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(Onze heures cinquante-sept minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements débute ses travaux. Le
mandat de la commission est de procéder à l'étude
détaillée des projets de loi suivants, et ce, dans l'ordre
ci-après indiqué: le projet de loi 55, Loi modifiant la Loi sur
la fiscalité municipale et d'autres dispositions législatives, le
projet de loi 56, Loi modifiant la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme
et d'autres dispositions législatives. Alors, M. le secrétaire,
est-ce qu'il y a des amendements?
Le Secrétaire: Des remplacements.
La Présidente (Mme Bélanger): Des remplacements, je
m'excuse.
Le Secrétaire: oui, mme la présidente. mme juneau
(johnson) est remplacée par m. filion
(montmorency); m. maltais (saguenay) est remplacé par m. richard
(nicolet-yamaska).
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
secrétaire. Alors...
M. Dufour: M. Baril va remplacer M. Paré.
Le Secrétaire: M. Paré (Shefford) est remplacé par
M. Baril (Arthabaska).
Loi sur la fiscalité municipale (suite)
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
secrétaire. Alors, au moment de l'ajournement des travaux hier soir,
nous venions d'adopter l'article 8. Alors, j'appelle l'article 9, M. le
ministre.
(Consultation)
M. Ryan: Bonjour. Ça va bien, ce matin? M. Dufour:
Comme hier soir.
M. Ryan: Vous avez l'air rayonnant. Vous avez eu un bon
caucus?
M. Morin: Est-ce qu'il serait possible de demander au ministre,
tout en conservant notre procédure d'adoption paragraphe par paragraphe,
d'y aller d'un exposé pour l'ensemble de l'article? Parce qu'on sait
qu'il y a des paragraphes qui semblent être annulés mais qui sont
reportés, et tout ça, ça fait un tout intégral.
Ça ne serait pas mauvais d'avoir l'explication globale pour l'article,
quitte, bien sûr, à les adopter paragra- phe par paragraphe.
Ça me paraîtrait plus simple. Et il y a beaucoup de
déplacements d'un texte à l'autre.
M. Ryan: C'est ce qu'on fait habituellement. M. Morin:
Pardon?
M. Ryan: C'est ce qu'on fait habituellement. M. Morin:
Non, absolument pas!
M. Ryan: Les fois où j'ai tenté de le faire
jusqu'à maintenant, j'en fus empêché.
M. Morin: Pardon?
M. Ryan: Les fois où j'ai tenté de le faire
jusqu'à maintenant, j'en fus empêché.
M, Morin: Par qui?
M. Ryan: Par l'Opposition elle-même.
M. Morin: Je ne me souviens pas de ça.
M. Ryan: Oui. On a dit paragraphe par paragraphe. J'aurais
toujours voulu...
M. Morin: oui, mais je parle bien d'adoption paragraphe par
paragraphe. sauf que ça n'empêche pas une explication plus globale
au départ.
M. Ryan: Je vois que vous êtes... Vous êtes un ancien
pédagogue, vous?
M. Morin: Pardon?
M. Ryan: Êtes-vous un ancien pédagogue?
M. Morin: Un futur.
Des voix: Ha, ha, ha!
(12 heures)
Une voix: C'est la présidence, c'est la présidence,
M. le ministre. C'est à la présidence à en faire...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Très bien! Non, je n'ai pas d'objection dans la
mesure où j'en suis capable. Il y a des articles où ça
sera plus difficile.
Surtaxe sur les immeubles non
résidentiels
À l'article 9, ce qu'on vise, c'est préciser
et assouplir les conditions qui régissent l'accès au
dégrèvement en cas d'inoccupation d'un local. On avait
discuté de ça lors des débats autour de la loi 145,
comment va se préciser le concept de vacance. On avait mis dans la loi
un concept en particulier, qu'il y a vacance au terme d'une période de
60 jours consécutifs d'inoccupation. Là, on s'aperçoit
que, entrer dans ces détails-là, c'est de nature à rendre
service dans certains endroits, c'est de nature à nuire dans d'autres
endroits.
Ensuite, il va arriver que l'autorité municipale veuille
définir elle-même quelles vont être les conditions, ce qu'on
va considérer comme une vacance, à quelles conditions on va faire
le dégrèvement. L'essentiel, le but essentiel de l'article, c'est
de donner plus de latitude aux municipalités pour appliquer ce
concept-là d'une manière réaliste et adaptée
à leur réalité respective. Voyez-vous, le 1°, j'en
reviens à ceci, maintenant... Là, il faut que je sorte mes
papiers, parce qu'il me manque des choses. Le premier paragraphe,
essentiellement, demande de supprimer la deuxième phrase du premier
alinéa de l'article 244.15. Justement, là, on mettait une
contrainte à la municipalité. On disait que dans son
règlement elle peut prévoir que le débiteur n'a droit au
dégrèvement «que si les vacances au sein de son
unité atteignent un certain taux et prévoir les règles
d'établissement de ce taux». Avec ce qui vient ensuite, ça
ne sera plus nécessaire. C'est le 2° qui va être important.
Oui?
M. Morin: Ça va l'être, sauf qu'il faudra qu'ils
tiennent compte du paragraphe que vous ajoutez.
M. Ryan: Oui, c'est ça. On va remplacer...
M. Morin: II n'est pas annulé, il est reporté.
M. Ryan: Oui, c'est ça. M. Morin: Oui
M. Ryan: Ce qui est important, là, c'est le 2°,
finalement. On insérerait, après le premier alinéa,
l'alinéa suivant: «Toutefois, la municipalité peut, dans le
règlement - ça, ça va remplacer la dernière phrase;
on fait un nouvel alinéa parce que ça serait trop long: 1°
prévoir qu'une unité ou un local n'est pris en
considération aux fins du dégrèvement que s'il est vacant
pendant un nombre de jours qu'elle fixe, - alors, ce n'est plus 60 jours, c'est
"un nombre de jours" que la municipalité va fixer - préciser si
les jours considérés dans le calcul de ce nombre doivent
être consécutifs.» Il peut arriver qu'il y ait une
journée où il a été occupé, pendant une
campagne référendaire ou bien donc pendant une couple de
semaines, tu sais, et là il perdrait les trois mois d'inoccupation qu'il
y aurait eus avant. Ça donne de la latitude à la
municipalité; ce n'est pas nécessaire que ce soit rigidement
consécutif. On sait qu'un référendum, de toute
manière, n'est qu'une interruption de la vie véritable; on
revient, après ça, à la vie réelle. C'est des
blagues que je fais, évidemment, tout à fait impertinentes!
«...et, dans un tel cas, s'ils doivent être compris - la
municipalité peut déterminer s'ils doivent être compris -
dans un seul exercice financier ou être compris dans deux exercices et
préciser si, une fois le nombre atteint - le nombre de jours, là
- l'unité ou le local est pris en considération aux fins du
dégrèvement à compter du jour où le nombre est
atteint ou depuis le premier des jours, consécutifs ou non, selon le
cas, compris dans l'exercice pour lequel le dégrèvement est
accordé.»
Je pense que ça forme un tout, ça. La municipalité
va définir le nombre de jours, elle décide quand est-ce que
ça commence; s'il y a eu une interruption, elle peut décider que
ce sera tenu en compte ou non. Elle peut décider à quel moment le
droit au dégrèvement devient reconnu. Parce que les
municipalités qui ont pris connaissance de ça, en
général, sont d'accord. Encore une fois, ça nous est venu
des représentations qui nous avaient été soumises par les
milieux municipaux, autant les milieux des évaluateurs que les milieux
de gestionnaires.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
M. Morin: Une petite question. Je voudrais demander au
ministre... Évidemment, à travers cette enumeration de
modalités concernant le dégrèvement, est-ce qu'on doit
considérer ça comme des normes, un énoncé limitatif
ou bien quoi? Autrement dit, les modalités qu'on retrouve dans ce
paragraphe-là, je comprends que ça donne de la latitude aux
municipalités, j'en conviens, mais est-ce que les municipalités,
dans l'adoption de leurs règlements, elles doivent s'inscrire à
l'intérieur des modalités énumérées dans le
paragraphe? Autrement dit, est-ce que c'est limitatif ou il pourrait y avoir
d'autres considérations qui, évidemment, sont dans le même
esprit que ce paragraphe-là? Parce qu'on sait que, des fois, quand on
énumère certaines normes, ça a pour effet d'exclure,
évidemment, celles qui ne sont pas énumérées? Dans
ce cas-là, c'est quoi?
M. Ryan: On a entendu maintes prétentions fausses à
ce sujet pendant la campagne référendaire; trop tard pour les
réfuter, fini. Mais, quand le mot «notamment» est là,
ça crée les problèmes d'interprétation qu'on a
connus pendant la campagne référendaire. Ici, le mot
«notamment» n'y est pas. Ça veut dire qu'elle peut, dans le
règlement, faire ces choses-ci, mais pas
d'autres choses en dehors. Ça va?
M. Morin: Maintenant, il y a une question que je voudrais poser
là-dessus. Vous dites que vous avez déjà eu des
représentations et que le monde municipal s'est montré d'accord
avec ça. Maintenant, est-ce que vous avez - je ne sais pas -
analysé la disparité ou la diversité de règlements
que ça pourrait provoquer? Parce que, comme vous dites, si les
municipalités ne peuvent aller en dehors, à l'intérieur de
ça, ça donne quand même beaucoup de latitude sur
l'évaluation de la vacance: les mois consécutifs ou les jours
consécutifs ou non. Est-ce que, ça, d'une municipalité
à une autre... Pour un propriétaire, un commerçant qui
pourrait avoir des unités d'évaluation dans plusieurs
municipalités, comment est-ce qu'il pourrait se retrouver par rapport
à l'application des règlements de dégrèvement si,
d'une municipalité à l'autre... Je n'ai rien contre le fait qu'on
donne de la latitude aux municipalités pour tenir compte de leur
situation propre mais, pour des gens qui auraient des commerces ou des places
d'affaires dans plusieurs municipalités, évidemment, les
règlements risqueraient quand même de comporter des
différences assez importantes. Est-ce que, ça, ça a
été regardé, ça a été discuté,
cette diversité entre les règlements? Parce que, quand on parle
du nombre de jours, le règlement peut établir le nombre de jours;
la municipalité peut établir si ces jours-là, dans le
calcul, doivent être consécutifs ou non. Bon, bien sûr, il y
a le fait que ces jours-là, applicables, se retrouvent sur une ou deux
années financières. On dit que ça peut être
appliqué à partir de la première journée de vacance
alors que, dans d'autres règlements, ça pourrait être
seulement après un certain nombre de jours où l'unité est
déclarée vacante. Tout ça, finalement, ça donne de
la place à beaucoup de latitude pour faire en sorte que, d'une
municipalité à l'autre, les règlements ne soient pas les
mêmes. Je ne sais pas si le ministre a compris mon interrogation
là-dessus.
M. Ryan: Oui. Maintenant, ça découle un peu du
principe d'autonomie municipale.
M. Morin: Oui. Oui, mais...
M. Ryan: Dans la mesure où on nous demandera, à
nous autres, notre avis ou nos conseils, on est bien prêts à
favoriser une certaine convergence. Mais ce type de règlement n'est pas
sujet à l'approbation du ministre des Affaires municipales. Par
conséquent, ce que vous dites pourrait se produire, excepté que
je ne crois pas que les dangers soient très grands. Actuellement, on l'a
dit hier, je pense que c'est 175 municipalités qui ont institué
la surtaxe sur les immeubles non résidentiels, sur un total de 350 qui
avaient déjà la taxe sur la valeur locative; même toutes
les autres peuvent l'insti- tuer si elles le veulent. Il y en a qui n'ont pas
de raison de le faire parce qu'elles n'ont pas une proportion assez importante
d'immeubles non résidentiels pour avoir tout un dispositif de ce
côté-là. Dans celles qui l'ont instituée, on me dit
qu'actuellement il y en aurait 40 %, 65 sur 200 qui ont institué le
dégrèvement, 65, à travers le Québec. Par
conséquent, les dangers d'écarts trop grands sont quand
même assez circonscrits par la lenteur relative avec laquelle se fait le
changement.
Mais ça nous avait été demandé, ça.
Il y a des cas qui se sont présentés dans la pratique, dans les
municipalités. On a dit: Bon, on va leur donner plus de latitude
là-dessus. Ce sont les municipalités qui sont les mieux
placées pour prendre ce genre de décision. Mais, je pense bien,
quand il y a une municipalité dans la région de Montréal
qui va prendre une décision, d'abord elle va regarder ce qui se fait
ailleurs dans la région; et, dans la région de Québec, je
suis sûr qu'ils vont faire la même chose. Ils se parlent de
ça entre eux. Ils se réunissent dans des communautés
urbaines, dans des MRC, puis tout. Ils ont amplement d'occasions de se parler
de ces choses-là, d'échanger là-dessus. C'est bon de
laisser ça à leur initiative. (12 h 10)
M. Morin: Une autre question. Là, c'est peut-être
juste une question d'application. En supposant qu'une municipalité
établisse que pour avoir droit au dégrèvement il faut que
la vacance existe depuis, mettons, 60 jours, 90 jours, peu importe; si on dit
90 jours consécutifs, ça va, ça me paraît clair,
mais comme la municipalité pourrait introduire la notion de jours non
consécutifs, est-ce qu'on pourrait me donner un exemple pratique,
comment on pourrait appliquer la notion de jours non consécutifs? C'est
juste une question de compréhension. Je me mets à la place du
conseil municipal qui a adopté le règlement. Comment ça
pourrait s'appliquer, la «non-consécutivité» des
jours de vacance?
M. Ryan: ii y en a un qui semble avoir une bonne explication,
là. voulez-vous venir nous parler ou si vous voulez garder ça
seulement pour le ministre?
M. Ruei (Jacques): Jacques Ruel. On peut prendre cet exemple,
pour répondre à votre question: un local peut être vacant
pendant 200 jours durant l'année et, si la municipalité
décide de ne pas accorder de dégrèvement pour, disons, 60
jours non consécutifs, alors elle va accorder le
dégrèvement sur une base de 200 jours moins 60 jours,
c'est-à-dire qu'elle va accorder le dégrèvement sur une
base de 120 jours. Alors, c'est ça. Le fait de ne pas considérer
les jours consécutifs, c'est tout simplement de dire: durant
l'année, je soustrais 60 jours de vacance sur lesquels je n'accorde pas
le dégrèvement. Excusez! 200 jours moins 60,140.
M. Ryan: Je me demandais... Peut-être que je ne comprenais
pas; je n'osais pas vous poser la question. Je ne voulais pas faire rire de moi
par le député, mais il ne faut pas avoir peur de poser des
questions. C'est ça que ça veut dire.
M. Morin: Bien, là-dessus...
M. Ryan: C'est correct, ça? Merci, M. Ruel.
M. Ruel: Merci.
M. Ryan: Ça va, ça?
M. Morin: Oui.
M. Dufour: Pour lui, pour le député de Dubuc. Mme
la Présidente, ça répond, ça, à la surtaxe
qui, en principe, remplace la taxe d'affaires. La taxe d'affaires, à
moins que le sous-ministre ne soit pas exact, j'ai l'impression qu'on n'avait
pas le choix. La municipalité qui imposait une taxe d'affaires, s'il y
avait une vacance dans le local, obligatoirement, était obligée
de remettre une partie de la taxe d'affaires à l'individu.
C'était assez clair dans la loi. Les modalités, exactement, je ne
sais pas s'il fallait qu'elle rembourse un montant x; des fois, c'était
plus, et des fois moins. On était obligé de rembourser, d'une
façon ou de l'autre, et la loi le prévoyait assez clairement.
Pour la surtaxe comme telle, on laisse beaucoup, beaucoup, beaucoup de
latitude. Ça va jusqu'à dire que, même s'il y avait un
local vacant dans un édifice, la municipalité pourrait ne pas
considérer cette vacance-là en considération qu'elle
décide, où il y a beaucoup de locaux, qu'H faut qu'il y ait un
taux d'inoccupation, par exemple, de 15 %, ce qui fait que, là, la
municipalité ne rembourserait pas. Mais le propriétaire de
l'immeuble, entre-temps, perd parce que la surtaxe est imposée au
propriétaire. Est-ce que je suis correct quand je dis ça? La
surtaxe, c'est le propriétaire qui la paie et il la charge. Donc, le
propriétaire est appelé à une surtaxe, mais lorsque sa
bâtisse ou son immeuble devient vacant, que ce soit en tout ou en partie,
il y a une perte de revenus. Et il est touché, ou il est régi par
le bon vouloir de la municipalité qui le fait par règlement, mais
par le bon vouloir, parce qu'il y a un peu d'arbitraire là-dedans. Un
conseil municipal peut considérer que, 10 %, ça ne lèse
pas les droits de l'individu; un autre peut dire 20 %. J'imagine que vous
l'avez étudié un peu, cet aspect-là, mais, moi, j'aimerais
savoir comment vous arrivez à cette conclusion ou à cette
proposition à l'intérieur de la loi, de laisser autant de
latitude.
M. Ryan: Ça avait été décidé
lors de l'adoption de la loi 145. Là, on a institué le principe,
de la décision libre des municipalités en matière de
dégrèvement. C'est des prolongements de ce qui est
déjà dans la loi 145, des perfectionnements dans le sens d'une
plus grande souplesse pour les municipalités. On aurait pu
décider que le dégrèvement était obligatoire, mais
c'est parce que ça aurait obligé tout le monde à se doter
d'un dispositif de vérification qui n'est peut-être pas à
la portée réelle des moyens de chacune. Il nous a semblé
que c'était mieux de laisser le principe de la...
M. Dufour: Est-ce que vous avez eu beaucoup de
représentations de la part des municipalités?
M. Ryan: Moi, je n'en ai pas eu d'autre nature que celles des
points qu'on essaie de corriger par le projet de loi. J'ai eu très peu
de représentations là-dessus, et aucune de la part de milieux de
locataires, sur ces points-là.
M. Dufour: Peut-être aussi que c'est tellement nouveau
que... Ils n'ont pas vécu avec, ils n'ont pas l'expérience.
Ça c'est fait un peu entre deux... Il y a des phases transitoires qu'on
est en train de vivre, si on examine le rapport qu'on a eu hier.
M. Ryan: On a quand même près de 200
municipalités qui ont institué la surtaxe. Ce n'est quand
même pas mauvais.
M. Dufour: Non, mais j'espère que vous nous prêtez
autant de jugement, au moins, sinon autant d'intelligence que de l'autre
côté. Quand vous nous dites ça, on a l'impression que,
nous, on est vraiment en retard par rapport à ça. Je veux vous
répéter, je veux juste vous rappeler qu'au moment où on en
a discuté, l'Opposition, on a toujours dit - c'est mes mots, je me
souviens très bien - que si on allait sur la surtaxe, indubitablement,
il n'y aurait aucun problème; c'est là que les
municipalités vont aller. Ce que je reprochais au ministre, à ce
moment-là, c'était de ne pas avoir décidé d'avoir
un système de taxation, pour la clarté. C'est qu'on gardait deux
systèmes, deux parties de système; ça, ça
mélangeait. Mais je disais: Si on avait le courage,
immédiatement, de l'appliquer ou de tenter de le faire, il va se faire
par les faits qui vont amener vers ça, mais c'est irréversible,
à mon point de vue. Il est beaucoup plus facile d'application, il est
moins contestable parce qu'il est déjà bâti sur des
critères connus. Si on change tous les critères, bien, là,
ce sera une autre paire de manches. Mais, par rapport au système connu
au moment où on a adopté le projet de loi 145 - ou que vous avez
décidé de l'adopter, devrais-je dire - à ce
moment-là, il n'y avait aucun problème dans mon esprit, ça
allait vers ça, et ce n'est que normal. Donc, ça va continuer,
ça va s'accélérer et ça va aller dans ce
sens-là. Et même, pour les petites municipalités, c'est
plus facile pour elles de
l'appliquer parce qu'elles n'ont pas besoin d'aller dans des
détails extraordinaires. Ça va?
Donc, la philosophie qui se pose ou qui prévaut dans cet
article-là, c'est de laisser toute la latitude possible à la
municipalité. Est-ce que le contribuable, en dehors de ce qui est
écrit dans le règlement, pourrait contester la décision du
conseil municipal? Le conseil municipal adopte un règlement et il a tous
les pouvoirs, dans le fin fond, là. Est-ce que je suis correct en disant
que le propriétaire de l'immeuble ne pourra contester que dans la mesure
où il y a une faille dans le règlement ou que le règlement
n'est pas appliqué correctement?
M. Ryan: Là, nous traitons seulement du
dégrèvement.
M. Dufour: C'est ça.
M. Ryan: La réponse est oui.
M. Dufour: C'est ça. C'est ça?
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: Ça va.
M. Ryan: Ça va?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
M. Morin: Une question de forme, ce coup-là, sur la
formulation du paragraphe 3°. Vous allez me dire pourquoi vos conseillers
ont écrit ça de même. En fait, il s'agit de deux phrases
totalement... enfin, pas totalement mais presque totalement
répétitives. J'aimerais savoir pourquoi vous avez écrit
ça de même, alors que la seule nuance concerne la mise en vente
lorsqu'il s'agit d'unités d'évaluation; mais toutes les
conditions sont à peu près toutes les mêmes. C'est parce
que je trouve ça très lourd. Je ne sais pas s'il y en a qui se
font un devoir de nous rendre ça le plus lourd possible. Je ne sais pas.
Est-ce qu'on fait des remarques globales ou bien...
M. Tremblay (Rimouski): Non, non, on est rendu au
troisième paragraphe.
M. Morin: Ah! moi, j'y allais...
M. Dufour: On est au premier paragraphe. Là, tu es rendu
au troisième.
M. Morin: O.K., je reviendrai.
M. Tremblay (Rimouski): On est rendu au troisième.
M. Dufour: Est-ce qu'il est correct, le premier?
M. Morin: Moi, le premier, quant à moi...
M. Tremblay (Rimouski): Le premier, d'accord?
M. Dufour: Mme la Présidente, le premier, on en a
suffisamment. On peut dire qu'on va adopter le premier paragraphe.
M. Tremblay (Rimouski): O.K. Adopté.
M. Dufour: On va continuer le deuxième paragraphe.
La Présidente (Mme Bélanger): Veux-tu venir
présider, Michel?
M. Tremblay (Rimouski): Non, madame. Non, non.
M. Ryan: Mme la Présidente, vous avez bien de la
concurrence, ce matin.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça que
je lui demande, s'il veut venir présider.
M. Ryan: C'est pourtant vous qui êtes la meilleure.
M. Dufour: On a dit qu'on faisait... (12 h 20)
M. Ryan: C'est pourtant vous qui êtes la plus
qualifiée.
M. Tremblay (Rimouski): Je n'ai fait qu'endosser les propos du
critique de l'Opposition officielle, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va.
M. Tremblay (Rimouski): II a dit que c'était
adopté, alors j'ai répété
«adopté».
La Présidente (Mme Bélanger): C'est bien, M. le
député de Rimouski.
M. Dufour: Pour le premier paragraphe, mais on peut tomber au
deuxième paragraphe?
M. Ryan: Pour éviter qu'il revire de bord.
M. Dufour: Bon, ça a été réglé
par le premier, là, ça va.
M. Ryan: Lequel vous approuvez? C'est...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le
deuxième est adopté.
M. Dufour: Le troisième.
La Présidente (Mme Bélanger): Le
troisième?
M. Dufour: Adopté.
M. Ryan: Est-ce que vous avez posé une question à
laquelle vous attendez une réponse?
M- Morin: Pardon?
M. Ryan: Dans la première phrase - nous sommes au
troisième, le paragraphe 3°, là...
M. Morin: Oui.
M. Ryan: ...dans la première phrase, on dit qu'est
considérée comme vacante une unité d'évaluation;
ça, c'est un immeuble.
M. Morin: Oui, je sais ça. Et dans le deuxième on
parle des locaux.
M. Ryan: La deuxième phrase, c'est un local.
M. Morin: Mais c'est assujetti aux mêmes normes, aux
mêmes affaires, tout.
M. Ryan: Oui, oui.
M. Morin: Sauf dans le cas de l'unité où on parle
de mise en vente.
M. Ryan: C'est ça. Regardez, je vais vous dire
pourquoi.
M. Morin: On n'aurait pas pu faire une phrase au lieu de faire
deux phrases?
M. Ryan: Parce que, là, il peut y avoir un local qui ne
comporte pas des locaux particuliers. Une unité
d'évaluation...
M. Morin: Oui
M. Ryan: ...qui est complètement inoccupée.
M. Morin: Oui.
M. Ryan: Alors, celui-là, ça va être...
M. Morin: Oui.
M. Ryan: ...la première partie du paragraphe qui
s'applique. Il peut arriver que, dans une unité d'évaluation, sur
100 locaux à louer il y en ait 3 qui soient vacants. Alors, la
deuxième phrase tient compte de ça. On répète
exactement les mêmes conditions parce que, ce qu'on définit ici,
c'est le concept de vacance.
M. Morin: Oui.
M. Ryan: Avant ça, on jouait avec
«inoccupé» et «vacant»; et là on dit: un
local vacant, c'est un local inoccupé mais qui ne peut pas être
loué pour telle ou telle raison: on a essayé sur le
marché, ça ne marche pas; il est en état de
réparation, ça ne marche pas. S'il est inoccupé par la
paresse ou la volonté délibérée de son
propriétaire, on n'est pas pour le subventionner pour ça.
Ça n'aurait pas de bon sens. Alors, c'est ça qui est le principe,
ici.
M. Morin: Ah! je n'ai rien quant au fond. C'est parce que c'est
la forme.
M. Ryan: Oui.
M. Morin: Je dis: II y en a qui se sont fait une obligation de
nous rendre ça très lourd comme lecture. Il aurait pu y avoir une
seule phrase et rencontrer ce que vous venez de étire. Mais, ça,
c'est une appréciation personnelle, bien que je sois convaincu d'avoir
raison.
Une voix: Oui? Bravo!
M. Morin: Mais je voulais vous le souligner quand même. On
ne sait jamais, à la dernière minute...
M. Ryan: De forma disputari potest.
M. Morin: C'est ça, vous avez bien raison.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Je m'aperçois que je suis le seul à
m'être compris, merci. Ha, ha, ha!
Une voix: On peut toujours discuter de l'affaire.
M. Ryan: Lui, il a fait des études, il est dangereux.
M. Morin: Bien, vous ne pouvez pas me faire le reproche de
ça parce que, s'il y en a un à qui ça arrive souvent,
c'est bien vous.
M. Ryan: De me comprendre tout seul?
M. Morin: D'être le seul à avoir compris. Ça
vous arrive souvent, alors vous ne pouvez pas m'en faire...
M. Ryan: Mais je fais toujours mon travail de communication et je
suis d'une patience quand même assez poussée.
M. Morin: Oui. M. Ryan: Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors M le
député de Jonquière.
M. Dufour: Mme la Présidente, je considère
que, quand on parle d'inoccupation ou qu'on amène la notion de
vacance lorsque l'édifice est en réparation ou autre, il faut
toujours prendre pour acquis que l'immeuble est évalué en
fonction de sa valeur. On verra s'il y a d'autres valeurs que la valeur
marchande mais, effectivement... Là, j'aimerais bien que le ministre
m'écoute, par exemple; je vais attendre, je ne suis pas
pressé.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, allez-y, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Dans le troisième paragraphe, on a
établi ce qu'est une unité vacante, et on va jusqu'à dire
que des locaux inoccupés à cause de la vétusté, en
fonction de travaux, etc., pourraient être considérés comme
des édifices ou des locaux vacants. Il faut prendre en
considération l'esprit de la loi. L'esprit de la loi, c'est qu'une
bâtisse qui n'est pas en état de fonctionner subit une perte
d'évaluation. Et cette perte d'évaluation se traduit d'abord par
un coût moindre. Et la surtaxe va être appliquée sur la
valeur de l'immeuble, donc elle a déjà sa
dépréciation. Je comprends mal qu'au cours de l'année on
puisse donner un troisième dégrèvement. C'est un
troisième. La bâtisse n'étant pas occupée
complètement est en état de délabrement. En étant
en état de réparation, elle subit une diminution de
l'évaluation. Elle l'a, cette diminution. Donc, la surtaxe est
basée sur l'évaluation de l'immeuble qui est déjà
dévalué. Donc, à mon point de vue, cette partie-là
devrait être comblée. On permet par la loi d'aller à une
troisième étape, en disant: On pourrait l'enlever
complètement de l'évaluation. Je fais juste faire le
rapprochement. Est-ce qu'un propriétaire d'une résidence a les
mêmes avantages? Moi, je dis non.
Premièrement, son évaluation est basée sur la
valeur de sa bâtisse, mais dans l'état qu'on connaît. Et,
même si elle était en réparation, il ne subit pas une
deuxième baisse de taxes; au contraire, on le surveille pour l'augmenter
au plus sacrant. Donc, moi, je dis que, par rapport à ça, est-ce
qu'on a examiné cette façon de voir les choses, que j'exprime?
J'espère que c'est facile à comprendre de la façon que je
l'exprime, là. Mais est-ce que vous avez eu le temps de faire examiner
ça par vos spécialistes?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: M. le conseiller juridique, est-ce que vous avez
examiné le point qu'a soulevé le député de
Jonquière? M. Couture.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Couture.
M. Couture (Robert): Oui. C'est parce que, normalement, la valeur
qui est inscrite au rôle est déposée pour trois ans et que
les cas de vacance qui viennent, qui se présentent dans le cas d'un
immeuble n'ont pas d'effet sur la valeur au rôle. La formule qui est ici,
de dégrèvement, d'ajustement en fonction d'une vacance est plus
rapide, est plus expédrtive. Elle permet d'avoir un meilleur suivi au
jour le jour du montant qui doit être chargé à ce
moment-là.
M. Dufour: Oui. Moi, quand je parle de même, c'est la
vacance, non l'occupation ou l'inoccupation...
M. Couture: Oui.
M. Dufour: ...d'un local. Ça, c'est correct. Ça va.
Mais, là, on va plus loin. On dit: Si, dans le local, on est
obligé de faire des réparations, il n'est pas en état de
fonctionner, donc, ça veut dire qu'il y a des problèmes majeurs.
Ça a été vu, ça, lorsqu'on a évalué
l'immeuble. Ça a été vu. Même si c'est tous les
trois ans, d'habitude, normalement, un logement ne baisse pas rapidement comme
ça. Il baisse de valeur en fonction d'une certaine vétusté
et d'un manque de modernisation. C'est ça, la modernité, si on
veut.
Donc, la bâtisse, quand elle est vue, elle est
évaluée selon son état apparent et selon des
critères donnés. Donc, elle a subi une baisse d'évaluation
puisqu'il y a des locaux qui ont moins de valeur. Correct? Le
dégrèvement, c'est quand le local se vide. Mais en cas de
réparations, quand une maison est en réparations, vous ne lui
enlevez pas le bout qui est en réparations de l'évaluation. Vous
dites: Ça a été évalué au moment où
on est passé, on l'a examinée. La surtaxe est basée sur la
valeur de l'immeuble. Donc, comme la valeur de l'immeuble est moindre, le
propriétaire paie en fonction de sa valeur. Là, on dit: Si vous
êtes en réparations, là on va vous l'enlever
complètement et vous ne paierez plus de taxes dessus du tout. Je ne sais
pas si on ne donne pas une surprime qui, en fait, me semble
exagérée. Je peux bien me tromper, mais, si vous pouvez me
convaincre que je suis dans le tort, je vous dirai que vous êtes
correct.
M. Ryan: On va avoir une chose qu'on va ajouter plus loin, je
pense. Je pense que, quand on va arriver à l'article 244.16, on va
ajouter une modification qui dit ceci: «Les règles de calcul du
dégrèvement peuvent prévoir que le montant de la surtaxe
qui est attribuable à l'unité ou au local vacant pour la
période où la vacance est prise en considération est
compensé, soit entièrement, soit partiellement, par le montant du
dégrèvement.» Là, il y a quand même une
ouverture à une considération de situation comme celle dont vous
parlez. C'est juste, ce que vous dites.
Je crois qu'avec ceci il y a moyen de traiter de ces
situations-là, parce que ça pourrait
être partiel ou total. Ils vont établir les règles
de calcul du dégrèvement. Vous pouvez peut-être le retenir
pour 244.16, de toute manière. C'est là que ça viendrait.
Parce que, ici, n'oubliez pas une chose, c'est que nous reprenons les termes de
la loi actuelle. Pour la définition, on reprend des termes de la loi
actuelle.
(12 h 30)
M. Dufour: Oui, mais comme vous avez décidé
d'ouvrir à une partie, ça n'empêche pas que le tout...
M. Ryan: Absolument.
M. Dufour: ...pourrait être touché.
M. Ryan: II ne faut pas oublier que...
M. Dufour: Pour ma part...
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: ...ma crainte, dans tout ça, c'est qu'on donne
tellement de façons d'aller vers certaines échappatoires ou
certaines permissions que je me demande si on ne pourra pas abuser quelque peu.
C'est mon point de vue. Moi, je ne suis pas un expert en évaluation,
mais il me semble qu'au point de vue de la logique je l'attribue de cette
façon-là. Mais si on laisse une place à une espèce
de flottement, si c'est correct ou pas, c'est là qu'est mon
questionnement. Il y a du mou, pour moi.
M. Ryan: Est-ce qu'on pourrait demander si nos experts en
évaluation, qui sont ici, ont un avis là-dessus?
M. Dufour: Oui, ils sont ici. J'aimerais bien...
M. Ryan: Ça ne serait peut-être pas mauvais.
M. Dufour: ...moi. Ils pourraient nous donner un...
M. Ryan: Mme la Présidente, avez-vous objection?
La Présidente (Mme Bélanger): Pas du tout, M. le
ministre.
M. Ryan: M. Lachapelle, êtes-vous là? M. Dufour:
II est là.
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous voulez
prendre place, M. Lachapelle, pour donner des informations. Asseyez-vous
à la table, au bout, là.
M. Ryan: On va voir s'il suivait.
M. Dufour: Mais, avant de parler, est-ce que vous allez nous
charger quelque chose?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Est-ce qu'il y a un prix?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: On va vous résumer de quoi il était
question.
M. Dufour: Consultation. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: M. Lachapelle, nous sommes à l'article 9 du
projet de loi. À l'article 9, on donne la définition de
«vacance» dans le cas d'une unité d'évaluation et
dans le cas d'un local. Et le député de Jonquière
s'inquiète du fait que les locaux ne sont pas dans le même
état. Il y en a qui sont en état de réparation, H y en a
d'autres qui sont en état de servir, qui sont en location, il y en a
d'autres que le propriétaire ne veut pas louer pour telle ou telle
raison, il y en a qui sont dans un état de délabrement qui ne
mobilise pas l'attention du propriétaire, et il dit: S'il y a des
dégrèvements, est-ce qu'ils vont tous être
dégrevés de la même manière? Qu'est-ce que vous
pensez de ça?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Lachapelle.
M. Lachapelle (Yves): Évidemment, on a ici une question
théorique, un cas théorique. Les évaluateurs sont
habitués de travailler, je pense, sur du concret. Alors, ce qui est
amené comme inquiétude est à l'effet de ceci: si on a
affaire à une propriété non résidentielle sur
laquelle on a appliqué la technique de revenus, c'est sûr que si,
à l'application de la technique de revenus, les conditions de cet
immeuble-là font en sorte qu'il n'est pas selon le marché moyen,
on va déjà déprécier la valeur foncière. On
est donc dans une situation d'une dépréciation
supplémentaire. Bon. Si, dans cet immeuble-là, en plus, il y a
des locaux vacants, ils sont assujettis au droit de dégrèvement,
et on serait peut-être en droit de se demander s'il y a là une
double dépréciation, un double dégrèvement. C'est
dans ce sens-là, je pense, que je crois comprendre un peu les propos qui
s'échangent à l'heure actuelle. Et, dans cette
circonstance-là, j'ai pour avis qu'il y aurait un double
dégrèvement. C'est mon avis personnel.
M. Ryan: Voulez-vous répéter la dernière
phrase, s'il vous plaît? J'ai eu une distraction.
M. Lachapelle: Oui. J'ai dit que lorsqu'on est dans la situation
de dégrever... C'est que,
actuellement, nous avions... Bon, voici. On a changé de notion.
Avec la première notion que nous avions avant, au sens de la taxe
d'affaires basée sur la valeur locative, il y avait moins de
problèmes parce que ça s'adressait aux locataires. Et, lorsque le
locataire n'était pas là, la taxe n'était pas
nécessairement imposée. D'accord? Cependant, le taux avait
été fait préalablement avec le fait de n'avoir que tant de
locaux occupés. Donc, il n'y avait pas de préjudice qui
était causé, il n'y avait pas de transfert fiscal qui se faisait
vers d'autres catégories d'immeubles. Maintenant, on est sur une
nouvelle notion, la notion de la valeur foncière. Et je pense que dans
les esprits, du moins à mon avis, on n'a pas encore modifié toute
notre approche, de telle sorte qu'on ne prend pas conscience qu'il peut y avoir
un double dégrèvement: un premier dégrèvement au
sens de la valeur foncière, qui se multiplie de cette
dépréciation pour cause de vacance, de ce
dégrèvement pour cause de vacance. Alors, la
propriété est, dans un certain sens, dans un avantage si,
à l'intérieur du taux de dégrèvement, on n'a pas
déjà mis une assurance payable par ceux qui occupent vers ceux
qui n'occupent pas. C'est dans ce sens-là qu'il peut y avoir un double
dégrèvement.
M. Dufour: Si la propriété est
évaluée en fonction de son état, la surtaxe est faite en
fonction de la valeur de la propriété. Donc, les deux taux sont
basés sur la valeur intrinsèque de ce qu'on voit. S'il y a des
locaux qui sont en mauvais état de fonctionner, vous le voyez au moment
où vous faites votre évaluation. Au cours de l'année, on
décide de les mettre en réparation, ces locaux-là. Est-ce
que ça les qualifie comme étant vacants en supplément
puisque, déjà, au départ, la surtaxe est moins
élevée en fonction de leur vétusté? Là, vous
dites: On les ferme. C'est ça qui était mon parallèle. Par
rapport à une propriété résidentielle, lorsqu'on
évalue la maison, c'est telle quelle; puis, si on la met en
réparation, il n'y a pas une deuxième dévaluation qui
s'exerce. C'est ça que je voulais me faire expliquer.
M. Lachapelle: La pratique, chez nous, en tant que le
résidentiel est concerné... Mettons qu'on a affaire à un
feu, à un incendie. Correct? C'est un cas qui est plus fréquent,
là, qu'une réparation majeure. Il y a eu des réparations
comme, par exemple, pour la MIUF, où des propriétés
n'étaient pas occupées pendant plusieurs mois dans
l'année. Nous inscrivions au rôle une valeur moindre. Alors, c'est
la même chose pour un incendie.
M. Dufour: Ça va.
M. Lachapelle: C'est sûr que si on ne répare qu'une
chambre de bains ou qu'on ne répare qu'une salle à manger ou
qu'une cuisine, là, ça se fait dans des temps tellement courts
que ça ne paraît pas dans le rôle. Mais si nous avions des
réparations majeures, une réfection de toiture, une
réfection de charpente, à ce moment-là, la
propriété serait dévaluée; la
propriété privée, la propriété unifamiliale
ou bifamiliale serait affectée dans sa valeur et serait inscrite comme
telle, durant le temps des réparations, dans le rôle.
M. Dufour: Mais, là, vous me dites que c'est en fonction
d'un incendie.
M. Lachapelle: Un incendie ou une réparation majeure.
M. Dufour: Ah! là, là, vous me... Moi, je ne sais
pas si ça s'applique ici. Moi, je ne l'ai pas vu dans une
réparation majeure d'une bâtisse. Normalement, s'il y a une
réparation majeure à prévoir, c'est qu'elle est
dévaluée en conséquence. Et là vous me surprenez.
Vous avez sûrement raison. J'ai probablement tort.
M. Lachapelle: Bien, je ne parlerai pas de l'ensemble de la
province, la. Je parle de ce qui se passe à Laval. C'est ce qui se passe
à Laval, au sens du service de l'évaluation. Dans les cas des
réparations majeures, nous faisons une dévaluation de cette
propriété-là pour le temps que ça se fait.
M. Dufour: Donc, vous donnez une deuxième
dévaluation pour le temps de la réparation majeure?
M. Lachapelle: Oui.
M. Dufour: Là, moi, je... Là-dessus, vous avez
raison si vous pariez de Laval, sûrement. Je serais très surpris
que cette notion s'applique et, si elle s'applique, c'est vraiment, là,
des cas fortuits, parce que, moi, je n'ai jamais vu encore des gens qui m'aient
dit... Ou c'est par ignorance de la loi. Je ne sais pas comment des gens.. Ils
vont chercher le permis à Laval, et ils vous disent: On a une
réparation majeure. Et, vous autres, ça va au service
d'évaluation, et vous donnez un dégrèvement?
M. Lachapelle: Oui.
M. Dufour: Bien, là, vous avez une conscience
développée sur un moyen temps pour l'évaluation parce que,
là, je vous mets au défi de me trouver 10 municipalités au
Québec qui se comportent de cette façon-là. Moi, je n'en
connais pas. Mon collègue est un ex-maire. Est-ce qu'il en
connaît? Je fais appel à tous ces gens qui ont été
maires. Je n'ai jamais vu ça. Mais...
M. Ryan: Mme la Présidente, là...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: ...regardez, par courtoisie, par souci de bon
travail...
M. Dufour: Mais, tout ça, c'est pour fins de... On en
apprend tous les jours.
M. Ryan: ...on a ouvert la porte à une consultation
particulière, mais je pense qu'on a atteint l'objet qui était
visé par la consultation. Et si on pouvait, bien... Non, c'est bon, mais
on pourra arranger une rencontre privée avec le député de
Jonquière pour l'examen des pratiques d'évaluation à Laval
et à Jonquière.
M. Dufour: Alors, j'espère que vous... M. Ryan: Ha,
ha, ha!
M. Dufour: ...ne vous occupez pas de mon emploi du temps.
M. Ryan: Ha, ha, ha! Alors, je pense qu'on a eu les...
M. Dufour: Ha, ha, ha! À ce temps-ci, je n'ai pas de
problème. J'ai un problème d'emploi du temps.
M. Ryan: Très bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, nous vous
remercions, M. Lachapelle.
M. Ryan: Très bien, merci. Merci, M. Lachapelle.
M. Dufour: ...pas de secrétaire en charge de l'agenda. On
vous remercie.
M. Ryan: Je pense que, finalement, il y a une chose qui est
claire, là, c'est que le régime qui s'applique au
résidentiel n'est pas le même que celui qui s'applique au
non-résidentiel, hein. La, nous sommes dans le
non-résidentiel.
M. Dufour: Je ne prétendais pas donner un exemple parfait,
non plus.
M. Ryan: C'est correct. Mais vous cherchiez...
M. Dufour: C'était pour essayer...
M. Ryan: C'est ça (12 h 40)
M. Dufour: ...d'éclaircir le sujet. Dans mon esprit, if
est suffisamment clair, à l'exception que j'ai appris des choses qui se
font à Laval, qui ne se font pas ailleurs. Donc, pour moi, il n'est
jamais trop tard pour apprendre.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'article 9 est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 9 dans son
ensemble.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 9 dans son
ensemble est adopté?
M. Dufour: Le remplacement, à la quatrième ligne,
de trois par quatre; c'est quoi, ça?
La Présidente (Mme Bélanger): Ah! il y a le
quatrièmement.
M. Morin: Oui, il y a le quatrième.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a le
quatrièmement. Oui.
M. Ryan: C'est juste une technicalité, le
quatrième, hein. Très bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 9
dans son ensemble est adopté?
Des voix: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
10. M. le ministre.
M. Ryan: Le premier paragraphe de l'article 10 remplace le
paragraphe cinquième de l'article 244.16 de la Loi sur la
fiscalité municipale par une disposition qui assure la concordance avec
les modifications apportées par l'article 9. Une affaire de
concordance.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Ryan: Ici, là, le deuxième paragraphe,
cependant, contient un élément que je mentionnais tantôt.
Jusqu'à maintenant, la loi parlait de dégrèvement, elle ne
parlait pas de dégrèvement total ou partiel. On inclut cette
possibilité qui permettra de tenir compte de diverses situations dont,
je pense, celle dont on a parlé tantôt.
M. Morin: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
M. Morin: ...probablement que l'objectif est bien noble, mais
ça m'apporte beaucoup d'interrogations. Avec toutes les normes qu'on
établit pour que soit fixée d'abord la vacance, avec tout ce qui
entoure, en termes de longueur de vacance admissible au
dégrèvement, comment est-ce
qu'on peut arriver avec une modalité dans le règlement de
dégrèvement qui stipule que le dégrèvement ne
serait que partiel? Supposons, par exemple, qu'on arrive à la
conclusion, après l'évaluation de la vacance, qu'il y a 365 jours
ou 12 mois de vacance dans l'année. Dans le respect du règlement
adopté par la municipalité en fonction de la définition de
vacance et toutes les modalités entourant ça, tel commerce ou tel
local, à 12 mois d'inoccupation, est considéré comme
vacant. Comment pourrions-nous arriver à faire en sorte que le
dégrèvement ne soit que partiel? Comment, logiquement... Parce
que, finalement, ça ne peut pas se faire, je veux dire, à chaque
cas. C'est quand même des éléments qui doivent être
compris dans le règlement. Ce n'est pas sur chaque cas qu'on
décide: Ah bien! à cause de situations particulières, on
va y aller partiellement. J'aimerais qu'on m'indique un peu plus comment on
peut dégrever partiellement ce qui, finalement, serait totalement
inexistant.
Je vais aller plus loin que ça. Disons qu'un local a
carrément passé au feu, et ça fait deux ans de ça.
