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(Quinze heures quarante-huit minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission de l'aménagement et des
équipements déclare sa séance ouverte. Le mandat de la
commission est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 22, Loi modifiant la Loi sur les
cités et villes, le Code municipal du Québec et la Loi sur les
dettes et les emprunts municipaux.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. Mme Juneau
(Johnson) est remplacée par Mme Ver-mette (Marie-vïctorin); M.
Lazure (La Prairie), par M. Boisclair (Gouin).
Étude détaillée
Pouvoirs des municipalités en matière
de
sanctions reliées a des infractions
à
leurs règlements (suite)
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
secrétaire. Lors de l'ajournement des travaux, vendredi dernier, nous
avions suspendu l'article 1, adopté l'article 2 et nous en étions
au débat sur l'article 3, paragraphe 2°, sur les amendes. Alors, M.
le ministre, est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 3?
Une voix: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Je demande au
ministre, pour commencer. Est-ce qu'il y a des commentaires, M. le
ministre?
M. Ryan: Pas pour l'instant.
La Présidente (Mme Bélanger): Par pour l'instant?
Alors, M. le député de Gouin.
M. Boisclair: Juste rapidement, pour qu'on puisse reprendre nos
travaux sur un bon pied. Le ministre s'est engagé à prendre en
délibéré, pendant le week-end, cette possibilité
d'entendre les représentants du Regroupement des cabinets de courtage.
Je sais que nous avons franchi l'étape des motions préliminaires.
Toutefois, avec le consentement des membres de la commission, nous pourrions
procéder à une entente. Les représentants sont là.
Le ministre s'est engagé à prendre cette question en
délibéré vendredi dernier et a fait preuve d'une certaine
ouverture. Je voulais savoir, à ce moment-ci, s'il a cheminé vers
une conclusion et s'il serait prêt à nous rendre sa
décision. Les représentants du Regrou- pement sont ici
présents, seraient prêts à nous expliquer leur point de
vue. Il s'agirait de s'entendre sur une enveloppe de temps relativement courte.
(15 h 50)
Je pourrais peut-être vous rappeler, Mme la Présidente, que
le Regroupement des cabinets de courtage représente non loin de 2500
courtiers et près de 500 cabinets de courtage, et qu'à cet
égard sa contribution pourrait certainement être
éclairante, à ce moment-ci de nos travaux. Alors, je ne sais pas
si le ministre a pris cette question en délibéré et s'il
serait prêt à nous indiquer son intention. Quant à nous,
nous serions, bien sûr, prêts à donner notre consentement
pour qu'immédiatement les représentants du Regroupement des
cabinets de courtage puissent se faire entendre, comme, je crois, leur
volonté a été témoignée à maintes
reprises, autant auprès d'autorités ministérielles
qu'auprès des membres de cette commission.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, il avait été
établi, l'autre jour, que nous statuerions là-dessus quand nous
serions rendus aux articles qui traitent des assurances-responsabilité.
Là, nous étions en train de discuter d'un article qui traite des
amendes. Je pense qu'on est mieux de finir ces articles-là qu'on a
commencés. Quand on va arriver là, on prendra une décision
ensemble. Il n'y a pas lieu de précipiter la décision
maintenant.
M. Boisclair: C'est l'article 7, quand même.
M. Ryan: Pardon?
M. Boisclair: C'est l'article 7...
M. Ryan: Oui, c'est ça. Ça vient vite.
M. Boisclair: ...et on est à l'article 2.
M. Ryan: Ça vient vite. C'est pour ça qu'il n'y a
pas lieu de s'angoisser.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ceci
étant dit, est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 3?
M. Dufour: Oui, Mme la Présidente. Quand on parle des
amendes concernant des personnes physiques ou morales, j'avais l'impression que
le ministre voulait le libeller un peu différemment, cet
article-là, parce qu'il pouvait prêter à
confusion. Si, d'une part, on veut parier des amendes qu'on applique
à un individu, qui peuvent aller jusqu'à 1000 $ pour une
première offense et 2000 $ pour une personne morale, moi, je pense qu'il
n'y a pas de commune mesure entre un individu et une compagnie. Quand on parie
de personnes morales, ce sont des corporations. Donc, qu'on mette une amende du
double parce que c'est une compagnie par rapport à un individu, j'ai
l'impression qu'on est disproportionné pour l'individu par rapport
à la compagnie. Je me demande si on a vraiment examiné les
effets. C'est évident que, mathématiquement, du simple au double,
on peut trouver une explication, mais, dans les faits, si l'individu peut payer
ce montant-là, il demeure que, à mon point de vue, l'entreprise
ou la personne morale dont on parie devrait avoir une amende plus forte ou
l'individu devrait avoir une amende plus faible, dépendant des
conditions qu'on veut bien opérer.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Ryan: Là-dedans, on a essayé de s'inspirer de la
pratique qui s'établit au sein du gouvernement. Il ne faut pas que
chacun arrive avec ses lois puis ses ordres d'importance, ses critères
particuliers. Ce que nous proposons, c'est le résultat de consultations
que nous avons eues avec le ministère de la Justice. Il est apparu dans
ces consultations que les montants proposés ici étaient des
montants raisonnables. On peut toujours discuter la proportionnalité.
Personnellement, ça ne me ferait rien de changer les montants. On a
discuté de tout ça avec la Justice de manière
élaborée. On veut avoir quelque chose d'un peu
harmonisé.
M. Dufour: Je comprends les explications puis, oui, je suis
conscient que c'est comme ça que ça fonctionne. D'un autre
côté, est-ce qu'on fait vraiment un effort pour examiner nos lois
en fonction de ce qui se passe? Il y a quelqu'un, à un moment
donné, qui a dit: Ça doit être comme ça. On n'a
peut-être pas creusé plus longtemps, en disant: Bien oui,
ça a du bon sens que ça soit comme ça. Mais moi, plus
ça va, plus je m'interroge à savoir si, vraiment, ce n'est pas
disproportionné un par rapport aux autres. On sait bien, par exemple,
qu'une entreprise, chez nous, qui s'appelle l'Alcan... Normalement, elle est
respectueuse des lois, en principe. Mais cette compagnie-là se mettrait
dans l'embarras. Vous savez bien que, les 2000 $ d'amende ou les 4000 $,
ça ne la dérangera pas beaucoup. Mais si c'est mon voisin qui
subit les mêmes foudres, à 50 %, lui, il va être
étouffé bien noir. Donc, il y a quelque chose là-dedans,
pour moi, que... Peut-être qu'on ne le corrigera pas cette fois-ci, mais
peut-être qu'on pourrait amener une réflexion par rapport à
ça dans le futur. C'est évident qu'on ne changera peut-être
pas la loi aujour- d'hui, mais, moi, j'attire l'attention des gens ou des
différents ministères concernant ces possibilités
d'amende. C'est bien clair que des compagnies comme l'Alcan, 2000 $ d'amende,
ça ne les empêchera pas trop de dormir. Mais 1000 $ d'amende pour
mon voisin, ça pourrait le déranger drôlement. C'est dans
ce sens-là.
J'ai bien l'impression qu'on ne changera pas la loi aujourd'hui, et
ça pourrait peut-être faire un accroc à ce qui existe
déjà. Mais je pense qu'il faut demander de plus en plus un effort
aux gens, à ceux qui rédigent les lois pour qu'ils en examinent
vraiment les facettes, s'il n'y a pas disproportion. On parie de justice. La
justice, ça peut être pour tout le monde, mais il faut qu'elle
s'applique d'une façon équitable. Et pour moi, de cette
façon-là, l'équité, je ne la vois pas.
M. Ryan: Encore une fois, Mme la Présidente, ce sont des
maxima, des montants maximaux. Je ne veux pas présumer de ce que seront
les décisions des magistrats là-dessus, mais je pense qu'on doit
faire confiance à leur jugement pour être capables
d'établir, dans le cas d'un particulier, entre 0 $ et 1000 $, ce qui
peut sembler le mieux indiqué. Dans le cas d'une compagnie, la
même chose, il peut y avoir des différences plus grandes que ce
que laisse supposer l'intervention du député de Jonquière,
dans la pratique. C'est bon de laisser une marge étendue pour la
pratique là-dedans. C'est pour ça que les montants, on les met un
petit peu élevés; ça tient compte de cas spéciaux
qui pourront arriver. Encore une fois, apparemment, il y aurait à peu
près 70 lois de l'Assemblée nationale qui prévoient des
peines pour des infractions, des peines en argent pour des infractions commises
à différents règlements ou à différentes
lois. En général, les normes qui sont suivies sont dans l'ordre
de celles que nous proposons dans le projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Dufour: Si personne n'a soulevé le problème, on
peut le soulever.
M. Ryan: J'ajoute juste un point. En général, pour
les modifications législatives, la plupart des modifications que nous
introduisons émanent de suggestions qui ont été
formulées à un moment ou à un autre par des intervenants
sur le terrain. Moi, je reçois régulièrement des
suggestions de municipalités demandant de modifier telle
législation, telle partie, tel passage particulier d'une autre loi. Je
prends note de ça, je réponds à la municipalité.
Des fois, c'est un procureur qui m'écrit. Il y en a qui
m'écrivent assez souvent. Et là, je demande à nos services
d'examiner la suggestion, je la mets dans la machine. Des fois, ça prend
un an, deux ans; ça ne revient pas. On revient à la charge, on
demande: Qu'est-ce qui arrive? Ils nous disent:
On a étudié, on a pris des avis. Les avis sont
contradictoires, c'est plus difficile qu'on ne pouvait le penser. C'est
seulement après un assez long tamisage qu'on en vient à mettre
sous forme législative des modifications qui donnent lieu à des
décisions gouvernementales pour être présentées
à l'Assemblée nationale. En général, ce processus
dont parle le député est à l'oeuvre continuellement,
surtout aux Affaires municipales. Comme les municipalités sont servies,
en général, par des avocats et que, nous autres, nous avons un
service juridique assez développé, ils sont en rapport constant.
Lorsqu'il y a une chose, on le voit. Quand on cherche un règlement, on
constate que la loi ne permet pas d'appliquer le compromis auquel on songerait,
on se dit: Ça n'a pas de bon sens. Il faut se soumettre à la loi,
et peut-être qu'il y aurait lieu d'en envisager la modification. C'est
comme ça que ça procède. Il y a beaucoup de ça.
C'est pour ça qu'en général les législations qui
sont présentées collent d'assez proche à la
réalité.
M. Dufour: On avait dit, dans la discussion, au départ,
que l'article pourrait être écrit différemment, d'une
façon plus claire. Ça avait été soulevé, je
pense, par mon collègue de Gouin. En tout cas, on l'avait
soulevé. Il y en a un, certain...
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: On avait dit que la personne physique ou morale... On
parlait de 1000 $ ou de 2000 $. Vous l'aviez pris en
délibéré pour savoir si on ne pouvait pas l'écrire
d'une façon différente, d'une façon plus claire. (16
heures)
M. Ryan: Justement, Mme la Présidente, nous allons vous
soumettre un amendement là-dessus. Nous allons vous soumettre un
amendement qui présente une rédaction plus claire. Je le
dépose à l'instant. L'avez-vous?
La Présidente (Mme Bélanger): Non, je ne l'ai
pas.
M. Ryan: Non? On peut en donner lecture pendant qu'on retrace des
copies, peut-être, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, il y a un
amendement à l'article 3. L'article 369 de la Loi sur les cités
et villes, édicté par l'article 3, est amendé par le
remplacement du dernier alinéa par le suivant: «Le montant fixe ou
maximal prescrit ne peut excéder, pour une première infraction,
1000 $ si le contrevenant est une personne physique ou 2000 $ s'il est une
personne morale. Pour une récidive, le montant fixe ou maximal prescrit
ne peut excéder 2000 $ si le contrevenant est une personne physique ou
4000 $ s'il est une personne morale.»
Est-ce qu'il y a des commentaires sur cet amendement?
M. Dufour: Ça rend l'article beaucoup plus clair.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est adopté?
M. Ryan: L'amendement est adopté.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
3, tel qu'amendé, est adopté?
M. Ryan: Volontiers.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté. Alors,
j'appelle l'article 4. M. le ministre.
Contraventions relatives à la circulation, au
stationnement et à la sécurité publique
M. Ryan: L'article 4 est de même inspiration que le
précédent, mais, dans ce cas-ci, il vise des personnes qui ont
reçu des billets de police pour des contraventions relatives à la
circulation, au stationnement ou à la sécurité publique.
Là, on prévoit un montant que serait appelée à
payer une personne qui voudrait régler son cas vite en se
présentant directement au bureau de paiement, soit à
l'hôtel de ville, soit à une caisse populaire ou à une
banque. On dit qu'à ce moment-là, le paiement pour libérer
la personne, qui est actuellement fixé à un maximum de 10 $,
serait établi à un maximum de 30 $. Dans le cas d'une
contravention visée - une contravention un peu plus sérieuse que
je vais identifier, là - le montant passerait de 25 $à75 $.
Avez-vous le Code de la sécurité routière, ici?
La Présidente (Mme Bélanger): C'est sur le
stationnement, ça?
M. Ryan: Oui. 10 $, c'est le stationnement, puis 25 $, c'est
relatif à la circulation, c'est la vitesse ou la circulation et la
sécurité publique. Ça passerait à 75 $. On me
signale que les maximums actuels remontent à 18 ans, c'est-à-dire
à juillet 1974.
La Présidente (Mme Bélanger): J'ai dit à M.
le ministre que j'ai reçu, la semaine dernière, une contravention
pour la vitesse sur le boulevard Champlain, puis l'amende, c'est 75 $ qui
était écrit sur le billet d'infraction.
M. Dufour: Ça, c'est en vertu des lois
municipales ou provinciales?
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, c'est la police
de Sillery qui m'a... C'est un billet de la ville de Sillery.
M. Ryan: c'est le code de la sécurité
routière, ça. c'était au-delà d'une certaine
vitesse que vous avez faite, là. ils ont le droit de vous...
La Présidente (Mme Bélanger): Mais c'est la police
de Sillery.
M. Dufour: La police, elle a juridiction et elle poursuit en
fonction soit du municipal ou du...
M. Ryan: Qui applique le Code de la sécurité
routière.
M. Dufour: Oui. Ça dépend. Elle a été
chanceuse.
M. Ryan: Mais elle, c'est en vertu du Code de la
sécurité routière, probablement. Il vous a flanqué
le montant tout de suite.
M. Dufour: Ouais! On en apprend des belles sur la
présidente. Je ne sais pas si elle est en état de
siéger.
M. Ryan: On ne sait pas tout.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): 104, sur le boulevard
Champlain, ce n'était pas vite!
M. Ryan: En tout cas, au rythme où on allait, si elle
avait quelque chose, elle va avoir amplement le temps de se replacer.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: II faut lui donner le temps de se ressaisir.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a des bouts 80
et des bouts 70.
M. Ryan: Alors, Mme la Présidente, celui-ci, je pense que
c'est un...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui? Alors, le
paragraphe 1°, adopté?
M. Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe
2°?
M. Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 4 dans son
ensemble est adopté. J'appelle l'article 5.
M. Ryan: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
5, M. le ministre.
Participation des municipalités
à
l'implantation de nouvelles technologies
pour la cueillette des déchets
M. Ryan: Regardez, l'article 5 du projet de loi modifie l'article
413 de la Loi sur les cités et villes afin de permettre à une
municipalité de s'impliquer directement au niveau de la phase
d'implantation, lorsqu'elle impose, par règlement, une certaine
technologie relativement à l'enlèvement des déchets. La
municipalité pourra alors acquérir, à des fins de vente ou
de location aux citoyens desservis, des contenants ou d'autres accessoires
utilisés pour faciliter l'enlèvement des déchets ou leur
collecte sélective. Ceci vient compléter les pouvoirs que les
municipalités détiennent déjà en matière de
réglementation de la cueillette des déchets.
Il y en a beaucoup qui veulent prescrire des contenants particuliers.
Ils veulent avoir le pouvoir de les acquérir et de les mettre en vente
ou les louer aux personnes desservies. On pense à des sacs de vidange en
particulier et peut-être, éventuellement, des poubelles.
M. Dufour: D'abord, là, on est rendu qu'on parle des
services de collecte sélective au même titre que la cueillette des
déchets purement et simplement. À venir jusqu'à
maintenant, pour la cueillette des déchets, il n'y avait pas
d'obligation de diviser ou de séparer ou de choisir quels sont les
éléments qu'on conserve ou non.
Là, on va plus loin. On dit: Non seulement on peut vous obliger
à ça, mais on peut vous obliger à acheter ou à
louer des contenants pour en disposer. Est-ce que c'est vraiment ça
qu'on recherche, forcer les gens à le faire, ou si on y va par
persuasion? C'est un peu ça. SI la municipalité décide
qu'à partir de maintenant, pour les déchets, il y a des collectes
sélectives, on force les contribuables à le faire. Par rapport
à ça, ils pourraient être délinquants. Ça
veut dire qu'on pourrait charger des amendes à quelqu'un qui ne ferait
pas ça.
Ils auraient les contenants, ils les louent. C'est correct; la
municipalité les loue, les contenants. On est obligé de les
prendre. On n'a pas le choix, d'après le libellé de l'article.
Mais la personne ne veut pas participer à la collecte sélective.
Ça veut dire qu'on pourrait la mettre délinquante pour cette
raison-là et qu'on pourrait la poursuivre. Là, on est en train de
changer pas mal d'habitudes chez les citoyens. Là, le citoyen va
être réglementé de plus en
plus.
Je me demande si c'est de nature à favoriser une meilleure
éducation. Ce n'est pas de l'éducation, quand on fait du
«forcing» comme ça. Par loi, ce n'est pas de
l'éducation.
Ça me dérange parce que je regarde les contenants qui sont
un peu à la disposition des citoyens... J'ai vu des modèles. Je
n'ai pas été impressionné par la beauté de
ça. J'admets que, des vidanges, ce n'est jamais beau, et les contenants
ne sont pas beaux. Je ne trouve pas que c'est une façon d'attirer l'oeil
et d'améliorer le paysage. C'est gros, c'est laid. Est-ce que c'est
vraiment ça qu'on cherche par le projet de loi?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: On veut faciliter la tâche pour les uns et pour
les autres. La municipalité a déjà le pouvoir de prescrire
le genre de contenant dans lequel devront être déposées les
ordures. Pour qu'il n'y ait pas de malentendu, on dit: On les met à
votre disposition, soit sous forme d'objets qui vont vous être vendus,
soit sous forme d'objets qui vont être offerts en location. La
municipalité est capable de décider si elle en a besoin ou non.
(16 h 10)
Nous, ça nous a été soumis par des
municipalités qui trouvent que ce serait pratique.
M. Dufour: Moi, je vous interroge pour savoir c'est quoi
exactement, ce qu'il y a en dessous de ça.
M. Ryan: C'est ça. Il n'y a pas autre chose.
M. Dufour: Je comprends que la municipalité ait le droit
de choisir le genre de contenant, mais elle n'oblige pas les citoyens à
s'en procurer à la municipalité comme telle. Elle dit: Plus de 40
kg, vous ne pourrez pas avoir de contenant plus gros, plus grand que ce qui
peut contenir 40 kg en gros. Donc, on sait que c'est à peu près
80 livres. 40 livres, c'est peut-être 20 kg. Alors, il y a des contenants
qui sont comme ça, mais on peut en avoir de plus petits. Par rapport
à ça, la municipalité va prescrire la grandeur, la couleur
et exactement ce qu'elle veut sans qu'il y ait de choix. La seule façon
pour les gens de s'approvisionner, ça va être à la
municipalité. Ils ne pourront pas aller sur le marché libre,
là. Si la municipalité met des contenants à la disposition
des gens et si elle les loue ou elle les vend, bien, elle va forcer les gens
à les prendre. La personne ne pourra pas dire: Bien, là, j'ai mon
sac vert. Elle va dire: Non, c'est ce contenant-là que tu prends
à l'avenir. Si c'est ça qu'on recherche, ça va
peut-être aller au point de vue de la loi, mais je trouve qu'on va loin
un peu. Si quelqu'un ne veut pas ce... Il peut acheter, il peut louer le
contenant, mais s'il ne veut pas faire la cueillette, s'il ne veut pas
s'occuper de la sélection, est-ce que ça veut dire qu'il va
être passible d'amende? Je ne sais pas.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: ...ici, ce n'est pas l'obligation pour le citoyen
d'acheter un contenant qui serait dicté par la municipalité. Si
le citoyen veut se le procurer ailleurs, il le pourra. Mais c'est probablement
une demande qui a été faite par les citoyens. J'imagine que, dans
des endrois où on n'a peut-être pas toute la variété
de commerces qu'on pourrait avoir, il peut arriver que les exigences de la
municipalité ne puissent pas être satisfaites par le recours aux
commerçants locaux, par exemple, et que la municipalité puisse
garder un certain dépôt de sacs de vidanges pour les offrir
à ses concitoyens. Je pense que ce n'est pas une grosse
opération. S'ils nous l'ont demandé... Nous autres, on ne
mettrait pas ça là si ça n'avait pas été
demandé.
M. Dufour: Oui. M. le ministre, je sais bien que vous ne donnez
pas tout ce que les municipalités demandent. Il n'y aurait pas eu la loi
145 si vous aviez donné juste ce que les municipalités demandent.
Là, c'est facile. Que vous me disiez ou que vous me répondiez: Je
n'ai pas de réponse, ça semble un peu ça. Les
municipalités l'ont demandé. Il y a bien des choses que les
municipalités demandent, mais qu'on ne donne pas. Moi, je veux savoir...
Là, vous m'avez donné une explication, mais vous ne m'avez pas
convaincu. «Pour acquérir, à des fins de location ou de
vente aux personnes desservies par un service d'enlèvement des
déchets sur le territoire de la municipalité, des contenants ou
d'autres accessoires», moi, je suis porté à croire que la
municipalité peut imposer le genre de contenant, l'endroit où il
va l'acheter puis la façon de l'utiliser. Ça va aussi loin que
ça. Ça va beaucoup plus loin que juste une permission qu'on
donne.
M. Ryan: Je vous signale qu'il y a des municipalités comme
Saint-Augustin, ici, qui fonctionne avec des bacs roulants. Ce n'est pas facile
de se procurer ça. Si le pouvoir des citoyens est mis ensemble par le
truchement de la municipalité, il peut arriver qu'on va se procurer ces
instruments à des meilleures conditions. C'est une des raisons,
ça, qui nous ont été apportées, quand on nous a
parlé de ceci.
M. Dufour: Si on fait ça, ça veut dire que le
citoyen, lui, ne pourra pas arriver avec son sac de poubelle et le mettre sur
le bord de la rue, si la municipalité dit: C'est mon contenant. S'il y a
plus de vidanges, on fait quoi? Il va en
laisser une partie sur le côté de la rue? Si la
municipalité veut le réglementer, elle va le réglementer.
Il faut prendre pour acquis que, ce qu'on fait, c'est pour une application
quelque part.
À mon point de vue, ce qui est marqué là, c'est que
la municipalité, par règlement, va décider la grandeur, le
genre, la couleur, la façon de faire. Si la personne ne fait pas
ça, elle va être à l'amende. Elle va pouvoir être
à l'amende parce que c'est ça. On ne fait pas des lois juste pour
le «fun». Dites-moi que ça reste facultatif, pas
obligé. Moi, si la municipalité me dit: C'est des bacs roulants,
je n'ai pas grand choix. Je vais les prendre où, mes bacs roulants?
cille va dire: Ça coûte 40 $ de location par année ou 20 $
ou 100 $. Je ne le sais pas. Elle va les mettre à notre disposition.
Savez-vous que, si la municipalité décide ça, je ne sais
plus, moi. Je ne peux plus disposer de mes vidanges autrement que par la
méthode préconisée par la municipalité. On va assez
loin dans la réglementation. Vous pensez que non, mais... Pour nous qui
sommes habitués d'une façon... On a demandé des collectes
sélectives à des gens. Ils le font involontairement. Dans la
région, chez nous, c'est commencé. Jusqu'à quel point on
peut aller dans la réglementation là-dedans? Moi, je ne le sais
pas. Mais l'article qu'on s'apprête à adopter, il fait
effectivement une contrainte complète sur la cueillette d" toutes les
façons, non seulement sur la cueillette, mais aussi sur la façon
d'en disposer. Ça, ça me semble aller assez loin, et ça me
semble ne pas donner de marge de manoeuvre. Si c'est ça, dans les
municipalités, je trouve qu'on va assez loin dans la façon de
disposer des déchets. Il n'est plus question de liberté,
là. C'est vraiment une contrainte, purement et simplement. C'est
évident qu'au départ les municipalités ne le feront pas
toutes. Mais comme, de plus en plus, on a tendance à réglementer
là-dedans, tôt ou tard, et ça ne sera pas long, tout le
monde va passer dans le même collimateur.
(Consultation)
M. Ryan: On a tout dit là-dessus. On a tout dit
là-dessus, on tourne en rond.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors...
M. Ryan: On me signale que, déjà, un grand nombre
de municipalités ont décidé, au cours des dernières
années, qu'elles ne toléreraient plus les poubelles en
métal; elles ont dit: Maintenant, ça va être des sacs de
plastique. C'était leur droit de faire ça. Ça allait dans
le détail, ça. Ça dérangeait les habitudes dont
vous parliez. Ils ne sont pas morts, personne, et que, là, la
municipalité, elle a le droit de faire ça, déjà,
elle l'a fait. Qu'en plus, elle puisse dire: Bien là, il va y avoir tel
genre de contenant ou tel genre de machine pour porter les déchets qu'on
va vous demander d'utiliser, on la met à votre disposition. Vous
n'êtes pas obligé de l'acheter chez nous. On ne leur donne pas le
pouvoir de l'imposer, là. On leur donne le pouvoir de l'acquérir
pour fins de location ou de vente. On ne dit pas qu'elle peut l'imposer de
force. Non. Non. S'il y en a un qui est féru de droits individuels, qui
dit: Moi, je vais acheter le mien chez mon fournisseur, il peut très
bien y aller si son instrument est conforme aux normes qui ont
été définies par le règlement de la
municipalité.
M. Dufour: Le titre ou l'article de loi correspondant à
tout ça, si on le lisait au complet... Ça commence: «Pour
obliger, dans toute l'étendue de la municipalité, ou dans la
section ou les sections...» Dans tout ça, si, au départ,
c'est marqué «obliger»...
Une voix: Excusez, M. Dufour. C'est: «Le conseil peut faire
des règlements», «peut».
M. Dufour: Oui, mais pour obliger, par exemple.
Une voix: Oui.
M. Dufour: Bien oui!
Une voix: Mais il n'est pas obligé de le faire.
M. Dufour: C'est sûr qu'il n'est pas obligé. C'est
un pouvoir habilitant. Moi, des pouvoirs qu'on donne pour le «fun»,
je n'ai pas de temps à perdre avec ça. On peut en
écrire... Juste à prendre le dictionnaire et à le lire,
ça ne me dérange pas. À chaque fois qu'on écrit une
loi, ça donne un pouvoir habilitant. Le pouvoir habilitant, c'est le
pouvoir de faire des choses et, pour moi, ça donne le pouvoir d'obliger.
C'est bien ça dans l'article.
M. Ryan: Regardez, ce n'est pas ça qu'on dit dans
l'article. Vous le lisez avec des préjugés.
M. Dufour: Bien non.
M. Ryan: Oui. Regardez, on dit, dans l'article: «pour
acquérir, à des fins de location ou de vente aux personnes
desservies par un service d'enlèvement...» On ne dit pas
«pour acquérir». Si on avait dit: «pour
définir, par règlement, que les personnes desservies devront
s'approvisionner à l'hôtel de ville pour leurs sacs»,
là, vous auriez raison. Mais ce n'est pas ce qui est dit ici.
M. Dufour: Mais seulement...
M. Ryan: C'est une déformation regrettable. (16 h 20)
M. Dufour: Oui. Mais vous regarderez, par exemple, le paragraphe
10° de l'article qu'on est en train de modifier. C'est bien sûr que
la municipalité peut. Ça, c'est le premier paragraphe. Ça
va? Mais, quand on commence et qu'on le lit, et ce qu'on va mettre à la
fin... C'est qu'au début c'est marqué: «Pour obliger, dans
toute l'étendue de la municipalité...» À ce que je
sache, la municipalité peut obliger. C'est ça que ça veut
dire. Ça, je suis obligé de vous dire que c'est de même que
c'est écrit. Ce n'est pas écrit autrement.
M. Ryan: Ça, ça va jusqu'à la ligne 6. Il
faut lire comme il faut. À la ligne 6, il y a un point-virgule.
Après ça, ce n'est plus pour obliger, c'est pour pourvoir, etc.
Il y a des nouvelles expressions qui sont employées après chaque
point-virgule. Vous ne pouvez pas inférer, comme vous le faites, que le
mot «obliger» s'appliquerait à ce qu'on discute
présentement. Honnêtement, là.
M. Dufour: Si on avait une définition légale, je
suis sûr que la municipalité, en vertu de cet article, pourra
obliger, si elle décide de le faire.
M. Ryan: Ce qu'on lui donne ici, c'est strictement un pouvoir
d'acquisition de ces objets-là. Ce n'est pas d'autre chose. Et de vente
ou de location.
M. Dufour: Oui, mais comme on parle des vidanges, des fosses
d'aisances, des conditions non hygiéniques... Donc, si on parle des
vidanges, c'est bien sûr qu'on donne... C'est un pouvoir
supplémentaire qu'on lui donne. Elle a tous les autres, plus
celui-là.
M. Ryan: Les autres, vous ne voulez pas les lui enlever.
M. Dufour: Pardon?
M. Ryan: Vous ne voulez pas les lui enlever, les autres?
M. Dufour: Non, mais elle a ces pouvoirs-là, et on ajoute
celui-là; donc, il fait partie du tout.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
M. Morin: Je voudrais savoir, comme l'article soutient que... On
dit «pour fins de location ou de vente», est-ce que ça
comprend implicitement le don de boîtes ou de contenants? Autrement dit,
je repose la question: Est-ce que la municipalité a le pouvoir
d'acquérir des contenants, mais, pour les remettre, d'en faire don aux
contribuables? Ou bien il faut qu'elle procède à la location ou
à la vente? Autrement dit, le don serait...
Je sais que, dans les municipalités, Hs fournissent gratuitement,
c'est un don. Évidemment, c'est un don. Remarquez bien que c'est
payé par la taxe foncière, bien sûr, sauf que, sur le plan
purement juridique, est-ce qu'une municipalité a le droit de faire un
don, de donner une boîte? Alors, est-ce que l'article comprend ça?
Je suis à peu près certain, Mme la Présidente, que, dans
l'esprit du ministre, c'est oui. Mais il conviendra... Avec sa rigueur
habituelle, il ne doit pas être satisfait de ce qui est là parce
que, là, on parte de vente ou de location. Donc, moi, si j'étais
un contestataire, je contesterais ça. Une municipalité qui a fait
don de contenants aux contribuables... Une municipalité n'a pas le droit
de faire des dons, même à un citoyen. Tu as beau avoir payé
tes taxes... à moins que le règlement municipal ne le
prévoie.
M. Dufour: À la fin de l'année, on vous donne,
comme prime, un cadeau. Oui, une poubelle.
M. Morin: Dans les quartiers huppés, ça pourrait
être des belles boîtes en plastique chromé avec des petites
bordures. Après ça, dans des quartiers moins huppés, il
faudrait que ce soit en plastique bien ordinaire, mat.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, des
commentaires sur les allégations du député de Dubuc?
M. Ryan: Si la municipalité, dans la réglementation
qu'elle établit pour l'enlèvement des vidanges, définit
qu'elle va fournir les sacs gratuitement, il n'y a rien qui l'empêche de
le faire, à mon point de vue. C'est dans ses pouvoirs. Ce n'est pas
nécessaire de le dire. C'est dans ses pouvoirs généraux.
C'est déjà prévu. Elle a tout le pouvoir de
réglementation sur les vidanges. On peut très bien avoir
ça là. Ce qu'on veut lui donner en plus, c'est le pouvoir
d'acheter, pour fins de vente ou de location, si elle le veut, des sacs ou des
contenants ou des instruments de...
M. Morin: Mais vous conviendrez, M. le ministre, que le nouveau
pouvoir est en fonction de la location parce que, pour ce qui est de
l'acquisition, je pense qu'on n'aurait pas eu besoin de la loi pour nous
dire...
M. Ryan: Absolument.
M. Morin: ...que la municipalité, maintenant, a le droit
d'acquérir des choses. Elle a toujours eu son pouvoir d'achat.
M. Ryan: D'accord à 100 %.
M. Morin: II y a des articles pour les achats en commun.
M. Ryan: Je vais dire comme on disait en scolastique: Le
spécifique ici, c'est vraiment le pouvoir de location ou de vente aux
personnes desservies...
M. Morin: Exact. Et non pas d'acquérir.
M. Ryan: Vous avez raison là-dessus. On a la même
formation, avec les déformations qu'elle comporte parfois.
M. Morin: On ne dira pas de quel côté est la
déformation. En tout cas. Moi, c'était ça. Je voulais
attirer l'attention du ministre là-dessus parce qu'il me semblait que ce
n'était pas suffisamment clair. Mais enfin...
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
l'article 5? L'article 5 est adopté. J'appelle l'article 6. M. le
ministre.
Validation de coutumes établies dans le
monde municipal en matière de
négociation
de contrats d'assurance
M. Ryan: Mme la Présidente, j'aimerais peut-être
demander à M. Couture... Ça regarde les assurances-rstraite et
ces choses-là. Je ne détesterais peut-être pas que M.
Couture nous donne certaines explications sur les antécédents de
cet article, ici.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M.
Couture.
M. Couture (Robert): Le but du premier paragraphe de l'article 6,
c'est de donner un caractère légal à certaines situations
qui se font en pratique. Entre autres, quand les municipalités
négocient des contrats d'assurance, il arrive qu'après entente
entre la municipalité et l'assureur on fasse entrer en vigueur le
contrat d'assurance à une date qui précède celle de
l'adoption du règlement en vertu duquel le contrat d'assurance est
accepté par le conseil. Par exemple, si on prévoit faire entrer
en vigueur un contrat d'assurance à partir du 1er janvier d'une
année jusqu'au 31 décembre d'une année postérieure
et que le règlement, après tout le délai des
négociations, est pris seulement au mois de février, à ce
moment-là, il est impossible que le règlement puisse donner effet
au contrat d'assurance à une date antérieure à la date de
passation du règlement. C'est une limite ultra vires du
règlement. Le règlement, lui, ne peut donner effet à une
disposition qu'à compter de la date de son adoption ou à une date
postérieure, mais jamais à une date antérieure. Là,
ce qu'on fait, c'est qu'on permet de faire entrer en vigueur un plan
d'assurance à une période antérieure a cène ae la
prise ae decision au conseil sur le règlement. C'est le sens du
paragraphe 1.
Le paragraphe 2 est un peu différent. Est-ce qu'on passe au
paragraphe... Le paragraphe 2, lui, vise à corriger une situation de
fait qui s'est présentée de façon assez
régulière dans le monde municipal. C'est qu'en matière de
pouvoirs prévus au paragraphe 8°, ce sont les pouvoirs en
matière de régimes de retraite et, au paragraphe 10°, surtout
les régimes d'assurance. Les municipalités qui contractaient un
contrat d'assurance avec un assureur devaient, à plusieurs occasions,
offrir le plan d'assurance, demander un plan d'assurance sur une base
d'adjudication. Lorsqu'un adjudicateur était désigné par
le processus des soumissions publiques ou sur invitation, dépendamment
du montant, à ce moment-là, la ville acceptait, par son conseil,
l'assurance à partir d'une résolution alors que, normalement,
cette décision-là aurait dû, d'après l'article 464,
être prise par un règlement du conseil. La confusion naît du
fait que l'acceptation d'une soumission se faisait par résolution, mais
que, dans le cas d'un règlement spécifique en matière
d'assurance ou de régime de retraite, la décision normale du
conseil se prend par règlement.
Ce qu'on dit, dans la modification, c'est que la municipalité
peut opter pour un mode ou l'autre pour prendre cette décision-là
relativement à un contrat d'assurance. C'est plus une disposition de
validation de coutumes qui se sont établies dans le monde municipal
qu'une règle, nécessairement, de droit nouveau qu'on veut
implanter. (16 h 30)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Bon. Mme la Présidente, d'habitude ou en
principe, lorsque la municipalité engage des fonds pour des
périodes importantes, ça se fait toujours par règlement.
Je vous donne, comme exemple, si la municipalité veut obtenir des fonds
qui engagent la municipalité plus que deux ans. À ce
moment-là, si c'est par résolution, elle demande l'approbation du
ministre des Affaires municipales. Donc, quand on veut engager la
municipalité assez longuement, en principe, ça se fait par
règlement.
Dans le cas qui nous préoccupe, les décisions ou le
règlement va aller à l'origine de la décision. Je
comprends l'intention qu'on a là-dedans mais, d'un autre
côté, est-ce qu'on remplit vraiment les conditions pour lesquelles
le législateur a prévu qu'on agissait par règlement? Il y
a des raisons qui prédominaient lorsqu'on a dit: Ces choses-là
que vous faites, vous allez faire ça par règlement plutôt
que par résolution. Il y avait des raisons. Est-ce que c'est parce qu'on
ne s'est jamais adapté comme il faut ou bien si... Est-ce qu'il y a des
municipalités, d'abord, qui ont déjà accepté ou
observé des
critères de réglementation et ne se sont pas basées
sur des résolutions? Est-ce que, par exemple, il y a des
municipalités qui, elles, ont négocié des fonds de pension
avec leurs employés ou ont décidé de leur donner un fonds
de pension? C'est plus facile si elles ont décidé de doter les
employés d'un fonds de pension volontairement. Si elles ont
négocié, bien, c'est clair que ça peut... Le conseil peut
l'avoir fait par résolution, mais il y a certainement des
municipalités qui ont cru que ça devait se faire par
règlement et, à ce moment-là, elles l'ont appliqué
à partir du moment où le règlement était en
force.
Ce changement-là estun changement assez important. Est-ce que
c'est un pouvoir qui est onéreux pour l'avenir? Pour le passé, on
répare une situation, mais pour l'avenir, est-ce que ce n'est pas une
obligation plus grande ou trop grande qu'on est en frais de donner aux
municipalités? Parce que, à ce moment-là, ça veut
dire qu'un règlement, ce n'est pas bien important. Ça fait juste
entériner ce que la résolution dit. De quelle façon les
gens vont pouvoir se reconnaître là-dedans?
M. Ryan: Très bien.
M. Couture: Disons que le principe de plus en plus retenu dans la
distinction entre un règlement et une résolution - et on s'en va
vers ça dans la réforme des lois municipales - c'est qu'on veut
plutôt garder le règlement pour l'adoption de règles qui
vont concerner les citoyens. Ça leur donne un caractère de
publicité plus élevé à cause des règles qui
doivent précéder un règlement. C'est important que le
citoyen soit informé des obligations que ta ville va créer
à son égard, alors que la résolution, on la réserve
de plus en plus pour les décisions administratives de la
municipalité et ce cas-là, le fait de prendre une assurance pour
les employés de la municipalité ou même pour les membres du
conseil d'une municipalité, entre plus dans le domaine de
l'administration de la municipalité. C'est pour ça que, en
même temps qu'on a voulu régler la situation passée - on
verra à l'article 68 du projet de loi qu'il y a une validation d'acte
accompli - on veut aussi garder en place la formule de résolution en
sachant qu'on s'en va vers une résolution pour les décisions
administratives.
M. Dufour: Vous êtes en frais de nous dire que pour un avis
public ce sera, en ce qui concerne le citoyen, par règlement; ce qui
concerne l'administration, on va toujours faire ça par
résolution. Mais si on fait une résolution qui engage des fonds
des citoyens, ça les concerne aussi et ils n'ont rien à dire.
Est-ce que c'est aussi dérangeant que ça qu'on puisse passer
ça par résolution?
Je vous dis que pour les actes passés, il n'y a peut-être
pas grand-chose à faire; c'est fait. Mais pour le futur, à partir
de maintenant, est-ce que ce n'est pas correct qu'on maintienne cette
obligation plutôt que de revenir en disant que c'est une
résolution? On ne passe pas ça à tous les jours, les fonds
de pension. Quand on le fait, on le fait pour longtemps, on est engagé
pour beaucoup d'années, et je n'ai pas vu beaucoup de
municipalités qui ont aboli leur fonds de pension. On pose le geste. Le
geste, où on le pose, c'est important. Parce que les citoyens, plus
ça va, moins on les informe.
