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(Dix heures vingt et une minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements débute ses travaux. Je
déclare la séance ouverte. Le mandat de la commission est
d'entendre les intéressés et de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi d'intérêt
privé 244, Loi concernant le Conseil de développement touristique
Hull-Chelsea-La Pêche inc. Alors, Mme la secrétaire, est-ce qu'il
y a des remplacements?
La Secrétaire: Oui. Mme Juneau (Johnson) est
remplacée par M. Blais (Masson); M. Lazure (La Prairie) est
remplacé par M. Gendron (Abitibi-Ouest); et M. Morin (Dubuc) est
remplacé par M. Filion (Montmorency). Et M. Dufour...
La Présidente (Mme Bélanger): Est membre.
La Secrétaire: ...est membre.
Une voix: Ça va. O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je demanderais
aux invités de bien vouloir s'approcher à la table. Nous
souhaitons la bienvenue à M. Roch Cholette, conseiller de la ville de
Hull; M. Jacques Filiatrault, directeur général adjoint; M.
André Croteau, directeur du Service du développement
économique et immobilier; et Me Johanne Trudel, procureur.
Je demanderais au parrain de la loi, M. le député de Hull,
de bien vouloir faire ses remarques préliminaires.
Remarques préliminaires M. Robert
LeSage
M. LeSage: Merci, Mme la Présidente. Il me fait
également plaisir de souhaiter la bienvenue à nos
représentants de la ville de Hull. Comme vous le savez, Mme la
Présidente, le projet de loi qui est déposé ce matin n'a
pour but que de légaliser une situation de fait. Il y a quelque temps,
la compagnie de chemin de fer CP a laissé ses opérations entre
Hull et Maniwaki, ce qui a fait que la ligne de chemin de fer a
été laissée pour compte, à ne rien faire. Alors, la
ville de Hull, conjointement avec les municipalités de La Pêche et
de Chelsea, a décidé de réutiliser cette ligne de chemin
de fer pour des fins touristiques. Une corporation a été
fondée, formée légalement pour, justement, mettre en
opération un train touristique, lequel est présentement en
fonction. Cependant, sur une partie du territoire de la ville de Hull sur
lequel le train circule, cette voie ferrée est encore utilisée
par la compagnie de chemin de fer CP et, en vertu de la Loi sur les chemins de
fer, nulle compagnie de chemin de fer qui n'est pas dûment
constituée ou autorisée ne peut circuler sur des lignes de chemin
de fer, et c'est le cas, présentement, que l'on connaît à
Hull. Le Conseil de développement touristique Hull-Chelsea-La
Pêche est une compagnie de chemin de fer, si vous voulez, mais elle n'a
pas le statut officiel ou légal. C'est ce qu'elle demande à cette
Législature d'obtenir.
Alors, moi, je suis disponible pour toutes les questions que vous
voudrez bien poser ou si je peux vous être utile dans d'autres domaines.
Mais je suis convaincu, également, que Me Trudel et les gens qui
l'accompagnent sauront également répondre à toutes les
questions que pourraient se poser les membres de cette commission. Je vous
remercie, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Hull. M. le ministre, est-ce que vous avez des
remarques?
M. Elkas: Non, je vais attendre les questions.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis?
M. Jean Garon
M. Garon: Mme la Présidente, ça semble un projet de
loi qui a beaucoup d'implications, à première vue, parce que,
même s'il a l'air simple, puis si on écoute les explications du
député de Hull, on voit que le projet de loi comporte des
amendements à peu près à tous les articles. Il y a
plusieurs amendements, un nombre considérable d'amendements. Donc,
ça veut dire que, sur le plan juridique, il y a une certaine incertitude
si on se sent obligés de faire autant d'amendements à un projet
de loi.
Deuxièmement, le député de Hull nous a dit que
l'entreprise opérait déjà. Donc, dans le fond, on a tout
le temps qu'il faut pour étudier le projet de loi comme il faut, puisque
l'entreprise fonctionne. Le train marche depuis 2 ans, qu'on me dit. Donc, le
train bouge. Et c'est une première aussi; un projet comme
celui-là, c'est une première. Moi, je ne connais pas d'autres
exemples au Québec d'un projet comme celui-là. Alors, c'est pour
ça qu'il y a beaucoup d'implications, et il va y avoir une étude
approfondie parce qu'il est très important sur le plan des
responsabilités des municipalités et des impacts éventuels
par rapport au rôle qu'ont à jouer les municipalités dans
le développement économique et des responsabilités
qu'elles peuvent assumer. C'est un projet
majeur sur le plan législatif.
Là, on dit qu'on procède par projet de loi privé,
sauf que je me rappelle, dans le temps des assurances, dans le domaine des
institutions financières, que le ministre nous avait déjà
parlé, le ministre Pierre Fortier dans le temps, qu'il y aurait un
projet de loi général sur la démutualisation des
compagnies d'assurances. Finalement, on a commencé à les
démutualiser à la pièce et on n'a jamais eu de projet de
loi général. On a fini par avoir un projet de loi privé
sur La Laurentienne, un deuxième projet de loi privé sur... je ne
me rappelle pas la deuxième compagnie d'assurances, et, finalement, on a
vu la faillite des Coopérants. Puis on voit ce que ça donne
d'opérer à la pièce plutôt que d'avoir une politique
fondamentale par rapport à une façon d'opérer de
façon normale dans le droit public.
Là, je pense que, pour les municipalités, c'est
très important, parce que c'est l'implication des municipalités
dans le développement économique, les responsabilités
qu'elles peuvent assumer et les risques, également, qu'elles peuvent
assumer. Au fond, c'est quoi une municipalité? «C'est-u» un
agent de développement économique? «C'est-u» une
compagnie de gestion, une municipalité?
Une voix: Non.
M. Garon: Hein? Est-ce que c'est une compagnie de gestion, une
municipalité, ou si c'est une entreprise publique qui rend des services
à la population? Question fondamentale. Ce projet de loi là nous
interpelle sur des questions fondamentales en termes de droit. Une
municipalité, au fond, ça a été créé
pour donner des services aux gens, pour ramasser les vidanges, pour entretenir
les chemins d'hiver, pour faire la police, pour donner de l'eau, pour ramasser
les égouts, donner l'éclairage, des choses comme ça. C'est
une entreprise de services. Regardez, même les gens les mieux
intentionnés... Quand on regarde ça, je pense que ça pose
un principe fondamental. Regardez, même des entreprises qui ont des bons
noms dans le domaine de la gestion des affaires, à un moment
donné... Regardez Provigo aujourd'hui, la Caisse de dépôt
là-dedans. À un moment donné, la première nouvelle
qu'on a, ils veulent se vendre aux Américains parce qu'ils ne sont plus
capables de fournir. Pourtant, Provigo, c'était le rocher de Gibraltar,
c'était le roc, solide. À un moment donné, bang! il faut
qu'il se vende. Steinberg. Personne ne pensait qu'à un moment
donné Steinberg aurait des difficultés financières.
Steinberg est disparue. Culinar.
Une voix: Pascal.
M. Garon: Et Pascal, compagnie solide aussi, à un moment
donné, et qui avait beaucoup d'échantillons, disparue. Birks,
comprenez-vous, c'était le diamant: dur comme le diamant, solide comme
un diamant. À un moment donné, on a vu qu'elle était en
difficulté. Culinar. On voit le Mouvement Desjardins qui dit qu'il faut
vendre aux Américains pour préserver les emplois. Je ne comprends
pas trop le raisonnement, par exemple: vendre aux Américains... Alors,
là, on va vendre des entreprises québécoises pour financer
des entreprises américaines, des filiales américaines. Je ne
comprends pas trop l'astuce. Je vais être bien franc avec vous,
là: le cheminement, je ne le comprends pas. Ici, on pose une question
fondamentale. Quand les affaires marchent, il n'y en a pas, de
problèmes. Mais c'est quand il y a des difficultés
économiques: Qui met la main dans sa poche, qui paie? C'est ça,
la question fondamentale.
Alors, dans le projet de loi que nous avons devant nous, en termes
d'orientation et de responsabilité éventuelle, moi, je pense que
le gouvernement ne pourra pas procéder par bill privé, un par un,
sans se faire une philosophie pour dire: Qu'est-ce que les municipalités
peuvent assumer ou ne peuvent pas assumer? Jusqu'où elles peuvent aller
dans les risques qu'elles vont prendre concernant du développement
économique? Une municipalité, est-ce que c'est une compagnie de
gestion ou si c'est un organisme public qui rend des services à la
population? (10 h 30)
Et comme, actuellement, les gouvernements sont devenus dangereux... Je
vais vous dire, le gouvernement fédéral et le gouvernement du
Québec sont deux gouvernements dangereux, parce qu'il n'y a rien de plus
dangereux que quelqu'un qui est cassé. Vous ne savez jamais quand il
dit: Si je mets la main dans ma poche et qu'il n'y a rien, je vais mettre la
main dans la poche des autres. Et le gouvernement, actuellement, à
Ottawa, il met la main dans la poche du provincial, puis le provincial, comme
il est cassé, lui aussi, il est rendu à mettre la main dans la
poche des municipalités. Il n'y a rien de pire que quelqu'un qui est
affamé, parce que, pour régler son problème, il est
prêt à faire des choses qu'il ne fait pas en temps normal. Et,
à ce moment-ci, bien, ça va être facile de passer des
responsabilités aux municipalités, je ne dis pas dans le cas du
chemin de fer en particulier, mais de passer toutes sortes de
responsabilités aux municipalités en se déchargeant de ses
responsabilités sur le dos des municipalités. Mais, finalement,
on fera faire aux municipalités des choses pour lesquelles elles ne sont
pas équipées tant que ça.
Le gouvernement du Québec, regardez dans le domaine des chemins
de fer à quel point il ne se compromet pas beaucoup. Il ne se compromet
pas beaucoup dans le domaine des chemins de fer. Dans le domaine des routes...
Je revenais, hier, d'une assemblée à Sherbrooke. On n'en revenait
pas à quel point les routes sont en mauvais état. Quand on passe
à Drummondville, on a l'impression... La route est tellement en mauvais
état à Drummondville, sur la 20, qu'on disait: On a l'impression
de revenir comme dans le temps de Duplessis. M. St-Roch n'est plus du bon bord;
alors, les routes font dur. Dans le bout de Laurier-Station, c'est
épouvantable. On se demande ce qui est arrivé à la route.
On a l'impression qu'il en manque un morceau. C'est sur la 20, là. Le
gouvernement est cassé comme un clou, puis là, actuellement, il
va être porté à passer des responsabilités aux
municipalités. Alors, dans le débat que l'on fait
actuellement, qu'on va faire sur ce projet de loi privé, il faut
voir qu'en arrière de ça il n'y a pas seulement la question du
chemin de fer, il y a toute la question des responsabilités dont le
gouvernement va vouloir se décharger en termes de développement
économique pour les faire assumer par d'autres.
Regardons l'affaire qui s'est passée en Gaspésie: Pin
rouge. Le gouvernement, il a joué au fin fin. Première nouvelle
qu'on avait, il y avait un projet municipal au mont Saint-Joseph, à
Carleton. Finalement, pour des raisons politiques, on est allé avec M.
Malenfant dans Pin rouge, 3 000 000 $ de subvention. Finalement, les 3 000 000
$ de subvention ont été payés. L'argent de l'entrepreneur,
apparemment, n'a pas servi à payer les gens. Il y a des poursuites au
criminel actuellement. Puis la municipalité, qui avait un centre de ski,
n'en a plus, parce que les équipements qu'elle avait, elle les a
donnés au centre de ski Pin rouge qui, lui, se trouve maintenant dans un
avenir incertain. Alors, il y a des conséquences à tout
ça.
Moi, je pense que, dans le débat en cours sur les
responsabilités des municipalités, les responsabilités des
MRC, les responsabilités en termes de développement
économique, puis le rôle que doit jouer une municipalité,
ce n'est pas clair, ça, actuellement. Quand j'écoute ça,
savez-vous à quoi je pense? Je ne parle pas de ce projet-là en
particulier. J'ai l'impression de la grenouille et du boeuf de La Fontaine. Des
fois, dans des ministères, on manque d'expertise, puis, là, on
dit: Les municipalités vont avoir des expertises globales, elles vont
pouvoir embarquer dans n'importe quelle direction. Je ne suis pas sûr,
moi, que ce n'est pas dangereux, ça. Au contraire, je pense que c'est
dangereux et qu'il devrait y avoir des balises dans les projets de loi publics
pour faire en sorte qu'on ne mette pas la sécurité des gens en
danger, puis qu'après ça on dise aux gens: Vous êtes
embarqués dans quelque chose, puis on passera la facture à
d'autres. C'est facile, sauf que des municipalités comme Chelsea, ce
n'est pas Montréal. Montréal peut sortir 110 000 000 $ pour un
toit de stade olympique. Je ne connais pas beaucoup de municipalités au
Québec qui seraient capables de sortir 110 000 000 $ pour le toit d'un
stade. Parce qu'ils ont fait des erreurs, tout le Québec paie pour les
conneries qui se sont faites dans le Stade olympique: 110 000 000 $.
Ici, à Québec, dans un hôpital, le centre
d'ophtalmologie, là, il manque 2 000 000 $ par année, puis on
fait tout un charabia parce qu'il manque 2 000 000 $ par année.
Même celui qui était le directeur, on le considère comme un
expert, puis il a quitté comme directeur, parce qu'on a dit qu'il avait
fait un déficit de 2 000 000 $ par année pendant les quelques
dernières années, mais il est rendu à l'Université
Laval, professeur en gestion hospitalière. C'est lui, le
spécialiste de la gestion hospitalière. Il était
spécialiste ou il ne l'était pas? Aujourd'hui, on dit aux gens:
Bien, ça n'a pas de bon sens, ces 2 000 000 $ que vous n'avez pas. Sauf
que, pour 110 000 000 $ pour un toit de stade, le trou d'un toit, ça, on
va l'avoir; ça, je suis sûr qu'on va l'avoir. Comprenez-vous!
Bien, c'est ça, la question.
Quand tu es gros, il n'y a pas de limites dans les conneries que tu peux
faire. Quand tu es petit, je te dis qu'au gouvernement la bourse n'est pas si
ouverte.
Il y a beaucoup de questions. Ce projet de loi interpelle, pose beaucoup
de questions, parce que le gouvernement ne pourra pas, comme dans la
démutuali-sation des assurances, arriver par la porte d'en
arrière pour faire assumer aux municipalités des risques
considérables sans que ce soit fait très, très clairement
par rapport à notre droit municipal.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Lévis. Alors, je demanderais...
M. LeSage: Mme la Présidente. La Présidente (Mme
Bélanger): Oui. M. Robert LeSage
M. LeSage: Si vous me permettez, Mme la Présidente,
j'aimerais juste faire quelques commentaires suite aux remarques du
député de Lévis. Lorsque le député de
Lévis prétend que ça devient dangereux lorsque les gens
sont affamés, moi, je pense qu'on peut prétendre que c'est
probablement plus dangereux lorsqu'on fait affaire avec des gens qui sont
assoiffés du pouvoir. Par contre, je suis d'accord avec le
député de Lévis que ce projet de loi, Mme la
Présidente, doit être étudié à fond et
très attentivement.
Cependant, j'aimerais faire remarquer aux membres de cette commission
que l'agence ou le Conseil de développement touristique Hull-Chelsea-La
Pêche, de même que les municipalités concernées ont
reçu un avis de CP, que, si le problème n'est pas
réglé d'ici à la fin mars ou avril vous me
corrigerez, je pense que c'est avril pour le 1er mai, le train ne pourra
plus fonctionner. C'est vrai qu'il fonctionne dans le moment et qu'il n'y a pas
de problème, mais, le 1er mai, si ce n'est pas légalisé,
il ne fonctionnera plus. Alors, je voulais tout simplement signaler ce fait au
député de Lévis et aux membres de cette commission: il
faut que le problème soit réglé avant le 1er mai, de sorte
qu'on devrait, en principe, adopter ce projet de loi avant la fin du mois.
J'aimerais faire remarquer également que ce serait probablement
dangereux si on suit la philosophie ou la politique que voudrait mettre de
l'avant le député de Lévis, à savoir mettre toutes
les municipalités sur le même pied d'égalité. Je
regrette, mais il y a des spécificités dans les régions,
et ça me surprend que le député de Lévis parle dans
ce sens-là, parce que c'en est un qui a toujours prôné
l'autonomie régionale.
Alors, dans le cas présent, il y a 4 000 000 à 5 000 000
de touristes, Mme la Présidente, qui viennent à Ottawa, par
année. Nous tentons, dans la mesure du possible, de les attirer du
côté du Québec pour qu'ils dépensent de l'argent du
côté du Québec et qu'ils aident au développement
économique du côté du Québec. Ça, c'est un
outil que les villes se sont donné dans l'Ou-
taouais québécois, justement pour attirer ces touristes.
Alors, je pense qu'il est tout à l'avantage du gouvernement de donner
suite aux revendications des municipalités de la région de
l'Outaouais et qu'on adopte ce projet de loi dans les meilleurs délais.
Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. M. le
ministre.
M. Sam L. Elkas
M. Elkas: Tout simplement pour apporter une correction, parce que
je ne voudrais pas que les gens pensent que c'est la première. C'est
arrivé bien avant qu'on soit tous ici. Il y a 5 compagnies de chemin de
fer du Québec qui opèrent dans le moment, et je vais les nommer.
Roberval-Saguenay, c'est une filiale d'Alcan. Il y a Matane et du Golfe. C'est
des charges de marchandises, mais je dois vous corriger. Cartier; il y a des
employés qui se servent de cette ligne-là aussi, elle transporte
des employés; c'est une filiale de US Steel. Rivière Romaine et
Napierville Junction qui est une filiale de CP. Alors, c'est vrai qu'on rentre
dans un modèle qui est touristique, mais ne venez pas dire qu'il n'y en
a pas, que c'est la première au Québec. Il y en a 5.
M. Garon: Ce n'est pas des municipalités.
M. Elkas: Non, des compagnies. Je comprends, mais...
M. Garon: Quand vous parlez de Rivière Romaine, il n'y a
pas de municipalité seulement, là.
M. Elkas: Non, non, mais c'est tout simplement qu'il s'en
opère à l'intérieur du Québec. Je ne voudrais pas
que les gens pensent qu'il n'y en a pas d'autres, là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: Mme la Présidente, je veux juste faire une mise
au point. En fait, je comprends qu'il y en a d'autres il y en a une que
je connais très bien, une compagnie de chemin de fer mais c'est
avec des chartes provinciales. Donc, avant d'opérer, elles sont venues
s'assurer qu'il y avait une charte qui couvrait leurs activités. C'est
un peu différent de ce qu'on a actuellement, ce matin, à
examiner.
Moi, j'écoutais attentivement les propos du député
de Lévis concernant les rôles des municipalités, puis je
trouve qu'on ne fait pas souvent ces réflexions-là tout haut.
Hier, on avait un caucus; je ne dévoile rien, là, mais, moi,
c'est un questionnement que je faisais, justement, avec mes collègues
concernant les municipalités: Qui va être responsable du
développement dans nos régions et c'est quoi, le rôle des
municipalités? Est-ce que, vraiment, on veut leur donner une vocation?
Moi, je suis peut-être prêt à leur en donner, mais il faut
qu'on réfléchisse là-dessus. Là, on fait ça
à la pièce. Chaque municipalité va arriver avec son petit
projet. (10 h 40)
Bien, je vous prends à témoin. J'ai des
municipalités, actuellement; malgré la situation
économique qui est déplorable, ces
municipalités-là, elles écrivent, elles envoient des
résolutions au gouvernement pour lui dire: Arrêtez de
dépenser et adoptez des budgets équilibrés zéro.
Ces mêmes municipalités-là, elles se revirent de bord,
puis, là, elles font des projets qui n'ont ni queue ni tête, de 20
000 000 $, 12 000 000 $, et là elles demandent au gouvernement de payer
90 % des coûts pour l'investissement, puis elles s'en lavent les mains.
C'est comme si on pouvait parler des deux côtés de la bouche en
même temps en disant: Nous autres, on n'a pas d'argent, mais elles en ont
pareil. Ça fait que, pour moi, on est comme la saucisse Hygrade, plus on
en fait, plus on en mange. Je trouve que, de ce côté-là,
l'ensemble du gouvernement ne réfléchit pas assez longtemps et
assez longuement sur la façon dont on va procéder par rapport au
développement. il y a un problème. le québec, il ne pourra
jamais s'en sortir sans faire du développement. on est une petite
population et, pour arriver à quelque chose... je ne parle pas de
l'outaouais; peut-être, eux autres, qu'ils ont dieu le père qui
s'appelle ottawa et il y a québec qui fournissait beaucoup de fonds. je
viens de faire un discours, justement, là-dessus à
l'assemblée nationale, mais je vais vous dire que, quand on regarde les
statistiques, il n'y a rien pour se réjouir. même avec la
bénédiction du fédéral et la
bénédiction du québec, le taux de chômage, à
la fin de janvier, dans la région de l'outaouais, 12,3 %...
Une voix: C'est régional.
M. Dufour: ...12,9 %. oui, régional, mais vous ne pouvez
pas vous flatter la bedaine en disant: nous autres, ottawa-hull, gatineau-hull,
on est bien heureux, on a un taux de chômage de 8 %, et, les autres, on
les envoie chez le diable. si c'est 12,3 % au point de vue région,
ça veut dire qu'à l'extérieur d'ottawa-hull c'est au moins
14 96 et 15 %. c'est ça que ça veut dire. ça ressemble
à chez nous, ça. mais ce n'est pas vrai qu'on peut se dissocier
comme ça de tout ce qui se passe autour de nous. puis le taux de
chômage canadien, c'est 12,3 %. donc, 12,9 %, 12,3 %, ils sont en haut et
ils disent: on est contents que ça marche comme ça, ça
marche bien.
Ce n'est pas comme ça, le développement. Il va falloir
aller beaucoup plus en profondeur que ce qu'on a entrepris là. On fait
du «surfing» actuellement. On fait des cataplasmes sur des jambes
de bois. On essaie de prendre des petites décisions un peu partout. Il
n'y a pas de plan d'ensemble et il n'y a pas de réflexion actuellement
qui nous amènent à un développement très grand.
Oui, M. le ministre, même si on a été des
ex-collègues
au point de vue municipal, on n'est peut-être pas sur la
même longueur d'onde dans ce domaine-là. Je vous dis
qu'actuellement, moi, j'entends des discours, ça fait 8 ans que
j'entends dire à l'Assemblée nationale qu'il faut assainir les
finances publiques. Plus on le dit, moins on le fait. Plus ça va, plus
les déficits grandissent. Plus on siphonne, moins on a de
résultats. C'est ça qui se passe. Ça fait que, quand je
dis: II n'y a pas de réflexion...
M. Elkas: Quand on fait des coupures, on se fait accuser
d'être bouchers.
M. Dufour: II n'y a pas de réflexion bien, bien, bien
profonde. Mais oui, mais ce que vous avez, vous ne nous donnez jamais l'heure
juste.
M. Elkas: Vous n'écoutez pas.
M. Dufour: Le ministre de l'Industrie et du Commerce se fait
aller la trappe sur un bord, je l'appelle le «placoteux». Il dit
n'importe quoi, mais il ne fait rien.
M. Elkas: II est «close-minded».
M. Dufour: II y a bien trop de «parleux» pour des
«faiseux». C'est ça qu'on a, c'est un mosus de
problème, ça. Un autre dit qu'il fait quelque chose... On dirait
que c'est un gouvernement qui est disloqué. L'un va à gauche,
l'autre va à dia, n'importe quoi. On ne sait pas.
La Présidente (Mme Bélanger): À hue et
à dia!
Une voix: «C'est-u» ça que vous avez dit
à votre caucus, hier?
M. Dufour: On a un problème... Non, je n'ai pas
été aussi loin que ça. Non, c'était pour nous
autres, la réflexion. Ce n'était pas pour vous autres qu'on la
faisait. Ce n'était pas une question d'accusation envers les gens.
La Présidente (Mme Bélanger): Je pense qu'on
pourrait peut-être revenir à la pertinence du débat, si
c'est possible. On ne fera pas le procès...
M. Dufour: Mais tout ça, Mme la Présidente, pour
dire que c'est vrai. C'est vrai, Mme la Présidente.
Une voix: C'est ça que vous avez dit, que vous êtes
des «placoteux»?
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant! Une
voix: Vous êtes des «placoteux».
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, s'il vous
plaît! Bon. On va donner un exemple de pertinence. Je pense que, le
projet de loi privé 244, ce n'est pas le temps pour faire le
procès du gouvernement sur tous les points de vue. Mais j'aimerais
apporter une petite correction à ce que vous avez dit, M. le
député.
M. Dufour: Puis vous ne m'avez pas enlevé mon droit de
parole, là? J'avais encore...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non. M.
Dufour: Ha, ha, ha! J'espère.
La Présidente (Mme Bélanger): Juste en passant,
c'est que vous vous questionnez sur la place des municipalités dans le
développement régional.
M. Dufour: C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, avec la
nouvelle politique de développement régional, je pense que les
municipalités prennent une place très importante dans les
conseils régionaux.
M. Dufour: Vous savez, Mme la Présidente, tout est une
question de jauger. Chez nous, les budgets des municipalités sont de 75
000 000 $, puis de 70 000000$. 3000000$ pour l'ensemble de la région qui
couvre 80 municipalités, c'est de la poudre aux yeux, ce n'est que des
illusions, illusions de pouvoir. C'est ça que ça fait. 3 000 000
$, ça ne fait plus rien.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais c'est 3 000 000$
pour le...
M. Dufour: Vous savez bien que les 3 000 000 $ que le
gouvernement va mettre chaque année dans une région, c'est des
pinottes. Ce n'est pas une politique de développement. Une politique de
développement, ça va plus loin que ça. Il faudrait qu'on
ait des critères et qu'on ait quelque chose de plus balisé que
ça. Mais je vais revenir à la pertinence.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, mais il y a 500
000 000 $ qui vont se décentraliser.
M. Dufour: Non, non. Les 3 000 000 $ qui se donnent, c'est le
ministre, sous la réforme Picotte.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est au
départ. M. Dufour: Bon, c'est 3 000 000 $.
La Présidente (Mme Bélanger): Puis, après
ça, il y a 500 000 000 $ qui vont être pour
l'intégration.
M. Dufour: Oui, mais ça existe déjà. Ce
n'est pas du nouvel argent, ça. Vous savez, quand on commence à
se péter les bretelles, puis qu'on dit: On va faire une nouvelle entente
sur le développement économique avec Ottawa, 40 000 000 $,
aïe!
M. Garon: C'est comme changer la pancarte...
M. Dufour: C'est comme changer, oui, un panneau de
signalisation.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. Est-ce qu'on
peut revenir à la pertinence du débat sur le projet de loi
244?
M. Dufour: Oui, Mme la Présidente, c'est vous qui m'avez
amené sur un autre terrain. Moi, j'étais prêt à
revenir sur le projet de loi.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: II n'est pas difficile à faire changer de
terrain.
M. Elkas: Correction.
La Présidente (Mme Bélanger): Correction, oui,
comme dit M. le ministre. C'est vous qui avez parlé du non-pouvoir des
municipalités.
M. Dufour: C'est ça. Mais ça concerne les
municipalités aussi, ce projet de loi là. On parle d'un chemin de
fer qui va être administré et sur lequel les municipalités
ont beaucoup d'emprise parce qu'elles ont à investir dans la
société de développement, puis à investir aussi...
Là, on nous dit, et j'entends ça souvent, ce discours-là:
C'est une question de vie ou de mort; si vous ne nous donnez pas la loi, bien,
on est poignes; la compagnie va être mal prise, puis les administrateurs
pourraient avoir des problèmes majeurs. Ce n'est pas nous autres qui
avons voulu ça. Nous autres, par rapport à ça, on ne peut
pas marcher avec une épée sur la tête en disant: La loi, il
faut qu'elle passe, puis de vie ou de mort. Je pense que ça nous permet
de nous interroger.
Vous savez bien qu'on est habitués actuellement, depuis pas mal
d'années, à négocier à la pièce parce que
vous ne voulez pas légiférer sur de longues périodes. Vous
voyez à courte vue. Donc, encore là, on nous amène un
projet de loi qui nous interroge sérieusement, à savoir sur le
rôle des municipalités, le rôle des sociétés
et des corporations. À Montréal, vous avez le même mosus de
problème, ça agit tout le temps comme ça, c'est qu'on est
rendus qu'on ne sait plus qui doit être responsable de quoi. C'est
ça, le fond de la question. On ne le sait pas. Puis, le gouvernement, il
fait erreur, puis il fait fausse route, parce que, là, il ne prend pas
ses responsabilités. Un gouvernement, ce n'est pas le pilote
automatique; ça doit réfléchir de temps en temps, puis
nous donner l'heure juste, puis dire où on va. Moi, je ne le sais pas,
où on s'en va. Je ne sais pas où le gouvernement va. À
part d'entendre parler de couper, puis d'augmenter les taxes, les impôts,
moi, je n'ai pas d'autre philosophie. Si vous me demandez: Dans les 7
dernières années, c'est quoi, la philosophie du gouvernement?
Couper, augmenter les taxes, point, à la ligne. Je ne vois rien d'autre
que ça qui s'est produit, et ça, je déplore ça. Ce
n'est pas une politique, ça. Ce n'est pas de la politique. C'est avec
des oeillères. Vous avez raison, M. le ministre.
M. Elkas: You are close-minded, my friend.
M. Dufour: Ça, je vois bien que vous le dites, vous avez
une politique avec des oeillères. J'accepte ça. J'accepte
ça parce que c'est comme ça que ça se passe. Donc, je dis
que ce projet de loi, Mme la Présidente, est important. Il faudra
l'examiner comme il faut, puis je ne pense pas que ce soit une course contre la
montre qu'on a à faire. Je pense que mon collègue de Lévis
est d'accord là-dessus, on va le regarder sérieusement. Si le
gouvernement veut faire de la législation à la pièce,
notre rôle, à nous, c'est de nous assurer que les pièces,
un jour, on pourra les raccrocher quelque part avec d'autres choses.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le député de
Lévis.
