont la
spécialisation est révoquée ne peut présenter une
nouvelle demande de spécialisation à moins qu'il ne se soit
écoulé, depuis la date de la révocation, une
période de 6 mois.»
C'est drôlement rédigé, mais en tout cas. Alors, 6
mois, pourquoi 6 mois?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: ...à réfléchir.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Non, non, mais... 6 mois...
M. Elkas: 6 mois! Pourquoi pas 4 mois? pourquoi pas 5 mois?
M. Garon: Non, non. C'est ça...
M. Elkas: Je pense qu'une période assez raisonnable
pour... parce que, comme on l'a mentionné, il y a de bonnes raisons pour
lesquelles on le révoque, et puis je pense que le message doit
être passé aussi. Si c'est seulement... Ce n'est pas une
révocation à vie. Ce n'est pas non plus une révocation de
deux semaines où on va abuser du système.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que son permis
est révoqué, sa spécialisation est révoquée
parce qu'il y a eu de l'illégalité?
M. Elkas: C'est ça, certaines infractions.
La Présidente (Mme Bélanger): Certaines
infractions.
M. Elkas: Des tarifs ou il se lance dans du transport qui n'est
pas nécessairement du transport de limousine. C'est pas mal
limité, ça.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: C'est un peu limité. C'est comme on a
mentionné ce matin: la personne se fait prendre à donner,
à faire du transport à des tarifs réduits, exemple, ou se
lance dans du transport qui est vraiment taxi. Il a choisi d'aller vers le
service spécialisé, qu'il reste dans le spécialisé,
mais il ne peut pas, du jour au lendemain, penser qu'il va retourner
concurrencer l'industrie du taxi.
M. Garon: Non, c'est l'article... C'est parce que... Je
comprends, mais... Là, on est à 5. Ce midi, à l'heure du
dîner, ça a adonné, par hasard, je parlais avec des gens de
taxi des différentes régions qui étaient au Parlementaire,
puis ils ne comprenaient pas pourquoi ils étaient divisés en
sections. On essayait de savoir pourquoi. J'essayais de leur demander pourquoi
c'est divisé comme ça, là: l'est, le centre et l'ouest,
puis ils ne savaient pas.
M. Elkas: Vous parliez à qui, là?
M. Garon: Des gens de taxi de Montréal. Quand je vous
demandais...
M. Elkas: ...les trois ligues de taxis? M. Garon: Oui.
M. Elkas: Ha, ha, ha! Qu'il y en ait une, ça ferait
peut-être notre affaire aussi, mais c'est à eux de... On ne peut
pas imposer qu'il y ait une ligue de taxis.
M. Garon: Non, non.
M. Elkas: II va falloir que ça vienne du milieu.
M. Garon: Mais qu'il y ait un régime différent dans
trois régions, plutôt qu'avoir un régime pour les...
M. Elkas: Parce qu'on l'a mentionné, au mois de
février: Qu'ils s'entendent sur un régime, puis, nous autres, on
va s'entendre sur une politique de tarification. Parce que, coudon, ça
fait des années que ça existe, ça. Combien
d'années, Michel...
M. Trudel (Michel): De quoi? M. Elkas: ...les trois
ligues?
M. Trudel (Michel): Que les trois ligues existent? Depuis
1973.
M. Garon: Avant ça?
M. Trudel (Michel): Avant ça, c'était du niveau
municipal... Alors, il y a 26 municipalités sur l'île de
Montréal, il y avait 26 territoires de taxis.
M. Elkas: Si on le fait pour ça, pourquoi on ne le ferait
pas pour la région de Montréal? Je cite encore l'exemple...
M. Garon: Mais, dans toute cette discussion-là, est-ce que
vous leur avez demandé s'ils étaient intéressés
à avoir...
M. Elkas: Une ligue?
M. Garon: M. Trudel les a consultés. Est-ce qu'il leur a
parlé de la possibilité de faire un régime pour toute
l'île avec...
M. Trudel (Michel): Si vous permettez... La Présidente
(Mme Bélanger): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): Si on parle d'un régime pour toute
l'île... Si on parle d'un territoire pour toute l'île, ce qu'on
leur a dit c'est: Entendez-vous pour... si vous êtes d'accord. Sauf que
Montréal, par exemple, le centre, vient de sortir d'un plan de rachat
qui a coûté pas loin de 18 000 000 $ aux titulaires de permis de
taxi pour acheter plus de 1200 permis. Alors, ils ont une certaine
résistance à accepter maintenant que les permis de l'est et de
l'ouest viennent s'ajouter au bassin qu'ils ont déjà.
D'autre part, nous, on leur dit: Écoutez, il y a des secteurs en
expansion sur l'île de Montréal: c'est l'est et l'ouest. Il y a
des bassins de population qui sont là, qu'il serait intéressant
pour vous de desservir. Ça pourrait éliminer certains conflits de
frontières. Quand on passe de l'agglomération de Montréal,
puis on va dans l'agglomération de l'est de Montréal, par
exemple, on traverse une rue, puis on vient de traverser une ville, puis on est
rendu dans un autre territoire de taxis. Alors, il y a peut-être des
avantages, mais c'est quand même à eux. On ne leur imposera pas.
C'est à eux de s'entendre.
M. Garon: Parce que là, quand on regarde ça, il y a
eu beaucoup de mouvement de population au cours des dernières
années. Assez que les gens de Montréal se plaignent, les gens
quittent le centre pour s'en aller rester au nord, au sud, en banlieue.
Aujourd'hui, au fond, il y a plus de monde dans le pourtour qu'il y en a dans
le centre. Hein?
M. Thérien: Ce n'est pas de mouvement commercial... des
hôtels de tourisme, là.
M. Garon: Les années vont nous le démontrer. Oui,
oui, je comprends... Les hôtels et le tourisme. Mais ça ne fait
rien. Il y a une grosse mouvance dans les entreprises, actuellement. Il y a des
étapes là-dedans. Si vous regardez la sociologie urbaine, le
modèle est à peu près toujours le même.
Tantôt, qu'est-ce que ça va être l'avenir, je ne le sais
pas, mais... Il y a une étape, des fois, quand il s'agit de faire des
mouvements, de faire des réunifications. Quand on la manque,
l'étape, après ça, ce n'est plus faisable.
Mais moi, ce qui me frappait, quand je leur demandais pourquoi c'est
comme ça, je n'ai pas eu le sentiment que c'était quelque chose
qui était très voulu ou que c'était quelque chose qui
existait, mais... Tandis que, là, on crée des droits
différents, alors que la loi...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député de Lévis, sauf que ce débat-là, il a
été fait à l'article 4.
M. Garon: Non, non...
La Présidente (Mme Bélanger): Là, on parle
de révocation de permis.
M. Garon: Bien, oui, c'est la révocation pour 6 mois,
là. On fait une révocation pour 6 mois.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, mais ça
n'a rien à voir avec l'agglomération. Ça a affaire avec
une infraction causée par...
M. Garon: Bien, pour la spécialisation, c'est
justement...
La Présidente (Mme Bélanger): La
spécialisation, ce n'est pas l'agglomération.
M. Garon: Bien non, mais ça a affaire avec ça,
là. Vos droits de spécialisation ne sont pas les mêmes
selon que vous êtes dans tel endroit ou tel endroit.
Une voix: ...
M. Garon: Bien non. Regardez ici. Il peut... (15 h 50)
Une voix: C'est les territoires qui changent. Ce n'est pas les
droits qui changent.
M. Garon: Mais oui... Mais non, non, non. Regardez 18.1:
«Un permis de taxi délivré pour le territoire de
l'agglomération de Montréal ou pour le territoire de
l'agglomération de Québec et spécialisé en service
de limousine de grand luxe peut être exploité sur tout le
territoire du Québec si la place d'affaires ainsi que l'endroit
où est garée pour fins de remisage et d'entretien la limousine de
grand luxe...»
Une voix: Oui, mais l'article 4 n'a pas été
adopté?
Une voix: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, il a
été adopté.
M. Garon: Non. Bien, c'est ça que je dis, mais les
pénalités concernent des choses pour des... Si on lit 20.1... je
vais vous lire 20.1. Vous allez comprendre: «Lorsqu'un titulaire de
permis dont l'entreprise a été spécialisée en vertu
de l'article 18...» Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise,
là? C'est la pénalité pour ceux qui contreviennent
à l'article 18. Alors, ça se lit un petit peu ensemble. C'est
comme si on dit: On fait abstraction de l'infraction, puis, après
ça, on parle de la pénalité, mais on n'a pas le droit de
parler de l'infraction. C'est un peu...
M. Thérien: Quelqu'un qui serait spécialisé
à l'extérieur aurait aussi cette
pénalité-là, là.
M. Garon: Bien, ce n'est pas ça. Ce n'est pas ça.
C'est qu'on fait souvent des peines qui sont des peines de livre. On voit dans
le livre telle chose, tu sais; après ça, on vous condamne pour
une peine, au fond, mais est-ce que c'était vraiment nécessaire
de faire cette distinction-là? Hein? J'ai déjà vu, moi,
quelqu'un qui a déjà été accusé
d'exhibitionnisme, parce que, en allant entre Québec et Montréal,
il a eu besoin de faire quelque chose sur le bord du chemin, puis il l'a fait
sur le bord du chemin, puis il est arrivé un char de police, puis il l'a
arrêté pour exhibitionnisme. Puis il a gagné son
procès en cour, comprenez-vous? Mais sauf que, des gnochons, il y en a,
ça aussi; tu sais, on ne peut pas ignorer la réalité.
Alors, là, on dit: On met une révocation pour 6 mois,
c'est un bâton de baseball, ça. On met un bâton de baseball
à quelqu'un pour dire: Bon, parce qu'on n'a pas respecté la
spécialité. Mais est-ce qu'on a besoin de cette grande
spécialité là dans l'ensemble du territoire, par rapport
à l'infraction qu'on met? Ça que je dis... si on regarde tout...
Je ne veux pas revenir sur 18, mais, en même temps, je dis: C'est une
pénalité qui va avec 18.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Trudel. M.
Trudel (Michel): Vous dites que... M. Garon: Parce que je comprends
les...
M. Trudel (Michel): ...il y a des droits différents, ils
ont des droits différents sur le même territoire. Le même
territoire, c'est la Communauté urbaine et, effectivement, ils ont des
droits différents parce que, sur le territoire de la Communauté
urbaine, il y a trois agglomérations de taxis, et les taxis de l'est de
Montréal, les taxis de l'ouest de Montréal n'ont pas le droit de
venir prendre un client dans le centre et de le reconduire dans le centre. Ils
n'ont pas le droit, parce que c'est le territoire de Montréal, le
centre. Donc, les droits sont effectivement différents, parce que leurs
droits sont liés à la définition des territoires de taxis.
Un taxi de l'ouest n'a pas le droit de prendre un client dans l'est de
Montréal pour l'amener dans le centre de Montréal. Il n'a pas le
droit, ce n'est pas son territoire; et ce qu'on dit, nous, c'est que la
concentration des activités de transport par limousine, c'est dans le
centre de Montréal.
M. Garon: C'est ce qu'ils prétendent. Ça, c'est une
prétention.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas une
prétention. C'est une réalité.
M. Garon: Non, non, l'aéroport est où? Il est dans
l'ouest.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est neutre.
Une voix: II est neutre.
M. Trudel (Michel): II appartient aux trois.
M. Garon: Non, je comprends ça. Les gens qui restent
autour, là, ils ont le bruit, ils ont les emmerde-ments, mais ils n'ont
pas les avantages.
M. Elkas: ...les avantages. Les transporteurs par taxis, les
services de limousine dans cette région-là peuvent faire du
transport, ils ont accès.
M. Garon: Ah oui!
M. Elkas: Tu sais, on suggère un régime pour
l'ensemble. Mais, si les gens peuvent s'entendre, puis la dernière fois
qu'on s'est rencontré, on leur a dit bien clairement: Entendez-vous sur
une ligue, puis, nous autres, ça va nous faire plaisir. Mais il faut
qu'ils s'entendent.
M. Trudel (Michel): Si vous permettez, monsieur, je reviendrais
en disant également que la disposition de l'extension territoriale
à l'ensemble du territoire de la Communauté urbaine de
Montréal, par exemple, ce n'est pas nouveau avec la loi, les amendements
qu'on apporte, ça existe depuis 1985 ou 1986, ça. Donc,
c'était là depuis très longtemps, et c'est une application
qui est à l'échelle du Québec.
À Québec, par exemple, encore une fois, si on
spécialisait un permis de taxi de Beauport en limousine et qu'on lui
permettait de s'étendre à l'ensemble du territoire de la
Communauté urbaine de Québec, je ne pense pas que les taxis de
Québec seraient très, très heureux de le voir venir de
Beauport, parce que le marché de la limousine, à Québec,
n'est pas à Beauport. C'est le centre-ville de Québec. Donc, la
disposition qui est là existe depuis longtemps et elle est de
portée générale.
M. Garon: Je comprends tout ça. Je comprends tout ce que
vous me dites là, sauf qu'on veut faire payer les permis 30 $ de plus
par les conducteurs, quand ils restent à tel endroit, pour des services
qu'ils n'ont pas, on veut les faire payer pour ci, on veut les faire payer pour
ça, on veut les faire payer pout tout, mais après ça,
quand arrive la répartition des avantages, ils n'ont plus de droit
d'être là-dedans. On demande... on pense qu'on va unifier les
territoires de cette façon-là.
Mais, pour unifier les territoires, à un moment donné, il
faut que les gens aient un certain nombre de choses en commun. Si on les
compartimente quand on veut parce que, moi, je sais que les
bureaucraties peuvent compartimenter à tour de bras, sauf que
politiquement, là, parce qu'on regarde dans l'organisation politique
d'un territoire, quand on les compartimente comme ça, après
ça, on leur dit: Bien on aimerait ça que vous pensiez comme
région je regrette, le «break» à penser comme
région, c'est le gouvernement lui-même qui l'a créé
en créant des territoires artificiels. Il l'a dit tantôt.
Ça peut être d'un bord de la rue, puis de l'autre bord de la rue,
et ce n'est pas le bon bord. Au fond, on crée des territoires
artificiels.
Les marchés ne sont pas comme ça, tu sais. Les
marchés réels, la réalité n'est pas comme
ça. Alors, on les fait, les territoires et, après ça, on
établit ça, sauf qu'aujourdhui, aujourd'hui, les gens disent...
Par exemple, ils s'en vont de plus en plus rester à Laval, ils s'ent
vont rester sur la rive sud, puis ils s'en vont rester de plus en plus... Mais
tantôt on va demander la solidarité avec des gens qui, à un
moment donné, n'en auront pas parce qu'on les aura tellement
compartimentés qu'ils ne voudront pas être solidaires. Je
regrette, là, quand c'était de même avant, on n'avait pas
les avantages. Maintenant, on ne veut pas que ça change. Là, ils
seront plus nombreux.
Regardez, je regarde aujourd'hui, quand Montréal était
plus nombreux, ils imposaient beaucoup de choses. Aujourd'hui, ils ont de la
misère à imposer des choses parce que les gens disent non.
J'écoutais, avec vos trains de banlieue, quand vous avez parlé,
jeudi passé, quand le ministre parlait des trains de banlieue, bien, le
résultat, le lendemain, c'est que la rive-sud disait non et que la
rive-nord disait non, puis je voyais des ministres, de l'autre
côté, qui grommelaient pendant que vous répondiez.
Pourquoi? Parce que vous essayez de faire un ensemble et quand on compartimente
sur toutes sortes d'affaires, après ça, les gens vont dire: Bien,
les avantages qu'on a, on les garde, on ne les partage pas. Pourquoi? Parce
qu'on les compartimente dans trop d'affaires, tu sais.
À un moment donné, quand on veut mettre les gens à
travailler ensemble, il faut les faire travailler ensemble. Alors, on ne peut
pas parler des deux côtés de la bouche en même temps, parce
qu'à un moment donné on dit, dans le fond: Vous n'êtes
pas... Moi, j'entends votre discours. Ce n'est jamais ce discours-là que
vous tenez. Puis vous arrivez avec une loi concrète, là, puis
vous mettez des territoires.
M. Elkas: Mais les territoires sont existants.
M. Garon: Je comprends ça.
M. Elkas: Ça existe, puis comme je l'ai dit...
M. Garon: Tantôt, dans le transport en commun...
M. Elkas: ...puis je le dis assez souvent... M. Garon:
...vous allez être pareil. M. Elkas: Non, non. Non, non.
M. Garon: Les gens vont vous dire: Non, on ne veut rien
savoir.
M. Elkas: Non.
M. Garon: Qu'ils paient.
M. Elkas: Voulez-vous qu'on discute du transport en commun,
là? Si vous voulez embarquer sur ce territoire-là, moi, je vais y
aller, mais là, tu sais, pour un projet de loi sur le taxi, un article
qui est déjà passé, là, moi, je vous dis simplement
qu'il y a trois ligues de taxis sur le territoire de l'île. Ça ne
change absolument rien avec ce qu'on est en train de passer, aujourd'hui. La
dernière fois qu'on a rencontré ces gens-là, ici, au mois
de février, il y a quelqu'un qui a mentionné je pense que
c'est le monsieur de l'ouest ou de
l'est que, peut-être, il devrait y avoir des ouvertures sur
une ligue sur le territoire, mais est-ce au ministre des Transports... Puis
j'aimerais bien ça, moi aussi, ce serait bien plus facile. Mais qu'ils
s'entendent sur un régime, une ligue, un régime. Ça me
ferait plaisir. Puis je pense que c'est une étape à venir. Je
pense que je vais pouvoir démontrer, dans l'avenir...
