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(Dix heures treize minutes)
Le Président (M. Gauvin): J'invite les membres de la
commission, encore une fois, à prendre place, s'il vous plaît.
Donc, je constate le quorum et je déclare la séance de la
commission de l'aménagement et des équipements ouverte.
J'aimerais vous rappeler que le mandat de la commission est de procéder
à l'étude détaillée du projet de loi 75, Loi
modifiant diverses dispositions législatives concernant l'abolition de
la Société d'aménagement de l'Outaouais. Mme la
secrétaire, est-ce que nous avons des remplacements, ce matin?
La Secrétaire: Oui. Mme Bélanger
(Mégantic-Compton) est remplacée par M. Kehoe (Chapleau); M.
Maltais (Saguenay) est remplacé par M. MacMillan (Papineau).
Le Président (M. Gauvin): Merci. Donc, à ce
moment-ci, j'inviterais M. le ministre...
M. Ryan: M. le Président, est-ce que vous m'avez
interpellé?
Le Président (M. Gauvin): Oui. Ha, ha, ha! Vous avez
raison, M. le ministre, je réalise que vous avez bonne oreille.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gauvin): Donc, on m'informe qu'il y a
consentement des membres de la commission de part et d'autre de
l'Opposition pour que M. le ministre des Affaires municipales fasse...
M. le ministre Middlemiss, excusez-moi, délégué aux
Transports, fasse partie de la commission. M. le ministre des Affaires
municipales, est-ce que vous avez des commentaires sur la présentation
de ce projet de loi 75?
Remarques préliminaires M. Claude Ryan
M. Ryan: Oui. Je serai très bref, M. le Président,
parce que nous avons eu l'occasion d'exposer, lors du débat sur le
principe du projet de loi, les motifs qui sous-tendent la présentation
de ce projet et les implications pratiques susceptibles d'en découler.
Au début de nos travaux, je voudrais souligner la présence parmi
nous, tout d'abord, de mon collègue, le ministre
délégué aux Transports et député de Pontiac,
ministre responsable de la région de l'Outaouais, à qui je suis
très heureux d'être associé dans la présentation de
ce projet de loi. Je souligne également la présence de notre
collègue, le député de Papineau, auquel viendront
probablement se joindre, plus tard dans la journée, d'autres
collègues de la deputation de l'Outaouais. Je suis heureux de constater
la présence aussi de M. Jean-Marie Séguin,
président-directeur général de la Société
d'aménagement de l'Outaouais depuis de nombreuses années, qui
nous a été très utile dans la préparation de la
transition que nous sommes en train de définir de la
Société d'aménagement de l'Outaouais à une prise en
charge par la Communauté urbaine de l'Outaouais de certaines fonctions
reliées au développement économique régional.
Ceci étant précisé, je voudrais peut-être
formuler quelques brefs commentaires sur l'objet du projet de loi proprement
dit. S'appuyant sur la loi de la Communauté urbaine de l'Outaouais, qui
s'appelait, dans le temps, la Communauté régionale de
l'Outaouais, le gouvernement instituait, en 1970, au tout début de
l'année, la Société d'aménagement de l'Outaouais
à laquelle des buts avaient été attribués dans la
loi sur la CRO de l'époque. Cette Société a
fonctionné pendant plus d'une vingtaine d'années, a rendu des
services signalés. Pendant de nombreuses années, elle fut le seul
organisme à prendre en charge les problèmes de promotion du
développement économique régional dans le secteur de
l'Outaouais, en ce qu'elle a contribué à libérer des
espaces à des fins récréatives; elle a contribué
à la création de parcs industriels qui ont été
ensuite transférés aux municipalités plus
immédiatement concernées. On lui doit également un travail
considérable en ce qui touche la vocation de l'aéroport de
Gatineau que nous avons vu, il y a maintenant près de deux ans,
transféré à la ville de Gatineau également. Je
pense que la Société avait accompli les buts fondamentaux pour
lesquels elle avait été instituée. Nous nous orientons
désormais vers un nouveau régime de coordination et de promotion
du développement économique régional. Un volet de ce
régime doit être assuré par une sorte de conseil, ou de
conférence du développement régional, qui sera
institué dans le cadre de la réforme mise de l'avant par le
ministre chargé du développement régional. Les
municipalités de la région de l'Outaouais participeront à
cet organisme par l'intermédiaire de leurs dirigeants élus; elles
formeront autour de la moitié des membres du nouvel organisme, et cet
organisme se verra attribuer un budget selon le modèle qui a
été prévu pour l'ensemble des régions du
Québec, compte tenu de ses particularités. (10 h 20)
Les représentants des milieux urbains de l'Outaouais, en
particulier des cinq municipalités regroupées dans la
Communauté urbaine de l'Outaouais, nous ont fait valoir, au cours de la
dernière année, qu'il ne suffirait pas que soit constitué
cet organisme régional de développement sous l'empire du plan mis
de l'avant par
le ministre responsable du développement régional. Ils ont
fait valoir qu'il faudrait, en outre, une structure appropriée pour la
promotion d'un développement économique plus diversifié
dans la région de l'Outaouais. On constate, en effet, que cette
région, qui, si l'on s'en remet uniquement aux statistiques officielles,
peut donner l'impression, parfois, d'être peut-être mieux nantie
que d'autres régions du Québec, n'est pas dans cette
situation.
En fait, il faut tenir compte des milieux urbains qui sont fortement
influencés par la grande importance du secteur de l'administration
publique dans la région. Mais dès que l'on quitte les
régions urbaines pour aller vers la partie rurale du territoire, et
cette partie est considérable, on s'aperçoit que le
développement économique est très inégal et qu'il
existe des zones nombreuses de sous-développement ou de stagnation qui
doivent solliciter l'attention des gouvernements. Mais, évidemment, le
développement économique se fait surtout dans les milieux urbains
et à partir de ceux-ci. Dans cette perspective, on nous a fait valoir
qu'il faudrait que la communauté, que la région de l'Outaouais
soit dotée d'un organisme capable d'assurer son développement
économique diversifié par-delà la place qu'occupe
l'administration publique, tant fédérale que provinciale, mais
encore davantage fédérale.
Les cinq municipalités qui forment la CUO sont hautement
favorables à ce passage du régime où on avait la SAO
à ce régime que j'appellerais à deux volets:
conférence du développement économico-social pour toute la
région, dans sa composante à la fois rurale et urbaine, et,
deuxièmement, une société ou un organisme de
développement économique centré davantage sur les
régions urbaines, mais n'excluant pas nécessairement la
participation des autres ou leur association à l'une ou l'autre forme
d'activité qui pourrait les intéresser. Alors, voilà
l'origine de ce projet de loi.
On s'est demandé où pourrait loger un nouvel organisme
susceptible d'être créé. Nous ne sommes pas à
l'époque où les gouvernements voudraient continuer à
multiplier les structures dans toutes les directions. La structurite nous a
habité assez longtemps. Je pense qu'aujourd'hui quand on peut
l'éviter on en est tous contents parce que, chaque fois qu'on
cède à cette manie, on crée pour les gouvernements des
obligations futures souvent imprévues, très coûteuses. Or,
dans ce cas-ci, il nous est apparu que la solution la plus logique serait de
faire en sorte que la responsabilité dont on nous avait parlé
incombe, au premier chef, à la Communauté urbaine de l'Outaouais.
On a pensé qu'il faudrait donner à la Communauté urbaine
de l'Outaouais des pouvoirs spéciaux en matière de promotion
économique de son territoire. C'est l'objet fondamental du projet de loi
75 et, en même temps que nous lui donnons ces pouvoirs, susciter sur son
territoire l'implantation d'entreprises et la venue de capitaux, favoriser la
réalisation de projets ayant un impact économique significatif,
établir des liens avec les organismes oeuvrant au développement
économique du territoire, mettre sur pied des groupes de concertation
sectorielle, etc., en même temps que nous lui donnons ces attributions,
nous voulons également lui rendre possible la création d'un
organisme de promotion économique à qui pourrait être
déléguées ces fonctions que nous allons attribuer, avec ce
projet de loi, à la Communauté urbaine de l'Outaouais.
Alors, les autres dispositions du projet de loi s'expliquent par
elles-mêmes. Il y en a une qui est très importante,
évidemment: celle en vertu de laquelle la Communauté urbaine de
l'Outaouais succède, à toutes fins administratives,
financières et juridiques, à la Société
d'aménagement de l'Outaouais et sera habilitée, en
conséquence, à assumer la succession de celle-ci, y compris,
évidemment, les actifs dont la Société
d'aménagement de l'Outaouais disposera au moment où se fera, de
manière définitive, le passage d'un régime à
l'autre.
Alors, voilà, M. le Président, pour l'essentiel. Je pense
que les pouvoirs que nous attribuerons à la Communauté urbaine de
l'Outaouais sont quelque peu inusités pour une communauté
urbaine. J'ai examiné les pouvoirs dont disposent la Communauté
urbaine de Montréal et la Communauté urbaine de Québec. On
ne trouve, dans les chartes de ces deux communautés urbaines, rien
d'aussi explicite concernant les attributions de ces communautés en
matière de développement économique. C'est parce qu'il est
pourvu à ces fins par des moyens différents dans les deux autres
grandes régions urbaines du Québec, mais dans ce cas-ci, il nous
est apparu que la Communauté urbaine de l'Outaouais serait l'organisme
le mieux indiqué pour assumer une telle responsabilité. Alors,
voilà pour l'essentiel. Je pense que nous aurons l'occasion, à
l'examen des dispositions particulières du projet de loi, de fournir
d'autres explications lorsqu'elles seront requises, mais je crois avoir dit le
principal, pour l'instant.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Abitibi-Ouest et critique de l'Opposition en
matière d'affaires municipales.
M. François Gendron
M. Gendron: Oui. M. le Président, moi aussi, je vais y
aller de quelques remarques préliminaires. D'abord, je suis très
heureux de vous saluer, les membres de la commission, puisque c'est la
première fois que j'ai l'occasion de venir, au niveau des nouvelles
responsabilités qui sont miennes, sans tuteur. J'ai eu l'occasion de
venir, il y a quelques semaines, en commission parlementaire, mais
accompagné de l'ex-porte-parole de l'Opposition officielle en
matière d'affaires municipales. Aujourd'hui, je me présente sans
tuteur. Alors, je suis très heureux de vous saluer...
M. Tremblay (Rimouski): J'ai hâte de voir les
performances.
M. Gendron: ...et de vous dire on s'arrangera, M. le
député de Rimouski et, également, de saluer le
personnel qui accompagne le ministre, que ce
soit M. Gagné, des Affaires municipales, M. Blanchet, que je
connais très bien, et les gens du cabinet politique du ministre des
Affaires municipales. On va essayer, tout au cours des travaux auxquels on sera
convoqués, d'être un collaborateur, comme je le suis toujours
quand il s'agit de l'intérêt public. Dans certains cas, c'est
évident qu'il s'agit de l'intérêt public. Ça nous
fera plaisir de collaborer, quand... C'est de même que nous verrons les
actions du ministre des Affaires municipales et de son gouvernement.