M. Elkas: Juste une petite correction. Les 5 compagnies de chemin
de fer ont été créées par des bills
privés.
M. Dufour: Oui, mais avec charte provinciale. C'est ça que
je dis.
M. Garon: Ce n'est pas pareil. M. Elkas: C'est «same
thing».
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Jean Garon
M. Garon: L'autre question ou point que je voudrais soulever...
Moi, je me suis fait déjà poigner dans la commission
parlementaire. Je vais vous donner un exemple. En 1987, je pense, quand il a
été question de démutualiser La Laurentienne, je me
rappelle que le ministre nous disait: C'est absolument important. On
était de nuit, à 2 heures du matin, 2 h 30. C'était
important parce qu'il devait y avoir une émission d'actions au mois de
septembre, qui n'a jamais eu lieu, hein! qui n'a jamais eu lieu. Moi, des
affaires que ça prend ça pour ça... Il faut regarder le
projet de loi en soi, peu importent les conséquences à venir.
Parce qu'on a dit des choses dans le passé qui ne se sont jamais
produites. Je vous le dis, c'est enregistré, 1987, puis vous pouvez le
relever; c'était Pierre Fortier qui était ministre,
député d'Outremont, puis il passait tout son temps à nous
dire qu'on avait besoin de ça. C'était urgent, c'était
épouvantable, même l'Inspecteur général des
institutions financières était là, parce qu'il devait y
avoir une émission d'actions à l'automne, qui n'a jamais eu lieu.
Mais le projet de loi est fait, la démutualisation s'est faite, puis
adopté de nuit. Alors qu'une entreprise avait été
bâtie par des mutualistes, on a changé le statut de l'entreprise
sans qu'il y ait vraiment de débat public. Ça
s'est fait de nuit, comprenez-vous? Moi, je pense qu'un Parlement, s'il
veut être respecté et respectable, ne doit pas opérer de
cette façon-là. (10 h 50)
Aujourd'hui, qu'on nous dise: II y a telle chose, moi, des ultimatums du
CN, puis du CP, hein, j'en ai vu... La première fois que j'ai
été capable de lire les journaux, il y en avait, puis il y en a
encore. Puis ils ont toujours marché comme ça. On ne peut pas
marcher comme ça. Puis M. Tellier, entre vous et moi, je n'ose pas vous
dire ce que j'en pense. Je l'ai connu pendant des années, M. Tellier.
Avec ses ultimatums, qu'il aille au diable! Comprenez-vous? Je vous le dis
franchement, qu'il aille au diable, Tellier! Comprenez-vous? Ça fait des
années qu'il fait des ultimatums au Québec. Moi, il ne m'en fera
pas aujourd'hui en commission parlementaire. Il gérera son affaire comme
il voudra, mais il ne nous fera pas d'ultimatum. Je regrette. Ce bureaucrate ne
fera pas d'ultimatum.
Une voix: C'est une ligne de CP.
M. Garon: Pardon?
Une voix: C'est une ligne de CP.
M. Garon: Oui?
Une voix: Oui.
M. Garon: Bon. Mais c'est pareil.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Les ultimatums de l'un ou de l'autre, ça ne
marchera pas. On doit adopter des lois, on doit regarder des lois correctement
avec les conséquences qu'il y a quand on les adopte, parce que,
après ça, les gens sont les premiers à nous dire: Pourquoi
vous l'avez adoptée? Pourquoi vous avez permis ça? Vous n'avez
pas joué votre rôle; vous ne nous avez pas protégés;
c'était votre job de le faire, vous ne l'avez pas fait. Les gens sont
les premiers, après ça, à nous reprocher d'avoir
fonctionné trop facilement dans les projets de loi où il y a des
conséquences pour les citoyens.
À part ça, je vais vous dire, il y a des promoteurs, il y
a des gens qu'on va entendre tout à l'heure, qui vont nous
présenter le projet, mais il y a tous les citoyens en arrière de
ça. Moi, je me rappelle je vais vous donner rien qu'un exemple
quand le ministre des Affaires municipales a changé
l'évaluation foncière, dans la municipalité où je
suis, dans 3 ans, ça va leur coûter 600 000 $ par année,
parce que, lui, il voulait régler les problèmes de
Montréal-Est. Mais il nous a mis dans la merde, parce que, pour
régler les problèmes d'un autre, il ne s'est pas occupé de
ce qui arriverait à l'évaluation d'Ultramar où les
ententes étaient signées après 15 ans devant les
tribunaux. Il ne s'est pas occupé de ça. Les conséquences
pour les gens, moi, j'ai tellement entendu parler de ça. Moi, je pense
que le rôle d'un législateur, c'est de voir la loi en soi, si elle
est bonne ou si elle n'est pas bonne, les conséquences qu'elle va avoir
et qu'elle peut avoir pour les citoyens, puis est-ce que c'est correct ou si ce
n'est pas correct?
Éventuellement, les gens sont les premiers à dire: Vous
étiez dans la position de faire l'analyse approfondie, puis, par
laxisme, vous ne l'avez pas faite. On serait les premiers blâmés
si on n'étudiait pas, si on n'approfondissait pas cette
question-là, parce que c'est une question très, très
importante qui est débattue actuellement. Quand le ministre nous parle
de Roberval, ce n'est pas tout à fait la même affaire,
ça.
Une voix: Roberval-Saguenay.
M. Garon: Roberval, oui, c'est un chemin de fer de compagnie.
Quand il parle de La Romaine, il n'y a même pas de municipalité
à La Romaine. C'est une région administrée par un
délégué nommé. Il n'y a pas de municipalité
à La Romaine. Les deux autres, je ne me rappelle pas des deux noms qu'il
a nommés, sauf que ce n'est pas des cas de même nature du tout que
le cas qui est devant nous actuellement. Il ne s'agit pas d'un cas du tout de
la même façon. Là, actuellement, il y a des
responsabilités qui sont beaucoup plus fortes dans ce cas-ci. Il y a
beaucoup plus d'implications parce que c'est un projet qui fonctionne avec les
municipalités. Alors, il y a des implications qui sont plus grandes que
dans un projet de loi où c'est une compagnie privée de chemin de
fer ou un chemin de fer privé qui appartient à une compagnie
minière ou à une compagnie de quelque nature que ce soit. C'est
un autre genre de projet qu'il mentionne. Alors, c'est pour ça qu'il ne
faut pas mélanger les pommes puis les...
Moi, je pense que, là-dedans, il n'y a pas seulement les
promoteurs, mais il faut regarder l'intérêt des citoyens. Les
citoyens, regardez, c'est des révoltes partout. Regardez à
Montréal. C'est qui, le responsable? Le maire, ce n'est pas lui, le
responsable. Puis le ministre, ce n'est pas lui le responsable. Je vais vous
dire une chose: Quand les problèmes arrivent... Je me rappelle d'un
vieux proverbe en politique qui dit: La victoire a une nombreuse
paternité, mais la défaite est orpheline. Quand ça va mal,
je vais vous dire qu'il n'y a plus beaucoup de pères dans la machine ni
de mères, ni pères ni mères, et, quand il y a des
victoires, ça va bien. Ah, bonne mère! Là, vous vous
demandez comment ça ce fait qu'il y autant de géniteurs.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Comment ça se fait? Alors, là-dedans,
c'est les citoyens qui sont en cause, au fond, et qu'on doit protéger.
Les conséquences qu'il peut y avoir pour des citoyens qui ne sont pas
là et qui, eux, doivent s'attendre à ce que le Parlement, quand
il adopte des lois, il pense à leurs intérêts de citoyens,
c'est ça qu'on doit préserver, à mon avis, puis c'est
ça qui va être notre seule préoccupation. Pas dans le but
de bloquer tout, mais il y a des choses qui peuvent se faire de
différentes façons, puis des choses qui doivent être
étudiées attentivement.
Vous savez, on arrive aujourd'hui, la session vient de commencer. Les
mois de janvier, février et mars, on n'était pas sans occupation,
mais on aurait eu plus de temps, en masse, en janvier. On a fait des
commissions parlementaires les 26, 27 et 28, mais, avant ça, dans le
mois de janvier, toutes les journées étaient libres pour des
commissions parlementaires. En février, on en a fait 2 jours par
semaine. Il aurait pu y avoir des... Quasiment à chaque semaine, il y
avait une journée de libre. En mars, on a aussi eu du temps de libre.
Mais on arrive à ce moment-ci, une journée où je ne m'y
attendais pas du tout, la journée du Conseil des ministres où,
normalement, quand on demande quelque chose au ministre, il ne veut pas, il
faut qu'il aille au Conseil des ministres. Aujourd'hui, il n'a pas l'air
d'être important, le Conseil des ministres. Puis une journée,
à part ça, où on siège le matin, puis
l'après-midi, alors qu'il y a d'autres journées où on
siège le matin, l'après-midi, puis le soir. Alors, le temps aussi
fait que la planification des travaux, dans le cas de ce projet de loi
là, m'apparaît un peu curieuse. C'est pour ça que les
arguments de dire: C'est nécessaire, il faut que vous alliez à
toute vapeur, on ne pourra pas accepter ça parce que, dans le fond, il y
aurait eu bien d'autres moments depuis le début de l'année,
aussitôt que le projet de loi a été déposé en
1992, où on aurait pu étudier le projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. Peut-être
qu'on pourrait demander aux requérants de nous exprimer leur point de
vue, ce qui donnerait peut-être un éclairage assez important aux
membres de la commission. Auparavant, j'aimerais que chacun se présente.
On connaît vos noms, mais on n'a pas identifié le nom à la
personne.
Exposé des requérants
M. Cholette (Roch): Alors, je suis Roch Cholet-te, je suis
conseiller municipal à la ville de Hull et je siège au conseil
d'administration de la corporation de développement du train touristique
Hull-Chelsea-La Pêche.
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous voulez
présenter les personnes qui vous accompagnent.
M. Cholette: Oui. Me Johanne Trudel, qui est le procureur dans le
dossier et procureur de la ville également; Jacques Filiatrault,
à ma droite, qui est directeur général adjoint des
services administratifs; et M. André Croteau, directeur des services
immobiliers à la ville de Hull.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le
porte-parole pour donner le point de vue sur le projet de loi.
M. Cholette: Très bien. Tout d'abord, je voudrais vous
remercier, Mme la Présidente, Mmes et MM. les députés, M.
le ministre, de nous avoir accueillis ce matin dans votre enceinte pour vous
expliquer notre position par rapport à un projet de loi qui est fort
important pour la municipalité et fort important pour l'Outaouais. Les
interrogations des députés de Lévis et de Jonquière
sont importantes, et je suis convaincu que nous aurons des réponses aux
questions, parce que, justement, pour la ville de Hull et pour l'Outaouais, le
développement économique est au coeur de nos
préoccupations, c'est aussi au coeur des préoccupations de nos
citoyens, et c'est par un outil comme celui qu'on vous présente
aujourd'hui qu'on sera capables d'assurer notre destin et d'assurer le maintien
d'un niveau de taxation le plus bas possible.
Alors, je demanderais à Mme Trudel d'aller plus à fond
dans les détails concernant les questions de M. Garon.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Me Trudel.
Oui?
M. Garon: Est-ce que le conseiller, M. Cholette, est ici?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, c'est lui qui
vient de parler.
M. Garon: C'est vous, M. Cholette? O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): À sa
gauche...
M. Cholette: À ma gauche, Mme Trudel.
La Présidente (Mme Bélanger): ...c'est Me Trudel.
À sa droite, c'est M. Filiatrault et...
Des voix: M. Croteau.
La Présidente (Mme Bélanger): ...M. Croteau. Alors,
Me Trudel.
Mme Trudel (Johanne): Merci, Mme la Présidente. Alors,
mesdames et messieurs, j'aimerais répondre tout d'abord, en guise
d'introduction, de façon générale, sur 3 plans, aux
interrogations et aux questions posées sur le projet, entre autres, au
niveau du statut juridique, au niveau du financement et au niveau de l'urgence
du projet de loi qui est devant vous ce matin. Sur l'aspect du financement, je
me ferai assister par M. Filiatrault qui a assisté à toutes les
réunions du conseil de développement depuis sa création et
qui sera en mesure de dresser un portrait complet de l'implication
financière des municipalités et des secteurs public et
privé dans ce projet.
Tout d'abord, au niveau du statut juridique, j'aimerais quand même
attirer l'attention des membres de la commission sur le fait que le projet de
loi qui est devant vous ce matin s'adresse à une corporation qui est une
entité juridique distincte et qui s'appelle le Conseil de
développement touristique Hull-Chelsea-La Pêche inc. Il est
vrai que cette corporation est constituée, entre autres, de 3
corporations municipales: la ville de Hull, qui est régie par la Loi sur
les cités et villes et une charte particulière, et les
municipalités de La Pêche et de Chelsea. Mais c'est quand
même une entité juridique en soi et c'est à cette
corporation que s'adresse le projet. (11 heures)
Donc, l'intérêt des municipalités, qui est un
intérêt de promotion touristique, entre autres, est un
intérêt oblique quant au projet puisque c'est la corporation qui
recevrait le statut de compagnie de chemin de fer. Ceci étant parce que,
en vertu de la Loi sur les cités et villes, entre autres et, pour
ceux que l'article intéresse, c'est sous l'article 466, quatrième
alinéa la municipalité a le droit d'aider à la
construction sur son territoire d'un chemin de fer, et ça peut
être soit par un gouvernement ou une compagnie quelconque, et elle peut
le faire, entre autres, en cautionnant une telle compagnie. Alors, c'est dans
cette optique que vous avez, entre autres, du financement municipal qui a
été fait dans ce projet.
La grande participation des municipalités s'est faite, entre
autres, par la mise à la disposition du Conseil des immeubles requis
pour la voie. Nous avons apporté avec nous une photographie
aérienne qu'il nous fera plaisir de mettre à votre disposition,
si vous voulez visionner l'ensemble de cette voie qui mesure 30 km entre Hull
et Wakefield et qui vous permet de voir exactement l'ampleur du projet. Les
immeubles ont été mis à la disposition du Conseil par voie
de bail emphytéotique consenti par la ville de Hull, par La Pêche
et Chelsea en faveur du Conseil, et 1,9 km de cette voie est
propriété de la compagnie Canadien Pacifique, au niveau des
immeubles. Évidemment, au niveau de la promotion touristique, les
municipalités ont investi également dans le projet et, sur ce
point, tout à l'heure, je demanderai à M. Filiatrault de
commenter.
Cependant, j'attire votre attention sur l'impact financier, parce qu'on
se demandait quel était le risque, pour les municipalités, de
s'impliquer dans un tel projet. Les investissements sont déjà
faits, dans ce projet, puisqu'il est en opération depuis juin 1992.
Entre autres, à l'aide d'un protocole d'entente .entre le
ministère du Tourisme, l'OPDQ et le Conseil de développement
touristique Hull-Chelsea-La Pêche, qui a été signé,
pour être précise, en date du 13 août 1991, on a
déjà parlé de l'engagement financier du Conseil qui se
divise dans un engagement financier public, que ce soit provincial ou
fédéral, municipal et privé. dans ce protocole, entre
autres, si j'avais à le détailler, au niveau du milieu comme tel,
le conseil de développement touristique hull-chelsea-la pêche
investissait 600 000$, soit 22,2%, la ville de hull, 700 000 $, soit 25,9 %, et
le gouvernement du québec, par l'opdq, 900 000$, 33,3 %, et le
ministère du tourisme, 500 000 $ pour 18,5 %, ce qui vous donne un total
de 2 700 000 $ pour 100 % de l'allocation du montant dans les détails
que je vous ai donnés, ce qui vous indique déjà l'ampleur
des investissements faits par les municipalités, municipalités
qui, le cas échéant, ont été autorisées par
le ministère des Affaires municipales à faire ces investissements
si la forme de l'investissement le requérait. Et, dans le cas de la
ville de Hull, qui a cautionné le projet pour 700 000 $, la ville a
d'ailleurs reçu l'assentiment du ministère des Affaires
municipales à cet égard.
À ces investissements nous devrions ajouter l'investissement
privé parce que, lorsque nous parlons du Conseil de développement
touristique Hull-Chelsea-La Pêche, nous devons souligner que le Conseil
n'exploite pas de façon physique le train, cette exploitation est
donnée à un exploitant qui a lui-même une corporation pour
cette fin, et cet exploitant est visé par la loi sur la
sécurité au niveau du transport de passagers. Et, si ça
peut rassurer les membres de la commission, au niveau du public en
général, il a dû souscrire à des assurances de 15
000 000 $, tel que demandé par la législation provinciale pour la
voie provinciale, et, pour le 1,9 km du CP, il a dû souscrire à
des assurances-responsabilité de 25 000 000 $. Et ça, c'est
l'exploitant dont vous pourrez voir l'implication dans le projet de loi lorsque
nous en ferons l'étude article par article, à l'article 2,
où on parle de la possibilité de céder l'exploitation
à un exploitant. C'est déjà le cas. Ce ne sont pas les
corporations municipales, ni en groupe, ni individuellement, qui exploitent le
train; c'est une compagnie d'exploitation que, nous, nous appelons sous le nom
de la compagnie ferroviaire Choo-Choo, dans notre région, mais c'est une
compagnie ferroviaire indépendante qui exploite le train
touristique.
D'autre part, mon dernier point sur lequel je voulais parler
brièvement avant de passer la parole à M. Filiatrault, c'est sur
la question de l'urgence du projet. Je comprends vos soucis à l'effet de
vous assurer de faire une étude détaillée du projet. Il
s'agit ici d'un projet de loi privé, effectivement, qui vise une
corporation indépendante des municipalités et, effectivement, le
CP nous indique, à cause de ses propres règlements, que nous
devons avoir un statut de compagnie de chemin de fer. C'est ici une situation
unique où on a l'implication du milieu municipal, l'implication du
milieu public, gouvernemental, et l'implication du secteur privé. C'est
une situation, au niveau juridique, qui est totalement originale et nous devons
avoir ce statut pour protéger, justement, les investissements qui sont
déjà faits et qui seront grandement en péril si nous ne
sommes pas en mesure de faire démarrer le train.
Le but de la photo aérienne que nous avons apportée est de
vous démontrer, entre autres, que la gare pour le départ du train
est justement sise à cet endroit où nous devons absolument passer
sur le 1,9 km qui appartient à CP. Si nous ne pouvons utiliser cette
voie, n'ayant pas le statut requis, tous les investissements faits pour
construire la gare, entre autres, tombent finalement à l'eau. La gare
est importante non seulement au niveau des investissements, mais au niveau
touristique. Cette gare a été placée à un endroit
stratégique de telle sorte qu'elle puisse être vue par le plus
grand nombre de personnes qui viennent sur le territoire de la ville de Hull
afin de permettre, justement, un essor de ce projet.
Je peux vous donner, à titre d'exemple, que vous avez ici des
représentants de la ville de Hull aujourd'hui; cependant, vous pourriez
avoir entendu des gens autant de La Pêche et de Wakefield qui vous
parleront des retombées économiques importantes du train pour
leurs municipalités. Il avait été calculé,
l'année dernière, que chaque personne laissait entre 10 $ et 20
$, par exemple, à Wakefield lorsque la personne prenait le train. Alors,
si vous mettez 600 personnes sur un train, il y avait 6000 $ qui restaient dans
les boutiques d'artisanat et les endroits de restauration sur le territoire de
la municipalité de Wakefield, entre autres. Alors, je pense que c'est
important de regarder l'ampleur de ce projet, indépendamment du fait que
tous les représentants ne soient pas ici pour défendre l'aspect
économique important de ce projet.
Également, en terminant, j'inviterai M. Filiatrault non seulement
à traiter des investissements qui existent, mais également des
projets qui sont présentement en voie par toutes les
municipalités et qui sont associés au train: par exemple,
l'idée d'un musée ferroviaire et autres qui sont des projets
reliés à ce premier élément du train touristique.
Alors, avec votre permission, Mme la Présidente, j'aimerais demander
à M. Filiatrault de s'adresser aux membres de la commission sur l'impact
fiscal, si vous voulez, de ce projet.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, merci, Me
Trudel. M. Filiatrault.
M. Filiatrault (Jacques): Merci, Mme la Présidente. En
fait, Me Trudel a touché des éléments très
importants au niveau du développement touristique, de même qu'au
niveau des investissements qui sont faits présentement, qui ont
été faits pour ce projet. Je devrais attirer votre attention en
ce qui concerne la ville de Hull qui, quand même, a été
présente et un des soutiens principaux dans ce dossier-là. La
ville de Hull, vous savez, avec la venue du musée des civilisations qui
a ouvert ses portes en juin 1989, attire sur la limite, si l'on veut, le
boulevard de la Confédération et la rue Laurier, au-delà
de 1 000 000 de visiteurs chaque année. Dans l'ensemble de la
région, on parle d'au-delà de 4 000 000 de visiteurs qui viennent
dans notre région.
La ville de Hull, face à cet «influx» de visiteurs,
évidemment, a pris conscience de l'importance du développement
touristique dans sa ville et dans sa région. On parle de diversification
économique. L'industrie touristique, vous le savez, c'est une des
industries les plus prospères au Québec, au Canada et ailleurs,
une des premières. Donc, c'est important pour la ville de Hull et la
région d'aller récolter cette manne-là. Donc, la ville de
Hull c'est assez unique au Canada même s'est dotée
d'un plan intégré de développement touristique, qui
comprend toutes les composantes d'un développement touristique. À
l'intérieur de ce plan-là, évidemment, le pôle de la
rue Montcalm vous pourrez voir si tel est le cas tout à l'heure
est un secteur de développement très important pour faire
pénétrer une partie des visiteurs qui viennent à Hull dans
le centre de la ville de Hull et, en même temps, nous assurer des
retombées économiques importantes.
Donc, dans un premier temps, le projet du train touristique est un
élément moteur pour, justement, attirer les visiteurs dans le
centre de la ville de Hull et en même temps permettre aux visiteurs de
prolonger leur séjour qui, au départ, lorsque le musée a
ouvert, était peut-être d'une demi-journée-visiteur.
Maintenant, on pense être capables, avec les attractions que nous
développons, avec le train, de prolonger le séjour jusqu'à
deux nuitées. (11 h 10)
Donc, ça veut dire, en termes de retombées
économiques, que le projet du train, cette année, devrait attirer
environ 90 000 passagers. Donc, des retombées économiques
globales pour toute la région, autant en termes de construction des
infrastructures qu'en termes de visiteurs qui vont demeurer dans nos
hôtels, qui vont prendre leurs repas dans nos restaurants, qui vont
dépenser dans notre région... Vous savez, la région
Hull-Ottawa a été déclarée la troisième
grande région touristique au Québec; donc, il faut se doter
d'outils, il faut conserver nos outils de développement touristique et
économique en même temps. Donc, les retombées
économiques devraient se chiffrer à au-delà de 6 000 000 $
annuellement et, à ce chapitre, le gouvernement, évidemment, en
termes d'impôt, va en retirer quelques millions. Donc, en termes de
projet, c'est une PME très importante pour la région de Hull et
de l'Outaouais québécois.
Ceci dit, au niveau de la ville de Hull, qui est la principale
impliquée au niveau des municipalités financièrement, soit
comme caution, soit comme celle qui a versé la plus forte subvention,
nous avons une planification financière très serrée. Ce
genre de projet, en termes d'investissement, s'inscrit à
l'intérieur de notre planification triennale; donc, les
inquiétudes qui pouvaient être soulevées quant au
contrôle des dépenses, au contrôle des investissements des
municipalités, je pense, en ce qui concerne la ville de Hull en tout
cas, qu'on a les outils de gestion nécessaires pour les contrôler
et, en même temps, les investissements qui ont été faits
ont déjà été faits et sont inclus dans notre
planification financière. Je peux vous assurer qu'en ce qui concerne la
ville de Hull on est assez fiers en termes de résultats
budgétaires: au cours des 3 dernières années, on a pu
diminuer notre facture de taxes et on entend au moins la maintenir pour les 3
prochaines années.
Donc, en fait, les investissements qui ont déjà
été faits, c'est des investissements très importants: le
gouvernement provincial, comme Me Trudel l'a mentionné tout à
l'heure, via l'OPDQ et le ministère du Tourisme, a investi 1 400 000 $;
le gouvernement fédéral vient d'investir 600 000 $ pour qu'on
puisse compléter l'ensemble des infrastructures; la ville de Hull a
versé un montant de 700 000 $ pour les infrastructures, réfection
de la voie, installation de la gare, etc.; la ville de Hull s'est portée
acquéreur de la voie Laman on le verra peut-être sur la
carte tout à l'heure elle s'est portée acquéreur
d'une voie abandonnée par le Canadien Paci-
fique d'une valeur de 1 400 000 $; nous avons acquis des terrains dans
le secteur pour consolider notre emprise autour de la gare, d'une valeur de 250
000 $; la corporation du train a dû investir, elle aussi, via des actifs
qu'elle a pu liquider, de la ferraille, etc., un montant approximatif de 600
000 $; la ville de Hull, vis-à-vis du ministère du Tourisme et de
l'OPDQ, s'est engagée à cautionner la subvention du gouvernement
du Québec pour un montant de 700 000 $. Donc, on a mis en caution des
terrains d'une valeur de 1 400 000 $ afin de permettre au projet... de
cautionner le gouvernement du Québec advenant que le projet arrête
au cours des 5 prochaines années.
Donc, ceci étant dit, j'ai mentionné tout à l'heure
que nous avions un plan intégré de développement
touristique et ce plan intégré de développement
touristique, évidemment, et je me répète, a comme point de
départ, dans ce pôle d'attraction, le projet du train. C'est un
projet qui avait été accepté à une biennale en
1986, qui a fait un long cheminement. L'année passée, même
si le projet a débuté en retard, en fait, au mois de juillet, le
train a attiré 42 000 passagers. Cette année, on en
prévoit 90 000, et nous sommes également à ajouter des
infrastructures dans le secteur justement pour répondre à une
demande touristique.
Donc, ce projet-là, je me répète, c'est un projet
vital, essentiel pour l'économie de la région. On veut une
diversification économique; c'est une PME où on crée des
emplois permanents et des emplois temporaires, avec des retombées
économiques importantes pour l'industrie touristique, l'industrie locale
et régionale. À ce projet-là va se greffer... On a un
édifice qu'on appelle le Château d'eau. Nous sommes en voie
d'appels de propositions pour en faire un autre projet d'attraction touristique
à proximité. C'est un secteur de développement
touristique. On a le ruisseau de la Brasserie. Peut-être que M. Croteau,
tout à l'heure, s'il en a l'opportunité, pourra mettre de
l'emphase là-dessus.
À l'autre bout, à Wakefield, c'est évident que ce
projet-là, en amenant un montant de 90 000 visiteurs, vous pouvez voir
l'impact au niveau touristique. Vous savez que la ville de Wakefield est une
ville quand même historique jusqu'à un certain point; il y a
beaucoup d'attraits touristiques, il y en a qui sont à être
développés. Il y a la restauration. Il y a un projet de refaire
le pont couvert qui a été détruit par le feu il y a
quelques années; ce projet-là devrait se réaliser cette
année.
Donc, vous pouvez voir, à titre d'exemple ce sont des
exemples l'impact qu'a ce projet du train touristique. Il est en marche.
C'est un projet qui s'est rodé au cours de l'année 1992 et, en
1993, comme je le mentionnais, on prévoit accueillir au-delà de
90 000 visiteurs. Ça fait que vous pouvez en évaluer l'impact
économique dans un temps de récession et dans un temps où
on cherche à créer des emplois. Je vous remercie, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M.
Filiatrault. Alors, il n'y a pas d'autres commentaires. Ceci étant dit,
nous allons passer à l'article 1.
M. Dufour: Mme la Présidente... La Présidente
(Mme Bélanger): Oui. Discussion générale
M. Dufour: ...avant de commencer, moi, j'aimerais qu'on pose
quelques questions à nos intervenants. Ce n'est pas une course contre la
montre, je vous l'ai dit tout à l'heure. Les gens sont venus nous faire
une présentation; peut-être que les membres de l'autre
côté sont tous au courant de ce qui se passe, mais, moi, je ne le
sais pas. J'aimerais poser quelques questions à nos intervenants parce
que ce n'est pas un monologue qu'on a ici; c'est supposé être un
dialogue.
La Présidente (Mme Bélanger): Allez-y. M. le
député de Jonquière, vous avez la parole.
Règlement d'emprunt approuvé par le
ministère des Affaires municipales
M. Dufour: J'ai écouté Me Johanne Trudel concernant
sa présentation. Elle nous a parlé du statut juridique. Elle nous
a parlé aussi de quoi? Des différents intervenants, de la
longueur du train, de la façon dont les subventions ont
été données. Comme je m'adresse à une avocate, je
vais lui poser la question. Le ministère des Affaires municipales, vous
nous dites, vous a donné l'aval ou son approbation pour les 700 000 $.
Les 700 000 $ de la ville de Hull, est-ce qu'elle l'a emprunté, ce
montant-là, ou est-ce qu'elle l'a cautionné?
Mme Trudel: C'était sur la caution, en premier.
M. Filiatrault: Si on me permet de répondre à cette
question-là, Mme la Présidente, évidemment, il y a 2
volets à ça. La ville de Hull a effectivement versé un
montant de 700 000 $, qui a été emprunté via un
règlement d'emprunt en 1992, et il y a la caution de 700 000 $ qui est
en fonction de la demande du ministère du Tourisme, dans le protocole
d'entente, advenant le cas où le projet ne continuerait pas sur une
période de 5 ans. Il y a des clauses à cause des
déboursés qu'ils font au niveau de leur subvention. Advenant, par
exemple, que le projet cesserait maintenant, disons aujourd'hui, la ville de
Hull devrait verser cette caution-là au gouvernement du
Québec.
M. Dufour: Vous nous dites que ça s'est fait par un
règlement d'emprunt. Est-ce que ce règlement d'emprunt a
été fait effectivement pour cette fin-là?
M. Filiatrault: Oui.
M. Dufour: Bon. Il a été emprunté pour cette
fin-là. Est-ce que, sur le règlement d'emprunt, il était
bien déterminé que c'était en fonction d'un investissement
dans une corporation?
