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(Onze heures vingt-neuf minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements déclare sa séance
ouverte. Le mandat de la commission est de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 20, Loi abrogeant la
Loi concernant les droits sur les divertissements. Alors, au moment... Il y a
des remplacements? M. le secrétaire, pouvez-vous nous nommer les
remplacements.
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. Mme Juneau
(Johnson) est remplacée par M. Boulerice
(Sainte-Marie-Saint-Jacques).
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
secrétaire. Au moment de l'ajournement des travaux, nous étions
sur le débat de l'article 1. Il restait 10 minutes à M. le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques, étant donné
qu'il doit être pris ailleurs, alors, le débat sur l'article 1 est
terminé. Est-ce que l'article 1 est adopté?
M. Dufour: Sur division, madame. (11 h 30)
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 1 est
adopté sur division. J'appelle l'article 2.
Date de perception des droits sur les
divertissements
M. Ryan: Nos deux collègues avaient l'air reposé,
ce matin. J'espère qu'ils ont la même impression à notre
sujet, pour qu'on sauve au moins les apparences.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 2,
M. le ministre.
M. Ryan: Article 2. Ça évidemment, Mme la
Présidente, nous fournirons toutes les explications nécessaires
au plan technique si elles sont requises. Mais les explications initiales
seraient à peu près les suivantes. Le premier alinéa de
l'article prévoit que l'abrogation prend effet le 1er juillet 1992, date
à laquelle la taxe de vente du Québec commencera à
s'appliquer à l'égard de la fourniture de services, comme les
divertissements.
Le deuxième alinéa clarifie la situation quant à
l'effet de l'abrogation, dans le cas d'un divertissement prévu pour une
date où la loi n'existera plus, mais à l'égard duquel le
billet d'entrée est vendu à une date où la loi existe
encore. Le deuxième alinéa prévoit que c'est la date de
vente du billet et non celle de l'événement qui compte. Le droit
sur le divertissement doit être perçu si la loi s'applique sur le
territoire de la municipalité concernée au moment de la
vente.
C'est évident que les municipalités qui n'ont pas de
règlements pour la perception des droits sur les divertissements ou
encore qui n'en percevaient pas, parce que nous verrons tantôt que
quelques municipalités ont perçu des droits depuis le
début de l'année en ayant omis d'adopter un règlement
pensant qu'il continuait automatiquement. Ça on va voir ce cas-là
un peu plus loin, mais ici, c'est seulement le droit sur les divertissements
qui doit être perçu si la loi s'applique sur le territoire de la
municipalité concernée au moment de la vente et j'ajoute ceci: Le
troisième alinéa fait en sorte qu'il n'y ait pas de vide
juridique quant aux droits sur les divertissements perçus avant le 1er
juillet 1992, mais non encore remis à la municipalité
créancière à cette date.
Évidemment, c'est le promoteur du spectacle qui perçoit le
droit sur le divertissement au moment où il vend le billet d'admission.
Il peut arriver qu'au 1er juillet, il n'a pas eu le temps de transmettre
à la municipalité les sommes ainsi perçues. Malgré
l'abrogation de la loi, les dispositions de la loi ainsi que tout
règlement ou toute entente qui en découlent continuent de
s'appliquer pour régir la remise des droits perçus. Par exemple,
si un règlement municipal prévoit que le percepteur a le droit de
conserver une commission de 5 % sur les droits perçus pour un spectacle
et que le solde doive être remis à la municipalité dans les
10 jours suivants la tenue du spectacle, ce règlement continue à
s'appliquer après le 30 juin 1992, malgré l'abrogation de sa
source législative.
En ce qui touche les droits perçus avant le 1er juillet pour un
spectacle qui a lieu après le 30 juin, pour prendre un exemple concret,
supposez que Les Nordiques de Québec vendent des billets de saison en
juin, qu'est-ce qui arrive?
M. Dufour: Ils perçoivent la taxe.
M. Ryan: Là, si une personne achète des billets de
saison et les paie avant le 30 juin, elle doit payer les droits sur les
divertissements. Il peut arriver qu'il y ait une entente faite entre eux que le
billet est acheté, mais que le paiement se fera au mois de juillet.
Alors, il n'y aura pas de droits sur les divertissements. Ils ont pensé
à ça. Ils ont pris des renseignements. Je pense qu'ils
considèrent que le problème est tout à fait soluble en ce
qui les touche, selon les derniers renseignements que j'ai obtenus.
M. Gauvin: Qu'est-ce qui arrive dans le cas d'un achat de billets
négocié en juin et... Excusez-moi, madame. Mme la
Présidente, qu'est-ce qui arrive dans le cas d'un billet acheté
en juin et payé en juin? Est-ce qu'il y a remboursement de taxe?
M. Ryan: Non.
M. Gauvin: Non. C'est très clair.
M. Ryan: La taxe a été perçue puis elle doit
être versée à la municipalité.
M. Gauvin: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Oui, Mme la Présidente. Je comprends bien,
selon l'explication qui nous est donnée, si quelqu'un achète,
avant le 30 juin, un billet pour assister à un spectacle ou un billet de
saison, dans l'état actuel des choses, la personne ne pourrait
même pas ne pas payer la taxe sur le billet, si ça me semble clair
de cette façon-là. Si quelqu'un paie la taxe, qu'on est capable
de retracer la personne et qu'on ne la rembourse pas, à ce
moment-là, je pense que ça, c'est une difficulté qu'on
n'est pas capable de contrôler. Par contre, c'est arrivé dans
toute la mise en application des lois fiscales qu'on connaît, qui
s'appellent la TPS ou la TVQ, que les taxes étaient chargeables au
moment où ça se passait. Avant, on ne pouvait pas. Là,
vous pourrez me dire: Oui, mais les municipalités ont le droit de le
faire; elles ont le droit de le faire jusqu'au 1er juillet ou au 30 juin
à minuit. De quelle façon on peut... Sensément, est-ce que
c'est un droit que vous leur accordez? Est-ce que c'est normal ou si ça
ne devrait pas être qu'à partir du 30 juin il n'y ait plus de
droits perçus. Si la loi est abrogée, on ne peut plus en
soutirer. Là, on extensionne une loi qui n'est plus là.
M. Ryan: Non. On extensionne une obligation découlant
d'une recette perçue avant le 30 juin, avant la date d'entrée en
vigueur de l'abrogation de la loi. Ils l'ont perçu, ce droit sur le
divertissement, mais ils vont le remettre à la municipalité.
M. Dufour: Oui, ils vont le remettre à la
municipalité. Mais vous avez pris l'exemple qui est intéressant,
le club des Nordiques. Ils ont perçu la taxe, mais ce n'est pas des
petits montants. Quelqu'un a pris son billet de saison; un billet de saison aux
Nordiques, ça peut coûter... admettons 1000 $ pour être
modestes. 1000 $. Il l'a acheté avant le 30 juin, avant le 1er juillet.
Donc, ce que vous nous dites, c'est que la taxe, au moment où le billet
a été vendu ou a été acheté, là, on
lui a chargé la TPS plus la taxe d'amusement. Mais comme le spectacle
n'a pas eu lieu, dans le fond, il a payé un droit sur quelque chose qui
n'existait pas encore, au moment où il a payé son droit. Est-ce
que, là, la personne va pouvoir réclamer?
Une voix: Non.
M. Dufour: C'est bien ça que je comprends. Ça me
semble assez clair. Ce qui veut dire qu'à partir du 1er juillet
là, le club de hockey Les Nordiques va baisser son billet.
M. Ryan: Bien c'est déjà, ça c'est
déjà la directive qui a été envoyée par le
ministère des Finances dès la fin d'avril, ou le début de
mai. Il y a une directive qui a été publiée. Ils ont dit
c'est bien clair là, on va percevoir les droits sur les divertissements
jusqu'au 1er juillet. Ça va s'appliquer jusque là, même
pour les spectacles qui auront lieu après le 1er juillet. C'est
ça qui est en marche. Tout le monde est au courant.
Maintenant, là ce que nous introduisons avec le projet de loi,
c'est la possibilité pour une entreprise d'assouplir ses pratiques
administratives. Puis, je vais vous donner l'exemple de ce qu'ont
décidé de faire Les Nordiques, après avoir consulté
le gouvernement. Ils avaient écrit, vous avez peut-être eu une
copie de cette lettre-là, qu'ils ont envoyée au sous-ministre des
Finances, parce qu'elle a circulé assez largement disant qu'il y avait
un problème parce qu'eux autres faisaient leur gros «blitz»
pour les billets de saison au mois de juin. Puis, ils étaient bien
inquiets de savoir si les souscripteurs de billets de saison seraient tenus de
payer les droits sur les divertissements dans l'hypothèse où
ceux-ci seraient abolis à compter du 1er juillet.
Puis, là, le président des Nordiques, M. Aubut a
adressé une lettre aux détenteurs d'abonnements de saison des
Nordiques en date du 26 mai, dont je vais vous donner l'essentiel de la teneur.
Ça commence là: «À tous nos détenteurs
d'abonnements de saison, je vous écris pour vous annoncer une bonne
nouvelle. Comme vous le savez maintenant, le ministre des Finances a
prononcé le discours sur le budget le 14 mai, comportant deux mesures
intéressantes pour nous tous. - C'est vrai que c'est intéressant
pour le député de Saint-Jacques...
M. Dufour: Mais ça, ce n'est pas pour les pauvres
là!
M. Ryan: Deux mesures intéressantes pour nous tous...
M. Dufour: Je suis moins sensible un peu...
M. Ryan: «L'effet combiné de l'abolition des
droits sur les divertissements, communément appelés "la
taxe d'amusement" et son remplacement par une TVQ de 4 % se traduit par une
réduction du coût total des billets de hockey. Ces mesures vous
sont particulièrement favorables.» Alors, voilà une
entreprise qui a compris l'esprit dans lequel nous avons voulu agir, puis j'en
félicite la direction des Nordiques et puis j'enverrai un mot à
M. Aubut pour le lui dire à part ça. «Cependant, le projet
de loi 20 déposé pour étude devant l'Assemblée
nationale fixe au 1er juillet 1992 la date d'entrée en vigueur de ce
nouveau régime de taxation. Autrement dit, vous pourriez être
tenté d'attendre au début de juillet pour effectuer votre achat
si vous voulez être en mesure de profiter de cette économie
additionnelle. - Je souligne ça, il a compris. - Vous n'avez pas besoin
d'attendre si longtemps. J'ai décidé de modifier la
mécanique que nous avions mise au point quant aux modalités de
paiement de nos abonnements de saison, pour m'assurer que tous nos acheteurs
d'abonnements de saison puissent profiter dès maintenant de cette mesure
budgétaire avantageuse. «C'est cette bonne nouvelle que je vous
annonce aujourd'hui. En effet, - ce n'est pas moi qui ai dicté cette
lettre-là, je vous prie de me croire là, mais...
M. Dufour: Ah, on écoute, on écoute ça.
M. Morin: Je ne suis pas sûr que ce n'est pas vous qui avez
préparé le brouillon! (11 h 40)
M. Ryan: Je décèle une remarquable convergence
d'appréciation entre le président des Nordiques et puis le
gouvernement, sur ce point-ci. «En effet, après
vérification auprès des autorités compétentes, nous
avons été informés que c'est la date du paiement qui
devient déterminante. C'est ça qui est important. Si le paiement
de l'abonnement de saison est fait à compter du 1er juillet, l'acheteur
peut profiter du nouveau régime de taxation. «Vous trouverez
ci-joint un nouveau contrat-facture amendé. Il annule et remplace celui
que vous avez déjà reçu. Par ailleurs, l'annexe pour le
remboursement demeure valide. Comme vous le constaterez dans le tableau
annexé à la présente, une nouvelle tarification vous
permet de réaliser des économies additionnelles allant de 19,80 $
à 105,95 $». Si on était en philosophie, on ajouterait
C.Q.F.D., ce qu'il fallait démontrer!