Plus spécifiquement, sur le projet de loi qui est devant nous,
dans les remarques préliminaires, je veux juste rappeler qu'on n'a aucun
problème, nous, de ce côté-ci comme de l'autre
côté, à fonctionner avec la spécificité de ce
projet de loi. J'entendais le ministre, il y a quelques minutes, disant qu'il
s'agit là d'un projet de loi qui, même s'il s'applique à
une communauté urbaine, va beaucoup plus loin que ce qu'on peut observer
dans celle de Montréal ou de Québec. Et il a tout à fait
raison. Nous aussi, on a fait cette évaluation. Des dispositions aussi
précises, aussi particulières, que nous verrons article par
article, nous ne les retrouvons pas lorsqu'on a à évaluer celles
de Montréal ou de Québec, mais on avait dit, le gouvernement
avait dit, les intervenants du milieu avaient dit qu'il s'agissait d'une
problématique tout à fait spécifique et
particulière. Nous la reconnaissons, nous la constatons, et on n'est pas
obligé d'être des autochtones de la place pour être capables
de constater ça. Je veux dire, ce n'est pas parce qu'on nous a fait
accroire que, n'ayant pas vécu dans l'Outaouais, on n'est pas capables
de comprendre la problématique. C'est un peu simpliste parce que,
à ce que je sache, le ministre des Affaires municipales connaît
tout aussi bien que ses collègues la problématique, et il n'est
pas un autochtone de la place, si vous me permettez l'expression entre
guillemets.
M. Ryan: Voisin immédiat.
M. Gendron: Voisin immédiat, mais, nous autres aussi, on
nous a toujours fait accroire qu'on était voisin immédiat. Je
pourrais déposer, M. le président de la commission, une
série de rapports où, quand on parle de l'ouest du Québec,
on a toujours cette mauvaise manie d'associer FAbitibi-Témiscamingue
à la région de l'Outaouais. Je me rappelle...
Une voix: Une mauvaise manie?
M. Gendron: Oui, une mauvaise manie, sur le plan du territoire,
parce que, dans le fond, compte tenu des mêmes problèmes que vous
connaissez, en termes de liaisons naturelles, quand bien même on ferait
accroire que l'Abitibi est automatiquement liée à l'Outaouais, ce
n'est pas vrai. Ce n'est pas vrai dans la réalité territoriale.
C'est vrai pour d'autres affaires, et là, je ne veux pas faire
référence à certains personnages de l'Outaouais, à
l'effet qu'on aurait été là avec nos gros sabots.
Moi, je me rappelle, pendant quatre ans, avec la direction des
études universitaires dans l'ouest québécois, M. Jean-R.
Messier, qui était le premier recteur de l'Université du
Québec dans l'Outaouais, et pendant quatre ans, j'ai siégé
comme commissaire étudiant. Alors, je ne dis pas que je connais autant
l'Outaouais que ces vénérables personnages, mais essayer de nous
faire accroire que l'Outaouais, pour nous, n'aura aucune réalité
par rapport à la réalité objective du Québec, je
veux dire, en tout cas, en ce qui me concerne, c'est démagogique,
ça ne correspond pas du tout à la réalité. J'ai eu
l'occasion d'aller à de multiples reprises dans la région de
l'Outaouais, d'y siéger comme commissaire étudiant et ailleurs.
Mais ça ne fait pas l'objet du projet de loi.
L'objet du projet de loi, tout ce que je vous dis dans les remarques
préliminaires, c'est que nous avons exprimé notre entier accord
lors de l'adoption du principe, et les quelques remarques que je voulais faire,
c'est que, effectivement, il s'agit d'une disposition très
spécifique, ce que nous créons. Ce qui a existé dans le
temps, qui s'appelait la Société d'aménagement de
l'Outaouais, avait sa raison d'être; je pense que la
Société d'aménagement de l'Outaouais a fait son travail au
moment où le gouvernement croyait qu'il était légitime
d'avoir un pendant parce qu'on appelait ça comme ça
ou un répondant de la Commission de la capitale nationale. (10 h 30)
Entre-temps, les réalités ne sont pas tout à fait
les mêmes. La réalité du territoire est la même,
mais, objectivement, les mandats et les missions qui avaient été
confiés à la Société d'aménagement de
l'Outaouais ont, au fil des ans, été modifiés, et
l'énergie que la SAO a dû déployer pour faire rayonner un
tant soit peu le Québec sur le territoire de la région de
l'Outaouais est moins évidente aujourd'hui, pour toutes sortes de
raisons: des équipements qu'ils n'avaient pas il y a quelques
années et qu'ils ont aujourd'hui, des infrastructures de services de
toute nature. Aussi, la présence de la Commission de la capitale
nationale, en termes d'interventions multiples et
répétées, s'est complètement
atténuée. Il n'y a plus le même niveau d'intervention de la
Commission de la capitale nationale, pour des raisons qu'on fait face à
un territoire qui est pas mal plus occupé aujourd'hui, en 1993, qu'il ne
l'était il y a 15, 20 ans et les disponibilités de territoire,
pour toutes sortes d'actions, de services, bons ou mauvais... Parce que, nous,
on n'est pas des gens qui avons des ornières ou une
visière pardon, dans la figure, puis parce que le drapeau est
rouge, tout est bon. Si je voulais faire de la politique, j'aurais une belle
occasion.
Je comprends un peu pourquoi, probablement, le député de
Hull n'est pas là, ce matin, parce que, s'il voulait revenir discuter
des énormités qu'il a énoncées lors de son
discours, on le ferait. Écoutez, quand on a le culot d'émettre
dans un communiqué que c'est plus de 50 000 personnes qui perdraient
leur emploi, advenant l'indépendance du Québec, c'est gros. C'est
même très gros. Même la commission Beaudry, qui a
été mandatée pour étudier ça, elle n'a pas
eu le courage, si
vous voulez appeler ça de même, entre guillements, de dire
de telles énormités. Lui, il a eu le courage. Ça ne le
gênait pas de dire ça. Personne n'a évoqué
ça; lui, il l'a fait. Alors, c'est évident que, si c'était
pour dire des choses comme ça, la discussion serait plus longue, parce
que c'est complètement faux.
Avoir également le culot de dire que, nous, on prétendrait
que la Commission de la capitale nationale a constamment nui au
développement de l'Outaouais; lui, il peut le dire moi, je n'ai
jamais dit ça. Moi, je n'ai jamais dit ça. Ça ne me fait
rien, par exemple, de redire ce que j'ai dit. Ce n'est pas parce que la CCN a
fait des choses intéressantes que, moi, je dis: Tout est beau et
parfait, puis il n'y a jamais eu de problèmes dans la région de
l'Outaouais. Écoutez, ce n'est pas moi qui ai créé la
commission Dorion. Ce n'est pas celui qui vous parle qui a créé
la commission Dorion. Si le député de Hull savait lire ce
dont je doute il serait capable de lire que la commission Dorion a dit
très clairement, il y a plusieurs années: Les interventions
répétées de la Commission de la capitale nationale, en
termes d'empiétement, ont créé des problèmes sur
l'intégrité du territoire québécois, ont
créé des problèmes concrets. Bon. Des gens pour qui
l'intégrité du territoire, ça ne réfère
à aucune notion, je comprends que ça ne les dérange pas.
Mais, nous, ça nous dérange. L'intégrité du
territoire québécois, pour des gens qui vivent au Québec,
puis qui ont la fierté de vivre au Québec... Et là, je ne
suis même pas dans des notions nationalistes, séparatistes,
souverainistes ou fédéralistes. Le Québec, en termes de
territoire, nous, ça nous tient à coeur. Et la commission Dorion
disait: Écoutez, il y a des empiétements qui sont
«dénonçables»; ce n'est pas celui qui vous parle qui
le faisait. Même chose, quand la commission Dorion disait: En plus des
empiétements, le développement de l'Outaouais souffre de
sous-développement chronique par rapport à l'Ontario, bien, c'est
parce qu'aujourd'hui on le constate par le projet de loi, qu'il y avait lieu de
mettre l'accent sur une diversification du milieu plus forte qu'uniquement...
L'apport important est très significatif, dans l'Outaouais. Je n'en
disconviens pas, de Pemployabilité, au niveau des nombreux postes de
travail que la Commission de la capitale nationale et le gouvernement
fédéral ont offerts aux citoyens de Hull.
Je ne peux pas aller plus loin sur le projet de loi comme tel, si ce
n'est que... Je suis convaincu que le ministre n'aura pas d'objection,
tantôt. Plutôt que de le faire à chaque article, je
souhaiterais, quand on sera rendu à l'article 1, avoir le temps de faire
des questions un peu plus larges, parce que l'article 1 est le coeur, sur les
personnels et les actifs, sur ce qui va arriver. À l'étude
article par article, on n'aura pas de problème à disposer de ce
projet de loi, mais, en conclusion, en remarques préliminaires, on n'a
pas changé de version parce qu'on est article par article. C'est un
projet de loi qui correspond à une volonté très
concertée, à peu près, de tous les intervenants du milieu,
quels qu'ils soient, à l'effet que le moment est venu de confier
à une nouvelle instance un mandat très, très précis
concernant la diversification de l'économie et une certaine forme de
promo- tion plus fine des particularités qu'offre la région
frontalière de l'Outaouais.
C'est évident que, dans ce sens-là, puisqu'il s'agit
d'envisager des formes de développement plus respectueuses des
particularités territoriales et des besoins de 1993, d'aucune
façon nous n'allons nous soustraire. Nous sommes en accord avec ces
dispositions-là, tout en remerciant très chaleureusement, et on
aura l'occasion de le faire, à la fin, les gens qui se sont
acquittés de leur mandat, au moment où c'était celui qu'on
prenait, au niveau de la SAO. Aujourd'hui, la SAO, on doit lui dire merci
beaucoup, puis adieu, puis bonne chance, mais on passe quand même
à une autre instance qui sera habilitée à exercer un
pouvoir très, très spécifique qui correspond très
bien à la réalité du territoire.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Avant d'appeler l'article 1, j'aimerais
permettre, s'il y a lieu, la présentation d'une motion
préliminaire. Il n'y a pas de motion préliminaire? M. le
ministre.
M. Ryan: II y a peut-être d'autres députés
qui voudraient intervenir, à ce moment-ci, M. le Président.
Le Président (M. Gauvin): Vous avez raison. Je vous
remercie de me le rappeler. M. le député de Pon-tiac.
M. Robert Middlemiss
M. Middlemiss: Merci, M. le Président. Ça va
être très court parce que le ministre ainsi que le critique, je
pense, ont très bien résumé la raison pour laquelle nous
sommes ici, aujourd'hui. je voudrais juste ajouter que ce projet de loi est le
fruit d'un large consensus, suite à la commission
bélan-ger-campeau, le comité outaouais. les gens de tous les
partis politiques, tous les gens impliqués, que ce soit au niveau
municipal, au niveau scolaire, se sont donné comme objectif... ils ont
dit: l'outaouais, il faut diversifier notre économie. ce n'est pas que
nous ne sommes pas heureux du sort qu'on a; heureusement que nous avons le
gouvernement fédéral qui donne à peu près 25 % des
emplois de la région; il y a un autre 25 % qui vient de l'entreprise
privée, du gouvernement ontarien, des commissions scolaires en ontario
ainsi que des municipalités en ontario qui permettent aux gens du
côté québécois de l'outaouais de travailler
là.