M. Filiatrault: Oui.
M. Dufour: En faveur de la corporation. Est-ce que vous vous
êtes assurés légalement si le ministère peut aller
aussi loin que ça dans son approbation d'un règlement? Moi, ce
que je soulève un peu là-dedans, c'est: Est-ce que les
municipalités peuvent emprunter pour des tiers, soit par caution ou par
un montant d'argent? Moi, je m'interroge un peu là-dessus. Lorsque des
gens veulent faire des investissements, ou des municipalités, la plupart
du temps on est obligé de les cautionner par bill privé.
Même la ville de Montréal, elle crée ses corporations et
elle leur dit de quelle façon elles vont fonctionner. Mais, dans cette
question-là, je m'interroge un peu à savoir: Est-ce que le
ministère des Affaires municipales avait le pouvoir de donner son aval
à un règlement semblable? Parce que c'est une corporation
privée, ce n'est pas une corporation publique ça, au sens de la
loi.
Mme Trudel: Si je peux me permettre de répondre à
votre question, c'est l'article que je citais tout à l'heure. Je vous
disais: La ville de Hull est régie par la Loi sur les cités et
villes et elle a une charte complémentaire. Pour cette fin-là,
c'est la Loi sur les cités et villes qui s'appliquait. Il n'y avait pas
de dispositions particulières à la charte, et la charte n'a
d'ailleurs pas été amendée pour cette fin-là. Et
l'article 466, que je citais tout à l'heure, de la Loi sur les
cités et villes, dans le chapitre qui traite «De l'aide à
la construction, à l'amélioration et à l'entretien
d'entreprises ou travaux publics étrangers à la
municipalité», dit: «Le conseil peut faire des
règlements: Pour aider à la construction des ponts,
chaussées, jetées [...] chemins de fer ou autres ouvrages [...]
situés en tout ou en partie dans la municipalité ou dans les
environs, entrepris et construits par des compagnies constituées en
corporation, ou par le gouvernement du Québec, ou par une personne
quelconque: «a) En prenant et souscrivant des actions d'une compagnie
formée pour cet objet; «b) En donnant ou en prêtant de
l'argent ou autre valeur, ou en donnant la jouissance ou la
propriété [...] à telle compagnie ou au gouvernement du
Québec ou à telle personne; «c) En garantissant, par
endossement ou autrement, toute somme d'argent empruntée par telle
compagnie...». Je m'arrête là parce que ces 3 premiers
alinéas sont ceux qui avaient été cités à
l'époque. (11 h 20)
M. Filion: Dans votre citation, j'aimerais savoir: Est-ce qu'on
parle de n'importe quelle compagnie, à but lucratif, non lucratif?
Mme Trudel: On dit «par des compagnies constituées
en corporation, ou par le gouvernement du Québec, ou par une personne
quelconque». Vous étiez absent lorsque j'ai fait une petite
présentation tout à l'heure. L'exploitant du train est une
compagnie à capital-actions, alors que le Conseil de
développement touristi- que Hull-Chelsea-La Pêche est une
compagnie sans but lucratif. Ce n'est pas le conseil de développement
qui exploite le train; cette exploitation a été remise à
un exploitant qui a une compagnie à capital-actions, qui a signé
un protocole d'entente avec le conseil de développement touristique et
qui a souscrit aux assurances-responsabilité requises de 15 000 000 $ et
de 25 000 000 $.
M. Filion: L'exploitant, lui, est à but lucratif? C'est
ça?
Mme Trudel: C'est exact.
M. Filion: Et les biens étaient détenus via des
corporations à but non lucratif.
Mme Trudel: C'est ça. Le conseil de développement
touristique, en fait, par voie de bail emphytéotique s'est fait
céder les immeubles requis sur lesquels passe la voie de Chelsea-La
Pêche et la ville de Hull, et a mis ces immeubles à la disposition
de l'exploitant qui est la compagnie à capital-actions.
M. Filion: Et l'exploitant, lui, n'avait aucun risque financier
relatif aux emprunts?
M. Filiatrault: Oui. Si je peux me permettre, en fait, les
infrastructures, les subventions, les sommes d'argent et les investissements
qui ont été faits ont été faits à la
corporation de développement touristique. Donc, ce sont eux qui avaient
la responsabilité de mettre les infrastructures en place pour permettre
à un opérateur justement d'opérer sa compagnie. La
compagnie Choo-Choo, dans ce cas-ci, avait la responsabilité
d'acquérir tout le matériel roulant et de faire des
investissements, en fait, qui totalisent, à ce moment-ci, 1 400 000
$.
M. Filion: II devait acheter les locomotives, etc.
M. Filiatrault: Les locomotives, l'engin à... M.
Filion: Qu'il a payés plus de 1 000 000 $.
M. Filiatrault: C'est-à-dire qu'avec tous ses
investissements il avait certaines responsabilités aussi au sujet des
équipements: le garage, entre autres, qui est fait, qui est construit,
de mettre un certain investissement au niveau des équipements
nécessaires pour l'entretien des locomotives et des équipements
qui sont là.
M. Filion: Tout ce qui était fixe, les immobilisations,
ça, il ne touchait pas à ça.
M. Filiatrault: Non.
M. Filion: C'était financé et assumé par la
corporation à but non lucratif.
M. Filiatrault: C'est ça. D'ailleurs, c'était
l'entente originale qui prévalait lorsque le projet a été
initié. La corporation de développement touristique devait
fournir ça à un opérateur.
M. Filion: Quelle était la contrepartie financière
qu'il y avait pour l'utilisation des biens qui ne lui appartenaient pas?
C'était quoi, de la location? C'était quoi, la formule de
contrepartie ou de paiement pour l'utilisation des biens?
M. Filiatrault: Au niveau de l'opérateur? M. Filion:
Au niveau de l'opérateur.
M. Filiatrault: O.K. Lui, l'opérateur doit nous verser une
ristourne sur ses ventes.
M. Filion: Une ristourne sur le brut ou sur le net?
M. Filiatrault: Sur le brut, et il s'acquitte aussi des taxes qui
sont dues sur les équipements de la gare, entre autres, la voie
ferrée, etc. Donc, il a des obligations d'acquitter toutes les taxes
qui, normalement, reviendraient à la municipalité, et avec cette
ristourne-là sur les ventes brutes.
M. Filion: Ils ont opéré comme ça pendant
combien de temps? Deux ans?
M. Filiatrault: Non, c'est en juin 1992. Mme Trudel: Le 27
juin 1992. M. Filion: Au cours de l'été dernier, c'est
tout? M. Filiatrault: Oui.
Bilan financier de l'exploitation du chemin de
fer
M. Filion: Comment ça s'est soldé,
l'opération financière de ça pour Choo-Choo, la compagnie
à but lucratif? Ça s'est soldé comment, en fin de compte?
Le résulat financier de tout ça?
M. Filiatrault: En fait, c'est évident que, pour une
première année d'opération, il y a eu beaucoup de ce qu'on
appelle des coûts de démarrage, des «start-up
costs»...
M. Filion: Des frais de démarrage.
M. Filiatrault: ...des frais de démarrage. C'est
évident qu'ils n'ont pas fait de profit, ils ont dû recapitaliser
les dépenses qui ont été faites; c'est
réglé, ça. Ils ont accueilli 42 000 passagers; le
«break-even point» est de 60 000 passagers. Donc, c'est certain
qu'évidemment, pour la première année d'opération,
ça n'a pas été une année profitable au niveau
financier. Par contre, cette année déjà, avec les
estimés qui ont été faits et les préventes qui sont
déjà très fortes, on prévoit avoir 90 000
passagers, donc, un profit potentiel de 300 000 $ à 400 000$.
M. Filion: Mais l'opération s'est soldée par une
perte de combien?
M. Filiatrault: Je ne serais pas en mesure de vous le dire parce
que c'est quand même une compagnie privée, à charte
privée, qui est financée par des institutions financières,
et c'est des choses qui demeurent leur propriété.
M. Filion: Je comprends très bien, sauf que la corporation
à but lucratif fait partie intégrante du présent bill
privé 244 et l'information financière de cette
compagnie-là devient une information pertinente pour que, nous, on
puisse, comme législateurs, se faire une idée de l'image des
transactions et de l'image financière, du portrait en
général. C'est pour ça que je pose ces
questions-là. Vous n'avez pas d'états financiers avec vous de
l'opération? Vous n'avez aucun document financier?
M. Filiatrault: Je peux chercher ici, à
l'intérieur, pendant qu'on pose une question. Mais c'est certain qu'on a
eu des présentations d'ordre financier de l'opérateur. C'est
évident, comme je le mentionnais, qu'il a dû recapitaliser
certaines dépenses, des frais de démarrage. C'est évident
qu'avec 40 000 passagers il n'a pas fait ses frais.
Par contre, au niveau de sa situation financière actuelle, il
repart sans aucune dette parce que les actionnaires ont fait des
investissements additionnels au niveau du capital-actions, ce qui a fait qu'ils
ont éteint les dettes qu'ils avaient au niveau de l'opération de
la première partie d'année. Donc, ils repartent à neuf, si
on veut, avec ces nouveaux investissements-là. Également,
récemment, on a eu la subvention du gouvernement fédéral
qui est arrivée juste à temps pour permettre de compléter
les infrastructures et certains équipements qui étaient
nécessaires. Mais ce que je peux vous dire, c'est que,
présentement et j'ai été en contact avec
l'institution financière qui a recapitalisé les
différentes choses tout a été réglé.
Maintenant, la compagnie repart avec un nouveau budget, un nouveau bilan
opérationnel sans déficit, à ce moment-ci.
M. Filion: Quel est le pourcentage de l'apport de capital des
actionnaires, quand on dit: Les actionnaires ont mis tant d'argent dans
l'entreprise par rapport à l'investissement total des emprunts et tout?
Avez-vous une idée du ratio de l'avoir des actionnaires dans la
compagnie à but lucratif? Quand vous dites qu'ils ont remis de
l'argent...
M. Filiatrault: O.K.
M. Filion: ...ils ont remis combien?
M. Filiatrault: Us ont recapitalisé pour un montant de 700
000 $.
Une voix: 700 000 $?
M. Filiatrault: Oui, 700 000 $.
M. Filion: Ils ont remis 700 000 $?
M. Filiatrault: Oui. Et puis ils avaient acquis
l'équipement roulant, évidemment, d'une valeur de l'ordre de 700
000 $ aussi. Donc, c'est l'ordre de grandeur en termes d'investissements.
M. Filion: Ils n'ont pas financé cette
acquisition-là, ils l'ont payée «cash» par des mises
de fonds de capital. C'est ça?
M. Filiatrault: L'acquisition de l'équipement roulant,
oui; ça a été fait par des montants comptants.
M. Filion: La mise de capital des actionnaires... M.
Filiatrault: Oui.
M. Filion: ...et non pas un emprunt normal à la banque
pour financer une acquisition d'équipement.
M. Filiatrault: Non. C'est ça. Également, pour les
700 000 $ qui ont été refinances, un des actionnaires a mis en
garantie un immeuble qui est libre d'hypothèque, qui est
évalué à 1 200 000 $, à titre de collatéral
à l'institution financière. Donc, c'est des gens très
solides.
M. Filion: Le bail qui existe parce que ça doit
être sous forme de bail ou sous forme d'entente ou de protocole
d'exploitation, entre, toujours, Choo-Choo, la compagnie privée, et la
compagnie à but non lucratif cette entente-là, elle est
d'une durée de combien d'années? Ils n'ont sûrement pas
dû faire ça pour un an, ils ont dû faire ça pour
plusieurs années.
Mme Trudel: Pour 25 ans. M. Filion: Pour 25 ans?
Mme Trudel: Oui. Ce sont des baux emphytéotiques de 25 ans
et c'est la même période d'années qui est visée dans
l'entente, cependant, avec l'idée qu'il était possible de
remplacer l'exploitant par le conseil de développement touristique, s'il
arrivait quelque chose en cours de route à cet exploitant-là.
M. Filion: Comme, par exemple?
Mme Trudel: Bien, par exemple, l'exploitant aurait à
quitter, la compagnie serait dissoute pour des raisons personnelles ou autres.
Ce ne sont pas nécessairement des considérations
financières qui ont amené cette disposition, mais simplement pour
permettre au
Conseil de ne pas mettre fin à l'entente. Pour les
municipalités, on avait quand même prévu la façon
dont les immeubles seraient retournés à la fin du bail
emphytéotique. On avait également prévu parce qu'on
devait le faire dans le cadre de l'entente intermunicipale, entre les
municipalités la disposition des biens en cas d'arrêt du
projet pour plus de x mois. Alors, il était prévu que
l'exploitant puisse même, sans procédure particulière,
être remplacé le cas échéant, s'il y avait formation
d'une autre compagnie, tout simplement. (11 h 30)
M. Filion: Dans cette forme d'entente parce que
l'exploitant, lui, jouit de ce qu'on appelle une valeur de biens qui appartient
à un autre cette valeur de biens, avez-vous une idée de ce
qu'elle représente comme valeur globale au niveau de la corporation
à but non lucratif? Elle met à la disposition d'une autre
personne la nue-propriété de ses biens et elle confie son
usufruit à la corporation à but lucratif. Alors, la valeur de ces
biens-là, ça représente quoi comme montant?
M. Filiatrault: Je peux répondre à ça, Mme
la Présidente. Tout à l'heure, je mentionnais, en termes
d'investissements qui ont été faits via des subventions ou de la
part de la municipalité, de la ville de Hull, l'acquisition de terrains
pour l'installation d'infrastructures; on parle d'investissements de l'ordre de
4 000 000 $ qui sont faits présentement.
M. Filion: La valeur des biens qu'on utilise est d'environ 4 000
000 $. C'est ça que vous me dites?
M. Filiatrault: Oui.
M. Filion: Pas de terrains, pas de fonds de terrain, rien
là!
M. Filiatrault: On parle à l'intérieur... M.
Filion: Le rail...
M. Filiatrault: Si on parle de la valeur des voies
ferrées, c'est évident qu'on doit l'ajouter. Peut-être que
M. Croteau peut répondre à ça. Quand je parle de valeur de
4 000 000 $, je parle de coûts de réfection de voies
ferrées, des investissements qui ont été faits, des
aménagements; par exemple, la gare, le garage...
M. Filion: Oui.
M. Filiatrault: ...tout ce qui est autour de ça. Sans
compter l'investissement des opérateurs, les équipements
ferroviaires, on parle d'investissements de l'ordre de 4 000 000 $ pour
remettre le projet en état et en voie de fonctionnement.
M. Filion: Ça, ça a été fait, cette
mise de capital, par l'association touristique. C'est ça?
M. Filiatrault: Ça a été fait par des
subventions
du gouvernement provincial, du fédéral, de la ville de
Hull, principalement.
M. Filion: O.K., en faveur de l'association.
M. Filiatrault: En faveur de la corporation, le conseil du train
touristique Hull-La Pêche.
M. Filion: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va?
M. Filion: Non, non, non, je n'ai pas terminé, Mme la
Présidente. Ça s'en vient, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Comme vous ne vous adressez
pas à la présidence, je ne le savais pas.
M. Filion: Excusez, Mme la Présidente. On peut s'adresser
à la présidence, si vous voulez, il n'y a pas de problème.
Mme la Présidente, moi, ce que j'aimerais savoir aussi, c'est quelle est
la formule exacte de compensation financière pour l'utilisation des
biens qui appartiennent à la corporation à but non lucratif.
C'était quoi, exactement?
M. Filiatrault: O.K. En fait, je parlais tout à l'heure
d'une ristourne sur le brut des ventes de 1 %, si ma mémoire est
bonne.
M. Filion: 1 % du chiffre d'affaires?
M. Filiatrault: 1 %. et, en même temps, le promoteur s'est
engagé à verser à la corporation un montant de 200 000 $
à titre de commandite.
M. Filion: 200 000 $ à titre de? M. Filiatrault: De
commandite. M. Filion: Dans quel sens?
M. Filiatrault: Dans le sens qu'il doit verser un montant
comptant de 200 000 $... Je peux peut-être lire, ici, en termes de
revenus, si vous me permettez: L'opérateur s'engage à verser au
Conseil le premier 200 000 $ obtenu de la publicité de commandite
à l'intérieur du train touristique et, par la suite, il verse
annuellement au Conseil un sixième des revenus obtenus de la
publicité de commandite utilisant les espaces publicitaires retenus dans
les wagons du train touristique en autant que les municipalités n'ont
pas utilisé le sixième de l'espace qui leur est
réservé. J'avais oublié cette partie-là tout
à l'heure, ce qui vient en plus de la ristourne.
M. Filion: Ces montants-là sont payables quand? M.
Filiatrault: Ces montants-là...
M. Filion: Le chiffre d'affaires de 1 %, il est payable quand,
ainsi que votre quote-part dans les revenus de commandite?
M. Filiatrault: O.K. Le chiffre d'affaires de 1 %,
évidemment, dans le cas de la première année
d'opération, est versable à la fin de l'année
d'opération. Pour l'année qui s'en vient, évidemment, on
va tenter d'avoir une entente avec l'opérateur qui peut toujours faire
ça, le verser de façon régulière, disons
mensuellement.
M. Filion: Et à la fin de l'année financière
de la compagnie à but lucratif, c'est ça? C'est à la
fin...
M. Filiatrault: Oui.
M. Filion: ...de son année financière, lorsque les
états financiers sont connus, quoi; 1 mois après, 2 mois, c'est
quoi?
M. Filiatrault: Habituellement, on peut donner un délai de
3 mois, je pense.
M. Filion: Trois mois après la fin de l'année
financière.
M. Filiatrault: Oui.
M. Filion: Qui était quoi, pour la compagnie
Choo-Choo?
M. Filiatrault: L'année financière a
été modifiée, Me Trudel, au 31 décembre...
Mme Trudel: Au 31 décembre. M. Filiatrault:
...1992. M. Filion: Elle a été modifiée? M.
Filiatrault: Modifiée, oui. M. Filion: Pour quelle
raison?
M. Filiatrault: La raison principale, c'est ce que je mentionnais
tout à l'heure, c'est au niveau du refinancement, de la recapitalisation
des coûts de départ, de tous les coûts qui n'avaient pas
été prévus et de l'investissement additionnel qui a
été fait. Donc, ils repartent avec une année
complète de calendrier qui est plus représentative, si on veut,
de leurs opérations, d'une année d'opération.
M. Filion: Mais ça aurait pu être une autre date que
le 31 décembre pour le même objectif. C'est pourquoi, le 31
décembre? Y a-t-il quelque chose de particulier?
M. Filiatrault: Particulièrement pour cette
raison-là, à cause du refinancement, de la recapitalisation.
M. Filion: Mais ça aurait pu être le 30 novembre
aussi, en fonction de l'objectif que vous dites.
M. Filiatrault: Ça aurait pu être le 30 novembre
aussi, oui. Mais les raisons fondamentales, c'est probablement les institutions
financières qui ont voulu faire une telle entente, j'imagine, avec
l'opérateur.
M. Filion: Mais, quand vous dites les institutions
financières...
M. Filiatrault: Mais je ne peux pas vous répondre plus
à fond.
M. Filion: ...dans le refinancement, elles finançaient
quoi, elles? Parce que, tout à l'heure, vous sem-bliez me dire qu'elles
ont mis 700 000 $ d'apport, de capital. Qu'est-ce qui reste de financement dans
cette compagnie qui vient de l'extérieur, c'est-à-dire des
institutions financières?
M. Filiatrault: C'est les 700 000 $ de refinancement des
coûts de départ et, évidemment, du manque à gagner.
On parlait d'un «break-even» à 60 000 passagers alors qu'il
y en a eu 42 000. Ils ont eu toutes sortes d'imprévus,
évidemment, soit qui venaient du CP, en termes de droits, etc. Donc, ils
ont recapitalisé, avec collatéral, cette partie-là. Mais,
comme je vous le mentionnais tout à l'heure, ils ont investi 700 000 $
dans les équipements ferroviaires.
M. Filion: Comme mise de capital, eux. M. Filiatrault:
Oui.
M. Filion: Mais, l'emprunt, c'est eux qui l'ont fait
personnellement ou si c'est la corporation à but lucratif?
M. Filiatrault: Non, non, c'est la compagnie qui a fait l'emprunt
personnellement.
M. Filion: Alors, ce n'est pas une mise de capital pour eux.
Mme Trudel: C'est la compagnie de l'exploitant qui a fait
ça; le conseil de développement n'est pas du tout impliqué
là-dedans.
M. Filion: Non, moi, je ne parle pas du conseil de
développement, je cherche à comprendre la capitalisation qu'il y
a dans l'entreprise à but lucratif.
Mme Trudel: C'est que, mis à part le matériel
roulant, il y a les dépenses d'exploitation de la compagnie, les
employés, etc.
M. Filion: Je comprends.
Mme Trudel: Je vous donne un exemple. Au début, on
projetait, par exemple, 2 voyages par jour; mais, au tout début, CP
voulant s'assurer de la sécurité sur sa voie, entre autres, avait
mis un chef de train à bord du train, pour les premiers voyages, que
l'exploitant devait payer de sa propre poche quelque chose comme 2000 $ par
semaine, par exemple. Ça vous donne l'idée de dépenses qui
n'avaient pas été prévues en début de saison, mais
qui ont dû être assumées directement par l'exploitant,
à même ses fonds, pour assurer la bonne marche du train pendant la
saison estivale, qui étaient des obligations, entre autres, d'une
compagnie comme Canadien Pacifique. Et il a assumé ça
personnellement. Le Conseil n'a pas du tout cautionné ou fait quoi que
ce soit quant à ses dépenses d'exploitation quotidienne.
M. Filion: Le Conseil, vous dites qu'il n'a pas du tout
cautionné...
Mme Trudel: Pas pour ces aspects-là.
M. Filion: Non, mais est-ce qu'il y a eu d'autres aspects...
Mme Trudel: Non.
M. Filion: ...où il aurait cautionné?
Mme Trudel: Mis à part ce que M. Filiatrault a
mentionné, en ce qui concerne le conseil de développement,
ça s'est arrêté là. Mais la compagnie de
l'exploitant, elle a plein d'autres dépenses, comme toute compagnie qui
exploite un projet touristique.
M. Filion: Ça, je le comprends très bien. C'est
parce que je cherchais à bien cerner la capitalisation de l'entreprise.
Tout à l'heure, Mme la Présidente, on disait qu'on avait
injecté 700 000 $ de fonds, de mise de capital. Ça veut dire que,
moi, quand j'investis dans une entreprise, je prends mon chéquier, je
prends 700 000 $ et je les mets dans ma compagnie, je les dépose dans
mon compte de banque. Là, j'ai au moins investi 700 000 $. Mais, si
c'est la banque qui me prête 700 000 $ pour me refinancer, ce n'est pas
du tout une mise de capital, dans mon esprit à moi, et c'est ça
que je cherche à bien cerner de cette opération.
M. Filiatrault: En fait, Mme la Présidente,
peut-être que je me suis mal exprimé, mais la corporation a
investi 1 400 000 $ à date, la compagnie, l'opérateur. Le premier
700 000 $, ça a été du comptant qui a été
mis dans la compagnie pour acheter les équipements ferroviaires;
ça, je pense que c'est clair. Le deuxième 700 000 $, ça a
été pour recapitaliser les coûts de départ, comme Me
Trudel le mentionnait, et également pour éponger le
déficit opérationnel de la première année. Pour
faire ça, un des actionnaires a mis en collatéral un immeuble
d'une valeur qui dépasse 1 000 000 $, à titre de
collatéral, pour cette hypothèque, si on veut, de 700 000 $.
C'est ça que la corporation privée a investi.
M. Filion: D'accord. Là, je comprends. Si je comprends
bien, au 31 décembre 1992, on peut s'attendre à environ 700 000 $
de dettes et 700 000 $ d'actions.
M. Filiatrault: C'est ça.
M. Filion: Est-ce qu'il y a autre chose que ça ou si
ça se limite à ça?
M. Filiatrault: Ça se limite totalement à
ça.
M. Filion: Alors, on a un actif d'à peu près 1 500
000 $.
M. Filiatrault: Oui.
M. Filion: Autour de ça. Ça ne dépasse pas 1
500 000 $, les actifs de Choo-Choo.
M. Filiatrault: C'est ça, présentement. Il y a un
autre point que Me Trudel me souligne. Évidemment, cette compagnie
privée ne peut pas cautionner ou se servir des infrastructures ou des
équipements qui sont la propriété, via les villes, de la
corporation du train touristique, cela veut dire que c'est complètement
une opération à part. Eux doivent voir à leurs
opérations et à suffire à leurs opérations. Ils ne
peuvent pas mettre en caution, par exemple, la gare de Hull, la gare de
Wake-field ou quoi que ce soit; ça, c'est la propriété des
municipalités via la corporation. (11 h 40)
M. Dufour: En fait, j'avais commencé par la question sur
le pouvoir du ministre des Affaires municipales de donner son approbation sur
les 700 000 $ comme caution. Ces 700 000 $, ils étaient en fonction
d'investissement, d'achat de terrains ou de quoi? Les 700 000 $ que la ville de
Hull a empruntés, c'était en fonction de quoi?
M. Filiatrault: O.K. Les 700 000 $, la caution de la
municipalité qui a été approuvée par le
ministère des Affaires municipales, sont en fonction de terrains qui
sont situés dans l'emprise de la voie ferrée qui passe, entre
autres, dans un parc industriel. On a fait faire des évaluations pour
satisfaire, en fait, l'institution financière qui nous a émis la
caution et, à ce moment-là, ce sont ces terrains qui ont une
valeur excédentaire à 700 000 $, qui servent de caution advenant
qu'on doive rembourser ou que la corporation doive rembourser au gouvernement
une partie de la subvention.
M. Dufour: Donc, la ville de Hull, les 700 000 $, c'était
pour acheter l'emprise du chemin de fer.
M. Filiatrault: Non. L'emprise du chemin de fer, si on retourne
en arrière malheureusement, je n'ai pas les chiffres les
30 km qui nous concernent, a été acquise du CP via des
reçus pour fins d'impôt. Il n'y a eu aucun déboursé
de la part des municipalités autres que l'émission d'un
reçu d'impôt basé sur une évaluation foncière
de la voie ferrée.
M. Filion: À qui ça a été
émis, ces reçus?
M. Filiatrault: À CP.
M. Filion: Pour fins d'impôt?
M. Filiatrault: Pour fins d'impôt, oui.
M. Dufour: Est-ce que c'est fait à la valeur
réelle?
M. Filiatrault: Oui, ça a été fait à
la valeur, selon des expertises et des contre-expertises.
M. Filion: C'était quoi, le montant du reçu?
M. Filiatrault: C'est ça, malheureusement, tout à
l'heure, je cherchais dans mes dossiers... Ça remonte quand même
assez loin. 500 000 $, je pense, la partie dans Hull, à peu près
500 000 $. Et, dans les autres municipalités, je n'ai pas les chiffres
en mémoire.
En plus, pour permettre à la corporation du train touristique
Hull-La Pêche de fonctionner, CP a remis de la ferraille et des
équipements ferroviaires qui pouvaient être revendus, ce qui a
été fait, de façon à pouvoir assumer c'est
un projet qui chemine depuis 1986 les dépenses d'administration
de la corporation et aussi les investissements qu'elle a dû faire dans le
projet.
M. Dufour: Comment expliquez-vous que le CP ait exigé
qu'il y ait un accompagnateur sur le train pour s'assurer que le chemin de fer
était sécuritaire? Si ce n'est plus à eux autres, ce n'est
plus à eux autres.
M. Filiatrault: O.K. Pour répondre à votre
question, M. le député de Jonquière, évidemment,
c'était quand même une première au Québec, qu'on ait
ce genre de train touristique qui fonctionne sur une voie qui est quand
même partiellement propriété du Canadien Pacifique, parce
qu'il y a quand même une distance de 1,9 km, à partir de la gare,
qui appartient au Canadien Pacifique. Donc, eux...
M. Dufour: Qui peuvent servir à d'autres fins?
M. Filiatrault: Oui, qui servent à d'autres fins
présentement, au transport de marchandises, entre autres. Donc, le
Canadien Pacifique a insisté, évidemment, pour avoir, à
bord du train, pour cette partie du trajet, son propre conducteur de train, si
on veut, pour s'assurer que toutes les réglementations sur la
sécurité étaient appliquées.
M. Dufour: Comme sur le Saint-Laurent, ça prend un
navigateur.
M. Filiatrault: C'est ça. Mais c'est une demande qui
pouvait être levée en tout temps, dès que CP était
satisfait que l'opérateur se conformait à l'ensemble des
exigences techniques.
M. Cholette: C'est important de mentionner que c'est seulement
pour le 1,9 km de rail qui appartient toujours à CP, pas pour l'ensemble
de la distance.
M. Dufour: Tout l'autre rail, ça, ça appartient
à la corporation?
M. Filiatrault: C'est ça.
M. Cholette: Oui, et on n'a pas besoin d'avoir un conducteur
supplémentaire; et c'est là, entre autres, où on a eu des
frais supplémentaires, où l'entrepreneur a eu des frais
supplémentaires de 2000 $ par semaine pour assurer la présence de
cette personne. Ce n'était pas des frais prévisibles lorsque le
promoteur a planifié son point de rentabilité. Alors, c'est ces
raisons-là qui ont fait que le promoteur a eu un déficit un peu
plus grand.
M. Dufour: L'obligation que le conseil municipal s'est
donnée d'acheter des terrains excédentaires pour les mettre
à la disposition de la corporation, est-ce qu'il aurait pu le faire, en
garder la propriété et donner l'usufruit à la corporation?
Est-ce qu'il aurait pu procéder autrement?
M. Filiatrault: Oui, en fait, effectivement, la ville de Hull est
propriétaire de ce qu'on appelle on va peut-être vous
l'indiquer tout à l'heure le tronçon Laman, qu'on a acquis
du Canadien Pacifique pour une valeur, en termes de coût total, de 1 400
000 $. La ville de Hull demeure propriétaire, est propriétaire de
cette partie-là aussi; elle n'a pas été
transférée, si vous voulez, à la corporation du train.
