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(Dix heures quarante-trois minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission de l'aménagement et des
équipements déclare sa séance ouverte. Le mandat de la
commission est d'entendre les intéressés et de procéder
à l'étude détaillée du projet de loi
d'intérêt privé 221, Loi concernant la Régie
intermunicipale de gestion des déchets sur IHe de Montréal.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. Mme Juneau
(Johnson) est remplacée par M. Bélanger (Anjou); M. Maltais
(Saguenay), par M. Gautrin (Verdun).
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
secrétaire.
Motion proposant d'entendre la Communauté
urbaine de Montréal
Alors, lors de l'ajournement des travaux, nous étions à
discuter de la motion qui se lit comme suit: «II est proposé qu'en
vertu de l'article 244 de nos règles de procédure la commission
permanente de l'aménagement et des équipements tienne, avant
d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi
privé 221, Loi concernant la Régie intermunicipale de gestion des
déchets sur l'île de Montréal, des consultations
particulières quant à tous les articles dudit projet de loi et
qu'à cette fin elle entende la Communauté urbaine de
Montréal.»
Au moment de l'ajournement, c'est M. le ministre qui avait la parole. M.
le ministre.
M. Claude Ryan (suite)
M. Ryan: Mme la Présidente, je pense que les membres se
souviennent que, vers la fin de la séance, hier, vous avez reçu
une communication de la ville de Montréal indiquant qu'elle n'avait pas
d'objection au projet de loi. Depuis ce temps-là, des
vérifications ont été faites auprès de la
Communauté urbaine, laquelle fait part d'une réaction semblable.
Je ne serais pas surpris que vous receviez une communication à ce sujet
au cours de la journée. Mais, à la face même du dossier, je
pense qu'on doit considérer qu'à ce stade-ci, nonobstant les
pouvoirs que lui attribue la Loi sur la Communauté urbaine de
Montréal, la Communauté n'est pas vraiment engagée dans le
secteur de là gestion des déchets. Il n'y a aucune
possibilité prévisible qu'elle le soit dans un avenir plus ou
moins rapproché. Ceci est tellement vrai que les choses se sont
organisées, sur le territoire de l'île de Montréal, de
telle manière que la ville de Montréal a son système de
gestion et d'élimination des déchets; 26 autres
municipalités ont décidé, il y a déjà huit
ans, de se regrouper pour se doter des politiques, des programmes, des
équipements nécessaires afin d'assurer la gestion
intégrée de leurs déchets. Il reste la ville de
Montréal-Nord qui a son propre programme, pour les raisons qui lui sont
propres.
Alors, là, dans l'immédiat, les possibilités d'une
intégration parfaitement rationnelle, comme on serait justifié de
le souhaiter en principe, n'existent pas. La politique, c'est l'art du
possible. Il s'agit de faire, dans des conditions les plus raisonnables
possible, des choses qui ont du bon sens, des choses qui soient
défendables, qui répondent aux attentes des constituants. Dans ce
cas-ci, nous avons étudié le projet sous tous ses aspects. Il y a
des inconvénients. On n'est pas dans une situation qui soit 100 %
cristalline. Il y a des inconvénients à procéder
maintenant. Moi, j'aimerais mieux avoir toutes les assurances.
Vous savez, le projet de la Régie repose sur un choix en faveur
d'un incinérateur. Moi, personnellement, si vous me demandiez:
Préférez-vous l'incinérateur ou une autre méthode?
Je dirais, si vous me donniez trois ou quatre ans pour étudier ça
davantage, faire le tour du monde, aller regarder tout ce qui existe de mieux,
il y a toute la documentation là-dessus, j'aimerais mieux ça,
j'aimerais mieux ça.
Comme dans toutes les choses que je suis appelé à faire,
il y a bien des choses que je ne ferais pas si ce n'était pas de la
nécessité fonctionnelle de les faire maintenant. Je dirais: Je
vais étudier, je vais regarder ça. Puis, peut-être que je
prends 150, 200 décisions dans une journée, puis j'aimerais mieux
ne pas les prendre, souvent. Mais, c'est bien pratique. Les gens au service
desquels je suis placé par mes fonctions m'obligent à prendre la
décision.
Quand on envoie la commission municipale dans une municipalité -
M. Gaudet est ici, il en sait quelque chose pour Saint-Nicéphore -
j'aurais mieux aimé ne pas l'envoyer. J'aurais mieux aimé
continuer à discuter avec le maire et les conseillers avec qui je
m'entendais très bien, puis écouter tous les points de vue, faire
une étude, là, qui eût été approfondie, qui
aurait pris six mois de plus, mais à un moment donné, un soir,
j'étais dans mon bureau. Je me suis dis: Là, là, il faut
qu'on décide d'y aller. Puis, il va y avoir des injustices
là-dedans. Une décision comme celle-là ne fait jamais
complètement justice à tout le monde en même temps. C'est
impossible.
Alors, là, on arrive dans ce cas-ci; moi, je
suis obligé de considérer qu'on a fait des études
sérieuses, approfondies, complètes. Plus on regarde le dossier,
toutes les étapes qui ont été suivies, plus on est
obligé de conclure qu'il y a eu un effort sérieux. À ce
moment-ci du débat, là, ce que nous sommes invités
à trancher - c'est bien important de le préciser afin de mesurer
quelle contribution la CUM pourrait apporter là-dedans - alors, ce que
nous sommes appelés à trancher, ce sont les points suivants.
Tout d'abord, conservons-nous la définition restrictive des
déchets qui a été incorporée dans la loi de 1990 ou
si nous acceptons de conférer à cette Régie les
mêmes attributions en ce qui touche les déchets dont elle aura la
responsabilité que la Loi sur les cités et villes et la Loi sur
la Communauté urbaine de Montréal confèrent aux
municipalités et à la Communauté urbaine de
Montréal? Alors, ça, il y a une décision à prendre
là-dessus qui est impérieuse, qui doit être prise
maintenant parce que, quand ils vont se présenter devant le BAPE, s'ils
se présentent avec un projet qui postule tel volume de déchets
à éliminer chaque année par voie d'incinération,
ils vont leur demander: Comment allez-vous arriver à ce
volume-là? S'ils disent: Bien, il va y avoir une partie de ce volume qui
consistera en des déchets domestiques d'origine commerciale ou
industrielle, là, ils vont dire: Ce n'est même pas dans votre loi,
ça. Ce n'est même pas dans votre loi. Vous êtes
limités par votre loi, vous ne pouvez pas faire ça. Allez vous
faire donner ces pouvoirs-la, vous reviendrez nous voir après. Puis, la
recommandation du BAPE, ça va être ça: Venez nous voir
après. (10 h 50)
Puis là, le BAPE va faire sa recommandation, ça va lui
prendre trois, quatre mois pour faire ses séances. Ça va lui
prendre un autre trois, quatre mois pour faire son rapport. Puis, la partie la
plus longue, ce n'est pas encore ça. Ça va être
l'étude que va faire le ministère. D'après les souvenirs
que je conserve, moi, de certaines expériences, on risque d'attendre
encore un an, six mois à un an avant tout ça, avant même
qu'on sache si on va revenir en législation. Ça serait
parfaitement vain, à mon point de vue. C'est dans ce sens-là que
je parlais de «dynamiter» la démarche qui nous a
été proposée hier. Je pense qu'il y aurait quelque chose
de vain à multiplier les délais comme ça, alors qu'il y en
a eu tellement au cours des deux, trois dernières années. Alors,
ça, c'est un premier point.
C'est une chose que nous sommes appelés à trancher, et je
souffrirais mal que nous décidions de reporter cette décision. Je
ne suis pas le maître des décisions de la Chambre. C'est
elle-même qui a toute la responsabilité souveraine en ces
matières, mais comme membres de la Chambre, je pense que nous n'agirions
pas avec justice en imposant artificiellement un début, je dirais,
«for the sake of perfection», au nom de la soi-disant perfection
qui n'est jamais com- plètement atteignable. Ça, c'est un premier
point que nous devons trancher. C'est sérieux.
Deuxièmement, il y a la signature du contrat, l'autorisation de
signature du contrat. On nous a fait valoir, avec toutes sortes d'arguments,
que pour que la Régie se présente devant le BAPE, il faut que le
contrat qu'elle veut signer avec la firme Foster Wheeler ait été
l'objet d'un engagement écrit des deux parties pour attester du
sérieux du projet. Ce contrat, j'en ai examiné les dispositions.
Il comprend toutes les clauses de protection nécessaires concernant les
autres autorisations devant être obtenues de l'autorité publique
pour procéder à la réalisation du projet, en particulier
sous l'angle environnemental. Or, c'est évident que l'autorisation qui
sera donnée, si elle est donnée, sera limitée par ces
restrictions dont je viens de parler.
L'objet du projet de loi, c'est de conférer au ministre des
Affaires municipales le pouvoir d'autoriser la signature. On n'autorise pas
directement la Régie. On l'autorise à signer moyennant
l'autorisation préalable du ministre des Affaires municipales. Le
changement que nous introduisons ici est le suivant. Dans la loi,
c'était prévu qu'il devait y avoir la double autorisation du
ministre des Affaires municipales et du ministre de l'Environnement. Là,
en y repensant, on se dit: Le ministre de l'Environnement ne peut pas
être à la fois au début du processus et à la fin.
S'il a autorisé la signature du contrat, maintenant, il va être
bien mal placé, après les auditions du BAPE, pour venir dire:
Bien, je m'étais mis un doigt dans l'oeil. J'ai autorisé cette
signature-là. Je n'aurais pas dû parce que je ne savais pas ce qui
s'en venait. On lui a dit: Si tu ne sais pas ce qui s'en vient, bien, ce serait
peut-être mieux que tu ne sois pas là. Je pense que c'est des
choses qu'on comprend sous l'angle du bon sens élémentaire. Ce
qu'on demande au ministre des Affaires municipales, lui, c'est, dans l'ordre de
sa compétence à lui, du point de vue financier, du point
légal, du point de vue des attributions à un organisme
intermunicipal comme celui-là: Est-ce qu'il trouve que tout est correct?
C'est ça qu'on demande, parce que ce n'est pas une tutelle que le
gouvernement exerce.
Moi, je me suis fait dire par un tribunal, récemment, à
propos d'une question beaucoup moins importante: Je n'ai pas le droit de
vérifier jusqu'à la dernière cent du contenu d'une affaire
quand les choses sont correctes, quand elles sont à notre satisfaction,
sous l'angle des choses qui nous regardent. Là, nous pouvons
procéder à l'autorisation, même dans certains cas, nous
devons le faire aussi. Je me suis fait dire par un tribunal, récemment:
Mets-la, ta signature. C'est la première fois de ma vie que quelqu'un
m'obligeait à signer quelque chose. Savez-vous que j'avais un
problème? J'y ai pensé pendant 48 heures. Ces
conseillers-là ne me donnaient
aucune chance.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Ce qu'on nous demande, c'est ça. Il faut
circonscrire des enjeux. Il faut éviter de créer des symboles qui
risquent de nous faire sombrer dans la confusion. Il faut clarifier ça.
Ça, c'est un deuxième point qui est bien clair. Je pense que
toutes les raisons militent pour que ce pouvoir-là soit clarifié.
Comment sera-t-il exercé? Bien, c'est la compétence du ministre
qui s'exercera, puis il agira en solidarité avec le gouvernement,
évidemment. Il l'a déjà, ce pouvoir, il l'a
déjà. Ce qu'on veut, c'est libérer le ministre de
l'Environnement d'une obligation qui a été mal située dans
le texte que nous avons actuellement, mais qui s'exercera, en ce qui touche sa
compétence, au moment qui lui convient après que les
étapes consultatives auront dûment été
franchies.
Alors, voilà, ce serait un deuxième point qu'il faut
clarifier. Les gens de la Régie nous font valoir qu'ils voudraient
signer ce contrat-là avant d'aller devant le BAPE pour être en
mesure de faire une présentation plus solide, une présentation
qui témoigne vraiment de l'engagement. Là, il y a deux
partenaires. On peut bien s'imaginer qu'il n'y en a pas. On les a
nommés, on les a identifiés, on les connaît. Il y a, d'un
côté, la Régie, et, de l'autre côté, la firme
Foster Wheeler, mais que ça se soit clair qu'ils ont discuté
ça. Ça fait combien de temps que vous discutez avec eux? Trois
ans, à peu près, en tout?
Une voix: Deux ans et demi.
M. Ryan: Alors, là, après trois ans, ils disent: On
est prêts à mettre notre signature en bas de ceci; eux autres sont
autorisés par toute leur assemblée, je pense. Vous avez
été autorisés par une résolution très forte.
À ce moment-là, il y avait eu une couple de dissidences sur 26
votes en tout. Vous avez été autorisés, je pense, à
l'unanimité, à venir présenter votre projet de loi ici,
par votre assemblée également. Alors, on nous dit, d'un
côté, ça va témoigner du sérieux de notre
engagement, de l'engagement de Foster Wheeler également. Ça va
inciter les deux parties à faire une présentation beaucoup plus
solide.
On n'est plus dans l'optatif ou dans l'hypothétique, ou dans le
souhaitable, on est dans ce que j'appellerais le fonctionnel. C'est une
démarche qui est rendue à ce stade-là, puis on signe
ça. Nous allons marcher, s'il n'y a pas d'obstacles invincibles du point
de vue environnemental. Là, il y a une clause - on verra en temps et
lieu, quand on parlera de l'article qui traite du contrat, on pourra en
discuter - qui dit: À supposer qu'au point de vue environnemental, il y
aurait des obstacles invincibles, il y aura une pénalité qui sera
prévue, dont vous avez indiqué le montant, l'autre jour, en toute
ouverture, sur lequel nous vous interrogerons, d'ailleurs. Nous vous ferons
peut-être des suggestions, mais ça, c'est une autre affaire qui me
semble assez claire.
Il y a des choses, souvent... Moi, je suis partisan de la méthode
de la parole en affaires. J'ai fonctionné déjà avec un
gros contrat quand je dirigeais une entreprise journalistique, puis je
fonctionnais avec M. Péladeau. On avait fait un contrat. Les avocats
s'étaient mis le nez là-dedans au début. On a
fonctionné pendant sept ou huit ans. On ne l'a jamais regardé ni
l'un, ni l'autre: il se renouvelait tout seul. On l'avait changé bien
des fois, mais c'était la bonne foi qui présidait à tout.
Il n'y a jamais eu de chicane. Puis je souhaiterais que toutes les affaires
humaines puissent se transiger de cette manière, dût-il en
résulter des pertes énormes pour la profession juridique.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Mais ce n'est pas ainsi. Je m'excuse pour les nombreux
représentants qui vous accompagent, M. Leduc, de la profession
juridique, mais ce n'est pas comme ça que les choses se font dans la
pratique. Nous savons que, dès que nous abordons un objet complexe, il
faut toutes sortes de garanties et de protections. C'est, en particulier, le
métier des avocats, des comptables et des autres conseillers techniques,
les ingénieurs, etc., de voir à donner aux parties contractantes
dans une grosse entreprise toutes les garanties nécessaires que leurs
droits seront protégés. C'est pour ça qu'il faut un
contrat. S'il en existe un, bien, si on veut qu'il soit authentique, il faut
qu'il y ait des signatures en bas; autrement, ça ne veut rien dire.
C'est ça qu'est l'objet de l'exercice ici, encore une fois. Moi, je suis
tout à fait d'avis que c'est la meilleure façon de
procéder là-dedans.
Il y a un quatrième objet du projet de loi. On veut au cas
où. Il y a eu des protestations qui ont été entendues au
sujet de certaines façons dont les décisions auraient
été prises. On aura l'occasion d'en discuter autour de l'article
15 du projet de loi. On dit, là: Pour plus de sécurité, on
ne voudrait pas que quelqu'un aille instituer une procédure judiciaire,
disons dans un an ou dans six mois, ou dans trois mois, que ça se rende
jusqu'à la Cour suprême. Ça pourrait être une affaire
de quatre ou cinq ans. Après ça, on serait... Il y a deux choses.
Quand des choses comme celle-là s'engagent, soit qu'on décide de
ne rien faire pendant tout ce temps-là, soit qu'on décide de
marcher en prenant des risques considérables. On veut éliminer ce
genre de risques là qui entraîneraient possiblement des
coûts énormes. On dit: On régularise les choses.
Maintenant, si des choses incorrectes s'étaient passées, si des
choses répréhensibles avaient été faites pendant
cette période-là, on aura l'oc-
casion de les nettoyer quand on va arriver à l'article 15. (11
heures)
Justement, à ce propos-là, j'ai laissé savoir
à l'Opposition, privément, et je le répète
publiquement, que je n'ai pas d'objections à ce que nous fassions venir
aujourd'hui le maire de Dollard-des-Ormeaux qui nous a écrit. Vous
savez, on a eu une communication de lui au début des auditions de la
commission. M. Janis-zewski est venu me voir, il y a un an. Il m'a fait part de
certaines réserves qu'il avait quant à des façons de
procéder. S'il veut venir nous exposer ce qu'il a vécu, lui, nous
dire ce qui en est, puis on aura le point de vue, évidemment, de la
Régie, parce qu'il faut être équitable là-dedans. Il
faut entendre tous les points de vue. On est prêts à le faire.
Ça, c'est vraiment un témoignage qui a «a relevance»,
comme on dit, qui a de la pertinence, qui est pertinent à la
démarche que nous entreprenons, parce que lui, il est trésorier
encore de la Régie, M. Janis-zewski. Alors, par conséquent, s'il
veut venir donner son point de vue, ça, je pense que nous en serons
très heureux.
Justement, j'ai fait faire une communication privée avec lui pour
savoir ce qui en serait. Je lui ai fait faire une communication, et puis, on
m'apprend à l'instant qu'il serait disposé à venir
aujourd'hui, puis même il serait disposé à être
entendu à 15 heures par la commission. Alors, tantôt, si
l'Opposition allait nous présenter une motion demandant que M.
Janiszewski soit entendu, évidemment que - je pourrais employer un
langage parlementaire - nous y concourrons. Je ne sais pas si c'est le meilleur
français, mais nous serons heureux de faire en sorte que nos voix
convergent avec celles de l'Opposition.
Alors, voilà. Ça, ça peut être utile. Le
reste, la Communauté urbaine ne peut pas nous éclairer
là-dessus actuellement. On a fait des vérifications
là-dessus encore une fois, et puis, nous allons, par conséquent,
être obligés, en toute déférence pour l'Opposition -
ha, ha, ha! - en toute déférence pour nos amis de l'Opposition,
de voter contre cette motion qui nous a été
présentée, dans l'espoir que, le plus tôt possible, on
pourra disposer d'une motion de même nature concernant une rencontre
éventuelle avec M. Janiszewski, de manière qu'on puisse aborder
ensuite, cette étape étant franchie, l'étude article par
article. Je pense que...
Il y a une chose que... je termine là-dessus. Je sais que le
député de La Prairie va m'accuser de faire la morale, mais dans
mon humble philosophie, la morale fait partie de la politique. Elle n'en est
pas exclue. Oui, oui.
M. Lazure: Je n'ai rien dit. je vous écoute. Je vous
écoute.
M. Ryan: La politique est plus noble quand elle s'alimente
à une saine éthique.
M. Lazure: Oui. Ça va, ça.
M. Ryan: M. le député, le Parti
québécois n'a pas manqué de pécher dans des
exhortations de cette nature au cours des années. Il nous a souvent
traités comme des publicains.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Nous acceptions notre sort humblement quand le peuple
venait le confirmer. Ha, ha, ha! Non, blague à part, blague à
part, ce que je voulais dire, c'est que nous avons un devoir de justice envers
ceux qui s'adressent à nous, comme parlementaires et comme ministres.
Fondamentalement, les parlementaires ne sont pas les propriétaires de la
loi; ils sont les serviteurs de la loi. Ils sont là pour faire les lois
et les améliorer, faire en sorte que les lois répondent aux
besoins des citoyens. Les ministres et les gouvernements sont là pour
faire en sorte que les lois soient appliquées de manière à
être le plus accessibles, efficaces et utiles pour les citoyens et les
institutions qui les représentent.
C'est dans cet esprit, moi, que j'aborde ce projet de loi, puis je suis
sûr que l'Opposition partage cette disposition fondamentale. Je crois
qu'à mesure que nous allons déblayer le terrain, nos voix se
rapprocheront au lieu de s'éloigner. C'est mon voeu le plus
sincère, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci...
M. Ryan: C'est avec regret, par conséquent, que je voterai
contre cette motion, dans l'espoir de pouvoir en seconder une autre plus
tard.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants? M. le député
d'Anjou. Vous avez 10 minutes.
M. Pierre Bélanger
M. Bélanger (Anjou): Merci, Mme la Présidente.
Merci. Ça m'a fait un peu sourire, hier, quand j'ai entendu M. le
ministre me prêter des intentions de vouloir «filibuster» ici
à cette commission. Je pense que si on regarde attentivement où
est situé mon comté, le ministre serait à même de
constater que c'est un comté qui est très touché par toute
cette démarche et par cette Régie. Puis je peux aussi dire
à M. le ministre que si je voulais apprendre comment
«filibuster» une commission, je pense que mon expérience en
droit des neuf dernières années m'aurait... Malheureusement, j'ai
été à même de constater toutes les
possibilités qu'il y a pour faire traîner les choses. Alors, si
cette malheureuse idée m'était venue à l'esprit, je ne
pense pas que c'est ici que j'aurais besoin de prendre des conseils.
Alors, ceci étant dit, évidemment, le comté
d'Anjou est situé dans l'est de Montréal. Il a
été tributaire, depuis de nombreuses années, d'une
politique d'industrie lourde. On n'a qu'à penser que l'est de
Montréal a toujours été synonyme de raffineries,
d'industries polluantes. Alors, c'est assez compréhensible que ville
d'Anjou soit très préoccupée par tout ce qui est question
d'environnement, tout ce qui est question de traitement des déchets.
C'est une conscience qui s'est peut-être encore plus
développée au cours des dernières années parce que,
dans l'est de Montréal, on a dû tout remettre en question,
l'orientation à la fois économique et industrielle de tout l'est
de Montréal.
D'ailleurs, je pense que c'est ça qu'il est important, ici, de
garder à l'esprit. Quand on parle de Montréal, on parle de
l'île de Montréal. Je n'aime pas la séparation qu'on fait
un peu entre l'île de Montréal et les banlieues de
Montréal. Je pense qu'on doit tout attaquer ensemble. On doit traiter
tout le problème de la gestion des déchets de la même
façon, avoir une vision globale. Ça, je pense que c'est
très important.
Alors, dans l'est de Montréal et dans le comté d'Anjou, on
est très préoccupés, et je pense que les gens de la
Régie en sont conscients. Ils sont venus dans mon comté faire un
exposé pour présenter le projet d'incinérateur. Je pense
qu'ils ont pu constater aussi que plusieurs citoyens d'Anjou ont posé
des questions et se sont interroges quant à la pertinence de
l'incinérateur. Je pense que vous avez été bien
reçus aussi. On est inquiets, et puis, ce que j'ai pu constater, c'est
que cette inquiétude se traduit d'une façon concrète. J'ai
constaté que M. Conrad Chiasson est venu présenter un
mémoire au nom d'Action RE-buts, un organisme reconnu dans l'est de
Montréal pour son militantisme écologique. Aussi, M. Chiasson a
fait de nombreuses démarches afin d'obtenir de la documentation et des
renseignements relativement à ce qui a trait au problème et
à la question de l'incinérateur.
Je pense que, quand on considère surtout le nombre peu
élevé de personnes qui s'intéressent à la
politique, quand un simple citoyen prend la peine d'effectuer toutes les
démarches comme celles que M. Chiasson a faites pour s'informer, je
pense que cette inquiétude, elle est concrète, elle est palpable
dans l'est de Montréal. Elle est d'autant plus palpable qu'il y a des
organismes comme PRO-EST. Pour les gens qui vivent dans l'est de
Montréal, PRO-EST est très connu. C'est un des interlocuteurs et
un des intervenants majeurs pour tout ce qui est de la relance
économique et tout ce qui est de la concertation de l'économie
dans l'est de Montréal. Alors, PRO-EST a présenté un
mémoire au bureau de consultation de Montréal, dans le cadre de
la consultation sur la gestion des déchets. J'aimerais uniquement
reprendre quelques extraits de ce mémoire qui, je crois, est très
pertinent et démontre d'une façon tangible toute la
problématique de la gestion des déchets.
Alors, on commence, dans ce document: À ce propos, nous
regrettons vivement le manque de vision régionale qui semble
caractériser la gestion des déchets sur l'île de
Montréal. Donc, en partant, on fait cette constatation. Je pense que
cette constatation-là, elle est évidente: il y a un grand manque
de concertation. On peut, évidemment, être de bonne foi et dire
que cette concertation va venir, mais je pense qu'il faut plus que la
souhaiter. Il faut mettre aussi certains incitatifs et certaines choses qui
vont faire en sorte que cette concertation va se faire. Il faut s'assurer
qu'elle se fasse.
On accusait l'Opposition de rêver, hier. Bien, moi, je peux vous
dire: On rêve peut-être du côté du gouvernement quand
on pense que la ville de Montréal et que les municipalités
membres de la Régie intermunicipale vont, par elles-mêmes, en
arriver à des ententes et se consulter de façon
régulière quant à l'élaboration d'un plan commun.
Je pense vraiment que c'est rêver, que c'est utopique de penser
ça. Il faut vraiment s'assurer qu'il y a des incitatifs, qu'il doit y
avoir quelque chose de fait et qu'on s'assure que cette concertation ait lieu.
Je pense que c'est évident.
Pour en revenir au mémoire, donc, qui a été
présenté par PRO-EST, on nous fait part aussi de cette urgence
qu'on semble créer et qui n'est pas fondée. Alors, on cite, dans
ce rapport: Par exemple, la proposition de la ville de Montréal
d'utiliser, dès 1995, le site des carrières Francon à des
fins... nous apparaît pour le moins prématurée. Donc, on
parle de l'effet prématuré d'ouvrir un nouveau site
d'enfouissement. Dans ce mémoire, on reprend aussi le fait que,
d'après PRO-EST, il est faux de penser que le site Miron va être
fermé très rapidement. Au contraire, je pense qu'on a de beaucoup
exagéré la date de fermeture du site Miron. Donc, PRO-EST
considère que c'est tout à fait illogique et c'est absolument non
avenu de créer cette urgence, cet état d'urgence qu'on semble
vouloir créer présentement en voulant faire adopter à
toute vapeur le projet de loi qui est là. (11 h 10)
PRO-EST demande dans son mémoire, est d'avis qu'on doit s'assurer
que le site actuel de la carrière Miron soit utilisé à son
maximum et pour les seuls déchets de l'ensemble de l'île de
Montréal, avant de mettre en place un nouveau site d'enfouissement.
Donc, en partant, je pense qu'il y a ces vérifications-là qui
devraient être faites.
On parle aussi de l'importance qu'il n'y ait qu'un seul projet et un
seul incinérateur dans l'est de Montréal. Je pense que,
présentement, on n'a pas cette assurance. Au contraire, on voit la ville
de Montréal et la Régie intermunicipale de gestion des
déchets qui sont en train de s'aligner sur des voies qui sont
complètement parallèles et
qui ne semblent pas converger. Donc, PRO-EST a pris position, a fait
part des préoccupations de l'est de Montréal. Ça s'est
traduit aussi, en 1989, par une résolution de la ville d'Anjou qui s'est
opposée au projet d'incinérateur. Évidemment, depuis 1989,
il y a eu certains aménagements et certaines négociations qui ont
eu lieu. Une des principales préoccupations de ville d'Anjou,
d'ailleurs, était le transport des déchets. Je sais qu'à
cet effet-là, on a maintenant prévu le transport des
déchets par train pour éviter le problème des camions.
Cependant, voilà tout le problème, c'est que, si on règle
le problème pour la Régie intermunicipale de gestion des
déchets et qu'on crée un site d'enfouissement dans le
comté d'Anjou, dans la carrière Francon, on va avoir le
problème du transport d'une autre façon, qui va être
créé par le plan de Montréal au lieu d'être
créé par le plan de la Régie intermunicipale de gestion
des déchets. Donc, c'est ça qui est important, je pense, de
vraiment cibler.
Alors, c'est pourquoi j'appuie la présente résolution
proposée par mon collègue, le député de La Prairie.
Je pense qu'il n'y a pas urgence, il n'y a absolument pas urgence qui est
justifiée. On doit continuer la consultation avant de passer ce nouveau
projet de loi. Je crois aussi, justement, peut-être qu'il pourrait
être intéressant de l'entendre, le maire de Dollard-des-Ormeaux.
Il serait intéressant aussi d'entendre d'autres intervenants de la CUM,
comme le maire de Montréal-Nord. Justement, on constate,
malheureusement, l'absence de Montréal-Nord à la Régie
intermunicipale de gestion des déchets.
Alors, il est tout à fait prématuré de passer ce
projet de loi. Faire confiance à la bonne foi, pour moi, c'est utopique.
On doit s'assurer, en tant que gouvernement, en tant que parlementaires, que
ça se concrétise et non pas qu'il n'y ait seulement qu'une
intention de bonne foi.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député d'Anjou. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants sur la
motion? M. le député de Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: Oui, merci, Mme la Présidente. La motion, qui a
en fait pour but d'entendre la Communauté urbaine de Montréal, me
semble justifiée puisque, nommément, dans la loi, on parle de la
Communauté urbaine de Montréal. Donc, on est en train de vouloir
donner préséance à la Régie sur la
Communauté urbaine de Montréal en ce qui concerne le transport.
Je comprends que, probablement, cet article demandera des
éclaircissements, mais on peut se questionner sérieusement
à l'effet de quelle façon on a pu introduire un article qui
établissait la prépondérance de la Régie sur la
Communauté urbaine de Montréal qui, incidemment, comprend
même la ville de Montréal, ce qui veut dire que la Régie
aura un pouvoir exorbitant et très grand par rapport au but, à
l'objet de la raison d'être de cette même Régie.
C'est clair que les arguments qu'on apporte ont de la difficulté
à passer à travers le ministre des Affaires municipales.
Ça l'a amené à faire quelques admissions ou quelques
accusations par rapport à l'Opposition, en disant: Oui, mais ce projet
de loi que vous avez, ce n'est pas nouveau, c'est commencé depuis huit
ou neuf ans. Bien sûr, c'est commencé depuis sept ans. Ça a
été discuté en long et en large, depuis huit ans
exactement. On est venu trois fois en commission parlementaire, on a fait des
amendements, toujours sur le principe de l'urgence, qu'il y avait de bonnes
raisons de le faire. Mais il ne faut pas oublier que ce dossier-là, il
évolue depuis huit ans. Il y a des changements qui sont apportés,
il y a des questionnements qui doivent se faire. C'est dans ce sens-là
que l'Opposition croit qu'il est nécessaire d'interroger, puis de
questionner un peu plus longuement, puis de s'assurer qu'on fait le tour du
sujet.
Le public ne l'a pas fait. C'est vrai que moi, je concours avec ce que
le ministre dit à l'effet que, comme parlementaires, on n'est pas les
gardiens de la loi jusqu'à un certain point, mais on est là pour
donner satisfaction, à la condition qu'on accepte ses projets de loi.
C'est le premier principe de base. Je ne pourrais pas accepter un projet de loi
qui va à rencontre de ce que moi, je crois honnêtement et
sincèrement.
Il y a des petits points que je veux relever, tout de même, de ce
que le ministre des Affaires municipales a dit hier, en disant: Jamais
ôter de pouvoirs aux municipalités. Je ne sais pas s'il a la
mémoire courte, mais moi, j'ai l'impression qu'il a ôté un
pouvoir, et il s'apprête à poser un geste prochainement,
légalement, par loi: c'est la taxe d'amusement. C'était un
pouvoir que les municipalités avaient depuis au moins 50 ans. Puis,
unilatéralement, le ministre a décidé que c'était
un pouvoir qu'on devait leur enlever. Donc, je pense que c'est une erreur de sa
part ou il a manqué un peu une coche, là, pour se rappeler... La
mémoire étant une faculté qui oublie, moi, je suis
prêt à accepter ça. Je sais qu'il en a une bonne,
d'habitude, mais dans la question de ne pas ôter de pouvoirs aux
municipalités, il a peut-être remis des pouvoirs, des
responsabilités nouvelles, mais, dans la question des pouvoirs, il a
enlevé certainement ou il s'apprête à enlever d'une
façon claire, nette, précise la taxe d'amusement aux
municipalités. Donc, c'est vraiment un pouvoir qui va être
enlevé, qui va à l'encontre de ce qu'il nous a dit.
On a discuté aussi concernant le fait que ce projet de loi ne va
pas plus loin que la Loi sur les cités et villes. Je ne sais pas si on
aura la démonstration au cours de l'étude du projet de
loi, mais moi, j'aimerais que la Communauté urbaine vienne me
dire ici c'est quoi ses pouvoirs sur les transports. Est-ce qu'ils ont le
droit, pas le droit? Est-ce qu'ils ont le droit d'exiger des choses? Est-ce
qu'ils peuvent forcer à aller à l'incinérateur? Comment
ils font?
Je sais que la Communauté urbaine ou la ville de Montréal
elle-même, elle, elle a des pouvoirs dans le sens qu'ils mettent à
la disposition des gens la carrière Miron. Donc, à ce
moment-là... Puis, ils ont le droit de charger des coûts. Mais je
ne sais pas si ça va aussi loin que jusqu'à avoir un permis de
transport dans la municipalité comme telle, puis comment ils
l'appliquent. Ça, c'est une autre histoire. Mais est-ce qu'ils peuvent
empêcher des gens de transiter dans leur territoire? Je ne le sais pas
non plus. Je mets ça en doute. Il n'y a pas beaucoup de
municipalités au Québec qui ont le pouvoir de réglementer
le transport dans le sens de ce que la loi dit.
Si c'est vrai que ça ne donne pas de pouvoirs
supplémentaires, pourquoi on ne marque pas ou on n'insère pas
dans la loi que les pouvoirs qu'on donne à la Régie concernant le
transport des déchets seront similaires à ce qui existe dans la
loi générale des cités et villes? À ce
moment-là, je croirais. Si on croit nécessaire de le marquer ou
de l'écrire, ça veut dire qu'il doit y avoir quelque chose
alentour de ça. Sans ça, on parle pour ne rien dire ou on
écrit pour ne rien dire. Puis ça, ce n'est pas le fait... Moi, je
n'ai rien inventé. Je fais juste répéter, des fois, des
choses qui nous sont dites.
Il paraît que le législateur, il ne parle pas pour ne rien
dire. Mais là, on parle pour ne rien dire si on ajoute, si on
écrit des choses qui, dans le fond, pourraient trouver leur pendant
ailleurs. On essaie toujours de... Et ça va à rencontre de toutes
les décisions qu'on a prises antérieurement, à savoir
qu'il serait toujours plus intéressant d'avoir une loi
générale qui rend service à l'ensemble des
municipalités ou des organismes avec une description. Ça serait
moins mélangeant. Ça ôterait certainement du travail aux
procureurs. Moi, je ne suis pas contre ça, là, en principe, si on
avait juste une loi qui chapeauterait l'ensemble des municipalités, puis
on pourrait trouver, à l'intérieur de cette loi, tous ces
pouvoirs-là, sans être obligés de l'écrire à
156 places. À ce moment-là, je crois qu'on réussirait
à faire quelque chose de pas mal intéressant. (11 h 20)
II y a un autre point aussi que je veux relever concernant ce que le
ministre des Affaires municipales nous a dit, en disant: À
Montréal, ce n'est pas pareil. Si on va à rencontre de ce que
veut Montréal, ça ne peut pas marcher. Bien, encore là, je
mets en doute ce qu'il nous dit ou ce qu'il affirme, parce que je pense que,
dans le transport en commun, il n'y a pas d'unanimité plus grande que la
région de
Montréal vis-à-vis de l'opposition au projet de loi 145.
L'ensemble des intervenants sur le territoire, y compris les chambres de
commerce, les syndicats, tout le monde sont venus dire: On n'est pas d'accord
avec le ministre des Affaires municipales, ce qu'il s'apprête à
faire concernant le transport en commun. Pourtant, ça continue. Je ne
sais pas de quelle façon, mais ça continue. Les administrateurs
municipaux ont été obligés de rajouter des coûts un
peu partout, puis on essaie de boucher des trous. Mais on sent bien que, par
rapport à ce dossier-là, il a été à
rencontre de ce qui se passe à la ville de Montréal.
Ce que j'ai cru comprendre, par contre, c'est que si vous n'êtes
pas de Montréal, vous ne pouvez pas comprendre Montréal. C'est
plutôt ça qu'il voulait me dire. Parce que moi, j'ai
écouté beaucoup de gens de Montréal, puis, assez souvent,
lorsqu'on vient parler pour leurs problèmes, ça ne nous regarde
pas. Pourtant, Montréal dit régulièrement à
l'ensemble du Québec: On a besoin de vous autres, on a besoin de vous
autres pour régler les problèmes. On pensait que vous sauriez
être correct. Mais si c'est juste un appui, puis qu'en retour
Montréal se sent toujours incomprise, moi, je ne peux pas marcher
là-dedans. Ce n'est pas vrai qu'il y a juste des déchets sur la
ville de Montréal. Ils sont en plus grosse quantité. Ça
peut avoir des réponses plus grandes. Mais ça existe partout
ailleurs au Québec.
Il y a des gens ici, au Québec, qui ont, qui essaient de
protéger leur environnement. Puis je pense qu'on est là pour les
écouter. On sent qu'il y a des choses. Il y a des problèmes
à Montréal, oui, mais il y en a ailleurs. Mais ce n'est pas
correct. Puis ça, je le dis honnêtement, ce n'est pas la
première fois qu'on s'entend dire ça. Le ministre des Affaires
municipales se fait l'interprète juste de ce qu'on entend dire
régulièrement, même par des gens très près de
nous autres, qui nous disent: Montréal, ce n'est pas tout à fait
pareil, vous ne connaissez pas tout à fait ça. Mais, je m'excuse,
il y a un Parlement, il y un ensemble d'élus qui ont à
régler les problèmes ou à essayer de les contrôler,
ou à prendre parti pour une ou pour l'autre des décisions. Je
pense qu'on est très ouvert de ce côté-là.
La Présidente (Mme Bélanger): En conclusion, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Mme la Présidente, je regrette beaucoup d'avoir
à compléter mon exposé aussi rapidement, mais j'avais
l'impression que j'avais encore des choses à rajouter. Mais je le ferai
dans une autre intervention.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça, M.
le député de Jonquière. Est-ce qu'il y a d'autres
intervenants? M. le député de Deux-Montagnes.
M. Jean-Guy Bergeron
M. Bergeron: Alors, merci, Mme la Présidente. Très
brièvement, je voudrais peut-être souligner que j'ai de la
difficulté à comprendre la position du député de La
Prairie qui, depuis hier, nous dit qu'il n'y a pas urgence. Je pense que le
député de La Prairie, c'est le chevalier défenseur de
l'environnement, et à bon droit.
C'est sûr qu'il n'y a peut-être pas, en tout cas dans mon
optique à moi, urgence demain matin ou quelque chose comme ça.
Mais il reste un fait, c'est depuis 1984 qu'on essaie d'avancer dans ce
dossier-là. C'est la troisième visite de la Régie. Si on
retarde encore - et je pense que le député de La Prairie le sait
- c'est que, si on ne donne pas l'autorisation à la Régie d'aller
de l'avant dans un immédiat assez près, ça va retarder
encore.
Le député de La Prairie doit savoir, avant que toutes les
études soient faites, avant qu'on puisse décider en appel
d'offres ou quelque chose comme ça, il faudra encore attendre deux,
trois ans, normalement, avant d'arriver à ça. Lorsque ces deux,
trois et peut-être quatre ans là seront écoulés,
bien, il faudra construire, ce qui va prendre encore quelques années.
C'est sûr qu'il n'y a pas urgence, il n'y a pas urgence demain matin,
mais il y a urgence dans le futur. Je pense que ça serait risqué,
ça serait risqué de toujours temporiser, de toujours reculer
l'échéance. Je comprends mal l'argument du député
de La Prairie sur ce sujet-là.
En fait, c'est ce qui m'a un peu... c'est ce qui... C'est le point qui
m'a le plus chicoté jusqu'ici. C'est que, écoutez, ça fait
tellement longtemps que ça dure. C'est la troisième visite. Quand
on dit qu'il n'y a pas urgence, oui, il n'y a pas urgence pour demain matin, il
n'y a pas urgence pour la semaine prochaine. Oui, c'est vrai. On sait tout
ça. Mais je pense qu'il vient un moment, surtout quand ça fait
déjà huit ans, qu'il est temps de faire un pas et de faire un pas
concret, un pas réel, qui fait que ça va au moins démarrer
pour se rendre jusque vis-à-vis le BAPE, ensuite se rendre
vis-à-vis ceux qui sont intéressés à rencontrer
ceux qui ont offert leurs offres, etc. Enfin, moi, le côté
urgence, je pense que c'est un point faible comme argument du côté
de l'Opposition.
Deux points qui sont peut-être moins importants, mais qui m'ont
chicoté un peu de la part du député de La Prairie, c'est
que, hier, quand il a dit qu'il y avait 1 municipalité sur 26 qui
était contre et il a employé l'expression: II y a anguille sous
roche. Mais je vais vous dire, M. le député de La Prairie: II n'y
a pas grand conseil municipal qui irait de l'avant s'il fallait toujours avoir
l'unanimité. Quand on dit que 1 sur 26, il y a anguille sous roche,
bien, écoutez, je pense qu'on est à bout d'arguments
sérieux.
