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(Onze heures quarante-quatre minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux et
déclare la séance ouverte. La commission a pour mandat d'entendre
les intéressés et de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi d'intérêt privé
221, Loi concernant la Régie intermunicipale de gestion des
déchets sur IHe de Montréal.
Lors de l'ajournement des travaux, nous en étions à
l'article... Pardon? Ah! Il y a des remplacements? Excusez-moi, M. le
secrétaire. M. le secrétaire, est-ce que vous avez des
remplacements?
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. Mme Juneau
(Johnson) est remplacée par M. Bélanger (Anjou); M. Paré
(Shefford) par M. Boisclair (Gouin) et Mme Pelchat (Vachon) par M. Gautrin
(Verdun).
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
secrétaire. Lors de l'ajournement, nous étions à l'article
2. Paraît-il qu'il est entendu qu'on étudiait paragraphe par
paragraphe?
M. Dufour: Je vais peut-être, Mme la
Présidente-La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Hier, on avait écouté les intervenants.
C'est évident qu'on n'a pas vidé le sujet. Moi, j'aurais eu
quelques questions supplémentaires. Malheureusement, le temps
étant ce qu'il est, à minuit, on a été
obligés d'ajourner nos travaux. Mais j'aurais peut-être
aimé, si c'était possible, poser quelques questions à ces
mêmes intervenants, si la commission l'accepte.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous étiez
à questionner les intervenants lors de l'ajournement.
M. Dufour: Oui, il y a deux ou trois questions que j'aurais
aimé... qui n'ont pas été soulevées, puis j'aurais
aimé questionner.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Quelques minutes. M. Dufour: Quelques minutes?
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: On pourrait rappeler les représentants.
Auditions
La Présidente (Mme Bélanger): Je demanderais
à l'Association des entrepreneurs de services en environnement de bien
vouloir se placer à la gauche. De 5 à 10 minutes maximum.
M. Dufour: Oui, c'est bon. Ce n'est pas une mesure dilatoire.
C'est des informations dont j'ai besoin.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Jonquière.
Association des entrepreneurs de services en
environnement (AESEQ) (suite)
M. Dufour: Oui, je vous remercie, Mme la Présidente. Si
mes souvenirs sont exacts, à la fin de la séance d'hier soir, je
questionnais sur les impacts financiers que pourrait représenter le
projet de loi, et sur les problèmes que ça pourrait causer aux
contracteurs ou aux contractants sur le territoire.
D'abord, j'aimerais savoir des gens qui représentent l'AESEQ si,
par rapport à la gestion des déchets actuellement, ils ont des
contrats de plusieurs années. Parce qu'il ne faut pas se cacher qu'on va
établir, à partir du moment où le projet de loi va
être adopté, une nouvelle façon de gérer les
déchets ou la possibilité de les gérer d'une nouvelle
façon. Est-ce qu'il y a, parmi vos membres, des gens qui, à votre
connaissance, opèrent sur le territoire avec des contrats de quelques
années, de quelques mois ou autrement?
La Présidente (Mme Bélanger): Vous adressez la
parole à Me Raymond, à M. Gaudette ou à M. Fortin?
M. Raymond (Lester): Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Raymond.
M. Raymond: Oui. Aux fins de cette question pertinente, il faut
d'abord mentionner que, pour plusieurs membres, on est dans une situation
où on offre des services multiples, entre autres, en l'occurrence, des
services de cueillette, de transport et de disposition de déchets. Et
tout ça dans le même contrat de services, pour un. Pour deux, ces
contrats sont de longue durée. Or, comme la Régie, les
entrepreneurs, en hommes d'affaires responsables, entretiennent des
relations d'affaires avec leurs clients et font leur lit, pour des
durées de 10, 15, voire quelquefois 20 ans.
L'une des situations qui va causer un problème important, qui va
susciter d'éventuelles discussions et de potentiels litiges va
être la disposition des déchets. Prenons l'exemple d'un
entrepreneur qui, outre les services de cueillette et de transport, dans son
contrat, avait prévu également la disposition de déchets.
Faisons une parenthèse rapide pour dire que, dans la question de
disposition, ça prend un site d'enfouissement qui, lui, est lourdement
taxé et réglementé par toutes les réglementations
municipales et les lois afférentes, entre autres celle du
ministère de l'Environnement. Il en coûte des centaines de
milliers de dollars, voire des millions de dollars pour se rendre aux exigences
du ministère de l'Environnement, quant à l'opération et
quant aux mesures pour la fermeture de ces sites d'enfouissement là.
Actuellement, je peux vous dire que, personnellement, je
représente des clients qui, chaque année durant, se doivent
d'avoir dans leur état financier un poste qui doit être
exclusivement utilisé aux fins de la fermeture de leur site. On parie de
montants qui touchent facilement 500 000 $ par année. Vous comprendrez
que ces sommes-là sont générées a même les
opérations, à même... C'est un poste prévu aux
coûts dans l'entreprise de cueillette, récupération et
disposition des déchets. (11 h 50)
La problématique, la question dont on aura à disposer, si
ce projet-là est adopté, c'est: Qu'est-ce qu'on fait de
l'ensemble des commerçants qui sont situés dans les limites
territoriales de la Régie, qui ont des contrats dont la durée est
encore pendante pour 15, 20 ans d'ici et qui comprennent à la fois
cueillette, transport et disposition? Vous aurez, d'un côté,
l'entrepreneur qui, lui, doit assumer la gestion du site d'enfouissement,
comprenant la question de la fermeture du site, et, d'autre part, le
commerçant qui va se dire: Moi, pourquoi je vais payer pour de
l'enfouissement alors que le règlement éventuel qui va sortir et
la loi qui est l'objet de la discussion aujourd'hui m'obligent à envoyer
ça à l'incinération?
Alors, vous allez avoir énormément de commerçants,
d'entreprises qui vont être sollicités de deux mains: celle de
l'entrepreneur qui va dire: Moi, j'ai un site d'enfouissement, j'ai
acheté ça et j'ai financé mon site d'enfouissement
à même ces contrats que nous avons pour les durées
importantes et, d'autre part, vous aurez également la main de la
Régie qui va solliciter paiement pour le service qui leur est
imposé.
Ce matin, on doit malheureusement dire que, pour nous autres, il n'y a
pas de solution. Qu'est-ce qu'on va faire? On va être obligés,
d'une part, par le ministère de l'Environnement, d'observer
scrupuleusement les consignes, régle- mentations et suivis sur les
méthodes d'enfouissement et les méthodes de fermeture de nos
sites, mais on n'aura pas l'argent nécessaire qui, jusqu'à
aujourd'hui, était généré par les contrats avec
l'ensemble de la clientèle, notamment celle de la région
desservie ou devant être desservie par la Régie.
Nous avons compris que la Régie, aux fins de son financement,
avait besoin de sommes importantes. On devait avoir l'assurance que les 26
municipalités desservent, de par leurs déchets, ce
site-là, mais, maintenant, qui va assurer aux entrepreneurs le
même privilège, c'est-à-dire de pouvoir acquitter les
obligations auxquelles ils font face actuellement, non pas dans le futur,
actuellement? Je ne vous cache pas que, pour nous autres, c'est une forme
importante de préjudice et je vous avoue que plusieurs membres parlent
d'expropriation déguisée. On se dit: Nous autres, nos sites
d'enfouissement, on fait quoi avec? Plusieurs sites représentent 50 %,
60 %, 70 % de leurs relations d'affaires.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Oui. Quand vous dites que vous avez des contrats de 10
ans, 15 ans, 20 ans, est-ce que vous partez des contrats en bonne et due forme
ou des contrats verbaux?
M. Raymond: Ce sont, pour la plupart, des contrats écrits,
des conventions qui font objet de trois considérations. Je mentionnais
la cueillette, le transport et la disposition de déchets. Le
commerçant fait affaire avec une personne unique, s'assurant d'un
service qui va finalement être complet. Mais, effectivement, pour la
plupart des entrepreneurs, des gens qui sont sérieux, il y a des
conventions écrites en donnant le coût annuel du service et des
majorations afférentes, s'il y a lieu.
M. Dufour: Est-ce que la nature de ces contrats-là
pourrait faire l'objet de contestations en cour et est-ce que... Je vous dis
que je rencontre une difficulté, il y a contestation en cour, mais, si,
par contre, la loi qu'on a devant nous est adoptée telle quelle et s'il
y a des changements majeurs qui se passent, qu'est-ce qui va arriver des
contractants?
M. Raymond: M. Dufour, pour votre question, c'est difficile
à répondre aujourd'hui, sauf que... Est-ce que les entrepreneurs
auront d'autre choix que de demander et de faire valoir leurs droits devant les
tribunaux en réclamant les sommes qui ont été convenues
entre deux parties contractantes pour, à tout le moins, faire respecter
la réglementation sur la Loi sur la qualité de l'environnement?
Il est impensable de continuer à gérer des sites d'enfouissement
sans un apport considérable d'argent. J'entends là non
pas des dizaines de milliers de dollars, on parle de centaines de
milliers de dollars annuellement pour chacun des sites, simplement pour
l'entretien.
Si on coupe ne serait-ce que de 25 % à 30 % les revenus
générés, c'est impossible de continuer à
opérer les sites d'enfouissement, tel que prescrit par le
ministère de l'Environnement. Impossible! On parle de financement de
plusieurs milliers de dollars, même de millions de dollars. C'est
impensable.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gaudette.
M. Gaudette (Jacques): Je pourrais ajouter, Mme la
Présidente, à ce que Me Raymond dit. Si la politique de
l'environnement est que chaque déchet d'une région soit
éliminé dans la région, ce n'est pas toutes les
régions qui vont pouvoir utiliser les installations comme des
incinérateurs. Il y a des régions qui vont continuer avec des
sites d'enfouissement par rapport au volume qui va manquer pour nourrir un
incinérateur. Le fait d'emmener des déchets à un site
d'enfouissement qui provient d'une petite région, les revenus ne peuvent
pas être suffisants pour pouvoir respecter toutes les normes de
l'environnement comme c'est fait aujourd'hui, surtout dans les nouveaux sites
où tout est respecté, le volume entre puis c'est ça qui
permet, d'une part, la compétition et, d'autre part, d'aménager
au-delà des règles de la Loi sur la qualité de
l'environnement.
Autre point que j'aimerais soulever, les déchets domestiques
d'origine résidentielle, industrielle et commerciale. On a
mentionné ici, à un moment donné, que les matériaux
de construction, ça n'intéressait pas la Régie. D'accord.
Qu'est-ce qui intéresse la Régie? Si les matériaux de
construction n'intéressent pas la Régie, quand un commerce a des
matériaux qu'on peut dire des matériaux de construction dans son
contenant, la moitié des autres choses, ce sont des matières
recyclables; le contenant, on va l'amener où? À notre site
d'enfouissement ou à la Régie qui va prendre les dispositions
pour ôter le recyclage puis nous redonner les matériaux secs?
Comment on va «dealer» nos contrats avec les commerces, les
industries? Eux autres, ils ne veulent pas avoir deux ou trois contenants sur
le terrain. C'est un contenant; au pis aller, deux: un pour le recyclage, un
pour les matériaux secs. Mais, dans la plupart des cas, ils ne veulent
pas payer les frais de deux contenants, donc ils en veulent un et: Fais la
distribution du recyclage à ton usine. Ça, c'est une chose. (12
heures)
Autre chose, on vit dans le moment... Je pourrais vous donner un exemple
comme Labatt. Labatt est un gros producteur de carton qui, pour elle, n'est
plus bon. On a des membres de l'Association qui achètent ce
carton-là de Labatt. Ces gens-là l'achètent de Labatt et
le revendent à des gens pour le recyclage. Il va arriver quoi demain? La
Régie va charger à Labatt pour prendre le carton? C'est
l'inverse. C'est quasiment un non-sens. Les matériaux secs ou le
recyclage, il faut le définir directement. Il faut absolument que ce
soit clair pour qu'on sache quoi est à qui. Si on s'en va, on a un
contrat, disons, de cinq ans ou de sept ans avec une firme puis, demain matin,
on lui dit: Les déchets, ce n'est plus à nous autres, c'est
à la Régie... Mais si les déchets sont à la
Régie, qu'elle prenne les déchets, qu'elle dise: Les
déchets, nous autres, le manger quand nos gens dînent ou n'importe
quoi, ça, c'est des déchets. SI ces déchets-là,
ça va à la Régie, qu'ils les mettent pour la Régie.
Mais, quand on parle de commerces, d'industries, on parle de notre business au
complet, autant dans le recyclage, autant dans les sites d'enfouissement, les
matériaux secs. On parle de notre business, le plus gros de notre
business.
Si c'est juste le déchet d'origine domestique, industrielle ou
commerciale qu'ils veulent, pourquoi ils ne nous le disent pas? Pourquoi ils ne
disent pas dans la loi: C'est ça qu'on veut? À ce
moment-là, chaque industrie, comme ça s'est tout le temps fait...
On a un contrat dans une municipalité, puis tu dois, dans ton contrat
avec la municipalité, ramasser six sacs ou huit sacs à chaque
industrie. Ça, ça fait partie du contrat. Ça, c'est les
déchets des cafétérias puis tout. Ça, on doit les
ramasser, ça a toujours marché comme ça. Si c'est
ça qu'ils veulent, qu'ils le mettent dedans, puis qu'ils nous laissent
notre business à nous autres. C'est le commerce et l'industrie, le
recyclage, etc.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. Gaudette.
Est-ce que vous avez une question, M. le ministre, pour le moment?
M. Ryan: Pas tout de suite.
M. Dufour: Est-ce qu'on peut continuer pour une autre
question?
M. Ryan: Là, ça fait déjà un quart
d'heure au moins.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, ça fait
15 minutes.
M. Dufour: Moi, j'ai posé une question. Je ne suis pas
maître de la réponse, mais juste de ta question.
M. Ryan: Je sais bien, mais il faut penser qu'on a du travail
à faire.
La Présidente (Mme Bélanger): alors, une
dernière question, m. le député de jonquière.
j'espère que la réponse va être un petit peu plus
courte.
M. Dufour: Si je comprends bien vos
doléances ou vos explications concernant les dangers que
ça comporte, c'est que, à travers vos préoccupations,
c'est surtout... ça pourrait possiblement se régler si on avait
une définition plus claire de «déchet». J'ai sous la
main un cahier qui a sûrement été produit par la
Régie. C'est sous-titré «Régie intermunicipale de
gestion des déchets sur l'île de Montréal». On
essayait de dire, à ce moment-là, ce qu'on considérait
comme rejet ou non, c'est quoi des déchets. On disait, à ce
moment-là: «sont notamment exclus de ce mode de gestion les rejets
et sous-produits industriels et commerciaux». On parlait des
déchets biomédicaux, des déchets dangereux et des
matériaux secs.
Bon! Si c'est exclu, là, on comprend. Mais est-ce que vous pouvez
me dire... Peut-être que la Régie pourra répondre à
cette question-là, je vais peut-être la poser aux deux: Cette
politique qui a été mise sur papier, je ne sais pas si c'est un
document qui a été adopté officiellement, est-ce qu'elle
est en vigueur ou elle sera en vigueur? Si elle était en vigueur, est-ce
que ça pourrait vous satisfaire?
M. Fortin (Roch): Si vous le permettez... La Présidente
(Mme Bélanger): M. Fortin.
M. Fortin: ...je vais donner une réponse très
brève et succincte. Vous touchez là une question fondamentale
d'intérêt pour la commission, d'intérêt pour les
entrepreneurs et sûrement de grand intérêt pour la
Régie. En février dernier, la Régie proposait une
politique concernant la gestion des déchets domestiques d'origine
commerciale et industrielle. Dans la présentation de leur document, ils
faisaient une distinction très nette entre les déchets
domestiques d'origine industrielle et commerciale, c'est-à-dire, comme
M. Gaudette vient de l'énoncer, les déchets que l'on a dans le
bureau, on renverse notre verre à café ou on jette notre
enveloppe de gâteau Jos. Louis, qui est un déchet domestique, mais
qui est généré sur le site d'une entreprise commerciale ou
industrielle. Comme le dit M. Gaudette, cette quantité de déchets
a toujours été gérée dans le cadre des
municipalités, quoique les contrats se donnaient directement entre le
générateur de déchets et le transporteur.
Cependant, nous devons faire très attention à la lecture
du projet de loi en ce qui touche les rejets et les sous-produits industriels
et commerciaux. À titre d'exemple, les cartons
récupérés par la brasserie Labatt sont un sous-produit ou
un rejet de leur industrie, mais ce n'est pas un déchet puisqu'ils font
l'objet d'une vente pour des fins de recyclage quasi immédiat.
L'ensemble de ces volumes de rejets a toujours été traité
par les entrepreneurs dans le circuit du recyclage comme tel.
Si nous revenons à l'interprétation que nous faisons du
projet de loi qui est soumis à votre étude aujourd'hui, il y a
deux choses qui nous apparaissent un peu confuses. D'abord, dans le cadre de la
définition de «déchet», qui n'existe pas, nous avons
deux scénarios possibles d'interprétation, soit le sens commun de
«déchet» qui est un bien qui est abandonné et qui est
le sens commun du dictionnaire, auquel cas le rejet ou le sous-produit
industriel ne serait pas compris là-dedans. Donc, dans l'article 1,
finalement, si on fait une interprétation restreinte de l'absence de
définition du mot «déchet», on n'aura pas ces rejets
et ces sous-produits industriels.
Quand nour arrivons cependant à l'article 13, nous avons,
à l'intérieur de la notion étendue de
«déchet», les termes: des produits pouvant servir au
recyclage. Mais le rejet et le sous-produit industriel est l'objet même
des politiques de recyclage et des transactions financières de
recyclage. Donc, si on ne le retrouve pas à l'article 1, on le retrouve,
dans son essence, à l'article 13.
D'aure part, à l'article 2, paragraphe 2°, il est
établi que la Régie pourrait précisément
établir des catégories de déchets. Alors, ce qu'il serait
important de savoir à ce moment-ci, dans l'intérêt de tous,
pour la bonne compréhension des choses et la bonne gestion des affaires,
autant publiques que privées, c'est qu'à l'intérieur de
cette définition des catégories de déchets, qui doit
éventuellement être administrée par l'adoption d'une
réglementation spéciale, on précise maintenant, sans
revenir à la définition de «déchet», que les
rejets et sous-produits industriels et commerciaux ne sont pas l'objet des
catégories de déchets qui doivent être couvertes par
l'économie générale de cette loi.
Alors, j'ai tenté d'être plus bref, mais tout en voulant
être le plus clair possible.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. Fortin.
M. Fortin: Je crois qu'il reviendrait maintenant à la
Régie de confirmer ou d'infirmer ces propos qui avaient
été discutés, en passant, de très bonne foi, entre
les gens de la Régie et les représentants de l'Association.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. Alors,
j'appelle le paragraphe 1° de l'article 2.
M. Dufour: Avant de commencer le projet de loi, est-ce que je
pourrais m'adresser à la Régie et demander s'il y a un point de
vue par rapport à ça? S'ils ont une réaction par rapport
aux intervenants?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. Leduc.
M. Dufour: Si Mme la présidente y consent.
Régie intermunicipale de gestion des
déchets sur l'île de
Montréal
(RIGDIM) (suite)
M. Leduc (Michel): Bien, on va essayer de le faire le plus
brièvement possible. Oui, on a un point de vue par rapport à ce
qu'on a entendu hier soir, en fin d'assemblée, et ce qu'on vient
d'entendre ce matin, c'est le point de vue un peu d'expliquer au point de vue
légal. Je vais laisser la parole à M. Picotte, si vous le
permettez, pour expliquer comment, nous, on comprend ces articles-là au
point de vue légal et comment on voit l'importance de ces
articles-là par rapport à nos amis, les entrepreneurs sanitaires.
J'aimerais aussi que M. Racine, très, très brièvement
aussi, puisse expliquer la pratique qu'on a déjà eue avec eux en
ce qui concerne, par exemple, la cueillette sélective et qui donne, je
pense, une idée plus précise, et non pas aussi apocalyptique
qu'hier soir, en ce qui concerne notre gestion de l'élément
transport. Je pourrai terminer par une demi-seconde. Si vous permettez que Me
Picotte y aille de...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Me
Picotte.
M. Picotte (Daniel): Oui, Mme la Présidente. J'ai
essayé de cultiver l'art d'être bref, après avoir
écouté les débats auxquels nous assistons depuis une
semaine. Je ne sais pas si je vais avoir un grand succès. Je pensais
d'abord dire un mot de l'objet de l'article 2. On a mis beaucoup d'emphase, je
pense, sur l'aspect transport à l'intérieur de cet
article-là. Mais il faut croire qu'il en couvre quand même
beaucoup plus large. Il couvre des activités essentielles pour la
Régie, dont celle, j'en veux par exemple au dépôt, de
prescrire le lieu de leur dépôt. Ce n'est pas du transport,
ça, c'est le lieu d'élimination. On parle, au paragraphe 2°,
de l'établissement de catégories de déchets, de
déterminer ceux qui sont réutilisables ou recyclables. Il faut
bien voir que la collecte sélective, ce que ça donne
concrètement à la Régie, c'est le pouvoir d'implanter la
collecte sélective des déchets. Un bien peut être mis au
rebut. Moi, il y a des biens que je peux ne plus vouloir, mais qui sont quand
même recyclables. C'est en ce sens-là que l'article 413.10° de
la Loi sur les cités et villes, à notre point de vue, dit que les
municipalités peuvent, parmi les déchets, déterminer ceux
qui sont recyclables. Il n'y a pas d'opposition de concept là-dedans, en
tout cas dans notre esprit. (12 h 10)
Alors, l'article 2 vise donc le dépôt, le recyclage, aspect
important, ainsi que, évidemment, le contrôle de
l'opération. Le transporteur, évidemment, pour ce qui est du lieu
de dépôt... On a déjà dit que la Régie veut
pouvoir prescrire que les déchets seront amenés à ses
propres installations. Pour faire ça, ça prend, bien sûr,
un contrôle, puis un contrôle, bien, ça s'appelle un
manifeste de chargement, ça s'appelle un permis. C'est des formes qui ne
sont pas, disons, sans précédent. Ça m'amène au
deuxième point qu'on voulait faire. Donc, premièrement, l'objet
de l'article 2, ça a été discuté hier soir, et on
voulait amener ces précisions. Deuxièmement, la juridiction
municipale en matière de déchets. Il faut voir l'article 2 que
vous avez là, les pouvoirs que vous avez là sont inspirés
de trois dispositions principales, c'est-à-dire l'article 413.10° de
la Loi sur les cités et villes, l'article 528.4° de la charte de la
ville de Montréal, ainsi que les articles 152 et 152.1 de la Loi sur la
Communauté urbaine de Montréal. Ces dispositions prévoient
expressément les pouvoirs... Je vais vous faire grâce de les lire,
mais quand même, à l'article 528.24° - je me corrige - on
parle d'obliger toute personne à détenir un permis pour la
collecte et le transport des déchets, prescrire les modalités,
les manifestes. Alors, ce n'est pas sans précédent, ça. On
regarde aussi au sein de la CUM et vous allez voir, à l'article 152.1,
que la Communauté peut prescrire des règles relatives au
transport des déchets entre le lieu de leur enlèvement et
l'établissement de récupération et obliger toute personne
à détenir un permis, etc. Ça, c'est tout prévu
à 152.1. On ne pense pas s'être écartés
fondamentalement de ces pouvoirs qui existaient. On a essayé de rester
à l'intérieur deçà.
Vous notez deux choses lorsque vous lisez ces dispositions. D'abord,
vous n'avez pas de balisage spécifique pour réprimer des abus
potentiels, l'arbitraire ou le déraisonnable. Je voudrais tout de suite
faire le point. Lorsque vous lisez un pouvoir, vous ne devez pas confondre
l'existence du pouvoir et l'exercice même du pouvoir, en ce sens que vous
ne pouvez pas, à la lecture d'un pouvoir, présumer qu'il va
s'exercer arbitrairement ou déraisonnablement et, là, essayer de
voir toutes les conséquences apocalyptiques qui pourraient
découler de l'exercice de ça. Pourquoi? Parce que les pouvoirs...
Et c'est la raison pour laquelle les pouvoirs municipaux, comme les autres
pouvoirs, sont toujours rédigés comme ça, parce que les
organismes publics, comme la Régie, comme des municipalités, sont
soumis à un pouvoir de surveillance de la Cour supérieure. Il y a
une jurisprudence bien établie au niveau administratif qui vient dire
que, quand un organisme veut agir de façon capricieuse, arbitraire ou
déraisonnable, il y a des recours qui existent: actions en
nullité, injonctions, recours en sursis. Ces choses-là sont
déjà balisées par le droit administratif et on ne pensait
pas qu'il nous appartenait, à l'intérieur des modestes
dispositions qu'on mettait là, de réinventer le droit
administratif.
Le troisième, et je vais essayer que ce soit le dernier point,
vous m'invitez à la brièveté, je vous comprends donc! Au
niveau de la délégation
à la Régie, juste pour vous dire un petit peu comment,
nous, on a vu la délégation de ces pouvoirs à la
Régie. On s'est demandé, bien sûr, on s'est dit: On a une
politique qui existe, oui, en février puis, oui, on a des intentions de
ne pas intervenir dans le transport - enfin, «on» excluant la
personne qui parle, il appartient à M. Leduc, et je pense qu'il l'a dit
suffisamment publiquement hier, on s'est dit: Oui, c'est sûr qu'il y a
ça; par contre, voilà un sujet qui est éminemment de droit
public. Voici un sujet qui intéresse quand même les contribuables
et qui a toujours été encadré par des pouvoirs
réglementaires municipaux. Je vous ai donné quelques exemples. Il
y a toujours eu des pouvoirs entiers d'intervention aux municipalités
dans le domaine des déchets. Là, on s'est dit: Où est-ce
que ces pouvoirs doivent s'exercer? Est-ce que c'est au sein des 26
municipalités de façon séparée, comme c'est le cas
actuellement, ou est-ce que c'est à l'intérieur de la
Régie, à moins que ce ne soit au niveau du gouvernement
provincial? On a pensé que le dernier n'en voulait pas et on s'est dit
que, comme on mettait en commun nos ressources pour faire un projet, l'endroit
le plus commode et le plus administrativement souhaitable d'exercer ces
mêmes pouvoirs, c'était au sein de la Régie et qu'il ne
s'agissait pas, en déléguant un pouvoir, de le rapetisser de ce
côté-là. Ça fait des années que ces pouvoirs
existent et, mon Dieu, on pense qu'il doit y avoir chez l'organisme public un
pouvoir d'intervention pour le cas improbable, non pas qu'on le pense,
où il y aurait des problèmes et où les services ne
seraient pas rendus par l'industrie privée qui est au service du public,
et non pas le contraire. Alors, on s'est dit: Étant donné que
l'industrie privée est au service du public, tant qu'elle rend des
services comme il faut, qu'il n'y a pas de motif d'intervention, tant mieux,
mais, s'il fallait qu'il y ait des problèmes, il faut que quelqu'un
puisse intervenir. C'est là qu'on a pense de déléguer
ça au sein de la Régie.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre.
M. Ryan: Une question. D'abord, tantôt les
représentants de l'AESEQ ont parlé des contrats qui existent avec
des municipalités pour la cueillette, la disposition de leurs ordures et
dont la durée peut s'échelonner jusque sur des périodes de
10,15 et 20 ans.
M. Leduc: Je vais laisser M. Racine répondre, parce qu'il
faut faire la distinction. Des contrats aussi longs que ça, je pense que
c'est avec des privés, non pas avec des municipalités. Mais M.
Racine peut vous répondre sur les dispositions de la Régie
actuellement, en ce qui concerne la longueur des contrats.
M. Ryan: O.K.
M. Racine (Guy): D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Racine.
M. Racine: Mme la Présidente, M. Leduc a raison. Je pense
que ce à quoi font référence les gens de l'Association, ce
sont des contrats avec des organismes commerciaux ou industriels. Avec les
villes membres de la Régie, la durée des contrats est normalement
de deux à trois ans. Il y a quelques chiffres qui ont été
lancés hier et ce matin et je pense qu'il serait peut-être bon que
la Régie vou^ indique aussi certains chiffres. M. Leduc mentionnait hier
qu'au niveau des déchets domestiques dangereux la Régie
s'apprêtait, dans les jours qui viennent, à donner un contrat pour
la collecte, le transport et la disposition des déchets domestiques
dangereux à un des membres de l'Association, un montant de 3 600 000
$.
Donc, c'est quand même un montant important, et c'est une preuve
finalement que la Régie veut continuer à collaborer avec
l'entreprise privée. C'est un contrat qui irait de 1992 à 1995.
Au niveau de la collecte sélective...
M. Ryan: Sur quel objet ce contrat-là?
M. Racine: Ça, c'est la collecte et la disposition des
déchets domestiques dangereux. Ce dont on parlait hier. Un contrat qui
va s'étendre de septembre 1992 à septembre 1995, donc 3 600 000
$, nouveau contrat que la Régie donne, et elle le donne à un
membre de l'Association.
M. Ryan: Est-ce qu'elle le donne après appel de
soumissions?
M. Racine: Après appel de soumissions public,
effectivement. Au niveau de la collecte sélective, c'est un autre
domaine que la Régie a mis sur pied à compter de 1990.
Peut-être un chiffre qui pourrait être important, nous avons des
engagements au niveau de la collecte sélective, encore une fois avec les
membres de l'Association, qui s'étendent de mars 1990 à
décembre 1993, et nous avons un montant qui est tout près de 12
000 000 $, qui a été octroyé par la Régie, encore
une fois aux membres de l'Association, 12 000 000 $ qui n'incluent pas la TPS,
soit dit en passant.
Donc, voilà une autre preuve, finalement, que la Régie
veut et va continuer à collaborer avec l'entreprise privée.
M. Ryan: Juste pour revenir à ma première question.
Vous dites, si j'ai bien compris, que, dans les contrats présentement en
vigueur, dans les municipalités membres de la Régie, la
durée moyenne est de deux, trois ans.
M. Racine: Oui, M. le ministre.
M. Ryan: Est-ce qu'il y en a, à votre connaissance, qui
ont une durée de 10, 15, 20 ans?
M. Racine: Dans les contrats municipaux, aucun contrat
n'excède trois ans.
M. Ryan: O.K. Très bien.
M. Racine: Dans les contrats municipaux.
M. Ryan: Dans les contrats privés, vous ne le savez
pas.
M. Racine: Dans les contrats privés, c'est,
évidemment... et c'est sûrement ce à quoi l'Association
faisait référence.
M. Ryan: Avez-vous examiné cette partie-là? Vous
êtes-vous renseignés un peu pour être en mesure
d'évaluer quel serait l'impact de la législation qu'on discute
sur ces contrats-là?
M. Racine: La Régie ne s'est pas penchée sur ce
problème-là actuellement. Il faut quand même tenir compte
que les dispositions et les règlements qui pourraient découler de
l'adoption de cette loi-là n'entreront pas en force, finalement, avant
que nos installations soient en place. Donc, il y a quand même une
période, comme on a vu hier, de quelques années pour nous
permettre justement de nous pencher sur un problème comme ça.
Mais je pense qu'il y aurait sûrement une solution.
M. Ryan: Une deuxième question sur laquelle je voudrais
vous interroger. D'un côté, la Régie serait appelée
à exploiter un dispositif d'élimination des déchets, en
particulier un incinérateur, par le truchement d'une filiale. En
même temps, elle émet des permis, elle exerce un contrôle
sur l'utilisation des permis. On va retirer ces articles-là
tantôt, mais quand même, d'après le projet que vous aviez
soumis, elle aurait même le pouvoir d'instituer des sanctions.
Est-ce qu'il n'y a pas certains éléments de conflit
d'intérêts possible pour la Régie, elle qui est en
même temps un organisme qui exploite un dispositif à
l'intérieur de contraintes économiques très importantes et
très précises aussi, et qui serait un organisme
régulateur, qui émet des permis, qui porte des jugements
là-dessus? J'aimerais que vous éclaircissiez cette
notion-là. (12 h 20)
La Présidente (Mme Bélanger): Me Picotte.
M. Picotte (Daniel): Ce que nous avons pensé au niveau des
conflits d'intérêts, on pense d'abord qu'on a affaire à un
organisme public, qui rend un service public, qui dote ses municipalités
d'installations exclusives. Il ne se cache pas pour dire que ce sont des
installations qui sont exclusives pour une durée de 25 ans, qui ne fait
que faire le corollaire de ça, et qui demande aux gens d'aller porter
des déchets là où on l'a prévu pour une
durée de 25 ans. Je pense qu'à ce sujet-là il n'y a pas de
conflit de situations du tout. Ça me semble très clair.
M. Leduc: Excusez, M. Ryan. Puis-je? La Présidente (Mme
Bélanger): M. Leduc.
M. Leduc: Une petite. Depuis que j'oeuvre dans le domaine de
l'environnement - ça fait quand même quelques années - je
pense que, comme administrateur public, j'ai toujours eu une attitude de faire
faire. Je peux donner des exemples. À la ville de LaSalle, on a un site
de dépôt de terre contaminée, et c'est une entreprise
privée qui est là. Évidemment, comme corps public, on
exerce un contrôle sur tous les arrivages. On a toujours eu une attitude
de faire faire. Mes collègues à la Régie, qui sont des
maires de banlieue, ont, par philosophie, par culture, cette attitude de faire
faire et cette attitude de collaboration avec l'entreprise privée. Je ne
pense pas que ça change dans les années qui viennent. Mais le
pouvoir d'encadrement des organismes publics, il doit demeurer. C'est vers
ça qu'on s'en va. Ça a toujours existé, et c'est vers
ça qu'on s'en va aux Etats-Unis, en Europe, etc. C'est une
réalité qui, à mon sens, est nécessaire. Mais on
est confiants que, vu le caractère public de l'organisme et la
présence de 26 élus, l'industrie va continuer à
démontrer sa capacité de faire valoir ses intérêts
comme vous l'avez fait depuis le début. Vous les faites valoir de
façon...
M. Ryan: Je vais vous poser une question additionnelle.
Là, la Régie peut, en vertu de lois antérieurement
adoptées, constituer des filiales pour la réalisation de ses
fins. Disons qu'elle créerait une filiale dont l'objet serait le
transport des déchets. Il n'y a rien qui l'empêcherait
théoriquement de faire ça. À ce moment-là, cette
filiale-là pourrait être en conflit direct, en concurrence avec
des entrepreneurs privés qui pourraient avoir des propositions à
soumettre et, en même temps, la Régie émettrait des permis
et aurait le pouvoir de les révoquer ou de les suspendre. J'aimerais
ça avoir l'avis de vos conseillers juridiques là-dessus.
Ça m'embarrasse un petit peu, cette possibilité-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Picotte.
M. Picotte (Daniel): Au niveau des permis, je pense bien qu'un
organisme public... il y a des règles bien établies qui
démontrent que vous ne pouvez pas arbitrairement refuser
l'émission d'un permis. Si quelqu'un se conforme, rencontre les
dispositions, vous ne pouvez pas organiser de la concurrence à votre
profit. Je n'entrerai pas dans les discussions de dire si les dispositions
de
la Loi sur la concurrence, concernant l'abus d'une position dominante,
entreraient en place. Je pense qu'on ne se rend pas là. Je pense qu'on
n'a pas de pouvoir de refuser arbitrairement l'émission d'un permis.
C'est comme de voir qu'une commission de permis d'alcool refuserait
arbitrairement. Elle doit le faire selon des critères
préétablis qui sont publiés dans le règlement. Dans
la mesure où une entreprise se conforme à ces critères
préétablis là, le permis doit émaner.
M. Ryan: Je vais vous poser une question. Actuellement, pour le
transport des vidanges, est-ce que des permis sont obligatoires? Où
est-ce qu'on en est au point de vue réglementation dans ce
secteur-là? Il n'y a plus rien, je pense. C'est ça que je
pensais. Je vais vous dire la question qui se pose dans mon esprit, bien
honnêtement. L'émission des permis, il me semble que ça
devrait plutôt relever de Québec que d'une régie
intermunicipale. C'est la question que je me pose.
M. Leduc: Excusez-moi, M. le ministre, mais peut-être pas
en ce qui concerne la provenance. L'émission des permis, nous...
M. Ryan: Oui.
M. Leduc: ...c'est pour nous assurer...
M. Ryan: C'est ça.
M. Leduc: ...de la provenance.
M. Ryan: Oui, c'est ça.
M. Plcotte (Daniel): C'est ça, et pour nous assurer de la
conformité des camions. L'émission des permis, lorsqu'il est...
Je pense qu'il faut voir ça avec l'esprit de la disposition et, encore
une fois, les pouvoirs municipaux. Je vous ramène à l'article
528.24° de la charte de la ville de Montréal ou à l'article
152.1 de la Loi sur la Communauté urbaine de Montréal. Ils n'ont
pas dit pourquoi ils voulaient émettre un permis. Ce n'est pas parce
qu'ils veulent s'instaurer pour se substituer à la régie des
transports.
M. Ryan: O.K.
M. Picotte (Daniel): Non. C'est pour des fins précises.
Dans notre cas...
M. Ryan: O.K.
M. Picotte (Daniel): ...c'est de dire...
M. Ryan: Une accréditation.
M. Picotte (Daniel): ...Est-ce qu'un transporteur a des camions
qui sont compatibles et qui respectent des normes de sécurité
pour avoir accès aux installations? Deuxièmement, est-ce que
c'est là un transporteur qui respecte, qui nous donne des manifestes de
chargement, qui tient les registres voulus pour nous assurer qu'il respecte la
réglementation et qu'il achemine bel et bien ce qu'il transporte aux
installations de la Régie? Si oui, les permis doivent émaner,
dans la mesure où ça émane, bien sûr, du territoire
de la Régie.
M. Ryan: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je pense que le ministre soulève une question
de fond, à savoir que celui qui émet les permis, celui qui les
juge, celui qui contrôle, à un certain moment, ça peut
l'amener sur une pente. Je comprends la prétention de Me Picotte qui
nous dit, et même du président de la Régie: Nous, on veut
faire faire, on est très ouvert. Moi, je prends ça, ce que vous
dites, là. Mais, au point de vue de la législation, quand ce
n'est pas exprimé très clairement, imaginez-vous comment
ça ouvre la porte à des abus. Moi, je ne peux pas présumer
des gens qui ne seront pas là ou qui seront là dans 5 ans, ou
dans 3 ans, ou dans 10 ans. Il y a des changements. La durée de vie
moyenne des élus municipaux, comme ici, à Québec, c'est
à peu près 6 ans. Donc, on peut présumer qu'il va y avoir
des changements dans les élus. Avec tout ce qui se passe avec les
études qui sont poursuivies par le ministère, par le biais de
comités, moi, je ne sais pas ce qui va arriver, avec le temps. Mais il
peut arriver des changements. Si, dans le projet de loi, on n'exprime pas
clairement l'objet qu'on vise et ce qu'on veut, ça pourrait nous amener
sur la création de filiales. D'ailleurs, je l'ai soulevé quelque
peu, hier, en disant: Bien, vous avez le droit d'acheter des organismes des
objets pour lesquels la Régie est mandatée. Tous les objets que
la Régie a le pouvoir de faire, elle peut, d'après le projet de
loi, les acquérir, acquérir le capital-actions. Ce n'est pas de
l'expropriation comme on connaît. Elle peut les acheter et le seul
preneur, c'est la Régie. Ça aussi, on va poser des questions par
rapport à ça parce que, moi, ça m'intrigue. Je ne pense
pas avoir l'esprit si déformé que ça. Quand je regarde un
projet de loi, il faut justement se mettre dans la peau de ce qui pourrait
arriver, les situations possibles. Ce n'est pas si clair que ça. Il n'y
aurait pas besoin de cours de justice, il n'y aurait pas besoin de lois si,
vraiment, c'était l'esprit du législateur qui était
transmis à travers le projet de loi. Tout le monde comprendrait
ça. Mais ce n'est pas ce qui arrive dans les faits- Ça prouve,
ça fait juste démontrer que les cours ne seraient plus là.
Ce serait aussi clair que ça. Moi, je mets ça en doute un
peu,
comme approche. Je ne dis pas que ce n'est pas de bonne guerre et de
bonne volonté, mais, moi, après sept ans et après autant
d'années dans le domaine municipal, je ne peux pas me rendre à
cet argument-là, à l'effet que tout le monde est bon, tout le
monde est fin et tout le monde va se comporter correctement. Ce n'est pas comme
ça que ça se passe dans les faits.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Leduc.
M. Leduc: Là, Mme la Présidente, je vais essayer de
jouer un peu à l'avocat. J'ai très bien compris ce qui
préoccupe M. le député de Jonquière, et je suis
convaincu que vous avez raison. Quand, nous, on parle de la filiale, vous savez
de quelle filiale on parle. On parle d'une filiale qu'on établit, bon,
pour être propriétaire des installations. Ça vous a
été expliqué en long et en large. L'article 9, je pense,
qui parle de la filiale, c'est de cette filiale-là qu'on parle. Vous
avez raison de dire: Si on se donne le droit d'acquérir des filiales,
pourquoi on ne partirait pas une filiale de transport et on ferait la
même chose? C'est de ce côté-là que je saisis
très bien votre préoccupation. Mais comme ce n'est pas
l'intention de la Régie de faire ça, ce n'est absolument pas
l'intention de la Régie de faire ça, s'il y a un moyen de mettre
dans la loi: Avec l'autorisation préalable du ministre... Actuellement,
la filiale actuelle ne peut pas faire ça, c'est officiel, mais partir
une autre filiale, qui traiterait de transport, et que la Régie
acquière cette filiale-là et se mette à faire du
transport, c'est sûr qu'il y a peut-être une ouverture dans... Je
ne suis pas un juriste, moi, mais je dis qu'à un moment donné,
si... Vas-y donc, Daniel. Excusez-moi, Mme la Présidente. Là, je
joue à l'avocat. Est-ce que je peux demander à un vrai de
parler?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Me Picotte.
(12 h 30)
M. Picotte (Daniel): Simplement pour nous reporter au contexte.
Il faut voir que l'article 9 auquel on fait référence - et moi,
je conviens que ça remonte à 1990, quand même - vous vous
souviendrez qu'au paragraphe 6.2° du projet de loi 257 la Régie
avait manifesté le pouvoir de se doter d'une filiale avec l'autorisation
préalable du ministre des Affaires municipales. Ce n'est pas
discrétionnaire du tout, ça. Et cette filiale-là sert au
financement du projet sans engager le crédit municipal. Si vous vous
souvenez, c'était sur une base de projet. Donc, c'est de ça...
À l'article 9, lorsqu'on parle d'acquérir des actions d'une
filiale, il faut voir que c'est rattaché, c'est une filiale visée
en 6.2° de la loi 257, et il faut voir que tous les membres du conseil
d'administration doivent rester... exclusivement formés du conseil
d'administration de la Régie, et c'est avec l'autorisation
préalable du ministre des
Affaires municipales. Alors, à ce moment-là, je me demande
s'il n'y a pas un peu un mécanisme de contrôle, si vous voulez,
qu'avant d'autoriser une chose semblable le ministre devrait s'interroger:
Bien, mon Dieu, quelle fin poursuit-on? À date, on a vu qu'il n'avait
pas l'idée d'en autoriser une seconde. Lui, c'en était une pour
les fins des installations qui sont là, mais pas davantage. Je ne pense
pas que ça ait jamais été discuté.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Juste une question complémentaire sur l'affaire
de l'octroi de permis, là. Voulez-vous nous établir clairement -
je pense que, tantôt, M. Racine voulait parler là-dessus,
j'aimerais ça l'écouter, ou quelqu'un d'autre, aussi,
évidemment si vous le jugez utile - est-ce que c'est absolument
indispensable, cette mécanique-là, que la Régie
émette des permis? Je veux bien accréditer des organismes, mais
émettre des permis, là, avec tout ce qui est là, est-ce
que c'est vraiment une chose... est-ce que c'est une question de vie ou de mort
pour vous autres, ça?
M. Racine: Mme la Présidente-La Présidente (Mme
Bélanger): M. Racine.
M. Racine: M. le ministre, il y a deux objets qui sont
visés par cet article-là, si on veut. D'une part, la Régie
doit s'assurer que les matières, les déchets qui sont
acheminés à ses installations proviennent, effectivement, du
territoire de la Régie. Nos installations n'ont pas de capacité
pour recevoir des déchets ou des matières venant de
l'extérieur. Donc, il faut nous assurer que les entrepreneurs qui nous
amènent ces déchets-là opèrent sur le territoire de
la Régie.
Deuxièmement, il faut s'assurer que les camions qui viennent
porter soit des matières recyclables, soit des déchets, aux
postes de transbordement que nous allons mettre sur pied ou directement aux
installations, puissent être acceptés techniquement par les
installations que nous avons. Dans le cas de matières recyclables,
ça prendrait des camions qui soient en mesure d'être compatibles
avec les installations que nous allons avoir.