M. Dufour: Moi, je ne pense pas, Mme la Présidente, qu'on
ait épuisé les questions. Ce serait peut-être
intéressant, en tout cas, pour qu'on puisse visualiser un peu mieux, de
suspendre un peu les travaux pour qu'on puisse se faire expliquer de quoi on
parle, puis de quoi il s'agit.
La Présidente (Mme Bélanger): En dehors de
l'enregistrement?
M. Dufour: Bien, ça va être difficile d'enregistrer
en même temps parce qu'il y a 2 choses dans l'enregistrement, on a un
problème: on a le verbal, puis on n'a pas le visuel. Donc, il va manquer
quelque chose à quelque part.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on peut
suspendre, puis se...
M. Dufour: ...se transférer pour aller voir de quoi on
parle exactement.
La Présidente (Mme Bélanger): Allez voir le tableau
pour des explications supplémentaires, ceux qui veulent avoir des
explications supplémentaires.
On va suspendre la commission pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 46)
(Reprise à 11 h 57)
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'on pourrait
profiter des explications qu'on donne, maintenant que vous avez bien
visualisé la carte? Les membres de la commission aimeraient
peut-être profiter de la discussion. Alors, si vous voulez reprendre
place. Si on veut prendre place, s'il vous plaît, pour continuer la
discussion.
Messieurs, s'il vous plaît! M. Cholette, si vous voulez bien
prendre place pour continuer les explications pour que tous les membres de la
commission en profitent. S'il vous plaît! S'il vous plaît! Je veux
profiter des explications aussi. Ça semblait intéressant.
Une voix: C'est très intéressant.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'est pour
ça que j'aimerais profiter des explications aussi. Nous en étions
où?
M. Dufour: Mme la Présidente, en fait, on a pris
connaissance de la partie, en tout cas, qui semble faire problème ou
porter à litige. C'est clair qu'il y a certainement des questions sur
lesquelles on peut encore s'interroger. Nous, on n'est pas partie prenante de
toutes les décisions, puis de toutes les tractations qui ont eu lieu. Il
faut bien comprendre que, comme parlementaires, on a à regarder les
faits, puis à les évaluer selon notre bonne conscience, puis
selon notre jugement.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, M. le
député de Jonquière, est-ce que, article par article, on
ne pourrait pas arriver à chacun des détails où on a
besoin d'explications?
M. Dufour: Je pense qu'il y avait tout de même une
démarche très importante. Moi, je vous le dis honnêtement,
par rapport à un dossier qui est aussi important, on se doit de demander
le plus d'informations possible. Même si on arrive article par article,
on peut bien tout le disséquer, on va reposer toutes les mêmes
questions; ça fait que ça n'avancera pas plus vite.
La Présidente (Mme Bélanger): O.K.
(12 heures)
M. Dufour: Je me dis, dans tous les bills privés, à
venir jusqu'à maintenant, la façon de procéder, c'est
d'essayer d'avoir le plus d'informations possible pour qu'on fasse un certain
déblaiement. On s'interroge, par exemple, pourquoi le CP exige...
Pourquoi la
«pressitude» ou la hâte qu'on a de passer ce
bill-là avant le 1er mai? Bon, ils nous donnent des explications, c'est
à l'effet que le CP exige ça, sans ça... C'est pour fins
d'assurances; bon, c'est une explication.
Moi, je posais des questions sur le pouvoir d'emprunt des
municipalités concernant ce projet-là. J'apprends que c'est dans
la partie qui est litigieuse, mais, dans l'autre partie, la ville de Hull est
complètement propriétaire de ces terrains. Elle donne l'usufruit
jusqu'à certain point. Donc, on ne perd pas notre temps quand on examine
ce dossier-là. On pourra bien s'interroger, même lorsque le bill
privé sera passé à l'effet: Est-ce qu'on aurait pu
procéder autrement ou pas? Je pense que ce ne sera pas à nous
à répondre là-dessus. Il y a du monde autre que nous
autres qui peut le faire. Donc, c'est dans ce sens-là qu'on a
interrogé à venir jusqu'à maintenant, puis je pense qu'on
a eu des explications intéressantes dans beaucoup de domaines, par
exemple, sur la capitalisation.
En tout cas, je ne veux pas démontrer ce qu'on a fait à
venir jusqu'à maintenant, mais la ville de Hull nous a dit qu'elle avait
un plan intégré de développement touristique. Elle nous
dit: On prévoit 90 000 visiteurs, 2 nuitées. Dans la ville de
Hull, je sais qu'il y a un centre de congrès. Je ne sais pas combien il
y a de nuitées de prévues là-dedans. Je sais aussi qu'il y
a des musées très importants dans le coin. Je ne sais pas comment
ça peut représenter de nuitées, mais j'ai comme
l'impression qu'ils veulent garder le monde à l'année. C'est
peut-être le but visé. Jusqu'à quel point ce plan-là
est réalisable, ça, c'est une autre affaire. Je ne sais pas.
Est-ce que c'est un projet rentable? Tout à l'heure, je pense qu'on n'a
pas eu de réponse par rapport à ça. C'est quoi, la
capitalisation globale qui a amené ou qui tourne autour de ce
projet-là? D'abord, les investissements sur la valeur des terrains et la
valeur des équipements comme tels, au complet. Il doit y avoir un...
Rentabilité du projet
Quand vous nous dites: Ça va être rentable, rentable par
rapport à quoi? Moi, je regarde, puis je vois souvent... Tout ce qui est
opéré à peu près par les municipalités,
même les centres culturels ou autres, elles peuvent nous dire: C'est
rentable; elles ne s'occupent pas du tout des immobilisations. C'est la
rentabilité par rapport juste à l'opération. On peut bien
parler de rentabilité, mais il n'y a pas beaucoup de compagnies qui
pourraient suffire à ça. Jusqu'à quel point on peut parler
de rentabilité pour l'ensemble des intervenants en fonction des
investissements qui sont mis à l'intérieur de ce
projet-là? Quand vous nous avez parlé de rentabilité,
c'était en fonction de quoi? En fonction de l'apport des promoteurs, en
fonction de la municipalité ou en fonction de l'ensemble des
activités économiques? Parce que, là, on pourrait se
tromper en masse, puis on peut faire beaucoup de projections. Moi, je n'ai pas
la réponse là-dessus.
M. Filiatrault: Parfait. Mme la Présidente, pour
répondre à ça très brièvement, c'est
évident que, si on prend l'opération du train, elle devrait
être rentable dès la présente année, dès
l'année 1993. En ce qui concerne la rentabilité...
M. Dufour: Quand vous me parlez de la première
année, est-ce le capital, le remboursement de capital et
l'opération pour les promoteurs?
M. Filiatrault: Pour les promoteurs, l'année 1993 devrait
être une année rentable.
M. Filion: Puis 1992?
M. Filiatrault: En 1992, je vous l'ai mentionné tout
à l'heure, ils ont dû capitaliser leur déficit...
M. Filion: Oui, mais, avant de partir le projet, ils avaient une
étude de faisabilité. C'était quoi, leurs
prévisions?
M. Filiatrault: Leurs prévisions, ce n'était pas
une rentabilité dès la première année.
M. Filion: Ils avaient prévu une perte. M. Filiatrault:
Oui.
M. Cholette: C'est les circonstances. Si vous me permettez, comme
je l'expliquais, il y a des circonstances particulières qui ont
créé des embûches au projet pour les promoteurs, la
première année, par exemple, les 2000 $ par semaine et aussi les
frais d'assurances. Alors, c'est des exemples de frais qui n'étaient pas
prévus et qui sont arrivés dans les pattes du promoteur. C'est
pour cette...
M. Filion: Oui, mais ce n'est quand même pas majeur. C'est
quoi, le montant dont vous parlez, au total, dans l'année? Ce que vous
me dites, ça représente combien en dépenses totales?
M. Filiatrault: Je dirais, si on me permet, en termes de... Je
n'ai pas le chiffre exact, mais en ordre de grandeur, pour les
imprévisibles, c'est vraiment des tuiles qui leur sont tombées
sur la tête, on parle de 300 000 $.
M. Filion: Oui, oui. Mais il y a toujours une question de
matérialité de tuiles, là. Est-ce que c'est une
tuile...
M. Filiatrault: 300 000 $. M. Filion: C'était
combien? M. Filiatrault: 300 000 $.
M. Filion: 300 000 $ de tuiles pour la première
année?
M. Filiatrault: Oui.
M. Filion: Ça commence à être de la tuile,
ça!
M. Filiatrault: Beaucoup. Puis ils ont eu, évidemment, des
problèmes techniques avec l'engin à vapeur. C'est un engin qui a
été acheté en Suède et il y a eu un problème
de conversion qui a fait qu'il y a eu beaucoup de frais de réparation,
jusqu'à ce qu'on trouve un spécialiste de Vancouver qui a pu
régler le problème. Donc, il y a eu beaucoup de ces
frais-là, le remplacement de pièces, etc.
Pour revenir à la question de tout à l'heure, en termes de
rentabilité des investissements de la ville, entre autres, à
titre d'exemple, on pense que nous...
M. Dufour: Mais c'est quoi, le coût global de ce
projet-là?
M. Filiatrault: Si vous me permettez de répondre par
phase...
M. Dufour: O.K.
M. Filiatrault: ...parce que ça ne se répond pas
globalement. La rentabilité, lorsqu'on fait des investissements dans une
ville, quand on parle de développement économique, c'est des
retours indirects que l'on reçoit. Par exemple, si on attire plus de
touristes dans la ville de Hull, vous savez qu'on a des chances d'ajouter des
hôtels, on a une chance qu'il y ait des restaurants qui s'ajoutent, qu'il
y ait de l'entreprise privée qui s'installe pour différentes
raisons. Et puis, il y a des dépenses qui se font par les touristes,
évidemment, qu'on a estimées, nous, de l'ordre de 6 000 000 $ de
retombées économiques, sans compter les retombées fiscales
en termes de taxes foncières et de surtaxes pour la municipalité
lorsqu'il y a une construction d'un immeuble qui est sous-jacente, qui vient,
suite, justement, au développement de notre industrie touristique. donc,
si on disait: hull investit 2 000 000 $, c'est certain qu'on ne s'attend pas
à un retour dans les poches de la ville, disons, en termes
d'intérêts de placement de 10 %, par exemple. on s'attend, par
contre, à ce que cet investissement-là génère des
retombées économiques pour la ville de hull, comme je viens de
vous l'exprimer. donc, il y a 2 facettes à ça. également,
la région je me répète peut-être a
été désignée la troisième grande ville
touristique au québec et puis il faut composer avec ça, c'est un
moteur de diversification économique. donc, la ville de hull s'est prise
en main avec les autres intervenants dans notre planification, qui est bien
structurée, je pense, pour justement diversifier l'emploi et avoir ces
retombées économiques là qui, à un moment
donné, retombent dans ses poches via des taxes foncières.
M. Filion: Toujours dans l'esprit de clarifier le plus possible
de dossiers avant d'entreprendre l'étude article par article, et c'est
toujours quelque chose qui m'apparaît un peu ambigu, j'aimerais savoir,
au moment où on se parle, combien de royautés ont
été versées, combien en argent on a versé de
royautés pour l'opération 31 décembre 1992, au conseil de
développement touristique. Au moment où on se parle, le montant
doit être fixé, il doit y avoir une facturation. C'est quoi, le
montant?
M. Filiatrault: Le montant... Évidemment, comme je vous le
mentionnais, on donne un délai de 3 mois qui vient, en fait, à
échéance. À ce moment-là, avec les états
financiers vérifiés, on sera en mesure d'avoir un chiffre
précis.
M. Filion: Pour le moment, vous ne le savez pas.
M. Filiatrault: Pour le moment, on n'a pas déposé
les états financiers vérifiés.
M. Filion: Mais il a dû y avoir des états financiers
puisque la banque a fait une recapitalisation et a dû demander des
états financiers vérifiés quelque part. Elle n'a pas
avancé 700 000 $ comme ça sans demander d'information
financière.
M. Filiatrault: C'est évident qu'eux ont
déposé des états financiers préliminaires
qui...
M. Filion: Vous ne les connaissez pas, ces
états-là?
M. Filiatrault: Non. C'est une compagnie privée, il faut
se le rappeler, et puis, à ce moment-là...
M. Filion: Oui, mais privée ou pas, dans le débat,
je pense que ce n'est pas très pertinent.
M. Filiatrault: Mais nous, si vous me permettez, on va attendre.
On a donné un délai de 3 mois. Lorsque les états
vérifiés seront déposés, à ce
moment-là, on sera en mesure de connaître le montant exact. On
peut estimer le montant en fonction de 42 000 passagers, si on veut, avec une
ristourne de 1 %, un coût moyen de 15 $ du billet. Mais, lorsque les
états financiers vérifiés seront déposés,
c'est là qu'on aura droit à notre ristourne et c'est à ce
moment-là qu'on connaîtra le montant exact.
M. Filion: Oui, mais je veux simplement, Mme la
Présidente, situer quand même le débat. Nous, au fond, vous
nous demandez de légiférer sur un projet de loi et vous nous
dites: Écoutez, les informations, on ne les a pas. Votez le projet de
loi, on les aura après. Faites-nous confiance. Il faut que vous
compreniez aussi le positionnement du législateur dans une étude
de projet de loi comme ça. C'est que, nous, on veut bien prendre
position, voter des lois, mais il faut quand même voter des lois en
fonction de l'information que l'on considère pertinente à un
dossier. Vous nous dites: Écoutez, l'état financier de la
compagnie Choo-Choo, il en existe un,
on ne l'a pas demandé, on ne l'a pas regardé, on pense
qu'il va être vérifié bientôt, on a donné un
délai de 3 mois. Mais nous, si on veut faire le tour du dossier et voir
vraiment jusqu'où on peut aider un projet dans son ensemble, il faut
voir aussi jusqu'où, également, il y a une rentabilité des
transferts de fonds qui se font tel que prévu, tel que les documents
légaux existent, pour s'assurer que le projet va fonctionner selon les
règles établies au départ. C'est dans cette
optique-là, je pense, que j'essaie, depuis quelques minutes, de poser
des questions pour faire vraiment le tour du dossier. (12 h 10)
Pour nous, pour moi, ça apparaît aussi important parce que,
vous savez, les fonds publics, il faut en demander, bien sûr qu'il faut
demander de l'aide, mais il ne faut pas, non plus, en abuser. C'est un peu dans
cet esprit qu'est mon questionnement. Jusqu'où, maintenant, ceux qui
s'étaient engagés à des obligations les respectent? On
peut questionner la valeur de l'obligation. Est-ce que c'était une
compensation financière raisonnable, dans les circonstances? Ça,
on pourra le questionner aussi, à savoir c'est quoi le montant, mais,
au-delà de ça, il y a des obligations contractuelles
légales qui ont été établies. Dans cet esprit, vous
avez dit, tout à l'heure: On a déjà changé
l'exercice financier. On l'a reporté au 31 décembre. On a
gagné du temps. Et là, au-delà de gagner du temps, on
essaie de voir, vraiment, le fondement financier de l'opération. C'est
là l'esprit dans lequel je questionne.
M. Filiatrault: Oui. Ce que je peux vous répondre
là-dessus, c'est que, évidemment, c'est une corporation qui a
reçu un mandat d'une municipalité. Moi, je suis directeur
général adjoint de la ville de Hull. Ça fait 20 ans que je
suis responsable des finances de la ville de Hull, entre autres, en plus des
autres services. C'est évident que mon rôle, au sein de la
corporation de développement du train touristique, ça a
été un rôle pour s'assurer, avec les autres intervenants et
avec les élus, que les ententes seraient respectées de
façon intégrale. Vous savez pertinemment que la Loi sur les
cités et villes est très sévère à notre
égard au niveau des actes que l'on pose, du respect des ententes et du
respect de la Loi sur les cités et villes. Donc, soyez assuré
d'une chose, c'est que, en ce qui concerne la ville de Hull qui pourrait
recevoir, on a estimé, un montant de 65 000 $ en ristourne pour la
première année, on s'assure que les ententes qui ont
été conclues et qui touchent la ville de Hull et qui touchent le
promoteur, autant au niveau des autres municipalités, soient
respectées.
En tant que gestionnaires municipaux vous connaissez, je pense,
le milieu municipal très bien à ce moment-là, on a
des responsabilités légales et des responsabilités
très fortes. On doit s'assurer que notre gestion, c'est une gestion de
bon père de famille et une saine gestion. C'est ce qu'on fait. On l'a
toujours fait, à la ville de Hull. Je pense qu'on est assez bien
reconnus, dans l'ensemble du Québec, pour notre gestion globale,
financière et autre. On fait la même chose lorsqu'on est
appelés à gérer ce genre de projet et on va continuer
à le faire. D'ailleurs, on s'est assurés, au niveau de nos
systèmes de gestion, qu'ils suivent le même modèle que la
ville de Hull en termes de soumissions, en termes de toutes les exigences de la
Loi sur les cités et villes. Donc, c'est dans cet esprit qu'on
gère et soyez assuré d'une chose, c'est que toutes les ententes
vont être respectées à la lettre.
M. Filion: Écoutez, je ne voudrais pas, non plus, que vous
pensiez que je doutais de la gestion. Au contraire, j'en suis même
sûr. Nous, de notre côté, on veut simplement
s'enquérir de l'information pour que, nous aussi, on puisse se faire une
idée. Je ne pense pas que vous deviez interpréter mes
questions...
M. Filiatrault: Non, non, non.
M. Filion: ...dans le sens de la gestion... J'en suis même
certain, que vous faites une excellente gestion. Simplement, comme
législateurs, bien, on pose des questions pour que, nous, on se fasse
une idée aussi du projet. Il demeure quand même un fait, c'est
qu'il y a des sommes d'argent qui viennent de la ville de Hull, qui viennent de
l'association touristique, du conseil touristique. Eux aussi ont des
redevances. Non? Le conseil touristique, est-ce qu'il a des redevances dans le
projet?
Mme Trudel: Le conseil de développement...
M. Filion: Bien, le conseil de développement touristique
de Hull...
Mme Trudel: Non. M. Filiatrault: Non.
M. Filion: ...est-ce qu'il a des redevances à recevoir
face au projet?
M. Filiatrault: Non. Mme Trudel: Non.
M. Filion: Pas du tout. Mais vous, vous avez investi des sommes
d'argent aussi dans le projet? Non?
M. Filiatrault: La ville de Hull?
Une voix: Le conseil...
M. Filion: Non. Le conseil touristique.
M. Filiatrault: Oui. Le conseil touristique via ce qu'on
mentionnait, les municipalités via la ferraille; comme on le
mentionnait, il y avait pour 600 000 $ de ferraille qui était disponible
pour fins de revente, des mécanismes de voie ferrée, etc. C'est
avec ça que la corporation a fait la gestion du projet. C'est un projet
qui est intensif, là, depuis 1986. Donc, il a fallu embau-
cher des spécialistes en gestion de projet qui puissent
gérer le projet au jour le jour, etc. À ce moment-là, il y
a aussi eu un apport de la corporation au niveau de la mise en place de
certaines infrastructures. C'est évident que la ville de Hull, dans
toutes les ententes... Autant le gouvernement provincial s'est
protégé dans ses investissements par le biais d'une caution,
O.K., autant la ville de Hull aussi s'est protégée dans les
ententes et les autres municipalités. On a un droit de premier refus, on
ne peut pas nous passer n'importe quoi. La ville de Hull, comme investisseur, a
un droit de premier refus, advenant qu'il y ait un défaut quelconque
dans le projet.
M. Filion: Un droit de premier refus à quoi?
M. Filiatrault: Au niveau de la reprise, en fait, des
équipements et de la gestion du projet.
M. Filion: Une opération déficitaire, au fond. Ce
n'est pas une caution très forte.
M. Filiatrault: Pas l'opération déficitaire, parce
que c'est une corporation indépendante. On s'est prémuni en
termes de... Peut-être que Me Trudel peut mieux élaborer
là-dessus que moi, en termes légaux, au niveau de nos
investissements.
Mme Trudel: Comme il a été mentionné tout
à l'heure, et il ne faut pas le perdre de vue, le Conseil de
développement touristique Hull-Chelsea-La Pêche avait
été créé en 1986. En commençant par le
début peut-être qu'on aurait dû le faire dès
le départ il est composé de 5 administrateurs, si vous
voulez: 1 président, 1 trésorier, qui est un financier de
formation, et 3 représentants des 3 municipalités, la ville de
Hull, la municipalité de Chelsea et la municipalité de La
Pêche.
Alors, je pense que ça remet rapidement dans le contexte, en
faisant cet exposé, le rôle de chacun des participants à la
table. Chaque fois qu'une décision était prise, qui impliquait un
corps municipal, le représentant n'avait pas le pouvoir de se prononcer
pour sa municipalité. Il repartait chez lui. Le débat
était fait, un débat de fond, au conseil de chacune des
corporations municipales et tout se faisait selon le Code municipal ou la Loi
sur les cités et villes, selon la municipalité impliquée.
Alors, toutes les démarches ont toujours été faites avec
les conseils municipaux qui autorisaient, par résolution, leur
représentant à prendre position ou non et, lorsque des
décisions étaient prises, elles l'étaient par les
différents conseils.
C'est à maintes reprises que les gens du conseil de
développement se sont présentés dans les
municipalités locales pour expliquer, autant aux politiciens et
politiciennes de la municipalité qu'aux citoyens et citoyennes, le
projet, parce que c'est un projet qui a pris plusieurs années à
être mis sur pied. Alors, ce n'est pas un projet qui s'est fait
rapidement, où les gens n'ont pas vu passer le projet, où, oui,
ils n'ont pas vu venir le train. Ils l'ont vu venir de très loin, parce
que nous avons rencontré, à plusieurs reprises, les citoyens en
assemblée publique. Alors, je pense que c'est important de ramener ceci
dans la mesure où le Conseil a toujours eu comme souci de
protéger de façon intégrale et d'une façon
absolument puriste les droits des citoyens et citoyennes qui font partie de la
municipalité impliquée.
Cependant, entre autres, mettant à part tout ce programme
intégré de développement touristique de la ville de Hull,
quand on prenait les intérêts de municipalités telles La
Pêche et Wakefield où le développement touristique est l'un
des attraits les plus importants pour l'essor économique de ces petites
municipalités qui peu à peu ont perdu beaucoup d'industries dans
d'autres domaines et qui retrouvaient la possibilité de remettre,
finalement, l'emphase sur le développement chez elles, elles se sont
impliquées dans le projet à la grosseur de leur capacité
de payer également. On n'a jamais imposé à une
municipalité quelque chose qu'elle ne pouvait pas faire. Alors, chaque
municipalité y est allée avec sa capacité de payer et
c'est même sur cette base qu'avait été envisagée la
façon dont les biens seraient redistribués, les dépenses,
etc., de telle sorte que chaque personne y aille avec sa capacité de
payer et sa capacité de contribuer. Alors, il n'y a pas eu
d'exploitation indue du système municipal d'aucune façon.
Ceci étant dit, les municipalités, via le conseil de
développement touristique, ont eu un souci accru de ne pas mettre de
stress sur leurs municipalités au niveau financier en s'impliquant dans
le projet. C'est pourquoi, comme le disait M. Filiatrault, nous avons
imposé à l'exploitant, bien qu'il avait ses propres règles
à respecter comme compagnie, d'y aller au moyen des soumissions, d'aller
vraiment dans la même façon d'administrer qu'une
municipalité de façon à nous assurer d'une certaine
conformité. D'autre part, nous nous sommes assurés qu'au niveau
financier les municipalités n'étaient pas mises en péril
par ce projet. Elles ne pouvaient que profiter des retombées
économiques du projet; de là le but des municipalités
d'avoir un droit de premier refus, de telle sorte que les municipalités
se sont dit: On en a trop mis dedans pour perdre le projet s'il arrivait
quelque chose. Il faut se mettre des balises de sorte qu'on puisse le reprendre
en main, et c'est cela que je vous disais tout à l'heure, qu'on puisse
avoir un autre exploitant s'il arrivait quelque chose. On s'est assurés
que l'exploitant ne puisse pas on ne pouvait, nous, soulever le voile
corporatif pour aller voir ce qu'il faisait dans sa compagnie cependant,
gérer sa compagnie de telle sorte qu'il utiliserait les biens que le
Conseil mettait à sa disposition en garantie. Alors, nous savons que ces
biens sont dans l'état où on les a mis à sa disposition.
Il ne peut pas aller à la caisse populaire demain matin, au coin de la
rue, et mettre, par exemple, en gage des biens des municipalités. Il
devait opérer de façon indépendante. (12 h 20)
Les cartes étaient mises sur la table, de la part des
municipalités. Les investissements étaient connus. Les droits et
obligations des municipalités étaient connus et on savait
où ils s'arrêtaient, et les municipalités se sont
protégées. Elles ne peuvent pas, demain matin, se ré-
veiller et se dire: Mon Dieu, on ne s'en est pas rendu compte et, tout
à coup, les biens sont partis ou quelqu'un s'en est servi. On a vraiment
fermé l'appareil de telle sorte que l'exploitant a son opération
comme exploitant, comme toute compagnie commerciale qui a un produit de
tourisme à vendre. Dans ce sens-là, il n'y a pas de mariage entre
l'exploitant et le Conseil de telle sorte qu'il pourrait y avoir, de
façon oblique, une participation municipale qui ne passerait pas par le
Conseil, par les citoyens ou autre. Les cartes ont été mises sur
table et tout s'est fait par voie de résolution municipale et de
façon publique.
M. Filion: Qui est l'actionnaire principal de la compagnie
Choo-Choo? .
Mme Trudel: Moi, je connais certains noms, mais je ne serais pas
en mesure... Je n'ai pas... Étant le procureur de la ville et du
Conseil, j'aurais été en conflit d'intérêts de
m'occuper des affaires personnelles de cette compagnie. Alors, c'est un autre
procureur de la ville qui s'en est chargé.
M. Filion: Je poserais ma question indirectement. Qui a
été le signataire des documents ou documents conjoints que vous
avez signés avec le CP?
Mme Trudel: M. Marc Grondin, comme président de la
compagnie ferroviaire, une compagnie numérique qui fait affaire sous le
nom de la compagnie Choo-Choo.
M. Filion: Alors, c'est M. Grondin. C'est ça?
Mme Trudel: Oui. C'est lui qui a signé les documents
à titre de président d'une compagnie numérique qui
s'appelait 275-4541 Canada inc.
Entente sur le droit de circuler sur la voie du
CP
M. Filion: Je veux revenir un peu sur cette entente-là
parce que je pense que c'est peut-être, au fond, le noeud. Tout à
l'heure, on discutait et c'était intéressant, les questions qu'on
avait autour de la carte géographique. Au fond, la fameuse entente sur
le droit de circulation sur le 1,9 km, qui est un peu la ligne rouge sur la
carte...
Mme Trudel: Oui.
M. Filion: Ça, ça fait partie de ce que vous
appelez... Il y a une entente de droit de circulation avec le CP. Alors, ce
droit de circulation là, pourquoi est-il compromis et pourquoi faut-il
qu'il y ait un bill? Expliquez-moi ça parce que je pense que ça
devient un peu le fond de tout le débat. Pourquoi ça vous prend
absolument un bill privé avant le 1er mai; sinon, effectivement, s'il
n'y a pas de bill privé avant le 1er mai, toute l'entente ou le droit de
circulation risque de tomber et de mettre peut-être en péril
financièrement l'opération de votre projet touristique?
Mme Trudel: Dans nos discussions avec le CP, comme nous l'avons
mentionné tout à l'heure... Il y a plusieurs spécialistes
autour de la salle avec lesquels nous avons discuté de cet
aspect-là; alors, je résume un petit peu les discussions que nous
avons eues. Canadien Pacifique doit répondre à certaines normes
en vertu des lois qui gouvernent cette compagnie. Entre autres, il y avait des
normes imposées par l'Office national des transports et la Loi sur les
chemins de fer. Afin de respecter ces normes-là, CP, pour pouvoir
permettre à une autre compagnie de faire du transport de passagers sur
sa voie, imposait à cette compagnie d'avoir un statut de compagnie de
chemin de fer, et elle ne pouvait pas permettre qu'on n'ait pas ce statut. Or,
nous ne l'avions pas au départ et nous avons dû regarder quel
était le mécanisme juridique que nous pourrions utiliser pour
obtenir ce statut.
Quand on regarde la loi québécoise qui existe
présentement, on se rend compte facilement et c'est là
qu'on constate l'originalité du projet qui est ici, en étude,
devant la commission qu'il n'y avait aucune disposition qui puisse
répondre aux besoins du conseil de développement touristique en
termes de structure au niveau de la mise en place de ce projet et de
l'exploitation de ce chemin de fer. La seule façon d'obtenir ce statut
de chemin de fer se faisait par la présentation d'un projet de loi
privé qui est devant vous aujourd'hui, parce que la loi présente,
certaines de ses dispositions... Et ça répond un petit peu
à l'un des alinéas du projet de loi qui est devant vous, à
l'article 4. Quand on dit que la Loi sur les chemins de fer ne s'applique pas,
on ne fait pas de transport de marchandises, on fait du transport de passagers.
La loi actuelle sera éventuellement entièrement modifiée.
Elle est vue par bien des juristes présentement comme étant
désuète et elle ne pouvait répondre aux besoins du
Conseil. C'est dans cette veine-là que nous avons dû demander par
voie de bill privé un statut de compagnie de chemin de fer.
M. Dufour: II y a peut-être des gens qui... La
Présidente (Mme Bélanger): Un instant! M. Dufour:
Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Hull.
M. LeSage: Mme la Présidente, je dois vous faire remarquer
que je suis déçu du dénouement de cette commission. Ce
matin, nous avions, en début de session, le député de
Lévis qui nous faisait remarquer qu'on devait étudier ce projet
de loi là d'une façon sérieuse et approfondie. La
dernière question qui a été posée à nos
invités par le député de Montmorency était la
question clé du projet de loi 244 que nous avons ce matin. Moi, je
trouve ça insultant pour nos gens qui
viennent de l'Outaouais québécois, plus
précisément de la ville de Hull, d'avoir à répondre
à une question du député de Montmorency alors que ce
dernier a passé son temps à discuter avec les gens en
arrière de lui et avec son collègue, et qu'il a même
quitté l'enceinte de cette salle avant que la réponse soit
terminée.