Un autre argument que le député de La Prairie... qui m'a
frappé un petit peu parce que je ne m'attendais pas à ce qu'il
établisse son point de vue, c'est quand il a dit, à un certain
moment, à peu près sur le même sujet, à propos du
maire de Dollard-des-Ormeaux, qui a dit: La Régie ferait une atteinte
à la réputation du maire de Dollard-des-Ormeaux si elle allait de
l'avant, il a été contre. Ma question est bien simple... Oui,
ça a été textuel. Relevez les galées. Moi, je vous
retourne tout simplement la question: Est-ce que la Régie ne porterait
pas atteinte aux 25 autres maires qui sont pour le projet qu'on présente
ce matin? Enfin, c'est textuel... Enfin, ce n'est pas important, vous allez me
dire, mais je pense que j'ai... Enfin, je trouvais que, comme argument, ce
n'était pas très, très fort.
Enfin, Mme la Présidente, moi, je suis convaincu... je sais, et
le ministre l'a souligné en plusieurs occasions, il y a des
améliorations à apporter au projet de loi qui nous est
présenté ce matin. Ça va être étudié
item par item et, j'espère, j'espère fortement que, lors de
l'étude de ces items-là, de ces points, de ces articles, d'ici
à la fin, on pourra en venir à une entente satisfaisante pour les
deux côtés qui se présentent aujourd'hui. La Régie a
son point de vue, et on a aussi des intervenants qui sont ici, qui nous ont
expliqué en plusieurs occasions leur point de vue. Je pense que je suis
convaincu que, lors de l'étude des articles d'ici à la fin, de
l'étude de ce bill privé, bien, on pourra arriver à une
entente. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Deux-Montagnes. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants?
M. le député de Dubuc.
M. Gérard R. Morin
M. Morin: Alors, merci, Mme la Présidente. Moi, je suis un
peu surpris que le ministre des Affaires municipales considère la
présente motion comme étant non fondée, d'autant plus
qu'il a la réputation d'un ministre empreint de sagesse, qui s'assure
toujours d'avoir toutes les informations, tous les témoignages, avant de
prendre une décision articulée, enfin, avant de prendre la bonne
décision.
Vous savez, Mme la Présidente, seulement à la lecture du
projet de loi, à sa lecture même, on comprend l'absolue
nécessité d'entendre des représentants de la
Communauté urbaine de Montréal. Je suis même surpris que la
proposition ne soit pas venue même de la part du ministre. Vous savez,
quand, au début, le projet de loi dit: «Attendu qu'il y a lieu
d'accorder des pouvoirs additionnels...» Alors, lorsqu'on parle de
pouvoirs additionnels à une Régie, je pense que... même si
je conviens que la Communauté urbaine de Montréal n'est pas
impliquée directement dans la gestion des déchets, a partir du
moment où on accorde des pouvoirs additionnels, il y a toujours un
risque que ces mêmes pouvoirs-là débordent
ou chevauchent les pouvoirs d'un autre organisme, entre autres la CUM.
Ça, c'est un exemple. (11 h 30)
À l'article 2, on parle de prescrire des règles relatives
au transport des déchets. On comprend que tout le domaine du
transport... je pense que, même si on parle ici seulement du transport de
déchets, on comprendra qu'à partir du moment où on
légifère ou on réglemente le transport, ça risque
de déborder, de chevaucher ou de provoquer des conflits par rapport
à l'ensemble du domaine du transport. Il y a un autre exemple, puis je
pense que c'est a l'appui de la nécessité d'entendre la
Communauté urbaine de Montréal. C'est l'article 3, le
deuxième alinéa, qui dit: «Les règlements
adoptés par la Régie en vertu de l'article 2 prévalent sur
tout règlement d'une municipalité ou de la Communauté
urbaine de Montréal.» Moi, je pense que le ministre, lorsqu'il...
Enfin, il a fait des interventions pour démontrer la
nécessité d'adopter ce projet de loi là et qu'il
faciliterait les autres étapes, que ce soit au niveau du BAPE ou autres.
Je pense que s'il veut absolument aller dans le sens de ses paroles, ce serait
d'inviter immédiatement des représentants de la Communauté
urbaine de Montréal pour venir nous dire - si le ministre prétend
que la Communauté n'a pas d'objection - à l'appui du projet de
loi, venir confirmer et appuyer la démarche de la Régie.
D'ailleurs, le ministre, peut-être - je ne sais pas si c'est
inconsciemment - donne un petit peu raison à nos motions.
Tout d'abord, hier, on s'est empressé de nous fournir une lettre
d'un membre de l'exécutif de la ville de Montréal, M. Brunelle,
pour venir dire qu'il était d'accord. C'est bien, mais pourquoi faut-il
procéder par écrit? Parce que, vous savez, une lettre, c'est
bien. Il est venu nous dire... Je pense que c'était bien qu'il vienne
appuyer le projet de loi. Mais s'il avait été là en
personne, ça aurait été bon pour l'Opposition de dire:
Bien, dites-nous pourquoi... et attirer l'attention sur certains articles du
projet de loi qui, finalement, quand on parle de pouvoirs additionnels, en tant
que membres de la ville de Montréal...
Aujourd'hui, on parle de la Communauté. Même, le ministre
vient presque à notre demande. Il nous a annoncé la
présence du maire de la ville de Dollard-des-Ormeaux qui a
exprimé, évidemment, des objections. Alors, à ce
moment-là, pourquoi le ministre le fait-il à la pièce?
Pourquoi, s'il veut absolument se donner les moyens de ses propos,
c'est-à-dire obtenir l'adoption de cette loi privée? Ce serait en
invitant, de sa propre initiative, des représentants de la
Communauté urbaine de Montréal pour permettre à
l'Opposition, et même à la partie ministérielle, de lui
poser des questions par rapport, justement, à ses pouvoirs additionnels.
Puis, à ce moment-là, je pense que l'Opposition serait beaucoup
mieux placée pour aborder l'étude du projet de loi article par
article, parce qu'une fois qu'on aura commencé la partie de
l'étude du projet de loi article par article, on serait malvenu de
demander la présence de la Communauté ou d'autres intervenants,
parce que le ministre pourrait éventuellement ne pas être en
mesure de répondre à nos questions. Je fais ici allusion à
ce qui touche l'article 15. Lorsqu'il nous dit que, rendu à
l'étude de l'article 15, il sera en mesure de nous donner toutes les
explications concernant les irrégularités du conseil
d'administration. Je pense qu'il serait tard et ce serait risqué de la
part de l'Opposition d'attendre qu'on soit rendu à l'article 15. Que le
ministre nous fournisse toutes les explications, enfin, réponse à
toutes les objections et les protestations du milieu par rapport à
l'inobservance de la Loi sur les cités et villes par le conseil
d'administration.
Alors, c'est pour cette raison que nous demandons, Mme la
Présidente, d'entendre les gens de la Communauté urbaine de
Montréal. À ce moment-là, si le ministre se rendait
à notre demande, je pense qu'il se donnerait un outil et un moyen de
faire avancer son projet de loi. Sinon, eh bien, je pense que nous serons
toujours sans réponse à nos questions, et nous doutons que le
ministre soit en mesure d'apporter des réponses à nos
questions.
C'est la raison pour laquelle nous avons présenté cette
motion, Mme la Présidente, et je souhaite... Encore là,
même si le ministre, généralement, quand il annonce ses
couleurs, modifie difficilement ses positions... Mais comme il n'est jamais
trop tard pour bien faire, il ne me reste plus qu'à souhaiter que le
ministre, je ne sais pas, dans un petit moment de remords, là, puisse se
rendre à notre demande.
Alors, je termine là-dessus. Je vous remercie, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Dubuc. M. le député de Marquette.
M. Claude Dauphin
M. Dauphin: Oui, merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors,
brièvement. J'ai devant moi, effectivement, la motion de l'Opposition
officielle qui demande à la commission de l'aménagement et des
équipements de convoquer la Communauté urbaine de
Montréal. Vous savez que, sur le plan procédural, la commission
est souveraine. C'est une membrane de l'Assemblée nationale, et la
commission est maître de sa procédure; donc, effectivement, elle
pourrait, avec une majorité de ses membres, décider de convoquer
la Communauté urbaine de Montréal. Cependant, hier,
j'écoutais attentivement l'intervention du ministre des Affaires
municipales qui nous disait, entre autres, que la Communauté urbaine de
Montréal avait ou a toujours le pouvoir d'agir en matière de
déchets sur son territoire, mais ne
s'en n'est jamais prévalu. Cependant, la Régie
intermunicipale de gestion des déchets est finalement un consensus de 26
municipalités. L'une d'elles, semble-t-il, par un fax reçu mardi
matin, dont le maire de Dollard-des-Ormeaux, semble-t-il, est en
désaccord avec l'adoption du projet de loi 221. De fait, anticipant
quelque peu une prochaine motion, le maire de Dollard-des-Ormeaux sera
présent cet après-midi, et tous les membres de la commission
auront effectivement le loisir d'interroger le maire de Dollard-des-Ormeaux
sur, de fait, les tenants et aboutissants de sa lettre de mardi matin.
Mme la Présidente, comme je l'ai mentionné au tout
début de nos travaux, le législateur a eu à trois reprises
l'occasion d'intervenir favorablement sur la Régie intermunicipale de
gestion des déchets sur l'île de Montréal. Il s'agit donc
d'une quatrième intervention législative par le Parlement. Comme
je l'ai mentionné mardi matin, la Régie a fait ses preuves. La
Régie a très bien fait son travail, a consulté, a
demandé à une vingtaine d'entreprises sur le plan international
de lui faire des propositions. Sept ont été retenues et,
finalement, trois. C'est la firme Foster Wheeler qui a été
retenue.
Ce que j'ai à dire également, M. le Président,
malgré... J'étais évidemment absent mardi soir, mais,
semble-t-il, que certaines réunions manquaient de transparence. Il faut
quand même faire la distinction entre des réunions de
l'exécutif de la Régie et des réunions du conseil
d'administration. Les réunions de l'exécutif, on n'est pas
obligé de faire ça au Forum de Montréal.
Alors, ceci étant dit, Mme la Présidente, la
Communauté urbaine de Montréal, pour les motifs
énoncés par l'honorable ministre des Affaires municipales,
à mon point de vue, n'a pas à être convoquée.
Cependant, nous allons concourir à une prochaine motion de l'Opposition
officielle relativement au maire de Dollard-des-Ormeaux. M. le
député de La Prairie mentionnait hier qu'il n'y a plus d'urgence
puisque la carrière Miron, au lieu de fermer à la mi-1994,
pourrait fermer, peut-être, deux ans, trois ans ou quatre ans plus tard.
Alors, à mon point de vue, Mme la Présidente, ce n'est pas parce
que la carrière Miron va fermer un an ou deux ans plus tard qu'il faut
fermer le dossier et se dire que tout est réglé. Deux ans,
ça passe rapidement. Il faut prévoir à moyen et à
long terme et non pas prévoir strictement pour le lendemain matin.
Alors, je crois que l'argument de mon bon ami le député de La
Prairie, à ce niveau-là, ne tient pas. Quand bien même que
la carrière fermerait deux ans plus tard, ce n'est pas une raison pour
dire à nos amis de la Régie: Allez-vous-en chez vous et vous
reviendrez dans deux ans, lorsque la carrière va fermer.
Ceci étant dit, Mme la Présidente, je n'ai pas l'intention
de parcourir jusqu'à 12 h 30 mon intervention, mais j'avais quand
même certains points à mentionner et je vous remercie de votre
bonne attention.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Marquette. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants?
Alors, est-ce que la motion présentée par M. Lazure,
«qu'en vertu de l'article 244 de nos règles de procédure,
la commission permanente de l'aménagement et des équipements
tienne, avant d'entreprendre l'étude détaillée du projet
de loi privé 221, Loi concernant la Régie intermunicipale de
gestion des déchets sur IHe de Montréal, des consultations
particulières quant à tous les articles dudit projet de loi et
qu'à cette fin elle entende la Communauté urbaine de
Montréal» est adoptée? (11 h 40)
M. Dufour: Adopté. Oui.
Une voix: Vote nominal, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Bélanger): Vote nominal. M. le
secrétaire.
Le Secrétaire: M. Lazure (La Prairie)?
M. Lazure: Oui.
Le Secrétaire: M. Dufour (Jonquière)?
M. Dufour: Pour.
Le Secrétaire: M. Morin (Dubuc)?
M. Morin: Pour.
Le Secrétaire: M. le ministre?
M. Ryan: Contre.
Le Secrétaire: Mme Bélanger?
La Présidente (Mme Bélanger): Abstention.
Le Secrétaire: M. Bergeron (Deux-Montagnes)?
M. Bergeron: Contre.
Le Secrétaire: M. Dauphin (Marquette)?
M. Dauphin: Contre.
Une voix: Peut-il voter par procuration?
La Présidente (Mme Bélanger): Non, parce que s'il
avait voté, j'aurais voté.
M. Ryan: Non, il n'avait pas l'air convaincu.
Le Secrétaire: Mme Pelchat (Vachon)?
Mme Pelchat: Contre. Une voix:...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, quatre pour,
trois contre-Une voix: C'est l'inverse.
La Présidente (Mme Bélanger):
...c'est-à-dire, excusez-moi, quatre contre, trois pour, une
abstention. Alors, la motion est rejetée.
M. Dufour: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
Motion proposant d'entendre le maire de la ville de
Dollard-des-Ormeaux
M. Dufour: J'aurais une motion à présenter pour que
soit «proposé qu'en vertu de l'article 244 de nos règles de
procédure la commission permanente de l'aménagement et des
équipements tienne, avant d'entreprendre l'étude
détaillée du projet de loi privé 221, Loi concernant la
Régie intermunicipale de gestion des déchets sur l'île de
Montréal, des consultations particulières quant à tous les
articles dudit projet de loi, et qu'à cette fin, elle entende le maire
de la ville de Dollard-des-Ormeaux.»
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la motion est
recevable, évidemment.
M. Dufour: Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, étant
donné que le ministre est prêt à l'entendre, est-ce qu'il y
a débat quand même sur la motion?
M. Dufour: Mme la Présidente, je pense que je vais parler
quelques instants sur cette motion. C'est évident que le ministre nous a
fait connaître sa bonne volonté, mais je pense aussi qu'on va la
voter. À ce moment-là, j'aurais quelques petites interventions
qui vont nous mettre dans l'ambiance du projet de loi.
M. Lazure: Vas-y tout de suite.
M. Dufour: II faut qu'elle me donne la parole.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez la parole,
M. le député de Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: Merci, Mme la Présidente. Vous savez, moi, je
suis très respectueux des règlements et je n'attendais que votre
bon vouloir. En fait, on a reçu au début de cette commission
parlementaire une lettre signée du maire de la ville de
Dollard-des-Ormeaux, Ed Janiszewski, qui nous fait part de certaines lacunes ou
de certains problèmes concernant le dépôt de ce projet de
loi. Il y a peut-être un ou deux paragraphes que je vais citer, parce que
ça nous dit vraiment ce qui en est. À ce moment-là,
ça nous permet de bien voir où le bât blesse.
Actuellement, si je comprends bien la lettre - et on aura, bien
sûr, à questionner M. le maire à l'occasion de sa
présence parmi nous - si c'est adopté, et j'ai tout lieu de
croire que ça le sera, c'est qu'actuellement il semble que le contrat ou
l'entente régissant la Régie intermunicipale permet aux
municipalités de se retirer à chaque cinq ans, où il y a
renouvellement de cette entente-là, ce qui fait qu'il se permet de nous
dire qu'actuellement, son intention, c'est de se retirer le 4 juin 1995. La
seule question qui est en suspens, c'est qu'il faut qu'il donne son avis de
retrait six mois avant que le fait ne se concrétise. Ce qui nous est
dit, à travers le bill qui est devant nous, le projet de loi, c'est que
ce projet de loi permettrait à la Régie de conserver ses membres
pendant 25 ans. Donc, il n'y aurait plus de droit de retrait. C'est assez
grave. C'est une règle du jeu, je comprends pourquoi la Régie le
demande. Mais, au moment où on le demande, si tous les membres ne sont
pas d'accord, comment on peut lier des gens à partir de 5 ans pour les
lier pendant 25 ans, sans qu'ils ne puissent se retirer? Si la lettre est bien
écrite: Pour cette raison, nous nous objectons à ce que la
Régie, sans notre autorisation - et c'est souligné - demande un
bill privé par lequel un terme de 25 ans serait imposé.
Ça lie les contribuables pendant pas mal d'années. Avant,
on parlait de 5 ans; là, on parle de 25 ans, avec des sommes
importantes. J'aurais cru que quelqu'un aurait pu se retirer pareil, même
si l'entente n'était pas reconduite jusqu'au bout de l'année,
mais à la condition qu'on fasse face à nos obligations, jusqu'au
temps que ça se produise. Je crois bien que le maire est en lieu de
s'interroger concernant ce changement de cap majeur. Je comprends aussi que la
Régie veuille s'assurer d'avoir des gens qui paient pour les coûts
des obligations qu'elle va contracter. De là le besoin que nous avons de
rencontrer le maire pour qu'il puisse nous dire s'il est d'accord ou pas
d'accord, c'est quoi, les motifs de sa réaction. Puis là, je vois
le député de Deux-Montagnes qui comprend très bien ce que
je dis. Il a été maire suffisamment longtemps pour savoir que,
avant d'engager une municipalité et ses citoyens pour 25 ans, il coule
beaucoup d'eau. Ça pourrait causer un problème majeur. Ça,
c'est un motif important, à mon point de vue, qui demande des
explications.
Il y a aussi une autre de ces interrogations où lui, il ne sait
pas, il croit de son devoir de
se poser, puisqu'on parle de signer des contrats sans devoir aller en
soumissions publiques. C'est une tendance qu'on remarque de plus en plus dans
certaines municipalités où elles veulent aller plus vite, plus
rapidement, pour la bonne marche des choses, aller avec des clés en main
ou aller avec des contrats sans qu'il n'y ait de soumissions publiques.
Toujours pour le maire de Dollard-des-Ormeaux, cette question semble
onéreuse. Non seulement on veut le lier pendant 25 ans mais, en plus, on
établit les règles du jeu pendant ces 25 années, ce qui
fait que les gens qui seront engagés dans la Régie n'auront plus
grand-chose à dire après. Comme dans toute assemblée
délibérante, ce sera la majorité qui décidera au
nom de tous les autres.
Je ne vous cache pas que ce sont des prévisions très dures
ou très onéreuses. Je comprends que le maire ait certaines
réticences par rapport à ce projet de loi. Non seulement il a des
réticences mais, en date du 26 mai, il a cru bon avertir la commission
parlementaire pour lui dire que, pour lui, ça allait trop loin. Il a une
bonne raison. Il aurait peut-être des raisons supplémentaires, non
seulement comme maire, mais le fait qu'il est trésorier de la
Régie, qu'il a vécu le cheminement de la Régie dans les
derniers mois... d'ailleurs, quelques années. Je ne crois pas qu'il
était là au début de la Régie, je pense que
c'était un autre maire. En 1985, je pense que c'était M.
Cournoyer qui était maire de Dollard-des-Ormeaux. Donc, c'est
évident qu'il n'a probablement pas été à l'origine
de cette entente qui a mis sur pied cette Régie-là, mais il est
un participant de droit puisque, comme maire de sa municipalité, non
seulement il en fait partie, mais il est aussi membre du comité
exécutif par ses fonctions de trésorier. Nous croyons que cette
prise de position ou cette lettre a tout son sens lorsqu'on voit les sommes
engagées. (11 h 50)
On n'a pas fait, jusqu'à maintenant, le débat à
savoir si c'est mieux d'avoir de l'enfouissement sanitaire ou si c'est mieux
d'avoir de l'incinération ou de la décharge
contrôlée. Il y a plusieurs façons de disposer des
déchets. J'en connais au moins trois grandes, mais il y en a d'autres.
Il y a du compactage, aussi, qui se fait. Je sais que ça peut se faire
avec de l'asphalte, par ballots pressés, tout en disposant de tris. Il y
a plusieurs façons de le faire. La Régie a choisi que
c'était l'incinération qui répondait le mieux à ses
besoins. Ça peut représenter certains avantages, mais je pense
qu'il n'y a pas de méthode parfaite parce qu'il y a un moratoire
d'imposé en Ontario et il y a des moratoires d'imposés, aussi,
concernant cette façon de disposer des déchets dans plusieurs
États américains. Donc, ce n'est pas une méthode comme
telle. Le ministre nous dit: Oui, mais on ne peut indéfiniment
tergiverser pour choisir une méthode ou l'autre. On a choisi cette
méthode-là. Mais s'il s'est développé, s'il se
développe ou s'il y a des moyens de faire autrement... Qu'est-ce qu'on
ferait si, plus tard, on s'était engagé rapidement, là,
sans véritable débat avec la population ou avec d'autres
intervenants, à savoir que c'était ça, la solution unique?
Montréal possède sa façon d'incinérer les
déchets, ils ont des problèmes aussi. Ils s'apprêtent
à dépenser des sommes assez importantes. On n'en a pas
discuté entre nous autres, là, ou ils n'ont pas discuté
entre eux autres de quelle façon on pouvait le faire. C'est tellement
vrai qu'il y a un problème à la ville de Montréal qu'il y
a des gens qui viennent nous dire que la meilleure fa^on... Parce que j'imagine
que la Régie n'a pas pris ça à la légère. Il
y a 26 municipalités qui nous disent que la meilleure façon,
c'est l'incinération. À travers me de Montréal, il y a une
façon... Il y a deux façons de procéder par la ville de
Montréal qui, elle, incinère et aussi dispose de décharges
contrôlées dans la carrière Miron. Il y a aussi la ville de
Montréal qui a une entente avec la ville de Lachenaie. Donc, il y a
encore plusieurs méthodes possibles. Il y a certainement une
économie de coûts. Tantôt, ça pourrait être une
économie de coûts. Est-ce que c'est toujours l'environnement qui a
préséance dans toutes les décisions? Je ne le sais
pas.
Le gouvernement n'a pas été tellement éclairant par
rapport à la disposition des ordures ménagères sur
l'ensemble du territoire du Québec. On n'a pas eu tellement
d'indications à savoir ce qui est mieux, ce qu'on doit faire et s'il y a
des balises. Il y a des millions qui ont été perdus un peu
partout, justement, à cause de ces débats qui ont mis en face
à face des élus et des populations. Ça, ça s'est
réglé à coups de millions, et le problème est
toujours entier parce que jamais on ne trouvera de solution... La solution ne
peut pas venir seulement des élus municipaux, il faut qu'elle vienne de
quelqu'un qui devrait agir comme un guide, que ce soit le ministère de
l'Environnement, le ministre des Affaires municipales, mais il faut que
ça vienne d'autres au-dessus ou qu'on donne tous les pouvoirs et,
après ça, on va le régler. Donc, ça, ce sont des
points qui nous interrogent par rapport au projet de loi.
Dans la lettre du maire de Dollard-des-Ormeaux, il y a aussi un
paragraphe qui est intrigant parce qu'il nous dit que la Régie n'a
jamais reçu l'approbation des villes membres avant de procéder
à un bill privé. Nous sommes de l'opinion même que
plusieurs décisions ou actes de la Régie ne sont pas conformes
aux lois qui la régissent. C'est un engagement très grave,
ça, de venir demander au législateur d'approuver tous les actes
qui ont pu être faits en dehors des lois et règlements.
Le député de Marquette veut minimiser toutes les
assemblées en disant: On ne peut pas faire ça au Forum de
Montréal, ça ne serait même pas dans le territoire de la
Régie. Je pense
que ça serait difficile. Mais ce n'est pas ça que les
citoyens ont demandé. J'ai compris les intervenants avant hier qui sont
venus nous parler de la question de la publicité devant entourer les
assemblées et aussi les démarches que ces citoyens ont faites
vis-à-vis les élus pour leur demander de pouvoir au moins
assister. Public, ça ne veut pas dire nécessairement que c'est
l'assemblée qui appartient au public. Ça veut dire que les
élus doivent prendre des décisions devant la population.
Ça n'a pas été fait. La réponse qu'on a eue, c'est
d'un procureur: Bien, les portes n'étaient pas barrées; on n'a
jamais dit que c'était privé. Il savait bien que ce n'est pas
comme ça que ça se passe dans le régulier. Moi, je pense
que le caractère public d'une assemblée, c'est que le public y
soit admis et qu'il y ait suffisamment de publicité, peut-être pas
des avis comme tels, mais qu'il y ait un règlement qui permette de dire
ce qui se passe. C'est tellement vrai que la Régie a réagi six
mois après qu'il y ait eu des pressions très fortes. Il y a eu
des lettres d'envoyées au ministre des Affaires municipales qui a
répondu aux personnes, d'abord, par un accusé de
réception, deuxièmement qu'il allait regarder c'est quoi sa
réponse. La réponse est venue avant hier soir lorsque le ministre
des Affaires municipales a dit à la personne: Ma réponse est dans
le projet de loi. C'est vrai. Votre réponse est tellement dans le projet
de loi... Qu'est-ce que ça dit? C'est l'article 15. Ça dit: On va
tout ratifier ce qui s'est passé. Et ça, n'oublions pas
qu'actuellement, au moment où on se parle, l'Opposition, on n'a pas
ça en main les procès-verbaux. Je n'en ai pas vu un. Je ne sais
pas ce qu'il y a dedans. Ça va prendre un acte de foi quelque part. Mais
on nous dit: II va falloir que vous acceptiez ça, si on se fie à
l'article 15 qui est dans le projet de loi.
Donc, comment on a pu... Comment on peut... C'est vrai que les maires
représentent la population, mais les maires ne sont pas souverains. Les
maires sont en fonction 24 heures par jour, 7 jours par semaine, 365 jours par
année - à moins que ce soit une année bissextile - lorsque
le conseil ne siège pas, mais ils doivent faire entériner leurs
décisions par leur conseil. J'ai de la difficulté à
comprendre - ça, probablement que le maire pourra nous l'expliquer -
j'ai de la difficulté à comprendre que les maires n'aient pas
demandé certaines autorisations à leurs conseils municipaux. Je
n'ai aucun moyen de contrôler ça à partir de Québec.
Je peux le savoir si je leur demande. Il serait surprenant que les conseils
municipaux ne soient pas au courant de ce qui se passe. Est-ce qu'ils avaient
le moyen de s'opposer? Je pense que non, à moins qu'il y ait des
règlements qui disent que les conseils peuvent enlever leurs maires des
conseils d'administration. Si, par la loi habilitante, ce sont les maires qui
représentent leur municipalité, ça veut dire qu'ils n'ont
pas besoin d'aller chercher de mandat à leur municipalité. Leur
mandat, c'est leurs votes, et ils ont le droit de prendre les décisions
qu'ils pensent être les meilleures pour leurs citoyens. C'est un peu de
cette façon-là que j'interprète notre demande, à
savoir si M. Janiszewski peut nous informer de quelle façon ça
s'est passé. Je pense, comme trésorier de la Régie, plus
maire de sa municipalité, qu'il pourra certainement nous
éclairer, et je pense que notre demande est juste et raisonnable. Tout
à l'heure, le ministre des Affaires municipales nous a informés
que, oui, il pourrait donner suite à cette demande, que oui, ça
pourrait se faire rapidement. Donc, je n'argumenterai pas plus longtemps
concernant cette demande ou cette motion que nous faisons et qui, je crois, est
juste et raisonnable. Voilà, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le ministre.
M. Claude Ryan
M. Ryan: Est-ce que M. le député de
Jonquière a terminé?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
ministre.
M. Ryan: II m'a dérangé dans ma lecture.
J'étais en train de...
M. Dufour: Vous ne voulez pas appuyer?
M. Ryan: Non non, j'en conviens volontiers, j'en conviens
volontiers. Je vais commenter brièvement la proposition. Nous avons tous
pris connaissance de cette lettre qu'adressait au secrétaire de la
commission parlementaire, le 26 mai dernier, le maire de ville de
Dollard-des-Ormeaux, M. Ed Janiszewski. Nous aurons l'occasion d'interroger le
maire cet après-midi, si la motion est acceptée, ce à quoi
nous sommes disposés à nous prêter.
Je voudrais faire quelques rapides commentaires sur la lettre, comme l'a
fait le député de Jonquière. M. Janiszewski dit que le
projet de loi comporte un engagement d'une durée de 25 ans, pour les
municipalités engagées dans la Régie. On verra la
portée exacte de l'engagement qui est proposé. Jusqu'à
maintenant, c'était 5 ans, renouvelables, tandis que là on nous
propose que l'entente prenne fin le 2 décembre 2030. C'est plus que 25
ans; ça fait 8 plus 25, plus 30, ça fait 38. On pourra regarder
ça attentivement quand on en viendra là. Je pense qu'on est
d'accord là-dessus. Maintenant, il y a une chose qui est
évidente, c'est que si les municipalités s'engagent dans un
projet de cette ampleur, il faut bien que ce soit un engagement à long
terme. Les mariages à court terme là-dedans, ça ne marche
pas. En raison des engagements
financiers que comporte la création d'un tel dispositif, c'est
évident que ça va prendre un engagement à plus long terme.
Maintenant, la durée de la période pour laquelle vaudra
l'engagement, ça, ça peut être examiné quand on
arrivera... Je suis content du nouvel esprit expéditif que trahit, que
traduit, pas trahit, que traduit cette partie de l'intervention du
député de Jonquière. Je vois qu'il est déjà
rendu à l'article 16. Il y en a seulement 18. J'apprécie
énormément cette attitude qui nous rappelle le
député de Jonquière sous ses aspects positifs, qui sont
beaucoup plus nombreux d'ailleurs. Alors, là-dessus, on pourra discuter.
(12 heures)
Deuxièmement, on dit: Une des intentions du projet, c'est de
permettre à la Régie de signer des contrats sans devoir aller en
soumissions publiques. Là, je regrette, ça, ça a
été fait en 1988. Je pense qu'on est d'accord là-dessus.
Mais je comprends, M. Janiszewski a écrit sa lettre, là. On ne
lui demande pas d'avoir une précision rigoureuse. Il dit le fond de sa
pensée, et c'est très bien. Alors, là-dessus, là,
nous n'innovons en rien. Au contraire, le contremaître, lui, il serait
octroyé, évidemment, en vertu du pouvoir qui a déjà
été donné en 1988. Puis, là, si on voulait
prétendre tout refaire la démarche, je pense qu'on nagerait en
plein absurde. Mais pour les autres contrats qui seront donnés, des
contrats de service ou d'acquisition de biens ou d'équipements, il y a
des règles qui ont été définies auxquelles devra
s'astreindre la Régie. Je pense que c'est dans la loi de 1990. En tout
cas, là-dessus, il n'y a pas de problème. Je pense que... une
chose qui sera nettoyée. On pourra en discuter avec M. Janiszewski. Il
n'y a pas de problème là-dessus.
Ensuite, il demande qu'on retarde le projet de loi pour prendre le temps
de consulter les services juridiques du ministère des Affaires
municipales. Là... Oui, je comprends, mais ça a été
fait abondamment. Les services juridiques sont représentés ici
par le sous-ministre adjoint qui est en charge de tout le secteur des affaires
juridiques, M. Blanchet. M. Blanchet est accompagné du juriste qui a
suivi plus immédiatement le dossier, Me Michel Rompre, dont tout le
monde connaît la grande compétence en matière de droit
municipal. Il y a Me Hardy qui est là également. Puis, du
côté de mon cabinet, il y a Me Hélène Livernois avec
laquelle beaucoup des personnes qui sont ici ont transigé. Donc,
l'expertise en droit municipal s'accroît de jour en jour. Tout le monde
est en mesure d'apprécier la présence qu'elle a aux
problèmes qui nous sont soumis par les municipalités.
Alors, de ce point de vue là, je pense que des travaux ont
été faits, des vérifications ont été faites.
Il y a une chose que des avis juridiques ne peuvent jamais donner de
manière complètement certaine, c'est la partie opportunité
pratique. Un juriste peut vous dire: Du point de vue de la loi, vous pouvez
faire ceci, mais ça peut être une chose absurde parce que la loi
n'interdit pas un certain nombre de choses absurdes. Elle repose sur le
postulat que les gens sont intelligents quand ils agissent. Elle leur laisse
une marge de liberté. Si quelqu'un est dans des dispositions qui
l'inclinent à agir sottement, il ne faut pas que la loi l'en
empêche totalement. D'ailleurs, nos règlements, à
l'Assemblée nationale, laissent passablement de marge aux comportements
difficiles à saisir, à plus forte raison dans la
société «at large». Je vois que le
député de La Prairie m'écoute peu quand j'énonce
des propos sages.
M. Lazure: J'écoute de ma troisième oreille.
M. Ryan: Ha, ha, ha! Là, vous ne manquez pas grand-chose,
par exemple. Je ne voudrais pas que vous vous sentiez lié.
Alors, ensuite, M. Janiszewski nous dit que la Régie n'a jamais
reçu l'approbation des villes membres avant de procéder pour un
bill privé. Là, il va falloir qu'il nous explique ce qu'il
faisait à la réunion quand ça a été
adopté parce que, selon les procès-verbaux, il était
présent, et la résolution approuvant le projet de loi 286 - c'est
le numéro qu'il portait a l'époque, mais la substance est la
même, à toutes fins utiles -a été approuvée
à l'unanimité. Il était peut-être sorti pour des
raisons particulières, là, qui se présentent des fois
quand on est en réunion, mais on aura l'occasion d'en discuter avec lui.
Mais, nous autres, nous fonctionnons avec un procès-verbal officiel qui
est inscrit dans le livre des procès-verbaux de la Régie,
indiquant que cette résolution-là a été
adoptée le 26 novembre 1991, à l'unanimité.
Nonobstant ces éléments de réponse que nous
détenons déjà au sujet d'assertions que nous trouvons dans
la lettre de M. Janiszewski, nous le rencontrerons avec grand plaisir cet
après-midi. Je suis heureux de confirmer que nous voterons en faveur de
la motion. Par conséquent, nous reviendrons à l'esprit de
collaboration qui est un des éléments très valables de la
tradition parlementaire, un des éléments qui l'enrichissent. Il
faut des désaccords et, à un moment donné, l'esprit de
collaboration reprend sa place, puis c'est dans cette dialectique jamais
épuisée que réside le dynamisme de l'action parlementaire.
Il faut des désaccords quand les convictions les justifient. Puis,
dès qu'on a disposé de certaines objections, la collaboration
reprend le dessus, puis c'est comme ça que les sociétés
fonctionnent. Évidemment, je suis convaincu que nous en viendrons
graduellement à ça, mais il n'y a rien de pire pour un
gouvernement que de vouloir imposer des actes de foi à l'Opposition.
L'Opposition veut voir, puis je la comprends. Ayant siégé dans
l'Opposition pendant de nombreuses années, je dis souvent à nos
collègues plus jeunes qu'il leur manque cette partie-
là dans leur formation parce qu'ils ont eu la grâce
d'être élus au pouvoir tout de suite en commençant. Il faut
avoir connu l'Opposition pour être complet, et je ne vous le souhaite
pas.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Je trouve que votre formation pourrait souffrir d'un
complément pendant quelques années.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Ceci étant dit, M. le Président, je
voudrais dire... J'ai eu des rapports avec M. Janiszewski. M. Janiszewski m'a
fait signe, quand je suis devenu ministre des Affaires municipales, pour me
dire qu'il avait des motifs d'inquiétude au sujet de la Régie. Je
l'ai reçu à mon bureau, à Montréal. Après
l'avoir entendu, je lui ai dit que, par esprit d'équité, je me
ferais un devoir d'écouter également le point de vue de la
Régie. J'avais fait signe au Dr Leduc, à l'époque, vous
vous souvenez docteur, j'avais dit: Je voudrais avoir votre point de vue
également sur des choses que j'ai entendues de la part de M.
Janiszewski. Vous m'avez apporté des éléments de
réponse qui m'ont paru satisfaisants. J'en avais fait part à M.
Janiszewski également; il m'est revenu, il avait demandé que
cetains éléments soient examinés de plus près,
comme il m'a écrit il y a un certain temps - je pense que c'est au mois
de mars - pour me dire qu'il entendait se retirer de la Régie à
compter de 1989... à l'expiration du terme actuel, qui se termine en
1996. Mais je ne sais pas s'il avait lu... L'entente, ce n'est pas exactement
ça qu'elle dit, là, mais en tout cas, on verra. On verra, on aura
l'occasion de parler avec lui, mais j'ai trouvé que c'était un
homme sincère, très dévoué au service public qui
est postulé par le mandat qu'il a reçu de la population. Son
intervention est très pertinente, dans la perspective du mandat qui nous
a été confié par l'Assemblée nationale, d'examiner
ce projet de loi. C'est sans aucune réticence ou hésitation que
nous voterons en faveur de cette motion et que nous pourrons, je le souhaite
bien, rencontrer M. Janiszewski dès le début des travaux de la
séance de cet après-midi, à supposer que
l'Assemblée nationale nous donne l'ordre de siéger cet
après-midi et, peut-être, pendant d'autres périodes
ultérieures. Nous autres, nous consentons volontiers à approuver
cette motion, qui nous apparaît dictée par un souci bien compris
de l'intérêt public.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants? M. le député de
La Prairie.
M. Denis Lazure M. Lazure: Merci, Mme la Présidente.
Juste, rapidement, quelques mots, pour prendre bonne note que le parti
ministériel, et le ministre en particulier, a enfin vu le
bien-fondé de cette demande de consultation. La nuit a porté
conseil, il faut croire.
Nous avions dit hier, à plusieurs reprises, et je le
répète encore, ce matin, que les affirmations du maire de
Dollard-des-Ormeaux sont graves, et j'en profite pour rectifier une remarque du
député de Deux-Montagnes qui m'a mal compris hier, apparemment.
Le député de Deux-Montagnes dit: Le député de La
Prairie a prétendu qu'adopter le projet de loi va jeter du
discrédit, va porter atteinte à la réputation du maire de
Dollard-des-Ormeaux. Ce n'est pas ça du tout que j'ai dit. J'ai dit que
la réponse que le président de la Régie a faite à
cette commission, sur les affirmations du maire de Dollard-des-Ormeaux, sa
réponse au président de la Régie porte atteinte à
la réputation et à la crédibilité du maire de
Dollard-des-Ormeaux, parce que le président de la Régie nous a
dit, il l'a dit bien ouvertement - je suis sûr qu'il n'aurait pas de
difficulté à le répéter - que ce n'est pas la
première fois - je le dis textuellement, c'est ce qu'il a dit - que le
maire de Dollard-des-Ormeaux dit quelque chose qui n'est pas exact. C'est
ça qu'il a dit. Cette affirmation-là, Mme la Présidente,
c'est ça qui porte atteinte à la réputation et à la
crédibilité d'un maire, d'un maire, de surcroît, qui est
membre de sa Régie, et, de surcroît, qui est même son
trésorier, à la Régie. Alors, c'est dans ce
sens-là.
Je relève une deuxième remarque d'un député
ministériel qui dit - il cite toujours le député de
Deux-Montagnes, je crois - qui était prolifique, ce matin, qui a dit: Le
député de La Prairie a parlé d'anguille sous roche... ou
c'est le député de Marquette peut-être, un des deux, en
tout cas. M. le député de Deux-Montagnes... encore lui!
Une voix: Et l'autre est d'accord. (12 h 10)
M. Lazure: Oui, je répète: II y a anguille sous
roche. Quand le trésorier même de l'organisation de la
Régie vient affirmer les choses qu'il affirme, c'est grave.
«Anguille sous roche» dans le sens que, peut-être, il y en a
d'autres qui sont mécontents comme le trésorier, peut-être
que le trésorier a des choses additionnelles à nous dire. C'est
quand même pas une lettre qui est très longue: une page et deux
paragraphes sur la deuxième. Peut-être aurait-il des choses
à nous raconter sur la gestion de la Régie? Il y a beaucoup
d'argent, non seulement le projet de 260 000 000 $, 270 000 000 $ - les
chiffres varient selon les jours et venant toujours de la Régie - mais
il y a aussi le fait que la Régie a dépensé 9 000 000 $
à date. C'est beaucoup d'argent, 9 000 000 $, si je comprends bien, en
frais de procureurs et en frais de consultants, essentiellement. C'est beaucoup
d'argent ça, M.
l'ex-maire. Sur sept, huit ans, si l'on veut, mais, quand même,
quand même.
Mme la Présidente, je voudrais m'attarder deux minutes sur
l'aspect finances justement, puisqu'il s'agit du trésorier de la
Régie. La Régie a engagé des sommes importantes, c'est de
l'argent des contribuables. Il y a au moins une personne dans l'exécutif
de la Régie, à savoir le trésorier, qui est la plus
immédiatement concernée, qui a beaucoup de points d'interrogation
sur le type de gestion de la Régie. On a entendu hier et avant-hier des
groupes, des individus qui ont beaucoup de questions sur le type
d'administration non pas financière, mais le climat
général à la Régie, en particulier sur l'aspect
secret des travaux de la Régie. On a eu beaucoup de critiques
là-dessus, et j'aurai l'occasion d'y revenir plus tard parce que
ça me paraît très grave; très grave, la façon
dont la Régie a fonctionné, à rencontre même des
dispositions de la Loi sur les cités et villes.
Mais, là, je veux m'attarder à l'aspect finances. Quand le
trésorier d'une organisation dit: La Régie n'a jamais reçu
l'approbation des villes membres avant de procéder pour un bill
privé, et nous sommes d'opinion que plusieurs décisions ou actes
de la Régie ne sont pas conformes aux lois qui la
régissent...