Donc, ça prend un contrôle, si vous voulez, pour nous
assurer que ces deux conditions sont remplies. Appelons-le permis ou
appelons-le autre chose, mais c'est un contrôle qui doit être mis
sur pied pour ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Ryan: ...l'AESEQ ou... Brièvement, par exemple. Moi, je
suis prêt à consentir, si vous...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Me
Raymond.
M. Raymond: Merci, Mme la Présidente. Alors, deux mots
rapides, comme j'ai entendu M. Ryan. D'abord, une question: Si la Régie
craint que des villes avoisinantes, qui ne font pas partie de la Régie,
destinent leurs déchets à leur centre d'incinération,
c'est - avec respect - un petit peu farfelu. Actuellement, le marché de
disposition de déchets - et j'entends là,
particulièrement, l'enfouissement - coûte à l'ensemble des
marchands ou des municipalités une somme approximative de 30 $, 32 $ la
tonne; certains même à 28 $. J'ai entendu et compris, la semaine
dernière, les propos des membres de la Régie qui, eux, disent que
le coût d'incinération est de 80 $. Alors, je vois mal quiconque
en affaires s'empresserait de destiner ses déchets à un endroit
où le coût de disposition est du double.
Deux, et rapidement, sur le transport. On dit: Tout ce qu'on souhaite,
nous autres, c'est que nos municipalités ne débordent pas,
disposent leurs déchets ailleurs. Je les comprends. Effectivement,
plusieurs vont être tentés d'aller ailleurs parce que c'est
à un coût moindre. On parie de manifeste. Bravo! On est d'accord
avec cette optique-là. Cependant, pour la question très
pertinente soulevée par M. le ministre Ryan relativement à
l'octroi de permis, on dit: Pourquoi la Régie aurait-elle des
contraintes ou une réglementation différente de celle du
ministère des Transports qui, lui, a décidé de
déréglementer ce secteur-là?
Il faut rattacher maintenant des mots à des idées. Ces
mots-là exprimés dans le projet, qu'on parle de transport,
ça va très loin. On parle de système de gestion de
déchets comme désignant «les opérations
administratives et techniques de transport». Alors, Mme la
Présidente, j'invite tout le monde à réfléchir.
Jusqu'où pourrait aller, au sens de la loi, l'expression
«opération administrative de transport», le tout vu par la
fenêtre de l'article 17, qui dit que l'article 13 est
déclaratoire? Or, l'entendement de l'article 13, c'est donner une
définition large, étendue et propice à l'exercice de tous
les pouvoirs par la Régie. Alors, j'invite, Mme la Présidente,
à récléchir sur l'expression «opération
administrative de transport». Ne serait-ce pas là l'occasion, pour
la Régie, de dire: Maintenant, vous aurez besoin de cautionnement pour
faire du transport? Chose qui n'est pas exigée actuellement. Vous aurez
besoin d'avoir un minimum d'employés, vous aurez maintenant besoin, sur
vos camions, d'avoir deux préposés.
M. Ryan: ...soulever une question d'ordre, là. L'article
13 a été adopté.
M. Raymond: J'entends, M. le ministre. Cependant, on parle
actuellement de transport et, dans cette question-là, je vous invite
à voir la question transport dans l'optique de la Régie avec sa
propre définition de l'entendement de l'article 13 en disant:
Opération administrative de transport. Ça rencontre la question
que vous posiez, à savoir: Pourquoi voulez-vous vous octroyer
l'exclusive discrétion d'émission de permis? Merci, Mme la
Présidente.
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme Bélanger): merci, me raymond.
alors, nous revenons à l'article 2, paragraphe 1°. m. le ministre,
est-ce que les commentaires ont été faits sur... non.
Sous-produits des rejets industriels
M. Dufour: II y a peut-être eu, dans la discussion, un
sujet qui a été soulevé par l'AESEQ, où il n'y a
pas eu de réponse claire de la part de la Régie, concernant, par
exemple, les sous-produits des rejets industriels. On a parlé des
produits Labatt. Comment la Régie va-t-elle se comporter avec ça,
ces sous-produits-là - ils sont recyclables - et qui, en fait, ne sont
pas des déchets proprement dits au point de vue des termes du
dictionnaire? Ce sont des rejets et non pas nécessairement des
déchets comme tels. Par exemple, dans un commerce, dans un bureau, il y
a des déchets, mais il y a du papier fin qui est
récupéré. Est-ce que, ça, ça va être
considéré comme déchet? Est-ce que ce sera la
propriété de la Régie ou non? On n'a pas eu de
réponse par rapport à ça. Je ne sais pas si c'est
nécessaire, avant d'étudier le projet de loi. Je vous le demande
bien humblement, comme question, comme interrogation.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce qu'il y a une réponse à ça?
M. Ryan: J'ai été distrait un moment. Pourriez-vous
rappeler le point brièvement?
M. Dufour: Je disais: Est-ce que... Je soumets ça comme
question, puisque la Régie n'a pas répondu. Il y a eu une
préoccupation qui a été manifestée par des
intervenants, à l'effet que, les rejets industriels, ça pourrait
comprendre... Est-ce que ça comprend tout ça ou pas?
Vis-à-vis, par exemple, de Labatt, c'est un point qui a
été soulevé, le carton qui est déjà vendu,
si c'est considéré comme déchet, à ce
moment-là, la compagnie est prise avec quelque chose, puis le potentiel,
par rapport à la récupération puis par rapport à
l'incinération.
M. Ryan: J'estime que c'est compris, ça, à
l'article... au paragraphe 2°. On va y venir tantôt. On pourra
demander la précision. On pourrait peut-être disposer du
paragraphe 1°, pour commencer. Là, on a échangé
beaucoup. Je
pense qu'il faut régler ces questions-là. Moi, je crois
que, sur le paragraphe 1°, je ne sais pas, est-ce que vous autres auriez
des modifications, quelque chose à proposer sur le paragraphe 1°,
la, ou à nous suggérer? Ou bien si vous voulez le garder tel
quel?
M. Picotte (Daniel): Mme la Présidente, au niveau du
paragraphe 1°, nous avons été sensibles, bien sûr, aux
remarques que Me Chouinard faisait valoir hier soir, à l'effet que,
à l'occasion, certains des déchets désignés
pourraient devoir être apportés à des installations autres
que les nôtres. Par exemple, je pense qu'il y a 14 jours d'entretien
prévus par année. Il peut y avoir un cas de force majeure
où l'incinérateur ne fonctionne pas, de sorte qu'à ce
moment-là il faudrait pouvoir prescrire un lieu autre que notre lieu
principal, à l'occasion. Celui-là, évidemment, sur notre
territoire, on n'a pas de site, actuellement. Donc, il est possible que
ça devrait être à l'extérieur. Il a
été proposé-La Présidente (Mme Bélanger):
Est-ce que vous auriez un amendement à proposer? (12 h 40)
M. Picotte (Daniel): Bien, nous avions... et ça a
été soulevé, évidemment, ce matin. Là, il
est difficile de souscrire un texte qu'on a discuté. On aurait
proposé de retrancher les mots qui partent avec «lequel
doit», de retrancher cette dernière ligne-là, de
manière à laisser la latitude voulue à la
Régie.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que votre
amendement est rédigé?
M. Ryan: on prendra connaissance du projet d'amendement quand on
va revenir, mais ça tombe sous le sens que cet amendement-là va
améliorer la proposition.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, étant
donné qu'il y a un vote à l'Assemblée nationale, nous
allons suspendre les travaux pour quelques instants.
Une voix: O.K. (Suspension de la séance à 12 h
41)
(Reprise à 13 h 3)
La Présidente (Mme Bélanger): Nous allons suspendre
jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 4)
(Reprise à 15 h 13)
La Présidente (Mme Bélanger): La commis- sion de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Le mandat
de la commission est d'entendre les intéressés et de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi d'intérêt privé 221, Loi concernant la Régie
intermunicipale de gestion des déchets sur l'île de
Montréal. Au moment de la suspension des travaux, je crois que nous
étions à demander à Me Picotte un amendement sur le
paragraphe 1° de l'article 2. Qui a été
déposé?
M. Ryan: Non, il n'a pas été déposé
encore.
La Présidente (Mme Bélanger): II n'a pas
été déposé. Me Picotte devait donner un amendement.
On a suspendu au moment où il parlait de faire un amendement au
paragraphe 1° de l'article 2.
M. Ryan: Mme la Présidente, c'est moi qui dépose
les amendements.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah! c'est vous qui
déposez l'amendement; d'accord. Alors, M. le ministre.
Transport et conditions d'acceptation des
déchets
M. Ryan: Si on veut me suggérer cet amendement-là
le plus tôt possible. Je peux vous en donner communication en substance
pour qu'on puisse commencer la discussion sans nécessairement avoir le
texte. Il s'agira de faire tomber du paragraphe 1° les mots après
«dépôt» jusqu'à la fin du paragraphe. On va
avoir le texte, là. Je ne sais pas ce que font nos gens, là.
Pardon?
M. Dufour: Paragraphe 1°...
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe 1°
de l'article 2.
M. Ryan: Oui, c'est ça.
M. Dufour: Après «dépôt lequel
doit», ça, ça sauterait si j'ai bien compris?
M. Ryan: Oui, c'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): «...lequel
doit, sauf pour les déchets désignés pour le compostage,
être situé sur le territoire d'une municipalité
membre».
M. Dufour: «...et désigner le lieu de leur
dépôt», point.
La Présidente (Mme Bélanger): «...de leur
dépôt.»
M. Ryan: Évidemment...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Dufour: Je pense qu'on va accepter qu'on aft l'amendement, il
n'y a pas de problème là-dessus. On va essayer de faire une
discussion parce que, moi, j'ai une couple de questions à poser
là-dessus.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on peut faire
la discussion.
M. Dufour: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre.
M. Ryan: Vous allez avoir le texte d'une minute à
l'autre.
M. Dufour: Vous allez nous expliquer.
M. Ryan: Le but de ceci, c'est de simplifier. On disait que le
dépôt devait être obligatoirement situé sur le
territoire d'une municipalité membre. Avec l'amendement que nous
déposons à l'instant, on se borne à dire que la
Régie déterminera le lieu où devront être
déposés les déchets. Ça laisse plus de marge,
surtout pour le compostage, et éventuellement peut-être un site
d'enfouissement. On ne le sait pas. Ça laisse de la marge. Même
s'il arrivait que l'incinérateur soit complètement
débordé, il pourrait arriver qu'il y ait un incinérateur
situé, disons, dans la vile de Montréal qui pourrait en prendre
une partie et ça pourrait faire l'objet d'une entente avec la ville de
Montréal. Il y a toutes sortes de possibilités qui restent
ouvertes comme ça. Je pense que c'est mieux de ne pas trop fermer ce
point-ci. C'est l'objet de l'amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la
modification à l'article 2, paragraphe 1°: L'article 2 du projet de
loi 221 est modifié par la suppression, dans les deux dernières
lignes du paragraphe 1°, des mots «lequel doit, sauf pour les
déchets désignés pour le compostage, être
situé sur le territoire d'une municipalité membre». M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: J'ai compris qu'il y a des gens qui nous ont
soulevé l'hypothèse ce matin, et possiblement hier aussi, qu'il
pourrait y avoir dans la question de l'incinérateur... il pourrait
être débordé, il pourrait y avoir une grève. En
fait, on a souligné un certain nombre d'alternatives qui pourraient
mettre en danger... qui ferait qu'il y aurait possibilité aussi que
même les déchets puissent être conservés dans les
camions s'il n'y a pas d'endroit pour les placer. C'est un peu pour pallier
à ça, si je comprends bien, que ça est introduit. Mais
est-ce que ça remet en cause par exemple... Le principe, il a
été affirmé, mais moi, je ne l'ai pas vu écrit
nulle part. Le syndrome de «pas dans ma cour» là, ça,
on l'entend dire régulièrement. Il y a des gens qui ont
affirmé assez haut ou assez fortement qu'il fallait qu'à
l'avenir, ou à partir de maintenant, les déchets... Je pense que
le ministre aussi l'a dit au début de la commission, qu'autant que
possible les déchets devaient être traités à
l'endroit où ils se produisent, ou à peu près sur le
territoire où ça se produit. Donc, c'est évident qu'avec
cet amendement-là on peut avoir le principe dans la tête, mais on
n'y fait pas référence nulle part. Est-ce que je résume
bien, là?
M. Ryan: Regardez, il y a beaucoup d'autres endroits où il
y est fait référence. Quand on dit que la Régie peut
désigner lés conditions auxquelles les déchets seront
reçus à son lieu d'accueil à elle. Là, c'est bien
indiqué clairement. Puis, H y a beaucoup d'endroits dans le projet de
loi où ça pointe vers ça.
Mais on ne ferme pas la porte. On ne ferme pas la porte à
d'autres possibilités qui pourraient arriver dans des circonstances
généralement imprévues et imprévisibles d'ailleurs.
Vous avez mentionné quelques éventualités possibles, il
pourrait y en avoir d'autres également. Il pourrait arriver que
l'appareil d'incinération soit bloqué pendant un mois, qu'il y
ait des grosses réparations majeures à faire dessus, sur
lesquelles on n'aurait pas de contrôle. Il faut bien que les choses
marchent quand même en attendant.
Ça fait que je pense bien qu'on ne change rien à l'esprit
de l'affaire, mais on évite de s'emprisonner inutilement dans une
affaire fermée à l'avance. Ça peut être très
pratique même pour certains cas précis qui pourront se poser en
cours de route. Je pense que, vous autres, vous n'aurez pas d'objection a une
affaire comme ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Avant de poursuivre,
si vous me permettez, est-ce que vous croyez avoir besoin des intervenants
pendant l'étude de l'article 2, l'Association des...
M. Ryan: non, je pense qu'ils ont dit ce qu'ils avaient à
dire. maintenant, s'ils veulent rester assis là, on n'en fera pas, nous
autres, de casus belli.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est parce que ce
n'est pas dans les coutumes que les intervenants...
M. Ryan: C'est vous qui avez le contrôle de
l'assemblée, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): ...restent assis
à la table des députés. Parce que c'est possible que
d'autres députés péquistes... de l'Opposition
c'est-à-dire...
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): ...que d'autres
députés de l'Opposition viennent prendre place. Alors, ça
serait un peu... On vous demanderait de vous asseoir dans l'assistance. Et si
jamais on a besoin de votre intervention, on vous fera revenir.
M. Dufour: Pour l'amendement, je pense...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: ...qu'il n'y a pas d'opposition de principe de notre
part puisque le fait qu'on dise qu'on n'est pas limités à un
endroit, je comprends aussi la difficulté qu'on pourrait avoir si on
était obligés de l'avoir absolument sur le territoire, à
l'exception du compostage. Je pense qu'au point de vue du règlement...
En tout cas, l'amendement tel quel me semble recevable et acceptable.
L'amendement. On reviendra au fond.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement au
paragraphe 1° de l'article 2 est adopté?
Une voix: Adopté.
M. Dufour: L'amendement oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement.
M. Dufour: Pour revenir à...
La Présidente (Mme Bélanger): Nous revenons au
paragraphe 1° de l'article 2 tel qu'amendé, par exemple.
M. Dufour: C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
l'amendement est adopté. Nous revenons au paragraphe 1° de l'article
2 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Ryan: Je pense bien que le paragraphe, comme il se lirait
à la suite de l'amputation que nous venons de faire, traite d'abord du
«transport des déchets». Ça, c'est un concept que
nous importons de la Loi sur la Communauté urbaine de Montréal et
de la Loi sur la Communauté urbaine de Québec. C'est
déjà exprimé dans ces cas-là clairement. (15 h 20)
«Les conditions d'acceptation de ceux-ci à ses
installations». Je pense que ça va de soi, le fait qu'elle puisse
prescrire les conditions dans lesquelles ils vont être livrés pour
que la manutention puisse se faire dans les conditions les plus
économiques, les plus hygiéniques possible également. Je
pense que ce sont deux clauses qui vont de soi. «Et désigner le
lieu de leur dépôt.» Ça, c'est le troisième
élément dans cet article 1. Là y a des gens qui
s'objectent explicitement à ça, et je comprends. Ils respectent
leurs objections. Mais on ne peut pas tout accepter en même temps quand
on est obligés de décider. Si on accepte une chose, des fois, on
est obligés de refuser celle qui est contraire. On ne peut pas les
accepter toutes les deux en même temps; c'est malheureux. Mais ces
points-là, je pense que, pour le bon accomplissement des objectifs de la
Régie, ce sont trois points qui n'ont rien d'inédit, vu qu'ils
sont déjà dans la législation sur la Communauté
urbaine de Montréal et la législation sur la Communauté
urbaine de Québec, y compris la désignation du lieu où
devront être déposés les déchets. Je pense
qu'après tout ce que nous avons discuté depuis une semaine, nous
sommes assez éclairés pour être capables de nous prononcer
là-dessus.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Oui. J'ai bien examiné aussi le projet de loi.
Fondamentalement, moi, je crois que ce projet de loi, c'est surtout un projet
qui a pour effet ou qui a pour but de permettre à la Régie
d'acheter ou de se doter d'un incinérateur. D'après ce que je
vois là, on profite de cette loi pour introduire tout ce qui va aller
avec l'incinérateur. Donc on parle des déchets, on parie de la
façon de les manutentionner, de les transporter, de les transborder, et
le reste et le reste.
Donc, c'est clair que lorsqu'on commence à mettre des contraintes
sur le transport... Je comprends, par exemple, que la Régie peut avoir
un certain nombre de règles minimales pour pouvoir accepter ces
camions-là à ses installations. S'il y a une porte de 12 pieds de
hauteur et que le camion a 14 pieds, ça ne rentrera pas. Donc, je pense
que la Régie est en lieu d'avoir une certaine exigence. Est-ce qu'on est
obligé de l'avoir par règlement ou pas? Ça, c'est une
autre histoire. Est-ce qu'on est obligé de l'introduire dans la loi?
Ça aussi, on peut se questionner par rapport à ça.
Ça pourrait être un règlement qui est adopté par la
Régie sans que ce pouvoir-là soit explicitement expliqué
dans le projet de loi. Donc, les règles relatives au transport, c'est un
déplacement qui se produit sur le territoire, ce n'est pas... À
ses installations comme telles, elle peut dire, comme on voit dans les
stationnements un peu partout, «6 pieds de hauteur». Donc,
quelqu'un qui a plus de 6 pieds ne passe pas, n'y va pas. Donc, qu'on puisse
régir à l'installation même les hauteurs, les longueurs,
etc. Si le camion a 35 pieds ou 40 pieds et qu'il a 20 pieds pour
décharger, il y a quelque chose qui ne marche pas. Ça, je
comprends ça.
Mais la question, c'est qu'on va plus loin que ça, on parle des
règles relatives au trans-
port; donc, on fait le transport. On profite du projet de loi pour aller
plus loin. Est-ce que c'est vraiment l'intention qu'on poursuit?
M. Ryan: Regardez, Mme la Présidente, on peut
peut-être demander à la Régie. Peut-être que M.
Racine pourrait nous dire ça, là, ce qui peut entrer dans les
règlements sur le transport, ou M. Picotte, ou M. Leduc. Qu'est-ce que
vous penseriez mettre dans un règlement sur le transport des
déchets, vous autres?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Racine.
M. Racine: Simplement, Mme la Présidente, un exemple que
je peux donner, c'est au niveau de la collecte sélective: que ce soit
des types de camion qui soient adaptés à la collecte
sélective. C'est plus, nécessairement, qu'avoir des dimensions de
camion, mais avoir des camions qui soient compatibles avec les installations,
au niveau des différents types de collecte que la Régie veut
mettre en place.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? M.
Ryan: Est-ce que ça va?
M. Dufour: Oui, mais est-ce que c'est vraiment juste ça
que ça veut dire, les règles relatives au transport? S'il y avait
seulement ça, ce n'est pas trop, trop complexe, là. Là, on
est très limités. Je pense bien, par exemple, qu'un camion de
déchets - et c'est prévu dans d'autres lois - ça prend un
camion fermé pour compacter, pour que ça prenne moins d'espace.
Il y a un paquet d'affaires, moi, que je sais que c'est compris dans les
règles relatives au transport. Mais là, ce qu'on dit: il faut que
les camions soient adaptés pour la forme de collecte. C'est
évident qu'un camion qui a une fourchette, ça prend une
fourchette pour soulever des poids; je reconnais ça aussi. Mais c'est
déjà prévu. Ils ne pourront pas les soulever à
bras, ça ne marche pas. Donc, le camion, je pense que ce sont juste les
règles du gros bon sens, ça. Mais les règles relatives au
transport, est-ce qu'on ne peut pas aller plus loin que ce qu'on...
L'explication qui est là, elle est correcte. Mais est-ce qu'on a besoin
de l'écrire dans le projet de loi pour faire seulement ça?
M. Ryan: Moi, je trouve que c'est mieux de le mettre. C'est mieux
de le mettre. Il faudrait trouver un autre mot, si on ne mettait pas ce
mot-là; il faudrait en trouver un autre. Il peut arriver d'autres
problèmes qui vont se poser pour le transport.
M. Dufour: oui, mais si j'essaie d'interpréter l'opinion
ou ce dont m. racine vient de nous informer, ou ce que le directeur
général de la régie vient de nous dire, ce que lui dit, ce
qu'on prévoit par ça, c'est d'expliquer quelle sorte de camion
ça prendrait pour faire de la collecte sélective et quelles sont
les grandeurs de camion ou le genre de camion qui pourrait être
accepté à nos installations. Donc, ce sont des règles
relatives à la réception au lieu de transbordement, puis ce sont
des règles relatives à la cueillette comme telle, explicitant la
cueillette comme telle. Mais avec cet article-là, j'ai l'impression
qu'on pourrait aller plus loin que ça.
M. Ryan: Regardez, eux autres, ce n'est pas leur intention,
d'après ce que j'ai compris, mais il pourrait arriver qu'ils trouvent...
Disons qu'ils passent sur des rues où ça serait tout à
fait contre-indiqué. Il pourrait y avoir dans le règlement qu'ils
ne pourront pas passer sur telle rue ou qu'ils devront passer sur telle rue. On
pourrait faire ça.
M. Dufour: Oui, mais vous savez que dans les lois
générales des cités et villes ils peuvent le faire. Ils
peuvent avoir un plan de circulation.
M. Ryan: Oui, mais là, la Régie pourrait le faire
pour ses propres fins.
M. Dufour: Mais si c'est exactement ce qui est écrit dans
la Loi sur les cités et villes, vous n'avez pas l'impression qu'on
pourrait leur donner le pouvoir correspondant dans la Loi sur les cités
et villes? Si c'est ça qu'on veut leur donner...
M. Ryan: Regardez, ce qu'on leur donne ici, ça leur donne
le pouvoir de faire des choses comme celle-là. C'est tout du mode de
délégation ici, dans le fond. C'est des choses que peuvent faire
les municipalités, c'est évident. Les municipalités
peuvent le faire, ça.
M. Dufour: Est-ce que vous pouvez me donner l'article
correspondant dans la Loi sur les cités et villes qui permet que les
municipalités puissent prescrire des règles relatives au
transport des déchets?
M. Ryan: Non. Dans la Loi sur les cités et villes, je
pense que le transport des déchets n'est pas traité
explicitement. Ça l'est explicitement dans la Loi sur la
Communauté urbaine de Montréal et dans la Loi sur la
Communauté urbaine de Québec. Dans la charte de la ville de
Montréal aussi, clairement. Regardez, dans la charte de la ville de
Montréal. Il ne faut pas chercher des poux ou des puces où il n'y
en a pas non plus. Regardez ce qui est dit dans la charte de la ville de
Montréal: Obliger toute personne - ils peuvent faire des
règlements pour ça - à détenir un permis pour la
collecte et le transport des déchets, prescrire les conditions d'octroi,
de maintien, de suspension et de
révocation de ce permis, prescrire des procédés de
collecte des déchets et obliger le transporteur dans les cas
précisés et prescrits par le règlement à obtenir et
à conserver avec lui un manifeste de chargement contenant les
détails prescrits, etc.
M. Dufour: Mais est-ce que dans la loi habilitante de...
Ça, c'est la ville de Montréal?
M. Ryan: Oui, oui.
M. Dufour: Est-ce qu'elle a le pouvoir quelque part d'acheter ou
de mettre sur pied une filiale et que ce soit seulement elle? Parce que, dans
le fond, c'est toujours dans les conditions qu'on le place. Moi, je...
M. Ryan: Excusez, là. M. Dufour: Oui.
M. Ryan: Ça, ça y est. Si vous regardez la Loi sur
la Communauté urbaine, la Communauté urbaine peut établir
un lieu pour l'élimination des déchets, l'accueil des
déchets. Elle peut môme décider que les villes membres de
la Communauté devront aller là. Ça y est
déjà, ça.
M. Dufour: O.K.
M. Ryan: La ville ne peut pas l'avoir, elle ne peut pas s'obliger
elle-même à aller à tel endroit. La ville de
Montréal, c'est rien que pour elle.
M. Dufour: Oui, mais ma question est à l'effet...
M. Ryan: Elle peut avoir un site; c'est prévu, ça.
(15 h 30)
M. Dufour: Ma question est que si on leur donne ce
pouvoir-là, puis en même temps on leur permet d'aller plus loin...
Parce que c'est toujours une question de relativité là-dedans. Si
vous leur donnez ce pouvoir-là puis, en plus, vous leur donnez le
pouvoir d'acheter ceux qui sont en opération sur le territoire, vous
créez des filiales à côté. Là, vous l'avez
vous-même soulevé, je pense que c'était très
pertinent ce que vous avez fait ce matin. Vous avez dit: Est-ce qu'il peut y
avoir un conflit d'intérêts? Je pense que oui, il peut y en avoir
un. C'est tellement possible que... C'est ça que je pose comme question
au départ. Si on le permet, comment on le permet? Parce que ça
n'a même pas été accordé à la ville de
Montréal. Donc, elle n'a pas été aussi loin, et si elle le
demandait, je ne suis pas sûr qu'on devrait lui accorder, parce qu'on
fausse des règles quelque part. Ils ne peuvent pas tout avoir. Ils vont
avoir le droit de le faire, mais ils ne pourront pas en même temps dire:
C'est nous autres qui contrôlons tout, tout, tout, de a jusqu'à z,
même le droit de vie ou de mort sur l'entreprise comme telle. C'est
là que, moi, je vois l'élément dangereux là-dedans.
Si on dit: Ça existe dans la ville de Montréal, ça ne
cause pas de problème, c'est exactement ça. Je pourrais
peut-être me rallier, mais à condition qu'on les traite aussi
ailleurs de la même façon. Je ne suis pas sûr qu'à la
ville de Montréal il n'y ait pas des phénomènes... Ils ne
sont pas ici, on ne peut pas leur poser des questions. Les contractées
ne sont pas là non plus, les gens qui opèrent à la ville
de Montréal. Peut-être qu'ils pourraient nous donner d'autres
éléments et dire: Ce n'est pas si correct que ça.
M. Ryan: À la ville de Montréal, je ne sais pas
comment c'est aujourd'hui mais, pendant longtemps, il y a eu des transporteurs
de déchets privés, et il y a eu des camions qui appartenaient
à la ville de Montréal. On a eu les deux qui ont cohabité
longtemps. Aujourd'hui, je pense que c'est plus rendu dans le secteur
privé; je pense qu'ils se sont défaits de ça. Je ne suis
pas sûr que ce soit... Non, ce n'est pas complet, il y en a encore
beaucoup qui sont publics.
M. Dufour: II dit non. C'est plus la ville, je pense.
M. Ryan: Ils ont les deux à Montréal. Ils ont un
très bon système d'octroi de contrats. Un très bon
système qui est reconnu comme un des systèmes qui fonctionnent
bien en Amérique du Nord.
M. Dufour: Mais la tendance est à faire
disparaître...
M. Ryan: Le côté public. M. Dufour: II
semblerait... M. Ryan: Le côté public, oui.
M. Dufour: Non, c'est le côté privé qui a
tendance à disparaître à Montréal.
M. Ryan: À Montréal? Je ne pense pas. M. Dufour:
C'est le côté...
M. Ryan: C'est parce qu'ils sont pris avec la
sécurité d'emploi aussi.
Mme la Présidente, moi, je trouve que la question qui est
posée peut peut-être être soulevée à propos du
troisième paragraphe, mais à propos du premier, leur permettre de
«prescrire des règles relatives au transport des déchets et
les conditions d'acceptation de ceux-ci à ses installations [...] et
désigner le lieu» du dépôt des déchets, il me
semble que c'est des pouvoirs élémentaires que doit
posséder cette Régie. Et on
n'innove en aucune manière. On a déjà
accordé ça explicitement à la Communauté urbaine de
Montréal et à la ville de Montréal dans les années
passées. On l'a répété pour la Communauté
urbaine de Québec il y a a peine six mois. Il y a à peine six
mois. Le député de Jonquière était avec nous.
M. Dufour: Oui, à l'exception, par exemple, que je vous
demande où on a accordé le pouvoir d'acquérir,
d'être les seuls acquéreurs. Je vous demande de me donner le
pendant. Vous me dites: Oui, on l'a accordé. Il n'y avait pas
d'opposition. Pas de problème de ce côté-là.
Deuxièmement, non seulement il n'y a pas d'opposition, mais en plus il
n'y a pas de pouvoir d'acquérir de la même façon qu'on
s'apprête à le faire dans la loi. Et ça, ça me
dérange. Je ne vous le cache pas, c'est ce bout-là. Je suis
obligé de faire du «racolage» entre les deux. De recoller
les morceaux.
M. Ryan: Mais on va venir tantôt à propos des...
M. Dufour: Pas du racolage, du recolage. Vous pouvez bien me
reprendre. Ha, ha, ha!
M. Ryan: ...filiales, mais ici ce n'est pas ça qui est
mentionné. La ville de Montréal, vous le savez comme moi, elle a
le pouvoir; pour le paramunicipal, elle peut faire bien des choses. On ne
serait pas prêts à donner ça maintenant d'une
manière aussi large. Ce n'est pas ça qu'on fait ici.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
M. Morin: M. le Président, je voudrais poser une
question...
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
Présidente.
M. Morin: Mme la Présidente, je voudrais poser une
question au représentant de la Régie. Maintenant que le
paragraphe 1° a subi un amendement, soit l'aspect qui touche
évidemment le compostage et le territoire situé d'une
municipalité membre, par rapport au paragraphe 3e,
c'est-à-dire à l'article 3 de la présente loi,
êtes-vous capable de me dire en quoi le paragraphe 1e de
l'article 2 ajoute ou modifie l'article présentement en vigueur,
c'est-à-dire l'article 3 de la loi 257?
M. Leduc: M. Picotte va répondre à cette
question-là puisque c'est légal.
M. Picotte (Daniel): Écoutez, il y a deux choses bien
distinctes. La première vous donne le pouvoir, par règlement,
d'adopter des règles.
L'article 3, c'est tout autre chose. L'article 3 vise, par exemple,
à faire en sorte que nos règlements... à laisser nos
municipalités libres d'enlever des déchets puisque la loi 257, en
1990, permettait à la Régie de demander aux municipalités
de leur livrer des déchets. Dans la mesure où la
municipalité a prescrit elle-même son mode d'enlèvement,
son mode de transport, bref, a exercé sa juridiction pour
l'enlèvement de ses propres déchets, la loi 257 nous permet de
lui demander de nous livrer ces déchets-là. On n'a donc pas
besoin, techniquement, de réglementer ces cas-là puisque - et
c'est la raison pour laquelle on s'est donné une possibilité
d'exclusion de notre règlement - ces déchets-là, c'est la
municipalité qui s'en occupe, qui les enlève. On ne veut pas
interférer avec son pouvoir quand elle les enlève pour son compte
à elle.
Les dispositions relatives à l'application pour une partie de son
territoire, c'est qu'il y a des dispositions... Par exemple, on parle du
transport. Il y a, par exemple, un centre de transbordement qui va se situer
vraisemblablement vers le centre de l'île et une autre partie va se
situer vers Montréal-Est. Alors, ce qu'on voulait tout simplement, c'est
faire en sorte que les règles de transport... Par exemple, sur
l'achalandage des rues, il y a des gens dans l'est de la ville qui ont fait des
représentations. Il y en a peut-être plus tard qui vont venir
s'inscrire parce qu'ils n'aiment pas beaucoup avoir un centre de transbordement
à Saint-Laurent, sem-ble-t-il. Alors, on s'est dit: On pourra
circonscrire le pouvoir de règlement du transport. Premièrement,
on pourra le circonscrire dans une zone donnée. C'est deux choses bien
distinctes: l'un, c'est le pouvoir, et l'autre, c'est une modalité
territoriale d'application.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc, ça répond à votre
question?
M. Morin: Oui, mais ça ne me satisfait pas quand
même. Prétendre que l'article 3 de la présente loi est une
modalité et que ça, c'est un pouvoir, si j'en fais la lecture
purement sur le plan phraséologique, c'est à peu de chose
près la même chose. Alors, que vous souteniez que l'article 3,
c'est une modalité, alors que le paragraphe 1°, c'est un pouvoir,
j'ai de la difficulté. Surtout qu'on ne retrouve nulle part dans la
présente loi l'abolition de l'article 3 de la présente loi.
M. Picotte (Daniel): Je dois avouer, Mme la Présidente, si
je peux me permettre...
La Présidente (Mme Bélanger): Me Picotte.
M. Picotte (Daniel): Je dois avouer que je ne lis pas du tout,
moi, dans l'article 3, le pouvoir d'adopter des règlements en
matière de transport. Je ne lis pas ça du tout là.
Peut-être
que je comprends mal votre question.
M. Morin: Oui, mais lorsqu'on dit que la Régie peut,
à l'égard d'une municipalité membre, déterminer
parmi les déchets enlevés par une municipalité ou pour son
compte ceux dont elle entend prendre livraison, prescrire les modalités
d'enlèvement, de transport et de livraison?
M. Picotte (Daniel): Je vous avais mal saisi. C'est l'article 3
de la loi de 1990, excusez-moi. Revenons en arrière à ce
moment-là. Les municipalités ont toujours eu juridiction sur
l'ensemble des déchets. Bon. Il y a des déchets qui sont
enlevés par la municipalité ou pour son compte...
M. Morin: Oui.
M. Picotte (Daniel): ...et ça, c'est l'enlèvement
généralement réservé au secteur résidentiel,
traditionnellement. Il n'y a rien d'écrit dans la loi là-dessus
mais, traditionnellement, ça a toujours été dans le
secteur résidentiel...
M. Morin: Oui.
M. Picotte (Daniel): ...parce que c'étaient de petits
volumes. C'était un sac vert, bon, et ça se faisait
commodément, les mardis et les jeudis. Traditionnellement, il y a donc
des déchets qui sont enlevés par la municipalité ou pour
son compte. En 1990, le législateur a dit à la Régie: Vous
pouvez... Pour ce qui est d'une municipalité, ce qu'elle enlève,
elle, pour son compte, vous pouvez demander à une municipalité de
vous livrer ces déchets-là. Et on a ressenti alors le besoin de
dire: Vous pourrez intervenir quant à ces appels d'offres, la
municipalité, pour réglementer le transport, l'enlèvement,
la cueillette, etc., pour assurer une homogénéité au sein
du territoire de la Régie. Donc, là, vous avez un bloc de
déchets qui s'est trouvé réglé en 1990 et qui
correspondait au secteur résidentiel, soit, si mes chiffres sont exacts,
à peu près 55% de votre volume. À peu près. Vous
avez cependant toute une série de déchets domestiques, mais qui
ne sont pas enlevés par les municipalités, qui sont chez les
commerces et industries, et c'est ce dont parle aujourd'hui le projet de loi
221. Donc, la loi 257, en 1990, ne permettait pas de couvrir ces 45 %, et c'est
de ces 45 % dont on parle aujourd'hui.
M. Morin: Oui, sauf qu'une fois que le paragraphe est
amendé, ce n'est plus aussi vrai, ce que vous soutenez. On a
éliminé «lequel doit, sauf pour les déchets
désignés pour le com-postage...». À partir du moment
où vous enlevez cette partie-là, votre interprétation
n'est plus aussi exacte que ça couvre l'autre partie des déchets
qui n'était pas couverte par l'article 3 de la présente loi.
M. Picotte (Daniel): Pour répondre à votre
question, théoriquement, le pouvoir en 2.1° couvre l'ensemble des
déchets. Encore une fois, vous retournez à la notion de
déchets. Il n'y a rien qui définit un déchet
résidentiel et un déchet commercial ou industriel. Ce n'est pas
défini nulle part, ça. Donc, le paragraphe 2.1° permet
d'appliquer un règlement sur tous les déchets, et c'est la raison
pour laquelle, pour éviter la confusion, l'article 3 de la loi 221
permet à la Régie, quand elle adopte un règlement, de
dire: Ce règlement-là ne s'applique pas à l'égard
des déchets qu'une municipalité enlève parce que,
là, on exerce le pouvoir de la loi 257.
En somme, pour mettre le portrait plus clair, la volonté, c'est
que pour les déchets enlevés par la municipalité ou pour
son compte, on va continuer de travailler avec les pouvoirs que la loi 257 nous
donnait en 1990. Pour les autres déchets, on va se servir du pouvoir qui
est à l'article 2, paragraphe 1°, de la loi 221. Maintenant, pour
éviter qu'il y ait double juridiction sur les deux, pour éviter,
en d'autres termes, qu'une municipalité se trouve en même temps
sujette à des demandes de la Régie sous le coup de la loi 257 et
un règlement en vertu de la loi 221, on va permettre à la
Régie, pour harmoniser son travail, d'exempter, d'exclure, comme le
précise l'article 3 de la loi 221, les déchets enlevés par
une municipalité membre ou pour son compte, de les soustraire au
règlement adopté en vertu de 2.1°. (15 h 40)
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va, M. le
député de Dubuc?
M. Morin: Oui, il le faut bien.
M. Ryan: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Je pense qu'on devrait être en mesure de se
prononcer sur l'article 1.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'article 1 est...
M. Dufour: J'aimerais revenir au premier paragraphe.
M. Ryan: Le premier paragraphe.
M. Dufour: Vous savez, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez une autre
question.
M. Dufour: Bien oui. Si l'Opposition n'a plus rien à dire,
ça va, on peut voter. Si on n'a pas épuisé le temps qui
nous est imparti, on peut continuer à questionner.
M. Ryan: Je voudrais juste souligner une chose pour le
député de Jonquière qui comprend le bon sens, c'est qu'on
a permis un échange de presque 2 heures...
M. Dufour: Ça va.
M. Ryan: ...sur l'article 2, en général. Un
député peut bien arriver et dire: Moi, là, j'ai mon 20
minutes sur le premier alinéa, mon 20 minutes et mon 20 minutes mais,
à ce moment-là, quand on va arriver aux articles suivants, on va
être obligés de tenir compte de ça, de conclure qu'on ne
marche pas dans l'esprit de collaboration qui serait le meilleur dans les
circonstances. Nous autres, on n'a mis aucune limite. On a ouvert grand les
digues, mais en se disant qu'une fois qu'on aura fait le tour de tout le
jardin, on ne recommencera pas à chaque ligne. Si on pose les
mêmes questions 50 fois, à ce moment-là, il y a quelque
chose qui ne marche pas. Nous autres, on a marché avec bonne foi.
M. Dufour: Oui, et je pense que vous ne pouvez pas douter de
notre bonne foi concernant l'étude de cet article, et je vais vous dire
pourquoi. On aurait pu, si on avait voulu, prendre 20 minutes pour votre
amendement; on ne l'a pas fait. On a dit: Ça a du bon sens. Donc, on
revient à l'alinéa principal ou au paragraphe principal et,
à ce moment-là, on discute autour de ça, à savoir
si ça répond bien. Mon collègue de Dubuc vient de soulever
des points ou un point qui peut être discutable. On se pose des questions
à savoir si on en met trop ou pas assez. Trop fort ne casse pas, mais
à force d'en mettre, ce n'est pas tout à fait ça qu'on
cherche.
Moi, je vous dis que par rapport à cet article-là, je vois
bien, par exemple, que «la Régie peut, par règlement,
prescrire des règles relatives au transport des déchets et les
conditions d'acceptation de ceux-ci à ses installations, lesquelles
peuvent...». Les déchets qui pourraient être
transportés dans la municipalité, qui ne sont pas destinés
aux installations, à ce moment-là, est-ce que ça veut dire
que la R'içjio n'a pas un mot à dire? Parce que, moi, si je me
fie au texte qui est devant moi, c'est «prescrire des règles
relatives au transport des déchets et les conditions d'acceptation de
ceux-ci». Donc, il y a des conditions comme telles à ces
installations, mais s'ils ne vont pas à ces installations, est-ce que
ça veut dire que la Régie n'a pas d'affaire du tout
là-dedans? Parce que ce qu'on fait, là, c'est absolument pour les
fins de la Régie. Tout ce qui n'est pas là, ça va
où?
M. Ryan: les deux ne s'excluent pas. elle peut prescrire les
conditions d'acceptation des déchets à ses installations.
à supposer qu'il arriverait un arrangement où il y aurait des
déchets qui seraient acheminés ailleurs, sup- posons qu'il y a
trop de déchets à cette place-là, qu'ils ne sont pas
capables de les traiter, il faut qu'ils aillent ailleurs; il n'y a rien qui
l'empêche de permettre ça, ici. Il n'y a rien qui empêche
ça.
M. Dufour: Sur quoi elle pourrait se baser pour établir
des règles quand ça ne la regarde pas...
M. Ryan: Regardez...
M. Dufour: ...si ça ne va pas à ses
installations?
M. Ryan: ...«les conditions d'acceptation de ceux-ci
à ses intallations».
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: Mais si ce n'est pas à ses installations,
ça va être ailleurs. Supposons qu'il y a une partie des
déchets qui s'en va à Lachenaie, elle n'a pas d'affaire a
réglementer là-dessus. Elle ne le fera pas. Elle va
réglementer pour ce qui est de son domaine à elle. Elle a le
pouvoir, ici, de déterminer que tous les déchets vont aller chez
elle... Ça ne veut pas dire qu'elle va décider ça à
100 %. On ne le sait pas, ça.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va pour le paragraphe 1°? Alors, le paragraphe 1° est adopté tel
qu'amendé?
M. Dufour: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division.
J'appelle le paragraphe 2°. M. le ministre, ou si c'est Me Picotte qui
donne les commentaires?
M. Ryan: On va demander à la Régie de donner
quelques explications brèves.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Picotte, sur le
paragraphe 2°.
Implantation de la collecte sélective
M. Picotte (Daniel): Le paragraphe 2° est essentiellement une
reprise d'un pouvoir qui se trouve déjà dans la Loi sur les
cités et villes pour établir la collecte sélective
principalement. Le but du paragraphe 2°, toujours à l'égard
de ces déchets-la, qui sont des déchets domestiques d'origine
commerciale ou industrielle, c'est de pouvoir implanter la collecte
sélective dans ce secteur-là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
ça va pour les commentaires de Me Picotte?
M. Ryan: Oui, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Oui. On a eu des objections qui nous ont
été présentées parce qu'il n'y a pas de
définition de «déchets» ou on le met sur une question
en disant: C'est la même définition qui existe à peu
près pour le domaine municipal. Il y a eu des questionnements qui se
sont posés ce matin, à savoir, par exemple, une industrie qui
actuellement dispose de certains de ses rejets et non pas de ces
déchets. Ça ne fait pas partie des déchets, qu'est-ce qui
arrive dans un cas comme ça? La municipalité, est-ce que son
intention, c'est d'aller carrément dans sa politique... Concernant, par
exemple, les déchets industriels ou commerciaux, qu'est-ce qui va se
passer si vous avez ce pouvoir-là qui vous est accordé?
La Présidente (Mme Bélanger): Me Picotte.
M. Leduc: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Leduc.
M. Leduc: On a publié - vous y avez fait
référence, M. Dufour - une politique de la Régie et,
à la page 6 de cette politique-là - je crois que vous avez le
document - le projet de la Régie ne vise pas les rejets, les
sous-produits industriels et commerciaux. Il n'a pas non plus pour objet de
limiter ou interdire de quelque façon à une entreprise de
récupérer ou de recycler les matières recyclables telles
que le cartonnage et le papier fin. J'étais heureux ce matin qu'on donne
l'exemple de Labatt - Labatt, c'est chez nous un peu - qui utilise du carton,
et le carton est racheté par une autre compagnie, et je pense que c'est
chez nous, je pense que c'est Kruger. Ça, ces genres de commerces-la,
c'est des expériences actuellement existantes et la Régie n'a
absolument pas l'intention d'y mettre fin, dans la mesure où ces
matières sont des sous-produits d'une activité commerciale ou
industrielle d'un contribuable et non simplement mis aux rebus par
celui-ci.