Comment pourrait-on établir un dégrèvement partiel? Je me
mets dans des situations où on n'a pas le choix. Ça serait
totalement illégal et totalement inadmissible. Alors, là, cette
approche-là, de dégrever partiellement...
M. Ryan: Regardez, je vais essayer de vous expliquer
ça.
M. Morin: Pardon?
M. Ryan: D'abord, la municipalité va déterminer le
nombre de jours que peut durer la vacance ou que doit durer la vacance...
M. Morin: Oui, ça, c'est correct, ça. Ça,
ça va.
M. Ryan: ...pour fins d'admissibilité au
dégrèvement.
M. Morin: Oui.
M. Ryan: Ça va, ça?
M. Morin: Oui, ça va.
M. Ryan: Maintenant, là, ici, ce qu'on ajoute, c'est le
pouvoir pour la municipalité d'établir des variations dans le
dégrèvement. Elle peut dire, par exemple... On va prendre deux
exemples possibles. Elle peut dire: Maximum admissible pour fins de
dégrèvement, 365 jours, maximum. Et là elle peut
très bien dire: Pendant le premier mois, ça sera 40 %; le
deuxième mois, 45 %; le troisième mois, 50 %, ou inversement: le
premier mois, 60 %; le deuxième, 50 %. Elle pourrait mettre ça
dans son règlement, en vertu de ce qu'on met ici. On lui donne le
pouvoir de graduer sa politique de manière qu'elle s'ajuste mieux
à la réalité locale, au contexte économique
particulier aussi. Je pense que ce n'est pas mauvais. On lui donne une latitude
plus grande. Elle n'est pas obligée de donner le même montant
à tout le monde, c'est-à-dire: Ça va être ça
et pas d'autre chose, pas d'autre chose. On lui dit: Tu peux le nuancer si tu
veux. Ce n'est pas arbitraire, ça. Ce n'est pas capricieux. Ce n'est pas
chaque échevin qui va donner suivant l'appui que les électeurs
ont donné à son parti. C'est ça que ça veut dire,
à mon point de vue. Je pense que c'est normal.
M. Morin: Oui, oui. Je comprends que c'est ça que
ça veut dire mais, quand vous me référez aux jours de
vacance, ça, moi, je serais plus porté à toucher à
ça parce qu'on a établi des modalités encore très,
très explicites sur les façons de déterminer des vacances
et d'établir, par le fait même, le nombre de jours ou la partie de
l'année admissible à un dégrèvement sur l'ensemble
de la surtaxe sur les immeubles qui avait été imposée.
Une fois tout ça fait, si quelqu'un a eu à payer, je ne
sais pas, 5000 $ de surtaxe mais qu'après analyse d'un dossier on
conclut qu'à six mois de vacance, dans le respect, évidemment, de
la définition qu'on retrouve dans la loi, six mois... Comment la
municipalité pourrait-elle dire qu'on rembourse partiellement? Si elle
veut rembourser seulement partiellement, les modalités pour
définir les vacances, elle n'a qu'à les mettre un peu plus
serrées, et dire, à ce moment-là, que
considéré vacant, c'est remboursable uniquement après le
30e jour de vacance. Elle pourrait se donner cette modalité-là,
d'appliquer le dégrèvement seulement après 30 jours,
mettons, de vacance. Autrement dit, les premiers 30 jours ne seraient pas
admissibles. Mais, après avoir établi toutes ces
modalités-là, à la toute fin, on dit: Même si tu as
été 12 mois vacant, tu vas être remboursé
partiellement. J'aimerais mieux qu'on dise: Tu as été
fermé, tu as été vacant, dans le respect des normes, 12
mois. Mais les modalités du premier paragraphe de l'article 9, qui est
dans 244.15, stipulent que, même si tu as été vacant, ton
entreprise ou ton commerce a été vacant pendant 12 mois, tu n'es
admissible que pour les 8 derniers mois ou les 9 derniers mois. Alors,
là, à ce moment-là, ça rentrerait dans les
modalités qu'on retrouve dans le règlement, reliées aux
considérations de dégrèvement mais sur les
modalités qu'on retrouve dans le premier paragraphe. Ça,
ça me paraîtrait logique. On paye, on dégrève
après 6 mois ou après 3 mois. Mais, qu'on arrive à... Je
me répète peut-être, mais ça se trouve à
être deux approches qui s'ajoutent et qui risquent d'arriver en conflit.
J'ai beaucoup de difficultés à imaginer l'application rationnelle
de ça, sans prêter à des abus ou à des choses. En
tout cas,
j'aimerais qu'on me convainque; j'aimerais bien ça parce que je
n'aime pas dire non pour le plaisir de dire non.
Une voix: On ne l'a pas fait, non plus.
M. Morin: Jamais. Même que, des fois, on dit non avec
beaucoup de plaisir.
M. Ryan: Vous ne voulez pas donner cette latitude-là aux
municipalités.
M. Morin: Pardon?
M. Ryan: Vous ne voulez pas donner cette latitude aux
municipalités.
M. Morin: Ce n'est pas une question de latitude. Je pense que ce
n'est pas ça. Ne me posez pas le problème de même, parce
que vous allez me mettre malheureux. Je suis d'accord à ce que la
législation...
M. Ryan: C'est ce que je cherche.
M. Morin: ...permette aux municipalités...
M. Ryan: C'est ce que je cherche.
M. Morin: ...d'avoir une certaine latitude dans leur
réglementation...
M. Ryan: Correct, c'est ça.
M. Morin: ...pour tenir compte de conditions particulières
et locales...
M. Ryan: C'est ça.
M. Morin: ...sauf que ce n'est pas là qu'est le
problème, c'est que ça me paraît être une fausse
latitude. Si vous voulez qu'il y ait un dégrèvement partiel, vous
avez toutes les possibilités dans le paragraphe 1° de l'article 9,
où on dit: «prévoir qu'une unité ou un local n'est
pris en considération [...] pendant un nombre de jours qu'elle fixe,
préciser si les jours considérés dans le calcul de ce
nombre doivent être consécutifs et, dans un tel cas, s'ils doivent
être compris dans un seul exercice financier». On dit même:
«l'unité ou le local est pris en considération aux fins du
dégrèvement à compter du jour où le nombre est
atteint ou depuis le premier des jours, consécutifs...»
La municipalité a tout ce qu'il faut pour dégrever
partiellement ou totalement. Elle l'a, là-dedans. Elle a tout ça.
Si elle dit que c'est partiellement, elle l'applique après 60,
après 90 jours. Elle a toute la latitude que vous recherchez. Alors,
j'ai de la difficulté. Pourquoi est-ce qu'on arrive avec un autre
article? (12 h 50)
M. Dufour: C'est de la redondance.
M. Morin: La municipalité dit: En plus de toutes les
considérations et de toute la souplesse que nous offre l'article 9, ou
l'article 244.15 amendé, j'ai le droit d'appliquer un
dégrèvement entier ou partiel. C'est juste ça, Mme la
Présidente. Sous prétexte de donner de la latitude aux
municipalités, j'ai un petit peu peur de l'application de ça.
C'est une redondance, en fin de compte. Ça me paraît pyramidal en
termes de mesure. Je ne sais pas. J'aimerais avoir un peu plus d'explications,
M. le ministre. Je ne veux pas abuser du temps. Ce n'est pas ça.
J'aimerais, quitte à ne pas être d'accord, mais au moins
comprendre la justification autre que simplement pour donner de la latitude aux
municipalités. Parce que si c'est seulement ça comme argument, M.
le ministre, ça ne se justifie pas parce que, dans le paragraphe 1°
de l'article 9, très, très souple, on retrouve à peu
près tout ce qu'on peut imaginer pour permettre aux municipalités
de tenir compte de situations particulières et d'y aller, finalement,
implicitement, si ce n'est explicitement, par une forme de
dégrèvement partiel.
M. Ryan: Mais, regardez, regardez, là, si vous me demandez
des explications, laissez-moi peut-être les donner.
M. Morin: Pardon?
M. Ryan: Si vous me demandez des explications et que vous me
laissiez les donner, ça vous aiderait.
M. Morin: Certainement, vous allez avoir tout votre temps, M. le
ministre, sauf que je voulais être sûr d'être compris.
M. Ryan: Très bien. Je vais vous ies donner tout de suite.
Ça ne sera pas long. Ça ne sera pas long. On n'a seulement
qu'à lire l'article attentivement. Là, on dit que les
règles peuvent prévoir que le montant de la surtaxe
attribué à l'unité ou au local vacant va pouvoir
être remboursé soit partiellement, soit totalement par le montant
du dégrèvement. Disons que la surtaxe était de 500 $,
répartis sur toute l'année, que ça montait à 500 $;
bien, là, le règlement va pouvoir dire: Ça va être
remboursable à 80 %, à 50 %, à 15 %, à 100 %. La
municipalité va décider où va se situer le montant du
dégrèvement. Ce n'est pas d'autre chose qu'il y a là Je
pense que c'est bon qu'on ait ça.
M. Morin: Oui, mais c'est parce que, Mme la Présidente, si
le règlement de la municipalité, en référence
à l'article 1, stipulait que: est considéré comme vacant
un local après, mettons, 60 jours d'inoccupation - O.K.? - alors, donc,
à ce moment-là, ça pourrait s'appliquer; il serait
considéré comme vacant pour 30 jours s'il a ete inoccupé
pour 90 jours. Donc, à ce moment-là, il
y a une considération qui est amenée dans le
règlement, ce qui ferait que ce qui serait admissible au
dégrèvement, ce serait 30 jours de vacance sur 90. Bon. Alors,
c'est le tiers. En plus, on arriverait avec une clause qui dirait que, sur ce
tiers, ça pourrait être dégrevé partiellement si on
mettait à 50 %. Enfin, c'est parce qu'il y a une...
M. Ryan: ...pas, là. Je pense que vous vous êtes
enfargé.
M. Morin: Pardon?
M. Ryan: Je pense que vous vous êtes enfargé dans
les fleurs du tapis.
M. Morin: Ah! Ne me dites pas ça, je vais vous dire que
vous n'êtes pas en mesure de défendre ce que vous nous
présentez là.
M. Ryan: Non, non, mais je viens de vous ie dire, là,
ça ne peut pas être plus simple.
M. Morin: Non, je ne m'enfarge pas pan-toute, Mme la
Présidente. On ne peut pas dire ça. Non, les fleurs de tapis,
moi, là...
M. Ryan: Correct, je retire mes paroles pour ne pas avoir
de...
M. Morin: Non, non. Je ne m'enfarge pas, c'est parce que vous ne
m'avez pas convaincu.
M. Ryan: Non, mais je vous dis que ce qui est dit ici... Ce qui
est dit ici...
M. Morin: Je peux vous dire: C'est très bien, passez
à d'autre chose. Mais, d'habitude, vous êtes plus capable que
ça pour défendre vos projets de loi.
M. Ryan: Regardez, je vous explique...
M. Morin: Et là vous ne m'avez pas fait la
démonstration que vous étiez capable de défendre cet
article de loi là. Ce n'est pas vrai. Vous ne l'avez pas
démontré.
M. Ryan: Non, mais, si vous m'écoutiez, je pense qu'on se
comprendrait. On se comprendrait.
M. Morin: Ah! bien, je vous ai écouté tantôt,
mais... Non.
M. Ryan: C'est dit, là: le montant de la surtaxe qui est
attribuable à l'unité d'évaluation ou au local vacant peut
être compensé, en tout ou en partie, par le montant du
dégrèvement.
M. Morin: Oui. Oui. Ça, je sais ça.
M. Ryan: C'est tout ce que ça dit. Je pense que toute
explication risque de compliquer l'affaire. «En tout ou en partie»,
c'est tout.
M. Morin: Oui. Ça, je sais ça. Je sais lire. M.
Ryan: Ce n'est pas d'autre chose.
M. Morin: Oui, mais vous me lisez ce qui est écrit
là, M. le ministre. Je suis capable de le lire tout seul, ça,
là.
Une voix: Lire, ce n'est rien, il faut comprendre.
M. Morin: Sauf que je vous dis que ça s'ajoute...
M. Ryan: C'est des propositions simples.
M. Morin: ...à des modalités sur lesquelles on
s'est déjà entendu, qui font partie du règlement de la
municipalité. Et la municipalité a, par le biais des jours
vacants reconnus, appliqué justement une forme de
dégrèvement partiel ou total. Alors, c'est ça que je ne
comprends pas. Convainquez-moi, je vous demande juste ça. Mais vous
n'êtes pas intéressé à tenter de me convaincre,
hein?
M. Ryan: Non, c'est parce que... M. Morin: Mission
impossible. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Alors, Mme la Présidente, vu ce jugement
sévère, je demanderais le vote.
Une voix: Oui. On va voter là-dessus.
M. Morin: Je comprends que ça ne soit pas facile pour le
ministre, Mme la Présidente, mais il y a certainement des gens qui ont
travaillé à la confection de ça et qui seraient en mesure
de m'apporter les nuances que ça comporte. Et, lorsque je dis une chose,
en quoi ai-je tort d'avancer que cette possibilité de dégrever
partiellement ou totalement, on la retrouve dans l'article 1° qu'on vient
d'adopter tout à l'heure? Quand je dis ça, j'aimerais que
quelqu'un vienne me nier, dire: Non, ce n'est pas vrai...
M. Ryan: Oui, mais si vous voulez...
M. Morin: ...tu as mal lu, tu as mal compris. Tu
interprètes mal l'article 1°. Venez me le dire puis, après
ça, on va passer à un autre article.
M. Ryan: Les articles déjà adoptés, on peut
se passer d'y revenir mais, sur celui-ci, si ça peut être utile
que notre conseiller juridique, Me Couture, fournisse une explication, je n'ai
pas d'objection.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Couture.
M. Couture: Écoutez, j'ai essayé de donner une
interprétation pratique de la disposition en me basant tantôt sur
l'hypothèse d'une surtaxe de 5000 $. En supposant qu'il y ait eu six
mois de vacance de ce local-là, disons qu'un dégrèvement,
à ce moment-là, total de cette période-là
équivaudrait à une diminution de 2500 $. On dit: La
municipalité peut accorder un dégrèvement à 100 %,
un dégrèvement total pour compenser la période de vacance,
ou ça peut être un dégrèvement aussi partiel. Donc,
on pourrait dire que la municipalité peut offrir un
dégrèvement, un remboursement de 50 % du montant de la taxe au
cours de la période de vacance, ce qui ferait 250 $ de remboursement. On
laisse à la municipalité toute la discrétion de choisir.
Elle a la liberté d'accorder un dégrèvement et on veut lui
laisser aussi un cadre d'intervention facultatif, discrétionnaire,
basé sur sa capacité de rembourser, sa capacité de
déterminer son propre budget, et tout ça. C'est tout un cadre
d'autonomie.
M. Morin: Bon! Maintenant, est-ce que vous me permettez de lui
poser une question? Est-ce qu'on ne pourrait pas arriver aux mêmes fins
dans l'application du... Vous m'avez donné l'exemple de six mois de
vacance. Si, dans l'article 1, il avait été prévu que le
dégrèvement se fait totalement, mais sur les trois derniers mois
de la vacance, vous n'arriveriez pas à la même affaire. Vous
arriveriez avec un dégrèvement partiel mais en jouant sur les
mois de vacance, plutôt qu'arriver avec un article comme ça...
M. Ryan: C'est beaucoup plus souple, cet article-ci, que ce que
vous proposez, beaucoup plus souple.
M. Couture: Moi, je peux vous dire que la disposition qui est
là, dans ce cadre-là, répond au problème que je
vous expose. Il peut y en avoir une autre formulation, mais...
M. Morin: Vous n'avez pas répondu à ma question. Je
vous pose la question: on n'aurait pas pu arriver aux mêmes fins avec
l'article 1°, en supposant que le dégrèvement se fasse
seulement sur les trois derniers mois de vacance plutôt que sur six? Vous
arriveriez aux 50 % d'application. Dites-moi pourquoi ça ne pourrait pas
se faire par l'application des vacances?
M. Couture: Ça, c'est... Il faut faire la distinction
entre les jours dégrevés...
M. Morin: Oui, oui.
M. Couture: ...et le pourcentage de compensation accordé
à l'égard d'un dégrèvement.
M. Morin: Oui, ça, je sais ça.
M. Couture: c'est parce que la différence entre le
sous-paragraphe 1°, si on peut dire, du deuxième paragraphe et
l'article 10, c'est ça. c'est que l'article 10 porte sur le taux de
compensation.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? Une
voix: L'article 10 est adopté?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
10 est adopté?
M. Dufour: On pourra l'adopter à 15 heures, quand on va
recommencer. Ce que mon collègue dit par rapport à ça,
c'est qu'effectivement, à mon point de vue, on aurait pu trouver le
même résultat si on avait dit, à l'article
précédent: à un dégrèvement total ou partiel
lorsque l'unité d'évaluation ou un local de celle-ci est vacant.
Et on serait arrivé au même résultat.
M. Ryan: Bon! Si c'est le même résultat...
M. Dufour: C'est dans ce sens-là, je pense. On dit que
cette souplesse-là... On fait peut-être un petit peu de redondance
mais, moi, je suis habitué. Les lois en général, c'est
fait pour des spécialistes, point, à la ligne. Ici, on peut
l'adopter, à moins que ce ne soit par division.
M. Morin: On va garder les minutes. Dans la prochaine session,
vous allez revenir avec. Remarquez bien ce que je vous dis là.
Là, je vais vous ramener les galées de la commission.
Une voix: C'est sur division?
M. Ryan: On va souhaiter être là pour voir
ça.
Une voix: C'est adopté sur division, je pense.
M. Morin: Ah! Surdivision, moi... Une voix: C'est
ça. Une voix: Adopté sur division? Une voix:
Très bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté sur
division. Alors, la commission suspend ses travaux jusqu'à 15
heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 20)
La Présidente (Mme Bélanger): La commis-
sion de l'aménagement et des équipements reprend ses
travaux. Le mandat de la commission est de procéder à
l'étude détaillée des projets de loi suivants, et ce dans
l'ordre ci-après indiqué: projet de loi 55, Loi modifiant la Loi
sur la fiscalité municipale et d'autres dispositions
législatives; projet de loi 56, Loi modifiant la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme et d'autres dispositions
législatives. Alors, au moment de la suspension des travaux, nous
venions d'adopter l'article 10, et nous passons à l'article 11. M. le
ministre.
M. Ryan: Actuellement, le texte de la loi dit que le
dégrèvement auquel un débiteur a droit pour un exercice,
selon les données connues par la municipalité à la fin de
cet exercice, doit lui être accordé avant le 1er mars de
l'exercice suivant. Là, il serait plutôt écrit, en vertu de
la modification proposée, «avant le 1er mai de l'exercice
suivant».
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 11.
M. Dufour: L'explication? Pourquoi est-ce qu'on change de mois?
Est-ce que c'est pour le rôle ou...
M. Ryan: Sans doute pour accommoder les municipalités,
qu'avant de s'acquitter de leur obligation elles aient eu le temps de colliger
toutes les données nécessaires. Le 1er mars s'avérait un
petit peu serré.
M. Dufour: On corrige le mois. Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
Alors, l'article 11 est adopté.
J'appelle l'article 12. M. le ministre.
M. Ryan: L'article 12, là, si je comprends bien, c'est un
article qui permet de faire de la concordance avec les distinctions que nous
avons établies plus tôt entre l'annexe intégrale, l'annexe
partielle, puis l'annexe en blanc.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? C'est
un article de concordance.
M. Morin: Oui, 12?
M. Dufour: Bien non.
M. Ryan: À moins que je ne me trompe.
M. Morin: Bien non, ce n'est pas de la concordance,
ça.
M. Ryan: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): Vous ne pouvez douter
de la parole du ministre.
Une voix: Oui!
Une voix: Anathème! Anathème!
M. Ryan: Elle est adorable. Propos adorables.
La Présidente (Mme Bélanger): Ha, ha, ha! Une voix:
Vous pouvez mettre en doute...
M. Ryan: Ha, ha, ha! Mettre en doute, c'est correct, mais pas le
nier.
M. Morin: J'aimerais qu'on nous explique la différence
qu'on fait, là, entre la première version, qui parlait de
«local inscrit à l'annexe», et le nouveau texte qui parle de
«local devant être inscrit à l'annexe
intégrale». Je comprends que c'est une nuance, là, mais
c'est inspiré par quoi, là, cette nuance-là?
M. Ryan: Regardez. D'abord, rappelons l'objet de cet
article-là, 244.19. Il prévoit que le débiteur ne peut
faire assumer, ni directement, ni indirectement, aucune partie de la surtaxe
à l'occupant d'une partie de l'unité d'évaluation qui
n'est pas un local inscrit à l'annexe...
M. Morin: Oui.
M. Ryan: ...du rôle d'évaluation. Ça,
ça reste. Mais là on dit: L'annexe... Depuis les changements que
nous avons faits, il est question d'annexé intégrale ou
d'annexé partielle. C'est ça qu'on ferait.
(Consultation)
M. Ryan: On peut peut-être donner un complément
d'explication. Je vais demander à M. Couture de donner un
complément d'explication sur ce point-là, avec votre
permission.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Couture.
M. Couture: L'article 244.19 permet au débiteur de faire
assumer une partie de la surtaxe par l'occupant d'un local. Auparavant, on
avait dans la loi la condition que ça devait être un local inscrit
à l'annexe. Or, il arrivait qu'il pouvait se produire des erreurs et
qu'un local avait été omis.
Une voix: Qui aurait dû être inscrit.
M. Couture: Qui aurait dû être inscrit, c'est
ça. La correction fait en sorte que ce qu'on doit considérer,
pour savoir si on peut faire, vis-à-vis d'un local, une redistribution
de taxe, on a à considérer simplement: Est-ce que c'est le type
de local qui pourrait éventuellement être inscrit s'il y avait une
annexe intégrale? Et si oui, à ce
moment-là, c'est permis de faire la redistribution de la
taxe.
M. Dufour: Mais comme l'annexe est prévue qu'elle peut
être en blanc, est-ce qu'ils peuvent l'inscrire en fonction de,
même si elle n'est pas inscrite? «Que comporte une telle annexe ou
une annexe partielle prévue.» Et l'annexe en blanc, elle n'est pas
là?
M. Couture: C'est ça, c'est un local qui doit être
inscrit à l'annexe intégrale pour les fins du droit au
démembrement ou les fins de la redistribution de la surtaxe. L'annexe en
blanc ne vise que les locaux qui ont droit à une subvention. Mais,
là, c'est vis-à-vis du droit, l'article 244.19, du
propriétaire de répartir la surtaxe entre les occupants d'un
local qui est un local non résidentiel.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? M.
Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 12 est
adopté.
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
13.
M. Ryan: L'article 13 modifie l'article 244.20 qui traite des
subventions, dans le cas des organismes qui peuvent être visés par
l'annexe partielle. On dit qu'une personne qui est hébergée dans
un immeuble dont l'exploitant doit être titulaire d'un permis
délivré en vertu de la Loi sur les établissements
touristiques ne peut pas être admissible à cette subvention. C'est
déjà un principe qu'on a énoncé à plusieurs
reprises depuis le début, que les établissements touristiques ne
tombent pas là-dessous, sous la surtaxe sur les immeubles.
M. Morin: Mme la Présidente, est-ce qu'on pourrait me
donner... Parce que, sur l'heure du midi, j'ai quand même relevé
tous les articles auxquels on fait référence pour tout ce qui
peut être admissible à une subvention ou la non-imposition de la
taxe, si vous voulez. Et je ne voyais pas ouverture justement à cette
personne qui est hébergée dans un immeuble, enfin, une auberge ou
un hôtel.
M. Ryan: Regardez, l'article 3 que nous avons adopté, au
troisième paragraphe. C'est exactement ça qu'il dit.
M. Morin: Oui.
M. Ryan: Au cinquième paragraphe également.
M. Morin: Oui.
M. Ryan: On a admis ce principe-là. On l'a inscrit dans
notre loi jusqu'à maintenant et il faut le faire ici
également.
M. Morin: Ça c'est correct. M. Ryan: Ça va,
ça?
M. Morin: Oui, oui, je le sais. Ça ne répond pas
à ma question. C'est parce que dans le texte de l'article 244.20 ou,
enfin, de la façon que c'est apporté avec l'article 13, ça
laisse sous-entendre qu'il y a ouverture à quelqu'un qui
résiderait à l'intérieur d'une auberge, alors que, moi,
j'ai lu que ça ne donne pas nécessairement ouverture. J'imagine
qu'il doit y avoir une faiblesse quelque part, un vide, puisqu'on juge opportun
d'apporter... pour être sûr qu'il soit exclus. Moi, ça ne
m'apparaissait pas si nécessaire, mais si on a cru bon de l'apporter,
j'imagine qu'il doit y avoir des raisons. J'ai bien fait le tour de la
question. Est-ce que ça s'est produit effectivement des situations comme
celles-là?
M. Ryan: Couramment. Des besoins de précisions dans des
textes législatifs, c'est courant. Ça fait partie de notre menu
quotidien.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Me Couture? Non?
Ça va?
M. Dufour: La question qui a été posée:
Est-ce qu'il y a des gens qui ont profité des subventions auxquelles ils
n'avaient pas droit? Parce que, si on referme l'article comme on le fait
là, est-ce que ça veut dire que c'est juste pour un besoin de
réécrire la loi ou si c'est parce que des faits qui sont
arrivés démontrent qu'on a succombé et qu'on veut fermer
tous les trous?
La Présidente (Mme Bélanger): Me Couture.
M. Couture: On n'a pas de cas connu, sauf qu'une personne
hébergée dans un établissement de ce type-là
l'occupe. On pourrait dire que c'est un occupant. Cet
établissement-là est considéré comme un local; on
pourrait dire que c'est un local. Pourrait-on dire que c'est un occupant d'un
local qui a droit à une subvention? On dit: Non. On vient dire
spécifiquement que cette personne-là, qui est
hébergée dans un établissement touristique, ne peut pas
prétendre être juridiquement un occupant d'un local qui donne
droit à une subvention, comme on l'a fait ailleurs où on a dit
qu'une personne qui occupe ce type de local, ce n'est pas un local. S'il est
vacant, il n'y a pas de vacance. C'est en fait une symétrie
juridique qu'on apporte. Même si ça a l'air un peu
redondant, juridiquement, c'est peut-être préférable
d'apporter de la précision pour être certain que le point ne se
débatte pas. (15 h 30)
M. Morin: Parce que j'ai déjà vécu ces
choses-là, moi, et dans des centres d'accueil, par exemple, pour femmes
en difficulté. La partie réservée à une location
à quelqu'un, à un simple locataire était totalement
exclue. Ça me paraissait dans les nonnes et il n'y avait pas d'exemption
pour la partie de la bâtisse qui était allouée à une
location normale, seulement la partie qui était réservée
pour l'oeuvre sociale pouvait en être exclue. Je n'avais pas vu de
difficulté quand j'ai eu l'opportunité de vivre ces
choses-là. Mais, si on l'a apporté, j'imagine que c'est pour
éviter que ça se présente, je présume. C'est ce
qu'ils nous disent. Sauf que, normalement, quand on l'apporte, c'est parce que
l'expérience l'exige; et là on nous dit qu'il n'y a pas de
cas.
M. Ryan: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté?
M. Ryan: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 13
est adopté.
M. Dufour: La prudence est la mère de tous les vices!
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
14. M. le ministre.
M. Ryan: L'article 14 a pour objet de corriger une
imprécision qui s'est insinuée dans la traduction anglaise.
M. Dufour: On n'a pas le texte anglais.
M. Morin: On n'a pas de commentaire là-dessus. On vous
donne carte blanche.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a eu des contestations sur le texte
anglais ou si c'est juste...
M. Ryan: On sait que vous ne brûlez pas d'un zèle...
On sait que ça ne vous intéresse pas plus que de raison.
M. Dufour: ...des ajustements que vous êtes en train de
faire? Est-ce qu'il y a eu des contestations là-dessus?
M. Ryan: II y a eu des remarques qui nous ont été
faites, il n'y a pas eu de contestations.
M. Dufour: Parce que, même s'il y a le texte anglais,
est-ce que les deux textes ont égale valeur?
M. Ryan: devant les tribunaux, oui. oui, devant les tribunaux,
les deux lois peuvent servir, en vertu de la constitution canadienne, à
l'article 133.
M. Dufour: Mais quand il y a un défaut
d'interprétation...
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Quand il y a un problème
d'interprétation...
M. Ryan: C'est le meilleur texte qui l'emporte, aux yeux de la
Constitution canadienne.
M. Dufour: C'est le meilleur texte qui l'emporte mais, dans ce
cas-ci, au Québec est-ce que c'est...
M. Ryan: Nous autres, dans notre loi, c'était
marqué que seule la version française a force de loi; en cas d'un
conflit, c'est elle qui prédomine, mais cette section de la loi 101 a
été invalidée par les tribunaux. O.K.?
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 14 est
adopté.
J'appelle l'article 15.
M. Ryan: À l'article 15, Mme la Présidente, ce sont
deux cas de concordance pure et simple. Le premier paragraphe nous reporte
à l'article 5 et le deuxième, à l'article 9.
(Consultation)
M. Ryan: On a supprimé la faculté qui était
donné au BREF de rembourser les dépôts versés lors
de l'inscription d'une plainte. Ça fait que là on enlève
les mots «et au remboursement». On laisse tomber ça parce
que ça ne pourra plus se faire.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va pour l'article 15?
M. Dufour: Mme la Présidente, je voudrais bien avoir des
explications. À l'article 15, on dit: Par le remplacement, dans les
cinquième et sixième lignes du paragraphe 8°, des mots
«, à la conservation et au remboursement» par les mots
«et à la conservation».
Donc, dans cet article ou dans ce huitième paragraphe, on parle
de rendre obligatoire le versement d'une somme d'argent en même temps que
le dépôt d'une plainte. Il y a eu, hier, un changement de cap de
la part du ministre des Affaires municipales concernant la destination
des montants qui sont déposés pour les plaintes. Donc, ce
détournement, à mon point de vue, a pour effet de confisquer les
sommes qui étaient prévues initialement pour des frais
modérateurs ou des frais qui permettaient aux gens qui s'opposent
à leur évaluation de la faire réviser ou de la faire
analyser. Le gouvernement actuel a décidé que ces frais
devenaient la propriété du gouvernement.
Donc, comment, décemment, après avoir débattu ce
sujet et s'être opposé, accepter directement et permettre de
réassurer au gouvernement cette source de revenu que nous on a
dénoncée hier? Et ça, c'était clair dans notre
esprit. Les montants d'argent qui ont été... Ça toujours
été de cette façon-là que c'a été
fait. C'est qu'il y a trois parties dans le dossier: il y a la
municipalité, il y a le contestataire, il y a aussi le gouvernement qui
a un tribunal, le Bureau de révision de l'évaluation
foncière. Pourquoi on décide unilatéralement que le
montant de la contestation va au Bureau de révision? Je comprends qu'il
y a des frais, mais il y a des frais aussi pour la municipalité et il y
a des frais aussi pour le contribuable. Donc, une chose est certaine, c'est
qu'à la fin de la discussion, à la fin de l'entente de la cause,
il y a un perdant, il y a un gagnant, et le tribunal a fait son rôle. Ce
qui veut dire qu'à l'avenir on pourrait interpréter cette
question-là comme des frais modérateurs partout, sur n'importe
quelle cour.
Donc, on va être obligés décemment, si on veut
être cohérents avec notre discussion d'hier, de s'opposer à
cette partie de projet de loi ou à cet amendement, de profiter de
l'amendement qui est amené non pas pour voter pour ce qui est
amené aujourd'hui, mais tout l'ensemble de ce morceau de loi qu'on
amende parce que ça ne rencontre pas les vues visées et ce qui a
toujours été prévu dans la loi. Donc, à ce
titre-là, je comprends pourquoi c'est marqué, on reconnaît
bien le libellé de l'article mais, par contre, ça justifierait
encore plus et ça nous ferait reconnaître ce qu'on a
dénoncé hier soir durant la discussion. Donc, pour ces raisons,
on votera contre cet amendement et contre cette partie de l'article de loi pour
les raisons que je viens d'énumérer.
M. Morin: J'appuie vos propos.
M. Ryan: Je demande le vote, Mme la Présidente.
M. Dufour: Est-ce qu'on prend un vote nominal?
M. Morin: Ah oui! C'est trop grave pour laisser passer ça
de même.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
secrétaire.
Le Secrétaire: Oui, pour l'article 10? Alors, M. le
ministre.
M. Ryan: Aie! On est rendu plus loin que ça, là.
Vous êtes au rythme de l'Opposition, vous, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, pas
l'article 10, l'article 15.
Le Secrétaire: Excusez, oui, 15.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 15.
Le Secrétaire: Alors, M. le ministre?
M. Ryan: Oui. Favorable. Pour.
Le Secrétaire: M. Thérien (Rousseau)?
M. Thérien: Oui.
Le Secrétaire: M. Richard (Nicolet-Yamas-ka)?
M. Richard: Oui.
Le Secrétaire: M. Gauvin (Montmagny-L'Islet)?
M. Gauvin: Pour.
Le Secrétaire: M. Camden (Lotbinière)?
M. Camden: Pour.
Le Secrétaire: M. Bergeron (Deux-Montagnes)?
M. Bergeron: Pour.
Le Secrétaire: Mme Pelchat (Vachon)?
Mme Pelchat: Pour. (15 h 40)
Le Secrétaire: Mme Bélanger
(Mégantic-Compton)?
La Présidente (Mme Bélanger): Abstention.
Le Secrétaire: M. Dufour (Jonquière)?
M. Dufour: Contre.
Le Secrétaire: M. Morin (Dubuc)?
M. Morin: Contre.
Le Secrétaire: M. Lazure (Laprairie)?
M. Lazure: Contre.
Le Secrétaire: Et M. Filion (Montmorency)?
M. Filion: Contre.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, 7 pour, 4
contre, 1 abstention. L'article est adopté sur division.
J'appelle l'article 16.
(Consultation)
Le Président (M. Camden): M. le ministre, j'appelle
l'article 16.
M. Ryan: M. le Président, je voudrais suggérer que
l'article 16, nous le conservions pour la fin, de même que l'article
17.
M. Lazure: Pour la fin ou un autre... La fin ou au moment
opportun?
M. Ryan: Bien, quand nous aurons disposé de tous les
articles ordinaires.
M. Morin: C'est comme on dit dans l'annonce: On garde les rouges
pour la fin!
M. Ryan: Ce sont deux points importants. Il y a l'article 2 que
nous avons mis de côté, également. Ça viendrait 2,
16 et 17. Je pense que...
M. Morin: Correct? M. Dufour: Non, non, non. M. Morin:
Pas tout de suite. M. Filion: Non.
M. Dufour: m. le président, est-ce qu'on pourrait savoir
de la part du ministre pourquoi il nous demande de débattre ces deux
articles à la fin?
Le Président (M. Camden): M. le ministre.
M. Ryan: Oui, bien, nous le faisons souvent quand des articles
soulèvent des difficultés particulières,
généralement aux yeux de l'Opposition, et qu'ils pourraient
être vus dans une perspective différente quand on aura vu
l'ensemble du projet de loi. On convient souvent de les mettre entre
parenthèses, de les garder pour plus ample examen, quand on aura
disposé de tous les articles qui ne suscitent pas de difficultés
particulières.
M. Morin: Pour plus ample examen ou pas d'examen du tout.
M. Ryan: Ah, ça, on ne le sait jamais. On ne le sait
jamais.
M. Morin: On ne sait jamais, hein?
M. Dufour: M. le Président, je comprends...
M. Ryan: Notre mansuétude est considérable.
M. Dufour: M. le Président...
Le Président (M. Camden): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: ...je comprends la demande du ministre des Affaires
municipales. On pourrait peut-être dire que oui, ce qu'il dit, on l'a
fait à maintes reprises, mais dans un contexte normal. Depuis le
début de l'étude de ce projet de loi, le ministre est
demeuré insensible à toutes les demandes de l'Opposition et je ne
suis pas tenté, à ce stade-ci, de lui donner cette
possibilité de retarder, d'autant plus que, moi, je ne sais pas de
quelle façon les travaux vont se continuer. Il y a toutes sortes de
rumeurs. Un Parlement, en principe, c'est une machine à rumeurs. On
entend toutes sortes de choses qui se disent un peu partout. Moi, je n'ai pas
l'intention de... Je pense que dans le projet de loi, les articles sont
numérotés. Nous, on n'a pas de pouvoir sur la
numérotation; donc, si le ministre avait voulu présenter son
projet de loi d'une autre façon, il aurait pu le faire. Il ne l'a pas
fait. On se plie au voeu de l'Assemblée nationale et notre mandat est
bien clair, c'est d'étudier le projet de loi article par article. Il n'y
a pas de consentement à l'effet qu'on retarde ou qu'on repousse ces
articles-là à la fin de l'étude du projet de loi.
Le Président (M. Camden): M. le ministre.
M. Ryan: Regardez, je pense que ça fait partie de nos
conventions, comme vient de l'évoquer le député de
Jonquière, et on serait aussi bien de s'en tenir à nos
conventions, comme on l'a fait souvent, et aborder ces deux-là, les
garder entre parenthèses comme on l'a fait à propos de l'article
2, d'ailleurs, régler ces cas-là et en venir aux trois cas qui
nous intéressent, pour différentes raisons particulières,
à la fin.
M. Richard: M. le Président.
Le Président (M. Camden): Oui, M. le député
de Nicolet-Yamaska.
M. Richard: Est-ce que je peux me permettre de suggérer,
quitte à ce que l'on vote dessus, qu'on reporte les deux articles, qu'on
reporte en fait 16 et 17 à la fin du projet de loi?
M. Dufour: On ne veut pas.
M. Richard: Pour quelle raison?
M. Dufour: Eh bien, pour les mêmes raisons
que le ministre veut le changer, moi, je ne veux pas.
M. Richard: Non, non...
M. Dufour: Le projet de loi, il nous a été
demandé de l'étudier article par article, et c'est dans l'ordre
chronologique, c'est dans l'ordre qui nous est présenté. Donc, on
est prêts à l'étudier comme ça. Dans un contexte
différent, pas dans un contexte de fin de session, on l'a fait,
ça, de dire: On va remettre ça, on va le reporter. Mais dans un
autre climat que celui qu'on a à étudier ce projet de loi ci.
Quand ça va bien, quand tout le monde est de bonne humeur, mais ce n'est
pas ça, là. Toutes les demandes qu'on a faites depuis le
début, le ministre a dit non. Il ne s'est jamais rendu à aucun de
nos arguments, pourquoi que nous on accepterait? Ça marche sur les deux
côtés, ça.
On pourrait peut-être demander, M. le Président, qu'on
suspende une couple de minutes, peut-être cinq minutes.
M. Ryan: Juste avant...
M. Dufour: Avant? Oui, envoyez donc!
Le Président (M. Camden): Avant de suspendre, M. le
ministre.
M. Dufour: On n'est pas insensibles à vous écouter,
par exemple.
M. Ryan: Je crois que l'Opposition sait que nous agissons de
bonne foi. Nous avons procédé de bonne foi jusqu'à
maintenant. Nous sommes prêts à procéder de bonne foi en
étant conscients, cependant, qu'on a d'autres responsabilités
également, que l'Opposition elle-même a reconnues, d'ailleurs,
à l'endroit d'autres projets de loi. Il faut voir tout ça dans
son ensemble. Moi, dans toute la mesure où on peut en arriver à
un cheminement raisonnablement efficace, je n'ai jamais demandé rien
d'autre que ça à l'Assemblée nationale et à la
direction de l'Assemblée, au bureau du leader en particulier. Je n'ai
jamais demandé rien d'autre que ça. il n'y a aucune demande qui a
été placée. Si vous voulez avoir ma version de la
situation actuelle, il n'y a aucune demande qui a été
logée nulle part pour qu'il y ait des choses comme celles qui seraient
mentionnées dans les conversations de corridor. Vers les fins de
session, vous savez comme moi que les conversations de corridor foisonnent de
rumeurs de toutes sortes et, comme l'Opposition a un peu plus de temps que le
gouvernement, peut-être qu'elle est davantage assiégée. Du
côté du gouvernement, c'est la sérénité
complète et le souci de fonctionner loyalement et efficacement, pas
d'autre chose. O.K.?
Le Président (M. Camden): Suspension de nos travaux pour
quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 48)
(Reprise à 16 h 16)
Le Président (M. Camden): Considérant que nous
avions suspendu momentanément nos travaux, de façon à ce
qu'il puisse y avoir des échanges de part et d'autre sur la demande du
ministre à l'effet de reporter à la fin de l'étude du
projet de loi les articles 16 et 17 ou 17 et 18...
Le Secrétaire: Les articles 16 et 17.
Le Président (M. Camden): Les articles 16 et 17, excusez.
M. le ministre, est-ce que vous avez des commentaires à nous formuler
avant que nous ne procédions à une décision?
M. Ryan: Oui, M. le Président. Nous avons
réfléchi, délibéré et consulté de
part et d'autre, puis il me semble que nous pourrions peut-être suivre le
cheminement suivant: convenir de retenir, pour un stade ultérieur de nos
débats, l'examen de l'article 16; aborder maintenant l'article 17 et les
articles suivants, quitte à revenir à la fin. Je pense que nous
avons retenu seulement un article, antérieurement, l'article 2. Il
faudra reprendre l'article 2, qui est très important.
Et, à propos de l'article 2, je ne sais pas si les
représentants du monde des évaluateurs ou de l'évaluation
sont ici, s'ils sont présents, j'aimerais les rencontrer quelques
minutes. Si on pouvait peut-être suspendre vers 17 h 45, si l'Opposition
en convenait, j'aimerais rencontrer les gens du monde de l'évaluation
pour une dernière vérification avec eux au sujet de certains
aspects de l'article 2 qui est très important.
À propos de l'article 17...
Le Président (M. Camden): Seulement un instant, M. le
ministre.
M. Ryan: Oui, très bien.
Le Président (M. Camden): Est-ce que je dois comprendre
qu'il y a consentement aux propos du ministre, effectivement...
M. Dufour: Consentement.
Le Président (M. Camden): ...pour que nous reportions
l'étude de l'article 16 à un moment ultérieur? Très
bien. Alors, considérant qu'il y a consentement, j'appelle donc
l'article 17.
Loi sur les transports
Contribution des automobilistes au transport en
commun
M. Ryan: À propos de l'article 17, vous me permettrez de
dire quelques mots d'introduction, pour commencer, après ça, je
suggérerai que nous invitions, à la table des témoins, un
expert du ministère en matière de fiscalité, M. Christian
Laverdière, qui pourra nous expliquer, d'une manière plus
précise, toute la procédure qui a été suivie pour
arrêter un certain nombre de municipalités, pour établir la
liste des municipalités qui sont contenues dans le projet de loi et,
ensuite, nous pourrons peut-être examiner ensemble, à l'occasion
des échanges qui suivront cette rencontre avec M. Laverdière, la
possibilité de certains ajouts à la liste qui a été
proposée. Si jamais la démonstration conduisait à la
nécessité de faire même des ablations, nous sommes
prêts à les regarder aussi parce qu'il n'y a rien qui a
été décidé d'avance et c'est le sort et la valeur
même du dossier seuls qui ont permis qu'au bout de la ligne on arrive
avec la liste des municipalités qui est dans le projet de loi. Alors, si
vous n'avez pas d'objection, M. le Président, je vais commencer par
expliquer brièvement ce qui est arrivé dans ceci, ensuite, M.
Laverdière viendra compléter.
Le Président (M. Camden): Nous sommes disposés, M.
le ministre, à vous entendre. (16 h 20)
M. Ryan: Quand nous avons conçu - c'est le cas de le dire
parce que c'est une conception qui était laborieuse par moment - le
projet de loi 145, toutes sortes de formules ont été mises sur la
table, évidemment, qui auraient permis à l'ensemble du monde
municipal de contribuer de manière équilibrée. Mais, comme
il y avait une opération de decentralisation de responsabilités
qui était poursuivie en même temps, ce n'était pas facile,
étant donné que les responsabilités étaient
très inégalement réparties entre les municipalités,
suivant le type de municipalité. Par exemple, en matière de
transport en commun, les municipalités situées dans des
régions métropolitaines avaient des charges plus lourdes,
bénéficiaient d'une aide considérable du gouvernement.
On constatait qu'en matière de voirie toute une section du
Québec, la section est du Québec - par est, je dis à l'est
de Montréal, tout l'est à partir de Montréal - jouissait
d'un traitement privilégié en matière de financement de sa
voirie locale, comparé à la partie ouest. Alors, il a
été décidé de faire un travail d'égalisation
de responsabilités et de chances dans ce secteur. C'était
très compliqué. C'était très compliqué parce
qu'il fallait trouver des mesures qui produiraient un impact
équilibré à travers tout le territoire.
À un moment donné, on a constaté une chose, c'est
que les municipalités situées en périphérie des
grandes régions urbaines étaient peut-être celles qui s'en
tiraient le plus légèrement de la réforme. Je vais prendre
les municipalités qui sont situées, disons, sur la rive nord de
la rivière des Mille-Îles, à partir de Deux-Montagnes,
Saint-Eustache, Boisbriand, Sainte-Thérèse, Rosemère,
Mascouche, Lachenaie, Re-pentigny, Le Gardeur, etc.; elles s'en tiraient fort
bien. Si on va sur la rive sud, c'est la même chose. On avait le
phénomène un petit peu partout à travers le
Québec.