Moi, je trouve ça un peu dérangeant. Je vous le dis, pour
le passé, il n'y a rien à foutre; c'est réglé. On
n'est toujours pas pour mettre les municipalités en prison et puis les
mettre illégales. Mais si on change une règle... Les
syndiqués devraient savoir que lorsqu'on établit un fonds de
pension, c'est quelque chose de sérieux. Puis les citoyens, ils doivent
être éveillés par rapport à ça. Puis, c'est
de même que ça se passe chez nous. Parce que sans ça,
ça ne coûte jamais rien. C'est beau, c'est fin et ça ne
coûte rien. Ça fait qu'on va s'en donner. Moi, ma réaction,
je vous la donne à brûle-pourpoint. C'est ça, ma
réaction. Je ne sais pas si mon collègue veut rajouter des choses
par rapport à ça.
M. Morin: M. le ministre... Je vais attendre qu'il vienne
s'asseoir.
Une voix: Vous pouvez nous parler à nous autres.
M. Morin: Bien oui, quand je parie, je m'adresse à la
présidente, mais... Qu'est-ce que tu veux faire? Si je veux le
convaincre de quelque chose, il faut qu'il soit là. Bien, si vous vous
engagez, là, si je vous convaincs vous, à convaincre le ministre
après, on va y aller.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, M. le
député de Dubuc a une question à vous poser.
M. Dufour: Est-ce qu'on peut suspendre deux minutes? Je pense que
les arguments ont porté.
La Présidente (Mme Bélanger): II s'en vient. Une
voix: II est en consultation.
M. Dufour: Non, non, je pense qu'il veut changer des choses.
Ça l'a...
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission
suspend ses travaux pour quelques instants.
Alors, le député de Dubuc avait une ques-
tion à vous poser.
M. Morin: Bien, écoutez, Mme la Présidente, si le
ministre veut réagir aux propos de mon collègue d'abord... Parce
que je ne voudrais pas faire perdurer. S'il y a des réactions
satisfaisantes, bien, on passera à un autre article; sinon, on reviendra
à la charge.
M. Ryan: D'après ce que je crois comprendre... J'ai
consulté les dirigeants de l'Union des municipalités du
Québec qui sont ici. J'apprécie que M. Mercier soit avec nous,
entre parenthèses. Je vous remercie, M. Mercier, de
l'intérêt que vous portez au projet de loi. Je pense que c'est
très significatif que le président de l'UMQ suive les travaux de
la commission depuis le début, avec les nombreuses occupations que ses
charges lui imposent.
On me fait valoir qu'il y a des décisions en matière de
régime de retraite ou d'assurance collective qui vont être d'ordre
général. Tu sais, quand on institue un régime de retraite,
il faut qu'on y apporte des modifications structurelles. Ça, c'est le
type de décisions qui devraient continuer d'être prises par voie
de règlement. Il peut arriver qu'il y ait des applications en cours de
route, qu'on décide que M. Untel ou que Mme Unetelle va se voir octroyer
telle chose, va pouvoir entrer à la retraite à tel moment ou
bénéficier de tçile disposition particulière.
Ça, ce sont des decisions administratives qui ne devraient pas
être soumises au processus réglementaire. Je trouve que ça
a du bon sens. Puis peut-être qu'à ce moment-là la formule
qu'on a ici va permettre d'assouplir... Mais il faudrait que ce soit
prévu clairement. Puis, là, je vais demander l'éclairage
de M. Couture, avec la permission de la commission. Il faudrait que ce soit
établi clairement que pour l'établissement du régime ou
des modifications de fond, que, là, ça demande de procéder
également par règlement.
Je ne sais pas si on se comprend. Peut-être qu'on mélange
les cartes, M. Couture, mais soyez bien à l'aise pour nous le dire.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. Couture.
(16 h 40)
M. Couture: Je pense que ça deviendrait difficile de
diviser la décision du conseil pour imposer un mode de décision
qui serait le règlement pour une partie de fonds soit du régime
d'assurance, soit du régime de retraite, et laisser aller avec une
résolution pour une partie plus technique du document. Je pense que
ça a été un choix entre la formule actuelle, qui est celle
du règlement, ou donner ouverture aussi à la prise de
décision par résolution. Enfin, nous autres,
l'intérêt premier, c'est d'éviter que des actes
illégaux, qui se sont commis dans les années passées,
acciaenienemeni, puur ues yens» qui administrent, ne se
répètent pas. Vu, comme je l'ai expliqué tout à
l'heure, qu'on se dirige vers une prise de décision par
résolution pour les actes administratifs, on trouvait pertinent de
laisser ce pouvoir-là s'exercer par résolution.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
M. Morin: Je voudrais revenir, avant de passer au deuxième
paragraphe, et dire quelques mots sur l'aspect de la rétroaction.
Même avec les explications qu'on a eues tout à l'heure, à
l'effet que, bon, O.K., on pouvait signer une entente avec une compagnie
d'assurances sur une police, mais qu'au moment de la signature,
évidemment, le règlement ne soit pas prêt. Donc, de
là la nécessité d'accorder une rétroaction au
règlement. Mais quand on sait comment les délais sont importants
sur la situation qui peut prévaloir dans une police d'assurance ou, tout
simplement, dans le cas d'un régime de retraite, les délais entre
la signature d'une police, d'une entente, avec le moment de l'adoption du
règlement, moi, c'est drôle, Mme la Présidente, mais je
trouve ça délicat qu'on accorde un effet rétroactif
à un règlement par rapport à la signature d'une entente
reliée aux assurances ou aux régimes de retraite.
Vous savez, les régimes de retraite, ça... Les obligations
d'un régime peuvent varier d'un mois à l'autre de façon
très importante, que ce soit une question de marché, que ce soit
une question de personnel, d'âge du personnel, enfin, tout ce qui est
inhérent au rendement d'un fonds de pension. Comment est-ce qu'on peut
avoir une entente avec une compagnie et adopter un règlement plus tard,
et que ce même règlement serait rétroactif? Moi, le plus
loin que je pourrais aller, Mme la Présidente, c'est que cette
rétroactivité recule jusqu'à l'avis de motion, comme on le
trouve dans la Loi sur les cités et villes à maints
égards. Lorsqu'il y a un dépôt d'avis de motion, à
ce moment-là, ça peut geler, d'une certaine façon,
certaines choses qui peuvent bouger dans le paysage, particulièrement au
niveau de l'aménagement et de l'urbanisme, entre autres. Si vous faites
une modification, un amendement à votre règlement d'urbanisme,
à partir du moment où il y a un avis de motion, ça
gèle la situation.
Alors, moi, qu'il y ait une rétroaction d'un règlement par
rapport à une police qui a été déjà
signée, qu'on recule jusqu'à l'avis de motion... Parce que,
finalement, les élus municipaux, il faut quand même
prévoir; on n'est pas toujours pris comme ça dans des situations
in extremis. Normalement, lorsqu'il y a lieu de signer, soit une nouvelle
police d'assurance ou de signer une nouvelle modification, et qu'on sait qu'un
règlement sera nécessaire, généralement le conseil
municipal dépose un avis de motion. On
sait qu'un avis de motion peut durer quand même quelques semaines,
quelques mois avant l'adoption du règlement. Moi, qu'il y ait une
rétroaction jusqu'au moment de l'avis de motion, qui avait pour but de
signer, de ratifier la signature d'une police d'assurance ou d'un régime
de pension, ça me paraîtrait moins inquiétant. Parce qu'un
règlement, ce n'est pas une résolution, c'est un
règlement. Ça comporte des choses, ça comporte des
exigences, puis on ne peut pas, par toutes sortes de formules comme ça,
transformer des règlements presque en résolutions
déguisées, surtout que l'article 464 dit bien que le conseil
municipal peut faire par des règlements, par voie de règlements.
Alors, si vous amenez des modalités qui font en sorte que ce n'est plus
véritablement des règlements, parce qu'on accorde des effets
rétroactifs, moi, ça m'inquiète un peu. C'est pour
ça que je vous dis: Jusqu'au moment de l'avis de motion, ça
limiterait les dégâts, puis je suis à peu près
certain que ça conviendrait aux attentes du monde municipal.
Voilà pour le premier point.
Pour ce qui est du deuxième point, là il va falloir que
vous m'apportiez des explications beaucoup plus fortes quand on dit qu'on peut
exercer... Même si l'explication qui a été donnée
tout à l'heure nous a dit qu'on pouvait exercer par voie de
résolution les pouvoirs mentionnés aux paragraphes 8° et
10°. On nous a dit qu'il s'agissait là uniquement de conditions
minimales, de modalités, mais qui ne changeaient rien quant aux
pouvoirs. Là, vous allez me permettre d'être très
sceptique, parce que si vous voulez que ce soit ce que vous dites, il faut
à ce moment-là que votre projet d'amendement spécifie
très clairement que le conseil puisse exercer par résolution le
pouvoir mentionné aux paragraphes 8° et 10°, et cela en
conformité aux conditions édictées par le
règlement. On ne peut pas prétendre que c'est implicite,
ça; il faut que ce soit explicite si vous pouvez adopter des
résolutions sur des modalités. Je ne le sais pas, j'imagine une
compagnie d'assurances qui rajoute un certain nombre d'employés
assurés, qui sont des modalités qui ne changent pas les
règles du jeu du règlement. Oui, ça, ça va, parce
que c'est des conditions que vous retrouvez dans le règlement.
Si, à ce moment-là, on veut donner plus de souplesse, plus
de pouvoir à la municipalité de mettre en application ces
règlements-là, je n'ai pas d'objection, mais toujours dans le
respect des conditions édictées dans le présent
règlement. Il ne faut pas, de façon détournée, que
par voie de résolution on puisse arriver à amender un
règlement sous prétexte que c'est une modalité. Donc, il
faut véritablement que tout ce qu'on peut faire par résolution,
ce soit des modalités. Évidemment, l'opération,
finalement, de ce régime d'assurance ou de retraite, il faudrait, selon
moi, que ce soit spécifique que ces résolutions doivent
être faites en conformité avec les conditions
édictées dans le règlement, ce qui éviterait
finalement qu'on passe pour de simples résolutions les amendements
à un règlement qui ne pourraient être apportés que
par un autre règlement.
M. Ryan: Regardez, on a peut-être une suggestion à
vous faire, qui va simplifier les choses. Le premier alinéa parle par
lui-même. C'est évident que le conseil peut donner à un
moment donné au maire ou au directeur général de la ville
le mandat d'essayer d'obtenir des améliorations dans le contrat. Si tu
les as, signe ça tout de suite, que ça marche, et on confirmera
ça par règlement. Je pense qu'il faut s'attendre à ce
qu'un règlement de cette nature puisse avoir un effet rétroactif
au moment de la signature. Je pense que vous l'avez dit vous-même.
Maintenant, la condition que vous mettez ne me semble pas nécessaire,
parce qu'on va pouvoir jouer avec l'avis de motion aussi. Je ne l'aime pas
trop. Mais je pense que la substance du premier alinéa, on se comprend
quand même, il y a un accord assez large.
Sur le deuxième alinéa, je me demande s'il ne serait pas
mieux de le laisser tomber purement et simplement. Là on va corriger des
erreurs qui ont été faites dans le passé, puis fermer la
porte là et continuer de le faire par règlement. L'administration
du régime, ça se fait directement. Quand c'est l'application, la
mise à la retraite d'un tel et d'un tel, c'est des choses qui vont de
soi. Peut-être qu'on serait mieux de laisser tomber le deuxième,
parce qu'avec le deuxième, on risque de dénuer de tout sens
l'obligation réglementaire. On élargit énormément
les pouvoirs de décision par résolution. À ce
moment-là, se contenter de ça, je pense qu'on en aurait
peut-être assez pour le prochain voyage.
M. Dufour: Là-dessus, je peux vous dire qu'on a
administré des fonds de pension. Puis dans les questions de mise
à la retraite, pour s'assurer que l'employé ne perdait pas de
bénéfices, on le faisait par résolution. Je ne me rappelle
pas qu'on ait fait des règlements de cette façon-là et je
ne pense pas... En tout cas, je n'ai jamais pensé que c'aurait pu
être dans l'illégalité. Mais le fonds de pension, quand
c'était des éléments importants, on le faisait par
règlement. Ça ressemble à ça.
M. Ryan: Je pense que ce qui définit clairement ce qui
doit entrer dans le règlement à 464.8, ce n'est pas ces
décisions particulières, c'est des choses d'ordre
général: établir l'âge d'admission, les
catégories de retraités éventuels, une commission de
surveillance et toutes ces choses-là. Je pense qu'avec ça, il ne
devrait pas y avoir trop de problèmes.
M. Dufour: Ce qui fait qu'on retirerait le... (16 h 50)
M. Ryan: Est-ce que vous avez un petit amendement pour enlever
l'alinéa 2, M. Couture? Mme la Présidente, nous vous remettons en
toute déférence ce texte fraîchement pondu par notre
conseiller juridique, chez qui la célérité le dispute
à la docilité, toujours entendue dans son sens positif de
volonté d'accéder à des horizons sans cesse nouveaux.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, voici,
l'article 6 est remplacé par le suivant: «6. L'article 464 de
cette loi est modifié par l'addition, à la fin du paragraphe
10°, de l'alinéa suivant: «Tout règlement adopté
en vertu du présent paragraphe peut rétroagir à la date
à laquelle la police d'assurance ou sa modification selon le cas entre
en vigueur.»
Vous en voulez une copie?
M. Ryan: Regardez...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: ...avant qu'on vote là-dessus, c'est moi qui l'ai
proposé, par conséquent, je vais l'expliquer un petit peu. La
volonté, c'était d'empêcher qu'on fonctionne à deux
niveaux différents. Maintenant, la conseillère juridique de
l'Union des municipalités a fait valoir une difficulté
particulière. Il y a les conventions collectives qui interviennent dans
le paysage. Les conventions collectives contiennent souvent des stipulations
substantielles concernant les régimes de retraite ou d'assurance. Les
conventions collectives ne font pas l'objet d'un règlement, c'est des
choses qui sont adoptées par résolution. Ce qui fait que
ça couvrait cette situation-là aussi, l'amendement qui
était proposé, parce qu'on ne peut pas refaire le
règlement à chaque fois qu'on signe une convention collective. On
recommence tout le procédé à ce moment-là. Et quand
ils ont signé, ils ont engagé la responsabilité de la
municipalité.
M. Dufour: À l'exception qu'une négociation de
convention collective s'applique rarement avant la signature des parties. Et,
à ce moment-là, ce que mon collègue disait tout à
l'heure, les assemblées de conseil, en tout cas pour ceux qui ont des
conventions collectives, la plupart des municipalités qui ont des
conventions collectives siègent assez régulièrement, et
elles pourraient donner facilement un avis de motion. Mais est-ce que ça
couvre, avec votre amendement, ou si ça reste encore...
M. Ryan: Non, là, ça laisse l'affaire à
découvert. Si on adopte mon amendement, là, on laisse la
situation à découvert.
M. Dufour: Bon. Ce que mon collègue de
Dubuc disait tout à l'heure, c'est que ça aurait pu
s'intégrer facilement. L'avis de motion peut... Pour la
municipalité, ça ne prend pas de temps à convoquer une
assemblée spéciale. Il disait: Ce que je pourrais accepter, c'est
lorsqu'il y a un avis de motion à donner; ça couvrirait. Donc,
c'est assez rare que la convention collective se négocie et se signe
immédiatement. Ça prend une résolution du conseil pour la
mettre en force. Donc, en même temps qu'ils font la résolution du
conseil, ils pourraient donner un avis de motion. Et pour donner un avis de
motion, ce n'est pas nécessaire que le règlement soit
explicité en long et en large. Ça pourrait être une
formule.
M. Morin: Mais avant qu'on revienne, là, est-ce que vous
pouvez me rappeler en quoi consiste l'amendement?
M. Dufour: On enlève la deuxième partie; on
enlève ça. Ce qui fait que, là, il n'est plus question de
résolution. Mais tout à l'heure, quand on va arriver à 68,
là, tout à l'heure, à ce moment-là...
M. Morin: mais il me semble qu'il a dit d'autres choses aussi,
qu'à la lecture il a mentionné «est et entre en
vigueur». il y a une petite modification là aussi, dans le premier
paragraphe?
La Présidente (Mme Bélanger): Bien là, je ne
peux pas vous le relire, je ne l'ai pas. Il est parti à la
photocopie.
M. Morin: II me semble bien que c'est ça que vous avez
dit, là. Donc, il y a une modification dans le premier paragraphe, si
j'ai bien compris, à la lecture. Est-ce qu'il y a... Oui, non?
La Présidente (Mme Bélanger): Non, à la fin
du paragraphe 10°... De toute façon, ça ne sera pas tellement
long, on va l'avoir en notre possession.
M. Dufour: Dans quelques instants.
M. Morin: O.K. «entre en vigueur». Parce que j'avais
pris textuellement ce que vous m'avez dit et je pensais qu'il y avait un petit
amendement là.
M. Ryan: II n'y avait pas d'amendement au premier
alinéa.
M. Morin: Non? O.K. C'est correct. C'est parce que je l'avais
pris à la lecture.
La Présidente (Mme Bélanger): Au premier
alinéa, il n'y a pas d'amendement.
M. Morin: C'est parce que j'étais très
attentif. J'ai enregistré tout ce que vous avez dit.
L'amendement, Mme la Présidente, ça ne doit pas dire que
le deuxième...
M. Dufour: Que l'alinéa est retiré.
M. Morin: ...alinéa est retiré?
M. Dufour: Oui, c'est ça qu'il disait.
M. Morin: Oui? Ah! ça revient au même?
La Présidente (Mme Bélanger): On a remplacé
par... On a remplacé l'article par l'amendement.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): On va suspendre
quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 55)
(Reprise à 16 h 58)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission reprend
les travaux.
M. Ryan: Ma proposition, là, ça serait conforme
à ce que je disais tantôt: qu'on garde le premier alinéa
tel quel, puis le deuxième alinéa, qu'on le laisse tomber.
À ce moment-là, on régularise tout ce qui a pu être
fait. On ne le régularise pas, finalement. On ne régularise pas
ce qui a pu être fait. Là, tout ce qu'on fait, c'est que si le
conseil signe une police d'assurance ou un régime de retraite par
l'intermédiaire d'un ou de plusieurs de ses officiers, le
règlement qui va être adopté ensuite va avoir un effet
rétroactif à la date de la signature. C'est tout ce qu'on
fait.
L'autre point n'est pas tout à fait assez clair. Il y a le
problème que soulève l'Union des municipalités, auquel on
ne peut pas être étranger: les conventions collectives. Mais
jusqu'à maintenant, ça n'a jamais été
contesté par personne. On ne peut pas faire tomber les conventions
collectives dans le domaine de la réglementation. Parce que ça
voudrait dire, ça, que, à supposer qu'il y ait une convention
collective qui soit signée, et ensuite qu'on doive en faire l'objet d'un
règlement dans les dispositions traitant de retraite ou d'assurance,
puis que ce règlement-là devait aller éventuellement en
contestation, en référendum, la population se prononcerait contre
une convention collective qui a été signée. Et là,
on aboutirait à l'absurde. Il faut faire attention à
ça.
M. Dufour: Mais à ce que je sache, les règlements
de fonds de pension n'ont jamais fait l'objet de contestation publique; en tout
cas, de mémoire, là.
M. Ryan: Mais...
M. Dufour: Mais je pense, par exemple, qu'ils pourraient faire
l'objet de l'approbation du ministre des Affaires municipales. En tout cas, on
réfléchit là-dessus, là...
M. Ryan: Non, pas actuellement. M. Dufour: On
réfléchit tout haut, là? M. Ryan: Oui, c'est
ça.
M. Dufour: Parce que moi, j'ai pas d'idée
préconçue là-dessus. Parce que ce que mon collègue
de Dubuc disait tout à l'heure, c'est que, au moment de la signature de
la convention, en principe, avant que le conseil signe la convention, il y a
une assemblée du conseil qui autorise les signataires. En principe,
c'est comme ça que ça se passe dans un conseil municipal. Et si
ça se fait, au moment où il y a l'assemblée du conseil
pour ratifier, s'il y a des changements majeurs, là, il pourrait y avoir
un avis de motion qui dise: Le règlement du fonds de pension sera
amendé à un point tel, tel et tel. Et là, à ce
moment-là, ça devient... Les changements qui pourraient se faire
dans le règlement seraient rétroactifs à l'avis de motion,
ce qui ne laisse pas de vide. Ça, c'est un peu ce que nous, on pense,
là.
M. Ryan: Regardez. Non, mais ce n'est pas dénué de
bon sens non plus. Mme la Présidente, je pense qu'on va faire une chose,
à cet article-là. Peut-être qu'on pourrait le garder en
suspens pour tout de suite. Je vais faire faire des vérifications. Je
veux m'assurer qu'on aura très bien compris les points de vue dont on
nous a saisis. On va y penser chacun de son côté puis on reviendra
là-dessus plus tard dans l'examen du projet de loi. Il y a des petites
clarifications qu'on doit apporter, puis on ne les a pas à portée
de la main, là. O.K.? (17 heures)
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord.
M. Ryan: Je serais prêt, par conséquent, moi, si
vous êtes d'accord...
La Présidente (Mme Bélanger): Mais est-ce que votre
intervention, M. le ministre, veut dire que vous retirez votre amendement
à l'article 6?
M. Dufour: Avant de...
M. Ryan: Je le garde sur la table en suspens.
M. Morin: Mme la Présidente, là, vu qu'on
suspend, j'aimerais qu'on regarde... J'avais pensé, à un
moment donné, à une situation où une modification comme
telle chevaucherait deux années financières. C'est pour ça
que la rétroaction, là... Imaginons qu'on est rendu au mois de
février...
M. Ryan: C'est ça.
M. Morin: ...mais qu'il y a une police d'assurance qui aurait
été signée au mois de novembre. Est-ce qu'un
règlement peut rétroagir sur une autre année
financière? Dans le cas d'une convention collective, ça ne me
crée pas de problème parce que le Code du travail...
évidemment, la convention, il y a des choses prévues au niveau du
Code du travail là-dessus. Ça, ce n'est pas fatigant.
M. Ryan: Regardez...
M. Morin: Mais dans l'autre cas où ça
chevaucherait, la rétroactivité, il faut la regarder. J'attire
ça pour que...
M. Ryan: Non mais, il n'y a de période d'indiquée.
Vous soulevez ce point-là, et c'est un point valide. Peut-être
qu'on va faire une chose: si vous avez des points à communiquer ou
à obtenir en parlant avec nos conseillers, vous pourriez le faire
volontiers dans les rares moments d'intermission qu'on a. Nous autres, on va
travailler ça de notre côté et on reviendra un peu plus
tard avec des choses plus précises. Peut-être, Mme la
Présidente, pourrait-on aborder dans ces conditions l'article
suivant?
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. Alors,
l'article 6 est suspendu. J'appelle l'article 7. M. le ministre.
M. Ryan: II y a un groupe, Mme la Présidente, qui a
demandé à être entendu. L'Opposition nous avait fait des
représentations l'autre jour, et j'ai laissé entrevoir - et je le
dis explicitement - que nous serions peut-être prêts à
entendre le représentant du regroupement des courtiers d'assurances pour
une période d'une demi-heure. Il nous donnerait son point de vue avant
qu'on commence l'examen article par article. Ce serait ça de pris.
M. Derome, je crois.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je demanderais
au Regroupement des cabinets de courtage d'assurance du Québec de bien
vouloir se présenter à la table.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): De toute
façon, ce n'est pas pertinent, cette question de financement. Alors, on
va revenir à nos oignons.
Une voix: Ce n'était pas suspendu?
La Présidente (Mme Bélanger): Non, ce
n'était pas suspendu.
Alors, monsieur, je vous demanderais de vous présenter et de
présenter la personne qui vous accompagne. Vous avez 10 minutes pour
faire connaître votre point de vue sur le projet de loi. Ensuite, il y
aura 10 minutes de chaque côté de la table pour un
questionnement.
Auditions (suite)
Regroupement des cabinets de courtage d'assurance du
Québec
M. Derome (Jean-Marc): Mme la Présidente, mon nom est
Jean-Marc Derome, directeur général du Regroupement des cabinets
de courtage d'assurance de la province de Québec.
Je voudrais au départ excuser notre président qui aurait
bien aimé venir vous donner son point de vue cet après-midi.
Malheureusement, il pratique à Lorrainville, Témiscamingue,
Québec, et nous avons su ce matin qu'il y avait peut-être
possibilité que nous puissions comparaître. Entre
parenthèses, notre président souscrit l'assurance de plusieurs
petites municipalités actuellement.
J'aimerais, à ma droite, vous présenter Me André
Bois, qui est notre aviseur légal depuis plusieurs années. Comme
il a eu l'occasion d'étudier à fond tous les problèmes
soulevés par l'article 7, je lui demanderais de bien vouloir vous
exposer notre situation. Il me fera plaisir après de répondre aux
questions que vous pourriez avoir. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Me Bois...
M. Bois (André): Oui. Après avoir consulté
le client, je me permets d'abord de répondre à certaines
questions qui avaient été posées à M. Medza, du
BAC, de la part de M. le ministre Ryan.
M. le ministre Ryan demandait quel était l'effet de cette loi sur
les cabinets de courtage. Est-ce que la création de ces captives allait
avoir un effet quelconque sur l'activité des entreprises de courtage.
Alors, la réponse est la suivante, c'est que, dans un futur
immédiat, il est évident qu'il n'y aura pas de fermeture de
bureau ou d'entreprise, mais l'effet est un effet à moyen terme, en ce
sens que c'est une autre parmi une suite de perturbations du marché du
courtage d'assurance qui ont commencé avec l'assurance automobile, qui
ont suivi après ça par l'intrusion de Desjardins dans le domaine,
et qui maintenant est perturbé, encore une fois, par l'adoption de cette
mesure. Alors, quand vous fermez un champ de pratique à un groupe de
courtiers, ceux-ci s'en viennent dans votre pâturage, dans votre
champ, et ça fait plus de gens sur un champ de pratique plus petit.
Alors, ça, c'est le premier effet.
Le deuxième effet. Pour les courtiers aussi, c'est la
perturbation chez les assureurs. Bien que le projet de loi prévoie une
adhésion volontaire des municipalités, bien qu'on n'envisage pas
que les municipalités vont nécessairement se ruer aux portes de
cette formule-là, notre opinion, c'est que dès qu'il va y avoir
une masse critique de captives suffisante pour occuper le territoire, vous
allez assister à un retrait de plusieurs assureurs du Québec, du
moins dans le domaine de l'assurance-responsabilité; pas dans le domaine
de l'assurance directe, mais dans le domaine de
l'assurance-responsabilité. Vous ne pourrez pas demander à des
assureurs qui assurent simplement la partie résiduelle du marché
de rester dans ce marché-là. Alors, c'étaient, dans un
premier temps, les deux réponses aux questions qui avaient
été posées par M. le ministre Ryan et qui étaient
adressées au BAC, mais davantage aux courtiers d'assurances.
Ceci étant dit, nous avons des suggestions en ce qui concerne le
régime lui-même, notamment à 465.1. Nous proposerions, si
la législation n'est pas retardée, si elle doit suivre son cours
normal, que 465.1 soit modifié pour prévoir que ce système
de captives ne soit pas seulement ouvert aux municipalités locales mais
également aux organismes contrôlés par les
municipalités, dont plus de 50 % des ressources d'opération
proviennent de subventions de municipalités. Pourquoi cette proposition?
C'est que j'avais déjà eu l'occasion de vous souligner le fait
que, malheureusement, le rapport Wyatt ne fait pas état d'une
réalité qui est celle des organismes qui bourgeonnent autour des
municipalités, qui dépendent des municipalités. Comme
procureur et avocat, j'ai défendu des municipalités pour des
assureurs où la municipalité était poursuivie
conjointement avec un organisme de loisirs entièrement
contrôlé par la municipalité. Je vais être plus
concret encore. C'est quelqu'un qui, à Rimouski-Est, s'est blessé
en jouant au baseball. Il avait une blessure assez grave, et on reprochait
à l'organisme de loisirs subventionné à 100 % par la
municipalité d'avoir mal égalisé le terrain. Enfin, je
n'entre pas dans les détails. Finalement, les accusations ou les
reproches portaient conjointement contre la municipalité et cet
organisme-là. Alors, il m'apparaît impensable, si on veut avoir un
régime cohérent, d'écarter du programme de captives, parce
que c'est une captive, les organismes qui sont contrôlés par les
municipalités, conformément à la Loi des cités et
villes, par ailleurs. (17 h 10)
Deuxième suggestion. Celle-là porterait sur l'article
465.3. Lorsque la demande de constitution de la captive est faite, on devrait
exiger des postulants des renseignements un peu plus exhaustifs tels que, au
paragraphe 2°, le nom, évidemment, des organismes
contrôlés par la municipalité qui deviendrait membre de la
mutuelle. Au paragraphe 4°, on devrait non seulement demander les
catégories d'assurance de dommages envisagées... «Les
catégories», c'est trop vague, ça. On entend par
«catégories» ici la distinction traditionnelle entre
assurance de choses et assurance de responsabilité. Alors, il faudrait
demander, outre ça, la forme et les conditions et les garanties qui
seront stipulées au contrat conclu avec les membres de la mutuelle.
Alors, je répète la forme: les conditions et les garanties -
j'insiste sur le mot «garanties» - qui seront stipulées au
contrat conclu avec les assurés.
Pourquoi cette suggestion-là? C'est que vous devez envisager que,
si cette innovation connaît le succès que vous espérez,
vous pourrez arriver à une situation de quasi-monopole de l'assurance
des municipalités dans certaines régions, et le type de
couverture qui sera fournie par ces mutuelles-là pourrait ne pas
être dans l'intérêt du public. Quand je parle de
l'intérêt du public, je parle surtout en assurance de
responsabilité, parce que les forces du marché ne joueront plus.
Les types de garantie offerts ne seront peut-être pas aussi
étendus que ceux que le marché peut offrir. Alors, pour contrer
ce danger de monopole indirect, toujours celui de la captive, l'Inspecteur
général devrait pouvoir exiger, donc, la forme, les conditions et
les garanties stipulées au contrat entre la captive et les
municipalités ou les organismes.
M. Ryan: Le 3°. Pourriez-vous rappeler ce que vous avez dit,
là, brièvement, M. Bois?
M. Bois: Oui.
M. Ryan: Le 3°.
M. Bois: Oui. Je continuerais, après
«envisager», après le mot «envisager», par les
mots suivants: la forme...
M. Ryan: Non, non. Ça, c'est correct.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est clair,
ça.
M. Ryan: ...non, non, on l'a, celui-là. C'est le 3°.
Vous avez dit quelque chose tantôt sur le 3° qui m'a
échappé.
La Présidente (Mme Bélanger): «Le lieu, au
Québec, où sera établi le siège social...
M. Ryan: Sur les alinéas précédents.
M. Bois: Au 3°, je n'ai rien dit, M. Ryan.
M. Ryan: Très bien. Sur le 2°?
M. Bois: Au 2°, c'est «le nom des municipalités
et des organismes».
M. Ryan: C'est correct. Correct, ça marche, ça.
M. Bois: Ça va? Bon. 4°, ça va, M. Ryan?
M. Ryan: Très bien.
M. Bois: très bien. au paragraphe 7°, à la
troisième ligne, après le mot «retrait»,
j'ajouterais: «et l'expulsion d'un membre ou d'un organisme». le
motif de cette suggestion-là, c'est ave j'ai cru comprendre - et je
comprends toujours - que la mutuelle, une fois qu'elle est constituée,
elle va transiger comme n'importe quel assureur: elle va conclure des contrats
d'assurance et, en assurance, il faut quand même donner l'occasion
à l'assureur, quand l'assuré devient indésirable, quand il
a trop d'accidents, pour le bénéfice du groupe des mutualistes,
il faut permettre d'expulser le mouton noir. alors, c'est l'essence de
l'assurance. on a toujours dit, et on hochera certainement de la tête en
arrière de moi, que l'assurance, c'est un contrat de la plus
entière bonne foi. alors, si l'assuré n'est plus de bonne foi,
aggrave le risque par des pratiques de gestion du risque indésirables,
il faut pouvoir l'expulser. et il faudrait, encore une fois, parce que c'est
une captive, que le régime d'expulsion soit bien encadré, parce
que cette personne-là ne retrouvera plus d'assurance ailleurs. s'il est
indésirable pour la captive, il ne le deviendra pas pour le
marché privé.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Me Bois, votre
temps est terminé. Est-ce que vous voulez poursuivre...
M. Bois: Voilà.
La Présidente (Mme Bélanger): ...et il va y avoir
moins de questionnement ou si on peut aller au questionnement?
M. Bois: Nous pourrions faire parvenir par écrit ces
suggestions-là qui ne se prêtent pas au style discursif.
C'étaient des suggestions aux paragraphes 8° et 9°, et notamment
aux pouvoirs de l'Inspecteur, à l'article 465.13. Voilà.
M. Ryan: Regardez, là, je ne ferai pas de commentaires
longs, Mme la Présidente, parce que je vais étudier avec nos
conseillers les implications des suggestions qui nous sont faites. La
première proposition relative aux organismes paramunicipaux qui
dépendent d'un conseil municipal, par ailleurs, est une suggestion qui
doit être examinée. Nous allons voir si elle est comprise dans la
formulation que nous avons et, si elle ne l'était pas, est-ce qu'il y a
une manière de corriger. Vous proposez une modifica- tion à I
article 465.3, paragraphe 2°. ce sont des choses qui peuvent être
examinées; on va les examiner. Sur les catégories d'assurances
envisagées, on va voir s'il y aurait moyen d'être un peu plus
précis.
Vous avez une dernière modification relative aux conditions qui
ont trait à l'expulsion d'un membre. On s'est posé la question
l'autre jour. On n'a rien qui traite de l'exclusion d'un membre, actuellement;
il faut qu'il en soit question à une place ou l'autre, probablement.
Est-ce que ce sera dans les dispositions d'ordre général ou dans
la convention que présenteront les promoteurs d'un projet? C'est une
chose qui va être examinée.
Si vous pouvez nous envoyer par écrit les propositions de
modification que vous mettez de I'avant, nous allons les examiner
sérieusement parce que je pense que vous représentez un
réservoir d'expérience et d'expertise en matière
d'assurances que nul ne saurait contester. Vous êtes habitués de
transiger avec toutes sortes de personnes et d'organismes dans toutes les
régions du Québec. Et le point de vue que vous aviez à
nous présenter, je vous sais gré de m'en avoir prévenu
déjà par écrit et de l'avoir précisé
aujourd'hui. Par conséquent, les trois points, on va les étudier.
J'aime mieux ne pas vous donner de réponse tout de suite parce qu'on va
examiner ça pour voir où ça peut aller. Dès que
vous avez vos textes, vous nous les donnez. Vous pouvez nous donner ça
avant de partir aujourd'hui. Je n'aurai pas à attendre. À l'heure
du souper, il faudrait que vous travailliez peut-être... Mais on va les
regarder attentivement et on en reparlera avec vous autres. O.K.? Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Gouin.
M. Boisclair: Oui, Mme la Présidente. Je voudrais vous
remercier pour cette présentation. Peut-être qu'il serait utile
pour nos débats que vous nous fassiez part immédiatement, s'il
était de votre intention, des autres modifications. Vous pourriez le
faire sur le temps de... Nous avons 10 minutes, je crois. Si vous le jugez
opportun, on pourrait vous donner l'occasion de faire valoir
immédiatement les autres amendements ou les autres bonifications que
vous allez pouvoir apporter au projet de loi. Sinon, on pourrait
échanger déjà sur un certain nombre de vos amendements. Je
laisse ça un peu à votre convenance.
M. Bois: Non. Le seul autre article, c'est de permettre à
l'Inspecteur, à l'article 465.13, outre certains critères de
capitalisation, de prescrire certaines normes qui sont déjà
annoncées à l'article 465.3. Autrement dit, si, au moment du
dépôt, on demande aux mutuelles ou aux captives quelles vont
être les conditions de garantie, il faudra également que, pendant
l'existence de la
mutuelle, l'Inspecteur général puisse prescrire le
maintien des pratiques qu'il est recommandable de soumettre au moment où
on commence le projet. Je pensais notamment au plan de conservation en
réassurance. Ces captives-là vont se réassurer. Si vous ne
voulez pas que les captives deviennent simplement une façon de pelleter
l'assurance directe dans la cour des réassureurs, il faudrait
peut-être que vous prescriviez une certaine hauteur de conservation.
Sinon, vous auriez perturbé tout le marché de l'assurance pour
rien, pour le donner à la Munich Reinsurance et à la Koweit
Reinsurance.
M. Boisclair: Est-ce que c'est le seul autre amendement que vous
vouliez apporter?
M. Bois: En ce qui concerne le retrait lui-même, on est
toujours membres. Évidemment, je proposerai une possibilité
d'audition devant l'Inspecteur pour pouvoir adoucir la mesure. Voilà,
dans les grandes lignes, ce sont les mesures que je vais proposer.
M. Boisclair: Est-ce que vous avez eu le temps de prendre
connaissance d'un certain nombre d'amendements qui sont proposés par le
Bureau d'assurance du Canada, le BAC?
M. Bois: Oui, certaines vont dans le sens de ce que je propose et
reflètent, par ailleurs, certaines observations que j'ai faites lorsque
nous sommes intervenus les premiers, je crois, jeudi soir. Et je pourrai vous
dire que les conditions que je vous propose - mon verre est petit, mais je bois
dans mon verre - il faut vous dire que je les prends tout simplement aux
États-Unis, où on a créé des captives. À
cause du statut de captive, l'Association nationale des inspecteurs
d'assurances ou, en anglais, la National Association of Insurance
Commissioners, a établi une législation uniforme pour tous les
États, gouvernant des conditions de démarrage de captives. Et
dans ces conditions-là, il y en a plusieurs qui se retrouvent dans les
propositions que je viens de faire, à cause, encore une fois, du statut
de captive. Parce que vous emprisonnez un marché. Quand vous emprisonnez
un marché, il faut être certain de rendre justice aux
prisonniers.
M. Boisclair: Une dernière question, Mme la
Présidente. L'amendement que vous proposez à 465.3, 4°, vous
dites qu'il est important de préciser les catégories d'assurances
en ajoutant la forme, les conditions et les garanties. Est-ce que cette
formulation-là répond aux demandes, aux besoins qui ont
été identifiés par des intervenants
précédents d'identifier, entre autres, les déductibles et
les limites de couverture?
M. Bois: Oui.
(17 h 20)
M. Boisclair: Est-ce que votre rédaction, telle que
proposée, comprend cette référence faite aux
déductibles et aux limites de couverture, au taux aussi?
M. Bois: Non, elle ne comprend pas les taux. Mais je parlais tout
à l'heure... J'étais plus préoccupé par la
réassurance, mais elle ne comprend pas effectivement, de façon
assez claire, les limites ou les déductibles.
M. Boisclair: Est-ce qu'il serait, à votre avis,
nécessaire d'apporter un autre amendement à 465.3, dans la
convention qu'on devra présenter à l'appui de la demande,
d'inclure ces informations?
M. Bois: Je n'ai pas d'opinion sur cette question-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Boisclair: C'est assez clair, à moins que mes
collègues...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Moi, j'avais cru comprendre, à un moment
donné, que vous n'étiez pas favorables plus qu'il le fallait
à ce projet de loi. Mais comme vous passez à des amendements,
est-ce que ça vous donne des garanties? Parce qu'on a parlé de
mutuelle et on parlé de réciproque. Et là, vous nous
parlez de captive. Là, on est rendus à la troisième
définition. Est-ce que je peux avoir un peu plus d'explication par
rapport à ça?
M. Bois: J'ai exprimé mon opinion en la faisant
précéder d'une prétérition, d'une réserve
vous disant que, dans la mesure où le projet marche rondement - ce n'est
pas nous qui faisons les lois, n'est-ce pas? - et si l'intention de cette docte
Assemblée est de pousser davantage, il faudra le faire avec les
amendements ou s'accommoder de certains amendements. D'abord, l'opinion que le
Regroupement exprime, c'est clair que le Regroupement n'est pas en faveur de
ça, je viens de le dire au début. Vous introduisez une autre
perturbation dans le marché de l'assurance après d'autres
perturbations. Je parle de l'intérêt de mes clients, parce que le
Regroupement est un syndicat professionnel et il défend les
intérêts économiques de ses membres, premièrement.
Deuxièmement, en ce qui concerne l'opportunité de la mesure,
là aussi, l'opinion de mes gens, c'est qu'il n'y a rien de mieux qu'un
marché ouvert pour satisfaire les besoins des consommateurs et
même de l'État. Je ne suis pas le premier qui l'exprime.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Derome.
M. Derome: Dans le passé, je ne crois pas, sauf à
une période bien déterminée, qu'il y ait jamais eu de
problème d'assurance des municipalités. Actuellement, nous ne
croyons pas que ce soit un problème de trouver de l'assurance de
municipalités à très bon compte. Les primes n'ont jamais
été aussi basses qu'elles le sont; malgré tous les taux
inflationnaires, dans n'importe quel domaine, qu'on a vécus auparavant,
les primes continuent à baisser.