M. Dufour: M. le Président, un point d'ordre, là.
Le député de Hull n'a pas le droit de prêter des
intentions, ni quoi que ce soit. Si le député de...
M. LeSage: Ce n'est pas des intentions, Mme la Présidente,
ce sont des...
M. Dufour: Je vais vous expliquer, là.
M. LeSage: De toute façon, c'est moi qui ai la parole.
Vous parlerez quand vous l'aurez.
M. Dufour: Mme la Présidente, j'ai un point d'ordre. Je
m'excuse, là. Quand c'est un point d'ordre, on peut le faire. Vous
n'avez pas le droit de parole quand je fais un point d'ordre. Le
député n'a pas le droit...
Une voix: Quel article?
M. Dufour: Arrêtez de vous barrer les pieds dans les
articles, vous les connaissez. Il y a une présidente et elle les
regardera, les numéros d'articles. Un député n'a pas le
droit de prêter des intentions à un autre député.
C'est clair, ça, et ça a toujours été comme
ça. Je vais le donner pourquoi il est parti, si vous voulez le
savoir.
M. LeSage: Nous, on ne veut pas le savoir.
M. Dufour: C'est facile, ça, de porter des accusations.
Vous faites ça tout le temps. Soyez un petit peu plus raisonnable et
regardez pourquoi vous dites des choses. Il est allé faire un discours
en Chambre. Il ne peut pas être à 2 places en même temps. Ce
n'est pas de sa faute, il y a un projet de loi qui est appelé.
Arrêtez de prêter des intentions. Il m'a justement dit de vous
expliquer pourquoi et j'étais pour le faire quand vous avez
demandé la parole. C'était ça que j'étais pour
dire, pourquoi il était parti.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon!
M. LeSage: Mme la Présidente, je n'ai pas porté
d'intention, ni de jugement sur son comportement. J'ai tout simplement
constaté qu'il y avait une question et c'était la question la
plus importante. C'est le noeud du projet de loi. Pourquoi doit-on adopter un
projet de loi? C'est le noeud. Il s'en va. C'est ça que j'ai
constaté. Il n'est plus là. Mais je l'ai vu poser la question et
je l'ai vu discuter avec vous, tantôt, M. le député.
M. Dufour: II a 2 oreilles. Il peut me parler et il peut
écouter en même temps.
M. LeSage: Oui, oui. On l'a entendue, cette accusation-là.
Mais, quand il n'y a plus d'oreilles ici, tu n'entends plus rien, par
exemple.
La Présidente (Mme Bélanger): Ceci étant
constaté, est-ce qu'on peut revenir au débat, s'il vous
plaît?
M. Dufour: Mme la Présidente, en tout cas, M. le
député de Hull a droit à ses humeurs et a le droit de
temps en temps de faire ses petites crises. On va accep ter ça. On va
accepter ça. Il est là, il peut se défendre. Il me
répondra s'il le veut, là.
Une voix: II prête des intentions au député
de Hull.
M. Dufour: C'est facile à voir, vous avez juste à
écouter le ton de la voix et ce qu'il a dit. Ce n'est pas
compliqué. Moi, je suis bien ami avec, je n'ai pas de problème,
je peux endurer ça. Je vais le garder dans mon amitié, la
même chose.
La Présidente (Mme Bélanger): Des deux
côtés, on prête des intentions. Alors, si on pouvait revenir
à la pertinence du débat.
M. Dufour: Ceci étant dit, comme il y a des montants
d'argent, tout de même, assez importants, moi, j'ai compris, par exemple
et c'était une question que je voulais poser à Mme
l'avocate qu'effectivement la compagnie ne peut pas mettre en danger le
conseil de développement touristique par des actes. Je pense que vous
m'avez éclairé très, très bien par rapport à
ça. Ça me semblait excessivement important. Le conseil de
développement, de quelle façon, lui, il est légal? Est-ce
que c'est en vertu d'une charte, des ententes intermunicipales ou...
Mme Trudel: Au départ, une entente intermunicipale est
intervenue entre les 3 municipalités qui voulaient, d'un front commun,
mettre ce projet... Ça a donné lieu, en 1986, à
l'incorporation d'une compagnie et à la réception de lettres
patentes en vertu de la Loi sur les corporations canadiennes, en 1986. Le
projet de loi que vous avez devant vous, ce matin, fait du Conseil une
québécoise, si vous voulez, qui s'appelle la Compagnie de chemin
de fer touristique de l'Outaouais.
Maintenant, si vous me permettez, je veux simplement terminer tout
à l'heure ce que j'indiquais sur l'urgence justement. J'ai
demandé à mon collègue, Me Doyle, derrière, de me
donner l'article précis. C'est l'article 98 de la Loi sur les chemins de
fer fédérale qui demande qu'une compagnie qui, comme nous,
transporte des passagers ait un statut et c'est bien le terme
utilisé, un statut de compagnie de chemin de fer. C'est pour
répondre à cette exigence qui nous est imposée par CP et
qui nous est imposée sous forme d'ultimatum que nous sommes ici devant
vous ce matin avec ce projet.
M. Dufour: Ça ne veut pas dire que vous allez être
obligés d'aller à la Chambre des communes à Ottawa,
là; on va la transférer vraiment sous juridiction
québécoise.
Mme Trudel: Effectivement, le projet de loi indique qu'il
crée ou forme une compagnie québécoise qui s'appelle la
Compagnie de chemin de fer touristique de l'Outaouais. C'est le Conseil, si
vous voulez, qui devient la Compagnie de chemin de fer touristique de
l'Outaouais.
M. Dufour: Mais le Conseil, est-ce qu'il va continuer pareil
d'opérer comme conseil de développement touristique?
Mme Trudel: Oui, il est encore effectivement en opération.
Il a ses réunions régulièrement.
M. Dufour: Est-ce qu'il va être obligé de changer
son nom ou s'il va avoir 2 noms? (12 h 30)
Mme Trudel: Non. Une nouvelle structuration corporative sera
faite, si le projet de loi est adopté. Nous devrons passer à
l'étape de la formation des livres et des minutes, etc., tel que l'exige
la Loi sur les compagnies pour les compagnies non lucratives, partie III.
M. Dufour: Est-ce qu'il y aurait possibilité je
vous pose la question, mais je ne sais pas si je vais avoir une réponse
adéquate concernant le dépôt des états
financiers, par exemple, de la compagnie ou de la corporation de
développement... Est-ce que vous avez le droit d'avoir des
immobilisations qui vous appartiennent? Dans les lois de compagnies, je sais
que, d'habitude, on peut permettre à une corporation de détenir x
montant de valeurs. Actuellement, votre conseil de développement, est-ce
qu'il a des valeurs? Est-ce qu'il a la possibilité de détenir
des...
Mme Trudel: Notre charte, présentement, indique
effectivement dans les pouvoirs... C'est conformément à l'article
65 de la Loi sur les corporations canadiennes, présentement, que nos
statuts sont émis et nous sommes effectivement autorisés à
emprunter, à restreindre ou à augmenter la somme
empruntée, à émettre des debentures, à engager ou
vendre les debentures et à garantir ces dernières. Ça ne
limite pas, ni ne restreint les emprunts d'argent dans les statuts que nous
avons présentement. Le projet de loi qui est devant vous ce matin sous
étude, évidemment, a des particularités, à
l'article 2, sur les choses que nous pouvons exploiter, détenir. Il dit
que nous pouvons détenir les biens requis pour opérer une
compagnie de chemin de fer, mais qu'en cas de dissolution c'est avec la
permission du ministre des Transports, de telle sorte que la disposition des
biens puisse être régie par un organisme supérieur qui
puisse voir ce que nous ferions avec les biens restants. Évidemment, en
vertu des baux emphytéotiques qui régissent les opérations
du train, il est normal que les biens qui sont visés dans ces baux
retournent aux municipalités qui ont consenti les baux.
M. Dufour: L'entente que vous avez entre le CP et le Conseil,
est-ce que vous l'avez en main? Est-ce que vous l'avez
déposée?
Mme Trudel: Je ne l'ai pas avec moi présentement.
Malheureusement, je n'ai pas apporté l'original parce qu'il aurait fallu
amener le... Le greffier ne peut pas se départir de l'original et il
n'est pas venu aujourd'hui. Je pourrais demander qu'on nous fasse parvenir un
document par télécopie, c'est le document sur les droits de
circulation. Parce qu'il a été signé de façon non
consécutive; il a été retourné de Montréal
directement au greffe de la ville de Hull, mais l'entente est signée,
cependant.
M. Dufour: Je reste toujours avec et ça va
être la conclusion de mon questionnement une interrogation
à savoir que le CP a fait une entente avec le conseil de
développement sur 4 ans, basée sur 4 ans seulement, et que vous
n'avez pas en main cette garantie qu'à mon point de vue il aurait
été obligatoire de maintenir pendant au moins 25 ans, parce que
la corporation et la compagnie ont une obligation d'opérer pour un
certain temps; sans ça, ce serait dilapider les fonds publics. Donc,
vous avez une garantie de 4 ans renouvelable possiblement à tous les 4
ans, moralement, mais, au point de vue légal, moi, je ne l'ai pas, cette
garantie-là. Vous ne l'avez pas non plus, vous ne pouvez pas nous la
fournir, à ce que je sache. C'est une entente qui est basée sur 4
ans.
Mme Trudel: Monsieur, excusez-moi, avec votre permission... On
vient de m'en donner une copie. Alors, c'est pour 3 périodes de... En
fait, c'était 5 ans à la fin, mais 3 périodes de 5 ans
renouvelables. Ils ont fait 5 ans renouvelables 3 fois.
M. Dufour: Donc, ça, c'est une information
supplémentaire que vous n'aviez pas fournie au départ.
Mme Trudel: Oui, et ça me fait plaisir de vous la donner
maintenant.
M. Dufour: O.K. Moi, je ne vous prête pas d'intention et je
ne veux pas que vous m'en prêtiez, non plus. Vous pensez sur 5 ans...
Mme Trudel: Trois fois. On parle ici de 3 périodes de 5
années civiles. Il y avait eu des discussions, je dois vous le dire,
hors contexte, où CP éventuellement, peut-être, ne voudrait
plus avoir cette voie dans son réseau et peut-être que ce serait
acheté, à ce moment-là. Mais, pour les droits de
circulation, le contrat parle de 3 périodes de 5 années
civiles.
M. Dufour: Est-ce que les emprunts ou les garanties, à
venir jusqu'à maintenant, ou les cautions sont
basées sur 15 ans ou sur 20 ans ou plus? M. Filiatrault:
La caution...
M. Dufour: Les prêteurs, par exemple, la compagnie
qui...
M. Filiatrault: Sur la période de 5 ans, la caution est
variable. La caution est versée, est mise là en fonction de la
subvention du gouvernement provincial. À ce moment-là, la caution
est répartie sur une période de 5 ans et le montant de la caution
varie selon les déboursés qui sont faits par le ministère
du Tourisme et l'OPDQ. Au plus fort, on parle, si je me souviens bien, d'une
caution de 840 000 $ qui doit être là pour garantir la subvention,
advenant un arrêt du projet.
M. Dufour: Est-ce qu'il aurait été possible, en
même temps que vous déposez l'entente dont vous venez de nous
parler, d'avoir des copies du règlement de la municipalité?
Mme Trudel: Du?
M. Dufour: Du règlement de la municipalité...
Mme Trudel: Quel règlement?
M. Dufour: ...de Hull, qui garantit les 700 000$.
Mme Trudel: Nous avons peut-être la lettre même
d'autorisation du ministère avec nous. Je ne sais pas si... Nous allons
regarder pour l'avoir. Si vous voulez que je vous pointe directement
l'article...
M. Dufour: Oui.
Mme Trudel: ...pour l'obligation d'avoir un statut de compagnie
de chemin de fer, alors je vous cite un document qui s'intitule
«Convention». C'est une convention faite en triplicata, en mai
1992, entre le conseil de développement et le Canadien Pacifique.
À l'article 9, on indique que la convention est conditionnelle à
2 événements, le premier étant d'obtenir un statut de
compagnie de chemin de fer provinciale, dont la voie croise ou se raccorde
à celle du tronçon Lachute ou du tronçon Laman, ce que
vous avez vu sur la carte. La deuxième condition était une
obligation de CP d'obtenir la sanction du gouverneur en conseil, sur
recommandation de l'Office, de la convention et d'une dispense de cette
dernière de faire approuver la convention par les actionnaires de CP.
Alors, une fois le statut obtenu, CP doit avoir la sanction du gouverneur en
conseil, qui est une formalité une fois le statut de compagnie de chemin
de fer obtenu.
M. Dufour: C'est canadien, ça. Mme Trudel: C'est
exact.
M. Dufour: Parce que, nous autres, c'est des lieutenants; eux
autres, c'est le gouverneur.
Mme Trudel: C'est ça, et c'est l'article 9 de
l'entente.
M. Dufour: On s'entend bien, s'il est possible d'obtenir la
copie, vous allez la déposer.
Mme Trudel: Certainement.
M. Dufour: Et, s'il est possible aussi de déposer copie du
règlement de la municipalité de Hull parce que, moi, je veux le
regarder un petit peu plus. Ce petit coin-là, ça me chicote un
peu. Je ne dis pas que vous avez tort, mais je pense...
Mme Trudel: C'est qu'il a été autorisé;
alors, c'est pour ça que je pensais qu'on avait le décret qui
autorise le règlement d'emprunt.
Une voix: C'est possible, là.
Mme Trudel: Alors, si nous l'avons...
M. Dufour: Ça arrive des fois que le ministère peut
autoriser des choses et qu'il y ait des gens qui contestent. Je ne sais pas
s'ils gagnent ou ne gagnent pas, mais ça arrive. Ça peut arriver
que quelqu'un pourrait aller aussi loin.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'on peut
aller à l'article 1?
M. Dufour: La compagnie avec laquelle vous faites affaire, c'est
une compagnie qui est incorporée en fonction des lois canadiennes ou
québécoises?
Mme Trudel: Pardonnez-moi, monsieur? M. Dufour: La
compagnie avec laquelle... Mme Trudel: L'exploitant? M. Dufour:
Oui, l'exploitant.
Mme Trudel: L'exploitant, sa compagnie qui a signé les
ententes, c'est 275-4541 Canada inc. Le projet de loi indique que nous allons
remettre l'opération à une québécoise et j'ai
demandé au procureur de l'exploitant d'incorporer une compagnie
québécoise, ce qui est fait en date d'aujourd'hui. À ce
moment-là, si le projet passait tel qu'écrit, avec la permission
du ministre des Transports, la nouvelle compagnie, qui s'appellerait la
Compagnie de chemin de fer touristique de l'Outaouais, demanderait au ministre
des Transports la permission de donner l'exploitation à cette compagnie
québécoise qui a été formée.
M. Dufour: Tout à l'heure, à une question
posée
par mon collègue de Montmorency concernant l'actionnariat ou le
nom des actionnaires, vous avez répondu que vous ne les connaissiez
pas.
Mme Trudel: Non, parce que je n'ai pas participé à
l'incorporation de ces compagnies, monsieur.
M. Dufour: À cause des conflits d'intérêts
possibles.
Mme Trudel: Effectivement.
M. Dufour: Dans les autres qui vous accompagnent, est-ce qu'il y
en a qui les connaissent, les administrateurs?
M. Cholette: Malheureusement, moi, je ne les connais pas.
M. Filiatrault: C'est certain qu'on en connaît. M. Grondin
est le président, il y a un certain M. Gauthier qui est un investisseur
principal. Mais je ne les connais pas tous, évidemment. Il y en a
plusieurs.
M. Dufour: Et vous n'avez pas demandé aux institutions
financières... Je ne sais pas, ils n'appellent pas ça les
institutions financières, à Ottawa, ils ont toujours d'autres
noms, eux.
Mme Trudel: Nous n'aurions pas accès à cette
information. On nous donnerait une copie de la charte avec le nom des membres
fondateurs, mais nous n'aurions pas nécessairement...
M. Dufour: Les administrateurs.
Mme Trudel: ...les documents privés de cette compagnie
parce que nous n'avons pas de juridiction qui nous permette d'avoir
accès librement à ces données.
M. Dufour: Mme la Présidente, moi, je pense...
La Présidente (Mme Bélanger): On peut passer
à l'article 1.
M. Dufour: ...qu'on a épuisé un certain nombre de
questions.
La Présidente (Mme Bélanger): Parfait.
M. Dufour: On pourra peut-être, à l'intérieur
de l'étude du projet de loi...
La Présidente (Mme Bélanger): En poser
d'autres.
M. Dufour: ...aller un peu plus loin, en trouver d'autres.
La Présidente (Mme Bélanger): Parfait. Alors,
j'appelle l'article 1.
M. Dufour: Mais je ne cherche pas pour chercher, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non.
(12 h 40)
M. Dufour: C'est à condition qu'on ait des questions.
Étude détaillée
Constitution de la Compagnie de chemin de fer de
l'Outaouais
La Présidente (Mme Bélanger): Je vous connais, M.
le député de Jonquière. Je sais que vous voulez aller au
fond de choses, mais pour votre propre information. Alors, j'appelle l'article
1 et, à l'article 1, il y a un amendement, c'est: remplacer l'article 1
par le suivant: «1. Est constituée une corporation à but
non lucratif sous la dénomination de Compagnie de chemin de fer de
l'Outaouais.» Alors, je pense que cela a été bien
discuté.
M. Dufour: Si je comprends bien, tout le projet de loi va
être remanié au complet parce qu'on voit bien que ça ne
ressemble pas du tout à... C'est un nouveau projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça ressemble
à ça, M. le député de Jonquière. Mais
l'amendement a été discuté largement. Alors, est-ce que
l'amendement...
M. Dufour: Est-ce qu'on pourrait savoir de la part du ministre
des Transports pourquoi le projet de loi est tout réécrit? Dans
la forme qui nous a été présentée, dans le fond, on
s'en va avec quelque chose... Les amendements ont été
déposés ce matin. Donc, on est juste à la période
où on étudie le projet. Moi, je ne vous le cache pas, je n'ai pas
lu les amendements, je ne sais pas de quoi on parle. Je ne sais pas ce que
ça va donner en bout de course. Est-ce que ça va ressembler
à ce qu'il y a là-dedans ou si c'est complètement
changé?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, en réponse à la
question qui a été posée par le député de
Jonquière, le projet, tel que déposé, ne répondait
pas à la façon de le présenter au niveau technique et il a
fallu le reprendre. Je peux peut-être passer la parole à notre
contentieux qui a dû le reprendre et, comme je l'ai mentionné,
c'est plutôt corrigé au niveau technique.
M. Dufour: Mais je veux bien qu'on s'assure avant... Il n'y a
probablement pas de cause pendante ou quelque chose qui est en suspens
actuellement. D'habitude, on le fait vers la fin. Moi, je prends pour acquis
que toutes les procédures sont correctes et les publications. Mais,
quand on fait des publications sur une loi comme
ça et qu'on arrive avec ça, le public, c'est quoi, son
information? Moi, je vais vous dire que ce n'est pas la première fois
qu'on fait ça. On l'a fait dans des lois publiques. Mais changer
complètement le projet de loi privé, est-ce que vous pouvez
m'assurer que tout le principe est correct, clair? Je vous passe un papier que
je m'interroge, là, et je suis sérieux. C'est public, ça.
C'est un bill privé, mais on est obligés de l'accepter à
l'Assemblée nationale. À ce moment-là, ça devient
important. C'est là-dessus que les gens avaient à se prononcer.
Mais ils n'ont pas vu ça, eux autres. Il est complètement
changé.
M. LeSage: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Hull.
M. LeSage: ...je suis conscient et même fier, content du
député de Jonquière qui s'inquiète beaucoup des
gens de l'Outaouais, spécialement des gens de Hull. Avec les questions
qu'il a posées, j'espère que ce n'est pas dans le sens qu'il ne
fait pas confiance au conseil municipal. Je ne le penserais pas parce que,
venant du conseil municipal, je suis convaincu et je suis même
assuré qu'il fait confiance au conseil municipal de la ville de Hull. La
copie du règlement ou la copie de l'approbation qu'il a demandée,
c'est peut-être juste pour vérifier. Mais, à tout
événement, il est vrai qu'il faut protéger
également les intérêts du public.
J'aimerais tout simplement faire remarquer au député de
Jonquière qu'à notre biennale qu'on avait eue en 1989, je pense,
le projet prioritaire des gens de l'Outaouais québécois,
classé numéro 1, c'était le train touristique. Alors, les
gens le voulaient et savaient que c'était un équipement essentiel
au développement économique, touristique de l'Outaouais
québécois.
Récemment, en décembre, ça ne fait pas longtemps,
le conseiller municipal qui a piloté ce dossier-là tout le temps,
il a été élu maire.avec une grosse majorité. Le
monde lui fait confiance. Je ne vois pas pourquoi on se poserait un tas de
questions, à savoir: On «vas-tu» trouver des bibites, ou
bien on «vas-tu» trouver des problèmes où il n'y en a
pas, ou des problèmes aux solutions? Ça, je ne le sais pas. Mais
c'est tout simplement pour vous faire remarquer, M. le député de
Jonquière, que les gens de l'Outaouais québécois, les gens
de Hull sont conscients du projet, ils font confiance aux autorités
municipales et ils font confiance également à leur
député, aux 5, d'ailleurs. Merci, Mme la Présidente.
M. Dufour: Même quand ils ne parlent pas.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Hull. Alors, est-ce que l'amendement à l'article
1 est adopté?
M. Dufour: J'ai posé une question au ministre, j'aimerais
qu'il me réponde.
M. Elkas: Je vais vous lire la conclusion à la question
que vous posez. À la lumière des propos qui
précèdent, il ressort qu'il n'est pas constitutionnellement
possible pour l'Assemblée nationale de légiférer en
matière des pouvoirs de corporations fédérales. Ainsi, par
l'entremise du projet de loi 244, l'Assemblée nationale ne peut
accroître les pouvoirs corporatifs des 2 corporations
fédérales en cause, pas plus qu'elle ne peut
légiférer sur l'organisation et la gestion interne de ces
derniers. Enfin, il est entendu que le nom de ces corporations ne devrait pas
être différent lorsqu'elles exploitent le chemin de fer
touristique. Ça, c'est signé par un avocat, André Couture.
Est-ce que vous avez des commentaires à ajouter?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
répond à votre question, M. le député de
Jonquière?
M. Dufour: Pas tout à fait. J'ai demandé si
ça changeait un peu l'objet du bill.
M. Elkas: On passe d'une juridiction fédérale qui
s'en va provinciale, c'est tout. Mais la base du projet, c'est la même
chose.
M. Dufour: Mais ce que la corporation nous a
présenté.
M. Elkas: Ça ne change pas l'objet du tout, du tout.
Absolument pas.
M. Dufour: Pouvez-vous nous garantir que ça ne va pas plus
loin?
M. Elkas: Non, non.
M. Dufour: Dans les intentions, ils ne vont pas plus loin?
M. Elkas: Non.
M. Dufour: C'est juste une question de rédaction?
M. Elkas: Oui.
M. Dufour: Ce que vous nous dites là, est-ce que c'est
avec l'approbation comment on appelle ça? de la
législation? Est-ce que ça a été soumis,
ça?
M. Elkas: C'est notre contentieux à nous qui...
M. Dufour: Votre contentieux à vous.
M. Elkas: Oui, c'est ça.
M. Dufour: Ça a été soumis?
M. Elkas: Oui, oui, bien sûr. Oui, M. le
député de Jonquière, ça a été soumis
au ministre de la Justice, au Comité de législation.
M. Dufour: Je voulais juste faire une petite remarque au
député de Hull concernant la question de la popularité
à des élections. Vous savez, j'avais fait, à un moment
donné... Je pourrais peut-être faire plaisir à la
députée de Vachon, je ne le répéterai pas. La
popularité, c'est une chose, puis le travail, c'en est une autre. Puis,
dans cette question-là, un maire peut bien se faire élire. Je
l'ai été assez longtemps pour savoir comment on fait pour se
faire élire: on fait notre travail, puis...
Mme Pelchat: Mme la Présidente, on m'a interpellée,
je n'ai pas entendu l'interpellation du député de
Jonquière.
M. Dufour: Non, non. Je veux dire que j'aurais pu
répéter que la popularité... Vous vous en rappelez,
j'avais dit: Bien fol qui s'y fie, puis, là, vous aviez fait une petite
crise.
Mme Pelchat: Oui. Faites attention.
M. Dufour: Mais je n'ai pas voulu le répéter, pour
vous faire plaisir.
Mme Pelchat: Arrêtez donc de qualifier les attitudes de vos
collègues de crises.
M. Dufour: Je n'ai pas voulu le répéter. M. LeSage:
Mme la Présidente, si vous...
La Présidente (Mme Bélanger): Là, on ne
voudrait pas recommencer le débat sur des petits commentaires. On est en
train d'étudier l'article...
M. LeSage: Je ne recommencerai pas le débat, Mme la
Présidente, mais je n'aime pas que l'on me prête des mots, qu'on
parle de mots que je n'ai pas dits. J'ai parlé de confiance, je n'ai pas
parlé de popularité.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon!
M. LeSage: Juste pour informer davantage les membres de la
commission sur l'avis qui a été publié concernant le
projet de loi déposé, tel qu'originalement rédigé,
ça disait tout simplement: Le Conseil de développement
touristique Hull-Chelsea-La Pêche inc. déposera un projet de loi
auprès de la direction législative afin de faire adopter par
l'Assemblée nationale un projet de loi visant à lui
conférer un statut de compagnie de chemin de fer à vocation
touristique. C'est ça que ça disait et c'est ça qu'on est
en train de faire, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 1 est adopté?
M. Dufour: Avec le fait qu'on appuie ou qu'on adopte cet article,
le chemin de fer de l'Outaouais, est-ce que c'est vraiment explicite que c'est
en fonction du tourisme? Vu le fait qu'on adopte Compagnie de chemin de fer de
l'Outaouais, est-ce que cette compagnie-là pourrait faire d'autres
activités que touristiques?
M. Elkas: C'est touristique.
M. Dufour: Est-ce qu'elle pourrait transporter de la
marchandise?
M. Elkas: Non. La demande est pour le tourisme.
M. Dufour: Mais ce n'est pas si clair que ça, là.
Par le premier article, on ne le sait pas. Est-ce qu'on pourrait, M. le
ministre... Parce que, au départ, je ne l'ai pas. On va continuer, on va
le suspendre, quitte à revenir lorsqu'on pourra le garantir.
M. Elkas: Non, non. Allons donc à l'article 2. Je pense
qu'on est en train de zigonner, là. Ne maisons donc pas avec la
«puck»...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Elkas: Vous le savez, il est dans l'article 2. O.K.?
M. Dufour: Ce n'est pas écrit pareil, c'est vous qui nous
l'avez dit, hein?
M. Elkas: Passons-les tous. Si vous n'êtes pas
intéressé à le passer, dites-le donc tout de suite. On va
attendre. Pourquoi ne passez-vous pas tous les articles? Bloquez-nous donc au
dernier article autant que vous voulez, mais au moins on aura répondu
à vos questions.
M. Dufour: C'est ça. M. Elkas: O.K.?
M. Dufour: C'est un fait, parce que je vous ai demandé...
Ce n'est pas sorcier, je vous ai dit: Suspendons-le.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ce que le
ministre dit, c'est que la question que vous posez va être
répondue à l'article 2.
M. Dufour: On va aller à 2. Puis je vais vous expliquer...
Je vous l'ai dit: Vous avez déposé les amendements à la
dernière minute. On ne les a pas lus, parce qu'on ne peut pas parler,
puis lire en même temps. Vous n'avez pas voulu. Vous ne voulez pas qu'on
fasse 2 choses en même temps.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
suspendez l'article 1?
M. Dufour: Oui, j'aimerais qu'on le suspende. La
Présidente (Mme Bélanger): On suspend
l'article 1 et je passe à l'article 2 où il y a un
amendement.
M. Dufour: Ça ne coûte pas cher, on fait ça
régulièrement dans les projets de loi.
Objet de la Compagnie
La Présidente (Mme Bélanger): On a un amendement
à l'article 2. Alors, l'amendement à l'article 2, c'est:
remplacer l'article 2 par le suivant: «La Compagnie a pour objet de
promouvoir le développement touristique, culturel et historique de la
région de l'Outaouais; à ces fins, elle a notamment le pouvoir
d'acquérir, de posséder et d'exploiter la ligne de chemin de fer
Hull-Chelsea-Wakeville et de toute extension de cette ligne.»
M. Dufour: Wakefield. (12 h 50)
La Présidente (Mme Bélanger): Wakefield?
M. Elkas: Wakefield.
Une voix: Wakefield, c'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): En tout cas, comme
ça là. «Elle peut également, pour ces fins et avec
l'autorisation du ministre des Transports, exploiter toute autre ligne de
chemin de fer dans cette région. Une corporation créée
sous l'autorité de la partie IA de la Loi sur les compagnies (L.R.Q.,
chapitre C-38) peut, malgré l'article 123.5 de cette loi et si elle est
autorisée par le ministre des Transports, exploiter toute ligne de
chemin de fer qui lui est confiée par la Compagnie.» Est-ce qu'il
y a des questions?
M. Dufour: Bien là, il faudrait peut-être... En
fait, on peut toujours dire que le deuxième article permet de dire que
c'est juste des passagers. Ce n'est pas aussi clair que ça. Dans mon
esprit, ce n'est pas aussi clair que ça. Parce que, à ce que je
sache, il y a aussi de l'industrie un peu à Wakefield, hein? Il n'y a
pas un «plant», une usine, une petite usine dans ce
coin-là?
M. LeSage: Un hôpital.
M. Dufour: Un hôpital. C'est presque une usine, un
hôpital.
M. LeSage: Ils font juste des opérations sur humains.
M. Dufour: De la façon dont on traite les malades, on
pourrait bien dire que c'est presque une usine assez souvent. On les rentre et
on les sort.
