Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Dix heures quatorze minutes)
Le Président (M. Garon): Je déclare la
séance de la commission de l'aménagement et des
équipements ouverte. Le mandat de la commission est de procéder
à la vérification des engagements financiers du ministère
des Affaires municipales pour les mois de janvier 1992 à novembre 1992.
De 10 heures à midi, la commission vérifiera les engagements
financiers du secteur habitation et, de 14 heures à 18 heures, ceux des
affaires municipales. Est-ce que, M. le secrétaire, il y aurait lieu
d'annoncer des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Mme
Bélanger (Mégantic-Compton) est remplacée par M. Doyon
(Louis-Hébert); M. Camden (Lotbinière) est remplacé par M.
Marcil (Salaberry-Soulanges).
Réponses déposées
Le Président (M. Garon): Je dépose les
réponses aux questions prises en note lors de la séance du 25
février 1992. Les réponses vous ont été transmises
le 15 avril 1992. Est-ce qu'il y a des questions supplémentaires sur les
engagements financiers vérifiés à une séance
antérieure?
Une voix: Non.
Organisation des travaux
Le Président (M. Garon): Non? Alors, nous allons commencer
les engagements financiers. Je ne sais pas comment vous allez procéder,
là, parce que je sais que, pour l'habitation, des fois, vous discutez en
vrac. Alors...
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Paré: Si le ministre des Affaires municipales et
responsable de l'habitation n'a pas d'objection, on va procéder comme
à l'accoutumée, c'est-à-dire parler de façon
générale sur les secteurs qui nous intéressent et, ensuite
de ça, procéder à l'adoption des différents
engagements financiers à la fin des deux heures.
Le Président (M. Garon): Si vous vous entendez
là-dessus, moi, je n'ai pas d'objection. Vous avez un programme
spécial. C'est un programme important, mais il comporte peu de...
M. Ryan: M. le Président...
Le Président (M. Garon): Oui?
M. Ryan: ...je n'ai pas d'objection, parce que nous sommes ici
pour servir, comme toujours, mais j'aimerais bien connaître l'avis des
collègues qui sont du côté ministériel
également. Normalement, il n'y a pas d'engagements financiers de la
Société d'habitation du Québec. Nous discutons ce sujet
dans un esprit de collaboration comme d'ordinaire nous le faisons volontiers,
de collaboration et d'ouverture. Il y a un certain nombre d'engagements qui
sont reliés à la Régie du logement du Québec qui,
eux, doivent être l'objet de l'examen de la commission, ici. En principe,
on devrait peut-être commencer par ces engagements-là et en
disposer. Mais, dans l'esprit de collaboration qui inspirait l'intervention du
député de Shefford, je n'aurais pas d'objection, moi, à ce
qu'on commence par un échange général, pourvu qu'à
la fin il nous reste un peu de temps pour disposer des engagements financiers.
La seule chose que je voudrais, cependant, c'est si on pouvait s'entendre,
encore une fois, pour avoir une répartition du temps de manière
qu'on ait un peu de temps pour discuter des problèmes de la Régie
du logement ici, parce que, jusqu'à maintenant, il est arrivé
qu'on se laisse entraîner dans les politiques d'habitation et qu'il nous
reste très peu de temps à la fin pour la Régie du
logement. Je ne sais pas s'il y aurait une sorte de partage a priori qu'on
pourrait envisager, par souci d'équité envers les organismes.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Shefford.
M. Paré: Peut-être pas s'entendre sur le temps, mais
j'ai l'intention qu'on commence par la Régie du logement. Donc,
possiblement qu'il y aura plus de temps consacré à la
Régie du logement qu'à la Société d'habitation du
Québec normalement ou, en tout cas, on aura le temps de passer à
travers les sujets qui nous intéressent à la Régie du
logement puisqu'on va commencer par ça.
M. Ryan: Ça va, de votre côté?
M. Gauvin: M. le Président, j'aimerais tout simplement
faire le commentaire suivant. Étant représentant d'un
comté surtout rural, j'ai beaucoup d'intérêt pour les
programmes d'habitation de façon générale, mais j'ai
compris qu'on aurait la chance d'échanger, de toute façon, dans
un deuxième temps facilement. Merci.
M. Ryan: On pourrait peut-être dire que, lorsque nous
aurons atteint un maximum d'une heure avec la Régie du logement, il
faudrait garder la seconde heure
pour ia Société d'habitation du Québec. Si on a
disposé des problèmes de la Régie plus tôt,
ça laissera plus de temps pour la Société d'habitation.
Est-ce que ça irait?
M. Paré: Oui, ça va. M. Gauvin: Merci, M. le
ministre. Le Président (M. Garon): Alors, ça va?
Secteur habitation
M. Ryan: Me permettriez-vous, M. le Président, juste de
vous présenter les personnes qui m'accompagnent à la table?
À ma gauche, il y a Mme Thibault, qui est présidente de la
Régie du logement du Québec, qui est accompagnée
principalement des personnes qui vont se présenter à la table
avec elle: M. Rodrigue Dubé, vice-président de la Régie;
M. Michel Sauvé, directeur des bureaux régionaux; M. Louis
Saint-Laurent, responsable du budget. À ma droite, il y a M. Jean-Paul
Beau-lieu, le nouveau président de la Société d'habitation
du Québec, et nous vous présenterons tantôt les personnes
qui l'accompagnent quand nous examinerons les problèmes de la
Société d'habitation du Québec. Ça va?
Peut-être que M. Dubé pourrait venir s'asseoir ici. M.
Dubé va s'asseoir ici. M'accompagnent également mes
collaborateurs et collaboratrices de mon cabinet, en particulier Mme Sylvie
Leduc, qui veille particulièrement aux problèmes relatifs
à la Régie du logement. Il y aura tantôt Yves Bernier, qui
s'occupe des problèmes de la Société d'habitation du
Québec, avec qui tous les députés, je pense, ont dû
avoir à transiger en étant fort satisfaits, j'en suis sûr.
C'est tout.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Shef-ford.
Régie du logement
Fermeture du bureau du centre-ville de
Montréal
M. Paré: Oui, merci, M. le Président. Comme on
vient de le dire, quelques questions concernant d'abord la Régie du
logement. On a eu l'occasion de parler, à la fin de l'année 1992,
de la fermeture du bureau du centre-ville de Montréal. Je voulais y
revenir parce que, bon, il y a eu manifestation, il y a eu demande pour qu'il y
ait des changements dans cette décision, qui fassent en sorte que l'on
maintienne en poste un bureau dans le centre-sud de Montréal. Moi, je
trouve que les raisons étaient justifiées et c'est pour ça
que je veux qu'on y revienne. (10 h 20)
C'est un des secteurs où on retrouve beaucoup de logements,
beaucoup de locataires d'abord. C'est un quartier de location, mais c'est aussi
un quartier qui est frappé un peu par ce qu'on appelle l'état de
la pauvreté à Montréal aussi. Et, quand je dis un peu, je
devrais dire plutôt passablement. Donc, on le sait que, dans ce
coin-là, il y a eu beaucoup de fermetures de petites entreprises, de
petites industries, qu'il y a beaucoup de logements qui sont
vétustés. Donc, tout ce qui concerne, finalement, la
qualité de vie en matière d'habitation se retrouve là, pas
la qualité de vie comme telle, mais les problèmes reliés
à la qualité de vie ou au manque de qualité de vie. Ce
sont des vieux quartiers. C'est là qu'on retrouve, si on regarde les
documents de la Commission des affaires sociales, beaucoup de pauvreté
et de misère. Donc, normalement, c'est surtout des locataires. Ce sont
des quartiers qui sont assez vieux, là où on retrouve une
population non seulement pauvre, mais qui s'appauvrit, et, normalement, c'est
là où on risque de retrouver beaucoup de problèmes de
logement. C'est aussi le quartier central où on retrouve des
problèmes particuliers, que ce soit en matière
d'itinérance, que ce soit en matière de logements pour les
étudiants, parce qu'on y retrouve le campus principal de
l'Université du Québec à Montréal.
Tout ce quartier-là, quand on le regarde dans son ensemble, c'est
là où, normalement, on va retrouver beaucoup de demandes ou
beaucoup de problèmes potentiels. Et, pourtant, c'est là
où on a décidé d'enlever le bureau, un bureau qui
était accessible, en plus, non seulement accessible à pied pour
les gens qui étaient aux environs et qui ne possèdent pas
d'automobile, mais accessible aussi par le métro directement, sans
sortir à l'extérieur. Là, maintenant, on l'a fermé.
Donc, c'est un éloignement de service. Ce n'est pas un rapprochement,
c'est un éloignement de service, qu'on le veuille ou pas. La distance
est là et la distance, à mon avis, dans des cas semblables, a de
l'importance. Donc, on a décidé de la fermeture et on a
envoyé le personnel à une distance assez marquée, assez
importante, c'est-à-dire au bureau du Parc olympique. Donc, c'est
loin.
Vous allez me dire: Oui, on peut le joindre, il est accessible par le
métro, sauf que, même par le métro, le métro ne se
rend pas directement au Parc olympique. Il y a, quand même, une certaine
distance à parcourir à pied ou en autobus, mais, quand
même, c'est des transferts. C'est moins accessible, c'est plus
éloigné, et on sait très bien que ce genre de service
là ça a été dit, ça a
été rapporté par bien des gens dans le passé
dans bien des cas, les gens n'y vont pas, pour différentes raisons.
Même quand la Régie est proche, les gens n'y vont pas d'une
façon comment je dirais ça? aussi simple qu'on
voudrait que ce soit utilisé, spécialement par les locataires qui
pourraient être les personnes qui ont le plus besoin du service.
Même quand il était près, il y a des gens qui n'y allaient
pas, ils préféraient aller voir les associations de locataires ou
d'autres personnes. Ce n'est pas en éloignant le service qu'on va
l'améliorer, moi, je ne le pense pas. On sait que ies premiers mois de
chaque année sont des mois qui, normalement, sont assez importants en
termes de demandes, puisque,
bon, c'est là où se décident des augmentations ou
pas de loyers et toutes ces choses-là. J'aimerais ça savoir si le
ministre a demandé, au moment où on se parle, un rapport d'impact
sur la fermeture de ce bureau, avec le transfert du personnel à des
distances assez importantes.
M. Ryan: Je voudrais, d'abord, si vous me le permettiez... J'ai
prévu la question et c'est pour ça que nous avons vu à ce
que Mme Thibault et M. Rodrigue Dubé soient ici. M. Dubé sera en
mesure de donner une réponse directe à la question que le
député a posée tantôt.
Avant qu'on en vienne à ça, je voudrais simplement
évoquer l'arrière-plan, le contexte dans lequel cette
décision a été prise. Ce qui est arrivé là,
dans la région de Montréal, au cours des deux ou trois
dernières années, il y avait un gros problème. Le
problème majeur qui se posait, c'était celui de
Finaccessibilité du service téléphonique. Moi, c'est le
point qui m'avait été souligné la première
année où j'ai été responsable de l'habitation. J'ai
fait faire des vérifications moi-même, M. Dubé s'en
souviendra, le midi. On me disait: Essayez d'appeler là le midi, puis
à telle heure du jour et vous allez voir que vous n'êtes jamais,
jamais capable d'avoir la ligne. On avait vérifié et on a
constaté que c'était vrai, et la Régie a apporté un
soin particulier à ce problème. On peut dire aujourd'hui, avec
beaucoup de fierté, je pense, bien placée, que le problème
de l'inaccessibilité du service téléphonique a
été résolu de manière satisfaisante. Aujourd'hui,
une personne téléphone à la Régie du logement dans
la région de Montréal et peut rejoindre quelqu'un qui s'occupera
de son dossier.
Evidemment, dans la mesure où il n'y a plus cette accumulation
d'appels qui ne se rendent pas à destination, on constate une diminution
des visites aux bureaux. L'achalandage dans les bureaux est beaucoup moins
élevé qu'il l'était naguère. Et, dans ce
contexte-là, justement, il est apparu opportun, dans un souci de
rationalisation, que deux bureaux soient fusionnés ensemble.
Et là, je vais demander, avec la permission, évidemment,
de la commission, que M. Dubé, qui est particulièrement
chargé, en sa qualité de vice-président, des rapports avec
la clientèle, de nous donner des explications sur la manière dont
on a réaménagé le service téléphonique, sur
les raisons qui ont amené le déménagement et sur l'impact
de ce déménagement-là sur la clientèle.
M. Dubé (Rodrigue): M. le Président, effectivement,
dans les années 1989, 1990 et 1991, au cours des mois de janvier,
février et mars, qui sont trois mois où il y a une demande
importante de la clientèle, lors de ces périodes-là, de la
première heure de la journée jusqu'à la dernière
heure de la journée, le client devait composer en moyenne 20 à 25
fois le numéro de téléphone de la Régie avant
d'être capable de rejoindre un préposé. Nous avons
estimé, par exemple, qu'en janvier 1991 à peine 4 % des clients
nous rejoignaient du premier coup. c'est évident que ces
clients-là, qui ne pouvaient nous rejoindre directement par
téléphone, se déplaçaient dans les bureaux pour
aller chercher l'information. nous avons aussi observé que la
clientèle qui faisait affaire avec le service téléphonique
était en grande majorité la clientèle de locataires. ceux
qui se rendaient dans les bureaux étaient la clientèle de
propriétaires, en majorité. disons que 87 % des demandes sont
déposées par les propriétaires, 13 % par les locataires.
donc, ça explique le fait que, dans les bureaux, il y ait un plus grand
nombre de propriétaires qui se présentent et pour de
l'information et pour déposer les requêtes.
Quant au téléphone, c'est 67 % de nos clients qui
constituent notre clientèle téléphonique. Donc, le matin
où nous fûmes en mesure de répondre à l'ensemble des
clients par téléphone, ça a provoqué une baisse des
visiteurs dans les bureaux, c'est-à-dire que nous avons maintenant et
dès la première année d'application des mesures
téléphoniques constaté une diminution de 25 % de la
clientèle sur l'île de Montréal, en termes de visiteurs;
et, si on prend le bassin métropolitain, Laval et Longueuil inclus, la
baisse de clientèle a été de 17 %. Au cours de la
même période, dans l'ensemble des bureaux de la Régie,
à l'exception de ceux de la région métropolitaine, on
constatait une augmentation du nombre d'appels téléphoniques mais
aussi du nombre de visiteurs. Il n'y a pas de raison particulière pour
expliquer la diminution de visiteurs à Montréal dans les bureaux,
autre que par le service donné directement à la clientèle.
Donc, on évite à un grand nombre de locataires de se
déplacer pour connaître leurs droits. et, évidemment, quand
nous avons observé une diminution de 25 % de la clientèle de
visiteurs dans les bureaux, en termes de rationalisation, en termes de gestion
des coûts, eh bien, il n'était plus justifié de maintenir
cinq bureaux sur l'île de montréal. nous avons donc
regroupé les opérations en quatre bureaux. en les regroupant en
quatre bureaux, bien, il fallait que ces quatre bureaux-là soient
distribués de façon géographique sur l'île de
montréal, de telle sorte que nous avons aussi fait un
réaménagement. en fermant un bureau, la clientèle de ce
bureau-là ne fut pas dirigée que vers un autre bureau, mais elle
fut redistribuée en fonction de la situation géographique des
locataires. (10 h 30)
Exemple: Outremont, qui faisait affaire avec le bureau du centre, fera
dorénavant affaire avec le bureau Côte-des-Neiges, c'est beaucoup
plus près pour la clientèle de ce secteur-là. La partie
nord du Canadien Pacifique, elle est maintenant dirigée vers le bureau
qui est situé, pour le moment, à Henri-Bourassa, mais qui sera,
à compter de la mi-avril, situé près de la
Métropolitaine. L'autre partie de la clientèle, celle qui est
plus au sud, c'est-à-dire au nord de la ligne du Canadien Pacifique et
puis à l'est de Saint-Laurent, celle-là est dirigée vers
le bureau du Village olympique. Je dois vous dire
que, au plan de l'information ou du dépôt d'une
requête, le client peut aller vers le bureau qu'il veut bien. Par contre,
pour l'audition de la cause, eh bien, nous entendons la cause au bureau
où réside le locataire.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Shef-ford.
M. Paré: Ça, je comprends tout ça, sauf que
ça n'empêche pas que je pense qu'il y a une importance à
maintenir ce bureau dans le centre-sud de Montréal. Il ne faut pas
oublier, c'est un service direct à des gens qui sont locataires et
à une clientèle qui est particulière. Vous allez
reconnaître avec moi que les problèmes des gens d'Outremont, en
matière de logement, ce n'est certainement pas les problèmes de
logement que vivent les gens qui demeurent sur la rue Ontario ou sur la rue
Sainte-Catherine ou toutes les rues traversales qu'on retrouve dans ce coin
tout à fait particulier avec ses problèmes qui lui sont propres.
J'en identifiais quelques-uns tantôt: les chambreurs, les
itinérants, les étudiants. On dit que c'est des personnes de plus
en plus âgées et de plus en plus pauvres que l'on retrouve dans ce
coin-là. Ce n'est absolument pas la même chose à
Outre-mont.
C'est un service qui est censé être, d'abord, pour des
locataires et, d'abord, pour des locataires qui risquent d'être victimes
de harcèlement ou de toutes sortes de problèmes, et c'est bien
plus cette clientèle du centre-sud. C'est à elle qu'on demande de
se déplacer. On éloigne le service, on demande aux gens de se
déplacer; c'est ça qui est la réalité des choses.
C'est cette clientèle-là qu'on veut rejoindre, c'est elle qui
avait le service à peu près au coeur du quartier. Là,
maintenant, on envoie ça plutôt en périphérie.
C'est un peu le monde à l'envers. On s'éloigne de la
clientèle qu'on veut desservir physiquement et on sort même du
quartier le plus touché en leur disant: Si vous voulez avoir le service,
appelez. Je n'ai rien contre ça, le service téléphonique
comme premier contact. Sauf que, pour l'étape suivante, pour porter
plainte ou aller en audition ou tout ça, eh bien, là, on vous
dit: Déplacez-vous. Venez-vous-en dans un quartier plus riche, dans bien
des cas. Parce que, si on part du centre-sud pour s'en aller dans le bout du
Parc olympique, je vais vous dire qu'il y a quand même une certaine
différence ou une différence certaine par rapport au niveau de
vie et par rapport au niveau des problèmes en logement.
C'était et c'est encore tellement vrai que c'est important, ce
bureau-là, que même vous, vous disiez, M. le ministre, le 11
décembre, à un débat à l'Assemblée
nationale: Vous avez raison de dire que, si l'on tient absolument à
trouver des locaux dans le sud de Montréal, on va en trouver,
absolument, et on a cherché. Donc, si on a cherché, c'est qu'il y
avait justification. Qu'on n'ait pas trouvé, c'est une chose, mais
ça ne veut pas dire que ça nous donne le droit d'abandonner et de
déplacer le service.
Je continue à maintenir que ça va même contre, je
dirais, l'essence même de ce qu'on voulait apporter par la Régie
du logement par rapport à cette clientèle tout à fait
spécifique. Ça va m'amener à une autre question
tantôt par rapport aux changements qui s'en viennent à
Montréal. C'est probablement dans ce quartier-là aussi qu'on aura
le plus besoin de la présence de la Régie du logement alors
qu'elle est absente. Elle est accessible au niveau téléphonique.
Les députés des régions vont vraiment comprendre ça
plus facilement parce qu'on est un peu plus habitués, nous, au service
téléphonique. Les gens de Montréal sont habitués au
service plus personnel, parce que c'est là que la population est en plus
grand nombre et là où les bureaux sont normalement les premiers
ouverts d'à peu près tous les ministères où on
donne des services, sauf peut-être les Transports et les
ministères qui ont plutôt une vocation régionale.
Sauf que, dans le cas de l'habitation, quand on regarde même tous
les documents, où se retrouvent, d'abord, les problèmes de
logement pour les locataires? C'est à Montréal et à
Québec. Quand on regarde à Montréal, plus ou s'en vient
vers le centre, c'est là où on identifie à peu près
les plus grands problèmes en termes de gravité et en termes de
nombre, et, pourtant, on éloigne le service. Est-ce que c'est totalement
abandonné dans votre esprit, M. le ministre, de chercher encore un local
dans ce coin-là? Et est-ce que, au moment où on se parle, tout le
personnel, sans exception, a été transféré en
totalité?
M. Ryan: En réponse à la première question,
je vous dirai que nous n'envisageons pas d'ouvrir un bureau additionnel dans ce
secteur-là au cours de la prochaine année budgétaire. On
en reparlera à l'occasion des crédits, mais il n'en est
sûrement pas question pour le présent exercice, puis nous ne
l'avons pas inscrit dans les prévisions pour le prochain exercice. Il
faut éviter d'exagérer en ces choses. C'est vrai que, il y a deux
ans, j'avais laissé entendre que nous envisagions le maintien du bureau
dans le centre-sud de Montréal. C'est absolument vrai. Le
député m'a cité avec fidélité, mais nous
avons réexaminé la situation à la lumière du
changement qui s'est produit, surtout dans les services offerts à la
clientèle par voie téléphonique, et nous avons
constaté une diminution sensible du nombre de visites dans les bureaux
situés dans la région de Montréal. Et il nous est apparu
qu'une redistribution des visiteurs pourrait très bien être faite
sans préjudice pour la quasi-totalité d'entre eux, selon la
manière dont ça a été fait.
Il ne faut pas oublier la présidente me signalait cette
caractéristique que la grande majorité des visiteurs dans
les bureaux de la Régie sont des propriétaires. Ils sont
très bien capables de se déplacer. Et la très grande
majorité des interventions en provenance de citoyens ou citoyennes
auprès de la Régie porte sur des demandes d'informations qui
peuvent être obtenues par téléphone. On a donné ce
service-là avec l'efficacité
qu'était en droit d'exiger la population. Et, jusqu'à
maintenant, je n'ai pas d'indication, sauf les protestations des groupes que
j'appellerais familiers, que ça crée des inconvénients
majeurs pour une partie appréciable de la population ou de la
clientèle éventuelle. Je n'ai pas d'indication à cette
fin. Je reçois une correspondance traitant de tous les sujets qui
relèvent de ma responsabilité, je reçois toutes sortes de
représentations à l'occasion de rencontres avec le public, etc.,
et, de ce point de vue là, à part les groupes plutôt
familiers, et là-dedans j'inclus le Parti québécois,
évidemment, je n'ai pas reçu de représentations de cette
nature. C'est vrai qu'on ne descend pas de la station de métro pour
entrer directement dans le bureau de la Régie qui est au Village
olympique, si j'ai compris. Il faut marcher un coin de rue. Pour certains cas,
ça peut être un problème, mais on ne décide pas
d'une politique d'ensemble en fonction de ces quelques cas individuels. Mieux
vaut trouver le moyen d'aider ces cas-là particuliers à faire
leur visite, si c'est nécessaire.
Je crois que le bureau, là où il est situé, sert
très bien les fins générales que doit servir la
Régie. Les autres bureaux sont situés dans des endroits
stratégiques. Les choix n'ont jamais été faits pour servir
la population d'Outremont, quoique, dans Outremont le
député est peut-être moins familier avec la
réalité montréalaise que celui qui vous parle il y
a des secteurs, maintenant, qui doivent intéresser la Régie,
parce qu'il y a des secteurs de pauvreté, même dans Outremont.
Mais, ça étant dit, l'emplacement des bureaux n'a pas
été choisi en fonction de ça, mais en fonction de
critères beaucoup plus larges. Il y en a un qui est à la station
Lionel-Groulx. Il y en a un qui est sur le chemin de la Côte-des-Neiges,
si je comprends bien, puis, l'autre est du côté d'Ahuntsic, au
bord d'Ahuntsic, puis dans le nord de Montréal. Il va être
ramené à Crémazie près du boulevard
Métropolitain, carrefour absolument majeur à Montréal. Je
pense qu'ils sont bien situés, puis le Village olympique, je ne pense
pas que ce soit mal situé, finalement.
M. Paré: Sans vouloir faire de publicité pour
personne, il y a une publicité qu'on entend dans les médias sur
la saucisse: Plus on en mange, plus on l'aime, puis plus on l'aime, plus on en
mange. C'est un peu normal, elle est plus fraîche. C'est un peu la
même chose avec les services de la Régie du logement: moins le
service est accessible, moins les gens l'utilisent. Et je dois dire qu'on a
pris quelques façons, depuis quelque temps, pour la rendre moins
accesssible ou, en tout cas, pour rendre le service moins utilisable.
Je vais vous donner juste quelques exemples qu'on retrouvait dans le
journal, d'ailleurs, et qui étaient amenés directement par les
responsables de la Régie. Quand on voit la hausse des frais qui a
été amenée, qu'on est passé de 25 $ à 40 $
en l'espace de 12 mois pour inscrire une cause, je dois vous dire que ça
fait une drôle d'augmentation. Alors, quand on charge plus cher, quand,
en même temps, le bail était gratuit et puis, maintenant, qu'on
est obligé d'aller se le procurer à 1,75 $ et quand la
Régie s'éloigne, puis qu'on se dit: Bien, les gens viennent
moins, je comprends. Plus ça coûte cher, plus c'est loin... Puis,
quand les choses gratuites deviennent coûteuses, que ça soit moins
utilisé, je dois dire que je le comprends. (10 h 40)
C'est facile de justifier, à un moment donné, qu'un
service est moins utilisé. C'est parce qu'il est moins accessible. Et
vous me direz que, pour une cause, 40 $, ce n'est peut-être pas beaucoup,
sauf que ceux qui vont aller se plaindre pour une augmentation de loyer, dans
le centre-sud de Montréal, 40 $ pour eux autres, c'est important. Je
vais vous dire, on en connaît tellement qui sont au bout de la cent,
ça ne se peut pas que ça n'ait pas un effet sur l'utilisation du
service. Les gens vont plutôt se résigner. Je le disais
tantôt: Pour bien des gens, aller à la Régie, c'est comme
une démarche qui n'est pas plaisante. Ce n'est pas plaisant d'aller
à la Régie. C'est une institution administrative quasi
judiciaire, finalement. Donc, les gens n'y vont pas par plaisir. Maintenant
qu'on l'éloigné et qu'on augmente les coûts, moi, je ne
serais pas surpris que les chiffres soient moins élevés dans le
futur. On va avoir pris des mesures pour.
M. Ryan: Si vous me permettez une explication là-dessus,
et Mme Thibault et M. Dubé pourront compléter, voire me corriger,
s'il y a lieu, je pense que le député ne saisit pas exactement la
dynamique du fonctionnement de la Régie. Moi, je suis locataire. Si le
propriétaire veut augmenter mon loyer, j'ai rien qu'à lui dire
que je n'en veux pas. C'est lui qu'il faut qu'il aille à la
Régie, ce n'est pas moi. Je lui dis: Je n'en veux pas de ça,
ça n'a pas de bon sens. Il faut qu'il se présente à la
Régie et là la Régie va devoir instruire la cause.
M. Dubé nous a dit, tantôt, que la cause va être
instruite à proximité, au bureau le plus proche de la
résidence des personnes concernées. On voit à ça,
mais le reste, c'est une espèce de construction mentale que le
député se fait, et c'est permis, en politique, de vivre de
constructions mentales aussi. Des fois, ça prend. Mais, dans ce cas-ci,
je pense que la dynamique concrète n'est pas tout à fait ce que
laissent sous-entendre les propos du député de Shefford et, dans
cette perspective, les améliorations que nous avons signalées
sont très importantes.
Il y a l'autre point dont je voudrais dire un mot, l'augmentation de la
contribution financière requise de la personne qui va déposer un
dossier demandant qu'il soit instruit par la Régie. C'est vrai qu'il y a
eu augmentation, que c'est passé de 25 $ à 40 $. L'an prochain,
il y aura une légère augmentation encore. Il n'y en avait pas eu
ces dernières années, depuis une secousse, qui étaient
appréciables. Vous savez que c'est au-delà de 87 % de ces
contributions qui sont en provenance des propriétaires. Ça fait
qu'on peut bien s'api-
toyer longtemps, mais dans la réalité ce n'est pas tout
à fait comme ça que ça se passe, là. Le
propriétaire va inscrire sa cause et, au bout de la ligne, c'est lui qui
est responsable de l'inscription de son dossier.
Je demanderais peut-être à M. Dubé, pour être
sûr de ne pas déformer ses propos, de vous dire comment ça
se passe. Quand le régisseur entend la cause, lui, il peut
décider s'il va imputer des frais à l'une ou l'autre des parties,
mais j'aimerais qu'on nous dise ce qui arrive dans la pratique.
M. Dubé: Oui. Donc, 87 % des demandeurs étant les
propriétaires, de façon générale, les
régisseurs laissent payer les frais par le propriétaire,
c'est-à-dire qu'ils n'imposent pas les frais au locataire si le
locataire, admettons, perdait la cause. Les cas où une partie va devoir
écoper des frais, c'est lorsqu'il apparaît aux régisseurs
qu'il y avait un refus exagéré ou mauvaise foi de la part de
l'autre partie. Donc, comme cette autre partie-là a forcé le
dépôt de 40 $, c'est ainsi que le régisseur va
déplacer le fardeau des 40 $ en question. maintenant, tout à
l'heure, m. le président, m. le député signalait que moins
on en mange, bien, moins la saucisse va être fraîche, etc. eh bien,
je dirai que le service téléphonique, qui était auparavant
déficient, ceux qui en étaient privés, c'était les
locataires. ils avaient besoin d'information et, pour obtenir cette
information-là, on les forçait à se déplacer. et,
aujourd'hui, étant donné qu'on répond à leurs
demandes par téléphone, ils n'ont plus à se
déplacer. c'est ça qui a causé la baisse des visiteurs. la
baisse des visiteurs n'est pas venue par la fermeture. la baisse des visiteurs
est venue suite à notre capacité de répondre au
téléphone. et je signalais que c'est 67 % de nos clients qui nous
joignent par téléphone. ça, c'est à cause de la
loi. je pense que, si la personne qui demande l'information n'a pas à se
déplacer, c'est dû à la façon dont la loi est
construite. dans la majorité des cas, pour le non-paiement, par exemple,
c'est seul le propriétaire qui peut déposer la requête.
pour l'augmentation du loyer, la fixation, seul le propriétaire peut
déposer la requête. donc, c'est pour ça que le locataire a
à attendre l'effet ou, encore, si le propriétaire a pris
position. c'est donc pour ça que, lui, il a besoin d'un service
d'information accessible par téléphone.
M. Paré: Qu'on améliore le service
téléphonique, ce n'est certainement pas moi qui vais me plaindre,
sauf que ça n'enlève pas, quand même, l'utilité d'un
service, puis, comme le ministre le reconnaissait lui-même en
décembre, d'un service à proximité des citoyens. Il ne
faut pas oublier que le service de la Régie du logement, ce n'est pas
seulement la fixation des coûts du loyer. C'est aussi les travaux
majeurs. Ça peut être l'éviction, ça peut être
la reprise de possession. Ça peut être une foule de choses. Il y a
d'autres services que celui-là. On peut prendre celui-là, mais il
ne faut pas oublier qu'il y a un ensemble. Prenons un cas de travaux majeurs,
par exemple, qui peut être contesté. Pour celui-là qui a
à le vivre, c'est entre demeurer ou être expulsé de son
loyer. C'est quelque chose à vivre et ce n'est pas quelque chose qu'on
va discuter facilement au téléphone.
On sait, nous, les députés, que les gens qui viennent nous
voir dans nos bureaux, on pourrait, dans presque la totalité des cas,
répondre au téléphone à leurs demandes. Ce n'est
pas ça qu'ils veulent, par exemple, parce que, pour eux, leur
problème est grave. Ce qu'ils veulent, c'est en discuter avec une
personne qui est en poste et qui est capable de les recevoir, de les
écouter, puis, ensuite de ça, de les orienter. Ce n'est pas le
service de Bell téléphone: Donnez-moi un numéro de
téléphone à une telle adresse; c'est un service personnel
qu'ils veulent par rapport à une situation dramatique, dans bien des
cas, que ces gens-là vivent.
Conversion d'immeubles locatifs en
copropriétés à Montréal
Et ça m'amène à ce que je vous disais tantôt,
mais toujours par rapport à ça, spécialement. Ce n'est pas
que je veux tout centrer sur Montréal on va élargir
tantôt mais il y a un autre problème qui va se vivre
probablement bientôt. En tout cas, ce n'est pas un problème, c'est
une situation qui est à la veille de devenir effective à
Montréal bientôt, comme la municipalité a
décidé de déposer son règlement pour permettre la
conversion d'immeubles locatifs en copropriétés. Donc, on sait
que ça s'en vient et que ça devra se faire. Et l'objectif
visé par la ville de Montréal, c'est qu'il y ait 3000
unités converties par année pendant les cinq prochaines
années. Ça veut dire 15 000 logements qui devraient être
touchés par ça. Alors, 15 000 logements, ça commence
à faire bien des familles, puis bien du monde. Alors, on sait que,
ça, ça s'en vient. Ce n'est plus juste une intention. C'est un
dépôt du règlement par la municipalité, qui est
déposé, discuté, puis qui va permettre aux gens de
s'exprimer bientôt.
Là-dessus, ma première question: Est-ce que le ministre a
pris connaissance du projet de règlement de la ville de Montréal
et est-ce que, à son avis, il est conforme avec ce que la loi dit et
surtout à ce que lui pense par rapport à l'esprit qui
était donné dans la loi lorsqu'elle a été
votée par son prédécesseur en 1987, je pense?
M. Ryan: Oui, j'ai pris connaissance du projet. Dès que
j'ai entendu parler de cette intention de la ville de Montréal, j'ai
fait venir la documentation. Je l'ai examinée et je trouve que, dans
l'ensemble, c'est un projet qui est intéressant. Je dois rencontrer
prochainement des autorités de la ville de Montréal pour un
échange de vues sur une série de sujets, dont celui-là.
Ça va avoir lieu d'ici une semaine ou deux.
Comme vous le savez, il s'agit d'un projet qui a été
soumis à la consultation publique. Des séances de consultation
doivent avoir lieu en mars ou avril à ce
sujet. Les décisions ne seront pas prises avant
l'été sûrement, peut-être même pas avant
l'automne. Mais, en principe, moi, je trouve qu'il est très bien
d'ouvrir l'accès à la propriété dans des maisons
qui comprennent plusieurs logements, dans des immeubles à logements
multiples. Si on veut que le taux de locataires diminue au Québec
il est beaucoup plus élevé que dans le reste du pays on ne
peut pas bâtir des maisons unifa-miliales sur l'île de
Montréal. Il y a encore quelques îlots où on peut faire
ça, mais, dans l'ensemble, il faut trouver des formules imaginatives qui
tiendront compte de la géographie et de la topographie sociale, puis
physique.
Alors, ça, c'est un moyen qui est envisagé. C'est
très bien circonscrit dans le projet de la ville de Montréal. On
a choisi des quartiers où, franchement, quand on connaît la
géographie de Montréal, le choix qu'on a fait me semble
être un choix fort défendable, fort défendable. Il s'agira
d'offrir aux ménages qui logent présentement dans ces endroits
des garanties de continuité. Je pense que le projet contient ces
garanties-là également. (10 h 50)
Alors, avec ça, là, on va voir la réaction du
public en plus. Je ne veux pas juger du haut de ma fonction, parce que le
projet est en discussion actuellement, mais, a priori, ma réaction est
favorable, puis toute décision qui se fera sera sujette au
contrôle de la Régie du logement du Québec. Peut-être
que Mme Thibault pourrait ajouter... J'aimerais que Mme Thibault ajoute
peut-être quelques précisions sur la manière dont la
Régie perçoit ce phénomène-là.
Mme Thibault (Louise): Alors, je peux vous dire que la
Régie a déjà pris des mesures pour s'assurer qu'il y aura
une information adéquate de la population, qui est disponible dès
maintenant. Si certaines personnes ont des inquiétudes face à ce
projet de règlement là, elles peuvent s'adresser à la
Régie pour avoir des informations. Alors, on a revu notre documentation
écrite. Il y a un feuillet d'information sur toutes les étapes de
la conversion en copropriétés et les mesures de protection des
droits des locataires qui est disponible et qui a, d'ailleurs,
été distribué également par la ville de
Montréal quand elle a déposé son projet de
règlement. En plus de ça, notre personnel a reçu un
rafraîchissement au niveau de la formation. On s'est assuré que
c'était frais à leur esprit, toutes les étapes de la
conversion, et, pour ça, il y a eu des sessions de formation qui ont
été données.
Je peux vous dire aussi qu'on vient de conclure une entente avec la
Société d'habitation du Québec pour que, dès que le
règlement de la ville de Montréal sera en vigueur, s'il est
adopté, on puisse assurer un suivi des transformations en
copropriétés pour s'assurer que ça se fait dans l'harmonie
et que ça ne se fait pas au détriment des locataires. Donc, il y
aura une évaluation qui pourra être faite conjointement par la
Société d'habitation du Québec et la Régie du
logement. Les mécanis- mes sont en train d'être mis en place
à cet effet-là. Également, on va continuer de faire
l'information des gens au fur et à mesure des étapes que
franchira la ville de Montréal dans l'adoption de son règlement,
par des communiqués de presse ou autrement. Alors, on est très
attentifs à ce qui va se produire sur l'île de Montréal et
on a déjà mis les mécanismes en place pour assurer un
suivi.
M. Paré: Je suis content de voir qu'on met des
mécanismes en place et qu'on a décidé de voir à
avoir une information la plus étendue possible, sauf que je vais aller
un peu plus loin. Moi, je me rappelle très bien quand la loi qui
permettait la conversion sur l'ensemble du Québec, avec restriction pour
Montréal et Québec, a été votée, à
l'envers, d'une certaine façon. C'est permis partout, sauf à
Montréal et à Québec. C'est défendu, sauf s'ils
décident de passer un règlement comme ils sont en train de faire
pour l'autoriser. C'est ce qu'ils sont en train de faire.
Et une des garanties qu'avait données votre
prédécesseur pour permettre cette conversion, c'est qu'il y ait
un service d'intervention majeur qui soit mis en place. On disait même
qu'on était prêt à regarder pour donner plus de services,
plus de bureaux, en tout cas, on était prêt à mettre plus,
plus, plus à la Régie du logement pour assurer la protection et
l'information des locataires. C'était clair, c'était net,
c'était même la conclusion, je pense, du discours de votre
prédécesseur qui disait que les bureaux de la Régie du
logement étaient non seulement là pour recevoir les cas, orienter
les gens et faire un suivi, mais que toute une campagne de promotion,
d'information, de sensibilisation était pour être faite et aussi
qu'on était pour mettre sur pied, à l'intérieur des
bureaux, des guichets spéciaux. Il devait y avoir des guichets
spéciaux à l'intérieur des bureaux de la Régie du
logement pour que les gens puissent avoir le service, l'information, toute la
documentation nécessaire.
Vous nous dites qu'il y a de la documentation qui est prête, si
les gens vont la chercher, qu'on va suivre ça de près et qu'on va
émettre des communiqués. Mais, en termes beaucoup plus clairs,
par rapport à l'année qui s'en vient qui est l'année de la
mise en place d'ici 12 mois, probablement, ce sera le début de
ça qu'est-ce qu'on est prêt à faire de plus?
Qu'est-ce qu'on est prêt à faire comme campagne de sensibilisation
et d'information pour qu'on ne se ramasse pas avec des problèmes, mais
qu'on fasse de la prévention, plutôt, pour que les gens soient
informés de ce qui s'en vient? Comme campagne, on a
élaboré quoi? Au niveau de l'engagement formel qui était
pris par votre prédécesseur pour qu'il y ait un guichet
spécial à la Régie, qu'est-ce qu'on a prévu par
rapport à ce guichet spécial? Est-ce qu'on trouve que maintenant
ce n'est plus nécessaire?
M. Ryan: Juste un petit mot. Je vais demander à Mme
Thibault de donner les intentions de la Régie dans
ce qui touche l'information des locataires quant à leurs droits.
Avant ça, je voudrais peut-être signaler l'ampleur réelle
de ce phénomène-là. On peut faire toutes les
théories qu'on veut, mais il faut prendre la mesure du
phénomène dans son importance réelle. Au cours des 5
dernières années, les demandes d'autorisation pour convertir un
immeuble en copropriétés divises qui ont été
soumises à la Régie se sont élevées à peu
près à 250 par année pour l'ensemble du Québec, 250
par année. Ce qui fait que ce n'est pas une affaire gigantesque. Quand
on regarde ça à travers tout le Québec, ce n'est pas une
affaire gigantesque, 250 sur 1 200 000 logements locatifs, là.
