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(Quinze heures cinquante-quatre minutes)
Le Président (M. Maltais): Je déclare ouverte la
séance de la commission de l'aménagement et des
équipements. La commission a pour mandat d'entendre les
intéressés et de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi d'intérêt privé
214, Loi concernant la municipalité de Saint-Jean-Port-Joli. Est-ce
qu'il y a des remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Camden
(Lotbinière) est remplacé par M. Houde (Berthier) et Mme Pelchat
(Vachon) par M. Khelfa (Richelieu).
Le Président (M. Maltais): D'accord, merci beaucoup.
Alors, l'horaire de la journée, ce n'est pas compliqué, on a un
projet de loi, c'est le projet de loi 214. Le proposeur est M. Réal
Gauvin, député de Montmagny-L'lslet, et, bien sûr, M.
Claude Ryan, ministre des Affaires municipales et de la Sécurité
publique. Alors, nous avons comme invités...
Une voix:...
Le Président (M. Maltais): Ce ne sera pas long, M. le
député.
Nous avons comme invités M. Dubé, M. Michaud et M. Caron
qui représentent la ville de Saint-Jean-Port-Joli. Sans plus tarder, je
vais donner la parole au député de Montmagny-L'lslet, M.
Réal Gauvin.
Remarques préliminaires M. Réal
Gauvin
M. Gauvin: Merci, M. le Président. D'abord, j'aimerais,
dans un premier temps, souhaiter la bienvenue aux représentants de la
municipalité de Saint-Jean-Port-Joli, délégation
présidée par le pro-maire, M. Dubé, comme vous venez de le
mentionner, le secrétaire-trésorier, M. Caron, et M. Michaud,
avocat, accompagnés aussi de Mme Cécile Dupont-Chamard et de M.
Caron, qui sont deux membres du conseil de la municipalité de
Saint-Jean-Port-Joli. Oui?
Le Président (M. Maltais): Est-ce que vous permettriez
qu'on invite les deux échevins à la table, avec nous?
M. Gauvin: S'il vous plaît, oui.
Le Président (M. Maltais): Si vous voulez prendre
place.
M. Gauvin: Merci, M. le Président. J'allais vous dire que
cette municipalité du comté de Montmagny-L'lslet,
Saint-Jean-Port-Joli, est très connue sur le plan provincial et,
j'oserais dire, sur le plan mondial par ses sculpteurs sur bois et ses
artisans.
J'aimerais profiter de l'occasion, d'abord, pour vous mentionner qu'on
déplore l'absence du maire, M. Saint-Pierre, qui avait introduit ce
dossier. M. Saint-Pierre est hospitalisé depuis déjà
plusieurs mois. Je pense qu'il vit une maladie qui est assez difficile; donc,
on va lui souhaiter toutes les chances possibles.
Le projet de loi 214 est attendu par la municipalité de
Saint-Jean-Port-Joli. Je sais très bien que ces gens-là
souhaitent que le projet de loi puisse être adopté ici, en
commission, aujourd'hui autant que possible, pour la simple raison qu'ils ont
des projets de développement dans leur municipalité. Ceci va leur
permettre justement de diversifier l'activité économique de la
municipalité de Saint-Jean-Port-Joli, municipalité qui est en
expansion et qui, comme je vous le mentionnais, dans le milieu de
Montmagny-L'lslet, prend de plus en plus sa place.
Donc, Mme la Présidente, je vous inviterais à nous
présenter M. le pro-maire, M. Dubé, à moins que M. le
ministre...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
avant, est-ce que vous avez des commentaires?
M. Claude Ryan
M. Ryan: Oui. Je voudrais dire un bref mot, Mme la
Présidente, à ce moment-ci, tout d'abord pour saluer le
député de Montmagny-L'lslet, lui témoigner de notre
considération et de notre amitié. Nous sommes toujours heureux de
l'avoir à cette commission. Je veux saluer également les
collègues du côté ministériel et de l'Opposition.
C'est la première fois que notre commission se retrouve depuis que
l'Assemblée nationale a repris ses travaux cette semaine. Alors, on a un
gros menu au cours des prochaines semaines; je pense que nous allons essayer de
l'aborder dans l'esprit de collaboration qui est toujours le plus productif
dans le travail parlementaire.
J'adresse aussi des salutations de bienvenue cordiale à la
délégation de Saint-Jean-Port-Joli, aux membres du conseil
municipal, ainsi qu'à leur conseiller juridique et à M. le
directeur général, M. Caron. Je les prierais de transmettre en
mon nom des voeux de rétablissement à M. le maire Saint-Pierre
que nous aurions bien aimé avoir avec nous.
Je pense que le projet de loi que vous allez
nous présenter - on va d'abord écouter votre
présentation - est un projet de loi simple mais nécessaire pour
la ville de Saint-Jean-Port-Joli. Et, du côté du gouvernement,
nous sommes intéressés à vous aider à
réaliser vos objectifs, dans la légalité,
évidemment. Je pense que c'est l'objectif que vous recherchez en venant
ici. Alors, je pense que le travail va se dérouler dans la concorde.
Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: Juste deux mots pour souhaiter la bienvenue aux gens
de Mont-Joli... de Saint-Jean-Port-Joli - ce n'est pas tout à fait
pareil - pour leur présence ici, à l'Assemblée nationale.
En l'absence du maire, trois conseillers municipaux, c'est presque
l'égalité du maire; c'est une représentation assez
importante. De là aussi, je pense, la nécessité de
légiférer dans ce projet de loi ou de l'importance de ce projet
de loi, parce que, s'il y a une délégation aussi forte, ça
veut dire que la municipalité a beaucoup d'intérêt.
C'est évident aussi que c'est le premier projet. Le ministre a
fait allusion qu'il y a un gros menu législatif au cours de la session,
et on va commencer sur une bonne note. Oui, je pense qu'il n'y a pas de
problème dans ce cas-ci. Quant aux autres, il ne faut pas
présumer de l'avenir. On sait que, quand il y a de gros menus
législatifs et qu'ils ne sont pas annoncés trop, trop longtemps
d'avance, l'Opposition n'a pas eu le temps de préparer toutes ses
munitions. Il faudra certainement les regarder avec beaucoup de circonspection
et beaucoup d'attention comme, d'habitude, on le fait toujours.
Quant à moi, je ne pense pas que le projet de loi qu'on a devant
nous fasse un grand, grand problème, si ce n'est que des explications
nous permettront de mieux porter un jugement vis-à-vis de ce projet de
loi. Donc, c'est les seules paroles que j'aurais à prononcer pour le
moment; on passera à l'étude du projet de loi.
Quant au plaisir de se retrouver, bien, je pense qu'après aussi
long de vacances ou d'interruption, il n'est que normal qu'on finisse par
gagner un peu notre salaire! Parce que, moi, j'ai l'impression que, quand on
n'a pas de session, les députés sont beaucoup moins productifs et
puis, en même temps, ça ne fait pas avancer beaucoup, beaucoup la
société. C'est important qu'on puisse siéger et qu'on
puisse voir où on va, où s'aligner par rapport aux besoins et aux
nécessités de la vie. (16 heures)
Je voudrais aussi présenter mes meilleurs voeux de prompt
rétablissement au maire Saint-Pierre; c'est proche du paradis,
ça, Saint-Pierre, paradis. Moi, je regardais, cet après-midi,
à l'Assemblée nationale, le ministre Paradis qui
répondait, et on fait des rapprochements un peu avec tout ça,
mais ça ne change pas la valeur des choses. Il faut s'attendre... Il y a
des maladies qui sont malheureuses et qui sont difficiles à vivre.
