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(Dix heures dix-sept minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît! Je demanderais aux membres de la commission de prendre place, en
particulier M. le ministre. M. le ministre! Alors, je déclare la
séance de la commission de l'aménagement et des
équipements ouverte.
Le mandat de la commission est de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 56, Loi modifiant la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme et d'autres dispositions
législatives.
Est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. M. Camden
(Lotbinière) est remplacé par M. Philibert
(Trois-Rivières); M. Charbonneau (Saint-Jean) par M. Richard
(Nicolet-Yamaska).
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
secrétaire.
Alors, au moment de l'ajournement des travaux, lors de la
dernière séance, nous étions à l'article 78.
M. le ministre, nous étions à l'article 78.
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme
Dispositions générales, transitoires et
finales (suite)
M. Ryan: J'entendrai volontiers les commentaires de
l'Opposition.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière, est-ce que vous avez des commentaires
sur l'article 78?
M. Dufour: Ça a l'air d'être correct.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça veut
dire qu'il est adopté?
M. Dufour: Adopté. Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 78 est
adopté. J'appelle...
M. Ryan: Ça passe plus vite quand il n'y a pas de
commentaires...
M. Dufour: Oui, oui, oui, mais on va vous attendre. C'est parce
qu'on avait commencé à en discuter la dernière fois. Ha,
ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
79.
M. Dufour: Là, on va vous attendre. (Consultation)
M. Ryan: Je vais demander au conseiller juridique, Me Carrier,
d'expliquer l'article 79, qui me semble être un article de concordance,
mais je vous avoue que je pourrais me tromper.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Me
Carrier.
M. Carrier (André): Merci, Mme la Présidente.
Alors, l'article 79 comprend trois paragraphes. Le paragraphe 1° est
effectivement de concordance, parce qu'il s'agit d'un article qui concerne le
pouvoir du gouvernement de prescrire des règles qui président
à la préparation des résumés, et là on
visait un certain nombre d'articles où des résumés de
documents étaient prévus. Il s'agit simplement de
compléter la liste des dispositions qui prévoient des
résumés pour ajouter des nouveaux articles contenus dans le
projet de loi 56, notamment 56.11, 57 et 110.3, qui prévoient des
résumés. (10 h 20)
Le paragraphe 2° consiste tout simplement à supprimer un
paragraphe qui est désuet. C'était le pouvoir du gouvernement de
faire, de prescrire la rémunération des experts que la Commission
municipale du Québec nomme ou s'adjoint en vertu de l'article 215. Or,
l'article 215 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme n'existe plus.
Il a été abrogé, voilà déjà quelques
années.
Le paragraphe 3° est également de la concordance, mais cette
fois-ci, avec la Loi sur les règlements. Le dernier alinéa de
l'article 241 prévoyait que les règlements devaient être
enregistrés à la Commission et aussi qu'ils entraient en vigueur
à la date de leur publication dans la Gazette officielle du
Québec ou à toute date ultérieure qui y est
fixée. Or, toute la question, maintenant, de la publication des
règlements gouvernementaux et de leur entrée en vigueur est
désormais régie par la Loi sur les règlements. Alors, le
paragraphe 3° de l'article 79 se contente de dire que les règlements
gouvernementaux doivent être enregistrés à la Commission
municipale du Québec.
M. Dufour: Adopté.
M. Ryan: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 79
est adopté.
J'appelle l'article 80.
M. Ryan: L'article 80 introduit une disposition nouvelle, Mme la
Présidente, qui est loin d'être dépourvue de signification,
qui fait suite à des représentations nombreuses dont nous avons
été saisis de la part de milieux municipaux. On dit, à
l'article 246: «Aucune disposition [...] d'un schéma
d'aménagement, d'un règlement de contrôle
intérimaire ou d'un règlement de zonage, de lotissement ou de
construction ne peut avoir pour effet d'empêcher le jalonnement ou la
désignation sur carte d'un claim, l'exploration, la recherche, la mise
en valeur ou l'exploitation de substances minérales et de
réservoirs souterrains, faits conformément à la Loi sur
les mines.»
On ajouterait l'alinéa suivant: «Toutefois, une telle
disposition peut avoir pour effet d'empêcher l'extraction de sable, de
gravier ou de pierre à construire sur les terres privées
où, en vertu de l'article 5 de la Loi sur les mines (L.R.Q., chapitre
M-13.1), le droit à ces substances minérales est abandonné
au propriétaire du sol.»
L'article introduit ainsi une exception à la règle selon
laquelle aucune disposition de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme,
d'un schéma d'aménagement, d'un règlement de
contrôle intérimaire ou d'un règlement de zonage, de
lotissement ou de construction ne peut avoir pour effet d'empêcher
certaines activités qui sont exercées conformément
à la Loi sur les mines. L'exception concerne l'extraction de sable, de
gravier ou de pierre à construire sur les terres privées
où, en vertu de cette loi, le droit à ces substances
minérales est abandonné au propriétaire du sol.
Alors, les municipalités ont déjà des pouvoirs de
cette nature, mais, ici, il y avait une exception attenante à la
formulation de l'article 246. Avec cet alinéa que nous ajouterions,
l'extraction de sable, de gravier, puis de pierre à construire serait
davantage soumise au contrôle municipal. Je pense que c'est une
nécessité.
M. Dufour: Mais, en quoi l'exploitant peut aller chercher des
pierres à construire, là, et puis pour les mines, si on compare
avec l'extraction des... pour l'exploitation des mines, est-ce que c'est...
Ça a probablement le même effet. De la pierre à construire,
il ne peut pas en enlever, là, tandis que, quand on sait que les mines,
elles peuvent être exploitées à ciel ouvert, aussi...
Ça, là, en fait, quand on empêche ça, c'est pour
empêcher de briser le paysage ou de briser un peu...
M. Ryan: Mais là, là, on disait que le
schéma d'aménagement ne pouvait pas s'appliquer à
ça. Tout ce qui était fait conformément à la Loi
sur les mines...
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: ...toute forme d'extraction de substances
minérales. Là, on dit que, dans le cas de l'extraction de
gravier, de sable, puis de pierre concassée, là, ça
pourrait être soumis au schéma d'aménagement, dans la
mesure où ça a été... où le contrôle
est abandonné à des intérêts privés.
M. Dufour: Ça, je...
M. Ryan: Ça fait que ça veut dire que quelqu'un
s'ouvre une carrière en quelque part, là, à son compte
à lui, à ce moment-là, ça va être sujet au
schéma d'aménagement. La municipalité pourra
décider: On n'en veut pas, tu vas fermer cette
carrière-là, on n'en veut pas, là. Ça, ça a
été l'objet de nombreuses contestations.
M. Dufour: Bon. Mettons, le gravier, puis les pierres à
construire, là. Ça peut être aussi sur des terres
publiques. À ce moment-là, la MRC pourrait les empêcher de
l'exploiter? C'est ça que je demande, là.
M. Ryan: Non, pas sur des terres publiques. On a d'autres choses
sur les terres publiques...
M. Dufour: C'est juste sur les terrains privés?
M. Ryan: ...on l'a vu ailleurs, hein? Oui, oui, c'est
ça.
M. Dufour: C'est dans ce sens-là que... M. Ryan:
Très bien.
M. Dufour: ...je disais: Ça peut autant affecter le sol,
la topographie ou le paysage.
M. Ryan: Oui, c'est entendu. Article très, très
significatif, celui-là. C'est... Oui, monsieur, excusez.
M. Tremblay (Rimouski): Mme la Présidente, ça
n'empêche pas les propriétaires privés de ces
sablières et gravières, ou quelque chose du genre, à avoir
des permis du ministère de l'Environnement au préalable. C'est
vrai dans le schérra d'aménagement, mais ils devront se soumettre
à toute la réglementation au niveau de l'autorisation et des
permis du ministère de l'Environnement.
M. Ryan: C'est entendu.
M. Dufour: mais ça va plus loin que ça. même
s'ils ont tout ça, et qu'ils exploitent, la municipalité peut
dire: à partir de maintenant, plus d'exploitation.
M. Tremblay (Rimouski): Parce que le plan d'aménagement va
le prohiber. C'est ça.
M. Dufour: Par une disposition, et contrôle
intérimaire voudrait dire: Ça, on empêche ça sur
notre territoire.
M. Ryan: Sauf que ça ne touche pas les droits acquis
jusqu'à une date - quelle date est mentionnée à l'article
136? - la date de l'entrée en vigueur de la loi. O.K.?
M. Tremblay (Rimouski): Tout ce qui était droit acquis
demeure.
M. Dufour: Oui, mais, par exemple, on va essayer de... Il y a une
gravière qui est exploitée, ou une sablière. La
municipalité impose son règlement intérimaire. À
quel point, jusqu'à quel point elle peut intervenir? A quel moment elle
peut intervenir là-dedans, par son contrôle intérimaire?
Parce qu'on dit: «...une telle disposition peut avoir pour effet
d'empêcher l'extraction de sable, de gravier...» et l'exploitation,
etc. À quel moment, où ça s'arrête, où
ça commence?
M. Ryan: C'est ça. Même quand la municipalité
décrète tout ça, son règlement de contrôle
intérimaire, c'est sous réserve des droits acquis, garantis par
l'article 136.
M. Dufour: Ah bon! Est-ce que cette disposition, par exemple...
Parce que les droits acquis de disposer, d'exploiter une sablière, on
sait comment ça fonctionne. Il y a un terrain, quelqu'un veut agrandir
son périmètre d'exploitation. Il y a un zonage - le zonage, par
exemple, prévoit que c'est telle quantité - un règlement
intérimaire, et la municipalité décide de faire un zonage
pour ne pas que ça agrandisse. Ce qui est décrété,
ça reste là, on ne touche plus à ça. Jusqu'à
quel point le propriétaire du lot peut se sentir lésé?
Est-ce qu'il peut avoir des droits, par exemple?
Autrement dit - si on le donnait par explication, ce serait plus facile
- la municipalité décrète tel territoire comme un parc,
mais le parc, il ne se fait rien. Le propriétaire ne peut rien faire, le
parc lui appartient. Au bout de deux ans, je pense que la cour a
déterminé que la municipalité devait faire quelque chose:
soit qu'elle achète le terrain ou qu'elle change le zonage pour ne pas
léser les droits du propriétaire. Dans un cas comme celui d'un
propriétaire de gravière ou autre, c'est quoi? Est-ce que la
municipalité pourrait être obligée de poser des gestes par
rapport à ces terrains-là, si elle change l'orientation?
M. Ryan: ...et qui sont les principes généraux du
droit de l'environnement, qui vont s'appliquer ici.
M. Dufour: C'est la loi de l'environnement?
M. Ryan: C'est le droit de l'aménagement du territoire, et
toute la législation que nous avons là-dessus, qui a son
économie propre, qui va s'appliquer ici.
M. Dufour: C'est ça. Donc, quelqu'un pourrait...
M. Ryan: Tu ne peux pas faire d'expropriation
déguisée...
M. Dufour: ...il pourrait avoir des droits qui...
M. Ryan: ...tu dois respecter les droits acquis, puis toutes ces
choses-là.
M. Dufour: Si la municipalité veut changer l'orientation,
à ce moment-là, la cour pourrait obliger la municipalité
à intervenir...
M. Ryan: C'est ça.
M. Dufour: ...soit par expropriation ou autre.
M. Ryan: C'est ça.
M. Dufour: Par achat. O.K. Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour 80?
Adopté. L'article 81.
M. Ryan: Oui, c'est un bon morceau, ça. Il est bien
caché dans le droit du projet de loi, hein, mais tout le monde a
été averti, sauf tous les propriétaires de carrière
puis de sablière. On n'a pas eu le temps de leur parler, mais il faut
bien qu'on mette de l'ordre là-dedans.
M. Dufour: II faut que ça commence à quelque part,
hein? Les paysages lunaires, ce n'est pas beau, beau!
M. Ryan: Le gouvernement actuel n'hésite devant rien, s'il
s'agit de faire avancer notre société.
M. Dufour: Ha, ha, ha! Mais surtout quand l'Opposition est avec!
C'est plus facile.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
(10 h 30)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, 81, M. le
ministre.
M. Ryan: L'article 81. Il s'agit d'appliquer à ce
domaine-ci de l'aménagement du territoire une règle qu'on
applique en droit municipal, que l'inobservance d'une formalité
prévue par la présente loi n'invalide pas un acte, à
moins
qu'elle ne cause un préjudice sérieux et que fa loi n'en
prévoie l'effet, notamment en disposant que la formalité doit
être respectée sous peine d'une nullité ou de rejet de
l'acte.
C'est d'autant plus important d'avoir ceci que, ainsi que nous l'avons
constaté au cours des dernières séances, cette
loi-là était encore très détaillée. Il peut
arriver qu'une virgule qui manque en quelque part puisse être
invoquée pour invalider toute une action très importante, qui a
entraîné des efforts considérables. Alors, la, on fait
appel au bon sens et au discernement de ceux qui sont appelés à
trancher éventuellement des litiges de cette nature. Ça, pour les
tribunaux, c'est important, ça. On a beaucoup de jugements qui tiennent
compte de cette règle-là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Merci. Si je comprends bien, il a été
pendant de longues années où le législateur oubliait, en
tout cas ne tenait pas la municipalité responsable d'un acte commis par
un de ses fonctionnaires, règle générale. C'était
ça, à aller jusqu'à quelques années, là,
surtout dans les règlements de construction. Il y a eu des changements
majeurs qui ont été apportés. Il y a même des juges
qui ont décrété que les municipalités
étaient effectivement tenues responsables d'actes posés par des
fonctionnaires en poste, des gens qui ont des responsabilités.
Cet article-là, si je comprends bien, est-ce que ça va
couvrir quelque peu? Parce que je comprends que c'est juste des questions
légères, «une formalité prévue par la
présente loi [...] à moins qu'elle ne cause un préjudice
sérieux». Il y a la question: Qu'est-ce qui est un
préjudice qui pourrait être retenu et un préjudice pas...
Là, on fait appel au jugement, puis une espèce de... Il y a une
zone grise, quelque part. Pour un, ça va être un préjudice
sérieux, pour l'autre ce ne le sera pas. Autrement dit, jusqu'à
quel point on protège la municipalité par rapport à...
avec cet article-là? Et, si on la protège, bien, est-ce que
ça veut dire qu'on ouvre le débat pour que la cour puisse
établir carrément c'est quoi qui pourrait être le point...
qu'il y avait une pointe, la place où on peut y...
M. Ryan: Je pense qu'on pourrait peut-être donner quelques
exemples de ces formalités. Ça va aider à se comprendre,
je pense. M. Carrier, pourriez-vous donner quelques exemples de ces
formalités auxquelles il peut être fait défaut, qui... Non,
qui pourraient donner lieu à une contestation, mais qui seraient
protégées par... où la carence serait
protégée par cet article-ci?
M. Carrier: Alors, on peut faire une distinction sur
l'informalité qui cause un préjudice sérieux ou pas en se
basant sur ce que la jurisprudence a déjà dit. Par exemple, si on
donne un avis public dans les journaux et que la zone est mal décrite,
ou encore que, dans l'avis qui s'adresse aux personnes habiles à voter
dans les zones contiguës, on n'énumère pas toutes les zones
contiguës qui doivent être... qui sont concernées par un
règlement de modification à un règlement de zonage.
À ce moment-là, il est bien évident que quelqu'un qui lit
l'avis, et qui aurait normalement - si l'avis avait été bien fait
- su qu'il avait le droit de se prononcer à l'égard du changement
de zonage, il y a là, à ce moment-là, un préjudice
sérieux pour ces gens-là. À ce moment-là, le
tribunal qui serait saisi d'une cause en annulation de la modification de
zonage par une telle personne pourrait très bien dire qu'effectivement,
parce que l'avis était incomplet, était incorrect, cette
personne-là a été privée de son droit de se
prononcer, et ça aurait pu changer des choses, éventuellement,
dans le déroulement du dossier.
Par contre, si c'est une informalité qui n'a aucun effet, dans le
sens que ça a été une erreur, je ne sais pas, moi, dans la
désignation de la rue, mais que tout le monde avait très bien
compris que la rue, l'endroit où il fallait aller, ou encore la rue qui
était concernée, que ça n'a causé aucune erreur
dans l'esprit des gens, à ce moment-là, le tribunal va
décider que c'est une informalité qui ne cause aucun
problème, aucun préjudice sérieux. Tout le monde s'est
rendu au bon endroit, même s'il y avait une erreur dans la
désignation ou des choses comme ça. C'est des exemples qu'on
donne. Autrement dit, c'est du cas par cas, et c'est un article qui est
essentiellement, justement, établi dans un contexte de contestation
judiciaire. C'est un article que la municipalité peut invoquer pour se
défendre quand quelqu'un l'attaque. Alors, effectivement, c'est toujours
les tribunaux qui vont décider si le préjudice est sérieux
ou pas.
M. Dufour: En quoi un membre du conseil pourrait être
attaqué par rapport à ça, parce que le membre du conseil,
à part d'établir... C'est le fonctionnaire, en fait, qui est le
contact, qui prend les décisions... qui ne prend pas les
décisions, mais qui donne les orientations, qui émet les
permis.
M. Carrier: Mais il faut être bien clair ici, que cet
article-là n'a rien à voir avec la responsabilité.
Ça n'a rien à voir avec la responsabilité, que ce soit des
élus ou des fonctionnaires. C'est strictement un article qui
s'attache...
M. Dufour: Question technique.
M. Carrier: ...à la question de la validité de
l'acte qui a été fait. Maintenant, pour savoir si ça a
causé des dommages à quelqu'un et qu'à ce
moment-là, ça, ça peut provoquer une responsabilité
civile quelconque, c'est un autre débat complètement. Ici, c'est
strictement la question:
Est-ce que l'acte est nul ou n'est pas nul? Purement et simplement, pas
de question de responsabilité.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Rimouski.
M. Tremblay (Rimouski): Moi, je voudrais vérifier, c'est
parce que j'ai justement un cas, là, où deux MRC sont
impliquées. Non, mais je ne sais pas si ça pourrait s'appliquer
dans votre cas. On a décidé de faire appel à un pouvoir
délégué des municipalités vers les MRC. Si on ne
fait pas ça et que la municipalité opère, fait le travail
sans passer par le pouvoir délégué des MRC, qu'est-ce qui
se passe? Est-ce que quelqu'un peut remettre ça en cause?
M. Dufour: C'est vrai que ce n'est pas la même chose.
M. Tremblay (Rimouski): Ce n'est pas tout à fait la
même affaire.
M. Dufour: C'est différent.
M. Carrier: Bien, évidemment, première des choses,
cet article-ci ne vise évidemment que les choses qui se font en vertu de
la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. Aussitôt que vous me
parlez d'une délégation qui doit se faire à la MRC, il est
fort probable que ce n'est pas quelque chose que est couvert par cet
article-là, parce que ce n'est probablement pas une
délégation en vertu de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme.
M. Ryan: Vous lui suggérez qu'il est hors d'ordre.
M. Tremblay (Rimouski): Bien, c'est une bonne tentative
pareil.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous êtes hors
d'ordre.
M. Tremblay (Rimouski): Ça ne me fait rien d'être
hors d'ordre, j'ai un problème, là.
Une voix: Je vais dire comme le gars, il y a un problème
dans le problème!
La Présidente (Mme Bélanger): II y a un
problème dans le problème. Alors, d'autres commentaires sur 81?
Ça va? Adopté? L'article 81 est adopté.
Alors, j'appelle 82. Il y a un amendement à 82. Alors, l'article
82 du projet de loi 56 est amendé par le remplacement, dans la
troisième ligne du paragraphe 2°, du nombre «107» par le
nombre «106».
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Dufour: Un instant, là, «107» ou
«106»? L'article...
M. Ryan: L'amendement, c'est une pure question de concordance. On
change le numéro «107» par le numéro
«106»?
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
L'amendement est adopté. »
M. Ryan: La concordance est avec l'article 42, hein?
M. Dufour: On revient avec l'article.
La Présidente (Mme Bélanger): On revient avec
l'article.
M. Carrier: L'amendement est adopté?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Alors, sur
l'article 82, M. le ministre, des commentaires?
M. Ryan: L'article 82, là, ce sont
généralement des concordances avec des choses déjà
décidées, ou des ajustements qui découlent du sens commun
le plus élémentaire. Ça traite strictement, comme...
M. Dufour: Oui, mais est-ce que ça rajoute quelque chose
ou...
M. Ryan: Non, non, ça enlève...
M. Dufour: J'ai toujours pensé, moi, qu'à la ville
de Laval les pouvoirs étaient exercés par le comité
exécutif.
M. Ryan: Bien, c'est sûr. Mais là, c'est juste la
question, c'est parce qu'on parle de comité administratif dans la Loi
sur l'aménagement et l'urbanisme, pour être sûr qu'il n'y
aura pas des avocats comme M. Carrier, là, qui vont se mettre à
nous instituer des contestations. On dit: Ça veut dire la même
chose, au cas où vous ne vous en seriez pas aperçus.
M. Dufour: O.K. Woup! M. Carrier.
M. Ryan: II va essayer de m'en tirer une... Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le... (10 h
40)
M. Dufour: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): ...paragraphe 1°,
c'est beau. Le paragraphe 2°.
M. Ryan: Là, c'est des pures concordances avec les choses
que nous avons adoptées.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe 2°
est adopté. Le paragraphe 3°.
M. Ryan: Même chose...
M. Dufour: Même chose, ça va.
M. Ryan: ...même observation, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe
4°.
M. Ryan: le 4°, c'est une affaire qui n'a plus sa raison
d'être, parce qu'on traitait de schémas antérieurs et, dans
l'ordre où nous entrons, avec les modifications que nous faisons,
ça, ici, ce n'est plus nécessaire, ce paragraphe-là.
M. Dufour: Ça va.
M. Tremblay (Rimouski): Adopté.
M. Dufour: Adopté.
M. Ryan: Le paragraphe 5°, même...
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe
5°.
M. Ryan: ...«ejusdem farinae»! M. Dufour:
Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, 82 est
adopté tel qu'amendé.
J'appelle 83. Il y a aussi un amendement à 83. L'article 83 du
projet de loi 56 est amendé par le remplacement, dans la
troisième ligne du paragraphe 1°, du nombre «107» par le
nombre «106».
Amendement de concordance.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est adopté.
Alors, le paragraphe 1° de l'article 83, M. le ministre.
M. Ryan: Je crois que, dans cet article-ci, ce sont exactement
les mêmes observations qu'à propos de la ville de Laval. Ça
traite de la ville de Mirabel, cette fois-ci. La plupart sont des articles de
pure concordance. Il y a un paragra- phe qu'on fait sauter, parce qu'il n'a
plus sa raison d'être aujourd'hui. Nous sommes plus avancés qu'on
ne l'était au moment où ça a été
écrit. Même, même chose que pour Laval, finalement.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour le
paragraphe 1°. Le paragraphe 2°.
M. Dufour: Tout en bloc. Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui?
Une voix: L'article au complet.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article au complet
est adopté tel qu'amendé.
J'appelle l'article 84. li y a aussi un amendement à l'article
84.
Alors, est-ce qu'on va adopter les amendements un par un avant d'adopter
l'article?
M. Dufour: Oui. Il est long celui-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le premier
amendement à l'article 84, c'est: L'article 84 du projet de loi 56 est
amendé par l'insertion, après le paragraphe 11°, du
suivant... Ce n'est pas ça? Ce n'est pas le premier? Ah bon!
Alors, le premier amendement, c'est l'amendement qui concerne les
paragraphes 4° à 6°. Les paragraphes 4° à 6° de
l'article 84 du projet de loi 56 sont remplacés par le suivant: 4°
par la suppression des paragraphes 3° et 4° du deuxième
alinéa.
M. le ministre.
M. Ryan: Cet amendement a pour objet de supprimer...
M. Dufour: Qu'est-ce que c'est qui serait enlevé,
là? Il va falloir qu'on nous explique. Ce n'est pas si clair que
ça.
M. Ryan: Regardez. Ce qui serait à enlever, dans le texte
de la loi actuelle, c'est les paragraphes 3° et 4° du deuxième
alinéa. Le paragraphe 3°, lui, prévoit que la
Communauté urbaine - on traite de la CUM, ici - «doit adopter la
résolution prévue à l'article 4 au plus tard le 11
juillet». Ça, c'est désuet, hein? Ça va,
ça?
Puis, l'autre, il crée l'obligation de comprendre des
éléments d'information concernant «la densité
approximative d'occupation qui est admise dans les diverses parties de son
territoire...» Ici, on supprime la règle. Avec l'amendement qu'on
propose, on laisse tomber ça, cette règle selon laquelle le
schéma doit indiquer la densité approximative d'occupation admise
partout sur le territoire de la Communauté. Dorénavant, le
schéma de la CUM sera traité sur ce point
comme celui de toute MRC, l'indication de la densité
approximative d'occupation devenant facultative, sauf à l'égard,
le cas échéant, de toute zone prioritaire d'aménagement ou
de réaménagement. Nous nous souvenons que les zones prioritaires
d'aménagement, ça fait partie du contenu facultatif du
schéma.
M. Dufour: Ça veut dire que, si on l'enlève, vous
ne le remplacerez pas par d'autres éléments. Vous ne le
remplacerez pas par d'autres?
M. Ryan: Non, ils vont être sur le même pied que les
autres.
M. Dufour: Vous allez les retourner à la loi
générale.
M. Ryan: Ça va être dans le contenu obligatoire et
dans le contenu facultatif qu'on trouvera ce qui doit figurer ou peut figurer
dans le schéma d'aménagement de la CUM. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté? Le premier amendement est adopté.
Le deuxième amendement, ça concerne le paragraphe
11.1°. L'article 84 du projet de loi 56 est amendé par l'insertion,
après le paragraphe 11°, du suivant: 11.1e par le
remplacement, dans la première ligne du paragraphe 10° du
deuxième alinéa, de «un» par «sous
réserve de l'article 237.2, un».
M. Ryan: Ça, c'est un amendement assez important, Mme la
Présidente, qui fait suite à des demandes insistantes de la
Communauté urbaine de Montréal. Vous savez, quand on a
parlé de tous les règlements qui doivent être soumis
à l'approbation de la Communauté urbaine, on nous a dit: S'il
fallait que tous les règlements de la ville de Montréal, par
exemple, dussent être soumis à l'approbation de la
Communauté urbaine, ça n'aurait pas de bon sens. Il faut que la
Communauté urbaine, quand elle adoptera son schéma, indique les
règlements sur lesquels elle voudra avoir un droit de regard. Alors,
ici, c'est une précision qui permet d'assurer que cet effet que nous
recherchons sera atteint sans conteste.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Le ministre ne parle pas fort. J'ai de la
misère à le suivre.
M. Ryan: Je vais parier plus fort à compter de
maintenant.
M. Dufour: S'il vous plaît, parce que je suis convaincu que
les gens, là-bas, ils doivent comprendre pas grand-chose, des fois,
à moins qu'ils n'aient l'oreille sensible.
M. Ryan: L'UMRCQ ne s'intéresse pas beaucoup à la
ville Montréal.
M. Dufour: Ah! Ça ne veut pas dire... M. Ryan:
L'UMQ était là.
M. Dufour: ...mais, seulement que... ils savent bien une chose,
c'est que, s'ils touchent Montréal, on peut toucher les autres.
M. Ryan: c'est correct, très bien. je voulais taquiner
madame, qui est bien fidèle à nos séances, dont la
compagnie nous est très agréable.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: C'est une question de confiance, aussi.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Vous n'avez pas
compris, madame, encore? Elle n'a pas compris.
M. Ryan: Elle ne manque rien. Vous ne manquez rien, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): C'étaient des
compliments qu'il vous faisait, M. le ministre.
Alors, est-ce que le deuxième amendement est adopté?
M. Dufour: J'aimerais qu'on répète un peu les
explications, parce que, juste le fait de se redémêler
là-dedans, on a pris du retard.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce que vous pouvez répéter vos explications?
M. Dufour: S'il vous plaît!
M. Ryan: On a vu, en cours de route, à éviter
qu'une ville comme Montréal soit astreinte à l'obligation de
soumettre tous ses règlements de zonage, de construction, de
lotissement, etc., à l'approbation ou à l'avis de la
Communauté urbaine concernant leur conformité au schéma
d'aménagement. Il appartient à la Communauté urbaine ou
à la MRC d'indiquer les règlements sur lesquels elle voudra avoir
les renseignements qu'elle a besoin d'avoir et sur lesquels elle voudrait
exprimer son opinion. On ne veut pas que ça devienne une espèce
de rituel. Tous les règlements doivent être adressés. On ne
peut rien faire tant que ça n'a pas passé par là. Alors,
ici, c'est une application particulière aux règlements de
circulation des municipalités membres de la Communauté
urbaine.
M. Dufour: Ça veut dire qu'au point de vue des
règlements de la circulation ils sont soumis ou ils ne seront pas
soumis?
M. Ryan: Non, c'est la Communauté, «...ne
permettrait pas à la Communauté urbaine de Montréal de
préciser, parmi les règlements de circulation [...] lesquels
doivent faire l'objet d'un examen...», et permettre d'éviter cette
interprétation-là. O.K.?
M. Dufour: Mais, à ce moment-là...
M. Ryan: Mais...
M. Dufour: Continuez.
M. Ryan: Parce que c'est une concordance avec ce qu'on a
déjà vu, ça, finalement. On a accepté que ça
ne peut pas être un pouvoir omniapplicable, qui va prescrire que tout
règlement va là. En même temps, elle a le droit d'indiquer
les règlements sur lesquels elle voudra se pencher. On ne voudrait pas
que l'interprétation, ici, l'empêche de faire ça.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? M.
Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Le deuxième
amendement est adopté.
Troisième amendement. Ça concerne le paragraphe 14°:
Le troisième alinéa de l'article 264.1 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, proposé par le paragraphe 14°
de l'article 84 du projet de loi 56, est remplacé par le suivant:
«Pour l'application de l'article 252, ne sont pas inconciliables avec les
dispositions de la Charte de la ville de Montréal (1959-1960, chapitre
102) les dispositions de la présente loi qui concernent les droits et
obligations d'une municipalité dans le processus d'élaboration,
de modification ou de révision du schéma d'aménagement, y
compris les dispositions qui concernent le contrôle intérimaire
lié à ce processus.»
M. le ministre.
M. Ryan: Cet amendement fait en sorte que la ville de
Montréal ne serait liée que par une seule catégorie de
dispositions de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme,
c'est-à-dire les dispositions qui traitent des droits et obligations
d'une municipalité locale dans le processus d'élaboration, de
modification, de révision du schéma, y compris les dispositions
qui concernent le contrôle intérimaire lié à ce
processus.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière. (10 h 50)
M. Dufour: Est-ce que ça veut dire qu'il y a quelque chose
qui change au point de vue de la normalité ou de l'usage que la ville de
Montréal a de procéder, là, concernant... Ça veut
dire que vous gardez les mêmes pouvoirs à la ville de
Montréal. Elle n'est pas...
M. Ryan: Non. Là, là, on se trouve à
traduire dans le texte législatif la pratique qui s'est installée
dans l'usage. Selon une interprétation rigoureuse de la loi, il y aurait
de grandes chances qu'il y ait de l'illégalité là-dedans.
Avec ce qui est mis ici, on redresse les choses et on évite que des
contestations stériles ne s'érigent.