Il ne faut pas penser, par exemple, suite à nos études,
que le niveau actuel de recyclage des déchets domestiques d'origine
commercial ou industriel soit si élevé que ça. Il est
assez peu élevé et il est assez inconstant aussi. Mais, de toute
façon, pour les expériences déjà existantes, on n'a
absolument pas l'intention d'aller interférer par le biais d'une
réglementation, je pense. Je profite de l'occasion pour inviter les gens
de l'AESEQ à former à un moment donné avec la Régie
ce que nous avons avec Montréal, soit un comité de liaison pour
qu'on puisse justement regarder d'avance ces expériences-là et
essayer de s'entendre. Je sais que le comité de liaison qu'on a avec la
ville de Montréal va très bien. Je ne vois pas pourquoi on ne
pourrait pas en faire un avec eux pour, justement, éviter que la
Régie intervienne dans des domaines où nous n'avons pas
l'intention d'intervenir. (15 h 50)
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va?
M. Dufour: Je comprends que votre politique, par exemple, elle
n'est pas incluse dans le projet de loi. Est-ce que ça pourrait aller
aussi loin si vos besoins pour l'incinération sont plus grands que ce
que vous obtenez de la collecte des déchets? Avec cet alinéa,
est-ce que ta Régie peut - moi, je pense que oui, mais je veux vous le
faire dire - est-ce que vous pensez que la Régie pourrait aller plus
loin? Ça compromettrait possiblement de la récupération
quelque part, mais est-ce que c'est possible?
Par exemple, j'ai le cas de Québec. Vous savez, on en a dans la
tête. S'ils manquent de matériel et qu'ils sont obligés
d'utiliser du gaz pour brûler, donc, il y a un coût
supplémentaire pour l'opération de l'incinérateur.
Peut-être que le recyclage est mieux utilisé, mais ça se
fait. Donc, dans votre cas, est-ce que le fait que vous avez... Je ne sais pas
moi, je n'ai pas vu le contrat de Foster Wheeler. Est-ce qu'il y a des
garanties à travers ça pour un certain nombre de tonnage pour
l'opération, ou si ça varie dans une fourchette tellement grande
que ça exige des positions différentes?
Je comprends que les administrateurs municipaux ont tendance... Et je ne
les blâmerai pas. S'ils ont un pouvoir, ils vont l'employer, et moi, je
trouve ça correct. Il s'agit qu'ils l'aient en main, par exemple; ils ne
le feront pas s'ils ne l'ont pas. S'ils l'ont, plutôt de dépenser
des sommes pour des actions, ils pourraient aller dans une autre orientation
vis-à-vis des coûts.
M. Leduc: Écoutez, M. Dufour, j'ai un peu de
difficulté à comprendre le sens de votre question. Quand on
discute d'un paragraphe, d'un article qui nous donne le pouvoir de faire de la
récupération-recyclage, et c'est l'article dont il est
question... Il définit un pouvoir de faire de la
récupération-recyclage, et vous me demandez si on veut nourrir un
incinérateur. Je pense que le «committment» de la
Régie par rapport à la pierre angulaire même de la
Régie, je l'ai répété au cours de la
dernière semaine, vous me passerez l'expression, Mme la
Présidente, ad nauseam, mais je tiens à le répéter
de nouveau: Nous n'avons pas l'intention de nourrir un incinérateur. On
a choisi l'incinérateur de Foster Wheeler dans les propositions qu'on
avait justement parce que c'était le plus petit des incinérateurs
et que c'était le plus gros des centres de tri. Et avec le plus gros des
centres de tri, on a dit à Foster Wheeler: Assoyez-vous à la
table parce qu'il n'est pas encore à notre goût. Nous autres,
on veut le modèle Rhode Island, celui qu'on a vu dans le Rhode
Island. C'est le seul qui répond à nos critères. Le
vôtre est encore plus gros que tous les autres proposeurs, mais il n'est
pas encore à notre goût. Si dans tout ça on n'a pas fait la
démonstration... Et surtout cet article-là. Cet article-là
ne prêche rien d'autre que la vertu, il nous permet de faire de la
récupération-recyclage. Si, lors de cette discussion-là,
on en arrive à poser des questions sur la pureté des intentions
de la Régie, je vous réponds: Mon âme est pure.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, étant
donné que l'âme de M. Leduc est pure, on peut adopter
l'article.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): En toute
pureté. Ça va pour le paragraphe 2°?
M. Dufour: Attendez un peu. Avez-vous demandé la
parole?
Une voix: Non, il n'a pas demandé la parole.
M. Dufour: Oui, il a levé la main.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Oubuc, est-ce que vous avez demandé la
parole?
M. Morin: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Dubuc, vous avez la parole.
M. Morin: Je vous remercie, collègue Tremblay. Bon. C'est
la dernière ligne, est-ce qu'il y a une raison précise pourquoi
on tient utile d'inscrire le terme «enlèvement» à
côté de «collecte sélective»? Est-ce que, dans
le pouvoir qui vous est accordé de faire, finalement, de la
récupération, je ne sais pas, d'opposer les deux termes
«enlèvement» et... Est-ce que ce n'est pas implicite qu'il
s'agit là automatiquement de collecte sélective, ou bien vous
donnez au terme «enlèvement» une forme de cueillette qui
n'est pas sélective?
M. Leduc: Pour une sémantique comme ça, ça
prend quatre ans de droit, cinq ans, six ans, il faut être professeur
d'université. M. Picotte pourrait vous répondre.
M. Morin: Bien non, il s'agit juste d'avoir fait de la
collecte.
M. Picotte (Daniel): Pour répondre à votre
question, c'est que la Loi sur les cités et villes parle
d'enlèvement des déchets, et la notion de collecte
sélective n'est pas définie dans la Loi sur les cités et
villes. C'est un terme, je pense bien, que chacun commence à
connaître aujourd'hui, mais qui n'est pas présent dans la Loi sur
les cités et villes. Donc, on s'est dit: Pour véhiculer notre
intention, on va parler de collecte sélective, mais pour parier le
langage de la Loi sur les cités et villes, la Loi sur les cités
et villes connaît plutôt, elle, l'enlèvement. Donc, on s'est
dit: On va mettre les deux pour éviter qu'il y ait des doutes au niveau
juridique.
M. Morin: Oui.
M. Picotte (Daniel): Je pense que ce n'est pas plus profond que
ça.
M. Morin: Oui. C'est ça, Mme la Présidente. Je me
doutais un petit peu de votre réponse, sauf que le fait de vouloir
éviter les doutes, vous en provoquez, des doutes, finalement, parce que
vous savez fort bien que, historiquement, lorsqu'on parlait d'enlèvement
des ordures, on ne parlait pas de cueillette sélective. Alors, lorsque
vous ramenez ce terme-là, «enlèvement», ça
ramène à la vieille notion, aux vieux us et coutumes
d'enlèvement des ordures, alors que ce dont on parle ici, on parle de
déterminer parmi les déchets ceux qui sont réutilisables
ou recyclables, de prescrire des modalités de séparation et de
reconditionnement de ces déchets. Alors,
«enlèvement», moi, je le trouvé embarrassant parce
qu'il se réfère à une cueillette qu'on ne fait plus et que
vous ne vouliez plus faire. Alors, ce que vous vouliez faire, finalement, a
l'effet contraire, en ce qui me concerne.
M. Racine: Mme la Présidente.
M. Leduc: M. Racine, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Racine.
M. Racine: Effectivement, on met «collecte
sélective» en opposition à «enlèvement».
Enlèvement: des déchets, des rebus, des ordures; et collecte
sélective des matières recyclables qui seront
réutilisées. Donc, les deux opérations vont se faire.
M. Morin: Wo! Non, non. Il ne faut pas que vous me passiez
ça. Ne me passez pas ça. Parce que ça, vous avez
déjà ça dans vos règles - il me l'a répondu
tantôt - de fonctionnement que vous avez présentement, dans la loi
qui vous occupe. Ça, vous n'avez pas besoin de nous
répéter ça là-dedans. Ça, on le sait que
vous faites de la cueillette et de l'enlèvement d'ordures. Ça, on
sait ça. Vous l'avez déjà, le pouvoir. Ce n'est pas de
ça qu'on parie. Alors, ne me passez pas ça. Ce n'est pas dans le
même sens que l'autre réponse. Moi, je préférerais
qu'on me dise qu'on a voulu se référer à une
définition déjà existante, même si je ne suis
pas d'accord, mais ne me dites pas que c'est pour assurer l'enlèvement
des ordures non recyclables. Si c'est pour ça, je ne sais pas ce que
ça fait là-dedans, dans un article qui est censé vous
accorder des nouveaux pouvoirs. Ça n'a pas d'affaire là.
Entendez-vous sur la définition, mais...
La Présidente (Mme Bélanger): Me Picotte, des
commentaires?
M. Picotte (Daniel): Moi, je vous ai donné ce que...
M. Morin: Oui, je comprends, mais donnez-moi la même.
M. Picotte (Daniel): ...les avocats qui ont rédigé
ça ont pensé. C'est ce que nous avons pensé lorsque,
ça, ça a été rédigé.
M. Racine: De concordance avec la Loi...
M. Picotte (Daniel): Par concordance avec la Loi sur les
cités et villes.
M. Morin: Mais ce n'est pas concordant entre vous deux.
M. Picotte (Daniel): Je n'ai pas nécessairement à
demander conseil juridique à M. Racine pour rédiger le texte.
M. Ryan: C'est clair...
M. Morin: Ce n'est pas clair, M. le ministre.
M. Ryan: Non.
M. Morin: Aïe! Vous avez deux définitions
différentes, et vous venez me dire que c'est clair!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: C'est deux concepts...
M. Morin: Ce n'est pas moi qui ai parlé, c'est eux
autres.
M. Ryan: ...qui se comprennent facilement. L'enlèvement,
c'est de portée générale. La collecte sélective,
c'est une forme d'enlèvement, une forme spécialisée
d'enlèvement. Il n'y a pas d'opposition entre les deux.
M. Morin: Je comprends, Mme la Présidente, je tiens
à dire que je comprends leur but: On a voulu inclure un terme connu.
Mais dans l'objet du paragraphe 2°, ça prête plus à
confusion qu'à éclairer, finalement, la lecture du
paragraphe.
M. Ryan: II faut voir ce qu'on dit dans la Loi sur les
cités et villes. On peut bien chercher des poux et des mouches.
M. Morin: Non, non, ce n'est pas des poux, M. le ministre.
M. Ryan: Bien coudon! Regardez. Dans la Loi sur les cités
et villes - je prends une expression analogue - on donne le pouvoir à
une municipalité pour établir dans tout ou partie de la
municipalité un système de collecte sélective dans le but
de pourvoir à leur enlèvement de manière spéciale.
C'est évident que la collecte sélective, c'est une forme
d'enlèvement. Je pense que ça saute aux yeux. Alors, on a
l'enlèvement, là, de manière générale. La
collecte sélective, c'est une forme spécialisée pour des
fins...
M. Morin: Oui. M. Ryan: ...ad hoc.
M. Morin: Sauf que, Mme la Présidente, ce que le ministre
me dit là... Je suis d'accord avec vous, sauf que si vous opposez
ça à la lecture, lorsqu'on parle «de leur enlèvement
ou de leur collecte sélective», ce n'est pas dans le même
sens que vous m'expliquez, puisqu'on oppose l'un à l'autre. Ce n'est pas
en termes de complémentarité tel que vous me l'expliquez. Mais
ceci dit, je veux dire, je ne veux pas perdre mon temps là-dessus...
M. Ryan: C'est correct, ça. On se comprend.
M. Morin: ...mais ça demeure non clair. Je n'aime pas que
le ministre dise: On est prêts à voter parce que c'est clair.
Qu'on soit prêts à voter parce que ça presse, c'est une
autre affaire, mais pas parce que c'est clair. (16 heures)
Une voix: Correct.
M. Morin: Correct?
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Morin: C'est clair?
M. Ryan: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le paragraphe
2° est adopté?
Une voix: Adopté.
Une voix: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division.
J'appelle le paragraphe 3°. Me Picotte, est-ce que vous pouvez faire des
commentaires?
Permis de transport de nature limitée
M. Picotte (Daniel): Bien, écoutez, on en fait, je pense,
certains, ce matin. La problématique est la suivante, dans le paragraphe
3°. Comme on a essayé de l'exposer ce matin, il y a des pouvoirs
analogues qui existent à la charte de la ville de Montréal ainsi
que dans la charte de la CUM. La Régie, essentiellement, poursuit quatre
objectifs. Il faut qu'elle s'assure que les déchets ne proviennent pas
d'ailleurs, parce qu'on ne fait pas payer les contribuables du territoire de la
Régie pour desservir leurs autres concitoyens. Ça leur ferait
plaisir, mais ce n'est pas nécessairement le meilleur objectif. Donc, on
veut s'assurer d'où viennent les déchets. On veut s'assurer
qu'ils ne vont pas ailleurs, selon les explications qu'a données M.
Leduc un peu plus tôt. On veut aussi s'assurer, par exemple, qu'il n'y a
pas de déchets dangereux à l'intérieur des déchets
qui nous sont livrés, parce que l'opérateur de
l'incinérateur va garantir des normes environnementales, mais il faut
encore s'assurer qu'il n'y a pas de déchets dangereux, qu'il n'y a pas
de contaminants là-dedans. Il faut aussi s'assurer de la
compatibilité, comme on l'a dit tantôt, des équipements et
des véhicules de transport.
Maintenant, concrètement, comment est-ce que ça, ça
se pose? C'est que vous allez arriver à une installation, puis il va y
avoir quelqu'un qui va être à côté d'une balance,
puis il va dire concrètement: Le camion qui est là, est-ce qu'il
rentre ou s'il ne rentre pas. Là, il ne peut pas commencer à
faire une enquête, à se demander... oui, examiner le camion...
est-ce qu'il est bien compatible? Il ne peut pas faire une enquête
à chaque fois. Alors, on a pensé dire, bien, qu'il va y avoir un
système de permis, de sorte que premièrement le transporteur,
quand il a un permis, il est sûr qu'il peut aller aux installations, il
n'y a personne qui peut lui chercher des puces; deuxièmement, lorsque le
contrôle se fait à la barrière, lorsqu'on arrive à
l'incinérateur ou au centre de tri, bien, l'opérateur là
peut dire: Bien, lui, il peut rentrer ou il ne peut pas rentrer; il satisfait
les conditions ou il ne les satisfait pas. C'est une modalité qui est
commode et qui, à notre point de vue... On a pris conseil chez les
confrères américains, et c'est une procédure qui est tout
à fait courante dans ces cas-là.
M. Ryan: D'ailleurs, j'ai fait des vérifications dans la
Loi sur la Communauté urbaine de Québec et la Loi sur la
Communauté urbaine de Montréal, puis il est bien clairement
prévu dans ces deux lois que la Communauté urbaine peut
émettre des permis, prescrire les conditions d'octroi, de
renouvellement, de suspension ou de révocation des permis.
Je pense que, en regardant ça comme il faut, surtout avec la
précision qu'apporte M.
Picotte, il ne s'agit pas de donner un permis de transport
général. Un permis de transport général, ils vont
avoir ça du gouvernement, le permis pour être sur les routes,
là, pour transporter des marchandises. Mais, pour avoir accès aux
installations de la Régie, pour la livraison et le dépôt
des déchets, là, ça va leur prendre un permis
spécial de la Régie. Dans la mesure où c'est un permis de
nature limitée, puis spécialisée comme celle-là, je
pense que ça ne cause pas les difficultés qu'on entrevoyait ce
matin. À la rigueur, s'il fallait clarifier ces choses-là, on
pourra les clarifier, mais je ne pense pas que ce soit nécessaire. Je
pense que c'est assez clair comme c'est là. Le contexte a quand
même une très grande importance, quand on veut interpréter
un texte, et il me semble que c'est bien clair, ici.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
M. Morin: L'exemple qu'il nous a donné d'un transporteur
qui arrive près d'un site - évidemment, s'il a le permis,
ça veut dire qu'il est autorisé à livrer. Votre
explication, je la prends, sauf que, selon le texte, est-ce que je dois
comprendre qu'il est implicite que toute personne qui fait le transport des
déchets - on parle, à ce moment-là, de déchets qui
doivent être livrés à une de vos installations - ça
n'inclurait pas une personne qui transporte des déchets ailleurs, mais
qui doit passer chez vous?
M. Picotte (Daniel): Ce n'est pas l'intention.
M. Morin: Vous n'avez pas de contrôle ou d'intervention sur
une personne qui transporte des déchets, mais non destinés
à une de vos installations, que ce soit l'incinérateur, un site,
peu importe. Ce que vous avez soutenu, c'est implicite qu'il s'agit de
déchets dirigés vers vos installations, mais ce n'est quand
même pas explicite.
M. Picotte (Daniel): Ce n'est pas l'intention première,
mais ça demeure une possibilité. Écoutez, ce n'en est pas
une qu'on a, franchement, envisagée au moment de l'instauration des
permis. On n'a pas pensé réglementer les gens qui traversent le
territoire - maintenant, écoutez - parce que, probablement, j'imagine
que ce n'était pas un problème majeur. Maintenant, s'il y avait
des tonnes de camions qui se mettaient à traverser ville d'Anjou - je
prends ville d'Anjou en exemple, pas parce que le député est
présent, mais parce que, particulièrement, et vous allez le
reconnaître, les maires de cette région-là ont fait des
remarques, ont montré de l'inquiétude quant au transport de
déchets dans la région et ont dit: On veut être sûr
que c'est contrôlé comme il faut, qu'on puisse s'assurer que nos
citoyens ne voient pas des filées de camions de
déchets défiler devant leurs portes.
Alors, on a laissé à escient, on s'est inspiré des
textes existants, on n'a pas pensé les restreindre, on a pensé
laisser un pouvoir assez englobant de ce côté-là. Mais il
n'y a pas d'intention arrêtée de les exercer dans ce
sens-là, au moment où on se parle.
M. Morin: Oui, mais, conviend riez-vous, à ce
moment-là, que le paragraphe 3° vous en donnerait le droit?
M. Picotte: Oui.
M. Morin: Alors, ça, c'est plus majeur. Évidemment,
c'est une responsabilité qui va plus loin parce que, moi, j'aurais
été ou, enfin, même si j'avais voulu être vraiment
critique, il aurait fallu que je fasse un effort pour trouver des arguments
contre le contrôle du transport de déchets dirigés vers vos
installations. Ça, on s'objectait à ça, qu'une
régie ou une municipalité... Écoutez. Mais, lorsque vous
dites que ce n'est pas exclusif aux déchets dirigés vers vos
installations - qu'il s'agisse de sites d'enfouissement sanitaire,
d'incinération, peu importe, ou de centres de tri - tout camion, toute
personne qui pourrait circuler sur le territoire pourrait se voir exiger un
permis. À ce moment-là, ça me paraît
illimité, comme pouvoir. En tout cas, j'ai plus de difficulté
quand vous me dites que le paragraphe vous donnerait ce droit-là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Morin: S'il veut aller dans le même sens que moi, je
n'ai pas de problème, là.
M. Ryan: Pouvez-vous me résumer en deux mots?
M. Morin: Pardon?
M. Ryan: Pouvez-vous me résumer en deux mots, en quoi vous
pensez que je puisse vous rejoindre?
M. Morin: Ah, là, je ne présume de rien,
allez-y.
M. Ryan: Non, mais, je vous demande...
M. Morin: Oui? Ce que je présume? C'est justement sur ce
vide... Lorsque les représentants de la Régie disent que ce
paragraphe-là pourrait leur donner le droit de contrôler ou
d'exiger des permis pour toute personne transportant des déchets, qui
n'ont aucun lien direct avec ce que peut gérer la Régie, en
termes de cueillette, de centres de tri, d'incinération,
d'enfouissement, peu importe. Mais, qu'on ne fasse que passer sur le territoire
d'une des municipalités de la Régie, et on me dit qu'en disant
obliger toute personne qui fait le transport des déchets, non
nécessairement dirigés vers une des installations... se voir
imposer l'obligation d'être titulaire d'un permis, prescrire des
honoraires...
Autrement dit, un peu le même principe qu'on retrouve lorsque, je
ne sais pas si c'est au niveau de la Loi sur les cités et villes ou
lorsque passait un réseau d'aqueduc devant une bâtisse, même
si les gens avaient déjà un puits artésien, à ce
moment-là, on dit: Prends l'eau ou prends-la pas, t'es obligé de
payer. O.K. Disons que la comparaison est peut-être boiteuse, mais, dans
ce cas-ci, est-ce que ça aurait cet effet-là? Que tu transportes
les déchets en Ontario, si tu passes dans le territoire de cette
municipalité, tu te devras d'avoir un permis. On m'a dit que ça
pouvait aller jusque-là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Je comprends le point du député de Dubuc
et, comme toujours, j'essaie d'écouter et, dans la mesure où
c'est acceptable, on essaie de regarder ce qu'on peut faire également.
Je n'aimerais pas, moi-même, que la Régie se voit attribuée
le pouvoir... Disons qu'un camion s'en vient de Châteauguay, qu'il doit
passer par la ville de LaSalle pour se rendre à un autre endroit, et
qu'il doit avoir un permis d'elle dès qu'il met ses roues sur la surface
de l'une des rues de l'une des 26 municipalités - il peut arriver que ce
soit pour aller prendre du gaz, à un moment donné - et qu'il
n'avait pas d'affaire là: amende! Il y a un pouvoir d'amende qui vient
plus loin, on va essayer de retarder à plus tard, mais, quand
même... Je comprends votre souci et, si on peut essayer d'arranger
ça... J'ai demandé à un de nos conseillers juridiques
d'aller causer avec la Régie... Si on peut essayer d'arranger
ça... Dans un esprit de collaboration, on ne voudrait pas que ça
serve de prétexte pour nous éterniser sur des détails,
mais, il y a un point dont on doit tenir compte, qui n'est pas étranger
à notre débat, dont je reconnais la pertinence. Regardez, il y
aurait peut-être quelque chose comme ceci qui pourrait être
envisagé, mais là, c'est une exploration que je fais. Si on voit
que ça a du bon sens, peut-être qu'on pourra aller plus loin sous
forme d'amendement même, avec les risques que ça comporte pour le
déroulement expéditif de nos travaux. (16 h 10)
M. Morin: Alors, mais, vous pouvez être surpris, vous allez
voir.
Une voix: En toute démocratie...
M. Ryan: Je sais que ces choses-là, je le sais, je
comprends ça, on n'est pas obligé de se le dire. C'est pour
ça que je marche toujours sans méfiance, vous me connaissez. Ha,
ha, ha!
M. Morin: On ne vous connaît pas encore assez.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Morin: Ça fait juste trois ans, et je change
d'idée à toutes les fois que j'ai l'occasion de travailler avec
vous. Ce qui fait que je ne vous connais pas encore assez.
M. Dufour: II est tellement prudent qu'il n'a pas parlé
des déchets de Kahnawake...
M. Morin: Ça va prendre un autre mandat!
M. Dufour: II a parlé de Châteauguay, parce qu'on
sait que ce n'est pas possible.
M. Ryan: Une capacité de renouvellement
inépuisable.
Une voix: Un autre mandat dans l'Opposition et ça va
aller.
M. Ryan: Ici, regardez, si on avait quelque chose comme ceci, je
voudrais que le député de Jonquière écoute
ça aussi...
M. Dufour: J'écoute bien.
M. Ryan: ...avec son bon jugement habituel, là, quand il
n'est pas obnubilé par des considérations marginales... Ha, ha,
ha!
M. Dufour: Je vous les laisse passer parce que....
M. Morin: Là, vous retardez indûment le
déroulement.
M. Dufour: ...je me sens au-dessus de ça.
M. Ryan: Je les retire. Ayant eu le plaisir de les dire, je les
retire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Regardez, l'essai que je ferais serait le suivant:
«obliger toute personne qui fait le transport des déchets
générés sur son territoire à être titulaire
d'un permis et prescrire les honoraires, la procédure... dès
qu'il fait le transport des déchets générés sur son
territoire». Ça veut dire que le camionneur qui viendrait de
Kahnawake, qui traverserait le pont Mercier, qui aboutirait à la ville
de LaSalle, il ne serait pas exposé tout de suite à se faire
saisir, à se faire coller un billet par les policiers de M. Leduc.
Alors, ça, peut-être que ça améliorerait les choses.
Si l'Opposition est intéressée à le considérer, si
elle pense que ça améliore dans le sens des
représentations qui nous ont été soumises par le
député de Dubuc, moi, je pense que ça pourrait
améliorer; ça limite la portée de ceci d'une façon
qui paraît raisonnable, pertinente.
(Consultation)
M. Morin: Bon, alors, Mme la Présidente, ce que je peux
dire là-dessus, c'est que tel que formulé par le ministre,
évidemment, ça a pour effet de circonscrire véritablement,
là, l'obligation qui est mentionnée dans le paragraphe 3°,
sauf que je pense qu'il y aurait lieu de l'écrire, peut-être, de
le garder en suspens. Si vous récrivez comme vous l'avez dit, bien, on
verra.
M. Ryan: On va le remettre à Mme la Présidente
à l'instant même.
M. Bélanger (Anjou): Est-ce que ce serait possible de
répéter l'amendement, là?
M. Ryan: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger):
«obliger...», là?
M. Bélanger (Anjou): Ou la possibilité
d'amendement?
M. Morin: Rajouter, après, «déchets
générés...».
La Présidente (Mme Bélanger): On va le
déposer.
M. Bélanger (Anjou): Oui, O.K.
Une voix: C'est difficile de discuter des choses sans les
avoir.
M. Ryan: Non non, vous allez l'avoir en main, ça...
La Présidente (Mme Bélanger): II faut que je sois
capable de le lire... Moi, les petites pattes de mouche d'avocat...
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
se lirait comme suit. Article 2, paragraphe 3°. L'article 2 du projet de
loi 221 est modifié par l'insertion, à la première ligne
du paragraphe 3°, après le mot «déchets», des
mots «générés sur son territoire».
M. Ryan: on va vous le distribuer. vous allez le faire
photocopier, on va le distribuer aux députés. est-ce qu'ils ont
une photocopieuse ici?
La Présidente (Mme Bélanger): On ne peut pas aller
au troisième étage... Alors, on pourrait peut-être
suspendre pour une couple de minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 16)
(Reprise à 16 h 25)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Nous avons
donné un texte pour vérification, mais nous allons en distribuer
un second. C'est une modification qui se lirait comme suit. Le texte qu'on vous
a donné, messieurs les membres de l'Opposition, on le change pour
celui-ci: L'article 2 du projet de loi 221 est modifié par l'insertion,
à la première ligne du paragraphe 3°, après le mot
«déchets», des mots «générés sur
le territoire d'une municipalité membre de la Régie».
Alors, M. le ministre, est-ce que vous déposez l'amendement?
M. Ryan: Je dépose l'amendement formellement.
La Présidente (Mme Bélanger): Formellement. Alors,
est-ce que l'amendement est adopté?
M. Bélanger (Anjou): Je dois dire que je voudrais juste
prendre la parole quelques minutes, là-dessus.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Je comprends que c'est suite à
notre demande que cet amendement est déposé, et j'en remercie le
ministre. Cependant... Tout à l'heure, j'en ai parlé avec mes
collègues, puis il y a certaines questions que je me pose.
Peut-être qu'on pourrait avoir des réponses à cet
effet-là.
Justement, Me Picotte a parlé d'une façon, je pense,
très judicieuse à propos du problème qu'il y a dans Anjou.
Le problème qu'on a dans Anjou, ce n'est pas uniquement les
déchets qui sont générés sur notre territoire, mais
aussi les déchets générés sur le territoire de
Montréal, c'est-à-dire... Ce qu'on a constaté, c'est que,
bon, suite à des négociations avec la Régie
intermunicipale des déchets, on a réglé le problème
du transport des déchets qui proviennent de la municipalité, je
veux dire de la Régie. C'est-à-dire qu'ils vont venir par train,
bon, suite à une entente, puis tout ça, il n'y a pas de
problème.
Maintenant, ce qu'on a vu, c'est que Montréal, elle, est
passée près, à un moment donné, de faire en sorte
que les déchets de sa municipalité - de Montréal - soient
enfouis à la ville d'Anjou. Donc, ce seraient des déchets qui
sont générés sur le territoire de Montréal, qui
passeraient sur le territoire d'Anjou, et qui seraient entreposés
à la ville d'Anjou.
Alors, là, la question que je me pose: Est-ce que, en modifiant
de cette façon cet article-là, la municipalité va perdre,
finalement, son contrôle de pouvoir réglementer le transport de
ces déchets-là, qui vont passer sur le territoire de la ville
d'Anjou, mais qui ne seront pas des déchets générés
chez un membre de la Régie?
M. Ryan: Moi, ce que je comprends, là - et la Régie
nous donnera son interprétation si elle diffère - c'est que la
municipalité peut avoir un règlement pour ses fins. Mais si son
règlement venait en opposition avec celui de la Régie, celui de
la Régie aurait prépondérance. Si elle a un besoin
particulier auquel elle doive répondre par un règlement sui
generis, elle pourrait le faire.
M. Bélanger (Anjou): Tant qu'elle ne vient pas en
contradiction, à ce moment-là, avec le... Donc, la
municipalité ne perdrait pas son droit de réglementer ce genre de
chose là? C'est ça?
La Présidente (Mme Bélanger): Me Picotte?
M. Picotte (Daniel): ...une réponse complète au
risque de compliquer les choses, mais je pense qu'il faut donner la
clarté qu'il faut. Les pouvoirs de la municipalité, comme tels,
sont prévus à 413, 10e. Comme je pense - le
collègue l'a dit tantôt - le transport n'est pas clairement... Si
on regarde la municipalité, et en supposant qu'elle soit assujettie
à la Loi sur les cités et villes, ce pouvoir-là de
réglementer le transport est un peu plus précisé dans la
Loi sur la CUM ou dans la loi sur la charte de la ville de Montréal dont
notre disposition, ici, s'inspire.
Le pouvoir, en d'autres termes, quant au transport, dans la Loi sur les
cités et villes, n'est pas aussi clair que ça, et je ne pourrais
pas vous assurer que la municipalité, au moment où on se parle, a
ce pouvoir-là sur le transport en transit. Je ne suis pas certain de
ça, qu'elle l'a actuellement. Ce dont je peux vous assurer, c'est que le
paragraphe 3° ne lui enlève rien.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Est-ce que vous permettez que je pose
une autre question à Me Picotte?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, allez-y!
M. Bélanger (Anjou): Sans cette modification-là,
est-ce que, à ce moment-là, la Régie intermunicipale des
déchets aurait le pouvoir de réglementer le transport ou le
transit de déchets sur son territoire, des déchets qui ne
seraient pas générés par une municipalité membre de
la
Régie intermunicipale des déchets?
M. Picotte (Daniel): J'ai dit oui tantôt.
M. Bélanger (Anjou): Oui? Donc, finalement...
M. Picotte (Daniel): J'ai dit: Théoriquement, oui. J'ai
dit que ce n'est pas ce qu'on envisageait spécifiquement...
M. Bélanger (Anjou): Oui.
M. Picotte (Daniel): ...qu'on n'avait pas d'intention mais que,
à mon point de vue, oui.
M. Bélanger (Anjou): Donc, finalement, par cet
amendement-là, on lui enlèverait, finalement, ce
pouvoir-là et on n'est pas certain qu'elle l'a en vertu de la Loi sur
les cités et villes.
M. Picotte (Daniel): C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va?
Est-ce que l'amendement est adopté? M. le député...
M. Dufour: Peut-être qu'on peut creuser un petit peu. Vous
savez, dans le fond, on a proposé un amendement, on se rend à
ça. Moi, je voudrais bien qu'on s'assure que, par rapport à ce
qu'on écrit, et c'est très clair, ce sont les déchets qui
sont travaillés, qui sont produits sur le territoire comme tel. Par
exemple, s'il y a des gens qui transitent ou qui apportent des déchets
de l'extérieur sur le territoire de la Régie, est-ce que
ça représente un danger? Est-ce qu'on peut le réglementer
quelque part? Est-ce que la Régie garde un certain pouvoir? S'il y a des
déchets qui viennent de l'extérieur qui, pour une raison ou pour
une autre, sont sur le territoire de la Régie, c'est quoi... Est-ce
qu'on peut contrer cette difficulté-là ou ce
problème-là par ce qui est écrit dans le texte actuel? On
pourrait avoir une réponse dans 1°, on pourrait avoir une
réponse dans 2°, dans 3° ou dans 4°. Mais est-ce qu'on l'a,
cette réponse-là? C'est là qu'est le noeud. On
répond à ce qui s'est produit là. Nous autres, on a
pensé, et je pense que c'est ça, le but: si quelqu'un fait juste
passer, aller retour, il n'y a pas de problème. La libre circulation,
ça existe, on ne veut pas empêcher ça. Mais - et je pense
que c'est ça, le but, aussi, qu'on a visé par l'amendement - si,
par contre, il y a un autre problème qui est causé parce qu'il y
a des déchets qui viennent de l'extérieur, qui sont
entreposés sur le territoire, qu'on ne sait pas quoi faire avec et que
la Régie ne peut pas se prononcer... ou est-ce qu'elle a suffisamment de
pouvoirs pour ne pas se prononcer dans des cas bien spécifiques,
pas...
M. Picotte (Daniel): Ce que je peux vous amener...
Écoutez, j'essaie de voir ça construc-tivement. M. le maire Leduc
me parle aussi de la ville de Saint-Laurent. Il dit: Écoutez, ce n'est
pas tout le monde qui est heureux, non plus, nécessairement, d'avoir un
centre de transbordement là, etc.
Maintenant, à l'article 3, quand on a dit qu'on pouvait limiter
l'application d'un règlement à une partie de son territoire, ce
que ça nous permettrait de faire, en conjonction avec 3°, c'est que,
s'il existe une problématique particulière à Anjou, on
peut exercer notre pouvoir sur les transports en transit, pour ne qui est du
territoire d'Anjou, sans l'exercer à l'égard des autres parties,
ou du territoire de Saint-Laurent. C'est quelque chose qui pourrait se
faire.
M. Dufour: Pourriez-vous répéter?
M. Picotte (Daniel): Ce que je mentionnais à M. Dufour, M.
Bélanger, c'est de dire que... Mettons qu'on oublie l'amendement qui est
là, par hypothèse, on aurait un pouvoir de couvrir le transport,
et je pense que ça n'exclut pas le transport en transit de marchandises
à travers le territoire. Maintenant, il faut voir qu'à l'article
3 on peut limiter l'application territoriale d'un règlement au sein de
la Régie. En d'autres termes, on peut dire: Ce
règlement-là sur les matières en transit, ça ne
s'applique pas ailleurs qu'à Anjou ou, par exemple, à
Saint-Laurent, parce qu'il y a un problème particulier. C'est quelque
chose qu'on pourrait préciser dans le règlement, quitte à
laisser le pouvoir large, mais à le baliser dans le règlement
pour, territoriale-ment, répondre aux besoins de chacun. (16 h 30)
M. Bélanger (Anjou): En vertu du paragraphe 3°?
M. Picotte (Daniel): À l'article 3. M. Bélanger
(Anjou): L'article 3, oui. M. Picotte (Daniel): Voilà. M.
Bélanger (Anjou): D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Le député d'Anjou fait montre de dons
d'anticipation dont on lui sait gré. Je pense que c'est parfait.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est adopté?
M. Ryan: L'amendement, adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté?
M. Bélanger (Anjou): Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
paragraphe 3°, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Moi, je vais vous donner ce qui est ma
difficulté par rapport à ça. Vous l'avez soulevé,
vous l'avez dit à moult reprises, que le pouvoir de donner des permis,
ce n'est pas unique, ce n'est pas exclusif à la Régie comme
telle. Mais il y a un article dans le projet de loi où on donne le
pouvoir d'acquisition, d'émettre d'abord des... L'acquisition de
capital-actions, puis acquérir, par la Régie, n'importe quoi qui
concerne la gestion des déchets ou qui fait l'objet d'un des pouvoirs
que la Régie exerce. S'ils ont le pouvoir de donner des permis, de
contrôler avec tout ce que ça comporte, est-ce que... Et
ça, les autres l'ont. On dit: On pourrait bien le laisser, ça ne
dérange pas. Mais le fait qu'ils ont le pouvoir d'acquérir et
qu'ils sont les uniques acquéreurs... Parce que c'est ça. Moi, je
pourrais être hors d'ordre demain matin, immédiatement, mais
j'essaie de faire le débat qu'on va être obligé de faire
à 9. C'est que ça donne un pouvoir, d'après moi, qui va
contre toutes les règles du droit de propriété. Il y a un
acquéreur unique, on a le contrôle de dire: Qu'est-ce qui va se
passer? Comment ça va se passer, puis la manière? Un coup qu'on a
ça, après ça, on dit: Même celui-là qui a
établi tout ça, il a même le pouvoir d'acheter. On ne sait
pas s'il va acheter au prix du marché, on ne sait pas si on va avoir le
droit, au tribunal d'expropriation... On ne sait rien. Puis ça,
ça me semble un pouvoir excessif. Je ne vous le cache pas, depuis le
début, ça m'énerve. Puis, chaque fois qu'on discute d'un
article, je suis obligé de le rapprocher à ça parce que
j'ai déjà fait souvent des discours sur le droit de
propriété; c'est un droit inné, c'est un droit qui existe
depuis toujours. Je ne voudrais pas le refaire. Je le ferai en temps et lieu,
mais je vous dis que ça me dérange, ça, si on fait
ça. Si vous me dites: Le but qu'on a, c'est de leur donner des pouvoirs,
d'avoir des règlements organisés, ça va. Si vous me dites,
en même temps, que le 9 va baliser des choses ou que ce n'est pas
coulé dans le béton, on pourra faire des arguments. Je pense que,
de ce côté-là, il y a peut-être une...
M. Ryan: Regardez, s'il reste seulement ce point-là, sur
le 3°, on pourrait le garder en suspens. Moi, ça ne me fait rien.
Quand on aura discuté de 9, on verra.
M. Dufour: Ça, j'aimerais bien mieux. M. Ryan: II
n'y a pas de problème. M. Dufour: II n'y a pas de
problème?
M. Ryan: On pourrait passer au 4°, à ce
moment-là.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on suspend le
paragraphe 3°?
M. Dufour: Oui, on le suspendrait pendant que...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le paragraphe
3°est suspendu.
M. Dufour: ...il est attaché à 8.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle le
paragraphe 4°. Me Picotte ou M. Leduc.
Manifeste de chargement et registre des
manifestes
M. Leduc: Bien, je vais jouer à l'avocat un peu. J'ai
l'impression que si on pense au paragraphe 4° dans l'optique de
l'amendement qui a été proposé à l'article 3, le
manifeste et le registre, qui sont, dans le fond, des pouvoirs qui existent
dans la charte de la ville de Montréal et dans la loi de la CUM,
deviennent d'autant plus importants, étant donné qu'il n'y a rien
qui ressemble plus à un déchet qu'un autre déchet. Donc,
ça demeurerait avec un pouvoir sur le transport qui soit
atténué par l'amendement. Ça deviendrait, à ce
moment-là, le seul et unique moyen de contrôle. Et c'est comme
j'ai dit, c'est un article qui existe déjà dans la loi de la CUM
et dans la charte de la ville de Montréal.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Juste un peu d'explications. Je ne suis pas familier
avec ça, ça fait que je vais y aller sans beaucoup de
questionnements, mais juste pour bien m'assurer que je comprends bien
l'opération.
Le transporteur de déchets prend son chargement un peu partout,
ce qui veut dire que, chaque fois qu'il prend... Je ne sais pas dans quelles
conditions, et ce sera probablement déterminé, mais vous pourriez
peut-être me l'expliquer un peu mieux pour que je comprenne.
C'est que, chaque fois qu'il prend un chargement, ça pourrait
être, mettons, une partie de chargement, c'est-à-dire que
là, à ce moment-là, il dit à la personne: Je
ramasse tes déchets, il faut que tu me donnes... Probablement qu'il y
aurait la forme, le contenu, etc. dans un cahier. Il va dire: J'ai telle chose,
telle chose, telle chose dans ça. Le transporteur, est-ce qu'il a une
responsabilité par rapport à ça? Est-ce qu'il doit
s'assurer que c'est vraiment ça qu'il transporte? Là, il part et
il s'en va à un autre. Il reprend un quart de charge, je ne sais pas
quoi, un quart de tonne. Il s'en va là et il dit à la personne:
Je prends tes déchets. Tu vas me dire
ce que tu as dan° les déchets. Il le marque encore sur le
papier, il le redonne et il en a trois. Il fait ça trois fois. Est-ce
que c'est ça? Est-ce que le transporteur, par rapport à la
déclaration... Parce que, comment on fait pour contrôler
ça? C'est ça que j'essaie de voir. Comment quelqu'un... le
transporteur peut être un peu rassuré par rapport à ce
qu'il transporte? Il ne le sait pas. C'est des déchets dangereux? C'est
des moitiés de déchets, c'est des choses qui auraient pu
être récupérables, etc., etc.? Par la teneur de cet
article-là, est-ce que c'est ça que vous voulez dire? Est-ce
qu'il y a des garanties, par exemple, que ce n'est pas arbitraire, que
ça peut se faire et que ça peut se contrôler? Je ne connais
pas la méthode. Je vous le dis carrément, je ne connais pas
ça du tout. Je fais juste la lire et essayer de
l'interpréter.
M. Picotte (Daniel): Ce que je peux vous dire là-dessus,
certainement... Encore une fois, je dois vous dire: II nous reste à
peaufiner tout ça, et on a l'intention de le faire en collaboration avec
l'industrie. On est très conscient du fait que lorsqu'un transporteur
vient de l'extérieur et va traverser de l'extérieur de la
Régie à la Régie, il va y avoir des ajustements à
faire au niveau des habitudes d'enlèvement et de transport des
déchets, justement, pour s'assurer que... Évidemment, il ne peut
pas nous livrer un quart de chargement à nos installations et une autre
moitié ailleurs. C'est certain qu'il va y avoir des ajustements dans le
mode de fonctionnement des transporteurs qui vont devoir faire... Il va y avoir
des ajustements. Il va falloir s'organiser pour que certains camions ne
ramassent que des déchets sur le territoire de la Régie,
j'imagine. Ça va être, concrètement, comment, la
façon qu'ils vont régler ça, à moins qu'ils
puissent me faire la séparation dans le camion. On est très
conscient de ça. On sait, par contre, que ça prend ce qu'on
appelle un manifeste - qu'ils appellent en anglais un «waybill» -
dans certains cas, autant pour couvrir le transporteur, je pense bien, que pour
nous couvrir, nous, à nos installations. C'est pour ça qu'on a
écrit «dans les cas qu'elle détermine» et c'est pour
ça que c'est écrit aussi dans la loi sur la charte de
Montréal, c'est qu'on vise surtout les cas de déchets qui
seraient, qui auraient le potentiel d'être contaminants, d'être
dangereux, par exemple, où il y a un potentiel réel. On ne pense
pas forcer l'émission d'un manifeste à tout coup pour un sac vert
où il y a des déchets purement domestiques. Mais, lors d'un
volume important, par exemple, lors de déchets qui peuvent contenir des
matières dangereuses, c'est probablement un des cas où on
voudrait couvrir ça de manière à ce que... (16 h 40)
Le transporteur, comme vous voyez, lui, il a la responsabilité de
conserver le manifeste et d'en tenir un registre. Il n'a pas
nécessairement à aller faire une vérification active
d'après le texte de 4°. Lui, il reçoit un manifeste. On lui
dit: Voici ce que ça contient. S'il se présente à
l'incinérateur avec, par exemple - j'exagère - un camion qui est
farci de barres d'uranium, bien là, on va poser la question: Où
est-ce que tu as ramassé ça? On veut savoir où il l'a
ramassé pour essayer de remédier à la situation parce que
la santé publique peut être en cause. C'est le genre de situations
auxquelles on pensait pour ce qui est des paragraphes 4° et, incidemment,
5°, qui est un paragraphe corrélatif, je pense bien, avec
4°.
M. Dufour: ça veut dire que le but que vous poursuivez,
c'est d'essayer de savoir la provenance des déchets et ce qu'il y a
dedans. mais le transporteur lui-même n'est pas obligé... parce
que, qui devient propriétaire des déchets? à un moment,
est-ce que c'est la personne qui a mis ses déchets et qui dit, je te les
donne? la propriété des déchets n'est pas
déterminée non plus. elle les met quelque part et elle dit au
transporteur: j'ai des déchets, viens les chercher. là, la
personne arrive - j'imagine que ça se passe de même: oui, mais
qu'est-ce qu'il y a dans tes déchets? il y en a un bon tas. c'est quoi
là-dedans? même s'il n'y en avait pas beaucoup, ça pourrait
être dangereux pareil. comment ça va se gérer tout
ça?
M. Racine: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Racine.
M. Racine: ...M. Dufour, le but du manifeste, c'est justement de
connaître la possibilité de déchets dangereux, et ce n'est
pas le transporteur qui est responsable de la génération de
déchets dangereux, s'il y en a, c'est le producteur. Donc, c'est de
pouvoir connaître la source de ces déchets et de pouvoir
intervenir auprès du producteur de déchets. Donc, la
responsabilité du transporteur n'est pas impliquée au niveau de
la qualité des déchets qu'il vous a livrés.