Une voix: La nostalgie des humanités.
M. Ryan: Oui! Quod erat demonstrandum. «Signez donc votre
contrat-facture et retournez-le-nous dès maintenant, accompagné
d'un chèque postdaté au 3 juillet prochain. «D'autre part,
pour ceux désirant se prévaloir de notre offre de paiement
différé, vous pouvez faire vos trois chèques en date du 3
juillet, du 15 juillet et du 15 août.» - On nous a
déjà dit que les grandes entreprises sportives, qu'en
général, les billets de saison se paient en trois versements,
trimestriels. - Nous avons été audacieux dans notre approche en
vous proposant une formule unique dans le sport professionnel, aucune
augmentation - ça, c'est un petit peu impertinent, mais ça nous
rappelle des souvenirs agréables pour les gens de Québec - si
nous ne faisons pas les séries. Si nous sommes capables d'aller si loin,
c'est que, pour nous, c'est une question de confiance.»
J'ajouterais, modestement, que c'est une position qui a
été largement favorisée par les décisions
budgétaires du gouvernement. Vraiment, on a la preuve de ce que je
disais hier, qu'il y a effectivement une réduction dans le paiement que
doit faire le citoyen qui veut se procurer un billet d'admission dans un lieu
d'amusement. La plus belle démonstration qu'on pouvait demander nous est
fournie ce matin par...
M. Dufour: Ça, ça nous semble clair. En fait, il y
a eu des tractations...
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: ...c'est une grosse organisation. Donc, il est
possible, effectivement, à cause de la structure de l'organisation,
d'aller aux renseignements et creuser un peu. Je pense que c'est dans leur
intérêt aussi, parce qu'avec la qualité de hockey qu'ils
ont présentée dans les dernières années, je pense
qu'ils peuvent bien faire les sparages qu'ils voudront, ça
n'améliore pas nécessairement la qualité de
l'équipe, mais je pense qu'ils ont une équipe de vente dynamique.
Ça, il faut leur donner ça, aux Nordiques; ça n'a pas
amélioré jusqu'à maintenant l'équipe, la
qualité de l'équipe.
Ça, c'est évident que, pour les gens qui sont en cause,
ça, c'est un principe, vous pouvez vous appuyer là-dessus, mais
est-ce qu'il y a d'autres exemples où il y a eu des tractations dans ce
sens-là. Par exemple... C'est là que vous me dites que c'est la
date de la passation des contrats, de la signature.
M. Ryan: Du paiement.
M. Dufour: Du paiement. Si quelqu'un a pris un contrat - en
dehors des Nordiques, là, ça, ça me semble clair -
quelqu'un prend un abonnement au Grand Théâtre et il paie en trois
paiements. Est-ce qu'eux... Ça, c'est peut-être à cause
qu'ils sont proches de la colline parlementaire, les exemples ne sont
peut-être pas les meilleurs...
Une voix: Place des Arts.
M. Dufour: C'est gros un petit peu aussi. Admettons un abonnement
au théâtre Saint-Denis à Montréal, ils font des
paiements différés. Est-ce qu'à ce moment-là...
Parce que, tout à l'heure, vous avez dit à la passation du
contrat, mais est-ce que ça pourrait être au moment où le
paiement se fait? Si, par exemple, c'est en trois paiements, le premier
paiement avant le 30 juin, 100 $, le 31 août, un autre montant de 100 $
et, à la fin de novembre, un autre montant de 100 $; c'est des paiements
différés.
(Consultation)
M. Ryan: Le principe de base, il y a trois
éléments: il y a la date du contrat, il y a la date du paiement
du billet, il y a la date de l'événement. Tout ça a lieu
en fonction d'un événement. Ce qui est déterminant dans
les trois facteurs, c'est le jour où vous faites votre paiement. Si vous
avez fait votre paiement avant le 30 juin, quelle que soit la date de
l'événement, à ce moment-là, vous avez fait votre
paiement et il était assujetti aux droits sur les divertissements.
À supposer que vous ayez un contrat qui prévoie trois paiements,
s'il y en a un qui a été fait avant le 30 juin, il est assujetti
aux droits sur les divertissements. Si le paiement est fait, le premier, le 3
juillet, à supposer que l'Assemblée adopte la loi, il sera
exempt.
M. Dufour: Est-ce que c'est possible qu'une organisation ait
perçu des droits et qu'elle puisse, par entente mutuelle, retourner ou
rappeler les personnes et dise: Écoutez un peu, il y a eu un changement
qui s'est produit? Est-ce que c'est possible cet arrangement-là?
M. Ryan: Je vais demander à M. Carrier de nous donner une
explication verbale directe. Tout le monde connaît M. Carrier qui est
notre responsable de la rédaction des textes législatifs au
ministère des Affaires municipales. Il nous a donné des
leçons précieuses lors des débats sur le projet de loi
145.
M. Dufour: la seule chose, pour savoir si c'est bien ses
origines, j'aurais pu lui poser la question à savoir s'il est
allé voir la pièce "la fabuleuse". c'est beau. il est
attaché encore à ses origines.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Me
Carrier.
M. Dufour: Je vais vous faire inviter par le député
de La Baie.
M. Carrier (André): Merci, Mme la Présidente. Pour
répondre à la dernière question...
M. Ryan: Pas besoin du gouvernement pour savoir ce qui est bon au
point de vue artistique.
M. Carrier: ...j'ai vu "La fabuleuse" dès la
première année où elle a été
créée, lors du 150e anniversaire.
M. Dufour: Elle est toute remaniée, rénovée.
Il paraît que c'est encore plus spectaculaire.
M. Carrier: O.K. Maintenant, sur la question concernant l'article
2, il ne faut pas oublier que le promoteur qui présente un spectacle,
quel qu'il soit, vis-à-vis des droits sur les divertissements, n'est que
le percepteur d'une taxe municipale, d'une taxe qui appartient à la
municipalité, et l'esprit de la loi actuelle, confirmé par le
deuxième alinéa de l'article 2 du projet de loi 20 fait en sorte
que le législateur précise que la date où la taxe devient
exigible et devient une créance de la municipalité, c'est la date
du paiement du billet. Donc, supposons le cas que vous mentionniez comme
hypothèse où le billet a déjà été
payé et que le promoteur, après ça, essaie de dire: Oh!
compte tenu du projet de loi 20, on aurait peut-être pu faire un bon coup
en faisant payer plus tard. Le promoteur qui dirait à la personne qui a
déjà payé son billet: Écoute, on va faire un
échange d'argent, tu paieras plus tard, etc., bien, le promoteur est en
train de jouer avec de l'argent qui ne lui appartient pas. C'est de l'argent
qu'il détient en fiducie, à ce moment-là, et qui est
maintenant en la possession du percepteur, mais uniquement pour être
ultimement remis à la municipalité.
Alors, je ne dis pas que ça ne peut pas se faire en pratique,
mais quelqu'un qui ferait ça pourrait se voir exiger par la suite, par
la municipalité qui dirait: Écoutez, il y a eu des billets qui
ont été payés à telle date, on le sait, on l'a su
de telle ou telle façon et on a calculé que vous avez
perçu, en taxes d'amusement, tel montant. Maintenant que vous l'ayez,
vous, remis aux détenteurs de billets, c'est votre affaire, mais nous,
la municipalité, on a une créance de tel montant et vous devez
nous la remettre à telle date, selon les règlements ou selon les
ententes qui ont été prises. Alors, c'est un danger qui pourrait
exister. Maintenant, que la municipalité, je dirais, en dessous de la
table, puisse dire au promoteur: Bien, faites-les...
M. Dufour: Pas une municipalité. Elle ne peut pas.
M. Carrier: Non, mais n'oubliez pas le principe dont vous
êtes au courant en tant qu'ancien maire. C'est qu'une municipalité
n'a pas le droit de faire remise des taxes. Alors, une municipalité qui
embarquerait dans ce jeu-là en disant au promoteur: Oui, écoute,
ça va, on va oublier ça cette créance-là, serait en
situation pour le moins douteuse au point de vue légal. (11 h 50)
M. Dufour: Ça, je comprends que les billets, en principe,
sont numérotés. La municipalité garde un contrôle
assez serré, mais dans le cas où c'est un contrat, un contrat,
ça se déchire, ça se remplace. Si la municipalité
n'a pas en main les contrats, donc, c'est dans cette
éventualité-là... c'est cette
éventualité-là que je soulève en disant: Ils ont
fait des contrats, ils ont pris l'argent, mais il n'a pas été
remis encore. L'argent n'a pas été remis à la
municipalité. On pourrait, sur simple appel, dire à la personne:
Oublie ça, tu repasseras. Et là, on déchire le contrat, ou
on le prépare et on dit: Bien, là, tu le signes par anticipation.
Dans ce cas-là, ça serait plus difficile, à mon point de
vue parce que je comprends que si le billet est disparu, il est disparu.
Ça, ce n'est pas contrôlable. Ça pourrait se faire. Ce
n'est pas souhaitable.
M. Ryan: Comme dit M. Carrier, c'est un sujet qui
l'intéresse moins parce que c'est à côté de la
loi.
M. Dufour: Oui. Mais seulement, je lui pose l'hypothèse si
c'est possible parce que...
M. Ryan: M. Carrier, lui, doit supposer que tout le monde agit
droitement, conformément à ce que la loi attend normalement des
citoyens.
M. Dufour: Mais, vous savez, si c'était ça, on
n'aurait pas besoin d'autant de lois pour réglementer la
société.
M. Ryan: C'est absolument vrai.
M. Dufour: Ha, ha, ha! Ça fait que... Pas besoin du
tout.
M. Ryan: Un beau cas.
M. Dufour: Avez-vous des questions?
M. Morin: Moi, à ce moment-là... Oui, c'est sur le
plan pratique. Je présume que les promoteurs, dans la fixation des prix
de leurs billets, ne peuvent pas les fixer en incluant la taxe puisqu'ils ne
savent pas... Tu sais, normalement, tu fais imprimer tes billets d'avance pour
toute une saison. Mettons, de juin à août. Donc, tu ne peux pas
dans ton prix de billet y inclure le prix soit de la taxe d'amusement de 10 %
ou la nouvelle taxe de 4 % parce que tu ne sais pas quand est-ce que tu vas le
vendre, le billet. Tu peux vendre un billet pour une représentation du
mois d'août, mais si tu le vends avant le 1er juillet, c'est l'ancienne
taxe qui s'applique, mais au moment où tu imprimes tes billets, tu ne
sais pas quand tu les vends. Donc, je présume que par mesure
préventive les promoteurs ne pourront pas ou ne devront pas inclure la
taxe, ce volet de taxe-là. Ils devront l'appliquer par après,
dépendamment du temps où le billet sera vendu. Est-ce que c'est
comme ça qu'il faudra qu'on procède?
M. Ryan: Je pense qu'on doit comprendre qu'étant
donné l'attente dans laquelle on était à l'endroit des...
Étant donné... Ça ne fonctionne pas, ça!
Étant donné l'attente dans laquelle étaient les
entrepreneurs en divertissement à l'endroit des décisions
gouvernementales, ils ne se sont pas lancés dans l'impression de billets
en grosse quantité pour des transactions susceptibles d'avoir lieu
après le 1er juillet. Ils étaient dans l'attente. Ils nous
disaient: Ça presse. Encore aujourd'hui, nous recevons des appels nous
disant de hâter le pas, que je suis sûr qui est bien compris de
tout le monde. À ce moment-là, il y a moins de problèmes.