Ce n'est pas une raison pour retarder ce projet de loi, là, parce
que ça presse qu'on ait un service de limousine sur le territoire de
l'île, que ce soit assez bien encadré, basé sur les ligues
existantes. Alors, ce que je vous dis...
M. Garon: Mais c'est parce que...
M. Elkas: ...c'est qu'au mois de décembre de cette
année je vais déposer... Oui, ce que vous dites, en partie, est
vrai, qu'il y a des tendances qui changent.
Moi, lorsque je suis venu, j'ai été nommé ministre,
j'ai remarqué qu'il y avait quelque chose qui manquait, non seulement
pour la grande région de Montréal, pour la grande région
de Québec aussi, c'était un plan de transport. Pas un plan
d'action, comme il a été déposé par mon
collègue, l'ancien ministre des Transports, mais un plan de transport
qui englobe l'ensemble des modes de transport, puis qui nous donne toutes les
tendances de déplacements et tout ça, puis on va démontrer
clairement que, oui, c'est gérable, cette affaire-là, non
seulement sur le transport routier, le transport maritime, le transport
aérien ou ferroviaire, mais le transport en commun, transport taxi, puis
là on va avoir des tendances. Ça va aider
énormément ces gens-là pour qu'ils puissent
préparer leur avenir. On va pouvoir prédire ce que ça va
avoir l'air dans les années 2005...
M. Garon: Ah!
M. Elkas: On va peut-être s'amener jusqu'à l'an
2011...
M. Garon: Ah!
M. Elkas: ...mais l'effort est là. Mais non. Mais,
là, on nous critique parce qu'il n'y a pas d'efforts de faits pour
planifier à l'avance. Mais ce que je vous dis qu'il y a en marche,
aujourd'hui, des plans de transport dans toutes et pour toutes les grandes
régions de la province de Québec. C'est en marche, aujourd'hui.
Vous allez être surpris de ce que ça peut nous donner. Ça
va être de bons outils pour nous permettre de planifier et d'assurer
où on s'en va avec les dépenses sur le transport, qu'importe le
mode que ces plans de transport vont s'arrimer avec... On va arrimer nos
dépenses avec les plans de transport déposés.
Vous avez raison, quand vous dites: Oui, il y a des gens qui... La
population de Montréal est en diminution...
Une voix: En diminution. (16 heures)
La Présidente (Mme Bélanger): Diminution.
M. Elkas: Diminution.
M. Garon: II y a des grandes mutations.
M. Elkas: Et puis les banlieues. Mais, même à
l'intérieur, les déplacements dans l'ouest, dans le centre ou
dans le sud sont bien différents de ce qu'ils étaient, il y a
cinq ans. Moi, je me souviens, dans les années quatre-vingt, au
début de l'année quatre-vingt, le pourcentage de
déplacements de travail, pour les gens du West Island, 86 %, c'est
l'ensemble, sur le centre-ville, puis, aujourd'hui, on voit que ce n'est plus
le cas; 46 % des voyages au travail restent dans le West Island.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Puis, par contre...
M. Garon: Ah!
M. Elkas: Par contre... Non, mais, par contre...
M. Garon: Pourquoi?
M. Elkas: Non, non, mais laissez-moi finir.
M. Garon: C'est exactement ce que j'ai dit.
M. Elkas: Non, non.
M. Garon: Quand le population se déplace, après
ça, les usines se déplacent.
M. Elkas: Mais une minute! Minute! Ça ne veut pas dire que
le volume de transport qui va au centre-ville a diminué. Il y a d'autres
endroits, comme l'île-Perrot, Vaudreuil, qui s'enlignent sur le train de
banlieue, comme exemple, puis se rendent dans le centre-ville.
C'est-à-dire qu'il n'y a pas une diminution au niveau de voyage-travail,
mais ça change dans le territoire. Puis il faut tenir compte de ces
changements-là ou des déplacements lorsqu'on planifie le
transport en commun, exemple.
Alors, vous allez dire... Vous avez raison en partie, mais ça ne
veut pas dire que ça a diminué. Pas au point qu'on pense.
M. Garon: Non, parce que...
M. Elkas: Puis on veut l'encourager, d'ailleurs. Mais, là,
on est «out of the subject», on est hors sujet, si vous me
permettez, on est rendu... On était à l'amende.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ce
débat-là a été fait sur l'article 4. Là, on
est rendu à 5. Est-ce que le deuxième paragraphe de l'article 5
est adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division.
L'ensemble de l'article 5 est adopté sur division.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 7 parce que l'article 6 a déjà été
adopté.
M. Elkas: Mme la Présidente, cette loi est modifiée
par l'insertion, après l'article 32.1, du suivant: «32.2 Un permis
de taxi spécialisé en vertu de l'article 18 ne peut faire l'objet
d'une demande d'autorisation de transfert à moins qu'il ne se soit
écoulé plus de 2 ans depuis sa spécialisation.»
O.K. Ça, vous comprenez qu'après qu'il a été
spécialisé il doit avoir été
spécialisé pendant une période de 2 ans avant qu'il
revienne comme taxi ordinaire. Ce n'est pas ça? S'il veut revendre,
excusez.
M. Trudel (Michel): S'il veut vendre à un tiers. La
Présidente (Mme Bélanger): C'est ça.
M. Elkas: Oui, excusez, je me suis avancé. Il peut revenir
taxi n'importe quand mais il ne peut pas vendre à l'intérieur des
2 ans. S'il veut revenir comme chauffeur de taxi à l'intérieur
des 2 ans, il peut le faire. S'il veut vendre, il faut qu'il attende 2 ans.
M. Garon: Mais pourquoi, ça?
M. Elkas: Pour éviter, justement, la spéculation
à court terme.
M. Garon: Ce n'est pas nécessairement de la
spéculation. Moi, je prends ma retraite. Sauf que je pense,
dépendamment de l'état du marché au moment où je
prends ma retraite, que c'est mieux de le vendre comme taxi. Alors, en quoi...
Je ne spécule sur rien. C'est que, à ce moment-là, je
prends ma retraite. C'est quoi le but de l'affaire, là? Je ne comprends
pas trop l'histoire. Parce que les gens de la Ligue de taxis de l'Est nous
disent que, eux autres, ils aimeraient ça qu'ils puissent redevenir...
Ils suggèrent même un amendement pour que le permis de taxi
transféré en limousine puisse redevenir permis de taxi en tout
temps: Le titulaire de permis de taxi spécialisé limousine ne
pourra vendre son permis avant qu'il ne redevienne permis de taxi.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Trudel? M.
Trudel (Michel): Est-ce qu'on le dépose?
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, c'est quoi,
là, avant? Voulez-vous répondre à...
M. Trudel (Michel): En fait, la Ligue de taxis de l'Est a
soulevé des questions dans une lettre qui a été
adressée à M. Garon, dont j'ai reçu copie, et j'ai fait
une réponse au président de la Ligue de taxis de l'Est.
Peut-être que ça pourrait être intéressant de
déposer la réponse que je lui adressais.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, j'accepte...
M. Trudel (Michel): Parce qu'il y a des éléments de
réponse, donc, qui sont contenus dans la lettre. J'ai cinq copies, ici,
là.
(Consultation)
M. Elkas: Vous avez mentionné M. le député
de Lévis...
M. Garon: Est-ce que le ministre a répondu, lui?
Document déposé
La Présidente (Mme Bélanger): On autorise le
dépôt?
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Bien, ça dépend. Est-ce que le ministre a
répondu ou si...
M. Elkas: Ça avait été adressé
à M. Garon, pas au ministre. On a envoyé une copie au ministre,
puis le ministre l'a envoyée aux fonctionnaires...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'est M.
Trudel qui a répondu.
M. Elkas: ...qui ont répondu pour l'ensemble. Je pense que
le point que vous avez fait, c'est que si une personne... Vous achetez un taxi,
vous vous spécialisez et, à l'intérieur de 2 ans, vous
décidez de prendre votre retraite. Il n'y a rien qui vous empêche
de retourner comme taxi et de vendre le permis de taxi.
Mme Vermette: Cet avant-midi, on disait que...
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Au cours d'une des interventions d'un
député ministériel, il disait que, bon, il y avait trop de
taxis ordinaires actuellement; donc, c'est pour ça qu'on favorisait
davantage les taxis-limousines. Mais a-t-on fait un relevé par rapport
à la population, par rapport aux besoins, le nombre de limousines, de
taxis-limousines dont on pourrait avoir besoin, en fin de compte, pour ne pas
revenir avec une autre problématique à peu près comme dans
les permis de taxi ordinaire et, là, qu'on arrive à jouer
là-dedans régulièrement, et là qu'on mette des lois
plus astreignantes, dans le fond, juste parce qu'on a des quotas trop
élevés et qu'on n'a pas été assez clairvoyant pour
y voir?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): Alors, le projet de loi, un peu plus loin,
prévoit le pouvoir de la Commission de limiter le nombre de taxis qui
seront spécialisés en limousines. Maintenant, on n'a pas voulu
fixer de quotas ou encadrer de façon très stricte ce
contingentement-là. On se dit que le transport par limousine, c'est un
transport qui peut se développer par lui-même par une mise en
marché, par les activités commerciales de ces
entreprises-là et, à ce moment-là, la Commission est en
mesure, à chaque fois que quelqu'un demande une spécialisation en
limousine, d'entendre les parties, parce que c'est publié, les gens
peuvent s'y opposer, la Commission peut entendre les parties et rendre sa
décision. Et, dans l'intérêt public, elle peut
décider, un jour, qu'il y a suffisamment de limousines dans un
territoire donné. Mais le marché de la limousine comme tel, c'est
un marché qui peut se développer par de la mise en marché,
par du développement de services spécialisés, du contrat,
etc.
Mme Vermette: Maintenant, si vous dites: Par intérêt
public, par réglementation, on peut arriver à dire qu'il y a trop
de limousines et, en tout cas, à stopper ça un peu, dans
l'intérêt public. Un gars qui est pris avec cet article-là,
32.2, il faut qu'il s'écoule 2 ans depuis sa spécialisation pour
avoir un autre permis. Lui, il n'est plus capable, il n'arrive plus, il a de la
misère, il veut vendre. Il ne pourra pas. Il vend la
spécialité mais il ne vend pas, finalement, la licence de permis
de taxi ordinaire; à ce moment-là, il faut qu'il attende 2
ans?
M. Trudel (Michel): Je vais répondre, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): Ce qu'on dit, c'est qu'un permis de taxi, une
fois qu'il a été autorisé par la Commission à se
spécialiser, ne peut pas être vendu à une autre personne
avec l'étiquette «spécialisé» avant 2 ans. Il
peut être vendu à n'importe qui avant, mais à la condition
qu'il redevienne simple taxi. Et ça n'empêche pas le même
titulaire, si au bout de 6 mois il veut redevenir taxi...
Mme Vermette: II peut redevenir.
M. Trudel (Michel): ...il peut redevenir taxi. Ce qu'on veut
éviter, c'est que des gens demandent à la Commission de se
spécialiser et, une fois qu'ils ont l'autorisation, se retournent de
bord et trouvent un acheteur. Et c'est là qu'ils vont spéculer
à court terme. C'est ça qu'on veut éviter.
Mme Vermette: Une surenchère.
M. Trudel (Michel): On veut l'obliger, au moins, à
l'exploiter pendant 2 ans, à avoir un véhicule de luxe, à
développer sa clientèle, et donc à l'exploiter. Au terme
de 2 ans, il pourra le vendre tel quel.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça va?
M. Garon: Un instant. (16 h 10)
(Consultation)
Mme Vermette: Pas avant que se soient écoulés 2 ans
pour s'établir une clientèle et vraiment bien administrer et,
tout ça, ça prend 2 ans? C'est votre évaluation, 2 ans?
Ça aurait pu être un an, ça aurait pu être 6 mois,
ça aurait pu être 3 ans. Pourquoi arriver à 2 ans? C'est
quoi? Vous considérez que, 2 ans, c'est... Pourquoi ce délai de 2
ans plutôt que n'importe quel autre délai? Il doit y avoir une
raison pour qu'on arrive à 2 ans.
M. Trudel (Michel): C'est un délai raisonnable pour
développer sa clientèle et établir son entreprise
au-delà duquel il peut vendre son actif, son achalandage. Il fallait
fixer un délai.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va? Est-ce que l'article 7 est adopté?
M. Garon: Un instant... Je regarde les arguments qui avaient
été donnés dans la lettre qui a été
envoyée.
Mme Vermette: Je vais juste arriver au niveau du délai. On
dit, d'après cette lettre-là, qu'on considère que votre
affaire est peut-être bonne, mais que c'est à court terme; en fin
de compte, à long terme, ça ne changera rien au niveau de la
spéculation parce que, après 2 ans, de toute façon, s'ils
ont des permis de spécialisation, les surenchères vont se faire.
La surenchère va se faire de toute façon. Il n'y a pas de mesures
pour empêcher ça après ce délai-là,
après 2 ans?
Vous voulez contrôler pendant 2 ans. Donc, à court terme,
on dit: Oui, effectivement. Je pense que c'est ce qui est écrit. On
disait que, à court terme, vous arrêtez les spéculations
abusives mais, à long terme, plus ou moins, parce qu'il peut y avoir de
la surenchère et de la spéculation abusive.
M. Trudel (Michel): Si vous permettez, je pense qu'il faut
distinguer entre une spéculation à court terme, juste sur
l'autorisation qui vient d'être accordée à un titulaire, et
la valeur ajoutée à une entreprise, la plus-value qui vient de la
mise en marché et des efforts d'investissement qu'un entrepreneur a
faits pour développer sa clientèle. Dans le transport par
limousine, on ne fait du maraudage, on n'attend pas à un poste face
à une station de métro, on attend les appels. Donc, c'est
beaucoup sur...
Mme Vermette: Oui, mais on peut faire toutes sortes de
sollicitation pour ça, par exemple.
M. Trudel (Michel): D'accord, mais c'est quand même sur
réservation.
M. Elkas: II va y avoir des investissements qui vont être
faits par des groupements; exemple, il y en a peut-être une vingtaine qui
vont faire des ententes avec les compagnies aériennes. Sky Cars est un
bel exemple où les gens ont déjà une limousine prête
pour le voyageur en première classe lorsqu'il arrive à un
aéroport de Montréal. Alors, il faut investir pour avoir un
retour. Ces gens-là, évidemment, après 2 ans, vont avoir,
comme on l'a mentionné, une plus-value à leur investissement.
C'est seulement juste qu'ils en ressortent un peu après avoir
investi.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'on continue
toujours à lire l'argument de M. Trudel?
Mme Vermette: Oui, on pourrait faire lecture de cet
argument-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Là, je pense
qu'on pourrait peut-être suspendre pour le temps que vous lisez ça
parce que...
M. Garon: On a fini de le lire, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui? Bon, ça
va.
M. Garon: On y réfléchit, on vient de le voir. La
lettre a été écrite le 17. M. Trudel, ça lui a pris
13 jours pour l'écrire, sa lettre; il a fallu qu'il y pense. Alors,
nous...
M. Elkas: On a eu des discussions avez les gens entre-temps.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça, c'est une
affirmation gratuite que ça lui a pris 13 jours pour
l'écrire.
M. Garon: Je remarque que la lettre que j'ai reçue
était datée du 17 mars 1993.
M. Trudel (Michel): Si je pouvais me permettre...
M. Garon: II l'a peut-être reçue plus tard; je ne
sais pas quand il l'a reçue.
M. Trudel (Michel): ...la lettre qu'on m'a envoyée...
Parce qu'on m'a envoyé une lettre accompagnée de la lettre
adressée à M. Garon. La lettre est datée du 18 et je l'ai
reçue le 22. Entre-temps, je pense qu'il y a eu une fin de semaine, si
on peut m'excuser.
M. Garon: Moi, je vais vous dire une chose: elle est datée
du 17 et je l'a reçue le 18. Mon accusé de réception est
du 18.
M. Elkas: Avez-vous répondu?
M. Garon: Immédiatement. Elle est datée du 17. Je
vais vous montrer à quel point...
M. Elkas: Oui, un accusé de reception c'est une chose
mais...
M. Garon: Non, j'ai répondu.
M. Elkas: ...est-ce qu'il y a du jus dans votre...
M. Garon: J'ai dit: J'ai pris connaissance de votre lettre du 17
mars dernier c'est daté du 18 dans laquelle vous
m'informiez de votre décision de ne plus appuyer la mise en application
de l'article 18.1 du projet de loi 62, Loi modifiant la Loi sur le transport
par taxi, et je vous en remercie. Soyez assuré que j'ai pris bonne note
de vos recommandations quant à certains autres articles du projet de loi
et j'en tiendrai compte lorsque se poursuivra, en commission parlementaire de
l'aménagement et des équipements, l'étude
détaillée du projet de loi modifiant la Loi sur le transport par
taxi.
Vous comprenez, je ne peux pas être plus rapide: 24 heures!
M. Elkas: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je l'ai reçue le 17. C'est-à-dire qu'elle
a été expédiée le 17 et, le 18, j'en accusais
réception. Vous, ceux qui vous disent des fois... Comme le
député de Rousseau, des fois, qui dit des affirmations... On
essaie de ne pas niaiser avec la «puck» du côté de mon
bureau.
M. Elkas: Non, mais là c'est un accusé de
reception. Est-ce que vous avez fait une étude de la lettre?
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Puis vous avez préparé un projet de
réponse? Si vous pouvez le déposer.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a plus de...
M. Garon: Non. On a dit qu'on en tiendrait compte parce que c'est
vous qui êtes en charge du projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a une chose, M.
le député de Lévis...
M. Elkas: Ah oui, c'est vrai, il ne faut pas que j'oublie
Disraeli.