Ce qui nous inquiète également, c'est qu'après
avoir... Me Bois vous fait part des perturbations que vivent les courtiers
d'assurances. On a une nouvelle loi qui vient d'entrer en force, la loi 134,
qui nous oblige à tout réajuster nos cabinets de courtage. Et
pendant ce temps-là, on vient nous enlever encore un marché. Si
ce n'était de parler d'un article qui est déjà
voté, je vous dirais qu'à l'article 29.9.1, quand on vient nous
dire que les municipalités pourront «acheter du matériel ou
des matériaux ou octroyer un contrat d'assurance», je me pose la
question: Est-ce que ce n'est pas là donner la permission aux
municipalités d'agir à titre d'intermédiaires de
marché en assurance de dommages? Et quand on voit la loi 134 et tout
l'encadrement qu'on s'est efforcés de mettre et d'appliquer aux
courtiers d'assurances, je me pose sérieusement la question: Pourquoi
nous avoir encadrés quand on donne la permission, par ailleurs, à
tout le monde de vendre de l'assurance?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Derome, l'article
29.9.1 n'est pas adopté encore, il a été suspendu.
M. Derome: Ah, bon. Alors, je suis heureux de vous en avoir fait
part.
M. Dufour: Mais ça ne prouve rien pour le moment.
M. Boisclair: Est-ce que votre jurisconsulte a eu l'occasion de
se pencher... Parce que c'est un problème, à sa face même,
prima facie, qui me semble effectivement pertinent. La loi 134 définit
que le pouvoir d'octroyer des contrats d'assurance est réservé
aux intermédiaires de marché. On en fait une pratique exclusive
dans la loi 134. Est-ce que vous avez une opinion à l'effet que le
pouvoir qu'on accorderait à une municipalité serait finalement
contraire aux dispositions prévues à la loi 134? Prima facie,
ça me semble évident. Est-ce que vous avez pu étayer
cette...
M. Derome: Si on nous donnait un peu de temps, on pourrait
étayer nos positions. On les voit quasi... Ça ne fait pas une
semaine qu'on a ça sous la main. Je pense qu'il y aurait
intérêt pour le gouvernement de reporter les articles. Pas
nécessairement tout le projet de loi, mais reporter l'article 7
jusqu'à ce qu'on ait le temps de vraiment vous présenter un
mémoire complet. On s'est offerts à vous le présenter et
on est encore prêts, mais donnez-nous du temps. Il y a 15 jours,
c'était une réciproque; aujourd'hui, c'est une mutuelle captive.
Bien, on s'était préparés à des arguments sur la
réciproque et maintenant... C'est tout ce qu'on demande, d'avoir le
temps de vous préparer quelque chose de bien structuré de sorte
que vous verrez réellement notre point de vue. Et quand on adopte la
ligne de dire: Bien, au moins, si on vient voter la loi... Bien on dit: Au
moins, s'il n'y a pas moyen de faire reporter la mesure, adoptons des
règlements et des modifications qui soient susceptibles d'apporter la
protection du public qu'on recherche.
M. Boisclair: Je vous remercie.
M. Ryan: Est-ce que la demi-heure est écoulée?
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): II reste sept
minutes, M. le ministre. Si vous voulez poursuivre...
M. Dufour: J'aimerais savoir de votre part, par votre
expérience de courtiers - vous donnez des services et vous êtes
sur le marché comme tel - c'est quoi que vous croyez qui est
nécessaire pour appliquer ou pour opérer une assurance, qu'elle
soit mutuelle, captive ou autre? Le minimum d'instruments qu'on doit avoir en
place pour appliquer ça? Est-ce que ça prend des études de
marché? Est-ce que ça prend des personnes pour faire
l'évaluation des dommages, l'évaluation des risques? C'est quoi,
le minimum de personnes que vous croyez, vous, qui peuvent opérer, qu'on
pourrait...
M. Derome: Pour pouvoir opérer une mutuelle, ça va
certainement prendre des évalua-teurs de risques qui vont aller faire
les inspections des bâtisses, les inspections des lieux et l'inspection
de la ville. Ça va prendre des spécialistes qui vont aller
déterminer la quantité d'eau qui se boit dans une
municipalité, le nombre de milles de trottoir. Il va falloir qu'ils
fassent cet ouvrage-là qui est habituellement fait par nos courtiers
locaux. Vous savez, dans toutes les petites municipalités... Il y a 1200
petites municipalités où on a un courtier d'assurances. Il
connaît les problèmes de la municipalité beaucoup plus
facilement que si c'est dirigé d'une place éloignée de la
municipalité même et qu'on va être obligés d'aller
faire enquête quand même sur plusieurs des éléments
d'assurance. Ça m'apparaît que ça va nécessiter un
grand nombre d'employés également à l'intérieur de
la boîte.
Me Bois, est-ce que vous avez...
M. Bois: Oui, au moins des sous-traitants pendant les premiers
mois. On n'a pas parié du service des sinistres, évidemment. Il
va falloir un service des sinistres. (17 h 30)
M. Dufour: Je ne comprends pas.
M. Bois: On n'a pas parlé du service des sinistres. Il
faudra un service des sinistres, des «daims adjusters», à
contrat ou pas, des experts en sinistres, avec une politique des sinistres,
parce que, dans les captives, il y a une tendance aussi à régler
partiellement les réclamations. Quand vous n'êtes pas beaucoup,
vous n'avez pas tellement envie de payer les réclamations des tiers. Il
faut dire que c'est un petit péché mignon qu'on reproche aux
assureurs, en général. Mais les assureurs sont sur le
marché puis eux autres, il faut qu'ils fassent plaisir, aussi. Mais une
captive n'a pas à faire plaisir. Elle se fait très mal quand elle
paie des réclamations. Alors, aux États-Unis, là aussi,
quand on présente ces projets-là, on demande de déposer,
chez le Surintendant, une politique de règlement des
réclamations, à cause de cet aspect de la captive, pour
éviter des abus.
M. Dufour: Quand vous parlez de captives, est-ce que vous parlez
que toutes les municipalités devraient faire partie de cette
mutuelle?
M. Bois: Non. Quand je parle de captives, ça, c'est un mot
qui s'applique non seulement aux municipalités, mais c'est dès
qu'un groupe de corporations... Disons, les pétrolières se
constituent une corporation d'assurances. Cette corporation-là ne va
prendre que les risques des pétrolières. Donc, la corporation
d'assurances est captive des pétrolières. Pour les
municipalités, la corporation d'assurances ne va pouvoir offrir de
l'assurance qu'aux municipalités membres de cette corporation. Alors,
c'est ça, le sens de la captive. Il y a un autre sens, il y a les
paradis fiscaux, mais ce n'est pas un élément essentiel,
ça, de la captive. Alors, quand je parle de captives, là, c'est
que ces compagnies d'assurances là, mutuelles, vont être captives
des municipalités, puis la compagnie d'assurances ne peut prendre que
des risques municipaux. C'est tout.
M. Dufour: Mais est-ce qu'elle peut prendre des risques d'autres
qui ne seraient pas des membres?
M. Bois: Non. Il va falloir qu'elles adhèrent. Le projet
de loi nous le dit. S'il y a 20 municipalités au départ, pour
qu'il s'en ajoute une 21e, il va falloir que la 21e devienne membre,
dépose son obole, puis, là, elle va pouvoir traiter.
M. Dufour: Je n'ai pas posé la bonne question. Si on prend
le 29.1, on dit que les municipalités, par entente, peuvent faire partie
d'une mutuelle d'assurance et... Une voix: Pour les achats.
M. Dufour: C'est aussi pour les assurances.
Une voix:...
M. Dufour: Oui, oui, pour les achats, mais c'est pour les
assurances aussi.
Une voix: C'est pour les assurances, mais c'est pour passer
des...
M. Dufour: Attendez un peu, là. Bon.
La Présidente (Mme Bélanger): II reste deux minutes
pour le ministre.
M. Dufour: Bon. On croyait... C'est correct. Je pense que c'est
correct.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Si les municipalités peuvent adhérer
à une corporation ou à une mutuelle d'assurance, et cette
mutuelle d'assurance peut être opérée par l'Union des
municipalités du Québec, et l'Union des municipalités
régionales de comté pourrait faire la même chose, si j'ai
bien compris...
M. Bois: Mais ce n'est pas...
M. Dufour: Ça pourrait être opéré par
les unions.
M. Bois: Ah! oui, oui. Bien oui.
M. Dufour: Bon. Si c'est opéré par les unions,
est-ce qu'il faut absolument que les municipalités fassent partie de
l'Union? Parce que, là, ça va plus loin, parce qu'il y a deux
unions sur le terrain. En supposant que l'Union des municipalités du
Québec se dote d'une coopérative, d'une mutuelle d'assurance, la
municipalité régionale de comté, l'UMRCQ, se dote d'une
compagnie d'assurances, mais si celle-là, elle ne s'en dote pas, O.K.?,
on garde juste l'UMQ, toutes les municipalités ne faisant pas partie de
l'Union des municipalités du Québec, est-ce que ça veut
dire que, pour adhérer, les municipalités qui ne seraient pas
à l'intérieur de l'Union devraient obligatoirement faire partie
de l'Union?
M. Bois: Votre projet de loi ne le dit pas, mais le projet de loi
ne défend pas de conclure une convention qui pose cette
exigence-là. À l'article 465.3, ce sont des exigences minimales.
Le reste est laissé à la liberté des parties. Alors, on
pourrait poser une telle exigence, bien sûr.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: II y a une chose que je voudrais dire. J'écoutais
M. Derome tantôt, puis je ne pense pas qu'on va reporter ce
projet-là à plus tard. On a déjà bien des balises.
L'Inspecteur général des institutions financières est venu
ici. Il nous a expliqué, point par point, toutes les précautions
qu'il a prises, puis il a étudié ça soigneusement.
Là, vous formulez certaines demandes qui iraient bien plus loin que ce
que la loi demande à des gens qui veulent fonder une compagnie
d'assurances sur le marché général. On n'a pas toutes les
précisions que vous prétendriez imposer dans ce texte-ci, en
particulier à propos de l'alinéa 4° de 465.3. Je crois que
tout ça va être sous la surveillance de l'inspecteur
général des assurances, à qui le projet de loi, dans un de
ses articles, donne clairement le pouvoir d'exiger tout autre renseignement
qu'il juge nécessaire, en plus de ceux qui seront compris dans la
convention, là.
Puis, H y a une chose que je voulais vous dire: ce n'est pas des
compagnies d'assurances ordinaires qui vont être créées par
ça; c'est des mises de fonds en commun par des municipalités.
Elles ne vont pas offrir de l'assurance, là, sur le marché. On ne
veut pas ça. Puis, dans l'article 29.1 dont vous avez parié
tantôt, M. Derome, il n'est pas que^*:jn de demander aux
municipalités ou de les autoriser à aller vendre de l'assurance
à leur population. Ce n'est pas ça. Tout ce dont il est question,
c'est de leur donner le pouvoir d'octroyer un contrat à un assureur ou
à un courtier dans des conditions un petit peu plus libres. Quand il y
avait un renouvellement qui intervenait en dedans de trois ans, elles
étaient obligées de passer par soumissions, tandis que,
là, on dit: Si c'est en dedans de trois ans, on va se dispenser de
ça, justement pour leur donner une chance de profiter du marché
quand il peut être plus favorable.
Si vous relisez l'article 29.1 comme il faut, celui au sujet duquel vous
avez émis des inquiétudes tantôt, je pense que vous allez
convenir que la portée est beaucoup plus limitée que vous ne le
pensez. Ici, on va regarder cependant, je vous le dis tout de suite... À
propos de la définition de municipalité, il y a quelque chose
qu'on va regarder. À propos de l'exclusion, également, il y a
quelque chose qui mérite d'être regardé. Est-ce que
ça devra être dans la clause, dans la convention, soumise à
l'approbation du ministre et de l'Inspecteur général des
institutions financières, ou ailleurs? On va le déterminer. Mais
il y a deux points dans ce que vous dites que nous sommes prêts à
retenir. Mais on ne peut pas enlever aux municipalités, qui sont des
corps publics, formées par des citoyens qui les élisent
démocratiquement, on ne peut pas leur enlever la faculté de
mettre leurs ressources ensemble pour se protéger contre certains
risques si elles le veulent. Mais on ne les énge pas en courtiers
d'assurances, en vendeurs d'assurances, aucunement. Aucunement. Je tiens
à vous assurer de ça. Ce n'est pas du tout l'intention du
gouvernement. Elles veulent faire une expérience là-dedans.
D'ailleurs, vous le savez, M. Derome, il y en a déjà, des
municipalités, qui le font à titre individuel. Puis on ne les
empêche pas, c'est leur droit. Si elles veulent mettre de l'argent de
côté au cas où il arriverait un risque, se constituer un
petit fonds, il n'y a personne qui peut les empêcher de faire ça,
si 3 municipalités, 4, 5, 25 veulent se mettre ensemble. Mais ça
n'ira pas plus loin que ce qui est défini ici; c'est vraiment pour la
protection contre certains risques qui devront être identifiés,
c'est marqué dans le projet de loi, et qui seront protégés
sous la surveillance très étroite de l'Inspecteur
général des institutions financières.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. Merci, M. Derome et Me Bois. Le temps étant
écoulé...
M. Ryan: Et on va discuter avec vous autres pour les amendements.
On va discuter et voir s'il y a quelque chose qu'on peut trouver. Je pense
qu'on peut trouver des choses qui vont vous satisfaire.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre.
M. Derome: Merci de nous avoir entendus cet après-midi, de
toute urgence. Ça nous fera plaisir de collaborer avec vous tous dans
l'élaboration d'une meilleure sécurité. Merci.
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. Derome.
Alors, nous abordons l'étude de l'article 7. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur l'article 7? M. le ministre, 465.1.
M. Ryan: Oui, à 465.1, justement à la
lumière de ce que nous venons d'entendre de M. Derome et de M. Bois, et
de représentations que nous a soumises également le Bureau
d'assurance du Canada, il y aurait peut-être une précision qu'on
pourrait envisager. Je l'annonce tout de suite pour montrer dans quel esprit
nous essayons de travailler ces choses. On dit: «Des municipalités
peuvent présenter au ministre [...] une demande commune de constituer
une corporation dont l'objet est de pratiquer l'assurance de dommages
exclusivement pour les municipalités locales qui en sont membres.»
Là, j'ai demandé à nos conseillers juridiques d'examiner
s'il y aurait possibilité d'ajouter ici: «pour les
municipalités locales qui en sont membres et pour des organismes
mandataires au sens de l'article 18 de la
Loi sur le régime de retraite des élus municipaux».
Puis, on va vous donner la définition qui est donnée d'organisme
mandataire. Je pense que ça répond en grande partie aux
préoccupations qu'on a exprimées tantôt.
Voyez-vous, la définition, c'est ceci: «Pour l'application
de la présente loi, on entend par "organisme mandataire de la
municipalité" tout organisme que la loi déclare mandataire ou
agent de la municipalité et tout organisme dont le conseil
d'administration est composé majoritairement de membres du conseil de la
municipalité et dont le budget est adopté par
celui-ci.»
Je pense que ça va chercher pas mal d'éléments que
même M. Bois avait soulevés l'autre jour quand il est venu avec un
autre organisme. (17 h 40)
M. Dufour: Vous le présenteriez comme amendement tout de
suite?
M. Ryan: Oui. Mais ça, je l'envisage, je vous donne la
réaction que nous avons à la présentation qui vient
d'être faite, et il est évident qu'il s'agirait d'un amendement
qui viendrait compléter l'article 465.1.
M. Boisclair: Cependant, si vous me permettez...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Boisclair: ...dans ce même esprit, je ne suis pas
convaincu, je ne sais pas, vous avez une expertise encore plus grande que la
nôtre sur la définition de «organisme mandataire».
Mais est-ce que, par exemple, ça pourrait couvrir des organismes dont
les membres du conseil d'administration ne sont pas désignés par
les municipalités, mais qui sont financés dans une proportion
importante par la municipalité? Entre autres, le cas classique qui est
celui sur lequel on a attiré notre attention, c'est celui des organismes
de loisir qui peuvent, parfois, être financés à plus de 50
% par des municipalités. L'expérience récente nous montre
bien jusqu'à quel point, parfois, il peut y avoir des poursuites
où ces organismes-là sont impliqués.
M. Ryan: Là, on ne peut pas fonctionner comme ça.
Il faut vraiment s'en tenir à des organismes mandataires au sens de la
définition que je viens de donner, parce que, autrement, on
élargirait trop. S'il fallait qu'on applique ce principe-là
dans... Il y a un grand nombre d'organismes qui sont financés par
Québec, par exemple, puis il ne peut pas être question que le
gouvernement du Québec agisse pour eux autres en matière
d'assurances, qu'il prenne leurs responsabilités. Les cégeps, les
commissions scolaires, les hôpitaux, ça, c'est financé en
très grande majorité par le gouvernement du Québec, mais
on ne peut pas étendre le principe trop. Je pense que la
définition qu'on a donnée est excellente, et elle permet de
cerner fort convenablement l'objet qui a été soumis à
notre attention et qui est digne d'être retenu.
M. Boisclair: Mais la question est de savoir: Est-ce que ces
organismes-là pourraient s'adresser et être membres de la
corporation? Je comprends très bien, les préoccupations du
ministre sont tout à fait fondées, qu'il est pas question, par
exemple, que Québec accepte des responsabilités d'organismes
qu'il finance. Mais la question est plutôt de savoir si ces
organismes-là pourraient être membres de la corporation.
M. Ryan: Non, non, il n'est pas question. Là, ce sont des
municipalités qui vont créer la réciproque, ou la
société...
M. Boisclair: La captive.
M. Ryan: Je ne veux pas appeler ça réciproque,
parce que...
M. Boisclair: Ça n'en est pas une.
M. Ryan: ...je vais inquiéter des personnes. Mais la
société d'assurance sera créée par des
municipalités. Elles pourront ensemble décider si l'assurance
qu'elles vont se donner contribuera à protéger des organismes
mandataires qui seront compris dans le champ d'intervention possible de la
société. Ça, c'est un élargissement qui est
très approprié. C'est évident qu'il y a des risques qui
peuvent être courus là, pour lesquels la municipalité doit
essayer de se protéger.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, étant
donné qu'il y a un amendement qui s'en vient à l'article 465.1,
est-ce qu'on suspend l'article 465.1 en attendant l'amendement? Alors,
l'article 465.1...
M. Dufour: Moi, j'aurais aimé, Mme la Présidente,
faire des commentaires généraux sur l'article, parce que le jour
où on accepte ça, on vient d'accepter le principe de mutuelle
d'assurance captive pour les municipalités.
Moi, je veux juste rappeler le témoignage de l'Inspecteur
général des institutions financières, qui a aussi comme
mandat de surveiller les assurances. Quand on regarde les témoignages ou
qu'on les relit, je vous avoue honnêtement qu'il y a des choses qui nous
portent à réfléchir, à savoir si on n'est pas
arrivés à un point tel que, d'abord, le gouvernement est pris
dans ses propres contradictions. Parce que, moi, à ce que je sache, dans
les sept dernières années, j'ai toujours entendu parler du
faire-faire et que les gens doivent essayer d'aller dans le privé
lorsque ça s'impose.
Je ne suis pas un défenseur de l'entreprise
privée à tout crin, mais je me dis tout de même
qu'il y a des élément* qu'on doit regarder et, surtout quand la
décision n'est pas prise, il est bon, avant d'accepter d'aller vers
l'entreprise privée ou d'aller vers l'étatisation d'une partie de
fonctions exercées par l'entreprise privée, il est bon, dis-je,
de réfléchir, parce que les mouvements de recul et les mouvements
d'adhésion, pour moi, c'est le balancier et, là-dedans, il n'y a
pas de retour de balancier. Le jour où on embarque dans l'engrenage,
c'est certain que c'est pour de nombreuses années.
La démonstration qu'on a par rapport aux risques que les
compagnies privées assument dans "assurance de dommages me semble donner
satisfaction. C'est évident qu'on pourra toujours prendre des cas
d'exception pour dire: Ça n'a pas de bon sens, et on devrait
éliminer cette partie-là. Mais, à mes yeux, on n'a pas
démontré, si ce n'est qu'en 1984 il y a eu effectivement des
problèmes qui nous ont été expliqués en long et en
large. Je suis prêt à accepter et à adhérer à
la thèse qui veut que, possiblement, il y ait eu un tournant majeur de
la part de l'entreprise privée, peut-être, mais, je le dis avec
réserve, un peu d'abus. Mais il n'y avait pas non plus, à ce que
je sache, dans les dernières années, un tournant aussi grand et
aussi majeur concernant la situation mondiale et la situation des
assurances.
M. Bouchard, qui est venu témoigner devant nous vendredi dernier,
nous disait: Je verrais très mal une corporation qui se lance
aujourd'hui dans l'assurance générale - là, il parle
d'assurance générale, mais je pense bien qu'on peut faire des
rapprochements - alors que nous avons une surcapacité de capital. Ce qui
explique que le risque, là, dans le fond - là, je fais un
aparté - c'est que ça veut dire que le risque est beaucoup plus
circonscrit et est moins grand. Nous avons beaucoup de compagnies qui font
actuellement compétition, qui coupent les prix. Et là, il nous
donne l'exemple: Seulement dans l'assurance automobile, l'Inspecteur a beau
dire, à tous les ans, dans son rapport annuel, que la tarification n'est
pas adéquate, ça n'empêche pas les compagnies d'assurances,
pour maintenir leur part de marché, de compétiiionner. Vous avez
une compétition qui est très grande, qui est féroce, qui
est considérable. En assurance automobile, il y avait 100 assureurs au
Québec. En assurance générale, vous en avez au-delà
d'une centaine également. Donc, c'est évident qu'une compagnie
comme celle-ci va devoir se frotter à une concurrence féroce.
Est-ce que j'ai la bonne page après ça? J'ai peur de ne
pas toujours avoir les pages correspondantes. Et on a un problème, parce
que, là, j'ai forcé ou j'ai demandé, j'ai insisté
pour obtenir les échanges qu'on a eus entre nous et les intervenants, et
je m'aperçois qu'il me manque une page. Donc, ce n'est pas facile de
vous donner... mais on va le donner de mémoire, tout de même.
Bon.
En fait, je pourrais en rajouter, mais vous avez écouté le
témoignage, comme je l'ai écouté. Je vous dis que j'ai
été très attentif et j'ai été surpris, parce
que M. Bouchard, on peut le considérer, en tout cas à mon point
de vue, comme une personne neutre qui est venue donner son point de vue par
rapport à une législation qu'on s'apprête à faire.
À ce que je sache, moi, je ne l'avais pas consulté par rapport
à ça; c'est la première fois que je le rencontrais au
sujet du projet qui est devant nous. On doit s'arrêter sur un
témoignage aussi important, parce qu'il n'y a personne au Québec
qui a autant d'expérience ou de connaissances par rapport à ce
qui se passe sur le territoire puisque sa fonction principale, c'est de
surveiller les actions de ces gens-là. Donc, il nous dit: Ce n'est pas
le bon temps de le faire; il y a une bonne capacité, il y a une bonne
concurrence, et il considère que l'intérêt public par
rapport à la concurrence, l'intérêt public se trouve
à être forcément bien protégé. C'est
lorsqu'il n'y a pas de compétition, lorsque la compétition est
malsaine, à ce moment-là, on peut rédiger des choses. (17
h 50)
Le gouvernement qu'on a en face de nous nous a habitués à
parler de cette façon-là en disant: Non... D'ailleurs, le rapport
Gobeil, qu'on n'a pas accepté, qu'on a discuté à maintes
et maintes reprises, et qui n'est pas appliqué dans toutes ses formes,
parce qu'il est probablement inapplicable, nous disait que le
«know-how» ou le faire-faire devait être une règle en
soi. Par rapport aux assurances, on en vient à la conclusion que non. Et
est-ce que les municipalités qui n'ont pas l'expérience des
mutuelles, et dont ce n'est pas nécessairement la fonction de se donner
ça... Je veux bien que les municipalités donnent un service aux
citoyens. Je veux bien qu'elles prennent des moyens pour économiser des
coûts vis-à-vis de leur population. Je veux même que
ça puisse essayer de contrer les effets néfastes d'une
réforme, que ça ne fait pas longtemps qu'elles ont vécue.
Je veux bien qu'elles le fassent, mais pas à n'importe quel prix, pas de
n'importe quelle façon. Ça nous pousse à nous questionner
à l'effet que, oui, une municipalité peut entrer dans une
mutuelle, mais qu'en théorie elle puisse en sortir, puis, en pratique,
elle ne pourra pas le faire. On a juste à examiner le danger que
ça représente ou le risque qu'on peut courir et, à ce
moment-là, il y aura une façon, en tout cas pour elle, d'entrer,
et il va être difficile d'en sortir.
Supposons que les municipalités seraient à
l'intérieur d'une mutuelle et qu'elles veuillent en sortir. Même
s'il n'y a pas eu de dommages ou il n'y a pas eu de problèmes majeurs,
est-ce qu'elle pourra exiger sa ristourne? Parce qu'elle dira: Moi, j'ai
payé des cotisations et ça ne m'a rien coûté; est-ce
que je peux ravoir des sommes correspondantes, parce que ce que j'ai mis
dans
le pool, je ne peux pas en retirer des bénéfices? Donc, ce
sont des points majeurs. Il faut se rappeler que la loi du marché, c'est
implacable. Dans le fond, que ce soient des municipalités, que ce soient
des entreprises, on doit toujours rencontrer les coûts. Moi,
jusqu'à maintenant, je n'ai pas vu de rapports d'assurances où on
fait des profits à l'extrême. Si on regarde la somme des risques,
l'assurance est tellement réglementée que les profits aussi sont
assez réglementés.
Je veux juste vous rappeler que M. Bouchard, aussi, disait: À
moins de raisons graves... L'opportunité, c'est une politique
gouvernementale. C'est évident que, quand bien même je plaiderais
deux jours, si le ministre est décidé de l'appliquer et de
l'absorber, il va nous rester un point, c'est d'essayer d'améliorer le
projet de loi. Mais si le ministre est disposé à discuter,
à savoir si c'est une bonne chose ou pas... Bien, dans son
témoignage, M. Bouchard nous disait: II me semble important, à
moins de raisons graves dictées par le milieu - des raisons graves, ce
n'est pas n'importe quelles - les conditions sociologiques,
l'étatisation, c'est un dernier recours. Ce n'est pas n'importe quoi. Il
ne donne pas ça comme quelque chose de pas important, au contraire.
Ça, c'est le témoignage de M. Bouchard, que j'ai devant
moi, et c'est du mot à mot. Donc, à ce moment-là, moi, je
pense qu'on s'appuie sur une personne responsable, une personne neutre, pas
payée pour nous dire le contraire. Ce gouvernement est engagé par
l'Assemblée nationale. Son serviteur ou son maître, c'est
l'Assemblée nationale. Alors, il vient nous donner un témoignage,
et ce témoignage-là est basé sur tout ce qu'il
connaît, sur tout ce qu'il voit passer, et il ne nous le recommande pas.
Il ne nous dit pas, non plus, que c'est un bon projet.
Donc, est-ce qu'on doit continuer dans cette idée, parce que le
ministre a pensé donner raison ou donner suite aux demandes,
possiblement légitimes, de l'Union des municipalités qui n'a pas
d'expérience dans l'application des assurances? Est-ce que le ministre
s'est engagé, par rapport à ce projet de loi, à tout crin,
à donner le projet de loi en disant: Oui, c'est une question importante
de vie ou de mort, l'intérêt public - parce que c'est toujours
ça, l'intérêt public, pour le protéger - elles
doivent avoir cette possibilité-là?
Ce que j'ai eu de la difficulté à comprendre... Et je ne
l'ai pas, l'échange des propos que j'ai tenus avec le ministre des
Affaires municipales, j'aurais aimé avoir le mot à mot ou le
verbatim, comme on dit, où le ministre dit: Bon, si ça ne s'est
pas appliqué, ce n'est pas grave. Moi, je dis: Oui, si ce n'est pas
appliqué, c'est grave parce que le législateur n'est pas
supposé parler pour ne rien dire, dans un projet de loi. Il ne doit pas
parler pour ne rien dire. Mais, dans le projet de loi, si on donne toute cette
possibilité de réglementer ou de mettre en place une mutuelle
d'assurance et que, par hasard, on n'en voit pas le jour, ça veut dire
que nous, on aura parlé pour ne rien dire, on aura fait quelque chose
qui ne s'applique pas. Et, même si ça ne s'applique pas, le
ministre, lui, il va aussi loin que de dire: En tout cas, ça ne
s'applique pas... une chose certaine, ça pourrait être,
vis-à-vis des compagnies, une bonne police d'assurance - je ne lui fais
pas dire, mais ce n'est pas comme ça qu'il l'a dit - mais ça
pourrait être, vis-à-vis des compagnies, une espèce
d'épée de Damoclès qui leur dirait: Aie! si vous
n'êtes pas correctes, on va vous passer à la varlope puis on va
vous passer le projet de la mutuelle, tel qu'il est libellé dans le
projet de loi.
C'est la première fois que je vois ça. Puis ça fait
quelques législations qu'on passe depuis les sept dernières
années, en tout cas, pour ma part. J'en ai passé d'autres, non
pas comme député, mais ailleurs. J'ai vu comment ça se
passait, des projets de loi. Mais c'est la première fois que je vois un
ministre piloter une loi où il nous dit clairement que, même si ce
n'est pas appliqué, ce n'est pas grave. J'ai toujours pensé qu'un
ministre, quel qu'il soit, s'il passe une législation, c'est pour
l'application. S'il n'y a pas d'application, je ne vois pas pourquoi on fait
ça. On n'est pas sûr, au moment où on s'apprête
à étudier le projet de loi article par article, que ce sera
appliqué.
Deuxièmement, c'est la première fois aussi que je vois une
menace, non pas voilée, mais une menace certaine vis-à-vis des
groupes, des associations ou autres, en disant: Ce n'est pas grave, quand
même, si ce n'est pas appliqué. C'est une bonne police, par
exemple, par rapport aux groupes, puis, s'ils ne le font pas, on va passer la
hache.
À partir de ce principe-là, à chaque fois qu'on
aurait un danger qui pourrait nous menacer ou un danger
appréhendé, ça voudrait dire que, comme
législateurs, on devrait se prémunir contre ce qui s'en vient, au
cas où. Et c'est un peu ça qu'on fait dans le projet de loi. Et
ça, ça m'inquiète un peu. Mais je ne sais pas,
peut-être que le ministre n'a pas eu le temps de retenir ses propos. Mais
ça a été dit. Malheureusement, je ne l'ai pas en main,
mais on pourra, peut-être d'ici ce soir, avoir exactement le verbatim des
paroles que le ministre nous a dites. Mais moi, j'ai de la difficulté,
par exemple, comme législateur, à accepter ces paroles-là
comme étant correctes puis étant aussi la façon de
pratiquer l'art de faire des lois.
Donc, il y a aussi, à travers ce projet de loi... Si on
l'accepte, moi, je dis: Non seulement M. Bouchard est venu nous dire des choses
extrêmement importantes, il y a d'autres personnes qui sont venues nous
avertir. Mais on pourra toujours me répondre que eux, ce sont des
initiés, donc des gens qui, à un palier, à quelque part,
ont des intérêts. Ce n'est jamais comme
quelqu'un qu'on peut considérer comme neutre et qui vient nous
parier comme un spécialiste ou comme un technicien, quelqu'un qui n'a
pas d'intérêt directement, mais qui vient nous donner une
consultation ou qui vient répondre à des questions telles que
celles auxquelles M. l'Inspecteur général des institutions
financières est venu nous donner réponse.
Il y a un autre point, et celui-là, je le soulève a la fin
de mon intervention. C'est que, si on donne un pouvoir de constituer une
corporation - et ça, c'est rentrer dans le détail - il faudra
peut-être le réexaminer de nouveau. Parce que ça aussi, il
faudra savoir si ce sont les membres qui sont exclusifs et si on peut les
refuser, oui ou non.
Donc, en gros, Mme la Présidente, c'étaient les
premières remarques que je voulais faire à cet article 465.1,
parce que j'ai l'impression que c'est à partir de ça que le
projet de loi, il prend force concernant toutes les assurances. Et moi, je vous
dis: J'ai un certain nombre de restrictions et d'appréhensions, et
l'écoute qu'on a eue par rapport aux personnes qui sont venues
témoigner m'a confirmé qu'avant de dire oui à un projet de
loi il faut peut-être réfléchir un peu plus longuement
avant de donner suite à ce qui est écrit devant nous.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député Dufour. Étant donné l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 20 h 16)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Le mandat
de la commission est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 22, Loi modifiant la Loi sur les
cités et villes, le Code municipal du Québec et la Loi sur les
dettes et les emprunts municipaux.
Lors de la suspension des travaux, nous étions à discuter
de l'article 7. M. le député de Jonquière avait fini son
plaidoyer. Alors, M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, j'écoutais les propos
qui nous ont été tenus cet après-midi par le Regroupement
des cabinets de courtage d'assurance, le député de
Jonquière, le député de Dubuc. Je crois qu'il y aurait
peut-être intérêt ce soir à ce que nous mettions
entre parenthèses tout l'article 7 du projet de loi, de manière
à nous laisser le temps d'ici demain d'examiner attentivement les choses
qui nous ont été dites aujourd'hui pour permettre des
conversations entre nos conseillers, les conseillers des organismes qui sont
représentés auprès de nous, y compris évidemment
l'Union des municipalités du
Québec et les autres organismes que nous avons entendus. Si nous
pouvions procéder avec les autres articles ce soir, à compter de
8, en allant vers l'avant, je pense que nous pourrions accomplir un travail
plus construct autour de l'article 7 quand nous en viendrons là demain.
Je ne sais pas si le député de Jonquière aura objection
à ce que nous procédions comme ça. Je trouve que le
député de Jonquière a beaucoup de questions. Ça va
lui permettre de les mûrir de son côté également. Vu
qu'il est encore à un stade très interrogatif, par
conséquent, je n'aime pas le forcer quand il n'est pas arrivé au
stade des conclusions.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Je sais que lorsque la discussion a assez duré,
il est capable d'accepter qu'il y ait un oui puis un non, une majorité
puis une minorité. Il connaît très bien les règles
de fonctionnement de notre commission et des institutions parlementaires. Mais
il me semble que ce serait une approche constructive que celle que je propose
modestement, et si telle était la volonté de la commission, je
serais disposé à ce que nous abordions l'article 8 sans autre
considération.
M. Dufour: Effectivement, si j'ai bien compris, M. le ministre,
c'est que vous nous dites: Ça, on met ça de côté. De
notre part, on est en frais d'examiner certaines hypothèses par rapport
à ce que les groupes nous ont amené. Ça pourrait
être le regroupement des assurances. Ça peut être d'autres
groupes qui ont des discussions informelles. Je sais que ça se fait,
c'est normal. Ça continue.
M. Ryan: Le Bureau d'assurance du Canada, qui est ici...
M. Dufour: II a déposé aussi un certain nombre.
M. Ryan: ...nous a remis toute une série de propositions
d'amendement. On peut bien leur dire: On vous aime bien, mais on n'a pas le
temps de s'occuper de ça. Ce n'est pas notre méthode. On aime
bien en discuter, converser de manière responsable. On pourrait faire
ça d'ici demain à tête reposée, et, ce soir, on
pourrait faire du progrès sur le reste.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
(Consultation)
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 7, dans son
ensemble, est suspendu. J'appelle l'article 8. M. le ministre.
M. Ryan: L'article 8, Mme la Présidente, a pour objet une
modification à l'article 468.37 de la Loi sur les cités et
villes. Cet article 468.37 dit ceci: «La régie - là, on
parle des régies, les pouvoirs d'acquérir des titres financiers
d'une régie - peut, par règlement approuvé par le ministre
des Affaires municipales et par les corporations sur le territoire desquelles
elle a juridiction, contracter des emprunts pour les fins de sa
compétence, par billets ou obligations.» (20 h 20)
L'objet de l'amendement que nous proposons, c'est d'écrire
«par billets, obligations ou autres titres». Parmi les exemples
qu'on peut fournir d'autres titres qui pourraient être acquis par une
régie, on mentionne les acceptations bancaires à terme, une
formule de financement appelée papier commercial, qui est un titre
s'apparentant à l'acceptation bancaire et qui ne comporte pas la
garantie bancaire inhérente à l'acceptation bancaire.
L'acceptation bancaire, ça, c'est une formule par laquelle l'emprunteur
donne à une banque un ordre sans condition de payer un certain montant
d'argent à une date future et déterminée, et, en acceptant
cet ordre écrit, la banque assume la responsabilité du paiement
de cette traite. Ce sont deux titres additionnels qui pourraient être
rendus accessibles à une régie dans l'exercice de ses fonctions
de gestion des objets qui lui ont été confiés.
M. Dufour: Est-ce qu'à partir de cet article-là il
y en a quelques-uns qui ressemblent à ça?
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: C'est le même pouvoir qu'on donne aux
municipalités...
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: ...dans le fond.
M. Ryan: Oui. Il y a beaucoup d'articles de concordance qui vont
venir aussi ensuite.
M. Dufour: Ça va. M. Ryan: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va.
L'article 8 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
9. M. le ministre.
M. Ryan: Regardez, je vais donner lecture de l'article 468.39 que
nous voulons modifier. Ça simplifie les choses. Je pense que tout le
monde n'a pas toujours ces textes à la portée de la main.
L'article 468.39 de la Loi sur les cités et villes se lit comme
suit, dans son premier alinéa: «Dans les cas où toutes les
corporations ont approuvé le règlement - ça, c'est un
règlement d'emprunt - le secrétaire de la régie transmet
au ministre des Affaires municipales: «1e une copie
certifiée conforme du règlement; «2° un certificat du
trésorier attestant qu'à la date de sa signature aucune
dépense décrétée par le règlement n'a
été engagée et aucun acte y prévu n'a
été entrepris; «3° tout document ou renseignement que
lui demande le ministre.»
Alors, comme vous le savez, déjà plutôt, nous avons
simplifié les exigences de documentation que doivent fournir des
corporations municipales quand elles contractent un emprunt, et on applique
ceci à la régie également. On remplace tout ce fatras
d'exigences par un article plus simple qui dirait: Le secrétaire doit
communiquer au ministre tout renseignement qu'il demande à ce sujet.
Le premier cas, on remplace le premier alinéa, tout ce que je
viens de lire, par ceci: «...le secrétaire de la régie en
transmet une copie certifiée conforme au ministre des Affaires
municipales, avec tout autre document qu'il peut exiger». Ça,
c'est la première partie.
Ensuite, plus loin, il y a le troisième alinéa qui dit
actuellement... Attendez un petit peu.
M. Dufour: «L'article 563.2 s'applique à ce
règlement.»
M. Ryan: Oui. On dit: «563.2 s'applique à ce
règlement». Là, nous remplacerions cet article par ceci:
«Le secrétaire doit communiquer au ministre tout renseignement
qu'il demande au sujet du règlement.»
Fondamentalement, nous simplifions et clarifions les exigences de
renseignements que le secrétaire de la régie doit fournir au
ministre quand un règlement d'emprunt est soumis pour approbation par le
ministre. Il n'y a pas d'autre chose là-dedans, Mme la
Présidente. Je vous le certifie.
M. Dufour: Auparavant...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Oui. Auparavant, le secrétaire-trésorier
devait donner un certificat garantissant qu'il y avait des montants d'argent
disponibles pour l'engagement des dépenses de la part de la
municipalité. Avec la suppression, les changements ou l'amendement
proposé, cette obligation me semble enlevée. Est-ce que je
comprends bien le sens de l'article? Est-ce que j'ai bien compris?
M. Ryan: Oui, oui.
M. Dufour: L'idée qu'il n'y ait pas de dépenses
engagées, est-ce que ça voudrait dire que quelqu'un... Je
comprends que, dans l'article dans le projet de loi, il y a un endroit
où l'on dit que la municipalité pourrait engager des
professionnels pour confectionner des plans, par consultation, pour la
préparation d'un règlement. Ça, ça a causé
quelques difficultés aux municipalités depuis que cette
loi-là a été adoptée.
M. Ryan: On a une clause plus loin qui pourra engager des
dépenses pour les plans et 1jvis.
M. Dufour: Mais le fait qu'on enlève l'obligation au
trésorier de donner un certificat comme de quoi il y a des sommes
disponibles pour engager des dépenses, est-ce qu'on ne revient pas
à l'ancien système où les municipalités pouvaient
engager des dépenses sans qu'elles aient les montants? On l'a fait, le
changement. J'ai l'impression... Je n'ai pas l'impression, j'ai la certitude
que, lorsqu'on a étudié le premier livre de la réforme,
quand on a fait la réforme des lois, on l'avait accepté, et il y
avait eu une bonne discussion là-dessus de la part des
secrétaires municipaux et des greffiers pour cette exigence. Il y a des
trésoriers qui aiment bien mieux ne pas dire qu'ils ont de l'argent.