En regardant tous ces chiffres-là, à un moment
donné quelqu'un... Je pense que la suggestion est venue d'abord du monde
municipal, à l'occasion d'une rencontre que nous avions un soir avec une
délégation de l'UMQ, quelqu'un a dit: Vous devriez trouver un
moyen pour faire participer les automobilistes de ces municipalités au
financement du transport en commun parce que ce sont des municipalités
dont une grande partie des automobilistes viennent chercher leur gagne-pain
dans les régions urbaines. Ils prennent tous les avantages de
l'étalement urbain et en même temps viennent vous réclamer
des écoles, des hôpitaux, des chemins et tout, et s'en tirent
à meilleur compte. Et c'est une thèse que l'Opposition
elle-même avait adoptée quand elle était au pouvoir,
d'ailleurs; vous vous souvenez de la politique de développement
urbain?
Alors, on a réfléchi à ça. À un
moment donné, il y a l'idée qui a été mise sur la
table: On pourrait peut-être aller chercher une contribution de ces
automobilistes des sections périphériques. Là, le montant
a été discuté. Évidemment, ça aurait pu
être 50 $, 60 $. Le montant qui a été arrêté,
c'est 30 $. Là, ensuite, l'idée... Je pense que l'idée, il
n'y a pas grand monde qui combattrait ça «in his senses»,
comme on dit, qui a l'esprit éclairé et qui est maître de
ses facultés. Ça a du bon sens. Il n'y a personne qui peut
trouver que c'est fou. Mais là il a fallu l'appliquer. Il a fallu
trouver un critère qui serait généralement convenable. On
a cherché, on a regardé autour et, finalement, ce qu'il a
été décidé de retenir, c'est le critère
d'appartenance à une région métropolitaine de
recensement.
Appartenance à une région métropolitaine de
recensement. On s'est dit: Combien ça peut rapporter ça, les
régions métropolitaines de recensement au sens du recensement
fédéral? Il y a de la documentation qui existe là-dessus,
ce sont des concepts qui sont définis. J'ai entendu toutes sortes de
choses à ce sujet-là provenant évidemment de personnes qui
n'étaient pas au courant, mais elles parlaient pareil. Ça, c'est
la caractéristique d'une société démocratique, il
faut qu'il y en ait un certain nombre qui parlent sans savoir de quoi ils
parlent. Ça occupe le temps, et ça permet de faire mûrir
les sujets.
On a pris ce critère-là, on l'a appliqué de
manière à ce que ça donne les 150 ou 160
municipalités qui sont dans la loi 145. Elles sont
là. On les a mises là. Le critère n'a pas
été inséré dans la loi cependant. En cours de
route, évidemment, il y a des représentations qui ont
été faites. On nous a dit: À tel endroit, ça ne
marche pas. Le député de Montmorency nous a parlé de
certaines municipalités de l'île d'Orléans où
ça ne marchait pas. Moi-même, dans ma circonscription, j'ai eu des
représentations des cultivateurs de Saint-Hermas qui ont dit: Qu'est-ce
qu'on fait là-dedans nous autres? Les cultivateurs de Saint-Placide ont
fait la même chose. Le député de Nicolet a
été l'un de ceux qui sont intervenus le plus vigoureusement en
faveur des contribuables propriétaires d'automobile de promenade de la
ville de Bécancour, en particulier. Le député de Champlain
est intervenu avec beaucoup de vigueur pour certaines municipalités de
son comté. Je pourrais continuer. On a examiné tous ces
dossiers-là, j'en ai confié l'examen à nos services et on
a fait une étude. Je crois que ça a été fait au
printemps; vous m'avez donné ça vers l'été, je
pense, M. Laver-dière?
Une voix:...
M. Ryan: Très bien, très bien. Oui, j'avais
ça à l'hôpital. Ils ont fait une étude de tout le
dossier, ils l'ont approfondi eux autres mêmes encore plus et ils sont
arrivés à la conclusion qu'on avait plus qu'un critère
pour l'inclusion dans les régions métropolitaines de recensement,
il y en avait, je pense, cinq ou six, pas d'égale importance. Il y en
avait un, en particulier, qui portait sur le «navettage» des
véhicules à partir de la périphérie vers le centre
et vice versa. Il a été conclu qu'un certain nombre de
municipalités ne présentaient pas un phénomème de
«navettage» prononcé vers le centre des municipalités
situées en périphérie et ça a donné la liste
de huit qu'on a dans le projet de loi. C'est de là que c'est venu,
ça; c'est de là que c'est venu, il n'y a pas eu de
représentations particulières de l'un ou de l'autre: Mets-moi
donc ceci, mets-moi donc ça. Les fonctionnaires qui m'entourent savent
très bien que ce n'est pas comme ça que ça se passe chez
nous. On en est arrivé à ça.
Maintenant, voilà ma version des faits, c'est comme ça que
ça s'est passé. On n'a pas eu le temps de se rendre
jusqu'à cet article-là dans l'étude du projet de loi l'an
dernier, c'est pour ça qu'on n'a pas eu l'occasion de donner des
explications, mais elles ont été données dans les
publications du ministère, dans les lettres très nombreuses que
j'ai écrites moi-même. Dans toutes sortes de communications que
nous avons faites, nous avons fourni ces explications-là à
plusieurs reprises. M. Laverdière et d'autres collaborateurs qui ont
été appelés à donner des exposés
d'information sur loi 145 l'ont fait également. Mais, ça,
ça ne fait rien. Quand l'information ne se rend pas, même si on
l'a communiquée, on a une responsabilité aussi.
Alors, à ce moment-ci, pour éclairer notre débat de
la manière la plus objective possible, peut-être, M. le
Président, qu'on pourrait demander à M. Laverdière de
venir fournir des explications complémentaires, en particulier de venir
expliquer les critères qui président à l'insertion d'une
municipalité dans une de ces - je pense que c'est six - régions
métropolitaines de recensement que nous avons au Québec, en vertu
du recensement fédéral: il y a Québec,
Trois-Rivières, Chicotrtimi, Hull, Sherbrooke, Montréal.
M. Dufour: Quand vous dites Chicoutimi, c'est
Chicoutimi-Jonquière.
M. Ryan: Excusez-moi.
M. Dufour: C'est la même agglomération.
Une voix: La Baie.
M. Ryan: Je vois que vous êtes partisan de la fusion. Je
vous en félicite.
Une voix: Hé, collègue, La Baie.
M. Dufour: Je suis peut-être plus avancé que pas mal
de monde, là-dedans. Ha, ha, ha!
M. Ryan: M. le Président, je ne sais pas si l'Opposition
serait d'accord pour que nous entendions M. Laverdière.
Le Président (M. Camden): Y a-t-il consentement?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Camden): Comme il y a consentement...
M. Ryan: M. Laverdière était au service des
études fiscales du ministère. Il a été l'objet
d'une promotion récemment, il occupe un poste de cadre à la
Direction des affaires financières et administratives du
ministère.
Le Président (M. Camden): M. Christian Laverdière,
je crois, du ministère des Affaires municipales. Les membres de la
commission de l'aménagement et des équipements sont
disposés à vous entendre.
M. Garon: M. le Président.
Le Président (M. Camden): M. le député
de
Lévis.
M. Garon: comme il s'agit d'un fonctionnaire du ministère
des affaires municipales, il devrait être à côté du
ministre et parler au nom du ministre. ce n'est pas un témoin...
Le Président (M. Camden): C'est parce que nous ne voulions
pas déplacer l'adjoint parlementaire du ministre, voyez-vous?
M. Garon: Oui, mais je pense que, pour être dans l'ordre
des choses...
Le Président (M. Camden): Alors, si vous le souhaitez, M.
le député de Lévis, tout comme les membres, M.
Laverdière prendra place à la droite de M. le ministre, ou
à sa gauche.
M. Garon: Non, mais c'est ça, normalement. C'est quelqu'un
de son ministère. Il est en autorité.
Le Président (M. Camden): Alors, M. Laverdière,
nous sommes disposés à vous entendre. Nous serons plus
près de vous physiquement mais les ondes nous permettaient tout de
même de vous entendre, même si vous étiez plus
éloigné à la table.
Une voix: Très bien.
M. Laverdière (Christian): M. le Président. La
grande question, évidemment, c'est pourquoi utiliser la notion de RMR
pour l'imposition des 30 $ auprès des bénéficiaires
directs et indirects du transport en commun?
Une voix: On ne vous entend pas du tout.
M. Garon: On n'entend rien.
Une voix: Voulez-vous reprendre?
M. Laverdière: Très bien.
M. Garon: II faut parler dans le micro.
Une voix: Vis-à-vis le micro.
Le Président (M. Camden): Je pense qu'il est fixe et on
va...
M. Laverdière: Bon! Très bien. Donc, la grande
question, c'est pourquoi utiliser la notion de RMR pour l'imposition des 30 $
auprès des bénéficiaires directs et indirects du transport
en commun? (16 h 30)
Fondamentalement, une RMR correspond à un territoire où
existe une interrelation entre les collectivités locales basées
sur le «navettage» quotidien entre le lieu d'habitation et le lieu
de travail et ce, non pas pris individuellement, mais globalement dans le cadre
des limites territoriales municipales. Si on veut faire un portrait dans un
seul trait, c'est ça, fondamentalement. Donc, le «navettage»
est alors une mesure d'intégration ou de lien ou
d'interdépendance qui est pris par Statistique Canada pour exprimer,
pour con- crétiser des limites d'une RMR. Autrement dit, les 30 $ sont
imposés à tous les propriétaires de véhicules de
promenade - premièrement, c'est limité aux véhicules de
promenade... Oui, des municipalités qui font partie d'une RMR puisqu'une
bonne partie des citoyens, selon Statistique Canada, se déplacent
quotidiennement vers le coeur de l'agglomération ou le noyau
urbanisé et la RMR qu'on va définir pour fins d'emploi.
Bon! Qu'est-ce que c'est qu'une RMR, concrètement? Il y a deux
étapes que Statistique Canada doit franchir pour délimiter des
RMR. Premièrement, ça se fait à chaque recensement.
M. Richard: Je m'excuse. Vous me permettrez RMR, c'est
région métropolitaine de recensement.
M. Laverdière: Région métropolitaine de
recensement, premièrement. Pardon?
M. Garon: On pensait que c'était un employé du
ministère.
M. Ryan: Si vous aviez écouté, ça fait
trois, quatre fois qu'on le dit.
Le Président (M. Camden): M. le député,
comme ça été décrit, ça n'avait pas lieu...
Ce n'est pas non plus un quincaillier.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Garon: Pardon?
Le Président (m. camden): je rappelais tout simplement
à m. le député de lévis que les trois appellations
ne faisaient pas référence à une quincaillerie non
plus.
M. Ryan: L'humour de Lotbinière. Délicieux!
Délicieux!
Le Président (M. Camden): Vous pouvez poursuivre, M.
Laverdière.
M. Laverdière: Très bien. La dernière
délimitation disponible des RMR est celle de 1986 et le tout se fait,
comme je le disais, en deux étapes. Premièrement, avant de
connaître la région métropolitaine de rencensement, il faut
délimiter le noyau urbanisé tel que défini par Statistique
Canada. Et le noyau urbanisé, il y a deux critères,
fondamentalement, qui sont utilisés: premièrement, c'est fonction
des secteurs de dénombrement. Et les secteurs de dénombrement se
définissent de la façon suivante: suivant un critère de
densité de population. Autrement dit, plus grande ou égale
à 400 personnes par kilomètre, et un critère de
continuité, c'est-à-dire qu'il ne doit pas y avoir d'espace libre
de plus de deux kilomètres entre les secteurs. Et il y a un maximum
aussi qui est fait pour chacun
des secteurs en termes de population totale: 325 dans le cas urbain et
un peu moins dans le cas rural. Donc, fondamentalement, c'est de
délimiter, premièrement, où se trouve le coeur de
l'activité dans une notion de noyau urbanisé avec un tissu urbain
vraiment beaucoup plus tricoté. Et là les municipalités se
retrouvent donc dans les situations suivantes face à cette
première étape: soit qu'elles sont complètement dans le
noyau urbanisé, soit qu'elles sont en partie dans le noyau
urbanisé ou soit qu'elles sont en dehors du noyau urbanisé. Et
c'est là qu'interviennent les autres critères pour dire que la
région métropolitaine, c'est non seulement le noyau
urbanisé comme tel, mais c'est les relations qu'il y a avec les
municipalités qui l'entourent avec la notion de «navettage»
entre le lieu d'habitation et le lieu de travail.
Le premier critère utilisé évidemment, c'est... On
dit que les municipalités qui font partie du noyau urbanisé et
sont en partie dans le noyau urbanisé font partie de la RMR. Bon!
Ça, au départ, je pense que ça se règle
relativement vite.
Le deuxième critère, c'est justement les relations qu'il y
a entre le lieu d'habitation et le lieu de travail. Aussitôt qu'il y a
plus d'un travailleur sur deux, en termes de population active occupée,
qui se déplace pour aller dans le noyau urbanisé, on
considère que la municipalité en question fait partie de la RMR.
Donc, critère de 50 % de «navettage» de la
municipalité au noyau urbanisé. Peut-être pour vous situer
dans le nombre de municipalités qui sont impliquées,
tantôt, on disait que les municipalités qui sont dans le noyau
urbanisé ou en partie dans le noyau urbanisé font partie de la
RMR. Il y a 61 % des municipalités. Des 194 municipalités, il y a
61 % de ces municipalités-là qui répondent à ce
premier critère.
Dans le deuxième critère maintenant, le
«navettage» à 50 %, il y a 27 % des 194 municipalités
qui répondent à ce deuxième critère.
Il y a un troisième critère. C'est le critère de
«navettage», mais dans le sens inverse. C'est-à-dire que
quand un travailleur sur quatre, un et plus, se déplace du noyau
urbanisé pour aller travailler dans une municipalité en
périphérie, là aussi, il y a une intégration dans
la RMR. Ici, il faut dire qu'il y a une municipalité qui est
concernée ici. Il y en a seulement une dans ce cas-là de
l'ensemble des 194. Pardon?
M. Dufour: II y a des gens qui vont à Saint-Laurent,
non?
M. Laverdière: Non, c'est dans le contexte, ça, de
Bécancour. Le quatrième critère, c'est un critère
que Statistique Canada appelle - et je cite textuellement -
«critère subjectif». Là, ça prend une
explication peut-être plus particulière. C'est que Statistique
Canada utilise, dans cer- tains cas, des critères de cette
nature-là pour inclure une municipalité dans la RMR, notamment
pour des raisons de continuité de territoire - il peut arriver qu'il y
ait une enclave et, tout le tour, il y a plus de 50 % de
«navettage» et, dans le milieu, il y a peut-être 49 %. donc
en bas de 50 % et, à ce titre-là, ils décident de le
mettre à l'intérieur de la RMR quand même - ou d'un
pourcentage de «navettage» qui se rapproche du minimum requis. Et
pourquoi ils font ça? C'est que les données de
«navettage» datent du recensement de 1981 et c'est une forme
d'actualisation que Statistique Canada fait dans ce contexte-là pour ce
critère-là-
En fin de compte, le dernier critère, c'est les cas des RMR
unifiées, c'est-à-dire qu'une région
métropolitaine, c'est lorsque le noyau représente 100 000 de
population et plus. Et on les appelle des AR, ou des agglomérations de
recensement, dans les cas que c'est de 10 000 à 100 000. Et c'est les
mêmes critères qui s'appliquent dans ce contexte-là.
Lorsqu'on a une AR - agglomération de recensement - qui est tout
près de la région métropolitaine primaire qu'on appelle et
qu'il y a 35 % des travailleurs qui partent de la AR - de
l'agglomération de recensement - et qui vont travailler dans la
région métropolitaine de recensement primaire, là, on
ajoute encore les municipalités qui font partie de cette
agglomération de recensement primaire dans la région
métropolitaine. Donc, c'est des relations tout le temps de
«navettage» entre lieu d'habitation et lieu de travail. Et,
là-dessus, il y a 6 % des municipalités qui sont
concernées dans ce dernier cas.
Donc, grosso modo, c'est ça. Si on veut faire un
résumé du résultat de tout ça, le critère
où on retrouve les municipalités entièrement ou en partie
dans le noyau urbanisé, ça comprend, au total, 61 % des
municipalités, donc une centaine de municipalités. Le
critère 3 qui est la relation à 50 % entre le lieu d'habitation
et le lieu de travail vers le noyau urbanisé, on a 52
municipalités pour 26,8 %. Le critère 4, qui est le
critère de «navettage» mais inverse, c'est une
municipalité. Le critère 5, qui est le critère dit
subjectif, c'est 10 municipalités, pour 5,2 %. Et le dernier
critère, 13 municipalités, pour 6,7 %. Donc, grosso modo, c'est
ça la situation, la définition.
M. Dufour: Les premiers critères, 1 et 2, 100
municipalités. J'ai bien compris?
M. Laverdière: Bien, c'est 61 %, ça veut
dire...
M. Dufour: Ça égale 61 %.
M. Laverdière: ...118 municipalités.
M. Dufour: 118. Et à partir du critère 3, 52?
M. Laverdière: 52, 4,1, 5,10... M. Dufour: 4,1...
M. Laverdière: 6,13,194. M.Dufour:... 10, 6,13. O.K.
Une voix: M. le ministre.
M. Laverdière: Donc, c'est ça qui,
fon-damentalament, est le premier point.
Qu'est-ce qu'on a fait et qu'est-ce qui fait qu'on a maintenant
modifié cette approche-là? C'est que, fondamentalement, il y a
une relation directe, évidemment, entre le territoire du transport en
commun, dans toute cette histoire de raisonnement On a constaté que le
noyau urbanisé dans la majorité des RMR telles que
définies était plus grand que le territoire de l'OPT. Donc,
l'OPT, la CUQ, la STCUM, etc., donc le territoire de l'organisme privé
de transport. Là, on a repris les notions, les données de
«navettage» de 1981 et, maintenant, on a comparé la relation
entre le lieu d'habitation et le lieu de travail, non pas avec le noyau
urbanisé, mais avec le territoire de l'OPT, pour voir ce qui se passait
exactement. C'est là qu'on a découvert que, dans certains cas,
suivant une norme qu'on a définie, qui disait qu'aussitôt que
c'est en bas d'un travailleur sur quatre, à ce moment-là, on
s'apercevait qu'il y avait une relation beaucoup moindre qui, dans certains
cas, était drôlement inférieure à ce qu'on pouvait
constater lorsqu'on comparait la même chose entre le lieu d'habitation et
le noyau urbanisé. C'est là qu'il y a eu un certain
réajustement et c'est là qu'on retrouve les municipalités
qui sont actuellement dans le projet de loi. Cela explique cet ajout-là
ou ce nombre de municipalités qu'on diminue de la liste qui est mise en
annexe à la loi. Donc, grosso modo, c'est fondamentalement l'orientation
des chiffres et de tout ça. (16 h 40)
Le Président (M. Camden): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: oui, juste quelques questions. sur le
«navettage», est-ce que ce sont des chiffres qui proviennent du
recensement fédéral seulement?
M. Laverdière: Oui.
M. Dufour: Vous n'avez pas fait d'étude comme telle.
M. Laverdière: À part, non. On s'est fié
strictement sur ce qui est officiel sur les chiffres de
«navettage», ce qui est relativement rare quand même.
M. Dufour: Sur le recensement, ce sont...
M. Laverdière: Sur le recensement de 1981.
M. Dufour: C'est à partir de questions qui ont
été posées à chaque foyer...
M. Laverdière: Aux citoyens. M. Dufour:
...recensé. M. Laverdière: C'est ça. M.
Dufour: Ça, c'était en 1981. M. Laverdière:
C'est ça. M. Dufour: O.K.
M. Laverdière: Peut-être à titre
d'information. On s'est informé à savoir quand seraient
disponibles les nouvelles données de «navettage»,
étant donné qu'on vient de connaître un recensement en
1991, et on nous a dit qu'au cours de l'année 1993, milieu 1993, on
aurait éventuellement, si tout va bien, les nouvelles données de
«navettage» entre les lieux, comme on disait tantôt,
d'habitation et de travail. Par contre, l'impact officiel, les chiffres
officiels de Statistique Canada, les modifications ne seront connues
officiellement, publiées officiellement par Statistique Canada qu'en
1996.
M. Dufour: Dans les municipalités qui sont inscrites dans
la loi, sur quoi... Vous vous basez sur ce que vous nous dites là?
M. Laverdière: Oui.
M. Dufour: Comment vous êtes arrivés à cette
constatation? Je parie des municipalités qui sont inscrites dans la loi
de...
M. Laverdière: La loi 55? M. Dufour: Oui.
M. Laverdière: Tout simplement, c'est qu'on a repris les
chiffres de «navettage» de Statistique Canada, donc, tout le temps
la même banque de base. Et là, au lieu de comparer comme
Statistique Canada fait et a fait entre le lieu d'habitation d'un travailleur
et l'endroit où il allait travailler - cet endroit-là, avec
Statistique Canada, c'est le noyau urbanisé tel que je vous l'ai
défini au début, qui est défini par Statistique Canada -
nous, on a dit: Ce n'est pas le noyau urbanisé parce que la plupart du
temps c'est beaucoup plus grand. On a pris le territoire de l'OPT.
M. Lazure: Le territoire de quoi?
M. Laverdière: De l'OPT, l'organisme public de
transport.
M. Lazure: C'est quoi? S'il vous plaît, voulez-vous parler
en termes qu'on peut comprendre.
M. Laverdière: Ici, à Québec, c'est... M.
Lazure: L'OPT, c'est quoi?
M. Laverdière: ...la commission de transport. Ici, c'est
la CUQ.
Une voix: L'organisme public de transport.
M. Laverdière: L'organisme de transport, la STCUM...
M. Lazure: Organisme public... O.K.
M. Laverdière: ...la CTCRO, la Rive-Sud de
Montréal.
M. Lazure: O.K. Organisme public de transport.
M. Laverdière: Oui, c'est ça. Exactement. Et donc,
c'est ça qui fait la différence. Là, on s'est
aperçu que toutes les autres municipalités correspondaient
à ces critères-là, sauf les huit qui étaient en bas
de...
M. Dufour: Au moment où on se parle, où on voit
dans la loi qu'il y a un certain nombre de municipalités d'inscrites,
est-ce que vous avez appliqué les mêmes critères dans
l'ensemble des municipalités qui, actuellement, font partie d'une
RMR?
M. Laverdière: Oui, absolument. Absolument.
M. Dufour: Vous les avez appliqués.
M. Laverdière: Oui.
M. Dufour: Et vous arrivez...
M. Laverdière: À chacune.
M. Dufour: ...à huit...
M. Laverdière: Oui.
M. Dufour: ...comme tel.
M. Laverdière: On a recommencé de a à z
là-dessus et on arrive à...
M. Dufour: Quelle est la façon que vous avez prise,
à part cela, pour faire une contre-expertise?
M. Laverdière: C'est-à-dire qu'on a pris
fondamentalement la banque de données de Statistique Canada. Même,
on les a rencontrés à plusieurs reprises pour bien s'assurer que
tout ça était bien compris de notre côté et on a
repris exactement... Parce que tout ça est comptabilisé par une
municipalité. On a repris les municipalités qui étaient
comprises dans les territoires des OPT et on a fait le même raisonnement.
Et on a comparé à la lumière des chiffres qu'on avait
parce qu'on a des fiches de Statistique Canada qui nous disent que, du point a
ou du point b. ça va de tel endroit à tel endroit, il y a tant de
travailleurs pour chacune des municipalités concernées. Et
là on a extrait l'information de ça.
M. Dufour: Quand vous parlez de «navet-tage», est-ce
que c'est basé sur le nombre d'automobiles, sur le nombre de population
ou sur le nombre de travailleurs?
M. Laverdière: C'est sur la population active
occupée.
M. Dufour: Active occupée.
M. Laverdière: Et la population active occupée, je
peux vous la définir ici. C'est fondamentalement quelqu'un qui
travaille.
Une voix: «Fully occupied».
M. Laverdière: Voilà. Comprend toutes les personnes
qui, au cours de la semaine précédant le recensement, avait fait
un travail quelconque ou était temporairement absentes de leur travail
à cause d'un conflit de travail, de maladie ou incapacité
temporaire, vacances, etc. Mais, fondamentalement, c'est ça.
M. Morin: Je vais donner la chance à quelques
collègues de poser des questions.
Le Président (M. Camden): M. le député de La
Prairie.
M. Lazure: Quelques questions. Selon ce que vous venez de nous
dire, est-ce que les gens d'une municipalité qui n'a pas d'organisme
public de transport, d'une part, et, deuxièmement, où le taux de
«navettage» serait très inférieur à 50 %...
Est-ce que ça veut dire qu'une telle municipalité ne serait pas
incluse dans votre liste de gens taxés?
M. Laverdière: C'est-à-dire que, actuellement,
celles qui sont dans le projet de loi, c'est basé sur le fait qu'elles
ont une fréquentation en bas de 25 %.
M. Lazure: Non, ce n'est pas ça ma question, là.
Oublions le projet de loi.
M. Laverdière: O.K.
M. Lazure: Les municipalités qui sont
touchées et qui ne sont pas dans le projet de loi, là, les
autres.
M. Laverdière: Oui.
M. Lazure: Si, dans une municipalité, il s'avère
qu'il n'y a pas de OPT, d'une part, et que le taux de «navettage»
est de beaucoup inférieur à 50 %, ma question est la suivante:
Est-ce que, à ce moment-là, elle serait exemptée selon
vos...
M. Laverdière: Actuellement, selon le critère qui
est retenu de 25 %, non. Parce qu'il y en a entre le 50 % et le 25 %.
M. Lazure: Non. Je dis beaucoup moins que... Vous avez dit 50 %
tantôt.
M. Laverdière: C'est-à-dire qu'il faut s'entendre.
Statistique Canada a des critères qui disent que c'est un
«navettage» de 50 %. Mais lorsque nous, on a repris le
«navettage» en fonction du territoire de l'OPT, qu'est-ce qui fait
qu'on a sorti huit municipalités? C'est que le critère, on l'a
fixé à 25 %.
M. Lazure: On ne se comprend pas, M. le Président. Je ne
parie pas des huit... Oubliez les huit municipalités du projet de loi.
Je repose ma question. Il n'y a pas d'OPT, le «navettage» est moins
de 25 %.
M. Laverdière: Ah! O.K.
M. Lazure: Est-ce que cette municipalité-là, ses
citoyens vont payer ou ne pas payer?
M. Laverdière: Actuellement, non.
M. Lazure: Ils ne paient pas. Bon. Alors, j'en ai deux, moi, qui
paient quand même. Ça, on aura le débat tantôt avec
le ministre.
M. Laverdière: On pourra voir les... Absolument.
M. Lazure: Est-ce qu'on peut l'engager tout de suite?
M. Ryan: Est-ce que, de ce côté-ci, il y aurait des
questions? Il y a deux côtés dans la Chambre, M. le
Président.
Le Président (M. Camden): Oui. Vous savez, j'ai
sollicité, du côté ministériel, M. le ministre,
visuellement, et je n'ai remarqué personne qui a levé la main.
Mais là est-ce que vous avez complété, M. le
député de La Prairie?
M. Lazure: Je vous pose la question, M. le Président.
Est-ce que c'est la période seulement des questions ou si on peut...
Questions seule- ment, là, O.K.
M. Ryan: La discussion se fera avec le ministre après.
Le Président (M. Camden): Bon. M. le député
de Montmorency.
M. Filion: Merci, M. le Président. Moi, c'est surtout pour
essayer de voir l'application du critère de subjectivité.
J'aimerais ça qu'on en parie davantage parce que je pense que c'est
celui-là qui devient, pour la population en général et
pour mes collègues également, souvent... Parce que, quand on
applique un critère de subjectivité, comment arriver à
démontrer ou à expliquer à des citoyens et des citoyennes
que ce critère-là est appliqué d'une façon juste et
équitable? Et c'est un peu dans cette optique-là que j'aimerais
d'abord que vous nous disiez combien de villes ont pu être
touchées par l'application, à la limite, parce que vous avez
trois, quatre critères, là. Et là vous faites une
espèce d'accumulation de critères et, après ça,
vous ajoutez celui de la subjectivité pour venir finaliser certaines
villes dans leur classification. Et moi, c'est un peu à ce
niveau-là que j'aimerais que vous nous expliquiez davantage pour qu'on
puisse bien comprendre comment on peut arriver à expliquer a des
municipalités que c'était équitable qu'on leur applique le
critère de subjectivité. Moi, c'est bien sûr que quand je
regarde mon comté, quand je pense à 111e d'Orléans, c'est
toute une série de municipalités qui sont rurales parce que, en
principe, ce sont des zones agricoles. Ce n'est pas compliqué-Une
voix: Au complet.
M. Filion: ...pratiquement au complet. et c'est dans cette
optique-là que ma question se pose. comment vous avez travaillé
ce critère-là?
M. Laverdière: C'est-à-dire que, un des six
critères, on dit critère subjectif, fondamentalement,
premièrement, c'est Statistique Canada elle-même qui a
porté le jugement là-dessus pour définir la région
métropolitaine de recensement. Et ces deux critères,
fondamentalement, deux aspects qu'ils considèrent, c'est pour
éviter les enclaves au départ. Il peut arriver qu'une
municipalité en question réponde soit en bas du critère de
50 %, mais qu'elle soit entourée par une série de
municipalités qui, elles, seraient dans la région
métropolitaine suivant le critère, par exemple, du 50 %. Et, eux,
regardent quel est ce pourcentage-là. S'il est à 49 %, à
48 5 %, considérant que c'est des données de 1981, elles
décident de l'introduire, de le garder, de la mettre dans la RMR. C'est
donc dans un esprit de continuité de territoire et, deuxièmement,
l'autre critère, c'est fondamentalement le fait
que les données datent de 1981 et lorsqu'on est à 49,8 %
et que ça tombe à 50 %, eux, ils se trouvent comme à
actualiser en disant: Bon. On la met dans la région
métropolitaine de recensement.
M. Filion: C'est plus un jugement qu'on porte.
M. Laverdière: Oui.
M. Filion: C'est plus ça qu'autre chose.
M. Laverdière: Oui. C'est un jugement qu'on porte.
M. Filion: Qui, en réalité, est un peu contraire
à leur paramètre de base qui est 50 % plus un. Mais, du moins,
contraire... Ils ne respectent pas... Quand ils utilisent cette
subjectivité-là, c'est pour aller en chercher davantage qui
débordent de leur critère de 50 %, au fond. Est-ce que je
comprends bien la...
M. Ryan: Ils n'ont pas de but, eux autres Ils ne poursuivent pas
de but politique, eux C'est des buts fonctionnels. (16 h 50)
M. Filion: Et dans cette application-là que fait le
fédéral, la subjectivité, ça fait combien de
municipalités au Québec, ça?
M. Laverdière: Dix.
M. Filion: Dix municipalités.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Mais est-ce que le fédéral fait une
distinction entre des gens qui possèdent une résidence de
villégiature et une résidence principale? Exemple: à IHe
d'Orléans, Sainte-Pétronille ou Saint-Jean, il y a des gens qui
ont des chalets, qui sont des maisons, des maisons été-hiver,
mais, dans le fond, qui demeurent à Sillery ou à Sainte-Foy. Leur
maison, c'est à Sillery ou à Sainte-Foy. Là, c'est leur
résidence secondaire. Mais l'endroit où ils font leurs affaires,
ils transigent ou ils paient leur licence, c'est à Sainte-Foy ou
à Sillery. Est-ce qu'il y a une distinction ou s'il n'y en a pas?
M. Laverdière: II y a une distinction. C'est que, sur le
questionnaire, on demande la résidence principale.
M. Garon: Oui.
M. Laverdière: Les gens le remplissent à leur
convenance, mais, fondamentalement, la distinction est faite, c'est
résidence principale. Et c'est dans un contexte d'emploi aussi,
c'est-à- dire que, évidemment, si tu es dans un chalet, tu ne
pars pas de ton chalet pour aller travailler habituellement ou ça peut
arriver un certain temps, mais, fondamentalement, un, c'est résidence
principale occupée de façon permanente. Et la façon que
c'est construit, c'est pour déterminer le «navettage» entre
le lieu d'habitation et le lieu de travail. Et, là-dessus, c'est
très clair
M. Garon: Mais, à ce moment-là, quelqu'un qui a un
chalet...
Le Président (M. Camden): M. le député de
Lévis.
M. Garon: ...à l'île d'Orléans peut aller
à son travail pendant un mois par année. Il peut prendre ses
vacances là. Il peut prendre un mois. Comment rentre-il dans votre
«navettage» lui?
M. Laverdière: lui, à prime abord, il est exclu du
«navettage». il ne fait pas partie de la population active telle
que définie ici, tout simplement.
M. Lazure: Ce n'est pas sa résidence principale.
M. Filion: II ne fait pas partie de la compilation?
M. Laverdière: Non
M. Garon: Pourquoi avez-vous pris les chiffres... Là, les
chiffres de 1991 sont disponibles, actuellement?
M. Laverdière: Non. Ils vont être disponibles au
mieux... Et on a rencontré Statistique Canada pour bien s'assurer... Ils
seront disponibles, au mieux, si tout va bien, en avril 1993, d'une part.
D'autre part, eux vont sortir les nouvelles délimitations des RMR
officiellement, à la lumière de leurs statistiques, seulement en
1996. Donc, ce qui serait disponible, c'est non pas une donnée
officielle, mais des données qui composent, dont ils vont se servir pour
déterminer leurs régions métropolitaines en 1996.
M. Filion: combien de questionnaires sont
complétés? est-ce que c'est une statistique... moi je sais que
j'en ai déjà reçu des questionnaires de statistiques.
c'est trop long, on prend ça et pftt! est-ce qu'il y a un contrôle
sérieux à ce niveau-là? comment ça fonctionne le
résultat compilé et tout ça?
M. Laverdière: ii y a des validations qui sont faites,
mais je ne peux pas vous dire exactement le pourcentage, si c'est 40 %, 60 %,
75 % ou 80 %. je ne peux pas vous le dire. chose certaine, c'est tous les
questionnaires remplis...
M. Filion: Parce que ça devient une donnée
importante de travail.
M. Laverdière: Pardon?
M. Filion: Ça devient une donnée très
importante parce que si c'est complété à 60 %... Je ne
sais pas, mais c'est important. Il faut le compléter par toute la
population. Vous comprendrez qu'on vient chercher un travail pour taxer toute
une population. Et, si le questionnaire complété ne l'est
qu'à 50 %, je me dis: On n'a pas non plus les vraies données
statistiques pour taxer une population. C'est dans ce sens-là qu'est ma
question.
M. Laverdière: II y a une validation qui est faite par
Statistique Canada. C'est sûr que si elle se rend compte qu'un
questionnaire est mal rempli, elle le met de côté. Maintenant,
quant au pourcentage exactement, je sais que c'est majoritairement. Je ne peux
pas vous le donner, je ne le sais pas. Je vais être bien franc avec vous.
C'est majoritairement et c'est sérieux quand même, c'est une
publication de Statistique Canada.
M. Filion: Non, non, il peut être sérieux de par
ceux qui sont compilés, mais de l'ensemble de la population, du
territoire, c'est là qu'est ma question. Combien reviennent pour donner
une représentativité vraiment au territoire?
M. Garon: Moi, je vais vous dire une affaire, comme quelqu'un qui
a expérimenté Statistique Canada dans le domaine agricole, les
statistiques ne valaient rien, à tel point que, dans la production du
grain au Québec, il y avait des écarts d'erreurs qui
étaient considérables. Ce n'étaient pas des écarts
de 5 %, 10 %, c'étaient des erreurs de 50 %, des écarts
considérables. Parce qu'ils ont un échantillonnage qui n'est pas
valable. Je parle de choses que je connais très bien. Et dans le cas
dont on parle, de l'île d'Orléans, mettons, c'était quoi,
l'échantillonnage? Parce que la plupart des gens ne remplissent pas le
gros questionnaire. Ils remplissent le petit questionnaire, leur nom, leur
adresse, le nombre d'enfants. C'est le petit questionnaire. Combien
remplissaient le gros questionnaire à Saint-François de
l'île, par exemple?
M. Laverdière: Je ne peux pas vous le dire
là-dessus.
M. Garon: Je vais vous dire que...
M. Laverdière: Mais, chose certaine, le petit
questionnaire comme tel, c'est une des données fondamentales du petit
questionnaire, à savoir le lieu de travail et le lieu de
résidence. C'est une des données de base.
M. Garon: Le petit questionnaire, il n'y a pas grand-chose
là-dedans.
M. Ryan: M. le Président...
Le Président (M. Camden): M. le ministre.
M. Ryan: ...je pense qu'on était ici pour avoir un
exposé objectif sur l'instrument qui a servi pour cette partie de la loi
145, on n'est pas ici pour faire le procès de Statistique Canada, je
pense bien.
M. Garon: Non, non.
M. Ryan: On peut avoir chacun son opinion. Si ces
questions-là intéressent le député de Lévis,
il pourra s'informer des faiblesses des statistiques du recensement
américain aussi qui sont encore plus discutables à bien des
égards, mais qui restent parmi les meilleures du monde. C'est ça
qui est le problème.
M. Garon: Non, je vais vous dire une chose. Dans les statistiques
agricoles, j'ai expérimenté, les pourcentages d'erreurs
étaient considérables parce que l'échantillon est trop
faible.
M. Ryan: Aux États-Unis, ils arrivent avec des
écarts de 20 000 000 ou 25 000 000 de population avec le recensement.
Ça fait que ce n'est pas un instrument qui est parfait...
M. Garon: Non, non.
M. Ryan: ...mais on dit: C'est le moins imparfait dont on pouvait
se servir dans une opération comme celle-ci. Vous savez que, même
pour déterminer la population des villes, on n'a pas réussi
à trouver un critère vraiment stable, satisfaisant pour tout le
monde, actuellement.
M. Garon: Non, mais quand vous taxez des gens comme à
l'île d'Orléans où c'est une population qui est assez
stable... Je vais vous dire une chose, ce n'est pas très instable. Vous
avez mis Valcartier. S'il y a une population instable, c'est à
Valcartier, et vous avez trouvé le moyen de marquer Valcartier
là-dedans. Valcartier, c'est l'armée, il y a quelque chose
d'instable par définition, c'est l'armée, le
«posting» change sans arrêt. Alors qu'à
Saint-François de l'île je vais vous dire qu'il y a des gens qui
sont là depuis 300 ans. Alors, si vous avez choisi un instrument de
mesure qui n'est pas bon, c'est vous qui l'avez choisi. En termes de
statistiques, je ne suis nullement convaincu. C'est un domaine que j'ai
étudié, moi, les statistiques...
M. Ryan: Nous autres aussi.
M. Garon: Dans quel temps vous avez étudié
ça?
M. Ryan: Ça faisait partie du programme de mes
études à moi aussi.
M. Garon: Où?
M. Ryan: En relations industrielles et en service social à
l'Université de Montréal.
M. Garon: Oui, oui.
M. Ryan: C'étaient les mêmes manuels de fond, des
manuels américains dans le temps.
Le Président (M. Camden): Est-ce que vous avez d'autres
commentaires, M. le ministre?
M. Ryan: Moi, je n'ai pas d'autres commentaires. M.
Laverdière reste à notre disposition, évidemment, mais je
crois qu'on devrait maintenant engager la discussion plus peut-être au
niveau politique.
M. Dufour: Peut-être une question que j'aimerais poser.
Vous considérez toujours les municipalités comme un tout. Moi,
j'ai un cas. On parle toujours des exceptions, et c'est un cas assez
spécial. Il n'y a pas de lien de continuité dans la
municipalité, donc, il y a un gros noyau central et un petit noyau. Le
petit noyau, il est à 32 kilomètres au moins du noyau central
urbanisé. Ces gens-là, parce qu'ils font partie d'une
municipalité qui s'appelle la municipalité de Kénogami,
Lac-Kénogami, eux autres, ils payent les 30 $. Mais, cette
partie-là, ils sont à 32 kilomètres et ils payent.
Pourquoi? Parce qu'ils font partie de la municipalité et la
municipalité est considérée comme un tout. Mais, moi, je
ne vois pas, dans votre noyau d'appartenance, comment ces gens-là
peuvent communiquer.
M. Laverdière: C'est qu'ils font partie de la
région métropolitaine, à ce moment-là.
M. Dufour: Oui, mais à l'exception qu'il n'y a pas de lien
continu et je suis sûr qu'ils ne répondent pas aux critères
que vous avez. Est-ce que ça serait possible, par vos critères,
de détacher des parties et de dire: Ceux-là, pour telle raison,
ne payent pas, ou si c'est vraiment la municipalité comme telle? Parce
que c'est un cas spécial, c'est une municipalité qui a pris
naissance en 1985 et les gens, pour aller à leur hôtel de ville,
font 50 kilomètres. Si c'était en ligne droite, ça ferait
13 kilomètres, mais ils sont obligés de faire tout le tour par la
route régionale, revenir dans la municipalité de Jonquière
et s'en aller à leur hôtel de ville. Ça n'a presque pas de
bon sens. Ils pourraient se parler avec un porte-voix ou bien avec de la
fumée, mais ils n'ont pas de lien pour les relier. Probablement qu'il
n'y en a pas beaucoup de ces cas-là, c'est un cas spécial. Mais
ce n'est pas prévu actuellement par les critères qui sont
là comment on pourrait détacher ces gens-là. Une voix:
Non.
Le Président (M. Camden): M. le ministre. Pas de
commentaires?
M. Ryan: Dans les remarques qui ont été faites au
cours des derniers jours, certains députés ont attiré
notre attention sur des situations particulières qui se posaient chez
eux et M. Laverdière a examiné, à la lumière de
représentations qui avaient été faites, la
possibilité d'inclure quelques municipalités additionnelles,
surtout au titre des critères subjectifs, je pense.
M. Laverdière: Oui. (17 heures)
M. Ryan: Les critères subjectifs, moi, j'ai beaucoup de
respect pour ça et c'est comme ça que ça se fait pour
arriver à des totaux agrégatifs et il n'y a rien de faux
là-dedans et il n'y a pas d'arrière-pensée politique, quoi
que ce soit. On peut être en désaccord. Moi. je suis plutôt
d'accord qu'à un moment donné ils interprètent et ils
disent: à la lumière de toutes les autres données qu'on
connaît, celui qui était à 49,9 %, c'était
peut-être 50 %, c'était peut-être moins. Je pense qu'on ne
peut pas se substituer à chaque personne dans la vie qui prend des
décisions. On délègue et, à un moment donné,
il faut que la patente marche et on ne peut pas être partout.
M. Laverdière m'a dit que, compte tenu de ce critère
subjectif qui laisse un peu plus de marge par sa nature même, il y a
peut-être certaines interprétations qui avaient été
retenues et qui pourraient être corrigées de manière
à faire place à quelques municipalités additionnelles dont
il m'a donné la liste. Je pense que je vais la donner tout de suite,
à part ça, parce que j'en ferai l'objet d'un amendement un peu
plus tard, si nous sommes d'accord là-dessus. Évidemment, les
huit municipalités qui sont dans la liste restent là parce que
c'est le premier critère du bas, en bas de 25 % de
«navettage». Là, il n'y a pas de contestation
sérieuse, à mon point de vue, qui puisse être
instituée là-dessus. Je respecte l'argument du
député de Lévis. Moi-même, l'échantillonnage
qu'ils ont adopté depuis une couple de recensements... Dans mon temps,
quand j'ai fait mes études, c'était tout le monde qui remplissait
la formule. C'était des recenseurs qui venaient nous visiter tout le
monde chez nous. Je trouvais que c'était bien plus sérieux et je
n'ai jamais compris pourquoi on a substitué l'ordinateur à
ça. Là-dessus, on est deux conservateurs et les technocrates ont
eu le dessus sur nous autres. Et, à ce point de vue là. on est
assez proche l'un de l'autre malgré nos debars Mais là on est
obligé de marcher avec ça. Moi, je n'ai pas les budgets pour
refaire le recense-
ment fédéral, et tout, et ils ne m'ont pas consulté
là-dessus. Mais je vais leur parler, comme ministre des Affaires
municipales, parce que je ne suis pas content, comme ministre des Affaires
municipales. Je me promène avec des statistiques boiteuses. Vous n'avez
pas l'air de m'approuver?
Des voix: Ha, ha, ha! M. Ryan: Ceci étant
dit...
Une voix: Je peux rester à votre gauche pareil.
M. Ryan: Oui, je sais, M. Cournoyer. Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Ryan: M. le Président, nous avons beaucoup de plaisir,
les fonctionnaires et moi, à travailler ensemble. C'est une
véritable famille tout le temps. Je respecte beaucoup leurs
compétences propres et ils respectent l'autorité du politique.
Nous avons une collaboration continue et objective.
Alors, encore une fois, selon les données que me fournissait M.
Laverdière, il y aurait les municipalités suivantes que nous
serions disposés à ajouter à la liste de celles qui sont
contenues dans le projet de loi. Il y aurait: Oka village, Oka paroisse,
Saint-François de l'île d'Orléans, Saint-Jean de
l'île d'Orléans, Saint-Laurent de l'île d'Orléans -
ça sert pour quelque chose les oreilles dont nous sommes dotés -
North Hatley - il y a seulement une difficulté, ici, c'est un nom
anglais; à part ça, ça a l'air d'être bon -
Champlain... Quelle est la population de Champlain, M. Laverdière?
M. Laverdière: Je ne l'ai pas ici.
M. Ryan: II y aurait Larouche et Laterrière, en plus, dans
le comté de Chicoutimi. Et, regardez, la municipalité qu'a
mentionnée le député de Jonquière, on va en faire
un examen particulier. Il n'est pas question de régler des cas sur le
coin de la table, mais un cas comme ça, avec les données qu'on a,
on peut regarder ça. Et, selon la recommandation que nous fera M.
Laverdière, nous déciderons en temps utile. Alors, voilà,
il y a ceci qui est venu s'ajouter. À la lumière du premier
critère, nous avions établi une première liste et,
à la lumière du deuxième critère, celui qu'on
appelle «subjectif», il est possible d'ajouter ces
municipalités-là.