Ça, ça n'enlève pas l'obligation qui imcombe...
J'émettrais un principe, cependant, avant même que Mme Thibault
parle. Il incombe, d'abord, à la municipalité de faire
l'information de ces gens. C'est la responsabilité de la
municipalité et, moi, je pense qu'on me connaît assez pour savoir
que je ne suis pas celui qui veut que le «Big Brother»
gouvernemental aille se substituer partout à l'autorité locale.
Il y a une première responsabilité qui doit appartenir au
propriétaire là-dedans. C'est à lui de faire la
première tâche. Je ne veux pas que le fonctionnaire de la
Régie vienne se fourrer le nez là-dedans tout de suite, s'il le
fait. Je m'excuse.
Deuxièmement, il appartient à la municipalité qui
passe un règlement de le faire connaître à la population,
et je crois que la ville de Montréal agit correctement en
procédant à des consultations publiques avant même
l'adoption. Mon propriétaire est venu me voir l'autre jour, moi, et il
m'a dit: Je «vais-ti» être obligé de vous garder
indéfiniment avec ça? Il serait intéressé, lui,
à convertir en copropriétés, là. Je lui ai dit:
Inquiétez-vous pas. Il va y avoir des assemblées, ici, allez-y
pour une fois. Il a tout ce qu'il faut et, s'il y a quelque chose... Moi, je
lui ai apporté la documentation, je l'ai fait venir. Il n'avait pas
l'initiative de la faire venir, je lui ai apporté la documentation. Il
va avoir tout ce qu'il faut, mais il faut arrêter de mettre toujours,
toujours la cuillère dans la bouche des gens aussi. Ça
étant dit, les premières responsabilités étant bien
établies, j'aimerais ça savoir comment la Régie va
s'acquitter de la fonction que lui confère la loi en ces
matières.
Mme Thibault: Je pourrais apporter également une
précision à ce que M. le ministre vient de dire. Les 250 demandes
de conversion par année, pour la plupart, c'est des
copropriétaires indivis occupants qui ont demandé de passer au
condominium. Alors, de la véritable transformation en
copropriétés pendant les années 1988 à 1992, il
s'en est fait très peu dans la province en général.
Maintenant, vous parlez d'un guichet spécial. Moi, je
considère qu'on a fait mieux qu'un guichet spécial. Un guichet
spécial avec un employé qui seul pourrait donner l'information
à la population sur ses droits en matière de conversion en
copropriétés, moi, ça m'apparaît insuffisant comme
service. Ce qu'on a fait, c'est que chacun de nos préposés aux
renseignements, dans tous les bureaux de la Régie à travers la
province, est en mesure de donner l'information à la population et ils
étaient déjà en mesure, depuis 1988, de donner
l'information à la population. On a fait un rafraîchissement sur
l'île de Montréal, étant donné que la transformation
pouvait se faire seulement de copropriétaire indivis à
condominium. On a fait un rafraîchissement et on s'est assurés
qu'ils avaient, fraîches en mémoire, les étapes à
franchir. À mon avis, c'est un meilleur service qu'un guichet où
il y aurait un employé pour répondre.
M. Paré: Alors, si je comprends bien, l'engagement que
prenait votre prédécesseur, M. Bourbeau, dont vous étiez
conseiller juridique, ça ne tient plus et le discours de ce
moment-là vient de changer. Parce que je me rappelle très bien,
et je le répète, du discours de fermeture et de tout le
débat qui s'était tenu à Montréal
spécialement, un peu à Québec, mais surtout à
Montréal. C'était important, justement, que ça ne soit pas
traité tout simplement comme un problème comme les autres
où on forme le personnel, puis, s'il y a des problèmes, on les
réglera. Je vais vous dire, ce n'est pas tout à fait comme
ça. Quand vous dites: II y en a eu seulement 200 et quelques au
Québec, ce n'est pas à Rivière-du-Loup, ce n'est pas
à Rimouski et ce n'est pas à Granby que ces
problèmes-là vont être perçus et vraiment que ces
problèmes-là vont être soulevés. Il faut bien
être conscients de ça.
S'il y a eu un moratoire depuis tant d'années, c'est qu'il y
avait un danger réel. Si vous avez maintenu le moratoire et si la loi a
fait, comment je dirais ça, pas deux classes de citoyens
nécessairement, mais deux zones au Québec, celles de
Montréal et Québec et les autres, c'est qu'effectivement on n'en
trouvera pas de ces problèmes-là à l'extérieur de
Montréal ou de Québec, ou tellement peu que ce n'est pas
là qu'on va les vivre, les problèmes. La loi même que vous
avez votée il y a à peine quelques années a fait cette
différenciation entre Montréal et Québec et le reste du
Québec. (11 heures)
Alors, que vous veniez me dire maintenant qu'à l'exemple des
années passées depuis que la loi a été votée
il n'y a pas de problème, bien non, il n'y a pas de problème. Je
ne suis pas surpris de ça, j'en suis bien heureux, sauf que pourquoi la
loi a-t-elle été faite avec deux catégories, deux zones
différentes au Québec? C'est qu'on savait très bien que,
s'il était pour y avoir des problèmes par rapport à la
conversion, c'est à Montréal et à Québec que
ça va se vivre. Donc...
M. Ryan: Regardez...
M. Paré: ...si c'est à Montréal que
ça doit se vivre spécialement et que, là, on sait que le
règlement est déposé, ça veut dire qu'à
partir du moment où il va être voté et que ça va
être en application, moi, je dois
vous dire... Je ne parle pas de choses théoriques. On sait qu'une
des choses qui ont été discutées d'une façon
quotidienne pendant la commission parlementaire, c'était les dangers de
harcèlement. Il y en a déjà. Il y en a déjà.
Imaginez-vous quand on va vouloir transformer par la suite, avec un service
moins accessible et avec probablement juste une information peut-être
téléphonique, alors que vous avez dit, M. le ministre, et je dois
dire que je ne suis pas tout à fait d'accord avec ça...
Si on a maintenu le moratoire, c'est que c'était important. Si on
a voté une loi qui fait comme deux genres de territoires au
Québec, c'est qu'on sait qu'il y a des problèmes qui vont
être plus graves à Montréal. Vous dites: II faut faire
confiance et je n'irai pas nourrir à la petite cuillère les gens
des municipalités. Je suis d'accord avec ça, sauf que, n'oubliez
pas une chose, la Régie du logement, elle a une mission et c'est
justement là sa mission. Ce n'est pas à Montréal à
se surveiller sur son règlement et son application. On a une
régie québécoise, qui est la Régie du logement, qui
a comme mission, justement, d'assurer la protection des locataires.
Et on était tellement inquiets, à ce moment-là,
qu'on a dit: On ne permettra pas à Montréal de le faire tout de
suite, à moins qu'elle n'amène un règlement et, ensuite de
ça, la Régie devra l'accepter. Si on a pris toutes ces
précautions et qu'on avait dit, à ce moment-là, qu'on
aurait un guichet spécial pour s'assurer, pour surveiller et pour
informer, bien, aujourd'hui, on n'a pas le droit de dire: On n'a pas à
faire attention à Montréal, ils se surveilleront eux-mêmes.
On a une mission, on a un devoir. Moi, je pense que notre devoir, aujourd'hui,
c'est d'en discuter un peu pour s'assurer que... Moi, j'aime mieux
prévenir que guérir.
M. Ryan: Très bien, mais je ne voudrais pas que vous me
mettiez en contradiction avec mon prédécesseur, ça me
gênerait profondément. Là, on parle de choses à
venir. La ville de Montréal a fait part de son intention, elle va tenir
des consultations publiques. Moi-même, je vous le dis, je vais rencontrer
les autorités de la ville de Montréal au cours des deux ou trois
prochaines semaines pour un examen. Il y a beaucoup de problèmes
d'intérêt commun, il y aura toute une session sur l'habitation
là-dedans. Ce sujet-ci est, évidemment, un sujet qui sera
à l'ordre du jour. Je vais m'enquérir des intentions
précises de la ville de Montréal. Peut-être
déjà, depuis la publication du projet de règlement,
voit-elle ses orientations de manière quelque peu différente.
Quand on écoute, d'habitude, ça influence ce qu'on va faire. Dans
toute la mesure où la ville de Montréal va s'acquitter de sa
responsabilité aussi pleinement que nous sommes en droit de le
souhaiter, on pourra voir plus clairement la responsabilité qui est la
nôtre. Là, ils vont procéder à l'adoption du
règlement et on va avoir amplement le temps d'ajuster les services, s'il
y a lieu.
Déjà, on nous a assurés que le personnel avait
reçu des éléments de formation qui lui permettent, dans
l'exercice de ses tâches habituelles, de répondre aux demandes
d'information de base qui lui sont adressées. Quand il s'agira de
traiter de dossiers plus précis... Là, quand bien même on
voudrait avoir un bureau de renseignements dans l'est de Montréal,
peut-être qu'ils vont commencer dans le sud-ouest avec la mise en route
de leur programme. On ne le sait pas, pour l'instant. On peut bien faire des
plans, demander à faire sept ou huit scénarios. Il y en a
beaucoup qui se sont engagés à faire des scénarios et
j'aimerais qu'il y en ait un peu moins, moi, des fois. On va avoir des
précisions. Si la formation donnée aux employés
réguliers ne suffisait pas, il y en a un ou deux qui pourront être
détachés, selon les besoins, pour voir particulièrement
à ça. Mais je pense que le point que vous avez soulevé est
très utile et je transmets publiquement à la présidente et
à ses collaborateurs et collaboratrices une invitation à porter
une attention particulière à cet aspect-là. Je suis
sûr qu'ils vont le faire pour ça, et il nous fera plaisir de vous
donner des précisions, en Chambre ou ailleurs.
Suites données au document «Régie
du logement: autopsie d'une fraude»
M. Paré: Juste un dernier point, parce qu'on avait dit
qu'on essaierait de partager le temps. Comme c'est déjà
très avancé, je veux juste revenir sur un document dont on a
traité en décembre, «Régie du logement: autopsie
d'une fraude», qui a été déposé par le
Regroupement des comités logement et associations de locataires du
Québec. Lorsqu'on s'est rencontrés, en décembre, à
l'Assemblée nationale, vous aviez dit que vous l'aviez lu très
attentivement, que vous l'aviez trouvé très intéressant,
que vous n'aviez pas sauté une ligne et que vous étiez sur le
point de rencontrer des gens qui avaient participé à la
rédaction de ce volume, et que vous étiez prêt à
regarder certains points. Je veux juste savoir s'il y a des choses
là-dedans qui sont justifiées, d'après vous, et quelles
mesures ont déjà été apportées ou sont sur
le point d'être apportées pour corriger ce qui est
dénoncé là-dedans, entre autres, la jurisprudence qui
n'est pas mise à jour. Vous avez, dans les grandes recommandations,
entre autres, que la Régie joue pleinement son rôle de tribunal,
que la conciliation soit remise à sa place, qu'il y ait de l'information
disponible, que la Régie rende publiques ses études sur le
marché du logement locatif au Québec, puisque c'est son mandat;
on parlait de l'établissement d'un registre de loyers. Bon, sans vouloir
aller plus loin, j'aimerais juste savoir, suite à votre lecture et
à vos rencontres, ce que vous avez identifié comme étant
des choses à corriger et quelles mesures vous entendez prendre.
M. Ryan: Oui, effectivement, j'ai tenu une rencontre avec le
regroupement. Le nom exact est le Regroupement des comités logement et
associations de locataires du Québec. J'ai tenu une rencontre avec cet
organisme à la fin de novembre, une rencontre d'une
couple d'heures, je pense, où on a discuté abondamment.
À la suite de cette rencontre sur laquelle je reviendrai, j'ai
aménagé une rencontre entre la direction de la Régie et
les porte-parole du Regroupement, également, pour que le dialogue soit
poussé plus loin.
Comme je crois l'avoir déjà indiqué au
député de Shefford, j'avais pris connaissance de ce
document-là. Seulement à voir la présentation de la page
couverture, bien, j'étais un petit peu méfiant parce que
ça me semblait quelque peu mortuaire. Je me disais: Peut-être
qu'ils veulent enterrer la Régie une fois pour toutes sous
prétexte de la ressusciter. Mais, en lisant le document, j'ai
trouvé qu'il était bien fait, injuste parfois, mais, dans
l'ensemble, bien fait. Comme je l'avais indiqué au député
de Shefford, je l'ai lu de la première ligne à la
dernière, ce que je ne fais pas toujours. Quand je vois qu'un document
il n'y a rien dedans, des fois j'ai une méthode de lecture en diagonale
qui me permet de me débarrasser des choses qui valent moins plus
rapidement. Il y avait des critiques au sujet du ministre là-dedans qui
étaient plutôt acérées. C'est de bonne guerre,
ça; ça fait partie de notre menu quotidien et on ne s'en froisse
pas.
La rencontre a été aussi intéressante pour moi que
l'avait été la lecture du document. J'ai rencontré des
personnes sincères, des personnes loyales. Mais j'ai constaté, au
cours de la rencontre, qu'il y avait des défauts
d'interprétation, de part et d'autre, quant à la portée
réelle de bien des choses. D'abord, au sujet du mandat même de la
Régie, je pense que le Regroupement était porté à
considérer la Régie comme l'organisme nommé par le
gouvernement pour défendre les locataires, alors que le but de la
Régie, c'est de présider à des relations justes et
harmonieuses entre propriétaires et locataires. S'il y a deux parties
dans une transaction, il faut bien que l'autorité publique,
l'autorité gouvernementale, traite les deux parties avec
équité, avec un égal respect, une égale
considération. Il y avait, tout de suite, un glissement qui
entraînait toutes sortes de jugements qui étaient
contestables.
On s'inquiétait, par exemple... Je vous donne un exemple,
là: la fonction de conciliation dans le travail de la Régie. Je
me souviens que les porte-parole du Regroupement nous ont dit qu'ils ne
favorisaient pas la conciliation parce qu'ils avaient la crainte que le
locataire se fasse rouler dans une conciliation, manipuler par un
fonctionnaire. Ils aimaient mieux qu'on passe tout de suite à
l'opération adjudication devant un régisseur, le locataire
étant accompagné, dans toute la mesure du possible, de
représentants capables de l'assister. Ils ont dit qu'ils ne voudraient
pas que ce soient seulement des avocats qui fassent ce rôle-ià;
ils voudraient que les organismes puissent exercer cette fonction-là. On
pourra voir ce qu'il en est tantôt. Mais, moi, je leur ai dit que, sur ce
point, j'étais en profond désaccord avec eux parce que je trouve
que la fonction de conciliation est essentielle. (11 h 10)
On se rend compte, aujourd'hui... Tout notre système judiciaire,
qui repose sur la relation conflictuelle, c'est beau, en théorie; on va
pousser l'affaire jusqu'au bout, chacun va être assisté au coton.
C'est rendu que, à moins que vous ne soyez de la classe bourgeoise, ou
d'une compagnie, ou du gouvernement, ou d'un syndicat, vous ne pouvez plus
avoir accès aux tribunaux, ça coûte trop cher. Il faut
essayer de ramener les procédures au point le plus simple possible.
Ça coûte moins cher, une conciliation faite de bonne foi pour un
petit problème. Des fois, ce n'est pas un gros problème. Le
locataire, l'eau coule dans son plafond; c'est bien fatigant. Le
propriétaire ne veut rien comprendre. Il est obligé d'aller
là. Il peut arriver qu'une conciliation va régler le
problème. Ce n'est pas nécessaire que le régisseur arrive
avec sa redingote, puis ses assesseurs, puis tout ça, le
procès-verbal, puis des décisions en bonne et due forme. C'est la
solution qui compte. Alors, moi, je favorise la conciliation. J'encourage
fortement la Régie à développer cette fonction, mais
toujours dans le respect des droits des parties. Il faut que les parties soient
bien conscientes des droits qui sont les leurs.
Que certains fonctionnaires puissent parfois commettre des abus, c'est
inévitable. Je pense qu'il appartient aux autorités de la
Régie de corriger ces abus dès qu'elles en ont connaissance.
Ça, c'est un point sur lequel on a discuté longuement. Mais plus
on entrait dans la considération des cas... On avait enregistré
des conversations avec des fonctionnaires de la Régie. Il y en a
quelques-unes qui témoignaient d'une certaine incompétence, dans
certains cas. Je pense qu'on peut le reconnaître. Il y avait quelques cas
qui n'étaient pas toujours à l'honneur de l'organisme. Il faut
corriger ça. On ne peut pas empêcher, dans un organisme qui a 250
employés, qu'il y ait une réponse à certains jours qui
laisse à désirer. Les regroupements de locataires sont là
pour ça: pour le signaler. Moi, je leur ai dit qu'ils signalent
ça à la Régie, puis, s'ils ne sont pas contents, qu'ils
écrivent au bureau du ministre ou qu'ils nous téléphonent.
On s'en occupe immédiatement, dans ce temps-là.
Alors, la rencontre a été très fructueuse, par
conséquent. Regardez, depuis des années, ils ne font plus de
recherche. Moi-même, ça m'a impressionné parce que je
favorise la recherche. Je me suis dit: Je vais leur en parler. Puis, quand j'ai
pris connaissance des explications qu'on m'a données, c'est qu'il y a
déjà plusieurs années le gouvernement a
décidé que la fonction recherche s'en allait à la SHQ, la
Société d'habitation du Québec. Alors, la Régie
s'est repliée davantage sur son rôle immédiat, ses travaux
modestes de recherche portent sur les problèmes dont elle est
immédiatement saisie. Ça a été
transféré de l'autre côté, avec les effectifs, puis
les crédits, à ce moment-là. Mais je comprends que le
Regroupement, lui, n'était pas au courant de ces choses-là.
Moi-même, je n'ai pas pu l'expliquer quand je l'ai rencontré parce
que j'ai appris ça par après. Mais je sais que vous le leur avez
dit, vous autres.
Alors, il y a toutes sortes de choses comme ça qui ont pu
être l'objet d'échanges. Sur le bail, évidemment, on n'est
pas favorables à ce que les gens paient pour avoir le petit kit sur le
bail. Ça coûte 2 $. Il y a deux copies du bail là-dedans.
C'était mieux quand c'était gratis. Je pense bien qu'il n'y a pas
un chat qui va nier ça. On s'est dit: Le papier, si ce n'est pas
payé comme ça, ça va être payé par les
autres. En général, c'est le propriétaire qui va fournir
le bail. Il est capable de payer 2 $, en général. Alors,
ça, ça a été une décision qui a
été prise, puis on peut la discuter. C'est évident qu'il y
a certains contrats de location qui ne passeront pas par cette
formule-là. Le gars va s'arranger autrement, puis le locataire ne le
fera pas valoir. Il y a des risques dans chaque décision qu'on prend,
mais ce sont des motifs strictement économiques qui ont fait ça.
On voulait que la Régie fonctionne de manière plus serrée.
Elle le fait, mais, ici, on peut discuter à l'infini. Eux autres, ils
sont contre ça. Nous autres, on a pris la décision, on ne peut
pas être contre.
Alors, moi, je pense que ça a été très bon,
dans l'ensemble, M. le Président. J'aimerais peut-être que M.
Dubé, Mme Thibault... Dans la rencontre qui a eu lieu Mme
Thibault, étiez-vous à la rencontre? Je pense que M. Dubé
y était il y a toutes sortes de points qui ont été
retenus pour du travail à venir. Je vous donne juste une enumeration:
évaluation de la conciliation, on est prêts à travailler
ça avec eux autres; harcèlement des locataires par les
propriétaires, il y a beaucoup de questions qui se posent
là-dessus, on est prêts à aller en profondeur; accès
aux dossiers, ils se sont plaints de ça beaucoup, il y a des
améliorations qui vont être apportées là-dessus; la
publication des décisions, il y avait eu des retards, c'est
rattrapé maintenant, puis il y a une solution qui a été
apportée au problème; le suivi du bail type et des baux
utilisés par les propriétaires en remplacement du bail type,
ça va être fait, ça, la Régie a pris l'engagement de
le faire avec le Regroupement.
Une voix: Ce n'est pas nécessairement dans les engagements
pris avec le Regroupement, mais c'est l'analyse que, nous, on fait du
document.
M. Ryan: En tout cas, vous le prenez ici, c'est encore mieux. Les
modifications au système informatique pour permettre, si jugé
à propos, le repérage sectoriel, l'analyse du contenu des
décisions, l'accès autrement que par l'adresse. Mais dites-moi
donc une chose. C'est un point sur lequel il y aurait peut-être
intérêt à renseigner la commission. Là, il avait
demandé que le locataire, quand il se présente à la
Régie, puisse être accompagné d'une espèce
d'assistant, qui serait d'une association de locataires, plutôt que d'un
avocat. Qu'est-ce que vous avez statué sur cette question-là?
Où est-ce qu'on en est là-dessus?
Mme Thibault: En fait, quand la loi a été
adoptée en 1979, cette question-là de permettre la
représentation par des personnes autres que des avocats avait
été discutée. À ce moment-là, la loi a
été adoptée de façon à ce que la
représentation puisse se faire seulement par des avocats et non par des
représentants d'associations de locataires, comme les associations le
demandaient. Nous, on est tenus d'appliquer la loi telle qu'elle se trouve
présentement. Donc, la partie ne peut pas se faire représenter
par quelqu'un d'une association de locataires. Maintenant, des modifications
à la loi sont toujours possibles et cette question-là peut
être réexaminée. Ce que je voudrais dire à ce
propos-là, c'est que quelqu'un peut toujours se faire aider et se faire
accompagner en audition d'un représentant d'une association de
locataires, qui n'aura pas le droit de questionner l'autre partie, qui n'aura
pas le droit d'agir comme un avocat, mais qui peut être là pour
donner des conseils à la personne qui se présente devant le
régisseur. Alors, ça, c'est une possibilité qui existe
dans l'état actuel des choses. Maintenant, la question de la
représentation par avocat pourrait sans doute être revue dans le
cadre de modifications à la loi.
M. Ryan: Si mes souvenirs sont bons, ça remonte à
1979.
Mme Thibault: En 1979, quand la loi a été
adoptée par l'Assemblée nationale. Je me souviens que ça
avait été abondamment discuté, à ce
moment-là.
M. Ryan: Si le député de Shefford veut bien nous
assurer que son parti aurait changé d'avis à ce sujet, ça
pourrait nous aider.
M. Paré: En tout cas, je suis content d'une chose, je vais
vous le dire. C'est que non seulement vous l'ayez lu, vous en ayez
discuté, mais que vous soyez en train de dire que vous êtes en
train de satisfaire à des demandes qui sont faites là-dedans.
C'est la preuve que le travail n'a pas été fait pour rien et
qu'il y avait des choses qui étaient justifiées d'être
critiquées.
Étant donné qu'on avait dit qu'on essaierait d'y aller
à 50-50 dans le temps et qu'on a déjà
dépassé, je vais remercier les gens de la Régie de leur
présence et de leurs réponses à nos questions. Si vous le
permettez, nous allons aller du côté de l'habitation avec la
Société d'habitation du Québec.
Société d'habitation du
Québec
Alors, bienvenue aux gens de la Société d'habitation du
Québec, en vous félicitant pour le document sur le
vingt-cinquième anniversaire que j'ai lu avec beaucoup
d'intérêt et qui est très bien rédigé,
très bien fait. Je pense que ça vaut la peine de souligner un
événement, un anniversaire semblable.
Coupures en matière de logement social
Première question d'ordre général, en
matière d'habitation. On sait que, comme cadeau des fêtes, le
gouvernement fédéral nous a fait encore une mauvaise surprise en
matière de logement social, c'est-à-dire une autre coupure qui
fait en sorte que, finalement, il y a de moins en moins d'argent investi dans
le logement social. Comme, depuis 1986, on a l'entente
fédérale-provinciale sur le logement social, ça veut dire
que les décisions du fédéral nous affectent dans nos
propres programmes, dans nos propres mesures, ce qui fait en sorte que, quand
il coupe, ça vient multiplier la coupure. Comme c'est à frais
partagés, quand il coupe, en n'ayant pas sa contribution, on ne met pas
la nôtre, ce qui fait qu'il y a de moins en moins de logement social.
En décembre, à l'Assemblée nationale, vous nous
avez donné l'état de la situation, qui était une
décroissance importante de l'aide au logement social. Que ce soit les
coopératives, les OSBL ou les HLM, c'est presque en chute libre. C'est
ce qu'on disait en décembre. On nous prévenait
déjà, pour l'année 1993-1994, d'une diminution alors que,
depuis des années, ça va en diminuant. On s'attendait à
ça en décembre, mais on n'avait pas encore eu la nouvelle du 21
décembre, si je me rappelle bien, où c'est, encore une fois, une
annonce de coupure dans le budget de l'habitation. À Ottawa, on a
décidé de mettre la coupure en totalité sur le volet
«logement social»; donc, ça nous affecte grandement. (11 h
20)
Ma question. J'aimerais savoir ce que le gouvernement
québécois a l'intention de faire: se résigner, couper
à son tour ou essayer de contester? Qu'est-ce qu'on fait par rapport
à cette annonce du gouvernement fédéral qui affecte nos
budgets, qui affecte nos plans de développement en matière de
logement social alors qu'on connaît la situation actuelle? La
construction, vous avez vu les derniers chiffres de la semaine passée.
Ça a été une diminution importante, l'an passé: 14
% de moins de construction. Cette année, on espère une
légère progression, mais on parle de légère. Donc,
la construction est importante, mais le logement social aussi parce que les
besoins ne sont pas moins grands, au contraire. On n'a qu'à regarder les
listes d'attente. Malgré les règlements d'attribution et les
nouveaux critères qu'on a faits pour être capable d'être
eligible aux listes d'attente, malgré qu'on ait rendu ça moins
accessible, plus difficilement accessible, malgré ça, les listes
d'attente sont pleines. Puis, on connaît la situation. Même si on
dit qu'on espère tous qu'il y ait vraiment une reprise
économique, même s'il y avait reprise économique, les
victimes de la crise, en tout cas, vont être pour quelques mois ou
quelques années encore, malheureusement, en attente d'aide de
l'État. Et une des aides importantes, c'est l'aide à
l'habitation. Alors, j'aimerais savoir qu'est-ce que vous avez fait et
qu'est-ce que vous comptez faire par rapport aux décisions
unilatérales du gouvernement fédéral de couper, encore une
fois, dans le logement social.
M. Ryan: oui, j'apprécie l'occasion qui nous est
donnée de discuter de ces sujets extrêmement importants. le
député de shefford a souligné, non sans justification, le
retrait prononcé du gouvernement fédéral dans le secteur
du logement social. ce retrait a, évidemment, affecté les
programmes du gouvernement québécois parce que plusieurs de nos
programmes sont financés conjointement par le gouvernement
fédéral et le gouvernement du québec. ainsi que je l'ai
déjà indiqué, les répercussions de ces coupures
considérables instituées au cours des dernières
années, en particulier l'année passée et cette
année... il y a eu une coupure en février dernier qui a
été annoncée, je pense que c'était de 20 % ou 21 %,
puis, là, on en a annoncé une autre pour le début de
janvier de cette année. c'est 31 %. évidemment, c'est une
plongée.
Maintenant, il faut bien être juste aussi. Là, on
s'interroge, dans la société canadienne, sur l'opportunité
des programmes de construction de logements sociaux à caractère
public. Nous autres mêmes nous posons des questions à ce sujet. Je
l'ai indiqué à maintes reprises au cours des deux
dernières années. Il n'est pas sûr que la voie dont nous
avons hérité de l'après-guerre... La Société
centrale d'hypothèques de l'après-guerre s'était
lancée dans la construction de milliers et de milliers d'habitations
à travers tout le pays. Nous autres, on a emprunté cette voie
également au cours des 25 dernières années,
influencés en grande partie par des politiques fédérales
qui présentaient des attraits financiers pour nous et pour la population
aussi. Nous ne voulions pas faire de dédoublement sur toute la ligne. Il
y a eu beaucoup d'intégration, c'est un fait.
Mais des questions nous étaient venues avant même les
coupures fédérales. Lorsque sont arrivées les coupures,
nous avons procédé à des ajustements. C'est la
première chose que nous avons faite. Au lieu de gémir et de
déclencher une querelle interminable sur le dos d'un quasi-failli, nous
avons décidé d'essayer de maintenir le plus élevé
possible le niveau des unités nouvelles que nous mettrions en
circulation dans le secteur subventionné. Par des prodiges d'adaptation,
il y a des facteurs qui ont joué pour nous au cours de la
dernière année. Par exemple, les coûts de construction sont
moins élevés. Vous envoyez un appel d'offres aujourd'hui, les
soumissions que vous recevez sont moins lourdes, du point de vue coût,
que ça ne l'était. La chance est plutôt du
côté de celui qui va donner le contrat. Le coût de l'argent,
le loyer de l'argent était moins élevé. Ça fait
qu'on a pu disposer de ressources qui ont permis d'engager quelques centaines
d'unités de plus que ce qui avait été prévu.
On a fait un virage majeur aussi. Au lieu de construire, on a mis
l'accent sur le soutien financier aux logements existants sur le marché
privé. La Société d'habitation a augmenté
sensiblement le nombre d'unités qui tombent sous le Programme de
supplément au loyer.
Ça nous permet, à la fin de l'année... Pour la
présente année, on avait prévu assez curieusement qu'on
engagerait 3159 unités en tout; on va en avoir engagé 3550.
Il y a M. Beaulieu et M. Angers qui m'accompagnent. Je les salue
cordialement, puis j'en profite je pense que c'est la première
rencontre de la commission avec M. Beaulieu pour l'assurer de la
collaboration de la commission et de l'esprit toujours constructif dans lequel
intervient l'Opposition. Pas besoin de donner de compliments aux
députés ministériels parce que c'est toujours constructif,
de ce côté-là. Par devoir d'état, la critique se
fait sentir à l'intérieur. M. Beaulieu est ici, M. Angers pourra
donner des précisions. Il y a d'autres personnes qui les accompagnent
également et qui pourront vous être présentées plus
tard, s'il y a lieu.
Alors, on a engagé, par conséquent, plus d'unités,
mais c'est grâce aux transferts que nous avons faits. Je ne
prétends pas qu'on va pouvoir continuer à ce niveau-là.
C'est évident que nous envisageons une diminution pour les deux
prochaines années parce qu'on a un plan triennal qui va se ressentir du
manque de ressources de l'autre côté. Mais je vais ajouter une
chose très importante: En même temps qu'on a augmenté le
nombre d'unités nouvelles engagées, nous avons maintenu le
programme PRIL. C'est ça qui est la priorité nouvelle du
gouvernement. Je l'ai indiqué à maintes reprises depuis deux ans,
c'est la restauration du logement existant dans les centres urbains.
Quand nous avons adopté les crédits l'an dernier,
c'était 23 500 000 $ qui allaient au programme PRIL: pas un sou d'Ottawa
là-dedans, entièrement financé par Québec. Lors du
discours du budget, ces crédits ont été portés
à 55 000 000 $. Je me souviens que le député de Shefford
était un petit peu embarrassé pour intervenir parce qu'il ne
pouvait pas faire de compliments au gouvernement, puis c'était
gênant de le critiquer sur ce point-là aussi. Non seulement
avons-nous porté ça à 55 000 000 $, mais, dans le
programme de relance économique qui a été annoncé
en décembre, nous avons ajouté un autre 10 000 000 $. Ça
fait 65 000 000 $ pour l'année 1992-1993, pour la restauration de
logements en milieu urbain, en plus de ce que nous faisons avec le programme
PARCQ qui est financé conjointement avec le gouvernement
fédéral.
Je pense que c'est vrai, si on prend le mouvement de la construction en
général, qu'il y a une chute, cette année, de la
construction au Québec, qui est de l'ordre de combien? 14 % à
travers tout le Québec, la diminution dans le nombre des mises en
chantier. C'est évident, nous ne le contestons pas. Il faut bien dire
que, les deux années précédentes, nous avons maintenu un
niveau plus élevé avec le programme Mon taux, mon toit. Il y
avait le programme AMI qui continuait également, qui permettait à
des ménages de s'acheter une maison neuve après avoir vendu la
maison qu'ils occupaient avant. Là, on n'a plus ces
programmes-là. Nous avons conclu qu'il n'était pas
nécessaire de les maintenir parce qu'il y avait un surplus de logements
neufs, qui est de l'ordre de près de 7000 unités dont plus de la
moitié dans des immeubles à logements multiples.
Alors, on s'est dit: Aller subventionner des constructions alors qu'il y
a des logements qui ne seront pas loués, ce serait une très
mauvaise utilisation des fonds publics. On a plutôt diverti l'argent du
côté de la restauration. Ça, j'en avais prévenu les
constructeurs qui ont fini par exprimer leur accord là-dessus. Us ont
convenu eux autres mêmes qu'un constructeur qui est pris avec des
logements qu'il n'est pas capable de louer, ce n'est pas une manière de
rester en affaires longtemps. Alors, on a pris cette voie-là.
J'espère que nous allons la maintenir. J'étais très
heureux qu'on inclue ce point-là dans la programmation du gouvernement
et qu'à trois reprises au cours de l'exercice il y ait des ajouts.
Malheureusement, ce ne sont pas les choses qui nous valent les commentaires les
plus élaborés du côté de l'Opposition. (11 h 30)
II y a le programme Logirente aussi. On a fait une modification qui est
modeste, j'en conviens, mais dont les effets à long terme seront
considérables. On a décidé de baisser d'une année,
à chacune des cinq prochaines années, l'âge
d'admissibilité d'un ménage «âgé», mais
je n'aime pas l'expression parce que ça m'inclurait, puis je n'aime pas
être inclus là-dedans. On a mis ça à 59 ans, cette
année. C'était à 60 ans. En 1993, ça va être
58; l'autre année après, ça va être 57. Mais on va
pouvoir dire que l'accès à Logirente permet, pour des
ménages de ces catégories d'âge, si leur loyer
dépasse un certain seuil et que ça entraîne plus de 30 % de
leur revenu, que 75 % de la différence vont être financés
par le gouvernement. Ça vaut la peine. Il y en a combien, M. Beaulieu?
55 000, je pense. On en a ajouté 4000. On est rendu à près
de 50 000. On en avait 46 000. Avec la mesure qu'on a adoptée, il y en
a... Je ne veux pas m'éterniser là-dessus parce que je pourrais
parler pendant une heure, sans effort. En tout, le nombre d'unités qui
ont bénéficié de l'aide financière du gouvernement,
d'unités de logement de toutes sortes, au cours de la dernière
année, 218 000. Je vais donner l'évolution au cours des
dernières années. Je vais commencer en 1986-1987; c'était
180 000. Ça a baissé à 159 000, 164 000, 173 000, 197 000;
cette année, 218 000. Alors, je voudrais qu'on cesse de parler de
retrait, d'abandon, puis de recul parce que ce n'est pas le cas du tout.
Ça, c'est le portrait global, M. le Président.
M. Doyon: M. le Président, une question peut-être,
si vous le permettez, à M. le ministre. En ce qui concerne Logirente,
quand vous calculez les 30 % du revenu, comment vous fonctionnez, par exemple,
pour les résidences pour personnes âgées, où il y a
des repas de fournis, de la buanderie, du ménage, etc.? Est-ce que ces
gens-là seront de quelque façon admissibles ou si vous faites un
partage des coûts? Parce que c'est de plus en plus fréquent,
ça, que les gens âgés s'en vont dans des maisons, des
résidences où on leur fournit une
multitude de soins, la sécurité en prime, etc.
M. Ryan: Peut-être, avec la permission de la commission,
qu'on pourrait demander à M. Paul Angers, vice-président de la
Société et vice-président aux opérations, de nous
expliquer la manière dont on traite ces cas-là.
M. Angers (Paul): M. le Président, en fait, je ne voudrais
pas, non plus, parce que j'ai peu de détails sur la façon dont le
député soulève la question, induire la commission en
erreur. Mais, de façon générale, on s'organise pour
ramener les loyers sur des bases comparables, de sorte que, s'il y a une partie
pension ou services ou autrement, je crois que le ministère du Revenu,
qui, en fait, applique ce programme, va, disons, éliminer les
éléments qui ne constituent pas, à strictement parler, la
partie loyer de ce que paie la personne pour résider dans ces
habitations.
M. Doyon: Ça peut être assez compliqué. Je
demanderais peut-être de bien vouloir fournir à la commission la
façon dont ce partage-là se fait, sur quelle base. Il y a une
multitude de services. J'ai eu des gens qui étaient
étonnés d'être devenus inadmissibles parce que... En tout
cas, il y a eu des discussions là-dessus. J'aimerais savoir comment se
fait le partage.
M. Ryan: Je vais référer le député
à mon collaborateur, M. Yves Bernier, qui va se faire un plaisir de lui
fournir tous ces renseignements après les avoir vérifiés
avec M. Angers.
M. Doyon: Merci, M. le Président.
M. Paré: Bien, je vais être obligé de vous
manifester comment je dirais ça, M. le Président?
ma déception par rapport à votre réponse, M. le ministre.
Je vais vous dire pourquoi. À vous écouter, tout va bien.
À écouter vos chiffres, finalement, on pourrait même
investir moins dans le logement social, alors que je ne suis pas d'accord avec
ça du tout. Je me demandais comment vous auriez réagi, comme
responsable du gouvernement québécois, par rapport à une
autre coupure qui nous est imposée par le gouvernement
fédéral et qui va faire en sorte qu'on a moins d'argent,
même si, eux autres, ils ne nous baissent pas leurs impôts, leurs
taxes, leur TPS, etc. On coupe, on se demande comment Québec va
réagir. À force de réagir à ne rien dire, bien,
regardez dans tous les secteurs, puis regardez la situation financière
du gouvernement québécois, on est dans le trou comme on ne l'a
jamais été. On se résigne, puis on mange la claque, puis
on accepte presque avec un sourire, puis on les défend, puis on en a de
moins en moins. Et puis on se ramasse dans la situation actuelle. Quand, nous,
on se battait, on en avait tout le temps de plus en plus de transferts du
fédéral. Là, on en a tout le temps de moins en moins et on
se demandait si le ministre, comme les groupes qui sont sortis, était
pour dénoncer Ottawa. Pas pour faire de la politique constitutionnelle,
mais, par rapport à sa responsabilité ministérielle, pour
dénoncer encore une fois cette coupure ou enclencher, comme son
prédécesseur l'avait fait quand PRIL avait été
abandonné...
Je me rappelle, son prédécesseur, Pierre Paradis, ministre
des Affaires municipales et responsable de l'Habitation à ce
moment-là, avait mobilisé tout le monde: le maire de
Québec, le maire de Hull, le maire de Montréal, même le
député de l'Opposition. Il avait mobilisé je ne sais
combien de gens pour dire que Québec ne pouvait pas accepter cela, que
ça nous faisait perdre des millions et il faut contester cela. Bien,
là, on est rendu à la résignation complaisante et au gros
merci non pas de ce que vous nous coupez, mais de ce que vous avez eu le
bonheur de nous donner au cours des années. Je dois vous le dire, je ne
peux pas être d'accord avec ça et je ne peux pas être
content.
Vous avez beau dire: On a des programmes. Oui, on en a, des programmes.
Je n'ai rien contre ça, je suis même prêt à le
reconnaître. Logirente, ça fait longtemps qu'il existe, c'est
même nous qui l'avions mis sur pied. C'est un bon programme. Je suis
d'accord avec ça qu'enfin on permette aux gens en bas de 60 ans de
l'avoir, bon, progressivement, de 59, 58, c'était une promesse de 1985.
Qu'on commence enfin, huit ans plus tard, je suis tout à fait d'accord,
je suis content, je suis bien prêt à le dire. Avec PRIL, que le
gouvernement québécois investisse dans la rénovation, je
suis d'accord avec ça; je l'ai déjà dit. Il y a eu
d'autres programmes avant que PRIL soit là, je suis d'accord avec
ça. je le disais tantôt, il y a des quartiers, spécialement
les vieux quartiers, qui ont besoin de rénovation. qu'on investisse,
d'accord. vous dites, qu'on devrait être contents qu'ottawa se soit
retiré. tantôt, vous disiez: on est passé de 55 000 000 $
à 65 000 000 $. bien, bravo! je n'ai rien contre ça, qu'on
investisse 65 000 000 $ dans pril, dans la rénovation pour les logements
locatifs, sauf que ce que ça veut dire, c'est qu'on vient de perdre 32
500 000 $, par exemple. parce que, si ottawa avait maintenu son engagement sans
couper de façon unilatérale, en sauvage, il en aurait payé
50 %. on aurait 32 500 000 $ de plus dans nos coffres ou bien, si on n'avait
pas cela de plus dans nos coffres, ça veut dire qu'on en investirait
davantage.