M. Picotte (Daniel): Pour faire la chaîne, vous savez, au
niveau juridique, là-dedans, parce que la propriété des
déchets, c'est souvent une chose qui est un peu confondue avec le
contrôle comme tel du déchet. En autant que la Régie est
concernée, elle, quand elle accepte livraison d'un tonnage, là,
elle devient propriétaire du tonnage. Donc, avant de faire ça,
elle va l'examiner, elle va faire des inspections, et c'est pour ça
qu'on a parlé de fixer des conditions d'acceptation, c'est-à-dire
qu'on va pouvoir les soumettre à l'examen pour s'assurer, justement,
qu'il n'y a pas de déchets dangereux. Donc, la Régie, elle ne
devient propriétaire que quand elle a accepté la livraison des
déchets à sa porte. Entre le transporteur et le
générateur, quand est-ce qu'il devient... Est-ce que le
transporteur est un
simple mandataire du générateur? Est-ce qu'il accepte
d'être propriétaire à compter du moment où il en
prend charge? Ça, on laisse ça entièrement au contrat
entre le transporteur et le générateur. C'est à eux de
s'entendre là-dessus et c'est une allocation de risque entre eux deux.
Nous, ce qu'on sait, c'est qu'on devient propriétaire au moment
où on accepte livraison. Ce qu'on dit, c'est: Maintenez des manifestes
et des registres dans certains cas qu'on déterminera pour nous
permettre, dans les cas où il peut y avoir déchets dangereux, de
retracer la source. C'est tout ce qu'on a à dire là-dessus.
Comprenez-vous?
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Dufour: Est-ce que vous êtes prêt à...
Est-ce que ça vous engage... Dans ce que je vois, le fait qu'il y a
beaucoup d'avis ou de règlements qui vont être faits - je sais
comment ça se passe, les règlements - est-ce que vous avez
l'intention de prendre une procédure, parce que c'est une Régie
et ça couvre beaucoup de monde? Ce n'est pas comme un règlement
qui est dans une municipalité où il y a des personnes qui peuvent
venir discuter et suivre presque les élus à la trace. Quand
ça arrive dans une localité, c'est plus facile. Là, comme
c'est une régie qui couvre un grand territoire, de quelle façon
ces règlements vont être publiés, publicises, j'imagine?
Est-ce que vous allez avoir un engagement quelconque de consultation, parce que
ce n'est pas prévu? Comment on fait la consultation avec les
transporteurs, avec le monde ordinaire, puis tout ça? C'est quoi?
Avez-vous déjà une expérience là-dedans?
M. Ryan: Ils ont un règlement interne qui gouverne ces
choses-là, et je crois qu'en vertu de ce règlement...
M. Dufour: À l'intérieur de...
M. Ryan: ...tout projet de règlement doit être
publié dans chacune des municipalités membres.
M. Picotte (Daniel): C'est ça. Il y a des règles
qui sont prévues à l'article 7, qui recopient à peu
près, à ma compréhension, ce que les municipalités
suivent comme modalités habituellement. Alors, on a calqué
à l'article 7 les principales dispositions qui sont applicables pour une
municipalité normalement.
M. Dufour: et la seule chose que vous êtes capable de me
dire actuellement, c'est que le transporteur n'est pas responsable de son
chargement.
M. Picotte (Daniel): Envers nous. En droit, il faut toujours
faire des nuances. Il n'y a pas de responsabilité en vertu de 4°.
Maintenant, si, de propos délibéré, il venait
délivrer un chargement qui contient des déchets dangereux,
peut-être que sa responsabilité délictuelle pourrait
être engagée. Je veux dire par là, sa
responsabilité, comme vous, si vous délivrez des déchets
toxiques chez nous, le sachant fort bien en votre... sachant que ça peut
causer des dommages à la santé publique, vous engagez
probablement votre responsabilité, mais pas en vertu de ça,
là, pas en vertu du règlement qui est là.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? Est-ce
que le paragraphe 4° est adopté?
Une voix: Adopté.
M. Dufour: Ce libellé-là, on le retrouve à
d'autres places, exactement, mot à mot?
M. Ryan: Oui, dans la Loi sur la Communauté urbaine de
Québec, il y a des choses tout à fait semblables, comme à
Montréal, aussi.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le paragraphe
4° est adopté. J'appelle le paragraphe 5°.
M. Ryan: Même chose. Là, c'est un dérivatif
de 4°, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe 5°
est adopté?
M. Ryan: On ne peut pas faire grand-chose là-dessus.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, étant
donné qu'il y a un paragraphe de suspendu, on suspend...
M. Dufour: L'article, c'est-à-dire qu'on peut tout parfois
discuter.
La Présidente (Mme Bélanger): ...l'adoption de
l'article 2.
J'appelle l'article 3. Me Picotte, des commentaires à l'article
3, premier paragraphe?
M. Ryan: II va y avoir un amendement, Mme la Présidente,
que je voudrais vous présenter avant qu'on aille plus loin. On va vous
le distribuer tout de suite. Tu vas en laisser une autre copie peut-être.
C'est pour le parrain, pour que le parrain l'ait.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, il y a une
modification.
M. Ryan: Est-ce qu'ils l'ont eu, eux autres? La
Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Ryan: Vous l'avez? Une voix: ...amendement...
M. Ryan: Pardon? Vous ne l'avez pas encore? On vous l'envoie tout
de suite.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la
modification, vous la déposez?
M. Ryan: L'avez-vous? Vous ne l'avez pas. Faites-nous
confiance.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous nous proposez
l'amendement, M. le ministre?
M. Ryan: Oui. À l'article...
Champ d'application des règlements
adoptés par la Régie
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la
modification à l'article 3. L'article 3 du projet de loi 221 est
modifié par le remplacement, au deuxième alinéa, des mots
«ou de la Communauté urbaine de Montréal et» par le
mot «membre».
M. Ryan: II s'agit ici, Mme la Présidente, bien
simplement, de faire suite à des représentations que nous avons
entendues depuis le début des travaux de la commission, d'éviter
qu'un règlement émanant de la Régie ne puisse être
considéré comme ayant prépondérance sur un
règlement de la Communauté urbaine de Montréal ou d'une
municipalité qui ne serait pas membre de la Régie.
C'est pour ça qu'en proposant les mots que nous proposons -
remplacer, au deuxième alinéa, les mots «ou de la
Communauté urbaine de Montréal» tout simplement par le mot
«membre» - l'article se lirait ainsi: «Les règlements
adoptés par la Régie en vertu de l'article 2 prévalent sur
tout règlement d'une municipalité membre». La Régie
ne se voit pas attribuer de pouvoirs sur des municipalités qui n'en font
pas partie.
M. Dufour: Ils ont presque le même objet et
règlement. Vous avez dit «point».
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Vous avez introduit votre amendement, puis vous avez
oublié de dire...
M. Ryan: «et portant sur le même objet».
M. Dufour: ...«et portant sur le même
objet».
M. Ryan: Vous avez parfaitement raison, j'ai eu un moment
d'abandon. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que vous
pouvez le relire, M. le ministre?
M. Ryan: L'amendement ou le texte reconstitué?
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe
amendé. Oui.
M. Ryan: «Les règlements adoptés par la
Régie en vertu de l'article 2 prévalent sur tout règlement
d'une municipalité membre et portant sur le même sujet».
M. Dufour: «le même objet». Voyons! M. Ryan:
«objet». Je n'ai pas mes verres.
M. Dufour: Vous pouvez lire sans verres, en plus. Ça a
l'air bon.
Une voix: C'est pas mal synonyme, cependant.
M. Morin: On est attentifs, hein?
M. Ryan: Je vous vois mieux quand je n'ai pas mes verres. Il faut
que je garde l'oeil sur le texte et sur vous autres, ce n'est pas facile. Ha,
ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Morin: Ah! Mais, dans la réalité, vous faites
courir deux lièvres à la fois!
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement est adopté? M. le député de Jonquière,
l'amendement est adopté?
M. Dufour: Oui. Mais j'aimerais, par exemple, que... En tout cas,
oui. On va dire pour le moment, oui, ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté. Alors, le paragraphe 1 de l'article 3, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Dufour: On peut dire, par exemple, qu'actuellement, il y a un
article d'amendé et il y en a un en suspens. Ce serait difficile
d'adopter...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, mais c'est
l'article 3. C'est dans l'article 2.
M. Dufour: Oui, mais on va à l'article 2.
M. Ryan: Oui, mais on ne peut pas... Oui, mais nous sommes
à l'article 3. (16 h 50)
M. Dufour: Oui, mais regardez. «La Régie peut
limiter l'application d'un règlement visé à l'article 2
à une partie de son territoire».
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, mais on est dans
le paragraphe 1, là.
M. Dufour: Bien oui, c'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah! O.K.
M. Dufour: C'est le 3. On peut l'étudier, mais on va le
suspendre. Quand on revient après...
La Présidente (Mme Bélanger): On va
l'étudier, puis on le suspendra pour l'adoption.
M. Dufour: Bien oui, c'est sûr. M. Ryan: Très
bien.
M. Dufour: Vous allez retrouver votre beau sourire. Tout le monde
va être de bonne humeur.
M. Ryan: Un gros exploit avec la présidente,
aujourd'hui!
La Présidente (Mme Bélanger): Mais là, il ne
faut pas recommencer, lors de l'adoption, à l'étudier.
M. Dufour: Madame, vous ne pouvez pas nous prêter... Elle
n'est pas directive pantoute, notre...
La Présidente (Mme Bélanger): Pardon? M. Dufour:
C'est le maître de salle, hein? La Présidente (Mme
Bélanger): C'est ça. M. Ryan: Mais ce n'est pas son
rire naturel. M. Dufour: Oui, hein, c'est vrai.
M. Ryan: Elle est naturelle quand le climat est à la
collaboration.
M. Dufour: Voilà! C'est parce qu'elle se laisse aller
quelque peu.
La Présidente (Mme Bélanger): Pardon?
Une voix: Vous lui prêtez des intentions, M. le
député de Jonquière!
Une voix: Tendancieux...
M. Ryan: Mais, là, est-ce que nous avons statué sur
l'amendement?
La Présidente (Mme Bélanger): L'amende- ment est
adopté. Là, on parle du premier paragraphe amendé, mais on
ne peut pas l'adopter parce qu'on fait référence à
l'article 2 qui n'est pas adopté.
M. Dufour: Quand on parie de «limiter l'application d'un
règlement... à une partie de son territoire; elle peut aussi
exclure les déchets enlevés par une municipalité membre ou
pour son compte». Je pense que je vais faire tout le débat sur les
deux paragraphes en même temps parce que je vais les lier, voir.
«Les règlements adoptés par la Régie en vertu de
l'article 2 prévalent sur tout règlement d'une
municipalité». On peut les prendre ensemble.
C'est le fait que... La question que je pose, c'est que la Régie
a reçu d'abord sa première délégation des
municipalités, ce qui fait que, dans la gestion des déchets, les
municipalités membres ont donné leur pouvoir à la
Régie. Pourquoi on va être obligé de réintroduire
cette disposition qui redonne ou qui remet aux municipalités ce que la
Régie ne veut pas avoir? J'essaie de faire le lien avec ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Picotte.
M. Picotte (Daniel): La délégation s'opère
en deux niveaux parce que, quand on parie de déléguer un pouvoir,
c'est un langage qui est administratif ou qui est politique.
Concrètement, la façon dont c'est opéré, c'est
qu'à l'article 2 on a donné à la Régie des pouvoirs
que les municipalités avaient déjà. Tant que la
Régie n'exerce pas le pouvoir, n'a pas adopté de
règlement, les pouvoirs des municipalités demeurent entiers. Ils
peuvent adopter les règlements qu'ils veulent entre-temps. Nous, de
toute façon, on va probablement exercer ces pouvoirs-là lorsque
nos installations vont être sur place, vont être bâties. On
va avoir concilié, là, on va exercer le pouvoir. Donc, d'ici
à ce que le pouvoir soit exercé en vertu de 2. 1°, bien, les
règlements municipaux vont continuer de pouvoir être
adoptés de la même façon. Au surplus, si on n'exerce qu'une
partie des pouvoirs réglementaires qui sont là, s'il y a une
partie des règlements... Parce qu'on a dit: II y a des pouvoirs qui sont
là, qu'on pense bien... Ils sont tous utiles. Par contre, on se dit:
Tant qu'on n'a pas exercé ce pouvoir-là ou qu'on ne l'exerce
qu'en partie, les règlements de la municipalité peuvent continuer
à être adoptés. Là, la question peut se poser. Pour
le lecteur, qu'est-ce qui arrive si la municipalité A a adopté un
règlement avant que la Régie n'exerce son pouvoir et que, le jour
2 ou le jour 3, la Régie exerce son pouvoir? Bon, bien là, qui
l'emporte, parce que le justiciable a deux règlements, lui? Bien
là, on a une disposition précise qui dit que c'est celui de la
Régie qui l'emporte quand c'est sur ce sujet-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
ça va pour l'article...
M. Dufour: Effectivement, si j'entends bien ce que vous me dites,
c'est que c'est juste dans la période de transition à partir de
maintenant qu'on vous accorde le pouvoir jusqu'au temps que vous les
appliquiez. Est-ce que ça se pourrait, par cet article-là, que la
Régie, pour une raison ou pour une autre, que j'ignore au moment
où on se parle, que, dans un territoire donné, elle dise: On ne
veut pas avoir ces déchets-là. Puis les autres, on les prend.
Est-ce que vous pourriez faire une espèce de discrimination, par
exemple, avec ça, avec cet article-là?
M. Picotte (Daniel): Je ne le pense pas. Écoutez, j'essaie
de voir comment on pourrait s'en servir à cette fin-là. Pour
répondre à votre question, c'est pas juste durant la
période transitoire, en ce sens que, même après que nous
ayons exercé un pouvoir, si on ne l'a pas entièrement
exercé, ce qui reste, la municipalité peut continuer à
l'exercer. Elle peut occuper un champ, si vous voulez y aller en termes
techniques. Tant que la municipalité pourrait occuper un certain champ
de réglementation, tant que la Régie n'a pas
décidé, elle, de coordonner toute l'activité des
municipalités, puis d'occuper ce champ-là, si vous voulez.
M. Dufour: C'est marqué que vous pouvez «exclure les
déchets enlevés par une municipalité membre».
M. Picotte (Daniel): Oui.
M. Dufour: Bon, vous pouvez les exclure. Supposons que la
Régie - parce que vous êtes tous des membres à part
égale, c'est une régie, tout le monde est pareil - pour des
raisons que je ne connais pas, décide que les déchets de ville
d'Anjou, vous ne voulez pas les recevoir, ou Dol-lard-des-Ormeaux, qu'est-ce
qui arriverait? C'est bien saisi?
M. Picotte (Daniel): Je comprends votre question.
Une voix: II dit: «Dollard-des-Ormeaux»!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: J'ai peur du président, là!
M. Picotte (Daniel): Non, là-dessus, comme j'essayais de
le mentionner tantôt, c'est d'exclure les déchets de l'application
d'un règlement visé à l'article 2, ne pas les exclure
complètement, ne pas les décliner complètement. Il faut
comprendre que, quand on les exclut du règlement en 2, on se
réfère, on pense, à la loi 257.
En d'autres termes, on a deux façons d'intervenir. Si une
municipalité enlève des déchets, on va la laisser les
enlever comme elle l'entend, selon son mode qui lui convient le mieux, parce
qu'enlever des déchets à Sainte Geneviève, ce n'est pas
toujours la même chose qu'enlever des déchets à la ville de
Saint-Laurent ou à Anjou. Donc, dans la mesure où elle fait son
enlèvement de déchets, on dit: On n'appliquera pas les
règlements de l'article 2 de 221. Par contre, en vertu de la loi 257,
qui a été adoptée en 1990, on a le pouvoir de dire
à la municipalité: Amène-nous les déchets que tu
enlèves, de la façon que tu voudras les enlever,
enlève-les comme tu voudras, mais livre-nous ceux que tu as
enlevés. C'est la que cet article-là nous permet de faire
l'interface entre les deux. L'article 2 se veut un règlement
d'application générale, alors que, dans bien des cas, on va
vouloir laisser une certaine autonomie municipale pour répondre à
ces besoins qui lui sont propres.
M. Dufour: M. Dubuc.
M. Morin: Ce serait juste un court commentaire, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
M. Morin: Sur la première, je pense que c'est très
clair, et ça correspond à vos explications, à l'effet que
«La Régie peut limiter l'application d'un règlement
visé à l'article 2 à une partie de son territoire».
Ça, c'est clair, et les explications que vous avez données
reflètent bien ce qui est écrit. La deuxième partie,
toutefois, c'est juste un commentaire sur la formulation. C'est qu'elle peut
aussi exclure les déchets enlevés. Ça, je trouve que...
Entre nous autres, je vous soumets bien humblement que la formulation
là-dessus laisse à désirer. Tu n'exclus pas des
déchets comme ça! Je pense que ce que vous voulez dire, c'est que
ça peut exclure tous les règlements reliés à
l'enlèvement des déchets d'une municipalité. Mais, exclure
les déchets, ce n'est pas...
M. Picotte (Daniel): On aurait pu dire: Elle peut aussi exclure
d'un tel règlement ou de l'application d'un tel règlement. Je
pense que c'est ça qu'on voulait dire. Est-ce qu'il fallait le dire ou
ne pas le dire? Je ne sais pas.
M. Morin: C'est juste la formulation qui est ordinaire.
Très bien.
M. Ryan: Pouvez-vous répéter...
M. Picotte (Daniel): J'ai simplement dit que ce qu'on voulait
dire, c'est: Elle peut aussi exclure de l'application d'un tel
règlement... Implicitement, c'est ce qu'on voulait dire. Peut-être
qu'on aurait dû le dire. Ça aurait peut-être
été plus net. Si ça laisse des...
M. Morin: Bien... qui exclut des déchets... On n'exclut
pas des déchets.
M. Picotte (Daniel): Je comprends.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
l'article 3?
M. Ryan: Alors, l'article 3...
M. Dufour: ...est en suspens.
La Présidente (Mme Bélanger): II est
suspendu...
M. Ryan: On le garde en suspens pour la raison déjà
acceptée de part et d'autre. Maintenant, Mme la Présidente, si
vous nous parlez de l'article 4...
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
4.
M. Ryan: ...les promoteurs demandent qu'il soit retiré, de
même que l'article 5 et l'article 6.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 4,
l'article 5...
M. Ryan: Je devrais dire, pour être complètement
véridique, qu'ils acceptent qu'ils soient retirés.
Une voix: On l'a adopté?
M. Dufour: C'est presque la botte de Nevers. C'est la botte de
Nevers, ça?
Une voix: Pourquoi on l'a adopté? M. Ryan:
Pardon?
M. Dufour: C'est la botte de Nevers! C'est le coup de mort,
ça va vite.
M. Ryan: Ça va vite. On vous réservait des
surprises.
M. Morin: Ça fait longtemps que vous saviez ça,
là, vous?
M. Ryan: Pardon?
Une voix: Non non, on vient juste de le savoir.
M. Morin: Vous venez juste de le savoir, qu'ils
l'enlèvent. Vous ne nous auriez pas caché ça depuis ce
matin, là, vous?
M. Bélanger (Anjou): Mme la Présidente, est-ce
qu'on peut savoir pourquoi... ils sont retirés?
M. Morin: ...les articles 4 et 5 sont enlevés?
La Présidente (Mme Bélanger): Ils sont
retirés, ils sont retirés.
M. Bélanger (Anjou): Non non, je me demande la question.
On peut demander la question?
M. Ryan: D'ailleurs, si vous n'aviez pas été aussi
distrait par toutes sortes d'autres pensées pendant la première
phase de nos travaux, vous vous souviendriez que je l'avais indiqué.
M. Morin: Oui? M. Ryan: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Effectivement.
M. Bélanger (Anjou): Ça s'est perdu dans un flot
de...
M. Ryan: Je l'avais indiqué dès le début,
avec la véracité que j'essaye toujours d'observer avec
l'Opposition.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre, c'est 4, 5, 6? (17 heures)
M. Ryan: Merci. Oui. La raison. Le député d'Anjou
demande avec justification les motifs de cette décision qui est
communiquée par la Régie. Voici: On donnait à la
Régie le pouvoir d'instituer des peines. Nous avons examiné, dans
l'ensemble des régies qui existent, s'il y avait des cas où une
régie était habilitée à instituer des peines de
cette nature. Dans le cas des communautés urbaines, ça existe
pour les municipalités aussi. Dans le cas des régies, l'examen
que nous avons fait nous invite à une grande prudence. D'autre part,
éventuellement, il faudra quelque chose. Mais il a été
convenu que ce serait mieux de ne pas inscrire ceci dans une loi privée
pour l'instant. J'ai indiqué déjà que, plus tard, nous
entendons revenir avec une consolidation des lois déjà
adoptées pour la Régie, mais qui en fera une loi publique.
À ce moment-là, on reviendra sur ce point-ci. Mais, pour le
moment, il est apparu à la fois à la Régie, au
ministère des Affaires municipales et au ministère de la Justice
que c'était préférable de ne pas entrer dans ce
champ-là maintenant.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Anjou.
M. Ryan: Comme la Régie n'est pas opéra-
tionnelle tout de suite et que tout le dispositif dont nous discutons ne
pourra pas être édifié avant quelques années, on
aura le temps de clarifier ça, puis on voulait éviter toute
précipitation en matière de création de pouvoir
d'imposition de sanctions.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Juste pour compléter la
réponse, est-ce que je dois comprendre, M. le ministre, qu'à
partir du moment où, réellement, ça va être en
place, tout va être en place et va être fonctionnel, à ce
moment-là, on va prévoir si on va mettre en place... En tout cas,
vous semblez ne pas être certain de quelle façon on va le mettre
en place, le système. Il va quand même y avoir un système
qui va créer des infractions et des peines pour les violations des
différents règlements. C'est ça? Parce que j'ai peine
à comprendre qu'il pourrait exister des règlements ou des
dispositions, puis qu'il n'y ait aucune peine si on contrevenait à ces
règlements. À ce moment-là, ce serait une loi tout
à fait inefficace.
M. Ryan: C'est ça. Mais nous nous réservons un peu
de temps pour déterminer le mode sous lequel ça devrait
être fait, de manière à ne pas abuser de la
législation privée. Parce que, comme vous le savez, la
législation privée ne passe pas par le même tamisage
à l'intérieur de l'appareil gouvernemental que la
législation publique, ni à la Chambre, d'ailleurs, ni à la
Chambre. Il n'y a pas de débat sur le principe. Par exemple, on passe
tout de suite en commission. Et, à cause de ça, il y a un devoir
de «restraint», de retenue qui s'impose au ministre qui est le plus
souvent appelé à recourir à la législation
privée, c'est-à-dire, en l'occurrence, le ministre des Affaires
municipales.
La Présidente (Mme Bélanger): Ceci étant
dit, les articles sont retirés. J'appelle l'article 7. Me Picotte.
(Consultation)
M. Leduc: L'article 7...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Leduc.
M. Leduc: ...Mme la Présidente, c'est une bouillie
légaliste qui importe de la loi des cités et villes les
dispositions relatives à l'adoption, l'entrée en vigueur et la
promulgation des règlements de la Régie, les modes de
contestation et d'annulation des règlements, de même que certaines
dispositions relatives aux poursuites pénales. C'est toute une
importation, dans le bill, d'articles qui existent déjà dans la
loi des cités et villes. Je ne sais pas si Me Picotte...
La Présidente (Mme Bélanger): Me Poupart.
Dispositions relatives à l'adoption,
l'entrée
en vigueur, la promulgation, les modes de
contestation et d'annulation des
règlements de la Régie
M. Poupart (Armand): Mme la Présidente, en vertu de ia Loi
sur les cités et villes, à l'article 468.51, il y a certains
articles - ça, l'article 468.51, c'est un article omnibus oui permet
à une régie de jouir de l'application de divers articles de la
Loi sur les cités et villes, d'une part, ensuite de la Loi sur la
Commission municipale, d'autre part, et enfin, de la Loi sur ies dettes et les
emprunts municipaux et scolaires. Alors, l'article 7 va emprunter, pour la
régie qui nous occupe, les articles 356 et 357; 356, ça nous dit
que: «Tout règlement doit, à peine de nullité,
être précédé d'un avis de motion». Ça,
c'est pour permettre à cette régie-là d'avoir plus de
publicité. Une régie, actuellement, une régie ordinaire,
n'est pas soumise à l'avis de motion, et ce n'est pas requis, pour une
régie, actuellement, un avis de motion. Mais, dans le cas de la
Régie intermunicipale de gestion des déchets sur l'île de
Montréal, on demande d'être plus strict, et de pouvoir être
obligé de faire précéder nos règlements d'un avis
de motion pour fins de publicité. Alors, on demande plus que ce que la
loi, actuellement, nous oblige à suivre.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors...
M. Poupart: Et l'article 357, ça, c'est pour rendre
authentique l'original d'un règlement; il faut qu'il soit signé
par la personne présidant la séance du conseil. C'est une autre
importation de la Loi sur les cités et villes.
M. Ryan: II est ici, quelque part.
M. Poupart: Pardon?
M. Ryan: Sauf dans la loi générale sur les
cités et villes.
M. Poupart: Ha, ha, ha! Là, vous m'avez
décontenancé. Ce n'est pas grave.
M. Ryan: Ça, c'est des très gros exploits.
M. Poupart: C'est ça.
M. Ryan: J'aurai fait une bonne journée si j'ai
décontenancé Me Poupart, Mme la Présidente. Ça
n'arrive pas souvent ici.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Poupart: Mme la Présidente, si on con-
tinue, si vous me permettez, on importe aussi l'article 359 qui est dans
la Loi sur les cités et villes. On demande que cette
contrainte-là s'applique à la Régie. C'est la même
chose pour 361, 362. Je peux vous les résumer, si vous voulez, mais ils
sont clairs dans la loi. Ensuite, on passe à 367,368 et 369.
La Présidente (Mme Bélanger): II n'est pas
marqué, 369, Me Poupart.
M. Poupart: 368, pardon. Il a été exclu, 369.
Alors, 368, c'est: «Une copie de tout règlement dûment
adopté est reçue comme preuve, pourvu qu'elle soit signée
et certifiée par le greffier ou par le responsable de l'accès aux
documents de la municipalité [...] sans qu'il soit nécessaire de
prouver la validité, etc.» C'est ni plus ni moins que de la
cuisine qui est obligatoire pour les municipalités régies par la
Loi sur les cités et villes, mais le législateur, au niveau des
régies, avait jugé bon, en 1979, quand les dispositions
habilitantes des régies sont entrées en vigueur, de mettre
ça de côté. On y reviendra à l'article 15 aussi, sur
la publicité. Le législateur n'a pas jugé bon de donner
aux régies ou d'exiger que les régies aient des avis publics
annonçant leurs assemblées, alors que, dans les
municipalités régies par la Loi sur les cités et villes,
c'est différent.
Tout ça pour vous dire qu'une régie, en soi, c'est plus un
mandataire de plusieurs municipalités; ce n'est pas une
municipalité elle-même. La notion de
«municipalité» et la notion de «régie»,
ce sont deux choses très différentes. Une régie est
plutôt un corps public créé pour réaliser un objet
bien déterminé, tandis qu'une municipalité, c'est le
siège de la politique d'un conseil municipal. C'est pour ça que,
dans le cas d'une municipalité, on a beaucoup plus d'institutions et
beaucoup plus de parlementarisme, tandis que dans le cas d'une régie,
c'est beaucoup plus une question d'affaires. Ça, c'est la distinction
que je fais entre les deux notions.
Alors, pour résumer ce que vous avez devant vous à
l'article 7, c'est l'importation, pour être plus restrictif, de certaines
dispositions de la Loi sur les cités et villes à la Régie
intermunicipale.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Me
Poupart.
M. Ryan: Si je comprends bien...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: ...c'est la Régie qui sentait le besoin de
s'encadrer davantage. On l'en félicite.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
ça va pour les explications de l'article 7? M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Oui. Ça répond en grande partie au
questionnement que j'ai posé concernant comment ça va
s'appliquer, etc. Je vois bien que, là, on s'astreint au même
processus que la loi des cités et villes.
Il y a peut-être un point, tout de même, que je veux
soulever, parce que depuis quelque temps je m'interroge beaucoup sur une
disposition qui est dans la loi générale, qui permet aux
municipalités d'adopter des règlements en se dispensant de la
lecture de ces mêmes règlements. Je trouve que, pour le public,
actuellement, les renseignements sont escamotés. La seule façon
que les gens avaient de savoir ce qui se passait dans un règlement,
c'était la lecture du règlement. Je comprends que c'était
fastidieux, assez souvent, d'assister à la lecture des
règlements, et ça prenait du temps. Mais on ne passe pas des
règlements dix fois par jour. Je ne parle pas, peut-être, de la
ville de Montréal, peut-être Québec, mais, règle
générale, dans une municipalité normalement
constituée, il n'y a pas cinq règlements par séance. Donc,
on profite de cette loi-làpour enlever la lecture des règlements,
ce qui fait que quelqu'un qui va lire le procès-verbal d'une
assemblée de conseil ne se reconnaît pas, parce qu'il ne sait pas
ce qu'il y a dans le règlement. C'est tellement abrégé
que, quand on parle des coûts, on ne le sait pas. Si la personne n'est
pas directement dans la salle au moment où ça se passe... Je ne
suis pas sûr qu'à chaque fois il y ait des règlements
disponibles pour le public, qui peut en prendre connaissance en même
temps, et, pour moi, on a court-circuité un peu le processus
démocratique par rapport à la connaissance du public des
règlements qui sont adoptés par le conseil municipal. (17 h
10)
Et ça me semble, en tout cas, un problème qu'on a
commencé à soulever. Je le soulève. Je ne dis pas: Est-ce
qu'on doit l'enlever ici ou là? Moi, je dis que c'est un
élément de réflexion qu'on devrait avoir, ça, par
rapport à la dispense qu'on a accordée de lire les
règlements. On sent que le public ne suit pas. Les règlements -
et là je vais les nommer - au point de vue de l'urbanisme, ça a
pour effet de changer telle chose, telle chose. Les gens ne savent pas ce que
c'est. Bon. Je ne parle pas d'une ville comme Montréal, où il y
en a beaucoup, beaucoup, mais, la plupart du temps, il n'y en a pas
beaucoup.
M. Ryan: Excusez l'interruption... M. Dufour: Oui.
M. Ryan: ...même dans les campagnes, l'arrivée des
règlements d'urbanisme, ça a des 250,300 pages. Ça ne
tient pas debout.
M. Dufour: Non, ça, c'est correct. On doit faire un
résumé...
M. Ryan: On ne peut pas lire ça.
M. Dufour: ...mais il y a des règlements, tout de
même... Un simple règlement d'emprunt, ce n'est pas si long que
ça à lire. Ça ne se lit pas. Bon, ils ne lisent pas. On
dispense le greffier de la lecture. Il y a beaucoup de choses. Les gens ne
savent plus ce qui se passe dans leur conseil municipal, parce qu'ils ne sont
pas au courant. On ne le dit pas. Et il y a des règlements... Je ne
parle pas du règlement d'application de l'urbanisme, d'un amendement au
règlement d'application de l'urbanisme, comme les lois de la
circulation; dans un conseil municipal, je sais que c'est fastidieux. Ça
peut représenter, des fois, des règlements de 100 et 200 pages.
Ça, je crois que ce n'est pas nécessaire de les lire. On pourrait
lire les titres, etc. Mais, ça, c'est un élément tellement
important qu'on peut le publiciser, et le monde peut en discuter. Mais quand
ça arrive à des règlements qui sont d'intérêt
public mais qui ne sont pas à répétition et qui ne sont
pas d'une épaisseur inconsidérée, je me demande si on ne
devrait pas examiner la possibilité de réobliger à faire
ces lectures-là parce que, pour moi, ça a enlevé une
partie du pouvoir au citoyen. S'il n'y est pas au moment où ça se
passe, il ne le sait pas. Est-ce que, vraiment, on s'est assuré que tout
le monde en a, dans les salles de conseil? Je ne sais pas si, dans toutes les
salles de conseil, quand on dispense de la lecture, il y a des copies du
règlement disponibles au public pour lui permettre de prendre
connaissance, de savoir de quoi il s'agit.
Donc, par rapport à ça, c'était la seule discussion
que je voulais faire. C'est évident qu'en copiant sur la loi
générale des cités et villes, il n'y a pas trop de
problèmes.
M. Ryan: Je comprends ça très bien. Et on va avoir
l'occasion de revenir là-dessus. Nous avons mis en circulation le volet
2 du tome III de la révision de la législation municipale, et
là c'est toute la régie interne des municipalités qui est
traitée là-dedans. On pourra revenir sur ce point-là
à l'occasion de la révision. Si vous voulez nous faire part des
points de vue de l'Opposition avant qu'on ne vienne à la
législation, nous autres, on l'apprécierait.
M. Dufour: Là, ça adonne bien. Ha, ha, ha! On peut
passer le message.
M. Ryan: Très bien. Si vous voulez faire travailler votre
recherchiste pour nous, on ne demanderait pas mieux. Alors, Mme la
Présidente, cela étant dit, je crois que nous sommes tous en
mesure d'apprécier la mesure plus précise d'en-cacrement qui sera
assurée sur les activités de la
Régie grâce à cette disposition qui permet d'assurer
que plusieurs articles de la Loi sur les cités et villes s'appliqueront
à ses opérations.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
l'article 7?
M. Dufour: Oui. M. Ryan: Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 7 est
adopté. J'appelle l'article 8. M. le ministre, est-ce que vous le
commentez? Oui?
Pouvoirs d'inspection de la Régie
M. Ryan: À propos de l'article 8, je voudrais juste dire
une chose: Quand ceci a été discuté à
l'intérieur du gouvernement, ça a donné lieu à des
réactions d'étonnement dans certains milieux. On trouvait qu'on
allait loin, et je pense que le député d'Anjou, avec sa formation
juridique et son préjugé, typique de son âge, en faveur des
droits individuels, des chartes...
M. Bélanger (Anjou): Ce n'est pas rien que les
minorités...
M. Ryan: ...comprendra ça. On nous a dit: Ça n'a
pas de bon sens.
Maintenant, j'ai invoqué un précédent à ce
moment-là, dont se souviendra le député de
Jonquière. L'an dernier, quand nous avons modifié la Loi
concernant la Régie d'assainissement des eaux du bassin de La Prairie,
nous avons institué un pouvoir de visite pour les représentants
de la Régie, afin qu'ils puissent vérifier si les
règlements et les exigences de la Régie en matière
d'installations, par exemple, sont respectés par les usagers. Et on
avait discuté de cet article-là à ce moment-là. Il
nous est apparu essentiel que la Régie puisse envoyer ses inspecteurs
voir si la manière dont on accueille l'eau, par exemple, dans un foyer,
respecte les dispositions qui ont été prévues par la
Régie, etc.
Dans ce cas-ci, nous en sommes venus à la même conclusion.
La disposition qu'on nous présente est passablement modelée sur
celle qu'on a adoptée à propos de la Régie
d'assainissement des eaux du bassin de La Prairie et, personnellement, moi, je
trouve qu'il est absolument normal qu'une Régie comme celle-là
ait un pouvoir de visite aux conditions qu'elle devra déterminer par
règlement. Ça ne sera pas n'importe quoi. Ce n'est pas une
fonctionnaire qui peut se présenter là, à 3 heures du
matin, un dimanche, ou à l'heure de la grand-messe le jour de Noël.
Il y aura des heures qui seront précisées; il y aura de jours de
visite; au besoin, il y aura des circonstances exceptionnelles, mais je pense
qu'on doit prévoir ce pouvoir de visite,
une protection qu'elle a le devoir de fournir aux citoyens contre des
abus toujours possibles.
Moi, je n'ai aucune hésitation à déclarer que nous
appuyons cette disposition. Nous la croyons conforme à
l'intérêt public et à la mission bien comprise de la
Régie.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): M. le ministre a bien anticipé
ma réaction. Évidemment, la première chose que je veux
dire, c'est que je suis entièrement d'accord avec le ministre à
l'effet que la Régie a besoin de pouvoirs d'inspection. Il est important
de pouvoir vérifier que les règlements qu'elle adopte sont
appliqués et qu'il n'y a pas de passe-droit ou qu'il n'y a pas
d'irrégularité.
Maintenant, ce que je pense qui est important, c'est de mettre dans la
loi certains paramètres que la Régie devra respecter pour,
justement, mettre en application ce droit de visite. Parce que, de la
façon dont je vois cet article 8, ce sont des pouvoirs qui sont encore
plus grands que celui qu'a un policier, en vertu du Code criminel, en
matière de saisie et de fouille. Je veux dire qu'on n'a même pas
besoin d'avoir un motif raisonnable de croire qu'une infraction a
été commise. On n'a absolument aucun motif; on arrive tout
simplement à n'importe quelle propriété... Je lis ce
règlement-là. Moi, je suis chez nous, dans mon salon, à
ville d'Anjou, et quelqu'un va sonner chez moi, et dire: Je veux voir chez vous
s'il n'y a pas une infraction commise à la loi sur la Régie
intermunicipale de gestion des déchets, et je ne peux rien faire. Il
rentre chez moi...
Écoutez, M. le ministre, je pense qu'il faudrait,
premièrement, exclure les résidences privées des gens et,
deuxièmement, aussi, peut-être mettre l'obligation de penser qu'il
y a motif raisonnable de croire qu'une infraction a été commise.
C'est gros de donner, comme ça, une carte blanche. Ça me fait
penser, M. le ministre, à des pouvoirs qui sont accordés
seulement - puis là je fais référence à mes
anciennes notions de droit criminel - à certains agents
fédéraux. On appelle ça des procurations spéciales.
Très peu de personnes en ont. Elles ont le droit d'entrer n'importe
où quand il y a des infractions en vertu de la Loi sur les
stupéfiants. C'est gros, là, le pouvoir qu'on donne. C'est gros,
et je pense que ce n'est vraiment pas justifié. Je suis d'accord qu'il
faut qu'il y ait, comme je vous le dis, un pouvoir d'enquête et de
vérification, mais de là à donner, comme ça, un
passe-partout à n'importe qui, finalement, qui va être
désigné par la Régie pour entrer dans les maisons des
gens, je pense que c'est inacceptable.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre?
M. Ryan: Regardez. Je vais vous donner lecture de la disposition
qui est déjà dans la Loi sur les cités et villes, comme
disposition de base. On va faire la comparaison avec celle que nous proposons,
et je pense que nous allons constater qu'il n'y a pratiquement pas de
différence quant au contenu. Je vais vous en donner lecture. C'est
l'article 411. «Le Conseil peut faire des règlements:
«1° Pour autoriser les fonctionnaires ou employés de la
municipalité à visiter et à examiner toute
propriété immobilière ou mobilière, ainsi que
l'intérieur ou l'extérieur des maisons, bâtiments ou
édifices quelconques, pour constater si les règlements du Conseil
y sont exécutés, et pour obliger les propriétaires ou
occupants de ces propriétés, bâtiments et édifices,
à y laisser pénétrer les fonctionnaires ou employés
de la municipalité».
Nous autres, on précise davantage. On dit: aux conditions que la
Régie déterminera par règlement. Dans la Loi sur les
cités et villes, ce n'est même pas mentionné,
ça.
Je comprends le souci que traduit l'intervention du député
d'Anjou, et je le partage. Maintenant, il faut en venir au point où on
est en faveur de ça ou on n'est pas en faveur. Je pense que, dans les
conditions, il y aurait lieu d'avoir un débat. C'est sûr que, en
matière de déchets - vous les connaissez comme moi - il y a
toujours des cas d'abus dans les villes.
M. Bélanger (Anjou): Oui, oui.
(17 h 20)
M. Ryan: II y en a qui gardent tout ça dans leur cave, par
exemple. À un moment donné, il faudra qu'il y ait quelqu'un qui
aille inspecter ça. Je me souviens qu'il y avait un voisin dans mon
quartier qui empestait tout le district; à un moment donné, ils
se sont aperçus que sa cave était pleine de vidanges. Il faut
qu'il y ait un pouvoir de visite, à un moment donné, pour aller
faire la lumière là-dessus. Mais je comprends le souci du
député. Et s'il y avait des choses à améliorer dans
la disposition comme elle est présentée, je pense que ça
pourrait être examiné. Mais il ne pourra pas être question
de dire: Ils ne visiteront pas les maisons.
M. Bélanger (Anjou): Ça, je suis d'accord. Je suis
peut-être prêt, si vous permettez, M. le ministre, comme on dit,
à consentir à des accommodements à ce niveau-là,
pour la possibilité de maisons résidentielles. Mais il faudrait
peut-être, à ce moment-là, mettre, en tout cas, dans le cas
de résidences privées: Pour des motifs sérieux, ou quelque
chose comme ça; mettre quelque chose d'un petit peu plus contraignant
pour s'assurer que ce ne soit pas fait d'une façon arbitraire, dans des
maisons résidentielles, c'est-à-dire uniquement quand, au moins,
il y aurait peut-être apparence d'infraction ou quelque chose. Je pense
que ce serait peut-être
bon qu'il y ait un amendement en ce sens-là. Je suis d'accord
que, peut-être, enlever complètement... Vu la très grande
marge ou la très grande étendue de la notion de
«déchet», qui recouvre aussi les déchets domestiques,
il faut prévoir la visite des maisons résidentielles. Mais,
à ce moment-là, je pense qu'il faudrait quand même
l'encadrer. Et peut-être qu'on pourrait travailler là-dessus, un
amendement qui pourrait circonscrire ou enlever l'arbitraire.
M. Ryan: Maintenant, il va falloir prévoir les deux
situations possibles, si jamais il est question d'amendement, et ça va
peut-être être difficile à cause de ça. Il peut
arriver que la Régie veuille aller visiter une maison ou vérifier
des allégations dont elle a été saisie. Il peut y avoir
des rapports de voisins, par exemple, ou des rapports de fonctionnaires qui
sont allés pour autre chose, à propos d'évaluation, par
exemple, ou le service des incendies qui a pu se présenter et qui dira:
Allez donc voir ça au point de vue des déchets; c'est la
manière dont ils tenaient leurs déchets qui est responsable du
feu. Il peut arriver qu'ils disent: On va inspecter comment sont
gérés les déchets dans les maisons de tel quartier, par
exemple, pour améliorer les choses et s'assurer que la santé et
l'hygiène vont être protégées au maximum.
Il ne faudrait pas qu'on limite trop, non plus. Je pense que les
citoyens vont se rendre compte que c'est un service qui leur est rendu, si
c'est bien fait. Il y a une chose que me signale Me Blanchet. Dans l'exercice
de toute activité de ce genre, la Charte des droits a toujours
préséance sur tout règlement ou législation. S'il y
a entrée indue ou comportement inacceptable à l'intérieur
d'un domicile privé, je pense qu'il y aura des comptes qui devront
être rendus.
Cela étant dit, s'il y a quelque chose qui peut
l'améliorer, nous n'avons pas d'objection, tellement peu d'objections
qu'on pourrait peut-être le laisser en suspens jusqu'à un petit
peu plus tard. Si le député a des suggestions à nous
faire, il pourra nous les faire. Si vous autres en trouviez, vous pourriez nous
les faire, exactement. Je pense qu'on pourra disposer de ça assez vite
ce soir. Je suis prêt à...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
M. Morin: J'aimerais qu'on nous donne un exemple qui pourrait
justifier la Régie de faire une inspection à l'intérieur
d'un immeuble pour voir si ses propres règlements sont respectés.
Je ne sais pas si on en a donné un, et je n'ai pas saisi, mais
j'aimerais qu'on me donne un exemple. Je ne parle pas de l'extérieur des
bâtisses ou des immeubles. Mais quel règlement de votre
Régie pourrait être sujet à vérification par une
visite ou une inspection à l'intérieur d'une bâtisse?
Dites-moi ça. Donnez-moi un exemple, parce qu'il n'est pas venu
pour rien, l'inspecteur.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Racine.
M. Racine: Écoutez, c'est particulièrement dans le
cas d'un commerce ou d'une industrie où, effectivement, une
séparation des matières devrait se faire entre les déchets
et les matières recyclables. Et la Régie pourrait être
appelée à aller s'assurer qu'effectivement cette
division-là se fait, que les matières recyclables sont bien mises
dans des contenants appropriés et que les déchets sont mis dans
des contenants appropriés. Je pense que c'est peut-être le
meilleur exemple que l'on puisse donner.
M. Morin: Bon. Alors, à ce moment-là, si vous
parlez d'un espace ou d'un terrain... Parce que l'inspection que vous me
suggérez là se ferait difficilement à l'intérieur
d'une bâtisse; j'imagine que c'est un amoncellement de déchets, ou
un minicentre de tri d'une industrie. Ce n'est pas à l'intérieur
d'un immeuble comme tel, dans le sens de bâtisse.
