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(Quatorze heures cinq minutes)
Le Président (M. Garon): Mesdames, messieurs. Je
déclare la séance de la commission de l'aménagement et des
équipements ouverte. Je rappelle que le mandat de la commission pour
cette séance est de poursuivre la vérification des engagements
financiers concernant le ministère des Affaires municipales pour les
mois de juillet 1988 à décembre 1989 et du ministre responsable
de l'Habitation pour les mois de janvier 1989 à décembre 1989. M.
le secrétaire, pourriez-vous nous dire si nous avons des remplacements
parmi les membres de la commission cet après-midi?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Mme Cardinal
(Châteauguay) est remplacée par M. Forget (Prévost) et M.
Lazure (La Prairie) est remplacé par M. Paré (Shefford).
Le Président (M. Garon): Est-ce qu'il y a des
dépôts? Remplacement...
M. Dufour: Denis Perron.
Le Président (M. Garon):... le député de
Duplessis, en remplacement de Mme Carrier-Perreault, députée des
Chutes-de-la-Chaudière. Est-ce qu'il y a des réponses à
déposer?
Réponses déposées
M. Picotte: Si vous me permettez, rapidement pour ne pas qu'on
perde notre temps, je voudrais remettre déjà une partie des
réponses que nous nous étions engagés à
déposer. L'autre partie, n'ayant pas reçu encore... On devait
avoir un verbatim plus précis du côté du
secrétariat. Il y a des plaintes au BREF, le nombre de plaintes, etc.,
sur lesquelles on s'est engagés à donner des réponses;
voilà une réponse là-dessus. On m'avait questionné
aussi sur la fameuse étude que nous avions enclenchée face
à la zone aéroportuaire de Saint-Hubert; il y a une
réponse là-dessus. Les subventions à l'UMQ, à
l'UMRCQ, la COMAQ et la CSMQ, ces dernières années, la.
ventilation des subventions, c'est encore une réponse que nous donnons.
Le député de Jonquière s'est intéressé
à savoir notre participation au CIRUR avec les autres provinces
canadiennes, ce que ça a donné un peu comme résultats. Il
voulait voir certaines études qui avaient été faites par
ce comité; donc, je dépose certaines études, M. le
Président.
Le programme d'accès à l'égalité en emploi,
encore là, ce sont des précisions qu'on nous a demandées
et que je me permets de déposer. La firme Blondeau et cie, c'est le
projet du nouveau régime de retraite pour les élus municipaux; on
voulait avoir des adresses, l'adresse de la firme Blondeau et certains
détails...
Le Président (M. Garon): D'actuaires.
M. Picotte:... que je vous soumets, M. le Président.
Le Président (M. Garon): Une firme d'actuaires, je
pense.
M. Picotte: Oui. Le bois de Saraguay, de mars 1989, c'est
l'historique du montant que nous avions à payer puis qui datait depuis
1983, où les discussions avaient été enclenchées en
1978. C'est l'adresse de M. Roger Pominville et de Robert Beaudry; je m'excuse,
ce n'est pas l'adresse, c'est la demande du c. v. Et on me dit que la loi sur
l'accès aux documents ne permet pas de déposer un c. v. sans
l'autorisation de la personne concernée, à l'article 53. Je vous
donne cette réponse-là. Moi, maintenant, je n'ai pas d'objection
à ce qu'on regarde si M. Pominville voudrait faire déposer son c.
v.; j'imagine que c'est comme le mien, il doit aimer le faire circuler.
Finalement, c'est tout ce que je m'étais engagé à
déposer sur Schefferville, à la suite des questions du
député de Duplessis, sauf une liste informatique qui n'est pas
encore terminée. Il manquera cette liste informatique dans la balance.
Tous les documents que je m'étais engagé à déposer,
y compris ce qu'on appelle, du côté de l'urbanisme et de
l'aménagement du territoire, les cartes, ils sont à
l'intérieur, M. le Président. Il manquera une liste
informatisée.
Une voix: Possiblement déposé...
M. Picotte: Oui, nous allons demander... On a deux copies, alors
je vais en garder une et on donnera l'autre copie à la commission, sans
problème.
M. Dufour: La liste informatique... Est-ce que vous êtes
engagé pour...
Le Président (M. Garon): Le secrétariat de la
commission va faire des photocopies et va les faire parvenir aux membres de la
commission.
M. Picotte: On me dit que vers la fin de l'après-midi on
devrait fournir cette liste, ou demain matin au plus tard.
M. Dufour: Ça va.
M. Picotte: Voilà, M. le Président. Je n'ai pas
besoin de vous dire que nos services sont efficaces.
Affaires municipales
Le Président (M. Garon): Nous appelons... Je sais qu'il
doit y avoir des explications concernant les engagements de juin et d'avril,
mais on en parlera au moment... Nous traverserons les ponts quand on sera
arrivés aux rivières. Commençons avec le mois d'avril, les
engagements du mois d'avril 1989.
Avril
M. Dufour: Le mois d'avril... Ce serait peut-être en dehors
des engagements financiers... Je n'oserais trop attaquer, c'est seulement poser
une question. Je sais que ça fait partie de l'environnement, la
Société québécoise d'assainissement de l'eau.
Est-ce que vous avez entendu parler quelque part qu'il serait possible que le
ministère diminue sa contribution aux municipalités?
M. Picotte: Non, ça n'a jamais été
porté à ma connaissance. Il n'y a pas eu de discussions, en tout
cas, entre collègues, sur ce point. Pour moi, c'est un fait nouveau que
vous portez à ma connaissance. Je n'ai jamais entendu parier de
ça.
M. Dufour: Je vais juste porter à votre attention qu'il
est possible qu'il y ait une diminution de la participation du ministère
de l'Environnement, par exemple. Ils ne peuvent pas faire ça sans vous
en parier, j'imagine.
M. Picotte: C'est ça. Je vais m'enquérir un peu des
inquiétudes du député de Jonquière.
M. Dufour: On vous fait confiance. Ça va pour le mois
d'avril. Vérifié.
Le Président (M. Garon): Les engagements financiers 1
à 20 du ministère des Affaires municipales, pour avril 1989, sont
vérifiés.
Les engagements financiers du mois de mai. Il n'y en a pas.
M. Picotte: On me dit que ceux de mai sont en juin, comme ceux
d'avril. Mais ceux d'avril sont maintenant...
Le Président (M. Garon): II n'y a pas d'engagement au mois
de mai, ça concerne les secteurs de l'habitation. Nous allons passer
directement au mois de juin.
M. Picotte: en tenant compte, m. le président, qu'au mois
de juin il y en a une partie, c'est ceux du mois d'avril, qui est dedans.
M. Dufour: C'est ça.
M. Picotte: J'imagine qu'il y en aura d'autres en juin. De 1
à 20, on me dit que ce sont ceux du mois d'avril.
Le Président (M. Garon): C'est ça. Alors ce sont
les mêmes... avec des corrections.
M. Dufour: C'est mêlant en mosus. M. Picotte: On
arriverait à la page... Mai
Le Président (M. Garon): On tombe au mois de mai 1989
produit dans les engagements du mois de juin 1989. Ça marche? Il y en a
20. Est-ce que le député de Jonquière est...
M. Picotte: ...prêt à attaquer.
M. Dufour: On ne reviendra pas sur des choses déjà
discutées. Il y avait toute la question des nouveaux programmes
informatiques qu'on est en train de mettre en place. J'irais à
l'engagement 15.
Le Président (M. Garon): Les engagements del à 14
sont vérifiés?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Garon): O.K. Les engagements de 1
à 14 sont vérifiés.
M. Picotte: Engagement 15. C'est l'aide financière
à la SAO pour ses dépenses de fonctionnement et d'immobilisation
- la Société d'aménagement de l'Outaouais - c'est une aide
financière aux sociétés d'État, d'un montant de 2
550 000 $.
En fait, M. le Président, je pense qu'à la SAO, tel que
nous faisons déjà plusieurs années, c'est une subvention
d'équilibre général, à la fin de l'année,
des opérations. On sait que la SAO, entre autres, s'occupe de
gérer l'aéroport de Gatineau et s'occupe de gérer, aussi,
certains sites industriels, certains parcs industriels. Alors, à la fin
de l'année, comme il y a un déficit d'opération, ce que le
gouvernement du Québec fait via mon ministère, c'est de
défrayer, de payer la part de déficit que réalise la SAO,
la Société d'aménagement de l'Outaouais. Donc, cette
année, ça se chiffrait à 2 550 000 $. (14 h 15)
M. Dufour: 2 550 000 $, mais la facture qui avait
été acceptée au budget, ça ne dépassait pas
les 3 000 000 $.
M. Picotte: II y a toujours une prévision, je pense,
à chaque année pour un montant plus fort que ça parce
qu'on se base sur les années
antérieures. On me dit qu'il y a une subvention additionnelle qui
va revenir un petit peu plus tard, de 424 000 $. Ça veut dire que le
montant total, parce qu'il y a une somme ici de 2 550 000 $ plus 424 000 $, est
tout près de 3 000 000 $.
M. Dufour: 3 000 000 $.
M. Picotte: Moins 1 $.
M. Dufour: C'est ça qui avait été
prévu au début de l'année.
M. Picotte: C'est ça. C'est 3 000 000 $ moins 1 $.
M. Dufour: Ça "donne-tu" un peu l'idée qui s'en
vient au budget tout à l'heure, que la SAO va avoir encore des
coupures?