Mais supposez que... Et il y en a. Ça, il y en a, des entreprises qui
ont fait imprimer des billets, qui ne voudront pas en faire imprimer de
nouveaux, et qui vont vouloir vendre ceux-là même après le
1er juillet. Là, il leur appartiendra, aux promoteurs, de dire à
ceux qui perçoivent le prix du billet d'admission: Bien, vous pouvez
peut-être le... C'est marqué 12 $ sur le billet, mais laissez-le
à 11,50 $. Ils pourront envoyer une directive administrative disant:
Voici le... Faites l'ajustement quand vous vendrez le billet. Ça, c'est
laissé à leur entière initiative. Et il y en a d'autres,
peut-être trop nombreux, qui prendront prétexte de cette
période de transition pour empocher tout ça au détriment
du consommateur, mais ils en seront quittes pour le temps où ils le
feront. Ils seront signalés, je l'espère bien, et
dénoncés au besoin - ça ne sera pas exagéré
- parce que le but de cette mesure, ce n'est sûrement pas de faire une
subvention additionnelle à l'entreprise de divertissement, mais
d'alléger le fardeau fiscal qui pèse sur le consommateur quand il
veut acheter un billet pour aller à un spectacle ou à un
événement. D'ailleurs, Les Nordiques, encore une fois, je les
félicite parce qu'ils ont très bien compris l'esprit de la mesure
gouvernementale.
M. Morin: alors, mme la présidente, je suis obligé
de revenir là-dessus. je ne voulais pas, mais comme le ministre y tient,
quand il parle d'économies...
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Morin: II me force le bras. Je ne voulais pas, je voulais
accélérer. On voulait accélérer, mais, là,
vous me forcez parce que, Mme la Présidente, le ministre fait un calcul
uniquement sur l'achat du billet. Ça, c'est... On en convient. Quand
vous vous félicitez, et vous dites que le président des Nordiques
a bien compris, bien, il a compris en autant que ses propres affaires
étaient concernées, puis son client ou le consommateur. Sauf que
vous conviendrez qu'à partir du 1er juillet, pour les billets qui seront
vendus
après, les 10 % qui venaient avant à la
municipalité, à la ville de Québec, là il ne
viendra plus aucune cent. Donc, si l'individu comme tel, au niveau de l'achat
de son billet, sauve de l'argent, mais en tant que contribuable de la ville de
Québec, à ce moment-là il y aura des revenus qui
manqueront. Donc, si la ville de Québec est obligée d'investir,
que ce soit au niveau d'un colisée ou peu importe, ce qu'ils auront
sauvé sur le billet, ils vont être obligés de le payer
à une cent ou deux cents du 100 $ d'évaluation.
Or, quand vous me dites qu'il a sauvé, c'est une façon
très étroite d'évaluer les choses, parce qu'en tant que
contribuable de la ville de Québec, tous les revenus, toute la taxe
d'amusement qui ne revient plus à la ville de Québec, la ville de
Québec va continuer à supporter, à signer les protocoles
de location avec Les Nordiques. Puis, je suis à peu près certain
qu'avec toutes ces taxes-là que la ville va perdre, c'est le
contribuable comme tel, le payeur de taxes qui va perdre.
Donc, l'économie n'est pas ce que le ministre s'entête
à nous dire que c'est si élevé que ça. Ce n'est pas
vrai. Alors, il faut tout considérer parce que si la municipalité
perd des revenus...
Une voix: Ce n'est pas des pauvres.
M. Morin: Oui, parce qu'à ce moment-là elle perd 10
%, alors que le contribuable sauve 6 % direct, mais il va reperdre parce qu'il
perd 10 % en tant que contribuable même s'il gagne 6 % en tant que
consommateur...
M. Ryan: Lorsque vous...
M. Morin: ...c'est pour ça que je n'accepte pas que vous
fassiez le calcul uniquement au niveau de l'achat du billet. Là-dessus,
on ne s'obstinera pas, vous avez raison. Ça ne prend pas un cours bien
bien avancé quand on compare 10 % versus 4 %. Bien sûr, d'accord,
avec les autres taxes fédérales je suis d'accord, mais ceci dit,
le calcul est facilement faisable, sauf que vous ignorez totalement l'impact
sur le contribuable citoyen payeur de taxes.
M. Ryan: Regardez, là il y a déjà un gros
progrès d'accompli depuis hier si nous convenons que, du point de vue du
consommateur, sur le prix d'admission, il y a une économie
appréciable, dans la mesure où des entreprises de divertissement
ne voudront pas se servir de ça pour accroître leurs revenus. Je
pense qu'on est d'accord. C'est un gros point de réglé. Le
député dit oui, mais de l'autre côté, les revenus
qui allaient à la municipalité pour ce spectacle, elle ne les
aura plus à compter du 1er juillet. C'est un fait. Maintenant, nous
entrons dans tout l'ordre des compensations accordées par le
gouvernement et j'ai fait la démonstration que les compensations
accordées équivalent, à toutes fins utiles, au produit de
cette mesure fiscale qui aura existé jusqu'au 1er juillet. En outre,
s'il devait rester une légère différence, elle sera
répartie sur l'ensemble des payeurs de taxes, pas uniquement sur les
acheteurs de billets de spectacle. Les acheteurs de billets de spectacle sur
l'ensemble de la population, ça représente peut-être...
là je ne sais pas combien. Je ne veux pas faire de calcul, mais ce n'est
pas énorme, c'est réparti sur l'ensemble, c'est beaucoup moindre,
mais encore une fois, la réponse essentielle ici c'est que d'abord par
le nouveau «package» annoncé en mai dernier pour l'ensemble
de la réforme de la fiscalité municipale, nous avions
déjà prévu des revenus d'appoint de l'ordre d'une douzaine
de millions pour les municipalités qui avaient été
clairement explicités.
Deuxièmement, nous avons ajouté dans le discours sur le
budget 13 500 000 $. Ce qui fait 25 500 000 $ à 26 000 000 $, selon
l'addition qui sera faite au bout. on le saura quand il sera fini. puis, les
revenus anticipés des droits sur les divertissements pour l'année
1991 sont de 26 000 000 $. ça fait que là le seul reproche qu'on
puisse adresser au gouvernement est double, et vous l'avez formulé, puis
là-dessus je n'ai pas répondu parce que vous avez des points.
vous dites: d'un côté, vous remplacez une source de revenus
autonomes par du subventionnement. m. le député de
jonquière l'a fait valoir. je suis obligé de dire que c'est vrai,
je n'ai pas de réponse à ça, c'est vrai. c'est la nature
des choses qui est faite comme ça. la vraie rigueur c'est ça,
c'est de parler en respectant la nature des choses, puis le moraliste c'est
celui qui fait des leçons sans respecter la nature des choses. je pense
qu'on ne peut pas me reprocher de violer souvent le respect de la nature des
choses. chaque fois qu'on me rappelle à l'ordre là-dessus, je
suis toujours content de me ranger, puis le député de
jonquière le sait d'expérience.
(12 heures)
C'est le premier point, par conséquent. Ça, c'est bien
clair. Le deuxième point sur lequel on peut faire un reproche au
gouvernement, c'est que les mesures compensatoires que nous avons
instituées ne sont pas assorties de garanties de
pérennité. Ça va durer cinq ans, y compris cette
année. Et vous dites, non sans fondement: Au bout de cinq ans,
qu'arrive-t-il? Nous vous disons qu'il y a quand même des garanties de
stabilité relatives, dans cette mesure-là, et que, d'ici cinq
ans, il y a beaucoup d'autres choses qui auront évolué dans tous
les secteurs de la fiscalité municipale, provinciale et
fédérale que nul ne pourrait prévoir. Il y a seulement -
je ne sais pas comment on les appelle - les spécialistes de la
conjecture, futurologues... C'est une...
M. Boulerice: C'est une science d'avenir, d'ailleurs.
M. Ryan: ...espèce pour laquelle j'ai très peu de
sympathie et d'affinité.
M. Boulerice: C'est pourtant une science d'avenir.
M. Ryan: Non, ce n'est pas une science, justement. Ce n'est pas
une science. Ça se présente comme une science; c'est là
qu'elle est fausse. C'est une discipline, une discipline qui peut
intéresser certains éléments comme l'astrologie et tout
ça; c'est très bien. Mais ceux qui ont fait carrière
là-dedans... Je pense, aux États-Unis, à la fameuse grosse
banque, la banque de données qui était dirigée par un type
qui avait des contrats faramineux un peu partout. On regarde 10 ans
après. Les choses évoluent d'une manière qui est
«imprédictible». Mais je ferme la parenthèse
là-dessus. C'est deux griefs qui sont fondés. Et quand on discute
froidement, il ne peut pas y avoir de débat entre nous là-dessus
parce qu'on l'admet. Mais on agit, je pense, droitement. Et pour les
municipalités, en tout cas pour les cinq années à venir,
elles ne peuvent pas soutenir sérieusement qu'on leur inflige des
sévices financiers. Même, on va leur sauver de l'argent, des frais
d'administration de cette taxe-là - je n'en ai pas parlé - elles
en seront dispensées à compter du 1er juillet. Il y a
sûrement, peut-être - je ne le sais pas - 5 % à 10 % qui
allaient là-dessus. alors, voilà pour l'essentiel. je pense qu'on
se comprend très bien, comme ça finit toujours, d'ailleurs.
ça finit toujours comme ça. il y a certains points sur lesquels
on est en désaccord; on les identifie clairement et on passe à
autre chose.
M. Morin: Quand vous parlez des mesures compensatoires et que
vous dites: Dans cinq ans, on verra, est-ce qu'à ce moment-là il
y a lieu d'exclure toute possibilité de votre part que vous envisagiez
d'inclure dans ce projet de loi des mesures un petit peu statutaires et qui
revêtiraient - je ne sais pas, moi - une allure un petit peu plus
permanente? Si je comprends bien vos propos... Quand vous reportez à
cinq ans, ça me fait peur et ça me réjouit; je vous l'ai
expliqué hier, pourquoi.
M. Ryan: II y a une chose contre laquelle je voudrais vous
prévenir, sur la base de l'expérience que j'ai fait du
gouvernement depuis sept ans. J'ai vu, par exemple, un ministre, un certain
jour, qui a fait une grosse, grosse campagne, qui obtient tel montant pour une
cause qui lui est chère; ça fait l'objet d'une belle manchette
dans les journaux, et tout. Trois mois après, il peut arriver qu'il y
ait une petite compression qui lui soit adressée, ou encore qu'on lui
demande de livrer des crédits périmés plus abondants que
ceux qui avaient été prévus, ou encore qu'on lui dise de
réduire son personnel de 1 % ou de 2 %. 11 y a toutes sortes de
manières dont les gouver- nements peuvent s'y prendre pour donner d'une
main et retirer de l'autre. C'est pour ça qu'on pourrait discuter
longtemps. Et il pourrait arriver que, dans le prochain budget, le gouvernement
aurait garanti d'une manière plus stable, disons, 20 000 000 $ au lieu
de 13 000 000 $, mais que, par une petite mesure latérale, il irait en
chercher 22 000 000 $, et personne ne s'en apercevrait avant deux, trois ans.
Il n'y a pas de malice là-dedans, mais c'est parce que l'ensemble de la
finance gouvernementale est une affaire tellement complexe que je pense qu'il
n'y a pas beaucoup d'esprits qui peuvent en saisir toutes les interrelations et
toutes les ramifications. C'est pour ça qu'on dit de bonne foi, moi, je
vous dis de bonne foi, comme ministre, que j'ai travaillé avec mes
collègues pour offrir aux autorités municipales - et je salue,
entre parenthèses, la présence parmi nous du maire de Rimouski
que je vais aller saluer dès que vous m'aurez libéré un
petit peu de...
