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(Dix heures vingt minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): À Tordre, s'il
vous plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements
déclare sa séance ouverte. La commission, aujourd'hui, a pour
mandat d'entendre les intéressés et de procéder à
l'étude détaillée des projets de loi
d'intérêt privé, soit la loi 285, Loi concernant la ville
de Saint-Hyacinthe, la loi 216, Loi concernant la municipalité de
Grande-Île, la loi 210, Loi concernant la Régie intermunicipale
d'aqueduc du Bas-Richelieu.
Alors, M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. M.
Char-bonneau (Saint-Jean) est remplacé par M. Marcil
(Sala-berry-Soulanges); Mme Juneau (Johnson) est remplacée par Mme
Dupuis (Verchères); M. Lazure (La Prairie) est remplacé par M.
Gendron (Abitibi-Ouest).
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je vais
vous...
M. Dufour: Je m'excuse, mais Mme Dupuis n'avait pas besoin
d'être remplacée puisqu'elle est marraine ou parrain d'un bill.
Ils ont demandé pour la remplacer, mais, effectivement, ce n'est pas
nécessaire.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je vais vous
faire la lecture de l'ordre du jour. Nous allons débuter par le projet
de loi 285, Loi concernant la ville de Saint-Hyacinthe. Le proposeur est M.
Charles Messier, député de Saint-Hyacinthe. La requérante,
c'est la ville de Saint-Hyacinthe et, comme invités, nous avons M.
Claude Bernier, maire de la ville de Saint-Hyacinthe, M. Alain Rivard,
directeur général, M. Paul Rathé, directeur des Services
juridiques, M. Bruno Bergeron, directeur du Service de l'urbanisme, et M.
Michel Can-tin, conseiller juridique.
En deuxième lieu, nous aurons le projet de loi 216, Loi
concernant la municipalité de Grande-Île. Le proposeur, c'est M.
Serge Marcil, député de Salaberry-Soulanges, la
requérante, c'est la municipalité de Grande-Île, et nous
aurons comme invités M. Serge Deslières, maire de la
municipalité de Grande-Île, M. Alain Gagnon,
secrétaire-trésorier, et M. Michel Cantin, conseiller
juridique.
Alors, je demanderais au parrain de... Est-ce que l'ordre du jour est
adopté? Oui? Adopté?
Projet de loi 285
Bon. Alors, je demanderais au parrain du projet de loi 285, M. le
député de Saint-Hyacinthe, de bien vouloir accueillir ses
invités.
Remarques préliminaires M. Charles
Messier
M. Messier: Merci, Mme la Présidente.
M. le ministre, collègues, nous avons à la table M.
Bernier, nouveau maire de Saint-Hyacinthe depuis novembre, M. Claude
Marchesseault, échevin depuis un quart de siècle, à peu
près, Me Cantin, qui est représentant de la ville, M. Paul
Rathé, du contentieux, et M. Bruno Bergeron, qui est urbaniste. M. Alain
Rivard, qui est directeur général, n'est pas présent ce
matin.
Le projet de loi, je vous en fais la présentation. Depuis 1982,
en vertu de sa charte, la ville de Saint-Hyacinthe possède un pouvoir
particulier, soit celui d'acquérir tout immeuble désuet ou dont
l'occupation est novice. La charte prévoit également que la ville
peut aliéner un immeuble qu'elle a ainsi acquis, pourvu que le prix de
vente soit suffisant pour couvrir les dépenses encourues. Or, il existe
à Saint-Hyacinthe une fonderie actuellement propriété de
la compagnie Fonderie Nova inc., située sur l'avenue de la Concorde Sud,
dans un secteur à vocation résidentielle. Au cours des
dernières années, en raison de la mauvaise qualité de ses
activités, la fonderie a fait l'objet de nombreuses plaintes
auprès du MENVIQ, tant des citoyens de la ville de Saint-Hyacinthe que
des autorités municipales de la ville.
La ville désire acquérir la fonderie et revendre
l'immeuble à des fins de développement résidentiel. Elle a
une entente avec le propriétaire de la fonderie. Cependant, comme le
prix d'achat de la fonderie est supérieur à celui qu'elle pourra
obtenir lors de la revente de l'immeuble, la ville doit obtenir le pouvoir de
le revendre à un prix inférieur à celui de son
acquisition, d'où le projet de loi d'intérêt privé
qui est soumis par la ville.
Ce projet de loi est très important pour la ville de
Saint-Hyacinthe parce qu'il lui permettra de poser le premier jalon du
processus de développement dans un secteur de la ville dans lequel les
investissements sont évalués à tout près de 25 000
000 $.
Ça résume, grosso modo, le projet de loi
déposé par la ville de Saint-Hyacinthe, et dont je suis le
parrain.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. le maire, est-ce que vous avez des commentai-
res à faire avant de commencer l'étude article par
article?
Exposé des requérants
M. Bernier (Claude): Mme la présidente de la commission,
membres de la commission, je voudrais saluer M. Ryan. Je fais partie du secteur
de l'éducation depuis fort longtemps et j'ai connu M. Ryan qui est venu
à Saint-Hyacinthe à plusieurs occasions. Ça me fait
plaisir de le saluer, M. Ryan.
M. Gendron: Ce n'est pas une référence. Des
voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Pour votre
dernière journée, soyez gentil, M. le député
de...
M. Bernier: Alors, mon nom, on vous l'a indiqué, c'est
Claude Bernier. Je suis le nouveau maire de la ville de Saint-Hyacinthe depuis
le 1er novembre. Peut-être que vous avez connu mon
prédécesseur, M. Clément Rhéaume, qui était
en place depuis 12 ans. Alors, je suis le petit nouveau qui arrive. Nous tenons
à remercier la commission parlementaire d'avoir accepté de nous
rencontrer. Je remercie aussi personnellement M. Messier, notre
député, pour sa collaboration, pour nous avoir facilité
notre travail.
Alors, je suis accompagné de mon équipe de
spécialistes. M. Messier vous les a présentés. Je vous les
rappelle, et peut-être que vous allez mettre une figure à
côté du nom. Le monsieur à la boucle, à mon
extrême gauche, c'est notre directeur du Service de l'urbanisme
les urbanistes sont toujours avec des boucles, je ne sais pas pourquoi
Paul Rathé, qui est notre directeur des Services juridiques; à ma
droite, M. Claude Marchesseault, qui est conseiller municipal depuis au minimum
27 ans. C'est un tough. Il ne s'est même pas présenté
à la mairie. Il est conseiller depuis fort longtemps. C'est un homme
précieux pour le milieu. Et, à ma gauche, Me Michel Cantin, notre
avocat. Alors, je laisse à M. Cantin la poursuite.
La Présidente (Mme Bélanger): L'autre personne? Il
manque une personne.
M. Bernier: M. Rivard est absent.
La Présidente (Mme Bélanger): O.K. Je m'excuse.
M. Bernier: M. Marchesseault est présent. Alors, je laisse
Me Michel Cantin répondre à vos questions.
M. Cantin (Michel): Alors, avec votre permission, Mme la
Présidente, avant de parler de l'aspect juridique de ce projet de loi,
j'aimerais demander à ce que l'urbaniste de la ville, M. Bruno Bergeron,
vous fasse un exposé de la problématique à laquelle est
confrontée la ville actuellement. Et je demanderais la permission que
soient déposés et remis à chaque membre de la commission
deux petits plans qui sont la reproduction de ce que M. Bergeron va vous
exposer dans les prochaines minutes.
La Présidente (Mme Bélanger): Très bien.
Alors, M. Bergeron, vous avez la parole.
M. Bergeron (Bruno): II y avait ma mère qui m'avait
reproché le fait de porter un noeud papillon; aujourd'hui, c'est mon
maire. Alors, peut-être que ça avait une incidence.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bergeron (Bruno): Un urbaniste, Mme la Présidente,
ça ne parle jamais sans plan. Alors, je me suis permis de vouloir
illustrer notre propos.
La Présidente (Mme Bélanger): Là, par
contre, il faudrait que vous parliez au micro, le plus possible.
M. Bergeron (Bruno): Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, ça
ne se défait pas.
M. Bergeron (Bruno): II va falloir que je m'assoie.
M. Gauvin: Pour donner une chance à nos collègues
de l'Opposition d'avoir une bonne vue.
M. Bergeron (Bruno): Alors, Mme la Présidente, les gens
ont en main ie même plan que j'ai ici, donc ça me permettra de
présenter la problématique urbaine.
La Présidente (Mme Bélanger): Ouf! Peut-on...
M. Bergeron (Bruno): Mme la Présidente, comme tissu
urbain, la ville de Saint-Hyacinthe, qui fêtera son 250e anniversaire en
1998, est le résultat de l'annexion ou de la fusion de plusieurs parties
de territoire et, en 1976, de quatre municipalités.
Géographi-quement, c'est une ville qui est située sur la Yamaska,
à 40 km de Montréal. C'est une ville qui a tout le
caractère d'une ville capitale régionale, avec toutes ses
institutions d'enseignement, ses lieux d'emploi, des centres de recherche.
Alors, c'est une ville complète en soi, dans un territoire agricole
prospère on le souhaite et qui, disons, tire profit de son
territoire agricole. Saint-Hyacinthe se définit aussi comme la capitale
agroalimentaire du Québec. Donc, c'est une population fière qui
s'est donné, dans le cadre de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme, un plan d'urbanisme qui est entré
en vigueur en 1991 et une nouvelle réglementation d'urbanisme qui
est entrée en vigueur en 1992.
Le plan d'urbanisme avait principalement pour but d'unifier les parties
du territoire annexées ou fusionnées, puisqu'il y a cinq parties
homogènes, autonomes qu'il s'agissait de recoudre. Alors, le dossier
Nova, comment se situe-t-il dans cette problématique urbaine? Je vous ai
apporté, ici, un extrait du plan d'urbanisme qui illustre un peu mon
propos. Ici, vous aviez la cité mère de Saint-Hyacinthe.
Ça s'appelait, d'ailleurs, la cité de Saint-Hyacinthe. Ici, vous
avez un territoire annexé, le secteur Assomption, l'ancienne
municipalité de Saint-Joseph, l'ancienne municipalité de La
Providence, et vous aviez une ancienne municipalité, plus à
l'ouest, la municipalité de Douville. (10 h 30)
Alors, on remarque que la rivière Yamaska vient séparer
ces deux tissus. La municipalité de Saint-Joseph, entre une voie
ferrée et un réseau hydrographique important, était
isolée, et ce qui unissait ces communautés, c'est un petit rang
qui s'appelle la rue Saint-Pierre Ouest. Et, de l'autre côté, on
avait la rue Girouard qui jouait, à l'époque, le rôle de
Chemin du Roy.
Donc, notre communauté de Saint-Joseph est isolée de ses
soeurs. Maintenant, c'est un tissu urbain encore en discontinuité, mais,
en termes de corporation municipale, c'est regroupé depuis 1976. Alors,
au plan d'urbanisme, on a, pour la partie nord, un boulevard Casavant, qui
viendra ceinturer la partie nord de la municipalité pour permettre aux
populations, disons, de se déplacer d'un secteur à l'autre, et,
au sud, compte tenu de la qualité des terres agricoles, on a
arrêté le développement à une
«collectrice» sud, qui s'appelle la rue des Seigneurs, qui tire son
origine de la municipalité, de la paroisse et du village de
Sainte-Rosalie, qui va longer ici.
On arrive à Saint-Hyacinthe. Actuellement, la rue des Seigneurs
arrête à la rue Saint-Louis; c'est le chemin qui nous mène
à Granby. Et, progressivement, on pourra venir rejoindre la
municipalité de La Providence en longeant le périmètre
urbain pour protéger autant que possible le caractère agricole de
la partie sud de la municipalité. L'industrie Nova se situe sur le
boulevard des Seigneurs, à l'intersection d'une
«sous-collectrice» importante, la rue Concorde Sud, qui va nous
amener directement au centre-ville, au centre commercial de
Saint-Hyacinthe.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a des ponts?
M. Bergeron (Bruno): Oui, ici, vous avez le pont de l'avenue de
la Concorde; ici, vous avez le pont de la rue Bouchard, que le gouvernement a
contribué à rénover l'année dernière, et on
a ici un pont qui nous mène à la municipalité de La
Providence. D'ailleurs, une des orientations du plan d'urbanisme, de limiter
l'expansion urbaine vers le sud, c'était justement pour ne pas
compromettre, disons, la circulation, puisque le rapport entre ces
communautés-là et la cité mère où se
retrouvent les lieux de services, d'emploi et d'éducation, ce n'est que
par ces trois ponts. Donc, on limite le développement sud de la
municipalité.
La municipalité de Saint-Joseph avait une caractéristique
qui était tout à fait particulière: c'est qu'on retrouvait
sur ce territoire municipal cinq entreprises de récupération,
communément appelées des scraps dans le langage populaire, et qui
occupaient des parties de territoire relativement importantes qui se
retrouvaient dans ce secteur-ci. Progressivement, il y a un certain nombre de
ces cours de récupération qui ont disparu, les marchés
ayant changé, mais il en reste une très importante qui est
voisine de Fonderie Nova, qui occupait toute cette section de terre, ici.
Actuellement, ils occupent l'ensemble de cette portion-ci. Nova est voisine de
cette cour de récupération.
Quand le dossier est arrivé, par les plaintes des citoyens, les
démarches du Service de l'urbanisme concernant les plaintes
qu'occasionnait cette fonderie, on s'est rapidement rendu compte que ce
territoire avait un potentiel beaucoup plus grand que les utilisations qui y
prospèrent depuis nombre d'années. Donc, Fonderie Nova est
à la porte d'un développement potentiel pour toute cette section
de territoire qui serait circonscrite par la rue des Seigneurs au sud et une
voie ferrée du Canadien Pacifique au nord, qui est probablement,
à plus ou moins long terme, en voie de démantèlement.
Donc, ça permettrait de recoudre le quartier tout en permettant notre
lien routier avec l'ex-municipalité de la Providence. Donc c'est
principalement la problématique urbaine.
Avec le deuxième plan, j'illustrerais le potentiel de
développement du secteur. Il s'agit, Mme la Présidente, du
deuxième plan que les membres de la commission ont en main. Alors, on
retrouve ici la même rue des Seigneurs, la rue Concorde Sud qui nous
mène au centre-ville, la voie ferrée du Canadien Pacifique et la
propriété Nova. La propriété de Les Machineries
St-Amant, qui est la cour de récupération, c'est tout le terrain
qui est ici, alors qu'elle est beaucoup plus au sud. Actuellement, ils occupent
une partie de terrain qui se limite au prolongement de la rue des Seigneurs
Ouest. La rue des Seigneurs Ouest est construite actuellement jusqu'à
l'avenue de la Concorde, ici.
Donc, pourquoi on intervient dans le dossier Fonderie Nova? C'est qu'en
1991, lorsque l'entreprise vient d'obtenir son permis du ministère de
l'Environnement pour opérer une fonderie, cette entreprise projette de
vendre la propriété à un concurrent pour qu'il puisse
exploiter son entreprise de fonderie à cet endroit. Advenant le cas
où la fonderie s'installerait ici, tout le potentiel de
développement de ce terrain-là serait compromis puisque aucune
action ne pourra être entreprise vis-à-vis des Machineries
St-Amant pour que, progressivement, elle y mène son activité de
récupération. Donc, on vient de geler toute cette partie du
territoire là pour de nombreuses années. D'où
l'intérêt, pour la ville de Saint-Hyacinthe, de mener une action
pour déloger cette
entreprise, permettre éventuellement des négociations avec
le propriétaire en vue d'éliminer progressivement son
opération, la limitant à cette section du territoire. Et on
pourrait, à ce moment-là, avec les soeurs de la Charité,
qui sont propriétaires d'une bande de terrain, ici, compléter
notre réseau routier et amener un potentiel de développement
où on pourrait retrouver 180 logements, pour des valeurs
d'investissement d'environ 25 000 000 $.
Alors, c'est la problématique urbaine qui sous-tend le dossier
Nova. Alors, je suis à la disposition, Mme la Présidente, des
membres de la commission pour différentes questions que ce dossier
pourrait susciter.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M.
Bergeron.
Alors, est-ce qu'il y a des questions pour M. Bergeron? M. le
ministre.
M. Ryan: Pas tout de suite, mais je pense que ce serait bon que
nous entendions peut-être M. le maire nous dire exactement ce qu'ils
veulent faire avec les terrains que la ville veut acquérir à
l'aide de ce projet de loi, la nature des discussions qui ont pu avoir lieu
avec la maison Nova et les motifs qui justifient la demande particulière
qui est comprise dans le projet de loi. Là, nous avons tout
l'arrière-plan, ici. C'est très utile, et on y reviendra
peut-être tantôt, mais voulez-vous juste me rappeler encore une
fois où sont les terrains qui appartiennent à Nova actuellement?
C'est dans le rectangle noir, là, hein?
M. Bergeron (Bruno): Le rectangle violet. M. Dufour: En
violet pour nous.
M. Ryan: Très bien. D'ici, ça apparaît noir,
mais c'est correct, ça. Alors, si vous voulez nous expliquer exactement
où vous voulez en venir, comment ça se fait que vous vous
êtes arrangés... En particulier, l'arrangement financier que vous
proposez apparaît un petit peu emberlificoté pour quelqu'un qui
regarde ça de l'extérieur.
M. Dufour: La superficie? Je m'excuse, j'ai peut-être mal
compris. L'avez-vous donnée, la superficie concernée?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de...
M. Bernier: Je peux laisser la parole à Me Cantin versus
cette partie-là, de financement.
M- Cantin: Alors, avec votre permission, Mme la
Présidente, évidemment, M. le maire a été
élu au mois de novembre, et c'est un dossier qui a débuté,
au cours des années... au début des années
quatre-vingt-dix.
Alors, Fonderie Nova, qui avait beaucoup de problèmes avec le
ministère de l'Environnement suite aux pressions et aux plaintes de la
population, a réussi à obtenir du ministère de
l'Environnement un certificat d'autorisation pour faire des travaux permettant
la poursuite de ses opérations. Et certaines personnes voulaient
acquérir cet immeuble-là pour poursuivre des activités de
fonderie, entre autres une compagnie qui était la
propriété de la famille de M. Rodrigue Biron, l'ancien ministre,
ici. Celui-ci avait fait une offre de 375 000 $ à Fonderie Nova pour
acquérir la fonderie, suite à quoi différentes tractations
ont eu lieu. Et la ville a convenu, par convention avec Fonderie Nova,
d'acquérir cette fonderie pour un montant de 350 000 $, étant par
ailleurs entendu que ce terrain valait, suivant l'évaluation municipale,
quelque chose comme 150 000 $, 175 000 $, une fois la fonderie démolie.
D'où la difficulté, compte tenu du texte de loi de la charte de
la ville: la ville pouvait acquérir un immeuble dont l'occupation
était nocive, pouvoir qu'elle avait obtenu en 1982, mais ne pouvait pas
revendre cet immeuble-là à des fins résidentielles
à moins que le prix de vente ne soit de 350 000 $. D'où la
demande pour faire en sorte qu'effectivement la ville puisse aller en
soumissions publiques ou à l'enchère pour vendre ce
terrain-là pour fins de développement résidentiel.
M. Ryan: Mais...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
(10 h 40)
M. Ryan: ...ce qui nous intéresse jusque-là... Je
pense que c'est clair, mais, là, c'est que vous avez un autre
arrangement qui est survenu je ne sais pas à quel moment exact,
vous allez nous le dire avec la compagnie Nova, en vertu duquel celle-ci
s'engage à déposer une soumission de 150 000 $ lorsque arrivera
un appel d'offres. Pouvez-vous nous expliquer qu'est-ce qu'il y a dans
ça?
M. Cantin: Mme la Présidente, la ville, devant ce
dossier-là, était prête, compte tenu du prix convenu avec
Fonderie Nova, de 375 000 $, à investir ou à injecter, pour un
futur développement de 25 000 000 $, un maximum de 200 000 $ qui
était la participation financière ou la participation
monétaire de la ville.
Évidemment, la ville ne voulait pas se retrouver à payer
350 000 $ pour un terrain, le remettre en vente à l'enchère ou
par soumissions publiques et là se retrouver à la merci des
promoteurs qui offriraient 35 000 $, 50 000 $ ou 75 000 $ pour acquérir
ce terrain-là. Elle a donc convenu avec Fonderie Nova, dans la
convention par laquelle elle s'est engagée à verser 350 000 $
à la compagnie pour l'achat de la fonderie et par laquelle,
évidemment, Fonderie Nova s'est engagée, pendant toute la
période de l'obtention du projet de loi, à ne pas transiger avec
un promoteur intéressé à acquérir la fonderie, la
ville a convenu ou a fait accepter par Fon-
derie Nova que, lorsque la ville irait en soumissions publiques ou
à l'enchère pour la revente de son terrain, Fonderie Nova
soumissionnerait pour un montant d'au moins 150 000 $, ce qui garantit à
la ville son investissement maximum qui est, comme je l'ai mentionné
tantôt, de 200 000 $.
Alors, Fonderie Nova pourra, évidemment, lors de la
procédure de soumissions publique, offrir possiblement plus que ses 150
000 $, mais c'est un montant minimum qu'elle devra offrir. Il n'est
évidemment pas certain que Fonderie Nova devienne l'acquéreur de
cette partie de terrain pour fins de développement résidentiel
parce que, selon l'évaluateur municipal, ce terrain, une fois la
fonderie démolie, pourrait valoir sur le marché entre 150 000 $
et 175 000 $.
M. Ryan: Maintenant, si je comprends bien, là, Nova,
à supposer qu'elle redevienne propriétaire du terrain... des
terrains, parce qu'il y en a deux qui sont objet de la transaction
projetée, d'après ce que je comprends, sur les trois qui avaient
été envisagés à l'origine...
M. Cantin: Exact.
M. Ryan: Vous allez expliquer ça, tantôt, pourquoi,
aussi, hein? Là, ils prendraient l'engagement, eux, de construire du
résidentiel là-dessus, dans une période donnée?
M. Cantin: La convention prévoit que, dans l'année
qui suit la revente du terrain, si Fonderie Nova est l'adjudicataire qui se
voit attribuer le terrain, elle devra entreprendre la construction de
bâtiments résidentiels dans l'année qui suit, donc, l'acte
de revente du terrain. Et ce qu'on peut dire, c'est que, évidemment, la
ville, dans sa demande de soumissions publiques, lorsqu'elle remettra le
terrain en vente, apposera comme condition à n'importe quel
adjudicataire la même obligation, c'est-à-dire d'entreprendre la
construction d'un développement résidentiel dans un certain
délai.
Maintenant, vous avez fait allusion au fait qu'à l'origine la
ville voulait acquérir trois terrains et que, maintenant, c'est
réduit à deux terrains.
M. Ryan: Oui, allez-y.
M. Cantin: C'est suite à l'intervention du
ministère de l'Environnement dans le dossier. Évidemment, la
ville veut que ce territoire-là soit développé à
des fins résidentielles, et le ministère de l'Environnement a
donc fait des tests pour connaître le degré de contamination de
l'ensemble de ces terrains-là, étant donné que le terrain
est occupé depuis plusieurs années par une fonderie. Alors, il
s'est avéré qu'il y a une parcelle de terrain située
à l'arrière de l'usine c'est-à-dire qu'on ne parle
pas de l'emplacement du bâtiment comme tel; dans l'arrière de la
propriété, la partie arrière du ter- rain qui n'est
pas propice, au moment où on se parle, à un développement
résidentiel. Il pourrait se prêter, pour la majeure partie,
à un développement commercial, le cas échéant, sans
que des travaux de décontamination ne soient effectués, mais,
pour les fins d'un développement résidentiel, il y a des travaux
de décontamination qui devraient être effectués sur cette
partie de terrain là. Alors, la ville ne voulant pas, dans
l'immédiat, se porter acquéreur d'un terrain qui ne permettrait
pas, demain matin, le développement de ce terrain-là à des
fins résidentielles, a décidé de restreindre son offre
d'achat à la partie de l'usine et à la partie qui permet,
dès demain matin, un développement à des fins
résidentielles.
Je souligne également, Mme la Présidente, que la ville a
obtenu un engagement de la part de Fonderie Nova que la partie
résiduelle, vous savez, la partie de terrain vacante à
l'arrière de l'usine, qui demeure propriété de Nova, ne
sera jamais utilisée à des fins industrielles. Moi, je pense que,
légalement, au moment où on se parle, ce terrain vague ne
pourrait pas être utilisé à des fins industrielles, mais,
par mesure de précaution, la compagnie s'est engagée à
consentir à la ville une servitude perpétuelle à l'effet
que jamais cette partie de terrain vacante là ne sera utilisée
à des fins industrielles.
M. Ryan: J'essaie de saisir. Là, la compagnie Nova est
propriétaire; la ville achète pour 350 000 $, puis, là,
elle demande des soumissions pour ce terrain-là, puis, là, Nova
rachète ça pour 150 000 $ c'est bien ça,
jusqu'à maintenant, là; à supposer qu'il n'y ait pas
d'autres soumissionnaires, on est obligé de faire cette
hypothèse-là puis, là, elle prend un engagement de
construire du résidentiel sur lequel elle peut certainement faire un
certain profit si elle a le moindrement le sens des affaires. Ça veut
dire que, vous autres, vous vous trouviez à leur payer 200 000 $ pour
renoncer à leurs droits acquis en matière de zonage, surtout
industriel, finalement. C'est ça que je comprends. Est-ce que vous avez
déjà fait des choses comme ça dans le passé? C'est
des choses assez inusitées, ça, quand même, hein?
M. Cantin: C'est tout à fait inusité, Mme la
Présidente. C'est un cas particulier. Je pense que le pourquoi a
été expliqué par M. Bergeron tantôt, et il y a,
ailleurs dans la municipalité, d'autres situations mais qui ne
nécessitent pas une intervention de la ville de cette
façon-là. Ce que je peux me permettre d'ajouter sur la question
des 200 000 $, c'est, évidemment, l'achat de l'usage industriel dans cet
élément-là, et ça inclut, évidemment, le
coût de démolition. Dans les 200 000 $, il y a le coût de
démolition du bâtiment qui est estimé
préliminairement à 25 000 $, 30 000 $.
M. Ryan: Mais, d'après les évaluations les plus
récentes que vous avez obtenues, quelle est la valeur du terrain?
M. Cantin: Suivant M. Robert Beaudry, qui est
l'évaluateur de la ville de Saint-Hyacinthe, un certificat en
date du 23 février 1993: compte tenu que, depuis mars 1992, ce
terrain-là bénéficie maintenant d'un zonage
résidentiel le zonage a déjà été
modifié en conséquence compte tenu de l'obligation de
l'acquéreur de démolir la fonderie existante, M. Beaudry est
d'opinion que sa valeur actuelle se situe entre 150 000 $ et 175 000 $.
M. Ryan: Et, comme le terrain était zone
résidentiel, maintenant, là, le propriétaire actuel, lui,
n'a pas grand choix. Normalement, là, il n'a pas grand choix.
M. Cantin: C'est-à-dire, le règlement de zonage
actuel, zonant en résidentiel la propriété de Fonderie
Nova, est en vigueur depuis le mois de mars 1992. Avant mars 1992, le zonage
était un zonage industriel qui permettait de façon
spécifique l'usage fonderie. Bon. Les ententes négociées
de bonne foi entre la ville et Fonderie Nova datent, évidemment: une
première est survenue en 1991; lorsqu'on a dû réduire la
partie arrière du terrain, une nouvelle entente est intervenue en 1992.
Alors, il y a une question de bonne foi et de négociation entre les
parties. (10 h 50)
Au surplus, le règlement de zonage actuel, qui est en vigueur...
Parce que, là, je comprends que vous invoquez la question d'une
possibilité de perte de droits acquis; les droits acquis se perdent par
non-usage ou abandon pendant une période d'au moins 12 mois
consécutifs. Or, nous ne sommes pas, au moment où on se parle,
encore à l'extérieur de cette période de 12 mois. Au
moment où on se parle, si la ville n'acquiert pas la fonderie, demain
matin, Fonderie Nova ou un acquéreur éventuel pourrait faire les
améliorations nécessaires sur la base du certificat de
conformité du ministère de l'Environnement et poursuivre l'usage
de fonderie pour les 10, 15, 20 prochaines années.
M. Ryan: Est-ce que vous êtes au courant s'il y aurait eu
des approches qui auraient été faites à Nova pour
acquérir cette propriété pour des fins industrielles ou
commerciales, au cours des deux dernières années?
M. Cantin: Au cours des...
M. Ryan: Des deux dernières années, oui.
M. Cantin: ...deux dernières années? J'ai obtenu
une copie...
M. Ryan: Biron, je pense que c'était en 1990. C'est
déjà très ancien, Biron.
M. Cantin: ...d'une offre d'achat de la compagnie Fonderies
Bibby-Ste-Croix, qui était représentée par M. Pierre
Biron, une offre d'achat à Fonderie Nova en fait, les actions de
la compagnie au montant de 375 000$, en date du 20 février 1991.
Alors, 375 000 $.
M. Ryan: Mme la Présidente, M. Marchesseault.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M.
Marchesseault.
M. Marchesseault (Claude): En consultant la commission
d'urbanisme, depuis 12 ans, effectivement, ce dossier nous préoccupe
grandement. Sans avoir de dépôt officiel, Mme la
Présidente, M. le ministre, par rapport à la demande que vous
formuliez à Me Cantin, il reste qu'au cours de l'année 1992, au
début de l'année 1992, une compagnie ontarienne,
précisément de Hamilton, a fait des tractations pour
effectivement injecter des sommes importantes pour se conformer. Et, au
même moment, là, il y a eu des pourparlers entre... La ville a
relancé le débat pour effectivement, compte tenu de la
localisation de l'usine qui est à proximité de la plus importante
école primaire du territoire et également compte tenu que sa
localisation fait en sorte que c'est à la limite, parce qu'il faut
savoir que c'est un héritage de l'ancienne municipalité de
Saint-Joseph... Donc, historiquement, la fonderie, c'était la fonderie
Dussault & Lamoureux, qui était au centre-ville de Saint-Hyacinthe,
qui a été relocalisée dans une autre partie de
Saint-Hyacinthe. Et, avant la fusion, en 1976, la municipalité de
Saint-Joseph a reçu la fonderie Dussault & Lamoureux qui
était dans Saint-Hyacinthe, à la limite sud de son territoire.
Donc, on était sur la ligne du territoire rural et du territoire urbain
de Saint-Hyacinthe-le-Confesseur et de Saint-Joseph, dans le temps.
Donc, tout l'environnement s'est fait et, donc, on est venu cerner. Et,
à la commission d'urbanisme, on a traité le dossier, justement,
afin de pouvoir faciliter l'expansion et à cause de sa proximité
du centre-ville. Parce qu'on a tout un bassin, qu'on vous a illustré
tantôt sur le plan, effectivement, qui démontre clairement que
cette localisation est à proximité des services et qu'elle aurait
comme conséquence, dans l'éventualité d'un investissement
majeur de développement, de freiner l'expansion aux limites du
territoire, parce que nous sommes déjà à la limite du
territoire urbain.