M. Dufour: Mais Montréal, pas plus qu'avant, n'est
astreinte, là, à des règlements, à des
contestations des contribuables qui pourraient se ramasser devant, dans un
référendum? Comme la ville de Laval. La ville de Laval, elle,
elle est soumise, comme une municipalité régionale ou comme une
municipalité, là, avec des... Il y a juste Montréal et
Québec, et ça, cet article-là, a pour effet... Autrement
dit, il faut aller à l'article 252 pour vraiment qu'elle donne des
pouvoirs. On dit une chose et, dans l'article 252, on dit le contraire. Mais on
dit que c'est ça qui a la préséance.
M. Ryan: C'est ça.
M. Dufour: Est-ce que, actuellement, ça pourrait
affecter... Il n'y a pas de causes pendantes dans les causes comme ça,
il n'y a pas de contestations, actuellement?
M. Ryan: Pas à ma connaissance.
M. Dufour: C'est ça. Autrement dit, là, vous mettez
la ceinture de chasteté, là.
M. Ryan: on nous a prévenus, tu sais, qu'il y avait
certains risques. on essaie de les colmater pendant qu'il n'y a pas de conflit,
justement.
M. Dufour: Mais, quand on adopte une loi comme ça,
là, jusqu'à quel point, nous, on est corrects ou pas corrects?
Supposons qu'il y ait quelque chose de grossier, quelque chose de pas correct
qui se soit fait vraiment et qu'on ait lésé des droits, nous
autres, avec cette loi-là, ça veut dire qu'on vient
d'éliminer tout ça. Personne ne pourrait avoir prise sur...
M. Ryan: Non. (Consultation)
M. Ryan: j'aimerais peut-être que m. carrier donne les
explications qu'il m'a soufflées à l'oreille. en ayant
vérifié l'orthodoxie, je peux en permettre la publication.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Me Carrier.
M. Carrier: Merci, Mme la Présidente. En fait, la seule
chose qu'apporte cet amendement-là, c'est de faire en sorte qu'on
enlève, dans le projet de loi, ce qui concernait l'obligation pour la
ville de Montréal de respecter l'obligation de conformité de ses
règlements aux objectifs du schéma d'aménagement et toutes
les dispositions qu'il avait fallu écrire également pour dire que
Montréal, quand même, n'était pas obligée de faire
un plan d'urbanisme. Lorsqu'on l'obligeait, pour des motifs de
conformité, de modifier ses règlements, elle modifiait ses
règlements selon sa charte, et elle envoyait des avis selon la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, et il fallait combiner les deux pour
rendre les choses applicables.
Ce qui est arrivé, c'est que la ville de Montréal n'a
jamais cru que la loi actuelle l'obligeait à faire examiner la
conformité de ses règlements par la Communauté urbaine de
Montréal pour voir si ses règlements étaient conformes ou
pas aux objectifs du schéma de la CUM. La ville de Montréal,
actuellement, son interprétation de la loi a été qu'elle
participait au processus d'élaboration, de modification et de
révision du schéma de la CUM et qu'elle acceptait
également de se soumettre aux règles du contrôle
intérimaire, à savoir envoyer ses règlements d'emprunt,
qui prévoient des travaux, pour que la CUM lui dise si ces
travaux-là sont ou non conformes aux objectifs du schéma. Ce sont
les deux choses que la ville de Montréal, d'après
l'interprétation des juristes de la ville de Montréal, estimait
s'appliquer à elle. Ce que l'on fait, nous, ici, c'est de confirmer
cette interprétation-là pour ne pas provoquer une espèce
de révolution dans la pratique actuelle à la ville de
Montréal.
La ville de Montréal s'est engagée, par ailleurs, à
faire des efforts, de par des amendements à sa charte,
éventuellement, et toutes sortes de réajustements, pour faire en
sorte qu'elle en vienne à respecter l'obligation prévue par la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme en matière de
conformité. Mais, pour l'instant, ce qu'il y a là comme
amendement fait en sorte de consacrer la pratique à la ville de
Montréal, et il n'y a pas personne, en tant que citoyen, qui perd des
droits là-dessus. Théoriquement, le seul organisme, selon notre
interprétation ou l'autre interprétation que celle de la ville de
Montréal, qui perd un peu des droits, c'est la CUM, dans le sens qu'elle
perd le droit théorique qu'elle n'exerçait pas, et qu'elle ne
croyait pas avoir, de vérifier la conformité des
règlements de Montréal.
M. Dufour: La seule difficulté que j'ai à vous
suivre, c'est que vous nous expliquez que la ville de Montréal suivait
un processus, que cette même ville avait déterminé que
c'était le bon. À partir de maintenant... Ce que vous avez fait,
c'est correct, mais on aimerait bien qu'éventuellement vous deveniez
semblable un peu à un cheminement autre que ce que vous avez
actuellement. Moi, je dis que, si, dans l'article, on confirmait que ce qui a
été fait, on l'accepte, mais qu'à partir de maintenant
c'est comme ça qu'on devrait fonctionner, je vous suivrais plus. Mais,
si vous me dites: Oui, c'est correct, ce que vous faites là, on va vous
confirmer, on va vous donner raison, on va continuer à vous donner
raison, mais on espère bien que vous allez vous exclure, et arriver avec
un autre cheminement, quelque part dans le temps, ce bout-là, il n'est
pas... Je vais dire comme on dit: Ce n'est pas orthodoxe, ça, en tout
cas.
M. Carrier: La ville de Montréal ne serait pas en mesure,
quand bien même on essaierait ici, dans le projet de loi, de lui dire
que, dorénavant, dès l'entrée en vigueur du projet de loi,
il faut qu'elle respecte la règle de conformité aux objectifs du
schéma, elle ne serait pas en mesure de le faire, parce que, ce que la
ville de Montréal a fait - et il ne faut pas le lui reprocher - c'est
qu'elle a respecté d'abord et avant tout l'esprit de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme qui s'applique aux autres MRC, à
savoir que la conformité aux objectifs du schéma se faisait
d'abord et avant tout en faisant adopter par les municipalités locales
des plans d'urbanisme conformes aux objectifs du schéma, ensuite faire
adopter des règlements de zonage conformes au plan et également
conformes, par le fait même, aux objectifs du schéma. (11
heures)
La ville de Montréal n'ayant pas de plan d'urbanisme, elle n'est
jamais embarquée dans le système de la conformité en deux
étapes de cette façon-là, et avec raison, quant à
l'esprit de la loi. Elle disait: Comment peut-on exiger de moi que toutes les
petites modifications - par centaines, quasiment, par mois - que l'on fait
à nos règlements de zonage soient examinées quant à
leur conformité aux grand objectifs du schéma, alors qu'on n'a
même pas l'instrument intermédiaire qu'est le plan
d'urbanisme.
Alors, avec raison, elle dit: Ce qu'il faudrait faire, c'est d'abord
valider le plan d'urbanisme qu'on a actuellement à la ville de
Montréal, dire comment, après ça, la conformité de
nos règlements se fera à notre nouveau plan et dire, par le fait
même, comment la conformité de notre plan et des règlements
d'urbanisme qui en découleront sera conforme aux objectifs de la CUM. Et
ça, c'est un processus qui doit prendre le temps qu'il doit prendre.
C'est tellement complexe, la réglementation en matière
d'urbanisme à Montréal, qu'il faut procéder par ordre et
dans un système logique. Alors, c'est pour ça que ce serait mal
venu, ici, d'essayer, par un
papillon d'amendement, de faire tous les arrimages
nécessaires.
M. Dufour: Comme l'objectif à atteindre, c'est que tous
les arrimages puis tout se fasse dans la normalité, normaliser la
situation, pourquoi on ne fixe pas d'échéancier? On l'a fait pour
l'ensemble des municipalités au Québec, on l'a fait pour les MRC,
on a fixé des objectifs puis on a donné des extensions,
même de ça, à des endroits. Mais la première action
qu'on a posée, c'est de fixer un échéancier.
Moi, je comprends vos explications, mais, quelque part dans le temps, il
va falloir que ça s'arrête, puis ça ne s'arrêtera
jamais. Moi, je vous le dis, on peut avoir... l'enfer est pavé de bonnes
intentions. Puis on ne l'obtiendra jamais. Il s'agit juste de regarder le
processus que la Communauté urbaine de Montréal a suivi pour
obtenir, un jour, un schéma d'aménagement pour l'ensemble du
territoire. Ça a pris une vingtaine d'années. Au point de vue
fiscalité municipale, ça a été la même chose.
Il y a bien des choses qu'ils ont attendu à la dernière minute
pour donner des extensions. Mais il y avait toujours,
régulièrement, le questionnement. Et ça, je pense que
c'est très sain, politiquement, j'ai dit. Oui.
M. Ryan: Mme la Présidente, je me souviens que j'ai
échangé de la correspondance avec le maire de Montréal
à ce sujet au mois de décembre. Il m'avait écrit, en
particulier, expliquant les circonstances particulières de
Montréal. Ça fait depuis 1986 que la ville de Montréal
travaillait à se doter d'un plan d'urbanisme. Ça, ça a
été fait au mois de décembre. Je ne sais pas si vous
l'avez vu, c'est une brique d'à peu près dix volumes. Dix
volumes, et vous avez un plan qui traite d'à peu près chaque rue
de Montréal, là-dedans. C'est un plan extrêmement
détaillé et ça a été long.
Maintenant, là, il faut qu'ils fassent des règlements en
fonction de ce plan d'urbanisme qui vient d'être adopté. Ils se
sont fixé, eux autres, un échéancier d'au moins deux ans.
Il faut qu'ils fassent des modifications à leur charte pour
procéder à des consultations publiques en cours de route. Puis
l'itinéraire exact qui devrait être suivi, ils ne le connaissent
pas plus que nous. Ils avancent. On a la preuve concrète de
progrès très importants qui ont été faits, puis la
mentalité que nous avons, c'est de les accompagner dans cette
démarche et non pas de leur imposer un carcan dont nous ne
connaîtrions pas nous-mêmes les implications véritables.
C'est facile de finir ça puis de dire: Vous allez faire ça
en trois ans. Il arrive trois ans, le gouvernement est changé, il y a un
nouveau ministre, puis là: Occupe-toi de ça parce qu'on a pris
l'engagement. Puis ils ne savaient pas ce qu'il en était, puis ils ont
mis ça dans la loi. Il faut que tu joues avec ça tout le temps.
On passe beaucoup de temps, ici, à l'Assemblée, à corriger
de fausses directions qui ont été données par des gens qui
n'étaient pas capables de mesurer ce qu'ils faisaient. Dans ce cas-ci,
on élargit au maximum, mais tout en ayant constaté la
conformité des intentions et des orientations aux volontés de
l'Assemblée nationale. C'est ça qu'on fait.
M. Dufour: Oui. Excepté... Moi, je suis votre
raisonnement. Excepté que, lorsqu'on a passé la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, c'était pour l'ensemble des
municipalités du Québec à l'exception de... On a
essayé de tenir le cap puis l'échéancier. Je comprends,
par exemple, qu'il y a encore des schémas d'aménagement qui n'ont
pas été approuvés. Bon. C'est après... 12 ans, 13
ans plus tard. C'étaient des cas particuliers, des cas difficiles.
Moi, je comprends que la ville de Montréal peut bien dire: On
vous fait confiance, vous êtes du bon monde, puis... Nous autres, on a
fait confiance au ministre, en 1980. Il y a plusieurs ministres qui se sont
succédé, depuis ce temps-là, aux Affaires municipales.
Mais, tout de même, le cap a été gardé, en autant
que je suis concerné. Au point de vue de l'aménagement et de
l'urbanisme, on a trouvé que c'était une bonne chose. Bon. On a
continué dans le même cheminement puis on accepte qu'il y ait
encore des MRC qui ne se sont pas dotées de schéma
d'aménagement. Mais on a fixé des échéanciers parce
qu'on le sait, ça, pour n'importe quoi... Vous savez que, s'il n'y a pas
d'échéancier...
Ça va peut-être changer de maire, aussi, à
Montréal. Le raisonnement que vous faites sur les ministres, ça
peut se faire, aussi, sur la ville de Montréal. On pourrait changer de
maire puis le maire qui ne sera pas trop, trop porté vers la chose,
comme on dit, il pourrait peut-être oublier, en chemin. Ce qui fait que,
moi, je dis qu'il n'y pas de scandale, il ne faut pas se scandaliser d'essayer
d'obtenir, de fixer des objectifs. Il y a moins de laxisme, ça force
à un questionnement, mais ça ne veut pas dire... Moi, je serais
bien surpris que le gouvernement aille imposer un dicton en disant: Bang, c'est
fini, là!
M. Ryan: Mais là, en toute hypothèse...
M. Dufour: II ne l'a jamais fait envers Montréal.
M. Ryan: En toute hypothèse, là, si on n'acceptait
pas ceci, il faudrait qu'on accepte de faire des modifications à la
charte de la ville de Montréal. Ce n'est pas dans notre intention de
passer à ça la semaine prochaine. En attendant, on ajuste notre
loi en conséquence. Si jamais on fait des modifications à la
charte, peut-être que là il y aura des choses à
préciser. Mais il faut prendre ces documents-là ensemble.
En attendant, on évite les sujets de conflits ou d'affrontements,
ce qui est l'objet de notre...
M. Dufour: Mais vous admettrez que c'est un amendement tout de
même suffisamment substantiel, où on dit: On entérine
toutes vos actions passées, présentes et même pour le
futur. C'est ça que ça dit.
M. Ryan: M. Felli m'informe d'une chose intéressante,
là, c'est qu'il y a un groupe de travail qui a été
constitué, il y a des représentants de la ville de
Montréal, de la CUM et du ministère qui travaillent à
identifier les éléments qui devront faire l'objet d'une
vérification de conformité. Alors, l'esprit est là.
M. Dufour: Mais vous me comprenez bien, là. Je ne dis
pas...
M. Ryan: Je vous comprends très bien.
M. Dufour: ...qu'on doit astreindre Montréal demain matin
et dire: Ce n'est plus comme ça que ça va se passer.
M. Ryan: Et peut-être que...
M. Dufour: Moi, j'étais sous l'impression qu'on pouvait
aller un petit peu plus loin en disant: Oui, on va vous donner votre O.K.,
mais, avec le temps, avec un certain temps, ça pourrait être trois
ans ou quatre ans, mais, un jour, ça va finir quelque part, dans le
temps. Mais, là, vous me dites qu'il y a un comité de travail qui
envisage cette possibilité-là? C'est pour donner un
échéancier quelque part dans le temps ou... C'est quoi qu'on
regarde?
M. Ryan: C'est ça. Nous autres, on va vérifier ta
charte de la ville de Montréal à la lumière des
modifications apportées à la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme. S'il y avait des modifications qu'il y aurait lieu d'apporter
à la charte, on les présentera ici. Je vais demander à nos
gens de regarder ça spécialement, parce qu'ils sont en discussion
avec la ville de Montréal sur la charte également, sur les
modifications qui pourraient y être apportées. Et là, si on
fait des ajustements de ce côté-là, à ce
moment-là, les dispositions qui seraient inconciliables avec la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, on pourrait les préciser là,
enlever le caractère inconciliable. O.K.?
M. Dufour: Ça va. M. Ryan: Très bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
84 est adopté tel qu'amendé?
M. Dufour: C'est-à-dire que, là, on a passé
les amendements, mais on n'a pas passé la loi comme telle.
M. Ryan: C'est la question qui nous est posée, de franchir
le pas suivant.
M. Dufour: On n'a pas passé l'article, là.
M. Ryan: On nous invite à franchir le pas suivant avec
beaucoup de pertinence.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a des
explications une fois l'article amendé, M. le ministre?
M. Ryan: Moi, non. Non. Je pense qu'on a discuté des
questions de fond à propos des amendements.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière, est-ce qu'il y a des questions sur
l'article 84?
M. Dufour: Est-ce que vous nous dites que... Est-ce que vous
pourriez m'affirmer ou me confirmer que cet article-là a
été discuté avec la ville de Montréal?
M. Ryan: Ah oui! Et la Communauté également. Nous
avons l'accord des deux organismes.
M. Dufour: Le comité exécutif, est-ce qu'il est
assimilé aussi au même titre que la ville de Laval?
M. Ryan: Non. Mais, là, c'est parce que c'est
différent.
M. Dufour: Au conseil administratif?
M. Ryan: Oui, oui. C'est vrai, la Communauté urbaine,
c'est un comité exécutif, oui. Par le paragraphe 3°? Oui, la
même chose. Vous allez voir, Mme la Présidente, c'est exactement
des modifications de même nature qu'on propose ensuite pour la
Communauté urbaine de Québec, la Communauté urbaine de
l'Outaouais. Je pense qu'on va pouvoir franchir ces étapes-là
plus rapidement. (11 h 10)
M. Dufour: Je remarque qu'il y a des changements tout de
même suffisamment substantiels, là: «7° le délai
de 120 jours prévu aux articles 56.4 et 56.14 est remplacé par un
délai de six mois». Au lieu de 120 jours, 4 mois. On trouvait que
les délais allaient toujours en augmentant et, là, pour la
Communauté urbaine, on ajoute encore. Il me semble que c'est plus facile
de les réunir pas mal qu'une MRC, parce
que eux fonctionnent régulièrement avec des
assemblées précises.
M. Ryan: C'est au point où on en était;
c'était six mois puis on garde le six mois. Il n'y a pas de changement
là-dessus. C'est juste un changement de formulation, ici. C'est le
même contenu.
M. Dufour: C'est ce qui était avant?
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: Mais, dans les MRC régulières...
M. Ryan: Oui, c'est ça. Là, on se dit: À
Montréal, c'est un peu plus complexe, quand même.
M. Dufour: C'est bien plus facile pour eux autres de se
rencontrer, je pense, qu'à l'extérieur.
M. Ryan: Non. Je regrette, mais je pense que c'est le
contraire.
M. Dufour: Ça fait longtemps qu'ils se rencontrent, eux
autres?
M. Ryan: Non. C'est souvent très difficile. Comme il n'y a
pas eu de demande de modifier le six mois, nous autres, on le garde.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 84, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 84, tel
qu'amendé, est adopté.
J'appelle l'article 85. Il y a aussi un amendement.
M. Ryan: Mme la Présidente, à propos de 85, est-ce
qu'il y a des amendements?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, il y a un
amendement. C'est: Les paragraphes 4° et 5° de l'article 85 du projet
de loi 56 sont remplacés par le suivant: 4° par la suppression des
sous-paragraphes a et b du paragraphe 2° du deuxième
alinéa.
M. Ryan: Ici, je voudrais vous indiquer une chose, Mme la
Présidente. Toutes les dispositions comprises non seulement dans
l'amendement, mais dans l'article 85 reprennent ce que nous avons
déjà arrêté pour la Communauté urbaine de
Montréal. Au point de vue contenu, il n'y a pas de
différence.
M. Dufour: Oui, je comprends que c'est à peu près
la même chose, mais on ne peut pas dire que les échanges sont
forts, forts sur... ont été très, très nombreux sur
l'autre article précédent. Normalement, on adopte les amendements
puis, après, on va sur les articles qui sont proposés dans le
projet de loi. On ne les a pas faits tout à l'heure. Je ne vous en
tiendrai pas plus rigueur, mais on ne peut pas changer les règles
d'étude du projet de loi au fur et à mesure. Je comprends que
c'est compliqué mais...
M. Ryan: Juste une chose. Je comprends ça très
bien, Mme la Présidente, mais, d'un autre côté, si nous
nous mettons dans la tête de vérifier chacune des virgules qui
sont ici, qui sont toutes des choses de concordance, à ce
moment-là, on a de l'ouvrage pour plusieurs jours. Mais c'a
été fait soigneusement. Ça a tout été
vérifié. Je ne veux pas enlever la possibilité qu'on
discute, mais je ne pense pas que ça va nous avancer beaucoup.
M. Dufour: La seule chose que je voudrais...
M. Ryan: Tantôt, on a dit que la densité de la
population, ça ne sera pas un élément obligatoire. On a
commencé à le dire à propos de Laval, on l'a dit à
propos de la Communauté urbaine de Montréal, on le redit ici. On
peut bien discuter toute l'affaire encore, mais... C'est ça que
ça veut dire. On prend la même terminologie.
M. Dufour: Moi, ce que je voulais, par mon propos, c'était
juste souligner que Montréal et Québec sont suffisamment des
villes différentes qui ont des vécus, qui ont des usages à
respecter. Moi, je pense toujours que, par rapport à ces gros ensembles,
les gens ont de la difficulté à faire valoir leur point de vue.
Donc, il faut être attentif, il faut regarder, voir, s'il n'y a pas des
lacunes, s'il n'y a pas des façons qu'on pourrait donner un peu plus le
droit de parole aux citoyens. Moi, je pense qu'il y a un effort qu'on n'a
possiblement pas suffisamment fait, par rapport à ça. Et
ça, ça me préoccupe. Quand je vois des articles, ça
me permet des fois de me rapprocher par rapport à ça. Parce que
la population... Vous savez, on a fait un règlement qui s'appelait...
pour l'île, concernant les déchets. Ça a été
dur, ce projet de loi. Je ne sais pas si vous vous en souvenez.
M. Ryan: Oh oui!
M. Dufour: Mais vous remarquerez que, sur le terrain, ce n'est
pas plus facile. Même s'ils ont le projet de loi dans leur poche, il y a
des citoyens qui réagissent très fortement, dans le coin, et avec
raison. Je pense que, oui, ils ont le droit de le faire.
M. Ryan: On n'a pas éliminé ça, nous
autres.
M. Dufour: On n'a pas éliminé ça. M.
Ryan: Pas du tout.
M. Dufour: Nous autres, quand on a discuté, je comprends
qu'il y avait des gens qui trouvaient qu'on avait mis beaucoup de temps, mais
on n'est jamais assez... Il ne faut jamais oublier que les citoyens ont des
droits et c'est dans ce sens-là.... Quand je regarde une ville comme
Laval qui réussit... Et ce n'est pas la même sorte de ville,
disons-nous, mais il y a du monde, à la ville de Laval. Même
processus qu'une petite municipalité de 500 âmes. Ça n'a
pas l'air de jouer trop, trop contre eux autres. Moi, je les suis et, au point
de vue de l'urbanisme, il n'y a pas l'air d'y avoir de... Il y a des petits
problèmes comme ailleurs...
M. Ryan: Ils ont eu des grosses discussions.
M. Dufour: Des grosses discussions, mais ils ont accepté
de jouer le jeu. Je pense que les gens... Peut-être que le conseil s'en
porte mieux ou aussi bien qu'ailleurs. Ça va.
M. Ryan: Ça va? En tout cas, on vous certifie, si...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors,
l'amendement...
M. Ryan: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): ...est adopté,
à l'article 85. Est-ce que l'article 85, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
86. Il y a aussi un amendement à l'article 86. Les paragraphes
3e et 4° de l'article 86 du projet de loi 56 sont
remplacés par le suivant: 3° par la suppression des sous-paragraphes
a et b du paragraphe 3° du troisième alinéa.
M. Ryan: même chose que ce que nous avons
déjà vu. même chose que ce que nous venons de discuter
à propos de la cuq et de la cum.
M. Dufour: Là, avec tout ça, combien on va avoir de
MRC sur le territoire? Ça en ajoute, ça? Si on les assimile, on
va être obligés de les compter?
M. Ryan: Non, non. Ça, c'était...
M. Dufour: On est rendus à combien de MRC, là?
M. Ryan: ...déjà dans la... À peu
près 88 ou 90.92?
M. Dufour: Ah non! Il y en a au moins 98. Une voix: 99.
Une voix: 96.
M. Dufour: 99? Bon. Mais, quand on les assimile, là...
M. Ryan: 96.
M. Dufour: ...est-ce que vous les... Est-ce qu'elles
étaient comptées dedans, là...
M. Ryan: Bien oui! C'est...
M. Dufour: ...Montréal, l'Outaouais...
M. Ryan: ...déjà assimilé à des MRC.
M. Dufour: C'est vraiment compté?
M. Ryan: Ah oui! Ah oui, oui.
M. Dufour: II n'a pas l'air de le dire, en arrière. Je
regardais en arrière, moi, là. Ha, ha, ha! 99. Il y en a 99 sur
le territoire.
M. Ryan: Avec celles-là. 96 vraies et 3
greffées.
M. Dufour: Oui, mais là, le fait qu'on les assimile, on
n'aura pas le choix; on va dire: C'est 99.
M. Ryan: Oh...
M. Dufour: Montréal, la Communauté urbaine n'aura
pas le choix, elle va compter comme une MRC.
M. Ryan: II y en a qui peuvent dire 96. Ça va
dépendre des points de référence de chacun.
J'espère qu'ils ne nous dicteront pas le chiffre qu'on va employer.
Ça dépend du point de vue.
Une voix: Les trois communautés, Laval et Mirabel, ne sont
qu'assimilées. Ce n'est pas à strictement parler...
M. Ryan: C'est ça. Ce n'est pas des vraies MRC. Le vrai
chiffre est 96, tandis que... Mirabel, est-ce que c'est assimilé ou si
c'est une véritable... Assimilée aussi. Ça fait 95.
Une voix: Laval aussi.
M. Ryan: Laval aussi. En tout cas, on va laisser à nos
«faiseux» de rapports le soin de dire si c'est 94 ou 96 dans le
rapport annuel. Nous autres, ça ne nous dérange pas.
M. Dufour: Non. Des fois, les statistiques, pour discussion,
quelqu'un dit: On en a 96, 99, et...
M. Ryan: Là, référez-vous toujours au
rapport annuel officiel.
M. Dufour: II y a juste là qu'on peut le savoir.
M. Ryan: O.K. Et non pas à la parole du ministre.
M. Dufour: C'est ça. Une voix: ...rarement. M.
Ryan: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ça va être la nouvelle bible. Ça
va être une bible, la bible. Le rapport annuel va devenir une bible.
M. Ryan: On va être obligés de le lire, ça va
être un gros...
M. Dufour: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 86 est adopté?
M. Dufour: Où est-ce que c'est, à 86... Je ne l'ai
pas...
Une voix: C'est la même chose que tout à
l'heure.
M. Ryan: Oui. J'en propose l'adoption...
M. Dufour: O.K.
M. Ryan: ...parce que...
M. Dufour: Ça va, oui.
M. Ryan: ...c'est vraiment la...
M. Dufour: O.K. C'est la même chose.
M. Ryan: Oui, même chose, même chose.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté. Alors,
est-ce que l'article 86, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: On va regarder.
Une voix: C'est la même chose que...
M. Dufour: Ce n'est pas tout à fait pareil. Une voix:
Non, il y a juste ça qui...
M. Ryan: Dans les commentaires que nous avons mis, vous pouvez
constater que l'avis de nos conseillers indique clairement que les
modifications apportées à 86 sont exactement de même nature
que celles qui étaient à 85. Vous avez ça en bas de vos
commentaires. Ça, c'est...
M. Dufour: Ça va.
M. Ryan: Correct. Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 86, tel
qu'amendé, est adopté.
J'appelle l'article 87. Il n'y a pas d'amendement à l'article
87?
M. Ryan: Non. L'article 87, ça, c'est le «fine
tuning». Il y en a un très important.
M. Dufour: Bien, «ministères», ça
voulait dire le gouvernement, la même chose. Ce n'était pas une
redondance, quand on disait ça...
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: ...plutôt que de dire «le ministre»?
Quand on disait «Les orientations [...] interventions du gouvernement, de
ses ministères»...
M. Ryan: Des fois, nous autres... Oui. Ici, on identifie...
M. Dufour: ...c'était la même chose.
M. Ryan: ...le ministère par le ministre puis c'est
excellent.
M. Dufour: Ça va.
M. Ryan: Je reçois souvent des rapports, M. Carrier, qui
disent: «Le ministère recommande au ministre». Je n'aime pas
ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous aimez mieux:
«Le ministre recommande au ministère».
M. Ryan: Tel service, c'est: «Le sous-ministre», ou
bien: «Les services juridiques recommandent au ministre». Des fois,
quand on nous dit ça, il y a des fonctionnaires qui écrivent
comme ça: «Le ministère recommande au ministre de faire
ceci», «Le ministre a déclaré ceci», «La
position du ministère, c'est cela». Ça peut arriver,
ça. Mais, en général... C'est pour ça que cette
correction-là, je pense qu'elle est de bon aloi. Ça ne
répond à aucun conflit aigu que je connaisse. (11 h 20)
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 87
est adopté.
J'appelle l'article 88.
Loi sur les cités et villes
(Consultation)
M. Dufour: II y a pas mal de discussions là-dessus,
actuellement, sur le territoire. Je ne sais pas si vous avez beaucoup, beaucoup
d'échos. Ça concerne les SIDAC, ça. Il y a beaucoup de
discussions sur le territoire, là-dessus.
M. Ryan: II va falloir qu'on réexamine toute cette
question-là avant l'automne.
M. Dufour: En fait, il y a beaucoup de SIDAC qui se sont mises
sur pied lors des rénovations, du projet de rénovation de
centres-villes. Quand on regarde dans les faits, on voit qu'il y a de la
difficulté parce que... D'abord, ce n'était peut-être pas
la bonne façon. À l'occasion, parce qu'on faisait de la
rénovation du centre-ville, ça imposait une SIDAC. Ce n'est pas
nécessairement vrai. Mais il y a des gens qui ont cru que c'était
comme ça qu'on devait le faire. On constate qu'il y a beaucoup de
sociétés d'initiative qui ont de la difficulté et qui ne
sont pas viables. Ça cause des problèmes. Je ne sais pas
jusqu'à quel point on va être capable de maintenir ça, mais
quelle sorte de comité vous avez mis sur pied, là-dessus? Vous
avez un comité que vous avez mis sur pied, qui fait l'étude, ou
si vous y allez ponctuellement avec les problèmes qui sont
soulevés au fur et à mesure?
M. Ryan: Moi-même, c'est une question que je veux regarder
de près. Je n'ai pas encore eu le temps de m'engager à fond
là-dedans, mais je reçois des échos qui indiquent qu'il y
a des malaises à plusieurs endroits. M. Belgue m'informe que le
ministère participe aux réunions du conseil d'administration du
regroupement des SIDAC. De là, il y a des échanges qui peuvent se
faire. C'est un point qu'on va ramener sur le tapis, ça, au cours de la
prochaine année.
En attendant, les modifications que nous proposons d'instituer sont des
modifications ponctuelles. À l'article 88, c'est surtout, en premier
lieu, une question de qualité linguistique: on remplace l'expression
«place d'affaires», qui est anglaise, par le mot
«établissement». Dans le deuxième paragraphe, on
donne une définition de l'établissement au sens de la Loi sur les
cités et villes. On donne une définition qui va être utile.
Il n'y a pas d'autre chose là-dedans.
M. Dufour: Bon. Le lieu, l'établissement... Quand on dit
«un établissement et le contribua- ble qui le tient ou
l'occupe», le tenir, ça veut dire qu'il est propriétaire?
C'est ça que ça veut dire? Non?
(Consultation)
M. Ryan: II n'y a pas de différence de sens entre les deux
mots. Les deux mots sont employés alternativement dans les passages de
la Loi sur les cités et villes qui traitent des SIDAC. C'est pour
ça qu'on ne veut pas refaire toute cette loi-là par celle-ci. On
apporte juste les modifications qui paraissent nécessaires dans la
perspective de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme.