Une voix: II est parti. M. Ryan: II est parti?
M. Tremblay (Rimouski): II est dans le Parlement.
M. Boulerice: Tristesse et désolation! Il a
quitté.
M. Ryan: II a vu que l'affaire était claire. Ha, ha,
ha!
M. Dufour: C'est de l'interprétation.
M. Ryan: Oui, c'est sûr. Ça me fait de la peine, par
exemple. J'espère qu'on aura l'occasion de le saluer plus tard.
M. Dufour: C'est le pèlerinage qui commence.
M. Ryan: On a fait notre possible, nous autres, on a
clarifié cette question-là. Et franchement, les montants qui sont
là n'ont pas été arbitrairement définis. Ça
a été toute une série de calculs dans l'ensemble de
l'équilibre des finances gouvernementales. Je crois que, dans
l'ensemble, malgré les représentations que nous avons eues hier,
de l'UMQ, les municipalités sont contentes que cette question-là
ait été clarifiée. Elles eussent
préféré la solution qu'elles ont mise de l'avant. C'est
évident. Nous leur avons dit pourquoi elle ne peut pas être
retenue. Puis j'estime que tout a été dit là-dessus en ce
qui touche l'aspect financier. Mais pour l'avenir, la porte reste ouverte
à toutes sortes de commandements. Même en-dedans de cinq ans, si
les choses allaient très bien, il peut arriver que, dans la politique
culturelle, le ministre compte rendre publique au cours des prochaines
semai-
nés, il y ait des mesures qui viennent s'ajouter à tout ce
que nous connaissons déjà. Là, je ne le sais pas. Mais ce
n'est pas une chose qu'on doit exclure. C'est un tout autre horizon qui est
actuellement l'objet d'un travail intensif au sein du gouvernement.
Et je sais qu'on pourra compter sur l'appui du députe de
Saint-Jacques dans la promotion de ce qu'il y aura de bon dans le programme,
à tout le moins.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Oui, mais on avait raison de dire que dans...
M. Ryan: Le reste n'échappant point à ses
facultés critiques!
M. Dufour: Mais on avait raison de dire que, dans la loi 145, il
y avait un peu, beaucoup d'improvisation, parce que vous vous étiez
engagés, à un certain moment donné, d'exclure certaines
activités par rapport a l'application de la loi. On vous avait dit,
à ce moment-là... On vous avait souhaité un peu bonne
chance, parce que, nous, on savait, par expérience, sans se prendre pour
d'autres, que c'était compliqué, ça devenait
compliqué.
Vous vous étiez engagés pareil puis, à ce
moment-là, vous aviez dit: C'est de cette façon qu'on va le
faire. Ce qu'on peut reprocher au projet de loi, comme tel, c'est que, d'une
part, il y a une perte de revenu. D'autre part, on aurait pu arriver aux
mêmes fins avec d'autres façons. Ça, je pense que vous ne
le niez pas. Mais même les subventions que vous donnez, elles ne vont pas
à nulle part. C'est ça. C'est des bona fide qu'on appelle.
Même s'il y a une déclaration ministérielle, ce n'est pas
une loi, ça, à ce que je sache. Ça pourrait changer en
cours de route.
Votre engagement, moi, je ne le vois pas à nulle part dans le
projet de loi que vous faites, en disant: Pour les quatre prochaines
années ou les cinq prochaines années, tel montant ou tel montant
sera donné. Il faut absolument qu'on fasse un peu un acte de foi.
Ça pourrait se changer par une autre déclaration
ministérielle. Mais, ça, on ne s'en cache pas. Les
municipalités n'ont pas cette garantie. Ça aurait
été beaucoup plus acceptable si on avait cru ou si on avait
pensé... au moins les subventions. Il y a deux hypothèses,
à mon point de vue, qu'il faut soulever à travers ce projet de
loi. D'un, on aurait pu prévoir que le montant, le pourcentage de
taxation reçue soit dédiée aux municipalités dans
l'endroit où c'a lieu. Mais je suis sûr que le gouvernement aurait
sauvé de l'argent, probablement des sommes. Mais ça aurait
assuré une continuité aux municipalités et une
pérennité, en tout cas, au point de vue de leurs besoins.
L'autre facette, c'est que, d'une part, on ne garantit pas ces
subventions. Donc, il y a deux points qui, à mes yeux, sont
soulevés, où on pourrait trouver réponse, et où le
gouvernement aurait pu trouver son compte. Si le gouvernement avait
décidé que les 4,5 % ou les 4,28 % retournent aux
municipalités au lieu des subventions, j'ai l'impression que les
muncipalités auraient été plus satisfaites.
On ne sait pas non plus de quelle façon les subventions vont
être retournées aux municipalités. Est-ce qu'elles vont
être retournées à l'ensemble des municipalités ou si
ça va être retourné juste à la municipalité
où a lieu l'événement ou à celle qui a,
légalement, avait un règlement, et aussi qu'elle l'appliquait.
C'est clair qu'il y avait 168... Mettons un nombre, parce que, là, on ne
pariera pas... Je pense qu'on se connaît suffisamment pour dire...
Mettons qu'il y avait 150 municipalités qui percevaient des taxes
d'amusement au 1er janvier, lorsque la loi a été discutée.
Ces 150 municipalités qui recevaient les 28 000 000 $, si le
gouvernement remet 6 500 000 $, est-ce qu'il va les remettre juste à ces
municipalités ou si on va faire un brassage pour les donner à
toutes les municipalités au complet? (12 h 10)
Et les subventions, à l'avenir, est-ce que ce sera comme
ça que ça va être appliqué. Ça, je ne vous
cache pas que c'est inquiétant, et je n'ai pas de réponse.
M. Ryan: Regardez, il y a plusieurs aspects fort pertinents dans
l'intervention que vient de faire le député de Jonquière.
Un premier point. L'aspect formel de toute cette opération où il
y a eu la déclaration dans le discours du budget du ministre des
Finances... On peut le relire ensemble. C'est très court. Ça va
nous situer dans le contexte précis. «Pour compenser le manque
à gagner des municipalités attribuabie à l'abolition des
droits sur les divertissements, une aide d'un montant de 6 500 000 $ en 1992 et
de 13 000 000 $ pour chacune des années, de 1993 à 1996, leur
sera accordée pour un total de 58 500 000 $. Cette compensation sera
ajoutée annuellement au remboursement partiel de la TVQ versée
aux municipalités par le ministère du Revenu.» Ils vont
avoir droit à des remboursements au titre des intrants. Il a
été porté à 40 dans le budget. Alors... «La
répartition des sommes entre les municipalités sera
déterminée par règlement sous la recommandation du
ministre des Affaires municipales.»
Ce que je comprends, c'est qu'à l'automne le gouvernement
déposera un projet de loi pour amender la Loi sur la taxe de ventes et
dans ce projet de loi il y aura une disposition habilitant le ministre des
Affaires municipales à présenter un règlement pour le
partage des sommes qui iront aux municipalités, en vertu de cette
déclaration du budget. Et quant aux engagements qui ont
été pris par le ministre des Finances, le
budget a été adopté par l'Assemblée
nationale. Donc, le gouvernement est autorisé à agir en
conformité avec les orientations qui ont été
définies dans le budget. Ce qui arrivera pour l'année 1992, il y
aura probablement une déclaration qui sera faite par le ministre des
Finances ou une décision qui sera prise à ce niveau-là
suivant les modalités qui sont autorisées par la loi pour que ces
sommes soient émises. Nous allons hâter l'adoption du projet de
règlement définissant les critères en vertu desquels la
répartition va se faire entre les municipalités
concernées.
Quant à ces critères, je dois vous dire que nos services
m'ont déjà soumis une documentation accompagnée de trois
hypothèses différentes. Mais à cause du travail intensif
que nous avons fait en commission depuis maintenant trois semaines, je n'ai pas
eu le temps de me pencher là-dessus avec mes collaborateurs. Je n'ai pas
eu le temps de tenir de réunion avec eux. C'est une des choses
auxquelles je vais vaquer avant la période des vacances, pour que tout
soit clair.
M. Dufour: Mais comme la loi comme telle, la loi sur les
divertissements, on l'abolit, s'il n'y avait aucune municipalité qui
l'avait appliquée, ça ne causerait pas trop de problèmes?
Ça serait juste une formalité. Il y a un certain nombre de
municipalités qui ont appliqué cette loi-là depuis de
nombreuses années. Montréal, Québec et la plupart des
municipalités qu'on connaît bien, avec un certain nombre... Avec
50 000 et plus, il n'y a pas de problème, elles l'ont toutes
appliquée intégralement. Donc, on est en train d'abolir cette
loi-là qui apportait des revenus à un certain nombre de
municipalités. Au moment où la loi est abolie, il y a une remise
de taxes ou une remise de subventions. C'est ça la question. C'est noir,
hein? Pour moi, ce n'est pas clair, clair. À qui on va remettre les
subventions? En principe, ça serait facile de faire le calcul en disant:
Celles qui ont un règlement qui était conforme au 31
décembre 1991, ces municipalités vont recevoir la
péréquation. Si ce n'est pas ça, elles ne recevront pas
les mêmes montants. Au lieu que le gâteau soit distribué en
150 tranches, il faudrait qu'il soit divisé en 1500 tranches. Et sur
quelle base? Est-ce que ça sera sur une base de la population? Est-ce
que ça va être sur une base de montants perçus auparavant?
Il y a une inconnue à travers ça. Et je n'ai pas cette
réponse.
M. Ryan: Là, je ne peux pas vous répondre parce que
nous n'avons pas encore arrêté le projet de règlement.
M. Dufour: Vous pourriez nous dire l'intention, tout de
même, même si ce n'est pas écrit. Qu'est-ce que vous visez
dans ça?
M. Ryan: Je vais vous dire que mon inten- tion, surtout au point
de vue du processus, est de mettre au point un projet de règlement.
Peut-être avec deux ou trois options possibles quant à un mode de
répartition. Mon intention est de consulter la table
Québec-municipalités à ce sujet ou l'Union des
municipalités du Québec. Je vais vérifier si les
municipalités concernées sont toutes dans le secteur de l'UMQ.
S'il y en a dans le secteur de l'UMRC, on va consulter les deux. Ça va
très probablement venir à la table
Québec-municipalités au cours de l'été, vers la fin
de l'été probablement. On va demander leur avis et, comme il
s'agit de répartir un montant entre les municipalités l'avis
qu'on nous donnera dans ces choses sera un avis important aussi. Il va falloir
décider... Voyez-vous, je constate une chose. Moi, j'avais une
municipalité de mon comté qui me servait un petit peu de point de
repère là-dedans - je peux vous la nommer c'est la
municipalité du village de Granville - il y avait un montant de 6000 $
dans les revenus qui leur était attribué au titre des droits sur
les divertissements. Je me demandais toujours qu'est-ce que ça pouvait
être ça. Une bonne journée, on s'est penchés
là-dessus et on s'est dit... Parce qu'à Granville, il ne se passe
pas beaucoup, beaucoup d'événements où on pourrait aller
chercher des revenus sur des droits de divertissements. Il n'y a pas de
rodéo, il n'y a pas de grosse affaire qui va là chaque
année. Il n'y a pas de troupe de rien dans ce village-là. Et
là on a découvert qu'il y avait un cinéma. C'est le
cinéma qui rapportait ces revenus-là. Maintenant, cette
année, le village de Granville n'a pas adopté de
règlement. Probablement qu'ils ont dit: Ça ne vaut pas la peine
pour tout ça. Ils n'ont pas adopté de règlement. Donc,
cette année, ils n'ont pas de revenu là. Ça fait que
là il va falloir décider quelle année de
référence on va prendre. Est-ce qu'on va prendre l'année
1992 ou si on va prendre 1991 ou 1990 ou les trois ensemble? Je ne le sais pas
mais on ne pourra pas prendre seulement 1992 parce qu'autrement on tranche la
poire un peu arbitrairement.