Pourquoi le ministre des Transports... On parle d'exploiter la ligne et
on leur permet de faire de l'extension de la même ligne, mais ça
pourrait être toute une autre ligne qui n'est pas la ligne existante.
M. LeSage: Ça pourrait, mais... Si vous me permettez, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Hull.
M. LeSage: Ça pourrait être une extension à
la ligne qui monte dans la vallée de la Gatineau, comme ça
pourrait être une autre ligne qui s'en va, par exemple, dans la
Petite-Nation, dans le bout du Château Monte-bello, si on jugeait
à propos qu'il y aurait lieu de développer cet axe
également. Alors, ils auraient l'opportunité et le pouvoir de le
faire.
M. Dufour: Mais, comme ça concerne les
municipalités, pourquoi ce serait juste le ministre des Transports qui
pourrait donner son accord ou son approbation concernant cette
exploitation?
M. LeSage: C'est une question légale, Mme la
Présidente. On peut laisser soit le ministre ou quelqu'un du
légal répondre.
M. Dufour: Les municipalités sont concernées au
travers du Conseil. On sait que le Conseil ne serait pas fort s'il n'y avait
pas de municipalités. Il représente les intérêts de
plusieurs municipalités. Pour extensionner leurs lignes, ça prend
l'approbation du ministre des Transports. Pourquoi le ministre des Affaires
municipales n'est pas là-dedans? Parce qu'il y a des approbations, il y
a des emprunts, il y a toutes sortes de choses que les Affaires municipales
sont appelées à faire par rapport à ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme De Cham-plain,
est-ce qu'il y a une réponse à ça?
Mme De Champlain (Francine): C'est parce que c'est une ligne de
chemin de fer et ça regarde... Ça ne veut pas dire qu'on
enlève les autres autorisations de la part des municipalités,
là. Elles ne sont pas...
M. Dufour: Non, mais, quand vous me dites ça, moi, je
regarde, il y a beaucoup de domaines où ça touche l'Industrie et
le Commerce. Puis, l'Industrie et le Commerce, le ministre des Affaires
municipales n'est pas toujours exclu. Souvent, il est partie prenante. Dans ce
cas-là, il y a beaucoup d'argent d'impliqué, là. La
preuve, on demande c'est quoi le bilan et on ne le sait même pas.
Ça fait qu'il y a beaucoup d'argent, il y a quelques millions
d'impliqués là-dedans et on ne le sait pas. Continuer ça,
ça peut représenter encore des sommes assez importantes et c'est
juste le ministre des Transports qui va donner son approbation.
M. Elkas: Excusez-moi, mais la demande est pourquoi là?
«C'est-u» pour extensionner...
M. Dufour: C'est marqué, là: «Elle peut
également, pour ces fins...»
M. Elkas: Encourir des dépenses additionnelles au niveau
du gouvernement, c'est ça que tu es en train de me dire?
M. Dufour: Non, non, non. Le gouvernement, d'une façon ou
de l'autre...
M. Elkas: Non, non, non, mais tu dis: Admettons...
M. Dufour: Mme la Présidente, je voudrais juste inviter
mon collègue, il ne connaît peut-être pas les...
M. Elkas: Tu, vous. Excusez-moi. On ne tutoie pas, hein?
M. Dufour: Oui, c'est ça. M. Elkas: Forgive me.
M. Dufour: II ne connaît peut-être pas les nuances,
là.
M. Elkas: I beg your forgiveness, M. le député de
Jonquière. I am terribly, terribly sorry. We, as a government, apply or
incur additional cost, obviously, the Minister of Transports must get
authorization from his colleagues. Ça, vous le savez comme moi.
Ça fait des années que vous êtes ici. Vous le savez. Depuis
quand un ministre... Ça dépend de la dépense aussi. Si
vous parlez du prolongement d'un chemin de fer, qu'il a des emprunts qui
doivent se faire par le milieu municipal, ils vont aller chercher leur
autorisation du ministre des Affaires municipales. Moi, je vais leur permettre
de l'opérer, mais, si c'est une dépense qu'ils doivent aller
chercher, ils vont suivre la voie normale. Je ne vous apprends rien, M. le
député de Jonquière. Vous avez été
président de la FCMM pendant des années..., de l'UMQ, excusez,
membre de la FCMM, vous êtes bien au courant de tout ça. Je ne
sais pas pourquoi vous posez la question.
M. Dufour: Le ministre, dans ce temps-là, quand il veut
s'en sortir... Moi, je ne succomberai pas à ça. Regardez...
M. Elkas: On va se rendre à 13 heures. C'est
ça?
M. Dufour: Je fais juste lire l'article. Regardez, M. le
ministre. «Elle peut également, pour ces fins et avec
l'autorisation du ministre des Transports, exploiter toute autre ligne de
chemin de fer dans cette région.» Ce n'est pas juste une
extension. Ça va plus loin que ça. Quelle que soit la ligne de
chemin de fer qui est là-dedans, la corporation peut s'en emparer, pas
avec des fusils, mais elle peut l'acheter, elle peut l'opérer, juste
avec l'autorisation du ministre des Transports. Donc, à ce
moment-là, s'il y a des coûts d'engagés, vous me dites:
Oui, vous savez bien qu'en principe, lorsque le ministre des Transports pose
des gestes, il va en discuter avec son collègue. Vous savez que, dans la
loi, tout ce qui n'est pas écrit, ce n'est pas là. Nous, on est
obligés de prendre ce qui est écrit. Ce n'est pas écrit,
ça, ce que vous me disiez tantôt. Que ce soit en anglais ou en
français, ça dit la même chose.
M. Elkas: Non, mais comprenez une chose: s'il y a une demande
pour prolonger la ligne, je ne sais pas, de 5 km ou 6 km de plus,
évidemment, ça ne se fait pas du jour au lendemain. La
municipalité n'a pas toujours les fonds nécessaires. Alors, elle
va aller en règlement d'emprunt. Il est normal, lorsqu'elle va aller en
règlement d'emprunt, qu'elle va demander l'autorisation du
ministère des Affaires municipales. Vous savez que les autorisations
sont là. On n'a pas tellement de latitude dans ces affaires-là.
Ils nous guettent tous, un ministère sur l'autre. Vous le savez
bien.
M. Dufour: Bien non, on ne vous guette pas tous; il y a des
montants d'argent qui sont passés et on ne les a pas vus passer. On
l'apprend ce matin.
M. Elkas: Les Affaires municipales l'ont vu.
M. Dufour: Mais c'est plus qu'une prolongation du chemin de fer,
«exploiter toute autre ligne de chemin de fer». Je ne sais pas,
moi, s'il y avait ça dans la première, là. Je ne le sais
pas, ce n'est pas écrit de la même façon.
M. Elkas: Est-ce que je peux demander au député de
Jonquière s'il voudrait que les municipalités, lorsqu'elles
déposent un projet semblable, à tout bout de champ,
aussitôt qu'on veut, comme exemple, prolonger la ligne de 1 km,
même de 500 pieds, reviennent ici en bill privé? Est-ce que c'est
ça qu'il nous demande? Tout ce que je peux faire, moi, c'est uniquement
ce qui touche leur dossier.
M. Dufour: M. le ministre, je vais juste vous demander d'examiner
exactement ce qui est écrit. Ce n'est pas marqué
«extension» seulement. Dans le projet de loi initial,
c'était «extension».
M. Elkas: Opérer.
M. Dufour: Extension, c'est un prolongement de ce qui existe.
À moins que je ne comprenne pas, c'est l'extension de ce qui existe.
Là, vous dites: «Exploiter toute autre ligne de chemin de
fer». Ça pourrait être le CP, ça pourrait être
le CN. Il pourrait s'en faire une autre ailleurs qui n'a pas rapport du tout
avec ça. Je m'excuse, mais il faut que ce soit situé dans le
territoire. Ça, je comprends ça.
M. LeSage: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Hull.
M. LeSage: ...le projet de loi, ce n'est pas pour autoriser le
CP, il l'est déjà. Ce n'est pour autoriser le CN, il n'est pas
là. Le projet de loi, c'est pour autoriser une compagnie qui s'appelle
la Compagnie de chemin de fer de l'Outaouais à opérer un train
sur la ligne qu'ils vous ont montrée sur la «map», M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Oui, j'ai vu ça.
M. LeSage: Et, le deuxième article, ça dit tout
simplement que, si jamais on veut se rendre à Tenaga avec la ligne de
chemin de fer, bien, il va pouvoir y aller, à Tenaga, parce qu'il y a
déjà une emprise qui est là. Et ils la négocieront,
leur emprise. Et, s'ils ont besoin d'un règlement d'emprunt pour la
faire, ils l'adopteront, ils le soumettront au peuple et le ministre
l'approuvera. S'ils veulent aller dans Petite-Nation, il y en a une, ligne, qui
est là. Ils feront le même processus qui a été fait
là. Moi, je trouve ça bien de valeur, Mme la Présidente,
qu'on picoche, puis qu'on s'en aille d'un bord, puis qu'on retarde. Pourquoi
pénaliser les gens de la ville de Hull? Qu'est-ce qu'on gagne à
pénaliser la ville de Hull en s'objectant systématiquement
à tout ce qui nous tombe sur le bout du nez? (13 heures)
Je ne comprends pas l'Opposition, je ne comprends pas son jeu du tout,
Mme la Présidente, puis je le regrette. Je trouve ça de valeur
pour les gens de Hull qui se sont déplacés, d'entendre des
pécadilles comme ça. Mme la Présidente, le mandat de
l'Opposition était peut-être de ne rien avancer...
M. Dufour: Mme la Présidente...
M. LeSage: ...au cours de cette séance-ci.
M. Dufour: II est 13 heures, Mme la Présidente, pas de
consentement, pas de consentement. Il est 13 heures.
M. LeSage: Peut-être qu'ils vont revenir avec une meilleure
attitude à 15 heures.
La Présidente (Mme Bélanger): La commission ajourne
ses travaux sine die, mais il y a une possibilité qu'il y ait un ordre
de la Chambre pour qu'on reprenne les travaux après les affaires du
jour, ce qui serait à peu près vers 16 h 30, après les
affaires courantes, c'est-à-dire.
Une voix: Allez-vous nous convoquer?
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non. Moi, je ne
vous convoque pas. Je n'ai pas le mandat de vous convoquer. C'est possible
qu'on ait un ordre de la Chambre qui va nous convoquer pour 16 h 15, 16 h
30.
C'est pour informer les visiteurs de l'Outaouais qui, malheureusement,
doivent rester ici pour poursuivre l'étude du projet de loi si... Alors,
la commission ajourne ses travaux sine die.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
(Reprise à 16 h 34)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Le mandat
de la commission est d'entendre les intéressés et de
procéder à l'étude du projet de loi privé 244, Loi
concernant le Conseil de développement touristique Hull-Chelsea-La
Pêche inc.
Alors, avant de procéder, j'aimerais souligner qu'il y a eu une
motion en Chambre, où on a changé les membres de la commission.
Alors, M. François Gen-dron, député d'Abitibi-Ouest,
remplace M. Francis Dufour, député de Jonquière, comme
membre de la commission de l'aménagement et des équipements, ce
qui veut dire que M. Dufour n'est plus membre de la commission. Et Mme Marois
va remplacer M. Denis Lazure comme membre de la commission, étant
donné que M. Lazure n'est plus membre de la commission. Alors, est-ce
qu'il y a consentement pour accepter que M. Dufour remplace, pour la
séance de cet après-midi, M. Paré?
Une voix: Certainement, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a
consentement.
M. Garon: De même que M. Filion.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, là,
déjà, lui, il remplaçait, ce matin.
M. Garon: II remplaçait? O.K. Ah oui! Il ne se trouvait
pas à remplacer, M. Dufour.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Dufour ne
remplaçait pas, parce qu'il était membre, ce matin.
Une voix: Ils ont changé ça?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça
va?
Une voix: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. Alors, au moment
de l'ajournement des travaux, tout à l'heure, nous étions
à l'étude de l'article 2. L'article 1 avait été
suspendu, M. le député de Lévis, et nous étions
à l'étude de l'amendement à l'article 2, qui était
à peu près terminée, là. Je ne sais pas si vous
avez lu les galées pour savoir où en était rendue la
discussion.
Discussion générale sur les articles
amendés
M. Garon: La grosse question que je me suis trouvée, c'est
que, vous savez, dans les projets de loi privés, il y a des
publications. Il y a un projet de loi qui est proposé à
l'Assemblée nationale, et là tous les articles, à peu
près, sont changés de façon substantielle. Normalement, un
dépôt à l'Assemblée nationale, c'est pour rendre
public le projet de loi pour que ceux qui veulent intervenir puissent le faire.
Et là ce n'est pas très régulier de procéder comme
ça. Pour moi, quand un projet de loi n'est pas prêt, bien,
à ce moment-là, on est mieux de faire en sorte de ne pas indiquer
que c'est tel projet de loi. Là, on arrive avec des amendements qui sont
déposés ce matin même. Il n'y a personne qui peut
réagir par rapport à ces amendements-là, et il y en a
à peu près sur tous les articles. Moi, j'en ai sur l'article 2,
l'article 3, l'article 4, l'article 5, l'article 6, l'article 7, l'article 8,
l'article 10; le titre du projet de loi même est changé; le
préambule est changé au complet. Le préambule,
normalement, c'est sur des faits. Mais, là, le projet de loi est
changé au complet. Moi, je vais être franc avec vous, c'est la
première fois que je vois ça. Ça fait longtemps que je
suis député à l'Assemblée nationale, c'est la
première fois que je vois ça, un projet de loi
complètement modifié après son dépôt à
l'Assemblée nationale. Tous les articles, à toutes fins
pratiques, sont changés, concrètement.
Un projet de loi privé, ce n'est pas la même
procédure qu'un projet de loi public. Il y a la publication dans les
journaux pour que les gens soient avisés de ce qui se passe. Ils
prennent connaissance d'un projet de loi, alors qu'en réalité
c'est un autre qu'on va adopter. Ce n'est pas normal, ça. On est dans un
régime démocratique où les gens ont le droit d'intervenir,
ils ont le droit de faire leurs représentations, ils ont le droit de
dire s'ils sont d'accord ou s'ils ne sont pas d'accord, mais à condition
de connaître le projet de loi. Ces procédures-là sont
faites pour ça. Là, on se retrouve devant une façon de
faire qui n'est pas très régulière, et alors...
Une voix: Le moins qu'on puisse dire: Ce n'est pas
catholique.
M. Garon: Pourquoi il y a autant de changements que
ça?
M. Elkas: Bien, on a expliqué tout ça ce matin.
Malheureusement, vous n'étiez pas présent, puis...
M. Garon: Oui, mais vous n'avez pas dit grand-chose.
M. Elkas: Le fond est le même, c'est la forme qui change,
et puis c'est une question constitutionnelle. Le projet avait été
préparé par le procureur municipal et, maintenant, on doit le
changer pour refléter que ça ne tombe pas à
l'intérieur de la juridiction de la province, mais du
fédéral. Puis, ça, ça a été bien
expliqué ce matin.
M. Garon: Je ne parle pas seulement de l'article 2, là, je
parle de tout le projet.
M. Elkas: Comme le législateur provincial ne peut
conférer un tel pouvoir à une corporation fédérale,
il faut constituer une corporation provinciale et lui donner ces pouvoirs.
M. Garon: Ce n'est pas un article, là, c'est tous les
articles qui sont changés.
M. Elkas: Mais le fond reste le même. Le même, le
même. La même chose.
M. Garon: Est-ce que vous l'avez regardé, avant le
dépôt, à votre ministère?
M. Elkas: L'avocate...
La Présidente (Mme Bélanger): Mme De
Cham-plain.
Mme De Champlain: Oui, le projet de loi a été
travaillé à nos bureaux. Quand on nous a demandé de faire
des commentaires, on s'est rendu compte qu'il y avait un problème
constitutionnel, parce que l'Assemblée nationale ne pouvait pas, par le
projet de loi 244, augmenter les pouvoirs de 2 compagnies
fédérales. Alors, le présent projet de loi, il vient
créer une compagnie provinciale. C'est l'Assemblée nationale qui
crée une compagnie provinciale et qui lui donne les pouvoirs pour le
chemin de fer. Alors, on continue exactement la même chose, sauf
avec...
M. Garon: Mais vous l'aviez vu avant. Pourquoi vous avez
accepté qu'il soit déposé comme ça? Quand
même, là, ce n'est pas un cure-dents, c'est un 2 x 4,
là.
Mme De Champlain: Là, ça, ce n'était pas
notre pouvoir de...
(16 h 40)
M. Garon: D'augmenter les pouvoirs des compagnies
fédérales.
Mme De Champlain: Le fait qu'il ait été
déposé, là, ce n'était pas de notre ressort.
Ça n'a pas été...
M. Garon: Mais il n'a pas été analysé
avant?
Mme De Champlain: II a été analysé avant,
mais il a été déposé malgré... Je ne sais
pas. Je ne peux pas vous donner exactement la réponse là-dessus,
là.
M. Garon: Est-ce qu'il a été analysé au
ministère des Transports, au ministère des Affaires municipales
ou au ministère de la Justice? À quel endroit?
Mme De Champlain: II a été analysé au
ministère
de la Justice, parce qu'on a demandé un avis juridique au plan
constitutionnel; il a été analysé aussi au niveau des
institutions financières pour l'aspect corporatif et à notre
contentieux pour l'aspect Loi sur les chemins de fer.
M. Garon: Parce que, vous comprendrez... Supposons que le projet
de loi ait été adopté tel quel, vous voyez le
problème qu'il y aurait eu sur le plan juridique? Ça aurait
été un projet de loi ultra vires.
M. Elkas: C'est pour ça qu'on est ici.
M. Garon: Non, non, mais, écoutez bien. Quand on pose des
questions, là... Ça aurait été un projet de loi
ultra vires; il aurait pété devant les tribunaux. C'est ça
que ça veut dire, concrètement. Aujourd'hui, quand les
députés de l'Opposition posent des questions, c'est parce qu'ils
posent des questions... Non, mais, même le fait, là... Tu sais,
aux Affaires municipales... Moi, il y a des questions que je me pose par
rapport à des organismes, aujourd'hui. La Commission municipale, je vais
vous dire bien franchement, là, je ne lui donnerais pas le bon Dieu sans
confession. Si vous voulez mon opinion personnelle, là, c'est ça.
Aujourd'hui, il y a tellement eu de nominations politiques, à un moment
donné, que... J'ai même vu qu'ils ont recommandé qu'il n'y
ait pas de référendum dans une municipalité qui avait
signé une pétition en majorité pour avoir un
référendum. Je n'ai pas vu ça souvent. Je n'ai jamais vu
ça. Sauf qu'il y a des conséquences à ça.
Même le cautionnement d'emprunt par les municipalités dans le
domaine des affaires, ce n'est pas fréquent, hein? Ce n'est pas
fréquent, ça. Est-ce que les municipalités peuvent
cautionner des emprunts dans le domaine des affaires?
M. Elkas: On en a parlé ce matin, de ça.
M. Garon: Oui, mais est-ce que vous avez des opinions fermes,
là-dessus? Est-ce qu'il y a eu des avis juridiques de
déposés là-dessus?
Mme De Champlain: L'avis juridique que nous avons eu, c'est au
plan juridique, au niveau du problème constitutionnel.
M. Garon: Est-ce qu'une municipalité peut cautionner des
emprunts dans le domaine des affaires?
Mme De Champlain: Là-dessus, on n'a pas de...
M. Garon: L'opinion juridique du ministère des Affaires
municipales?
M. Elkas: Le procureur pourrait peut-être... M. Garon:
Hein?
M. Elkas: Ça a été posé ce matin,
cette question-là.
M. Garon: Ce n'est pas ça. Il peut y avoir un
règlement, là, mais est-ce que les Affaires municipales ont
donné une opinion là-dessus?
La Présidente (Mme Bélanger): Me Trudel, est-ce que
vous avez une réponse?
Mme Trudel: Oui, je peux donner une réponse, Mme la
Présidente. Puisque la parole m'est donnée pour quelques
instants, je veux quand même souligner l'absence de 2 de nos
collègues qui s'excusent de ne pas être ici. Ce n'est pas par
manque de respect pour la commission, mais ils ont dû attraper un avion
rapidement parce qu'ils devaient tous les 2 retourner pour des fonctions
municipales. Alors, ils s'excusent de leur départ
précipité et nous ont demandé de rester.
La réponse qui avait été donnée ce matin,
ça concernait l'article 466 de la Loi sur les cités et villes qui
permet, effectivement, à une corporation municipale telle la ville de
Hull de cautionner pour des ouvrages de chemin de fer en souscrivant des
actions d'une compagnie qui est formée pour cet objet-là, ou en
prêtant de l'argent, ou en garantissant, ou en endossant autrement une
telle compagnie ou une telle personne. Alors, lorsque la ville de Hull a, par
ailleurs, cautionné le Conseil de développement touristique
Hull-Chelsea-La Pêche, qui est un organisme à but non lucratif,
elle l'a fait avec le consentement du ministère des Affaires
municipales. Je n'ai pas la copie de l'opinion juridique qui a
été émise, mais j'avais été en communication
avec l'un des procureurs du ministère, et nous avions reçu,
effectivement, la sanction du geste municipal. Alors, ça a
été sanctionné par accord du ministère des Affaires
municipales.
D'ailleurs, M. Garon, à la Loi sur les cités et villes,
autant à l'article 466 qu'à l'article 28, les
municipalités peuvent cautionner des organismes à but non
lucratif pour des fins industrielles, environnementales, touristiques. C'est
permis dans les grands pouvoirs généraux des
municipalités, autant sous la Loi sur les cités et villes que
dans le Code municipal. Par exemple, une petite compagnie qui a un projet, que
ce soit environnemental ou autre, est cautionnée par une corporation
municipale. Ça fait partie des grands pouvoirs
généraux.
M. Garon: Là, n'oublions pas une chose. Qu'est-ce qu'on
dit dans l'amendement? Avant, l'article, c'était qu'ils allaient
exploiter un chemin de fer à vocation touristique sur la ligne
Hull-Chelsea-Wakefield et sur tout autre parcours étant une extension de
la ligne Hull-Wakefield. Là, l'amendement dit: «Elle peut
également, pour ces fins et avec l'autorisation du ministère des
Transports, exploiter toute autre ligne de chemin de fer dans cette
région.» On n'est plus rien que dans les lignes touristiques,
là; c'est n'importe quelle ligne de chemin de fer dans la région.
Ce n'est pas dans une municipalité...
M. Elkas: On a répondu à ça ce matin.
M. Gauvin: Est-ce que je peux intervenir, à ce
moment-ci?
M. Garon: Non, non, vous étiez rendus là-dessus ce
matin.
M. Gauvin: Non, non.
M. Elkas: Non, non, écoute...
La Présidente (Mme Bélanger): Aïe! Un instant,
là! Chacun son tour. M. le député de Montmagny.
M. Gauvin: De Montmagny-L'Islet. Merci, Mme la Présidente.
Ce que j'aimerais rappeler, d'abord, à la commission et au
député de Lévis, c'est que, ce matin, on a traité
de ça. Les gens, les représentants de la municipalité ont
tenté de répondre à ces questions-là. Vous
n'étiez pas présent, évidemment. Ce que je voudrais
soulever, à ce moment-ci, c'est que, d'accord, l'Opposition a
probablement le droit, et c'est tout à fait normal, de poser les
questions qu'elle souhaite poser en rapport avec un projet de loi privé,
mais ce que nous avons ici ce matin, c'est un regroupement de
municipalités qui se sont concertées pour développer leur
région. C'est une initiative, je pense, qui est particulière dans
la situation. Ils ont présenté un projet de loi pour
régulariser une situation. Après analyse au ministère des
Transports, on apporte des amendements. C'est peut-être plusieurs
amendements pour un projet de loi qui ne comporte que 8 articles, mais je pense
qu'on doit tenter de collaborer, comme membres de cette commission, pour
permettre à ce regroupement de municipalités, à cette
corporation-là, justement, d'opérer dans une
légalité, conformément à l'entente qu'elle a avec
le CN et le CP, d'une part.
Et, d'autre part, l'amendement que vous venez de citer, c'est aussi pour
permettre à cet organisme-là de se développer au niveau
d'autres embranchements, si jamais ça se présentait, pour ne pas
être obligé de revenir en projet de loi privé. Parce que
ça a été souvent mentionné en commission qu'un
projet de loi privé devrait couvrir toutes les initiatives possibles,
les besoins possibles pour justifier l'opération reconnue par un projet
de loi privé comme celui-là.
Mme la Présidente, ce qu'on est en train de réaliser,
c'est qu'on refait le débat...
M. Garon: Non, non.
M. Gauvin: ...que nous avons fait en partie ce matin.
M. Garon: On ne refait pas le débat. M. Gauvin:
Absolument. M. Garon: Non.
M. Dufour: Est-ce que, Mme la Présidente, les dossiers ou
les documents que la municipalité ou l'orga- nisme s'est engagé
à déposer ont été déposés? Parce que
j'avais demandé le dépôt de certains documents qu'ils
avaient accepté de déposer. Ils n'ont pas été
déposés?
Mme Trudel: Ils ne l'ont pas été, monsieur. Une
voix: Ils vont l'être.
M. Dufour: Non, non. Us vont l'être, mais quand la loi va
être acceptée. Ce n'est pas pour dans 6 mois, c'est tout de suite.
Règle générale, quand on veut être bien
renseigné, c'est avant, pas après. Moi, j'ai vu des projets de
loi où il y a beaucoup plus de documents que ça qui sont
déposés. Moi, je trouve que les renseignements sont au
compte-gouttes, et ce n'est pas le premier bill privé prenez ma
parole que j'étudie.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Hull.
M. LeSage: Mme la Présidente, le député de
Jonquière sait très bien que les documents qu'il a
demandés seront effectivement déposés, mais il sait
très bien que ces documents-là, s'il les veut comme étant
copies conformes, bien, il faut demander au greffier, dans la ville de Hull, de
nous les envoyer. Ces gens-là sont à Québec. On n'est pas
à Hull, ce matin. Je m'excuse, là, on est à
Québec.
M. Dufour: On est l'après-midi, nous autres.
M. LeSage: Mme la Présidente, si vous le permettez, suite
aux remarques qui ont été faites par mon collègue,
lorsqu'on a fini, complété nos travaux tantôt, on en
était à l'étude de l'article 2. On a fini les remarques
préliminaires, en ce qui me concerne. Les questions qui ont
été posées par le député de Lévis,
c'est des questions qui ont été traitées ce matin. Moi,
ça ne me fait rien de les retraiter encore. Je trouve que ça
retarde tout simplement le bon déroulement des travaux de cette
commission. Moi, je pense qu'on devrait enchaîner...
M. Garon: Bien, il y a des documents. M. LeSage: ...avec
l'étude de l'article 2.
M. Garon: Alors, Mme la Présidente, puisqu'il en est
ainsi, on a demandé des documents ce matin, alors, je vais attendre les
documents avant de poursuivre parce que, pour la compréhension du projet
de loi, on a besoin des documents. On a dit des choses, on a dit qu'il y avait
des documents qui les soutenaient, et on attend les copies des documents. On
est en train d'étudier un projet de loi actuellement. Les documents
qu'on demande, on ne les a pas. Vous dites: On va vous les fournir, mais ce
n'est pas utile de les fournir une fois que l'étude est finie. C'est
avant que l'étude soit faite qu'on a besoin de ces
documents-là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Cholette.
M. Cholette: Merci, Mme la Présidente. Si je peux, pour
répondre au député de Lévis: de mémoire, ce
matin, on nous a demandé de déposer 2 documents, alors, en votre
absence, je vous le rappelle. Le premier, c'est le document concernant les
droits de circulation du CP, document qu'on a expliqué en long et en
large ce matin, en expliquant que c'est 3 fois 5 ans renouvelables et que le CP
exige que le Conseil soit mandaté comme compagnie de chemin de fer.
Alors, oui, ce document sera remis en bonne et due forme, sauf qu'on vous l'a
lu ce matin. C'est le même document, mais on veut s'assurer que ce soit
la copie identique. Ça, c'est le premier document. (16 h 50)
Et le deuxième document, c'est...
Mme Trudel: On avait le consentement du ministère à
la caution.
M. Cholette: Voilà. C'est le consentement concernant le
règlement d'emprunt. Et le ministère des Affaires municipales a
déjà accepté le règlement d'emprunt aux fins de ce
projet-là. Alors, c'est déjà à travers les
ministères.
Ces 2 documents qui ont été demandés ce matin,
ça va nous faire plaisir de les remettre. Évidemment, on ne les a
pas remis cet après-midi, sauf que je dois vous dire que ce serait bien
dommage que, pour ces raisons techniques, un projet aussi important soit
bâillonné, si vous voulez, car c'est un projet fort essentiel pour
le développement touristique chez nous, et ce n'est pas 2 documents qui
sont essentiels à la décision de la commission, à mon
sens, puisqu'on a expliqué le contenu de ces 2 documents-là en
long et en large ce matin.
M. Garon: Disons, Mme la Présidente, que c'est nous autres
qui décidons si on vote ou si on ne vote pas sur un projet de loi. Ce
n'est pas un droit. C'est un privilège, un bill privé. Ne nous
contons pas d'histoires. Ce n'est pas un droit. Nous, on est là pour
protéger l'intérêt public et on a le droit de voir les
documents avant. Si vous ne les avez pas, il existe des fax aujourd'hui.
Ça aurait été facile, à l'heure du midi, de les
faire venir. Nous autres, on peut vous croire sur parole, mais j'ai vu
souvent... Vous vous rappelez, M. le ministre, ses fonctionnaires nous disaient
que, sur le projet de loi sur les motos et les triporteurs, c'était la
même définition. Quand on a demandé de produire la
définition, au fédéral, on a vu que ce n'était pas
la même définition, même si tout le monde qui était
devant la commission nous l'affirmait. J'aime autant lire les documents. On
aime autant lire les documents par nous autres mêmes. Il y a des
interprétations, des façons de voir. On veut voir les documents.
On les a demandés justement pour pouvoir les voir.