Nous avons fait une évaluation de ce que serait le coût. Le
coût total de l'exemption pour ces municipalités-là
s'élèverait à 198 000 $. Ça se trouverait à
frapper un, deux, trois, quatre, cinq organismes de transport
différents. Ça veut dire que la somme est très,
très minime, que l'impact serait pratiquement négligeable.
Ça per- mettrait de faire droit à des représentations.
Je voudrais adresser mon appréciation au député de
Montmorency qui a présenté son dossier avec conviction,
courtoisie et insistance. Ça fait un an qu'il insiste auprès de
moi là-dessus. Je lui avais dit qu'il aurait une réponse en temps
utile. Il trouvait que le temps était un peu plus long qu'il ne l'aurait
souhaité mais, en tout cas, là, il a eu la chance d'être
entendu, je pense, au maximum.
Voilà, M. le Président, comment l'enfant se
présente à ce moment-ci.
Le Président (M. Camden): Alors, suite à cet
accouchement, M. le ministre, je pense qu'il y a un docteur qui veut,
évidemment, prendre la parole. M. le député de La
Prairie.
M. Lazure: Merci, M. le Président. Je vais revenir
à mes premières expériences, comme interne en
obstétrique puis essayer d'avoir un accouchement favorable pour mes deux
petites municipalités, si M. Laverdière et le ministre
m'écoutent bien. Ces deux petites municipalités du comté
de La Prairie, s'appellent Saint-Mathieu et Saint-Philippe-de-La Prairie. Elles
sont situées à environ 35 kilomètres du centre urbain.
À mon avis, selon ce que j'ai entendu, elles devraient être
exemptées.
J'ai la copie d'une lettre qui a été envoyée
aujourd'hui même à M. le ministre des Affaires municipales, par la
mairesse de Saint-Philippe. C'est très court, deux paragraphes «Le
8 décembre. «M. le ministre, «La municipalité de
Saint-Philippe, de la MRC de Rousillon, vous a déjà
signalé [...] à deux reprises - résolutions du 3 juin 1991
et du 5 octobre 1992 - et elle continue à s'objecter à ce que nos
concitoyens et concitoyennes déboursent la surtaxe de 30 $ sur les
droits d'immatriculation pour financer les services de transport en commun, un
service inexistant à Saint-Philippe. «À l'instar des huit
municipalités que vous entendez exclure de ce processus, par le biais du
projet de loi 55, je vous demande, au nom de mon conseil municipal, d'inscrire
Saint-Philippe dans cette liste des municipalités qui seront
exemptées.»
C'est signé: Lise Martin, mairesse de Saint-Philippe.
Et j'ai une autre lettre de Saint-Mathieu aussi. Saint-Philippe est une
petite municipalité de 4500; Saint-Mathieu, c'est environ 1500,
située aussi à environ 35 kilomètres. «La
municipalité de Saint-Mathieu s'insurge contre la loi 55. Sur les 123
municipalités exclues par cette autre surtaxe, la municipalité de
Saint-Mathieu n'est pas comprise dans le projet de loi alors que nous n'avons
aucun service de transport en commun. Nous avons pourtant
entériné une pétition très représentative -
c'est la péti-
tion, M. le Président, que j'ai déposée la semaine
dernière, à l'Assemblée nationale, qui était
signée par 1600 citoyens de Saint-Philippe et de Saint-Mathieu. Nous
protestions vivement de cette taxe injuste et irrationnelle. C'est à se
demander sérieusement si les fonctionnaires à Québec sont
en train de faire le monde, sans d'abord l'avoir visité. Mais vous, M.
Ryan, vous n'avez aucune excuse - dit-il.
Je continue, dernier paragraphe. «Accepteriez-vous d'être
taxé pour un service que vous n'avez pas? La réponse est
sûrement non. Alors, placez-vous à la place de mes concitoyens,
qui se demandent pourquoi payer un service qu'ils n'ont pas et, plus encore, un
service que même les services publics n'y voient aucune
rentabilité économique. Assez, c'est assez. Avec votre
réforme, vous êtes en train de chambouler complètement le
contribuable et les municipalités. Ne nous demandez pas de vous appuyer
dans cette tâche indéfendable.» M. Marcel Poissant, maire de
Saint-Mathieu.
M. le Président, moi, je voudrais plaider, au meilleur de ma
connaissance, pour les citoyens et les citoyennes de ces deux petites
municipalités. Je connais très bien les activités dans ce
coin-là et je suis convaincu qu'il n'y a pas 25 % des citoyens qui vont
travailler à Montréal ou dans le centre urbain dont vous parlez,
le Grand Montréal. Essentiellement, c'est des gens qui travaillent chez
Lafarge, dans le cas de Saint-Mathieu surtout, qui est à
côté de Saint-Mathieu, et dans des entreprises de services. Il y a
plusieurs fermiers.
Je me demande, M. le Président, après avoir plaidé
pour ces deux municipalités, si le ministre n'a pas une tâche
impossible, de vouloir imposer cette surtaxe de 30 $, avec des critères
aussi complexes et aussi fragiles. Il me semble qu'il ouvre la porte à,
non pas un arbitraire volontaire, mais un arbitraire involontaire, ce qui est
aussi grave, en bout de ligne, pour les gens qui vont payer. Il me semble que
c'est un pari tout à fait impossible à tenir, ça. S'il
fallait absolument aller chercher un nombre x de millions additionnels, je
crois qu'il faudrait le faire sur la perception générale que tous
les citoyens...
Tout le monde est appelé à aller dans un grand centre
urbain, un jour ou l'autre. Il y en a qui le font plus souvent que d'autres.
Mais, de taxer les gens qui ont un véhicule de plaisance parce qu'ils
allaient travailler dans un centre urbain, il y a 10 ans - on n'est même
pas sûr qu'ils y vont encore aujourd'hui - 10 ans, c'est long, 11 ans,
1981... Et quand on connaît les mouvements de population, surtout dans
certaines régions, et quand on connaît aussi les pertes d'emplois
qu'on a vues depuis quelques années, je pense que le ministre est sur
une base très, très fragile. Moi, en plus de plaider pour
l'exemption de ces deux municipalités-là, je plaiderais pour que
le ministre revoie entièrement cette question là. Je pense qu'il
est devant une tâche impossible. Merci. (17 h 10)
Le Président (M. Camden): M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, brièvement, là, je
vais tout d'abord demander, avec votre permission, que M. Laverdière
nous donne les renseignements statistiques que nous possédions pour les
deux municipalités dont il parlé. Ensuite, là, je
répondrai sur le fond de l'intervention, la remise en question du
critère lui-même.
M. Dufour: Avant de continuer la discussion, le ministre nous a
parlé d'un amendement possible. Est-ce qu'il est prêt à le
déposer, pour qu'on puisse l'examiner?
M. Ryan: Oui, je vais le déposer tout à l'heure, au
moment que je...
M. Dufour: C'est parce que, ce que je vois, il y a une certaine
difficulté par rapport à ce que vous nous présentez, parce
que si vous nous parlez... Remarquez bien, moi, je voudrais bien que toutes les
municipalités soient exemptées, mais, dans le cas de
Laterrière, comment vous pouvez l'exempter quand on sait qu'une partie
du territoire de Laterrière est dans Jonquière, qu'une partie du
territoire de Laterrière est dans Chicoutimi, et que Laterrière
est entourée de Jonquière, Chicoutimi et La Baie. Comment peut-on
l'exempter?
Et l'autre question que je me pose, puisque vous avez parlé de
Larouche... Larouche, je vous ai parlé de la municipalité qui
était disloquée, cette partie de la municipalité de
Lac-Kénogami dont je parlais ne peut pas venir à Jonquière
ou à sa municipalité sans passer par Larouche. Donc, ils sont
plus loin que Larouche, par rapport à ça, là.
M. Ryan: Mais c'est pour ça que je n'ai pas
déposé d'amendement...
M. Dufour: Ça vient... Je rejoins un peu...
M. Ryan: C'est pour ça que je n'ai pas
déposé d'amendement. J'attends des représentations que
vous me soumettez...
M. Dufour: ...le député de La Prairie... M.
Ryan: Si vous soulevez...
M. Dufour: Larouche, je suis d'accord avec vous.
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Pour Larouche, là. pour moi, ça
répond à des critères, là...
M. Ryan: C'est pour ça que vous allez
soumettre vos observations, et on me concevra l'amendement après
les avoir entendues. mais je vous dis, moi, ce que m'ont transmis nos services.
et, dans le cas...
M. Morin: Laterrière, c'est dans quel comté,
ça?
M. Ryan: Pardon? Dans le cas de... il y a deux
municipalités qui ont été mentionnées... Si vous
voulez me laisser finir la réponse, M. Laverdière va donner les
pourcentages. Pour Saint-Mathieu, et l'autre, je pense que c'est...
M. Laverdière: Saint-Philippe.
M. Ryan: Saint-Philippe.
M. Lazure: Saint-Mathieu et Saint-Philippe.
M. Laverdière: Saint-Mathieu, sans désignation, et
non pas de Beloeil.
M. Lazure: Pardon?
M. Laverdière: Saint-Mathieu sans désignation, et
non pas Saint-Mathieu-de-Beloeil, vous voulez dire.
M. Ryan: Bien, c'est ça.
M. Laverdière: C'est Saint-Mathieu, sans
désignation, dont vous parlez.
M. Lazure: Je parle de Saint-Mathieu de La Prairie, et non pas de
Beloeil.
M. Laverdière: O.K.
M. Ryan: C'est ça qu'il veut dire.
M. Laverdière: Donc, Saint-Mathieu, si on prend les
chiffres de Statistique Canada, on a un taux de «navettage» de 73
%.
M. Lazure: Ça n'a pas d'allure, ça n'a pas de bon
sens.
Une voix: 73 %.
M. Lazure: Prima facie, c'est aberrant.
Le Président (m.
camden): si vous permettez, on va,
je pense, entendre les commentaires et on vous permettra de formuler les
vôtres par la suite.
M. Lazure: Oui, O.K., continuez.
M. Laverdière: Et Saint-Philippe, 79 %.
M. Lazure: Aïe! Bon. O.K. Merci. Bon, ça
serait...
Le Président (M. Camden): M. le ministre, est-ce que vous
avez des commentaires?
M. Ryan: Oui, oui, je vais continuer mes commentaires.
Le Président (M. Camden): Allez-y.
M. Ryan: Je vais continuer mes commentaires. Ceux qui ont des
représentations à faire pour l'un ou l'autre vont les faire. Nous
avons pris une base, l'année dernière, que nous conservons, et
qui, dans l'ensemble, est bonne. S'il y a des cas particuliers, on les a
examinés jusqu'à ce jour, et on ne continuera pas l'examen
au-delà de maintenant, c'est fini, c'est fini.
Ces gens-là, quand ils ont écrit, leur cas a
été soumis à nos services. Et là on ne leur a pas
écrit définitivement, parce que le projet de loi n'est pas
accepté, mais, quand il aura été accepté, on va
leur envoyer une dernière lettre disant que tout ça, tout
ça sera évidemment l'objet d'une révision lorsque nous
disposerons des données du recensement de 1991, lesquelles commenceront
à nous être accessibles en ces choses à compter du
printemps de 1993. Mais, en attendant, nous avons retenu cette base-là
pour la loi 145 l'an dernier; nous la retenons encore cette année pour
les quelques modifications qui seront apportées à la liste, et je
ne connais pas de meilleure base que nous aurions pu trouver en vue des
objectifs que nous poursuivions et que j'ai définis plus tôt.
Le Président (M. Camden): Si vous permettez, le
député de Chauveau avait manifesté son
intérêt à formuler ou faire un commentaire.
Une voix: II n'est pas membre de la commission.
M. Lazure: Non, mais moi, je veux juste faire une dernière
remarque en réaction. Ma dernière remarque.
Une voix: Oui, allez-y, allez-y...
M. Ryan: Non, ce n'est pas votre tour, non, non. Mais chacun
se... Oui, O.K..
Le Président (M. Camden): Attention. S'il vous
plaît!
M. Lazure: Merci, merci. Oui. Je veux juste...
Le Président (M. Camden): Juste un instant, je... M. le
député de... Un instant. On va permettre au député
de La Prairie de compléter brièvement.
M. Lazure: Merci, M. le Président. Sur la base des
chiffres qui nous sont fournis, 73 % des
adultes de Saint-Mathieu qui, tous les jours iraient travailler dans le
Grand Montréal, et 79 % des adultes de Saint-Philippe qui iraient
travailler tous les jours dans le Grand Montréal, connaissant ces deux
communautés-là, c'est absolument impossible, je peux vous le
dire, absolument impossible. Moi, M. le Président, si on répond
aux municipalités: Selon nos statistiques du «navettage» de
1981, vous avez 79 % à Saint-Philippe, par conséquent vous ne
pouvez pas être exemptés, ce que je remets en cause, c'est la
valadité de cette statistique de 79 %.
M. Ryan: Écoutez l'explication additionnelle. Il y a un
point que j'ai oublié tantôt.
M. Laverdière: C'est que la relation est avec noyau
urbanisé. Or, le noyau urbanisé est quand même très
large, relativement large.
M. Lazure: II va jusqu'où?
M. Laverdière: II est ici. Je pourrais vous le...
M. Lazure: Non, non, je ne veux pas regarder la carte, mais vous
le savez, vous.
M. Laverdière: Les limites sont, sur la rive-sud, si on
regarde vis-à-vis Saint-Philippe et Saint-Mathieu, ça va
jusqu'à Sainte-Catherine, Delson, Candiac, une bonne partie de La
Prairie, Brassard. Et. de l'autre côté, Saint-Hubert, ça
descend jusqu'à Chambly, et ça remonte, par la suite,
jusqu'à Sainte-Julie pour déboucher vers Boucherville pour cette
partie-là. Il s'agira de regarder la carte. Ça sera plus facile
pour vous de visualiser. Donc, la notion de noyau urbanisé, suivant les
secteurs de recensement, fait en sorte qu'il a une dimention x qui est ici.
M. Ryan: C'est réglé. On l'a dit bien des fois,
c'est que dans le noyau urbanisé il y a des parties qui ne sont pas
urbaines et qui n'ont pas le même genre de communication avec le centre
de la région. Mais elles en font partie. On a pris cette base-là
comme base, et c'est la meilleure qu'on pouvait trouver.
M. Lazure: Mais subjectivement... Si on revient au
caractère subjectif, les gens qui vont travailler à Delson ou
Saint-Constant, à côté...
M. Ryan: Ce n'est pas ça du tout. Là, vous
interprétez... Il a donné la définition de critère
subjectif tantôt, ce n'est pas ça du tout.
M. Lazure: Ça n'a rien à voir avec quelqu'un qui
fait la navette tous les jours dans un vrai centre urbain. Les villes que vous
venez d'énumérer, ce ne sont pas vraiment des villes urbaines.
Saint-Constant, Delson, Sainte-Catherine, ce ne sont pas des villes
urbaines.
M. Ryan: En tout cas, là, vous vous adresserez au
recensement fédéral. C'est là que vous allez vous
adresser.
M. Lazure: Mais non, mais...
M. Ryan: Nous autres, c'est une base qui fait notre affaire.
O.K.
Le Président (M. Camden): Avant que nous poursuivions, le
député de Chauveau avait formulé le désir de
pouvoir adresser quelques questions au ministre. Je présume que c'est
à l'égard de la région de Québec ou de son
comté plus particulièrement. Y a-t-il consentement? Parce que
j'avais cru entendre des voix qui étaient discordantes. Y a-t-il
consentement?
M. Dufour: en fait, comme il n'est pas membre de la commission,
ça prend un consentement unanime des deux côtés, pour lui
permettre d'intervenir. moi, je suis prêt à donner mon
consentement.
Le Président (M. Camden): Je comprends donc qu'il y a
consentement. Alors, M. le député de Chauveau, allez-y
avec...
M. Poulin: Merci, M. le Président. Je m'aperçois
que le problème n'est pas de l'autre côté, il est de ce
côté-ci...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: On va vous donner la parole deux fois!
M. Poulin: C'est souvent comme ça. Mais malheureusement,
comme whip adjoint du gouvernement, on ne fait partie d'office d'aucune des
commissions. Je tiens à vous remercier. J'écoutais au perroquet,
tout à l'heure, le député de Lévis parler de
Saint-Gabriel-de-Valcartier qui est dans mon comté. Je voudrais juste
rappeler au ministre - parce que moi aussi j'ai fait probablement les
mêmes prestations à mon ministre que celles que M. le
député de Montmorency a faites pour ses trois
municipalités. Juste pour donner le contexte, je ne parlerai jamais de
votre comté, M. le député de Lévis, parce que je ne
le connais pas de fond en comble, mais, à Saint-Gabriel-de-Valcartier,
il n'y a pas juste des travailleurs qui vont sur la base de Valcartier, parce
que la majorité des travailleurs sont situés beaucoup plus
à Shannon qu'à Saint-Gabriel-de-Valcartier. D'autant plus que
Saint-Gabriel-de-Valcartier, c'est un comté où les
éleveurs de dindes sont en majorité. C'est juste pour vous
rappeler que les travailleurs, en majorité, se tiennent là parce
qu'ils ne se déplacent pas. Il y a une école primaire à
Saint-Gabriel-de-Valcartier et il y a une école secondaire aussi
à Saint-Gabriel-de-Valcartier. Donc, quand on a fait les
représentations au ministère, je voudrais juste vous
rappeler de ne pas juste baser vos arguments, M. le député de
Lévis, sur la base de Valcartier parce que ce n'est pas ce qui se passe
à Saint-Gabriel-de-Valcartier, contrairement à ce qui se passe
à Shannon, de l'autre côté, qui a eu la même
exemption que les trois municipalités qui sont proposées pour IHe
d'Orléans. (17 h 20)
Donc, je voulais juste vous rappeler bien amicalement ce qu'est le
comté de Chauveau. Parce que, à force de le parcourir, on le
connaît. Je n'ai pas autant de longévité dans mon
côté que vous, mais je vous souhaite un jour de venir dans mon
comté, vous allez le connaître encore mieux. Merci, M. le
Président, c'était juste un point de mégarde, qu'on va
dire, que je voulais donner au député de Lévis. Merci.
Le Président (M. Camden): On vous remercie, M. le
député de Chauveau.
M. Poulin: Excusez, juste pour finir. Le député de
Lévis, aujourd'hui, dans son discours pour la motion sur les jeux de
2000, a parte de la base de Valcartier qui pourrait être un point de
ralliement extraordinaire. Moi, je suis d'accord, si on peut développer
la base militaire. Alors, on va s'entendre pour développer tous ces
points de services, M. le député de Lévis.
Le Président (M. Camden): On vous remercie, M. le
député de Chauveau, et on se réjouit, évidemment,
de votre écoute constante qui est auditive évidemment. M. le
ministre, est-ce que vous avez des commentaires?
M. Ryan: Là, je crois qu'on a établi clairement la
base sur laquelle s'est fondée l'opération. Il y a le
député de... Est-ce que le député levait la main
pour parier?
Le Président (M. Camden): Le député de
Lévis a sollicité...
M. Ryan: Oui, oui, je suis prêt à écouter un
intervenant de l'autre côté.
M. Morin: ce n'est pas au ministre à demander lequel de
nous autres veut parler. on n'a rien qu'à demander la main, on n'est pas
gênés, c'est à vous à nous l'accorder.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Regardez, M. le Président, c'est parce que je me
souvenais que le dernier intervenant était le député de
Chauveau. Comme je connais notre règle voulant qu'on alterne d'un
côté à l'autre, que j'ai vu un signe, bien, par courtoisie
élémentaire, j'ai demandé à la présidence si
elle voulait passer la parole à ce côté-là. C'est
tout. Si on la veut, je me soumets à la règle comme je le fais
toujours. Ce n'est pas autre chose que ça.
Le Président (M. Camden): On vous remercie, M. le
ministre. On reconnaît là votre sens de l'équité et
du partage. Alors, le député de Lévis, il y a
déjà quelques minutes, avait manifesté un
intérêt à formuler une question. Des commentaires, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Bien, essentiellement, quand j'ai parlé de
Valartier, c'était sur la mobilité. Je ne parlais pas du bien ou
du mal fondé de payer les 30 $, je pense qu'ils ne devraient pas payer
les 30 $ parce qu'ils n'ont pas de service de transport en commun.
Essentiellement, quand on parlait de la mobilité, je disais qu'il y a
plus de mobilité des gens à Valcartier qu'il y en a à
l'ile d'Orléans, à Saint-François. Essentiellement, moi,
je connais assez le coin. Valcartier, j'ai été posté
là comme militaire dans le temps et je connais bien le coin. Mais,
essentiellement, j'aurais pensé que l'intervention du
député de Chauveau, ça aurait été pour dire
que Stoneham et Tewkesbury sont encore situés plus loin. Alors.
Tewkesbury et Stoneham, eux. vont rester avec les 30 $ dans le comté de
Chauveau, alors que Shannon et que Saint-Gabriel-de-Valcartier... Je ne suis
pas capable de comprendre ça. Moi, je vais vous dire une chose. Je suis
un de ceux qui avaient une grande foi dans les statistiques
fédérales il y a un certain nombre d'années jusqu'à
temps que j'ai eu à travailler au ministère de l'Agriculture et
à voir des données qui étaient bien meilleures que les
statistiques fédérales. J'ai vu à quel point, en 1981,
quand on a, par exemple, donné la production agricole de maïs au
Québec, on s'était trompé juste de 400 000 tonnes. Au
lieu, si ma mémoire est bonne, d'être 1 200 000 tonnes, notre
production était 1 600 000 tonnes. Une petite erreur en passant, de 33
%. C'est un détail, je suppose.
Et je sais à quel point les échantillonnages.. Dans
certains domaines, les statistiques fédérales sont excellentes.
Dans d'autres, c'est minable, et on ne peut pas faire toutes sortes de choses
comme ça. À l'oeil nu, quand on regarde ça, moi, j'avais
dit que l'île d'Orléans, ça n'avait pas de bon sens.
Là, le ministre amenait trois municipalités. Je vais vous dire
une chose. À l'oeil nu... Il faut connaître ces
endroits-là. Quand le député de La Prairie fait des
observations sur ses villages dans son coin, ce n'est pas difficile à
voir que ce sont des villages ruraux. Le critère, moi, je comprends que
le ministre, ça fait son affaire. Il demande un critère,
ça lui a mis pas mal de monde à taxer, il voulait que le monde
paye à la place du gouvernement, et il a dit: J'adopte le
critère. Sauf que le critère, il peut être mauvais et,
à mon avis, le critère est mauvais. Le critère qu'il a
choisi, les RMR, c'est un mauvais critère parce que les statistiques ne
sont pas bonnes. Elles ne sont pas suffisamment
détaillées. De la même façon, comprenez-vous,
qu'entre les deux recensements - on fait les recensements de 1986 ou de 1996...
Il y a des échantillonnages qui sont trop faibles. Dans la mise à
jour des statistiques entre les deux années, entre 1981 et 1991, en
1986... Ces échantillons sont trop faibles. Moi, j'ai eu à
vérifier, dans certains cas, des choses. On avait besoin de chiffres
précis. On a vérifié de façon précise et on
s'est rendu compte à quel point ces chiffres-là n'étaient
pas bons parce que l'échantillon est trop faible. Je ne blâme pas
le fédéral de ne pas le faire. Le fédéral a
dépensé tant d'argent sur le recensement, sauf que, quand on
arrive dans le domaine de la taxation, on n'est pas dans le domaine des
à-peu-près. S'il y a un domaine dans lequel on doit agir avec
certitude, c'est dans le domaine de la taxation parce que là on n'est
plus dans le domaine des approximations, des échantillonnages et des
affaires tirées au hasard. Les choses doivent être précises
parce que, au bout du compte, il y a des pénalités. Au fond, il y
a des pénalités, il y a des frais qui sont encourus par les
citoyens. Hier, on a entendu des gens, dans le domaine de l'évaluation
foncière, qui disaient au ministre d'être prudent, qu'il allait
trop vite, qu'il... Je dois vous dire qu'entre deux séances il y a des
gens de l'évaluation foncière qui m'ont dit: II est en train de
bousiller notre système d'évaluation foncière, s'il
continue comme ça. Pourquoi? Parce qu'une base d'évaluation
foncière, c'est important. Là, on arrive dans un autre domaine
fiscal, le ministre agit avec trop d'imprudence. Moi, je le pensais un homme
prudent jusqu'à ce que je le connaisse. On disait, dans les articles du
Devoir, que ça avait l'air facile puis, quand on arrive dans ces
domaines-là, ce n'est pas si facile que ça, on doit être
plus prudent et le ministre, à mon avis, est très imprudent en
prenant des critères à peu près. Il y a eu d'autres
occasions, dans son ministère... Regardez la fusion de Saint-Jean puis
de Saint-Romuald. Je regrette, le document ne valait rien. Je l'ai dit
publiquement. Il y a eu un référendum, finalement, puis les gens
ont voté contre, malgré tous les avis qui les entouraient.
C'étaient les mêmes gens qui donnaient ces avis-là, ils
étaient dans l'erreur. Ils disaient: Ah, oui. Et il y avait même
des sondages. Finalement, il y a eu un référendum, tous les
sondages se sont trompés aussi. J'avais pensé que, dans certains
cas, quelqu'un qui a du flair, c'est meilleur que des sondages, quand tu
connais le milieu. Je vais vous dire une chose: II y a des affaires, dans ces
municipalités-là, qu'à leur face même ça n'a
pas de bon sens. À leur face même, quelqu'un qui connaît le
milieu, ça n'a pas de bon sens. Je ne sais pas comment c'est fait... Des
échantillons, là... Je vais vous donner un exemple: Quand on fait
des échantillons pour Statistique Canada pour le vote dans l'ensemble du
Canada, le chiffre est bon. Quand on extrapole par province, ça ne vaut
rien.
Pourquoi? Dans la statistique, si on a 1500, 2000 noms
d'échantillons dans l'ensemble du Canada, ça donne le pourcentage
canadien, c'est bon. Puis quand on prend le nombre pour chacune des provinces,
pour extrapoler quel va être le vote dans chacune des provinces,
là, la statistique n'est plus bonne. Pourquoi? Parce que
l'échantillonnage local n'est plus bon puis ça mène
à des absurdités. Alors, dans ces cas-là, je ne sais pas
comment ils sont faits, mais, à leur face même, il y a trop de cas
qui nous paraissent absurdes. Trop de cas qui nous paraissent absurdes pour des
gens qui connaissent le milieu.
Moi, j'aimerais demander au ministre, s'il est sûr de son
critère, s'il y a moyen d'avoir le taux de «navettage», des
gens de son ministère, dans une perspective de transparence - on parlait
du projet de loi 145 - pour toutes les municipalités qui sont inscrites
à l'annexe A, le taux de «navettage» sur lequel on s'est
basé pour prendre ces décisions. On l'a, le taux de
«navettage»? C'est 25 %, c'est 40 %, c'est 50 %, c'est 60 %, c'est
70 %, c'est 80 %? Les gens ont le droit de savoir les critères sur
lesquels ils sont taxés et de voir quel est le taux de
«navettage» de chacune de ces municipalités-là qui
sont inscrites à l'annexe A du projet de loi 145, entre la page 100 et
la page 108.
Le Président (M. Camden): Est-ce qu'il y a d'autres
questions du député de Lévis?
M. Ryan: Ces municipalités ont été incluses
dans la loi 145 parce qu'elles figuraient parmi les municipalités
inscrites dans les régions métropolitaines de recensement par les
autorités du recensement fédéral. Point. C'est comme
ça qu'elles ont été insérées dans la liste
dont parle le député de Lévis. Point. Il n'en eut aucune
d'acceptée puis aucune d'ajoutée qui n'était pas membre ou
considérée comme faisant partie d'une région
métropolitaine de recensement. Puis, la définition de
région métropolitaine de recensement ayant été
abondamment donnée plus tôt au cours de la présente
séance, je n'ai pas à la reprendre maintenant. (17 h 30)
Maintenant, dans les ajouts qu'il est proposé de faire
aujourd'hui, nous avons réuni des données plus raffinées
qui ont été mises à la disposition des
députés qui étaient intéressés à les
connaître.
Le Président (M. Camden): M. le ministre, peut-être
seulement une question. Outre les outils que celui des RMR, est-ce qu'il y
aurait d'autres outils d'appréciation ou d'évaluation sur
lesquels vous pourriez vous fonder ou si c'était le seul?
M. Ryan: Pour les fins de la loi 145. c'est celui que nous avons
pris là, les municipalités comprises dans les régions
métropolitaines de
recensement au sens du recensement fédéral. Eux autres ont
un système qui est très complexe, très
développé, qui peut rester discutable à bien des points de
vue. Mais nous avons examiné tout ce système-là pour en
voir les implications, pour en discerner les faiblesses, s'il y avait lieu,
également. Comme je l'ai dit plus tôt - et je pense que c'est une
déclaration assez significative - quand nous disposerons des
données du recensement de 1991, c'est-à-dire à compter du
printemps 1993, et suivant un rythme que je ne connais pas, nous entreprendrons
une révision loyale de toute la liste des municipalités qui sont
comprises dans la loi 145. Si des ajustements s'imposaient, il pourra y avoir
des modifications législatives qui seront proposées plus tard,
quand ces examens-là auront été faits. Mais là
c'est la dernière fois que nous en faisions un. Il y avait eu des
représentations insistantes qui nous avaient été soumises
et nous avons écouté. Nous avons écouté. Les
examens ont été faits par nos services entièrement. Je
pense que, si M. Laver-dière ne vous l'a pas dit clairement
tantôt, la liste de huit municipalités comprises dans le projet de
loi 55 était contenue en conclusion de l'étude que lui et son
service ont faite cette année, au printemps. Elle était contenue
là intégralement. N'est-ce pas?
Le Président (M. Camden): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Essentiellement, dans la liste, il y a 195
municipalités; il y en a 72 qui ont un service de transport en commun et
123 qui n'ont pas de service de transport en commun. Est-ce que vous avez fait
vos données et vous avez dit: On inclut tout le monde qui est dans la
région de recensement? Est-ce que vous avez fait l'analyse plus
raffinée pour toutes les municipalités ou seulement pour celles
que les députés vous ont demandé d'exclure?
M. Ryan: Nous avons fait l'analyse de tout. M. Garon: Des
123?
M. Ryan: Les huit qui étaient retirées en fonction
du dernier critère mentionné par M. Laverdière, le
critère d'un «navettage» de 25 % et moins. On a pris toutes
les municipalités qui sont dans cette catégorie-là.
M. Garon: Alors, pourquoi ne pas vouloir accepter d'indiquer quel
est le taux de «navettage» de chacune de ces
municipalités-là, des 123 qui n'ont pas de transport en
commun?
M. Ryan: Parce qu'on est en dehors du projet de loi, on n'est pas
dans le projet de loi. Le projet de loi, c'est sur ces huit-là puis
celles qu'on va ajouter. Le reste, ça a été adopté
l'année passée.
M. Garon: Non, non, mais c'est celles-là qui sont en
cause, elles n'ont pas de transport en commun.
M. Ryan: ça, vous pourrez l'avoir. le taux de
«navettage», là, il est disponible à statistique
canada. vous allez l'avoir là. on n'est pas votre commissionnaire non
plus.
M. Garon: Non, mais nous, ici, on parle pour les citoyens qui
sont taxés et on pense...
M. Ryan: Oui, mais adressez-vous à la source. Quand c'est
des renseignements publics, on n'a pas l'obligation d'aller les chercher pour
vous. Ceux du ministère, c'est correct. Quand ça relève de
Statistique Canada, je n'ai pas l'obligation de vous servir de bureau de poste,
surtout quand la question est posée sur ce ton-là.
M. Garon: Non, mais...
Le Président (M. Camden): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Là, on est quand même à un endroit
où on taxe les citoyens québécois. On n'est pas aux
statistiques fédérales et ce n'est pas eux autres qui taxent.
C'est le gouvernement du Québec qui taxe et vous êtes le
porte-parole du gouvernement qui taxe. Alors, quand on demande les
critères sur lesquels vous vous êtes fondés pour taxer, on
n'est pas un organisme de statistique pour savoir de quelle façon vous
avez fait ça. C'est à vous de nous fournir les arguments, vos
motifs. On n'a pas à aller fouiller vos motifs. Au contraire, on est
obligé de prendre votre parole. Alors, vous dites que c'est basé
sur les taux de «navettage». On vous demande c'est quoi, les taux
de «navettage» que vous avez sortis pour chacune des
municipalités que vous avez décidé de taxer ou que vous
avez décidé de ne pas taxer. Vous avez décidé d'en
exclure un certain nombre basé sur les taux de «navettage».
On est en droit de demander quels sont les taux de «navettage» pour
celles qui n'ont pas été exclues. Ce n'est pas nous autres qui
taxons, là. On pose les questions au nom des citoyens. On n'est pas
à un jeu de cachette, là.
M. Ryan: M. le Président...
M. Garon: Tout simplement, c'est un renseignement normal qu'on
pose concernant des gens qui vont être taxés. Vous dites: La base,
pourquoi je ne les détaxe pas, je les laisse taxés, c'est que le
taux de «navettage» indique tel pourcentage que je n'ai pas
considéré alors que, dans d'autres cas, je les enlève. Il
y a des gens qui, à sa face même, regardent ça et disent:
Ça n'a pas de bon sens, telle municipalité puis telle autre. Puis
vous, vous avez dit que c'était ça, votre critère. Alors,
on vous demande quel taux
ça donnait pour les autres municipalités que vous avez
décidé de garder dans le groupe taxé par rapport à
celles que vous vous proposez d'exclure.
Le Président (M. Camden): M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, je vais demander au
député de Lévis de relire attentivement, à
tête reposée, quand il aura le temps, les explications qui ont
été fournies plus tôt, cet après-midi, par un
collaborateur du ministère des Affaires municipales, M. Christian
Laverdière. Il y a des réponses aux questions qui viennent
d'être posées qui ont été données plus
tôt, cet après-midi, et je ne les reprendrai pas.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Montmorency.
M. Filion: Rapidement, M. le Président. Il y a des
critères que vous avez utilisés et il reste toujours le fameux
critère qui est facilement perceptible par la population, qui est celui
de l'utilisateur-payeur. Dans mon comté, bien sûr, il y a des
municipalités qui n'ont pas de service de transport en commun et le
critère qui devient... Elles ne font pas non plus partie du transport en
commun, au niveau du territoire, comme Sainte-Brigitte-de-Laval. Je suis
certain que Sainte-Brrgitte-de-Laval a fait l'objet de la question de
«navettage». Le pourcentage de «navettage», à
Sainte-Brigitte-de-Laval, c'est quoi? Sainte-Brigitte-de-Laval...
M. Ryan: Là, il ne faut pas oublier une chose. Quand vous
posez la question sur le «navettage», if faut d'abord se demander
si cette municipalité serait comprise dans le noyau urbanisé,
alors...
M. Filion: Ils vivent à l'extérieur.
M. Ryan: ...le problème ne se poserait pas.
M. Filion: non. c'est ça que je vous dis, m. le ministre.
je sais que sainte-brigitte-de-laval est à l'extérieur, comme,
également, château-richer.
M. Ryan: Si vous voulez, on ne réglera pas ces
cas-là ici. Posez le problème à M. Laverdière, il
va l'étudier. On ne réglera pas ça sur le coin de la
table, ici.
M. Filion: O.K.
M. Ryan: Ça va? Vous avez soumis des cas, ils ont
été examinés loyalement. Mais on n'est pas pour continuer
à faire le tour de la province, il y a 1492 municipalités au
Québec. Là, il y a une limite.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Dubuc, avez-vous une question à formuler?
M. Morin: Je voulais demander au ministre s'il a toujours
l'intention d'ajourner, tel qu'il nous l'a proposé, un peu plus
tôt. Il avait des personnes à rencontrer. Je voulais juste savoir
ça.
M. Ryan: Si on peut disposer de notre discussion d'ici, je n'ai
pas d'objection du tout, mais je ne veux pas éterniser ça
jusqu'à minuit.
M. Morin: Va avec ton idée.
M. Ryan: Vous pouvez l'éterniser si vous voulez, vous
prendrez vos responsabilités. Mais on m'interroge sur mes intentions, je
vais les donner.
M. Morin: Ah, non! Je vais vous montrer...
Le Président (M. Camden): M. le député de
Dubuc, est-ce que c'est complet? Ça va. M. le député de
Dubuc?
M. Dufour: Vous nous aviez dit que vous vouliez interrompre
à 17 h 45 parce que vous vouliez avoir une dernière consultation
avec des gens. Le député de Dubuc a une intervention, il voudrait
la faire un peu plus longue et il se pose la question à savoir s'il va
commencer ou non, pour donner toute sa... Parce qu'il est touché. La
municipalité de... la ville de Laterrière... c'est une ville,
habituellement...
M. Morin: Sauf que je ne ferai pas de débat pour
défendre une municipalité de mon comté, comme vous le
dites. Vous allez voir que je vais vous faire toute une démonstration.
Je ne défendrai jamais l'intérêt d'une de mes
municipalités...
Le Président (M. Camden): M. le député de
Jonquière...
M. Morin: ...mais je vais attaquer au coeur du
problème.
Le Président (M. Camden): MM. les députés de
Jonquière et de Dubuc, je vous rappelle qu'il reste, si telle est la
convenance, six minutes avant 17 h 45.
M. Ryan: Je mentionne juste une chose. J'ai dit tantôt, en
toute transparence, je n'étais pas obligé de le dire, que nos
services m'avaient communiqué les noms de huit municipalités. Je
n'en ai pas fait l'objet d'une proposition d'amendement encore. Il n'y a donc
pas d'amendement qui est sur la table, incluant celle-là ou
celle-là. Si on a des suggestions à me faire, on peut me les
faire, mais si on veut faire des remarques
pour réfuter ces choses-là, de grandes
démonstrations, j'aimerais bien en être prévenu avant. Je
m'arrangerai pour faire autre chose en même temps parce qu'il n'y a pas
de proposition sur la table là-dessus. Je voudrais que ce soit bien
clair. C'est un geste de courtoisie que j'ai fait. Je suis prêt à
le répéter, mais je ne voudrais pas que vous pensiez qu'on veut
vous imposer quoi que ce soit, ce n'est pas le cas.
M. Dufour: J'espère que vous allez accepter qu'on discute
du principe de l'article qu'on a devant nous...
M. Ryan: Je pensais que... M. Dufour: ...puisque...
M. Ryan: ...ça faisait deux heures qu'on en parlait.
M. Dufour: c'est probablement ce sur quoi le député
de dubuc veut intervenir. dans ce sens-là, je reviendrai puisque, pour
la première fois, on a, en tout cas...
M. Ryan: Là, ce que je suggérerais, c'est que vous
continuiez, qu'ils discutent. Moi, à 17 h 45...
M. Dufour: C'est ça. C'est correct, ça.
M. Ryan: ...comme on a dit, vous pouvez continuer, c'est tout
enregistré.
Le Président (M. Camden): J'avais reconnu
auparavant...
M. Ryan: Je ne suis pas obligé d'être là.
Le Président (M. Camden): ...M. le député de
Dubuc. Si on convient qu'on suspend à 17 h 45, il y a encore cinq
minutes.
M. Ryan: Mon adjoint parlementaire est là. Si vous voulez
aller plus loin que 17 h 45, s'il veut finir sa démonstration, mon
adjoint parlementaire est là, il peut continuer jusqu'à 18
heures.
Le Président (M. Camden): II nous sera d'une grande
utilité.
M. Morin: Pardon? Qu'est-ce que vous dites là? Voulez-vous
rire de moi, vous, là?
Le Président (M. Camden): S'il vous plaît. Je vous
rappelle... M. le député de Dubuc...
M. Morin: Oui.
Le Président (M. Camden): ...je vous indique une
chose...
M. Morin: Oui.
Le Président (M. Camden): ...que, pour le moment...
M. Morin: Oui.
Le Président (M. Camden): ...je vous ai donné la
parole...
M. Morin: Non, non, mais...
Le Président (M. Camden): ...je vous permets de
formuler...
M. Morin: Mais le ministre est...
Le Président (M. Camden): ...vos commentaires et
questions.
M. Morin: Le ministre est provocateur quand il dit: S'il veut
parler, il parlera. Le secrétaire de la commission est là; moi,
je sacrerai mon camp. Ça, c'est de la provocation.
Une voix: Non. Vous n'avez pas compris.
M. Morin: C'est ce qu'il a dit deux fois. Voyons donc! (17 h
40)
Une voix: Vous n'avez pas compris.
M. Morin: C'est rire du monde. Il est ministre. S'il a de la
misère à défendre son projet de loi, ce n'est pas notre
faute.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Dubuc.
M. Morin: Mais il va falloir qu'il nous écoute, par
exemple.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Dubuc.
M. Morin: Oui.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Dubuc, je vous invite à formuler vos commentaires...
M. Morin: J'ai l'air fâché...
Le Président (M. Camden): ...à la
présidence.
M. Morin: ...mais je ne suis pas fâché pantoute.
Le Président (M. Camden): Je sais que vous êtes d'un
caractère jovialiste.
M. Morin: Oui.
Le Président (M. Camden): Alors, allez-y d'une
façon joviale. Formulez-moi les commentaires et le ministre les entendra
d'emblée.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Morin: Je vais être coupé, il reste trois
minutes.
Le Président (M. Camden): Je comprends, ça fait
trois minutes qu'on gaspille, là, en pure perte.
M. le député de Lévis, je vous indique que j'ai
reconnu le député de Dubuc et c'est sa...
M. Garon: mais il ne veut pas faire son intervention qui est plus
longue que trois minutes et, moi, j'en ai une qui peut durer trois minutes.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Lévis, je vous rappelle que j'ai reconnu le député de
Dubuc. S'il ne veut pas s'adresser à la commission...
M. Morin: Vous ne me les redonnerez pas à 20 heures?
Le Président (M. Camden): On verra, on verra.
Des voix: Oui, oui, oui. C'est correct.
Le Président (M. Camden): Je suis disposé à
l'entendre, à moins qu'il souhaite ne pas intervenir.
M. Garon: Non, mais il passe son tour, là.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Lévis, pour le moment, c'est moi qui assume la présidence.
M. Garon: On ne jouera pas au fou longtemps, là.
Le Président (M. Camden): Non, on ne jouera pas au fou
longtemps parce que c'est moi qui assume la présidence, pour votre
information, jusqu'à avis contraire.
M. Garon: M. le Président... M. Morin: En tout
cas.
M. Garon: ...il a demandé de passer son tour.
M. Morin: Oui.
M. Garon: II a le droit de faire ça.
M. Morin: Oui.
Le Président (M. Camden): Je regrette...
M. Garon: Moi, je suis prêt à parler. Il a le droit
de faire ça aussi.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Lévis, je regrette, je n'avais pas entendu ça. Ça n'avait
pas été clairement établi. Le député de
Dubuc est un adulte et il est capable de formuler, je pense, fort bien ses
commentaires lui-même. Je le connais fort bien pour ça.
M. Morin: Un adulte consentant. Je vais prendre les deux minutes.
C'est seulement pour préparer psychologiquement le ministre avec ce qui
s'en vient.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Morin: Tout ce que j'ai l'intention de lui faire, c'est la
démonstration que, pour les fins de son application, la
référence qu'il fait aux RMR, c'est la pire des
références qu'il pouvait faire. Je vais lui expliquer pourquoi.
Pour plusieurs raisons. D'abord, ce sont des statistiques fausses. On a eu
quelques exemples et je vais lui en mettre plein la vue tout à l'heure
La deuxième raison, c'est que, en plus des statistiques qui sont
fausses, on ne peut raisonnablement se baser sur un régime pour des fins
d'application d'une taxe qui touche un transport en commun qui n'a aucun lien
avec les régions comme telles, parce que le transport en commun n'est
pas appliqué ou ne dessert pas toutes les municipalités
concernées. Et la taxe ne s'applique pas aux municipalités
concernées, mais bien à des individus, ce qui fait, à
toutes fins pratiques, que les 30 $ pourraient être payés par des
gens qui ne vont jamais en ville, parce que c'est une application individuelle.
Donc, c'est rempli de vices et d'inapplicabilité. Il n'y a rien de
rationnel là-dedans. Avec un exemple au bout de la ligne,
Laterrière, que vous avez mentionnée, qui ferait exception, je
vais vous faire la démonstration jusqu'à quel point ça
peut être ridicule. Je mets au défi votre collègue,
même avec ses propres critères, de nous faire la preuve ou la
démonstration comment on peut arriver à exclure la
municipalité de Laterrière et maintenir les quatre ou cinq autres
de mon comté. En tout cas, c'est totalement illogique, c'est la
risée du siècle. Je ferai la démonstration à
l'ouverture, à 20 heures.
M. Ryan: On continue jusqu'à 18 heures. M. Morin:
Pardon?
M. Ryan: Je suis prêt à continuer jusqu'à 18
heures.
Une voix: C'est lui qui a dit ça.
M. Morin: C'est vous qui avez demandé l'ajournement
à 17 h 45.
M. Ryan: Je le sais bien, mais...
M. Morin: Nous autres, on vous écoute. C'est ce qu'on fait
depuis le début.
M. Ryan: ...je continue, je reste ici jusqu'à 18 heures.
C'est tellement intéressant!
Le Président (M. Camden): Nos travaux se poursuivent donc
jusqu'à 18 heures. Est-ce que vous poursuivez, M. le
député de Dubuc?
M. Morin: Non, non. Moi, je vais revenir à 20 heures. S'il
y en a d'autres qui veulent parler, pas de problème. Je parle quand je
veux, pas quand le ministre le veut. Voilà!