J'espère que le maire pourra retrouver ses forces et donner sa
vitalité à la municipalité. Voilà!
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Jonquière. J'aimerais passer juste une petite
remarque sur ce que vous avez dit, que vous avez l'impression, quand vous
n'êtes pas à l'Assemblée nationale, que vous ne gagnez pas
votre salaire. Vous devriez venir travailler dans Mégantic-Compton! Je
pense qu'on gagne notre salaire aussi.
M. Dufour: C'est parce que - non, je pense que le ministre des
Affaires municipales va être d'accord avec moi - le rôle d'un
député, c'est de légiférer, c'est l'un de ses
principaux rôles.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, mais c'est aussi
un rôle de services à la population.
M. Dufour: Ça, on le fait. M. Ryan: Surtout en
milieu rural. La Présidente (Mme Bélanger): Oui. M.
Dufour: On peut faire les deux. La Présidente (Mme
Bélanger): Oui.
M. Ryan: En milieu rural, c'est particulièrement
exigeant.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Montmagny-L'lslet.
M. Gauvin: J'ajouterais, Mme la Présidente, pour ne pas
donner mauvaise impression, que si M. le député de
Jonquière... J'ai comme l'impression que, comme députés
d'un comté rural, on gagne aussi bien notre salaire quand on
évolue dans notre comté, à collaborer avec les gens de
chez nous, tout en restant en relation avec le fonctionnement de
l'Assemblée nationale. J'aimerais ajouter ceci...
La Présidente (Mme Bélanger): II y a 49
municipalités dans Mégantic-Compton.
M. Dufour: Je ne savais pas que ça allait soulever un
débat, mais c'est bon!
M. Gauvin: Les gens de Saint-Jean-Port-Joli sont bien
placés pour vous le dire, s'ils en avaient l'occasion. J'aimerais juste
rappeler aux membres de cette commission et à la commission, Mme la
Présidente, et à M. le ministre - et je
pense que ça vaut pour M. le député de
Jonquière, critique de l'Opposition - qu'à moins d'avis contraire
je sais très bien que ce projet de loi fait l'unanimité au
conseil municipal. Ils vont pouvoir nous le préciser. Il fait aussi
l'unanimité dans la population. Je n'ai pas consulté tout le
monde, mais la très grande majorité de la population souhaite
justement voir la municipalité corriger cette situation-là. C'est
ce que je voulais ajouter, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Montmagny-L'lslet. Alors, je vais inviter le pro-maire,
peut-être, à faire ses commentaires.
Exposé des requérants
M. Dubé (Jean-Pierre): Bonjour, Mme la Présidente,
ainsi qu'à M. le ministre et aussi aux députés qui sont
ici présents. J'aimerais, dans un premier temps, vous remercier de
m'avoir donné la parole pour pouvoir expliquer et donner l'ordre
chronologique des événements qui se sont produits à la
municipalité de Saint-Jean-Port-Joli, ce qui fait qu'aujourd'hui nous
sommes ici, devant vous, pour pouvoir avoir ce fameux projet de loi
d'intérêt privé.
En 1988, Uniboard Canada, dont le président, M. Chartes Chamard,
demeure à Saint-Jean-Port-Joli, se cherche un site pour implanter une
nouvelle entreprise manufacturière de bois. Saint-Jean-Port-Joli est sur
la liste des sites potentiels, avec Rivière-du-Loup et Berthier. Cette
nouvelle entreprise, génératrice d'environ 100 emplois,
s'implante à Berthier en raison des terrains industriels disponibles. En
1988, la municipalité de Saint-Jean-Port-Joli n'a pas de parc
industriel.
En août 1988, la municipalité de Saint-Jean-Port-Joli
inaugure sa nouvelle usine de purification de l'eau. Enfin, il y a de l'eau -
car, on le sait, c'était un grave problème à Saint-Jean -
pour les contribuables alors présents, en plus de permettre d'accueillir
de nouvelles résidences et, éventuellement, des entreprises
génératrices d'emplois. Avec la construction de cette usine de
purification d'eau, la municipalité accroît sa dette de 5 000 000
$. Afin de payer cette dette, le compte de taxes des contribuables du secteur
desservi double. En moyenne, il passe de 800 $ à 1600 $ par
année. Afin d'éviter une hausse du compte de taxes et, au mieux,
de le voir diminuer, il faut augmenter l'assiette fiscale de la
municipalité par l'ajout de nouveaux bâtiments. Idéalement,
il faut diversifier les catégories d'utilisation des immeubles en
favorisant la construction de bâtiments industriels.
À la fin de l'année 1988, M. Henri Gama-che,
retraité, désire vendre sa terre agricole, avantageusement
située près de l'autoroute 20, de la route 204 et de la vole
ferrée. La plus grande partie de cette terre est située en zone
agricole permanente. La superficie de la terre de M. Henri Gamache est de 329
098 mètres carrés. Le conseil municipal d'alors décide
d'acquérir en entier cette terre afin de respecter les dispositions de
la Loi sur la protection du territoire agricole et d'éviter toute
spéculation. À ce moment, il y avait un courtier d'immeubles qui
voulait spéculer sur l'endroit en question. Déjà, les
discussions entourant le schéma d'aménagement de la MRC de
L'Islet prévoient l'implantation d'un parc industriel à
Saint-Jean-Port-Joli.
En fonction du zonage agricole existant sur la majeure partie du terrain
de M. Gamache et de la nécessité d'acquérir rapidement cet
immeuble, le conseil municipal se prévaut des dispositions de la
réserve foncière du Code municipal. Le contrat avec M. Henri
Gamache est signé le 13 janvier 1989, pour un coût de 150 000 $,
payables sur trois ans, avec les intérêts. Le montant total
payé par la municipalité de Saint-Jean-Port-Joli est d'environ
170 000 $ après trois ans.
Le terrain acquis étant, en plus grande partie, en zone agricole
permanente, la municipalité de Saint-Jean-Port-Joli, en collaboration
avec la MRC de L'Islet, débute le processus pour faire exclure ce
territoire de la zone agricole permanente dans le cadre du processus de la
révision du zonage agricole sur le territoire de la MRC de L'Islet.
Après l'exclusion d'une grande superficie de la zone agricole, un
terrain de 235 175 mètres carrés est disponible pour un usage
autre que l'agriculture. Le conseil municipal pense alors créer un parc
industriel et l'inscrit dans son plan d'urbanisme, adopté le 27 mars
1990. Le plan d'urbanisme de la municipalité de Saint-Jean-Port-Joli est
approuvé et réputé conforme au schéma
d'aménagement de la MRC de L'Islet le 14 mai 1990. Le règlement
de zonage municipal, adopté le 6 août 1990, est entré en
vigueur le 21 septembre 1990 et prévoit un zonage industriel sur le
terrain visé.