M. Racine: Mme la Présidente, ça peut se faire
à l'extérieur d'un bâtiment, comme ça peut aussi se
faire à l'intérieur d'un bâtiment. Certaines industries ont
un endroit tout à fait désigné à l'intérieur
d'un bâtiment pour, justement, l'entreposage de leurs rebuts. Alors, ce
n'est pas évident que ça va être nécessairement
à l'extérieur d'un bâtiment. Donc, on doit prévoir
les deux situations.
M. Morin: Parce que, à partir du moment où il y a
d'autres possibilités, à partir du moment où le
transporteur va amener des déchets, je ne sais pas, à un centre
de tri, ou peu importe l'endroit, il y a inspection, à ce
moment-là. Comme c'est un transporteur qui a un permis, il y a moyen,
à ce moment-là, de vérifier si les déchets qui sont
transportés sont bien ceux qui sont définis dans le manifeste ou
dans le document.
M. Racine: II y a effectivement...
M. Morin: Alors, c'est pour ça que ça
m'amène à un questionnement. Où est la
nécessité d'aller véritablement sur place? Parce que la
responsabilité de la Régie, moi, je croyais qu'elle
commençait au moment où on faisait l'enlèvement, et non
pas avant même qu'elle ne fasse l'enlèvement.
Une voix: Allez, vas-y.
M. Leduc: c'est le gouvernement lui-même qui, en 1985,
quand la ville de lasalle - la première grosse ville - a
décidé de faire de la cueillette sélective, c'est le
ministère de l'en-
vironnement qui nous a, jusqu'à un certain point, forcés
à adopter un règlement, lequel règlement a servi ensuite
à à peu près toutes les municipalités qui se sont
embarquées dans un programme de ce type-là, lequel
règlement prévoyait des espèces de
pénalités, des dents et des griffes pour forcer les gens à
la séparation de leurs déchets.
M. Morin: D'accord, oui.
M. Leduc: On s'apprête à plus ou moins long terme -
à très court terme, je devrais dire - à
légiférer aussi sur la question des déchets domestiques
dangereux, pour laquelle nous allons avoir des législations
passées dans toutes les municipalités, disant: Les déchets
domestiques dangereux ne doivent plus se retrouver dans les sacs d'ordures
ménagères. Le futur, les années qui viennent, en termes de
gestion des déchets, vont exiger, au niveau du générateur,
certains contrôles qui sont couverts par cet article-là. Et, cet
article-là, je suis un peu surpris de voir qu'il provoque tout un
tollé parce que, dans le fond, tous nos inspecteurs dans les
municipalités, que ce sort l'inspecteur d'incendie, de plomberie, de
salubrité, etc., ont ce pouvoir-là de par la loi des cités
et villes. Maintenant, de là à dire qu'on en fait un usage
abusif, non. Mais, là, nous, on a des inspecteurs en environnement, une
patrouille environnementale à la ville de Lasalle. Des fois,
spécialement à ce niveau-là, on est obligé de faire
des entrées légales dans des maisons pour des questions de
salubrité, et la ville de Montréal vit cette
réalité-là sur une base très
régulière. Donc, s'il est utilisé avec circonspection,
moi, je trouve qu'il n'y a rien de plus dangereux que ce qu'il y a dans la loi
des cités et villes.
M. Morin: C'est parce qu'on doit considérer que c'est
implicite qu'on fasse allusion à des propriétés
industrielles ou commerciales et non pas résidentielles.
M. Leduc: Moi, je pense que ça peut, des fois, être
résidentiel, mais ça va être rare.
M. Morin: Oui, mais, dans quelques cas, ça pourrait
s'appliquer dans le cas d'une résidence.
M. Racine: Écoutez, il est évident que c'est
beaucoup plus probable que ça s'applique dans le cas d'immeubles
commerciaux ou industriels. L'article n'est pas spécifique ici à
l'effet que les résidences soient exclues. Alors, l'article de la loi
des cités et villes ne fait pas cette distinction-là; nous ne
l'avons pas faite non plus. Mais il est clair que, dans notre cas, ça va
être beaucoup plus utilisable pour des immeubles commerciaux et
industriels.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Jonquière. (17 h 30)
M. Dufour: Oui. Je pense que mon collègue a
peut-être autre chose à ajouter mais, pour moi, c'est
évident que, quand on a parlé de la Régie de La Prairie,
c'était dans le sens des égouts, pollueur-payeur. On ne peut pas
prendre ça à l'extérieur de la maison. Je pense qu'on a
accordé ce pouvoir-là à cause, justement, des
difficultés qu'on a dans l'application et dans l'observance du
règlement. C'est plus compliqué. On ne peut pas voir ça
facilement à l'oeil. Des déchets, en règle
générale, on les voit. Moi, je me serais peut-être
contenté d'un point où on aurait dit «à
visiter», et j'aurais fait sauter... Mais peut-être que ça
ne rencontrera pas ce qu'on cherche là: La Régie peut, par
règlement, autoriser, aux conditions qu'elle détermine, ses
préposés ou employés à visiter -
j'enlèverais «et à examiner» - l'intérieur et
l'extérieur de toute propriété mobilière ou
immobilière, pour constater si ses règlements sont
respectés.»
Donc, à ce moment-là, l'examen, ça veut dire
beaucoup plus de temps. Dans la visibilité des choses, ça va plus
loin, c'est plus fouillé, tandis que, là, ils constatent de visu
si ça va bien ou si ça ne va pas. Ça pourrait
peut-être - mais je ne sais pas si ça rencontre l'assentiment de
mes collègues, là...
M. Ryan: Moi, je...
M. Dufour: On est dans l'expectative, là.
M. Ryan: Regardez, moi, je n'aurais pas d'objection. Je pense
bien que ça m'étonnerait qu'il y en ait de votre
côté. Le député de Jonquière
apprécierait que nous laissions tomber, à la deuxième
ligne de l'article 8, les mots qui sont au bout de la ligne: «et à
examiner»; «...autoriser ses préposés ou
employés à visiter l'intérieur et l'extérieur de
toute propriété mobilière ou immobilière, pour
constater si ses règlements sont respectés.» Je pense que
vous ne devriez pas avoir d'objection à ça.
M. Dufour: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous vous adressez
à la présidence.
M. Picotte (Daniel): Oui, Mme la Présidente, merci. Mme la
Présidente-Une voix:, Ce n'est pas simplement pour une visite de
civilité, là, alors...
Une voix: Bonjour, madame, bonjour.
M. Ryan: C'est pour constater si les règlements sont
observés; on ne peut pas demander mieux. Ils ne s'en vont pas inspecter
la brique et le système de chauffage...
Une voix: ...les tiroirs...
M. Ryan: ...et le système de conduites d'eau, puis...
Ça va?
La Présidente (Mme Bélanger): S'il y a des
coquerefles.
M. Ryan: Oui. Mais là, c'est comme mitoyen. Ha, ha,
ha!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Je vous remercie, Mme la
Présidente. Mme la Présidente, dans l'optique de ce dont on
parlait tout à l'heure, de limiter le droit de visite des
résidences privées, je ne sais pas si le ministre serait
prêt à considérer un amendement dans le sens de celui que
je vais proposer, c'est-à-dire: «Dans le cas où une
propriété immobilière serait une résidence
privée - là, évidemment, on pourrait changer la
façon dont c'est écrit - telle visite ou examen ne pourra
être fait que si la Régie a des motifs raisonnables de croire
qu'une infraction a été commise.» Ça, c'est tout
simplement pour enlever l'arbitraire. On parle de motifs raisonnables.
Ça pourrait couvrir la simple dénonciation d'un voisin, ça
pourrait être tout simplement l'apparence, vu de l'extérieur,
d'anomalies. Mais je pense que ça enlèverait uniquement le
caractère arbitraire des visites que quelqu'un ou un employé mal
intentionné pourrait décider de faire uniquement parce qu'il
n'aime pas telle personne, en disant: Écoutez, je suis employé,
j'ai le droit de rentrer chez vous. Je pense que ça pourrait tout
simplement encadrer ça, et je ne pense pas que ça nuirait non
plus dans le mandat. Alors, qu'est-ce que vous en pensez?
M. Ryan: Oui, oui, regardez ça...
M. Bélanger (Anjou): Je le soumets, tout simplement.
M. Ryan: ...et donnez-nous votre réaction.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Picotte. Ah! vous
voulez consulter? D'accord.
Une voix: Un conciliabule, madame, un conciliabule.
La Présidente (Mme Bélanger): Un petit
conciliabule, un petit caucus.
M. Ryan: En attendant, je vais juste réagir, à
titre exploratoire. Le seul point, c'est que votre suggestion ne tient pas
compte d'un aspect que j'ai mentionné tantôt. Il peut arriver que
la Régie dise: là, on va faire l'inspection des domiciles sur
telle rue, ou dans tel quartier d'une municipalité membre pour voir dans
quelles conditions les déchets sont tenus, pour voir quelles
améliorations pourraient éventuellement être inscrites dans
des règlements ou dans des directives, et là, si vous limitez
comme vous le faites, ça empêche des exercices comme
ceux-là, qui pourraient être très salutaires.
M. Bélanger (Anjou): Au moins pour l'intérieur,
à ce moment-là. Peut-être que, pour l'extérieur, on
pourrait le faire systématiquement, comme vous dites; mais
l'intérieur d'une maison, c'est quand même...
L'inviolabilité de la résidence, là, c'est quand
même quelque chose. Je pense qu'il faudrait...
La Présidente (Mme Bélanger): m. leduc.
M. Leduc: J'ai une réaction plus spontanée; on n'a
pas réellement eu le temps de... Mais, spontanément - et je pense
que, quand c'est spontané, je ne change pas d'idée - moi, je ne
suis pas d'accord pour qu'on laisse émasculer la loi trop, trop,
là.
Imaginez-vous des territoires... Il faut avoir de la vision dans la
question des déchets; il faut avoir de la vision. Ça
évolue, cette affaire-là, là; ça évolue
très rapidement. Imaginez-vous une personne d'une petite industrie qui
est dans un secteur où il y a un peu d'interface, qui a comme
résidus, tous les jours, à peu près un gallon de BPC,
mettons, parce que c'est très connu. Il y a un gars qu'elle
connaît, à côté - et la ville fait une cueillette de
déchets domestiques dangereux cinq fois par année - qui ramasse
ça dans sa cave, passe ça avec les déchets domestiques
dangereux: zéro cent, alors que, pour en disposer, ça lui aurait
coûté à peu près 20 000 $ le gallon.
Je donne un exemple qui me vient à l'esprit, mais de nombreux
exemples comme ça peuvent exister. La gestion des déchets, dans
les années qui viennent, va être de plus en plus importante, et
les générateurs vont être de plus en plus
interpellés par des règlements qui vont être à
suivre. Je m'excuse pour le député d'Anjou; je comprends
très bien sa préoccupation. Je crois, moi aussi, que c'est
dangereux de s'en aller vers le pouvoir de rentrer chez les gens pour un tout
ou pour un rien. Mais je pense qu'un pouvoir de ce type-là, par un
organisme aussi responsable que la Régie, qui est menée par 26
maires... Ils ne vont pas se mettre à utiliser ça de façon
abusive pour aller voir - je ne sais pas, moi - la voisine enlever son
déshabillé.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: mme la présidente, j'écoutais avec
attention ce qu'a dit le dr leduc. il y a seulement la première phrase
que je remettrais en cause. la première phrase de sa
déclaration
aurait dû être négative plutôt qu'affirmative.
Il aurait dû dire: Ma première réaction... mais
l'expérience m'a appris à m'en méfier. Lui, il nous dit
que l'expérience semble lui avoir enseigné qu'il a toujours
raison.
M. Leduc: C'est que je ne change pas facilement.
M. Ryan: Sur le premier mouvement, c'est très dangereux.
Ha, ha, ha!
M. Leduc:...
M. Ryan: Non, non, c'est une blague que je fais. Ça n'a
pas de rapport avec ce que vous avez dit, mais, moi, je suis sensible à
ce que vous avez dit. Et c'est pour ça que... Je ne sais pas si le
député a quelque chose à répondre à
ça, mais...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Anjou.
M. Ryan: ...je suis porté à penser comme le Dr
Leduc sur ce point. Pas sur tous les points...
M. Bélanger (Anjou): Oui, d'accord. Mme la
Présidente, moi, tout ce que je veux dire...
M. Ryan: ...surtout quand il vote pour l'autre
côté.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: II n'avait pas entendu.
M. Dufour: M. le député de Rimouski devrait
demander la parole. C'est drôle, il a des choses à nous dire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: L'éclairage nous manque, là. C'est la
voix du ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Leduc n'a pas
compris le commentaire de M. le ministre. Vous n'avez pas compris le
commentaire de M. le ministre? Non, il ne l'a pas compris.
M. Leduc: J'ai compris l'idée.
M. Ryan: Vous avez des propos vains depuis quelques minutes.
La Présidente (Mme Bélanger): Ha, ha, ha! Il
s'adressait à vous.
M. Ryan: Nul n'aurait intérêt à les
répéter ou à les entendre s'il ne les a pas entendus.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Mme la Présidente, l'exemple
donné par M. Leduc, je ne pense pas que ce soit un bon exemple, parce
que, moi, je parle de résidences privées, je ne parle pas de
résidences industrielles. Pas de résidences, je veux dire,
d'immeubles industriels ou de commerces. Je parle de résidences
privées et probablement que je vais en faire une proposition
écrite. Et je suis prêt, finalement, à circonscrire ma
limitation à l'intérieur, et donc à permettre
arbitrairement une inspection extérieure des rues, des
résidences. Mais, pour l'intérieur, je pense quand même...
Moi, je ne suis pas d'accord avec l'affirmation du ministre à l'effet
qu'il existe des chartes pour se protéger. Écoutez, si on doit
attendre que les gens rentrent chez nous puis, après ça, faire
une plainte puis invoquer la charte parce qu'ils n'avaient pas le droit de
venir chez nous... Je pense qu'au contraire il faut prévoir dans les
lois une limite au droit d'entrée des gens, puis ne pas laisser,
finalement, aux tribunaux le soin de policer les interventions chez soi. Alors,
je ne pense pas que ça nuise au travail de la Régie.
M. Ryan: Regardez, je vais vous proposer une formule,
peut-être, qui pourrait nous rallier tous: «La Régie peut,
par règlement, pour un motif raisonnable, autoriser, aux conditions
qu'elle détermine, ses préposés ou employés
à visiter et examiner l'intérieur ou l'extérieur de toute
propriété mobilière ou immobilière.» Je
mettrais ça comme ça. Un motif raisonnable, ça l'oblige.
Elle a le fardeau de la preuve. S'il y a une contestation, le citoyen va dire:
II est venu par caprice, il vient à tous les deux jours,
celui-là, et il a d'autres intérêts.
M. Bélanger (Anjou): Oui.
M. Ryan: Mais...
M. Bélanger (Anjou): D'accord. Excusez-moi.
M. Ryan: En tout cas, c'est dans cet ordre de réflexion
là, moi, que je verrais une issue possible.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Je vous remercie, Mme la
Présidente. Le seul problème que je vois, c'est qu'en mettant le
«peut, pour motif raisonnable» au début, comme ça,
ça voudrait dire tout simplement que le règlement doit être
adopté pour motif raisonnable, mais, à partir du moment où
le règlement est adopté pour motif raisonnable, on peut permettre
les fouilles arbitraires. Je pense que le «raisonnable» doit
s'appliquer au
cas par cas, justement pour enlever l'aléatoire d'une visite
à quelqu un. C'est pour ça qu'on est en train de formuler par
écrit la recommandation d'amendement, mais je crois que cet amendement,
M. le ministre, Mme la Présidente, ne nuira pas au travail de la
Régie dans son devoir d'inspecter puis de faire des inspections qui vont
être larges. C'est uniquement pour, dans le cas de résidences
privées, l'intérieur de résidences privées, qu'il y
ait motif raisonnable. Je pense que ça va de soi, puis je pense
même que les citoyens se sentiraient rassurés de penser qu'il y a
au moins ce paramètre contraignant là dans la loi, qui
empêcherait, à ce moment-là, des règlements
d'être appliqués. Je ne pense pas que ça va nuire à
la Régie. Je pense que ça va satisfaire aussi les craintes que
pourraient avoir certains citoyens relativement à ça. Je pense
que je ne suis pas le seul qui soit, comme on dit, préoccupé par
la Charte des droits et libertés, par les droits individuels.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre. Me
Picotte. (17 h 40)
M. Picotte (Daniel): Je veux assurer, naturellement, que sans
avoir d'intention arrêtée et coupable du côté de cet
article-là, on se doit quand même d'observer qu'il s'agit
là d'une disposition qui existe dans la Loi sur les cités et
villes depuis fort longtemps, avec laquelle 1500 municipalités vivent.
Je comprends que ce n'est pas une excuse, que ce n'est peut-être pas,
théoriquement, satisfaisant. Mais, vous savez, souvent, comme le disait
M. Leduc, dans un milieu qui évolue, quand même, extrêmement
rapidement au niveau des déchets, et pas parce qu'on pense vouloir aller
faire des fouilles systématiques des résidences de notre
domaine... Mais c'est quand même une question qui évolue
extrêmement rapidement. C'est un pouvoir qui est là depuis fort
longtemps, que 1500 municipalités ont en main. À notre
connaissance, le ministre serait mieux placé que nous pour vous donner
des statistiques, mais, à notre connaissance à nous, il n'y a
jamais eu de plainte, d'abus du côté de ce pouvoir-là,
parce qu'il est balisé par des droits, par nos chartes qui
prévoient les fouilles abusives, qui prévoient les perquisitions
abusives. On est un petit peu réticent, comprenez-vous, à laisser
aller un pouvoir d'examen, un pouvoir d'enquête lorsque,
spécialement, la preuve est aussi difficile qu'elle va l'être
à faire qu'il y a eu violation de nos règlements.
Maintenant, ceci dit, s'il est question d'un motif raisonnable, on n'a
rien contre les motifs raisonnables. Je ne pense pas qu'on puisse s'opposer
à ça. Ça me semble répéter un peu le droit,
tel qu'il se lit, mais, peut-être que, souvent, c'est ce qu'on doit faire
pour rassurer les intervenants.
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous me permettez,
m. le ministre, l'association des entrepreneurs de services en environnement du
québec a exprimé le désir d'intervenir... sur cet
article-là, je suppose. est-ce que c'est sur cet article-là?
Une voix:...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, si vous voulez
prendre place, là. Est-ce qu'il y a consentement de la part des
membres?
M. Ryan: II faut qu'il y ait consentement des deux parties,
là.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Me Raymond,
vous pouvez vous asseoir.
M. Ryan: Une brève intervention, M. Raymond, 5,10
minutes.
M. Raymond: Une minute, M. le ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): Une minute. Parfait!
On va vous...
M. Ryan: Vous n'êtes pas capable. Une minute, vous
n'êtes pas capable.
La Présidente (Mme Bélanger): On prend le
temps.
M. Raymond: C'est Boileau qui disait: Ce qui se conçoit
bien s'énonce clairement.
M. Ryan: Si on n'était pas ici, je vous lancerais une
gageure.
M. Raymond: Alors, merci, Mme la Présidente. Merci, M. le
ministre. Il y a une crainte dont nous font part les membres de l'Association,
crainte qui n'est pas du tout subjective et qui tient particulièrement
à trois mots dans cet article: «Toute propriété
mobilière». En deux séquences, vous remarquerez le mot
«toute», qui dégage un sens d'universalité; et
l'autre séquence, «propriété
mobilière». Alors, sans vouloir faire d'avocasseries, au sens
juridique des termes «propriété mobilière», on
doit conclure que tout ce qui n'est pas un bien immobilier devient et est un
bien mobilier. J'entends par là un verre, une table, une chaise. Je n'ai
rien contre ces équipements et ces meubles meublants là, ce qui
est une autre connotation juridique. La crainte des membres de l'Association
est: Est-ce que la Régie, pour une raison x - et nous sommes contents de
l'ajout «motif raisonnable», là... N'empêche! Il reste
que la Régie pourrait, en vertu des pouvoirs afférents à
cet article, demander accès aux registres comptables, aux registres des
clients, au système informatique, aux comptes de banque, puisque tous
ces biens-là sont, par définition, une propriété
mobilière.
J'ai entendu tout à l'heure le président de la
Régie dire: Nous autres, ça nous prend un accès pour voir
si, effectivement, les déchets ou l'application des règlements en
général ne sont pas sous infraction, même dans une
résidence d'un particulier. La contrainte, eu égard aux membres
que nous représentons, est de dire: Oh là! tant que ça
touche les équipements, tant que ça touche nos camions, tant que
ça touche les registres ou les certificats donnés par
l'alinéa 4 de l'article 2, ça va. Là où ça
blesse, c'est effectivement si on touche au sens du mot «bien
meuble», qui comprend des registres comptables, etc., ce dont je vous
faisais mention. Alors, je vous demande si on ne pourrait pas exclure de cette
disposition l'aspect des documents privés: contrats, conventions,
registres, et même accès au système informatique des
entrepreneurs.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Leduc.
M. Leduc: Est-ce que je pourrais répondre, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M.
Leduc.
M. Leduc: Je laisserais peut-être mon confrère
terminer son intervention. Si vous n'avez pas d'objection, je laisserais mon
confrère terminer son intervention.
La Présidente (Mme Bélanger): II semble avoir
terminé. Vous avez terminé, Me Raymond? Me Picotte?
M. Picotte (Daniel): Tout simplement, je ne voudrais pas engager
un dialogue devant la commission, je ne veux absolument pas me livrer à
un exercice semblable, sauf que, encore une fois, je dois revenir. Cet
article-là, c'était dans les lois refondues de 1964. Si vos
clients sont en péril, ils le sont depuis belle lurette; ils ont
vécu dans le danger depuis des décennies, à la
lumière d'une disposition analogue. Je m'interroge sur
l'à-propos, lorsqu'on est en train d'adopter une réglementation,
lorsqu'on sait qu'il va y avoir des difficultés de preuve à faire
considérables là-dedans. Quels sont les objets poursuivis
lorsqu'on veut restreindre la portée d'une disposition qui est là
depuis aussi longtemps, et devant autant de municipalités? Je ne veux
pas prêter de mauvaises intentions à quiconque, là, mais je
m'interroge.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce que vous...
M. Ryan: On peut peut-être donner un petit droit de
réplique à M. Raymond-Une voix: Brièvement.
M. Ryan: ...et, ensuite, j'aimerais intervenir. La
Présidente (Mme Bélanger): Me Raymond.
M. Raymond: Alors, ce n'est pas qu'on croit être l'objet
d'une chasse aux sorcières, mais plutôt pour dire: Écoutez,
on est devant la commission pendant plusieurs jours aux fins de constituer une
loi qui va être destinée aux fins de servir les
intérêts de la commission, point. Est-ce qu'il est de
l'intérêt de la Régie qu'elle puisse obtenir accès
aux documents, aux contrats, aux conventions et aux registres domestiques de
chacune des entreprises? J'ai entendu et compris le sens des propos tenus par
mon confrère qui disait: Écoutez, n'ayez crainte, c'est là
depuis 100 ans et ça n'a pas été appliqué; sauf que
je vous avoue que, jusqu'à maintenant, les clients que nous
représentons, leur crainte n'est pas subjective. On s'immisce maintenant
dans un champ qui a toujours été occupé par l'Association
des entrepreneurs. Et jusqu'où cette immixtion-là va-t-elle se
poursuivre? On ne le sait pas. On tente simplement ici de faire valoir que nos
droits doivent être protégés et, notamment, surtout du fait
qu'il n'y a pas d'intérêt - et non pas démontré, et
non pas divulgué - à ce que les registres domestiques, les
documents et autres affaires strictement privées soient soumis à
l'analyse et à l'examen de la Régie.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Je crois qu'ici, tout en étant sensible aux
représentations de Me Raymond, il serait préférable de
s'en tenir à la tradition. Nous reproduisons dans cet article une
tradition écrite déjà longue, qui remonte à une
vingtaine d'années, qui a donné lieu à de très
nombreuses applications - parce que des inspecteurs municipaux font, chaque
année, beaucoup de visites dans des propriétés - et qui
n'a pas soulevé, à ma connaissance, de difficultés de
l'ordre de celles que veut entrevoir M. Raymond. Alors, moi, je serais
porté à conserver la formulation qui nous est proposée,
étant donné son caractère traditionnel solidement
établi. Je serais enclin à conserver la formulation qui nous est
proposée, en raison de son caractère traditionnel solidement
établi.
M. Raymond: ii faut voir, m. le ministre, que, depuis lors, la
charte des droits et libertés a été promulguée par
ce parlement, et notamment la protection...
M. Ryan: Excusez.
M. Raymond: ...qu'elle a amenée aux citoyens, même
corporatifs, contre un examen sans cause.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, étant donné la
notion générale que nous importons ici pour les fins de la
Régie, j'examinerais avec nos conseillers la portée exacte de cet
article-ci, en fonction de modifications possibles à la Loi sur les
cités et villes. Si jamais nous envisagions de faire une modification
à la Loi sur les cités et villes, nous verrions à ce
qu'elle soit transportée également dans les deux régies
dont nous avons parlé aujourd'hui, de manière qu'elle n'ait pas
une portée plus large dans le cas des régies qu'elle n'en aurait
éventuellement dans le cas de la Loi sur les cités et villes. Et,
pour le moment, je ne voudrais pas commencer à jouer avec ça tant
qu'on n'aura pas examiné, sous toutes ses implications, la
possibilité d'une modification à ces expressions reçues
depuis longtemps. J'apprécie les inquiétudes dont vous nous avez
fait part; elles me semblent pertinentes, en bonne mesure, mais je ne crois pas
qu'il y ait urgence à retenir notre attention là-dessus
actuellement, étant donné la solide tradition dont nous sommes
les porteurs, les continuateurs. Or, ça termine l'échange sur ce
point-ci, en ce qui me touche.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. Merci, M.
le ministre. M. le député d'Anjou. (17 h 50)
M. Bélanger (Anjou): Mme la Présidente, j'aurais un
amendement à proposer, qui est en relation avec ce dont j'ai
parlé tout à l'heure. J'ai mis par écrit mon amendement;
j'aimerais le soumettre.
Alors, cet amendement: L'article 8 du projet de loi 221, loi concernant
le Régie intermunicipale de gestion des déchets sur IHe de
Montréal, est modifié par l'insertion, après le mot
«respectés», de la phrase suivante: «Dans le cas
où une propriété immobilière serait une
résidence privée, une telle visite à l'intérieur de
cette résidence ne pourra être faite que si la Régie a des
motifs raisonnables de croire qu'une infraction a été
commise.»
Alors, il faut bien remarquer que, dans cet amendement, je pense que
«motifs raisonnables» est très large. Je ne parle même
pas de motifs...
M. Ryan:...
M. Bélanger (Anjou): Ah! O.K. Bon, on va laisser
faire.
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est recevable.
M. Ryan: On va statuer sur la recevabilité. Ensuite, on va
discuter de l'amendement à son mérite. Il me semble que... Moi,
je n'ai pas d'objection sur la recevabilité.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
tel que rédigé est recevable-
M. Dufour: J'ai examiné... Non, on l'a fait sauter. Vous
l'avez enlevé...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, on n'a pas
eu...
M. Dufour: ...l'amendement?
La Présidente (Mme Bélanger): Non, on n'a pas eu
d'amendement écrit sur ça. Ça a été une
discussion, et non pas...
M. Dufour: Ça a été examiné, mais
ça n'a pas été retenu.
M. Ryan: je crois bien que, s'il y a un commun accord
là-dessus, avec la fermeture des discussions sur cet article-là,
on réglera ça rapidement. on va voir celui-là.
M. Dufour: Actuellement, pour le moment, il est encore
dedans.
M. Bélanger (Anjou): Est-ce qu'on doit attendre une copie
ou est-ce que je peux plaider, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): II ne faut pas
plaider la recevabilité; il est recevable.
M. Bélanger (Anjou): Non, je veux dire: sur la motion
elle-même. Sur la motion.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, là,
normalement, on aime bien avoir la...
M. Bélanger (Anjou): Je voulais sauver du temps à
la commission. Pour une fois...
La Présidente (Mme Bélanger): Ça ne devrait
pas être long. Quelques secondes. Il est parti faire les photocopies.
M. Ryan: On peut commencer l'échange quand même. Je
vais vous prévenir tout de suite de la réaction que m'inspire
votre amendement. Ce que je n'aime pas dans l'amendement - vous l'avez dit
tantôt - c'est qu'il prévoit les cas où la Régie a
des raisons sérieuses de croire que ses règlements ne seraient
pas observés très bien. Mais il y a un devoir de
prévention qui s'impose dans ces choses-là. Je fais le lien entre
la gestion domestique des déchets et les dangers d'incendie, par
exemple, la sécurité publique et la salubrité publique
également. Je crois que si on limite trop le pouvoir de visite de la
Régie, c'est circonscrire son champ de visite d'une manière
beaucoup trop rigide. Le Dr Leduc a
donné tantôt un exemple à propos de gens qui
entreposeraient dans leur sous-sol des BPC ou des substances dangereuses. On ne
le sait pas, mais, à un moment donné, on peut décider que,
par souci de prévention, on va faire la visite d'une rue, comme je l'ai
dit tantôt, ou d'un secteur, pour voir si les déchets sont tenus
vraiment dans des conditions tout à fait acceptables, et même pour
voir les améliorations qui pourraient être requises par la
réglementation municipale. Mais, si on raidit trop la corde, comme le
fait la proposition d'amendement, je pense qu'en voulant améliorer les
choses on risque de les empirer. Je ne suis pas sûr que ça
contribuerait au bien général.
Je comprends le souci qui inspire l'amendement, mais on va le prendre en
délibéré; on n'aura pas le temps d'en disposer avant le
souper.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Mme la Présidente, je voudrais
seulement faire remarquer au ministre que je n'ai pas utilisé
l'expression «motifs sérieux» mais «motifs
raisonnables», ce qui est tout à fait différent. Des motifs
raisonnables, ça laisse une très grande marge de manoeuvre.
Ça peut être un soupçon, ça peut être une
dénonciation, ça peut être un indice, c'est très
large.
Mon souci, dans cet amendement, est uniquement d'enlever le
caractère arbitraire, qui pourrait être tout simplement un
employé... Je ne prête pas de mauvaises intentions a la
Régie là-dedans. Ça pourrait être un employé
de la Régie qui, tout simplement pour mal faire, décide
arbitrairement de rentrer chez son voisin ou de rentrer chez quelqu'un pour lui
imposer une visite qu'il n'aurait pas le droit de faire. Alors, je parle de
motifs raisonnables, premièrement. Donc, je pense que c'est très
vaste.
Deuxièmement, pour ce qui est des dangers d'incendie ou
d'insalubrité, la Loi sur les cités et villes donne
déjà aux municipalités tous les pouvoirs d'entrer s'il y a
des dangers d'insalubrité et des dangers d'incendie. Donc, je ne pense
pas qu'il y ait, ici, des critères de sécurité qui
puissent entrer en ligne de compte quant aux déchets. Si c'est pour des
questions d'incendie ou des questions d'insalubrité, à ce
moment-là, il n'y a pas de problème. Ce n'est pas cette loi-ci
qui s'applique. Mais, pour la loi uniquement sur les déchets, je pense
qu'il n'y a pas réellement ce motif de sécurité publique
qui vient en ligne de compte. Alors, ce serait uniquement dans ce
souci-là.
M. Ryan: Est-ce qu'on pourrait entendre la Régie
là-dessus?
La Présidente (Mme Bélanger): On va vous donner le
contenu du texte. Est-ce que vous voulez aller porter le texte à M.
Leduc? (Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. Leduc, une
réaction? M. Leduc.
M. Leduc: Si j'ai bien compris, M. le ministre, vous voulez notre
réaction?
La Présidente (Mme Bélanger): La réaction,
oui.
M. Leduc: Écoutez, nous trouvons d'abord que c'est
très inhabituel en matière municipale de transférer des
pouvoirs comme ça en les limitant. Il y a 1500 municipalités au
Québec; «Saint-Tite-Les-Becquets» puis
«Saint-Pierre-les-Tenets», etc., ont ce pouvoir-là depuis
1964. Si vous me demandez si on peut vivre avec ça, la réponse:
Oui, on peut vivre avec ça, mais on trouve quand même un peu
inhabituel, et on se sent un peu... Et sans vouloir être flagorneur -
loin de moi la flagornerie - je ferai remarquer à M. le ministre que,
malgré ce que j'ai dit au départ tout à l'heure, que mon
premier instinct était toujours le meilleur, je considère qu'on
peut vivre avec ça.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Regardez, si vous considérez que vous pouvez
vivre avec, comme le député d'Anjou en est peut-être
à sa première tentative d'influence sur le processus
législatif - il est tout récent avec nous - je ne
détesterais pas qu'on lui fasse un petit cadeau...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: ...quitte à repolir un petit peu la forme pour
que nos juristes la rendent tout à fait conforme à nos habitudes.
Mais il se rappellera de ça, qu'il y avait un ministre
compréhen-sif. Il aura eu un bon temps, au moins dans sa première
année au Parlement. Après ça, je ne lui garantis rien.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ceci
étant dit, étant donné l'heure, la commission suspend ses
travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 20 h 17)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux.
La commission a pour mandat d'entendre les intéressés et
de procéder à l'étude détaillée du projet de
loi d'intérêt privé 221, Loi concernant la Régie
intermunicipale de gestion des déchets sur me de Montréal. Au
moment de la suspension des travaux, le député d'Anjou avait
déposé un amendement et, comme le ministre l'avait
expliqué, exprimé avant la suspension des travaux, il devait
rephraser un peu l'amendement. Alors, étant donné que ça a
été fait et que le député d'Anjou a
été consulté, je demanderais au député
d'Anjou s'il veut bien retirer sa motion.
M. Bélanger (Anjou): Je retire ma motion, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Je vous remercie, M.
le député d'Anjou. Alors, la modification apportée par le
ministre... L'article 8 du projet de loi 221 est modifié: 1° par la
suppression, à la deuxième ligne, des mots «et à
examiner»; 2° par l'ajout de l'alinéa suivant:
«Toutefois, une visite à l'extérieur d'une résidence
privée ne peut être faite que si les préposés ou
employés ainsi autorisés ont des motifs raisonnables de croire
que des règlements de la Régie n'y sont pas
respectés.»
Une voix: Vous avez dit «à
l'extérieur». C'est «à l'intérieur».
La Présidente (Mme Bélanger): À
l'intérieur, je m'excuse. Alors, je recommence. Deuxièmement, par
l'ajout de l'alinéa suivant: «Toutefois, une visite à
l'intérieur d'une résidence privée ne peut être
faite que si les préposés ou employés ainsi
autorisés ont des motifs raisonnables de croire que des
règlements de la Régie n'y sont pas respectés.»
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Ryan: Je propose l'adoption. Des voix:
Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté. Alors, est-ce que l'article 8, tel qu'amendé, est
adopté?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
9. Me Picotte, est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 9?
M. Dufour: On a approuvé la modification, l'amendement.
Mais moi, je n'avais pas encore dit oui. Je dis oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais le
député d'Anjou a dit oui.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 8
est adopté tel qu'amendé. J'appelle l'article 9. Me Picotte,
est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 9?
Souscription de la Régie à des
actions
additionnelles de capital-actions de
sa filiale à part entière
M. Leduc: Un doute a été soulevé quant
à la possibilité, pour la Régie, de souscrire à des
actions additionnelles de capital-actions de sa filiale à part
entière, filiale dont il est fait référence à
l'article 6 du chapitre 95 des lois de 1990, qui a été largement
expliqué à ce moment-là. Le premier paragraphe de
l'article 9 du projet de loi vise donc à clarifier cette question. La
référence aux articles 468.37 et 468.39 de la Loi sur les
cités et villes fait en sorte que le règlement de la Régie
autorisant une telle souscription d'actions est soumis aux mêmes
procédures d'approbation que tout règlement d'emprunt que peut
adopter la Régie de temps à autre. L'article 9 vise aussi
à permettre à la Régie d'adopter, de la même
manière, un règlement l'autorisant à se porter caution de
sa filiale ou de lui accorder de l'aide financière, sous quelque forme
que ce soit. Notez bien que, dans cet article-là, c'est quelques villes
membres de la Régie. Je dois vous avouer que c'est très peu de
villes qui ont manifesté la possibilité, par rapport à
notre filiale, qu'éventuellement des villes pourraient décider
d'être partie prenante, par différents billets, au financement des
installations pour pouvoir, par le biais de l'équité que ceci
entraînerait à la filiale, se dégager d'une certaine part
de responsabilité financière sur du long terme. C'est uniquement
pour permettre cette possibilité-là que nous ajoutons la
dernière partie de l'article 9. C'est tout, madame. (20 h 20)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Je crois que les explications qui ont été
données aident à saisir la portée de cet amendement. Selon
certaines interprétations, la Régie n'aurait été
autorisée à acquérir que des actions déjà
émises d'une société filiale. Tandis qu'avec ceci, s'il y
avait une nouvelle émission de capital-actions, elle pourrait s'en
porter acquéreur, et elle seule pourrait s'en porter acquéreur.
En plus, elle peut se porter caution - c'est le deuxième alinéa
de l'article - d'un emprunt de cette filiale ou encore lui accorder de l'aide
financière sous quelque forme que ce soit. C'est normal, je pense, si on
crée une filiale pour la réalisation des objectifs mêmes de
la Régie et pour cette raison exclusive, que la Régie ait des
responsabilités financières vis-à-vis de sa filiale. Ce
serait trop
facile de créer une filiale et pas de responsabilité
financière. Les gens ne la prendraient pas au sérieux. Je pense
que le sérieux de la filiale dépendra de l'engagement de la
maison mère.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Ryan: II y a une autre chose qu'on ajoute, dans l'article.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: On dit que la Régie pourra procéder
à l'acquisition d'un nouveau capital-actions par règlement
adopté conformément aux articles 468.37 et 468.39 de la Loi sur
les cités et villes. Alors, ceci garantit tout d'abord que tout
règlement ainsi adopté, toute décision ainsi prise par
règlement sera l'objet d'un règlement qui devra être
approuvé par chacune des municipalités membres de la
Régie. Par conséquent, il n'y a pas de danger de dilapidation et
d'égarement parce que tout règlement de ce genre devra être
soumis à l'approbation de toutes et chacune des municipalités. En
plus, il devra également être soumis au ministre des Affaires
municipales.
La Présidente (Mme Bélanger): Des commentaires, M.
le député de Jonquière?
M. Ryan: Dans ces cas, le ministre des Affaires municipales aura
même le pouvoir - je souligne ça à l'intention du
député de Jonquière, qui reconnaîtra avec moi qu'il
serait bien utile que la loi soit aussi claire dans un autre cas auquel nous
avons été mêlés au cours de la dernière
année - dans ces cas-là, avant d'approuver le règlement,
le ministre pourra ordonner à chaque corporation dont le territoire est
sous la juridiction de la Régie de soumettre le projet de
règlement à l'approbation des personnes habiles à voter.
Ça, c'est judicieux, pas nécessairement judiciaire.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Ryan: Je ne sais pas s'il a fait le joint.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Mme la Présidente, l'article 9, qu'on
s'apprête à étudier, fait bien référence - et
ça, je le concède - «avec l'autorisation préalable
du ministre des Affaires municipales, acquérir la totalité des
actions d'une compagnie». Là, on parie d'une nouvelle
émission. À ce que sache, on n'élimine pas le paragraphe
2°; donc, il continue d'exister. Il faudrait se rappeler que le paragraphe
qui existe actuellement, c'est «acquérir la totalité des
actions d'une compagnie constituée en vertu des lois du Québec
dont l'activité principale relève des objets de la Régie
et dont le conseil d'administration doit rester formé exclusivement de
membres du conseil d'administration de la Régie». Ça,
ça va parce que, si on l'achète, c'est normal que les
municipalités ou que les administrateurs municipaux demeurent à
l'interne de cette compagnie-là.
Ma prétention va à l'effet que, si une compagnie qui
opère sur le territoire rencontrait ou pouvait rencontrer des
difficultés, on pourrait, d'une part, l'aider à continuer
à fonctionner, d'après le libellé de l'article. Par
contre, si la Régie décidait que... Si la compagnie qui
opère sur le territoire a des difficultés, la compagnie pourrait
recevoir des subventions ou de l'aide de la part de la Régie pour
continuer ses opérations. Bien, un instant.
M. Ryan: Oui. Ça, c'est très important. C'est dans
l'alinéa 2° de l'article 6 de 1990.
M. Dufour: «Acquérir la totalité des actions
d'une compagnie constituée en vertu des lois du Québec dont
l'activité principale relève des objets de la
Régie...». Donc...
M. Ryan: Continuez: «...et dont le conseil
d'administration...»
M. Dufour: «...et dont le conseil d'administration doit
rester formé exclusivement...» mais «dont l'activité
principale relève de...»
Mais, si on parie de l'activité principale, c'est, d'une part,
opérer un incinérateur et c'est aussi... Elle peut aller plus
loin que ça; elle pourrait aller à la collecte des
déchets, elle pourrait être sur la récupération,
elle pourrait exercer quelque activité que ce soit qui a affaire
à la gestion des déchets.
Donc - c'est ma prétention - s'il y a actuellement des gens qui
opèrent sur le territoire et que la Régie décidait, pour
des raisons louables - on pourrait lui prêter de mauvaises intentions -
d'acquérir ces compagnies qui existent, comment peut-elle le faire? Elle
peut le faire par l'achat purement et simplement, puisque la loi le permet.
C'est clair: elle va aller voir le ministre et va dire: Permettez-vous qu'on
l'achète? Il y a des autorisations à demander, mais, pour moi,
c'est... Parce qu'elle a des pouvoirs autres, il me semble qu'on vient de
changer les règles du jeu. D'abord, les seules places où elle
peut vendre, si la Régie manifeste le désir d'acheter, c'est
à la Régie. Elle ne peut pas vendre à d'autres. Donc, il
n'y a pas de liberté de marché là-dedans. La Régie
pourrait acheter une compagnie sans s'occuper du marché comme
tel parce que, par le biais d'autres articles où on met des
contrôles sur l'un et sur l'autre, ça pourrait diminuer les
activités d'une façon importante, donc enlever une valeur
certaine à cette compagnie-là. Lorsqu'elle vient en état
de faiblesse où elle ne vaut pas trop cher, la Régie pourrait
dire: Nous, on achète. C'est à prendre ou à laisser. Tu ne
peux pas vendre ailleurs. Donc, tu as un choix. C'est: Tu meurs ou tu
disparais. Parce que d'une façon ou de l'autre, il est appelé
à disparaître. C'est l'autre qu'ils vont prendre. Mais ça,
ça me semble le danger que, moi, je vois là-dedans.
M. Ryan: Je crois que votre interprétation n'est pas
bonne...
M. Dufour: J'aimerais que vous m'éciairiez.
M. Ryan: Regardez. Ma lecture, moi, c'est qu'elle peut
acquérir la totalité du capital-actions d'une compagnie dont
l'activité principale est la poursuite des objets de la Régie et
dont le conseil d'administration est formé exclusivement de membres du
conseil d'administration de la Régie. Elle ne peut pas aller sur le
marché puis acheter n'importe quoi, là. Ce n'est pas ça
qui est l'objet de l'article 6.2°.
M. Dufour: Ce qui touche sa juridiction. C'est clair.
M. Ryan: Non, mais il faut que la société soit
formée d'un conseil d'administration composé entièrement
de membres du conseil de la Régie. Autrement, elle ne peut faire
l'acquisition de capital-actions. Je vais demander l'interprétation des
représentants de la Régie. Là, il peut arriver qu'on se
trompe tous les deux.
M. Leduc: II y a juste une compagnie qui répond à
cette définition-là, d'un conseil d'administration formé
exclusivement de membres du conseil d'administration de la Régie. La
seule et unique compagnie qui répond à cette
définition-là, c'est notre filiale qu'on crée. On est dans
le domaine de l'hypothèse très hypothétique de penser
qu'il existerait un autre compagnie où les 26 maires de la Régie
seraient membres du conseil d'administration.
M. Dufour: Bien là, à ce moment-là, on va
regarder les termes. «Acquérir la totalité des actions
d'une compagnie». Donc, on ne la nomme pas. Si c'était «la
totalité des actions de la compagnie», là, je comprendrais,
mais «d'une compagnie», moi, là, je diffère un peu
d'opinion parce qu'une compagnie, c'est très large. «D'une
compagnie constituée», je ne sais pas laquelle c'est. Si c'est une
compagnie, nommons-la. Ça ne doit pas être scandaleux ni dangereux
de la nommer. Mais si on ne la nomme pas, selon ce qui est écrit dans
l'article, pour moi, vous pourriez aller pas mal plus large que ce qu'on dit
là. Parce que «d'une compagnie», ça veut dire
n'importe quelle compagnie, d'abord que ça fait. Je comprends, et c'est
pour ça que je dis... Je ne porte pas d'intention là-dedans. Je
fais juste regarder ce que ça veut dire. Mais si c'est libellé
comme ça, pour moi, c'est un peu plus large que ce dont... (20 h 30)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Dufour: ...on discute.