Le Président (M. Camden): Je vous rappelle que vous vous
adressez à la présidence. Ce n'est pas au souhait du ministre ni
à l'indication du ministre.
M. Morin: Je comprends, mais, lui, il veut presque nous dire
quand on parle, quand on ne parle plus et quand c'est illogique de parler,
quand on est raisonnable, quand on commence à... Il nous dit tout
ça, lui...
Le Président (M. Camden): M. le député de
Dubuc...
M. Morin: ...et ça, je n'aime pas ça. M. Ryan:
Tu parles et tu n'as rien à dire.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Dubuc, je dois vous dire que je vous entends tort bien, j'entends les
commentaires du ministre, il a sa liberté d'expression, vous avez la
vôtre et on les respecte. On fonctionne à l'intérieur du
cadre qu'on a et des règlements. Je comprends donc que vous avez
terminé votre intervention?
M. Morin: Pour le moment, c'est exact.
Le Président (M. Camden): Je reconnais donc M. le
député de Lévis.
M. Garon: M. le Président, il y a quelque chose quand
même, il faut arrêter de jouer aux enfants. Tantôt, c'est le
ministre lui-même qui a demandé d'ajourner à 17 h 45. Il y
a eu un consentement parce qu'il y avait un besoin. Là, il semble... ou
bien tantôt il nous induisait en erreur, et là il semble...
Aujourd'hui, on s'ajuste en conséquence et, après ça, il
dit: Non, continuons. Pour l'avenir de ces consentements-là, M. le
Président, ça veut dire qu'il faudrait davantage suivre les
ordres de la Chambre. Si on donne des consentements au ministre et,
après ça, ça a l'air d'être pour la frime et que,
selon les besoins du moment, l'ajournement qu'il a demandé n'est pas
nécessaire ou est nécessaire selon les humeurs du moment, je
pense bien que ça ne peut pas marcher de cette façon-là.
C'est le ministre lui-même qui l'a demandé. On n'a pas
pensé que c'était un enfant gâté qui demandait
ça, on a pensé que c'était un homme mature, qui a dit
qu'il en avait besoin parce qu'il avait des gens à consulter, et puis
là, d'un coup sec, parce qu'il a une prise de bec avec le
député de Dubuc, là, il change tout ça, alors que
les gens ont pris des dispositions en conséquence. Ça ne peut
marcher comme ça, une commission parlementaire. Il y a des règles
et, justement, moi, je suis un de ceux qui pensent que les règles
doivent être respectées scrupuleusement, pour empêcher,
justement, ces imbroglios-là. Pourquoi? Parce qu'autrement ça
devient... C'est ça qui fait que les gens disent que les travaux
parlementaires ne sont pas sérieux, parce que ça marche au
gré des humeurs et des mauvaises humeurs, des «deals» ou des
transactions, alors qu'on a un règlement et que, pour le mettre de
côté, on devrait être très prudents, parce que
ça crée, justement, des climats comme on vit actuellement. Ce
n'est pas bon. Le règlement est fait pour être suivi.
Deuxièmement, puisqu'il semble que nous allons continuer
jusqu'à 18 heures, le ministre doit répondre de son projet de loi
devant notre commission parlementaire. Nous, nous posons des questions au nom
du peuple. On pose des questions au nom du peuple. Vous savez, pour qu'il y ait
des gens - parce qu'ils ont été fantasques de même, aux
États-Unis; il y a eu le Boston Tea Party parce qu'on disait «No
taxation without representation»; parce que les élus n'ont pas pu
poser de questions, ça a viré à l'indépendance
américaine. Le pouvoir de taxation est un pouvoir exorbitant, en droit
parlementaire. Ce n'est pas une règle normale, là, c'est un
pouvoir exorbitant. Le gouvernement va fouiller dans la poche des gens pour
prendre leur argent; non pas de l'argent qui lui appartient, là.
Ça appartient aux citoyens, c'est l'argent qu'ils ont gagné. Le
pouvoir de taxation est un pouvoir exorbitant. Vous regarderez dans n'importe
quelle revue de droit parlementaire, on va dire: C'est un pouvoir exorbitant du
droit du Parlement. À tel point que, quand la reine d'Angleterre va
présenter son budget à la Chambre des communes, la tradition veut
que les parlementaires, quand elle cogne à la porte pour venir
présenter son budget, la fassent attendre un quart d'heure, vingt
minutes, une demi-heure pour montrer qu'ils la recevront quand ils voudront.
C'est eux autres qui décident. Ce n'est pas la reine qui décide,
c'est le parlementaire qui décide.
C'est un droit obtenu de haute lutte dans l'histoire de
l'humanité, dans les peuples démocratiques qui sont encore
très minoritaires dans le monde, que les parlementaires ont le droit
total par rapport au pouvoir de taxation. Ce n'est pas le pouvoir du
gouvernement, c'est les parlementaires qui décident si le peuple est
taxé ou n'est pas taxé. Ce n'est pas les caprices d'un ministre,
quel qu'il soit, quel qu'il soit, qui décident; ce sont les
représentants du peuple, dont nous sommes, qui décident si les
gens doivent être taxés ou non, et si le ministre a
justifié ce qu'il veut faire. Le ministre a l'air de penser que c'est
son droit de décider. Je regrette, ce n'est pas son droit de
décider. Ce n'est pas lui qui décide, c'est nous autres qui
décidons.
Je comprends que, dans le système parlementaire, il y a de la
partisanerie politique. Mais normalement, dans les Parlements, les élus
du peuple décident si le peuple doit être taxé ou non.
Actuellement, il l'est pas mal, taxé, le peuple. Il est
écoeuré d'être taxé. Il en a soupe, d'être
taxé, et il est complètement dégoûté des gens
politiques. On vit à 11 % dans les sondages de
crédibilité, c'est le monde qui a le plus bas taux de sondage.
Pourquoi? Parce qu'il y a trop de gens qui ne font pas leur job, justement. Et
il est surtaxé parce qu'il y a des gens qui sont trop lâches pour
faire leur job.
Bien, moi, je vais vous dire une chose, le ministre, il va prendre le
temps qu'il faut et on va prendre le temps qu'il nous faut pour décider
s'il est taxé ou s'il n'est pas taxé et comment ça va
marcher Faire sa job de représentant, c'est ça. Ce n'est pas de
flatter le ministre, ce n'est pas de lui faire de la courîisanerie pour
faire éviter sa municipalité et que le diable emporte les autres.
Ce n'est pas ça, la règle. On sait qu'il y en a beaucoup, de
courtisans, dans le monde qu'on rencontre aujourd'hui. C'est plus facile
d'être courtisan, d'ailleurs. Il y en a qui vivent de la courtisanerie.
Mais, qu'est-ce que vous voulez, dans le système démocratique, un
député, ce n'est pas un courtisan. Le mot «courtisan»
a été inventé justement pour les flatteurs du roi, ceux
qui courtisaient le roi pour avoir des faveurs. La démocratie, c'est
exactement le contraire de la courtisanerie. Ce n'est même pas
d'être complaisant pour le ministre. Au contraire, c'est de traiter
durement le ministre, s'il le faut, pour mieux défendre les
intérêts du peuple. Dans le système, ce que nous avons en
cause actuellement, c'est l'injustice d'une taxation qui apparaît
évidente à ceux qui connaissent un peu le territoire. (17 h
50)
Quand le ministre me parie de ses fonctionnaires qui ont
préparé tel document, moi, j'ai vécu ça, à
Saint-Romuald, Saint-Jean-Chrysos-tome. On est allés en
référendum sans savoir que le ministre avait déposé
une loi où il y aurait 600 000 $ de taxes de plus pour les citoyens de
Saint-Romuald, et ils ne le savaient même pas, et ils allaient en
référendum sans même le connaître. Si c'est
ça, la franchise, je regrette. Moi, la franchise, ce n'est pas
ça. Les gens auraient dû savoir avant le référendum
qu'Ultramar entrait dans cette catégorie-là dans un projet de
loi. Ils ne le savaient même pas et ils votaient. Les gens étaient
en droit de le savoir. Et, si la fusion avait été faite
malgré ça, ils auraient pu la faire annuler pour fausse
représentation. Alors, qu'on n'invoque pas la franchise de ci et de
ça. La seule franchise que je connaisse, moi, c'est les textes de loi
que j'ai devant moi. Quand les juges vont juger, les placottages des
fonctionnaires, ils n'en tiendront même pas compte. Ils vont dire: Le
législateur n'a pas parlé pour ne rien dire. Ils vont prendre
uniquement les mots qu'ils ont devant eux et ils vont se demander: Qu'est-ce
que ces mots-là veulent dire? Peu importent les raisons qu'auront
données les fonctionnaires. Peu importent les justifications. Peu
importent les courtisaneries. Peu importe quoi que ce soit. Le juge va prendre
ça. Il va dire: On pense que le législateur est un homme
intelligent, un être intelligent, un homme ou une femme II va dire: Quand
il a parlé, il n'a pas parlé pour des niaiseries et on suppose
qu'il veut dire quelque chose quand il parle, parce qu'autrement il ne parle
pas pour rien. Ce sont les principes d'interprétation des tribunaux.
Ce qu'on a dit, on n'en tient même pas compte. Ce qu'on a dit ici
ne vaut rien, sauf que, pour faire en sorte qu'une taxation soit
légitime, correcte, on est en droit de savoir toutes les motivations.
Actuellement, cette taxe-là, elle paraît injuste à un grand
nombre de citoyens. Je peux vous dire que, chez nous, elle apparaît
injuste pour d'autres raisons. Elle paraît injuste parce que les gens qui
paient le p\.s cher de transport en commun de tout le Québec voient les
montants d'argent qu'ils paient pour le transport en commun dans leur
territoire de la rive sud de Québec, les deux tiers de leur argent
donnés à d'autres pour les subventionner, alors queux sont ceux
qui paient le plus cher. Le service de transport en commun, je vais vous dire
une chose, je ne suis pas certain qu'il va durer encore bien, bien longtemps.
On dira merci au ministre. Pourquoi? Parce que c'est ça, le
résultat. Le système n'est pas rentable actuellement. Le
système est déficitaire. Ils chargent trop cher et voici le
résultat. Actuellement, on a 195 municipalités qui sont couvertes
par la loi 145. Il y en a 72 seulement qui ont le transport en commun et il y
en a 123 qui ne l'ont pas. On se pose des questions par rapport à ceux
qui n'ont pas le transport en commun et qui paient pour le transport en commun
qu'ils n'ont pas.
Le ministre explique ses critères. On n'est pas satisfait des
explications qu'il nous donne. Il peut penser qu'elles sont bonnes, ses
explications. Nous, on pense aussi que le gouvernement était bien
content de passer la facture à d'autres pour que les
municipalités ou les systèmes de transport en commun retirent les
sous que lui ne voulait plus donner. Peu importe qui paie. Résultat: il
y a des gens qui paient actuellement.
Vous savez, dans des familles, on va dire: Ça ne coûte pas
bien, bien cher. L'automobile, on paie ses 30 $. Ils paient la SAAQ aussi, la
Société de l'assurance automobile du Québec, on a une loi
devant nous pour aller lui siphonner de l'argent. Vous savez que si on n'avait
pas enlevé tout l'argent à la Société de
l'assurance automobile du Québec qu'on lui a enlevé et qui n'a
pas été payé pour des taxes, mais pour des primes
d'assurance, on aurait pu assurer tout le monde pendant quatre ans et demi
gratuitement. On n'est pas dans les "peanuts". On est dans de grosses sommes
d'argent. Quand le gouvernement se comporte comme ça, ne nous demandons
pas pourquoi les gens n'ont pas de respect pour le gouvernement, n'ont pas de
respect pour les institutions publiques, parce que, je vais vous dire une
chose, ce n'est pas normal qu'on se comporte de cette façon-là.
C'est pourquoi notre rôle est de poser des questions au ministre. Qu'il
ne veuille pas y répondre, c'est son affaire. Il n'a pas voulu
répondre. Il dit que, les critères, on ne les verra pas et il
veut qu'on demande au recensement fédéral de nous dire c'est
quoi, les taux de navette. Bien là, on...
Le Président (M. Camden): M. le député de
Lévis, le temps qui vous était dévolu est
terminé.
M. Garon: Très bien.
Le Président (M. Camden): M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, je ne voudrais pas terminer
avant d'avoir mis au point certains éléments qui ont donné
lieu à toutes sortes d'affirmations fausses. Nous étions convenus
d'un ajournement à 18 h 45.
Une voix: 17 h 45.
M. Ryan: 17 h 45. Je me suis aperçu que le climat dans
lequel cette entente avait été faite a été
complètement corrompu par des interventions démagogiques comme
celles qu'on a entendues cet après-midi. Je me suis dit: Je vais rester
là jusqu'à 18 heures pour entendre tout ce qui va se dire. C'est
mon droit le plus strict. Pas de permission et d'excuse, pas de permission
à demander ni d'excuse à présenter à qui que ce
soit du côté de l'Opposition, je m'en garderais bien. Mais quand
j'entends le député de Lévis continuer ses affirmations
mensongères... Il dit que j'ai dit tantôt: On ne vous les donnera
pas, les explications. Je n'ai jamais dit ça. On va vous les donner, et
vous n'avez pas écouté. Vous lirez les comptes rendus des
discussions et vous verrez ce qui a été dit.
M. Garon: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Camden): Quel règlement?
M. Ryan: Les critères...
Le Président (M. Camden): Quel règlement?
M. Ryan: ...ont été expliqués.
M. Garon: "Affirmations mensongères" n'est pas une
expression parlementaire et je demande au ministre de la retirer.
M. Ryan: "Expression fausse". "Fausse", ça vous va,
ça?
Le Président (M. Camden): Voici, c'est corrigé.
M. Ryan: Très bien.
M. Garon: M. le Président, est-ce que l'expression
était parlementaire?
M. Ryan: Dénuée de fondement.
Le Président (M. Camden): J'ai compris, M. le
député de Lévis, que le ministre a changé le mot
pour "fausse". Alors...
M. Garon: «Fausse» n'est pas plus parlementaire.
Le Président (M. Camden): ...dès ce moment... C'est
tolerable, M. le député de Lévis.
M. Tremblay (Rimouski): La vérité choque.
M. Garon: Vous prendrez les galées, ce n'est pas ça
qu'il a dit. Il a dit: Vous irez voir les statistiques
fédérales.
Le Président (M. Camden): Vous me permettrez de vous
rappeler que c'est le ministre qui est à s'exprimer et de faire preuve
de tolérance.
M. Ryan: M. le Président, est-ce qu'il pourrait avoir au
moins la courtoisie... On l'a écouté parler, même si
c'était peu agréable. Est-ce qu'il pourrait avoir la courtoisie
de durer jusqu'à 18 heures pour qu'on lui donne un petit peu
d'éléments d'explication?
Alors, je lui ai dit tantôt que les explications sur les
critères avaient été amplement fournies par le
fonctionnaire qui m'accompagnait au cours de cette discussion, M.
Laverdière, qui n'est pas un courtisan, qui est un homme très
indépendant d'esprit et qu'il manifeste autant dans les séances
de travail que lorsqu'il discute avec des parlementaires.
Alors, on a donné toutes ces explications-là par la bouche
d'une personne qui a une formation, une compétence en ces
matières. Le député nous dit: Donnez-nous des
explications. Vous les lirez dans les comptes rendus de la commission
parlementaire, je ne peux pas faire mieux que ça.
C'est pour ça que j'ai demandé à M.
Laverdière s'H pouvait donner des explications encore meilleures que
celles que j'aurais données Autrement, je les aurais données
moi-même. Je ne suis pas pour arriver puis commencer à me
substituer à lui après lui avoir demandé de venir nous
aider. On peut discuter encore sur les fameux critères ad infinitum,
mais il y a une méprise profonde chez le député de
Lévis et chez certains de nos collègues. On n'a jamais dit qu'on
allait demander la contribution de 30 $ uniquement en fonction du territoire
défini par un organisme public de transport en commun. On n'a jamais dit
ça. Ce n'est pas ça, le critère qui a été
retenu. Le critère qu'on a retenu, c'est celui de l'inclusion d'une
municipalité dans une région métropolitaine de
recensement. C'est sur cette base-là qu'on s'est fondés. Je peux
bien prendre l'autre base; en polémique, c'est parfaitement
légitime. Mais, comme je le disais tantôt, la loi a
été adoptée l'an dernier, pas question de la retirer. Vous
avez tout fait pour l'empêcher de passer, elle a été
adoptée. Puis elle s'applique beaucoup plus harmonieusement, beaucoup
plus efficacement que vous ne l'aviez prédit dans vos discours
extrêmement pessimistes. On vous dit: On est prêts à ajouter
quelques municipalités. ...on a ajouté des noms parce qu'il y
avait eu des représentations. Mais, si vous n'en voulez pas, vous avez
seulement à le dire puis on regardera. Si c'est fondé, on va les
mettre pareil, puis si vous avez raison dans les réserves que vous
exprimez, on ne les mettra pas. On n'a pas d'arrière-pensée
là-dedans. Si vous venez me dire, aujourd'hui: La municipalité de
Bécancour, ce n'est pas vrai par rapport à ce qui a
été dit par M. Laverdière, il va écouter les
critiques qui vont être faites. Si vous avez raison, je vais être
obligé de prendre une décision, moi, comme parrain du projet de
loi, mais, si vous avez tort, je vais vous dire: Vous avez tort, et je ne m'en
occuperai pas. Je pense que je suis dans mon droit. Quand je dis au
député de Lévis que je ne suis pas son commissionnaire,
que je n'irai pas chercher les publications de Statistique Canada pour lui, il
est assez grand et supposément assez formé pour savoir où
il va les trouver, même s'il n'a pas confiance. Comme, moi, je vais les
chercher tout seul, je ne me fais pas quérir ça par d'autres
quand j'ai besoin de choses pour mes débats personnels. Ça, ce
n'est pas un refus de collaboration. Tout ce qui regarde le ministère
des Affaires municipales, je suis prêt à le fournir aux
députés, c'est leur droit le plus strict de l'exiger. On ne met
pas de réserve là-dessus, sauf pour les documents qui sont
classés confidentiels.
On a fait - ça fait deux heures qu'on discute de cette
question-là, si mes souvenirs sont bons, deux heures, deux heures et
demie - on a donné à peu près tout ce qui peut être
donné comme explications. Je crois qu'on va être rendus au
point... Je suis bien prêt à entendre les explications qui seront
données tantôt. Je crois qu'on va être rendus au point qu'on
devra prendre une décision et j'espère qu'on pourra la prendre
assez tôt.
Quant aux reproches du député de Lévis concernant
ma présence en commission, moi, je ne passe pas mon temps à faire
la navette pour aller faire le trouble d'une commission à l'autre, je
reste toujours à la même place. Je suis ici continuellement. J'ai
remarqué une chose, c'est que, quand le député de
Lévis fait le trouble ailleurs, on a la paix ici, ça fonctionne
beaucoup plus sereinement, beaucoup plus constructivement. Je ne lui en veux
pas, ça met de la vie dans certains de nos échanges, mais je ne
voudrais pas qu'il vienne me faire des leçons au point de vue
assiduité parlementaire parce que je n'en ai pas à prendre de
lui, je regrette infiniment La commission le sait très bien, et je rends
hommage au député de Jonquière, qui est de la même
farine de ce côté-là, de la même espèce.
Là-dessus, il y a un respect mutuel qui a toujours permis à cette
commission de fonctionner très constructivement malgré, parfois,
des désaccords profonds et insurmontables, dans certains cas. Ça
n'empêche pas le respect mutuel. On n'est pas obligé de passer son
temps à se lancer des insultes. Ce n'est pas ça, le vrai
parlementarisme, à mon point de vue.
Le Président (M. Camden): Merci, M. le ministre. Sur ce,
considérant qu'il est 18 heures, la commission suspend ses travaux
jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 20 h 26)
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
reprend ses travaux. Le mandat de la commission est de procéder à
l'étude détaillée des projets de loi suivants, et ce, dans
l'ordre ci-après indiqué: projet de loi 55, Loi modifiant la Loi
sur la fiscalité municipale et d'autres dispositions
législatives; projet de loi 56, Loi modifiant la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme et d'autres dispositions
législatives. Alors, au moment de la suspension des travaux à 18
heures, je crois que la parole revenait au député de Dubuc. Nous
étions à l'article 17.
Une voix: Exact. Une voix: C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): On me dit que c'est
le député de Dubuc qui devait commencer le débat.
M. Morin: Oui, c'est à peu près ça.
Venez
vous asseoir, M. le ministre. Venez vous asseoir pour qu'on jase un
peu.
Une voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Dubuc.
M. Morin: Oui, j'ai commencé, Mme la Présidente.
C'est le débit qui est lent comme ça, mais ça va
accélérer avec le temps.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, vous avez 2
min 24 sec de passées.
M. Morin: Combien?
La Présidente (Mme Bélanger): 2 min 24 sec.
M. Morin: De passées?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Et vous avez 20
minutes.
M. Morin: Bien sûr, Mme la Présidente, qu'on a
tenté cet après-midi... Bien que c'était la
première fois, c'était quand même bon de le savoir, les
critères qui ont servi de base à désigner le nombre de
municipalités dont les automobilistes étaient assujettis aux 30
$. Enfin, ça nous a apporté un peu d'information - hein, chers
collègues? - mais ça n'a pas pour autant effacé ou
éliminé l'incohérence, pour ne pas dire l'absurdité
au niveau de l'application de ces références-là. C'est
bien sûr qu'à partir du moment où on sent que la loi 145
n'avait pour but, en fait, que de trouver quelque part des taxes
déguisées, à ce moment-là, tous les moyens sont
bons, sauf qu'on oublie, au moins, d'appuyer ces taxes-là par un minimum
de logique. C'est là que, je pense, le ministre est allé
très, très loin. C'est pourquoi les gens, les citoyens viennent
nous voir et ne comprennent absolument pas. Car si une taxe, de façon
générale, pour ne pas dire toujours, n'est jamais acceptée
par le contribuable, par le citoyen, les automobilistes des
municipalités non desservies par le transport en commun ne sont pas
capables, en plus de rejeter les 30 $ comme tels, d'établir un minimum
de justification et sont vraiment révoltés contre cette mesure.
(20 h 30)
Vos fameuses RMR, ça, c'est une trouvaille du siècle. Bien
sûr que ça existe. Je sais que ce n'est pas votre conseiller qui
l'a invente. Ce sont des données qui existent au niveau des
municipalités par région. Oui. Mais ça n'a pas
été long cet après-midi... après avoir pris
connaissance de vos données, ça a été très
facile de faire la démonstration que les statistiques, les
données étaient fausses à leur base. Alors, tout de suite
là, le fait de s'en référer à des données
qui sont fausses, qui datent de plus de 10 ans... Il fallait vraiment que le
ministre n'ait pas été capable de trouver d'autre justification
pour se référer à - comment ils appellent ça? - ce
regroupement municipal de la... Ce n'est pas la régie municipale? La
région métropolitaine de recensement. Il fallait vraiment qu'il
soit à court d'idées pour se référer à de
telles données. D'abord, on l'a dit, c'est faux, en termes de
données, et baser le principe de «navettage» pour les fins
de désignation des municipalités, ça ne tient absolument
à rien. C'est un peu comme si, dans le transfert, dont on va parler sous
peu, du réseau municipal, le ministre des Transports avait dit: Bien,
pour désigner le réseau qui sera municipal, on va compter le
nombre de poteaux et/ou on va calculer la longueur du câble qui est
desservi, du service de câblodistribution. Autrement dit, des domaines
qui n'ont aucun lien entre les deux, mais essayer de s'accrocher après
quelque chose... Ça n'a aucune espèce d'allure!
Ce qui est curieux, c'est qu'on dirait que le ministre veut continuer de
s'enfoncer dans le ridicule. Il ne tente même pas de s'en sortir, il
s'enfonce. Il nous propose des amendements, là, qui ont pour effet de
rajouter un certain nombre de municipalités qui seraient, elles aussi,
exemptées. Bien, c'est incroyable! Moi, j'aimerais que son conseiller
nous fasse la démonstration, et ça, non pas par une explication
sommaire - enfin, celle qu'il a déjà fournie, là - mais
vraiment une démonstration à partir des données auxquelles
ils se sont référés pour exclure des municipalités.
Dans le cas d'une des municipalités qui, semble-t-il, s'ajouterait, une,
entre autres, qui fait partie du comté de Dubuc, moi, j'aimerais qu'on
tente de faire cette démonstration-là parce que rajouter cette
municipalité en termes d'exception à ces...
M. Tremblay (Rimouski): Mme la Présidente...
M. Morin: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Rimouski.
M. Tremblay (Rimouski): ...il me semble que vous m'aviez dit que
c'était 2 min et 24 sec, le temps.
La Présidente (Mme Bélanger): Qu'il y avait
d'écoulé.
M. Tremblay (Rimouski): Ah! Ça va être plus long que
ça!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Dubuc, la parole est à vous.
M. Morin: Mme la Présidente, je suis très
déçu qu'un membre de votre formation doute de votre
capacité de gérer la présente commission. Franchement,
là... Je suis convaincu que, quand mon temps sera terminé, vous
allez me faire un signe très gentil...
La Présidente (Mme Bélanger): Un signe de maîtresse
d'école.
M. Morin: ...et que je devrai me soumettre à votre
directive.
Dans le comté de Dubuc Vous savez qu'au Saguenay-Lac-Saint-Jean
il y a la CITS qu'on appelle, la Corporation intermunicipale de transport du
Saguenay, qui dessert les municipalités de Chicoutimi, Jonquière
et La Baie, ce qui touche, finalement, environ 150 000 de population. Autour de
ces trois municipalités - là, il y a une multitude de petites
municipalités qu'on retrouve particulièrement dans le
comté de Dubuc. Sur le plan électoral, Jonquière suffit
pour rencontrer les normes électorales, sauf que Dubuc, à part La
Baie qui est à environ 20 milles... Donc, pour faire partie de ce
comté-là, il y a quinze petites municipalités rurales. Il
y en a cinq dont les citoyens - on dit toujours «les
municipalités», mais on devrait toujours dire «les
citoyens» des municipalités - sont assujettis à
l'application des 30 $. D'ailleurs, j'ai déjà écrit une
lettre au ministre là-dessus, mais je n'entends pas faire la
défense des municipalités. Ça, je vous l'ai dit, je vous
l'ai promis puis je vais respecter ma parole. Sauf que, si je donne ces
exemples-là, de Saint-Fulgence, qui est sur une route régionale,
à 25 km de Chicoutimi, Canton Tremblay, qui est un petit village en
bordure de Chicoutimi, où, lui, finalement, ça rentrerait dans ce
qui... Oui, parce que les gens sont à proximité, c'est une zone
contiguë à Chicoutimi où le transport en commun passe, mais
on dit que ce n'est pas ça qui est à la base, sauf que ies
citoyens ne sont pas tous fous. C'est impossible. C'est comme ça que les
citoyens raisonnent. Ça, c'est une petite municipalité qui
entoure Chicoutimi qui pourrait être partiellement desservie par le
transport. Oui, c'est rural, oui. Il y a une autre municipalité,
Saint-Honoré, qui est peut-être à 30 km de Chicoutimi, une
petite municipalité rurale. Il y a Shipshaw qui est assez
éloignée de Jonquière et de Chicoutimi. Et il y a
Saint-Ambroise... Elle n'y est pas, Saint-Ambroise. Saint-Honoré,
Saint-Fulgence, Canton Tremblay... et Laterrière.
Sur les cinq municipalités, il y en a au moins trois qui sont
à 25 ou à 30 km des centres de l'agglomération desservie
par le transport en commun. Il y en a une autre qui s'appelle Laterrière
et qui, elle, géographiquement, est située entre La Baie
desservie par le transport en commun et en bordure de Chicoutimi, pour ne pas
dire que même... On sait même qu'une partie de Laterrière a
été annexée à Chicoutimi lors de l'implantation de
l'usine Alcan et va même rejoindre Jonquière Donc,
Latorrière, c'est une petite municipalité semi-rurale qui fait le
tour ou, finalement... qui même ne fait pas le tour, c'est les trois
municipalités urbaines qui en font le tour.
Selon vos critères que vous nous avez expliqués cet
après-midi, il semblerait que, là, le degré de
«navettage» chez les gens de Laterrière versus le centre,
Chicoutimi ou Jonquière, serait probablement à un niveau trop bas
pour faire partie des municipalités auxquelles les citoyens doivent
être assujettis. Ça, là, il va falloir que vous me fassiez
la démonstration de ça parce que, ça, c'est le comble du
ridicule. Même la personne la mieux intentionnée qui aurait voulu
appuyer les amendements que vous voulez apporter à votre projet de loi,
avec cet exemple-là, c'est une provocation. Les gens ne comprendront
pas. Ils ne comprenaient déjà pas, mais, là, si vous
rajoutez Laterrière, bien que j'en serais heureux pour les gens de
Laterrière, bien sûr, qui seraient exemptés des 30 $, bravo
pour eux, mais, au niveau de la logique, au niveau du rationnel, c'est pour
ça que je dis que le ministre s'enfonce dans le ridicule avec un tel
amendement.
Donc, je pense que, si jamais le ministre voulait replacer les choses
pour que les gens comprennent au moins... Même si, je l'ai dit et je le
répète, une loi n'est jamais acceptée, n'est jamais
admise, on n'aime jamais les nouvelles taxes, il y a des fois au moins qu'on
comprend d'où elle vient et pourquoi elle est imposée. On
comprend, au moins. Alors, je pense que le ministre n'aurait qu'une voie s'il
veut vraiment redorer son blason, si je peux... Ce ne sera pas facile. Ce
serait de faire en sorte que seuls les citoyens desservis par un service de
transport soient assujettis à cette compensation de 30 $ via les droits
d'immatriculation. C'est la seule issue, il n'y en a pas d'autre. Au moins pour
ramener les choses à une notion qui pourrait s'expliquer et non pas...
Je n'oserais pas faire ou proposer d'amendements... Même si j'ai eu des
représentations de la part des citoyens de mon comté afin
d'exclure leur municipalité, je n'oserais faire des
représentations sans m'assurer que les amendements qu'on ferait soient
assortis ou appuyés par des critères à tout le moins moins
farfeius que ceux qui appuient la loi actuelle. Alors, c'est pour ça que
je ne ferai pas d'amendements dans le sens de favoriser une
municipalité, c'est-à-dire les citoyens de la
municipalité, sans être sûr d'avoir des critères plus
intelligents que ceux qu'on a. C'est pour ça que je ne le ferai pas,
sauf que l'avenue, je le répète, pourrait être celle
d'assujettir uniquement les citoyens desservis par le transport en commun. (20
h 40)
Alors, ceci dit, Mme la Présidente, je termine mon intervention.
Je sais que le ministre va prendre bonne note de ce que je lui ai dit et Ah!
Vous allez avoir des surprises. Le
ministre, des fois, il est surprenant. C'est quand on s'y attend le
moins, des fois...
M. Garon: Dans le temps du Jour de l'an.
M. Morin: Ceci dit, il semble désireux de mettre fin
à l'étude de ce projet de loi, article par article. Il a
hâte, il est impatient. Mais la seule façon de s'en sortir, c'est
de s'assurer de la collaboration, de la contribution de l'Opposition. S'il veut
totalement ignorer ce qu'on veut lui avancer, à ce moment-là, je
pense qu'effectivement son projet de loi prendra beaucoup plus de temps
à être adopté en ce qui nous concerne. Merci, Mme la
Présidente. Vous êtes bien gentille.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Dubuc. M. le député de Montmorency.
M. Filion: Merci, Mme la Présidente. Je vais être
bref, mais, quand même, je veux parler sur les questions de principe
d'application de cette mesure-là d'exonération de 30 $. J'aime
bien, en tant que carriériste en matière fiscale, utiliser des
principes d'équité et des principes aussi que les gens vont
suivre et que les gens vont comprendre. La problématique que l'on vit
avec les fameux 30 $, c'est très simple. C'est que les gens ne
comprennent pas actuellement pourquoi le voisin est exempté et qu'eux
paient les 30 $. Moi, c'est bien sûr, c'est surtout très clair.
À Itle d'Orléans, on le sait très bien, on a
parlé que le principe de subjectivité qu'il faut éliminer
va rétablir une partie de l'application. Mais il reste quand même
un secteur qui reste, à mon avis, traité inéquitablement.
De cette façon-là, les gens se retrouvent injustement
traités et profondément blessés.
J'écoutais le ministre dire en Chambre que les agriculteurs de
Saint-Thomas étaient blessés. Je vous dirai que, moi, je viens de
vivre une expérience... Ça m'est arrivé, c'est tout chaud,
deux jours de pétitions, Mme la Présidente, dans mon
comté. Non pas une semaine, deux jours. On a distribué à
différents endroits. Actuellement, on a ramassé une
première cueillette, il en reste à venir. Pendant deux jours, on
a ramassé 1848 signatures, non pas 2, non pas 3, 1848 signatures de
personnes dans mon comté qui sont profondément blessées.
Ça veut dire quoi? Ça veut dire que la mesure fiscale qu'on a
mise en place n'est pas comprise et les gens la refusent. Les gens la refusent.
Ils l'a trouvent injuste et en même temps réagissent
négativement à toute la fiscalité en
général. À partir du moment où les gens se sentent
injustement traités, ces gens-là vont se faire une forme de
justice fiscale quelque part.
Le principe qui a été retenu, ce n'est pas que ce ne soit
pas un principe louable que de se référer à des
statistiques du gouvernement fédéral, mais faut-il que ces
statistiques-là, dans un premier temps, on en soit certain, qu'on en
contrôle la validité et qu'en même temps elles soient
comprises de la population. le grand malheur de l'application de
l'exonération, c'est que ce n'est pas compris de la population et c'est
difficilement compréhensible, même de la part des
députés. alors, il est évident, quand on veut faire
financer un transport en commun... mais, moi, je pense qu'il faut se rapprocher
de très près d'un principe aussi simple que celui de
l'utilisateur-payeur. si on s'en éloigne, les gens ne suivent pas et,
quand les gens ne suivent pas, c'est la cacophonie générale.
#
Alors, Mme la Présidente, il est évident, à mon
point de vue, qu'on doit profiter... Je sais que le ministre dit que ce n'est
pas le temps, qu'on verra ça plus tard, mais il faut bien comprendre
qu'on est justement dans un processus législatif où on doit
s'arrêter sur des fondements aussi importants que celui de dire: Taxons
les gens en fonction d'un principe qu'ils vont comprendre, celui de
l'utilisateur-payeur, par exemple. Si on prenait simplement le territoire de la
communauté urbaine - communauté urbaine ou le transport en commun
- ce territoire-là identifié déjà dans des zones
très claires, nettes et précises où il y a un service de
transport en commun, et qu'on dise que les gens qui habitent sur ce
territoire-là vont payer les 30 $, ça devient une base où
les gens vont suivre le débat. Que les gens qui demeurent à
Sainte-Brigitte-de-Laval et qui n'ont pas de transport en commun, ils ne se
sentiront pas lésés, ils n'en paieront pas, de 30 $... Ceux qui
demeurent sur ITle, c'est le même principe, ils n'ont pas de transport en
commun, ils n'en paieront pas, de 30 $. À partir du moment où on
veut devenir des puristes dans de belles formules mathématiques, dans de
belles formules où, à toutes fins pratiques et simplement, les
hauts fonctionnaires ou les gens qui étudient les dossiers en
détail peuvent comprendre les bases d'application, c'est là qu'on
fait fausse route. Ça devient des systèmes trop purs ou, à
toutes fins pratiques, ça ne trouve pas de place sur le terrain et
ça ne trouve pas de place dans une application juste et
équitable.
Si vous avez un système qui est tellement beau que, sur le plan
mathématique, vous faites les formules que vous voulez mais que vous
êtes les seuls à comprendre et que M. Tout-le-Monde ou les gens
qui vont devoir vivre dans ce système-là ne le comprennent pas,
ça ne donne rien. Ça ne donne rien. Au contraire, ça
crée de l'animosité, ça crée de
l'agressivité et les gens ont l'impression de se faire voler 30 $. Mais
ce qu'il faut retenir, c'est que les gens, quand on leur dit qu'ils vont perdre
des milliards, ça, ils ne le comprennent pas trop: Ah! On perd des
milliards. Mais quand tu dis: Vous allez perdre 30 $, eh bien, là, ils
comprennent. 30 $, c'est directement de leur poche; ça, c'est
perceptible. Ils vont se raccrocher à ça et ils vont comprendre
le débat. Vous comprendrez que ça a pris seulement deux jours
pour ramasser 1800 si-
gnatures. C'est donc dire que l'objectif recherché actuellement
par l'exonération n'est pas atteint.
Je pense qu'on doit profiter de cette commission-ci pour vraiment faire
un débat et amorcer immédiatement la réflexion pour...
Bien oui, je suis d'accord pour qu'on enlève le principe de la
subjectivité. S'il y a une place où il ne doit pas y avoir de
principe en législation, c'est bien un principe de subjectivité.
À partir du moment où vous laissez intervenir un jugement quelque
part dans le temps pour savoir si quelqu'un, on a le droit de lui appliquer une
exonération ou non, c'est bien en fiscalité que ça ne doit
pas exister; parce que, à partir du moment où vous laissez cette
latitude-là, vous venez de créer automatiquement des distorsions
et des inéquités- Deux personnes ne pensent pas la même
chose. Elles vont interpréter des faits de façon
différente et, à ce moment-là, on se retrouve dans une
espèce de cacophonie incroyable.
Je pense que, sincèrement, ce qui se passe présentement,
c'est que la population le donne, le signe, la population réagit, la
population le manifeste de toutes sortes de façons, sauf que nous, les
législateurs, quelque part on doit être à l'écoute
de ces signes-là. Je pense que le signe que je viens de vivre dans mon
comté, dans l'espace de deux jours, pour moi est un signe très
révélateur. Même si je disais aux gens de mon
comté... Imaginez deux secondes, je retourne dans mon comté; sur
le principe de la subjectivité, trois municipalités se trouvent
exonérées, dans mon comté, trois sur neuf. Qu'est-ce que
vous pensez que les six autres municipalités vont me dire? Elles vont
dire: Ils sont malades. Qu'est-ce qu'il se passe? Pourquoi Sainte-Famille et
pourquoi pas Saint-Pierre et pourquoi pas Sainte-Pétronille et pourquoi
pas Sainte-Brigitte? Eux, ils n'ont pas la capacité de comprendre les
principes sur lesquels vous vous êtes fondés pour appliquer votre
fiscalité et, à ce moment-là, eh bien oui, il y a trois
municipalités qui vont être très heureuses mais il va y en
avoir six autres qui vont fulminer. Elles vont dire: Ça n'a pas de bon
sens! Mais qu'est-ce qu'il se passe dans ce gouvernement-là? Parce
qu'elles ne réussissent pas à créer la relation du payeur
de taxes et du service rendu.
Les gens, pourquoi pensez-vous qu'ils en ont ras le bol de payer des
taxes? Parce qu'ils ne reçoivent rien en retour. Non seulement ils en
donnent beaucoup, mais ils ne reçoivent pas le service qu'ils attendent
des taxes. Quand vous dites à votre citoyen: Écoute, ne t'en fais
pas avec ça, tu as 35 %, 40 % des taxes que tu verses qui servent
à payer de l'endettement ou des frais de financement, ces 35 %, il n'a
rien en retour. Lui, il est prêt à payer, mais non pas à
payer pour se faire endetter et à payer pour des services qu'il n'a pas,
à payer pour des services qui lui sont rendus et qu'il va percevoir.
À ce moment-là, les gens acceptent de payer la taxe parce qu'ils
ont un retour quelque part et qu'ils peuvent identifier, ce qui n'est pas le
cas des 30 $. Les 30 $, à mon avis, c'est une mesure qui ne doit pas
trouver son application parce qu'elle crée de l'injustice même sur
sa face, sur sa forme et que, dans ce sens-là, moi je pense qu'un
système fiscal fonctionne bien à partir du moment où on
garde une certaine confiance dans une population, où on peut arriver
à faire comprendre à une population que la taxe en soi est juste
et correcte. C'est toutes ces petites séries de taxes où les gens
ne se retrouvent pas qui créent ce qu'on appelle, pour moi, la justice
fiscale, où chacun commence à se faire sa propre justice, et qui
créent ce qu'on appelle - et qui, à mon avis, est un incitatif
à ce qui se passe actuellement - toute l'économie au noir, toute
l'économie parallèle et tout ce que l'on vit dans un
système où, actuellement, les gens cherchent à retrouver
des deniers qu'ils ont l'impression de se faire voler injustement. Cette
mesure, foncièrement, doit être révisée à sa
base même. (20 h 50)
C'est évident que le gouvernement a besoin de fonds, j'en
conviens. Que le gouvernement ait besoin de fonds, ça va, mais qu'on
prenne une tarification en fonction d'un usager précis et qu'on dise:
Écoutez, la zone où il y a un service de transport en commun,
c'est vous autres qui allez le financer parce que c'est votre zone qui en
bénéficie davantage. Et, si vous avez besoin de fonds
additionnels, prenez des mesures de taxation où ça va se
répandre parmi tous les Québécois et toutes les
Québécoises, que ce soit par un taux d'impôt, que ce soit
par une augmentation de tarification ou une augmentation de droits de permis,
mais que l'excédent que vous voulez faire financer, vous le fassiez
financer par des mesures fiscales générales, non pas par des
mesures fiscales où, à toutes fins pratiques, la personne a
l'impression de payer pour les autres et de payer pour un service qu'elle n'a
pas.
Alors, je pense, Mme la Présidente, que cet article 17, à
sa face même, mérite et, je pense, mérite
immédiatement une réflexion de concept d'application et que l'on
devrait sérieusement considérer le territoire d'une
communauté urbaine de transport comme étant un territoire
assujetti à la taxation. Là, les gens suivraient cette
démarche et ils pourraient se retrouver derrière tout cela.
Même si on adoptait l'élimination du principe de
subjectivité, il n'en demeure pas moins que le fondement même de
l'application de l'article ne fonctionne pas et qu'on devrait J'espère
qu'on sera en mesure de débattre dune motion qui pourrait effectivement
être à l'effet qu'on devrait penser immédiatement à
une base d'application que l'on contrôle, claire, nette et
précise.
Écoutez, une base d'application qui remonte à 1981, qui a
été faite dans des objectifs très
différents parce que, quand ils ont fait le recensement, en 1981,
ils n'ont quand même pas fait un recensement d'agglomération
urbaine en fonction d'une taxation; ils ont fait un recensement en fonction de
statistiques générales. Mais je suis sûr que si, dès
le départ, ça avait été commandé en fonction
d'une application fiscale, la rigueur aurait été de soi, pour la
simple raison qu'on ne peut pas se permettre d'erreur, dans une base
d'application fiscale. Dès le moment où vous faites une erreur
statistique, dès le moment où vous faites une erreur
d'information, vous créez une injustice quelque part. Que cette base ait
été montée pour bien d'autres fins que celles de
l'application d'une taxe de 30 $, je pense qu'elle ne repose pas sur une
rigueur, comme elle aurait dû reposer, quand on veut s'en servir comme
base de taxation.
Écoutez, on ne fera pas le procès des chiffres, à
savoir si les chiffres sont très valables, moyennement valables ou peu
valables, mais il est clair que, comme législateurs, on doit avoir nos
propres bases et contrôler ces bases. Que nous contrôlions les
bases d'application de notre assiette fiscale, je pense que c'est essentiel.
C'est essentiel parce que c'est nous qui avons à justifier,
auprès d'une population, pourquoi 30 $, à qui, comment et quand
on va aller les chercher. C'est dans cet esprit que je pense qu'il y a une
partie des principes de base d'une loi fiscale que l'on ne contrôle pas,
parce que c'est à un autre niveau, ce n'est pas chez nous et que cette
partie d'application de la loi doit être révisée. Je pense
qu'on devrait la réviser en fonction d'une nouvelle assiette de
taxation, une assiette que les gens vont suivre, que les gens vont comprendre
et avec laquelle les gens vont se sentir traités justement.
J'ai bien hâte de voir... Probablement qu'on devrait avoir
d'autres informations d'ici demain, mais j'ai bien l'impression qu'il va y
avoir encore plusieurs centaines de signatures qui vont entrer parce qu'on m'a
rapporté que les gens signaient cette pétition d'une façon
naturelle, d'une façon où on se sentait vraiment blessé
profondément, mais profondément, Mme la Présidente. Nous,
comme législateurs...
La Présidente (Mme Bélanger): En conclusion, M. le
député de Montmorency.
M. Filion: Oui, Mme la Présidente. Nous, comme
législateurs, on se doit d'être à l'écoute de la
population et de faire des lois qui nous apparaissent justes et
équitables, autant pour nous que pour eux. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Montmorency. M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Richard: Merci, Mme la Présidente. Je suis d'accord
avec M. le député qui vient de parler avant moi, là,
à l'effet que, si je faisais signer une pétition demain matin,
dans ma propre région, à savoir: Est-ce que ça
t'intéresse, cette taxation-là de 30 $ additionnels pour le
transport en commun de Trois-Rivières ou du Trais-Rivières
métropolitain... Je n'ai aucun problème. Je n'aurai pas besoin,
même, de mettre ça dans des lieux trop, trop publics pour avoir
beaucoup de signatures, c'est évident, parce que ça touche
individuellement les taxes des gens. Mais le but de payer les 30 $ même
si tu n'as pas le transport en commun dans ta propre municipalité, c'est
le suivant. Si vous le permettez, je vais prendre la situation d'un dossier qui
aurait son exemption par l'article 17 du présent projet de loi 55. Ce
pourquoi je suis tout à fait en accord avec la présentation du
projet de loi pour fins d'exemption pour certaines municipalités, c'est
effectivement l'article sur lequel nous discutons actuellement, qui est
l'article 17.