Vous savez, les amendements, on vient de les avoir. On ne les a pas eus
hier, on les a eus ce matin. Alors, si ce n'était pas constitutionnel,
ce n'est quand même pas un cure-dents qu'un projet de loi soit
constitutionnel ou non; c'est un madrier. C'est gros qu'un projet de loi soit
constitutionnel ou non. Alors, ce matin, on a dit: On change le projet de loi
parce qu'il n'était pas constitutionnel. Ce n'est pas une petite
nouvelle. C'est une grosse nouvelle. C'est enregistré, ça. Demain
matin, les gens vont arriver et ils vont dire: Le projet de loi a
été adopté et il a créé tel problème,
alors que vous avez eu un projet de loi qui était anticonstitutionnel
qui a été déposé, qu'il a fallu le changer pour
ça et, pour le reste, vous avez agi de façon négligente et
incompétente.
Nous, comme travail, on est obligés de poser des questions que le
public poserait. Moi, je ne suis pas un promoteur. Je ne suis pas contre votre
projet, d'aucune façon. Sauf qu'on est là pour poser des
questions que le public, qui, lui, n'est pas ici, ne peut pas poser et que lui
poserait. C'est ça, le but de l'Opposition. L'exercice, c'est de poser
des questions que le public serait en droit de poser, en son nom. Et,
là-dessus, vous avez dit: C'est le 1er mai. On est rendus au 17 mars. Il
n'y pas de péril en la demeure. Vous nous dites que c'est une obligation
du CP. Le Canadien National vous a fait un ultimatum. Bien, moi, ça ne
m'impressionne pas, les ultimatums administratifs pour créer de la
pression sur d'autres. Ça ne m'impressionne pas, ça. Le
fédéral, ce n'est pas la première journée qu'il
nous ferait des ultimatums. Alors...
Sauf qu'un projet de loi, il y a des gens qui vont en subir des
conséquences. Il faut analyser les conséquences du projet de loi
pour les citoyens et quelles sont les implications qu'il peut y avoir à
l'avenir pour eux, en termes de coûts. Vous savez, je vais vous dire une
chose: Quand on me recommandait de vendre des parts de SOQUIA à Bertin
Nadeau, en 1985, je ne les ai jamais vendues. J'avais dit, à ce
moment-là, aux gens de la Caisse de dépôt, que je ne les
vendrais pas tant que je serais là parce que j'avais peur, justement,
qu'il n'arrive ce qui arrive aujourd'hui. J'ai dit: Un jour, il y aura un coup
dur. S'il met la main dans ses poches, il n'aura pas assez d'argent, il sera
obligé de vendre aux étrangers pour pouvoir opérer
Provigo. Ça a pris 8 ans, et il est arrivé exactement ce que
j'avais dit. Dans ce temps-là, j'étais un empêcheur de
tourner en rond. Aussitôt que les libéraux ont pris le pouvoir, 3
mois après, il avait vendu, sauf qu'on voit le résultat
aujourd'hui.
Il faut faire attention quand on parle de ces questions-là. Les
gens pensent toujours, quand ils sont dans un projet, que ça va bien
aller. Sauf qu'habituellement, moi, j'ai remarqué souvent que, quand
ça va mal, ce n'est pas toujours les promoteurs qui paient. C'est
souvent d'autres qui paient, qui ne reçoivent pas nécessairement
les retombées économiques du projet. Remarquez, dans les
municipalités, quand ça va mal, quand il y a un acte
administratif où il y a des conséquences, c'est les citoyens qui
paient. Nous autres, notre tâche, ici, c'est de voir à ce que les
citoyens soient bien protégés. Là-dessus, on n'est pas
dans...
Là, vous me dites que vous êtes 2 maintenant. Il y en a 2
qui ont été obligés de partir. C'est comme si vous aviez
pensé que le projet de loi serait adopté en 3
heures. C'est un peu ça. Même votre
délégation n'avait pas le temps pour son projet de loi
aujourd'hui. Est-ce que votre date a été bien choisie? Moi, je ne
le sais pas. Il faut nous donner le temps d'étudier le projet de loi. On
aurait pu avoir les amendements il y a quelques jours pour avoir le temps de
les regarder. On aurait pu aussi, comme beaucoup de gens font, ce que vous
n'avez pas fait, venir rencontrer l'Opposition et dire: Voici le projet de loi.
Est-ce que vous avez des questions concernant notre projet de loi?
Habituellement, quand c'est des gros projets de loi puis, ça,
c'est un gros projet de loi, dans mon esprit les gens font ça.
Ils viennent nous consulter avant, ils viennent nous renseigner, et on leur
pose des questions, et ils nous fournissent des renseignements. On n'a eu aucun
renseignement. On se retrouve avec un projet de loi nouveau aujourd'hui, avec
des amendements partout, puis, là, on prend connaissance de ça en
même temps que tous les gens ici.
Sauf que, demain matin, je vais, vous dire une chose, Mme la
Présidente, si le projet de loi est adopté et qu'on ne peut pas
poser les bonnes questions et qu'à un moment donné il y a des
trous dans le projet de loi, qu'on n'a pas vus, les libéraux seront Tes
premiers à dire: C'est vous autres, comme Opposition, qui deviez poser
les questions. Vous ne les avez pas posées. Et ils seront les premiers
à dire: Vous êtes responsables, parce que vous n'avez pas
posé les questions. Et ils ne s'en privent pas, à part de
ça. Ça fait qu'aujourd'hui on fait juste notre travail
d'Opposition. On a été élus pour être dans
l'Opposition. Alors, il faut faire ce travail-là, puis poser des
questions, et les bonnes questions.
Quant au député de Rousseau, lui, quand il consulte
il est rendu à 5 projets de loi pour les pan neaux le long des routes
il serait mieux d'écouter davantage, de consulter davantage et de
mieux faire ses travaux. On ne serait pas obligé d'arriver avec 5
projets de loi concernant les panneaux le long des routes.
M. Thérien: Mon rapport était bon, vous l'avez
toujours dit. Mon rapport était bon.
M. Garon: Maintenant, on a demandé également ce
matin les états financiers de la corporation, parce que, là, il y
a des conséquences aussi. On rend légales un tas de choses
actuellement par ce projet de loi là. Est-ce qu'on a les financiers
vérifiés de la corporation pour voir dans quelle situation on va
avec ce projet de loi là, à ce moment-ci? On n'a pas eu de
réponse là-dessus. Puis, il n'y a pas de bilan, non plus, de la
corporation. Le bilan, à l'heure actuelle, est de quoi? On ne le sait
pas.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, est-ce que je peux... Je
viens d'apprendre quelque chose. Vous allez comprendre. C'est le premier bill
privé auquel j'assiste. Vous avez soulevé un point, soit que,
normalement, les présenteurs passent peut-être 1 heure ou 2 avec
l'Opposition pour répondre à des questions et
préoccupations des députés. Il est évident, ce
matin, qu'il y a eu 3 ou 4 députés, à différentes
occasions, et ça a été un peu difficile pour les gens
aujourd'hui. On se voit devant un autre qui pose une autre question. Alors,
tout ça... Tu sais, on veut rendre la vie facile pour l'ensemble des
gens, soit vous, membres de la commission, et les présenteurs. Je sais
qu'on va zigonner pendant 1 heure de temps, 2 heures de temps; il n'y a rien
qui va se faire aujourd'hui.
Est-ce que je peux proposer, Mme la Présidente, qu'on ajourne,
qu'on prenne le temps de discuter et de répondre à vos questions,
là, ce qui est normalement la chose à faire, comme vous l'avez
mentionné, et puis revenir ici, puis, là, on passera à la
charge, on passera le projet?
M. Garon: Mais c'est parce qu'il y a des documents qui avaient
été proposés ce matin, qui ne sont pas rentrés.
M. Elkas: Bien, je ne le sais pas. On va revenir,
évidemment. Vous n'êtes prêts à rien passer
aujourd'hui.
M. Garon: Bien, on n'a pas de renseignements; on n'est ni
des...
M. Elkas: Alors, si les documents...
M. Garon: On n'a pas d'opinion actuellement sur le projet de loi,
là; on demande des renseignements. On ne préjuge pas qu'il est
bon ou mauvais, on demande des renseignements. On n'a pas assez de
renseignements actuellement.
M. Elkas: Le fait que vous n'ayez pas de renseignements, il est
évident... Je ne sais pas si c'est aussi évident pour vous, que
vous n'allez pas même passer au projet, au premier article.
«J'ai-tu» raison?
M. Garon: Mais on va poser des questions.
M. Elkas: «J'ai-tu» raison? «J'ai-tu»
raison, oui ou non?
M. Garon: Bien...
M. Elkas: Si c'est le cas...
M. Garon: ...c'est parce que, là...
M. Elkas: ...voulez-vous qu'on ajourne et puis qu'on pose les
questions nécessaires, ce qui est normalement l'habitude, et revenir
à la table, et là on passerait... Et on va attendre les
documents.
M. Garon: Ça serait sûrement une meilleure
façon de procéder.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, normalement,
pour moi, M. le député de Lévis, les questions, elles se
posent article par article...
M. Garon: Sauf que...
La Présidente (Mme Bélanger): ...aux intervenants
et au ministre. Là, pour moi, ça va être un
précédent qu'on va créer.
M. Garon: Bien, non. Moi, ce n'est pas ça que je demande.
C'est pour ça que, ce matin, on a demandé les états
financiers et un bilan pour voir dans quelle situation c'est à ce
moment-ci. Il y a l'entente qu'il y a eu avec le CP également, le
règlement d'entente avec le CP. On ne l'a pas, ça non plus.
M. Dufour: On n'a pas ce qu'il faut.
M. Garon: On vote, là, des choses qui ont des
conséquences financières importantes et on ne connaît pas
du tout la situation actuelle.
M. Dufour: II ne faut pas avoir honte de le dire, aussi, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est aussi nouveau,
M. le...
M. Dufour: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger):
...député de Lévis...
M. Dufour: ...je veux juste vous rappeler une chose: on n'a pas
de jugement à porter, là, par rapport à si c'est nouveau
ou pas nouveau. Je dis et j'affirme de mon siège que, lorsqu'on
étudie des projets de loi, on a normalement en main ce qu'il faut pour
les étudier. Et, à venir jusqu'à maintenant, on a eu des
dossiers... Je vais vous montrer des projets de loi privés qui ont 1
pouce ou 2 pouces d'épais; donc, ça veut dire qu'ils nous ont
fourni des renseignements plus qu'on n'en demandait. Et quand ces projets de
loi là sont étudiés, on le fait correctement. (17 heures)
dans le cas qui nous concerne, laissez-moi vous dire qu'on a posé des
questions; si on ne les avait pas posées, on ne serait pas plus
avancés qu'on ne l'est là. parce que, moi, je ne sais pas...
quand on nous dit, par exemple, que la compagnie doit remettre 1 % de son
chiffre d'affaires au conseil de développement, qu'ils n'ont pas eu de
rapport de déposé encore, qu'ils ont opéré l'an
passé et que, entre-temps, ils ont emprunté 700 000 $, vous
pensez que, moi, je me fais passer ça comme ça, là? moi,
je ne dis pas que c'est malhonnête, mais je dis: un instant, là!
la banque n'a pas passé de l'argent comme ça, sur le pif. ce
n'est pas de même que ça se passe. moi, je dis, par rapport
à ça, que j'aimerais savoir, moi, si... parce qu'on a
l'impression qu'on n'a pas tout ce qu'il faut. On demande les noms des
administrateurs; on ne les connaît pas. Probablement que c'est vrai.
Mais, dans des petites places comme... Bien, tu sais, c'est peut-être
bien grand, là, dans l'Outaouais, mais, chez nous, on connaît pas
mal le monde. Mais qu'ailleurs on dise: On ne les connaît pas, moi, je
suis bien prêt à prendre leur parole. On ne les connaît pas.
Mais, pour nous autres, on reste toujours avec une espèce de point
d'interrogation. On pose des questions, et les réponses sortent au
compte-gouttes.
M. Elkas: Passez le temps nécessaire. On ajourne? Je vous
propose ça: On ajourne, passez le temps nécessaire pour
poser...
M. Garon: Mais il est plus...
M. Elkas: Non, non, mais vous dites toujours...
M. Garon: Attendez un peu. Non, non, attendez un peu. Je vais
vous donner rien qu'un exemple, un autre exemple, si vous voulez, là.
Dans le projet de loi, on dit: «La Loi sur les chemins de fer»,
à l'article 3... Écoutez bien, juste pour vous donner un exemple
du genre d'affaires qu'on a devant nous, là, hein: «La Loi sur les
chemins de fer s'applique à la Compagnie de chemin de fer touristique de
l'Outaouais.» L'amendement que vous allez proposer, il dit exactement le
contraire: La Loi sur les chemins de fer ne s'applique pas à la
compagnie. Ce n'est pas un petit changement, ça, c'est
«about-turn» total, tu sais, c'est 180°. Alors, c'est quoi?
Pourquoi il s'appliquait au moment du dépôt et là il ne
s'applique plus? C'est quand même des gros changements.
M. LeSage: C'est une question que vous posez, là?
M. Garon: Non, non, mais je donne des exemples, là.
Une voix: On va répondre. M. LeSage: Bien oui, mais...
M. Garon: Bien oui, mais c'est...
M. LeSage: ...quand on va arriver à l'article 3, M. le
député de Lévis, vous la poserez, la question.
Une voix: Bien oui!
M. Garon: Pardon?
M. LeSage: Quand vous arriverez à l'article 3...
M. Garon: Oui.
M. LeSage: ...vous la poserez, la question.
M. Garon: Oui, mais c'est pour ça que mes...
M. LeSage: Pourquoi ne pas procéder article par
article?
M. Garon: Non, je comprends ça, mais mes collègues
ont demandé ce matin un ensemble de questions pour pouvoir analyser le
projet de loi et ses conséquences.
M. LeSage: Moi, je pense...
M. Garon: Us ont demandé l'entente avec la compagnie de
chemin de fer.
M. LeSage: Moi, je pense, monsieur...
M. Garon: Ici, on dit: On a besoin de ça. Bien oui, on a
besoin de ça. Moi, j'ai vu, en 1987, La Lau-rentienne, ici, nous dire:
On a besoin et ce n'était pas n'importe qui: MM. Claude
Castonguay, Jean-Guy Paquet, ex-recteur de l'Université Laval; aïe!
ce n'était pas n'importe qui qui était là de ce
projet-là. Il était 2 heures du matin, et je m'empêchais de
les faire veiller parce qu'ils faisaient une émission d'actions en
septembre, et je bloquais leur émission d'actions. Ça a
été adopté de nuit. Il n'y a jamais eu d'émission
d'actions. Moi, je ne prends plus rien pour du cash, tu sais. Aujourd'hui, je
veux avoir les documents, moi. Quand le CP nous fait un ultimatum, il fait
ça pour nous obliger à adopter ça vite ou bien si c'est
nécessaire, cet ultimatum-là? Hein, c'est quoi, la patente,
là? Le document, on ne l'a pas; est-ce que c'est ça que ça
veut dire? On n'a aucun document, on n'a aucun état financier, on n'a
pas l'entente entre la compagnie de chemin de fer et la corporation ou les
municipalités, et on n'a aucun bilan. Après ça, on dit:
Engagez des responsabilités, établissez des règles de
responsabilité, alors qu'on n'a rien devant nous autres.
M. LeSage: Mme la Présidente, je suis d'accord...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Hull.
M. LeSage: ...en partie avec ce que le député de
Lévis vient de nous énoncer. C'est vrai qu'il y a des questions
qu'il faudrait peut-être poser, mais il sera également d'accord
avec moij'espère, en tout cas qu'il aurait avantage
à consulter son collègue de Jonquière. Un tas de questions
ont été posées ce matin.
M. Garon: II n'y a pas eu de résultats.
M. LeSage: II a eu des réponses, M. le
député de Lévis. Bien, en tout cas, consultez votre
collègue, il va...
M. Garon: Je l'ai consulté. Bien, il va vous le dire
lui-même.
M. LeSage: Et, si vous pensez qu'il n'a pas eu assez de
réponses, les gens sont encore en place pour répondre à
ses questions. Mais faut-il, pour ce faire, qu'on procède à
l'étude article par article. Si vous êtes convaincu qu'on aurait
dû, de la part des requérants, rencontrer l'Opposition avant pour
discuter, le ministre vient de vous offrir d'ajourner les travaux. Allez les
rencontrer, les requérants, et on reviendra. Ce n'est pas plus
compliqué que ça.
M. Elkas: Mais il faudrait leur demander les documents qu'on
voudrait avoir. Je comprends qu'il y en a 2, là. Il ne faudrait pas
qu'on leur...
M. Dufour: II y en a 4, si on s'en tient comme il faut à
ce qu'on a demandé et à ce dont on a parlé.
M. Elkas: C'est tout, là? Ça se limite à 4
ou est-ce qu'on va pondre un autre...
M. Garon: Redites-le, parce que...
M. Dufour: Moi, je pense que...
M. Garon: ...le député de Hull dit que...
M. Elkas: Non, non, je m'excuse, là. Je demande la
question, là: Est-ce que c'est 4?
M. Garon: Non, parce que le député de Hull nous a
laissé entendre qu'on était contents. Le député de
Jonquière va lui dire s'il est content ou non des réponses.
M. Elkas: Non, non. Mais est-ce que... Moi, je demande la
question: II y en a 4, là, que vous demandez? Est-ce que ça se
limite à 4 ou est-ce qu'on va arriver au dernier article et qu'on va
demander, comme on a l'habitude de le faire souvent dans ces commissions: On
veut entendre un tel, on veut entendre un tel, on veut entendre un tel? Si vous
êtes dans le mode de «filibuster», dites-nous-le donc pour
l'amour du bon Dieu!
M. Garon: Non, on n'est pas dans un «filibuster».
M. Elkas: Pour l'amour du bon Dieu, faites-le donc! Have enough
guts, have enough courage to do it! Non, ce n'est pas correct. Alors, faites...
Non, non, je vous demande une chose. On vous fait une proposition: on ajourne,
allez rencontrer ces gens-là, puis revenez et on va passer article par
article. O.K., Jean?
M. Dufour: Honnêtement, dans un bill privé, vous
savez, M. le ministre, je veux juste vous parler d'un bill qu'on a passé
pour Saint-Césaire. La ville de Saint-Césaire voulait avoir un
club de golf, vous vous en souvenez? Vous n'étiez pas... Le ministre des
Affai-
res municipales, en tout cas, du temps... Ça a pris 2 ans, je
pense, avant d'accepter le projet. Vous savez ce que la municipalité
avait fait? Sous le couvert d'aller chercher de l'eau chez sa voisine, elle
avait exproprié, elle avait acheté un terrain de la
municipalité voisine pour pouvoir se donner de l'eau. Ce n'était
pas ça pan-toute! C'est un club de golf qu'elle voulait se donner. Nous
autres, on a été pris avec ça, hein! Ils sont venus des
autobus de Saint-Césaire ici, et on les a retournés. Ce
n'était pas correct. Et allez suivre le Club de golf
Saint-Césaire pour voir si c'est la meilleure action qu'ils ont faite.
Je me pose des questions. Je ne suis pas sûr, sûr que ça a
été une très, très bonne affaire, parce que, dans
un bill privé, on doit avoir exactement les renseignements dont on a
besoin.
M. Elkas: Je vous propose...
M. Dufour: Moi, je vous dis: Je ne suis même pas capable...
Et je l'ai demandé à 2, 3 reprises ce matin. Est-ce qu'on peut
avoir les actifs de cette corporation-là, les actifs et le passif? Il y
a tant d'argent, on pense que c'est tant de millions, mais je ne le sais pas.
Je le dis, bien honnêtement: Je n'ai pas de papiers, je n'ai rien. On
aurait pu avoir un bilan provisoire, aussi. C'est quoi qu'il en est? On dit: La
compagnie peut avoir 1 %. Quand on a parlé des temps des ententes avec
le CP, on nous a parlé de 4 ans. En fouillant, on a trouvé que
c'était 5 ans, et ça pouvait se répéter
jusqu'à 3 fois sans qu'on ne passe nulle part. Je trouvais ça
raisonnable. En tout cas, ça avait un certain sens.
Mais, je vous dis, pour mon rôle, pour la job qu'on a à
faire ici, quand on est dans l'incertain, on se fait poigner, des fois. Je le
sais, moi, et je le sais, ce qu'on peut passer dans des lois, ici. On a
enlevé des droits à du monde et l'on a fait allègrement.
Je vais vous parler juste du bill de Saint-Gédéon-de-Beauce. Je
l'ai bloqué 4 mois, ce bill-là. Huit personnes se sont fait
voler, purement et simplement, parce que les législateurs ont
décidé que c'était de même que ça se passait.
Et j'en ai vu plusieurs, des bills privés. Je serais peut-être
celui, parce que la commission, ici, c'est celle qui en passe le plus... On en
passe 7, 8 par session, à peu près. Ça fait 56, 60,
là, et des gros, et des «toughs». On en a sorti qui sont
partis tout de travers et on les a réalignés. Règle
générale moi, je l'ai dit quand on fait venir des
gens ici, c'est pour leur donner satisfaction.
Mais il faut aussi que les législateurs soient en partie
satisfaits, au moins, pas juste dire: On est bien contents, on a rendu le
monde... On ne fait pas juste de la politique, là; on a une job de
responsabilité. De la politique, rien qu'un peu. On ne fait pas de la
petite politique, non. Si on voulait être plaisants et être
agréables, on dirait à ces gens-là: On va vous le donner,
votre bill. Mais, moi, en conscience, je ne suis pas sûr que j'aurais
fait une job correcte.
M. Elkas: O.K. Je comprends votre point de vue. Vous avez des
préoccupations. Je pense que la seule façon, tel qu'il a
été recommandé par le député de Lévis
pas recommandé, mais tel qu'il a été dit par le
député de Lévis c'est que, normalement, il y ait
une discussion qui se fasse entre les requérants et l'Opposition, puis
ça peut prendre je ne sais pas combien de temps.
M. Garon: On n'a pas dit ça comme ça. Ce n'est pas
ça que j'ai dit.
M. Elkas: Mais c'est un peu ça.
M. Garon: J'ai dit: Quand il y a un projet compliqué, les
gens viennent nous expliquer leur projet. Là, on n'est pas en...
M. Elkas: O.K. Dans ce cas, qu'ils viennent vous expliquer le
projet, et on va se retourner...
M. Dufour: M. le ministre, ça serait bien plus simple de
dire: Lorsqu'on aura les documents qu'on a demandés, on aura le temps,
raisonnablement, de les voir; commandez votre commission et on sera prêts
à l'étudier, à ce moment-là. Quand je n'ai rien, je
n'ai rien, moi.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député...
M. Dufour: Vous savez, ce n'est pas parce que les Affaires
municipales disent quelque chose que, moi, je suis en adoration. Et, pourtant,
ça fait 35 ans que je travaille avec ce monde-là, au moins. Et,
règle générale, ils font très bien leur
travail.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Montmagny-L'Islet.
M. Dufour: Mais ce n'est pas parce qu'ils le font et qu'ils me le
disent qu'ils ont complètement raison. Je n'ai jamais été
capable, dans toute ma vie, d'avoir un avis légal des Affaires
municipales. Est-ce que vous pensez qu'ils l'ont donné pour
ça?
M. Gauvin: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Montmagny-L'Islet.
M. Gauvin: La proposition de M. le ministre est à l'effet
de prendre un certain temps de la commission pour permettre à ces
gens-là, c'est-à-dire aux représentants de la corporation,
de la ville de Hull, de l'expliquer à l'Opposition, d'une part. Et,
d'autre part, ils demandent aussi certains documents. Il ne faudrait pas
revenir en commission, éventuellement, et dire: On voulait aussi
rencontrer... Le député de Lévis nous dit, ou le
député de Jonquière, je pense: Si on avait les
documents... Bien, il faudrait clarifier ce que ça prend. (17 h 10)
La Présidente (Mme Bélanger): Écoutez,
là, les documents, je suis d'accord avec ça, mais les
explica-
tions... De 10 heures à 13 heures cet avant-midi, il y a eu des
explications données...
M. Gauvin: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): ...sur le projet de
loi. Alors, moi, je ne vois pas la nécessité de prendre 1 heure
pour avoir d'autres explications. Si on dit qu'on ne veut pas discuter du
projet de loi tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas les documents, ça
ne donne rien de suspendre 1 heure pour avoir des explications
supplémentaires. Les explications, on peut les avoir article par
article. Alors, c'est là la complexité du débat. Alors,
est-ce qu'on veut procéder article par article ou si on dit: On ne
procède pas article par article, on ne fait que discuter, on attend les
documents?
M. Gauvin: On fait une proposition à la commission: On
pourrait l'étudier article par article, sous réserve d'avoir les
documents.
M. Garon: Bien, regardez, on est arrivé dans l'article,
puis j'ai posé une question, et vous avez dit: On a répondu
à ça ce matin. On n'a pas répondu; le député
de Jonquière a soulevé la question, puis on a dit qu'on
fournirait les documents. Bien oui, mais on n'a pas répondu.
Alors...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est-à-dire
qu'ils ont dit qu'ils avaient lu les droits de circulation du CP, qu'ils
avaient lu le document en question et qu'ils avaient donné les
explications ce matin.
M. Garon: Oui, mais on ne l'a pas vu, le document.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
l'avez en main, ce document?
Mme Trudel: La copie que j'ai en main, Mme la Présidente,
est une copie de travail et il y a peut-être eu des coquilles
corrigées. Ça ne correspond pas au document officiel signé
qui est dans la voûte de la ville.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah bon!
Mme Trudel: C'est pour cette raison que je ne voudrais pas
induire des membres de la commission en erreur et déposer celui-ci.
Cependant, sur les droits de circulation, ce matin, j'avais lu l'article
9, cet article de la condition. Je parlais d'un ultimatum, ce matin; c'est que
c'est une condition qui a été discutée abondamment avec le
Conseil, et je sais pertinemment qu'elle existe encore. Et c'est pourquoi j'ai
référé au texte qui disait que la convention était
conditionnelle à l'obtention du statut de compagnie de chemin de fer et,
si on n'a pas cette condition, la convention se terminera de plein droit
à l'expiration du délai donné pour l'obtenir. Et c'est le
texte que je lisais, de l'article 9. Mais, dans l'entier du document, il y a
peut-être des coquilles de changées; c'est pourquoi je n'ai pas
voulu le déposer sous cette forme-ci. Il est maintenant sous une forme
différente et officielle.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Bien. La question, c'est ça. C'est qu'on
voudrait regarder les documents que le député de Jonquière
a demandés ce matin. Si on veut connaître la véritable
situation...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est un peu
inusité, là. Disons que...
M. Garon: Non, ce n'est pas inusité. Ce n'est pas un
projet de loi, là, comme pour faire revivre une compagnie qui est morte
parce qu'elle n'a pas produit ses états financiers. On est dans quelque
chose d'une autre nature que ça. On est dans un projet de loi qui est
important, qui est un gros projet de loi. Il n'y a pas d'exemple, dans le
passé, de projet de loi comme celui-là concernant la
responsabilité municipale, et on n'a pas les renseignements qu'on veut
avoir. Le ministre nous a donné des exemples, ce matin, de 5 cas de
compagnies de chemin de fer; il n'y en a pas un qui est identique à
celui-là. Il n'y en avait aucun qui était une question qui
relevait d'une corporation municipale. C'était dans des endroits
où il n'y avait pas de commission municipale ou, encore,
c'étaient des endroits où c'était un chemin de fer
privé, avec des compagnies privées, pour sortir du minerai.
C'étaient tous des cas différents. Mais c'est la première
fois, à ma connaissance, à moins qu'il n'y ait d'autres cas,
qu'on mentionne un cas comme celui-là. On dit: Bon, bien, on voudrait
voir quel est le portrait financier de cette affaire-là au moment
où on va adopter cette loi.
M. Gauvin: Mme la Présidente, je voudrais revenir avec ma
question de tantôt. Est-ce que la commission ne pourrait pas
l'étudier article par article et permettre à l'Opposition la
compréhension de certains articles par rapport à des amendements
déposés? Ils en ont peut-être à suggérer. Le
député de Jonquière, tantôt, a expliqué
l'histoire de cette commission avec les bills privés. Il a dit:
Ça nous a permis de réenligner. Oui, c'est ce que M. le ministre
veut faire en déposant des amendements. Et l'Opposition, assez souvent,
a apporté des sous-amendements; je pense que c'est son droit. Et je
reprends son expression: Ça a permis aux membres de la commission, des
deux côtés, de donner satisfaction aux gens qui venaient
solliciter un bill privé. Est-ce qu'il n'y a pas lieu ma question
de l'étudier article par article, de continuer jusqu'à 18
heures, du moins de commencer, ce qui pourrait permettre, si jamais
l'Opposition découvrait qu'elle a besoin d'autres documents... Je pense
qu'on pourrait peut-être aider ces gens-là, pour une meilleure
compréhension et la nôtre.
M. Dufour: Mais, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: ...quand on demande des documents, là, ce n'est
pas juste pour le plaisir de les demander; c'est pour les examiner. Mais vous
savez que, dans des procès, puis en cour, là, si quelqu'un a
écrit un document, il l'a fait d'une telle façon, puis l'autre
l'étudié, puis le voit d'une autre. Donc, il faut avoir un
minimum de base. De quoi on parle? «C'est-y» un projet de 20 000
000 $, de 12 000 000 $, de 5 000 000 $? Moi, je ne le sais pas. Est-ce que la
compagnie va être rentable cette année? Je le leur souhaite. Mais
vous savez que, si je prends la parole de tout le monde... Et je vais juste
vous en donner un exemple; je le donne de temps en temps: si on prenait les
prévisions démographiques des municipalités au
Québec, si on demandait ça aux maires, bien, savez-vous qu'on
serait 200 000 000 dans 5 ans? Ce n'est pas ça. Ce n'est pas de
même. Ce n'est pas la réalité, ça. Quand on a un
projet, si on le présente et qu'on n'y croit pas, ce serait fou en titi!
J'ai bien plus confiance en l'intelligence des gens qui sont venus ici pour
nous présenter un projet de loi. Ils ont confiance en leur projet.