Ceci étant dit, nous voulons créer l'économie,
améliorer l'économie chez nous pour que plus de personnes
puissent travailler du côté québécois de la
région de la capitale nationale. Je dois dire aussi que la capitale
nationale, même si, à un moment donné, ils
s'immisçaient trop dans les affaires du gouvernement du Québec ou
le territoire du Québec, le fait qu'un jour, on a décidé
que le côté québécois faisait partie de la capitale
nationale, ça nous a permis non seulement de travailler pour le
gouvernement fédéral, mais aussi ils ont investi en construisant
des édifices du côté du Québec. Mainte-
nant, il y a 15 000 personnes qui travaillent sur le territoire
québécois: des gens de l'Ontario comme des gens du
Québec.
Donc, M. le Président, je pense qu'on a bien
résumé. La SAO, elle a joué son rôle, elle a
joué un rôle important. Il y a aussi, je pense, la CRO qui a
joué un rôle important. Je pense que c'est la première
communauté régionale urbaine de tout le Québec qui a
préparé son schéma d'aménagement, et avant d'avoir
notre schéma d'aménagement, c'est une des choses où la
Commission de la capitale nationale était extrêmement
tentée de planifier le territoire du Québec sans
nécessairement avoir la juridiction et le pouvoir de le faire. Donc, ce
projet de loi va nous permettre de nous donner les outils nécessaires
pour qu'on puisse, dans l'Outaouais québécois, diversifier notre
économie. Toutefois, on ne veut certainement pas perdre les emplois qui
nous sont disponibles, au niveau fédéral, comme dans l'entreprise
privée, dans la province voisine. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le ministre
délégué aux Transports et député de Pontiac.
Maintenant, je pense que M. le député de Papineau aimerait
intervenir, à ce moment-ci. M. le député.
M. Norman MacMillan
M. MacMillan: Merci, M. le Président. J'aimerais quand
même... On a mentionné tantôt l'absence de M. Lesage, qui
est, si on peut appeler ça comme ça, en congé de maladie
pour les quatre prochaines semaines. Alors, c'est la raison pour laquelle il
n'est pas ici, ce matin. Et j'aimerais prendre l'occasion pour rectifier un
peu... Quand j'ai vu M. Gagné, ce matin, ça m'a fait plaisir de
le voir parce que, la semaine passée, dans le débat qu'on a eu
à l'Assemblée nationale... Je suis très déçu
que votre collègue de Jonquière ne soit pas ici; il disait que le
député de l'Outaouais n'avait pas défendu la
Société d'aménagement de l'Outaouais. Alors, j'ai un bon
témoin ici, vous pourriez lui demander les chicanes et les batailles
qu'on a eues pour défendre la Société d'aménagement
de l'Outaouais. Ça me donne la chance de pouvoir le dire pour la
première fois publiquement, qu'on a eu des bons mots ensemble. Le
résultat de tout ça, c'est que la Société
d'aménagement de l'Outaouais, moi, dans mon for intérieur, je
pense qu'elle avait rempli son mandat. Il fallait changer, quand même, le
futur de la région de l'Outaouais. On peut parler de
fédéralistes, on peut parler de souverainistes, on n'a pas
à se regarder, on le sait en maudit que, moi, je suis un
fédéraliste ultra comme tout le monde me dit: Vous, vous
êtes un souverainiste. Mais chez nous, dans l'Outaouais, on a voulu se
regrouper, même avec les souverainistes, au comité Outaouais, avec
des Marcotte, des anciens fédéralistes comme Rocheleau
même, qui se sont rencontrés dans plusieurs rencontres dans la
région de l'Outaouais pour en venir à une conclusion que,
l'Outaouais, nous avions besoin d'une société de diversification,
et en même temps, nous avons eu la chance d'avoir aussi la réforme
Picotte. (10 h 40)
Je dois dire que la première région du Québec qui a
réussi à regrouper tous les gens au Conseil régional de
développement et former son comité, c'est l'Outaouais, et nous
avons été la première région. On n'a pas
nommé notre délégué régional encore, mais
ça s'en vient. Je dois vous dire que je veux profiter de l'occasion pour
remercier M. Séguin je pense qu'on a oublié tantôt
de le mentionner et les gens qui ont siégé de nombreuses
années sur le conseil d'administration, les remercier des années
de service pour aider au développement de nos régions, qui
continue. Grâce à ce projet de loi là, je suis sûr
que l'Outaouais, encore une fois, qui est la troisième région
d'importance au Québec, va se prendre en main. Je pense que c'est le but
de notre gouvernement que ça soit pris dans les régions. La
décentralisation, c'est important pour nous dans l'Outaouais et c'est un
début avec la société de diversification. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le
député de Papineau. Est-ce que d'autres membres aimeraient
intervenir à ce moment-ci? Donc, je rappelle que nous sommes à la
période de présentation des motions préliminaires. Il ne
semble pas y en avoir. Donc, avec l'accord des membres de la commission, on
pourrait appeler l'article 1 du projet de loi 75. L'article 1, M. le
ministre.
Étude détaillée Loi sur la
Communauté urbaine de l'Outaouais
Compétence de la Communauté en
matière de promotion économique
M. Ryan: Alors, dans la loi actuelle de la Communauté
urbaine de l'Outaouais que nous avons refaite, je pense que c'est en 1991
1991 que nous avons refait la loi de la Communauté urbaine de
l'Outaouais? toujours au gouvernement actuel, évidemment, nous
avons défini des pouvoirs de la Communauté urbaine, aux articles
84, 84.1, 84.2 et 84.3. Ces pouvoirs essentiellement sont les suivants. La
Communauté a le mandat d'assurer la facturation et l'envoi des comptes
de taxes; l'assainissement des eaux et l'alimentation en eau potable;
l'élimination, la récupération et le recyclage des
déchets, et les tâches reliées à la
préparation du schéma d'aménagement, en vertu de la Loi
sur l'aménagement et l'urbanisme; certaines tâches reliées
à la Loi sur la fiscalité municipale. Également,
conditions d'aménagement reliées aux lacs et aux cours d'eau dans
la région: c'est le pouvoir de procéder à un recensement
si elle le juge opportun, ce qui n'a pas été fait jusqu'à
maintenant. Mais la Communauté urbaine ne dispose pas de pouvoirs
spéciaux en matière de promotion économique du
territoire.
L'objet des amendements que nous proposons, à l'article 1 du
projet de loi, vise précisément à enrichir
les compétences de la Communauté de manière qu'elle
puisse s'adonner à la promotion de l'essor et de la diversification de
l'économie de sa région. À cette fin, on lui donne les
attributions suivantes: susciter sur son territoire l'implantation
d'entreprises et la venue de capitaux, favoriser la réalisation de
projets ayant un impact économique significatif. Nous savons tous que
toutes les régions urbaines importantes ont de tels organismes, des
organismes de promotion économique, de promotion de développement
industriel qu'on les appelle du nom qu'on voudra. La plupart des
régions urbaines, même moyennes ou modestes, du Québec ont
de tels organismes à leur service. Alors, ici, je pense que c'est normal
que les autorités municipales, surtout quand elles sont
regroupées dans une communauté urbaine, puissent envisager des
initiatives en vue de susciter l'implantation d'entreprises et la venue de
capitaux sur le territoire de la Communauté, c'est-à-dire de
l'une ou l'autre des municipalités qui la forment. Le territoire
n'existe pas dans l'air, c'est le territoire des municipalités
regroupées dans la Communauté.
Deuxièmement, promouvoir sur les marchés extérieurs
les biens et les services produits sur son territoire. Troisièmement,
établir des liens avec les organismes oeuvrant au développement
économique du territoire, en particulier, cela va de soi, avec le
Conseil de développement économique régional et tout autre
organisme intéressé, y compris, évidemment, les organismes
qui peuvent oeuvrer de l'autre côté de la frontière, parce
que des échanges entre le Québec et l'Ontario, non seulement au
plan de l'administration publique mais également au plan des entreprises
privées, sont très élevés, et c'est
nécessaire qu'il y ait de notre côté un organisme pour
veiller au grain. Finalement, on lui donnerait également la
possibilité de mettre sur pied des groupes de concertation sectoriels en
vue d'établir les priorités d'intervention.
Je pense qu'il y a une idée qui est un petit peu
évacuée dans cette enumeration, qui était présente
dans le rapport du comité Beaudry, c'est l'idée de mettre sur
pied un plan de développement économique régional. Il n'y
a rien ici qui empêche de le faire. Il n'y a rien qui empêche de le
faire, mais fixer ça comme objectif précis, c'est toujours
embêtant. En matière économique, là, ça
change tellement souvent, et la conjoncture est tellement aléatoire,
tellement susceptible d'être influencée par des facteurs
imprévisibles que, si on met ça de manière trop rigide, je
pense qu'on n'aide personne, et on crée une contrainte qui risque
d'être artificielle.
M. Gendron: Je pense que M. le ministre ne m'en voudra pas,
j'ai... Vous faisiez...
Le Président (M. Gauvin): M. le député
d'Abiti-bi-Ouest, oui.
M. Gendron: Oui. Vous faisiez référence
spécifiquement à quoi, là, quand on fixe... Je vous ai
perdu juste quelques secondes et je ne veux pas...
M. Ryan: Le plan de développement... M. Gendron:
O.K.
M. Ryan: On n'indique pas tel quel: Vous devrez faire un plan de
développement. Il ne faut pas oublier que c'est une communauté
urbaine. Ce n'est pas nécessairement son rôle de prendre la charge
de faire un plan de développement. Elle va participer, elle va
collaborer. Le plan pourrait se faire de bien des manières. Le
gouvernement peut en avoir un pour la région; la ville de Hull ou de
Gatineau peut avoir son plan également. Il ne faut pas aller trop dans
les détails parce que ça devient une activité de
régence, à ce moment-là, trop poussée. Alors,
voilà pour l'essentiel. Je ne pense pas qu'on ait oublié de volet
important. Il y a le deuxième aspect. Sur la base de ces attributions
qu'elle posséderait, la Communauté urbaine aurait la
faculté de créer un organisme de promotion économique pour
lui déléguer, en tout ou en partie, les compétences
prévues dans l'article que nous discutons; elle pourrait
également lui accorder, aux conditions qu'elle déterminerait, les
fonds nécessaires à l'exercice de cette compétence. Nous
savons tous... Là, je vais prendre un exemple dans la région
d'Argenteuil. Nous avons un conseil d'expansion économique qui est
formé avec la participation des principales municipalités
intéressées; ce n'est pas un organisme de la Communauté,
de la municipalité régionale de comté, mais c'est un
organisme auquel participent une dizaine de municipalités
immédiatement intéressées. Chacune fournit sa
contribution, évidemment, pour assurer le fonctionnement de l'organisme,
et celui-ci travaille à procurer de l'activité de
développement, qui peut atterrir dans l'une ou l'autre des
municipalités, selon, au bout du compte, la volonté de
l'investisseur. Alors, voilà, on donnerait ce pouvoir-là
également à la Communauté urbaine. Je pense avoir
résumé, M. le Président, l'essentiel de ce qui est contenu
dans l'article 1 du projet de loi.