M. Dufour: Ça va. M. Ryan: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 88 est
adopté.
M. Ryan: L'article 89 est exactement de la même
inspiration. C'est le remplacement des mots «place d'affaires» par
le mot «établissement».
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
l'article 89?
M. Dufour: Celui-là, vous le prenez tout d'un bloc.
M. Ryan: Oui, oui, oui.
M. Dufour: On ne le fait pas paragraphe par paragraphe.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Dufour: C'est la même chose. Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 89 est
adopté.
J'appelle l'article 90.
M. Ryan: Là, on ajoute des mots. Je vais lire le texte
actuel: «Le conseil réglemente toute autre matière relative
à la société, notamment les modalités
d'établissement, de perception et de remboursement de la cotisation -
et, là, nous ajouterions - et les règles transitoires applicables
lorsque le territoire de la société est modifié. Il le
fait par règlement.»
Je pense que cette modification parle par elle-même; elle se
dispense d'explications. C'est normal qu'on prévoie les règles
qui devront s'appliquer transitoirement lorsqu'il y a modification du
territoire. Par exemple, y aura-t-il lieu de tenir une assemblée
générale des membres? Comment le nouveau territoire entrera-t-il
en vigueur? Tout ça. Je pense qu'il n'y a pas grand difficulté de
ce point de vue là.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 90 est
adopté.
J'appelle l'article 91. M. le ministre.
M. Ryan: On fait disparaître, à 458.25, le concept
des budgets de fonctionnement. On dit que la SIDAC va soumettre à
l'assemblée générale convoquée à cette fin
son budget, lequel peut inclure tout projet comportant des dépenses de
nature capitale. Avec deux budgets séparés, évidemment, il
y a toujours un danger de dispersion. En le présentant de cette
manière-ci, on préserve un meilleur contrôle de
l'assemblée générale sur la présentation du
budget.
M. Dufour: Là, on va les prendre article par article.
M. Ryan: Je pense que oui. Oui, je suis rendu là, moi
là.
M. Dufour: Ce serait plus... M. Ryan: Ce serait plus...
M. Dufour: L'article 458.25, puis... M. Ryan: C'est
ça.
M. Dufour: On va les prendre, là. Si madame veut les
caler, les appeler.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. L'article
458.25.
M. Ryan: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Les explications ont
été données, à l'article 458.25.
M. Dufour: C'est là que vous nous dites qu'on
sépare les budgets, c'est-à-dire qu'on les refond ensemble.
M. Ryan: On unifie. On unifie, oui.
M. Dufour: dans un budget régulier des dépenses de
nature capitale, il y a un poste pour ça. il faut qu'il y ait un poste.
ce n'est pas juste de dire... ce n'est pas inclus, dans le sens que c'est
fondu, là. les dépenses doivent être identifiées,
pareil, comme il faut.
M. Ryan: C'est clair, c'est sûr.
M. Dufour: Dépenses de nature capitale et dépenses
budgétaires.
M. Ryan: C'est probablement parce que l'importance de l'organisme
n'est pas assez grande pour qu'on l'oblige à avoir deux budgets. Tout va
être dans le même budget. On va savoir où on s'en va. En
général, ce n'est même pas des organismes qui ont des
officiers permanents, j'imagine.
M. Dufour: O.K. Ça va pour l'article 458.25.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 458.25.
L'article 458.25.1.
M. Ryan: II n'y a pas d'écart par rapport à la loi
actuelle là-dessus. On prévoit que tout emprunt dont l'objet est
le financement d'un projet qui comporte des dépenses de nature capitale
doit être autorisé par le conseil. Je pense bien que c'est
des...
M. Dufour: ces emprunts-là, si je me rappelle ' bien, de
nature capitale, ça lie la société et ça lie les
gens à l'intérieur de la sidac. le conseil, quand il se prononce
par rapport à ça, c'est juste les membres de la sidac qui ont le
droit de vote là-dessus, si je me souviens bien, et les liens, ce n'est
pas les liens qui sont donnés par rapport à l'emprunt, c'est les
gens qui font partie de la sidac qui sont parties prenantes. à moins que
l'emprunt ne prévoie 50 % par la municipalité ou 25 % aux listes,
il y a des... c'est correct, ça?
M. Ryan: II peut y avoir bien des modalités de l'emprunt,
évidemment. Il doit être approuvé par le conseil
d'administration. C'est ça qu'on précise de manière...
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
l'article 91?
M. Dufour: Le conseil dont on parle, ce n'est pas le conseil
municipal?
M. Ryan: Excusez! Excusez! J'ai peut-être fait erreur.
M. Dufour: le conseil, c'est le conseil municipal ou le conseil
de la sidac? quand on parle du conseil municipal, comment on le nomme?
M. Ryan: Le conseiller me dit que c'est le conseil municipal. Je
m'excuse...
M. Dufour: Moi, je pense que c'est le conseil municipal... Ah!
C'est correct.
M. Ryan: ...vous aviez raison. Est-ce que vous avez la
certitude?
Une voix: Oui. C'est ce qui est écrit dans les notes
explicatives.
M. Dufour: Vous étiez en train de m'en-voyer sur une
fausse piste, là. Moi, je pensais que c'était le municipal. (11 h
30)
M. Ryan: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
91?
M. Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui? L'article 91,
adopté.
L'article 92. M. le ministre.
M. Ryan: C'est de la concordance, à 92, avec ce que nous
avons déjà décidé. On supprime les mots «de
fonctionnement».
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 92 est
adopté.
L'article 93.
M. Ryan: À 93, on modifie 458.28 actuel qui prévoit
que les règles régissant le calcul des cotisations des membres
des SIDAC, les versements et les dates d'échéance doivent
être les mêmes pour toutes les SIDAC établies sur le
territoire d'une municipalité. Ce n'est pas nécessaire d'avoir
une règle aussi rigide. L'amendement laisserait tomber «et sont
les mêmes pour toutes les sociétés». C'est la
même chose. On dit: «Ces règles peuvent prévoir une
limite maximale au montant ou à la quote-part des cotisations que les
membres sont appelés à débourser. Là, on mettrait
«une limite minimale ou maximale».
(Consultation)
M. Dufour: Chaque société, c'est surtout
Montréal qu'on vise. Les municipalités où il y a trois ou
quatre SIDAC, à ce moment-là, ce n'est pas
nécessairement... Est-ce qu'on applique les mêmes
règlements partout? Ça veut dire que tous les paiements, les
versements, c'est partout pareil. Il pourrait y avoir un règlement, par
exemple... Je ne sais pas. Je vais donner des noms que je ne sais pas. Mettons
la SIDAC Maisonneuve et la SIDAC Outremont... Pas Outremont, ce n'est pas dans
Montréal.
M. Ryan: Saint-Henri.
M. Dufour: Bon! Saint-Henri. Il y en a deux. Est-ce que le
règlement pourrait prévoir des dates d'échéance
différentes pour chaque SIDAC ou si on globalise? Ça pourrait
être différent?
M. Ryan: Ces règles-là pourraient... M. Dufour:
Là, ça pourrait être différent. M. Ryan:
Ça pourrait varier, oui. M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 93 est
adopté.
J'appelle l'article 94.
M. Ryan: Concordance pure et simple. M. Dufour: Ça
va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 94 est
adopté.
L'article 95.
M. Ryan: On nous dit que l'article que veut supprimer l'article
95 est un article inutile et non observé, de toute manière.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
l'article 95?
M. Dufour: dans les faits, comment ça s'applique? c'est la
municipalité qui donne l'avis d'occupation, le changement du
contribuable? comment ça s'établit, dans les faits?
M. Ryan: M. Belgue. S'il vous plaît, Mme la
Présidente, M. Belgue.
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse. Allez-y,
M. Belgue.
M. Belgue (David): Dans les faits, c'est souvent les autres
membres de la SIDAC qui vont dire à la municipalité qu'il y a un
nouveau qui vient d'arriver et que ce serait le temps d'aller chercher la
cotisation.
M. Dufour: Mais, s'il ne le dit pas, de quelle façon ils
vont le savoir? S'il est inopérant... Là, on avait au moins
quelque chose, mais si on n'est pas capable de déterminer ça,
comment la municipalité va fonctionner? Regarde, on disait: Là,
tu es obligé d'avertir le conseil d'administration de la SIDAC qu'il y a
un nouveau membre. Bon! S'il ne le disait pas, on disait: Tu aurais dû le
dire. Mais, comme il n'y aura plus d'article, comment la SIDAC va fonctionner?
Comment elle va l'établir?
M. Belgue: De toute façon, il y a une obligation qui est
faite de cotiser dans un autre article dont la municipalité
elle-même peut... Aussitôt qu'elle est consciente du fait qu'il y a
un nouvel établissement, elle peut aller chercher la cotisation. Elle a
le pouvoir permettant de le faire. Donc, ce n'est pas un pouvoir qui permet de
faire payer quelqu'un, c'est plutôt l'information, dans cet article.
Est-ce qu'il y a un nouvel arrivant ou non?
M. Dufour: Les cotisations qui sont payées par des
résidents, là, par des gens qui ont des places d'affaires ou qui
tiennent, qui font des affaires, un établissement... Les cotisations,
s'ils
ne veulent pas payer ou si elles sont impayées, est-ce que ce
sont des... Ce n'est pas par hypothèque, ça. C'est vraiment la
fonction. Comment les SIDAC peuvent-elles se faire payer? Comment poursuit-on?
Quel lien existe? Ce n'est pas assimilé à une
hypothèque.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Carrier.
M. Carrier: Merci, Mme la Présidente.
La cotisation, il est dit, dans les articles relatifs aux SIDAC, que la
cotisation est assimilée, aux fins du recouvrement et de la perception,
à une taxe d'affaires. Donc, ça veut dire que la
municipalité qui les perçoit va être capable d'utiliser
à l'égard de l'établissement les mêmes droits
qu'elle a lorsqu'il y a une taxe d'affaires qui n'est pas payée.
Ça veut dire effectivement, comme vous l'avez dit, qu'il n'y a pas de
privilège qui grève l'immeuble constitué par
rétablissement, mais, d'un autre côté, ce sont les
règles ordinaires pour les créances personnelles, à savoir
qu'on peut faire vendre... le cas échéant, on peut faire vendre
les biens du débiteur, ses biens meubles ou ses...
M. Dufour: la notion de place d'affaires ou de taxe d'affaires a
tendance à diminuer avec la surtaxe sur les immeubles. est-ce que
ça ne pourrait pas venir jusque-là avec...
M. Carrier: Ça dépend de ce qui, officiellement,
sera le sort réservé à la taxe d'affaires. Tant qu'elle
existe, il existe des règles qui régissent sa perception.
Même si la municipalité, elle, a abandonné depuis longtemps
la taxe d'affaires, il reste que les dispositions sont encore dans les lois.
Alors, il s'agira pour elle de les réappliquer, mais uniquement à
l'égard de la cotisation de SIDAC.
Mais il est vrai que, si, par exemple, on arrivait à une
situation où toutes les municipalités du Québec
passeraient au régime de la surtaxe sur les immeubles non
résidentiels, il faudrait peut-être, à ce moment-là,
songer effectivement à revoir la base des cotisations. C'est clair que
la plupart des SIDAC utilisent actuellement la valeur locative comme base
d'imposition. Mais il n'y a rien qui les oblige à l'utiliser, remarquez
bien.
M. Dufour: Mais, comme là, on voit que toutes les
municipalités où il y a des SIDAC, c'est des municipalités
assez importantes, il n'en reste pas beaucoup, de ces
municipalités-là, qui ont la taxe d'affaires. Pour moi, c'est des
surtaxes sur les immeubles. Si on parle de Montréal, Québec...
Moi, je peux toutes vous les énumérer, pratiquement. Partout
où il y a des SIDAC, la notion de taxe d'affaires est pratiquement
enlevée. Donc, on est arrivés à... Je vous invite juste
à réfléchir, à cogiter là-dessus parce que
c'est vraiment ce à quoi on va avoir à faire face tantôt.
Ça va.
M. Ryan: Est-ce que ça va? M. Dufour: Ça va.
M. Ryan: Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 95
est adopté.
J'appelle l'article 96.
M. Ryan: L'article 96 est une petite amélioration des
cotisations perçues pour les fins des SIDAC, déduction faite des
frais de perception, qui sont remises à la société. On
dirait «ainsi que la liste des membres qui les ont
acquittées». Je pense que c'est une affaire
élémentaire qui ne devrait pas susciter de discussion.
M. Dufour: C'est élémentaire, mais... Il n'y a pas
de problème pour la loi d'accès à l'information, dans le
sens qu'il y a une divulgation, tout de même, d'un renseignement
important qui devient public... Mais ça l'est déjà,
public. Les gens qui paient ou ne paient pas...
M. Ryan: C'est ça.
M. Dufour: Je fais juste réfléchir tout haut.
M. Ryan: C'est ça.
M. Dufour: Je ne prétends pas que je suis correct ou
non...
M. Ryan: On en profite. On essaie d'en profiter.
M. Dufour: ...par rapport à ça. Il n'y a pas de...
Ça ne peut pas causer de difficultés.
M. Ryan: Je pense bien que c'est un droit
élémentaire de la société d'avoir la liste des
membres.
M. Dufour: Oui, mais le fait que c'est divulgué à
plusieurs personnes, des fois, ça...
M. Ryan: Mais la liste des cotisations... M. Dufour: C'est
public.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 96 est
adopté.
J'appelle l'article 97. M. le ministre.
M. Ryan: L'article 97, c'est lorsqu'une SIDAC...
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 458.34, M.
le ministre.
M. Ryan: Oui, c'est ça.
M. Dufour: On fait presque la refonte.
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: On fait presque la refonte des lois des SIDAC. On
touche à tout.
M. Ryan: Non, mais c'est juste des ajustements pour les fins de
notre loi. Sur le fond, on va y revenir. Les ajustements dont nous allons
parler ont fait l'objet d'échanges avec les porte-parole des SIDAC. Ils
répondent à des voeux dont ils nous ont fait part.
Le premier, ici, une demande de modification du territoire d'une SIDAC.
On dit qu'avant d'être soumise au conseil elle devrait avoir
été approuvée par les membres de la société
lors d'une assemblée générale convoquée
spécialement à cette fin. Cette disposition-là n'existe
pas actuellement, une protection pour les membres d'une SIDAC qu'avant que des
modifications à leur territoire soient effectuées ils en soient
au moins saisis et qu'ils en aient exprimé leur avis favorable.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 458.34 est
adopté.
J'appelle l'article 458.35. (11 h 40)
M. Ryan: On prévoit aussi, dans l'hypothèse d'une
modification qui, selon toute vraisemblance, empiéterait sur le
territoire d'une autre SIDAC, à ce moment-là, consultation
obligatoire des personnes qui seraient affectées par cette
modification-là de l'autre côté aussi.
M. Dufour: Par rapport à ça, c'est un territoire
qui est déjà en marche ou en fonction, on décide de
prendre plus grand d'espace, on agrandit le territoire, mais les personnes
qu'on veut entrer à l'intérieur de la SIDAC, est-ce qu'elles
doivent être d'accord au moins à 50 %, à ce
moment-là, comme initialement, j'imagine?
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: Parce que, s'il n'y avait pas 50 %, ils ne pourraient
pas les ajouter. Ça va.
M. Ryan: C'est bien cela.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 438.35,
adopté? Alors, l'article 97, dans son ensemble, adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 98. Le
premier paragraphe.
M. le ministre.
M. Ryan: L'article 98, premier paragraphe, ça, c'est ce
qu'on pourrait appeler du «fine tuning». C'est de
l'amélioration textuelle, mais qui ne change pas le sens des mots. Je
pense que ça parle par soi-même en le regardant.
M. Dufour: Si je comprends bien, on ajoute un troisième
paragraphe où, là, ce serait juste un immeuble ou un
individu?
M. Ryan: Attendez un petit peu. Êtes-vous à 98,
là?
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: L'article 98...
M. Dufour: Oui, le troisième paragraphe.
M. Ryan: Ah oui! Parce que c'était...
M. Dufour: «Hors du district ou qui occupe un immeuble,
autre qu'un établissement, situé dans le district ou hors de
celui-ci».
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: Autrement dit, vous avez votre SIDAC qui est bien
déterminée, on le fait toujours et c'est sur des plans,
là, assez souvent il y a de la contiguïté, bon, il y a des
gens qui se touchent à quelque part, là. Par ça, est-ce
qu'on pourrait dire qu'on pourrait prendre quelqu'un qui est
complètement en dehors... à l'intérieur de la norme...
M. Ryan: Non. Ici...
M. Dufour: ...et on l'intégrerait?
Une voix: Non. C'est plus une adhésion volontaire, s'il
veut.
M. Dufour: S'il veut.
M. Ryan: M. Carrier, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Carrier.
M. Carrier: Merci, Mme la Présidente.
Comme il est dit quand on regarde l'article, non pas sa partie
modifiée mais sa partie actuelle, c'est la possibilité de
prévoir une adhésion volontaire. C'est bien évident que la
personne qui tient un établissement hors du district de la SIDAC ou
encore même la personne qui occupe un immeuble qui n'est pas un
établissement, c'est si elle le veut bien qu'elle pourra participer
à la SIDAC. Elle y trouve son profit, elle estime que ça vaut la
peine pour elle de payer la cotisation et bénéficier des
privilèges, à
ce moment-là, elle décide par elle-même d'embarquer
dans ce regroupement-là.
M. Dufour: Vous avez eu des demandes dans ce sens-là.
Auparavant, elles ne pouvaient pas le faire?
M. Carrier: Auparavant, l'article actuel ne visait que le cas
d'une personne qui tient un établissement ou une place d'affaires en
dehors des limites du district. Il n'y avait pas la possibilité, pour
une personne qui occupe un immeuble qui ne rentre pas dans la définition
d'établissement, d'embarquer dans la SIDAC. C'est ça qui est
nouveau.
M. Dufour: Ça va.
M. Ryan: Ça va?
M. Dufour: Quand c'est volontaire.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 98
est adopté.
M. Dufour: Excusez, mais, pour en sortir, est-ce qu'il est
lié de la même façon? Il peut entrer à
l'intérieur, mais, pour en sortir, comment est-ce qu'il va faire, lui?
Parce qu'il n'est pas à l'intérieur de la limite légale,
qu'on a établie au départ. Là, on dit qu'il peut se
joindre, c'est un peu ça qu'on dit. Mais, pour en sortir, comment il
pourrait? Il est poigne?
M. Carrier: Ça va être prévu dans les
conditions. Il y a des modalités. Ils vont dire: Tu peux embarquer, mais
ton engagement, par exemple, sera ou bien révocable n'importe
quand...
M. Dufour: Ah! lui pourrait l'exiger, mais la
municipalité, elle... Oui, mais, quand vient le temps de fixer des
coûts, et tout ça?
M. Carrier: C'est ça. C'est que le règlement va
faire en sorte de dire: Bon, écoutez, tu adhères volontairement,
mais, pour ne pas briser nos règles budgétaires, pour ne pas nous
causer un trou, là, tu ne pourras pas t'en sortir, mettons, pendant
l'année financière où tu as adhéré.
Autrement dit, il va falloir que tu fasses ton choix au début d'un
exercice financier, si jamais tu décides de sortir, pour ne pas briser
nos... Ça, c'est une précaution élémentaire que la
SIDAC va faire, va prévoir dans son règlement, et la personne qui
adhérera sera très bien au courant des conditions,
évidemment.
M. Dufour: En cas de dissolution, ce sera la même chose,
j'imagine, il faut qu'elle prévoie ça.
M. Carrier: C'est un autre problème, la dissolution.
M. Dufour: non. c'est un problème, mais, pour demander la
dissolution, il faut faire partie de la sidac. donc, elle, elle a les
mêmes droits, mais c'est juste pour un an ou c'est renouvelable
année par année... je suppose un cas, là,
problématique. il pourrait entrer... mettons que, le 50 %, elle a des
difficultés à l'atteindre, elle s'arrange et elle fait entrer
trois ou quatre commerces un peu plus loin et... oui, mais il n'y a rien
d'impossible. si les lois sont aussi épaisses, c'est parce qu'il y a du
monde qui a beaucoup d'imagination.
M. Ryan: II y a bien du monde qui pose toutes sortes de
questions. Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ha, ha, ha! Beaucoup plus, beaucoup plus que j'en
ai.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Dufour: J'en manque sûrement. Ça va.
M. Ryan: O.K.
M. Dufour: Ça va, Mme la Présidente.
M. Ryan: Je pense qu'il est compris ici que, l'adhésion
étant volontaire, les règlements ou les conditions d'admission
prévoiront sans doute que la sortie peut l'être également.
Il y a un principe de...
M. Dufour: II faut que... C'est ça.
M. Ryan: ...logique qui s'appliquerait là, mais, en tout
cas...
M. Dufour: oui, j'ai compris que ça prend quelque chose de
bien spécial, parce que c'est vraiment un cas particulier, c'est un cas
d'exception...
M. Ryan: C'est ça.
M. Dufour: ...je suppose, là, que... Quand
j'examine...
M. Ryan: 80...
M. Dufour: ...ce qui se passe sur le terrain où il n'y a
pas de SIDAC, quand vient le temps d'aller collecter, des formules volontaires,
le monde ne se fait pas... ça ne se garroche pas dans les portes. On est
dans les SIDAC, ce n'est pas pour rien qu'elles se défont. Les gens ne
veulent pas...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 98,
réadopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Ryan: Réadopté, Mme la Présidente, vous
avez raison.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 99.
M. Ryan: L'article 99 devrait faire plaisir aux
municipalités. On prévoit, à cet article-là, que
les dispositions de la sous-section dont on traite, sur les SIDAC, qui visent
un contribuable tenant ou occupant un établissement s'appliquent
à tout mandataire de la couronne du chef du Québec qui est un tel
contribuable.
M. Dufour: Ça veut dire qu'à partir de maintenant,
même les bureaux de députés...
M. Ryan: La Société des alcools, par exemple,
là, c'est un établissement, c'est un établissement,
ça, une succursale de la Société des alcools.
M. Dufour: Elle serait traitée comme une place
d'affaires... ou un établissement. C'est un établissement, on
vient de la corriger.
M. Ryan: Excusez, là. Je vais vous dénoncer, vous,
à la Commission de protection de la langue française.
M. Dufour: Ha, ha, ha! Ah bien, là, on n'est pas
familiers. Mais, en tout cas, pour les faits, pour aller plus vite.
M. Ryan: Oui. On s'aperçoit que le zèle est
plutôt tiède.
M. Dufour: Bon. Un bureau de député serait
assimilé aussi pour une SIDAC? Il n'est pas mandataire?
M. Ryan: Les députés sont la couronne, selon vos
théories politiques. Nous autres, nous ne sommes même pas des
mandataires de la couronne associés de manière
privilégiée, prérogative de la couronne. On n'est pas-
compris parmi les mandataires au sens propre du terme.
Une voix: Ça ne veut pas dire que vous êtes
exemptés.
M. Ryan: C'est une autre chose. Ha, ha, ha!
M. Dufour: Tous les bureaux, par exemple, gouvernementaux qui
sont, qui font partie, là... les bureaux, par exemple, des
délégués des Affaires municipales...
M. Ryan: La Régie du logement.
M. Dufour: ...la Régie du logement, un édifice
administratif comme on a chez nous pourrait être assimilé à
une place... Il serait assimilé, il serait...
M. Ryan: Établissement, oui.
M. Dufour: À un établissement? Par exemple, les
gens qui travaillent pour le ministère de l'Énergie et des
Ressources? L'Énergie et Ressources, est-ce que ce sont des mandataires
de la couronne? Oui? Tous les ministères?
M. Ryan: C'est ça, là...
M. Dufour: La Régie du logement...
M. Ryan: II faut vérifier dans chaque cas...
M. Dufour: La SQAE, ça pourrait...
M. Ryan: ...suivant la loi constitutive.
M. Dufour: ...la régie des eaux.
Une voix: II faut vérifier dans chaque cas.
M. Dufour: J'essaie de voir si on...
M. Ryan: Bien oui, c'est sûr.
M. Dufour: La SQ?
M. Carrier: Vous avez demandé de faire des
interprétations comme ça, là...
M. Dufour: Non, non, mais je vous donne un peu d'exemples; je
veux voir à quoi ça s'applique.
M. Carrier: Montrez-nous la loi sur la SQ, on va vous dire si
elle l'est ou si elle ne l'est pas. Le principe, c'est de regarder chacune des
lois, d'abord, voir si elle est déclarée mandataire de la
couronne, du gouvernement. Si elle ne l'est pas, à ce moment-là,
si la loi n'est pas précise, on recourt aux principes jurisprudentiels
pour déterminer quand est-ce qu'un organisme est présumé
un mandataire de la couronne. Un ministère, normalement, n'est pas un
mandataire de la couronne, il fait partie de la couronne, il n'est pas
mandataire, en principe. Donc, il faut penser plutôt en termes
d'organismes, là, et non pas en tant que ministères ou en tant
que ministres eux-mêmes.
M. Dufour: un établissement de 20 000 pieds carrés
ou de 30 000 pieds, qui est occupé par... ça peut être
intéressant pour une municipalité, encore plus.
M. Ryan: C'est sûr. Le concept, ici, c'est celui de...
M. Dufour: C'est-à-dire pour la municipalité,
mais...
M. Ryan: ...mandataire.
M. Dufour: ...surtout pour les gens qui sont en affaires.
Pas...
M. Ryan: C'est un lieu, à ce moment-là, non
imposable, ça. La définition d'«établissement»
s'applique à un établissement imposable, un lieu d'affaires
imposable, au sens de la Loi sur la fiscalité municipale.
M. Dufour: Ah! Ah! Ah!
M. Ryan: O.K.? Nous nous comprenons...
M. Dufour: Ça va.
M. Ryan: ...Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
l'article 99?
M. Dufour: Oui.
(11 h 50)
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 100.
M. Ryan: Je pense bien que c'est un article de concordance
globalisant. Ça va?
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 100,
adopté.
Code municipal du Québec
L'article 101, il y a un amendement. L'article 101 du projet de loi 56
est amendé par le remplacement, dans la première ligne du
paragraphe 1°, des mots «troisième et quatrième»
par les mots «quatrième et cinquième».
M. Ryan: II s'agit de corriger ici... Très bien. Ça
va.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 101,
premier paragraphe. M. le ministre.
M. Ryan: On dit que l'article 101 est le premier d'une
série de 13 qui apportent au Code municipal du Québec...
M. Dufour: Je m'excuse, là. Tout à l'heure...
O.K.
M. Ryan: Ça va?
M. Dufour: C'est parce que...
M. Ryan: C'est la série de 13 qui a fait peur au
député de Jonquière, Mme la Présidente.
M. Dufour: Ah non, non, non. Je ne suis pas peureux tant que
ça. Je ne suis pas si peureux que ça.
M. Ryan: C'est le premier d'une série de 13 modifications
qui apportent au Code municipal du Québec les mêmes modifications
que les articles 88 à 100 apportent à la Loi sur les cités
et villes concernant les SIDAC. Les commentaires faits à l'égard
de ces derniers articles sont donc applicables à nouveau.
M. Dufour: Ça va pour 101.
M. Ryan: Je n'ajoute pas le reste parce que j'aurais pu soulever
un débat.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 101
est adopté tel qu'amendé.
M. Dufour: 102.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
102.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 102 est
adopté.
M. Dufour: Je vois bien que c'est la copie conforme.
M. Ryan: Oui, c'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 103.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
L'article 104.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
L'article 105.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 106.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 107.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 108.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 109.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 110.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 111.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 112.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 113.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 114. Il y a
un amendement à 114. Il y a trois amendements, à 114. Alors,
l'article 114: L'article 688 du Code municipal du Québec, proposé
par l'article 114 du projet de loi 56, est amendé: 1° par
l'addition, à la fin du premier alinéa, de la phrase suivante:
«Son secrétaire-trésorier doit, avant l'adoption de ce
règlement, donner et afficher un avis conformément au
quatrième alinéa de l'article 445.»; 2° par
l'insertion, dans la deuxième ligne du troisième alinéa et
après le mot «parc», des mots «et les villes de Laval
et de Mirabel sont assimilées à des municipalités
régionales de comté».
C'est la deuxième série. Il y a un «M» dans le
coin. On le voit ici. Je viens de le voir.
M. Ryan: Mme la Présidente, là, je suis un petit
peu embarrassé parce que des communications reçues presque en
dernière heure de milieux municipaux, en particulier de HJMQ, je pense
aussi de l'UMRCQ, nous indiquent qu'il y a peut-être des choses à
réviser dans ceci. Je me vois tenu, à cause de ça, de vous
demander si nous pourrions suspendre l'examen de l'article 114 jusqu'à
plus ample clarification de ma part quant à la situation précise
créée par ces représentations. Je demanderais
peut-être même un ajournement de cinq minutes, si c'était
possible. Je verrai la portée exacte des choses qu'on nous demande.
Peut-être qu'on pourra reprendre l'examen de l'article tout de suite.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission
suspend ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 55)
(Reprise à 12 h 12)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Le mandat
de la commission est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 56, Loi modifiant la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme et d'autres dispositions
législatives.
Au moment de la suspension, nous étions à l'amendement
à l'article 114. Il avait été lu.
M. le ministre, est-ce qu'on poursuit avec cet article?
M. Ryan: Oui, oui. Ça va. Nous pouvons reprendre notre
examen là où nous l'avions laissé tantôt. J'avais
des précisions à obtenir. Je vais vous dire franchement ce qui en
est. Je crois comprendre que, du côté de l'UMQ, on soulève
des objections, que j'appellerais de dernière heure, à rencontre
des dispositions de l'article 114 qui confère aux MRC le pouvoir
d'instituer des parcs régionaux. On nous a fait part de
difficultés qui se présentent à ce sujet. Est-ce qu'il y a
quelqu'un de l'UMQ qui est ici? C'est monsieur?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Bédard.
M. Ryan: M. Bédard. Tantôt, Mme la
Présidente, si ça intéresse les membres d'entendre le
point de vue de l'UMQ là-dessus, par l'intermédiaire de M.
Bédard, je n'aurais pas d'objection à ce qu'on l'entende. Mais,
jusqu'à plus ample informé, mon intention serait que nous
procédions avec l'article 114 et que nous maintenions les orientations
qui ont été présentées dans le projet de loi. Je
suis prêt, cependant, à entendre de manière plus
élaborée les arguments qu'on veut nous présenter
là-dessus et, au besoin, à ce qu'on en délibère
entre nous, parce que, une fois qu'on aura disposé de cette section-ci,
ensuite nous avons une section qui traite de parcs régionaux en ce qui
touche la Communauté urbaine de l'Outaouais, en ce qui touche la
Communauté urbaine de Québec. Et ça, c'est des
dispositions qui se trouvent à transposer dans ces deux
communautés urbaines des attributions qui existent déjà
à la Communauté urbaine de Montréal, qu'on donnerait
également aux MRC.