Mme la Présidente, jusqu'ici, on a fait valoir du
côté de l'Opposition qu'il n'y avait pas urgence pour l'adoption
de ce projet de loi. Nous allons continuer de faire valoir qu'il n'y a pas
urgence. Nous allons continuer de faire valoir aussi qu'il y a lieu de
critiquer sévèrement la gestion antérieure de la
Régie. Je comprends que la Régie a fait acte de contrition - le
président de la Régie a fait acte de contrition, de repentir - et
que la gestion a changé quelque peu depuis six mois, mais je pense que
la Régie doit nous expliquer, en détail, pourquoi elle a
fonctionné de façon aussi secrète depuis des
années, à rencontre des dispositions de la Loi sur les
cités et villes. Pourtant, ce n'est pas parce que le président de
la Régie n'est pas bien avisé par des procureurs. Il y a autour
de lui trois procureurs, d'excellents procureurs, mais je note qu'il n'y a pas
beaucoup de maires autour de lui, par exemple. Ça m'inquiète,
ça m'intrigue. Pourquoi est-ce qu'au lieu d'avoir trois procureurs
autour de lui il n'est pas venu avec trois maires autour de lui, dont son
trésorier? Moi, je pense que ça aurait été un
symptôme de transparence de la part de la Régie. Mais, moi,
ça m'inquiète beaucoup quand un président de Régie
qui représente un ensemble de maires, au lieu de se faire accompagner
par des collègues maires se fait accompagner seulement par trois
procureurs. Ça coûte beaucoup d'argent. Ce sont d'excellents
procureurs, mais qui coûtent beaucoup d'argent. Je le dis comme je le
pense, et d'autres l'ont dit aussi. Ça fait une disproportion dans les
moyens. Les gens qui s'opposent au projet de loi n'ont pas les moyens, avec
l'argent du public, de se payer trois procureurs pour se faire accompagner. Le
maire de Dollard-des-Ormeaux - moi, je suis content de voir que le parti
ministériel, enfin, acquiesce à cette demande - va venir nous
expliquer comment ça a fonctionné et va venir apporter plus de
substance aux critiques sévères qu'il a énoncées
dans sa lettre du 26 mai.
En conclusion, Mme la Présidente, il s'agit de l'argent des
contribuables. Ce sont des grosses sommes qui ont été
dépensées, et ça va être des sommes encore plus
énormes qui vont être dépensées si ce projet de loi
est adopté tel quel.
Alors, je ne vais pas m'allonger plus longuement. Je veux simplement
revenir sur une dernière remarque du député de Marquette,
cette fois-ci, qui a dit: Oui, il y a urgence parce que la carrière
Miron, ça se peut qu'elle ferme deux ans plus tard que prévu.
Deux ans, que le député de Marquette a dit textuellement. Ce
n'est pas deux ans, Mme la Présidente, c'est au moins 10 ans; tout le
monde le dit, sinon 15 ans. Quelqu'un a parlé même de 2015. Mais
les gens s'entendent pour dire 2010. Alors, d'une part, il n'y a pas urgence;
d'autre part, puisqu'il s'agit de sommes considérables, de
dépenses considérables que les contribuables ont à
défrayer, il me semble que nous devons prendre tout le temps qu'il faut
pour étudier ce projet de loi, et nous sommes toujours d'avis que le
projet de loi devrait être reporté. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député La Prairie. M. Leduc, j'aimerais vous faire remarquer que
j'ai vu que vous aviez le goût de réagir et que vous aviez
demandé si vous aviez le droit. Malheureusement, les règlements
de la commission ne permettent pas aux intervenants, aux requérants de
réagir sur des motions. Par contre, au niveau de l'étude du
projet de loi article par article, vous pourrez revenir sur ce qui a
été dit, évidemment. Vous aurez tout le loisir de le
faire. Alors, M. le député de Mont-magny.
M. Réal Gauvin
M. Gauvin: Merci, Mme la Présidente. Le
député de Montmagny-L'lslet. Juste quelques minutes, comme membre
de cette commission, pour vous faire part de ma perception. D'abord, je suis
fier de voir que M. le ministre des Affaires municipales a pris contact, ce
matin, avec le maire de Dollard-des-Ormeaux pour connaître ses
disponibilités et l'inviter.
Évidemment, la lettre qui a été mise à la
connaissance des membres de la commission... on est en droit de se questionner.
C'est ce qui nous permet, justement, comme il l'a mentionné, d'appuyer
la motion présentée par le député de
Jonquière, une motion à l'effet d'entendre la ville de
Dollard-des-Ormeaux, et ça s'explique justement par la connaissance de
la lettre. En
prenant connaissance de la lettre, les membres ont avantage à
connaître la position, justement, du maire de Dollard-des-Ormeaux, d'une
part. Donc, je reconnais la vigilance et le suivi de ses dossiers du ministre
des Affaires municipales, justement, pour se préparer à entendre,
je pense, un témoin qui pourrait être très important pour
permettre aux membres de cette commission de se faire une Idée.
Comme M. le ministre l'a mentionné tantôt, il est difficile
pour nous, membres de la commission, de comprendre comment il se fait que la
résolution ait été acceptée à
l'unanimité et à partir d'un conseil d'administration autour de
cette Régie, il ne nous apparaît pas y avoir eu échange ou
dissidence, entre-temps, officielle. En fait, c'est ma perception, d'une part.
Donc, je pense, comme je le mentionnais, que ça va nous permettre de
clarifier la position du maire de cette ville qui est membre de votre
Régie, d'une part.
D'autre part, comme député membre de cette
législation, j'ai eu une certaine expérience, comme plusieurs
autres de mes collègues du côté ministériel, comme
du côté de l'Opposition, au niveau du monde municipal, comme
maire. Je ne suis pas intervenu hier, mais j'aimerais, à ce moment-ci,
me questionner... Quand les citoyens sont venus depuis quelques heures nous
dire qu'ils reprochaient certaines choses à la Régie, sa
transparence au niveau des réunions, d'abord, la possibilité de
reconnaître les réunions de la Régie comme réunions
publiques, permettant au public d'y avoir accès. (12 h 20)
Moi, je dis, par expérience, que les citoyens avaient la chance
et l'avantage de s'intéresser au dossier et de questionner leur maire
respectif. Je pense que ça, c'est un acquis pour tout payeur de taxes
dans chacune de nos municipalités, et les maires de ces 26
municipalités-là auraient dû ou devaient être en
mesure de répondre à l'inquiétude ou au questionnement de
chacun des citoyens. On a admis, la Régie a admis qu'elle a
corrigé la situation suite au questionnement d'un certain nombre de
citoyens. Cette situation-là, je pense qu'elle a été
rétablie.
On a aussi à se questionner comme membres. L'entreprise
privée, et je vais relater quelques points. On aura la chance d'y
revenir à l'étude article par article. L'entreprise privée
qui donne déjà les services de cueillette et de disposition des
déchets. Moi, comme représentant d'un comté où
l'entreprise privée et la petite entreprise sont très
présentes - je pense que c'est ce qui active l'économie dans ma
région à 90 % - ces gens-là ont aussi le droit de se
questionner sur leur avenir, en relation avec la lecture du projet de loi.
J'espère que c'est des choses qu'on va avoir ta chance de
préciser, comme membres de la commission, avec la Régie et aussi
avec le groupe d'entrepreneurs privés qui étaient en opposition
à ce projet de loi.
Il y a un autre point que je vais tenter, avec la permission de cette
commission, un peu plus tard, de clarifier sur les droits de transport, les
permis de transport qui seront émis par la commission. Donc, ce que je
veux dire à ce moment-ci... nous aurons la chance d'y revenir.
Évidemment, la population est en lieu - je me répète et je
le redis - de se questionner sur un projet de cette envergure-là sur le
plan financier, d'une part, et sur le nombre d'années d'implication.
M. le président de la Régie, justement, mentionnait
tantôt que... Hier, plutôt, nous avons mentionné que le BAPE
serait un élément, une période très importante pour
la population des municipalités que vous représentez.
D'après moi, ça pourrait sécuriser une partie de la
population, cette partie-là qui ne peut être invitée.
C'étaient les interventions, madame, que je voulais faire. Je
vous remercie, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Montmagny-L'lslet. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Alors, nous allons... Est-ce que la motion est
adoptée?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de La Prairie.
Motion proposant de prendre connaissance
des résolutions, règlements et
autres
actes du conseil d'administration de la
Régie intermunicipale de gestion des
déchets sur l'île de Montréal
(RIGDIM)
posés au cours d'une assemblée
qui
n'a pas été tenue publiquement
M. Lazure: Merci, Mme la Présidente. On me permettra de
présenter la motion suivante, qui se lit comme suit: «Que cette
commission souhaite, avant d'entreprendre l'étude
détaillée du projet de loi privé 221, prendre connaissance
des résolutions, règlements et autres actes du conseil
d'administration de la Régie intermunicipale de gestion des
déchets sur l'île de Montréal adoptés ou
posés au cours d'une assemblée qui n'a pas été
tenue publiquement, contrairement au quatrième alinéa de
l'article 468.17 de la Loi sur les cités et villes.»
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'on pourrait
avoir copie de la motion? J'ai un peu de difficulté à trouver
cette motion recevable. Alors, j'aimerais qu'il y ait discussion sur la
recevabilité, avoir des arguments pour me convaincre de la
recevabilité.
M. Lazure: Oui.
M. Ryan: Pourriez-vous me donner le texte parce que je n'ai pas
compris très bien à quoi on veut en venir.
La Présidente (Mme Bélanger): On va vous passer
celui-là pour que vous le lisiez, mais, étant donné qu'on
n'a pas de copie, il faudrait...
M. Ryan: Pouvez-vous nous en donner lecture, Mme la
Présidente, parce que...
M. Lazure: Mme la Présidente, si...
M. Ryan: ...j'aurais absolument besoin des lumières de mes
collègues?
M. Lazure: Peut-être que, pendant qu'on fait des copies du
texte, c'est encore plus simple-La Présidente (Mme Bélanger):
Alors, si vous me permettez, le ministre m'a demandé de relire la
motion. «Que cette commission souhaite, avant d'entreprendre
l'étude détaillée du projet de loi privé 221,
prendre connaissance des résolutions, règlements et autres actes
du conseil d'administration de la Régie intermunicipale de gestion des
déchets sur l'île de Montréal adoptés ou
posés au cours d'une assemblée qui n'a pas été
tenue publiquement, contrairement au quatrième alinéa de
l'article 468.17 de la Loi sur les cités et villes.»
Je vous avoue que c'est la première fois que j'ai une motion dans
ce sens-là, et j'aimerais qu'on plaide la recevabilité.
Débat sur la recevabilité
M. Lazure: Merci, Mme la Présidente. Si les
collègues de la commission se réfèrent à l'article
15 du projet de loi, nous avons, dans la rédaction de la motion,
emprunté le texte de l'article 15, à toutes fins pratiques.
Pourquoi? Parce que, hier et avant-hier, des groupes et des individus sont
venus se plaindre, Mme la Présidente, de cet état de fait, de
l'état de fait qui a existé apparemment jusqu'en novembre 1991,
à savoir que les séances - et ça a été
confirmé par les autorités de la Régie - que, jusqu'en
novembre 1991, les séances étaient à huis clos et que,
malgré les demandes de citoyens ou de groupements pour obtenir des
résolutions, règlements et autres actes du Conseil, ça
leur était refusé. Il est arrivé, à un moment
donné, que la Commission d'accès à l'information a rendu
une décision, le 19 décembre 1991, forçant la Régie
à rendre publics, je le conviens, la plupart des documents. Mais on nous
a fait valoir, certains...
M. Ryan: Vous pariez de la Commission d'accès.
M. Lazure: Pardon?
M. Ryan: Vous parlez de la Commission d'accès?
M. Lazure: Oui, la Commission d'accès. Le document du 19
décembre 1991 qui ordonnait, à toutes fins pratiques, à la
Régie de rendre publics la plupart des documents. Mais on nous dit, et
c'est l'objet de la proposition, Mme la Présidente, que la situation
demeure confuse, qu'il y a certains documents qui ont été rendus
publics, mais avec des ratures dans les documents, d'une part. On nous dit
aussi que, dans la liste des neuf types de documents auxquels fait
référence la Commission d'accès à l'information, il
y en aurait deux types: type 5 et type 8. Le type 5, les contrats et ententes
avec Foster Wheeler; le type 8, les études et analyses du
procédé d'incinération pour l'élimination des
déchets solides. On nous dit que ces deux catégories de
renseignements, de documents ne sont pas, pour le moment, accessibles et que,
pour le moment, la Commission d'accès n'aurait pas ordonné
à la Régie...
M. Ryan: Question de règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): Question de
règlement, je m'excuse.
M. Ryan: Une question de règlement, si le
député me permet, parce que la manière dont il
résume la première partie de l'opération de la Commission
me paraît inexacte.
Il n'y a pas eu de décision de la Commission d'accès
ordonnant le dépôt des documents. Ils ont été
déposés volontairement pendant l'examen de la requête.
Toute la partie des procès-verbaux, ça a été
déposé, ça, de la libre initiative de la Régie. Je
ne pense pas qu'il y avait eu de décision de la Commission, à ce
moment-là. En tout cas, vous pourrez le vérifier et
peut-être qu'à la reprise, cet après-midi, vous pourrez
corriger ou rectifier s'il y a lieu, sinon nous le ferons.
M. Lazure: Mme la Présidente, justement. Peut-être
que le ministre a raison, mais ce n'est pas clair parce que je regarde la
dernière page de la décision du 19 décembre de la
Commission d'accès à l'information. C'est signé par Pierre
Cyr, commissaire, et à la dernière page, c'est dit: Pour ces
motifs, la Commission accueille en partie la demande de révision. En
accueillant la demande de révision du requérant...
M. Ryan: Regardez ensuite.
M. Lazure: ...d'avoir accès. Moi, j'interprète
ça comme si la Commission disait à la Régie: Donnez
accès à.
M. Ryan: Oui, mais regardez la phrase qui suit.
M. Lazure: J'allais continuer. M. Ryan: Oui? Content.
M. Lazure: Donne acte de la transmission des documents
survenue...
M. Ryan: C'est ça.
M. Lazure: ...séance tenante. Oui.
M. Ryan: ...séance tenante. Ils n'ont pas attendu la
décision, ils l'ont fait avant la décision. C'est bien clair.
M. Lazure: Bon, en fait... M. Ryan: Merci.
M. Lazure: Oui. Là, je pense qu'on joue pas mal sur les
mots.
M. Ryan: Mais ça ne fait rien.
M. Lazure: Mais je pense, Mme la Présidente, puisque c'est
une des critiques fondamentales, si on veut tenir compte de ce que les groupes
ou les individus intervenants autres que la Régie jusqu'ici, depuis
trois jours, nous ont dit, une de leurs critiques principales, c'est que la
Régie n'a pas fait preuve de transparence dans ses
délibérations, je pense. Tout le monde convient que c'est exact,
ça. L'objet de cette résolution, cette proposition, c'est de
faire en sorte que la Régie fasse acte de transparence une fois pour
toutes devant cette commission-ci et que la commission puisse prendre
connaissance des documents. Alors, pour toutes ces raisons, je pense que
c'est...
M. Dufour: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors...
M. Dufour: ...avant l'ajournement, je voudrais peut-être
vous informer...
La Présidente (Mme Bélanger): ...la suspension?
M. Dufour: ...qu'avant que vous ne rendiez votre décision,
j'aurais une certaine plaidoirie à faire.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord.
Mme Pelchat: Mme la Présidente, si on veut plaider sur la
recevabilité, j'aimerais bien, de ce côté-ci, avoir une
copie de la motion.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, ils sont partis
faire la copie.
M. Dufour: Oui oui, on va vous en donner. Bien, oui. Ça
n'empêchera pas.
Une voix: Le secrétaire va faire le nécessaire.
La Présidente (Mme Bélanger): alors, la commission
suspend ses travaux jusqu'après la période des affaires
courantes, qui peut être à peu près vers 15 heures, 15 h 15
peut-être.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 16 h 1)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission de l'aménagement et des
équipements reprend ses travaux. Le mandat de la commission est
d'entendre les intéressés et de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi d'intérêt
privé 221, Loi concernant la Régie intermunicipale de gestion des
déchets sur l'île de Montréal.
Documents déposés alors, avant de débuter les
travaux, j'aimerais faire le dépôt de lettres que j'ai
reçues de la ville d'anjou appuyant le projet de loi 221, de la ville de
baie-d'urfé...
M. Ryan: ...le député est un accident de parcours.
Pourrait-il être un accident de parcours?
Une voix: ...n'a jamais dit que la ville d'Anjou était
contre.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! Je suis à déposer des documents. Alors, la
ville de Baie-d'Urfé qui appuie le projet de loi 221, la ville de
Montréal-Nord, signé par M. Yves Ryan qui appuie le document, et
la ville de Montréal-Ouest. Alors, M. le secrétaire, je
dépose...
Des voix:...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! Alors, au moment de la suspension des travaux, nous
étions à faire le plaidoyer sur la recevabilité d'une
motion déposée par l'Opposition, par le député de
Jonquière... Par le député de La Prairie? Je m'excuse.
Alors, étant donné qu'une motion a été votée
à l'unanimité cet avant-midi pour recevoir le maire de
Dollard-des-Ormeaux, et que M. Janiszewski est arrivé, je crois qu'il
serait décent que nous le recevions immédiatement.
M. Dufour: Autrement dit, on suspend ce qui était en
cours...
La Présidente (Mme Bélanger): On suspend ce qui est
en cours pour recevoir le maire de Dollard-des-Ormeaux. Alors, je demanderais
à la Régie si elle veut bien céder la place à M. le
maire de Dollard-des-Ormeaux.
(Consultation)
Auditions (suite)
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, si vous voulez
bien, j'aimerais expliquer qu'une fois qu'on aura entendu M. le maire de
Dollard-des-Ormeaux et qu'il aura fait ses représentations...
D'ailleurs, j'aimerais vous souligner que vous avez une heure, pour respecter
les règlements des commissions, dont 20 minutes pour exposer votre point
de vue, et qui seront suivies de 20 minutes pour le parti ministériel et
de 20 minutes pour le parti de l'Opposition pour des questions sur vos
représentations. Et, étant donné probablement que,
d'après ce qu'on sait - ce n'est pas de l'interprétation - vous
êtes contre le projet de loi, j'aimerais, après, qu'on puisse
entendre le président de la Régie qui pourrait venir exposer son
point de vue. Alors, M. le maire, vous avez 20 minutes pour exposer votre point
de vue.
M. Dufour: Mme la Présidente, j'ai bien reconnu ce que
vous me dites. Vous êtes en train de nous dire qu'on va écouter M.
Janiszewski pendant une heure et, après, vous allez donner le droit de
réplique au président de la Régie. Ce n'est pas les
règles qu'on avait établies ou que vous avez établies au
cours de toute la commission. C'est qu'effectivement, ce matin, M. le
président de la Régie a voulu intervenir, et vous avez dit: Non,
ça ne marche pas. Nous autres, on s'était consulté du coin
de l'oeil. On aurait pu dire oui, par rapport à ça. Mais il n'y a
pas eu de demande et vous l'avez refusé.
Moi, je pense que le président de la Régie, à moins
qu'on ne s'entende... Pas au départ, on verra après si c'est
nécessaire...
La Présidente (Mme Bélanger): Si c'est
nécessaire, oui.
M. Dufour: Si, nous autres, comme membres de la commission, on
juge qu'on doit l'entendre.
La Présidente (Mme Bélanger): Par contre, M. le
député de Jonquière, je vous ferai remarquer que cet
avant-midi, quand j'ai dit que M. le président Leduc n'avait pas le
droit d'intervenir, c'était parce que nous étions à
l'étape des motions. Alors, c'est très différent.
M. Lazure: Nous sommes encore à l'étape des
motions.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas une
motion, là. Nous recevons...
M. Dauphin: Sur la question de règlement, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député de Marquette.
M. Dauphin: Effectivement, Mme la Présidente, nous
étions ce matin, évidemment, au stade des motions. Le
règlement est très clair. On ne peut pas demander aux
témoins d'intervenir lorsque les parlementaires discutent de motions.
Sauf que, là, ce stade-là étant expiré, on invite
un témoin de l'extérieur. Je pense qu'en toute démocratie
et en toute transparence, nous pouvons au moins laisser la chance au
président de la Régie de pouvoir soit répliquer ou
commenter ce que le témoin va dire aux membres de la commission, ne
serait-ce que sur le plan démocratique.
M. Dufour: Oui, on a écouté le point de vue de la
Régie. On pourrait possiblement accepter, à ces conditions. On va
écouter M. Janiszewski, on va lui poser les questions, etc. Il a une
heure. Le président de la Régie pourra venir donner une
réplique. À ce moment-là, on va demander à M.
Janiszewski de demeurer ici pour qu'il puisse répondre, si on en a
besoin. En fin de compte, c'est du «in» et du «out»,
ça. On joue les jeux.
Une voix: Oui.
M. Dufour: II faut que les personnes aient le droit de
parler.
Une voix: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Par contre, il va
falloir déterminer...
Une voix:...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça.
Alors, je suis d'accord avec cette position des membres de la commission. Mais
il y aura un temps limité qu'on déterminera après avec les
membres de la commission. Alors, M. le maire, vous avez 20 minutes pour exposer
vos représentations.
Ville de Dollard-des-Ormeaux
M. Janiszewski (Edward): Merci, Mme la Présidente. M. le
ministre, Mmes, MM. les membres, je ne sais pas si je devrais vous remercier de
m'avoir invité encore une fois. Je veux vous dire que je suis ici au nom
de la ville
de Dollard-des-Ormeaux.
Nous avons adopté un règlement cette semaine. On a attendu
longtemps, mais on l'a adopté cette semaine. Il disait que, par les
présentes, la ville de Dollard-des-Ormeaux approuve la cessation de son
adhésion à la Régie intermunicipale de gestion des
déchets à l'expiration du présent terme de cinq
années et que le greffier de la ville soit dûment autorisé,
etc.
Là, nous avons mentionné «présent terme de
cinq ans» parce que le conseil de Dollard-des-Ormeaux avait adopté
un règlement en 1985, et ça prend le conseil d'une ville pour
parler pour une ville. Vous avez reçu, Mme la Présidente, des
lettres des maires, pas des villes, mais c'est simplement des maires. Une
lettre de la ville, c'est un «prononcement» du conseil, vraiment.
Alors, je vais faire ça très clair que c'est ça qui
manque. (16 h 10)
Alors, dans la résolution que nous avons adoptée au
conseil, on avait bien dit, à l'article 8, que la présente
entente était en vigueur pour une durée de cinq ans. Mais,
malheureusement, et j'étais tout nouveau à ce moment-là,
on avait parlé de prolonger tout ça. C'est venu bien vite, en
1988. On avait demandé un bill privé et, dans ce bill
privé, le projet de loi 207 sanctionné le 23 décembre
1988, l'Assemblée nationale nous a violé, comme conseil, de nos
droits de se retirer en mettant une clause qui disait que l'entente municipale,
etc. La clause 8 est remplacée, les 5 ans sont remplacés par 25
ans.
Sans le consentement de notre ville, du conseil de la ville, sans le
consentement d'aucune des villes de la Régie, on a demandé un
projet de loi 207. En juin 1989, sans le consentement... Et ça change le
règlement qu'on a adopté. Est-ce qu'un autre groupe a le droit de
changer notre règlement? Je vais demander peut-être à la
Cour supérieure. Le projet de loi 265, juin 1989, notre conseil ne s'est
pas prononcé sur ce projet de loi. Le projet de loi nous impose encore
des choses. Encore, 1990, 22 juin, notre conseil ne s'est jamais
prononcé sur ce projet de loi. On avait parlé de façon
générale des projets de loi. J'ai reçu une copie hier de
mon député local, du bureau de mon député. Je n'ai
pas vu ça avant. J'en ai pris note seulement hier ou avant-hier, lundi,
j'ai appelé ici la secrétaire. Elle m'a dit que c'était
trop tard pour s'inscrire comme objecteur, mais que je pouvais envoyer une
lettre. Alors, j'ai fait parvenir une lettre. Mais le projet qu'on demande
maintenant dit que - et j'en ai une copie, une version anglaise: «The
Régie may limit the application of a by-law adopted under section 2
[...] it may also exclude waste removed by or on behalf of a member...»
Ça donne des pouvoirs importants à la Régie. Et je pense
que chaque ville devrait se prononcer si elle veut de telles conditions.
Il y a une autre condition qui dit que les résolutions et tous
les actes seront approuvés.
On aura une absolution. On ne veut pas de ça parce qu'il y a
plusieurs choses qui se sont passées, incluant les demandes pour un bill
privé, qui n'étaient pas faites d'après les lois
auxquelles une Régie devrait se conformer. Alors, mon intervention
principale, c'est qu'on ne veut pas prolonger plus longtemps notre contrat
parce qu'on veut se retirer. On ne veut pas le prolonger jusqu'en 2030. On
veut, au contraire, retirer les 25 ans pour qu'on puisse se retirer le plus
tôt possible. La raison, c'est parce que je suis d'opinion - et mon
conseil est de la même opinion - que nous avons demandé les bills
privés pour nous permettre d'éviter des soumissions publiques.
Nous avons un projet de 200... Je ne sais pas, je suis... j'étais le
trésorier de, je ne sais pas, 1990 jusqu'à hier. J'ai
démissionné hier, après que mon conseil eut passé
cette résolution. Si on se retire, je ne peux pas me permettre de me
prononcer sur des choses. Mais je ne suis pas au courant où nous en
sommes dans les grands jeux. J'ai parlé au vice-président hier.
Il ne sait pas où nous en sommes dans les grands projets.
On a refusé, l'année dernière, de considérer
d'aller en soumissions publiques. Mais quand même, ça, c'est un
projet important et ça devrait être peut-être les conseils
qui se prononcent sur ça. On a demandé au maire de se prononcer
au nom de sa ville, mais ça pourrait affecter les villes par des
montants très importants. Des dizaines de millions de dollars pourraient
être impliqués ici. Alors, un maire n'a pas le droit de se
prononcer comme tel. Nous ne sommes pas des dictateurs. Nous n'avons pas le
droit d'agir comme dictateurs. Alors, à ce temps, on a voté
à minuit et demi et, parmi un groupe de maires, si vous ne le savez pas
je vais vous le dire, il n'y a pas beaucoup d'attention de portée
à ça à minuit et demi. Les gens ont dit, sauf trois...
Sauf trois, les autres ont dit: II faut aller vite parce qu'on n'aura pas de
place pour envoyer nos vidanges; c'est pressant, etc. Ça, je ne l'ai
jamais cru. Il y a beaucoup d'endroits et de procédés avec
attention, et pour bien servir l'intérêt public. Je pense bien que
l'intérêt public n'est pas servi quand on refuse d'aller en
soumissions publiques.
Je peux vous mettre peut-être en deux minutes un portrait de ce
qui s'est passé. On a commencé en disant qu'on va donner tout ce
travail au secteur privé. On va demander à des contracteurs de
construire les infrastructures, soit du compostage, soit un
incinérateur, soit un site d'enfouissement. On va leur demander leur
prix par tonne pour prendre nos vidanges. On avait dit en même temps
qu'on avait 6000 tonnes de vidanges par année. On va en recycler 10 %.
Alors, dans la question d'incinération, il y a deux contracteurs qui ont
dit: Mais 600 000 moins 10 %, ça fait 540 000. Ce n'est pas
nécessaire d'être un comptable agréé pour compter
ça. J'en suis un, mais ça ne prend pas
de calculatrice.
Le troisième a soumis une soumission pour un incinérateur
de 400 000 tonnes. D'après ce qui m'a été dit, il n'avait
pas la compétence d'en faire un plus grand. Leur idée
était très bonne. Ils ont dit: II faut composter une portion et
il faut recycler deux fois plus. C'était une bonne idée, mais, en
même temps, on avait dit: Parce que tes 400 tonnes coûtent moins
cher que les 500 tonnes, il a gagné la compétition, même si
on a changé notre idée. Maintenant, on veut acheter un
incinérateur. Mais j'ai fait plein... parce que j'ai dit: Maintenant, on
a change nos politiques. On dit que nous avons 6000 tonnes, et on n'a pas
encore 6000 tonnes. Il faut que vous donniez les 6000 tonnes à la
Régie, parce qu'il faut donner aux commerçants le droit de faire
ce qu'ils veulent avec pour qu'on en... 6000 tonnes, ça comprend les
vidanges industrielles et commerciales qui ne nous appartiennent pas dans le
moment. Si on fait ça...
M. Lazure: ...est-ce que c'est 6000 ou 600 000?
M. Janiszewski: 600 000 tonnes par année, oui.
M. Lazure: 600 000. Bon. Pour la compréhension du
débat.
M. Janiszewski: Je n'étais pas beaucoup impliqué
dans le dossier. Alors, j'en ai les chiffres devant moi de longtemps. Alors,
maintenant, on a changé nos politiques. On annonce qu'on va
réduire les vidanges par 50 %. Mais j'ai mis sur la table... On n'a
même pas 600 000 tonnes et on va les réduire par 50 %. Pourquoi
est-ce qu'on veut acheter un incinérateur de 400 000 tonnes? On n'a
même pas 600 000. Peut-être qu'on aura besoin d'un de 240 000 ou de
300 000. Mais c'était déjà décidé par simple
consensus. On ne prend pas toujours des votes ou presque jamais a-t-on pris des
votes officiels, parce que le vote nous demande des votes par ville, par nombre
de citoyens, etc. C'est fait de façon informelle.
Alors, ma ville ne veut pas qu'on procède avec un tel projet
à cause des risques. Mon conseil pense que les risques sont beaucoup
trop grands, parce que, sans soumission publique, comment on peut savoir ce
qu'on achète? On ouvre le coffre peut-être, d'après les
opinions des autres. J'espère que non, mais c'est une possibilité
qu'on peut être pris avec des négociations qui ne sont pas les
meilleures. Toutes les municipalités sont obligées d'aller en
soumissions publiques. Je pense bien que, dans ce cas-là, quand on a
changé les projets de telle façon.
Alors, ça, c'est la raison principale pour laquelle on veut se
retirer. Mais le principe, c'est que les villes - et quand je dis «les
villes», c'est les conseils, les membres du conseil - n'avaient pas
l'opportunité de se prononcer sur les 25 ans, sur le projet, sur les
dépenses. On a dépensé, de façon
préliminaire, 7 000 000 $, 8 000 000 $, 9 000 000 $. J'étais le
trésorier. Je n'ai jamais signé un chèque. Je ne suis pas
au courant des montants totaux dans le moment. Mais nous n'avons jamais, jamais
demandé la permission des villes de procéder avec de telles
dépenses. Je suis à demander à M. Ryan de me dire: Est-ce
que la Régie a le droit de suivre un tel processus? Alors, c'est pour
ça que je ne veux pas qu'on fasse approuver soit le bill
complètement... Mais l'extension de l'article 15 qui va donner une
absolution, je pense que c'est trop tôt, vu qu'il y a des membres qui ne
sont pas satisfaits du tout, mon conseil veut nous retirer de la Régie,
on a besoin, peut-être, de l'aide d'une commission parlementaire pour
changer le premier bill privé, les 25 ans, qui nous a été
imposé, sans notre consentement, totalement; on a été
violés d'une façon... (16 h 20)
Alors, mesdames, messieurs, c'est simplement l'histoire. On n'aime pas
la façon dont on procède, on veut se retirer. Notre droit de se
retirer a été affecté par un bill privé, on ne veut
pas le passage d'un autre bill privé qui va même prolonger le
contrat qui ne suit pas, d'après nous, les procédures qui sont du
meilleur intérêt public. Et on ne veut pas faire approuver tous
les actes à ce moment, parce que les actes incluent les demandes de
bills privés qui n'étaient pas vraiment faites
conformément à un processus démocratique, on n'avait pas
demandé aux villes de se prononcer sur ça. Merci, mesdames,
messieurs.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le maire.
M. le ministre.
M. Ryan: M. Janiszewski, je vous remercie d'avoir répondu
à l'invitation que vous a faite le secrétaire de la commission de
venir éclairer les membres de la commission quant aux motifs qui
justifient l'opposition au projet de loi 221, dont vous nous avez fait part,
par l'entremise d'une lettre adressée au secrétaire de la
commission la semaine dernière, lettre dont nous avons pris
connaissance, que nous avons déjà commencé à
commenter ce matin, en préparation de la rencontre de cet
après-midi. En ce qui me touche, vous êtes déjà venu
me voir pour m'exposer des difficultés que vous éprouviez dans
votre participation au travail de la Régie. J'ai vu à faire des
vérifications, en prenant l'autre point de vue; les choses n'avaient pas
été vraiment concluantes dans mon esprit, à l'appui des
choses que vous m'aviez dites. Je pense qu'on va essayer de profiter de la
rencontre d'aujourd'hui pour clarifier un certain nombre de choses. Si vous
n'entendez pas bien, vous m'interromperez ou vous me ferez signe, et on
essaiera de se comprendre.
M. Janiszewski: J'entends bien.
M. Ryan: vous entendez bien? très bien. tout d'abord, en
ce qui regarde la durée de la période de l'engagement. tout
d'abord, il y a juste une chose. vous avez dit tantôt qu'une
résolution a été adoptée par votre conseil
municipal, cette semaine. est-ce qu'on pourrait avoir le texte?
M. Janiszewski: C'était le texte uniforme pour toutes les
villes; c'est l'adoption du règlement et c'est ce règlement que
la Régie a changé au nom de la ville, c'est l'article 8 qui est
inclus dans le projet 265. J'ai une copie de notre règlement, oui.
M. Ryan: Ce n'est pas ça que je veux, non, non. Là,
vous avez adopté une résolution cette semaine.
M. Janiszewski: Oh! Cette semaine, oui...
M. Ryan: O.K.
M. Janiszewski: ...mais j'ai lu la résolution.
M. Ryan: Voulez-vous la déposer pour que nous l'ayons
devant nous?
M. Janiszewski: Certainement.
M. Ryan: Voulez-vous en faire tirer des copies, M. le
secrétaire? Très bien. On reviendra tantôt à cette
résolution-là, mais je voudrais la regarder tantôt.
La durée de la période d'engagement, si je comprends bien,
quand vous êtes entré dans l'entente, c'était pour une
durée de cinq ans renouvelable, de manière tacite, au bout de
cinq ans, à moins qu'une partie n'exprime une opinion contraire.
L'entente remonte au 3 décembre 1984, elle a été
renouvelée tacitement en 1988, il faut croire, avec l'exception
suivante. En 1988, nous avons adopté une loi, ici, qui a changé
le chiffre «5» pour le chiffre «25». Le chiffre
«5» a été changé pour «25». Donc,
avec la loi 88, vous étiez engagées, les municipalités,
pour 25 ans. J'ai consulté le livre des minutes de la
Société. Quand cette résolution autorisant le projet de
loi qui est venu à l'Assemblée nationale fut adoptée, elle
a été adoptée à l'unanimité. Maintenant, la
ville de Dollard-des-Ormeaux n'était pas présente à cette
réunion-là, d'après ce que j'ai constaté dans les
procès-verbaux. Alors, ça avait échappé à
votre attention, à ce moment-là, si je comprends bien?
M. Janiszewski: Je n'étais pas au courant, M. le ministre,
que l'Assemblée nationale changerait un règlement de notre ville
sans notre consentement. J'étais tout nouveau à ce temps, par
exemple; j'avais deux ou trois années. Ce n'est jamais arrivé, je
ne pensais pas que c'était jamais l'intention ou que c'était
légal pour l'Assemblée nationale de rentrer dans les affaires
d'une municipalité de telle façon, sans émettre une
ordonnance peut-être.
M. Ryan: Mais le projet de loi, là, quand il y a une
réunion de la Régie, du conseil d'administration, est-ce qu'on
vous envoie une documentation? Vous êtes avertis de l'ordre du jour
avant? Il y a une certaine période, et vous êtes avertis de
l'ordre du jour? Vous aviez dû recevoir la convocation vous disant que ce
sujet-là serait à l'ordre du jour, j'imagine?
M. Janiszewski: Pas toujours en grands détails. N'importe,
je vous demande comment on peut faire adopter un bill privé sans le
consentement d'un conseil. Ça prend l'approbation des conseils de toutes
les villes, d'après les lois?
M. Ryan: Non, non. Regardez là.
M. Janiszewski: Pour changer les règlements, non?
M. Ryan: On va revenir à ça tantôt.
Là, M. Janiszewski, vous émettez une opinion. Ce n'est pas comme
ça que fonctionnent les régies en général
là. Il y a des dispositions législatives qui régissent le
fonctionnement des régies. Elles sont dotées d'un conseil
d'administration. À moins de dispositions explicites en sens contraire,
c'est le conseil d'administration qui prend les décisions, mais, dans le
conseil d'administration, les municipalités sont
représentées; elles peuvent faire valoir leur point de vue. Mais,
je continue là.
En 1989, on a modifié de nouveau l'entente. Là, le chiffre
25 a été remplacé par le chiffre 29, n'est-ce pas?
Là, il n'y a pas eu de représentations de votre part. Vous
êtes maire de Dollard-des-Ormeaux, là vous êtes chez vous.
Il n'y a pas de représentations nulle part. Moi, je ne me souviens pas
qu'à l'Assemblée, ici, on ait été saisis
d'objections ou de représentations de votre part, n'est-ce pas?
Là, on veut le porter à 38, d'après ce que je comprends.
On veut porter ça jusqu'en 1030, d'après ce que je comprends dans
le projet de loi qui est soumis actuellement.
Une voix: 2030.
M. Janiszewski: 2030.
M. Ryan: 2030, évidemment, évidemment. Alors,
là, vous nous dites que vous êtes opposés à
ça. Puis, là, vous nous demandez de vous délier des
engagements contractés jusqu'à maintenant par le conseil
d'administration de la Régie, dont vous faisiez normalement partie, de
rescinder les dispositions législatives adoptées par
l'Assemblée nationale, dont vous êtes présumé avoir
été au
courant. Comme administrateur municipal, vous êtes
présumé avoir éié au courant de ça quand
même. Je comprends la situation dans laquelle vous vous trouvez, mais je
veux que les choses soient clairement établies «for the sake of
the records», comme on dit. Ça, c'est un premier point. Je pense
qu'on s'entend sur ces faits-là.
Un deuxième point, vous parlez de contrat sans soumission. Encore
là, vous êtes au courant comme moi que ça a
été accordé dans la loi de 1988. La loi de 1988 contenait
une disposition disant en toutes lettres, en toutes lettres, que la
Régie était autorisée à octroyer un contrat
clé en main pour l'octroi duquel elle était habilitée
à procéder en ne passant pas par la procédure de l'appel
public de soumissions. C'était déjà dans la loi de 1988,
là; ça remonte à quatre ans, trois ans et demi,
décembre 1988. On peut bien, après coup, s'étonner de
toutes sortes de choses, mais tout ça était là. Je ne
voudrais pas qu'aujourd'hui on aille feindre de s'étonner de choses qui
se sont passées dans ce temps-là, en bonne et due forme, à
la connaissance publique, et sur lesquelles il n'y a pas eu de
représentations à l'époque. Ça, c'est
l'héritage que nous devons gérer, nous. Nous ne pouvons pas faire
la création à partir de rien, à tous les jours. Même
le législateur n'est pas capable de faire ça. (16 h 30)
Une autre chose, il y a eu l'appel de propositions. Là, il y a un
élément que vous avez apporté, sur lequel je vais vous
interroger. Il y a eu l'appel de propositions. Un rapport a été
fait au conseil d'administration, lequel a adopté une résolution
retenant ta proposition de Foster Wheeler. Si mes souvenirs sont bons, vous,
à ce moment-là, avez voté contre cette proposition.
C'était votre droit le plus strict; il n'y a personne qui peut vous le
reprocher. Vous avez voté contre. Mais c'a été fait
à votre connaissance quand même. Le vote a été pris,
il y a eu un rapport de fait et, si les comptes rendus que j'ai lus sont
fidèles, il y a eu une longue discussion, dont le compte rendu occupe
plusieurs pages dans le procès-verbal de la réunion. Encore
là, il y a une règle de décision de la Régie; je ne
me rappelle pas ce que c'est. Qu'est-ce que c'est, la règle de
décision à la Régie? Est-ce que c'est... Il y a une
règle de décision qui est pondérée. Il y a un vote
suivant la richesse foncière, un vote suivant...
Une voix: La population.
M. Ryan: ...la population. Pour une décision, quelle est
la majorité qui est requise?
Une voix: c'est moitié-moitié de
population-évaluation et c'est pondéré. c'est
pondéré et, dépendant de ce rapport-là, chaque
ville, son vote vaut tant de points, et c'est la majorité absolue.
M. Ryan: Alors, c'est la majorité absolue de toutes ces
voix pondérées reposant sur deux critères...
Une voix: Merci.
M. Ryan: ...la population et la richesse foncière. Si vous
nous disiez que la décision a été prise
irrégulièrement, que les votes ont été mal
comptés ou qu'on a vu une majorité absolue là où il
n'y en avait pas, là, j'aurais un problème sérieux. Mais
ce n'est pas ça que vous nous avez dit jusqu'à maintenant. Si
vous avez à le dire, vous le direz, là; soyez bien à
l'aise, mais je veux juste nettoyer le tableau un petit peu, nettoyer le
tableau le mieux possible.
Vous nous dites, à un moment donné, et ça nous
amène sur ce point-là: Bien, on ne prenait pas des votes en bonne
et due forme. On prenait des votes par consensus. Je ne sais pas comment
ça marche chez vous, mais à supposer que, à un moment
donné, il y ait unanimité; ça peut bien arriver que
l'assemblée décide: On ne compte pas les voix; il y a
unanimité. Il y a majorité absolue; on ne compte pas les voix. En
tout cas, ça, la Régie pourra nous expliquer tantôt comment
elle procédait. Là, vous nous avez fait part d'un point
très important; si la procédure de vote qui a été
suivie laissait à désirer sur un point ou l'autre, il y aurait
lieu de le regarder.
Ensuite, vous vous objectez à l'article 15 en ayant à
l'esprit la requête que vous présentez pour vous retirer de la
Régie. Vous ne voulez pas avoir l'air de consentir à ce qu'on
légalise des procédures qui pourraient être
invoquées par vous autres, à l'appui d'un projet de retrait, si
je comprends bien. Je comprends ça aussi. Maintenant, je vais vous
demander une question; sur les points que j'ai soulignés, ça
également vous allez les faire. Mais je vais commencer par cette
question-ci, si vous me le permettez: Est-ce qu'il y a eu des choses
illégales, d'après vous, dans les décisions qui ont
été prises jusqu'à maintenant, et lesquelles?