M. Picotte: La SAO, il y a eu une discussion, évidemment.
Ça, je suis content que vous me posiez cette question-là parce
qu'on va pouvoir faire le point. Les gens de la SAO, le conseil
d'administration de la SAO, ont demandé une rencontre il y a
déjà quelques mois, plus précisément en
décembre. Je les ai rencontrés avec les députés du
coin et le conseil d'administration pour discuter de l'ensemble des
opérations de la SAO. On sait très bien que la SAO, ce qu'on fait
présentement, c'est qu'on comble des déficits, ce qui ne semble
pas être plus intéressant qu'il ne le faut pour un organisme ou
une société d'oeuvrer dans des domaines et, à la fin de
l'année, on dit: On comble des déficits, ils ne peuvent pas aller
plus loin que ça, etc.
Alors, la SAO, de par son président, m'a demandé s'il y
avait des possibilités d'expansion du cadre qui la régit, avec la
possibilité de faire autre chose ou d'accomplir autre chose encore en
plus grande quantité que ce qu'elle accomplit présentement et
quelles étaients les intentions du gouvernement face à ça.
Moi, j'ai dit que le gouvernement, évidemment, en avait suffisamment de
combler le déficit et qu'en ce qui nous concernait il n'était pas
question de donner d'autres activités à faire à la SAO
mais que, déjà, les activités qu'elle faisait nous
apparaissaient à nous, comme gouvernement, puisqu'il y avait un
déficit d'opération à tous les ans... Il fallait tout
simplement continuer de faire ça en voulant recentrer, si possible, les
actions de la SAO.
Alors, d'eux-mêmes, ils sont venus me rencontrer pour me proposer
un genre de nouveau modèle. Ce nouveau modèle là, qui
n'est pas encore tout à fait défini et arrêté au
moment où on se parle, serait plutôt une façon pour eux de
faire ce qu'on appelle du développement industriel, beaucoup plus
axé du côté du développement industriel. Donc,
regarder ce qu'on pourrait faire avec eux, avec le ministère de
l'Industrie et du Commerce, pour leur donner surtout la vocation de
développement industriel, discuter avec la capitale nationale qui est de
l'autre côté et qui a un comité elle aussi, parce que cela
a été créé un peu, la SAO, pour faire le pendant de
la Commission de la capitale nationale. On a dit: Bon, maintenant, ils veulent
surtout aller du côté de l'exportation et des choses semblables
à ça. On a dit: Faites-vous un modèle que vous allez nous
proposer, que nous allons discuter avec mes collègues du Conseil des
ministres et, effectivement, voir s'il n'y aurait pas possibilité que
l'aéroport de Gatineau, entre autres, soit cédé à
une ou des municipalités. À l'intérieur de tout ça,
il y a la grande discussion du nouveau modèle aussi que veut se donner
comme structure municipale tout ce qui s'appelle... cet endroit-là, au
lieu d'être une... Présentement, c'est la...
Une voix: C'est la communauté régionale.
M. Picotte:... au lieu d'être une communauté
régionale, là, ils veulent se donner un nouveau modèle.
Parfois, il y a des fusions dans l'air. Donc, ils sont en discussion. Ils m'ont
demandé de leur envoyer quelqu'un, qui s'appelle M. Giles, je pense que
j'en ai parlé dernièrement, la semaine dernière, et il est
en train de discuter avec eux pour savoir quel modèle ils doivent se
donner. Il n'est pas impossible, à l'intérieur de ces
discussions-là, et ils le savent, que des municipalités soient
intéressées à dire: Nous allons gérer,
effectivement, l'aéroport de Gatineau. En plus de ça, il n'est
pas impossible que ces municipalités se voient confier des parcs
industriels que gère présentement la SAO et la SAO deviendrait un
organisme qui ferait de la promotion industrielle. C'est ce que nous avons
discuté. On est en train de mettre sur la table - et le 14 mars
prochain, je serai dans l'Outaouais, j'aurai une discussion additionnelle avec
eux et avec l'ensemble des gens de l'Outaouais. Nous allons, je pense, en cette
année, prendre cette année-là pour se donner un nouveau
modèle, le faire accepter par mes collègues et, selon les voeux
de la SAO, elle deviendrait un organisme à caractère de promotion
industrielle tant du côté québécois que du
côté de l'exportation, aussi, avec d'autres pays. C'est le
modèle que nous sommes en train de discuter, mais il y aura,
effectivement, pour l'an prochain, des transformations majeures face à
la Société d'aménagement de l'Outaouais.
M. Dufour: Donc, il n'y a aucun doute qu'il va y avoir une
diminution de budget pour la SAO?
M. Picotte: Effectivement, parce que, eux, ne trouvent pas,
d'abord, trop emballant le fait de gérer des choses qui sont en
déficit et qu'on comble uniquement le déficit à chaque
année. Ils
voudraient faire de la promotion, voudraient faire des choses beaucoup
plus intéressantes, à leur dire. Je pense qu'on accepte ce
principe, mate il n'y a rien d'attaché, encore, ensemble pour dire que
c'est ce genre de modèle qui va exister. Les quelques mois qui viennent,
c'est-à-dire d'ici la fin de juin, on aura, je pense,
arrêté un modèle et on aura discuté avec d'autres
collègues du Conseil des ministres pour donner une vocation à la
SAO.
M. Dufour: Est-ce que seulement cet organisme discute, les
membres du conseil d'administration ou l'ensemble des élus du coin?
M. Picotte: Je pense, si ma mémoire est fidèle, ils
font rapport à l'ensemble des élus, parte que la SAO,
évidemment, a aussi ce lien. Ils font rapport à l'ensemble des
élus et c'est la grande discussion. D'ailleurs, c'est pour ça
qu'on n'a pas été capables de régler le cas de la SAO
immédiatement. Ça aurait peut-être été facile
au mois de décembre déjà, avec un modèle qu'ils
voulaient se donne?, de dire: OUI, on y va dans ce sens-là. Mais c'est
parce qu'il y a toute la grande discussion qui se fait avec les maires de ce
coin-là, à savoir est-ce qu'on fera des fusions dé
municipalités, est-ce qu'on fera une communauté urbaine, est-ce
qu'on fera une MRC avec des municipalités rurales et un autre genre de
municipalités avec les autres qui sont à vocation beaucoup plus
urbaine. C'est parce que cette discussion n'est pas finie avec les élus
que le cas de la SAO, non plus, n'est pas réglé. Tout ça
est interrelié.
M. Dufour: Qu'est-ce qu'il adviendrait de la promotion
touristique qu'Us font actuellement? La SAO fait aussi la promotion
touristique.
M. Picotte: Ils n'en font pas mais je pense que C'est une bonne
question. Ils n'en font pas aujourd'hui, mais je pense que ça pourrait
être une excellente occasion pour eux de commencer à faire de la
promotion touristique à l'intérieur de tout ce qu'ils accepteront
comme vocation.
M. Dufour: Ils faisaient l'administration des parcs, des parcs
à caractère touristique...
M. Picotte: OUI, mais...
M. Dufour:... mais sans faire de promotion.
M. Picotte:... déjà, depuis un an au moins, au
moment où j'étais ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, la SÉPAQ, qu'on appelle, là Société
des établissements de plein air du Québec, avait
déjà signé un protocole d'entente avec la SAO pour prendre
certains parcs et s'en occuper. Ils n'étaient plus, dans la
majorité des cas, dans ce volet, ce qu'on appelle le volet loisirs et
récréotouristique, c'était plutôt la
SEPAQ qui en avait pris possession et qui oeuvrait dans ce domaine.
C'est déjà un domaine qu'ils avaient délaissé au
fil du temps.
Je pense que c'est une suggestion intéressante et je pense qu'on
en a parlé aussi, à un moment donné, lors de notre
rencontre; H n'est pas impensable que la SAO puisse faire de la promotion
touristique tout en faisant de la promotion industrielle.
M. Dufour: J'ai bien l'impression qu'on aura à reprendre
cette discussion lors des crédits. Je voulais juste examiner un peu ce
qu'il se passait à la Société d'aménagement de
l'Outaouais. Je sais qu'ils ont des difficultés financières. Il y
a peut-être juste un point que je rajoute, et ça, c'est juste
à titre d'information aussi, il y a d'autres municipalités ou il
y a d'autres régions qui, actuellement, caressent le désir de se
mettre sur pied des organismes assez importants pour faire de la promotion
industrielle chez eux et à l'extérieur, surtout à
l'extérieur, si j'ai bien compris.
C'est évident que si le ministère réexamine la
vocation de la Société d'aménagement de l'Outaouais, leur
confie cette vocation-là... Je sais aussi, d'autre part, que
Québec, la région de Québec s'est dotée d'un
commissariat industriel. C'est supramunicipal, mais extérieur, je ne
sais pas le nom, mais un organisme, en tout cas, qui fait de la promotion
à l'extérieur. Je me demande si on ne fait pas du cas par cas et
que vous n'aurez pas à vous pencher sur l'ensemble des dossiers
québécois.
M. Picotte: Là, je vais montrer mes couleurs
immédiatement et je pense que ça va être clair, net et
précis. Il faut toujours garder à l'esprit pourquoi la SAO a
été créée. Parce qu'il y avait une situation
particulière. Parce que, de l'autre côté, la Commission de
la capitale nationale, au détriment du côté
québécois... Il faut se rappeler que la Commission de la capitale
nationale - ça, c'est du côté ontarien, avec Ottawa - en
prenait large et avait des pouvoirs, pouvait attirer de l'industrie, pouvait
attirer toutes sortes de choses du côté ontarien et que le pendant
de ça, à cause de la situation géographique de cette
région-là, de l'Outaouais, était défavorisé.