Je donne l'origine de ceci. En fait, ça a commencé par des
demandes de la CUO et de la CUQ qui nous ont dit: Nous aimerions avoir les
mêmes attributions en matière de parcs régionaux que la
Communauté urbaine de Montréal. Quand on a amené cette
idée-là, les gens nous ont dit: Ça serait une très
bonne chose que des attributions semblables soient conférées aux
municipalités régionales de comté. Nous avons
examiné ces suggestions et nous les avons trouvées judicieuses et
justifiées; c'est pour ça que nous les avons inscrites dans le
projet de loi. Le projet de loi commence par les MRC, alors qu'en
fait, dans l'ordre où les dossiers se sont
présentés à notre attention, il aurait plutôt fallu
commencer, par exemple, par la Communauté urbaine de l'Outaouais, la
Communauté urbaine de Québec, certains raffinements qu'on apporte
aux dispositions traitant de la CUM et arriver aux MRC en dernier. Mais
là, je n'ai pas d'objection à ce qu'on prenne 114 en premier,
qu'on suive l'ordre du projet de loi, à moins qu'il y ait des
indications contraires de la part des membres.
Je n'ai pas d'objection non plus, Mme la Présidente, à ce
que, avant d'entrer dans le débat sur 114, nous consentions
peut-être, si c'est l'avis des autres membres également, à
entendre les observations que l'UMQ voudrait nous faire là-dessus. Je
mets les cartes sur la table, comme nous les avions quand j'ai consulté
mes collaborateurs.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
êtes d'accord, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: C'est entendu que, règle
générale, l'Union des municipalités s'exprime toujours par
des élus. Moi, je n'ai pas d'objection, tout en mettant un peu ce
bémol que quelqu'un qui peut venir s'exprimer, est-ce qu'il peut
effectivement parler au nom de l'UMQ? Moi, je pense que c'est un consultant. La
personne qui est ici a certainement des compétences pour parler
d'urbanisme, mais est-ce qu'elle peut vraiment parler pour l'UMQ? Moi, je ne le
sais pas. Je peux vous dire une chose, par exemple, je veux le savoir avant de
partir, si la personne parle au nom de l'UMQ ou en son nom propre, parce qu'on
a étudié une loi et, moi, j'étais sous l'impression... La
loi 55. Des gens sont venus parler et ils s'identifiaient comme
vice-présidents des évaluateurs agréés du
Québec. Ils faisaient partie de ça et ils partaient en leur nom
propre, d'après ce que j'ai su avec le temps. Je pense bien que les gens
qui vont venir ici, ils vont être obligés de me dire qui ils
représentent, parce que j'ai eu l'impression de m'en être fait
passé une petite vite. Je ne sais pas si le ministre a senti la
même chose que moi.
M. Ryan: Non.
M. Dufour: Mais, quand les gens s'en viennent ici...
M. Ryan: Non. Sur ce point-là, je suis...
M. Dufour: Non? Moi, j'ai eu l'impression que je m'en suis fait
passer une parce que j'étais sous l'impression que les personnes
parlaient au nom de leur association et elles n'étaient pas
mandatées.
M. Ryan: Juste une précision. M. Dufour: Oui.
M. Ryan: Je n'ai pas d'objection à ce qu'on demande la
précision. Je n'aurais même pas d'objection à ce que, si la
personne qui représente ici l'UMQ estime n'être pas
mandatée pour nous transmettre l'avis de l'UMQ sur ce point, nous
convenions ensemble peut-être de demander à M. Mercier de venir
à 15 heures. Il a voulu m'atteindre tantôt, j'étais pris en
commission, je n'ai pas pu lui parler. Je n'ai pas d'objection à
vérifier avec lui s'il pourrait être disponible, même si...
Excusez, juste une seconde.
(Consultation)
M. Dufour: II peut se sentir mandaté aussi, moi, je ne le
sais pas. Lui seul peut nous le dire.
La Présidente (Mme Bélanger): On pourrait
peut-être le demander à M. Bédard. Si vous voulez approcher
à la table, M. Bédard, pour une minute.
M. Ryan: Regardez, juste un point...
M. Dufour: Puis, il y a aussi l'autre phénomène
aussi que, si l'UMQ est entendue, est-ce que l'UMRCQ ne veut pas être
entendue?
M. Ryan: Si elle veut être entendue, on l'entendra
également, je pense qu'il n'y a pas de problème là-dessus.
Là, un collaborateur m'informe que M. Mercier pourrait être
disponible à assez bref avis. Maintenant, là, si on veut
l'entendre, je vais demander la collaboration de l'Opposition cependant pour
qu'on aménage notre temps de manière qu'on puisse faire tout
ça. Il faudrait qu'on prévoit que ça va être,
disons, pour une vingtaine de minutes; peut-être 20 minutes, une
demi-heure au maximum.
M. Dufour: C'est bon.
M. Ryan: Non. Je pense que c'est un point. On arrive au dernier
sujet majeur dont traite le projet de loi.
M. Dufour: Oui, puis d'autant plus que, moi aussi, j'avais des
questionnements à faire là-dessus.
M. Ryan: Pas de problème là-dessus. M. Dufour:
Quelques-uns.
M. Ryan: Maintenant, si on avait pu en passer un ce matin, avant
l'ajournement, ça aurait bien fait mon affaire. C'est pour ça que
là, si vous voulez questionner M. Bédard, s'il pense qu'il peut
faire ça maintenant, je n'ai pas d'objection, sinon il faudrait
peut-être qu'on consente à ajourner peut-être une demi-heure
plus vite ce midi et ajouter une demi-heure cet après-midi.
M. Dufour: Je vais avoir de la difficulté, cet
après-midi, parce que, nous autres, dans l'aménagement du temps,
de 13 heures à 15 heures, on est poignes, et de 16 heures à 18
heures, c'est l'autre groupe. Ça fait que...
M. Ryan: À 16 heures...
M. Dufour: En caucus, de 18 heures à 20 heures.
M. Ryan: Oui, mais les caucus, ce n'est pas important, ça,
dans l'Opposition.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Rencontrer l'Hydro.
M. Ryan: Dans l'Opposition. Au ministériel, c'est
très important.
M. Dufour: Non, mais il y a des changements qui s'en viennent et
qui touchent toutes nos régions.
M. Ryan: Ça va. Mais, à ce moment-là, on
mettra plus court, on mettra une vingtaine de minutes chacun cet
après-midi.
M. Dufour: Est-ce que c'est possible qu'on laisse l'article 114,
tout ce qui touche les parcs, on continue et, à 15 heures, on commence
avec des intervenants? Essayez de les rejoindre, là, puis...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. te
ministre.
M. Ryan: cet après-midi, on craint juste une
légère difficulté, c'est que je dois aller au cabinet au
début de la réunion parce qu'il y a une couple de sujets...
M. Dufour: O.K. Mais dites-nous l'heure qu'on pourrait les
entendre, que vous allez être là.
M. Ryan: Moi, là, pour être courtois envers tout le
monde, si on me disait 15 h 30, ce serait plus sûr.
M. Dufour: Moi, je n'ai pas d'objection, parce que j'ai un agenda
comme ça, compressé.
M. Ryan: Ça va, ça. 15 h 30, est-ce que ça
irait pour...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
voulez dire que la séance de la commission va commencer à 15 h 30
au lieu de 15 heures?
M. Ryan: Oui. Oui.
(12 h 20)
Une voix: C'est ça.
M. Dufour: Mais on ne pourra pas la rallonger par l'autre bout
parce que, là, je suis poigne. Tout est arrangé.
M. Ryan: C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous autres
aussi.
Une voix: Ça adonne bien.
M. Dufour: Ah! Ce n'est pas important, les gens qui sont au
pouvoir!
M. Ryan: Vous aimez ça nous garder sous votre domination.
Une fois de plus, une fois de moins...
M. Dufour: Ça a l'air que le joug est doux! Ha, ha,
ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. Alors, si j'ai
bien compris, on suspend l'article 114...
Une voix: On passe à 115.
La Présidente (Mme Bélanger): ...puis on passe
à l'article 115.
Une voix: C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): La loi sur la
Communauté urbaine de l'Outaouais. Alors, M. le ministre, article
115.
M. Ryan: Je voudrais m'assurer, pour commencer... Avant que M.
Bédard ne quitte, Mme la Présidente, je voudrais qu'il nous
assure qu'il n'y avait pas de difficultés du côté de l'UMQ
au sujet de l'article 115, la Communauté urbaine de l'Outaouais.
M. Dufour: Parce qu'on parle de la même chose, oui.
M. Ryan: Si vous me dites qu'il y a des difficultés, on va
être aussi bien de le prendre en même temps que les autres cet
après-midi.
La Présidente (Mme Bélanger): De le suspendre
aussi.
M. Dufour: Si on parle de parcs régionaux pour la
communauté régionale de l'Outaouais, il peut y avoir...
Là, c'est très ciblé.
M. Ryan: Pardon? Une voix: II va vérifier. M.
Ryan: Très bien.
M. Dufour: Ça fait qu'on suspend 115 aussi?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 115
est suspendu.
L'article 116, c'est aussi l'établissement des parcs
régionaux.
M. Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): On suspend l'article
116.
L'article 117.
M. Ryan: On ne peut pas l'adopter non plus, parce qu'il y a des
concordances, à tout le moins, avec les articles antérieurs.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il faut
suspendre tout le projet de loi? Mais là, si ça concerne les
parcs, on est aussi bien de tout suspendre.
M. Ryan: Ça nous mène à 131, à vrai
dire. Ça, c'est une bonne matière à voir, par exemple,
maintenant.
Dispositions transitoires et finales
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on va appeler
l'article 131. Tous les articles, de 116 à 131, sont suspendus. Alors,
article 131. À l'article 131, il y a un amendement. L'article 131 du
projet de loi 56 est amendé par le remplacement, dans les sixième
et septième lignes du premier alinéa, de «31 janvier
1993» par «(indiquer ici la date qui précède celle de
l'entrée en vigueur de la présente loi)».
Alors, c'est adopté, cet amendement-là?
M. Ryan: Cet amendement-là, on est prêt à
l'adopter. On avait mis la date du 31 janvier 1993 à titre
indicatif.
M. Dufour: Ah!
M. Ryan: En souhaitant que...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors là,
ça va être juste «indiquer ici la date qui
précède celle de l'entrée en vigueur de la présente
loi». L'amendement est adopté?
Alors, article 131, M. le ministre, premier paragraphe.
M. Ryan: Alors, on dit que tous les éléments qui,
en vertu des modifications que nous avons apportées à l'article 5
de la loi par l'article 4 du présent projet de loi, tous les
éléments qui viennent s'ajouter au contenu obligatoire d'un
schéma d'aménagement doivent apparaître dans tout
schéma d'une MRC ou d'une communauté urbaine à compter du
premier schéma révisé qu'elle adopte après
l'entrée en vigueur de la présente loi. Ça va de soi.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je fais juste le relire pour bien m'assurer si tout
est correct. Ça va.
M. Ryan: Ça va?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le premier
paragraphe est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le deuxième
paragraphe?
M. Ryan: Regardez, au deuxième paragraphe, nous faisons
allusion à des dispositions que nous avons adoptées à
l'article 6 du projet de loi, où on disait que le schéma devrait
être accompagné d'un document indiquant les coûts
approximatifs des infrastructures et des équipements dont la mise en
place est projetée. On l'a enlevé celui-là.
M. Dufour: Ça va.
M. Ryan: Le plan d'action, on l'a conservé. Ça va,
ça?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le
deuxième paragraphe est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le troisième
paragraphe.
M. Dufour: À l'article 132, il y avait juste un
article.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'article
131, on y va paragraphe par paragraphe. Il est tout adopté au
complet?
M. Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. Alors, j'appelle
l'article 132. À l'article 132, il y a aussi un amendement. La
même chose: L'article 132 du projet de loi 56 est amendé par le
remplacement, dans la troisième ligne, de «31 janvier 1993»
par «(indiquer ici la date qui précède celle de
l'entrée en vigueur de la présente loi)».
L'amendement est adopté. Article 132.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 132, tel
qu'amendé, est adopté.
À l'article 133, il y a le même amendement.
L'article 133 du projet de loi 56 est amendé par le remplacement,
dans la quatrième ligne du premier alinéa, de «31 janvier
1993» par «(indiquer ici la date qui précède celle de
l'entrée en vigueur de la présente loi)».
L'amendement est adopté. L'article 133, M. le ministre.
M. Dufour: Attendez un peu, un instant. L'amendement...
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement.
M. Dufour: Oui. On va revenir à l'article
après.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça.
L'article 133.
J'aimerais faire une petite rectification à l'article 131. Je
n'ai pas indiqué que l'article était adopté tel
qu'amendé. Alors, l'article est adopté tel qu'amendé.
M. Ryan: À l'article 133, vous étiez à
«amendé»?
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté.
M. Ryan: Adopté, oui, c'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Là, on parle
de l'article.
M. Ryan: L'objet de cet article est de protéger les
dispositions des règlements de lotissement en vigueur qui traitent du
versement d'une somme ou de la cession d'un terrain comme condition
préalable à l'approbation d'un plan d'opération
cadastrale. Tout terrain cédé et toute somme versée en
vertu d'une telle disposition sont réputés l'avoir
été selon les nouvelles dispositions équivalentes
introduites par l'article 50.
M. Dufour: Mais on n'a pas réglé la disposition de
l'article où on traite de ce qu'on peut faire avec ces montants.
M. Ryan: Non.
M. Dufour: II est encore en suspens.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 133
est adopté tel qu'amendé.
M. Dufour: Adopté. M. Ryan: Oui, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, à
l'article 134, il y a le même amendement. L'arti- cle 134 du projet de
loi 56 est amendé par le remplacement, dans la troisième ligne du
dernier alinéa, de «31 janvier 1993» par «(indiquer
ici la date qui précède celle de l'entrée en vigueur de la
présente loi)».
Cet amendement est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 134,
M. le ministre.
M. Ryan: Cet article prévoit la modification implicite des
règlements municipaux en vigueur qui exigent qu'un terrain soit
formé de lots distincts. Ces règlements sont automatiquement
censés exiger que ces lots soient également, ou bien conformes
aux règlements de lotissement de la municipalité locale
concernée, ou bien protégés par des droits acquis face
à ce règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 134 est
adopté tel qu'amendé.
J'appelle l'article 135, qui a le même amendement. L'article 135
du projet de loi 56 est amendé par le remplacement, dans la
quatrième ligne du dernier alinéa, de «31 janvier
1993» par «(indiquer ici la date qui précède celle de
l'entrée en vigueur de la présente loi)».
L'amendement est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 135, M. le
ministre. (12 h 30)
M. Ryan: Prévoit la modification implicite des
règlements municipaux en vigueur qui exigent la prise en
considération de la valeur portée au rôle
d'évaluation afin de déterminer si un bâtiment a perdu au
moins la moitié de sa valeur. Le renvoi au rôle
d'évaluation est automatiquement censé non écrit dans le
règlement.
M. Dufour: La notion de la moitié de la valeur, est-ce
qu'elle existe encore? Il me semble qu'on a touché à ça
à quelque part.
M. Ryan: C'est quand on parlait du remplacement des
édifices brûlés...
M. Dufour: Oui, oui. Mais il me semble qu'on n'a pas
regardé la notion de la moitié.
M. Ryan: M. Carrier pourrait peut-être nous donner une
explication.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Carrier.
M. Carrier: Merci, Mme la Présidente.
On en a discuté. La seule chose qui a été
enlevée dans l'article, c'est les mots «portée au
rôle d'évaluation». La règle voulant que, quand un
bâtiment est détruit pour plus que la moitié de sa valeur,
il doit être reconstruit selon les nouveaux règlements en vigueur
au moment de la reconstruction, cette règle-là demeure. La seule
chose qu'on fait, c'est que, parce que le rôle d'évaluation
n'indique pas la valeur de tous les bâtiments, on a simplement
enlevé l'obligation de se référer, forcément, au
rôle d'évaluation.
M. Dufour: Puis ça, c'est pour se conformer au
règlement existant, mais le pouvoir de reconstruire?
M. Carrier: Est-ce que vous posez une question sur l'article
135?
M. Dufour: Bien oui, mais c'est parce qu'on revient à la
notion, là, pour déterminer s'il y avait au moins la
moitié de sa valeur. Quand on a la notion de la moitié de la
valeur, c'est pour donner certains droits à quelqu'un ou pour lui en
enlever.
M. Carrier: Oui. Comme je l'ai dit tantôt, quand un
règlement de construction prévoit que, au cas où il y
aurait une destruction pour plus que la valeur d'un bâtiment, le
bâtiment devra être reconstruit selon les nouvelles règles
et non pas selon les anciennes règles qui s'appliquaient auparavant,
c'est un pouvoir qui existe actuellement, que les municipalités ont
déjà exercé. Alors, les municipalités qui ont
déjà inscrit dans leurs règlements de construction qu'on
allait considéré la valeur portée au rôle
d'évaluation - parce que c'était ça que la loi disait -
bien maintenant que la loi dit qu'on n'est pas obligé de
référer au rôle d'évaluation, les règlements
qui disaient «portée au rôle d'évaluation», les
règlements municipaux sont automatiquement censé modifier pour
que les mots «portée au rôle d'évaluation»
soient présumés non écrits. Donc, c'est du cas par cas
qu'on va faire.
Si tout le monde s'entend pour dire que la valeur, c'est celle qui est
au rôle d'évaluation parce que ça s'adonne que le
bâtiment, effectivement, a une valeur portée au rôle
d'évaluation, il n'y aura pas de problème. Mais, dans les cas
où, par exemple, on a une unité d'évaluation qui comprend
quatre tours à bureaux puis que c'est une des quatre qui brûle,
bien là, à ce moment-là, les gens s'entendront pour dire:
Bon, bien, les quatre avaient une même valeur, donc on divise la valeur
de l'ensemble des bâtiments par quatre, puis c'est ce quart-là
qu'on considère comme étant la valeur de la tour qui a
brûlé.
M. Dufour: Ah bon! Il y a un changement d'apporté. Ce
n'était pas de même qu'on l'interprétait avant.
M. Carrier: C'est-à-dire qu'il y avait un problème
dans l'article actuel...
M. Dufour: Oui, je vois ça, là.
M. Carrier: C'est ce qu'on a expliqué quand on a
étudié l'article de fond.
M. Dufour: Oui, oui.
M. Carrier: Le fait de renvoyer au rôle d'évaluation
causait un problème parce que ce ne sont pas tous les bâtiments
qui ont une valeur portée au rôle d'évaluation. Alors, tout
ce que fait l'article 135, ici, c'est de dire: En concordance, bien, le
problème qu'on a éliminé dans la loi, il faut maintenant
l'éliminer dans les règlements municipaux.
M. Dufour: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
l'article 135?
M. Dufour: Oui, adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Article 135
adopté tel qu'amendé.
J'appelle l'article 136. Il y a le même amendement. L'article 136
du projet de loi 56 est amendé par le remplacement, dans la
troisième ligne, de «31 janvier 1993» par «(indiquer
ici la date qui précède celle de l'entrée en vigueur de la
présente loi)».
Cet amendement est adopté?
M. Ryan: Oui. L'amendement, oui, je pense bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, article
136.
M. Ryan: On protège les droits acquis de ceux qui avaient
déjà des activités d'extraction de sable, ou de gravier,
ou de pierre.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 136 est
adopté tel qu'amendé.
J'appelle l'article 137. Il a le même amendement. L'article 137 du
projet de loi 56 est amendé par le remplacement, dans la deuxième
ligne du premier alinéa, de «31 janvier 1993» par
«(indiquer ici la date qui précède celle de l'entrée
en vigueur de la présente loi)».
L'amendement est adopté.
Article 137, M. le ministre.
M. Ryan: Oui. Évidemment, on dit, à l'article 137,
que, dans une MRC où le processus de révision était
commencé avant l'entrée en vigueur de la loi, on peut continuer
suivant les
dispositions de la loi telles qu'elles existaient au moment où le
processus a commencé, c'est-à-dire avant l'adoption de la
nouvelle loi. Mais une municipalité régionale de comté
peut toujours, en cours de route, décider de se soumettre plutôt
à la loi modifiée et recommencer alors le processus.
M. Dufour: Si on a marqué dans la loi que le
secrétaire puis la communauté urbaine étaient
assimilés à la municipalité régionale de
comté, pourquoi on est obligé de le remettre dans le
quatrième alinéa? Pourquoi on le réintroduit? Il me semble
que, si on l'a dit quelque part... On le redit encore.
M. Ryan: Voulez-vous répéter votre question?
M. Dufour: Le quatrième alinéa, regardez ce qu'on
dit.
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: «Pour l'application du présent article,
une communauté urbaine et son secrétaire sont assimilés
respectivement à une municipalité régionale de
comté et à son secrétaire-trésorier.»
On a dit que c'était assimilé, donc, ipso facto, ça
aurait pu dire la même chose. Pourquoi on est obligé de le redire
encore puis de le réécrire?
M. Ryan: C'est un problème de rédaction que M.
Carrier va vous expliquer.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Carrier.
M. Carrier: Merci, Mme la Présidente.
C'est tout simplement qu'on n'est plus dans la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme; l'assimilation a été faite
aux fins de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. Ici, on est dans
des articles transitoires du projet de loi -56, alors il faut le
répéter. Vous avez remarqué, d'ailleurs, qu'on prend la
peine de parler à la fois d'une MRC et d'une communauté urbaine,
alors que, dans la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, il suffit de
parler d'une MRC pour viser une communauté.
M. Dufour: Ah bon!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va
pour l'article 137?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 137 est
adopté tel qu'amendé.
J'appelle l'article 138. Il y a le même amendement. L'article 138
du projet de loi 56 est amendé par le remplacement, dans la
troisième ligne du premier alinéa et dans la quatrième
ligne du deuxième alinéa, de «31 janvier 1993» par
«(indiquer ici la date qui précède celle de l'entrée
en vigueur de la présente loi)».
M. Dufour: Puis il doit y avoir deux... Est-ce que vous touchez
les deux?
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté?
M. Dufour: Touchez-vous aux deux places? Une voix:
Oui.
M. Dufour: On ne le voit pas, ils viennent de nous les
donner.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 138, M. le
ministre.
M. Ryan: Pour la modification du schéma
d'aménagement...
M. Dufour: Oui, ça va pour l'amendement.
M. Ryan: ...le processus sera le même si le schéma a
été commencé avant l'entrée en vigueur du projet de
loi. Ce sera les anciennes règles de modification qui s'appliqueront.
Ça va?
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 138 est
adopté tel qu'amendé. J'appelle l'article 139.
M. Ryan: Ici, il y a le même...
La Présidente (Mme Bélanger): II y a un amendement,
je m'excuse.
M. Ryan: Oui, il y a la même modification.
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse. Le
même amendement. L'article 139 du projet de loi 56 est amendé par
le remplacement, dans les troisième et quatrième lignes, du
«31 janvier 1993» par «(indiquer ici la date qui
précède celle de l'entrée en vigueur de la présente
loi)».
L'amendement est adopté.
J'appelle l'article 139.
M. Ryan: Là, c'est le processus d'examen de la
conformité d'une intervention gouvernementale au schéma
d'aménagement. Si le processus de révision a commencé
avant l'entrée en vigueur de la présente loi, le processus
d'examen de la conformité de l'intervention sera fait
conformément à la loi comme elle existait.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 139
est adopté tel qu'amendé. (Consultation)
M. Ryan: L'article 140, on va le garder en suspens
également parce qu'il pourrait arriver qu'on ait des petites
modifications à faire ici. (12 h 40)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, étant
donné qu'on a suspendu puis qu'on attend des intervenants, est-ce qu'on
va suspendre la commission?
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 7
était suspendu. On pourrait revenir à l'article 7.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, avant
d'appeler l'article 7, il y a un papillon à l'article 6.1. Ils
deviennent de nouveaux articles.
(Consultation)
Articles en suspens
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, à
l'article 6, il y a de nouveaux articles qui sont les articles 6.1 à
6.6. Le projet de loi 56 est amendé par l'insertion, après
l'article 6, des suivants: 6.1 l'article 34 de cette loi est modifié:
1° par la suppression, dans les quatrième, cinquième,
sixième, septième et huitième lignes du premier
alinéa, des mots «et d'en transmettre une copie, qu'il ait ou non
été modifié, aux municipalités dont le territoire
est contigu, au conseil de la municipalité régionale de
comté et à la commission pour enregistrement,»; 2° par
la suppression, dans la sixième ligne du deuxième alinéa,
des mots «, le cas échéant,». 6.2 l'article 40 de
cette loi est modifié par la suppression des deuxième et
troisième alinéas. 6.3l'article 41 de cette loi est
abrogé. 6.4l'article 42 de cette loi est modifié: 1° par le
remplacement, dans la deuxième ligne du premier alinéa, de
«ces modifications» par «un plan prévu à
l'article 33 ou un règlement prévu à l'article 102»;
2° par le remplacement, dans les troisième et quatrième
lignes du premier alinéa, des mots «ces modifications» par
les mots «l'adoption de ce plan ou de ce règlement»; 3°
par la suppression du deuxième alinéa; 4e par le
remplacement, dans la première ligne du troisième alinéa,
du mot «modifié» par le mot «adopté».
6.5l'article 43 de cette loi est abrogé. 6.6l'article 44 de cette loi
est modifié: 1° par le remplacement, dans les deuxième et
troisième lignes du premier alinéa, de «des articles 42 ou
43» par «de l'article 42»; 2° par la suppression, dans la
première ligne du deuxième alinéa, du nombre
«43».
Des commentaires sur ces modifications, M. le ministre?
M. Ryan: Là on traite de modifications du plan
d'urbanisme, de la conformité du plan d'urbanisme au schéma
d'aménagement. On est au chapitre des effets de l'entrée en
vigueur de schéma. Là on dit, à l'article 34, qu'une
municipalité dans le territoire de laquelle est en vigueur un plan
directeur ou un plan d'urbanisme est tenue de le modifier s'il y a lieu pour le
rendre conforme aux objectifs du schéma d'aménagement. Et
là on dit qu'une fois qu'elle a procédé "à la
modification il faut qu'elle en transmette une copie à
différentes instances: évidemment, aux municipalités dont
le territoire est contigu, au conseil de la MRC, à la commission
municipale.
Dans le cas des municipalités contiguës, ces trois
organismes-là, on laisse tomber cette partie-là parce qu'il en
est traité ailleurs dans le projet de loi. On l'a déjà
défini, ça, c'est dans les choses qu'on a adoptées, ce qui
fait qu'on se trouve à supprimer ce qui deviendrait une redondance
ici.
Et l'autre partie, on dit que le cas échéant... On
enlève les mots «le cas échéant» pour montrer
que son obligation est encore plus claire. Ce n'est pas seulement le cas
échéant, c'est une obligation pure et simple. Je pense bien que
c'est une question de concordance ici, finalement. C'est aux nouveaux articles
109.6 et suivants de la loi, modifiée par l'article 43 du projet de
loi.
M. Dufour: Un instant, là, on me soulève... C'est
technique, ça..
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: Le cas échéant, là, le
«le», il est dans la sixième ligne... dans la
septième ligne.
M. Ryan: C'est une formalité.
M. Dufour: Oui, mais, en tout cas, tous les mots comptent.
M. Carrier: Non, c'est dans la sixième. Il y avait une
codification administrative.
Une voix: Ça dépend de la copie de la loi.
M. Dufour: Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept.
M. Carrier: La copie officielle, c'est dans la sixième
ligne.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Vous vous êtes faites embarquer...
M. Dufour: Vous allez mettre la zizanie, là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Dufour: C'est technique, mais c'est bien important pareil.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est bien la
sixième.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 6.1
est adopté?
M. Ryan: Ça va, ça?
M. Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 6.2.
M. Ryan: Ici, c'est encore une question d'ajustement. On a fait
des modifications importantes aux articles 109.6 et suivants, et là on
supprime certaines règles dont il est déjà traité
dans ces nouvelles dispositions.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 6.2 est
adopté.
L'article 6.3.
M. Ryan: L'article 6.3 est abrogé par souci de concordance
avec ce qu'on vient d'adopter à l'article 6.2.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 6.3
est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 6.4.
M. Dufour: L'article 6.4 apporte des modifications à
l'article 42, de manière que le pouvoir de substitution accordé
à la MRC par cet article 42 ne s'applique que lorsque la
municipalité locale fait défaut d'adopter son plan d'urbanisme ou
l'un de ses règlements d'urbanisme pour tenir compte de l'entrée
en vigueur du schéma original. Le cas du défaut de modifier un
tel plan au règlement est dorénavant prévu au nouvel
article 109.12 édicté par l'article 43 du projet de loi, ou
encore au nouvel article 137.8 édicté par l'article 59. Dans le
premier cas, c'est des cas de modification du plan. La deuxième
référence, c'est des cas de modification d'un
règlement.
Vous avez suivi, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
l'article 6.4?
M. Dufour: Je me demandais si on n'avait pas exprimé
certaines réticences par rapport à la substitution de la
municipalité locale par la municipalité régionale de
comté. On avait exprimé certaines réticences, je pense,
dans l'étude du projet de loi concernant cet article qui était
déjà... Remarquez bien, c'était déjà une
compétence qui avait été accordée, mais je trouve
que, dans le contexte actuel, c'est peut-être onéreux de continuer
à garder ces articles-là parce que, règle
générale, les premiers plans... Il y a un cheminement qui a
été fait. Peut-être qu'au début on pouvait marcher
par autorité et, avec le temps... À ce moment-là, je ne
sais s'il y aurait eu des mesures moins drastiques par rapport à ces
applications-là. C'est un peu le point qui me chicote un peu,
étant donné que la municipalité n'existe pas pour
ça. Elle existe à bien des places. C'est difficile d'être
cohérent tout le temps sur la même ligne de pensée, sur la
même visée. Son autonomie n'existe pas trop par rapport à
ça.
Je ne sais pas si ça arrive souvent. C'est peut-être parce
que les moyens sont tellement gros que, trop fort ne casse pas, la
municipalité finit par accepter de bonne grâce parce qu'elle dit:
Je vais être prise pareille. C'est peut-être ça qui fait
l'arbitrage.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 6.4 est-il
adopté? Sur division?
M. Ryan: Adopté, adopté. Je pense qu'on a
déjà souligné deux choses à ce sujet-là,
c'est que ce pouvoir de substitution n'a pas été exercé
effectivement. Il existe déjà dans la loi actuelle, M.
Carrier?
M. Carrier: Oui, oui.
M. Ryan: II n'a pas été exercé.
M. Dufour: Je sais qu'il existe.
M. Ryan: Donc, des fois, qu'un pouvoir soit un peu plus fort,
c'est une raison pour ne pas qu'il soit exercé aussi. Ce n'est pas
mauvais ça.
M. Dufour: Bon. C'est peut-être ça qui fait qu'il
n'y a pas de...
M. Ryan: C'est ça. Il y a des deux. Quand le pouvoir est
trop léger, on est porté à en abuser.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va, M. le
député de Jonquière, pour l'article 6.4?
M. Dufour: Un petit «va»!
La Présidente (Mme Bélanger): Un petit
«va». Ça y va pareil!
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 6.4
est adopté.
M. Dufour: Ça me coûte.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 6.5.
M. Dufour: C'est la même chose.
M. Ryan: Là c'est une...
M. Dufour: Concordance.
M. Ryan: ...question de concordance avec l'article 6.4. Si vous
les reprenez à mesure, vous avez raison.
M. Dufour: C'est clair. M. Ryan: Vous avez raison.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 6.5
est adopté avec un petit «va». L'article 6.6.
(Consultation)
M. Dufour: Ça va.
(12 h 50)
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 6.6 est
adopté. Alors, les articles 6.1 à 6.6, adoptés dans leur
ensemble.