M. Ryan: Non. Je pense qu'il faut être juste, là.
C'est bien beau de faire de la démagogie. Là, je pense que le
député en fait sans le vouloir et je voudrais le lui souligner
fraternellement.
M. Paré: Oui. Non, vous pourrez répondre. Je vais
finir là-dessus.
M. Ryan: Vous n'avez pas terminé? Excusez-moi.
M. Paré: Non. PRIL était payé par les deux
gouvernements. Quand il s'est retiré de façon unilatérale,
c'était dans PARCQ, parce qu'il y avait les deux volets. Quand il s'est
retiré du volet locatif, il y a eu mobilisation par le ministre,
à ce moment-là, en disant que ça n'avait pas de bon sens,
que ça enlevait de l'argent au Québec pour investir dans le
logement social. Maintenant qu'il y a une autre coupure qui est importante,
vous dites: Oui, bon, mais il faut remettre en question... On ne remet pas en
question, on passe notre temps à s'ajuster aux décisions qui sont
prises ailleurs. C'est ça que je trouve dommage. On n'a pas de
politique, on n'a pas de ministère comme tel, puis, là...
En décembre je pourrais ramener vos chiffres, mais je ne
veux pas faire un débat de chiffres sur les unités vous
nous annonciez déjà une diminution, avant même la
dernière coupure. Comme là, moi, je vous demandais c'était
quoi, votre comportement par rapport à cette annonce unilatérale
de coupure, encore une fois, par Ottawa, ce que vous semblez me dire, c'est: On
ne contestera pas, on ne se battra pas, on va plutôt s'ajuster. Donc,
ça veut dire qu'on va encore en mettre moins dans le logement social,
à partir de la prochaine année budgétaire, probablement.
Est-ce que c'est à ça qu'on doit s'attendre? Au lieu de
contester, au lieu de défendre les intérêts des
Québécois, au lieu de dire à Ottawa qu'il ne doit pas
couper davantage, lui qui a déjà coupé... N'oubliez pas
que, quand il a coupé le volet locatif de PARCQ, c'était reconnu
votre prédécesseur l'a dit et répété
autant de fois que les gens ont voulu l'entendre que c'était le
Québec qui était pénalisé. Bien, on nous a
déjà coupé; là, on nous coupe encore, puis, si je
comprends bien, la réaction, c'est: II faut les comprendre et on va
s'ajuster. Donc, attendons-nous à ce qu'il y ait encore moins de
logements sociaux au cours de la prochaine année et des prochaines
années, pas seulement celle qui s'en vient.
M. Ryan: Là, vous avez terminé? M. Paré:
Oui, j'ai terminé.
M. Ryan: Je voyais ça que vous étiez au bout de
votre rouleau.
M. Paré: Ah non! Je pourrais continuer. Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Paré: Je pourrais continuer, mais je ne voudrais pas
qu'on ait le temps de traiter juste de ça.
M. Ryan: À un moment donné, ça devient
circulaire. Ha, ha, ha! Regardez, je pense qu'il n'y a rien comme les chiffres.
Les querelles fédérales-provinciales, c'est une chose, ça.
J'en dirai un mot après, mais ce n'est pas mon point de départ.
Ce n'est pas surtout ma nourriture quotidienne.
Demandons-nous, là: Qu'est-ce que le gouvernement a fait en
habitation? Qu'est-ce qu'on a mis en subventions à l'habitation au cours
des dernières années? Je pense que, ça, ça parle
plus fort que toutes les choses qu'on peut évoquer. J'ai des chiffres
que je mettrai à la disposition de la commission, ici, et qui parlent
par eux-mêmes. Regardez je vais remonter un petit peu loin,
là en 1980, le gouvernement avait mis 108 000 000 $ en
subventions. En 1980, ce n'est pas tellement loin, ça; ça vous
rappelle des souvenirs un peu nostalgiques, sans doute: 108 000 000$. En 1983,
213 000 000$; en 1986, 280 000 000$; en 1988, 311000 000$; en 1989, 356 000
000$; en 1990, 404 000 000$; en 1991, 430 000 000$. Puis, en 1992, est-ce que
vous avez une approximation, M. Beaulieu? Ça doit être près
de 480 000 000 $, je suppose? 480 000 000 $. Regardez la progression depuis
1986, là, c'est une progression de l'ordre de 75 %. On ne peut pas venir
dire publiquement, si on est sérieux: On a reculé, puis
s'apitoyer à gauche, puis à droite. Ce n'est pas vrai. C'est tout
le contraire. (11 h 40) en plus, en 1985, il y avait des montants
élevés, disons 298 000 000 $. savez-vous, la part qui allait aux
gens à faibles revenus, ce que c'était là-dessus?
c'était 56 %. il y avait 44 % qui étaient de la classe moyenne.
vous vous rappelez, c'était le programme corvée-habitation. je ne
vous blâme pas, c'était un bon programme, puis nous en avons pris
des éléments un peu comparables dans le programme mon taux, mon
toit. je ne vous blâme pas de ça. mais, à ce
moment-là, il y avait quand même 44 % des
bénéficiaires qui étaient des gens de la classe moyenne
qui, normalement, dans notre philosophie, devraient plutôt se suffire
à eux-mêmes, sauf pour des raisons très
particulières. savez-vous combien c'était en 1991? 87 % des gens
à revenus modestes, puis 13 % des gens de classe moyenne. on va nous
accuser d'être un gouvernement de bourgeoisie, puis tout ça?
correct, on va prendre ça parce que ça fait partie du jeu. mais
voici des données qui sont incontestables, qui témoignent d'une
progression étonnante d'un engagement gouvernemental, éloquente.
étonnante aussi pour l'opposition, sans doute. selon la provenance des
fonds vous nous dites que nous avons mal négocié avec
ottawa dans votre temps, dans les bonnes années, de 1977 à
1985, la part du gouvernement du québec, 55 % à 60 %; la part du
gouvernement fédéral, évidemment, la différence.
maintenant, c'est rendu à 51-49. on paie 51 %, puis là
c'est des sommes qui ont augmenté considérablement, quand
même on va chercher 49 % du gouvernement fédéral, 49
%. alors, je trouve que, si on prend tout ce bilan-là ensemble, on peut
le défendre publiquement avec beaucoup d'aisance. je ne prétends
pas que nous soyons complètement satisfaits, loin de là.
J'en viens maintenant aux coupures du fédéral. Vous allez
me dire: Jusqu'à maintenant, ça n'a pas affecté. C'est
survenu depuis un an et demi. C'est vrai,
ça. C'est vrai. Il va y avoir des effets au cours des
années à venir. C'est entendu qu'il va y avoir des effets parce
que ça porte surtout sur les engagements qu'on peut prendre à
compter du moment où les coupures furent instituées. C'est vrai.
Nous nous sommes retournés vite. J'ai dit tantôt des choses que
nous avons faites. Je me suis associé récemment aux ministres de
l'habitation des différentes provinces. Le président de la
conférence m'a écrit, me demandant de m'associer à eux
pour faire des représentations au gouvernement fédéral,
vous vous souvenez. On a discuté de la lettre ensemble, puis j'ai
écrit: Nous allons participer à la prochaine conférence
des ministres de l'habitation, les 5, 6 et 7 juillet, et nous allons faire des
représentations vigoureuses auprès du gouvernement
fédéral pour que l'aide à l'habitation ne disparaisse pas
de ses préoccupations, mais demeure un sujet très important dans
les priorités gouvernementales. Mais nous allons essayer de le faire
sans alimenter un climat de querelle continuelle dans la population. c'est
plutôt l'approche que je favorise, moi. je vous dirai franchement, c'est
vrai qu'il y a eu une diminution dans les budgets fédéraux, mais
la part du québec, depuis que j'ai l'honneur d'assumer la
responsabilité du secteur de l'habitation, est passée de 21 %
à près de 27 % cette année. notre part dans les besoins
impérieux est estimée à quelque chose comme 28 % ou 29 %.
ça veut dire qu'on est très près de la part qui nous
revient dans les budgets fédéraux. je n'ai pas fait d'esclandre
sur les toits, je n'ai pas demandé l'appui de tous les
légionnaires de la nation. on a agi en hommes d'affaires, en hommes
pratiques, on s'est rencontrés. j'ai dit à mon homologue
fédéral: «we are entitled to our share. period». pas
besoin de faire de discours, de faire écrire ça par certains
organismes. pas du tout. mais les résultats parlent par eux-mêmes.
ils sont là. m. le président, j'espère que vous
écoutez, vous aussi. je sais que ces sujets ne vous laissent pas
indifférent, même à travers la lecture de votre
journal.
Le Président (M. Garon): Je n'ai pas de journal.
M. Ryan: Excusez. Ce n'était pas un journal? Je
m'excuse.
M. Paré: C'est sûr qu'on va y revenir aux
crédits. Ça va certainement être un sujet où on va
prendre le temps d'aller au fond. C'est bien beau de jouer avec des chiffres,
puis tout ça. Pour des gens qui ne sont pas là-dedans, on peut
interpréter n'importe quoi. Ce qu'on sait, c'est qu'on va
peut-être chercher plus de pourcentage depuis quelques années.
Après avoir chuté, on commence à augmenter.
Malheureusement, on arrive au moment où ça coupe. Là
où on va chercher le plus de pourcentage maintenant, c'est au moment
où Ottawa a décidé de mettre de moins en moins de fonds
dans le logement social. Que les budgets aient augmenté depuis 10 ans,
heureusement; sinon, qu'est-ce que ce serait? donc, que ça ait
augmenté, c'est tout à fait normal, mais en même temps on
nous annonce déjà que, pour les années commençant
en 1993, même si on va chercher 26 %, 27 % ou 28 % du budget du
gouvernement fédéral, lui, il diminue par dizaines de millions
chaque année. donc, si on va en chercher plus en pourcentage sur un
montant qui diminue, je vais vous dire, on sait vers quoi on s'en va. c'est
pour ça que, nous, on dit qu'il ne faut pas se résigner, qu'il
faut contester. vous dites que vous ne voulez pas de guerre, puis que vous
êtes mieux d'être conciliant avec le ministre. mais il fait quoi,
depuis deux ans? c'est toujours des coupures pardessus coupures par-dessus
coupures, puis il se rend compte qu'il peut couper comme il veut. nous, on dit
qu'il est temps qu'il y ait un stop par rapport aux coupures du gouvernement
fédéral, surtout dans les domaines où il a des
engagements.
État des discussions avec les
coopératives d'habitation
Ça m'amène à une autre question; il ne me reste
plus grand temps. Je voudrais aller sur le sujet... Il y a la loi 189 qui a
été votée en décembre 1991. On a voté la loi
189 qui avait été contestée par la
Confédération québécoise des coopératives
d'habitation. Les coopératives contestaient particulièrement le
droit de présomption conféré à la
Société d'habitation du Québec pour la protection du
patrimoine. Vous aviez accepté, à ce moment-là, même
si on avait voté la loi, de reporter l'entrée en vigueur de
l'article 3 pour se donner le temps de discuter avec les gens du mouvement
coopératif, pour voir s'il y a moyen de s'entendre, comment il y a moyen
d'interpréter les choses pour les satisfaire. J'aimerais ça
savoir quelles sont vos intentions et où sont rendues vos discussions
avec le mouvement coopératif en matière d'habitation.
M. Ryan: De fait, nous avons tenu la parole que nous avions
donnée à ce moment-là. L'article a été
inséré dans la loi, mais l'application en a été
différée jusqu'au moment où le cabinet prendra une
décision à ce sujet. Pendant ce temps, j'ai donné à
la direction de la Société d'habitation du Québec le
mandat de discuter avec les coopératives d'habitation pour voir si des
éléments pourraient être mis au point qui fourniraient
certaines assurances que recherchaient ces dernières. Peut-être
que M. Beaulieu pourrait nous résumer où en sont les
échanges avec les organismes coopératifs à ce sujet.
M. Beaulieu (Jean-Paul): Jean-Paul Beaulieu. Merci, M. le
ministre. Ce sujet n'est pas encore clos. Nous rencontrons, d'ailleurs, cet
après-midi, l'Association des groupes de ressources techniques et on a
l'intention, au cours des prochaines semaines aussi, de rencontrer deux ou
trois autres groupes qui nous ont écrit à ce sujet. Donc, avant,
effectivement, de rendre la
mesure applicable au niveau de la loi, le ministre attend un rapport
final de la Société qu'on devrait être en mesure de lui
communiquer au cours des prochaines semaines. Il y a deux ou trois options,
évidemment, qui sont étudiées, mais je considère
que le ministre, après avoir eu un rapport plus éclairé,
sera en mesure de prendre une décision relative à cette
disposition législative.
M. Paré: O.K. Donc, si je comprends bien, l'article 3 du
projet de loi 189 est toujours suspendu, tant et aussi longtemps que les
échanges n'auront pas eu lieu avec les groupes concernés, puis
que vous n'aurez pas un rapport.
M. Ryan: Tant que les échanges n'auront pas
été complétés, parce qu'ils ont déjà
eu lieu. Il reste à les compléter.
M. Paré: O.K. Donc, on n'a pas à présumer
qu'à très court terme il va y avoir la mise en vigueur de
l'article 3.
M. Ryan: Pas d'ici un mois. Moi, je n'agirai pas auprès du
gouvernement tant que je n'aurai pas eu un rapport de mes collaborateurs de la
Société sur le résultat de leurs échanges. Au
besoin, s'il reste des points non résolus, je tiendrai une rencontre
avec les représentants du mouvement coopératif pour voir, dans
une dernière tentative de clarification, si on pourrait s'entendre. Mais
on n'agira pas de manière arbitraire ou précipitée.
M. Paré: En parlant du mouvement coopératif... (11
h 50)
M. Ryan: Oui, justement!
M. Paré: ...on sait qu'il y a plusieurs demandes, que
ça fait longtemps qu'on négocie, que ces gens-là ont fait
des propositions, qu'ils ont des inquiétudes et des contestations par
rapport aussi à certaines lois qui ont été votées.
La loi 189, on vient d'en parler. Donc, c'est reporté, le temps de finir
la consultation et qu'il y ait une proposition qui vous soit soumise par la
Société d'habitation du Québec.
Mais, concernant le règlement d'attribution des logements dans
les HLM, un HLM et une coopérative, ce n'est pas pareil. Je ne veux pas
revenir et je ne veux pas disserter là-dessus longtemps. Vous connaissez
mes convictions là-dessus. Tout a déjà été
dit. C'est deux choses complètement différentes. C'est deux
philosophies. J'étais heureux de vous entendre tantôt. Je l'ai
même cité quand vous l'avez dit: Si on veut que le taux de
locataires diminue au Québec, il faut prendre des mesures. Donc,
c'était en parlant d'autre chose, mais c'est le même objectif. Une
des façons de diminuer le nombre de locataires et d'augmenter le nombre
de propriétaires quand ce n'est pas individuel, c'est collec- tif
c'est les coopératives.
Un citoyen qui décide de vivre dans une coopérative, ce
n'est pas comme un citoyen qui devient admissible à un HLM. C'est deux
choses complètement différentes. Mais on leur impose le
même règlement d'attribution. En sachant tout ce que ça
demande comme calcul, comme paperasse, il faudrait presque qu'il y ait
quelqu'un à temps plein, même pour des petites
coopératives, qui administre d'une façon bénévole.
Est-ce que vous avez l'intention de regarder ça à nouveau pour ne
pas qu'il y ait les mêmes critères, les mêmes demandes, la
même paperasse, la même façon de procéder pour le
règlement d'attribution dans une coopérative que ce qu'on impose
dans un HLM, alors qu'un HLM, c'est une institution publique, tout à
fait publique, et c'est un peu normal qu'on procède de cette
façon-là avec du personnel des offices municipaux d'habitation?
C'est différent. Est-ce qu'il n'y a pas moyen de regarder ça et
de répondre à la demande du mouvement coopératif
là-dedans?
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Dans le règlement définitif, il y a une
clause qui a été ajoutée prévoyant que, dans le cas
d'une coopérative, tous les membres du comité de sélection
sont élus par l'assemblée générale. Il y avait
danger de confusion entre la qualité de locateur et de locataire;
ça a été clarifié, ça, dans la formulation
définitive. Bon, c'est ça, par l'assemblée
générale. Ça, c'est une requête qui nous avait
été présentée avec beaucoup d'insistance par la
Confédération québécoise des coopératives
d'habitation. Nous en avons tenu compte. Quand il y a une vacance dans une
coopérative aussi, une demande venant d'un membre de la
coopérative est prioritaire. O.K. Ça va, ça?
M. Paré: Bien, je n'ai pas le document devant moi, mais je
sais qu'on ait répondu à certains points, c'est une chose
qu'il y a beaucoup plus de demandes que ça qui sont faites par le
mouvement coopératif qui dit qu'on ne peut pas lui imposer le même
procédé, entre autres, demandes et registres, si vous avez le
document, et l'admissibilité. Vous savez de quoi on parle. On leur en
demande tellement que, finalement, ça devient plus des fonctionnaires
que des gens qui administrent une PME. Ils ont demandé de simplifier les
choses, de ne pas rendre ça aussi lourd que ce qu'on demande au secteur
public. Et ça, c'est des demandes qui sont là parce que les
formulaires actuels, c'est 18 sections, 75 questions, 152 cases à
remplir. L'article 13: Le locateur doit accuser réception dans les 30
jours. C'était une question de délai et une question de
paperasse, une question de fonctionnement. Ça devient tellement lourd
qu'on serait presque obligé de mettre des bénévoles
à temps plein là-dedans, alors que c'est des
bénévoles qui veulent y consacrer le temps qui est disponible.
Est-ce que c'est en discussion avec eux autres
et qu'on a l'intention d'essayer d'assouplir ça un peu pour les
coopératives?
M. Ryan: Peut-être que M. Angers pourrait donner quelques
précisions sur les échanges qui se poursuivent à ce sujet.
Le règlement n'a pas encore reçu sa forme définitive. Il y
a peut-être encore des améliorations qui peuvent être
apportées. Ça fait au-delà d'un an qu'on discute ce
règlement-là avec les organismes. On a déjà
apporté beaucoup d'améliorations par rapport à la version
initiale. Vous vous souvenez sans doute des immigrants parrainés; il y a
eu tout un mouvement de protestation parce qu'on enlevait
l'admissibilité de ces immigrants-là dans les habitations
à loyer modique. Il y a eu de grosses représentations et c'est
une correction que nous allons faire. On a demandé qu'on accorde une
priorité aux femmes victimes de violence. On va tenir compte de ces
représentations-là également dans la version
définitive qui sera soumise au gouvernement bientôt.
Peut-être que M. Angers peut compléter en ce qui regarde
les coopératives.
M. Angers: Oui. En fait, M. le Président, il y a beaucoup
des modifications qui ont été proposées dans le cadre de
la révision du règlement, qui ont été
demandées par les coopératives et par d'autres groupes aussi,
auxquelles on va donner suite, finalement, pour répondre à ces
demandes. Il faut dire que les coopératives, de façon
générale, ont une approche, je dirais, qui les amène
maintenant, je crois, à comprendre davantage les raisons qui
sous-tendent des articles du règlement, alors qu'au début la
première approche qu'elles avaient, c'était de souhaiter qu'il
n'y ait pas du tout de règlement. Elles ont demandé, à une
étape subséquente, qu'il y ait un règlement
différent pour elles. Et là, je crois que leur position a encore
évolué dans le sens de demander que, dans le règlement, il
y ait une section ou des accommodements plus spécifiques à leurs
besoins. Il y en aura, j'en suis convaincu. Lorsque la population pourra
prendre connaissance du texte qui aura été adopté par le
gouvernement, il y a beaucoup des demandes que la confédération
québécoise des coops aura faites qui se retrouveront, je crois,
dans le texte réglementaire lui-même. Ces modifications-là
M. Ryan y a fait allusion touchent à la fois le
comité de sélection des locataires, touchent également la
priorité qu'on peut accorder aux locataires déjà en place
lorsqu'il s'agit d'attribuer une unité de supplément au loyer et
touchent. ..
M. Ryan: Juste un point, si vous me permettez...
Le Président (M. Garon): Théoriquement, pour
ajuster nos montres, comme il arrive midi, qu'on devait faire 2 heures et qu'on
a commencé à 10 h 12, est-ce qu'il y a consentement pour aller
jusqu'à 12 h 12?
Une voix: Midi et quoi?
Le Président (M. Garon): On devait faire 2 heures et on a
commencé à 10 h 12 ce matin.
Une voix: Aucun problème.
Le Président (M. Garon): Est-ce qu'il y a
consentement?
Une voix: Consentement.
M. Ryan: Sûrement.
Le Président (M. Garon): O.K. M. le ministre.
Une voix: Oui, c'est M. le ministre qui était en train de
compléter.
M. Ryan: J'allais ajouter juste un point sur les
coopératives d'habitation. Nous avons eu l'occasion de discuter avec ces
organismes, récemment. Eux autres voudraient être inclus encore
plus dans les politiques gouvernementales. Ce n'est pas toujours facile parce
que la coopérative, par nature, ce n'est pas nécessairement une
coopérative de démunis. En général, on va
favoriser, en raison du principe démocratique, l'entrée dans la
coopérative de gens de différentes conditions sociales. Les
coopératives nous disent qu'elles n'aiment pas construire des
habitations uniquement pour des ménages, disons, en besoin
impérieux, parce que, ça, ça va chercher ce qu'il y a de
plus pauvre dans la société. Elles veulent avoir un
mélange, qu'il y ait des gens de différentes conditions qui
puissent cohabiter, fraterniser plutôt. Je pense que c'est très
noble. On n'a pas trouvé les clés encore qui permettraient de
faire ça tout en obéissant à la politique des
dernières années qui a favorisé de plus en plus, ainsi que
l'illustraient les statistiques que j'ai citées tantôt, les
ménages vraiment démunis. Là, il y a un problème.
Moi, j'ai demandé aux coopératives de faire des suggestions
là-dessus, de nous présenter des formules nouvelles qu'on sera
prêts à examiner. Mais je pense qu'il y a beaucoup qui peut
être fait de ce côté-là et on a une oreille
très attentive.
M. Paré: Oui. Juste une petite question par rapport
à ce qu'on est en train de discuter, aux échanges que vous avez
et aux possibilités, parce que vous dites qu'il y a évolution
dans les discussions et même dans les demandes venant du mouvement
coopératif. C'est quoi, par rapport au règlement d'attribution,
votre échéancier? Est-ce qu'il y a un échéancier de
prévu?
M. Ryan: L'échéancier, là... Il faut
absolument que ce règlement-là soit adopté d'ici un mois
ou deux, au plus tard.
M. Paré: Donc, c'est quelque chose de très
rapi-
de. Les discussions sont très avancées et la proposition
à faire au Conseil des ministres est prête. Si je comprends bien,
c'est... (12 heures)
M. Ryan: Normalement, d'après l'échéancier
connu des intervenants, les consultations devaient prendre fin en novembre. On
a reçu 160 mémoires, qu'on a discutés, qu'on a
élagués, dont on a retenu, là, un certain nombre de points
qui sont prêts pour présentation au gouvernement.
M. Paré: Donc, les discussions sont terminées. M. Ryan:
À toutes fins utiles, oui.
M. Paré: C'est à l'étape de
l'élaboration et de la présentation au Conseil des ministres?
M. Ryan: Oui.
M. Paré: Une dernière question, à cause du
temps qui file. Toujours dans les coopératives, bon, on dit qu'on en a
discuté en décembre; lors de notre débat, vous avez dit
qu'effectivement, bon, il faut trouver des moyens de les aider, elles aussi, et
que vous attendez des échanges par rapport à des propositions
pour ce qui pourrait être un nouveau programme ou des nouveaux programmes
par rapport aux coopératives. Vous aviez dit, à ce
moment-là, que vous étiez prêt à regarder
l'idée d'élargir davantage le programme PRIL aux
coopératives d'habitation; c'était une possibilité. En
décembre, vous avez lancé l'idée et une ouverture par
rapport à ça.
M. Ryan: Le programme PRIL, on l'a rendu admissible pour les
coopératives. Les coopératives peuvent avoir accès au
programme PRIL. Mais, là, il y a d'autres éléments qu'on a
discutés. Ils viennent justement rencontrer la direction de la
Société cet après-midi pour présenter leur
projet.
M. Paré: O.K. Mais, moi, j'en étais sur PRIL; parce
que, oui, qu'elles soient admissibles, c'est une chose. Mais, en
décembre donc, ça ne fait pas très, très
longtemps vous avez évoqué vous-même l'idée
d'élargir davantage le programme PRIL pour les coopératives;
donc, pas de les inclure, ça, c'est une chose...
M. Ryan: C'est fait, ça.
M. Paré: ...mais de l'élargir davantage pour ce
mode de logement.
M. Ryan: Ça, ça a été fait; ce
point-là a été fait, oui, tout récemment.
M. Paré: Le pas de les accepter a été fait.
M. Ryan: Oui.
M. Paré: Sauf que vous évoquiez vous-même, en
décembre, la possibilité d'élargir...
M. Ryan: C'est ça qu'on va discuter, là. M.
Paré: ...pour les coopératives.
M. Ryan: C'est ça. Là, ils vont se présenter
cet après-midi. Il y a une réunion où ces
personnes-là vont être présentes, là, toutes celles
qui m'accompagnent, sauf moi, et elles vont recevoir les représentations
des organismes coopératifs là-dessus. Peut-être... Oui?
M. Beaulieu: Jean-Paul Beaulieu. M. le Président, pour le
programme PRIL, non seulement ils sont acceptés, mais, récemment,
le ministre a écrit à chacun des groupes des coopératives
pour leur dire que le programme est élargi, c'est-à-dire que les
modalités de subvention pour le milieu coopératif sont nettement
plus avantageuses, et qu'il a tenu compte, d'ailleurs, de leurs
représentations. M. le ministre a négocié cette
modalité-là avec son collègue, le président du
Conseil du trésor, et ça a été accepté
récemment, l'écriture de M. le ministre, au début de
février.
M. Paré: O.K.
M. Ryan: Je vais vous donner une copie de la lettre qui a
été adressée aux coopératives.
M. Paré: Donc, les coopératives sont...
M. Ryan: On pourrait donner une copie de la lettre, oui.
M. Paré: Donc, par rapport à ce que vous proposiez
en décembre, non seulement ça a avancé, mais c'est
décidé, il a quelque chose de proposé officiellement.
Est-ce que ce serait possible de le déposer pour qu'on soit
informés des modifications au programme pour les
coopératives?
M. Ryan: On va l'adresser à chacun des membres de la
commission, aujourd'hui. On va en faire parvenir des copies aujourd'hui.
O.K.?
Le Président (M. Garon): Bien, si vous en donnez une
copie, le secrétaire peut distribuer les copies aux membres, si vous
voulez. Non?
M. Ryan: Vos désirs sont des ordres.
Le Président (M. Garon): Non, non, mais comme vous
voulez.
M. Paré: Est-ce que les coopératives sont
déjà informées de ça ou si c'est tout
récent?
M. Ryan: Correct, pas de problème. Une voix: 4
février. M. Paré: 4 février? M. Ryan: Oui. M.
Paré: O K.
M. Ryan: Vous voyez que ça n'a pas été
écrit pour aujourd'hui. Ha, ha, ha!
M. Paré: Ha, ha, ha! Presque pour aujourd'hui. Ce qui
compte, ce n'est pas la date, c'est que ce soit, finalement, passé.
Donc, là, je ne peux pas discuter de PRIL, étant donné que
vous me dites qu'on va avoir le document dans quelques minutes et qu'on va
être capables de le voir. De toute façon, au niveau des
coopératives, qui étaient un sujet dont je voulais traiter
davantage, vous me dites que les négociations vont avoir lieu cet
après-midi concernant, si je comprends bien, des nouveaux programmes,
possiblement, l'article 3 de la loi 189 et, aussi, le règlement
d'attribution de HLM. Donc, c'est des discussions d'ensemble avec les
coopératives et les GRT que vous allez avoir, à partir de cet
après-midi, au cours des prochains mois. Alors, tout ce que je peux
dire, c'est qu'on y reviendra certainement comme à un sujet important
lors des crédits, puisque probablement que les discussions auront eu
lieu.
J'aimerais ça si... C'est une demande que je vous fais, donc, ce
n'est pas une réponse; c'est une demande d'un document que j'aimerais
avoir, si c'était possible. Est-ce que c'est possible d'avoir la
ventilation détaillée des budgets par MRC et par comté,
pour 1992-1993, concernant les programmes PARCQ et PRIL, s'il vous
plaît?
M. Ryan: On va vous fournir ça avec plaisir. M.
Paré: Merci beaucoup.
Engagements financiers
Le Président (M. Garon): Alors, on va voir les engagements
avant la fin de la séance. Nous avons le mois de février, trois
engagements.
Février
Est-ce que l'engagement 1 est adopté, février? M.
Paré: Adopté.
Le Président (M. Garon): L'engagement 2? L'engagement 1
est adopté. L'engagement 2?
M. Paré: Adopté.
Le Président (M. Garon): Vérifié.
L'engagement 2, vérifié. L'engagement 3?
M. Paré: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 3 est
vérifié.
Donc, les engagements pour le mois de février, dans leur
ensemble, sont adoptés, pour le secteur de l'habitation.
Une voix: Adopté.
Juin
Le Président (M. Garon): Pour le mois de juin 1992,
Régie du logement, il y a deux engagements. Est-ce que le premier
engagement est vérifié?
M. Paré: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 1 étant
vérifié, l'engagement 2 est-il vérifié?
M. Paré: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 2 est
vérifié.
Donc, les engagements du mois de juin 1992, concernant la Régie
du logement qui relève du ministre des Affaires municipales, sont
vérifiés.
Août
Le mois d'août 1992, Régie du logement, il y a un
engagement.
M. Paré: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Le seul engagement du mois
d'août concernant la Régie du logement est
vérifié.
Octobre
J'appelle le mois d'octobre, Régie du logement encore, où
il y a trois engagements. Alors, l'engagement 1 est-il
vérifié?
M. Paré: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 2 est-il
vérifié?
M. Paré: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 3 est-il
vérifié?
M. Paré: Oui, vérifié.
Le Président (M. Garon): Alors, les engagements du mois
d'octobre 1992 concernant la Régie du logement sont
vérifiés. Le mandat de la commission, qui était de
vérifier les engagements des Affaires municipales concernant le secteur
de l'habitation, est fait. Nous allons suspendre nos travaux jusqu'à 14
heures, cet après-midi, pour les engagements du ministère des
Affaires municipales.
(Suspension de la séance à 12 h 8)
(Reprise à 14 h 13)
Le Président (M. Garon): Je déclare la
séance de la commission de l'aménagement et des
équipements ouverte. Le mandat de la commission: procéder
à la vérification des engagements financiers du ministère
des Affaires municipales pour les mois de janvier 1992 à novembre 1992,
de 14 heures à 18 heures. Alors, on voit proprement les engagements
financiers concernant les affaires municipales.
M. le député de Jonquière.
Secteur gestion municipale
M. Dufour: Bonjour, M. le Président. M. le ministre,
à la commission, dans les engagements qu'on a à étudier,
je pense qu'on a accepté qu'on couvre toute l'année, de janvier
à décembre. Le mandat de la commission, c'était de janvier
à novembre, mais je pense qu'il y a eu une entente avec les estafettes
du ministre des Affaires municipales pour étudier toute l'année.
On a pas d'objection par rapport à ça. Voilà,
d'entrée de jeu.
Vous appelez les engagements M. le Président?
Le Président (M. Garon): Oui. Nous allons commencer avec
le mois de janvier 1992; nous commençons à l'engagement 1.
Janvier
M. Dufour: Oui, ce sont des compensations pour les immeubles des
réseaux de la santé et des services sociaux. Je pense que, pour
cette subvention comme telle, il n'y a pas de changement, vous suivez les
procédures normales. Par contre, il y a d'autres éléments
actuellement qui nous permettent de croire... Non seulement ils nous permettent
de croire, mais ils ont été annoncés. Par exemple, un gel
qui provient du fédéral. ; Actuellement, le fédéral
a décidé unilatéralement de ^f geler les «en
lieu» de taxes pour ses édifices pourle§_ deux prochaines
années. Ce matin, le président de^TU^. 'nion)des
municipalités du Québec nous informait que ça
représentait 90 000 000 $. Est-ce qu'il va se produire quelque chose?
Moi, je n'ai entendu rien encore sur le territoire qui dénonce ce
geste-là, unilatéral, ou qui nous permet de croire qu'il y a des
représentations qui se font très fortement vis-à-vis du
fédéral. Donc, il y a, à travers ça, non seulement
le Québec qui enlève des sources de revenus aux
municipalités, mais il y a aussi le fédéral qui
décide de le faire, et là ça s'additionne.
Dans l'état actuel des choses, est-ce que vous avez
commencé à faire certaines représentations au point de vue
d'Ottawa pour que ce gel de taxes annoncé soit dégelé?
Là, le problème est celui-ci: si les citoyens d'une
municipalité décident de ne plus payer leurs taxes ou s'ils
décident de garder leurs taxes au même niveau que l'année
précédente, peut-être qu'à des places ça ne
changerait pas grand-chose, mais il y a d'autres endroits où ça
va bousculer un petit peu, puis on n'accepterait pas ça. J'ai bien
l'impression que nos lois ne permettraient pas ça. Ça fait que le
fédéral profite de sa situation particulière pour
bousculer pas mal fort les municipalités, puis il n'y a pas eu de
discussions tellement fortes non plus, à ce que je sache. Est-ce que
vous avez quelque chose là-dessus?
M. Ryan: Bien, moi, ce que je crois comprendre, c'est que les
municipalités qui avaient institué la surtaxe sur les immeubles
non résidentiels en 1992 ne seraient pas touchées par cette
décision-là, mais, pour celles qui l'introduisent pour la
première fois en 1993, là la décision s'appliquerait.
Ça entraînerait des pertes, en particulier, pour la ville de
Montréal, puis d'autres villes qui ont décidé d'instituer
la surtaxe seulement à compter de 1993. Maintenant, il y a des
discussions qui se poursuivent présentement à l'intérieur
du gouvernement avec les municipalités concernées pour
établir une ligne commune. Il y a déjà des conversations
privées qui ont eu lieu et, d'ici quelques temps, si c'est
nécessaire, le gouvernement fera une approche concertée
auprès du gouvernement fédéral. Mais on voulait s'assurer
que toutes les cordes étaient bien reliées entre elles ici
même avant.
Dans une affaire comme celle-là, le ministre d'un secteur
particulier ne s'en va pas sur la place publique tout de suite pour
dénoncer. Ça, c'est facile, c'est une méthode qui est
assez familière à l'Opposition; nous autres, nous
préférons la méthode constructive qui consiste d'abord
à faire la coordination à l'intérieur du gouvernement avec
les entités concernées, en l'occurrence, les
municipalités, de manière que, quand l'intervention aura lieu, si
elle demeure nécessaire, elle ait plus d'effet. Mais tout ça est
en travail actuellement là, et soyez assuré que nous allons tout
faire pour obtenir les meilleurs résultats possible. Ce n'est pas moi
qui déciderai au bout de la ligne des taxes que le gouvernement
fédéral payera; c'est lui qui va décider parce que sa loi
. lui permet de le faire, mais nous veillons au grain.
M. Dufour: Mais les 90 000 000 $ que le gouvernement
fédéral décide de geler ou de ne pas donner? Moi, je
comprends qu'on peut coordonner. Là, vous semblez nous dire que vous
allez vous coordonner avec
les municipalités.
M. Ryan: Avec d'autres ministères aussi, parce que c'est
une question de fiscalité.
M. Dufour: Les autres ministères et les
municipalités pour faire un front commun vis-à-vis d'Ottawa.
M. Ryan: Oui, oui, oui. C'est ça.
M. Dufour: Un front commun, c'est évident que là
c'est circonstanciel. Moi, je comprends que vous ne le faites pas toujours. Il
y a des fronts, des fois, qui sont divisés, là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Mais, là, il me semble, moi, que l'attitude
qu'on n'a pas le choix de tenir, c'est à l'effet qu'il y a une
décision gouvernementale unilatérale où ils
décident de geler leurs comptes de taxes, bon, leurs «en
lieu» de taxes, parce qu'on ne peut pas parler de taxes pour le
gouvernement fédéral. Non seulement ils ne paient pas ce qu'ils
doivent payer, mais, en plus, ils se permettent d'en enlever. Je ne sais pas,
moi... Il n'y a rien de scandaleux à ce que le ministre des Affaires
municipales, ou le président du Conseil du trésor, ou le ministre
des Finances s'évertuent, puis se vouent à tous les saints pour
essayer de trouver de l'argent, mais, à un moment donné,
ça ne marche pas juste d'un côté. Vous avez un rôle
particulier: défendre les municipalités. Dans les
municipalités, avec quoi on remplace ça? Est-ce que vous allez le
remplacer, le montant qu'elles perdent?
M. Ryan: Elles savent qu'elles sont très bien
défendues dans ce dossier-là comme dans d'autres.
M. Dufour: Oui, mais est-ce que vous allez remplacer le montant
d'argent qu'elles perdent actuellement?
M. Ryan: II n'est pas perdu, le montant; c'est dans votre esprit
qu'il est perdu, parce que la formation que vous représentez a
très généralement une interprétation
négative de tout ce qui arrive en provenance d'Ottawa. (14 h 20)
M. Dufour: Ah! Continuez, vous êtes bien parti, je vous
écoute.
M. Ryan: Nous essayons de réduire les conséquences
au minimum. Déjà, pour les municipalités qui avaient
institué la surtaxe en 1992, le taux de la taxe versée par Ottawa
est demeuré le même. Celles qui l'instituent cette année,
il faut comprendre, il y a des nouveaux rôles d'évaluation dans
certains cas; il y a bien des facteurs. Le fédéral a
annoncé une intention, mais il n'a pas annoncé son taux de
manière définitive, ça fait qu'il y a de la marge pour la
négociation. Moi, c'est ce que je comprends.
M. Dufour: Bien, moi, ce que j'ai compris, et je l'ai lu, c'est
qu'il gelait pour deux ans. Vous me dites: On a mal défendu... Je
voudrais juste vous dire que les transferts ont continué à
diminuer depuis que vous êtes là. Us ont commencé à
diminuer dans les années quatre-vingt, mais les transferts du
fédéral, ils ont continué à diminuer...
M. Ryan: Mais vous savez...
M. Dufour: ...dangereusement. Actuellement, on peut dire que,
compte à compte, c'est zéro à zéro. Et non
seulement ça va rester comme ça, mais ça va
s'accentuer.
M. Ryan: je sais bien, mais, vous autres, vous l'annonciez depuis
10 ans. vous étiez au pouvoir et le ministre des finances, chaque
année, dénonçait la baisse appréhendée, et
l'année suivante il y avait une augmentation de 10 %. ça s'est
produit pendant sept ou huit ans. il y a seulement la dernière
année que c'était vrai et il n'y a personne qui l'a cru parce
qu'il l'avait répété trop souvent avant le temps.
M. Dufour: Mettons que vous n'avez pas aidé très
fort pour essayer de le dénoncer, et vous ne le dénoncez pas plus
non plus.
M. Ryan: Non, mais je vous dis là... Regardez, l'an
dernier c'est parce que chacun a sa méthode de travail
pendant six mois de temps, quand nous discutions de la loi 145, vous avez
dénoncé cet aspect-là de la réforme en disant:
Avez-vous des preuves? Avez-vous des choses? Et je vous disais: Je ne
négocie pas. J'ai toutes les raisons de penser que le gouvernement
fédéral observera la loi. Puis, je sais que j'ai
été harcelé, le mot n'est pas trop fort...
M. Dufour: Non, non, non, correct, ça va.
M. Ryan: ...à plusieurs reprises par vous et par d'autres.
Et, finalement, qu'est-ce qui est arrivé? Toutes les
municipalités qui ont institué la surtaxe au 1er janvier 1992 ont
perçu le plein montant de la surtaxe, d'accord?