Ça derange, ça.
M. Ryan: Ça va vous sembler curieux, mais je crois qu'on
va le comprendre mieux quand on va avoir examiné l'article 19. Je suis
prêt à le mettre en suspens. Je pense qu'on s'est expliqué
ce que ça signifie. Je comprends la réserve du
député de Jonquière, mais c'est parce qu'on a un certain
souci de concordance dans ce qu'on essaie de faire. L'article maître,
c'est l'article 19, qui fait disparaître toute une série
d'obligations imposées aux municipalités en matière de
fourniture de renseignements. Si on accepte l'article 19, qui remplace 562 par
un article très simple, par voie de déduction ou de concordance,
il faut qu'on simplifie également les exigences qui sont posées
à l'endroit des régips, du moins, le supposons-nous. On est
prêts à subir la discussion là-dessus
Mme la Présidente, si vous n'avez pas d'objection, on le garde...
Ça sera un de ces articles qu'on pourra régler rapidement
à la fin quand on se sera bien compris. Je comprends les réserves
du député de Jonquière.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 9
est suspendu. J'appelle l'article 10. M. le ministre.
M. Ryan: C'est strictement un article de concordance avec 8 que
nous avons adopté tantôt, Mme la Présidente. Voulez-vous
que je vous donne l'explication? C'est juste de la concordance. C'a tout
été vérifié soigneusement parce que, des fois, nos
conseillers pourraient être tentés de nous jouer des tours.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, 10 est
adopté?
M. Ryan: Oui, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
11.
M. Ryan: 11, c'est la même chose: concordance avec
l'article 8 également.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté?
M. Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
12.
M. Ryan: C'est encore une concordance avec 8, Mme la
Présidente.
M. Dufour: Quand on parte de la signature du secrétaire -
c'était dans l'ancien article, puis on le conserve, là - c'est
toujours sous-entendu que la signature peut être faite à la
machine - je ne sais pas comment ça s'appelle... Un fac-similé,
oui, ça peut être ça. Est-ce que c'est vraiment la
signature? Il y a un autre nom.
M. Ryan: On pourrait demander à notre conseiller,
hein?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Couture.
M. Couture: Pour la signature sur des obligations, on parle de
signatures faites à la main, pas par moyen mécanographique.
M. Dufour: Ceux-là, c'est pour des emprunts... (20 h
30)
M. Couture: Oui.
M. Dufour: O.K. Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 12
est adopté. J'appelle l'article 13. M. le ministre.
M. Ryan: 13, je crois que c'est une concordance avec 8
également.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 13 est
adopté. J'appelle l'article 14.
Procédure pour la vente d'obligations
M. Ryan: L'article 14 modifie l'article 468.51 de la Loi sur les
cités et villes, lequel rend applicables à une régie
intermunicipale des dispositions de la Loi sur les cités et villes
applicables à une municipalité.
Le paragraphe 1° confirme que les articles 554 et 555 de la Loi sur
les cités et villes seront applicables, à l'avenir, à la
vente des obligations d'une régie intermunicipale. Ces articles obligent
les municipalités à procéder par adjudication pour vendre
les obligations qu'elles sont autorisées à émettre.
Jusqu'ici, la régie devait se conformer à cette procédure
parce que le ministre en faisait une condition de son approbation donnée
en vertu de l'article 468.37. Comme le député de Jonquière
n'aime pas que le ministre assortisse ses autorisations de conditions, on va
prendre le mal à la source. Ha, ha, ha!
M. Dufour: II y a des choses que j'aime. Il y a des choses que
j'aime moins.
M. Ryan: II y a des choses qui... Il faudrait éclairer ces
choses qui reviennent. Ha, ha, ha!
M. Dufour: Oui, pour la continuité. M. Ryan:
Ça nous...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va
pour l'article 14?
M. Ryan: Dans le cas de Deux-Montagnes. M. Dufour: Ça
va.
La Présidente (Mme Bélanger): Article 14,
adopté. J'appelle l'article 15.
M. Ryan: Vous arrivez à 15, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Ryan: Vous êtes bien aimable. Ça c'est un article
de concordance avec 8, Mme la Présidente. Ça va?
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va sur
l'article 15?
M. Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 15 est
adopté. J'appelle l'article 16.
M. Ryan: 16, voici encore un article de concordance avec 8.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 16 est
adopté. J'appelle l'article 17.
Méthode d'approbation des
règlements
d'emprunt pour l'établissement de
plans et de devis
M. Ryan: À l'article 17, là, il y a une
modification importante qui est proposée à l'article 556 de la
Loi sur les cités et villes. Comme vous le savez, un règlement
d'emprunt peut être astreint à la procédure
d'enregistrement et de référendum. Si un certain nombre
d'électeurs dans une municipalité ont des objections à
l'encontre d'un règlement d'emprunt, ils peuvent aller s'inscrire au
registre de la municipalité et, si un certain nombre se sont inscrits,
la municipalité doit instituer une consultation
référendaire au sujet du projet de règlement. Maintenant,
la modification que nous proposons aurait pour objet de soustraire à
cette règle un règlement d'emprunt dont l'unique objet est
l'établissement de plans et de devis. Ce règlement d'emprunt ne
requerrait que l'approbation du ministre.
M. Dufour: Est-ce que vous avez eu beaucoup de
représentations de la part des municipalités concernant cet
article, concernant cette demande, en tout cas, à laquelle vous semblez
vouloir acquiescer, là?
M. Ryan: Maintenant, il faut bien comprendre que pour aller en
règlement d'emprunt... Disons que la municipalité veut faire des
travaux d'égout ou de construction d'un immeuble, par exemple, il faut
bien qu'elle fasse faire des plans et devis. Pour adopter un règlement
d'emprunt, il faut qu'elle sache où elle s'en va, il faut qu'elle fasse
faire ses plans et devis. La, elle peut le faire à même ses fonds
généraux, elle peut emprunter les sommes nécessaires.
Peut-être qu'elle ne peut pas les emprunter par voie courante, qu'elle a
besoin d'un règlement d'emprunt en bonne et due forme. Il nous semble
que, dans ces cas-là, ce serait normal que la municipalité ne
soit pas soumise à la contrainte d'une procédure qui peut aller
jusqu'à la convocation d'un référendum. Le
référendum risquerait de coûter parfois plus cher que
l'emprunt qui serait contracté en vertu du règlement.
Ça fait que là, il faut se mettre les pieds à terre
et se dire: II faut que les choses fonctionnent de manière quand
même efficace. Je pense que le député de Jonquière
sait encore mieux que moi que, lorsque la politique se met dans les affaires
municipales, les oppositions de clans, la méfiance puis tout, là,
il arrive que des groupes de citoyens se forment et veulent tout arrêter.
Les moindres ouvertures que leur offre la loi, ils seront tentés de les
utiliser pour tout bloquer, parce qu'ils n'ont plus confiance à
l'administration. Il faut bien que l'administration accomplisse
le mandat qui lui a été donné par la population,
puis il ne faut pas faire exprès pour en compliquer, comme à
plaisir, l'exécution. Or, ceci a pour but de faciliter l'exercice de
leurs responsabilités aux municipalités, mais, cependant, c'est
toujours sujet à l'approbation ministérielle.
M. Dufour: mais dans les six ou sept dernières
années... je ne sais pas quelle année que ça
été passé, ce règlement. ça fait
peut-être plus longtemps que ça. mais, en tout cas, d'une
façon ou l'autre, ce n'est pas... je sais que ça fait sept ou
huit ans au moins. comment les municipalités ont réussi à
passer au travers de ça? est-ce qu'elles se sont mises dans
l'illégalité ou s'il y avait d'autres façons de faire?
(Consultation)
M. Ryan: Voyez-vous, ce qu'on m'explique, c'est que, en
général, la muncipalité va inclure dans son
règlement d'emprunt le coût des services professionnels pour les
plans et devis. Si le règlement d'emprunt passe sans trop de
difficultés, il n'y a pas de problème, elle a pu faire des
versements avant, elle a pu faire des emprunts à court terme, des
emprunts de caisse, puis les choses marchent. Mais si ça bloque le sien,
s'il y a un règlement qui est contesté, qui doit faire l'objet
d'un référendum, puis que le référendum
défasse le projet de règlement, là, il y a un
problème, parce qu'on va dire: Ils ont dépensé
illégalement, puis ils se sont fourvoyés, et c'est là que
les troubles...
M. Dufour: C'est-à-dire que le problème se
soulève, d'après moi, depuis que les trésoriers sont
obligés d'émettre un certificat qu'il y a de l'argent. Quand les
trésoriers n'émettaient pas de certificat, le conseil, de bonne
foi - parce qu'il faut toujours établir de bonne foi - pouvait
dépenser jusqu'à un certain moment. Il n'y avait personne
d'attaché directement à la décision.
Je sais, par exemple, qu'il y a des conseils municipaux qui ont pris,
par exemple, leur fonds de roulement pour l'application...
(Consultation)
M. Ryan: II s'agit de décider quelle marge de manoeuvre on
veut laisser aux municipalités. L'inconvénient qui résulte
d'un rejet par voie de référendum d'un projet d'emprunt,
évidemment, c'est que ça risque de débalancer les
finances, le fonds de roulement de la municipalité, en particulier.
Là, tout le monde est mal pris. Il y a des choses qui avaient
été annoncées ou même arrêtées qui
doivent être suspendues ou annulées, tandis que si on accorde
cette marge-là, je pense que... Il y a l'approbation du ministre qui est
là, qui n'est pas donnée à la légère, quel
que soit le titulaire. L'approbation du ministre, dans ces cas-là,
d'abord, est l'objet d'une délégation assez large, la Direction
générale de l'aide financière, et, deuxièmement,
est l'objet d'une étude très attentive. Il y a une
vérification soigneuse qui est faite de toutes les implications d'un
règlement d'emprunt.
Je pense qu'on a les garanties voulues pour accorder cette marge de
souplesse élargie aux municipalités de manière à
arrêter les faux problèmes, surtout de nature politique, qui
peuvent se poser autour de ces choses-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? M. le
député de Dubuc.
M. Morin: Moi, je voudrais demander au ministre ce qu'il pense de
ce que ça pourrait provoquer comme situation, le fait que les
municipalités ne soient pas tenues de soumettre à l'approbation
des électeurs un projet d'emprunt pour fins de réalisation de
plans et devis. Vous ne pensez pas que ça pourrait avoir pour effet,
à l'occasion, de permettre à certaines municipalités de
faire des travaux suite aux plans et devis avant un éventuel
règlement d'emprunt pour fins de réalisation, surtout que dans le
présent projet de loi vous vous enlevez le droit de refuser, de rejeter
un règlement où les travaux auraient été
commencés avant. (20 h 40)
M. Ryan: Au contraire, pour les plans et devis...
M. Morin: Ne dites pas au contraire.
M. Ryan:... ça reste soumis à l'approbation du
ministre...
M. Morin: Oui.
M. Ryan:... avant que ça soit octroyé,
ça.
M. Morin: D'accord.
M. Ryan: Avant que ça soit octroyé.
M. Morin: Oui.
M. Ryan: Le problème qui se pose... C'est vrai, ce que
vous dites. Il peut arriver qu'une municipalité commande les plans et
devis de son propre chef, en se disant: Nous autres, on a de l'argent pour
faire ça, on a un peu d'argent en caisse ou, encore, on va anticiper sur
nos recettes. On s'entend avec l'architecte, on va le payer à tel
moment. Il peut arriver qu'ils fassent ça.
M. Morin: Oui.
M. Ryan: II peut même arriver qu'ils entreprennent des
travaux. S'ils ont l'argent pour le faire, ils ont le droit. Ils n'ont
même pas besoin de l'approbation du ministre, s'ils ont
l'argent.
M. Dufour: C'est vrai. M. Morin: Ça, c'est correct.
M. Ryan: C'est correct, ça? M. Morin: Ah oui! Ça,
je le sais.
M. Ryan: Alors, l'autre cas qui peut arriver, c'est qu'ils
commencent les travaux sans l'approbation du ministre...
M. Morin: Oui.
M. Ryan: ...sans même de règlement d'emprunt, des
fois. Qu'est-ce qui va arriver? Il faut que tu trouves le moyen de
régulariser ça après coup, ce n'est pas compliqué.
Il n'y en a pas beaucoup, heureusement, qui arrivent. On en a une couple qui
traînent dans le paysage. Il faut régulariser ça d'une
manière ou de l'autre, soit par un projet de loi privé, soit par
une autorisation ministérielle, si elle est possible en vertu des lois,
mais il faut que ce soit régularisé.
M. Morin: Oui. Mais, Mme la Présidente, ce qui me fatigue,
ce n'est pas tellement cet article-là comme tel, c'est dans les autres
articles où, finalement, le ministre s'enlève le pouvoir de
refuser un règlement...
M. Ryan: Où ça?
M. Morin: ...d'emprunt, si des travaux ont été
effectués avant. C'est ça qui me paraît... les deux
combinés ensemble. Alors, vous allez me dire qu'il n'y a aucun lien
entre les deux, mais, en tout cas!
M. Ryan: Où...
M. Morin: À l'article...
M. Ryan: Je pense qu'on va le voir tantôt. Je n'ai pas
d'objection...
M. Morin: Ce à quoi je fais allusion, c'est à
l'article 22.
M. Ryan: Oui, justement. Oui, l'article 22, on va le voir
volontiers tantôt.
M. Morin: Bon!
M. Ryan: Regardez, si ça peut satisfaire les scrupules du
député de Dubuc, je peux garder celui-là entre
parenthèses pour l'instant et le reprendre tantôt, en attendant
qu'on ait vu 563.2.
M. Morin: Vous conviendrez avec moi que ça prend une
réponse à 22. Si vous me dites qu'il n'y a aucun lien et que
c'est pour d'autres situations, O.K., je suis très ouvert.
M. Ryan: Regardez, nous autres aussi. C'est un concours
d'ouverture, c'est formidable. On ne peut pas refuser ça. Ce serait
criminel de notre part. Ça va, on peut attendre, il n'y a pas de
problème.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 17
est suspendu. J'appelle l'article 18.
M. Ryan: 18, Mme la Présidente, c'est un article de
concordance, qui concorde avec 16, lequel concordait avec 8.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 18,
adopté.
M. Morin: S'il ne concorde pas...
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
19.
Documents à transmettre au ministre des
Affaires municipales avec la demande d'approbation d'un règlement
d'emprunt
M. Ryan: L'article 19, oui, ça, c'est important. L'article
19, on va essayer de vous donner des explications les plus exactes possible.
Comme vous pouvez le constater, l'article 562 actuel de la Loi sur les
cités et villes comporte une enumeration extensive de documents de
toutes sortes que le greffier d'une ville doit transmettre au ministre des
Affaires municipales en même temps qu'il lui soumet pour approbation un
règlement d'emprunt. Il faut avoir copie de l'avis de motion, copie
certifiée conforme du règlement, copie de la résolution du
conseil adoptant le règlement, certificat attestant la renonciation
à la tenue d'un scrutin référendaire, le cas
échéant, copie de l'avis annonçant la procédure
d'enregistrement, le cas échéant, certificat de publication de
l'avis annonçant la procédure d'enregistrement, le cas
échéant. Je pense que je ne vous donnerai pas lecture de tout
ceci, parce qu'il y en a à peu près 25. Ceci est très
lourd, et on a constaté une chose, c'est qu'il y a beaucoup des
informations présentées ici qui nous arrivent de toute
manière par d'autres voies, en cours d'année.
Là, on se dit que ce serait mieux de simplifier cet
article-là et de dire tout simplement: «Le greffier transmet une
copie certifiée conforme du règlement d'emprunt au ministre des
Affaires municipales avec tout autre document qu'il peut exiger. Il doit
communiquer au ministre tout renseignement qu'il demande au sujet du
règlement». On va directement au point et on
arrête là. Ici, avec des enumerations comme celle-ci, si
jamais on procède à une vérification, il y a un point qui
peut avoir été négligé ou omis. Ça peut
être de nature à entacher la légalité même de
l'opération, tandis que si on va tout de suite au point, d'une
manière administrative plutôt que législative, c'est
beaucoup plus efficace et beaucoup plus sage.
M. Dufour: Mais est-ce que les...
M. Ryan: Le ministre ne pourra jamais, à toute
hypothèse, demander beaucoup plus que ce qui est dans la loi
actuellement.
M. Dufour: Oui. Mais est-ce que vous allez vous lier par une
directive ou par...
M. Ryan: Regardez, pour moi, ce qui va arriver, c'est qu'il va
s'établir...
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: ...des catégories différentes d'emprunt,
des catégories différentes de municipalités. Il pourra
arriver que, pour les municipalités qui ont des règlements
d'emprunt modestes, les exigences ne soient pas de même nature que pour
des municipalités qui arrivent avec des règlements d'emprunt de
plusieurs millions de dollars. Je pense que ça va permettre de nuancer,
au lieu d'avoir la même chose uniforme partout.
M. Dufour: Supposons que le ministre n'exigerait rien, ce qui est
impensable, mais... Est-ce qu'il va y avoir un minimum d'exigences auquel la
municipalité sera obligée de se plier, vu qu'on ne met rien? On
dit: Ça va dépendre de la volonté du ministre. Est-ce
qu'il va y avoir un minimum exigé? J'imagine que c'est pour ne pas
retarder... Donc, en supposant que la municipalité vous transmette un
avis comme de quoi il y a un règlement d'emprunt et, tout de suite
après, vous... Ça pourrait retarder le processus, si la
municipalité ne sait pas le minimum que vous voulez avoir. Là,
dans la loi, on ne le marque pas.
M. Ryan: Regardez, il y aura sûrement des directives
là-dessus, des directives d'application qui seront communiquées
aux municipalités parce qu'il n'y aura pas une décision qui va
être prise dans chaque cas particulier.
M. Dufour: C'est ça.
M. Ryan: C'est entendu. Il y aura des directives d'application
qui vont être beaucoup plus simples.
M. Dufour: Ça pourrait être de nature à
alourdir si elles ne savent absolument pas, et là...
M. Ryan: Non, il faut qu'elles le sachent. Il y aura une
communication qui viendra de la Direction générale de l'aide
financière, la DGAF.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député. M. Ryan: ...l'administration
financière.
M. Morin: Oui, Mme la Présidente. Alors, le fait de...
Ça ne sert, finalement, qu'à simplifier les choses, le fait
d'éliminer ça. C'est que ça n'enlève pas ces
conditions-là, ces mêmes conditions-là, dans les articles,
par exemple, qui touchent les avis de motion, qui touchent l'appel aux
contribuables. Enfin, toute la procédure reliée à
l'adoption d'un règlement d'emprunt ou autre, on la retrouve dans les
articles. Donc, ça n'élimine rien.
M. Dufour: Ça élimine...
M. Morin: Bien non, parce qu'à partir du moment où
le ministre peut exiger un papier relié à toute la
procédure de règlement d'emprunt, ce n'est pas nécessaire
d'en faire rénumération. C'est dans ce sens-là, moi, que
je comprends que ça ne sert à rien d'avoir ça.
Une voix:...
M. Morin: Non, mais sauf que... Ce n'est pas grave, ça, je
veux dire...
M. Ryan: ici, je vais vous dire le problème qui se pose.
c'est entendu que bien de ces choses-là... s'il y a eu une contestation
par voie d'enregistrement dans le registre, par exemple...
M. Morin: Oui.
M. Ryan: ...c'est évident que le ministre va vouloir avoir
le résultat de la consultation. C'est évident, ça.
M. Morin: II y a des articles qui prévoient où, un
moment donné, le registre...
M. Ryan: On va vouloir s'assurer que la question était
formulée conformément à la loi.
M. Morin: O.K.
M. Ryan: C'est entendu, ça.
M. Morin: Bon. Moi...
M. Ryan: Mais il peut arriver... Excusez.
M. Morin: II reste seulement un article pour compléter
là-dessus, parce qu'il faut que j'aille en Chambre, là.
M. Ryan: Oui, ça va.
M. Morin: C'est le 14e. Moi, c'est toujours le fait encore, le
certificat du trésorier attestant... Ça, que vous n'ayez pas ce
document-là, ça me fatigue un peu plus, d'autant plus que,
contrairement aux autres, vous éliminez ni plus ni moins l'article qui
donne autorité à ce papier-là. Alors, lui, il est plus
grave. Les autres conditions, ce n'est pas plus grave que ça. On
pourrait, à la lecture de la Loi sur les cités et villes,
retrouver toutes ces exigences-là. Donc, le ministre est libre de
demander l'information. Sauf que là, si vous éliminez le 14e et
qu'en plus, à l'article 22, vous éliminez 563.2, là, j'ai
peur qu'il manque quelque chose quelque part, parce que les deux sont
interreliés. Ça, c'est seulement des éléments
d'information. Pardon?
M. Dufour: Qu'est-ce que tu appelles le 14e?
M. Morin: Le paragraphe... Le 14e, le petit 14e...
M. Dufour: Ah! O.K. On en a discuté tantôt.
M. Morin: ...le certificat du trésorier. Mais là,
ce qui est plus grave, lui, c'est qu'il élimine 563.2 qui a pour but de
donner pouvoir au ministre de refuser un règlement d'emprunt s'il y a
des travaux qui ont été exécutés avant.
M. Ryan: Oui, il y a bien des raisons derrière ce qu'on
propose là. Tu sais, aujourd'hui, il y a tellement d'opérations
interministérielles, puis connectant différents secteurs
d'administration ensemble.
M. Morin: Mais, on est là pour tout comprendre ça.
(20 h 50)
M. Ryan: Oui, mais, justement, ce certificat-là, c'est une
des sources de difficulté, d'après ce qu'on me dit là,
dans les renseignements qu'on doit obtenir. À un moment donné, il
faut que vous ayez - là, c'est marqué justement à 11 - le
certificat d'autorisation du ministre de l'Environnement ou l'attestation de
l'autorité environnementale. Il y en a plusieurs... Des fois, moi, je
suis perdu là-dedans. Mais pour avoir ça, quand vous allez
à l'Environnement, il faut que vous arriviez avec vos plans et devis. Il
faut que vous ayez progressé dans le développement de votre
affaire. Donc, il va y avoir des dépenses qui vont avoir
été engagées. Là, on dit qu'il faut que vous ayez
un certificat du trésorier attestant qu'à la date de sa signature
aucune dépense décrétée par le règlement n'a
été engagée.
Là, on arrive actuellement... Des fois, on a un certificat qui
est donné, qui va dire: Bien, là, il y a eu telle ou telle
dépense. On est obligés de déclarer tout ça
irrecevable. C'est un projet qui peut avoir beaucoup de bon sens, être
parfaitement fondé et répondre à des besoins très
réels. C'est pour ça que ça pourrait être
formulé autrement. Ça va être retravaillé. Des
choses, aussi, détaillées, l'autre difficulté, c'est que
dès que vous voulez en ajouter une, il faut revenir en assemblée
expliquer ça pendant des 48 heures. On n'a pas toujours le temps. On ne
peut pas faire ça sur tous les détails de la législation.
Ça, ce sont des détails ici qui n'ont pas vraiment de place dans
la législation. Il faut faire confiance à la
responsabilité ministérielle. L'objet de cet article-ià,
c'est l'approbation par le ministre.
M. Morin: Mme la Présidente, est-ce que je peux demander
au ministre de m'excuser?
M. Ryan: Non, je suis en train de vous parler.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Morin: il faut que je parte. non, non, mais quand je pose une
question j'aime bien avoir la réponse, puis là, c'est moi qui
m'en vais. alors, je m'excuse.
M. Ryan: On comprend très bien. Là, si vous avez
le..
M. Morin: Je ne serai pas longtemps parti.
M. Ryan: J'espère que ce n'est pas un mandat d'obstruction
qui vous appelle ailleurs, parce qu'ici votre collaboration était
très appréciée. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Non, je pense franchement que c'est le principe de la
responsabilité ministérielle. Il ne faut pas l'encadrer a un
degré tellement raffiné que, finalement, ça devient une
véritable boîte à malle, pas d'autre chose.
M. Dufour: Mais, en retour, il faut aussi comprendre que la
responsabilité ministérielle, on y va pour ça, mais il y a
l'engagement aussi des municipalités qu'il ne faut pas non plus que
l'élastique soit suffisamment peu étiré qu'on puisse
prendre certaines libertés à l'intérieur des
règlements qu'on a adoptés. C'est clair que quand ça
touche l'impact financier, je pense qu'on doit être deux fois plus
prudents, parce que le ministre ne pourra pas tout voir sur le terrain.
Ça, c'est clair, même s'il est responsable. Il ne peut pas tout
voir ce qui se passe. Il y a 1500 municipalités et plus à venir
jusqu'à date. Ça prend des yeux un peu tout le tour de la
tête, puis encore. Même avec des lois qu'on a, on sait qu'il y en a
qui prennent certaines libertés.
M. Ryan: Nous autres, Mme la Présidente, nous maintenons
cette proposition qui apparaît susceptible d'améliorer
considérablement les rapports entre les municipalités et le
gouvernement sur ce point précis. Le certificat du trésorier
cause des problèmes qui vont être simplifiés par l'adoption
que nous avons faite tantôt. Est-ce que nous l'avons faite, l'adoption de
l'article 18? Je pense que oui... C'est l'article 17, c'est-à-dire.
Est-ce que nous l'avons laissé en suspens, l'article 17,
tantôt?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, l'article 17 a
été suspendu.
M. Ryan: Oui, c'est ça. On l'avait conditionné
à ceci, justement. Tout ça se tient.
M. Dufour: On est en suspens.
M. Ryan: Oui. Mais, c'est évident que ça va
être un petit peu assoupli par l'adoption de l'article 17. Nonobstant
ça, je pense que, aujourd'hui, il y a tellement de complications qui
surviennent, je n'en reviens pas, qu'on est mieux de pas avoir les mains trop
attachées par des textes de loi qui vont jusque dans les infinies
virgules. Moi, c'est un de mes objectifs, je voudrais que la législation
municipale soit deux fois moins épaisse qu'elle est là.
M. Dufour: Mais vous êtes conscient que ces
règlements ont été amenés, soit parce qu'il y a eu
des abus, soit pour un meilleur éclairage.
M. Ryan: Ça, c'est la tendance des gouvernements, M. le
député de Jonquière. Chaque fois qu'il y a un abus qui est
commis, on pense qu'on doit tout de suite passer une loi ou un règlement
pour changer ça ou contrer ça. Pas nécessairement. La
meilleure façon, souvent, c'est de débarquer la personne qui est
là, de l'envoyer ailleurs. Souvent, le règlement est très
bon. Il faut qu'il laisse de la marge pour l'erreur. On ne peut pas tout
prévoir, ce serait ridicule. C'est ça qui engendre le
règne de la bureaucratie et de la paperasse. Je pense que M. le
député de...
M. Dufour: C'est...
M. Ryan: ...Deux-Montagnes...
M. Dufour: Oui, Deux-Montagnes...
M. Ryan: ...Mme la Présidente, émet une remarque
très judicieuse que vous auriez le droit d'entendre.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Deux-Montagnes, qu'est-ce que vous avez dit au
ministre...
M. Bergeron: Est-ce que je vais m'en souvenir?
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): ...en catimini. On
aimerait savoir ce que vous avez dit au ministre en catimini.
M. Bergeron: Ce que je veux dire, c'est qu'il faut faire une
différence entre l'abus puis la fraude. Ce n'est pas parce qu'une
municipalité a fraudé qu'on peut appeler ça de l'abus.
Alors, on ne peut pas changer la loi tout simplement parce qu'une
municipalité a été à côté de la loi.
Alors, quand vous dites abus et fraude, il faudrait faire la différence
entre les deux.
M. Dufour: C'est parce que moi... Il faut être conscient
aussi que le greffier, quand il donne son certificat... Il y a des gens qui ont
insisté puis qui ont donné des ordres au trésorier
d'émettre un certificat indiquant qu'il y avait de l'argent disponible,
puis il n'y en avait pas. Le greffier a dit non, puis il était
protégé. La, il ne sera plus protégé, puis on ne
s'en occupera plus. On pourra dépenser, même si on sait qu'il n'y
a pas d'argent. C'est ça, le danger.
Le ministre dit: On ne peut pas corriger un abus en faisant une loi tout
le temps, mais là, il est en frais de vouloir nous faire faire des
assurances parce qu'on a eu, en 1984, un cas fortuit. Il y a eu une
augmentation peut-être inconsidérée ou
immodérée. Là, il est prêt à faire une loi
pour se doter d'une mutuelle pour... Vous avez dit tout à l'heure que ce
n'est pas parce qu'il y avait un abus ou deux qu'il faut
légiférer. Moi, je veux juste vous dire que, pour les assurances,
on est prêt à faire une mutuelle, puis on parle juste du cas...
Moi, je...
M. Ryan: On va en reparler demain. Vous avez vu que, tout en
étant orientés vers ça, nous ne mettons pas de
précipitation. Nous laissons tout le temps voulu pour la discussion. Je
vous rappellerai simplement que ce n'est pas d'aujourd'hui, ça.
Je causais avec un de nos fonctionnaires à l'heure du souper
tantôt. Lui, il a commencé à travailler là-dessus il
y a six ans. Il avait été approché par les
municipalités il y a six ans. Il y a tout un travail qui s'est fait. C'a
cheminé assez lentement quand même. Mais là, on est sur
l'article 22.
La Présidente (Mme Bélanger): 19.
M. Ryan: L'article 19. Excusez. L'article 19 est un article
très intéressant, et je pense, Mme la Présidente, que nous
devrions le maintenir comme nous l'avons formulé. C'est tout l'esprit du
projet qui va dans ce sens-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Dufour: Moi, c'est 22 qui me tracasse un petit peu. Qu'est-ce
qui va arriver dans un temps où il n'y a pas... Le certificat du
trésorier était toujours requis, même pour des
dépenses municipales. Ce certificat-là, est-ce qu'il va
être aboli tout le temps? On n'en parle plus, c'est fini?
M. Ryan: Non, non, non. Il pourra exiger, même avec des
formes plus précises, peut-être, que ce que prévoyait la
loi. Il n'y a rien... Dans les directives, tout ça sera possible. Le
ministre sera habilité à requérir tous les renseignements
nécessaires, y compris, au besoin, le témoignage du
trésorier, c'est évident. Ça va le prendre.
M. Dufour: Vous n'abolissez pas le certificat ou bien vous
l'abolissez, le certificat du trésorier?
M. Ryan: On l'abolit comme obligation légale, ici, mais
ça ne veut pas dire qu'on le fait disparaître. Il va pouvoir
exister administrative-ment.
M. Dufour: Mais il va continuer à le faire dans la
municipalité?
M. Ryan: Fort probablement.
M. Dufour: Ça ne veut pas dire que vous, vous allez
l'exiger comme une preuve.
M. Ryan: II n'est pas question d'abandonner la plupart des points
qui sont ici. C'est pour donner plus de souplesse, tenir compte des cas moins
importants qui peuvent exister. Des fois, il y a des facteurs d'urgence
également. Il y a toutes sortes de circonstances qui peuvent permettre
de donner une satisfaction plus grande aux municipalités, mais le
ministre aura l'obligation de rendre compte de ce qu'il va faire
là-dedans. Il ne peut pas abandonner toutes ces choses-là. La
plupart de ces pièces-là, il... Selon la nature de l'emprunt
également, selon l'objet sur lequel portera l'emprunt, il y a certains
renseignements de nature différente que le ministre pourra être
justifié de requérir. Il aura toute latitude pour le faire.
M. Dufour: Ce qui m'embêtait un peu, c'était que
le... J'étais sous l'impression qu'on était en frais d'abolir
l'obligation qu'avait le trésorier de fournir, à part les plans
et devis, des certificats en conformité, qu'il y avait des montants
d'argent disponibles pour pouvoir faire des travaux. Là, vous nous
dites: II va le faire pareil. Mais, là, c'est dans vos exigences
d'approbation de règlement. Il ne sera peut-être pas exigé.
Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? 19 est
adopté. (21 heures)
M. Ryan: Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
20. M. le ministre.
M. Ryan: 20, c'est un article que je qualifierais de corollaire
à 19. Si on adopte 19 comme on vient de le faire, l'article 563 de la
Loi sur les cités et villes ne devient plus nécessaire. Les
objets pour lesquels il pouvait être utilisé sont
déjà servis par le nouvel article 562.
M. Dufour: Quelle est la responsabilité du ministre par
rapport à un règlement d'emprunt où on aura
escamoté certaines obligations? Parce que, de la façon dont c'est
libellé, il ne doit pas approuver un règlement d'emprunt. Avant,
c'était auparavant. Donc, on peut le lire positivement. Le ministre des
Affaires municipales peut approuver, mais ce n'est pas marqué,
là. Je dis ce que ça veut dire, à ma manière: le
ministre des Affaires municipales peut approuver un règlement d'emprunt,
même s'il n'a pas reçu la preuve que toutes les formalités
prescrites pour la passation du règlement ont été
accomplies. Si elles n'ont pas été accomplies, quelle est la
responsabilité du ministre par rapport à ça?
M. Ryan: Bien, le ministre, à ma connaissance, est
responsable devant le Parlement. C'est ça qui est sa
responsabilité. Il sera dénoncé, il sera traité
d'incompétent, mais il ne peut pas être...
M. Dufour: Moi, je ne veux pas. M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Je ne veux pas que le ministre soit traité
d'incompétent.
M. Ryan: Vous l'avez déjà dit.
M. Dufour: Je ne veux pas ça. Je veux qu'il nous laisse
cette prérogative-là, à nous autres. Ce que j'essaie de
vous expliquer, là, bien, supposons qu'on s'en va en emprunt et qu'il y
ait des choses qui n'ont pas été faites, par omission ou
autrement, est-ce que le ministre a une responsabilité
là-dedans?
M. Ryan: oui, c'est arrivé. je vais vous dire, je pense
qu'il y a peut-être eu un ou deux cas. des fois, il y a une
formalité; vous êtes rendu à 16 h 50, le vendredi
après-midi...
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: ...il faut prendre la décision pour cette
affaire-là, et toute une série d'autres choses qui doivent
suivre; il y a encore un papier, il s'en vient, il est dans la malle, il s'en
vient; on vous en a donné un échantillon par
fax, c'est correct, mais, la formalité, il faut que le papier,
avec l'étampe du greffier ou du trésorier, soit là.
Là, le ministre va user de sa discrétion. Dans l'époque de
communications rapides où on est aujourd'hui, je vous avertis que le fax
sert bien plus que la lettre officielle, hein.
M. Dufour: Ah oui! On l'a vu à la dernière
commission parlementaire.
M. Ryan: C'est une bonne chose, parce que ça permet de
donner un meilleur service à la clientèle. Pardon?
M. Dufour: On l'a vu à la dernière commission
parlementaire. Ça fonctionnait bien.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Alors, Mme la Présidente, il n'y a pas autre
chose dans ceci.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 20
est adopté?
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): 20 est adopté.
J'appelle l'article 21.
M. Ryan: N'ouvrez pas des vieilles plaies, là. 21, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Ryan: Là, c'est une concordance avec 16.
M. Dufour: Ça va. M. Ryan: Ça va?
La Présidente (Mme Bélanger): 21 est
adopté.
M. Ryan: On pourrait peut-être revenir à 17, Mme la
Présidente, si vous n'avez pas d'objection, vu qu'on avait dit qu'on
attendrait de voir ce qui serait décidé à propos de
20.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, 20 est
adopté, on peut revenir à 17.
M. Ryan: Je proposerais l'adoption de 17, à la
lumière de ce que nous avons arrêté.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va, 17?
M. Dufour: Je veux juste demander une explication. Quand on parle
de plans et devis, c'est vraiment des plans et devis pour une construction
éventuelle? Est-ce qu'on pourrait parler... Et là, je ne sais pas
la réponse, c'est pour ça que je le demande. Par exemple, un
conseil municipal voudrait se doter d'un pian d'urbanisme. Il engage une firme,
et il y a un montant assez important d'engagé. Est-ce que le
libellé de l'article pourrait permettre ça à un conseil
municipal? Moi, il me semble que non. Je peux poser la question, parce que, des
fois, c'est...
M. Ryan: Non, ce n'est pas ça. M. Dufour: Ça
ne pourrait pas...
M. Ryan: Non, un plan d'urbanisme, c'est autre chose.
M. Dufour: C'est autre chose.
M. Ryan: Non, non, c'est un gros contrat, ça.
M. Dufour: C'est pour ça que je pose la question. Plans et
devis...
M. Ryan: Pour des petits villages de 200 personnes, les plans
d'urbanisme sont ça d'épais.
M. Dufour: Oui, oui, c'est ça.
M. Ryan: Ça, c'est autre chose. Ce n'est pas ce qui est
compris ici, hein, M. le conseiller? Plans et devis de travaux de construction
ou d'aménagement, ça peut être pour une route, un
édifice, des systèmes d'égout.
M. Dufour: Mais ça ne peut pas s'appliquer à autre
chose qu'à des travaux. Parce que, pour moi, si c'est ça, c'est
correct.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, 17 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
21.
M. Dufour: Non, 21, on l'a adopté, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): Oh! Excusez-moi.
M. Dufour: On est à 22.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
22. Ça va tellement vite, là, que...
M. Dufour: C'est ça. Je suis convaincu qu'on fait des
excès de vitesse.
M. Gauvin: Ça vous insécurise?
M. Dufour: Oui, j'ai peur. Les amendes vont être
triplées. J'ai peur d'avoir une amende. 75 $, là... C'est en
dehors du stationnement.
M. Ryan: 563.2, Mme la Présidente, découle de ce
que nous avons décidé à propos de 562, à l'article
19; 563.2 dit ceci: «Le ministre des Affaires municipales peut refuser
d'approuver un règlement d'emprunt, notamment lorsqu'une dépense
décrétée par celui-ci a été engagée
ou lorsque un acte y prévu a été entrepris. Pour s'assurer
que tel n'est pas le cas, il peut en tout temps exiger un nouveau
certificat.» Mais, là, on entre dans une autre économie,
justement, où cet article-ci n'a plus sa justification.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Mais le seul exemple ou le seul cas que je peux
soulever - puis, tout à l'heure, je pense que mon collègue de
Dubuc l'a soulevé aussi - c'est qu'on peut faire une dépense pour
des plans et devis, mais est-ce qu'on pourrait faire des dépenses aussi
pour, réellement, faire des travaux? Et là, à ce
moment-là...
M. Ryan: Ça peut arriver.
M. Dufour: ...le ministre ne pourrait pas refuser d'approuver le
règlement d'emprunt.
M. Ryan: Mais, si les dépenses ont été
faites pour des travaux avant que le règlement n'ait été
approuvé, je ne sais pas, mais, il me semble que les électeurs
vont avoir un recours, parce que c'est illégal. D'un autre
côté, si la municipalité - disons que je fais une
hypothèse - a un projet de 1 000 000 $...
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: Elle avait 150 000 $ en banque, puis elle prépare
un projet d'emprunt, mais elle a commencé les travaux avant, avec
l'argent qu'elle avait. Elle a le droit de faire ça.
M. Dufour: Oui. Elle peut toujours le faire, à l'exception
que si elle n'a pas suffisamment...
M. Ryan: C'est ça.
M. Dufour: ...d'argent pour faire tous les travaux, ça
peut être une dépense inconsidérée.
M. Ryan: II y a une chose qu'il ne faut pas oublier, c'est que de
par ce que nous avons décidé antérieurement - c'est de
valeur, on en a adopté 17 en votre absence - on était
convaincu...
M. Morin: Vous êtes content.
M. Ryan: Pardon?
M. Morin: Ne dites pas que c'est de valeur, vous êtes
content.
M. Ryan: Moi, sûrement, mais je ne dis pas vous.
M. Dufour: On est à 22.
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: On est à 22.
M. Ryan: Comme on a déjà fait disparaître
toutes les exigences précises, en particulier le genre de certificats
qui sont exigés - on les a fait disparaître de la loi; on ne les a
pas fait disparaître dans la réalité - alors, on ne peut
pas faire au ministre l'obligation de ne pas approuver, sur la base d'une
affaire qui ne sera plus dans la loi. C'est ça qui est l'objet de
l'article...