Nous revenons à l'article 7.
M. Ryan: C'est formidable!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Je pense que nous nous souvenons tous qu'il était
question à l'article 7... Oui. Regardez, c'est un pouvoir de
délégation, ça, du conseil de la MRC au comité
administratif. On avait dit: On suspend l'application de cet article-ci tant
qu'on n'aura pas réglé - je pense que c'était 77, si mes
souvenirs sont bons - la question de délégation. On a tout
réglé ça à 77; par conséquent, des passages
particuliers qui traitaient de ça, et qui peuvent maintenant être
traités en vertu de l'article général, on les renvoyait
là. C'est ça que ça veut dire. Ici, on abroge un
paragraphe traitant de délégation parce qu'il est pourvu à
ce genre de cas par l'article 77. C'était toute la teneur de l'article
7, ça. N'est-ce pas?
M. Dufour: Attendez un peu. O.K. En fait, on ne le change pas, on
fait juste le déplacer.
M. Ryan: Oui, oui. C'est ça, c'est ça, c'est
ça, pas autre chose.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 7
est adopté.
L'article 9 avait été suspendu aussi.
M. Ryan: Oui, oui, on avait dit: On va voir ce qu'on va mettre
dans le processus. C'est un alinéa qui introduit le processus de
modification. Ça fait qu'avec ce que nous avons adopté celui-ci
ne pose plus de problème, 47.
M. Dufour: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 9
est adopté. Ça va à l'article 28, après.
M. Carrier: Oui, mais il y a des amendements à l'article
26.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'article
26, ah oui, c'est vrai.
M. Carrier: II faudrait rouvrir l'article 26.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, à
l'article 26, il y a un amendement: L'article 59.2 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, proposé par l'article 26 du projet
de loi 56, est amendé par l'addition, à la fin du
quatrième alinéa, de la phrase suivante: «II est
réputé conforme aux objectifs du schéma et aux
dispositions du document complémentaire.»
M. Dufour: II ne faudrait peut-être pas aller trop vite, on
va essayer de se trouver, là.
(Consultation)
M. Dufour: On pourrait peut-être se remettre un peu plus
dans le bain, là. On pourrait avoir quelques explications?
M. Ryan: Certainement, certainement.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: On va juste reprendre l'article 26 et on va se reporter
à la source, pour être sûr qu'on se comprend tous
très bien.
M. Carrier: C'est l'article 59.2.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 59.2, page
24.
M. Ryan: Page 24, vous dites? Alors, ici, c'est l'adoption...
Voyez-vous, nous sommes dans les effets de la révision du schéma
d'aménagement, la révision, et un des effets, évidemment,
c'est l'adoption d'un plan d'urbanisme et de divers règlements par les
municipalités membres de la MRC. Ici, on décrit ce qu'une
municipalité doit faire. Elle doit transmettre à la MRC copie de
la résolution par laquelle elle a adopté son plan d'urbanisme ou
un règlement et le conseil de la MRC doit approuver tout ceci, si le
plan ou le règlement est conforme, évidemment, aux objectifs du
schéma, etc. Il va motiver sa décision.
Et on ajoute à la fin l'article suivant: «...la
révision du schéma. Il est réputé conforme aux
objectifs du schéma et aux dispositions du document
complémentaire.» Le plan ou le règlement, après que
tout ça a été adopté, bien, il est
réputé conforme. Ça va apporter une protection, selon la
jurisprudence, contre des contestations judiciaires.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Ryan: Contre d'éventuelles contestations judiciaires.
Tel est l'objet de la disposition.
M. Dufour: Ce n'est pas une phraséologie qui est nouvelle,
ça?
M. Ryan: Non. Ah non, non. C'est conventionnel.
M. Dufour: Je pense qu'on le voit à des places. Ça
va.
M. Ryan: Conservateur.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
à l'article 26 est adopté.
M. Dufour: II faut se méfier parce que, des fois, il n'y a
rien de plus révolutionnaire qu'un conservateur. Vous savez ça,
hein!
Une voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): II y a un autre
amendement à l'article 59.4, c'est-à-dire à l'article 26
qui introduit l'article 59.4. L'article 59.4 de la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme, proposé par l'article 26 du projet de loi 56, est
amendé par l'addition, à la fin du quatrième
alinéa, de la phrase suivante: «II est réputé
conforme aux objectifs du schéma et aux dispositions du document
complémentaire.»
Concordance, je suppose.
M. Ryan: Ça, c'est dans le cas d'une transmission d'avis
par la Commission municipale.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est adopté à l'article 26. Ensuite de ça...
M. Ryan: Ça va bien.
La Présidente (Mme Bélanger): ...nous allons
à l'article 28 qui avait été suspendu.
M. Dufour: Vous ne l'adoptez pas l'article où il y a des
suspensions? Parce que, là, on change.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah bon! L'article 26
est adopté dans son ensemble tel qu'amendé.
On appelle l'article 28. M. le ministre.
M. Ryan: L'article 28 n'est pas l'objet d'une proposition de
modification, je pense.
M. Dufour: C'est juste pour confirmer les numéros
d'articles.
M. Ryan: Oui, c'est ça. Ici, on voulait voir ce qui serait
inclus dans 131 à 137.
M. Dufour: De 131 à 137. O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 28
est adopté.
M. Ryan: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Là, on va
à l'article 34, paragraphe 6° du premier alinéa de l'article
75.
M. Ryan: C'est la même chose. On avait suspendu ici parce
qu'on attendait de voir ce qui serait décidé à 137.15.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): On va à un
amendement à l'article 39. On ajoute 39.1. Le projet de loi 56 est
amendé par l'insertion, après l'article 39, du suivant: 39.1
L'article 103 de cette loi est modifié par la suppression du paragraphe
2° du premier alinéa.
M. Ryan: Est-ce que je peux vous donner une explication, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Le nouvel article 39.1 fait en sorte que le processus
actuel d'examen de la conformité d'un règlement d'urbanisme au
plan d'urbanisme s'applique désormais uniquement dans les cas suivants:
d'une part, lorsque la municipalité adopte un règlement original
pour tenir compte de l'entrée en vigueur de son plan original et,
d'autre part, lorsqu'elle prétend qu'un règlement
déjà existant n'a pas besoin d'être modifié pour le
rendre conforme à son plan original.
Dans le cas où la municipalité adopte un règlement
modificateur pour rendre son règlement d'urbanisme conforme à son
plan original, ce sont les nouveaux articles 137.10 et suivants,
édictés par l'article 59 du projet de loi, qui s'appliqueront
pour l'examen de la conformité du règlement modificateur. Alors,
on n'a plus besoin ici du paragraphe 2° du premier alinéa.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Des questions, M. le
député de Jonquière? (13 heures)
M. Dufour: C'est ça que je suis en train de regarder,
là.
(Consultation)
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 39 est adopté. L'article 39.1 est adopté.
Étant donné l'heure, la commission suspend ses travaux
jusqu'à 15 h 30, M. le ministre?
M. Dufour: C'est ça.
M. Ryan: Oui, 15 h 30, avec votre consentement. Très
bien.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
(Reprise à 15 h 37)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Le mandat
de la commission est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 56...
Des voix:...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît, M. le ministre. La commission est commencée, M.
le ministre. Alors, le mandat de la commission est de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 56, Loi modifiant la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme et d'autres dispositions
législatives.
Alors, au moment de la suspension des travaux, nous avions adopté
39.1, mais il avait été entendu entre les membres de la
commission de suspendre les articles 114 à 130 afin de recueillir les
commentaires de l'UMQ, qui a exprimé des réticences à ces
articles-là, je suppose.
Alors, on demanderait à M. le président de l'UMRQ de bien
vouloir s'approcher de la table. L'UMQ, c'est-à-dire. Je suis
après faire une fusion des deux unions. Ça commence par un lapsus
puis ça devient une réalité.
Alors, M. le ministre, est-ce que vous avez des remarques à faire
avant?
M. Ryan: mme la présidente, peut-être un petit mot
pour commencer, pour faire le lien avec les choses que nous discutions ce
matin. ce matin, nous étions arrivés à l'article 114, je
crois...
La Présidente (Mme Bélanger): 114, oui.
(15 h 40)
M. Ryan: ...qui traite du pouvoir qui serait
conféré aux municipalités régionales de
comté de créer des parcs régionaux. Le même pouvoir
existe déjà à la Communauté urbaine de
Montréal. Nous entendons le conférer également à la
Communauté urbaine de l'Outaouais, à la Communauté urbaine
de Québec. En cours de route, dans la préparation du projet de
loi, on nous avait dit qu'il serait peut-être souhaitable d'attribuer un
semblable pouvoir également aux municipalités régionales
de comté. Après avoir considéré tous les aspects de
cette proposition, nous l'avons trouvée recevable. Nous avons
trouvé qu'elle permettrait d'ajouter au projet de loi une dimension
additionnelle qui ne sera pas négligeable. C'est dans cet esprit que
nous avons inséré, dans le projet de loi, les dispositions
contenues à l'article 114 qui apporteraient une série de
modifications au Code municipal du Québec.
Maintenant, aujourd'hui, j'étais informé de
difficultés que l'Union des municipalités du Québec
perçoit en relation avec cet article 114. On m'a fait part, Mme la
Présidente, de représentations que voudrait soumettre à
l'attention du gouvernement le président de l'Union des
municipalités du Québec. Comme nous étions réunis
en session ici, que, moi, j'avais d'autres réunions de comités
ministériels entre les deux séances de notre commission, nous
sommes convenus ce matin d'inviter M. Mercier, le président de l'UMQ et
le distingué maire de Charlesbourg, à venir rencontrer les
membres de la commission. Semblable invitation a également
été transmise au président de l'UMRCQ, M. Roger Nicolet,
lequel s'excuse de ne pouvoir venir à Québec. Il était en
route vers sa municipalité, je crois, d'Austin, lorsqu'il a
été atteint. Il ne peut pas venir aujourd'hui, puis il sera
remplacé, si j'ai bien compris, par le directeur
général de l'UMRCQ, M. Michel Fernet. Très
bien.
Alors, on va commencer, je pense bien. Je remercie M. Mercier de
s'être rendu disponible à si peu de temps d'avis et j'adresse les
mêmes remerciements au représentant de l'UMRCQ, M. Fernet,
à Mme Canac-Marquis qui l'accompagne. Nous écouterons vos
représentations avec notre attention habituelle, ne sachant pas ce que
nous conclurons après vous avoir entendu, parce que c'est le propre de
quelqu'un qui écoute de ne pas avoir un esprit fait d'avance. Autrement,
on n'écouterait pas, ce serait du temps perdu pour les deux
côtés. On va écouter... Je pense que l'Opposition est dans
les mêmes dispositions que nous, parce que, quand nous réussissons
à exercer une certaine influence sur l'Opposition, nous trouvons
toujours qu'elle a plus d'ouverture d'esprit. Je pense que la réciproque
est vrai aussi. Ha, ha, ha!
Alors, Mme la Présidente, nous sommes convenus également
d'imposer une limite de temps à nos échanges. Ça, je vous
laisse le soin d'en parler, mais notre temps est court. On va écouter au
maximum puis on va essayer de ne pas vous interrompre pour des
futilités.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre.
Il avait été convenu, cet avant-midi, de donner une
demi-heure à chacun des groupes. Alors, je pense qu'on pourrait, si on
veut diviser le temps sur le questionnement, donner 15 minutes... 15 minutes,
15 minutes? 15 minutes pour M. Mercier et...
M. Dufour: II va faire son exposé puis on s'arrangera avec
le temps qu'il reste.
La Présidente (Mme Bélanger): II faut essayer de
rentrer dans une demi-heure.
M. Ryan: Si la lumière se fait avant que la pleine
période n'ait été utilisée, nous en serons
très heureux.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va. Alors,
M. Mercier.
Auditions Union des municipalités du
Québec (UMQ)
M. Mercier (Ralph): Mme la Présidente, je voudrais tout
d'abord remercier M. le ministre et les membres de cette commission de bien
vouloir nous entendre cet après-midi sur deux articles de la loi 56 qui
nous préoccupent, c'est-à-dire - M. le ministre l'a aussi
indiqué il y a quelques instants, ils avaient des dimensions non
négligeables - les articles 114 et 115. C'est évident que, pour
nous, il nous semble que de retrouver particulièrement l'article 114 et
ensuite, évidem- ment, il s'ensuit, le 115, ces articles, dans ce projet
de loi, nous semblent énormes. Énormes parce que, actuellement,
on se rend à l'évidence que, de par le contenu de l'article 114,
on vient assujettir un territoire donné à l'intérieur
d'une municipalité. Dans le fond, c'est, en quelque sorte, toucher, on
pourrait bien l'admettre, l'autonomie de la municipalité aussi. Parce
que la municipalité, il y a des caractéristiques ou, du moins, il
y a des dispositions à l'intérieur, il me semblerait, qu'on nous
laisserait savoir à l'intérieur, bien sûr, du projet de loi
qui feraient en sorte que, si une MRC désignait un territoire
donné à l'intérieur de l'ensemble de ses
municipalités, une municipalité ou l'autre ou la
municipalité concernée, une ou l'autre, pourrait
évidemment se dissocier, bien sûr, de cette décision et se
retirer.
Quand même, malgré tout, il faut voir aussi que c'est un
peu arbitraire ce qu'on voit à l'intérieur des schémas
d'aménagement. À l'intérieur d'un schéma
d'aménagement et du consensus qu'il doit y avoir aussi pour
l'établir, je pense qu'il y a quand même un échange entre
les parties qui fait en sorte qu'on peut convenir de l'ensemble des
dispositions qu'on retrouve à l'intérieur du schéma. Dans
ce cas-ci, on retrouve quelque chose qui devient quasiment exécutoire,
même si quelqu'un ne s'en accorde pas et se retire là-dessus sur
le plan de l'aspect fiscal. Le plan de l'aspect fiscal est une chose. Sur le
plan quand même de l'applicabilité de la disposition, eh bien, il
doit s'y soumettre. Et qu'on le veuille ou pas, on retrouve une partie de son
territoire amputé pour des bonnes intentions qui sont celles,
peut-être, de ses collègues au niveau de la même MRC ou
encore de la Communauté urbaine.
On justifie peut-être, en quelque sorte, à l'heure
actuelle, cette décision par une décision qui a été
rendue dans le cas du territoire, du moins, du Grand Montréal. C'est un
comité ministériel permanent qui avait siégé sur le
développement du Grand Montréal et qui, en 1992, dans son rapport
sur les espaces verts et bleus du Grand Montréal, avait
recommandé que les MRC soient incluses dans le grand territoire de
Montréal. Mais il y avait une problématique, je pense, qui est
tout autre dans une agglomération urbaine aussi importante que celle
qu'on connaît, Montréal, et qui a fait en sorte que les besoins,
à ce moment-là, pouvaient peut-être se faire sentir.
Mais je ne pense pas que ce soit le cas ici. Actuellement, on ne voit
pas nécessairement non plus l'urgence d'inclure, dans ce projet de loi,
ces deux articles. Il nous semblerait prudent que l'on puisse prendre,
évidemment, le temps pour faire en sorte qu'on consulte avec les
milieux, sinon les deux unions, et s'entendre sur la façon que les
choses peuvent peut-être éventuellement se faire. On semble
prétendre, au niveau du ministère des Affaires municipales, qu'il
y a 33
municipalités qui, actuellement, sont en attente de ce projet de
loi. Je dois vous dire qu'il y a peut-être un décalage, dans le
fond, entre ces prétentions et la réalité, parce qu'une
vérification de notre part, au niveau de l'Union, nous fait voir qu'il y
a peut-être beaucoup moins de municipalités membres de l'Union qui
seraient dans l'attente, du moins, d'une telle disposition.
Il y a un aspect, aussi, qui nous semble non négligeable. C'est
que, actuellement, le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche est à réfléchir, du moins, sur une
éventuelle délégation de gestion dans les pouvoirs dans
les parcs déjà sous sa responsabilité. Donc, ça
veut dire qu'on n'a pas terminé, effectivement, cette
réflexion-là, et on retrouverait, actuellement, dans ces
articles, particulièrement à l'article 114, une disposition qui
viendrait, dans le fond, outrepasser peut-être déjà
l'intervention que veut faire - avec bonne intention, nous n'en doutons pas -
le MLCP. Il nous semble qu'il serait impératif que cet article-là
soit retiré du projet de loi avec le 115, bien sûr, pour bien
prendre le temps de l'analyser, analyser également aussi les
retombées d'une telle disposition, que ce soit, par exemple, en termes
de transfert de responsabilité, parce que l'on peut sous-entendre aussi
qu'il y en aura aussi, éventuellement, à l'intérieur de
ça, celui, évidemment, s'il y a un transfert à partir du
MLCP, de la gestion des parcs. Pour ces raisons, Mme la Présidente, il
nous semblerait opportun qu'on puisse effectivement reporter dans le temps les
articles 114 et 115 de ce projet de loi.
Mme la Présidente, je suis tout à fait disposé,
comme vous le savez, à répondre aux questions des membres de
cette commission.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M.
Mercier.
M. le ministre.
M. Ryan: M. Mercier, nous avons déposé le projet de
loi le 13 ou le 14 novembre dernier, si mes souvenirs sont bons. Nous avons eu
le temps de l'examiner amplement depuis ce temps-là. Est-ce que je
pourrais vous demander comment il se fait que vous nous faites cette
présentation aujourd'hui sur ce point particulier? (15 h 50)
M. Mercier: Mme la Présidente, on est heureux, d'ailleurs,
aujourd'hui, et je pense que M. le ministre aussi l'a indiqué
tantôt, qu'on puisse transmettre, bien sûr, notre point de vue, nos
commentaires sur les articles de cette loi, article par article. Et ceux qui
nous touchent plus particulièrement sont ceux que je vous indiquais
tantôt. Maintenant, dans les intentions qui avaient été
déjà déposées, ce n'était quand même
pas traduit dans les dispositions législatives. Ça nous a
effectivement échappé, à ce moment-là, M. le
ministre. Après avoir pris connaissance des dispositions
législatives qui sont rattachées à cette loi, les articles
114 et 115, on se rend à l'évidence, il nous semble, en tout cas,
qu'il y aurait effectivement un pouvoir actuellement qui nous semblerait
véritablement excédentaire dans sa forme actuelle.
Sur le fond, il y a peut-être des choses, je pense, qui peuvent se
faire. On n'est pas nécessairement totalement opposés à
des modifications sur ce plan, mais je pense qu'il faudrait peut-être
quand même prendre le temps pour revoir l'ensemble des implications de
ces pouvoirs. D'autant plus que le MLCP, comme je vous l'indiquais
tantôt, est en période de réflexion sur la
délégation de gestion des territoires de parcs.
M. Ryan: Je vais peut-être laisser le député
de Jonquière un petit peu... Je reviendrai tantôt. S'il y a des
collègues qui ont des questions à poser, j'apprécierais
qu'ils les posent aussi, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Oui. M. le président, j'aimerais vous demander:
Est-ce que vous considérez c'est quoi, un parc régional?
M. Mercier: Mme la Présidente, il faut voir qu'à
l'heure actuelle il ne semble pas, en tout cas, être défini
à nulle part dans le projet de loi ce qu'est un parc régional. On
peut peut-être supposer ce que ça serait, mais, encore une fois,
ce n'est qu'une supposition, ça ne semble pas être défini
comme tel. C'est certainement une autre problématique qui est
rattachée à l'application de ces articles-là.
M. Dufour: Donc, on ne sait pas c'est quoi exactement, si c'est
un parc d'amusement, un parc de conservation, un parc... En fait, pour ces
questions historiques, etc., est-ce que vous pensez que, même si ce n'est
pas défini, il pourrait y avoir plus qu'un parc régional dans une
région?
M. Mercier: La question, elle se pose, je pense... Elle est tout
à fait à propos. Je pense qu'elle se pose bien. Il pourrait
peut-être y avoir plus qu'un parc dans une région. C'est
peut-être une chose qui pourrait arriver. La forme aussi du parc est un
autre aspect qui est certainement important. Il me semble qu'il devrait y avoir
quand même certaines balises qui apparaissent dans une définition
à l'intérieur d'un projet de loi, ce que l'on ne retrouve pas.
Maintenant, si on donnait, je pense, quand même le temps à une
réflexion appropriée entre le MAM, le MLCP et les partenaires, on
pourrait peut-être arriver tantôt à une définition de
ce qu'est un parc régional.
Est-ce qu'il doit y en avoir un? Est-ce qu'il doit y en avoir deux ou
plus dans un territoire?
La question se pose, parce que, quand on parie d'un parc, bien sûr
qu'on y retrouve la question de l'entretien. Et, quand on parie d'entretien, on
parle de main-d'oeuvre, on parie, finalement, aussi de déboursés
et on parie de budget. Je pense que, sur ce, il y a quand même une
préoccupation importante à l'intérieur de l'ensemble des
municipalités du Québec aujourd'hui: les questions de
finances.
M. Dufour: Est-ce que vous connaissez des endroits où ils
définissent, par exemple... Comme ici - on va parier du Canada parce
qu'on est encore là-dedans - il y a des parcs nationaux,
c'est-à-dire des parcs canadiens. Il y a des grandes étendues. Il
y a les parcs du Québec qu'on appelle les parcs nationaux. On a les
parcs municipaux, puis là on arrive avec une autre notion, de parc
régional.
Moi, je ne vous le cache pas, ma première réaction, c'est:
Est-ce qu'on va être tout en parc au Québec? Je me pose cette
question-là. Ça, c'est la première chose. Il faut avoir le
moyen de ses ambitions ou de ses rêves, là. Il y a quelque chose
là-dedans qui est rattaché... Chez nous, ils en parient du parc
régional. Je n'ai jamais vu de définition. Je n'ai pas vu non
plus le gouvernement du Québec en donner une définition. Je sais
que le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche en a parié
des parcs régionaux. Moi, je ne sais pas ce que ça veut dire
pantoute. Je vais vous dire bien honnêtement, j'ai un paquet de questions
là-dessus. C'est comme les ministres régionaux, ça
n'existe pas pantoute. Tout le monde parie des ministres régionaux, et,
moi, je n'ai jamais vu ça à nulle part. Ça a
commencé voilà plusieurs années. Ça n'a pas
commencé sous ce gouvernement-là. Moi, je me suis toujours
questionné là-dessus.
Qui décide ça? Moi, il me semble que, quand on parie avec
des objectifs précis... Un parc régional, je sais que, chez nous,
il en est question. Ils veulent en faire un, peut-être deux,
peut-être trois, je ne sais pas. Chez nous, s'ils veulent embarquer...
Pourquoi qu'on va donner une autre définition s'il n'y a rien de
rattaché à ça? Il faut qu'il y ait quelque chose.
Ça répond à quel critère? Moi, je ne le sais pas.
J'aimerais ça que vous essayiez de me dire à quoi ça rime,
tout ça.
M. Mercier: Mme la Présidente, je pense que la question
est bien à propos. Effectivement, il n'y a pas de définition de
parc régional. On a quand même indiqué différentes
dimensions de parc, et on se pose la question: À partir de quels
paramètres aussi qu'on les a fixés, ceux-là? Ils
apparaissent peut-être et sûrement - on l'espère - à
quelque part, mais, sur le plan d'un parc régional, il n'est pas
défini à nulle part ce qu'est un parc régional.
Est-ce que, d'abord, ça peut être absolument
nécessaire qu'on y retrouve un parc régional? Quelles sont les
caractéristiques d'un parc régional? Est-ce qu'on va
définir, finalement, un territoire donné comme parc
régional, alors que, dans le fond, il correspondrait à un autre
type de parc? Il n'y a rien qui définit ça actuellement à
l'intérieur de ce projet de loi.
Encore une fois, il faut voir aussi que, si on prend une décision
demain matin, et on comprend bien que, règle générale, les
élus sont des gens responsables... Je pense que, à l'heure
actuelle, même si, au niveau du MAM, on prétend qu'il y a 33
municipalités qui sont en attente de tels pouvoirs, on croit percevoir
qu'elles sont davantage en attente quand même des argents ou des budgets
nécessaires pour la réalisation des projets. Si on regarde sur le
plan, par exemple, du parc des Hautes-Gorges dans la région de
Charievoix, il y a des besoins à l'intérieur de ce parc, il
semblerait, d'après les estimés, de 5 000 000 $ à 10 000
000 $. Ce n'est quand même pas peu dire. Mais, encore une fois, j'en
conviens, je pense, avec les intervenants de cette commission: Quelles sont les
balises d'un parc régional?
Je pense que, là-dessus, il faut admettre, encore une fois, que
ça indique, M. le Président, que cet article n'est
peut-être pas encore tout à fait à point, ou du moins le
contenu de la loi n'est peut-être pas tout à fait à point
pour pouvoir l'inclure à l'intérieur du projet. Encore une fois,
pour ces raisons, on demanderait, nous, que les articles 114 et 115, qui
touchent également les communautés urbaines de Québec et
de l'Outaouais, soient retirés afin qu'on puisse avoir le temps, quand
même, d'apporter, je pense, une réflexion nécessaire entre
le MAM, le MLCP et les municipalités.
M. Dufour: Vous avez exprimé un point de vue sur la
question des coûts d'investissement que ça pourrait demander et,
en même temps, il y a aussi les coûts d'acquisition de
propriété qui sont touchés. On ne peut pas juste
décréter pour décréter. Si on est
propriétaire, il faut bien s'en occuper à quelque part. C'est
quoi, votre crainte, dans les MRC, vis-à-vis des coûts? Parce que
juste être propriétaire, ça suppose déjà un
contrôle à quelque part. Moi, je ne vois pas, là, en tout
cas... J'aimerais ça avoir votre point de vue là-dessus.
Supposons qu'une MRC décréterait un territoire de 50 km
qui appartient à la MRC. Ça, c'est des territoires
gouvernementaux. On va prendre ceux-là qui sont les moins dangereux,
là, ça coûte moins cher. C'est un TNO. La
municipalité décrète que, ça, ça appartient
à un parc régional. Son caractère, je ne sais pas quoi,
c'est historique ou autre, poumon de verdure, quelque chose comme ça. Il
y a des coûts là-dedans qui y sont rattachés. Est-ce que la
MRC, dans votre esprit, pourrait prélever des fonds pour exercer quelque
autorité que ce soit à l'intérieur de ça? D'autant
plus que le gouvernement a peut-être
intérêt à ce qu'on nomme beaucoup, beaucoup de parcs
régionaux, parce que ça va lui enlever du territoire, aussi,
à avoir soin. C'est quoi, les coûts de tout ça? Je voudrais
bien le savoir. (16 heures)
M. Mercier: II y a, Mme la Présidente, encore un aspect
qui nous semble important à l'intérieur de l'intervention de M.
Dufour. L'on constate, bien sûr, qu'une décision peut être
prise par une MRC de choisir une partie du territoire donné, de le
désigner, finalement, comme espace parc et, que ça n'en plaise ou
que ça n'en déplaise à une ou des municipalités
concernées, on procédera quand même à le faire. Il
restera peut-être à une municipalité à se dissocier
de la décision, donc, sur le plan de la fiscalité, ne pas
être impliquée sur ce plan-là, d'autre part, subissant
quand même la décision de l'ensemble des partenaires à
cette table ou, à ce moment-là, disons, des prétendus
partenaires à cette table. Parce qu'il me semble qu'au moment où
il n'y a pas consensus on devient peut-être plus ou moins, quand
même, de véritables partenaires.
Suite à ça, il y a évidemment les coûts qui
sont associés à la décision. Et les coûts
associés à la décision, généralement, on
pourra peut-être y trouver l'espérance d'une bonne subvention qui
proviendrait de quelque part, à ce moment-là, peut-être du
MLCP ou du gouvernement, ou, encore, qu'on choisisse d'investir à
l'intérieur du MLCP à partir d'une quote-part qui serait
partagée par l'ensemble des municipalités. Donc, il y a une
charge additionnelle, et ce - il faut se poser la question, on le disait
tantôt - sans avoir la définition, à savoir ce qu'est un
parc régional, ce qu'est un parc local, parc régional, parc
national, et investir des sommes d'argent à l'intérieur de ce
prétendu parc régional... Je pense qu'on se rend à
l'évidence qu'il y a un manque de précision à
l'intérieur du projet de loi, particulièrement à l'article
114, et qu'on aurait intérêt à ce que cet article soit
retiré du projet pour qu'on puisse davantage préciser. C'est le
manque de précision qui fait en sorte qu'on a des craintes
justifiées.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Deux-Montagnes.
M. Bergeron: Voici, Mme la Présidente. Peut-être sur
la définition d'un parc régional. On dit que ce n'est pas
défini, mais je pourrais vous donner l'expérience qu'on a
vécue chez nous, le parc régional d'Oka. Le MLCP l'a donné
à l'entreprise privée. Ils ont eu des problèmes avec
l'entreprise privée et, cette année, ils l'ont donné,
c'est-à-dire les deux...
M. Dufour: II est assez grand...
M. Bergeron: Ah! c'est immense. C'est un des très grands
parcs de la province. Je ne sais pas si ce nest pas le plus grand, même.
Ça part de Pointe-Calumet, puis ça monte jusqu'au Calvaire.
Ça doit avoir 5 km ou 6 km de long, certain, par 4 km ou 5 km de large,
ce que je veux dire, sur le bord de la rivière. C'est très
grand.
Les deux municipalités d'Oka, Mme la Présidente, ont
toujours fait des pressions pour qu'elles puissent devenir gestionnaires du
parc d'Oka. C'est sûr que, à ce moment-là, on parle de
plages, on parle de camping, on parle de ski-doo, etc. Et, par un concours de
circonstances, cette année, l'entreprise privée ne pouvait plus
rencontrer ses obligations, et, suite aux représentations qu'on a faites
auprès du ministre, du MLCP, nous avons obtenu que les deux
municipalités d'Ofca, là où est situé le parc,
puissent gérer le parc d'Oka, mais à une condition. Ce n'est pas
les municipalités elles-mêmes qui gèrent le parc d'Oka,
mais, par exemple, les deux municipalités ont formé une
corporation, une corporation qu'on appelle SERPO, Services
récréatifs du parc d'Oka. Aux municipalités, en tout cas
par chez moi, ça ne leur coûte absolument rien, au contraire.
Le gros avantage de ça, c'est que ça ne coûte rien
au ministère, qui est le MLCP, ils n'ont pas besoin d'investir d'argent
dans ça, et les SERPO, qui regroupent des gens qui représentent
les deux municipalités d'Oka, village et paroisse, administrent le parc
d'Oka. On l'a vécu depuis cette année. Et le gros avantage, c'est
que l'argent, les recettes qu'ils font durant l'année... Parce que, dans
une année, il passe à peu près entre 1 200 000 et 1 300
000 personnes dans le parc d'Oka, hiver et été. Alors, les
recettes de ça, et c'était la condition qui a été
faite à la corporation, les recettes et les profits qui proviennent de
ça sont investis dans le parc d'Oka.