Donc, on a dit: On va créer la Société
d'aménagement de l'Outaouais pour tâcher d'avoir une force aussi
pour attirer les gens chez nous.
Alors, je montre mes couleurs immédiatement parce que, justement,
il y a là un modèle particulier, à cause d'une concurrence
très près où on a à traverser un pont et on est
rendus tout de suite de l'autre côté du pont, on est rendus tout
de suite dans une autre province et on ne veut pas être
défavorisés. Moi, j'accepte qu'un modèle particulier soit
fait du côté de l'Outaouais mais je le dis d'avance, toutes les
autres régions vont en avoir des spécificités. Je
peux vous dire que dans la Mauricie, chez nous, on est un petit peu mal
placés. On est bien placés géographiquement mais on est
mal placés dans le sens que, parce qu'on est près de
Montréal et de Québec, les gens n'arrêtent pas chez nous ou
bien font juste nous envoyer la main en passant. Et ça, on aura beau
dire qu'on est bien placés géographiquement, mais, si les gens
n'arrêtent pas, c'est un problème qu'on a. Ils n'arrêtent
pas chez nous parce qu'ils ont couché à Montréal. Ils
passent chez nous, ils nous envoient la main ou bien ils arrêtent prendre
de la gazoline, s'ils en ont besoin, et ils s'en viennent coucher à
Québec. Donc, on est défavorisés. Au Lac-Saint-Jean, on
est défavorisés d'une autre façon. Finalement, tout le
monde peut tenir le même langage.
M. Dufour: Voilà. C'est ce que je pensais.
M. Picotte: mais ça, je n'embarque pas facilement dans ces
choses-là. je vais être très dur à convaincre parce
qu'on va en trouver, des spécificités, partout.
M. Dufour: Lévis aussi.
M. Picotte: Mais la SAO a cette particularité-là
qui fait qu'on est en concurrence avec un géant qui est voisin et on ne
veut pas laisser une concurrence déloyale. Mais, en dehors de ça,
je vais être très difficile à convaincre. Je pense que les
gens savent mes couleurs. Vous me les avez fait dire et j'espère que
tout le monde va lire ça, même si ce n'est pas
intéressant.
Le Président (M. Garon): Cela prendrait un programme
pour...
M. Picotte: C'est la même chose. J'écoute le
député de Lévis et je pense qu'on pourrait servir le
même argument pour de l'autre côté du fleuve. Les gens
viennent à Québec, ils ne vont pas nécessairement de
l'autre côté. Ce serait intéressant d'avoir quelque chose
pour les emmener de l'autre côté.
J'écoutais le député de Lévis dire: Bon,
bien, chez nous, parce qu'il y a une université de ce bord-ci, on n'en a
pas de l'autre bord. Il a raison, d'une certaine façon. Il y a des
spécificités mais il ne faut pas, à ce moment-là,
embarquer dans tout ça. Il faut être bien clair, net et
précis à cause de ces situations. Donc, là vous connaissez
ma pensée sur ce genre d'organismes.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Hull a demandé la parole.
M. LeSage: J'aimerais reprendre un peu la discussion du ministre
en ce qui concerne les spécificités de certains comtés. Je
pense que le comté de Hull, entre autres, est le seul comté
où on retrouve le gouvernement fédéral qui contrôle
le tiers du territoire de ce comté, de cette ville. Et le gouvernement
fédéral, par l'entremise de la Commission de la capitale
nationale, contrôle également une grande partie des autres
comtés de l'Outaouais. Et si, comme le ministre le disait tantôt,
la SAO a été créée, c'est justement pour faire un
pendant à la commission de la capitale nationale.
J'aimerais également reprendre un peu ce que le
député de Jonquière disait et le corriger, parce que la
SAO n'est pas en difficulté financière. C'est seulement que son
mode d'opération tel qu'établi et son mode de gestion
budgétaire tel qu'établi par le gouvernement font en sorte - le
ministre l'a expliqué tantôt - qu'on ne fait que combler le
déficit. Si la Société d'aménagement de l'Outaouais
se donnait un véhicule ou une façon d'opérer, tel que le
mentionnait le ministre, acceptable par le gouvernement, elle pourrait faire en
sorte qu'on pourrait attribuer les budgets nécessaires pour mener
à bonne fin les dossiers qui leur seraient confiés.
M. Dufour: Je voulais juste dire... Les difficultés
financières, c'est dans le sens qu'il y avait presque 7 000 000 $ et ils
sont rendus a 4 000 000 $. Et le ministre Bourbeau, de Laporte,
lavant-prédécesseur de l'autre, s'était juré qu'il
allait tomber ça à zéro. On a des bonnes discussions,
très viriles, de ce côté-là. J'avais dit qu'il
aurait de la difficulté à l'atteindre. Et c'est dans ce
sens-là... Ils ont changé définitivement de cap. Je pense
que la possession des parcs qui ont été remis aux
municipalités, c'est que le gouvernement a pelleté son petit
déficit parce qu'il paie des déficits à des
municipalités. C'est dans ce sens-là que je parlais de
difficultés. (14 h 30)
M. Picotte: Mais, M. le Président, il ne faut pas aller
aux conclusions trop vite. Parce que là on semble vouloir dire que,
finalement, s'il y a eu diminution de budget, c'est parce qu'on a serré
un peu trop la vis du côté de la SAO alors que ce n'est pas tout
à fait ça. La vraie raison, c'est que la SAO fait des choses,
aujourd'hui, moindres, qu'elle ne faisait pas avant. Par exemple, on a
passé à la SEPAQ tout l'ensemble des parcs pour que ce soit la
SEPAQ qui contrôle et qui régisse ça; bien
évidemment la SAO n'a plus ce genre de dépenses parce que ce
n'est plus elle qui le fait. C'est à sa demande, d'ailleurs, que c'est
passé.
Je me rappelle, quand j'étais en charge, comme ministre
responsable de la SEPAQ, c'est à la demande de la SAO que nous avons
réexaminé ça pour dire: Eux autres, ils sont
déjà dans le domaine récréotouristique et c'est un
complément à cette société. Donc, ce qu'on a
enlevé à la SAO, on l'a donné à un autre. On ne
peut pas lui laisser les budgets au moment où elle ne fait
plus ça. Ça, c'est de un. De deux, je ne suis pas certain,
moi, que les municipalités... Quand on dit: On a pelleté dans
leur cour... Vous savez, j'ai dis demandes de municipalités
régulièrement pour dire: On voudrait avoir le parc industriel X
pour nos fins. Ça, c'est la situation un peu...
Si on connaît le portrait de la région, il y a Hull,
évidemment, qui, elle, ne peut plus se développer comme telle
parce que le territoire est construit à la grandeur et qu'il n'y a plus
de place pour se développer, à part de se construire en hauteur.
Il y a la municipalité à côté, qui s'appelle
Gatineau. qui, elle, a de la place et Gatineau, pour attirer des industries,
serait prête, demain matin, à prendre un certain parc industriel.
Elle voudrait qu'on lui vende pour 1 $, pour faire de la promotion
industrielle. Donc, vous savez, quand je pellette ça dans leur cour
à i $, c'est un pelletage agréable. ce n'est pas trop fatigant
parce que ça lui permet de se développer et elle le souhaite.
alors, il faut faire attention quand on fait cette discussion-là.
Mais, effectivement, on a demandé à la SAO comme à
tous les autres organismes du gouvernement, dans des périodes de
compressions budgétaires ou dans des périodes où il faut
se serrer la. ceinture, de diminuer, eux aussi, les dépenses au.
minimum. Ça aussi on l'a demandé Mais il ne faut pas
prétendre que, s'ils sont à 3 000 000 $ maintenant et qu'ils
étaient à 7 000 000 $, c'est qu'on les a serrés pour 4 000
000 $. Il y a des choses qu'elle ne fait plus et, quand on ne le fait plus, on
ne paie plus.
M. Dufour: Moi, en tout cas, je suis obligé de dire qu'il
y a eu des diminutions de personnel, c'est bien sûr. Il y avait des
activités en moins. Je ne suis pas sûr que les gens ont
gagné de ce côté-là. Je suis convaincu que les
municipalités qui ont pris des parcs parce qu'elles voulaient qu'ils
continuent à fonctionner, bien je ne suis pas sûr que ça
n'a pas coûté quelques cents. Ce n'est pas nécessairement
une opération qui est pu non agréable. Si ça fonctionne...
Moi, je ne pense pas que les municipalités, demain matin, Si vous leur
disiez: Le transport en commun, le Québec va le reprendre et va le
gérer, je ne suis pas sûr que les municipalités ne seraient
pas prêtes à vous en confier une bonne partie.
C'est vrai qu'elles répondent aux attentes des citoyens, mais
elles ont le pendant à l'autre bout, elles ont les cris et les coups de
pied à quelque part de temps en temps, surtout quand il y a des moyens
de pression. Il y a un paquet d'affaires de même qui sont laissées
pour compte ii se fait un échange. elles étaient presque
obligées parce que, si ça n'avait, pas été
ça, elles n'auraient pas changé tout le conseil d'administration
de la sao. moi, je me rappelle que tout le conseil d'administration a
été changé globalement. c'est toujours parce qu'il y avait
du monde qui ne voyait pas ça nécessairement d'un bon oeil.
ça s'est fait avec des grincements de dents assez sérieux. En
tout cas, ça s'est fait à l'interne. On a fait sauter du monde,
du monde est parti. Moi, je le sais ce qui s'est passé un peu. Je ne
suis pas là, je connais moins ça que le député de
Hull. mais je vois bien qu'il y a des choses. En tout cas, mon
expérience me dit...