Mais si vous me demandez l'intention... Je pars de
préoccupations. Parce que je n'ai pas regardé assez le dossier
pour faire le tour complètement. Et selon les critères qu'on va
retenir, il va arriver que des municipalités pourront être
avantagées davantage. Nous aurons un biais au départ - j'aurais
un biais au départ, parce que je ne veux pas impliquer les autres -pour
les grandes municipalités comme Québec et Montréal. Parce
que pour elles c'est encore beaucoup plus important. Beaucoup plus important
parce qu'il y avait des politiques de soutien aux arts et à la culture.
Dans le village de Granville qui est éminemment sympathique pour moi, on
ne peut pas dire qu'il y a une politique d'aide à la culture, c'est un
village qui a un petit budget rudimentaire de quelques centaines de milliers de
dollars. Comment est-ce que le maire ferait de grosses déclarations,
ça ne changerait pas grand-
chose dans la pratique le lendemain matin ça. Et ils le savent
très bien à part de ça. Ils ne se prennent pas pour
d'autres dans mon comté.
M. Dufour: Non, mais comme...
M. Ryan: Mais ça étant dit, on va tout
préciser ça et je n'aurai pas d'objection à tenir le
député de Jonquière et le député de Dubuc
informés de ces choses-là. Dès qu'on aura mis au point les
projets sérieux, quand on aura la table
Québec-municipalités, en même temps... et si jamais on veut
que la commission parlementaire... mais je pense que ça ne sera vraiment
pas nécessaire. Mais on vous tiendra volontiers informés du
cheminement de cette démarche-là.
M. Dufour: Le montant de globalisation des octrois, vous dites
que la déclaration par le ministre des Finances est suffisante. Je
comprends qu'elle peut être suffisante, mais vous admettez ou est-ce que
vous êtes prêt à admettre avec moi que ça serait plus
facile de changer la déclaration du ministre des Finances qu'un projet
de loi? Autrement dit, si ça avait été
intégré au projet de loi, en tout cas pour les cinq
premières années ou les cinq années subséquentes,
de quelle façon vont être... les montants qui sont garantis comme
subventions c'est plus difficile à changer que la déclaration du
ministre des Finances. C'est vrai qu'on a accepté le budget, mais l'an
prochain le ministre des Finances pourrait, à moins que je me trompe,
sans aller toucher à la loi, à aucune loi, il peut changer par
une autre déclaration. Quand c'est une loi, c'est un peu plus
difficile.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va pour le premier paragraphe?
M. Ryan: Je pense qu'on a pas mal vu tous les aspects.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le premier
paragraphe de l'article 2 est adopté?
M. Dufour: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division.
J'appelle le deuxième paragraphe. Trois, le paragraphe 3.
Une voix: On a tout discuté de ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça a tout
été discuté dans l'ensemble?
Une voix: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'article 2 dans son ensemble est adopté?
M. Dufour: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 2 est
adopté sur division. J'appelle l'article 3. (12 h 20)
M. Ryan: L'article 3, Mme la Présidente, a pour objet de
valider la perception illégale qui a pu être faite par certaines
municipalités des droits sur les divertissements au cours de
l'année 1992. Avant l'adoption de la loi 145, la perception des droits
sur les divertissements était inscrite dans la Loi concernant les droits
sur les divertissements et elle était obligatoire pour toutes les
municipalités. M. Carrier m'informe qu'un bon nombre de
municipalités ne la percevaient pas toujours et que, dans un bon nombre
de municipalités, il ne se produisait pas d'événement
susceptible de tomber sous le coup de cette mesure législative. Mais,
quand même, la règle, c'était ça: c'était
obligatoire.
Avec la loi 145, il a été défini qu'une
municipalité doit avoir un règlement pour percevoir les droits
sur les divertissements. Il y a une période de flottement, comme vous le
savez, entre le mois de juin, qui a marqué l'adoption de la loi 145 l'an
dernier, et la fin de l'année, les municipalités nous ont
demandé: Est-ce qu'on va avoir le règlement que vous entrevoyiez
sur les lieux culturels, qui devait faire l'objet d'une exemption, qui pouvait
faire l'objet d'une exemption...
M. Dufour: C'est ça.
M. Ryan: ...suivant la loi 145. Vous souvenez-vous par coeur de
l'article? Ha, ha, ha!
M. Dufour: II n'était pas parfait.
M. Ryan: Suivant l'article 201, 212 de la loi 145 qui
était venu modifier... Alors, ça va, ça?
Alors, là, nous avons commencé à travailler tout de
suite, en même temps que le débat se poursuivait sur la loi 145,
avec le ministère des Affaires culturelles en particulier; puis
là, la question s'est posée: Où est-ce qu'on va tracer la
frontière entre un lieu qui peut être classé comme culturel
pour les fins de la loi et un lieu qui ne serait pas culturel? Là, il y
avait toutes sortes de difficultés qui se posaient, qu'on peut
soupçonner facilement; une foire, par exemple, est-ce que c'est moins
culturel qu'un film pornographique? Qu'un film de violence, comme il s'en
présente beaucoup sur les écrans de nos petits cinémas,
malheureusement. Alors, est-ce que c'est plus culturel d'aller voir un film
pornographique que d'aller voir une partie de baseball?
Plus on avançait dans cette mare, plus on s'apercevait que
c'était très, très difficile de progresser
sérieusement. C'est là qu'on s'est dit: Ce serait peut-être
bien plus équitable, et on a eu des représentations des grandes
entreprises sportives aussi, le club de baseball les Expos, la direction du
Stade olympique, la direction des
Nordiques, la direction du club de football de Montréal, comment
est-ce qu'il s'appelle?
Une voix: La Machine.
M. Ryan: La Machine. On a eu des représentations de tout
ces gens-là, évidemment, qui sont venus dire: Nous autres, on est
bien mal pris - vous savez le genre de démonstration qu'on vous fait
dans ces circonstances. On vous amène des statistiques montrant que le
prix d'une partie de baseball est plus cher à Montréal
qu'à Toronto, à New-York, à Chicago ou à Los
Angeles; le prix d'une partie de hockey, la même chose. On vous fait
valoir qu'en plus les taxes sont plus élevées au Québec
qu'ailleurs. Vous connaissez toute la démonstration à laquelle il
faut vous soumettre. Et, devant toutes ces représentations puis les
difficultés que nous avions à tracer une frontière, nous
avons dit: S'il n'y a pas de frontière qui soit discernable, d'un point
de vue raisonnable, à ce moment-là, mieux vaut aller vers une
autre solution, puis c'est là que la solution de l'abolition des droits
sur les divertissements s'est imposée comme la plus simple, la plus
logique, la plus pratique et la plus efficace, dans la mesure évidemment
où il pouvait y avoir des compensations équitables.
Mais là, on a dit aux municipalités: Très bien.
Pour l'année, on n'est pas en mesure; on vous annoncera ce qui arrivera.
Là, les municipalités qui voulaient percevoir les droits sur les
divertissements devaient se doter d'un règlement. Il y en a qui les
avaient déjà et qui ont continué sans se rendre compte
qu'elles devaient adopter un règlement. C'est le cas en particulier de
la ville de Québec. Alors, là, l'objet de cet article 3, c'est de
régulariser, de valider post facto des mesures qui ont été
instituées par certaines municipalités au cours de
l'année; elles l'ont fait de bonne foi. Peut-être qu'elles
s'étaient dit: Ça va changer plus vite, cette affaire-là,
et on verra. Mais, finalement, la situation s'est prolongée, et je pense
qu'en toute équité on ne doit pas obliger ces
municipalités à rembourser, à courir après chaque
spectateur des Nordiques au cours de la dernière année, ou de
l'Orchestre...
M. Dufour: Ils pourraient... M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Ils pourraient mettre ça dans un fonds de
défense pour les municipalités.
M. Ryan: Un fonds de défense?
M. Dufour: Un fonds de défense pour les
municipalités. Si on ne trouve pas les gens, on ne peut pas remettre le
pourcentage aux gens. On pourrait mettre ça dans un fonds de
défense.
M. Ryan: À Québec, cet argent-là est
probablement déjà dépensé. C'est de ça qu'il
faut bien se rendre compte de ça. Alors, je pense qu'on comprend tous?
Est-ce qu'il y a plusieurs cas? J'ai demandé qu'on m'indique s'il y a
d'autres cas? Alors, le seul cas dont nous ayons été saisis de
manière explicite, c'est celui de Québec. Mais, on peut
raisonnablement penser qu'il peut y en avoir d'autres.
M. Dufour: Est-ce que vous avez en main - à partir du
moment où la loi 145 a été adoptée - une
approximation des municipalités qui se sont mises à percevoir les
taxes d'amusement? Ça, je pense que c'est un élément qui
est important. Est-ce qu'il y a beaucoup de municipalités qui se sont
mises à percevoir les taxes d'amusement après la loi 145?
M. Ryan: Oui. Oui. Regardez, on a une liste des 164
municipalités...
M. Dufour: Ils l'avaient avant aussi.
M. Ryan: On a une liste des 164 municipalités qui
perçoivent les droits sur les divertissements en 1992, et on a
également les revenus qu'elles ont perçus de la même source
en 1991 et 1990. Et, il y en a là qui les perçoivent pour la
première fois en 1992, mais très, très peu. En
général, elles les percevaient d'avance. J'en ai vu une
tantôt qui l'a perçu... regardez, Senneville, par exemple, 3292 $
et rien dans les trois années précédentes.
M. Dufour: Est-ce que ça voudrait dire ça que c'est
des petits «quick»?
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Est-ce que ça veut dire que c'est des petits
«quick» ça?
M. Ryan: Oui, c'est des... Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: On a la liste là. Il y en a à peu
près 2, 4, 6, 8, 40. Montant total, à peu près 200 000 $,
250 000 $.
M. Dufour: C'est ça. Ça c'est de nature, M. le
ministre, à changer certaines règles du jeu qu'on connaissait. Ce
n'est pas pour celles-là qu'on abolissait la taxe d'amusement. Les
autres avant, celles-là n'existaient pas. C'est pour ça quand
vous parliez de règlements, tout à l'heure, moi je serais
tenté, à moins qu'on me fasse la preuve, une preuve très
forte que ces municipalités-là qui à partir de la loi 145
se sont mises à percevoir des droits et qu'elles voyaient venir les gros
trains. C'est ça que j'appelle les petits «quick», ils se
sont mis à l'oeuvre eux autres là.
M. Ryan: C'est sûr. Vous avez raison.
M. Dufour: Ils changent les règles du jeux en chemin et
c'est eux autres.
M. Ryan: C'est pour ça que je mentionnais tantôt
qu'on prendra probablement comme échelle de mesure la performance des
dernières années, pas seulement de l'année 1992.
M. Dufour: Ça me semble dangereux parce que vous savez
là ils voient que la table est mise et ils se dépêchent
vite, vite, vite, à venir...
M. Ryan: surtout qu'à part cela, il y aurait l'autre effet
qu'il faudrait considérer. ceux qui l'avaient avant et qui ne l'ont pas
eue cette année, en se disant il y a un autre régime qui s'en
vient.
M. Dufour: Ça ce côté-là, M. le
ministre, je serais sensible à les examiner. Ça c'est une autre
histoire.