La Présidente (Mme Bélanger): ...il y a une chose
qu'on peut constater, c'est que votre lettre est moins longue à
écrire que celle de M. Trudel, parce
qu'il y a plus de contenu dans celle de M. Trudel que dans la
vôtre.
M. Garon: Moi, je me rappelle toujours la parole de
l'Évangile qui disait: La vérité est une.
M. Elkas: Est quoi?
M. Garon: On dit toujours que les choses, quand c'est vrai, c'est
habituellement simple; quand c'est bien compliqué, je me méfie
toujours, moi, au point de départ.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien non, mais les
deux lettres ne se comparent pas, M. Garon.
M. Garon: Non, je comprends. Les gens, tout ce qu'ils
demandaient... Ce n'est pas compliqué ce qu'ils demandaient...
La Présidente (Mme Bélanger): II a répondu
à chacun des articles qu'ils demandaient.
M. Garon: ...ils demandaient de pouvoir vendre le permis.
Regardez ce qui est dit, ce n'est pas compliqué, ils demandaient que
l'article soit libellé de la façon suivante: Que le permis de
taxi transféré en limousine puisse redevenir permis de taxi en
tout temps. Le titulaire du permis de taxi spécialisé, de
limousine, ne pourra vendre son permis avant qu'il ne redevienne permis de
taxi. Alors, c'est ça qu'ils souhaitaient.
Moi, je ne suis pas dans le taxi. Établissons une chose au point
de départ, moi, je ne suis pas dans le taxi et je ne pense pas y
être éventuellement. Alors, je ne défends pas des
intérêts personnels là-dedans. Il y a des gens qui sont
dans cette industrie-là; je sais à quel point c'est difficile
d'être un gars dans le taxi parce que...
Et qu'il y ait plus de taxis à Montréal, ça ne
m'étonne pas. Vous avez parlé rien que du tourisme, là.
Moi, je pense qu'il y a une donnée de base qu'il faudrait comprendre
aussi, dont le monde ne parle pas souvent, mais c'est une des villes en
Amérique du Nord où il y a le moins de propriétaires
d'automobile, Montréal. C'est une ville où il y a beaucoup de
gens qui n'ont pas d'automobile. C'est une des villes en Amérique du
Nord où il y a le plus de gens qui ne sont pas propriétaires
d'une automobile. Ça, vous n'avez pas mentionné ça une
fois. Habituellement, les gens qui n'ont pas d'automobile, bien, dans certains
cas, ils prennent un taxi. Combien de gens, quand ils sont malades... Moi, je
regarde dans mon comté, là. Les gens qui sont malades, les gens
qui sont infirmes, les gens qui ont une mauvaise santé, souvent, ils ne
peuvent même pas se permettre d'aller prendre l'autobus ou d'aller au
coin de la rue, et puis ils prennent un taxi.
Quand vous dites qu'il y a plus de taxis à Montréal qu'il
y en a dans le reste, je ne nie pas ça, mais il y a une raison. Moi, je
pense qu'une des raisons, ce n'est pas seulement les touristes. On donne
toujours l'impression que le monde vit à cause des touristes.
Habituelle- ment, les gens qui sont touristes, ils se greffent à des
gens qui restent dans la place; sauf qu'à Montréal il n'y a pas
beaucoup de gens qui sont propriétaires d'une automobile. C'est
même surprenant quand on voit ça, les statistiques, le nombre de
personnes qui n'ont pas d'automobile à Montréal, alors qu'on dit
qu'on vit dans le règne de l'automobile. C'est même surprenant. Je
vais vous dire, la première fois que j'ai vu les statistiques
là-dessus, j'ai été surpris.
On parle toujours comme si, un taxi, c'est pour les touristes; moi, je
ne suis pas sûr de ça. Moi, je pense qu'une grande partie des
clientèles des taxis, c'est des gens de Montréal, des gens qui
restent à Montréal et dans l'est de Montréal. Et
même l'autre jour, j'ai pris un taxij'avais marché
parce que je voulais me rendre compte par moi-même. Pas me faire conter
ça par un fonctionnaire, par moi-même. J'ai marché de
Radio-Canada quasiment jusqu'au Stade olympique; ça fait une bonne
marche. J'avais du temps de libre. Il y avait un rendez-vous que je devais
avoir et il y a eu une modification, un contretemps de quelqu'un, alors j'avais
du temps de libre. J'ai dit: Tiens, je vais regarder comment ça marche.
En revenant, j'avais marché trop loin, je me suis rendu compte que je
n'aurais pas le temps de revenir à pied. On a fait un bout et puis on a
pris un taxi. Vous vous rappelez? On a pris le taxi. J'ai dit: Demeurez-vous
alentour? Il a dit: Non, non, ça fait longtemps que je suis parti. J'ai
dit: Vous demeurez où? Il a dit: Je demeure sur la rive sud, mais je
fais du taxi ici depuis tant d'années. C'était un gars qui avait
une cinquantaine d'années; il avait l'air plus jeune que son âge,
d'ailleurs. Il m'a dit: Non, je viens faire du taxi ici. Parce que je faisais
du taxi ici, mais, maintenant, le quartier s'est délabré, le
quartier n'est plus ce qu'il était. Il a dit: Moi, je voulais
améliorer mon affaire. Il est allé rester sur la rive sud, mais
il continue à faire du taxi à Montréal. (16 h 20)
Tu sais, quand on regarde ça, là, au fond, la
réalité, c'était ça. Mais le danger, c'est
qu'à Montréal je trouve que ça va mal. Je trouve ça
triste, parce que je trouve que ça va mal. Et je me demande si tous ces
carcans-là ne contribuent pas à ce que ça aille mal. Il y
a trop de carcans, puis il y a trop de chasses gardées, puis il y a trop
de compartiments. Je remarque là-dedans qu'on ne recherche pas assez la
qualité de vie. On crée beaucoup de réglementation,
beaucoup d'affaires, mais la qualité...
C'est un endroit merveilleux, l'île de Montréal. C'est
beau, l'île de Montréal. Il n'y a pas un endroit qui a des plans
d'eau comme ça. Il y a beaucoup de choses, mais ce n'est pas mis en
valeur. Ça n'a pas de bon sens. C'est...
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, là, on
est un petit peu...
M. Elkas: Bon, bien là, c'est dommage...
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Je pourrais embarquer dans le débat, je veux
dire...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Malheureusement,
là, ce n'est pas...
M. Elkas: ...la ville de Montréal et puis le territoire,
mais le transport...
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas l'objet
de notre...
M. Garon: S'il y avait eu de la rénovation urbaine, on
aurait peut-être eu moins besoin de transport en commun.
M. Elkas: Mais on a peut-être le meilleur transport en
commun...
M. Garon: Hein?
M. Elkas: ...en Amérique du Nord. C'est un peu la raison
qu'on n'a pas d'automobile dans le centre-ville. ..
M. Garon: Oui.
M. Elkas: ...où on a de la haute densité, il est
évident, puis on a un bon service de transport en commun.
M. Garon: II n'y a pas beaucoup de densité à
Montréal.
M. Elkas: Le centre-ville, vous parlez, là?
M. Garon: On ne parle pas de la bâtisse
d'Hydro-Québec, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse, mais,
là, il n'est pas question de transport en commun dans ce projet de
loi.
M. Garon: Le monde reste...
M. Elkas: Non, non. Je sais, mais...
La Présidente (Mme Bélanger): J'aimerais revenir
à la pertinence du débat...
M. Elkas: Je sais, mais on dit des choses...
La Présidente (Mme Bélanger): ...à l'article
7, s'il vous plaît.
M. Morin: Vous faites bien.
Mme Vermette: On est dans le taxi spécialisé.
M. Morin: Vous faites bien de remettre le minis- tre à
l'ordre. Vous faites bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais je remets aussi
le député de Lévis à l'ordre, parce qu'il...
M. Morin: Non, on était correct. Il est très
pertinent, le député de Lévis.
M. Elkas: C'est lui qui m'amène là. Il dit des
affirmations gratuites.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous arrivez, vous
là, M. le député de Dubuc.
M. Elkas: Des affirmations gratuites, il faut répondre de
temps en temps.
Mme Vermette: Par rapport, Mme la Présidente, à cet
article 7, si on veut revenir dans le sujet, je voulais juste vérifier
pourquoi, en fait, on a peur de la spéculation à court terme ou,
en tout cas, bon, on veut empêcher qu'il y ait trop de spéculation
à ce niveau-là. On veut protéger, en fait, les gens qui
investissent dans les taxis spécialisés, mais, par contre, les
gens qui sont dans ce domaine-là, ils nous disent que, actuellement, il
n'y a pas de réglementation par rapport à ça ou, en tout
cas, il n'y a pas de lois qui les régissent actuellement, puis qu'il n'y
a pas de problèmes. Ça a l'air d'assez bien aller. Alors,
pourquoi vous arrivez avec cette loi-là? Est-ce que vous vous êtes
aperçus qu'il y avait quelque chose qui ne fonctionnait pas?
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse, mais cet
article-là a été débattu largement en
février. Pourquoi il avait été suspendu, c'est parce qu'on
attendait d'avoir...
Mme Vermette: Je n'étais pas là en
février.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous n'étiez
pas là, justement, et une personne qui détenait un permis de
spécialisation était d'accord avec cet article-là.
Des voix: M. Ratté.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Ratté. Il
était très d'accord. Vous vous souvenez, M. le
député de Lévis, qu'il était bien d'accord
que...
M. Garon: De la ville de Québec. La Présidente
(Mme Bélanger): Oui. M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je ne
comprends pas qu'on...
M. Morin: Mais là, l'article 7, il n'est pas
adopté?
M. Garon: Non. M. Ratté...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Ratté a une
compagnie de taxis, puis, lui, il dit qu'il était d'accord que pour
monter la clientèle...
Mme Vermette: Ça prenait 2 ans.
La Présidente (Mme Bélanger): ...d'un taxi,
ça prenait un minimum de 2 ans.
Mme Vermette: C'est parce que je me référais
à la demande de la Ligue de taxis de l'Est de Montréal.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, mais la Ligue de
taxis, si vous avez bien regardé à la page 5, ce qu'ils
demandent, eux autres, c'est d'avoir le droit de redevenir taxi en tout temps,
puis vous l'avez dans ça.
Mme Vermette: Non, mais... Oui, mais ce n'est pas
nécessairement en tout temps, c'est... Ah! De redevenir taxi, oui, oui,
en tout temps.
La Présidente (Mme Bélanger): En tout temps, il
peut revenir...
Mme Vermette: Mais ils ne peuvent pas vendre, par exemple, leur
permis spécialisé...
La Présidente (Mme Bélanger): Avant 2 ans.
Mme Vermette: ...en tout temps. Ça prend 2 ans. Parce
qu'il y a eu des abus, antérieurement. C'est pour ça que vous
faites ça ou quoi?
M. Elkas: C'est pour l'éviter.
Mme Vermette: Avez-vous vérifié ou parce que...
M. Elkas: C'est pour l'éviter.
Mme Vermette: Oui, mais, actuellement, ça existe.
M. Elkas: Mais...
Mme Vermette: Ils doivent faire des transactions,
habituellement.
M. Elkas: Ça m'étonne vraiment. Ça
m'étonne un peu, là.
Mme Vermette: Oui.
M. Elkas: Je comprends que vous êtes nouvelle dans le
dossier, mais vous êtes de la région de Montréal. Vous
savez le grand manque du service spécialisé, puis le «free
for all» qu'on a eu dans le passé, puis le problème qu'on a
devant la cour, aujourd'hui, avec certaines compagnies. On veut mettre de
l'ordre et offrir à la ville de Montréal le même
service...
M. Garon: Ça, c'est nécessaire.
M. Elkas: ...qui existe dans toutes les grandes villes de
l'Amérique du Nord, puis là on...
M. Garon: Un service de limousine...
M. Elkas: Puis là on s'accroche, on s'accroche, puis on
s'accroche. Sur quoi? Et puis nous, notre job, nous autres, c'est de
s'assurer... On ne sera pas parfait, mais on va prévenir des
problèmes. Quand on fait notre planification, on essaie de voir ce que
ça peut apporter, un service semblable. Qu'est-ce que ça donne si
on permet à l'individu qui a un permis spécialisé de le
revendre 2 jours plus tard? Vous le savez comme moi, vous connaissez la
région de Montréal, il y a des gens qui sont très capables
de faire de la grande spéculation.
Mme Vermette: II y en a dans la ville de Laval aussi.
M. Garon: Le plus gros des spéculateurs, c'est à
Laval qu'ils spéculent.
M. Elkas: II n'y en a pas.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
ça va?
M. Elkas: Alors, il n'y en a pas d'abus, mais on veut
l'éviter.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour ne
pas permettre la vente d'un permis spécialisé avant 2 ans?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division.
J'appelle l'article 9 amendé qui avait été
suspendu. L'article 8 est adopté. Alors, l'article 9 a été
amendé, l'amendement avait été adopté mais, par
contre, l'article tel qu'amendé n'avait pas été
adopté, il avait été suspendu. Pour quelle raison, je ne
m'en souviens plus.
M. Garon: On était rendu là, je pense.
La Présidente (Mme Bélanger): Je pense qu'on
était rendu...
M. Garon: Est-ce qu'on n'était pas rendu là?
La Présidente (Mme Bélanger): Je pense que, oui,
c'est ça. On va regarder, M. le député de
Lévis.
M. Garon: La raison, c'est parce qu'on était rendu
là.
La Présidente (Mme Bélanger): On était rendu
au bout du temps.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): On avait suspendu
l'article à l'heure du souper. Alors, est-ce que vous voulez
alinéa par alinéa, M. le député de
Lévis?
M. Garon: Oui, alinéa par alinéa, s'il vous
plaît, c'est plus simple.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
qui avait été adopté, c'était: Remplacer le
paragraphe 2° de l'article 37 introduit par le paragraphe Ie de
l'article 9 du projet de loi par le suivant: «2° dans le cas d'un
nouveau permis de taxi délivré après le 31 mars 1993, il
s'est écoulé plus de 2 ans depuis sa
délivrance.»
Après débat, l'amendement est adopté. Ça a
été marqué là par la secrétaire.
M. Garon: L'amendement, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement a
été adopté déjà.
M. Morin: Vous nous dites ça pour ne pas qu'on reparle
dessus, là?
La Présidente (Mme Bélanger): Exactement. M.
Garon: C'est au paragraphe 2°.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça,
deuxièmement, oui.
M. Garon: Là, vous allez m'appeler l'article 9 tel
qu'amendé.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Garon: Là, on va commencer par le premier paragraphe.
Voulez-vous le lire?
La Présidente (Mme Bélanger): «La Commission
peut autoriser un transfert d'un permis de taxi si: «1° le
cessionnaire satisfait aux exigences prescrites par règlement pour
être titulaire d'un permis de taxi.»
C'est déjà dans la loi.
M. Elkas: C'est une restructuration du texte, ça existe
déjà.
M. Garon: À quel article?
M. Elkas: À 37.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'article
37.
M. Garon: À 37.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Garon: Mais là vous changez le règlement pas
mal.
M. Elkas: Dans le deuxième?
M. Garon: En tout ça, celui-là, on peut dire
«vérifié». Bien, c'est-à-dire...
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté. M.
Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Deuxièmement,
ça a été changé par l'amendement qui a
été adopté. Alors, on revient au deuxième
paragraphe.
M. Garon: II ne faut pas aller trop vite. Votre loi, d'ailleurs,
vous prévoyez qu'elle ne sera pas adoptée avant le 31 mars 1993.
Vous-même, vous l'avez marqué: «le cédant
démontre, dans le cas d'un nouveau permis de taxi délivré
après le 31 mars 1993...» Vous ne voulez pas adopter une loi le
1er avril!
Des voix: Ha, ha, ha!
(Consultation)
M. Garon: Pourquoi on écrit ça, qu'il l'ait
opéré pendant 2 ans avant de le vendre?
M. Elkas: On revient encore au point qu'on a soulevé tout
à l'heure.
M. Garon: S'il meurt, le monsieur, et que c'est sa veuve qui veut
opérer le taxi, qu'est-ce qui arrive? (16 h 30)
(Consultation)
M. Garon: Pourquoi vous avez marqué le 31 mars 1993?
M. Elkas: Parce que c'était prévu qu'on aurait pu
le passer dans ce temps-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député de Lévis, mais ça a été
adopté, ce paragraphe-là, dans l'amendement. Il est
remplacé, ce paragraphe-là, par: «Dans le cas d'un nouveau
permis de taxi...»
M. Garon: On le regarde tel qu'amendé.
La Présidente (Mme Bélanger): On le remplace. Ce
n'est plus lui, ce n'est pas «tel qu'amendé».
M. Garon: Je ne me rappelle pas. C'est possible,
ce que vous dites.
M. Elkas: Me Savard.
La Présidente (Mme Bélanger): Regardez: «dans
le cas d'un nouveau permis de taxi...» est remplacé par le
suivant: «dans le cas d'un nouveau permis de taxi délivré
après le 31 mars 1993, il s'est écoulé plus de 2 ans
depuis sa délivrance.» C'est ça, ce
paragraphe-là.
M. Garon: O.K. Il est changé. M. Elkas: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Puis il est
adopté. Ça va?
M. Garon: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, là,
j'appelle. ..
M. Garon: Le 2°.
La Présidente (Mme Bélanger): ...le deuxième
paragraphe. Par l'addition, après le deuxième alinéa, de
l'alinéa suivant: «Le paragraphe 2° du premier alinéa
ne s'applique pas à un permis délivré en vertu de
l'article 91 ou 94.0.1.»
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur ce paragraphe? M. le ministre?