Donc, on serait exempt d'aller faire des investissements qui apportent
des coûts excessifs à la population pour
«expansionner» nos services, pendant que tout ce secteur-là
est déjà bénéficiaire de services
réalisés tantôt dans ie temps de Saint-Joseph et
tantôt depuis la nouvelle ville, depuis 1976. Parce que, en face, tout
peut se réaliser sans infrastructures; les infrastructures sont
déjà là.
Donc, cette orientation-là est prise à partir de
ça, et en tenant compte également que, l'an passé... Et,
au moment de cette relance, M. le ministre, l'année dernière, le
propriétaire, la famille a reconnu son rôle social. Elle a
reconnu, effectivement, sa responsabilité vis-à-vis de
Saint-Hyacinthe, à partir de là. Parce que ça venait
fermer une fois pour toutes le développement possible dans cette
partie urbaine de Saint-Hyacinthe dans l'éventualité où il
y aurait eu une injection majeure par une firme extérieure, qui aurait,
elle, apporté les capitaux nécessaires à
l'amélioration de la technique.
La Présidente (Mme Bélanger): D'autres questions,
M. le ministre?
M. Ryan: Pour les 150 000 $ qu'ils vont mettre sur la table
lorsque va arriver l'appel d'offres, à quand remonte-t-ils, exactement?
Quand est-ce que ça a été mis au point? Est-ce qu'on a un
document là-dessus, Mme Gauthier?
M. Cantin: C'est une convention qui date du 24 septembre
1992.
M. Marchesseault: C'est à la suite des nouveaux
pourparlers au cours de l'été dernier.
M. Ryan: Quand est-ce que ça a été rendu
public, ça?
M. Marchesseault: Tout au long de l'été dernier.
M. Ryan: Tout l'été dernier.
M. Marchesseault: Tout au long de l'été, il y a eu
des pourparlers. Et, d'ailleurs, tout au long de l'automne, ça a
été discuté chez nous, grandement.
M. Ryan: Nous autres, nous n'étions pas au courant, ici,
de ça. Je vous dis ça, là. Nous l'avons appris par les
journaux vers la fin de l'année. Vers le mois de décembre, la fin
de décembre, d'après ce que je comprends, il y a eu un article
dans les journaux, chez vous, parce qu'on n'avait pas été
informé de ça. Ça se discutait, le projet de loi, depuis
une petite secousse, quand même.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Cantin.
M. Cantin: Si vous me permettez, Mme la Présidente, ce qui
s'est produit, c'est que le dossier, je pense et ce n'est pas une
excuse; je pense que c'est une constatation que l'on fait après coup
a été semi-actif pendant une période d'à peu
près deux ans, compte tenu que le ministère de l'Environnement
avait demandé des études additionnelles, et la ville et les
ministères attendaient les études, les expertises additionnelles.
Et c'est peut-être ce qui a fait que, finalement, l'offre d'achat n'a pas
été transmise en temps opportun au ministère.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Bergeron.
M. Bergeron (Bruno): Un élément d'information,
c'est que, lors de l'élaboration de son plan d'urbanisme, la ville de
Saint-Hyacinthe a procédé à une consultation publique qui
était beaucoup plus large que celle exigée par la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, et on a fait au-delà de 24
présentations dans la ville. Et, dans ce quartier-là, on est
allé à trois reprises. Et, ça, on parle de 1988, 1989,
1990. Et, à ce moment-là, l'orientation de la ville de vouloir
éliminer progressivement ces activités industrielles
contraignantes a été largement discutée avec les citoyens.
Ça fait partie des documents de consultation publique qui étaient
préalables à l'élaboration du plan d'urbanisme. Et, quand
le plan d'urbanisme est entré en vigueur en 1991, la ville avait
préalablement été dans le quartier présenter le
plan d'urbanisme. Et ces notions-là concernant Fonderie Nova M.
le président du Comité consultatif d'urbanisme était
là, à ce moment-là ont été largement
diffusées. Donc, dans la population, ce n'est pas une surprise. Donc,
les journaux, pour eux, j'ai bien l'impression que c'était comme un fait
accompli.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M.
Marchesseault.
M. Marchesseault: Justement, depuis que c'est public,
effectivement très public, même c'est discuté par
tout le monde ça a eu comme conséquence, à la suite
des tractations et de la reconnaissance de la responsabilité, que
d'autres promoteurs sont venus bénéficier du territoire urbain
à proximité parce que, effectivement, le zonage le permet. Et
ça a évité ce que je vous mentionnais tantôt, M. le
ministre, effectivement, de devoir aller à d'autres limites du
territoire porter de nouveaux services. On a donc
bénéficié et rentabilisé plus rapidement les
services qui étaient déjà sur place. Et,
assurément, dans l'hypothèse où effectivement la
commission, ici, serait favorable, des investissements viendront. Et, bien
sûr, ceux qui ont développé à proximité
il y a eu des groupes qui ont développé à
proximité auront de l'intérêt à
également, eux, développer sur ledit terrain, parce qu'ils ont
déjà un type de construction, une maison évolutive. Alors,
à l'heure actuelle, il y a 34 ou 36 maisons évolutives de
construites dans les 60 pieds de cet édifice.
M. Ryan: Très bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Ryan: Très bien. Ça va pour tout de suite.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a des
questions, M. le député de Jonquière ou M. le
député d'Abitibi-Ouest?
M. Dufour: Oui. On parle de quelle superficie de terrain,
là?
M. Bergeron (Bruno): Le terrain à acquérir
serait
de 4949 mètres carrés, donc environ 50 000 pieds
carrés.
Une voix: Environ un acre.
M. Dufour: Et, quand vous nous parlez... Nova, c'est qui,
ça? Ça concerne qui? C'est des gens de la place? Des gens de
l'extérieur? C'est une compagnie...
M. Marchesseault: Ce sont tous des locaux. Ce sont tous des
locaux.
M. Dufour: Bon. Si je regarde le plan que vous nous avez
présenté, on a la propriété Nova, on a la
propriété des Machineries St-Amant qui, elle, est active comme
compagnie. Est-ce qu'elle est éliminée ou...
M. Marchesseault: Présentement, elle est active, mais,
comme on vous l'a mentionné tantôt...
M. Dufour: C'est quel genre, Les Machineries St-Amant?
M. Marchesseault: La cour à scrap St-Amant,
communément appelée chez nous...
M. Dufour: Chez nous aussi, ça s'appelle de même.
(11 heures)
M. Marchesseault: Alors, il faut savoir effectivement, d'abord,
que, depuis une dizaine d'années, il y a eu un intérêt
marqué par la famille St-Amant. Ils ont déjà
recyclé presque 50 % de leur terrain. Comme on vous l'a bien
mentionné tantôt, tout ce qui est au sud de cette partie, dans
Saint-Hyacinthe-le-Confesseur, a été recyclé. Ils sont
rendus à l'arrière du terrain qui est dans la ville de
Saint-Hyacinthe, parce que nous sommes à la ligne de Saint-Hyacinthe, et
graduellement... Effectivement, ils ont cette volonté, et, nous, on a eu
des pourparlers, comme commission d'urbanisme, avec la famille. On a
déjà enclenché une espèce de plan qui leur
permettrait de continuer leur service, mais dans un territoire limité
pour, dans le temps, en arriver effectivement à éliminer et
réaliser le plan urbain qui vous est proposé ce matin.
M. Dufour: Si je comprends bien, ce terrain de Machineries
St-Amant est aussi zone résidentiel?
M. Marchesseault: Absolument.
M. Dufour: Bon. Et, quand vous me parlez qu'ils ont
déjà éliminé une partie de ce terrain-là,
est-ce que vous avez des tests ou des échantillons de sol? Parce que,
dans les cours à scrap, là, ce n'est pas un cadeau, ce qui reste.
Il y a des résidus dans le terrain. Ces terrains-là, qui sont
à la disposition du résidentiel, est-ce que vous les voyez...
Est-ce qu'ils pourraient être construits? Est-ce que vous avez
déjà... Parce qu'il y a un autre problème dont je vais
parler tout à l'heure, mais je vais le rattacher tout à l'heure.
Comment ça se comporte? Est-ce que vous avez, actuellement, vous autres,
une assurance que les terrains à proximité... Parce qu'on peut
régler un problème, mais, si le problème n'est pas vu dans
son entier, ce sera comme le médecin... ou un quartier qui sera
complètement démoli et on met une belle bâtisse neuve dans
le centre; ça n'arrange pas le reste.
M. Bergeron (Bruno): Actuellement, Mme la Présidente, la
ville n'a pas le pouvoir d'exiger que le propriétaire de Machineries
St-Amant nous fournisse des études de sol de son terrain pour nous
renseigner sur la qualité des sols. Donc, pour nous, le fait de bloquer
l'expansion possible ou la réinstallation possible d'une fonderie nous
permet d'éliminer un problème urbain qui existe, qui est
tangible, qui était connu et qui a causé des
désagréments à tout le secteur. On sait que le secteur
résidentiel qui s'est développé à proximité
est venu... À cette époque-là, la planification urbaine
n'existait pas. Donc, comme dit monsieur, notre président du
comité d'urbanisme, le développement urbain est venu cerner...
Machineries St-Amant, qui est aussi une autre des activités
contraignantes de la municipalité, disons, occupe une partie du
territoire.
Mais, si on regarde l'ensemble du territoire qu'on souhaite
développer, il y a toute la propriété des soeurs de la
Charité, il y a aussi une piste d'atterrissage privée, qui est
propriété de Machineries St-Amant. Donc, le résidu de
terrain, qui est propriété de Machineries St-Amant, lui, s'il
était contaminé, on pense bien que les coûts de
décontamination pourraient être, disons, amortis pour un
développement beaucoup plus grand, ce qui n'était pas le cas chez
Nova, qui avait un terrain relativement petit, qui était en front d'une
rue déjà desservie. Donc, il n'aurait pas pu, lui, les 100 000 $
de décontamination, les récupérer.
Mais, pour Machineries St-Amant, on pense que, quand... Il y a un
problème de succession dans ça. Le propriétaire actuel,
c'est un monsieur qui a 84 ans. C'est très difficile de négocier,
je pense bien, avec quelqu'un qui est à la fin de sa vie, comme
ça. Pour lui, c'était son entreprise. Donc, on essaiera,
humainement là, de traiter le dossier quand le temps viendra. La vie des
villes est plus longue que la vie des individus, donc on arrivera probablement,
disons, dans ce cas-là, à régler un dossier avec le temps.
Mais il s'agissait, dans un premier temps, de freiner une activité
industrielle, qui était vraiment contraignante pour le secteut.
Machineries St-Amant, c'est une cour de récupération. C'est des
biens qui sont là, c'est stable sur le sol. Il y a très peu de
chose qui se passe. Ce qui se passe, c'est biologique, ce n'est pas visible.
Donc, pour le secteur, on pense qu'éliminer le problème le plus
important serait une première étape. Machineries St-Amant, c'est
une deuxième étape.
M. Dufour: Mais vous admettez avec moi que, comme couturier,
parce que vous voulez recoudre le tissu, il va y avoir un grand vide quelque
part. Si vous bâtissez sur la propriété des soeurs de la
Charité, si vous construisez sur la propriété de la
Fonderie Nova, le centre, où moi je n'ai pas d'expertise et vous non
plus... Vous savez, décontaminer des terrains, ça peut
coûter un prix extraordinaire. Moi, je pense, en tout cas, qu'il y a un
problème majeur.
Vous me dites: Bien, on élimine la possibilité qu'il
continue ses activités. Mais ça ne remet pas le tissu urbain,
à sa face même; ça ne le remet pas dans l'état que
vous cherchez. Pour moi, ça représente une difficulté.
Est-ce que ce n'est pas de nature à augmenter la valeur aussi de ces
terrains-là, des transactions, ou le fait qu'il y a de la construction?
Vous savez c'est quoi, hein. Les gens s'en vont dans un tissu agricole et,
après ça, là, ils se construisent. Après ça,
ils sacrent le cultivateur dehors, parce qu'il y a de l'incompatibilité
dans les fonctions. Il y a des chances que, ça aussi, ça se
produise, peut-être pas au début.
Moi, ce que je pense et je demande si vous avez analysé
tout le potentiel du terrain moi, je pense que je vous fais confiance
vous l'avez fait sûrement mais je dis que, par rapport
à l'action que vous proposez, c'est que ça peut avoir des
coûts, puis ça peut faire des pressions à la hausse sur les
terrains autour. C'est la municipalité, probablement, qui sera parrain
ou marraine de tout ça. Moi, je pense que c'est un morceau global. Je ne
sais pas si le ministre a des réponses à ça.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Si vous me permettez, juste une intervention d'ordre
d'information, à ce moment-ci, parce qu'on m'a communiqué,
aujourd'hui même, une lettre qui nous est parvenue du bureau du
sous-ministre de l'Environnement, donnant le jugement du ministère de
l'Environnement sur les terrains dont nous discutons ce matin. Ça va
nettoyer au moins cet aspect-là, et tout ce qui est autour, on peut en
parler aussi, mais, pour cet aspect-là, je pense que ça aiderait.
Je vais donner lecture de la lettre, avec votre permission. Ensuite, on la
communiquera à tous les membres de la commission immédiatement.
Mais, pour éclairer la discussion, je pense que ça serait utile
de savoir où on en est du point de vue de l'environnement. Alors c'est
adressé au sous-ministre des Affaires municipales par le sous-ministre
de l'Environnement. «Nous avons été sollicités par
votre ministère pour donner notre aval au projet de loi 285 de la ville
de Saint-Hyacinthe, lequel porte notamment sur l'acquisition de certains lots
décrits en annexe audit projet de loi. Nous avions communiqué
avec le ministère des Affaires municipales en mai 1991, sous la plume de
mon prédécesseur, afin de vous faire part de nos objections
à l'entrée en vigueur de cette version du projet de loi de la
ville de Saint-Hyacinthe, puisqu'une étude de caractérisation
hydro-géologique était essentielle, eu égard au fait que
ces terrains appartenaient antérieurement à la Fonderie Nova et
comportaient des problèmes environnementaux notables. Les
résultats des travaux de caractérisation nous permettent
aujourd'hui de conclure que le niveau de contamination des sols des lots 152-2
et 154-2, qui font l'objet du projet de loi, se situe dans la plage AB et que,
par conséquent, ces lots sont compatibles avec un usage
résidentiel. «Par ailleurs, nous vous faisons part que le lot
153-1-2 c'est conforme à ce qui a été dit plus
tôt devra faire l'objet d'une excavation et d'une gestion
adéquate des sols et qu'à défaut de ce faire la ville
devra limiter l'accès de cette zone contaminée aux futurs
résidents, afin qu'ils ne puissent être en contact avec celle-ci.
Nous avions d'ailleurs transmis les commentaires qui précèdent
à M. Alain Jodoin, président de Fonderie Nova, en date du 7 mai
1992. «Sous réserve de la prise en compte de ce qui a
été mentionné dans cet avis de compatibilité, que
nous joignons à la présente, le ministère de
l'Environnement du Québec n'a plus d'objection à l'entrée
en vigueur du projet de loi de la ville de Saint-Hyacinthe, tel qu'il a
été soumis à notre étude, dans la version
annexée à la présente.»
M. Dufour: Je pense que c'est un fait intéressant. On peut
peut-être déduire là-dedans je fais juste des
explorations que les terrains à côté devraient
être moins contaminés, parce qu'une fonderie, c'est possiblement
des émissions de gaz assez importantes, là, et des rejets aussi
sur le territoire. Dans une cour à scrap pu une cour de rebuts, c'est
des Jiuiles contaminées. C'|st certain qu'il y a du travail à
faire aussi par rapport à ça. Vous vouliez...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Bergeron.
M. Bergeron (Bruno): J'aurais aimé préciser quelle
était la nature de la contamination des sols. C'est évident que,
quand on dit «décontamination de sol», ça peut
porter... On peut parler de déchets biomédicaux, on peut parler
de... de toute nature. Dans le cas présent, il s'agit de chrome. Le
chrome n'a pas été placé sur ce terrain par Fonderie Nova.
C'est que, dans le secteur Saint-Joseph, il y a une autre entreprise qui
fabriquait à l'époque, beaucoup plus; moins, aujourd'hui
des roues de chemin de fer, qui s'appelle Griffin Steel. Griffin Steel
avait rempli une coulée vous savez comment ça se passait
autrefois donc avait rempli une coulée de ses rebuts de fonderie.
Donc, c'est dans le sol, c'est latent.
Quand Fonderie Nova a acquis le terrain pour ses dessertes de camion,
à cette époque-là, on ne faisait pas des études de
sol, malheureusement. Donc, la contamination des sols ne provient pas de
Fonderie Nova, et on pense que le terrain qui est à côté de
Machineries St-Amant, c'est principalement des pièces mécaniques
qui
ont été déposées sur le sol agricole,
à l'époque. Il y a des endroits où il y a eu des pneus.
Ça a brûlé. C'est évident qu'en dessous des pneus,
il y aurait peut-être des choses. Il y a peut-être des huiles, des
«transformeurs» à quelques endroits, mais on pense que la
contamination risque d'être assez localisée. Comme je vous le
disais tantôt, Mme la Présidente, la ville n'a pas le pouvoir,
actuellement, d'arriver sur le terrain et de dire: Écoute, on vient ici
sonder ton terrain pour voir la qualité des sols. Mais on
connaît... c'est-à-dire qu'on a évalué l'ampleur du
dossier et on pense qu'on pourrait facilement, là, progresser par
étapes, à des coûts raisonnables pour la
communauté.
M. Ryan: Quelle distance y a-t-il juste une question
complémentaire d'information entre la cour de
récupération, là, et les terrains de Nova? Quelle distance
y a-t-il? (11 h 10)
M. Bergeron (Bruno): Alors, disons, le fait qu'on n'acquiert
qu'une partie du terrain de Fonderie Nova, il y aura 100 premiers pieds qui
seront en front de rue, où on construira les résidences.
L'acquéreur s'engage à construire une clôture avant
même... c'est-à-dire que le vendeur s'engage à construire
une clôture avant même que la transaction ait lieu, advenant le cas
où le projet de loi est adopté par le gouvernement. Donc, il y
aura une clôture, et les 80 pieds suivants, où il y a le sol
contaminé par le chrome en sous-sol, ce terrain-là ne sera pas
accessible, ni par les résidents, ni même par Fonderie Nova, par
Machineries St-Amant. Ce sera un terrain enclavé.
Donc, il y a 80 pieds de Machineries St-Amant, et il y a une
clôture.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Cantin. Non, je
m'excuse, c'est M. Marchesseault.
M. Marchesseault: Mme la Présidente, excusez-moi. Il faut
également situer que, là où c'est le colisée
présentement, c'était partie intégrante de Machineries
St-Amant autrefois, parce que ce terrain-là était
propriété de la famille St-Amant. Donc, lorsque le père de
M. Jodoin, le propriétaire actuel, a déménagé, pour
une troisième fois, sa fonderie, il s'est approprié deux
terrains, propriété de la famille St-Amant, dont on parle
présentement. C'était à l'intérieur dudit
terrain.
On l'a limité. On a acheté une partie à la limite
sud de Saint-Hyacinthe, à proximité de
Saint-Hyacinthe-le-Confesseur, parce que leur terre se prolonge jusque dans
Saint-Hyacinthe-le-Confesseur.
M. Dufour: En fait, il y a...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Si je vois... Normalement, dans le
développement, il y a 50 000 pieds carrés; ça veut dire,
environ six propriétés, qui peuvent se construire
là-dedans, de résidences là...
M. Bergeron (Bruno): Actuellement, disons, face à ce
terrain, vous avez... On pense que ce serait plus de la moyenne densité.
Vous avez actuellement un groupe de six unités de maisons en
rangées, qui ont été vendues en copropriété.
Donc, on pense que, sur le terrain, on peut facilement mettre trois fois et
demie ça. Donc, peut-être une vingtaine de logements.
M. Dufour: Ils n'auront pas beaucoup de terrain. Là, c'est
moyenne densité.
M. Bergeron (Bruno): Oui, moyenne densité, parce que
l'avenue de la Concorde sud est une «sous-collectrice», qui nous
amène de la partie sud de la municipalité, en traversant le pont,
directement au centre-ville de Saint-Hyacinthe. C'est un peu la
«sous-collectrice* du quartier Saint-Joseph, puisque c'est l'axe
historique d'entrée à Saint-Hyacinthe. On entrait par la rue
centrale, on venait croiser Concorde, et on entrait dans la ville par le vieux
pont de métal qu'on souhaiterait rénover avec l'assistance
gouvernementale dans les prochaines années.
M. Dufour: Est-ce que la municipalité a envisagé la
possibilité d'obtenir plus que 150 000 $ des terrains si elle, comme
municipalité, elle a examiné la possibilité d'en faire une
banque de terrains pour pouvoir mettre des équipements majeurs, ou plus
forts, pour augmenter la valeur de la propriété? Autrement dit,
la municipalité étant maître d'oeuvre, est-ce qu'elle ne
pourrait pas obtenir meilleur prix que de le mettre aux enchères? Parce
que la loi permet aux municipalités de se faire des banques de terrains,
et ces banques de terrains, on peut les utiliser. Vous avez un gros pouvoir,
à la municipalité, de mettre les services, de développer
selon vos besoins. Est-ce que ça, ça a été
envisagé, ou si la meilleure utilisation, c'était de vendre?
M. Marchesseault: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Marchesseault.
M. Marchesseault: Pour répondre au député de
Jonquière, M. Dufour, effectivement, nous, comme on l'a bien
mentionné tantôt, le conseil municipal, dans le temps, on avait
dit: II faut avoir un déboursé maximum de 200 000 $. On est parti
de ça. Cependant, l'avenue que vous apportez, ce matin, effectivement,
pourrait être regardée. C'est pour ça qu'il n'y a pas de
lien avec Nova. Il pourrait très bien y avoir, effectivement, une
décision politique qui, éventuellement, pourrait faire en sorte
que cela se réalise. Mais, dans le temps, dans la démarche, il
avait été reconnu, pour définitivement
jouer un rôle d'«enclencheur» du développement
et apporter une contribution importante par rapport à la
sécurité au niveau des enfants qui fréquentent
l'école primaire la plus importante du territoire, eh bien, d'investir
jusqu'à un maximum de 200 000 $. C'est sur ça qu'est venue la
discussion des 150 000 $.
M. Dufour: Le terrain que vous n'achetez pas, et qui est
contaminé, il est dans une zone de quoi? C'est une zone agricole, une
zone de verdure?
M. Bergeron (Bruno): Au nouveau plan d'urbanisme et la
réglementation qui a suivi, Mme la Présidente, ce zonage est de
type plan d'aménagement d'ensemble. Donc, quiconque veut installer une
construction sur ses terrains doit préalablement déposer un plan
de développement qui couvrira l'ensemble du terrain. Donc, c'est un
terrain qui est gelé tant qu'il n'y aura pas de proposition de
développement et qu'on n'aura pas répondu à vos questions,
c'est-à-dire aux questions du député, concernant toute la
contamination des sols. Donc, c'est un terrain qui est...
M. Dufour: Actuellement, il est zone blanc.
M. Bergeron (Bruno): II est zone... On dit, nous autres, X, une
zone à développement différé.
M. Dufour: Réservé et différé, oui,
c'est correct. Je connais bien ces termes-là. Donc, ce
terrain-là, il sera toujours... Actuellement, le fait que la
municipalité n'en devient pas le possesseur, il deviendra toujours une
enclave à quelque action que ce soit. Vous n'avez pas
d'évaluation non plus de ce que pourrait coûter la
décontamination du terrain que vous n'achetez pas?
Une voix: Le coût de la décontamination. La
Présidente (Mme Bélanger): Me Cant in.
M. Cantin: Suivant des estimés qui, je pense, nous ont
été communiqués verbalement par Fonderie Nova, on parle de
décontamination pour permettre une utilisation disons commerciale, et
non pas résidentielle, 60 000$ à 65 000$... je m'excuse, 35 000$,
alors que, si on voulait faire des travaux de décontamination pour
permettre un développement, une utilisation résidentielle, on
parle d'environ 100 000 $.
M. Dufour: Mais c'est quoi la superficie du terrain qui reste? Il
est aussi grand que l'autre?
M. Cantin: C'est à peu près 40 000 pieds
carrés. M. Dufour: À peu près équivalent.
M. Cantin: Un petit peu moins.
M. Dufour: Mais, s'il coûtait juste 35 000 $, dans le
même prix, au prix que vous pouvez le vendre, ça pourrait
être un bon marché, mais, pour le prix de la
décontamination, par exemple, pas le coût d'achat plus... Bon.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Dufour: Pour le moment... Quand vous l'avez zone, le terrain,
en mars 1992, comme résidentiel, est-ce que ces pourparlers-là
avaient lieu et est-ce que les propriétaires de la fonderie sont
intervenus, dans le sens que vous dézoniez les terrains
réservés à l'industrie, que vous les zoniez
résidentiels? Est-ce que les tractations qu'il y avait entre la
municipalité et les propriétaires du fonds de terrain,
là... Est-ce qu'il y a eu des tractations à l'effet que, si vous
ne vous opposiez pas, bien, on pourrait arranger ça autrement? C'est
quoi les tractations qui...
M. Marchesseault: II y avait déjà entente, comme Me
Cantin...
M. Dufour: II y avait entente?
M. Marchesseault: Oui. Comme Me Cantin vous l'a souligné,
là, il y a eu relance, mais il y avait déjà entente
préalable. Bien sûr qu'à ce moment-là les gens ont
travaillé sur ça, alors...
M. Dufour: Autrement dit, s'il n'y avait pas eu entente, est-ce
que vous pensez que la municipalité aurait pu dézoner de cette
façon-là?
M. Marchesseault: Si elle aurait pu dézoner? La population
aurait... a dit oui, ça c'est sûr.
M. Dufour: Non, non. Mais, s'il n'y avait pas eu entente ou de
tractations entre Nova puis la municipalité?
M. Marchesseault: Mais, à ce moment-là, comme je
l'ai mentionné tantôt, Mme la Présidente, le groupe Nova,
représenté par M. Jodoin, avait déjà reconnu sa
responsabilité sociale d'intervenir là-dedans, donc de regarder
des hypothèses, parce que, en citoyen corporatif, de toute l'histoire
à Saint-Hyacinthe, que ce soit Dussault & Lamoureux, que ce soit
Nova anciennement ou Nova d'aujourd'hui, ces gens-là avaient dit: II
nous faut effectivement, à cause de la problématique que l'on
développe et à cause de l'agressivité que l'on
développe à partir de notre réalisation, jouer. Et
là c'était accepté, ça. À partir de
là, on a pu travailler, nous, sur le plan du comité d'urbanisme,
avec beaucoup de facilité et, bien sûr, avec une bonne
réception de la part de la population.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de
Montmagny-L'Islet.
M. Gauvin: Merci, Mme la Présidente.
Juste une petite question, peut-être, aux représentants de
la ville de Saint-Hyacinthe, là. Vous nous avez expliqué ce que
vous vous proposiez de débourser pour acquérir environ 50 000
pieds. Comment est-ce que vous pensez que la famille St-Amant va réagir,
éventuellement, si vous vous intéressez à leur terrain,
à moyen terme, là, ou à court terme?
M. Marchesseault: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Marchesseault.
M. Marchesseault: Effectivement. On était en contact avec
la famille St-Amant. D'abord, il faut savoir que le prix qui est là,
c'est le prix du marché, donc c'est le prix de la zone, c'est le prix...
Il se vend des terrains à proximité, et c'est ce prix-là.
Et la famille St-Amant, elle, effectivement, elle va possiblement le
développer elle-même. Là, c'est un groupe, c'est une
entreprise, mais... D'abord, le volume est intéressant, sur le plan
familial, à développer, et nous croyons, effectivement, qu'on
vient de donner une possibilité de développement
intéressant, qui serait possiblement fait, parce qu'ils sont
déjà à regarder la situation, c'est évident. C'est
évident, parce que, eux autres, en plus, par rapport à ce que je
vous disais tantôt, ils sont également plus à
proximité du centre-ville. Avec Nova, nous sommes à la limite, et
plus on va vers le nord, donc plus on entre vers Saint-Hyacinthe, vers le
centre-ville, plus on facilite les services également. (11 h 20)
M. Gauvin: Vous êtes après nous dire que vous
prétendez ou que vous pensez que la famille St-Amant pourrait
s'intéresser à développer elle-même cette partie de
terrain là. C'est un peu ça? Pourrait?
M. Marchesseault: Pardon? Oui, sur son propre terrain, bien
sûr.
M. Gauvin: Oui, oui.
M. Marchesseault: Ça pourrait être une avenue.
Ça pourrait être une avenue.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce qu'il y
a d'autres questions ou si on passe à l'article 1?
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article...
M. Ryan: Une dernière question, si vous me permettez, pour
tout nettoyer. Nova, eux autres ça m'est venu à l'esprit
hier, ça ils prennent l'engagement de développer en dedans
d'une année, s'ils redeviennent acquéreurs. L'idée ne leur
est pas venue de développer ça de leur propre initiative?
Qu'est-ce qui les a empêchés de faire ça, d'après
vous autres?
La Présidente (Mme Bélanger): Monsieur...
M. Ryan: Normalement... Parce que, là, ils vont faire un
détour, ils vont passer par l'autre rue pour revenir ici. Comment
ça se fait que l'idée ne leur est pas venue de
développer... Quel était l'obstacle? C'est parce qu'ils voulaient
retrouver la valeur de leurs droits acquis, là, 200 000 $, finalement,
d'après ce que je comprends.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Bergeron.
M. Bergeron (Bruno): Oui, Mme la Présidente. Ils ont une
entreprise qui s'appelle une fonderie. Ils viennent d'obtenir, en 1991, un
certificat du ministère de l'Environnement qui leur permet de modifier
leurs procédés d'opération, de faire un investissement
dans l'entreprise et de relancer l'entreprise. Us nous disent qu'à ce
moment-là l'entreprise va fonctionner 24 heures par jour, 5 jours par
semaine, et il va en sortir du stock, là. La ville intervient et dit:
Écoutez, nous autres, on a un problème urbain, des citoyens qui
se plaignent, qui sont exaspérés. Il faut faire quelque chose. La
ville dit: On acquiert les droits acquis. Nos avocats nous disent: On ne peut
pas acquérir de droits acquis, ça ne se fait pas. Ça prend
un projet de loi privé. Le processus pour obtenir la loi privée
nous amène aujourd'hui. Donc, l'entreprise, entre-temps, a signé
des ententes avec la ville, parce que la ville ne veut pas consentir plus que
200 000 $. Les conseillers municipaux trouvent que 200 000 $, c'est
déjà le maximum, et il faut que ce soit un cas rarissime ou
quelque chose qui ne se reproduise pas de vivant d'homme.
