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(Vingt heures douze minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements déclare sa séance
ouverte. Le mandat de la commission est de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 19, Loi modifiant
diverses dispositions législatives concernant les affaires
régionales.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: II n'y a pas de remplacement, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre, est-ce que vous voulez faire des remarques préliminaires?
M. Picotte: Je pense que j'ai eu l'occasion d'expliquer en
deuxième lecture le point de vue du gouvernement sur cette
loi-là. Alors, moi, je suis disposé, aussitôt que les
membres en sentiront le besoin, à procéder article par
article.
M. Garon: Est-ce qu'il y a des amendements?
Une voix: II y en a un, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Avant de parler
d'amendements, M. le député de Lévis, est-ce que vous avez
des remarques préliminaires à faire ou si vos remarques sont
faites aussi?
Remarques préliminaires M. Jean Garon
M. Garon: Moi, j'avais fait une remarque préliminaire au
moment du dépôt, parce que le gouvernement a procédé
de cette façon-là. On a voté contre, parce qu'on
considère que c'est un cadre, mais dans lequel il n'y a pas vraiment, il
n'y a aucune orientation. Au fond, c'est un cadre neutre. Avec un tel cadre, il
pourrait y avoir des orientations comme il pourrait ne pas y en avoir. Il n'y a
pas d'orientation, mais il y a un point important et là, je le
mentionne, parce que le ministre a dit antérieurement que ce qu'il
voulait faire, c'est que les sommes d'argent qui n'étaient pas
payées une année puissent être payées l'année
suivante. Et ça, il n'y a pas d'obligation statutaire dans la loi. Et la
Loi sur l'administration financière ne fonctionne pas de cette
manière-là. Je pense que si c'est les intentions du ministre, il
faudrait qu'il y ait une disposition dans la loi qui le mette en oeuvre,
autrement le ministre des Finances va pouvoir faire ce qu'il veut. Et à
ce moment-là, ça prend une obligation statutaire pour que les
crédits qui ne sont pas dépensés dans une année se
retrouvent dans le budget de l'année suivante de façon
automatique. Il faudrait qu'il y ait une obligation statutaire prévue
par la loi. Autrement, ça va être au bon vouloir du ministre des
Finances et, essentiellement, c'est ce que j'ai fait valoir lors du discours
sur l'adoption du principe.
Comme je l'ai annoncé, lors du débat de deuxième
lecture, nous n'avons pas l'intention d'empêcher l'adoption de la loi,
d'aucune façon. Comme on n'aurait pas procédé de cette
façon-là, c'est pour ça qu'on a voté contre. C'est
parce que c'est un cadre neutre, au fond, c'est comme une canne ou, si vous
voulez, une boîte de conserve dans laquelle il peut rentrer n'importe
quoi. Alors, c'est une canne, une boîte de conserve je veux dire, une
canistre. C'est-à-dire qu'on peut mettre n'importe quoi dedans.
Une voix: Un petit bidon.
M. Garon: Alors, un contenant. Mais il n'y a pas d'orientation
précise. Évidemment, à ce moment-là, ça veut
dire que dépendamment des ministres, dépendamment du
gouvernement, dépendamment des orientations, un cadre comme
celui-là pouvait prendre n'importe quelle orientation,
c'est-à-dire qu'il n'y a pas une volonté exprimée dans la
loi de décentralisation ou de régionalisation ou de quoi que ce
soit. C'est simplement un cadre qui est prévu ici et, à mon avis,
il n'y a pas de garantie de cette façon-là. À mon avis, je
pense que c'est évident. Il n'y a pas de garantie de
développement régional là-dedans. Alors, supposons que le
ministre est bien intentionné, ça va dépendre de ses
collègues, mais ça sera toujours à refaire parce qu'on
pourra dire n'importe quoi, le ministre aura toujours à reprendre les
mêmes batailles. Si, à un moment donné, le gouvernement
pouvait faire comme aux Affaires municipales, comme le ministre actuel...
c'est-à-dire pas le ministre actuel, celui qui était, à ce
moment-là, titulaire, ne voulait pas mettre en oeuvre des charges
additionnelles sur le plan municipal, bon, on change le ministre, et on nomme
un ministre qui est prêt à le faire, ce qui est arrivé
exactement avec la nomination du député d'Argenteuil. Il pourrait
arriver la même chose avec le Développement régional avec
un cadre comme celui-là, c'est-à-dire que ce qui va se faire
n'est pas automatique, n'est pas évident, et c'est pourquoi nous avons
fait ces considérations lors de l'étude du principe du projet de
loi. Alors, nous sommes prêts à procéder.
M. Picotte: Mme la Présidente, si le
député
de Lévis me permet... Bien, d'abord en ce qui concerne les
budgets qui doivent ne pas être périmés ou qui doivent
être rajoutés d'une année à l'autre, il y a
quelqu'un ici pour expliquer, et j'ai une lettre que je pourrai déposer,
à ce moment-là. Deuxièmement, comme le
député de Lévis me demandait s'il y avait un amendement
qu'on allait apporter au cours de l'étude du projet de loi, oui,
effectivement, entre le 12e et le 13e article, je pense. C'est qu'au 13e, il y
avait un amendement. On va le distribuer immédiatement pour que les gens
aient le temps de le voir avant qu'on arrive là, si vous me permettez,
M. le Président. Mme la Présidente, pardon.
La Présidente (Mme Bélanger):...
M. Picotte: Bien, votre nouvelle coupe de cheveux, des fois.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, ça
ressemble à ça. Ha, ha, ha!
M. Picotte: Mon «spray net» et votre nouvelle
coupe.
M. Garon: Ça en prend moins.
La Présidente (Mme Bélanger): J'en ai besoin de
moins, de «spray net».
Ça va. Alors, les remarques préliminaires étant
terminées, j'appelle l'article 1. M. le ministre.
Étude détaillée
Des affaires régionales
Fonctions et responsabilités du
ministre
M. Picotte: Oui, Mme la Présidente. L'article 1, c'est La
Loi sur le ministère du Conseil exécutif (L.R.Q., chapitre M-30)
est modifiée par l'insertion, après l'article 3.22, de ce qui
suit: «Section III «Des affaires régionales «3.23 Le
premier ministre ou le ministre que le gouvernement désigne
conformément à l'article 9 de la Loi sur l'exécutif,
ci-après appelé "le ministre", est responsable de l'application
de la présente section.»
Alors, évidemment, le texte actuel, il n'y en avait pas Alors, on
ne peut pas y faire...
M. Garon: On pourrait passer article par article, si vous
voulez.
La Présidente (Mme Bélanger): Paragraphe par
paragraphe, vous voulez dire?
M. Garon: Oui, paragraphe... Ou bien 3.23, 3.24.
La Présidente (Mme Bélanger): O.K.
M. Picotte: C'est ça.
M. Garon: Alors, 3.23, sur division.
M. Picotte: Adopté sur...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article
3.23, c'est adopté sur division.
M. Garon: II est évident...
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 3.24, M. le
ministre.
M. Picotte: «3.24 le ministre élabore et propose au
gouvernement une politique en matière de développement
régional et met en oeuvre cette politique. «cette politique vise
à favoriser l'amélioration des conditions économiques,
sociales et culturelles des diverses régions du
québec.»
M. Garon: Oui.
M. Picotte: Pardon? (20 h 20)
M. Garon: Allez-y.
M. Picotte: Ça définit la responsabilité
gouvernementale du ministre en matière de développement
régional. Ça précise les objectifs généraux
d'une politique de développement régional. Autrement dit, on ne
veut éliminer aucun des secteurs. On parle: d'économiques,
sociales et culturelles des différentes régions. Cost pour
ça qu'on lo soullnnn commo ça pour ne pas laisser croire que
c'est unlquemont du développement économique qu'on fait et que
les gens du socioculturel ou sociocommunautaire ne pourraient pas s'y
retrouver, à un moment donné, ou ne seraient pas habilités
à fonctionner à l'intérieur d'une telle formule.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: C'est bien sympathique, mais je ne m'attendais pas
à ce que le gouvernement dise: Cette politique vise à rempirer
les conditions économiques, sociales et culturelles des diverses
régions du Québec, sauf que le ministre n'est même pas
obligé d'en élaborer une politique. Le ministre élabore et
propose au gouvernement une politique en matière de développement
régional et met en oeuvre cette politique, s'il en élabore une et
s'il en propose une. Il n'est pas obligé. C'est pour ça que je
dis que la loi est neutre. S'il veut en proposer une, il en propose une. S'il
veut en élaborer une, il en
élabore une, mais il n'y a pas de balises, il n'y a rien. On dit,
à toutes fins pratiques, qu'il doit viser à améliorer les
conditions, vise à favoriser l'amélioration. C'est prudent en
démon. Il ne vise pas à améliorer, il vise à
favoriser l'amélioration. Je veux dire, il n'y a pas d'engagement de
développement régional là-dedans d'aucune
façon.
On ne fera pas un grand débat inutile. C'est le choix qu'a fait
le gouvernement. Le gouvernement est au pouvoir. Il fait son choix, son cadre.
Moi, quand même je ferais un grand débat, le gouvernement a choisi
un cadre comme celui-là, sauf que le ministre va être
obligé de recommencer ses luttes de façon permanente avec un
Conseil des ministres formé en grande partie de ministres de
Montréal, avec, en dehors de Montréal, un grand nombre de
ministres qui ont plus de souvenirs que de projets, et ils vont être
obligés... Ça va être un perpétuel recommencement.
Il va être pris dans la condition de constamment essayer de vendre son
affaire à des gens qui vont toujours trouver qu'il y en a trop. Il va
avoir en face de lui le président du Conseil du trésor qui, lui,
est en charge de la région de Montréal. Il a une
«mautadite» côte à remonter. Il n'y a pas
d'orientation là-dedans et, à toutes fins pratiques... Moi, je
comprends. C'est pour ça que je dis que le ministre actuel, moi, je ne
pense pas qu'il est contre les régions. Au contraire, je pense qu'il
n'est pas contre les régions. Je pense que quand il parle qu'il se
considère comme un député rural, je pense qu'il est un
député rural, sauf que les forces de la centralisation sont
très grandes au gouvernement. Le fait que la loi n'aille pas plus loin
que ça, c'est révélateur, au fond, des lois que le
ministre n'a pas pu passer plus que ça. Alors, sur division, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 1
est adopté.
M. Garon: L'article 3.24.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 3.24,
excusez-moi.
M. Picotte: Adopté sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 3.24 est
adopté. J'appelle l'article 3.25.
M. Garon: Sur division.
M. Picotte: Sur division. Alors, le texte proposé,
évidemment: «3.25 Le ministre a pour fonctions: «1° de
situer l'action du gouvernement en matière de développement
régional en regard des orientations et priorités définies
par les régions; «2° d'accroître l'efficacité de
l'action du gouvernement en matière de développement
régional, notamment en favorisant l'harmonisation des politiques et des
interventions du gouvernement en ce domaine; «3° de conseiller le
gouvernement sur toute question ayant trait au développement
régional; «4° d'effectuer des recherches et des études
sur l'évolution socio-économique des régions;
«5° de remplir toute autre fonction que lui confie le
gouvernement.»
Alors, Mme la Présidente, c'est une loi-cadre, bien sûr.
C'est pour ça que ces objectifs sont définis comme ça.
Ça définit les fonctions générales du ministre en
relation avec le gouvernement. Bien sûr, ces fonctions concernent la
démarche d'accompagnement des dynamismes régionaux qui
caractérisent désormais la politique gouvernementale en
matière de développement régional.
La Présidente (Mme Bélanger): m. le ministre,
est-ce qu'il faut apporter un amendement? au paragraphe 5, c'est marqué
«que lui conflie».
M. Picotte: Conflie. J'espère qu'on n'aura pas trop de
conflits.
Une voix: C'est un lapsus.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, c'est une
coquille.
M. Garon: C'est un signe prémonitoire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Bien sûr, Mme la Présidente, qu'il faut
dire «confie».
La Présidente (Mme Bélanger): C'est une
coquille.
Une voix: On peut corriger. C'est une coquille. On va
corriger.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va
être corrigé.
M. Garon: Voyez-vous, encore là, quand le ministre a pour
fonction de situer l'action du gouvernement en matière de
développement régional en regard des orientations et
priorités définies par les régions. Situer. Ni à
gauche, ni à droite, ni en avant, ni en arrière. Situer.
Ça ne dit rien, au fond. D'accroître l'efficacité de
l'action du gouvernement en matière de développement
régional, j'imagine que ce n'est pas pour diminuer l'efficacité.
Notamment en favorisant l'harmonisation des politiques d'intervention du
gouvernement dans ce domaine. Alors, c'est un voeu pieux, ça ne dit pas
grand-chose.
Troisièmement, de conseiller le gouvernement sur toute question
ayant trait au développement régional. J'imagine que le ministre
qui est
affecté au développement régional va conseiller le
gouvernement sur ces questions-là. Alors, là, il n'y a rien pour
écrire à chez nous.
Quatrièmement, d'effectuer des recherches et des études
sur l'évolution socio-économique des régions. Il n'y a
rien là.
Cinquièmement, remplir toute fonction que lui confie le Conseil.
Le gouvernement n'a pas un gros engagement. Comprenez qu'il n'en a aucun
engagement. Je suis surpris que les députés ruraux se
satisfassent de ça. Il n'y a aucun engagement là-dedans. C'est de
valeur parce que surtout que le gouvernement vient de mettre 415 000 000 $ de
plus dans la région de Montréal, pas une cent de plus en dehors
de Montréal. Ça veut dire que les députés en dehors
de Montréal se satisfont de bien peu et je pense que le ministre au
fond, le ministre ne peut pas le dire parce qu'il est pris par la
solidarité ministérielle, mais je pense que s'il avait
bénéficié de l'appui des députés ruraux, des
députés régionaux, il aurait pu avoir plus dans son projet
de loi.
Je pense que le ministre est un peu affecté par la faiblesse des
députés d'en dehors de Montréal qui ne l'appuient pas
suffisamment fort. Je pense que ce qui est... Savez-vous, une chaîne
n'est jamais plus forte que le plus faible de ses maillons, dit-on dans le
domaine de la coopération. Pardon?
Une voix: Qui a dit ça?
M. Garon: C'est un vieux principe coopératif, au fond. La
chaîne n'est jamais plus forte que le plus faible de ses maillons. Alors,
là-dedans, si vous voulez, il n'y a pas d'orientation en faveur du
développement régional, des régions, alors que les taux de
chômage sont très élevés et puis que celui qui va
être titulaire du développement régional avec une loi comme
celle-là va avoir une côte à remonter de façon
permanente. Il va être soumis au bon vouloir du ministre des Finances, du
président du Conseil du trésor avec toute la vigueur des
ministres de la région de Montréal qui savent bien le vieux
principe de Lavoisier: Rien ne se perd, rien ne se crée,
c'est-à-dire que ce qui va à telle place n'ira pas
à l'autre.
Alors qu'au fond, la politique étant un peu un rapport de force,
les régionaux vont passer au bout du pont. Moi je pense que cette
loi-là n'établit pas un choix en leur faveur et l'article 3.25
indique les fonctions du ministre, quasiment des fonctions neutres. Ce n'est
pas quasiment, ce sont des fonctions neutres. Alors, il n'y a même pas
une fonction de parti pris en faveur du développement régional.
Il y a les fonctions neutres. Dans le projet de loi, même ici dans une
loi sur les affaires régionales, le ministre va être quasiment un
arbitre plutôt qu'un promoteur ou qu'un initiateur, ou encore qu'un
pousseur, ou encore qu'un... Il va situer l'action du gouverne- ment.
Il va essayer d'accroître l'efficacité. Il va conseiller le
gouvernement pour faire des études. Ça ne donne pas une grosse
détermination. Il est mieux de ne pas avoir trop de «spray
net» pour s'endormir parce que si le «spray net» est trop
fort, hein, il va y en avoir des séquelles dans le circuit sanguin. Sur
division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 3.25
sur division. Article 3.26. (20 h 30)
M. Picotte: À l'article 3.26, Mme la Présidente, le
ministre est également chargé: «1° de favoriser la
participation de personnes et d'organismes de différents secteurs
d'activité dont l'action peut avoir un impact sur le
développement de la région; «2° de promouvoir
l'accroissement de la responsabilité de ces personnes et organismes eu
égard à la définition des objectifs de
développement de leur région et à la réalisation de
ceux-ci; «3° de favoriser la concertation et la coordination, en
région, de l'action gouvernementale en matière de
développement régional; «4° d'assurer une
complémentarité d'action de l'ensemble des régions en
matière de développement régional.»