Le Président (M. Gauvin): M. le député
d'Abiti-bi-Ouest, en rapport avec l'article 1, est-ce que...
M. Gendron: Si?
Le Président (M. Gauvin): ...vous avez...
M. Gendron: Si quoi?
Le Président (M. Gauvin): En rapport avec l'article 1.
M. Gendron: Oui, oui, j'ai des commentaires. Effectivement, je
pense que le ministre vient de faire une présentation, qui, en tout cas,
en ce qui nous concerne, correspond à la compréhension que nous
avions de l'article 1. Je voudrais tout simplement rappeler aux membres de la
commission qu'il est important de convenir qu'il s'agit effectivement d'une
compétence particulière, spécifique. Lorsqu'on dit: C'est
la loi de la
Communauté urbaine qui est modifiée, mais c'est la Loi de
la Communauté urbaine de l'Outaouais, et dans ce sens-là, nous,
en tout cas, et c'est parce que j'insiste, ça ne nous faisait pas
problème de convenir que c'est certain que, si on veut offrir plus de
possibilités à la Communauté urbaine d'être un agent
promotionnel qui agira d'une façon plus forte et plus spécifique
sur la nécessité d'une promotion qui faciliterait ou
éventuellement, parce que, en règle générale, c'est
de même que ça se passe l'essor futur de la
Communauté et sa diversification, ou la diversification de la
Communauté sur le plan de son économie du milieu, il faut avoir
des modalités plus larges que ce qu'on retrouvait à l'article
84.3, qui parle des mandats traditionnels qu'on dévolue aux autres
communautés urbaines, et le ministre l'a rappelé avec rectitude.
(10 h 50)
Ce qu'il y a de correct ou d'intéressant dans l'article, en ce
qui nous concerne, c'est qu'on n'établit pas d'une façon
très fine, très précise comment les agents du milieu
devront effectivement s'acquitter de cette nouvelle responsabilité. Moi,
en ce qui me concerne, c'est une dimension intéressante de ne pas penser
que, dans un projet de loi, il faut être en mesure d'y aller de toutes
les précisions spécifiques, si on veut laisser cette marge de
manoeuvre aux intervenants du milieu qui auront, eux, à la
lumière de leur expertise, de leur compétence ou de la
façon dont ils entrevoient plus spécifiquement les
éléments de diversification, les précisions à y
être apportées. Ce n'est pas parce qu'on confie le mandat à
la Communauté sur son territoire qu'automatiquement nous avons là
le plan idéal, nous avons là les recettes idéales qui
permettront de conclure. Mais il me semble que c'était requis de
l'encadrer, de le permettre spécifiquement, afin que la
Communauté puisse faire cette promotion, cet élargissement et
qu'elle puisse susciter, sur l'ensemble du territoire, l'arrivée
éventuelle d'un certain nombre d'entreprises qui auront plus de
rayonnement concernant l'objectif premier qu'on leur donne, c'est-à-dire
une diversification de l'économie, pour que vous soyez moins
dépendants d'une seule forme de développement intéressant,
je le sais, qui est l'emploi créé par d'autres. Mais ça ne
fait pas des enfants forts, si on n'a pas plus de caractère autonome du
milieu. Moi, je pense que les explications du ministre nous satisfont et
répondent à nos objectifs.
Dernier élément, que la Communauté urbaine puisse
créer un organisme de promotion, c'est aussi une disposition
légitime. Si elle décide de ne pas le faire elle-même,
qu'elle ait le mandat, dans la loi, de confier à quelqu'un d'autre la
responsabilité qui lui est imputée en vertu de 84.4, il en va de
soi. Il y a peut-être juste une petite affaire, le ministre a dit: Elle
pourrait allouer à l'organisme mandataire l'argent requis. Là, il
me semble que c'est plus obligatoire que ça: dès qu'elle le
crée, elle aura l'obligation de donner le fric. Alors, ce n'est pas
conditionnel; c'est marqué «elle lui alloue l'argent
requis». Bien non, ce n'est pas obligatoire de créer quelqu'un
d'autre, ça je le sais, mais dès qu'elle mandate un tiers, moi,
ce que je comprends de l'ajout à 84.5, c'est qu'elle aura l'obligation
d'allouer les fonds à celui à qui elle délègue la
responsabilité. C'est bien ça, M. le ministre?
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Ryan: Oui. Dans la mesure qu'elle jugera
nécessaire.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce qu'il y a d'autres
membres de la commission qui aimeraient faire des commentaires au sujet de
l'article 1 du projet de loi 75? Donc, est-ce que l'article 1 est adopté
dans son ensemble?
M. Gendron: Quant à nous, oui.
Le Président (M. Gauvin): Article 1, adopté dans
son ensemble. J'appelle l'article 2, M. le ministre.
Modifications de concordance
M. Ryan: L'article 2 vise l'abrogation du titre III de la loi de
la Communauté urbaine de l'Outaouais. Le titre III embrasse les articles
200 à 232 et traite explicitement de la Société
d'aménagement de l'Outaouais. Comme nous en prévoyons la
dissolution, il est normal que ce titre soit appelé à
disparaître.
Le Président (M. Gauvin): M. le député
d'Abiti-bi-Ouest, des commentaires au sujet de l'article 2?
M. Gendron: C'est évident. C'est évident que le
titre doit sauter, ça n'existe plus.
Le Président (M. Gauvin): L'article 2 est adopté.
J'appelle l'article 3. Est-ce que M. le ministre aimerait que j'en fasse la
lecture ou...
M. Ryan: L'article 3? Libre à vous, M. le
Président. Je pense que c'est un article de concordance, finalement, qui
n'exige peut-être pas une lecture de votre part.
Le Président (M. Gauvin): Article 3, M. le
député d'Abitibi-Ouest, des commentaires?
M. Gendron: Non. Même point de vue, c'est un article de
concordance.
Le Président (M. Gauvin): De concordance. Donc, l'article
3 est adopté?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Gauvin): Adopté. J'appelle, M. le
ministre, l'article 4.
M. Ryan: Je pense pouvoir dire la même chose de l'article
4, M. le Président. Il s'agit ici de disposi-
tions de concordance pour faire disparaître la
référence à un organisme qui n'existera plus.
Le Président (M. Gauvin): M. le député
d'Abiti-bi-Ouest.
M. Gendron: Même analyse.
Le Président (M. Gauvin): L'article 4 est adopté.
J'appelle l'article 5.
M. Ryan: L'article 5 prévoyait des possibilités
pour la SAO de conclure des ententes sur les modalités et conditions de
transfert d'un immeuble appartenant à une municipalité, en faveur
de la SAO. Comme la SAO n'existera plus, ce pouvoir-là n'est plus
nécessaire. Nous proposons, en conséquence, l'abrogation de
l'article 263.
Le Président (M. Gauvin): Donc, l'article 5 est
adopté. J'appelle l'article 6.
M. Ryan: L'article 6 est de même nature. L'article 266 de
la loi actuelle donne le droit à la SAO de demander à une
municipalité de modifier ses règlements d'urbanisme. Comme la SAO
n'existera plus, ce pouvoir doit être abrogé.
Le Président (M. Gauvin): M. le député
d'Abiti-bi-Ouest.
M. Gendron: Un instant, s'il vous plaît. Adopté.
Le Président (M. Gauvin): L'article 6 étant
adopté, j'appelle l'article 7. M. le ministre.
M. Ryan: L'article 7 vise l'annexe B de la Loi sur la
Communauté urbaine de l'Outaouais. Dans cette annexe, on donne une
description du territoire desservi par la SAO. Comme la SAO n'existera plus,
cette annexe deviendrait complètement superflue.
Le Président (M. Gauvin): M. le député
d'Abiti-bi-Ouest, l'article 7 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): J'appelle l'article 8. M. le
ministre.
Charte de la langue française
M. Ryan: L'article 8 vise une disposition de la Charte de la
langue française où l'on trouve une mention de la
Société d'aménagement de l'Outaouais. À l'annexe A
de la Charte de la langue française, on trouve une enumeration des
organismes qu'embrasse l'expression «l'administration». Et dans
cette enumeration, on retrouve, à l'alinéa a, entre autres
organismes, la Société d'aménagement de l'Outaouais. On
ferait disparaître cette mention, vu que la Société
n'existera plus.
M. Gendron: C'est requis.
Le Président (M. Gauvin): Donc, l'article 8 est
adopté.
M. Gendron: Adopté.
Dispositions générales
Le Président (M. Gauvin): Et je crois comprendre, M. le
ministre, que vous avez un amendement à présenter. Le nouvel
article 8.1.
M. Ryan: Je ne sais pas si l'amendement vous a été
distribué. Vous l'avez également?
Le Président (M. Gauvin): Donc, les membres de la
commission ont une copie de l'amendement.
M. Ryan: Voulez-vous en donner lecture, M. le
Président?
Le Président (M. Gauvin): Oui, volontiers. L'amendement,
c'est d'introduire l'article 8.1, qui se lit comme suit: Le projet de loi 75
est amendé par l'insertion, après l'article 8, du suivant:
«8.1 Tout décret relatif au régime de retraite du
président de la Société d'aménagement de
l'Outaouais qui est en vigueur le 30 juin 1993 le demeure après cette
date, malgré l'abrogation de l'article 204 de la Loi sur la
Communauté urbaine de l'Outaouais par l'article 2 de la présente
loi, jusqu'à ce qu'il soit abrogé ou que son objet soit
accompli.»
Est-ce que M. le ministre a des explications additionnelles à
l'amendement?
M. Ryan: Le nouvel article 8.1 fait en sorte que, si le
décret 2660-76 du 4 août 1976 est toujours en vigueur le 30 juin
1993, il continuera d'avoir effet jusqu'à ce qu'il soit abrogé ou
que son objet soit accompli. Il s'agit du décret qui a établi le
régime de retraite du premier président, le premier P.-D.G. de la
SAO, M. Antoine Grégoire.
M. Gendron: Voulez-vous m'excuser une seconde, M. le
Président? Ce n'est pas...
M. Ryan: Cet article est nécessaire. (11 heures)
M. Gendron: Excusez, M. le ministre. Si ça ne vous fait
rien... C'est parce que je ne suis pas capable de comprendre. Là, on est
sur le sens de l'article 8.1, mais on greffe ça où, et pourquoi
ça arrive là? J'aimerais que vous m'expliquiez ça avant.