Au cours de l'année 1991, les membres du conseil municipal
sensibilisent par diverses activités, dont le Forum sur l'avenir de
Saint-Jean-Port-Joli, la population locale qui s'est prononcée sur un
parc industriel. Le conseil municipal vise une diversification des sources
d'emploi dans la communauté. Loin de vouloir renier la vocation
touristique de Saint-Jean-Port-Joli, il est reconnu qu'il faut avoir des
sources de revenus stables et diversifiées pour l'ensemble de la
population active de la municipalité et de la région.
En 1991, création d'un comité consultatif sur le
développement industriel à Saint-Jean-Port-Joli. Le 2
décembre 1991, le conseil municipal adopte le règlement 383-91
ayant pour objet de fixer un montant que la municipalité de
Saint-Jean-Port-Joli peut dépenser aux fins de la Loi sur les immeubles
industriels municipaux. Le montant est fixé à 250 000 $. Le 17
décembre 1991, les électeurs approuvent le règlement
383-
91 et permettent ainsi à la municipalité de
dépenser un montant maximum de 250 000 $ pour des fins prévues
à la Loi sur les immeubles industriels municipaux.
Le 17 février 1992, le conseil municipal adopte le
règlement 391-92 afin de créer un parc industriel en vertu des
dispositions de l'article 2 de la Loi sur les immeubles industriels municipaux,
puisque c'est la façon légale de créer un parc industriel.
En mai 1992, le ministère des Affaires municipales informe la
municipalité qu'il ne peut approuver le règlement 391-92 puisque
le terrain visé est déjà la propriété de la
municipalité et qu'elle ne peut donc pas l'acquérir, comme le
prévoit l'article 2 de la Loi sur les immeubles industriels
municipaux.
Considérant la volonté des élus municipaux de
bénéficier des avantages de la Loi sur les immeubles industriels
municipaux afin d'attirer d'éventuels investisseurs à
Saint-Jean-Port-Joli, ils ont demandé la collaboration de M. le
député Réal Gauvin pour adopter une loi
d'intérêt privé. (16 h 10)
L'acceptation de cette loi privée est une façon de
remettre à Saint-Jean-Port-Joli une clé qui lui permettra
d'ouvrir enfin son parc industriel et d'y voir aussi un côté
économique très intéressant et un épanouissement
social aussi, par le fait même. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M.
Dubé. Alors, j'appelle maintenant l'article 1. M. le ministre.
M. Michaud (Denis): si vous me permettez, j'aimerais faire
quelques remarques sur les aspects juridiques qui ont amené la
présentation...
La Présidente (Mme Bélanger): Ça peut se
faire aussi en même temps que... à chaque article. Oui?
Allez-y.
M. Michaud: Tout simplement, M. Dubé vous a exposé
la situation factuelle. Effectivement, la municipalité a acquis un
terrain à des fins de réserve foncière pour éviter
toute spéculation sur un terrain qui était très bien
situé et qui avait toutes les caractéristiques voulues pour
devenir le futur parc industriel de la municipalité. À cet effet,
elle a adopté un règlement qui crée un fonds industriel
municipal, un fonds industriel qui équivaut à un montant de 250
000 $; c'est le règlement 383-91, adopté le 2 décembre
1991. Ce règlement est conforme à la Loi sur les immeubles
industriels municipaux et il a reçu l'approbation des personnes habiles
à voter de la municipalité.
Maintenant, lorsque la municipalité veut utiliser le terrain
acquis à des fins de réserve foncière pour créer un
parc industriel, elle veut le faire dans le but de bénéficier des
avantages de la Loi sur les immeubles industriels munici- paux. Elle se heurte,
dans son projet, à un obstacle juridique important, celui de l'article 2
de la Loi sur les immeubles industriels municipaux qui dit, essentiellement,
qu'«une municipalité peut, par règlement,
décréter l'acquisition [...] d'immeubles à des fins
industrielles». Le problème, c'est que l'immeuble en question est
déjà acquis, il est déjà la propriété
de la municipalité. Donc, elle ne peut invoquer le
bénéfice de la Loi sur les immeubles industriels municipaux
puisqu'elle l'a acquis avant même d'entamer les procédures
prévues à la Loi sur les immeubles industriels municipaux.
Pour rentrer dans le cadre de la Loi sur les immeubles industriels
municipaux, la municipalité essaie de voir quelles sont les perspectives
qui s'ouvrent à elle. Alors, à ce moment-là, elle tente de
vendre le terrain à un organisme prévu, qui est, c'est ça,
la Corporation de développement industriel de Saint-Jean-Port-Joli, qui
acquerrait l'immeuble pour, par la suite, le revendre à la
municipalité, une manoeuvre purement fictive au point de vue
légal, tout simplement pour se rendre conforme à la Loi sur les
immeubles industriels municipaux.
Mais la municipalité rencontre un deuxième obstacle de
nature légale, qui est celui de l'article 6 du Code municipal qui dit,
essentiellement, qu'une municipalité peut aliéner un bien qu'elle
a en sa possession, un immeuble, dans la mesure où elle n'en a plus
besoin. Sauf que la municipalité de Saint-Jean-Port-Joli veut
aliéner un immeuble dont elle a besoin. Donc, la loi l'empêche,
encore une fois, de procéder à la vente pour ensuite racheter et
se conformer à l'article 2 de la Loi sur les immeubles industriels
municipaux.
Reste une alternative à la municipalité, qui est de
pouvoir toujours revendre ces terrains à des industriels, mais, à
ce moment-là, elle ne pourra pas le faire à un prix avantageux en
raison de l'article 1 de la Loi sur l'interdiction de subventions municipales
qui empêche une municipalité de vendre, par exemple, un immeuble
autrement qu'au prix du marché. Et on sait que la Loi sur les immeubles
industriels municipaux permet à une municipalité de fournir des
terrains ou de fournir certains avantages à prix avantageux pour les
industriels.
Alors, la municipalité de Saint-Jean-Port-Joli se retrouve devant
un cul-de-sac juridique, devant une impasse, c'est-à-dire qu'elle a la
propriété d'un terrain qui est appelé à devenir le
parc industriel de Saint-Jean-Port-Joli, mais, par contre, elle ne peut
utiliser ce terrain comme le lui permettrait la Loi sur les immeubles
industriels municipaux. Et c'est pour ça que vous avez le projet de loi
qui est devant vous aujourd'hui. Et, si vous le désirez, je donnerai des
explications sur les dispositions de ce projet de loi lorsque vous en
procéderez à la lecture. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M.
Michaud.
Alors, l'article 1, M. le ministre.
Étude détaillée
M. Ryan: En guise d'introduction, est-ce que vous pourriez nous
donner des précisions sur les intentions réelles de la
municipalité par rapport à ce terrain-là? Là, vous
voudriez qu'il soit considéré comme ayant été
acquis en vertu de la Loi sur les immeubles industriels municipaux, de
manière à pouvoir en disposer à des conditions plus
souples que s'il restait acquis en vertu du Code municipal, l'article qui
traite de la constitution d'une réserve foncière, en
particulier.
Quelles sont vos intentions? Qu'est-ce que voulez faire exactement?
Pourriez-vous nous donner ça de manière concrète pour
qu'on sache ce que vous nous demandez d'approuver? Moi, ça ne me fait
rien, parce que, si on approuve le projet de loi, vous allez revenir,
après ça, devant les deux ministres concernés -
d'après ce que je comprends - pour soumettre un projet en vertu de la
Loi sur les immeubles industriels municipaux. Je pense que ça serait bon
si vous pouviez nous éclairer un petit peu sur les projets ou les
intentions de la municipalité par rapport à ce
terrain-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Michaud.