M. Garon: J'attends des explications du ministre.
M. Elkas: Bien, c'est seulement dans les cas de mariages,
baptêmes, funérailles. Les limousines grand luxe, ceux où
on a des permis annuels, ils peuvent transférer à
l'intérieur des 24 mois.
M. Garon: Ils peuvent transférer autant qu'ils
veulent.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? M.
Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 9 est
adopté dans son ensemble?
M. Elkas: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 10.
M. Garon: Ah non, pardon! L'article 9, sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté sur
division.
M. Garon: Oui. Je ne prends pas de chance. Permis de chauffeur
de taxi
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
10.
M. le ministre.
M. Elkas: II y a un amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a un amendement.
Est-ce que je pourrais l'avoir? À l'article 10, il y a un amendement.
C'est: Supprimer, dans la sixième ligne de l'article 41.4.01, introduit
par l'article 10 du projet de loi, les mots «réussi l'examen de
passage,».
M. Garon: Je ne l'ai pas, l'amendement, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous les avez eus au
mois de février.
M. Garon: La liste que j'ai ne doit pas être
complète, à ce moment-là. J'ai 9, puis, après
ça, ça passe à 13. J'ai 17. Je n'ai pas 10. Alors, il y a
eu une deuxième liste; moi, je ne l'ai pas eue, celle-là. Je ne
l'ai pas, celle-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
l'avez, là?
M. Elkas: Mais elle était dans le cahier autrefois.
M. Garon: Non. C'est ce que j'ai dans le cahier, je n'en ai pas
d'autres. Puis ça n'y est pas. Et c'est comme s'il y avait eu un autre
groupe d'amendements. Moi, celui que j'avais, le groupe broché,
c'était 2, 9, 13...
La Présidente (Mme Bélanger): II est dans l'autre
cahier, dans le cahier du ministre, M. le député de
Lévis.
M. Garon: II y a des amendements en péché! On voit
que le ministre n'est pas sûr de lui!
M. Morin: C'est en liasse, il y a des amendements en liasse.
M. Elkas: Wo, wo, wo! On parle de quoi, là?
La Présidente (Mme Bélanger): De l'amendement.
M. Elkas: Ça, c'est un amendement qu'on a apporté,
et puis c'est à la demande des associations et
des ligues de taxis, de ne pas avoir de notes d'examen. On voulait
obliger les cours dans certains cas, surtout au niveau du recyclage. Je pense
que, dans l'ensemble, ça va être très bien, si on prend
comme exemple la formation au niveau du transport adapté. Ça va
aller très, très bien. Toutes les régions de la province
embarquent sur cette formation-là, et puis tout ce qu'on demandait,
c'était: On ne veut pas de notes d'examen. On a acquiescé
à leur demande.
M. Garon: Mais les examens, là... M. Elkas: Le
recyclage...
M. Garon: Je vais poser la question, parce que je suis
allé à Montréal...
M. Elkas: Le recyclage...
M. Garon: ...la semaine dernière pour rencontrer des
groupes, et ils m'ont dit qu'il y avait des gens, récemment, à
qui on a donné des permis de taxi, qui ne parlaient ni le
français ni l'anglais. Est-ce que c'est vrai ça?
Une voix: À Montréal, ça existe. M.
Garon: On me dit qu'à Montréal là...
(Consultation)
M. Elkas: Pour répondre à la question du
député, si la personne passe son examen, l'examen est en
français. Si elle veut le passer en anglais, c'est permis, mais il va
aller... C'est l'Office de la langue française qui va déterminer
si la personne peut suffisamment parler le français pour offrir le
service. Mais je ne sais pas, c'est peut-être des cas... Est-ce que vous
avez un cas particulier, M. le député de Lévis?
M. Garon: J'étais dans la préparation de mes
crédits et je suis allé rencontrer des gens à
Montréal, dans différents domaines. À un moment
donné, des gens qui sont dans le domaine des aéroports m'ont dit
qu'ils ne trouvaient pas ça très, très fort qu'on donne
des permis de taxi à des gens qui ne parlaient ni le français ni
l'anglais parce qu'ils ont dit: Imaginez-vous quelqu'un qui arrive dans un
taxi, à l'aéroport, et qu'il se retrouve avec quelqu'un qui ne
parle ni français ni anglais. Moi, je ne dis pas ça comme quelque
chose que je... Ça m'a été dit.
(Consultation)
M. Elkas: Les gens qui vous ont fait savoir que ça
existait sur l'île de Montréal, est-ce qu'ils avaient des
exemples? Parce qu'on sait qu'une grande partie de ces chauffeurs, ce sont des
gens qui sont des immigrés qui viennent dans ces pays, mais il y a des
ententes entre la CUM et l'Office de la langue française pour s'assurer
que la personne a une connaissance de la langue, qu'elle peut la parler et
travailler dans cette langue. Ils disent, si vous permettez, «a working
knowledge of the langage».
M. Garon: Moi, c'est parce que je ne veux pas, je ne peux
pas...
M. Elkas: C'est une compétence de la CUM, en passant.
M. Garon: Habituellement, je vais vous dire une chose: je
vérifie les choses. Là je vous dis que je l'ai eu comme
information. On m'a dit ça; je ne l'ai pas vérifié. Je ne
veux pas nommer des groupes. On m'a nommé des groupes également,
on m'a dit de quelle nationalité étaient les gens qui avaient eu
des permis, mais je ne veux pas les déclarer ici, sans avoir rien
vérifié, pour que, après ça, on dise: Vous avez
porté des accusations concernant tel groupe ou tel groupe; vous ne
pouvez pas le prouver. Je ne peux pas le prouver là; ça m'a
été mentionné concernant des gens qui auraient eu des
permis et qui ne parleraient ni le français ni l'anglais.
M. Elkas: Mme la Présidente, est-ce que je peux vous faire
entendre Richard Boyer, qui est du Bureau du taxi de Montréal et qui
peut peut-être vous donner une explication de la façon que
ça se fait?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Elkas: Est-ce que ça vous dérange? M. Garon:
Non.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, si vous voulez
prendre place à la table.
M. Elkas: M. Richard Boyer.
La Présidente (Mme Bélanger): Peut-être
à la table là-bas.
M. Garon: Est-ce un bureau qui dépend du gouvernement?
M. Elkas: Non, de la Communauté urbaine de
Montréal, de la CUM.
M. Garon: II serait mieux de s'asseoir au bout de la table, comme
intervenant.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, s'il est comme
intervenant; il devrait aller s'asseoir au bout de la table.
Est-ce que vous voulez vous identifier, s'il vous plaît? (16 h
40)
M. Boyer (Richard): Oui. Mon mon est Richard Boyer. Je suis
directeur du Bureau du taxi de la Communauté urbaine de Montréal,
Bureau du taxi qui est chargé de voir à la
réglementation...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'on peut
déterminer le temps avant? Cinq minutes?
M. Boyer: Je peux vous répondre en deux si vous
voulez.
La Présidente (Mme Bélanger): En deux minutes? Il
dit qu'il peut répondre en deux minutes.
M. Garon: II n'y a pas de temps en particulier au fond. C'est le
ministre qui a dit: Je vais demander au Bureau...
M. Elkas: Non, mais en réponse à la question que
vous avez posée...
M. Garon: Oui, oui, c'est ça.
M. Elkas: C'est pour ça. Je voulais qu'on
éclair-cisse le point précédent.
M. Garon: Non, mais c'est plutôt de moi que la
présidente se méfie. Il n'y a pas besoin d'avoir de
méfiance, c'est vous qui avez demandé au monsieur
d'intervenir.
M. Elkas: Je veux m'assurer que...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est parce qu'il ne
faut pas partir un débat de deux heures là-dessus.
M. Garon: Non, non, je l'ai dit...
M. Elkas: Prenez deux ou trois minutes, M. Boyer, je vous en
prie.
M. Boyer: Écoutez, je veux juste vous dire...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Boyer.
M. Boyer: Tout nouveau chauffeur qui veut obtenir un permis de
travail, un permis de chauffeur de taxi doit se qualifier, passer un examen
à nos bureaux.
Pour être admis à l'examen, il doit,
réglementairement parlant, comprendre, parler et lire suffisamment le
français. On fait évaluer les connaissances de la langue par
l'Office de la langue française. Si la personne réussit son
examen à l'Office de la langue française et c'est un
examen qui est le même que pour les techniciens, par exemple elle
est admise à nos bureaux pour passer l'examen pour l'obtention du permis
de chauffeur de taxi. D'autre part, dans la réglementation, il est
déjà prévu que la personne doit lire, parler et comprendre
le français.
M. Garon: À l'Office de la langue française, qui
fait passer l'examen? Le savez-vous?
M. Boyer: Les spécialistes de l'Office. C'est un examen
qui porte sur la connaissance écrite, l'expression orale et la
compréhension orale. C'est un examen en trois parties. Techniquement,
les gens sont référés par nous à l'Office et le
résultat nous revient avec une photo de la personne.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va?
M. Garon: Est-ce que ce sont les gens de l'Office qui
administrent l'examen ou si c'est un pouvoir délégué
à quelqu'un d'autre?
M. Boyer: Ce sont les gens de l'Office qui administrent l'examen,
à notre connaissance.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Garon: Donc, techniquement, c'est impossible qu'il y ait des
gens qui ont eu un permis qui ne parlaient pas le français ni
l'anglais.
M. Boyer: Je vous dirais que, techniquement, depuis qu'on fait
passer un examen, c'est-à-dire depuis cinq ans... Parce qu'on a
renouvelé tous ceux qui étaient détenteurs de permis au
moment où la Communauté urbaine a pris en charge ce
mandat-là... Techniquement, tous ceux qui ont obtenu le permis de la
Communauté, tous ceux qui ont passé l'examen depuis cinq ans, je
vous dirais qu'il faut qu'ils parlent français.
M. Morin: Lorsqu'un permis est transféré à
quelqu'un d'autre ou vendu à quelqu'un d'autre, est-ce que l'autre
personne est admissible aux mêmes exigences?
M. Boyer: II y a une nuance, là; on parle du permis de
travail...
La Présidente (Mme Bélanger): Permis de
travail.
M. Boyer: ...du permis de chauffeur de taxi qui lui donne le
droit de conduire le véhicule. Ce n'est pas le permis de taxi.
M. Morin: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Permis de
travail.
Merci, M. Boyer.
M. Garon: Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Garon: Lequel?
La Présidente (Mme Bélanger): À l'article
10.
M. Garon: Pourriez-vous le lire, l'amendement, parce qu'on a des
amendements... J'ai toutes sortes... J'ai deux ou trois listes d'amendements,
je ne le sais plus lesquels.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est: Supprimer,
dans la sixième ligne de l'article 41.4.01, introduit par l'article 10
du projet de loi, les mots «réussi l'examen de passage».
Mme Vermette: Dans le fond, c'est juste une connaissance que vous
voulez qu'il ait?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'est
adopté?
M. Garon: Attendez un peu. (Consultation)
M. Garon: C'est seulement pour le renouvellement, l'article
ici?
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas pour le
renouvellement, c'est pour le permis de travail.
M. Garon: Non, non. L'amendement vient dans un article qui porte
uniquement sur le renouvellement du permis, n'est-ce pas?
M. Elkas: On veut faire aussi du recyclage. Si la Commission, si
le Bureau de taxi veut faire du recyclage pour ses chauffeurs, il n'y a rien
qui les en empêche, un peu comme...
M. Garon: Non, non. Je comprends tout ça. Ce que je veux
dire, on dit ici, dans l'amendement: «Une personne qui exerce son
métier de chauffeur de taxi sur le territoire indiqué par un
règlement en vertu du paragraphe 17.2° [...] ne peut renouveler son
permis de chauffeur de taxi que si elle a assisté au cours de formation
prescrit par un règlement édicté en vertu de l'un ou
l'autre de ces articles, réussi l'examen de passage on l'a
enlevé satisfait aux autres conditions et payé les
droits.» Ce n'est que dans le cas de renouvellement, ici, qu'on dit qu'on
ne parle pas d'examen.
Je comprends. On a des examens du Barreau, par exemple, à chaque
année. Pas des examens, des cours de Barreau à chaque
année. S'il fallait faire passer des examens aux avocats à chaque
année, il y aurait des problèmes. Parce que, au fond, on dit
qu'il y a des cours de recyclage, c'est une affaire, mais repasser des examens
à chaque fois pour se qualifier dans sa profession, ça aurait
été exorbitant, à mon avis, par rapport aux autres
domaines. On se qualifie au point de départ et, après ça,
il y a réajustement. C'est pour cela que vous dites que
«réussi l'examen de passage» on l'enlève, mais
seulement dans le cas des renouvellements de permis.
M. Savard (Gilles): Si vous me permettez, madame?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, Me Savard.
M. Savard: Effectivement, l'article ne vise que les
renouvellements de permis, donc, les gens qui sont déjà en
exercice de leur métier et qui, par ces cours, vont pouvoir
acquérir des connaissances par suite de modifications
législatives réglementaires ou de pratique.
M. Garon: Ça, c'est correct.
M. Savard: Dans le cas d'un nouveau chauffeur qui rentre pour la
première fois dans ce métier-là, c'est par son cours et
son examen qu'il va suivre, initial, que déjà les nouveaux
renseignements vont être intégrés et qu'il va pouvoir les
apprendre, et ça va être évalué comme le reste de
ses connaissances pour entrer dans le cours. Donc, c'est de rafraîchir un
petit peu les connaissances pendant une certaine périodicité.
M. Garon: L'amendement, adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté.
Alors, avant d'étudier l'article 10, tel qu'amendé,
j'aimerais... Tout à l'heure, quand on a adopté l'article 9, j'ai
omis de dire que l'article 9 était adopté tel
qu'amendé...
M. Garon: Alors, il faut le rouvrir?
La Présidente (Mme Bélanger): ...sur division.
M. Garon: II faut rouvrir l'article 9.
La Présidente (Mme Bélanger): Absolument pas, je
rectifie seulement.
M. Garon: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
10, premier paragraphe.
M. Garon: Ça reste sur division pareil.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, oui, c'est sur
division. J'avais omis de dire «tel qu'amendé».
M. Garon: Article 10.
M. Elkas: Adopté.
M. Garon: Attendez un peu. Quel est le but de
votre article, M. le ministre. Vous avez parlé de l'amendement,
vous n'avez pas parlé de l'article.
(Consultation)
M. Elkas: c'est un pouvoir qu'on se donne. ça ne veut pas
dire qu'on va le rendre ou rendre les cours obligatoires du jour au lendemain.
je vais donner comme exemple le cours de formation sur le transport
adapté. si, dans son ensemble, 99,9 % de tous les chauffeurs de taxi
l'ont pris, il me semble que peut-être on pourrait finir l'ensemble des
gens qui ne l'ont pas pris et obliger qu'ils le prennent. mais ça se
limite... il peut y avoir des exemples semblables. au moment où on se
parle, il y a 1500 chauffeurs qui l'ont suivi. alors, c'est très,
très bon.
M. Garon: Ils l'avaient suivi.
M. Elkas: 1500 chauffeurs de taxi, dans toutes les régions
du Québec, l'ont pris, à date. Et c'était volontaire.
M. Garon: Vos explications... Quand je lis vos explications,
c'est marqué: La modification a pour effet d'interdire le renouvellement
automatique des permis de chauffeur de taxi (permis de travail), lorsqu'un
règlement impose qu'un chauffeur de taxi doit assister et réussir
un cours de formation pour le maintien de son permis de chauffeur de taxi
(permis de travail). Cette disposition permettra donc de s'assurer de la
compétence des chauffeurs de taxi, les chauffeurs qui devront maintenir
à jour leurs connaissances. Alors, là, ça va être
fait, mais sur une base...
Une voix: Volontaire.
M. Garon: C'est-à-dire qu'il n'y aura pas d'examen. Non,
ce n'est pas volontaire, ça ne reste pas volontaire.
Une voix: Non, non, il est obligé.
M. Garon: «Ne peut renouveler son permis de chauffeur de
taxi que si elle a assisté». Il va avoir une obligation
d'assister.
M. Elkas: On pourrait le rendre obligatoire. On va encourager
qu'on le fasse...
M. Garon: Ça l'est! Non, non, l'article dit qu'il va
être obligé de le suivre, le cours.
M. Elkas: Lorsqu'il y aura un règlement, oui. M. Garon:
On ne dit pas ça comme ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien oui, «sur
un territoire indiqué par un règlement». (16 h 50)
M. Elkas: Oui, allez-y, Me Savard.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Savard.
M. Savard: Actuellement, il y a déjà un cours qui a
été développé au niveau du ministère des
Transports et qui est offert sur une base volontaire pour maintenir à
jour les connaissances des chauffeurs de taxi. C'est ce cours-là qui a
été suivi par environ 1500 personnes sur une base tout à
fait volontaire.
La disposition fait en sorte, bien qu'il n'y ait pas d'examen à
la fin, d'avoir la possibilité, lorsqu'un règlement sera
édicté par un décret du gouvernement, d'imposer à
une agglomération que les chauffeurs soient tenus de suivre ce cours de
formation afin de pouvoir renouveler leur permis de chauffeur de taxi, mais ce
n'est pas forcément toutes les agglomérations, ce n'est pas un
règlement général qui va forcer tout le monde du jour au
lendemain à suivre ce cours, ça peut être par
région. Dans les régions où déjà la
majorité des gens l'ont suivi, il y en a dont le taux de réussite
à assister à ce cours-là, d'acceptation du cours, est
très élevé sur une base purement volontaire. Donc, il n'y
aura sans doute pas de règlement en tant que tel. Même si le
pouvoir est là, tant que le règlement n'est pas exercé, il
n'y aura pas d'obligation.