M. Ryan: On va essayer de clarifier les choses. D'abord, depuis
l'adoption de la loi de 1990, l'avez-vous constituée, cette
filiale-là?
M. Picotte (Daniel): M. le ministre, on a soumis les projets
d'actes constitutifs à votre cabinet. Comme elle requiert votre
approbation, je pense que vous l'avez retenue, pour la donner en même
temps que les contrats seraient autorisés. Alors, tout a
été soumis en projet, mais, au moment où on se parle, elle
n'est pas constituée.
M. Ryan: Quel nom vous avez donné à votre
projet?
M. Leduc: On l'a appelé SIGED? M. Ryan: Pardon?
M. Leduc: SIGED, Société intermunicipale de gestion
et d'élimination des déchets. Très beau. SIGED.
M. Ryan: Alors, très bien. Ça veut dire que,
celle-là, on pourrait l'identifier plus clairement, au besoin. Ce n'est
pas la fin du monde. Il devrait y avoir un moyen. Dans le projet de loi, c'est
bien marqué «la». Dans l'article 9, ce n'est pas
«une», c'est «la». C'est la compagnie qu'ils
étaient autorisés à former en vertu de la loi de 1990.
Maintenant, si...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Mme la Présidente, je pense que le ministre
pense qu'on peut la qualifier. Je pense qu'il faut adapter ce qu'on veut dire,
de là l'importance de bien savoir de quoi on parle. De la façon
dont je l'interprète, ça donnait certainement lieu à une
vision différente. C'est évident que les personnes qui
l'opèrent savent ce qu'elles voulaient obtenir. Mais si le but
recherché va plus loin que ce qui est écrit dans la loi, à
ce moment-là c'est notre rôle, pour moi, d'aller le chercher et de
tenter de l'expliquer d'une façon précise. Si c'est pour
l'opération de l'incinérateur, ça ressemble bien à
ça, je comprends bien là-dessus, on peut le marquer. À
ce
moment-là, on vient d'enlever des choses. Je comprends que
ça doit appartenir aux municipalités, et c'est normal, si on veut
que ce soit la municipalité qui l'opère. Si on veut qu'elle
puisse donner les contrats, c'est autre chose.
M. Ryan: On pourrait facilement ajouter une détermination
ici. La compagnie est formée pour, disons que c'est l'exploitation du
système... Vous allez voir, il devrait y avoir moyen d'ajouter quelque
chose ici qui soit tiré du mémoire que vous avez soumis au
ministère pour cette compagnie. Je pense que ça ne devrait pas
être difficile.
M. Picotte (Daniel): Ce que nous faisons, si je peux me
permettre, c'est peut-être de tourner autour de la disposition
antérieure qui était celle du paragraphe 2° de l'article 6 de
la loi de 1990. Lorsque - vous vous en souviendrez peut-être - nous
avions apporté l'idée de cette filiale-là, on n'a jamais
pensé qu'il puisse y en avoir plus d'une. Peut-être que le texte
n'avait pas été fermé de façon suffisamment
hermétique, à ce moment-là. C'est probablement ce texte
qu'il faudrait retoucher pour être sûr qu'il n'y en a qu'une seule,
si c'est cela.
M. Ryan: Oui, parce qu'à l'article 6.2°, comme vous
dites, de 1990, ça peut être plus d'une.
M. Picotte (Daniel): C'est ça. Bien que personne n'ait eu
cela à l'idée, je pense bien, à l'époque.
M. Ryan: Ce qui fait qu'en mettant la compagnie visée,
ici, on se trouve à limiter... Par notre article 9, je pense qu'on se
trouve à limiter. S'il y avait moyen de mettre quelques mots explicatifs
pour situer cette compagnie peut-être un petit peu plus clairement, je
pense que ça réglerait le problème d'identification.
M. Picotte (Daniel): Je vais proposer quelque chose.
M. Ryan: Vous pouvez travailler ça. C'est l'article 9. Je
pense qu'il faudrait préciser «la compagnie ayant pour objet - par
exemple - visée au paragraphe 2°», quelque chose comme
ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce qu'on
le suspend?
M. Ryan: Est-ce que vous êtes en train de regarder
ça?
M. Picotte (Daniel): on essaie de voir comment on peut tourner le
problème de côté pour être clair, qu'il ne puisse pas
y en avoir plus d'une.
M. Ryan: Très bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'on peut
suspendre?
M. Leduc: On est en train de sacrifier à
l'élégance de l'article. Ça ne vous fait rien?
Une voix: Je peux proposer ça?
M. Ryan: C'est perdu de vue, ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Je vais le proposer.
M. Ryan: Je m'excuse auprès des rédacteurs.
Avez-vous quelque chose?
La Présidente (Mme Bélanger): Avez-vous quelque
chose à proposer?
M. Picotte (Daniel): À la lecture du texte, vous ne vous
douterez peut-être pas qu'on avait un souci d'esthétique, à
ce moment-là, mais...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous avez
rédigé quelque chose?
M. Picotte (Daniel): Nous allons, de concert avec mon
collègue...
M. Ryan: Mme la Présidente, je suggérerais... Notre
conseiller me dit qu'il faudrait qu'il rédige un nouvel alinéa,
et ça va nous prendre quelques minutes pour ça. Je
suggérerais qu'on poursuive l'examen avec l'article 10 et qu'on revienne
à celui-ci quand on aura l'amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 9
est suspendu. J'appelle donc l'article 10.
M. Morin: Mme la Présidente, avant de suspendre...
La Présidente (Mme Bélanger): L'article?
M. Morin: Oui. Est-ce que je peux me permettre de demander
à ceux qui vont préparer un texte pour l'amender de s'attarder un
petit peu sur la phraséologie? Tant qu'à y être, et
ça ne coûte rien, là, vu qu'on le suspend. De la
façon dont c'est écrit, on parle d'émission de
capital-actions faite par la compagnie, mais qui ne peut être acquise. Je
pense qu'il y aurait peut-être quelque chose à modifier
là-dessus, sur le plan purement français, que ce ne sont pas les
émissions qui sont acquises, mais bien les...
Une voix: Les actions.
M. Morin: ...actions. Alors, tant qu'à le
refaire, aussi bien le faire en bon français, si vous n'avez pas
d'objection, Mme la Présidente, c'est M. le ministre.
M. Ryan: Vous savez que les ministres, tout ce qui est bon...
M. Morin: Je sais, vous êtes toujours ouvert aux
propositions. Je le sais.
M. Dufour: ...responsable...
M. Morin: Je devance vos propos, M. le ministre. Je sais que vous
êtes toujours ouvert à la collaboration.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 9
est suspendu. J'appelle l'article 10. Me Picotte, est-ce qu'il y a des
commentaires à faire sur l'article 10? (20 h 40)
M. Picotte (Daniel): L'article 10.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Leduc.
Obligations de la Régie et possibilités
de poursuites
M. Leduc: L'article 10, dans le fond, compte tenu de la nature
paramunicipaie de la Régie et de sa filiale, il est nécessaire de
pourvoir au caractère exécutoire des obligations qu'elles seront
appelées à contracter dans le cadre de la réalisation du
projet.
M. Picotte (Daniel): Pour de plus amples précisions,
peut-être, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Me Picotte.
M. Picotte (Daniel): ...parce que c'est une disposition
éminemment technique, ça. Certains confrères au dossier,
se basant sur des précédents, ont dit: Est-ce que les biens de la
filiale peuvent être sujets à saisie? Parce qu'on s'apprête
à aller emprunter. Évidemment, n'importe quel créancier va
se demander: Est-ce que, si jamais je n'étais pas payé, je peux
saisir? Alors, on a développé ça. Il ne nous semblait pas
qu'il y avait un risque absolument débordant de ce
côté-là. Cependant, ça a apaisé beaucoup les
créanciers que d'être sécurisés de ce
côté-là, de savoir que les biens, l'incinérateur, le
centre de tri, tout ça tomberait, non pas dans le domaine public, mais
dans le domaine privé et serait sujet à saisie. Alors, c'est ce
que cette disposition-là vient préciser, de manière
à éviter tout doute.
M. Dufour: Juste une question...
La Présidente (Mme Bélanger): M le
député de Jonquière.
M. Dufour: ...par rapport à ça. Mon collègue
veut intervenir. Je veux juste poser la question, à savoir: Si c'est sur
les biens de la compagnie, en supposant qu'il y a... Est-ce qu'on peut
prévoir qu'il pourrait y avoir des poursuites dont le montant pourrait
être supérieur a la valeur de la garantie? À ce
moment-là, qu'est-ce qui arriverait? Parce que le créancier, il
va dire: Ce n'est pas suffisant. Supposons, par exemple, qu'il prête sur
l'incinérateur et, pour une raison ou pour une autre,
l'incinérateur ne fonctionne pas. Donc, quand même il voudrait
saisir l'incinérateur, il n'y a rien, ça ne vaut nen. On fait
quoi, à ce moment-là? Ça veut dire quoi, votre
article?
M. Picotte (Daniel): Pour répondre à votre
question, vous vous souviendrez qu'en 1990, lorsqu'on avait abordé le
projet de loi 257, on avait financé le tout sans avoir recours aux
crédits des municipalités. C'est donc dire que le
créancier qui vient prêter se met en risque. Comme plusieurs
banquiers - vous suivez l'actualité - il y a des banquiers qui vont,
après Olympia and York... et puis, ils n'ont pas assez de
sûretés. Je ne veux pas nommer ces gens-là, mais
semble-t-il qu'ils pourraient ne pas avoir assez de sûretés pour
se payer. Bien, ils vont encaisser une perte. Sauf que, dans cette
hypothèse-là, ils veulent au moins être sûrs qu'ils
peuvent saisir les biens, au moins, de la compagnie pour se repayer au niveau
de ce que ça vaut, au moins à concurrence de ce que les
installations valent. Mais ils ont un risque d'affaires à prêter
là-dedans, c'est sûr. Il y a toujours un risque à
prêter, vous savez.
M. Dufour: Mais si je prends, ce qu'on connaît le mieux, le
point de vue municipal, parce que la Régie, ça devient presque
une municipalité par la formation. On appelle ça
«Régie», mais ça ressemble à une MRC qui se
met en groupe. C'est une municipalité au point de vue de la loi.
J'imagine qu'un jour ça deviendra peut-être ça aussi. Vous
représentez 26 municipalités. Normalement, dans une
municipalité réelle, les gens prêtent... les prêteurs
vont aller sur des règlements d'emprunt, ils ne prendront pas en
garantie ce sur quoi ils prêtent, ils vont aller en garantie sur les
biens de la municipalité. Donc, la Régie, comme vous avez une
limite, ma question est à savoir: Ça vaut quoi, les biens? Ils
vont dire: Pour nous autres, ce n'est pas une garantie. Ils pourraient... Non,
s'il y avait un tremblement de terre, j'imagine que vous allez prendre des
assurances. Mais il peut y avoir des raisons techniques qui fassent...
Supposons qu'après 10 ans les lois veuillent que, pour une raison ou
pour une autre, ce soit polluant et que ça ne marche plus, que le
gouvernement fasse un décret et qu'il dise: Fini, ça
n'opère plus.
M. Picotte (Daniel): Peut-être pour vous
ramener...
M. Dufour: J'essaie de comprendre.
M. Picotte (Daniel): ...si Mme la Présidente le permet,
à une discussion qui a eu lieu, je pense, un petit peu, lorsque
l'article 6, alinéa 2° de la loi 257 a été
adopté, à l'époque. Je conçois, évidemment,
qu'il y a un volume de projets de loi. Il serait peut-être bon, ici, de
rappeler quelle était la dynamique de financement qui était
suivie à ce moment-là, qui a été exposée
à la commission et qui, nous dit-on, est toujours valable.
En se dotant d'une filiale, la filiale de la Régie va avoir quels
biens pour sécuriser un prêteur? Elle va d'abord avoir un contrat
auprès d'une Régie et de 26 municipalités qui disent: On
va apporter, on va payer certaines sommes, un contrat de services sur 20 ans
qui va dire: Bien, on va vous payer certaines sommes pour le traitement de
déchets, un contrat de services pur et simple. Mais c'est un bon
contrat, c'est avec des municipalités. D'un autre côté, la
filiale va avoir un contrat de vente d'électricité avec
Hydro-Québec. Alors, elle a un bon client pour acheter son
électricité. Alors, ces entrées de fonds, si vous regardez
l'entrée de fonds des municipalités, l'entrée de fonds
d'Hydro-Québec, bon client, bon taux de crédit.
Par ailleurs, ses coûts. Quels sont les coûts de cette
filiale-là? Les coûts de cette filiale-là, c'est au niveau
de l'exploitation. Or, il y a une compagnie qui est très
crédible, en l'occurrence. Vous pouvez faire ça,
évidemment, seulement avec une compagnie aussi crédible, mais
vous avez Foster Wheeler qui a une bonne solidité financière, qui
a une grande expertise en la matière et qui s'engage, pour un montant
forfaitaire, pour un montant clé en main, à exploiter ces
installations-là pour un prix donné. Alors, comme prêteur,
vous dites: II va rentrer, il y a tant d'argent, tant d'entrées de fonds
qui proviennent de clients de premier ordre, puis on sait qu'il y a tant de
sorties de fonds, parce que j'ai un exploitant très
expérimenté, très solvable, qui me garantit que ça
ne me coûtera pas plus cher. La différence entre les deux me
permet de me rembourser de mes prêts puis de mes intérêts
courus. Alors, c'est sur cette base, qu'on appelle communément
financement de projet ou «project financing», si vous voulez, que
les courtiers et les conseillers bancaires prévoient financer le projet
sans avoir recours au crédit des municipalités.
Donc, concrètement, s'il arrivait un défaut au niveau de
la filiale, supposez que, par extraordinaire, il arrive un
événement, là, qui fasse en sorte que ça ne
fonctionne pas, le créancier, lui, ce qu'il va faire, c'est qu'il va
arriver au niveau de la filiale, il va saisir les contrats avec la
Régie. Il va dire: J'ai un bon client. J'ai un contrat avec un client.
Je vais prendre mon contrat avec le client qui se trouve à être la
Régie, je vais saisir le contrat avec Hydro-Québec pour lui
vendre l'électricité, je vais saisir les installations puis le
contrat avec Foster Wheeler puis moi, je vais l'exploiter, ce
complexe-là. Bon.
Alors, il s'agit, évidemment, dans cet article 10, de mettre bien
au clair que les biens de la filiale peuvent être saisis et qu'on
n'arrivera pas avec des objections du style: Ah bien, vous savez, on n'est pas
sûr si c'est du domaine public ou du domaine privé. Les gens se
disent: On est en risque, on veut bien mais, si jamais il y a quelque chose qui
ne va pas, on veut être au moins capables de saisir les biens de la
filiale. C'est de là que ça vient.
M. Dufour: Moi, ce que je comprends, le but qu'on vise ou la
recherche que vous avez faite concernant les garanties à donner à
des prêteurs, je pense que c'est... Si on se porte... Si on
exécute les obligations de la Régie, il y a des
éléments que vous avez soulevés. Je veux juste vous
rappeler quelque chose qu'on a vécu, ici, il n'y a pas tellement
longtemps: Anjou 1980.
De regrettée mémoire, là, ça a
coûté un bras. C'était une corporation créée
par la municipalité, par la loi. C'est un déficit de 25 000 000
$. Ce sont les contribuables de la ville d'Anjou qui sont obligés de
rencontrer ces obligations-là. Donc, Anjou 1980, ça ne vaut plus
rien. Il y a 25 000 000 $ de déficit. C'est quelque chose! Dans le cas
qui nous préoccupe, comme on emprunte beaucoup de la législation
municipale, on parie beaucoup de, par exemple, comment publier, comment faire
telle chose. Les maires aussi sont très familiers avec le
déroulement des assemblées; on en parlera tout à l'heure,
mais parlons plutôt du déroulement, du fonctionnement d'un conseil
municipal.
C'est quoi, faire un emprunt? C'est quoi, faire telle chose? C'est quoi,
nos engagements? Donc, pourquoi n'a-t-on pas essayé d'emprunter
exactement le même chemin? Parce que c'est compliqué. Prenez
quelqu'un qui n'est pas familier avec nos lois. Il va me prêter, parce
qu'un gros montant, là, ce n'est pas nécessairement au
Québec que ça va se prêter, là, je sais que, dans la
région de Montréal, ça va beaucoup à
l'extérieur, ça emprunte. Bon. Des gros montants comme ça,
les gens, ils vont demander quoi, comme caution? Ils vont dire: Oui, bien
là, vous allez expliquer. Ça va prendre du temps. Mais si vous
dites... S'ils disent: Un instant. La garantie qu'on vous donne de 27
municipalités, comme ce sont des parties prenantes puis qu'elles sont
liées pendant x années, vous avez les mêmes garanties
usuelles que la ville de Montréal donne ou que la Communauté
urbaine de Québec ou de Montréal vous donne, à l'effet que
ce sont les biens des municipalités qui garantissent. Donc, à ce
moment-là, je pense que ça éclaircit le projet. Les gens
s'engagent, et c'est le fonctionnement
normal. (20 h 50)
Moi, j'aurais pensé que c'était comme ça, mais
ça, le ministre dit non. Vous savez, on a changé dans la loi...
Il a été un temps où les municipalités pouvaient
nantir pour des biens et ça ne paraissait pas dans les budgets ou dans
les rapports financiers comme des emprunts. J'ai vécu ça, les
municipalités empruntaient. Il y a eu des amendements à la loi
à l'effet que, lorsque les municipalités font le rapport
financier de leur année, leur bilan annuel, elles sont obligées
de dire, par exemple, si elles ont des prêts. Si elles sont
obligées de rembourser des prêts de 300 000 $, c'est
capitalisé et elles disent, à la fin de l'année: La
municipalité doit tel montant d'argent. Auparavant, on ne le voyait
nulle part. Ça donnait une fausse interprétation de la valeur ou
des biens de la municipalité. Dans ce sens-là, j'aurais cru que
ça aurait pu être donné de cette façon-là.
À tout bout de champ, parce qu'on ne veut pas faire de lois
particulières, on dit: La MRC, c'est une municipalité au sens
large de la loi, et on essaie toujours de rapprocher ça de ce qu'on vit.
Pourquoi on n'aurait pas pu faire la même chose avec la Régie?
Ça, je pense que le ministre a peut-être la réponse.
J'imagine qu'ils vous ont consulté avant et vous leur avez
conseillé ça. Je ne sais pas. Je fais juste vous demander, poser
la question. Je sais que mon collègue d'Anjou a certainement des choses
à dire.
M. Ryan: Ça a été discuté avec nos
services financiers et il a été jugé que ceci était
suffisant.
M. Dufour: C'est la bonne manière?
M. Ryan: C'est mieux comme ça pour les
municipalités aussi.
M. Dufour: Mais est-ce que ce sera suffisant quand vous irez sur
le marché des obligations?
M. Ryan: c'est eux autres qui le savent. s'ils nous proposent
ça, c'est qu'ils ont fait les vérifications, ils ont fait les
sondages et ils estiment que ça va être suffisant. il va y avoir
un immense actif pour garantir ça.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Mme la Présidente, moi, c'est
un petit peu différent, mon intervention là-dessus. C'est que je
me demandais, je regardais la façon dont la Régie avait
été créée, tout simplement en vertu d'une loi, des
lois du Québec, donc avec tous les pouvoirs qui sont normalement
conférés à une compagnie. Je me demandais pourquoi il
était nécessaire, justement, de spécifier? Moi, ce dont
j'ai peur... C'est qu'en général, bon, il y a un principe
reconnu. Le législateur est supposé ne jamais parler pour ne rien
dire. C'est un principe bien établi. Donc, normalement, on ne devrait
pas avoir à faire un article de loi pour répéter quelque
chose qui existe déjà. Ce dont j'ai peur, c'est qu'on crée
un précédent et que, s'il y a des compagnies qui sont
créées d'une façon similaire à la Régie
intermunicipale des déchets, à ce moment-là, on dise ou on
interprète et qu'on dise finalement: Comme ça n'a pas
été mentionné, ça, ce n'est pas le cas. Parce que
dans le cas de la Régie intermunicipale des déchets, on l'avait
bien mentionné. C'est peut-être... Moi, en tout cas, c'est
peut-être l'aspect qui me fait peur un petit peu dans cette façon
de légiférer parce que, en vertu des pouvoirs qui sont
normalement accordés aux compagnies et tout ça, en vertu des
obligations qui sont imposées à n'importe quelle personne morale
qui est constituée, elle a l'obligation d'être redevable de ses
comptes à même ses actifs. Donc, je me demande pourquoi... Je peux
comprendre aussi les appréhensions qu'ont les milieux financiers. Mais
normalement, quand même, les milieux financiers ont un conseil juridique
aussi et, bon, il y a des précédents, je pense, aussi de
compagnies qui ont déjà été poursuivies ou elles
ont eu des saisies pour leurs actifs. Donc, moi, je me demande si c'est
souhaitable de commencer à introduire cette façon de
légiférer là pour... En tout cas, c'est la question que je
pose. Le ministre pourra revenir là-dessus.
Maintenant, aussi pour une question de compréhension, je me
demande s'il n'aurait pas été nécessaire de
préciser que... À l'article 9, il aurait peut-être fallu
dire: Nonobstant l'article 9. À l'article 9, on mentionne: Bien que la
Régie peut se porter caution de cette compagnie, alors, il aurait fallu
peut-être mentionner aussi dans l'article 10 que, malgré l'article
9... Moi, c'est ce dont j'ai peut-être peur... On aurait peut-être
dû, pour question de clarification...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Regardez, il y a une chose qu'il faut clarifier d'abord.
La Régie, pour son financement, dépend des contributions des
municipalités.
M. Bélanger (Anjou): Oui.
M. Ryan: Ça va les imposer autant suivant la population
que sur la richesse foncière.
M. Bélanger (Anjou): Oui.
M. Ryan: Un critère double. Normalement, pour faire face
à ses obligations, elle va chercher son argent soit chez les
municipalités
membres, soit chez les clients qui peuvent être soit des
municipalités, soit des entreprises. D'après ce qu'on a pu voir,
ça pourrait être bien des choses. Pour faire face à ses
obligations, elle va se fier sur les contributions qu'elle va aller chercher
aux municipalités. C'est aux municipalités à
décider comment elles vont percevoir l'argent pour leurs contributions.
C'est à elle de décider ça, et on n'a pas à se
mettre le nez là-dedans.
L'autre... Il faut bien qu'elle puisse se servir des actifs qu'elle a
pour garantir l'argent qu'elle va aller chercher. Elle va pouvoir être
poursuivie sur ces actifs-là. Je pense que c'est assez
élémentaire; c'est un mode complémentaire. Elle pourrait
être poursuivie sur ces biens-là pour des obligations qui
n'auraient pas été exécutées.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Mais c'est tellement
élémentaire, justement, que ça n'aurait pas besoin
d'être dit, je pense. C'est tellement élémentaire, ce que
vous dites, M. le ministre.
M. Ryan: II y a des précédents. Il y a même
des choses que vous ne savez pas et ça se comprend aussi parce que vous
n'avez pas été mêlé à ces choses-là
beaucoup jusqu'à maintenant.
Mais la Loi sur la Bibliothèque nationale du Québec est
comme ça. C'est écrit en toutes lettres: «Les biens de la
Société font partie du domaine public, mais l'exécution de
ses obligations peut être poursuivie sur ses biens.» C'est la
même chose pour la Loi sur la Société immobilière du
Québec. C'est énorme, ça; ce sont tous les immeubles qui
appartiennent au gouvernement à travers le Québec. Elle peut
être poursuivie en exécution de ses obligations sur ses biens.
Alors, on n'innove pas ici.
Je comprends que... Moi-même, je ne le savais pas avant
d'être mêlé à ce projet de loi. Remarquez bien que je
ne ferai pas la leçon. Mais ça a été
étudié par tous les côtés et on en est venu à
la conclusion que, fonctionnellement, ça prend une disposition comme
celle-là pour équilibrer l'exercice des obligations.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Mais est-ce que, pour les deux
exemples qu'a donnés le ministre... J'aimerais savoir si ces compagnies
ou, en tout cas, ces institutions-là ont été
créées de la même façon que la Régie
intermunicipale des déchets, en vertu tout simplement de la Loi sur les
compagnies du Québec? Je ne pense pas.
M. Ryan: Non. Eux autres, c'est des lois spéciales. Ce
sont des lois publiques.
M. Bélanger (Anjou): Créées exactement de la
même façon?
M. Ryan: Non. Ici, c'est une loi privée qui a
créé la Régie. Ça a été
créé par un décret, pour commencer. Après
ça, il y a eu trois lois privées de suite. Là, on en est
à la quatrième, ce soir. Comme j'ai déjà dit,
éventuellement ce sera consolidé en un loi publique.
M. Bélanger (Anjou): Et par rapport... Mme la
Présidente...
M. Ryan: II faut se mettre à la place de la personne qui
gère ça. C'est comme ça que ça va se
présenter. Même que je ne vois pas beaucoup d'autres
manières, pour être franc.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va, M. le
député d'Anjou?
M. Bélanger (Anjou): Non, Mme la Présidente.
On n'a pas répondu à mon deuxième aspect,
c'est-à-dire qu'on aurait peut-être dû faire
référence à l'exception qui était contenue à
l'article précédent. C'est-à-dire qu'en se portant
caution, la Régie, à ce moment-là, devient garante ou
devient poursuivable à la fois sur les dettes de la compagnie et sur les
siennes. Alors, est-ce qu'on n'aurait pas dû dire: Nonobstant l'article
précédent, ou quelque chose comme ça? Non?
M. Ryan: Non, ce n'est pas nécessaire. C'est se porter
caution de sa filiale. Elle a une obligation qui vaut en vertu de 10. C'est
clair.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je vais juste questionner.
Je comprends que les exemples que le ministre nous soulève, ce
sont des biens immobiliers. Les cautions sont données sur des biens
immobiliers, donc des biens qui, par nature, sont fixes et continuent à
s'apprécier. Il y a une dépréciation, mais il y a une
appréciation aussi. Tandis que là, l'objet principal est un
appareil. L'incinérateur comme tel est un appareil. Donc, il est de
nature à se déprécier plus. On pourrait, dans un premier
temps, avoir des emprunts pour le construire. On pourrait avoir un
deuxième emprunt parce qu'il n'y a pas suffisamment de fonds. Il
pourrait, après un certain temps, avoir besoin d'un autre montant, pour
réparations ou autres. Donc, pour moi, ce n'est pas tout à fait
la même nature; il y a une partie d'immobilier dans ce qu'on parle et une
partie de mobilier. (21 heures)
Si les coûts des emprunts dépassaient la
valeur des actifs - et c'est possible, à mon point de vue -
qu'est-ce que pourrait être l'exigence des créanciers parce que,
dans le fond, ce sont des prêteurs? Toutes nos règles et toute
l'économie de nos lois sont basées - règle
générale, parce qu'il y a toujours du particulier, et on pourrait
nous en sortir - sur, surtout pour les municipalités, la capacité
de payer des contribuables et sur la valeur des actifs de l'ensemble des
contribuables. Si ce n'est pas ça, moi, je ne ferai pas de
«filibuster» là-dessus. Je vous dis que, personnellement, je
serais porté à croire ou j'aurais été porté
à croire que ça aurait pu être plus simple autant pour eux
que pour la compréhension de tout le monde que lorsqu'on fait partie
d'un tout, on est astreint aux mêmes règles et, autant que
possible, les règles dans lesquelles les gens se reconnaissent le plus
facilement. Moi, je ne peux pas dire autre chose que ça.
M. Ryan: Moi, je crois que l'article parle clairement comme il
est formulé, puis il n'y a pas lieu de commencer à le manipuler
pour des perfectionnements qui n'en seraient pas, à mon humble avis.
Des voix: Adopté.
M. Dufour: C'est coulé dans le béton. O.K. Sur
division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 10
est adopté. J'appelle l'article 11. Me Picotte ou M. Leduc.
Dispense d'autorisation préalable
du ministre de l'Environnement pour
la conclusion des contrats et
ententes de la Régie
M. Leduc: L'article 11, Mme la Présidente, c'est que...
Puisque le ministère de l'Environnement bénéficie
déjà de tous les mécanismes voulus afin de s'assurer de la
conformité avec la loi et les règlements en vigueur en
matière environnementale, des contrats et ententes auxquels la
Régie pourra être partie dans le cadre de la réalisation de
son projet, il a été convenu, avec le consentement du ministre de
l'Environnement, que son autorisation préalable à la signature de
tels contrats ne soit pas requise. Dans le fond, c'est tout simplement pour que
le ministre de l'Environnement ne soit pas dans une position d'être juge
et partie dans cette affaire-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre.
M. Ryan: On peut peut-être se demander, là,
qu'est-ce qui est arrivé ici parce que, dans les lois
antérieures, on a commencé - c'est en 1988 que ça a
été inscrit pour la première fois, ça. Quand il
était question d'un contrat clé en main, si mes souvenirs sont
bons, ce contrat-là pouvait être octroyé avec l'approbation
du ministre des Affaires municipales et du ministre de l'Environnement.
À ce moment-là, on n'avait pas d'idée encore de ce que
serait le mode d'élimination des déchets retenu par la
Régie. Puis, la question ne s'était pas posée de savoir si
ça devrait passer par le BAPE, par exemple, et par toutes les
étapes d'un projet qui doit subir le tamisage des audiences publiques
après que la Régie ait fait son choix en faveur de
l'incinération comme mode principal d'élimination des
déchets. Mais là, ça devient un gros sujet au point de vue
environnemental, puis il a fallu en venir à la conclusion que ceci
devrait passer par l'étape du BAPE. Dans la mesure où ça
doit passer par l'étape du BAPE, là, il est contre-indiqué
que le ministre de l'Environnement soit appelé à se prononcer
avant que l'étape du BAPE ait été franchie, parce que
toute la logique de cette démarche-là veut qu'on écoute
l'opinion, que le BAPE soumette un rapport, qu'ensuite le ministère de
l'Environnement l'étudié. Les services du ministère font
un rapport au ministre sur les implications des recommandations du BAPE, puis,
là, le ministre fait une recommandation au cabinet. S'il allait
être mêlé à une recommandation ou à une
approbation à un stade antérieur, je pense qu'à ce
moment-là, il est appelé à jouer deux rôles qui ne
sont pas compatibles, qui risquent même d'être en conflit l'un avec
l'autre. C'est pour ça que, de concert avec le ministre de
l'Environnement, j'en suis venu à la conclusion que l'article 3 de la
Loi concernant la Régie intermunicipale, de 1988, puis que le paragraphe
3° de l'article 6, puis le deuxième alinéa de l'article 11 de
la loi concernant la Régie, qui fut adoptée en 1990, doivent
être modifiés par la suppression des mots «et du ministre de
l'Environnement» pour que le ministre des Affaires municipales exerce sa
compétence normale à ce stade-là, puis que le ministre de
l'Environnement puisse réserver l'exercice de la sienne pour le
mouvement qui sera jugé convenable, c'est-à-dire qu'il devra
intervenir après l'étape du BAPE. Alors, voilà la
portée de cet article 11, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a des
commentaires? Est-ce que l'article 11 est adopté?
M. Dufour: II y a juste, peut-être, le point que je veux
ramener parce qu'on ne l'a pas vidée, la question. C'est clair qu'on a
discuté, à un moment donné, qu'on aurait aimé voir
le contrat qui a eu lieu, qui a été signé ou qui sera
signé entre la Régie et l'intervenant, ou la compagnie Foster
Wheeler. Donc, à ce moment-là, on ne l'a pas. C'est clair qu'on a
insisté, c'est-à-dire qu'on n'a pas fait d'amendements parce
qu'on ne voulait pas aller aussi loin concernant
le contrat, mais on aurait aimé obtenir une copie de ce
contrat-là. Ça nous aurait permis de se faire une meilleure
idée de ce qui se passerait.
C'est évident que le pouvoir qu'on a donné au
départ vaut encore dans les premières décisions concernant
les implantations ou la construction d'incinérateurs sur le territoire
au Québec. Il n'y en a pas tellement, d'incinérateurs. Donc,
c'est clair qu'à ce moment-là il y a une inquiétude qui
s'est manifestée par des intervenants. On a essayé d'être
leur interprète au meilleur de notre connaissance. On n'a pas, non plus,
nécessairement réponse à toutes nos questions. Ça
reste que, par rapport à cet article, on enlève le ministre de
l'Environnement du dossier. Ça peut être... On reconnaît que
c'est en partie une responsabilité du ministre des Affaires municipales
de pouvoir donner cette permission-là. Je pense qu'au point de vue de la
loi, moi, je n'ai pas de restrictions très fortes par rapport à
ça.
Mais j'aurais tout de même aimé que le ministre, bien
sûr, nous ait donné une copie de ce contrat. Ça nous aurait
permis, aussi... et on aurait aimé aussi, tout le temps... Parce que le
ministre de l'Environnement, on ne sait pas jusqu'à quel point il va
aller dans ses études d'impact. On ne connaît pas le mandat.
J'apprends, par exemple, que dans la question de l'implantation
d'incinérateurs, le BAPE est obligé de faire une
évaluation. C'est sûr que la Régie le fait volontairement,
mais d'après la loi habilitante du ministère de l'Environnement,
il y a une exigence de la part du BAPE que vous soumettiez, c'est-à-dire
du ministère, que vous soumettiez au BAPE...
C'est clair que les règles qu'on a à vivre par rapport
à ce projet-là, c'est que, déjà, on sait, aussi,
qu'il y a des montants d'argent importants qui sont engagés. Je ne sais
pas jusqu'à quel point le BAPE pourra se prononcer d'une façon
dégagée concernant le projet; il n'aura pas grand choix. Il y a
des millions d'engagés dans les études et aussi... puis, c'est
l'argent du public. C'est peut-être encore, pas plus grave, mais plus
important que dans l'industrie privée. En tout cas, pour un gouvernement
ou pour un ministère, il me semble que l'argent du public c'est
toujours... Il faut être parcimonieux avec cet argent-là, il faut
être très prudent. Et le fait qu'il y a de grandes sommes d'argent
engagées, je ne sais pas jusqu'à quel point ça
n'influencera pas la décision du BAPE.
Donc, ce n'est pas à soir qu'on va refaire le débat
concernant tous les tenants et aboutissants du projet de loi, mais on peut le
regarder sous le signe de la prudence. On aurait aimé, bien sûr,
avoir la copie du contrat et on aurait aimé aussi savoir d'avance quels
seront les objets ou le mandat que le BAPE recevra du ministère de
l'Environnement pour se prononcer là-dessus.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'article 11 est adopté?
M. Dufour: Sur division.
M. Ryan: M. le Président, je voudrais peut-être
dire-Une voix: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Je voudrais peut-être dire juste quelques mots
là-dessus. D'abord, j'ai expliqué pourquoi le ministre de
l'Environnement préfère ne pas être associé à
une décision à ce moment-ci. Je pense que ça a
été expliqué clairement, et ce n'est pas nécessaire
d'y revenir. Le député de Jonquière a parlé du
contrat. J'ai souligné à quelques reprises depuis le début
de nos échanges que ce contrat est pour l'instant un document
confidentiel qui n'a pas encore fait l'objet d'une approbation de ma part.
À plus forte raison, il n'a pas pu faire l'objet d'une signature non
plus. Déjà, la Régie nous a indiqué que ce contrat
sera rendu public quand il aura été signé et quand on sera
au point des audiences du BAPE; c'est une des pièces qui seront
produites pour l'examen du BAPE. Ça, c'est déjà une chose
qui est acquise. Ça a été dit à plusieurs reprises
depuis le début des audiences.
Maintenant, je crois que les représentants de la Régie qui
sont ici m'autoriseront a citer au moins un article du projet de contrat, celui
qui garantit que les obligations dont nous parlons ne peuvent pas avoir cours
tant que n'auront pas été obtenues toutes les autorisations
nécessaires en matière d'environnement. Je pense que ça,
ça ne sera pas violer le secret susceptible d'entraîner des ennuis
pour la Régie. (21 h 10)
Je cite l'article qui se lit comme suit: Tout permis, toute licence,
toute autorisation applicable à l'environnement et tous les autres
permis, licences et autorisations gouvernementaux qui doivent être
délivrés en vertu des lois applicables avant la date
d'entrée en vigueur - qui sont précisés en annexe 4
ci-jointe - doivent être obtenus par le maître d'oeuvre ou le
propriétaire, ou les deux, avant le début de la construction des
installations, auront été dûment obtenus par le
maître d'oeuvre ou le propriétaire, ou les deux, selon le cas,
à la satisfaction raisonnable du propriétaire quant à la
forme et au fond, et seront définitifs et en vigueur et non susceptibles
d'appel ultérieur.
Au début de l'article, c'est dit que les droits, obligations et
responsabilités du propriétaire en vertu des présentes
seront assujettis à ce qu'il soit satisfait à chacune des
conditions préalables suivantes. Alors, là, j'ai donné une
de ces conditions-là, très claire. Non seulement les
permis et autorisations d'ordre environnemental, mais les autres permis
et autorisations d'ordre gouvernemental devront avoir été obtenus
en bonne et due forme avant qu'on ne puisse procéder à
l'exécution des obligations du propriétaire.
M. Dufour: Est-ce que j'ai bien compris que c'est une exigence de
la compagnie - ou de Foster Wheeler, pour ne pas la nommer, là
-concernant la signature du contrat avant d'aller au BAPE? Est-ce que c'est
ça, ou bien je n'ai peut-être pas bien compris, là?
M. Ryan: Non, non, non, ce n'était pas marqué dans
ceci.
M. Dufour: C'est pas marqué là-dedans?
M. Ryan: Bien non. Parce que ça, c'est le contrat,
là, qui serait l'objet d'une signature.
M. Dufour: Oui, mais quand on a discuté... C'est
évident que ce n'est pas un projet qu'on discute... pas toujours de la
même façon, là. Mais, dans un temps habituel, comment on
aurait abordé le projet par rapport à la signature? Parce qu'on
passe... Le projet de loi est urgent ou nécessaire...
M. Ryan: Oui oui.
M. Dufour: ...parce que vous avez dit, vous l'avez affirmé
à plusieurs reprises, qu'il faut qu'il y ait une signature avant que ce
soit soumis au BAPE. Nous, on a cherché partout. On ne le trouve pas, ce
pendant-là. On ne sait pas où c'est, dans la loi. On n'a pas vu,
dans la loi, que le BAPE...
M. Ryan: Non, je n'ai jamais dit ça.
M. Dufour: ...ne ferait pas cette étude-là.
M. Ryan: Moi, je n'ai jamais dit ça non plus, là.
Je n'ai jamais dit que c'était une exigence du BAPE. Je ne sais
même pas, moi... Si vous me demandiez: Avez-vous un papier de la
compagnie Foster Wheeler indiquant qu'ils ne foutteront rien s'il n'y a pas un
contrat signé? Je n'en ai pas, de papier comme ça. J'ai
causé avec les représentants de la société Foster
Wheeler, j'ai causé avec les représentants de la Régie,
puis voici comment ça se présente, encore une fois, pour que ce
soit bien clair. C'est une question d'affaires, je dirais. Là, il y a
une question de bonne foi. Deux parties veulent s'engager dans une
espèce de mariage. On leur dit, là: Avant que tu ne signes
définitivement, que tu sois engagé pour tout de bon, il va
falloir qu'on passe par une espèce de clinique d'environnement,
là. Bien, elles se disent toutes les deux à elles-mêmes:
Pour montrer notre bonne foi, puis notre sérieux, on va se donner cet
engagement-là et on va aller avec ça, là. Autrement,
ça serait trop facile. Je me mets dans la position de Foster Wheeler. Il
y a 26 municipalités là-dedans. Mettons que ça accroche,
puis il y a deux, trois cas. Celui qu'on a entendu ici, là, la semaine
dernière, li peut arriver que toute cette affaire-là «up in
the air!», que ça éclate comme ça, là, au
grand jour. Il aura tout fait ce travail-là pour rien. La compagnie aura
investi, je ne sais pas combien, mais sûrement des centaines de milliers
de dollars, à tout le moins, dans toute la préparation de cette
patente-là. Il se fait dire: Bien là, on est allé
là-bas, puis il y avait 56 affaires. Nous autres, on ne peut plus
marcher là-dedans, puis tout. Là, ils se disent: On s'embarque,
on est sérieux, on a tout regardé. Mais si, du point de vue
environnemental, il y a des choses qui ne marchent pas, la Régie n'est
pas liée autrement que par une clause d'indemnité, dont le
quantum est l'objet de discussion présentement.
On nous a indiqué que le montant mentionné jusqu'à
maintenant était de l'ordre de 2 000 000 $ à 2 500 000 $.
Moi-même, j'ai laissé savoir à la Régie que je
préférais que ce soit inférieur à ça. Je ne
suis pas le plus grand expert pour déterminer le montant de
l'indemnité, mais je leur ai dit, comme représentant du bien
public: Arrangez-vous donc pour que ce soit plus bas que ça. Ils vont
négocier ce point-là, mais je ne les empêcherai pas de
fonctionner s'il y a une différence de 500 000 $ dans un projet qui est
de l'ordre de 270 000 000 $. Mais je leur dis: Chaque cent, pour moi, compte.
Chaque piastre est très importante, puis irremplaçable.
Ça, c'est ma philosophie. Puis, c'est dans cet esprit-là que je
vais jeter un coup d'oeil sur le contrat, quand on va avoir le projet de loi,
pour prendre une décision. On va suivre ça de très
près, évidemment.
Ça, je pense que ça donne le fond des fonds. Je comprends
les questions du député de Jonquière puis de ses
collègues parce que je me les suis posées pendant des mois,
pendant des mois. Ce n'est qu'après que j'eus examiné tous les
aspects soigneusement, avec mes conseillers, que j'en suis venu à la
conclusion de présenter le projet de loi, parce que je n'étais
pas intéressé à embarquer 26 municipalités de
l'île de Montréal dans une aventure.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ceci
étant dit, l'article 11 est adopté?
M. Dufour: Ça va.
Une voix: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): alors, adopté.
j'appelle l'article... sur division? qui a dit ça, sur division? alors,
l'article 11 est adopté?
M. Dufour: Oui oui.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
12.
M. Dufour: Sur division, ça va de soi. Mais d'une
façon ou de l'autre, ce n'est pas là-dessus qu'il était,
notre... Appelez 12, appelez 12... Il n'y a pas de problème,
là... Ça fait quoi, cette affaire-là? Division, pas
division...
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division. C'est
parce qu'il faut le savoir. Si ça ne va pas de soi, il faut le savoir.
Alors, est-ce qu'on revient à l'article 9 ou si...?
M. Ryan: J'aimerais mieux qu'on fasse l'article 12 tout de suite,
si vous n'avez point d'objection, Mme la Présidente. Je vais vous dire
pourquoi. C'est parce que nous avons un amendement à déposer.
Nous avons un amendement à déposer, qui devrait rapprocher les
parties. Pardon? Je pense que c'est un amendement de nature consensuelle, comme
on essaie de les trouver vers la fin d'un exercice.
La Présidente (Mme Bélanger): On va avoir une
petite question a l'article 12. L'article 12 du projet de loi 221 est
remplacé par le suivant: 12. L'article 1 de la Loi concernant la
Régie intermunicipale de gestion des déchets sur IHe de
Montréal (1990, chapitre 95) est modifié par le remplacement du
paragraphe 2° par le suivant: «2° "déchets": les
matières visées au sous-paragraphe 10° a) de l'article 413 de
la Loi sur les cités et villes (L.R.Q., chapitre C-19).»
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): alors, m. le
ministre, est-ce que vous voulez... m. le ministre, est-ce que vous voulez
argumenter sur votre amendement?
M. Ryan: Oui oui. Regardez, ça va être bien simple.
Là, dans...
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît! À l'ordre!
Précisions au sujet de la définition du
mot «déchets»
M. Ryan: Dans l'article initialement proposé, nous
supprimions purement et simplement la définition de
«déchets» qui était contenue dans la loi de 1990,
c'est-à-dire la définition qui assujettissait le concept de
déchets, la définition du Règlement sur les déchets
solides. Puis là, ici, pour être fidèle à ce qui a
été dit au cours des derniers jours, nous proposerions
plutôt une définition des déchets qui repose sur la
descrip- tion donnée dans l'article 493 de la Loi sur les cités
et villes, au paragraphe, au sous-paragraphe - 413, plutôt - au
sous-paragraphe 10" a). Et vous dire une chose à ce sujet.