M. Michaud: Essentiellement, ce que la municipalité veut,
c'est pouvoir bénéficier de la loi et de ses avantages, comme
vous l'avez dit, et pouvoir trevendre les terrains qui font partie
du parc industriel à des industriels qui voudraient venir
s'établir à Saint-Jean-Port-Joli et, par le fait même,
avoir un certain contrôle, aussi, sur les industries qui viendraient
s'établir à Saint-Jean-Port-Joli. Vous n'êtes pas sans
savoir, MM. les députés, M. le ministre, Mme la
Présidente, que, lorsqu'on a un terrain qui est en zone agricole, ce
terrain-là n'a pas la même valeur que lorsqu'il est zone
industriel. Il y a eu un processus de dézonage qui s'est effectué
dans la municipalité de Saint-Jean-Port-Joli, conformément au
projet qui était avancé au niveau de la MRC pour étendre,
si on veut, la zone blanche conformément au périmètre
d'urbanisation de la municipalité, et on s'est rendu compte que le
terrain de M. Gamache, qui avait été acheté à M.
Gamache, faisait partie de ce projet de dézonage agricole qui a, par la
suite, été obtenu par la municipalité. Maintenant, on se
retrouve avec un terrain qui, s'il n'avait pas été acquis par la
municipalité, aurait pris une valeur hors de proportion avec le
coût d'acquisition que la municipalité a dû défrayer
pour l'obtenir. Et, bien entendu, si elle avait dû payer plus cher,
à ce moment-là, ses moyens auraient été
diminués dans le but d'aller, si on veut, chercher des industriels qui
étaient prêts à venir s'établir à
Saint-Jean-Port-Joli et à créer des emplois.
Je ne sais pas si j'ai répondu à votre question, M. le
ministre.
M. Ryan: Regardez, je vais vous poser la question
différemment. En vertu du Code municipal, la municipalité
pourrait vendre ce terrain-là, mais il faudrait qu'elle le vende
à un prix qui couvre les dépenses qu'elle a déjà
engagées.
M. Michaud: Effectivement.
M. Ryan: Et comme vous dites qu'elle ne l'a pas payé cher
par rapport à la valeur qu'il aurait acquise si la municipalité
ne l'avait pas acheté...
M. Michaud: Ce n'est pas exact, M. le ministre.
M. Ryan: Pardon?
M. Michaud: Ce n'est pas exact. Je vous arrête. Je
m'excuse, mais c'est que le Code municipal prévoit, si on le lit en
même temps que la Loi sur l'interdiction de subventions municipales,
qu'elle doit vendre un immeuble à sa valeur marchande. C'est ce que la
jurisprudence a établi, en quelque sorte.
M. Ryan: Juste une minute! On va faire une petite pause.
M. Michaud: Très bien, (consultation)
M. Ryan: Juste une question additionnelle, là. Ce
terrain-là, vous allez le subdiviser pour des fins de
développement industriel, j'imagine?
M. Dubé: oui. les terrains vont être
subdivisés à des fins industrielles. (16 h 20)
M. Ryan: c'est ça. maintenant, à ce moment-ci, je
comprends que vos intentions ne sont peut-être pas parfaitement
explicites, mais vous n'entendez pas donner ces terrains-là. vous
voudriez les offrir à des conditions qui sont celles du marché en
général, je suppose.
M. Dubé: On veut les offrir, autrement dit, aux
mêmes conditions que ceux qui ont des parcs industriels dans la
région. Même si les terrains paraissent ne pas avoir
été payés un prix énorme, il faut au moins pouvoir
les vendre à un prix très compétitif.
M. Ryan: Avez-vous terminé? M. Dubé:
Oui.
M. Ryan: O.K. De toute manière, il va falloir que vous
reveniez devant les deux minis-
très concernés quand vous allez avoir des projets de
transaction. Il va falloir que vous les soumettiez à l'approbation des
deux ministres concernés. Déjà, un, c'est
compliqué. Deux, ça l'est encore plus. Ça fait une
protection. Moi, j'essaie de protéger l'intérêt public
là-dedans. Je ne voudrais pas que vous acquériez cette
facilité de disposer des terrains pour ensuite donner ça à
bon prix. Ça pourrait être à des amis, par exemple, ou
à des entreprises que vous voudriez favoriser indûment.
J'espère que ce n'est pas ça qui est derrière vos
intentions.
M. Dubé: Non. De toute façon, il n'est aucunement
question de favoriser soit des amis ou des personnes que nous connaissons
très bien. C'est strictement à des fins industrielles et
ça va nous permettre surtout de pouvoir les vendre, comme je le disais
tantôt, à la même valeur que nos concurrents, autrement dit,
dans la même MRC, selon le coût au pied carré.
M. Ryan: Pouvez-vous m'expliquer quelles sont un petit peu les
conditions de compétition dans votre région? Les
municipalités environnantes, il y a Sainte-Anne, il y a La
Pocatière.
M. Dubé: II y a La Pocatière qui a un parc
industriel. Il y a Saint-Pamphile qui a un parc industriel depuis environ un
an. Il y a L'Islet qui a un parc industriel, et Montmagny. Ça veut dire
que dans un rayon... Nous autres, on est situés dans le centre. Si on se
situe très bien, dans un rayon d'environ 30 kilomètres tout le
tour de nous, il y a quatre autres parcs industriels. Donc, il faut être
capable de pouvoir vendre ces terrains-là à des prix similaires
à nos concurrents si on veut y attirer des investisseurs. Sinon, ils
vont aller ailleurs.
M. Ryan: Très bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va, M. le
ministre? M. le député de Jonquière, est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Dufour: J'ai essayé de suivre votre
exposé...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant! M.
Dufour: Oui.
M. Ryan: Est-ce que vous avez une idée de la superficie du
terrain, de la longueur et de la largeur? J'ai lu la surface totale, mais
largeur et longueur, est-ce que ça y est, dans l'annexe?
M. Dubé: C'est 265 000 mètres carrés.
M. Ryan: Oui, mais longueur, largeur, pouvez-vous me donner une
idée? Je n'ai pas fait...
M. Dubé: Est-ce qu'on peut déposer le plan,
autrement dit, de la superficie...
M. Ryan: Oui, oui. M. Dubé: ...du parc?
M. Ryan: Est-ce que c'est le long du fleuve, ça, ou en
arrière?
M. Dubé: Non. Ça, comme je vous le disais
tantôt, c'est le long de l'autoroute transcanadienne, et situé
près d'une voie ferroviaire et de la route 204, la route qui fait
Saint-Jean-Port-Joli à Saint-Pamphile; c'est une route principale.
M. Ryan: Très bien.
M. Michaud: Vous avez, M. le ministre, dans le document qu'on
fait distribuer, à la dernière page, un plan qui indique les
contours du parc industriel de Saint-Jean-Port-Joli. Il y a un trait
marqué plus foncé qui indique le contour.
M. Ryan: C'est ici? C'est cette affaire-là, ici, dans le
coin en haut, à gauche, là?
La Présidente (Mme Bélanger): Dans le coin en haut,
à gauche?
M. Michaud: Je m'excuse, c'est parce que j'ai oublié d'en
garder une copie pour moi.