On a vécu l'expérience cette année, et
peut-être que c'était un cas exceptionnel, M. le Président,
mais je tenais à vous souligner l'expérience d'un parc
régional administré, je ne dirais pas par les deux
municipalités, mais par des gens nommés par les deux conseils
municipaux d'Oka paroisse et d'Oka village. À ce moment-là, au
lieu que ça coûte de l'argent, comme vous avez dit tout à
l'heure, au contraire, c'est que, depuis que ce sont des gens du comté
de Deux-Montagnes, de la corporation, qui l'administrent, ça nous a
permis, cette année, dans le comté de Deux-Montagnes,
premièrement, d'engager des gens de chez nous, et en période
d'affluence on a entre 80 et 100 personnes qui travaillent dans le parc d'Oka,
et, deuxièmement, ce qui est très important aussi, tout achat se
fait dans le comté des Deux-Montagnes, alors que, quand c'était
l'entreprise privée ou des gens de Montréal, bien, ils pouvaient
engager des gens de n'importe où et les achats, etc., se faisaient
à l'extérieur du comté. Moi, je peux vous dire, Mme la
Présidente, je ne sais pas, on ne parle
pas de délimitation, parce que le parc d'Oka existe depuis des
centaines d'années, on le sait, depuis le temps des Sulpiciens, etc.,
mais l'expérience qu'on a vécue, ça n'a rien
coûté aux deux municipalités, au contraire.
M. Dufour: II y a bien autre chose dans le coin qui nous
coûte quelque chose.
M. Bergeron: On parle de parcs régionaux. M. Dufour:
Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Deux-Montagnes.
M. le député de Montmagny.
M. Gauvin: Merci, Mme la Présidente.
J'aimerais porter à l'attention des membres de la commission et
des représentants des deux unions, et particulièrement M. le
ministre, M. Ryan, le ministre des Affaires municipales, l'expérience
que j'ai vécue comme député, cet automne, avec deux
collègues, soit le député d'Iberville et le
député de Rousseau. Nous avons visité plusieurs
régions du Québec pour rencontrer des groupes organisés au
niveau des tronçons de chemins de fer abandonnés. Ça pose
problème, et le ministre des Transports avait reçu mandat, je
crois, du Conseil des ministres, de former ce comité-là pour
aller vérifier sur place. Ce qu'on nous dit, dans certaines
régions, c'est qu'ils sont en attente d'une collaboration
gouvernementale pour reconnaître, définir des groupes
organisés dans chacune des régions pour négocier l'achat,
l'acquisition et donner une vocation à certains de ces
tronçons-là.
À certains endroits c'est déjà défini, mais
je dois vous dire, M. le président, M. Mercier, que, dans une
région au Québec, soit Maniwaki, il y a déjà
au-delà de - on était à la fin de novembre à ce
moment-là - 350 000 $ d'amassés pour d'abord aménager un
certain tronçon, et définir une vocation, et justement essayer
d'intéresser un organisme. Et c'était souvent les MRC qui
étaient identifiées comme étant l'organisme qui pourrait
être le mieux préparé à prendre en main, justement,
la réorganisation et la responsabilité, et donner une vocation,
et définir...
Je voyais tantôt, dans le projet de loi, ici, qu'on cherche
à réglementer l'utilisation des véhicules, et
c'était ce qui ressortait fréquemment. Au moment où on se
parle, on nous dit que ces tronçons-là sont utilisés par
bien du monde, soit les motoneigistes, les véhicules tout terrain, etc.,
et on disait que, si c'était une MRC ou une association touristique qui
avait le mandat, justement, de donner une vocation et de gérer ces
tronçons-là, on pourrait probablement réglementer mieux et
en faire une meilleure utilisation.
Sans prendre trop de temps, M. le ministre, je voudrais vous dire qu'au
moins cinq régions au Québec, soit l'Outaouais, la région
de Maniwaki qui fait partie de l'Outaouais, l'Estrie, la Côte-Sud, le
Bas-Saint-Laurent et la région de Québec, plus
précisément en direction de Lac-Mégantic... Il y a
plusieurs groupes qui sont venus faire des représentations. Ils
s'intéressent et ils sont en attente pour pouvoir... Ils nous ont
souvent fait ressortir qu'ils considéraient ça comme des parcs
régionaux. Ils nous définissaient de tel point à tel
point, que ça couvrait deux ou trois MRC et qu'on pourrait se concerter
et en faire un parc régional. On appelait ça un parc
linéaire, là, et ça s'explique.
Je voulais faire ressortir ça, M. le ministre, parce que je pense
que c'est un point important.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Mercier.
M. Mercier: Mme la Présidente, je trouve que les
interventions des deux députés sont fort intéressantes. On
y voit deux formules un peu différentes au point de vue de la question
du financement: une qui est associée à l'entreprise
privée, je pense, qui est une pratique courante à
l'intérieur des municipalités aujourd'hui, et l'autre,
évidemment, qui relève ou semble relever directement du milieu
municipal. Il faut voir encore une fois, Mme la Présidente, que le MLCP,
à l'intérieur, évidemment, de ce qu'il n'a pas
terminé dans sa réflexion, entend mettre sur pied un
réseau québécois de parc régionaux basés sur
un processus formel d'accréditation gouvernementale et selon certains
critères. Les critères, on ne les a pas nécessairement ici
aujourd'hui. Ils ne sont pas non plus dans cette loi-là. Je pense que
c'est des éléments qui sont manquants, tel qu'il a
été indiqué tantôt par M. le député,
M. Dufour. (16 h 10)
On se rend également aussi à l'évidence que... Dans
cette politique du MLCP, on dit aussi que le milieu régional devra
assumer les coûts d'aménagement et de gestion ainsi que les
coûts d'acquisition pour les projets qui comportent des terres
privées. Or, il y a quand même une dimension fiscale, à
l'intérieur de ces projets ou de futurs projets, qui est quand
même importante, et il nous semble que ces balises ou cette
définition même, sur le plan de ce qu'est un parc régional,
devra faire partie en même temps que le dépôt, bien
sûr, d'une loi, mais pas retrouver, je pense, un article qui vient
permettre aujourd'hui ce qui tantôt n'est pas défini. On peut
avoir des problèmes, il nous semble, importants sur ce plan, et il
serait souhaitable, à notre avis, qu'on prenne le temps
nécessaire pour, bien sûr, mûrir la question, faire la
réflexion avec le MLCP, s'entendre, évidemment, sur l'ensemble
des responsabilités ou les définitions qu'on puisse retrouver
aussi en termes de parc régional et, après ça,
évidemment, accorder les pouvoirs nécessaires qui permettront au
milieu de s'ac-
commoder, bien sûr, de ces pouvoirs législatifs.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, deux
minutes.
M. Ryan: Je voudrais remercier M. le président de l'UMQ de
nous avoir fait part du point de vue de son organisme. On va écouter les
représentants de l'UMRCQ. Je suis sensible à ce qu'a dit le
député de Montmagny-L'lslet et aussi à l'exemple qu'a
donné le député de Deux-Montagnes. J'ai vécu dans
la région des Laurentides une expérience semblable. J'ai
remarqué que le député ne l'a pas mentionné, dans
les exemples qu'il a donnés. C'est signe que ses connaissances
géographiques sont à parfaire. On l'invitera volontiers à
venir visiter les beaux parcs linéaires que nous avons dans les
Laurentides. Il y en a un que nous avons construit dans mon comté,
d'ailleurs. Là, il arrive souvent que, pour aménager ce parc
linéaire, il faut prendre des décisions à l'échelle
régionale. Et il arrive parfois qu'une ou deux municipalités
fassent obstacle. On a eu ces cas-là. Puis, à un moment
donné, c'est de l'obstination. On a un cas où on a
été obligé, pour une partie du parcours, de mettre
ça à la fois pour les bicyclettes et pour les véhicules
ordinaires parce qu'ils ne voulaient rien entendre. Il y aurait eu moyen de
trouver un compromis, on ne l'a pas trouvé.
On a des cas qui se présentent à propos de l'emprise du
Canadien Pacifique entre Saint-Jérôme et Mont-Laurier. Il y a deux
municipalités qui nous ont fait part d'objections sérieuses
qu'elles ont. Les objections peuvent être bonnes aussi. Mais c'est une
propriété publique qui n'appartient pas à la
municipalité, celle-là, qui a été acquise par le
gouvernement du Québec, soit par transfert, moyennant un prix nominal,
d'une propriété qui appartient au Canadien National, soit par
achat d'une propriété qui appartenait au Canadien Pacifique. Une
des dispositions habilitantes, comme celle-ci, pourra permettre de
déclarer cet espace-là parc régional, d'établir des
règles qui seraient les mêmes partout pour la circulation,
l'entretien du chemin, etc. Ça comporte des avantages sérieux. Je
ne sais pas si on doit empêcher... Le parc dont a parlé le
député de Deux-Montagnes aurait très bien pu être
confié, disons, à la MRC. Là, c'est les deux
municipalités qui ont créé une corporation qui le
fait.
M. Dufour: ii a été créé comme parc
régional au départ. le parc d'oka, c'était des entreprises
privées. la municipalité prend une situation de fait, ce n'est
pas...
M. Ryan: Regardez, c'est plus complexe que ça.
M. Dufour: Elle a pris une situation et elle la transfert.
M. Ryan: C'est une propriété publique, d'abord, qui
avait été affermée à une entreprise privée.
Elle ne lui avait pas été donnée, elle avait
été affermée. Puis c'est redevenu, sous la corporation,
semi-privée ou semi-publique, je ne le sais pas trop. Mais, pourquoi
exclure l'autre possibilité, alors que la MRC a quand même une
structure qui est très importante dans notre ensemble institutionnel
québécois? Ce sera tout soumis à la règle de
décision de chaque MRC, qui n'est pas facile. Ils ne pourront pas faire
n'importe quoi avec ça. En tout cas, je pose la question. Les exemples
m'impressionnent et ça me rappelle des expériences dont j'ai
été témoin et qui auraient risqué d'empêcher
des réalisations très saines pour le bien public, pour le
développement..."
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre...
M. Ryan: ...économico-social...
La Présidente (Mme Bélanger): ...la demi-heure est
écoulée.
M. Ryan: ...de toute une région. Madame, je vous
remercie.
La Présidente (Mme Bélanger): En conclusion, M. le
président.
M. Mercier: Mme la Présidente, je trouve
intéressant ce que M. le ministre indique. Ça indique d'autant
plus ce que je pense aussi, qu'on devrait retirer les articles 114 et 115 de la
loi, aujourd'hui, pour être capable de retrouver une définition en
termes de parcs régionaux et aussi permettre au MLCP de terminer sa
réflexion ou de la faire, effectivement, en association avec les unions
et les partenaires, parce qu'elle indique, évidemment, à
l'intérieur de ses intentions, qu'elle permettra d'accréditer des
parcs régionaux. Il nous semble, en tout cas, que ces balises-là,
c'est quand même très important.
Si vous retrouvez, dans un territoire donné et très
rapproché, desdits - je dis bien «desdits» parce que la
définition n'est pas là aujourd'hui -parcs régionaux
à plusieurs exemplaires, ce ne serait peut-être pas
nécessairement le meilleur investissement qu'on aura fait dans
l'ensemble d'une grande région. Je pense que ça permettrait aussi
au MLCP de faire son exercice de réflexion avec les partenaires et,
à partir de ça, de procéder dans une intention qui soit
quand même intéressante, mais qui, actuellement, manque de
balises. C'est clair et net.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va,
M. le ministre?
M. Ryan: Juste une question, si vous me permettez, si le
député de Jonquière consent,
juste une minute. Les réserves qu'a exprimées le
président de l'UMQ valent-elles également pour ce que nous disons
de la Communauté urbaine de l'Outaouais et de la Communauté
urbaine de Québec, à qui nous accorderions mutatis mutandis les
mêmes attributions qu'à la Communauté urbaine de
Montréal?
M. Mercier: Actuellement, Mme la Présidente, M. le
ministre, je pense qu'il s'agirait de maintenir le statu quo, pour le moment,
le temps, finalement, de faire une réflexion, qui s'impose, et, ensuite
de ça, passer à travers d'une modification à la
législation qui pourra permettre, évidemment, certains pouvoirs
tantôt, que ce soit aux MRC ou encore aux communautés urbaines. Je
pense qu'il a trop d'inconnues dans le moment et on risque de se retrouver avec
une situation qui peut peut-être en satisfaire quelques-uns, mais qui
soit fort embarrassante dans l'ensemble et qui peut-être tantôt
nous indiquera que les investissements n'ont peut-être pas
été faits de façon tout à fait ordonnée.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on vous...
M. Ryan: Ce que vous demandez, c'est qu'on suspende, qu'on laisse
de côté les articles 114 jusqu'à 130 inclusivement.
M. Mercier: Mme la Présidente, c'est
particulièrement les articles qui touchent la définition de parc
et les pouvoirs aussi qui pourraient être accordés soit aux
communautés urbaines ou encore aux MRC.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on vous
remercie, M. Mercier.
M. Mercier: II y a juste un détail et je termine, avec
votre permission, Mme la Présidente. D'ailleurs, il est bien
indiqué aussi que le MLCP a comme objet de procéder à une
consultation auprès des divers intervenants. Donc, c'est l'ensemble des
partenaires. Je pense , qu'ils vont être capables de s'entendre. Mais ce
n'est pas fait, ça. C'est dans les intentions du MLCP. Encore une fois,
je pense qu'on apprécierait à ce que cette consultation puisse
être faite, que les gens puissent quand même se concerter, qu'on
puisse avoir des accords et, ensuite de ça, qu'on procède
à l'insertion d'une législation.
Je vous remercie, Mme la Présidente, et les membres de cette
commission de nous avoir entendus.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M.
Mercier.
Alors, on peut suspendre quelques instants peut-être. Non?
M. Ryan: On va commencer tout de suite avec l'UMRCQ.
La Présidente (Mme Bélanger): On va commencer tout
de suite avec l'UMRCQ. Si vous voulez prendre place, s'il vous plaît.
Alors, M. Fernet, nous vous souhaitons la bienvenue, et je pense que c'est Mme
Marquis qui vous accompagne. Le porte-parie est M. Fernet ou Mme Marquis? M.
Fernet. Nous vous écoutons.
Union des municipalités régionales de
comté et des municipalités locales du Québec
(UMRCQ)
M. Fernet (Michel): Mme la Présidente, merci
infiniment.
M. le ministre, M. Dufour, je ne sais pas si je dois vous remercier de
l'accueil que j'ai eu en arrivant ou d'être ici aujourd'hui, mais, quoi
qu'il en soit, je me demande encore un petit peu pourquoi on est en train de
creuser tout ça. Il me semblait que ce débat-là avait
été fait devant vous, M. le ministre des Affaires municipales, de
nombreuses fois - c'est un petit préambule - et par écrit tout au
long de l'année et dans ce forum qui est réservé, que tous
connaissent maintenant, qu'il est convenu d'appeler la table
Québec-municipalités, où déjà, le 18 juin,
dans un rapport écrit de la table Québec-municipalités,
l'Union des municipalités du Québec se disait en accord. Ce
n'était pas demandé si elle était peu en accord ou
beaucoup en accord, mais c'était en accord avec la proposition du
ministre et du ministère des Affaires municipales d'accorder un pouvoir
habilitant aux MRC et aux communautés urbaines de Québec et de
l'Outaouais. (16 h 20)
Dans un deuxième rapport, celui-là encore plus
récent, du 19 août 1992, l'UMQ indiquait encore au ministre des
Affaires municipales et à l'UMRCQ qu'elle gardait le cap, qu'elle
maintenait cette décision et qu'elle était toujours en accord de
donner un pouvoir habilitant aux organismes régionaux à des fins
d'aménagement de parcs, etc., comme le libellé de votre article
le laisse entrevoir.
Donc, tous savent que les ordres du ministre des Affaires municipales
sont incontournables. Me voici devant vous, prêt à répondre
à un certain nombre de questions. Ha, ha, ha! Ça n'a
peut-être pas toujours été comme ça dans le
passé, mais ça nous fait plaisir de collaborer.
M. Ryan: si ça avait été vrai depuis deux
ans. ,
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Fernet: Là-dessus, peut-être, avant les
questions, Mme la Présidente, je pourrais faire quelques
commentaires.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Fernet: Bon.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous êtes
là pour ça.
M. Fernet: Voici, peut-être de façon anodine,
posée une problématique qui, personnellement et à l'UMRCQ,
est extrêmement importante. Je dis «de façon anodine»,
et ce n'est pas pour déprécier le sujet comme tel, qui est
l'appropriation d'un pouvoir au niveau régional au niveau des parcs.
Mais, fondamentalement, sur ce principe de donner un petit pouvoir
habilitant... Parce que, ça, c'est des parcs, et on pourrait revenir
éventuellement avec d'autres pouvoirs habilitants pour permettre
à une personnalité morale, publique, régionale de prendre
des décisions pour l'ensemble des collectivités locales en
dessous, mais peut-être aussi en coercition avec certaines de ces
collectivités. Et c'est là qu'est le débat.
Au Québec, depuis la création des MRC, il n'y a pas
beaucoup de pouvoirs qui sont venus s'ajouter à la capacité des
MRC de gérer. Même celui-ci, que l'on, supposément, donne
aux MRC, est extraordinairement balisé dans le sens où une
municipalité qui ne voudrait pas faire partie, en l'occurrence, de parcs
régionaux peut «opter out», en disant: Moi, je ne suis pas
dans la «game» de développer le parc, et, aussi, peut ne pas
s'impliquer financièrement. Les dangers dont parlait, à ce
moment-ci, le président de l'UMQ, de ce simple fait, me semblent
écartés.
Mais, au-delà de cette prétendue préoccupation,
moi, j'aimerais baliser la réflexion. C'est que nous sommes rendus, au
Québec, à peu près au même endroit qu'un certain
nombre de pays européens développés comme nous. Ce qu'on a
franchi comme cap, depuis de nombreuses années, c'est: Est-ce que les
organismes régionaux sont laissés à la volonté
exclusive des municipalités locales en dessous et de la moindre
municipalité locale qui veut empêcher toute forme de
développement? Là, la question est importante. Et là, au
Québec, on aurait des tonnes d'exemples à donner, que certaines
municipalités locales, ne voulant pas donner leur adhésion dans
un ensemble régional pour régler une question régionale,
empêchent tout processus d'évolution de cette
société régionale.
Alors, là, si on me dit que l'avenir des régions est
lié à l'esprit de clocher des municipalités locales,
qu'elles soient de ville, de campagne ou de paroisse, M. le ministre -
là, je pense que vous comprenez que je ne suis pas en train de parler
des municipalités membres de l'UMQ et de l'UMRCQ, j'en fais un principe
de discussion au départ - je crois bien qu'on aura beaucoup de
problèmes en gestion de l'environnement, globalement, au Québec.
On aura beaucoup de problèmes en réseau routier,
éventuellement. On aura beaucoup de problèmes en gestion des
communications. Ça va poser le problème du 911. Comment
voulez-vous qu'une MRC s'approprie le pouvoir de gérer le 911 s'il y en
a une qui lève la main puis qui dit: Moi, je ne suis pas
intéressée. Ça prendrait une compagnie drôlement
équipée pour passer des câbles tout partout et laisser un
trou en plein centre de la MRC pour la petite municipalité qui dit: Moi,
le 911, ça ne m'intéresse pas. Alors, comment voulez-vous?
Alors, tous les pays européens se sont posé cette
question, puis, à un moment donné, il y a quelqu'un qui a dit, un
peu comme M. Jean-Paul L'Allier, qui est un membre influent à l'UMQ, a
dit dans le journal d'hier: L'organisme régional doit posséder un
certain nombre de pouvoirs et certains de ces pouvoirs-là, même -
et là ça dépasse ~ même l'objet du projet de loi qui
est devant nous - doivent être coercitifs, en ce sens qu'une
municipalité qui ne veut pas faire l'environnement va peut-être
être obligée de participer à l'environnement
régional, sinon il va y avoir un problème de collectivité
sur le plan régional, un problème de gestion de dossiers
important sur le plan régional.
Donc, à ce moment-ci, on n'est même pas rendu aussi loin
que ça, mais je pense que tout le monde, de toute façon, d'ici
les quelques années à venir, et devant cette même
Assemblée, va devoir se poser ce genre de question. Aujourd'hui, on
n'est même pas rendu là et on veut défendre, à
l'intérieur d'un petit pouvoir habilitant, certaines
municipalités à qui on ne demande pas de participer à
l'évolution d'une gestion quelconque et à qui on ne demande pas
de payer, mais qui voudraient quand même posséder le pouvoir,
comme esprit de clocher, d'empêcher la société
régionale de tourner. Alors là, ça pose un problème
important, à mon avis, d'évolution des pouvoirs de toutes nos
communautés régionales, qu'elles soient urbaines ou de
campagne.
Juste un petit mot, Mme la Présidente, sur Oka.
La Présidente (Mme Bélanger): Si on veut avoir le
temps de poser des questions, peut-être.
M. Fernet: Oui. Oka est un phénomène
extraordinairement sympathique. Oka, c'est le plus petit parc de la province de
Québec. Il a quelques kilomètres carrés, mais c'est
sûrement un des plus beaux. Ça, c'est évident. C'est un
parc qui, par ailleurs, de la façon dont il est placé, peut
s'appeler, un peu, un parc semi-urbain, pas tout à fait, sûrement
pas un parc urbain, hein, là où il est situé. Mais ce
qu'il a eu l'avantage de faire, c'est qu'il correspondait à une
problématique des régions, et les régions, avec le pouvoir
qu'elles avaient, en ont pris possession et ont passé la gestion
à quelqu'un d'autre. Je pense que c'est une belle réalisation.
Mais, quand on veut parler des négociations du MLCP, des grands parcs du
Québec et de toute cette problématique de consultation
éventuelle,
bien, je pense qu'on est en dehors complètement de la
question.
Nous sommes des gens participant fondamentalement pour
représenter nos 1200 municipalités membres, des
négociateurs de ces problématiques de gestion participative du
monde local. On ne dit pas des municipalités, on dit de l'entreprise
privée, de... Les parcs régionaux du MLCP, on ne sait pas ce
qu'on veut en faire, on ne sait pas à qui on veut les donner en termes
de gestion. On est ouvert à toutes les propositions. Ça, c'est
correct. Mais on est à des années-lumière de
règlements sérieux sur ces grands parcs, plus grands qu'Oka. Il y
a des parcs de centaines et de milliers de milles carrés qui
appartiennent à la province. Je ne sais pas ce que ça vient faire
dans le dossier. Nous, on parie, dans ce projet de loi, de parcs urbains ou
semi-urbains. Et ce dont on parie, également, c'est de pouvoir des
élus de la communauté régionale d'en faire ce qu'ils
veulent et de répondre à des besoins de cette communauté
régionale.
Alors, il me semble que c'est très simple, et ces petits pouvoirs
là, ils en ont besoin. Beaucoup de collectivités
régionales attendent la réalisation de projets concrets demain
matin. Et je pense que le député de Bellechasse a bien
exprimé...
Une voix: De Montmagny. (16 h 30)
M. Fernet: De Montmagny, excusez. C'est voisin, hein, c'est
voisin. Le député de Montmagny a très, très bien
exprimé les attentes sur un seul des dossiers de l'ensemble des MRC du
Québec, soit les voies de chemins de fer qui pourraient former, à
l'intérieur des MRC, des parcs linéaires, des acquis
extraordinaires qui sont basés sur des négociations des
compagnies de chemins de fer qui veulent fermer des tronçons
régionaux. Alors, ce petit pouvoir habilitant permettrait à ces
sociétés régionales là de faire quelque chose au
nom de l'ensemble de la population.
Mme la Présidente, une dernière petite question.
Là-dessus, la moitié ou les trois quarts des membres de l'UMQ ne
sont pas d'accord avec la prétention - et, moi, j'ai
vérifié ces choses-là aussi - ils ne sont pas d'accord
avec la prétention. Alors, je me demande pourquoi on amène ici,
aujourd'hui, et à quel titre et à quel nom on amène une
prétention comme celle-là. Peut-être qu'il y a un
problème, effectivement, dans la Communauté urbaine de
Québec. Et ça, ça pourrait être un dossier
traité peut-être en dehors, effectivement, de la commission
parlementaire, et avec le ministre. Mais il me semble que la grande
majorité du monde municipal, là-dessus, n'est pas divisée
et, en cela, les 2 000 000 de citoyens vivant dans la Communauté urbaine
de Montréal sont extrêmement fiers d'avoir un pouvoir, d'ailleurs,
qui est beaucoup plus coercitif, disons-le, beaucoup plus coercitif que celui
qu'on offre par le biais... Parce qu'on ne peut pas parier de mutatis mutandis
du petit carcan, si je peux m'exprimer ainsi, des municipalités de la
Communauté urbaine de Montréal dans leur problématique de
parcs urbains. Vous n'offrez pas autant de sécurité
d'aménagement aux MRC que ce que la Communauté urbaine de
Montréal a, comme gestionnaire des parcs. Les municipalités de la
Communauté urbaine de Montréal n'ont pas
d'«opting-out». Si mes informations sont bonnes, elles n'ont pas
d'«opting-out». Alors, voilà, vous avez
libéralisé le processus de beaucoup pour les campagnes et pour la
Communauté urbaine de Québec, et les citoyens en sont. Donc, il y
a 2 000 000 de citoyens qui en sont très fiers.
Pour vous donner une petite information croustillante, mon épouse
a fabriqué les plans du premier grand parc régional de la
Communauté urbaine de Montréal. Je pense que c'est une situation
qu'on connaît très bien - pour dire que la famille travaille
autant pour l'UMQ que pour l'UMRCQ, M. le ministre - et, là-dessus, je
crois que personne n'a de motif significatif, à l'heure actuelle, je
pense, pour dénigrer l'offre que vous faites à l'intérieur
des futurs schémas d'aménagement. Alors, nous sommes en parfait
accord avec la proposition que vous faites, proposition, comme je l'ai dit, qui
a été négociée toute l'année et qui
répond, à mon avis, en grande partie, au monde municipal.
M. Ryan: M. Fernet, j'écoutais avec intérêt
ce que vous avez dit. Je crois que le récit que vous avez fait des
étapes par lesquelles est passé le projet de loi est
véridique. C'est vrai qu'on en a discuté à quelques
reprises à la table Québec-municipalités, que les deux
unions, par leurs représentants à la table, ont eu l'occasion de
s'exprimer à ce sujet. Il peut toujours arriver qu'on voie des aspects
d'un projet de loi à un stade plus tardif; ça n'empêche pas
qu'on puisse l'exprimer aussi.
Je voudrais juste vous poser une question, là, à la suite
de ce que vous avez dit. Connaissez-vous des exemples de projets de parcs
régionaux qui auraient été conçus à
l'échelle d'une MRC puis qui ne pourraient pas se réaliser
à cause de l'absence d'une clause comme celle-ci? Est-ce que vous avez
été saisi de projets ou de cas que vous voudriez porter à
notre attention?
M. Fernet: Je pense que, près de chez-vous, M. le
ministre, il y a là une problématique qui exprime un besoin de
resserrer un peu la capacité de gestion d'une MRC: il y a tout le projet
du parc linéaire potentiel du nord de Montréal, avec les MRC Les
Pays-d'en-Haut et Laurentides. Je ne connais pas le tracé précis
des Pays-d'en-Haut; ils sont à peu près en plein centre d'un
futur tronçon recevable par un organisme de
gestion quelconque qui, en l'occurrence, aimerait bien être
l'organisme public des MRC; MRC même en complémentarité
l'une de l'autre, dans ce cas-ci.
Et il m'apparattrait que, sans cette capacité qu'obtiendrait la
MRC en vue d'une discussion honnête, franche, encadrée par ce
pouvoir-là, on mettrait en péril et la discussion sérieuse
et la volonté des élus locaux ayant complète
liberté de ne pas s'associer à ce type de projet là et ne
se sentant pas habilités à prendre, à ramasser et à
gérer ce type de dossier là à l'intérieur d'une
législation qui, actuellement, ne prévoit pas ce genre
d'appropriation de dossier.
Et, en Estrie, il y a des projets dans le bout du lac Massawippi. Il y a
des problématiques identiques. Écoutez, la problématique
des parcs linéaires, pour ne parler que de celle-là, a
déjà donné lieu, au Québec, à un
rassemblement national, m'a-t-on dit, à Drummondville, d'un ensemble de
MRC, du gouvernement fédéral, des compagnies de chemins de fer,
de l'UPA qui, vous le concevez bien, est partie intégrante à
cette problématique, parce que, lorsqu'on parle de voies de chemins de
fer, on parle de passages en terrains privés, souvent. Donc, il y a
beaucoup d'intervenants à cette problématique qui est
relativement lourde. En l'absence de définition et de clarification de
notre capacité de gestion sur le plan régional, je crois bien
qu'on complexifie le problème, de beaucoup. Ça nous paraît
évident.
M. Ryan: je pense qu'il reste cinq minutes. on a une demi-heure
en tout, puis ça finit là, hein. c'est parce que monsieur
répond longuement. je pense qu'il est convenu qu'on a une demi-heure
chacun. il y a 25 minutes de passées, je pense. ça fait que je
cède le temps, moi. je n'ai pas d'autre question.
Le Président (M. Garon): II vous reste cinq minutes, et il
en reste huit à l'Opposition.
M. Ryan: Non, il reste... Combien il reste de temps en tout, pour
le témoin, là? C'est une demi-heure en tout.
Le Président (M. Garon): Oui, oui, c'est ça. C'est
pour ça qu'on vient de dire qu'il vous restait cinq minutes.
M. Ryan: Non, il reste plus que des...
M. Dufour: Moi, je n'ai pas pris une minute.
Le Président (M. Garon): Le témoin a pris 14
minutes, il en restait 16-8 chacun - et vous en avez 3 de prises. Apparemment,
il en reste cinq à vous et huit à vous. C'est ce que me dit la
personne qui tient le temps, en arrière.
M. Ryan: On a commencé... C'est correct, ça va. Pas
de problème pour ça. Pour 5, 10 minutes, on ne se chicanera pas.
Moi, pour l'instant, j'ai terminé. Si quelqu'un de nos
députés a des questions, il reste un petit peu de temps, ou des
remarques.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Bon, vous avez parlé de petits pouvoirs. Moi,
je pense que ça n'existe pas, des petits pouvoirs. Il y a des pouvoirs
tout court. Parce que, si c'est des petits pouvoirs, puis si je vous suis
à la piste, là, c'est qu'il y a des dangers que... Pourquoi on se
battrait longtemps? Si on ne vous le donne pas, ce n'est pas grave, c'est un "
petit. Si on vous le donne, ça va rester petit pareil. Ça fait
que, moi, je pense qu'on ne peut pas parler de petits pouvoirs. C'est quelque
chose de nouveau, et puis on le donne ou on ne le donne pas.
Ceci étant dit, je ferai d'autres remarques plus tard parce que,
là, on n'a pas beaucoup de temps pour attaquer le sujet. Quand vous
parlez du rassemblement à Drummondville, c'était pour un parc
linéaire, ça, en autant que je sache. Si je comprends bien,
c'était la question des assises des chemins de fer. C'était un
peu ça?
M. Fernet: Plus que ça. C'était pour
débattre carrément de la problématique au niveau
national... c'est-à-dire la problématique locale, mais
d'organismes nationaux qui voulaient comprendre l'envergure du problème
posé par la remise des bandes de terrain sur les plans physique,
environnemental, gestion future, tout ça compris là-dedans.
M. Dufour: Mais les emprises de chemin de fer, est-ce que
vous...