M. Morin: 22.
M. Ryan: 22.
M. Dufour: Plus de poignée!
M. Ryan: Ça, c'est un corollaire de...
M. Morin: Mme la Présidente-La Présidente (Mme
Bélanger): M. le député de Dubuc. (21 h 10)
M. Morin: II faudrait que le ministre nous... Parce que, tout
à l'heure, quand je suis parti, il disait: faites-nous confiance. Je
voudrais faire plus que de vous faire confiance. Je voudrais être en
mesure de défendre la loi une fois adoptée. Et, là,
là-dessus, malgré tous les articles qu'on a adoptés
préalablement, je ne comprends pas pourquoi vous vous retirez ce droit,
ce pouvoir de refuser d'approuver un règlement d'emprunt lorsqu'une
dépense a été décrétée avant. Je
voudrais comprendre, parce que, quand même, le risque est toujours
là. Non pas que je doute de la responsabilité du monde municipal,
loin de là, mais il y a toujours une tentation, à un
moment donné, devant les urgences, de dépenser pour des choses
avant que le règlement d'emprunt ne soit adopté. Là, le
ministre s'enlève ce pouvoir de refuser d'approuver un règlement,
pour la raison que des sommes ont été adoptées,
dépensées avant. Je voudrais qu'on aille plus loin dans les
explications, parce que ça me paraît toujours
problématique. Nonobstant les articles qu'on a adoptés avant,
là, je pense que...
Une voix: Ce n'est pas nécessairement relié.
M. Morin: ...ce n'est pas relié directement. Qu'on ne
soumette pas certains règlements d'emprunt à l'approbation des
électeurs lorsqu'il s'agit de plans et devis, ça va. On a
parlé de rétroactivité, à un moment donné;
bon, O.K., ça peut aller.
J'essaie de me rappeler de tous les articles qu'on a adoptés, et
je ne comprends pas pourquoi on tient à éliminer celui-là,
qui a toujours sa raison d'être. Et, même si vous avez
éliminé l'exigence... Ce n'est même pas l'exigence qui est
éliminée, c'est uniquement l'énumération de tout ce
que vous pouvez exiger d'une municipalité par rapport à un
règlement d'emprunt. Le fait de ne pas en faire la nomenclature à
l'article 562 n'enlève absolument pas le pouvoir du ministre, dans une
des étapes, d'exiger tous les papiers qu'on retrouve là-dessus,
même si ce n'est pas mentionné. Bon. Sauf que, là, c'est
différent; là, vous enlevez l'article de fond, vous
n'éliminez pas uniquement une modalité de procédure. C'est
différent.
M. Ryan: Je vous assure que je suis sensible à ce que vous
dites et que j'aimerais pouvoir y acquiescer. Mais, à la lumière
d'expériences vécues au cours des 18 derniers mois, je ne peux
pas me ranger à ce point de vue là. J'ai eu connaissance de cas,
là... Il y a des programmes, aujourd'hui, qui impliquent parfois trois,
quatre ministères en même temps. Vous allez avoir un gros
programme d'aqueduc qui va comporter également un programme
d'assainissement des eaux, qui va en même temps comporter un programme de
réfection de routes; ça implique trois ministères du coup,
quatre avec le ministère des Affaires municipales. C'est tellement
compliqué, ces affaires-là, qu'à un moment donné il
y a un bout de travail qui a été fait dans une affaire, puis
l'approbation de l'Environnement n'était pas envoyée - avec
l'Environnement, ça fait cinq; je suis rendu à cinq, là.
Là, l'Environnement n'était pas arrivé. Le gars, dans le
village - des fois, c'est un petit village, il y a deux employés - ne
savait pas, et il a commencé à faire défaire le chemin
ici, il a fait une affaire là, et tout. On régularise tout
ça, et on se dit: ce qu'il faut, c'est qu'ils aient leur projet
réalisé dans les meilleurs délais. Si on commençait
à courir à chaque fois, et à les obliger à
recommencer à cause du fameux règlement, et tout, là, on
rendrait un mauvais service. On les mettrait dans une espèce de camisole
de force qui n'aurait pas d'allure.
Ici, ça donne au ministre l'occasion d'exercer une saine
discrétion. Il regarde l'ensemble de la patente, et il dit: Franchement,
avec tout ce que j'ai, là, il faut que ça marche, ça.
Mais, là, s'il est barré avec des affaires comme ça, une
fois qu'ils l'ont faite, la dépense, qu'est-ce qu'on fait? On va tous
les renvoyer chez eux oarce qu'il y a 5000 $ qui ont été
dépensés sur tin projet, des fois, de 3 000 000 $, 4 000 000
$?
M. Morin: Oui, mais, Mme la Présidente... M. Ryan:
Ça ne tient pas debout.
M. Morin: ...excusez-moi. Là, vous me donnez,
évidemment, un exemple idéal. Bien sûr que demander au
ministre de refuser d'accepter un règlement d'emprunt parce qu'on a
dépensé quelques iotas sur un emprunt de quelques millions, c'est
bien évident... Ce n'est pas ça qu'on pense; ce n'est pas de
ça dont on parle. Mais je vais poser une question directe au
ministre.
M. Ryan: J'aime bien ça.
M. Morin: Bon. Moi, je suis maire d'une municipalité. Nous
adoptons un règlement non soumis à l'approbation des
électeurs, dans un premier temps, parce qu'il a pour but de faire
confectionner les plans et devis pour un projet majeur. Sans être soumis
à l'approbation des électeurs, ça va, il est
adopté. On évalue le projet à, mettons, 3 500 000 $, et on
prépare un nouveau règlement d'emprunt pour la
réalisation. Mais, n'étant pas tenu de soumettre à
l'approbation des électeurs le premier règlement pour fins de
confection, on a emprunté, on réalise les plans et devis qui nous
donnent, évidemment, l'évaluation du projet à
réaliser, et je décide, parce que le règlement d'emprunt
passera à travers toute la procédure seulement dans deux mois, de
dépenser 500 000 $ ou 1 000 000 $, de façon
prématurée, parce que c'est le printemps et qu'on ne pourrait pas
le faire à l'automne.
Bon! Là, vous recevez le projet d'emprunt à votre bureau,
et vous entendez dire qu'on a dépensé des montants d'argent avant
que ce même projet-là ait été soumis à
l'approbation des électeurs et qu'il reçoive, même, votre
approbation. Est-ce qu'il y a quelque chose, quelque part, qui vous autorise
à refuser le règlement? Sur quel article vous allez vous baser
pour dire: Non, je ne peux donner mon aval au règlement d'emprunt, parce
qu'il y a des montants d'argent qui ont été
dépensés avant la fin des procédures. Sur quel article
allez-vous vous baser pour refuser? Ou vous avouez tout simplement que,
dorénavant, vous n'aurez plus aucun pouvoir de refuser un
règlement d'emprunt, même s'il y a des sommes substantielles qui
ont été dépensées avant. Une question bien directe:
Est-ce que */ous conservez ce pouvoir-là ou vous ne l'avez plus?
M. Ryan: Le pouvoir de refuser...
M. Morin: Oui.
M. Ryan: ...serait agrandi par l'adoption de
ce que nous proposons. Il serait élargi, parce que, là,
comme c'est formulé: «Le ministre des Affaires municipales peut
refuser d'approuver un règlement d'emprunt, notamment lorsqu'une
dépense décrétée par celui-ci...» Ça,
ça pourrait être interprété - restrictivement - que
c'est seulement ou surtout dans les cas où une dépense aura
été engagée antérieurement que le ministre pourra
refuser. Il pourrait se faire dire, dans d'autres cas: Tous les fameux papiers
étant entrés, ton devoir, c'est d'approuver ça. Tu n'as
pas autre chose à faire - comme un juge me l'a dit récemment.
M. Morin: Ha, ha, ha! Excusez-moi si j'ai ri; je sais que vous ne
l'avez pas trouvé drôle, mais...
M. Ryan: Je ne lui en veux pas. Je ne le critique pas. Je
respecte les tribunaux, mais je veux que les lois soient faites de
manière à empêcher des décisions plus ou moins
compréhensibles. Alors, c'est un effet que ça aurait. Ça
donnerait un pouvoir d'appréciation plus large au ministre.
Il faut bien voir comment fonctionne l'appareil. Le ministre a ses
conseillers. Ses conseillers vont examiner ça, et quand le ministre
trouvera un avis de ses fonctionnaires qui dit: Ça, au point de vue
financier, ce n'est bon à rien; vous ne pouvez pas approuver une affaire
comme ça... Surtout avec le genre de contacts que le Parti
québécois a dans certains secteurs de l'administration, des fois,
c'est dangereux que ça coule tout de suite. Ça serait la
même chose si nous étions dans l'Opposition. Je ne vous accuse pas
d'avoir infiltré l'administration publique. Loin de moi la moindre
pensée à ce sujet.
M. Morin: N'embarquez pas trop dans le domaine de l'infiltration,
vous, là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Je sais que vous étiez plutôt
spécialiste dans l'infiltration d'organismes fédéraux.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: L'appareil québécois, vous le
possédiez, vous n'étiez pas obligé de l'infiltrer.
Ceci étant dit, je pense qu'il y a une grande marge dont le
ministre doit disposer pour l'exercice de ses fonctions. Il doit agir sous
l'empire d'un contrôle social qu'exerce la fonction publique qui
l'assiste, l'Opposition qui le surveille, la clientèle qui va
réagir à toute décision arbitraire, évidemment.
Alors, je pense que c'est ça, le contexte dans lequel s'exerce
l'autorité politique. Ce n'est pas une autorité qu'on ligote et
qu'on garrotte à l'aide de régle- mentation
infinitésimale. Ce n'est pas ça. Dans la mesure où
ça l'a été, il faut donner un petit plus de latitude, je
pense. C'est ça que ça veut dire.
Je pense que si on commençait à autoriser Ça, il
faudrait dire quand c'est autorisé, quand ça ne l'est pas,
jusqu'à quel montant ça l'est, jusqu'à quel montant
ça ne l'est pas. On pourrait écrire trois pages de loi
là-dessus et on ne serait pas plus avancé. Chaque fois qu'on
définit une exigence, comme le disait le député de
Deux-Montagnes, on multiplie les risques de passer à côté.
Il y a toujours des gens plus intelligents que le législateur. Plus le
législateur en dit, plus il y a de chances qu'il passe à
côté, même étant bien conseillé.
Alors, voilà, Mme la Présidente, je pense que ça
résume...
M. Dufour: II y a peut-être le danger que, si le ministre
se donne beaucoup de marge de manoeuvre, ça puisse risquer de tomber
dans l'arbitraire. Ça, ça pourrait être un danger aussi. Et
sur quel principe une municipalité pourrait-elle avoir des recours?
Parce qu'avec ces pouvoirs-là - qu'on élimine mais qui, dans le
fond, en donnent plus, puisqu'il faut bien prendre ce dont le ministre nous
informe - le ministre pourrait arriver à dire, dans certains cas: Je ne
donne pas la réponse. Je n'approuve pas, et le règlement
d'emprunt ne passera pas. Et, comme il n'y a rien d'obligatoire, il n'y a rien
de vraiment écrit ou coupé, pourquoi le ministre se sentirait-il
lié par rapport à ça? (21 h 20)
Moi, je pense qu'il faut protéger - on ne parle pas du ministre
en place - le ministre contre ses propres idées, qu'il pourrait avoir
par rapport à des projets. Moi, je pense qu'il faudrait qu'il se lie
quelque part. Je comprends que le ministre puisse donner de la latitude, mais
il pourrait tomber dans l'arbitraire. Ce n'est pas un minimum, c'est...
L'article 22, dans le fond, c'est un minimum, d'après moi. On peut
refuser d'approuver un règlement, mais on dit pourquoi, dans quelles
conditions on peut le refuser, mais pas n'importe comment.
Le ministre va dire: Moi, je vous ai demandé des choses, et
ça n'a pas été produit correctement. Je n'ai pas tous les
éléments en main, et je peux refuser pour ces
conditions-là. Sans ça, on pourrait tomber dans l'arbitraire.
Moi, je comprends que les certificats d'enregistrement... On a accepte, parce
que vous me dites: On ne l'a pas aboli; la municipalité est liée
à l'intérieur. Bon, ça donne une protection. Par rapport
au règlement d'emprunt, j'aurais aimé savoir que le ministre,
oui, pouvait refuser, et à des conditions. Ce n'est pas n'importe
quelles conditions, c'est si le ministre juge que les actes qui ont
été faits, ils n'ont pas été faits correctement.
Une chance que ce n'est pas un gros engagement, mais ça permet de
baliser un peu plus l'action qui a été prise. Je pense que ie
ministre devrait être sensible à cette
argumentation-là.
M. Ryan: Mais, là, encore une fois, nous avons
adopté, tantôt, un article où l'on élimine...
M. Dufour: On n'est pas capable de le relier, nous autres.
M. Ryan: ...toute l'énumération. Hein?
M. Dufour: Mais, ça va. Ça peut être
acceptable.
M. Ryan: L'article 563.2, comme il est libellé, dit: Le
ministre des Affaires municipales peut refuser d'approuver un règlement
d'emprunt, notamment lorsqu'une dépense décrétée
par celui-ci a été engagée». On vient de dire que
ça ne marche pas, ça, ça fait qu'on ne peut pas garder
l'article comme tel. Et, écrire rien que «Le ministre des Affaires
municipales peut refuser d'approuver un règlement d'emprunt»,
ça ne donne rien. C'est ça qu'on enlève, là. On
enlève une partie qui a déjà été
enlevée, et, l'autre partie, ça ne voudrait rien dire de la
laisser à l'état isolé. Si vous vouiez qu'on laisse rien
que l'article «Le ministre des Affaires municipales peut refuser
d'approuver un règlement d'emprunt», il me semble que la
tautologie, ce n'est pas une bonne chose, dans les lois.
M. Morin: C'est parce que, M. le ministre, quand vous dites qu'on
a enlevé 562, je ne vois pas le lien, moi, absolument pas.
M. Ryan: Dans 562, parmi les pièces qu'on exige, il y a le
certificat du trésorier établissant qu'il n'y a pas de
dépenses qui ont été engagées avant. On a
laissé tomber ça dans la loi, puis on a adopté un autre
article disant qu'il peut y avoir des dépenses engagées avant par
règlement d'emprunt soumis uniquement à l'approbation du
ministre, pour les plans et devis. Correct? Ça fait que, ici, si on
laisse tel quel «...peut refuser d'approuver un règlement
d'emprunt, notamment lorsqu'une dépense décrétée
par celui-ci a été engagée ou lorsqu'un acte y
prévu a été entrepris», ça va trop loin.
Ça va trop loin.
M. Morin: Ce n'est pas ça que ça dit. Quand vous
parlez des plans et devis, vous parlez de dépenses faites avant.
M. Ryan: Bien oui.
M. Morin: Ce n'est pas vrai.
M. Ryan: Oui. Pardon?
M. Morin: Ça ne dit pas ça. Non, non. La seule
chose que ça dit, là-dedans, c'est que ce n'est pas soumis
à l'approbation des électeurs...
M. Ryan: Non, mais, regardez...
M. Morin: ...mais ça ne justifie pas que les
dépenses soient faites avant.
M. Ryan: Mais, regardez, il peut arriver un autre cas,
là...
M. Morin: Oui, mais, Mme la Présidente, M. le ministre, il
faut que vous me disiez que j'ai mal compris ou que vous vous êtes mal
exprimé, parce que vous faites référence à
l'article qui donne pouvoir au conseil municipal d'adopter un règlement
d'emprunt pour fins de plans et devis, sans qu'il soit soumis à
l'approbation des électeurs. Mais le ministre vient de dire que les
sommes peuvent être dépensées avant. Cet article-là
ne donne pas ce droit-là.
M. Ryan: Mais il peut arriver que la municipalité ait
engagé des dépenses pour les plans et devis, et que le
financement de ces dépenses-là soit compris dans le projet de
règlement d'emprunt.
M. Morin: L'autre règlement, après, ça,
c'est correct.
M. Ryan: Mais oui.
M. Morin: Oui, sauf que...
M. Ryan: À ce moment-là, il va y avoir eu des
dépenses d'engagées d'avance.
M. Morin: Non. Je regrette, mon cher... Mme la Présidente,
absolument pas, parce que les plans et devis font l'objet d'un règlement
en soi.
M. Ryan: Pas nécessairement. Pas nécessairement. Il
peut arriver que la municipalité commande les plans et devis. Elle dit:
J'ai de l'argent liquide en caisse...
M. Morin: Bien, à ce moment-là, il n'y a pas de
problème.
M. Ryan: Écoutez, elle a de l'argent liquide en caisse, et
quand elle fait son règlement d'emprunt, elle prévoit qu'elle va
se rembourser à même l'emprunt; elle va retrouver ses besoins de
caisse et, à ce moment-là, elle a engagé la dépense
avant.
M. Morin: Oui, mais, Mme la Présidente, ce ne sont pas des
travaux qui seront prévus, à ce moment-là, dans le
règlement ultérieur, parce que les plans et devis auront
été réalisés. Donc, dans le règlement pour
fin de réalisation des travaux, la confection des plans et devis ne sera
plus dedans.
M. Ryan: Oui, ça va être dans le
règlement
d'emprunt. Ça peut très bien être là. La
municipalité, quand elle va encaisser le produit de l'emprunt, va dire:
J'en prends une part, je le mets dans mon compte de banque pour les
dépenses que j'ai engagées d'avance. Elle peut faire
ça.
M. Morin: Oui.
M. Ryan: Mais, si c'est trop raide, ici, elle ne pourra pas le
faire. C'est ça, l'affaire. Dans l'économie de la loi actuelle,
elle ne peut pas le faire, parce que son règlement d'emprunt ne peut pas
être approuvé rien que par le ministre. Il y en a beaucoup, parce
qu'ils ne veulent pas soulever de chicanes et de querelles avant le temps, qui
n'y vont pas. C'est ça, l'affaire. C'est vraiment lié ensemble,
ces choses-là. On ne peut pas les séparer.
M. Dufour: Sur la question dont on discute, pour un peu plus
d'éclaircissements... Comme on le sait bien, même si on fait
disparaître dans la loi les exigences du ministère, il va y avoir
des exigences quelque part. Est-ce que le ministre ne pourrait pas dire la
même chose: que le ministre peut refuser d'approuver un règlement
d'emprunt si les conditions que celui-ci a exigées ne sont pas remplies?
À ce moment-là, ça me semblerait beaucoup moins
arbitraire, mais ce n'est marqué nulle part. Parce que ça ne
serait pas correct... Je ne fais pas allusion au certificat du
trésorier; si vous ne l'exigez pas, vous ne l'exigez pas. J'imagine que
vous allez avoir des demandes très précises - je veux avoir telle
chose, telle chose et telle chose - pour soumettre votre règlement
d'emprunt. À ce moment-là, si ces exigences-là ne sont pas
remplies, vous pouvez le refuser. Tandis que, là, si vous le refusez et
que, des fois, vous allez dire oui et, des fois, non, ça pourrait
ressembler à de l'arbitraire.
M. Ryan: On ne sait pas les motifs pour refuser l'approbation
d'un règlement d'emprunt. Il peut arriver que tout soit bien correct,
que le règlement soit dans les normes du programme AIDA, du Programme
d'assainissement des eaux, dans les normes d'une entente entre la
municipalité et les Transports, pour la réfection ou la
construction d'un bout de chemin. Le ministre regarde ça.
Financièrement, c'est trop lourd pour cette
municipalité-là. Je ne peux pas, honnêtement, approuver
ça, parce que je les condamne à s'écraser sur place; c'est
trop lourd pour eux autres. Tu ne peux pas mettre ça dans un
règlement ni dans une loi. Ça va être l'appréciation
du ministre, au bout de la ligne, qui va juger de cette affaire-là. Il
va décider qu'il permet ou ne permet pas. Qu'est-ce que tu veux qu'on
fasse?
M. Morin: Mais si ce n'est pas explicite, vous allez avoir une
cour qui va vous dire: M. le ministre, vous n'aviez pas affaire à
refuser un règlement d'emprunt alors qu'il n'y a aucun article qui vous
le permettait.
M. Ryan: Ça prendrait des catéchismes très
élaborés pour que tout ça soit dans des règles.
Ça ne se peut pas. Ça ne se peut pas. On va avoir des
«guidelines». On va dire qu'une municipalité, autant que
possible, ne doit pas s'endetter au-delà de tel point dans son actif,
par exemple, que son passif ne devrait pas aller plus qu'à tel point par
rapport à son actif.
À un moment donné, vous avez un cas extrêmement
difficile qui se pose, et j'en ai eu un ces jours derniers. Tu sais, dans la
petite municipalité de Kingsbury, il y a une usine qui est en train de
fermer. Je ne sais pas si vous en avez entendu parier, M. le
député de Lotbinière.
M. Camden: Pas encore.
M. Ryan: II y a une compagnie...
M. Camden: Vous êtes très préoccupé
par...
M. Ryan: Les nouvelles se rendent lentement à
Lotbinière.
Une compagnie a décidé de fermer boutique. Elle a dit:
Nous autres, on vous avertit, à l'usine, on ferme les travaux. On rase
cette usine-là au cours de la prochaine année si vous ne
l'achetez pas. La municipalité est prise avec un mosus de
problème! Vous êtes au courant, vous, du côté de
Kingsbury, dans le comté de Johnson; c'est juste en face du comté
de Richmond. La municipalité a un organisme, une commission de
développement économique - c'est un organisme qui dépend
entièrement de la municipalité - et ils veulent l'acheter. Tu
n'achètes pas ça avec des pinottes. Il faut qu'ils envisagent un
règlement d'emprunt. C'est considérable, les obligations qu'il
faut qu'ils prennent. C'est au-delà du potentiel de la
municipalité, objectivement.
Mais, là, on a réussi à trouver deux locataires. Le
gars qui voulait fermer son entreprise est prêt à continuer pour
trois ans, et il y a une autre compagnie qui a loué de l'espace pour
deux ou trois ans. Il y a une autre perspective, des logements à un
autre étage de ça. (21 h 30)
Là, vous vous dites, comme gouvernement, que ce sont des emplois
qui sont concernés. Moi, j'ai mon petit livre de règles: tant
pour ça, tant pour ça, tant pour ça. Pendant ce
temps-là, j'ai le monde qui est dans la rue et qui a besoin de jobs. Et
si on laisse fermer cette patente-là, on va peut-être créer
75 chômeurs. Qu'est-ce que vous pensez que j'ai fait? Je l'ai
autorisé. Je l'ai autorisé. J'ai vu le ministre de l'Industrie et
du Commerce; il fallait qu'il participe avec moi là-dedans. Je lui ai
dit: Là, toutes ces affaires-là, il y a ces gens-là... Et
c'est un comté péquiste, le
comté de Johnson, à part ça. Je n'ai pas
regardé ça. J'ai demandé l'avis de la
députée. Elle va vous dire: Le ministre a l'esprit ouvert... pour
cette fois-là; le reste, je ne le sais pas.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Mais il faut que le ministre exerce sa
discrétion. C'est ça que je veux dire, essentiellement. Ce n'est
pas dangereux. Supposons que ça ne marche pas, cette patente-là,
dans trois ans, bien, on ramassera les pots cassés. Ça ne sera
pas pire que mettre tout ce monde-là sur l'assurance-chômage, et
ensuite l'assistance sociale.
M. Dufour: Autrement dit, ce que vous êtes en train de
confirmer, c'est que, dans l'état actuel des choses, vous pouvez le
faire.
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Vous avez un certain pouvoir
discrétionnaire.
M. Ryan: Oui, monsieur.
M. Dufour: Dans l'état actuel des choses, vous pouvez le
faire. Donc, ce dont on parle, ça ne vous empêchera pas de le
faire encore.
M. Ryan: Mais, regardez, s'ils m'arrivaient avec un
règlement d'emprunt... Pour ce cas-là, ils vont m'arriver avec un
règlement d'emprunt; il va y avoir eu des dépenses
engagées d'avance. Ils travaillent ça depuis deux mois. Il a
fallu qu'ils fassent venir des experts, il a fallu qu'ils consultent, il a
fallu qu'ils engagent toutes sortes de dépenses. Est-ce qu'ils avaient
l'argent pour les engager? Je vais le savoir un peu plus tard. Mais il faut que
le ministre ait une marge. Il ne faut pas qu'il soit lié par des
affaires aussi étroites que ça, qui valaient à d'autres
époques. Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va, avec
les explications? Je pense que le ministre doit vous avoir convaincus. Il m'a
convaincue.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: II y a eu corruption.
M. Gauvin: Si vous êtes convaincue, Mme la
Présidente, nous, c'est une référence qu'on
considère très importante.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça ne lui
enlève pas son pouvoir...
M. Dufour: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): ...de refuser.
Alors, celui-là est adopté sur division. J appelle
l'article 23. M. le ministre.
M. Ryan: L'article 23, Mme la Présidente, est un article
de concordance avec l'article 16.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, 23 est
adopté. J'appelle l'article 24. M. le ministre.
Pouvoirs des municipalités de
contracter un emprunt temporaire
par résolution, par suite d'une
promesse
écrite de subvention du ministre
M. Ryan: Oui. Le paragraphe 1° de cet article, Mme la
Présidente, modifie le paragraphe 2° de l'article 567 de la Loi sur
les cités et villes, afin de permettre à une municipalité
de contracter un emprunt temporaire par résolution lorsque cet emprunt a
pour objet le paiement de dépenses entièrement couvertes par une
subvention du gouvernement, d'un de ses ministres ou d'un de ses
organismes.
Je pense que nous comprenons tous la situation qui doit être
envisagée ici. Il arrive très souvent qu'un ministre
écrive à une municipalité pour lui dire: Vous aurez droit
à telle subvention en vertu du programme x, y ou z, conçu sous
l'empire de la loi a, b ou c. Mais c'est bien rare que le chèque
accompagne tout de suite la lettre. Le chèque va suivre, en
général, quelques jours, quelques semaines, parfois quelques mois
et même quelques années plus tard. Ça dépend du
genre de programme. Dans le cas du programme AIDA, par exemple, il y a des
autorisations ou des promesses de subventions qui ont été
données il y a déjà deux, trois ou quatre ans - deux ou
trois ans, au moins - et qui n'ont pas encore été
exécutées parce que, souvent, les travaux n'ont pas
été faits, à l'autre bout de la ligne, au rythme qui
eût été possible.
Mais, lorsqu'arrive cette lettre de subvention... Disons que c'est pour
faire une étude d'approvisionnement en eau; pour trouver des sources
d'eau, par exemple, on va demander 25 000 $, 30 000 $, 40 000 $; ou pour
opérer une réfection immédiate, une conduite d'eau qui a
gelé en hiver, par exemple, où il a commencé à
sortir de l'eau contaminée. Il faut que la municipalité puisse
agir vite et faire un emprunt. Elle dit: Voici ma lettre du ministre. Et la
banque peut lui faire un prêt; c'est autorisé de par la loi, et la
banque ne court aucun risque. Ça fait que, ça, c'est une
disposition habilitante qui vise à favoriser l'efficacité du
travail des municipalités lorsque les initiatives de celles-ci sont
appuyées sur un engagement à une subvention gouvernementale. Je
pense que c'est un bel assouplissement. Je vois que le député de
Jonquière se dit: Comment ça se fait qu'on n'ait pas
pensé à ça pendant les neuf années qu'on a
été au pouvoir?
Des voix: Ha, ha, ha! M. Ryan: Ha, ha, ha!
(Consultation)
M. Dufour: Est-ce que ça pourrait empêcher, dans un
règlement... Quand elle fait des règlements et que la
municipalité a une subvention promise par le gouvernement, la
municipalité fait son règlement d'emprunt et elle ne peut pas
diminuer son emprunt. Je vais donner un exemple: la municipalité fait un
emprunt de 1 000 000 $; il y a une subvention gouvernementale de 300 000 $.
Donc, le règlement d'emprunt n'est pas de 700 000 $. Elle va être
obligée de faire un emprunt de 700 000 $ et, à la fin de
l'emprunt, on dit: toutes subventions obtenues du gouvernement ou des
gouvernements vont diminuer l'emprunt comme tel. Est-ce que cet
article-là va permettre à la municipalité, par exemple -
moi, je pense que non, mais - de changer ce qu'on dit là? Est-ce que
ça pourrait permettre à la municipalité de dire: Le fait
qu'on va avoir une subvention, notre règlement d'emprunt va être
seulement de 700 000 $?
(Consultation)
M. Ryan: On va faire une chose. On peut peut-être regarder
l'ensemble de l'article; il y a peut-être d'autres paragraphes qui vont
traiter de préoccupations comme celle-ci, et on reviendra paragraphe par
paragraphe après. Peut-être que je pourrais exposer l'ensemble du
dispositif, si vous n'avez pas d'objection.
M. Dufour: Vous suggérez que...
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: ...tout l'article 24 est...
La Présidente (Mme Bélanger): II y a quatre
paragraphes.
M. Ryan: II y a quatre paragraphes. M. Dufour: Oui. M.
Ryan: Ça va?
M. Dufour: Ça pourrait répondre à ce que je
pose comme question?
M. Ryan: Parce que, au troisième alinéa, là,
on parle de dépenses effectuées «à l'égard de
tout ou partie desquelles le versement d'une subvention est
assuré». Et, à la question que vous posiez...
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: ...essentiellement, tout va dépendre de
l'engagement qu'a pris la municipalité. Disons que la
municipalité s'est engagée, dans un projet, à contribuer
pour 700 000 $, et le gouvernement pour 2 000 000 $. Si la municipalité
veut prendre une partie de la subvention du gouvernement pour réduire sa
contribution, là, c'est évident que ça ne marche pas.
M. Dufour: Non, pas dans ce sens-là. M. Ryan: Non.
Dans quel sens?
M. Dufour: Bien, parions d'une construction d'aréna.
Ça va peut-être être différent. Le gouvernement
s'engage à donner une subvention de 300 000 $. La municipalité va
en appel d'offres: le coût, c'est 1 000 000 $. Donc, normalement, ce
qu'on écrit, comme règlement, c'est que c'est un règlement
d'emprunt de 1 000 000 $, et on écrit, à la fin du
règlement: toutes subventions obtenues d'un gouvernement iront en
diminution de l'emprunt de la municipalité. Autrement dit, la
municipalité y va pour 700 000 $ et, quand elle vient pour emprunter, on
dit: On demande au ministère... On a le droit d'emprunter 90 % des
travaux, d'emprunter 900 000 $. À ce moment-ci, la municipalité
pourrait dire: Le règlement est de 700 000 $, et vu que la
municipalité peut emprunter jusqu'à 90 %, la garantie
gouvernementale pourrait être donnée pour les 300 000 $ et la
municipalité emprunterait 700 000 $. Est-ce que c'est comme ça
que ça va être traité? Parce que, pour moi, ça
pourrait être difficilement comme ça. Pour moi, la première
façon, elle est plus claire, parce qu'elle dit au monde: C'est ça
que ça coûte, en fait, en réalité, votre affaire.
C'est 1 000 000 $, mais il y a des subventions qui seront données. On
n'a jamais voulu. Je ne sais pas pourquoi, on n'a jamais voulu.
M. Ryan: Je ne sais pas, mais, moi, si j'étais
administrateur municipal et que j'avais une garantie de subvention de 300 000 $
du ministre, j'irais le voir et je lui dirais: Quand est-ce que tu vas me
verser ça, cette subvention-là? J'ai besoin de ça d'ici
trois mois. Je ne mettrais pas ça sur mon emprunt, et je n'irais pas
faire des dépenses pour rien. J'emprunterais seulement pour 700 000 $,
si le coût est pour êtrel 000 000 $.
M. Dufour: Mais l'écrit de votre règlement, lui, il
va être de 1 000 000 $, le règlement d'emprunt. Votre
règlement d'emprunt va être fait sur 1 000 000 $. À la fin,
quand vous allez aller sur le marché des obligations, il va être
de 700 000 $. (21 h 40)
M. Ryan: Je croirais plutôt, moi, que la
municipalité va emprunter à court terme pour la partie qui
est l'objet d'une subvention.
M. Dufour: Mais c'est 90 %.
M. Morin: On fait toujours ça pour l'ensemble.
M. Ryan: Pardon?
M. Morin: On fait toujours ça sur l'ensemble, l'emprunt
temporaire. C'est sur le coût total.
M. Ryan: Oui, mais, actuellement, c'est presque obligatoire,
étant donné l'ampleur avec laquelle les subventions, souvent,
sont versées, puis, deuxièmement, l'absence de pouvoir qu'a la
municipalité d'engager des emprunts à court terme sur une
promesse de subvention. Mais, là, l'objet de ceci, c'est de favoriser
une affaire comme celle-là.
M. Dufour: Ça, je le comprends bien.
M. Ryan: C'est sûr. Vous savez comme moi qu'un emprunt
à long terme coûte plus cher qu'un emprunt à court terme.
Un emprunt à court terme, vous en êtes débarrassé
vite.
M. Dufour: C'est ça, mon questionnement: Est-ce que c'est
clair? Vous nous dites ça, mais est-ce que c'est vraiment clair au point
de vue législation que c'est ça qui va se produire? C'est un peu
ça qu'on demande.
M. Ryan: C'est ça que j'ai dit. (Consultation)
M. Ryan: Là, l'objet de la modification proposée au
paragraphe 1°, c'est de permettre à la municipalité de
contracter un emprunt temporaire équivalant à la somme, en tout
ou en partie, qui a été garantie par la lettre d'engagement du
ministre. Alors, je pense que c'est bon. Je pense que c'est une très
bonne chose. Il n'y a pas rien que des constructions. Disons que des
municipalités organisent des fêtes, par exemple, pour le 350e
anniversaire de Montréal, et que le gouvernement s'engage à
verser 500 000 $. Bien, là, le maire Doré aurait pu aller voir la
banque et dire: J'ai besoin d'argent pour financer mon comité des
fêtes. J'ai cette garantie-là. Voulez-vous me faire un prêt
temporaire? Il aurait pu l'avoir, tandis que, quand c'est rien qu'une lettre...
Il y a bien des banques qui le donnent avec seulement une lettre. Il y a des
banques qui le donnent, le prêt, mais, là, la municipalité
a le pouvoir de le faire. Ce n'était pas sûr qu'elle l'avait. Elle
l'aura avec le projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
24?
M. Ryan: Oui, pour 24,1°.
M. Dufour: Là, vous me dites: C'est automatique; s'il y a
une lettre signée par un ministre, le gouvernement est engagé.
Mais ce n'est pas déjà arrivé que des ministères se
soient engagés et que l'engagement n'ait pas suivi, que la
dépense n'ait pas suivi l'engagement?
M. Ryan: Regardez, ça dépend des choses.
M. Dufour: Mais c'est ça que je...
M. Ryan: non, mais je vais vous donner un exemple. c'est
sûr que c'est arrivé, ça. c'est arrivé par vous
autres, beaucoup, et, par nous autres, à quelques reprises.
M. Dufour: Ha, ha, ha! D'une façon ou d'une autre, prenez
ça au plus coupant.
M. Ryan: Des promesses d'écoles. Quand on est
arrivés, nous autres, j'en ai trouvé tout un cahier,
d'écoles qui avaient été promises par M. Gendron. Vous
vous étiez lancés, dans la campagne électorale de 1985.
Oui, il y en avait toute une liste, mais, ça, ce n'étaient pas
des engagements qui liaient le gouvernement, ce n'était pas une promesse
de subvention à une commission scolaire pour tel montant précis,
disant: On vous autorise à mettre en marche la construction
d'écoles. Ce n'était pas grave, parce qu'il faut qu'ils
reviennent avec toutes sortes d'approbations par la suite, qui pouvaient
être retenues ou refusées, pour toutes sortes de raisons.
Mais il y a une chose: moi, je peux dire: Un de mes collègues a
promis l'autoroute 50 dans le comté d'Argenteuil en 1986. Là, on
est en 1992, et on est encore à sec. Par conséquent, ça
n'engageait pas très fort, mais ce n'était pas une promesse de
subvention qui avait été faite à la ville de Lachute ou
à l'Hôpital d'Argenteuil. Ça aurait été bien
différent. Quand le ministre écrit à l'Hôpital
d'Argenteuil, qu'il dit: On va vous donner une subvention de 300 000 $ pour
l'achat de nouvel équipement scientifique, là, c'est un
engagement.
M. Dufour: Quand un engagement comme ça est
donné...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça, la
différence entre promesse et engagement.
M. Dufour: ...ça veut dire que ça a
été approuvé.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Non, mais est-ce qu'il y a une garantie du Conseil du
trésor, ou des choses de
même, ou si c'est juste la signature du ministre?
M. Ryan: Ça dépend des règlements,
ça. Si c'est des subventions de nature modeste, il n'y a pas besoin de
l'approbation du Conseil du trésor. S'il s'agit de subventions allant
au-delà, en général, d'un montant de 10 000 $, à
moins que ce ne soit prévu dans la programmation de
l'année...
Il va arriver, des fois, que le Trésor approuve une programmation
de l'année, disons des réparations dans les cégeps, par
exemple, des travaux d'entretien et de réparation. Là, la
ministre va écrire, et elle dira au cégep de Rimouski: Je vous
donne 500 000 $ pour procéder à tel, tel, tel travail. Ça,
c'est un engagement qui lie le gouvernement. Elle est allée au
Trésor une fois, pour toute sa programmation de l'année. Et
là, il y a toutes sortes de cas, par conséquent, qui se
présentent. Mais, quand ils ont cette lettre-là - c'est un bon
exemple - le cégep peut se présenter à la banque et dire:
Là, on voudrait faire un emprunt pour financer les travaux. Des fois, il
faut les faire avant le début de l'année scolaire. Il faut faire
ça à l'été, il faut qu'ils se hâtent. Ils ont
l'autorisation, puis, en général, les banques sont
intéressées à prêter de l'argent. C'est leur
business, ça. Ça fait que, quand ils voient une lettre de
ministre, ces années-ci, ils sautent dessus.
M. Dufour: Sur le ministre?
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Sur le ministre?
M. Ryan: Sur la lettre.
M. Dufour: Ah bon! Ha, ha, ha!
M. Ryan: Ils savent que le ministre, ça change.
La Présidente (Mme Bélanger): Quand j'ai une lettre
du ministre, signée, moi, j'appelle ça un chèque.
Une voix: Ah oui?
M. Ryan: Surtout avec le gouvernement actuel.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Effectivement.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ça ne veut pas dire qu'il y a plus d'argent
disponible pareil.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, mais quand la
lettre est signée, tu as le chèque qui suit.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Alors, Mme la Présidente-
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, 24 est
adopté, avec tout ça?
M. Ryan: Je pense qu'il ne reste pas grand-chose dans le 24.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté?
M. Ryan: Moi, je suis prêt à l'adopter. Merci.
M. Morin: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 25.
M. Dufour: Attendez un peu, là.
M. Ryan: 569. Ça, c'est quel alinéa? Paragraphe
1°.
M. Dufour: On n'est pas rendu à 25, quant à moi, on
est rendu à 23.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc a dit que c'était adopté.
M. Dufour: À 24. On ne reculera pas.
M. Ryan: 23, c'est une concordance. On l'a passé. 24, on
vient de l'adopter.
Une voix: C'est le critique officiel qui doit le dire.
M. Dufour: Mais, moi, il faut que je le dise.
M. Ryan: Oui. Pardon?
Une voix: C'est le critique officiel.
M. Dufour: Je vais vous le dire. Je suis après le
regarder.
M. Ryan: Nous sommes rendus à 25, en
conséquence.
M. Dufour: Non, à 24.
M. Ryan: Ah oui! C'est correct, ça. Le deuxième
alinéa, c'est de la concordance avec 16.
M. Dufour: Ça va pour le 24.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour 24.
Alors, l'article 25, M. le ministre.
Obligation pour le greffier de transmettre
au ministre des Affaires municipales une
copie certifiée conforme d'un règlement
de
constitution d'un fonds de roulement
M. Ryan: Attendez un petit peu, Mme la Présidente, juste
une seconde. L'article 25 a pour objet, dans son troisième alinéa
du paragraphe 1°, à l'heure actuelle, d'obliger le greffier à
transmettre au ministre des Affaires municipales une copie certifiée
conforme d'un règlement de constitution d'un fonds de roulement. Cette
exigence de transmission de document n'a plus aujourd'hui l'utilité
qu'elle avait à l'origine. C'était, à ce moment-là,
pour permettre au ministère de suivre l'effet des nouvelles
règles. Les renseignements obtenus par l'entremise du rapport financier
annuel de la municipalité sont désormais jugés suffisants
pour l'information dont a besoin le ministère, et on ne veut pas qu'elle
soit obligée de l'envoyer pendant l'année. C'est une
formalité coûteuse et devenue inutile.
Dans la pensée de décentralisation qui est toujours au
coeur de toutes les initiatives du gouvernement, c'est une autre...
M. Dufour: Si je vous pose la question, à savoir que le
fonds de roulement peut être fait aussi par un règlement
d'emprunt...
M. Ryan: pardon?
M. Dufour: Le fonds de roulement peut être mis en
plan...
M. Ryan: À ce moment-là, il faut qu'il soit soumis
à l'approbation du ministre.
M. Dufour: Là, vous nous dites que ça pourrait se
faire sans approbation?
M. Ryan: le fonds de roulement peut être constitué.
si la municipalité a la liquidité, elle peut le faire, hein, m.
le conseiller? je vais demander l'avis du conseiller; je ne veux pas
«doctoriser» dangereusement.
M. Dufour: Mais ça veut dire que le fonds de roulement
pourrait être d'un montant astronomique.