M. Dufour: Pourquoi on ne suspendrait pas deux minutes?
M. Ryan: Je pense que ça serait bon de suspendre deux
minutes; ils vont mieux nous expliquer ça.
(consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
voulez suspendre pour quelques instants, le temps d'examiner le plan?
M. Ryan: Oui, oui, je pense que ça serait mieux.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission
suspend ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 25)
(Reprise à 16 h 30)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux et nous
poursuivons l'étude du projet de loi 214. Au moment de la suspension,
nous étions à poser des questions sur la
superficie du terrain. Alors, M. le député de
Jonquière, vous aviez la parole.
M. Dufour: Concernant les explications ou le préambule que
M. le pro-maire nous a fait, j'aimerais poser la question, à savoir...
Puis je pense que le plan le démontre un peu - on vient d'en prendre
connaissance - c'est que le premier achat, c'était 365 000 mètres
carrés. Ça a été payé, si j'ai bien compris,
150 000 $, 160 000 $, grosso modo, sur trois ans.
M. Dubé: Oui.
M. Dufour: Donc, quand vous allez faire votre parc industriel,
est-ce qu'il est question pour vous autres de soustraire la partie que vous
n'utilisez pas comme parc industriel? Il y a une partie que vous... Parce que,
si le projet de loi concerne 235 000 mètres carrés, donc,
ça veut dire qu'il y a un résidu, là, en gros, d'à
peu près 130 000 mètres carrés qui ne font pas partie de
la zone industrielle pour le moment; ils sont dans la zone verte. Donc, votre
terrain qui coûtait 160 000 $, pour le parc industriel, ce n'est pas ce
montant-là qui va être utilisé. Vous êtes
obligé d'en enlever une partie. Ça va, ça,
jusque-là?
M. Dubé: Oui. D'accord.
M. Dufour: Quand vous créez votre fonds industriel, qui
est de 250 000 $, ce fonds-là ne sert pas à couvrir les montants
qui ont servi à l'achat du terrain. Est-ce que, du fait que vous
créez un parc industriel, vous repayez la municipalité avec le
fonds industriel? C'est non, la réponse, je pense, hein?
M. Dubé: Non. C'est non.
M. Dufour: C'est un montant supplémentaire qui est
rajouté.
M. Dubé: C'est un montant... Sur les 250 000 $, on tient
compte de l'investissement que la municipalité a déjà
fait. Ça veut dire qu'à ce moment-là c'est...
Une voix: C'est retranché. M. Dubé: Oui.
M. Dufour: Donc, la municipalité pourrait reprendre la
somme d'argent, puis la laisser au fonds industriel.
M. Dubé: Ça, c'est une possibilité.
M. Michaud: Je pense, M. le député, que vous allez
avoir la réponse à votre question lorsque vous allez prendre
connaissance de la modification qui va être apportée au projet de
loi et qui dit: «Un montant de 162 000 $, représentant le
coût de l'acquisition visée à l'article 1 de la
présente loi, doit être soustrait du montant
déterminé en vertu de l'article 1 de la Loi sur les immeubles
industriels municipaux». Il y a déjà un règlement
qui a été adopté, comme vous en avez pris connaissance, et
qui crée un fonds industriel. Et de ce fonds industriel va être
retranchée la...
M. Dufour: C'est seulement 162 000 $, c'est ça? Parce que,
là, ça ne me semblait pas tellement, tellement clair par rapport
à mon entendement. Parce que, effectivement, s'il y a un fonds de
créé avec 250 000 $, pour moi, en tout cas, dans la pratique, ce
qui se passe, c'est que la municipalité, elle peut créer ce
fonds-là, puis, quand vient le temps de vendre, de fixer des prix sur le
terrain, il faut que ce soit fixé sur des prix de terrains qui existent.
C'est pour ça, bien, je vois, qu'il y a un amendement qui est
apporté, qui va soustraire un montant. Donc, quand vous parlez de vente
de terrains, puis d'être compétitif, c'est possible que ça
baisse les coûts d'une façon assez importante.
M. Michaud: II faut peut-être souligner de nouveau que,
lorsque la municipalité a acquis l'immeuble, elle savait qu'il y en
aurait une partie qui serait probablement encore en zone agricole, mais, compte
tenu des articles 28 et 29 de la loi de protection du territoire agricole, elle
ne pouvait pas acquérir seulement une partie, parce que la loi interdit
le morcellement des terres agricoles.
M. Dufour: le terrain qui ne sera pas utilisé, c'est quoi,
l'intention de la municipalité s'il est en zone verte? est-ce que vous
le laissez à la culture, vous le prêtez, vous le louez, en
friche?
M. Dubé: Actuellement, les parties qui sont non
utilisées, qui sont restées en zone verte sont louées
à un producteur, tout simplement pour pouvoir au moins garder le terrain
dans un état qui est très convenable, pour éviter,
à un moment donné, que ces terrains ne reprennent en friche.
M. Dufour: Au moment où vous avez acheté le
terrain, l'intention de la municipalité, c'était d'en faire un
parc industriel?
M. Dubé: L'intention, originalement... Quand le terrain a
été acheté, on n'avait pas le choix. Autrement dit, la
municipalité était pressée dans le temps, puis il fallait
l'acheter assez rapidement, comme je vous le disais tantôt.
C'était un retraité, M. Gamache, et, lui, il désirait
vendre. Puis il y avait de la spéculation qui voulait se faire sur ce
terrain. Alors, on a été pressé, la municipalité,
en 1988, de faire l'acquisition de ce
terrain et, par après, on a entrepris les démarches.
M. Dufour: Le fart que...
M. Dubé: Mais, par contre... Excusez.
M. Dufour: Oui.
M. Dubé: Mais, par contre, à l'époque, on
avait consulté le commissaire industriel du temps, et c'est de cette
façon que le tout a été fait.
M. Dufour: Le fait est que la municipalité savait que ce
terrain serait dézoné éventuellement. Le cultivateur, lui,
qui vous a vendu, est-ce qu'il était au courant que ça devait
être dézoné?
M. Dubé: Le cultivateur, à l'époque, il
était au courant que ça pouvait être dézoné,
mais le dézonage ne se fait pas automatiquement. Lui, ce qu'il voulait,
c'était vendre sa terre - parce qu'il venait de prendre sa retraite - le
plus vite possible.
M. Dufour: C'est parce que j'essayais de faire un rapprochement,
des fois, avec les problèmes d'initiés. Les gens sont au courant
qu'une spéculation peut se faire. La municipalité peut avoir fait
le même geste qu'un individu, en disant: Ça va être
dézoné; nous autres, on va payer moins cher. Mais la personne qui
vend n'a pas vendu dans des conditions normales. Ça se fait dans... Mais
vous me dites que le cultivateur s'attendait à ce que ça puisse
être dézoné. Donc, ça ne changeait pas... Dans son
esprit, il a vendu à juste prix.
M. Dubé: Le juste prix, autrement dit, à
l'époque.
M. Dufour: Actuellement, est-ce que cette personne-là a
des réactions par rapport à ce qui s'est passé, depuis le
temps?
M. Dubé: Non. De toute façon, cette
personne-là est très en faveur d'un parc industriel à
l'heure actuelle. Elle reste tout près, en plus de ça.