M. Garon: Mais ce n'est pas bon de mettre des articles de loi
qu'on n'applique pas par après. Là, vous avez dit: «Une
personne qui exerce son métier de chauffeur de taxi sur le territoire
indiqué par un règlement.» Alors, c'est le territoire qui
va être indiqué par le règlement et il ne pourra renouveler
son permis sans avoir suivi le cours. Vous visez quoi? Je ne m'attends pas
à ce que ce soit en Gaspésie. Vous visez quoi, quel territoire
vous visez?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): Pour les permis de chauffeur de taxi, ce sont
des territoires d'autorité régionale. Par exemple, à la
Communauté urbaine, il y a trois territoires de taxi, trois
agglomérations, mais il y a seulement un type de permis de chauffeur de
taxi qui est valide pour l'ensemble du territoire. Donc, c'est par territoire
de région.
Maintenant, c'est un cours qui, comme on l'a dit, a déjà
un succès. Si on prend, par exemple, la région de Québec,
Transport adapté du Québec métropolitain, qui organise les
services de transport pour les personnes handicapées sur le territoire
de la CUQ, a déjà prévu qu'il va rendre obligatoire ce
cours-là pour les chauffeurs qui vont donner le service maintenant, les
chauffeurs de taxi qui auront le contrat avec eux. On s'attend donc à ce
qu'il y ait encore plus de chauffeurs qui suivent le cours. Un jour, on
s'attend à ce que les gens nous demandent: les derniers
retranchés qui n'ont pas encore suivi ce cours-là, il faudrait le
rendre obligatoire également pour eux. On va s'appuyer sur une base de
nombreux chauffeurs de taxi qui l'auront déjà suivi et
on ira former les autres qui ne l'ont pas encore suivi.
M. Garon: Mais vous visez quel territoire? Parce que c'est le
territoire qui va être indiqué par règlement.
M. Elkas: À la demande du territoire.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: À la demande du territoire aussi.
M. Garon: Ce n'est pas dit ça, là. C'est
marqué «une personne qui exerce son métier de chauffeur de
taxi sur le territoire indiqué par un règlement». Le
règlement va être pris en vertu du paragraphe 17.2° de
l'article 60...
M. Trudel (Michel): Ou bien, si vous permettez, de l'article 62
qui est le pouvoir des autorités régionales. Or, la
Communauté urbaine, par exemple, par son Bureau du taxi, pourrait
adopter un règlement à cet effet-là, qui sera applicable
sur le territoire de la Communauté urbaine, si tant est que les
partenaires à Montréal décident de rendre une formation
obligatoire comme le transport des personnes handicapées.
M. Garon: Sauf qu'à 60 c'est le gouvernement qui peut par
règlement.
M. Trudel: Oui, oui.
M. Garon: Le gouvernement, est-ce qu'il a l'intention de le
mettre en application, oui ou non?
M. Elkas: II décidera de la demande, basé sur la
demande qui est faite.
M. Garon: Non, non, ce n'est pas nécessairement une
demande. À 62, c'est l'autorité régionale et, à 60,
c'est le gouvernement lui-même. Si vous regardez, on réfère
à deux façons: «Une personne qui exerce son métier
de chauffeur de taxi sur le territoire indiqué par un règlement
pris en vertu du paragraphe 17.2° de l'article 60 ça, c'est
le gouvernement ou du paragraphe 4.2° de l'article 62...»
Là, c'est une autorité régionale. Parce que 60 dit: Le
gouvernement peut par règlement. Alors, 17.2° dit quoi? Il dit,
17.2°: Peut, par règlement, autoriser les titulaires de permis
à effectuer les types de transport collectif qu'indique... Il doit y
avoir un autre article 17.2°, là; il doit y avoir une affaire... En
tout cas, ça doit être dans la loi, ici, puisqu'on le change.
C'est clair que c'a été changé. Ah oui, vous changez
17.2°, ici. Bon. Regardez bien. Alors, 17.2°, vous le changez, dans
votre loi, à la page 7.
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Ça va se lire comme ceci: «Le gouvernement
peut, par règlement, prescrire, pour le territoire qu'il indique,
l'obligation pour tout titulaire de permis de chauffeur de taxi,
préalablement au renouvellement de son permis de chauffeur de taxi,
d'assister à un concours de formation, déterminer le contenu du
cours, en prévoir les modalités, les formalités, les frais
d'examen là, vous enlevez les frais d'examen, et la note
minimale, ça, c'est enlevé et habiliter une personne
à dispenser ce cours.»
C'est dans votre loi, actuellement, que le gouvernement peut faire
ça, faire un règlement, et même dire qui va dispenser le
cours. Alors, ça, c'est un pouvoir du gouvernement, ce n'est pas un
pouvoir de l'autorité régionale; l'autorité
régionale, c'est une autre affaire. Alors, c'est pour ça que je
demande: Est-ce que vous avez l'intention de l'appliquer? Je ne le sais pas, je
le demande.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): À la demande de l'industrie du taxi,
on a déjà des modifications au règlement qui sont en
marche présentement et qui prévoient d'ores et déjà
la formation des nouveaux chauffeurs de taxi dans certains territoires. On
parle de Québec, la CUQ, on parle de Longueuil, on parle de Laval,
éventuellement de la CUM aussi.
M. Garon: Ce n'est pas ça...
M. Trudel (Michel): Non, non, attendez. Ce que je veux vous dire,
c'est que...
M. Garon: Ici, ce n'est pas les nouveaux permis...
M. Trudel (Michel): Exact.
M. Garon: ...c'est les renouvellements.
M. Trudel (Michel): Exact. Dans notre intention à nous, il
n'est pas question qu'on rende une formation obligatoire pour les chauffeurs en
exercice, tant et aussi longtemps qu'on n'a pas déjà
commencé à former les nouveaux, de telle sorte qu'un jour on va
pouvoir dire, une fois qu'on aura formé les nouveaux, on pourra dire que
tous les chauffeurs de taxi de ces territoires-là: Québec,
Longueuil, Laval, ont au moins suivi le cours de formation en transport des
personnes handicapées, si on le rend, ce cours-là, obligatoire.
Il ne faut pas oublier que c'est un cours d'une journée, le cours dont
on parle.
M. Garon: Moi, je ne nie rien de ça, là. M.
Trudel (Michel): Oui.
M. Garon: La seule chose que je demande, c'est bien clair, c'est
si le gouvernement a l'intention de l'appliquer, d'adopter un règlement.
Parce que là, c'est ça qui est dit ici, que le gouvernement veut
faire... Alors, est-ce qu'il met un article pour la frime, il ne
veut pas l'appliquer après, ou bien, est-ce que le gouvernement
veut le faire? Parce que là, ici, le règlement dont il parle est
dans le cadre de l'article 60, et c'est le gouvernement qui décide. Il
n'a pas besoin d'avoir de demande de personne, c'est lui qui décide de
mettre ça en place; c'est pour ça que je l'ai lu. L'article 62,
c'est une autre affaire. L'article 62, c'est vrai que c'est une autorité
régionale, mais, à 60, ce n'est pas l'autorité
régionale, c'est le gouvernement.
M. Elkas: Quel avantage on aurait à l'imposer de
façon unilatérale? Il faudrait que ça se fasse en
concertation avec les gens.
M. Garon: Ce n'est pas marqué. M. Elkas: Pourquoi
qu'on le ferait?
M. Garon: Ce n'est pas moi le gouvernement; moi, je suis dans
l'Opposition. Je suis là pour poser les questions, je ne suis pas
là pour donner les réponses. Moi, je suis prêt à
faire la job, si vous voulez. Alors, si vous voulez, on va changer de bord de
la table, je vais donner les réponses, vous poserez les questions.
M. Elkas: «God forbid! God forbid!» Ha, ha, ha!
M. Garon: Mais là, ce que vous demandez, c'est ce
pouvoir-là. Vous ne dites pas: À la demande de quelqu'un. C'est
ça que vous allez pouvoir faire. C'est pour ça que je vous
demande: Vous mettez ça, mais avez-vous l'intention de le faire? Vous
n'avez pas l'intention de le faire?
M. Elkas: On a l'intention de le faire, basé sur une
demande faite par la ligue des taxis ou une agglomération, la CUQ, par
exemple.
M. Trudel (Michel): Alors, Mme la Présidente, je peux
poursuivre?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): Un surplus d'informations. Par exemple, il y
a un cours de formation qui a été développé avec le
ministère de la Sécurité publique, avec le
ministère des Transports également, qui s'appelle «Taxi
secours», un cours de sensibilisation sur la sécurité des
chauffeurs de taxi. Comment éviter qu'il y ait des agressions, etc.
Comment se comporter lorsqu'un chauffeur est agressé, etc. et
également qui les interpelle comme des partenaires dans la
sécurité publique. (17 heures)
Ceci étant dit, ce cours-là, si jamais il y avait une
recrudescence d'agressions, on ne le souhaite pas, mais si jamais il y avait
une recrudescence d'agressions dans un territoire donné et que la ligue
nous disait: Ce cours-là, taxi-secours, il faudrait le rendre
obligatoire à tous nos chauffeurs, on sera en mesure de répondre,
à ce moment-là. Mais, là, on n'a pas cet
outil-là.
M. Garon: Non. Moi, je pensais que c'était pour les
chauffeurs... Là, vous parlez des invalides, vous parlez de secours. Je
parle tout simplement, moi, de chauffeurs qui connaissent la ville, de la
protection du client, si vous voulez. J'en ai pris un taxi, il y a quelques
années, à Montréal. À un moment donné, je
suis débarqué, j'ai pris ma valise et je suis
débarqué. Il n'avait aucune idée où... Je ne suis
pas certain qu'il savait où était Montréal. Il ne
connaissait rien. J'ai demandé à aller l'autre bord de la rue, il
n'a jamais été capable d'y aller. À un moment
donné, j'ai ouvert la porte à une lumière rouge, je suis
sorti, j'ai sacré mon camp.
Une voix: Vous ne l'avez pas payé.
M. Garon: Pardon?
Une voix: Vous ne l'avez pas payé.
M. Garon: J'étais tanné de tourner en rond. Mais
là, c'était quelqu'un qui ne connaissait pas la ville. Alors,
c'est pour ça qu'il faut s'assurer que quelqu'un connaisse la ville.
C'est la moindre des choses, c'est normal.
Alors, je me demandais c'était quoi, l'affaire, le but, ici,
parce que je comprends que, transporter des handicapés ou des gens
blessés, on ne peut pas faire ça de la même façon.
Des gens blessés, dans certains cas, on ne peut pas les toucher, c'est
même dangereux, on peut leur nuire à jamais. Il arrive un accident
sur le bord d'une route, quelqu'un a quelque chose à la colonne,
là, c'est dangereux. Ça, je comprends ça, ce que vous
dites là, sauf qu'il y a aussi la protection du client. Ça, ce
n'est pas des clients qui ont choisi d'être clients, des gens
blessés et les gens... La protection du client, ça prend des
gens... C'est pour ça que, tantôt, je vous demandais: Est-ce qu'il
faut que les gens... On m'a dit ça, qu'il y a des gens qui parlaient la
langue, vous avez dit que, normalement, il faut qu'ils parlent la langue.
Maintenant, on s'assure... Il faut qu'ils connaissent la ville,
également. Parce que, moi, je vais vous dire, je peux vous dire, dans
mon cas là, que la personne qui était là, elle ne
connaissait pas la ville, d'aucune façon.
M; Elkas: M. le député de Lévis, vous auriez
dû demander son numéro de permis et le rapporter. C'était
peut-être un gars qui n'avait même pas son permis.
M. Garon: Peut-être, je ne le sais pas. Il avait son...
M. Elkas: Ça, ça peut arriver, mais il ne faudrait
pas généraliser non plus.
M. Garon: Non, non.
M. Elkas: Dans son ensemble, il faut qu'il prenne le cours, qu'il
apprenne et qu'il la connaisse, la ville. Je dois vous donner un autre exemple.
Admettons
que la région de Sherbrooke décide qu'eux... il y a bien
des côtes dans le coin...
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: II y a bien des côtes dans le coin...
M. Garon: Ce n'est pas si pire.
M. Elkas: ...Ils veulent...
M. Garon: Nous autres, on est habitués, à
Québec, dans les côtes.
M. Elkas: Ils trouvent qu'on pourrait je vous donne une
exemple, là réduire la prime d'assurance si tous les
chauffeurs prenaient un cours de dérapage sur glace, par exemple. On
pourrait bien demander un règlement pour l'imposer parce que, dans son
ensemble, les gens auraient beaucoup à gagner non seulement au niveau de
leur prime, mais au niveau de la sécurité de leurs passagers.
Donc, vous venez de le mentionner, la protection du passager est très
importante.
Ça, ce sont des exemples qui peuvent nous arriver qui nous
permettraient de réglementer et de dire: Oui, on va le rendre
obligatoire, ce cours-là. Mais on ne le ferait pas parce que c'est nous
qui... Ce n'est pas nous qui allons l'initier. Ça va venir,
évidemment, de la Ligue de taxis de Sherbrooke qui, elle, va nous faire
la demande; elle aura peut-être fait des tests avec certains de ses
chauffeurs... la compagnie d'assurances, en consultation avec les gens qui
donnent le cours, et la ligue de taxis du coin nous arrivent et disent:
Écoutez, on a 60 % de nos gens qui ont pris ce cours, c'est très
bon. Si l'ensemble de nos gens le prennent, on peut envisager 10 % de
réduction sur nos primes. Sans revenir à la table, ici, on serait
en mesure de le faire sans vous déranger, M. le député de
Lévis, par règlement.
Mme Vermette: Moi, je comprends ce que le ministre est en train
de nous expliquer, mais, en fin de compte, ça peut être
très lent, ce processus-là, parce que, dans le fond, les gens ne
sont pas nécessairement faciles à suivre des cours, c'est tannant
d'aller s'inscrire, il y a des gens qui ont des habitudes acquises, ils ont des
droits acquis, ils sont habitués... Chez les jeunes qui vont entrer ou
chez les nouveaux qui veulent avoir un permis, ça va aller de soi,
ça va faire partie maintenant, et il va y avoir un réflexe
là-dedans. Mais, pour les autres, il faut des incitatifs quelque part,
si on ne veut pas que ça prenne ad vitam aeternam, parce que...
M. Elkas: C'est justement.
Mme Vermette: ...vous allez toujours empêcher, dans le
fond, d'arriver à une harmonisation entre ceux qui ont
déjà des droits acquis et les nouveaux, et ça va prendre
énormément de temps. Vous n'avez pas pensé à
certaines façons d'envisager des incitatifs pour que ça aille un
petit peu plus rapidement. C'en est un, ça, l'affaire de
dérapage. Moi, j'ai juste à penser à la
sécurité routière, ça nous coûte bien plus
cher... Nos taxes à nous tous, individuellement, nous coûtent
très cher, actuellement, on le sait. Bien, s'il y a moins d'accidents
à ce niveau-là... Même les chauffeurs de taxi nous le
disent tout le temps, eux autres aussi, que ça leur coûte
extrêmement cher. Donc, peut-être que, s'il y avait des cours de
même, on leur montrerait le côté positif de la chose,
même si ça fait longtemps, ils sont réfractaires à
suivre des cours, c'est tannant, suivre des cours, ce n'est pas
intéressant. On maintient le nivellement par le bas, à mon avis,
et ce n'est pas ça qui favorise une société ou, en tout
cas, qui va favoriser. On est dans des périodes de récession, de
temps difficiles, tout le monde cherche des moyens, finalement,
d'économiser, mais ça devient de la prévention et, la
prévention, c'est une façon d'économiser du temps et de
l'argent, à mon avis. Alors, pourquoi ne pas procéder, à
ce moment-là, en disant: Écoutez, effectivement... On se met des
délais ou des temps donnés en disant... À ce
compte-là, ça va prendre... Naturellement, l'être humain
n'est pas porté, des fois, à se dépasser plus qu'il faut.
Tu sais, il est content de son sort et il accepte son sort.
M. Elkas: Vous parlez d'inciter les gens à prendre ces
cours. Vous savez que l'industrie du taxi, que ce soit à
Montréal, que ce soit à Québec, que ce soit à
Trois-Rivières, Sherbrooke, l'Outaouais, ce sont tous des gens qui
cherchent de nouveaux marchés. Vous savez, au niveau du transport
adapté, c'était révélateur quand... Je ne sais pas
si vous avez visionné le vidéo qu'on a pris sur la personne qui
n'était pas toujours anxieuse d'aller chercher ces... de faire le
transport des personnes adaptées parce que, un peu gênée,
elle ne savait pas comment traiter l'individu, elle ne savait pas le
transporter. Après avoir reçu le cours comme tel, les gens ont
embarqué, quand je vous dis, d'une façon très, très
rapide, nouveaux comme vétérans, parce que c'est un nouveau
marché. Et puis, comme vous le mentionnez, si les gens ont pu voir une
épargne au niveau de leur prime en prenant des cours de formation qui
vont améliorer la façon de conduire leur auto d'une façon
plus sécuritaire, «why not, why not»? C'est justement
ça, on ouvre la porte, avec ce règlement, de leur permettre...
peut-être, un de ces jours, de les rendre obligatoires, ces
cours-là.
Une voix: Ouis, mais...
M. Elkas: Mais, là, on n'a absolument rien, on n'a pas
d'outil pour permettre à l'industrie d'aller de l'avant avec les projets
qu'on vient de décrire.
Une voix: Oui.
M. Trudel (Michel): Si vous permettez...
Le Président (M. Thérien): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): Amener un chauffeur de taxi
qui a déjà son permis de chauffeur de taxi, l'amener sur
un banc d'école consacrer du temps... C'est son temps. Il n'est pas
payé par un employeur, lui, quand il est assis sur un banc
d'école pour suivre une formation. Alors, c'est déjà un
défi comme tel; l'amener sur une base volontaire, c'est un défi.