Pour vous situer, Trois-Rivières, Cap-de-la-Madeleine,
Trois-Rivières-Ouest, le bassin de population au coeur du Québec;
Bécancour, sur la rive sud, le pont Laviolette, avec le fleuve
Saint-Laurent. La logique voudrait que la grande partie de la population sur la
rive sud aille, le matin, travailler dans le Trois-Rivières
métropolitain. Ça, c'est la logique, et c'est d'ailleurs ce qui
se passe à peu près partout. Le grand centre, et c'est d'ailleurs
pourquoi c'est un centre, les gens qui sont en périphérie y ont
un lien direct et quotidien. Dans le cas de Bécancour, c'est tout
à fait l'inverse qui se passe, à cause du fait qu'il y a un parc
provincial qui est sur le territoire de la ville fusion qu'est
Bécancour, qui a 11 municipalités, des villages, des paroisses
qui ont été fusionnés il y a 25 ans. Alors, ce qui se
passe, c'est que, le matin, c'est les gens massivement de la rive nord qui s'en
viennent travailler sur la rive sud, et pour une immense quantité, parce
qu'il y a 2200 travailleurs dans le parc de Bécancour, et massivement
des gens qui sont résidents de la rive nord. Donc, la question ne se
pose pas. C'est bien sûr que, même si la rive sud se vidait pour
aller sur la rive nord, au niveau travailleurs, il y en aurait toujours une
quantité beaucoup plus grande qui viennent sur la rive sud.
Alors, la proportion est tout à fait différente puisque la
base de taxation est la suivante: c'est de dire au travailleur, par exemple, de
Saint-Grégoire: Parce que tu travailles à Trois-Rivières
ou à Cap-de-la-Madeleint dans le grand centre, dans le centre urbain, tu
as plus facilement du stationnement ou tu as plus facilement de l'aisance
à circuler et à prendre du stationnement parce qu'il y a un
transport en commun; et parce que tu y travailles, tu y fais affaire et qu'il y
a un transport en commun auquel tu ne participes pas, on te demande une
participation de 30 $ sur ton immatriculation par unité mobile que tu as
chez toi. C'est ça, la base de la taxation. Ce n'est pas du tout
basé sur le
fait qu'il y ait ou non un transport en commun pour une grande partie de
ces cas-ià. Le fait que Bécancour soit en exemption à
l'article 17, c'est que, dans la situation de Bécancour, à sa
face même, ça ne peut s'appliquer d'aucune façon. Je ne
parle pas pour les sept autres cas, là, mais celui de Bécancour,
que je connais très bien. La philosophie de base de la taxation de 30 $
ne peut pas, Mme la Présidente, s'appliquer dans le cas de la ville de
Bécancour, et c'est pourquoi j'avais fait des démarches pour que
ça fasse partie des exemptions. C'est, je pense, facilement verifiable.
Pour étayer ce dossier-là, en plus, la ville de Bécancour,
lorsqu'elle a fait son recensement, elle a posé la question à
chacun de ses citoyens: Où travaillez-vous? Ça s'est
ajouté non pas à une hypothèse ou à une statistique
fédérale, dans le cas de Bécancour, ou même à
quelque chose qu'on pouvait facilement visualiser lorsqu'on se présente
au pied du pont Laviolette, sur la rive sud; M. le député
d'Arthabaska connaît très bien le coin, là. Tu comprends
rapidement que le monde traverse bien plus sur la rive nord qu'il n'y en a qui
traverse sur la rive sud. C'est assez facile, on n'a rien qu'à regarder
l'asphalte, même, par l'usure. Alors, dans le cas de Bécancour,
ça ne pouvait pas s'appliquer. Même si on peut questionner les
critères, ces critères-là ne s'appliquaient pas dans
l'application pour le territoire de Bécancour. C'est pourquoi, Mme la
Présidente, moi, je prétends que certaines municipalités
doivent être exemptées, dont celle-là, en fonction, je
pense, des données que je viens d'avancer, qui ont été
vérifiées par le monde municipal du milieu, par la ville de
Bécancour, qui est l'autorité municipale sur place et aussi
toutes les vérifications de recensement qui ont été faites
précisément par l'ensemble de la population, pour être bien
certain que ce qu'on étayait était et contredisait l'application
de la loi dans ce cas spécifique de Bécancour. Merci, Mme la
Présidente. (21 heures)
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Nicolet. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants? M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Mme la Présidente, j'écoutais avec
attention le député de Nicolet et je me disais que, oui, il a
raison, s'il accepte les bases sur lesquelles on a appliqué ces
critères-là, si on les accepte, et tout repose sur cette
prémisse, à savoir si ça, c'est correct ou pas. Je sais
aussi que le député de Nicolet est un bon plaideur. Il semble
qu'au niveau de la police sa municipalité s'en tire pas trop mal, s'en
est tirée pas trop mal grâce à ses représentations.
Il fait la même chose au point de vue du transport en commun ou des
plaques d'immatriculation. On peut dire que, si ce n'est pas un homme de
région, c'est un homme de religion parce qu'il a même son
musée des religions. On peut dire que c'est un homme de respect et qui
accepte les lois. C'est un homme qui se plie, qui accepte les lois d'une
façon correcte. Mais je ne le blâme pas. Ça ne le dessert
pas.
Par rapport à ce qu'on a à regarder, c'est clair que cette
loi-là qu'on a, qu'on examine, ce soir, découle de la loi 145
où le gouvernement a décidé unilatéralement de se
dégager de certaines responsabilités. Ça a
créé un certain chaos dans la population. Ça a
créé aussi de la confusion et, en même temps, beaucoup
d'opposition comme de discussions, et, en bout de course, cette loi a
été acceptée dans une fin de session hors du
contrôle de l'Opposition. C'est clair comme de l'eau de roche.
Moi, j'ai appris, cet après-midi, par exemple, pour la
première fois, sur quoi on basait les critères pour imposer des
frais d'immatriculation. J'ai lu les lettres que le ministre a fait parvenir
à des gens, et il me semble que ces critères-là
n'étaient pas exprimés clairement. En tout cas, je ne les ai pas
vus. Je n'ai pas vu toutes les lettres, mais je vous dis: J'ai vu des lettres
et j'ai vu ce que le ministre a dit à certains journalistes ou certains
médias de communication. On a lu ça dans les journaux, mais ses
critères de région...
Ah ça, que ça soit des RMR, des régions
métropolitaines de recensement, ça a été dit, mais
c'est quoi qui faisait que ces régions métropolitaines... comment
on les acceptait? Comment ça se comportait à l'interne? Je ne le
savais pas. Donc, je peux plaider ignorance de cette façon-là.
Moi, j'étais sous l'impression que pourquoi on chargeait des coûts
d'immatriculation aux gens qui demeuraient dans les environs, c'est parce que
c'était un peu la notion de la navette Les gens venaient dans la
ville-centre, et le fait qu'ils circulaient avec leur voiture, ils brisaient
les routes un peu partout, puis la municipalité, on lui donnait une
certaine compensation.
Ce n'est pas tout à fait ça. Les critères, c'est
d'abord, premièrement, ils sont objectifs jusqu'à un certain
point, à condition qu'on les accepte, puis, en même temps,
subjectifs. On peut prétendre, à tort ou à raison, que ces
critères-là sont excellents, mais dans l'application ça
peut représenter certains phénomènes et certains
problèmes. Il s'agit d'en discuter avec les citoyens d'abord. Ils ne s'y
reconnaissent pas. Ils s'y reconnaissent peu ou pas. Il s'agit aussi de voir la
façon dont le dossier chemine, depuis qu'on a commencé à
en discuter, pour bien voir que c'est comme dans toute décision, dans
toute façon de voir des choses, ce n'est jamais parfait.
Il y a toujours des cas problèmes et, même en voulant
régler des cas rapidement, on s'expose à faire des erreurs, parce
qu'on ne le met pas assez longtemps en consultation. On est prêt
rapidement à répondre à un et à l'autre sans le
mettre complètement à la consultation, et ça, c'est un
problème. C'est un problème qu'on rencontre dans toute
l'étude de cette loi. Elle n'a pas été mise en
consultation suffisamment
longtemps, et les gens n'ont pas le temps de réagir. Il n'y a pas
de temps de réaction par rapport à l'action, et ça,
ça fait qu'il y a des gens qui viennent nous dire: La loi, vous
l'acceptez bien trop vite. Et, si on l'accepte trop vite, ça peut causer
des dommages.
Dans le fond, le problème auquel on a à faire face, est-ce
que le bien qu'on peut faire ne fait pas plus de mal que le mal qui existe?
Ça, ça me semble fondamental. Parce qu'à vouloir
réparer trop vite on peut causer des torts à d'autres. Par
rapport à ce qui existe actuellement, est-ce qu'on peut vivre avec
ça, jusqu'à un certain point? Moi, je prétends que le mal,
le tort, il est fait. On a fait du tort. On l'a fait. On a été
chercher des fonds. C'était ça le but visé. On l'a
fait.
La question n'est pas vidée pour autant. Le transport en commun
est toujours et demeure une nécessité. Les sociétés
de transport sont toujours à la recherche de financement, à ce
que je sache. Les municipalités sont toujours à augmenter leur
quote-part. Je parlais avec le maire de Jonquière, justement,
avant-hier, qui me disait... c'est-à-dire... Non. Pour être exact
j'ai rencontré le maire, mais un conseiller municipal qui fait partie de
la commission de transport intermunicipal du Saguenay me disait: Écoutez
un peu, là, M. le député, on est rendu à plus de 1
000 000 $. Puis il dit: Là, on s'interroge si on ne devrait pas
arrêter le transport à partir de 18 heures. Parce que ça
monte, et le monde ne le prend pas plus. Il y a une espèce de saturation
à quelque part. Comme on ne le favorise pas en augmentant les
coûts, bien, il y a un désintéressement. Ça
crée un achalandage moindre. Même s'il augmente, c'est fictif,
ça, parce que vous savez bien que les fins de semaine, chez nous, il n'y
en a pas de transport en commun. C'est un transport en commun qui est
très commun, mais qui ne s'applique pas.
Quand on regarde ou qu'on examine ce qui se passe dans un
véritable transport en commun, c'est un transport qui s'adapte aux
circonstances, et on ne l'a pas. On a imaginé toutes sortes de
solutions. On a pensé, à un moment donné, que
c'était comme un gros tuyau, qu'il s'agissait d'alimenter ça par
de petits tuyaux, avoir une ligne principale, puis amener ça partout. On
a même pensé de mettre sur pied des navettes de taxi pour emmener
ça. Mais ça ne marche pas. La population n'est pas
préparée à ça. On n'est pas rendu là. On n'a
pas ce cheminement-là. On n'est pas rendu aussi loin que ça.
Donc, le transport en commun reste toujours une problématique
discutable, discutée, en tout cas, par la population. Puis, pour nous,
qui avons à gérer ou à voir quelles seraient les mesures
les meilleures, les mesures les plus justes pour toucher l'ensemble de la
population, on n'a pas trouvé encore réponse à ce
questionnement-là.
C'est clair que... J'écoute mes collègues dont celui de la
région de Lévis, et on dit: On amasse ou on ramasse, de la part
de certaines personnes, les 30 $ d'immatriculation, puis les sommes
récoltées, il en va moins dans leur section qu'au central qui
s'appelle la région de Québec. Il y a quelque chose à
travers ça qui devient une espèce d'anomalie où les gens,
non seulement ne savent pas pourquoi ils paient, mais il y a une chose qu'ils
savent, ils paient pour d'autres plutôt que pour eux. Ça,
là, ça devient discutable.
Je ne sais pas comment on est arrivé à cette conclusion ou
à cette... oui, à cette conclusion que ça devrait
s'établir sur des régions métropolitaines de recensement.
Ce n'est pas une nouvelle notion, la région métropolitaine de
recensement. Il me semble que, dans les années soixante-dix,
c'était une notion que le fédéral avait déjà
sortie. On n'a pas fait ça en fonction d'une taxation, c'était en
fonction de liens continus, puis essayer de trouver c'est quoi les zones
urbaines. En autant que mes souvenirs sont exacts, c'était en fonction
aussi du développement régional parce que, croyez-le ou non, il a
été un temps où le fédéral pensait que le
développement régional, ça lui appartenait. Ça fait
qu'il se promenait un peu sur le territoire avec le grand «flag» en
l'air, là, c'est-à-dire le drapeau, il venait dire aux gens
comment se comporter, puis comment ça pourrait aller fonctionner. On
serait tellement bien dans leur municipalité s'ils respectaient les
règles qu'eux avaient établies. Donc, ça n'a pas
été fait en fonction du transport en commun.
Quand je regarde aussi, que j'examine... quand on parle de tissu urbain
continu, etc., moi, j'ai regardé, j'examine comment ça se
comporte sur notre territoire. Puis c'était le questionnement que je me
suis posé depuis le début: Pourquoi Larouche paie des frais
d'immatriculation quand Saint-Ambroise, qui est à égale distance
à peu près de la ville du centre, du noyau central, elle ne paie
pas? Elle ne fait pas partie de la région... de la zone de recensement,
mais quelqu'un qui est sur le territoire, il connaît ça, comment
ça fonctionne. (21 h 10)
Moi, je peux vous dire que les gens de Saint-Ambroise, je serais surpris
qu'ils n'auraient pas plus de contacts avec les gens de Jonquière, de
Chicoutimi et de La Baie que les gens de Larouche. Parce que ce n'est pas juste
des statistiques, c'est de la réalité dont on parle. Les gens de
Larouche, ils ont autant... ils sont plus près d'Alma qu'ils sont
près de Jonquière ou aussi près, ce qui fait que leur
région d'appartenance est peut-être d'un côté comme
de l'autre. Puis, même au point de vue du gouvernement du
Québec... c'est dans le comté voisin du mien. Donc, ils sont dans
le comté, mais, par contre, au point de vue scolaire, ils sont avec
Jonquière. Au point de vue de la voirie, ils sont avec le
Lac-Saint-Jean. Donc, ils sont un peu
ambivalents, ils sont juste sur la balance d'un côté et de
l'autre.
Quand j'essaie d'appliquer les normes, il y a une partie de la
municipalité de Lac-Kénogami, qui est dans mon comté, qui
n'existait pas en 1981, incidemment. Donc, il y a eu un noyau urbain qui s'est
développé depuis ce temps-là. Je ne sais pas dans quel
sens, comment ça peut fonctionner. Ils ne peuvent pas sortir de leur
municipalité sans passer par Jonquière. Donc, il y a des grandes
chances que ça passe chez nous. Par contre, il n'y a pas de lien
continu, dans cette municipalité-là, ce qui fait que les gens de
Larouche pourraient être exemptés, puis les gens de
Lac-Kénogami, la municipalité de Lac-Kénogami, qui sont
plus loin que les gens de Larouche, donc, qui sont complètement
déconnectés ou disloqués du milieu, eux vont payer parce
que la loi dit: C'est la municipalité ou les citoyens qui demeurent dans
une municipalité qui devront payer ces coûts-là. Donc, il y
a un certain nombre de raisonnements qui sont difficiles à tenir.
Vous savez, on peut se flatter, dire: Bien, ça ne va pas si mal
parce que les discussions, puis tout ça qu'on a tenu, à venir
jusqu'à maintenant, concernant la loi 145, ça semble se
résorber. Les gens... ce n'est pas si mal, quand on lit les journaux...
Quand ça va mal, puis on lit les journaux, vous savez, on n'en parle
pas. Moi, je connais ça. Il y a des gens qui nous disent, quand
ça va bien, quand ça va un peu plus sur leur côté,
ils peuvent nous parler des journaux. Quand on en parle des journaux, lorsque
ça va mal, ils ne les regardent pas. Donc, ça me semble un peu
politique.
Je ne m'arrêterai pas là-dessus. La seule chose qu'il faut
constater, c'est que ça fait une année, c'est la première
année que la loi 145 est en application, et elle n'est pas encore toute
en application. Il y a la police qui n'est pas en application encore
complètement, là, puis il y a la voirie qui n'est pas en
application encore. Donc, il y a deux éléments qui ne sont pas
vraiment dans le portrait, et on n'a pas ce vécu-là. Le
réseau des ponts, les 8000 ponts qui, dans le paysage, vont se
transporter un peu d'une place à l'autre, ils sont orphelins, puis ils
devraient revenir aux municipalités, selon ce qui nous est
proposé. Ça va faire qu'il y a encore des problèmes non
solutionnés.
Concernant le transport en commun, pour être beaucoup plus
précis sur le sujet, on sent bien que le ministre essaie de
reconnaître qu'il a été effectivement un peu vite sur
patins, qu'il a donné une décision rapide à la loi 145, il
la voulait, comme il veut cette loi-là, j'imagine, la loi 55. Il est
prêt à faire des concessions de dernière minute pour
essayer de rallier un peu les coeurs et les esprits. Il veut sonder les coeurs
et les reins, puis il pense que... il essaie probablement, avec le plus
d'honnêteté possible, de trouver une porte de sortie, une porte de
consensus qui, à mon sens, va complètement en dehors des
principes de base.
Moi, j'aurais aimé, puis j'aurais insisté, j'insisterais
beaucoup auprès du ministre pour que ces critères qu'il veut ou
sur lesquels il se base pour appliquer la taxation, que ce soit par un
prélèvement de droits compensateurs, de droits d'immatriculation
ou autres, que ça repose sur des principes sur lesquels les gens
pourraient s'asseoir pour poser les bonnes questions, pour bien s'interroger,
puis pour aller au fond des choses.
Si ces droits-là, ces questionnements-là pouvaient se
faire, ça serait beaucoup plus harmonieux parce que là les gens
auraient à faire la démonstration, en tenant compte des
critères de base qui leur sont imposés... Parce que ce que je
demande, ce n'est pas révolutionnaire. Tout ce qui se fait en
fiscalité, c'est écrit. Avant de payer des taxes, les gens savent
sur quoi c'est basé. Je ne dis pas qu'ils le connaissent et qu'ils sont
au courant de tout, mais au moins ils savent que, dans la loi,
l'évaluateur s'appuie sur un certain nombre de normes. Ils savent que
c'est la valeur marchande. Il y a une explication. C'est quoi la valeur
marchande? Puis on regarde partout.
C'est à peu près ça. On a des projets de loi tous
les ans. Il n'y a pas de session où on ne touche pas à la
fiscalité. Donc, les gens savent sur quoi ça repose. Par rapport
aux droits qu'on applique, ils savent qu'ils en paient, mais officiellement,
légalement, il n'y a rien qui leur dit que c'est ça. Là,
c'est correct, le ministre a été bien bon. On pourrait bien dire
que vous avez été bon, M. le ministre. Vous avez dit sur quoi
vous vous basez pour appliquer ces principes-là. Mais est-ce que c'est
marqué dans la loi quelque part? Si vous le cherchez, vous ne le trouvez
pas. Puis, si je parle de la loi 145... Dans la loi actuelle, je comprends que
ce n'est pas marqué, mais dans la loi 145 non plus. Il y a un principe
de base important, à mon point de vue, c'est d'abord s'appuyer sur les
écrits fondamentaux. Ça, c'est l'enfance de la
législation.
Regardez les lois du revenu. Ça repose aussi sur des
écrits. Quand le ministre des Finances affirme ou dit...
La Présidente (Mme Bélanger): En conclusion, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: ...on va aller chercher de l'argent de telle
façon, bien, vous regardez, il y a une législation qui se lit, et
on s'appuie là-dessus. Donc, j'aurais été
extrêmement heureux de dire oui au moins à cet article-là,
parce qu'on peut en contester d'autres, mais dire oui à cet
article-là, parce que ça repose sur des principes et non pas...
ce qui nous semblerait un peu. Pour quelqu'un qui ne connaît pas dans
quelle mesure on a fait nos discussions, puis devant un juge, ça semble
arbitraire. Seule la bonne volonté
du ministre pourrait dire oui ou non, mais ce n'est pas basé sur
quelque chose de précis, exact. Voilà, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, je voudrais rappeler certains
éléments essentiels de la question soulevée par l'article
du projet de loi que nous sommes en train de discuter. Cet article 17 est bien
simple. Il propose une modification à la Loi sur les transports de
manière à soustraire de la liste des municipalités dont
les propriétaires de véhicules de promenade résidant sur
leur territoire doivent payer la contribution de 30 $ pour le financement
partiel, évidemment, du transport en commun. Il propose de soustraire
à cette liste huit municipalités: la ville de Beauharnois, le
village de Melocheville, la ville de Mirabel, la paroisse de Saint-Placide, le
village de Saint-Placide, la municipalité de
Saint-Gabriel-de-Valcartier, la municipalité de Shannon et la ville de
Bécancour.
Pour savoir pourquoi on veut soustraire les municipalités de la
liste, il faut évidemment signaler clairement pourquoi cette liste a
été constituée. Nous l'avons dit à maintes
reprises, l'objet de cette contribution demandée aux
propriétaires de véhicules de promenade des régions
métropolitaines - ce n'est pas nous qui l'avons inventé, ce sont
les six régions métropolitaines du Québec - l'objet de
cette contribution, c'est de faire en sorte que les personnes qui circulent en
automobile, donc, par définition même, ce sont les
propriétaires de véhicules de promenade de tout un secteur
métropolitain, versent une contribution en compensation des
bénéfices directs ou indirects qu'ils retirent du transport en
commun.
C'est évident que moi, si je circule avec ma voiture dans la
ville de Montréal, bien, je bénéficie beaucoup de
l'existence du transport en commun. Je peux me déplacer beaucoup plus
rapidement, parce que la grande majorité des gens qui se
déplacent à Montréal le font par le transport en commun.
Donc, les artères publiques sont libérées pour me laisser
circuler. Ça me procure toutes sortes d'avantages. Que je sois
appelé à payer une modeste contribution de 30 $ par année
pour ces bénéfices que je retire de l'existence d'un transport en
commun dans la région, indépendamment du fait que j'utilise le
transport en commun moi-même, ce n'est pas la question, c'est à
côté de la question.
Qui, dans une région métropolitaine, ne va pas
fréquemment dans le centre-ville? Il faut bien verser des larmes, puis
aller chercher des votes à coups d'encensoir. Préjugés. Le
député de Nicolet l'a souligné très bien. Je pense
que tout le monde ici aurait la partie facile en allant demander aux gens:
Voulez-vous qu'on vous enlève telle taxe? Signez-moi donc ça.
«Nobody in his senses», comme on dit, ne va refuser de signer
ça, puis je les comprends. Mais le faire, c'est une tout autre chose.
(21 h 20)
Alors, on dit: les propriétaires de véhicules de promenade
résidant dans des municipalités situées dans des
régions métropolitaines de recensement. Le but de l'affaire, les
gens de la ville de Montréal et de la ville de Québec, qui sont
contraints de payer la contribution de 30 $, ils sont inclus dans la liste des
municipalités qui ont été énumérées
dans la loi 145. Elles sont incluses. Je vois Montréal, Québec,
ça va de soi.
Mais est-ce qu'on va faire payer seulement les résidents de
Montréal? Est-ce qu'on va faire payer seulement les résidents des
municipalités du territoire de l'île de Montréal? Non? On
va faire payer la banlieue également et la ceinture, tout ce qui entoure
Montréal. Je pense que, jusque-là, à moins que
l'Opposition ait changé de philosophie beaucoup depuis les bonnes
années où elle avait des orientations plus claires, je pense
qu'elle va admettre que c'est une affaire qui a du bon sens, c'est une affaire
logique, équitable.
Une voix: Elles sont desservies par du transport en commun.
M. Ryan: Non, pas toutes, pas toutes. Non, non, c'est faux. Sur
les quelque 195, là, il y en a peut-être un peu plus de la
moitié qui sont desservies par du transport en commun. Ça fait
partie de la proposition qu'on a faite l'an dernier, ça. On l'a
expliquée chacun dans nos comtés. Moi, j'ai été
touché dans ma circonscription par cette mesure-là. Les gens ne
l'aimaient pas mais, au lieu d'essayer de leur faire signer des
pétitions, gagner des votes contre le gouvernement, j'ai essayé
de leur expliquer pourquoi c'était là. Puis, quand je leur dis le
pourquoi, là, savez-vous qu'en général ils disent: Oui,
ça a du bon sens, votre affaire. Ce n'est pas agréable, mais
ça se comprend quand on nous l'explique. Puis, si on ne se donne pas la
peine de l'expliquer et on part en campagne contre le ministre des Affaires
municipales: c'est un tyran, c'est un massacreur de portefeuilles, puis tout ce
qu'on veut, ça va bien, ça...
Une voix:...
M. Ryan: Bien oui, il n'a pas écouté ce qui a
été dit aujourd'hui. Puis, depuis le début de nos travaux,
il y a eu bien pire que ça, bien pire que ça de dit. Heureusement
que ça ne me dérange pas.
Alors, c'est ça, l'objectif de la mesure instituée de l'an
dernier et qui n'est pas mise en question cette année. On ne demande pas
de l'enlever; elle est là, puis elle reste là. C'est clair. Tout
ce qu'on peut discuter, c'est pourquoi on a pris le critère des
régions métropolitaines de recensement, et on peut essayer de
faire la
preuve que l'une ou l'autre municipalité incluse dans une
région métropolitaine de recensement n'en fait peut-être
pas partie au sens des critères qui ont été retenus
à l'époque. C'est la seule matière à discuter.
C'est, tout le reste, de la perte de temps, et on l'endure quand même,
puisqu'on est des bons démocrates.
Alors, là, il y en a... Le député de
Bécan-cour a soumis son dossier à notre attention à
maintes reprises. Le maire de Bécancour, le conseil de ville de
Bécancour, les citoyens de Bécancour, on leur a dit qu'on
examinerait leur dossier. On l'a examiné attentivement. Des
représentations sont venues d'autres endroits, mais ce ne sont pas
toutes les municipalités mentionnées dans l'article 17 qui ont
fait des représentations. Mais nos services ont fait l'examen. Ils ont
trouvé que Bécancour tombait dans une catégorie qui
pouvait être objet d'un traitement d'exception, et ils ont dit: En
même temps, cependant, il faut retenir telle, telle ou telle
municipalité. On a regardé. Ça répondait au
critère qui avait été pris, celui du
«navettage» inférieur à 25 %.
Je l'ajoute ici. Il n'y a pas d'autre chose que ça. Ce n'est
pas... Je ne trouve pas ça «at large», puis le fond, on l'a
réglé, l'année dernière. Un vote a
été pris par l'Assemblée nationale. C'est classé.
Ça fait partie des statuts du Québec, dorénavant. Il n'est
pas question d'enlever ça de là. On n'a même pas de motion
sur la table pour ça. Tout ce qu'on a sur la table, c'est une motion
comprenant un traitement particulier pour huit des 195
municipalités.
On peut s'opposer à ça très bien. On peut essayer
de faire la preuve que Mirabel n'entre pas là-dedans, que Saint-Placide
n'entre pas là-dedans. Bécancour, c'est ça qui est l'objet
du débat. Telle affaire, ici, puis ici, puis là, ce n'est pas
dans le débat d'aujourd'hui. On peut nous le signaler, et nous le
prenons en note, puis nous l'examinerons. Mais ça a été
fait de bonne foi. Dans ces huit cas-là, nous avons de bonnes raisons de
les enlever.
Jusqu'à nouvel ordre, nous allons maintenir cette orientation qui
est définie dans le projet de loi, puis nous procéderons de
manière à ce que ces municipalités soient exemptes, en ce
qui touche leurs résidents qui sont propriétaires de
véhicules de promenade, du paiement de cette contribution de 30 $. Nous
avons estimé les implications financières de ceci. Elles ne
compromettent aucunement l'objectif de ia mesure. Cette mesure-là avait
comme objectif de procurer des revenus supplémentaires d'environ 50 000
000 $ aux organismes de transport en commun.
Vous savez comment ça se fait? C'est perçu à
même le renouvellement des plaques d'immatriculation des véhicules
automobiles. Donc, c'est perçu par la Société de
l'assurance automobile du Québec. Ensuite, c'est remis aux organismes de
transport en commun suivant des critères de partage qui ont
été établis, de concert entre le ministère des
Transports et le ministère des Affaires municipales. Les organismes de
transport concernés, ils ont été consultés.
La décision a été prise, en bout de la ligne,
conjointement par les deux ministres concernés, celui des Transports et
celui des Affaires municipales, pour une raison évidente, dans le
dernier cas. Comme les organismes de transport régionaux sont des
organismes intermunicipaux, en général, dont les déficits
d'exploitation sont pris en charge par les municipalités membres et dont
les dettes sont garanties par les municipalités membres, c'est normal
que le ministre des Affaires municipales ait son mot à dire
là-dedans. Puis c'a fait l'objet d'un consensus entre mon
collègue et moi-même.
Mais j'ai constaté une chose. Le rendement, pendant la
première année, nous l'avions estimé à 50 000 000
$, puis, suivant les renseignements qui m'ont été
communiqués récemment, il sera supérieur, pour la
première année, à 55 000 000 $. Donc, nous avons une
certaine marge qui peut permettre de soulager des municipalités qui ont
de bonnes raisons de ne pas être conservées dans la liste
même si, en surface, à première vue, il était
justifié de les inclure là, vu qu'elles faisaient partie des
régions métropolitaines de recensement. On a bien fait de ne pas
mettre ce critère-là dans la loi. Ça nous permet,
aujourd'hui, de tenir compte de la réalité. On en rend compte
explicitement. On ne peut pas avoir donné des explications plus
précises, puis plus honnêtes que celles qui ont été
fournies au cours de la journée.
Pour toutes ces raisons, Mme la Présidente, je souhaite vivement
que l'article 17 soit l'objet d'un jugement favorable de la commission et,
ensuite, de l'Assemblée nationale.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député d'Arthabaska.
M. Baril: Oui, Mme la Présidente. Je voudrais amener
quelques interrogations face à l'article 17 du projet de loi qu'on
discute devant nous. Ça fait quelques reprises que j'entends le ministre
dire qu'à chaque fois que l'Opposition parle il considère
toujours que c'est une perte de temps. Ça fait plusieurs fois que je
l'entends dire ça: C'est une perte de temps. On est pratiquement des
placoteux, pour rien dire, puis on ne fait pas avancer le débat et
toutes sortes de choses de même. Je trouve ça un peu
méprisant, de la part du ministre, pour le rôle que l'Opposition a
à jouer. C'est ça.
Dans notre système démocratique, l'Opposition est
là pour représenter le citoyen, la population et les
interrogations qu'elle se pose puisque, elle, elle ne peut pas venir ici
s'exprimer. J'ai hâte que le ministre trouve une autre chose à
dire que: C'est une perte de temps. Si les lois étaient mieux faites ou
si on avait plus
le temps de les étudier, justement, les lois, ce
gouvernement-là n'aurait pas à revenir, à chaque
année, avec une multitude de petites lois de un, deux, trois, quatre
articles pour corriger des affaires que l'Opposition lui avait dites, quand on
a adopté ou discuté de cette loi-là. Mais on se fout de
l'Opposition, puis, selon eux, nous autres, on est toujours dans l'erreur, puis
on fait toujours perdre le temps au gouvernement, de toutes sortes de
manières, sous toutes sortes de formes. Tout ce que l'on dit,
semble-t-il, n'est pas approprié.
Pourtant, là, aujourd'hui, on voit, là... Le ministre
revient pour ajouter sept ou huit villes nouvelles ou exclure sept ou huit
villes nouvelles où les citoyens et citoyennes n'auront pas à
payer ces fameux 30 $ là. On l'a déjà dit: Le principe
même de l'application de ces 30 $ là, c'est une vision mauvaise de
la situation. Pendant que toutes les autres villes, je vais dire au monde, pour
avantager le transport en commun, essaient de diminuer les coûts pour le
bénéficiaire, ici, au Québec, on augmente les coûts.
Avec le désengagement de l'État, les commissions de transport
sont obligées, elles, d'augmenter les coûts des usagers et aussi
sont toutes obligées de refaire leurs circuits. Les circuits qui ne sont
pas payants, bien, on les coupe ou bien l'autobus ne passe pas ou passe une ou
deux fois par jour. (21 h 30)
Ici même, dans la région de Québec, il y a des
personnes que je connais qui sont privées d'un service adéquat,
entre autres, les étudiants, les étudiants qui vont, entre
autres, à l'école, au cégep, à Saint-Augustin.
Avant ça, il y avait un autobus qui passait toutes les heures, le matin,
durant l'avant-midi. Il y en avait un qui passait au milieu de l'avant-midi,
puis un au milieu de l'après-midi. Maintenant, il y en a un le matin,
puis il arrive au cégep à 8 heures pour les cours qui commencent
à 8 h 15. Ça fait qu'il n'y en a pas gros d'étudiants qui
reviennent avec cet autobus-là, hein! L'autre retourne pour les cours de
13 h 15. Là, sur celui-là, il y en a qui reviennent parce que
ceux qui n'ont pas de cours dans l'après-midi reviennent. Mais, s'il y a
des étudiants qui ont des cours juste une session après l'heure
du midi, ils sont obligés d'attendre l'autre autobus à 17 heures
pour revenir. Ce n'est pas ça un service de transport en commun. Je peux
vous dire que l'école, le collège que je connais, a fait des
démarches, des pressions parce qu'ils prévoient que, l'an
prochain, leur clientèle va diminuer sensiblement, justement à
cause du manque de transport en commun. C'est un exemple que je veux souligner
ici.
Quand on fait payer 30 $ aux automobilistes, aux propriétaires de
véhicules, on a beau baser les études ou les statistiques sur une
sorte de navette pour ceux qui vont travailler - on sort des chiffres,
là, 25 % ou je ne sais pas, de la population - mais, dans les
régions, dans les villes, il y a des personnes qui n'y vont pas
travailler. Il y a des personnes qui sont retraitées, il y a des
personnes qui sont sur le chômage - il y en a beaucoup - il y a des
personnes qui sont sur l'aide sociale, elles les paient pareil, les 30 $,
elles. Elles vont les payer la même affaire. Moi, j'ai des gens
qui...
Le ministre, tout à l'heure, il basait son argumentation à
l'effet de dire que c'était uniquement pour du travail. Mais comment
est-ce qu'il y a de gens qui viennent ici, à Québec, pour toutes
sortes d'autres raisons? Ils viennent ici au cinéma, ils viennent ici
pour voir les Nordiques, ils viennent ici pour faire du magasinage, ils
viennent pour aller au Grand Théâtre, ils viennent ici, à
Québec, pour aller manger dans les restaurants renommés de
Québec, venir visiter le Vieux-Québec. Il y a beaucoup de gens du
Québec en entier qui viennent ici à Québec et qui n'ont
pas à payer ces 30 $ là, parce qu'ils sont en dehors des
statistiques du ministre. C'est ça que je dis, moi, qui est injuste.
C'est pour ça que je disais, tout à l'heure, au départ,
que c'est une mauvaise vision du support du transport en commun pour une
ville.
Quand on parle du transport en commun, ça doit être
réparti... le coût doit être réparti sur l'ensemble
de la population. C'est ça dans les autres villes, ailleurs. Je vous dis
que les grandes villes, ailleurs, c'est de cette façon-là
qu'elles répartissent les coûts sur l'ensemble de la population.
Et le gouvernement est regagnant. Il est regagnant parce que, d'abord, si on
fait payer la personne qui, elle, utilise pareil son véhicule-Les
villes, si les lois sont assez sévères, si les règlements
sont assez sévères, quelqu'un qui voyage seul dans son
véhicule, il a des amendes à payer. Tu es obligé
d'être deux, trois ou quatre. Le covoiturage, à des endroits, je
dirais, est même obligatoire. C'est l'utilisateur de la route qui paie
durant les périodes où le trafic, justement, est encombré,
où les routes sont encombrées. C'est ces personnes-là
qu'on fait payer, pas la personne qui reste chez elle, pas la personne qui
reste chez elle ou bien qui décide de venir à Québec ou
entrer dans une ville lorsque le trafic est tout passé, le plus gros du
trafic est passé, qui vient une fois de temps en temps, de temps
à autre, pour faire ses commissions ou marcher dans les centres
d'achats. Et, aujourd'hui, il y en a la moitié qui sont vides, à
cause des taxes qu'ils ont à payer. Donc, on fait payer les usagers de
la route, ceux qui ne veulent pas, pour toutes sortes de raisons, prendre le
transport en commun. C'est à eux autres à payer pour utiliser
leur véhicule.
Le gouvernement, je disais, épargne, entre autres, sur le fait
que les routes sont moins endommagées. Les gouvernements paient beaucoup
moins, en tout cas, au niveau de la pollution, puisque les véhicules
font beaucoup de pollution et, si le transport en commun est utilisé, tu
as moins de pollution dans une ville. Il faudrait que
le gouvernement évalue ça aussi, sur une longue
échelle, combien il va payer en plus si on n'incite pas les gens
à prendre le transport en commun, ce qui est le contraire, aujourd'hui.
Avec des mesures de même, on le prend moins, le transport en commun,
parce que c'est trop cher. À tort ou à raison, les gens vont
prendre leur véhicule. Bien des fois, ça va leur coûter
plus cher mais, au moins, ils reviennent à l'heure qu'ils veulent. Donc,
au niveau des coûts pour la dépollution de nos villes, eh bien,
c'est considérable.
Aujourd'hui, on voit ça, les autobus, les trois quarts du temps,
quand j'en vois, ils sont quatre, cinq personnes là-dedans. Je pourrais
embarquer ça dans mon char, quatre ou cinq personnes dans un autobus.
L'autobus, il n'aura pas une longueur de temps plus longue. Il va être
usé la même chose, il va être brisé la même
chose, puis ça va coûter aussi cher de le réparer s'il y a
cinq ou six personnes dedans que s'il est plein. La durée de vie d'un
autobus, qu'il soit plein de gens ou qu'il y ait quatre ou cinq personnes
dedans, ça va durer la même période. Quand vient le temps
de le faire réparer, quand il est rouillé et pourri, il ne fera
pas plus longtemps.
Donc, les coûts, si on analyse tous ces coûts-là sur
une longueur de temps, hein, c'est une mauvaise donnée, c'est une
mauvaise décision que le gouvernement a prise, d'abord, par le biais de
la loi 145, qui vient corriger ou améliorer, c'est-à-dire, le
sort de certains concitoyens dans certaines villes, mais tu ne règles
pas le problème en général. Tu ne règles pas le
problème en général. Ce n'est pas de cette
façon-là, d'autant plus que le ministre vient de dire qu'il
estimait avoir des revenus d'à peu près 50 000 000 $; ce serait
aux alentours de 55 000 000 $. Donc, 5 000 000 $ de plus. C'est pour ça
qu'il dit que là on peut retourner... Je pense qu'il a dit que ça
coûterait à peu près 800 000 $. Je ne veux pas me
tromper... 800 000 $. Ajouter ou exclure les frais de ces villes-là,
là, ça serait à peu près ça.
Mais il y a quand même, là, 4 000 000 $ de trop. Mais quand
le ministre va considérer ça, puis dire: Tout ce qu'on fait en
plus, qu'on reçoit en plus, on va le redistribuer aux citoyens? Quand
est-ce que... Sur quels critères le ministre va dire, une autre
année, l'an prochain... Va-t-il nous arriver avec une autre petite loi,
puis dire: Bien là, on a encore 2 000 000 $, 3 000 000 $ de plus que
prévu et, à cet effet-là, bien, on va travailler pour
essayer d'exclure d'autres villes sur l'imposition de ces 30 $ là?
Nous croyons que c'est de l'improvisation et que le ministre, en tout
cas, ne devrait surtout pas nous reprocher de prendre le temps d'étudier
ça comme il faut. Je suis certain que, si on évaluait toutes les
villes, si on prenait le temps d'évaluer ça une par une - il y en
a pratiquement 200 au Québec - il y en a plusieurs qui se retrouveraient
dans le même cas que la ville de Bécancour ou bien la ville... tel
que c'est marqué ou inscrit à l'article 17, les villes... le
village de Saint-Placide et le village de Melocheville, puis la ville de
Mirabel, etc. Je suis certain qu'il y en aurait d'autres au Québec, si
on faisait le tour, qu'on pourrait inclure là-dedans facilement, puis
les gens seraient bien heureux, bien contents.
Donc, encore une fois, j'inviterais le ministre à être
prudent dans ses commentaires face aux discussions qu'on peut avoir avec lui.
On essaie de faire notre travail, on essaie de représenter la population
et, surtout, on essaie aussi d'aider le gouvernement. Parce que notre
rôle, ce n'est pas tout le temps de donner des jambettes au gouvernement.
C'est d'essayer de bonifier les lois pour qu'elles soient plus acceptables au
niveau des citoyens, parce que le citoyen, il est tanné, il est
écoeuré de payer, hein!
Le gouvernement se désengage, le gouvernement se désengage
partout, mais il ne baisse pas les taxes et les impôts pour autant. C'est
là que le citoyen est égorgé. Il n'est plus capable de
payer, le citoyen. Si, au moins, à chaque fois que le gouvernement se
désengage, il diminuait les taxes et les impôts pour autant et il
laissait complètement la place aux municipalités ou laissait un
champ d'imposition aux municipalités, là, ce serait justifiable.
Là, ce serait justifiable, et on appellerait ça aussi... on
pourrait appeler ça réellement une vraie décentralisation.
On dirait: On donne des responsabilités aux municipalités. On ne
leur donne pas juste un pouvoir de taxation, mais on pense au citoyen, puis le
gouvernement va se retirer du champ de taxation.
Donc, le citoyen ne paiera pas plus cher et, le jour où il y aura
quelque chose à critiquer, pour lui, ça sera évidemment
beaucoup plus facile d'aller à son conseil municipal pour faire valoir
ses droits, pour faire connaître, en tout cas, son opposition, ses
objections aux décisions des municipalités.
C'est ce que j'avais à dire, Mme la Présidente, et je
laisse la parole à... J'ai fini ma...
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député d'Arthabaska.
M. Baril: Vous pouvez prendre vos 20 minutes, Mme la
Présidente, si vous voulez aussi.
La Présidente (Mme Bélanger): Savez-vous que vos
arguments, là, sont suffisants?
M. Filion: C'est convaincant, hein? M. Baril: Je vous ai
convaincue?
La Présidente (Mme Bélanger): Peut-être pas
convaincant, mais suffisant.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors... M. Baril:
Je n'ai pas abusé du temps.
La Présidente (Mme Bélanger): ...est-ce que
l'article 17 est adopté?
M. Ryan: Adopté. Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Mme la Présidente, je voudrais présenter
un amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): II n'a plus de temps
de parole. (21 h 40)
M. Ryan: II n'a plus de temps de parole.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, pas après
un débat sur un article.
M. Morin: Je ne suis pas sûr. moi.
La Présidente (Mme Bélanger): ii faut que ce soit
le député, avant de terminer son intervention, qui prenne le
temps de présenter la motion.
M. Morin: Aïe, je ne suis pas sûr de cela, moi. En
vertu de quel règlement, là, quelqu'un qui n'a plus de temps ne
peut pas présenter une motion? C'est quoi, ça?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, lors de
l'étude détaillée d'un projet de loi, un
député de l'Opposition fait part à la commission de son
intention de proposer un amendement à l'article du projet de loi. Le
président l'informe qu'il a épuisé son temps de parole sur
cet article et que, par conséquent, il ne peut présenter
l'amendement.
La question, c'est: Lors de l'étude d'un article d'un projet de
loi, le règlement permet-il aux membres de la commission de proposer un
amendement à cet article, même lorsque leur temps de parole sur
cet article est écoulé? Qu'en est-il des sous-amendements?
Bon.
Bien que le droit d'amendement existe tant qu'une commission ne s'est
pas prononcée définitivement sur une motion, il n'en demeure pas
moins que, pour proposer un amendement, un membre doit avoir le droit de parler
sur cette motion.
Il a déjà épuisé son temps de parole sur la
motion qu'il désire amender. Il ne peut demander la parole de nouveau
pour proposer un tel amendement. Un membre de la commission peut
également proposer des sous-amendements. C'est rendu aux
sous-amendements. C'est une décision qui a été rendue le 3
juin 1990, Claude Trudel, puis la doctrine invoquée, c'est Beauchesne,
puis Blackmore, puis Geoffrion.
M. Morin: Très bien, Mme la Présidente. Je vous
remercie. Alors, je vais la présenter moi-même.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, votre temps de
parole est écoulé.
M. Morin: Voudriez-vous vérifier, ce coup-là, par
exemple?
Une voix:...
M. Morin: Parce que ce que vous venez de dire, pour quelqu'un qui
n'a plus de temps, j'en conviens...
La Présidente (Mme Bélanger): Pardon?
M. Morin: ...mais pour ceux à qui il en reste, c'est une
autre affaire.
Une voix: Oui, oui. C'est vrai.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, ça, c'est
vrai. Vous avez raison, M. le député, mais on m'a dit que tout le
temps de parole de chacun des membres de l'Opposition était
écoulé.
M. Morin: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors..
M. Morin: Comme je m'étais réservé le
temps...
La Présidente (Mme Bélanger): II vous reste quatre
minutes, M. le député de Dubuc.
M. Morin: Oui. Je vais faire tout de suite, avant qu'il ne me
manque du temps.
M. Ryan: Madame... Le député de Nicolet-Yamaska,
question de règlement.
M. Richard: Question d'information, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Richard: ...les temps de parole, il faudrait vérifier,
mais je pense qu'ils ne sont pas en deux temps ou en trois temps. Ils doivent
être dans un temps.
Une voix: Oui, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, sur une
motion...
M. Richard: Ça dépend de la motion. M. Morin:
C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Là, c'est
article par article qu'ils peuvent avoir 20 minutes...
Une voix: Quel article? Une voix: Fractionné.
La Présidente (Mme Bélanger): ...mais en
plusieurs...