M. Ryan: II me semble qu'on a mis des limites, dans le cas de la
ville de Montréal, en particulier. On a mis des limites, si mes
souvenirs sont bons.
M. Dufour: C'est ça que je me demande, là, s'il n'y
a pas de...
M. Ryan: Je pense que c'est 1 % ou 2 % du budget de
l'année. Je pense qu'une limite a été fixée. Dans
le cas des municipalités...
M. Dufour: Mais, là, il n'y a pas l'air d'avoir de
limite.
M. Ryan: M. le conseiller va nous dire ce qui en est.
(Consultation)
M. Ryan: Ça peut aller jusqu'à 10 % des
crédits de l'année budgétaire pour les
municipalités ordinaires. Mais je crois qu'à Montréal
c'est moins élevé que ça.
M. Dufour: Mais, même pour une municipalité
ordinaire, savez-vous que...
M. Ryan: C'est beaucoup, c'est le maximum. Une voix: C'est
le maximum.
M. Ryan: Je ne connais pas beaucoup de municipalités
qui... (21 h 50)
M. Dufour: Oui, mais il y a des budgets de 80 000 000 $,
là, 100 000 000 $.
M. Ryan: Ce n'est pas sujet... M. Dufour: Sainte-Foy,
là.
M. Ryan: Le règlement concernant la création d'un
fonds de roulement ne me paraît pas sujet à l'approbation du
ministre, à moins que le fonds ne soit créé par un
règlement d'emprunt. Ça me semblerait, en tout cas, le bon sens
même qu'il en fût ainsi. Si ce n'était pas ça, on
ferait un autre amendement. Ha, ha, ha!
M. Dufour: Je regarde, par exemple, une ville comme Sainte-Foy.
Le budget d'opération de Sainte-Foy, ça dépasse les 100
000 000 $, peut-être 125 000 000 $, 130 000 000 $. Ça fait que si
c'est 10 %, c'est 13 000 000 $. Ça commence à être un bon
roulement.
M. Tremblay (Rimouski): Mais elle n'est pas obligée
d'aller à 10 %; c'est eux autres qui le décident.
M. Dufour: Pour le constituer. Non, non, mais...
M. Tremblay (Rimouski): Elles peuvent en constituer un.
M. Dufour: Oui, oui, mais ce n'est pas une compagnie. S'il y a
trop d'argent dans une municipalité, tu baisses les taxes, tu
t'organises en conséquence. Ce n'est pas une compagnie, une
municipalité, là. Il faut faire attention, parce qu'il ne
faut pas oublier que l'argent qui provient des taxes, c'est des
électeurs vivants, pas des morts. Donc, si tu fais des fonds de
roulement avec l'argent de ceux-là, que tu les obliges à payer
plus pour des gens qui sont en place, 10 ans après il y en a 20 % de
partis; on continue à payer pour les gens qui sont en place. Moi, je ne
suis pas d'accord là-dessus. Que ça soit...
M. Ryan: Mais il faut bien se rendre compte... Je parlais avec
une municipalité, l'autre jour, qui a un budget de 200 000 $. Un fonds
de roulement de 20 000 $, peut-être que ça peut être
nécessaire dans ce cas-là.
M. Dufour: Oui, ça, c'est...
M. Ryan: Hein? Tu ne vas pas loin avec 20 000 $. Les travaux
d'hiver, puis ces affaires-là...
M. Dufour: oui, mais vous admettrez pareil que, entre 20 000 $ et
l'autre exemple que je vous donne, de 130 000 000 $ - c'est 13 000 000 $ -
c'est différent.
M. Ryan: En tout cas, dans la Loi sur les cités et villes,
c'est marqué un maximum de 10 %.
M. Dufour: mais il me semble que, pour créer un fonds de
roulement, il faut qu'il y ait l'approbation du ministre des affaires
municipales.
M. Ryan: Non, s'il est créé par règlement
ordinaire, non. Si c'est un règlement d'emprunt... En tout cas, M. le
conseiller peut nous éclairer.
M. Dufour: II a l'air de douter un peu, là. 11a l'air de
douter un petit peu, là.
(Consultation)
M. Ryan: Alors, là, ce n'est pas sujet à
l'approbation du ministre, n'est-ce pas?
Une voix: C'est ça.
M. Ryan: Alors, ça a été
décidé, ça, en 1984, sous un gouvernement très
éclairé.
M. Tremblay (Rimouski): Ça change, ça change.
M. Dufour: Non, parce que, moi, je pense que, quand on fait une
loi, on a le droit de questionner, même si elle a été faite
par un autre gouvernement. S'il n'y avait pas d'évolution, nulle part,
on ne changerait jamais rien. Ça fait qu'on fait ce qu'on doit faire,
indépendamment de ceux qui ont posé l'action. Si c'est 10 %,
ça me semble assez élevé, comme montant, là. C'est
entendu qu'à ce moment-là on va finir qu'on va dire quo los
municipalités, c'est pour faire de l'argent, pour brasser de
l'argent.
Une voix: C'est en 1984 ou en 1987? M. Dufour: J'ai
1984.
Une voix: Ce n'est pas en 1987? Je ne le sais pas,
là...
Une voix: En 1984, on n'était pas dans notre meilleur.
M. Ryan: Mme la Présidente, je propose l'approbation de
l'article.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va
pour l'article 25?
M. Dufour: En fait, ça fait juste changer qu'on fait les
deux. On fait l'un ou l'autre. Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 26. M. le ministre.
Mise à jour des mécanismes
d'attribution
des contrats en fonction du montant
engagé
et de la population de la municipalité
M. Ryan: L'article 26, Mme la Présidente, j'ai
déjà eu l'occasion de l'expliquer à plusieurs reprises
depuis que nous discutons du projet de loi 22. On pourrait peut-être
essayer de résumer ensemble de quoi il retourne.
Actuellement, là, nous avons deux montants de base. En bas de
5000 $, une municipalité peut octroyer un contrat pour l'achat de biens
ou de services sans demander de propositions ni de soumissions publiques. Entre
5000 $ et 25 000 $, là, elle peut demander des propositions sur
invitation, des soumissions sur invitation. Elle va choisir deux, trois,
quatre, cinq firmes ou plus, puis elle dit: Envoyez-nous des propositions.
Puis, en haut de 25 000 $, actuellement, c'est l'obligation d'aller en
soumissions publiques. Ces seuils datent de 1979, et cette structure est
applicable à n'importe quelle municipalité, peu importe sa
population.
Les modifications que nous proposons permettront de hausser les seuils
à partir desquels une municipalité devra contracter par voie de
soumissions publiques ou sur invitation, mais elles introduisent une
distinction à l'égard de ces seuils entre une municipalité
dont la population est inférieure à 50 000 habitants et une
municipalité dont la population atteint ou excède le nombre de
5000 habitants.
Pour une municipalité dont la population est inférieure
à 50 000 habitants, le régime sera le suivant: elle devra
recourir aux soumissions sur
invitation pour des montants entre 10 000 $ et 50 000 $. En bas de 10
000 $, pas d'invitation, pas d'appel d'offres, rien. Puis, en haut de 50 000 $,
appel public de soumissions.
Une municipalité qui compte au moins 50 000 habitants se verra
imposer un seuil de 20 000 $; en-dessous de 20 000 $, elle peut procéder
sans soumission, sans invitation de soumissions. Entre 20 000 $ et 100 000 $,
on peut procéder par invitation à soumettre des propositions; en
haut de 100 000 $, demande de soumissions publiques.
Là, on pourrait discuter longtemps. Cela aurait-il dû
être 30 000 de population, 60 000, 75 000? On a fait à peu
près toutes les équations. Le montant de 75 000 $ ou de 125 000 $
pourrait être aussi bon que celui de 100 000 $, mais on a fait toutes
sortes de consultations là-dessus, toutes sortes de supputations, puis
nous en sommes venus à ces montants-là. Et je crois que ça
va élargir la marge de manoeuvre des municipalités.
Nous savons tous que, pour des dépenses de nature modeste, il y a
toutes sortes de moyens de les contracter, qui peuvent être plus habiles,
plus ingénieux les uns que les autres, et qui sont souvent bien
supérieurs aux règles technocratiques que nous mettons dans nos
lois, dans nos règlements. Ça, je pense que c'est un bon exemple.
Il y a toutes sortes d'achats que des municipalités sont appelées
à faire, qu'elles ont tout intérêt... Oui, monsieur...
M. Gauvin: Est-ce que ça vaut pour les
municipalités régies par le Code municipal?
M. Ryan: Oui.
M. Gauvin: Oui? Aussi?
M. Ryan: Oui, oui. Ça vaut pour toutes les
municipalités.
M. Gauvin: O.K.
M. Ryan: Puis, d'ailleurs, on va y revenir plus loin; quand on
parlera du Code municipal, on va l'amender en conséquence.
M. Gauvin: Merci.
M. Ryan: Nous savons tous qu'une municipalité peut faire
preuve d'ingéniosité. À un moment donné, elle va se
procurer des biens à des conditions nettement inférieures, parce
qu'elle est au courant des conditions de telle entreprise, puis tout ça,
puis elle sait qu'elle peut avoir cette affaire-là en deçà
des seuils que nous avons mentionnés. Ce sont des opérations qui
seront légales. Ça permettra d'encourager davantage, dans bien
des cas, l'entreprise locale, également. Je pense que c'est loin
d'être négligeable. Il y a toutes sortes d'avantages à
cette formule que je suis très heureux de mettre de 'avant.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va, pour
26?
M. Dufour: Bon, on ne peut prendre toute a discussion des deux
articles ensemble. Là, vous nous avez donné une explication pour
les deux, 26 puis 27, en autant que je suis concerné, à moins que
j'aie mal compris. Mais il me semble que, là, il y a deux articles
complètement différents. Il y en a un, c'est...
M. Ryan: Vous avez raison. On va aller voir ça tout de
suite.
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: C'est deux articles complémentaires. Il y en a un
qui traite des invitations à soumettre des propositions, puis, l'autre,
c'est les appels de soumissions publiques. Mais les montants qui encadrent ces
opérations-là sont les mêmes dans les deux cas.
M. Dufour: Quand vous nous dites que c'est des achats minimes,
est-ce qu'on peut prendre pour acquis que, pour une municipalité de
moins de 50 000 habitants, parce qu'il faut les appeler par leur nom, 50 000 $,
c'est des achats minimes, puis 100 000 $ pour des... Des municipalités
de 50 000 et plus, 100 000 $, c'est minime, aussi...
M. Ryan: Non. Moi, quand je parle d'achats minimes, c'est le
seuil en deçà duquel on n'est même pas obligé de
demander par invitation les propositions. C'est 10 000 $ et 25 000 $.
M. Dufour: Mais, en fait, l'encadrement de ces
articles-là...
M. Ryan: 10 000 $, 20 000 $.
M. Dufour: 50 000 $, puis les 100 000 $ dont on parle...
M. Ryan: 10 000 $à20 000 $, oui. Pardon?
M. Dufour: Je ne vous mêlerai pas. On va parler de
l'article 26, là. 50 000 $, puis 100 000 $, ça va être des
demandes sur invitation. C'est ça?
Une voix: Sur invitation.
M. Dufour: Oui. Alors, 26, c'est sur invitation.
Une voix: Non. C'est des soumissions publiques. Je vais
vérifier, là, mais...
M. Dufour: En haut de 50 000 $ et
100 000 $, mais en bas de 100 000 $ puis en bas de 50 000 $, c'est sur
invitation. Oui, oui. Dépenses inférieures à 25 000 $,
dépenses inférieures à 50 000 $, dépenses
inférieures...
Une voix: Ça, c'est public; ça, c'est sur
invitation.
M. Dufour: C'est ça. Mais, en bas, ce n'est pas
public.
Une voix: C'est ça. (22 heures)
M. Dufour: En bas de 100 000 $, ce n'est pas public. Donc,
à ce moment-là, est-ce que vous considérez que c'est des
dépenses minimes? On peut acheter, par exemple, quatre automobiles sans
soumission publique.
M. Tremblay (Rimouski): Sur invitation.
M. Dufour: Oui. Mais il n'y a pas de règle comme telle.
D'abord que vous avez... Quand vous dites sur invitation, est-ce que
l'encadrement est fait? Ça peut être deux.
M. Tremblay (Rimouski): II peut y en avoir un, il peut y en avoir
deux.
M. Dufour: Bien, voyons, c'est pour permettre... Ça, on
permet aux municipalités... On dit aux municipalités: II faut que
vous ménagiez, puis, en même temps, on leur permet de
dépenser pour n'importe quoi. Est-ce que vous avez une
réponse?
M. Ryan: Voulez-vous reposer la question?
M. Dufour: Je posais la question à savoir quel encadrement
on a quand on fait des demandes sur appel d'offres comme ça, les appels
de soumissions. Dans le fond, ce n'est pas des soumissions publiques, mais un
appel sur invitation. C'est quoi, les règles?
M. Ryan: Là, les règles, à ma connaissance,
c'est qu'on choisit un certain nombre de fournisseurs. On leur donne un devis.
Il faut qu'ils soumettent des propositions, puis, là, la
municipalité est obligée de prendre la meilleure proposition,
celle qui est au prix le plus bas, pourvu qu'elle réponde aux
spécifications du devis.
M. Dufour: C'est ça, mais comme ça va
jusqu'à 100 000 $, on peut le répéter assez souvent, le
processus, dans un an. À quatre à la fois, il n'y a rien, moi,
qui me garantit qu'on le fait juste une fois, le procédé. On
pourrait avoir besoin de 12 automobiles et aller quatre fois en soumissions.
Vous savez ça.
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: Ça fait que ça va plus vite. Ça
fait que...
M. Ryan: Maintenant, il est arrivé des cas où on a
fait des divisions artificielles d'une opération. On la divisait en
trois ou en quatre pour éviter de tomber sous la règle. Il y en a
qui se sont fait prendre le doigt dans le panneau. On n'a pas le droit de
diviser artificiellement une opération. Il peut arriver, si c'est des
achats d'automobiles, bien, là, il peut bien décider qu'il en a
besoin de trois à l'automne et de trois au printemps. Ça, il y a
des circonstances que je ne maîtrise pas, moi, là. Il faut
regarder tous ces cas-là. Mais, en général, on ne peut pas
jouer avec ça. Il y en a qui se sont fait prendre dans le tordeur encore
une fois.
Mais ça ne change rien par rapport à ce qui existe
actuellement, ça. Là, l'objet de l'article, Mme la
Présidente, ce n'est pas de refaire tout le régime. C'est
d'améliorer, d'ajuster aux réalités d'aujourd'hui les
seuils qui obligent à recourir à telle ou telle forme d'appel
pour recevoir des soumissions.
M. Dufour: Est-ce qu'on a l'assurance qu'il y a réellement
des économies de procéder par appel sur invitation plutôt
que sur appel d'offres public? Est-ce que vous avez une expertise par rapport
à ça?
M. Tremblay (Rimouski): Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Rimouski.
M. Tremblay (Rimouski): ...je pense qu'à cet égard,
si on veut encourager le développement régional et local, si on
fait appel à des soumissionnaires ou des fournisseurs locaux sur
invitation, parce que c'est un moyen, en tout cas, qu'on se donne pour que
l'argent soit dépensé localement, puis qu'on mette à
profit les entrepreneurs de la région ou de la municipalité sur
ce côté...
M. Dufour: Mais vous êtes conscient que, oui, mais on ne
peut pas l'encourager à...
M. Tremblay (Rimouski): Non, tout en respectant les
limites...
M. Dufour: Mais comme il n'y a pas de normes écrites, puis
on ne sait pas la différence.
M. Tremblay (Rimouski): La municipalité peut fixer un plan
ou des devis, ou encore des...
M. Dufour: Je ne sais pas.
M. Tremblay (Rimouski): Ah oui! Quand il veut aller en
soumissions comme ça sur invita-
tion, il va soumettre certainement un projet de soumissions, avec des
détails et des exigences, et les gens vont répondre à
ça. C'est le plus bas soumissionnaire qui sera...
M. Dufour: Comme ils ne font pas en même temps des appels
publics et des appels sur invitation, ils ne sauront jamais leur
répondre.
M. Gauvin: Je m'excuse, Mme la Présidente. M. le
député de Jonquière, il faut se rappeler aussi qu'il y a
des fournisseurs qui ne répondent à peu près jamais
à des appels, à des demandes de soumissions publiques sur devis.
Ils n'ont pas la structure. Ces gens-là sont plus familiers à
répondre sur invitation. La procédure est assez différente
et, parfois, ils proposent un produit à la municipalité qu'elle
n'avait pas imaginé sur invitation, ce qu'ils ne peuvent pas faire quand
le devis est préparé. Et là, la petite entreprise, sur un
marché de 20 000 $ à 25 000 $, n'a pas de coûts pour faire
analyser les devis, pour faire préparer une soumission pour entrer
à l'intérieur d'un prix compétitif. Elle fait tout
simplement une proposition à la municipalité ou à
l'organisme qui l'invite. Beaucoup de ces fournisseurs-là sont familiers
avec ça, cette formule-là, et c'est la seule à laquelle
ils répondent.
M. Ryan: Très juste. Mme la Présidente. Je pense
que le député de Montmagny souligne un aspect très
significatif. C'est vrai que, par cette formule-là, on a une plus grande
marge de souplesse et on a une plus grande marge de souplesse dans le choix des
entreprises, également. Là, il peut arriver qu'une
municipalité va choisir des entreprises qui sont situées sur son
territoire, tandis que l'appel d'offres public, vous êtes obligé
d'accueillir des propositions qui viennent même d'en dehors du
territoire.
Je sais que le maire L'Allier, à Québec, m'a parlé
souvent de ce problème-là, qu'il y a des municipalités
autour de Québec qui ont un taux de taxation beaucoup plus bas que
Québec, qui peuvent accueillir des petites entreprises qui profitent des
conditions plus avantageuses qu'elles ont pour venir décrocher des
contrats dans la ville de Québec, au détriment des entreprises
qui évoluent sur le territoire de la ville de Québec, qui paient
des taxes là. Ça fait qu'avec cette hausse-là du seuil
permettant de recourir à des invitations, on va assouplir la situation,
on va donner une plus grande marge de manoeuvre aux municipalités pour
qu'elles puissent gérer ce secteur-là de leurs affaires en tenant
compte de toutes sortes de considérations que ne permettraient pas le
recours exclusif et intransigeant aux soumissions publiques.
M. Dufour: Moi, je regarde le comportement des acheteurs
individuels. Ils traversent leur municipalité quand c'est meilleur
marché. Je veux bien croire, moi... Je voudrais bien qu'on mette des
barrières, puis qu'on dise aux gens: Vous êtes obligés
d'acheter dans votre municipalité. Mais ils ne le font pas. Ça
fait que...
M. Ryan: Non, mais ici...
M. Dufour: ...les règles du marché, elles doivent
être ce qu'elles sont.
M. Ryan: Je comprends, mais le marché...
M. Dufour: C'est évident qu'on peut toujours
favoriser...
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: ...mais il ne faut pas non plus que...
M. Ryan: Le marché à l'état pur n'existe
pas. Il y a seulement les théoriciens qui croient à ça. Ce
qui existe, c'est un marché qui est étage de mille
manières différentes. Il s'agit de l'aménager, ce
marché-là, de manière à ce qu'il tienne compte de
l'exigence légitime, sans disqualifier les personnes qui sont l'objet
des décisions. Moi, je n'ai jamais cru à la règle pure du
marché, jamais. Il y a trop de facteurs impondérables qui
interviennent là-dedans. Puis je pense que c'est bon qu'il y ait une
certaine régulation qui se fasse par des décisions humaines
aussi, pourvu que ça reste raisonnable. Parce que si ça va dans
des limites qui dépassent le raisonnable, évidemment, une
société se déclasse elle-même. C'est le cas de notre
société, dans une bonne mesure, à cause de toutes sortes
d'artifices qui ont été introduits dans ses structures de
fonctionnement. D'accord.
Mais ici, là, je pense qu'on donne plus de latitude aux
municipalités et je suis sûr qu'à titre d'ancien
maire...
La Présidente (Mme Bélanger): Ils n'en abuseront
pas.
M. Ryan: ...de Jonquière, le député de
Jonquière est très heureux de cette disposition. Ça me
fait penser à d'autres sujets, des fois, dont on discute, puis on fait
semblant d'être contre. D'autres fois, on est pour. Ha, ha, ha!
M. Gauvin: Moi, je pourrais ajouter, Mme la Présidente...
Là où le député de Jonquière a probablement
raison, c'est que la municipalité doit prévenir. Dans des
situations où tu acquiers des biens sur propositions, tu dois mettre des
notes au dossier pour pouvoir répondre à un certain
questionnement de la population, justement. Parce que c'est peut-être
là qu'à un moment donné il faut que les administrateurs
publics soient plus méfiants.
M. Dufour: Mais c'est aussi que les appels
sur invitation pourraient... Ce n'est pas... Moi, j'ai demandé,
tout à l'heure, s'il y avait des règles précises, combien
ça prend de soumissionnaires. Est-ce qu'on peut se limiter
seulement...
M. Gauvin: Cinq.
M. Dufour: ...à la municipalité ou si on peut aller
à l'extérieur de la municipalité? Parce que je connais des
municipalités qui n'ont pas... Bon, mettons qu'elles n'ont pas de
vendeurs d'automobiles. Elles peuvent se limiter à une ville, mais
oublier les autres aussi. Ça aussi, ça peut représenter un
certain danger. Moi, je pense qu'il faut regarder ça un peu sous tous
ces aspects. Les aspects ne sont aussi mathématiques que c'est juste
dans la municipalité... Si ça prend trois soumissions ou trois
propositions et qu'il y en a juste deux, à ce moment-là, c'est
plus facile de soumissionner quand il y en a deux que quand on est un.
On est deux, il y en a seulement un qui répond, ça compte
pareil comme si on était deux. On peut s'arranger entre les deux avec
les fournisseurs. Tu réponds la première fois, puis, l'autre
fois, je ne te réponds pas. Moi, c'est un peu cet aspect-là que
j'essaie de couvrir. Je me dis: Si la municipalité a le droit d'acheter
en bas de 100 000 $ sur propositions, elle pourrait décider qu'elle va
favoriser un endroit plutôt qu'un autre. Et ça, c'est en dehors de
sa municipalité. Quand c'est à l'intérieur, ça va.
Mais je ne sais pas s'il y avait des balises par rapport à ça. Il
y a un petit bout de temps que je ne suis pas là-dedans. (22 h 10)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lotbinière.
M. Camden: Mme la Présidente, je trouve que la proposition
actuelle est particulièrement intéressante pour les
municipalités. J'ai 45 municipalités dans mon comté, et la
plus importante a 3500 habitants. Dans la perspective, évidemment, de la
réforme de la fiscalité municipale à l'égard de
l'entretien du réseau routier et, plus particulièrement, de son
amélioration, je pense qu'il y a là des possibilités
intéressantes pour les municipalités.
Entre autres, je remarque que lorsqu'on porte le seuil jusqu'à 50
000 $, la possibilité d'aller sur invitation dans le milieu, c'est aussi
maximiser des retombées au niveau régional et c'est aussi,
à bien des égards, ne pas strictement se limiter au local,
à la municipalité même, mais également
déborder au-delà même du cadre de la localité.
Ça permet aussi probablement une grande souplesse pour les élus
municipaux dans l'exécution de contrats où c'est probablement,
à bien des égards, moins contraignant qu'une soumission publique
au sens où on l'entend, là, généralement.
Mon collègue m'indique qu'il y a également des
regroupements entre municipalités pour des acquisitions. Il y avait un
autre exemple qui me venait à l'esprit, tout à l'heure, à
l'égard, entre autres... Il y a probablement des occasions d'affaires
qui peuvent se dessiner. Pensons particulièrement à une
municipalité qui souhaiterait acquérir un camion de transport de
lait qui est usagé, le réservoir particulièrement, et de
le réinstaller sur un autre camion. Ça lui permet, à ce
moment-là, une plus grande souplesse et de s'ouvrir à
l'égard de ce marché, d'aller chercher probablement un produit
qui l'intéresse et qui la satisfait et d'être, à bien des
égards, moins soumise au rôle qui est, parfois, très
contraignant de la soumission, qui démontre peut-être une
ouverture.
Peut-être en terminant, je vous rappellerai qu'il a
été porté à ma connaissance le cas d'une
municipalité qui avait lancé par soumissions publiques un appel
d'offres pour du concassage de gravier. Or, il n'y avait qu'un seul
soumissionnaire et, lorsqu'ils ont pris connaissance du coût, ils ont
décidé de procéder à nouveau à un nouvel
appel d'offres. Alors, ça démontre, je pense, fort bien la
capacité de gestion des municipalités à cet égard.
Ces gens-là se sont retournés de bord et ils sont allés
dans l'hebdomadaire ou le bimensuel Constructo, qu'on appelle; ils sont
retournés en appel d'offres. Cependant, s'ils avaient été
dans le cadre actuel, ils auraient pu aller tout simplement par invitation.
Ça aurait probablement... Au niveau du temps, ils auraient gagné
et ça aurait permis aussi peut-être de réaliser... Ils ont
pu réaliser les travaux dans le délai. Maintenant, ça peut
probablement être beaucoup moins contraignant pour la réalisation
de travaux avant l'automne. Je pense que c'est une belle proposition que M. le
ministre a faite là, qui vaut la peine d'être
considérée, mais très positivement.
La Présidente (Mme Bélanger): Ceci étant
dit, l'article 26 est adopté?
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Adopté.
M. Ryan: On a des députés judicieux.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, 27, c'est la
même chose, en réalité.
M. Dufour: Non, ce n'est pas la même chose.
La Présidente (Mme Bélanger): Presque.
M. Dufour: Non, non, ce n'est pas la même chose.
La Présidente (Mme Bélanger): Là, on s'en va
en soumissions publiques.
M. Dufour: C'est que les 10 000 $ sont rendus à 20 000 $,
puis le ministre ne peut pas autoriser de dépenses supérieures
à 10 000 $. Donc, à ce moment-là, c'est quoi,
l'idée de tout ça? Le ministre ne peut autoriser des
dépenses en haut de 10 000 $, oui.
M. Ryan: Et lui-même, il ne peut pas faire de subventions
discrétionnaires...
M. Dufour: C'est ça.
M. Ryan: ...pour un montant supérieur à 10 000 $.
Ce n'est pas la même chose.
M. Dufour: II ne peut pas autoriser des dépenses en haut
de 10 000 $, non plus, sans demander les prix.
M. Ryan: non, non. il peut en autoriser en masse. moi, les
problèmes ou les projets que me soumettent les municipalités, il
y en a qui ont une valeur bien supérieure à 10 000 $...
M. Dufour: Je parle...
M. Ryan: ...et je suis habilité à autoriser ces
projets-là.
M. Dufour: On parle de contrats. M. Ryan: Des
contrats?
M. Dufour: Vous pouvez accorder des contrats en haut de 10 000 $
sans les soumettre?
M. Ryan: En général, pour les achats de biens et de
services, tout ça passe par le ministère des Approvisionnements
et Services. Les contrats qu'on donne dans les ministères sont
extrêmement limités. Si on veut donner... Je ne sais pas quelle
est la limite qui est fixée par le Trésor, là-dessus. Il y
en a tellement peu...
M. Dufour: C'est 10 000$.
M. Ryan: C'est 10 000 $? Oui, mais, là, on ne parle pas de
discrétionnaire. À supposer qu'on veuille donner un contrat
à un consultant, un contrat de 50 000 $ pour faire une étude.
Mais moi, je n'en donne pas beaucoup, de ces contrats-là, je n'ai pas
une grosse expérience parce que je règle mes problèmes
autrement. J'ai confiance aux fonctionnaires.
M. Dufour: C'est peut-être pour ça qu'on ne voit
rien quand on étudie les crédits du ministère.
M. Ryan: Vous n'avez rien?
M. Dufour: On ne voit pas grand-chose. Peut-être que vous
le passez autrement. Vous êtes en frais de nous dire ça?
M. Ryan: Non, non. Je vous dis que je passe par les
fonctionnaires, que j'ai confiance en leur compétence, puis ils font
très bien le travail avec moi. Je ne suis pas obligé d'aller
chercher un réseau parallèle en dehors, de petits amis
politiques.
M. Dufour: II y a les règles générales qui
sont appliquées au gouvernement...
M. Ryan: II y en avait beaucoup de votre temps. Pardon?
M. Dufour: II semble qu'en bas de 10 000 $, vous avez une
discrétion et, en haut de 10 000 $, il faut que vous passiez par le
fichier, et puis là, vous êtes restreint à des normes.
puis, en haut d'un certain montant, vous êtes pris avec des soumissions
publiques.
M. Ryan: Si on voulait comparer utilement, il faudrait comparer
avec les règles du ministère des approvisionnements et services,
puis ils ont des normes comme celles-là, eux. tout ce que nous faisons a
été soumis aux organismes compétents du gouvernement, puis
ce que nous proposons n'est sûrement pas au-delà de ce qui existe
au ministère des approvisionnements et services. je n'ai pas les
détails, cependant, mais sûrement pas au-delà. puis tout
ça a été vérifié soigneusement par le
trésor.
Ha, ha, ha! Vous êtes le bienvenu, vous êtes le bienvenu.
C'est toujours un rafraîchissement de vous voir entrer.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): À condition
qu'il ne vienne pas dire de ralentir.
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: II est venu pas de livre.
M. Ryan: Ha, ha, ha! C'est bon signe, c'est bon signe. Lorsqu'il
veut nous aider à avancer encore plus vite, c'est très
apprécié.
M. Dufour: II faut que je regarde ça plus que
ça.
(Consultation)
M. Ryan: J'obtiens un renseignement à l'instant de notre
directeur des services juridiques au ministère, qui était
autrefois au ministère de l'Éducation, comme vous le savez. Quand
nous avons fait la Loi sur l'instruction publique, nous avons confié au
ministre le soin d'édicter des règlements sur ces questions. Mais
le règlement préparé par le ministre a dû être
soumis au
Trésor. Il prévoyait un seuil de 100 000 $ en
deçà duquel il n'y avait pas d'obligation d'appel de soumissions
publiques. Ça a été au Trésor, et le Trésor
l'a approuvé en reconnaissant que c'était conforme aux pratiques
et normes du gouvernement. Et ça, ça fait déjà
près de deux ans, maintenant.
M. Dufour: Autrement dit, le 27, si vous nous expliquez, c'est
que quand la municipalité - c'est encore toujours dans la question des
dépenses. Elle peut dépenser sans qu'il y ait de soumissions. Le
barème qui était avant, c'était 5000 $. Là. on le
monte à 10 000 $.
M. Ryan: C'est ça.
M. Dufour: Là, il n'y a pas d'appel d'offres; il n'y a
rien.
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: II n'y a pas de... sur Invitation, II n'y a rien.
M. Ryan: En bas de 10 000 $, non.
M. Dufour: La municipalité décide elle-même.
Pour les municipalités de 50 000 habitants, c'est 20 000 $.
M. Ryan: C'est ça.
M. Dufour: ça nous semble plus que ce qui est permis, ce
que le gouvernement se permet comme marge de manoeuvre. c'est la seule remarque
que...
M. Ryan: Pas au ministère des Approvisionnements et
Services.
M. Dufour: Bien, ce n'est pas l'information que j'ai.
M. Ryan: Écoutez, la voie de l'information...
M. Dufour: Oui. Je ne sais pas si elle est autorisée, mais
on peut l'écouter, pour voir, mais tout ce que vous pourrez dire pourra
servir contre vous.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Les montants en bas
de 25 000 $ ne sont pas sujets à vérification aux engagements
financiers.
M. Dufour: Ça, c'est vrai pour des dépenses, mais
quand vient le temps des contrats.
La Présidente (Mme Bélanger): Même les
contrats en bas de 25 000$. Ils ne sont pas sujets à contrôle aux
engagements financiers.
M. Ryan: Comme te dit le député, Mme la
Présidente, il se passe tellement peu de choses qui soulèvent des
questions au ministère des Affaires municipales que c'est un cas
où, malheureusement, on n'a pas beaucoup d'exemples au bout de
l'année. (22 h 20)
M. Dufour: Bon. Je sais qu'il y a une règle, au
gouvernement. Ils nous donnent... Je sais que, quand on fait les engagements
financiers des différents ministères, on sait que les
dépenses de...
La Présidente (Mme Bélanger): 25 000 $ et
moins.
M. Dufour: ...25 000 $ et moins, et il y en a qui sont... mais il
y a une règle à l'intérieur pareil des ministères
pour savoir comment se comporter. En principe, en haut de 10 000 $, ils passent
par des fichiers des entreprises. C'est de même que ça
fonctionne.
Ça va aller. Coudon! Le ministre, il a bien des choses à
se faire pardonner par les municipalités. J'Imagine que ça fait
partie de ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 27
est adopté, pour le pardon des municipalités.
Une voix: Bien oui!
La Président» (Mme Bélanger): Alors,
j'appelle l'article 28, M. le ministre.
(Consultation)
Formule du crédit-bail offerte aux
municipalités pour l'acquisition
de biens meubles
M. Ryan: Mme la Présidente, peut-être avant que nous
abordions l'article, nous pourrions demander au conseiller juridique qui
m'accompagne de donner une définition claire, là, du concept de
crédit-bail, pour que ce soit la même compréhension pour
tout le monde.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M.
Couture.
M. Couture: La disposition qu'on apporte par l'article 28 du
projet de loi, on indique que l'article 573.1.1... de façon à
donner à une municipalité le pouvoir, à la suite d'une
soumission publique ou d'une soumission sur invitation, de contracter pour
l'achat d'un bien meuble avec un crédit-bailleur. Le
crédit-bailleur, c'est, en général, une compagnie de
finances, de sorte que lorsque l'adjudicataire sera retenu, le plus bas
soumissionnaire dans une soumission sur invitation publique, à ce
moment-là, la municipalité, au lieu de contracter pour l'achat
d'un
bien, par exemple, un camion-incendie, au lieu de contracter avec le
plus bas soumissionnaire, elle va contracter avec l'institution
financière qui, elle, va faire l'achat du camion en son nom et va passer
un contrat après ça avec la municipalité où il va y
avoir des paiements par tempérament sur ce bien-là. La
municipalité devient, à ce moment-là, le
crédit-preneur dans le droit civil relatif à ce
contrat-là. C'est relativement à l'achat uniquement d'un bien
meuble pour le crédit-bail.
M. Dufour: Un bien meuble, c'est-à-dire...
M. Couture: Ce n'est pas un service, ce n'est pas un immeuble;
c'est uniquement un bien meuble, un bien mobilier.
M. Dufour: Ça veut dire qu'une municipalité...
Là, vous avez parlé d'un camion d'incendie qu'elle
achèterait. C'est quoi, l'avantage de le faire de cette
façon-là plutôt que par...
M. Couture: Oui. En fait, c'est un avantage au niveau de la
liquidité. C'est que c'est l'institution financière
elle-même qui fait le déboursé auprès du
commerçant qui a fait sa soumission, et la municipalité va faire
son achat par paiements différés.
M. Dufour: Oui, mais comment vous allez trouver que c'est
avantageux que ce soit la compagnie qui engage la dépense quand on sait,
par exemple, qu'ils ne vivent pas avec des prières, eux autres. Il faut
qu'ils aient un intérêt de leur argent, et c'est très rare
que ces gens-là vont prêter à des taux
d'intérêt plus bas que des banques ou des marchés
d'obligations publiques?
M. Couture: Ce qui va faire qu'une institution financière
va prêter à des taux plus bas généralement, c'est
que c'est l'Institution financière elle-même qui est
propriétaire du bien. La municipalité n'en devient
propriétaire que soit à la fin du contrat, soit à une date
donnée, à un moment donné, dont les parties auront convenu
dans leur engagement; les parties, c'est-à-dire le crédit-preneur
et le crédit-bailleur. C'est la garantie qui est rattachée au
contrat de prêts, finalement, qui permet à l'institution
financière de charger des coûts moins élevés.
M. Dufour: Quelles sont les institutions financières qui
auraient intérêt à faire ça, à faire ces
crédits-bails?
M. Couture: Ça pourrait être des banques, ça
pourrait être les caisses populaires.
M. Dufour: Est-ce que ça pourrait être Household
Finance, par exemple? Je ne sais pas si ça existe encore.
M. Couture: Oui, ça pourrait être Household Finance,
sauf que c'est une question de coût du crédit.
M. Dufour: Mais est-ce que les contrats ou les soumissions qui
vont être faits sont soumis à un contrôle quelconque de la
part du ministère ou bien si c'est juste au bon plaisir de la
municipalité?
M. Couture: Ça devient un règlement d'emprunt pour
une municipalité. La municipalité qui passe un contrat de
crédit-bail a à soumettre la dépense au ministère
pour approbation. En fait, c'est une forme d'emprunt, sauf que c'est une forme
d'emprunt, actuellement, qui n'est pas prévue par les lois municipales
au niveau des soumissions publiques et des soumissions sur invitation, parce
que le contrat n'est pas fait... En fait, le plus bas soumissionnaire, lui, son
engagement, dans une soumission publique, est vis-à-vis de la
municipalité; il n'est pas vis-à-vis de l'institution
financière.
La modification qu'on apporte va faire en sorte qu'en
dénonçant la possibilité ou l'intention de la
municipalité de procéder par crédit-bail, le plus bas
soumissionnaire, à ce moment-là, va accepter d'être
lié envers l'institution financière pour ce contrat-là
pour lequel il a soumissionné.
M. Dufour: Est-ce que les crédits financiers de la
municipalité vont être engagés pour ce qui reste de
l'emprunt ou bien pour la totalité de l'emprunt? On sait que, sur les
bilans financiers d'une municipalité, si elle garantit un remboursement
quelconque, un engagement, c'est qu'elle pourrait être en principe tenue
d'inclure dans sa responsabilité financière non seulement les
sommes, mais le montant total pour lequel elle est engagée. Dans un cas
comme ça, en supposant qu'elle aurait un crédit-bail de trois
ans, mettons, 600 000 $ - c'est plus facile -200 000 $ payables, plus les
Intérêts par année, à la fin de l'année, ce
serait rapporté quoi dans les engagements financiers de la
municipalité? C'est 600 000 $ ou c'est seulement le remboursement?
Une voix: Un instant.
M. Dufour: Ha, ha, ha! Je l'ai déjoué.
M. Gauvin: Mme la Présidente, je pourrais ajouter...
Ça pourrait s'ajouter à la question du député de
Jonquière. Je pense qu'il y a deux questions ou un questionnement. Il y
a deux avantages. L'un vient de la municipalité parce qu'elle peut
répartir sur cinq ans, exemple, le déboursé, sans avoir de
mise de fonds. Le crédit-bail, c'est un peu ça, la formule. Tu
n'as pas de mise de fonds. La totalité de l'achat est calculée
sur cinq ans, trois ans, dix ans, une échéance. L'autre avantage
de la part de l'institution
financière, c'est que ces gens-là sont des prêteurs
d'argent et, finalement, ils font des calculs pour intéresser les
acheteurs. Il y a plusieurs compagnies au privé qui fonctionnent avec
cette formule. Elles n'ont pas à faire la mise de fonds et...
M. Dufour: Mais, sur emprunt ordinaire aussi, ils ne font pas la
mise de fonds.
M. Gauvin: C'est-à-dire, pour une municipalité,
oui. Mais, à l'achat d'équipements, normalement, Us font une mise
de fonds quand elle est financée par le vendeur.
M. Dufour: C'est-à-dire que, lorsqu'une
municipalité achète un matériel roulant. Ça a un
autre nom. On dit un bien meuble...
M. Gauvin: Équipement.
M. Dufour: ...un équipement, un bien meuble. On appelle
ça comme ça. Elle l'achète. La municipalité dit: Je
vais acheter un appareil. Parlons d'un camion d'incendie. À ce
moment-là, le camion d'incendie, celui qui vend, il est paye au comptant
parce que la municipalité est obligée d'emprunter. La
municipalité ne débourse pas un sou au départ, mais elle
est obligée de rembourser chaque année capital et
intérêts. C'est la même chose pour le crédit-bail,
à l'exception que ça n'oblige pas la municipalité à
aller sur le marché des obligations.
C'est là qu'il y a une économie, par exemple, de faire la
publication, faire l'imprimé, imprimer ces marchés-là.
C'est plus complexe et plus difficile à racheter aussi. C'est
différent. Je comprends l'avantage qu'une municipalité peut
retirer. Je veux voir jusqu'à quel point le crédit de la
municipalité est engagé, puis c'est quoi... (22 h 30)
M. Couture: L'engagement du crédit de la
municipalité suit les règles de l'engagement d'un crédit
pour plus de trois ans. À ce moment-là, ça prend
l'autorisation du ministre pour engager le crédit sur un contrat de plus
de trois ans. Le crédit-bail va être, en quelque sorte, une
formule de location avec achat à la fin du ternie. La raison
première de l'utilisation du crédit-bail, c'est, comme je disais
tout à l'heure, au niveau de la garantie du commerçant qui
pourrait refuser de louer à la municipalité le camion avec option
d'achat, mais qui ne refusera pas, par exemple, de passer par une institution
financière qui, elle, fait le paiement immédiatement au
commerçant et qui, elle, procède par une formule de location
envers la municipalité.