Puis, le fait qu'on arrive avec le cours de transport par taxi de personnes
handicapées qui est ici, dont j'ai la documentation, qu'il y en ait 1500
qui aient suivi ça sur une base volontaire, nous autres, on est plus que
satisfaits de ça. Ça prouve déjà qu'on est dans le
bon chemin, si je peux dire. Les gens de taxi, ce n'est pas juste la question
monétaire qui est l'attrait, il y a une question de revalorisation
professionnelle. On leur envoie une attestation qui est plastifiée,
qu'ils peuvent mettre à bord de leur véhicule; je pense qu'ils
sont fiers de ça et ils le montrent à leurs clients.
M. Garon était préoccupé par le service à la
clientèle. On est en train de finaliser un autre cours de formation,
cette fois-ci avec le ministère du Tourisme, qui est le service
d'accueil à la clientèle, d'une journée, qu'on va appeler
taxi ambassadeur, qu'on va rendre public prochainement. J'ai la documentation
ici que je pourrais vous remettre, si vous voulez feuilleter ça.
M. Garon: Le gros point, c'était l'affaire de l'examen.
Qu'il y ait du recyclage, c'est sûr que c'est normal, mais le Barreau,
là, moi, je vais vous dire, comme avocat là, j'ai reçu une
lettre il y a quelques mois et ils m'ont dit: Avez-vous l'intention de suivre
des cours? Ce n'est pas l'intention, tu es obligé de suivre, je ne me
rappelle pas, c'est 60 soirs de cours et il faut que tu en prennes au moins 80
% pour maintenir ton statut. Je ne parle pas d'examens. J'ai dit oui. Moi, au
fond, je ne sais même pas si je vais repratiquer le droit. Mais, quand
même, pour garder mon titre d'avocat, encore parce que le Code civil a
été changé, il va y avoir des cours organisés et
tous les avocats vont devoir les suivre, faire le recyclage. On parle,
écoutez, d'un soir par semaine. On peut le faire plus vite si on prend
deux soirs par semaine, pendant, il me semble que c'étaient 50 ou 60
semaines, un soir par semaine. C'est normal, ça, je ne trouve pas
ça anormal. Ce qui serait anormal, ce serait de dire: Vous allez
repasser un examen. Parce que là, avec les années, vous vous
spécialisez et vous ne faites pas le même genre de pratique. Un
chauffeur de taxi, ça va être un peu pareil, au fond. Ils ne font
pas tous du taxi de la même façon, ils ne font pas tous du taxi
dans tous les endroits, ils ne font pas tous du taxi, sans doute, aux
mêmes heures du jour, les gens ont acquis une pratique; en fonction de
leur pratique, bien... Mais le recyclage, moi, je pense que le gros point
qu'ils faisaient valoir, c'était de ne pas avoir à repasser
l'examen, et je pense qu'ils avaient raison, pour le renouvellement. Pour
entrer dans la profession, je pense qu'on doit être assez
sévère, mais, une fois que quelqu'un est entré, il ne peut
pas être pire, après avoir fait du taxi, qu'il ne l'était
avant d'en avoir fait. Une fois qu'il a eu son permis et qu'il a fait du taxi,
il me semble qu'il n'a pas pu empirer son affaire. S'il a passé son
examen pour entrer dans la ligue, je ne vois pas pourquoi il faudrait
après ça qu'il passe des examens à chaque année.
Normalement, il est meilleur, le chauffeur de taxi, mais il s'est choisi un
créneau pour gagner sa vie. Moi, le gros point, c'était l'affaire
de l'examen, c'est pour ça que je demande si vous avez l'intention de
l'appliquer ou non et si c'est le gouvernement qui va l'appliquer.
L'autorité régionale, c'est autre chose, il y a des dispositions
aussi concernant l'autorité régionale, mais là c'est le
gouvernement. (17 h 10)
Le Président (M. Thérien): Est-ce que ça
complète les informations souhaitées pour l'article 10?
M. Garon: Bien, je n'ai pas compris les intentions du
gouvernement. J'ai l'impression que le gouvernement a quasiment peur de son
article. J'ai le sentiment qu'il s'est mis un gros kit avec l'examen,
là, il a reculé sur l'examen, mais je pense que c'est une bonne
chose qu'il ait reculé sur l'examen, maintenant il ne sait plus comment
il va l'appliquer, s'il va l'appliquer, s'il ne l'appliquera pas ou bien
comment ça va marcher. On n'a pas l'impression que c'est aussi clair que
ça l'était lorsque qu'il y avait l'examen.
Le Président (M. Thérien): Mais, ce matin, vous
n'avez pas dit qu'on ne jugeait pas sur les impressions, qu'on jugeait sur les
écrits?
M. Garon: Non, mais c'est pour ça que j'ai demandé
l'intention.
Le Président (M. Thérien): Ah bon!
M. Garon: Qu'est-ce que le gouvernement voulait faire avec
ça? Il voulait l'appliquer? Là, on ne le sait pas trop. Moi, j'ai
l'impression, d'après les propos de M. Trudel, qu'il a l'intention de
faire des cours volontaires et quand il y en aura assez qui les auront suivis,
après ça, on va l'imposer au reste. J'ai le sentiment, je ne sais
pas si je déduis correctement, mais ça fait une drôle de
prévention, ça...
M. Elkas: Non. Il faut regarder ça d'une autre
façon. Il faut le regarder comme opportunité parce que, souvent,
quand on jase avec ces gens-là, ils sont à la recherche de
nouveaux marchés. Ils veulent non seulement réduire leurs
coûts, ils veulent augmenter les revenus. Et, s'il y a des
opportunités qui sont là, qui pourraient permettre d'augmenter
les revenus et de réduire les coûts en rendant certains
coûts obligatoires pour réduire leurs coûts, pourquoi pas?
On vient de me passer une petite note ici que c'est vrai que, le recyclage
professionnel, ça fait partie de la concertation avec les ligues. En
effet.
Mme Vermette: Moi, la question que je me posais, en fin de
compte, pour démontrer vraiment la volonté du législateur
ou du gouvernement, en l'occurrence vous autres, des délais... Non, ce
n'est pas possible, ça ne serait pas raisonnable, ça ne serait
pas com-
me... Parce que ça fait partie d'une négociation,
effectivement. Alors, des délais au niveau du temps pour dire à
quel moment, justement, on va pouvoir se permettre... est-ce qu'on se donne des
délais là-dedans pour que tout le monde puisse être
conforme ou être harmonisé?
(Consultation)
M. Elkas: Ça va dépendre de la demande, les
ressources disponibles au niveau des ressources humaines pour donner le cours,
ça va prendre aussi les délais nécessaires pour
élaborer un cours; encore faut-il commencer par ça. Alors, c'est
sûr qu'on va établir, à la demande de la ligue, des
délais basés sur ce qui est raisonnable. Alors, je vous laisse
avec ça.
M. Garon: Moi, je pense que le plus grand... M. Elkas:
Ça peut être reflété dans le
règlement.
M. Garon: ...le plus grand... En tout cas, je ne le sais pas,
mais moi, quand je suis allé dans des pays étrangers,
habituellement, j'ai visité des villes avec des chauffeurs de taxi, mais
je le choisissais, mon chauffeur de taxi. Je m'informais un peu et je voyais
s'il connaissait ça et après je le choisissais, parce que je
trouvais que c'était la meilleure façon, la façon la plus
sécuritaire, d'abord. Quand tu es dans une ville que tu ne connais pas
trop, aux Indes, à Istanbul, des places que j'ai visitées, je
demandais au chauffeur de taxi: Combien tu me charges? Combien est ton tarif,
si je veux visiter ça, ça, ça? As-tu d'autres places
à me suggérer? Après ça, on partait. Je pense qu'il
y a un potentiel considérable là-dedans. Quelqu'un qui n'est
jamais allé à Montréal, il prend un chauffeur de taxi qui
connaît sa ville, qui connaît un peu... qui a quelque chose
à dire sur sa ville, je vais vous dire que c'est la meilleure personne
pour visiter une ville parce qu'il va vous compter toutes sortes de choses.
Moi, je me rappelle encore de la visite que j'avais faite à Istanbul
avec le chauffeur de taxi, c'était meilleur qu'un guide touristique, je
suis convaincu. Il m'avait amené à des places que je n'avais
même pas mentionnées et il voulait absolument que j'aille manger
chez eux, mais là ça ne faisait pas partie du voyage. J'ai dit:
Si je rentre là, je ne sais pas quand je vais sortir. Excepté que
je vais vous dire une chose, j'ai trouvé que c'était un bon
chauffeur de taxi et, normalement, c'est les gens qui connaissent le plus leur
ville. Normalement, il n'y a personne qui connaît sa ville comme un
chauffeur de taxi. C'est pour ça, je pense, qu'il y a un créneau.
Vous avez raison quand vous parlez de développement dans le domaine des
chauffeurs de taxi. Moi, je pense que si les chauffeurs de taxi avaient
vraiment un cours qui leur permettrait d'être quasiment des guides
touristiques en même temps et volontairement, sur une base volontaire, la
personne, un moment donné... Je suis convaincu qu'il y a un potentiel
considérable là-dedans.
M. Elkas: C'est justement le cours dont on parle, le cours taxi
ambassadeur. Peut-être que tu pourrais parler un peu du contenu avant, au
lieu... Je ne veux pas dévoiler tout ce qu'on a, mais...
M. Trudel (Michel): En fait, c'est un projet d'un cours d'un
tronc commun d'une journée, service d'accueil à la
clientèle, qu'on appelle «service à la
clientèle», et à ça vont s'ajouter des contenus
locaux ou régionaux sur les attraits touristiques de chacune des
régions. Alors, on peut penser qu'à Montréal ça va
être peut-être plus long que, je ne sais pas, moi, à
Victoria-ville, le contenu touristique. Et ça va être aux
associations touristiques et à d'autres partenaires régionaux
qu'on va demander de développer cet aspect-là pour que les
chauffeurs de taxi, localement, connaissent et soient en mesure de vendre leur
produit touristique aux touristes qui se présentent. Également,
il y a, dans la loi qui existe présentement, la possibilité de
faire approuver par la Commission des transports des circuits touristiques par
taxi avec une tarification approuvée par la Commission. C'est une
disposition qui est très peu connue, qui a été
utilisée, à notre connaissance, seulement par deux titulaires.
Dans le cadre du projet ambassadeur, on veut en faire état. On est en
pourparlers avec l'association des associations touristiques du Québec
pour développer ce partenariat de formation des chauffeurs de taxi sur
l'accueil, attraits touristiques et, éventuellement, circuits
touristiques. Maintenant, il y a un problème particulier qui est
à Montréal et à Québec: il existe, en vertu de la
réglementation municipale, des guides touristiques aussi. Alors, il ne
faut pas non plus arriver dans un domaine où il y a déjà
des guides touristiques reconnus et accrédités. Cependant, dans
la réglementation sur les guides touristiques de Montréal, il y a
une ouverture pour les commentaires préenregistrés et qui sont
diffusés à bord d'un véhicule. Autrement dit, il peut y
avoir un tour de ville guidé dont les commentaires sont tous
enregistrés dans une cassette. Il y a des expériences en France
où les chauffeurs de taxi ont des cassettes de différents tours
de ville, en différentes langues, qu'ils peuvent offrir à leur
clientèle. Alors, on s'inspire de ces expériences-là et,
effectivement, il y a un potentiel pour ça.
M. Garon: Surtout les gens qui parlent différentes
langues. À ce moment-là, quelqu'un parle en français, il
peut y avoir quelqu'un qui lui explique en français; quelqu'un qui ne
parle pas le français, il peut demander quelqu'un qui parle anglais,
mais...
M. Trudel (Michel): Et c'est une façon aussi de profiter
de la richesse culturelle des chauffeurs de taxi. Il y en a qui parlent
différentes langues. Donc, on peut même demander... Si un touriste
parle, je ne sais pas, l'allemand, il peut demander s'il n'y aurait pas un
chauffeur de taxi qui est accrédité pour donner un tour de ville
et qui parle également l'allemand. Ça peut être...
M. Garon: Pas rien que le parler, il faut qu'il connaisse la
ville. Quelqu'un qui est arrivé il y a six
mois, comprenez-vous, il ne peut pas connaître beaucoup la ville,
tandis que quelqu'un qui est là et qui connaît la petite histoire
de la ville et qui est capable de... Ce n'est pas nécessairement un
guide officiel, mais c'est quelque chose de différent qui peut...
M. Maltais: Ça fait penser un petit peu aux chauffeurs de
calèche, ici, sur la Grande Allée. Il y en a qui font accroire
aux touristes que de Gaulle est monté par la côte de la Fabrique,
ils n'ont pas tous suivi des cours non plus, ce monde-là.
M. Garon: II est passé par la côte de la Fabrique.
Oui, il était...
M. Maltais: II n'est pas débarqué avec une
armée, c'est en 1759 que Wolfe a monté...
M. Garon: Non, non, non. De Gaulle est venu. Je vais vous dire
une chose, j'étais étudiant, à ce moment-là, aux
sciences sociales, dans le vieux quartier latin. Il est venu, on l'avait eu au
Petit Séminaire de Québec, je peux vous montrer la salle encore,
de Gaulle était venu nous parler, ceux qui voulaient assister. Mais ce
n'était pas un voyage en 1960, c'est avant, le premier voyage où
il est venu, à son retour au pouvoir.
Le Président (M. Thérien): C'est quel paragraphe de
l'article 10?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Non, mais ça peut être vrai.
M. Maltais: Je ne sais pas si...
Le Président (M. Thérien): Est-ce qu'on revient
à l'article 10? On est passé de l'Inde à la
calèche. Ce n'est pas aux Indes, M. le député, c'est en
Inde. Est-ce que l'article 10 amendé est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Thérien): L'article 11.
M. Elkas: Texte proposé. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 42, du suivant: «42.1 Lorsque la
Commission fixe les taux et tarifs pour le transport par taxi, un titulaire de
permis de limousine ou un titulaire de permis de limousine de grand luxe
possède l'intérêt suffisant pour intervenir en tout temps
afin de présenter tout preuve pertinente concernant
l'établissement du tarif horaire du service par taxi.» (17 h
20)
Alors, cette disposition, Mme la Présidente, vise à
reconnaître l'intérêt des titulaires de permis de limousine
ou de permis de limousine de grand luxe à intervenir auprès de la
Commission lorsque celle-ci fixe les tarifs des taxis. Il est important aussi
que ces titulaires puis- sent se faire entendre puisque, dans certains cas,
leurs tarifs pourront être influencés.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: C'est quoi, le but de cet article-là? M.
Elkas: Bien, je viens de le dire.
M. Morin: Oui, mais vous avez répété
l'article, comme explication.
M. Garon: Qu'est-ce que ça donne qu'il n'y avait pas
avant? Ça donne quoi, là?
M. Elkas: II n'y en avait pas. Il n'y avait aucun texte,
autrefois. Il n'y en avait pas.
Des voix: ...
M. Elkas: M. Savard, Me Savard pourrait répondre.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Savard.
M. Savard: La disposition vise à éviter,
finalement, des débats inutiles, des pertes de temps et des pertes,
effectivement, aussi d'argent auprès de la Commission des transports du
Québec. Si vous regardez, actuellement, vous avez déjà,
à l'article 50.1 de la loi actuelle, ce même pouvoir là qui
est reconnu aux ligues de taxis. Il se lit ainsi: «Une ligue reconnue
peut intervenir en tout temps devant la Commission dans une affaire relative
à un transport rémunéré de personnes à
l'aide d'une automobile...», etc.
M. Garon: Quel article?
M. Savard: 50.1 de la loi actuelle. L'article 42.1 confère
un droit semblable, disons, au niveau des gens de limousines,
c'est-à-dire que, plutôt que chaque fois qu'un titulaire de permis
de limousine va vouloir intervenir auprès de la Commission, de faire un
grand débat en démontrant en quoi exactement la cause le concerne
et que ça prenne des jours et des jours, il va pouvoir enregistrer,
effectivement, son intervention auprès de la Commission des transports
qui va l'écouter. Elle verra bien à décider si elle
retient ou non ses prétentions, mais on va éviter, à ce
moment-là, des délais inutiles et des contestations qui sont
stériles. Ça devient aussi, dans le cas de 42.1, qui est
l'article 11 du projet, important que les gens de limousine aient un
intérêt qui est reconnu tel quel. Lorsqu'on regarde l'article 13,
paragraphe 4°, du même projet de loi, il y aura une
possibilité, pour le gouvernement, d'établir un écart, en
pourcentage, entre les taux et tarifs des types de transport qu'il indique et,
le cas échéant, pour le territoire et selon les modalités
qu'il indique. Donc, si le gouvernement, par un décret, adoptait un
règlement qui établit un
écart entre les tarifs de transporteurs par limousines et taxis,
je ne sais pas moi, je vous donne un exemple tout à fait en l'air, 1,25,
donc il devient intéressant pour les gens de limousine, lorsque les gens
de taxi font des demandes auprès de la Commission pour fixer les taux et
tarifs du taxi, d'intervenir, eux aussi, et de faire valoir leurs preuves.
Ça peut aller, dans certains cas, dans le même sens que les gens
de taxi sur les tarifs, dans d'autres cas, ça pourrait aller dans
d'autres sens, mais, quoi qu'il en soit, ce sera à la Commission
d'évaluer, mais, lorsqu'elle évaluera, à ce
moment-là, elle aura un portrait vraiment complet des gens qui sont dans
l'industrie du transport rémunéré de personnes.