Je ne suis pas capable de suivre, pourquoi on arrive avec cet article-là
tout de suite, sans parler du fond, M. le ministre, là. Je n'ai pas
d'objection avec vous, là. Je veux savoir s'il y
a moyen de situer ça un peu plus, pour que je puisse saisir et
comprendre. 8.1, habituellement, c'est suite à un article 8, et je ne
vois pas l'article 8, et...
M. Ryan: Non, pas nécessairement. C'est là qu'il y
a peut-être une méprise entre nous.
M. Gendron: Bien, c'est pour ça que j'aimerais que
quelqu'un nous explique, là.
M. Ryan: On aurait pu le mettre en 9.1.
M. Gendron: O.K. Alors, expliquez-moi pourquoi ça vient
là.
M. Ryan: Là, finalement, on va avoir une disposition en 9
regardant la succession.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Mais ça, ici, ce n'est pas exactement
relié à la succession. C'est une série d'obligations
qu'avait contractées le gouvernement en vertu d'un décret
arrêté en 1976, et comme on abroge l'article 204 de la Loi sur la
Communauté urbaine de l'Outaouais, s'il n'y avait pas de mention
expresse, ici, ce décret-là se trouverait à tomber en
même temps. Peut-être que M. Carrier, qui m'accompagne, pourra
fournir une explication additionnelle, si celie que j'ai fournie ne
paraît pas suffisamment claire au député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Un instant.
M. Ryan: C'est qu'on a aboli tout ce qui regarde laSAO, 200
à 232...
Une voix: C'est ça.
M. Ryan: ...on a aboli l'article 204. Il faudrait peut-être
qu'on le regarde une minute, pour être bien sûr qu'on se
comprend.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce qu'on permet à M.
Carrier d'ajouter de l'information?
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: On va juste vérifier notre article, M. le
Président.
M. Gendron: Oui, j'y suis, là. C'est toute la section II,
Composition et fonctionnement...
M. Ryan: Exactement.
M. Gendron: ...de la SAO qu'on a éliminée...
M. Ryan: C'est ça.
M. Gendron: ...avec l'adoption de l'article 2 du présent
projet de loi.
M. Ryan: Dans son grand souci de justice, notre service juridique
a constaté qu'il y avait un paragraphe dans l'article 204 qui
prévoit que le gouvernement fixe le traitement et les autres conditions
de travail du président-directeur général. Alors, comme on
abroge tout cet article, si on n'avait pas une disposition spéciale ici,
le décret qui avait fixé les conditions de retraite du
président-directeur général se trouverait à
être abrogé par implication, et on commettrait une injustice
envers la personne qui était visée par ce décret. La
disposition que nous ajoutons vise à assurer le respect des droits.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
complète...
M. Gendron: Pour ce qui est de l'article, c'est très
clair. Par contre, j'aimerais revenir sur le fond. Sans aucun jugement de
quelque nature que ce soit, il faut convenir qu'il s'agit d'une disposition
particulière, spécifique. Est-ce à dire qu'il y a un
problème? Il faut comprendre le fond. Alors, pourquoi met-on cette
disposition-là? Je comprends bien que c'est pour permettre que le
régime de retraite du président de la Société
d'aménagement continue à être en vigueur, pour une
société qui n'existe plus. Donc, là, j'ai besoin
d'explications. J'ai besoin d'explications. Est-ce que le législateur
avait prévu qu'effectivement, indépendamment de la continuation
ou pas de la Société d'aménagement... C'est évident
que, s'il y avait un régime de retraite qui était prévu
à la SAO, affecté spécifiquement au poste de
président, si on veut que ce régime de retraite continue à
être en vigueur, qui va y pourvoir? Les sommes de l'employeur? Comment
ça va fonctionner? Est-ce que le président-directeur
général de la SAO qui n'existe plus va continuer automatiquement
dans la nouvelle société à exercer des fonctions?
J'aimerais qu'on me donne des explications, pourquoi cette disposition.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, je ne détesterais pas
demander... Ce n'est pas souvent qu'on a la visite du sous-ministre des
Affaires municipales aux commissions parlementaires qui étudient des
projets de loi. Ce n'est pas par indifférence, parce qu'il fait bien
confiance à son ministre et aux conseillers juridiques qui
l'accompagnent, mais on a le grand plaisir de l'avoir ce matin. M. le
sous-ministre, M. Florent Gagné, a suivi de près le cheminement
de la Société d'aménagement de l'Outaouais au cours des
années. Il est peut-être celui parmi nous qui peut
témoigner de la plus grande continuité dans
l'intérêt qu'il a porté à ce dossier.
Peut-être qu'il pourrait nous expliquer avec plus de précision cet
article en particulier, à la lumière, notamment, des questions
qui préoccupent le député d'Abitibi-Ouest. Alors, je
souhaite la bienvenue à M. Gagné parmi nous. Je vous dis qu'il
est toujours bienvenu aux commissions parle-
mentaires. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gauvin): M. Florent Gagné,
sous-ministre aux Affaires municipales. M. Gagné.
M. Gagné (Florent): Merci, M. le ministre, pour ces propos
introductifs. Il s'agit ici d'un article qui est nécessité par le
fait que le seul bénéficiaire du régime dont on parle, M.
Grégoire, le premier président, n'a pas pris et, en toute
vraisemblance, n'aura pas pris sa retraite au 30 juin prochain. Alors, s'il
avait pris sa retraite avant le 30 juin, la Société
d'aménagement de l'Outaouais aurait été obligée de
donner suite au décret qui en est un d'indexation de son fonds de
retraite qu'il a déjà cumulé au temps où il
était président. Et le décret dit: Au moment de la prise
de la retraite, la Société d'aménagement se chargera de
l'indexation du fonds de retraite. Alors, comme ce geste-là n'est pas
susceptible de se poser ou d'être posé par le principal
intéressé d'ici au 30 juin, il faut prévoir dans la loi
qui sera responsable de donner suite à ce décret après le
30 juin. Et c'est la CUO, étant donné que c'est l'organisme qui
succède, à toutes fins utiles, à la Société
d'aménagement de l'Outaouais, c'est la CUO, donc, qui devra donner suite
au décret au moment où M. Grégoire choisira de prendre sa
retraite, ce qui peut être dans six mois, dans un an, je n'en sais rien
du tout, d'où la nécessité de cet article.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. Gagné. M. le
ministre, avez-vous des choses à ajouter à ces commentaires? M.
le député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Non, parce que c'est très, très clair,
très précis.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que l'amendement qui
introduit l'article 8.1 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Donc, l'article 8.1 est
adopté. J'appelle l'article 9. M. le ministre.
M. Gendron: Juste une seconde. Si le ministre n'a pas
d'objection, à ce moment-là, parce que, moi, j'avais
indiqué que j'aurais un certain nombre de questions sur les actifs, le
personnel et tout ça. Alors, avant d'aller, parce que c'est le dernier
moment que j'ai pour le fairej'avais le choix, à l'article 2 ou
l'article 9 j'aimerais le faire à ce moment-ci. Alors, comme
question générale, la première, bien sûr, c'est que,
sans retourner au rapport annuel de la Société
d'aménagement, il y a dans ce rapport-là un certain nombre
d'indications concernant les mouvements d'effectif. Ma première
question, très concrètement: Est-ce que le ministre peut nous
faire un rapport assez précis de ce qui arrive à partir de demain
matin, juste pour fins d'exemple, parce qu'on va sanctionner article par
article dans pas grand temps? Qu'est-ce qui arrive concrètement au
personnel, directeur général, cadres supérieurs, personnel
syndiqué, non syndiqué? J'aimerais qu'il me fasse un portrait
d'aujourd'hui. Aujourd'hui, c'est quoi, le portrait exact des effectifs et
après l'adoption de la loi, c'est quoi le portrait exact des effectifs
de la SAO? On ne peut pas, je pense, ne pas être sensible à cette
réalité du personnel, parce que ce n'est quand même pas lui
qui a décidé de se saborder lui-même. Puisqu'il s'agit d'un
geste du législateur, il est important d'en connaître les effets
pour elles et eux. Dans ce sens-là, j'aimerais que le ministre, pour la
première partie... Après ça, j'aurai une autre question
plus spécifiquement sur les actifs. Qu'est-ce qui se passe?
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Ryan: Pour la première partie, je voudrais rappeler les
décisions qui ont été prises par le gouvernement et
communiquées à la SAO au cours des derniers mois. Le gouvernement
a décidé, en novembre ou décembre dernier je n'ai
pas la date précise, on pourra la ressortir de mettre fin
à l'existence de la SAO et il a communiqué, à ce
moment-là, à la SAO, la volonté qu'il avait
arrêtée de procéder de cette manière. Nous avions
demandé à la SAO d'aviser les membres de son personnel avant la
fin de l'année 1992 des décisions qui allaient être
appliquées au cours des semaines qui allaient suivre. Un
complément de cette décision veut que toute activité de la
SAO soit appelée à cesser au 30 juin 1993. Or, la période
a été donnée pour assurer la transition. (11 h 10)
M. Séguin devait voir à prévenir ses collaborateurs
des décisions prises par le gouvernement, discuter des modalités
de cessation d'emploi ou de mise à la retraite, etc. Comme il nous
accompagne ce matin, il serait peut-être bon que M. Séguin nous
dise un petit peu comment il a procédé là-dedans,
où nous en sommes exactement. Avant de vous demander de l'inviter
à le faire, M. le Président, je voudrais profiter de l'occasion
pour souligner le travail éminemment engagé, efficace et
inspiré des plus hautes notions du bien public que M. Séguin a
consacré au service de la Société d'aménagement de
l'Outaouais depuis 1987. Il s'était vu attribuer un premier mandat
à titre de président-directeur général de la SAO en
1987. Ce mandat fut reconduit en 1990 pour une nouvelle durée de trois
ans, et je pense qu'on peut être reconnaissant à M. Séguin
de la manière digne, toujours courtoise, toujours empreinte, encore une
fois, du souci du bien général dont il a assuré la
direction de la SAO pendant cette période extrêmement difficile
extrêmement difficile. Alors, je salue tout
particulièrement M. Séguin. Je pense qu'il va être en
mesure de fournir à cette partie de la question du député
des éléments de réponse contenant tout ce qu'on peut
souhaiter savoir, d'intérêt public.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le ministre. Donc, on
invite M. Jean-Marie Séguin, président-directeur
général de la SAO, à compléter ces
réponses.
M. Séguin (Jean-Marie): M. le Président,
premièrement, je remercie M. le ministre pour ses bons mots. Pour
répondre à la question de M. le député
d'Abitibi-Ouest, c'est depuis le mois de septembre dernier que les maires du
territoire de la Communauté urbaine de l'Outaouais ont eu des
discussions avec le ministre, qui faisaient suite aussi à ce concensus
du comité Outaouais de voir remplacer, éventuellement, la SAO par
une société de diversification économique. Alors, suite
à ça, les membres du conseil d'administration de la SAO, conseil
qui est composé de 7 personnes 1 P.-D.G. et 6 citoyens de
l'Outaouais leur mandat étant expiré au mois d'août
dernier, il était encore en fonction jusqu'à la nomination d'un
successeur. Pour assurer une transition vers cette nouvelle structure, le
ministre des Affaires municipales a accepté de nommer les 5 maires du
territoire de la CUO au conseil d'administration, ainsi qu'un préfet, le
préfet de la MRC de Pontiac. Alors, ces gens-là, depuis le 15
décembre, sont membres du conseil d'administration dans le but de
prendre la relève avec une société de diversification
qu'ils verront à créer à la table de la Communauté
urbaine.