Cet article concerne plus - vous comprendrez, Mme la Présidente -
particulièrement les fonctions et responsabilités du ministre
dans ses relations avec les instances régionales. Plus
spécifiquement dans le cadre de la démarche d'accompagnement des
dynamismes régionaux, les paragraphes 1 et 2 établissent les
principes de responsabilisation des régions et, en pratique, cela se
fera par l'instauration d'une instance régionale, un conseil
régional regroupant l'ensemble des intervenants régionaux en
développement régional et responsable de définir les
orientations régionales de développement.
Le paragraphe 3, évidemment, a trait aux fonctions
d'harmonisation des politiques gouvernementales que va assumer le
Secrétariat aux affaires régionales. Elles se traduisent en
région par la nomination de délégués
régionaux rattachés au ministère du Conseil
exécutif qui seront les présidents des conférences
administratives et les interlocuteurs administratifs des conseils
régionaux.
Le paragraphe 4, Mme la Présidente, implique que le ministre, par
la négociation et la signature d'ententes-cadres avec chacune des
régions portant sur les axes de développement de ces
régions, aura des choix et des arbitrages à faire dans une
logique de complémentarité interrégionale.
LaPrésidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Bien, c'est un article gentil qui
ne dit pas grand-chose.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Vous lisez tranquillement: Le ministre est
également chargé: 1 de favoriser... À toutes fins
pratiques, on dit: la bonne entente entre les personnes. J'aurais
été surpris que le gouvernement dise qu'il est chargé de
mettre la chicane. Il est chargé de favoriser la participation d'une
personne ou organisme dans différents secteurs d'activité dont
l'action peut avoir un impact sur le développement de leur
région... Enfin, il peut faire participer tout le monde. C'est un peu
comme Participe-action, quand ils disent de monter les escaliers. Tout le monde
peut monter les escaliers.
Une voix: II n'y en a pas gros qui «tough».
M. Garon: Deuxièmement, le ministre est également
chargé de promouvoir l'accroissement de la responsabilité de
cette personne, de promouvoir l'accroissement de la responsabilité - je
ne sais pas ce que ça veut dire - pas d'accroître la
responsabilité, de ...promouvoir l'accroissement de la
responsabilité de cette personne ou organisme eu égard à
la définition des objectifs de développement de la région
et la réalisation de ceux-ci.
Une voix: Ouais, les rendre responsables.
M. Garon: Les rendre responsables. Troisièmement, on dit:
de favoriser la concertation et la coordination, en région, de l'action
gouvernementale en matière de développement régional.
C'est gentil.
Quatrièmement, d'assurer une complémentarité
d'action de l'ensemble des régions. Le gars qui a écrit
ça, il a dû prendre le dictionnaire des synonymes.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Parce que, dans le fond, tout ça aurait pu se
dire, au lieu d'une page, en trois lignes. Le monde aurait pu dire au fond: Le
ministre est responsable d'être gentil avec les gens des régions
et de ne pas leur nuire, puis ça aurait...
Une voix: Vous pensez que ça aurait pu être
assez?
M. Garon: Ben! Ça dit rien, au fond. Avec ça, le
ministre - c'est pour ça que je dis - il va pouvoir faire... Si c'est un
ministre qui est fort à lui tout seul, il va avoir des adversaires,
hein! Il va avoir des adversaires, tout ça, et puis ça va
être à recommencer. La loi ne lui donnera rien en soi. Tu sais,
c'est un peu comme quand on dit... Vous avez vu quand le ministre des Trans-
ports disait qu'il avait 1,7 milliard au-dessus du budget de base. Le budget de
base, ce n'est pas une cent. C'est le budget que vous avez si vous fermez le
ministère. Alors, tout le reste, il est obligé de le justifier.
Le ministre n'a rien avec cette loi-là. Il n'a rien, il n'a aucune
obligation en vertu de la loi. Ça ne lui donne rien. Ça ne
crée rien, sauf qu'il va être obligé de se
redéfendre et se brasser la canistre à chaque année pour
essayer d'avoir quelque chose dans sa canistre.
Moi, je pense que les ruraux - qu'est-ce que vous voulez - j'imagine que
les ruraux se disent: Quand on est né pour un petit pain, le bon Dieu
nous aime, il nous garde pauvres, comme ils nous disaient autrefois: Le bon
Dieu punit ceux qu'il aime. C'était une façon de nous dire:
Endurez votre mal. Vous vous rappelez, à l'école? Vous avez
appris ça dans le temps? Le bon Dieu... Moi, j'ai marié une femme
américaine, qui était catholique comme moi, puis eux autres
n'apprenaient pas ça de même aux États-Unis. Le bon Dieu
rendait heureux ceux qu'il aimait. Nous autres, on avait le même bon
Dieu, le nôtre avait l'air méchant.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je me rappelle toujours quand j'ai été
à l'école. J'ai dit: «Mautadit» que ce bon Dieu
là qu'ils nous apprennent, il nous hait. Il est heureux quand on
souffre. Apparemment, notre bon Dieu, ici au Québec, c'est un bon Dieu
qui nous aimait malheureux. Apparemment, si on était ben malheureux ici,
on avait une meilleure place l'autre bord. C'était une façon de
nous faire endurer notre sort, au fond. Puis quand vous alliez aux
États-Unis, ce n'était pas ça, ce n'était pas
ça du tout. Alors, j'ai constaté qu'à ce moment-là,
cette religion de la souffrance, ça existait ici, je suppose, à
cause des jansénistes qui ont eu de l'influence au Québec. On
avait dit: II fait partie d'une école, l'école... Gérard
Raymond, là... Moi, je me rappelle quand j'étais à
Saint-Louis-de-Gonzague, pensionnaire. On parlait de Gérard Raymond, le
gars qui se faisait souffrir tout seul dans sa chambre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: C'était quasiment un modèle à
suivre. Moi, j'écoutais ça et je me disais: C'est drôle,
c'est un genre de maladie psychiatrique, ça...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: ...de vouloir se faire souffrir volontairement. Je ne
peux pas croire que le bon Dieu est heureux. Je me fais souffrir et le bon Dieu
est en haut et il dit: Je l'aime ce gars-là, il se fait souffrir. Moi,
je n'ai jamais pu croire ça. Il me semble qu'au contraire, c'est que
plus les
gens sont heureux, plus il est heureux. Et il essaie de nous rendre
heureux. Quand j'ai rencontré ma femme, j'ai remarqué qu'eux
autres ils enseignaient la religion de cette façon-là,
là-bas. Alors là, ici, c'est un peu la même chose. Ici on a
un cadre qui dit rien.
M. Picotte: Je viens de comprendre pourquoi que mon bon Dieu
parlait en anglais.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Garon: Alors, on a...
La Présidente (Mme Bélanger): Le bon Dieu disait
aussi que les pauvres allaient au ciel et que les riches allaient en enfer.
M. Garon: Ouais! Alors, c'est un peu comme disait
Churchill. Quand il disait... Il disait... Comment il disait ça? Il
disait que le capitalisme c'est le partage inégal de la richesse et le
socialisme c'est le partage équitable de la misère.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: II disait ça. Je trouvais que c'était une
définition comme une autre. Il voulait dire, au fond, que tout ça
ce sont des valeurs relatives, au fond. Ici, c'est parce que le ministre, au
fond... Moi, c'est parce que je trouve qu'il va avoir bien de la misère
à recommencer ses batailles, tout le temps, tout le temps, tout le
temps.
M. Picotte: II va avoir une meilleure place au ciel.
M. Garon: Hein?
M. Picotte: II va avoir une meilleure place au ciel.
M. Garon: Oui, mais c'est parce que les gens qui dépendent
de lui n'auront aucune assurance avec un projet de loi comme celui-là.
Ils n'auront aucune assurance. Parce qu'il n'y a pas une orientation qui est
prise par le gouvernement avec un projet de loi comme celui-là. Et
ça paraît encore évident à la lecture de l'article
3.26.
Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 3.26 est
adopté sur division. J'appelle l'article 3.27. M. le ministre.
M. Picotte: Oui, Mme la Présidente. «Le gouvernement
reconnaît dans chaque région une instance régionale
représentative à titre d'interlocuteur en matière de
développement régional.» Alors, évidemment, je pense
que ça s'explique, ce conseil régional, comme je l'ai
mentionné, d'un tiers d'élus municipaux minimum, un tiers pour
les groupes socio-économiques, et un tiers pour les organismes
dispensateurs de services qui siégeront. Alors, on parle
évidemment de deux obligations, un tiers... Bien, pour donner
l'explication de ce qui existe parce que ce n'est pas indiqué comme tel,
mais la politique est établie comme ça. Un tiers minimum
d'élus municipaux et des députés ont un siège
à la table.
M. Garon: Au fond le ministre vient de le dire, mais ça ne
le dit pas. Il dit: Nous autres, c'est ça qu'on veut faire. Mais
ça ne le dit pas. Au fond ça ne dit rien. Ça pourrait
être n'importe quoi. Le gouvernement reconnaît dans chaque
région une instance régionale représentative... Ça
pourrait être un organisme municipal, un organisme intermunicipal.
Ça pourrait être un organisme de développement
régional. Ça pourrait être n'importe quoi, chambre de
commerce. Ça pourrait être n'importe quoi. Ce n'est pas dit.
Ça pourrait être n'importe quoi, au fond. C'est pour ça
que... On ne peut pas refaire le projet de loi ici. Le gouvernement... C'est
ça que le ministre a déposé aci nom du gouvernement en
Chambre, mais excepté que ça, ça ne nous mène nulle
part, à mon avis. C'est pour ça qu'on va... Et comme les gens
n'ont pas fait de bataille nulle part dans les régions, moi j'ai comme
principe qu'on ne peut pas défendre un client plus qu'il ne se
défend lui-même. C'est le principe de base. Et à ce
moment-ci, bien, qu'est-ce que vous voulez? Je pense qu'on peut dire: sur
division, ici aussi.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors l'article 3.27
est adopté sur division. L'article 3.28.
M. Picotte: Oui, Mme la Présidente. «Le ministre
peut, avec l'autorisation du gouvernement, conclure avec chaque instance
régionale reconnue une entente portant sur les priorités et les
axes de développement de la région concernée.»
Alors, c'est cet article qui prévoit que des ententes-cadres seront
conclues entre le ministre et le conseil régional sur l'autorisation du
gouvernement. (20 h 40)
M. Garon: Le ministre en donne un peu plus, des explications,
qu'il n'y en a dans l'article. Ici on dit qu'il va signer quelque chose. Hein?
Avant, il n'y avait pas d'article comme ça et il en signait aussi. Il
n'a pas besoin de cet article-là, en réalité, mais il a un
article qui dit ça. Le ministre peut, avec l'autorisation du
gouvernement, conclure avec chaque instance régionale reconnue..., selon
l'article 3.27. Il peut reconnaître n'importe quelle, une entente portant
sur les priorités et les axes de développement de la
région concernée. Encore là, ça ne dit rien. Sur
division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors l'article 3.28
est adopté sur division. J'appelle l'article 3.29.
M. Picotte: Oui, Mme la Présidente. «Le ministre, en
concertation avec chaque instance régionale reconnue, a la
responsabilité du fonds régional de développement de
chaque région. Il administre, en outre, les sommes qui lui sont
confiées afin d'assurer l'exécution de plans, programmes ou
projets de développement régional.» Alors, ça
précise, Mme la Présidente, la façon dont seront
gérés les fonds consacrés au développement
régional et reconnaît le rôle de l'instance régionale
dans la gestion de ces fonds.
M. Garon: II y a une chose qui ne paraît pas claire dans le
projet de loi. Ce n'est pas clair du tout. C'est: quel va être le
contrôle parlementaire de ces fonds-là? Parce que ce sont des
fonds publics, au fond. Mais, ça disait: en concertation avec chaque
instance régionale reconnue, a la responsabilité du fonds
régional de développement de chaque région. Il administre
entre autres les sommes qui lui sont confiées afin d'assurer
l'exécution de plans de programmes au projet de développement
régional. Alors, quel va être le contrôle parlementaire sur
l'utilisation de ces fonds-là? Au fond, ce sont des fonds publics qui
vont être collectés par les taxes du gouvernement du
Québec. On ne sait pas trop comment ils vont être utilisés.
Mais est-ce que l'utilisation de ces fonds-là va faire l'objet de
crédits qui vont être débattus en commission parlementaire
sous le contrôle des députés? C'est ambigu. Et ceux qui ont
lu le projet de loi, avec nous, ont eu cette impression-là
également qu'il y n'avait aucun contrôle parlementaire
prévu des fonds utilisés qui pourraient devenir, en quelque
sorte, des fonds extrabudgétaires. Ça veut dire non soumis
à l'étude des parlementaires. Et ça, c'est très
grave, ça. Parce que, au fond, on observe depuis plusieurs fois, de plus
en plus, on voit qu'il y a des fonds qu'on sort du contrôle des
parlementaires. Et quand les parlementaires perdent les pouvoirs bien, en
même temps, ils perdent leur droit, aussi, de mieux représenter
leurs citoyens, parce que les dépenses du gouvernement ne reviennent pas
devant l'Assemblée. Ici, il ne nous apparaît pas qu'il y a un
contrôle parlementaire prévu, pas plus de contrôle
parlementaire sur les ententes non plus. Parce que le gouvernement signe des
ententes mais quel contrôle? Il n'y a pas de contrôle parlementaire
sur les ententes. Il va y avoir des ententes ici avec le ministre, ça va
être pour le gouvernement, c'est au nom du gouvernement avec des
régions sur lesquelles il n'y aura aucun contrôle parlementaire
puis après ça, les fonds qui vont être affectés en
suivant ces ententes-là, il ne nous apparaît pas qu'il va y avoir
non plus un contrôle parlementaire. Ça, c'est une question de
fond, importante, à mon avis. Et cette question que les
députés, du contrôle parlementaire des fonds utilises par
le gouvernement doit être assurée.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Picotte: Mme la Présidente, pas le premier argument
mais un argument de base que je donne, qui est un argument bien ordinaire,
c'est celui de dire que chaque député va siéger d'abord
sur les tables régionales. Alors, chaque député va avoir
son siège sur les tables régionales, donc, va connaître
l'utilisation du fond. Mais il y a plus que ça mais c'est pour
ça, Mme la Présidente, qu'on parle de cogestion. Il y a des gens
qui disaient: Oui mais, vous devriez donner le fonds, là, puis le
ministre n'a plus d'affaire là-dedans. C'est pour ça que le
ministre cogère le fonds avec les régions. Parce que le ministre,
lui, il va gérer le fonds au nom du gouvernement, il va cogérer
le fonds avec le milieu au nom du gouvernement, donc, le lien gouvernemental et
le ministre va devoir se présenter tous les ans aux crédits pour
évaluer puis pour se faire questionner sur ces fonds-là. C'est
pour ça qu'il y a un lien direct. Sinon, si j'avais aquiescé
à la demande des régions...
Parce que finalement, là, dans toutes les explications puis ce
qu'on a fait en région, la grande question a été la
suivante: pourquoi ne nous déversez-vous pas les 3 000 000 $ puis ne
vous en allez-vous pas, après ça? Laissez-les-nous sur la table
puis on va s'organiser. C'est justement ce qu'on a dit. Il faut lui donner un
contrôle gouvernemental dans l'ordre établi, avec des axes
prioritaires. Alors, parce qu'il faut que le ministre, lui, cogère, au
nom du gouvernement, des fonds collectés par les taxes publiques, il
faut que le ministre soit capable de se retrouver en commission parlementaire
à l'étude des crédits pour défendre ces
crédits-là puis dire ce qu'il a fait avec et puis donner les
explications à quoi ils ont servi. Même dans les ententes, on
pourra, n'importe quand, à l'étude des crédits,
déposer les ententes que vous avez faites avec les régions puis
moi, je vais devoir les défendre. C'est pour ça qu'on garde le
lieu. Sinon, on aurait aquiescé à la demande d'à peu
près toutes les régions. C'était ça, le gros point,
là, qui faisait un petit peu...