M. Dufour: Allez-y.
M. Ryan: II n'y avait pas eu de négociations ou de
signatures, on marchait comme des citoyens de bonne foi de part et d'autre.
J'essaie d'aborder le problème de cette année dans le même
esprit et je vous dis: Vous jugerez sur les résultats. Ça, c'est
parfait. Mais, l'année dernière, je n'ai jamais reçu un
compliment de l'Opposi-
tion pour l'excellent résultat qu'on avait obtenu, et je n'en
attendais pas, on était en période
référendaire.
M. Dufour: Au même titre qu'on n'attend pas de compliments
de l'Union des municipalités non plus, même quand on fait bien
notre travail. Vous en avez plus souvent que nous autres, même quand on
fait très bien notre travail pour l'Union ou pour les
municipalités. On n'a pas beaucoup de compliments. On ne travaille pas
pour ça, ça ne nourrit pas son homme.
M. Ryan: En tout cas, je veux vous remercier pour hier. Je pense
qu'il y a eu une attitude constructive de l'Opposition. Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ha, ha, ha! Je voulais juste vous dire que c'est vrai
qu'on vous harcèle des fois, mais vous devriez nous remercier parce que
le fédéral, il ouvre ses goussets quand il a peur; quand il n'a
pas peur, il ne bouge pas. Vous devriez être content qu'on vous talonne,
le fédéral écoute ce qu'on dit. Et c'est pour ça
qu'eux autres ils sont peut-être non pas généreux, mais un
peu plus compréhensifs. Parce que je ne pense pas qu'il y ait de
générosité de leur part.
M. Ryan: M. le Président, je ne blâme pas le
député de Jonquière. Je ne pense pas que vous m'ayez
entendu le blâmer d'avoir soulevé ce problème-là
aujourd'hui; je l'apprécie, au contraire, je l'apprécie, puis, ce
sera une pièce de plus dans le dossier. Pas de problème. Je lui
dis seulement que la manière dont j'essaie d'obtenir des
résultats n'est pas la manière bruyante; c'est une autre
manière qui a fait ses preuves à maintes reprises, mais sur
laquelle on n'est pas obligés d'être d'accord.
M. Dufour: Mais il faut admettre tout de même que les
manifestations ou les tractations qui ne sont pas bruyantes, ce n'est pas les
tractations qui concernent la population comme telle. Je ne sais pas si vous
avez les mêmes échos que, moi, j'ai. Quand je regarde actuellement
sur le terrain les conseils municipaux, il y en a qui commencent à se
faire organiser pas mal fort; ils sont contestés pas mal fort au point
de vue des emprunts et au point de vue de leurs... Ah oui! Puis ça va se
faire de plus en plus. Je vous annonce ça d'avance, vous allez voir.
C'est les seuls gouvernements où les contribuables ont un peu de prise,
ça fait qu'ils vont aller cogner sur celui-là qui est le plus
proche. Elles ne sont pas toutes coupables de ce qui arrive, les
municipalités.
M. Ryan: Moi, je prends mes indications auprès du maire de
Montréal-Nord et il ne m'a pas parlé de climat
particulièrement alarmiste.
M. Dufour: Vous êtes allé un peu loin.
Montréal-Nord, ce n'est pas nécessairement représentatif
du milieu.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Aïe! C'est une insulte à la famille. M.
Dufour: C'est un bien bon gars, par exemple! M. Ryan: C'est parce
que...
M. Dufour: Regardez, j'en ai un ici: 500 contribuables se
mobilisent à Gatineau. À Jonquière, pour un
règlement d'emprunt de 900 000 $, 2600 personnes ont signé le
registre dans 2 jours. À Shipshaw, une petite municipalité de
2000 habitants, 550 contribuables ont signé contre un emprunt d'à
peu près 300 000 $, et Chicoutimi se prépare à y aller. Le
maire vient d'annoncer qu'il n'ira probablement même pas au
référendum parce qu'il sait qu'il va être battu. C'est
comme ça partout. Et ce ne sont pas tous des emprunts qui ne sont pas
corrects. Dans un temps normal, les municipalités n'entendraient parler
de rien, mais c'est un temps qui est difficile. Puis, au moment où tout
le monde se bat pour aller chercher des sommes d'argent pour s'administrer, on
voit bien que ça n'arrête pas. La spirale est là.
Ce matin, j'ai assisté à la séance sur la
fiscalité. On donne des exemples où on peut sauver de l'argent et
on se fait répondre juste par de la politique. Le commissaire aux
plaintes sur le territoire, ça coûte 750 000 $. Donnez-moi ce
qu'il fait, ce gars-là, puis nommez-moi son nom! Quelqu'un le
connaît? Personne. Ça coûte 750 000 $ au gouvernement du
Québec, ça fait 4 ans. On avait dit au départ que
ça ne vaudrait absolument rien. On va en chercher longtemps de l'argent
parce qu'on en gaspille.
Et, pour moi, dans cette question qui nous préoccupe là,
le fédéral, on ne devrait pas avoir peur de lui parler. Je pense
que ce n'est pas une bataille rangée, on ne fait pas un appel aux armes.
Si le ministre des Affaires municipales avait fait une simple
déclaration pour dire que le fédéral, c'est un mauvais
coucheur, qu'il s'approprie un pouvoir qu'il ne devrait pas avoir, puis que
c'est un abus de pouvoir qu'un gouvernement décide de ne pas payer ses
taxes... C'est un mauvais exemple. Si les contribuables faisaient pareil, ce ne
serait plus vivable au Québec. C'est ça. Il n'y aurait jamais
assez de police pour condamner tout le monde sur la terre qui ne respecterait
pas ses obligations. Et je me demande si les municipalités ne devraient
pas couper des services en proportion des montants qu'elles ne recevront pas.
Moi, je dois le dire, c'est ça qu'elles devraient faire, les
municipalités.
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'engagement 1 est
vérifié?
M. Dufour: Adopté. Puis j'espère que le ministre va
tenir compte de nos...
Le Président (M. Garon): Vérifié.
L'engagement 2.
M. Dufour: On ne les passera pas, dans l'ensemble, un
après l'autre parce que... Bien, ça concerne AIDA, mais je n'ai
pas l'intention de prendre tous les engagements l'un après l'autre. On
va les identifier, un bloc.
Le Président (M. Garon): Je vais les appeler. M.
Dufour: Oui.
Le Président (M. Garon): Bien, un bloc... Mois par
mois.
M. Dufour: C'est-à-dire que là on touche à
AIDA.
Le Président (M. Garon): Si vous ne voulez pas poser de
questions sur un engagement, vous n'avez rien qu'à dire
«vérifié» et on va passer à l'autre.
M. Dufour: Ça va. Mais, comme ça concerne AIDA, on
peut en parler. Je vais poser une question ou deux pour que le ministre puisse
nous faire le point concernant ce programme-là.
Le Président (M. Garon): À l'engagement 2? M.
Dufour: Oui. Le programme AIDA.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: II y a des subventions et, effectivement, ces
subventions-là sont données dans Lotbinière, mais il y en
a d'autres ailleurs. Ça fait que, moi, j'aimerais qu'on fasse le tour un
peu du programme pour savoir où on est rendus, s'il reste des sommes,
s'il y a des sommes de disponibles et s'il y a d'autres sommes d'argent aussi
qui sont prévues.
M. Ryan: On pourrait peut-être faire le point
brièvement. Je pense que c'est important de le faire parce que ça
va peut-être nous éclairer sur une cinquantaine d'engagements qui
viennent par la suite. Le programme AIDA est un programme qui remonte à
1987 et qui s'adresse aux municipalités ayant une population
inférieure à 7500. C'est un programme qui vise à aider les
municipalités pour la réparation ou la construction
d'équipement en matière d'égout, d'aqueduc.
J'ai avec moi, à ma droite ici, M. Alphé Poiré, qui
est directeur de la section des finances au ministère des Affaires
municipales, que tout le monde connaît, dont tout le monde connaît
l'intégrité, puis le dévouement au service des
municipalités. Puis, à ma droite plus immédiate, il y a M.
Marc Carrière, qui est un attaché politique à mon cabinet,
qui fut secrétaire-trésorier de la municipalité de
Brownsburg, dans le comté d'Argenteuil. Pendant neuf ans, Marc?
M. Carrière (Marc): Huit ans. (14 h 30)
M. Ryan: Huit ans, et qui est particulièrement
affecté au programme AIDA à mon cabinet. Ça fait qu'eux
vont pouvoir nous donner, à propos de chaque engagement particulier,
toutes les précisions qu'il faudra.
Je résume brièvement le programme. Sont admissibles
à des subventions au titre du programme AIDA les projets soumis par des
municipalités ayant une population de moins de 7500, les projets compris
à l'intérieur d'un périmètre d'urbanisation
délimité au schéma d'aménagement de la MRC ou de la
communauté urbaine, conformément aux exigences de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme. Ce projet-là doit être
situé dans un secteur qui a été construit avant le 1er
janvier 1983. Il exclut les territoires assujettis à la Loi sur la
protection du territoire agricole. Il doit être situé dans un
secteur pouvant être desservi par les équipements admissibles,
ça va de soi. Les équipements admissibles: alimentation en eau,
distribution de l'eau, évacuation des eaux usées.
Parmi les autres critères dont nous nous inspirons pour
accueillir des projets, le projet soumis doit constituer la solution plausible
la plus économique. Ça se comprend. Très souvent, on nous
arrive avec un projet de 2 000 000 $. En serrant les choses de près, on
s'aperçoit que ça pourrait être réalisé pour
1 000 000 $. On amène ça au montant qui nous apparaît le
plus réaliste, très souvent. Je dois remercier M. Poiré et
M. Carrière, ici, je pense qu'ils font un excellent travail de ce
côté-là. Les équipements collectifs doivent viser
à desservir un secteur où la dimension des terrains pourrait
permettre l'installation d'équipements individuels d'approvisionnement
en eau ou de disposition des eaux usées, ou les deux à la
fois.
M. Dufour: Je m'excuse, M. le ministre. Le programme, on le
connaît un peu; j'aimerais qu'on fasse le tour du dossier au point de vue
des sommes disponibles...
M. Ryan: Oui, mais regardez...
M. Dufour: ...des sommes qui ont été investies.
M. Ryan: ...je vais en venir à ça dans une minute,
ça ne sera pas long. C'est parce que, là, je voulais introduire
certains changements que nous avons apportés au programme cette
année; c'est pour ça que je rappelais brièvement les
caractéristiques de base du programme.
Il y a quatre volets dans le programme, comme je le disais. Il y a
d'abord les équipements de base; ensui-
te, il y a la recherche d'eaux souterraines, la recherche de fuites. Le
volet 4, lui, c'est la mise en place et l'acquisition d'équipement
collectif d'approvisionnement en eau et d'évacuation des eaux
usées. La participation de la municipalité est très
généralement requise et elle se situe à un certain taux de
sa richesse foncière uniformisée; ça équivaut
à un certain pourcentage de sa richesse foncière
uniformisée.
Cette année, nous avons apporté quelques modifications au
programme. Tout d'abord, dans le cadre du volet 4, nous donnions des
subventions qui pouvaient aller jusqu'à 25 000 $. On s'est aperçu
que ce n'était pas suffisant, ça. Il y avait beaucoup de projets
qui nous étaient soumis qui comportaient des coûts pouvant aller
dans les alentours de 50 000 $, 75 000 $, 100 000 $, 125 000 $, 150 000 $, 200
000 $. Ça fait qu'on a fait augmenter la subvention, qui peut être
versée dans le cadre du volet 4 sans être obligé d'avoir
une autorisation spéciale, de 25 000 $ à 100 000 $. Ça,
ça nous permet de résoudre un grand nombre de cas qu'on
était obligés de laisser à la porte autrement.
Ensuite, on a introduit des incitatifs pour les regroupements. Dans le
cas où un projet d'équipement s'accompagne d'un projet de
regroupement, soit de services ou de municipalités, là, on
accorde une subvention additionnelle pouvant aller jusqu'à 100 000 $
pour chacune des municipalités concernées.
M. Dufour: Quand vous parlez de regroupement, 100 000 $ pour
chacune, s'il y a 2 municipalités concernées, ça veut dire
que ça pourrait être 200 000 $?
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: C'est 100 000 $ par municipalité.
M. Ryan: Oui, c'est ça.
M. Dufour: Ça va.
M. Ryan: le montant total de l'aide financière
accordée, y compris l'aide relative aux mesures incitatives, ne peut
toutefois excéder 75 % du coût des travaux admissibles.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Jonquière.
M. Ryan: là, en plus ça, c'est très
important, juste une couple de points on avait un niveau de
participation des municipalités qui était établi de
manière fixe. disons que c'était 3,6 % pour la disposition des
eaux usées, 3 % pour l'alimentation en eau; là, on a prévu
dans les modifications que c'est sujet à négociation. on s'est
aperçu qu'il y avait des municipalités qui avaient beaucoup
d'argent, il y en a d'autres qui n'en ont pas. dans certains cas, quand on voit
qu'une municipalité est capable, on va lui dire: tu vas fournir une
contribution un petit peu plus forte. On sauve beaucoup d'argent comme
ça et ça permet de réaliser des projets, et en même
temps tout ne vient pas de la vache à lait de Québec. Alors,
c'est une modification que nous avons introduite et qui est très
salutaire, à mon point de vue. Ça invite les gens, à part
de ça, à surveiller de beaucoup plus près les coûts
dans la conception des projets. Le député de Jonquière
sait comme moi que, dans un certain nombre de cas, l'initiative ne vient pas
toujours de la municipalité; ça vient de firmes
d'ingénieurs qui circulent sur les grandes routes et qui sont à
l'affût de toutes sortes de programmes gouvernementaux, qui vont vous
dire: Bien, mets-toi donc une affaire de 2 000 000 $, ça va être
bon. Mais ça, c'est la Cadillac et la Rolls Royce; des fois, pour un
village, ce n'est pas nécessaire. Nous autres, on voit à tout
ça avec l'expérience de nos gens et on sauve beaucoup d'argent,
déjà. en plus, je me suis fait autoriser par le
vénérable conseil exécutif à réserver une
partie de l'enveloppe future. à compter de cette année, 10 % de
cette enveloppe peuvent être appliqués, si le ministre le juge
opportun, pour des projets impliquant des municipalités de plus de 7500.
et c'est très utile. je vous donne un cas dont nous sommes saisis
actuellement. il y a une régie intermunicipale d'eau qui a bâti un
nouveau réseau, il y a une dizaine d'années, au coût d'une
dizaine de millions de dollars; ce réseau-là, il perce de partout
depuis deux ans. vous êtes au courant, le bas-richelieu, vous en avez
entendu parler.
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: Ils sont venus nous voir. Ça n'entre pas dans le
programme AIDA et ils ont déjà été
subventionnés pour ça. Mais là, avec cette disposition-ci,
moi, je suis en mesure de dire à la MRC qui est concernée, aux
municipalités de la régie ce n'est pas la MRC, ce sont les
municipalités qui correspondent, cependant, en gros à une MRC: Si
vous êtes prêtes à faire votre part, on vous aidera
peut-être. Mais il faut qu'elles fassent leur grosse part. Elles ont
donné un mauvais contrat. L'ingénieur a fait un travail qui
n'était pas satisfaisant et dont les résultats doivent être
vécus aujourd'hui. Le gouvernement ne peut pas se porter garant de
toutes ces erreurs non plus, mais de là à être
complètement indifférent, c'est une autre chose et il y a une
petite marge qui est laissée.
Maintenant, le député parlait de crédits. Vous vous
souvenez que l'an dernier on avait augmenté les crédits du
programme AIDA de 25 000 000 $. On va partir du début, tiens! Au
début, en 1988, le gouvernement avait donné 50 000 000 $; en
1989, le gouvernement a injecté 25 000 000$ de plus; en 1991, 25 000 000
$ de plus; et là, dans les mesures de relance que nous avons
annoncées au mois de décembre, nous avons annoncé un autre
25 000 000 $. Ça veut dire que ça fait 125 000 000 $ en tout dans
le programme.
Jusqu'à maintenant, à même ces crédits de
125 000 000 $, nous avons engagé des sommes d'une valeur de 73
567 635 $. Ça veut dire qu'il reste encore à engager des
crédits de 41 518 640 $. En plus, il est arrivé un certain nombre
de cas de dérogation au cours des années pour une valeur de 9 913
000 $. Alors, 9 000 000 $ plus 73 000 000 $, ça fait 82 000 000 $. Et
115 000 000 $ moins 82 000 000 $...
M. Dufour: C'est quoi, les dérogations?
M. Ryan: Non, 125 000 000 $ moins 82 000 000 $, ça fait 43
000 000 $. Oui?
M. Dufour: Vous parlez de dérogations. C'est quoi, les
dérogations?
M. Ryan: Lorsqu'une municipalité soumet un projet qui ne
répond pas à tous les critères du programme AIDA,
qu'à un moment donné, par exemple, elle n'est pas capable de
fournir la pleine contribution financière équivalant, disons,
à 3 % de sa richesse foncière uniformisée, là, il y
a un jugement qui est porté sur la situation particulière. Il
peut arriver que le Conseil exécutif autorise à donner une
subvention qui va aller au-delà de la norme permise par le programme. Le
projet AIBR dont je parlais tantôt, l'association du Bas-Richelieu,
tomberait là-dedans également, si nous donnons de l'aide.
M. Dufour: Mais, comme vous avez 9 000 000 $ en
dérogations, est-ce qu'on pourrait avoir la liste des
municipalités qui sont touchées?
M. Ryan: Oui, oui. M. Dufour: Oui?
M. Ryan: Oui. Je ne sais pas si on peut déposer cette
feuille-là même; on pourrait la déposer. On va la
déposer.
M. Dufour: J'imagine bien que ce n'est pas juste
discrétionnaire, si ça ne répond pas à des
critères...
M. Ryan: Ah non! Il faut que ça passe par le Conseil
exécutif. Il faut que ça soit approuvé par le Conseil du
trésor, le Conseil exécutif.
M. Dufour: O.K.
(14 h 40)
M. Ryan: On avait un cas. J'étais passé à
Grande-Vallée. Je vais vous conter, c'est un cas bien particulier,
ça, dans la Gaspésie. Eux autres avaient réalisé un
projet, disons que c'était 700 000 $ en tout. La municipalité,
selon nos normes, devait contribuer, disons, 200 000 $. Il est arrivé
que, par ingéniosité, ils ont réussi à
réaliser le projet pour 600 000 $. Mais, à ce moment-là,
la contribution qu'on exigeait de la munici- palité demeurait la
même. Ça veut dire que, nous autres, on empochait 100 000 $ de
notre côté en gains pour un travail d'économie qu'eux
avaient fait. Ils m'avaient fait valoir que c'était injuste. Nous
autres, on n'a rien fait de plus que de verser la subvention.
J'ai présenté ça au Conseil du trésor, j'ai
dit: Comme ils ont travaillé, eux autres, pour économiser de
l'argent, il ne faudrait pas les pénaliser. On va les ramener à
un pourcentage qui va équivaloir au montant réel du projet et non
pas au montant de la demande, du coût initialement prévu.
Ça fait que, ça, ça a pris une dérogation, il a
fallu négocier ça pendant un an de temps. C'est des choses comme
celle-là qu'un administrateur pratique va voir, puis va essayer de
pousser pour faciliter une plus grande efficacité dans le
système. Et, moi, je ne l'avais pas inventé, j'étais
passé là-bas; ils m'avaient présenté ça,
puis j'ai trouvé que c'était plein de bon sens.
M. Dufour: Une prime à la qualité.
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Une prime à la qualité.
M. Ryan: Oui. Puis M. Poiré était tout à
fait d'accord. Je ne veux pas lui prêter des opinions politiques, mais je
ne me souviens pas d'avoir reçu de mémo négatif
là-dessus. Ha, ha, ha! Celui qui va réussir à compromettre
M. Poiré...
M. Dufour: Moi, j'ai bien confiance en son
honnêteté, mais je suis certain qu'il ne vous contredira pas.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: II est trop proche. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): L'engagement...
M. Ryan: Je vous remercie de m'avoir rassuré.
Le Président (M. Garon): L'engagement 2 est-il
vérifié?
M. Dufour: En fait, vous allez nous fournir la liste des
dérogations?
Document déposé
M. Ryan: On la fait distribuer tout de suite, M. le
Président.
M. Dufour: Déjà? O.K., ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 2 est
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Vérifié. J'appelle
l'engagement 3.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 3 est
vérifié. J'appelle l'engagement 4.
M. Dufour: Bon. Le projet de Saint-Nicéphore qu'on a
devant nous, qui est porté à 728 550 $, c'est 30 000 $, mais
c'est marqué: projets spéciaux d'aqueduc et d'égout.
Est-ce que ça entre dans le cadre de ce que vous venez de nous dire, des
dérogations, ou si c'est un cas spécial? L'engagement 4, oui.
(Consultation)
M. Ryan: Juste en attendant qu'on nous sorte les détails
pour Saint-Nicéphore, à Saint-Nicéphore, comme vous le
savez, il doit y avoir une population aujourd'hui autour de 10 000 habitants.
Par conséquent, elle n'entrerait pas, normalement, dans le cadre du
programme AIDA. Mais, au moment où sa demande est entrée
ça remonte déjà à deux ans ou deux ans et demi,
ça les dernières données du recensement pour
Saint-Nicéphore n'étaient pas disponibles, puis elle était
juste en bas de la barre de 7500. C'est comme ça qu'elle a
été admise dans le cadre du programme AIDA, PAIRA. C'était
dans le temps de PAIRA. On a été obligés de confirmer
cette décision-là récemment. Comme vous le savez, la
municipalité de Saint-Nicéphore est en tutelle.
M. Dufour: Bien oui, c'est pour ça que...
M. Ryan: Mais là, comme elle est en tutelle, on a
pensé qu'on ne devait pas la pénaliser pour ce projet-là
vu que la réalisation du projet va se faire sous la surveillance de la
Commission municipale.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a d'autres éléments?
M. Ryan: Le premier versement avait été
communiqué à Saint-Nicéphore dès 1988. Nous autres,
ce qu'on a fait...
M. Dufour: En 19...
M. Ryan: En 1988. On a complété il y a à peu
près un an, on a versé le dernier montant.
Le Président (M. Garon): Ça va. L'engagement 4
est-il vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Vérifié. J'appelle
l'engagement 5.
M. Dufour: Bon, l'engagement 5, compensations. Il y a eu un
changement d'apporté par la loi 145 où, pour les terres
agricoles, les plafonnements, les compensations étaient
données... Normalement, ça devait être
transféré au ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation. Donc, là, on voit bien qu'il en
reste. Est-ce que c'est un résidu ou si le transfert n'a pas eu le temps
de se faire? Je ne le sais pas.
M. Ryan: Ça a été fait complètement
depuis ce versement-là. Il n'y a plus rien à ce
titre-là.
M. Dufour: C'est un résidu. M. Ryan: Oui, c'est un
résidu.
M. Dufour: Ça me permettrait peut-être de vous poser
la question sur la ville de Beauport, le projet qu'on a adopté en
catastrophe avant les fêtes.
M. Ryan: Vous n'avez pas voulu voter.
M. Dufour: J'ai ouï dire qu'il n'a pas été
adopté officiellement par l'Assemblée nationale; il n'a pas
été soumis pour adoption. Est-ce que le ministre est coupable de
cette ignominie?
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Tout le monde au gouvernement eût souhaité
que ce projet fût adopté par l'Assemblée selon les voies
régulières, mais, comme l'Opposition ne voulait rien voter de
positif à ce moment-là, il a fallu choisir, parmi les nombreux
projets de loi qui étaient mûrs pour adoption, ceux qui avaient
une urgence de caractère général particulièrement
marquée. C'était le cas, par exemple, du projet de loi 55 sur la
fiscalité et de certains autres projets dont le député se
souvient. Celui-ci a été retenu pour présentation
dès la reprise de la session parce qu'il n'avait pas la même
urgence. C'était une question de taxes, ça, et les
municipalités savent très bien, avec la municipalité de
Beauport, que, comme on a adopté le projet de loi en commission, toutes
les chances indiquent qu'il sera adopté en plénière par
l'Assemblée nationale; à ce moment-là, chacun attend deux
mois de plus, et je pense que personne n'y perd rien.
M. Dufour: À l'exception que ça met une contrainte
supplémentaire à la municipalité au point de vue du calcul
parce que la municipalité ne peut pas considérer... Ce sont des
comptes recevables au moment où on se parle; donc, elle doit calculer
ses comptes avec les intérêts et tout le reste. En tout cas, moi,
je vous le dis, là-dessus, quand je l'ai appris, parce que je
n'étais
pas là à la fermeture exactement... Je sais que
l'Opposition était prête à voter même sans appel
nominal dans un cas semblable. On comprenait l'urgence parce que ça
touchait les citoyens. Les batailles entre le gouvernement et l'Opposition,
assez souvent ça touche un groupe, un ensemble, mais dans des cas
particuliers... Moi, j'ai trouvé ça un peu une «cheap
shot». Je vais vous le dire bien honnêtement, j'étais
désappointé un peu parce qu'on avait mis des efforts pour
régler le problème, si vous vous souvenez.
M. Ryan: Je pense qu'on n'est pas ici pour régler les
problèmes de négociation entre leaders en fin de session.
M. Dufour: Vous avez l'air de dire que vous étiez à
l'origine partie prenante de ça.
M. Ryan: Je n'ai pas dit ça. Il arrive, même quand
on est au gouvernement, qu'on est victime.
M. Dufour: Correct. Je vais vous considérer comme une
victime, M. le ministre. Ha, ha, ha!
M. Maltais: D'ailleurs, c'est ce que soulignait le
député de Montmorency ce matin versus les propos de son
collègue de l'Abitibi. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): L'engagement 5 est-il
vérifié?
M. Dufour: Oui, vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 6.
M. Ryan: En tout cas, sur celui-ci, M. le Président, juste
pour finir, dès le début de la session, je pense qu'on aura la
collaboration du leader de notre côté; si on peut l'avoir du
côté de l'Opposition, je souhaiterais vivement qu'on puisse
adopter définitivement le projet de loi de Beauport dès la
reprise des travaux.
M. Dufour: Vous allez l'avoir.
M. Ryan: Très bien. Merci.
M. Dufour: Je suis convaincu. Engagement 6.
Le Président (M. Garon): L'engagement 6 est-il
vérifié?
M. Dufour: Oui, Saint-Nérée de Bellechasse, c'est
un dossier... En tout cas, c'est un supplément pour porter à 993
310 $... Qu'est-ce qui est arrivé pour que ça hausse autant?
Parce que, là, c'est une augmentation de 50 % parce que c'est 600 301 $.
C'est un gros montant en plus.
M. Ryan: Je voudrais demander à un de nos collaborateurs,
M. Michel Guimont, ingénieur, de venir expliquer ce qui s'est produit
dans ce dossier-ci. Je pense que l'aide initiale devait être de l'ordre
de 700 000 $; elle est passée à 993 000 $, vous avez dit? Est-ce
qu'il est là, M. Guimont?
(Consultation)
M. Ryan: On pourrait passer à un autre crédit,
parce qu'on va compléter l'examen de celui-ci. (14 h 50)
Le Président (M. Garon): L'engagement 6 est-il
vérifié?
M. Dufour: C'est-à-dire qu'il est en suspens. Le
Président (M. Garon): En suspens. M. Ryan: On va y revenir
très, très rapidement. Le Président (M. Garon):
O.K. L'engagement 7. M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Vérifié.
L'engagement 8.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 9.
M. Dufour: L'aide financière pour le regroupement des
municipalités. J'ai vu quelque part que le ministère est en train
d'étudier les coûts ou les montants des compensations
vis-à-vis de certains regroupements. Est-ce qu'il y a des changements
d'apportés? Est-ce qu'il y a des montants nouveaux? C'est quoi
actuellement, la politique? Est-ce qu'on pourrait avoir le point
là-dessus ou si vous avez l'intention d'aller un peu plus loin?
M. Ryan: Comme vous le savez, le programme comporte actuellement
une aide financière répartie sur 5 ans et calculée comme
suit: pour la première année du regroupement: 18 $ per capita de
la nouvelle municipalité; pour la seconde année, 14 $; pour la
troisième année, 10 $; pour la quatrième, 5 $; pour la
cinquième, 3 $; pour un total de 50 $ par tête de la nouvelle
population.
Ces montants-là ne sont pas très élevés,
pour dire la vérité, et nous envisageons la possibilité de
les ajuster de manière qu'ils comportent une valeur incitative un petit
peu plus prononcée. Je ne suis pas en mesure d'annoncer aujourd'hui des
décisions, parce que ces choses sont en travail, mais nous visons
à améliorer ces montants de manière qu'ils comportent une
incitation plus forte à l'endroit des municipalités.
M. Dufour: Est-ce que vous prévoyez que cette mesure
pourrait être annoncée au prochain budget?
M. Ryan: Je ne suis pas en mesure de vous le dire.
M. Dufour: Mais est-ce que vous êtes prêt à la
proposer, si elle n'est pas annoncée? J'ai comme l'impression, de la
façon que vous nous l'expliquez, que, vous, vous êtes prêt
à avancer des hypothèses, vous êtes prêt à
faire des représentations, mais là c'est une question de
disponibilité, ce n'est pas pareil. Je ne mélange pas les deux
choses. Est-ce que vous, comme ministre, vous avez déjà quelque
chose à présenter? Ce qui ne veut pas dire que ça va
être retenu. Ça, je comprends ça.
M. Ryan: Oui, j'ai un plan.
M. Dufour: Vous avez un plan. Bon, je comprends.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): L'engagement 9 est-il
vérifié?
M. Dufour: Excusez, avant de finir. Actuellement, dans les
municipalités qui sont fusionnées, est-ce qu'il y en a beaucoup
actuellement qui sont au début de... Dans la dernière
année, combien il y a eu de fusions?
M. Ryan: Est-ce qu'on a ici la liste? Le gros regroupement qu'on
a eu au début de l'année, ça a été
Saint-Pierre-de-Sorel et Sorel, au début de l'année
dernière. Les autres cas qu'on a, il y a eu L'Assomption, le village et
la paroisse. Le village... C'est plus la municipalité, puis la paroisse.
Ce sont les deux seuls cas qu'on a eus, je pense, en 1992.
M. Dufour: L'année dernière, il y avait eu
Saint-Georges de Beauce, Saint-Georges-Est. O.K. Ça va.
Vérifié, M. le Président.
Le Président (M. Garon): L'engagement 9,
vérifié. J'appelle l'engagement 10. , M. Dufour: Est-ce
que, pour l'engagement 7, le ministre est prêt à nous donner des
explications? Saint-Nérée, c'était le 6.
M. Ryan: C'est très bien. Je vais demander à mon
collaborateur, M. Marc Carrière, de l'expliquer. S'il l'explique aussi
bien qu'il me l'avait expliqué à moi, il n'y aura pas de
problème.
M. Carrière: Dans le cadre du programme
AIDA, ce qu'il est important de considérer, c'est que l'aide
financière qui est promise est faite en fonction de coûts et de
plans préliminaires. Donc, l'aide financière est
généralement révisée lorsque les plans et devis
détaillés sont fournis aux services techniques du
ministère. Par la suite, les services de l'administration
financière font une réévaluation du dossier. Donc, l'aide
peut fluctuer à la hausse ou à la baisse afin de tenir compte de
ces plans et devis détaillés. La même chose existe une fois
qu'on connaît le coût définitif des travaux; il peut y avoir
une autre évaluation. Donc, ça arrive souvent que, dans un
dossier, par rapport à l'aide initiale, il y ait deux ou trois
modifications d'aide à la hausse ou à la baisse. C'est le cas de
Saint-Nérée dont on a modifié de 702 000 $ à 993
000 $ l'aide financière, à partir de plans et devis
détaillés.
M. Dufour: Je comprends, mais il y a 50 % de différence,
c'est un écart assez important. Il y a 50 % de différence entre
le coût estimé et le coût de réalisation des travaux.
Donc, il y a un montant qui, pour moi, semble suffisamment élevé.
Le ministère et ça fait aussi partie de la question
s'il avait su le montant des travaux, quelle aurait été la
position du ministère, par exemple, par rapport aux travaux? Je
comprends qu'il y a des normes, mais les normes s'appliquent... Il y a un
danger dans ce que vous nous dites. On pourrait présenter un projet en
étant conscient que ça a bien de l'allure et, à la fin,
ça n'a plus d'allure, mais vous allez être poignes pareil. Vous
êtes en train de me dire que ça peut se faire tout le temps comme
ça ou si vous tenez compte pareil du...
M. Carrière: C'est pour ça, M. Dufour. Dans le cas
de Saint-Nérée, la promesse initiale remonte à plusieurs
années, au début de l'existence du programme AIDA. Maintenant,
avec les nouvelles mesures qui ont été insérées
dans le programme AIDA, où on peut négocier justement ces
modalités d'aide, les hausses ou les baisses d'aide financière en
cours de réalisation du projet, ça permet d'éviter qu'il y
ait des hausses de façon automatique, comme on pouvait en retrouver dans
le passé.
M. Dufour: Est-ce que vous pouvez m'assurer que ça ne
dépasse pas les normes raisonnables? Moi, je n'ai rien pour le juger,
pour porter un jugement. Je vous demande un jugement de valeur jusqu'à
un certain point. Est-ce que ce sont des normes raisonnables? Ça touche
combien de personnes?
M. Carrière: Tous les projets qui font l'objet d'une aide
financière sont faits en fonction des règles et normes du
programme AIDA. Moi, ce que je peux vous dire, c'est qu'au cours...
M. Dufour: En fonction des montants qui sont
évalués?
M. Carrière: Tout à fait.
M. Dufour: mais il y a une hausse de 50 % des coûts. je
pourrais vous présenter un projet de 2 000 000 $ qui vous semblerait
raisonnable, qui toucherait, bon, 3000 personnes, et à la fin ça
en coûterait le double. vous me diriez: bien, aïe!
M. Carrière: Maintenant, les règles et normes
étant modifiés, on peut porter un jugement d'appréciation
beaucoup plus grand. Moi, ce que je vous dirais, c'est que, au cours de la
dernière année, la conjoncture économique a fait en sorte
qu'il y a eu une diminution. Donc, il y a des cas où il y avait des
subventions initiales de 700 000 $ qui ont eu une révision d'aide
à 300 000 $ ou à 400 000 $. On ne trouve plus de cas...
M. Dufour: Oui. De là la position du ministre qui dit: II
ne faut pas pénaliser ces gens-là. Ça, ça ne
m'inquiète pas trop, c'était en hausse.
M. Carrière: Mais on retrouve plus de cas de cette
tendance-là.
M. Dufour: Est-ce qu'ils auraient été
éligibles pareil si on avait su au départ que ça aurait
coûté ce montant-là?
M. Carrière: Oui, tout à fait.
M. Dufour: Ils se seraient qualifiés?
M. Carrière: Oui, tout à fait. Nous, ce qu'on
vérifie, lorsqu'ils nous donnent les plans et devis
détaillés, il faut s'assurer que ce sont les mêmes travaux
qui ont fait l'objet de l'aide financière initialement. Si ce sont des
travaux supplémenaires qui n'étaient pas considérés
dans l'aide initiale, ils ne seront pas admissibles.
M. Dufour: Est-ce que ça serait possible d'avoir copie du
dossier de Saint-Nérée?
M. Ryan: On va voir, là. On va regarder ça. On
prend note de la demande.
M. Dufour: En principe, je comprends que, si vous ne l'avez pas
tout de suite, vous pouvez le donner plus tard. C'est un document public, en
fait.
M. Ryan: C'est parce que je veux vérifier le dossier
avant. Avant de prendre un engagement, je vais vérifier le dossier. Je
vais vous donner une réponse ces jours prochains. J'aime mieux ne pas
m'engager tant qu'on n'aura pas vérifié le dossier.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 6 est-il
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 6 est
vérifié. Nous retournons à l'engagement 10.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Engagement 10,
vérifié. Engagement 11.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M, Garon): Vérifié. Engagement
12.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Les engagements du mois de
janvier 1992 sont-ils, dans leur ensemble, vérifiés? (15
heures)
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): J'appelle février,
l'engagement 1.
Février
M. Dufour: Bon. C'est le programme PAIRA. On a fait le point sur
AIDA, mais pour PAIRA, qui dure depuis 1985, est-ce qu'il reste encore des
sommes, puis où sommes-nous rendus?
M. Ryan: M. Poiré pourrait peut-être parler des
choses anciennes.
M. Dufour: Vous voyez bien qu'il ne pouvait pas parler contre
vous, c'est la voix du ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Poiré (Alphé): M. le Président, en ce qui
concerne PAIRA, il y a deux dossiers, encore, à ce moment-là, qui
sont actifs, qui ne sont pas fermés définitivement, dans le
premier PAIRA. C'est, dans le comté de Charlevoix, le dossier de
Baie-Saint-Paul pour une subvention de l'ordre de 20 000 $ et, dans
Saint-Patrice-de-la-Rivière-du-Loup, un autre petit montant. Dans
PAIRA-83, il y a un dossier qui n'est pas encore fermé, c'est celui de
Plaisance. Et, dans le cas de PAIRA-85, il nous reste 13 dossiers à
fermer. La balance, tout est fermé. En fait, il faut bien comprendre
que, pour ces dossiers-là, dans le cas de PAIRA, PAIRA-83 et PAIRA-85,
les subventions n'étaient pas versées comptant. Elles
étaient payées sur une période de 10 ans. Alors, tant et
aussi longtemps que les travaux ne
sont pas finis et que le financement permanent n'est pas
réalisé, on n'enclenche pas les versements. Alors, c'est tous des
dossiers qu'on est en train de compléter, dans lesquels les
municipalités sont sur le point de compléter l'ensemble des
activités reliées à la réalisation d'un projet. Et,
dès que tout est complété, nous, à ce
moment-là, on fait notre programmation pour le payer sur une
période de 10 ans.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a une possibilité que les sommes
disponibles soient épuisées à la fin?
M. Poiré: En fait, on ne peut plus engager d'argent dans
le cadre de ces programmes-là parce qu'ils sont fermés. Les
nouvelles sommes d'argent qu'on engage pour le moment vont dans le programme
AIDA. Maintenant, l'ensemble des versements qui vont finir là-dedans...
Vous savez, ça s'en va en... Excusez l'expression, c'est un
«fading out» qu'on fait là-dedans, parce que c'est
complètement décroissant, parce que, au bout de 10 ans, tout
finit là-dedans.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Garon): Alors, est-ce que l'engagement 1
est vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): J'appelle l'engagement 2.
M. Dufour: Les engagements 3, 4, 5, 6, 7, 8,
vérifiés.
Le Président (M. Garon): Alors, les engagements 2, 3, 4,
5, 6, 7, 8, vérifiés?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Alors, les engagements du mois de
février sont vérifiés. J'appelle les engagements du mois
de mars. L'engagement 1.
Mars M. Dufour: L'engagement 1, vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 1 est
vérifié. L'engagement 2.
M. Dufour: L'engagement 2. Supplément pour porter à
26 900 $ l'engagement concernant les honoraires versés à M. Roger
Bédard pour agir comme sténographe officiel dans l'enquête
de la Commission municipale du Québec concernant la municipalité
de Saint-Évariste-de-Forsyth. Est-ce que cette enquête-là
est complétée?
M. Ryan: Oui, l'enquête est complétée, mais
la Commission est encore là, si mes souvenirs sont bons. M. O'Bready est
avec nous, le président de la Commission municipale.
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: On pourrait peut-être lui demander des
précisions là-dessus.
M. Dufour: Bienvenue parmi nous.
M. Ryan: Bonjour, M. O'Bready. On a rendu public le rapport de
l'enquête il y a déjà un mois, un mois et demi.
M. O'Bready (Jacques): Oui. Alors, pour être plus exact,
l'enquête est terminée depuis le 30 octobre 1992 à
Saint-Évariste-de-Forsyth. Par ailleurs, une des recommandations du
rapport d'enquête était de maintenir la tutelle et la tutelle est
toujours en vigueur à Saint-Évar iste-de-Forsyth.
M. Dufour: Les points qui ont été soulevés,
est-ce que c'étaient des erreurs administratives, des
irrégularités administratives?