M. Morin: Oui. Si on en avait fait des motions pour entendre des
personnes, comme hier, bien sûr que là on n'aurait pas pu.
La Présidente (Mme Bélanger): Là,
c'était le débat sur l'article.
Une voix: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): alors, chaque membre
a 20 minutes pour débattre, mais il peut prendre ses 20 minutes à
intervalles différents.
M. Richard: C'est parce que nous sommes sur l'article et non pas
sur une motion.
M. Morin: Exact.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça.
Des voix: Pouvez-nous lire l'article? M. Morin: Oui, madame...
Ha, ha, ha! Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, c'est l'article
245, M. le député de...
M. Dufour: On a pris le président de la CAPA en flagrant
délit.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, «le
temps de parole de 20 minutes dont disposent les membres de la commission vaut
pour chaque article, alinéa ou paragraphe d'un projet de loi, chaque
amendement ou sous-amendement ou chaque article qu'on propose de modifier ou
d'ajouter dans une loi existante. Ce temps de parole peut être
utilisé en une ou plusieurs interventions.»
M. Morin: Mme la Présidente, est-ce que je peux vous faire
part de l'amendement?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député
Motion proposant de supprimer le nom
des municipalités non desservies par
un organisme public de transport en commun
M. Morin: Merci. Alors, c'est une modification qui se lit comme
suit: L'article 17 du projet de loi 55 est remplacé par le suivant:
«L'annexe A de la Loi sur les transports, édictée par
l'article 263 du chapitre 32 des lois de 1991, est modifiée par la
suppression du nom de toutes les municipalités qui ne sont pas
desservies par un organisme public de transport en commun.»
Une voix: II doit y avoir des corrections.
M. Morin: Je vous la soumets à votre analyse.
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant! C'est
212, ça?
(Consultation)
M. Tremblay (Rimouski): Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député de Rimouski.
M. Tremblay (Rimouski): Je voudrais me prononcer, quand le temps
sera venu, sur la recevabilité de la motion d'amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous sommes en train
d'analyser la recevabilité.
M. Tremblay (Rimouski): Mais, si jamais vous avez de la
misère avec la recevabilité, vous me le direz.
M. Garon: Mme la Présidente, on peut plaider sur la
recevabilité.
M. Morin: On va laisser à Mme la présidente le
temps d'analyser pour ne pas la déranger, puis en toute
tranquillité d'esprit. Je suis convaincu qu'elle nous permettra de
plaider, autant du côté ministériel que de l'Opposition, en
faveur de la recevabilité ou contre, en ce qui nous concerne. Je pense
qu'on doit donner à la présidente tout le temps, là,
qu'elle a besoin pour mieux en prendre connaissance et aussi de faire des
copies à tout le monde, bien sûr. Ça va de soi.
M. Tremblay (Rimouski): Et soyez calme pareil.
M. Dufour: ...une collaboration exemplaire Le
député de Rimouski...
Une voix: Incontestable.
M. Dufour: Le député de Rimouski est vite sur la
gâchette.
M. Ryan: II réfléchit, là. Il est en train
de ramasser ses munitions.
M. Tremblay (Rimouski): Oui. (Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, nous allons
suspendre quelques instants afin de vérifier la recevabilité de
cette motion.
M. Garon: Mme la Présidente, voulez-vous entendre les
arguments avant de suspendre, les arguments des gens qui sont...
La Présidente (Mme Bélanger): Je peux faire plaider
sur la recevabilité. Alors, on va reprendre les travaux, et M.
le...
M. Garon: II y avait le député de Rimouski qui a
demandé...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, c'est celui qui
fait le dépôt. On va faire des photocopies pendant ce
temps-là.
M. Morin: Alors, Mme la Présidente, je pense que...
D'abord...
Une voix: Oui, oui.
Une voix: Les travaux sont suspendus.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non! On fait un
débat sur la recevabilité.
M. Morin: ...l'amendement nous apparaît recevable pour
plusieurs raisons, parce que, dans sa forme, il modifie très clairement
l'article 17 qui a pour effet de rajouter, c'est-à-dire, oui, de
rajouter aux municipalités exemptées par l'application des 30 $.
Notre article, plutôt que de rajouter un certain nombre de
municipalités à être exemptées, bien, nous...
M. Garon: Mme la Présidente, est-ce que le ministre peut
plaider publiquement comme tout le monde? Parce que là... Actuellement,
le député de Dubuc plaide. Vous ne l'entendez pas, et le ministre
plaide privément.
M. Ryan: Je consultais le manuel. Je n'ai pas de copie ici.
Une voix: Ha, ha, ha! M. Garon: Alors, hein... Une
voix: ...ça fait drôle.
M. Garon: On peut peut-être bien attendre. On peut
peut-être bien attendre, avant de plaider, que chacun ait reçu une
copie.
M. Dufour: On pourrait aller parler chacun notre tour à la
présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Ryan, 197.
M. Dufour: Je pense qu'on pourrait suspendre quelques minutes, si
vous voulez, là, pour qu'on ait les copies. Bon...
La Présidente (Mme Bélanger): En attendant la copie
de l'amendement.
M. Dufour: ...suspendu, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission
suspend ses travaux.
(Suspension de la séance à 21 h 48)
(Reprise à 22 h 16)
La Présidente (Mme Bélanger): Après maintes
discussions, je pense que je vais écouter votre plaidoirie, M. le
député de Dubuc.
M. Dufour: Pourvu que vous nous écoutiez et qu'elle ne
soit pas prise.
Débat sur la recevabilité M.
Gérard R. Morin
M. Morin: Très brève. Oui, c'est ça. Je suis
convaincu que Mme la présidente doit s'inspirer, avant de prendre une
décision... Comme tout bon juge, il ne faut jamais avoir un
préjugé avant d'avoir entendu les parties.
Alors, Mme la Présidente, je vous rappellerai que l'amendement
que nous avons présenté est conforme aux articles 196 et 197 du
règlement. L'article 196 stipule que toute motion de fond peut
être amendée; je pense que c'est ce qu'on fait. L'article 197
stipule que «les amendements doivent concerner le même sujet que la
motion et ne peuvent aller à rencontre de son principe. Ils ne visent
qu'à retrancher, à ajouter ou à remplacer des
mots».
M. Dufour: C'est parfait, ça.
M. Morin: Alors, Mme la Présidente, ce que l'article 17 du
projet de loi dit, c'est-à-dire qu'il a pour but de supprimer, dans
l'annexe A, un certain nombre de municipalités, soit: ville de
Beauharnois, village de Melocheville, ville de Mirabel, paroisse de
Saint-Placide, village de Saint-Placide, municipalité de
Saint-Gabriel-de-
Valcartier, municipalité de Shannon et ville de Bécancour.
Voilà la teneur de l'article 17. L'amendement, Mme la Présidente,
n'a que pour effet de supprimer à cette annexe A toutes les
municipalités contenues dans cette annexe et non desservies par le
transport en commun. Bref, Mme la Présidente, c'est une
légère modification qui m'apparaît très recevable
dans sa forme.
Maintenant, je présume, et vous me le permettrez, que
peut-être on a attiré votre attention sur un autre article, soit
l'article 192. Alors, à ce moment-là, je vous inviterais à
être très, très prudente parce que cet article, qui a
été incorporé au règlement, ne doit pas avoir pour
effet de brimer l'Opposition dans sa tenta tive d'amender des articles,
même sur le fond. Et je parle de fond en même temps que de principe
si, bien sûr, ces amendements sont conformes à l'article 192.
Alors, je vous soumettrai respectueusement, Mme la Présidente,
que notre amendement n'a aucunement pour effet et ne constitue d'aucune
façon un engagement directement ou indirectement des fonds publics, ne
constitue d'aucune façon, de près ou de loin, «l'imposition
d'une charge aux contribuables». Bien au contraire, je pense, à ce
moment-là. Le troisième paragraphe, la troisième
exception, «la remise d'une dette envers l'État», jamais on
aurait osé prendre la place du ministre pour un tel amendement. Enfin,
«l'aliénation de biens appartenant à l'État»;
je ne crois pas que Mme la présidente invoque ce paragraphe.
Alors, ceci dit, je ne voudrais pas abuser, surtout que Mme la
présidente, quand même, s'est donné tout le temps voulu
pour réfléchir, mais je l'invite à la prudence puisque
l'amendement ne constitue d'aucune façon une motion ou un amendement
qui, en fonction de l'article 192, doit être réservé
à un ministre. Alors, je vous remercie, Mme la Présidente, de
votre bonne attention. (22 h 20)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Rimouski.
M. Michel Tremblay
M. Tremblay (Rimouski): Mme la Présidente, vous ne me
reprocherez certainement pas d'être contre les propos du
député de Dubuc à l'effet que cet amendement est
recevable. Le fait est que, loin d'être un amendement, une modification
légère, c'est une modification de l'article au complet. Je vous
demanderais de bien regarder l'article 197 de nos règlements qui dit
ceci, à savoir qu'un amendement ne peut être valable,
c'est-à-dire ne peut être considéré du fait qu'on
veut retrancher, ajouter ou remplacer des mots. L'amendement, tel qu'il est
proposé présentement, retire au complet l'article ou modifie au
complet l'article, et seul le ministre peut retirer un article ou le
modifier.
L'article 197 de nos règlements est assez explicite à cet
effet. Vous me permettrez de le lire: «Les amendements doivent concerner
le même sujet que la motion et ne peuvent aller à rencontre de son
principe. Ils ne visent qu'à retrancher, à ajouter ou à
remplacer des mots.»
Pour ces motifs, Mme la Présidente, et en même temps, vous
me permettrez de vous référer à un jugement qui a
déjà été rendu le 13 juin 1985 par le
président Claude Lachance, une décision qui se lisait...
La Présidente (Mme Bélanger): Le numéro, M.
le député, en bas de la page.
M. Tremblay (Rimouski): L'article 244. étude
détaillée d'un projet de loi. Il est dit, au sujet de la
décision qu'«une motion d'amendement ne visant qu'à
supprimer un article est irrecevable.» Alors, en se fondant sur ce
jugement-là, il me semble que vous avez toutes les dispositions pour
rejeter l'amendement tel qu'il est formulé présentement. C'est un
amendement qui est global et qui mérite d'être rejeté.
M. Morin: Mme la Présidente, je voudrais...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Jean Garon
M. Garon: Mme la Présidente, le député de
Rimouski invoque l'article 197. Au fond, la proposition d'amendement du
député de Dubuc ne vise pas à supprimer l'article 197,
c'est une façon de le rédiger plus facilement. Il aurait pu dire,
à ce moment-là: Après les mots, ajouter tels mots, et
ajouter des noms de municipalités. Au fond, il ne vise pas à
supprimer l'article; au contraire, il vise à le compléter. C'est
une façon... Non, non, c'est une manière de rédiger. C'est
pour simplifier la rédaction qu'il a décidé de le
présenter de cette façon-là. On aurait pu le
présenter également en disant: Après les mots,
ajouter...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, M. le
ministre.
M. Garon: On aurait pu le rédiger d'une autre
façon. D'ailleurs, si on dit qu'il est irrecevable sous cette
forme-là, ce serait facile de le rédiger différemment, de
dire tout simplement...
M. Ryan: Question de règlement.
M. Garon: ...à ce moment-là: Après les noms
des municipalités...
La Présidente (Mme Bélanger): Question de
règlement, M. le ministre.
M. Ryan: Question de règlement. Je pense que le
débat se fait sur la recevabilité de l'amendement qui a
été déposé, pas sur celui qui aurait pu être
déposé.
M. Garon: Ce n'est pas une question de règlement,
ça. Essentiellement, il y a différentes façons de
rédiger un article. L'idée de l'article 197, c'est de ne pas
faire disparaître l'article. Au fond, ici, c'est une technique de
rédaction. En droit, les gens rédigent de différentes
façons. La façon de rédiger qui a été
présentée ici, c'était pour que l'amendement se lise plus
facilement, au fond, que ce soit moins compliqué, pour que ce soit plus
clair. Mais l'amendement proposé par le député de Dubuc ne
vise pas du tout à supprimer l'article 197, pas un instant. Simplement,
c'est une façon de rédiger qui rend la chose plus simple.
C'est pour ça que je dis, au fond... La meilleure preuve, c'est
qu'il pourrait être rédigé... Si on dit, sur la forme,
qu'on n'aime pas qu'il soit présenté de cette
façon-là, il aurait pu le rédiger de la façon
suivante. Ça aurait été: Après les mots - je ne me
rappelle pas le dernier nom de municipalité - «ville de
Bécan-cour», enlever le «et» avant «ville de
Bécancour» pour ajouter les municipalités qui n'ont pas de
transport en commun. Ça aurait équivalu exactement à la
même chose, ça ne supprime pas l'article du tout. Ce n'est pas le
but de l'amendement du député de Dubuc un seul instant.
Deuxièmement, à l'article 192, il y a quatre
éléments où on dit: «Seul un ministre peut
présenter une motion visant:». Je vais commencer par le
quatrième parce que c'est évident: «L'aliénation de
biens appartenant à l'État.» Il ne s'agit pas de ça
du tout, il ne s'agit pas de vente de biens qui appartiennent à
l'État. «3° la remise d'une dette envers l'État.»
Il ne s'agit pas de ça du tout.
Il y a les points 1° et 2°. S'agit-il d'engagement de fonds
publics? D'engager des fonds publics, essentiellement, ça veut dire
engager des dépenses. Le gouvernement, ça peut être des
revenus ou des dépenses. Le paragraphe 1° vise des dépenses.
Engager des fonds publics, c'est-à-dire dépenser des fonds
publics. C'est vrai que seul le ministre peut présenter des textes de
loi qui représentent des dépenses, mais il ne s'agit pas d'une
dépense ici, il s'agit essentiellement d'autres choses. De quoi
s'agit-il? «2° l'imposition d'une charge aux contribuables.» Il
ne s'agit pas d'imposer une charge aux contribuables. On n'aurait pas le droit
d'imposer une taxe, une charge aux contribuables; on n'aurait pas le droit d'en
imposer une. D'ailleurs, la meilleure preuve, c'est que le gouvernement, dans
l'instance, qu'est-ce qu'il fait? Il fait transiter de l'argent, même pas
de l'argent pour lui-même, il fait transiter de l'argent pour le remettre
à d'autres. Il sert de transit, au fond, et, à ce
moment-là, il ne s'agit pas, d'aucune façon dans l'espèce,
de l'imposition d'une charge aux contribuables. S'il y a quelque chose, c'est
de soulager le contribuable d'une charge. Alors, c'est évident qu'on
n'aurait pas le droit d'imposer quelque chose au contribuable. De lui imposer
une taxe, on n'aurait pas le droit, seul le ministre peut le faire. Mais il ne
s'agit pas de ça, en l'occurrence. C'est pourquoi, à notre avis,
la motion est recevable.
Maintenant, ça m'apparaît évident, à ce
moment-là, le débat peut se faire sur le fond. Au point de vue de
la recevabilité, à mon avis, il ne s'agit pas d'imposer une
charge et il ne s'agit pas d'une dépense, c'est clair. On est dans une
mesure spéciale, c'est évident parce que, habituellement, le
gouvernement charge les choses pour son fonds consolidé, pour
dépenser lui-même. Là, il fait transiter de l'argent d'un
contribuable à un organisme public. C'est comme s'il percevait des fonds
pour un autre mais pas pour lui-même. Il s'agit d'un cas d'espèce
qui n'a pas été traité par notre jurisprudence. J'ai
regardé toute la jurisprudence. Je pourrais en faire
l'énumération mais, comme je ne veux pas prendre le temps de la
commission... mais je pourrais le faire. Si, Mme la Présidente, vous
souhaitez qu'on commente la jurisprudence, ça me fera plaisir de le
faire, mais il m'apparaît évident qu'il n'y a aucun cas de
jurisprudence qui touche la matière dont nous traitons ce soir.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Lévis.
M. le député de Nicolet-Yamaska. Dernière
intervention et je serai prête à rendre ma décision.
M. Maurice Richard
M. Richard: Merci, Mme la Présidente. La motion, je crois
qu'elle est irrecevable, Mme la Présidente, parce qu'au départ
l'intention du législateur est totalement modifiée, en partant.
L'intention du législateur, dans l'article 17 auquel on fait
référence par cette motion, c'est le principe d'exclure
spécifiquement huit municipalités; c'est ça, le
principe.
Maintenant, ce n'est pas une légère modification, parce
que la liste qui est inhérente au projet de loi... à la loi, ce
n'est pas au projet, à la loi 145, identifie très clairement 195
municipalités. Ce que la motion dit, c'est d'en exclure 123,
carrément, et en plus d'en exclure tout à fait à rencontre
de la loi 145. Parce que la loi 145, elle dit que les gens devront payer les 30
$ d'immatriculation qu'ils aient ou non du transport en commun. Dans ce cas-ci,
c'est de les exclure, les 123, parce qu'elles n'ont pas, elles, de transport en
commun. Ça va à rencontre, premièrement, de la loi qu'on a
passée, la loi 145, et, au niveau des fonds publics, il y a une
incidence directe sur les fonds publics. Je vais m'expliquer.
Dans le cas de Bécancour même, il y a déjà
une incidence sur les fonds publics, mais il n'y a pas de problématique,
c'est proposé par le ministre lui-même dans le projet de loi,
c'est 210 000 $ d'argent de différence qui va manquer à la
Commission de transport qui, elle, reçoit l'argent d'une filiale du
gouvernement du Québec, qui est la Société de l'assurance
automobile. (22 h 30)
En ce qui concerne la charge de 30 $, c'est aussi une incidence directe
qui est déjà définie dans la loi 145, par l'article 88.2.
L'article 88.2 dit ceci: Est établie une contribution des automobilistes
au transport en commun; est tenu de payer, par la loi 145, la contribution tout
automobiliste dont l'adresse inscrite dans les registres de la
Société de l'assurance automobile du Québec correspond
à un lieu situé dans le territoire d'une des municipalités
et des réserves indiennes énumérées à
l'annexe A. L'annexe A, Mme la Présidente, c'est effectivement la liste
que vous voyez en annexe à la loi 145 qui identifie très
clairement et dénombre les 199 municipalités.
La motion que nous avons, Mme la Présidente, va à
rencontre de la loi 145 qui indique très clairement le lien et
l'incidence financière directe. M. le ministre a souligné
tantôt que la démarche de l'application de la loi 145, en ce qui a
trait au transport en commun, totalise une somme 50 000 000 $. Si vous enlevez
123 des 199 municipalités, Mme la Présidente, dans une motion, il
y a une incidence financière énorme pour le gouvernement du
Québec qui est de l'ordre globalement, je pense, d'au-delà de 30
000 000 $. C'est une incidence majeure et je pense que la motion est tout
à fait irrecevable. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): je peux vous dire que
ce n'est pas facile, je pense que nous allons suspendre encore quelques
instants. oui, m. le ministre?
M. Claude Ryan
M. Ryan: En prolongement de ce que disait le député
de Nicolet-Yamaska, je voudrais indiquer que le produit de ces droits, qui sont
institués par l'Assemblée nationale du Québec - pas par la
commission, par l'Assemblée nationale du Québec - sur les
propriétaires de véhicules de promenade résidant dans les
municipalités faisant partie de régions métropolitaines de
recensement, ne peut pas être séparé de l'ensemble de
l'équation financière que définissait la loi 145. C'est un
élément d'une vaste programmation de rééquilibrage
des responsabilités financières du gouvernement et des
municipalités. Si on commence à manipuler l'un des
éléments de cet ensemble, on brise tout l'équilibre.
À ce moment-là, on attaque non seulement le principe de la loi,
mais on détruit même l'effet qu'elle recherche. Et ça va
jusque-là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Montmagny.
M. Filion: Montmorency, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): De Montmorency.
M. Jean Filion
M. Filion: Dans le même esprit que le ministre, Mme la
Présidente, moi je pense que...
M. Ryan: Très bien.
M. Filion: ...ce n'est pas une question de philosophie, c'est une
question d'exemption. On est à un article d'exemption et on modifie
simplement l'exemption pour la rendre plus compréhensible, mieux
identifiable, ce qui n'est pas contre l'esprit du législateur, au
contraire. À mon avis, le but était justement
l'imputabiiité et on n'a fart que circonscrire l'imputabiiité
d'une façon claire, nette et précise au territoire qu'est la
communauté urbaine. Et comme le disait le député de
Lévis, l'élément important, c'est vraiment une question de
transition. Le gouvernement, dans ce projet de loi, ne fait que transiter des
sommes d'argent et il ne les utilise à aucune fin publique de
dépense du gouvernement. Il ne fait que prendre une somme d'argent et la
remettre à un autre. C'est simplement une espèce de collecteur de
fonds et, dans ce sens-là, ça ne nuit d'aucune façon
à sa liquidité, ni à ses dépenses, ni à ses
revenus. Ce ne sont pas de ses revenus, de toute façon. Ce n'est pas des
revenus qui appartiennent au gouvernement, ce sont des revenus qui
appartiennent aux municipalités et que, à toutes fins pratiques,
les municipalités perçoivent. Alors, lui, il n'est qu'un
intermédiaire entre les deux et ça ne change absolument rien au
niveau de l'engagement financier et de la charge fiscale.
La Présidente (Mme Bélanger): Dernière
intervention.
M. Maurice Richard
M. Richard: Un court commentaire. Dans la jurisprudence, vous
avez la jurisprudence 192-3: «Un député de l'Opposition
propose un amendement à un article de projet de loi qui, s'il est
adopté, aurait pour effet d'interdire au gouvernement une hausse de taxe
qu'il a déjà décrétée.» Dans ce
cas-ci, c'est la loi 145 Et la décision, c'est la suivante: «La
motion d amendement proposée par le député de l'Opposition
est irrecevable car elle aurait pour effet de priver l'État de certains
revenus.»
M. Filion: Pas du tout.
M. Richard: Je m'excuse, je termine. Vous allez voir, ça
se modifie. «La jurisprudence québécoise considère
que cette privation a pour effet d'engager des fonds publics puisque le
gouvernement devra combler ce manque à gagner par quelque autre moyen.
Or, seul un ministre peut proposer une motion visant l'engagement de fonds
publics.»
M. Filion: Non, non.
M. Jean Garon
M. Garon: Mme la Présidente, justement, le
député de Nicolet vient de donner les meilleurs arguments contre
son affaire. Est-ce que le gouvernement va compenser? Parce qu'il dit:
Ça amènerait le gouvernement à compenser. Est-ce que le
gouvernement a l'intention de compenser les corporations de transport en commun
pour l'argent des huit municipalités qu'il veut soutirer?
Une voix: Non.
M. Garon: Je ne pense pas qu'il veuille les compenser.
M. Filion: Absolument pas.
M. Richard: Mais ils vont sûrement se présenter.
M. Garon: Je suis convaincu même qu'il ne les compensera
pas. Il vient justement de donner la preuve, par son argumentation, qu'il a
tort, parce qu'il a dit: Ça amènerait le gouvernement à
compenser. Or, le gouvernement ne compense pas; au contraire, c'est de l'argent
qu'il transite. Quand il va enlever, il va enlever huit municipalités.
Mais, en réalité, enlever huit municipalités... il ne
compensera pas les huit municipalités qu'il va enlever pour les sommes
d'argent que les huit municipalités ne paieront pas. Il ne le fera
pas.
M. Richard: Ils vont venir le demander.
M. Garon: Alors, c'est la meilleure preuve à ce
moment-là que... Le député de Nicolet vient justement de
donner les arguments contre son argumentation. Deuxièmement, à
l'écouter parler, ce serait affecter les fonds si on exempte les autres,
mais affecter Bécancour dans son comté ça n'affecte pas
les fonds. Voyez-vous l'illogisme, au fond? On ne peut pas dire à ce
moment-là qu'exempter celle qui fait son affaire, c'est correct, mais
qu'exempter les autres, ce n'est pas correct. Essentiellement, pourquoi? Parce
que c'est uniquement des sommes de transit. Ça n'affecte pas le fonds
consolidé du Revenu, d'aucune façon, parce que ça ne va
pas au fonds consolidé du Revenu, ça n'est pas de l'argent qui va
affecter les dépenses du gouvernement, d'aucune façon. C'est de
l'argent qui ne rentre pas dans ses sources de revenus et qui n'entre pas dans
ses dépenses. Et c'est pourquoi, moi, je pense que la motion est
recevable. On est dans quelque chose sui generis qui n'est pas couvert par 192.
Et si c'était une taxe ordinaire, qui a été dans le fonds
consolidé du Revenu, s'il s'agissait des primes, par exemple, pas de 90
à 120 mais de 60 à 90, qui vont au gouvernement pour son fonds
consolidé, ah! là ça aurait rentré sous 192. Mais
là on n'est pas dans ce cas-là, il ne s'agit pas de revenus du
gouvernement du tout.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon, alors je vais
suspendre quelques instants et je reviens.
(Suspension de la séance à 22 h 38)
(Reprise à 22 h 48)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! M. le député de Dubuc.
M. Morin: Mme la Présidente, je m'excuse d'avoir
retardé indûment l'assemblée.
Décision de la présidente
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, après
avoir entendu les plaidoyers de chacun et avoir consulté les gens de la
recherche en droit parlementaire, je vais dire qu'en vertu de l'article 197 la
modification à l'article 17 pourrait être recevable, parce qu'on
ne change pas le principe de la loi, en fin de compte, on ajoute des
municipalités a celles qui étaient exclues. On en ajoute. Alors,
à partir de 197, la modification pourrait être recevable.
Par contre, en vertu de l'article 192...
M. Morin: Cela s'envenime! Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît! Un député de l'Opposition propose un amendement
à un article d'un projet de loi qui selon le ministre est irrecevable
puisqu'il a pour effet d'engager des fonds publics, ce qu'interdit l'article
192. La présidente, après avoir entendu plusieurs interventions
sur cette question de règlement, conserve certains doutes quant à
l'existence de l'implication financière. Alors, la question de
jurisprudence: Si le président doute de l'implication financière
d'une motion proposée par un député autre qu'un ministre,
doit-il juger cette motion recevable ou irrecevable? Puisque le ministre
affirme qu'il y a incidence financière, le
président doit prendre la parole du ministre même si
certains doutes subsistent. En conséquence, je déclare la motion
du député de Dubuc irrecevable.
M. Morin: Est-ce que je peux, sans vouloir m'opposer à
votre décision que vous étiez sur le point de finaliser...
La Présidente (Mme Bélanger): Je peux prendre un
petit commentaire, mais la décision est rendue: la motion est
irrecevable. (22 h 50)
M. Morin: Oui, oui, une question. Pour confirmer votre doute,
pour que votre doute soit considéré, il faut qu'il soit
confirmé d'une certaine façon, ou appuyé par l'opinion du
ministre qui, lui, aura un droit de regard sur la considération à
l'effet que cela a un impact financier ou pas. Et je ne me souviens pas que le
ministre soit intervenu d'une façon ou d'une autre là-dessus.
Alors, est-ce qu'on pourrait... À ce moment-là, je pense que
ça appuierait plus fortement votre décision.
La Présidente (Mme Bélanger): Je regrette, le
ministre est intervenu, le député de Nicolet est intervenu sur
l'incidence financière.
M. Morin: Mais je parle du ministre là.
La Présidente (Mme Bélanger): Le ministre est
intervenu après...
M. Morin: Qu'est-ce que vous avez dit?
La Présidente (Mme Bélanger): ...pour
renchérir sur l'intervention du député de Nicolet.
M. Morin: Répétez donc ce que vous avez dit.
M. Ryan: Vous lirez le compte rendu.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le ministre a
confirmé mes doutes.
M. Morin: II n'était pas convaincu, il n'a pas
parlé fort.
M. Richard: Mme la Présidente, je demanderais le vote sur
l'article 17, s'il vous plaît.
M. Morin: Bon, on est faits!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la
modification est rejetée. Est-ce que l'article 17...
M. Richard: Je demande le vote nominal, s'il vous
plaît.
La Présidente (Mme Bélanger): Le vote nominal sur
l'article 17. M. le secrétaire
(Consultation)
Le Secrétaire: On passe au vote.
M. Filion: Mme la Présidente...
Le Secrétaire: Mme la Présidente, est-ce qu'on
passe au vote?
La Présidente (Mme Bélanger): Le vote a
été demandé, M. le député de Montmorency. Un
vote nominal. Pardon?
M. Filion: Une question d'information.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Filion: C'est parce qu'on devait présenter un
amendement sur le principe de la... Le ministre disait cet après-midi...
Est-ce que la motion d'amendement va être présentée
après le vote sur l'article 17 ou... Le ministre avait dit qu'il
présenterait une proposition d'amendement sur le principe de la...
La Présidente (Mme Bélanger): J'ai
été partie une secousse cet après-midi.
M. Gauvin: Le vote a été demandé sur
l'article 17 qui a été appelé.
La Présidente (Mme Bélanger): Normalement, avant de
débattre un article, s'il y a un amendement, on débat
l'amendement avant. Étant donné que l'article 17 a
été débattu, je peux conclure qu'il n'y a pas eu
d'amendement de proposé par le ministre. Parce que, normalement, quand
il y a un amendement à un article, on adopte l'amendement avant
d'adopter l'article.
M. Morin: Sauf, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, étant
donné qu'il n'y a pas d'amendement qui a été
présenté par le ministre, que là on a débattu
l'article 17 et que tout le monde qui a voulu s'exprimer sur l'article 17 s'est
exprimé, on est rendu au vote. Le vote a été
demandé, un vote nominal.
M. le secrétaire, si vous voulez faire l'appel.
Mise aux voix
Le Secrétaire: M. le ministre? M. Ryan: Pour.
Une voix: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): Pour l'article
17.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Morin: Ah! je le savais qu'il n'avait pas parlé
tantôt. Voyez-vous, là?
M. Ryan: Non, mais vous avez tellement hésité que
je pensais que la proposition était encore sur la table; la proposition
de l'Opposition, évidemment. Ha, ha, ha!
Le Secrétaire: M. Tremblay (Rimouski)? M. Tremblay
(Rimouski): Je suis pour.
Le Secrétaire: M. Gauvin (Montmagny-L'Islet)?
M. Gauvin: Pour.
Le Secrétaire: M. Richard (Nicolet-Yamas-ka)?
M. Richard: Pour, Mme la Présidente.
Le Secrétaire: M. Thérien (Rousseau)?
M. Thérien: Pour.
Le Secrétaire: M. Charbonneau (Saint-Jean)?
M. Charbonneau: Pour.
Le Secrétaire: M. Camden (Lotbinière)?
M. Camden: Pour.
Le Secrétaire: Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Abstention.
Le Secrétaire: M. Dufour (Jonquière)?
M. Dufour: Contre.
Le Secrétaire: M. Morin (Dubuc)?
M. Morin: Contre.
Le Secrétaire: M. Garon (Lévis)?
M. Garon: Contre.
Le Secrétaire: Là, madame, vous demandez lequel des
deux a un droit de vote, parce qu'il y a quatre personnes seulement.
M. Baril: Moi, j'ai le droit de vote, je remplace le
député de Shefford, qu'on m'a dit.
Le Secrétaire: Oui, mais c'est parce que...
La Présidente (Mme Bélanger): Le
député de Montmorency est aussi remplaçant.
M. Garon: On a droit à quatre votes.
La Présidente (Mme Bélanger): On a droit à
quatre votes. Le député de Montmorency ou le député
d'Arthabaska.
Le Secrétaire: M. Filion (Montmorency)?
M. Filion: Contre.
Le Secrétaire: C'est tout.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, 7 pour, 4
contre, 1 abstention. L'article 17 est adopté sur division.
J'appelle l'article 18. M. le ministre.
Loi modifiant diverses dispositions
législatives concernant les
finances municipales
Dérogation à certains baux
M. Ryan: Le premier alinéa de l'article 18 a pour objet de
préciser les conditions dans lesquelles le locataire doit payer un
montant additionnel en raison de l'imposition de la surtaxe. Ce montant ne peut
valoir que pour la durée du bail. Le propriétaire ne pourra pas,
avec l'addition que nous faisons, prendre prétexte de la loi pour
imposer des charges qui iraient au-delà de la durée du bail au
titre de cette mesure fiscale particulière.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Bon! Est-ce que ça donne le pouvoir ou le droit
d'ouvrir un bail durant sa durée?
M. Ryan: Oui, ça, c'est entendu, c'a été
inscrit dans la loi 145.
M. Dufour: Oui, mais c'est parce que là on parle du tout
ou partie du montant de la surtaxe qu'il doit payer. Est-ce que ça a
encore effet, cet article, à l'effet d'ouvrir le bail? C'était au
début de l'imposition de la loi. Je comprends, parce que la loi a
été adoptée plus tard, que ça lui conférait
une espèce d'ajustement au point de vue de la loi. Mais dans le contexte
actuel, est-ce que c'est correct ou pas? Les effets qu'on cherchait à
atténuer au début de l'adoption de la loi, est-ce que ça
doit continuer ou si c'est une pratique courante? L'exception est devenue la
règle, là.
M. Ryan: C'est ça.
M. Dufour: C'est ça?
M. Ryan: Si on lit l'article 280...
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: ..dans sa teneur entière, on constate que ceci
vaut «au début du premier exercice financier municipal pour lequel
une municipalité locale impose la surtaxe». Là, «un
immeuble imposable assujetti à la surtaxe fait l'objet d'un bail ne
permettant pas au propriétaire d'augmenter le loyer». Alors,
celui-là pourrait être modifié pour la durée du
bail.
M. Dufour: Mais pour la durée du bail, pour la
durée restante du bail? Parce que si on ouvre un bail et que le bail a
déjà un temps...
M. Ryan: C'est à compter du moment où la surtaxe
est imposée. Est-ce que c'est assez précisé, M. Couture?
Est-ce que c'est bien assez clairement indiqué que c'est à
compter du moment où la surtaxe entre en vigueur? À compter du
premier exercice, au début du premier exercice, c'est à compter
de ce moment là que ça court, au début du premier
exercice...
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: ...qui suit l'adoption de la surtaxe.
M. Dufour: C'est parce que le bail peut être beaucoup plus
que pour une année.
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: Quand on parle de la durée du bail, en autant
que je suis concerné, ça veut dire... Parce que, des fois,
ça, ça représente une certaine difficulté quand on
légifère et qu'on parle de durée. Tantôt, vos
législateurs ou vos conseillers vous donnent des précisions qui
semblent de la redondance; d'autres tantôt, ce n'est pas grave.
Là, j'ai de la misère à m'ajuster.
M. Ryan: Bien, regardez, je comprends, mais, à force de
vouloir tout préciser, on a des lois qui sont rendues d'une
longueur...
M. Dufour: Mais ils le font régulièrement. M.
Ryan: ...absolument démesurées. M. Dufour: Mais ils
le font régulièrement.
M. Ryan: II me semble que l'esprit de ça est bien clair
que ça va être pour la durée du bail, pendant que dure la
surtaxe. Si la municipalité l'impose pour une année et qu'elle
l'annule ou l'abroge l'année suivante, c'est évident que
ça ne s'appliquera pas pour toute la durée du bail, ça va
être pendant la durée du bail...
M. Dufour: Bien...
M. Ryan: ...et de cette taxe-là, de toute évidence.
Le propriétaire...
M. Dufour: Bien là...
M. Ryan: Jamais le législateur n'a donné au
propriétaire le droit d'imposer une charge au locataire qui ne sera pas
justifiée par une mesure fiscale de la municipalité. À ce
moment-là, on nagerait en pleine absurdité, comme ça a
été le cas à quelques reprises aujourd'hui.
M. Dufour: Bien là, vous me mettez un peu dans le doute,
parce que si c'est marqué «pendant la durée du bail»
et qu'ils changent de méthode, bien là, le bail, H continue
à s'appliquer, lui. Jusqu'à quel point on pourrait
maintenir...
M. Ryan: Pendant la durée correspondante du bail
M. Dufour: ...que la durée du bail, c'est juste durant ce
temps-là? (23 heures)
M. Ryan: On peut peut-être ajouter un mot, ici. La
durée correspondante du bail, peut-être que ça irait.
M. Dufour: II me semble que ça pourrait être...
M. Ryan: Toutes les propositions construc-tives, vous savez, sont
toujours reçues avec intérêt. Et, d'un commun accord, on
pourrait ajouter celui-ci rapidement, mais à la condition que notre
conseiller juridique soit d'accord. Il n'y a pas de danger... Finalement, quand
on lit le texte au complet, Mme la Présidente, il n'y a vraiment pas de
danger, et ce qu'on ajouterait serait purement superfétatoire. Il dit
clairement: Le propriétaire peut néanmoins augmenter le loyer
stipulé pour tenir compte de tout ou partie du montant de la surtaxe
qu'il doit payer. C'est évident que ça n'existe plus; il ne peut
plus en tenir compte pendant la durée du bail. C'est une demande qui
nous a été soumise par l'Institut de développement urbain.
Eux autres ont eu des problèmes avec ça, puis ils tiendraient
à ce qu'on le mette là. Nous autres, on l'a remis dans la
proposition, puis on n'a pas du tout du tout d'objection à le conserver.
Je suis content qu'on m'ait rappelé la provenance de cette proposition.
Je pense que ça vaut la peine d'en tenir compte.
Une voix: Adopté?
Une voix: Oui. Est-ce qu'il y a des questions?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
ça va? Alors, est-ce que le paragraphe 1° est
adopté?
M. Dufour: Le paragraphe 1e est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe
2°.
M. Ryan: Le paragraphe 2° vient faire exception pour le loyer
d'un local qui n'est pas un local devant être inscrit à l'annexe
intégrale d'un rôle d'évaluation foncière. C'est
évident que le propriétaire ne peut pas se faire donner le droit,
par le législateur, de venir modifier unilatéralement un bail
d'un local qui n'a pas à être inscrit sur l'annexe
intégrale. Ça peut être un local à caractère
résidentiel, mais il n'a pas d'affaire à être inscrit
là. Alors, le propriétaire n'aurait pas le droit de tripoter le
bail pour satisfaire ses intérêts.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
L'article 18 est adopté. J'appelle l'article 19. M. le
ministre.
Évaluation municipale
M. Ryan: II y avait deux municipalités que nous avions,
dans la loi 145, qui étaient exemptes, si je comprends bien, de
l'évaluation par la MRC. C'étaient les municipalités de
Bois-des-Filion et Saint-Rédempteur. Là, nous ajoutons ici les
municipalités de la ville de Sainte-Anne-des-Plaines et du village de
Métis-sur-Mer.
M. Dufour: Comment expliquez-vous que ça doit être
inscrit dans la loi si...
M. Ryan: C'est des contextes particuliers. On pourrait vous
donner des explications là-dessus, s'il y a lieu. C'est des demandes qui
nous ont été faites...
M. Dufour: Parce que, là, vous en enlevez une.
M. Ryan: Non, non. M. Dufour: Non?
M. Ryan: On garde les deux qui y étaient puis on en ajoute
deux.
M. Dufour: Attends un peu, là. (Consultation)
M. Ryan: Parce que c'est des villes... C'est qu'elles ont le
droit de se soustraire au rôle de la MRC en matière
d'évaluation. Elles nous ont demandé que ce soit inscrit dans la
loi. Les deux qui étaient mentionnées dans l'article 282, c'est
la ville de Bois-des-Filion et la ville de Saint-Rédempteur. Nous les
conservons toutes les deux et nous en ajoutons deux autres. Puis on nous dit
que la ville de Sainte-Anne-des-Plaines, c'est une ville, puis le village de
Métis-sur-Mer a statut de ville. Ils sont régis par la loi des
cités et villes, donc pas assujettis à cette obligation de voir
leur rôle confectionné par la MRC.
M. Dufour: Dans les faits, est-ce que ces
municipalités-là, leur évaluation était faite par
la MRC? Est-ce qu'elles avaient gardé leur propre compétence, ou
si...
(Consultation)
M. Ryan: Dans le cas de Sainte-Anne-des-Plaines, cette
municipalité-là avait un statut de paroisse. Elle est devenue
ville. Elle a pris la compétence en matière d'évaluation,
mais ce n'était pas confirmé clairement. Là, le texte de
loi a pour objet de le confirmer.
M. Dufour: Mais, dans le futur... Bon, il y a l'autre aussi.
Sainte-Anne-des-Plaines puis Métis-sur-Mer, c'est la même..
M. Ryan: Oui. Métis-sur-Mer a le statut de
municipalité tombant sous la loi des cités et villes. Elle a
déjà décidé de prendre en charge son
évaluation. Elle a une entente avec la MRC là-dessus et la
modification que nous proposons vient confirmer ça. Parce qu'il y aurait
une autre disposition, une disposition générale - c'est dans la
Loi sur la fiscalité municipale - qui ferait que, dans ce cas-là,
normalement, ça devrait être la MRC, au point de vue légal.
C'est l'article 5.
M. Dufour: Parce que, règle générale, les
règles fondamentales des MRC... Les MRC ont compétence sur
l'évaluation foncière et d'autres systèmes mais sur
l'évaluation foncière, en particulier, des municipalités
rurales. Puis sur les municipalités qui deviennent villes par
après, si elles l'ont, pour perdre leur compétence, est-ce que
ça prend toujours une loi ou s'il y a d'autres municipalités qui
pourraient devenir des municipalités de ville?
M. Ryan: Lorsqu'elle avait la compétence à
l'égard d'une municipalité, avant que la corporation de
comté devienne une MRC... Lorsqu'il y avait déjà
compétence avant, c'est resté, ça, dans la loi. Dans ces
cas-là, il faut qu'on intervienne.
M. Dufour: Mais, pour se retirer, est-ce que ça va
toujours être nécessaire de le faire par loi?
M. Ryan: Oui, c'est ça. C'est une exception
à l'article 5 de la Loi sur la fiscalité municipale. On
apprend des choses.
M. Dufour: C'est parce qu'elle avait la compétence, elles
deviennent villes en chemin, mais, pour se retirer, ça prend une loi
spéciale. Là, on a quatre cas. Ces quatre cas-là,
j'imagine qu'ils peuvent se répéter aussi. Une
municipalité, par exemple, qui serait insatisfaite de son rôle
d'évaluation, dans une MRC, pourrait demander le rôle de ville,
pourrait demander de devenir une ville pour s'enlever de cette
compétence-là. C'est un peu ça que ça veut
dire.
M. Ryan: À ce moment-là, ça demanderait
l'intervention du législateur. Elle ne peut pas se libérer toute
seule.
M. Dufour: quand elle se libère, est-ce qu'il y a une
étude d'impact que le ministère fait? par exemple, est-ce que
ça pourrait mettre en danger le système d'évaluation de la
mrc?
M. Ryan: C'est sûr que ça serait
considéré. (Consultation)
M. Ryan: Ça, c'était la seule municipalité
qui restait, Sainte-Anne-des-Plaines. Toutes les autres municipalités
qui relèvent de la loi des cités et villes ont leur autonomie en
matière d'évaluation. Par conséquent, il n'y a pas de gros
danger de problème là. Ici, on me dit que la modification est
proposée à la suite d'une demande faite par la MRC.
M. Dufour: Ah, ça, ce n'est pas marqué. M. Ryan:
Très bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va
pour l'article 19?
M. Dufour: Ça va.
(23 h 10)
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
20. M. le ministre.
(Consultation)
Surtaxe sur les terrains vagues
M. Ryan: II s'agit des terrains vagues, ici. Vous savez, on avait
introduit une taxe sur les terrains vagues, là. L'article 20 du projet
de loi 55 modifie l'article 286 du projet de loi 145 de 1991 pour permettre
qu'une première surtaxe imposée sur les terrains vagues puisse
être introduite exceptionnellement au cours de la deuxième ou de
la troisième année du rôle triennal. Suivant l'article 486
de la Loi sur les cités et villes et l'article 990 du Code municipal du
Québec, cette surtaxe sur les terrains vagues ne devient applicable
qu'à compter de la première années financière
à laquelle s'applique le rôle d'évaluation. L'entrée
en vigueur des rôles triennaux retarde actuellement la mise en vigueur de
la taxe sur les terrains vagues si celle-ci n'est pas imposée dès
la première année d'un rôle triennal. Les paragraphes
1° à 5° apportent les ajustements nécessaires pour que
les principes transitoires applicables à une première surtaxe sur
les immeubles non résidentiels s'appliquent également à la
première surtaxe sur les terrains vagues imposée au cours d'une
deuxième ou d'une troisième année d'un rôle
triennal. Selon le paragraphe 6°, la municipalité pourrait imposer
cette surtaxe dès l'exercice pour lequel le rôle aura
été modifié pour y identifier chaque unité
d'évaluation pouvant être assujettie à la surtaxe sur les
terrains vagues.
M. Dufour: On n'avait, d'abord, au départ, prévu
que pour 1992. Là, on réajuste cet article. Au lieu de 1992,
c'est 1993. Pourquoi la première année, qu'on a fixée
à 1992, n'a pas continué comme l'année de départ?
Pourquoi on est obligé de spécifier 1993? Mais, pour 1994, est-ce
qu'il y a des chances que ça se répète ou si c'est final
au point de vue de l'application? Parce que, là, on extensionne;
ça semble extensionné. Est-ce que ça sera toujours comme
ça ou si l'année 1993 devra être reconnue comme
l'année de référence?
M. Ryan: attendez un petit peu. voulez-vous, m. ruel,
peut-être, nous donner une explication, vu que c'est vous qui êtes
l'auteur de ce mal?
M. Ruel: Jacques Ruel.
Le Président (M. Richard): Vous avez la parole, M.
Ruel.
M. Ruel: Alors, pour imposer la surtaxe sur les terrains vagues,
une municipalité doit posséder les informations au rôle
d'évaluation foncière qui permettent d'imposer la surtaxe sur les
terrains vagues. Maintenant, pour faire insérer ces informations au
rôle d'évaluation, elle doit normalement passer une
résolution pour demander à l'évaluateur d'inscrire ces
informations au rôle d'évaluation foncière.