M. Dufour: Est-ce que le fonctionnement de la
municipalité... Dans des tractations ou des transactions semblables,
est-ce qu'elle a l'habitude de consulter? Par exemple, est-ce que vous avez un
aviseur légal qui travaille pour la municipalité
régulièrement?
M. Dubé: on a toujours un aviseur légal qui
travaille pour notre municipalité, qui est m. michaud.
M. Dufour: Oui, mais dans une transaction semblable, est-ce qu'il
a été consulté, l'aviseur? M. Michaud: Pas à
l'époque.
M. Dufour: Parce que c'est des grosses transactions, puis qui ont
beaucoup d'impacts pour le futur. Puis, là, bien, je comprends... Moi,
je n'ai pas l'intention de vous en faire des reproches, mais je pense qu'il y
a... Puis ce n'est pas votre cas plus vous autres que d'autres, mais vous
êtes obligés de faire un bill privé. Vous auriez pu sauver
ça bien facilement si vous vous étiez pris autrement puis...
M. Michaud: II faut dire, M. le député, qu'à
l'époque la municipalité avait consulté deux aviseurs
légaux qui n'avaient pas vu le problème.
M. Dufour: Ah! Il y a deux aviseurs légaux...
M. Michaud: Oui, un notaire et un avocat.
M. Dufour: ...qui ont regardé ça, puis ils n'ont
pas vu de problème. Ce n'est pas rassurant!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ce n'est pas rassurant! Je ne sais pas si le ministre
comprend tout ça, mais il me dit - je leur posais la question car une
transaction aussi importante, on ne voit pas ça à tous les jours
- qu'ils ont consulté deux aviseurs, dont un notaire puis un avocat,
puis ils n'ont pas vu de problème. Ce n'est pas rassurant pour les
municipalités, parce que c'étaient des problèmes
prévisibles vis-à-vis de l'achat de réserve
foncière par rapport à la conversion d'un parc industriel. Ce
n'est pas la municipalité qui est en faute, mais c'est elle qui paie
pour, par exemple.
M. Ryan: Vous savez, on a hérité de bien des lois
qui ont été adoptées sous votre gouvernement, et il a
fallu les corriger. Et vous en corrigerez de celles qu'on a faites, nous autres
aussi, un jour...
M. Dufour: Ah bien! D'ailleurs, vous en avez déposé
une hier!
M. Ryan: ...que je souhaite le plus éloigné
possible! Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ha, ha, ha! Mais, ça, ce
côté-là... Non, je comprends que les législateurs ne
sont pas parfaits.
M. Ryan: Non. On va essayer de faire pour le mieux.
M. Dufour: D'ailleurs, on en a la preuve, j'aurai l'occasion de
vous le rappeler.
M. Ryan: Oui, il n'y a pas de soin. Mais nous sommes ici pour
essayer d'être utiles à ces gens de Saint-Jean-Port-Joli. M. le
député, je pense que nous sommes d'accord là-dessus. Puis,
si des choses n'ont pas été prévues avec toute la rigueur
nécessaire, à ce moment-là, je pense qu'il faut qu'on
adapte aujourd'hui l'appareil. Moi, s'ils me demandaient de leur donner un
blanc-seing et que je n'aie pas d'autre levier de contrôle, j'y penserais
deux fois. Mais, là, c'est parce qu'il y a un autre levier de
contrôle qui est déjà dans la loi, c'est l'autorisation
préalable que devront donner le ministre de l'Industrie, du Commerce et
de la Technologie et le ministre des Affaires municipales pour la disposition
de ce terrain-là, en tout ou en partie, à l'avenir. Là, on
a une garantie, puis, en même temps, on enlève l'obstacle
légal qui a été décrit tantôt.
M. Dufour: Non, mais vous comprendrez que, dans l'état
actuel des choses, la municipalité, puis les contribuables de
Saint-Jean-Port-Joli paient un prix qui, en fait, n'aurait pas eu lieu si les
aviseurs légaux, dans le temps, avaient examiné les facettes de
la loi. La loi n'a pas changé autant que ça; c'était la
même loi en 1988 qu'aujourd'hui. Les aviseurs légaux auraient
dû se rendre compte qu'ils auraient pu sauver cette
démarche-là. En tout cas, à mon point de vue.
M. Ryan: Non, non, il faut prendre l'affaire dans le contexte
où elle a eu lieu. Dans le temps, eux autres ont acquis la terre
à des fins de réserve foncière. Ils se disaient: On
enrichit le patrimoine de la municipalité. Puis ils ne pouvaient pas
savoir, à ce moment-là, s'ils voudraient en disposer pour des
fins industrielles ou commerciales.
M. Dufour: Ils m'ont dit oui... M. Ryan: Qui est-ce qui a
dit ça?
M. Dufour: ...qu'ils savaient, au moment de l'achat, que vous
aviez l'intention...
M. Ryan: M. Michaud, si c'est lui qui a dit ça, il
n'était peut-être pas là, à ce moment-là.
M. Dubé: De toute façon, les gens qui sont...
M. Dufour: j'ai posé la question, tout à l'heure.
lorsque la terre a été achetée, est-ce que vous aviez
l'intention d'en faire un parc industriel?
M. Dubé: L'intention... Il y avait une possibilité
de faire un parc industriel, à ce moment-là, mais, par contre,
même si on avait voulu ouvrir un parc industriel en 1988, exactement au
moment où on l'a achetée, ça aurait été
difficile à cause d'un manque d'approvisionnement en eau potable qu'on
n'avait pas, et l'eau potable est venue par après. Considérant
les spéculations qui voulaient se faire sur le terrain, si la
municipalité n'avait pas été alerte et n'avait pas acquis
ce terrain, on aurait peut-être pu l'acquérir par après par
expropriation. Par contre, c'était pour avoir une paix sociale que la
municipalité a décidé de l'acquérir de façon
assez rapide. (16 h 40)
M. Gauvin: Mme la Présidente-La Présidente (Mme
Bélanger): M. le député de Montmagny-L'lslet.
M. Gauvin: Si vous me le permettez, monsieur, j'aimerais, avec la
complicité de M. Dubé, du pro-maire, refaire l'histoire. Je pense
que ça aiderait pour la compréhension. M. Dubé vient juste
de le mentionner, à un moment donné, en 1988, il y avait un
projet possible, une entreprise qui était Uniboard, qui se cherchait un
endroit pour mettre en place une industrie. La municipalité de
Saint-Jean-Port-Joli a essayé d'être assez vigilante et d'explorer
des terrains. En même temps, on avait un projet d'alimentation en eau
assez important, je pense, un projet de 8 000 000 $.
M. Dubé: 5 000 000 $ pour la municipalité.
M. Gauvin: 5 000 000 $ pour Saint-Jean-Port-Joli, 3 000 000 $
pour la municipalité voisine, c'était conjoint. Elles
s'étaient regroupées. Ce projet les assurait qu'ils
alimenteraient un jour ce secteur-là, donc, qui était propice
aussi à un développement industriel. Sans blâmer personne,
ces gens-là du conseil municipal représentent des citoyens de
Saint-Jean-Port-Joli depuis 1989, ceux qu'on voit ici, en avant, et les autres
qui ne sont pas ici. C'est une nouvelle équipe qui est arrivée en
1989. Donc, ils ont pris la relève et ils ont tenté, comme il
vous l'a mentionné, de donner à ce secteur-là une vocation
industrielle. Ils ont échangé avec la population. Moi, j'ai vu
aller les débats. C'est pour ça que je vous dis: «Avec la
complicité de M. Dubé», je pense que c'est important de
refaire toute cette histoire-là.