Évidemment, nous avons travaillé en étroite
collaboration avec le ministre de l'Environnement pour la préparation de
ce projet de loi, et le ministre de l'Environnement m'a dit, à plusieurs
reprises, encore aujourd'hui, qu'il souhaiterait vivement que nous ayons un
lien clairement établi avec l'article 413 de la Loi sur les cités
et villes. Après avoir consulté les parties
intéressées, c'est-à-dire la Régie, j'ai même
parlé aux gens de l'AESEQ qui sont ici, là-dessus, j'ai
parlé à mes collègues, puis je crois que nous serions tous
d'accord - puis on a le représentant du ministère de
l'Environnement qui est ici, M. Latulippe, du contentieux du ministère
de l'Environnement - je crois que nous pourrions faire consensus autour de
cette définition empruntée à l'article 413,
sous-paragraphe 10° a) de la Loi sur les cités et villes. (21 h
20)
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va pour l'amendement?
M. Dufour: Bien, on va l'accepter. En fait, c'est...
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement... Bien,
accepté, c'est... Pardon?
M. Dufour: On peut dire que c'est une amélioration par
rapport à ce qui a été proposé. J'aimerais poser,
tout de même, une question ou deux concernant cet article ou cet
amendement qui est devant nous. Si on se réfère à la
politique concernant la gestion des déchets domestiques d'origine
commerciale et industrielle générés sur le territoire de
la Régie, donc, une politique dont on a discuté
précédemment, on dit, dans cette politique de gestion: sont
notamment exclus - donc, on les énumère - les rejets et
sous-produits industriels et commerciaux. Il y en a d'autres, mais... et les
matériaux secs. Est-ce que, par rapport...
Quand on parte des déchets à caractère... Selon la
loi, à ce que je sache, ils ne sont pas exclus ou ils peuvent être
compris à l'intérieur. Est-ce qu'il y a possibilité de
clarifier si c'est l'intention de la Régie de ne pas traiter les rejets
et sous-produits industriels et commerciaux, puisqu'elle l'a écrit dans
sa politique de gestion des déchets? Est-ce qu'on peut répondre
en disant que ce qui est contenu dans la loi des municipalités, c'est
exclu, cette partie-là?
M. Ryan: Les indications que je reçois m'incitent à
considérer que la description donnée dans 413. 10° a) est une
description qui embrasse beaucoup de choses, surtout par les expressions qui
viennent à la fin de l'énumération «et autres
matières malsaines ou nuisibles». Ça
embrasse beaucoup de choses. Par conséquent, c'est très
large, puis il appartient à l'organisme dépositaire de ces
pouvoirs de les définir, de les délimiter ou de les circonscrire
par ses décisions et par ses réglementations. Le concept qui est
ici est un concept qui est assez large, mais sur lequel, encore une fois, mon
collègue, ie ministre de l'Environnement, a beaucoup insisté pour
que nous y fassions un renvoi explicite.
Il y a une chose qu'on doit signaler - je pense que nous en sommes tous
conscients à mesure que nous pénétrons dans cet univers,
de plus en plus important - c'est que la notion de déchets est une
notion qui est en rapide évolution, qui, dans son stade actuel de
développement, ne peut pas être l'objet de définitions trop
serrées. Il semble qu'on évolue vers un ordre de choses où
d'autres termes seront, éventuellement, employés, qui
présenteront une description plus directe et plus essentielle des objets
dont on voudra traiter. Et là, on n'en est pas encore rendu tout
à fait là. Il y a des règlements qui sont en
préparation au ministère de l'Environnement, qui vont
s'écarter graduellement de ce concept pour le remplacer par des
expressions, encore une fois, plus fonctionnelles, plus défini-toires,
au sens immédiat du terme. Mais, nous autres, on ne peut pas refaire les
dictionnaires en matière de déchets et tout. Il faut bien partir
des choses que nous avons. Le point de référence, pour le
ministre des Affaires municipales, le plus usuel et le plus fiable encore,
c'est la Loi sur les cités et villes quand on traite de
municipalités de l'île de Montréal.
M. Dufour: Alors, vous pouvez être sûr que je fais
confiance à des personnes pour trouver des mots qui veulent dire...
Parce qu'on n'a plus personne de sourd sur la terre, c'est des malentendants.
On n'a plus personne... c'est des handicaps de toutes sortes, sauf qu'on
n'appelle plus les choses par leur nom. Et moi, j'ai toujours pensé,
dans la vie, qu'on faisait du développement durable où on faisait
du développement. Mais ils ont trouvé, depuis deux ans, trois
ans, que si on n'a pas le mot «développement durable», on ne
fait pas de développement ou pratiquement tout ça. Je fais
confiance définitivement à des gens pour trouver des formules
pour nous amener ça sur d'autres sujets, parce que c'est sûr que,
dans ie salon, parler de déchets, ça ne fait pas chic.
Des voix: Ha, ha, ha!.
M. Dufour: II faudra trouver, possiblement, des rejets ou
d'autres mots qui voudront dire possiblement la même chose, mais
ça prendra deux dictionnaires pour les interpréter. Moi, j'ai
toujours appelé les choses par leur nom - un chat, ça s'appelle
un chat - mais il y a du monde qui se spécialise à trouver des
définitions nouvelles.
Je le dis, je fais juste le confirmer: J'ai bien compris ce que vous
avez dit. En fait, avec la définition de la loi des cités et
villes, de la loi générale, c'est clair que les pouvoirs de la
Régie sont suffisamment étendus pour - si elle voulait, si
c'était son intention - qu'elle puisse s'occuper des produits
industriels et commerciaux, des matériaux secs, des matières
dangereuses ou d'à peu près n'importe quoi. Ça lui donne
ce pouvoir-là, à l'exception...
La question qu'on doit se poser ou que les gens doivent se poser, parce
que. nous autres, on se l'est posée aussi: Est-ce que la Régie a
les moyens de faire tout ça? Est-ce qu'elle a les possibilités de
le faire? Est-ce qu'elle a la volonté de le faire? Là est toute
la question. Le débat, je pense bien qu'il se fera à
l'intérieur de la Régie avec les gens. Je pense que le fait que
vous donniez une description des déchets et que vous apparentiez
ça exactement à ce qui est contenu dans la Loi sur les
cités et villes, je suis obligé de dire, au moins, qu'il y a un
éclaircissement plus précis, qu'il y a une vision plus globale et
plus visible - au moins, de ce qu'on s'apprête à adopter. C'est un
point que je veux faire ressortir et c'est aussi la preuve que, pour le projet
de loi, on essaie toujours de tendre vers ce qui existe dans la Loi sur les
cités et villes et dans les lois municipales. Ce n'est pas le cas pour
tous les articles mais, dans ce cas-là, on s'approche un peu.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'article 12 tel qu'amendé est adopté?
Une voix: L'amendement est adopté?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, l'amendement est
adopté. Sur l'article 12?
M. Bélanger (Anjou): Oui, je voudrais parler sur l'article
12.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Je voulais tout simplement dire, Mme
la Présidente, que je suis quand même content qu'on ait une
définition de «déchets», parce que je pense que
ça répond, en partie en tout cas, aux préoccupations qu'on
avait, à savoir qu'il n'y avait pas de définition du mot
«déchet» et que, à ce moment-là, on se
retrouvait à l'aléatoire de savoir où les tribunaux
iraient chercher la définition de «déchets» pour
déterminer la portée de la loi. Alors, c'est tout simplement
ça que je voulais dire.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'article 12, tel qu'amendé, est adopté?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): adopté. alors,
j'appelle l'article 14, étant donné que l'article 13 a
été adopté. m. le ministre, l'article 14.
M. Ryan: Oui, Mme la Présidente. Je crois que l'article
14, les représentants de la Régie voudraient le retirer.
Une voix: C'est notre volonté.
M. Ryan: II n'y avait pas d'objection de notre part. Ça va
ça?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 14
est retiré.
M. Bélanger (Anjou): On pourrait savoir pourquoi?
M. Morin: On va le lire, là.
M. Bélanger (Anjou): ...pourquoi il a été
retiré?
La Présidente (Mme Bélanger): II n'y a pas
grand-chose à lire. L'article dit que ça doit être
abrogé.
M. Morin: un peu, un peu... pas trop vite, là... on va le
lire pour avoir des explications, là. pourquoi est-ce qu'on ne veut plus
faire ce qu'on voulait faire?
M. Bélanger (Anjou): Oui, mais ça avait dû
être là, normalement, pour une certaine raison.
M. Morin: C'est ça. Si on ne veut plus le mettre, c'est
parce qu'il y a d'autres raisons.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Morin: Expliquez-nous ça.
M. Ryan: Oui. M. Picotte, voulez-vous expliquer ça,
là, ou M. Leduc, évidemment?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Leduc.
M. Leduc: Non, vas-y donc!
La Présidente (Mme Bélanger): Me Picotte. (21 h
30)
M. Picotte (Daniel): L'article 10 de la loi - vous vous
rappellerez - tournait autour de l'article 115 du Règlement sur les
déchets solides, qui prescrivait l'acceptation de déchets qui
venaient hors des municipalités. Le résultat net de l'article 10,
au moment où il a été adopté en 1990, était
de permettre à la Régie de refuser les déchets qui
provenaient de l'extérieur de son territoire. Ça se comprenait
parce que, naturel- lement, les contribuables de la Régie montant des
installations de déchets ne s'attendent pas de payer pour les autres
contribuables. Depuis ce moment-là, l'article 115 a été
retouché de sorte que le premier alinéa de l'article 10 de la loi
257, sans être tout à fait faux, n'est peut-être pas d'une
très grande utilité. Cependant, il nous semble que ce changement
de concordance n'est peut-être pas absolument nécessaire.
Une voix: Tant qu'à moi, ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Morin: Un peu, un peu! Ça ne va pas vite de
même.
Mme la Présidente, c'est parce que, en considération de
l'amendement qui a été apporté concernant le transport des
déchets générés dans une des municipalités
membres, je ne suis pas aussi à l'aise de voir qu'on retire l'article 10
qui, lui, justement, parlait des... La Régie peut accepter des
déchets qui sont apportés à ses installations même
s'ils ne sont pas générés sur son territoire. Je
comprendrais qu'on veuille l'éliminer. Ça serait tout à
fait conforme à l'amendement qu'on a apporté. C'est correct?
Mais, si on veut le maintenir, il y a un problème... Ah oui!
Vous savez qu'on a amendé l'article - je pense, c'était
quoi? l'article 2, paragraphe 3° -où on parle de l'obligation de
toute personne qui fait le transport des déchets
générés dans une des municipalités membres. Alors,
je pense que l'article 10 de l'ancienne loi... sauf dans les cas prévus
à l'article 114 du Règlement sur les déchets solides, la
Régie peut accepter des déchets qui sont apportés à
ses installations même s'ils ne sont pas générés sur
son territoire. Alors, je pense, si on veut être conforme... Enfin, pour
éviter toute ambiguïté à tout le moins - parce que je
sais que ce n'est pas totalement directement relié au permis; ça,
je suis d'accord - mais pourquoi vous... Même si ce n'est pas directement
relié au permis, tel que le stipulait l'article 2, paragraphe
3°...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre. Un
instant! Un instant, s'il vous plaît.
M. Ryan: Question de règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, s'il vous
plaît.
M. Ryan: Question de règlement. J'invoque l'article 195
dans lequel il est dit: «L'auteur d'une motion ou, avec sa permission, un
autre député peut en proposer le retrait. Si elle n'a pas
été mise en discussion, il le fait sur motion sans préavis
et non débattue».
La Présidente (Mme Bélanger): Bon, bien,
c'est ça. J'allais suggérer cet article-là
aussi.
M. Morin: Ça veut dire quoi, ça? Vulgarisez-moi
ça!
La Présidente (Mme Bélanger): Ça veut dire
que, quand un proposeur dit une loi, ii y a des articles dans sa loi, et il
décide...
M. Morin: Expliquez-moi ça parce que... Écoutez, on
n'est pas familier trop trop avec ça, les bills privés.
M. Ryan: Regardez... Je vais vous laisser interpréter, Mme
la Présidente.
Mais comme j'ai invoqué l'article, je vais vous donner mon
interprétation. Si elle avait été mise en discussion, si
on avait commencé à débattre cet article 14 et qu'en cours
de route l'auteur de la motion - qui peut être le ministre ou... -
décidait de la retirer, là, il y a une certaine procédure;
il y a un débat qui doit être fait là-dessus, il y a une
motion de retrait. Mais si elle n'a pas été mise en discussion,
elle n'est pas débattue.
Là, on est informé que c'est retiré. Par
conséquent, il ne peut pas y avoir de débat là-dessus.
M. Morin: Qui vous a informé de ça?
M. Ryan: Nous avons été informés par les
présentateurs du projet de loi... confirmé par le ministre.
Une voix: Qui a retiré. M. Ryan: Oui, c'est
retiré.
M. Morin: Uniquement, à ce moment-là, une question
d'information.
M. Ryan: Ce serait bien. Brièvement.
M. Morin: Est-ce que les représentants de la Régie
sont à l'aise de toujours maintenir le retrait de cet article-là,
en considération du fait qu'on a amendé l'article 2, paragraphe
3°? C'est juste une question d'information pour ma compréhension
personnelle. Je comprends la procédure: si on veut le retirer avant la
discussion, on ne peut rien faire, c'est votre projet de loi. Mais, quand
même, pour les besoins de ma compréhension...
M. Picotte (Daniel): Nous sommes à l'aise de le faire. Je
croyais, moi, que cet alinéa-là - le 2° - était en
suspens. Mais j'ai peut-être manqué, là, certaines...
M. Morin: Oui
M. Picotte (Daniel): Je n'étais pas sûr que cet
amendement-là avait été apporté.
M. Morin: Bien, il était en suspens, mais je pense que,
à toutes fins pratiques, on s'était entendu sur le fond,
là.
M. Picotte (Daniel): De toute manière, nous sommes
à l'aise pour retirer cet article-là.
M. Morin: Alors, je n'ai plus rien à ajouter, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 14
est retiré.
M. Ryan: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
ministre.
M. Ryan: Est-ce que je pourrais demander qu'à ce
moment-ci, on ait un répit de cinq à dix minutes?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. M. Ryan:
O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission
suspend ses travaux pour cinq à dix minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 36)
(Reprise à 22 h 6)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission de l'aménagement et des
équipements reprend ses travaux. Au moment de la suspension, nous en
étions au retrait de l'article 14. J'appelais l'article 15. S'il vous
plaît. Alors, M. le ministre, l'article 15.
M. Morin: Mme la Présidente, vu que vous invitez le
ministre à aborder l'article 15, est-ce que ce serait possible de savoir
quand est-ce qu'on va pouvoir disposer des articles qui ont été
suspendus, soit 2, 3 et 9?
La Présidente (Mme Bélanger): Après. On peut
revenir après l'adoption de ces articles-là.
M. Morin: oui. c'est parce que si on avait été
prêt, là, à les aborder... parce que 15, ça
constitue quand même quelque chose de fort particulier...
La Présidente (Mme Bélanger): Bien là, c'est
pour ça que j'ai donné la parole au ministre. Le ministre va vous
expliquer.
M. Morin: Ah! C'était pour ça. Alors, allez-
y, M. le ministre. Probablement que vous arrivez au même point que
moi...
M. Ryan: Là, vous m'obligez à consulter...
M. Morin: Puis, si ça vient de vous, bien, probablement
que ça va être plus facile à passer, je présume.
Allez-y.
M. Ryan: Vous m'obligez à consulter parce que chaque fois
qu'il y a une chose nouvelle qui est dite, ça m'oblige à ajuster
mon tir.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre.
M. Ryan: Regardez, je vais vous demander une directive tout
d'abord, Mme la Présidente. Selon une motion que nous avons
adoptée plus tôt, nous sommes engagés à
étudier l'article et le projet article par article. On avait 1, ensuite
il y avait 13, puis, ensuite, c'était dans l'ordre. Ça fait que
là, on est rendu à l'article 15. À moins qu'il n'y ait une
convention de notre côté qu'on modifierait l'ordre, je n'ai pas
d'objection à écouter un point de vue là-dessus, mais je
ne vois pas... Personnellement, je n'en fais pas de demande. Aimez-vous mieux
disposer de 15 tout de suite, comme c'est convenu?
M. Morin: ...c'est parce que je voulais vous faciliter la
tâche pour accélérer les choses...
M. Ryan: Regardez, je vais être bien franc avec vous
autres. Je n'ai pas coutume des petites combines, et puis, tout ça, ce
n'est pas mon genre, puis le député de Jonquière non plus.
On a des gens qui sont ici pour des raisons d'intérêt public
aussi. Je crois que sur les autres articles, il y a des ajustements à
faire, mais sur le fond, ils ont été discutés. Il y a un
ou deux amendements à apporter. Je pense que ça pourrait aller,
ça, relativement rapidement...
M. Morin: Pas de problème.
M. Ryan: Pardon?
M. Morin: Pas de problème.
M. Ryan: Pardon?
M. Morin: Pas de problème.
M. Ryan: Pas de problème là-dessus. Sur le 15,
là, ça, c'est un article particulier. Je vais vous dire quelle
est mon attitude. Si c'est votre intention de le bloquer - puis, je la
respecterais, c'est votre droit le plus strict, je n'ai pas de directive
à vous donner dessus. Je n'ai même pas de jugement à passer
là-dessus - je vais vous dire, nous allons le retirer, le 15. Si c'est
ça qui est objet de litige, nous allons le retirer, puis, à ce
moment-là on va procéder avec le reste. On retire le 15 tout
simplement, puis on procède avec les autres. Puis, à ce
moment-là, on rend service à ces gens-là parce qu'on leur
donne l'essentiel de ce qu'ils étaient venus demander à travers
leur démarche devant l'Assemblée nationale à ce stade-ci
de l'évolution de la Régie.
Moi, c'est ce que je vous suggérerais en toute bonne foi. Je
pense que, au bout de la ligne, j'ai senti que vous ne vouliez pas non plus
leur servir d'obstacle injustifié, mais il y a des points auxquels vous
tenez raisonnablement, puis, comme je vous dis, nous ne portons pas de jugement
là-dessus. (22 h 10)
M. Dufour: Question précise.
M. Ryan: À ce moment-là, je pense que la
question... La position concrète, c'est que je vous ferais part à
ce moment-ci, Mme la Présidente, que l'article 15 est retiré, de
concert avec la direction de la Régie.
La Présidente (Mme Bélanger): L'auteur de la
motion.
M. Ryan: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous retirez
l'article 15?
M. Leduc: Oui, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 15
étant retiré, il n'y a pas de débat. J'appelle
l'article...
M. Dufour: Non. Seulement, j'aurais répondu au ministre.
C'est évident qu'on avait l'intention défaire...
Une voix: De bloquer l'article.
M. Dufour: ...une bonne bataille là-dessus. C'est clair,
parce qu'on ne parlera pas d'ambiguïté là-dessus. Vous me
posez la question. On vous la donne, la réponse. Ça fait
qu'à ce moment-là on sera responsable en partie de ce qui se
passe avec la Régie parce qu'on tenait à ce que cet
article-là soit, sinon amendé très largement... On avait
pas mal de matière à dire.
M. Ryan: en tout cas, s'il nous reste du temps, on pourra
toujours avoir un échange là-dessus. à la fin de notre
séance de ce soir, on pourra avoir un échange libre. mais, pour
le moment, la position, c'est que l'article est retiré.
M. Dufour: Ça va.
M. Ryan: O.K.?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors,
l'article étant retiré, on poursuit avec l'article 16.
M. Ryan: Oui, c'est vrai.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Est-ce que vous pourriez demander à la
Régie d'expliquer cet article-là, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Alors, M.
Leduc.
Échéance de l'entente
M. Leduc:je pense que c'est la durée. m. racine pourrait
le faire pendant que je me retrouve dans mes notes. c'est l'article sur la
durée.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors...
M. Racine: Mme la Présidente, je pense qu'on a
déjà...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Racine.
M. Racine: ...discuté assez abondamment de cet
article-là lors des discussions précédentes. C'est
simplement d'allonger l'avis, finalement, de la Régie pour tenir compte
d'un scénario qu'on appellerait pessimiste, tenant compte finalement des
différents délais qui pourraient survenir entre maintenant et la
fin du contrat d'exploitation de nos installations. Alors, c'est simplement
ça. Un scénario plus réaliste nous amène à
une date antérieure, sauf qu'on doit prévoir les cas où
des délais pourraient survenir.
M. Dufour: L'intervention que je voudrais faire là-dessus,
c'est faire un léger retour en arrière par rapport à la
mise en place de la Régie. Il faut bien s'assurer, d'abord, qu'au
départ c'étaient des ententes à répétition -
à tous les cinq ans - à moins qu'un des partenaires indique six
mois à l'avance son désir de se retirer par résolution du
conseil municipal. On est passé, à partir de là, parce que
la Régie a avancé... On est arrivé à l'idée
que, dans l'année 2015, parce que ce n'est pas nous qui l'avons
suggéré comme parlementaires, c'a été basé
sur des approximations concernant la durée de vie, comme le temps que
l'incinérateur pourrait fonctionner. Cela a un avantage de savoir le
temps de durée parce que ça permet d'abord de mieux
étendre les coûts, de mieux partager les coûts d'une
année à l'autre, parce que si c'est plus long, c'est de nature
à abaisser les coûts. Donc, on est parti d'un principe où
c'était de cinq ans à cinq ans et on est tombé à
2015. Ça, c'était en 1988, si je ne me trompe pas, où on a
adopté... ou 1990.
Une voix: 1990.
M. Dufour: C'est 1990, c'est l'année 2015. Deux ans plus
tard, on nous demande un allongement ou une période étirée
de 15 ans supplémentaires. J'ai bien écouté les arguments
amenés par le scénario pessimiste où ça pouvait
aller... C'était en 2002 qu'on entrait en fonction, et on parlait de 25
ans de vie: 20 ans plus 5 ans, ça faisait 2027. Le président de
la Régie est arrivé avec un scénario plus optimiste en
disant: En 1996, ça devrait être réglé; 2002,
ça ressemble plutôt à des décisions
gouvernementales, ça prend du temps. Ha, ha, ha! Ça, c'est
pessimiste. Dans l'optimisme, on est pessimiste au gouvernement! Ça
prend plus de temps. On sait, par exemple, que pour une route, entre le temps
de la décision puis la construction, règle
générale, c'est 7 ans avant qu'on ne commence les travaux.
Ça fait que c'est très long. En tout cas, c'est ce qu'on nous
dit. Je n'ai pas fait la preuve intérieure, mais quand on parle, qu'on a
des échanges, c'est ce qu'on nous dit, sauf s'il y a beaucoup de bruit
autour d'une route, ça peut aller plus vite. Mais, règle
générale, c'est 7 ans.
Le 2085... c'est-à-dire qu'en 1996, c'était le
scénario du président de la Régie intermunicipale, M. le
maire de la ville de LaSalle, qui nous dit: En 1996, ça devrait
fonctionner. Si je prends une durée de vie de 25 ans, ça fait
2021. Entre 2021 et 2027, il y a peut-être un point, moi, là,
où j'essaierais de faire une conciliation. 2030, c'est clair que
ça va plus loin que même le scénario le plus pessimiste. En
tout cas, ça ne correspond pas à ce qui nous a été
dit. Mais, je pense, M. le ministre, que le fait de rallonger des temps comme
ça... et je pense que ce que je vais vous dire, là, c'est
beaucoup plus par expérience ou autre. Si ces gens-là
réussissent à vivre jusqu'en l'an 2020 ou 2025, je suis pas mal
convaincu qu'ils sont presque mariés pour la vie parce qu'ils auront
vécu une expérience. Mais, comme législateurs, le fait
qu'on permette d'avance, on fait une projection très grande sur le
futur, on pourrait peut-être raccourcir un peu le délai. Moi, je
suis convaincu que ça ne met pas en danger. Et si ça arrivait,
les législateurs du temps, il y en aura encore. Souhaitons qu'on aura
encore un Parlement. Ils pourront nous dire: Écoutez un peu, ça
n'a pas de bons sens. On va le rallonger, vivez avec. On ne mettra pas une
installation de 300 000 000 $ de côté, puis dire: Ça n'a
pas de bon sens. Moi, je suis convaincu que ça va arriver. Mais le fait
qu'on fasse cette entente-là aussi longue, ça nous interroge bien
gros. Mais, moi, je vous dis, par rapport à ça, le gros bon sens
devrait primer.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, j'aimerais connaître la
réaction de la Régie là-dessus. Je crois que c'est long.
En fait, jusqu'à l'an 2030, là, prendre un engagement de 38 ans,
à partir de maintenant, ça, là, vous n'êtes pas
capable d'abréger ça un petit peu?
M. Leduc: Vous avez eu la réaction d'un avocat, la
réaction d'un docteur. On va demander à un ingénieur son
impression. Ça va faire, ça va couvrir un petit peu le
plancher.
M. Racine: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Racine.
M. Racine: Écoutez, ce qu'il faut prévoir,
finalement, c'est que, légalement, la Régie ait une existence
aussi longue que la durée de vie prévue pour les installations et
prévue par le contrat d'exploitation. Alors, en partant du
scénario réaliste, disons, du début des opérations
en 1996, on doit ajouter 25 ans d'exploitation, ce qui nous amène
à 2021. Je pense qu'il est raisonnable de se donner une certaine marge,
finalement. Est-ce que la marge doit prévoir le cas le plus pessimiste
qui nous amènerait, effectivement, en 2027 ou 2028, ou est-ce qu'on
prend une chance et qu'on dit: Le scénario pessimiste, non, ce n'est pas
ça qui va arriver. Mais, le minimum légal, c'est 2021; ça,
c'est évident, mais on doit se donner une marge.
M. Dufour: C'est 2025. M. Ryan: Pardon? M. Dufour:
C'est 2025.
M. Ryan: si vous n'avez pas d'objection, on va mettre 2025,
ça va faire un consensus. je pense bien que les quatre dernières
années, on ne sera pas là personne.
Une voix: Vous et moi, on sera peut-être là.
M. Dufour: II y a des jeunes autour...
M. Ryan: Mais, moi, vous seriez surpris. Dans mon cas, faites
attention!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Peut-être que votre ombre va planer encore.
M. Ryan: La presse et l'Opposition m'ont enterré bien des
fois.
M. Dufour: Non non. Mais, moi, je parlais de votre vie
parlementaire. Je n'ai pas dit de votre vie... J'ai parlé de votre vie
parlementaire.
M. Ryan: Bien oui, mais c'est de ça qu'on parlait! Alors,
25 ans et 2025, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que... M.
Ryan: Je ne sais pas si...
La Présidente (Mme Bélanger): ...vous en proposez
un amendement?
M. Ryan: ...on va distribuer un amendement écrit, mais je
pense que, celui-là, on devrait être capable de l'adopter avant
même d'avoir l'écrit.
M. Dufour: Oui oui, c'est correct. Ça, c'est...
M. Ryan: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Ryan: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
16, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Ryan: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté. Alors,
j'appelle l'article 17.
M. Leduc: L'article 17 est lié à l'article 13. On
peut vous dire pourquoi, par exemple, très brièvement...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Me Picotte. (22
h 20)
M. Picotte (Daniel): La raison pour laquelle on a signalé
à l'article 17 que l'article 13 était déclaratoire, c'est
simplement pour ne pas porter préjudice à ce que nous avions fait
auparavant. La précision qui a été apportée,
souvenez-vous, à l'article 13, c'était pour ajouter, pour
préciser, devrais-je dire, que le système de gestion des
déchets dont il a été question dans les lois successives
de la Régie comprenait, et a toujours compris dans l'esprit de tout le
monde, une composante de génération d'énergie et de
recyclage. Donc, on ne voudrait pas non plus que quelqu'un déduise, du
fait qu'on le précise aujourd'hui, que ce n'était pas inclus
auparavant et vienne nous dire: Ah, vos appels de proposition... puis, quand
vous avez parlé de recyclage... Ah, peut-être auriez-vous
été ultra vires. On veut dire, écoutez, on fait la
précision, mais qu'on s'entende, c'est pour être vraiment,
pour
plus de certitude. Alors, c'est le sens de l'article 17
là-dedans.
M. Morin: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
M. Morin: C'est juste une petite information au niveau de la
procédure. Est-ce que, lorsqu'on dit que l'article 13 est
déclaratoire, on n'a pas à préciser l'article 13, tel
qu'amendé? On n'a pas à faire cette mention-là.
M. Ryan: Pas ici, ça va de soi, ça. C'est l'article
13 adopté, tel qu'adopté.
M. Morin: O.K. Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va
pour l'article 17?
M. Bélanger (Anjou): J'aurais une question.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Merci, Mme la Présidente. Si
je comprends bien la portée qu'on veut donner à cet
article-là, c'est, finalement, de donner un effet rétroactif pour
essayer de couvrir tout doute qu'il pourrait y avoir relativement à
l'ancienne définition. C'est ça?
M. Picotte (Daniel): Une portée rétroactive.
J'hésite à dire une portée rétroactive. C'est une
disposition interprétative. C'est une disposition qui dit: Ça
inclut et ça a toujours inclus cela dans l'esprit de tout le monde.
Alors, on ne fait pas un changement rétroactif, c'est que l'expression,
je pense bien, «système de gestion de déchets», dans
l'esprit de tout le monde, n'excluait pas cette composante-là, sauf que,
comme j'ai expliqué aujourd'hui, il y en a d'aucuns qui disent:
C'était peut-être pas entièrement clair, à
l'époque, et il faudrait peut-être préciser. Alors, on dit:
Très bien, on précise. Mais attention, on ne voudrait pas
invalider toutes sortes de choses qui ont été faites validement
dans le passé avec cela. Est-ce que c'est plus clair?
M. Bélanger (Anjou): Oui oui.
M. Picotte (Daniel): Vous pouvez dire que c'est en quelque sorte
rétroactif, si vous voulez.
M. Bélanger (Anjou): Si je comprends bien, finalement, de
toute façon, le système n'existe pas encore
réellement.
M. Picotte (Daniel): Non.
M. Bélanger (Anjou): donc, je me demande jusqu'à
quel point c'est pertinent de préciser que c'est déclaratoire
puisque, justement, le système...
M. Picotte (Daniel): Les appels de proposition...
M. Bélanger (Anjou): ...on est en train de
l'élaborer présentement.
M. Picotte (Daniel): L'action qui a été faite. les
fonds qui ont été engagés, les appels de proposition qui
ont été faits l'ont tous été en présumant
que c'était un projet qui incluait une composante importante de
recyclage. On ne voudrait pas que quelqu'un nous fasse reproche d'avoir
engagé des fonds pour des fins autres que celles qui étaient
visées par l'entente intermunicipale. Je pense bien que tout le monde
s'entend pour dire qu'il n'y a jamais eu autre chose de véhiculé,
sauf que c'est surtout à ce niveau-là que les conséquences
pourraient se faire sentir si quelqu'un voulait, de façon bien
étroite, essayer de lire le texte et d'en dériver un
argument.
M. Dufour: Est-ce que vous avez des... Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que vous avez des poursuites ou des causes?
Vous n'avez rien, actuellement?
M. Picotte (Daniel): Non, on n'a rien. On n'a pas de menaces
précises, en ce sens-là, pas du tout. C'est de la prudence.
M. Dufour: En fait, c'est les bretelles que vous voulez poser, la
ceinture.
M. Picotte (Daniel): C'est de la prudence. Les avocats aiment
appeler ça de la prudence.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va
pour l'article 17?
M. Ryan: Je propose l'adoption. M. Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 17 est
adopté. J'appelle l'article 18.
M. Dufour: Bien là, on pourrait peut-être
retourner...
M. Ryan: Celui-là, oui...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, ce n'est
pas grave. On peut l'adopter, puis...
M. Dufour: On pourrait peut-être retourner...
M. Ryan: On pourrait l'adopter en tout dernier lieu,
celui-là. Il n'y aurait pas de problème.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous
préférez?
M. Ryan: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): On peut l'adopter
immédiatement aussi, même s'il y a des articles suspendus.
M. Ryan: On l'adopte. Si elle veut qu'on l'adopte, il faut bien
lui faire plaisir.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 18
est adopté?
M. Ryan: Merci.
Articles en suspens
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, nous revenons
aux articles suspendus. M. le ministre.
M. Ryan: À propos de l'article 1, Mme la
Présidente. Là, je voudrais introduire un amendement après
l'article 1. L'article 1, il faudrait l'adopter évidemment. Mais,
après l'article 1... Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): II a
été adopté, l'article 1, M. le ministre. Il a
été adopté.
M. Ryan: Oui, très bien. On modifierait de nouveau
l'article 1 pour introduire, après le paragraphe 1°, un paragraphe
1°.1. «1°.1 "déchets": les matières visées
au sous-paragraphe 10° a) de l'article 413 de la Loi sur les cités
et villes.»
Pour faire de la concordance avec ce qu'on a fait plus loin.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, là,
avant, pour être dans l'ordre, il faut avoir le consentement des membres
de la commission pour rouvrir un article déjà adopté.
Alors, il y a consentement?
M. Dufour: II faut être au moins croyant.
M. Morin: Notre collaboration vous est acquise.
M. Ryan: Après tout ce qu'on vous a donné!
M. Dufour: On admet qu'on a cheminé. On n'est pas encore
à 100 % d'accord, mais on a cheminé.
M. Ryan: On écoute toujours.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'amendement à l'article 1 est adopté?
M. Ryan: Adopté.
M. Morin: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): alors, l'article 1,
tel qu'amendé, est adopté. il y avait le paragraphe 3°
à l'article 2, où il y avait un amendement, je crois.
M. Ryan: L'amendement avait-il été adopté,
Mme la Présidente? Il a été adopté, l'amendement,
je pense?
M. Leduc:Oui, l'amendement avait été
adopté.
M. Ryan: Le paragraphe 3°, est-ce qu'on l'avait
adopté, M. le secrétaire?
La Présidente (Mme Bélanger): Non.
M. Ryan: Alors, j'en propose l'adoption.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que le
paragraphe 3° de l'article 2 est adopté?
M. Ryan: Tel qu'amendé. Une voix: Tel
qu'amendé.
La Présidente (Mme Bélanger): Tel
qu'amendé.
M. Dufour: Je voudrais une seconde. J'ai été absent
malheureusement pour... ou heureusement. J'ai été obligé
d'aller parler à l'Assemblée nationale... Je veux enlever toute
ambiguïté, je vais soulever le problème. Si ça ne va
pas là, vous me direz que ça va ailleurs. Je n'ai pas plus
d'objection que ça. Je n'ai pas plus de problème que
ça.
C'est qu'on nous a dit que les contractants ou les entrepreneurs sur le
territoire avaient des permis privés pendant 5 ans, 10 ans, 15 ans et,
s'il y avait des problèmes qui étaient soulevés... Vous
avez déjà une réponse là. S'il y avait des
problèmes soulevés quelque part dans le projet de loi, comment
ces gens-la... Comment on a répondu à ce
problème-là? Est-ce que c'est possible d'avoir
réglé ou si on l'a laissé comme ça dans le
paysage?
M. Ryan: Non, tantôt, on va proposer un amendement à
l'article 17.1 qui va traiter de ce
sujet-là.
M. Dufour: Ah bon. O.K. On en discutera dans le temps.
M. Ryan: D'une manière, je ne sais pas. Pardon?
M. Dufour: Ça me préoccupait, ce
bout-là.
M. Ryan: non non, vous soulevez... non non, vous avez raison,
puis il faut y voir. on a une disposition qu'on va vous soumettre
tantôt.
M. Dufour: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): alors, l'article 3...
le paragraphe 3° de l'article 2 tel qu'amendé est adopté.
l'article 2 tel qu'amendé est adopté.
M. Ryan: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous passons à
l'article 3.
M. Dufour: Ça a été balisé,
ça. Ça va.
M. Ryan: À l'article 3, il y a déjà un
amendement qui a été adopté, Mme la Présidente, au
deuxième paragraphe.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Dufour: Oui, mais c'était en fonction qu'il
était relié à d'autres. Ça va.
M. Ryan: Je propose que l'article 3, moyennant cet amendement...
Non? Oui, mais même l'amendement, on ne l'avait pas adopté?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, l'amendement a
été adopté.
M. Ryan: L'amendement a été adopté. Oui oui,
c'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Et là,
c'était juste parce que ça référait à
l'article 2...
M. Ryan: Oui, c'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): ...et l'article 2
n'était pas adopté.
M. Ryan: Là, maintenant... Je pense que là, on
pourrait adopter l'article 3...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article
3...
M. Ryan: ...amendé.
La Présidente (Mme Bélanger): ...tel
qu'amendé est adopté.
M. Ryan: Tel qu'amendé, c'est ça*.
M. Dufour: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Surdivision.
M. Dufour: Oui, c'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Ensuite, nous passons
à l'article 9.
M. Ryan: oui, sur l'article 9, nous avons un amendement à
proposer. est-ce qu'on l'a, cet amendement-là? oui? est-ce qu'on vous
l'a distribué?
M. Bélanger (Anjou): Non.
M. Ryan: On va vous le distribuer immédiatement.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la
modification se lit comme suit: Article 9. Je peux peut-être accrocher
à certains mots parce que... L'article 9 du projet de loi 221 est
remplacé par le suivant: «9. La Régie ne peut
acquérir la totalité des actions que d'une seule compagnie en
vertu du paragraphe 2° de l'article 6 de la Loi concernant la Régie
intermunicipale de gestion des déchets sur l'île de
Montréal (1990, chapitre 95).»
M. Ryan: Je pense qu'il manque un mot «que d'une seule
compagnie constituée en vertu du...» N'est-ce pas, M. Hardy?
Une voix:...
M. Ryan: Oui, mais il faut que cette compagnie-là soit
constituée en vertu du paragraphe 2°.
Une voix:... M. Ryan: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
«Toute nouvelle action...
M. Ryan: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? Une
voix: Est-ce que ça va, M. le ministre? M. Ryan: Très
bien, très bien.
La Présidente (Mme Bélanger): «Toute nouvelle
action épuisée...
Une voix: Émise.
La Présidente (Mme Bélanger): ...émise.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: C'est nous autres qui sommes épuisés.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça ressemble
à un «p», hein...
M. Ryan: C'est une réponse au député de
Dubuc ça, là, hein.
La Présidente (Mme Bélanger): «Toute nouvelle
action émise par cette compagnie ne peut être acquise que par la
Régie, laquelle peut procéder à cette acquisition par
règlement adopté conformément aux articles 468.37 à
468.39 de la Loi sur les cités et villes. «La Régie peut,
avec l'autorisation du... (22 h 30)
M. Ryan: Ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): «...ministre
des Affaires municipales, se porter caution de cette compagnie ou lui accorder
de l'aide financière, sous quelque forme que ce soit.»
M. Ryan: D'abord, il y a un changement de forme, là, vous
le remarquerez, qui tient compte d'une remarque qui avait été
faite par le député de Dubuc. Ensuite, il y a une modification au
deuxième alinéa, au deuxième paragraphe. On disait
originellement: «La Régie peut, de la même
manière», ce qui voulait dire: en suivant les prescriptions des
articles 468.37 à 468.39 de la Loi sur les cités et villes, ce
qui aurait été beaucoup trop exigeant, parce que juste pour se
porter caution de sa filiale il aurait fallu qu'elle fasse adopter une
résolution par chacune des municipalités. Là, on met, plus
simplement, «avec l'autorisation du ministre des Affaires
municipales», parce que quand on pense faire adopter une
résolution par 26 municipalités, là, il suffit qu'il y ait
un grain de sable dans l'engrenage pour que ça devienne une
opération extrêmement difficile. Le reste, c'est du même au
pareil.
M. Dufour: Mme la Présidente, peut-être qu'on
pourrait le regarder paragraphe par paragraphe, si vous voulez.
M. Ryan: Pas d'objection.
M. Dufour: Pas d'objection pour suivre l'ordre qu'on a depuis le
début? Bon. O.K. S'il y en a qui ont des questions au premier
paragraphe, moi, sur le premier paragraphe, je n'ai pas de remarque
particulière.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, il est
adopté?
M. Ryan: Pas de remarque particulière, O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Le premier paragraphe
est adopté. Le deuxième paragraphe.
M. Dufour: Le deuxième paragraphe, bien, là, il y a
des alinéas. Sur le premier alinéa, je n'ai pas de remarque
particulière.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le premier
alinéa, adopté. Le deuxième alinéa.
M. Dufour: Le deuxième alinéa, bon, il y a juste:
«lui accorder de l'aide financière, sous quelque forme que ce
soit.» Qu'est-ce que vous avez dans l'esprit, parce que «sous
quelque forme que ce soit», ça, ça n'était pas dans
le projet, c'était...
Une voix: Oui, c'était là.
M. Dufour: oui? sous quelque forme? ah! o.k. c'est parce que
c'est écrit à la machine, et là c'est écrit
à la main; c'est différent. si c'est la même chose, c'est
la même chose. ça me satisfait.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'article 9 tel qu'amendé est adopté?
M. Ryan: Ça va pour l'article 9.
La Présidente (Mme Bélanger): D'abord, est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 9 tel
qu'amendé est adopté?
M. Ryan: Adopté.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 18 a
été adopté.
M. Ryan: Les autres, ça a été adopté;
10, 11 et 12, ça a été adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Tout a
été adopté.
M. Ryan: 13,14,15.
M. Dufour: II y a un autre point que j'ai soulevé,
là, sur lequel on devrait avoir une réponse. Sur le point
que...
M. Ryan: Là, M. Hardy nous a-t-il apporté
l'amendement?
La Présidente (Mme Bélanger): Lequel?
M. Ryan: À 17.1.
Une voix: 16, M. le ministre?
M. Ryan: 16, il faut faire l'écriture.
La Présidente (Mme Bélanger): L'écriture de
l'amendement.
M. Ryan: Mais, là, on en a besoin; les discussions, c'est
fini.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, il n'y a pas de
discussion, tout est fait. Il reste juste l'adoption de 2025.
(Consultation)
M. Ryan: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Ryan: ...pourriez-vous nous donner un ajournement...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Ryan: Pourriez vous nous donner une interruption de cinq
minutes, s'il vous plaît?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission
suspend ses travaux pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 22 h 34)
(Reprise à 22 h 57)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Nous
étions rendus à l'introduction d'un nouvel article après
l'article 17 du projet de loi 221, modification, article 17.1.
Le projet de loi 221 est modifié par l'insertion, après
l'article 17, du suivant: «17.1 Un règlement adopté en
vertu de l'article 2 ne s'applique pas à une personne qui transporte des
déchets en exécution d'un contrat à durée
déterminée, valide et en vigueur le 14 mai...
M. Ryan: M. le secrétaire, voulez-vous l'envoyer en
arrière, à la Régie et à l'AESEQ, en
arrière. O.K.? Excusez-moi, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je recommence.
Modification. Article 17.1.
Le projet de loi 221 est modifié par l'inser- tion, après
l'article 17, du suivant: «17.1 Un règlement adopté en
vertu de l'article 2 ne s'applique pas à une personne qui transporte des
déchets en exécution d'un contrat à durée
déterminée valide et en vigueur le 14 mai 1992, et ce jusqu'au
terme du contrat ou de son renouvellement alors en cours, selon la date la plus
rapprochée. «Le présent article cesse d'avoir effet le 14
mai 1997.»
M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, je crois que le
député de Jonquière reconnaîtra dans cette
proposition une réponse à une question qu'il a soulevée
plus tôt ce soir, et que j'avais moi-même soulevée cet
après-midi. Dans cette opération, nous devons tenir compte des
réalités dont nous partons. Parmi les réalités qui
existent aujourd'hui dans le domaine de la gestion des déchets sur
l'île de Montréal, il y a la présence de nombreuses
entreprises qui ont des contrats pour différents aspects de la gestion
des déchets, soit avec des municipalités, soit avec des
entreprises ou des firmes particulières. On s'est
particulièrement inquiété aujourd'hui de ce qui touche les
déchets résidentiels. Là, il n'y a pas de problème.
La ligne de conduite est arrêtée depuis longtemps, et la loi va
suivre son cours telle qu'elle existait avant même que nous
n'entreprenions l'exercice du projet de loi 221.
En ce qui touche les déchets domestiques d'origine commerciale et
industrielle, là, on nous a raconté - moi, je n'étais pas
au courant de toutes les modalités de cette situation-là, que
beaucoup... Disons que c'est tel commerce, par exemple, qui a un contrat de
cueillette de déchets avec telle entreprise privée, qui, elle, va
livrer ces déchets-là à Lachenaie. Alors, qu'est-ce qu'on
fait? On nous a dit que ça pouvait être des contrats qui
pourraient aller jusqu'à 10 ou 15 ans. Est-ce qu'on balaie tout
ça du revers de la main, comme si ça n'avait pas existé,
parce que messieurs et mesdames les législateurs se sont
réveillés un jour de juin et ont décidé de
légiférer? Ce n'est pas comme ça qu'on agit. Il faut tenir
compte des réalités, dans toute la mesure du possible. (23
heures)
Avec une disposition comme celle-ci, nous permettons à des
contrats qui sont en vigueur au moment du dépôt du projet de loi
de continuer - on ne peut pas les ouvrir après ça parce que,
là, c'est ouvrir la porte à peu près à toutes
sortes d'initiatives possibles; on fait ça souvent dans ce genre de
législation - et ce, jusqu'au terme du contrat en vigueur ou de son
renouvellement alors en cours, selon la date la plus rapprochée. On dit:
«Le présent article cesse d'avoir effet le 14 mai 1997.»