M. Ryan: II va falloir les examiner.
M. Dufour: Celles qui, au moment où la loi 145,
percevaient des taxes d'amusement, pour moi, quels que soient les gestes
qu'elles ont posés après, pour moi il n'y a pas de relations. Si
on doit tenir compte de ce qui se passait sur le terrain avant, et c'est
à partir de ça que la loi 145 s'est mise en marche, ou en fait
les visions qu'on avait de l'enlever, de corriger ou apporter des changememnts,
c'est à partir de ce qui existait sur le terrain. Ce n'est pas en
fonction du futur. Ça pour moi, c'est important d'en tenir compte. C'est
important surtout d'examiner, d'aller jusqu'à l'application de la loi,
aller à l'adoption.
Tout le reste, les autres là, s'ils sont enlevés, ils
existaient avant. Il faut arrêter l'horloge quelque part. Moi je serais
plus tenté de l'arrêter à l'horloge de la loi 145
qu'après, parce que c'est évident qu'il y a des
municipalités, vous l'avez dit, et je pense que c'est correct, il y a
des municipalités qui ont dit: Elle n'existera pas, on va l'abolir. Ils
l'ont fait d'eux autres mêmes. Pour moi, cela on devait en tenir compte.
Et on doit en tenir compte pour moi de celle-là. Et celles-là qui
se sont mises dans le «party» après là, pour moi
c'est moins impressionnant un peu. (12 h 30)
M. Ryan: Mme la Présidente, je pense que...
M. Dufour: Est-ce qu'il y a d'autres municipalités,
à part, bien là vous nous avez dit qu'il y avait Québec...
parce que c'était, l'obligation était faite par la loi 145
qu'elles devaient, si elles voulaient continuer, il fallait qu'elles passent un
règlement ou une résolution.
M. Ryan: Un règlement d'imposition. M. Dufour: Un
ou l'autre, ou les... M. Carrier: Un règlement.
M. Dufour: Un règlement. Il fallait qu'elle repasse un
règlement, même si elle était légale avant.
Autrement dit, la municipalité qui percevait des droits... Est-ce qu'il
y a eu des directives d'envoyées là-dessus concernant...
M. Ryan: On va vous donner la source, parce que vous aimez
être bien renseigné.
M. Dufour: Oui. (Consultation)
M. Ryan: Oui, vous savez, vous vous souvenez, on vous en a
passé une copie de ça, le Guide d'application qu'on a mis
à la disposition des municipalités dès l'été
dernier.
M. Dufour: Oui, O.K.
M. Ryan: Dès la première page là, on disait:
«Par ailleurs certaines mesures s'appliquent facultativement dès
1992 et exigeront l'adoption de règlements de la part des
municipalités qui voudront s'en prévaloir. Il s'agit en
particulier de la surtaxe sur les immeubles non-résidentiels et de
l'imposition des droits sur les divertissements».
Évidemment, à la page 39, il était écrit
clairement: «La loi prévoit que les droits sur les divertissements
ne seront imposés que si le conseil municipal a adopté un
règlement à cet effet.». Le guide d'application, vous vous
souvenez, vous l'avez eu.
M. Dufour: Oui, le guide est clair, mais ce qui n'est pas clair
c'est la façon qu'il a été appliqué.
M. Ryan: Pardon.
M. Dufour: C'est clair que le guide était explicite
là, mais l'application sur le terrain, c'est qu'il y a beaucoup de
municipalités, il semblerait qu'il n'y a pas juste Québec. Il y
en a d'autres aussi, des grosses qui ont oublié un peu cette
façon-là de procéder.
M. Ryan: C'est qu'on nettoie toute l'ardoise en passant cet
article-ci dont je propose l'adoption.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a des causes pendantes avant de
continuer.
M. Ryan: Non.
M. Dufour: II n'y a pas de causes pendantes.
M. Ryan: Pas à notre connaissance, non.
M. Dufour: Ah, non, c'est sûr que Montréal est dans
le même paquet que Québec...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
3 est adopté?
M. Morin: Bien disons que, Mme la Présidente, je voulais
justement m'assurer de bien comprendre le 2° paragraphe concernant les
causes pendantes là. Dans un cas, on valide, le 1° paragraphe, on
valide les perceptions de droits là avant la sanction de la loi. Mais,
pour ce qui est des causes pendantes, on dit que ces validations ne
s'appliquent pas. S'il y a une cause pendante, ça veut dire avant la
présentation du projet de loi qui était au mois de mai,
j'imagine.
M. Ryan: C'est ça. M. Morin: Pardon?
M. Ryan: Le 13 mai, il a été déposé
le 13 mai, je pense.
M. Morin: Puis vous me dites qu'il n'y a pas de causes.
M. Ryan: Non. Nous n'étions saisis, nous, d'aucune cause
à cette date-là, ni depuis.
M. Morin: Mais, même s'il y avait une cause pendante, c'est
parce que si vous le notez c'est parce qu'au cas où il y en aurait une
qui ne serait pas portée à votre attention, mais dont les droits
seraient payables malgré tout.
M. Ryan: Alors, ça veut dire la validation n'atteint pas
une cause pendante le, ça va être marqué le 13 mai, disons,
alors ça règle le problème. O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
L'article 3 est adopté...
M. Dufour: Un instant là. Avant, sur le droit de
divertissement, est-ce qu'il y a des municipalités qui pouvaient
l'appliquer par résolution?
M. Ryan: II n'y avait pas besoin de résolution,
c'était une loi provinciale.
M. Dufour: Ils n'avaient pas besoin de résolution.
M. Ryan: Non.
M. Dufour: O.K. J'ai eu ce discours-là à un moment
donné et «puis on n'en avait pas tenu compte. D'une façon
ou de l'autre, je pense que M. Carrier se rappelle qu'à un moment
donné on avait fait une discussion là-dessus. On m'avait
donné tort...
La Présidente (Mme Bélanger): Comme maire?
M. Dufour: Mais, je m'aperçois qu'on chemine, on
chemine.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
l'article 3?
M. Dufour: Sur division, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 4, M. le ministre.
Validation de la perception des droits
M. Ryan: Alors, c'est un corollaire de l'article que nous venons
d'adopter. L'article 3 valide la perception déjà faite avant la
date d'entrée en vigueur du projet de loi. Et, l'article 4
prévoit que le droit sur les divertissements continue d'être
perçu sur le territoire de la municipalité qui a omis d'adopter
un règlement pour la période qui commence lors de l'entrée
en vigueur du projet de loi qui se termine le 1er juillet 1992. C'est une
très courte période. Supposez que le projet de loi soit
sanctionné la semaine prochaine, il va exister une période de
quelques jours, il faut la prévoir.
M. Dufour: L'article 1 de cette loi, est-ce que vous pourriez me
rafraîchir là-dessus?
M. Ryan: C'est celui qui exige qu'une municipalité soit
dotée d'un règlement, si mes souvenirs sont bons. L'article
1.1...
M. Morin: C'est l'abrogation.
M. Ryan: Ah oui!
Une voix: «C'était-u» 1.1?
M. Dufour: 1.1, oui.
M. Ryan: 1.1.
M. Dufour: C'est quoi, le 1.1?
M. Ryan: L'article qu'on a inséré dans 145 pour
prévoir que les droits s'appliqueront dans une municipalité qui
aura adopté un règlement à cette fin.
M. Dufour: Dans le fond, c'est qu'on est en train de
légaliser tout ce qui s'est fait à partir
du 1er janvier 1992 jusqu'au 30 juin.
M. Ryan: C'est ça.
M. Dufour: Ce qui n'a pas été fait par
règlement, tout à l'heure, on a dit qu'on ne laissait pas de
suspension. Est-ce que par ça... Est-ce que vous savez si on pourrait
être susceptible d'oublier si on ne nomme pas Montréal, par
exemple, en supposant que ce serait dans ce cas-là ou Québec?
Elles ont des chartes spéciales. D'habitude, on les nomme, mais de la
façon dont on rédige l'article, est-ce qu'elles sont couvertes
automatiquement? Ça couvre toutes les chartes spéciales,
ça ou si elles étaient couvertes juste par la loi
générale des cités et villes?
M. Ryan: Je vais demander à M. Carrier de fournir une
explication sur ce point, avec votre permission, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Carrier.
M. Carrier: Merci, Mme la Présidente. Évidemment,
la technique qu'on utilise habituellement et à laquelle renvoie le
député de Jonquière, c'est lorsqu'on travaille à
modifier la Loi sur les cités et villes. À ce moment-là,
c'est évident que les villes de Montréal et de Québec ne
sont pas régies par la Loi sur les cités et villes. Alors, quand
on veut s'assurer que ces deux villes-là vont être touchées
de la même façon que l'ensemble des cités et villes,
là, il faut dire quelque chose de spécial. Il faut dire: Le
présent article s'applique également aux villes de
Montréal et de Québec, des choses de ce genre-là.
Là, on est ici dans un contexte d'une loi qui est totalement
à part. C'est un projet de loi qui en abroge une autre, à ce
moment-là, il faut se fier au mot «municipalité», tel
qu'il existe depuis la Loi sur l'organisation territoriale municipale. Il y a
une définition du mot «municipalité» qui est valable
à toutes fins, qui signifie que lorsqu'on parle d'une
municipalité, ça signifie une municipalité locale ou une
municipalité régionale de comté. Dans ce cas-là,
c'est les municipalités locales qui avaient le droit de percevoir les
droits sur les divertissements, sauf dans le cas très spécial du
TNO. Alors, à ce moment-là, aussitôt qu'on parle d'une
municipalité dans le projet de loi ici, on vise toutes les
municipalités qui avaient droit de percevoir un droit sur les
divertissements, donc y compris Montréal et Québec.
M. Dufour: Mais dans la charte de la ville de Montréal, je
suis presque sûr qu'il y a des articles qui parlent de la taxe
d'amusement. Il n'y en a pas?
M. Carrier: Les villes de Montréal et de
Québec étaient régies par la Loi concernant les
droits sur les divertissements.
M. Dufour: Ça, ça va bien. Si c'est ça, il
n'y a pas de problème.
M. Carrier: II n'y a aucun problème.
M. Dufour: Quand on parie d'une municipalité, dans mon
esprit, elles sont comprises autant que dans le vôtre. S'il y avait eu,
par la charte spéciale... Parce qu'on a fait la loi 22, où on a
été obligé de nommer nommément Montréal.
M. Carrier: C'est ça.
M. Ryan: Encore hier ou la semaine dernière, on a
été obligé de les mentionner nommément dans des
modifications qu'on a apportées au projet de loi 22. Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): ...l'article 4? M.
Ryan: Je pense bien qu'on..
M. Dufour: Sur division, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division.
J'appelle l'article 5. M. le ministre. (12 h 40)
Modalités de perception et de remise des
droits
M. Ryan: L'article 5 vise à éviter un vide
juridique quant aux modalités de perception et de remise du droit sur
les divertissements dans le cas des municipalités qui n'ont pas
adopté et mis en vigueur le règlement décrétant
l'application des articles 2 à 16 de la Loi concernant les droits sur
les divertissements. Légalement, le 1er janvier 1992, ces articles ont
cessé de s'appliquer sur le territoire d'une telle municipalité
qui n'a pas adopté de règlement. De ce fait, tout
règlement adopté ou toute entente conclue en vertu de l'un de ces
articles avant cette date a alors également cessé d'avoir effet.
L'article 5 du projet de loi a pour objet de maintenir l'effet d'un tel
règlement d'une telle entente, tant à l'égard des droits
perçus avant l'entrée en vigueur du projet de loi qu'à
l'égard de ceux qui le seront après cette entrée en
vigueur et avant le 1er juillet.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Quand on parie d'applicable aux fins des articles 3 et
4, c'est les réserves qu'on vient de faire, c'est la légalisation
de tout acte
concernant les droits sur les divertissements. Tout règlement qui
a été adopté par cet article, est-ce qu'on pourrait avoir
un peu plus d'explications? C'est quoi, ces règlements-là qu'il
pourrait toucher et qu'on ne connaît pas?