M. Fernet: Les voies ferrées et les emprises.
M. Dufour: Oui? Les emprises de chemin de fer, actuellement, dans
les lois, est-ce que les municipalités ne peuvent pas en faire des
réserves foncières si elles le désirent? La loi est assez
permissive pour qu'elles puissent en faire une réserve foncière
sans déterminer régionale-ment la vocation. Est-ce que c'est
possible actuellement? Selon ce que je connais des lois, moi...
M. Fernet: La MRC n'a pas le pouvoir.
M. Dufour: Non, pas la MRC. Parlons des municipalités
locales. Je vais revenir sur les MRC, parce que vous avez affirmé des
choses qui m'intéressent, mais ce n'est pas là-dessus, là.
Là, je vous demande: Est-ce que, actuellement, les municipalités
locales peuvent acquérir des terrains aux fins de réserve
foncière sans
déterminer ce que c'est, pour l'utilisation actuelle? Est-ce
qu'elles peuvent le faire?
M. Fernet: Tout à fait. (16 h 40)
M. Dufour: Bon. Donc, ce n'est pas de nous donner le pouvoir de
décréter un parc à caractère régional qui
nous permettrait plus ou qui obligerait la MRC à donner ce pouvoir pour
le moment. Je ne pense pas qu'on ait fait la démonstration, d'autant
plus que, moi, je suis un peu surpris de voir l'ampleur que ça pourrait
prendre rapidement, cette orientation qu'on veut se donner.
Il y a une chose, il y a des questions de fond auxquelles on n'a pas
répondu. Au moment où le MLCP, le ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche se questionne, le fédéral n'a pas
fini de regarder ce que c'est au point de vue de ses parcs à lui - et
Dieu sait qu'il y a toutes sortes de critères qui sont attachés
autour de ça - en même temps que le ministre des Transports nous
informait, la semaine dernière, que les emprises de chemin de fer, il y
a un mandat - ça doit être du Conseil des ministres, probablement,
des ministres - qui lui a donné l'orientation à l'effet qu'il
doit essayer de trouver les vocations les plus adéquates possible
à ces emprises et aussi à ces chemins de fer comme tels. Moi,
j'ai bien compris ça, là.
Si, demain matin, on se dépêche et on donne le pouvoir et
que tout le monde s'en va un peu partout sur le territoire, parce qu'il n'y a
pas d'arrêté, là, il n'y a pas d'endroit où on peut
s'arrêter, où on commence... Je vais le faire tantôt, le
débat; je vais en parler un peu plus à fond, de ce que je pense,
de ce que j'ai dans la tête. Je me dis: Est-ce que, vraiment, il y a
urgence que ce pouvoir-là soit donné immédiatement? Est-ce
que, dans six mois, dans un an, ça va avoir l'effet de tout changer et
de chambarder l'attitude ou le fonctionnement des MRC?
M. Fernet: M. le député, M. le Président, je
réponds à la question en disant que l'urgence, si elle signifie
la santé et la vie des individus, évidemment, c'est non; mais
l'urgence de régler un problème aujourd'hui, qui n'a aucune
raison d'être réglé demain, oui, il y a urgence. Et, en
complément de réponse, M. le député, je crois que
ce que l'on tente de faire, c'est de responsabiliser les élus locaux, et
le pouvoir qu'on leur donnerait va exactement dans ce sens-là. C'est le
fait de déterminer eux-mêmes, alentour d'une table, quels seront
les espaces verts. Et les pouvoirs financiers de les aménager seront
remis à leur collectivité régionale. Ça, ils ont
droit à ça.
Ils ont un pouvoir habilitant pour régler leurs petits
problèmes chez eux, y compris de ramasser un parc fédéral,
provincial, municipal. La question n'est absolument pas là. La question
est de dire: Est-ce que ces gens-là, hommes et femmes, sont suffisamment
élus par le peuple pour décider de se créer, quand ils le
voudront, un petit parc urbain, un petit parc semi-régional ou un parc
régional de la grandeur, de la forme et du coût qu'ils veulent
investir là-dedans? Est-ce qu'on peut faire confiance aux élus du
Québec pour faire ça? La question, c'est celle-là.
M. Dufour: Je voudrais vous poser la question, à savoir...
Tout à l'heure, j'ai parlé d'un parc qui était à
l'extérieur des limites d'une municipalité; je parlais des TNO.
Mais un parc, en supposant que le pouvoir vous soit donné, vous soit
accordé, qui serait à l'intérieur des
municipalités, qui toucherait toutes sortes de territoires, où
vous avez dit, tout à l'heure: Les municipalités ont le droit
d'«opting out»... Donc, si elles ont le droit d'«opting
out», ça veut dire que, si la municipalité ne veut pas,
selon... Si je comprends bien ce que vous avez dit, la municipalité
empêcherait le parc de se créer. Si le parc se crée,
ça commence à créer des embûches à la
municipalité, parce que, là, on vient de prendre un morceau de
son territoire et d'en disposer contre le gré de la municipalité.
Ça, c'est de deux.
Trois, il y a des coûts qui sont attachés à
ça. Vous me dites: Ça ne coûte rien. Mais, à ce que
je sache, l'urbanisme, la loi de l'urbanisme, les municipalités... Moi,
je regarde chez nous, les grosses municipalités - je ne veux pas les
défendre plus que les autres - elles ont probablement plus de revenus,
mais elles sont obligées de payer pour l'ensemble des fonctions qu'elles
sont obligées de faire, qui s'appellent l'urbanisme, qui s'appellent...
Je ne parle pas des fonctions spécifiques comme l'évaluation.
Ça, je sais que ce sont les municipalités qui les paient. Donc,
dans la question d'un parc, comme on tombe dans une question de fonctionnement
et de coûts, comment on peut aller interférer sur un territoire
d'une municipalité? En décidant la vocation, donc vous
décidez que ces municipalités-là n'auront pas
nécessairement des revenus de taxation. Quand ça vient le temps
d'investir, si elles n'investissent pas, comment elles vont faire pour... Elles
sont sur leur territoire pareil. Est-ce que vous décrétez
ça comme un «no man's land», ou vous allez mettre des
barrières quelque part? Ça, c'est la municipalité de X,
ça c'est la municipalité de Y?
Moi, je vous dis, en tout cas j'ai comme l'impression que le
débat n'est pas épuisé, il n'est même pas
commencé, à mon point de vue. Je peux bien me tromper, parce que
je ne fais pas partie de la table Québec-municipalités; moi, je
n'ai pas discuté là. Et je vais vous dire bien honnêtement,
j'ai une opinion, et elle était faite bien avant que je reçoive
ça ce matin. Je m'en fais, des opinions, de temps en temps.
M. Fernet: M. le Président, en réponse à la
question du député de Jonquière, je crois que nos
administrations publiques se doivent de rencontrer des normes de
qualité, d'efficience, de compétitivité. Et, à ce
moment-ci, je n'ai pas besoin de vous faire le débat qui se passe
à la commission parlementaire sur la fiscalité. Et je crois qu'au
Québec, entre le gouvernement provincial et le gouvernement local, il y
a un palier qui a de la difficulté, à ce moment-ci, à
faire sa job. Et ce palier qui a de la difficulté à faire sa job
est le palier des communautés urbaines et celui des MRC.
Quand je vous ai dit qu'on posait tout à l'heure un certain
nombre de principes importants, je pense que vous venez de le relever une autre
fois. Est-ce qu'on va, dans le cas d'un parc pour fins de loisirs,
aménager quelque chose qui va coûter de l'argent sur un territoire
d'une municipalité qui n'a pas consenti, qui a «opté
out»? J'ai dit oui, c'est bien évident, et c'est là
où le palier régional est mal foutu sur le plan
décisionnel, et c'est là où les communautés
urbaines vont peut-être commencer à s'enliser dans le processus
décisionnel qui n'est pas clair. C'est là où d'autres pays
ont franchi ces étapes-là et ont donné des pouvoirs clairs
à un certain palier, non conflictuel avec d'autres paliers puisque la
responsabilité leur serait dévolue de façon exclusive,
mais, souvent, contre la volonté du palier local. Et le meilleur exemple
qu'on peut vous donner, c'est le beau processus décisionnel de quatre
ans que Le Fjord a pris pour régler un problème d'enfouissement
sanitaire. Si vous pensaz qu'on est dans des organismes régionaux non
compétitifs qui peuvent se permettre de ne pas prendre de
décision, de faire courir aux citoyens des tonnes de coûts
inutiles parce qu'ils ne sont pas équipés, qu'ils sont
voués, au fond, à l'esprit de clocher de l'un et de l'autre, moi,
je me dis que le Québec est en retard là-dessus.
Mais la réponse à votre question, c'est oui. La
communauté régionale devrait pouvoir fixer ses parcs urbains en
pensant à l'ensemble des citoyens qui sont en dessous d'elle - donc 10
000, 20 000, 50 000; tous les citoyens d'une communauté urbaine et tous
les citoyens d'une société régionale ou d'une MRC - elle
devrait fixer là où devrait se faire le loisir et, si la
municipalité fait «opting out» et qu'elle ne veut pas payer,
elle se ramasse... D'abord, on sait bien que les parcs, ce n'est pas en plein
dans les centres-villes, quand même; il faut comprendre que les parcs
régionaux ne sont pas souvent dans les centres-villes. Mais, si la
municipalité ne veut pas investir, alors les autres pourraient investir
et faire profiter l'ensemble de la communauté régionale, contre
la volonté de la municipalité locale qui ne veut pas. Et la
municipalité locale, entre vous et moi, si jamais c'est la ville du
centre, bien, ça sera tous ses citoyens qui en profiteront, sans qu'elle
mette une cent.
Le Président (M. Garon): Alors, le temps dévolu
à l'Opposition étant écoulé, est-ce qu'il y a
d'autres...
M. Dufour: M. le Président, juste une question. Je
voudrais juste mettre un petit peu le bémol sur la question de la MRC du
Fjord, sur la question de l'enfouissement sanitaire. Ce n'est pas un dossier
qui n'a pas été réglé à cause de l'esprit de
clocher, c'est que le gouvernement n'a jamais mis ses culottes dans ça,
parce que les municipalités avaient décidé et le
gouvernement n'avait pas donné de pouvoirs. Vous savez tous les
problèmes, dans tout le Québec, quand vient le temps de vouloir
gérer un site d'enfouissement sanitaire. Le diable est aux vaches.
Ça ne se règle pas localement, là.
Le Président (M. Garon): Faites attention à ces
expressions, parce qu'il y a un ministre fédéral qui est en train
de se faire une réputation, là.
M. Ryan: Et n'oubliez pas que vous parlez devant le ministre
responsable de l'application de la Charte de la langue française.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Mais vous êtes conscients que c'est un
problème qui déborde les municipalités. Ce n'est pas plus
grave que ça. Il n'est pas réglé non plus. (16 h 50)
Le Président (M. Garon): Alors, le temps dévolu
à l'Opposition étant écoulé, est-ce que le ministre
ou quelque député ministériel veut prendre la parole? Il
vous reste cinq minutes.
M. Ryan: Non, je crois que...
Le Président (M. Garon): M. le député de
Montmagny-L' Islet.
M. Gauvin: Je voudrais juste ajouter et poser une question
très directe à M. le directeur de l'UMRCQ. C'est que, ce qu'on a
entendu, nous, si mes chiffres sont bons, nous avons entendu au-delà de
450 à 460 personnes, individus ou groupes, dans tout le Québec.
Ça se passait assez vite, parfois, mais il y avait des assistances de
75, 100, 125 personnes. Elles sont venues nous dire - et il y avait, la plupart
du temps, les représentants de chacune des MRC qui étaient
là; ils s'identifiaient et ils étaient là - que ce serait
beaucoup plus facile de se concerter autour d'une structure, comme la MRC ou
l'association touristique - mais, là, on nous expliquait que ça
pouvait poser des problèmes -pour débattre des cas particuliers,
comme un que je vous soumets: un tronçon de 30 milles. il y avait des
groupes, 4 ou 5 groupes organisés qui voulaient l'utiliser de
façon coha-bitée et partagée, dépendamment des
saisons, ce
parc-là. Il y avait un problème sur 1 ou 2 km dans le
centre, où une municipalité voulait l'acquérir pour faire
un parc industriel, ce qui venait complètement briser, en fait
détruire le plan d'action de tous les autres. Les gens se disaient, eux
autres mêmes, dans la salle: Nous allons nous autres mêmes avoir la
responsabilité de nous concerter autour d'une structure; par exemple,
ça peut être la MRC. Elle formera une régie ou une
commission et on la supportera pour régler le problème. Parce que
ce n'est pas le ministère des Transports et le gouvernement du
Québec. Même s'ils acquièrent, par expropriation, ces
tronçons-là, ils se gardent seulement un an pour trouver un
intervenant responsable.
Je pense que ça clarifie. Ça, c'est un cas
spécifique que je vous présente. Et, dans ma région, je
peux vous en décrire un qui ressemble à ça aussi. C'est ce
que je voulais ajouter, M. le Président.
M. Fernet: Est-ce que vous permettez que j'ajoute un mot?
M. Ryan: Moi, je ne permettrais pas, parce que le temps est fini.
Le temps est expiré depuis cinq minutes, déjà.
Le Président (M. Garon): Mais pas de votre
côté.
M. Ryan: Ça prend le consentement unanime.
Le Président (M. Garon): Non, non. De votre
côté, il n'est pas fini.
M. Ryan: Non?
Le Président (M. Garon): Non. Il reste trois minutes de
votre côté. C'est le temps, votre temps à vous.
M. Ryan: On va donner de notre temps à l'UMRCQ.
Le Président (M. Garon): Pardon?
M. Ryan: On va donner de notre temps à l'UMRCQ.
M. Fernet: À ce moment-là, ce serait en guise de
conclusion?
M. Ryan: Oui, sans doute.
M. Fernet: En guise de conclusion, M. le Président, depuis
13 ans maintenant les MRC ont été créées dans une
perspective de planifier l'aménagement du territoire. Et, à ce
moment-ci, depuis même plusieurs années, on cherche tous,
collectivement, le moyen de donner raison aux exercices de planification que
tous et chacun ont faits dans le Québec, en essayant de faire le passage
de l'aménagement au développement. Ce à quoi nous sommes
confrontés aujourd'hui est tout simplement le fait qu'on débatte
de ces outils que l'on donnerait aux mêmes organismes qui ont fait la
planification avec l'ensemble des citoyens et des groupes. Ces mêmes
organismes que sont les MRC et la Communauté urbaine profiteraient
d'outils de développement pour faire vivre, de par la volonté
collective, l'idée qu'on se faisait de la planification du
territoire.
Alors, moi, je n'ai d'autres observations, en guise de conclusion, que
de remercier là-dessus le législateur qui a saisi les
préoccupations du milieu municipal et du milieu régional et qui,
aujourd'hui, nous offre un petit peu les moyens de mettre en application tous
les exercices passés de planification.
Merci, M. le Président.
M. Ryan: Merci, M. le Président, merci, M. Fernet et Mme
Marquis.
Le Président (M. Garon): On remercie les
représentants de la l'UMRCQ et, maintenant, à la demande du
ministre, nous allons suspendre quelques minutes les travaux de la
commission.
M. Ryan: II faudrait consulter les députés du
côté ministériel et l'Opposition avant que nous ne
reprenions. Ça va prendre cinq minutes, M. le Président.
Le Président (M. Garon): alors, nous sommes à
votre disposition. nous suspendons quelques minutes et, aussitôt que vous
voudrez reprendre lès travaux, il n'y aura pas de problème.
(Suspension de la séance à 16 h 55)
(Reprise à 17 h 10)
Le Président (M. Garon): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux.
M. le ministre.
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: M. le Président, suite aux deux auditions qu'on
vient d'avoir concernant les positions de l'Union des municipalités et
de l'Union des municipalités régionales de comté et des
municipalités locales, il me semble que le but de l'exercice est de
donner un pouvoir à l'ensemble des municipalités du
Québec. Il y a deux groupes qui se présentent devant nous, et ils
ne sont définitivement pas d'accord concernant le pouvoir qu'on veut
leur donner. Et on pourrait dire qu'il y a des objections, en tout cas j'en ai
quelques-unes, mais les municipalités, entre elles, ont des objections
assez importantes. Et je
pense que, si on veut avancer... Je pense aussi qu'au moment où
on se parie on pourrait se donner un moment de réflexion pour essayer de
faire avancer les choses.
D'abord, il y a une consultation en cours qui s'appelle la consultation
du MLCP. Les parcs régionaux, on n'a pas de définition. Il y a
aussi, de ce côté-là, un certain nombre d'inconnus. Est-ce
qu'on veut se donner des villages de Schtroumpfs? Est-ce qu'on veut se donner
un instrument pour amener des développements économiques un peu
partout? Moi, je pense bien qu'il faut faire attention aux modes. Tout le monde
se voit des grosses vocations un peu spéciales, touristiques, mais il
faut être capable de mesurer aussi que ce n'est pas de créer qui
est toujours la meilleure façon de faire avancer les choses, c'est
aussi, des fois, de réfléchir et de savoir jusqu'à quel
point on peut aller. Et c'est clair qu'à l'heure où on est le
projet de loi, quant à moi, ne passera pas avant 18 heures. Ça,
c'est évident.
Si on veut faire avancer les choses, il y a des articles qui sont en
suspens, sur lesquels on n'a pas fini de se prononcer - ils sont pas mal moins
litigieux - sur lesquels on pourrait faire avancer les choses. Ça nous
donne une espèce de temps ou un laps de temps pour nous permettre
d'essayer de concilier ce qui semble inconciliable pour le moment, et ça
nous permettrait peut-être, à travers cette
démarche-là, d'essayer d'obtenir un consensus.
Parce que, au moment où on veut donner, encore une fois, des
pouvoirs à des municipalités, nous, on s'interpose ou on se donne
comme juges. Et je comprends que c'est possible que l'Union des
municipalités du Québec ait donné son accord à la
table Québec-municipalités, mais, si la table
Québec-municipalités devient une camisole de force pour les
intervenants et s'ils ne peuvent pas parier, ils ne peuvent pas revenir sur
leur idée à quelque moment que ce soit, à ce
moment-là, je me demande qu'est-ce qu'on fait ici.
Moi, je ne veux plus avoir de pouvoir. Donnons-leur le pouvoir, point
à la ligne, puis nous autres on va s'évacuer du système.
Parce que, moi, je ne voudrais pas faire le jeu, ni d'un bord ni de l'autre.
Moi, je n'ai pas à juger si une union ou l'autre a... J'ai autant
défendu la position de l'une que de l'autre, et peut-être plus la
position de l'une envers l'autre. Et je le fais en toute bonne conscience. Moi,
je pense bien que personne ne peut me prêter des intentions. J'ai agi
dans des dossiers qui concernent les municipalités, et les
municipalités sont partie prenante, que ce soient les petites ou les
grosses. Il n'y en a pas une qui peut dire: On est gagnant ou pas. Au moment
où on se parie, moi, je pense qu'on pourrait être tous perdants.
Ce n'est pas sûr qu'on pourrait être tous gagnants, mais, moi, je
ne prendrais pas de chances là-dessus. C'est quelque chose de trop
important pour qu'on puisse faire ça à la
légère.
Si c'est quelque chose de nouveau, prenons le temps de le faire. Et il
n'y a pas péril en la demeure. Je comprends que c'est toujours important
d'avoir le dossier puis d'être capable de se prononcer, mais, à ce
que je sache, les lois qui régissent les municipalités, ça
commence à avoir de l'âge. Ça a plus que 100 ans, les
municipalités, et, à ce moment-ci, elles ne l'ont jamais eu, ce
pouvoir-là. On pourrait peut-être faire cheminer le dossier. Pour
moi, ça serait meilleur si on pouvait amener un consensus quelque part.
Ne parions plus de concertation si on est capable de passer sur le dos de l'un
ou de l'autre.
Je veux juste vous rappeler qu'il y a une question -de fond qui a
été posée tout à l'heure, en disant: Est-ce qu'on
doit assujettir les municipalités au pouvoir des MRC, ou le contraire?
Si c'est vrai, est-ce qu'on doit assujettir les municipalités au pouvoir
du Québec? Ça aussi, c'est une question de fond. On ne peut pas
répondre par un oui ou par un non. Moi, je m'interroge là-dessus.
Ça peut être vrai des fois, ça peut ne pas être vrai
sur d'autres choses, mais on leur a donné beaucoup de pouvoir au point
de vue de l'aménagement du territoire. Est-ce que ce pouvoir-là
est une condition sine qua non pour empêcher le fonctionnement des MRC?
Moi, je prétends que non.
Et, encore une fois, je répète, en concluant, que le
ministre des Affaires municipales, bien sûr, est maître d'oeuvre de
ce projet de loi, avec ses collègues, et il peut toujours accepter la
suggestion que je lui fais, à savoir, soit qu'on retire ces articles de
projet de loi ou qu'on les laisse en suspens et qu'on puisse regarder les lois
ou les articles qui restent pour être capables de les adopter; parce que,
d'ici à 18 heures, humainement parlant, je pense que ça serait
difficile d'en faire l'adoption. Je vous dis carrément que j'aurai
à parier quelques minutes sur chaque article. Si vous avez le goût
de m'en-tendre, je vais me faire entendre.
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Je propose qu'on reprenne les articles en suspens et
qu'on en dispose, dans toute la mesure du possible, ce soir. Et, à 18
heures, on décidera sur ce qui restera.
M. Dufour: On va aller aux articles qu'on avait...
M. Ryan: Continuer l'étude des articles en suspens, que
nous avions commencée à midi.
M. Dufour: O.K.
Articles en suspens (suite)
Le Président (M. Garon): L'article 41. J'appelle l'article
41, qui était en suspens, où il
y a un amendement. À la page 29.
Alors, vous avez un amendement, M. le ministre, à 41.
M. Ryan: L'amendement qui est proposé vise un but
d'harmonisation avec des décisions déjà prises concernant
la teneur du projet de loi. Tout d'abord, au premier paragraphe, on
enlève, dans l'article 106, la phrase qui oblige la municipalité
à enregistrer auprès de la Commission municipale une copie du
règlement par lequel elle modifie son règlement d'urbanisme pour
le rendre conforme à son plan d'urbanisme original après que la
Commission ait conclu à l'absence de conformité. On laisse ainsi
s'appliquer le nouvel article 130.7 qui prévoit l'enregistrement de tout
règlement modifiant un règlement d'urbanisme.
M. Dufour: C'est la modalité où se... C'est le
texte du projet de loi, tel quel, qui est proposé.
M. Ryan: C'est ça.
M. Dufour: C'est aussi un article de concordance, si je comprends
bien?
M. Ryan: C'est ça, d'harmonisation. M. Dufour:
Ça va. Adopté.
Le Président (M. Garon): Alors, l'amendement à
l'article 41 est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): L'article 41, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté.
M. Ryan: Après ça, nous sommes conduits à
l'article 42.
Le Président (M. Garon): Nous sommes à l'article
42. On l'avait déjà adopté, mais je pense que vous voulez
rouvrir l'article 42 et proposer un amendement.
M. Dufour: II a été abrogé?
Le Président (M. Garon): Non. L'article 42 n'a pas
été abrogé.
M. Dufour: II a été abrogé dans le projet de
loi.
Le Président (M. Garon): II abrogeait l'article 108.
M. Ryan: Encore ici, ce dont traitait l'article 107 est pourvu
par les articles 137.10 et suivants, édictés par l'article 59 du
projet de loi. Ce sont les mêmes choses, mais qui...
Le Président (M. Garon): À quel article
êtes-vous?
M. Ryan: À l'article 42 du projet de loi, M. le
Président.
Le Président (M. Garon): Pourriez-vous lire votre
amendement, parce que...
M. Ryan: Les articles 107 et 108 de cette loi sont
abrogés.
Il sera pourvu aux mêmes objets à l'article 137.10,
modifié par l'article 59 déjà adopté.
Le Président (M. Garon): L'amendement à l'article
42 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): L'amendement à l'article
42 est adopté. L'article 42, tel qu'amendé, est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté.
Bon! On passe à l'article 43. Là, à l'article 43,
vous avez un amendement seulement sur une partie de l'article, à
l'article 109.6.
M. le ministre.
M. Ryan: Cet amendement concorde avec celui qui introduit le
nouvel article 6.1 du projet de loi. !L'article 6.1 a modifié
l'article 34 de la loi pour que cet article ne vise désormais que le cas
où la municipalité locale juge qu'elle n'a pas besoin de modifier
son plan d'urbanisme existant pour le rendre conforme au schéma
original.
L'amendement à l'article 43, qui est relatif au nouveau 109.6 de
la loi, fait en sorte de transférer dans cet article une situation qui a
été retirée de l'article 34. Lorsque la
municipalité doit modifier son plan existant pour le rendre conforme au
schéma original, elle doit transmettre ce plan aux municipalités
voisines et à la MRC et l'enregistrer à la Commission municipale.
Ce sont toutes des choses que nous avons déjà
arrêtées, ça.
Le Président (M. Garon): Évidemment, l'article 43 a
été adopté. C'est parce que, là, c'est des nouveaux
amendements; c'est parce qu'on rouvre l'article 43.
M. Dufour: Donc, ça prend une proposition pour rouvrir et
pour accepter. C'est ça?
Le Président (M. Garon): Oui.
(17 h 20)
M. Dufour: Ça va. M. Ryan: Ça va?
Le Président (M. Garon): Alors, l'amendement à
l'article 109.6, contenu à l'article 43, est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Bon, alors, l'article 109.6, tel
qu'amendé, contenu à l'article 43, est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté?
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Garon): Maintenant, il y a une autre
proposition d'amendement, à l'article 109.12.
M. Ryan: À 109.12, l'amendement a pour objet d'ajouter un
alinéa contenant l'idée suivante: les quatre premiers
alinéas s'appliqueraient également dans les cas où le
conseil de la municipalité ferait défaut d'adopter, dans le
délai prévu, un règlement ayant pour objet de modifier le
plan d'urbanisme ou le plan directeur de la municipalité pour le rendre
conforme aux objectifs du schéma et aux dispositions du document
complémentaire.
M. Dufour: quand vous introduisez l'article, cet
article-là, là, dans 109.12, il pourrait... non, attendez un peu.
c'est ça que je me demande. il y a deux endroits où la
municipalité peut être prise en défaut et payer sa
quote-part, le montant qui sera chargé par la municipalité si
elle ne fait pas son travail. c'est ça? et on avait voté sur
division; ça fait que ça va rester, je pense bien, sur
division.
Le Président (M. Garon): Alors, l'article...
M. Dufour: Pour être logique.
Le Président (M. Garon): L'amendement à l'article
109.12, contenu à l'article 43, est-il adopté?
Une voix: Adopté.
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Garon): Sur division. Est-ce que
l'article 109.12, tel qu'amendé et contenu à l'article 43, est
adopté?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Garon): Sur division. Alors, j'avais un
autre amendement, à l'article 110, qui est dans l'article 43
également. M. le ministre.
M. Ryan: Alors, ça, c'est un ajout, là, comme nous
en avons fait plusieurs depuis le début des articles en suspens. On
ajoute une phrase, à la fin, pour dire: «II est
réputé conforme aux objectifs du schéma et aux
dispositions du document complémentaire.»
M. Dufour: Adopté.
M. Ryan: Ça, c'est... Ça va, ça?
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'amendement à
l'article 110, contenu à l'article 43, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'article 110, tel
qu'amendé et contenu à l'article 43, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'article 43, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté, ou adopté
sur division?
M. Dufour: Bien, sur division, parce qu'il y avait des
divisions.
Le Président (M. Garon): Bien il faut que vous le
disiez...
M. Dufour: O.K. C'est correct.
Le Président (M. Garon): ...adopté sur
division.
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Garon): Bon. Ça va à
l'article 50.
Une voix: Non, il y a 45.
M. Ryan: À 48, il y a un gros amendement.
Le Président (M. Garon): Hein? Il est où, l'article
45?
Une voix: On a mis 45 en suspens.
Une voix: II est là-dedans, mais c'est parce qu'il avait
été suspendu.
Le Président (M. Garon): Ah! O.K.
Une voix: C'est 45, c'est le paragraphe 5° du premier
alinéa.
Le Président (M. Garon): O.K. Alors, le cinquième
paragraphe de l'article 45. Le cinquième paragraphe du premier
alinéa de l'article 45, qui avait été laissé en
suspens.
M. Ryan: Article 45, une minute. Le Président (M.
Garon): Page 37.
M. Ryan: Nous l'avions laissé en suspens parce que devait
venir ultérieurement l'adoption de 137.15 et de 137.16. Cette adoption
ayant eu lieu, il y a maintenant lieu d'adopter ce paragraphe, n'est-ce
pas?
M. Dufour: Autrement dit, les articles qui sont dedans, qui sont
contenus, là, ils sont corrects.
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Garon): Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ça va, adopté.
Le Président (M. Garon): Est-ce que le paragraphe...
M. Ryan: Elle a...
Le Président (M. Garon): .,.5° de l'alinéa un
de l'article 45...
M. Dufour: Vous confirmez qu'ils sont corrects.
Le Président (M. Garon): ...est adopté? M.
Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté. Est-ce que
l'article 45, dans son ensemble, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté. L'article 45 est
adopté.
On passe à l'article 50. Vous avez un amendement à
117.15.
M. Ryan: Vous vous souvenez, quand nous avons discuté des
fonds qu'une municipalité peut affecter à des parcs, terrains de
jeux et espaces naturels, on ne voulait pas que ça serve à
financer l'entretien de végétaux; on voulait que ça serve
uniquement à des dépenses capitales. Alors, c'est une
concordance, ici, qui...
M. Dufour: Donc, c'est... Je n'ai pas vu l'amendement.
M. Ryan: Je l'ai, si vous voulez. Vous l'avez? L'article 117.15
de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, proposé par l'article
50 du projet de loi 56, est amendé par la suppression, dans la
quatrième ligne du troisième alinéa, des mots «et
les entretenir».
M. Dufour: Bon, ça répond à une partie. On a
discuté de ce point-là, évidemment, puis je pense que
c'est très bien. Ça répond au moins... On va voter pour
cet amendement-là, puis j'aimerais qu'on revienne à l'article. M.
le Président, on est pour l'amendement.
Le Président (M. Garon): Alors, l'amendement à
l'article 117.15, contenu à l'article 50, est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'article 117.15, tel
qu'amendé et contenu à l'article 50, est adopté?
M. Dufour: M. le Président, j'aurais aimé
intervenir quelque peu.
Le Président (M. Garon): O.K. Sur 117.15, tel
qu'amendé.
M. Dufour: Oui. Le troisième paragraphe, justement, pour
acheter des terrains à des fins d'espaces naturels, ça va bien.
Puis, lorsqu'on parle d'acheter des végétaux et de les planter,
les végétaux qu'on a - c'est ça, c'est surtout ça -
ça concerne juste des arbres ou si ça peut être d'autres
choses, quand on parie de végétaux?
M. Ryan: C'est des plantes ou des fleurs aussi, des
végétaux.
M. Dufour: Bon. Mais, des fleurs, ça a un caractère
éphémère.
M. Ryan: Sauf si c'est un jardin botanique. Là, c'est plus
qu'éphémère; il peut y avoir des fleurs qui vont durer des
générations.
Le Président (M. Garon): Parce qu'il y a des fleurs
annuelles et des fleurs qui ne sont pas annuelles.