Les questions que je me suis fait poser quand j'ai fait la
tournée régionale, c'est dire: Pourquoi, M. le ministre, ne
mettez-vous pas 3 000 000 $ sur la table, là? Puis on les mettra soit
dans le fonds de la MRC ou soit dans un fonds à quelque part puis
laissez-nous faire avec ça. On est assez grand pour faire ça tout
seul. C'est justement parce que ça, c'est collecter des taxes. Alors,
j'ai utilisé le même argument que le député de
Lévis utilise, parce que moi, je devrai défendre ça, je
devrai d'abord, au nom du gouvernement, cogérer ces fonds-là pour
ne pas les laisser aller n'importe comment, parce que c'est une question de
perception de taxes, et je devrai les défendre à
l'Assemblée nationale, donc, si je les versais là sans avoir le
droit de
regard, et sans avoir une signature à y apposer, je ne sais pas
comment je répondrais aux questions des parlementaires quand je me
retrouverais, Mme la Présidente, aux crédits.
M. Garon: Mais dans votre façon de... de la façon
dont vous voyez ça, là, est-ce que les 3 000 000 $ vont
être affectés, et que vous allez dire: dépensez-les comme
vous voulez, ou bien les gens vont savoir qu'ils ont 3 000 000 $, un peu en...
dans le budget du ministre, et là, il va pouvoir les donner au fur et
à mesure que les crédits vont être autorisés dans un
cadre déterminé?
M. Picotte: On a 3 000 000 $ de disponible à la
région; il n'y a pas 3 000 000 $ qu'on met sur la table, il y a 3 000
000 $ de disponible. Au fur et à mesure qu'ils ont des projets et qu'ils
nous disent: nous autres, on voudrait affecter 300 000 $ de ces 3 000 000 $
pour tel projet spécifique, et qu'on signe l'entente ou on le signe, et
les 300 000 $ sont versés, donc, on a le contrôle. C'est comme
ça que ça va se dépenser, et il faudrait qu'il y ait une
entente.
M. Garon: Allez-vous signer une entente chaque fois que vous
allez affecter de l'argent, ou bien globalement?
M. Picotte: Bien, on pourra signer une entente chaque fois, ou
bien non quelqu'un pourra nous proposer, en région, de dire: on signe
une entente globale tous les ans. Si la région préfère,
quand ils sont prêts, signer des ententes par projet pour ne pas retarder
des projets et pour ne pas que ça prenne trop de temps, eh bien, on le
fera comme ça, et c'est la région qui décidera en
concertation avec moi, mais je devrai toujours signer, parce que j'ai ce
lien-là, je dois avoir ce lien-là sur les finances publiques,
comme ministre responsable du gouvernement.
M. Garon: Comment ça va apparaître au niveau des
engagements financiers? Ça va apparaître 3 000 000 $ pour une
région chaque année, ou bien ça va apparaître...
M. Picotte: Ça va apparaître dans le budget du
ministre aux Affaires régionales, avec une somme globale, où on
va vous dire: il est allé 2 800 000 $ à telle région, 3
400 000 $ à telle autre, 2 700 000 $ à telle autre, quand on aura
déterminé le montant exact, quand on aura terminé de
faire, justement, la distribution de par le nombre de population, de par
l'éloigne-ment des populations, et de par, aussi, la pauvreté des
endroits, on vous dira: bon, bien, c'est mettons, 3 400 000 $ dans la mauricie,
3 100 000 $ en montérégie, 3 600 000 $ à tel autre
endroit, et à ce moment-là, ça sera
déterminé comme ça à l'intérieur du budget
du ministre des Affaires régionales, qui est
«ques-tionnable» aux crédits en tout temps, comme n'importe
quel autre budget.
M. Garon: aux crédits. oui, oui, aux crédits,
là, c'est l'affectation globale. mais les engagements financiers vont
apparaître comment? un montant global, 3 000 000 $, ou la
décortica-tion des 3 000 000 $ par projet?
M. Picotte: Bien, ça va être
décortiqué, parce que moi, quand je vais signer l'entente, je
vais signer 300 C00 $ pour un projet, 200 000 $ pour un autre, 175 000 $ pour
un autre. On va les avoir décortiqués. Quand on va se
réunir en engagements financiers, on va venir expliquer, on va dire:
voici, pour satisfaire à telle chose, comme on le fait, d'ailleurs,
à date, quand on fait une entente. Je défends ça, moi,
régulièrement, dans les ministères où j'ai
passé, je dis: j'ai dépensé 125 000 $ pour satisfaire
à tel sommet économique de la Gaspésie, pour tel projet,
et ils ont fait telle chose, et ils sont rendus à tel endroit avec.
Ça va se faire exactement pareil.
M. Garon: Est-ce que ça va être comme l'affectation
d'autorisation de crédits par l'OPDQ, je veux dire, mettons, 30 000 $
pour un agent de développement rural, 30 000 $ pour telle affaire, 100
000 $ pour, mettons, un député, ou 150 000 $, mettons, pour telle
autre affaire; est-ce que...
M. Picotte: Ah! oui, à l'intérieur de
l'entente-cadre que je vais signer, oui, ça va être indiqué
comme ça.
M. Garon: En tout cas... l'entente-cadre, elle peut être
aux crédits, mais l'argent sortira... vous ne sortirez pas les 3 000 000
$, vous allez les sortir par projet, de la manière que vous dites. Vous
ne sortirez pas 3 000 000 $ d'une claque.
M. Picotte: Non, non, non.
M. Garon: Vous allez sortir au fur et à mesure.
M. Picotte: On ne prend pas 3 000 000 $ pour les mettre dans un
compte en quelque part. Il y a une somme de disponible de 3 000 000 $ pour la
région X, Y, Z.
M. Garon: Mais s'il y a une entente?
M. Picotte: S'il y a une entente, bien, on paie automatiquement,
comme on paie quand on a un sommet économique, et qu'on a un projet qui
est prêt à être fait, on le paie.
M. Garon: Alors, il va y avoir une autorisa-
tion budgétaire, avec un engagement financier autorisant le
paiement par projet?
M. Picotte: Bien, par projet, si, oui, vous parlez que les gens
veulent prendre 100 000 $, par exemple, pour défrayer un commissariat
industriel, bon, bien, on va sortir les 100 000 $ pour le commissariat
industriel; il va y avoir une autorisation spécifique.
M. Garon: Vous allez les payer quand?
M. Picotte: Bien, on va les payer...
M. Garon: Selon l'entente que vous allez avoir faite, ou bien que
la région va avoir faite?
M. Picotte: Bien, l'entente, elle va être faite entre la
région et moi. Elle va signer, automatiquement, on va signer.
M. Garon: oui, mais ça va être sur l'entente entre
la région et vous, ça va être, mettons, ça va
être, en fait, sur des grands paramètres.
M. Picotte: Bien non, regardez, là. Les 3 000 000 $ que je
mets à la disposition, il y a 300 000 $, tout de suite, qui va à
la concertation. Bon, bien, déjà, dans les 3 000 000 $, je peux
commencer à verser dès le 1 er avril...
M. Garon: Selon l'entente?
M. Picotte: ...100 000 $, selon l'entente, pour tâcher
qu'il y ait de l'argent pour commencer à fonctionner...
M. Garon: Oui.
(20 h 50)
M. Picotte: ...sinon, ça ne marcherait pas. Je ne pourrais
pas attendre d'avoir signé une entente globale pour défrayer un
commissariat industriel qui devrait commencer le 1er avril, mais qu'on va payer
rien que le 31 mars l'année prochaine, ça n'aurait pas de bon
sens, c'est les paralyser en partant. Donc, ça va se faire par...
M. Garon: Ça pourrait être 300 000 $ à raison
de 100 000 $, le 1er avril; 100 000 $, le 1er septembre...
M. Picotte: Oui, trimestriel.
M. Garon: ...puis 100 000 $, le 1er janvier ou 1 er
décembre.
M. Picotte: C'est ça.
M. Garon: Puis le reste? Le reste?
M. Picotte: Le reste, il reste disponible pour que les gens me
proposent des projets avec, pour me dire: II arrive un projet, chez nous. Ils
décident, par exemple, de fournir 300 000 $ pour la construction de, je
ne sais pas trop quoi, moi, un motel industriel quelque part, elle est
établie, elle est l'axe prioritaire, tout le monde l'accepte. Donc,
encore là, on dit: Oui, celui-là, on l'accepte; on signe. Puis,
on dit: On paie 50 % au point de départ puis 50 % à la
présentation de la facture, à la fin finale.
M. Garon: Est-ce que ça va être norme ou ce ne sera
pas norme?
M. Picotte: Bien, c'est justement ça. C'est qu'on ne veut
pas que ce soit norme directement, on veut s'établir des normes -
ça va être un autre point qu'on va discuter avec chacune des
régions - pour pas que les normes soient pareilles d'un endroit à
l'autre, sinon, ça ne voudrait rien dire. Moi, je l'ai donné
l'exemple, souvent, à Sainte-Angèle, dans mon comté, chez
nous - je prends cet exemple-là, à Sainte-Angèle, dans mon
comté, chez nous - il y avait une population à peu près de
300 personnes, dont le taux de chômage était 45 % ou 50 %...
M. Garon: Sainte-Angèle de quoi?
M. Picotte: De Prémont. Vous êtes venu
déjà lever une première pelletée de terre d'un
abattoir...
M. Garon: Ah, oui! M. Picotte: ...avec moi. M. Garon:
Vous étiez là, oui.
M. Picotte: Bien, oui! J'ai une bonne mémoire, hein! Un
lundi matin.
M. Garon: Est-ce qu'il marche toujours?
M. Picotte: Oui, ça marche toujours. D'ailleurs, ils
prennent de l'expansion.
Alors, si, eux autres, j'exige du 50 % ou lui offre 50 % pour partir un
projet, ils n'auront jamais de projet parce qu'avec leur pauvreté, il
faut aller à du 80 % et du 90 %. Tandis que je peux me retrouver dans la
ville de Trois-Rivières ou une communauté un petit peu plus
régionale, un petit peu plus forte, un petit peu plus riche et je peux
me retrouver à Trois-Rivières et subventionner, par exemple, un
motel industriel avec la ville de Trois-Rivières, du 50 %, c'est
suffisant parce qu'ils sont déjà assez riches. Alors, il ne faut
pas que les normes soient établies pour dire que c'est du 50 %, sinon on
va développer les riches et on ne développera pas les pauvres. Il
faut...
M. Garon: Oui. Mais c'est là que, vous, il peut arriver
que - c'est toujours des notions
relatives - mettons, le même pauvre, avec le même indice de
richesse, dans telle région, il voudra payer à 50 % et dans telle
autre, à 75 %. Vous, est-ce que vous allez décider, quand il
s'agit du même indice de richesse, vous payez dans les différentes
régions au même pourcentage? Pour le même indice de
richesse, le pourcentage de contribution pourrait changer?
M. Picotte: C'est l'argent de la région, là. Non,
c'est l'argent de la région. C'est la région qui va
déterminer ça. Parce que c'est de l'argent de la région.
Je vous le rends disponible, l'argent pour la région.
M. Garon: mais supposons que, dans la région, ils disent:
nous autres, on veut payer à 75 %. l'autre région, à 50 %
puis l'autre région à 100 %...
M. Picotte: Mais si, eux autres, ils s'entendent comme ça
puis ils disent: C'est suffisant et on se satisfait de ça. Il leur
restera plus d'argent pour faire plus de choses.
M. Garon: Oui, mais si, vous, à votre face même -
parce que je sais ce qui arrive, à des projets, à des endroits,
puis, des fois, puis des normes au gouvernement. Supposons qu'une
région, ils disent: Nous autres, on voudrait payer à 90 %,
à 95 % ou quasiment à 100 %. Pour le même besoin du projet.
Vous, ça va être un peu exceptionnel, 90 %, 95 % ou 100 %,
qu'est-ce que vous diriez à ce moment-là?
M. Picotte: Bien, non! Moi, je vais dire tout simplement:
Écoutez, vous avez un pot de 3 000 000 $ à administrer. Je veux
bien donner tous vos projets à 90 %, si vous le souhaitez, mais vous
allez avoir moins de projets.
M. Garon: Non, mais ce n'est pas ça. C'est qu'il arrive,
à un moment donné, je vais vous donnor un exomplo...
M. Picotte: Moi, je n'aurai pas à trancher ça.
M. Garon: Supposons que... à un moment donné, des
projets, il n'y en a pas bien, bien, puis on est rendu au mois de septembre ou
octobre, les gens voient que les 3 000 000 $ ne sont pas entamés, ils
ont peur que le gouvernement les garde...
M. Picotte: Non, mais c'est justement ça.
M. Garon: ...il décide de les donner un peu partout.
M. Picotte: Non, bien non! Mais, là, je vais refuser parce
que c'est justement ce qu'on ne veut pas, donner un peu partout. On
préfère que les gens prennent le temps de les prendre, de les
utiliser et que ça serve à quelque chose, comparativement au
sommet. La difficulté du sommet, c'est quoi? On peut se le dire entre
nous, comment ça fonctionnait, un sommet? Je vous donne un exemple. Le
plus bel exemple que je peux vous donner, c'est sur la Côte-Nord.
À un moment donné, le gouvernement s'en allait à un sommet
sur la Côte-Nord, puis il a dit: J'ai des projets pour tel montant
d'argent, sur la Côte-Nord, dans les demandes que j'ai, mais ça
n'aurait pas de bon sens d'aller là puis de laisser juste un petit
-montant d'argent de même, même s'ils n'ont pas beaucoup de projets
parce qu'ils vont se comparer à d'autres régions puis ils
trouveront qu'ils en n'ont pas eu assez.
Ce que le gouvernement a fait, il a suscité des projets, par
exemple, de faire, ce qu'on appelle, de l'épuration des eaux. Alors, il
a vu des municipalités et il a dit: Êtes-vous prêtes
à faire de l'épuration des eaux et on pourrait mettre ça
dans le sommet, etc. Puis les gens ont décidé d'embarquer
là-dedans. Alors, ils se retrouvent qu'ils ont 40 000 000 $ à
dépenser dans l'épuration des eaux, c'est le seul sommet qui ne
fonctionne pas bien parce qu'ils ne sont pas capables de réaliser
ça en même temps, et là, on a poussé 40 000 000 $
qui ne se dépenseront pas, un jour qu'ils vont peut-être bien se
dépenser, mais on a fait un projet à la hâte parce qu'on
s'en allait là et il fallait laisser quelque chose. Tandis que
là, ils vont l'avoir, et il a dit: Prenez le temps de le faire pour
être bien sûr que les projets que vous faites ce sont des projets
qui vont avoir de la durabilité, qui vont être pensés et
qui vont fonctionner. C'est pour ça que c'est fait de même, sinon
ce serait la course aux dépenses de 3 000 000 $ et on se retrouverait
vis-à-vis de rien. J'aime autant garder ça et l'administrer
moi-même encore. Ça n'aurait pas de bon sens.
Par contre, je ne veux pas leur faire perdre non plus, mais je me dis:
Si vous n'êtes pas prêts, vous pouvez attendre un peu et vous allez
pouvoir les dépenser pareil. Mais ça ne sera pas la hâte
à dépenser des projets. C'est ça, un petit peu, le
changement de... Et on le sait, c'est parce que ça a existé.
Ça ne veut pas dire que ça a été mal fait. Parce
que le gouvernement, quand il est allé faire un sommet sur la
Côte-Nord, il a voulu avoir un souci d'équité, mais il a
proposé des projets qui, à toutes fins utiles, ne se
réaliseront, peut-être bien jamais, ou bien non. Avez-vous
pensé, pour Rivière-au-Renard, par exemple, dépenser
demain matin 6 000 000 $ pour en faire... Mettre 20 000 000 $ dans
l'épuration des eaux, parce que c'est des grands territoires et des
vastes territoires, ne serait-ce, eux autres, qu'emprunter rien que 1 000 000 $
pour faire ça. Sa population n'est pas capable d'en emprunter. Et
là, on a dit: Pour une règle d'équité, on leur a
donné de l'épuration des eaux, mais ils ne sont pas capables de
l'utiliser.
Je me dis: II y aurait des choses qu'on aurait pu aller leur donner, qui
aurait été bien plus importantes pour leur développement.
Mais on a voulu être équitable, et on allait là à la
hâte parce qu'on disait: C'est le temps, on passe, parce qu'on va revenir
rien que dans quatre ans avec un autre sommet. Il ne faut plus que ça
soit fait à la hâte de même.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
j'aurais une petite question à vous poser. Est-ce que, dans les 3 000
000 $... Bon, on sait qu'il y a des commissariats industriels où il y a
un commissaire urbain et un commissaire rural. Le commissaire urbain, il est
payé par le ministère de l'Industrie, du Commerce, et le
commissaire rural, qui est l'adjoint du commissaire urbain, est payé par
l'OPDQ. Est-ce que ce montant-là fait partie encore des 3 000 000 $?