La Corporation de développement industriel, avec la collaboration
du commissaire industriel, les a incités à donner à ce
terrain-là une vocation industrielle pour devenir compétitifs au
niveau de la grande région, pour accueillir des industries. Il y en a
qui se sont déjà présentées - ils n'étaient
pas en mesure de leur répondre - des industries qui auraient pu
s'installer à Saint-Jean-Port-Joli, qui ont exploré, du moins. Et
il y en a qui le font au moment où on se parle. Ils ne peuvent pas dire
ici, en commission: Nous avons des gens qui nous ont signé des choses,
mais on le sait très bien, et ces gens-là peuvent le
démontrer, il y a des gens qui font le
tour des parcs industriels de notre région. Je trouve ça
intéressant.
Et je pense que c'est ça, l'historique qui fait que ces
gens-là se retrouvent ici aujourd'hui, à la demande des citoyens
de Saint-Jean-Port-Joli, du conseil municipal, de la Corporation. Le
débat sur le terrain, il s'est fait et, je vous le mentionnais
tantôt, ma perception, c'est qu'il y a eu unanimité au conseil
municipal. Je n'ai pas assisté à toutes les séances, mais
c'est ce qui m'a semblé ressortir, c'est la volonté du conseil
municipal et probablement la presque unanimité dans la population,
à ce que je sache. C'est un processus qui est une volonté de la
région à partir de l'historique qu'on vous fait. Il y a
peut-être eu erreur lors de l'acquisition, peut-être, je ne le sais
pas...
M. Dufour: Pas de la part du conseil.
M. Gauvin: Non, non. De l'acquisition. C'est qu'on a voulu
acquérir le plus vite possible des terrains pour pouvoir répondre
à d'éventuels projets. Et ça ne s'est pas fait dans le
cadre qui aurait été souhaité aujourd'hui.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Ce qu'on m'indique, c'est qu'à l'époque
où la transaction première a eu lieu on n'a pas pu
l'acquérir en vertu de la Loi sur les immeubles industriels parce que
c'était un terrain qui était zone agricole. Ils l'ont acquis dans
ces conditions-là. Ils l'ont mis à la réserve. Et l'autre
possibilité restait ouverte, mais soumise, évidemment, à
la possibilité d'obtenir un dézonage. Une fois que le
dézonage a été obtenu, après la transaction,
là, maintenant, c'est plus facile de faire le passage sous l'autre
législation. Mais ce n'est peut-être pas une erreur qui a
été faite, par conséquent. On a fait une transaction dans
les conditions du temps. Il fallait la faire peut-être dans des
conditions... Je ne sais pas combien d'échéance il y avait, mais
c'était une bonne occasion, ils ont décidé de la prendre.
Puis le recours, c'était la réserve foncière en vertu du
Code municipal. Je vais défendre l'honneur des deux professions qui ont
été attaquées d'un seul coup sous la...
M. Dufour: Non, mais, effectivement, notre rôle, c'est de
s'informer de quelle façon ça se fait. Moi, je vous le dis
honnêtement, par rapport à des transactions et des attitudes et
des décisions que les conseils municipaux prennent, règle
générale, ils doivent administrer dans le meilleur esprit
possible. Quand un conseil municipal prend toutes ses précautions, si en
bout de course il manque son coup... Moi, je ne veux pas qu'on enterre toutes
nos erreurs. Il paraît qu'il y a une sorte de profession, eux, quand ils
font une erreur, ils l'enterrent, mais ce n'est pas le cas pour tous les
autres. Dans le cas des avocats et des notaires, à ce que je sache,
c'est qu'il reste suffisamment de séquelles pour que ça
coûte de l'argent à quelqu'un.
Moi, mon but, c'est de dire non pas que la municipalité de
Saint-Jean-Port-Joli a fait une erreur - au contraire, je pense qu'elle a agi
correctement - mais s'il y a des professionnels qui... Peut-être que ce
n'était pas le cas, parce que, au moment où ça se
présente, si je comprends bien, c'est qu'ils ont voulu acheter pour
faire une réserve foncière. Ils n'avaient pas d'autre
méthode de procéder. Bon. Ça, ça va. Mais si
ça avait été dans l'intention du conseil... Et là
je suis obligé de faire retirer une partie de la discussion du
départ où j'essayais de faire dire au pro-maire que
c'était dans le but de faire un parc industriel. Ce n'est pas trop
sûr. Ce n'est pas évident. Ce n'était pas
dézoné. C'est comme présumer que la loi va être
adoptée avant qu'elle soit adoptée. On sait que ça peut
causer des problèmes.
M. Ryan: Comme le cas de cet après-midi.
M. Dufour: C'est ça. Voilà! Ça fait qu'on ne
peut pas le faire. Moi, en tout cas, je pense que la prudence veut qu'on
n'agisse pas de cette façon-là. Donc, je comprends de quelle
façon c'a été fait. À ce moment-là, c'est
évident qu'on change une vocation ou on décide de donner une
vocation à un terrain sur lequel, possiblement, on avait cette
intention-là, mais qui n'était pas évidente autant que
ça au départ. Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
L'article 1 est adopté?
M. Dufour: Bon. Si l'article 1... L'amendement qui nous est
proposé... Ah! C'est un autre. Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon, eh bien,
là, j'arrive. Est-ce que l'article 1 est adopté?
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, il y a une
modification au projet de loi 214, l'article 1.1. Le projet de loi est
modifié par l'insertion, après l'article 1, du suivant:
«1.1 Un montant de 162 000 $, représentant le coût de
l'acquisition visée à l'article 1 de la présente loi, doit
être soustrait du montant déterminé en vertu de l'article 1
de la Loi sur les immeubles industriels municipaux.» M. le ministre.
M. Ryan: J'aimerais que les représentants de
Saint-Jean-Port-Joli nous expliquent ce montant-là de 162 000 $.
M. Dufour: Comment on arrive à ça?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Me
Michaud.
M. Michaud: Oui. Bien entendu, ce qu'on a fait, c'est qu'on a
demandé à un évaluateur agréé
d'évaluer quelle était la valeur du terrain qui avait
été acquis par la municipalité et qui représentait
la partie qui va servir à des fins industrielles, le parc industriel
comme tel. Cet évaluateur a évalué la partie du parc
industriel à 126 900 $. Sauf qu'il faut tenir compte du prix
réellement payé par la municipalité et également
des coûts afférents à l'acquisition, c'est-à-dire
qu'il y a eu des coûts en arpentage. Il y a eu divers spécialistes
qui ont été consultés pour l'aménagement du parc au
niveau de l'équipement: réseau d'égout, d'aqueduc, ainsi
que les réseaux d'électricité. Donc, on a tenu compte de
l'ensemble des coûts. Il n'y avait pas seulement l'acquisition du
terrain, il y avait l'ensemble des coûts et on a fait une ponction.
C'est-à-dire que, selon l'évaluateur, le parc industriel
correspondait à 80 % de la valeur de l'ensemble du terrain. Donc, on a
pris le montant que la municipalité avait dépense
réellement et on a dit: Bien, 80 % de ce montant-là, ça
équivaut à 162 000 $, tout simplement. C'est un calcul qui est
fictif puisque, bien entendu, il n'y a pas eu deux acquisitions d'immeubles. Il
n'y a pas eu l'acquisition de celui qui est situé maintenant en zone
agricole et de celui qui est dézoné. Il y a eu une seule
acquisition. On a été obligés de faire une fiction.