M. Garon: Là, ça veut dire que ce sont les
individus, un par un, qui peuvent venir faire leurs représentations,
concernant les limousines ou les limousines de grand luxe?
M. Savard: Si vous permettez, Mme la Présidente...
M. Garon: Avant, c'était la ligue. À l'article
50.1, c'est la ligue reconnue. Ici, c'est toute personne, dans les permis de
limousine ou de limousine de grand luxe, qui possède
l'intérêt suffisant.
M. Savard: Oui. Dans le cas des taxis, ce qui se produit, c'est
que les ligues, effectivement, existent et les regroupent, les ligues sont
leurs interlocuteurs. Dans le cas des limousines, il n'existe pas de tels
regroupements de par la loi. Il existe, par contre, des regroupements de
titulaires de permis de limousine, j'ai oublié le nom de...
Une voix: L'Association des transporteurs par limousines...
M. Savard: L'association des transporteurs de limousines du
Québec? Ou presque, là. Ces gens-là peuvent très
bien se regrouper sur une base tout à fait volontaire et intervenir,
à ce moment-là, collectivement via leur association sur une base
volontaire, mais si un ou l'autre de ces transporteurs-là veut faire une
demande qui est particulière, ou une intervention particulière,
il le fera. Ce sera à la Commission d'analyser tout ça au
mérite et de retenir ce qu'elle voudra bien retenir. Mais, dans les
faits, c'est le genre de disposition, au niveau de 42.1, qui devrait quand
même favoriser un regroupement et des liens entre les titulaires de
permis de limousine qui discuteraient d'abord entre eux de leur position pour
essayer de dégager des éléments communs avant de les
présenter à la Commission des transports.
M. Garon: Quand vous dites être titulaire de permis,
n'importe quel individu peut être titulaire d'un permis de limousine ou
être titulaire d'un permis de limousine de grand luxe où il n'y a
pas d'obligation qu'il ait fait un consensus comme quand c'est un organisme qui
vient, leur organisme qui vient. Chaque indi- vidu pourra y aller. C'est la
première fois que je vois ça.
Une voix: Ça, je ne pourrais pas dire, je n'ai pas ce
qu'il faut.
M. Elkas: II n'y a pas d'organisme comme tel, la personne est
seule, alors...
Mme Vermette: Chaque région pourrait avoir ses prix, en
tout cas, ou tenir compte, finalement, des particularités d'une
région. Ça fait qu'il y aurait des prix variables un peu partout
dans le Québec par rapport aux services de limousine de grand luxe,
selon, finalement, les demandes qui seraient portées à la
Commission.
M. Garon: C'est spécial.
Mme Vermette: S'il y en a juste une, limousine, dans un coin...
Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Me Savard. M.
Savard: Déjà, au niveau de la limousine...
M. Garon: Vous anticipez... Je vais vous poser une question,
avant. Ce n'est pas dans le cadre, là. Combien vous anticipez qu'il va y
avoir de titulaires de permis de limousine et combien vous pensez qu'il va y
avoir de titulaires de permis de limousine de grand luxe? Combien?
M. Savard: Personnellement, aucune idée. Peut-être
que quelqu'un d'autre...
M. Garon: Vous devez avoir une idée, quand même.
M. Savard: Dans la région de Montréal?
M. Garon: Au total, au Québec.
Une voix: Au Québec.
M. Garon: La loi s'applique à tout le Québec.
Une voix: Oui.
M. Trudel (Michel): Présentement, en termes de limousines
de grand luxe, il y a une centaine de permis de limousine de grand luxe. Pour
ce qui est des limousines berlines, on peut peut-être penser à
150, 200, 225.
M. Elkas: Les grand luxe, comme on l'avait mentionné
à notre dernière rencontre, ici, au début de
février, c'est sûr que, lorsqu'on a un permis pour taxi ou
limousine spécialisé, on peut avoir, comme on vient de
mentionner, entre 150 et 200. C'est sûr que ça peut influencer
ceux qui ont déjà des grand luxe. Ils aimeraient revenir à
ce qu'ils avaient toujours anticipé
d'avoir. Alors, ça va influencer, évidemment. Une fois en
place, ça va influencer ceux qui ont du grand luxe sur le nombre des
nouveaux taxis avec permis spécialisé.
M. Garon: Je m'excuse d'avoir interrompu. Me Savard se
préparait à répondre à Mme la députée
de Marie-Victor in.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Savard.
Mme Vermette: On peut faire le lien avec cette question-là
et la question que je vous ai posée parce que, finalement, ça
fait bien du monde qui va y aller.
M. Savard: Éventuellement, oui, ça peut faire des
gens. Maintenant, ce qu'il faut savoir, c'est que déjà,
contrairement aux taxis... Les taxis ont des taux et tarifs qui sont
décidés par la Commission des transports du Québec. Au
moment où on se parle, la Commission a décidé pour
l'ensemble du territoire du Québec, mais la Commission pourrait aussi
décider, par région, par territoire, de taux et tarifs qui
pourraient être légèrement différents, compte tenu
de certains facteurs. Dans le cas des limousines, il n'y a pas de tarif qui est
décidé par la Commission des transports pour l'ensemble des
transporteurs par limousine. C'est chaque titulaire, que ce soit de limousine
de luxe ou de grand luxe, qui dépose ses taux et tarifs à la
Commission des transports du Québec qui, elle, va les fixer. Donc,
déjà, en matière de limousines, c'est déjà
du cas à cas. Lorsqu'on intervient au niveau d'une fixation du tarif
horaire et compte tenu du fait qu'il n'y a pas, de par la loi, d'association
où ces gens-là doivent adhérer et participer, il faut leur
donner quand même la possibilité d'être entendus et de faire
valoir leurs points pour donner l'ensemble de l'éclairage à la
Commission des transports. Dans certains cas, les gens pourront se regrouper
volontairement et, à ce moment-là, c'est leur représentant
dûment autorisé, un procureur commun, qui pourra les
représenter mais, dans d'autres cas, il y a sûrement des
titulaires qui vont préférer déposer eux-mêmes une
intervention, un mémoire à la Commission, certaines
données afin d'éclairer la Commission sur la fixation du tarif
horaire pour une région en particulier.
Mme Vermette: II n'y a pas de danger, par exemple, à
fonctionner comme ça? Parce que, bon, ça fait des cas
particuliers, mais, à un moment donné, s'il y a des
agglomérations, en tout cas, s'il y a des associations, qui risquent
d'être Montréal ou qui risquent d'être Québec, de
grosses, Sherbrooke, à un moment donné, c'est eux autres qui
déterminent, finalement, le prix ils ont plus
d'intérêt où, finalement, dans des régions
où il y a moins de monde, tout ça, ça peut avoir une
influence aussi et ça peut avoir, en tout cas, des effets plus ou moins
intéressants au niveau du marché, pour le client aussi...
M. Savard: Ça, à ce niveau-là,
malheureusement, je ne peux pas vous répondre. C'est une question
d'opportunité. Je n'en ai aucune idée. (17 h 30)
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va pour l'article 11?
Une voix: Oui. Bah!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 11
est adopté.
M. Garon: Attendez un peu. Pas trop vite. Une voix: On en
a pour six jours. M. Garon: Comment? Je ne le sais pas.
(Consultation)
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, adopté
sur division. J'appelle l'article 12. M. le ministre.
Ligue des propriétaires de taxis
M. Elkas: L'article 12. Texte proposé: L'article 50.1 de
cette loi est modifié par l'addition, après le premier
alinéa, de l'alinéa suivant: «Elle peut également,
pour les mêmes motifs, intervenir en tout temps devant la Commission dans
une affaire relative à un transport rémunéré de
personnes à l'aide d'un minibus au sens du Code de la
sécurité routière.»
Cet élargissement du pouvoir de représentation des ligues
devant la Commission est une conséquence de l'ouverture de nouveaux
marchés au taxi et du rôle de plus en plus diversifié qu'il
joue dans le transport des personnes, c'est-à-dire le transport
collectif, le transport à contrat, le transport adapté, etc.
L'amendement suit une demande adressée au ministère le 15
novembre 1991, par la Ligue de taxis de Montréal, de M. Gilles
Léveillée.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Ça a l'air correct, ça. Qu'est-ce que
vous en pensez, vous autres? Il n'y a pas eu d'augmentation pour s'être
sorti de là. Je ne pense pas.
La Présidente (Mme Bélanger): Des commentaires sur
l'article 12?
M. Garon: Est-ce que les gens qui ont un minibus ont une
association particulière? Est-ce qu'ils ont besoin d'un permis?
Donné par qui?
M. Elkas: La Commission. M. Garon: Pardon?
Une voix: C'est une catégorie.
M. Garon: Qu'est-ce que vous en pensez?
Une voix: C'est la même chose qu'en minibus. J'imagine
qu'il n'y en a pas beaucoup. Ça, c'est le genre des trucs
communautaires. Plus souvent qu'autrement...
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 12
est adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division. Alors,
à l'article 13, il y a deux amendements.
M. Garon: II y a beaucoup d'amendements, à l'article 13.
C'est un article complexe.
M. Elkas: C'est un résumé.
Règlements du gouvernement
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le premier
amendement, c'est supprimer, dans les cinquième et sixième lignes
du paragraphe 17.2° de l'article 60, introduit par le paragraphe 6° de
l'article 13 du projet de loi, les mots «, les frais d'examen et la note
minimale de passage».
M. Garon: Attendez un peu. Supprimer, dans les cinquième
et sixième lignes du paragraphe 17.2°. C'est de la concordance.
M. Elkas: C'est de la concordance avec l'article 10. L'amendement
qu'on a apporté sur l'article 40.4.01.
M. Garon: Oui, c'est de la concordance. Amendement...
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté? M.
Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, là, on
va à l'autre amendement à l'article 13. C'est: Supprimer le
paragraphe 8°...
M. Garon: On a un autre amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. C'est: Supprimer
le paragraphe 8° de l'article 13. On peut attendre au paragraphe 8°,
par contre.
Alors, le deuxième amendement, on va attendre d'être rendus
au paragraphe 8e. Ça va?
M. Garon: Comme vous voulez.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
6.1°.
M. Garon: On collabore avec la présidence.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Est-ce qu'on les voit un par un?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Le paragraphe
6.1°.
M. Garon: Est-ce qu'on a besoin de les lire, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): «6.1°
prévoir les conditions que doit rencontrer et les modalités que
doit respecter un titulaire de permis de taxi lorsqu'il présente
à la Commission une demande d'autorisation afin que soit
spécialisée son entreprise en un service de limousine ou en un
service de limousine de grand luxe.» M. le ministre.
(Consultation)
M. Elkas: Prescrire ce que sont les modalités en
spécialisation, surtout.
M. Garon: Dans vos notes explicatives que vous avez
passées, c'est marqué: De plus, un règlement pourra
prescrire les facteurs dont doit tenir compte la Commission lorsqu'elle
prescrit, tel que prévu à l'article 17 du projet, les ratios dont
l'application limitera le nombre de permis pouvant être
spécialisés. Alors, ce n'est dit nulle part, ça.
Là, je trouve ça un petit peu fort, par exemple, parce que,
là, on dit qu'on va avoir des quotas. L'article qui donne ouverture est
aussi large que celui qu'on a à 6.1c qui dit seulement:
«prévoir les conditions que doit rencontrer et les
modalités que doit respecter un titulaire de permis de taxi lorsqu'il
présente à la Commission une demande d'autorisation afin que soit
spécialisée son entreprise en un service de limousine ou en un
service de limousine de grand luxe.»
Dans les notes explicatives que vous avez eu la gentillesse de nous
faire parvenir, par ailleurs, nous remarquons que c'est un système de
contingentement qu'on veut appliquer par cet article-là sans le dire
ouvertement. Ça, franchement, je n'en reviens pas. Je suis un peu
estomaqué. C'est le contingentement secret. Alors, les gens vont avoir
des problèmes à avoir leur spécialisation. On ne leur dira
pas que, dans le fond, c'est pour les contingenter. Ça fait un
drôle de système. Si on les contingente, qu'on ait un article qui
donne ouverture à un contingentement, mais qu'on ne dise pas qu'on va
appliquer le paragraphe 6.1e. Au fond, c'est l'intention qui est
indiquée ici. Leur intention, c'est de se servir de ce
paragraphe-là pour contingenter.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Sur la question ainsi que sur les commentaires qu'on
vient de mentionner, la spécialisation ne sera plus accordée sur
demande. On remplace ça par: si une personne rencontre les
critères.
M. Garon: Je comprends ça, ce que vous me dites là,
sauf que, dans les notes explicatives du cahier que vous nous avez
distribué, dans les commentaires...
M. Elkas: Oui.
M. Garon: ...vous dites, les notes que j'ai devant moi,
commentaires, paragraphe 1°, celui-là qu'on regarde: Ces
modifications s'inscrivent dans la lignée de celles apportées par
le présent projet afin d'ajuster les dispositions en matière de
spécialisation du permis de taxi en un service de limousine ou de
limousine de grand luxe. Vous continuez vos commentaires: Ainsi, la
spécialisation ne sera plus accordée sur demande puisqu'un
règlement du gouvernement peut prescrire des conditions et des
modalités pour l'obtention d'une telle spécialisation. Paragraphe
6.1°. Vous rajoutez, et c'est là que se pose le problème: De
plus, un règlement pourra prescrire les facteurs dont doit tenir compte
la Commission lorsqu'elle prescrit, tel que prévu à l'article 17
du projet, les ratios dont l'application limitera le nombre de permis pouvant
être spécialisés. Ça, ça dit exactement le
contraire de ce que vous nous dites depuis le début de l'étude du
projet de loi.
M. Elkas: Bien, il faut établir des critères.
Là, ça ne se fait plus par demande. On a des critères
puis, là, ça va être basé sur les critères
qui vont être établis. Manque-t-il quelque chose?
M. Garon: Ils vont être où, les critères?
Quel article de la loi fait appel aux critères?
La Présidente (Mme Bélanger): Me Savard.
M. Savard: Si vous me permettez, au niveau des notes
explicatives, lorsqu'on lit le paragraphe 1°, le paragraphe 1°
réfère au paragraphe 1° de l'article 13 du projet qui
insère deux dispositions qui sont les paragraphes 6.1° et 6.2°
à l'article 60 de la loi. Au paragraphe 6.1°, on y lit:
«prévoir les conditions que doit rencontrer et les
modalités que doit respecter un titulaire [...] lorsqu'il
présente à la Commission une demande [...] afin que soit
spécialisée son entreprise...» Et, au paragraphe 6.2°
c'est: «établir les facteurs dont doit tenir compte la Commission
lorsqu'elle prescrit les ratios permettant de déterminer le nombre
maximum...» (17 h 40)
Ces deux pouvoirs sont nécessaires lorsqu'on se rend au
paragraphe 1° de l'article 17 du projet de loi où on y voit
l'introduction d'un paragraphe 1.1° à l'article 68 qui est
d'«autoriser un titulaire de permis [...] à spécialiser son
entreprise en service de limousine...» Donc, quel titulaire? Ce sera
celui qui respecte les conditions réglementaires fixées par
6.1° de l'article 60.
Et à 1.2° de l'article 68 introduit par l'article 17:
«prescrire, pour chaque agglomération [...] qu'elle indique, les
ratios permettant de déterminer le nombre maximum...» et cela sera
selon 6.2° de l'article 60, c'est selon les facteurs dont elle aura
à tenir compte par décision du gouvernement, par un
règlement du gouvernement.
M. Garon: C'est-à-dire que quelqu'un pourra être
compétent, être qualifié ou de ne pas avoir son permis.
Vrai ou faux?
La Présidente (Mme Bélanger): Me Savard. Avez-vous
compris?
M. Savard: Non, pas vraiment. S'il est compétent, s'il est
qualifié, je ne vois pas ce...
M. Garon: Quelqu'un pourra rencontrer toutes les conditions, se
qualifier, satisfaire à toutes les conditions prévues à
6.1°, mais, en même temps, ne pas avoir son permis.
M. Savard: S'il y a un contingentement.
M. Garon: Oui, mais vous dites... Vos notes explicatives
là, vous n'avez pas écrit ça pour le «fun»: De
plus, un règlement pourra prescrire des facteurs dont doit tenir compte
la Commission lorsqu'elle prescrit, tel que prévu à l'article 17
du projet, les ratios dont l'application limitera le nombre de permis pouvant
être spécialisés.
M. Savard: C'est le paragraphe 6.2° du paragraphe 1° de
l'article 13. Est-ce qu'on discute de 6.1° ou 6.2°? Je suis un petit
peu confus.
M. Garon: Regardez bien. Ils sont liés. Parce que votre
explication dans les notes explicatives du ministre, cette
explication-là, je vous la lis, elle est à 6.1°. Elle n'est
pas à 6.2°, elle est à 6.1°. Et là je me dis: Si
on se sert des conditions pour limiter l'accession à la
spécialisation, je me méfie en démon de ce qui va arriver
là. Parce qu'il n'y a rien de pire que ça, que des explications
visaient un but puis prendre des moyens autres pour viser un objectif. La
qualification, c'est une affaire, ça. Ça veut dire que, si c'est
une question d'être qualifié pour avoir un permis, tout le monde
qui se qualifie a le permis. Mais si, en plus, il y a un contingentement,
là, t'as beau te qualifier, tu n'auras pas le permis. Alors, quand vous
me donnez l'explication, moi je la lis... C'est votre cahier, au fond: De plus,
un règlement pourra prescrire les facteurs dont doit tenir compte la
Commission... Écoutez bien. Je ne sais pas quel règlement, je ne
sais rien, là. C'est marqué: De plus, un règlement pourra
prescrire les facteurs dont doit tenir compte la Commission lorsqu'elle
prescrit les ratios dont l'application limitera le nombre de permis pouvant
être spécialisés. Ça, là, je vais vous dire
une affaire, je ne sais pas qui va établir ça, ce
règlement-là.