M. Picotte: Oui, parce qu'il était pris, de toute
façon, dans notre budget de développement régional que je
mets sur la table. Donc, il est là, sauf que la nouveauté qu'il
va y avoir, c'est que mon collègue de l'Industrie, du Commerce me disait
qu'il va nous proposer, d'ici le 1er septembre, de prendre tous les montants
qu'il verse en fonction des commissaires industriels, et ça va
être mis, ça, en décentralisation pour faire partager
ça à chacune des régions. Donc, vous voyez, ça n'a
plus la même insistance. Exemple, à Louiseville, chez nous - pour
vous donner un exemple que je connais encore bien - on a un commissariat
industriel bien organisé, bien implanté, qui coûte à
peu près une couple de 100 000 $ par année, sauf qu'on est zone
vert foncé à 90 %, 95 %. Chez nous, dans le fond, les gens
réalisent que ce n'est pas un commissariat industriel dont on a besoin,
ça serait un commissaire rural, ça serait quelqu'un pour
travailler dans le domaine rural, mais il n'est pas organisé comme
ça. Donc, ils pourront utiliser ça, et ils auront l'argent qu'ils
mettaient dans le commissariat industriel décentralisé pour faire
d'autre chose, mais ils prendront de l'argent dans ce pot-là pour dire:
Nous autres, c'est un commissaire rural dont on a besoin, et c'est ça
qu'on se paie. Ils voudront s'en payer deux, ils s'en paieront deux. Ils
voudront faire un guichet unique, ils feront un guichet unique, au lieu que
ça leur soit imposé.
M. Garon: Vous n'avez pas l'air sûre? La
Présidente (Mme Bélanger): Moi? M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, j'ai compris.
Parce que les 30 000 $, je ne savais pas s'ils étaient dans les 54 000
000 $ qui étaient dévolus aux régions ou si c'était
un budget spécifique. Alors, là, les 54 000 000 $, vous les
décentralisez.
M. Picotte: Tout ce qu'ils faisaient au développement
régional, qui venait du Fonds de développement régional,
bien, il n'y avait rien. À part des MRC défavorisées et
les plans de relance qui sont des budgets spécifiques, les autres
étaient pris dans le Fonds de développement régional.
La Présidente (Mme Bélanger): O.K. Même le
salaire du commissaire rural.
M. Picotte: Bien oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va. Alors,
l'article 3.29 est adopté?
M. Picotte: À 3.29 qu'on était rendu? La
Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Garon: Attendez un peu, 3.29 est adopté. On regarde
ça. Donc, les engagements financiers vont nous venir comme avant.
M. Picotte: Bien oui.
M. Garon: Les parlementaires vont pouvoir regarder chacune des
affaires. (21 heures)
M. Picotte: Mais il le faut. C'est pour ça que j'ai
résisté à toutes les demandes qui me sont faites, et
ça a été peut-être la seule grogne que j'ai connue
dans toutes mes tournées, où les gens souhaitaient qu'on prenne
les 3 000 000 $, qu'on leur donne, et qu'on dise: Ne venez plus nous voir, et
ne venez même plus nous demander qu'est-ce qu'on fait avec, on est assez
grand pour savoir quoi faire avec. Et ça, on dit: Non, parce que c'est
des fonds publics qu'on administre. On va collecter les taxes. On ne peut pas
ne pas garder un lien au député et au gouvernement, et justement
en commission parlementaire, à l'engagement des crédits, pour
dire ce qu'on a fait avec. On ne peut pas ne pas garder ce lien-là.
C'est pour ça que je cogère le fonds avec les régions,
sinon ça aurait été facile. J'aurais pu les satisfaire. Je
mettais 3 000 000 $, je me virais de bord et je ne leur posais plus de
questions.
M. Garon: Qu'est-ce qu'il y a de différent entre le
premier et le deuxième paragraphe?
M. Picotte: Le premier paragraphe, c'est le fonds que j'envoie
aux régions. Le deuxième, c'est le fonds conjoncturel que
j'administre, parce que je me garde un fonds conjoncturel de 9 000 000 $ pour
tout ce qui s'appelle urgence. Je considérerais, par exemple, qu'il y
aurait des coins défavorisés de façon spécifique
où il arriverait un projet, supposons, à la dernière
minute et qu'il manquerait 200 000 $ quelque
part pour compléter un beau projet, bien, je pourrais les prendre
dans mon fonds conjoncturel en guise de bonification pour aider les
régions. Donc, c'est ça la différence entre le premier et
le deuxième paragraphe.
M. Garon: Donc, dans le fond, à toutes fins pratiques, on
l'identifie. À l'article 3.29, le premier paragraphe, ça, c'est
les 3 000 000 $ par 15 régions. Ça faisait 45 000 000 $. Dans le
deuxième paragraphe: II administre en outre les sommes qui lui sont
confiées afin d'assurer l'exécution de plans, programmes ou
projets de développement régional, c'est les 9 000 000 $.
M. Picotte: Conjoncturels. Une voix: Oui.
M. Garon: Et les 500 000 000 $ des ministères, ils sont
où?
M. Picotte: Ça, les 500 000 000 $, c'est de l'argent qui
sera décentralisé en proportion et on a jusqu'au 1er septembre,
d'abord, pour l'identifier par région. Là, quand on aura...
M. Garon: Ce n'est pas dans ce paragraphe-là.
M. Picotte: Non, non. Prenons pour exemple que dans la
région X on dit: II y a un axe prioritaire de développement en
culture.
M. Garon: En culture de quoi?
M. Picotte: Bien, en culture.
M. Garon: Les affaires culturelles.
M. Picotte: Culturel. Il y a un axe prioritaire des Affaires
culturelles, en culture.
M. Garon: Des chansons, des disques.
M. Picotte: Dans ma région, moi, la ville de
Trois-Rivières a dit: Nous autres, on se développe en culture et
l'axe prioritaire, c'est la culture. On fait des musées, on fait des ci,
des ça. C'est ce qu'ils font pas mal à Trois-Rivières. A
ce moment-là, la ministre des Affaires culturelles sera
interpellée pour venir s'asseoir et dira: Parce qu'eux ont un axe
prioritaire dans le domaine des affaires culturelles, quel est le montant que
vous protégiez à la région de la Mauricie-Bois-Francs,
parce qu'ils ont des axes prioritaires en culture? Elle dira: J'ai 3 000 000 $.
Elle mettra 3 000 000 $. Elle réservera 3 000 000 $ pour qu'ils fassent
leur développement de culture et elle signera une entente, elle, avec la
région sur ces 3 000 000 $ au lieu de dire... Ce qui se passe,
présentement, quand, par exemple, un collègue fait des gros
projets un peu à gauche et à droite, quand on va lui demander
d'avoir de l'argent pour la culture dans la région de la Mauricie, il
dit: Bien, je suis en train de construire une salle de spectacle à
Sept-îles, je suis en train de construire une autre salle de spectacle
à tel endroit et il n'y a plus d'argent pour vous autres. Il faudra
attendre deux, trois ans. Là, elle devra réserver un montant
d'argent pour la région, parce qu'il y a un axe de développement
culturel. S'ils n'ont pas d'axe de développement culturel, elle n'en
réservera pas là. Elle va en réserver ailleurs où
il y a des axes de développement culturel.
M. Garon: Supposons que, dans une région, vous avez 3 000
000 $ dans chacune des régions pour 15 régions. Là, dans
la région, dans les affaires culturelles, il y a des projets pour 10 000
000 $ et il n'y a rien que 3 000 000 $. Qui va arbitrer ça?
M. Picotte: Les autres, ils vont avoir 3 000 000 $. Qui va
arbitrer ça? C'est la région qui va se
«prioriser».
M. Garon: Et si la chicane pogne?
M. Picotte: Non, elle ne pognera pas la chicane parce qu'ils vont
faire exactement comme moi je fais, chez nous, dans mon budget. Supposons que,
demain matin, j'aie une augmentation de salaire de 100 000 $ et que je gagne
200 000 $, bien, je pourrais me bâtir une piscine chauffée chez
nous, avec un toit dessus, mais si j'ai juste 100 000 $ et que je veux me
bâtir une piscine, il va falloir que je change mes priorités et
que je décide de mes priorités. Ça va faire appel à
mes décisions et à mes choix. Ils sauront qu'ils ont 3 000 000 $.
Ils pourront dire: Durant les deux ou trois prochaines années, on
prendra trois fois 3 000 000 $ et on les mettra dans un même projet si
c'est celui-là qui fait notre affaire. Si ce n'est pas ça, bien,
ils devront faire d'autres projets ou bien donc attendre pour faire en sorte
qu'il y ait des projets qui concrétisent cette valeur-là. Ce sera
leur choix. Même s'ils viennent, demain matin, voir la ministre des
Affaires culturelles pour un projet de 10 000 000 $ et qu'elle ne les a pas,
elle va leur dire non, comme ça se fait régulièrement
partout dans le gouvernement. Ce n'est pas un miracle. On le sait très
bien. Moi, chez nous, j'avais pour 500 000 000 $ de demandes et j'avais 45 000
000 $ à dépenser. Qu'est-ce que vous pensez que je faisais? Je
disais 450 000 000 de fois: non, et je disais 50 000 000 de fois: oui. C'est
rien que ça que je faisais. Il n'y a pas de miracle à ça.
Ça va être pareil, là, sauf que c'est les gens de la
région qui vont devoir examiner ça, «prioriser» et
dire: Bien, voici, on l'utilise là ou bien on ne l'utilise pas
là. Ils vont modifier leurs projets ou ils vont mettre davantage
à contribution d'autres personnes dans leurs projets
s'ils les souhaitent vraiment. Ils vont dire: Oui, ça, c'est
moteur. On pourra prendre 1 000 000 $ par année durant trois ans des
Affaires culturelles pour l'envoyer dans ce projet-là.
M. Garon: Non, mais supposons qu'il y a un projet dans
Beauce-Nord, il y en a un dans Beauce-Sud, il y en a un dans Lotbinière,
il y en a un dans Montmagny, il y en a un, mettons, dans L'Islet et il y en a
un dans Lévis.
La Présidente (Mme Bélanger): Mettez-en dans
Mégantic-Compton aussi.
M. Garon: Bien, là... C'est parce que je prenais Chaud
ière-Appalaches.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah bon!
M. Picotte: C'est peut-être là. Dans le fond, c'est
peut-être là, mon cher collègue.
M. Garon: Supposons, pour faire un exemple, chacun a un projet de
1 000 000 $, qu'est-ce qui arrive?
M. Picotte: S'ils ont chacun un projet de 1 000 000 $ dans la
culture, il y a quelqu'un autour de la table qui va se poser des questions.
S'il faut qu'il se fasse une salle de spectacle partout dans ces
coins-là, il va falloir qu'il se pose des questions.
M. Garon: Non, pas une salle de spectacle
nécessairement.
M. Picotte: II va y avoir 1 000 000 $, peut-être, en
agro-alimentaire, dans un projet dans un coin, chez vous, 1 000 000 $ en
culture, 1 000 000 $ en industrie et commerce et 1 000 000 $ ailleurs.
M. Garon: Non, non, je pense, par exemple... Je vais vous donner
un exemple concret. Dans le bout de L'Islet, ça peut être, par
exemple, le développement de la sculpture; dans le domaine de la
sculpture, ils sont forts, plutôt, là-dedans, ils sont bien
développés dans ce coin-là. Dans Lévis, ça
pourrait être une salle de spectacle. Dans la Beauce, ça pourrait
être, mettons, quelque chose sur le patrimoine. Dans Lotbinière,
ça pourrait être par exemple, pour mettre en valeur quelque chose
dans le bout de la Pointe au Platon. Dans Beauce-Nord, à Sainte-Marie,
par exemple, faisons confiance à Pierre-Maurice Vachon pour trouver
quelque chose...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Ça supposerait, ce que vous me dites
là...
M. Garon: Surtout si la facture est payée par quelqu'un
d'autre.
M. Picotte: Oui, c'est ça. Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Picotte: Ça supposerait d'abord que tout ce que vous me
nommez là a des axes prioritaires de développement en culture
d'identifiés; ça supposerait ça, de un. Et ça va
supposer, comme deuxième point, qu'ils devront «prioriser»
ce qui doit être plus important à faire au début dans la
grande région et ce qui suivra son cours, et ils établiront une
priorité. Ils diront: La première priorité, c'est dans tel
coin, la deuxième priorité, c'est dans tel autre coin, la
troisième priorité... Et au fur et à mesure qu'ils ont de
l'argent, ils y vont avec leurs priorités.
Mais prenons l'inverse, juste pour vous répondre. Croyez-vous
que, si chacun de ces coins-là venait me demander 1 000 000 $ demain
matin, je les accepterais tous? Je les refuserais tous. Ils vont avoir perdu
quoi? Ils ne vont avoir rien gagné ni perdu, tandis que, là, ils
vont pouvoir se «prioriser», mais ils devront se
«prioriser».
M. Garon: Mais comment ça va intervenir ça avec les
orientations du ministère sectoriel en matière d'affaires
culturelles, par exemple?
M. Picotte: Mme la ministre des Affaires culturelles va aller en
région, elle, au début de chaque année, d'abord rencontrer
le conseil régional, discuter avec ceux qui ont des axes prioritaires et
leur dire: Voici, il y a tant d'argent de mis à votre disposition pour
vos axes prioritaires de développement. Et là, eux autres, ils
vont lui proposer des projets qu'elle acceptera ou pourra refuser. Exemple: si
quelqu'un avait la tentation de proposer une deuxième salle de spectacle
à Trois-Rivières, comme ils ont la tentation de temps en temps
d'avoir toujours deux, trois affaires de la même affaire. Moi, je ne suis
pas ministre des Affaires culturelles, mais si j'étais ministre des
Affaires culturelles et si je me trouvais à Trois-Rivières et
qu'ils me demandaient 1 000 000 $ pour une deuxième salle de spectacle,
je dirais: Votre première salle de spectacle, l'avez-vous louée
à l'année? Est-ce qu'elle est rentable? Est-ce qu'elle est ci,
est-ce qu'elle ça? Est-ce que c'est de ça que vous avez besoin?
Je dirais: Je vais mettre mon veto là-dessus parce que vous ne pouvez
pas avoir une deuxième salle de spectacle chez vous, il n'y a pas de
rentabilité à avoir une deuxième salle de spectacle. Mais
elle va aller discuter avec le milieu au lieu de lui envoyer une...
M. Garon: L'avis sectoriel.
M. Picotte: Bien oui! Bien oui, forcément. Il le faut.
M. Garon: On est en Gaspésie, mettons. Deux centres de
ski: le Mont-Saint-Joseph et le Pin Rouge. Ils ont chacun leur projet. Dans
votre nouvelle politique, supposons qu'ils disent: On a 3 000 000 $, on veut
mettre les 3 000 000 $ dans les centres de ski, chacun 1 500 000 $.
M. Picotte: D'abord, il va falloir qu'il y ait unanimité
autour de la table; ça va me surprendre sur un maudit temps,
premièrement.
M. Garon: Supposons que ça arrive.
M. Picotte: Premièrement. Supposons que ça arrive.
Moi, je vais arriver là et je vais dire: D'abord, on va regarder la
rentabilité. Croyez-vous que deux pentes de ski collées comme
ça, ça va nuire à la clientèle? Croyez-vous que
vous allez avoir assez de clientèle? D'abord, croyez-vous qu'avec 1 500
000 $ vous allez développer des pentes de ski aujourd'hui? Et moi, je
pourrai dire, n'importe quel temps: Je refuse que vous mettiez votre argent
là-dedans, et je mettrai mon veto. C'est pour ça que je me garde
un droit de veto. Et dans le cas qui nous préoccupe, vous vouliez savoir
ce que je ferais? Ce serait un droit de veto.
M. Garon: Vous, vous dites: Le centre de ski n'est pas rentable,
et eux autres, ils disent: II est rentable. Quel est l'avis qui compte? (21 h
10)
M. Picotte: Ça va être l'avis sectoriel du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et du Tourisme,
parce que ça va prendre deux avis sectoriels. Et vous pensez que, moi,
si j'étais député de cette région-là et que
j'étais assis à la table, c'est le seul 3 000 000 $ que j'ai, et
je verrais que le monde met ses 3 000 000 $ là et qu'il ne reste plus
autre chose, vous pensez que ça passerait comme du beurre dans la
poêle? Je regrette, vous n'avez pas affaire à un gars comme moi
assis à la table. Je vais vous dire ça.
M. Garon: même si c'est dans leur axe prioritaire, dans
leur axe de priorité, s'ils veulent faire quelque chose ça va
prendre un avis sectoriel pour que vous vous embarquiez?