M. Janiszewski: Ce serait illégal. Je peux dire qu'il y
avait des choses qui étaient non conformes aux lois et qu'on a
payé beaucoup de comptes payables à des fournisseurs. Avant,
peut-être qu'on avait l'argent dans le budget, avant que tout le conseil
ait connaissance des contrats qui avaient été signés. On a
commencé... C'a été toute une surprise quand j'ai
été nommé trésorier; j'ai demandé combien on
avait dépensé pour une relationniste et j'ai trouvé qu'on
avait dépensé 700 000 $ en sept mois. Après ça, on
a trouvé qu'on avait un contrat et que plusieurs membres du conseil
n'étaient pas du tout au courant de ce contrat, qu'il n'y avait eu
aucune approbation de ce contrat. On a fini en dépensant 1 000 000 $
avant qu'au mois de juillet je mette une proposition sur la table pour
arrêter toute dépense. Le conseil a donné son consente-
ment, et on a arrêté les dépenses. On a
dépensé 1 000 000 $ et on a sauvé peut-être 2 000
000 $.
M. Ryan: C'est en 1990 que vous avez été
nommé trésorier.
M. Janiszewski: Je pense que c'est à la fin de 1989. Il y
avait les comptes payables payés, il y avait des dépenses sans
soumission publique avant le temps, etc. Il y avait toutes sortes de choses
qui, d'après moi, n'étaient pas totalement conformes à la
loi. Je ne veux pas dire illégales; les gens ont consenti à les
laisser passer, c'est vrai, mais ce sont des choses que je n'aimais pas. Je
dois vous dire que, depuis récemment, on adopte les résolutions
du compte payable, et ça va beaucoup mieux.
Je vous répète que je ne pense pas que les demandes des
bills privés aient été faites clairement, parce que, je
pense bien, je suis membre des autres régies, et le comité
d'administration a tous les droits de dépenser les budgets, mais le
comité n'a pas le droit de changer les règlements ou de
dépenser de l'argent qui n'est pas inclus dans un budget. Alors, c'est
ça. Je dis ces choses-là. Ça prend un règlement de
chaque ville pour changer les règlements d'une régie, sinon les
membres ont le droit, dans ce cas, de se retirer, et on n'avait pas cette
opportunité. Alors, j'aimerais bien...
M. Ryan: Regardez, pour l'octroi de contrats, dans la loi de
1989, par conséquent avant que vous ne soyez trésorier, on avait
inscrit des normes qui sont les mêmes qui s'appliquent pour les
municipalités, finalement. On disait: Pour une dépense de moins
de 5000 $, pas besoin de soumissions, pas besoin de propositions, rien. Pour
une dépense de 5000 $ à 50 000 $, là, on disait: II faut
une demande de soumissions faite par invitation écrite. Pour une
dépense de plus de 50 000 $, on disait: Là, il faut
procéder par un appel de soumissions publiques. Est-ce qu'il y a des cas
où on avait violé ces dispositions et dont vous avez eu
connaissance en arrivant?
M. Janiszewski: M. le ministre, je suis un comptable
agréé et je ne peux pas me prononcer sur ça. Je vous dis
qu'on avait signé un contrat de 1 400 000 $ sans le consentement
même du conseil, d'après mon avis. Je ne suis pas venu
après un appel téléphonique de 11 heures et demie, avec
les preuves, je ne suis pas venu avec un, deux, trois ou peut-être quatre
avocats, comme d'autres. Je suis venu simplement pour vous dire que notre
ville, notre conseil n'avait pas l'opportunité de s'exprimer, que
l'intérêt public, d'après nous, n'est pas bien servi et
qu'on s'oppose d'ajouter à ce qu'on voit, une injustice, encore plus
jusqu'au point qu'on aura le temps de régler les matières et
peut-être de corriger quelques procédures, quelques
situations.
M. Ryan: C'est parce que, là, on a des... Le contrat de 1
400 000 $, c'était à propos de quoi?
M. Janiszewski: Des relations publiques.
M. Ryan: Avec quelle firme, vous le rappelez-vous?
M. Janiszewski: NRJ.
M. Ryan: NRJ.
M. Janiszewski: NRJ, trois lettres.
M. Ryan: NRJ. Très bien. En tout cas, on aura l'occasion
d'avoir également le point de vue de la Régie tantôt. Vous,
c'est votre version. C'est ce que vous avez constaté. Est-ce qu'il y a
eu d'autres cas comme ça que vous avez constatés?
M. Janiszewski: Peut-être, mais, ça, ce n'est pas
tellement important. Je suis venu en vous disant que l'esprit d'une
régie n'était pas respecté, d'après notre ville, et
que notre ville n'avait pas l'opportunité... J'aime mieux ne pas entrer
dans les petites choses. C'est du passé.
M. Ryan: Mais c'est difficile.
M. Janiszewski: si nous pouvons sortir, tant mieux; sinon, nous
voulons que le futur soit beaucoup corrigé, mais mon conseil ne veut pas
rester dans la situation présente.
M. Ryan: Là, ce qui m'embête, c'est parce que nous
recevons d'autres témoignages de maires qui font également partie
de la Régie, qui nous tiennent un autre langage. Comme, là, j'ai
une lettre de Mme Anne Myles. Mme Myles, c'est la mairesse de
Baie-d'Urfé que nous connaissons tous, ceux et celles de la
région de Montréal, dont nous connaissons tous le sérieux,
la conscience professionnelle. Je pense que personne ne peut trouver que
Baie-d'Urfé est administrée de manière prodigue.
Mme Myles envoie une lettre dans laquelle elle dit: «Par la
présente, je confirme mon appui sans réserve à la
Régie et au projet de loi 221. Depuis sa fondation, les
délibérations de la Régie ont été
marquées de sérieux, d'une rare bonne foi et d'un esprit de
collaboration remarquable - le positif les intéresse moins - entre
autant d'élus municipaux. Il serait regrettable que la probité et
la compétence de cette institution soient indûment mises en cause
au moment même où sa crédibilité est aussi
essentielle.»
Alors, voilà un témoignage...
(16 h 40)
M. Janiszewski: M. le ministre...
M. Ryan: II y a M. le maire d'Anjou qui nous adresse un message
semblable, de même
teneur, également le maire de Montréal-Ouest.
M. Lazure: Mot à mot, message identique.
M. Ryan: Pardon?
M. Lazure: Mutatis mutandis.
M. Ryan: Regardez, quand c'est des pétitions que vous
déposez à l'Assemblée nationale, vous n'êtes pas
aussi critiques.
M. Lazure: Une pétition, c'est normal que ce soit le
même...
M. Ryan: Ils ont le droit de signer... Regardez, vous commenterez
tantôt si vous voulez, mais est-ce qu'on doit considérer que ces
gens-là sont des innocents, qu'ils ne se rendent compte de rien
ou...
M. Janiszewski: Non, mais, M. le ministre, je peux vous dire que
Mme Myles a signé ces lettres. Je doute fortement que ce soit elle qui
ait composé ces lettres et les autres aussi...
Une voix: Oui, mais elle a signé.
Une voix: Franchement!
M. Janiszewski: ...parce que ce n'est pas normal que tous les
maires envoient aujourd'hui ces lettres-là. C'était par des
membres. Vous pouvez... La lacune peut ramasser de telles lettres aussi, mais
je peux vous dire que si vous demandez aux conseils... Je pense que la ville de
Dollard-des-Ormeaux est la seule municipalité qui a inclus dans ses
états financiers ses obligations d'après les dépenses pas
encore financées de la Régie. Je pense que plusieurs conseils ne
sont pas du tout au courant de ce qui se passe à la Régie. J'ai
beaucoup de maires, M. le ministre, qui ex officio disent que j'ai peur de ce
qui se passe, mais à une réunion ils lèvent leur main et
c'est vrai. Mais c'est une vérité. Alors, les mêmes maires
vont signer ces lettres.
Je vous demande de demander aux conseils de ville, M. le ministre. C'est
les conseils de ville qui devront être consultés. Ils seront
très surpris parce qu'on avait une demande de Côte-Saint-Luc de
baisser notre budget d'administration de 420 000 $ à 400 000 $. Leur
portion est de 1 000 000 $. En même temps, on dépense 2 000 000 $,
3 000 000 $, 4 000 000 $ pour les préparations de l'autre projet sans
soumission, sans connaissance, sans rien. Alors, les conseils ne sont pas
vraiment au courant de ce qui se passe. Ceux qui sont au courant ont bien peur
de ce qui se passe, parce que nous ne sommes pas du tout au courant et, sans
renseignement, vous craignez ceux qui peuvent sortir.
M. Ryan: M. Janiszewski, il y a une chose qui me frappe, c'est
que vous défendez une position qui n'est pas une position reçue
dans notre tradition législative, en matière de régie. En
matière de régie, dans la Loi sur les cités et villes, il
est dit clairement qu'une régie est dirigée par un conseil
d'administration comprenant des représentants des villes
intéressées, suivant les modes de représentation qui
peuvent varier, comme eux autres en ont choisi un à la Régie. Il
y en a d'autres sortes. Mais, en général, le pouvoir de
décision, il est là, il n'est pas renvoyé dans les
conseils municipaux individuels. C'est là qu'il est, à la
Régie. Quand les municipalités s'engagent dans la Régie,
elles le savent très bien, elles sont avisées par leurs
conseillers, eftes n'ont qu'à regarder la loi, c'est dit bien
clairement. C'est un engagement qui est sérieux et important, mais
là vous voudriez qu'on refasse tout ça. On ne peut pas refaire
cette législation-là seulement pour le bénéfice
d'une municipalité. Je comprends votre bonne foi là-dedans, mais
«they are way off the beam, so far as I am concerned».
M. Janiszewski: M. le ministre, ce n'est pas à ma
connaissance, parce qu'on a toujours approuvé les budgets dans l'autre
régie. On a toujours demandé par le ministère de faire
approuver les budgets annuels et là, après ça,
c'était le comité administratif qui a pris charge de
l'administration, mais pas la décision des budgets. On fait ça
chaque année. Alors, je ne suis pas certain qu'il n'y ait pas d'items
qui devront retourner aux villes.
M. Ryan: Regardez, te budget de la...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, il
vous reste 30 secondes.
M. Ryan: Oui. Le budget de la Communauté urbaine de
Montréal est approuvé par la Communauté urbaine, mais
l'assemblée générale de la Communauté urbaine n'est
pas approuvée par chaque conseil municipal.
M. Janiszewski: C'est une loi différente, M. le
ministre.
M. Ryan: Non, mais c'est la même économie de fonds.
Là-dessus, regardez, on va réserver notre jugement sur... Votre
demande, c'est que «you want to get out of it».
M. Janiszewski: C'est ça. M. Ryan: O.K.
M. Janiszewski: Ça, c'est le «bottom line», M.
le ministre.
M. Ryan: On va regarder ça, parce que, sur le reste, vos
arguments, vous avez invoqué
quelques farts. On va faire la lumière sur ces faits, on va
vérifier ça comme il faut. Mais, sur le reste, la théorie
que vous émettez, c'est une théorie qui n'est pas recevable, je
ne peux pas souscrire à ça. Je ne pourrais pas faire la
recommandation à la commission, a l'Assemblée nationale ni au
gouvernement. Mais quand même, j'ai écouté tout ça
avec intérêt, et on reviendra peut-être tantôt. Mais
je suis content que vous le disiez en toute liberté. On ne veut en
aucune manière brimer ou limiter la liberté d'expression que vous
devez avoir devant cette commission. C'est ça qui est fondamental.
M. Janiszewski: Mais, M. le ministre, notre conseil a fait une
entente pour 5 ans, et une autre personne l'a changée à 25. Si
vous vous achetez une auto demain pour 25 000 $ et que quelqu'un d'autre vous
dit le lendemain que c'est 50 000 $... Je sais bien que les règles du
jeu sont différentes, mais il devrait y avoir une responsabilité
dans ça. Alors...
M. Ryan: Regardez, quand c'a été changé pour
25 ans, je ne crois pas que vous soyez venu à l'Assemblée
nationale présenter votre point de vue. Si vous l'aviez
présenté à ce moment-là, on aurait dit: Coudon, il
s'était engagé pour cinq ans, attends un peu, c'est une autre
affaire, ça. Mais c'a été fait et, à ma
connaissance, il n'y a pas eu ce genre de représentation, et
l'Assemblée avait toutes raisons de penser que les villes membres
étaient unanimes à ce moment-là. Peut-être qu'il y a
eu des distractions ou une absence de préoccupation, mais nous autres...
Moi, je n'étais pas là. Je le dis en toute liberté. Je
n'étais pas là.
Dès que j'ai eu signe qu'il y avait des préoccupations de
votre côté, j'ai mis ça dans mon dossier et j'ai dit: II
faudra clarifier ça en temps utile. C'est ce que nous faisons.
Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre, vous avez pris 25 minutes. Par équité, l'Opposition
aura 25 minutes pour questionner M. le maire de Dollard-des-Ormeaux.
M. Ryan: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Oui. Je vous remercie, Mme la Présidente. Je
veux vous remercier aussi d'avoir répondu à l'invitation de la
commission, de venir nous rencontrer pour nous parler un peu plus longuement de
la lettre, d'abord, que vous nous avez fait parvenir et de la résolution
sur laquelle on vient de mettre la main.
J'écoutais attentivement votre représentation, elle est
verbale. Je trouve que vous touchez des points importants. Je dis aussi que
lorsqu'on dit que le ministre vous pose la question et vous dit au
départ qu'il y a des belles lettres à peu près
rédigées de la même façon. Les mêmes fautes
sont à l'intérieur des mêmes lettres. Donc, je pense que
vous l'avez compris, on n'a pas affaire à un enfant d'école. Je
suis bien content que vous ayez répondu de cette
façon-là.
Je trouve que c'était la façon de le faire parce que,
nous, on l'aurait faite, la mise au point. J'aimerais poser la question:
Lorsque vous siégez à la Régie, est-ce que d'abord ces
assemblées, vous avez connaissance que ces assemblées
étaient publiques ou non, d'après vous, depuis le temps que vous
en faites partie?
M. Janiszewski: Au commencement, les réunions
étaient appelées par chance et par hasard. Ça faisait
partie d'une réunion tenue après une réunion de la
Conférence des maires, etc. De telles choses. C'était simplement
considérer des réunions, l'organisation d'une régie...
M. Dufour: Non. Vous êtes...
M. Janiszewski: On n'avait pas de temps à consacrer
à une réunion spéciale, etc. Il n'y avait pas toujours des
agendas bien clairs, etc. C'étaient des décisions pour faire
partie d'un agenda. Mais c'était fait dans un bon esprit. Je ne suis pas
contre le projet comme tel, mais je ne pense pas qu'on ait vraiment... On n'a
pas suivi toutes les lois, ça, c'est vrai. En appelant les
réunions, elles n'étaient pas toujours dûment
appelées. Sans agenda, pour une réunion spéciale,
ça ne nous permet pas de discuter de rien. Il y avait tous ces petits
points. Mais si on a un consensus, c'est correct.
M. Dufour: Vous aviez des... Là, ce que vous êtes
à me dire, c'est que, pour les assemblées spéciales, vous
n'aviez pas d'avis.
M. Janiszewski: Mais...
M. Dufour: Vous ne receviez pas une convocation.
M. Janiszewski: On avait un avis. On n'avait pas toujours
d'agenda.
M. Dufour: Pas d'agenda.
M. Janiszewski: On avait dit: On va se réunir après
la conférence, et on s'est réuni et on a discuté de
choses.
M. Dufour: Comment se faisaient ces convocations-là?
M. Janiszewski: Pardon?
M. Dufour: Est-ce que ces convocations-là étaient
verbales ou par écrit?
M. Janiszewski: Souvent par écrit, souvent par
écrit.
M. Dufour: Elles étaient faites par écrit. M.
Janiszewski: Je ne m'oppose pas à...
M. Dufour: Est-ce que vous receviez une copie de ces
procès-verbaux lorsque vous étiez présent ou pas? Est-ce
que vous aviez un suivi des décisions qui étaient prises dans ces
réunions? (16 h 50)
M. Janiszewski: Je peux dire que, la plupart du temps, je les ai
reçus. Il y a des fois où c'était distribué
à la prochaine réunion, donc peut-être que je ne les ai pas
tous reçus parce que j'étais absent ou quelque chose d'autre.
J'ai reçu peut-être la plupart, oui.
M. Dufour: Mais vous n'êtes pas affirmatrf à l'effet
que chaque réunion d'assemblée, qu'elle soit spéciale ou
régulière... Est-ce qu'il y avait des assemblées
régulières, d'abord?
M. Janiszewski: On n'avait pas inscrit des
régulières.
M. Dufour: II n'y avait pas de dates fixes.
M. Janiszewski: Non.
M. Dufour: Pas de règlements.
M. Janiszewski: Non, pas au commencement.
M. Dufour: Et vous ne pouvez pas me certifier que vous avez
reçu toutes les copies de chaque procès-verbal.
M. Janiszewski: Je ne peux pas vous le certifier, monsieur.
M. Dufour: Est-ce que vos municipalités ou votre
municipalité reçoit une copie du procès-verbal de vos
assemblées?
M. Janiszewski: Oui.
M. Dufour: Elles en reçoivent. Est-ce que vous en donnez
une copie à chaque membre du conseil ou si c'est le conseil qui le
reçoit, le greffier normalement?
M. Janiszewski: Non, non. Chaque membre.
M. Dufour: Chaque membre du conseil reçoit une copie de
chaque procès-verbal. Comment vous pouvez me dire que vous n'êtes
pas sûr d'avoir eu tous les procès-verbaux, lorsque vous me dites
le contraire?
M. Janiszewski: Non, j'ai dit «à ma
ville».
Mais à la Régie, des fois, il a été
distribué à des réunions. Peut-être que j'en ai
manqué une, mais ce n'était pas par intention.
M. Dufour: Mais vous me dites que si vous ne les avez pas
reçus comme maire, vous les avez reçus comme membre de la
Régie, comme maire.
M. Janiszewski: Ah non! Non, non, non! Excusez, je pensais que
vous parliez des procès-verbaux de notre conseil. Non?
M. Dufour: Non. Je parle des... M. Janiszewski: O.K.
M. Dufour: ...procès-verbaux de la Régie.
M. Janiszewski: Non, les conseillers ne reçoivent pas
ça. J'en reçois un comme maire de la ville et représentant
à la Régie.
M. Dufour: Vous n'êtes pas sûr que vous les avez tous
reçus.
M. Janiszewski: Presque, presque.
M. Dufour: De quelle façon vous avez été
nommé trésorier de la Régie?
M. Janiszewski: On avait un processus, de demander les gens qui
voulaient bien se présenter à l'exécutif. On a suivi
peut-être les mêmes règles du jeu que la Conférence
des maires. J'ai donné mon nom à un moment. C'était au
même moment où M. Elkas se présentait au gouvernement du
Québec. À ce moment, j'ai pris la relève de M. le maire
Leduc. M. Leduc a monté à la présidence. C'est les
nominations qui sont votées, c'est un vote.
M. Dufour: Ça fait deux ans que vous êtes
trésorier.
M. Janiszewski: Oui.
M. Dufour: Ça fait deux ans que vous êtes
trésorier, depuis 1989 ou à peu près, au mois de
septembre.
M. Janiszewski: Oui, novembre 1989, quelque chose comme
ça.
M. Dufour: O.K. Chaque année, votre Régie,
j'imagine, a des bilans financiers.
M. Janiszewski: Oui.
M. Dufour: Vous présentez un bilan. Vous, comme comptable,
vous avez déjà vu de ces bilans-là.
M. Janiszewski: Oui.
M. Dufour: Sûrement. Est-ce qu'il y avait des
recommandations spéciales provenant des auditeurs de la Régie
concernant les pratiques... Parce que, dans les corps publics, à moins
que je ne me trompe, il y a des recommandations que les auditeurs doivent faire
ou peuvent faire, mais ils sont obligés de le faire aussi, si c'est
conforme à des résolutions ou autres. Est-ce qu'il y avait des
recommandations spéciales dans ces bilans-là?
M. Janiszewski: Ça, c'est une lettre à part qu'on
envoie. Je ne me souviens pas d'en avoir vu une, non.
M. Dufour: Mais dans le rapport financier comme tel, le
bilan..
M. Janiszewski: II y a...
M. Dufour: ...financier...
M. Janiszewski: ...un rapport régulier...
M. Dufour: Oui.
M. Janiszewski: ...qui dit que c'a été bien
vérifié, que c'est en concordance avec les normes, les principes
de comptabilité, etc. Les états financiers, il n'y avait pas de
référence d'aucun manquement. En plus de ça, parce que je
suis comptable agréé, on envoie une lettre de recommandation s'il
y a des procédures qui doivent être corrigées ou
renforcées.
M. Dufour: Mais un auditeur, normalement, ne peut pas signer un
bilan si les décisions qui ont été prises ne sont pas
correspondantes à certaines décisions du conseil. Autrement dit,
s'il y a une dépense qui a été adoptée, il est
obligé de regarder s'il y a une résolution qui l'accompagne.
J'essaie de voir...
M. Janiszewski: Oui, oui.
M. Dufour: Vous comprenez ce que je cherche à savoir: Si
les bilans correspondaient aux actions. Parce que, tout à l'heure, vous
avez dit: II n'y a possiblement pas... Il y a des résolutions... On
pouvait accepter de faire des dépenses et il n'y avait pas de
résolution qui l'accompagnait, nécessairement. Est-ce que ces
résolutions-là pouvaient se faire en bloc, quelque part?
M. Janiszewski: Non. Au commencement, on n'était pas assez
diligent pour le bien faire; maintenant, on le fait bien. Mais au commencement,
il en manquait.
M. Dufour:. Vous avez dit tout à l'heure que, dans les
assemblées, vous travailliez par consensus.
M. Janiszewski: C'est vrai. Ceci, c'est la même chose.
Peut-être à la CUM où le vote est par ville et par nombre
des citoyens, tout ça. On avait seulement un vote important,
c'était de donner le droit au président de signer notre entente
pour le grand contrat, sans soumission publique, et il y avait trois votes
contre. Alors, c'était évident qu'il y avait une
majorité.
M. Dufour: Dès qu'on n'a pas beaucoup de temps pour poser
des questions, on est obligé de passer une par-dessus l'autre. Comment
on peut arriver à présenter un projet de loi... À
l'Assemblée nationale, on est arrivés avec un projet de loi
où vous nous informiez tout à l'heure que vous l'avez eu en votre
possession hier ou avant-hier, au moment de l'étude du projet de loi.
Comme membre de la Régie, comment ce projet de loi a été
bâti, parce qu'il semblerait, d'après ce que le ministre des
Affaires municipales nous a dit, que ça fait plus d'un an qu'on en
discute un peu partout... Comment on peut arriver à ce que ce projet de
loi soit présenté ici sans que vous n'en ayez eu connaissance
dans ses tenants et ses aboutissants, vous, comme membre de la Régie, et
votre conseil municipal comme étant partie prenante du dossier?
M. Janiszewski: C'est préparé par les avocats,
évidemment...
M. Dufour: Oui.
M. Janiszewski: ...et c'est discuté avec le
président. Peut-être qu'en grande généralité
il y avait des discussions de temps en temps de faire des choses, mais on
n'avait pas vraiment reçu un projet en disant: Voici le projet;
êtes-vous contre quelque chose? Étudiez-le et, à la
prochaine réunion, on va en discuter. Ça n'a jamais
été fait.
M. Dufour: Donc, tout ce qui est dans le projet de loi, vous me
dites que vous n'avez pas vu exactement ce qu'il y avait à
l'intérieur du projet de loi.
M. Janiszewski: Pas écrit comme tel, non. On avait des
discussions plus générales, on n'a jamais vu ça comme
projet.
M. Dufour: pas de texte. normalement, ce sont vos procureurs
réguliers, les procureurs de la corporation ou de la régie, qui
ont écrit ce projet de loi, d'après vous?
M. Janiszewski: Je ne peux pas vous dire.
M. Dufour: Vous ne le savez pas. Quand vous dites que plusieurs
décisions ou actes de la
Régie ne sont pas conformes aux lois, tout à l'heure vous
avez dit: Je ne veux pas dire que c'est illégal, mais c'est non
conforme.
M. Janiszewski: Oui.
M. Dufour: Vous pensez que c'est non conforme. Je comprends
pourquoi, probablement, vous n'avez pas pris le mot
«illégal». Parce que c'est moins dur, moins
sévère.
M. Janiszewski: Moi, je ne suis pas un avocat.
M. Dufour: Est-ce que vous croyez que les agissements de la
Régie... C'est probablement pour avoir juste une opinion. Vous
n'êtes pas obligé de me répondre. Je vais vous poser la
question, vous n'êtes pas obligé de me répondre. Est-ce que
vous croyez que dans tous les agissements de la Régie, puisque c'est non
conforme, ça pourrait susciter une recherche ou une étude plus
approfondie concernant ce qui se passe dans la Régie?
M. Janiszewski: Moi, j'aimerais bien qu'on fasse étudier
le grand projet parce que ça m'ennuie beaucoup qu'on va dépenser
un tel montant d'argent avec des négociations à huis clos.
Ça m'ennuie beaucoup parce que je ne suis pas certain qu'on a
nécessairement les meilleurs négociateurs et comment
négocier sans alternative. C'est sûr.
M. Dufour: Je vous remercie. Le député de La
Prairie va continuer.
La Présidente (Mme Pelchat): M. le député de
La Prairie. (17 heures)
M. Lazure: Je vous remercie, Mme la Présidente. Je pense
qu'il faut remercier le maire de Dollard-des-Ormeaux de s'être
déplacé à notre demande, et venir répondre à
certaines questions.
Moi, je retiens, Mme la Présidente, quelques messages
fondamentaux. Le premier, c'est la distinction que le maire fait entre la
participation d'un maire et la participation d'un conseil de ville, et
ça me paraît fondamental. On a reçu le message
stéréotypé, dicté par probablement un des
procureurs qu'on trouve depuis deux ou trois jours ici, mais un message
stéréotypé, signé de la main des maires de trois
villes. Le maire de Dollard, lui, nous dit: J'ai pris la peine, il y a quelques
jours, de soumettre au conseil de ville une résolution. Il nous en a
passé une copie tantôt. Et moi, ça me paraît d'une
importance capitale. Et si la Régie veut redresser un peu l'image qui
n'est pas toujours favorable à l'extérieur, je pense que
là, c'est une piste qu'elle devrait prendre, une voie qu'elle devrait
prendre, à savoir faire appuyer ses démarches, ses
décisions, non pas seulement par l'accord d'un maire mais par - les
décisions importantes, je ne parle pas des décisions relativement
secondaires, mais quand il s'agit de choses majeures - des résolutions
de conseil de ville. Ça, c'est la première chose qui me frappe
dans le témoignage du maire de Doilard. Et moi, j'appuie totalement
cette approche-là. Je pense que c'est beaucoup plus
démocratique.
La deuxième remarque, c'est sur le contrat lui-même. On
n'insistera jamais assez sur le côté dangereux, périlleux
pour la démocratie qu'une Régie aussi prestigieuse s'embarque
dans un contrat aussi coûteux, environ 260 000 000 $, sans qu'il y ait de
soumissions publiques. Et ça, c'est la deuxième critique du maire
de Dollard-des-Ormeaux que je retiens. Et je crois que l'ensemble des
contribuables des 26 municipalités ne se rendent pas compte que
ça s'est passé comme ça, Mme la Présidente. Le
ministre des Affaires municipales fait valoir que c'est légal. Bien
sûr que c'est légal, mais je pense qu'en démocratie il faut
aller au-delà de la légalité des choses. Il faut parler
parfois aussi de légitimité des choses. Je pense que c'est
beaucoup plus légitime lorsqu'une régie ou un conseil de ville -
à ce point de vue là, c'est la même chose - c'est beaucoup
plus légitime si la Régie prétend aller vers une
dépense aussi considérable après être allée
en soumissions publiques et non pas par une négociation plus ou moins
secrète.
Et ça débouche sur le caractère secret. J'en ai
parlé ce matin, mais je veux en dire encore deux mots. Je pense que
c'est le blâme le plus sévère qu'on doit adresser à
la Régie d'avoir, pendant des années, transigé de
façon secrète. Ça, c'est grave, parce qu'à ce
moment-là les maires des municipalités qui siégeaient
comme membres du conseil d'administration de la Régie, à mon
avis, abusaient de leur pouvoir de maires. Et je pense qu'ils n'auraient pas
osé faire, à l'intérieur même de leur conseil de
ville, ce qu'ils faisaient dans un rôle différent comme membre
d'une régie, à savoir d'engager une dépense
d'au-delà de 200 000 000 $, de près de 300 000 000 $. Je ne pense
pas que chacun de ces maires-là, pris en particulier, aurait osé
faire ça dans son conseil de ville, embarquer la ville de Kirkland...
J'aimerais ça qu'on ait le maire de Montréal-Ouest, M. Simms,
j'aimerais ça qu'il nous dise: Est-ce qu'il serait prêt, lui,
à aller vers une dépense de 200 000 000 $ pour
Montréal-Ouest sans soumissions publiques? Je ne crois pas. Vous le
connaissez mieux que moi, pensez-vous qu'il le ferait? Votre réponse est
non.
M. Janiszewski: Pas son conseil.
M. Lazure: Son conseil ne le ferait pas. Et la même chose
pour Baie-d'Urfé, Mme Myies. Je ne crois pas qu'elle s'embarquerait dans
une négociation d'un contrat de 200 000 000 $, 300 000 000 $ sans aller
en soumissions publi-
ques. Alors, au-delà de la légalité, Mme la
Présidente, je pense qu'il faut parler, surtout quand on est entre
élus, députés ou maires, conseillers municipaux, de choses
qui sont légitimes ou qui ne le sont pas. Et moi, je pense qu'il faut
retenir le message du maire de Dollard-des-Or-meaux qui nous dit: Que ce soit
légal ou pas, moi, j'estime que ce n'est pas légitime que la
Régie fasse ce contrat-là sans aller en soumissions
publiques.
Troisième remarque. Et j'aurai quelques questions à vous
poser tantôt. Ma troisième remarque, c'est en regard du contrat et
de la réduction des déchets. Vous avez bien fait valoir qu'il y a
une position très dangereuse et contradictoire. D'une part, le contrat
semble dire: On va assurer à Foster Wheeler un certain tonnage. Est-ce
que c'est 300 000, 325 000, 350 000? Peu importe. Une certaine quantité
de déchets annuellement sur 20, 25 ans. Et, en même temps, toutes
ces municipalités-là sont prises par le protocole qui a
été signé, le protocole fédéral-provincial -
vous avez fait allusion à ça - qui veut qu'il y ait, par exemple,
une réduction de 50 % des emballages d'ici l'an 2000. C'est important,
ça. Puis, les villes se sont dites d'accord avec ça, y compris
les villes qui sont membres de la Régie, y compris le maire de ville
LaSalle. Alors, comment réconcilier l'objectif de fournir un tonnage
fixe à Foster Wheeler pour l'incinérateur et, en même
temps, travailler à réduire les emballages, donc travailler
à réduire l'ensemble des déchets domestiques? Je pense que
vous avez bien fait de souligner cette position très contradictoire. Je
pose la question: Est-ce que, à part de vous, il y a d'autres maires qui
sont inquiets de cette situation-là?
M. Janiszewski: Bien, il y en a deux, deux qui ont voté
contre. Il y en a beaucoup, mais...
M. Lazure: Deux qui ont voté contre?
M. Janiszewski: J'ai fait l'accusation il y a cinq ans à
la CUM que ça se déroule un peu comme un «old boys
club», et c'est pour ça qu'on peut ramasser la lettre
facilement.
M. Lazure: Mais est-ce que vous avez objection à nous
dire...
M. Janiszewski: En dehors de la Chambre, ils sont contre, mais,
quand le vote se prend, ils sont moins contre.
M. Lazure: Est-ce que vous avez objection à nous dire qui
a voté contre?
M. Janiszewski: Oui, Kirkland, M. Discepola.
M. Lazure: Kirkland.
M. Janiszewski: Et Saint-Léonard, M. Frank
Zampino.
M. Lazure: Ces deux-là ont voté contre le contrat?
Ils ont voté contre quoi exactement?
M. Janiszewski: contre une résolution qui donnait
l'approbation au président de signer une lettre d'entente avec foster
wheeler sans faire autre chose.
M. Lazure: Ah! O.K. Sans soumissions publiques.
M. Janiszewski: Nous trois, on a voté contre
ça.
M. Lazure: Vous êtes trois à avoir voté
contre. Donc, Dollard-des-Ormeaux, Kirkland et Saint-Léonard. Bon. Mais
la commission comme telle...
M. Janiszewski: Mais je veux dire...
M. Lazure: Peut-être que le ministre des Affaires
municipales le savait, mais la commission comme telle...
M. Ryan: Depuis deux jours, ça fait quatre fois que c'est
dit.
M. Lazure: Mme la Présidente, je mets au défi le
ministre de nous faire la preuve que les membres de la commission savaient que
Kirkland, Saint-Léonard avaient voté contre le contrat. Je le
mets au défi.
M. Ryan: On l'a dit; on l'a dit à plusieurs reprises.
M. Lazure: S'il ne peut pas relever le défi, bon, qu'il me
laisse parler. Alors, j'ai encore du temps, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député de La Prairie.
M. Lazure: Bon, merci.
La Présidente (Mme Bélanger): pour être bien
éclairés, on peut vous ajouter chacun cinq minutes; cinq minutes
à vous et puis cinq minutes au ministre après.
M. Lazure: Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ce qui
voudrait dire qu'il reste...
M. Lazure: Ah! Je pensais que je prenais le même temps,
qu'on prenait le même temps que le ministre a pris.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça,
c'est ça.
Une voix: On propose cinq minutes additionnelles.
La Présidente (Mme Bélanger): On propose 5 minutes
additionnelles aux 25 minutes.
M. Lazure: Est-ce que j'ai fini mon 25... Est-ce que j'ai
fini?
La Présidente (Mme Bélanger): Combien H reste dans
le 25 minutes?
Une voix: Oui, vous auriez terminé.
La Présidente (Mme Bélanger): Dans le 25, il reste
5 minutes, plus 5 minutes additionnelles.
M. Lazure: Ah bon! Bien, je vais prendre mon 25. En tant que
trésorier là, vous avez signé des chèques, oui ou
non?
M. Janiszewski: Pas jusqu'ici, et j'ai démissionné
hier. Alors, je n'ai jamais signé un chèque.
M. Lazure: Vous n'avez jamais signé un seul chèque
de la Régie en tant que trésorier?
M. Janiszewski: Oui, monsieur.
M. Lazure: Et vous êtes trésorier depuis quand? Vous
étiez trésorier depuis quand?
M. Janiszewski: Novembre 1989.
M. Lazure: C'est assez spécial, ça. Mais qui signe
les chèques à la Régie, d'après vous?
M. Janiszewski: Le président, le directeur
général, le secrétaire, le vice-président, mais pas
moi.
M. Lazure: Normalement, dans une organisation comme ça, il
y a une résolution qui dit que deux, trois personnes sont
autorisées à signer des chèques. Qui est autorisé
par résolution à signer des chèques?
M. Janiszewski: Oui, on dit deux des cinq. M. Lazure: Deux
des cinq. Ah bon! O.K.
M. Janiszewski: Souvent on dit «le trésorier et un
autre en son absence»...
M. Lazure: Voilà.
M. Janiszewski: ...mais dans notre cas spécialement...
M. Lazure: Mais vous, M. le maire, est-ce que vous trouvez normal
que le trésorier n'ait jamais été appelé à
signer un chèque? Trouvez-vous ça normal?
M. Janiszewski: Non, parce que quand je fais partie...
M. Lazure: Moi non plus.
M. Janiszewski: ...d'un organisme, je demande au trésorier
de signer quand il est là.
M. Lazure: Moi aussi, je trouve ça tout à fait
anormal. D'habitude, le trésorier est une des deux ou trois
personnes.
M. Janiszewski: Mais je n'étais pas bien aimé du
commencement, monsieur.
M. Lazure: Vous n'étiez pas dans les bonnes grâces
du président.
M. Janiszewski: Du commencement. M. Lazure: Depuis le
début? M. Janiszewski: Oui, oui.
M. Lazure: Pourquoi vous n'étiez pas aimé depuis le
début?
Une voix: C'est une psychanalyse?
M. Janiszewski: Parce que peut-être que je parle trop
franchement.
M. Lazure: Ce n'est pas une psychanalyse, mais c'est pour
renseigner la commission, Mme la députée de...
M. Janiszewski: Ah! j'avais parlé franchement à la
Communauté urbaine de Montréal, j'avais parié franchement
à la conférence et j'ai été mis sur la «black
list» depuis longtemps.
M. Lazure: Bon. Vous avez parlé d'une somme de 1 000 000 $
pour une firme de relations publiques. Quand est-ce que cette somme-là a
été votée à la Régie? À peu
près, là? (17 h 10)
M. Janiszewski: Votée? Jamais, d'après moi,
à ma connaissance.
M. Lazure: Jamais votée?
M. Janiszewski: Votée, jamais. Mais remboursée,
oui.
M. Lazure: Déboursée.
M. Janiszewski: Déboursée, oui.
M. Lazure: Récemment?
M. Janiszewski: Non, non, 1989 et 1990.
M. Lazure: ah bon! il y aurait eu une somme de 1 000 000 $ de
dépensée pour une firme de relations publiques depuis trois ans
environ?
M. Janiszewski: Non, non, c'était sur une période
de 10 à 12 mois.
M. Lazure: Ah! sur une période d'un an. M. Janiszewski:
Un an, oui.
M. Lazure: Merci. Est-ce que vous êtes au courant des
sommes déboursées pour les procureurs et pour les consultants en
environnement, depuis...
M. Janiszewski: Au total, ça devrait dépasser
maintenant 8 000 000 $, qu'on a capitalisés. Nous avons un budget
d'administration de 400 000 $. Mais à part ça, à part ce
budget de 400 000 $ par année, on a dépensé 8 000 000
$.
M. Lazure: 8 000 000 $, à part les 400 000 $ par
année pour le personnel et les dépenses courantes.
M. Janiszewski: Oui.
M. Lazure: Est-ce que vous avez eu l'occasion de discuter avec
d'autres maires, surtout, par exemple, les maires de Kirkland et de
Saint-Léonard, de la possibilité que la Régie
établisse comme règle que, quand il s'agit d'une décision
majeure, capitale, à ce moment-là, chaque membre de la
Régie, chaque maire aille chercher une résolution de son conseil?
Est-ce que ça a déjà été discuté?
M. Janiszewski: Peut-être que j'ai discuté que je ne
pensais pas que c'était raisonnable de n'avoir pas fait approuver un
budget de capital par les conseils, de ville et que nous devrions, pour des
changements dans les règlements, peut-être consulter les conseils
de ville. Je fais partie d'une autre régie avec Pierrefonds, et on fait
toujours ça. Quand on change le règlement, c'est approuvé
par les conseils de ville.
M. Lazure: Oui, la plupart du temps. Dans d'autres régies
que je connais, aussi, régies d'épuration des eaux, de filtration
des eaux...
M. Janiszewski: C'est toujours fait. Et je pense que c'est...
M. Lazure: Les dépenses majeures doivent être
approuvées par les conseils de ville.
M. Janiszewski: Ou le budget.
M. Lazure: ...dans celles que je connais. Ou le budget.
M. Janiszewski: Le budget devrait être approuvé
pour...
M. Lazure: Avant que les assemblées soient ouvertes au
public, pendant les années où les assemblées
étaient à huis clos, fermées, est-ce que ça
fonctionnait... Comment ça fonctionnait?
M. Janiszewski: II y avait des résolutions, et on a dit
oui souvent. On n'a pas toujours noté, au commencement, un appuyeur, un
secon-deur. Mais, récemment, on a bien fait.
M. Lazure: Ça s'est corrigé depuis quand,
d'après vous?
M. Janiszewski: Oh! Depuis longtemps, depuis que j'ai fait des
charges contre: On procède de façon illégale.
M. Lazure: Depuis que vous aviez fait la remarque que
c'était illégal.
M. Janiszewski: J'avais souvent dit que les
réunions...
M. Lazure: Vous avez souvent dit que les réunions
étaient tenues de façon illégale.
M. Janiszewski: Oui, oui.
M. Lazure: Vous aviez dit ça au président de la
Régie...
M. Janiszewski: Au président, oui.
M. Lazure: ...aux autres. Et qu'est-ce qu'on vous
répondait, dans ce temps-là?
M. Janiszewski: On l'oubliait.
M. Lazure: On l'oubliait. Bon. Moi, ça va, j'ai mes 25
minutes. Merci, Mme la Présidente. Merci, M. le maire.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce que...
M. Gauvin: J'avais demandé à Mme la
Présidente 30 secondes pour une petite question.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Rimouski, je vous ferai remarquer que ce n'est pas vous
qui êtes président.
M. Gauvin: M. le maire de la ville de Dollard-des-Ormeaux, quand
vous préparez l'ordre du jour, la convocation de vos réunions de
conseils municipaux, est-ce qu'à l'ordre du jour vous incluez un item
«informations sur la Régie
régionale»?
M. Janiszewski: Non, mais je fais ça, d'habitude, quand il
y a quelque chose. On ne met pas ça. On ne discute pas de ça en
public; on discute de ça durant les caucus, évidemment. Ça
ne fait pas partie d'une réunion publique, nécessairement.
M. Gauvin: Est-ce que les membres de votre conseil, normalement,
s'intéressent aux activités de la Régie?
M. Janiszewski: Définitivement. Ça fait longtemps
qu'ils ont peur de ce qui peut arriver.
M. Gauvin: Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. M. le
ministre.