M. Dufour: Autrement dit, ce que vous permettez là
pourrait se faire différemment. Une municipalité emprunterait sur
billet...
M. Couture: Aussi.
M. Dufour: ...ou par le fonds de roulement, mais sur billet,
c'était possible de le faire parce qu'il y a des municipalités
qui, au lieu d'aller sur le marché des obligations, empruntent
directement à des caisses ou des banques, en autant que c'est permis. La
première ville qui l'a fait, je pense, c'a été
Charlesbourg. Ils vont chercher l'argent, ils achètent et ils repaient.
C'est une autre souplesse au procédé qu'on rajoute,
là.
M. Ryan: Mme la Présidente, ceci, c'est une méthode
courante de financement aujourd'hui. C'est important qu'on se pose des
questions, mais c'est une méthode courante de financement qui est
utilisée souvent pour des achats d'équipements par des commerces.
Puis que ce soit accessible à certaines municipalités qui le
voudront, je pense que c'est moderniser une peu notre appareil. Il n'y a rien
d'inusité là-dedans. C'est évident qu'il y a des
coûts rattachés à ça, mais c'est des coûts
dont les administrateurs municipaux sont parfaitement capables d'être
juges. D'ailleurs, c'est soumis à l'approbation du ministre, à
part ça. Je pense que l'idée, ici, c'est d'autoriser le recours
au crédit-bail. On ne peut quand même pas se prononcer contre
ça.
M. Dufour: Oui, mais il ne faut pas oublier, par exemple, que la
soumission conforme à l'article 573 et 573.1... Donc, c'est soumis...
Est-ce que c'est soumis à des articles qui sont en bas de 100 000 $?
Parce que là, il ne faut pas l'oublier, si c'est plus
élevé, c'est différent. 573.1.1: «Toute
municipalité peut conclure un contrat de crédit-bail relativement
à un bien meuble dont l'acquisition fait l'objet d'une soumission
conforme à l'article 573 ou 573.1».
Est-ce que ce sont des appels par soumissions ou ce sont des appels sur
invitation?
M. Ryan: Non, mais ça vaut tout de suite en haut de 20 000
$...
Une voix: Oui.
M. Ryan: ...puis de 10 000 $, ça vaut?
M. Dufour: Est-ce que c'est des appels publics ou des appels par
invitation?
M. Ryan: Oui. Ça vaut pour les deux cas, je pense.
Maintenant, ça va avoir plus de difficultés à s'appliquer,
pour moi, dans le cas d'un appel public parce que, dans le cas d'un appel
public, il faut que votre devis soit clair. Si la personne arrivé,
qu'elle se procure un avantage qui n'était pas donné par ce mode
de financement, ça se trouve à occasionner, selon toute
probabilité, un coût plus élevé qu'un autre mode de
financement. À ce moment-là, ça ne pourra pas jouer.
M. Dufour: Mais est-ce que c'est pour aller
à côté de la loi qui dit que, jusqu'à 100 000
$, c'est sur invitation? ces crédits-bails, c'est plus que 100 000 $.
c'est quoi, l'attitude que vous prenez?
M. Ryan: Ça va être sur appel d'offres public.
M. Dufour: C'est bien clair, ça?
M. Ryan: Oui, c'est clair. Il n'y a pas de doute
là-dessus. Il faut que ça soit un bien meuble dont l'acquisition
fait l'objet d'une soumission conforme à 573 ou 573.1, qui
définissent les seuils.
M. Dufour: Je vous donne l'exemple que l'article, c'est 280 000
$. Si on les répartit sur trois ans, 280 000 $? Non?
M. Ryan: Ah, non, non, non!
M. Dufour: Ça va, 100 000 $ par. année?
M. Ryan: C'est un bien meuble. C'est le prix qui va servir de
base ici.
M. Dufour: II faut bien s'assurer. M. Ryan: O.K.?
Ça va? Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 28
est adopté.
M. Dufour: Non. Il y a 573.1, mais il y a 573.1.2.
M. Ryan: Non, ça, vous avez raison.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah, O.K.
M. Ryan: C'est vrai que c'est dans le 28. (Consultation)
Durée maximale de trois ans pour les contrats
d'assurance
M. Ryan: Ici, là, je voulais juste... Je pense qu'on
comprend l'idée de cet article-là, Mme la Présidente. Elle
est très simple, en tout cas. C'est que: «Un contrat d'assurance
adjugé par soumissions pour une période inférieure
à trois ans peut, à son échéance, être
reconduit sans demande de soumissions pour une ou plusieurs périodes qui
ajoutées à celle prévue lors de l'adjudication
n'excèdent pas trois ans. Les primes peuvent, après la
période initiale, être modifiées pour la durée d'une
nouvelle période.»
Alors, ceci, c'est pour éviter des dépenses inutiles et
permettre aux municipalités de profiter au maximum des avantages de la
conjoncture en courte période, c'est-à-dire une période
dont la durée maximale est de trois ans. C'est aussi simple que
ça.
M. Morin: Oui. Mme la Présidente, c'est aussi simple que
ça, sauf que, de la façon que c'est formulé, là,
ça a l'air pas mal plus compliqué que ça, hein! Si on
avait eu un article qui aurait dit que le contrat, évidemment, dans le
cas d'une soumission publique, qui ne peut jamais dépasser trois ans,
ait été octroyé en une fois ou modifié, ou non,
mais que, autrement dit, à l'intérieur de trois mois, il y ait
place pour ajout, mais que ça ne peut jamais dépasser trois ans.
Mais c'est écrit, six lignes, là, pour dire peu de chose, pour
dire, finalement, qu'un contrat octroyé par soumissions publiques ne
peut jamais dépasser trois ans, y compris les renouvellements...
M. Ryan: C'est exactement...
M. Morin: ...ou les cas où les contrats étaient
moindres de... Ça fait long. Moi, je l'ai lu quatre fois, là.
Quand vous disiez tantôt que c'est bien simple, j'avais envie de rire. Si
l'objet est simple, la phraséologie, là, n'est pas...
M. Ryan: Maintenant, Mme la Présidente... M. Morin:
Ce n'est pas...
M. Ryan: Oui, c'est sûr. Le député de Dubuc a
manqué sa vocation. Il aurait fallu qu'il devienne un rédacteur
de lois, lui, là. Ça aurait fait bien du bien.
M. Morin: Bien, là, moi, là, je ne parierais pas
comme je parle là.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Non, non. Non, non, non, mais avec la formation
technique, là, on aurait ajouté un peu de...
M. Morin: Oui. Alors, je me serais révolté. Je
n'aurais jamais fait ça.
M. Ryan: ...un peu d'opacité à vos propos. Ha, ha,
ha!
M. Morin: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Mme la Présidente, blague à part, je pense
que, sur le fond, là, sur le fond, nous nous entendons.
M. Morin: Oui.
M. Ryan: Maintenant, j'ai reçu des représentations
sur cet article-ci du Bureau d'assurance du Canada, qui a fait une proposition
d'ajout. J'aimerais peut-être, si l'Opposition n'a
pas d'objection, qu'on demande ' peut-être à M. Medza, qui
est avec nous, de nous expliquer en quelques minutes le sens des propositions
qu'il nous a soumises, pour qu'on puisse apprécier s'il est possible de
les retenir. Peut-être Mme Lamontagne, qui accompagne M. Medza,
également...
Je sais que ses propositions ont été faites dans un esprit
de collaboration, et on voudrait profiter au maximum de l'expertise du BAC
pendant qu'il est avec nous.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Mme
Lamontagne.
Mme Lamontagne (Hélène): Merci, Mme la
Présidente, M. le ministre. Le but de notre représentation,
à ce sujet-là, c'est justement de permettre que tous les contrats
d'assurance faits par les municipalités, qu'il soit possible d'avoir des
contrats d'une période de plus d'un an, qui est actuellement le cas,
justement pour permettre une certaine planification à long terme, pour
aider, avoir une liaison à long terme entre les assureurs et les
assurés, que ce soient les municipalités quelconques, pour
permettre d'avoir une planification sur le contrôle des risques, sur la
gestion des risques.
Ça vaut la peine de faire ça à long terme, mais
à court terme, ça ne vaut pas la peine. Ce dont on s'est rendus
compte, ici, c'est que la permission d'avoir un contrat de plus d'un an,
c'est-à-dire à trois ans et même un renouvellement,
ça se fait strictement dans les cas où il y a une soumission. Par
contre, dans l'extension des autres contrats, qui étalent les articles
573 et 573.1 que vous avez faits tantôt, où il y a une exemption
d'aller en soumissions, on est encore pris avec des contrats à court
terme.
Alors, ce qu'on aimerait, nous, la recommandation que j'ai textuellement
n'est pas tout à fait correcte. Maintenant, après avoir suivi
votre discussion, ici, ce serait plutôt dans le genre, moi, que je
suggérerais, par exemple, dans la première ligne... je dirais: Un
contrat d'assurance adjugé par soumissions ou, selon les articles 573 et
573.1, pour une période de... et là, continuer tel quel. En
d'autres mots, permettre un contrat de trois ans, si possible, selon les
règles des soumissions ou non, qui est un deuxième pan, à
ce moment-là. C'est ce qu'on recommande.
M. Ryan: Maintenant, juste une question. Est-ce que vous
considérez, vous, qu'actuellement, là, une municipalité ne
peut pas octroyer un contrat d'assurance pour trois ans?
Mme Lamontagne: II semble. C'est ce qu'on nous dit. C'est ce
qu'on nous dit. C'est qu'actuellement ils vont le faire, parfois, dans certains
cas, de deux ans, mais jamais ce n'est plus long que ça. C'est
peut-être une pratique ou... mais du moins, ce n'est pas...
M. Dufour: II y a des changements qui ont été
apportés dans la législation, avec le temps, qui ont fait que les
municipalités allaient sur des contrats d'un an.
Mme Lamontagne: C'est ça. Oui. C'est vraiment court,
maintenant. (22 h 40)
M. Dufour: C'est comme ça que ça se passait. Ce
n'est pas...
(Consultation)
M. Gauvin: Je ne sais pas, Mme la Présidente, si on
pourrait ajouter comme questionnement: Est-ce que vous prétendez que les
municipalités seraient susceptibles d'y voir un avantage? Ça fait
une drôle de question. J'aurais pu la poser autrement.
M. Medza (Raymond): Un des avantages, Mme la Présidente,
c'est que les municipalités recherchaient dans leurs objectifs une
certaine stabilisation des tarifs. Or, si on est capable d'aller, même
dans les contrats sans soumission, à une période qui
excède un an, trois ans ou cinq ans, selon la disponibilité de la
loi, ça va permettre de stabiliser aussi le niveau des tarifs sur une
plus longue période.
M. Ryan: Mais, là, on me dit qu'en général,
ce sont des entreprises d'assurance qui ne veulent pas s'engager pour plus
qu'un an, surtout sur les tarifs. Les autres, vous aimeriez qu'ils puissent
s'engager pour plus qu'un an.
M. Medza: Oui. Il y a effectivement des moyens où ils
peuvent s'engager sur une période plus longue. Quand on fait appel, par
exemple, à des plans rétrospectifs ou quand on n'est pas
obligé d'aller avec le plus bas soumissionnaire. Actuellement, ils
refusent d'aller parce qu'on est obligé de retourner en soumissions
annuellement et d'utiliser le plus bas soumissionnaire. Donc, il n'y a pas
d'avantages à donner des contrats à long terme parce que,
l'année suivante, si on a donné un tarif nivelé sur trois
ans, à la deuxième année ou à l'année de
renouvellement, on est obligé de prendre, de retourner en soumissions,
et donc, là, on peut avoir une soumission qui est plus basse. On vient
de perdre le contrat qu'on avait adjugé.
M. Ryan: Maintenant, êtes-vous d'accord pour qu'au bout
d'une période de trois ans, il faille retourner en soumissions...
M. Medza: Voilà!
M. Ryan: ...si le contrat est supérieur à 100 000
$, évidemment, en fonds publics, puis entre 50 000 $ et 100 000 $, ou 25
000 $ et 100 000 $, invitation.
M. Medza: Sauf qu'il faut calculer, si ma mémoire me sert
correctement, qu'il y a entre 800 et 1000 municipalités qui pourraient
faire appel à ce genre de mécanisme, donc, faciliter les
transactions.
M. Ryan: Mais, là, nous autres, ce qu'on dit actuellement,
c'est que le contrat ne pourra pas être accordé pour une
période de plus de trois ans. Le montant de la prime, c'est un sujet
à adaptation chaque année. Ça, est-ce que ça vous
crée des problèmes, vous autres?
M. Medza: Non.
M. Ryan: et est-ce qu'avec ce que vous proposez, vous autres,
vous ajoutez réellement quelque chose? puis qu'est-ce que c'est que vous
ajoutez à ça? c'est ça que je voudrais savoir.
M. Medza: La différence, c'est que, actuellement, notre
interprétation, c'est que la période de trois ans ne s'applique
qu'aux contrats obtenus en soumissions. Notre lecture de l'article dit:
Ça s'appliquerait seulement à ceux en soumissions. Alors, tous
ceux qui n'ont pas été accordés sans soumission...
M. Ryan: Oui. Oui. Là, vous avez un point. Là, vous
avez un point. Ici, ça, ça peut être corrigé,
ça, un contrat d'assurance adjugé en vertu de 573 et de 573.1.
À ce moment-là, on n'aurait pas besoin d'ajout. Ça
couvrirait tout, ça. M. le conseiller juridique, votre absence nous a
été utile.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: II peut bien la trouver drôle!
M. Ryan: On pense avoir trouvé une bonne idée en
votre absence.
Une voix: Tout pour acheter...
M. Morin: C'est vrai qu'après celle-là, si vous
changez de ministère, je ne suis pas sûr qu'il va vous suivre, ce
coup-là.
M. Ryan: II vient de me réciter une de mes vieilles
maximes préférées: Tout pour acheter la paix.
M. Dufour: S'il y a une chose qu'on ne peut pas acheter, c'est
bien ça.
M. Ryan: C'est la maxime qu'on me reproche de suivre avec les
autochtones. Un contrat d'assurance adjugé en vertu de 573 ou 573.1,
est-ce que ça pourrait aller? Ça, ça réglerait...
On n'aurait pas besoin de l'autre ajout, à ce moment-là. Parce
que ce qui les Inquiète, ici, quand on me parlait par soumissions, ils
pensent que ça couvre seulement un des articles, 573, 573.1. Je pense
que la représentation est fondée. Si on pouvait corriger
ça, on donnerait une parfaite consistance à l'orientation.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, si on
en fait un amendement, il faudrait faire...
M. Ryan: J'attends d'avoir l'acquiescement de notre conseiller
juridique ici.
M. Couture: Non. C'est parce que je ne comprends pas l'objection
de...
M. Dufour: ...plus que ça. L'assurance collective...
Ça comprend l'assurance collective, n'importe quelle assurance.
M. Ryan: Mes conseillers m'indiquent que, quand nous parlons par
soumissions, ça couvre les deux, ça; c'est soit l'invitation des
soumissions, soit l'appel de soumissions publiques. Ça couvre les deux.
Si ça les couvre, suivant la terminologie employée, ça
deviendrait de la tautologie que de le dire une deuxième fois. Le
législateur ne fait ça qu'inconsciemment.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme Lamon-tagne?
Mme Lamorrtagne: Mme la Présidente, je crois que c'est
vrai que, dans les cas de soumissions, que ce soit lorsqu'il y a effectivement
soumissions... Mais il y a des cas où vous allez étendre la
possibilité de ne pas avoir du tout de soumissions nécessaires,
parce que vous avez monté les plafonds ou, si vous voulez, le plancher
du niveau où vous devez avoir des soumissions. Dans tous les contrats en
bas de 10 000 $ ou 20 000 $, selon la population de 573, à ce
moment-là, il y en a quand même un joli paquet de contrats
d'assurance qui sont en bas de ces montants-là. Ces contrats-là
ne sont pas par soumissions, techniquement. Donc, ils n'auront pas la
permission d'avoir des contrats de trois ans. C'est comme ça que nous
lisons.
M. Ryan: Maintenant, pour ces contrats-là, les
municipalités ont toute latitude de procéder de gré
à gré. il n'y a pas de limite. Mais ça, ici, ce sont des
règles que nous édictons pour les soumissions, par invitation aux
soumissions publiques. Mais le reste, là, c'est entièrement
libre, à l'intérieur des seuils fixés.
Mme Lamontagne: Peut-être, à ce moment-là, M.
le ministre, que ce qui se fait, actuellement, c'est tout simplement une
question de tradition. Parce qu'il semblerait que s'ils ont le pouvoir d'avoir
plus qu'un an, actuellement, bien, ce n'est pas le cas. Ils se limitent tous
à un an seulement et...
M. Ryan: Parce que je serais bien étonné qu'il y
ait une limite de cette nature. On va procéder à des
vérifications et, à supposer que les vérifications
confirment notre interprétation, à ce moment-là, ça
ne sera peut-être pas nécessaire de toucher à l'article,
parce qu'il signifierait ce que vous souhaitiez.
Mme Lamontagne: Parfait! Oui.
M. Ryan: Merci. On va procéder aux vérifications de
ce... En attendant, Mme la Présidente - vous restez ici avec nous - on
pourrait peut-être prendre l'article suivant?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on suspend
28.
M. Dufour: Vous suspendez, là? M. Ryan: On suspend,
oui.
La Présidente (Mme Bélanger): 573.1.1 est
adopté. Alors, on suspend 573.1.2. J'appelle l'article 29.
(Consultation)
M. Ryan: Mme la Présidente, on peut peut-être
disposer tout de suite de 573.1.2. D'après les vérifications que
nous venons de faire, là, une municipalité peut s'engager pour un
contrat de trois ans, là, d'une valeur inférieure à 10 000
$ ou 25 000 $, mais sans requérir d'autorisation spéciale. Si
elle veut s'engager pour plus que trois ans - disons que c'est un contrat de
cinq ans - à ce moment-là, elle engage son crédit pour une
période supérieure à trois ans. Là, elle tombe sous
la règle voulant qu'elle doive obtenir une approbation
ministérielle a cette fin. Mais, en dedans de trois ans, il n'y a pas de
limite de cette nature. Par conséquent, l'interprétation que nous
soumettions tantôt serait correcte et dispenserait de procéder
à des ajouts qui ne feraient que redire sous une autre forme ce qui est
déjà contenu dans l'article. Si nous sommes d'accord sur cette
interprétation, nous pourrions peut-être procéder aux
derniers échanges et à la décision.
La Présidente (Mme Bélanger): ...commentaires, M.
le député Jonquière?
M. Dufour: Même si le contrat prévoit une somme plus
élevée... Parce que c'est sur trois ans, mais vous le divisez par
trois, là. C'est ça qu'on dit. Si la somme ou le montant de
l'assurance... En supposant que c'est 20 000 $, ça coûte 40 000 $
sur trois ans, c'est évident que c'est moins que 20 000 $ par
année. Mais, sur trois ans, c'est oui, mais, sur un an, c'est 40 000 $.
C'est quoi le... (22 h 50)
M. Ryan: II n'y a nulle part dans le texte, là, de
paragraphe ou de phrase qui nous dise que c'est un montant annuel. C'est la
valeur du contrat, là, qui détermine ce qu'on doit faire. Si
c'est un contrat de trois ans d'une valeur de 150 000 $, alors, lui, ça
demande un appel de soumissions publiques, même si c'est seulement 50 000
$ par année.
M. Dufour: Ça fait que madame a raison quelque peu...
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: ...quand elle dit: Si on donne une permission
d'extensionner le contrat sur une période de trois ans, ça veut
dire que, même s'il n'y a pas de soumissions publiques, ça va
représenter un montant plus grand parce que le contrat est fait sur une
période de trois ans.
M. Ryan: Oui, c'est sûr. Mais disons que c'est un contrat
de 3000 $. Mutiplié par trois - c'est un petit village - ça fait
9000 $. Il n'est pas obligé de soumissions, rien.
M. Dufour: Mais est-ce que ça pourrait donner ouverture,
par exemple, à l'effet qu'une municipalité va demander un contrat
pour un an, puis elle va dire à ses agents: Bien, si vous avez le
contrat, on va vous garantir ça sur trois ans. Organisez-nous ça,
là. On va vous demander votre soumission, puis ça va... on va
finir par le passer sur trois ans.
M. Ryan: Puis? Puis? C'est possible. M. Dufour: C'est
possible.
M. Ryan: S'ils veulent le passer rien que pour un an, ils sont
libres de le faire. On n'est pas là pour écouter tout ce qu'ils
se disent.
M. Dufour: Mais, dans le fond, on vous donne trois ans.
M. Ryan: Puis, moi, je n'ai pas l'intention d'envoyer la
Sûreté du Québec.
M. Morin: Ha! Ça dépend de la municipalité,
là.
M. Ryan: C'est parce que je fais confiance simplement. Ce n'est
pas de mes affaires d'envoyer ia police partout.
M. Dufour: Ah, ce n'est pas une référence, la
Sûreté du Québec.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Moi, ça ne m'impressionne pas pantoute.
M. Ryan: Ça, c est un propos que j apprécie.
M. Dufour: Ce n'est pas une référence.
M. Ryan: Non, c'est bon, ça. Dans le sujet qu'on discute,
pas du tout, complètement hors d'ordre.
M. Dufour: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va
pour 28, dans son ensemble?
M. Ryan: Bien oui. C'est pour ça que je me condamne
moi-même, sachant que, tout de suite après, on va approuver
l'article.
M. Dufour: Non, non, c'est parce qu'on a des
représentations, puis c'est une personne qui est familière avec
la loi et avec les assurances, puis il fait une représentation.
Moi...
M. Ryan: C'est bon, ça. Je pense que c'est très
utile. Alors, Mme la Présidente, nous l'avons adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'ensemble de
l'article 28 est adopté?
M. Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
29.
M. Dufour: C'est bien bon, mais on ne suit pas.
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: J'ai dit: C'est bien bon, mais on ne vous
écoute pas pareil.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Regardez, 29, le premier alinéa, c'est un pur
changement de forme, ça, d'après ce que je comprends.
M. Morin: ...573.1.2, là.
M. Ryan: Oui. Là, ça va être les articles 573
à 573.3, d'après ce que je comprends. C'est un pur changement de
forme. Je pense que ça va faire plaisir au député de
Dubuc.
Deuxièmement, ça, c'est un article de concordance avec 28.
Par conséquent, il n'y a pas grand-chose dans celui-là. J'en
propose donc l'adoption.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
29?
m. uuiour: Don... juste sur ce que le cornue exécutif peut
aller en soumissions, peut être dispensé d'aller en soumissions
publiques, c'est évident qu'on élargit encore les pouvoirs des
conseils exécutifs. Moi, je ne suis pas chaud, chaud de ça.
M. Ryan: Vous n'êtes pas friand de ça, on le
sait.
M. Dufour: Non. Ça, vous le savez, hein.
M. Ryan: Oui, vous l'avez dit souvent.
M. Dufour: Très explicite là-dessus.
M. Ryan: Vous êtes fidèle à vous-même.
M. Dufour: C'est vrai.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ceci
étant dit, l'article 29 est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
30. M. le ministre.
Prolongation de six mois du délai pour intenter
des poursuites pénales
M. Ryan: Ça, 30, c'est des cas de récidive pour le
montant des amendes. On ajoute... on remplacerait «dans les six
mois» par les mots «dans l'année de la date de la
perpétration de l'infraction,». C'est le délai qui est
accordé pour poursuivre, là, dans ces cas-là. Puis
ça, je pense qu'on ajuste nos prescriptions, là, avec celles du
Code de procédure pénale, en procédant ainsi.
Alors, un autre article qui ne crée pas de problèmes.
M. Dufour: Oui, mais c'est juste la formulation, là.
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: «L'année de la date»...
quelqu'un... Ici, on pourrait être sur deux années pareil. Mol, je
sais ce que vous voulez dire, mais de la façon dont c'est écrit,
il faut faire attention. C'est que ça pourrait être dans les six
mois ou dans l'année qui suit.
M. Morin: C'est une extension. C'est 12 mois au lieu de 6
mois.
M. Dufour: Mais oui, mais de la façon que c'est
écrit, là, ça...
M. Morin: Oui, c'est une extension de six mois.
M. Dufour: C'est ça. Vous voulez dire qu'ils ont 12 mois
pour poursuivre.
M. Ryan: oui, ce qu'il n'aime pas, là, lui, c'est
«l'année de la date de la perpétration»,
l'année de... vous auriez mieux aimé: dans l'année qui
suit la date de la perpétration.
M. Dufour: La date de la perpétration, si je la sais,
elle, elle va être décomposée.
M. Bergeron: Mme la Présidente, ça peut être
un mois dans l'année de la date. On va dire: Je poigne mon
«ticket» le 1er janvier 19... le 1er décembre 1992,
l'année de la date...
M. Dufour: Le 31, c'est fini.
M. Bergeron: ...mais c'est 1992.
M. Dufour: Mais ce n'est pas ça qu'il dit.
M. Bergeron: Ce n'est pas ça que vous voulez dire, je suis
bien d'accord.
M. Ryan: C'est ça.
M. Dufour: C'est dans les 12 mois.
M. Ryan: Non, c'est ça.
M. Bergeron: Mais, quand on le lit, c'est ça que ça
veut dire.
M. Ryan: C'est dans les 12 mois qui suivent la
perprétation. On remplacerait «dans les six mois» par
«les 12 mois».
Une voix: Pourquoi ne pas remplacer 6 par 12, à ce
moment-là?
La Présidente (Mme Bélanger): Je peux prendre 12
mois pour payer mon ticket?
Une voix: C'est ça.
M. Dufour: On fait exprès pour compliquer la vie du
monde.
M. Ryan: Encore là, là... Oui, c'est ça.
Notre conseiller me dit que, dans le Code de procédure pénale, on
emploie l'expression «dans l'année de la date de...
M. Dufour: II y a des exemples qui ne sont pas bons à
suivre.
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Le monde municipal aime des choses plus claires.
M. Ryan: En tout cas, ici, comme c'est une disposition d'ordre
pénal, je pense qu'on est mieux de suivre ce qui est dans le livre du
maître. Le livre du maître, c'est le Code de procédure
pénale. Nous autres, on doit s'inscrire là-dedans. Je pense que,
par souci d'harmonisation, on est mieux de retenir la formulation qui est dans
le projet de loi. Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
30?
M. Dufour: II y avait la loi 119 qui a été
remplacée par celle qu'on est en frais d'étudier, là, par
la 22. C'était marqué 6 par 12, dans les 12 mois...
M. Ryan: C'est ça.
M. Dufour: Le député de Deux-Montagnes avait
raison.
M. Ryan: Puis, là, il y a eu les vérifications
ensuite avec le ministère de la Justice. Il nous ont demandé
d'adopter cette formulation-là, par souci
d'homogénéité dans la rédaction des lois.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 30
est adopté. J'appelle l'article 31.
M. Morin: Oui, je comprends, mais, Mme la Présidente, si
je comprends, là, je n'ai aucune espèce d'objection, mais est-ce
que le ministre pourrait malgré tout nous expliquer ce que ça
veut dire, concrètement, là...
M. Ryan: Regardez...
M. Morin: ...en termes de délai, là. Est-ce que
c'est véritablement une extension de 6 mois par rapport à
l'ancien texte? Est-ce que c'est véritablement ça? Parce que si
c'est uniquement une question d'harmonisation, là, je ne suis pas
sûr.
M. Ryan: Non, mais tout le reste de l'article a été
rédigé de nouveau de manière à coller de plus
près au texte du Code de procédure pénale...
M. Morin: Oui.
M. Ryan: Alors, c'est dans les 12 mois suivant le jour de la
perprétation de l'infraction. C'est ça qu'on veut dire, dans les
12 mois suivant le jour de l'infraction. Mais la manière dont ils le
disent exprime cette idée-là. Moi, je n'ai pas d'objection
à l'encontre de ça. Je l'eusse peut-être écrit
autrement moi-même, mais celle-là fait mon affaire. Pour les fins
de l'application de la loi, je n'aurai pas de problème avec
ça.
M. Morin: Mais ça constitue quand même... C'est plus
qu'une volonté d'harmoniser ça avec le
Code de procédure pénale. Parce que, à ce
moment-là, on aurait dit, je ne sais pas: dans les six mois de la date
de perprétation de l'infraction, si on avait voulu uniquement
harmoniser. Là, il y a véritablement une augmentation du
délai. Je n'ai rien contre, remarquez bien, mais je pense qu'il y a deux
objectifs qui sont rencontrés là-dedans.
M. Ryan: Maintenant, eux autres, là, ce qu'ils nous
disent, ils aiment mieux qu'on prenne l'expression «dans
l'année» plutôt que «les mois»...
M. Morin: Oui.
M. Ryan: Ça fait qu'on accepte ça. C'est eux autres
qui sont les grammairiens.
M. Morin: Oui, puis le monde municipal, bon, à ce
moment-là, là-dessus...
M. Ryan: C'est une transposition dans le droit municipal d'une
prescription du Code de procédure pénale. C'est normal qu'on
suive, qu'on colle sur... O.K.?
M. Morin: Bon, bien, ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 30 est
adopté. J'appelle l'article 31. M. le ministre.
M. Ryan: Mais, là, c'est une formule qu'on abroge parce
qu'on n'en a plus besoin en vertu des décisions déjà
prises.
M. Dufour: C'est quoi, l'idée d'abolir la formule? Il n'y
en aura plus?
M. Ryan: II va y en avoir d'autres, mais on va les adapter en
fonction des directives qui seront mises au point en matière
d'application.
M. Dufour: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
l'article 31. J'appelle l'article 32. M. le ministre.
M. Dufour: 32, j'ai bien l'impression qu'il va falloir suspendre
aussi.
Articles en suspens
M. Ryan: Regardez, Mme la Présidente, on arrive à
un point ici, là, je crois que, si on arrêtait ici, avant de faire
autre chose, pour revenir peut-être aux articles du début que nous
avions laissés en suspens, nous pourrions disposer de ces
articles-là. Je pense qu'il y avait 1, 2 et 3 que nous avions
laissés en suspens. Je pense que nous aurions ce qu'il faut, à
l'heure actuelle, pour en disposer. À ce moment-là, on pourrait
peut-être aborder... Parce que tout ce qui suit, à partir de 32,
ce sont des modifications au Code municipal qui reproduiront, à toutes
fins utiles, les modifications déjà adoptées pour la Loi
sur les cités et villes. On a toujours entre parenthèses les
dispositions relatives aux assurances de dommages, là, qu'on doit
reprendre, après ça. Mais, si on disposait des articles
restés en suspens autres que l'article 7, je pense qu'on ferait oeuvre
utile pour l'examen des articles 32 et suivants. (23 heures)
M. Dufour: Mais, le 1 est suspendu, puis il va demeurer
suspendu...
M. Ryan: Mais, là, il est temps de l'aborder. Je pense
qu'il n'y a aucune raison pour qu'on ne l'aborde pas à compter de
maintenant. Là, nous aurions un papillon à déposer, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'article 1?
(Consultation)
M. Ryan: Est-ce que l'amendement a été
déposé?
La Présidente (Mme Bélanger): Pas encore.
M. Ryan: On va vous le déposer. Il n'y a pas de
problème. Avez-vous des copies de l'amendement?
(Consultation)
M. Ryan: Mme la Présidente, on dépose le projet
d'amendement maintenant. En aviez-vous d'autres copies, monsieur...
Une voix: Oui, j'en ai d'autres. On va les distribuer.
M. Ryan: O.K. N'oubliez pas à votre droite. On a quelques
députés ici.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
se lit comme suit: Article 1. L'article 1 du projet de loi 22 est amendé
par le remplacement de l'article 29.9.1 par le suivant: «29.9.1 Une
municipalité peut conclure avec l'Union des municipalités du
Québec...
M. Dufour: Est-ce qu'on l'a? Avant de le lire, on pourrait
peut-être attendre.
La Présidente (Mme Bélanger): «...l'Union des
municipalités régionales de comté et des
municipalités locales du Québec Inc. ou avec ces deux organismes
une entente ayant pour but l'achat de matériel ou de matériaux ou
l'octroi d'un contrat d'assurance ou de fourniture de services, autres que des
services professionnels, par l'organisme ou les organismes au nom de la
municipalité.
«Les règles d'adjudication des contrats par une
municipalité s'appliquent aux contrats accordés en vertu du
présent article comme si l'organisme ou les organismes étaient
une municipalité dont la population correspond à la somme des
populations des municipalités parties à l'entente.»
M. Ryan: Mme la Présidente, me permettez-vous quelques
explications?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
ministre.
M. Ryan: L'amendement a la signification suivante. Il faut se
reporter à l'article dans sa version originelle. On y lisait que les
parties à une entente prévue à l'article 29.5 ou a
l'article 29.9 - de la Loi sur les cités et villes, évidemment -
peuvent mandater l'Union des municipalités du Québec et l'UMRCQ
pour des contrats, là. Ceci, ça postulait que, pour que l'Union
des municipalités du Québec intervienne, il fallait d'abord qu'il
y eut une entente intermunicipale en vertu de 29.5 ou 29.9. La manière
dont nous formulons l'article dans l'amendement n'oblige pas à passer
par 29.5 ou 29.9. On ajoute un article 29.9.1, et là, c'est
prévu: «Une municipalité - «une», une ou
plusieurs, ça veut dire ça - peut conclure avec l'Union des
municipalités du Québec, l'Union des MRC ou avec ces deux
organismes ensemble une entente ayant pour but l'achat de
matériel...» Ça permet une relation plus directe, une
intervention plus immédiate de l'une ou l'autre des deux unions ou des
deux ensemble dans une opération de cette nature et, comme c'est le but
de l'amendement que de favoriser le recours aux deux unions pour des
opérations d'achats en commun par les municipalités, autant le
dire directement et explicitement, sans passer par l'autre détour.
La Présidente (Mme Bélanger): Des commentaires, M.
le député de Jonquière?
M. Dufour: Si je comprends bien, les municipalités, les
unions des municipalités vont être assimilées à des
municipalités locales. Donc, pour des contrats, elles vont passer...
ça va être comme une entente entre deux individus, entre deux
municipalités. Les conditions vont être facilitées
puisqu'on va assimiler le nom d'organisme municipal à une
municipalité comme telle. Il semblerait que c'est le but, actuellement,
du ministre des Affaires municipales d'en faire des dispensateurs de services,
mais on se pose la question, à savoir si c'est des bonnes façons
de procéder.
Le gouvernement actuel nous parle beaucoup de régionalisation, il
nous parle de décentralisation. Nous autres, on pense que c'est de la
déconcentration. Mais, en même temps qu'on dit ' qu'il faut
favoriser les régions, on reprend les pouvoirs puis on les remet
ailleurs. Donc, je ne sais pas de quelle façon... Moi, je comprends
qu'il y en a qui disent: Oui, il va y avoir des fournisseurs locaux. Mais les
fournisseurs locaux, s'ils ne sont pas attachés à des
fournisseurs nationaux, ils vont manquer leur coup, ils ne seront pas dans le
portrait. Un fournisseur indépendant ne sera pas dans le dossier. Donc,
c'est dérangeant par rapport à ça.
Tantôt, vous nous avez fait accepter des règles en disant:
Oui, mais on met ça à 100 000 $, parce que ça va
être plus local; il faut favoriser l'achat local. Là, par les
achats regroupés, jusqu'à quel point on favorise les achats
locaux? Jusqu'à quel point on permet aux gens de la localité de
profiter des retombées? Jusqu'à quel point les régions
comme telles vont profiter de ces achats-là? Je pense que c'est une
question importante qu'on soulève par ce dispositif qu'on est en frais
de mettre en place.
Jusqu'à maintenant, le ministère ne s'est jamais
prononcé, et je pense que c'était bien, je pense qu'une
corporation sans but lucratif, ce n'est pas une municipalité. On va
finir par être mêlé dans tout ça. Tantôt, c'est
un; tantôt, c'est l'autre. Bon, on va finir par savoir qu'une
municipalité... C'est bien juste si le gouvernement ne sera pas une
grosse municipalité. Dans le contexte actuel, avec le
fédéral, peut-être que oui, on peut dire que c'est une
grosse municipalité. Mais je ne sais pas si c'est ça qu'on doit
rechercher et je ne sais pas si c'est de cette façon-là qu'on
doit traiter les municipalités et qu'on doit donner cette
permissivité.
À mon point de vue, au départ, je m'interroge grandement
sur la nécessité de nationaliser les achats,
«québécoisement» parlant, à l'intérieur
des unions. J'ai l'impression qu'on est en frais de créer une structure
complètement différente de ce qui a toujours existé, puis
est-ce que c'est pour le bien des municipalités réellement? Sous
le couvert et sur le principe que c'est une bonne affaire ou que c'est une
bonne idée, on va tous tomber dans le panneau. À un moment
donné, les municipalités seront juste des succursales d'une
autre. Comment ça va s'appliquer à l'intérieur de
ça et c'est quoi, les relations qui vont s'établir à
l'interne? Moi, je ne le sais pas. Je me dis: À force d'en mettre,
ça va peut-être finir par sauter à quelque part. C'est la
première réaction que ça m'inspire, l'amendement que vous
proposez.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Dufour: Ça ne veut pas dire que j'ai
épuisé le sujet, mais, au moins, j'ai donné un premier
point de vue.
M. Ryan: Mme la Présidente, je voudrais tout d'abord
indiquer que l'idée véhiculée dans cet article 1 du projet
de loi n'est pas une
émanation du gouvernement.
M. Dufour: Je le sais. (23 h 10)
M. Ryan: Elle fait suite à des demandes
répétées qui nous ont été soumises par
l'Union des municipalités du Québec. Au début, j'ai eu les
mêmes réactions que le député de Jonquière.
Je percevais l'Union des municipalités du Québec comme une sorte
de lieu de regroupement, de lieu de mise en commun, de préoccupations
d'ordre surtout politique et administratif. Je voyais des écueils dans
une orientation qui lui permettrait de s'engager dans des achats communs pour
le compte de municipalités.
Après y avoir pensé sérieusement, je me suis dit:
Quelles sont les raisons qui nous justifieraient de les empêcher de le
faire si elles veulent le faire, parce que c'est une organisation libre qui
regroupe des municipalités librement affiliées; il n'y a aucune
municipalité qui est obligée de faire partie de l'Union? Si elles
veulent ensemble poursuivre des objectifs de cette nature, elles ne sont
sûrement pas incompatibles avec les objectifs des municipalités.
C'est tout à fait compatible. On leur demande d'administrer leurs
affaires de manière économique. Nous savons tous que, si nous
pouvons regrouper certains achats, nous avons une chance de les obtenir dans de
meilleures conditions financières et autres. Elles nous demandent de
faire ça.
Quoique les municipalités soient responsables, elles n'iront pas
s'embarquer dans une aventure, parce qu'il n'y a aucune municipalité qui
est intéressée à rapporter à ses contribuables...
que de s'élancer dans une aventure coûteuse ou ruineuse avec
l'Union des municipalités du Québec, elles vont vouloir aller
chercher là des avantages. Elles ne sont pas garanties absolument au
départ. Il pourrait arriver qu'une bonne journée elles
achètent peut-être trop de matériel dans un certain
secteur, pensant que les commandes vont venir, et les commandes ne viennent
pas.
Une voix:...
M. Ryan: Oui. À ce moment-là, les
municipalités prendront leurs précautions la fois suivante, et
elles les ramèneront à la raison. Je pense qu'elles sont
parfaitement capables d'administrer une affaire de cette nature-là. Je
ne vois pas de raison sérieuse de les empêcher de faire
l'expérience.
J'étais saisi, aujourd'hui même, d'un document en
provenance de l'Ontario où on indique que l'Association des
municipalités de l'Ontario s'est dotée, ces derniers mois, d'un
«economic arm», un bras économique, qui consiste en une
société distincte, dont l'objet est précisément de
fournir des services de même nature aux municipalités de
l'Ontario. Cette organisation a déjà été en marche
au cours de la dernière année... Elle n'est pas encore en marche.
Je pense qu'elle va commencer incessamment. Mais on a tout le document ici.