M. Picotte: Bien sûr, bien sûr, parce que à la
rigueur on pourrait bien me dire: Ça l'air d'être
intéressant des pentes de ski. Bien sûr, à la rigueur
là, quelqu'un qui me dirait: Aïe c'est le fun, regardez les pentes
de ski, dans le temps que c'était bien populaire, aujourd'hui les gens
commencent à savoir que sur les pentes de ski là, ils ne peuvent
pas accrocher plus de skis qu'il y a de pieds de Québécois, parce
qu'il y a des limites. À un moment donné, moi je le sais, j'ai
été ministre du Loisir, quand tu as 1 300 000 personnes qui
pratiquent le ski c'est illusoire de penser que ça va monter bien plus
que ça. Mais il pourrait être tentant par exemple, on n en a pas
nous autres entre Joliette et Grand-Mère, il y a quelqu'un qui pourrait
peut-être bien me dire un jour: Savez-vous si on se fabriquait une
montagne, M. le ministre, on pourrait peut-être bien faire du ski.
Ça l'air d'être payant. Bien, je vais vous dire une affaire,
l'avis sectoriel là, ça va être vite fait. Mais il devrait
toujours y avoir un avis sectoriel, parce que n'importe quelle idée
farfelue pourrait passer. Ça ne pourrait pas aller contre ça.
C'est ça le problème, mais je ne suis pas inquiet parce que je
pense bien que les gens, dans une situation comme ça, les gens ne sont
pas portés à garrocher l'argent par les portes. Ils vont
être portés à avoir des projets qui sont structurants parce
qu'ils veulent se développer.
M. Garon: Mais dans l'affaire du Pin Rouge, est-ce qu'il y avait
un avis sectoriel?
M. Picotte: Oui, il y avait des avis sectoriels à ce qu'on
m'a dit. Mais je n'étais pas là, alors... Mais ça
n'arriverait peut-être bien pas l'affaire du Pin Rouge s'il y avait eu
cette structure-là régionale pour en décider, parce qu'on
m'a dit que la majorité des gens voulaient avoir l'autre. Bien ils
auraient décidé l'autre.
M. Garon: Bien l'autre était... L'autre en termes de
développement je trouve que c'est un bon projet, l'infrastructure
hôtelière était toute là. Ça leur
complétait leur activité d'hiver, alors qu'il y avait
déjà une activité d'été mais pas
d'activité d'hiver.
M. Picotte: bien c'est peut-être le bon exemple qui fait
que la décision aurait été prise autrement. et c'est pour
ça d'ailleurs que je suis, pas à cause de ce
projet-là...
M. Garon: Sauf problème d'équité... son
attaché politique aurait été sur le CRD.
M. Picotte: Non, pas nécessairement, pas
nécessairement parce que ce n'était pas si clair que ça.
Ce n'était pas si clair que ça ce dossier-là, parce que
moi quand j'ai eu l'occasion d'en discuter avec eux, quand ils sont venus me
voir, quand j'ai retardé le chèque volontairement parce que
j'avais des choses à expliquer moi, il y a eu des avis qui ont
été changés et des pages qui ont été
changées dans ce qu'a fait le professionnel, et ils ont dû venir
m'expliquer pourquoi certaines pages avaient été changées,
à la demande de qui et à la pression de qui. Ce n'était
pas si clair que ça, et les intérêts n'étaient pas
nécessairement tous sur le même bord, là.
M. Garon: Dans quel document les pages avaient-elles
été changées?
M. Picotte: Ah, quand ils ont fait faire l'étude par le
professionnel, c'est une étude de faisabilité, comme par hasard,
il y a des pages qui ont été corrigées par le CRD sur
l'étude du professionnel avant d'être remises, parce que moi j'ai
eu la copie initiale et j'ai eu la copie corrigée après. Alors,
il a fallu que quelqu'un vienne m'expliquer pourquoi on changeait certaines
recommandations. Il y avait peut-être bien du logique, mais je voulais au
moins savoir pourquoi.
M. Garon: Moi, je ne sais pas si j'ai eu la copie corrigée
ou l'autre.
M. Picotte: Bien il y en a deux en tout cas. Essayer d'avoir les
deux et vous allez voir qu'il y a une différence.
M. Garon: Est-ce qu'elles avaient la même date?
M. Picotte: Ah, il y avait deux jours de différence entre
la version officielle et la première version. Mais elles étaient
différentes dans certaines pages.
M. Garon: Comment est-ce qu'on fait pour identifier l'une et
l'autre? Est-ce qu'il y avait une façon d'identifier les deux?
M. Picotte: Ah oui, parce que j'avais le brouillon, j'avais la
copie directement présentée. Et l'autre c'était le produit
fini et corrigé. Alors, j'ai fait venir la firme, j'ai demandé
à la firme: C'est vous autres qui avez corrigé ça? Ils ont
dit: Non, le CRD souhaitait qu'on corrige certaines recommandations.
M. Garon: C'est un peu comme on dit. Moi j'avais un sous-ministre
qui avait une définition d'une firme de consultants. Il dit: C'est
quelqu'un qui vous emprunte votre montre pour vous donner l'heure.
M. Picotte: Oui, mais c'est pour ça, mon cher
collègue, que là-dedans ce n'était pas ni blanc ni noir,
et le voyage qu'ils ont fait ici pour discuter avec moi n'a pas
été inutile. Je pense qu'ils ont compris bien des choses, parce
qu'on ne peut pas accepter n'importe quoi non plus, là. C'est des
deniers publics, vous l'avez souligné à juste titre tout à
l'heure. Si je n'avais pas gardé ce lien là d'ailleurs, je pense
qu'on aurait pu me blâmer et moi je ne l'aurais pas fait ça, parce
que je me sentirais responsable. C'est ça d'ailleurs que me proposent
les MRC. Les grosses discussions à la MRC ce n'est pas de s'entendre sur
les 35 %, 40 % ou 50 %, elles se sont entendues dans six régions
à date. Ce n'est pas ça qui est la vraie demande de M. Nicolet
c'est de dire: Mettez-nous 3 000 000 $ dans le fonds de la MRC et on va s'en
occuper. Bien, moi j'ai comme principe que quand tu veux acheter un char, tu
l'achètes, tu le paies, et tu te promènes avec. C'est trop facile
de dire: Achète-moi un char, donne-moi les clefs, mets du gaz dedans et
je vais me promener avec. S'ils veulent faire ça, ils feront comme nous
autres, mais on ne mettra pas des fonds de même disparates, parce qu'on a
un lien à répondre. Ce n'est pas M. Nicolet qui va venir
répondre à ma place aux engagements financiers. Ce n'est pas M.
Nicolet qui va venir collecter les taxes quand on monte les taxes. Et ce n'est
pas M. Nicolet qui est eligible à ça ces fonctions là.
C'est nous autres. Il faut répondre et il faut être responsable.
Ça personne ne m'aurait fait changer d'idée là-dessus.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce que vous pensez que cette nouvelle politique de développement
régional va être plus équitable pour chacune des
régions?
M. Picotte: Elle va être plus équitable dans le sens
qu'il y a des montants à protéger. Le poids relatif de la
région de la Mauricie, c'est 4 %. Dans la décentralisation, en
supposant que les 500 000 000 $ sont tout identifiés et en supposant que
notre poids relatif est de 4 %, on peut espérer avoir 4 % des 500 000
000 $, 20 000 000 $ par année de disponibles. Eh bien, 20 000 000 $ par
année de disponibles, moi je vais vous dire une affaire, vous avez beau
regarder les chiffres partout, la région de la Mauricie, le gouvernement
n'a pas mis 20 000 000 $ par année dans le développement, quand
je regarde un peu partout.
On va toujours avoir ça de gagné. On va toujours bien
avoir ça de gagné et en plus de ça, c'est nous autres qui
allons identifier où on veut les dépenser au lieu de se les faire
dépenser par les autres. Au lieu de se le faire imposer par les
autres.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce qui veut dire que
les sommes d'argent qu'ils avaient dépendamment du dynamisme de la
région, il y avait des régions qui pouvaient avoir beaucoup plus
que le pourcentage au prorata.
M. Picotte: Avant j'étais obligé... Combien de gens
ont été obligés de se battre, ne serait-ce que pour
prendre mon domaine, pour ne pas regarder aucun autre domaine. Dans les agents
de développement, volet 3, ruraux, combien de députés ont
été obligés de me supplier et moi j'ai été
obligé d'aller supplier le Trésor d'ajouter de l'argent pour
donner un volet 3 dans un comté? Qui était pigé dans le
Fonds de développement régional, dans le fond. Alors, là
à ce moment-là ils vont l'avoir et ils pourront décider de
s'en donner un sans tirer après la manche de «coat» d'un
politicien.
M. Garon: Les 500 000 000 $, l'obligation des 500 000 000 $ elle
parait où là-dedans dans le projet de loi?
M. Picotte: Oui, c'est ça. Elle n'est pas inscrite
là-dedans. C'est la responsabilité de chacun des ministres de me
décentraliser ça, de me fournir ça pour le 1er, et moi de
l'envoyer identifier dans chacune des régions.
M. Garon: Ça ne paraît pas dans ce projet de
loi.
M. Picotte: Non.
M. Garon: L'obligation est où?
M. Picotte: À la décision du Conseil des
ministres.
M. Garon: S'ils ne le font pas?
M. Picotte: Eh bien, s'ils ne le font pas, moi vous voyez
ça, dans le fond là, on va prendre des cas concrets. Moi je viens
de dire aux gens de la région de Chaudière-Appalaches,
faites-vous des axes prioritaires. Vous faites des axes prioritaires. Vous en
avez un en culture pour prendre le même exemple de tantôt, les
Affaires culturelles. Ça fait que la journée où la
ministre des Affaires culturelles va s'asseoir avec votre groupe et ils disent:
Notre axe de développement en culture, vous nous donnez combien, Mme la
ministre? Elle dit: J'ai prévu rien vous donner cette année. Moi
je lui dis: Bonne chance! Je viens de la mettre dans la fosse aux lions. Bonne
chance. Allez leur expliquer que vous n'avez rien pour eux autres, et là
pourquoi vous n'avez rien pour eux autres.
M. Garon: Quand vous allez l'identifier là, qui va
décider où il va?
M. Picotte: C'est le milieu avec son axe prioritaire de
développement, il va dire: Combien d'argent vous nous donnez? On va
dire: 3 000 000 $. Voici, nous autres, Mme la ministre, où on veut
mettre les 3 000 000 $.
M. Garon: dans le budget de \a ministre.
M. Picotte: Dans le budget de la ministre. Mais si elle ne veut
pas en décentraliser, elle ira leur expliquer, elle, qu'elle ne veut pas
en décentraliser. Que dans le fond, la culture, ce n'est pas tout
à fait quelque chose de régional.
M. Garon: Non, non.
M. Picotte: Mais je lui souhaite bonne chance.
M. Garon: Elle pourra dire, par exemple, moi avec mon budget, par
exemple, j'ai tant de millions qui vont dans les différentes
régions. Dans le fond, tout son budget va dans les régions. Si on
calcule qu'il y a des régions, tout le Québec se dit en
région, tout son budget va en région, d'une certaine
façon.
M. Picotte: La seule affaire, c'est que je veux que ça
arrête, mon cher collègue, que quelqu'un me dise: Toutes les fois
que j'ai un beau projet chez nous, ça arrive qu'on me dise: Je ne peux
pas vous le donner, ça n'ira pas avant quatre ans ou cinq ans parce que
j'ai tout engagé mes budgets pour le futur durant cinq ans. Comme par
hasard, je me retrouve avec des grosses salles de spectacles à
Montréal. Je me retrouve avec des grosses salles de spectacles à
Québec, et je me retrouve avec des grosses affaires partout et je ne
suis même plus capable de faire des petites affaires chez nous qui
pourraient nous développer pas mal. C'est ça que je ne veux plus
moi.
Parce que moi aussi j'ai le droit de me développer chez nous. Si
on ne veut pas qu'on se développe et si on veut faire rien que des
grosses affaires et qu'on se fasse exproprier, on va tous
déménager dans des grands centres, et on va tous avoir des grands
services. C'est ça que le monde régional ne veut plus
d'ailleurs.
M. Garon: Est-ce que les 500 000 000 $ sont
affectés...
M. Picotte: 1 er septembre. M. Garon: 1 er septembre.
M. Picotte: II y a déjà pour quelque 300 000 000 $
à date de discussions avec...
M. Garon: Quels sont les ministères qui collaborent le
plus, et ceux qui collaborent le moins?
M. Picotte: Les Affaires culturelles, de l'Industrie, du
Commerce, la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu,
l'Agriculture...
M. Garon: Qui collabore le moins?
M. Picotte: À date, il n'y en a pas parce qu'on va avoir
une rencontre la semaine prochaine. Moi, je vous dis ceux qui me les ont
identifiés. Exemple, je peux vous dire que mon collègue de
l'Industrie, du Commerce m'avait dit, quand on a adopté la politique:
Moi, pour 60 000 000 $ décentralisés, là, je m'engage
à ça; 60 000 000 $, il s'engageait à ça au mois de
décembre, dans la décentralisation. Et, la semaine passée,
il est venu me voir puis il m'a dit: C'est pas 60 000 000 $, c'est 100 000 000
$ décentralisés pour les régions. (21 h 20)
M. Garon: C'est celui qui respecte le moins ses engagements.
M. Picotte: Ah! Bien, on verra!
M. Garon: Les sommets, les ententes-cadres, les sommes qui ne
sont jamais dépensées, c'est celles de l'Industrie, du
Commerce.
M. Picotte: On verra! Évidemment, tu sais, je veux dire,
on pourrait s'obstiner longtemps à savoir si ça serait faisable
ou pas, mais moi, en tout cas, je vous dis exactement...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va,
pour l'article 3.29?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 3.29
adopté sur division. J'appelle l'article 2, M. le ministre. Ah!
L'article 1, dans son ensemble, est adopté sur division.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 2.
Rapports annuels
M. Picotte: L'article 2, Mme la Présidente, c'est:
L'article 4 de cette loi est modifié par le remplacement, dans les
deuxième et troisième lignes, de ce qui suit: «à la
section II» par ce qui suit: «aux sections II et III». Alors,
le texte actuel, évidemment, c'est: «Le ministre dépose
à l'Assemblée nationale un rapport des activités du
ministère, à l'exception de celles prévues à la
section II, pour chaque exercice financier, dans les six mois de la fin de cet
exercice, si l'Assemblée est en session ou, si elle ne siège pas,
dans les 30 jours de l'ouverture de la session suivante ou de la reprise de ses
travaux.»
Il s'agit évidemment d'une modification de concordance avec
l'article 3 du projet de loi. Là, c'est de la concordance avec la Loi
sur l'exécutif.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 2
est adopté sur division. J'appelle l'article 3.
M. Picotte: L'article 3, Mme la Présidente: L'article 4.1
de cette loi est remplacé par le suivant: «4.1 Les ministres
responsables de l'application des sections II et III déposent à
l'Assemblée nationale un rapport des activités du
ministère reliées aux Affaires intergouvernementales canadiennes
ou aux Affaires régionales, selon le cas, pour chaque exercice
financier, dans les six mois de la fin de cet exercice, si l'Assemblée
est en session ou, si elle ne siège pas, dans les 30 jours de
l'ouverture de la session suivante ou de la reprise de ses travaux.»
Alors, bien sûr, c'est le remplacement de l'article 4.1 pour
permettre que les activités du ministère du Conseil
exécutif relatives aux Affaires régionales fassent l'objet d'un
rapport annuel distinct, maintenant. Comme les Affaires intercanadiennes le
font et comme... Ce serait un rapport distinct, maintenant, au lieu
d'être englobé dans le Conseil exécutif.
M. Garon: II y aura deux rapports. M. Picotte: C'est
ça. M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 3
est adopté sur division. J'appelle l'article 4.
Changement de statut
M. Picotte: L'article 4, c'est: L'article 10 de la Loi sur
l'exécutif, (L.R.Q., chapitre E-18) est modifié par le
remplacement, dans la première ligne du premier alinéa, des mots
«et les secrétaires généraux associés»
par ce qui suit: «, les secrétaires généraux
associés et les secrétaires adjoints».