M. O'Bready: II y avait, M. le député,
énormément d'irrégularités administratives dans le
respect, disons, des législations ou des règlements qui, par
exemple, gouvernent la comptabilité municipale et ainsi de suite. Mais
il y avait également des cas très précis qui
étaient ciblés dans le décret que nous confiait le mandat
d'enquête, à savoir, entre autres, la construction d'une
espèce de centre communautaire dans les années soixante, qui
s'appelait le Club des milles. Il y avait toute une espèce de
«scheme», si vous me permettez l'expression, qui avait
été monté pour permettre de bâtir ça avec des
sommes d'argent de la municipalité. Mais le titre de
propriété appartenait à un ancien
secrétaire-trésorier de la municipalité, d'une part.
D'autre part, la municipalité de Saint-Évariste, pour attirer des
industries, avait contrevenu, jusqu'à un certain point, à la loi
qui défend de donner des subventions par les municipalités
à des industries. Elle avait, par exemple, subventionné
indirectement la construction d'une petite usine dont le nom
m'échappe pour faire de la couture, je pense. Elle avait
également exempté de taxes la caisse populaire, ce qui est tout
à fait illégal. Nous avons enquêté sur toutes ces
choses-là et, dans les recommandations que nous avons faites dans le
rapport, en plus de poursuivre la tutelle à Saint-Évariste, en
plus de recommander au Procureur général de prendre des
procédures contre certains anciens élus, ou même
élus actuels, ou anciens fonctionnaires, nous avons
suggéré ou même recommandé de prendre des
procédures au civil pour régulariser toute la question des
titres, à la fois d'un terrain vendu à la caisse populaire,
à la fois de
la construction du Club des milles, centre communautaire, à la
fois de deux ou trois petites industries. Et, au moment où je vous
parle, sans trahir les dossiers qui sont devant les cours civiles, je peux vous
dire que la municipalité a retenu les services de procureurs de la
pratique privée pour régler tous ces cas-là qui regardent
les propriétés vendues d'une façon illégale. Alors,
ce sont les deuxièmes suites qui ont été données
à notre rapport. Il reste, évidemment, la réponse du
Procureur général. Au moment où je vous parle, je n'ai pas
entendu parler encore que le Procureur général ait pris des
décisions pour des poursuites judiciaires contre d'anciens élus
ou des... Ce sont surtout des anciens élus.
M. Dufour: La municipalité est située dans le coin
de l'Estrie?
M. O'Bready: C'est à côté de La Guadeloupe,
dans la Beauce.
M. Dufour: Dans la Beauce. Ah bon! Donc, les poursuites au
criminel ou au civil ne sont pas faites? C'est le procureur?
M. O'Bready: C'est-à-dire que les poursuites au criminel
relèveraient du Procureur général, si je me résume;
les poursuites au civil et j'ai bon espoir que ça se règle
peut-être sans qu'il y ait de poursuites par des tractations, des
règlements hors cour sont à un bureau d'avocats de
Québec, qui représente Saint-Éva-riste et qui est en
pourparlers avec la caisse populaire, avec les compagnies qui occupent toujours
ces usines-là qui ont été construites. Je ne dis pas que
ça a été fait, remarquez, dans le temps,
nécessairement de mauvaise foi, mais ça a été fait
parce que vous savez comme moi que, dans certaines de ces petites
municipalités-là, on avait le contournement facile parfois pour
attirer des... Alors, voilà!
M. Dufour: Actuellement, il y a un conseil municipal, mais c'est
en tutelle?
M. O'Bready: Actuellement, il y a un très bon conseil
municipal. Il fonctionne très bien. Il y a un nouveau
secrétaire-trésorier qui a été engagé et qui
fonctionne très bien. La Commission est toujours en tutelle, mais de
moins en moins présente parce que, comme je vous dis, la
municipalité s'est reprise en main de façon assez franche.
M. Ryan: M. le Président, puisque nous sommes au chapitre
de la Commission municipale, est-ce que les députés seraient
intéressés à avoir une vue d'ensemble de la situation en
ce qui regarde les tutelles et les enquêtes?
M. Dufour: Oui. Ça, ça serait
intéressant.
M. Ryan: M. O'Bready, seriez-vous bon pour donner un tableau,
avec le consentement des députés?
M. O'Bready: Oui. J'ai ici, M. le ministre, un tableau pour la
période, évidemment, qui est couverte par l'étude des
crédits, soit du 1er janvier 1992 au 31 décembre 1992. Alors,
pendant cette période, la Commission a exercé, par exemple,
disons, l'administration provisoire dans cinq municipalités;
administration provisoire, ça, ça veut dire au moment où
le conseil, soit qu'il a démissionné en totalité ou qu'il
n'y a plus quorum. Alors, nous avons exercé ce qu'on appelle l'article
100 de notre loi dans la municipalité de La Présentation,
à L'île-d'Anticosti à L'île-d'Anticosti, c'est
toujours en cours, mais il y aura des élections au début de mars
à Rivière-à-Claude en Gaspésie c'est
maintenant terminé, il y a un conseil qui a été élu
à ville de Sainte-Adèle c'est terminé pour
l'article 100, mais nous sommes présentement en tutelle à
Rivière-au-Tonnerre, également, et ça, c'était en
cours au 31 décembre, mais c'est terminé depuis le 18
janvier.
Les municipalités qui sont assujetties au contrôle de la
Commission, à ce qu'on appelle, dans le jargon courant, les tutelles,
nous en avons eu sept au courant de cette période-là: six sont
encore en cours, dont nous avons eu la ville de Berthierville, qui est
terminée depuis le 30 juin 1992; toujours en cours, la
municipalité de Labrecque au Lac-Saint-Jean;
Saint-Évariste-de-For-syth, Saint-Édouard-de-Napierville,
Saint-Nicéphore, Val-des-Monts et Sainte-Adèle.
Enquêtes qui nous ont été confiées par
décrets du Conseil exécutif: trois sont toujours en cours:
Bois-briand, Saint-Évariste-de-Forsyth, qui est terminée, comme
je vous l'ai expliqué tantôt, Saint-Nicéphore qui est
presque terminée, qui se terminera, je pense, dans deux semaines par les
plaidoieries des avocats le rapport est à venir, bien sûr
et Weedon Centre, dont l'enquête a commencé avant-hier
matin. (15 h 10)
Alors, pour résumer, trois enquêtes en cours, six tutelles
et une administration provisoire.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Oui. Napierville, est-ce que c'est
complété, ça? Il y a eu une enquête. Où
est-on rendu avec tout ça?
M. O'Bready: Ce que nous appelons
Saint-Édouard-de-Napierville.
M. Dufour: Napierville lui-même. Il y a une question de
terrain, là-dedans.
M. Ryan: Oui, oui. Napierville, il n'y a pas eu d'enquête.
Les vérifications ont eu lieu. La municipalité nous avait soumis
un projet de loi; il y avait des choses qui devaient être
régularisées, des choses qui ont été faites
autrefois. Vous vous rappelez, c'était la construe-
tion d'un bout de rue ou d'un système d'égout, je pense,
qui n'avait pas donné lieu à toutes les approbations
préalables, auparavant, de la population. Et là j'attends des
développements là-dessus. Il y avait des négociations qui
se poursuivaient, mais le projet de loi n'avait pas encore connu sa forme
définitive.
M. Dufour: Ça fait déjà trois ans, quatre
ans? M. Ryan: Ça fait deux ou trois ans, oui.
Le Président (M. Garon): L'engagement 2 est-il
vérifié?
M. Dufour: M. le Président, j'ai compris tout à
l'heure que, le président de la Commission municipale, on pourrait
peut-être essayer de le libérer à la condition qu'on puisse
passer, sans que ça ait référence à... Ça va
avoir référence à des engagements financiers, mais on se
prononcera au moment où on aura les engagements financiers. Mais on peut
déjà poser des questions. Ça pourrait permettre de le
libérer, puis ça va nous avancer dans nos travaux.
Il y a un engagement, quelque part, qui concerne les honoraires
versés à M. Georges Vaillancourt comme membre additionnel
à la Commission municipale. On voit ça
régulièrement, ça revient régulièrement, 30
000 $, 3 fois par année. C'est probablement le coût d'un
commissaire à temps plein. Si ça fait aussi longtemps, pourquoi
n'est-il pas permanent? S'il n'est pas permanent, est-ce qu'on en a besoin ou
pas? C'est un peu ça.
M. O'Bready: Ce qui est arrivé, M. le
député, c'est que M. Vaillancourt a été
nommé membre additionnel de la Commission municipale en juin 1990. Il
est sur convocation et il termine son mandat, incidemment, à la mi-juin
1993. Il est payé sur un per diem, comme je vous dis. Donc, comme il
n'entre pas dans la rémunération pour fins de comptabilité
comme telle, ses honoraires sont considérés comme des honoraires
professionnels. M. Vaillancourt travaille à peu près
l'équivalent... Il gagne 290 $ par jour lorsqu'il est convoqué
pour siéger et il travaille pour une moyenne d'environ 25 000 $ à
30 000 $ par année fiscale. Alors, c'est ce qui explique que vous
retrouvez toujours les honoraires de M. Vaillancourt.
Maintenant, pour votre question en ce qui a trait à un membre
additionnel, c'est que la Loi sur la Commission municipale prévoit que
la Commission est composée de 15 membres, mais que le gouvernement peut
nommer des membres additionnels. À un moment donné, il y avait 20
membres en tout et partout, dont 5 membres additionnels; ce nombre de membres
là est en train d'être réduit, de revenir, à toutes
fins pratiques, à des effectifs de 15 membres de la Commission.
M. Dufour: C'est le seul membre additionnel.
M. O'Bready: II y a un autre membre additionnel,
présentement. Il reste deux membres additionnels. 15 membres
réguliers, 2 membres additionnels.
M. Dufour: L'autre...
M. O'Bready: L'autre membre additionnel est M. Lucien Caron, dont
le mandat se terminera, si ma mémoire est fidèle...
M. Dufour: Mais, lui, il est dans la région de
Montréal.
M. O'Bready: II est au bureau de Montréal. Son mandat se
termine quelque part au début de 1994.
M. Ryan: Ce n'est pas 3 montants de 30 000 $ pour M.
Vaillancourt.
M. O'Bready: Non, non. C'est un montant par année.
M. Ryan: C'est 30 000 $ par année. Il ne faudrait pas que
vous partiez avec l'idée que c'est 90 000 $.
M. O'Bready: Non, non, non.
M. Dufour: Non, non, mais j'ai posé la question et il a
répondu à ma question. Moi, j'avais compris. Que vous le
répétiez, ce n'est pas mauvais.
M. O'Bready: C'est pour m'assurer...
M. Dufour: Non, non. J'avais bien compris.
À Schefferville, est-ce que vous avez des liens avec... Je pense
que c'est à un autre endroit. Ce n'est pas ça.
M. Ryan: On pourrait peut-être, si ça
intéresse le député de Jonquière, en même
temps qu'il fouille dans ses papiers, donner quelques explications sur
l'état du dossier concernant l'enquête de la Commission à
Bois-briand. Est-ce que ça intéresse le député?
M. Dufour: Oui, ça m'intéresse. D'ailleurs, je me
demande comment on l'a oublié. Parce que j'ai vu un article, sur le
journal, justement, voilà pas tellement longtemps, où... Non,
c'est un communiqué de la municipalité signé du maire,
puis on dit: II n'y a rien. Mais ce n'est pas tout à fait ça. Je
n'ai pas lu ce que l'en-tête disait. C'est un peu différent. Il y
a eu un jugement, mais ce n'est pas tout à fait...
J'apprécierais.
M. Ryan: Je vais vous expliquer dans mes termes, pour ne pas
qu'il se crée de fausses impressions à ce sujet-là, ce qui
est arrivé, et ce qui semble devoir se produire. Le gouvernement a
décidé d'instituer une enquête sur certains aspects de
l'administration de la
ville de Boisbriand, à peu près au mois d'octobre 1991, si
mes souvenirs sont bons, M. O'Bready.
M. O'Bready: C'est ça, oui.
M. Ryan: Octobre 1991. Nous avons défini les points
précis du mandat, à ce moment-là, et là il est
arrivé des complications. Le maire de Boisbriand a formulé toutes
sortes d'objections de caractère juridique au déclenchement de
l'enquête, à la mise en route de l'enquête. D'abord, il a
demandé la production de certains documents. En particulier, avant de
prendre une décision comme celle-là, nous procédons
à des vérifications administratives. Il aurait voulu qu'on lui
donne le rapport de ces vérifications-là qui m'avait
été remis à moi, comme ministre. J'y ai pensé bien
comme il faut. Je n'avais pas d'objection à le donner, pour être
franc, mais c'est parce que je créais un précédent. Si on
le donnait dans ce cas-là, pour toute vérification qu'on va faire
dans une municipalité, il faudrait qu'on soit capables de livrer le
rapport comme ça. Souvent, ces vérifications-là ne sont
pas le rapport d'une enquête complète. Ça décrit une
situation comme le vérificateur a pu la percevoir à l'occasion
d'un séjour qui a pu durer deux, trois jours dans une
municipalité. Il n'a pas fait le tour complet. Et, des fois, c'est
tellement complexe qu'on conclut qu'il faudrait une enquête
véritable. C'est là que, soit que la Commission l'institue dans
certains cas, soit que le ministre la demande, soit que le gouvernement la
demande. Dans ce cas-ci, c'était le gouvernement. Et là le maire
a voulu obtenir copie de ce rapport-là. Nous avons refusé.
Ça a entraîné beaucoup de délais, toutes sortes de
discussions juridiques. Ils ont remis en cause d'autres aspects
également de la procédure.
Je crois que nous avons franchi, la semaine dernière, un pas
très important. Le juge Claude Tellier, de la Cour supérieure, a
rendu un jugement. Dans un jugement de cour évidemment, je ne
veux pas commenter ça il y a toujours des aspects qui sont
surprenants, il y en a d'autres qui sont de commune sagesse, je dirais. Lui,
essentiellement, ce qu'il a dit, c'est ceci: D'abord, quand le ministre envoie
quelqu'un dans un hôtel de ville faire des vérifications, cette
personne-là a les pouvoirs d'une personne qui a été
envoyée en vertu de la Loi sur les commissions d'enquête.
Moi-même, je ne croyais pas que ça allait aussi loin.
J'étais très heureux de ça, très heureux. Il a dit:
Cette personne-là peut requérir les documents, les demander. Des
fois, nos fonctionnaires hésitaient un petit peu parce qu'ils
n'étaient pas sûrs s'ils avaient le droit. Et là, lui, il a
fait un raccordement avec la loi sur le Conseil exécutif ou le
ministère. Ça va très loin. Il a dit: Deuxièmement,
le ministre n'est pas obligé de produire ces rapports-là. C'est
fait pour son usage à lui, pour l'aider à prendre des
décisions. Alors, c'est un autre point qui est très important.
Dans ce jugement-là, ce sont des points de fond qui nettoient, pour nous
du ministère, des questions que nous nous posons depuis quelques
années. Je pense que M. O'Bready va être d'accord que ce sont des
clarifications nouvelles.
Ensuite, il se pose la question, à cause de ça... Nous
autres, nous avions l'habitude, au ministère... Là, le juge s'est
peut-être un petit peu mépris, mais, comme il ne vit pas ça
tous les jours, je le comprends; il pense qu'on a fait de la cachette en
donnant le rapport de la vérification administrative à la
Commission municipale. Nous autres, quand il arrive qu'on décide de
demander une enquête, normalement, ce qu'on fait ça se
faisait avant que je sois ministre et ça a continué
jusqu'à récemment on dit à la Commission: Pour vous
aider à partir votre enquête, voici le matériel que nous
avons, partez de ça, vous irez plus loin. Alors, on l'a fait dans ce
cas-là. Moi, j'avais remis à M. O'Bready la documentation et j'ai
dit: Voici où nous en sommes. Sans cachette, rien. Mais là le
juge, lui, est assis sur son banc je le comprends, encore une fois, j'ai
beaucoup de déférence pour lui et il dit: Là, les
commissaires ne pourront pas être objectifs pour regarder ça parce
qu'ils ont vu le rapport; donc, ils vont avoir une certaine
prédisposition intellectuelle qui pourra avoir été
créée chez eux par la lecture du rapport. Et il dit: Ça
prendrait deux autres enquêteurs. Ceux qui sont là, comme ils ont
lu le rapport, qu'ils le retournent au ministre et que la Commission municipale
nomme deux autres enquêteurs. Très bien, pas d'objection, pas
d'objection du tout. C'est votre problème, M. O'Bready, de
désigner deux nouveaux enquêteurs, s'il vous en reste.
Mais, moi, je vais vous le dire franchement, je ne partage pas l'avis du
juge sur ce point-là parce que ce n'est pas un procès qu'on
institue, c'est une enquête d'une autre nature. Et, si tu ne pars pas des
pièces qui existent, de quoi vas-tu partir? Et je n'avais pas
d'objection du tout, moi, dans ce cas-ci, à ce que ce document-là
soit porté à la connaissance de la ville de Boisbriand, tellement
peu que j'avais moi-même fait venir le maire avant d'instituer
l'enquête et je lui avais donné connaissance verbalement de tout
l'essentiel de ce qu'il y avait là-dedans. C'est pour ça qu'il y
a eu beaucoup de gymnastique après coup.
Je respecte le droit de chacun, mais c'est là que nous en sommes,
puis là j'espère bien, après 15 mois de taponnage, que
nous pourrons commencer cette enquête-là une fois pour toutes pour
qu'elle se finisse. Parce que, si mes souvenirs sont exacts, M. le
sous-ministre, vous me rappellerez ça, ou M. O'Bready, je crois que la
prochaine élection générale doit avoir lieu à
Boisbriand au mois de novembre de cette année. (15 h 20)
M. Thérien: 1994.
M. Ryan: En 1994? Alors, ça nous donne le temps. M. le
député de Rousseau est au courant de toutes les élections
municipales dans la région des Laurentides. Alors, c'est le dossier pour
Boisbriand. Je pense que c'est important qu'on fasse le point, ici, parce que
le député de Jonquière s'est déjà enquis
à ce sujet-
là. Voilà le dossier comme il m'apparaît, à
moi. Je ne sais pas s'il y a des points qu'on veut préciser. M.
O'Bready, soyez bien à l'aise pour le faire.
M. O'Bready: Non. Je pense que M. le ministre a bien
résumé la situation. Évidemment, le jugement du juge
Tellier découle un peu de l'interprétation qu'on fait maintenant
des chartes, où l'apparence de transparence et l'apparence de droit
prennent toute leur importance autant que le droit lui-même. Alors, comme
le ministre l'a expliqué, je pense, il n'y a rien de... Moi, tout ce qui
m'a déplu un peu dans le jugement et je le dis en toute
déférence pour le juge Tellier c'est qu'on a un peu
donné l'impression de clandestinité, quand on dit, dans le
jugement et les journalistes, évidemment, se sont
empressés de récupérer le mot «a reçu
secrètement». On n'a rien reçu de secret, je peux vous dire
qu'il n'y a rien eu de clandestin. Tout a été fait tout à
fait de façon bien régulière. Maintenant, je respecte
l'interprétation qu'on fait des chartes, c'est sûr, quoiqu'une
enquête, à mon humble opinion, reste du «facts
finding»; ce n'est pas nécessairement un procès. Mais, si
la Cour supérieure, qui a droit de surveillance sur les tribunaux
administratifs, dont nous sommes, nous dit qu'à l'avenir on doit
procéder autrement, je pense qu'on devra se soumettre de bonne
grâce.
M. Dufour: Et, comme vous n'avez pas l'intention d'en appeler,
ça veut dire que ça va être la façon de
procéder à l'avenir.
M. Ryan: Nous autres, sauf cette parenthèse, nous sommes
très satisfaits du jugement qui nous donne raison, qui nous donne
raison. Et, si ces procédures-là n'avaient pas été
instituées, comme je l'ai dit tantôt, le rapport, il aurait
déjà été à la connaissance du maire de
Boisbriand depuis longtemps. Mais, comme il en faisait une question de
principe, on était obligés de résister, puis le juge nous
a donné raison sur ce point-là. Tellement que même la
Commission municipale sera privée dorénavant de ces connaissances
pertinentes. Est-ce que ça va?
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 2 est-il
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): J'appelle l'engagement 3.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 3,
vérifié. L'engagement 4.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 4,
vérifié. L'engagement 5.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 5,
vérifié. L'engagement 6.
M. Dufour: Vérifié. Non. L'engagement 6,
Baie-Comeau, l'aménagement du territoire municipal, participation du
Fonds de développement régional, de l'OPDQ, puis le
ministère participe aussi pour un montant de 600 000 $. À ce que
je sache, Baie-Comeau, ce n'est pas une ville pauvre, ça. C'est une
ville qui a plus de 7500 habitants, aussi. C'est quoi qui a permis qu'on donne
une subvention aussi importante?
M. Ryan: M. le Président, ça, c'est un dossier sur
lequel M. Felli pourra peut-être donner des explications, parce que
ça se rattache à des engagements pris à l'occasion du
sommet régional économico-social qui avait eu lieu à
Baie-Comeau, si mes souvenirs sont bons, en 1990, en 1988, O.K. Alors,
peut-être, M. Felli, vous pourriez fournir des précisions
là-dessus.
M. Felli (Georges): M. le Président, c'est un engagement
qui avait été pris, effectivement, lors du sommet
socio-économique de 1988. À l'époque, le gouvernement
avait consenti un montant de 2 250 000 $ pour des travaux estimés autour
de 8 000 000 $. La participation gouvernementale se faisait en quatre
versements égaux, c'est-à-dire de 562 500 $ à compter de
1989-1990 jusqu'en 1992-1993. Également, HydroQuébec devait
contribuer financièrement au coût de ces travaux.
Hydro-Québec a préféré investir dans d'autres
équipements, ce qui fait que la participation de la municipalité
s'est avérée plus élevée que ce qui avait
été escompté au début. C'est la raison pour
laquelle, l'année dernière, le gouvernement a consenti une
participation financière additionnelle de 600 000 $ à
Baie-Comeau, qui est répartie en deux versements, soit 400 000 $ en
1991-1992 et 200 000 $ en 1992-1993. Les travaux sont complétés.
La vérification de ces travaux-là a été
entièrement complétée et les derniers paiements ont
été effectués également.
M. Dufour: Je comprends qu'il y a eu un sommet
socio-économique, mais qu'est-ce qui justifiait un montant semblable?
Parce que, dans un sommet socio-économique il n'y en a plus de
sommets socio-économiques, mais quand il y en avait qu'est-ce qui
justifiait un montant aussi important? Il y a un arbitrage qui se fait dans des
sommets socio-économiques. Ce n'est pas parce que c'est demandé
que c'est accordé. C'est parce que le maire de Baie-Comeau a dit que la
réforme Ryan ne le maganait pas et qu'elle était correcte? C'est
un
échange de bons voeux?
M. Felli: Eh bien, il faut dire que...
M. Ryan: M. Felli, il vous appartient de défendre le
gouvernement.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Non, mais ça coûte cher, à ce
prix-là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Felli: II faut se reporter en 1988. La ville de Baie-Comeau
avait des problèmes d'organisation considérables de son
territoire. C'était tout le secteur du Plateau que la ville voulait
développer en vue de mieux organiser son tissu urbain. C'est un projet
qui avait été présenté par la ville et qui a
été «priorisé» par la suite par les
intervenants. C'est quand même un projet qui date de 1988. Ce n'est pas
un projet qui est récent. Ce que vous avez dans les engagements, c'est
uniquement une contribution additionnelle qui a été
apportée à la contribution gouvernementale.
M. Dufour: Mais, comme il y a beaucoup de municipalités
qui ont des projets spécifiques valables, importants, est-ce que ces
municipalités-là ont des chances de se qualifier pour la
manne?
M. Felli: Baie-Comeau, M. le député, avait des
problèmes d'organisation considérables. Reportez-vous, c'est une
nouvelle ville qui était à deux pas...
M. Dufour: En 1988, ça faisait déjà quelques
années.
M. Felli: Oui, oui, mais, en termes d'organisation du
territoire...
M. Dufour: Oui.
M. Felli: ...c'était quand même une ville avec deux
noyaux. Il y avait un secteur qui était là, le secteur du
Plateau. En vue de resserrer le tissu et d'avoir des services adéquats,
c'est ça qui a justifié la participation gouvernementale à
un tel projet.
M. Ryan: Regardez, juste pour expliquer un petit peu plus,
là. D'abord, le projet avait été accepté en
dérogation je pense que c'est en août 1989 et il y
avait un montant qui avait été prévu, comme contribution
gouvernementale, de 2 250 000 $. La part de la municipalité était
de 5 750 000 $. Il a fallu adopter ça en dérogation, là.
Mais, ensuite, il est arrivé qu'il y a eu le sommet
socio-économique et vous connaissez l'atmosphère des
sommets, l'atmosphère de négocia- tion et là les
gens ont fait valoir que l'aide gouvernementale n'était pas suffisante,
que la charge financière de la municipalité était
énorme. Il y a une entente qui a été conclue pour hausser
l'aide gouvernementale de 600 000 $. C'est ça qui est arrivé.
M. Dufour: Donc, ça va un peu plus loin que ce que M.
Felli nous dit. Il y a une décision politique, aussi, à
l'intérieur de...
M. Ryan: Mais, chaque fois qu'il y a une dérogation, M. le
Président, il y a une décision politique.
M. Dufour: Ce n'était pas ce qui nous était
expliqué. Je comprends là que...
M. Ryan: Là, ça situe l'affaire dans le contexte
complet. Mais, en général, nous demandons l'avis de nos
collaborateurs du ministère, évidemment, et nous essayons
d'éviter, par tous les moyens, des dérogations, mais il y a des
cas où c'est indiqué qu'il y en ait une.
M. Dufour: Ça, ça avait pour effet de
développer des lots nouveaux ou de donner des services à des
citoyens existants? Si c'est pour resserrer le tissu urbain, les services qu'on
donnait, est-ce que c'était pour...
M. Felli: En fait, c'était un peu de tout, un peu de tout:
améliorer les services existants, c'était des conduites qui
étaient désuètes; améliorer des services; apporter
de nouveaux services également.
M. Dufour: Pouvez-vous me dire si la ville de Baie-Comeau accorde
des crédits de taxes à des contribuables qui se construisent? (15
h 30)
M. Ryan: Là, je ne peux pas vous dire. Je n'ai pas vu
qu'il y en ait du côté de Baie-Comeau, M. le Président. Je
voudrais simplement ajouter une chose à propos de ce montant-là.
À l'époque, si mes souvenirs sont bons, le gouvernement
attribuait au ministre responsable du Développement régional,
pour la tenue d'un sommet, un certain budget. Le montant exact du budget, je ne
me le rappelle pas, mais ça variait entre 5 000 000 $ et 10 000 000 $.
Là, on en profitait... Ça peut sembler curieux, mais nous avons
tous participé à des sommets socio-économiques, ici, nous
savons de quoi ça retourne. Des fois, par exemple, il y avait 25
demandes dans le domaine culturel. Le sommet servait à faire produire
des décisions au gouvernement, mais il servait en même temps
à amener le milieu à établir des priorités.
C'est-à-dire que vous en avez 25, c'est bien beau, mais mettez-les donc
en ordre: un, deux, trois, quatre, cinq, puis, là, le gouvernement
choisit, selon ses disponibilités, un et deux. Mais il aurait pu
arriver, s'il n'y avait pas eu de conférence régionale, qu'on
aurait été pris pour choisir entre 30 projets différents
sans avoir des indications claires de ce que pouvait être la
volonté du milieu. C'est pour ça qu'on donnait au ministre
une certaine marge qui lui permettait d'agir.
Maintenant, tout le système a été changé en
décembre dernier, comme le sait le député. Maintenant, les
choses procéderont autrement. Mais ça, c'est la manière
dont ça a procédé pendant six ans. Alors, il comprend
très bien, dans le contexte que je viens d'évoquer, qu'une
décision ait été prise pour soulager Baie-Comeau d'un
fardeau qui était visiblement trop lourd pour ses seuls moyens.
M. Dufour: Oui. Le seul point qui reste nébuleux à
mon esprit, c'est à l'effet que, si la ville de Baie-Comeau donne des
subventions ou donne des crédits de taxes à des contribuables qui
s'établissent après avoir eu des subventions aussi importantes du
gouvernement, ça me semblerait un peu beaucoup hors du commun. C'est
dans ce sens-là, la question que je pose. Mais, ça, vous pouvez
le vérifier. Moi, même si je n'ai pas de réponse, je
vais... Vous avez peut-être la réponse.
M. Ryan: Regardez, on va faire faire une vérification, cet
après-midi. Ce n'est pas long, ça.
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: On va faire faire une vérification, puis on vous
le dira un peu plus tard.
M. Dufour: Parce que, s'il y avait ça, c'est juste pour se
prémunir contre le futur. Parce qu'on ne changera pas le
passé.
M. Ryan: Oui. C'est sûr qu'on pourra... En tout cas, ce
sera bon de le savoir.
M. Dufour: Vérifié.
M. Ryan: Est-ce que ça va?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Vérifié. J'appelle
l'engagement 7.
M. Dufour: Les villages nordiques, le pouvoir de taxation qu'on
leur a donné, est-ce que c'est réglé, ça? Je vois
votre sous-ministre qui sourit. Est-ce que c'est réglé, cette
histoire-là? Je pense que c'est allé devant la cour... Pour notre
agrément.
M. Ryan: Peut-être que M. Gagné pourrait
répondre à cette question-là, M. le Président.
M. Gagné (Florent): M. le Président, ce à
quoi fait allusion M. le député, j'imagine, c'est
l'expérience-pilote que nous avons tentée, il y a quelques
années, avec le village de Kuujjuaq où nous avions, avec leur
consentement, puis même leur collaboration étroite,
développé un concept en vertu duquel ils se taxaient localement,
ce qui est une habitude qui n'est pas encore prise dans les communautés
autochtones, tout à fait, en tout cas. Et nous nous sommes butés,
au fond, à un problème syndical qui faisait que les
employés du gouvernement en poste là-bas, par exemple les
infirmières travaillant à l'hôpital de Kuujjuaq ou les
employés de la commission scolaire, en vertu de leur convention
collective... C'est allé en grief et l'arbitrage fut fait. L'arbitre a
décidé qu'ils n'avaient pas à payer la taxe locale dont il
était question dans le concept du ministère des Affaires
municipales et du village de Kuujjuaq. Et cette sentence arbitrale a fait en
sorte que tous les Blancs, là-bas, ne payaient pas la taxe locale et,
par voie de répercussion, évidemment, les autochtones ont dit
et c'est difficile de leur en faire le reproche, même si on n'est
pas d'accord: Si les Blancs ne paient pas la taxe locale nouvelle, il n'y a pas
de raison pour laquelle on la paierait. Alors, je pense qu'on peut dire que cet
effort-là n'a pas eu le succès que nous espérions.
maintenant, on continue quand même nos réflexions avec la
collaboration étroite de l'administration régionale kativik et
des autres villages pour tenter de trouver des approches même si
celle-là n'a pas eu le succès escompté qui feraient
en sorte que les populations locales se taxeraient ou contribueraient au
financement des institutions politiques locales, sinon à 100 %, tout au
moins dans une certaine partie qui aurait pour effet de les responsabiliser.
mais il est évident que nous sommes dans une culture qui n'est pas la
nôtre et ces concepts de taxation locale, en fait, même s'ils se
défendent bien et sont bien approuvés et connus, ici, dans la
partie sud du territoire, dans le grand-nord, c'est une habitude qui n'est pas
encore prise. et je pense qu'on a encore une éducation à faire
assez importante avant d'en arriver à un système qui soit
normalisé, entre guillemets, par rapport à ce qui se passe dans
les autres municipalités du québec.
M. Dufour: Mais le fait que les Blancs ne payaient pas leur
quote-part à cause d'une convention collective, est-ce que ça a
été en appel en quelque part ou bien si ça fermait le
dossier?
M. Gagné: Non. L'arrangement qu'on a eu avec le Conseil du
trésor, c'est que, dans des négociations de conventions
collectives subséquentes, on essaierait de régler ce
problème-là. Maintenant, en date d'aujourd'hui, je suis
obligé de vous dire que le problème demeure entier.
M. Dufour: Mais vous m'informez que ça n'a pas
été vidé légalement.
M. Gagné: Non, ça n'a pas été
vidé.
M. Dufour: Ça a été fait par une
convention
collective. Vous décidez d'attendre... M. Gagné:
Exact.
M. Dufour: ...pour essayer de le régler par
négociation.
M. Gagné: Exact.
M. Dufour: Et, en attendant, c'est évident que les Inuit
vont se baser là-dessus en disant: On ne bouge pas plus.
M. Gagné: C'est exactement ce qui est arrivé. M.
Dufour: Eh bien!
Le Président (M. Garon): L'engagement 7 est-il
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 8. L'engagement 8,
est-il vérifié?
M. Dufour: Pour les compensations sur les immeubles du
gouvernement... Il y a sûrement, actuellement encore, un certain nombre
de contestations de la part du gouvernement concernant les compensations sur
les immeubles du gouvernement. Est-ce qu'on pourrait avoir un aperçu de
ce qui se passe par rapport à ce dossier? Il semblerait qu'il y a une
hausse des contestations gouvernementales concernant leur évaluation.
Est-ce que c'est juste une impression ou une réalité?
M. Ryan: Je pense que vous avez raison. M. Gagné va vous
donner quelques précisions là-dessus.
M. Gagné: Regardez, dépendamment des
catégories, M. le Président, sur les immeubles du gouvernement,
l'an passé, il y avait 33 contestations pour une valeur de 22 726 000 $
et, cette année, il y a 90 contestations. Alors, pour les
immeubles...
M. Dufour: Pour une valeur de...
M. Gagné: Pour une valeur de 132 000 000 $.
M. Dufour: Ah oui!
M. Gagné: Là, on parle de la valeur de
l'immeuble...
M. Dufour: Oui, oui.
M. Gagné: ...la valeur totale au rôle, autrement
dit. Pour les immeubles des réseaux, c'était 207, l'an
passé, pour 929 000 000 $ versus 251 cas, cette année, pour 3 625
000 000 $ de valeur au rôle. Et, enfin, pour les immeubles de la
Société immobilière du Québec, c'était 37
l'an dernier, en 1991-1992, pour une valeur de 105 000 000 $, pour 15, cette
année alors, cette catégorie-là a baissé
pour une valeur de 21 000 000 $ au rôle. Alors,
dépendamment des catégories, ça a monté ou c'est
demeuré assez stable ou ça a descendu, dans certains cas.
M. Ryan: II y a probablement le dépôt des nouveaux
rôles qui a eu une grosse influence là-dedans.
M. Dufour: Qu'est-ce qui fait qu'il y a une hausse aussi
spectaculaire de contestations de la part du gouvernement?
M. Ryan: C'est ça que je pense, je pense que c'est le
dépôt des nouveaux rôles qui a dû être le gros
facteur là-dedans.
M. Dufour: Mais vous êtes touchés aussi par les
dépôts de rôles triennaux.
M. Ryan: Oui, oui, c'est ça; c'est ça.
M. Dufour: Donc, il y a aussi la possibilité, parce qu'il
n'y a pas deux sortes de régimes de taxation... Si la
municipalité choisit d'étendre ses hausses sur trois ans, vous en
profitez aussi.
M. Ryan: Bien oui.
M. Dufour: Vous êtes touchés par ça?
M. Ryan: Oui, il faut que ça s'applique à toutes
ses propriétés.
M. Dufour: Quand vous dites que la valeur contestée est de
132 000 000 $, est-ce que ça veut dire... La première que vous
avez donnée, les immeubles gouvernementaux, 33, pour une valeur de 22
000 000 $ à peu près, l'an dernier, et, 1990, 132 000 000 $.
Ça va?
M. Gagné: Ça, c'est la valeur totale au rôle,
ce n'est pas la valeur contestée.
M. Dufour: Bon. C'est quoi, la valeur contestée?
M. Gagné: Je ne l'ai pas.
M. Dufour: Ah! Vous ne l'avez pas.
M. Gagné: Je ne l'ai pas ici.
M. Dufour: Parce qu'il y a toute une différence du monde
entre la première et la deuxième, c'est 1 000 000 000 $ et 3 500
000 000 $. Si vous me dites
que c'est 2 500 000 000 $ qu'il faut qu'ils ôtent du
rôle...
M. Gagné: Ce n'est pas ce qu'on dit.
M. Dufour: Vous n'avez pas de pourcentage? Est-ce que vous avez
une règle là-dessus? Est-ce qu'on pourrait savoir c'est quoi, la
contestation? (15 h 40)
M. Gagné: Regardez, il y a, au ministère, un
système, évidemment, de surveillance parce que nous sommes
l'agent-payeur pour le gouvernement et nous nous devons, évidemment, de
vérifier si les évaluations qui ont été
consignées dans les rôles répondent aux critères,
aux règles de l'art en matière d'évaluation. Alors, pour
ça, évidemment, on ne passe pas chacun des édifices, ce
qui serait un travail absolument incroyable pour une année. On a un
système de repérage. Par exemple, les édifices qui ont
augmenté de plus d'une valeur prédéterminée par
informatique vont sortir comme étant des cas à regarder. Il y a
un ensemble de règles administratives comme ça qui nous
permettent de voir, dans l'univers complet des immeubles qui sont portés
au rôle pour le gouvernement, les cas qui sont susceptibles de contenir
des erreurs. Nos gens, les spécialistes du ministère, les
regardent, ces cas-là qui rencontrent certains critères
automatiques prédéterminés et là ils jugent, dans
chaque cas, s'il y a matière à contester l'évaluation ou
si on doit laisser porter. C'est ce qui fait qu'un certain nombre comme
ça sont contestés.
M. Ryan: Maintenant, M. le Président, nous avons avec nous
le président du Bureau de révision de l'évaluation
foncière, Me Christian Beaudoin. Il ne serait peut-être pas
mauvais que M. Beaudoin nous donne certaines informations sur le sujet que nous
discutons, les contestations instituées par le secteur public, par le
ministère, pour les immeubles gouvernementaux, pour les immeubles des
réseaux de la santé ou de l'éducation.
Le Président (M. Garon): Alors, M. Beaudoin au nom du
ministre.
M. Ryan: Est-ce que vous en aurez plus? À quoi
attribuez-vous l'augmentation du nombre des cas soumis à votre
attention?
M. Beaudoin (Christian): Le seul facteur qui peut nous être
connu, à nous, au Bureau, c'est ce qu'on appelle notre période de
pointe parce qu'à 1992 correspond le dépôt des rôles
dans une grande, grande proportion de la province de Québec. C'est
arrivé par hasard, mais on a, sur les rôles triennaux, une
année qu'on appelle notre année de pointe, qui était 1992,
alors que vous avez toute la CUM qui est déposée, vous avez ville
de Laval qui est déposée, Longueuil, Sherbrooke, Chi- coutimi,
Québec et Sainte-Foy et puis un certain nombre d'autres villes de
moindre importance, de sorte qu'à cette année-là du cycle
de trois ans vous avez une année qui représente, je dirais,
presque les trois quarts de la province de Québec comme
dépôt. Alors, on s'attend toujours... C'est toujours une
année où le nombre de plaintes augmente énormément
du seul facteur du nombre de dépôts qui sont faits. Comme, pour
1993, il y a 316 ou 312 rôles qui seront déposés, nous nous
attendons à beaucoup moins de plaintes, de façon
générale.
Maintenant, les raisons pour lesquelles le ministère ou le
gouvernement dépose les plaintes, ça, je ne suis pas dans le
secret des dieux ou dans les intentions pour le savoir. Mais le seul facteur du
nombre de rôles déposés est un facteur qui augmente les
plaintes de façon générale, pas seulement pour le
gouvernement. On a eu, en 1992, plaintes et corrections d'office, 60 000.
Alors, c'est une énorme année.
Le Président (M. Garon): Alors, est-ce que...
M. Dufour: Au point de vue de rôles, je comprends qu'il y a
le nombre de plaintes qui a tendu à diminuer dans les dernières
années. Et là il va y avoir une recrudescence, c'est un peu
normal, parce que, si vous ne contestez pas la première année,
vous êtes faits pour les trois ans. Ça, c'est assez clair, la loi
est assez précise par rapport à ça. Elle est imperative,
en tout cas.
Ma question était à savoir... C'est évident qu'on
porte des plaintes sur 3 000 000 000 $, mais, même si le gouvernement
gagnait toute ses plaintes, il ne gagnera pas 3 000 000 000 $, car ça
veut dire que tout ce qui serait sur le rôle ne vaudrait absolument rien.