M. Ryan: Si vous voulez, pour la valeur du terrain, j'ai copie de
l'évaluation qui vous a été donnée par Michel Morel
& Associés.
M. Michaud: Oui.
M. Ryan: II n'y a pas de problème avec ça. Et je
voudrais que vous m'expliquiez l'effet concret de ceci: «Un montant de
162 000 $, représentant le coût de l'acquisition visée -
c'est 80 % du coût total de 200 000 $ que vous avez dit - ...
M. Michaud: Oui.
M. Ryan: ...doit être soustrait du montant
déterminé en vertu de l'article 1». Doit être
soustrait de...
M. Michaud: M. le ministre, tout à l'heure, on a
passé un document.
M. Ryan: Oui.
M. Michaud: Vous l'avez regardé. En dessous, on a le plan.
Sur le dessus du document, vous avez le règlement qui a
été adopté créant le fonds industriel de la
municipalité.
M. Ryan: O.K.
M. Michaud: Et ce que le projet de loi dit, ce que l'article 1.1
vient dire, c'est que, des 250 000 $ prévus dans le règlement, on
va déduire le montant de 162 000 $ qui représenterait la valeur
de l'immeuble servant a des fins de parc industriel. C'est ce que ça
vient dire. Parce que, dans la Loi sur les immeubles industriels, à
l'article 1, on dit que la municipalité doit d'abord adopter un
règlement qui prévoit un montant qu'elle peut dépenser. Et
ce montant-là a été adopté dans le
règlement que vous avez entre les mains et approuvé par les
personnes habiles à voter de la municipalité. (16 h 50)
M. Ryan: Ça fait que ce qui resterait, que vous pourriez
dépenser, là, ça serait la différence...
M. Michaud: Exactement. M. Ryan: ...88 000 $... M.
Michaud: Exactement.
M. Ryan: ...pour des fins d'aménagement et tout ça.
C'est correct. C'est ça que je voulais établir clairement.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Dufour: moi, je n'ai pas la copie de l'évaluation du
terrain et je veux m'assurer que j'ai bien compris. le terrain qui a
été acheté initialement, il a coûté 160 000 $
à la municipalité.
M. Michaud: II a coûté 170 000 $.
M. Dufour: Bon, 170 000 $, avec les intérêts.
Ça va. Et, quand vous le montez à 200 000 $, c'est avec les
frais...
M. Michaud: II y a eu des études de faites par des
ingénieurs...
M. Dufour: Des études de sol.
M. Michaud: C'est ça, des coûts d'infrastructure qui
représentent, globalement, un montant d'environ 200 000 $.
M. Dufour: Oui, 200 000 $. Et vous prenez 80 %. C'est la
superficie...
M. Michaud: C'est ça.
M. Dufour: ...qui est convertie en parc industriel. Vous
établissez que ça vaut tout le même prix. Malgré
que, tantôt...
M. Michaud: Non. C'est parce que l'évalua-teur, lui, ce
qu'il a dit, c'est que, pour le parc industriel, le terrain, il vaut 126 900 $.
Il y a un bout qui sert de piste d'atterrissage, il vaut 22 700 $, et la partie
agricole vaut 7400 $. Donc, nous, ce qu'on a fait, c'est tout simplement un
calcul. On s'est dit: 126 900 $, ça représente 80 % du montant
total, de la valeur entière de l'immeuble. Donc, en tenant compte des
dépenses qui ont été réellement effectuées
pour réaliser le projet, ça représente 162 000 $.
M. Ryan: Ça veut dire que, vous autres, le maximum que
vous pourriez dépenser à des fins d'autres acquisitions, pour
fins industrielles, c'est la différence.
M. Michaud: Oui. Il faut dire que la loi...
M. Ryan: Par rapport à votre règlement qui fixe un
plafond de 250 000 $.
M. Michaud: C'est ça. La loi prévoit que la
municipalité pourrait redemander à ses électeurs
d'approuver un montant supplémentaire, si le besoin se faisait
sentir.
M. Ryan: II faudrait que vous alliez en
référendum.
M. Michaud: Exactement.
M. Dufour: Si vous acceptez que ça coûte 162 000 $,
ça revient à ma question de tout à l'heure, ça veut
dire que les 162 000 $ que vous évaluez, les coûts réels,
vous les remboursez à la municipalité.
M. Michaud: On peut le prendre comme ça. Mais c'est un
fonds qui...
M. Dufour: Ce n'est pas fictif, c'est un fonds industriel. Si
vous faites un fonds industriel, il n'est pas fictif, ce fonds.
M. Michaud: Non, mais ça ne veut pas dire que la
municipalité a dans ses coffres le montant de 250 000 $...
M. Dufour: Non, je comprends.
M. Michaud: ...qui est tout prêt. C'est tout simplement un
règlement qui dit que la municipalité peut, à des fins
industrielles, dépenser 250 000 $. La loi prévoit un
mécanisme d'approbation des électeurs.
M. Dufour: Mais, comme vous ne pouvez pas les dépenser si
vous ne les avez pas, il faut que vous alliez les chercher quelque part.
M. Michaud: Oui, la municipalité peut faire un
règlement d'emprunt.
M. Dufour: C'est ça, il faut qu'elle le fasse. C'est
ça. O.K. Ça va.
M. Michaud: mais, dans le présent cas, m. le
député, si vous permettez, la municipalité a
déjà effectué des dépenses pour acquérir le
terrain et...
M. Dufour: Et il est payé, d'après ce que j'ai
compris.
M. Michaud: C'est ça.
M. Dufour: II n'y a pas de problème de ce
côté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 1.1
est-il adopté?
M. Dufour: L'amendement, oui.
M. Ryan: Une dernière question. Quels sont les rapports...
Il y a le Fonds de développement industriel, que vous avez
créé par ce règlement adopté en décembre
1991, il y a un an. Lui, quel va être son rôle dans le
développement de ces terrains? Est-ce qu'il a un rôle à
jouer? Les terrains vont toujours appartenir à la municipalité.
Quels vont être les rapports entre le Fonds, les terrains et la
municipalité? Pouvez-vous m'expliquer ça clairement?
M. Michaud: Le Fonds permet tout simplement à la
municipalité de dépenser jusqu'à un montant maximum, parce
que la municipalité peut doter son parc industriel d'autres
équipements et...
M. Ryan: Ah, bon! C'est correct. M. Michaud: ...à
ce moment-là...
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va. Alors,
l'amendement à l'article 1 est adopté.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
2.
M. Dufour: Ça va, adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 2 est
adopté. Est-ce que l'annexe est adoptée?
M. Dufour: II n'y a pas de problème. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
préambule du projet de loi est adopté? Le titre du projet de loi,
Loi concernant la municipalité de Saint-Jean-Port-Joli? Est-ce que, M.
le ministre, vous voulez faire une motion de renumé-
rotation?
M. Ryan: Oui, volontiers.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le projet
de loi, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission
ajourne ses travaux sine die.
M. Ryan: Alors, merci! (Fin de la séance à 16 h 55)