M. Picotte: Si les municipalités aussi, en gérant,
n'avaient pas une partie des problèmes, on n'aurait pas besoin
peut-être bien de voter une pension pour les maires à
l'Assemblée nationale et on n'aurait pas besoin... Ça va avec les
responsabilités qu'ils ont et je pense qu'ils doivent prendre certaines
responsabilités. Ils les prennent, d'ailleurs, avec beaucoup de... Ils
font ça comme du grand monde, et très bien d'ailleurs.
Le Président (M. Garon): Voulez-vous dire les pensions ou
les responsabilités?
M. Dufour: On aura sûrement l'occasion de reprendre cette
discussion à d'autres tables.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Hull.
M. LeSaqe: M. le Président, j'aimerais faire remarquer
également au député de Jonquière que les membres du
conseil d'administration de la Société d'aménagement font
ce travail bénévolement.
M. Dufour: À l'exception du directeur.
M. LeSage: À l'exception de son directeur qui est
là à temps plein, bien sûr.
M. Dufour: Comment s'appelle son directeur?
M. LeSage: M. Jean-Marie Séguin, un ex-maire de...
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'engagement 15 est
vérifié?
M. Dufour: Mais il n'est pas là depuis le début. Il
a été changé il n'y a pas bien des années.
M. LeSage: À la fin du mandat de son
prédécesseur.
Le Président (M. Garon): Est-ce que l'engagement 15 est
vérifié?
M. Dufour: Oui. Alors, ça compléterait...
Ça, c'était le mois de mai.
Le Président (M. Garon): Le mois de mai qui est contenu
dans les engagements du mois de juin.
M. Dufour: Ça compléterait le mois de mai.
Le Président (M. Garon): Les engagements 1 à 20 du
mois de mai sont vérifiés. Nous passons aux engagements du mois
de juin, 1 à 34.
Juin
M. Dufour: Du mois de juin, c'est ça. L'engagement 1
où on parle de la richesse foncière par tête
inférieure à 66, 66 %, sur l'ensemble des municipalités.
Je me demande si je vous ai posé la question et si vous m'avez
donné une réponse. Si je n'ai pas posé la question, vous
ne pouvez pas me donner de réponse. Si j'ai posé la question,
vous vous rappelez la réponse.
M. Picotte: Vous parlez beaucoup de péréquation, en
tout cas...
M. Dufour: Oui, péréquation.
M. Picotte: On en a beaucoup parlé, mais moi je n'ai pas
d'objection à en parler encore.
M. Dufour: Le fait de baisser la... il nous reste, moi je choisis
mon temps. S'il nous reste-Le fait que vous avez pris la décision de 66
% à 63 %, 63 % à 66 %, C'est 66 % à...
M. Picotte: 66, 66 % à 63 %.
M. Dufour:... 63 %, il y a un certain nombre de
municipalités...
M. Picotte: Vous êtes après me mêler,
là. Ha, ha, ha!
M. Dufour: Oui, oui... Ha, ha, ha! Mais c'est mêlant. C'est
parce que la première fois j'ai parlé de 75 %...
M. Picotte: Oui, c'est ça.
M. Dufour:... à 66 %, puis c'est là que, moi,
bon... 66% à 63 %, combien vous avez prévu qu'il y aura de
municipalités? Est-ce qu'il est possible de savoir combien ça
touche de municipalités, cette diminution pour l'année qui s'en
vient?
M. Picotte: Vous parlez de celles qui en ont moins ou celles qui
l'ont eu?
M. Dufour: Celles qui sont diminuées dans le fonds de
péréquation et qui ne toucheront plus ou...
M. Picotte: Parce qu'il y a...
M. Dufour: Combien vous en avez enlevé, en faisant
ça?
M. Picotte: Évidemment, je ne sais pas si on aura la
réponse rapidement, mais on pourra vous la fournir, il y a 600
municipalités qui ont reçu de la péréquation, tout
près de 600 alors qu'il y a trois ans il y en avait rien que 400 qui
recevaient de la péréquation. Donc, dans l'espace de trois ans,
il y a eu 200 municipalités de plus qui ont obtenu de la
péréquation, bien que nous ayons baissé le facteur, le
coefficient de 66, 66 % à 63 %.
Cette année, on m'a dit que, malgré le facteur de 66, 66 %
à 63 %, la diminution du facteur, il y avait 400 municipalités
qui avaient un chèque plus élevé cette année que
l'an passé, malgré ça.
M. Dufour: Mais, globalement, l'enveloppe va rester dans la
même norme, à peu près?
M. Picotte: Elle va rester autour de 30 000 000 $ jusqu'à
temps que nous nous soyons entendus sur une façon de procéder et
de la calculer. C'est évident parce que, déjà à 30
000 000 $, elle était déjà trop... Gelée à
30 000 000 $... Si on avait uniquement regardé le facteur d'augmentation
du coût de la vie, si on se réfère à quelque chose,
elle aurait été à 21 400 000 $ à peu près,
alors qu'elle est à 30 000 000 $. Donc, en appliquant le même
raisonnement, elle serait peut-être bien de 23 000 000 $ ou de 24 000 000
$ cette année, alors qu'elle va être encore à 30 000 000 $.
C'est pour ça que je dis qu'il est temps qu'on se donne un nouveau
modèle pour que vraiment les pauvres puissent retirer un chèque
intéressant.
M. Dufour: Jusqu'à 7, M. le Président, 1 à
7, vérifiés.
Le Président (M. Garon): Les engagements 1 à 7 du
mois de juin sont vérifiés.
M. Dufour: J'aimerais toucher l'engagement financiers.
Le Président (M. Garon): De juin 1989.
M. Dufour: C'est ça, oui, l'engagement financier 8 qui est
l'aide financière à la ville de Beauport.
Le Président (M. Garon): Vous aimeriez y toucher?
M. Dufour: Oui, quelque peu.
Le Président (M. Garon): Touchez-y.
M. Dufour: Touchons-y.
Le Président (M. Garon): L'engagement 8. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: C'était l'aide financière à la
vite de Beauport. Est-ce qu'il y a beaucoup de municipalités qui ont
subi, peut-être pas exactement les mêmes sévices que la
ville de Beauport, mais qui ont eu à payer ou à rencontrer des
frais concernant des incendies et qui ont demandé des subventions
spéciales?
M. Picotte: Moi, M. le Président, je ne peux pas
mentionner présentement te nombre de cas, s'il y a eu un certain nombre
de cas. À ma connaissance, non. La seule municipalité qui a
demandé une subvention, c'est celle de Beauport. Évidemment, 1 y
a un décret qui a été adopté par le Conseil des
ministres et qui porte le no 771-89, du 24 mai 1989, qui vient spécifier
le pourquoi d'une subvention de 1 500 000 $ du gouvernement du Québec
avec sept attendus venant démontrer le pourquoi de la décision du
gouvernement du Québec d'accorder 1 500 000 $ à Beauport. Mais,
à notre connaissance, c'est la seule municipalité qui l'a fait et
je ne peux pas vous dire s'il y a d'autres municipalités, parce que
ça n'a pas été porté à ma connaissance, du
moins à date, d'abord, qui a demandé des subventions; non, 1 n'y
en a pas eu d'autres. Est-ce qu'H y en a d'autres qui se sont vu prises dans
une situation semblable à celle-là? Je ne peux pas
répondre.
M. Dufour: II y en a peut-être qui avaient des
assurances.
M. Picotte: À ma connaissance.
M. Dufour: Mais sur une municipalité qui... C'est parce
que ça, c'est un peu un précédent.
M. Picotte: Mais vous savez, moi, je me rappelle les discussions
qu'on a eues là-dessus. Et là, je vais le dire comme je l'ai
compris. J'espère ne pas induire personne en erreur. Si le gouvernement
a accepté de défrayer un montant d'argent, c'est parce qu'il y a
eu une espèce d'engagement moral de la part de M. Clément
Richard, dans le temps, qui était député de... Je ne sais
pas s'il était président de la Chambre ou quelle fonction il
exerçait.
M. Dufour: II a été président de la Chambre
et il a été ministre des Affaires culturelles.
M. Picotte: II y avait eu une espèce d'engagement moral.
Et c'est sur la foi d'un engagement moral, comme on a dit, d'un membre du
Conseil des ministres à ce moment-là, qui était M.
Clément Richard, que dans les discussions que nous avons eues... On a
dit: Bon, comme H y a eu un certain engagement moral, on verrait mal que le
gouvernement ne puisse pas aider au moins la municipalité dans ce
cas-là. S'il n'y avait pas eu ça, j'ai drôlement
l'impression que... Je ne suis pas certain que le gouvernement aurait
accepté de défrayer un certain montant d'argent. Mais, à
ma connaissance du dossier, je pense que M. Richard, qui était
représentant à ce moment-là de Beauport et qui avait
donné certaines assurances, en collaboration avec le gouvernement du
temps, cela a fait en sorte que nous avons voulu respecter ça.
Maintenant, qu'est-ce qui se serait passé s'il n'y avait pas eu
d'engagement moral? Probablement que le gouvernement aurait aidé aussi,
peut-être, cette municipalité-là qui se trouvait en
difficulté parce que ça représentait un gros montant
d'argent. Mais je ne peux pas vous dire ce qui se serait passé, je ne
tire pas aux cartes, à ce point-là.
M. Dufour: Mais vous nous confirmez que ce n'est pas à
cause du ministre Séguin.
M. Picotte: Oui, mais écoutez...
M. Dufour: C'est le ministre du Parti québécois. On
va dire ça aux gens de Beauport.