Alors, le secrétaire général et les
secrétaires généraux associés du Conseil
exécutif sont nommés et rémunérés selon la
Loi de la fonction publique. Le secrétaire général assiste
le Conseil dans l'exercice de ses fonctions et il exerce à
l'égard des fonctionnaires du Conseil les pouvoirs que cette loi
attribue à un sous-ministre. Le secrétaire général
peut, par écrit, aux conditions, dans la mesure et pour la
période qu'il indique, déléguer ou
sous-déléguer, en tout ou en partie, des responsabilités
qui lui incombent en application du présent article. Le gouvernement
peut conférer à tout secrétaire général
associé du Conseil exécutif le rang et les privilèges d'un
sous-ministre sans que le titulaire cesse pour autant d'exercer ses fonctions
sous l'autorité du secrétaire général du Conseil
exécutif.
Donc, cet article vient préciser que les secrétaires
adjoints du Conseil exécutif sont nommés et
rémunérés suivant la Loi de la fonction publique, comme
c'est le cas du secrétaire général et des
secrétaires généraux associés.
Là, la personne qu'on va nommer en région, a une
autorité mais, évidemment, c'est de...
M. Garon: Ça va vous en prendre combien, là?
M. Picotte: Un par région.
M. Garon: 15.
M. Picotte: 16
M. Garon: À quel salaire?
M. Picotte: Ah bien, au salaire du rang de sous-ministre adjoint.
C'est la fonction publique qui va déterminer ça.
M. Garon: Ça vous fait 16 sous-ministres adjoints.
M. Picotte: C'est ça.
M. Garon: 15, puis 1 au Québec, que vous voulez dire?
M. Picotte: Non. 15, Québec est dedans, mais c'est
Montréal qui sera une région maintenant. On va faire
l'harmonisation puis il y aura une 16e région qui s'appelle l'île
de Montréal.
M. Garon: Dans l'île de Montréal, est-ce que Laval,
c'est une région à part ou si...?
M. Picotte: Laval est une région à part. M.
Garon: C'est une des 16.
M. Picotte: C'est une des 15. C'est une des 16 que je vous dis,
là, mais... Vous me parlez des 15 qui existaient. Laval, c'en
était une, Montéré-gie, c'en était une autre,
Laurentides, c'en était une autre.
M. Garon: Puis Montréal, ça va en être une
autre. L'île.
M. Picotte: Montréal va être la 16e.
M. Garon: ça veut dire... parce qu'elles vont toutes avoir
chacune un secrétaire. ils vont tous être payés par
québec, ces gens-là, ils ne sont pas payés par le fonds de
3 000 000 $.
M. Picotte: Ah oui, ils som payés par Québec, ils
sont payés par la fonction publique, par le Conseil exécutif.
M. Garon: C'est 16 jobs nouvelles
M. Picotte: Bien, c'est-à-dire, c'est 16 jobs nouvelles,
donc, 16 délégués régionaux qu'on n'a plus,
là. Ça va être... D'ailleurs, il n'y a pas de cachette
à se faire. Il va y en avoir plusieurs, délégués
généraux qui vont probablement accéder à ces
postes-là.
M. Garon: Comme qui?
M. Picotte: Bien là...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: On verra là. On n'est pas rendu là.
M. Garon: Vous en aviez combien de délégués
généraux?
M. Picotte: II y en avait 15. Il y en avait... Exactement. On ne
change pas...
M. Garon: Là, je dis, là...
M. Picotte: On ne change pas la structure.
M. Garon: Si on dit...
M. Picotte: l'opdq avait un directeur régional dans chaque
région, il avait une secrétaire, il avait un bureau, il avait du
personnel. mais, il va avoir la même chose, là.
M. Garon: oui mais là, là... un secrétaire
adjoint, là, comme c'est là, là, qu'il a le rang de
sous-ministre adjoint. ça, c'est quelqu'un qui gagne 80 000 $ par
année.
M. Picotte: Moi, ce n'est pas le salaire qui m'intéresse,
là, M. le député.
M. Garon: On l'a à peu près, là.
M. Picotte: Bien, je ne le sais pas. Je n'ai pas
d'idée.
M. Garon: À peu près.
M. Picotte: Le sous-ministre adjoint...
M. Garon: Autour de 80 000 $.
M. Picotte: Oui.
M. Garon: Avec sa secrétaire.
M. Picotte: 75 000 $, à peu près, à ce qu'on
me dit.
M. Garon: Bon. Avec sa secrétaire puis son chiffre de
dépenses, ça doit être à peu près 110 000 $,
120 000 $.
M. Picotte: Oui.
M. Garon: Multiplié par 16. Ça veut dire quasiment
2 000 000 $ pour administrer 45 000 000 $. Ça fait cher en mosus.
M. Picotte: II était là, il était
déjà là, là. Il était déjà
'à
M. Garon: Oui mais à date, il gagnait combien?
M. Picotte: Ah bien, un directeur régional, ça
gagne combien, 40 000 $, 50 000 $? Il y a des 4, des 5, à 50 000 $.55
000 $.
M. Garon: Actuellement, il n'a pas le rang de sous-ministre
adjoint. On va tous être...
M. Picotte: Non, non. Oui mais, c'est ça, la
réforme. Écoutez, c'est ça la réforme. C'est pour
ça. À l'OPDQ, on n'avait pas de pouvoir. C'est ça que j'ai
expliqué tout le temps de ma tournée. On n'avait pas de pouvoir,
à l'OPDQ. On était des gens qui participaient à la
conférence administrative régionale au même titre que le
directeur régional des Affaires culturelles, même titre que le
directeur des Transports, même titre que le directeur de l'Agriculture et
on était là. Alors, quand il y avait besoin d'avoir de l'argent
du Fonds de développement régional, le directeur régional
de l'Agriculture voyait le directeur régional de l'OPDQ puis il disait:
Avez-vous 100 000 $ à nous donner du fonds de développement pour
réaliser un abattoir dans tel coin? Puis, si on jugeait que
c'était important chez nous, il disait oui puis on faisait les actes
administratifs par la suite. Pas de pouvoir. Mais le pouvoir de donner de
l'argent puis de collaborer.
Quand notre directeur régional, puis j'écoutais Jacques
Léonard, aujourd'hui, qui disait: Parfois, l'OPDQ pouvait influencer.
Bien oui. Quand notre directeur régional disait au directeur de
l'Agriculture: Nous croyons, pour le développement de la région,
M. le directeur régional du ministère de l'Agriculture que, s'il
y avait un abattoir là, ça coûterait moins cher pour
abattre les porcs, par exemple, pour donner cet exemple-là et puis, il y
aurait peut-être bien, on pourrait faire un petit peu plus de production
de porcs puis améliorer l'économie. Bien là, le directeur
de l'Agriculture avait bien de fortes chances de dire au directeur
régional: De quoi te mêles-tu? L'agriculture, tu ne connais pas
ça. Nous autres, on connaît ça. Donc, on n'avait pas de
pouvoir. On pouvait suggérer mais pas de pouvoir. Là, le
sous-ministre adjoint, il va être président de la
conférence administrative régionale, il va être en charge
de la conférence administrative régionale puis il va dire: Voici,
le milieu a décidé ça. On a des avis favorables, tout
était accepté puis il faut le faire fonctionner tout de suite.
Donc, il ne le montera pas au sous-ministre parce que le sous-ministre, il va
être dans la région. C'est ça. C'est d'amener une
efficacité en bas au lieu de la laisser en haut.
M. Garon: II a combien de personnes autour de lui?
M. Picotte: II va avoir moins de personnes que l'OPDQ puis il va
avoir une économie parce qu'il ne gère plus de programmes alors
qu'avant, il gérait des programmes. Avant, là, ça nous
prenait sept, huit personnes dans le même bureau régional à
gérer des programmes. Là, quand on en aura quatre, là,
ça va être à peu près le maximum parce qu'on ne
gère plus le programme. C'est le milieu qui gère les
programmes.
M. Garon: Là, vous parlez, en fait, de secrétaire
adjoint avec le rang de sous-ministre adjoint qui pourrait être un genre
de «unit manager». Ça veut dire que c'est un gars qui ne
rentre pas de «staff» puis qui va avoir le rang de sous-ministre
adjoint. C'est une réforme, au fond.
M. Picotte: Oui, oui, il va avoir un «staff». Il va
avoir moins de «staff»...
M. Garon: Bureaucratique.
M. Picotte: ...parce qu'il administre moins de programmes. C'est
ça qu'on vous explique.
M. Garon: Mais le seul gagnant, au fond, ça va être
ce gars-là.
M. Picotte: Bien, en tout cas, ça, si c'est votre
prétention, adoptez-le sur division. Moi, ce n'est pas ma
prétention.
M. Garon: Non, non. Mais je dis que, au fond, 3 000 000 $...
M. Picotte: Moi, ma prétention...
M. Garon: Vous parlez... Vous avez un budget de 54 000 000 $.
Vous en mettez neuf au central pour vos projets ad hoc, mettons 45 000 000 $ en
région, 3 000 000 $ par région, par 15. 54 000 000 $ ça,
ça ne change pas d'un cent. Sauf que vos délégués
régionaux qui ont le rang des sous-ministres adjoints, eux, vont tous
être «upgrades» parce que ou ils vont monter, ils vont avoir
une promotion. Parce qu'ils étaient directeurs de services ou
l'équivalent puis là, ils vont devenir au rang de sous-ministres
adjoints. Ils vont passer d'un salaire de 50 000 $, 60 000 $ à autour de
75 000 $, 80 000 $. Alors, la grosse réforme, dans le fond, ce sont des
cadres qui vont avoir des promotions. (21 h 30)
M. Picotte: Alors moi, je préfère voir le
sous-ministre adjoint dans la région que de le voir à
Québec à retarder les projets. C'est un choix qu'on fait, et moi,
là-dessus, je ne lésinerai pas, Mme la Présidente, parce
qu'on va économiser de l'argent avec ça, parce qu'au lieu d'avoir
six professionnels autour de lui, il n'en aura rien que deux, et ce qu'on va
économiser de quatre professionnels, ça va combler les 20 000 $
de différence aisément et facilement.
M. Garon: Mais dans votre crédit pour cette année,
j'ai remarqué que les personnels à l'OPDQ, qui étaient en
1991 par rapport à ceux
de 1992-1993, c'est à peu près le même nombre: il y
avait 4 postes de différence sur 200. C'est à peu près la
même chose; je n'ai pas le livre avec moi, mais c'était autour de
200, ça restait autour de 200; il y avait rien que 4 postes de
différence sur 200 postes.
M. Picotte: Oui, mais l'OPDQ doit continuer d'assumer les
responsabilités qui sont les siennes encore pour un certain temps,
là. Tu sais, on a des responsabilités à assumer, on a des
sommets, encore, qui sont en marche, on a des biennales qui sont en marche, on
a des programmes qui sont en marche, on doit assumer ça, là.
Parce que ça aurait été trop facile, là, ça
aurait été là, ça aurait été
épouvantable s'il avait fallu qu'on abolisse tout ça d'un coup
sec, et qu'on dise: là, on se retrouve dans le néant, et il n'y a
plus rien qui se fait. Ce n'est pas ça qu'on veut faire, on veut
continuer de développer le Québec.
M. Garon: Oui, mais il y en a sept régions qui n'en auront
plus. Sur 15, il y en a 7 qui vont avoir encore des ententes, 8 qui vont avoir
encore des ententes, et 7 qui n'en auront plus. Donc, vous gardez encore 200
personnes pour administrer 7 ententes.
M. Picotte: À la fin de l'année, on sera rendu
à 140 postes au lieu de 225.
M. Garon: Pardon?
M. Picotte: À la fin de l'année, on sera rendus
à 140 postes au lieu de 225, dans les régions. Donc, le 85 postes
qui fait la différence, mettons-le uniquement à 40 000 $, et
ça 40 000 $, vous savez comme moi, avec le compte de dépenses, et
tout, que ce n'est pas bien gros. Alors, 80 fois 40 000 $, ça va
compenser pour 16 fois 20 000 $.
M. Garon: Bien non, ça dépend: vous allez les
congédier, ou vous allez les muter avec crédits?
M. Picotte: Ah bien, il y en a déjà qui sont
protégés par la Fonction publique. Moi, je ne suis pas inquiet
pour eux autres, ils vont d'ailleurs, il y en a qui ont commencé
à se trouver des jobs ailleurs, là, ils sont
protégés par la Fonction publique. Alors...
M. Garon: Alors, en les mutant, vous allez les muter avec
crédits. Parce que quand on mute un fonctionnaire d'un ministère
à un autre, on le mute poste et crédits; ce n'est pas poste sans
crédits.
M. Picotte: Ça va se faire très
exceptionnellement.
M. Garon: Hein?
M. Picotte: Très exceptionnellement, que ça va se
faire.
M. Garon: Qu'est-ce que vous voulez dire?
M. Picotte: Qu'on va les muter avec crédits.
M. Garon: Bien, vous ne pouvez pas, vous ne les mutez jamais sans
crédits.
M. Picotte: d'abord, il faut dire qu'il y a peut-être bien
une centaine d'occasionnels, à part de ça, là-dedans,
là. il y a une centaine, il y a 80 occasionnels là-dedans.
M. Garon: Ça veut dire que vous allez les
congédier.
M. Picotte: Bien, ça veut dire qu'on n'a plus besoin d'eux
autres. Qu'est-ce que vous faites chez vous quand vous n'avez plus besoin de
quelqu'un?
M. Garon: Non, non, je veux...
M. Picotte: Quand vous n'avez pas besoin de deux bonnes, vous en
gardez rien qu'une?
M. Garon: Pardon?
M. Picotte: Quand vous n'avez pas besoin de deux bonnes, vous en
gardez rien qu'une?
M. Garon: Quelle bonne?
M. Picotte: Bien, si vous engagez une bonne.
M. Garon: Je n'en engage pas.
M. Picotte: Non, non, mais si vous étiez un gars
d'affaires, et vous aviez besoin de trois personnes pour travailler pour vous,
et dans l'année d'après, vous décidiez que vous n'en avez
besoin de rien que deux, qu'est-ce que vous faites avec la troisième
personne, si elle n'est pas syndiquée?
M. Garon: Je n'ai pas de bonne.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Ça, ça veut dire que vous me comprenez,
mais que vous ne voulez pas me le dire.
Mme Pelchat: II n'a pas besoin de bonne, c'est lui, le bon.
M. Garon: Pour une partie, c'est moi, la bonne. Pas à 100
%, mais partiellement.
M. Picotte: Alors, c'est bon, ça.
M. Garon: C'est le partage des tâches.
Mme Pelchat: Bon!
M. Picotte: Voilà!
M. Garon: Hein!
Mme Pelchat: Ça, ça fait plaisir.
M. Picotte: Alors, bien sûr, ceux dont on n'aura pas
besoin, on n'en aura pas besoin. On va leur dire qu'on n'en a plus besoin,
leurs services ne sont plus requis.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, dans
le temps de l'OPDQ, là, il y avait des analystes à l'OPDQ. Alors,
les projets, il fallait... quand un promoteur présentait un projet, il y
avait une analyse faite par l'OPDQ, parce qu'il y avait des analystes,
là. Alors, est-ce que là, les projets qui vont être soumis,
est-ce que ça va être le secrétaire général
qui va en faire l'analyse?
M. Picotte: II y aura deux analystes par région.
La Présidente (Mme Bélanger): II va y avoir deux
analystes par région.
M. Picotte: C'est ça. C'est pour ça qu'on vous dit
qu'on part de six, sept ou huit par bureau, pour en avoir cinq, à peu
près. On va en économiser trois, parce qu'il y aura deux
analystes par bureau.
M. Garon: Ces trois-là, vous allez les congédier,
et vous allez payer la différence de salaire pour le sous-ministre
adjoint qui était, avant ça, délégué
régional?
M. Picotte: C'est un choix que le gouvernement a fait pour une
meilleure efficacité.
M. Garon: Dans le fond, c'est les cadres qui se sont
occupés de leur sort.
M. Picotte: non, mais vous savez, le député de
lévis sait très bien, je veux bien qu'on fasse une discussion
rien que pour le plaisir d'en faire une...
M. Garon: Hein?
M. Picotte: ...mais le député de Lévis, qui
a administré un ministère, il sait très bien qu'à
un moment donné, qu'il y a des décisions qui se prennent, et
elles se prennent au palier sous-ministériat, et ministère, et du
ministre. Il sait très bien que ça se prend là. Il sait
très bien qu'un directeur régional, il est capable de faire la
différence en termes de décision, entre un directeur
régional dans une décision qu'il prend et un sous-ministre
adjoint qu'il avait dans ses ministères, ou un sous-ministre en titre.