Maintenant, nous savions que la SAO était appelée à
disparaître et nous voulions agir d'une façon très humaine
avec notre personnel. Il faut se rappeler que, depuis 1986, il y a eu beaucoup
d'abolitions de postes à la SAO, mais ça s'est toujours fait
d'une façon civilisée. Alors, nous avions 14 personnes dont les
postes ont tous été abolis, effectif le 2 janvier 1993. Au moment
où je vous parle, je suis le seul employé, si on veut,
officiellement de la SAO et j'ai 2 contractuelles: une adjointe administrative
et une commis de bureau. De quelle façon on s'est séparé
de nos ex-employés? D'abord, nous leur avons donné trois mois
d'avis. Inutile de vous dire que ce n'était pas une grosse surprise pour
eux, sauf qu'il y avait une condition dans les trois mois d'avis. Si, pendant
ces trois mois-là, ils se trouvaient une autre position, on était
d'accord à leur monnayer 50% du temps qui restait dans les trois mois.
En plus, ils ont eu une prime de séparation équivalant à
un mois de salaire par année de service, maximum 10 mois. Il est clair
aussi que le fonds de retraite pour lequel on a donné un avis de
terminaison à la Régie des rentes, il est clair, cependant, que
ce fonds de retraite là est garanti. Ils ont un régime de
retraite à prestations déterminées qui est un peu plus que
comparable à celui de la fonction publique québécoise.
Quant à votre question en relation avec les syndicats, je dois
vous avouer que, depuis qu'on s'est séparé des parcs industriels
et de l'aéroport, il y a déjà deux ans, ça mettait
fin automatiquement au syndicat de cols bleus. Et depuis qu'il restait 14
employés, dont 6 qui étaient des postes syndicaux,
eux-mêmes, il y a déjà un an et demi, avaient
demandé la discréditation syndicale. Alors, il n'y avait plus de
syndicat au moment de leur départ, le 2 janvier 1993.
Le Président (M. Gauvin): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je ne pense pas qu'il y ait objection à y
aller d'une couple de questions additionnelles, pour ne pas se perdre.
D'accord?
Le Président (M. Gauvin): Oui, Oui. Allez.
M. Gendron: Je vous remercie, M. Séguin, de vos
explications. C'est très, très clair, très précis.
Quand vous dites: Je suis le seul employé qui est demeuré.
Exemple concret, s'il y a une rémunération, qui vous la verse?
C'est encore la SAO, au moment où on se parle?
M. Séguin: C'est à dire que, lorsque la
décision a été prise que le gouvernement s'orientait vers
la fermeture, nous avions prévu des engagements financiers pour certains
dossiers ou certaines études dont nous n'avions pas encore donné
les contrats. Alors, en résumé, c'est qu'on a
récupéré ces engagements-là pour nous permettre de
survivre financièrement jusqu'au 30 juin avec le budget de
l'année 1992-1993.
M. Gendron: Mais est-ce que ça signifie que vous avez dit
que, d'ici le 1er juillet... Parce que, selon les modalités de
l'application de la loi, la disparition en bonne et due forme, sur le plan
légal en tout cas là, de la SAO, c'est le 1er juillet. Est-ce
que, d'ici le 1er juillet, il y aurait vous, plus, comme vous l'avez
mentionné tantôt, 2 contractuels qui demeureraient en fonction
à la SAO?
M. Séguin: C'est ça. Maintenant, actuellement, nous
avons... C'est exact, ce que vous... Il y a moi avec 2 contractuels. Ce conseil
d'administration là, qui est composé des maires, en fin de
compte, qui sont les personnes qui vont prendre la relève, nous avons
déjà donné un mandat pour planifier, établir le
plan stratégique de la société de diversification, sa
composition, son organigramme et il y a... Indirectement, c'est ce
conseil-là qui, d'ici le 30 juin, pose des gestes concrets si on veut
que, le 1er juillet, le conseil de la Communauté urbaine de l'Outaouais
puisse se réunir et sanctionner une formule de société de
diversification.
M. Gendron: Est-ce que vous croyez, juste une évaluation,
qu'effectivement les deux contractuels qui vont demeurer en service jusqu'au
1er juillet auront, effectivement, des mandats précis, des choses
à exécuter, ou bien si c'est une période d'attente?
M. Séguin: Ah! non. Définitivement, les deux qui
sont à notre service dans le moment: il y a une attachée
d'administration qui agit comme ma secrétaire et... Inutile de vous dire
que, quand vous mettez fin à un organisme après 20 ans, il y a un
paquet de technicali-tés, de gestes légaux à respecter,
soit vis-à-vis des Archives nationales et... Puis, nous avons des
dossiers, comme vous le savez, il y a la loi 30 sur les surplus actuariels.
Alors, on doit nécessairement cheminer dans ça. L'autre personne,
qui agit comme commis de bureau
agit aussi comme responsable de perception des loyers, parce que, vous
allez voir, tantôt dans les actifs, il y a des terrains où il y a
encore des locataires dans des bâtisses qui avaient été
expropriées et qu'on n'a jamais démolies, et ça, ça
va tomber sous la responsabilité de la CUO. Maintenant, ces deux
personnes là, nous supposons les avoir en service jusqu'au 30 juin et
là, bien, il y a aura à décider de la nouvelle structure,
de quelle façon ils veulent maintenant assurer jusqu'à ce qu'ils
disposent de ces terrains-là, par qui ils veulent faire suivre
ça.
M. Gendron: Vous-même, M. Séguin, votre mandat,
indépendamment de ce qu'on discute, là, votre renouvellement de
trois ans arrivait à terme à quelle période, à quel
moment?
M. Séguin: Le 2 juillet 1993. M. Gendron: Ça
arrive bien. M. Séguin: Je ne sais pas si ça avait
été pensé.
M. Gendron: J'en doute. Alors, moi, je n'ai pas d'autre question
sur le premier aspect, au niveau des personnels. Je pense que M. Séguin
a donné des précisions que nous nous devions d'avoir. Mais, pour
moi... S'il y en a d'autres... Je passerais sur les actifs, s'il n'y a pas
d'autre question.
Le Président (M. Gauvin): Donc, avant d'appeler l'article
9, M. le député d'Abitibi-Ouest, vous nous indiquiez que vous
aimeriez questionner sur les actifs.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: J'aimerais donner seulement quelques explications
générales...
Le Président (M. Gauvin): Oui, M. le ministre. (11
h 20)
M. Ryan: ...avant les questions du député. Le
gouvernement s'est interrogé sur le meilleur mode de disposition des
actifs de la Société au moment de sa dissolution. En vertu d'un
principe de justice, je pense, incontestable, vu que le gouvernement a
financé la Société d'aménagement de l'Outaouais
pendant 20 ans, il eut été logique d'exiger que des actifs, s'il
en existe, soient retournés au gouvernement, et nous avons pensé
d'abord au bien de la région de l'Outaouais. Nous avons consulté
de nombreuses personnes à ce sujet: au premier titre, évidemment,
le ministre responsable de la région, le député de
Pontiac, le ministre délégué aux Transports, ses
collègues, les députés de la région. Nous avons
consulté la Société d'aménagement de l'Outaouais,
les maires de la Communauté urbaine de l'Outaouais. Tout ce monde a
été consulté et nous avons conclu, finalement, que la
manière la plus intéressante de procéder pour la
région serait que le gouvernement accepte que les actifs qui restent
à la Société d'aménage- ment de l'Outaouais soient
transférés à la Communauté urbaine de l'Outaouais
en guise de contribution du gouvernement au lancement des opérations
dont la Communauté urbaine assumera la charge, soit par elle-même,
soit par le truchement d'un organisme qu'elle sera habilitée à
instituer à cette fin.
Alors, nous avons fait, évidemment, un examen de ces actifs qui
pouvaient rester à la SAO. Je pourrais bien vous en donner une
description, mais je laisserai M. Séguin le faire tantôt, vu que
nous avons l'avantage de l'avoir avec nous; il est beaucoup plus au courant que
moi de la valeur de ces actifs. Je mentionne seulement un point. Les actifs
sont de deux ordres: il y a des actifs immobiliers et il y a les actifs qui
sont contenus dans le régime de retraite des employés dont nous
avons parlé tantôt. Ce régime présentera
vraisemblablement un surplus qui ne semble pas devoir être
négligeable; alors, il fallait décider la manière d'en
disposer. Évidemment, il y a une loi qui a été
adoptée l'an dernier, là, sur les surplus de régimes
actuariels. Cette loi-là s'appliquera dans ce cas-ci, mais sujet
à cette condition: tout surplus, s'il en est, sera
transféré à la Communauté urbaine de l'Outaouais;
ça fera partie, ça, du transfert de succession qui est
prévu par le gouvernement, à l'aide du projet de loi 75. Il en
ira de même des actifs immobiliers; ces actifs immobiliers, qui sont
présentement la propriété de la SAO, deviendraient la
propriété de la CUO dès que le projet de loi sera
entré en vigueur, dès que la transition se fera, le 30 juin ou le
1er juillet on pourra voir ça de manière plus
précise tantôt. Mais voilà l'objet de cet article. Ce qui
permettrait au nouvel organisme ou à la SUO, suivant les
décisions qu'elle prendra, de disposer au départ d'un actif dont
la valeur peut être estimée à un montant pouvant aller de
3000000$ à 4000000$ ou 4 500 000$, comme contribution initiale du
gouvernement à la prise en charge par la SUO de ses fonctions de
promotion économique assumées jusqu'à maintenant par la
Société d'aménagement de l'Outaouais. Maintenant,
peut-être M. Séguin, M. le Président, pourrait-il
compléter ceci, en fournissant des précisions sur les actifs
immobiliers, sur tout autre aspect relié à la succession.
Le Président (M. Gauvin): M. Séguin, pour
décrire les actifs, en complément de réponse.