M. Picotte: Je vais vous dire une affaire, si te ministre
Séguin... Il faut avoir une ouverture d'esprit assez large pour bien
comprendre. Parce que si je ne m'étais pas laissé convaincre par
mon collègue M. Séguin, sur cette question-là, je pense
bien que M. Richard n'était plus bien placé pour me convaincre
parce qu'il n'était plus là. Ce qui fait que les gens n'auraient
rien eu. Ils doivent au moins un merci à M. Séguin pour avoir
convaincu ses collègues parce que M. Richard, on le cherche dans le
décor. On ne sait pas s'il travaille pour le gouvernement du Canada ou
ailleurs. On ne sait plus où il est rendu. Moi, en ce qui me concerne,
ce n'est sûrement pas M. le député du temps qui
était notre collègue, M. Richard, qui nous a convaincus parce
qu'il n'était plus là et qu'il n'était plus dans le
portrait. Sauf qu'on vivait un petit peu avec ce qu'il avait dit dans le temps.
Et je pense que M. Séguin a tellement bien défendu le dossier
que, finalement, 1 500 000 $, ça a été
intéressant.
M. Dufour: En conclusion, les ministres ont plus de morale qu'on
pense. Ha, ha, ha!
M. Picotte: Vous allez être en mesure de dire ça la
journée où vous aurez passé par là, si vous vous
rendez là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: C'est consolant. Je sais qu'il y avait une autre
place, qu'il y avait une municipalité qui avait été
affectée par un genre d'incendie comme ça. Mais je pense qu'il y
avait des assurances. Ça, ce n'est jamais venu jusqu'ici. 1 à 8,
ça va. C'est vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 8 du mois de juin
1989, vérifié. On passe à quel engagement?
M. Dufour: Tout le mois de juin, il semble qu'il est correct.
Le Président (M. Garon): Oui. Alors, les
engagements...
M. Dufour: Est-ce qu'il est correct ou bien? Nommez-les donc de 1
à quoi?
M. Picotte: 1 à 34.
Le Président (M. Garon): 1 à 34.
M. Dufour: 34. Je vais regarder si le 33 je l'ai. Le mois de juin
est correct.
Le Président (M. Garon): O. K. Alors, les engagements du
mois de juin 1989 du ministère des Affaires municipales sont
vérifiés, pour le mois de juin, c'est-à-dire les
engagements 1 à 34 du mois de juin 1989.
Alors, on tombe... c'est-à-dire on prend les engagements...
Juillet, il n'y en avait pas? Un peu, oui. C'est tranquille aux Affaires
municipales en juillet.
M. Dufour: II y en a en juillet.
M. Picotte: Ouais, mais on les retrouve en septembre, qu'ils me
disent, je ne sais pas pourquoi.
Le Président (M. Garon): Alors, allons au mois
d'août.
M. Picotte: Ça, c'est la prochaine chose, M. le
Président, que je vais me faire expliquer. Pourquoi on est en juillet et
on retrouve ça en septembre? C'est un petit peu comme une église,
évidemment. Pourquoi on rentre par la porte d'en avant et qu'on se
retrouve en arrière de l'église?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): C'est pour voir le devant
plutôt que le derrière. C'est pour voir le devant du temple. La
meilleure façon de voir le devant du temple, c'est d'entrer par en
arrière. Demandez-vous pourquoi, dans les autobus, on dit: Avancez par
en arrière.
M. Picotte: C'est ça.
Le Président (M. Garon): Alors, les engagements du mois de
septembre.
M. Dufour: Oui, mais juillet est quelque part là-dedans.
(14 h 45)
Le Président (M. Garon): Oui, on va le trouver.
M. Picotte: On va se retrouver au mois de septembre, ça a
l'air, avec ça.
M. Dufour: En tout cas, ce n'est pas pour les fins
d'écriture, c'est juste pour les fins que, nous autres, on puisse se
reconnaître.
M. Picotte: Oui.
Juillet
Le Président (M. Garon): Oui. Alors, on voit les
engagements 1 à 90 au début de septembre...
M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Garon):... qui sont des engagements du
mois de juillet qu'on retrouve au mois de septembre.
M. Picotte: O. K.
Le Président (M. Garon): Drôle de façon de
faire mais, que voulez-vous? c'est comme ça. Alors, il y a trois goupes
d'engagements dans le mois de septembre. Il y a les engagements du mois de
juillet, du mois d'août et du mois de septembre proprement dit.
M. Picotte: Alors, si on vient au début de septembre, on
va se retrouver en plein beau mois de juillet.
Le Président (M. Garon): Une façon de faire durer
l'été.
M. Dufour: Ce sont surtout des engagements concernant le
programme AIDA.
Le Président (M. Garon): AIDA. M. Picotte: Oui.
M. Dufour: II faut bien dire AIDA. Moi, je pensais que
c'était Aïda. Ça pouvait être un opéra.
Le Président (M. Garon): Ça dépend du
tréma.
M. Dufour: C'est ça. Il n'y a pas de tréma. On a
discuté assez longuement d'AIDA. O. K. Bon. Ça va. Je vais passer
vite là.
Le Président (M. Garon): Oui.
M. Dufour: Le mois de juillet est vérifié.
M. Picotte: Le mois de juillet, M. le Président...
Le Président (M. Garon): Alors, les engagements 1 à
90 du mois de juillet 1989, reproduits dans les engagements du ministère
des Affaires municipales du mois de septembre 1989, sont
vérifiés.
M. Dufour: C'est ça.
Août
Le Président (M. Garon): Passons aux engagements du mois
d'août, 1 à 15.
M. Picotte: O.K. Bon. Ça va.
M. Dufour: L'engagement 1, une aide spéciale à Baie
Comeau, 2 250 000 $, comté Saguenay.
M. Picotte: Un montant de 2 250 000 $, c'est le projet
spécial d'aqueduc et d'égout.
M. Dufour: Amélioration des infrastructures pluviales.
C'est à quel titre que ça a été donné?
M. Picotte: Dans le cadre du Sommet économique de la
Côte-Nord, le gouvernement s'était engagé à verser
une somme de 2 250 000 $ à la ville de Baie-Comeau pour
l'amélioration des infrastructures pluviales et des rues dans le secteur
Le Plateau.
M. Dufour: Mais comment arrive-t-on à des conclusions
comme ça, qu'on a besoin d'un sommet pour donner des montants à
des municipalités? C'est quoi qui vous guide comme principe? Quand les
gens sont d'accord, on le donne, s'ils ne sont pas d'accord, on ne le donne
pas? C'est quoi? Est-ce dans le cadre d'un développement
spécial?
M. Maltais: Si Yvon le permettait.
M. Picotte: Oui, M. le Président. Mon
collègue de Saguenay était directement au...
M. Maltais: Ce qu'il faut se rappeler, c'est que le
problème du Plateau, c'est situé dans l'ancienne ville de
Hauterive. Et lors de la fusion de 1982, il avait été
indiqué que ça prendrait un montant à ce moment-là
de 4 500 000 $ pour compléter les infrastructures d'aqueduc et
d'égout. Ce sont surtout des égouts sanitaires parce qu'ils
refoulent dans les maisons. Maintenant, pour différentes raisons et au
cours des années, ça ne s'est jamais réglé. Avec le
temps, ça s'est amplifié au niveau des endroits où sont
situés les centres hospitaliers, CRSSS, foyers pour personnes
âgées. Le coût de ça, c'est quelque chose comme 22
000 000 $. Alors, on donne 2 500 000 $. On ne donne pas quand même 100 %.
Sauf qu'en même temps qu'on fait l'assainissement des eaux la ville doit
faire ces par ties-là pour des égouts sanitaires et des
égouts pluviaux. Alors, on s'en vient tranquillement et il y aura
d'autres montants qui ne seront pas nécessairement versés par
AIDA. Je pense, par exemple, aux institutions hospitalières qui vont
avoir besoin absolument de s'organiser parce que les égouts, on ne peut
pas les laisser refouler dans les caves d'un hôpital. Ce n'est pas vrai.
Alors, tout ça fait qu'au sommet socio-économique la ville avait
présenté un projet de 7 500 000 $ et la participation du
gouvernement du Québec via le programme AIDA était de 2 500 000
$, échelonnés sur quatre ou cinq ans.
M. Picotte: À ce qu'on m'a dit, il y a un petit peu plus
que ça aussi. Hydro-Québec avait participé, je pense, ou
doit participer à l'ensemble du projet.
M. Maltais: II doit participer pour 4 700 000 $.
M. Picotte: 4 750 000 $, Hydro-Québec; et les Affaires
municipales, 2 250 000 $, sur une base de quatre ans, évidemment, et
c'est la participation à l'entente. Parce qu'on s'est retrouvé au
sommet économique, si j'ai bien compris, en disant: Bien, les
engagements qui ont été pris, lors de la fusion de
Baie-Comeau-Hau-terive, il faudrait bien, à un moment donné, que
ça se réalise, puis c'était l'endroit idéal pour
que ça se réalise.
M. Dufour: Le questionnement que je posais par rapport à
ça, c'est que, il me semble en tout cas, ça me paraît de
plus en plus évident qu'on se sert des sommets pour remplir certaines
promesses qui autrement auraient de la difficulté à trouver un
cheminement jusqu'au Conseil des ministres et ça, ça me fait
curieux. Je ne mets pas en cause le bien-fondé de la subvention mais le
moyen pour y arriver. Parce que, les sommets, il me semblait que c'était
pour des choses autres que ça, que c'était pour amener un
développement économique, une prise en main de la région,
mais ce n'était pas dans ce sens... Pour moi, en tout cas, au
début, ce n'était pas pour ça, ce n'est pas clair dans mon
esprit, les objectifs.