M. Carrier: C'est le règlement d'application. Par exemple,
le fait de dire que les droits sont perçus...
M. Ryan: Oui, oui. J'aime autant que vous le disiez directement.
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Carrier.
M. Carrier: Merci, Mme la Présidente. Alors, les
règlements dont on parle, c'est des règlements que la
majorité des municipalités qui avaient des lieux d'amusement sur
leur territoire avaient adoptés pour dire comment est-ce que la
perception allait se faire. Ce n'était pas un règlement
d'imposition. C'était un règlement pour dire comment est-ce que
la perception, déjà rendue obligatoire par la loi, allait se
faire. Je vous renvoie à l'article 14 de la vieille loi qu'on abroge qui
dit: «La municipalité peut faire les règlements qu'elle
juge à propos afin de mettre à effet les dispositions de la
présente loi dans son territoire.»
C'était uniquement un règlement pour dire comment est-ce
que la loi allait s'appliquer, pas pour dire elle s'applique ou elle ne
s'applique pas. C'était pour dire comment est-ce que ça va se
passer.
C'est dans ces règlements-là que les municipalités
pouvaient dire, par exemple, que les promoteurs, ceux qui tiennent un
événement, auront 15 jours après l'événement
pour retourner l'argent à la municipalité. Ou, encore, qu'ils
devront utiliser des boites de perception de tel genre ou qu'ils devront
utiliser tel genre de billet. Ce qui faisait en sorte que la mécanique
et la relation entre le percepteur et la municipalité soient
prévues et soient ordonnées. C'est ces
règlements-là dont on parie.
On parle également de certaines ententes parce qu'il y a un
article actuel de la loi qui permettait, je vous renvoie à l'article 7,
par exemple, qui dit que: «Dans le cas de parcs d'amusements, la
municipalité peut conclure avec les propriétaires un arrangement
fixant la taxe à percevoir et le mode de perception.» Ou, encore,
des ententes en vertu de l'article 6, vers la fin qui dit que celle-ci, en
pariant de la municipalité, «peut accorder à cette
personne, en pariant du percepteur, ou à toute autre personne la
commission qu'elle juge à propos sur la vente des billets».
Donc, il était possible, par exemple, dans un règlement ou
avec des ententes de dire: Bon, O.K. le percepteur va ramasser la taxe
d'amusement, il va se garder 1 % à titre de commission pour les frais de
perception et le reste, les 99 % qui restent de la taxe d'amusement, seront
remis à la municipalité dans les 15 jours qui suivront
l'événement, par exemple, pour ne pas faire en sorte que l'argent
arrive chaque jour à la municipalité, faire des remises
globales.
Donc, c'est ces règlements-là qu'on veut protéger.
À partir du 1er janvier 1992, selon une règle de droit, la
municipalité qui avait oublié de faire son nouveau
règlement, son règlement d'imposition dont parle la loi 145,
ça faisait en sorte que les articles dont je viens de parier, je vous ai
cité l'article 6, l'article 7, l'article 14, je pense, ces
articles-là cessaient d'avoir effet le 1er janvier, ce qui veut dire que
tout ce qui avait été fait en vertu de ces articles-là
cessait également d'exister. Donc, les fameux règlements de
perception dont on pariait, les fameux arrangements, les fameuses ententes sur
les commissions, tout ça tombait aussi le 1er janvier 1992, ce qui veut
dire qu'une municipalité se trouvait devant rien. Théoriquement,
le percepteur pouvait garder l'argent aussi longtemps qu'il voulait ou il ne
savait plus comment faire la remise à la municipalité.
Alors, le but de l'article 5, c'est de dire: Dans les
municipalités qui n'ont pas adopté le règlement de
l'article 1.1 exigé par la loi 145, on va le faire vivre
artificiellement. On va faire comme si les règlements et les ententes et
les arrangements qui existaient avant, en 1991, comme s'ils n'étaient
pas morts, comme s'ils avaient continué à s'appliquer tout
à fait valablement et que ces règlements-là continuent
à s'appliquer dans la mesure où on en a besoin. Essentiellement,
c'est ça.
M. Dufour: Les ententes qu'une municipalité pouvait ou a
prises avec les promoteurs pour l'application de la loi, ces
ententes-là, est-ce que c'est des ententes de gré à
gré, est-ce que c'est des ententes formelles, des ententes par
résolution? Quand on parie d'ententes dans ce domaine-là, c'est
quelle sorte d'ententes?
M. Carrier: Dans le cas de la municipalité,
évidemment, vous savez que la municipalité ne peut agir que par
une résolution de son conseil. C'est évident que tout arrangement
qui était pris avec un promoteur ou toute entente pour dire qu'un
promoteur pouvait garder une commission devait exiger une décision du
conseil municipal avec une résolution autorisant le maire et le greffier
à signer avec le promoteur une entente à l'effet qu'il y aurait
une commission de x % sur la perception des billets ou qu'il y aurait une
entente d'un autre genre dans le cas des parcs d'amusement pour déroger
aux règles normales de perception de la taxe d'amusement. Alors,
évidemment, dans le cas de la municipalité, résolution
obligatoire et, forcément, la façon de faire les choses en droit
municipal c'est d'autoriser le maire et le greffier à signer. Donc, qui
dit signer dit une entente écrite.
M. Dufour: Donc, ça, c'est clair que l'entente...
M. Carrier: Légalement, c'est de même...
M. Dufour: ...conclue c'est une entente qui ne peut pas
déroger de la procédure habituelle ou que ça doit
être, au moins, assuré par une résolution du conseil
municipal.
M. Carrier: C'est ça.
M. Dufour: C'est ça. Est-ce que vous croyez qu'H peut y
avoir des ententes qui ont été passées sans qu'il y ait eu
des résolutions de conseil? Qu'est-ce qui arriverait dans un cas comme
ça?
M. Carrier: C'est comme n'importe quoi qui a été
fait illégalement. Quelqu'un qui s'en apercevrait, en temps utile,
pourrait demander la nullité de ça, et là, le juge aurait
à examiner: est-ce que c'est nul depuis le commencement? Est-ce que, au
contraire, c'est une nullité relative qui fait en sorte que vu que
ça fait très longtemps que ça s'est passé ça
ne vaut pas la peine d'annuler? C'est tous des problèmes de nature
judiciaire qui font appel à des notions de jurisprudence dans lesquelles
je ne voudrais pas trop m'avancer ici.
M. Dufour: Est-ce que la façon dont cet article-là
est dans le projet de loi ça pourrait susciter des interrogations dans
l'esprit de certaines personnes qui leur permettraient de rouvrir des
débats?
M. Carrier: Théoriquement. Mais comme la loi est quand
même relativement sibylline sur ce qu'était l'état
précédent du droit, et que c'est une loi qui disparait à
compter du 1er juillet, il n'y a pas tellement de monde qui ont
intérêt à soulever des choses dans ce sens-là. Et
qui l'aurait, cet intérêt-là, vraiment?
M. Dufour: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va
pour l'article 5?
M. Dufour: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5 est
adopté sur division. J'appelle l'article 6, M. le ministre.
M. Ryan: L'article 6, Mme la Présidente, a pour objet
d'éviter qu'une personne qui achète un billet soit obligée
de payer en même temps la taxe de vente de 4 % et le droit sur les
divertissements pendant une période qui pourrait se prêter
à ce double exercice. C'est entendu que si le droit de divertissement
est en vigueur, l'autre taxe ne pourra pas être perçue. C'est ce
que ça dit essentiellement. En vertu de l'article 639 de la Loi relative
à la taxe de vente du Québec, cette taxe doit être
payée à l'égard d'un service devant être fourni
après le 30 juin 1992 si le prix de ce service est payé
après le 30 avril et avant le 1er juillet. Alors, là, on va
être exemptés dans le cas des droits de divertissement. Il ne
pourra pas y avoir double imposition. C'est le droit sur le divertissement qui
va avoir antériorité dans ce cas-là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière. (12 h 50)
M. Dufour: Avant de... On peut toujours discuter de l'article tel
quel. C'est évident que ça devient de l'abolition purement et
simplement, et ça présuppose ou ça suppose le remplacement
pour la nouvelle façon de procéder. Est-ce que, vis-à-vis
des municipalités, et est-ce que c'est possible encore, et est-ce que
vous avez examiné cette possibilité-là que les
municipalités, concernant... On a parlé tout à l'heure des
subventions à travers de la loi, en tout cas pour l'application pour les
futures années. ...si c'avait été possible, encore
à ce moment-ci, d'établir que les 4 % perçus ou les 4,28 %
perçus par le gouvernement du Québec demeurent la
propriété des municipalités comme telles? Qu'il y ait un
fonds spécial qui permette de retourner aux municipalités ces
montants qui sont perçus? Ça aurait pour effet de diminuer
probablement, au départ, les coûts. C'est possible que le
gouvernement, au départ, paie un peu plus que ce qu'il va percevoir.
C'est possible. Je ne sais pas jusqu'à quel point, mais il y a
peut-être des montants là-dedans. Est-ce que, ça, ça
n'aurait pas pu être envisageable même à ce moment-ci?
Est-ce que le ministre n'a pas examiné cette hypothèse-là
qui aurait pu être intéressante dans le sens que ça aurait
garanti aux municipalités d'abord une source de revenus autonome, une
source de revenus aussi à laquelle elles étaient habituées
et, en même temps, ça n'aurait pas changé... Ça
aurait enlevé probablement pas mal de friction ou de pression qui doit
s'exercer juste pour la division des subventions ou autrement. Et ça
serait aussi, en plus, une taxe qui serait de nature à se bonifier avec
le temps, dans le temps.
M. Ryan: Non, je pense bien que la proposition de l'Union des
municipalités n'a pas pu être retenue actuellement. Mais ce n'est
pas une proposition qui était déraisonnable ou irrecevable
politiquement. Le facteur qui a joué dans le contexte où nous
sommes est, à mon point de vue, le suivant: C'est que le gouvernement
n'avait pas déterminé jusqu'au discours sur le budget le niveau
où serait situé la TVQ sur les services. Il avait
été annoncé que la politique officielle serait 8 %
jusqu'au discours sur le budget. C'est 8 % qui devait entrer en vigueur le
1er juillet.
Puis, là, le gouvernement avait fait les calculs des implications
de la proposition des municipalités. Puis je crois que le coût
qu'elle eût entraîné se situait dans l'ordre de 23 000 000 $
ou 24 000 000 $, entre 22 000 000 $ et 24 000 000 $. Puis comme le gouvernement
avait déjà versé des compensations par le truchement du
«package» de mai 1991, puis que nous étions dans une
conjoncture extrêmement serrée au point de vue budgétaire
où on cherchait à colmater les moindres ouvertures qui pouvaient
être décelées, le ministre des Finances a jugé qu'il
ne pouvait pas retenir cette proposition. Ça, c'est la base.
Si on avait su, à ce moment-là, que la TVQ aurait
été seulement de 4 % puis qu'on eût eu des garanties
qu'elle resterait à ce niveau-là pour 10 ans à venir, j'ai
l'impression que le ministre des Finances n'aurait pas été
défavorable à cette approche. Mais quand le niveau de la TVQ
aurait été stabilisé... Ce n'est pas une chose qui est
exclue. Et je ne sais même pas, si les choses évoluent
normalement, peut-être quand on regardera la loi sur la taxe de vente
à l'automne, il y aura des choses qui pourraient nous regarder.