Donc, c'est là que ça nous amène au dossier
d'aujourd'hui, où on pense que l'investissement de 200 000 $ est le
maximum et qu'on ne devrait pas aller plus loin. C'est un peu pour ça
que Fonderie Nova aurait très bien pu dire: Moi, mon terrain, je le
développe à des fins résidentielles. Mais, lui, à
ce moment-là, il avait une entreprise qui était viable, qui
fonctionnait. Il avait un achalandage, ça générait des
profits, cette entreprise-là. Donc, lui, perdre son entreprise, perdre
ses profits, et se limiter à 150 000 $ de valeur de terrain, je pense
qu'il était intéressant pour la ville de saisir l'occasion,
d'investir le 200 000 $ et de mettre fin à ce problème qui
occasionnait tant de désagréments pour les gens du secteur.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Est-ce qu'il n'y aurait pas aussi des indications de
l'Environnement que, dans les conditions
actuelles, ils ne pouvaient pas être autorisés
indéfiniment à fonctionner et qu'il aurait fallu qu'ils fassent
des grosses améliorations?
M. Bergeron (Bruno): Oui. Il fallait qu'ils fassent des
investissements, et c'est à ce moment-là, Mme la
Présidente, que Fonderie Nova est entrée en contact avec des
investisseurs, disons, de l'extérieur, de l'Ontario, pour faire acheter
son entreprise. Et c'est la promesse d'achat qui avait été
communiquée dans le dossier.
M. Ryan: Alors, vous autres, votre évaluation, c'est que
tout ça, ça vaut 200 000 $ pour régler ce
problème-là, de la part de la ville. C'est ça que je
comprends, moi. Tout le reste...
M. Dufour: Mais Nova, est-ce qu'ils vont continuer à...
Est-ce qu'ils vont établir leur entreprise ailleurs?
Une voix: Non, non. M. Dufour: Non? Une voix: Ils
ferment.
M. Dufour: Us ferment complètement. C'est ça qui
est un peu surprenant. Si la ville n'achète pas, ils sont prêts
à faire des investissements et, si la ville achète, ils ne font
pas d'investissements, ils mettent fin à leur entreprise.
M. Ryan: Mais ça, on ne le sait pas. Us peuvent bien nous
dire ça, mais, tant que les investissements ne sont pas faits, on ne le
sait pas non plus. Je ne voudrais pas m'embarquer trop dans cette
voie-là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Messier: Oui, je veux juste dire que j'ai été
témoin des pressions de la population. D'ailleurs, j'étais
propriétaire dans le secteur en question et, lorsque M.
Marchesseault...
M. Dufour: Ah! Des voix: Ah!
M. Dufour: Vous êtes obligé de déclarer vos
intérêts. Vous êtes obligé de déclarer vos
intérêts.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Messier: J'ai déménagé depuis.
M. Dufour: Ah bon!
M. Messier: Non, c'est parce que M. Marchesseault, qui est le
conseiller du quartier...
M. Dufour: On finit par avoir la vérité quand on
questionne.
M. Messier: M. Marchesseault, qui est le conseiller du quartier
et, en même temps, qui est le président du comité
d'urbanisme, je pense, peut en témoigner. Je pense que la pression
populaire est très forte de ne plus avoir de contraintes
environnementales, surtout par Fonderie Nova. Lorsqu'on parle de l'école
Roméo-For-bes d'ailleurs, M. le ministre, vous avez investi
énormément d'argent pour l'agrandissement de l'école
Roméo-Forbes, donc c'est une école primaire importante on
se retrouvait, malheureusement... À l'heure du dîner, les enfants
étaient dehors, et on voyait la boucane qui sortait de Fonderie Nova et
qui tombait directement dans la cour de l'école, la poussière qui
tombait, et tout ça. Mais c'est une boucane noire, très
salissante telle quelle. Je pense que les gens n'étaient même plus
intéressés à surtout pour les dames, et des fois,
certains hommes mettre le linge dehors, parce que, effectivement, on
avait énormément de problèmes environnementaux.
La Présidente (Mme Bélanger): Une chance que tu as
rajouté «de temps en temps les hommes».
M. Messier: Je pense que c'est un geste sage de la ville de
Saint-Hyacinthe d'éliminer cette fonderie, et je ne pense pas que...
Même, on parle de St-Amant et on pourrait parler de M. Allard aussi, qui
a une cour à scrap tout près des... Je pense que la pression
populaire fait en sorte qu'on veut éliminer certaines contraintes
environnementales, et je pense que Fonderie Nova correspond à la
volonté populaire du secteur en question.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Est-ce que la ville avait considéré la
possibilité de procéder par expropriation, et pourquoi ça
aurait été laissé de côté?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Bergeron.
M. Bergeron (Bruno): C'est que l'expropriation nous aurait
amené des coûts, qui auraient fait en sorte qu'on aurait
été pris avec un terrain dont on n'aurait pas pu disposer,
puisqu'on l'aurait payé, disons, une somme considérable. Il y
avait une entreprise qui était en opération, même si elle
était en difficulté avec le ministère de l'Environnement.
Donc, la négociation de gré à gré nous a permis
d'avoir quelque chose qui était acceptable pour la ville et, à ce
moment-là... L'entente est toujours conditionnelle à l'obtention
d'une loi privée.
M. Cantin: Si vous me permettez, Mme la Présidente. ..
La Présidente (Mme Bélanger): Me Cantin.
M. Cantin: ...de rajouter que, même par expropriation, on
se retrouverait, aujourd'hui, devant vous, pour être en mesure de
revendre ce terrain-là à une valeur inférieure au prix
payé, parce que, évidemment, le projet de loi vous allez
le voir tantôt fait en sorte qu'on est ici pour pouvoir vendre ce
terrain-là à un prix inférieur à sa valeur
réelle ou au prix payé. Le pouvoir de l'acquérir, on le
possédera. Plutôt que de procéder par expropriation, dans
ce cas-là, heureusement, ça a pu se faire par entente de
gré à gré, mais c'est exactement le même
problème.
M. Ryan: Vous présumez, avant même d'être
allé en appel d'offres, qu'il va y avoir un prix inférieur, mais
vous ne le savez pas pour l'instant. Vous ne le savez pas pour l'instant.
M. Cantin: C'est-à-dire qu'on a une
évaluation...
M. Ryan: Les terrains qui se vendent dans les alentours, pour
fins résidentielles, combien ça peut valoir du pied carré?
Pardon? Le prix de votre offre, là?
M. Marchesseault: C'est le prix... Exactement ça.
Ça se rejoint à quelques sous près du pied
carré.
M. Ryan: Alors, tout en vous autorisant peut-être à
vendre à prix inférieur, on va souhaiter que vous vendiez
à peu près au prix du marché. Vous êtes capable de
faire ça.
M. Marchesseault: Ah! Si on regarde ce qui a été
payé en avant, si on regarde ce que ça va donner comme
potentiel...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Messier: II faut dire, Mme la Présidente je
pense que M. Marchand n'y a pas fait mention que le ministère des
Transports a investi des sommes relativement importantes, près de un
quart de million de dollars, pour refaire un carrefour, parce que je pense que
M. Bergeron l'a mentionné, c'est vraiment une route de contournement.
Et, depuis qu'on sait le réaménagement a été
fait que Fonderie Nova n'opérera plus, il y a un boom de combien
d'unités de logements, là, multifamiliales? Il y en a combien de
maisons qui ont été construites dans les deux dernières
années?
M. Bergeron (Bruno): À l'échelle de
Saint-Hyacinthe, il y a une trentaine de maisons qui sont construites tout
à fait à proximité, et seulement depuis l'année
dernière, on a des unités, et il y a deux, trois projets de six
unités chacun qui pourraient venir compléter, disons, les
terrains en face de Fonderie Nova.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Marchesseault.
M. Marchesseault: Mme la Présidente, nous, justement, dans
ça, comme ville, on a également investi dans un lien majeur entre
Saint-Hyacinthe... entre Saint-Joseph et la Providence, qui est le
prolongement. On a investi dans un lien qui a coûté tout
près de 400 000 $ à la municipalité, qui va effectivement,
dans un délai restreint, parce qu'il faut, comme vient de le souligner
le député de Saint-Hyacinthe... Peut-être à
l'intérieur de la prochaine décennie, on viendra apporter un
élément de sécurité, parce que, le chemin de
contour se réalisant, ça signifie qu'on vient donc
dégager, de façon majeure, la route 137, alors, qui traverse
complètement Saint-Hyacinthe, du nord au sud. Donc, pour ceux qui
connaissent la région, en particulier, les gens qui viennent du secteur
Saint-Dominique, c'est un atout important, et ça va également
permettre un lien important entre le secteur Saint-Joseph et le secteur de la
Providence et dégager la rue Saint-Pierre.
Il s'agit de vivre à Saint-Hyacinthe pour savoir comment la rue
Saint-Pierre est crevassée à proximité de la
rivière. Tous les arrières de terrains qui longent la
rivière sont crevassés par la circulation qui est abondante,
à cause, justement, qu'on n'a pas ce chemin de contour au sud de la
ville.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Salaberry-Soulanges.
M. Marcil: Moi, Mme la Présidente, c'est une question,
peut-être, de principe. Est-ce que c'est la première fois
il faudrait que je pose la question au ministre des Affaires municipales
qu'un bill privé de cette nature est présenté? Est-ce
qu'il y a déjà eu un précédent? Parce que, si je
comprends bien, c'est que la ville, pour régler un problème
majeur d'environnement, acquiert une propriété et demande, par le
bill privé, l'autorisation de la vendre à un prix
inférieur qu'elle l'a payée. C'est ça, dans le fond, le
fond du dossier comme tel. Moi, ce que je veux savoir: Est-ce que c'est
déjà arrivé, au niveau des affaires municipales, d'adopter
un bill privé permettant à une ville d'acheter des choses et de
les vendre à meilleur marché? (11 h 30)
M. Ryan: Ça... Non, ça, il n'y a pas de
problème. Il est arrivé des cas, là. On a eu un cas
à Sainte-Foy, en particulier. On en a eu un autre à ville
LaSalle, il n'y a pas tellement longtemps. Ce sont des choses qui se
comprennent dans des contextes particuliers. Ce n'est pas des choses
impensables, loin de là, excepté qu'il faut des bonnes
justifications.
Dans ce cas-ci, moi, je conclus, Mme la Présiden-
te, que le déboursé maximum que la ville sera
autorisée à faire avec ceci sera 200 000 $, et fort possiblement
moins que ça, si l'appel d'offres produit une proposition qui donne plus
que 150 000 $. Alors, je pense que les circonstances qu'on nous a
expliquées montrent qu'il n'y a pas de combine là-dedans. Nous
autres, c'est de ça que nous devons nous assurer, comme
législateurs. Je pense qu'on veille toujours à ça
soigneusement, le député de Jonquière et moi-même.
Je suis sûr que ça va continuer avec le député
d'Abitibi-Ouest, dont je salue la présence, ce matin, parmi nous, avec
beaucoup de plaisir. Nonobstant la tristesse que nous éprouvons à
perdre M. le député de Jonquière, la joie de le retrouver
au chapitre de la Sécurité publique... Promotion! Quand on est
appelé à s'occuper de la police, c'est maintenant une promotion
dans la société. N'oubliez pas ça.
Alors, avec les explications qu'on nous a données, je comprends
bien les motifs de la municipalité. Il appartient aux élus de
faire le jugement pratique. Ça aurait peut-être pu être 250
000 $, 225 000 $, 150 000 $. Ça, vous avez fait un jugement pratique,
honnête. On verra par l'appel d'offres quel sera le résultat
ultime, mais je pense que les paramètres dans lesquels sont
présentés vos projets sont des paramètres raisonnables.
Avec l'appui que le député de Saint-Hyacinthe vous donne,
ça crée un biais favorable chez nous. On lui aurait dit avant, si
on n'avait pas été favorables, remarquez bien. On ne l'aurait pas
exposé à l'humiliation devant nos amis de l'Opposition.
Je suis convaincu que le député de Jonquière et le
député d'Abitibi-Ouest, dont je respecte le bon jugement, feront
montre, une fois de plus, de ce bon jugement quand on arrivera à se
prononcer tantôt. Moi, dans mon cas, je suis prêt à
procéder à l'examen article par article, Mme la
Présidente.
Étude détaillée
La Présidente (Mme Bélanger): À l'examen
article par article. Alors, j'appelle l'article 1. Est-ce que les
requérants ont des commentaires à faire sur l'article 1? Non? Pas
de commentaires, M. le ministre? Des questions sur l'article 1?
M. Ryan: Avec ce que nous avons discuté, je pense que tout
commentaire serait de nature, peut-être, à créer plus de
confusion que de clarté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, pas de
commentaires, pas de questions. L'article 1 est adopté?
M. Ryan: Un vieux principe: quand c'est clair, complique-le
pas.
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 2.
M. Ryan: À l'article 2, je pense que nous avons une
modification à proposer.
La Présidente (Mme Bélanger): Non. C'est à
l'annexe, la modification, M. le ministre.
M. Ryan: Très bien, très bien. Est-ce qu'on
pourrait prendre l'annexe maintenant, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): On va prendre
l'annexe. Alors, la modification. L'annexe du projet de loi 285 est
remplacée par la suivante: «Annexe. Un immeuble composé
d'une partie du lot 490-1 du cadastre de la paroisse de
Saint-Hyacinthe-le-Confesseur, division d'enregistrement de Saint-Hyacinthe et
borné comme suit: «au nord-est, vers l'est et au sud-est par le
lot 490-2 (avenue de la Concorde Sud et rue des Seigneurs Ouest), au sud-ouest
par le résidu du lot 490-1, au nord-ouest par le lot 489; mesurant
137,14 m au nord-est, 9,55 m vers l'est le long d'un arc engendré par un
rayon de 6,00 m, 26,37 m au sud-est, 147,75 m au sud-ouest, 33,10 m au
nord-ouest; contenant en superficie 4664,2 mètres
carrés.»
Est-ce que la modification à l'annexe est adoptée?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): La modification
à l'annexe est adoptée. Alors...
M. Dufour: C'est modification ou un amendement? C'est presque une
nouvelle annexe. Ça remplace celle-là qui est là.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, modification,
c'est amendement.
M. Dufour: Ce n'est même pas une annexe, ça remplace
complètement ce qui était là.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, oui, mais ils
appellent ça une modification quand même.
M. Ryan: C'est ça. Non, mais c'est parce qu'on ne parle
plus d'amendement. On parle de modification maintenant, il paraît que
c'est plus français. C'est fort douteux, ça dépend des
docteurs qu'on consulte! Mais, moi, je me satisferais d'amendement. Là,
c'est une modification qui peut entraîner le remplacement complet.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que la
modification qui entraîne le remplacement total de l'annexe est
adoptée?
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'est
adopté.
J'appelle l'article 2. L'article 2 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 2 est
adopté.
M. le parrain, est-ce que vous avez des remarques finales?
M. Dufour: Le préambule, on n'adopte pas le
préambule?
La Présidente (Mme Bélanger): Pardon? M. Dufour:
Le titre et le préambule?
La Présidente (Mme Bélanger): Ah! c'est vrai,
avant.
M. Ryan: Le préambule, oui.
M. Dufour: Ça fait assez longtemps qu'on en fait,
là.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
préambule est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le titre
du projet de loi est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'ensemble
du projet de loi, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de...
Remarques finales M. Chartes Messier
M. Messier: Oui, merci, Mme la Présidente.
Je voudrais remercier le ministre de sa bonne volonté de faire
entériner le projet de loi et remercier le critique officiel, M. le
député de Jonquière, le remercier je pense que
c'est le deuxième ou troisième projet de loi qu'on a passé
ensemble et dire au prochain critique et actuel critique de l'Opposition
en matière d'habitation que nous allons nous revoir incessam- ment, et
avec le ministre, concernant la Régie intermunicipale des
déchets, qui devrait passer sous peu, du moins, on l'espère,
d'ici la session du mois de juin. Je voudrais remercier les autorités de
la ville, Me Cantin, de s'être déplacées ici, pour faire
entériner le projet de loi. Je remercie mes collègues de leur
patience.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Messier: Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre. M.
Claude Ryan
M. Ryan: Je voudrais exprimer ma satisfaction de la conclusion
à laquelle nous en sommes venu. Je pense que nous avons eu une
présentation substantielle, qui faisait valoir des motifs fort
acceptables pour la dérogation au régime ordinaire qu'autorisera
le projet de loi. Je voudrais remercier la délégation de
Saint-Hyacinthe pour la bonne préparation qu'elle a apportée dans
la présentation de son projet, adresser mes salutations
particulières à M. le député de Saint-Hyacinthe,
qui m'a harcelé, il y a peu de temps, mais je ne pense pas qu'il
s'attendait à ce qu'on vienne aussi vite, hein? Vous devez
reconnaître que c'est encore plus vite que vos attentes, sur la fin.
M. Messier: Oui.
M. Ryan: Une fois que tout a été clarifié,
on a décidé de faire marcher la charette le plus vite possible,
et j'apprécie la collaboration de l'Opposition. Je voudrais saluer un
vieil ami, M. Marchesseault, que je connais depuis très longtemps, mais
que je n'avais pas vu du tout à propos de ce projet-ci. Je ne savais pas
qu'il était président de la commission d'urbanisme. Je savais
qu'il siégeait au conseil depuis longtemps. Et merci à tous les
députés, tous les députés, nos conseillers,
évidemment, comme d'ordinaire. On vous souhaite bonne réalisation
de ce projet pour le développement de la ville de Saint-Hyacinthe.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre.
M. le député de Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: Oui, il faut peut-être prendre en note que des
sujets ou des projets comme ça, on est appelés, de plus en plus,
à en adopter, puisque le tissu urbain, de la façon dont il se
développe, et les problèmes d'environnement font que les gens
sont de plus en plus sensibles et de plus en plus exigeants, ce qui fait que
les entreprises à caractère pollueur, à l'intérieur
des munici-
palités, vont avoir de la difficulté à survivre. Et
c'est un cas assez important qui nous est soulevé ce matin ou qu'on a eu
à solutionner.
Moi, contrairement à ce que le ministre pense, je ne crois pas
que le terrain que vous avez... Je pense que la municipalité est
très réaliste en croyant ou en supposant qu'elle pourra atteindre
environ 150 000 $, parce que le terrain vaut ce qu'on veut en faire. Un terrain
dans la ville de Montréal, si c'est pour bâtir un immeuble
très, très dispendieux, ça peut représenter des
coûts énormes sur le coût d'achat du terrain. Mais, si c'est
pour du résidentiel, c'est un coût de 3 $ du pied carré,
à peu près; ça me semble beaucoup dans les prix. En tout
cas, à Saint-Hyacinthe, c'est un peu plus cher qu'à
Jonquière, d'après ce que je vois, vous êtes plus
près de Montréal. Moi, je pense que c'est assez
réaliste.
Ce qu'il fallait, comme législateurs, retenir, c'est si c'est
raisonnable d'enlever un empêchement, là, de remembrer ou de
recoudre le tissu urbain, parce qu'à Saint-Hyacinthe ils ont des
«couturiers». On assiste, des fois, dans la même
région, à des gens qui emploient le mot
«remembrement» remembrer des choses, remembrement des terres
ou remembrer des terrains mais «recoudre» n'est pas un mot
que je hais nécessairement. Je trouve ça bien! C'est un mot qui
est approprié, c'est vraiment de la couture qu'un urbaniste fait pour
augmenter le potentiel de développement de la municipalité. (11 h
40)
Je voudrais vous dire que je suis heureux, au nom de ma formation, de
m'associer à l'acceptation de ce projet de loi et, en même temps,
en profiter pour souhaiter au nouveau maire que... Parce que, vous savez, un
maire, c'est celui qui prend la succession. On a beau dire ce qu'on voudra, le
maire est toujours conditionné par les actes de ses
prédécesseurs. Et la mariée ne peut pas donner ce qu'elle
n'a pas. Donc, si ce mariage est consommé et bien consommé entre
les administrateurs et leur municipalité, effectivement, ils doivent
faire face à des...
Une voix: II y a toujours une histoire de femme en quelque
part.
M. Dufour: Écoute un peu, moi, je ne changerai pas ma
manière de parler pour faire plaisir à un ou à une. Il y a
toujours un bout de se carrer et de niaiser. Il faut être un peu plus
sérieux que ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. Là, on ne
se choque pas pour ça.
M. Dufour: La langue française, on ne la changera pas. Il
y a des choses qu'on peut employer, il y a des mots, et, moi, je ne me sens pas
en état de péché mortel.
La Présidente (Mme Bélanger): On va mettre un homme
là-dessus, M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais peut-être conclure en disant...
Parce qu'elle a droit de parole. Ceux qui sont alentour de la table, ils ont
des droits de parole. Ils demanderont la parole et ils diront ce qu'ils ont
à dire, moi, je n'ai pas d'objection. Je voulais dire que, si le mariage
est bien fait...
La Présidente (Mme Bélanger): Bien consommé.
M. Dufour: ...ou consommé... Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: ...entre les élus et leurs commettants, il y a
des chances qu'on fasse une meilleure ville et un meilleur environnement. C'est
dans ce sens-là que le projet de loi est adopté, et c'est aussi,
en même temps, un engagement sérieux de vouloir continuer ce qui a
été si bien commencé.
M. le maire, je veux vous féliciter, ainsi que ceux qui vous ont
conseillé je ne pourrai pas dire celles, là, mais au cas
où il y en aurait une celles que je ne connais pas qui auraient
pu vous conseiller, et souhaiter que vous ayez de moins en moins de
problèmes, que vous ayez beaucoup de succès dans le nouveau
mandat que vous entreprenez.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le nouveau
marié, M. le maire de Saint-Hyacinthe.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: C'est ça. C'est un mariage, n'oubliez pas
ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, vous avez la
parole, M. le maire.
M. Bernier: Mme la Présidente, les membres de la
commission, M. Ryan, M. Dufour, merci beaucoup de votre grande
compréhension. Je pense que ça va nous faciliter la tâche.
Merci, aussi, M. Messier, de nous avoir tracé la voie et de nous avoir
supportés. Merci à l'équipe, on est très satisfait
de notre passage chez vous.
M. Dufour: Allez et ne péchez plus.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on vous
remercie de votre présence. On vous souhaite un bon retour.
La commission va suspendre ses travaux pour quelques instants, le temps
d'inviter les autres intervenants à prendre place.
(Suspension de la séance à 11 h 43)
(Reprise à 11 h 47)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Le mandat
de la commission, c'est d'entendre les intéressés et de
procéder à l'étude détaillée de projets de
loi d'intérêt privé. S'il vous plaît, à
l'ordre!
Projet de loi 216
Nous venons de faire l'étude du projet de loi 285. Nous passons
au projet de loi 216, Loi concernant la municipalité de
Grande-Île, et le parrain de ce projet de loi est le député
de Salaberry-Soulanges.
M. le député de Salaberry-Soulanges.
Remarques préliminaires M. Serge Marcil
M. Marcil: Merci, Mme la Présidente.
D'abord, pour vous présenter les intervenants dans ce dossier.
Ça va? Oui? D'abord, pour vous présenter les intervenants,
j'aimerais présenter M. le maire de Grande-Île, M. Serge
Deslières, accompagné de son secrétaire-trésorier,
M. Alain Gagnon.
Une voix: Serge...
M. Marcil: D-e-s-1-i-è-r-e-s. Il y a un «s»
à la fin, Serge?
M. Deslières (Serge): Oui.
M. Marcil: Puis, Me Cantin, naturellement.
La Présidente (Mme Bélanger): M.
Deslières.
M. Marcil: Simplement pour vous spécifier que c'est un
projet de loi, dans le fond, qui est purement technique. Donc, c'est de
régulariser une situation sur la fameuse taxe d'affaires, qui a
été imposée et prélevée par la
municipalité, pour les exercices financiers 1987, 1988 et 1989. Donc,
tout ce qu'on veut, par ce texte, par ce projet de loi privé, c'est de
la déclarer valide. Donc, je vais laisser peut-être M. le maire
expliquer le dossier. C'est très simple. C'est qu'à
l'époque, quand on imposait une taxe... Quand on impose une taxe,
habituellement, on passe un règlement et, à ce moment-là,
le secrétaire-trésorier de l'époque, lui, avait omis de
passer un règlement. Donc, comme on ne peut pas être
rétroactif, on essaie de corriger la situation par un projet de loi
privé. M. le maire, ça va?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
maire.
Exposé des requérants
M. Deslières: Mme la Présidente, M. le ministre,
mesdames et messieurs de la commission, merci de nous recevoir, de recevoir la
municipalité de Grande-Île, ce matin, afin de nous aider à
résoudre ce problème. Je voudrais remercier également M.
Serge Marcil, le député qui nous aide dans ce dossier, qui a
présenté le projet de loi 216. Je vais laisser le soin à
Me Cantin de vous expliquer un petit peu le contenu de la situation.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Cantin. (11 h
50)
M. Cantin: Mme la Présidente, comme M. Marcil l'a
indiqué, c'est un projet de loi qui est plus technique, si on veut, que
le projet de loi qui a été examiné antérieurement
par la commission. Il s'est avéré qu'au cours des années
1987, 1988 et 1989 l'ancien secrétaire-trésorier, qui
était en place depuis de nombreuses années, n'a pas imposé
la taxe d'affaires que la municipalité avait décidé
d'imposer par règlement, mais il a plutôt procédé,
en 1987 et en 1988, par une seule inscription dans le budget de la
municipalité, sans fixer quelque taux de taxe que ce soit, et a fait
adopter, pour l'année 1989, la taxe d'affaires, par simple
résolution, alors qu'on sait que la Loi sur la fiscalité
municipale prévoit qu'une taxe d'affaires s'impose par règlement.
Il y a même un jugement de la Cour suprême, la ville de Dorval qui
s'est rendue jusqu'à la Cour suprême, où on a dit: Une taxe
d'affaires, même le taux doit être fixé par
règlement.
Donc, dans le cadre d'une demande d'accès à certaines
informations par un contribuable important de la municipalité, on s'est
rendu compte, le secrétaire-trésorier s'est rendu compte, le
nouveau secrétaire-trésorier, qui est en poste depuis la fin de
l'année 1989, s'est rendu compte qu'effectivement la taxe d'affaires
n'avait pas été imposée conformément à la
loi. Comme le calcul des taxes d'affaires que la ville a imposées et
perçues au cours de ces trois années représente un montant
de quelque 280 000$, uniquement en capital... Évidemment, compte tenu de
l'importance de la municipalité, c'est un montant qui pourrait avoir un
impact considérable si jamais des citoyens, qui ont payé cette
taxe d'affaires, décidaient d'intenter des recours en remboursement de
la taxe d'affaires, donc de payer pour les exercices 1987, 1988 et 1989. Alors,
je peux assurer les membres de la commission qu'au moment où on se parle
il n'y a aucune action ou cause pendante en regard de la taxe d'affaires des
années 1987, 1988 et 1989.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? M. le
ministre.
M. Ryan: Ça me fait plaisir de souhaiter la bienvenue au
maire de Grande-Île. C'est le directeur qui est avec vous, là, le
secrétaire-trésorier?
M. Deslières: Le secrétaire-trésorier.
M. Ryan: M. Cantin, évidemment, et notre collègue,
le député de la circonscription où est située
Grande-Île. Peut-être M. le maire pourrait-il, en guise de
complément d'introduction, donner quelques renseignements sur sa
municipalité: la situer exactement, parler de sa population. Qu'est-ce
qui se passe là? Ça va juste nous permettre de comprendre le
contexte dans lequel furent commises ces graves erreurs techniques.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire.
M. Deslières: Mme la Présidente, la
municipalité de Grande-Île est située tout près de
la ville de Salaber-ry-de-Valleyfield. Elle a 4200 personnes, sa population, et
c'est bien sûr un tissu urbain. J'ai été élu en
octore 1987, en remplacement de M. Roger Joannette, qui était à
demi-terme, à ce moment-là, à la moitié de son
terme. Or, il y avait effectivement... Force est de constater de graves lacunes
sur le plan administratif. Ce qui fait que, le temps de remettre tout ça
en ordre, de faire le ménage un petit peu, d'organiser ça, de
créer des règlements et des politiques, et tout ça, il y a
des choses... Il faut dire aussi que M. le secrétaire-trésorier
qui était là en poste depuis plusieurs années a
quitté, est tombé malade. Tout ça, ça a fait une
période de flottement terrible, ce qui a fait qu'il y a eu ce genre
d'erreur là.
M. Ryan: C'est son successeur qui a constaté ça, le
nouveau secrétaire-trésorier...
M. Deslières: C'est M. Gagnon.
M. Ryan: ...qui a fait la constatation que cette taxe-là
n'avait pas été instituée en conformité rigoureuse
avec la Loi sur la fiscalité municipale. Vous avez fait cette
constatation-là, vous, en préparant le budget de quelle
année?
M. Gagnon (Alain): En préparant le budget de 1990, pour
l'année 1990.
M. Ryan: C'est 1990. Comment ça se fait que ça a
pris autant de temps à venir ici? On est en 1993, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Cantin
M. Cantin: En fait, je pense que le projet de loi je
m'excuse, Mme la Présidente le projet de loi a
été... Je pense qu'il date de 1991 ou peut-être 1992.
Maintenant, ce qui s'est produit, c'est que M. Gagnon, le
secrétaire-trésorier, dès son arrivée, à son
premier budget, a adopté un règlement pour imposer la taxe
d'affaires. Ce qui s'est produit, c'est que, un an ou deux ans plus tard, c'est
à ce moment-là que la demande d'accès, à laquelle
j'ai fait référence tantôt, a été faite et
qu'on s'est rendu compte du problème de l'imposition de la taxe.
M. Ryan: Je suis content de ces précisions qu'on nous
donne. Il y a, par conséquent, longtemps qu'on a déjà
corrigé pour le travail à venir. Et, dès avril 1991, la
municipalité était mandatée pour procéder à
la correction de la situation.
M. Cantin: Exact.
M. Ryan: Alors, il nous fait plaisir de vous accueillir
aujourd'hui, et je dois vous dire qu'en ce qui touche le gouvernement nous
sommes favorables à la requête. Nous apprécions que la
municipalité se soit donnée la peine de corriger cette situation.
Je pense que c'est une mesure de prudence qui est de bon conseil, une bonne
mesure de prudence. Je pense bien que nous collaborerons avec empressement
à l'adoption du projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 1.
M. Dufour: Mme la Présidente, j'aurais peut-être
aimé dire deux mots. J'aurais peut-être posé une couple de
questions.
La Présidente (Mme Bélanger): Dire un petit mot
vous aussi, M. le député de... Je m'excuse, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je comprends que c'est ma dernière
journée, mais je ne suis pas encore parti. Vous m'embrasserez quand je
serai parti! Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Oui. Merci, Mme la Présidente, de votre
bienveillance.
Vous avez parlé, tout à l'heure, des 280 000 $ qui sont en
cause. Est-ce que c'est l'addition des trois années ou si c'est pour une
année seulement? C'est pour les trois ans, les 280 000 $?
M. Cantin: C'est le total des trois années.
M. Dufour: C'est quoi le budget global de la municipalité,
annuel?
M. Cantin: Trois millions.
M. Dufour: Trois millions. Est-ce que vous... Vous avez un
conseiller juridique, j'imagine, comme municipalité, M. le maire? Est-ce
que le conseiller juridique étudie vos
«procès-verbal» ou est-ce que vous avez un avis juridique
sur vos procès-verbaux, à chaque fois?
M. Cantin: Non.
M. Dufour: C'est parce que... Non, c'est les municipalités
qui ont un peu de...