M. Picotte: M. le Président, je pense qu'il ne faut pas
non plus se méprendre là-dessus. Les sommets économiques,
aussi sont faits pour des dépassements. Alors, on est allé...
Nous, chez nous, quand on donne 2 250 000 $, on est allé en
dérogation pour en donner un peu plus; on a pris l'occasion aussi pour
faire asseoir HydroQuébec pour apporter sa quote-part en lui imputant,
bien sûr, une certaine responsabilité, ce qui veut dire, à
ce moment-là, que, si on n'avait pas eu de sommet puis que le
gouvernement avait dit: Vous avez uniquement ce que AIDA vous offre, ils
seraient encore dans leurs
problèmes.
M. Dufour: II n'aurait pas été bon, AIDA, c'est
plus que 7000 habitants.
M. Picotte: Bon! et en plus. Alors, c'est donc dire que ça
été bénéfique pour le sommet de réaliser que
c'est important, parce qu'autrement AIDA n'y serait pas allé de la
façon dont il y est allé et finalement les gens ne l'auraient pas
eu puis ils seraient encore, excusez l'expression, dans la même situation
que celle dans laquelle ils étaient quand ils ont fait la fusion
Baie-Comeau-Hauterive.
M. Dufour: Oui, mais ça veut dire, ça, en gros - si
je comprends bien ce que vous me dites - que les municipalités qui
auront des besoins plus grands que ces programmes-là ou qui ne seront
pas éligibles au programme AIDA ou autre, il faudra qu'elles attendent
au sommet pour passer leur commande.
M. Picotte: Pas nécessairement, parce qu'elles auraient pu
avoir autre chose ou faire autre chose, au sommet. Eux autres, ils ont
décidé que leur priorité, c'était ça, pour
des raisons X; ils ont réussi à le démontrer, et
c'était la priorité. Bon, si, au sommet, on arrivait en disant:
J'ai besoin de 2 000 000 $ pour faire autre chose, probablement que le
gouvernement aurait examiné la possibilité de faire autre chose,
mais c'était la priorité. Il faut toujours bien aussi donner le
choix aux municipalités de faire leurs priorités à elles
et ça, je pense que c'est dans leur droit, et elles le savent
très bien au point de départ. Alors, si leur priorité a
été de faire ça, comme on peut remettre en question aussi,
parfois, de faire des aqueducs quelque part, bien, pour certaines
municipalités, de faire un aqueduc c'est d'être capable d'inciter
l'industrie à venir chez elles. Sur le coup, immédiatement, quand
on fait l'aqueduc et qu'on dépense un montant de X milliers de piastres,
ce n'est pas évident que ça crée de l'emploi, sauf que
ça peut en créer à court terme ou à moyen terme. Si
elles décident de faire ça, les municipalités, il faut
respecter ça aussi un peu.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Dubuc.
M. Morin: Mais évidemment que c'est quand même un
bon montant. Est-ce qu'on pourrait conclure que, dans l'ensemble du budget
d'AIDA, à ce moment-là il y a d'autres municipalités un
peu plus petites qui auraient répondu aux normes du programme mais qui
n'ont peut-être pas eu d'aide par manque, justement, de crédits?
Ce sont quand même des montants majeurs, je veux dire, qu'on retrouve
rarement dans le programme AIDA.
M. Dufour: Mais il n'est pas pris dans AIDA, ça.
M. Morin: Hein?
M. Dufour: II n'est pas pris dans AIDA.
M. Morin: Ah! il n'est pas pris dans AIDA?
M. Dufour: Ah! non, non, non. Non, si ça avait
été AIDA au départ...
M. Morin: Je comprends, mais je veux dire...
M. Dufour: Ça touche 7500 habitants ou moins.
M. Morin: Je comprends que ça ne répond pas aux
normes d'AIDA mais...
M. Picotte: Non, non, mais, M. le député de
Jonquière, c'est intéressant ce qu'il vient de vous dire, c'est
ce que je m'apprêtais à vous dire, c'est que, il n'est pas pris
dans AIDA, donc ça ne peut pas priver d'autres...
M. Dufour: Ah bon!
M. Picotte:... puis il vient nous faire la démonstration
que c'est de l'argent neuf.
M. Morin: Oui, c'est correct, c'est parce que...
M. Picotte: Donc, c'est ça, un sommet
économique.
M. Morin: C'est parce que, depuis tantôt, on parle
d'AIDA...
M. Picotte: II y a une partie de sa réponse à
lui...
M. Dufour: Non.
M. Picotte:... en vous donnant...
M. Dufour: Ah!... oui.
M. Picotte:... la vôtre.
M. Dufour: Ça, c'est correct. Vous m'avez dit tout
à l'heure que, bien sûr, il y avait des droits quelque part qui
existaient. Moi, je veux dire que mon observation par rapport à ce qui
se passe c'est que, actuellement, le gouvernement, par les sommets, fait des
opérations que, en tout cas, pour moi, je ne peux pas concevoir. Je ne
peux pas concevoir ces démonstrations qu'on doit faire. Moi, j'ai
toujours pensé qu'un sommet économique est un sommet
économique, donc pour développer l'économie. Si c'est pour
répondre à des demandes d'infrastructure de municipa-
lités ou autres, moi, je dis: Les sommets, c'est une
opération un peu cosmétique, là.
M. Picotte: II faut faire attention aussi, quand on parle comme
ça, mon cher collègue, pour une raison bien simple. Moi, je suis
un gars... Celui qui vous parle peut vous parler un petit peu plus des sommets
économiques, j'en ai fait plusieurs comme ministre du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche, mais ce n'est pas là-dessus que je vais
m'appuyer po'tr parler des sommets économiques, je vais m'appuyer
surtout sur la comparaison de deux sommets économiques qu'on a eus en
Mauricie. On en a eu un, il y a quatre ans et quelques, puis on en a eu un
autre, parce que c'est une opération aux trois ou quatre ans qu'on fait.
On en a eu un autre par la suite.
Je me rappelle, dans le temps que ça a été
institué, ça a été le premier, ça a
été institué par votre gouvernement, dans le temps,
ça a été le premier sommet qui s'est tenu, c'était
dans la Mauricie, etc. On expérimentait la formule et, chez nous, on a
retiré, dans l'ensemble global de la région pour le sommet
économique, 4 000 000 $ avec une participation d'environ 2 500 000 $ du
gouvernement. C'était un bel effort et les gens étaient heureux
quand vous êtes venus chez nous avec le premier sommet économique
parce qu'Us n'avaient jamais vu ça, des choses semblables à
ça.
On doit se dire que, même si la formule n'est pas bien diable en
1990, il reste que, quand on a fait notre sommet économique chez nous,
on a eu une contribution de 63 000 000 $, comme gouvernement face au milieu
économique. Même si on avait appliqué l'inflation puis
l'augmentation du coût de la vie aux 2 500 000 $ qu'on a eus au premier
sommet pour quatre ans, on aurait réussi à aller chercher une
dizaine de millions, c'est tout. On a réussi à aller chercher 63
000 000 $. Donc, identifier davantage les besoins puis se soumettre un peu
à une nouvelle formule qui fasse en sorte que les besoins, les gens les
établissent en ordre de priorité.
Moi, je veux bien dire que ce n'est pas encore la formule parfaite, on
n'en a pas encore trouvé, vous ne l'aviez pas trouvée dans votre
temps, je pense qu'elle est encore à améliorer, notre formule,
mais il reste que, quand je compare les deux sommets qu'on a eus chez nous,
bien, je me dis que ce n'est pas une si mauvaise formule qu'était la
nôtre, en tout cas, parce que ça a rapporté juste 60 000
000 $ de plus que le premier. Ce n'est pas méchant. J'aurais aimé
que ça en rapporte 100 000 000 $, par exemple, mais ce sont 60 000 000 $
de plus quand même. Mais la formule reste à polir et à
rediscuter, c'est évident.
M. Dufour: Mais j'entendais, pas plus tard qu'il y a quelques
mois, si ce n'est pas quelques semaines, qu'il n'y avait pas beaucoup d'argent
qui avait été dépensé en Mauricie lorsque
l'étude a été - j'ai vu ça sur un journal, moi, je
ne suis pas là...
M. Picotte: Oui, avec la seule différence...
M. Dufour: Ils ont dit que...
M- Picotte: ...avec la seule différence...
M. Dufour: Je ne sais pas qui l'a écrit non plus. Ne me
demandez pas ma source.
M. Picotte: non. avec la seule différence que, le
lendemain de notre rencontre, quelqu'un s'est disputé avec le crca, le
crca s'est excusé d'avoir fait cette conférence de presse de
façon prématurée parce qu'on avait démontré
qu'à toutes fins utiles il y a plus d'argent que ça de
dépensé, sauf que, il faut que les gens comprennent ceci, un
sommet économique - puis ça vaut pour tous les gouvernements qui
seront là, ceux qui étaient là, ceux qui sont là
puis ceux qui seront là dans l'avenir...
M. Dufour: C'est bon surtout pour ceux qui seront là
à l'avenir.
M. Picotte: ...ce n'est pas prendre 63 000 000 $, comme on a
accepté chez nous, le mettre en plein milieu de la table et dire:
Dépêchez-vous à sauter dessus. Ce n'est pas ça un
sommet économique, puis ça, on serait de mauvais administrateurs
publics, puis tous ceux qui seront là vont faire la même chose. Ce
n'est pas ça. Ce n'est pas d'aller piger dans les 63 000 000 $, mais
c'est de dire, par exemple, quand vous aurez des choses à
dépenser, chez nous... Il y a de l'argent qui est en train de se
dépenser, il y en a peut-être bien pour 3 000 000 $ ou 4 000 000 $
de dépensés. Alors, les factures vont entrer et on va payer. On
ne paye pas avant que les gens dépensent, parce que ça, ça
n'aurait pas de bon sens. On est redevables, devant les comptes publics et
devant l'Assemblée nationale, devant nos collègues et devant tout
le monde, devant les payeurs de taxes, de la piastre qui est
dépensée et il faut qu'elle soit bien dépensée.