M. Séguin: Comme le ministre vient de le mentionner, nos
actifs ont été très réduits parce que, au cours des
années, nous avons disposé de la plupart de nos actifs. Ce qui
était à caractère de loisir de plein air, en terrains de
camping particulièrement, ça a été
transféré à la SEPAQ, la Société des
établissements de plein air du Québec; les autres qui
étaient en centre urbain ont été cédés aux
villes pour des valeurs nominales, et les parcs industriels que nous avions ont
aussi été cédés aux villes pour des valeurs
nominales. Aujourd'hui, ce qu'il nous reste, c'est un terrain de 1400 acres qui
est situé dans la vallée du ruisseau Meech. Ça peut avoir
une valeur d'environ 2 000 000$. Nous avions, en 1990, fait faire une
évaluation. Le terrain était évalué à
1 300 000 $. nous avons aussi des bâtiments là-dessus, des
résidences qu'on a... ces terrains-là avaient été
acquis par la sao en 1975 par voie de gré à gré ou
d'expropriation. étant donné qu'il n'y a pas de projet
spécifique qui est allé de l'avant, on a gardé les gens
comme locataires, mais ces bâtisses aujourd'hui commencent à
demander pas mal de frais d'entretien. alors, ça peut représenter
un actif de 2 000 000 $. dans la ville de hull, il y a une bâtisse
située près du ruisseau de la brasserie qui est une ancienne
usine qui fut relocalisée en 1980. le gouvernement du temps avait
suggéré à la sao de se porter acquéreur de la
bâtisse de l'usine qui devait s'implanter ailleurs, afin de faciliter sa
réimplantation. cette bâtisse et son terrain valent
approximativement 600 000 $ ou 700 000 $. comme le ministre a mentionné,
il y a la question des surplus actuariels. il est clair qu'en vertu de la loi
30 on ne peut pas...
M. Gendron: M. Séguin, vous ne m'en voudrez pas parce
que... En gros, vous dites 2 000 000 $ pour un terrain, 600 000 $ à 700
000 $, l'autre près du ruisseau de la Brasserie. On arrive à 2
700 000 $, 3 000 000 $, dans ce bout-là, et le ministre a parlé
de 3000000$à4000000$.
M. Séguin: J'arrive à l'autre bout.
M. Gendron: Donc, à l'autre bout, ça va être
intangible.
M. Séguin: C'est intangible. D'ailleurs, c'est la
même chose. Quand je vous dis les terrains, ici, 2000 000 $, ça
dépend, en autant qu'on peut les vendre.
M. Gendron: O.K. Ça va.
M. Séguin: Et quand le ministre a parlé de 3 000
000 $, comme il l'a mentionné tantôt, il est clair que la loi sur
les surplus actuariels dit que l'employeur doit faire une proposition aux
participants. d'abord, il faut bien s'entendre, c'est le surplus actuariel.
parce que le fonds actuariel pour garantir la retraite, qui est de 3 500 000 $,
ça, c'est clair qu'il est en fiducie, et ça demeure là.
maintenant, d'après les calculs des actuaires, le rapport final doit
nous être déposé. une fois tous les engagements du
régime respectés, il y aura probablement un surplus actuariel
autour de 2 000 000 $. en vertu de la nouvelle loi adoptée en
décembre, l'employeur doit informer les participants de quelle
façon il entend disposer du surplus actuariel, et, s'il y avait 30 % des
participants qui n'étaient pas d'accord sur la façon dont
l'employeur veut en disposer, il doit y avoir arbitrage. alors, c'est pour
ça, je pense bien, que le ministre, j'imagine, quand il a parlé
de 3 000 000 $, bien, on se dit: ça va faire au moins 3 000 000 $, mais
c'est très... on ne peut pas spécifier. en plus de ça,
même si on a commencé à étudier le dossier, c'est
clair qu'on n'a pas fait de proposition. vous ne vous attendez pas que je vous
dise, ce matin, combien je vais proposer.
M. Gendron: Je m'attends, cependant, que le ministre me
réponde. Non pas parce que vous ne seriez pas capable, mais il
m'apparaît que c'est une réponse plus à caractère
politique, selon moi. Si ce n'est pas le cas, il a juste à vous demander
de donner suite. Je trouve ça quand même curieux que, pour un
fonds et un nombre d'employés pas si élevé que
ça... Je connais la SAO pour l'avoir suivie; le nombre de personnels n'a
jamais été important. Et là, vous parlez d'un surplus
quand même assez significatif. Alors, c'est un peu ça qui me
surprend. Comment se fait-il, pour bien se comprendre, dans une petite gang
comme ça, une petite équipe comme ça, qu'on arrive
à un surplus aussi significatif que ça? Êtes-vous capable
de me donner des explications? Qu'est-ce qui a fait qu'on a mal prévu et
qu'on a exigé des contributions à ce point supérieures,
qui auraient dégagé un tel surplus? Si ce n'est pas le cas,
donnez-moi les explications.
M. Ryan: Regardez, on va laisser M. Séguin
répondre...
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: ...puisque ça regarde beaucoup la gestion
passée.
Le Président (M. Gauvin): M. Séguin.
M. Ryan: Je pense qu'il va fournir certaines précisions
qui...
M. Séguin: Je pense que ça, M. le
député, la raison du surplus actuariel, c'est parce que
l'employeur a toujours respecté sa contribution. Et sa contribution, de
fait... Au bout de la ligne, on peut s'apercevoir que l'employeur, s'il
s'était basé sur les rapports actuariels dans les années
quatre-vingt, il aurait pu prendre des congés de contribution.
M. Gendron: Oui.
M. Séguin: Alors, n'ayant pas pris de congés de
contribution, ça a profité à faire un surplus
actuariel.
M. Gendron: Je comprends, mais je trouve et bien
amicalement que c'est une explication strictement comptable, sans
évaluer... Vous venez de le dire juste une minute vous le
saviez que l'employeur aurait pu prendre, comme vous dites, des congés
de remboursement, à cause justement du dégagement des surplus.
Alors, deux questions: Le sachant, pourquoi ne le faisait-il pas? Et, en
conséquence, est-ce que ça ne lui soustrait pas d'argent qu'il
aurait pu utiliser à des fins qui, à l'époque, auraient
été plus utiles pour la SAO, plutôt que de propulser ces
sommes-là dans un fonds qui fait qu'aujourd'hui on va être
obligé de gérer un surplus actuariel? J'aurais mieux aimé
que vous l'utilisiez pour
des fins strictement d'usage lié à vos vocations de
développement, alors que vous les aviez, et ainsi de suite. (11 h
30)
M. Séguin: Ça, je peux vous répondre. Depuis
mon arrivée en 1987, on a pris des vacances-contribution. Et pourquoi on
n'a pas pris une partie dans le surplus? C'est parce que, depuis 1988, il y a
un moratoire, et on ne pouvait pas y toucher. Alors, maintenant, pourquoi
est-il si élevé? C'est parce qu'il y a eu beaucoup d'abolitions
de postes au cours des années; parce qu'il a été un temps
où il y avait une centaine d'employés, là. Alors,
étant donné que le fonds avait été accumulé
en fonction de ces employés, en fonction de prédictions
actuarielles que ces gens-là se rendraient jusqu'à l'âge de
la retraite, mais sont partis, ça contribue à grossir le
surplus.
M. Gendron: Oui. Vos explications sont très, très
logiques. C'était juste pour vérifier s'il y avait eu sans
porter de jugement, je ne suis pas en mesure de le porter, et je ne veux pas en
porter quand je n'ai pas les éléments pour le faire, mais je
trouve qu'il est important de vérifier ces affaires-là, dans le
sens suivant il aurait pu y avoir une certaine volonté des
administrateurs, à l'époque, parce que vous dites que vous,
depuis que vous êtes là, vous les avez pris, ce que j'appelle les
congés de paiement, parce que vous le saviez, que le solde vous
permettait de le faire; vous n'aviez pas à le verser, il y avait une
réserve. Est-ce que, pour les années antérieures,
lorsqu'on n'a pas pris... Parce que je sais que ce n'était pas vous qui
étiez là, mais vous avez quand même hérité de
l'administration. Il y avait une raison précise, pourquoi la même
décision administrative ne se prenait pas, à savoir de prendre
congé de paiement, parce qu'on savait qu'on était en surplus.
M. Séguin: Oui, mais c'est parce qu'ils auraient pu
difficilement en prendre dans ces années-là, à cause du
fait que le surplus est devenu impressionnant à cause de l'abolition de
postes.
M. Gendron: Oui, oui.
M. Séguin: Mais quand ils étaient là, eux
autres, ils pensaient que ces gens-là s'en allaient jusqu'à 65
ans. Alors, à mesure que tu abolis le poste d'un jeune d'une trentaine
d'années, tu as besoin de moins de réserves.
M. Gendron: Exact. Oui, sauf que... M. Ryan: II faut
considérer que...
M. Gendron: Juste une seconde. En quelle année, je ne le
sais pas, en quelle année, précisément, y a-t-il eu
vraiment une courbe très, très, très négative sur
les personnels? 1984? 1985? 1986? 1987?
M. Ryan: À partir du changement de gouvernement.
M. Séguin: À partir de 1986.
M. Gendron: C'est ça.
M. Séguin: En 1986, il y a eu 60 postes d'abolis.
M. Gendron: Moi, je le savais. Je voulais vous faire confirmer.
C'est parce que nos débats sont enregistrés, ça fait
que... C'est ce qu'on avait dit, d'ailleurs, lors de l'étude...
M. Ryan: Je remercie... M. Gendron: ...du principe.
M. Ryan: ...M. le député d'Abitibi-Ouest d'avoir
poursuivi cet exercice dans le but noble de montrer comment le gouvernement
actuel n'a pas tardé à prendre ses responsabilités dans ce
cas-ci.
M. Gendron: Ah, ça, c'est une autre histoire.
M. Ryan: Merci beaucoup de l'excellente démonstration. Ha,
ha, ha!
M. Gendron: Ça, c'est une autre histoire, mais sur les
effectifs, je sais que c'est à partir de 1986 que c'est tombé en
chute libre. Ha, ha, ha!
M. Ryan: Maintenant, évidemment, nous nous
réjouissons tous, une fois ces explications fournies, de ce que cette
partie de l'opération de la SAO se termine avec la perspective d'un
surplus, dont l'injection dans les fonds de la Communauté urbaine de
l'Outaouais sera très appréciée, en guise de contribution
à la prise en charge de la responsabilité de développement
économique de la région qui incombera désormais à
la CUO. Moi, j'ai un principe qui me distingue peut-être un petit peu de
notre collègue de FAbitibi-Ouest: quand je trouve un surplus quelque
part, j'en suis toujours extrêmement heureux, même s'il est le
résultat de toutes sortes d'opérations un petit peu
compliquées. Quand c'est un surplus... On est tellement habitués
de trouver un déficit dans les affaires de gouvernement que, quand on
arrive à un endroit où il y a un petit surplus, ça fait du
bien, tu sais, ça fait du bien.