Mais c'est la même chose: c'est de prendre le sous-ministre, et c'est
ça; et ça, là, ça a été
accepté d'emblée en région partout où j'ai
passé, et ils sont contents, parce qu'ils sont tannés d'avoir les
sous-ministres en haut qu'ils ne sont jamais capables d'«accesser»,
et ils veulent l'avoir le plus proche pour que ça soit efficace. C'est
ça que le monde demande. Mais je ne peux pas nommer quelqu'un
sous-ministre avec des responsabilités et lui dire: je garde ton
même salaire que la dernière fois. Parce que là je
contreviens aux règles de la fonction publique.
M. Garon: Bien, vous savez que souvent un haut fonctionnaire peut
être proche et autant inaccessible.
M. Picotte: Ah! Ça dépend toujours des individus.
J'ai toujours dit, moi, un individu qui est bon, envoie-le n'importe où
et il va être bon. Et quelqu'un qui n'est pas bon, fais-lui une job
spécialement pour lui et il va trouver le moyen de ne pas être
bon. Et ça le député de Lévis le sait très
bien. Ça vaut pour les curés, pour les députés,
pour les sous-ministres, pour les fonctionnaires, pour des professionnels, et
pour tous ceux qu'on a dans la catégorie de société.
Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? La seule différence c'est
qu'entre vous et moi, si on était en affaires et qu'on serait en
affaires chez nous, dans notre propre business, et qu'on voudrait parler
uniquement de rentabilité, on s'organiserait peut-être pour que
les pas bons, on ne les ait plus. Ce n'est pas tout à fait comme
ça que ça fonctionne dans d'autres domaines. Mais qu'est-ce que
vous voulez? Moi, je compare ça souvent a la mère des cinq
jumelles Dionne. Probablement qu'après trois elle ne voulait plus en
avoir, mais elle était obligée de les prendre toutes les
cinq.
Des voix: Ha,ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
l'article 4?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors l'article 4 est
adopté sur division. J'appelle l'article 5.
M. Picotte: L'article 5, c'est: L'article 55 de la Loi sur la
fonction publique est modifié par le remplacement, dans la
première ligne du paragraphe 1°, des mots «ou
secrétaire général associé» par ce qui suit:
«, secrétaire général associé ou
secrétaire adjoint». Une personne acquiert le classement
d'administrateur d'État lorsqu'elle est nommée secrétaire
et on les spécifie. Cet article
précise que les secrétaires adjoints du ministère
du conseil exécutif auront comme les secrétaires
généraux associés, le statut d'administrateur
d'état.
M. Garon: Dans le fond, là-dedans, vous avez passé
un moyen sapin au député de Chau-veau dans le rapport Poulin. Il
disait que les cadres, il y en aurait moins et tout ça alors qu'il
n'avait pas prévu, à un moment donné, que les cadres
auraient tous des promotions, et qu'au lieu d'être des
délégués généraux ils deviendraient
sous-ministres adjoints et puis...
M. Picotte: C'est parce que...
M. Garon: Le député de Chauveau est un petit peu
naïf dans tout ça.
M. Picotte: bien c'est parce que le député de
lévis devrait savoir que tous nos directeurs régionaux
étaient des cadres auparavant. donc, c'est encore...
M. Garon: Oui, mais ils n'étaient pas des sous-ministres
adjoints.
M. Picotte: non, mais ils étaient tous des cadres. on vous
l'a dit, le choix qu'on a fait c'est d'avoir une meilleure efficacité.
c'est un choix.
M. Garon: Non, non. Je ne dis pas que... Je comprends tout
ça. Vous l'avez dit franchement. Je pense que... Mais c'est contraire
à ce que disait le député de Chauveau.
M. Picotte: Pourtant le député de Chauveau est un
grand défenseur de ma réforme.
M. Garon: Ouais! Il ne l'a peut-être bien pas compris.
Bien, il disait que les fonctionnaires baissaient, il y aurait moins de cadres.
Lui, il voulait congédier les cadres. Il trouvait qu'il y avait beaucoup
trop de cadres. Il ne disait pas que c'a augmenté.
M. Gauvin: II parlait d'une façon
générale.
M. Garon: Ce n'est pas de ceux-là qu'il parlait.
M. Gauvin: Non, non, d'une façon générale.
Il peut y avoir des particularités.
M. Picotte: Le député de Chauveau me disait
à juste titre, d'ailleurs, que lui, évidemment, il trouvait qu'il
y en avait beaucoup à Québec, mais dans les régions, il
trouvait qu'il n'y en avait pas assez. Ça fait que nous autres...
M. Garon: Ah! C'est à Québec qu'il voulait en
diminuer.
M. Picotte: Nous autres on travaille dans les régions,
là.
M. Garon: C'est dans Chauveau qu'il voulait les diminuer.
M. Picotte: Ah! Je ne sais pas. Faudrait lui demander, Mme la
Présidente. Ça, ce n'est pas de mon ressort. Je n'aime pas parler
pour les autres. J'ai déjà de la misère, parfois, à
parler pour moi.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'article 5 est adopté?
M. Picotte: Je suis timide et j'ai de la misère, des fois,
à parler pour moi.
Une voix: Adopté.
M. Garon: Alors, l'article 5 a quel effet à part de
changer les mots?
M. Picotte: C'est de leur donner tout simplement le statut
d'administrateur d'État.
M. Garon: Pardon?
M. Picotte: C'est juste de leur donner le statut d'administrateur
d'État selon la loi.
M. Garon: Par rapport à ce qu'ils avaient avant.
M. Picotte: Ils deviennent des sous-ministres adjoints.
M. Garon: Mais avant ils étaient quoi?
M. Picotte: Ils étaient des cadres ordinaires, directeurs
régionaux.
M. Garon: Aïe! Ce sont des cadres qui vont devenir
sous-ministres adjoints.
M. Picotte: C'est ça. C'est exactement... M. Garon:
À contrat ou avec permanence?
M. Picotte: Ah! Bien là, si ce sont des gens qui sont sur
la fonction publique, j'imagine qu'on va leur donner une permanence. Si on va
chercher des gens qui ne sont pas sur la fonction publique... Le gouvernement a
le choix de nommer du monde pour x temps. C'est comme ça que ça
se fait dans la fonction publique. On ne changera pas aucune règle de la
fonction publique.
M. Garon: Et puis est-ce qu'ils vont pouvoir être libres de
participer au fonds de pension ou ils ne seront pas libres? (21 h 40)
M. Picotte: Les règles de la fonction publique vont
s'établir.
M. Garon: Les règles, je pense au contrat, par exemple, du
directeur général, président-directeur
général de la SAAQ, la société de l'assurance
automobile du Québec, qui a une bonification de son salaire de 6,4 %
pour tenir compte qu'il va avoir son propre fonds de pension, est-ce qu'ils
vont pouvoir participer au fonds de pension ou no pas participer au fonds de
pension, mais avoir une bonification de leur salaire, s'ils ne participent pas
au fonds de pension?
M. Picotte: Mme la Présidente, je pense bien que ça
doit être un piège que me tend le député de
Lévis...
M. Garon: Non, non.
M. Picotte: ...parce que je ne peux pas croire qu'il ne sait pas
ça. D'abord, si c'est un fonctionnaire protégé, qui
accède à un poste, les lois de la fonction publique s'appliquent.
Si c'est quelqu'un qui s'en vient à contrat, c'est une question de
négocier le contrat avec la personne. Il peut avoir 10 contrats
différents. Quand on négocie un contrat, on négocie un
contrat. Il y en a peut-être qui voudront avoir ça, puis d'autres
qui ne voudront pas l'avoir. Je ne peux pas lui dire d'avance, d'abord, le
nombre de ceux qui seront à contrat, c'est pas encore
décidé. Je peux pas lui dire ce qu'ils vont choisir dans le
contrat et quel contrat va intervenir entre l'individu et le gouvernement.
Alors, c'est sûrement un piège que le député me
tend.
M. Garon: Non, non. Je ne vous tends pas un piège.
M. Picotte: Non, bien, ça va être un contrat.
M. Garon: C'est juste pour comparer avec le régime des
députés.
M. Picotte: Quand ce sera fait, quand on aura fait ça, on
vous enverra les contrats et vous pourrez les examiner.
M. Garon: Ce que je voudrais savoir, c'est s'ils ont le droit
d'avoir une bonification de salaire s'ils ne participent pas au RREGOP.
M. Picotte: C'est un contrat. Quels contrats signeront-ils avec
le gouvernement? On ne le sait pas.
M. Garon: Non, mais est-ce que c'est prévu, qu'il soit
possible?
M. Picotte: Les règles de la fonction publique
s'appliqueront à ce moment-là.
M. Garon: Je le sais pas quelles règles vont leur
être applicables.
M. Picotte: Bien, moi, non plus. Je ne suis pas capable de vous
répondre à ça. Moi, tout ce que je fais, là, c'est
qu'on va administrer comme les règles nous disent d'administrer, ni
plus, ni moins. Puis, si quelqu'un vient à contrat pour x nombre
d'années, il signera un contrat avec le gouvernement puis il y aura un
décret du gouvernement, ce sera indiqué dans le contrat, sur les
conditions de contrat puis vous les aurez et vous regarderez. Puis si vous les
trouvez abusives, vous le direz. Puis si vous les trouvez pas correctes, vous
le direz. Puis si vous les trouvez correctes, vous nous le direz pas, bien
sûr.
M. Garon: Non, mais c'est juste pour savoir, moi, c'est pas une
attrape, là.
M. Picotte: Bien, je le sais pas, cost des contrats. C'est des
contrats qu'ils vont signer. Je peux-tu dire quelle sorte de contrat?
M. Garon: Oui, mais, est-ce qu'ils vont avoir la
possibilité...
M. Picotte: Si vous changez d'auto, est-ce que je peux vous dire
la marque... Pouvez-vous me dire quelle sorte de contrat vous allez signer?
M. Garon: Non, mais, ça, c'est pas un cas exceptionnel. Je
vous demande...
M. Picotte: À contrat, toutes les possibilités sont
possibles.
M. Garon: Donc, ça veut dire qu'il pourrait ne pas
participer au fonds de pension, mais avoir une bonification du salaire.
M. Picotte: Tout est possible. Tout est possible, à
contrat.
M. Garon: II peut avoir une bonification du salaire, s'il ne
participe pas au fonds de pension.
M. Picotte: Bien oui, tout est possible, parce que, moi, si je
suis un gars qui est dans le secteur privé puis je dis: J'ai besoin de
lui pour quatre ans ou pour cinq ans, puis il s'en vient, puis, moi, je dis au
gouvernement: Moi, je suis prêt à venir travailler pour le
gouvernement rien que pour cinq ans, dans cinq ans, je vais m'en retourner,
mais je veux avoir telle chose, telle chose. Si le gouvernement accepte
ça, le contrat est valide puis s'il n'accepte pas, il dira au gars:
Bien, reste donc où est-ce que tu es. C'est un contrat. Tout est
possible, dans un
contrat. Puis s'il y a des choses abusives, bien, c'est un décret
puis tout le monde peut avoir les décrets puis ils vont pouvoir les
critiquer.
M. Garon: Puis quelqu'un qui participerait pas au fonds de
pension, la possibilité d'avoir un pourcentage de plus du salaire sera
de quel pourcentage?
M. Picotte: Aucune idée. C'est un contrat, aucune
idée. Moi, je suis pas capable de répondre là-dessus,
à part de vous dire que les règles habituelles vont s'appliquer.
Les règles habituelles, on me dit que ça tourne à peu
près, aux environs de 10 %. Donc, c'est les règles habituelles
qui s'appliquent. Mais, ça...
M. Garon: 10 % de plus s'il ne participe pas au fonds de
pension.
M. Picotte: ...c'est hors de mon domaine. C'est hors de mon
domaine, mais c'est tout ce que je peux vous répondre.
M. Garon: Dans le fond, c'est plus avantageux que les
députés.
M. Picotte: C'est pas rare. D'ailleurs, vous savez très
bien, mon cher collègue, je peux vous dire que, moi, j'ai signé,
de temps en temps, ou je les regardais passer, et vous avez fait la même
chose dans votre temps, au Conseil des ministres, c'est pas rare qu'on voit des
fonctionnaires de l'État qui sont mieux payés que le premier
ministre. On me dit que c'est le prix à payer pour en avoir des bons,
des fois, tant mieux Et je suis pas jaloux de leur salaire, mais, moi,
j'écoute le charriage qui se fait, des fois, sur tout ce qui s'appelle
le salaire des députés puis tout ça, moi, j'ai jamais
trop, trop charrié là-dessus. Vous regarderez mes discours, dans
le passé, j'ai jamais trop charrié là-dessus parce que,
moi, j'ai toujours pensé qu'il y avait assez de monde pour nous
dévaluer, les députés, qu'on n'avait pas besoin de le
faire nous autres mêmes.
M. Garon: Non, moi, c'est pas ça que j'ai pensé.
J'ai toujours pensé que les députés pourraient ne pas
être dans le fonds de pension, avoir la même possibilité que
les contractuels parce qu'un député, par définition, c'est
quelqu'un qui est temporaire et pas avoir un régime de pension
permanent, mais un régime temporaire. C'est pour ça que, quand
vous avez des gens à contrat, ils peuvent ne pas participer au fonds de
pension, vous leur dites quelle est la part puis, eux autres s'organisent comme
ils veulent. Dans la loi, les députés, on n'a jamais donné
cette possibilité aux députés qui voudraient pas
être dans le fonds de pension.
M. Picotte: Vous savez, ça, c'est un autre grand
débat qu'on n'a pas fini de faire. Je me rappellerai tout le temps, moi,
parce que j'ai un peu d'histoire ici, comme vous d'ailleurs, qu'un jour, on
s'était dit - les deux partis, les deux formations - est-ce qu'on va se
classer, à un bon moment donné, à un certain niveau, comme
les fonctionnaires, puis on n'aura plus besoin de jamais toucher à
ça. On y a toujours touché. Puis c'est odieux, bien sûr,
parce qu'on se vote nos affaires. Il y a rien qu'une chose, moi, que je suis
parfaitement conscient - je le disais à un journaliste, d'ailleurs,
dernièrement. Il m'a demandé si j'avais voté en faveur du
fonds de pension. J'ai dit: Oui. Il m'a demandé si ça me
gênait. J'ai dit: C'est justement, ça ne me gêne pas
pantoute, parce que, moi, je suis capable de regarder le travail que je fais et
moi, j'ai toujours demandé une chose et j'ai toujours dit une chose
depuis que je suis en politique. Il ne faudrait pas que je sois capable, une
journée, de dire, quand ma paie arrive dans mon compte, à la
caisse, ma paie ou mon fonds de pension arrivera, de me dire: Je suis
gêné parce qu'ils n'auraient pas dû m'en donner tant, je ne
le mérite pas. Et à partir du moment où je me suis dit
ça, j'ai toujours travaillé régulièrement 15
à 16 heures par jour. Du sept jours par semaine, j'en ai fait souvent.
Vous le savez d'ailleurs, vous êtes déjà venu dans mon
comté, et c'est pour ça que je suis ici depuis des années,
et toutes les fois que quelqu'un me parle de mon salaire dans une ligne ouverte
ou n'importe où, je dis: Oui, et je le mérite, et je ne suis pas
gêné, et les gens finissent par me dire: Oui, effectivement, vous,
vous le méritez. Alors, je me dis, moi, évidemment, on devrait
laisser les gens libres de faire en sorte que quand, eux autres, ils se sentent
gênés par ça, ils devraient se retirer. Tant mieux, il y en
a une qui l'a fait. Je ne sais pas si elle se sentait gênée ou
pas...
Une voix: II y en a une autre...
M. Picotte: ...mais il y en a une qui l'a fait.
Une voix: II y en a deux.
M. Picotte: II y en a deux qui l'ont fait. Bon. C'est un choix
personnel. Alors, laissons-les libres de se retirer. Moi, je suis capable de
défendre ma position parce que je pense que, moi, je suis certain de
comparer mon salaire avec n'importe quel autre, et je suis certain que je ne
gagne pas le salaire que je devrais gagner. Mais quand ça ne fera plus
mon affaire d'être en politique, je sacrerai mon camp chez nous.
Ça aussi c'est aussi vrai. Je sacrerai mon camp chez nous. Mais
j'essaie, et j'ai essayé tout au long de ma vie politique de ne pas trop
charrier là-dessus, y compris sur le salaire d'un tel et la pension a'un
tel, etc.
Vous savez, il y en a bien qui parie de Charron avec sa pension et tout
ça. Moi, je vais vous dire une affaire. J'ai regardé Charron.