Maintenant, pour l'année prochaine, si on veut que la mesure
s'applique dès 1993, il est déjà trop tard pour que les
municipalités aient déjà demandé - c'était
en avril dernier - une résolution à l'évaluateur pour
insérer ces informations-là. Alors, c'est pour ça qu'on
ajoute une mention où on dit: Pour 1993 - c'est une espèce de
mesure transitoire - la municipalité va pouvoir demander à
l'évaluateur d'insérer les informations, et l'évaluateur
va pouvoir agir dans le cadre de modifications au rôle
d'évaluation foncière. Ça veut dire qu'elle va avoir
jusqu'au
moment où elle veut envoyer son compte de taxes pour
insérer les informations au rôle d'évaluation
foncière. Alors, c'est une mesure transitoire pour 1993.
En 1994, le problème ne se posera pas parce que la
municipalité va demander, en avril 1993, d'insérer les
informations à son rôle, qui va être déposé
pour le mois d'août ou septembre 1993 aux fins de l'imposition 1994.
Alors, c'est une mesure transitoire pour 1993.
M. Dufour: Oui, mais à 5°. à l'article 20, on
disait: par l'insertion, dans la septième ligne du troisième
alinéa et après le millésime «1992», de
«ou de 1993». Dans la résolution, on parle toujours que
ça, ça commence pour les années postérieures. On
parle toujours que c'est pour le futur, à partir de cette date-ci, par
rapport à ça. C'est ça qu'on dit, là. Quel est le
pouvoir qui aurait pu être exercé en 1992 et qui ne pourrait pas
s'exercer en 1993? Parce que le début de cette action ou de ce pouvoir a
commencé en 1992. Pourquoi on est obligé de changer et dire en
1993?
M. Ruel: Dans le projet de loi 145, lorsqu'on mentionnait le
millésime 1992, c'était pour l'imposition de la surtaxe sur les
immeubles non résidentiels. Alors, le légiste - la
décision du légiste, en fait - pour permettre la même chose
au niveau de la surtaxe sur les terrains vagues, a tout simplement
décidé d'ajouter à l'article 286 du 145 le
millésime 1993 pour la surtaxe sur les terrains vagues. En fait, il a
joint la surtaxe sur les terrains vagues et la surtaxe sur les immeubles non
résidentiels dans le même article 286. Alors, c'est pour ça
qu'on voit partout l'article 57. En fait, on l'ajoute à l'article 57.1.
Alors, la même chose au niveau des dates, on ajoute l'année 1993
à l'année 1992. L'année 1992 servait uniquement pour la
surtaxe sur les immeubles non résidentiels. Alors, en ajoutant la
surtaxe sur les terrains vagues, on a besoin du millésime 1993.
M. Dufour: II existait dans la loi auparavant une surtaxe sur des
terrains vagues, des fois, qui étaient desservis... Ils avaient droit
à une taxe, mais ce n'était pas la surtaxe comme sur les
immeubles commerciaux. La surtaxe qu'on permet par cet article sur des terrains
vagues, est-ce qu'elle est assimilée à la surtaxe comme pour les
immeubles vacants et les immeubles commerciaux?
M. Ruel: En fait, ce n'est pas du tout la même chose. La
surtaxe sur les terrains vagues, je pense que vous l'avez mentionné,
c'est la surtaxe que vous connaissez, sur les terrains qui sont vagues, qui
existe depuis longtemps. Tout ce qu'on permet ici par l'article 20, c'est de
dire que la municipalité peut commencer à utiliser la surtaxe sur
les terrains vagues, même si elle est dans un deuxième ou
troisième exercice d'un rôle triennal. Alors, la surtaxe sur les
terrains vagues a toujours existé, sauf qu'elle ne pouvait commencer
à s'appliquer que lors de la première année d'un
rôle triennal.
M. Dufour: Ça, c'est pour les municipalités
à caractère rural, le Code municipal.
M. Ruel: Excusez, les deux. M. Dufour: Les deux.
M. Ruel: Celles qui sont régies par le Code et...
M. Dufour: Mais les cités et villes, elles ont toujours eu
ce pouvoir-là.
M. Ruel: Pardon?
M. Dufour: Les cités et villes, elles ont toujours eu ce
pouvoir-là. Elles le faisaient par règlement et, après,
elles imposaient...
M. Ruel: Oui.
M. Dufour: ...leur taxe... Elles pouvaient avoir une surtaxe. Je
pense que c'était 50 %...
M. Ruel: 50 %.
M. Dufour: ....puis ça a peut-être...
M. Ruel: Exact.
M. Dufour: C'est encore de ça qu'on parle?
M. Ruel: Oui, c'est encore 50 %.
M. Dufour: 50 %...
M. Ruel: On ne change pas les modalités.
M. Dufour: ...c'est pour forcer un peu les propriétaires
de terrains vagues à se construire...
M. Ruel: Exactement.
M. Dufour: ...ou à les mettre en construction...
M. Ruel: Oui.
M. Dufour: ...pour faire un peu plus de densité. C'est
encore le même but...
M. Ruel: C'est la même chose.
M. Dufour: ...qu'on poursuit...
M. Ruel: Oui.
M. Dufour: ...à l'exception que le Code
municipal, elles n'y avaient pas droit, elles.
M. Ruel: Oui, elles avaient le droit aussi. M. Dufour:
Elles avaient le droit aussi?
M. Ruel: La seule distinction, c'est que, depuis
l'avènement des rôles triennaux, la municipalité se
retrouvait avec l'obligation de commencer à imposer dès le
premier exercice du rôle triennal. Elle ne pouvait pas commencer lors du
deuxième ou du troisième exercice; il fallait qu'elle commence
l'imposition au début du premier exercice. Alors, tout ce qu'on dit ici,
c'est que maintenant les municipalités, rurales ou urbaines, vont
pouvoir commencer à utiliser la surtaxe sur les terrains vagues à
partir du deuxième ou du troisième exercice.
M. Dufour: Est-ce qu'elle peut le faire dans le milieu d'un plan
triennal?
M. Ruel: Exactement. C'est ça que... M. Dufour:
Elle peut le faire, là.
M. Ruel: Elle peut le faire avec cet article-là.
M. Dufour: Mais est-ce que dans le futur, par exemple... Mettons
que le plan triennal de 1992 se termine en 1995. On fait un plan triennal en
1995. En 1996, est-ce que la municipalité pourrait avoir le droit? On
aurait pu parler de 1989-1992, puis, après ça, 1993-1995.
Ça serait peut-être plus logique, ça a commencé en
1989. En 1993 ou en 1994 - parce que son plan, il aurait un an ou deux ans -
est-ce qu'elle pourrait se servir de cet article-là pour imposer... S'il
n'existait pas - pour le futur, là - est-ce que ça donnerait ce
pouvoir-là?
M. Ruel: Alors, dès que la municipalité a
commencé à imposer la surtaxe sur les terrains vagues, elle peut
continuer à l'utiliser continuellement. Sauf qu'on dit ici, dans
l'article 286 du 145 qu'on vient modifier: seulement pour la première
résolution. Ça, ça veut dire que si une
municipalité décidait, je ne sais pas, dans le futur,
d'abandonner la surtaxe sur les terrains vagues et décidait par
après de vouloir revenir à la surtaxe sur les terrains vagues, eh
bien, là, elle ne pourra plus le faire. Elle va pouvoir le faire
uniquement pour le premier exercice du rôle triennal.
M. Dufour: Pour la première fois.
M. Ruel: L'article 286 couvre la première fois.
M. Dufour: Ça va
(23 h 20)
Le Président (M. Richard): L'article 20 est adopté.
J'appelle donc l'article 21. M. le ministre.
M. Ryan: Ici, M. le Président, j'avais un amendement
à proposer concernant la charte de la ville de Montréal. Comme
vous le savez, nous sommes saisis d'un projet de loi de la ville de
Montréal qui pourrait nous permettre d'apporter certaines modifications
à la charte de Montréal qui apparaissent nécessaires
maintenant. Je ne sais pas...
M. Dufour: Je m'excuse, là. Autrement dit, ce n'est pas
l'article 21, là, qui est appelé.
M. Ryan: Non.
M. Dufour: O.K. Je m'excuse, là, parce que...
M. Ryan: L'amendement s'appellerait 20.1. M. Dufour: O.K. Ah
bon.
M. Ryan: II y en a un autre qui irait un peu plus loin, mais
l'amendement principal...
M. Dufour: Là, vous amenez un amendement puis vous
l'expliquez. C'est ça?
M. Ryan: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Richard): Est-ce que vous avez copie, M.
le ministre, de l'amendement?
M. Ryan: Pas tout de suite, là. J'en parle, d'abord, pour
faire part de l'intention que j'avais. On va voir si je vais le déposer.
Ça va dépendre un petit peu de la réaction.
Le Président (M. Richard): Donc, c'est un nouvel
article.
M. Ryan: Oui, c'est un nouvel article qui permettrait de
régler à l'avantage de la ville de Montréal.
M. Garon: Est-ce qu'on pourrait l'avoir? Est-ce que le ministre
pourrait le présenter pour qu'on ait une copie?
M. Ryan: Oui, je vais vous le donner quand je vais avoir fini de
parler.
M. Garon: Pardon?
M. Ryan: Je vais le donner quand j'aurai fini de parler.
M. Dufour: II va l'expliquer puis il va nous le donner
après.
M. Garon: Normalement, il est présenté
puis, après ça. il est expliqué après qu'on
a eu une copie. Parce qu'autrement on...
M. Ryan: Oui, oui, on connaît tout ça. On sait tout
ça. Je ne sais pas si je vais le déposer.
Une voix: Un deuxième...
Le Président (M. Richard): Mais, M. le ministre...
M. Garon: Bien, il parle sur rien, à ce moment-là.
M. le Président...
M. Ryan: En tout cas, vous verrez. M. le Président, je
demande la parole.
M. Garon: ...l'idée, c'est qu'on parle sur un article
existant ou sur un amendement existant. Moi, là, je ne veux pas parler
dans le vide.
M. Ryan: je suis en train d'expliquer pourquoi j'ai l'intention
d'introduire un projet d'amendement, puis je vais finir mes explications, avec
la permission de la présidence.
Le Président (M. Richard): Vous avez la parole, M. le
ministre.
M. Garon: M. le Président, ce n'est pas régulier,
ça.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Quand on présente un amendement... Si le
ministre veut présenter un amendement, il ne peut pas dire: Je vais
parler sur un amendement que je présenterai peut-être. Ça
ne marche pas de même. Le règlement, c'est... le ministre... On
est à 20. On passe à 21 ou il présente l'amendement 20.1.
On a des copies puis, après ça, il explique son amendement. Il ne
peut pas dire: Je vais vous expliquer un amendement que je vous
présenterai peut-être. Ça ne marche pas, ça. On
parle sur un article ou sur un amendement réel, pas sur un amendement
potentiel dont on ne sait pas du tout s'il va être
présenté. Autrement, ça n'a pas de bon sens.
M. Morin: M. le Président...
Le Président (M. Richard): Excusez. Vous avez
terminé, M. le député de Lévis?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Chicoutimi.
M. Tremblay (Rimouski): M. le Président, on est en
commission parlementaire, en deuxième lecture, à l'étude
article par article. Le ministre. avant de déposer son amendement, peut
bien le présenter et après, nécessairement, voir quelle
sorte de réaction vous allez avoir. Si vraiment votre réaction
est favorable, on décidera, après ça, de le
déposer. Mais je ne vois pas quelle est l'importance... Autrement dit,
c'est une question de bonnes relations entre les membres de notre commission
parlementaire et ceux de l'Opposition. C'est par courtoisie.
M. Dufour: M. le Président, par rapport à ce qui se
passe à cette commission, depuis le début. Ça fait deux
fois que le ministre nous propose des amendements ou nous met sur la table des
amendements possibles. C'est la deuxième fois et ce n'est pas ce qu'on a
l'habitude de faire. C'est évident que ce n'est pas... La coutume
voudrait bien, puis, moi, je pense que c'est de même que ça doit
se passer... Le ministre, il a le pouvoir de retirer son amendement, si
ça ne marche pas. S'il a le pouvoir de le retirer, donc, ça veut
dire qu'il a l'obligation de le déposer. Parce qu'il ne peut pas le
retirer s'il n'existe pas. Sans ça, on est-Moi, je ne suis pas dans une
période expérimentale. Le ministre peut bien faire ses
expériences, à savoir sur mes réactions, mais, moi, je ne
suis pas un cas psychologique. À ce que je sache, j'essaie d'être
correct ou d'être capable d'analyser les problèmes. Et, même
si l'Opposition recevait mal l'amendement du ministre, ça ne veut pas
dire qu'il ne peut pas le passer, parce qu'il a le pouvoir. Et on le voit
régulièrement. Même si on est contre un amendement ou
contre un article de loi, il peut l'adopter pareil. Puis ça, c'est le
pouvoir du gouvernement et puis c'est en toute légitimité. On ne
conteste pas la légitimité du pouvoir. Il a le droit de passer
les lois qu'il veut avec sa majorité, à rencontre des
volontés de l'Opposition. Mais on ne peut pas... Mais le ministre, s'il
veut vraiment être conséquent, moi. en tout cas, je l'inviterais,
par rapport à ça, à nous le déposer. Et il le
retirera, si ça ne marche pas.
Le Président (M. Richard): M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, je suis prêt à
aborder l'article 21.
Le Président (M. Richard): Alors, ça va. Alors,
j'appelle l'article 21.
Dispositions transitoires et finales
M. Ryan: M. le Président, je pense que, pour saisir
l'article 21, ça ne serait peut-être pas mauvais que nous parlions
également de l'article 22 ou de l'article 23.
Comme on s'en souvient probablement, nous avions introduit, dans la loi
145, un mode de répartition des charges financières
découlant de la surtaxe sur les immeubles non résidentiels
suivant les locaux compris dans l'unité d'évaluation. Ce
partage était défini à l'article 316 de la loi 145.
Là, on établissait différentes catégories. Lorsque,
par exemple, une unité représentait, disons, 2 %, moins de 2 % de
la valeur totale de l'unité d'évaluation, le pour-cent du taux
d'évaluation qui lui revenait était 1 %. Lorsqu'elle
représentait 2 % ou plus et moins de 4 %, c'était 3 % Lorsque
c'était 4 % ou plus et moins de 8 %, c'était 6 %, etc.
On s'est rendu compte que pour la catégorie la plus faible, moins
de 2 %, là, il y avait une répartition inégale des charges
parce qu'on tombait à 1 %. Et même un local qui pouvait
représenter seulement, disons, 0,5 % de la valeur totale était
cotisé à 1 %. Ça veut dire que les petits étaient
menacés d'être obligés de payer pour les gros. Il nous est
apparu plus judicieux de diviser cette première catégorie que
nous avions dans les catégories suivantes: II y aurait une
première catégorie, le 1A, qui est définie à
l'article 22, qui serait moins de 0,5 % de la valeur totale. Ensuite, il y
aurait la catégorie 1B comprenant les locaux qui représentent 0,5
% ou plus et moins de 1 % de la valeur totale. Ensuite, il y aurait la
catégorie 1C comprenant les locaux qui représentent 1 % ou plus
et moins de 2 % de la valeur totale.
Par conséquent, au lieu d'une catégorie, comme on l'avait,
on aurait trois catégories différentes. Pour chacune de ces
catégories, il y aurait un taux différent de participation. La
première catégorie, 1A, ce serait 0,1 %, un dixième de 1
%. L'autre, la catégorie 1B, ça serait 0,5 % la moitié de
1 %, et 1C serait 1 %. Ça fait une répartition plus judicieuse,
plus équitable des charges selon l'importance réelle des locaux
modestes compris dans l'unité d'évaluation.
M. Dufour: Quand vous avez parlé d'un local de 0,1 %, je
ne le vois pas. Est-ce que je me trompe? Vous dites... Si je regarde la...
M. Ryan: Le taux, le taux Regardez, à 23,
létaux...
M. Dufour: ...catégorie 1A, par exemple.
M. Ryan: Oui. 1A, c'est 0,1 %, un dixième de 1 %. Est-ce
que ça va? Non?
M. Dufour: Ce n'est 0,1 %. Moi, c'est marqué 0,5 %.
M. Ryan: Catégorie 1A à 23? M. Dufour: Oui.
Moins de...
M. Ryan: Ah, non, non. Ça, c'est le pourcentage de la
valeur totale de l'unité d'évaluation.
M. Dufour: Ah, vous reprenez l'autre endroit.
M. Ryan: C'est 23.
M. Dufour: Vous le distribuez...
M. Ryan: La contribution, c'est l'article 23, oui. Les deux
articles se complètent. Alors, je pense que ceci définit
l'essentiel de tous ces articles-ci. Ça nous mène, ça...
Ça comprend les articles 21 à 24, en fait.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va?
M. Dufour: Bien, comme explication, oui. Là, on va revenir
à l'article 21, j'imagine, puis là...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors...
M. Ryan: Ici, on donne les définitions pour les fins de
l'application des articles 22 et 23. Je pense que les définitions
parlent par elles-mêmes. En voulant trop les expliquer, peut-être
qu'on les rendra moins claires.
(Consultation)
M. Ryan: Je pense que la définition parle par
elle-même ici. Ça résume tous les propos qu'on a tenus
depuis longtemps. (23 h 30)
M. Dufour: Est-ce que, dans la loi 145 - parce que, là,
vous comprendrez que c'est la première fois, vraiment, qu'on en discute
en commission parlementaire - il y aurait des définitions, des
catégories à la loi 145 aussi claires qu'on prétend? C'est
l'immeuble non résidentiel, la surtaxe, la valeur imposable. Il y a
trois définitions. C'est clair qu'on va les étudier paragraphe
par paragraphe, qu'on va les examiner paragraphe par paragraphe. Ça
semble des nouveaux articles parce que... Ce sont des nouveaux articles. Donc,
les descriptions qu'on a ici, ce sont des nouvelles descriptions. C'est clair,
ça?
Une voix: Oui. (Consultation)
M. Ryan: En fait, le ministre avait le pouvoir de définir
par règlement des éléments comme ceux-ci, puis il y avait
déjà un règlement qui les comprenait. Il nous
apparaît plus judicieux d'inclure ces définitions dans la loi pour
ne pas qu'il y ait trop de sources différentes auxquelles on doit puiser
pour essayer de comprendre ce que le législateur a voulu signifier. Les
trois définitions qui sont ici reprennent exactement les
définitions déjà comprises dans e règlement
actuel.
M. Dufour: Vous nous dites que les définitions qui sont
comprises dans l'article 21 font référence mot à mot
à des définitions que vous aviez déjà faites par
règlement.
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: Que vous aviez faites. Est-ce que ces
définitions, depuis qu'elles sont en usage - ça ne fait pas
longtemps - ont subi des assauts quelque part? Parce que le fait que vous les
mettiez en loi plutôt qu'en règlement... C'est plus facile de
changer un règlement qu'une loi. Donc, c'est quoi l'avantage que vous
voyez? Là, vous m'avez dit qu'il y a un avantage, ça pourrait
empêcher n'importe quelle définition. C'est un peu ça.
C'est un peu ce que vous nous dites. Le fait que vous la mettiez publique dans
une loi, c'est pour lui donner des couleurs comme il faut, correctement
à tout le monde en même temps, mais c'est plus facile pour un
gouvernement ou pour un ministre de changer un règlement que de changer
une loi. Là, vous vous astreignez à l'introduire à
l'intérieur d'une loi. C'est ça? Et la définition
d'immeuble non résidentiel est vraiment pour distinguer l'exploitation
agricole par rapport à tout le reste.
M. Ryan: Également les autres immeubles
résidentiels visés à 244.11, premier alinéa. Des
fois, il y a un immeuble résidentiel qui peut avoir un prolongement qui
n'est pas résidentiel. Là, on couvre ça ici.
M. Dufour: Ça fait curieux de voir dans le premier
paragraphe... Immeuble non résidentiel, vous l'expliquez en disant:
«tout immeuble non résidentiel, autre qu'un immeuble contenu dans
une exploitation agricole».
M. Ryan: Oui, c'est ça. C'est bien important, ça;
l'exception qui est là, c'est bien important. Après ça, on
écrit plus loin, dans l'article 244.11 auquel il est
référé: «Est assujettie à la surtaxe une
unité d'évaluation qui comporte à la fois des immeubles
non résidentiels ou résidentiels visés au premier
alinéa». Ça, c'est des immeubles résidentiels
à caractère touristique, des immeubles à caractère
touristique dont on a déjà parlé. Ici, on parle
d'immeubles résidentiels visés au premier alinéa et des
immeubles résidentiels non visés à cet alinéa ou
encore des immeubles de ferme au deuxième sens, au sens du
deuxième alinéa de 61. Je pense qu'il faut lire l'article 244.11
de la Loi sur la fiscalité municipale pour saisir la portée
exacte de ceci.
M. Dufour: 244.11, c'est 44.11, là, c'est... M. Ryan:
C'est la page...
M. Dufour: ...c'est la loi, c'est... Bien, je pense que ce sont
les immeubles qui sont assu- jettis à la surtaxe.
M. Ryan: C'est ça, c'est ça.
M. Dufour: C'est seulement les immeubles à
caractère touristique dont on parle?
M. Morin: Non, pas juste ça.
M. Dufour: Non, non, mais c'est parce que c'est 244.11.
M. Morin: II y en a d'autres.
M. Dufour: Bien oui, je comprends qu'il y en d'autres, mais c'est
244.11... «Toute municipalité locale peut, par règlement,
imposer une surtaxe sur les unités d'évaluation inscrites
à son rôle d'évaluation foncière qui sont
constituées d'immeubles non résidentiels ou d'immeubles
résidentiels dont l'exploitant doit être le titulaire d'un permis
délivré en vertu de la Loi sur les établissements
touristiques.»
M. Morin: Ça, c'en est un.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Me Couture va
vous donner des explications, M. le député de Jonquière.
Me Couture.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Me Couture va vous
donner...
M. Couture: Oui. Je vais essayer d'expliquer un peu le contexte
d'intervention de ces articles-là, 21 à 24. Le cinquième
alinéa de l'article 244.11 prévoit que les immeubles qui sont des
immeubles non résidentiels en partie et qui sont des immeubles d'une
autre catégorie en partie sont des immeubles non résidentiels
mixtes. On donne au gouvernement le pouvoir de déterminer des
catégories dans ces immeubles-là afin d'imposer un taux de
surtaxe qui va correspondre à la catégorie qu'on leur a
attribuée. Or, jusqu'à date, ces catégories-là sont
établies dans le règlement, mais pour l'année 1993 il est
important qu'on subdivise la catégorie 1 pour régler des
problèmes que cette catégorie-là comportait, comme M. Ryan
l'expliquait tout à l'heure. Le seul moyen qui nous permet de rencontrer
ce délai-là, c'est de l'embarquer, pour l'année 1993, dans
la loi. Tous les articles 21 à 24, là, entre autres, les
définitions correspondent aux définitions qui sont
déjà dans le règlement en vigueur en vertu de l'article
263 de la Loi sur la fiscalité municipale. Mais, pour l'année
1993, on va suspendre l'application du règlement et on va s'en tenir
à la catégorie déterminée dans les articles 21
à 24 de la loi.
M. Dufour: Quand on parle de l'application
de ce nouvel article, il va s'appliquer à partir de quand? Juste
à partir de l'approbation de la loi ou s'il va être
rétroactif?
M. Couture: À compter de l'exercice financier... En fait,
aux fins de l'exercice financier 1993.
M. Dufour: bon. si on change les unités
d'évaluation, si on catégorise les unités
différemment, c'est parce qu'il y a eu de l'abus, il y a eu des
coûts trop élevés.
M. Couture: Oui II y a un problème dans la
catégorie 1, là...
M. Dufour: Oui.
M. Couture: ...qui fait en sorte que, dans un immeuble non
résidentiel mixte qui comporterait un seul local taxable de la
catégorie 1, avec le pourcentage qu'elle comporte, cela pourrait
entraîner un transfert de taxes trop élevé pour ce
local-là. C'est pourquoi on subdivise cette catégorie-là
d'une façon plus proportionnelle.
M. Dufour: Cette catégorie qu'on privilégie, ou
qu'on réajuste, est-ce que c'est de nature... Est-ce que c'est les
coûts qui ont été imposés? D'abord, ils ne la
reprendront pas, là. Est-ce qu'ils ont contesté? Est-ce qu'ils
avaient le pouvoir, le droit de contester? Par exemple, si ce
transfert-là était trop élevé, est-ce qu'ils
pouvaient le contester, en fonction de...
M. Couture: Non, il n'y avait pas de contestation légale
de fondée sur ces catégories-là parce que les chiffres qui
étaient imposés par les règlements étaient des
chiffres qui n'étaient pas contestables. Sauf qu'à la pratique on
s'est aperçus que les cas limites étaient sujets à des
inéquités au niveau de la taxation. (23 h 40)
M. Dufour: Donc, c'est à la demande des
municipalités que vous changez ça ou si c'est de votre
expérience?
M. Ryan: Les milieux d'évaluation. M. Couture: Les
milieux d'évaluation. (Consultation)
M. Ryan: II y a eu des cas particulièrement
spectaculaires.
M. Dufour: Est-ce qu'il y avait un moyen, M. le ministre, de
corriger ces cas spectaculaires?
M. Ryan: Non, non, à cause de la manière dont la
catégorie était établie ici La catégorie embrassait
trop de choses. Il y en a qui payaient beaucoup plus cher qu'elles auraient
dû. C'est pour ça qu'on fait trois sous-catégories avec
ça. Ça n'a l'air de rien, mais, quand c'est des bâtisses de
plusieurs millions, 1 % ça peut vouloir dire énormément.
Ça monte vite à des milliers de dollars.
M. Dufour: Ça fait des sommes qui peuvent être
respectables.
M. Ryan: Oui, oui.
M. Dufour: Je comprends ça. En le faisant une fois puis on
le corrige, bon, j'espère que ça ne fait pas de dommages
irréparables.
M. Ryan: Non, non. En corrigeant tout de suite, là...
C'est pour ça que ce n'est pas une affaire qu'on peut éterniser,
non plus. En les corrigeant tout de suite, on évite que des
inéquités se multiplient. On les prend tout de suite à
mesure qu'elles se manifestent.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Montmorency.
M. Filion: oui, mme la présidente. j'aimerais savoir,
à l'article 21, est-ce qu'il y a un autre endroit où on
définit dans la loi «immeuble non résidentiel»?
M. Ryan: Oui. C'est défini à divers endroits.
L'article principal, c'est l'article 244.11 ou il y est
référé expressément dans cet article-là que
les députés sont supposés avoir lu.
M. Filion: Et 244.11 qui définit «immeuble
résidentiel», est-ce qu'on le définit de la même
façon qu'on le définit ici? Ici, on dit: «tout immeuble non
résidentiel», mais ça ne m'avance pas, ça, moi. Je
veux une définition d'immeuble non résidentiel et on commence en
disant: «tout immeuble non résidentiel». J'aurais
peut-être aimé qu'on dise «tout immeuble qui est non
résidentiel ou qui n'est pas considéré
résidentiel». Mais qu'on parte en disant qu'une définition
d'immeuble non résidentiel, c'est «tout immeuble non
résidentiel», ça ne m'avance pas tellement. C'est pour
ça que je demande si, effectivement, l'expression, quelque part dans la
loi, est définie puis qu'on peut y référer.
(Consultation)
M. Garon: C'est rare qu'on définit de même,
hein?
M. Filion: Bien, on ne définit pas, là.
M. Garon: mme la présidente, c'est très rare qu'on
définit un immeuble non résidentiel en
disant que c'est un immeuble non résidentiel. J'ai rarement vu
ça, moi, dans les lois.
M. Ryan: C'est évident, là, pour qui se rend
jusqu'au bout, qui ne parie pas rien que pour s'écouter.
M. Filion: Non, non. Rendez-vous jusqu'au bout.
M. Garon: Écoutez, on a quand même un peu
d'expérience en droit. Je vous dit que des définitions de
même, on n'en voit jamais.
M. Ryan: Ce qu'on dit ici: «tout immeuble non
résidentiel»... Nous avons notre expérience aussi. Je n'ai
pas de leçon à prendre du député de Lévis.
C'est pour souligner les exceptions qui sont mentionnées par
après que ceci est mentionné. Il y a deux exceptions qui sont
expressément mentionnées. C'est ça qui est la
portée véritable de l'article.
M. Filion: Je comprends très bien. Mais on dit:
«immeuble non résidentiel» aux fins de l'application de tel
article. On dit: tout immeuble non résidentiel sauf deux exceptions: une
exception, soit les biens agricoles, et l'autre exception, on parte de tout
immeuble résidentiel...
M. Ryan: À caractère touristique.
M. Filion: ...visé au paragraphe 244.11.
M. Ryan: Oui, à caractère touristique. C'est
ça qui est marqué au premier alinéa de l'article
244.11.
M. Filion: Je comprends très bien, mais ça ne me
dit pas, moi, c'est quoi un immeuble non résidentiel.
M. Ryan: Tout immeuble qui ne sert pas à des fins
résidentielles.
M. Filion: Non, mais c'est ce qu'on définit...
M. Ryan: Non, mais c'est ça, la définition. C'est
partout dans la loi. C'est mentionné peut-être 200 fois dans la
loi.
M. Filion: À ce moment-là, pourquoi ne pas
référer à tout immeuble non résidentiel au sens de
tel article de la loi? Là, on pourrait mieux comprendre.
M. Ryan: C'est pleinement satisfaisant comme ceci, à nos
yeux.
M. Morin: II y en a qui sont résidentiels et qui sont
considérés comme non résidentiels. Voyons donc! Si c'est
touristique, c'est résidentiel, mais c'est considéré comme
non résidentiel.
M. Garon: Mme la Présidente, c'est marqué:
«tout immeuble non résidentiel et tout immeuble
résidentiel».
M. Morin: Le ministre, quand il dit ça...
M. Ryan: Non, non, mais encore là, selon son habitude
déplorable, le député de Lévis extrapole. Ce n'est
pas marqué «tout immeuble résidentiel», c'est
marqué «tout immeuble résidentiel visé au premier
alinéa de l'article 244.11».
M. Garon: Oui, oui. Ça, je sais ça. Je comprends
ça.
M. Ryan: Quand on va là, on voit clairement ce qui est
écrit: «...ou d'immeubles résidentiels dont l'exploitant
doit être le titulaire d'un permis délivré en vertu de la
Loi sur les établissements touristiques». Il y a une limite
à l'imposture.
M. Filion: Je comprends, M. le ministre, mais pourquoi...
M. Garon: Mme la Présidente, dites donc au ministre de
prendre sur lui. L'imposture, tout ça, je regrette, moi, j'ai le droit
de poser les questions que je veux poser. Que le ministre apprenne donc la
politesse minimale.
M. Ryan: Lisez jusqu'au bout. Apprenez à lire.
M. Garon: Moi, je pose des questions simplement. Je comprends
qu'il n'aime pas ça se faire questionner, parce qu'il est habitué
à faire le pape. Ici, ce n'est pas un pape et il doit répondre
à nos questions.
M. Ryan: Apprends à lire.
M. Garon: Alors, c'est tout simplement... Je pose des questions
et on est en droit de lui poser des questions. Qu'il ait le même minimum
d'égard à respecter le règlement tout simplement. Moi, ne
m'appelez pas à l'ordre. Je suis dans le cadre du règlement, je
pose des questions et on a le droit de poser des questions. Lui, son
devoir...
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, de toute
façon, M. le député de Lévis...
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): ...dans le moment,
c'était le député de Montmorency qui avait la parole.
M. Morin: Oui, c'est vrai.
M. Garon: Non, non, j'ai posé une question de
règlement sur une question du ministre...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est-à-dire
que vous êtes intervenu...
M. Garon: ...qui traitait d'imposture.
La Présidente (Mme Bélanger): ...sur le temps de
parole du député de Montmorency.
M. Garon: Non, non. C'était une question de
règlement...
La Présidente (Mme Bélanger): Ah! Question de
règlement.
M. Garon: ...sur des termes employés par le ministre, qui
référait à l'imposture sur ce que je lui avais dit tout
à l'heure.
M. Ryan: Oui, c'est ça.
M. Garon: Et ce n'est pas une façon de parler en
commission parlementaire.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je demanderais
la collaboration de chacun des membres de cette commission et de se respecter
mutuellement.
Une voix: Vous avez la nôtre, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Montmorency.
M. Fillon: Toujours dans le même esprit, quand on prend le
paragraphe suivant, on dit: «la surtaxe sur les immeubles non
résidentiels». Est-ce qu'on parle des immeubles non
résidentiels définis au paragraphe précédent ou
c'est des immeubles non résidentiels définis à 244?
M. Ryan: C'est ça...
M. Filion: C'est parce qu'il semble y avoir plusieurs
définitions d'immeubles non résidentiels.
M. Ryan: Non, c'est parce que, si vous prenez toute la loi, il y
en a une quantité d'endroits où c'est défini. Prenons
l'article 69 où l'on définit l'annexe du rôle. On va
identifier les immeubles non résidentiels pour les fins de la surtaxe.
Il y a tout un article qui est consacré à ça, puis il y en
a plusieurs autres dans la loi qui définissent ça, et c'est
l'ensemble qui forme un tout. Ça n'a jamais causé de
problème pour personne d'autre jusqu'à ce soir.
M. Filion: Je comprends, mais, quand on lit attentivement les
paragraphes, on peut se questionner, M. le ministre.
M. Ryan: Non.
M. Filion: Moi, la question que je pose...
M. Ryan: C'est la surtaxe dont il est question dans la Loi sur la
fiscalité municipale que nous avons adoptée l'an dernier
où le pouvoir d'institution est établi à 244.11, dont les
immeubles qui seront affectés par elle sont définis à
l'article 69 qui traite de l'annexe du rôle, etc.
M. Filion: mais vous conviendrez avec moi que le premier
paragraphe, dans la définition d'immeuble non résidentiel, exclut
deux types de catégories. on s'entend sur ça?
M. Ryan: Correct.
M. Filion: II exclut les immeubles non résidentiels...
M. Ryan: C'est ça.
M. Filion: ...exploités au niveau agricole et tout
immeuble résidentiel visé à 244.11. Ça exclut ces
deux catégories-là. Quand je m'en viens ici à la surtaxe
sur les immeubles non résidentiels, est-ce que je me
réfère à la définition d'exclusion que vous venez
de faire au paragraphe précédent ou bien si je peux prendre une
définition n'importe où à l'article 69 ou 200 pour
l'application de la surtaxe? C'est ça qui est ma question.
M. Ryan: Ici, c'est pour l'application des articles 22 et 23,
c'est évident.
M. Filion: Mais ce n'est pas évident, M. le ministre,
parce que...
M. Ryan: II n'y a aucun danger de confusion à notre
jugement. Il n'y a aucun danger de confusion. C'est parfaitement clair pour les
fins de l'application des articles 22 et 23. C'est ça. La surtaxe, ce
n'est pas ici qu'on vise à donner une définition. On vise
seulement à définir par rapport à l'objectif de 23 et de
22. parce que, la surtaxe, on l'a définie bien ailleurs. Ça,
c'était le but de la loi 145, un des grands objets. On a discuté
ça pendant des jours et des jours ici.
M. Filion: Non, non, je comprends. C'est parce que, moi, j'essaie
de suivre... Parce que vous avez des expressions d'immeuble non
résidentiel qui sont définies différemment dans la loi,
mais, quand on lit des textes isolés, on ne sait pas si c'est en
référence avec telle définition ou telle autre. C'est dans
ce sens-là. Si vous mettiez par exemple... Si vous preniez ie premier
paragraphe en disant tout immeuble non résidentiel au sens de tel
article, là, je corn-
prendrais. Et quand je lirais le deuxième paragraphe, la surtaxe
sur les immeubles non résidentiels au sens du paragraphe 21, etc.,
là, je comprendrais aussi. C'est parce qu'on a plusieurs
définitions de cette expression-là. (23 h 50)
M. Ryan: Oui, mais cette expression-là, immeuble non
résidentiel, est peut-être employée 150, 200 fois dans la
Loi sur la fiscalité municipale. On n'est pas pour mettre à
chaque coup: tout immeuble non résidentiel au sens de l'article x.
Ça, c'est entendu de tous ceux qui sont le moindrement familiers avec la
loi.
M. Filion: Je comprends, mais si vous avez des définitions
qui sont différentes.
M. Ryan: Non.
M. Fiiion: Bien, oui, parce que...
M. Ryan: On n'a pas des définitions...
M. Filion: ...le premier paragraphe vous donne une
définition différente. Il vous exclut deux catégories.
M. Ryan: non, les exploitations agricoles sont exclues dans le
corps de la loi aussi et les immeubles résidentiels à
caractère touristique également.
M. Filion: Alors, c'est la même définition.
M. Ryan: Bien oui. Et, ici, c'est précisé, pour les
fins de cet article-là. On l'a dit, tantôt, pourquoi. On ne serait
pas obligé de le faire, ça pouvait entrer dans le
règlement, ça, mais on le met ici pour les fins de l'application,
dès le début de l'année 1993, étant donné
les nouvelles catégories qu'on institue. C'est pour simplifier la
tâche de tout le monde, pas faire qu'il y ait d'écart de
calendrier.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va?
M. Filion: Oui. Une autre petite question au niveau du
troisième paragraphe: valeur imposable. Je pense qu'on le questionne
globalement, hein? C'est ça? Alors, moi, c'est en
référence à l'article 2 du projet de loi, où vous
l'avez suspendu. La valeur imposable dont on parle ici, est-ce que c'est la
valeur imposable déterminée selon l'article 2 du présent
projet de loi, avec ces méthodes-là?
M. Ryan: C'est entendu, c'est la valeur imposable, celle qui est
inscrite au rôle, d'abord ça, et ensuite la valeur non imposable,
dans le cas d'un immeuble à l'égard duquel doit être
payée la surtaxe sur les immeubles non résidentiels.
M. Filion: Je comprends.
M. Ryan: Supposons que c'est un immeuble mixte, qu'il y a du
résidentiel et du non résidentiel.
M. Filion: Oui.
M. Ryan: Alors, lui, l'évaluation totale, disons que c'est
2 000 000 $. Il y a 1 000 000 $ en résidentiel et 1 000 000 $ en
non-résidentiel. Ici, on va mettre la valeur totale, 2 000 000 $, moins
1 000 000 $ en résidentiel, pour les fins de la taxe sur le
non-résidentiel, puis on va taxer sur le 1 000 000 $, alors moins.
M. Filion: Je comprends très bien, sauf que, quand on
réfère à l'article 2, on parle d'une façon
d'évaluer qui s'éloigne du concept de propriété
où, en fin de compte, on peut inclure une valeur qui ne t'appartient pas
dans l'évaluation de ton immeuble.
M. Ryan: L'article 2 n'est pas adopté.
M. Filion: Pardon?
M. Ryan: L'article 2 n'est pas adopté.
M. Filion: Je comprends. Mais l'esprit dans lequel on travaille
actuellement, est-ce que c'est dans l'esprit de l'adopter intégralement
ou de ne pas l'adopter intégralement? Parce que la valeur imposable qui
va être établie ici, c'est une valeur imposable qui va
s'éloigner d'un concept de propriété et, également,
qui va s'éloigner de la valeur marchande qu'on peut autrement
évaluer, sur le plan fiscal, au niveau de l'impôt sur le
revenu.
M. Ryan: là, on n'est pas à la définition de
la valeur au rôle d'évaluation. on a la valeur, elle est
là, au rôle d'évaluation, c'est une chose. on ne traite pas
de ça, ici.
M. Filion: En fonction de la valeur marchande?
M. Ryan: Non, on ne parle pas de ça ici. Au rôle,
c'est la valeur réelle qu'on essaie d'introduire là. On a dit que
ça va être la valeur marchande dans bien des cas. Dans d'autres
cas, on a deux autres techniques, au cas où la valeur marchande ne
marche pas immédiatement. Il y a deux autres techniques. Ça nous
a été dit ici.
M. Filion: Oui, mais, quand...
M. Ryan: Ici, tout ce qu'on établit, c'est la valeur
imposable de ces immeubles qui sont visés par les articles 22 et 23.
Là, il va falloir soustraire le résidentiel du total de la
valeur. Là, on va avoir le non-résidentiel...
M. Filion: Au prorata de...
M. Ryan: ...puis c'est là-dessus que va être...
M. Filion: Au prorata.
M. Ryan: c'est tout ce qu'on dit ici. on ne revient pas sur les
concepts. on dit: outre le sens ordinaire de cette expression. ça reste,
ça. tout ce qui est ailleurs dans la loi.
M. Filion: Je suis d'accord avec vous, sauf que le sens ordinaire
de l'expression, il est modifié par l'article 2.
M. Ryan: On ne l'a pas adopté. On va voir...
M. Filion: Ce n'est plus ordinaire quand on est rendu qu'on tait
une évaluation.
M. Ryan: Pour le moment, on s'en tient à ce qui existe. On
ne l'a pas adopté, l'article 2.
M. Filion: Oui, oui, mais on doit l'adopter, M. le ministre. Je
veux essayer de comprendre...
M. Ryan: Oui, mais, s'il est... M. Filion: ...si,
effectivement...
M. Ryan: ...adopté, ça ne changera rien. Ça
va être le sens ordinaire de l'expression, comme définie par
l'article 2 qui aura modifié l'article - je ne me rappelle lequel c'est
- 244.15, je pense.
La Présidente (Mme Bélanger): Les articles 43 et
45, 45.1.
M. Ryan: L'article 45, oui. Il ajoute 45.1.
M. Filion: c'est parce que le sens ordinaire, ça a un sens
de dictionnaire, ça. le sens ordinaire, ça a
généralement un sens de dictionnaire. et là, ici, quand
vous allez à l'article 2, ce n'est plus un sens de dictionnaire parce
que vous élargissez même le concept d'application. vous
ajoutez...
M. Ryan: Regardez, là. Si on remet tout en question...
Parce qu'on a des conseillers juridiques qui nous rédigent ces
textes-là. Ce n'est pas moi qui l'ai rédigé. On a des
conseillers juridiques. On peut bien poser à chaque ligne des questions;
on peut occuper 365 jours avec des questions comme ça. Je vous dis que
ce n'est pas une façon constructive d'étudier un projet de loi,
parce que c'est la meilleure manière de faire en sorte qu'on n'arrive
à rien. Ils nous ont dit ça, là Si on commence à
questionner chaque mot, on n'est pas capable
M. Filion: Moi, je vous comprends, M. le ministre, sauf que j'ai
l'impression qu'on ne peut plus questionner dans cette commission-là.
C'est comme si on n'avait plus te droit de questionner. Moi, je vous dis que,
quand je lis ça, ça m'ap-paraït non clair. Alors, je peux
questionner pour préciser des choses...
M. Ryan: Non, non...
M. Filion: ...pour m'assurer que c'est...
M. Ryan: C'est «crystal clear» pour moi. C'est clair,
c'est comme du cristal, et je ne vois pas pourquoi on irait plus loin. Je n'ai
pas de réponse à donner à ça autre que celle du
sens commun.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va, M. le député Montmorency?
M. Filion: Oui. Mme la Présidente, écoutez, pour
l'instant, là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Tout à l'heure, je vous ai posé la
question: C'est qui qui est affecté par ça? On constate bien que
toutes ces définitions, ça touche les gouvernements ou leurs
mandataires, règle générale. À l'intérieur
de cette loi-là, on parle des coûts qui pourraient être
imposés aux gouvernements. Donc, quand il y a eu des erreurs ou des
coûts supplémentaires, ça a été payé
par les gouvernements, si j'ai bien compris. Est-ce que vous pourriez nous
donner la différence ou les coûts différents ou l'impact
que ça va donner dans les municipalités, l'adoption de cet
article? C'est attaché à des coûts, ça.
M. Ryan: Non. Je ne peux pas donner ça. M. Dufour:
Vous ne pouvez pas les donner.
M. Ryan: Pour les municipalités, ça va être
la même chose. Disons que la valeur totale de l'immeuble est de 2 000 000
$ et que la surtaxe va être de tant, ça va être le
même produit global au bout de la ligne. C'est la répartition qui
va varier, à cause de l'amendement qu'on apporte ici, de manière
à favoriser les locataires de locaux modestes. C'est tout. Ça ne
change rien quant au rendement de la taxe, ça.
M. Dufour: Vous m'assurez de ça? M. Ryan:
Pardon?
M. Dufour: Vous m'assurez que ces! exactement le but
visé.
M. Ryan: Très bien, très bien.
M. Dufour: II n'y a pas d'autre cachette là-dedans?
M. Filion: Mme la Présidente, est-ce qu'on peut
ajourner?
M. Tremblay (Rimouski): Est-ce qu'on peut adopter l'article 21,
Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): II reste deux
minutes.
M. Tremblay (Rimouski): Adopté?
M. Garon: II est minuit.
M. Tremblay (Rimouski): Adopté.
M. Filion: On n'a pas fini.
M. Garon: II est minuit, là.
La Présidente (Mme Bélanger): II reste deux
minutes. Alors, est-ce que l'article 21 est adopté?
M. Morin: Ah, non. Vous n'adopterez pas ça ce soir.
M. Tremblay (Rimouski): Pourquoi?
M. Morin: C'est parce que ça mérite
réflexion. C'est parce qu'on réalise tout de suite que ce qui
était utilisé sous forme de règlement, transposé
dans notre texte de loi, ça prête à une confusion
terrible.
Une voix: Dans votre tête. M. Morin: Au niveau des
définitions? Une voix: Dans votre tête. Ha, ha, ha! M.
Morin: Aïe! Écoutez un peu!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on va demander
à l'Opposition et aux membres du gouvernement de bien
réfléchir. La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 23 h 59)