Ce ne sont pas des choses qui sont renvoyées du revers de la
main. Bien au contraire. Mais il faut trouver un niveau de stabilité qui
n'était pas acquis au moment où ces échanges ont eu lieu,
et qui ne l'est pas encore aujourd'hui. Parce que je pense qu'il est assez
clair que le ministre des Finances n'avait pas abandonné l'idée
d'une TVQ à 8 %, toutes autres choses étant convenablement
disposées par ailleurs.
Et là, il a jugé que, dans la conjoncture
économique actuelle, l'imposition d'une taxe de vente de 8 % sur les
services serait contre-indiquée pour des raisons économiques.
Alors, ça, c'est la raison. Vous avez posé la question. Je vous
donne exactement ce qui s'est passé à l'intérieur du
gouvernement. Ça fait que la question n'est pas fermée pour
l'avenir. Elle ne pouvait pas trouver ce type de réponse dans le
contexte où nous étions.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va pour l'article 6.
Une voix: Adopté?
M. Dufour: Un instant! Sur division.
Une voix: Sur division?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors l'article 6.
J'appelle l'article 7.
M. Dufour: Avant... Il y a toujours, avant d'adopter l'article 7,
il y a toujours le point des subventions, des montants de subventions. Ils sont
annoncés par le ministre des Finances. Est-ce que ce serait une grosse
affaire de le garantir dans la loi que ces subventions sont fermes?
Compensations?
(Consultation)
M. Ryan: Regardez, cette question, pour l'instant, je pense que
la parole officielle du gouvernement, pour l'année 1992, ne crée
aucune sorte de problème, pour l'autre année non plus. Mais quand
on va examiner les modifications qui devront être apportées
à la loi sur la taxe de vente, cet automne, quand il va s'agir
d'inscrire un pouvoir habilitant pour le ministre des Affaires municipales de
soumettre un règlement concernant le partage des sommes compensatoires,
là, on va être obligés d'examiner la question. Est-ce qu'on
va mentionner le montant? Parce qu'autrement, ça peut vouloir ne rien
dire si on n'a pas de montant. C'est là qu'on va prendre la
décision, pour moi, concernant l'insertion possible des montants promis
par le gouvernement dans la législation.
M. Dufour: Ce n'est pas par rapport à ça. Ça
pourrait être inscrit, le plancher, avec possibilité d'augmenter.
Il n'y a pas de problème trop, trop.
M. Ryan: C'est une chose qu'on va regarder, à ce
moment-là, parce qu'il va falloir dire qu'il y a quelque chose qui est
fait pour les municipalités, autrement, le règlement n'aurait pas
de bon sens. Il va falloir qu'on dise pourquoi.
M. Dufour: Ici, la difficulté que je vois par rapport
à ça, c'est qu'il pourrait y avoir un effet qu'on ne peut pas
prévoir actuellement avec ces changements-là qu'on introduit. Les
municipalités pourraient vouloir continuer à s'engager en disant
ou en reconnaissant qu'il y a des montants prévisibles, et il y aura une
réglementation qui va s'attacher à ça. À ce
moment-là, ce sera peut-être important qu'on ait une garantie
quelque part. Ça pourrait être aussi des changements majeurs qui
soient apportés ou des effets tellement négatifs qu'on soit
obligés d'apporter des concessions.
M. Ryan: Comme m'indiquent M. Carrier et M. Blanchet, quand
arrivera la législation, cet automne, là où il sera
question de donner au ministre des Affaires municipales la
responsabilité de soumettre un règlement, il pourrait y avoir une
clause. Ça va être étudié très
sérieusement. Il pourrait y avoir une clause, par exemple, disant:
Jamais les sommes à distribuer ne devront être inférieures
à tel montant.
M. Dufour: C'est ça.
M. Ryan: Là, ça pourrait être les montants
qui étaient dans le discours sur le budget pour les années x
à y, z. Ça, c'est des choses qu'on garde en réserve. Je
pense que ces observations-là sont tout à fait pertinentes
à notre débat. Le projet de loi, ici, n'est pas l'endroit pour
apporter la solution, mais l'autre chapitre va venir à l'automne.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va.
Est-ce que l'article 7 est adopté?
M. Ryan: Adopté.
M. Dufour: Sur division. C'est toujours sur le même
principe.
La Présidente (Mme Bélanger): sur division. est-ce
que le titre du projet de loi 20, loi abrogeant la loi concernant les droits
sur les divertissements, est adopté?
M. Ryan: On sent qu'il commence à le regretter.
M. Dufour: Bien oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Le titre est
adopté.
M. Dufour: Oui, oui.
M. Boulerice: On a fait des amendements au titre.
M. Dufour: C'est-à-dire que ça pourrait être
sur division, la même chose. On va l'accepter.
M. Boulerice: le projet de loi concernant les droits sur les
divertissements et introduisant une autre loi de concordance avec le
fédéral. ce serait mieux comme titre.
M. Dufour: Ce serait vrai.
La Présidente (Mme Bélanger): alors, le titre du
projet de loi, loi abrogeant la loi concernant les droits sur les
divertissements, est adopté. est-ce que l'ensemble du projet de loi est
adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'ensemble du projet
de loi est adopté sur division.
Une voix: L'asymétrie dans le
fédéralisme.
La Présidente (Mme Bélanger): Avez-vous un mot de
la fin, M. le ministre.
M. Ryan: Oui, Mme la Présidente. Je pense que c'est de
mise que nous remerciions les députés qui ont participé
à l'examen du projet de loi des deux côtés de la table
présidentielle. Je pense qu'il s'est fait un travail laborieux pendant
un certain moment, mais je pense que c'est un travail qui a été
fait de bonne foi. L'Opposition voulait faire part de ses réserves au
sujet de l'économie générale de la politique
gouvernementale en cette matière. Elle l'a fait, je pense, franchement,
et avec des moyens que nous avons parfois mis en cause, mais comme il est
normal de le faire en démocratie. Je retiens qu'à chaque fois que
nous avons des échanges ardus, nous n'en conservons aucune amertume
à la fin. C'est pour ça que nous pouvons reprendre le travail, le
lendemain, dans un climat de respect mutuel et de collaboration dont je veux
donner l'assurance en ce qui touche le gouvernement. (13 heures)
Je remercie l'Opposition du travail de vigilance qu'elle accomplit. Je
veux ajouter que ce que nous faisons a pour but la simplification des charges
administratives et des opérations financières, mais pas du tout
la réduction de quelque manière de l'appui donné aux arts
et lettres par le gouvernement et les autorités municipales. D'ailleurs,
avant longtemps, nous aurons l'occasion de discuter avec les autorités
municipales de tout ce champ de l'appui gouvernemental aux activités
dans le secteur des arts et des lettres, la culture populaire aussi. La culture
tout court est une expression qui me laisse un petit peu réservé
pour la raison que je donnais. C'est que quand on n'a pas une bonne
définition, c'est très dangereux. De mettre un instrument comme
ça dans les mains de n'importe qui, ça peut être dangereux
aussi. Quoi qu'il en soit, je pense qu'on s'entend sur le fond. Je remercie
l'Opposition de nous avoir signalé avec insistance son
intérêt invincible pour ces questions. Je remercie mes
collègues de l'esprit éminemment démocratique dont
témoigne leur participation à nos travaux, le respect que
manifeste l'Opposition et l'intérêt qu'elle manifeste pour les
sujets que nous étudions.
À vous, Mme la Présidente, mes remerciements les plus
cordiaux pour votre patience, votre compréhension, pour les moments
difficiles que nous vous faisons parfois vivre, nos excuses, avec la promesse
de recommencer...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: ...si la situation le justifie à nos yeux, mais
de ne pas recommencer à moins de raison majeure. Je remercie les
fonctionnaires qui nous assistent également et les collaborateurs du
ministère des Affaires municipales, collaborateurs à la fois du
service de planification des questions fiscales au ministère, puis le
service juridique évidemment dirigé par M. Blanchet, que
représentait ce matin plus immédiatement à mes
côtés M. Carrier, dont nous connaissons tous la très
grande compétence en matière de droit municipal et
l'habilité assez exceptionnelle à réunir ensemble dans un
tout assez clair tous les éléments d'un projet de loi. Alors,
ça je pense qu'on est chanceux de l'avoir. C'est une ressource
éminemment précieuse pour le gouvernement.
Je signale également M. Laverdière. M. Laverdière
voit à l'aspect des chiffres. Est-ce qu'il est là M.
Laverdière?
Une voix: Oui.
M. Ryan: Alors, vous pouvez le remercier d'une manière
toute spéciale, parce que c'est un collaborateur inlassable, puis d'une
très grande ouverture, une grande compétence en même temps.
On a pu faire toutes ces opérations-là. Les chiffres dans
l'ensemble n'ont pas été remis trop en cause. Tout compte fait,
les chiffres ont résisté à la critique et Dieu sait qu'on
les a publiés amplement, on n'a pas fait de cachette, on n'a pas fait de
«deal» avec un ou l'autre, tout était sur la table. J'ai eu
une collaboration magnifique des services du ministère auquel travaille
M. Laverdière, puis je remercie encore mes collaborateurs et
collaboratrices de mon cabinet, les adjoints de l'Opposition également
qui sont très précieux pour nous. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Oui, Mme la Présidente. Je peux joindre mes
remerciements à ceux du ministre et surtout en ce qui concerne
spécialement mes collègues, député de
Sainte-Marie-Saint-Jacques et aussi le député de Dubuc qui m'ont
été d'un précieux secours et qui aussi ont
épousé la même cause. Vous aurez sûrement compris que
ces remerciements aussi doivent être extensionnés au personnel de
l'Assemblée ou de la commission. On ne veut pas en oublier, c'est clair.
En même temps, je veux remercier mon recherchiste et attaché
politique, M. Daniel Matte. C'est clair que vous avez compris que l'essence de
la loi était surtout dans le premier article. On avait donné
notre engagement que la loi 145 à laquelle nous nous étions
opposés, ce n'était pas parce que l'Opposition avait envie
d'épouser toutes les causes, c'est parce que nous y croyons fermement.
Ce qui fait que chaque fois qu'on va revenir avec des projets de loi qui
remettront ou qui auront pour nature d'appliquer les effets ou les impacts de
la loi 145, il y a des dangers ou il y a presque l'assurance que nous serons
là pour débattre ou pour protéger ou faire valoir les
points de vue qu'on n'a pas eu la chance de faire valoir aussi lors de
l'étude de ce projet de loi.
Ces choses étant dites, nous avons fait valoir, à mon
point de vue, les éléments qui s'attachaient à ce projet
de loi, à l'article 1. Une fois cela fait, nous n'avons ni le mandat ni
la: volonté d'empêcher de passer le projet de loi. Nous avons
compris que tout ce qui découlait de l'article d'abolition ou de
l'adoption du projet de loi 1 n'était que des mécaniques qui
n'avaient pour effet que de légaliser des actions que les
municipalités avaient prises ou appliquaient dans leur territoire. Ce
qui fait que l'Opposition, à mon point de vue, aurait pu s'opposer dans
bien des domaines puis étirer le temps, mais je pense qu'au point de vue
du fonctionnement municipal, on aurait mis en cause trop
d'éléments qui font que les effets auraient été
plus grands que la cause. À ce moment-là, c'est pour ça
que nous avons concouru à l'adoption du projet de loi. Même si
c'est sur division, nous croyons qu'au point de vue de la démocratie, le
gouvernement a toujours le droit de faire ses lois et il aura toujours la
responsabilité de vivre avec. Voilà, Mme la Présidente,
mes derniers mots. Peut-être qu'on n'aura plus l'occasion que vous
présidiez une commission concernant les affaires municipales d'ici la
fin de l'abrogation de cette session. On vous remercie pour votre...
La Présidente (Mme Bélanger): merci, m. le
député de jonquière. la commission ayant accompli son
mandat, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 h 5)