Est-ce que c'est 20 % ou 30 % de cette valeur-là qui sont
contestés? Là, le sous-ministre m'a dit qu'il n'avait pas
dé...
M. Ryan: Là, on les a, les renseignements. M. Dufour:
Vous les avez?
M. Gagné: Je peux peut-être reprendre chacune des
catégories pour vous donner l'information demandée. Pour les
immeubles du gouvernement, je vous parlais de 90 plaintes pour une valeur de
132 000 000 $ au rôle. La valeur réclamée par le
ministère, la valeur recherchée est de 85 000 000 $. Ça
vous donne une idée...
M. Dufour: 47 000 000 $.
M. Gagné: ...du ratio de contestation. Pour les immeubles
du réseau, maintenant, nous avions 251 cas pour une valeur au rôle
de 3 625 000 000 $. La valeur réclamée par le ministère
est de 3 047 000 000 $.
M. Dufour: Donc, c'est 600 000 000 $.
M. Gagné: Exact. Et maintenant, pour compléter le
tableau, les immeubles de la Société immobilière, nous
avons 15 cas pour une valeur de 21 000 000 $ et la valeur
réclamée par le ministère est de 13 000 000 $ au lieu de
21 000 000 $. Maintenant, on ne préjuge pas ici de la décision du
BREF ou des ententes. Le résultat final, je ne peux pas vous le donner,
mais ça vous donne une idée du point de départ et du point
recherché par le ministère.
M. Dufour: Combien il y en a de ces plaintes-là qui vont
devant le BREF et qui sont jugées ou arbitrées devant le BREF, de
ces cas-là?
M. Beaudoin: À date, il y a un très haut taux de
règlement hors cour.
M. Dufour: Je vous ai demandé le nombre que vous
régliez devant le BREF. Ce qui se règle hors cour, je comprends,
c'est la même chose que ce que les policiers, avant-hier, nous disaient:
Ça va bien, nous autres, on n'a pas de problème, les
municipalités ne vont pas en arbitrage. Mais, quand on a creusé
un petit peu, un arbitrage, ça coûte 100 000 $ à 125 000 $
à la municipalité. Il y a un avocat qui vient nous dire en pleine
séance: Moi, depuis 10 ans, je ne fais plus de causes parce que j'ai
l'impression de voler mon client, parce que, quelle que soit la preuve que je
présente en arbitrage, le juge ne tient jamais compte de mes arguments.
Et, à ce moment-là, à quoi ça sert de faire des
preuves? Et, pourtant, le réseau policier disait: Ça va bien, il
n'y a pas de problème. Je comprends, le système est bon.
Vous savez, moi, je conteste encore et je dis: C'est un tribunal
administratif, le BREF. Et, quand il a à juger des causes
gouvernementales, je m'interroge encore sur l'impartialité. Moi, je
serais mal à l'aise de juger si... Eh bien, il y a toujours cette
forme-là. En tout cas, l'apparence de justice est moins forte. Et
regardez, les municipalités n'y vont pas devant le BREF. Je le sais,
même ma propre municipalité n'a pas osé lui faire face. Ce
n'est pas une municipalité démunie, elle est capable de se
défendre, mais à quoi ça sert? Moi, je vous dis
honnêtement là-dessus: Oui, je vous donne raison, il n'y a
sûrement pas beaucoup de municipalités... Je ne vois pas...
Montréal n'a pas été devant le BREF, j'en suis presque
convaincu, Québec n'y est probablement pas allée. Je vais donner
un chiffre comme ça: je serais surpris qu'il y ait 2 % des
municipalités. Il y en a peut-être eu dans les trois ou les deux
premières années, il y a cinq ou six ans, mais pas l'année
passée et cette année et voilà deux ans.
Je vous demande: Est-ce que c'est possible d'obtenir de votre part, en
passant par le ministre, bien sûr, les municipalités qui sont
allées devant le BREF? Quelles sont les valeurs qui ont
été contestées? Quel est le résultat du jugement
porté? Est-ce que c'est possible?
M. Beaudoin: Je n'ai pas ces statistiques.
M. Dufour: Mais est-ce qu'on peut l'avoir? Je sais que, quand on
avait fait notre étude, vous étiez supposés de vous
informatiser. C'est commode aussi de ne pas l'avoir des fois.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Beaudoin: II est peut-être possible d'avoir des
statistiques. Il y en a une présentement, une cause, qui est très
importante, qui a procédé en partie devant un banc de cinq,
justement parce qu'il y a des cas, il s'agit de l'Université Laval.
M. Dufour: Ça, c'est des réseaux.
M. Beaudoin: Et c'est une question de voir si les tables de
laboratoires, les tableaux...
M. Dufour: Ça ressemble à Shawinigan.
M. Beaudoin: Ah! Il y a environ 2 000 items et c'est très
important. Les parties se sont entendues pour procéder sur une liste
qu'elles ont établie elles-mêmes sur environ 40 ou 70 items. Ils
ont procédé pendant un certain temps et le Bureau rendra une
décision sur ces items-là qui servira de guide aux parties pour
probablement régler le restant pour leur éviter une preuve qui
aurait duré, sur 2000 items, des mois et des mois et qui aurait
été très dispendieuse.
M. Dufour: Mais, dans votre système, je sais que vous
n'êtes peut-être pas informatisés comme vous aimeriez,
est-ce que c'est possible de savoir, dans les dernières années,
quelles sont les plaintes, de la part des réseaux gouvernementaux, qui
ont abouti au BREF, où le BREF s'est prononcé? Est-ce que c'est
possible d'avoir ça? Ça ne doit pas être si
compliqué que ça.
M. Beaudoin: J'ai envie de vous dire oui, mais il me manque des
données.
M. Dufour: Eh bien, dites-le. Je vous prends au mot. Je vous
prends au mot.
M. Beaudoin: Je vais vous dire oui et, si jamais on accroche
à quelque part... Je vais essayer de le sortir.
M. Dufour: Non, non, je pense que, nous autres, on n'est
pas...
M. Beaudoin: C'est parce qu'il faut que ce soit fait à la
main et il est évident que c'est une statistique qui, du point de vue
administratif, pour nous, n'est pas importante. Mais on peut vous la sortir
à la main. Oui, O.K. (15 h 50)
M. Dufour: Vous pouvez me donner... On n'est pas à une
cause près, là. Puis, s'il n'y en a pas beau-
coup, vous n'aurez pas de difficulté. S'il y en a beaucoup, bien,
ça va prendre plus de temps. Je veux vous rassurer, là; moi, je
ne joue pas à la police, là. Je veux juste voir c'est quoi le
résultat et puis être capable de porter un jugement
là-dessus. Est-ce que ce qu'on a mis en place joue vraiment son
rôle ou si c'est complètement déconnecté de la
réalité? C'est important. En tout cas, moi, à mon point de
vue, c'est important qu'on le sache parce qu'il faut exercer votre rôle.
Puis je ne vous blâme pas là-dessus. Il n'y a pas de blâme
là-dedans. Je ne blâme même pas le gouvernement là.
Pour moi, il y a quelque chose qui est mis en place. Est-ce qu'il est
défectueux? Est-ce que ça rend justice? Est-ce qu'il y a
apparence de justice, puis il y a justice? Ça aussi, ça rentre
tout le temps dans le portrait. Il me semble que, s'il y a des choses à
améliorer, s'il y a des éléments à
améliorer, le ministre va être content de le savoir. Je suis
convaincu qu'il va collaborer. On n'est pas là pour essayer de sauver
à tout prix, hors de tout doute et même en étant injuste,
parce que je pense qu'on cherche la qualité de tout ça.
M. Beaudoin: Alors...
M. Dufour: Si vous me répondez oui, je vais être
bien heureux.
M. Beaudoin: Oui, oui. Je vais essayer de vous sortir
ça.
M. Dufour: Je vais vous remercier et je vais attendre de vos
nouvelles.
M. Beaudoin: D'accord.
Le Président (M. Garon): Alors, l'engagement 8 est-il
vérifié?
M. Dufour: Un instant, M. le Président. Ces
plaintes-là que vous prévoyez, c'est pour les trois prochaines
années, ce que vous me dites là, M. le sous-ministre. Les
plaintes que vous avez actuellement devant le BREF, vous ne pourrez pas les
répéter l'an prochain. Ce que vous me dites, les contestations
que vous avez qui étaient de 22 000 000 $ et qui sont tombées
à 132 000 000 $, vous avez pris de l'avance pour les trois prochaines
années. Parce que, dans les rôles triennaux, vous pouvez contester
juste au moment du dépôt. Est-ce qu'il y a des rôles
triennaux qui sont déposés chaque année?
M. Gagné: Oui, oui. Ils n'ont pas tous la même
séquence, évidemment. Mais il y a des années où il
y en a beaucoup plus.
M. Dufour: Cette année, c'était une grosse
année?
M. Gagné: Oui, c'était une grosse année.
Alors, vous avez bien raison de dire qu'on ne peut pas contester pendant
l'ensemble du rôle triennal. Il y a une période, comme n'importe
quel contribuable, qu'on se doit de respecter. Alors, il y a des fluctuations
aussi dans les chiffres qui s'expliquent à cause de ce facteur-là
que vous venez de souligner.
M. Dufour: Est-ce que vous pouvez m'informer si la surtaxe entre
en ligne de compte dans ces contestations plus élevées? Est-ce
que le fait qu'on a introduit la surtaxe, c'est un des éléments
qui font qu'il y a plus de contestations?
M. Gagné: C'est une question qui mériterait
peut-être d'être fouillée, mais disons qu'à
première vue je ne croirais pas parce que les contestations portent sur
l'évaluation comme telle et non pas sur les taux de taxes ou sur la
facture en bout de ligne qui est payée. C'est vraiment la valeur au
rôle qui, pour nous, allume ou pas les lumières jaunes ou rouges,
selon le cas, au ministère. C'est la valeur qui est inscrite au
rôle pour un immeuble. À première vue, ça n'a aucun
rapport avec l'application de la surtaxe ou le taux de l'évaluation de
la municipalité, ou quoi que ce soit d'autre. C'est vraiment la valeur
de l'immeuble portée au rôle versus le marché qui est
l'indicateur.
Pour compléter, M. le député, l'an passé, il
y a eu 800 rôles de déposés, ce qui explique
peut-être qu'on a un nombre de causes peut-être plus grand. En
1993, ce sera 300 rôles de déposés et, en 1994, 400. Alors
vous voyez que les dépôts de rôles, évidemment, vont
alimenter ou pas le ministère en contestations. Il y a des fluctuations
qui s'expliquent largement à cause de ce
phénomène-là.
M. Dufour: II y a peut-être le président de la
Commission municipale, je ne sais pas s'il veut partir vite, vite, vite,
mais... Vous allez demeurer là encore un petit bout de temps?
Peut-être que le ministre va pouvoir me répondre aussi. Je vais
aller au président du BREF sur le coût du ticket modérateur
qui est exigé par le BREF. Le gouvernement du Québec paie un
ticket modérateur. Est-ce que ça va continuer avec la nouvelle
formule? Parce que, actuellement, il se comportait comme un contribuable
ordinaire. S'il faisait une cause, il était obligé de faire des
dépôts. Et le BREF va saisir l'argent en bout de piste, là.
Avec la nouvelle formule ou le coût du ticket modérateur, parce
que c'est un ticket modérateur, comment ça va se comporter?
M. Ryan: Ça va être une dépense pour le
gouvernement. S'il institue une plainte, lui, là...
M. Dufour: Et elle va être ramassée.
M. Ryan: ...il paye son frais modérateur et il va rester
là.
M. Dufour: Ce qui veut dire que, même si vous gagnez votre
cause, vous acceptez de perdre votre argent.
M. Ryan: C'est ça, oui, parce que...
M. Dufour: C'est sûr que ça change de poche, mais
c'est la même poche.
M. Ryan: ...c'est seulement une partie du coût qu'il aurait
fallu encourir pour obtenir justice, une petite partie.
M. Dufour: Ça va aider.
Le Président (M. Garon): L'engagement 8 est-il
vérifié?
M. Dufour: Pour le moment, M. le Président, j'ai une autre
question à poser et, après ça, on va passer aux
engagements, s'il y a des choses. Peut-être pas au BREF
expressément, mais, concernant la Commission municipale, il y a du
déménagement de fonctionnaires à Montréal, de
bureaux. Est-ce qu'on déménage dans une autre bâtisse,
quels coûts sont reliés à ça et c'est quoi, le but
de tout ça? Est-ce que c'était trop cher?
M. O'Bready: II n'y a pas de déménagement de
personnel, c'est que la Commission avait déjà du personnel
à Montréal. Elle a des membres qui sont en poste à
Montréal, il y a également du personnel clérical et nous
occupions des bureaux à Place Dupuis. Et, comme Hydro-Québec
voulait récupérer ses locaux à la Place Dupuis, nous avons
dû relocaliser nos bureaux, évidemment, avec le concours de la SIQ
et les bureaux que nous occupons sont maintenant situés au complexe
Desjardins. Alors, c'est simplement un déménagement de
locaux.
M. Dufour: Mais, là, vous nous dites qu'ils vont
être plus près des Affaires municipales.
M. O'Bready: Bien, c'est-à-dire que nous sommes au
complexe Desjardins, mais dans la tour de l'est.
M. Dufour: Bien, c'est là que, si je me rappelle
bien...
M. O'Bready: Non, le ministère des Affaires municipales
est dans la tour du nord.
M. Dufour: La tour de l'est, il me semble qu'on allait
souvent...
M. O'Bready: La tour de l'est, M. le député, c'est
la tour dans laquelle sont situés les bureaux de la Communauté
urbaine de Montréal, pour vous situer peut-être.
M. Dufour: Ah bon! Je sais que j'allais souvent dans ces
tours-là, mais j'ai perdu le tour.
M. O'Bready: Alors, nous, nous occupons maintenant les bureaux
qui appartenaient autrefois à une firme de comptables.
Évidemment, ce n'est pas la Commission qui a choisi, vous connaissez le
processus de la Société immobilière du Québec.
M. Dufour: Est-ce que ça augmente les coûts?
M. O'Bready: C'est-à-dire que le local que nous occupons
coûte plus cher au pied carré au complexe Desjardins que le pied
carré au complexe Dupuis, mais ça, évidemment, c'est ce
qu'ils appellent des ajustements mécaniques qui sont faits dans le
budget de la Commission. Mais il n'y a pas de personnel de plus, si vous
voulez. Il n'y a pas de membres de plus, non plus, c'est exactement le
même nombre de personnes. Nous sommes mieux équipés, par
contre, en termes de salles d'audience, et nous sommes mieux
équipés aussi en termes de centre de documentation qui peut
être accessible, pas qui peut, mais qui est accessible au public,
avocats, étudiants, fonctionnaires municipaux. Toutes nos
décisions sont colligées à cet endroit-là. À
quelques mètres carrés près, si ma mémoire est
fidèle, nous occupons sensiblement le même espace de plancher
où nous sommes là que nous occupions, mais mieux
aménagé, plus fonctionnel, si vous voulez. Alors, c'est
ça.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Garon): Alors, l'engagement 8 est-il
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): J'appelle l'engagement 9.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 10.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 11.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 12.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Les engagements du mois de mars
1992 dans leur ensemble sont vérifiés?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Nous n'appelons pas avril parce
qu'il n'y a pas d'engagements en avril. Alors, on s'en va au mois de mai
1992.
M. Ryan: En avril, il y en a quelques-uns.
Le Président (M. Garon): Non, ils sont
vérifiés.
M. Ryan: Très bien, excusez, M. le Président.
Le Président (M. Garon): II n'y en a pas en avril.
M. Ryan: Excusez-moi d'avoir mis votre parole en doute.
Le Président (M. Garon): Vous n'avez pas suffisamment la
foi.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Elle porte sur d'autres choses, des objets plus
précieux.
Le Président (M. Garon): Pardon?
M. Ryan: Elle porte sur des objets plus précieux.
Le Président (M. Garon): En fait, les engagements d'avril
se retrouvent dans le mois de mai.
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Garon): II n'y en a pas en avril
proprement dit.
M. Ryan: On l'apprécie. Mai
Le Président (M. Garon): Alors, l'engagement 1. M.
Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 2. M. Dufour:
Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 3. M. Dufour:
Vérifié.
Le Président (M, Garon): L'engagement 4. M. Dufour:
Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 5. (16 heures)
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 6.
M. Dufour: Contrat par soumission sur invitation. C'est un
montant de 140 395 $. Les soumissions demandées, il y en a 9; les
soumissions reçues, il y en 4; et il y a une soumission qui s'appelle
Carrière conseil R.H. inc., à 121 460 $. Donc, on n'a pas pris la
plus basse; quelle est la raison?
M. Ryan: Nous sommes en avril, engagement 6, là?
Des voix: Oui.
M. Ryan: Attendez un petit peu. On n'est pas habitués
à cette vitesse-là.
M. Dufour: Vous vous en plaignez? On peut diminuer le rythme.
Le Président (M. Garon): C'est-à-dire que, dans le
mois de mai, il y a deux parties: la partie avril et la partie mai. Là,
on est dans la partie avril, dans mai; c'est fou, mais c'est comme ça!
On est à l'engagement 6.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Vous voulez avoir une explication sur le
dépassement ici?
Le Président (M. Garon): Pourquoi ce n'est pas le plus bas
qui a été retenu?
M. Ryan: II y a M. Verrette, ici, du ministère, qui est en
charge de l'administration, on pourrait peut-être lui demander des
explications.
Le Président (M. Garon): M. Verrette, au nom du
ministre.
M. Verrette (Yvon): La firme qui avait la soumission la plus
basse ne respectait pas les exigences et, comme vous le savez, les soumissions
sont toujours évaluées par un comité. Il y a eu un rapport
de non-conformité qui a été établi; c'est pour
ça qu'on a pu ou qu'on a dû donner le contrat à la
deuxième firme, et non à la firme qui avait soumissionné
le plus bas.
M. Dufour: La non-conformité, c'était laquelle?
Est-ce qu'il y en avait plusieurs ou une?
M. Verrette: II y en avait une qui n'était pas conforme,
en fait, c'est Carrière conseil R.H. inc.
M. Dufour: Mais c'était quoi la... M. Verrette: La
non-conformité?
M. Dufour: Oui.
M. Verrette: C'est qu'ils n'avaient pas l'équipement pour
répondre à nos besoins.
M. Dufour: Mais comment ils ont pu... Est-ce que ça n'a
pas été des soumissions publiées dans le journal?
J'imagine.
M. Verrette: Ça l'a été, oui. M. Dufour:
Ça l'a été? M. Verrette: Oui.
M. Dufour: Les critères n'étaient pas assez clairs,
ils n'avaient pas compris ça?
M. Verrette: En fait, si on me permet, c'est que la firme avait
soumissionné en escomptant que, si elle obtenait le contrat, elle
procéderait à l'achat d'équipement pour répondre
à nos besoins.
M. Dufour: Est-ce que c'est un programme qui est en fonction,
actuellement, ou si c'est un nouveau programme qui a été mis en
place?
M. Verrette: II s'agit de la saisie des données pour
l'ensemble du ministère. C'est un contrat qui est signé pour
trois ans, habituellement.
M. Dufour: Et le montant de 140 000 $, c'est annuellement ou sur
trois ans?
M. Verrette: C'est annuellement. M. Dufour:
Vérifié.
Le Président (M. Garon): Vérifié. J'appelle
l'engagement 7.
M. Dufour: Ça va. Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 8.
M. Dufour: Le Comité intergouvernemental de recherches
urbaines et régionales, c'est automatique chaque année,
ça? C'est un abonnement à vie? Est-ce que c'est
évalué à chaque fois?
M. Ryan: Pas à vie, c'est renouvelé à chaque
année. Cette année, nous avons décidé de
renouveler. J'ai demandé l'avis du sous-ministre qui me l'a
recommandé.
M. Dufour: C'est puissant, un sous-ministre.
M. Ryan: II l'a fait dans le cadre de ses attribu- tions, il n'a
pas essayé de me le vendre. Je lui ai demandé ce qu'il en
pensait, il m'a dit qu'il trouvait que c'était bon, puis j'ai
trouvé que l'explication était acceptable. Lui, il avait
demandé l'avis de ses collaborateurs qui s'intéressent plus
particulièrement aux questions de développement urbain.
M. Dufour: Ce montant-là, il est donné juste comme
frais de fonctionnement.
M. Ryan: Le sous-ministre ne prend pas beaucoup de
décisions arbitraires.
M. Dufour: Oui. Mais le Comité est composé de
qui?
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: De qui est composé ce comité-là?
Quelles sont les personnes qui composent ce comité-là? Est-ce que
c'est un fonds de recherche...
M. Ryan: Ça, c'est l'ensemble des ministères
provinciaux intéressés aux questions urbaines qui forme cet
organisme-là qui se voit confier des travaux de recherche et d'examen
des problèmes de développement urbain. Ce n'est pas gros. Ce
n'est pas gros pour une année.
M. Dufour: Les coûts qui sont affectés à
ça, quelle est la proportion qui est pour les salaires ou si c'est
seulement des voyages?
M. Ryan: Je vais vous le dire, je n'ai pas
vérifié.
M. Dufour: Est-ce qu'on pourrait avoir une ventilation du montant
qui est accordé à ce comité-là?
M. Ryan: D'abord, il faut dire une chose, c'est que c'est
financé moitié-moitié par le gouvernement
fédéral et par les gouvernements provinciaux et ceux des
territoires. Alors, la moitié des dépenses est financée
par...
M. Dufour: Mais les 84 963 $, c'est la participation du
Québec, ça.
M. Ryan: Du ministère des Affaires municipales du
Québec. Maintenant, je crois qu'on a ici...
M. Dufour: La moitié. Ça veut dire que ça
serait le double de ça, plus les montants des autres provinces? Moi, les
autres, je ne le sais pas. Je dis: Est-ce que c'est possible...
M. Ryan: On va vous le dire. M. Dufour: Oui.
M. Ryan: On va vous le dire, on a ça ici, ça ne
sera pas long. Voyez-vous, les revenus totaux, ça a été de
777 000 $ dont 658 000 $ en contributions. On va vous donner les contributions
des autres; tout d'un coup on se ferait organiser. C'est basé sur la
population. Le fédéral: 658 000 $ divisés par 2, ça
fait 329 000 $, si je compte bien. C'est exactement ça qui est dans mon
tableau. Ontario, 118 000 $; Québec, 84 000 $. Ensuite, ça tombe:
Colombie-Britannique, 37 000 $; Alberta, 30 000 $; Manitoba, 13 000 $;
Saskatchewan, 13 000 $. O.K.? Ça va?
M. Dufour: Ma question, c'est: Est-ce que c'est possible de
savoir comment fonctionne le Comité? Les réunions, elles sont
où? Elles ont lieu à quel endroit, comment? Ça se
réunit à intervalles réguliers, fixes? C'est dans ce
sens-là que je demandais si c'est possible d'avoir une ventilation de
ces travaux-là. Moi, ce n'est pas la première fois que je vois
cet élément-là; c'est la première fois que je
questionne là-dessus, si je ne me trompe pas.
M. Ryan: Peut-être que M. Gagné pourrait fournir
quelques explications sur la manière dont fonctionne l'organisme.
M. Gagné: C'est un organisme intergouvernemental qui
possède un secrétariat permanent qui est situé à
Toronto, qui, de mémoire, comprend une dizaine de personnes: un
directeur général, plus un certain nombre de personnes qui
travaillent dans le domaine de la recherche, diffusion d'information, etc.
M. Dufour: Eux, ils sont payés par ces montants-là
qu'on a ici?
M. Gagné: Oui, oui. Ils sont à l'intérieur
du budget total dont vient de faire état M. le ministre. Et la
façon dont ça fonctionne, c'est que, deux fois par année,
il y a des réunions du conseil exécutif de l'organisme, qui est
formé de sous-ministres de différentes provinces. Nous avons,
pendant quelques années, pris congé des conférences
intergouvernementales, y compris de ce secrétariat-là, mais nous
l'avons réintégré pour...
M. Dufour: Mais il fonctionnait pareil?
M. Gagné: II fonctionnait quand même, oui. On nous
envoyait quand même toute la documentation et puis, par des conversations
téléphoniques qu'on avait avec les collègues des autres
provinces, on suivait quand même ce qui se passait dans le
secrétariat. Et, une fois par année, lors de la conférence
des ministres des Affaires municipales qui, habituellement, se tient au mois
d'août de chaque année, il y a un rapport de l'organisme qui est
produit aux ministres qui sont, en fait, le conseil d'administration
suprême de l'organisme. Alors, les ministres donnent des mandats
généraux au Comité intergouvernemental de recherches
urbaines et régionales et il y a des réunions de sous-ministres
une ou deux fois par année entre-temps pour adopter le budget, donner
les mandats, recevoir les rapports et puis les rediffuser auprès des
provinces, des organismes universitaires qui suivent les questions urbaines et
de développement régional, et beaucoup d'abonnés aussi;
beaucoup de municipalités sont abonnées directement aux
publications de l'organisme.
Maintenant, vous avez demandé tantôt une ventilation des
dépenses de l'organisme. J'ai quelques chiffres ici.
M. Dufour: Vous en avez donné pas mal, moi, je trouve. Si
vous avez du personnel permanent, ça couvre une bonne partie.
M. Gagné: Si ça vous suffit, j'en suis fort
aise.
M. Ryan: Regardez, nous avons... (16 h 10)
M. Dufour: Je suis convaincu que les voyages du ministre et du
sous-ministre ne sont pas compris dans ces montants-là. C'est de
l'organisation, c'est de l'opération. C'est ça, c'est à
part? Non?
M. Ryan: Mes voyages, c'est une déclaration
calomnieuse.
M. Dufour: C'est une déclaration... M. Ryan:
Calomnieuse. M. Dufour: Dans quel sens?
M. Ryan: Parce que des voyages à l'extérieur du
Québec, le ministre n'a pas le temps d'en faire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Moi, je prends les paroles du sous-ministre qui dit
que les instances suprêmes, les ministres, se rencontrent.
M. Ryan: C'est vrai. Mais, là, vous savez, depuis deux
ans, le ministre n'y est pas allé pour les raisons que vous savez.
M. Dufour: Bien non, vous êtes trop occupé!
M. Ryan: Ce n'est pas ça, c'est à cause de la
politique du gouvernement. Vous savez quelle était la politique du
gouvernement jusqu'à récemment?
M. Dufour: Elle joue juste aux Affaires municipales parce
qu'ailleurs ça a l'air que ça sort un peu. On a vu des voyages au
Maroc, 10 personnes, ça a coûté 80 000$.
M. Ryan: Ha, ha, ha! On n'est pas ici pour les autres
ministères, M. le Président.
M. Dufour: Non, non, non. C'est ça que j'ai dit: La
politique est juste pour le ministère des Affaires municipales?
Dites-nous-le.
M. Ryan: On a un rapport d'activité sur cet
organisme-là au bureau, on va vous en envoyer une copie si ça
vous intéresse. On en enverra une copie. C'est la seule qu'on a; on en
fera tirer une copie et on l'enverra au député de
Jonquière parce que ce n'est pas toutes les fois qu'il manifeste de
l'intérêt pour les choses canadiennes. On ne voudrait pas
que...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Non, c'est parce que...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: C'est parce que tous ces
dédoublements-là, ça occasionne des coûts. J'en ai
trouvé ce matin, je peux en trouver encore.
M. Doyon: À tout péché
miséricorde!
M. Ryan: Quand ça se présente, il faut saisir
l'occasion...
M. Doyon: À tout péché
miséricorde!
M. Ryan: ...pour dilater son esprit un peu.
Une voix: Adopté.
M. Ryan: En plus, je voudrais seulement rappeler que la
décision de participer au Comité avait été prise en
1976 et fut réitérée dans un décret adopté
en 1977 sous un gouvernement dont le député de Jonquière
se souvient bien.
M. Dufour: Oui, oui. Vous savez, on n'est pas fermés; on
est ouverts, au contraire. Mais on dit: Quand on est maîtres...
M. Ryan: On le sait très bien! Ha, ha, ha! Des voix:
Ha, ha, ha! M. Dufour: Non, non. Quand on est... Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Dufour: Un instant! Quand on est maîtres de notre
politique, ça, c'est différent. Quand on est adultes, quand on
considère qu'on est matures, capables de prendre nos décisions,
on est très ouverts sur le monde.
On n'a jamais pensé qu'on se renfermerait, voyons! Je pense, en
tout cas, qu'on n'a pas à chercher très, très gros des
preuves de ça. Moi, je pense qu'on est ouverts...
M. Maltais: Le député de Lévis a
déjà porté le drapeau.
M. Dufour: ...à tout ce qui est nouveau.
Le Président (M. Garon): C'était gaspillé,
je n'ai pas été à la guerre.
M. Dufour: C'est vous autres... Il y a du monde qui a
intérêt à colporter qu'on est des gens très
fermés, qu'on veut renfermer le Québec. C'est le contraire, on
veut l'ouvrir, mais en étant maîtres.
Le Président (M. Garon): Alors, l'engagement 8 est-il
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Vérifié. Engagement
9.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Engagement 10.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Engagement 11.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Engagement 12.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Engagement 13.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Engagement 14.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Engagement 15.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Ça, ça finit la
liste d'avril?
M. Dufour: Avril est fini.
Le Président (M. Garon): Alors, on passe à mai
proprement dit. Alors, mai, dans mai, engagement 1. Coût du loyer
de mai 1992.
M. Dufour: Vérifié, l'engagement 1.
Le Président (M. Garon): Engagement 2.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Engagement 3.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Engagement 4.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Engagement 5.
M. Dufour: Bon. L'aide financière au fonctionnement des
municipalités régionales de comté. On est dans l'an 2, je
pense. Ça, c'est l'an 2, c'est le même montant que l'an 1. L'an 3
s'en vient. Vous aviez pris un engagement pour cinq ans, si mes souvenirs sont
exacts. Est-ce que vous avez l'intention...
M. Ryan: Trois ans.
M. Dufour: Trois ans. Je ne vous demanderai pas si c'est
fini.
M. Ryan: M. le sous-ministre, c'est trois ans? M.
Gagné: Oui.
M. Dufour: Ce n'est pas fini cette année, vous êtes
encore...
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: II y a encore cette année.
M. Ryan: Et il y a encore l'année prochaine.
M. Dufour: O.K. Pour moi, c'était cette année, mais
c'est l'année prochaine; c'est correct. Est-ce que vous avez
l'intention, à un moment donné...
M. Ryan: Vous vivez dans l'attente. M. Dufour: Pardon?
M. Ryan: Vous vivez par anticipation. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ce n'est pas mauvais. Quand on est jeune, on a
l'avenir devant nous.
M. Tremblay (Rimouski): On est mieux de vivre dans le
présent.
M. Dufour: II y en a qui ont de la misère à vivre
le présent.
M. Tremblay (Rimouski): La balance, c'est des rêves.
M. Dufour: II y en a qui ont de la misère à vivre
le présent.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Tremblay (Rimouski): Le passé, c'est souvent des
cauchemars.
M. Dufour: Pour les MRC, il y a actuellement l'opération
schémas d'aménagement qui commence. Est-ce que vous avez
l'intention c'est la deuxième génération des
schémas d'aménagement d'examiner... Vous avez
sûrement des demandes des MRC qui tentent d'obtenir des montants pour les
aider à faire ce travail-là. Est-ce que vous avez l'intention
d'examiner cette possibilité d'aider certaines MRC? Il y en a, entre
autres, qui sont pauvres, ne nous le cachons pas, il y a des études qui
disent ça; il y en a d'autres un peu plus riches, mais est-ce que vous
avez l'intention d'examiner ça?
M. Ryan: Non, pas pour l'instant. J'ai reçu quelques
résolutions de MRC demandant qu'une aide soit accordée pour la
confection des schémas de deuxième génération. J'ai
dit qu'on était pour les examiner, mais je n'ai pas l'intention de
proposer cette année un programme à cette fin au gouvernement. Il
pourrait arriver que des cas spéciaux se présentent, qui
justifieraient un examen particulier, mais ça ne va pas plus loin que
ça dans mon esprit.
M. Dufour: Même les MRC considérées comme
pauvres, très pauvres?
M. Ryan: II y a d'autres moyens par lesquels le gouvernement leur
vient en aide. Comme vous le savez, les municipalités les moins
favorisées des régions centres du Québec sont admissibles
actuellement à un programme fédéral-provincial de
développement spécial. Ce programme-là va être
étendu à d'autres MRC au cours des mois à venir en vertu
d'une entente fédérale-provinciale. Ça fait
déjà une forme d'aide importante. Nous donnons un
supplément d'aide à des MRC davantage éloignées
géopraphiquement, mais il n'y a pas d'autres programmes qui sont
envisagés actuellement. Il n'y a pas, d'ailleurs, de volume de demandes
qui pourrait justifier qu'on ouvre un dossier là-dessus.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 5 est
vérifié. L'engagement 6.
M. Dufour: Les taxes sur les immeubles des gouvernements
étrangers. C'est un programme qui continue; il ne présente pas de
difficultés particulières.
M. Ryan: II n'y a pas de changement là-dessus.
M. Dufour: Est-ce que vous considérez qu'Ottawa, c'est un
gouvernement étranger, M. le ministre?
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Est-ce que vous considérez qu'Ottawa, c'est un
gouvernement étranger? Est-ce qu'il se comporte comme un gouvernement
étranger?
M. Ryan: Non, non. Ottawa, nous en avons parlé plus
tôt. Allez demander aux villes qui ont institué la surtaxe en
1992, elles vous répondront qu'il ne se comporte pas comme un
gouvernement étranger.
M. Dufour: Ouais, mais il a l'humeur changeante.
M. Ryan: II ne faut pas oublier que c'est tout de l'argent
emprunté, eux autres, puis nous autres.
M. Dufour: Vous savez, les gouvernements forcent les
contribuables à payer leur dû, même si les contribuables
sont obligés d'emprunter. Ce n'est pas différent.
M. Ryan: regardez, ici, il y a une loi. il ne faut pas oublier
qu'il y a un régime qui existe depuis la confédération, en
vertu duquel chaque gouvernement détermine lui-même, dans
l'exercice de sa souveraineté, les montants de taxes qu'il paiera pour
les immeubles qu'il occupe dans les municipalités. nous autres
mêmes ne payons pas le plein montant. dans le cas des écoles, nous
avons décidé de le ramener à 25 % du taux global de
taxation; alors, nous ne payons pas le plein montant. je crois que, dans
l'ensemble, la moyenne qui est payée par le gouvernement
fédéral sur ses immeubles est plus proche de 75 %, 80 %.
M. Dufour: J'ai demandé ce matin au président de
l'Union des municipalités du Québec s'il considérait.
..
M. Ryan: N'oubliez pas ça.
M. Dufour: Au cas où on n'y aurait pas accès ou que
ce ne serait pas rapporté, moi, je disais: Au moment où on se
parle et de la façon dont ça se passe depuis deux ou trois ans,
il serait peut-être temps qu'on établisse avec les
municipalités, pour les quelques pro- chaines années, de quelle
façon les gouvernements vont se comporter avec les municipalités.
Parce que, là, il y a un mosus de problème.
M. Ryan: Oui, mais, encore une fois, puisque vous avez
parlé du gouvernement fédéral, je veux juste
préciser ce point-là: la taxe foncière
générale, il la paie. Il ne se comporte pas comme un gouvernement
étranger, par conséquent.
M. Dufour: À l'exception qu'il a gelé le montant de
ses taxes, ce qui fait qu'en 1993 il va payer le même montant qu'en
1992.
M. Ryan: Cette loi-là n'est pas encore adoptée,
c'est en discussion au Parlement et c'est là-dessus qu'il y a des
représentations qui sont en cours. Mais je ne veux pas prendre la
défense du gouvernement fédéral, je situe juste les faits
dans leur perspective exacte, pas d'autre chose.
M. Dufour: J'espère que vous ne le défendrez pas,
vous en avez assez du vôtre à défendre. Ha, ha, ha! Vous
devriez en profiter, ça vous aiderait.
M. Ryan: Voyez-vous que la crise que vous avez essayé de
susciter dans le monde municipal est plutôt tranquille actuellement?
M. Dufour: Vous savez, moi, je prends ça avec un grain de
sel.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Vous savez, M. le ministre, vous venez d'imposer une
réforme et, après deux ans, il est beaucoup trop tôt pour
en faire un bilan; il est trop de bonne heure. Ce matin, j'avais l'occasion de
parler avec quelqu'un qui m'interviewait. Il me demandait: Est-ce que vous
croyez que les contestations qu'il y a sur le terrain, ça dépend
juste des municipalités ou si la réforme Ryan n'en est pas la
cause? (16 h 20)
Moi, je vais vous dire carrément, je pense que votre
réforme est en partie la cause des contestations que les conseils
municipaux ont, parce que, tous les conseils municipaux n'ayant pas
protesté de la même façon, ça a donné
l'impression que votre réforme, justement, ils l'ont avalée. Il y
a des maires qui se sont comportés d'une façon plus politique que
comme maires et, en ce faisant, la population leur est redevable de certains
petits coups de pied qui se donnent. Quand on ne défend pas notre peau,
ce n'est pas les autres qui la défendent pour nous autres. Et, si les
maires n'ont pas fait leur travail comme il faut, actuellement, ça se
répercute sur l'ensemble.
Je vous dis que votre réforme, quand elle va se faire...
Là, il y en a qui grugent dans les bas de laine;
tantôt, il n'y en aura plus de ça. Attendons encore un an
ou une couple d'années, puis vous allez voir qu'il y en a qui vont
gruger, ils vont manger leur os tantôt. Peut-être qu'il y avait un
peu de viande; plus ça va, moins il va y en avoir. Et, comme les
gouvernements supérieurs ne sont pas plus fins... Moi, je dis: Si on
avait pressuré les municipalités, puis que le gouvernement du
Québec avait moins de problèmes financiers, on l'aurait fait pour
quelque chose, mais ça n'a rien changé. Et c'est ça, le
phénomène, c'est que les contribuables qui n'ont pas de prise
actuellement sur le gouvernement du Québec et du fédéral,
ils se revengent sur le petit, puis c'est les municipalités qui vont
écoper.
Puis, moi, j'ai des échos. Peut-être que, vous, vous avez
d'autres échos. Moi, je vous dis que l'expérience que j'ai ou les
échos que j'ai sur le terrain sont à l'effet qu'il y a des
municipalités qui vont carrément avoir des problèmes.
Elles ont des difficultés, puis elles vont les vivre.
M. Ryan: Mais, je vais vous dire, j'ai une version contraire.
J'ai une version contraire.
M. Doyon: Moi aussi, totalement contraire.
M. Ryan: Je pense à une municipalité bien connue de
la rive sud de Montréal qui...
M. Dufour: Je ne dis pas qu'il y a des problèmes, mais ils
sont contestés.
M. Ryan: ...a imposé une augmentation du fardeau fiscal
assez importante. Ils ont voulu faire passer ça sur le dos de la
réforme fiscale de Québec. Puis, là, les contribuables
s'aperçoivent que ce n'était pas vrai; ils s'aperçoivent
que ça a été pour payer des salaires beaucoup plus
élevés au maire, puis aux conseillers, par exemple. Puis,
là, il y a une révolte qui est amorcée pas contre la
réforme de Québec, mais contre les changements qui ont
été institués par leurs propres élus, des fois,
quelques semaines à peine après un scrutin général.
Puis, là, j'ai même une lettre de préparée pour ce
maire-là en question, pour replacer les faits, puis établir
clairement que l'augmentation du fardeau fiscal survenue chez lui ne saurait
être attribuée à la réforme fiscale de
Québec.
Je circule quand même passablement, j'ai beaucoup de contacts avec
les maires; ça, le député l'a déjà reconnu.
La réaction que je reçois, de plus en plus fréquemment,
c'est: Votre affaire n'était pas si mauvaise que ça! Ça
choque quand ça arrive, mais, quand on y pense comme il faut, ça
rétablit un peu l'équilibre, puis ce n'est peut-être pas
mauvais. C'est des maires qui me disent ça, puis des conseillers
municipaux.