C'est plus avancé encore, à moins qu'il y ait des documents que
l'UMQ ne nous ait point passés. Vous avez tout un document
extrêmement intéressant, qui donne un plan de développement
pour les deux prochaines années, qui donne les raisons pour lesquelles
on veut s'orienter de ce côté. C'est un document qui est
très bien fait. Je pense qu'on devrait donner la chance à l'UMQ
de produire quelque chose de semblable, puis je suis sûr qu'elle est
capable, et de permettre aux municipalités de se prévaloir des
services de mise en commun qu'elle leur rendra possible. Tout ça restant
sujet à la procédure d'octroi de soumissions, c'est-à-dire
d'octroi de contrats par soumissions, qui est prévu aux articles 573 et
573.1. Tout ça serait soumis à cette procédure. Par
conséquent, je pense que les risques sont bien encadrés. C'est
une voie nouvelle. On va voir ce que ça va donner. On ne le sait pas.
Mais, encore une fois, je pense qu'on doit favoriser des
expérimentations... Pardon?
M. Dufour: On est en frais de remettre d'autres structures en
place. On dit qu'il y en a trop et on en rajoute. Ce n'est pas une nouvelle
structure, c'est une structure supplémentaire. Le citoyen ne se
reconnaîtra plus tantôt.
M. Ryan: Oui, mais c'est pour de l'activité, ici. C'est
directement orienté vers de l'activité économique. Ce
n'est pas une structure bureaucratique uniquement. Ça répondrait,
ça, à une démarche faite par des municipalités.
C'est: «Une municipalité peut conclure avec l'Union des
municipalités» et «une», par conséquent,
ça peut être 1000 aussi. Le mot «une» est très
général. Nous autres, nous sommes favorables, Mme la
Présidente. Je pense bien qu'on ne peut pas épuiser le sujet
définitivement. Il va falloir qu'on ait des expériences.
M. le député de Jonquière, je vais vous adresser
copie de ce document-ci: «Guidelines for Establishing a Daughter
Company».
M. Dufour: On l'a. M. Ryan: Vous l'avez?
M. Dufour: on vient de l'avoir. on vient de l'avoir, ça
fait deux minutes. ça fait qu'on est très bien informé,
excepté qu'on manque de temps un peu, là.
M. Ryan: C'est correct, ça. C'est très bien. M.
Dufour: On a été touchés d'information...
M. Ryan: Avez-vous le droit de le lire même s'il est en
anglais?
M. Dufour: Moi, je veux revenir tout de même sur le fond de
l'article, en fait, qu'on a devant nous. C'est évident que le ministre a
le beau rôle. Il se donne le beau rôle. Les unions nous le
demandent, donc, on le donne. L'Ontario a innové dans des domaines. On
ne l'a pas toujours suivie. Heureusement! Et l'Ontario produit des choses, et
on n'est pas nécessairement dans la même ligne de pensée,
ni dans le même scheme. Moi, je ne suis pas... Je ne suis pas encore
atteint d'un désir de copier exactement tout ce qui se fait ailleurs. Je
pense que le Québec a ses particularités. Il peut y aller
lentement, dans des domaines. Il a le droit d'examiner. Là, ils viennent
de faire ça en Ontario; vous donnez ça comme exemple. Ils n'ont
pas un gros vécu, ça fait quelques mois qu'ils ont adopté
cette ligne-là. Ils ont adopté, sous le gouvernement de
l'Ontario, d'autres domaines, et on ne veut pas les suivre dans ça. Nous
autres aussi, on peut s'interroger. On va les imiter juste quand ça fait
notre affaire. On pige un peu. C'est comme un catalogue. Dans un catalogue, on
peut prendre ce qu'on veut. Ça a l'air que c'est comme ça. On
pige dans le catalogue et on essaie de justifier des actes.
Moi, je vous dis, on y va allègrement. On est en frais de changer
pas mal de règles dans le système, puis le citoyen va avoir de la
misère à s'y reconnaître. Je pensais que, jusqu'à un
certain point, les municipalités avaient des règles à
observer. Mais si on les change toutes en même temps... Parce que c'est
un bill omnibus qu'on a devant nous autres. Ce n'est pas un bill qui, il y a
six ans, serait venu devant nous autres. Ça aurait été
sept, huit projets de loi. Ça n'aurait pas été un projet
de loi. Là, c'est un bill omnibus. C'est un fourre-tout. On est en frais
de tout changer, certaines règles, puis ce n'est pas plus grave que
ça. Mais moi, je n'ai jamais pensé... Là, c'est une
nouvelle notion, que les unions sont devenues une municipalité...
Ça, c'est nouveau. Ce n'est pas un petit pouvoir qu'on est en frais de
donner. Si on leur donne, aux municipalités, et qu'elles n'ont pas de
biens... On dit: C'est une municipalité, mais ça n'en est pas
une. C'est une corporation fondée en vertu de la troisième partie
de la Loi sur les compagnies. Je ne sais pas comment on peut assimiler les
unions à une municipalité. Moi, je ne vois pas, pour les fins
d'un article. Mais elles ont quoi comme responsabilités et c'est quoi,
leur fondement? Une délégation déléguée.
Ça va assez loin.
Je ne suis pas sûr qu'on est en train de faire des choses qui sont
irréprochables. Et on est sûr que ça va être correct.
On peut bien dire: On va se justifier, on va poser des gestes et on va essayer
de les justifier en disant: II faut bien s'essayer, tout d'un coup. C'est comme
quelqu'un qui achète de la loto; tout d'un coup que ça ne fait
pas. Ce n'est pas la première fois qu'on voit des lois et des
règlements qui sont apportés.
Mme la Présidente, je veux juste rapporter une chose. Ce n'est
pas coutume que le ministre sort conseillé par des gens de
l'extérieur. Je ne veux pas être déplaisant. Normalement,
il n'est pas à sa place, là, non plus. Je vous demande de faire
respecter les règlements. Les gens autour de la table, c'est
supposé de...
M. Ryan: Mme la Présidente, je constate qu'il existe des
initiatives semblables aux États-Unis sous des...
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse,
Monsieur, si vous voulez aller prendre place.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Là, on ne sait plus qui fart les lois.
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: tantôt, ce ne sera plus une municipalité,
ça va être le gouvernement. une union. il est rendu à
côté de vous. il est presque assis sur vos genoux.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: II me semble que ce n'est pas de même que
ça se passe. Un peu de décorum. Il me semble que ce n'est pas
tout à fait comme ça.
M. Ryan: Ha, ha, ha! Il a bien le droit de venir faire des
échanges d'ordre technique.
M. Dufour: Bien, on suspendra.
M. Ryan: Ce qui veut dire que, si un de mes collaborateurs
était allé là-bas, ça ne créerait pas de
problème.
M. Dufour: Pas du tout.
M. Ryan: C'est la même chose, on peut se parler.
M. Dufour: Non, non, mais celui-là, il est à la
table.
M. Ryan: On peut se parler. Ah! vous appelez ça la table
ici, c'est correct.
M. Dufour: Non, mais il était à côté
de vous. (23 h 20)
M. Ryan: En arrière, c'est différent.
Pour continuer, je mentionnais qu'il existe des initiatives de
même nature aux États-Unis sous les auspices de la National League
of Cities. Également, on est informé d'initiatives de
même
nature sous les auspices des associations nationales de
municipalités dans des pays comme la Suède,
généralement chère à nos amis d'en face par ses
orientations profondément imbues de social-démocratie, la
Norvège, la Hollande, Israël, «and others», et d'autres
qui ne sont pas identifiés pour l'instant. Mais je pense bien que, dans
le monde d'aujourd'hui, les initiatives, il faut qu'on puisse les prendre assez
vite, qu'on puisse se retourner très rapidement, puis qu'on donne la
possibilité de constituer un bras de cette nature à
l'organisation qui regroupe les municipalités du Québec, ou aux
deux organisations qui les regroupent parce qu'on ouvrirait cette
possibilité aux deux. Je pense que c'est une très bonne chose,
moi, devant laquelle on n'a pas beaucoup d'hésitation, pour être
franc.
Le député de Jonquière a soulevé,
tantôt, un point pertinent à propos de développement
régional. Il a dit: Là, au risque de promouvoir une nouvelle
forme de centralisation en direction non pas du gouvernement, mais des
associations à caractère, disons, national... Mais, en fait, il y
a bien d'autres avenues qui devront être explorées
également. Le gouvernement a annoncé, dans le dernier discours
sur le budget, la création d'organismes régionaux de
développement économique qui vont être mis en place avec la
participation des syndicats, du Fonds de solidarité des travailleurs,
des caisses populaires, des institutions financières qui voudront
participer, etc. Le gouvernement s'est engagé, par le ministre des
Finances, à contribuer pendant quatre années au financement des
dépenses de fonctionnement de ces organismes. Alors, c'est une autre
force qui va jouer, et il y a des municipalités qui voudront se joindre
à cet organisme qui pourront le faire également. Les
municipalités pourront désirer, c'est un souhait de M. Nicolet,
auquel nous souscrivons, elles pourront souhaiter se regrouper autour de leur
MRC pour procéder à certains achats. Je n'ai pas d'objection
à mettre ça quelque part. Si l'UMRCQ veut nous faire des
suggestions, on sera très intéressé à les
étudier. Mais ce qu'on veut, c'est que cette conjugaison d'efforts, ces
regroupements de ressources qui sont la base du fonctionnement de
l'économie moderne puissent être disponibles pour les
municipalités dans des formes qui restent, tout compte fait, astreintes
à des conditions de prudence satisfaisantes à notre point de
vue.
Alors, voilà pourquoi nous sommes favorables à l'article 1
et nous en souhaitons vivement l'adoption. Je suis convaincu que le
député de Jonquière ne peut pas voter contre ça et
qu'il a hâte de voter.
M. Dufour: Non, je n'ai pas de «pressitude» par
rapport à ça. On a parié de centralisation, vous dites: Ce
ne sera pas... il va y avoir d'autres méthodes. Mais jusqu'à quel
point la centralisation puis la décentralisation, ça peut
s'opérer? À quel moment? La décentralisation, #
en autant que je suis concerné, c'est de ramener au seuil de la
région. Il y a eu des colloques un peu partout...
M. Ryan: Regardez, là. Soyons de bon compte. S'il y avait
la moindre disposition contraignante dans le projet de loi qui dirait: Une fois
que l'Union a décidé de faire ceci, les municipalités sont
astreintes à passer par ce canal, là je comprendrais les
réticences. Mais tout ça repose sur l'initiative des
municipalités, puis il n'y a aucune espèce de contrainte qui est
imposée par le gouvernement dans le projet de loi. Je vous avertis qu'en
matière syndicale on va joliment plus loin en fait de contraintes. On
impose dans d'autres secteurs de la société des contraintes
joliment lourdes comparées à cette facilitation dont parle le
projet de loi actuel. Aye! on va loin dans l'autre direction, M. le
député de Jonquière, depuis des années. Il y en a,
c'est juste s'ils sont capables de s'acheter un crayon tout seuls. Mais il me
semble que c'est un minimum, ça, qu'on doit donner à des
organismes responsables.
M. Dufour: Les contrats d'assurance dont il est question, c'est
quoi? «L'achat de matériel ou de matériaux ou l'octroi d'un
contrat d'assurance ou de fourniture de services», c'est quoi qu'on peut
avoir dans l'idée par rapport à ça?
M. Ryan: Voulez-vous qu'on demande au président de
l'Union...
M. Dufour: Je n'ai pas d'objection à ce qu'il vienne nous
le dire.
M. Ryan: Si le président de l'Union voulait nous donner
quelques précisions. On est tellement contents de l'avoir avec nous
autres.
M. Dufour: Bien oui.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Mercier.
M. Dufour: Pour justifier sa présence.
M. Ryan: Présent ici. Je ne veux pas que vous
interprétiez mes propos de manière tendancieuse. Présent
avec les deux parties.
M. Dufour: ii a été un temps où l'union des
municipalités du québec était présente en
commission parlementaire quand il y avait un projet de loi qui la
préoccupait.
M. Ryan: C'est ça...
M. Dufour: Dans le temps, ça s'est perdu, ça.
M. Ryan: ...puis, là, la pratique se rétablit
grâce à la présence de M. Mercier, et je pense qu'on
doit l'en féliciter. J'ai vu des projets de loi importants dont on
discutait, vous le savez comme moi, pour des municipalités...
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: ...puis ils n'avaient même pas jugé
opportun de se déplacer. Heureusement que ce n'est pas la règle.
M. Mercier étant là, Mme la Présidente, me permettez-vous
de lui poser une question?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
ministre.
M. Ryan: M. Mercier, pourriez-vous nous dire le genre de biens et
de services qui pourraient être acquis par l'intermédiaire de
l'Union des municipalités du Québec en vertu de l'article 1, si
nous l'adoptons?
M. Mercier (Ralph): Voici. En ce qui a trait, par exemple, au
contrat d'assurance, actuellement, on rend possible, je dirais, le contrat,
finalement, la finalisation d'un contrat d'assurance collective pour 82
municipalités, dans le moment. On le fait. Or, sur le plan de services,
ça pourrait être d'autres services qui pourraient être
rendus, sur le plan autre, par exemple, que des services professionnels,
où, dans le fond, que ce soit l'une ou l'autre des unions, elle pourrait
agir comme point d'ancrage pour une négociation, effectivement, d'une
tarification qui pourrait être favorable aux municipalités.
M. Dufour: Mais, si vous pouviez le faire avant, qu'est-ce que
ça change que ce soit entré dans la loi? Si vous avez pu, pour 80
municipalités, conclure des contrats d'assurance collective, qu'est-ce
qui vous oblige ou qu'est-ce qui exprime cette nécessité de
mettre ça à l'intérieur d'une loi? Est-ce que vous ne vous
sentiez pas corrects, vous vous sentiez mal?
M. Mercier: Bien, on se sentait mal à l'aise,
effectivement, à l'intérieur de la démarche qu'on a faite
actuellement; c'est très clair. Il y a une autre chose aussi, c'est
qu'on a dû opérer, actuellement, à travers un courtier, un
agent d'assurances, un courtier en assurance, pour arriver effectivement aux
fins qu'on voulait obtenir. Donc, il y a une espèce de gymnastique, je
pense, à mon avis, en tout cas, qui est inutile ou, je dirais, qui,
à toutes fins pratiques, dans le fond, est quasiment inutile. On veut
faciliter, je pense, beaucoup plus d'achats ou de négociations
regroupées, et l'Union, je pense, est en mesure de le faire.
M. Dufour: M. le ministre, le statut de municipalité qu'on
confère, de quelle façon on peut l'appliquer? Une
municipalité est régie par des lois, elle est astreinte à
des normes, à des directives. De quelle façon vous allez
astreindre les municipalités? Si on dit que c'est une
municipalité, de quelle façon on va la reconnaître comme
telle?
M. Ryan: Là, c'est seulement pour les fins d'achats en
commun. Ce n'est pas pour d'autres fins qu'on donne un statut particulier
à l'Union des municipalités du Québec et à l'UMRCQ.
C'est pour les fins définies à l'article 1. À ce
moment-là, elles vont être soumises aux règles qui
concernent l'octroi des contrats.
M. Dufour: Mais, au point de vue des responsabilités,
quand on dit que c'est une municipalité, c'est que c'est aussi les
sanctions. Ce n'est pas juste au point de vue des définitions, au point
de vue des pouvoirs, mais c'est aussi en fonction des actions qui peuvent
être prises.
M. Ryan: Mais, je ne sais pas, il me semble que, s'il arrive
quelque chose, à supposer... Sans être obligé de constituer
une société spéciale, une succursale, j'imagine, vous ne
pourrez pas faire ça directement par le truchement de l'UMQ. Alors, vous
allez constituer une société spéciale qui va avoir ses
organisations affiliées et, si jamais il y a un défaut de payer
pour un achat de matériel qui aurait été fait, ça
va être les organisations membres qui vont être cotisées
pour payer ça, j'imagine.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Mercier.
M. Mercier: Mme la Présidente... (23 h 30)
M. Ryan: Si les municipalités veulent garder leur nom,
peut-être que la corporation pourra procéder par voie de
liquidation, si elle est bien mal prise. Mais, à ce moment-là,
c'est les municipalités membres qui en porteront l'odieux. Je ne le sais
pas. C'est des choses qu'on pourra voir un petit peu plus tard parce que, s'il
est question d'incorporer une société, ça va passer par le
gouvernement. On va le vérifier.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Mercier.
M. Mercier: Mme la Présidente, tout dernièrement,
on a voulu former une corporation qui pouvait, en somme, procéder
à la négociation d'un tarif préférentiel du gaz
naturel à partir d'un distributeur, bien sûr, de
l'extérieur. Donc, plutôt que d'avoir un distributeur local qui
faisait la distribution à un prix élevé, l'Union
négociait, évidemment, directement avec le producteur et,
à ce moment-là, agissait comme intermédiaire pour le
rendre directement à la municipalité a une tarification qui
était passablement intéressante. Sauf qu'on s'est rendu
à
l'évidence que, sur le plan de la légalité, on ne
pouvait pas fonctionner comme ça et on a dû, à ce
moment-là - c'est très clair - mandater des villes qui
étaient déjà acheteuses de gaz naturel pour agir, en
quelque sorte, comme les mandataires dans un mandat qui engloberait d'autres
villes dans l'achat de gaz naturel à une tarification qui pourrait
être avantageuse, évidemment, pour une certain nombre qui
voulaient se joindre à co programme-là.
M. Dufour: Est-ce que dans les demandes de soumissions, en
supposant qu'on leur permette d'être en corporation ou en
société, elles vont être astreintes aux même
règles que les municipalités, à savoir que c'est le plus
bas, c'est des soumissions publiques, ou si c'est des soumissions à
négocier?
M. Mercier: Je pense, Mme la Présidente, qu'à
partir du moment où on a ce pouvoir de regrouper les achats, on le fait,
évidemment, au nom des villes, et il va falloir aussi s'astreindre aux
mêmes règles qui sont appliquées aux municipalités.
C'est très évident.
M. Dufour: Ça, c'est votre intention, je n'en doute pas,
mais je veux savoir de la part du ministre si c'est ça qui va avoir
lieu. Sur les appels de soumissions, les appels d'offres pour des achats
regroupés, est-ce qu'elles vont être astreintes aux mêmes
règles que les municipalités? Est-ce qu'elles vont être
obligées de subir la règle du plus bas soumissionnaire, et sur
approbation du ministre, s'il y a lieu? Puis, en cas de faute...
M. Ryan: ...où c'est écrit au deuxième
alinéa...
M. Dufour: Oui, mais, en cas de faute à ça, de
quelle façon, et c'est ça qui me dérange... Si c'est une
municipalité en fonction de... De quelle façon le ministre
peut-il intervenir par rapport à ça? Par exemple, si un
administrateur municipal est en défaut, il peut être
destitué, il peut y avoir une enquête par la Commission
municipale. Il y a un certain nombre de règles qu'on connaît. Dans
un cas comme ça, c'est quoi, les règles qui vont
présider?
M. Ryan: La procédure de soumissions de contrats. D'abord,
en général, ce qui arrive, c'est que, si on n'a pas suivi des
règles, il y a un des fournisseurs intéressés qui
proteste, et ce que nous lui répondons, c'est qu'il doit s'adresser aux
tribunaux pour obtenir le redressement de son affaire.
M. Dufour: O.K.
M. Ryan: C'est la manière dont ces choses-là se
font. Maintenant, de notre côté, nous allons avertir la
municipalité qu'elle doit procéder dans le respect des normes.
Si, trop souvent, elles ne procèdent pas dans le respect des normes, on
institue une enquête de la Commission municipale et on peut les mettre en
tutelle. C'est ça qui est le pouvoir du ministre et du gouvernement.
M. Dufour: par rapport à ça, est-ce que c'est comme
ça que ça pourrait être fait? mais, si elles sont sous
tutelle, est-ce que c'est juste pour l'action qu'elles ont prise ou pour
l'ensemble des mesures?
M. Ryan: II pourrait arriver que ce soit... Le gouvernement a
toujours le pouvoir de contester une action d'une municipalité devant le
tribunal. S'il y avait une procédure incorrecte qui était suivie
ici, il peut arriver que ce soit un accident, on le corrige; mais, si on voit
que c'est devenu un système, le gouvernement peut s'adresser aux
tribunaux pour faire arrêter ça et il peut légiférer
au besoin. Mais le gouvernement a le droit de recours aux tribunaux. O.K.?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
M. Morin: Moi, je voudrais poser une question au ministre. Si ce
paragraphe-là fait suite à une demande explicite de l'Union des
municipalités du Québec, ou de l'autre Union, à l'effet
que, dans le paragraphe 29.9.1, on désigne, de façon explicite,
les unions comme telles, est-ce qu'il y a eu une demande à l'effet que
ce soit très clairement précisé qu'une municipalité
puisse conclure avec l'Union des municipalités du Québec, d'une
part, ou avec l'UMRCQ, ou les deux, et si oui, pourquoi? Parce que ça me
surprend un petit peu, moi, qu'on désigne des unions nommément,
comme ça, alors que vous auriez pu, sur le plan légal, atteindre
les mêmes objectifs en désignant tout organisme ou toute union
municipale, sans désigner les unions comme telles.
Enfin, moi, je ne le sais pas. Je me pose des questions, à savoir
pourquoi on intègre les unions comme telles dans un projet de loi comme
tel...
M. Ryan: Mais, regardez.
M. Morin: ...alors que l'objectif, c'est de permettre aux
municipalités, par le biais d'un regroupement de municipalités...
Dans les faits, ça pourrait être au sein des unions quand
même, dans les faits. Mais, sur le plan purement juridique, je trouve
ça curieux. Je ne suis pas certain qu'on ait prévu toutes les
implications que ça peut avoir. Enfin, moi, disons, j'ai peut-être
une formation plus syndicale...
M. Ryan: Des fois, ça paraît.
M. Morin: ...mais, si, à un moment donné, on
faisait quelque chose et qu'on me désignait ma formation syndicale, que
je puisse former, par exemple, un fonds de pension avec la CSN, alors qu'on
sait que...
M. Ryan: Ça, ce serait bon, oui.
M. Morin: Ou avec la FTQ, peu importe...
M. Ryan: Ça, ce serait bon aussi.
M. Morin: ...ce ne serait pas meilleur...
M. Ryan: Non.
M. Morin: Puisque, à ce moment-là, j'aimerais mieux
qu'on marque «d'une union syndicale» plutôt que de
préciser une centrale syndicale comme telle. Mon raisonnement est le
même en ce qui concerne les unions municipales.
M. Ryan: Regardez, je m'étonne un petit peu de ces
interrogations. D'abord, il y a des précédents législatifs
où les unions ont été mentionnées explicitement. Je
vous donne un exemple, la Loi sur le régime de retraite des élus
municipaux. A un moment donné, on a institué un comité de
réexamen pour entendre les demandes de réexamen formulées
par des intéressés. Ce comité se compose de quatre membres
nommés par le gouvernement, dont un est désigné
après consultation de l'Union des municipalités du Québec,
un autre, après consultation de l'UMRCQ. En matière de police,
nous avons la même chose, nous avons des comités de
reclassement.
M. Morin: Oui, mais, là, M. le ministre... M. Ryan:
Regardez, je continue.
M. Morin: ...Mme la Présidente, ce n'est pas...
M. Ryan: Non, non, je continue.
M. Morin: ...de même importance du tout.
M. Ryan: Je sais bien. Je vais aller jusqu'au bout pareil. C'est
dans la pratique courante. Nous avons un comité technique qui
prépare tout le travail relatif au transfert prochain de la voirie
locale aux municipalités. Un comité technique a été
formé sur lequel siègent des représentants de l'UMRCQ et
de l'UMQ, que nous avons nommés pour ça aussi. Je pourrais vous
donner bien d'autres comités du même genre. Là, nous les
inscrivons dans la loi, ici. Moi, je n'ai aucun problème. L'Union des
municipalités jouit d'un statut qui lui a été
accordé par une loi spéciale.
C'est une loi qui a été adoptée par
l'Assemblée nationale il y a x années. Je n'ai pas le texte
devant moi. On m'informe que c'est son statut. L'UMRCQ, elle, a
été constituée, à ma connaissance, sous l'empire de
la deuxième partie de la Loi sur les compagnies, qui permet la
création d'entités à but non lucratif. Maintenant, qu'on
leur donne une reconnaissance un peu plus explicite, à ce moment-ci, je
pense que c'est excellent. À ma connaissance, il n'est pas question
d'autres unions pour l'instant. Ces unions-là jouent un rôle
très utile. On leur reconnaît une fonction pour un but
précis. Bien, je me dis: On devrait tous se réjouir que ça
ne reste pas sous la table. Les nommer... J'espère que vous ne voulez
pas faire avec les unions ce que vous avez fait quand vous avez fait la Charte
de la langue française; tellement peur de nommer la langue anglaise,
vous parliez: «une langue autre que le français». C'est la
seule manière que vous aviez, ça, de définir l'anglais,
qui est la deuxième langue principale au Québec. Nous autres, on
aurait mis carrément l'anglais, ça ne nous aurait pas fait peur.
C'est la langue de l'Amérique du Nord. Mais, à un moment
donné, il y a des limites à la pudeur du langage. Il faut appeler
les choses par leur nom. Là, nous les appelons par leur nom, tout
simplement. (23 h 40)
On ne leur confère pas de statut corporatif avec ça.
Encore une fois, j'insiste pour souligner que nous ne leur donnons aucun
pouvoir contraignant sur les décisions que prendront les
municipalités membres d'adhérer ou de ne pas adhérer, de
prendre l'initiative. Nous ne savons même pas si ceci se
matérialisera. Puis je reprends une critique que vous m'avez
adressée plus tôt aujourd'hui: Nous leur donnons un pouvoir
habilitant, nous n'avons pas la certitude qu'il sera exercé. S'il
n'était pas exercé, ce ne serait pas une tragédie. Mais,
s'il est exercé, ce pourrait être une très bonne chose dont
nous nous féliciterions tous dans 5 ou 10 ans. Moi, je souhaite qu'il
soit exercé, mais on n'en fait pas une obligation. Il n'y a pas d'autres
choses que ça là-dedans.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va pour l'article 1, l'amendement à l'article 1?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 1
est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 1 est
adopté, c'est-à-dire, l'amendement est adopté et l'article
1, tel qu'amendé, est adopté. Alors, j'appelle l'article 6. M. le
ministre, l'article 6.
M. Ryan: L'article 6, Mme la Présidente. À
la lumière de ce que nous avons déjà
discuté, je pense que nous pouvons vous proposer un amendement qui
simplifierait les choses et qui donnerait satisfaction, je pense, à nos
amis, également, du Bureau d'assurance du Canada, qui sont
malheureusement partis. Mais on a discuté de ces choses-là avec
eux. Je voudrais...
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse, M. le
ministre. Avant de parler de l'article 6, vous aviez déposé un
amendement. S'il ne convient plus, vous devez le retirer.
M. Ryan: L'article 6?
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 6, vous aviez fait un amendement.
M. Ryan: Oui, mais c'est ça, je m'en venais justement pour
l'introduire, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous l'introduisez ou
vous le retirez?
M. Ryan: Celui-là, je le retire et j'en présente un
nouveau.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah bon! D'accord.
Alors, il faut le dire.
M. Ryan: Je n'avais pas eu le temps. Je m'en venais.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
qui a été déposé est retiré.
M. Ryan: Je m'en venais, tu sais. Une voix:
Celui-là?
M. Ryan: Non, c'est un nouveau, là, qu'on vous envoie
immédiatement...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que je peux
l'avoir?
M. Ryan: ...et, vous allez voir, qu'il simplifie les choses
considérablement, je pense, d'une manière qui peut être
acceptable pour tout le monde. On garderait-La Présidente (Mme
Bélanger): Alors, si vous permettez, je vais le lire.
M. Ryan: Vous voulez le lire, très bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 6.
L'article 6 du projet de loi 22 est modifié par le remplacement du
paragraphe 2° par le suivant: «2° par l'addition, à la
fin, de l'alinéa suivant: «Le Conseil peut, toutefois, exercer par
résolution les pouvoirs...
Une voix: «Mentionnés».
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ca?
M. Dufour: «...mentionnés au paragraphe
10°...»
La Présidente (Mme Bélanger):
«...mentionnés au paragraphe 10° du premier
alinéa.» Il manque un «o», à quelque part.
Une voix: C'est mon «o» qui est mal fait...
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
voulez commenter l'amendement?
M. Ryan: Volontiers, volontiers. En vertu de cet amendement,
comme vous l'aurez noté, le premier paragraphe demeurerait ce qu'il est,
c'est-à-dire que «tout règlement adopté en vertu du
présent paragraphe peut rétroagir à la date à
laquelle la police d'assurance ou sa modification, selon le cas, entre en
vigueur».
Maintenant, le deuxième paragraphe serait modifié pour se
lire comme suit: «Le Conseil peut, toutefois, exercer par
résolution - plutôt que par réglementation - les pouvoirs
mentionnés au paragraphe 10° du premier alinéa.» On
fait sauter le 8°; ça veut dire qu'on soustrait les fonds de
retraite à ce régime d'exception et on l'applique uniquement aux
polices d'assurance. On limite singulièrement la portée de la
modification. Là, je pense que ça devient exempt de
difficultés.
M. Dufour: Ça me semble un peu plus conforme à ce
qu'on a discuté après la séance de 18 heures, à la
fin, à 18 heures. C'est qu'effectivement nous, on avait un
empêchement ou, en tout cas, des raisons de croire que les fonds de
pension, ça engageait les fonds de la municipalité pour plusieurs
années, sinon pour toujours, et, en même temps, étant fait
par règlement, on insistait pour que les amendements soient faits de la
même façon. Je pense que ça pourra se continuer
après l'adoption de cet article-là. Ce qu'on croit, c'est que..
Parce que les règlements de fonds de pension, si on avait pu les changer
par résolution, on aurait fini par avoir de la difficulté
probablement à suivre ces techniques, là, qu'on adoptait au fur
et à mesure.
Quant aux contrats d'assurance collective, bien, ça peut
être appelé, ça peut même changer de compagnie. Ce
n'est pas la propriété exclusive ni de la municipalité, ni
des employés. Je pense que les normes du travail couvrent bien cet
aspect-là, puis je pense que le législateur aussi peut
s'accommoder de ces règles-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va,
pour l'amendement?
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
6, tel qu'amendé, est adopté?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 9. On passe l'article 7?
M. Ryan: L'article 7, on le laisse encore en suspens. Je ne pense
pas qu'on puisse le prendre cette fois.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 9.
M. Ryan: L'article 9, Mme la Présidente, devient un
article de concordance à la lumière de ce que nous avons
adopté jusqu'à maintenant. Il établit une concordance, si
mes notations sont exactes, avec l'article 19. À 468.39, il est question
de règlement d'emprunt des régies. Un règlement d'emprunt
d'une régie doit d'abord être soumis à l'approbation de
toutes les municipalités membres de la régie. Une fois que
ça a été fait, le secrétaire de la régie
doit transmettre au ministre des Affaires municipales toute une série de
documents. Là, on dit, comme on l'a fait à propos d'autres
exercices du genre, que, dans les cas où les corporations ont toutes
approuvé le règlement, le secrétaire de la régie en
transmet une copie certifiée conforme au ministre, avec tout autre
document qu'il peut exiger. C'est de même nature que les choses qu'on a
discutées jusqu'à maintenant.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a des
commentaires, M. le député?
M. Ryan: Là, on ajoute... On remplace le troisième
alinéa de l'article 468.39 par un autre qui dit: «Le
secrétaire doit communiquer au ministre tout renseignement qu'il demande
au sujet du règlement.» Alors, je pense que la logique...
M. Morin: On l'a adopté, l'article 22? M. Dufour:
22, oui. Sur division. M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: L'article 22 a été adopté sur
division.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est l'article de
concordance avec 19, que M. le ministre a dit.
M. Ryan: L'article 19 a été adopté
après l'article 22. Je pense que c'était en l'absence du
député de Dubuc.
M. Dufour: C'est ça. M. Morin: Oui.
M. Ryan: Vous étiez sorti, puis on en a profité
pour faire un «blitz».
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 9
est adopté.
M. Dufour: ...sur division?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): On retourne à
l'article 32?
M. Ryan: Mme la Présidente...
M. Dufour: Quel article on voit là?
La Présidente (Mme Bélanger): 32.
M. Ryan: Ah oui!
La Présidente (Mme Bélanger): II reste l'article 7,
qui est suspendu. Alors, l'article 32, M. le ministre.
M. Ryan: Regardez. L'article 32, Mme la Présidente, serait
l'objet d'une modification, comme l'a été l'article 1
tantôt, j'imagine, M. Couture, que vous avez à portée de la
main, je suppose?
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, il y a un
amendement à l'article 32. L'article 32 du projet de loi 22 est
amendé par le remplacement de l'article 14.7.1 par le suivant:
«14.7.1 Une municipalité peut conclure avec l'Union des
municipalités du Québec, l'Union des municipalités
régionales de comté et des municipalités locales du
Québec inc. ou avec ces deux organismes une entente ayant pour but
l'achat de matériel ou de matériaux ou l'octroi d'un contrat
d'assurance ou de fourniture de services, autres que des services
professionnels, par l'organisme ou les organismes au nom de la
municipalité. «Les règles d'adjudication des contrats par
une municipalité s'appliquent aux contrats accordés en vertu du
présent article comme si l'organisme ou les organismes étaient
une municipalité dont la population correspond à la somme des
populations des municipalités parties à l'entente.» (23 h
50)
M. Ryan: Alors, je pense que c'est exactement de même
nature que ce que nous avons discuté et adopté à l'article
1. Je propose, par conséquent, l'adoption de ceci.
M. Morin: Mme la Présidente, la question que j'ai: II
s'agit de municipalités, comprenant les MRC aussi?
M. Dufour: Et l'autre aussi.
M. Ryan: II y aura un amendement un peu plus loin pour une
MRC.
M. Morin: En autant que cet article-là est
concerné, si jamais les municipalités voulaient octroyer le
même pouvoir à une MRC, est-ce qu'il y a lieu de croire que
ça s'avérerait impossible ou bien... Parce qu'il faut s'attendre,
on connaît l'opinion des MRC par rapport à ça, ce n'est pas
le même point de vue que l'Union des municipalités. Mais, par
contre, les connaissant, il n'est pas impossible qu'un jour ou l'autre,
peut-être suite à une expérience heureuse, peut-être
de l'UMQ, que l'UMRCQ se vire, se tourne vers les MRC pour... En tout cas, je
vous le soumets, là. Qu'est-ce que ça veut dire dans le portrait,
là?
M. Ryan: Nous y venons un peu plus loin, aux MRC. Nous aurons une
modification tantôt à propos des MRC. Je n'ai pas d'objection
à ce qu'on laisse ceci en suspens tant qu'on n'aura pas vu un peu plus
loin l'amendement relatif aux MRC. Ça va, ça? Ça va,
monsieur?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 32
est suspendu.
M. Ryan: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): On appelle l'article
33.
M. Ryan: Oui. À l'article 33, il n'y a pas de
problème. L'article 33 reproduit le texte de l'article 2, mais en
l'adaptant au Code municipal, de manière qu'on tend de plus en plus vers
l'homogénéisation des dispositions contenues dans le Code
municipal et dans la Loi sur les cités et villes. Dans toute la mesure
du possible, on tend non seulement à les harmoniser, mais à tes
homogénéiser. Mme la Présidente, je propose l'adoption de
l'article 33.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Jonquière, est-ce que l'article 33 est
adopté?
M. Dufour: Ouais...
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 33 est
adopté. J'appelle l'article 34.
M. Dufour: Un instant! Je ne sais même pas de quoi on
parle. Tantôt, on parlait d'autres choses. À 23 h 55, personne n'a
dit oui, ça fait qu'on va avoir le temps de le regarder.
La Présidente (Mme Bélanger): J'ai compris
«ouais».
M. Dufour: Non.
M. Ryan: À quel article êtes-vous, là?
La Présidente (Mme Bélanger): 33. M. Dufour: 33.
O.K. Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est
adopté?
Une voix: Adopté. M. Dufour: Oui, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 33 est
adopté. J'appelle l'article 34.
M. Ryan: Concordance exacte. L'article 34, concordance avec
l'article 3. Le montant des amendes, le montant maximal est exactement le
même dans ce cas-ci que dans l'autre. Ça veut dire que chaque
municipalité reste libre d'établir le montant qu'elle veut.
M. Morin: Est-ce que vous amendez la même chose que
ça a été amendé...
M. Ryan: Oui, on va faire la même modification. Vous avez
parfaitement raison. Et le texte de l'amendement... On a un amendement ici, je
m'excuse, qu'on vous distribue à l'instant qui reproduit exactement ce
que nous avons fait.
La Présidente (Mme Bélanger): La modification
à l'article 34.
M. Ryan: Avez-vous une copie pour...
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 455 du Code
municipal du Québec, édicté par l'article 34, est
amendé par le remplacement du dernier alinéa par le suivant:
«Le montant fixe ou maximal prescrit ne peut excéder, pour une
première infraction, 1000 $ si le contrevenant est une personne physique
ou 2000 $ s'il est une personne morale. Pour une récidive, le montant
fixe ou maximal prescrit ne peut excéder 2000 $ si le contrevenant est
une personne physique ou 4000 $ s'il est une personne morale.»
Est-ce que c'est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 34 est adopté? L'article 34, tel
qu'amendé, est adopté.
M. Dufour: En fait, mutatis mutandis que j'ai dit pour les
autres, c'est pareil.
M. Morin: Forcément.
Une voix: O.K.
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Ça s'applique mutatis mutandis.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Des propos antérieurs.
M. Dufour: Des propos antérieurs.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 35.
M. Ryan: L'article 35 est une reprise de ce que nous avons
déjà adopté à l'article 19, Mme la
Présidente. C'est la question des renseignements à fournir dans
les cas de règlement d'emprunt. Même formulation. Ça va,
ça?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Le destinataire, c'est bien clair que c'est le
ministre des Affaires municipales? «Le secrétaire-trésorier
doit communiquer au destinataire tout renseignement qu'il demande au sujet du
règlement.» Le destinataire, c'est le ministre des Affaires
municipales?
M. Ryan: C'est le ministre.
M. Dufour: Tout le temps? Ça va.
M. Ryan: Ça va?
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 35 est
adopté. J'appelle l'article 36.
M. Ryan: 36, c'est un article de concordance avec 35.
M. Morin: Ça, c'est?
Une voix: Ça, c'est 22.
M. Dufour: Sur division.
Une voix: C'est la même chose que 22.
M. Morin: 22, hein?
Une voix: Oui.
M. Dufour: Donc, ce serait sur division. M. Morin: Oui,
moi, je suis contre ça. Une voix: Sur division. M. Dufour:
Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté sur
division.
M. Morin: C'est encore bien pire pour eux autres.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 36 est
adopté sur division. J'appelle l'article 37.
M. Ryan: Juste un petit moment. On a une petite
vérification à faire.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 37, M. le
ministre.
M. Ryan: L'article 37, Mme la Présidente, nous
ramène à l'article 5. Il nous propose de transposer, dans le Code
municipal, la modification que nous avons adoptée pour habiliter les
municipalités à acquérir, à des fins de location ou
de vente, des contenants ou autres accessoires pour l'exploitation d'un service
de déchets. C'est celui qu'on a discuté longuement.
M. Morin: L'article 36 a été adopté. M.
Dufour: Bien oui, mais sur division.
Une voix: C'est la même chose, ça, sur division.
M. Ryan: Oui. Ça va, ça?
La Présidente (Mme Bélanger): II a
été adopté sur division, l'article 36. C'est l'article 37,
là.
M. Dufour: C'était 36. On est rendu à 37.
M. Ryan: 37, c'est l'achat de sacs de vidanges puis de bacs
roulants.
M. Morin: Mais ce n'est pas le pendant de 22.
Une voix: Non. 36, c'était le pendant de 22. M. Ryan:
37, c'est le pendant de 5. Une voix:...
M. Ryan: Pardon? Le député de Dubuc est
obsédé par l'article 22.
M. Morin: Non, Mme la Présidente. Ma préoccupation,
c'est uniquement de bien comprendre. Ce n'est jamais plus que ça. Quand
je comprends, je suis déjà satisfait à 75 %, même
quand je ne suis pas d'accord.
Une voix: Bien, alors, on va vous donner...
M. Morin: Mais c'est quand je ne comprends pas que je suis
malheureux. C'est parce que, là, on m'a dit que 36, même s'il a
été adopté, je m'excuse, Mme la Présidente, au
moins pour les besoins... C'est parce qu'on m'a indiqué que l'article
36, qui veut qu'on abroge 487, c'était le pendant de l'article 22 de la
Loi sur les cités et villes...
M. Ryan: Ce n'est pas nous autres qui vous avons dit
ça.
M. Morin: ...qui nous fait abroger 563. Alors, ce n'est pas
pareil, (minuit)
M. Ryan: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): De toute
façon, les explications vont aller à demain matin, après
la période des affaires courantes.
Une voix:...
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse. Je
pensais qu'il y avait un ordre de la Chambre pour revenir demain matin,
après les affaires courantes. Nous le saurons demain matin, lors des
affaires courantes.
(Fin de la séance à 0 h 1)