«Tel que prévu à l'article 17 du projet».
L'article 17 du projet, on n'est pas rendu là pour regarder, mais... On
dit qu'on pourrait avoir un règlement lorsqu'elle prescrit les ratios.
Il y aura des facteurs dont elle devra tenir compte lorsqu'elle
déterminera les ratios. Je veux savoir ce que c'est, je ne comprends pas
comment ça marche. J'avais compris que quasiment tout le monde qui
demandait d'être spécialisé pouvait être
spécialisé. Vous avez dit: C'est le marché qui va
l'établir. Là, ce n'est plus le marché, c'est les facteurs
déterminés par règlement. Je ne sais pas d'où il
vient, le règlement, le règlement de la Commission, le
règlement de qui? Le règlement du gouvernement, le
règlement de...
M. Elkas: Un règlement du gouvernement.
M. Garon: Qui va être amené par... quel endroit?
M. Elkas: C'est à venir.
M. Garon: Mais par quelles dispositions?
M. Savard: Si vous me permettez... Dans le cadre...
M. Garon: On est à 6.1°, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Savard.
M. Savard: Si vous me permettez... Dans le cadre de l'article 60,
le premier alinéa de l'article 60 de la loi se lit ainsi: «Le
gouvernement peut, par règlement». D'accord? Ce que l'on fait, par
l'article 13 du projet, c'est d'insérer deux nouveaux paragraphes. Donc,
si on recommence la lecture, c'est: «60. Le gouvernement peut, par
règlement:j'en saute quelques-uns «6.1 °
prévoir les conditions que doit rencontrer et les modalités que
doit respecter un titulaire de permis de taxi lorsqu'il présente
à la Commission une demande d'autorisation afin que soit
spécialisée son entreprise en un service de limousine ou en un
service de limousine de grand luxe.» Tout à l'heure, on a vu,
à l'article 18, que ce n'est plus une demande automatique, maintenant.
La Commission, effectivement, va pouvoir se prononcer et il pourra y avoir un
règlement qui établit des conditions et des modalités pour
ces gens-là. Et le gouvernement peut, par règlement, 6.2e,
établir les facteurs dont doit tenir compte la Commission lorsqu'elle
prescrit les ratios permettant de déterminer un nombre maximum de
permis. Tout à l'heure, à 17, on pourra y voir, au niveau du
projet de loi, que la Commission et l'article 68 débute ainsi
c'est: «La Commission des transports du Québec peut, dans
le cadre des règlements et, là, 1.2° prescrire,
pour chaque agglomération ou région qu'elle indique, les ratios
permettant de déterminer le nombre maximum de permis de taxi.»
Donc, le pont et l'arrimage se font entre les pouvoirs du gouvernement, article
60, et la façon dont la Commission exécutera son mandat en
fonction de 68.
M. Garon: C'est bien à 6.2°. Oui.
M. Savard: Au niveau des notes explicatives, ce qu'on voit
lorsqu'on parle du paragraphe 1°, c'est le paragraphe de l'article 13 qui
concerne les deux réalités, tant 6.1° que 6.2°. C'est
pour ça que le texte rend, dans des paragraphes qui se suivent,
l'idée générale et non pas seulement celle de 6.1°,
mais également de 6.2°.
M. Garon: Ça va être quel genre de facteurs,
à ce moment-là...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Trudel.
M. Garon: ...quand on dit: Le règlement pourra prescrire
les facteurs dont doit tenir compte la Commission lorsqu'elle prescrit des
ratios?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): Dans le cadre de la consultation qui a
été menée au mois de juin sur le transport par limousine,
une des constantes qui revenaient lors des interventions, c'est qu'on voulait
que la Commission ait des pouvoirs plus précis, d'une part, pour choisir
les personnes qui feraient des demandes de spécialisation de permis de
taxi dans la région de Montréal et, d'autre part, pour avoir le
pouvoir clair et formel de limiter le nombre, si tant est qu'il y a trop de
gens qui demandent la spécialisation. Alors, c'est les pouvoirs qu'on se
donne maintenant en vertu de la loi, de prévoir par règlement les
critères de choix des candidats et, d'autre part, les facteurs dont la
Commission va tenir compte pour baser sa décision de limiter le
nombre.
Maintenant, on l'a dit, le transport par limousine, c'est un transport
qui peut se développer au cours des ans par la mise en marché,
par l'évolution du marché, par la publicité. On n'a pas
voulu donner des carcans trop limitatifs à la Commission pour
l'appréciation de sa décision. Alors, les facteurs que pourrait
retenir, qu'on pourrait retenir dans le cadre d'un règlement pour
indiquer à la Commission l'encadrement de sa décision, c'est
aussi large que la demande en service de limousine, une demande qui peut
évoluer, les conditions propices à la saine concurrence et au
maintien d'une offre de service de limousine de qualité et un
troisième, qui est le maintien d'une offre de service de taxi
adéquate. Parce qu'il faut toujours garder à l'esprit qu'un
certain nombre de permis de taxi peuvent se spécialiser en limousine,
mais il faut quand même garder un certain nombre de taxis en place pour
donner un service de base. Alors, ça va varier d'un territoire à
l'autre et c'est des critères généraux, des facteurs qui
pourront être indiqués dans le cadre d'un règlement
à titre indicatif à la Commission pour encadrer sa
décision. (17 h 50)
Maintenant, en ce qui a trait aux critères, aux conditions et
modalités que devra respecter un titulaire de permis de taxi qui demande
la spécialisation de son
permis, on a un ensemble de critères et de conditions, comme
démontrer devant la Commission une expérience ou une attitude
pertinente, préciser la structure de son entreprise, identifier les
créneaux du marché visé et le type de service qui sera
offert, produire des prévisions budgétaires, donner la raison
sociale, identifier l'endroit où le véhicule sera
stationné en disponibilité de service, soumettre à la
Commission sa grille tarifaire pour fin de fixation, établir que le
véhicule pour lequel il demande la spécialisation satisfait aux
exigences, ne pas avoir été reconnu coupable, au cours des deux
dernières années, d'une infraction telle que le transport sans
permis, avoir exigé une tarification non conforme, avoir confié
la garde de son taxi à un chauffeur non qualifié, et ne pas avoir
été déclaré coupable d'un acte criminel
relié à l'exploitation du transport par taxi depuis moins de cinq
ans. Alors, ce sont des conditions et modalités qu'on vise à
insérer dans un projet de règlement.
M. Morin: Ce que vous venez de nous énumérer, c'est
des conditions ou des modalités? Est-ce que vous faites une distinction
entre conditions et modalités? Parce que, des conditions, ça me
paraît être une exigence préalable à l'obtention du
permis alors que, des modalités, ça s'applique dans
l'application. Il y a une distinction. Est-ce que c'est la bonne distinction
que je fais?
M. Trudel (Michel): II y a des conditions. Parmi la liste que
j'ai mentionnée, il y a des conditions et d'autres qui sont, en fait,
des modalités. Comme ici, on dit: démontrer une
expérience, une aptitude pertinente, à la satisfaction de la
Commission; c'est une modalité qu'on doit rencontrer. Ce n'est pas
absolu, c'est à la satisfaction de la Commission qui rend une
décision là-dessus.
M. Morin: Mme la Présidente, je vais quand même
reposer ma question, même si ce n'est qu'au niveau de la formulation du
paragraphe 6.1°. Est-ce que vous faites véritablement une
distinction entre conditions et modalités, puisque, la façon dont
c'est formulé, ça semble être fait avec intention? De la
façon qu'on a formulé ça...
La Présidente (Mme Bélanger): Me Savard.
M. Morin: ...«prévoir les conditions que doit
rencontrer et les modalités que doit respecter». Alors, ça
a été formulé comme ça. Est-ce que c'est
volontairement ou par accident ou ça ne veut rien dire?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc est très pointu sur le didactique. Il faut
lui expliquer.
M. Garon: II a raison parce que le législateur et
nous sommes les législateurs. C'est un législateur, le
député de Dubuc. Il n'est pas supposé parler pour ne rien
dire. Il veut savoir s'il y a des mots qui sont inutiles. Si les mots sont
inutiles, il faut les enlever parce qu'autrement les tribunaux vont essayer de
les interpréter pour leur donner une signification. Si le
législateur n'en a pas donné, de signification, les tribunaux
vont en trouver une parce qu'ils ont pensé que le législateur ne
parlait pas pour ne rien dire.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas un
reproche que je fais au député de Dubuc, je fais juste une
constatation.
M. Garon: II a raison.
M. Morin: Et dans l'Opposition, nous autres, ce n'est pas la
préoccupation de parler pour ne rien dire. C'est d'écouter pour
mieux comprendre, dans l'Opposition.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça. Me
Savard.
M. Garon: C'est vrai qu'ils ne sont pas tous pareils, le
député de Rousseau fait exception.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Savard. M.
Garon: II n'écoute pas.
M. Savard: Les conditions que doit rencontrer un titulaire de
permis de taxi lorsqu'il présente... C'est-à-dire
qu'effectivement, ce qu'on nous a lu tout à l'heure, c'est un petit peu
imbriqué, un petit peu mêlé. C'est-à-dire qu'il y a
des conditions, il y a des modalités, il y a des facteurs. Ce n'est pas
non plus une liste qui se retrouvera telle quelle dans un règlement, du
moins sous cette forme-là et dans cet ordre-là. Ce qu'il faut
regarder, c'est vraiment se concentrer sur le texte de la loi alors que, tout
à l'heure, c'était plutôt un exemple qu'on apportait. Donc,
«les conditions que doit rencontrer», c'est, si vous désirez
obtenir la demande de spécialisation, vous devez absolument
présenter un rapport qui soit un rapport financier d'une entreprise
saine. Je vous donne des exemples qui sont inventés au fur et à
mesure. Une modalité que doit respecter le titulaire: le titulaire
pourrait être tenu d'avoir en tout temps un véhicule de telle
catégorie pour en tout temps être tenu d'utiliser des
salariés plutôt que des entrepreneurs, des sous-entrepreneurs,
mais effectivement il y a la part des choses à faire entre ce que
ça prend pour obtenir et, ensuite, ce que ça va devoir prendre
pour le maintenir.
M. Morin: Pour le conserver. O.K. Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va?
M. Morin: Oui, c'est correct.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, les
paragraphes 6.1° et 6.2° ont été discutés en
même temps.
M. Garon: Non, 6.1°. On avait fait appel à 6.2°,
mais on n'a pas étudié 6.2°, on a étudié
6.1°.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est une
tentative.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Alors, le paragraphe 6.1°, sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Paragraphe 6.1°,
adopté sur division. Paragraphe 6.2°.
M. Garon: Quels sont les facteurs auxquels vous pensez? Parce
que, là, il va y avoir des conditions, des modalités, des
facteurs, des ratios. Je vais vous dire une affaire là, si
j'étais chauffeur de limousine, je m'achèterais une règle
à calculer.
M. Morin: II n'y a pas seulement les limousines qui sont
spécialisées. La loi aussi.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Trudel.
M. Trudel (Michel): Je les ai mentionnés tantôt,
à titre indicatif. Ce sont des facteurs qui sont très larges pour
donner toute la largesse possible à la Commission pour sa
décision. Donc, les trois principaux facteurs auxquels on pense dans le
cadre d'un règlement sont la demande en service de limousine, les
conditions propices à la saine concurrence et au maintien d'une offre de
service de limousine de qualité et le maintien d'une offre de service de
taxi adéquate.
M. Garon: C'est quoi, ça, des conditions propices à
une saine concurrence? Entre vous et moi, ce n'est pas les commissaires qui
sont les mieux placés pour déterminer ça. On a l'exemple
du service des traver-siers, entre Lévis et Québec. On voit ce
que ça donne. Habituellement, la plupart de ces gens-là n'ont
jamais été dans le commerce de leur vie. Ils vont arriver et ils
vont établir les conditions de l'exercice de la concurrence entre des
personnes, alors qu'eux-mêmes n'ont jamais été dans les
affaires.
Tu sais, comment ça s'établit, la concurrence,
là-dedans? Il faut parler avec les chauffeurs de taxi pour voir à
quel point c'est complexe. C'est très complexe, de la manière que
ça s'établit, la concurrence. A part ça, la relation... On
peut bien rendre ça tellement compliqué que les gens ne voudront
plus. Il y a des relations de confiance là-dedans, dans ces
services-là. Dans ces services-là, il y a des relations de
confiance. C'est quoi, la concurrence? La concurrence, ce n'est pas une
concurrence comme une autre, ça. Une concurrence comme une autre...
Celui qui va à l'aéroport et qui demande un taxi, il
débarque de l'avion et il veut prendre une limousine pour s'en aller
à son hôtel, ça, c'est correct. Mais toutes sortes de
services qu'il y a de limousine, là, il y a une relation de confiance
là-dedans, surtout dans les gens qui sont des dirigeants d'entreprises,
des choses comme ça. Ils ne voudront pas que ça se fasse de
n'importe quelle façon et que ce soit remplacé de n'importe
quelle façon. Je parlais avec quelqu'un, justement, ce matin, qui
était ici et il m'en disait un mot. Il dit: Les gens, à un moment
donné, ne veulent pas établir une relation de confiance avec
beaucoup de personnes, surtout ceux qui prennent les limousines des fois pour
des raisons de sécurité ou des raisons de discrétion.
Alors, c'est une concurrence bien particulière. Il y a une relation de
personne à personne, là-dedans, qui est très importante
pour les gens qui prennent ce genre de service là.
Si on fait des normes, on établit la concurrence de telle
façon... Je vais vous donner un exemple. Si on faisait ça comme
un «stand» de taxis, tu prends le premier sur la ligne, le service
tombe d'un coup sec. Les gens ne voudront pas prendre le premier sur la ligne.
Même, il y a des gens aujourd'hui qui se privent de prendre le taxi parce
qu'ils sont obligés de prendre le premier sur la ligne. Parce qu'il y a
des... Ça a bien évolué, le taxi, comparé à
avant.
M. Trudel (Michel): Si vous permettez, la réglementation
prévoit que vous devez prendre le premier qui est dans l'attente sur le
poste d'attente. On parle de taxi.
M. Garon: Oui, c'est le taxi.
M. Trudel (Michel): Dans le cas de la limousine, s'il y a un
secteur de transport par automobile où les lois du marché et la
concurrence devraient davantage oeuvrer, c'est bien là parce que, dans
le fond, le client choisit son entreprise selon la qualité du service
offert et la tarification également. Alors, je pense que... On a vu,
dans la région de Montréal, où on avait un certain nombre
de limousines, que le jeu de la concurrence, cependant, ne jouait pas. Il y
avait Limousine Montroyal qui avait un permis pour 92 véhicules, qui en
exploitait environ 50 et, malgré l'exclusivité presque qu'elle
avait sur le territoire de Montréal, elle a fait faillite. Elle a
arrêté. Ce n'est pas juste une question de nombre. C'est une
question de saine concurrence. Alors, c'est pour ça qu'on ouvre des
portes et on indique à la Commission qu'on ne doit pas juste regarder la
demande stricte en service de limousine, on ne doit pas juste regarder le
nombre de permis de taxi qui existent, on doit mettre en place,
également, des conditions propices à une saine concurrence.
Peut-être qu'on avait 50 limousines à Montréal, quand
Limousine Montroyal opérait, peut-être qu'on avait un nombre
adéquat je ne porte pas de jugement mais, une chose est
certaine, c'est qu'on manquait de concurrence. Donc, ce n'est pas juste une
question de nombre. (18 heures)
M. Garon: II y a deux genres de concurrence, là-dedans.
C'est ça que je disais tantôt. Le service à
l'aéroport, c'est une affaire. L'aéroport... Quelqu'un qui arrive
en ville, qui veut s'en aller à son hôtel, il va prendre une
limousine. Deuxièmement, il y a le prési-
dent de compagnie qui arrive. Le président de compagnie a des
raisons de sécurité. Il y a eu assez d'enlèvements de gens
qui avaient... Il y a eu des enlèvements. Il y a une question de
sécurité là-dedans aussi. Ça fait que quelqu'un ne
voudra pas arriver, puis prendre le premier sur la ligne. Il va dire: Je
regrette, là, c'est trop risqué, ça.
Il y a des règles de sécurité là-dedans. Des
gens qui prennent la limousine, ils vont vouloir... À un moment
donné, ils t'envoient la limousine, puis elle va chercher tel gars.
Telle limousine va chercher tel gars. Autrement, il va dire: Je ne la prends
pas, la limousine, si ça ne marche pas de même. Il ne prendra pas
le premier sur la ligne. C'est un service bien différent. C'est parce
que... À cause des enlèvements, puis à cause des dangers
qu'il y a de... Aujourd'hui, la vie n'est pas comme avant. Et puis... Ensuite,
bien, il y a le service également avec des entreprises qui... Un service
de limousines avec des entreprises. C'est la concurrence, au fond, qui se
développe par le service que j'offre. Si j'offre un service qui est bon,
j'établis une relation de confiance, là, je peux
développer un marché. Mais ce marché-là ne se
transfère pas comme ça, d'un coup sec.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors... M. Garon:
Pardon?
M. Elkas: II va faire ses preuves. La compagnie va faire ses
preuves.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci,
monsieur...
M. Elkas: Un peu comme Sky Cars.
M. Garon: Ce n'est même pas la compagnie, c'est souvent
l'individu.
M. Elkas: Eux vont choisir.
La Présidente (Mme Bélanger): Ceci étant
dit, la commission ajourne ses travaux à demain, 10 heures.
(Fin de la séance à 18 h 2)