M. Dufour: Oui?
M. Ryan: Alors, moi, je me dis... On ne tire pas de gloire de
ça, pas du tout. On essaie de l'améliorer. Il y a des
arêtes là-dedans qui n'étaient pas parfaites, c'est pour
ça qu'on a apporté des perfectionnements dans la section voirie
avant de la mettre en oeuvre le 1er avril prochain. On a apporté des
ajustements, et vous avez remarqué les réactions à la
suite de ces ajustements? Ceux qui sont habitués à toujours aller
quêter 2 $ pour chaque 2 $ qu'ils dépensent, ils ne seront jamais
contents; ceux qui ont le sens des responsabilités, ils trouvent qu'on a
fait un joli bout de chemin là-dedans. Cette réforme-là va
pouvoir franchir son étape voirie dans des conditions qui, en
général, peuvent être très bien assumées par
les municipalités. Puis, encore une fois, s'il y a des problèmes
d'ajustement pour d'autres, on va les examiner avec elles, mais il n'y a pas ce
climat de rejet ou de protestation générale qu'on a voulu
susciter, parce que plus les gens comprennent la portée exacte de la
réforme, plus ils s'aperçoivent qu'il y avait pas mal plus de bon
là-dedans qu'on pouvait le penser au départ.
M. Dufour: Est-ce qu'on parle le même langage? On est sur
le même palier ou si vous employez Bell Québec, puis que je parle
avec Unitel? Je ne sais pas si on a la même sorte de communication. Je
prends à témoin mon collègue qui s'occupe beaucoup de
développement rural. Quand on regarde la ruralité, tout ce qui se
passe partout dans les régions, vous savez, les taxes qui ont
été augmentées ou qui ont été mises en
surplus, il y a du monde qui vit avec. Le chômage, les gens qui
crèvent à quelque part... Moi, je ne le sais pas...
Au bureau chez nous est-ce que j'ai un bureau de
député qui est différent de ceux des autres? moi,
les gens qui viennent me voir, je vous le dis bien honnêtement, c'est des
BS, puis des gens qui ont des problèmes, puis qui ont des
difficultés. Les montants qui ont été chargés,
c'est-à-dire les 3 000 000 000 $ ou 4 000 000 000 $ de taxes qui ont
été rajoutées dans les deux dernières
années, c'est payé par quelqu'un, ça. Les 30 $
d'immatriculation, il y a toujours bien quelqu'un qui paie ça quelque
part. C'est sûr qu'ils ne seront jamais heureux de payer; vous allez me
dire ça, je vais être d'accord avec vous, personne ne va dire
qu'il est content de payer des taxes. Ça serait exceptionnel.
Peut-être que les maires sont contents, ce n'est peut-être pas
pire, peut-être que le ministre et le critique aussi.
M. Ryan: Non.
M. Dufour: Mais, quand je regarde ce qui se passe sur le terrain,
les problèmes qu'il y a, ils doivent être causés par
quelque chose.
M. Ryan: Non, c'est parce que...
M. Dufour: C'est la faute de tous les autres excepté de
nous autres?
M. Ryan: Je vais vous dire, dans le cas des...
M. Dufour: Ou si on fait partie du problème?
M. Ryan: Non, non. Dans le cas des maires, là, moi, ce que
je constate, c'est que, quand ils rentrent dans leurs bureaux, chez eux, puis
qu'ils pensent à l'affaire un petit peu, ils ont le sens civique
beaucoup plus qu'on ne serait porté à le croire. Là, ils
se disent: Ces gars-là, à Québec, ils ont un joli
problème et peut-être qu'on serait aussi bien d'y penser avec eux
autres plutôt que de toujours dire purement et simplement non. Moi,
ça, ça m'a frappé comment l'esprit constructif a repris le
dessus chez les élus municipaux. Ils se disent: C'est un problème
qu'on a en commun, ça; si on prend une petite part, peut-être que
ça va aider à le soulager. Ils se rendent très bien compte
que, si jamais ça va mieux à Québec, ça va aller
mieux chez eux aussi.
En tout cas, là-dessus, je pense qu'on vit bien avec les
conséquences de tout ça et les choses se placent graduellement.
Le député a observé comme moi que, quand les
municipalités ont dressé leur budget pour la présente
année, on n'a pas eu le spectacle catastrophique qu'on avait
laissé entrevoir dans la grande, très grande majorité des
cas.
M. Dufour: Ça, ça dépend des endroits. Hier,
si vous avez regardé la télévision comme moi, à
Montréal, la question de la surtaxe sur les immeubles, vous ne me direz
toujours pas...
M. Ryan: Oui. Mais regardez, à Montréal...
M. Dufour: ...que tout le monde est heureux. Il y a quelqu'un qui
va payer quelque part.
M. Ryan: Mais il y a une chose. À Montréal,
là, il y a bien des propriétaires d'immeubles non
résidentiels. Ils ont reçu leur compte et, là, il y a le
montant de la surtaxe. Avant ça, c'était payé par le
locataire sous forme de taxe sur la valeur locative. Le propriétaire, en
recevant son compte, il dit: Ça n'a pas de bon sens, là, on va
m'instituer percepteur de taxes auprès de mes locataires. Son premier
mouvement, c'est de dire non, et je le comprends. Mais, quand on y pense un
petit peu, cette forme de taxation là est une forme de taxation
généralement établie dans le reste du pays. On va
s'habituer. Ça ne change rien sur le fond. Mais, au départ,
ça frappe, et le propriétaire a même le droit,
d'après la loi, de modifier le bail de son locataire et de lui dire:
Là, ce que tu payais comme taxe sur la valeur locative, maintenant,
c'est chargé en surtaxe sur la valeur immobilière au
propriétaire et tu dois me rembourser le montant qui te revient
là-dessus.
C'est le compte net qu'il faut faire au bout de la ligne; on ne peut pas
jouer avec les chiffres comme ça. Puis, quand on fait le compte net, la
différence, il y en a une; à Montréal, il y a une certaine
différence, mais elle est loin d'être aussi considérable
qu'on le prétend. D'ailleurs, la surtaxe a été
imposée l'an dernier dans combien, une quarantaine de
municipalités, M. Gagné? On n'a pas eu d'échos nulle
part.
M. Dufour: Je ne pense pas qu'on va vider le sujet cet
après-midi. Moi, ce que je veux juste dire en conclusion, c'est qu'un
jour le peuple jugera, parce que c'est lui qui est le juge. On verra bien si
vous avez raison ou si j'ai tort, ou si j'ai raison et que vous avez tort. Mais
il y aura certainement quelque part un jugement qui s'exercera. Moi, je vous le
dis, je ne crierais pas trop vite que ma réforme, elle est bien
assimilée et que tout le monde peut vivre avec ça. La plupart
vous disent: On s'est sentis responsabilisés. Je ne sais pas si les
maires, ils parlent tous deux langages. Moi, je ne pensais pas qu'ils parlaient
des deux côtés de la bouche en même temps, je pensais qu'ils
parlaient juste d'une place. Moi, j'écoute le président de
l'Union des municipalités du Québec, je lis les articles du
président des municipalités régionales de comté,
j'examine ce qui se passe et, à tout bout de champ, vous êtes
obligé d'intervenir. ..
M. Ryan: II a un peu raison. Ha, ha, ha!
M. Dufour: ...par petites choses ponctuelles, et vous me dites:
Ça va bien! Bien, si ça va bien, bravo! Bravo pour votre beau
programme! Mais je vous dis: À la fin, il y a quelqu'un qui va porter un
jugement et peut-être que c'est le peuple qui est le mieux placé
pour juger. On verra dans le temps.
Là-dessus, M. le Président, l'engagement...
Le Président (M. Garon): L'engagement 6 est
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Alors, les engagements du mois de
mai, qui contiennent les engagements d'avril et de mai, sont
vérifiés.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Nous allons suspendre les travaux
de la commission pendant deux, trois minutes pour donner l'occasion aux gens
de...
M. Dufour: Dites-le, dites-le. Une voix: De faire le
nécessaire. (Suspension de la séance à 16 h 30)
(Reprise à 16 h 39)
Le Président (M. Garon): La commission reprend ses
travaux.
Comme nous sommes rendus aux engagements du mois de juin 1992, que nous
n'avons pas encore la moitié des engagements de faits et que l'heure
fatidique de 18 heures approche...
M. Dufour: Ça va bien. M. le Président, vous
connaissez ça une commission qui n'a pas le temps de compléter
son mandat?
Le Président (M. Garon): Non.
M. Dufour: Non?
Le Président (M. Garon): Je ne connais pas ça.
M. Dufour: En tout cas! Ha, ha, ha! Allons donc, on va prendre
une chance.
Juin
Le Président (M. Garon): Alors, j'appelle l'engagement
1.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Vérifié. Engagement
2.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Engagement 3.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Engagement 4.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Engagement 5.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Engagement 6.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Engagement 7.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Engagement 8.
M. Dufour: Vérifié. (16 h 40)
Le Président (M. Garon): Engagement 9.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Engagement 10.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Engagement 11.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Engagement 12.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Engagement 13.
M. Dufour: Bon, engagement 13, versement annuel maximum à
verser sous forme d'honoraires à M. Claude Pichette, à titre de
président du groupe de travail sur Montréal et sa région:
80 000 $, c'est le montant de l'engagement. Ça nous permet, bien
sûr, de faire le point sur la commission que vous avez mise sur pied et
que vous aviez annoncée lors du congrès de l'Union des
municipalités pour étudier l'état de la situation des
municipalités de Montréal et de son environnement.
Dernièrement, M. Pichette, le président, a
déposé un rapport. Ce rapport, ça nous apparaît un
constat à peu près de ce que tout le monde connaît. Mais,
en même temps que ce constat-là est fait, on sent qu'il y a
beaucoup d'intervenants qui ont toutes sortes de propositions actuellement sur
la table. Ces propositions-là, est-ce qu'elles sont lancées en
l'air ou pas? Je ne porterai pas de jugement de valeur là-dessus. Est-ce
que c'est pour préparer les esprits? Je pense que ce serait une bonne
façon, cet après-midi, que le ministre puisse nous donner
exactement son point de vue, au moment où on est là, sur ce qui
se passe avec la commission Pichette. Est-il satisfait des travaux à
venir jusqu'à maintenant et quelles sont les orientations qui peuvent se
donner à partir de maintenant?
M. Ryan: Volontiers. Ça va prendre juste une minute. On se
souvient peut-être que, lors des auditions de la commission parlementaire
chargée d'examiner le projet de loi 145, le maire de Montréal
était venu témoigner devant la commission parlementaire des
achats et des équipements. À l'occasion de sa
présentation, M. Doré avait signalé les grandes
difficultés de la ville de Montréal. Il avait supplié le
gouvernement d'examiner avec attention, pendant qu'il en était temps,
les perspectives d'avenir de la ville de Montréal et de la région
qui l'entoure.
Il avait demandé, à ce moment-là, la formation
d'une commission d'enquête à laquelle il avait promis la
coopération de la ville de Montréal. C'est à la suite de
cette demande, à laquelle j'avais répondu en prenant
l'engagement de l'examiner sérieusement, que nous avons
réfléchi sur la situation dans la région de
Montréal. Et en sommes venus à la conclusion qu'il fallait former
un groupe de travail dont le mandat serait conci-liable avec les
responsabilités du ministre des Affaires municipales, sans
négliger les aspects plus larges qui pourraient être reliés
à ses responsabilités.
Et, après moult consultations, nous en sommes venus à la
conclusion que c'était une bonne chose d'envisager la formation d'un
groupe de travail, mais, tout d'abord, nous nous sommes souvenus des choses
déjà faites par le gouvernement. Par exemple, un comité
dirigé par le président du Conseil du trésor avait
déjà examiné les perspectives d'avenir économique
de la région de Montréal et préparé tout un plan
à cette fin. Un autre groupe, sous la présidence du ministre
chargé du développement régional, avait proposé au
gouvernement des structures de concertation régionale substantiellement
différentes de celles qui avaient existé autour des sommets
économiques régionaux. En plus, le ministre des Affaires
culturelles du temps avait mis au point une politique de développement
culturel qui embrassait, évidemment, la région de
Montréal.
On s'est dit: On ne recommencera pas ce travail-là deux fois. On
va définir, pour le groupe de travail Pichette, un mandat qui tienne
compte de ces réalités et qui, en même temps, consiste
à explorer ce qui n'avait pas jusqu'alors été
étudié et situé dans sa juste perspective, à
commencer par l'exercice des fonctions municipales. Ça, c'est le point
de départ de la création du groupe de travail: examiner dans
quelles conditions s'exercent aujourd'hui et sont appelées à
s'exercer dans l'avenir les fonctions municipales dans Montréal et sa
région.
Alors, les fonctions municipales, nous les connaissons toutes. Il y a
les infrastructures, il y a la voirie locale, il y a les services culturels, il
y a la gestion des déchets, le patrimoine culturel, beaucoup d'autres
choses, le développement économique aussi. Même si ce n'est
pas la responsabilité propre des municipalités, elles ont une
responsabilité importante en ce qui touche la promotion du
développement économique et social.
Évidemment, il y avait les fameux problèmes
d'étalement urbain dans la région de Montréal aussi. On
assiste, depuis quelques années, au spectacle de banlieues qui se
développent tandis que la ville-centre décline. J'ai entendu
souvent le député de Lévis exalter le développement
démographique sur la rive sud du Saint-Laurent dans la région de
Québec. Je l'ai entendu moins souvent parler du déclin
démographique de la ville de Québec, du dépeuplement de
ses institutions, du vieillissement de ses structures et des problèmes
de financement qui se posent pour elle.
Alors, c'est tout ça que nous avions à l'esprit quand nous
avons créé le groupe de travail sur Montréal. Le premier
objet qui lui a été donné, c'est de préciser les
conditions dans lesquelles seront appelées à s'exercer à
l'avenir les fonctions municipales dans le territoire du Grand Montréal.
Deuxièmement, essayer de préciser les conditions dans lesquelles
Montréal pourra conserver et renforcer son rôle de
métropole du Québec et de grande métropole canadienne
aussi, les conditions qu'on devra remplir pour que cet idéal devienne
réalité. Troisièmement, essayer de proposer une vision
commune de Montréal et de sa région pour qu'elle puisse favoriser
une plus grande convergence des efforts et des intérêts. Un autre
objectif, c'est d'amener le gouvernement, à la lumière des
données et des points de vue recueillis à travers l'exercice
qu'est appelé à faire le groupe de travail, à
réexaminer sa politique à l'endroit de la métropole et de
sa région, à la préciser davantage, à coordonner
mieux son rôle.
Un des points que souligne le rapport Pichette, dont nous étions
au courant, le député de Jonquière et tous les
députés de la commission ici, bien avant la formation du groupe
Pichette, est le fait que des fois un ministère agit d'une
manière à Montréal et il est suivi, le lendemain, d'un
autre ministère qui agit d'une manière différente; le
surlendemain, il y a un troisième organisme qui agit à sa
manière à lui sans qu'il y ait eu, très souvent, la
moindre concertation entre eux. Ça ne pouvait pas continuer comme
ça.
Alors, la raison d'être du groupe de travail, c'est toute cette
matière qui est un sujet de vives préoccupations et sur laquelle
le gouvernement doit se pencher activement en vue de favoriser un meilleur
développement de la région métropolitaine de
Montréal. Nous savons tous que la vitalité de la région
métropolitaine de Montréal est une condition essentielle de
vitalité pour le Québec tout court. Il y a un lien vital entre la
force de Montréal et la force de Québec. C'est ça que nous
cherchons dans l'exercice qui est proposé.
Le groupe de travail Pichette vient de publier un premier document.
C'est un rapport préliminaire. C'est une sorte de diagnostic sur la
situation. Dans ce diagnostic, le groupe de travail a été
particulièrement frappé par l'absence d'une vision commune de la
vocation de Montréal et de sa région, et par la dispersion des
centres de décision, une dispersion qui cause une grande anarchie dans
les décisions, dans les plans de développement, dans les
initiatives des uns et des autres.
Maintenant, comme il a été présenté, le
rapport préliminaire pourrait donner à penser que le gros
problème de la région de Montréal, c'est l'absence d'un
organisme directeur à l'échelon de la région tout
entière. Il y en a qui pourraient être tentés de tirer
cette conclusion du diagnostic posé par le groupe Pichette. Je pense que
ce serait prématuré parce qu'il faut maintenant que le groupe
Pichette entreprenne une deuxième phase de son travail. (16 h 50)
Cette deuxième phase va consister à consulter publiquement
les organismes intéressés, à commencer évidemment
par les conseils municipaux, les organes directeurs de la Communauté
urbaine de Montréal et les nombreux autres organismes à vocation
régionale que l'on trouve dans la région de Montréal. Les
consulter
d'abord autour du point de fond que j'ai mentionné au tout
début, les conditions dans lesquelles seront appelées à
s'exercer les fonctions municipales dans l'avenir. Quelles seront les fonctions
municipales dans le Québec du XXIe siècle? À quelle
échelle, à quelle taille une municipalité est-elle le plus
apte à s'acquitter de ses fonctions d'une façon
économique, d'une façon satisfaisante pour le citoyen et
j'ajouterais d'une façon démocratique aussi, d'une façon
aussi qui assure un minimum d'égalité de chances entre les
citoyens, un minimum d'égalité dans les responsabilités
également?
Actuellement, ça va bien. Un ménage décide de
quitter la métropole pour aller vivre en banlieue. En banlieue,
ça coûte moins cher au début parce que le terrain est moins
cher, la construction a peut-être coûté un petit peu moins
cher aussi, les services sont moins coûteux. Mais, à mesure que la
vie se développe, qu'il y a des enfants qui arrivent, il faut avoir des
écoles, il faut avoir des rues, il faut avoir des services sociaux, il
faut bâtir des égouts, etc., Là, on s'aperçoit qu'on
n'avait pas vu ces coûts-là au début, et des coûts
viennent s'ajouter. C'est le même gouvernement, au bout de la ligne, qui
est appelé à verser des subventions et, pendant qu'on
développe là-bas, que certains sont sous l'illusion que ça
progresse bien vite, il y a des grands trous qui sont en train de se
créer au centre, pour lesquels on avait déjà payé
des services et puis tout, et là on se demande ce qu'on va faire avec.
Alors, quel est l'équilibre à trouver?
Moi, si vous me demandez mes opinions de fond, je vais vous dire:
L'équilibre, il doit graviter autour d'une ville-métropole forte.
Je le dis sans aucune espèce de réserve, il faut absolument
ça pour que le reste marche. L'urbs, la cité, ça, c'est
capital. On est en train de le perdre de vue, chacun tirant de son
côté et ne s'occu-pant pas de la ville principale. Alors, nous
autres, nous y pensons très sérieusement. Nous voulons
également que les autres entités... Il n'est pas question de
former une grande ville dans toute la région de Montréal
où on trouve actuellement, je pense, 140 entités municipales en
tout, mais il faut s'interroger, se demander à quel niveau ça va
marcher le mieux, le plus économiquement, le plus dynamiquement pour que
le Québec, de ce point de vue là, soit vraiment capable de
bénéficier des meilleurs services possible dans les meilleures
conditions économiques. On en a besoin; on en a absolument besoin.
Alors, voilà le fond de cet exercice.
M. Dufour: Au moment où vous faites cette constatation,
nous, on est obligés de regarder ce qui se passe en
réalité sur le territoire. Actuellement, il y a toutes sortes de
propositions qui courent et qui font l'objet de rumeurs ou de tractations entre
des individus et des groupes. Et ça semble aller à rencontre de
ce que vous venez de nous dire...
M. Ryan: Exemple?
M. Dufour: ...puisque vous parlez d'une ville forte et que les
propositions sont à l'effet, par exemple, de briser ou de diminuer des
quartiers au profit d'autres, des tractations des municipalités entre
elles, prendre des parties de Montréal... On a, sur la rive sud, des
municipalités... Il y a la Communauté urbaine qui semble vouloir
courir un peu plus fort, un peu plus vite: régionalisation de la police.
Et ce sont des fonctions municipales dont on parle. Donc, il y a comme quelque
chose qui ne se rend pas à l'intérieur du message. D'une part, la
Commission, vous l'avez bien exprimé, elle est là pour essayer de
renforcir et, de l'autre côté, les intervenants sur le terrain
semblent vouloir se renforcir et diminuer, par le fait même, l'autre, le
principal.
Donc, comment vous voyez, après un an d'efforts ou de
cheminement, ce dossier-là? Est-ce qu'il y a des chances qu'il aboutisse
avec une vision qui n'est pas nécessairement la vision d'individus
clairsemés, mais une vision d'un comité qui veut avoir une
vision, comme vous dites, plus régionale, mieux développée
et mieux concertée?
M. Ryan: Moi, je fais confiance au groupe Pi-chette. Nous l'avons
formé de personnes très sérieuses après
d'abondantes consultations. Nous avons nommé à ce comité
des personnes qui viennent d'horizons fort différents dans l'espoir
qu'elles pourront en arriver à un consensus. Ce ne sera pas facile. Je
pense que l'éventail des points de vue et des champs d'expérience
représentés au sein du groupe de travail Pichette est excellent,
d'excellente qualité. Je souhaite que chacun en vienne à
dépasser son expérience particulière pour s'élever
à une vision plus large du bien général. Ça prend
ça dans la région de Montréal, on en a absolument besoin.
J'espère que ça va se faire.
Et, si jamais le groupe ne réussissait pas à
établir, dans son sein, les consensus nécessaires, il faudra que
l'oeuvre soit reprise à d'autres niveaux, au niveau du gouvernement, au
niveau des partis politiques, à la fois provinciaux et municipaux, au
niveau des organismes régionaux. C'est un travail qui va demander,
à mon humble avis, plusieurs années. Je pense que nous posons les
fondations, actuellement, dans un climat d'objectivité aussi grande que
possible.
Là, il y a des petits bruits qu'on entend. J'ai entendu un maire,
l'autre jour, dire: Moi, je veux avoir tel morceau de la ville de
Montréal; l'autre, tel morceau. Mais, ça, j'appellerais ça
plutôt du jacassage; tu sais, du jacassage préliminaire. Ça
ne change absolument rien à la problématique, ça
n'influence en aucune manière ma manière de voir, à moi.
J'écoute ça avec respect quand même, parce que, en
démocratie, il faut être prêt à entendre tous les
points de vue, mais, au bout de l'exercice, les objectifs que j'ai
définis tantôt demeureront primordiaux, primordiaux. Ceux qui
pensent qu'on les invite à un exercice de dépeçage de la
ville de Montréal sont dans l'erreur.
M. Dufour: Est-ce que vous croyez que le temps qui est à
la disposition de la commission sera suffisant pour remplir son mandat?
M. Ryan: Toutes les indications que j'ai, actuellement, me
permettent de croire que le groupe Pichette remettra son travail à
l'été de la présente année. Et j'espère
qu'il aura pu recueillir entre-temps à la fois les informations, les
opinions et les avis d'experts ou généraux dont il a besoin pour
en venir à un rapport final. Et M. Pichette, que j'ai rencontré
vers la fin de décembre ou le début de janvier je pense
que c'est à la fin de décembre; je l'ai vu à la fin de
décembre et au début de janvier, tiens m'assure qu'il
envisage, avec son groupe, être en mesure de mener le bateau à bon
port pour l'été. Et je vous assure qu'ils travaillent fort. Ils
ont commencé à travailler au mois d'avril dernier puis mon
chef de cabinet, M. Fillion, me corrigera si je me trompe et je pense
qu'ils en sont rendus à près de 60 réunions. Ils ont tenu
près de 60 réunions de travail jusqu'à maintenant; c'est
des réunions de 2, 3, 4 heures chacune.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a juste le président qui est
rémunéré?
M. Ryan: Pardon? Non, les autres membres sont
rémunérés à 200 $ par jour.
M. Dufour: Ah bon! Vous me dites: On entend des jacassages; vous
n'avez pas l'intention de toucher à ça. Je comprends l'opinion
que vous exprimez, que démanteler Montréal, ça me semble
aussi un peu gros comme projet, ce n'est pas tout à fait ça qui
était visé au départ. Par contre, il y a la rive sud
où il est question, actuellement, de communauté urbaine ou de
régionalisation de la police. Le rapport étant
déposé à l'été, est-ce que vous avez
l'intention de donner suite à des conclusions de ce rapport ou si c'est
juste pour des consensus?
M. Ryan: Je ne sais pas pour l'instant, mais je voudrais
peut-être commenter un petit peu les observations qui ont
précédé l'interrogation du député de
Jonquière. Il a parlé de la rive sud; je voudrais peut-être
parler de l'île de Montréal, pour commencer. Sur l'île de
Montréal, actuellement, nous comptons, je pense, 29
municipalités. Il y en a de très grandes, il y en a de
très petites. Est-ce que c'est vraiment le nombre idéal de
municipalités qu'il faudrait sur l'île de Montréal? La
question se pose, la question se pose.
On a examiné ce problème-là à d'autres
endroits, puis on a considéré que, dans certains endroits, il
fallait garder le statu quo; dans d'autres, on a procédé, il y a
déjà longtemps, à des changements importants. C'est une
question sur laquelle le groupe Pichette va être appelé à
se pencher. Déjà, certaines fonctions ont été
unifiées sur l'île de Montréal, en particulier, la police.
Je pense que personne ne parle de revenir en arrière maintenant. Je me
souviens que, quand ça a été fait, ça a
provoqué beaucoup de résistance.
Le député a parlé de la rive sud. Sur la rive nord,
évidemment, on a procédé, il y a déjà une
quinzaine d'années maintenant, à la réunion de toutes les
municipalités qu'il y avait sur l'île Jésus; on a
formé une ville unique, la ville de Laval. Pardon?
M. Dufour: Ça, c'est en 1962, si mes souvenirs sont
exacts.
M. Ryan: En 1962. Ça fait déjà 30 ans, c'est
vrai. Vous avez raison parce que c'était le premier gouvernement
libéral moderne.
M. Dufour: C'est la première fois que j'ai assisté
à une commission parlementaire comme conseiller municipal. (17
heures)
M. Ryan: Vraiment? C'est bon. Sur la rive sud, on a un
régime... C'est une MRC qu'on a, finalement, sur la rive sud. Il y a la
Conférence des maires de la Rive-Sud, mais, finalement, c'est la MRC
qu'on a, je pense, si mes souvenirs sont bons.
M. Dufour: Champlain.
M. Ryan: La MRC de Champlain et il y a la MRC de Masson à
côté. Il y en a une autre du côté de Boucherville.
Est-ce que c'est le meilleur régime, ça, pour des
municipalités urbaines situées à proximité de la
grande métropole? C'est une question que le groupe de travail Pichette
va se poser aussi.
Le député a parlé de regroupement des services de
police. Il est sans doute au courant qu'il y a un gros mouvement de
réunion de corps de police à travers le Québec,
actuellement, dans la foulée de la loi 145. Je peux citer des cas.
Prenez à Saint-Jérôme, vous avez un très bon corps
de police à Saint-Jérôme. Lafontaine, Bellefeuille et
Saint-Antoine n'avaient pas de corps de police. Elles sont obligées d'en
avoir un depuis l'adoption de la loi 145. Elles ont décidé de se
regrouper avec Saint-Jérôme, de former un corps de police commun.
C'est intéressant pour Saint-Jérôme.
Saint-Jérôme est une ville qui a des gros problèmes,
beaucoup de chômage, un corps de police qui coûte cher. Avec
ça, son corps de police va entraîner des dépenses un peu
plus légères pour la ville de Saint-Jérôme et, pour
les autres municipalités qui se joignent à elle, ça va
coûter moins cher qu'avec le programme qu'on leur proposait.
On a la même chose sur la rive sud, ici. Le député
de Lévis est au courant du regroupement de municipalités qui
s'est produit pour la formation d'un corps de police intermunicipal. Il y a
quatre autres municipalités qui sont en discussion, actuellement, sur la
rive sud. Si on règle tous ces problèmes-là, ça va
être très, très intéressant. Je pourrais citer le
cas de Saint-Jean. Le député de Saint-Jean est sorti. Sa ville a
un très bon
corps de police, mais il y avait des municipalités autour qui
n'avaient rien. Là, elles ont réfléchi: est-ce que ce
serait mieux la police de Saint-Jean ou la Sûreté du
Québec? Il y en a deux qui ont choisi en faveur du corps de police de
Saint-Jean. Ça va diminuer les charges de Saint-Jean. Ça
élargit l'opération policière dans la région. C'est
très bien.
Le regroupement des énergies et des ressources est appelé
à emprunter diverses voies. C'est pour ça que le gouvernement a
plutôt une philosophie d'invitation basée sur le volontariat. Nous
croyons que les municipalités sont capables de prendre des
responsabilités et nous multiplions les invitations de manière
à amener les municipalités à mettre en commun, dans
certains cas, des services, dans d'autres cas, leurs structures de base
même en vue d'un meilleur rendement. Sur la rive sud, encore une fois, je
ne sais pas quel sera le jugement, ni quelles seront les conclusions du groupe
de travail, mais je pense que c'est une question qu'il va devoir aborder dans
ses conclusions.
Quant au gouvernement qui recevra le rapport du groupe Pichette, je ne
saurais dire, actuellement, que je m'engage à proposer l'adoption ou
l'application immédiate des recommandations. D'abord, on prendra
connaissance des recommandations en temps utile. Il faudra décider si on
est d'accord avec le groupe dans ses recommandations. Ensuite,
troisièmement, il faudra juger, avec le temps qu'il restera avant la
prochaine élection, ce qui pourra être entrepris, s'il y a
lieu.
Mais je crois que le groupe va laisser une trace importante. Il lui
appartient de faire la partie du travail qui reste à accomplir d'une
manière approfondie. Et je pense que, s'il fait ça, il va avoir
un impact. Puis, si la décision ne se prend pas tout de suite, ça
viendra dans quelques années, mais c'est évident que des
ajustements très importants doivent être recherchés dans la
région de Montréal. Et, si chacun s'assoit sur son petit patelin
individuel en pensant que la manne va tomber du ciel, bien, ce n'est plus comme
ça que ça fonctionne dans le monde d'aujourd'hui.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Sala-berry-Soulanges.
M. Marcil: M. le ministre, j'aurais juste une question. Ne
trouvez-vous pas, M. le ministre, que le problème, souvent, qu'on vit au
Québec, c'est qu'on crée des modèles d'organisation et on
essaie de les appliquer, peu importent les aspirations ou, comment je pourrais
dire, les composantes des milieux? Vous avez donné l'exemple de la
Rive-Sud de Montréal, M. le député également,
où on retrouve des municipalités de 75 000 de population, 60 000
de population, et puis on les force à vivre dans un modèle de
MRC, de regroupement de municipalités qui ne s'applique absolument pas,
comparativement à des régions où on retrouve de plus
petites municipalités où la formule de regroupement en MRC
s'applique davantage. Donc, ne trouvez-vous pas qu'on devrait avoir des
formules de réorganisation ou d'organisation de territoire qui doivent
s'adapter à la composition du territoire comme tel?
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: C'est pour ça que nous faisons reposer l'action
du gouvernement sur le principe du volontariat. En mettant ce
principe-là à la base, on assure le respect de la
diversité, on assure la souplesse dans les solutions qui seront
proposées. Tandis que, quand on arrive avec un organigramme qui a
été conçu ce n'est pas par mépris que je dis
ça, d'aucune manière par des fonctionnaires uniquement,
eux autres, ils peuvent voir la réalité tout d'un trait, et ce
n'est pas fait de mauvaise foi. Vous savez, on a un schéma, M. le
sous-ministre. Nous autres, on serait prêts à procéder
demain matin si c'était rien que de nous autres, parce que,
moi-même, je peux avoir un côté fonctionnaire; à
force de les fréquenter, je me fais influencer aussi. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Pas trop, un peu! Ha, ha, ha! Mais on a tout un
schéma, nous autres. On serait capables de proposer le regroupement de
tout ce qu'il y a de municipalités de village et de paroisse, là.
On pourrait avoir un «scheme», ça se ferait tout dans deux
ans. Tout le «blueprint» est préparé. Mais on ne le
fera pas de cette manière-là parce qu'on est soucieux de ce que
vous dites. C'est les trois municipalités, là, Carillon,
Saint-André-d'Argenteuil paroisse, Saint-André village. Ce n'est
pas la même chose que Grenville et le canton de Grenville, et...
M. Dufour: Arthabaska. M. Ryan: Chatham et... M.
Dufour: Arthabaska.
M. Ryan: Non, non. Arthabaska, on a un beau cas, là. C'est
un beau cas qui s'est présenté. Je ne sais pas si vous avez
compris ce que nous avons fait. Il y avait un problème. Il y avait
quatre municipalités qui voulaient se regrouper et la plus petite des
quatre était la moins convaincue. La mairesse était convaincue,
mais elle n'était pas capable de charroyer son carrosse avec elle.
Là, elle aurait voulu qu'on fasse un beau référendum pour
qu'elle puisse dire: Moi, je m'en sors avec tous les honneurs de la guerre. On
a dit: On n'est pas pour mettre les trois autres municipalités, qui
représentent ensemble près de 40 000 personnes, et, elle, c'est
2500 à peu près... Est-ce qu'on va mettre les trois autres
à la remorque de celle qui boite? On a dit non. Moi, j'ai dit non au
projet et j'ai averti les autres: Vous autres, regroupez-vous donc tout de
suite et venez nous voir. Vous allez voir ça qu'on va s'entendre. Mais
Mme
la mairesse aurait préféré que nous fassions un
référendum chez elle. Ça aurait retardé tout le
monde et il y aurait eu un danger de contagion. Tu sais, la fièvre se
met dans une place, ça s'en va dans l'autre, puis... On s'est dit,
là les choses marchaient bien de ce côté-là:
Si Mme la mairesse veut se faire un référendum, la loi lui permet
d'en faire un en tout temps, en tout temps. Qu'elle en fasse un et, si elle
fait la preuve que sa population est prête à se joindre à
un projet comme ça, moi, je vais réviser ma décision
n'importe quand, parce que le projet est toujours sur la table, tu sais. Il n'y
a pas un rejet formel, là. Ce n'est pas comme une bulle pontificale qui
serait tombée, là. Dès que la réalité
change, on est capables de s'ajuster.
M. Dufour: Et le député est d'accord avec la
position du ministère et du ministre.
M. Ryan: Le député a joué un rôle
constructif dans ce dossier.
M. Dufour: Bien oui. J'étais au courant, c'est pour
ça que je l'ai soulevé.
M. Ryan: Oui, oui, c'est un député de l'Opposition,
mais je pense qu'il va vous dire qu'on l'a traité avec courtoisie et
respect aussi.
M. Dufour: Oui, oui, il m'a informé... D'ailleurs, moi,
j'avais discuté...
M. Tremblay (Rimouski): II y en a quelques-uns qui ont de
l'allure là-dedans. Ha, ha, ha!
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Je vous dis qu'il y a des gens qui sont ouverts! Ha,
ha, ha! Donc, à première vue, au moment où on se parle, le
rapport Pichette sera déposé au cours de l'été, au
mois d'août ou au mois de juillet. Votre intention n'est pas d'être
coercitif, mais vous pourrez être assez incitatif pour faire un peu de
forçage, comme on dit dans notre langage.
M. Ryan: Je voudrais émettre un voeu, là. Je sais
que le Parti québécois aime souvent se prononcer sur les choses
qui regardent Montréal. S'il voulait se présenter devant le
groupe Pichette, il serait le bienvenu, au cours des mois de mars et avril.
M. Dufour: II semblerait qu'il va se présenter. M.
Ryan: Très bien. Il va être le bienvenu.
M. Dufour: Bien, je pense que, quand on pense qu'on peut exercer
le pouvoir, il ne faut pas avoir peur de ses opinions. Ce n'est pas une
cachette qu'il faut faire avec les gens, hein? Il ne faut pas se montrer
tellement evanescent et tellement perdu dans la brume que personne ne peut nous
rattraper.
M. Ryan: Par-delà les préjugés qu'on peut
avoir, nous autres, au gouvernement, nous ne partageons pas toutes les opinions
du maire de Montréal.
M. Dufour: Bien, on...
M. Ryan: Mais, par-delà ces différences
légitimes, nous devons voir le bien général de
Montréal dans la perspective de l'ensemble du Québec et, vice
versa, le bien général du Québec dans la perspective de ce
qui va arriver à sa métropole aussi. Il y a une sorte de lien
vital, là, qui m'a toujours frappé, moi, depuis que je suis en
politique, et bien avant. Je me dis: Si nous pouvons contribuer à le
faire percevoir de manière plus efficace, je pense que nous rendrons un
service signalé à la société
québécoise. (17 h 10)
M. Dufour: J'ai juste un dernier point; ce sera sûrement le
dernier. Vous parlez que le rapport Pichette va sûrement laisser des
traces, selon votre opinion, à cause du sérieux des gens qui
composent le comité et du sérieux du travail qu'ils sont en frais
de faire pour confectionner un rapport potable. On a eu, ces jours derniers,
à confronter le rapport Saulnier, vous devez vous le rappeler, qui
parlait de la régionalisation de la police. Je me souviens du rapport.
C'était un dossier important et il n'était pas prêt. Ce
n'était pas mûr dans l'esprit de la population, ça, j'en
suis convaincu. Vous nous informez qu'il y a certaines municipalités
qui, actuellement, ont tendance à se regrouper, mais je ne suis pas
encore convaincu que la régionalisation sous le volontariat va se faire
rapidement. Il va se faire des regroupements, mais une régionalisation,
je ne crois pas que les mentalités soient prêtes à se
rendre jusque-là, selon l'expérience.
Quel que soit le dossier, quand ils sont faits avec sérieux
et, règle générale, on peut regarder ça dans
toute l'histoire du Québec; moi, j'en ai, des exemples, plusieurs
lorsqu'ils sont bien faits, ils finissent toujours par cheminer. On finit
toujours par les rattraper à quelque part. Ça, je pense que
l'expérience... Quand les gens nous disent: Tel dossier, c'est une perte
de temps, ça dort sur les tablettes, ce n'est pas vrai. Il y a toujours
quelqu'un qui finit par le récupérer, et on se rend compte,
après 15 ans, 20 ans, que presque tout ce qui a été dit
devient en application. Moi, je pense que ce sont des périodes de
réflexion importantes pour une société, qu'on le fasse par
des individus, par des groupes ou autres, et il faut le faire. Il n'y a pas de
génération spontanée dans un cheminement ou dans le
développement d'une population; il y a une volonté de le faire.
Il y a le dire, il y a le faire. C'est la seule différence. Le rapport
le dit ou l'écrit, puis les individus le font, ce qui fait que ça
ne suit pas nécessairement l'immédiat, l'instantané, mais
ça finit, dans le temps, moi, je le pense, je
le prétends, par se rattraper. Voilà, c'est
complété.
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'engagement 13 est
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 13,
vérifié. L'engagement 14.
M. Dufour: Un instant. Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 14,
vérifié. L'engagement 15.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 16.
M. Dufour: La péréquation de 61,4 %, les
municipalités avec indice de richesse, ça n'a pas varié,
je pense, cette année, hein?
M. Ryan: Cette année... Oui, bien, on a des changements
qui ont été apportés au programme dont on a
déjà parlé dans le cadre de la réforme de la
fiscalité.
M. Dufour: Qui baissent par...
M. Ryan: On a créé des catégories de
municipalités. Au lieu de la moyenne, pour la richesse foncière,
on a pris la médiane ça change des choses et on a
introduit un facteur de bonification pour les municipalités
situées dans des régions plus pauvres.
M. Dufour: Est-ce que le nombre de municipalités a
tendance à diminuer?
M. Ryan: Ça a diminué un petit peu, je pense.
M. Dufour: Et les montants, est-ce qu'ils augmentent ou s'ils
diminuent?
M. Ryan: Je vais vous donner ça dans un instant,
là.
(Consultation)
M. Ryan: Oui, il y a une légère diminution, en
fait. Il y avait 633 municipalités bénéficiaires.
Là, la première année du nouveau programme, 624.
M. Dufour: II est un peu tôt pour savoir si, l'année
prochaine, il y en aura qui...
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: Vérifié, M. le Président.
Le Président (M. Garon): L'engagement 15,
vérifié. L'engagement 16.
M. Ryan: Je pense que le député peut souligner...
Si le député a entendu parler des échos du programme de
péréquation, dans l'ensemble, il semble donner satisfaction.
M. Dufour: Moi, je vais vous le dire bien honnêtement, je
n'ai pas eu d'échos. Ça ne doit pas faire trop, trop de bruit.
Ça ne fait pas trop mal, j'ai bien l'impression.
M. Ryan: Quand on fait le bien, ça ne fait pas de
bruit.