M. Dufour: Oui, mais, règle générale, on
s'entend. Un arbre aussi, on peut dire que c'est éphémère,
jusqu'à un certain point. Il a un caractère un peu plus... C'est
plus normal, en tout cas, un arbre.
Le Président (M. Garon): Dans l'horticul-
ture, il y a des fleurs annuelles qu'il faut replanter chaque
année, autrement elles ne reviennent pas. mais il y en a d'autres qui
reviennent chaque année.
M. Ryan: C'est un spécialiste de l'horticulture, notre
député de Lévis.
M. Dufour: C'est vrai. Moi, je cultive beaucoup de fleurs, mais
c'est...
M. Ryan: C'est un ancien ministre de l'horticulture.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Bon. Il y a beaucoup de municipalités qui - et
c'est là-dessus que je veux faire ma référence - chaque
année, plantent des fleurs, et ces fleurs-là sont à
caractère éphémère. Je comprends que, si vous me
dites, là... Parce que, là, c'est une loi générale,
ce n'est pas une loi qui touche juste la ville de Montréal. Et, par
rapport à cet article-là, ça veut dire que les
municipalités pourraient prendre les montants d'argent pour des fins de
parcs pour acheter des fleurs pour décorer la ville. Mais, ça,
ça a vraiment un caractère éphémère parce
que, à chaque année, la plupart du temps, ils sont obligés
de les planter, de les entretenir, etc.
Je me demande si c'est ça qu'on veut atteindre. Il y a vraiment
une distance très grande entre «acquérir à des
fins» puis acheter des végétaux et les planter sur les
propriétés de la municipalité. Les entretenir, ce n'est
pas plus... Pour moi, il n'est pas plus grave d'acheter des fleurs. Ce n'est
peut-être pas ça qu'on cherche. Moi, je vous dis que j'ai une
restriction par rapport à ça, justement parce que les
municipalités peuvent aller dans ce qu'on ne veut pas. Si vous me disiez
que, dans le cas de la ville de Montréal, c'est pour le Jardin
botanique, on pourrait peut-être s'entendre, mais, pour les
municipalités en général, on part d'un état de fait
où les municipalités n'ont que le droit, avec ces réserves
monétaires ou foncières, de convertir ça en des parcs,
d'améliorer des bâtisses, mais pas de les entretenir comme tel. Je
me demande si on atteint vraiment le but qu'on s'est donné au
départ. (17 h 30)
M. Ryan: On ne va pas commencer à faire des distinctions
dans les sortes de fleurs qu'ils vont acheter. Ça peut arriver qu'ils
décident d'acquérir des plantes rares d'Asie, ou du Japon, ou
d'Afrique, et tout, pour faire une diversité dans le Jardin botanique,
par exemple, ou un lieu d'exposition particulier. Ça, ça peut
être considéré comme des dépenses capitales. Si
c'est des fleurs pour mettre le long des rues, en été, je pense
bien qu'on a raison. Mais ce n'est pas ça qui est visé ici, puis
ce n'est pas l'intérêt du ministre ou du gouvernement d'aller
vérifier jusque dans ces détails-là non plus. Depuis
toujours, l'autorisation qui leur est donnée... Et, d'ailleurs, celle-ci
a déjà été conférée en toutes
lettres, suivant exactement la même formulation, à la ville de
Québec, en 1991.
M. Dufour: En quelle année?
M. Ryan: En 1991. De notre temps. On a approuvé ça
tous les deux.
M. Dufour: Oui, mais...
M. Ryan: On voulait faire plaisir à la ville de
Québec. Pas nécessairement parce qu'on aurait vu le fond.du
problème.
M. Dufour: C'est ça. Peut-être qu'on n'a pas vu le
problème quand il est passé, mais, là, on le saisit au
vol. Il vient de passer, là.
M. Ryan: Nonobstant cette remarque...
M. Dufour: Mais, cet article-là étant
là-dedans, là...
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: Parce que, moi, je veux bien qu'on...
M. Ryan: On a supprimé le pire, là. On a
supprimé «les entretenir». Je pense qu'on a fait un bon pas.
Le reste, je ne serais pas porté à m'aventurer plus loin
aujourd'hui.
M. Dufour: Non, mais l'idée du législateur, au
départ, c'est que... Pourquoi il a institué une réserve
semblable? C'est parce qu'il y a eu une demande des municipalités qui,
elles, ne voyaient pas ia façon de pouvoir se créer des parcs,
vis-à-vis des protestations. Mais ça n'a pas toujours
été naturel, dans les municipalités, de faire un parc. Un
parc terrain de jeu ou un parc naturel, dans une municipalité, un parc
de verdure, ça cause peu de problèmes, mais il a
été un temps où ça faisait l'objet de beaucoup de
discussions, parce que les municipalités avaient à faire face
à des diktats ou à des volontés des citoyens qui, eux,
désiraient qu'on développe le plus possible pour aller chercher
des taxes. Il y a des municipalités, à un certain moment, qui ont
obtenu du législateur que ces montants-là leur soient
octroyés par une disposition de la loi afin d'aller chercher des sommes
d'argent. Et ces sommes d'argent là étaient converties en
fonction d'une capitalisation. Et c'est dans ce sens-là que ça a
été accordé.
Et là il n'y a pas, dans la façon dont l'article est
libellé... Vous le dites, et je concours à ce que vous dites
à l'effet que, oui, c'est difficile de faire des particularités.
Ce n'est pas marqué «pour acheter des fleurs d'Afrique ou des
plantes d'Afrique», etc. Je comprends ça, là, ici.
Par contre, de la façon dont c'est libellé, une
municipalité, dans une période où il y a beaucoup de
restrictions, pourrait prendre cet argent-là, qui n'a jamais
été là dans ce but-là - ça n'a jamais
été ramassé dans ce but-là - on refait une vocation
à ces fonds-là et là on pourrait s'en aller tout
simplement vers des fleurs annuelles, semi-annuelles, etc.
Mais, moi, je pense que, vraiment, c'est une question de fonds qui se
pose: Est-ce qu'on doit changer la disposition qui permettait de consacrer ces
fonds-là à une activité bien précise? Là, on
la met beaucoup plus large et on ne pourra pas s'y retrouver. Moi, je sais
bien, comme contribuable, que, quand on convertit un espace en parc, ça
veut dire que, nous, on est pris pour payer. L'ensemble des contribuables est
pris pour donner des montants d'argent pour ça. Puis on admet ça,
c'est de l'entretien. Moi, je pense qu'acheter des fleurs c'est de l'entretien.
Je n'ai jamais pensé que je pouvais capitaliser mes fleurs que je
mettais sur mon terrain. C'est vraiment de l'entretien. Et le jour où on
décide qu'on peut le faire par emprunt, pour moi, ce n'est
peut-être pas la bonne façon d'administrer.
Une voix:...
M. Dufour: Bien, ce n'est pas par emprunt, mais... On va faire
des emprunts, vous le savez bien. Et je comprends votre questionnement. Mais
si, demain matin, les municipalités, elles n'ont plus d'argent pour
faire des réparations dans leurs parcs puis pour en acheter, elles vont
emprunter. Ce n'est pas plus grave que ça. Quand les fonds sont vides...
Elles vont vider pour faire de l'administration courante puis, quand elles n'en
auront plus, à ce moment-là, elles vont aller ailleurs. Voyons!
Il n'y a personne qui peut penser le contraire de ça. Les
municipalités ont assez d'imagination pour ça.
M. Ryan: Des végétaux. Bien, regardez, là,
on pourrait poursuivre la discussion longtemps. Ça deviendrait...
M. Dufour: En tout cas, moi, j'ai fait valoir ce que je pense qui
est raisonnable, là.
M. Ryan: Vous l'avez fait valoir amplement.
Le Président (M. Garon): C'est à eux autres de
choisir. S'ils choisissent des fleurs, ça peut être beaucoup
d'entretien; ou des ormes chinois, c'est beaucoup d'entretien, ça pousse
vite.
M. Ryan: Regardez. Ils aménagent un parc, là. Ils
ont décidé de faire un aménagement paysager. Ça va
être tout un contrat qu'ils vont donner, ça. À ce
moment-là, ça devient une dépense capitale, ça va
comprendre l'acquisition de fleurs, la plantation de fleurs, puis tout
là- dedans.
M. Dufour: Bon! C'est votre choix.
M. Ryan: Non, il n'y a pas de gros problème ici, à
mon humble point de vue. Je serais prêt à voter là-dessus,
même.
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'article 117.15, tel
qu'amendé et contenu à l'article 50, est adopté?
Une voix: Adopté.
M. Dufour: Surdivision.
Le Président (M. Garon): Sur division. Est-ce que
l'article 50, tel qu'amendé, est adopté?
Une voix: Adopté.
M. Dufour: Sur division.
M. Ryan: Certainement.
Le Président (M. Garon): Sur division?
M. Dufour: Oui, oui.
Le Président (M. Garon): Adopté sur division.
Maintenant, il faut passer à l'article 58, où il y a des
amendements. Vous avez un amendement ici - il va vous être
distribué - à l'article 130.8.
M. le ministre.
M. Ryan: Cet amendement concorde avec celui qui a
été introduit dans l'article 6.2. Cet article a supprimé
de l'article 40 la règle selon laquelle il ne peut y avoir de
référendum à l'égard d'un règlement qui
modifie un règlement d'urbanisme uniquement pour tenir compte de
l'entrée en vigueur du schéma original. L'amendement qui est
proposé à l'article 58 transfère cette dispense dans le
nouvel article 130.8 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme qui
traite du champ d'application des dispositions relatives au
référendum.
On se souvient tous qu'on est convenu de ceci: si le plan d'urbanisme
est modifié uniquement pour le rendre conforme au schéma
d'aménagement, il n'y a pas besoin d'un référendum
là-dessus.
M. Dufour: Quand on dit: «...uniquement pour tenir compte
de l'entrée en vigueur du premier schéma de la
municipalité régionale de comté», on sait,
actuellement, que toutes les municipalités, à peu près
à 99 % - je ne suis pas loin de la vérité en disant 99 % -
ont déjà fait leur premier schéma. Est-ce que ça
veut dire que, pour l'année, ça va toujours être un
premier
schéma, on se référera toujours à un premier
schéma, ou bien c'est juste pour tenir compte qu'il y a une MRC qui n'a
pas adopté son premier schéma?
M. Carrier: Mais, ça, c'est juste pour les quelques
municipalités qui en sont rendues à cette étape-là.
À l'égard d'un schéma modifié ou
révisé, c'est les nouvelles dispositions qui s'appliquent.
M. Ryan: C'est ça. C'est seulement pour les
municipalités qui n'ont pas complété leur premier
schéma encore. Pour les autres, c'est les nouvelles dispositions, soit
sur la révision du schéma ou sur la modification du
schéma, qui s'appliqueront, que nous avons longuement
étudiées.
M. Carrier: Et le principe est le même, à savoir
qu'il n'y a pas de référendum lorsque...
M. Dufour: Ce sont de bonnes explications, mais je n'ai rien
compris.
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Je n'ai rien compris. J'ai dit: C'est des bonnes
explications, probablement, mais je n'ai rien compris.
Le Président (M. Garon): M. le ministre, le
député de Jonquière aimerait avoir des explications, parce
que les explications que...
M. Ryan: On dit ici, là: Cet amendement-là vise les
MRC et les municipalités où on est encore au premier
schéma d'aménagement.
M. Dufour: Mais on a commencé la période de
révision, là.
M. Ryan: Puis il y en a encore qui sont au premier schéma,
là: toutes celles qui n'ont pas entrepris l'opération de
révision. Il y en a qui vont l'entreprendre rien que l'année
prochaine.
M. Dufour: c'est ça. ma question, c'était
celle-là. est-ce que c'est en fonction d'un premier schéma et,
lorsqu'elles auront complété toute l'opération...
M. Ryan: Après ça, elles tombent...
M. Dufour: ...à ce moment-là, cet article...
M. Ryan: Cet article-là n'aura plus sa portée,
parce qu'elles vont tomber sous les dispositions qui traitent de la
modification de la révision du schéma.
M. Dufour: C'était ça, ma question. M. Ryan:
Très bien.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Garon): Alors, l'amendement à
l'article 130.8, contenu à l'article 58, est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'article 130.8, tel
qu'amendé et contenu à l'article 58,est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'article 58, dans son
ensemble, est adopté-Une voix: Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Garon): ...tel qu'amendé? M.
Dufour: C'est ça.
Le Président (M. Garon): Adopté, tel
qu'amendé.
Maintenant, j'aurais dû le faire, là. Je vais demander de
le faire maintenant pour éviter les erreurs plus tard, là. Je
vais demander au secrétaire de lire la proposition d'amendement à
l'article 59.
Le Secrétaire: À l'article 137.8 de l'article 59.
l'article 137.8 de la loi sur l'aménagement et l'urbanisme,
proposé par l'article 59 du projet de 101 56, est amendé par
l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant: «Les quatre
premiers alinéas s'appliquent également si le conseil de la
municipalité fait défaut d'adopter, dans le délai
prévu à l'article 102 ou dans celui qui est prescrit en vertu de
l'article 40, selon le cas, un règlement ayant pour objet de modifier un
règlement visé au deuxième alinéa de l'article 102
pour le rendre conforme aux objectifs du schéma et aux dispositions du
document complémentaire.»
Le Président (M. Garon): M. le ministre. (17 h 40)
M. Ryan: Alors, l'amendement proposé fait en sorte que le
pouvoir de la MRC de se substituer à la municipalité s'applique
aussi lorsqu'une municipalité locale fait défaut de modifier son
règlement d'urbanisme existant pour tenir compte de l'entrée en
vigueur du schéma original, que ce soit après une inaction totale
de sa part ou après avoir vu la MRC ou la Commission municipale du
Québec réfuter sa prétention selon laquelle son
règlement existant est déjà conforme au schéma
original.
M. Dufour: Je pense que cet article-là est
conforme à d'autres qu'on a vus... M. Ryan: Oui.
M. Dufour: ...concernant le pouvoir que la MRC a sur le
règlement d'urbanisme et sur le schéma d'aménagement.
Ça va.
Le Président (M. Garon): Alors, est-ce que l'amendement
proposé à l'article 137.8 de l'article 59 est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Ryan: Certainement.
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'article 137.8, tel
qu'amendé, de l'article 59 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté. Il y a un autre
amendement, M. le secrétaire, à 137.9.
Le Secrétaire: L'article 137.9 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, proposé par l'article 59 du projet
de loi 56, est amendé par l'addition, à la fin du premier
alinéa, de ce qui suit: «Ils s'appliquent également
à l'égard de tout règlement qui est adopté par
application du deuxième alinéa de l'article 102 ou du premier
alinéa de l'article 106.»
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Alors, l'expression clé, ici, c'est «de
tout règlement». L'amendement fait en sorte que les nouvelles
dispositions relatives à l'examen de la conformité d'un
règlement au plan s'appliquent aussi à un règlement qui
modifie un règlement d'urbanisme traditionnel pour le rendre conforme au
plan original. Il peut s'agir autant d'un règlement modificateur que la
municipalité adopte de sa propre initiative que d'un règlement
modificateur qu'elle adopte après que la Commission municipale du
Québec ait réfuté sa prétention voulant que son
règlement existant soit déjà conforme à son plan
original.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Garon): Alors, l'amendement à
l'article 137.9 de l'article 59 est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'arti- cle 137.9, tel
qu'amendé, de l'article 59 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'article...
M. Dufour: Non, il en reste un, je pense.
Le Président (M. Garon): II en reste un autre. M. le
secrétaire, l'amendement à l'article 137.14.
Le Secrétaire: L'article 137.14 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, proposé par l'article 59 du projet
de loi 56, est amendé par la suppression, dans la deuxième ligne
du premier alinéa, des mots «de concordance».
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: C'est un amendement de concordance, ça.
M. Dufour: C'est ça qu'on vient d'enlever. Ha, ha, ha!
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: C'est ça qu'on enlève.
Une voix: Ce n'est pas la même concordance.
M. Ryan: Justement.
Le Président (M. Garon): Alors, M le député
de Jonquière.
M. Dufour: Ça ressemble à des formules: Celui qui
n'est pas celui qui ne sera pas. C'est ça qu'il dit.
M. Ryan: Ceci concorde avec l'amendement précédent
qui a rendu cette sous-section applicable à des règlements qui ne
sont pas visés par la définition de l'expression
«règlement de concordance». On a dit tantôt que
ça pouvait s'appliquer à d'autres formes de règlements;
alors, c'est de concordance, ici.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Garon): Alors, l'amendement à
l'article 137.14 de l'article 59 est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'article 137.14, tel
qu'amendé et contenu dans l'article 59, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté. L'article 137.14,
tel qu'amendé, étant adopté, il y a maintenant un
amendement à l'intitulé de la sous-section 5.
M. le secrétaire.
Le Secrétaire: L'intitulé de la sous-section 5 de
la section V du chapitre IV du titre I de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme, proposé par l'article 59 du projet de loi 56, est
amendé par le remplacement du mot «des» par les mots
«de certains».
M. Dufour: C'est assez... Ah! vous avez des explications.
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Bien, c'est pour indiquer que ça ne s'appliquera
pas nécessairement à tous les règlements prévus par
la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme mais aux règlements,
là, qui sont mentionnés dans les articles qui vont suivre.
M. Dufour: Autrement dit, ce que vous êtes en frais de nous
dire...
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Ce que vous êtes en train de nous dire,
là...
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: ...c'est que les règlements...
M. Ryan: Regardez...
M. Dufour: ...pourraient...
M. Ryan: Regardez...
M. Dufour: ...ne pas venir en vigueur tous en même
temps.
M. Ryan: Non. On identifie les règlements qui sont
visés ici. Si on lit l'article 137.15, on dit: «Tout
règlement à l'égard duquel s'appliquent les articles 137.2
à 137.7 ou qui est adopté par le conseil de la
municipalité régionale conformément à l'article
137.8 entre en vigueur à la date de la délivrance du
certificat». Et, plus loin, on va parler d'autres articles
également, mais c'est toujours dans 137. Puis on aura 145
également. Ça va tout dans cette section-là. On dit:
«...de certains règlements», c'est pour bien indiquer que ce
sont des règlements visés par la loi et non pas tous les
règlements en général. Pas d'autre chose que
ça.
M. Dufour: C'est assez... Vis-à-vis des arti- cles ou d'un
intitulé, «certains» ne veut pas nécessairement...
Comme ça ne pointe pas ou ça ne détermine pas exactement
lesquels, «certains règlements», c'est...
M. Ryan: Bien oui, ça ferait un intitulé d'une
page.
M. Dufour: C'est beau.
M. Ryan: Tandis que, là, avec les précisions qui
viennent tout de suite après, on ne comprend pas plus, mais on a
l'impression de comprendre.
M. Dufour: Ha, ha, ha! C'est bien dur. C'est bien fatigant,
ça.
M. Ryan: II y a tellement de chiffres là-dedans, puis
tout, que, tant qu'on n'a pas tout l'esprit à ça, on risque d'en
échapper des maillons. Je pense que c'est inévitable.
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'amendement à
l'intitulé de la sous-section 5 de l'article 59 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'intitulé de
la sous-section 5, tel qu'amendé, de l'article 59 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Alors, l'intitulé, tel
qu'amendé, de la sous-section 5 est adopté.
À l'article 59, il y a un autre amendement à 137.15.
M. Ryan: Mais, ça, je pense que c'est la dixième
fois qu'on a un amendement de cette nature depuis ce matin, M. le
Président. Si on ne l'a pas compris à ce moment-ci...
Le Président (M. Garon): Ah! le succès est le fils
du dernier essai.
M. Ryan: Ça va être digne d'un étudiant de
cégep, là. Alors, ça, ça va.
Le Président (M. Garon): M. le secrétaire, pour
éviter les erreurs, éventuellement.
Le Secrétaire: l'article 137.15 de la loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, proposé par l'article 59 du projet
de loi 56, est amendé par l'addition, à la fin du premier
alinéa, de la phrase suivante: «ii est réputé
conforme aux objectifs du schéma et aux dispositions du document
complémentaire.»
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Pas de commentaires.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Pas de commentaires. Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): Alors, est-ce que l'amendement
à l'article 137.15 de l'article 59 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'article 137.15, tel
qu'amendé et contenu à l'article 59, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'article 59, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): C'est adopté? Alors,
l'article 59, tel qu'amendé, est adopté. Maintenant...
(Consultation)
M. Ryan: C'est correct, ça.
Le Président (M. Garon): Là, on laisserait 114
à 130 en suspens, puis on passerait à 130...
M. Dufour: C'est 82, après ça. (Consultation)
M. Ryan: Actuellement, nous avons un article dans la loi...
M. Dufour: Je m'excuse, je ne sais pas quel article on
appelle.
M. Ryan: 130.1.
Le Président (M. Garon): Alors, on sauterait par-dessus
114 à 130 pour passer à 130.1.
M. Ryan: On va distribuer cet amendement-là, M. le
Président. Je m'excuse, je pense qu'il n'avait pas été
distribué.
M. Dufour: Oui, mais 130.1 de quel article?
M. Ryan: C'est l'insertion de quatre nouveaux articles
après 130. (17 h 50)
Le Président (M. Garon): C'est à la page 79.
Après l'article 130, qui comprend plusieurs articles, qui finit par
143.5, on rajouterait les articles 130.1 à 130.4, juste avant
«Dispositions transitoires et finales». C'est ça?
Alors, M. le secrétaire, si vous voulez lire les projets
d'amendements.
Le Secrétaire: L'article 130.1.
Le Président (M. Garon): Ce serait peut-être plus
simple de les lire au complet et, après ça, de les prendre un par
un. Non?
M. Ryan: Dans ce cas-ci, je vais vous dire pourquoi...
Le Président (M. Garon): O.K. Comme vous voulez.
M. Ryan: ...ce serait plus simple de l'autre manière, m.
le président. parce qu'une fois qu'on va avoir réglé
ça, le reste, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Garon): O.K.
Le Secrétaire: Alors, l'article 130.1: 130.1 L'article 73
de la Loi sur l'organisation territoriale municipale (L.R.Q., chapitre O-9) est
modifié par le remplacement, dans la deuxième ligne, des mots
«une période d'au plus cinq ans» par les mots «assurer
la transition».
Le Président (M. Garon): Nous sommes mieux de commencer
à lire au complet parce que, là, on peut se mêler,
après ça.
Le Secrétaire: Le projet de loi 56 est amendé par
l'insertion, après l'article 130, de ce qui suit: «Loi sur
l'organisation territoriale municipale». 130.1 L'article 73 de la Loi sur
l'organisation territoriale municipale est modifié par le remplacement,
dans la deuxième ligne, des mots «une période d'au plus
cinq ans» par les mots «assurer la transition».
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Nous savons, M. le Président, que, dans sa
formulation actuelle, la Loi sur l'organisation territoriale municipale
prévoit qu'en cas de regroupement ou de fusion de municipalités
les conditions du partage de l'actif et du passif contenues dans l'accord
peuvent, pour une période d'au plus cinq ans, créer une
règle de droit municipal ou déroger à toute disposition
d'une loi dont l'application relève du ministre des Affaires municipales
et à toute loi spéciale régissant une municipalité
locale ou à tout acte pris en vertu d'une telle loi.
Ceci veut dire que, si, par exemple, deux municipalités se
regroupent, que l'une ait une dette, disons, qui monte à 10 000 $ per
capita,
que l'autre ait une dette qui monte à 1OOO $ per capita,
là, elles peuvent s'entendre pour que chacune garde sa dette, pour que
ce soit réparti sur les deux sections du territoire de la nouvelle
municipalité. Ça, ça ne peut valoir que pour une
période de cinq ans à l'état de garantie. Il pourrait
arriver que le conseil de la nouvelle municipalité, au bout de cinq ans,
décide de répartir la dette autrement, ce qui va changer le
compte de taxes joliment et ce qui va se trouver à changer les
conditions du regroupement aussi, a posteriori.
Alors, l'amendement que nous proposons nous paraît
impérieusement nécessaire parce que, dans bon nombre de dossiers
dont nous avons été saisis concernant des projets de
regroupement, cette disposition est une pierre d'achoppement très
sérieuse. Et, avec la disposition, la modification que nous proposons,
cette limite de cinq ans n'existerait plus. Là, les parties
contractantes pourraient définir les modalités d'engagement qui
leur conviennent, et tout le monde saurait à quoi s'en tenir.
M. Dufour: Après que la fusion soit consommée,
qu'est-ce qui empêcherait... Parce que ça découle d'une
entente municipale où le ministre des Affaires municipales ne peut
qu'entériner le désir des conseils municipaux. Si, après
un certain temps, la municipalité décidait qu'on change les
règles... Ma question - vous me voyez venir, là: Est-ce que c'est
immuable dans le temps? Par exemple, si la municipalité veut fusionner,
elle dit à tout le monde: C'est comme ça que ça va se
passer, chacun paie ses dettes. Avant, on pouvait le faire pour cinq ans, mais,
après cinq ans, j'imagine que c'était la loi
générale. Puis celles qui n'avaient pas cinq ans, c'était
par une loi privée. C'est un peu de cette façon-là que
ça se passait. Qu'est-ce qui pourrait m'assurer ou assurer les gens que
cet amendement pourrait donner une meilleure garantie aux citoyens?
M. Ryan: Oui, la constitution de la nouvelle ville aurait
été permise par un décret du Conseil des ministres, qui
reposerait sur le protocole conclu entre les municipalités. Si on veut
changer ça, la seule manière, à toutes fins utiles, est le
projet de loi privé. Ils ne pourront pas revenir avec une modification
au protocole. Il a été conclu entre des parties qui n'existent
plus comme telles.
M. Dufour: Mais si c'est un décret?
M. Ryan: Ça va être un projet de loi
privé.
M. Dufour: C'est ça. Mais si c'était un
décret? J'ai toujours pensé qu'on pouvait amender des
éléments, des lois ou autrement de la façon qu'on les
avait mis au monde. Comme c'était un décret, est-ce que le
décret pourrait être amendé par un autre décret?
M. Ryan: Non. Pas dans ce cas-là. M. Dufour: Pas
dans ce cas-là?
M. Ryan: Non. Celui-là remplit sa fin, puis, après
ça, finit. Son effet se prolonge, mais le décret lui-même,
tu ne peux plus jouer avec ça.
M. Dufour: Ça a toujours été comme
ça? M. Ryan: Bien oui!
M. Dufour: Mais le ministre... Mettons que le gouvernement pose
un décret sur - je ne sais pas quoi, moi, la - une terre agricole. Il
dit: Ce morceau-là va être dézoné.
M. Ryan: II y a différentes sortes de
décrets...
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: ...mais, dans ce cas-ci, c'est un décret dont la
fonction se termine avec son adoption, sa mise en vigueur. O.K.?
M. Dufour: C'est important.
M. Ryan: Bien oui! C'est pour ça que la seule
manière de corriger une situation comme celle-là par
après, ce serait de revenir à un projet de loi privé.
M. Dufour: Mais, ça, il y a des avis... Bien, là,
je prends la parole, un peu, de M. Carrier, mais est-ce qu'il y a des avis,
vraiment, là-Moi, je vais vous dire, je suis un peu... J'apprends
quelque chose, là. J'en apprends tout le temps, mais, là, c'est
vraiment spécial qu'un décret... D'habitude, on dit toujours
qu'un règlement s'amende par un règlement, une résolution
peut amender une autre résolution, une loi s'amende par une loi, un
décret pourrait s'amender. C'est le cas où... Voyez-vous,
là, tout ce que j'essaie de rattacher: quand ça arrive à
cette sorte de décret, pourquoi ce décret-là ne peut pas
être amendé par un autre décret? Est-ce qu'il y a une
explication?
M. Ryan: Regardez, en matière de regroupement municipal,
le ministre ne peut pas arriver au cabinet et dire: Là, on va regrouper
Boucher-ville, Sainte-Julie et Verchères ou Varennes.
M. Dufour: Ça, c'est vrai.
M. Ryan: II ne peut pas faire ça.
M. Dufour: Ça, c'est correct. D'accord.
M. Ryan: Et, si les trois municipalités
prennent l'initiative de venir voir le ministre avec un projet,
là, il peut donner son aval au projet puis le soumettre au Conseil des
ministres pour approbation. Il ne peut pas le faire de son propre chef. La loi
n'est pas faite ainsi. Elle repose sur le principe de l'initiative volontaire
des municipalités. Si le ministre voulait effectuer le regroupement de
ces trois municipalités-là de sa propre initiative, il faudrait
qu'il le fasse par un projet de loi. C'est arrivé à quelques
reprises à l'Assemblée nationale. Comme vous le savez, c'est
toujours très laborieux. Alors, si on ne peut pas le faire de notre
propre initiative pour créer, à plus forte raison, on ne peut pas
le faire pour commencer à changer ça. O.K.?
Le Président (M. Garon): Alors, est-ce que le nouvel
amendement, qui insère, après l'article 130, le nouvel article
130.1 au projet de loi 56, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): J'appelle l'amendement qui
propose le nouvel article 130.2. Vous voulez le lire? Envoyez donc.
Le Secrétaire: L'article 130.2: 130.2 L'article 112 de
cette loi est modifié par le remplacement, à la deuxième
ligne, des mots «une période d'au plus cinq ans» par les
mots «assurer la transition».
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Ryan: Ici, dans cet amendement-ci... Tantôt, nous avons
traité d'une modification à un texte de portée plus
générale, qui traite d'accords intermunicipaux. Et, ici, on
traite plus particulièrement de projets de regroupement.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que la durée des termes des élus
municipaux, c'est couvert quelque part là-dedans? Actuellement, le
ministre peut prolonger le mandat du conseil municipal, si je ne me trompe
pas.
M. Ryan: Dans des conditions bien spéciales. M. Dufour:
Oui.
M. Ryan: Lorsqu'il y a une demande d'annexion, par exemple,
là, il peut arriver qu'il soit obligé de prolonger d'un an. (18
heures)
M. Dufour: Même dans une fusion, des fois, dans des
conditions, il détermine qu'un maire peut être là pendant
un certain temps. Il pourrait aussi prolonger - on a vu ça, dans les
lois, à part ça - pour ne pas pénaliser des élus.
Par exemple, il y a des élus qui ont trois ans, il y en a qui ont quatre
ans de règne; ils ont trois ans puis on les prolonge et l'autre a quatre
ans mais, pour faire concorder, pour que personne ne perde, là...
Ça s'est déjà vu. Hull, ce n'était pas... Oui,
Hull, on l'a fait pour un an. C'est vrai.
Est-ce que ça, c'est couvert là-dedans?
M. Ryan: Pas ici, pas ici.
M. Dufour: Est-ce que ça prend une loi spéciale
pour prolonger le mandat...
M. Ryan: Regardez...
M. Dufour: ...ou si le ministre pourrait assurer la
transition?
Une voix: II est 18 heures.
M. Ryan: Vous pourrez reprendre ça la prochaine fois.
M. Dufour: Hein?
M. Ryan: On va reprendre ça la prochaine fois. Il est 18
heures.
Il est 18 heures, M. le Président.
M. Dufour: O.K. On va garder ça.
Le Président (M. Garon): Alors, l'heure...
M. Ryan: Vous perdez de votre vivacité.
Le Président (M. Garon): 18 heures étant
arrivé, nous suspendons les travaux de la commission sine die.
(Fin de la séance à 18 h 2)