Je me mets dans la peau... Si on avait donné, demain matin, dans
la Mauricie, 2 000 000 $ à quelqu'un qui n'a pas encore fait ses
dépenses et qui l'a en caisse dans le but de faire des dépenses
un petit peu plus tard, je vois la belle question que vous me poseriez cet
après-midi. J'aime autant répondre à la question que vous
me posez qu'à l'autre question qui fait que je n'ai pas
contrôlé les finances publiques et j'ai l'air un peu fou de ne pas
être capable de l'expliquer.
M. Dufour: Non, moi, je comprends qu'il y a
de grosses, grosses sommes, puis ça va être la
dernière observation, de grosses, grosses sommes qui sont investies ou
dépensées, c'est-à-dire consenties à
l'intérieur des sommets. La seule question que je poserais ou la seule
interrogation que j'ai, qui demeure, c'est combien y aurait-il de ces sommes
d'argent qui seraient investies même sans sommet? Et on profite des fois
des sommets pour grossir l'enveloppe.
M. Picotte: II y a des choses qui ne se réaliseraient pas
même en... Prenons le Musée des religions à Nicolet
où les gens ont fait une souscription populaire. Si on avait
appliqué les normes du ministère des Affaires culturelles, ils ne
le bâtiraient pas leur Musée des religions et ils ne l'offriraient
pas au public, parce qu'on n'avait pas assez de participation. Tandis que
là, avec un sommet, on est allés à 75 %. Mais ils
n'auraient pas utilisé la norme du ministère des Affaires
culturelles, parce que ça leur demandait trop d'efforts du
côté du milieu pour être capables de le réaliser.
Mais avec une sur-norme, avec 25 % de plus de participation, là,
ça fait du 75 %-25 %, là, c'est important et ils vont l'avoir.
Autrement, on leur dirait d'appliquer au programme existant au ministère
des Affaires culturelles. Ils appliqueraient et il refuserait à tous les
ans. Ça, ce serait une belle façon aussi pour le gouvernement de
dire: On vous l'a donné, mais vous ne le prenez pas. Nous, on
préfère en donner un peu plus puis qu'ils le prennent, peu
importe de quelle façon, mais que ça se réalise. Mais la
formule reste encore à perfectionner, je suis certain, et c'est un petit
peu comme dans chacune de nos vies tous les jours où il faut, quand on
se couche le soir, être meilleurs ce soir-là que la veille au
soir, en espérant qu'on sera meilleur demain soir encore. C'est toute
une job, ça, c'est tout un mode de vie. (15 heures)
M. Morin: Meilleur dans quoi, là?
M. Picotte: Dans tous les domaines... M. Dufour:
Jusqu'à 28, M. le Président.
M. Picotte: Dans tous les domaines de notre vie.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Jusqu'à 28, vérifié...
Le Président (M. Garon): Avez-vous des
problèmes?
M. Dufour:... M. le Président.
M. Picotte: Non. Je n'ai jamais de problèmes. Savez-vous
pourquoi je n'ai pas de problèmes, M. le député de
Lévis? C'est parce que j'essaie, le soir, de faire mon examen de cons-
cience puis d'en faire un peu plus chaque jour que je fais normalement, puis je
me dis: Si je me suis amélioré juste de 0, 001 %, j'ai
déjà fait un pas de plus, puis c'est intéressant pour
moi...
M. Dufour: Je pensais que c'était 008. Une voix:
Ha, ha, ha!
M. Picotte:... en supposant que c'est intéressant pour les
autres.
M. Dufour: Appelez donc le 29.
Le Président (M. Garon): Alors, les engagements...
M. Dufour: Jusqu'à 28, c'est vérifié.
Le Président (M. Garon):... 1 à 28 sont
vérifiés. Hein?
M. Dufour: Là, j'arrive à 29... M. Picotte:
29.
Le Président (M. Garon): Mais... M. Dufour:...
septembre.
Le Président (M. Garon): On n'est plus dans le même
mois, là.
M. Dufour: Septembre.
Le Président (M. Garon): Alors, les engagements 1 à
15 du mois d'août...
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon):... 1989 contenus dans le mois de
septembre 1989 du ministère des Affaires municipales sont
vérifiés.
M. Picotte: Vérifié.
Septembre
Le Président (M. Garon): Alors, nous prenons maintenant
les engagements du mois de septembre...
M. Dufour: Septembre.
Le Président (M. Garon):... 1989 contenus dans le mois de
septembre 1989. Alors...
M. Dufour: 29.
Le Président (M. Garon):... l'engagement... On a les
engagements 1 à 38 à regarder. Voulez-vous dire que les
engagements 1 à 28 sont vérifiés?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Garon): Alors, les engagements 1 à
28...
M. Dufour: Bon, il y a des soumissions sur invitation...
Le Président (M. Garon):... du mois de septembre sont
vérifiés. J'appelle l'engagement 29.
M. Dufour: Contrat pour la saisie de données à 2,
19 $ le mille caractères saisis. Programme: Administration
générale...
M. Picotte; Bon! Alors, on me dit que ce sont des soumissions
publiques, des soumissions demandées. Il y en a eu sept; il y a eu deux
soumissions de reçues, dont la plus basse semblait être et
était la compagnie 161818 Canada Itée, de Sillery, au montant de
49 900 $, ce qui faisait 2, 19 $ du mille caractères saisis.
L'autre, soumissionnaire, le deuxième, c'est le Centre des
techniques de l'information CTI inc., de Québec, où elle, cette
compagnie-là, la saisie des données se chiffrait à 2, 27 $
du mille caractères saisis. Donc, une économie de 0, 08 $ par
mille caractères saisis.
M. Dufour: Est-ce qu'on pourrait savoir les noms des gens qui
font partie de cette compagnie-là?
M. Picotte: Du 161818 Canada Itée? M. Dufour:
Oui.
M. Picotte: Ah! bien ça, c'est une question qu'on pourra
vous acheminer par la suite, parce que j'ai l'impression... Bien, en tout cas,
je sais qu'il y a une dame Lise Morissette parce qu'on a écrit à
161818 Canada Itée, à l'attention de Mme Lise Morissette, du 1135
chemin Saint-Louis, suite 101, SiHery, Québec. Évidemment, on
pourra, je pourrai demander à mes services d'acheminer au
secrétaire de la commission les autres personnages qui peuvent
être dans cette... J'espère qu'ils ne sont pas 161 818
actionnaires.
M. Dufour: Ha!
M. Picotte: Mais on vous saisira - puisqu'on parle de saisie - on
vous saisira des noms des gens qui font partie de cette compagnie-là,
avec les détails, leur adresse, moins le cv., parce qu'on me dit que,
pour ça, ça prend le consentement du monde.
M. Dufour: Ça va Je prends bonne note... Jusqu'à
32... J'aimerais qu'on aille, à l'engagement 32.
Le Président (M. Garon): Les engagements 29, 30 et 31 du
mois de septembre 1989 sont vérifiés. J'appelle l'engagement
32.
M. Dufour: L'engagement financier 32, paiements d'honoraires
à une firme d'arpenteurs-géomètres. On regarde les
soumissions...
M. Picotte: Selon les termes d'un contrat de services
professionnels, intervenu entre le MER, le ministère de l'Énergie
et des Ressources, le MAM, et la firme Claude Vincent & Associés
pour des travaux d'arpentage et de révision cadastrale dans quatre
localités de la Basse-Côte-Nord. Donc, il y aurait eu six
soumissions. On nous a envoyé, j'imagine, par le fichier central des
fournisseurs, six noms de soumissionnaires. Les soumissions reçues sont
au nombre de trois. C'est la compagnie Claude Vincent & Associés, de
Cap-Rouge, pour un montant de 75 000 $, qui était la plus basse
soumissionnaire. Les autres soumissions étaient les suivantes: Roussy
& Michaud, de Sept-îles, qui a été
éliminée-
M. Dufour: La raison pour laquelle elle a été
éliminée?
M. Picotte: La raison de l'élimination... Alors, il y a
deux raisons qui nous permettent d'éliminer une firme, c'est quand
l'écart est plus de 10 % du montant d'argent, ça c'est une des
raisons, ou qu'elle ne répond pas au devis que nous avons émis.
Mais on pourra trouver la raison exacte. Si ce ne sont pas les deux raisons...
Il y en a sûrement une de ces deux-là. Enfin, il y a eu aussi
Rodrigue Tremblay, de Sept-îles, pour un montant de 98 760 $; donc, il
était troisième soumissionnaire.
M. Dufour: Ça va pour le mois de septembre.
Le Président (M. Garon): Alors, les engagements 1 à
38. du mois de septembre 1989 sont vérifiés, pour les Affaires
municipales. Le mois d'octobre 1989, maintenant. Les engagements financiers 1
à 56.
M. Picotte: Octobre "1989?
Le Président (M. Garon): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Un instant. C'est dans le mois de décembre,
ça?