M. Ryan: Des «procès-verbal»! On va appeler la
députée de Chicoutimi!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Je suis à vous. Ha, ha, ha! J'espère que
ceux qui nous écoutent, ils nous corrigent! Parce qu'il y a beaucoup de
municipalités où le procès-verbal est révisé
par le conseiller juridique. Ça permet, des fois, de déceler des
manques ou des erreurs qui peuvent se glisser à travers ces
procès-verbaux-là. Là-dessus, je n'ai pas d'autre
question. Ça me semble suffisamment clair. C'est difficile à
comprendre que des choses de même se produisent, mais ça se
produit, malheureusement.
Étude détaillée
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 1. Il y a une modification à l'article 1.
Alors, l'article 1 du projet de loi 216 est remplacé par le
suivant: «1. La taxe d'affaires prélevée par la
municipalité de Grande-Île au cours des exercices financiers 1987,
1988 et 1989 est validée en tant qu'elle n'a pas été
imposée par règlement conformément à la
loi.»
M. Ryan: Mme...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
ministre.
M. Ryan: ...la Présidente, l'amendement, comme vous aurez
pu le constater, entraîne l'ajout des mots suivants: «en tant
qu'elle n'a pas été imposée par règlement
conformément à la loi», parce que, comme il s'agit d'une
mesure rétroactive, le ministère de la Justice exige qu'on soit
le plus précis possible dans l'énoncé des motifs. Il
justifie une mesure rétroactive. Si on le faisait de manière
générale, ça veut dire qu'à peu près
n'importe qui peut faire une erreur. Il vient ici, et on lui rétroactive
ça. Il n'y a pas de problème.
Ici, on dit la raison précise pour laquelle la mesure
rétroactive est adoptée. C'est plus précis, c'est plus
responsable. On rencontre exactement les motifs du motif pour lequel est
institué ce projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 1, tel
qu'amendé, est adopté.
J'appelle l'article 2. M. le ministre. Il y a aussi une modification
à l'article 2? Alors, la modification à l'article 2, c'est:
L'article 2 du projet de loi 216 est modifié par le remplacement,
dans la deuxième ligne, du nombre «2» par le nombre
«3».
M. Ryan: Mme la Présidente, ici, c'est parce qu'il y avait
eu une erreur.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah! le 3 avril.
M. Ryan: La date précise à laquelle fut
adoptée la résolution du conseil, mandatant le conseil municipal
pour procéder à ce projet de loi, c'est le 3 avril et non pas le
2 avril 1991.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est adopté?
M. Dufour: Bien, c'est-à-dire que... Avant de l'adopter,
j'aimerais savoir si ça change quelque chose au point de vue des causes
pendantes, réellement.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Cantin. M.
Cantin: Oui. J'ai mentionné...
M. Dufour: Vous l'avez dit, mais là j'aime mieux le savoir
parce que...
M. Cantin: ...Mme la Présidente, qu'il n'y a pas, qu'il
n'y avait pas de cause pendante en regard de la taxe d'affaires pour ces
années, les années concernées.
M. Dufour: Ça aurait pu être en fonction de la date
aussi.
M. Ryan: Bien sûr. Encore ici, le ministère de la
Justice insiste, quand nous légiférons rétroactivement,
pour qu'une disposition protectrice de cette nature soit insérée
dans le projet de loi, de manière que, s'il y avait des causes
pendantes, elles seraient protégées contre le caractère
rétroactif de la mesure.
M. Dufour: Est-ce que c'est toujours vrai dans tous les cas?
M. Ryan: La plupart du temps. M. Dufour: Ah bon!
M. Ryan: La plupart du temps. Il est arrivé un cas,
récemment. Nous vous avons expliqué pourquoi c'était
impossible.
M. Dufour: Le Barreau aussi l'a vu, mais après.
M. Ryan: Hein?
M. Dufour: Le Barreau aussi s'en est rendu compte, mais
après.
M. Ryan: Oui. Le Barreau marchait au ralenti lorsque nous avons
travaillé. Il aura appris à fonctionner un peu plus vite.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est adopté?
Une voix: Oui, adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
2, tel qu'amendé, est adopté? (12 heures)
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
3.
M. le ministre. Pas de commentaires?
M. Ryan: II n'y a pas de commentaires quand ça va de
soi.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 3
est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
préambule du projet de loi 216 est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le titre
du projet de loi, Loi concernant la municipalité de Grande-Île,
est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'ensemble
du projet de loi, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je demanderais
au parrain s'il a des commentaires ou des remarques finales.
Remarques finales M. Serge Marcil
M. Marcil: Aucun commentaire. Tout simplement remercier les
membres de cette commission et également souhaiter un bon voyage de
retour à M. le maire et ses accompagnateurs et faire en sorte qu'on ait
pu au moins réajuster une situation qui, malheureusement, peut arriver
dans des petites municipalités, peut-être, justement ce que
M. le député disait tantôt dû à un
manque de services que les municipalités ne peuvent pas toujours se
payer non plus. Dans les grosses villes ça va bien, mais les petites
municipalités ne peuvent pas se payer des conseillers juridiques
à temps plein. C'est tout.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre.
M. Claude Ryan
M. Ryan: Mme la Présidente, je voudrais remercier le
député de ses mots qu'il vient de prononcer. C'est absolument
vrai. La seule réserve que je mettrais, c'est que, quand on est rendu
à 4200, ça commence à ne plus être une petite
municipalité. Une petite municipalité, dans mon langage à
moi, c'est en bas de 3000, mais, quand même, ça reste modeste,
puis je suis d'accord avec vous que ce n'est pas toujours nécessaire
d'avoir un conseiller permanent, surtout quand on peut en avoir un bon comme M.
Cantin. Ça, c'est les problèmes de la municipalité.
Je suis bien content qu'on vous ait rencontrés. Je salue notre
collègue, et soyez assurés que vous êtes très bien
représentés par lui ici et que nous sommes toujours très
heureux de collaborer avec lui. S'il y a d'autres problèmes à
propos desquels votre municipalité voudrait nous interpeller, nous
sommes disponibles en tout temps. Bon succès dans votre travail.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre.
M. le député de Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: Oui, juste une remarque, en fait, concernant ce projet
de loi. Je pense qu'en l'adoptant et en prenant connaissance... D'abord, je dis
une remarque, mais il y a peut-être aussi une autre explication. C'est
que Grosse-Ile... Puis je le dis, j'étais sous l'impression qu'on
parlait des îles-de-la-Madeleine. Grande-Ile, Grosse-Île... M. le
ministre, me dit qu'il avait à peu près la même tentation
de faire le même rapprochement.
Donc, je pense que ce projet de loi nous permet de dire que le
ministère des Affaires municipales a encore du travail à faire
pour sensibiliser les élus puis les principaux fonctionnaires des
municipalités à être de plus en plus attentifs aux lois qui
régissent les municipalités. C'est difficile à comprendre
qu'une chose aussi grosse... Parce qu'il n'y a pas beaucoup de petites
municipalités qui imposent la taxe d'affaires. Ce n'est pas courant.
Donc, une municipalité qui décide de recourir à ce moyen
de taxation... C'est plus vrai depuis la loi 145, mais avant c'était
comme ça que ça se pas-
sait. La plupart des petites municipalités ne prélevaient
pas de taxes d'affaires. Donc, pour elles, ça ne causait pas de
problème. Mais, au moment où elles s'apprêtaient à
le faire, elles devaient être très attentives à faire leur
projet en conséquence et à étudier pourquoi elles
l'imposaient. C'est difficile à comprendre, effectivement, quand on...
Mais je comprends aussi, et ça on peut s'assurer que ce qui se passe...
j'espère que ce qui s'est fait dans le passé, c'était de
bonne foi. Mais on peut mettre aussi une partie, bien, moi, en tout cas, je
pense que c'est une partie, on peut prendre une partie du blâme comme
élus, de ne pas assez sensibiliser les conseils municipaux à
leurs responsabilités, parce que, pour nous, on a à
entériner ou à corriger des actes juridiques qui ont
été posés et qui, à mes yeux, ne devraient pas
avoir eu lieu. Ça ne devrait être qu'en cas exceptionnel.
Ceci étant dit, je concours aussi à dire qu'un conseiller
juridique à temps plein pour Grosse-Île, ça serait
peut-être...
Une voix: Grande-Île.
M. Dufour: Grande-Île Grosse-Île, c'est
là-bas, ça bon, ce serait peut-être trop
onéreux. Mais il y a des conseillers juridiques à temps partiel.
Remarquez bien que, moi, je ne les défends pas, ni que je ne suis
là pour leur trouver des causes. Je dis qu'il y a beaucoup de
municipalités qui recourent à des coûts peut-être
forfaitaires, dans certaines circonstances et surtout au point de vue de
résolutions et de règlements, et ce n'est peut-être pas un
mauvais conseil. Mais la municipalité garde son autonomie et elle doit
prendre les décisions qu'elle veut. On ne l'imposera pas, mais je dis
qu'il y a deux choses qu'on ressort, c'est qu'on peut faire de cette
façon-là et le ministère ne peut pas dire: Toutes les
municipalités sont bien au courant de ce qui se passe. Il y a encore du
travail à faire pour les sensibiliser à ça.
Une voix: ...
M. Dufour: Oui, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Jonquière.
M. le maire, un mot de la fin?
M. Deslières: Merci, Mme la Présidente.
Je voudrais remercier les membres de la commission pour leur
collaboration. Un remerciement spécial à M. le
député Serge Marcil pour l'aide qu'il nous a apportée
à résoudre cet épineux problème pour nous, et soyez
assurés que ces situations-là ne se répéteront pas.
On fait tout en notre possible pour que ces situations ne se reproduisent plus.
Merci à vous. Merci de nous avoir reçus.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci beaucoup. On
vous remercie de votre participation et bon voyage de retour.
Alors, la commission va suspendre ses travaux pour quelques
instants.
(Suspension de la séance à 12 h 6)
(Reprise à 12 h 12)
Projet de loi 210
Le Président (M. Garon): Je souhaiterais que la commission
reprenne ses travaux pour étudier le troisième projet de loi,
210, Loi concernant la Régie intermunicipale d'aqueduc du Bas-Richelieu.
Mme Luce Dupuis, députée de Verchères est proposeur du
projet de loi et les requérants sont la Régie intermunicipale
d'aqueduc du Bas-Richelieu. Il y a un intervenant que nous avons ici
indiqué comme municipalité de Saint-Amable, Me Michel Cantin de
la municipalité de Saint-Amable et de la paroisse de
Saint-Roch-de-Richelieu.
Alors, je vais demander d'abord au proposeur, Mme Dupuis, de
présenter le projet de loi et, ensuite, je vais demander au
requérant de nous indiquer le groupe qu'il représente. Ensuite,
quand ils auront présenté leur projet, je pourrai demander aux
intervenants de s'avancer pour dire pourquoi ils veulent intervenir.
Mme la députée de Verchères.
Remarques préliminaires Mme Luce Dupuis
Mme Dupuis: Merci, M. le Président.
M. le ministre, mesdames, messieurs, permettez-moi d'abord de vous
présenter les intervenants pour le projet de loi concernant la
Régie intermunicipale d'aqueduc du Bas-Richelieu: M. Bélanger,
directeur général de la Régie intermunicipale d'aqueduc du
Bas-Richelieu, Me Poupart et le président de la Régie, M. Roger
Brouard, également maire de Saint-Mathieu-de-Beloeil.
Effectivement, M. le Président, les administrateurs de la
Régie m'ont demandé, par résolution, de bien vouloir
parrainer, ou plutôt vous me permettrez messieurs de dire
«marrainer», le projet de loi 210 qui a pour but...
M. Ryan: C'est votre confrère qui est spécialiste
dans ces choses-là, M. le député de Jonquière. On
l'a institué spécialiste des questions de langage ce matin en
matière de genre.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Dupuis: ...qui a pour but de légaliser...
M. Dufour: On peut parler.
Mme Dupuis: ...si vous voulez, de valider certains actes que la
Régie a pu poser dans l'exercice de sa compétence en
matière d'alimentation en eau potable à l'égard de
certaines municipalités. Quelques amendements... On dit
«quelques» mais le projet de loi tel que présenté au
début a été presque complètement amendé dans
sa formulation. Je ne crois pas que ce soient des amendements majeurs
comparé au premier projet de loi présenté. Au niveau du
principe, je pense qu'on s'en tient comme au premier, il n'y a que la
formulation qui puisse changer.
Alors, comme je n'ai pas l'intention de retarder indûment
l'adoption et l'étude détaillée des deux articles de ce
projet de loi, je pense qu'on pourrait passer tout de suite à d'autres
intervenants, M. le Président, en espérant que, dans les plus
brefs délais, on puisse légaliser. Le seul commentaire que je
puisse apporter c'est qu'enfin ce projet de loi soit adopté, projet de
loi qu'il m'avait été demandé de «marrainer»
en 1989 et, pour différentes raisons, finalement, ce n'est
qu'aujourd'hui qu'on peut l'étudier. J'espère de tout coeur qu'on
pourra l'adopter afin que l'AIBR, la Régie n'ait plus à vivre
avec des «suspendus» au-dessus de la tête, toujours la menace
qu'une des municipalités pouvait contester puisque, tel que la
distribution d'eau se faisait, on n'était pas légal de le faire.
Il y avait des choses, finalement, des ententes de gré à
gré entre l'AIBR et les municipalités, mais que les
municipalités auraient pu contester à n'importe lequel moment.
Alors, en adoptant ce projet de loi, je pense que cette menace-là, entre
guillemets, sera levée et que l'AIBR pourra continuer ses
activités sans avoir la crainte qu'une des municipalités conteste
les ententes.
Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Garon): Est-ce qu'il y a d'autres membres
de la commission qui veulent faire des déclarations d'ouverture?
M. le ministre.
M. Claude Ryan
M. Ryan: II nous fait plaisir d'accueillir la Régie
intermunicipale d'aqueduc du Bas-Richelieu à la commission parlementaire
pour l'examen du projet de loi 210 dont l'objet est de clarifier les pouvoirs
de la Régie en matière de tarification, de régulariser des
situations passées qui ont pu donner lieu à des traitements
entraînant la création de classes plus ou moins inégales de
participants à la Régie, soit à titre de membres, soit
à titre de clients.
Il y a un certain nombre de choses que nous voudrons clarifier avant
d'avancer dans l'examen des articles particuliers du projet de loi. Je pense
que c'est important qu'on ait un portrait clair. Je vous donne seulement un
exemple. Je recevais hier je ne sais pas si le député de
Jonquière l'a reçu, ça le texte d'une
démarche instituée auprès de la Cour supérieure par
la ville de Sainte-Julie.
M. Dufour: Non.
M. Ryan: Vous n'êtes pas au courant de ça. On va en
faire distribuer une copie tantôt. Je vais m'en servir pour ces propos
introductoires. On en fera distribuer une copie pour que le
député soit au courant, dans laquelle la ville de Sainte-Julie
fait plusieurs allégations concernant le traitement dont elle a
été l'objet de la part de la Régie. Elle demande que
soient corrigées bien des situations passées et elle
établit un lien entre le projet de loi 210 que nous sommes
appelés à examiner et ses récriminations. Elle va
même jusqu'à dire que le projet de loi aurait pour objet de
valider, en partie, des factures qui lui auraient été
adressées illégalement et qui auraient traduit une tarification
abusive dans son cas, laquelle serait contraire à la lettre et à
l'esprit de la loi, laquelle, en matière d'entente intermunicipale,
prescrit que les services ainsi créés ne doivent pas contribuer
à l'enrichissement indu d'une municipalité par rapport à
l'autre. Alors là, il y a des questions. Je pensais que ça avait
tout été nettoyé, ça, parce qu'on a eu des
discussions avec vous autres, et là j'ai été saisi de
cette procédure-là hier au cours de la journée. Je pense
bien que la première chose qu'on doit faire, c'est de nettoyer ça
comme il faut. (12 h 20)
Et une deuxième question que j'aurai à vous soumettre
porte sur ceci. Il y a deux modes de tarification qui sont prévus dans
le projet de loi: un selon la mesure maximale de consommation qui est garantie
à une municipalité pendant l'année et, l'autre, la mesure
réelle.
Alors, des choses que j'ai entendues je vous le dis franchement,
parce que le Parlement, c'est l'endroit où l'on met les choses sur la
table avant de statuer on m'a dit qu'on serait allé
jusqu'à agir à peu près comme ceci. Vous allez me dire,
vous autres... Moi, j'ai des choses que j'ai entendues et je vous les
communique. On me dit que certaines municipalités auraient
été facturées suivant le montant maximum de leur
consommation prévue dans leur participation à l'entente, mais
que, dans le cas de ces municipalités-là, leur montant maximum
aurait été inférieur à la consommation
réelle, tandis que, dans le cas des municipalités qui
n'étaient pas membres de la Régie, là, on aurait
fixé le montant maximum à un niveau plus élevé et
la consommation réelle aurait été plus basse; ça
aurait été l'inverse. Je comprends la démarche de la ville
de Sainte-Julie, si c'est ça qui est effectivement arrivé. Vous
allez m'expli-quer ça. S'il est arrivé qu'on a
procédé comme ça, il faudrait qu'on en prenne acte. On
verra ce qu'on va faire avec ça. Je veux que ça soit bien clair,
ça, qu'on n'est pas ici pour entériner des choses dont on
n'aurait pas été clairement, complètement informés
avant. C'est
ça qu'on va vous demander, de faire la lumière
complète sur les politiques de tarification pratiquées
jusqu'à ce jour par la Régie, sur les intentions de la
Régie, évidemment, à compter de maintenant.
Ces réserves étant faites, nous avons consenti à ce
que le projet de loi soit soumis à la commission parlementaire des
achats et des équipements parce que nous avons, naturellement, une
prédisposition à en favoriser l'adoption. Autrement, nous aurions
prévenu les requérants plus tôt, leur évitant un
voyage inutile à Québec.
Alors, si vous pouvez nous fournir des explications satisfaisantes sur
ces points-là, qui sont encore source de questionnements dans mon
esprit, nous maintiendrons l'esprit favorable qui nous animait, et je voudrais
que ces choses-là soient clarifiées à la satisfaction de
tout le monde.
Le Président (M. Garon): Est-ce qu'il y a d'autres membres
de la commission qui ont des déclarations d'ouverture à
faire?
M. le député de Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: Je veux souhaiter la bienvenue aux
représentants de la Régie intermunicipale. Effectivement,
lorsqu'on a des projets de loi privés, il y a toujours certains points
à éclaircir. Ça nous permet de le faire lors de
l'étude du projet. Le ministre, et ça, c'est très rare,
nous dit que sa recherche n'était pas aussi complète qu'il aurait
voulu, puisqu'il y a une cause pendante ou je ne sais pas...
«C'est-u» une cause qui est déposée en Cour ou...
M. Ryan: C'est tout récent, ça n'invalide pas la
qualité de la recherche, c'est une procédure qui a
été instituée hier.
M. Dufour: Bon! Mais elle est en cour, là, au moment
où on se parle.
M. Ryan: Oui, d'après.... Là, je veux m'en assurer,
je ne sais pas si ça a été... Oui? Très bien.
M. Dufour: Ça va nous permettre au moins d'éclaicir
ce sujet-là d'une façon un peu plus grande. Normalement, je
m'attends aussi qu'on nous fasse un peu l'historique de la Régie comme
telle. D'où ça a origine et qu'est-ce que ça fait? Parce
que je sais aussi que ce projet de loi est en pan depuis plusieurs
années. Il semblerait qu'il y a eu des démarches, depuis quelques
années, avant d'aboutir ici, aujourd'hui. J'espère bien que nos
travaux pourront donner une réponse positive à leur demande.
Le Président (M. Garon): Est-ce qu'il y a d'autres membres
de la commission qui veulent faire des déclarations d'ouverture? Comme
il n'y a pas d'autre membre, je vais demander aux requérants de se
présenter et de présenter leur projet et leur point de vue
concernant leur projet de loi. Maintenant, il va y avoir une discussion,
ensuite, avec les membres de la commission concernant le projet de loi.
Avant que nous passions aux intervenants, je voudrais tout simplement...
Je ne sais pas si vous êtes familier avec la procédure devant la
commission. Vous présentez votre point de vue. Les membres de la
commission peuvent poser des questions et, ensuite, on va demander aux
intervenants de venir, de présenter leur point de vue également.
Ensuite, quand on aura déblayé, on commence l'étude du
projet de loi, article par article, quand les députés sont
d'accord pour commencer l'étude du projet de loi.
Alors, M. Brouard, je pense. M. Brouard.
Exposé des requérants
M. Brouard (Roger): Si vous permettez, M. le Président, je
vais laisser la parole à Me Poupart. Je pense qu'il est au courant du
dossier plus que moi, parce que, moi, d'abord, c'est ma première
présentation, ici, en commission et, de plus, à l'AIBR, bien, je
suis un nouveau aussi. Alors, j'aimerais mieux... Me Poupart est en mesure de
vous parler du dossier de a à z. Me Poupart, je vous cède la
parole.
Le Président (M. Garon): Voulez-vous présenter
votre délégation au complet, M. Brouard?
M. Brouard: Oui.
Le Président (M. Garon): Vous êtes le
président de...
M. Brouard: Oui. Maire de Saint-Mathieu-de-Beloeil.
M. Ryan: Le maire de Saint-Mathieu-de-Beloeil. M. Brouard:
Oui, monsieur.
Le Président (M. Garon): Et si vous voulez
présenter les autres parce que c'est enregistré pour les...
M. Brouard: Alors, Me Poupart, Armand Poupart que vous connaissez
tous, procureur, et M. Bélanger, directeur général de
l'AIBR.
Le Président (M. Garon): Me Poupart.
M. Poupart (Armand): M. le Président, je vous remercie. Il
y a deux points que, préliminairement, on a soulevés. M. le
ministre a parlé d'une action qui a été prise hier et puis
M. le critique de l'Opposition en matière municipale a parlé de
l'historique de la RIABR.
Je voudrais tout d'abord parler de ces deux points-
là, en commençant par l'historique. La Régie
intermunicipale d'aqueduc du Bas-Richelieu dont le nom, en raccourci, est
Régie de l'AIBR, est en opération depuis 1970. À ce
moment-là, il n'y avait pas de loi concernant les régies. Les
régies n'étaient pas en vigueur encore dans la province de
Québec, c'était une entente intermunicipale créée
par règlements là, je vous ramène loin en
arrière des municipalités qui faisaient une requête
conjointe et une espèce d'acte d'accord conjoint et là elles
décidaient de faire des travaux en commun, c'est-à-dire des
travaux qu'elles-mêmes ne pouvaient pas faire seules. Il fallait qu'elles
soient plusieurs pour les faire, soit pour le financement ou soit pour la
direction de ces travaux-là.
Alors, cette Régie-là a été la
première... Disons que ça a été un projet-pilote au
début. Quand la loi sur les régies est entrée en vigueur,
elle s'est conformée à la loi, elle s'est transformée en
une régie. Ça s'appelait au début le Comité
d'aqueduc intermunicipal du Bas-Richelieu qui s'est transformé en la
Régie d'acqueduc intermunicipale du Bas-Richelieu et les articles de la
loi se sont appliqués à cet organisme qui était
déjà vivant, viable et qui progressait.
Maintenant, cette Régie est située dans la vallée
du Richelieu vous connaissez sûrement la vallée du
Richelieu et elle comprend les municipalités de
Saint-Denis-sur-Richelieu c'est là qu'est le siège social
de la Régie Saint-Charles, les deux municipalités de
Saint-Charles, la municipalité de Saint-Mathieu-de-Beloeil, les
municipalités de Saint-Antoine qui étaient deux
municipalités et qui, finalement, se sont fusionnées, qui sont
situées en face, et la municipalité de Saint-Marc.
Alors, ce sont les municipalités qui se sont regroupées et
qui ont fondé cette Régie. Donc, ce sont des
municipalités, disons, qui sont propriétaires du réseau,
qui ont adopté des règlements, qui ont obéré leur
pouvoir d'emprunt pour la collectivité, pour cette
collectivité-là. Ce sont les municipalités membres de la
Régie.
Puis, par la suite de l'opération de cette Régie, il y a
des municipalités environnantes ou des municipalités satellites
qui n'avaient pas d'eau qui ont décidé de faire des demandes
à cette Régie-là pour avoir le service d'eau potable. La
Régie a essayé de les accommoder le plus possible et,
effectivement, elle a pris comme clientes plusieurs de ces
municipalités-là, 7, ou 8, ou 10, et aussi, elle a fourni de
l'eau à une autre régie qui s'appelle la Régie de l'ARC,
aqueduc Richelieu-Centre, qui, elle-même, comporte 8 autres
municipalités.
Là, géographiquement, vous avez, au centre, la
municipalité de Saint-Denis où est l'usine qui pompe l'eau du
Richelieu et qui la distribue dans toutes ces municipalités que je viens
de vous nommer. Maintenant, c'est sûr qu'il y a un traitement
différent entre les municipalités membres et les
municipalités clientes de la Régie. Les municipalités
membres de la Régie, qui sont les municipalités
décisionnelles, qui sont les municipalités qui siègent au
conseil d'administration, ont adopté des contrats et ont fait des
contrats avec les municipali- tés clientes ou les municipalités
requérantes qui voulaient avoir de l'eau potable. (12 h 30)
Alors là, vous avez l'historique, et ceci se continue, et ceci
fonctionne. Maintenant, pour compléter l'historique, il y a un
problème grave actuellement, qui touche à cette
Régie-là. C'est que son réseau subit, depuis
déjà quelques années, des détériorations
majeures parce que les tuyaux subissent la corrosion du sol, et il y a une
cause pendante devant les tribunaux pour réclamer de qui de droit ce
problème-là. Je pense qu'il y a des gens qui sont poursuivis pour
un montant considérable pour cette réclamation. Là, vous
avez l'historique où on est rendu aujourd'hui.
Maintenant, pour ce qui est de l'action que M. le ministre a fait
distribuer, cette action-là origine d'une ville qui s'appelle la ville
de Sainte-Julie, et la ville de Sainte-Julie est une municipalité
cliente de la Régie. Comme je vous le disais tout à l'heure, j'ai
fait la distinction entre les deux genres de municipalité. La ville de
Sainte-Julie j'étais là hier, justement a un petit
contentieux avec la Régie de l'AIBR pour le prix de l'eau, et ce
contentieux-là est en négociations. M. Bélanger qui est
ici, qui est le directeur général, a rencontré les
autorités de la ville de Sainte-Julie et des négociations ont
été commencées et discutées. Moi, on m'a même
demandé d'agir comme médiateur. Bien, là, j'ai
accepté. J'ai dit: En autant qu'il n'y aura pas de problèmes
légaux qui aboutiront devant le tribunal, je suis prêt à
agir comme médiateur pour rapprocher les parties, parce qu'un cas comme
ça, ce n'est pas un cas pour aller à la cour. Tout le monde sait
ça. Des services fournis par une municipalité à une autre,
ce n'est pas en allant à la cour qu'on va recevoir le meilleur
traitement et la meilleure solution au problème.
La ville de Sainte-Julie, nécessairement, quand elle a vu la
version modifiée du projet de loi à l'article 2, s'est dit: Bien,
est-ce que ça va changer les règles du jeu? Moi, la ville de
Saint-Julie, je suis en négociations avec l'AIBR et là vous
arrivez avec un projet de loi. J'ai dit: Je ne le sais pas. C'est possible que
ça les change; c'est possible que ça ne les change pas, mais,
pour votre protection, vous êtes mieux de voir à vos
intérêts. Alors, nécessairement, elle a pris, à ce
que je vois, là, une action qui a été signifiée
hier à la Régie. M. Bélanger l'a reçue. C'est
exact, M. Bélanger? Cette action-là, à ce qu'on me dit,
c'est une action pour préserver. D'ailleurs, c'est allégué
à un paragraphe. C'est une action prise dans un but conservatoire et
ça n'aura pas pour objet d'empêcher que les négociations se
continuent.
Alors, voyant ça, moi, ce que j'ai suggéré... C'est
la seule municipalité, disons, qui a des griefs sérieux contre la
Régie, parce qu'il n'y a pas d'autre action en cour, il n'y a pas
d'autre procédure pendante contre la Régie pour des questions de
problème de fixation du prix de l'eau. Toutes les autres
municipalités vous me corrigerez, M. le directeur
général ont payé leur prix
de l'eau à date. Toutes les municipalités clientes ont
payé. C'est exact, ça?
M. Bélanger (Pierre): Oui, oui, c'est exact.
M. Poupart: Sauf Sainte-Julie qui avait un contentieux qui
n'était pas encore réglé, qui doit toujours se
régler. D'ailleurs, Sainte-Julie fournit aussi de l'eau à la
Régie de l'AIBR. Elles ont besoin toutes les deux l'une de l'autre. En
certaines périodes, l'AIBR va fournir de l'eau à Sainte-Julie
c'est pour son golf, principalement et en d'autres
périodes c'est Sainte-Julie qui, elle, alimentée par Varennes, va
fournir de l'eau aussi à son fournisseur. Alors, c'est l'histoire du
fournisseur fourni. Ça crée certains problèmes,
nécessairement. Ce n'est pas tous les jours qu'on voit ça, un
fournisseur fourni. Alors, on a le cas actuellement. Tout le monde est de bonne
foi là-dedans. Tout le monde cherche à s'entendre, mais il y a un
petit contentieux quant au prix de l'eau, quant au quantum de l'eau, parce que
la ville de Sainte-Julie prétend que l'eau qu'elle paie à
Sainte-Julie lui coûte plus cher que l'eau qu'elle-même fournit
à Sainte-Julie. Alors, c'est un petit contentieux. Il n'y a personne qui
se chicane à date.
C'est des factures qui ont déjà été
envoyées de l'une à l'autre. Je pense que ça fait quatre
ans ou cinq ans que ça dure, et il n'y a pas eu d'action de prise. Mais,
devant 1'eminence du projet de loi qui a pour effet peut-être de toucher
au droit de l'une et de l'autre, M. Bélanger, président de la
Régie, n'est pas à l'aise de continuer à négocier
après qu'il y ait eu un projet de loi qui va peut-être affecter
les droits de Sainte-Julie. Et Sainte-Julie n'est pas dans une position pour
négocier si les règles du jeu sont changées. Alors, c'est
pour ça qu'on va vous demander, au troisième article, d'exclure
du projet de loi la ville de Sainte-Julie. C'est pour ça qu'elle n'est
pas ici et qu'elle ne s'objecte pas. J'ai parlé, hier, j'ai même
rencontré l'avocat de Sainte-Julie, Me Boisvert, et ça a
été entendu. On m'a demandé de vous faire ces
représentations que je vous fais. Alors, je ne suis pas venu ici pour
vous conter des histoires. Je suis venu ici pour dire qu'il y a un contentieux
et que ce contentieux-là, les parties aiment mieux l'exclure de cet
article 3 qui pourrait les affecter. C'est une demande mutuelle des deux
parties, une demande conjointe des deux parties, M. le ministre.
Maintenant, l'action allègue toutes sortes de choses, c'est
sûr. C'est une action en justice et je ne pense pas que ça va se
rendre jusqu'à la limite. Je pense que la négociation va aboutir,
mais c'est une action pour fins de protection des droits des deux parties. Je
pense que j'ai mis ça assez clair. Est-ce que vous avez d'autres
questions à me poser là-dessus?