Deuxièmement, je pense que M. Séguin a bien compris ma
position, tantôt, quand j'ai parlé de la valeur des actifs qui
constitueront la succession. J'ai mis ça au plus bas montant possible,
me disant que tout le reste, comme on dit, c'est du «gravy», c'est
de la bonne sauce que la CUO saura sûrement apprêter à des
fins de développement économique rationnel. J'espère que
ce sera le plus élevé possible. On a eu une longue discussion sur
ce point-ci, comme M. Séguin en est informé, et j'ai bien
insisté, moi, pour que tout ce qui pourra rester de ceci puisse servir
à l'activité qu'assumera la Communauté urbaine de
l'Outaouais. Je pense que ce n'est quand même pas mauvais. Le
gouvernement a mis 130 000 000 $ en tout là-dedans, au cours des
années,
je pense, M. Séguin, l'équivalent de 130 000 000 $, qui
nous restent en plus de... Une grosse contribution, là, ce sont tous les
actifs dont il a déjà été disposé au cours
des dernières années. C'est sûr que tous les parcs
industriels, les espaces récréatifs considérables,
l'aéroport de Gatineau, tout ça, quand on fait l'addition de tout
ça, ça fait beaucoup d'argent; ça fait une valeur
considérable qui est restée dans le secteur public et qui va
permettre de disposer d'instruments de développement fort importants; et
il arrive cet élément-ci, je pense que ça permettra de
constituer un pécule de départ qui pourra être fort
utile.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Abitibi-Ouest, avez-vous d'autres questions?
M. Gendron: Non, je n'ai pas d'autre question, je veux dire,
ça va.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce qu'on considère
que l'article 9 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): L'article 9 est adopté.
J'appelle l'article 10: La présente loi entre en vigueur le 1er juillet
1993. Ça va? L'article 10 étant adopté, est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre, est-ce que vous
faites une motion de renumérotation dans le cas du projet de loi 75?
M. Ryan: Je soumets une telle motion.
Le Président (M. Gauvin): O.K. Le projet de loi dans son
ensemble est-il adopté tel qu'amendé?
M. Gendron: Adopté. M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): Adopté. Avez-vous des
commentaires, en conclusion, M. le ministre?
M. Ryan: Peut-être un petit mot, M. le Président.
Mon collègue, M. le député de Pontiac, voudrait dire un
mot.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Pontiac, M. le ministre.
Remarques finales M. Robert Middlemiss M. Middlemiss: M. le
Président, je voudrais vous remercier, vous, ainsi que M. le ministre et
le critique officiel de l'Opposition, pour avoir compris l'importance que ce
projet de loi a pour la région de l'Outaouais. Je voudrais aussi en
profiter pour dire merci à M. Jean-Marie Séguin qui a fait un
travail, ça va faire six ans, à la SAO. Toutefois, on parlait
tantôt de la commission Dorion. Il y avait la Communauté
régionale de l'Outaouais. M. Séguin a aussi été le
président-directeur, et je pense que c'est sous sa présidence que
l'Outaouais s'est dotée du schéma d'aménagement, aussi, du
traitement des eaux usées avec l'intercepteur régional et
l'usine. Donc, je voulais juste ajouter que M. Séguin a travaillé
énormément pour la région de l'Outaouais et je voudrais le
remercier.
C'est une personne d'un esprit régional. Même si c'est une
personne qui a surtout oeuvré à Hull, comme maire de Hull, comme
conseiller municipal, à Hull, lorsqu'il est arrivé à la
Communauté régionale de l'Outaouais et à la SAO, il a
certainement eu un esprit régional qui débordait même la
partie urbaine. Je dois vous dire que les trois MRC de l'Outaouais, la MRC de
Papineau, la MRC de La Vallée-de-la-Gatineau et la MRC de Pontiac, ont
aimé la venue de M. Séguin à la SAO parce qu'il a compris
que, dans ces MRC-là, il fallait avoir des commissaires industriels qui
venaient du milieu, qui connaissaient le milieu et non pas
nécessairement des gens qui étaient de la région urbaine
et qui travaillaient à partir de cette région-là. Donc, je
dis merci à M. Séguin, merci à la commission d'avoir
compris l'importance de ce projet de loi pour l'Outaouais.
Le Président (M. Gauvin): M. le député
d'Abitibi-Ouest, quelques mots en conclusion? (11 h 40)
M. François Gendron
M. Gendron: Oui, quelques mots succincts. Je voudrais, moi,
également, joindre ma voix et remercier les membres de la commission
d'avoir permis que le projet de loi suive ses étapes assez rapidement.
C'est un projet de loi, comme je l'ai dit tantôt, qui correspond à
une réalité à laquelle nous sommes sensibles. On ne dit
pas, cependant, adieu parce que c'est le cas avec le projet de loi
à une société d'aménagement sur le
territoire sans féliciter l'ensemble des personnels qui se sont
acquittés de leurs responsabilités, à l'époque.
C'est quand même une société qui a disposé, quand
elle en avait les sommes, d'interventions majeures sur le territoire; c'est
au-delà de 125 000 000 $ à 130 000 000 $ que le gouvernement du
Québec a souscrit ou soutenu les activités de la
Société d'aménagement. Donc, ce n'est pas mineur, ce
qu'elle a fait. Dans ce sens-là, nous, on pense qu'on doit souligner
l'extraordinaire travail de la SAO au fil des ans, de temps en temps avec des
moyens pas assez appropriés, à une certaine époque assez
significatifs pour faire des choses parce qu'il y a eu des hauts et des bas
à la SAO. Il y a eu toutes sortes de très grandes
discussions.
Et souligner, d'une façon particulière l'extraordinaire
travail de M. Séguin comme personnalité majeure dans le
développement tout court, dans l'Outaouais. Ça ne fait aucun
doute-je ne suis pas aussi près que les collègues pour
l'apprécier mais je ne me souviens pas avoir entendu beaucoup de
commentaires négatifs envers la personnalité de M. Séguin
et l'immense travail qu'il a fait dans la communauté de l'Outaouais, que
ce soit à titre de président de la SAO ou à d'autres
titres, parce qu'il a oeuvré, effectivement, à d'autres titres
importants. Je sais que c'est une personne qui s'est très, très,
très impliquée dans un nombre très important
d'activités de développement. C'est intéressant de voir
qu'il aura été celui qui aura terminé le mandat de la SAO,
mais qui aura souscrit à la nouvelle problématique qui semble
être bien acceptée dans l'ensemble du milieu, de tourner la page
de la SAO et se tourner vers une société de diversification
économique industrielle qui permettra de solidifier le devenir de la
région de l'Outaouais dans sa présence québécoise,
comme région du Québec, comme faisant partie intégrante du
Québec. Dans ce sens-là, moi, je suis très, très,
très heureux et confiant que cette nouvelle structure comprendra sa
réalité et ne ménagera aucun effort afin que la
région de l'Outaouais puisse, elle aussi, être de moins en moins
dépendante du grand frère fédéral et ce
n'est pas méchant de dire ça et il n'y a pas de
péché mortel de dire ça. Lorsqu'on pense que l'ensemble
des régions doivent viser au plus grand degré d'autonomie
possible, et qu'on adopte une législation qui va dans ce sens-là,
il me semble que c'est juste d'être mature, logique, responsable, adulte,
de vouloir que les régions du Québec puissent avoir assez
d'instruments de développement pour maîtriser elles-mêmes,
le plus possible, la capacité de faire face à du
développement durable. Mais, par définition, faire face à
du développement durable, ça ne se fait pas en dépendant
de plus en plus des autres. La seule façon de sécuriser le
devenir futur d'un développement durable excusez la tautologie
dans le temps, c'est lorsque tu es le plus indépendant possible
des autres et que tu peux te suffire à toi-même. On ne se suffit
jamais complètement à nous-mêmes, mais il faut en avoir au
moins l'objectif si on veut y arriver quelque peu, et je pense que la nouvelle
structure est dans cette ligne-là. C'est pour ça que je suis
heureux de conclure à la phase pour laquelle on était
conviés, d'adopter article par article les éléments du
projet de loi 75.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. M. le ministre, avez-vous quelques mots
à ajouter avant d'ajourner nos travaux, dans le cadre de ce projet de
loi?
M. Claude Ryan
M. Ryan: Oui. Je voudrais tout d'abord vous remercier, M. le
Président, de votre manière fort aimable et pertinente de
présider nos travaux, et remercier votre personnel également de
la bonne collaboration. Je remercie les députés, mon
collègue, le ministre délégué aux Transports et
député de Pontiac, et le député de Papineau de leur
collaboration constante dans le cheminement de ce dossier. Je pense qu'on peut
dire, en toute vérité, qu'ils ont été
associés à toutes les étapes de la démarche, de
même que la direction de la Société d'aménagement de
l'Outaouais, ce qui fait qu'on peut terminer cette phase dans un climat
d'harmonie et de collaboration.
J'apprécie l'esprit constructif dans lequel l'Opposition a
participé à nos travaux. Je pense qu'il convient de le souligner
de manière spéciale, vu que le député
d'Abitibi-Ouest nous indiquait tantôt que c'était la
première fois qu'il venait sans son prédécesseur. On
s'aperçoit qu'il peut s'en passer rapidement. C'est normal aussi, dans
la vie, c'est comme ça que les choses se font. J'ai remarqué des
propos qu'il a laissé tomber ce matin, qui laissent entrevoir
peut-être des printemps intéressants, au plan politique. Il y a
longtemps qu'on n'avait pas entendu un député du Parti
québécois parler du grand frère fédéral.
D'habitude, c'est l'ennemi, et là, je constate qu'il y a une
évolution du vocabulaire qui laisse peut-être transparaître
une certaine évolution plus ou moins imminente de la pensée. Nous
suivrons ces développements avec infiniment d'intérêt.
Mais, blague à part, nos remerciements vont d'abord, cela va de
soi, aux personnes qui ont animé la Société
d'aménagement de l'Outaouais au cours des 23 années de son
existence, en particulier à M. Séguin qui est parmi nous ce
matin. Je lui suis bien reconnaissant d'être venu participer à nos
travaux et je veux l'assurer... Je le connais depuis de nombreuses
années, je l'ai vu à l'oeuvre. J'étais très heureux
de ce que le député d'Abitibi-Ouest a dit à votre sujet,
M. Séguin, parce que c'est peut-être un petit peu plus impartial
que venant de nous qui avons eu des rapports amicaux avec vous, à toutes
sortes de points de vue, au cours des années. Je pense que c'est le
sommet de l'art quand on peut réussir, comme vous l'avez fait, à
aller chercher des compliments des deux côtés. C'est signe qu'on a
bien travaillé pour la communauté. Ça ne veut pas dire que
quand l'Opposition critique, elle a toujours raison, c'est une tout autre
chose, mais voici un cas, en tout cas, d'harmonie qu'il vaut de souligner,
parce qu'on parle généralement des autres cas. Soyez
assuré de notre vive appréciation pour ce que vous avez fait
à la Société d'aménagement de l'Outaouais et de
notre grande estime pour votre personne. Mes remerciements.
Le Président (M. Gauvin): Merci, M. le ministre.
M. Ryan: Un mot pour les fonctionnaires également qui
suivent tout ce travail-là et sans lesquels nous serions souvent en
quête de solutions. Je pense qu'ils nous apportent... Vous l'avez
constaté à cette commission: l'appareil du ministère des
Affaires municipales est entièrement au service des grandes causes que
nous servons ensemble; il le fait avec beaucoup de disponibilité et de
compétence. Je voudrais le dire une fois de plus, comme je le fais
presque à chaque fois.
Le Président (M. Gauvin): Je remercie d'abord les membres
de la commission de leur collaboration. La commission a accompli le mandat qui
lui a été confié et ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 45)