M. Dufour: Non, ce n'est pas ça. C'est que, à force
d'avoir des coups de pied, on finit par s'habituer.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): Ce n'est pas quand on fait du
bien que ça fait mal, c'est quand on veut notre bien.
M. Ryan: On va dire ça aux 624 municipalités que
vous considérez les paiements de péréquation comme un coup
de pied pour elles.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Le mois serait vérifié, M. le
Président, au complet.
M. Ryan: Approuvé.
Le Président (M. Garon): L'engagement 17,
vérifié?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Garon): L'engagement 18,
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 19?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 20?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Vérifié. Alors,
pour le mois de juin 1992, les engagements sont vérifiés.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Le mois de juillet, il n'y en a
pas.
M. Dufour: C'est ça. Septembre...
Le Président (M. Garon): Alors, nous passons au mois
d'août.
Août
M. Dufour: Mois d'août? Au début de septembre, c'est
ça.
Le Président (M. Garon): Alors, août...
M. Dufour: Un instant.
Le Président (M. Garon): ...engagement 1.
M. Dufour: Un instant. Je vais essayer... L'engagement 1, c'est
vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 2?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 3?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 4?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 5?
M. Dufour: 5, c'est: Supplément pour porter à 445
000 $ le contrat pour la réalisation de l'architecture et l'analyse
fonctionnelle du système de gestion des compensations. Moi, j'aimerais
bien savoir ce que ça mange en hiver et, en même temps, avoir
quelques explications, parce que l'architecture...
M. Ryan: C'est bien simple, c'est des mots
prétentieux.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Surtout que, moi, je n'ai pas fait mon grec, ni mon
latin, je suis bien mal pris avec ça, là.
M. Ryan: M. Verrette, allez-vous nous donner des
précisions sur ce contrat-là et la commission que vous avez
reçue? Ha, ha, ha!
M. Verrette: Bon, il s'agit d'un supplément à un
contrat déjà octroyé et pour lequel il y avait eu une
présentation aussi d'un engagement de 402 000 $ ou 403 000 $, 405 000 $,
en chiffres ronds. Évidemment, sur un contrat de 405 000 $ en
informatique, je ne dirai pas qu'il est normal, mais ça se produit assez
souvent qu'il y ait de nouveaux besoins qui se font sentir en cours de route
qui n'avaient pas pu être exprimés lors de la planification. Comme
on demande à la firme de terminer le travail, ça entraîne
inévitablement, ou assez régulièrement, des
dépassements. Dans ce cas-ci, c'est un dépassement d'une
quarantaine de mille piastres, et c'est conforme à la
réglementation. Le dépassement ne doit pas être
supérieur à 10 % au contrat octroyé.
M. Dufour: C'est tous les systèmes de gestion de
compensation, là?
M. Verrette: C'est une des phases des systèmes de
compensation, en effet.
M. Dufour: Quand on parle de compensation, il y a de la
péréquation là-dedans? C'est tout ça ou bien
si...
M. Verrette: Non. Les «en lieu».
M. Dufour: Les «en lieu» de taxes. C'est aussi
complexe que ça, là? Ça justifie autant d'argent, une
somme aussi grande pour ça?
M. Verrette: C'est très complexe et ça justifie au
moins cette somme-là, oui.
M. Dufour: Bien vite, le coût du programme va rattraper les
coûts des compensations, si ça continue. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha! M. Dufour: C'est
vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 6,
vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 7?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 8?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Alors, les engagements du mois
d'août étant vérifiés, nous appelons maintenant le
mois de septembre. L'engagement 1.
Septembre M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 2. M. Dufour:
Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 3. M. Dufour:
Vérifié. Le Président (M. Garon): L'engagement
4.
M. Dufour: L'engagement 4, c'est la Société
d'aménagement de l'Outaouais. Il y a 559 000 $. C'est supposé
être terminé. M. Séguin, il n'est plus là?
M. Ryan: M. Séguin est encore là, je crois. On
devait terminer tous les engagements pour la fin de décembre, hein?
Maintenant, il y a des choses qui vont aller jusqu'à la fin de juin. Et
là, d'ici là, nous envisageons de présenter un projet de
loi qui autorisera la Communauté urbaine de l'Outaouais à
créer une société de diversification
économique.
M. Dufour: Est-ce que vous avez l'intention de la subventionner
pour un certain temps?
M. Ryan: Ça, nous verrons. Je crois qu'ils ont des
arrangements en vue à l'intérieur de la structure de
développement régional. Il y a des fonds qui vont être
donnés aux organismes de coordination régionale, comme vous le
savez. Je crois qu'ils auront des arrangements entre eux, dans cette
région-là, pour qu'une partie de ces fonds-là puisse
être attribuée à l'organisme dont nous parlons. Mais,
ça, ça relèvera d'arrangements régionaux. Ce n'est
pas à moi qu'il appartient d'arrêter ces choses-là, mais je
crois que ce sont des choses qui sont en discussion entre eux.
M. Dufour: M. Séguin, actuellement...
M. Ryan: Le gouvernement, pour l'instant, lui, n'a pas pris
d'engagement de verser des subventions de fonctionnement à la nouvelle
société.
M. Dufour: Mais, M. Séguin, comme tel, il est au service
de qui? La Société, est-ce qu'elle est fermée? Est-ce
qu'elle a encore des fonds? C'est liquidé?
M. Ryan: II y a des actifs qui restaient. Il y a des
actifs...
M. Dufour: C'est ça que je vous pose.
M. Ryan: Oui, oui. Il y a des actifs qui restaient d'une valeur
que nous estimons autour de 3 500 000 $.
M. Dufour: À ce moment-là, il est redevable
à la Société?
M. Ryan: Normalement, ces actifs-là devraient revenir au
gouvernement, au bout de la ligne. C'est lui qui a été le grand
metteur de fonds là-dedans. Mais le gouvernement pourra décider,
peut-être, de les réattribuer au nouvel organisme. C'est la
décision qui sera communiquée en temps utile. (17 h 20)
M. Dufour: M. Séguin est redevable à qui
actuellement? Au ministre des Affaires municipales?
M. Ryan: Non. Le conseil d'administration a été
remanié à la fin de l'année. On a nommé vous
vous rappelez, vous avez dû voir ça dans les notes des
maires à la place des...
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: ...espèces de gens de l'élite
régionale qui faisaient partie du conseil. Là, c'est un conseil
qui est surtout formé de maires, en anticipation de ce qui s'en vient.
M. Séguin, pour l'instant, relève de ce conseil
remanié.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 6.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 7.
M. Dufour: C'est-à-dire que, là, on avait 5.
L'engagement 5, c'est vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 5, oui. L'engagement
6.
M. Dufour: L'engagement 6, c'est vérifié. Le
Président (M. Garon): L'engagement 7. M. Dufour: L'engagement
7, c'est vérifié. Le Président (M. Garon):
L'engagement 8.
M. Dufour: Engagement 8: Compensation spéciale pour
atténuer l'impact de la facturation des services rendus par la
Sûreté du Québec pour l'exercice 1992. Donc, il y a
Gaspé il y a trois municipalités il y a
Bécancour et il y a Louiseville, qui sont dans les mêmes cas. Et
ce ne sont pas des municipalités avec le même indice de richesse.
En tout cas, je pense que Gaspé a une situation financière plus
précaire et la ville est beaucoup plus étendue que les deux
autres. Sur quoi on se base pour arriver à ça?
M. Ryan: Ce sont trois cas où ont eu lieu, dans le
passé, des regroupements. Dans le cas de Gaspé, un regroupement
imposé. Dans le cas de Bécancour, un regroupement imposé
par législation aussi. Dans le cas de Louiseville, un regroupement
volontaire. Dans le règlement que nous avions institué, dans la
législation, je ne suis pas absolument sûr, on prévoyait
que les municipalités qui s'étaient regroupées je
pense que c'est en 1991 et 1992, ou quelque chose comme ça
pouvaient être traitées, pour fins d'application de la
réforme fiscale, comme deux municipalités distinctes, ne pas
être pénalisées par le regroupement. Parce que, disons, que
deux municipalités se regroupaient, il y en avait une de 3000 habitants
et l'autre de 4000, ça faisait une municipalité de 7000
habitants, et elles tombaient sous un autre barème de contribution pour
la police. Pour leur épargner des coûts qui paraîtraient les
pénaliser à cause du regroupement qu'elles ont fait, on disait:
Elles vont continuer d'être traitées comme si elles étaient
deux municipalités séparées. Là on a trois cas qui
ont été soumis à notre attention. Gaspé, dont le
regroupement remonte, lui, à il y a une vingtaine d'années, si
mes souvenirs sont bons... Vous rappelez-vous, M. Gagné, de
mémoire, Gaspé, quand le regroupement avait été
fait? Au moins une vingtaine d'années.
Une voix: 1970.
M. Ryan: En 1970? Ça fait 22 ans, 23 ans. C'est une
municipalité qui s'échelonne sur peut-être une centaine de
kilomètres de longueur. C'est tout en longueur. Là, la police,
c'est une grosse affaire. Ils nous ont demandé je pense que
c'était une douzaine de municipalités qui existaient avant le
regroupement de faire un cas d'exception. Bécancour nous a
demandé la même chose, et Louiseville, pour des raisons propres
à chacune. Évidemment, le dossier est différent dans
chaque cas. Après considération, nous avons recommandé au
gouvernement qu'il soit fait exception dans le cas de ces trois
municipalités et qu'elles soient traitées, pour fins du programme
de la réforme fiscale, là, comme des municipalités qui
seraient encore distinctes aujourd'hui.
M. Dufour: Ce n'est pas unique. Prenez les municipalités
de ville qui ont regroupé des secteurs ruraux. Par le transfert du
réseau routier, l'effort fiscal est jugé sur l'ensemble des
avoirs de la municipalité; ce n'est pas jugé sur le secteur rural
comme tel. Donc, les grosses municipalités sont pénalisées
en partant du constat que vous nous donnez. Est-ce que vous seriez sensible
à des représentations dans ce sens-là?
M. Ryan: Non. Je pense qu'on a fini... Non, les adaptations... On
a eu un an pour regarder les cas. Il y en a un certain nombre qui nous ont
été soumis. On a fait plusieurs ajustements, et là je
pense que la période de transition est pas mal terminée.
M. Dufour: Oui, mais ce n'est pas tout connu. Il y a des gens,
à un moment donné, et on vous l'a dit, qui ne réagissent
pas. Ils disent: II n'y a plus rien à foutre là-dedans. Tout est
mort. Il n'y a plus rien à faire.
M. Ryan: Pour l'avenir, là, regardez... Pour le
passé, on ne peut pas contempler le passé indéfiniment,
non plus. On s'est donné une année de transition. Moi, j'avais
prévu un budget d'adaptation pour des cas difficiles, ceux qu'il
faudrait examiner avec une attention particulière. Je suis très
heureux parce que, selon la manière que j'essaie de pratiquer, les
dépenses ont été bien en deçà du budget. On
a eu trois cas qu'on a réglés fort convenablement, à la
satisfaction des municipalités. On n'a pas essayé de transformer
ça en situation générale.
Maintenant, pour l'avenir, c'est évident qu'il faut penser aux
regroupements qui s'en viennent. On a 12, 15 dossiers à l'étude,
actuellement, au ministère, des projets de regroupement. On pourra vous
en parler tantôt, si vous voulez. Là, il ne faut pas qu'on les
pénalise; la même chose pourrait arriver. Deux
municipalités deviendraient une ville de 7000 habitants et pourraient se
trouver pénalisées. Là, dans les mesures d'incitation au
regroupement municipal, nous avons toute une série de dispositions qui
verront à avoir un effet de neutralité sur tout regroupement, et
aucune municipalité ne sera pénalisée de quelque
manière que ce soit parce qu'elle aurait effectué un regroupement
avec une autre. Ça, c'est toutes des choses qui seront confirmées
d'ici quelque temps. Il me reste des démarches à compléter
à l'intérieur du gouvernement, mais les choses sont en
marche.
M. Dufour: On aura peut-être l'occasion d'échanger
sur ces choses-là. Je comprends ce que vous dites. Par rapport à
ce que j'ai dit, on aura peut-être l'occasion d'échanger un de ces
jours là-dessus. Mais il y a définitivement des zones qui sont un
peu plus difficiles à comprendre, dans le sens que Gaspé, moi, je
pense que ce n'est pas une ville naturelle, au départ. C'est un Los
Angeles avec pas de monde dessus, 117 km de long, ce n'est pas
compliqué, avec moins de crimes, toutes proportions gardées. Il
n'y a pas un exemple qui est correct. Mais Louiseville est beaucoup plus petite
au point de vue municipalité. Ce n'est pas une ville pauvre, à ce
que je sache, et Bécancour non plus. C'est une municipalité,
Bécancour, qui a plus que 5000 habitants. Elle ne s'est jamais
dotée de corps policier. Donc, elle a réussi à s'en tirer
tout le temps. Parce qu'il y avait une loi qui exigeait que, après 5000
habitants, ils se donnent un corps de police. Ils ne l'ont jamais fait. Puis,
là, ils le font, mais vous les récompensez presque d'avoir
retardé. Il y a d'autres municipalités qui se sont pliées
aux exigences ou ont accepté la loi et, celles-là, bon, elles
vivent avec leurs problèmes ou leurs réalisations.
M. Ryan: Ça pourrait être révisé au
bout d'un certain nombre d'années. Ce n'est pas une décision qui
engage pour l'éternité. Mais, pour le moment, il nous est apparu
que ce serait plus juste, à cause des charges très lourdes qui
auraient incombé à la municipalité de Bécancour si
on n'avait pas fait ces ajustements-là.
M. Dufour: Mais c'est quoi, la charge très lourde, pour la
municipalité de Bécancour, au point de vue des taxes? Est-ce si
élevé que ça? Parce que le parc industriel est là,
il me semble que le gouvernement y a participé beaucoup. Il y a beaucoup
d'emplois.
M. Ryan: On a examiné ça.
M. Dufour: Est-ce que l'indice de richesse est si bas que
ça?
M. Ryan: On avait tout regardé à Bécancour,
puis on est venu à la conclusion qu'un ajustement s'imposait. Je
pourrais vous donner un dossier là-dessus, si ça vous
intéresse. Je pourrai vous fournir des précisions.
M. Dufour: Ça m'intéresse sûrement.
M. Ryan: Je ne l'ai pas aujourd'hui, malheureusement, mais je
pourrai fournir un petit dossier là-dessus.
M. Dufour: Correct. On va dire vérifié.
M. Ryan: Je pourrais vous organiser une réunion avec un de
nos collaborateurs qui vous donnera des explications nécessaires aussi.
C'est assez technique. Il y avait des calculs qui avaient été
établis, comme vous le savez. Une municipalité de plus de 5000,
la réforme devait générer chez elle un effort fiscal
pouvant aller jusqu'à un plafond de 0,20 $ du 100 $ d'évaluation
ou un maximum de 200 $ sur le compte de taxes du contribuable moyen, du
propriétaire d'habitation moyen. Puis, au-delà de cela,
au-delà de cet effort-là, il y avait des mesures de compensation
qui étaient possibles. Dans un cas comme Bécancour, la charge en
deçà du 0,20 $ par 100 $ était très
élevée. Ça prenait un ajustement.
M. Dufour: Bon, O.K., vous nous offrez votre collaboration
concernant le dossier sur Bécancour. Est-ce qu'on pourrait avoir la
même chose sur Louiseville?
M. Ryan: Absolument.
M. Dufour: Mais pour Gaspé, je n'insiste pas, c'est hors
de toute proportion.
M. Ryan: Regardez, le mieux à faire serait d'organiser une
rencontre avec notre responsable de service. On en a deux ou trois qui peuvent
vous donner des très bons renseignements là-dessus. Ils vous
donneront une documentation en même temps. Vous aurez les deux. Vous
aurez la documentation et les explications, si vous voulez. Si vous ne voulez
pas, on vous enverra un petit dossier.
M. Dufour: En tout cas, on peut avoir le dossier. Si on a besoin,
on continuera.
M. Ryan: Je pourrais arranger ça avec M. Gérald
Belley, de mon cabinet, ou mon chef de cabinet, M. Fillion, si vous aimez mieux
la hiérarchie.
M. Dufour: O.K. Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 8,
vérifié?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Garon): Nous passons aux engagements de
septembre proprement dit, puisque, auparavant, c'était ceux du mois
d'août contenus dans septembre. Alors, l'engagement 1.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 2.
M. Dufour: Vérifié. (17 h 30)
Le Président (M. Garon): L'engagement 3.
M. Dufour: Les programmes PARTM ont été
institués depuis deux ans, trois ans? Trois ans. Est-ce que vous pensez
que ces programmes-là vont continuer ad vitam aeternam ou si ça
va arrêter? C'est quoi? C'est du temporaire permanent ou du
temporaire?
M. Ryan: Je pense bien qu'aussi longtemps que la situation
économique demeure difficile comme elle l'a été depuis une
couple d'années il sera difficile d'envisager l'abandon complet de ce
programme qui rapporte des bienfaits hautement appréciés dans la
région de la Gaspésie. Là, les décisions, n'ont pas
été prises en ce qui concerne le budget de l'année
1993-1994. Par conséquent, je ne puis rien dire là-dessus pour
l'instant.
M. Dufour: Est-ce que vous avez fait l'analyse? Je ne veux pas
élaborer trop, trop longtemps là-dessus parce qu'on a
déjà eu l'occasion d'échanger. Est-ce que vous avez eu
l'occasion d'examiner certaines hypothèses concernant d'autres
régions au Québec qui, elles aussi, peuvent être
défavorisées concernant l'emploi, concernant les
difficultés économiques? Est-ce que vous avez examiné
ça ou si c'est fermé, là?
M. Ryan: Je vous dirai que l'initiative en cette matière
ne relève pas du ministre des Affaires municipa-
les. C'est une initiative d'ordre financier qui relève du Conseil
exécutif directement, du bureau du premier ministre et du ministre des
Finances qui, eux, ayant décidé d'instituer ce programme, ont
demandé au ministère des Affaires municipales d'en assurer la
gestion à cause de ses relations avec les municipalités et les
MRC. Mais la décision va se prendre à un autre niveau, puis, si
je vous faisais croire, aujourd'hui, que c'est moi qui la prendrai, je vous
induirais en erreur.
M. Dufour: Comme c'est vous qui l'administrez, est-ce que je peux
faire la requête à l'effet que vous vous penchiez sur d'autres
régions du Québec qui pourraient avoir les mêmes
problèmes, des problèmes similaires?
M. Ryan: Je signalerai sûrement au ministre des Finances la
remarque que vous avez faite.
M. Dufour: Mais j'aimerais que ce soit vous qui le fassiez. Ha,
ha, ha! Pas nécessairement à ma demande à moi,
là.
M. Ryan: Je lui dirai qu'elle ne me laissa point
indifférent.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Voilà. Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 3,
vérifié. L'engagement 4.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 5.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 6.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 7.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 8.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 9.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 10.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 11.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 12.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 13.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 14.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 15.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 16.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 17.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 18.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 19.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 20.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 21.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 22.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Les engagements du mois de
septembre 1992 sont vérifiés. Nous allons appeler maintenant les
engagements du mois d'octobre. L'engagement 1.
Octobre
M. Dufour: L'acquisition d'un système d'impression au
laser, on voit qu'il y a seulement un fournisseur. Il ne semble pas avoir eu
d'appel d'offres. C'est un
contrat négocié. Est-ce qu'il y a une raison? C'est les
Systèmes Storagetek Canada inc.
M. Ryan: C'est le mot «Canada» qui a
éveillé votre attention.
M. Dufour: Pas du tout. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: C'est le contrat négocié. Ha, ha, ha! En
tout cas, pour le nom qu'il y a là, je peux bien leur laisser, moi,
ça ne me dérange pas. Ha, ha, ha!
M. Ryan: M. Verrette serait prêt à nous apporter des
explications.
M. Dufour: On peut dire que, cette firme-là, elle est
à Louisville au Colorado, U.S.A. Ça fait que le mot
«Canada», eux autres, c'est parce que ça fait leur affaire.
C'est juste la courroie de transmission. Est-ce qu'il y a une raison pourquoi
on a négocié? Est-ce qu'il n'y en a pas d'autres compagnies?
M. Ryan: M. Verrette, si vous voulez donner des explications.
M. Verrette: En fait, il s'agissait du seul partenaire
économique qui pouvait répondre à nos besoins, et la
négociation a été faite non pas par le ministère,
mais par le service des achats.
M. Dufour: Quand vous parlez d'un partenaire économique,
c'est qui, ça?
M. Verrette: Storagetek.
M. Dufour: Mais pourquoi vous l'appelez partenaire?
M. Verrette: Bien, parce qu'une entreprise qui ne rencontre pas
les exigences du ministère de l'Industrie et du Commerce doit être
approuvée par ce ministère comme partenaire économique; on
doit avoir l'autorisation du ministère de l'Industrie et du Commerce.
C'est une politique d'achat.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 1,
vérifié. L'engagement 2.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 3.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 4.
M. Dufour: II n'y a pas de changement dans les subventions aux
organismes, n'est-ce pas?
M. Ryan: Non. Statu quo.
M. Dufour: Stucco, comme on dit. Ha, ha, ha!
Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 5.
M. Dufour: Vérifié, l'engagement 4. L'engagement
5?
M. Ryan: Sur les subventions, j'ajoute juste un point. Nous
donnons 115 000 $ à chacune des deux unions. Ces unions-là sont
appelées à travailler étroitement avec le ministère
des Affaires municipales sur un grand nombre de dossiers, comme le sait
très bien le député de Jonquière qui a
été président de l'une d'entre elles. Je pense que la
subvention que nous versons est une contribution très modeste
relativement à la part qui est fournie par les deux unions.
M. Dufour: Je suis d'accord avec vous, M. le ministre. Je suis
d'accord que les subventions qu'on donne aux unions ne représentent pas
définitivement le travail qu'elles ont à faire, parce que
ça vaut une firme de consultants.
M. Ryan: Je vous assure que, dès que les conditions
économiques seront plus favorables, là, je serais heureux de
recommander un ajustement de ces contributions.
M. Dufour: Si ce n'est pas vous, ce sera votre successeur,
j'imagine. Ha, ha, ha! Vérifié.
M. Ryan: Vous le préparez? Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): L'engagement 5,
vérifié. L'engagement 6.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 7.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 8.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 9.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 10.
M. Dufour: C'est vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 11.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 12.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 13.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 14.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 15.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 16.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 17.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 18.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 19.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 20.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 21.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 22.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Alors, les engagements du mois
d'octobre 1992 étant vérifiés, nous passons à ceux
du mois de novembre. L'engagement 1?
Novembre M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 2.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 3.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 4.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 5.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 6.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 7.
M. Dufour: Aide financière pour des ouvrages relatifs
à la solution des problèmes de disposition des déchets
solides en Basse-Côte-Nord. Pourquoi le ministère des Affaires
municipales donne une subvention dans ce cas-ci, lorsque l'opération
comme telle ou la fonction devrait relever normalement du ministère de
l'Environnement? Est-ce qu'il y a une raison?
M. Ryan: Regardez, c'est juste une question de maîtrise
d'oeuvre, ça. C'est une décision qui a été prise
qui, normalement, concerne le ministère de l'Environnement, mais il a
été convenu entre les ministères que le ministère
des Affaires municipales assurerait la maîtrise d'oeuvre dans la
réalisation de ce projet-là.
M. Dufour: La solution des problèmes de disposition des
déchets, c'est quoi, ça? Est-ce que c'est de l'enfouissement
sanitaire? Ça ne peut pas être de l'incinération, c'est
trop petit. C'est de l'enfouissement sanitaire?
M. Ryan: Oui, peut-être que M. Gagné... Une voix: M.
Guimont.
M. Guimont (Michel): Oui, c'est de réaménager des
sites, c'est de faire de l'enfouissement sanitaire dans certains cas.
M. Dufour: Alors, il y a déjà des sites à
ciel ouvert qui sont...
M. Guimont: Dans certains cas, il y a des dépotoirs qui
vont être fermés; dans d'autres cas, il y a des dépotoirs
qui vont être réaménagés; dans d'autres cas,
ça va être de faire des nouveaux sites conformes avec
les...
M. Dufour: C'est une solution commune pour les trois
municipalités?
M. Guimont: Absolument pas. Il y a 15 localités, au total,
dans les 3 municipalités. Chaque localité fait l'objet d'une
étude séparée du cas, particulière pour voir ce
qu'on fait de ces déchets. Pour chacune, il y a une approche
individuelle. (17 h 40)
M. Dufour: Donc, il y aurait 15 approches différentes,
mais qui pourraient être semblables à des places. Mais il y aurait
15 sites qui seraient décrétés ou qui sont
décrétés pour la disposition des déchets.
M. Guimont: Pas nécessairement. Il y a des sites qui vont
être regroupés dans certains cas.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a des moyens de communication faciles
pour...
M. Ryan: Regardez, on pourra vous passer une liste de toutes les
municipalités concernées, avec la nature des ouvrages qui ont
été couverts par la subvention.
M. Dufour: Oui? O.K. Ça reviendra peut-être un autre
jour, mais ça va.
M. Ryan: II n'y a pas de problème à remettre
ça. On pourrait...
M. Dufour: Vérifié.
M. Ryan: Ceci découle également du sommet
socio-économique tenu à Baie-Comeau en octobre 1991.
M. Dufour: O.K. Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 7,
vérifié. L'engagement 8.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 9.
M. Dufour: Je remarque les honoraires versés à M.
Giles comme médiateur concernant le différend qui oppose la ville
de Montréal à la cité de Côte-Saint-Luc. J'ai eu
l'occasion de prendre connaissance de ce dossier. Est-ce que vous pourriez
m'informer si le dossier a avancé ou s'il est demeuré tel qu'il
est là? Est-ce que le mandat de M. Giles est sur le point de se
terminer? Parce que je sais qu'il y a un problème assez litigieux, aigu
et coûteux.
M. Ryan: Regardez, je ne veux pas entrer dans des choses qui sont
encore objet de discussions entre les deux villes concernées
d'autres villes également du secteur, comme ville Mont-Royal et ville
Saint-Laurent, sont concernées également et le
médiateur, M. Giles, mais différentes solutions sont
envisagées. Je crois que le travail de médiation a fait beaucoup
de progrès, et je ne pense pas qu'on aura les fruits ou le rapport du
travail avant le mois de mars, mais ça ne tardera pas. Ça ne
tardera pas, c'est très près d'aboutir. J'aime mieux ne pas faire
d'indiscrétion à ce moment-ci pour ne pas indisposer qui que ce
soit.
M. Dufour: Non, si vous me dites qu'il est en voie de solution,
je n'ai pas de...
M. Ryan: Ah oui, oui. Ça travaille très
activement.
M. Dufour: Parce qu'on avait eu des représentations assez
fortes. C'est un litige qui dure depuis plusieurs années, à part
ça.
M. Ryan: Moi-même, comme ministre des Affaires municipales,
je profite de la question qui est soulevée par le député
de Jonquière pour faire appel aux deux municipalités
concernées, leur demandant de prendre leurs responsabilités,
parce qu'il y a des engagements qui ont été contractés
dans le cadre d'une loi adoptée par l'Assemblée nationale, il y a
déjà plusieurs années, à laquelle il n'a pas
été donné suite. Ça, c'est une chose qu'on ne peut
pas entériner après coup, non plus. Il faut que les
municipalités concernées fassent preuve de beaucoup d'ouverture
pour trouver ou apporter, à tout le moins, elles-mêmes la solution
aux problèmes. Si elles se révélaient impuissantes
à le faire, je pense qu'il faudra que le gouvernement prenne ses
responsabilités.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Vérifié.
L'engagement 10.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 11.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 12.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 13.
M. Dufour: Bon. C'est la ville d'Aylmer. On voit qu'il y a une
compensation juste pour la ville d'Aylmer. Ce n'est pas coutume. D'habitude,
c'est dans un bloc. Est-ce qu'il y a un oubli? En quel honneur ce
montant-là
a été inscrit?
M. Ryan: Le sous-ministre m'informe que parfois les
données financières arrivent tardivement, puis il faut les
traiter ponctuellement.
M. Dufour: II n'y a pas de pénalité
là-dessus? M. Ryan: Non. M. Dufour:
Vérifié.
Le Président (M. Garon): Les engagements du mois de
novembre 1992 sont vérifiés?
M. Dufour: Vérifié.
Décembre
Le Président (M. Garon): Alors, nous passons au mois de
décembre. L'engagement 1.
M. Dufour: Dans le 1, il y a des soumissions et il n'y a aucun
montant d'indiqué à la marge, là. Autrement dit, on a la
personne, la firme qui a obtenu le contrat. Il y a eu trois soumissions de
reçues et il n'y a pas de montants. Si vous les savez, on n'exigera pas
un autre rapport, là. Est-ce que vous les avez, les montants?
M. Ryan: On va les demander à nos... Le montant de quoi,
vous demandez, là? Le montant des honoraires ou quoi?
M. Dufour: Bien, c'est-à-dire... Non. Il y a eu un contrat
par soumission sur invitation. Il y a cinq soumissions demandées et il y
a trois soumissions reçues. On sait que la firme qui a eu le contrat,
c'est 160 000 $, mais, pour les autres, Consultants Genium et Solivar, il n'y a
pas de montant d'indiqué.
M. Guimont: Pour un appel de candidatures de services
professionnels de ce type-là, les firmes soumissionnent sur dossier et
non avec un prix.
M. Dufour: Mais comment vous faites pour retenir... Le dossier,
là, 160 000 $, ils ont soumissionné sur quelque chose pour
arriver à 160 000 $?
M. Guimont: Oui. Ils soumissionnent sur l'expérience
passée, sur des cas comparables. C'est une des procédures qui est
reconnue par le ministère des Approvisionnements et Services pour
retenir...
M. Dufour: Oui, mais, les autres, comment vous avez fait pour les
écarter? Ils n'ont pas mis le prix?
M. Guimont: C'est une grille d'appréciation par rapport
à leur expérience, par rapport au chargé de projet, par
rapport à l'ingénieur qu'ils mettent, par rapport à leur
compétence. C'est un appel sur compétence.
M. Dufour: Est-ce qu'il y avait un comité de
sélection pour ça?
M. Guimont: II y a un comité de sélection.
M. Dufour: Est-ce qu'on peut savoir le nom des personnes qui
faisaient partie du comité?
M. Guimont: Certainement. J'en faisais partie. Il y avait
François Côté, du ministère des Affaires
municipales.
M. Ryan: C'est du ministère de la Sécurité
publique, excusez, François Côté.
M. Guimont: C'est du ministère des Affaires municipales,
chez nous.
M. Ryan: Ah oui?
M. Guimont: Oui.
M. Ryan: Et l'autre... Excusez.
M. Dufour: II a trop de chapeaux. Ha, ha, ha!
M. Ryan: C'est parce qu'on en a un François
Côté qui était à la Sécurité civile,
et ça intéresse la Sécurité civile ici. C'est un
autre contrat, ça, qui a été affermé au
ministère des Affaires municipales parce qu'il était mieux
placé pour agir comme maître d'oeuvre, mais qui regarde la
Sécurité publique aussi.
Alors, je m'excuse. Ce n'était pas le même. C'aurait
été une bonne chose que vous l'ayez.
M. Guimont: II y avait M. Pierre Dorval, du ministère des
Transports, qui est un expert dans ce type de travail là.
M. Ryan: Dans ces cas-là, on a toujours l'expertise du
ministère des Transports pour évaluer le degré de
dangerosité. C'est eux autres qui sont spécialistes
là-dedans. C'est normal que vous ayez cette personne-là.
M. Guimont: Oui, qui nous conseille sur ce type de travaux.
M. Dufour: Ces contrats-là, ce n'est pas des contrats
réguliers, hein? Ça n'arrive pas régulièrement,
c'est exceptionnel, ça?
M. Guimont: Bien, quand on fait appel à une firme
d'ingénieurs, en tout cas, la procédure prévoit
qu'on peut y aller sur appel de candidatures pour la compétence
des travaux. C'est des tarifs qui sont déjà établis par le
gouvernement, autrement.
M. Dufour: Ce n'est pas coutume. Le ministère, rarement,
va faire appel à une firme pour évaluer ou pour faire la
surveillance et la protection des bâtiments. En bordure du littoral, il
n'y a pas beaucoup de place.
M. Guimont: Ça, c'est très rare.
M. Dufour: Ces bâtiments-là sont la
propriété du ministère?
M. Guimont: C'est exceptionnel.
M. Dufour: C'est ça. Est-ce que ces
bâtiments-là sont la propriété du
ministère?
M. Guimont: Non. Ce sont des propriétés de
particuliers.
M. Dufour: Ah! C'est des individus? M. Guimont: Oui.
M. Dufour: Pourquoi le ministère s'implique si c'est des
individus?
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Sur quel principe le ministère s'implique?
M. Ryan: Dans ces cas-là, c'est à cause des risques
pour la vie humaine, au bout de la ligne. Si une maison est située en
haut d'une falaise qui menace de s'écrouler, on ne peut pas la laisser
là indéfiniment. On fait faire des expertises sur la
solidité du terrain. Si l'expertise aboutit à la conclusion qu'il
y a un danger pour la vie humaine, là il y a une obligation pour le
gouvernement de s'en préoccuper. Dans certains cas, il va favoriser le
renforcement des structures de soutien. Dans d'autres cas, il va favoriser un
déménagement.
M. Dufour: Mais, règle générale...
M. Ryan: II n'y en a pas beaucoup de ces cas-là.
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: II y en a quelques unités chaque année.
Ça, c'est probablement un résultat du sommet
socio-économique, aussi, hein?
M. Dufour: Mais ces programmes-là ne relèvent pas
plutôt du ministère de la Sécurité publique que des
Affaires municipales?
M. Ryan: Oui, oui, mais, pour la réalisation, le
ministère des Affaires municipales est choisi comme maître
d'oeuvre. C'est juste un transfert de fonds qui se fait de ce
côté-là, parce qu'il est mieux placé pour agir comme
maître d'oeuvre.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 1,
vérifié. L'engagement 2.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 3.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 4.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 5.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 6.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 7.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 8.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 9.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 10.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 11.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 12.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 13.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 14.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 15.
M. Dufour: Avant de compléter nos travaux, M. le ministre,
je remarquais, dans le rapport annuel du ministère, qu'il y a encore des
montants d'argent... Le fonds Laprade, est-ce qu'il reste encore des sommes
d'argent dans ce fonds-là?
M. Gagné: Oui, effectivement, M. le député,
ce sont des fonds de programme... Le fonds Laprade est en train de
s'épuiser. Ce sont les derniers paiements qu'on a à faire qui
apparaissent au rapport annuel.
M. Dufour: II en reste encore?
M. Gagné: Je pense que, actuellement, il n'en reste plus.
Mais ce que vous avez, c'est pour une année quand même qui est
déjà... C'est l'année 1991 que vous avez, probablement,
dans les mains?
M. Dufour: C'est ça, c'est 1991-1992.
M. Gagné: C'est ça. Mais, en date d'aujourd'hui,
c'est terminé. (17 h 50)
M. Dufour: II n'y avait pas de montant d'inscrit, c'est pour
ça.
Schefferville, je ne l'ai pas rapproché avec quoi que ce soit,
là. Schefferville, est-ce qu'il y a encore des...
M. Ryan: Regardez, Schefferville...
M. Dufour: Parce qu'il y avait des ententes avec le
fédéral. Est-ce que tout est complété
là-dessus?
M. Ryan: Parlez-vous pour les infrastructures ou pour les anciens
résidents qui sont partis?
M. Dufour: En fait, il y avait des montants encore qui
n'étaient pas finis de payer. Dans le fond, c'est le dossier de
Schefferville dans son ensemble.
M. Ryan: C'est parce qu'il y a deux dossiers différents
actuellement. Il y a le dossier de l'indemnisation des personnes qui ont
été obligées de quitter à cause de la fermeture de
la ville. Il y a, deuxièmement, le dossier des infrastructures qu'il
faut construire à l'intention des personnes qui continuent de rester
là, en particulier du côté de la communauté
indienne, autochtone. Sur le premier dossier, le ministère
considère, lui, que le problème a été
réglé. Maintenant, il y a un certain nombre d'anciens
propriétaires qui ont inscrit une plainte auprès de l'ombudsman,
auprès du Protecteur du citoyen, lui demandant de s'intéresser
à leur cas, prétendant qu'ils ont été victimes d'un
traitement injuste. Et le
Protecteur du citoyen m'a envoyé un mémoire
récemment à ce sujet-là. Je lui ai dit que je le
rencontrerais prochainement, mais on n'a pas eu le temps de faire la rencontre
de concertation qu'il faudrait à l'intérieur du ministère
afin d'aménager cette rencontre.
En ce qui touche le projet d'infrastructures, c'est un projet
considérable, 5 000 000 $, je pense. Là, il y a eu de la
discussion quant à la nécessité de certaines parties de ce
projet-là. Il n'y a pas entente entre tout le monde là-bas. En
particulier du côté de la communauté autochtone, il y a eu
des tiraillements. Les dirigeants de la communauté autochtone ont
demandé de me rencontrer prochainement pour qu'on fasse le point
là-dessus, qu'on tire l'affaire au clair. Alors, le programme devait se
réaliser cet hiver. Il devait être mis en route dès la fin
de l'automne, puis il n'a pas été mis en route à cause de
ça, d'après ce que je comprends.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Garon): Vérifié?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Alors, les engagements du mois de
décembre 1992 sont vérifiés?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Alors, comme la commission, qui
avait pour mandat de vérifier les engagements du mois de janvier 1992 au
mois de décembre 1992, après entente, a terminé son mandat
sous réserve de l'obtention des réponses aux questions
laissées en suspens...
M. Ryan: Je voudrais préciser tout de suite, dans le cas
de Baie-Comeau, que, selon les informations que nous avons obtenues, il n'y a
pas de mesures de crédit de taxes à Baie-Comeau. Ça
va?
M. Dufour: Je vous remercie.
Le Président (M. Garon): Alors, comme la
vérification des engagements financiers du ministère pour les
mois de janvier à décembre 1992 est terminée, sous
réserve de l'obtention des réponses aux questions laissées
en suspens, j'ajourne la commission de l'aménagement et des
équipements sine die.
M. Dufour: M. le Président, je veux juste dire, en
terminant, que vous avez été inquiet pour rien. Vous savez bien
qu'on est des gens efficaces.
Le Président (M. Garon): L'inquiétude est souvent
la meilleure prévention. Comme diraient les Grecs: tou Théou
phobos arkhè sophias.
M. Ryan: M. le Président, juste un mot, si vous me
permettez. Je voudrais, tout d'abord, vous remercier de la direction cordiale
et attentive que vous avez apportée à nos travaux. Je voudrais
remercier mes collègues, les députés du côté
ministériel, de leur participation toujours attentive et consciencieuse,
et le député de Jonquière, également, de son apport
très constructif à nos travaux de vérification. J'ai des
remerciements tout particuliers à M. Gagné et à
l'équipe de fonctionnaires qui l'entourent non seulement pour leur
participation au travail d'aujourd'hui, mais pour l'excellente collaboration
qu'ils apportent à la réalisation des objectifs du gouvernement
dans le secteur des affaires municipales. Et j'ajoute un mot spécial,
aussi, à l'intention des organismes autonomes qui nous assistent dans
une partie du mandat du ministère, en particulier le Bureau de
révision de l'évaluation foncière et la Commission des
affaires municipales, ainsi que d'autres organismes qui sont venus, qui
gravitent autour du ministère et qui sont très actifs.
Je pense qu'il règne au ministère un climat de
collaboration, d'harmonie et d'ouverture qu'il vaut la peine de signaler. On
entend souvent des remarques, des fois, négatives ou très
réservées à l'endroit de la fonction publique. Moi, je
veux dire que, de haut en bas de l'échelle, au ministère, nous
recevons une collaboration exemplaire et nous essayons de donner la pareille,
pas tout l'appareil, la pareille...
M. Dufour: Ha, ha, ha!
M. Ryan: ...une collaboration semblable à nos
collaborateurs de la fonction publique. Je crois qu'il y a une sorte de partage
des tâches qui s'établit très naturellement quand existe ce
climat-là, et, moi, je m'en réjouis parce que nous pouvons
travailler de manière détendue au service des
municipalités.
Le Président (M. Garon): La commission est ajournée
sine die.
(Fin de la séance à 17 h 55)