M. Ryan: Juste pour clarifier. C'est parce que là,
d'après ce que je comprends c'est juste pour mon information
M. Poupart serait conseiller pour la Régie, l'AIBR...
M. Poupart: Oui.
M. Ryan: ...et conseiller en même temps pour la ville de
Sainte-Julie. Est-ce que je comprends bien?
M. Poupart: Oui, et médiateur à part cela pour le
petit problème qui existe entre les deux.
M. Ryan: Oui.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Poupart: Bien, à date... Si vous me permettez, M. le
Président, à date, je calcule que je n'ai pas de conflit
d'intérêts. C'est mon opinion. Ça fait plusieurs
années que je suis dans le métier. C'est deux
municipalités...
M. Ryan: On sait ça.
M. Poupart: Vous avez le droit d'avoir la vôtre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Poupart: J'essaie de faire un rapprochement. Si,
nécessairement, ça va en cour... Comme vous voyez, c'est Me
Boisvert qui les représente, ce n'est pas moi qui ai
préparé ou rédigé cette action-là. Mais, si
ça va en cour, si ça continue, nécessairement, je ne
représenterai pas l'AIBR en défense non plus. Alors, ne vous
imaginez pas que je vais être des deux côtés. Je ne serai ni
d'un côté, M. le ministre, ni de l'autre, mais je tenterai de
rapprocher les parties parce que c'est dans leur intérêt
commun.
Et il y a une question additionnelle que j'ai oublié de vous dire
quand j'ai fait l'historique, c'est qu'il y a une partie de tuyau qui
appartient à la Régie et que la ville de Sainte-Julie tst
intéressée à acheter lors de la prochaine entente. Alors,
ça fait encore partie des négociations, et il n'y a rien qui peut
opposer ces gens-là actuellement, ils sont trop impliqués l'un
envers l'autre pour se chicaner. Et, s'il y a une action vous pourrez
leur demander, ils vous le diront, d'ailleurs, ils m'ont demandé
d'être leur porte-parole c'est uniquement pour éviter, s'il
y avait un problème, que le bill privé affecte ces
négociations-là.
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Garon): M. le ministre. Avez-vous fini
vos explications?
M. Poupart: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Garon): Vous n'avez pas expliqué
beaucoup le projet de loi comme tel, par exemple.
M. Poupart: Non. Ça, je ne suis pas rendu à
vous expliquer ça.
M. Ryan: On va y venir un petit peu plus tard,
peut-être...
M. Poupart: C'étaient les deux questions
préliminaires. C'était la question de M. le ministre...
M. Ryan: On est encore dans l'entrée en
matière.
M. Poupart: ...et celle de M. Dufour que j'ai voulu
éclairer. C'est les deux points que vous avez soulevés de prime
abord. Maintenant, si vous voulez que je procède à expliquer le
projet...
M. Ryan: Si vous voulez attendre un petit peu parce que,
là, on interrogeait...
M. Poupart: ...je vais l'expliquer. M. Bélanger va m'aider
au niveau des chiffres parce que les chiffres, ce n'est pas mon fort.
M. Dufour: Juste les factures.
M. Ryan: M. Poupart a fait la présentation et, là,
nous étions à réagir.
Le Président (M. Garon): C'est parce qu'il n'y a pas eu de
présentation de son projet de loi. Il a répondu aux questions
d'ouverture. Il n'y a pas eu de présentation du projet de loi. Moi,
ça ne me fait rien si vous voulez procéder comme ça. On va
régler cette affaire-là et passer à la présentation
du projet de loi.
M. Ryan: Peut-être qu'on est aussi bien de clarifier
certaines questions de fait pour commencer et, après ça,
ça va faciliter les choses. Mais c'est vous qui êtes le
maître de nos travaux, M. le Président, Vous nous connaissez, nous
sommes d'une docilité...
Le Président (M. Garon): Moi, ça ne me fait rien.
C'est une... Il n'y a pas de...
M. Ryan: Non. Je pense qu'en y allant... Le Président
(M. Garon): Ça ne me fait rien. M. Ryan: O.K.
M. Dufour: Je pense qu'on peut essayer de trouver quelques
explications sur ce qui a été dit et, au moment où on
entreprendra le projet de loi, il pourra expliquer.
Le Président (M. Garon): Non, mais c'est parce qu'il faut
présenter le projet de loi, le fond du projet de loi.
M. Dufour: Oui, mais là...
Le Président (M. Garon): C'est parce que tantôt vous
allez avoir... Il y a un intervenant.
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Garon): II va parler de son intervention
et on n'aura pas parlé du... On n'aura pas eu le temps...
Une voix: Qui est intervenant?
M. Poupart: II n'y en a pas d'intervenant.
M. Dufour: II n'y en a pas d'intervenant.
M. Poupart: Je ne sais pas si vous êtes bien
informé, M. le Président, je ne veux pas interrompre, mais je
n'en vois pas, d'intervenant.
M. Dufour: II était supposé en avoir un, mais il
n'y en a pas.
Mme Dupuis: II n'y en a pas.
Le Président (M. Garon): Ah! il n'est pas là. La
municipalité de Saint-Amable et Me Cantin?
M. Dufour: Non. Il ne semble pas. M. Poupart: Non, non.
Oui?
Le Président (M. Garon): Oui, oui, il y a un
intervenant.
M. Dufour: Ah bien, il n'est pas prêt. On n'est pas
prêt à l'entendre.
M. Poupart: Je ne savais pas ça.
Le Président (M. Garon): C'est pour ça que je pense
qu'il y a cette question-là, mais il y a aussi le fait de
présenter votre projet de loi, parce que, tantôt, quand on va
passer la parole à l'intervenant, lui, il va présenter son
intervention par rapport au fond du projet de loi. Je ne sais pas si c'est le
même problème, je n'ai aucune idée de ce qu'il va dire,
moi, là.
M. Ryan: Mais il me semble qu'il l'a présenté
tantôt quand il a dit l'origine de la Régie et la raison pour
laquelle il était ici. Il me semble qu'il l'a présenté, M.
le Président.
Le Président (M. Garon): Le fond?
M. Ryan: Et là, nous autres, nous nous étions
engagés ensuite dans l'explication.
Le Président (M. Garon): Si vous êtes satisfait
de...
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Garon): ...la présentation du
projet de loi, moi...
M. Ryan: M. Poupart, c'est ce que vous avez dit tantôt.
Vous avez expliqué pourquoi vous étiez ici.
M. Poupart: Je ne suis pas rentré dans les
détails...
M. Ryan: Non, non, mais on va revenir à l'article par
article.
M. Poupart: ...mais j'ai dit qu'on demandait une façon
spéciale de faire le calcul pour régler ce
problème-là et le clarifier.
M. Ryan: C'est ça.
Le Président (M. Garon): M. le ministre. (12 h 40)
M. Ryan: D'abord, juste une petite remarque préliminaire.
Vous avez parlé des difficultés du réseau. On en a
déjà discuté à maintes reprises avec Mme la
députée, avec M. Brouard et ses collègues de la direction
de la Régie, M. Bélanger était là également,
M. Poupart. Ça, ce problème-là reste sur la table. Nous en
avons discuté. Il y a une couple de semaines que nous nous sommes vus
à Québec, là. J'espère qu'il y a eu des suites de
votre côté, que vous avez continué de
réfléchir à ça, mais nous sommes toujours
disposés à vous parler làndessus dans les limites dont
j'ai déjà fait part. Je comprends la grande difficulté qui
se présente de ce côté-là. Et je souligne
également la présence de la députée de
Verchères. J'avais, tantôt, omis de le faire, je le fais avec
plaisir.
La deuxième question que j'avais adressée n'a pas
reçu de réponse. C'est votre mode de tarification que vous avez
suivi jusqu'à maintenant. Comme M. Poupart a dit que les chiffres
n'étaient pas sa spécialité, peut-être que M.
Bélanger pourrait nous fournir des explications là-dessus.
Comment avez-vous tarifé jusqu'à maintenant? Qu'est-ce que vous
voulez changer avec ce projet de loi là ou confirmer?
M. Bélanger (Pierre): Moi, enfin, c'est pour confirmer
que, depuis que l'AIBR est devenue une régie en 1992, ce qui veut dire
qu'à partir de l'année fiscale 1983 et jusqu'à ce jour, on
a toujours procédé au même principe de facturation pour
toutes les municipalités clientes quelles qu'elles soient. Autrement
dit, on n'a pas eu de favoritisme, ça a toujours été le
même principe pour tout le monde et c'est le suivant. Quand on parje des
coûts naturellement, c'est là qu'on peut bien comprendre
les mots de filtration, autrement dit, et les coûts d'entretien,
d'opération pour filtrer l'eau et l'entretien pour réparer les
tuyaux, vous connaissez notre grand problème de corrosion; en gros,
c'est une grosse partie du problème qui nous amenait à ce mode de
tarification. Toutes les ententes que nous avons prises avec les
municipalités clientes sont sur cette même base là.
Autrement dit, le coût de fabrication de l'eau, c'est bien évident
que c'est selon les coûts réels. Si les moteurs ne marchent pas,
rien ne fonctionne dans l'usine. On y va au prorata de la consommation, mais on
ajoute, en deuxième partie, pour l'entretien.
Pour l'entretien, toutes les municipalités clientes qui
achètent de l'eau, c'est sur leur débit réservé. On
leur a dit: Vous avez un débit réservé de 4 %; vous payez
4 % de ce que ça coûte pour réparer des tuyaux. Ça a
toujours été le même mode de tarification, et c'est des
cédules que j'ai envoyées d'ailleurs ici au contentieux et les
deux colonnes nous expliquent très bien. C'est bien évident que,
si nous appliquions la loi comme elle était, nous aurions un manque
à gagner qui pourrait varier de 40 000 $ à 50 000 $ par
année à cause de cette méthode de facturation là.
C'est pour ça que, dans une colonne, on voit qu'en appliquant les
ententes que nous avons adoptées, les municipalités membres
paient moins cher évidemment parce qu'elles n'ont plus à payer ce
que nous calculons, les municipalités membres de l'AIBR, indûment,
l'entretien de tuyauterie que nous devons maintenir en opération pour
desservir d'autres municipalités clientes. ça inclut
également, il faut le dire, les stations de pompage, parce qu'il y a des
stations pour repomper l'eau à différentes places sur tout le
réseau. nous en avons maintenant cinq. quand toutes ces
stations-là sont en opération, nous, on veut s'assurer que tout
le monde paie à part égale l'entretien de cette
station-là. ce qui arrive, le problème dans ça, c'est que,
si on avait une usine de filtration qui fonctionnait à 100 %, tout le
monde consommerait à 100 %, il n'y en aurait pas de problème. ou,
si on avait un réseau qui ne fuyait pas, il n'y en aurait pas de
problème. mais, comme ce n'est pas le cas et qu'on ne voit pas le jour
où tout va être réparé, on dit: d'ici là, il
faut trouver une solution. et, nous, le problème, on le vit.
Juste pour vous donner une petite idée, on parle de tuyaux
corrodés. Le réseau a été construit en 1970, 1971,
1972 et les années qui ont suivies, mais, dès 1979, il y a eu des
problèmes de corrosion et c'est allé assez vite. Les
problèmes ont vite dégénéré d'une
année à l'autre, puis là on est rendu à au-dessus
de 600 fuites par année. Même quand on a commencé à
devenir une régie en 1982, on était conscient du problème,
on a mis tout les usagers au compteur pour diminuer la consommation d'eau,
parce que, imaginez, les fuites font en sorte qu'il n'y a plus de pression dans
le réseau si tous les clients en consomment. On ne peut plus donner le
service et l'usine de filtration devient au maximum. Alors, par cette
étape-là, entre autres, on a accepté
d'être en régie et d'appliquer les ententes.
À l'époque, il y avait un conseiller je vais vous le
nommer comme ça du ministère ici, des Affaires
municipales, qui nous a aidés à faire la transition en
régie, et c'est un modèle qu'il nous avait suggéré.
Nous, les membres de la Régie, on a accepté ça, on a dit:
Ça semble équitable. Et on a accepté tout le temps ce mode
d'entente là depuis le début.
Une voix: Comment il s'appelle?
M. Bélanger (Pierre): Le fonctionnaire? M. Gagnon. Jean
Gagnon.
M. Ryan: Ha, ha, ha! On ne savait pas que vous aviez joué
ce rôle-là. Ce n'est pas celui-là.
M. Dufour: II faut faire attention.
M. Ryan: Non, Me Gagnon n'avait... Juste une question pour
être bien sûr qu'on se comprend. Vous avez dit que le mode de
tarification s'établit comme suit, depuis le début: pour le
fonctionnement proprement dit, les coûts d'exploitation, c'est suivant la
consommation réelle.
M. Bélanger (Pierre): Exact.
M. Ryan: Deuxièmement, pour les coûts d'entretien,
c'est suivant la consommation maximum.
M. Bélanger (Pierre): C'est ça.
M. Ryan: C'est ce qui entraînerait des différences.
Maintenant, je regarde les chiffres dont vous parliez tantôt et que vous
nous avez communiqués. Je remarque que, pour les municipalités
membres, en général, par rapport à ce qu'elles auraient
dû payer si on avait suivi l'article 575 du Code municipal et ce qu'elles
ont été appelées à payer, il y a un léger
surplus en leur faveur. La méthode que vous avez suivie les favorise
légèrement. Ce ne sont pas des montants astronomiques. Pour
l'année 1992, par exemple... On pourra passer ces chiffres-là
à M. le député de Jonquière, je pense qu'il ne les
a pas. On va vous les passer volontiers. Auriez-vous objection à les lui
transmettre, M. Bélanger? Vous en avez une copie? Vous avez
l'année 1993, également. Les chiffres...
Le Président (M. Garon): II serait peut-être bon
d'en avoir une copie pour tous les membres de la commission.
M. Ryan: Absolument. Aucun problème pour nous. Regardez,
si vous voulez prendre celle-ci. Moi, j'en ai quasiment besoin pour parler. On
va distribuer des tableaux et on va se comprendre. Est-ce qu'ils ont
été distribués? Ah! madame est en train de les faire?
O.K. Voulez-vous que nous continuions pendant ce temps-là ou que
nous attendions, M. le Président?
Le Président (M. Garon): MM. les
députés.
Une voix: Non, non. M. le ministre pourrait continuer...
Le Président (M. Garon): Oui, et les chiffres vont
arriver.
M. Ryan: Vous allez avoir les chiffres tantôt. Je suis
intéressé à voir le jugement de mes collègues
là-dessus. C'est pour ça que je m'enquiers de ça. Je
remarque, d'après les chiffres, qu'il y a un cas particulier où
il y a un écart spécialement prononcé, c'est le cas de
Sainte-Julie, évidemment. Parce que, suivant la méthode retenue
par la Régie, sa cotisation s'établirait on va prendre
l'année 1993, qui est la plus brûlante
d'actualitéà 59 000 $ et, si elle devait payer en vertu de
l'article 575 du Code municipal, sa cotisation serait de 8769 $. Et, pour
l'année 1992, elle a été appelée à payer 71
978 $, alors que, suivant l'article 575, elle aurait dû payer 35 852
$.
Il y a deux autres cas d'écarts négatifs, mais on y
reviendra tantôt. Je reviens au cas de Sainte-Julie. J'ai cru comprendre
qu'il y a peut-être une partie de l'écart qui s'expliquerait par
le fait que Sainte-Julie vend également de l'eau à la
Régie et que la facturation de ces ventes-là, le montant qu'elle
est appelée à toucher pour ces ventes-là serait
peut-être objet de contestation. Peut-être que de la
médiation que tente Me Poupart pourraient résulter des chiffres
différents ici, parce qu'à première vue l'écart
nous semble prononcé. Et on se dit: Coudon, est-ce qu'ils se sont faits
organiser dans cette Régie-là, eux autres là? Est-ce que
ça explique qu'ils soient mécontents? Est-ce que vous avez
posé la question de les exclure du projet de loi? On verra ça un
petit peu plus tard quand on arrivera à l'étude article par
article. Pour le moment, je pose la question pour avoir vos explications sur le
cas de Sainte-Julie, ça va peut-être éclairer les autres,
ensuite.
M. Bélanger (Pierre): Dans le cas de Sainte-Julie, de un,
c'est le tableau prévisionnel pour l'année 1993, et les
dépenses sont quand même à la hausse pour le budget 1993,
toutes les municipalité. Ça dépend aussi du nombre de
consommation qui peut être fait par chacune des municipalités.
Mais Sainte-Julie, le problème qui crée un écart, c'est
qu'en soi ils ne consomment pas d'eau. Et là, moi, j'ai prévu
encore moins d'eau pour 1993. Ils en prennent de moins en moins.
Le problème avec les municipalités, c'est que la
Régie est à la merci des municipalités clientes parce
qu'on ne sait pas quelle consommation elles vont prendre. Si toutes les
municipalités consommaient, on n'aurait pratiquement pas besoin de
changer quoi que ce soit. On serait sûr que les revenus... Entre
autres,
Sainte-Julie a une autre source d'appoint. Je vous dirais, pour ceux qui
connaissent un peu le dossier, peut-être, du projet de loi, c'est le
même problème qui a eu lieu avec Saint-Amable.
Saint-Amable ne prenait pas d'eau avec nous autres. Saint-Amable n'est
plus sur la liste parce qu'on a mis fin à l'entente avec Saint-Amable.
Nous, on a dit à Sainte-Julie... Je vous dis ça de même,
à tout propos, avec Sainte-Julie, on est ouvert à mettre fin
à l'entente avec Sainte-Julie si eux autres n'en veulent plus, mais on
sait qu'on a en commun une conduite, comme disait Me Poupart, qui alimente le
club de golf. Donc, il faudrait faire une entente pour céder cette
conduite-là, pour voir et transférer les droits et les compteurs
pour que l'eau soit acheminée et enregistrée soit par Varennes ou
par nous autres. (12 h 50)
C'est tout ça le problème. C'est qu'il y a plusieurs
années, Sainte-Julie, c'était une urgence. Il fallait qu'ils
aient de l'eau. Et là ils en prenaient de l'eau. Réellement,
c'était un des plus gros consommateurs d'eau de toutes les
municipalités, incluant les municipalités de l'AIBR, mais, avec
les années, ils ont amélioré leur sort en eau et ils n'ont
plus ce besoin-là et commencent à songer à diminuer ou
à mettre fin à cette entente-là. Mais, naturellement, le
cas de la conduite est très important dans leur cas, parce qu'ils ne
veulent pas laisser un de leurs usagers, qui est un grand consommateur quand
même, le club de golf, sans eau.
M. Ryan: Vous allez m'expliquer comment ça se fait qu'il
se produit un écart, là. Les villes membres, si c'était
l'article 565 qui avait été appliqué, auraient payé
plus cher qu'elles ne sont appelées à payer en vertu de votre
facturation...
M. Bélanger (Pierre): Oui.
M. Ryan: ...tandis que les villes clientes, elles, ça
aurait été le contraire.
M. Bélanger (Pierre): Oui.
M. Ryan: Comment pouvez-vous m'expliquer ça?
M. Bélanger (Pierre): C'est que, autrement dit, si je vous
charge 1000 $ pour le service d'entretien incluant l'eau, là, selon ce
que vous avez réservé, et que vous en consommez réellement
seulement 500 $, dans le fond, je dois vous charger 500 $ seulement. C'est pour
ça que la colonne de droite refléterait 500 $ en moins au lieu
des 1000 $. Mais les municipalités membres, elles, ça va
coûter 500 $ de plus parce qu'elles n'auront plus ce revenu-là.
C'est ça.
M. Ryan: Maintenant, les charges d'exploitation et les charges
d'entretien, là, disons pour le dernier exercice 1992, pourriez-vous
nous dire de quel ordre c'était? Pour l'ensemble, les revenus que la
municipalité est allée chercher de chacune de ces deux
sources-là, de quelle grandeur c'était?
M. Bélanger (Pierre): O.K. J'aimerais mieux
peut-être...
M. Ryan: Les charges d'entretien doivent être assez
élevées, là, à cause de tous les trous que vous
avez là-dedans.
M. Bélanger (Pierre): Vous voulez parler de charges
d'entretien, de charges de vente d'eau totale incluant l'entretien?
M. Ryan: Oui.
M. Bélanger (Pierre): En 1992, il y en a eu pour 569 914 $
et, là-dessus, ça inclut un des plus gros consommateurs des
municipalités satellites, qui est la Régie de l'ARC, qui,
à elle seule, va chercher à peu près 300 000 $. Autrement
dit, les petites municipalités dont on parle dans notre projet de loi,
c'est à peu près 200 000 $, 269 000 $, qui est le revenu eau et
entretien.
M. Ryan: Et, sur 1 635 000 $, ça voudrait dire pour...
Étiez-vous là en 1992, M. Bélanger?
M. Bélanger (Pierre): Oui, en 1992.
M. Ryan: Alors, 1 566 000 $, il y en aurait à peu
près 500 000 $ qui aurait été de l'entretien.
M. Bélanger (Pierre): Oui. Notre service d'entretien du
réseau...
M. Ryan: Quelle est la différence entre entretien
et...
M. Bélanger (Pierre): ...au total 626 600 $.
M. Ryan: 626 600 $, ce montant-là étant
réparti au prorata des montants maximums de consommation.
M. Bélanger (Pierre): Oui, autrement dit...
M. Ryan: Et il y a la différence d'à peu
près 900 000 $ répartie au prorata de la consommation
réelle.
M. Bélanger (Pierre): Oui. M. Ryan: C'est
ça?
M. Bélanger (Pierre): C'est ça, qui est l'eau comme
telle.
M. Ryan: Évidemment, si une municipalité
comme Sainte-Julie ne consomme pas beaucoup d'eau, sa charge est plus
forte relativement que si on avait appliqué littéralement
l'article 565.
M. Bélanger (Pierre): C'est comme je dis à ces
municipalités-là: Vous ne consommeriez aucun mètre cube
d'eau par année et votre prix d'eau au mètre cube pour
Sainte-Julie serait peut-être de 26 000 $ pour le zéro
mètre cube. Les municipalités disent: Je ne comprends pas, je
n'ai rien consommé et tu me charges 26 000 $. C'est selon l'entente
d'entretien.
M. Ryan: Je vais m'enquérir, pendant l'heure du
déjeuner, de la légalité de ce mode de facturation. Je ne
l'avais pas compris intégralement. Il y a des points qui
m'échappaient. Je suis content des explications que vous me donnez,
ça me satisfait pour le moment. Je vais m'enquérir des
implications juridiques de ce mode de calcul que vous aviez institué et,
quand on va vous revenir au début de l'après-midi, je reviendrai
peut-être avec des remarques additionnelles là-dessus. C'est un
point qu'on doit clarifier comme il faut, et je suis content qu'on l'ait
identifié.
Les autres municipalités, là, les autres
municipalités clientes, elles n'ont pas fait de représentations
du genre de celles de Sainte-Julie, là. Est-ce qu'elles ont
été consultées à propos de votre projet de loi?
M. Bélanger (Pierre): Bien, je vous dirais qu'au cours des
deux dernières années, moi, personnellement, avec le
président que j'ai eu, qui change à tous les ans, j'ai
rencontré chacune de ces municipalités-là, qui se posaient
des questions concernant le projet de loi et qui se posaient des questions
pourquoi l'entente n'était pas approuvée conformément par
la loi. Ce qui fait que je les ai toutes rencontrées, on leur a tout
expliqué, comme on dit, le bien et le mode d'opération qu'on
visait, et on n'a pas eu d'opposition. On a dit: D'accord, lorsque le projet de
loi sera...
Une voix: Est-ce qu'elles ont payé?
M. Bélanger (Pierre): Elles nous payent,
régulièrement à tous les mois, les comptes d'eau.
M. Ryan: Et, à plus forte raison, les municipalités
membres n'ont pas d'objection non plus.
M. Bélanger (Pierre): Non plus.
M. Ryan: Mais, quand il est question de répartition des
coûts dans le projet de loi, là, est-ce que ça comprendrait
à la fois les coûts d'entretien et les coûts
d'exploitation?
M. Bélanger (Pierre): Oui.
M. Ryan: Ce serait tout réparti selon la même
méthode?
M. Bélanger (Pierre): Oui, parce que, selon la
dernière version du projet de loi qui est déposée, on peut
l'avoir soit...
M. Ryan: Oui, j'ai vu ça.
M. Bélanger (Pierre): ...débit
réservé ou consommation réelle.
M. Ryan: C'est un gros changement que vous avez fait et qui me
satisfait, moi, personnellement, parce que la formulation
précédente me posait de gros problèmes. Là, tout le
monde est pour ça, à part l'Opposition peut-être. On verra.
Alors, très bien. Moi, ça me satisfait pour l'instant, M. le
Président.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Comme vous parlez d'une régie avec un certain
nombre de membres et des clientes, comme elles n'avaient pas la même
façon de procéder, est-ce que, votre régie, elle est
fermée? Les clientes que vous desservez actuellement, si elles avaient
voulu faire partie de la Régie, est-ce qu'elles auraient
été acceptées?
M. Bélanger (Pierre): Je sais qu'il n'y a pas eu... Enfin,
on en a déjà parlé de même, mais les membres,
à l'AIBR, se sont dit que c'est toujours le fameux problème que
le conseil des maires dit: C'est de l'argent des années soixante-dix
qu'on va céder pour quelle valeur... Autrement dit, c'est...
M. Dufour: Autrement dit, c'est un circuit fermé,
là.
M. Bélanger (Pierre): Oui.
M. Dufour: Vous êtes en train de me convaincre de
ça. Parce que ça change un peu la...
M. Bélanger (Pierre): Je m'excuse, M. le Président,
c'est que, comme je le dis, on ne fait pas d'argent avec de l'eau, et, comme
toutes les municipalités sont appelées à se
développer, moi, comme secrétaire-trésorier, je me dis que
j'aimerais mieux ne pas en avoir, de municipalités clientes, parce qu'on
va en avoir besoin, de notre eau. On va être obligé de grossir
l'usine et, agrandir une usine de filtration, au prix que ça coûte
aujourd'hui, on n'a pas les moyens, et, par surcroît, nous, on a un
problème de corrosion. Alors, je ne vois réellement pas les
moyens qu'on va avoir d'agrandir l'usine de filtration.
M. Dufour: Vous ne voulez peut-être pas avoir des clients,
mais vous les avez. Donc, vous devez vivre
avec ça.
M. Bélanger (Pierre): C'est ça.
M. Dufour: Moi, je regarde les chiffres qui nous sont fournis.
Ça me semble assez clair que les municipalités clientes, par le
mode de taxation... Et, moi, je n'ai pas d'autre raison. C'est vrai que c'est
de l'argent de soixante-dix, mais l'argent de soixante-dix a subi aussi une
dépréciation. Elle ne s'est pas nécessairement
«appréciée» tout le temps, parce que l'argent de
soixante-dix, ça ne vaut pas l'argent de 1992, mais les
équipements de soixante-dix ne valent pas les équipements de
1992, si on les refaisait en même temps. Parce que la différence
qui existe entre une municipalité cliente et le producteur est un
barème qui, à certains endroits, défavorise le client.
Donc, à ce moment-là, les personnes ou les clientes auraient pu
être tentées de demander de faire partie de la Régie pour
être traitées sur le même pied que les autres.
Quand c'est un bien public, moi, je veux bien croire que ce que j'ai
m'appartient, mais, quand c'est un équipement public, on ne peut pas le
traiter de la même façon. Moi aussi, si je regarde
Hydro-Québec, il paraît que je suis actionnaire
d'Hydro-Québec. Je ne retire pas de parts. C'est dans ce sens-là.
Ça me cause un petit peu de difficultés. Ma question, vous me
répondez: Oui, c'est un circuit fermé. En fait, la Régie,
elle a des membres donnés. Ces membres-là en font partie, et il
n'y avait pas de possibilité de joindre la Régie, si ce n'est que
comme client.
M. Bélanger (Pierre): On n'a pas eu de demande
officielle.
M. Dufour: Non, mais de la façon dont vous me l'exprimez,
j'ai bien l'impression que, même si quelqu'un avait posé une
question, il aurait eu la réponse rapide. Il n'avait pas le choix.
Demandez donc, voir, à... Là, il faudrait que vous leur
demandiez, parce que... Est-ce qu'il y a des gens qui sont
intéressés à vouloir faire partie de la Régie?
Peut-être qu'actuellement ils vous répondraient non à cause
des circonstances spéciales. Il y a des problèmes majeurs
actuellement. Quand ça va être bien lavé ou bien
nettoyé, peut-être que vous allez pouvoir augmenter vos clients.
Quand vous me dites: Ça a été conseillé par
quelqu'un du ministère, ce quelqu'un-là, M. Jean Bergeron...
M. Bélanger (Pierre): Jean Gagnon.
M. Dufour: ...Jean Gagnon, il existe encore au
ministère?
M. Bélanger (Pierre): Non.
M. Dufour: C'était quoi, sa fonction, lui?
M. Bélanger (Pierre): II était
délégué aux relations intermunicipales, quelque chose dans
ce genre-là. Autrement dit, il essayait de concilier les
problèmes entre les municipalités pour en venir
éventuellement à une entente.
M. Dufour: Oui, mais il parlait tout de même un peu
beaucoup au nom du ministère, là. Et ce qu'il vous a donné
comme conseil, ça n'a pas origine... Ça doit avoir origine de
quelque part, là. Est-ce qu'on peut prendre pour acquis que
c'étaient des bons conseils, que c'étaient des conseils corrects?
Est-ce qu'on a gratté un petit peu ça?
M. Ryan: Vers les années 1982-1983, dans le temps d'un bon
gouvernement. (13 heures)
M. Dufour: Oui, mais, indépendamment du gouvernement, les
fonctionnaires, là, il faut qu'ils fonctionnent.
M. Ryan: C'est la responsabilité d'un ministre... M.
Dufour: Oui, aussi, mais seulement que... M. Ryan: II faudrait faire
venir l'ancien ministre.
M. Dufour: ...on relève beaucoup de petits accrocs,
même sous votre règne.
Une voix: Si peu! Si peu!
M. Dufour: On vient d'en faire une !oi, 1987, vous ne l'avez pas
vu passer. Il y a une loi qu'on vient d'adopter, vous ne l'avez pas vu passer.
C'est un peu normal.
Le Président (M. Garon): Comme nous sommes arrivés
à 13 heures...
M. Dufour: Mais ça, c'est une petite digression. Ça
ne change rien à la nature de la question.
M. Ryan: C'est parce que là, vous mettez en question un
acte d'un fonctionnaire du ministère. Dans l'autre cas, ce
n'était pas ça. Grande-Île...
Le Président (M. Garon): ...nous devons suspendre nos
travaux jusqu'à 15 heures cet après-midi.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
(Reprise à 15 h 42)
Le Président (M. Garon): Si vous n'avez pas d'objection,
on me dit qu'on pourrait entendre Me Cantin immédiatement, parce que
c'est une intervention
qui peut être faite rapidement. Apparemment, il représente
son confrère qui devait venir; sachant que vous étiez ici, il
vous a demandé de le représenter, apparemment, à ce qu'on
m'a dit.
M. Cantin: Pas tout à fait, M. le Président, c'est
Me Conrad Del isle qui représente la municipalité...