Nous, ce qu'on a à faire, c'est de savoir: Est-ce que, ce
projet-là, c'est vrai ou pas vrai? Ce n'est pas plus grave que
ça. «C'est-u» correct ou pas correct? «C'est-u»
basé sur des réalités? Eux autres, ils ne peuvent pas nous
dire qu'il n'est pas réel, voyons! Ils y croient, en leur projet, et je
ne veux pas leur enlever ça. Je trouve que c'est correct, mais, nous
autres, on a un rôle à jouer, à savoir essayer de
décortiquer, à travers ça, si c'est correct ou pas et si
on a des renseignements pour le faire. Je pense que c'est une
responsabilité élémentaire, la première
responsabilité avant de donner nos accords. Un projet de loi
privé, c'est toujours quelque chose de différent.
Une voix: Bien non!
M. Dufour: Bien, ce ne serait pas un projet de loi privé
si tout le monde l'avait.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Rousseau.
M. Thérien: Mme la Présidente, si je comprends bien
le député de Jonquière, si on n'a pas les documents, on ne
fait rien. Donc, on est aussi bien de suspendre. Ça ressemble à
ça, mais est-ce que c'est ça?
M. Dufour: Non, je ne l'ai pas caché, je vous l'ai dit: Si
je n'ai pas les documents, moi, je ne suis pas capable de faire un travail
potable. Ce n'est pas compliqué.
M. Thérien: Mme la Présidente, c'est ça. On
ne critique pas ça, là. Si vous n'avez pas les documents, on ne
va pas article par article. C'est ça que vous dites?
M. Dufour: Ça ressemble à ça.
M. Thérien: Bien, ça ressemble ou si c'est
ça?
M. Dufour: Tirez vos conclusions. Vous n'êtes pas un
bébé, là!
Une voix: C'est ça que ça veut dire.
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant! Un
instant! Un instant!
M. Dufour: Nous autres, ça fait 7 ans qu'on se fait dire
ça, à l'Assemblée nationale, quand on questionne des
ministres: Tirez vos conclusions!
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Dufour: C'est ça qu'ils nous disent. Faites pareil!
La Présidente (Mme Bélanger): Au lieu que la
discussion se fasse entre membres, voulez-vous passer par la présidence,
s'il vous plaît?
M. Dufour: On commence. On apprend.
M. LeSage: Mme la Présidente, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Hull.
M. LeSage: Merci, Mme la Présidente. Moi, ce que
j'aimerais savoir, Mme la Présidente, c'est: Est-ce que l'Opposition est
d'accord que l'Outaouais ait un outil de développement touristique, qui
s'appelle le petit train de Wakefield, qui sera en vigueur encore au printemps
et, légalement, selon le projet de loi qui est déposé
devant nous avec ses amendements? Je veux savoir s'ils sont d'accord avec
ça, oui ou non. Et l'autre question, j'aimerais qu'on m'informe, qu'on
m'explique en quoi les documents qui ont été demandés ce
matin viendraient éclairer l'article 1, tel qu'amendé, qui se lit
comme suit: «Est constituée une corporation à but non
lucratif sous la dénomination de Compagnie de chemin de fer de
l'Outaouais.» En quoi l'approbation de la Commission municipale et du
ministère des Affaires municipales sur le règlement d'emprunt
viendrait changer quelque chose là-dedans? En quoi l'autorisation du CP
viendrait changer quelque chose là-dedans? Êtes-vous d'accord, oui
ou non, que l'Outaouais ait un petit train? C'est ça, ma question.
La Présidente (Mme Bélanger): Une
réponse?
M. Garon: D'abord, essentiellement, ce n'est pas ça, la
question. Ils l'ont, le train. Il est là, le train. Il marche depuis 2
ans, le train. Il marche depuis l'an passé.
M. LeSage: À peu près.
M. Garon: Bon. Actuellement, ce n'est pas ça, là.
C'est d'établir les nouvelles responsabilités, sur le plan
juridique, des nouveaux intervenants pour faire en sorte que ça
fonctionne d'une façon qui est différente. C'est ça, le
projet de loi qui est devant nous, là.
M. LeSage: Non, non, ça ne fonctionnera pas
différemment de ce que ça fonctionne présentement. Ce
n'est pas ça, le projet de loi. Si c'est ça que vous avez
compris, peut-être que vous devriez suivre la suggestion du ministre
d'aller jaser avec les gens, les requérants.
M. Garon: Ce n'est pas ça. Quand je dis d'une façon
différente, c'est qu'il va y avoir des responsabilités qui vont
être assumées en fonction du projet de loi qui va être
adopté. Le projet de loi établit les lignes directrices; qui est
responsable de quoi.
M. Dufour: Pour ne pas que le ministre fasse nos agendas.
M. Garon: C'est ça, au fond. Ça, en termes de
droit, je l'ai dit dès l'ouverture ce matin, c'est une question
nouvelle. Il n'y a pas de modèle de ce type-là actuellement, au
Québec. Moi, je n'en connais pas.
M. LeSage: Pas pour les municipalités.
M. Garon: Pas pour les municipalités. Donc, c'est
ça que je dis, parce que le ministre nous a cité des cas
d'entreprises privées. Ça pose des questions majeures,
importantes. Nous autres, on veut voir sur le plan des
responsabilités... Ce n'est pas qu'il y ait des objections. Il n'y a
aucune objection à ce qu'ils font. Un train touristique, moi, je trouve
que ça doit être une bonne idée, à part ça,
parce que j'ai même favorisé ça, j'ai même
essayé d'empêcher le ministre de défaire des rails qui
montaient au nord de Montréal, quand on a défait les rails pour
le train du Nord. Combien je suis intervenu de fois, parce que les gens
voulaient garder le chemin de fer, justement pour des fins touristiques! Et le
ministre s'est dépêché d'accepter qu'ils soient
enlevés. Alors, ne dites pas que je suis contre les trains touristiques.
Je suis favorable aux trains touristiques.
M. LeSage: Procédons! (17 h 20)
M. Garon: Ce n'est pas ça, la question. C'est la question
de l'établissement des juridictions...
M. LeSage: Oui.
M. Garon: ...et, ensuite, la situation financière telle
qu'elle est au moment où le projet de loi est adopté. On n'a pas
le choix de ne pas regarder ces questions-là. De la même
façon que, quand on regarde un projet de fusion entre
municipalités, la première chose qu'on fait: un document pour
analyser et comparer les 2 situa- tions financières des 2 organismes au
moment où ils vont prendre leur décision. voyez-vous, il y a des
implications. le député de jonquière a parlé de la
redevance de 1 % ; bien, c'est important, cette affaire-là.
M. LeSage: Mais, monsieur...
M. Garon: II a posé des questions là-dessus.
M. LeSage: Mme la Présidente, si vous permettez, et M. le
député de Lévis, vous exigez et vous demandez les
états financiers de la compagnie. Soit! Je pense que c'est
légitime. Mais attendez une minute, là!
M. Garon: Hein?
M. LeSage: À supposer que la compagnie en question, qui
est là présentement, fasse faillite, mettons, voulez-vous qu'on
vous donne également les états financiers de la prochaine
compagnie qui va la remplacer?
M. Garon: Non.
M. LeSage: En quoi ça change le projet ici, ça?
M. Dufour: C'est le cas de la situation actuelle. M. Garon: C'est
ça.
M. LeSage: En quoi ça change le... Et puis, mettons que le
chemin de fer ne soit pas encore en marche et que le conseil de
développement touristique n'ait pas encore demandé des
propositions pour mettre un train sur la «track», sur la voie
ferrée, mettons qu'on en soit là, est-ce que vous exigeriez les
états financiers de tous les soumissionnaires possibles? Ça
change quoi au projet de loi, ça? C'est ça que je ne comprends
pas dans votre affaire.
Et je reviens encore avec ma première question, et vous ne m'avez
pas répondu. Le premier article, tel qu'amendé, se lit comme
suit: «Est constituée une corporation à but non lucratif
sous la dénomination de Compagnie de chemin de fer de
l'Outaouais.» Êtes-vous pour ou contre? Dites-le!
Une voix: Qu'est-ce qu'il y a de mal là-dedans?
M. LeSage: C'est tout. Et, un petit peu plus loin, à
l'article 2 ou à l'article 3, là, s'il arrive que la Commission
municipale n'a pas le document en question, bien, vous le direz. Au moins,
commencez à lire, commencez l'étude de l'article 1, même
s'il a été laissé en suspens. Ça engage qui et
quoi, ça?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'on appelle
l'article 1, l'amendement à l'article 1?
M. Garon: Bien non. Normalement, l'article 1, ce n'est pas la
question. C'est la question qu'on a demandé des renseignements. On ne
peut pas arriver et
grignoter petit à petit.
M. Dufour: On a le droit de demander des renseignements.
M. Garon: On demande des renseignements et on ne les a pas.
M. Dufour: On «a-tu» le droit de demander
ça?
M. Thérien: Ils ne peuvent pas les donner aujourd'hui.
M. Garon: Non, non.
M. Thérien: Ils veulent les donner.
M. Garon: Non, non. S'ils avaient voulu les donner, entre
l'ajournement de 13 heures et la reprise à 16 h 15, avec les fax qui
existent aujourd'hui, on les aurait déjà. Ne nous contons pas
d'histoires. Avec le fax, ce n'est pas bien, bien compliqué.
M. LeSage: Tu n'aurais pas eu le document authentifié.
M. Garon: Hein?
M. LeSage: Tu ne peux pas l'avoir authentifié, sur le fax,
ton document.
M. Dufour: Non, on n'est pas si...
M. Garon: On n'a pas demandé un document... Le document
devient officiel quand il est déposé ici.
M. LeSage: Ah! Bien, dans ce cas-là, on peut rappeler en
ville. Je vais peut-être l'avoir avant 18 heures. Si vous voulez
commencer l'étude, on peut peut-être l'obtenir. On va placer un
appel et...
M. Dufour: D'une façon ou d'une autre, on n'a pas le
temps, dans une demi-heure, de passer au travers.
M. LeSage: Ah bon! Des voix: Ah!
Une voix: Vous montrez vos couleurs. M. Garon: Non, non,
non.
Mme Pelchat: Admettez donc qu'on est en
«filibuster».
M. Garon: Non, non.
Mme Pelchat: Admettez donc...
M. Garon: II n'y a pas de «filibuster», sauf
que...
Mme Pelchat: ...que vous êtes en train de nous
«filibuster» à cause du projet de loi de Beauport.
M. Garon: Écoutez...
Mme Pelchat: Dites-le donc franchement.
M. Garon: Non. Il y a trop d'éléments
là-dedans.
Mme Pelchat: Arrêtez de rire, M. le député de
Jonquière.
M. Garon: II y a trop d'éléments là-dedans.
C'est quand...
M. LeSage: J'espère que vous ne pensez pas que les gens
qui se sont déplacés de Hull ne voient pas votre jeu, messieurs
de l'Opposition.
M. Garon: Non, non. Eux autres...
M. LeSage: J'espère que vous ne pensez pas ça,
là.
M. Garon: Je vais vous dire notre jeu.
M. LeSage: Là, j'ai l'impression que vous tentez de jouer
avec l'intelligence des gens.
M. Garon: Mme la Présidente, je vais vous dire c'est quoi,
le jeu.
La Présidente (Mme Bélanger): Aïe! Un instant!
À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Garon: Le jeu, là... Le jeu, il est bien simple. M.
Dufour: Ça fait 7 ans...
M. Garon: Nous autres, on attend depuis janvier qu'on appelle le
projet de loi. Le ministre, il sait à quel point il devait être
appelé à un moment donné, et il a été
enlevé pas à notre demande ce projet de loi
là. Il devait être mis en place, écoutez. Et, si vous
regardez dans les horaires, à un moment donné, il était un
projet tentative. À un moment donné, il a été
enlevé parce que c'étaient des ministres qui ne pouvaient pas. Ce
n'était pas moi. Moi, je pouvais. Hein! Au contraire. Au mois de
février, si ma mémoire est bonne. Sauf...
M. Elkas: Hier? La semaine dernière, le
député n'était pas là.
M. Garon: Non, en février. M. Elkas: Non. Une
minute, là!
M. Garon: Là, ce qui arrive aujourd'hui, c'est bien
simple: vous allez avoir le budget, la semaine prochaine, qui va sortir. Le
sort de la 50 est lié à Mirabel.
II est question que Mirabel ne se fasse pas et que la 50 soit
retardée aux calendes grecques également, mais on veut montrer
à l'Outaouais qu'on fait quelque chose pareil.
M. LeSage: C'est quoi, la pertinence, là? M. Garon:
Non, mais c'est ça, l'affaire. M. LeSage: C'est quoi la
pertinence, là?
M. Garon: La grosse affaire, c'est ça, en
réalité. Parce que, ça, ça arrive comme une grippe,
alors qu'on attend depuis janvier, comprenez-vous? Depuis janvier que je dis:
Quand est-ce que vous allez apporter le projet de loi? Non seulement ça,
mais on a fait les crédits du ministre de l'Outaouais, le ministre
Middlemiss, le député de Pontiac, et puis, après
ça, ça devait être Chelsea. Pouf! c'est disparu. Ça
fait un bout de temps, ça, c'était en janvier. Ce n'était
même pas en février, c'était en janvier. Et ce n'est pas
à notre demande. Nous autres, on a toujours été
prêts à le voir, le projet de loi, mais il n'arrivait pas. Et,
quand il arrivait, il redisparaissait. Là, il arrive à la
mi-mars, avec tous les articles changés. La loi s'appliquait et
là elle ne s'applique plus, la Loi sur les chemins de fer du
Québec. Ce n'est pas des petites affaires, c'est des grosses affaires.
Moi, je me demande comment ça se fait qu'elle s'appliquait et qu'elle ne
s'applique plus. Alors, il y a des grosses affaires.
Je vais vous dire une chose, à part de ça. Quand, dans des
projets de loi comme ça, il y a des changements d'opinion radicaux comme
ça, ça nous met encore plus la puce à l'oreille. Quand on
voit, à un moment donné, que la Loi sur les chemins de fer du
Québec s'applique et qu'à un moment donné on voit par
l'amendement que la loi ne s'applique pas, on dit: Comment ça se fait
qu'ils font un changement aussi gros que ça? Tu sais, ça nous
alerte davantage. Là, actuellement...
M. LeSage: Dans quel sens ça vous alerte?
M. Garon: Dans le sens que la loi telle que
déposée, à l'article 3, disait: La Loi sur les chemins de
fer du Québec va s'appliquer à la compagnie. Et là on dit,
par l'amendement à l'article 4, qu'elle ne s'appliquera pas à la
compagnie.
M. LeSage: Vous avez parlé de magouillage.
M. Garon: Je ne vous ai pas parlé de magouillage.
Mme Pelchat: La puce à l'oreille.
M. LeSage: La puce à l'oreille, c'est quoi, ça?
M. Garon: Non, non, mais on se demande... Non, ce n'est pas
ça, pas dans le sens du magouillage. Non, je ne veux pas que vous
pensiez ça.
M. Dufour: II n'a pas dit ça.
M. Garon: Je n'ai pas dit ça une minute et je ne pensais
pas ça non plus. Ce n'est pas ça. Je veux dire, à ce
moment-là, que c'est un projet qui a beaucoup d'incertitudes. Vous me
disiez tantôt qu'il y avait même des questions
inconstitutionnelles. Je ne le savais pas qu'il y avait des questions
inconstitutionnelles. Vous savez, des questions inconstitutionnelles, c'est
quand même gros, ça. C'est que la loi aurait été
déclarée illégale. Ça veut dire qu'on ne peut pas
aller trop vite dans les projets de loi. Nous, on va trop vite dans les projets
de loi, actuellement.
Écoutez bien: tout ce monde-là travaille depuis des mois
là-dessus. Ils viennent de s'apercevoir, à la dernière
minute on a eu les amendements ce matin que la loi est
inconstitutionnelle. La Loi sur les chemins de fer, qui s'appliquait, ne
s'appliquera plus. C'est des gros changements. Et, nous autres, on le dit,
là. Je me sens comme une oie en France. Une oie, si on veut faire un
foie gras, on lui met l'emmanchure dans le gorgoton et on pousse du grain,
comprenez-vous? Je dis: Moi, je ne suis pas capable. Les projets de loi, il
faut prendre plus de temps que ça pour les regarder. Il faut regarder
les conséquences, pourquoi ça va comme ça, poser des
questions, puis, d'abord, comprendre l'affaire. Les changements sont majeurs,
là.
Moi, je vais vous dire plus que ça, vous allez voir comme j'ai
pris mon travail au sérieux. Hier soir, en arrivant d'une
assemblée à Sherbrooke, j'ai relu le projet de loi avant de me
coucher, entre 2 heures et 3 heures du matin. Je l'ai relu pour bien être
dans le portrait du projet de loi. J'arrive ce matin, et ce n'est plus le
même projet de loi.
M. Gauvin: C'est pour ça que vous n'êtes pas en
forme aujourd'hui. Vous vous êtes couché trop tard.
M. Garon: Non, non. Je suis en forme.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Gauvin: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Montmagny-L'Islet.
M. Gauvin: Juste un commentaire. M. le député de
Lévis, vous n'auriez pas eu le goût de faire, ce matin, le
débat-là que vous êtes après faire là?
M. Garon: Pourquoi?
M. Gauvin: Ça nous aurait peut-être
avancés.
M. Garon: Je l'ai fait ce matin, pour la partie où
j'étais ici.
M. Gauvin: En partie?
M. Garon: Oui.
M. Gauvin: En partie, mais vous êtes parti. Si vous aviez
fait ce débat-là ce matin...
M. Garon: Oui.
M. Gauvin: ...peut-être qu'on aurait aidé ces
gens-là.
M. Garon: Ah oui, tu sais ce que je veux dire.
Mme Pelchat: II avait une conférence à
l'Université Laval. Est-ce que ça a bien été?
M. Garon: Le ministre ne veut jamais faire d'engagements
financiers le mercredi parce qu'il a le Conseil des ministres. Et, aujourd'hui,
il nous met son projet de loi en plein Conseil des ministres, un mercredi.
Pourquoi? Je ne comprends pas. Il ne nous a même pas avisés
d'avance. On n'a même eu aucun renseignement. Le groupe ne nous a pas
rencontrés, on n'a eu aucun renseignement, aucun document. Les
amendements changent tous les articles, sauf 2, et même le
préambule et le titre du projet de loi. Il y a rien que le numéro
qui ne change pas, à peu près. Il nous arrive cet
après-midi...
Une voix: Ce n'est pas bon pour le coeur. M. Garon: Le
coeur est excellent.
Mme Pelchat: Vous étiez pas mal mieux dimanche soir
à «Juste pour rire».
M. Garon: J'ai l'impression d'en avoir plutôt 2 que 1.
Mme Pelchat: Vous étiez pas mal plus de bonne humeur, avec
votre casquette rouge, là.
M. Gauvin: Vous n'auriez pas plus de talent pour le
théâtre, vous, après réflexion?
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît! S'il vous plaît! Un instant, là! Là, ça
tourne à la foire provinciale.
M. Garon: Je vais vous dire que j'ai rencontré quelqu'un
qui avait du talent, mais, moi, je n'en ai pas.
Mme Pelchat: Michèle Richard?
M. Garon: Michèle Richard a beaucoup de talent, mais, moi,
je n'en ai pas.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît! S'il vous plaît!
M. Garon: Mais, moi, je vous dis que c'est de bonne foi. Et non
seulement ça, mais c'est pour la protection des gens eux-mêmes,
parce que c'est un projet de loi qui a beaucoup d'implications, qu'on aimerait
regarder comme il faut. On aurait aimé que les gens nous disent
d'avance: On va vous expliquer notre affaire. J'imagine que, dans leurs
rencontres avec le ministère des Transports et le ministère des
Affaires municipales, ils ont compris qu'il y avait beaucoup d'implications,
parce que, si on déclare qu'il y a des articles anticonstitutionnels et
qu'il faut changer les dispositions, c'est important.
M. LeSage: Si je comprends bien, vous n'êtes pas d'accord
avec l'article 1. «C'est-u» ça?
M. Garon: Ce n'est pas qu'on n'est pas d'accord; c'est qu'on veut
pouvoir l'analyser en connaissance de cause.
M. LeSage: Mais l'article 1, est-ce que vous seriez d'accord
avec?
M. Dufour: C'est prématuré de se prononcer.
(Consultation)
Motion proposant l'ajournement des travaux
M. Elkas: Moi, j'ai fait une motion afin d'ajourner les travaux.
Pour revenir à la demande du député de Lévis, on va
lui donner ça. Il veut avoir de la consultation avec les
requérants, comme c'est l'habitude de le faire dans un bill
privé.
M. Garon: On voudrait avoir des documents pour analyser ça
et, après ça, leur poser des questions.
M. LeSage: On vous a offert tantôt, M. le
député de Lévis, de les faire venir, les documents, si on
pouvait, avant 18 heures, et le député de Jonquière a dit:
Ah non! On n'aura pas le temps de regarder ça.
M. Garon: Mais il faut les lire, quand même.
M. LeSage: Qu'est-ce que vous voulez qu'on en déduise? Si
vous ne voulez pas l'étudier, dites-le.
M. Garon: Ce n'est pas ça, mais il faut le regarder, le
document.
La Présidente (Mme Bélanger): Écoutez-moi
bien, là. Un instant!
M. Garon: Je ne sais même pas combien il a de pages.
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant! Il y a eu
une motion faite par le ministre pour ajourner les travaux. Est-ce que la
motion est adoptée?
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté. Il n'y
a pas de débat? (17 h 30)
M. Garon: II n'y a pas de débat.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors...
M. Elkas: Moi, je souffre... Je m'excuse, M. le conseiller. Je
sais que vous devez retourner à votre conseil de ville pour faire
rapport, et puis vous présenterez les raisons pour lesquelles il y a eu
un ajournement. Ce n'est pas normal que ce soit comme ça, mais,
malheureusement, il est évident qu'il y a un «filibuster»
qui se passe dans l'Opposition.
M. Garon: C'est vrai que ce n'est pas normal, Mme la
Présidente. Je veux dire un mot, suite au ministre. Ce n'est pas normal
parce que, normalement, on est renseignés avant que le projet de loi
arrive. Et, à ce moment-là, on a les documents qu'il faut pour
poser des questions. Surtout, on n'a pas autant d'amendements qui changent tous
les articles d'un projet de loi au moment même où la commission
siège. Habituellement, on a ça d'avance, surtout quand c'est un
bill privé.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. Cho-lette,
vous avez des commentaires?
M. Cholette: Merci, Mme la Présidente. Deux petits.
Premièrement, je voudrais dire au député de Lévis
que nous serions plus qu'heureux d'accepter une invitation de sa part de le
rencontrer pour éclaircir la situation. Alors, suite à une
invitation, ça nous fera plaisir. Et je voudrais surtout m'assurer qu'on
se comprenne bien au niveau des documents que vous demandez. Alors, si vous
pouviez réitérer votre demande, j'ose espérer que ce
seront des documents que nous pouvons vous fournir et que ce n'est pas
nécessairement des documents qui sont du ressort d'une compagnie
privée faisant affaire au Québec, documents que nous ne pouvons
promettre, probablement. Alors, si on pouvait avoir la liste, ça nous
ferait plaisir de faire tout en notre possible pour vous les fournir.
M. Dufour: D'abord, il y a les 2 documents qui, vous le savez
très bien, ont été pris en note par le secrétaire.
On peut réitérer: les 2 documents que, ce matin, vous vous
étiez engagés à déposer quelque part.
C'était le règlement d'emprunt de la municipalité. Je ne
sais pas s'il y en a rien que 1, ou 2, ou 3, là, des règlements.
Il y en a un pour Hull. J'ai compris qu'il y en avait un. Est-ce qu'il y en a
d'autres ailleurs? Je ne le sais pas. Les règlements d'emprunt qui
concernent cette corporation.
La Présidente (Mme Bélanger): La loi des droits de
circulation du CP, là?
M. Dufour: Oui, ça aussi. C'était la
deuxième. L'entente avec le CP. Oui, c'est ça. Il y a le bilan du
conseil de développement. Qu'est-ce que ça concerne, tout
ça? Moi, je l'ai eu par morceaux. Un coup de 4 000 000 $, puis il y a...
C'est quoi, les actifs, puis les passifs? En fait, c'est un bilan.
M. Cholette: Du conseil de développement touristique?
M. Dufour: Oui. Vous devez avoir un actif là-dessus?
M. Cholette: Du conseil de développement touristique?
M. Dufour: Oui, mais concernant... M. Cholette:
Très bien.
M. Dufour: ...le train, là. C'est quoi, là? C'est
quoi, vos actifs concernant les investissements dans ce projet-là?
M. Cholette: M. le député, il y a 3 intervenants.
Comme on l'a dit ce matin, il y a une entreprise privée qui s'appelle
Choo-Choo, qui est l'exploitant du train, il y a le Conseil de
développement touristique Hull-Chel-sea-La Pêche, qui est une
organisation sans but lucratif formée à partir des 3
municipalités, et il y a les 3 municipalités impliquées.
Alors, c'est comme vous voulez.
M. Dufour: Bon. Moi, j'ai parlé de bilan, des
investissements, des immobilisations que la corporation possède
concernant le train. C'est ça qu'on étudie. Le train touristique,
vous avez fait des investissements pour ça?
M. Cholette: Le train touristique...
M. Dufour: II y a eu des emprunts, il y a eu des
investissements?
M. Cholette: Non. Le train touristique, c'est le promoteur.
M. Dufour: Comprenons-nous, là. Laissons-le, le train,
là. Mais, pour l'utilisation du train, ça se
«comprend-tu» mieux?
M. Cholette: Non.
M. Dufour: Non? Vous avez des ententes, quelque part, avec une
compagnie privée?
M. Cholette: Oui. M. Dufour: Bon.
M. Cholette: Vous, c'est le conseil de développement?
M. Dufour: Pour l'opérer, là, il faut que ce soit
quelque part, ce train-là.
M. Cholette: Oui.
M. Dufour: Bon, ça, c'en est un. C'est ce que je
demande.
M. Cholette: Les ententes.
M. Dufour: C'est quoi, vos actifs, là-dessus, puis vos
passifs?
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Dufour: Ça, est-ce que c'est clair? Oui puis non?
Mme Trudel: Oui et non dans la mesure où on tente de
déterminer... Il y a effectivement le Conseil de développement
touristique Hull-Chelsea-La Pêche et il y a le promoteur. Et c'est ce que
je veux savoir. Quand vous parlez d'états financiers en termes d'actif
et de passif, il est évident que le conseil de
développement...
M. Dufour: Non, mais c'est un bilan. Pour moi, là, c'est
le bilan de votre corporation, ce qu'elle vaut là-dedans. C'est
ça.
Mme Trudel: Du conseil de développement touristique?
D'accord.
M. Dufour: J'espère que c'est assez clair... Mme
Trudel: Oui.
M. Dufour: ...qu'on va pouvoir comprendre et qu'on peut
l'identifier. Deuxièmement, est-ce que c'est possible de savoir le
rapport financier de la compagnie qui, elle, doit fournir le 1 % dont vous avez
parlé, là, ce matin? Elle est supposée donner...
Mme Trudel: Ça, c'est dans la mesure du possible, parce
que ce sont des documents d'une compagnie québécoise,
fédérale privée.
M. Dufour: Oui, mais, ça, là, madame... Moi, je
vais vous dire, madame, là, quand une compagnie privée est aussi
proche des ententes avec des municipalités, quant à moi,
ça devient une entreprise publique.
Mme Trudel: Non, mais dans la mesure aussi...
M. Dufour: Parce que ce n'est pas possible d'être... On ne
peut pas juste avoir tout, puis, en même temps, rien. Pour moi, c'est une
compagnie qui ne devrait pas avoir honte trop, trop de ses états
financiers.
Mme Trudel: Non, mais on vous a indiqué ce matin qu'ils ne
seraient peut-être pas vérifiés, monsieur, avant 3
mois.
M. Dufour: En tout cas, ça pourrait être un
état provisoire. Il y en a. Ça se donne, ça, puis on
pourrait peut-être se satisfaire de ça, en autant que ça
puisse...
M. Cholette: C'est à la bonne volonté de
l'entrepreneur. D'accord.
M. Dufour: Mais il faudrait qu'on l'obtienne.
M. Garon: Comment, à la bonne volonté de
l'entrepreneur?
M. Dufour: C'est-à-dire que ce n'est peut-être pas
un bilan, là, certifié, de fin d'année; il ne semble pas.
Mais ce qui a été présenté à la banque, je
serais bien surpris que ça ne soit pas quelque chose qui reflète
la réalité.
M. Garon: Bien, c'est parce que, si le monsieur contrôle
une compagnie privée...
La Présidente (Mme Bélanger): Ah! Un instant,
là! Un instant! L'article 165...
M. Dufour: On est toujours dans la même chose.
La Présidente (Mme Bélanger): ...dit que, une fois
que... Bien oui, je veux bien croire, mais, là, j'ai été
très large, là, dans la réglementation.
M. Dufour: Vous avez demandé ce qu'on exigeait, on dit ce
qu'on veut.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, je suis
d'accord, mais, là, sur une motion d'ajournement, il y a un droit de
parole de 10 minutes d'un représentant de chaque côté.
Là, il y en a un qui parle, il y en a un là, il y en a là,
là. Là, moi, je ne me comprends plus, là.
M. Dufour: Bien oui, mais vous avez donné la parole aux
intervenants. Dites-moi donc...
La Présidente (Mme Bélanger): Bien oui.
M. Dufour: ...dans votre règlement, en vertu de quoi les
intervenants avaient le droit de parler, là?
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, vous leur avez
posé des questions...
M. Dufour: Ils ont posé des questions; moi, je
réponds.
La Présidente (Mme Bélanger): ...et, pour leur
compréhension, il fallait au moins que je leur donne la chance de poser
aussi des questions.
M. Dufour: On peut se parler après, ce n'est pas plus
grave que ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, là, je
pense que la motion d'ajournement a été adoptée et la
commission ajourne ses travaux jusqu'à demain, 10 heures, pour un autre
mandat.
(Fin de la séance à 17 h 36)