M. Ryan: M. Janiszewski, j'ai devant moi le procès-verbal
de la réunion du conseil d'administration tenue le 26 novembre 1991,
à laquelle vous étiez présent. Dans le
procès-verbal, je trouve ceci: Le président informe
l'assemblée qu'il y a maintenant lieu de traiter de l'item 4 de l'ordre
du jour intitulé: Projet de loi privé 286.
Après les explications préliminaires données par le
président, Me Daniel Picotte, consultant de la firme Martineau, Walker,
dépose une copie du projet de loi 286 et explique celui-ci article par
article. Un résumé des sept premiers articles traite du
contrôle des déchets commerciaux et industriels, et les articles
suivants, soient 8 à 12, comprennent des dispositions techniques
clarifiant les pouvoirs de la Régie. Propose par Peter Yeomand,
appuyé par Vera Danyluk. Est résolu à l'unanimité
d'approuver le projet de loi 286 et d'autoriser des consultants de la
Régie ainsi que le conseiller juridique à présenter ce
projet de loi à l'Assemblée nationale.
Est-ce que c'est conforme à ce qui s'est passé, ça,
ou si c'est faux?
M. Janiszewski: Je pense bien. Je pense bien, mais mon point
aujourd'hui, c'est que pour des décisions si importantes que ça,
le conseil de ville n'est pas consulté. Ici, on vole les droits des
parties privées de nos villes sans le consentement d'un conseil.
M. Ryan: C'est parce que ceci est en contradiction avec ce que
vous disiez tantôt. Tantôt vous indiquiez...
M. Janiszewski: Mais le premier, je ne me souviens pas. Le
premier qui a amené ça il y a 25 ans. J'ai entendu des
discussions, je ne savais pas quand ça s'est déroulé et
j'étais choqué.
M. Ryan: Maintenant...
M. Janiszewski: Quand ça a été mis sur la
table, un point final, j'ai été un peu choqué. On
était pris. Mais à ce moment, on n'avait pas pris la
décision de procéder sans soumissions publiques responsables.
Alors, c'est après ça que je suis devenu plus inquiet.
Après 1990.
M. Ryan: Très bien. En tout cas, pour ceci, pour le projet
de loi dont nous discutons, vous avez été informé, vous
étiez là; il a été déposé, il a
été expliqué article par article...
M. Janiszewski: Mais il n'avait pas..:
M. Ryan: ...vous avez même voté eh faveur.
M. Janiszewski: Je n'ai pas dit non. Il n'y avait pas eu...
M. Ryan: Le 26 novembre...
M. Janiszewski: II n'y avait pas eu consultation avec les
municipalités membres du conseil.
M. Ryan: Ça, c'est votre point, on en a parlé plus
tôt...
M. Janiszewski: Oui, c'est tout.
M. Ryan: ...je ne veux pas revenir là-dessus. Mais ici,
là, je pense que c'est bien clair...
M. Janiszewski: Oui, oui. C'est bien clair que les maires...
M. Ryan: ...ce qui s'est passé. Ça ne sert à
rien de se conter des histoires.
M. Janiszewski: ...que tous les maires ont dit oui comme
toujours. Oui.
M. Ryan: Maintenant, vous, comme trésorier, vous l'avez
été pendant presque deux ans. Le rapport annuel, au point de vue
financier, là, qui est-ce qui signe ça, ce rapport-là?
Vous devez le signer, ce rapport-là, vous, comme trésorier?
M. Janiszewski: Bien, je me suis impliqué la
première année et j'ai été obligé de
demander aux vérificateurs de le refaire, parce qu'ils ont manqué
300 000 $.
M. Ryan: Pardon? Parce que?
M. Janiszewski: Ils avaient manqué un compte payable de
300 000 $. Alors, ils l'ont corrigé, et j'ai fait vérifier d'une
façon générale, pas...
M. Ryan: Mais sur le rapport...
M. Janiszewski: Alors, ça représentait les
déboursés.
M. Ryan: Mais quels sont les administrateurs qui ont signé
le rapport financier?
M. Janiszewski: J'ai signé.
M. Ryan: Très bien. Très bien. Vous êtes un
comptable agréé, vous saviez ce que vous faisiez.
M. Janiszewski: Oui, ça représentait notre
position, mais je ne me suis pas prononcé sur le fait que toutes les
dépenses étaient dépensées d'une façon
responsable. Mais c'étaient les dépenses. Ça
représentait bien les dépenses, mais c'était aux
vérificateurs...
M. Ryan: Très bien. Regardez, moi, j'ai terminé
pour l'instant.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord.
M. Janiszewski: J'avais, M. le ministre, mentionné aux
vérificateurs qu'il n'y avait aucune approbation des villes pour le
montant capitalisé et que peut-être ils devraient penser à
ça, mais ils n'ont rien fait.
M. Ryan: C'est un point très intéressant.
Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, alors...
M. Boisclair: J'aurai une question à poser à M. le
maire.
La Présidente (Mme Bélanger): Une
dernière.
M. Boisclair: Merci. Je pense qu'il nous reste trois
minutes...
Une voix: II reste trois minutes, oui. M. Boisclair:
...pour nos questions?
La Présidente (Mme Bélanger): II reste trois
minutes.
M. Boisclair: Oui. Excusez-moi, il y a quelque chose qui m'a
frappé tout à l'heure dans votre témoignage à
l'effet qu'en tant que trésorier vous n'avez pas signé un seul
chèque entre 1989 et 1992. Est-ce que vous pourriez m'expliquer,
puisque, bon, ce n'était pas votre tâche, il faut croire, de
signer quotidiennement les chèques, en quoi votre tâche de
trésorier consistait-elle exactement?
M. Janiszewski: Je me demande la même chose.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Janiszewski: On m'a demandé chaque année de
signer les états financiers.
M. Boisclair: Et c'est tout? M. Janiszewski: C'est
tout.
M. Boisclair: Maintenant, tout à l'heure vous avez fait
mention que...
M. Janiszewski: Mais d'agir comme membre de
l'exécutif.
M. Boisclair: Oui, d'accord. Mais vous avez fait mention que vous
aviez refusé de signer une première fois les états
financiers parce qu'il y avait un compte à payer de 300 000 $ qui
était manquant.
M. Janiszewski: Mais j'ai refusé, évidemment. J'ai
demandé aux vérificateurs de corriger les états
financiers, oui.
Une voix: Mais comment saviez-vous, vous, qu'il manquait un
compte à payer de 300 000 $? (17 h 20)
M. Janiszewski: Parce qu'avant de signer j'ai demandé les
cédules des comptes payables et à recevoir, les dépenses,
etc., et j'ai regardé une centaine de factures, et j'ai trouvé
300 000 $.
M. Boisclair: Ah, bon. D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
M. Morin: Oui. Mme la Présidente, j'aurais deux questions,
si le temps le permet. Tout à l'heure, vous avez dit qu'il y avait des
choses qui, au niveau de la procédure, sans être illégales,
n'étaient pas conformes. Moi, j'aimerais que vous précisiez, je
suis resté un petit peu sur mon appétit là-dessus.
D'abord, il faudrait que vous me disiez... Je présume que vous
connaissez les règlements auxquels vous faisiez allusion ou les
règles de procédure. En fonction de quelle règle y
aurait-il eu des agissements qui n'étaient pas conformes? Ça,
moi, j'aimerais que vous me précisiez ça, qu'il y a eu telle
résolution, qu'il y a eu tel geste qui a été posé
qui n'était pas conforme à telle règle ou tel
règlement ou tel élément de procédure. J'aimerais
que vous me situiez ça pour me donner un exemple très concret,
finalement. S'il vous plaît.
M. Janiszewski: On a payé des comptes qui n'étaient
jamais approuvés par le conseil.
M. Morin: Vous parlez du conseil d'ad-
ministration de la Régie?
M. Janiszewski: Pardon? La Régie a fait signer des
chèques qui n'étaient jamais approuvés.
M. Morin: Bon, bien, à ce moment-là, est-ce qu'il y
a une règle quelque part qui soutient que ces comptes-là doivent
être autorisés par les conseils des municipalités? Non.
Donc, ça ne va pas à l'encontre de cette règle-là
puisqu'il n'y a pas d'obligation à être... Oui ou non?
M. Janiszewski: Non, non. Il y a une obligation que le conseil de
la Régie approuve les comptes payables avant...
M. Morin: Oui, d'accord, mais des municipalités?
M. Janiszewski: Non, non, pas les municipalités.
M. Morin: Bon, bien, alors, en quoi? Vous me dites...
M. Janiszewski: Les procédures sont que nous devrions
apporter sur la table les comptes payables et les approuver avant de les payer.
Mais on avait même des comptes qu'on ne savait pas qu'on avait
payés.
M. Morin: donc, vous seriez en mesure de démontrer qu'il
n'y a pas eu de résolution pour accepter des comptes ou des
dépenses qui ont été effectuées.
M. Janiszewski: Certain, oui. Mais peut-être qu'on a fait
comme demandé pour vous, on en a fait adopter beaucoup après, des
résolutions d'absolution. Et je n'aime pas ça.
M. Morin: Bon. Une autre question. Tout à l'heure, vous
avez dit que vous avez vu le projet de loi 221 pour la première fois
récemment.
M. Janiszewski: Oui.
M. Morin: Mais quand même, est-ce que l'objet de ce projet
de loi, autrement dit, les préoccupations de votre conseil
d'administration, qui sont à ta base de ce projet de loi là,
est-ce que vous avez eu l'opportunité d'en discuter? Parce que, que vous
n'ayez pas vu le projet de loi tel qu'écrit, c'est tel que tel. Mais
est-ce que le conseil d'administration en a discuté et qu'on est en
mesure de croire que vous êtes, de façon générale,
informé de la teneur du projet de loi et de ses buts?
M. Janiszewski: Je n'étais pas au courant qu'on va
demander une autre prolongation et qu'on va demander une absolution comme
telle.
Alors, il y a des clauses que je ne savais pas.
M. Morin: Alors, vous n'êtes pas au courant... Donc, ce que
vous me dites, c'est que le conseil d'administration n'a pas discuté de
ce projet de loi?
M. Janiszewski: Pas en détail, pas en détails
suffisants.
M. Morin: Non, non, pas article par article, j'en conviens. Mais
j'ai de la misère à croire que si on a un projet devant nous, que
la Régie ou bien le conseil d'administration, à tout le moins,
n'en ait pas fait la discussion.
M. Janiszewski: J'ai reçu un fax vendredi à 11
heures me disant qu'il y avait une commission parlementaire.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, étant
donné l'entente que nous avons eue antérieurement, est-ce que M.
le président, M. Leduc, vous auriez des commentaires? Oui.
M. Dufour: Mme la Présidente, avant que le
témoin... pas qu'on le congédie mais... bon, qu'on change, qu'on
lui donne congé. Tout à l'heure, le ministre des Affaires
municipales a parlé du projet de loi 286. Le projet 286 n'est pas pareil
au projet de loi 221. Je pense, en toute justice. On a posé la question
pour dire: Est-ce que vous avez eu connaissance du projet de loi 286? On a dit:
Oui. C'est référé aussi dans le comité
plénier, le procès-verbal, mais ce n'est pas pareil comme le
projet 221.
La Présidente (Mme Bélanger): M. te ministre.
M. Ryan: Non, mais je tiendrais à préciser que le
projet de loi qu'on appelle 286 dans le procès-verbal dont j'ai
cité un extrait tantôt est, à toutes fins utiles, le
même texte qui porte le no 221 aujourd'hui. Quand ça nous a
été soumis, dans le temps, ça a été
envoyé sous le vocable de 286 dans une première impression; mais
la forme que nous avons eue porte le no 221, mais c'est
substantiellement...
M. Dufour: Est-ce que vous concédez que fa
définition des déchets était contenue au projet de loi 286
au début?
M. Ryan: Oui, c'était un élément essentiel
du projet qu'on nous a soumis et ça à été l'objet
des discussions toute l'année.
M. Dufour: II y a 14 articles dans le 286. Il y en a 19 ou 18
dans le 221.
M. Ryan: Peut-être, ça se peut, ça; ça
se peut.
Une voix: Dans le 286, il y a une différence importante
sur la définition...
M. Ryan: Mais je pense que... Excusez, excusez-moi,
excusez-moi...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, s'il vous
plaît, demandez la parole chacun votre tour, là.
M. Ryan: ...je pense que c'est à moi. On avait
l'Opposition. La règle de l'alternance, je pense bien qu'elle joue en ma
faveur.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Ryan: Ceux qui savent comment se préparent les projets
de loi privés savent qu'on y apporte des modifications souvent
jusqu'à la dernière minute. S'il fallait appliquer une
règle d'airain que la toute dernière version devrait avoir
été soumise en bonne et due forme à tout l'aréopage
qui constitue l'organe de direction suprême d'une organisation, il y a
bien des projets de loi privés qui se rendraient à destination
une année ou deux plus tard.
Alors, dans ce cas-ci, je pense qu'il est arrivé des
modifications, des ajustements jusqu'à la fin; jusqu'à la fin.
C'est conforme à la pratique courante, ça.
M. Dufour: Oui. À l'exception que lorsqu'on fait dire
à quelqu'un: Est-ce que vous avez eu connaissance de... Est-ce que vous
avez eu un rapport? On aurait pu poser la question et on aurait pu le faire
beaucoup plus correctement en disant: Est-ce que vous avez eu connaissance de
toutes les versions du projet de loi à partir du dépôt de
286 jusqu'à 221? Mais on ne l'a pas posée, la question, et pour
moi, c'est pas tout à fait pareil.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Ça, on pourra vérifier tantôt...
M. Dufour: C'est ça.
M. Ryan: ...si on veut avoir la version des conseillers
juridiques qui nous diront ce qu'ils ont expliqué...
M. Dufour: Et comme vous avez les procès-verbaux à
la main, vous...
M. Ryan: mais ce qu'il est important de rappeler, c'est qu'il y a
eu explication article par article de ce projet de loi. par conséquent,
je pense bien qu'il faut au moins le souligner. ça ne devrait pas
être inscrit ici si ça ne s'est pas passé. parce que,
à la réunion suivante, ils étaient là pour
approuver le procès-verbal ou non.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de La Prairie.
M. Lazure: II y une différence quand même assez
importante dans 286 par rapport à 221. Dans 286, on décrit
«déchet» comme étant un déchet solide au sens
du règlement sur les déchets solides. Ça n'existe plus
dans 221, ça. Ça, c'est un élément assez
important.
M. Ryan: Et puis peut-être que dans la version
définitive que nous allons approuver, ce qui est là actuellement
ne sera pas la non plus. C'est ça qu'est le processus d'échanges
continuels.
M. Lazure: Oui, ça, je sais ça, Mme la
Présidente.
M. Ryan: Mais substantiellement...
M. Lazure: Mais quand le ministre questionne le maire de
Dollard-des-Ormeaux sur un projet de loi 286 en laissant entendre que c'est,
à toutes fins pratiques, la même chose que 221, ça n'est
pas exact.
M. Ryan: Mme la Présidente, substantiellement, le but est
exactement le même; c'est d'élargir le concept de
«déchet» de manière à donner l'accès
aux déchets domestiques, de provenance industrielle et commerciale. Et
il y a eu beaucoup d'efforts pour trouver la meilleure façon d'exprimer
cet élargissement. L'effort le plus récent, c'est celui qui a
trouvé forme dans le projet de loi 221, mais il n'est pas dit que c'est
l'expression dernière. Parce que si on se met à discuter article
par article, qu'on aborde le contenu véritable du projet de loi,
peut-être que vous pourrez nous éclairer là-dessus et
peut-être qu'ensemble on arrivera à une formulation plus
satisfaisante. Moi, de ce côté-là, je garde l'esprit ouvert
jusqu'à la fin. Et le député de Jonquière le sait,
on apporte des modifications, des fois, jusqu'à la fin d'un projet de
loi, et on n'est pas barrés là-dessus.
Documents déposés
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ça va?
Alors, avant de poursuivre, j'aimerais faire un dépôt. J'ai
reçu d'autres lettres; alors, j'aimerais en faire le
dépôt.
M. Ryan: Nous sommes vivement intéressés, Mme la
Présidente.
Une voix: Bien oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Le
télécopieur fonctionne bien. Alors, j'ai reçu du maire
Raymond Savard, de ville de Verdun, une lettre...
M. Lazure: Lisez-la donc, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): «J'ai pris
connaissance de la lettre qu'adressait à la commission, le 26 mai
dernier, le maire de Dollard-des-Ormeaux, M. Ed Janiszewski - je m'excuse pour
la prononciation - se prononçant contre le projet de loi 221 de la
Régie. «Par la présente, je confirme mon appui sans
réserve à la Régie au projet de loi 221. Depuis sa
formation, les délibérations de la Régie ont
été marquées de sérieux, d'une rare bonne foi et
d'un esprit de collaboration remarquable entre autant d'élus municipaux.
Il serait regrettable que ia probité et la compétence de cette
institution soient indûment mises en cause au moment même où
sa crédibilité est aussi essentielle.» Raymond Savard.
Alors, il y a aussi la municipalité de l'île-Bizard.
Signé Jacques Denis.
M. Lazure: Est-ce que vous pourriez la lire, Mme la
Présidente?
M. Dufour: On veut s'assurer... Vous faites un dépôt
de documents, on pourrait la faire accepter.
La Présidente (Mme Bélanger): En faisant le
dépôt de documents, M. le député de
Jonquière...
M. Lazure: Vous devriez la lire, Mme ia Présidente.
J'insiste, il y en a qui veulent entendre votre voix.
La Présidente (Mme Bélanger): ...ça devient
un document public.
M. Ryan: Mme la Présidente, nous sommes habitués
à l'Assemblée nationale à la lecture de textes dont la
rédaction se ressemble beaucoup. Et quand c'est des pétitions
pour l'indépendance, ils les trouvent très éloquentes.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Lazure: Mme la Présidente-
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de La Prairie.
M. Lazure: ...selon la règle d'alternance, une remarque.
Par définition...
M. Ryan: J'admire cette unité de pensée qui
s'exprime jusque dans la forme.
Des voix: Ha, ha, ha!
(17 h 30)
M. Lazure: Mais, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de La Prairie.
M. Dufour: L'arroseur arrosé!
M. Lazure: Mme la Présidente, par définition
même - et le ministre, d'habitude, est plus rigoureux que ça - une
pétition n'a qu'un seul texte. Il peut y avoir des centaines, des
milliers de signatures, mais un seul texte. Ça, c'est l'essence
même, la substance même, comme dirait son premier ministre, d'une
pétition, tandis que des lettres d'appui, par définition, qui ont
un caractère le moindrement spontané, vont avoir des textes
variés. Or, on constate que c'est un texte uniforme. Donc, il y a de
bonnes chances que ça ait été dicté par
quelqu'un...
M. Ryan: Non. Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! Ce ne
sont pas toutes les mêmes textes, puisque la ville de
Montréal-Nord a déposé un lettre aussi:
«Permettez-moi de vous informer que la ville de Montréal-Nord n'a
aucune objection au projet de loi privé de la Régie
intermunicipale des déchets qui retient présentement l'attention
de votre commission.» Signé Yves Ryan.
M. Lazure: Message bien fraternel.
M. Janiszewski: M. Ryan ne fait pas partie de ia
Régie!
M. Lazure: C'est pour ça que le message est
différent un peu!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Janiszewski: Et si j'étais assis à
côté de lui, j'enverrais la même lettre. Et je peux vous
dire que parmi les maires que vous avez mentionnés, il y en a
quelques-uns qui m'ont exprimé leur inquiétude, un à
un.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah bon!
M. Lazure: Continuez donc, Mme la Présidente, à
lire.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la
municipalité de l'île-Bizard: «J'ai pris connaissance de la
lettre qu'adressait à la commission le 26 mai dernier le maire de
Dollard-des-Ormeaux se prononçant contre le projet de loi 221 de la
Régie. Par la présente, je confirme mon appui sans réserve
à la Régie et au projet de loi 221. «Depuis sa fondation,
les délibérations de la Régie ont été
marquées de sérieux, d'une rare
bonne foi et d'un esprit de collaboration remarquable entre autant
d'élus municipaux. Il serait regrettable que la probité et la
compétence de cette institution soient indûment mises en cause au
moment même où sa crédibilité est aussi
essentielle.» Et c'est signé Jacques Denis.
M. Ryan: Maire de l'île-Bizard.
La Présidente (Mme Bélanger): Maire de
l'île-Bizard. Alors, le maire de Beaconsfield.
M. Dufour: Est-ce que vous pourriez dire aussi à qui est
adressée...
La Présidente (Mme Bélanger): Madeleine
Bélanger, députée de Compton.
M. Dufour: Est-ce que c'est votre...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est
députée de Mégantic-Compton. Ils ont parlé juste de
la moitié de mon comté. Mais, dans le moment, je suis la
présidente de la commission, mais vice-présidente de la
commission de l'aménagement et des équipements.
M. Dufour: Ah bon! Très bien. Il le savait, ça.
C'est bon. Vous faites bien ça, d'ailleurs. On ne peut même
pas...
La Présidente (Mme Bélanger): Dans le dossier,
depuis le début de la commission, c'est moi qui ai présidé
la commission. Alors, je suis la présidente de la commission.
Une voix: Vous avez du mérite.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Là,
est-ce que vous voulez que je lise tout ça encore?
M. Lazure: Les fautes d'orthographe sont les mêmes partout
aussi!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je pense que
ça suffit.
M. Dufour: Oui, là, vous pourriez nous suggérer les
noms et les villes.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je vais les
déposer en nommant les... Ça, c'est Beaconsfield.
M. Dauphin: Question de règlement. Il n'y a pas de
question de privilège en commission, mais il y a des questions de
règlement de prévues. C'est que, ce qui est important, je pense,
dans le contexte actuel, c'est l'intention des parties. Alors, que l'intention
de ces maires nous soit démontrée, peu importe le lexique, c'est
ça qui est important; c'est l'intention des maires, des magistrats, des
premiers magistrats de toutes ces municipalités.
Maintenant, comme vient de me le dire ma collègue de Vachon, je
n'aimerais pas qu'on essaie de ridiculiser l'intention de ces maires-là
à cause que le lexique est semblable; la valeur juridique de ces textes
n'est aucunement mise en doute, au contraire. Ça nous arrive même
souvent comme députés, dans nos bureaux, d'envoyer des lettres
comme ça, des lettres types. Et puis il n'y a jamais personne qui m'ait
dit que j'étais moins intelligent à cause que c'était une
lettre type. Alors, l'important, c'est l'intention des parties, je pense, qu'il
faut considérer, et ne pas ridiculiser la signature ou la volonté
des parties, la volonté des maires.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je
poursuis...
M. Dufour: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui?
M. Dufour: Juste un peu en réplique à ce que le
député de Marquette vient d'affirmer. On n'a jamais pensé
ridiculiser les maires. On n'a jamais pensé de dire qu'ils
n'étaient pas corrects. On dit: II y a quelqu'un...
M. Dauphin: Oui, mais la perception...
M. Dufour: Oui, mais ça, on n'est pas dans la perception.
Je m'excuse, mais ça, c'est difficile. Essayer de m'écrire
ça sur le journal, que c'était une... que c'est ça,
là.
Une voix: Ah!
M. Dufour: La façon dont on procède, c'est qu'il y
a quelqu'un qui quelque part a suscité, a demandé ou a
sollicité. C'est ça qu'on veut démontrer. Et comme...
Une voix: II n'y a rien d'illégal là-dedans.
M. Dufour: Bien, voyons! Ne nous faites pas dire des choses qu'on
n'a pas dites. Je veux bien être responsable de ce que je dis, mais je ne
voudrais pas que vous me prêtiez des mots que je n'ai pas dits et que je
n'ai jamais employés d'ailleurs. J'ai bien trop le respect des
institutions municipales pour arriver à une conclusion comme ça.
Ce que je dis, ce que j'affirme par rapport à ça, c'est qu'on
voulait démontrer que ce sont des lettres qui ont été
adressées par des personnes différentes, mais qui ont
été sollicitées par quelqu'un. Et ce quelqu'un-là
doit être à quelque part ici, dans la salle, c'est clair. Moi, je
le vois comme ça, et c'est ça qu'on voulait démontrer. Il
n'y a pas d'autre point de vue que ça. Je sais que les maires se sont
déjà prononcés en faveur du projet de loi, qu'ils sont
favorables, je ne suis pas là-dessus. On n'est pas ici juste
pour entendre dire des maires: On est d'accord avec vous autres. Gn dit:
On a le droit aussi d'avoir une opinion par rapport au projet de loi. C'est ce
qu'on exprime très clairement.
M. Dauphin: Excellent! Je suis content de vous entendre dire
ça.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Dufour: On n'est pas contre les maires.
M. Ryan: Mme la Présidente, là, le
témoignage de M. Janiszewski était terminé, d'après
ce que j'ai compris, et là, vous nous donniez communication de messages
qui vous ont été adressés à titre de
présidente de la commission par des maires de municipalités
membres de la Régie. Encore une fois, quelle que soit la forme dans
laquelle sont rédigés les témoignages, si la lettre
émane du maire, de la mairesse, du maire de Beaconsfield, de la mairesse
de tel endroit ou de tel endroit, je crois que nous devons en être
informés, en être saisis, et les gens pourront faire leurs
commentaires après.
Moi, je suggérerais que peut-être vous nous disiez
«j'ai reçu des témoignages d'appui», parce que ce
sont tous des témoignages d'appui d'après ce que je peux voir, de
M. le maire Untel de tel endroit, de tel endroit, et je me contenterais
volontiers que vous ne lisiez pas tous ces textes-là pour le bon
déroulement des travaux de la commission, quitte à ce que vous
nous en fassiez remettre des copies...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Ryan: ...de toutes ces lettres-là le plus tôt
possible, cet après-midi et, ensuite, on pourra passer à autre
chose. Mais là, il y a une chose que je veux dire, c'est que les lettres
dont j'ai entendu la lecture - là-dessus, je vais compléter ce
que disait mon collègue de Marquette - sont quand même plus que
des expressions d'intention; ce sont des expressions de position, ce sont des
maires qui nous disent «Voici, moi, je demeure favorable à ce
projet-là», qui renouvellent en même temps leur
adhésion à la Régie intermunicipale de gestion des
déchets sur l'île de Montréal. Je pense que c'est ça
qui se dégage de l'exercice et, par conséquent, moi, ce serait
une suggestion que je vous fais bien modestement.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de La Prairie.
M. Lazure: Sur la question de règlement, Mme la
Présidente. Il n'y a personne qui a voulu ridiculiser les maires qui
appuient le projet de loi. Nous étions pleinement conscients que les
maires avaient appuyé le projet de loi dans leur quasi-totalité.
Et si vous avez bien remarqué, Mme la Présidente, dans les
motions qu'on a présentées pour solliciter la venue soit de la
ville de Montréal, soit de la CUM, soit d'un maire, on n'a jamais fait
intervenir, sauf pour le maire de Dollard-des-Ormeaux, où tout le
monde... où il y avait un consensus, mais dans les autres cas, on n'a
jamais fait intervenir le fait qu'ils soient pour ou contre le projet de loi;
c'est sur le procédé qu'on en est. La ou les personnes qui ont
initié ce mouvement spontané d'appui par la même lettre,
ces personnes-là donnent un grand coup d'épée dans l'eau
parce que ce n'est pas ça qui est l'objet de nos discusions. Ce n'est
pas de savoir combien de villes sont pour, combien de villes sont contre, on
est fort bien au courant qu'il y a très peu de villes qui sont
contre.
Des voix: Ah!
M. Lazure: On est au courant de ça depuis longtemps. On a
demandé, et on ne sait pas...
Des voix: Ah!
M. Lazure: Mme la Présidente, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Ryan: Vous êtes tout seul. M. Lazure: Mme la
Présidente-Une voix: II faudrait revenir au début des
audiences.
M. Lazure: Justement, Mme la Présidente, le ministre se
fourvoie. On n'est pas tout seul à être contre le projet de loi.
Il vient de dire que l'Opposition est toute seule; C'est faux, Mme la
Présidente. Il y a des gens qui sont venus. Il n'y a pas seulement les
maires dans la vie, il n'y a pas seulement les conseils de ville dans la vie,
il y a des groupes de citoyens qui sont venus nous dire, hier ou avant-hier,
qu'ils étaient contre, une coalition même de 24 ou 26 groupements
et un autre front commun. Si le ministre se laisse impressionner par
l'avalanche de messages identiques dictés par quelqu'un de son entourage
ou de l'entourage de la Régie, nous pourrions fort bien recourir au
même stratagème et nous mettre au téléphone pour
demander à 200 groupes environnementaux d'envoyer un
télégramme contre le projet de loi.
M. Ryan: Vous l'avez essayé. Vous avez essayé d'en
avoir 1 000 000.
M. Lazure: On ne l'a pas fait et on ne le fera pas, Mme la
Présidente; on ne l'a pas fait
et on ne le fera pas non plus.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je poursuis le
dépôt de mes...
Une voix: Ça s'en vient.
M. Ryan: ...je vous comprends. (17 h 40)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! Je poursuis le dépôt des lettres
reçues ici, comme présidente de la commission, qui confirment
sans réserve l'appui à la Régie pour le projet de loi 221:
M. Jean Pomminville, Outremont; Mme Vera Danyluk, ville Mont-Royal; M. Yvon
Labrosse, ville de Montréal-Est; M. René Martin,
Sainte-Anne-de-Bellevue; M. Malcolm Knox, Pointe-Claire et M. Marcel Morin de
Pierrefonds. Merci. Alors, les lettres sont déposées, et le
secrétariat s'occupe de faire faire des photocopies pour les membres de
la commission.
Une voix: ...du papier. Pour économiser du papier.
La Présidente (Mme Bélanger): Des copies?
M. Dauphin: Si ça ne vous intéresse pas, ça
nous intéresse.
M. Ryan: Je sais que ça n'intéresse pas... M.
Lazure: On n'a jamais mis ça en doute.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît, s'il vous plaît! Alors, là, étant donné
que nous avions mentionné qu'il devait y avoir une réplique pour
M. Leduc, est-ce que les membres de la commission sont d'accord pour que M.
Leduc réplique?
Des voix: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça a
été accepté? Un instant!
M. Ryan: M. la Présidente, normalement, on n'est pas
obligés de donner un temps mathématiquement égal. Si
ça pouvait se faire d'ici 18 heures, la réplique de M. Leduc et
de la Régie, je pense que ça devrait être suffisant pour
replacer les faits de manière qu'après l'ajournement du souper on
puisse passer à du travail différent, à l'étude
article par article. Je pense que là, on aurait quelque chose de
convenable, dans la mesure où ça sera suffisant pour permettre
à ces gens de s'expliquer comme il faut. Et je souligne que dans le
cadre de l'étude article par article, les représentants de la
Régie seront au bout de la table avec nous et pourront ajouter d'autres
précisions sur à peu près tous les aspects du projet de
loi qui peuvent en requérir. Par conséquent, moi, je
suggérerais qu'on procède comme ceci.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, nous allons
limiter le temps de réplique à 20 minutes. M. Leduc, si vous
voulez bien prendre place à la table.
M. Lazure: C'est quoi, la règle, là? La
règle?
La Présidente (Mme Bélanger): La règle, je
pense, c'est qu'on donne la parole à M. Leduc et, s'il y a des questions
à poser de la part des membres, il y a 20 minutes pour le faire,
indépendamment du temps. On finit à 18 heures.
M. Dufour: Ça veut dire que ça continuerait
à 20 heures?
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non. Le maximum
pour le temps de réplique...
M. Dufour: Regardez l'heure qu'il est là. Je ne l'ai pas
inventé.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a 20
minutes.
M. Dufour: Mais non.
M. Lazure: C'est 16 ou 17 minutes.
La Présidente (Mme Bélanger): Au moment où
j'ai appelé M. Leduc, il y avait 20 minutes.
M. Dufour: Non, c'est parce que là, à vouloir tout
concentrer ou à tout vouloir, moi, je pense qu'on ne travaille pas comme
il faut; ce n'est pas un travail correct. Ce que j'ai dit tout à
l'heure, au départ, si on donne la parole à M. le maire ou au
président de la Régie, M. Janis-zewski, qui est ici...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Janis-zewski.
M. Dufour: m. janiszewski, ça doit être correct,
j'imagine. j'espère que je dis bien son nom, là. il faut que lui,
si on sent le besoin de lui reposer des questions, demeure à notre
disposition.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais là, il
s'agit de lui demander.
M. Dufour: En fait, ce n'est pas correct, ce qu'on est en frais
de faire là.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, un instant,
un instant, là! Je regrette, au début, il a été
entendu que les deux pouvaient répliquer en même temps. On avait
dit que si on demandait à
M. Leduc de répliquer, M. le maire de Dollard-des-Ormeaux
pourrait aussi répliquer. C'est ce qui avait été entendu
au moment où on a fait cette demande.
M. Dufour: J'ai pris la peine de revenir à la charge pour
vous dire correctement, et ça je le dis exactement comme ça s'est
passé: Si le président de la Régie vient parler, on va
garder à notre disposition le maire de ville de
Dollard-des-Ormeaux...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est justement ce
que je viens de vous dire, M. le député de Jonquière.
M. Dufour: ...qui pourrait, si on en a besoin, compléter
son témoignage.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est
justement...
M. Dufour: Parce que le président de la Régie, lui,
il va être ici tout à l'heure et il va parler sur chaque
article.
La Présidente (Mme Bélanger): ...ce que je viens de
vous dire, que c'est ce qui était entendu...
M. Dufour: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): ...qu'on aurait la
réplique aussi de M. le maire de Dollard-des-Ormeaux. On avait
limité le temps à 20 minutes, mais là, on continue la
discussion et on perd du temps. M. Leduc.
M. Lazure: juste une question de règlement.
sérieusement, mme la présidente, je ne sais pas si le maire a
compris qu'il y avait cette entente, parce qu'il a l'air d'avoir
quitté.
M. Gauvin: Une question de règlement. Il serait
peut-être temps, il nous reste 15 minutes, d'entendre le président
de la Régie, et quelqu'un vérifiera justement s'il reste à
notre disposition. Tout simplement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. Leduc.
Régie intermunicipale de gestion des
déchets sur l'île de Montréal (suite)
M. Leduc (Michel): Mme la Présidente, malgré le
plaisir que j'aurais à prendre plus de temps, parce que j'ai beaucoup de
choses à dire, je vais essayer de me limiter à cinq ou six
minutes.
Je tiens à dire d'abord, dans un premier temps, que les lettres
qui sont arrivées de différents maires... Hier, je me suis fait
dire que j'étais ici avec des avocats et non pas avec des
confrères. Je n'avais pas le temps d'aller faire une pétition
à Montréal et, un fax, ça marche uniquement dans une
direction. Donc, j'ai fait le mieux que j'ai pu pour avoir de mes
confrères une forme d'appui pour montrer aux gens qui, hier, se posaient
cette question: Où sont les autres? J'ai cru ma
crédibilité remise en doute, ou ma
représentativité, tout au moins. Donc, je crois que ces lettres
d'appui qui sont dûment signées, même si elles ont
provoqué des sourires, sourires que je transmettrai à mes
confrères maires avec beaucoup de plaisir, en leur disant comment une
lettre dûment signée par des maires dûment élus est
reçue par certains membres de cette noble Assemblée. Je le ferai
avec plaisir. Mais c'était uniquement pour bien montrer que moi, ici,
j'ai beau être entouré d'un ingénieur et d'un avocat, je
suis aussi représentant de 26 maires.
En ce qui concerne Dollard-des-Ormeaux, j'ai appris pour la
première fois, uniquement à la réception de la lettre du
26, le désir de Dollard-des-Ormeaux de se retirer de la Régie. La
Régie n'avait jamais été saisie de cette
demande-ià; c'est arrivé un peu, comme on dit en anglais,
«out of the blue sky». C'est uniquement mardi que j'entendais
parler de cette demande-là.
On n'allègue pas des illégalités sans demander des
précisions. C'est grave, ça. Que mon collègue donne des
précisions, qu'il porte des accusations précises ou bien qu'il
retire ce qu'il a dit. Ce n'est pas la première fois que ça
arrive. C'est arrivé aussi en juillet 1991. À ce
moment-là, je lui avais fait parvenir une lettre. C'était un peu
genre suppositions, genre allégations, genre hypothèses qui
avaient été transmises... un peu ce qu'on a entendu ce matin, ce
que j'ai entendu à mon sujet ce matin, et au sujet de la Régie
aussi, genre allégations un peu floues. C'était un peu ça;
c'avait été transmis à des journalistes et, en juillet
1991, j'ai écrit à M. Janiszewski, lui demandant de se
rétracter. Depuis ce temps-là, M. Janiszewski s'est
impliqué au niveau de l'exécutif de la Régie et j'ai cru,
bien naïvement, il faut croire, qu'il s'était par le fart
même un peu rétracté et qu'il continuait à
procéder dans le dossier de la Régie, même si on pouvait
sentir que, lors de l'attribution du contrat, il y avait eu une espèce
de réticence de sa part.
Une des raisons pour lesquelles M. Janiszewski est trésorier de
la Régie, je vais vous la dire, moi. «Comment êtes-vous
devenu trésorier?», avez-vous demandé à M.
Janiszewski? Je vais vous dire comment il est devenu trésorier. Du temps
où M. Elkas était président et que j'étais
trésorier, celui qui posait le plus de questions sur les
dépenses, sur les points financiers, sur le contrôle au niveau de
la Régie, c'était M. Janiszewski, et en plus de ça, il
était comptable agréé. Donc, moi, comme nouveau
président, j'ai trouvé tout à fait logique que
celui qui questionnait le plus sur ces chiffres-là, celui qui
avait en plus un titre de comptable agréé, avec son approbation
et l'approbation de mes confrères à la Régie, on lui ait
demandé de devenir trésorier, ce qu'il a fait.
Au niveau du retrait de Dollard-des-Or-meaux de la Régie, moi, je
suggère que M. Janiszewski en discute d'abord avec ses collègues
de la Régie, qu'il nous fasse part, à la Régie, de son
intention de se retirer, et on pourra discuter, parce que discussion il y aura.
Il y a quand même un petit peu d'argent qui est mis en cause et il y
aurait sûrement, à ce moment-là, de grandes
négociations à faire avec Dollard-des-Ormeaux. Mais qu'il passe
par la Régie et non pas par l'Assemblée nationale. (17 h 50)
Quant à l'approche du projet de loi et à la
procédure suivie par la Régie, je peux dire que je n'en reviens
pas. Tout a été fait dans l'ordre, tout a été fait
exactement. Ça fait à peu près deux ans qu'on travaille
sur ce projet de loi, et M. Janiszewski a eu l'occasion de prendre connaissance
de ce projet de loi. Je vous cite deux petits exemples, deux petites affaires
de rien dans la conclusion de la lettre que je lui avais envoyée en
juillet 1991: «Comme homme politique, je respecte votre droit à la
dissidence et même votre privilège de changer d'avis, vous qui, en
1988, avez voté en faveur du processus d'appel de propositions, qui, en
1989, avez approuvé le choix de la firme Foster Wheeler et qui, au
printemps 1990, avez participé étroitement à
l'étude de la variante de propriété proposée et
l'avez d'ailleurs approuvée.» Tout ça, ce que je vous dis
là, c'est vrai, preuves à l'appui. On vous les sortira si vous
les voulez. «Comme administrateur public, je dois vous rappeler que la
Régie ne peut s'écarter de la procédure d'appel de
propositions qu'elle a dûment adoptée en 1988, qui la lie envers
les proposants, et qu'elle a respectée scrupuleusement à ce jour.
J'ai aussi le devoir de vous rappeler l'importance des enjeux de
société et les répercussions désastreuses que
pourrait avoir le report du projet non seulement au strict point de vue
financier, mais aussi sur le plan environnemental. «Je dois enfin vous
enjoindre de cesser de répandre des faits erronés qui risquent de
jeter un doute sur l'intégrité et la compétence d'un
organisme qui, depuis sa fondation, a fait preuve d'une prudence, d'une
ouverture et d'une transparence remarquables.»
Une couple de petits détails. Il y a des choses que je n'ai pas
comprises. Je me suis dit: C'est des parlementaires qui parlent, là. Et
je ne comprenais pas que les gens n'aient pas compris qu'à partir du
moment où la Régie était constituée, la
Régie est composée d'un conseil d'administration de 26 maires,
pas de 26 conseils de ville. Savez-vous combien il y a de conseillers dans nos
26 villes? Il y en a «in round figures, ballpark figures», 270.
Vous avez, vous, à l'Assemblée nationale, toutes les
misères du monde à vous entendre à 125. On a toutes les
misères du monde à s'entendre à 27. Au Parti
québécois, je présume que vous avez eu aussi vos
problèmes très récemment aussi. On a un maire qui
s'appelle Morin, nous autres aussi.
Une voix:...
M. Leduc: Ce que je veux dire...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! C'est M. Leduc qui a la parole.
M. Leduc: Je m'excuse d'avoir été...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! M. Leduc a la parole.
M. Leduc: Je m'excuse d'avoir été sarcasti-que, Mme
la Présidente, ce n'était pas dans mon intention, je me suis
laissé emporter. Mais il reste quand même une chose, c'est que
c'est pour une raison de fonctionnement que nous avons créé la
Régie, justement parce qu'une fois la Régie créée,
elle est conduite par 26 administrateurs et il n'y a pas
nécessité, chaque fois, de retourner dans les conseils de ville
qui changent tous les quatre ans, qui ont des problématiques qui ne sont
pas drôles. Je peux vous parler de la ville de Saint-Laurent, je peux
vous parler de beaucoup d'autres villes où ce n'est pas toujours
drôle. Il y a des partis, il y a des dynamiques municipales assez
complexes, ce qui aurait fait que le dossier n'aurait jamais avancé. Le
dossier de la gestion des déchets, ça n'aurait jamais
avancé si on n'avait pas limité - et Dieu sait que la limite est
quand même assez haute, la marque est assez haute avec 26 administrateurs
- la Régie intermunicipale des déchets à une composition
faite seulement des maires de la Régie.