Le Président (ML Garon): Si vous n'avez pas d'objection,
on pourrait entendre l'intervenant tout de suite.
M. Cantin: M. le Président... Le Président (M.
Garon): Oui.
M. Cantin: ...c'est Me Conrad Del isle, de mon étude, qui
représente la municipalité de Saint-Roch-de-Richelieu, qui avait,
à l'origine, fait une intervention pour la municipalité, II m'a
informé qu'il s'est désisté de cette intervention
formelle, mais s'est réservé le pouvoir de faire des commentaires
au ministre des Affaires municipales, ce qu'il a fait, hier, par la
transmission d'un télécopieur à Me Michel Rompre du
contentieux. Quant à Me Delisle, ça complète ses
représentations à cet égard. Alors, je suis resté
par courtoisie pour la commission, étant donné qu'il y avait un
intervenant qui apparaissait dans ce dossier-là.
Le Président (M. Garon): II y en a deux. C'est
marqué: municipalité de Saint-Amable et la paroisse de
Saint-Roch-de-Richelieu.
M. Cantin: Je dois vous dire qu'en ce qui concerne Saint-Amable,
Saint-Amable, en fait, n'achète plus son eau de la Régie et n'a
donc plus d'intérêt à intervenir dans ce projet de loi.
Le Président (M. Garon): Ça marche. Est-ce qu'il y
a des questions, M. le ministre?
M. Ryan: Non. Je voudrais simplement dire que j'ai pris
connaissance des observations que nous a fait tenir Me Delisle, que j'ai
trouvé vous pourrez lui dire ça de ma part fort
pertinentes et utiles dans le contexte.
M. Cantin: Alors, je lui ferai part de vos commentaires, M. le
ministre. Merci beaucoup.
M. Ryan: Merci.
Le Président (M. Garon): Attendez un peu! M. le
député de Jonquière, vous avez une question à poser
à l'intervenant?
M. Dufour: Je voulais savoir quel était le motif de la
demande de présentation. Je ne vois pas rien de spécifique ni de
très grave. Je n'ai pas eu les commentaires, par exemple, de Me Conrad
Delisle. On va se faire confiance jusque-là, s'il n'y a pas plus de
plaintes que ça.
Le Président (M. Garon): C'est parce que l'intervenant, il
intervient ou il n'intervient pas. Si on a quelqu'un, un intervenant qui dit:
Maintenant, je n'ai pas lieu d'intervenir, j'ai fait des représentations
au ministre, qu'est-ce que vous voulez qu'on dise?
M. Dufour: Je vais vous souhaiter un bon voyage de retour! Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Garon): Merci, Me Cantin.
Nous reprenons nos travaux où nous en étions ce matin,
lors de la suspension des travaux à 13 heures. Je ne me rappelle pas qui
avait la parole. C'était le député de
Jonquière.
M. Dufour: J'étais à questionner, à savoir
si... Je pense que la réponse était à l'effet que les
membres de la Régie, c'était un groupe fermé où il
y avait des clients et des membres de la Régie, que c'était de
cette façon-là que ça fonctionnait.
Au point de vue des coûts, j'avais posé aussi la question
concernant la personne, M. Jean Gagnon, qui travaillait pour le
ministère, qui semble avoir, selon les propos que j'ai recueillis,
proposé la méthode de facturation des municipalités. Je ne
sais pas de quelle façon on pourra le contrôler, s'il l'a dit, de
quelle façon il l'a dit et si c'est vraiment ce qui a été
suivi. Il y a un certain engagement de la part du ministère, à
mon point de vue. Si les officiers, bien, c'est changé... On peut avoir
des prétentions autres, mais, moi, je pense que quelqu'un qui est dans
un dossier aussi important, qui donne des avis... Et je ne sais pas comment il
les a donnés. Est-ce qu'il les a donnés par écrit, ces
avis-là?
M. Bélanger (Pierre): C'était tout le temps
verbalement.
M. Dufour: Oh! Si c'est du verbal, c'est dur à aller
chercher.
M. Bélanger (Pierre): II a assisté aux
assemblées de la Régie en ma présence, avec Me
Poupart.
M. Dufour: Mais est-ce que vous avez des actes qui confirment que
lui vous a donné ces...
M. Bélanger (Pierre): C'est verbal.
M. Dufour: Est-ce qu'il était un intervenant durant vos
assemblées?
M. Bélanger (Pierre): Oui.
M. Dufour: Vous avez des procès-verbaux de ça?
M* Bélanger (Pierre): Oui, mais on ne fait pas mention que
lui a dit...
M. Dufour: Vous ne faites pas de mention que lui a proposé
des choses...
M. Bélanger (Pierre): Bien souvent, il suggérait au
maire des choses au conseil et puis, par la suite, il y avait des rencontres
d'étude pratique. C'étaient des explications plutôt qu'il
donnait aux assemblées.
M. Dufour: Quand est venu le temps de faire la facturation et
tout ça, est-ce que vous aviez des aviseurs légaux?
M. Bélanger (Pierre): Oui.
M. Dufour: Les aviseurs légaux vous laissaient aller dans
ce sens-là?
M. Bélanger (Pierre): Oui. Enfin, il y a Me Poupart, ici
présent, qui a assisté aux rencontres occasionnellement.
M. Dufour: Puis il vous conseillait pour dire: C'est correct?
M. Bélanger (Pierre): Mais c'était tout... En tout
cas...
M. Dufour: Non, non, mais...
M. Poupart: Si vous me donnez la parole, M. le Président,
c'est sûr que ça a tout été vérifié,
ça a tout été, disons, étudié et ça a
été nécessairement fait sous la directive de cette
personne-là qui était un homme-ressource du ministère de
l'Environnement, je pense, et qui est venu à plusieurs reprises, qui a
assisté à plusieurs, plusieurs, plusieurs assemblées, et
ses directives étaient suivies. Je pense qu'il a fait son devoir. Il l'a
interprété de cette façon-là à
l'époque; c'était du droit nouveau. Je n'ai pas de blâme
à lui jeter. Je pense que le dossier démontre que ceux qui ont
été chargés de cette façon-là ont
payé le montant qui leur était requis tant et aussi longtemps
qu'Us ont pris de l'eau. C'est au moment où ils ont arrêté
de prendre de l'eau, qu'ils avaient un débit réservé et
qu'ils ne prenaient pas d'eau, à ce moment-là, bien, c'est
là que ça a fait ce qu'on voit aujourd'hui: une différence
notable entre le coût que ça coûte et la
non-consommation.
Mais il ne faut pas oublier une chose, c'est que la non-consommation,
c'était basé sur un débit réservé, et ils
payaient sur un débit réservé. Ce débit
réservé, vous savez ce que c'est? C'est la volonté de la
municipalité qui dit aux fournisseurs: Réservez-moi cette portion
d'eau pour l'année. C'est une demande. Alors, c'est une police
d'assurance pour cette municipalité-là ou ce client-là
d'avoir de l'eau au moment où elle en aura besoin et en quantité
qu'elle a elle-même déterminée.
Je pense que, quand on prend une police d'assurance... C'est ce qu'il
nous a expliqué, M. Gagnon. Et, au niveau financier, je ne sais pas si
je ne suis pas d'accord avec lui. Quand on prend une police d'assurance pour un
quantum de protection ou un quantum d'eau, je pense qu'on doit le payer. Mais,
après ça, quand vient le temps qu'il n'y a plus de consommation,
à ce moment-là, on se pose des questions: Est-ce qu'on n'est pas
surassurés? Comme vous le savez, dans ce dossier-là, les ententes
sont faites pour deux ans; elles se révisent à tous les deux ans.
Elles sont périmées au bout de deux ans, à moins que ce ne
soit renouvelé; ou elles se continuent à moins qu'il n'y ait eu
une demande pour qu'elles soient périmées. En tout cas, un ou
l'autre. De toute façon, elles ont une vie de deux ans. Alors, les
municipalités peuvent, à tous les deux ans, réduire leur
débit réservé, donc elles sont maîtresses de leur
facture. C'est ça que j'essaie de vous expliquer. (15 h 50)
M. Dufour: Oui, oui. Moi, je veux bien prendre vos explications.
Je veux juste dire, en fait, qu'on est coupable jusqu'à un certain
point. Moi, je ne jette pas le blâme sur vous autres, j'essaie de
chercher de quelle façon vous avez procédé. Si
c'était vrai, ce que vous nous expliquez, vous ne seriez pas ici pour
faire un projet de loi. Si c'est vrai que c'était le gros bon sens qui
primait, il y a quelque chose qui ne marche pas. Si ça avait
été légal, la façon de procéder, on ne
serait pas ici. Moi, je pense, je prétends que ce n'est pas
légal. Je demande à la Régie: Est-ce que vous avez un
conseiller juridique? Elle me dit: Oui. Vous me dites que c'est vous. Bien, je
vous pose la question: Est-ce que tout était correct? Vous me
répondez oui. Mais ce n'est pas correct, d'une façon ou de
l'autre, on est ici. Ce n'est pas une question de chercher le blâme.
Je pense que vous avez pris une mauvaise prémisse en disant: Le
type qui était là, du ministère, nous a donné ces
conseils-là. Bien, si vous avez suivi les conseils, bon... Vous pouvez
le faire, mais, moi, ce n'est pas parce que quelqu'un me dit: Tire-toi à
l'eau, que je vais m'y tirer. Je vais me demander si je sais nager,
première des choses. Bien ça, on peut se dire n'importe quoi,
mais, dans ça, pour moi, il y a quelque chose que je ne comprends pas.
J'essaie de sortir le meilleur de tout ça, moi; je n'essaie pas de
condamner qui que ce soit, j'essaie de me renseigner.
M. Ryan: Me permettriez-vous, M. le Président, juste une
précision là-dessus?
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Je voudrais ajouter, pour être complet,
qu'à diverses reprises la Régie a soumis au ministère des
projets d'entente qui n'ont pas été acceptés, juste-
ment, à cause de la non-conformité du mode de
répartition des coûts. Vous savez...
M. Dufour: C'est exact.
M. Ryan: ...à plusieurs reprises, le ministère n'a
pas voulu les approuver à cause de ça, parce que ce
n'était pas conforme à la loi. O.K.?
M. Dufour: Oui. Quand vous me dites: On a un débit
réservé, ça, je sais comment ça fonctionne.
Ça peut être aussi un maximum et un minimum; il y a des
façons. Quand vous dites «un débit
réservé», j'imagine que c'était le maximum que la
personne pouvait prendre. On voit souvent le contraire. On dit normalement:
Assure-nous d'un minimum.
Dans vos coûts pour l'eau, j'imagine que les coûts que vous
fixiez étaient basés sur le service de la dette et les
coûts de production de l'eau. C'est ça?
M. Bélanger (Pierre): Incluant l'entretien, oui.
M. Dufour: L'entretien, ce n'est pas sur les 4 %?
Je ne sais pas, j'ai peut-être perdu un petit bout, là.
Vous avez dit: On vend l'eau au gallon.
M. Bélanger (Pierre): Exact.
M. Dufour: Mais, quand vous fixiez votre prix de l'eau au gallon,
vous le fixiez sur le maximum, sur le débit réservé?
M. Bélanger (Pierre): Ça se sépare en deux,
autrement dit: une partie sur les coûts réels de fabrication de
l'eau et l'autre partie au pourcentage du débit réservé et
des coûts d'entretien.
M. Dufour: Et des coûts d'entretien. Puis les coûts
d'entretien, vous les fixiez comment?
M. Bélanger (Pierre): Autrement dit, c'est ce que
ça nous coûte pour entretenir tout le réseau. Autrement
dit, si ça nous coûte 500 000 $ de réparations...
M. Dufour: Est-ce que c'était sur des chiffres
réels? Voyez-vous, on peut dire: Notre bâtisse ou notre
système vaut...
M. Bélanger (Pierre): Non, non, c'est sur des coûts
réels.
M. Dufour: ...4 000 000$ et c'est 3 % de 4 000 000 $; ça
ferait 100 000 $.
M. Bélanger (Pierre): Non, c'est sur des coûts
réellement dépensés, autrement dit tous les achats de
produits...
M. Dufour: Bien, la production...
M. Bélanger (Pierre): Non, je parle pour l'entretien
seulement.
M. Dufour: L'entretien.
M. Bélanger (Pierre): Pour l'entretien. Autrement dit, on
a une équipe d'employés pour l'entretien du matériel,
uniquement pour l'entretien. Ils paient au pourcentage du débit
réservé, mais pour l'entretien.
M. Dufour: Mais les coûts de l'entretien, pour arriver
à ça, vous calculez, c'est fixé sur le nombre
d'employés que vous avez à votre service, les frais, etc.
M. Bélanger (Pierre): C'est ça, tout ce qui est
afférent à l'entretien.
M. Dufour: Parce que vous ne pouvez pas prévoir qu'il y
aura 500 ou 600 fuites d'eau dans un an.
M. Bélanger (Pierre): Enfin, notre étude
d'ingénierie nous démontre qu'il y a une forme de progression
arythmétique. Ça augmente pratiquement à pas loin de 100
fuites par année. On parlait de 600 fuites la dernière fois, la
dernière année; ça ne va pas en baissant. Des fois,
ça se stabilise, là, ça reste à 600, mais ça
ne fait qu'augmenter.
Mme Bélanger: Mais vous calculez par les pratiques
d'abord, ensuite de ça un pourcentage de bris, quoi?
Mme Dupuis: Non, c'est que les tuyaux sont en
décomposition.
M. Ryan: II y a du personnel qui est engagé à
l'année pour ça.
M. Dufour: Ça, c'est un autre dossier.
Mme Dupuis: Alors, plus les tuyaux se décomposent
moi, je les appelle les tuyaux biodégradables bien, plus on a de
fuites, plus on a des problèmes. Ça fait que ce n'est pas des
bris au niveau d'une installation, un joint qui lâche, là, c'est
les tuyaux qui percent.
M. Bélanger (Pierre): C'est un phénomène
complexe, la corrosion. Dès qu'on creuse dans le sol, on oxygène
le sol. En oxygénant le sol, bien, là où on a
réparé on répare bien souvent 20, 24 pouces de
long, des fois 30 ça va crever à côté, et
ainsi de suite. Même si j'en changeais 10 pieds, 20 pieds, ça va
crever à côté. La corrosion est dans le secteur, ça
fait que tout va se dégrader, dépendant du tuyau, je veux dire,
où ça a commencé à se dégrader.
M. Dufour: Dans le coût, pour un contribuable La, j'imagine
que , vous autres, vous livrez, l'eau a l'entrée de la
municipalité et la municipalité fait la distribution, ou bien si
vous faites aussi la distribution*?
M. Bélanger (Pierre): Pour les municipalités
clientes, on livre ça a la limite de la municipalité
M. Dufour: Vous livrez a la limite Donc, vous avez un
compteur
M. Bélanger (Pierre): C'est ça
M. Dufour: Et ce compteur-la, c'est la-dessus que vous vous basez
pour la vente
M. Bélanger (Pierre): C'est ça
M. Dufour: Et le reste, elle le fait Ça veut dire que tous
les troubles qu'il y a a l'intérieur de la municipalité, ils ne
paient pas
M. Bélanger (Pierre): C'est ça M. Dufour:
Vous ne payez pas M. Bélanger (Pierre): Non
M. Dufour: Bon Ça veut dire que vous leur chargez les
coûts sur les fuites, mais pas sur le reseau de la municipalité Et
ces fuites, elles se produisaient ou1? Dans les municipalités
propriétaires ou bien
M. Bélanger (Pierre): Chez un membre M. Dufour: A
l'intérieur1? M. Bélanger (Pierre): Oui
M. Dufour: La, il y a quelque chose Vous comprenez"? Si les
fuites étaient sur le tuyau principal et qu'on chargeait les fuites au
client, je trouverais ça pas pire, mais la on charge les fuites partout
sur le reseau aux municipalités clientes qui elles, n'ont pas d'affaire
dans la municipalité voisine
M. Bélanger (Pierre): Non M. Dufour: C'est
ça'?
M. Bélanger (Pierre): J'ai peut-être mal compris
votre question
M. Dufour: Non1? Bon, je vais la repeter
M. Bélanger (Pierre): Je veux dire, dans la
municipalité cliente, sur son territoire, on ne touche a rien
M. Dufour: Bon, O K
M. Bélanger (Pierre): On livre au compteur
M. Dufour: Non, elle ne paie pas pour ça
M. Bélanger (Pierre): Mais, sur notre territoire, le
territoire des sept municipalités
M. Dufour: Oui
M. Bélanger (Pierre): membres de la Régie, on
sépare le reseau qu'on appelle local et le reseau intègre
M. Dufour: Mais les 600 fuites, les 4%
M. Bélanger (Pierre): Naturellement, quand on dit qu'il y
a 600 fuites, c'est en termes de problèmes de corrosion qu'on parle de
ça Mais, quand on facture maintenant, on ne facture naturellement que
les fuites qui ont un aspect intègre, qu'on appelle
Mme. Bélanger: Les conduites maîtresses.
M. Bélanger (Pierre): Autrement dit, les conduites
maîtresses, les conduites mises en commun C'est ça qu'on charge
aux municipalités clientes comme aux municipalités membres, tous
ceux qui participent a l'utilisation de ces conduites-la Autrement dit, pour
donner un exemple, si ça crevé dans une petite rue du village, il
y a seulement le village qui paie pour ça, il n'y a pas les autres
municipalités qui paient pour ça
M. Dufour: Même si elle est propriétaire du
réseau
M. Bélanger (Pierre): C'est ça même si elle
est propriétaire du reseau
M. Dufour: O K Tout a l'heure, vous parliez de 600 fuites, c'est
difficile a
M. Bélanger (Pierre): Ça c'est pour l'ensemble,
pour donner une idee de l'ampleur
M. Dufour: Comment vous divisez ça dans votre budget, le
fuites sur le reseau et a l'interne'? Vous n'en tenez pas compte du
tout1?
M. Bélanger (Pierre): Enfin, elles ne sont pas
divisées dans le budget Quand on fait le budget, on fait le budget
d'ensemble, les coûts d'ensemble pour l'année La, il faudrait
appliquer chaque entente de chaque municipalité pour dire Cette
municipahte-la a eu tant de coût, elle a eu tant de consommation et elle
a tant de debit de reserve, y aller municipalité par municipalité
pour savoir combien ça coûte a une municipalité type,
dire: Ça coûte tant d'entretien de fuites et tant de
consommation d'eau.
M. Dufour: Mais, quand vous parlez de 600 fuites, vous en
attribuez combien au réseau principal?
M. Bélanger (Pierre): Vite de même, si vous me
demandez un chiffre...
M. Dufour: En gros. Bien non, mais il faut...
M. Bélanger (Pierre): En gros, il y en a 40 % qui seraient
au réseau principal, 60 % au réseau local.
M. Dufour: bon. il y a 40 %. donc, quand vous chargez le
débit réservé, c'est basé sur 40 %...
M. Bélanger (Pierre): Vitement, c'est à peu
près ça.
M.Dufour: ...pour l'entretien...
M. Bélanger (Pierre): C'est ça.
M. Dufour: ...et la réparation. Et ça, est-ce qu'il
y en avait beaucoup qui contestaient ça, à part de
celle-là qu'on a? Il devait y avoir des discussions à
l'interne?
M. Bélanger (Pierre): Ils sont venus en discuter, voir ce
qui en était, et ils ont eu des réponses à leur
satisfaction.
M. Dufour: Est-ce que votre coût pour la distribution d'eau
est comparable à d'autres municipalités ou à d'autres
régies?
M. Bélanger (Pierre): Je dirais qu'on est dans les plus
chers, naturellement, à cause du nombre de fuites...
M. Dufour: Vous êtes dans les plus chers.
M. Bélanger (Pierre): ...mais il y en a des plus
chers.
M. Dufour: Ça veut dire quoi ça, du 1000 gallons,
par exemple?
M. Bélanger (Pierre): Du 1000 gallons? Bien, on va dire en
mètres cubes, là. On est rendus à 0,55 $ le mètre
cube, ce qui fait 2 $ et quelques le mètre cube.
M. Dufour: C'est vrai que, moi, je ne l'ai pas, le calcul. Je
l'ai en 1000 gallons, mais, en mètres cubes, vous m'amanchez un petit
peu. Je ne sais pas comment le comparer. Je n'ai pas de
«comparable».
M. Bélanger (Pierre): Ce qui fait 2,2, je vais dire,
environ 2,40 $ du 1000 gallons.
Mme Dupuis: Est-ce qu'on ne pourrait pas avoir, par exemple, le
pourcentage des coûts de l'ensemble et combien pour les
réparations seulement? Ça donnerait un bon aperçu.
M. Dufour: II nous l'a donné. Pour les réparations,
500 000 $?
M. Bélanger (Pierre): Oui, c'est ça. M. Dufour:
II n'y a pas de problème. Mme Dupuis: Donc, en pourcentage...
M. Dufour: II a donné 567 000 $.
M. Bélanger (Pierre): C'est ça, c'est à peu
près 40 % de ça qui seraient dans l'ensemble.
Mme Dupuis: Donc, 40 % vont pour les réparations.
M. Bélanger (Pierre): C'est ça.
Mme Dupuis: Le reste, c'est pour livrer l'eau.
M. Bélanger (Pierre): Livrer l'eau, ça, c'est la
filtration.
Mme Dupuis: Est-ce que ça veut dire que les clients, si on
n'avait pas ce problème-là, paieraient 40 % moins cher leur
eau?
M. Bélanger (Pierre): Ah! bien oui. Tout le monde paierait
moins cher leur eau, les municipalités membres aussi. Il n'y aurait pas
d'entretien... Enfin, il y a toujours de l'entretien à faire, je veux
dire, mais...
M. Ryan: II y aurait moins de frais d'entretien, mais ça
ne serait pas nécessairement 40 % de moins.
Mme Dupuis: Non. Mais l'entretien normal, est-ce que vous savez
combien ça peut coûter pour un réseau normal?
M. Bélanger (Pierre): Pour un réseau normal, on
pourrait figurer quelque chose de l'ordre de 100 000 $ avec l'ensemble local et
intégré. Ça, ça figurerait l'entretien normal.
M. Dufour: Puis, là encore, ça dépend du
réseau. M. Ryan: Ça dépend de tellement de
facteurs.
M. Dufour: Ça peut geler, ça peut casser. (16
heures)
Mme Dupuis: non, mais en termes de pourcentage ? par exemple,
quand on fait un budget, on sait là ce qu'on doit octroyer pour le
logement, la nourriture des choses comme ça est-ce qu'il y a des tables
comme ça, sans que ce soit standardisé, pour dire lorsqu'on a un
réseau, pour fournir de l'eau, ça peut coûter 50 % et, pour
l'entretien, ce qui est normal dans un réseau normal, parce que le
nôtre ne l'est pas, ça va chercher quoi ?
M. Bélanger (Pierre): C'est dur à dire un chiffre
exact, mais bien souvent les ingénieurs fixaient ça à 1 %
du coût des travaux 1 % par année d'entretien
M. Dufour: Du coût des travaux Ça veut dire parce
qu'on a un mauvais réseau En termes de chif fires, ça fait
combien à peu près ? As tu une idée ?
M. Bélanger (Pierre): C'est 100 000 $ à peu
près
M. Dufour: C'est juste une usine, vous opérez juste une
usine, vous autres ?
M. Ryan: M le Président
M. Bélanger (Pierre): Oui
M. Ryan: Est-ce qu'elle est à
Saint-Charles7
M. Bélanger (Pierre): À Saint Denis
M. Ryan: Saint-Denis
M. Dufour: Elle produit combien au maximum7
M. Bélanger (Pierre): Elle a une capacité maximale
de 6 000 000 de gallons
M. Dufour: Puis vous en produisez combien7
M. Bélanger (Pierre): En hiver, on produit à peu
près 2 500 000
M. Ryan: Puis l'été7
M. Bélanger (Pierre): L'été, à peu
près 4 500 000
M. Dufour: Ah' elle n'est pas à pleine capacité
M. Bélanger (Pierre): Non On peut dire que c'est
grâce aux compteurs d'eau qui ont été installés
M. Ryan: Le total
M. Bélanger (Pierre): Je dirais qu'en 1982, quand on a
installé les compteurs d'eau à l'époque il n y
avait pas l'ARC on roulait à 4 000 000
M. Dufour Ma's quand vous parlez des comp teurs d'eau, est ce que c'est
des compteurs d'eau individuels à tout le monde ?
M. Bélanger (Pierre) Oui, oui, dans toutes les résidences,
commerces
M Dufour. Tous les résidents ?
M. Bélanger (Pierre): Tous les preneurs d'eau, oui
Ça a fait chuter de moitié
M. Dufour Est ce que c est obligatoire même pour les muni
îoalituà qui sont clientes7
M Bélangei (Pierre)' Non Vous avez des clientes qui viennent aux
limites La plupart des municipalités clientes se sont mises au compteur
d'eau, à part les villes comme Sainte Julie puis Beloeil qui, elles, ont
géré leur consommation d eau
M Dufour: C est quoi le coût pour une
résidence7
M. Bélanger (Pierre): A l'AIBR7 M. Dufour:
Oui
M. Bélanger (Pierre): Pour 1 eau elle-même,
ça dépend toujours
M. Dufowr: A peu près là, un minimum
M. Bélanger (Pierre): Si on parle de l'eau on ne
parle pas des infrastructures, parce que la municipalité
M. Dufour: Non
M. Bélanger (Pierre): envoie un compte
séparément pour le coût des infrastructures on peut
parler de quelque chose comme 350 $, à peu près, 400 $, ça
dépend du nombre de personnes dans la maison
M. Dufour: Oh' «tabarouette», c'est cher ça
C'est plus cher que chez nous pas mal
Mme Bélanger: Ça dépend de la consommation
qu'ils font aussi Au gallon
M. Dufour: Ah non1 C'est pareil
M. Bélanger (Pierre): C'est ça Si c'est juste un
logis, eh bien, là, avec deux personnes dans la maison
M. Dufour: Ça ne fait rien, c'est très dispen-
dieux.
Mme Bélanger: Par contre, je peux dire que, dans ma petite
municipalité, on a installé des compteurs d'eau. Avant ça,
il y avait une taxe d'eau de 100 $ par année; puis, là, ils ont
mis des gallons, ils ont mis des compteurs, puis de toute façon la
municipalité est très regagnante avec ça, parce qu'ils
avaient peur de manquer d'eau chaque année. Depuis qu'il y a un compteur
d'eau, ils lavent moins l'asphalte avec l'eau.
M. Dufour: Ah! je connais bien l'affaire des compteurs.
Mme Bélanger: Le principe.
M. Dufour: On en a eu, seulement que, nous autres, on les a
enlevés avec la fusion parce que ça coûtait trop cher, puis
les gens n'étaient pas habitués. On n'a pas procédé
de cette façon. Je connais très bien comment fonctionnent les
compteurs. Ce que je dis: La production de l'eau est très dispendieuse
dans leur coin. Chez nous, avec deux filtres municipaux, on peut produire 12
000 000 de gallons d'eau, les deux filtres ensemble, de 12 000 000 à 14
000 000, 14 000 000, puis ça coûte en bas de 75 $ par année
pour un contribuable, une résidence. C'est très
différent.
M. Gauvin: M. le Président, le député de
Jonquière a apporté un point important: il dit qu'ils doivent
produire 2 000 000 de gallons pour en livrer 1 000 000. Il y a des pertes de 50
%.
M. Dufour: Je comprends qu'il n'y a pas de grosses entreprises
consommatrices. Il ne doit pas y avoir non plus de laiteries trop, trop sur
leur territoire. Puis l'usine de traitement? Avez-vous des traitements?
M. Bélanger (Pierre): C'est la production... M. Dufour:
Vous n'avez pas d'assainissement? M. Bélanger (Pierre): Non,
ça commence, là.
M. Dufour: Voilà. O.K. Je pense que là on a
posé les questions...
Le Président (M. Garon): Alors, vous avez fini votre
questionnement, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Pour le moment. Je ne sais pas si, quand on va
passer...
Le Président (M. Garon): M. le ministre? Parce qu'il y a
un autre député qui a des questions à poser.
M. Ryan: M. le Président, il y a peut-être juste une
chose que j'aimerais soulever. J'aimerais peut-être que le
président de la Régie, M. Brouard, nous dise comment, lui, voit
le cas de Sainte-Julie. Vous avez vécu ça comme président,
vous êtes membre du conseil depuis longtemps, de la Régie.
M. Brouard: Non, M. le Président, je ne suis pas membre du
conseil. D'abord, je remplace le président actuel qui est M.
Saint-Germain.
M. Ryan: Bon, je me demandais... O.K. M. Brouard: C'est M.
Saint-Germain que... M. Ryan: Très bien.
M. Brouard: Le cas de Sainte-Julie, c'est une police d'assurance
qui se prend. Nous, l'AIBR, on dessert la partie extrême de la
municipalité de Sainte-Julie qui n'est pas développée
actuellement, mais qui a des projets d'avenir énormes. Si la CPTAQ leur
accorde ce qu'ils demandent actuellement, ils vont avoir besoin d'eau, puis
sous peu. Alors, je pense que c'est une police d'assurance qu'ils se gardent.
S'ils prennent une police d'assurance, ils se doivent de la payer. Je suis
d'accord, pour le moment, c'est très dispendieux, parce qu'ils se
réservent un débit d'eau et ils ne s'en servent pas. Donc, on
dit: Payez-le. C'est comme moi, si je prends une assurance de 1 000 000 $, j'en
paie la prime. Si je ne passe pas au feu, si je ne fais rien, c'est tout.
Alors, je pense qu'ils se garantissent, la ville de Sainte-Julie, et, de
là, s'ils perdent le débit réservé, pour moi, ils
craignent qu'on le passe à la ville de Beloeil ou à d'autres
villes. Et là ils ne l'auront plus, le débit
réservé. Là, ils vont revenir nous revoir et on n'en aura
plus d'eau à leur fournir.
Moi, je suis convaincu que la ville de Sainte-Julie se protège en
gardant élevé son débit. Moi, je le vois de même.
Parce que, s'ils le baissent, nous, on est en mesure de le vendre à
d'autres villes, et là ils ne l'auront plus. S'ils font leur
développement, ils ne l'auront plus.
M. Ryan: Peut-être que M. Bélanger pourrait fournir
un complément d'information sur les points suivants. Vous avez
parlé tantôt de la capacité de production de l'usine de
Saint-Denis, c'est de combien de gallons?
M. Bélanger (Pierre): C'est 6 000 000. M. Ryan:
C'est 6 000 000 de mètres cubes.