Ça veut dire que, quelle que soit la situation, le 14 mai 1997, il n'a
plus effet en ce qui touche les contrats. Ça veut dire que tout le monde
doit avoir disposé de tout
cet héritage au cours de la période de cinq ans qui va
s'écouler à compter du 14 mai 1992. Ça, ça permet
à bien des arrangements de se faire, à bien des ententes de se
négocier, à bien des réaménagements
d'équipements ou de contrats de services de se discuter. Je crois que
ça donne un élément de souplesse dans le projet de loi,
qui faisait peut-être défaut dans la version dont nous avons
été saisis jusqu'à maintenant et qui pourrait servir - je
ne dis pas, je ne veux pas employer de terme triomphaliste, ça ne donne
rien - de complément ou de point final à l'exercice que nous
avons fait. De point final, c'est-à-dire de point de rassemblement.
Je voudrais bien que les représentants des entreprises qui ont
suivi nos travaux depuis le début sachent que, même si nous
n'avons pas pu accéder à plusieurs de leurs demandes, qui eussent
équivalu, selon nous, à rejeter le projet de loi, nous avons
quand même été attentifs à leurs
représentations. Nous sommes sensibles à l'apport très
important qu'elles fournissent dans tout le domaine de la gestion des
déchets. Par conséquent, au point de vue économique et
social, nous ne voulons pas les traiter comme des quantités
négligeables, loin de là. Il y a une priorité que nous
donnons à la puissance publique dans ce domaine, qui se comprend
également, qui fait partie des orientations dans plusieurs pays
aujourd'hui, dans plusieurs parties du Canada en particulier, et du
Québec aussi. Et je pense que nous agissons en continuité avec
des décisions déjà prises par l'Assemblée
nationale.
Moi, si on m'avait donné le problème des déchets
sur l'île de Montréal à partir de zéro, en disant,
là: «You are starting from scratch», partez à partir
de zéro, je serais arrivé avec un autre schéma que
celui-là; j'aurais bâti une autre sorte de maison dans laquelle
aurait été la ville de Montréal, puis une certaine autre
ville qui est actuellement absente du projet. Mais ce n'est pas la proposition
qu'on m'a faite. On ne m'a pas dit: Voici une belle table rase, et mettez donc
la table comme vous voulez. Ce n'est pas ce qu'on m'a dit. J'arrive à un
point de l'histoire; j'en sortirai aussi, mais, pour le moment, je pense
qu'ensemble nous faisons ce qui est probablement le meilleur dans les
circonstances. Nous aurons l'occasion, si jamais il y a des choses qui
demandent des ajustements, de les faire, parce que la réalisation de
tout cet équipement dont nous parions est une entreprise qui va durer,
à mon humble point de vue, selon les indications dont nous disposons,
entre quatre et cinq ans.
Voici, par conséquent, cet amendement dont nous avions
parié; je pense que tout le monde en comprend la portée. Je
serais très heureux que nous en fassions l'adoption après l'avoir
discuté, s'il y a lieu.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: J'aurais, bien sûr, aimé entendre le
point de vue de l'AESEQ par rapport à l'amendement qui est devant nous,
parce qu'effectivement ça répond à une partie du
questionnement que j'avais; ça répond possiblement à une
partie de leur questionnement à eux. D'une façon ou de l'autre,
j'ai bien l'impression qu'à l'heure où on est là on va
compléter nos travaux avant minuit; je suis pas mal convaincu de
ça. On pourrait possiblement les entendre exprimer leur point de vue, en
tout cas, s'il y a des choses qu'ils veulent nous exprimer. Ça nous
permettrait d'avoir une meilleure idée, quitte, après ça,
à donner une réaction sur cet amendement qui nous est
proposé.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Si vous n'aviez pas d'objection, Mme la
Présidente, nous pourrions demander d'abord à la Régie de
réagir à cette proposition. Ensuite, si l'AESEQ veut
émettre son point de vue, je pense que ça serait tout à
fait convenable, à ce stade de nos travaux, qu'ils reviennent nous
rencontrer, ne serait-ce que pour nous fournir l'occasion de leur dire que nous
avons vivement apprécié l'attention continue et le suivi
très ordonné qu'ils ont porté à nos travaux du
début jusqu'à la fin. À ce point de vue-là, de
même que les représentants de la Régie, je pense qu'ils
méritent une appréciation particulièrement sentie.
Alors, Mme la Présidente, si vous vouliez que nous entendions la
Régie...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. M. Leduc, est-ce
que vous avez des réactions à l'article 17.1?
M. Leduc: Oui, Mme la Présidente. Nous avions cru, bien
honnêtement, puisque nos installations ne devaient pas voir le jour avant
un minimum de trois ans, quatre ans maximum, dans un scénario qu'on
croyait réaliste, que ça donnait à nos amis les
entrepreneurs sanitaires tout le temps voulu pour faire les ajustements
nécessaires à leurs contrats. Accepter, suite à la
suggestion de M. Ryan, un amendement de ce type-là, je dois avouer que
ça nous crée des problèmes, surtout pour la
cinquième année, des problèmes théoriques, si on
joue un peu avec les échéanciers; problèmes au niveau de
la négociation de notre contrat avec Hydro-Québec;
problèmes au niveau de notre centre de tri qui, lui, a une
période de construction beaucoup plus courte que l'incinérateur,
et qui pourrait peut-être, théoriquement, être
opérationnel d'ici deux ans et demie, trois ans. Et, à ce
moment-là, on se prive d'une source d'approvisionnement qui peut aller
chercher jusqu'à 40 % de nos approvisionnements éventuels. Et
quand on parie de l'incinérateur, évidemment, il y a la
négociation
du contrat avec Hydro-Québec.
Ce n'est pas facile pour nous d'accepter cet amendement, mais nous le
faisons dans un souci de prouver, aux entrepreneurs sanitaires surtout, que
nous voulons montrer de la bonne foi. Et je pense qu'il est temps plus que
jamais - j'espère, en tout cas - que les entrepreneurs sanitaires
comprennent que nous ne sommes pas des ennemis qui en voulons à leur
gagne-pain et que, plutôt, on est prêt à collaborer avec des
gens qui ont une expertise de longue date et qui connaissent le domaine. Nous
sommes, par rapport à eux, dans beaucoup de cas, des néophytes
dans ce domaine-là. On a fait nos devoirs, mais on est quand même
des néophytes. Et je pense qu'il est plus que jamais temps de dire aux
entrepreneurs sanitaires, d'abord que ces cinq ans là, on ne les accepte
pas de gaieté de coeur, mais on les accepte pour en arriver à une
entente, et qu'il serait peut-être temps plus que jamais qu'à
l'instar de la ville de Montréal qui a, avec la Régie, un
comité de liaison qui fonctionne très bien... On se voit
régulièrement. Ce sont des agendas très complets, et ce
sont des réunions qui donnent beaucoup de résultats. On se parle,
tout au moins. Je pense qu'avec les entrepreneurs sanitaires on pourrait - la
Régie - avoir des contacts peut-être plus formels au cours des
années qui viennent, pendant toute la période de mise en place de
notre programme de gestion des déchets, pour qu'on ait de leur part des
feedback qui sont sûrement très positifs, étant
donné leur grande expérience dont j'ai parié tout à
l'heure, et on pourrait aussi essayer d'arrondir les angles en ce qui concerne
la mise sur pied de nos installations et la mise en commun de nos expertises,
de part et d'autre.
Je pense qu'on démontre une bonne foi en acceptant cet amendement
qui nous fait un peu mal, je dois l'avouer, mais c'est dans un souci de bonne
entente qu'on est prêt à accepter, suite à la
recommandation de M. Ryan, cet amendement. C'est à peu près tout
ce que j'ai à dire.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. Leduc.
Est-ce que l'Association des entrepreneurs de services en environnement du
Québec veut faire des commentaires sur cet article?
(Consultation)
M. Chouinard (Yvon): Alors, merci, Mme la Présidente, M.
le ministre...
La Présidente (Mme Bélanger): Vous êtes M.
Chouinard? Me Chouinard?
M. Chouinard: Yvon Chouinard. Le texte qui est proposé
démontre surtout l'attention qu'on a portée ou la
considération qu'on accorde aux entrepreneurs en services sanitaires.
J'écoutais très attentivement M. Leduc. D'ailleurs,
j'étais derrière M. Leduc, pour ne pas dire que j'étais
derrière la Régie dans cette approche-là.
C'est sûr que le changement dans la structure, quand on parle d'un
contrôle dans le domaine des déchets, apporte chez les
entrepreneurs des changements dans les organisations. La période de cinq
ans nous apparaît très courte, parce que c'est très
rapidement passé, d'autant plus qu'il y a encore des délais dont
on ne connaît pas exactement l'ampleur. Mais il reste quand même
qu'après tout ce qu'on a vécu depuis mardi dernier en commission
parlementaire, nous aussi on croit qu'on ne sort pas d'ici les mains vides. Et,
au nom de l'Association, je pense qu'on doit remercier les parlementaires pour
l'attention et pour les attentions qu'ils ont eues aux remarques qu'on a
faites, et peut-être, des fois, au ton agressif qu'on a utilisé
pour convaincre de nos représentations. (23 h 10)
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Me Chouinard.
Alors, M. le député de Jonquière, est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Dufour: C'est évident que les membres de l'AESEQ nous
confirment que c'est une tentative de rapprochement, c'est une ouverture de
dialogue entre les parties. C'est aussi une certaine reconnaissance des
représentations qu'ils ont faites durant toute la tenue des audiences,
et sûrement en dehors des audiences, et avant. Il demeure qu'il y a une
conclusion, en tout cas, ou cet amendement confirme que, d'abord,
premièrement, il y avait des problèmes; deuxièmement, dans
toute négociation, même si c'est décidé par le
Parlement, ce n'est pas nécessairement que les parties sont toutes
contentes. Je pense que ce n'est pas nécessairement le but
recherché, mais c'est d'essayer de trouver des plages communes les uns
aux autres. Donc, comme la Régie, si l'AESEQ semble satisfaite... Je
comprends qu'il y ait une interrogation qu'eux ont; moi, je l'ai aussi:
après cinq ans, qu'est-ce qu'il advient? Je pense que ça fait
partie de la vie. Il y a toujours des inquiétudes qui peuvent se
manifester par rapport à l'avenir. Personne ne connaît ça;
on a toujours... Les gens ont hâte d'être rendus quelque part, mais
il y a toujours une part d'incertitude à travers ce
questionnement-là. Donc, on sera pour l'amendement, puisque ça
répond en partie à nos préoccupations, et surtout aux
préoccupations des gens qui sont ici.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Anjou.
M. Bélanger (Anjou): Merci, Mme la Présidente.
J'aurais une question, moi, une question de compréhension par rapport
à l'amendement. On dit: «Contrat à durée
déterminée, valide et en vigueur le 14 mai 1992»,
ça, ça va; «et ce, jusqu'au terme du contrat»,
ça, ça va encore; «ou de son renouvellement». Est-ce
que, ça, c'est pour prévoir des contrats où il y aurait
des
clauses automatiques de renouvellement, ou ça peut prévoir
le cas d'un contrat à durée fixe, mais qui est renouvelé
de consentement par les parties sans qu'il y ait de clause de renouvellement
dans le contrat? Moi, je voudrais savoir. Est-ce que ça vise les deux
cas, ou quoi?
M. Ryan: Je vais demander, juste une minute.
(Consultation)
M. Ryan: II s'agit bien de contrats qui sont en cours de
renouvellement au jour du dépôt du projet de loi,
c'est-à-dire au 14 mai 1992.
M. Bélanger (Anjou): Qui sont en cours de... Mais
qu'est-ce qu'on entend par «en cours de renouvellement»?
C'est-à-dire en négociations?
M. Ryan: Bien, par exemple, un contrat qui était
échu le 15 avril...
M. Bélanger (Anjou): Oui.
M. Ryan: ...qui a été reconduit automatiquement,
sur tacite reconduction...
M. Bélanger (Anjou): O.K.
M. Ryan: ...pour prendre un exemple. Alors, ça, ça
vaut jusqu'à la fin de la période de renouvellement.
M. Bélanger (Anjou): Oui, mais... Donc, si je comprends
bien, il faut qu'il soit présentement dans sa période de
renouvellement, c'est-à-dire en train de... Parce que ce n'est pas
évident, à la lecture de l'amendement, que c'est ça. Au
point de vue clarté, ce n'est pas évident. Moi, je pensais que
ça pouvait permettre, à ce moment-là, à partir du
moment où il existait un contrat le 14 mai, et, je ne sais pas, qu'il
expirait le 17 mai, qu'à ce moment-là les parties pouvaient faire
un renouvellement de ce contrat-là et étirer ça jusqu'en
1997.
M. Ryan: Ce qu'on veut préciser ici: Disons que vous avez
un contrat qui aurait été en renouvellement, ça va
être la date la plus rapprochée des deux du terme du contrat. Si
le contrat finit après le 14 mai...
M. Bélanger (Anjou): Oui.
M. Ryan: ...à ce moment-là, c'est cette
date-là qui va compter.
M. Bélanger (Anjou): Oui, d'accord.
M. Ryan: O.K.? Si c'était en renouvellement à ce
moment-là, bien, c'est la fin du renouvellement.
M. Bélanger (Anjou): Et la fin du renouvellement devient
le terme, à ce moment-là. On parle de...
M. Ryan: Oui, c'est ça.
M. Bélanger (Anjou): En tout cas.
M. Ryan: Évidemment, tant que la Régie ne sera pas
en mesure d'absorber tous ces déchets-là, les gens vont pouvoir
signer des contrats entre eux autres. Il n'y a rien qui les empêche d'en
signer entre eux autres entre-temps. Mais tout ça va finir le 14 mai
1997, n'est-ce pas?
M. Bélanger (Anjou): Excusez-moi, Mme la
Présidente. Je ne sais pas si je comprends bien, mais le ministre dit
que rien ne va empêcher de faire de nouveaux contrats, sauf qu'à
ce moment-là c'est des nouveaux contrats qui seront faits. Ils vont
être soumis, à ce moment-là, par exemple, au...
M. Ryan: Ils ne seront pas protégés.
M. Bélanger (Anjou): ...règlement de l'article
2.
M. Ryan: Ils ne seront pas protégés par la clause
du 14 mai.
M. Bélanger (Anjou): Ah! Ils ne seront pas
protégés. C'est ça.
M. Ryan: Non.
M. Bélanger (Anjou): Ah! D'accord. La Présidente
(Mme Bélanger): Ça va? M. Bélanger (Anjou):
Quant à moi, ça va. M. Ryan: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Regardez, à propos de 17.1. seulement une
remarque. J'ai entendu les interventions de la Régie et de l'Association
des entrepreneurs de services en environnement, puis je dois confesser que j'ai
été impressionné par le caractère éminemment
constructif des avis qui ont été émis par les deux. Je
sais que nous avons demandé des sacrifices très importants
à chacune des deux parties, ici. M. Leduc a exposé les
inconvénients qui peuvent découler pour la Régie de cet
amendement-ci parce que, à supposer qu'elle soit prête à
fonctionner à plein rendement à compter de 1996, c'est sûr
qu'il y aura une période de transition qui risque de lui causer des
inconvénients. Les entrepreneurs, de leur côté, auraient
bien préféré que nous eus-
sions inscrit une période de 10 ans ou, à tout le moins,
une période supérieure à 5 ans.
Je pense que ce que nous avons établi, c'a été fait
avec un esprit d'équité. Ce n'est pas une règle parfaite,
mais je pense que c'est la meilleure, dans les circonstances. Mais ce que je
veux dire, c'est que j'apprécie les réactions que nous avons
entendues, surtout la volonté de coopération qui se dégage
des propos que nous avons entendus. Le gouvernement actuel est capable de voir
l'intérêt public; il l'a vu souvent au cours des dernières
années, et le parti qui dirige le gouvernement l'a vu à maintes
reprises au cours des 40 dernières années, mais c'est un parti
qui accorde une grande place à l'entreprise privée
également. Nous croyons que l'entreprise privée est un
élément absolument essentiel à une société
de type libéral. C'est pour ça que je voudrais que les
entrepreneurs qui sont ici sachent que nous avons une très forte
considération pour les entreprises qui contribuent de manière si
importante à la vie économique du Québec.
Mon souhait le plus ardent, c'est que la Régie puisse instituer
des rapports de collaboration avec les entreprises, de manière que, sous
les conditions nouvelles comme celles que définit le projet de loi,
puisse s'instaurer une collaboration efficace, économiquement profitable
aux municipalités concernées ainsi qu'aux entrepreneurs, au cours
des prochaines années. L'ouverture qu'a faite le Dr Leduc concernant le
caractère désirable de rencontres suivies, la collaboration
étroite qui pourrait s'instituer, nous intéresse vivement. Et je
voudrais dire à la Régie, de même qu'à
l'Association, que si la collaboration du ministre des Affaires municipales, de
ses adjoints ou de ses conseillers pouvait être utile à cette fin,
elle sera toujours disponible, toujours disponible.
Alors, c'est ce que j'avais à dire là-dessus.
J'apprécie que l'Opposition juge cet amendement acceptable
également, puis je crois que cet amendement, étant le dernier des
articles que nous sommes invités à examiner ce soir, il nous
fournit l'occasion d'une belle terminaison de nos travaux, qui se sont
poursuivis dans des circonstances assez ardues pendant des jours que nous avons
trouvés passablement longs et nombreux.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors...
M. Ryan: Mais tout ça est oublié.
La Présidente (Mme Bélanger):
...l'amendement...
M. Ryan: Tout ça est oublié, parce que nous
reconnaissons la sincérité du député de
Jonquière, de son collaborateur, le député d'Anjou, du
député de Dubuc également, des recherchistes
également. Nous reconnaissons ça très bien, puis je pense
qu'il ne reste aucun sentiment d'amertume au bout de ça. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté?
Une voix: Oui.
Adoption
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on va penser
à tout, là. Alors, est-ce que le préambule du projet de
loi 221, «Attendu qu'il y a lieu d'accorder des pouvoirs additionnels
à la Régie intermunicipale de gestion des déchets sur
l'île de Montréal et de modifier l'entente intermunicipale du 3
décembre 1984», est adopté?
Des voix: Adopté. (23 h 20)
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le titre
du projet de loi 221, Loi concernant la Régie intermunicipale de gestion
des déchets sur ffle de Montréal, est adopté?
M. Dufour: Sur division.
Des voix: C'est le titre du projet de loi.
M. Dufour: Ah! le titre, c'est correct. Adopté.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: On ne changera pas le titre ce soir.
La Présidente (Mme Bélanger): Je demanderais au
ministre de faire une motion de renumérotation.
M. Ryan: Je présente cette motion.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la motion de
renumérotation est adoptée. Est-ce que l'ensemble du projet de
loi tel qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Sur division. Voilà!
La Présidente (Mme Bélanger): L'ensemble du projet
de loi est adopté sur division. M. le parrain du projet de loi, M. le
député de Dauphin...
M. Dauphin: Député de Marquette, mais
Dauphin...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dauphin: II ost temps qu'on termine.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Dauphin,
député de Marquette.
Remarques finales M. Claude Dauphin
M. Dauphin: Dauphin est vrai aussi. Disons que j'étais
plus populaire avant la Révolution. À tout
événement, en terminant, j'aimerais vous remercier, Mme la
Présidente, pour votre excellent travail, ainsi que ceux qui vous ont
précédée, remercier le ministre des Affaires municipales
et ses collaborateurs et collaboratrices pour un travail remarquable pendant
plus d'une semaine, les collègues ministériels, les
collègues de l'Opposition officielle aussi, pour leur travail, remercier
aussi les représentants de la Régie, le Dr Leduc avec ses
collaborateurs. Nous avons passé une semaine intéressante, sauf
que c'est le quatrième projet de loi que je présente pour la
Régie intermunicipale et, chaque fois, c'est du sport, comme on dit.
Ça permet d'aiguiser nos sens et d'aiguiser aussi notre
caractère, à certains moments. Alors, j'aimerais féliciter
les membres de la Régie, féliciter tout le monde, vous souhaiter
un bon retour sur IHe de Montréal et vous souhaiter bonne chance dans
tout ce qui s'en vient pour la Régie intermunicipale.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Marquette. M. le député de
Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: Oui, merci, Mme la Présidente. En fait, c'est
vrai qu'on arrive à la conclusion des travaux de ce projet de loi.
Ça a pu paraître, pour certains intervenants, déplaisant,
la façon dont l'Opposition s'est comportée, et je pense que pour
celles et ceux qui ne sont pas familiers avec les règles parlementaires,
ils ont eu l'occasion d'apprendre ce qu'étaient les règles du
parlementarisme, mais aussi, ce que sont les lois de l'Opposition. Il faut bien
comprendre qu'on ne travaille pas toujours avec tous les outils qu'on a en
main... On travaille avec les outils qu'on a en main; on ne les possède
pas nécessairement tous, mais on travaille avec des moyens
limités, dans des dossiers qui sont complexes et qui engagent l'avenir
d'une grande partie de la population du Québec. C'est aussi une
population qui attire les regards de l'ensemble des municipalités du
Québec, donc, ça a une importance, à mes yeux,
extrêmement importante. De là l'attention et
l'intérêt que nous portons à tout ce qui se passe dans cet
endroit. Ça a un caractère pas seulement symbolique, ça a
un caractère réel d'importance.
Et comme l'Opposition n'a pas les outils pour appeler les projets de loi
ou les orienter avant qu'ils ne soient présentés, nous, on
travaille avec les outils qu'on nous fournit. Je dis souvent,
régulièrement: L'Opposition, elle a un rôle à jouer,
et elle ne peut pas rater son coup. Elle embarque dans le train quand il passe.
Si elle embarque avant, elle se casse la gueule, puis si elle saute
après, il est trop tard. Donc, on doit profiter des occasions qui nous
sont données, et c'est arrivé dans le cas de la Régie.
Ça a ouvert ou ça a permis d'ouvrir un débat plus grand.
Ce qu'on sent régulièrement, la volonté gouvernementale,
c'est de faire des débats du cas par cas.
Pour nous, le projet ou le débat qu'on avait, ou ce que le projet
de loi nous apportait, le ministre nous l'a confirmé tout à
l'heure en disant: II sera possible, un peu plus tard, que nous en fassions un
projet de loi public. Donc, les enjeux sont beaucoup plus grands que le projet
de loi privé qu'on a devant nous, puisque ça concerne... On dit
«privé», mais quand ça concerne 800 000 personnes,
entendons-nous, hein! Ce n'est pas Saint-Fulgence, même si je n'ai rien
contre Saint-Fulgence; c'est une belle municipalité, c'est dans le
comté de Dubuc, c'est du bon monde, ils ont toutes les qualités
mais, au point de vue de l'importance ou de la quantité de personnes
impliquées, c'est beaucoup plus grand.
Donc, ça a permis d'ouvrir un débat, dis-je, sur la
question de la gestion des déchets d'une façon
intégrée, au moment où on vient de sortir d'une commission
parlementaire, dans le fond, ou d'un mandat d'initiative de la commission de
l'aménagement et des équipements qui donnait comme recommandation
au ministère de l'Environnement que la loi prévoie que soient
tenues des audiences génériques sur la gestion
intégrée des déchets domestiques solides au Québec,
et que le ministère en soit le maître d'oeuvre, en collaboration
étroite avec le monde municipal; que les projets de gestion des
déchets et des sites d'enfouissement sanitaire soient assujettis
à la procédure d'évaluation. On voit bien l'importance
qu'on a.
En même temps que ces recommandations sont faites, nous, d'autre
part, on sait que le Québec, dans son ensemble, est pris avec toute la
gestion des déchets, la disposition, la façon de contrôler,
la façon d'en disposer, la cueillette, le recyclage, la
réutilisation. Tout le Québec est pris avec ça. Il faudra
bien, un jour, que le gouvernement ou le ministère de l'Environnement -
moi, je pense qu'on devrait parier du gouvernement comme tel, puisqu'il a une
responsabilité collective - décide de donner des balises et
décide d'orienter le débat ou les décisions. Parce qu'il
n'y a pas d'endroit au Québec qui ne vit pas avec des problèmes
certains. Ça a même fait l'objet d'un litige en cour, ça a
fait l'objet de discussions interminables avec la population. Ça
crée des tensions extrêmes, des chicanes. Il n'y a rien qu'on ne
touche pas avec cette histoire-là.
Pour nous, c'est important. Il faut que le gouvernement prenne
conscience qu'on ne pourra
pas régler... En tout cas, comme Opposition, on va accepter de
plus en plus difficilement qu'on règle ces cas-là ou qu'on
règle la question des déchets au cas par cas. Il faudra bien
qu'un jour quelqu'un décide qu'au Québec il y a une politique
globale, laquelle les gens peuvent opérer. Si on passe toujours avec des
bills privés ou des façons de faire, et des choses, ce n'est pas
sain pour une société. D'abord, le rôle du
législateur, c'est d'essayer de trouver des balises et de donner des
guides à l'ensemble de la population, que ce soit l'entrepreneur ou
d'autres, et on ne le fait pas nécessairement; je trouve ça
malheureux.
Donc, le problème de la Régie était clair pour
nous. C'était de demander ou de forcer le gouvernement à ouvrir
un vrai débat sur l'ensemble des déchets ou l'intégration
des déchets pour l'île de Montréal, parce qu'il y a des
coûts en jeu. Et, en même temps, même si ça faisait la
quatrième fois que le projet de loi nous était
présenté et que les trois premières fois il n'a pas fait
l'objet de débats aussi longs et aussi ardus, c'est la première
fois qu'il y avait autant d'intervenants qui s'opposaient, avec des arguments
de fond concernant le caractère public du fonctionnement de la
Régie, concernant les coûts impliqués, concernant le
questionnement de tout ce qui entoure cette question, et concernant aussi, bien
sûr, des entrepreneurs qui oeuvrent dans le milieu, qui font une oeuvre,
il faut le dire... Il faut reconnaître que ceux qui font la collecte des
déchets, jusqu'à ce jour, ont réussi à faire un
travail important. Ils sont peut-être aussi les initiateurs de la... On
peut peut-être le dire pas très fort, parce qu'il y a des gens qui
pourraient peut-être contester, mais ils ont été,
jusqu'à un certain point, à l'origine de la collecte
sélective des déchets. Je connais des gens qui gagnent leur vie,
qui gagnent très bien leur vie, honorablement, en cueillant des
déchets, en en disposant, et autres. (23 h 30)
II y a, là comme ailleurs, des lacunes, mais comme il n'y a pas
de balises et comme on est nouveau dans le domaine de cette nouvelle
activité, il faudra aussi, encore là... Et de là le
débat important de toute l'intégration des déchets. C'est
clair que ça a amené des discussions importantes ailleurs. J'ai
senti qu'il y avait de l'impatience. On a peut-être même
été un peu loin dans certains cas; j'ai compris qu'il y a eu
des... Pas l'Opposition. Je n'ai pas regret des paroles que j'ai
employées. Je ne pense pas avoir attaqué quelque personne que ce
soit autour de cette table, et je ne crois pas que je le ferais parce que, je
l'ai dit, j'ai ce respect-là, au moins. C'est un minimum que je me dois,
puis que je dois aux autres. En dehors de la commission, si quelqu'un passe
à l'attaque, j'ai toujours été capable de défendre
mes opinions, même durement, mais en respectant les gens.
Je dois dire aussi que c'est vrai que, moi, je ne suis pas un
résident. Je n'ai jamais résidé à Montréal.
Ça fait drôle, des fois, pour les gens de Montréal. On
l'entend souvent, puis je veux juste faire cette mise au point. Les gens de
Montréal, assez souvent - je m'en excuse auprès de mon
collègue - ont la sensation que les gens de l'extérieur, ils ne
connaissent pas ça, Montréal, puis ce n'est pas leur
problème; ils ne devraient pas s'occuper de ça. C'est trop gros
pour vous autres! Moi, je veux rappeler, par exemple, que mon expérience
comme maire, comme administrateur public, m'a amené à
résider des petits bouts de temps dans la ville de Montréal. J'ai
été des semaines où j'allais trois fois dans la même
semaine à Montréal, aller et retour. Je couchais là. J'ai
connu, à Montréal, un peu les problèmes de
Montréal. Parce qu'il n'y a pas juste des solutions, à
Montréal, il y a aussi des problèmes. Même si je dis qu'ils
font oeuvre de pionniers dans beaucoup de domaines, il faut reconnaître
qu'à Montréal, oui, il y a des problèmes, mais il faut
reconnaître aussi qu'on vit les mêmes problèmes ailleurs,
dans nos régions, sur une plus petite échelle mais avec autant
d'intensité, sinon plus. Parce que les gens étant très
près de leurs citoyens, les administrations municipales vivent ces
mêmes problèmes-là d'une façon plus difficile, avec
peu de moyens, et, souvent, ne sont pas aussi écoutés de la part
du gouvernement. Ça aussi, on le sent.
Mais je pense que, dans cette question, je me sentais bien placé.
Je ne me sentais pas mal placé pour juger du problème de
Montréal. D'abord, on a vécu, dans la région du Saguenay,
le problème de la disposition des ordures ménagères. On a
su ce que c'était, la contestation des gens. On a connu... Ah non! Je ne
parlerai pas jusqu'à minuit, M. le ministre. Vous pouvez être...
Vous avez été patient. Je vous demande peut-être cinq
minutes de patience. Je n'ai pas épuisé mon... Ni 15 minutes, ni
20 minutes. Mais on a demandé... En tout cas, j'espère qu'on va
finir dans l'ordre, Mme la Présidente. Je sais qu'on n'est pas
prêt à se coucher, d'une façon ou de l'autre.
Une voix: II y a un vote à 2 heures.
M. Dufour: Bon! Il faut se dire que les gens, chez nous... On a
vécu, chez nous, tous les problèmes reliés à la
gestion des déchets. Le seul point qui n'a pas été
soulevé - et je pense que ça ne répondait pas non plus
à un voeu des administrateurs municipaux - c'est d'aller vers
l'incinération. Parce que nous croyions, à ce moment-là,
que l'incinération n'était pas la meilleure solution. Pour nous!
Je ne parle pas pour Montréal. Pour nous, ce n'était pas la
solution. On a eu des offres, par exemple, de compagnies voulant nous
bâtir des incinérateurs. Je pense que mon collègue de Dubuc
a vécu ces expériences-là. Mais on a su exactement ce qui
se passait dans cette question-là.
Je peux vous dire aussi que, dans la question de la disposition soit des
déchets ou autres... Je veux juste souligner qu'on n'a pas toutes les
sortes de déchets, chez nous, mais on fait de l'assainissement de l'eau.
Et, vendredi dernier, la ville de Jonquière a reçu un prix pour
la façon dont elle disposait de ses boues. Et elle fait oeuvre de
pionnière dans ce domaine puisque le ministre de l'Environnement
lui-même l'a reconnue comme étant à l'avant-garde, et aussi
que sa façon de procéder était intéressante et
qu'elle pouvait se donner en exemple. Je pense que, bon, on doit s'en
réjouir, parce que j'ai été celui qui, au départ, a
été un des premiers à signer des contrats avec le
ministère de l'Environnement pour établir chez nous une usine
d'assainissement des eaux.
Donc, effectivement, on a travaillé autant que possible avec des
objectifs précis. Je pense que les amendements ont
amélioré le projet de loi, l'ont bonifié. On peut se dire
que, tout le temps des discussions, on a essayé de garder un niveau de
discussion assez élevé et que, aujourd'hui, même si on
considère que le projet de loi n'est pas parfait, il est certainement
mieux, plus acceptable qu'au début. On peut considérer qu'il y a
des amendements qui ont été apportés par le ministre des
Affaires municipales. Plus, c'est normal. Je pense que c'est lui qui est
responsable de ce qui se passe vis-à-vis de son gouvernement,
vis-à-vis de la population. Donc, son degré de
responsabilité lui a permis d'abord d'écouter l'opinion, les
argumentations ou l'argument que l'Opposition a donné en cours de route.
Je pense que, de ce côté-là, on peut accepter, et on
accepte, une certaine partie de ce qui s'est passé par rapport au projet
de loi.
En conclusion, c'est évident que je voudrais remercier mes
collègues de Dubuc, d'Anjou, de Gouin, qui sont venus donner un coup de
main important et, je pense, avec de l'expérience, aussi.
L'expérience concernant le projet de loi, ça a permis de donner
un éclairage plus grand, puis de l'améliorer et de le
bonifier.
Je voudrais aussi remercier nos recherchis-tes qui ont été
présents. On peut dire qu'avec les faibles moyens qu'on a à notre
disposition en ressources humaines, on réussit tout de même
à faire des choses qui sont intéressantes et qui, à la
fin, peuvent se dire positives, et qui ont fait avancer les choses. On a non
seulement provoqué mais on a essayé de faire avancer les choses.
Donc, là-dessus, je conclus en espérant que la Régie, bien
sûr qu'on la reverra devant nous, j'imagine. Je leur souhaite un bon
voyage de retour, et je leur dis, à eux comme aux représentants
de l'AESEQ et aux autres, que nous espérons que ce projet de loi que
nous avons adopté ce soir, même sur division, puisse leur
permettre de bien opérer dans leur milieu.
Une voix: L'article 15... C'est le ministre qui en a parlé
que, si on avait du temps, on échangerait sur l'article 15.
Une voix: Oh non! Selon nous... oui.
M. Morin: Mme la Présidente, je veux juste
compléter les propos...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député de Dubuc.
M. Morin: Oui. Alors, je veux saluer les gens de l'Association
pour leur esprit de positivisme dans les circonstances, parce que je sais qu'un
tel projet de loi, c'est dérangeant. Pour les représentants de la
Régie, bien, je salue leur patience, malgré une petite saute
d'humeur de M. Leduc jeudi passé. Bravo! parce que, dans les
circonstances, la patience n'était pas facile. M. le ministre, pour
votre ouverture qui a tardé à se manifester... mais, quand
même! Alors, Mme la Présidente, merci beaucoup.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Dubuc. M. Leduc.
M. Michel Leduc, président de la RIGDIM
M. Leduc: M. le Président, quand, en 1989, M. Elkas a
gradué dans les ligues majeures, devenant ministre à
Québec, et qu'il m'a laissé deux dossiers importants, j'oeuvrais
depuis quatre ans dans le transport en commun comme vice-président de la
STCUM, où j'ai eu le plaisir de connaître M. Marc-Yvan
Côté à ce moment-là et de vivre des choses
très intéressantes comme la création du CMTC, certains
grands enjeux de la région de Montréal où j'ai
été cosignataire. Mais, dans le transport en commun, on
justifiait beaucoup de nos «priorisations» par des
réalités environnementales. Et quand M. Elkas m'a laissé
ses deux jobs, jusqu'à un certain point, soit la présidence de la
Commission de l'environnement de la Communauté urbaine de
Montréal et la présidence de la Régie intermunicipale de
gestion des déchets, il m'a fait déboucher sur une
réalité qui, à l'heure actuelle, dans notre siècle,
je pense, est ce qu'il y a de plus palpitant: les questions
environnementales.
Les questions environnementales, je trouve ça palpitant,
pourquoi? Parce que c'est un mélange de mythe et de
réalité. Tout est mélangé, tout le monde est
spécialiste, tout le monde se prononce sur l'environnement actuellement.
C'est un mélange de mythe et de réalité. Il y a des choses
qui sont vraies, d'autres qui le sont moins, et notre job, en tant
qu'administrateurs publics, c'est de faire la distinction entre les deux, dans
un premier temps, et quand on a défini ce qu'on croit
sérieusement être une réalité, il faut la
gérer. Et la gestion environnementale actuellement, c'est quelque chose
d'absolument passionnant, parce que ce n'est pas
facile.
Quand on a décidé, par exemple - je change de chapeau,
comme président de la Commission de l'environnement de la
communauté urbaine - qu'on n'envoyait plus notre merde dans les
rivières qui entourent l'île, c'était une décision
que personne ne remet en question aujourd'hui. Il y a des investissements de 1
300 000 000 $ qui ont été consentis par le gouvernement
québécois, et la CUM doit, bon an mal an, à partir de
1994, quand l'intercepteur sud-est va être ouvert, dépenser 50 000
000 $ par année pour épurer nos eaux. Donc, c'est une
réalité environnementale facile à dégager du mythe
et de la réalité. Là, la réalité est assez
évidente mais, après ça, il faut la gérer. Les
déchets, c'est la même chose. Il faut gérer ça et,
après ça, dans les façons de les gérer, essayer de
départager le mythe et la réalité de toutes les techniques
de gestion. (23 h 40)
Alors qu'à Rio, actuellement, des gens très brillants se
penchent sur ce problème de l'environnement en ayant de gros
problèmes en partant avec les définitions de ce que ça
peut être pour le Nord - les pays riches - et le Sud, et après
ça à essayer eux aussi de départager le mythe et la
réalité, nous, à ce niveau, ici - même si ça
a été très frustrant, je dois l'avouer - depuis une
semaine, ce qu'on a fait, c'est de la gestion environnementale. On a
essayé de trouver une mécanique de gestion environnementale dans
le secteur des déchets. Et je pense que notre projet, c'est un projet
qui est très avant-gardiste. C'est un projet qui est nouveau, et l'aval
que vous nous donnez ce soir, c'est un aval qui va nous permettre, je crois, de
développer une gestion des déchets sur l'île de
Montréal, avec la ville de Montréal, possiblement. Il y a un tas
de choses qui peuvent arriver dans les années qui viennent. Mais,
là, au moins, vous nous avez donné un coffre d'outils pour qu'on
puisse fonctionner.
Et, je pense que si - je suis un peu optimiste - on réalise notre
projet de gestion intégrée des déchets comme on veut le
faire, avec d'autres choses qui pourraient s'y ajouter - dont on n'a pas
beaucoup parlé, mais on va sûrement parler beaucoup au BAPE de
toutes sortes de choses - nous allons avoir, sur l'île de
Montréal, quelque chose qui va être une fenêtre au point de
vue environnemental, qui peut amener même des transferts de technologie,
éventuellement. Et alors que les pays de l'Est, quand ils vont avoir
trouvé du pain, premièrement, puis du beurre pour mettre dessus,
à un moment donné, ils vont commencer à regarder
l'écoeuranterie dans laquelle ils vivent - je l'ai vu, je suis
allé me promener là - puis ils vont s'occuper de leur
environnement, etc., on pourrait être des têtes de file dans des
domaines environnementaux, autant dans la gestion des eaux usées, que je
connais bien parce que je m'en occupe, que dans les déchets avec le
projet qu'on a.
Je vous remercie beaucoup. Je remercie d'abord notre parrain qui, en
plus, me fait le plaisir de son amitié. Claude est un ami de longue
date; il a été notre parrain pour les quatre projets, et
ça n'a pas été facile. On a transformé son bureau
en «war zone», si vous me passez l'anglicisme. Et il est toujours
excessivement disponible pour la Régie, mais, étant donné
que c'est un de mes députés, il est aussi, je peux vous le dire,
très disponible pour les gens de son comté. Être
député à Québec c'est comme Claude que je voudrais
être, et je le remercie beaucoup pour ce qu'il a fait pour nous.
Je remercie beaucoup M. le ministre aussi, qui m'avait dit, au
début: Vous allez avoir un exercice de patience. Mais vous ne m'aviez
jamais dit que ça serait si pire que ça!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Leduc: Je lis actuellement des choses sur la
cybernétique sociale. Ça a été écrit par un
cardinal brésilien qui applique des déterminismes naturels aux
comportements des humains. Et il donne tout le temps comme exemple du plus bel
exemple de cybernétique, un ascenseur. Bien, moi, j'ai vécu la
frustration de l'ascenseur en panne, et le feeling d'un ascenseur qui monte et
qui descend. C'est un bel exemple, là, d'être passé
à peu près par toutes les gammes de sentiments depuis huit jours.
Mais, M. le ministre, merci beaucoup. C'est une expérience qui a
été bonne, parce que j'ai appris beaucoup de vous. J'apprends de
votre frère aussi. Des fois, quand j'ai des troubles, je l'appelle. Il
faut croire que la famille Ryan - vous étiez président de
l'Action catholique quand, moi, j'étais à la
Fédération diocésaine à Valleyfield - ça
commence à être un phare au point de vue politique.
Puis, aussi, je veux remarquer et commenter la vigilance de
l'Opposition. Je pense que c'est ça, le rôle d'une Opposition, et
je pense que, dans cette étude-là, même si, des fois, j'ai
pu me laisser emporter un peu, je ne peux faire autrement que de noter votre
vigilance, votre connaissance des dossiers et vos interventions, qui
étaient très pertinentes; et je vous remercie beaucoup,
même si, par bouts, comme je peux vous le dire, ça a
été un peu «rough». Merci, Mme la Présidente
et même tous les autres présidents de cette commission. Ça
a été un plaisir. Merci beaucoup du coffre d'outils que vous nous
donnez.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. Leduc. M.
le ministre.
Une voix:...
M. Claude Ryan
M. Ryan: Ce n'est pas négligeable; vous préviendrez
le maire de Montréal. Il y en a un qui est parti à Rio, qu'on n'a
pas trop regretté, parce que le temps qu'il a été avec
nous, il n'a pas pu présenter le meilleur de lui-même.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Mme la Présidente, blague à part, je serai
très bref, parce qu'on m'a entendu amplement au cours des derniers
jours. L'affaire étant réglée maintenant, je remercie tout
le monde, en particulier la Régie - cela va de soi - mes
collègues et députés ministériels, de
manière toute spéciale, pour la dignité absolument
exemplaire avec laquelle ils ont suivi les travaux de la commission et
l'intérêt très actif qu'ils ont manifesté,
nonobstant la règle d'abstention que doivent pratiquer, par vertu, les
députés ministériels. Ce n'est pas par manque
d'intérêt, c'est pour donner la chance à l'Opposition de
vider son sac. Et vous avez pu constater que, dans certains cas, c'est un gros
sac de vidanges, pas toujours recyclable.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Mais je peux vous dire que nous étions en contact
continu. Entre les séances, nous faisions le point ensemble, et leurs
conseils ont été, et sont toujours, très précieux.
Je veux les remercier de manière spéciale. Vous-même, Mme
la Présidente, et ceux qui vous ont remplacée à quelques
moments pendant les travaux de la commission, je vous remercie. Je pense que
vous avez imprimé une direction ferme, claire et honnête. Je
remercie les fonctionnaires également, qui sont ici, de la commission,
de l'Assemblée nationale. Un mot particulier pour les conseillers
juridiques du ministère. Nous avons une très belle équipe,
vous pouvez le constater, qui travaille avec un dévouement exemplaire;
le personnel de mon cabinet également. Mon directeur de cabinet est-il
encore ici? Oui. C'est bien rare qu'il patte avant moi. Il avait dit ça,
quand il avait commencé avec moi, qu'il était mieux de partir en
même temps que moi, parce que c'est là que les choses importantes
se passaient, quand le gars était parti.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: II ne prend pas de chance. Et il y a Mme Livernois, que
tout le monde connaît, dont tout le monde apprécie la
présence également. Pardon? Les représentants du
ministère de l'Environnement. M. Latulippe, vous avez été
une présence admirable. Vous pourrez faire rapport à votre
ministre qu'il peut dormir en paix; il a eu sa définition. Et les
représentants du bureau du leader et du whip, qui sont avec nous
également, qui nous suivent, et vos collaborateurs du côté
de l'Opposition.
Les députés de l'Opposition, je ne peux pas,
honnêtement, vous faire des compliments pour la première semaine,
mais c'est des choses que nous acceptons, ça fait partie du jeu. Nous
l'avons déjà pratiqué au détriment du gouvernement
quand nous étions dans l'Opposition, et il y a de ces moments où
les intentions doivent être éclaircies avant que les convergences
souhaitées ne se produisent. Là, ça s'est
déroulé comme ça doit, mais je pense qu'on doit
reconnaître que le député de Jonquière, en
particulier, conserve toujours sa dignité, même dans les moments
difficiles, ce qui nous permet de nous retrouver le lendemain sans qu'il ne
reste aucun sentiment d'amertume, de vengeance ou de règlement de
compte. Je crois pouvoir dire la même chose à l'endroit des deux
députés qui l'accompagnent ce soir. Merci beaucoup à tout
le monde, et on va surveiller les choses de près.
S'il y a des choses sur lesquelles il y a lieu de revenir, nous nous
retrouverons. Le Parlement est et doit demeurer un lieu largement ouvert
où convergent les intérêts des différentes forces
qui composent notre société, où chacune doit trouver une
oreille attentive et justice. C'est ce que nous avons essayé de faire.
S'il y a des imperfections, nous les corrigerons. Merci beaucoup, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. De ma part, je remercie la Régie pour sa collaboration,
l'Association qui était présente ici, les membres de la
commission. La commission, ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 23 h 49)