Tout à l'heure, lors de la discussion qu'il y a eu entre certains
membres de la commission et M. Janiszewski, je me disais: Bien, mon Dieu
Seigneur, il faudrait qu'il lise les premiers bills qui nous constituent,
où c'est tout à fait défini, le genre de régie que
nous sommes, qui n'est pas la même chose que d'autres régies.
Ça ne peut pas être assimilé à toutes les autres
régies qui existent. On a une caractéristique qui est bien
particulière, et je pense qu'on est à peu près le seul
exemple, au Québec, Me Poupart, d'une régie constituée de
cette façon-là. Nous sommes aussi, il ne faut pas l'oublier, la
plus grosse régie.
C'est à peu près ça que j'ai à dire,
personnellement, pour expliquer ce supposé manque de transparence, la
façon dont étaient convoquées les réunions et
comment ça marchait. Convoquer 26 maires pour des réunions, ce
n'est pas facile. Ce n'est pas facile du tout. Il y en a qui ne sont pas maires
à plein temps là-dedans, qui sont
maires de beaucoup trop petites villes. Ils travaillent et c'est
très compliqué. J'étais, à ce moment,
président de la Conférence des maires de la banlieue, et aussi
président de la Régie, et aussi président... J'en avais
pas mal, de présidences. Ce n'est pas de ma faute si je suis populaire,
mais j'avais pas mal de présidences. Je profitais des réunions de
la Conférence des maires de la banlieue qui étaient dûment
convoqués, à des périodes bien particulières
où les gens sont habitués d'être convoqués pour la
Conférence des maires de la banlieue, et j'accolais à la
Conférence des maires de la banlieue une réunion de la
Régie par souci de faciliter... Et beaucoup de ces réunions ont
été tenues de cette façon, ce qui rendait difficile le
fait de les faire publiques, puisque, évidemment, la réunion de
la Conférence des maires de la banlieue, ce n'est pas public. Mais
immédiatement après, il y avait une réunion de la
Régie, et souvent ça se tenait dans le même local, dans les
mêmes lieux. Ça ne changeait même pas de président,
c'est que le président changeait symboliquement de chapeau. Et ça
a duré pendant presque deux ans. Donc, il y avait des... Me Poupart
était présent à chaque fois. Il y a des minutes en bonne
et due forme. Il y avait des procès-verbaux. M. Janiszewski avait
l'occasion de voter sur une résolution, par exemple, et pouvait
vérifier à la réunion suivante, à même le
procès-verbal, ce qui s'était passé. Donc, il avait
l'occasion de s'opposer... au moins à deux reprises.
Mais ce fonctionnement un peu avec des roues carrées... On ne
peut pas tous avoir la même facilité de fonctionnement qu'ici, au
Parlement. Il n'y a pas unité de lieu, il n'y a pas unité de type
de maire non plus. Donc, pour facilité de fonctionnement, à ce
moment-là, nous tenions des réunions, souvent deux
réunions en même temps pour faciliter ça, et leur
transparence publique n'a pas été aussi grande qu'elle aurait
dû l'être, peut-être à cause de ce fait-là.
Mais ce fait-là a existé uniquement par un souci de
facilité.
En ce qui concerne les questions financières de la Régie,
Mme la Présidente, je vous parle à vous seulement, je n'aime pas
beaucoup le ton qui est utilisé. Peut-être que je n'ai pas
l'habitude des commissions parlementaires mais, cet après-midi, il y a
des grands bouts où je n'aimais pas beaucoup le ton qui était
utilisé en laissant supposer des allégations, des
hypothèses. Tout ce qui s'est fait financièrement à la
Régie s'est fait dans l'ordre des choses. Et quand M. Janiszewski dit
qu'il n'a jamais signé de chèques, je dois malheureusement dire
que c'est faux, il a déjà signé des chèques.
Maintenant, pas très fréquemment, à cause de son manque de
disponibilité. Le président pouvait signer par notre
règlement interne... Le président, le vice-président et le
secrétaire. Or, c'est Mme Danyluk qui est à ville Mont-Royal,
donc tout près d'où la Régie est installée à
ville Saint-Laurent, qui est souvent appelée à signer les
chèques, de même que moi qui suis plus directement
impliqué. M. Janiszewski à Dollard-des-Ormeaux, bon,
c'était plus loin, et c'est une raison aussi qui est uniquement une
raison de simplification pour laquelle les chèques n'ont pas souvent
été signés par M. Janiszewski. Il a signé par
contre tous les états financiers - j'ai terminé - et il avait,
comme trésorier, le devoir de vérifier les états
financiers avec les vérificateurs, chose qu'il a faite.
Il a participé à la présentation de tous les
budgets, et vous seriez surpris, puisque nous en avons la liste, de voir tous
les projets pour lesquels M. Janiszewski est soit le proposeur soit lé
secondeur. Et ceci, jusqu'à la dernière réunion de
l'exécutif qui date d'à peu près deux semaines et demie,
où M. Janiszewski à été un participant à
plein temps, sans manifester à ce moment-là - et c'est
très récent - aucune velléité de se retirer. Il a
même fait des propositions d'une très grande
générosité comme, par exemple, d'engager un
étudiant cet été pour faire un peu de ménage dans
nos archives parce qu'on n'a pas un gros personnel. Il a été
jusqu'à la toute dernière minute très, très
participant, et j'ai, comme beaucoup d'autres, vécu un peu comme une
bombe la lettre que nous avons reçue ici le 26, soit mardi, signifiant
son désir de se retirer de la Régie.
Je termine avec ça. Je n'ai personnellement aucune forme de
culpabilité de quoi que ce soit et J'invite qui que ce soit a faire
quelque enquête que ce soit sur la Régie avec des loupes grandes
comme le microscope Hubble, je m'en contrefous, Mme la Présidente. On a
l'impression d'avoir été d'une transparence absolue depuis le
début dans ce dossier-là. Et qu'on laisse planer ce qu'on veut,
ça a juste un effet: celui de me choquer un peu, mais je me retiens. Je
me retiens.
Des voix: Ha, ha, ha! (18 heures)
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. Leduc.
Avant qu'on suspende... Un instant, s'il vous plaît! Une petite minute.
Avant qu'on suspende les travaux, j'aimerais savoir si l'intervention de M.
Leduc est finie. Est-ce qu'il y a une raison de faire revenir le maire de
Dollard-des-Ormeaux pour...
M. Dufour: S'il est disponible...
M. Ryan: Moi, Mme la Présidente, je n'en éprouve
aucunement le besoin.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors...
M. Ryan: Je pense que nous avons entendu à peu près
tout ce qui peut être dit là-dessus.
La Présidente (Mme Béfanger): ...j'aimerais
établir ça clairement.
M. Dufour: Oui, mais s'il est disponible, à 20 heures, si
M. Janiszewski est disponible à 20 heures, on pourra lui poser quelques
questions.
M. Lazure: C'est l'entente. Le maire de Dollard...
M. Ryan: II avait été bien convenu qu'on garderait
peut-être 5 à 10 minutes pour des retours. On n'est pas pour
recommencer toute l'opération. C'est ça qui avait
été convenu au début de la discussion.
M. Lazure: Ce qui avait été convenu, c'était
le temps égal.
M. Ryan: Le temps égal? M. Lazure: Oui.
M. Ryan: Non, non, mais on avait dit, après la
présentation de M. Janiszewski, qu'il y aurait une période de
réplique par la Régie. On avait prévu un temps
égal.
M. Lazure: C'est ça.
M. Ryan: On n'a pas utilisé le temps égal. La
Régie ne l'a pas utilisé.
M. Lazure: C'est-à-dire que le président de la
Régie a utilisé 15, 20 minutes...
La Présidente (Mme Bélanger): Quinze minutes.
M. Ryan: C'est correct, ça. Vous avez raison. Mais
après ça, après la Régie, là, il avait
été convenu, avant qu'on commence tantôt, qu'on disposait
de ça avant 18 heures. C'est ça qui avait été
convenu tantôt.
M. Lazure: II avait été convenu qu'il y aurait
temps égal pour M. le maire de Dollard-des-Ormeaux, après
l'intervention du président de la Régie.
M. Ryan: Non, ce n'est pas ça qu'on a dit. On a dit: On va
essayer de trouver ça dans 20 minutes.
M. Lazure: On n'a pas dit: Ce sera à 18 heures ou à
20 heures.
La Présidente (Mme Bélanger): On avait dit qu'il y
aurait 5 à 10 minutes additionnelles.
M. Ryan: De 5 à 10 minutes additionnelles.
La Présidente (Mme Bélanger): J'aimerais qu'on
règle ça tout de suite pour ne pas recommencer la discussion.
M. Lazure: Ah! bien nous, c'est réglé, si on dit
que le maire de Dollard, s'il est disponible, aura 15 minutes comme le
président de la Régie et, après ça, on passera
à d'autres choses.
M. Ryan: Là, c'est parce que...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, mais il y a eu
les 15 minutes avant. On a dépassé largement l'heure.
M. Lazure: À part l'heure, Mme la Présidente, je
pense qu'on a entendu... Moi, j'ai entendu en tout cas qu'à part
l'heure, la deuxième étape, c'était la venue du
président de la Régie pendant un certain nombre de minutes et,
ensuite, la venue du maire de Dollard pendant le même nombre de minutes.
C'est ça qui a été convenu.
M. Ryan: Non, non. Ce n'était pas le même nombre de
minutes.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, on n'a pas
parlé du même nombre de minutes. On a parlé qu'il avait le
droit à une réplique.
M. Lazure: De sa venue, en tout cas. M. Ryan: On avait
dit: 5 à 10 minutes.
M. Lazure: Bon. Alors, là, il n'a pas eu le temps de
venir; il devrait venir à 20 heures.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors... M.
Lazure: S'il est disponible.
La Présidente (Mme Bélanger): En tout cas, on
pourrait peut-être demander, avant de quitter ce soir, si le maire de
Dollard-des-Ormeaux exprime la volonté de revenir s'exprimer.
M. Janiszewski: J'aime mieux si on peut prendre le 10 minutes
maintenant.
Une voix: Non.
M. Ryan: Maintenant. C'est bon; ça, ça serait
intelligent.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, s'il y a
consentement des membres de la commission on peut prendre... Je suppose qu'il
doit retourner à Montréal.
M. Lazure: Oui. On est souples.
M. Ryan: On peut même donner un quart d'heure à ce
moment-là.
M. Lazure: Par égard pour le maire de Dollard qui est venu
de Montréal. De Dollard, pas de Montréal, oui, oui.
M. Ryan: Le Montréal de demain, ce sera
Montréal.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le maire,
vous avez la parole.
Ville de Dollard-des-Ormeaux (suite)
M. Janiszewski: Je veux simplement dire que quand j'ai
mentionné qu'il y avait des événements non conformes et
que les séances n'étaient pas tenues de façon officielle,
c'est-à-dire, comme le maire Leduc l'a dit, qu'il y avait des maires
impliqués et c'était pour avoir le temps d'avoir des discussions.
Mais ce n'était pas trop efficace dans ce temps-là parce qu'on a
commencé des réunions à 10 h 30, 11 heures, et les gens
n'y ont pas porté beaucoup d'attention, etc.
Mais récemment, on a eu de meilleures réunions avec un
exécutif. On a eu des réunions plus régulières. On
avait à autoriser les comptes payables. Il y a un soir qu'on n'a pas eu
de convocation dans un temps suffisant, et j'ai demandé au maire Leduc
de reporter les comptes payables à un autre conseil. Il l'a fait.
Alors, récemment, on dépense l'argent d'une façon
responsable, sauf que je me demande si nous avons le droit de dépenser 7
000 000 $, 8 000 000 $ sans l'approbation des villes. Je me le demande encore
parce que le conseil d'administration a bien le droit de dépenser
l'argent qui est fourni par les villes, mais pas avant que ce soit fourni. Je
pense bien qu'un bill privé, un contrat... On a complété
des changements à notre contrat, après la première
soumission publique. Dans ce temps, le contracteur était le
propriétaire du site. On a changé ça pour une situation
où on achète les infrastructures. Alors, c'a changé
complètement de louer un camion de cinq tonnes, d'en acheter un de trois
tonnes. Ce n'est plus la même chose. Ce n'est plus le même item qui
était dans la soumission. Et, d'après moi, dans
l'intérêt public, on avait au moins une soumission publique ou un
appel d'offres des trois finalistes, ou quelque chose de telle sorte, et c'a
toujours été refusé. Il y en a plusieurs qui sont
très inquiets à cause de ça, parce que, comment
pouvez-vous négocier si vous n'avez pas d'alternative? C'est bien
difficile. Même si vous coupez les coûts par 10 % ou 15 %,
ça ne dit pas que vous avez bien fait.
Alors, à cause de tous ces problèmes, ces
situations-là, je pense que c'était toujours possible de demander
l'approbation des conseils pour un montant de x dollars après
l'ouverture des soumissions publiques; après que ça soit fait
avec les ouvertures, on procède. Alors, c'est faisable, c'est
très faisable et c'est démocratique. c'est dans cet esprit qu'il
y a manqué dans cette tactique-là, dans cette opportunité
de mon conseil de se prononcer. ils ne veulent pas en faire partie parce qu'ils
n'ont pas eu l'opportunité de se prononcer.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: tout à l'heure, m. le président de la
régie a affirmé que vous aviez signé des effets bancaires,
des chèques ou des traites pour...
M. Janiszewski: Je ne me souviens pas. M. Dufour: Vous ne
vous souvenez pas.
M. Janiszewski: Mais je peux vous dire que dans la
dernière année, la Régie est
déménagée, et j'étais le maire le plus proche du
bureau.
M. Dufour: Vous étiez le plus proche. M. Janiszewski:
Oui.
M. Dufour: Mais vous n'avez pas signé la dernière
année.
M. Janiszewski: Je n'avais aucune demande pour signer.
M. Dufour: Le contrat que vous dénoncez ou dans lequel
vous dites, vous supposez qu'il y a eu des tractations et que c'a
été signé, est-ce que ce contrat-là, vous, vous
i'avez lu? Est-ce que vous l'avez eu dans vos mains? Est-ce que vous l'avez
examiné? Est-ce que vous l'avez lu, ce contrat-là?
M. Janiszewski: Mais le contrat, je ne sais pas s'il était
déjà préparé, si on avait signé une
lettre d'entente.
M. Dufour: avec foster wheeler, les premières tractations,
est-ce que voua en avez eu connaissance? est-ce que vous y avez eu
accès? oui?
M. Janiszewski: La première soumission, c'était un
contrat différent, oui. C'était une étude des coûts
pour se débarrasser de nos vidanges et les coûts par tonnage
chargés par les autres. Oui, j'ai bien vu ça. Mais, dans ce
cas-là... Maintenant, on achète un incinérateur et on
compare un incinérateur de 400 tonnes à un autre de 500 tonnes.
Alors, on n'a pas de prix pour un incinérateur de 400 tonnes, en
premier, et, en deuxième, je ne suis pas certain qu'on ait besoin d'un
incinérateur de 400 tonnes si on n'a pas cos vidanges là.
M. Lazure: De 400 000.
M. Janiszewski: Ce n'est pas nous qui avons décidé
de cette grandeur, c'est le soumissionnaire. Alors, quand j'achète
quelque chose, je décide avant le besoin que j'ai. J'étais contre
ça du commencement aussi. Alors, je suis contre le fait qu'on n'ait pas
décidé de la grandeur de notre incinérateur et qu'on n'ait
pas eu des prix, des appels d'offres, des prix comparatifs pour la même
grandeur.
M. Dufour: Donc, votre prétention, c'est qu'il y a eu des
appels d'offres sur des soumissions sans qu'il y ait de balises claires
d'exprimées. Autrement dit...
M. Janiszewski: Mais on a fait une balise assez claire: 600
tonnes, 10 % recyclés et la balance devrait être traitée
par l'incinérateur.
M. Dufour: Donc, en principe, c'était une demande sur
540...
M. Janiszewski: Oui.
M. Dufour: ...tonnes-année.
M. Janiszewski: On a eu une meilleure soumission, c'est vrai,
mais ce n'est pas ça qu'on a demandé. Alors, il faut
donner... Après ça, on ne devait pas l'acheter, en premier.
C'était le propriétaire qui devait le financer, le construire, et
on n'avait qu'à payer un «tipping fee». Là, on a
changé tout. Là, c'est nous autres, les propriétaires.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de La Prairie.
M. Lazure: Quelques questions sur le contrat, justement, sur la
nature du contrat. Vous dites que dans le contrat actuel, que la Régie
voudrait se voir autorisée à signer par le projet de loi, que ce
contrat-là a une clause par laquelle 10 % du tonnage total des
déchets domestiques iraient au recyclage. C'est ça que vous
dites?
M. Janiszewski: Non, non, non. M. Lazure: Non?
M. Janiszewski: J'ai dit que notre première demande pour
des soumissions pour un service, ce qui n'est pas le cas maintenant, a
indiqué...
M. Lazure: O.K.
M. Janiszewski: ...qu'on aurait 10 %. On a changé nos
politiques depuis ce temps.
M. Lazure: Mais le contrat actuel, est-ce que vous le connaissez?
C'est quoi, le montant d'argent? Le coût du contrat actuel, c'est quoi,
d'après vous? Vous étiez le trésorier, jusqu'à
hier...
M. Janiszewski: Je n'ai vu aucun chiffre.
M. Lazure: Vous, comme trésorier, vous ne connaissiez pas
le coût du contrat.
M. Janiszewski: II y a eu beaucoup d'additions. J'ai vu des
chiffres de 25 000 000 $, 40 000 000 $, des additions, etc., mais...
M. Lazure: Est-ce que vous savez pour combien d'années il
est, ce contrat?
M. Janiszewski: ...ça, c'était il y a six mois.
M. Lazure: La durée du contrat, est-ce que vous la
connaissez?
M. Janiszewski: On achète l'incinérateur; on
l'achète. En supplémentaire, il y a un service qui sera rendu,
mais on achète...
M. Lazure: Oui, je comprends que la Régie
achèterait l'incinérateur.
M. Janiszewski: On le finance, on l'achète...
M. Lazure: Oui, je comprends ça. (18 h 10)
M. Janiszewski: On achète toutes les infrastructures
nous-mêmes, maintenant; alors, c'est différent. Si vous demandez
les services d'un taxi, vous ne demandez pas le prix de l'auto. Mais quand vous
achetez l'auto, c'est une chose différente.
M. Lazure: C'est ça. La durée du contrat...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de La Prairie, étant donné qu'il ne
reste...
M. Lazure: Dernière question: La durée du contrat.
Vous la savez ou pas, la durée du contrat? Parce qu'il y a un contrat.
Je comprends que c'est acheté, que l'équipement va être
acheté, mais est-ce que la compagnie Foster Wheeler va administrer, va
faire la gestion?
M. Janiszewski: Maintenant, on veut aller jusqu'à 2030, je
ne sais pas.
M. Lazure: Oui, 2030.
La Présidente (Mme Bélanger): Étant
donné qu'il ne reste plus grand temps et que le ministre a une question
à poser...
M. Lazure: Ah oui, oui, oui. Je me retire.
La Présidente (Mme Bélanger): ...M. le
ministre.
M. Janiszewski: Mais je ne pense pas que ce soit
déjà... Je ne sais pas si c'est déterminé
exactement.
M. Ryan: Mme la Présidente, est-ce que le temps de
l'Opposition est terminé?
La Présidente (Mme Bélanger): II reste trois
minutes en tout.
M. Ryan: Regardez, moi, je serai bref. Je voudrais simplement
remercier M. Janiszewski d'être venu nous rencontrer, de nous avoir
exposé franchement son point de vue. Je pense qu'il l'a fait de bonne
foi. J'ai noté un certain nombre de contradictions dans les choses qu'il
a dites. Je pense qu'on ne peut pas faire autrement que de les noter, mais je
pense que ce sont des contradictions qui ne sont pas de mauvaise foi, au
contraire. Et j'ai retenu surtout deux choses de son témoignage. Je
pense que ça résume justement l'entrevue.
Tout d'abord, lui en avait contre le fait que les décisions
importantes de la Régie n'étaient pas
référées aux municipalités avant d'être
prises. Ça, c'est une chose. On ne peut pas donner suite à
ça, mais dans le projet de loi, il y aurait peut-être moyen de
prévoir quelque chose qui donnerait au maire au moins le temps d'avoir
connaissance des documents suffisamment à temps pour pouvoir consulter
au moins ses collègues à une assemblée avant de les
engager. Ça, il y a des choses qu'on va regarder, mais on ne pourra pas,
de manière absolue, accepter le principe que vous énoncez. Mais
quand même, il y a un problème là qui ne me laisse pas
indifférent.
Deuxièmement, vous avez dit que la ville de Dollard-des-Ormeaux
voudrait se retirer de la Régie. Elle a des engagements actuellement,
elle est liée par la loi de 1988 et la loi de 1989. Si on nous disait
qu'elle ne veut pas être liée au-delà de ce qui
était là, on pourrait le regarder, mais à
l'intérieur de ça, il y a un problème. Le Dr Leduc a
mentionné tantôt qu'il y avait peut-être des discussions qui
pouvaient être faites là-dessus au sein de la Régie. On
verra. Mais, en tout cas, je note ces deux points-là qui se
dégagent de votre présentation.
Peut-être un troisième point, que sur certaines questions
il y a eu un certain laisser-aller dans les procédures administratives
dans les débuts, qui ont reçu correction depuis ce
temps-là. Vous avez signalé vous-même qu'aujourd'hui les
choses sont faites avec plus de rigueur. Je me dis: Tant mieux. Je pense qu'il
faut que ça continue de manière de plus en plus rigoureuse. Moi,
j'apprécie votre témoignage, et sachez qu'on vous a reçu
en toute bonne foi également de notre côté.
M. Lazure: Pour le mot de la fin, Mme la Présidente, si
vous me permettez.
La Présidente (Mme Bélanger): Je le permets.
M. Lazure: Merci, Mme la Présidente. Moi aussi je veux
remercier, au nom de l'Opposition, le maire de Dollard-des-Ormeaiix
d'être venu. Je veux aussi retenir, moi, un seul point: la
légitimité des actes et non pas la légalité. Le
président de la Régie a fait état, encore une fois, en
disant: Je me demande si les membres de la commission connaissent la loi? Nous
connaissons la loi. Nous savons que c'est légal, ce qui a
été fait, mais nous disons que ça serait plus
légitime, non pas sur chaque acte, comme le président de la
Régie le laissait entendre tantôt en ridiculisant notre position.
Il ne s'agit pas de retourner à chaque conseil de ville sur chaque
décision de la Régie, mais sur des choses majeures, capitales,
exemple: le contrat. Il n'y en a pas beaucoup, de choses majeures, capitales.
Il y en a peut-être une ou deux, une fois par année, deux fois par
année. Là-dessus, nous pensons qu'il serait plus légitime,
même si la loi ne vous oblige pas de le faire, d'aller chercher l'accord
de chaque conseil de ville. C'est tout. Merci. Et, Mme la Présidente, je
conclus là-dessus.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. La commission
suspend ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 14)
(Reprise à 20 h 13)
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît! La commission de l'aménagement et des équipements
reprend ses travaux. La commission a pour mandat d'entendre les
intéressés et de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi d'intérêt privé
221, Loi concernant la Régie intermunicipale de gestion des
déchets sur l'île de Montréal.
Alors, je pense qu'on revient où nous étions quand on a
suspendu pour l'après-midi...
M. Dufour: Oui.
Motion proposant de prendre connaissance des
résolutions, règlements et autres actes du conseil
d'administration de la
RIGDIM posés au cours d'une assemblée
qui n'a pas été tenue publiquement (suite)
La Présidente (Mme Bélanger): ...sur la motion du
député de La Prairie: «Cette commission souhaite, avant
d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi
privé 221, prendre connaissance des résolutions,
règlements et autres actes du conseil d'administration de la
Régie intermunici-
pale de gestion des déchets sur l'île de Montréal
adoptés ou posés au cours d'une assemblée qui n'a pas
été tenue publiquement, contrairement au quatrième
alinéa de l'article 468.7 de la Loi sur les cités et
villes.»
Alors, nous étions à plaider sur la recevabilité,
et je pense que, depuis ce temps, j'ai eu le temps de me faire...
M. Dufour: Une bonne idée.
Décision de ia présidente
La Présidente (Mme Bélanger): ...une bonne
idée.
Alors, la motion présentée par le député de
La Prairie exprime un voeu ou un souhait susceptible d'apporter un
éclairage supplémentaire aux travaux de la commission et, compte
tenu des précédents, je déclare la motion recevable.
M. Lazure, votre motion est recevable, alors, vous avez 30 minutes pour
la discuter.
Débat sur la motion M. Denis Lazure
M. Lazure: Merci beaucoup, Mme la Présidente, à la
fois pour me donner la parole et aussi pour votre sage décision. Je vous
en félicite.
Si j'ai présenté cette motion, c'était dans le but
de tenter de clarifier une certaine situation qui, à cause de
témoignages divergents depuis trois jours, nous laisse un peu perplexes
quant aux décisions, aux règlements et aux différents
actes, comme l'expression le dit, qui ont été pris par la
Régie.
L'arrière-plan de cette résolution, Mme la
Présidente, c'est un peu les comptes rendus qu'on a entendus mardi,
mercredi, et aujourd'hui surtout, avec le maire de Dollard-des-Ormeaux, comptes
rendus qui nous laissent perplexes sur le caractère plus ou moins
ordonné des actions du conseil d'administration de la Régie. Le
maire de Dollard-des-Ormeaux nous a dit: Oui, c'est vrai, depuis quelque temps,
c'est mieux organisé, les réunions sont convoquées
à peu près toujours avec le procès-verval de la
réunion précédente. Il nous dit que, cependant, il y a eu
certaines résolutions, certaines décisions qui, selon lui, ont
été entérinées par après et, ça,
c'est une des choses que nous voudrions clarifier en ayant devant nous ces
différents documents.
Le président de la Régie nous a dit lui-même que,
effectivement, jusqu'à novembre 1991 ou à peu près, les
séances étaient à huis clos. Et je comprends que l'article
15 du projet de loi aurait pour effet de rendre officiels et valides tous ces
documents, toutes ces décisions qui ont été prises...
M. Dauphin: Je n'ai jamais dit que c'était à huis
clos.
M. Lazure: Mme la Présidente, est-ce que j'ai la
parole?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. S'il vous
plaît, là, à l'ordre!
M. Lazure: Merci. Alors, l'article 15 dit bien: «Sont
validés les résolutions, règlements et autres actes du
conseil d'administration de la Régie antérieurs au - disons une
date hypothétique - , dans la seule mesure où ils ont
été adoptés ou posés au cours d'une
assemblée qui n'a pas été tenue publiquement contrairement
au quatrième alinéa de l'article 468.17 de la Loi sur les
cités et villes.»
Moi, je comprends que, par cet article 15, les responsables de la
Régie veulent rendre valides des actions prises à l'époque
où le déroulement des séances ne se faisait pas selon les
exigences de l'article 468 de la Loi sur les cités et villes. En soi, je
trouve que c'est assez énorme comme demande, venant de la part
d'élus, de demander à l'Assemblée nationale de
sanctionner, d'entériner, de rendre officiels ces résolutions,
règlements et actes de toutes sortes. Et peut-être qu'en examinant
ces règlements, résolutions et actes, Mme la Présidente,
nous pourrions mieux comprendre pourquoi la Régie ne se conformait pas
à l'article 468 de la Loi sur les cités et villes, parce que
468.17 dit ceci: «Dès sa première assemblée, qui a
lieu dans les soixante jours de l'entrée en vigueur du décret
constituant la Régie, le conseil d'administration nomme un
président parmi ses membres. «La durée du mandat du
président est d'un an et est renouvelable. Il préside les
assemblées du conseil d'administration et dirige ses débats. Il
maintient l'ordre et le décorum.»
Et la dernière phrase, qui est importante: «Les
assemblées du conseil d'administration sont publiques.»
Moi, je m'étonne - je l'ai dit à quelques reprises; je le
répète tellement c'est spécial - qu'un aréopage de
maires, 26 maires, avec toute l'expérience accumulée par ces 26
maires-là, ait décidé de ne pas se conformer à cet
article 468.17. Et peut-être qu'en examinant les documents qui ont
été adoptés durant cette période, quand même
de plusieurs années, on comprendrait mieux les motifs qui les ont
amenés à ne pas respecter l'article 468.17. Parce que je ne
comprends pas. Au moment où on se parle, nous n'arrivons pas à
comprendre, Mme la Présidente, pourquoi c'a été fait comme
ça. Pourquoi c'a été fait comme ça? (20 h 20)
Dans chacun de ces conseils de ville, à partir du
président de la Régie, maire de LaSalle, et tous les autres
membres du conseil d'administration de la Régie, je présume que
ces
conseils de ville se conforment tout bonnement à cet article de
la Loi sur les cités et villes. Alors, tout à coup, parce qu'ils
sont créés en Régie et parce qu'ils sont 26 maires, on ne
respecte plus cet article-là. Pourquoi? Et on est en bon droit de se
demander s'ils avaient quelque chose à cacher. S'ils n'avaient rien
à cacher, je pense qu'ils vont déposer tout bonnement les
résolutions, règlements et autres actes du conseil
d'administration. Et s'il avaient quelque chose à cacher, il faudrait
qu'ils nous expliquent pourquoi ils voulaient cacher des choses.
Vous savez, les contribuables, y compris les membres - et, moi, j'en
fais l'admission en toute candeur - ont pris un certain temps à se
rendre compte de la façon dont fonctionnait le conseil d'administration
de la Régie. Moi, j'avoue que je n'ai pas réalisé,
à venir jusqu'à il y a quelque temps, que la Régie avait
fonctionné comme ça, à rencontre de l'article 468.17, et
ça me scandalise. Ça me scandalise, je le dis
carrément.
Une voix:...
M. Lazure: J'entends un député ministériel
qui dit: Oui, c'est vrai, c'est scandaleux! Bon! Alors, je pense qu'on aura un
appui pour notre résolution. Oui, je l'ai entendu. Pas de votre
côté, pas dans votre direction, mais je l'ai entendu. Je l'ai
entendu, et il n'est pas loin du ministre, à part ça.
Une voix: C'est vous qui êtes scandalisé. Moi,
j'étais scandalisé de vous voir scandalisé.
M. Lazure: Vous pouvez avoir une arrière-pensée, M.
le député, vous pouvez essayer d'abrier votre première
remarque, mais, votre première remarque, elle reste.
Je prétends, Mme la Présidente, que la Régie a une
bonne occasion, devant cette commission, d'une manière bien officielle,
de raffermir un peu l'acte de contrition que le président a fait. Le
président a admis à quelques reprises: Oui, peut-être qu'on
n'a pas procédé de la bonne façon, qu'on aurait dû
rendre ça public dès le début. Il a dit ça. Mais je
pense que ce serait un beau geste de sa part, et de la part de ses
collègues, s'il disait: Oui, on met tout sur la table. Ça aurait
pour effet, je crois, de grandir, d'améliorer la
crédibilité de la Régie.
Le président nous fait valoir que tous les maires, et on l'a vu
par la lettre stéréotypée qui nous est revenue cet
après-midi avec le message uniforme d'une lettre à une autre...
Le président de la Régie dit: Les maires m'appuient, et les
maires sont élus démocratiquement. C'est vrai, ça. C'est
vrai, mais il y a quand même aussi les contribuables de ces 26
municipalités, et il y en a un certain nombre qui sont venus nous dire
des choses. Je pense en particulier au groupe STOP qui existe depuis plusieurs
années, qui a une très bonne crédibilité. Ce groupe
STOP a fait des commentaires assez sévères - et je cite des
extraits du mémoire du groupe STOP, des commentaires
sévères - sur la manière de fonctionner du conseil.
Il y a aussi - je vais y revenir tantôt - le groupe Action RE-buts
qui, dans son mémoire, à plusieurs reprises, déplore le
huis clos. À la page 2 du mémoire d'Action RE-buts, coalition
montréalaise pour une gestion écologique et économique des
déchets, on dit: «C'est à plusieurs reprises que la
coalition a dénoncé les procédures
antidémocratiques de ia Régie qui, depuis ses tout debuts et
jusqu'à tout récemment, a tenu les rencontres de son conseil
d'administration à huis clos. Cette procédure va à
l'encontre de l'article 468.17 de la Loi sur les cités et villes, loi
à laquelle est soumise la Régie. De ce fait, la Régie a
retiré à la population la possibilité d'exercer son droit
de participation aux prises de décision. C'est donc depuis le
début que la population est tenue à l'écart des
décisions et de l'information menant à la signature de l'entente
avec la compagnie Foster Wheeler. «Durant ce temps, et à plusieurs
reprises, des membres de la coalition ont dû se présenter à
toutes les autres instances possibles pour tenter de connaître les
démarches entreprises par la Régie, puisqu'il leur était
impossible d'avoir accès au conseil d'administration de la Régie.
Notons, entre autres, que le 20 juin 1991 Action RE-buts
dénonçait le fait que, le soir même, la Régie
entreprenait des démarches pour conclure une entente avec la compagnie
Foster Wheeler, laquelle entente allait définir le choix d'un mode de
gestion des déchets sur l'île de Montréal sans aucune
consultation publique. «L'article 15 du projet de loi 221 vient donc
sanctionner de telles démarches. L'adoption du projet de loi passerait
ainsi l'éponge sur des droits que la Régie n'a jamais
respectés depuis ses débuts. Où est la place des citoyens
et des citoyennes dans le projet de la Régie? Jusqu'où ira
l'Assemblée nationale, elle qui a déjà soustrait la
Régie de certaines obligations proclamées par la Loi sur les
cités et villes en adoptant, en 1990, la Loi concernant la Régie
intermunicipale de gestion? Cette loi a retiré un droit de regard
à l'instance gouvernementale la plus près de la population, soit
le conseil municipal, face aux règlements d'emprunt contractés
par la Régie. Le projet de loi 221, s'il est adopté, va encore
plus loin dans ce transfert de pouvoirs des municipalités par la
Régie sans consultation de leur population. Il va sans dire que ceci est
à l'encontre de l'esprit de la Loi sur les cités et
villes.» Ça rejoint un peu...
M. Dufour: Mme la Présidente, j'ai de la difficulté
à suivre mon collègue.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est vrai. Je
demanderais un peu la collaboration des membres de la commission, parce
que ce n'est pas facile pour l'orateur quand ça grogne en
arrière.
M. Ryan: Mme la Présidente, avec toutes les paroles qu'il
laisse tomber, on a le temps d'en placer deux, trois.
M. Lazure: Est-ce que le ministre a la parole ou j'ai la parole,
Mme la Présidente?
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez la parole,
M. le député.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Lazure: J'ai la parole? Merci.
Une voix: ...le contrôle du député.
M. Lazure: Le ministre aurait peut-être
intérêt à parler moins vite et à penser plus
en...
M. Ryan: On n'est pas habitué à un processus mental
aussi lent.
M. Lazure: Je réponds au ministre sur sa remarque
désobligeante. Oui. Si Mme la Présidente...
M. Ryan: Parce que le processus mental moyen est plus rapide,
ici, d'habitude.
Une voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, s'il
vous plaît!
M. Lazure: Est-ce que c'est une parole officielle du ministre,
ça?
La Présidente (Mme Bélanger): Non, c'est un appel
à l'ordre.
M. Lazure: C'est son qualificatif du processus mental d'un
député de l'Assemblée, ou c'est une marque de
mépris, comme on en entend souvent de la part du ministre?
Une voix: Que vous êtes susceptible!
M. Ryan: J'ai parlé du processus mental moyen. J'ai dit
que le vôtre, comme il marche ce soir, était inférieur
à la moyenne.
M. Lazure: Bon. Mme la Présidente, je vous demanderais de
maintenir l'ordre...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je demanderais
de revenir à la pertinence du débat, et je demande la
collaboration des membres de cette commission, ainsi que de M. le ministre.
M. Lazure: Oui. Je vais m'arrêter deux instants, Mme la
Présidente, puis je demande au ministre de retirer ses paroles.
M. Ryan: Je les retire volontiers, mais je garde ma
pensée.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Vous ne pouvez pas les retirer à
moitié.
M. Lazure: Les gens pourront juger de votre pensée.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, les paroles
sont retirées.
M. Lazure: Si le ministre pense qu'il va nous
déstabiliser, il se trompe, Mme la Présidente, il se trompe
grossièrement.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît! (20 h 30)
M. Lazure: Mme la Présidente, le maire de
Dollard-des-Ormeaux, cet après-midi, venait, en somme, parler dans le
même sens que le groupe Action RE-buts. Action RE-buts dit: Les citoyens
et les citoyennes ont été brimés dans leurs droits.
Pendant des années, la Régie a interdit l'accès aux
séances de la Régie, comme si ça ne concernait que les
maires, comme si les contribuables ne devaient pas être
renseignés, ne devaient pas participer. Le maire de Dollard-des-Ormeaux,
lui, un peu dans la même ligne de pensée, dit: Quand il s'agit de
gestes majeurs de la Régie, il serait beaucoup plus légitime,
plus intelligent, si la Régie, dans des circonstances
particulières, là où il y a des gestes fondamentaux
à poser, allait demander à chaque conseil municipal. Et le
président de la Régie a tenté de minimiser ça en
essayant de nous faire dire que tous les gestes devaient, à notre avis,
être entérinés par les conseils de ville. Ce n'est pas le
cas, Mme la Présidente. Nous avons parlé - et nous continuons de
parler - de certains gestes fondamentaux graves, comme, par exemple, de la
nature d'un contrat de quelque 260 000 000 $. Et nous continuons de penser,
nous aussi, que la Régie a fait fausse route en ne mettant pas les
conseils des municipalités dans le coup et en ne mettant pas les
contribuables dans le coup. Parce que, dans ses actes et résolutions ou
règlements, j'imagine qu'il y en a un bon nombre qui touchent le fameux
contrat. Et le contrat, Mme la Présidente, je pense que ce serait aussi
une bonne occasion pour la Régie de faire acte de
déférence envers l'Assemblée nationale, les élus de
la population, et de le mettre sur la table, ce contrat-là.
Nous, du côté de l'Opposition, on ne comprend pas pourquoi
ce contrat doit rester secret. Et on ne comprend pas non plus pourquoi, par le
projet de loi 221, la Régie veut se voir autorisée à
signer le contrat avant même que les audiences du BAPE ne soient tenues.
Nous répétons que les sommes dépensées à
date - 9 000 000 $, nous a-t-on dit, de la part de la Régie, il y a
quelques jours, et probablement le même montant du côté de
Foster Wheeler - nous pensons que ces montants-là, en eux-mêmes,
sont le gage que les deux parties sont sérieuses.
Le ministre des Affaires municipales tient le raisonnement suivant
depuis quelques jours: II faut absolument que nous adoptions ce projet de loi
pour que la Régie puisse signer le contrat, parce que, pour aller au
BAPE, il faut avoir un contrat signé. Ce n'est pas exact, Mme la
Présidente. Ce n'est absolument pas nécessaire que le promoteur
et la Régie aient un contrat signé. Les démarches, depuis
quelques années, et les sommes dépensées de part et
d'autre témoignent très bien du sérieux de chacune des
deux parties. Mais là où à la fois les contribuables et
l'Assemblée nationale ne peuvent pas juger, c'est qu'ils n'ont pas en
main les résolutions, les règlements et les actes, et en
particulier le contrat avec Foster Wheeler.
Est-ce que, comme certains l'ont prétendu, ce contrat-là
contient une clause - le maire de Dollard-des-Ormeaux a fait allusion à
ça - où il y aurait un tonnage minimal obligatoire à
fournir à l'incinérateur à chaque année? Est-ce que
ça existe, oui ou non, cette clause-là dans le contrat? Et, si
oui, qu'est-ce que c'est, le tonnage minimal? Et s'il y a un tonnage minimal
d'un chiffre assez élevé, que ce soit 300 000 ou 350 000 tonnes
par année, comment la Régie explique-t-elle qu'elle pourra
à la fois maintenir ce tonnage élevé et, en même
temps, faire les efforts nécessaires pour réduire la production
de déchets, les efforts qui doivent être faits, qui sont faits
dans certains cas non seulement par la collecte sélective et le
recyclage, mais aussi par la réduction de la production des
déchets? Ce n'est pas seulement le gouvernement fédéral et
le gouvernement du Québec qui ont la responsabilité de
réduire la quantité des déchets; les municipalités
ont aussi une obligation à cet égard.
Et il me semble, Mme la Présidente, qu'il y a comme une
espèce de conflit d'intérêts dans le fait que la
Régie, de par son contrat, aurait à la fois l'obligation de
fournir un tonnage assez élevé et, en même temps, de
manière publique, officielle, prétendrait vouloir réduire
la quantité des déchets et recycler de plus en plus de
déchets. On sait, puisque le président de la Régie nous
l'a dit, qu'environ 10 % ou 12 % des déchets domestiques actuels sont
recyclés. C'est un début, c'est un bon début. Mais c'est
encore loin du compte.
Il y a des expériences. On nous a parlé de la ville de
Seattle dans l'État de Washington, mais sans aller aussi loin que
ça, dans la ville de Toronto et dans le métro Toronto, en
l'espace de quelques années seulement, ils ont réduit de 20 %,
pour l'ensemble du métro Toronto - et la députée de Vachon
acquiesce du bonnet - au moins 20 % en l'espace de trois ans environ, et ils
continuent leurs efforts pour réduire; ils veulent réduire de 30
% d'ici un an ou deux. Nous ne sentons pas, Mme la Présidente, que les
gens de la Régie sont animés d'un zèle aussi vigoureux que
leur contrepartie à Toronto, dans le métro Toronto. Le
métro Toronto, c'est quand même au-delà de 3 000 00C de
personnes. La collecte sélective, dans le métro Toronto, est
complétée dans tous les domiciles privés, toutes les
résidences, pour l'information du ministre des Affaires municipales.