M. Bélanger (Pierre): C'est 1000 gallons par jour.
M. Ryan: C'est 1000 gallons par jour.
M. Bélanger (Pierre): Oui. C'est parce que
l'usine a été construite en gallons US
M. Ryan: La capacité maximale réservée, de
combien est-elle pour l'année 19937
M. Bélanger (Pierre): De ce qui a été
réservé par toutes les municipalités7
M. Ryan: Oui, ensemble
M. Bélanger (Pierre): La capacité maximale est de 5
750 000, de mémoire On est quasiment à la limite de
réservé Autrement dit, nous, on garantit qu'on fournit cette
quantité d'eau
M. Ryan: C'est ça Et la production réelle de
l'année 1992, de combien a-t-elle été*>
M. Bélanger (Pierre): Pour 1992, je n'ai pas les
chiffres
M. Ryan: La production réelle actuellement, pour les
premiers mois de l'année 1993, vous avez ça La moyenne par
jour
M. Bélanger (Pierre): C'est à peu près 3 330
000, par jour, ça fait un peu plus que la moitié sur 365
jours
M. Ryan: Un peu plus que la moitié du volume
réservé
M. Bélanger (Pierre): Oui Autrement dit, on consomme
M. Ryan: Ça veut dire qu'il y en a qui exagèrent
dans leurs réserves, dans leurs commandes
M. Bélanger (Pierre): C'est toujours
l'été
M. Ryan: C'est ça C'est ça, oui, je comprends
OK
Une voix: C'est pour se protéger pour l'été
M. Dufour: Les fuites sont comprises là-dedans
M. Bélanger (Pierre): II y a ça aussi, oui
M. Dufour: Ce n'est pas livré, c'est produit
M. Bélanger (Pierre): Ce n'est pas toujours, comme on dit,
payé C'est de l'eau produite, mais pas nécessairement
payée
M. Ryan: Oui, c'est sûr
M. Dufour: Si quelqu'un réserve et qu'il en a besoin de
plus, savez vous que vous ne pourriez pas lui en fournir''
M. Bélanger (Pierre): C'est pour ça que là
on fait des pieds et des mains pour être capables de toujours livrer les
débits réservés de ces municipalités-là
Jusqu'à ce jour, il n y a aucune municipalité qui n'a pas eu la
quantité d eau qu'elle a demandée et pour laquelle elle a pris
une entente, quitte, pour nous, à se priver ou à assumer une
baisse de pression On a eu, je vous dirais, au cours des cinq dernières
années, à installer un réservoir et une station de pompage
afin de nous donner, à nous, une meilleure pression, parce qu'en
respectant les ententes il fallait donner de l'eau aux municipalités
clientes Donc, on a dû assumer seuls certaines infrastructures pour
garantir un service adéquat à nos usagers
M. Dufour: Je regardais le projet de loi, M le ministre II y a
une cause pendante C'est ça que vous allez chercher tout à 1
heure, parce que, s'il n'y a pas de compromis et que la médiation ne
marche pas, il faut qu'il se produise quelque chose Moi, je ne sais pas comment
on va s'aligner là-dessus
M. Ryan: Je pense qu on va être capable de régler
ça convenablement Quand on va arriver là, il ne devrait pas
rester de problème
M. Dufour: Ça, ça me préoccupe aussi
M. Ryan: Je vais peut-être vous dire à ce moment ci,
vu qu'on a pas mal complété l'échange d'informations de
base qui nous étaient nécessaires pour comprendre de quoi il
s'agit, le moment est venu d'en arriver à certaines conclusions Je
voudrais vous communiquer, à ce stade-ci, que, là, vous avez
reçu un projet de loi, qui est le projet de loi 210 Ce projet de loi
comportait un premier article qui était un petit peu ambigu, qui
permettait peut-être de continuer avec deux régimes selon la
nature des clientèles, et tout II permettait de distinguer la
tarification pour les coûts d'entretien, les coûts
d'opération C'était un petit peu ouvrir la porte à toutes
sortes de complications A la lumière de ce qu'on a entendu, je voudrais
vous annoncer tout de suite qu'on va vous déposer très
bientôt un autre amendement Est-ce qu'il vous avait été
distribué, l'amendement que nous avions
préparé9 Je vais demander qu'on laisse tomber
celui-là
M. Dufour: Je ne sais pas si c'est lui
M. Ryan: Oui, c'est ça Nous allons distribuer un autre
amendement Déjà, dans cet amendement, il y avait une grosse
évolution par rapport à ceci (16 h 10)
Dans le premier texte, on disait Ils pourront choisir
«tarification basée sur le volume réservé»
ou
«tarification basée sur l'eau utilisée, l'eau
consommée». Tandis que, dans celui-ci, on va plus loin, on dit:
Ces deux-là, ou encore une combinaison des deux. Dans la nouvelle
formule, évidemment, ça serait le même régime pour
tout le monde, pour toutes les municipalités, alors que, dans l'autre,
la porte restait ouverte à des distinctions. Là, on va aller
encore plus loin dans l'amendement qu'on va vous remettre. Est-ce qu'il est
prêt l'amendement?
Le Secrétaire: II est à la photocopie.
M. Ryan: II est à la photocopie, c'est correct. Il y a une
chose qu'on veut préserver, c'est que, dans le Code municipal, il est
dit, à l'article 575, que les coûts d'exploitation d'un
réseau ou d'un service opéré sous l'empire d'une
régie doivent être répartis au prorata de la participation
de chacun aux services fournis par le réseau. L'implication de
ça, c'est qu'on ne doit pas se servir d'une régie pour essayer
d'enrichir indûment les municipalités. C'est le principe de base
qui est là, que nous connaissons tous, qui est très largement
accepté.
Là, on est obligé de faire une exception, c'est pour
ça qu'on est en projet de loi privé; autrement, si tout
était conforme, on ne serait pas ici. Je voudrais qu'on s'en tienne le
plus près possible du principe qui est dans le Code municipal, qu'on ne
s'éloigne pas trop. La formule que nous allons vous présenter
dans quelques minutes va prévoir quelque chose comme ceci. Vous allez
pouvoir la regarder, on pourra suspendre pendant une dizaine de minutes pour
que vous regardiez ça tranquillement, qu'on se donne des explications au
besoin, au retour de la suspension.
Ça va aller à peu près comme ceci: Les
municipalités peuvent, nonobstant ce qui est prévu à
l'article 575, établir un mode de répartition des coûts
différent de celui-là. Mais il va être clairement dit que
toute municipalité qui sera alimentée en eau potable devra
l'être en vertu d'une entente qui devra être soumise à
l'approbation du ministre des Affaires municipales, en vertu, comme vous le
savez, d'un article déjà existant. Je pense que c'est 570,
n'est-ce pas...
Une voix: Oui.
M. Ryan: ...du Code municipal. Mais là on va ajouter un
troisième paragraphe, où on va dire que, dans l'hypothèse
où le ministre n'aurait pas reçu à telle date
donnée les ententes en question, lui, il aura le pouvoir de
décréter ce que va être la tarification. Parce qu'il faut
qu'on nettoie le passé, il y a eu bien de... Je ne sais pas si
j'appellerais ça de la complaisance, de la négligence, de la
tolérance ou de la compréhension, ça n'a pas d'importance,
mais je pense qu'il faut que, vous autres, vous sachiez clairement que vous ne
pourrez pas continuer à vous éjarrer dans toutes sortes de
directions qui n'auraient pas donné lieu à l'approbation en bonne
et due forme du ministre. Ça fait qu'on va vous donner un délai
raisonnable ce ne sera pas une affaire de deux ou trois semaines,
ça va être une affaire de plusieurs mois qui va vous donner
tout le temps voulu pour ajuster votre affaire. Tout le monde va pouvoir
évoluer dans la sécurité à ce moment-là.
Vous allez voir la formulation, c'est quelque chose de cet ordre-là. Je
ne sais pas, M. Blanchet, si je traduis fidèlement nos discussions.
M. Blanchet (Marcel): Tout à fait, c'est ça.
M. Ryan: Très bon sous-ministre aux affaires juridiques,
comme vous voyez, il comprend son ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: M. Blanchet était avec moi, M. Pou-part et M.
Brouard, pendant plusieurs années à l'Éducation, et nous
avons demandé qu'il soit transféré aux Affaires
municipales parce qu'il avait une compréhension facile et c'est un homme
très efficace. C'est pour ça que je suis content de l'avoir avec
nous.
Et alors, ça, c'est l'essentiel. Une fois qu'on a vu tout
l'ensemble il y a trois articles, on n'est pas obligé de se faire
de grands cours de philosophie non plus ça prend une disposition
qui va garantir que tout ce qui a été fait jusqu'à
maintenant ne peut pas être invalidé. On va avoir une disposition
en conséquence, et il se pourrait je n'ai pas le résultat
des dernières discussions parce que, moi, j'ai dû traverser pour
une réunion de l'autre côté qu'on inclue
là-dessous quelque chose relativement à Sainte-Julie. On va en
parler tantôt, vous savez, que ça comprend ou que ça ne
comprend pas Sainte-Julie, c'est ce qu'on va discuter. Mais ça va pour
le passé. Ce que je souhaiterais pour l'avenir, c'est qu'on s'en aille
tous vers le même régime et que ce soit suivant les dispositions
dont on a parlé.
On laissera peut-être un article pour les causes pendantes, vu
qu'il y en a une qui est inscrite; il s'agira de préciser la date. Mais
ça, on verra si c'est nécessaire; j'aimerais mieux que ce ne soit
pas nécessaire dans ce cas-ci. Il y a une chose qu'on pourrait invoquer
quand même, c'est que cette action-là a été inscrite
hier; très souvent, on ne tient pas compte d'actions qui ont
été inscrites après le dépôt d'un projet de
loi ou encore après que les avis publics ont été
donnés concernant le projet de loi.
On a eu un cas, vous vous rappelez, à propos d'une
municipalité de la Côte-Nord, là, il y a un type qui
s'était précipité pour aller déposer une
procédure devant les tribunaux après avoir pris connaissance du
projet de loi. Et, avec sa procédure, il risquait d'empocher tout le
morceau. On lui a dit: Tu reviendras la semaine prochaine. On ne s'en est pas
occupé. Je pense qu'on était obligé de faire
ça.
Alors, dans ce cas-ci, on va entendre les points de vue, on va discuter,
mais je vous préviens tout de suite
que ce n'est jamais aussi simple que ça peut nous paraître
quand on rentre dans la salle, pour nous autres aussi, d'ailleurs, et le secret
de la bonne délibération, c'est que, quand on entre, on ne sait
pas comment on va sortir. N'est-ce pas, M. le député?
M. Dufour: Oui, mais on sait qu'on va sortir tout d'un morceau.
On se comprend?
M. Ryan: Ah oui! Et dans l'unité. Dans l'unité sous
votre régime qui finit malheureusement aujourd'hui.
M. Dufour: Ha, ha, ha! Moi, ça me fait rire.
M. Ryan: Et, en général, on s'entend toujours avec
nos visiteurs aussi.
M. Dufour: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Je vous donne les grandes lignes. Vous allez voir que
ça reste à l'intérieur de paramètres raisonnables.
Ça va modifier un petit peu la formulation, ce n'est pas
grand-chose.
M. Dufour: Ça fait qu'on va ajourner quelques minutes.
M. Ryan: J'aimerais qu'on n'ajourne pas longtemps étant
donné l'heure.
M. Dufour: On va rester ici, on demeure ici. M. Ryan:
Qu'on suspende quelques minutes, oui.
M. Dufour: Parce que pourquoi faire du verbatim...
M. Ryan: À moins que vous ayez...
Le Président (M. Garon): Moi, dites-moi le temps que vous
voulez avoir. Moi, ça ne me dérange pas.
M. Ryan: Peut-être qu'eux autres ont des questions à
m'adresser cependant sur ce que j'ai dit. Je ne sais si c'est assez clair, je
ne sais pas s'il y a des points que vous aimeriez soulever. C'est toujours
mieux quand on a une conversation organisée qu'une conversation
décousue.
M. Poupart: Avec votre permission, M. le Président, je
voudrais répondre à la question du ministre des Affaires
municipales sur le principe, nécessairement, qui est clair à
l'article 575 et que vous respectez dans la nouvelle formulation qu'on verra.
Là-dessus, on n'a pas de commentaires à faire qui sont adverses
à cette formulation. Au contraire, ça va clarifier la situation,
et on est d'accord là-dessus.
Maintenant, la question de la cause pendante. Dans le présent
cas, il y a deux municipalités, deux corps publics composés de
municipalités; la régie et une municipalité, qui est la
ville de Sainte-Julie, ont déjà négocié depuis
longtemps. M. Bélanger me dit qu'il y a déjà des
négociations d'entreprises depuis longtemps. Je ne sais pas s'il
faudrait être assez formaliste pour dire qu'ils auraient dû prendre
leur action à ce moment-là, je ne vois pas ça de cette
façon-là. S'ils ont négocié, c'est signe qu'ils
voulaient, de bonne foi, régler cette affaire-là. Ce n'est
qu'à la toute dernière minute qu'ils ont dit: On ne voudrait pas
être affectés par un bill privé qui pourrait
peut-être nous nuire. On aimerait finir nos négociations. Je pense
que c'est dans l'intérêt de la sauvegarde des droits de tout le
monde, si on se met à leur place. Le président, c'est
lui-même qui me l'a suggéré, que cette affaire-là
devrait être non touchée par le projet de loi; pour le
passé, j'entends.
M. Ryan: J'aimerais seulement vous faire une remarque sur ce
point-là. Si on avait à tenir compte de ce que vous dites,
là, il faut bien que la Régie se rende compte qu'à
défaut d'un règlement négocié la
municipalité de Sainte-Julie conserverait ses droits pour le
passé.
M. Poupart: C'est ça.
M. Ryan: Parce que la clause de neutralisation des effets
passés ne s'appliquerait pas dans ce cas-ci, il faut que vous soyez bien
conscients de ça. Si vous nous dites: C'est ça qu'on veut, vous
vous exposez à être poursuivis par Sainte-Julie dans trois mois.
On va le regarder, mais ça me surprend.
M. Poupart: Excusez-moi. Avec votre permission, M. le
Président, à ce moment-là on en a parlé de
ça on sera devant les tribunaux. La ville de Sainte-Julie n'a pas
fait de défense sur l'action que vous avez, mais je pense qu'elle a une
défense valable. J'ai vu les prémisses de cette
défense-là, M. Bélanger me les a montrées, et je
pense que ça serait aux tribunaux, s'il y a quelque chose à
régler, de le régler. Il ne faudrait pas que le législatif
l'emporte sur cette négociation, parce qu'on est mal assis maintenant
avec Sainte-Julie pour négocier, si on arrive là en disant: Vous
n'avez plus de droits ou vos droits sont entachés. Je pense que ce n'est
pas l'esprit des gens de la région de vouloir procéder comme
ça.
M. Ryan: La garantie dont nous avons besoin de notre
côté, c'est qu'on n'arrivera pas, si on fait ça, et que la
semaine prochaine, la ville de Beloeil s'en va voir sa députée et
dit: Nous autres, on n'était pas inclus là-dedans. Comment
ça se fait, donc? On n'était pas au courant de ça.
Supposons qu'ils décident de lever des représentations de leur
côté, ils vont dire: Comment ça se fait que vous avez fait
un cas particulier avec Sainte-Julie?
M. Poupart: Pour répondre à votre question, M. le
Président...
M. Ryan: Oui.
M. Poupart: ...la ville de Beloeil et les autres
municipalités dont les noms apparaissent à l'article 2 ont toutes
payé, tandis que Sainte-Julie, elle, retenait son paiement. Voyez-vous?
C'est là qu'est la grosse distinction entre les deux. Le paiement fait
par les autres municipalités éteint l'obligation qui existait
entre les deux. Ils ont convenu que c'était le montant qui était
juste et raisonnable qu'ils paient et ils l'ont payé. À ce
moment-là, c'est sûr qu'ils ne reviendront plus sur le paiement
qu'ils ont fait, tandis qu'à Sainte-Julie il n'y a pas eu de paiement,
il y a un contre-acompte qu'ils se sont envoyé. C'est ça qu'il y
a, il y a un contre-acompte qu'ils se sont envoyé.
M. Ryan: On va regarder ça attentivement, nous allons
suspendre quelques minutes.
M. Dufour: Très bien.
Le Président (M. Garon): Ça veut dire quoi,
«quelques minutes»? (16 h 20)
M. Ryan: Regardez, dès que nos amendements vont arriver,
on va demander de reprendre, M. le Président. On les attend. Ils sont
à la polycopie, vous m'avez dit, M. Blanchet?
M. Blanchet: Oui, depuis déjà un quart d'heure.
Le Président (M. Garon): La commission suspend ses travaux
pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 21)
(Reprise à 16 h 31)
Étude détaillée
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Le mandat
de la commission, c'est d'étudier le projet de loi privé 210, Loi
concernant la Régie intermunicipale d'aqueduc du Bas-Richelieu. Je pense
qu'avant la suspension des travaux on avait déposé un amendement,
une modification à l'article 1 du projet 210.
Je ne sais pas de quelle façon vous voulez procéder.
Est-ce que vous voulez analyser par paragraphe? Paragraphe par paragraphe
ou...
M. Dufour: II faudrait lire l'article.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, je vais vous le
lire.
M. Dufour: Ah! Paragraphe par paragraphe; on va questionner
puis...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la
modification à l'article 1: L'article 1 du projet de loi 210 est
remplacé par le suivant: «L'entente intermunicipale portant sur la
constitution de la Régie intermunicipale est modifiée...
M. Dufour: Non, «d'aqueduc du Bas-Richelieu».
La Présidente (Mme Bélanger): ...d'aqueduc du
Bas-Richelieu...
M. Dufour: «Peut».
La Présidente (Mme Bélanger): ...peut être
modifiée pour prévoir un mode de répartition du coût
d'exploitation ou d'opération différent de celui qui est
mentionné au premier alinéa de l'article 575 du Code municipal du
Québec. «La Régie et...
M. Dufour: L.R.Q.
La Présidente (Mme Bélanger): ...toute
municipalité dont elle alimente tout ou partie du territoire en eau
potable le (inscrire ici la date de la sanction de la présente loi)
doivent conclure une entente intermunicipale relative à la fourniture de
ce service. Le premier alinéa s'applique à cette entente.
«À compter du 15 novembre 1993, à défaut d'entente
entre la Régie et toute municipalité visée par le
deuxième alinéa, le ministre des Affaires municipales peut
adopter un arrêté ministériel tenant lieu de telle entente.
Cet arrêté est réputé être une entente
intermunicipale au sens des articles 569 à 624 du Code municipal du
Québec et 468 à 469.1 de la Loi sur les cités et villes.
«Une modification prévue au premier alinéa, une entente
prévue au deuxième et un arrêté prévu au
troisième peuvent prévoir avoir effet le (inscrire ici la date de
la sanction de la présente loi). «Toute entente visée par
le présent article et tout arrêté ministériel en
tenant lieu doivent, en tout temps, prévoir le même mode de
répartition du coût d'exploitation ou d'opération. À
défaut, le ministre peut adopter un arrêté
ministériel uniformisant le mode de répartition.»
Je pense que je mérite des félicitations, parce que je me
suis trompée juste sur un mot, et ce n'était pas facile.
M. Dufour: Mais vous avez sauté des petites
parenthèses: L.R.Q., chapitre C-19...
La Présidente (Mme Bélanger): Ah bien, ça,
là! M. Dufour: ...et L.R.Q., chapitre C-27.1.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas parce
que je n'étais pas capable de le lire, c'est parce que je trouvais
ça inutile.
M. Dufour: Ah! Mais ça va être entré dans
l'article, par exemple.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, mais ce n'est
pas grave, ça.
M. Dufour: Bien, ce serait grave si ce n'était pas
inclus.
La Présidente (Mme Bélanger): Inclus, c'est
parfait...
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): ...mais de ne pas le
dire... Alors, on commence par le premier paragraphe, ou vous allez sur tout
l'ensemble de l'article?
M. Dufour: Moi, j'aurais aimé... Oui, vous voulez y aller
avec le premier paragraphe?
M. Ryan: Comme vous voulez. C'est vous qui allez dicter le
tempo.
M. Dufour: II n'y aura pas grand question. M. Ryan:
Très bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, sur l'ensemble
de la loi.
M. Ryan: Alors, moi, je pense que j'ai fourni, Mme la
Présidente, les explications nécessaires tantôt. Vous
constatez que le texte confirme assez fidèlement ce que je vous avais
laissé entrevoir.
M. Dufour: Moi, j'ai juste une question que je veux vous poser,
en fait. Quand vous parlez des articles 569 à 624 et je ne les ai
pas consultés et 468, 469.1, etc., est-ce que ça veut dire
que, pour fixer le prix de l'eau, c'est la même façon qu'on
connaît bien? Ce sont les commissaires de la Commission municipale qui
vont écouter les parties et fixer le prix de l'eau? Ce n'est pas comme
ça que vous procédez? Parce que c'est comme ça que... Les
ententes intermunicipales, s'il y a un litige quelconque, et surtout pour
l'eau, pour fixer des tarifs, c'est la Commission municipale? Est-ce que c'est
ça?
M. Ryan: La Commission municipale est appelée à
intervenir, non pas en vertu de ces articles-ci du Code municipal mais en vertu
de la Loi sur la qualité de l'environnement. Là, il y des cas
où elle est appelée à intervenir, mais pas en vertu des
dispositions régissant les ententes municipales.
M. Dufour: Mais, pour fixer des coûts de l'eau, là,
puis les coûts des déchets? Je ne sais pas...
M. Ryan: Attendez un petit peu! Les déchets, ça,
c'est la loi de l'environnement.
M. Dufour: Oui, mais, quand c'est le temps d'établir des
coûts entre les clients ou...
M. Ryan: Je vais demander à Me Gagnon de s'installer ici
et de nous donner quelques explications. S'il y a des points qui ne sont pas
clairs, on pourra les...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Me Gagnon.
M. Gagnon (François): En vertu des dispositions qui sont
mentionnées dans la modification proposée, les dispositions du
Code municipal et de la Loi sur les cités et villes, il y a
effectivement des articles qui permettent à la Commission municipale, en
cas de mésentente sur l'application d'une entente, d'intervenir. Il y a
aussi d'autres dispositions qui se retrouvent dans la Loi sur la qualité
de l'environnement, comme à l'article 34 qui permet à la
Commission de fixer le tarif de l'eau en cas de désaccord. Cette
disposition à l'article 34 existe indépendamment des dispositions
sur les ententes. Elle va s'appliquer, de toute façon, dans tous les cas
où, ordinairement, l'article 34 va s'appliquer, dans tous les cas de
désaccord sur la fixation du prix de l'eau.
Par contre, les dispositions du Code municipal et de la Loi sur les
cités et villes en matière d'ententes intermunicipales se
trouvent forcément, en vertu du papillon, à être
incorporées puisque, en vertu du papillon, l'arrêté
ministériel va valoir comme une entente. Donc, s'il y a par la suite un
désaccord entre la municipalité et la Régie sur
l'application de l'arrêté qui va valoir comme étant une
entente, bien entendu, à ce moment-là, les dispositions vont
s'appliquer, et il y aura éventuellement possibilité, d'abord, de
nomination d'un conciliateur et, si le conciliateur ne parvient pas à
rapprocher les parties, la Commission peut intervenir.
M. Dufour: Dans la deuxième...
M. Ryan: Ça, ça comprend le tarif, ça, la
tarification, ça, mésentente dans l'application d'une
entente?
M. Gagnon: Sur la tarification qui est déjà dans
l'entente.
M. Ryan: Oui, c'est ça. La Commission ne peut pas fixer le
tarif à la place des parties, et seulement s'il y a une
mésentente sur l'application. O.K. Très bien. C'est très
limité. Tandis que, pour la fourniture de l'eau, en vertu de la Loi sur
la qualité de l'environnement, là, la Commission peut aller plus
loin. Sur les déchets aussi, je pense, hein?
M. Dufour: On dit deux choses dans l'article. On dit, dans
l'article, que le tarif, c'est celui de l'article 575 qu'on connaît, 570
où le ministre intervient; l'article pourrait vouloir dire que le
ministre pourrait revenir à des tarifs qui sont déjà en
application actuellement. C'est ça. Ça pourrait dire ça.
Ou ça peut dire aussi que vous pourriez avoir deux sortes de tarifs?
M. Ryan: Non, il faut que ce soit uniforme. C'est ça qui
est dit à la fin, là.
La Présidente (Mme Bélanger): À la fin, le
mot que j'ai manqué.
M. Ryan: C'est ça qui est dit à la fin.
M. Dufour: O.K. Il faut que ce soit uniforme. Mais vous pourriez
arriver avec des tarifs...
La Présidente (Mme Bélanger): Uniformisant.
M. Dufour: ...qui ressemblent à ceux qui sont
déjà là.
M. Ryan: Oui, et ça pourrait même être un mode
de tarification qui tiendrait compte des trois critères: la
consommation, le volume maximum, puis la combinaison des deux.
M. Dufour: II y en a de toutes sortes. Ça pourrait
être la richesse foncière, ça pourrait être...
M. Ryan: II peut y avoir 25 formules différentes.
Ça pourrait être tout ça. Mais, il faudrait que la formule,
une fois établie, s'applique pour tout le monde.
M. Dufour: Ce qui veut dire qu'au moment où l'application
se produit c'est en fonction des coûts qui sont réels mais non pas
en fonction des immobilisations qui étaient là
antérieurement.
M. Ryan: On ne le sait pas. Il pourrait arriver des choses,
ça, ça va être à vérifier, le fait qu'ils
vont faire leurs prévisions pour les coûts à venir aussi.
Il pourrait arriver qu'ils se disent: On a besoin de charger un peu plus parce
qu'on a des grosses charges. Mais, ça, ça sera examiné par
eux, puis ensuite par nous.
M. Dufour: Là, j'imagine que, leur réseau qui est
défectueux, ce n'est pas juste sur le réseau principal; c'est
aussi dans la distribution, j'imagine. Une voix: Ah oui!
M. Dufour: C'est partout. À ce moment-là, vous
allez être obligés de tenir compte de ça aussi. (16 h
40)
M. Ryan: Oui. C'est ça que je disais, oui.
Mme la Présidente, je pense que le député de
Jonquière est pas mal d'accord sur la teneur de cet article-là.
Je ne sais pas, du côté de la Régie? Je tiens à
avoir votre point de vue aussi, évidemment.
M. Poupart: Si vous me permettez, Mme la Présidente, la
Régie aimerait peut-être avoir des précisions relativement
au troisième paragraphe. «À compter du 15 novembre
1993», cette date-là, on pense que c'est un petit peu court et, si
on pouvait avoir plus de flexibilité...
M. Ryan: Votre année financière, vous autres,
comment est-elle établie?
M. Bélanger (Pierre): Au 31 décembre.
M. Ryan: Au 31 décembre. Vous auriez voulu mettre le 31
décembre? Est-ce que c'est ça que vous aviez en vue?
M. Bélanger (Pierre): Soit ça ou une clause, sur
demande au ministre, de pouvoir prolonger d'un délai.
M. Dufour: Ça, ça existe toujours, même quand
ce n'est pas écrit, prolonger le délai.
M. Bélanger (Pierre): Des fois, on était sur le
point de faire une entente puis, là, on voyait l'échéance
arriver et on compressait trop.
M. Dufour: Mais, là, c'est un pouvoir
discrétionnaire. C'est écrit dans la loi: 31 décembre pour
toutes les municipalités.
M. Ryan: «À compter du 15 novembre»; moi, je
pensais à la prochaine année budgétaire. Il faudrait que
ce soit clair. Ils ont une année pour s'ajuster. Après tout,
c'est une quinzaine de municipalités, au plus. Ils sont capables de
faire ça. J'ai vu un petit peu les rapports qu'il y a entre vous autres.
On n'en est quand même pas tellement loin, hein?
Cette échéance-là, c'est clair. Puis, s'il y a des
problèmes, soit que vous nous en parlez, puis le ministre
«peut»; il n'est pas obligé de faire ça
immédiatement, mais il peut. Et là il va vous avertir. Supposons
qu'on arrive au 15 octobre, vous nous avertissez: On ne sera pas prêt
pour le 15 novembre, il faudrait que ça aille jusqu'au 15 janvier. Le
ministre va regarder ça et il va consulter les services du
ministère, puis, si l'avis qu'il
retient, c'est qu'un délai de trois mois pourrait être bien
utile pour avoir un meilleur arrangement, je peux vous donner un délai
de trois mois, à ce moment-là.
Mais, là, ce qui est important, c'est le principe
d'imputabilité, de reddition de comptes et d'application de la loi pour
tout le monde. C'est un élément qu'on ajoute dans la loi, qui
renforce l'intervention du législateur à ce moment-ci. Est-ce que
ça irait, ça?
Et là, moi, je suis prêt à vous dire: Si vous aimez
mieux le 15 décembre 1993, je n'en ferai pas un casus belli. Mais je
crois que, le 15 novembre, ça nous donne la flexibilité. C'est
à 10 mois d'ici. Et, avec l'expérience que M. Bélanger
possède puis la bonne volonté de M. Brouard et les talents
universels de Me Poupart...
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Attendez, le pot s'en
vient.
M. Ryan: ...et la surveillance des députés, je
pense qu'avec tout ça, si on n'est pas capables de régler le
problème, on est un beau paquet de nouilles.
M. Bergeron (Deux-Montagnes): Si on ne règle pas avant, il
y a des problèmes quelque part.
M. Ryan: Oui. Y compris au niveau ministériel. Il serait
temps de changer.
M. Poupart: Ça recouperait la date des élections,
là, du mois de novembre. C'est peut-être ça qui les
bloque.
Une voix: Au mois de novembre. Très bien. Des voix:
On le laisse au mois de novembre. Une voix: À l'unanimité.
Mme Bélanger: Ça va? Alors, la modification est
adoptée, M. le Président.
Le Président (M. Garon): La...
Mme Bélanger: La modification est adoptée, à
l'article 1.
M. Ryan: Merci, M. le Président. Vous êtes bien
conseillé par votre adjointe.
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'article 1, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): L'article 1, tel
qu'amendé, étant adopté, nous passons à l'article
2. Il y a un amendement? Est-ce que, M. le secrétaire, vous voulez lire
l'amendement?
M. le ministre, voulez-vous nous présenter votre amendement,
parce que, dans le fond, on ne sait plus... Comme c'est votre amendement.
(Consultation)
Le Président (M. Garon): M. le ministre, pou-vez-vous lire
votre amendement?
M. Ryan: Volontiers, M. le Président. Alors, l'article 2
du projet de loi 210 est remplacé par le suivant: «2. Aucun
règlement ou résolution, ni aucun acte accompli par la
Régie intermunicipale d'aqueduc du Bas-Richelieu et des villes de
Sainte-Julie et de Beloeil, les paroisses de La Présentation, de
Sainte-Marie-Madeleine, de Saint-Roch-de-Richelieu et de
Calixa-Lavallée, à compter du 16 octobre 1982 jusqu'au (inscrire
ici la date de la sanction de la présente loi), relatif au service
d'alimentation en eau potable fourni par la Régie à ces
municipalités, ne peut être invalidé pour le motif
qu'aucune entente intermunicipale ne les liait au moment où les
règlements, résolutions ou actes ont été
accomplis.»
M. Dufour: Sainte-Julie, ça veut dire qu'elle a toujours
été partie prenante. Depuis que les ententes existent,
Sainte-Julie a toujours été une cliente.
M. Bélanger (Pierre): Oui, depuis 1978, ou quelque chose
comme ça; depuis qu'elle a voulu avoir l'eau.
M. Dufour: Elle n'est jamais entrée dans la
Régie...
M. Bélanger (Pierre): Non.
M. Dufour: ...mais elle était là depuis le
début.