Ça a
été un gars brillant, ça a été un
gars qui a rendu de bons services à l'État. Je ne suis pas
gêné de le dire, je l'ai regardé agir, et la politique lui
a créé des déboires qui l'ont appelé, parfois,
à poser des gestes qu'il n'a pas souhaité et qui n'étaient
pas souhaitables et ce n'est pas de sa faute, j'en suis persuadé. Donc,
je veux bien qu'aujourd'hui on veuille le crucifier à gauche et à
droite, mais, moi, je n'embarquerai pas dans ce genre de crucifixion là
parce que je pense que ce n'est pas à moi à juger ça.
Je suis certain, et j'ai vu bien du monde, et j'en ai vu en politique et
j'en ai connu de chez vous. Ce n'est pas pour rien que les partis politiques se
sentent obligés, même s'ils n'aiment pas ça parfois, de
nommer des anciens députés à certains postes. On pourrait
en nommer de part et d'autre. On n'en nommera pas parce que... On ne fera pas
le procès de personne, mais j'en ai connus qui étaient sous votre
temps et qu'on a nommés à des fonctions aux Affaires municipales.
Je me rappelle, j'étais aux Affaires municipales. J'en ai connus de mon
temps qu'on a nommes là, et vous et moi savons pourquoi on les a
nommés là. Nous savons pourquoi, dans bien des cas, on les a
nommés là. Parce que peut-être que si on ne les avait pas
nommés à quelque part, ce n'est pas certain qu'ils auraient
mangé trois fois par jour. Ça, il faut se le dire aussi. Et je
pense qu'ils n'ont pas été de si mauvais serviteurs que ça
de leur classe politique. Ils n'ont peut-être pas eu la même
habileté que certains d'entre nous, mais je ne pense pas qu'ils aient
été non plus des gens qui ont tout fait pour tâcher
d'écoeurer le monde et essayer de prendre des mauvaises
décisions.
Mais j'ai vécu une grande expérience, moi, en 1976. Pas
l'expérience que le gouvernement du Parti québécois prenne
le pouvoir. Ça aussi, ça a été une grande
expérience quand tu es au pouvoir et que tu te relèves le
lendemain matin comme ça.
M. Garon: C'est un événement.
M. Picotte: Mais moi, à tous les matins, de 1973 à
1976, je partais à pied de ma maison privée, ça me donnait
un mille pour m'en aller à la tabagie qui était en face de mon
bureau. Je partais à 6 h 30 de chez nous et à 7 h 5, 7 h 10
j'arrivais à la tabagie. J'avais un paquet de gens comme ça qui
me parlaient sur le trottoir entre 1973 et 1976. Et le lendemain de la
défaite de mon gouvernement, en 1976, même si, moi, j'avais
été réélu comme député de
Maskinongé, j'ai fait la même chose. Je suis parti de chez nous
à pied pour m'en venir à la tabagie et, curieusement, tous ceux
qui venaient me jaser sur le trottoir depuis trois ans, ils ont tous
traversé la rue, pas une exception. Ils ont tous traversé la rue
quand ils me voyaient parce qu'ils ont eu peur qu'en me parlant avec un nouveau
gouvernement ça pouvait leur nuire.
M. Garon: Où ça?
(21 h 50)
M. Picotte: Chez nous, à Louiseville, sur la rue. Et
là, j'ai réalisé, finalement, que même si j'avais
fait mon possible, etc., que ce n'était peut-être bien pas facile
le lendemain pour toutes sortes de raison x, y, z, et je me dis: Si j'avais
été battu, il y aurait peut-être bien encore eu moins de
personnes, et même si j'étais en congé sans solde je
pouvais me retrouver dans une polyvalente. J'ai des collègues qui ont
essayé ça, et ça a été l'enfer de se
retrouver dans une polyvalente. Ils étaient considérés
comme des gens qui n'étaient pas trop, trop corrects parce qu'ils
n'avaient pas la même philosophie politique que l'ensemble des gens qui
étalent là. Ça fait que, moi, je ne veux pas faire
brailler personne sur ma condition politique, mais je ne serai jamais
gêné d'aller changer mon salaire, et la journée où
je serai gêné, j'espère que mon Dieu d'amour me donnera le
courage de changer les choses que je suis capable de changer, donc de rester
chez nous. C'est aussi simple que ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. Ceci
étant dit, l'article 5 est adopté?
M. Garon: Attendez un peu. Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5 est
adopté sur division. J'appelle l'article 6. M. le ministre.
M. Picotte: Les dispositions de la Loi sur l'Office de
planification et de développement du Québec sont abrogées
à la date ou aux dates fixées par le gouvernement. Cet article
prévoit, finalement, que quand on aura terminé de tout faire et
de tout finir ce que l'OPDQ aura à faire, bien, tout simplement le
gouvernement décidera par date de dire que l'Office de
développement du Québec, l'OPDQ n'existe plus.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 6 est
adopté sur division. J'appelle l'article 7.
M. Picotte: L'annexe I de la Loi sur le régime de retraite
des fonctionnaires, modifiée par l'article 241 du chapitre 75 des lois
de 1988, par l'article 58 du chapitre 42 des lois de 1990 et par l'article 49
du chapitre 46 des lois de 1990, est de nouveau modifiée par la
suppression, dans le paragraphe 5, des mots «l'Office de planification et
de développement du Québec».
M. Garon: Sur division.
M. Picotte: C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 7,
c'est surdivision.
M. Picotte: C'est de la concordance, finalement.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
8.
M. Picotte: Cet article-là, Mme la Présidente, est
encore de la concordance. L'article 6 de la Loi sur la Société du
parc industriel et portuaire Québec-Sud est modifié par le
remplacement, dans les deuxième, troisième et quatrième
lignes, de ce qui suit: «chargé de l'application de la Loi sur
l'Office de planification et de développement du Québec»
par ce qui suit: «responsable de l'application de la section III de la
Loi sur le ministère du Conseil exécutif». Donc, c'est de
la concordance».
M. Garon: Pourquoi ça affecte le parc industriel et
portuaire de Québec-Sud?
M. Picotte: L'article actuel dit ceci: Pour la réalisation
des objectifs de la Société, le ministre chargé de
l'application de la Loi sur l'Office de planification et de
développement du Québec peut, avec l'autorisation du
gouvernement, faire, avec le gouvernement du Canada ou avec le gouvernement de
toute autre province ou d'un organisme ou avec le ministre canadien toute
entente jugée opportune. Comme on change de ministre, à un moment
donné, quand la loi sur l'OPDQ sera abrogée et que je ne serai
plus le ministre responsable de l'OPDQ, mais de l'Office des affaires
régionales, il faut faire cette concordance-là.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 8 est
adopté sur division. J'appelle l'article 9.
M. Picotte: Le gouvernement acquiert les droits et assume les
obligations de l'Office de planification et de développement du
Québec à l'égard des plans, programmes, proiets et
engagements de l'Office qu'il détermine.
À la date de l'abrogation de l'article 1 de la Loi sur l'Office
de planification et de développement du Québec, le gouvernement
acquiert tous les autres droits et assume toutes les autres obligations de
l'Office. Cet article ainsi que les suivants prévoient les dispositions
transitoires découlant de l'abolition de l'Office de planification et de
développement du Québec. Plus spécifiquement, cet article
prévoit que le gouvernement acquiert les droits et assume les
obligations de l'Office de planification et de développement du
Québec, pour ne pas, évidemment, que la personne soit dans le
néant, qu'on laisse tomber des projets et que personne n'ait
autorité pour s'en occuper. C'est pour ne pas qu'il y ait de vide
autrement dit.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 9 est
adopté?
M. Garon: Un instant! Quelle différence y a-t-il entre le
paragraphe 1 et le paragraphe 2?
M. Picotte: Le premier alinéa vise la période
précédant la date où l'abolition de l'Office prendra
effet. Durant cette période, les plans, programmes, projets et
engagements de l'Office pourront être transférés au
gouvernement au fur et à mesure que celui-ci le jugera approprié.
Ça, c'est le premier alinéa. Le deuxième alinéa
prévoit qu'à la date de l'abolition de l'Office, tous les droits
et obligations qui n'auront pas été ainsi
transférés devront l'être, s'il en restait.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 9 est
adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 9 est
adopté sur division. J'appelle l'article 10.
M. Picotte: L'article 10, Mme la Présidente. Le
gouvernement peut transférer à une personne ou à un
organisme qu'il désigne, en tout ou en partie et suivant les conditions
qu'il détermine, les droits et obligations visés à
l'article 9. Donc, cet article a pour objet de permettre au gouvernement de
transférer les droits et obligations qu'il aura acquis de l'Office.
M. Garon: II pourra les envoyer ailleurs qu'au ministère
des Affaires régionales.
M. Picotte: Oui. Dans certains cas, toutefois, certaines
fonctions de l'Office pourraient s'avérer difficilement compatibles avec
la nouvelle mission du Secrétariat. C'est pourquoi cet article vise
à assurer une certaine souplesse en permettant au gouvernement de
transférer à une autre personne ou à un organisme certains
droits et obligations assumés par l'Office.
M. Garon: Vous pensez à quoi? Vous n'avez pas mis
ça pour rien, là.
M. Picotte: Voici, là. On a un programme PRECEP qui existe
présentement. Dans le programme PRECEP, un jour, il y a des prêts
qui ont été consentis et qui vont devoir être
rapatriés, ramassés. Alors, est-ce que ce sera nous, le
Secrétariat, qui fera ça ou si ce sera un autre? On ne le sait
pas. Alors, comme on ne le sait pas, il faut permettre à ce qu'il y ait
quelque chose qui se fasse dans ce sens-là.
M. Garon: Les prêts qui ont été
consentis.
M. Picotte: Oui. Moi, je pense que les prêts qui ont
été consentis, parce qu'on est en train d'évaluer
ça, vont devoir revenir dans la cagnotte au niveau des régions.
C'est une possibilité. Alors, à partir de ce moment-là, si
on donne l'autorité à la table comme telle de faire du PRECEP,
ça pourrait être à ça qu'on pense, ou bien ça
pourrait être un autre ministère, s'il y a un autre
ministère possible. Mais comme il n'y a pas de décision dans ce
sens-là, il faut prévoir un article pour ne pas que ça
tombe dans le néant, ça non plus.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, avant, M. le
ministre, est-ce que ça veut dire que l'argent des PRECEP qui a
été prêté à certaines industries, quand vous
dites que ça pourrait revenir au secrétariat
général, ce serait rajouté aux 3 000 000 $?
M. Picotte: Bien oui, c'est sûr. C'est pour ça que
c'est fait. C'est un fonds. C'est pour ça qu'il y a des gens qui aiment
ce fonds-là, parce qu'il se regénère, finalement.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 10
est adopté sur division. Article 11.
M. Picotte: «Le mandat du président et directeur
général de l'Office de planification et de développement
du Québec prend fin à la date de l'abrogation de l'article 1 de
la Loi sur l'Office de planification et de développement du
Québec.» Évidemment, la journée où il n'y a
plus d'OPDQ, son président et directeur général, on ne le
gardera pas là.
M. Garon: Vous pensez à M. Gagnon.
M. Picotte: Non, M. Gagnon est déjà parti, lui.
Mais, par intérim, on a...
M. Garon: II est rendu où?
M. Picotte: On me dit qu'il est au Conseil exécutif et il
s'en va dans le programme de perfectionnement à Kingston. C'est un
choix, d'ailleurs, qu'il nous avait soumis.
M. Garon: Genre de période sabbatique.
M. Picotte: Mais je pense que, lui, il était bien heureux
de faire ce choix-là, après un certain temps. Ça a
été, d'ailleurs, une discussion qui est intervenue entre moi et
lui.
M. Garon: Est-ce qu'il a été remplacé?
M. Picotte: Oui, par intérim, par M. Gilbert
L'Heureux.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 11
est adopté sur division. J'appelle l'article 12. M. le ministre.
M. Picotte: «Les employés de l'Office de
planification et de développement du Québec qui sont membres de
la fonction publique deviennent, dans la mesure et selon les modalités
déterminées par le gouvernement, des employés du
ministère du Conseil exécutif, d'un autre ministère ou
d'un organisme du gouvernement.»
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Article 12, sur
division. Alors, a l'article 13, il y a un amendement. Vous l'avez lu...
M. Picotte: Mme la Présidente, à l'article 13, il y
a un amendement.
L'article 13 du projet de loi est modifié par le remplacement,
dans la troisième ligne, des mots «dans la mesure et selon les
modalités déterminées» par les mots «sauf dans
la mesure déterminée».
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté sur division. Est-ce que l'article 13, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Garon: Bien là, il faudrait que... Il ne l'a pas lu
encore.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est adopté sur division. Article 13.
M. Picotte: C'est ça. L'article 13, c'est: Les biens
meubles, dossiers, documents et archives de l'Office de planification et de
développement du Québec deviennent, dans la mesure et selon les
modalités déterminées par le gouvernement, des biens
meubles, dossiers, documents et archives du ministère du Conseil
exécutif.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 13
est adopté sur division, tel qu'amendé. Article 14. M. le
ministre.
M. Picotte: Oui, Mme la Présidente. «Le Procureur
général, au nom du gouvernement, peut, par avis
déposé au dossier et signifié aux parties en cause, se
substituer sans reprise d'instance à l'Office de planification et de
développement du Québec dans toute instance où l'Office
était partie. «À la date de l'abrogation de l'article 1 de
la Loi sur l'Office de planification et de déve-
loppement du Québec, le Procureur général, au nom
du gouvernement, devient partie à toute instance à laquelle
l'Office était alors partie, sans reprise d'instance.»
Évidemment, vous comprendrez que, s'il y avait des causes
pendantes, à un moment donné...
M. Garon: En avez-vous?
M. Picotte: ...quelqu'un qui reviendrait... Il n'y en a aucune,
à date, mais s'il y en avait une...
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 14 est
adopté sur division. J'appelle l'article 15.
M. Picotte: «La présente loi entre en vigueur le -
jour de sa sanction, à l'exception de l'article 7 qui entrera en vigueur
à la date de l'abrogation de l'article 1 de la Loi sur l'Office de
planification et de développement du Québec.»
C'est l'entrée en vigueur du projet de loi, Mme la
Présidente.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division. Est-ce
que le titre du projet de loi, Loi modifiant diverses dispositions
législatives concernant les affaires régionales, est
adopté?
M. Garon: Sur division.
M. Picotte: Sur division. Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Le titre est
adopté sur division?
M. Picotte: Oui. Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'ensemble
du projet de loi, tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Sur division.
M. Picotte: Adopté, Mme la Présidente, sur
division.
La Présidente (Mme Bélanger): alors, l'ensemble du
projet de loi est adopté sur division. est-ce que vous avez des
remarques finales?
M. Picotte: Oui, Mme la Présidente. J'aimerais bien
remercier l'ensemble de mes collègues, ici autour de cette table, ainsi
que tous ceux et celles qui ont pu travailler à l'élaboration du
projet de loi. Je suis d'accord avec le député de Lévis
qu'il y a beaucoup de défis à attendre des régions, mais
je pense qu'elles sont capables d'en relever. Je voudrais remercier,
évidemment, le député de Lévis, ses
collègues et son recher-chiste pour le travail qu'ils ont fait dans le
but qu'on puisse adopter avec célérité ce projet de loi.
Merci, vous-même, Mme la Présidente et tous ceux qui nous ont
assistés.
M. Garon: Mme la Présidente, comme vous avez
remarqué, nous avons voté les différents articles sur
division, parce qu'il n'y a pas... Au fond, ce que le gouvernement nous demande
c'est un acte de foi. Parce que le cadre ne préjuge pas des politiques,
mais il ne dit rien de ce qu'elles seront. Les explications du ministre... Il a
répondu aux questions que nous lui avons posées. Je pense qu'il a
répondu clairement aux questions, c'est pour ça, d'ailleurs,
qu'on a procédé rapidement. Parce que j'avais dit qu'on n'avait
pas l'intention de bloquer le projet de loi, que le gouvernement avait fait un
choix, qu'on ne partage pas ce choix-là. Mais, par ailleurs, c'est le
gouvernement qui est en place qui est là, nous sommes dans l'Opposition,
et que, actuellement, essentiellement, c'est que les questions que nous avons
posées au ministre, il a donné les explications. Je pense qu'il
les a données clairement, c'est pour ça que nous avons pu
procéder rondement. Maintenant, comme c'est une façon de
conception différente de ce qu'on aurait souhaité, c'est pour
ça que nous avons voté sur différents articles sur
division. À toutes les différentes étapes, pour ne pas
laisser de trous dans la cuirasse.
M. Picotte: Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): La commission ayant
accompli son mandat ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 2)