Bell Canada, si on parle pour un moment de l'entreprise privée,
est en train de réussir des tours de force assez exceptionnels dans une
de ses succursales où il y a environ 1000 employés; dans l'espace
de moins d'un an, elle a réduit à 10 % la quantité de
déchets produits. À 10 %! Ça paraît incroyable, mais
c'est un fait, ça. Je pense que personne ne va contester ça,
c'est établi. Chapeau pour Bell Canada! Elle a l'intention de
répéter l'expérience un peu partout, et on a hâte
qu'elle le fasse dans le Québec.
Dans les actes, résolutions et règlements adoptés
par la Régie, je serais curieux de voir combien de fois la Régie
a discuté de cette question de réduire la quantité de
déchets réutilisés et recyclés, les fameux 3R. On
nous a parlé beaucoup du contrat, et le président de la
Régie a donné l'exemple dans sa municipalité; il a
été, sinon le premier, l'un des premiers à organiser la
collecte sélective, donc il y croit. Mais débordons de la ville
de LaSalle et allons aux 26 municipalités. Est-ce que, dans les
délibérations de la Régie, on a beaucoup tenu compte de
ça? Est-ce que ça a été une préoccupation?
Et peut-être qu'on le verrait dans les actes, dans les
résolutions, dans les règlements adoptés par la
Régie.
En somme, on a beaucoup de difficulté à comprendre et
à saisir ce qui s'est passé. Il y a des témoignages
contradictoires. On sait qu'à part la ville de Dollard-des-Ormeaux il y
a quand même deux villes importantes, les maires de deux villes
importantes, Kirkland et Saint-Léonard, qui ont voté contre le
contrat. Ça serait intéressant de savoir par quoi ils ont
dû motiver leur refus, à ce moment-là. Est-ce que ça
a été consigné dans les procès-verbaux? Moi,
j'aimerais bien qu'on prenne connaissance de tout ça.
Les affirmations du maire de Dollard-des-Ormeaux à l'effet que
certains procès-verbaux ou certains actes auraient été
rendus officiels rétroactivement, ça aussi, c'est important.
C'est vrai ou ce n'est pas vrai? Moi, je ne le sais pas. Je sais qu'on aura
l'occasion, quand on va étudier le projet de loi, d'avoir
peut-être des
explications du président de la Régie là-dessus,
mais il me semble qu'avant même de passer à l'étude article
par article on devrait liquider cette question majeure: Qu'est-ce qui s'est
passé durant les années où c'était le huis
clos?
Il me semble que la première condition pour que la population
soit derrière un plan de gestion de déchets, c'est qu'elle soit
bien renseignée. Tout le reste vient par surcroît. Mais une
population qui se sent mal renseignée, qui a l'impression qu'on ne lui
fait pas confiance, qu'on méprise son jugement, qu'on la tient à
l'écart des délibérations, cette population-là va
rester méfiante, cette population-là ne va pas collaborer de
façon empressée à un projet. (20 h 40)
Je ne comprends pas, je ne vois pas pourquoi la Régie refuserait
de corriger toute cette situation par un geste officiel: on met sur la table
tous ces écrits-là. On me dira: Bien, oui, depuis novembre,
presque tout a été rendu public. Mais, justement, presque tout,
ce n'est pas suffisant. Il faudrait, à mon avis, que tout soit rendu
public.
Alors, Mme la Présidente, en conclusion, l'objectif de cette
résolution est clair, limpide. Nous voulons avoir un tableau absolument
non équivoque, un tableau transparent de ce qui s'est passé
durant les années où les séances n'étaient pas
publiques. Et nous pourrons, à ce moment-là, aborder de
façon plus positive, de façon plus confiante l'étude du
projet de loi article par article. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de La Prairie. M. le ministre.
M. Claude Ryan
M. Ryan: Oui, Mme la Présidente. Je pense qu'il faut
savoir de quoi on traite exactement. On ne peut pas aller à la
pêche. Il faut qu'on ait une idée précise de ce qui est
souhaité. Je pense que la meilleure façon de l'établir,
c'est de voir d'abord ce qui est disponible. À supposer que ce qui est
disponible soit suffisant pour les fins du mandat qui nous est confié,
la motion deviendrait sans objet; telle est mon opinion.
M. Conrad Chiasson, que nous avons entendu à une séance
antérieure de cette commission, nous a déclaré qu'il avait
présenté une demande à la Commission d'accès
à l'information pour avoir accès à un certain nombre de
documents de la Régie. Les documents que M. Chiasson avait
demandés étaient les suivants: les procès-verbaux des
réunions du conseil d'administration - c'est clair, ça, on sait
ce que ça veut dire; le mandat du directeur général -
c'est clair; l'organigramme de la Régie; le budget de l'organisme depuis
sa création - c'est clair; les contrats et ententes avec Foster Wheeler;
les études du rapport de SNC, Tecsult et Lavalin; les mandats et
contrats donnés à ces dernières firmes; les études
et analyses des procédés d'incinération pour
l'élimination des déchets solides, et, enfin, le rapport sur
l'étude de variantes du comité de négociation. Je
n'expliquerai pas ce que ceci veut dire; je pense que c'est déjà
connu des membres de la commission, et on aura l'occasion d'y revenir plus
tard, de toute manière.
Alors, d'un commun accord, sans même que la Commission ne soit
appelée à rendre une décision, la Régie
déposa, à la satisfaction du requérant, les documents
suivants: les procès-verbaux des réunions du conseil
d'administration - ça, les procès-verbaux, ça comprend
tous les règlements qui ont pu être adoptés, ça
comprend toutes les résolutions qui ont pu être adoptées,
ça comprend d'autres documents qui ont pu être remis aux membres
et annexés au procès-verbal, ça comprend également
le compte rendu des débats qui ont pu avoir lieu sur des questions de
fond, en particulier le compte rendu du débat qui eut lieu sur le projet
soumis par Foster Wheeler. Il y avait eu un long débat dont le compte
rendu tient dans des pages nombreuses. Ça, c'est déjà
disponible. Si l'Opposition s'était donné la peine de faire son
travail de recherche avant le travail ici, je pense qu'elle aurait pu avoir
accès à ces documents. Elle aurait pu y avoir accès, et
elle peut y avoir accès en tout temps. Alors, ce qui est disponible par
d'autres moyens, on n'en fait pas une condition sine qua non pour l'examen d'un
projet. On va le chercher, on se le procure, et on sauve le temps de tout le
monde.
Deuxièmement, le mandat du directeur général,
ça a été rendu disponible, ça aussi;
l'organigramme, ça a été rendu disponible; le budget de la
Régie depuis sa création, ça a été rendu
disponible; les contrats et ententes avec Foster Wheeler, ça, c'est
resté en suspens. Ce qui est arrivé, a ce moment-là, c'est
que les porte-parole de la Régie avaient dit: Une fois qu'on aura
l'autorisation de signer le contrat, ce sera rendu public pour les audiences
qui doivent avoir lieu devant le BAPE. Alors, on est toujours... «We are
on course», comme on dit. C'est des choses qui avaient été
envisagées. On suit fidèlement ce qui avait été
envisagé. Les études et rapports de SNC, Tecsult et Lavalin,
ça a été déposé. C'est déjà
disponible. Ça fait beaucoup de choses qui pouvaient être
étudiées avant qu'on s'en vienne pérorer ici. Certes, les
mandats et contrats donnés à ces dernières firmes,
ça va de soi; les études et analyses du procédé
d'incinération pour l'élimination des déchets solides,
ceci est resté en suspens. Ça devait être rendu disponible
en même temps que le projet de contrat avec Foster Wheeler. Je pense que
ça se comprend aussi; c'est des choses qui vont ensemble.
Il y avait un dernier point, le rapport sur l'étude de variantes
du comité de négociation. Qu'est-ce que la Commission avait
conclu là-
dessus? Je pense qu'elle avait demandé... Qu'est-ce qu'elle avait
conclu, là? Je ne m'en souviens pas; je ne le retrouve pas ici.
Une voix: Si je peux répondre, je...
La Présidente (Mme Bélanger): Malheureusement.
M. Ryan: Regardez, on peut continuer pour tout de suite, mais,
pour l'essentiel, les points qu'on peut requérir à l'aide de
ladite résolution dont nous débattons sont déjà
disponibles, et ceux qui ne sont pas disponibles, il y a des raisons valides de
ne pas les rendre disponibles maintenant, en particulier le projet de contrat.
Le projet de contrat, ce n'est pas une affaire qu'on promène à
gauche et à droite sur la place publique. Même les projets de
contrat que le gouvernement négocie dans toutes sortes
d'opérations ne sont pas rendus publics quand ils sont en
négociations; même, souvent, après qu'ils aient
été négociés, ils ne sont publiés que bien
des années plus tard. Je vais vous donner un exemple qui rappellera des
souvenirs au député de La Prairie, s'il veut
m'écouter.
Une voix: II n'écoute pas.
M. Ryan: Je rappellerai un exemple au député de La
Prairie, qui évoquera chez lui des souvenirs des jours heureux où
il siégeait au gouvernement. Quand le gouvernement dont faisait partie
le député de La Prairie a fait un arrangement spécial avec
la firme Bell Helicopter au point de vue linguistique, ça n'a pas
été rendu public. On a réussi à avoir ça,
nous autres. Moi, j'en ai eu connaissance une fois que j'ai été
rendu au pouvoir. Dans le temps, ça n'a pas été rendu
public. M. Biron avait conclu une entente avec la compagnie. À plus
forte raison pas avant, pas avant! Même après, elle n'a pas
été rendue publique tout de suite. Il y a bien des contrats
d'Hydro-Québec - nous l'avons vu à l'Assemblée nationale -
qui ne sont pas rendus publics même après avoir été
signés, a fortiori avant.
On peut critiquer la pratique, mais, avant qu'ils ne soient
signés, je ne pense pas que des gens sérieux vont dire: On va
aller promener ça sur la place publique, à gauche et à
droite. Je pense que ce n'est pas votre intention non plus, hein?
M. Lazure: les municipalités le font couramment. les
municipalités rendent publics des projets de contrats, certainement.
certainement!
M. Ryan: Des projets de contrats, non, pas à ma
connaissance. Non, je regrette infiniment.
M. Lazure: Voyons donc! Voyons donc!
M. Ryan: Je regrette infiniment. M. Lazure: On vous en
apportera.
M. Ryan: Non. On va faire un appel d'offres public. Là, on
va donner un devis qui va être précis. C'est une autre
opération. Ce n'est pas celle qu'on a choisie dans ce cas-ci, puis on a
expliqué pourquoi.
Alors, tout ceci, Mme la Présidente, pour en venir à une
réalité qui se dégage clairement de l'examen que nous
avons fait: ce qui pourrait être requis pour la commission pour l'examen
honnête, impartial du projet de loi, nous l'avons à notre
portée. Il s'agit d'aller le chercher. La commission n'a pas à
faire le travail des députés quand les sources leur sont
accessibles; ils ont des services de recherche, des services de soutien; ils
font leur travail chacun de leur côté, puis on se retrouve ici
avec la même documentation, de part et d'autre; c'est courant. Je ne vois
pas, par conséquent, l'objet de cette motion.
Deuxièmement, il y a quelque chose de malsain dans ceci. La
manière dont c'est libellé laisse entendre qu'il y aurait eu des
actes illégaux commis au cours des années
précédentes, alors que nous n'en avons point la preuve, et nous
n'irions point jusqu'à faire une telle assertion, ni directement ni
indirectement. Nous savons tous que l'article 468.17 de la Loi sur les
cités et villes, dont se réclame l'auteur de la motion, contient
une disposition très simple, qui se lit comme suit: «Les
assemblées du conseil d'administration sont publiques.» - sans
dire en quoi consiste une assemblée publique, sans dire si, pour
être publique, elle doit avoir nécessairement été
précédée d'un avis de convocation, et tout. Il existe une
zone grise autour de ce concept-ci, qui empêche tout esprit impartial de
tirer des conclusions ou des présomptions d'illégalité au
sujet des choses qui ont été faites dans le passé.
Moi-même, j'ai fait faire un examen par mes conseillers des
procès-verbaux des réunions tenues jusqu'à maintenant.
J'ai demandé qu'on m'indique si on trouvait des
irrégularités apparentes ou démontrables dans les choses
qui avaient été rapportées dans les procès-verbaux,
qui sont la source principale d'information pour les fins que nous poursuivons.
Et l'avis que j'ai reçu, c'est que tout semble avoir été
matière de décisions régulières, des choses comme
celles auxquelles on peut s'attendre de la part d'un conseil d'administration
investi d'Un mandat comme celui qui a été conféré
au conseil d'administration de la Régie intermunicipale de gestion des
déchets sur l'île de Montréal. (20 h 50)
Si on allait adopter la motion, on souscrirait à l'espèce
de présomption de culpabilité ou d'illégalité
qu'elle véhicule, et on ne peut pas faire ça. Je pense qu'il y a
quand même un devoir de fair-play et de respect de la
réputation
des gens qui s'impose. On ne peut pas baigner dans cette
atmosphère-là au moment où on va commencer, tout de suite
après, je l'espère bien, Mme la Présidente, le travail
d'étude article par article. C'est pour ça que, tout en
souscrivant - et je le dis sans arrière-pensée - à
l'objectif de disponibilité publique des documents de base de la
Régie, je soutiens que ces documents sont déjà disponibles
dans toute la mesure où ils doivent raisonnablement l'être, et que
tout débat plus poussé sur cette question équivaudrait,
finalement, à consumer de manière inutile ou vaine le temps de la
commission qui doit être employé à des objectifs plus
précieux.
Alors, voilà la manière dont je réagis à la
motion. Elle a peut-être été présentée de
bonne foi, mais, encore une fois, je crois avoir établi clairement
qu'elle n'a pas sa raison d'être et que les députés ne
peuvent pas voter pour cette motion-là. Et, par conséquent, nous
voterons contre la motion.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre.
Une voix: II me restait cinq minutes. Une voix: Non, non,
non.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, on ne peut
revenir sur une motion. M. le député d'Anjou.
M. Pierre Bélanger
M. Bélanger (Anjou): Je vous remercie, Mme la
Présidente. Je voulais dire au ministre qu'il n'y a absolument aucune
arrière-pensée dans la motion que nous avons
présentée. La preuve, c'est que cette motion reprend le mot
à mot de l'article 15 du projet de loi. Donc, on demande exactement la
production des documents qui sont visés par l'article 15, ce qu'on
cherche, finalement, à ratifier. Alors, il n'y a absolument aucune
arrière-pensée.
Maintenant, quant à l'illégalité, là, je
veux bien peser les mots que je vais dire, c'est évident que, par cet
article 15, on cherche à couvrir une illégalité, parce que
la légalité prévoit, en vertu de l'article 468.17, la loi
prévoit que les assemblées doivent être publiques. Donc,
ces assemblées n'ayant pas été publiques, automatiquement,
c'était fait contrairement à la loi. Je ne dis pas que c'est un
crime; on ne dit pas que c'est une infraction qui peut être poursuivie
pour infraction sommaire. Tout ce qu'on dit, c'est que c'est contraire à
la loi. Donc, du point de vue strictement légal, c'est contraire
à la loi. Et, d'ailleurs, si ce n'était pas contraire à la
loi, pourquoi présenterions-nous ce projet de loi qui, d'ailleurs,
cherche à couvrir cet état de fait? Si c'était tout
à fait légal et si c'était tout à fait
inattaquable, on ne demande- rait pas, à ce moment-là, à
couvrir cet état de fait.
Donc, je pense qu'il faut faire attention aux mots qu'on emploie ici. Il
faut faire très attention, et je suis très conscient de la
portée des mots, parce que, quand même, la formation juridique que
j'ai, je peux vous dire que quelque chose qui est légal et une
infraction ou un crime, c'est complètement différent. On ne dit
pas qu'il y a eu crime. On ne dit pas qu'il y a eu Infraction. On dit tout
simplement que les prescriptions de la loi n'ont pas été
respectées. 468.17 est très clair. Et voilà! Et la
présidente reconnaît d'ailleurs que ce qui est contraire à
la loi est illégal. Exactement! C'est exactement ce que nous disons.
C'est contraire à la loi. Et, d'ailleurs, on cherche à corriger
cet état de choses qui a duré pendant des années et qui
était contraire à la loi. Alors, c'est tout simplement ça.
Il n'y a pas d'arrière-pensée dans tout ça, contrairement
à ce que le ministre laisse entendre.
Alors, je pense que c'est important. Quand j'ai pris connaissance, moi,
de ce projet de loi là, et que j'ai vu qu'on nous demandait
d'entériner, finalement, rétroactivement des actes, je ne pouvais
pas concevoir... La première question que j'ai posée, c'est:
Est-ce que ça a tout été produit? Je ne peux pas concevoir
qu'on donne un chèque en blanc ou qu'on dise: Oui, tout ce que vous avez
fait depuis des années, allez-y, c'est correct, sans qu'on ait pris
connaissance de tous ces documents.
D'ailleurs, il y a un point, aussi, que je trouve un peu spécial,
et qui pourrait probablement être éclairé suite au
dépôt de tous les documents qui sont visés par l'article
15. Quand M. Chiasson est venu déposer, est venu témoigner devant
cette commission pour dire que les documents qu'on lui avait remis - parce
qu'on lui a remis, je crois, une bonne partie des résolutions du conseil
d'administration...
Une voix: La majorité.
M. Bélanger (Anjou): ...on lui a remis la majorité
des documents, et il a mentionné que certains de ces documents
comportaient des ratures. Alors, je pense que ça serait bon de
vérifier à quoi correspondent ces ratures parce que, normalement,
un procès-verbal final d'un conseil d'administration d'un organisme ne
comporte pas de ratures. La version finale de ce rapport est écrite
à la machine et, à moins... Je ne peux pas imaginer dans quel
contexte se font ces réunions de conseil d'administration mais,
normalement, c'est tapé à la machine et il y a une version qui
est finale. Donc, on ne peut pas comprendre pourquoi il y aurait - je ne dis
pas qu'il y en a; on le verra quand les documents seront produits - des ratures
sur les documents qui sont produits. Quand on aura les documents et qu'on verra
qu'il n'y a pas de ratures, à ce
moment-là, on dira que M. Chiasson a peut-être eu une copie
qui n'était pas conforme, par erreur, tout simplement. Et, à ce
moment-là, ça dissipera tout malentendu ou toute zone grise qu'il
pourrait y avoir. Encore là, il ne faut pas donner de mauvaises
intentions à notre motion ou à notre procédure, ici, de la
part de l'Opposition. On demande tout simplement...
M. Lazure: Mme la Présidente, je m'excuse, j'ai de la
misère à entendre mon collègue.
M. Bélanger (Anjou): ...on demande tout simplement
à avoir tous les documents. Et un de ces documents-là qui,
d'après moi, est vital, est évidemment le contrat avec Foster
Wheeler. Et, justement, un des aspects de ce contrat-là qui
inquiète un peu les gens de l'est de Montréal et les gens
d'Anjou, c'est la notion de tonnage minimal de déchets qui pourrait
être requis par ce contrat. Évidemment, on a peur, finalement,
qu'au lieu d'être guidé par la politique des 3R on se retrouve
guidé par la nécessité de fournir ou d'alimenter
l'incinérateur et que, finalement, on se retrouve avec des genres de
contraintes qui ne devraient pas, normalement, exister dans une gestion
efficace des déchets. Alors, je pense que c'est vraiment très
important.
Maintenant, aussi, en ayant une copie de tous les procès-verbaux
des réunions de la Régie, je pense qu'on pourra prendre
connaissance - comme, je pense, en a fait mention mon collègue - de tous
les efforts de concertation qu'il a pu y avoir entre la Régie et la
ville de Montréal pour la mise en place d'un programme unique, parce
qu'un programme unique pour l'île de Montréal et les
municipalités, je pense, encore là, que c'est quelque chose qui
est important, qui a été réclamé par de nombreux
intervenants, dont PRO-EST - j'en ai fait mention ce matin - et ça nous
inquiète beaucoup, dans l'est de Montréal. Ça
inquiète aussi les gens d'Anjou parce qu'une des premières
préoccupations des gens d'Anjou, lors de l'annonce de la venue possible
d'un incinérateur dans l'est de Montréal, était le
problème du transport des déchets. On en a fait mention. Et c'est
ce qui a justifié, en 1989, la résolution qui s'opposait alors au
projet d'incinérateur. Cette crainte a été
dissipée, d'ailleurs, par l'entente qui est survenue par la suite quant
au transport par wagons des déchets. Alors, ça a répondu
à une majeure partie des préoccupations des gens d'Anjou, et du
maire d'Anjou en particulier. (21 heures)
Cependant, on s'est rendu compte de la nécessité d'avoir
un plan unique de gestion des déchets quand on s'est rendu compte que la
ville de Montréal, après ça, voulait nous amener un site
d'enfouissement. Alors, sans consultation, donc, avec la régie des
déchets, c'est la ville de Montréal qui arrivait avec son propre
plan, et elle remettait en question toute l'entente sur le transport des
déchets.
Alors, à quoi bon régler le problème du transport
des déchets pour la régie intermunicipale des déchets si,
finalement, on se retrouve avec le programme de Montréal? Alors, je
pense que c'est toute cette harmonisation et cette concertation-là dont
on doit s'assurer qu'elle a réellement lieu. Encore là, je ne
prête pas de mauvaises intentions, ni à la Régie ni
à la ville de Montréal, mais je crois que c'est notre devoir, en
tant que parlementaires, de s'assurer qu'il y a réellement des choses
qui sont faites pour que cette concertation ait lieu et qu'on aboutisse,
finalement, à un p ograrnme de gestion unifié.
Encore là, je sais que le maire d'Anjou a, depuis, donné
son accord au programme d'incinérateur dans l'est de Montréal,
tel que proposé par la Régie. J'espère que le ministre n'a
pas cru que je n'étais pas informé de ce sujet, à propos
de l'accord du maire d'Anjou; j'eri étais pleinement conscient. Mais je
suis aussi conscient que le conseil d'Anjou, à ma connaissance, n'a pas
eu à se reprononcer sur les aspects importants de ce programme
d'incinérateur tel que proposé par la Régie
intermunicipale de gestion des déchets. Et puis, moi aussi, je
trouvé que, même si on regarde uniquement l'aspect légal de
la question, peut-être la légalité n'impose pas que le
conseil de ville vote là-dessus, mais je pense que ce serait important
et légitime que le conseil de ville soit justement mis au courant de la
situation et qu'il ait l'opportunité de se prononcer sur ce projet.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député d'Anjou. M. le député de Marquette.
M. Claude Dauphin
M. Dauphin: Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Dans
un premier temps, j'aimerais aborder l'article 15 du projet de loi 221,
où il est question de: «...seront validés - effectivement -
les résolutions, règlements et autres actes du conseil
d'administration [...] dans la seule mesure où ils ont été
adoptés ou posés au cours d'une assemblée qui n'a pas
été tenue publiquement...»
Alors, cet article 15, Mme la Présidente, est inclus dans le
projet de loi justement pour enrayer tout doute possible, pour éviter
toute contestation judiciaire possible. D'ailleurs, nous avons entendu, ces
trois derniers jours, des témoins venir faire toutes sortes
d'affirmations.
Alors, cet article-là, justement, est là pour enrayer tout
doute possible et éviter toute contestation judiciaire possible. C'est
un peu une police d'assurance. D'ailleurs, je n'ai jamais entendu le maire de
ville LaSalle, le Dr Leduc, dire qu'il siégeait à huis clos,
à moins que je n'aie pas compris. Je n'ai jamais entendu qu'il
siégeait à huis clos, au contraire. Et puis,
toujours sur ce point, j'ai même entendu mon honorable
député de La Prairie, avant que nous nous quittions pour le
dîner, ce soir, dire qu'il ne pariait pas d'illégalité,
qu'il songeait plutôt à une forme de légitimité.
Alors, cependant, la motion parle d'illégalité...
M. Lazure: La motion, c'est l'article 15.
M. Dauphin: ...parce qu'on mentionne, contrairement au
quatrième alinéa de l'article 468...
M. Lazure: Mais oui, mais l'article 15...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Dauphin: Donc, on parle d'illégalité, à
ce moment-là. Alors, on est en contradiction avec ce que vous avez dit
au début, avant qu'on se quitte pour le dîner. Dans un premier
temps.
Dans un deuxième temps, le ministre des Affaires municipales a
très bien mentionné, tantôt, que ces documents-là
sont déjà publics. Ces documents-là ont été
déposés à la Commission d'accès à
l'information et sont publics. Comme je le mentionnais aussi tantôt en
mentionnant que la Régie n'a jamais siégé à huis
clos, je pense que ça contredit effectivement les allégations du
député de La Prairie.
Il y a quelque chose aussi qui me chicote, me tracasse. Ça va
faire 12 ans que je suis ici, au Parlement, comme député, et puis
vous savez qu'en politique, M. le député de Jonquière, la
rumeur est pire que la vérité. Notre seule marque de commerce,
c'est notre intégrité. Alors, quand j'entendais le
député de La Prairie, tantôt, dire que les maires
siégeaient en cachette, un peu comme on voyait il y a une cinquantaine
d'années, là, dans le temps où on jouait aux cartes dans
les sous-sols pour se cacher de la police, alors, je ne trouve vraiment pas
correct de faire allusion que le maire de LaSalle et ses collègues
siégeaient en cachette comme des mafiosi, parce que ce sont des
élus, ces gens-là. Je pense qu'ils méritent quand
même un respect et non pas faire des allusions qu'ils siégeaient
en cachette, puis qu'ils se passaient de l'argent en cachette.
M. Lazure: ...parler d'argent en cachette. Qui a dit qu'ils se
passaient de l'argent en cachette?
M. Dauphin: Non, non. Comme exemple, en cachette. Non...
M. Lazure: Ne faites pas dire des choses qu'on n'a pas dites.
M. Dauphin: Non, je n'ai pas dit que vous avez dit ça.
Mais c'est l'impression que ça me donne.
La Présidente (Mme Bélanger): s'il vous
plaît! s'il vous plaît! s'il vous plaît! si on s'adresse
à la présidence, il va y avoir moins de bisbille.
M. Lazure: Vraiment, là!
M. Dauphin: D'ailleurs, à l'article...
La Présidente (Mme Bélanger): ...bord de la
table.
M. Dauphin: D'ailleurs, à l'article 468.31, LCV, Loi sur
les cités et villes: «Les registres et documents en la possession
du secrétaire et faisant partie des archives de la régie ainsi
que les livres de comptes du trésorier peuvent être
consultés, durant les heures habituelles de travail, par toute personne.
«Le responsable de l'accès aux documents de la régie
délivre, à quiconque en fait la demande, des copies ou des
extraits des documents mentionnés au premier alinéa.»
Alors, c'est un article intéressant.
Ensuite de ça, toujours pour motiver les ministériels,
effectivement, à voter contre la motion, c'est que ce qui est
demandé dans la motion, Mme la Présidente, s'apparente à
un mandat duces tecum, c'est-à-dire un mandat d'amener des documents. Je
vous signale que ça n'existe pas dans notre droit parlementaire. Donc,
une commission parlementaire n'est pas habilitée à exiger la
production d'un document, sauf, évidemment, si les documents ont
été cités. Alors, le dépôt du document, en
vertu de l'article 162 du règlement: Seule la présidence a la
possibilité d'accepter le dépôt d'un document, et c'est
à sa discrétion.
La commission n'est pas non plus habilitée à juger ou
à appliquer l'article 468.17 de la Loi sur les cités et villes.
On n'est pas un tribunal. Aussi, dans la motion, comment peut-on prendre
connaissance d'actes posés au cours d'une assemblée? Il s'agit
d'un geste physique, un acte. Sur le plan légal, c'est les points que
j'avais recueillis.
En terminant, Mme la Présidente, je tiendrais à rappeler
aux députés de l'Opposition officielle, plus spécialement
au député de La Prairie qui, avant 1985... Je sais qu'il a eu
à démissionner, à un moment donné, sur l'article 1
du programme du Parti québécois, mais avant sa
démission.... C'est que je tiens à lui rappeler que la
Régie a été créée en 1984, sous l'ancien
gouvernement.
Je tiens à rappeler aussi aux députés de
l'Opposition que les trois projets de loi que j'ai eu l'honneur de parrainer
créant la Régie, etc., etc., avec les dispositions, l'Opposition
officielle a toujours concouru - et ça, je le reconnais - à
l'adoption des projets de loi. Je signale aussi au député de La
Prairie que c'est son gouvernement qui, en 1978, avait créé le
BAPE. Alors, la Régie,
ce qu'elle veut, c'est effectivement pouvoir aller devant le BAPE en
audition.
M. Lazure: Elle va y aller. Elle n'a pas le choix.
M. Dauphin: Et c'est pour ça, d'ailleurs, qu'on travaille
actuellement à l'adoption du projet de loi. Alors, Mme la
Présidente, pour toutes ces raisons, je vais voter contre la motion de
l'Opposition et je souhaite que l'Opposition, de même, va retirer sa
motion. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Marquette.
M. Dufour: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: Je vous remercie. Avant d'aller dans le vif du sujet,
je voudrais, comme privilège, avoir le droit de souligner la
présence d'une de mes concitoyennes, qui est aussi la soeur de la
députée de Matane, une femme d'affaires, je pourrais dire,
très connaissante, qui réussit bien dans le domaine de
l'hôtellerie, Mme Charlotte Hovington, qui est ici avec nous et qui est
très impliquée dans sa communauté. (21 h 10)
Ceci étant, c'est évident, Mme la Présidente, que
ce qu'on a devant nous, c'est à savoir si on peut avoir accès aux
documents qui ont été rédigés concernant les
activités de la Régie intermunicipale de gestion des
déchets de Montréal, de l'île de Montréal ou des
villes de la banlieue. Ce problème, qui semble aussi facile de
réponse ce soir, a tout de même eu des moments troublants ou des
moments difficiles.
Le ministre peut bien nous donner comme réponse que c'est
très facile, que ces documents-là sont accessibles à la
population, mais moi, je dois me rappeler que, le 16 juin 1991, M. Chiasson a
mis au courant le ministre des Affaires municipales de ce qui se passait en
disant que cette lettre fut précédée par trois demandes
verbales lors de trois réunions différentes de la CUM. La
situation actuelle, avec les assemblées du conseil d'administration
à huis clos, n'est pas, selon nous, conforme avec l'article 468.17 de la
Loi sur les cités et villes.
C'était facile à répondre. Ce soir, on a des
réponses, mais on n'en avait pas. Le 16 juillet, donc, le ministre
répond. Ça prend un mois. Il répond: J'ai pris
connaissance de la lettre que vous m'avez adressée le 16 juin afin de me
faire part d'une requête que vous avez soumise au président de la
Régie intermunicipale de gestion des déchets sur l'île de
Montréal, M. Michel Leduc, maire de LaSalle. Dans votre lettre, vous
demandez que les réunions du conseil d'administration de cette
Régie soient publiques. Avant de pouvoir apporter une réponse...
C'était facile, hein? Là, vous nous dites, ce soir, que c'est
facile, répondre. Regardez ce que vous avez marqué: Avant de
pouvoir apporter une réponse à votre lettre, je voudrais d'abord
obtenir l'avis des conseillers juridiques du ministère. Bien, si c'est
si évident que ça, moi, j'ai mon voyage! C'est ça que vous
dites, là, au ministère: Lorsque cet avis m'aura
été communiqué, il me fera plaisir de vous revenir avec
une réponse plus précise.
Avant-hier au soir, M. Chiasson était assis devant nous. Il vous
a demandé expressément: C'est quoi, votre réponse? Vous
avez dit: Vous avez juste à regarder dans le projet de loi. Ma
réponse est dans le projet de loi. C'est l'article 15 qui répond
ça. Si c'est légal, ce qui a été fait, pourquoi y
a-t-il un article pour dire que tout ce qui a été fait,
contrairement à ce... Parce que c'est ça, le sujet. Vous dites,
le sujet de la motion... vous dites... on a dit illégalement... Non, on
n'a pas dit ça. On dit: «...au cours d'une assemblée qui
n'a pas été tenue publiquement contrairement au quatrième
alinéa...» Donc, vous admettez que c'est contrairement à ce
qui existait et à 468.17 de la Loi sur les cités et villes. Tout
le monde a l'air à dire, de l'autre côté: Puis, il n'y a
rien là. Il n'y a pas de raison de parler. Savez-vous qu'on a appris,
par la Commission d'accès à l'information, que les documents
étaient publics. Moi, je ne savais pas qu'il y avait eu un jugement, je
n'étais pas au courant qu'il y avait eu un jugement de la Commission
d'accès à l'information concernant ce litige-là. Je ne
savais pas, moi, je ne les ai pas vus.
Dans le fond, la demande de l'Opposition officielle, c'est quoi? C'est
de vous dire clairement: Vous voulez qu'on ratifie des gestes en disant: Tout
ce qui a été passé, ce sont des gestes légaux. Le
moins qu'on puisse demander, c'est au moins qu'on puisse savoir ce qu'il y
avait dans les règlements et dans les procès-verbaux. Sans
ça, c'est faire un acte de foi et c'est aller bien trop loin. Moi, ma
conscience ne me permet pas de dire: Je me fie sur vous. Je comprends qu'il y a
des gens qui savent des choses, qui sont au courant des choses, qui ont vu
comment ça se passait, qui négocient depuis un an. Moi, je ne
négocie pas depuis un an là-dessus, mais je vous dis, par
exemple, carrément, candidement, que ça n'a pas de bon sens, ce
que vous demandez, de ratifier des actions qui ont été
posées pendant plus de quatre ans, sans que nous, on ait pu prendre
connaissance de ce qu'il y avait là-dedans.
Mais, en frais de confiance, vous êtes aussi bien de me demander
d'aller me jeter en bas du pont de Québec, puis dire: Tu vas
peut-être voler; c'est peut-être ça qu'on est en frais de
chercher, puis une réponse qu'on ne peut pas
voir nulle part, et moi, je ne vous demanderais jamais, M. le ministre,
de me faire aussi confiance que ça, parce que ça serait faire
injure à votre jugement, parce que vous demanderiez... Aïe! Un
instant, là! Donnez-moi pourquoi. J'ai bien confiance en vous, mais pas
aussi loin que ça, et c'est ça la nature de l'action ou de la
motion que vous avez devant vous.
On vous demande: Êtes-vous prêt à déposer ce
qui s'est fait pour qu'on puisse en prendre connaissance? Le public ne l'a pas
su, il ne l'a pas vu. Les documents qui ont été remis, est-ce
qu'ils ont été remis intégralement, même devant la
Commission d'accès à l'information? Ça a été
donné, mais ça n'a pas passé par la Commission
d'accès. On nous dit que le directeur général de la
Régie a remis les documents à M. Chiasson. Ces textes qui ont
été remis, est-ce qu'ils sont intégraux? Je ne le sais
pas. Je n'ai aucune idée, moi, comment ça s'est passé. Je
ne les ai pas vus.
C'est évident qu'à partir de maintenant on peut dire: Oui,
mais c'était accessible, vous auriez pu le voir. Même si les
documents et l'article, tout à l'heure, que le ministre a passés
au député de Marquette, en disant: Ces documents-là sont
publics, sont accessibles au public. S'ils avaient été
accessibles, est-ce que les gens auraient fait autant de chichi et autant de
pression pour obtenir ces informations-là, si elles avaient
été publiques? Bien non, vous le savez comment ça se passe
dans les conseils municipaux et ailleurs aussi. Ils ne sont pas
différents des autres. Ce n'est pas des accusations. Le monde sait
comment ça se passe. Les organismes, ils sont jaloux de leurs
prérogatives.
J'ai écouté religieusement, à la fin de
l'après-midi, le maire ou le président de la Régie
intermunicipale de gestion des déchets. Il semblait un peu
exacerbé de la façon dont ça se déroulait. Mais
c'est évident que l'Opposition... pas de miracles. Ce n'est pas nous
autres qui «calions» les «shots». Ce n'est pas nous
autres qui décidons comment ça se passe. Nous autres, on a une
façon de procéder pour essayer d'obtenir, sinon justice, au moins
satisfaction. C'est la façon dont on procède. Il n'y en a pas
d'autre.
Ça, ce n'est pas comme ça que ça se passe dans les
conseils municipaux. Les conseils municipaux, j'imagine - j'en ai fait partie
pour assez longtemps - que le maire a suffisamment d'autorité pour dire:
C'est fini. Taisez-vous, et ça passe par là! Je suis sûr
que vous allez dire: Ce n'est pas de même que ça se passe chez
nous. Mais ça se passe à des places. Je connais assez le monde
municipal pour savoir que ça se passe comme ça à des
endroits. On dit aux gens: C'est assez. Là, on ne vous donne plus la
parole; on vous la retire.
On sait aussi - il y a des gens qui sont venus nous le dire - que c'est
vrai que, probablement que jamais ça n'a été dit que les
assemblées n'étaient pas publiques. Mais ne pas le dire, est-ce
que ça ne revient pas au même que si le monde ne le savait pas? Il
n'y a pas eu de publicité certainement parce que, si ça se
faisait - et là, je prends les mots qu'on a eus cet après-midi -
ça nous a été admis, ça aussi, comme fait. Les
assemblées, régulièrement et souvent, se passaient
à la suite des assemblées des villes de banlieue, là, bon,
les conférences des maires de banlieue. Ça se faisait
régulièrement de cette façon-là. Comment vous
voulez que le public puisse suivre ça? Il aurait fallu qu'il suive
ça à la trace.
La façon de savoir - et vous me dites, il n'y a pas de
définition d'assemblée publique. Mais, normalement, sans aller
chercher loin, loin, j'irais chercher dans le dictionnaire. Probablement,
«public», ça veut dire devant du monde, devant du monde qui
est autre que les gens directement concernés. Je ne suis pas un grand
clerc, moi. C'est vrai que peut-être ma moyenne peut être plus
basse encore que mon collègue à côté, mais si je dis
une assemblée publique, à mon point de vue, c'est...
M. Ryan: ...ce soir, là, lui...
M. Dufour: II faut que ça se déroule en dehors de
gens qui sont directement concernés, donc, en plus des conseils
d'administration et en plus des comités exécutifs. Donc,
ça, ça devient pour moi de nature publique et,
régulièrement de nature publique, ça veut dire qu'il y a
présence, régulièrement, il y a des invitations. C'est
assez rare... c'est curieux que des élus veuillent travailler à
l'abri de tous regards ou que le monde ne le sache pas. Normalement, les gens
qui sont en public exigent presque d'avoir une photo de temps en temps dans le
journal, une couple de fois à la télévision et cinq, six
déclarations à la radio. Sans ça, ils n'existent pas. La
raison d'être d'un élu, c'est de dire au monde qu'il existe, puis
voyez comme je fais des choses. Dans ce cas-ci...
La Présidente (Mme Bélanger): En conclusion, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Et madame! En tout cas, je reviendrai. J'ai des choses
à dire. Je reviendrai. C'est assez rare qu'on voit ça, et on y a
assisté. Je ne porte pas d'accusations. Je fais juste constater des
faits. Je pense que le ministre serait bien avisé de mettre à
notre disposition, s'il est possible, ou qu'on demande à la Régie
tous les documents qui pourraient nous permettre de porter un meilleur jugement
sur ce qu'on sera appelé à voter un de ces jours.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la discussion
sur la motion... Ayant entendu tous les intervenants, est-ce que la motion est
adoptée?
M. Ryan: Je demande le vote nominal. M. Tremblay (Rimouski):
Vote nominal.
La Présidente (Mme Bélanger): Vote nominal. M. le
secrétaire, est-ce que vous voulez appeler le vote?
Le Secrétaire: Alors, M. Lazure (La Prairie)?
M. Lazure: En faveur.
Le Secrétaire: M. Dufour (Jonquière)?
M. Dufour: Pour.
Le Secrétaire: Et M. Bélanger (Anjou)?
M. Bélanger (Anjou): Pour.
Le Secrétaire: M. le ministre?
M. Ryan: Contre.
Le Secrétaire: Mme Bélanger
(Mégantic-Compton)?
La Présidente (Mme Bélanger): Abstention.
Le Secrétaire: M. Tremblay (Rimouski)?
M. Tremblay (Rimouski): Contre.
Le Secrétaire: Mme Pelchat (Vachon)?
Mme Pelchat: Contre.
Le Secrétaire: M. Dauphin (Marquette)?
M. Dauphin: Contre.
Le Secrétaire: M. Gauvin (Montmagny-L'Islet)?
M. Gauvin: Contre.
Le Secrétaire: M. Charbonneau (Saint-Jean)?
M. Charbonneau: Contre.
Le Secrétaire: M. Bergeron (Deux-Montagnes)?
M. Bergeron: Contre.
Le Secrétaire: 7 contre, 3 pour...
La Présidente (Mme Bélanger): 7 contre, 3 pour, une
abstention.
Alors, la motion est rejetée. M. le député de
Marquette. (21 h 20)
Motion proposant de passer immédiatement
à l'étude détaillée du projet de loi
M. Dauphin: Mme la Présidente, j'aurais une motion
à vous proposer qui se lit comme suit: «Que la commission passe
immédiatement à l'étude détaillée de
l'article 1 et des articles suivants du projet de loi d'intérêt
privé 221, Loi concernant la Régie intermunicipale de gestion des
déchets sur l'île de Montréal.» Je suis prêt
à plaider sur la recevabilité.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Marquette. Je pe^se qu'on n'aura pas besoin de plaider
sur la recevabilité. La motion est effectivement recevable.
M. Dufour:...
La Présidente (Mme Bélanger): Pardon?
M. Dufour: En vertu de quel article?
Une voix:...