M. Bélanger (Pierre): C'est-à-dire depuis le
début, la Régie est là depuis 1972.
M. Dufour: O.K.
M. Bélanger (Pierre): Elle était là avant
d'être une régie. C'était un comité. Là, il a
fourni de l'eau à Sainte-Julie, n'étant pas une régie,
autrement dit d'un comité à une ville. Ensuite, en 1982, on est
devenu une régie. On a continué. Là, on a signé une
entente, en 1983, avec Sainte-Julie, qui n'a pas été
approuvée ici, par le ministère.
M. Dufour: Aller jusqu'à voilà deux ans,
Sainte-Julie ne s'est jamais plainte. Il y a eu des discussions, probablement,
mais jamais...
M. Bélanger (Pierre): C'est ça. C'est-à-dire
que ça fait déjà deux ans qu'on discute, mais...
M. Dufour: Y a-t-il eu un changement à la mairie dans ce
coin-là?
M. Bélanger (Pierre): Oui, il y a deux ans, si je ne me
trompe pas, quelque chose de même.
M. Dufour: M. Duhamel, ou quelque chose de même.
M. Bélanger (Pierre): C'est quoi, le nom du maire de
Sainte-Julie?
M. Poupart: M. Maurice S avaria. M. Dufour: II est
là depuis?
M. Poupart: Ça doit faire 8 ans, au moins 8 ans, si ce
n'est pas 10.
M. Dufour: Ça va.
M. Ryan: Ça n'interdit pas que se poursuivent les
conversations qui ont lieu entre la Régie et la ville de Sainte-Julie.
Si jamais les deux parties s'entendent sur un règlement de ce qui est en
discussion qui ne serait pas contraire à l'esprit de la loi, il n'y a
pas de problème. Il n'y a rien qui les empêche de faire montre de
compréhension mutuelle, mais il n'y aura pas d'obligation stricte et on
ne se retrouvera pas devant les tribunaux dans trois mois, après avoir
adopté cette loi-ci. Est-ce que ça vous convient, ça, M.
Brouard?
M. Brouard: Très bien.
Le Président (M. Garon): Alors, l'amendement à
l'article 2 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): Alors, l'article 2,
amendé, est adopté. Vous avez un autre amendement, M. le
ministre.
M. Dufour: Non. Mme Bélanger: À 2.1.
Le Président (M. Garon): Voulez-vous le
présenter?
M. Ryan: Oui. Le projet de loi 210 est modifié par
l'insertion, après l'article 2, du suivant: «2.1. La
présente loi n'affecte pas les causes pendantes au 13 octobre
1987.»
C'était la date dont nous étions convenus, ça, dans
les discussions antérieures.
M. Poupart: La date de la résolution... M. Ryan:
C'est ça.
M. Poupart: ...décidant de venir ici, devant
l'Assemblée nationale.
M. Ryan: Justement. C'est le meilleur point de
référence qu'on puisse trouver, ça. Je pense qu'on se
reconnaît tous là-dedans.
M. Dufour: Est-ce qu'avant le 13 octobre 1987 il y avait des
causes pendantes?
M. Ryan: Ça, ça prendrait les anciens pour nous
répondre. Nous, les jeunes...
M. Dufour: Non? Vous n'en avez pas?
M. Poupart: M. Bélanger dit qu'il n'y en avait pas,
à sa connaissance.
M. Ryan: En tout cas, nous autres, à notre connaissance,
il n'y en avait pas. On a posé cette question-là dans le temps.
On a eu les réponses de votre part. Il n'y a personne qui s'est
manifesté depuis, ça fait qu'on ne court pas jusqu'aux antipodes
de la terre pour en trouver.
M. Dufour: II y a des choses que je n'ai pas demandées,
mais, au début de tout le processus, moi, je n'ai pas regardé,
mais les avis, et tout ça, tout a été observé. Il
n'y a rien de...
M. Ryan: Pour le projet de loi? M. Dufour: Oui.
M. Ryan: Oui, oui.
(16 h 50)
M. Dufour: Toutes les procédures ont été
suivies. Il y a eu des publications, j'imagine, dernièrement.
Une voix: Non, pas dernièrement.
M. Dufour: Non?
Le Président (M. Garon): Bien, janvier 1993.
Une voix: Des lettres officielles.
Une voix: Oui, oui, c'est ça. Excusez.
M. Brouard: Oui, oui. Janvier 1993.
M. Dufour: En janvier 1993.
M. Brouard: Janvier 1993, la dernière parution.
M. Ryan: Oui. Il y a une publication ici. Dans Le Devoir
du mercredi 16 décembre 1992, il y avait un avis en bonne et due
forme.
M. Brouard: M. le Président, il y en a eu une aussi au
mois de janvier.
M. Ryan: Une autre le 23 décembre. M. Dufour:
Toujours dans Le Devoir?
M. Ryan: Une autre le 30 décembre, toujours dans le
journal le moins lu.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Et le 6 janvier également. Vous aviez raison, M.
le Président. Ça fait qu'il y a eu des avis, amplement. Est-ce
qu'il y en a eu dans le journal régional aussi?
M. Brouard: Excusez, M. le Président. Pierre, est-ce qu'il
y en a eu dans le journal régional, des parutions?
M. Bélanger (Pierre): Non, pas à ma
connaissance.
M. Brouard: C'est parce que, nous, dans notre région, on
lit Le Devoir beaucoup.
M. Dufour: Ça, ça peut peut-être faire
plaisir au ministre, mais je parle des contribuables du coin. En fait, je
comprends que Le Devoir est un journal lu, et il est publié dans
tout le Québec, mais je ne pense pas que les gens de Jonquière ou
de Rouyn-Noranda vont «tripper» sur une annonce d'un avis, et je ne
pense pas qu'ils vont appeler non plus les gens de votre milieu pour leur dire:
Bien, vous savez, il y a un avis.
Moi, dans un cas comme ça, c'est évident que j'aurais
préféré que vous me répondiez que, oui, il y a eu
une publication au moins dans le journal régional, parce que les
municipalités pourraient choisir, la plupart du temps, un journal qui va
dans la région. Mais, quand les municipalités fonctionnent bien,
normalement, elles publicisent leurs actes à travers des médias
réguliers, locaux. Ça aurait été probablement une
bonne chose. Moi, je n'ai pas la garantie que tout le monde est bien au courant
de ce qui se passe chez vous. J'espère que oui, mais je ne le sais
pas.
M. Bélanger (Pierre): Ce que je pourrais vous dire...
M. Dufour: Oui.
M. Bélanger (Pierre): ...M. le Président, c'est
qu'encore tout dernièrement le journal local, qui est L'Oeil
régional dans notre coin, parlait encore qu'on présentait un
projet de loi incessamment, et ça fera bientôt six ans qu'on en
parle dans le journal, à différents intervalles, parce que...
M. Dufour: Oui, mais...
M. Bélanger (Pierre): ...on relance le débat, on
attend toujours.
M. Dufour: ...admettons qu'à partir du débat et ce
qu'on est en train de ratifier aujourd'hui, il y a eu pas mal de changements
d'apportés.
M. Ryan: Sur le fond, il y a eu certains changements, dans le
sens d'améliorations significatives, je pense. Mais, quand même,
vous avez raison. Vous avez raison.
M. Dufour: Oui, oui.
M. Ryan: J'ajoute, juste à propos de la publication,
là: il y a eu une cause célèbre il y a quelques mois,
peut-être un an, un an et demi. La Cour d'appel a rendu un jugement dans
lequel elle déclarait que la publication dans un journal comme Le
Devoir suffisait. C'était à propos d'une régie de
déchets dans la région des Laurentides, si mes souvenirs sont
bons, et les gens se sont plaints. Ça avait paru dans Le Devoir,
mais il n'y a personne dans la région qui avait remarqué
ça, et il y en a qui ont perdu des choses importantes à cause de
ça. Et là ils ont fait des plaintes, et, moi-même, je suis
intervenu auprès du ministre de l'Environnement parce que cet
avis-là avait été publié en vertu de la Loi sur la
qualité de l'environnement pour lui demander s'il ne pouvait pas
étudier la possibilité d'exiger qu'en plus de publier dans un
journal métropolitain il y ait toujours obligation de publier dans au
moins un journal régional, un journal situé dans la région
qui est affectée ou desservie par l'organisme. Et là le ministre
de l'Environnement étudie cette chose-là. Mais je ne savais pas
que ça s'appliquait peut-être à moi aussi. On va
vérifier de notre côté.
M. Dufour: Ha, ha, ha! Je peux dire que je serais d'accord avec
vous de ce côté-là.
M. Ryan: Oui. On va vérifier de notre côté,
parce que, moi, j'aimerais bien ça que le principe régional soit
davantage affirmé par le législateur en ces choses, étant
sauve la considération que le législateur doit avoir pour
l'économie aussi, l'économie de moyens
aussi. Il ne peut pas imposer des charges trop lourdes, tu sais. Il faut
toujours être très, très prudents, parce que ça
coûte pas mal cher, ces avis-là, mais quand même, là.
C'est pour ça qu'eux autres ont agi en conformité avec la loi. Ce
n'est pas mauvais qu'on ait un avis d'opportunité. Mais ce
point-là, je vous dis ça à vous, je vais le regarder parce
qu'il nous touche. M. Blanchet en prend note.
M. Dufour: En tout cas, moi, je concours à votre
idée, parce que je trouve, en fait, que les gens doivent être
informés de ce qui se passe. Ils sont affectés. Ça ne veut
pas dire qu'il y aurait plus de contestation, mais, au moins, ils le
sauraient.
M. Brouard: Mais, M. le Président, si je peux
répondre à M. Dufour, lorsqu'on est venus rencontrer, ici, les
fonctionnaires, voilà un mois, on a été reçus
immédiatement... Lorsqu'on est retournés de Québec
à chez nous, on a été reçus par les journalistes;
et je pense que l'article du journaliste a fait plus sensation qu'une simple
publication.
M. Dufour: Peut-être!
M. Brouard: Et la semaine dernière, on est encore revenus
sur l'AIBR, nous disant que nous allions aujourd'hui être présents
pour le projet de loi, encore un autre article en bonne et due forme. Moi, je
pense que c'est plus rentable que les publications qu'on aurait pu faire.
M. Dufour: Mais, comme les journaux ne vivent pas de
prières, vos journaux régionaux, si on veut qu'ils continuent
à bien vous servir et à être à l'écoute,
c'est des moyens aussi d'avoir des revenus.
M. Brouard: Non, non, je suis d'accord.
M. Dufour: Ça aussi, c'est en ligne de compte.
Après ça, je ne suis pas sûr que les journalistes, quand
ils font un article, donnent tout ce qu'il y a dans un avis. Un avis, ça
a l'air de rien, mais vous remarquerez qu'il y a des endroits où ils
disent: Le citoyen, s'il veut se présenter de telle façon... Un
avis, c'est public. Donc, il y a un minimum d'éléments dedans,
mais il y en a suffisamment pour bien informer la personne qui veut être
informée et qui veut suivre le projet de a jusqu'à z. Vous pouvez
même demander d'être entendu en commission parlementaire. Ça
aussi, ça rentre en ligne de compte.
M. Ryan: C'est ça.
M. Dufour: Mais je ne vous blâme pas.
M. Brouard: M. le Président, M. Dufour, je ne suis pas
certain, mais je pense que l'article du mois passé disait qu'on pouvait
s'opposer.
M. Dufour: Ça n'a pas d'empêchement.
M. Brouard: Je connais un journaliste qui nous suit de
très près présentement, puis...
M. Dufour: Ce ne sera pas un empêchement à
l'acceptation du projet.
M. Brouard: Non, non, je suis d'accord, je vous comprends.
M. Dufour: Ça marche. Ha, ha, ha! M. Brouard:
Mais... Merci.
M. Ryan: L'Opposition est toujours à la recherche
d'objecteurs un petit peu partout. Des fois, ils vont à la pêche
un peu, ça fait que, si on pouvait les aider...
M. Dufour: Ah, mais, là, on n'en cherche plus; on en a
trop, on en a plus qu'on en veut.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'amendement proposant
l'insertion de l'article 2.1 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté. J'appelle
l'article 3. L'article est-il adopté?
M. Dufour: Là, ce n'est plus le projet. Mme
Bélanger: C'est la sanction. M. Dufour: Oui. Adopté.
Le Président (M. Garon): L'article 3 est adopté.
Maintenant, il y a un amendement concernant le préambule.
M. Ryan: L'amendement...
Le Président (M. Garon): Voulez-vous le lire, M. le
ministre?
M. Ryan: L'amendement se lirait ainsi: Le préambule du
projet de loi 210 est remplacé par le suivant: «Attendu que la
Régie intermunicipale d'aqueduc du Bas-Richelieu a intérêt
à ce que certains pouvoirs lui soient accordés et qu'il y a lieu
de valider certains actes qu'elle a posés dans l'exercice de sa
compétence en matière d'alimentation en eau potable à
l'égard de certaines municipalités;».
On ajoute une pensée de validation des actes
passés. Ça va?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'amendement au
préambule est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Le préambule amendé
est adopté.
Est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
M. Dufour: Adopté. Des voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi...
Mme Bélanger: Tel qu'amendé.
M. Ryan: Oui. Il y a la renumérotation.
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): Le projet de loi dans son
ensemble est adopté.
Est-ce qu'il y a une motion de renumérotation, M. le
ministre?
M. Ryan: Je fais une motion pour la renumérotation du
projet de loi.
Le Président (M. Garon): Est-ce que la motion de
renumérotation du ministre est adoptée?
Des voix: Adopté. Le Président (M. Garon):
Adopté. Remarques finales M. Claude Ryan
M. Ryan: M. le Président, je pense que nous avions un
projet quand même assez complexe. Nous avons fait l'expérience,
une fois de plus, comme j'essayais de le souligner tantôt, que, des fois,
on entre dans la salle de délibération avec certaines
idées et on en sort avec des idées modifiées ou des
idées nouvelles. Je pense qu'on en a fait l'expérience encore
aujourd'hui. Quand nous sommes entrés vers la fin de la matinée,
il n'y avait pas de projet d'amendement dans le sens de celui qu'on a
adopté cet après-midi, parce que peut-être qu'on n'avait
pas perçu avec autant de netteté tous les contours du
problème auquel il fallait apporter une solution. (17 heures)
Je crois qu'après avoir délibéré
honnêtement entre nous, dans la recherche du bien public, surtout du bien
de la Régie dont nous connaissons les difficultés, je pense que
nous en sommes arrivés à des conclusions qui sont raisonnables et
équitables et qui tiennent compte de la situation particulière de
la Régie, sans jeter par-dessus bord les principes inscrits dans la loi
générale qui, pour les municipalités concernées,
est le Code municipal du Québec.
J'apprécie énormément l'esprit de
compréhension dans lequel les représentants de la Régie
sont venus nous rencontrer cet après-midi, ce matin. Je pense que nous
avons discuté, vous avez répondu de manière satisfaisante
à toutes nos questions. J'apprécie beaucoup. Je pense qu'on doit
un témoignage d'appréciation particulière à M.
Bélanger, qui nous a fourni tous les renseignements, qui est vraiment le
dépositaire de toute la tradition, de toute l'histoire de la
Régie. Je l'avais constaté quand on s'était
rencontré à mon bureau de Montréal, déjà, et
je le félicite de la précision avec laquelle il a répondu
à nos questions.
Je remercie Me Poupart également de l'aide précieuse qu'il
nous a apportée dans le déblaiement du terrain. Il y a toutes
sortes de choses qu'il faut avoir vécues pour être capable de les
comprendre et, à plus forte raison, de les expliquer. Alors, il y avait
un petit développement de dernière journée qui
s'était présenté. Je pense qu'on comprend très bien
ensemble que, tout en étant sympathique au grief dont la
procédure instituée devant le tribunal hier était la
porteuse, on n'est pas nécessairement obligé de tenir compte de
ça quand on légifère tout de suite le lendemain,
après l'avoir annoncé assez longtemps à l'avance.
Combien ça fait de temps qu'on discutait ça? Moi, quand je
suis arrivé aux Affaires municipales...
M. Bélanger (Pierre): 1988.
M. Ryan: 1988, hein. Alors, ce n'est pas un certificat
d'«expéditivité» que je pourrai réclamer dans
ce cas-ci, mais un certificat de clarification, peut-être. Je pense qu'on
a fait tout notre possible. Évidemment, le législateur ne peut
intervenir qu'après que s'est établi un certain consensus parmi
les intéressés, de manière générale. Dans
les projets de loi privés, s'il n'y a pas de consensus minimum, des
fois, il faut intervenir pour régler une chicane. En
général, on intervient plutôt pour résoudre
paisiblement et dans un esprit de concorde les questions qui nous sont
posées. Je pense que c'est ce que nous avons essayé de faire
aujourd'hui.
Je voudrais dire à la Régie, l'autre problème au
sujet duquel elle est en conversation avec le ministère est encore
peut-être plus grave que celui-ci. C'est un problème très,
très sérieux. Nous avons déjà discuté
avec vous, et avec la députée de Verchères
également, de cette question-là. Je vous avais fait une
proposition du gouvernement, proposition d'aide spéciale, je dirais
même dérogatoire par rapport aux normes du programme AIDA, une
proposition spéciale qui restait modeste, cependant, ça
j'en conviens. Je ne prétends pas que c'était le Pérou,
mais, à ce moment-là, vous avez décliné l'offre. Je
respecte le choix que vous avez fait, mais vous restez avec le problème.
Il faut qu'on en reparle. On s'est rencontré il y a deux semaines. On
aura l'occasion d'en reparler encore. Je sais que vous y pensez de votre
côté. Peut-être qu'en ayant réglé cette
question-ci comme il faut vous allez pouvoir aborder l'autre de manière
plus résolue, en sachant plus où vous allez, et nous autres
aussi. Mais la porte, nous autres, est ouverte pour les discussions chez nous,
et on essaiera. Si on peut améliorer un petit peu, on essaiera de le
faire, mais je pense que, vous autres, là, vous devez faire un pas
significatif. Il ne faut pas que vous laissiez traîner ça.
La poursuite, est-ce que ça avance devant les tribunaux? L'action
que vous avez instituée devant les tribunaux, est-ce que ça
avance?
M. Poupart: Ça peut prendre encore un an ou un an et demi,
peut-être. Maintenant, il ne faut pas s'attendre que ce soit le
Pérou, cette poursuite-là. C'est une action litigieuse, n'est-ce
pas. Il y a des défenses. Il y a des compagnies d'assurances
là-dedans, qui ont défendu... Les professionnels qui
étaient là-dedans ont défendu la compagnie qui a fourni
les tuyaux. Alors, il y a des experts des deux côtés. La
Régie a un expert de l'Université de Montréal, un
professeur en métallurgie, qui est à peu près le plus
grand expert au Canada en question de corrosion. Alors, on a un dossier qui se
présente bien, mais c'est litigieux. Vous savez ce que c'est que les
litiges de cour; on ne sait jamais comment ça tourne.
M. Ryan: Ceci étant dit, moi, je pense que j'ai dit
l'essentiel en ce qui concerne la Régie. Ça me fait grandement
plaisir de vous retrouver, et je vais souhaiter bon succès à la
Régie qui accomplit une fonction fondamentale dans la région
qu'elle dessert. Je voudrais profiter de l'occasion pour remercier la
députée de Ver-chères aussi de l'intérêt
qu'elle porte à ce problème et l'assurer de ma collaboration,
par-delà toutes les divergences politiques coutumières qui font
partie également de notre paysage.
Je remercie mes collègues de la deputation ministérielle
qui représentent une banque de compétence, d'expertise et
d'expérience peu commune. Ils ne s'expriment pas toujours par des
interventions bruyantes, mais ils sont toujours là pour de sages
conseils. Et il y en a, ici, qui connaissent les affaires municipales encore
beaucoup plus que celui qui vous parle, et leurs connaissances sont toujours,
toujours disponibles. Je l'apprécie bien gros.
Je voudrais réserver un dernier mot pour le député
de Jonquière.
Mme Bélanger: Qui nous quitte.
M. Ryan: Je voudrais le remercier de l'intérêt qu'il
portait jusqu'à ce jour aux affaires municipales et accepter, au nom de
notre parti, la décision qui a été prise de l'autre
côté, parce qu'on n'avait pas à être consulté;
on ne l'a pas été non plus. Mais je suis bien content, moi,
à la pensée que je vais le retrouver comme critique à la
Sécurité publique. On aura des échanges non moins
constructifs que ceux qu'on a eus à cette commission. Et je voudrais
dire que j'ai vivement apprécié la sincérité, la
connaissance des affaires municipales, le souci du bien public et, je dirais
aussi, la rectitude de député de Jonquière. Je ne l'ai
jamais entendu dire une menterie; ça, je l'apprécie
énormément. Des fois, il est injuste parce que, des fois, il nous
critique au-delà de toute mesure raisonnable, mais ce n'est pas celui
qui abuse le plus du côté de l'Opposition. Il est capable
d'être dur, des fois, mais il revient au naturel le lendemain, au moins.
Et je pense qu'on l'a toujours considéré avec respect aussi et
avec le souci de la dignité qu'il représente. Nos institutions
sont faites comme ça. Je remercie encore une fois le
député de Jonquière et son collaborateur votre nom,
monsieur?
Une voix: Daniel Matte. Il ne bouge pas, lui, il reste.
M. Ryan: Pardon? Une voix: M. Matte.
M. Ryan: Alors, vous pouvez partir avec monsieur...
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Bélanger: II reste aux Affaires municipales?
M. Ryan: Très bien.
Mme Bélanger: Non, non. Il ne part pas avec, il reste
avec...
Le Président (M. Garon): Alors, M. le député
de Jonquière.
M. Ryan: Je voulais remercier également le
président de la commission...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: ...je n'ai pas fini, là, moi, mes collaborateurs
du ministère des Affaires municipales, le service juridique dont je suis
éminemment fier, qui nous a
prouvé encore une fois aujourd'hui sa compétence et son
sens de l'adaptation, la collaboratrice de mon cabinet, Mme Livernois, nos
collaboratrices et collaborateurs de la commission, et le Parlement tout entier
qui nous permet d'exister. Merci.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: Oui, tout d'abord, je voudrais parler un peu du projet
de loi qu'on a adopté. Il est vrai que c'est un projet de loi difficile.
La députée de Verchères m'avait pressenti depuis assez
longtemps, et je voyais sûrement aussi, non pas sa
fébrilité mais son inquiétude par rapport à
l'adoption du projet de loi. Je pense qu'elle doit être rassurée;
elle a bien fait son travail, et puis on peut dire mission accomplie. Et je
pense que la députée de Verchères a fait ce qu'elle devait
faire et qu'elle l'a bien fait.
Quant au projet de loi, c'est toujours évident, après
qu'on ait fini de l'étudier, qu'il y avait des difficultés. Ce
qui est important, c'est de pouvoir répondre, ou contourner, ou
régler ces difficultés. J'espère que le projet de loi
qu'on vient d'adopter va permettre à la Régie de mieux se guider
pour l'avenir et aussi de mieux operational iser ses actions tout en donnant un
meilleur service à ses citoyens. Ça, je pense que c'est
important.
Bien sûr, il y a toujours quelque chose qui se produit.
Après 30 ans de relations directes avec les affaires municipales,
à plus d'un titre, soit comme conseiller, maire, président de
l'Union, critique de l'Opposition, j'avais souvent le goût de dire: Les
ministres passent, les critiques demeurent.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Et ça a été vrai pendant plus de
sept ans. Si ce n'est pas un record, c'est certainement une bonne moyenne. J'ai
apprécié beaucoup de travailler, bien sûr, pour les
municipalités. On peut sortir des municipalités, mais les
municipalités sortent difficilement de nous autres. Moi,
indépendamment des prochaines relations ou des relations futures que
j'aurai, soit avec le ministère ou les municipalités, je ne pense
pas que je pourrai jamais m'enlever ce manteau que j'ai toujours porté,
dans le fond. Je pense qu'un des titres que j'ai aimé le plus porter,
ça a été celui de maire. Je n'ai pas à le cacher,
j'ai aimé chaque moment que j'ai fait dans ce métier ou dans
cette profession. (17 h 10)
Comme député, c'est très différent. Dans
l'Opposition, c'est évident que le travail est plutôt ingrat; on
n'a rien à vous offrir, nous, si ce n'est notre collaboration et notre
bonne volonté pour aider à régler les causes. Ça
viendra peut-être, si Dieu le veut. Et, évidem- ment, le ministre
a dit: Nous n'avons pas été consultés. Je pense bien
que... On dit: L'homme propose ou la femme propose et Dieu dispose. On peut
dire qu'en politique on peut proposer, mais le chef dispose aussi. C'est aussi
une de ses prérogatives.
Je voudrais remercier, enfin, M. le ministre des bons mots qu'il a eus
à mon égard. Je pense que ça n'a jamais été
démenti quelque part, je crois je voudrais lui rendre au moins
cet hommage qu'il a toujours été correct, qu'on a toujours
été corrects dans nos rapports. Et ça a été,
à l'extérieur, la même chose, pas juste face à face,
pas juste verbalement mais dans les actes aussi. Je pense que, ça, je
l'apprécie beaucoup, et j'aurai certainement de l'ennui ou des
idées vis-à-vis du domaine municipal. Je peux dire que je
garderai cet intérêt-là.
Et je veux dire aussi aux membres de la commission que j'ai
apprécié de travailler avec tout le monde. Et, moi, je vais
souhaiter que les municipalités sortent toujours gagnantes des
échanges qui se passent entre le parti au pouvoir et l'Opposition, mais
surtout en faveur de leurs commettants. Là-dessus, ça met, en
tout cas, un arrêt temporaire, j'imagine, ou une fin tout court à
30 ans de travail avec les municipalités, et, je répète,
je l'ai beaucoup apprécié. Et, encore une fois, je peux vous
assurer, M. le ministre, de mon amitié, ainsi qu'aux membres de la
commission et aussi aux membres du ministère. Je pense que ces
relations-là ont été correctes, ont été sous
le signe de la compréhension, et de la discussion, et de
l'honnêteté. Ça, c'est important de le dire. Et je voudrais
aussi remercier mes recherchistes et vous, M. le Président, de votre
compréhension et de votre amabilité. Je vous remercie.
Le Président (M. Garon): Mme la députée de
Verchères.
Mme Dupuis: Merci, M. le...
Le Président (M. Garon): J'allais dire que, quand
Madeleine de Verchères a remis les armes aux vieux soldats
français, ils lui avaient répondu qu'elles étaient entre
bonnes mains. J'imagine que les gens de chez vous vont dire la même chose
devant le succès obtenu aujourd'hui.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Luce Dupuis
Mme Dupuis: Merci, M. le Président.
Devant les belles paroles que se sont lancées mutuellement le
ministre et le critique aux affaires municipales, je pense que c'est la
démonstration qu'on peut s'opposer sans se disputer. Je suis très
heureuse que le projet de loi ait enfin été adopté. L'AIBR
peut maintenant opérer en toute légalité et sans avoir
toujours la possibilité d'avoir des problèmes ou des
contestations
des municipalités ou des clients de la Régie.
Moi, je vais être très brève. Alors, je conclurai en
disant au ministre que, s'il a pu réviser de façon rapide les
modifications au projet de loi vous me voyez venir pour clarifier
et que ça ne nous entraîne pas devant les avocats, je pense qu'il
peut agir avec autant de célérité dans l'autre
problème dont il a fait mention tantôt. C'est ce que je vous
souhaite et qu'on se souhaite, à l'AIBR et aux municipalités du
comté de Verchè-res, et en étant assurés, M. le
ministre, que vous porterez une oreille attentive et que, peut-être, vous
pourrez modifier vos lois.
Alors, à tous les intervenants, à tous les participants,
merci beaucoup.
Le Président (M. Garon): Alors aux requérants.
M. Poupart: Avant que M. le maire Brouard, notre
représentant ici, ne vous adresse la parole pour les remerciements
d'usage, j'aimerais, moi, de mon côté, disons, vu la nouvelle qui
nous a été annoncée ce matin, que le critique
parlementaire en affaires municipales vous quittait, j'aimerais, du
côté, disons... Il y a deux genres, il y a deux mondes ici: il y a
le monde des parlementaires, dont vous êtes, mesdames, messieurs, et il y
a le monde des pétitionnaires, dont je suis et dont mes clients sont. On
se rencontre entre parlementaires et entre pétitionnaires et,
grâce à vous, il y a des lois qui viennent au monde. Il y a
beaucoup de naissances qui se font dans cette salle ou dans l'autre salle, et,
souvent, ces lois-là sont le fruit d'une communication on s'en
est aperçu avec l'expérience et d'un échange entre
les parties.
Alors, moi, je voudrais vous dire, M. Dufour, au nom des membres du
Barreau qui viennent ici, devant vous, pour plaider, et au nom des
pétitionnaires, et au nom des membres du monde municipal, que tous ces
gens-là ont hautement apprécié votre expérience,
votre sens de la loi et, surtout, votre côté humain. Jamais vous
ne nous avez laissés sans une réponse et sans porter attention
à nos problèmes. Souvent, c'est des petits problèmes pour
vous, mais, de votre côté, vous avez toujours été
très près de tous les citoyens qui sont venus ici, et je dois
vous en rendre hommage au nom de ces gens-là. Je tiens à vous
remercier sincèrement.
M. Brouard: Moi, je voudrais profiter de l'occasion, juste pour
remercier...
Le Président (M. Garon): M. Brouard.
M. Brouard: ...notre députée, qui a bien voulu
parrainer notre projet.
Le Président (M. Garon): «Marrainer».
M. Brouard: «Marrainer», si vous voulez, oui. On peut
dire «marrainer»?
Le Président (M. Garon): Bien, c'est marqué
ici.
M. Brouard: Ça me fait plaisir, si on peut le faire.
Mme Bélanger: Elle est marraine du projet, mais elle
parraine le projet de loi.
M. Brouard: C'est parce que, sur mes papiers, c'est marqué
«parrainer», alors...
Mme Bélanger: C'est ça, c'est ça, vous avez
raison.
M. Brouard: Mais c'est la marraine qui parraine. Mme
Bélanger: C'est ça.
M. Brouard: Alors, je vous remercie infiniment, Mme Dupuis.
Ça nous a fait plaisir. On a cheminé ensemble, on a eu certains
obstacles, mais, quand même, on est arrivés à notre
fin.
C'est la première fois que je participe à une commission,
alors je voudrais remercier les membres de la commission. Je n'avais aucune
idée de ce qui pouvait se passer. Je pensais qu'il y aurait plus
d'opposition. Comme vous l'avez dit, il y a eu des échanges, mais il n'y
a pas eu trop de mots sévères. Alors, ça m'a fait plaisir
de participer, et je vous remercie, parce que, maintenant, comme vous l'avez
dit, M. le ministre, on va pouvoir continuer avec notre autre projet beaucoup
plus facilement. Je pense bien que ça va nous donner... Et j'endosse les
paroles de notre députée: j'espère que vous allez
être aussi rapide à réagir, à changer les textes et
à nous donner une réponse aussi efficace que celle qu'on a eue
cet après-midi. Merci infiniment.
Le Président (M. Garon): Alors, la commission, ayant
accompli le mandat qui lui avait été dévolu, ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 17)