M. Dufour: C'est parce qu'il y a une partie de hockey ce soir, et
je veux aller l'écouter. Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): En vertu de l'article
244. Une motion proposant de passer à l'étude... H y a
déjà eu une jurisprudence rendue par M. le député
de Rousseau, M. Robert Thé-rien. Après trois séances de
débat, la commission de l'éducation est toujours à
l'étape de l'étude de motions préliminaires. Un
député ministériel propose la motion suivante: Que la
commission passe immédiatement à l'étude
détaillée de l'article 1 et des articles suivants du projet de
loi. «La question de motion proposant de passer à l'étude
détaillée de l'article 1 est-elfe recevable? La décision:
Cette motion est recevable et ne vise pas à clore le débat, mais
propose plutôt de passer à une autre étape de
l'étude détaillée du projet de loi. Il appartient aux
membres qui s'opposent à cette motion de convaincre leurs
collègues qu'N n'est pas opportun de commencer immédiatement
l'étude de l'article 1. Considérant que l'Opposition a eu
l'occasion de présenter plusieurs motions préliminaires, la
motion du député ministériel proposant de passer à
une autre étape est recevable.
Alors, c'est une décision rendue le 15 décembre 1984.
M. Dufour: Avant...
La Présidente (Mme Bélanger): Elle est
recevable.
M. Dufour: Donc, est-ce qu'il va plaider? Je ne peux pas plaider
sur la recevabilité.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non. Elle est
recevable, mais il peut plaider sur la motion.
M. Dufour: Mais avant de plaider sur la motion, Mme la
Présidente, je voudrais vous rappeler, et ça, je le fais juste
pour ma gouverne et pour la nôtre, c'est qu'à l'article 244, c'est
bien marqué que: «Avant d'entreprendre l'étude
détaillée, la commission peut décider de tenir des
consultations particulières dans le cadre de son mandat.» Moi, je
pense que, là, il n'y a pas de consultation. On demande de mettre fin
à sa demande. C'est le contraire que vous êtes en train de
faire.
M. Dauphin: Question de règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député de...
M. Dufour: Moi, je pense qu'on devrait avoir d'autres causes,
là, de sorte...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Marquette.
M. Dauphin: Je vous signale, dans un premier temps, que vous avez
rendu votre décision. Votre décision, en vertu de notre
règlement, est sans appel. Alors, j'aimerais que nous procédions
dès maintenant...
M. Lazure: II y a un précédent et un
précédent.
M. Dauphin: ...à plaider sur le fond.
M. Lazure: II y a un précédent, Mme la
Présidente, où, après avoir délibéré
quelques minutes sur la motion que vous aviez acceptée, le ministre des
Affaires municipales est revenu sur votre décision. Puis le
précédent est assez récent, assez récent.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais je n'ai pas
changé ma décision.
M. Ryan: Mme la Présidente.
M. Lazure: Vous savez à quoi... Non, vous n'avez pas
changé votre décision, mais...
M. Ryan: Je ne l'ai pas mise en cause.
M. Lazure: ...vous vous êtes laissée convaincre de
l'entendre vous demander de revenir.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est-à-dire,
M. le député de La Prairie...
M. Ryan: Non, non. Encore là-
La Présidente (Mme Bélanger): ...nous étions
à trois minutes...
M. Ryan: ...non, non, non!
La Présidente (Mme Bélanger): ...de la fin de la
séance. Évidemment que le ministre avait le droit de poser une
question de règlement et, étant donné le temps qu'il pose
sa question de règlement, nous étions rendus à la fin de
la séance. Alors, j'ai dit: Je reviendrai...
M. Ryan: Puis...
La Présidente (Mme Bélanger): ...à la
séance subséquente...
M. Ryan: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): ...et, quand j'ai
rendu ma décision, elle était la même...
M. Ryan: Question de règlement, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): ...et le ministre ne
l'a pas contestée. M. le ministre.
M. Ryan: Non, non. Je n'avais pas demandé que la
décision soit rescindée, annulée ou remise en question.
J'ai demandé à la présidente si elle voulait examiner
certaines implications en vue des conséquences possibles pour l'avenir,
mais j'ai dit que j'acceptais la décision.
Une voix: Absolument!
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça.
M. Ryan: Puis je ne l'ai jamais remise en cause.
M. Lazure: Bon. D'accord. M. Ryan: Ça va?
M. Lazure: Je vais emprunter votre cheminement. Je vais emprunter
le cheminement du ministre...
M. Ryan: Puis je fis cela brièvement, parce que
c'était hors d'ordre. C'était une permission spéciale de
la présidence.
M. Lazure: Et, tout en respectant votre décision, Mme la
Présidente, que vous venez de rendre ou que vous vous apprêtez
à rendre, je voudrais...
La Présidente (Mme Bélanger): Qui est rendue.
M. Lazure: Que vous avez rendue. Je
voudrais...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Lazure: Je voudrais attirer votre attention sur le fait qu'il
y a une certaine jurisprudence quand même qui veut que, avant de passer
à l'étude article par article, la commission doive s'assurer
qu'il n'y a pas d'autres motions pertinentes à la compréhension
du projet de loi dans son ensemble. C'est une jurisprudence bien
établie.
La Présidente (Mme Bélanger): La décision
est rendue et, en vertu de l'article 244 sur la recevabilité d'une
motion, la motion est rece-vable. Alors, il peut y avoir débat sur la
motion, mais on ne peut revenir sur la motion. Si on débat la motion,
puis qu'elle est battue, à ce moment-là, on peut proposer une
autre motion.
M. Lazure: Alors, faites-la battre. Allez-y.
Débattez-la.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Marquette.
M. Dauphin: Merci, Mme la Présidente. D'ailleurs, je
voulais à l'appui de ma motion vous...
M. Dufour: ...la résolution.
M. Dauphin: ...soutenir ma motion par...
Des voix:...
M. Dauphin: ...de la jurisprudence.
M. Dufour: Je voudrais avoir le texte. Ça ne marche
pas.
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, s'il vous
plaît, M. le député de Marquette.
M. Dauphin: Je m'excuse. Qui a le droit de parole, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Bon, on demande copie
de la motion.
M. Dufour: Mme la Présidente, j'ai le droit de parler...
Point d'ordre, parce qu'on n'a pas le texte dans les mains, nous autres.
M. Lazure: ...il faut avoir le texte devant nous.
Une voix: Puis on ne peut pas plaider non plus.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon, bien...
M. Dufour: Je comprends que vous êtes un bon plaideur, mais
vous allez avoir à plaider. On veut vous écouter et vous
suivre.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la motion est
partie pour photocopie...
Une voix: C'est ça.
Une voix: Non, elle est là.
La Présidente (Mme Bélanger): Ils l'ont?
M. Lazure: Non, non. Elle s'en vient, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M le
député de Marquette, vous avez la parole.
M. Claude Dauphin
M. Dauphin: Oui. Alors, merci beaucoup, Mme la Présidente.
Alors, je vous signale que je n'ai pas l'intention de prendre mes 30 minutes,
parce que ce n'est pas mon habitude de m'«auto-filibuster»,
à tout événement, et puis j'aimerais que nous
procédions à l'étude détaillée du projet de
loi le plus rapidement possible, puisque nous sommes en travaux parlementaires
depuis maintenant 3 jours.
Je vous signale, Mme la Présidente, que nous avons entendu tous
les opposants qui s'étaient inscrits pour intervenir à cette
commission. Nous avons non seulement entendu tous les opposants et opposantes,
mais aussi nous avons convoqué un opposant additionnel, que nous avons
entendu cet après-midi pour plus d'une heure, avec droit de
réplique, et ceci est juste pour démontrer jusqu'à quel
point la commission a été non seulement démocratique en
tout point, mais elle a non seulement eu une apparence de démocratie,
mais elle a été très démocratique.
Dans un deuxième temps, je vous signale également que nous
avons commencé nos travaux mardi matin. Il y a déjà trois
jours que nous travaillons sur ce projet de loi d'intérêt
privé. Nous n'avons pas encore, trois jours plus tard...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! Oui, M. le député de Marquette.
M. Dauphin: Nous n'avons encore toujours, trois jours plus tard,
pas débuté à étudier l'article 1 du projet de loi.
Un peu comme je l'a! mentionné tantôt, je crois que l'Opposition
officielle se doit, à ce stade-ci, d'ailleurs, tel que nous en avions un
peu convenu ce matin, sans divulguer des ententes particulières, mais
nous nous étions quand même entendus.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît, à l'ordre!
M. Dauphin: Nous nous étions...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Dauphin: Nous nous étions entendus que nous
convoquions, c'est-à-dire le maire de Dollard-des-Ormeaux, et
qu'ensuite, ou en fin d'après-midi, nous devions débuter
l'étude article par article du projet de loi 221. Alors, Mme la
Présidente, il est maintenant rendu 21 h 30, nous n'avons toujours pas
débuté l'article 1 du projet de loi 221, et c'est ce qui m'a
motivé à présenter la motion que je vous ai
présentée, il y a quelques minutes.
Donc, il nous faut absolument, Mme la Présidente, après
trois jours, débuter l'étude article par article, ne serait-ce
que par respect aussi pour nos invités qui sont ici depuis trois jours,
qui assistent depuis plusieurs heures à une démonstration
légale, mais peut-être pas nécessairement légitime
pour nos invités.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dauphin: Alors, Mme la Présidente, j'aimerais que nous
procédions le plus rapidement à l'étude article par
article du projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Marquette. M. le député de
Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: Oui, Mme la Présidente. On peut écouter
avec beaucoup d'à-propos les propos du député de
Marquette. Je peux vous dire une chose, que je ne concourrai pas sûrement
à accepter la motion qui est devant nous. D'abord, pour une bonne
raison, c'est que, s'il est le proposeur du projet de loi, puis il est membre
de la commission un peu par défaut. La loi veut que... c'est ça.
On respecte nos règlements, et il veut nous imposer sa loi en plus.
Bien, là, je pense que moi, en tout cas, je trouve que c'est
inacceptable et je pense qu'il y avait encore des motions qu'on voulait
présenter, qui auraient pu faire le fait de considérations et de
discussions. (21 h 30)
C'est évident que la motion que vous avez acceptée, en se
basant sur l'article 244, pour moi, bien sûr que vous ne nous avez
même pas donné le temps de plaider. Vous avez dit: Ça
marche comme ça. Nous, on avait des précédents. Vous
auriez pu nous donner le droit de plaider, et on aurait pu vous
démontrer qu'il y a deux décisions de vos
prédécesseurs - c'est le temps de votre gouvernement - dont l'une
qui a été rendue le 11 juin 1986, après 3 jours 17 heures
et 55 minutes, où le président Thérien avait
décidé, à ce moment-là, que ça pouvait se
passer de cette façon-là. Il y a Jean-Guy Lemieux, aussi, qui a
fait la même chose, qui avait rendu une même décision en
1990.
Je comprends que c'est déplaisant pour le monde d'avoir un projet
de loi, puis dire: On essaie de se renseigner plus. C'est déplaisant
pour le parti au pouvoir. Il n'y a rien de pire que ça, parce que si
j'avais tous les pouvoirs... C'est la dictature... c'est encore la meilleure
forme pour certaines personnes. C'est de décider que, nous autres, on a
raison et que les autres sont tous dans le tort.
Il y a des enjeux importants dans cette question-là, il y a des
enjeux importants. Il y a peut-être 300 000 000 $ d'engagés. On ne
sait même pas si ça répond vraiment à tout ce qui se
passe sur l'île de Montréal. Il y a des gens qui, sur l'île
de Montréal... différents... Il y a trois méthodes de
disposition des déchets dans l'île de Montréal. Vous
trouvez que ce n'est pas raisonnable que, nous, on pose la question? Le public,
il ne l'a pas demandé, il n'a pas eu la chance de le demander parce que
vous dites: Les élus ont toujours raison.
Je vous invite juste à aller regarder ce qui s'est passé
à Anjou, voilà pas tellement longtemps, quand on a passé
un projet de loi. Parce que les maires avaient dit oui, parce que le conseil
municipal avait dit oui, nous autres, les législateurs, on a juste
à se fermer les yeux et à dire: Oui, d'accord, «bene,
bene», comme on est supposé de passer. Ce n'est pas de même
que ça doit se passer, pas dans un pays civilisé, et tant qu'il y
aura une démocratie, ce n'est pas de même que ça doit se
passer.
C'est évident que ce n'est pas la première fois que le
gouvernement essaie de nous passer le bâillon. Il l'a fait dans d'autres
conditions, puis ça semble une coutume très établie. Les
choses que vous avez dénoncées, actuellement, vous êtes les
premiers à vouloir jouer ce jeu-là, puis quand vous serez dans
l'Opposition, vous recommencerez en disant: Mais vous voulez nous fermer.
Savez-vous que la commission sur Baie-Comeau, ça a duré 260
heures? Ça faisait disparaître deux villes, et vous avez
crié au scandale en disant: Vous nous avez mis le bâillon.
Ça n'a pas siégé assez. On n'a pas eu le temps de dire ce
qu'on avait à dire, après 260 heures. Vous avez la mémoire
courte. Vous avez la mémoire courte.
Moi, je trouve que, de ce côté-là, vous manquez un
peu de - je ne dirais pas de jugement - mais vous manquez au moins de
compréhension, parce que si l'Opposition en avait le droit, est-ce qu'on
aurait appelé le projet de loi de cette façon-là? On vous
dit qu'il y a des choses là-dedans qui ne sont pas correctes. Vous avez
beau nous convaincre, essayer de dire: Tout est dit, tout est correct, et nos
amis, nous autres, on a choisi les nôtres. Vous avez choisi vos amis; on
a le droit de choisir les nôtres. On a le droit aussi d'être sur le
bord de notre conscience.
Moi, je dis, régulièrement... ou ce que je
crois réellement, c'est qu'on n'a pas eu le temps de faire le
tour de la question. On passe les gens, ici, à 20 minutes, 30 minutes,
puis bonjour la visite. On pose trois questions, quatre questions, puis on a
tout entendu, on a tout su, puis on est prêts à faire un acte de
foi, tout le monde, là. Ce n'est pas eux autres qui vont voter le projet
de loi; c'est nous autres. C'est le député de Jonquière
qui va voter, c'est le député de La Prairie, le
député d'Anjou, la députée de Vachon; c'est eux
autres, c'est vous autres, c'est nous autres qui avons la responsabilité
de voter. À ce que je sache, nos votes, ils doivent au moins être
consciencieux, donner au moins le résultat de ce que nous, on croit
sincèrement. Ce n'est pas par caprice qu'on dit: On veut avoir tel
document, puis on veut avoir telle chose, puis on veut rencontrer... puis on
veut que les autres viennent s'expliquer. Vous pensez qu'on a perdu notre
temps, ce midi, quand M. Janeski... Janis-zewski... est venu nous
présenter ici...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Je peux bien briser son nom, mais je ne suis pas
habitué à ce nom-là. Ça fait que j'espère
qu'il me le pardonnera, puis que les gens l'écriront comme il faut,
là-bas.
Mais, dans le fond, c'est important de savoir ce qui s'est passé.
On a encore des questionnements concernant tout le processus. Aie! on a l'air
de traiter des questions de 300 000 000 $ comme si c'était des
trente-sous! On a l'air à penser que, parce que c'est Montréal,
ce n'est pas bien grave.
Les 300 000 000 $, si c'est rien, pourquoi le gouvernement écrase
tout le monde pour aller chercher ça? 10 000 000 $ ici, 5 000 000 $
là, accroche l'un et l'autre, puis pogne les vieux, puis pogne les
jeunes, puis pogne tout le monde. C'est toujours bien signe que l'argent, c'est
important. Quand c'est les municipalités, pas grave! 300 000 000 $, ce
n'est pas grave! Y a rien là! Ils ont décidé que
c'était une bonne chose. Donnons-leur 300 000 000 $.
Dépensez-les. Ce n'est pas plus grave que ça; ce n'est pas le
gouvernement qui paie. Non seulement ce n'est pas le gouvernement qui paie, le
gouvernement réussit à ôter encore de l'argent même
aux municipalités. Ce n'est pas grave non plus, parce que le
gouvernement libéral se permet n'importe quoi, à peu près
n'importe quoi. Bien sûr qu'il est légitime de le faire, il peut
le faire. Mais trouvez-vous que c'est la bonne façon? Trouvez-vous que
c'est la bonne façon?
Moi, je dis qu'arrêter le débat au moment où on
commence à... On est presque prêts, d'abord, à
rencontrer... ou que nos motions achèvent, dans le sens qu'on est sur...
très près d'achever. On ne peut pas demander à tous les
gens de la ville de Montréal... Si on veut faire des motions dilatoires,
on pourrait les appeler l'un après l'autre et on pourrait faire des
motions autant qu'il y a de monde dans la ville de Montréal. On en
aurait pour quelques jours. Ce n'est pas ça, l'idée de
l'Opposition.
Si vous avez remarqué, les motions qu'on a faites s'adressaient
à des gens qui étaient d'abord en fonction, puis des gens
responsables, et il y a des choses qu'on ne sait pas. Tout ce qui s'est
passé dans la dernière motion, ce qu'on a demandé, c'est
évident qu'on n'est pas au courant. Vous allez demander un acte de foi?
Parce qu'il n'y a rien là, hein, 300 000 000 $! 250, 300, 400 tonnes,
600 000 tonnes, il n'y a rien là! Parce que nous autres, on est des
personnes désincarnées, quand on siège ici. On n'a pas le
droit d'être proches des gens, puis d'essayer de voir ce que les gens
pensent chez eux. Nous autres, on oublie ça. On est élus. Donc,
on a le don de Dieu, on a le pouvoir à peu près de vie ou de mort
sur les gens. C'est à peu près ça qu'on se dit souvent,
quand on est assis. On oublie vraiment c'est quoi, la raison.
Parce qu'il ne faut pas oublier une chose, c'est que la Régie est
en action ou elle vit en fonction de pouvoirs que le gouvernement du
Québec lui a donnés, donc, qu'on lui a donnés. Donc, si on
lui a donné cette vie-là, on a le droit de regarder ce qui se
passe à l'intérieur, on a le droit de la suivre, à
l'intérieur aussi de ce qui se passe. Puis je comprends qu'il y a des
gens qui sont sérieux, puis ils doivent avoir fait toutes les
études, mais nous autres, ne demandez-nous pas de les avoir faites; on
n'a pas travaillé avec eux autres pendant huit ans. Je n'ai pas
été, moi, à côté de la Régie, je n'ai
pas été à côté d'eux autres pour essayer de
voir tout le fonctionnement, comment ils ont pu faire.
Mais ça m'inquiète drôlement de voir comment on va
disposer d'un projet de loi aussi sérieux, sans qu'on ait à
regarder tous les tenants et les aboutissants. C'est important pour moi de
prendre conscience qu'au point de vue parlementaire, ce n'est pas le meilleur
acte qu'on est en frais de passer quand on décide que nos intervenants,
c'est assez, puis qu'on leur met le bâillon. Je ne pense pas que c'est la
bonne façon, d'abord, de légiférer. Ce n'est pas la bonne
façon, parce que le droit du plus fort, au point de vue correct, au
point de vue de la démocratie, ce n'est pas le meilleur droit à
défendre.
C'est pour ça qu'il y a des règles qu'on s'est
données, des règles qui sont à l'effet que l'Opposition,
bien sûr, même si elle doit périr par le nombre à
cause de la force du nombre, elle a au moins le droit de s'exprimer, puis de
s'exprimer correctement. Si on a dit des choses qui étaient aussi
absurdes ou qui ne tenaient pas debout, moi, je suis prêt peut-être
à concourir avec vous autres. Si on a dit des choses raisonnables, des
choses défendables, à ce moment-là, je trouve que le
député de Marquette va très loin dans sa demande
d'arrêter les discussions. Quelles que soient les personnes qui sont
de
l'autre côté, qui ont travaillé avec nous, si les
demandes qu'on a faites étaient farfelues, ne tiennent pas compte de la
réalité, ne sont pas basées sur des principes, d'abord,
un, du droit...
Parce que le principe du droit, c'est de donner justice. Les gens sont
venus nous dire, ici, qu'il y a des choses qu'ils ne savent pas. Le moins qu'on
puisse faire, comme commission parlementaire, c'est de creuser le dossier pour
savoir si c'est fondé, si ça a donné les réponses
auxquelles on s'attendait. On ne l'a pas vu. C'est nous autres, actuellement,
qui sommes les gardiens de la moralité. Je ne dis pas qu'il y a eu des
choses malhonnêtes - mais je suis loin de dire ça - mais je dis:
Le moins que je puisse savoir, c'est: Qu'est-ce qui s'est passé, dans
ces dossiers-là? Comment est-ce que ça a procédé?
On n'a pas de réponse évidente, on n'a pas des réponses
claires, et je ne vois pas la «pressi-tude»...
Parce que nous aussi, on pourrait... on aurait pu se dispenser de
travailler ce soir et on aurait pu, demain... et on aurait pu se dispenser
lundi. Notre temps est aussi précieux que celui des gens d'en face, mais
on croit que le bien ou le bien commun exige qu'on aille un peu plus loin et
qu'on creuse un peu plus les décisions qui ont été prises
concernant ce processus, justement, que la Régie a pris pour trouver
réponse à des problèmes qui confrontent non seulement la
région de Montréal, mais l'ensemble du Québec. On cherche
des solutions. La Régie pense avoir trouvé la bonne solution.
Comment on peut démontrer clairement qu'il n'y a pas de gestion
intégrée sur l'île de Montréal? Comment on peut
expliquer ouvertement à tout le monde que c'est trois processus
différents? (21 h 40)
J'aurais aimé ça, écouter, par exemple, le maire de
Montréal-Nord. C'est un maire que je connais très bien, et puis,
j'ai des bons souvenirs avec, à part de ça. Les contacts ont
été très faciles. C'est un homme... Normalement, il a un
très bon jugement, règle générale. Mais comment
ça se fait qu'un homme que je reconnais, qui a une compétence
dans le domaine municipal, décide de ne pas travailler avec ses
consoeurs, ses partenaires autour de lui, puis décide de prendre un
autre moyen? Comment on peut arriver, par exemple, en dehors de ce que le
ministre des Affaires municipales ou un autre autour de la table nous a dit,
que la disposition de déchets, ça devait se faire dans le milieu
où ça se produisait ou à peu près? À
Montréal-Nord, ils ne disposent pas de leurs déchets chez eux, en
autant que je sache. Ils disposent de ça à Lachenaie. Laval, qui
est une agglomération importante, dispose de ses déchets à
Lachenaie. Ce n'est pas dans son territoire. Pourtant, à ville de Laval,
il y a beaucoup de terrains vacants. On en a même dézoné
quelques-uns.
Donc, il y a beaucoup d'espace. Ça aurait pu être
là. Si c'est la loi où ça se produit, pourquoi
permet-on... C'est des questions auxquelles les membres de la commission
auraient aimé avoir réponse. C'est des questions auxquelles les
membres de la commission auraient aimé savoir pourquoi ça se
produit de cette façon-là. Pourquoi, dans une même
région, on a trouvé trois moyens et même quatre, si
j'inclus le site Miron? Si je l'ajoute, ça veut dire qu'il y a quatre
endroits dont on dispose dans ce coin-là. Il y a Lachenaie. Il y a un
incinérateur qui est en fonction, mais qu'il va falloir réparer
à quelque part. Ça va demander plusieurs millions. On veut en
faire un autre supplémentaire.
Donc, il y a plusieurs éléments qui nous semblent
contradictoires. Et, au moment où on dit: La qualité de l'air...
On parie de qualité de l'air, on parie d'environnement, on parie de
sauver la planète. Je me demande ce qu'on doit sauver. Puis il y a des
éléments sinon... Moi, je ne dirais pas illégaux, mais il
y a des éléments troublants à travers toute cette
démarche.
Est-ce que, vraiment, on a fait tous les efforts? On nous dit: On a fait
des appels de soumissions pour 540 tonnes; on a accepté pour 400 tonnes.
C'est très différent. Il y a une perte à quelque part.
Pourquoi? Parce qu'on dit: On peut diminuer les déchets. Est-ce qu'on
doit les additionner, ces déchets-là? Parce que si on a besoin
d'un contrat ferme, il y a des gens qui vont être touchés par ces
décisions-là. Qu'est-ce qui arrive à tous les gens qui
travaillent actuellement dans la disposition des déchets ou dans ta
récupération? Il y a aussi des entrepreneurs qui vont être
touchés. Donc, ça touche les citoyens, ça touche les
entrepreneurs, ça touche les sites, les endroits où on va faire
ça.
Tout ça amène une certaine réflexion qui pourrait
exiger de nous beaucoup plus de rigueur. Moi, je pense qu'on devrait être
beaucoup plus rigoureux dans notre questionnement. Moi, je n'ai pas la
sensation que les 20 minutes ou les 25 minutes où on a questionné
le maire de Dollard-des-Ormeaux aient vidé le sujet. On les a
effleurés, les sujets. C'est évident qu'on n'est pas un tribunal.
On essaie de s'informer. Mais on aurait pu questionner beaucoup plus longtemps
pour obtenir des réponses à des questionnements qu'on se pose et
que d'autres nous ont posés.
Il y a beaucoup d'éléments qui sont à questionner.
L'Association municipale de West-mount, ce n'est pas... Moi, je ne la connais
pas. C'a été fondé en 1908. C'est un organisme qui est sur
pied depuis de nombreuses années. Elle dit: Les officiers directeurs de
l'Association municipale de Westmount désirent exprimer leur
inquiétude quant à la crédibilité des actions
prises et au projet de la Régie intermunicipale de gestion des
déchets. Depuis six ans, cet organisme a refusé de tenir des
audiences publiques.
Puis là, ils nous parient de la ville de Montréal. Elle a
démontré plus de respect envers les citoyens, les invitant
récemment à participer
à des rencontres-conférences, proposition écrite.
Donc, c'est complètement différent. Il y a une approche
différente. On a dit, à un certain moment: II faudrait que les
gens... il y ait un rapprochement. On apprend, hier ou avant-hier, que,
déjà, là, il commence à y avoir des rapprochements
avec la ville de Montréal. Mais ces rapprochements-là, est-ce
qu'on va les accélérer? Est-ce qu'on va les pousser? Est-ce qu'on
va exiger? Non, il ne faut pas, parce que les gens de Montréal, ce n'est
pas pareil comme les autres.
Donc, si on n'est pas de Montréal, if ne faut pas en parler trop,
trop, parce que les problèmes sont différents. On a semblé
nous dire ça que, si Montréal a des problèmes, il faut que
ça vienne absolument de l'intérieur de Montréal. On en a,
des gens de Montréal, dans notre formation, qui, je pense, partagent les
points de vue qu'on exprime. On a fait connaître notre position à
l'effet que pourquoi on devrait amener les gens sur la position qu'il n'y a pas
d'urgence à travers ça. Non, nous autres, on dit: II n'y a pas
d'urgence, mais il semble qu'il y a une urgence du côté
ministériel. C'est quoi, le problème?
Moi, je n'ai jamais entendu dire que, si demain, ça ne passe pas,
il n'y a plus de place pour mettre les déchets dans la région de
Montréal. J'ai entendu, au contraire, qu'il y en avait pour quelques
années. Il y a une urgence. C'est quoi, l'urgence nationale? C'est quoi
qui est en cause? La rencontre avec le BAPE? La rencontre avec le BAPE, en ce
qui me concerne, ce n'est pas obligatoire qu'il y ait des contrats
signés. Depuis quel temps... Quand un organisme municipal a
dépensé 9 000 000 $ et qu'une compagnie a dépensé
à peu près le même montant, puis qu'il y a une
pénalité de 2 500 000 000 $, qui, autour de cette table, peut
penser, raisonnablement, que le BAPE ne voudra pas siéger sur l'avenue
qui est proposée, après autant d'argent d'investi? Qui pourrait
prétendre que le BAPE n'a pas trouvé que ce n'est pas un projet
sérieux?
Je ne sais pas où on analyse ça. Ce n'est pas une analyse
très rigoureuse, à ce que je sache. Quand quelqu'un investit 9
000 000 $ dans un projet, puis qu'on dit à quelqu'un d'autre
«Veux-tu porter un jugement là-dessus?», je ne vois pas de
quelle façon... Est-ce qu'on veut forcer la décision du BAPE dans
le sens qu'on a tellement d'argent d'engagé que les contrats sont
signés, vous n'avez plus de chemin, vous devez dire oui absolument?
Est-ce que ça va jusque-là?
Moi, si vous m'aviez dit: On perd l'argent qui a été
investi, il ne peut plus servir là, on va être obligé de
signer avant le 30 juin, parce que si on ne signe pas, il n'y a plus rien, on
perd un contrat, ça va augmenter les coûts de 50 %. Ah! Là,
ça aurait pu être d'autre chose. Si on avait eu la
démonstration que si le contrat n'est pas signé... C'est
arrivé, ça, j'ai vécu ça. Si on ne donne pas le
contrat à telle date, le contracteur dit: Moi, c'est bien de valeur,
mais mes coûts viennent d'augmenter de 20 % ou de 30 %, et je ne respecte
plus... Il n'y a plus de contrat. Ça, c'est une autre paire de manches.
Là, il commence à dire, là, qu'il y a de l'argent qui est
en jeu... À ce que je sache, il n'y a pas d'argent supplémentaire
en jeu. Que le contrat soit signé ou pas, la démonstration devra
se faire de la même façon. Ça ne rajoute rien. La
pénalité est là pareil. S'il n'y a pas de contrat
signé, ça va coûter 2 500 000 $. c'est quoi, l'attitude?
est-ce que le gouvernement est en frais de nous dire que, si ce
contrat-là n'est pas passé, quelqu'un va perdre de l'argent? vous
savez, ce n'est pas la première fois qu'on assiste à des
forçages pour adopter des lois. je veux juste rappeler aux membres de
cette commission que, dans le cas de la ville de saint-laurent, si on avait
écouté les voix, les sirènes du gouvernement, à la
demande du parti libéral, on aurait accepté ce projet de loi dans
deux temps, trois mouvements, et on a dit: non, on va prendre le temps qu'il
faut. ça a pris 15 jours pour passer le règlement. quand on l'a
passé, tout le monde était content, y compris le ministre des
affaires municipales. mais si on avait dit: envoyons, passons ça, il n'y
avait pas d'entente nulle part, il y avait une impasse, les gens étaient
furieux et, à la fin, ça a fini par se régler, de
façon raisonnable. ce qui veut dire que l'opposition, à venir
jusqu'à maintenant, a montré du sérieux, a montré
que, quand on analyse des choses, on le fait avec ouverture, avec
pondération.
Dans le cas qui nous préoccupe actuellement, il y a des enjeux,
il y a beaucoup d'enjeux. Ces enjeux-là veulent qu'on prenne le temps de
l'étudier. Donnons le temps au temps. Ça, c'est important de le
faire. On ne veut pas le faire? On verra ce que ça peut donner. Bien, je
dis que ce n'est pas nécessairement la meilleure décision qu'on
prend par rapport à essayer de trouver une réponse au
questionnement ou aux besoins de la Régie. Je comprends que c'a pris du
temps, ça fait huit ans qu'elle est sur pied, la Régie. Elle
voudrait bien avoir des réalisations, elle voudrait bien que ça
aille plus vite, mais on n'a pas trouvé, dans huit ans... Vous pensez
que trois mois supplémentaires, il y a du monde qui va mourir à
travers le chemin, il y a des choses qui vont se produire, qui ne seront plus
vivables la, que vous allez être enfouis sous les déchets,
là? «C'est-u» ça que vous êtes en train de me
dire? «C'est-u» ça que vous êtes en frais de dire,
qu'un report ou qu'attendre trois mois pour accepter le projet de loi, que tout
le monde est après mourir dans la ville de Montréal, que le
méthane est en frais de virer tout le monde et qu'il n'y a plus rien
à faire?
C'est de ça qu'on est en frais de nous faire la
démonstration. Je comprends, par exemple, que, pour le ministre des
Affaires municipales, qui, depuis un an, négocie avec la Régie,
aie! lui, il veut que ça finisse. On l'a déjà dit,
ça, et le
ministre, il a un problème. Je vais vous le dire, qu'est-ce que
c'est, son problème: il a trop de travail.
Des voix:...
(21 h 50)
M. Dufour: La Sûreté... Bien, oui, M. le ministre de
la Sécurité publique, qu'est-ce que disent les intervenants? Le
ministère de la Sécurité publique, qu'est-ce qu'ils ont
dit, les policiers, cette semaine? Ils ont dit: On veut avoir un ministre
à plein temps. On ne dit pas qu'il n'est pas bon. On dit: II en a trop.
Il n'a pas le temps de se concentrer. Qu'est-ce qu'on dit, nous? On dit la
même chose. Peut-être que s'il avait un peu plus de liberté,
il pourrait fouiller encore un petit peu plus ses dossiers.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: II pourrait prendre le temps de les régler.
Oui, oui, les surhommes, vous savez, il en a existé déjà,
mais on ne peut pas faire tout et tout bien faire. On fait ce qui est
humainement possible. On aurait peut-être pu parler depuis longtemps de
l'étalement urbain, on aurait pu parler de bien d'autres choses. Il y a
des dossiers qui n'avancent pas trop, trop vite. Il y a des engagements qui se
sont pris pour lesquels on n'a pas de réponse, malgré ce qu'on
peut trouver. On peut trouver des écrits où le ministre nous dit:
Oui, ça va se régler d'ici telle date, à tel endroit, mais
ce n'est pas réglé. Il ne faut pas se faire d'illusions. Je
comprends que le ministre, avec autant de travail, autant... disperser ses
efforts sur tous les milieux; on le sait, ce qui se passe, on le sait qu'il a
du travail. Moi, je ne fais pas ça en dérision, là. Je dis
qu'il a du travail. Il y a du travail bien plus que pour une personne. Il a
plusieurs chapeaux.
M. Ryan: Voulez-vous le ramener à la pertinence?
M. Dufour: Mais ce qu'on dit, M. le ministre, je pense que Mme la
Présidente va vous prouver que je suis pertinent parce que, quand il y a
une motion pour arrêter le débat, c'est parce qu'il y a du monde
qui trouve, bon, que ça ait procédé... Il y a des gens qui
veulent que ça procède. À ce que je sache-La
Présidente (Mme Bélanger): S'il vous plaît, la
pertinence du débat, là...
M. Dufour: J'ai encore le droit de parole, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Je pense que le
ministre est capable d'assumer ses tâches, là. Il ne s'est pas
plaint encore.
M. Dufour: C'est ça. Moi, je pense que c'est très
pertinent au débat. Moi, je trouve que c'est pertinent. Il n'aime
peut-être pas qu'on lui rappelle, mais moi, je sentais l'obligation de
lui rappeler qu'il a beaucoup de tâches.
La Présidente (Mme Bélanger): Revenons à la
pertinence sur le débat de la motion.
M. Dufour: Donc, par rapport à ce qu'on vient de dire, Mme
la Présidente, moi, je trouve... Je vais donner la chance, bien
sûr, à mon collègue de La Prairie de commencer son
intervention, mais je vous dis que, pour moi, je considère comme
prématurée la motion qui veut enlever à l'Opposition le
droit de rencontrer des intervenants ou de demander des rencontres
particulières avec des individus ou dans des dossiers.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le ministre.
Une voix: Vous avez fini?
M. Ryan: Oui. Je dois retourner à mes autres
tâches.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce que vous m'aviez demandé la parole? Non?
M. Ryan: Pas maintenant, pas maintenant. Je me réserve
à un peu plus tard.
La Présidente (Mme Bélanger): Là, vous avez
une chance de finir les cinq minutes.
M. Ryan: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): Vous aviez une chance
de finir les cinq minutes.
M. Tremblay (Rimouski): Alors, Mme la Présidente.
M. Ryan: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, M. le
ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, très bien. Je demande
la parole.
La Présidente (Mme Bélanger): Je pense que les
collègues sont fatigués.
M. Ryan: Mme la Présidente, vous remarquez que ce sont les
plus jeunes qui fatiguent le plus vite.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Exactement,
M. le ministre. Je suis d'accord avec vous. Un instant, s'il vous
plaît. C'est pour une question de règlement?
M. Lazure: Mme la Présidente, j'ai à vous
présenter la motion suivante, qu'en vertu de l'article...
La Présidente (Mme Bélanger): Wo, wo! Non, non,
non, non, non, non. Je m'excuse, M. le député de La Prairie.
Alors, M. le ministre, vous avez la parole. À l'ordre, s'il vous
plaît! Il reste cinq minutes.
M. Ryan: ...motion d'ajournement. Des voix:...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, non. Avant
de présenter une autre motion, vous disposez d'une...
M. Lazure: C'est une motion d'ajournement, Mme la
Présidente, parce que tout le monde est fatigué. En vertu de
l'article 165 du règlement...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, non, non.
Non, non, non. Le ministre avait la parole. Il reste cinq minutes.
M. Lazure: Mme la Présidente, une question de
règlement. Je n'ai pas entendu que vous aviez donné la parole au
ministre et je n'ai pas entendu non plus le ministre parler.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, mais j'ai
donné la parole...
M. Lazure: Et l'article 165...
La Présidente (Mme Bélanger): Non. Je regrette, M.
le député La Prairie, j'ai donné la parole au ministre. Le
ministre m'avait demandé la parole, je lui ai donné la parole. Il
y a eu un petit incident qui a fait du bruit. Alors...
M. Dauphin: Je m'excuse, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): ...le ministre avait
la parole, mais il n'a pas eu l'occasion de commencer à parler parce
qu'il y avait trop de bruit. Alors, M. le ministre.
M. Claude Ryan
M. Ryan: Mme la Présidente, moi qui suis le plus proche de
vous par notre disposition autour de la table, je vous ai entendue et je vous
remercie de votre sollicitude à mon endroit.
La Présidente (Mme Bélanger): Pourtant, j'ai une
grosse voix.
M. Ryan: Je sais, mais le député de La Prairie, il
faut parler très fort, des fois, pour qu'il comprenne.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Lazure: Mme la Présidente, j'ai très bien vu le
ministre faire un signe qu'il ne voulait pas prendre la parole. Il avait le
doigt, l'index devant la bouche...
M. Ryan: Oui, c'est ça, mais vous n'avez pas
écouté ce que j'ai dit. Les signes puis la parole, c'est
différent. Ici, c'est la parole qui le détermine, pas les
signes.
Mme la Présidente, sur la motion qui nous est soumise, il me
semble que c'est une de ces motions dont on peut dire...
Une voix: Elle ne réussit pas à clore le
débat.
M. Ryan: ...res ipsa loquitur.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Par écrit, s'il vous plaît!
M. Ryan: La génération des cégeps ne
comprend peut-être pas ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bélanger (Anjou): J'ai fait quatre ans de latin.
M. Ryan: Bon. Alors, vous, vous me comprenez. Je pense que vous
allez être d'accord si vous le comprenez.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bélanger (Anjou): Traduisez.
M. Ryan: La chose parle par elle-même. Je pense qu'il
suffit d'écouter la motion pour se rendre compte qu'elle traduit le bon
sens, puis le sens de l'intérêt public le plus
élémentaire, le plus élémentaire. Il arrive,
à un moment donné - je l'ai dit souvent en commission, puis le
député de Jonquière s'en souviendra - le mot
«Parlement» comporte le mot «parle».
«Parlement», on s'en est parlé en quantité, mais il
n'est pas là seulement pour parier; il est là pour
décider. S'il était là seulement pour parler, ce serait
une véritable foire. Il est là pour décider. Après
qu'on a suffisamment parlé, il faut qu'on emprunte la voie de la
responsabilité agissante, c'est-à-dire de la décision.
Là, je pense que nous avons tous été
témoins, surtout quand il s'agit d'un projet de loi privé, nous
avons entendu tout ce qui s'est présenté comme
intéressés, au sens que définit
notre règlement. Nous l'avons fait avec beaucoup d'empressement
et d'ouverture. Nous avons même ajouté des éléments
que nous n'étions pas obligés d'ajouter. Nous l'avons fait de
bonne foi, avec l'ouverture qui nous est coutumière en ces choses.
Là, après avoir entendu tout ce monde-là, je me dis:
Franchement, s'il fallait qu'on laisse dégénérer ça
en carrousel, on pourrait en ajouter, des noms, on peut en ajouter. Il y a le
maire de Laval, qui n'est pas trop pire. Le maire de Québec, il a
été de la région de Montréal autrefois. Ça
pourrait peut-être être intéressant de voir ça. Ce
serait peut-être un petit peu plus impartial, puis tout.
Le genre de raisonnement qu'on a entendu depuis deux jours, toutes
sortes de raisonnements, objectivement impertinents et, très souvent,
enfantins. On est en face d'un projet extrêmement sérieux. Ce
projet-là n'est pas l'invention du gouvernement, ce n'est pas
l'invention de cette Assemblée nationale telle que constituée
présentement; c'est l'héritage de huit ans de travail. On l'a dit
souvent: huit ans de travail. Il n'y a personne qui a parlé d'urgence au
sens étroit du terme.
Je pense que ce que le député de Deux-Montagnes a dit ce
matin était le bon sens même. Il a dit: C'est urgent en ce sens
qu'il y a nécessité fonctionnelle qui oblige à faire des
choses maintenant. Mais nous savons tous que ce dispositif ne sera pas
construit au cours des six premiers mois, puis nous savons bien que ça
va prendre quelques années avant que tout ça soit mis sur pied.
Mais là, avec tous les délais qui se sont produits pour toutes
sortes de raisons, certaines bonnes, certaines discutables, on se dit: C'est le
temps de faire le point. J'ai indiqué très clairement, à
plusieurs reprises au cours des deux derniers jours, puis je ne veux pas le
répéter à ce moment-ci, qu'on a des objectifs
précis...
M. Lazure: Question de règlement, Mme la
Présidente. Je vous avise qu'il est 22 heures. Je propose l'ajournement
en vertu de 165.
Une voix: Vraiment irresponsable!
La Présidente (Mme Bélanger): II restait 10
secondes, M. le député La Prairie.
Une voix: II veut perdre du temps. M. Lazure: Non, pas
d'ici, mais...
La Présidente (Mme Bélanger): Mais là, les
10 secondes sont passées. Alors, la commission ajourne ses travaux
à demain matin, 10 heures.
(Fin de la séance à 22 heures)