Octobre
M. Picotte: octobre 1989. m. le président, si vous voulez
me permettre, c'est une façon de procéder que je connais moins un
peu, mais on me dit qu'il y a une correction aux pages
suivantes: 1 de 17 à l'engagement financier 1, on doit lire:
"supplément pour porter à 642 098 $" plutôt que "321 049
$"; et 16 de 17, à l'engagement financier 52, on doit lire:
"Activité: PAIRA 85" plutôt que "AIDA". Je dépose
ça, M. le Président parce que, apparemment, il faut que je
dépose ça. Pour remplacer ce que vous avez. C'est une
légère correction, dont une est PAIRA au lieu de AIDA, mais
l'autre, c'est un montant supérieur à celui inscrit.
Le Président (M. Garon): Document reçu, M. le
ministre.
M. Dufour: Juste le 7, aide financière à la ville
de Shawinigan.
M. Picotte: Je m'excuse d'avoir modifié un peu...
M. Dufour: O. K. C'est correct. On est toujours dans le mois
d'octobre...
M. Picotte: D'octobre? On parle...
M. Dufour:... l'aide financière à la ville de
Shawinigan, est-ce que c'est dans le cadre d'un...
M. Picotte: 7, attendez une petite minute.
Le Président (M. Garon): Alors, les engagements 1 à
6 sont vérifiés. Pour le mois d'octobre, l'engagement 7. Le mois
d'octobre 1989.
M. Picotte: Oui, c'est encore une entente et là c'est une
des ententes que nous avions eue au Sommet économique de la Mauricie
où l'aide financière à la ville de Shawinigan pour
l'amélioration de la prise d'eau et la restauration de l'usine de
filtration et de pompage est au montant de 1 950 000 $. C'est un projet
spécial d'aqueduc et d'égout, projet qui n'était pas
eligible, je pense, chez nous, aux Affaires municipales et à l'occasion
du sommet, évidemment, ça a été une des
priorités. On connaît le problème que vit un peu la
population de Shawinigan et de ses environs du côté de l'eau
potable et du côté aussi de la possibilité d'amener chez
eux de l'industrie intéressante. Comme il n'y avait pas
nécessairement de programme chez nous qui permettait d'apporter une aide
financière, ça a été un des projets retenus
à l'occasion du sommet et on verse une somme de tout près de 2
000 000 $ à la ville de Shawinigan.
J'entendais tantôt le député de Jonquière
dire qu'il avait lu qu'il y avait juste 1 000 000 $ de dépensés
dans tout le sommet, c'est-à-dire qu'il rapportait des paroles du CRCA,
bien sûr, parce que ça ne venait pas de lui nécessairement,
et heureusement, parce que je sais qu'il aurait été plus en
profondeur dans son dossier que le CRCA. Alors, qu'il y avait juste 1 000 000 $
de dépensés, on en a tout de suite 2 000 000 $ de passés
ici. ça fait que c'était une comptabilité qui était
mal tenue de la part du crca, ils s'en sont excusés d'ailleurs et on en
est très fiers.
M. Dufour: Alors, on serait prêts à attaquer le mois
d'octobre, M. le Président.
Le Président (M. Garon): On est au mois d'octobre.
M. Picotte: On était au mois d'octobre. M. Dufour:
Le no 28.
M. Picotte: Engagement 28, au mois d'octobre.
M. Dufour: Paiement des honoraires de Me Guy Lambert...
Le Président (M. Garon): Alors les engagements...
M. Picotte: 1 à 27.
M. Dufour: 1 à 27.
Le Président (M. Garon):... 1 à 27 sont
vérifiés pour le mois d'octobre 1989. Engagement 28.
M. Picotte: Ah, mon Dieu! Bon, 28, c'est le paiement des
honoraires de Me Guy Lambert pour présider l'enquête de la...
M. Dufour: Commission municipale, CMQ.
M. Picotte:... Commission municipale du Québec
demandée par le gouvernement sur l'acquisition par la ville de
Drummondville des terrains du domaine Cherbourg, 28 000 $. Vous voulez que je
vous parle de cette enquête?
M. Dufour: Oui, on pourrait peut-être en faire un peu le
tour.
M. Picotte: Ça m'intéresse, à part
ça. J'avais quelque chose à dire.
M. Dufour: C'est pour ça. C'est pour vous donner
l'occasion de dire des choses intéressantes. On vous écoute.
M. Picotte: Généralement, quand arrivent chez nous
des demandes d'enquête, les vérifications qu'on fait... J'ai
expliqué un petit peu le système qui se produit, chez nous - et
M. le président de la Commission municipale nous écoute, M.
Lafond, que je voulais vous présenter.
M. Dufour: Qui, je voudrais lui souhaiter la bienvenue, je n'ai
pas eu l'occasion de le faire.
Je ne sais pas si je lui ai envoyé une lettre de
félicitations. Mais, si je ne l'ai pas fait, je vais le dire
verbalement.
M. Picotte: Si vous ne l'avez pas fait, vous devriez vous en
excuser, parce qu'il en mérite une.
M. Dufour: On se connaît tellement que... On peut
môme sauter les lettres.
M. Picotte: II y a quelque chose d'intéressant justement.
Vous savez, chez nous quand on décide de faire faire une enquête
par la Commission municipale du Québec, c'est
précédé généralement - on dit
généralement - d'une vérification qui se fait au
ministère des Affaires municipales. On commence par aller faire une
vérification et, après qu'on a fait une vérification, nos
services s'adressent à la Commission municipale et peuvent dire à
peu près ceci: Nous avons examiné ça par
vérification et on souhaiterait que la Commission municipale aille
maintenant faire une enquête sur les agissements ou la façon de
procéder d'une municipalité. Ne parlons pas de Drummondville,
parlons d'une municipalité en général.
C'est ce qui est arrivé chez nous, dans le cas de Drummondville
fl y a des citoyens qui se sont plaints, si ma mémoire est
fidèle, qu'il y avait eu des transactions qui avaient été
effectuées sur des terrains où la ville avait
dépensé des sommes d'argent beaucoup plus importantes. Je
n'entrerai pas dans le détail du dossier, parce que je ne le connais pas
suffisamment et je préfère attendre que l'enquête soit
terminée. L'enquête n'est pas terminée. On a demandé
aux gens de dépêcher quelqu'un à ce niveau pour faire cette
enquête.
Je dois dire que je suis un petit peu déçu de la tournure
des événements. Parce que, généralement, ce que
font les municipalités au Québec quand la Commission municipale
arrive là, ils disent: On n'a aucun problème; comme on n'a rien
à se reprocher, nous, dans notre administration, venez-vous-en, les
livres sont là, vérifiez. On fait la vérification. Ils
nous donnent la latitude voulue pour aller questionner les gens. Finalement, il
y a un rapport qui est fait au président de la Commission municipale.
Suivant les conclusions du rapport, le président de la Commission
municipale dit au ministre des Affaires municipales comment il doit se
comporter dans le dossier après l'avoir étudié. On a un
petit problème du côté de Drummondville, cependant, c'est
que la collaboration n'est pas toujours très efficace de ce
côté, elle n'est pas toujours pleine et entière. On nous
dit: On a bien agi. Sauf qu'on fait tout pour qu'on n'ait pas accès
parfois aux livres. On se retrouve devant un juge présentement -
à ce qu'on m'a dit - où il doit regarder la possibilité de
casser le mandat de la Commission municipale. Je dois vous dire, et je ne veux
pas aller plus loin que ça, parce que c'est devant le juge, c'est devant
les tribunaux, mais je dois vous dire que je suis un peu surpris de constater
qu'une municipalité, tout en disant qu'ils n'ont rien à se
reprocher, fait tout ce qu'il faut pour qu'on n'ait pas accès pour voir
s'ils n'ont rien à se reprocher. J'espère que, dans un bref
délai, des décisions seront prises. D'ailleurs, le jugement nous
sera connu de la part du juge, face à la cassation de cette
enquête. On verra, par la suite, comment on doit se comporter.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Moi, le principe de l'enquête, les
difficultés que vous pouvez rencontrer... C'est une des rares
enquêtes qui est en cour actuellement par la Commission municipale,
à ce que je sache, d'une façon publique.
Une voix:...
M. Dufour: On ne l'a pas fait venir pour rien.
M. Picotte: Oui, c'est ça. Il y a deux enquêtes
présentement en cour, il y a Drummondville et il y a
Saint-Michel-des-Saints.
M. Dufour: Mais dans les dernières années, ou dans
la dernière année, combien y a-t-il eu d'enquêtes?
M. Picotte: Si vous n'avez pas d'objection, M. le
Président, je vais demander à M. Lafond, en mon nom, de
répondre à certaines questions. D'autant plus qu'on sait
jusqu'à quel point la Commission municipale du Québec est
très autonome et un tribunal quasi judiciaire. Je pense que je vais
demander à M. Lafond, M. le Président, de répondre aux
questions à ma place, de donner les réponses pertinentes à
notre collègue de Jonquière qui s'interroge sur certains
dossiers.
Le Président (M. Garon): M. Lafond, vous avez la parole,
au nom du ministre des Affaires municipales.
M. Lafond (Jean): II y a eu Saint-Lambert-de-Lauzon et
Saint-Mathieu-de-Beloeil.
M. Dufour: Ça, ce n'est pas dans l'année 1989.
M. Lafond: Non. M. Dufour: En 1988.
M. Lafond: C'est ça. (15 h 15)
M. Dufour: En 1989, de mémoire? M. Lafond: Non.
M. Dufour: II n'y en a pas eu? Bon, tout ça va m'amener
à développer sur mon autre sujet, parce que c'est en relation.
Depuis les trois dernières années, ou les quatre dernières
années, j'ai remarqué qu'il y a beaucoup de demandes ou des
demandes de la part des citoyens pour faire des enquêtes dans les...
Mettons qu'il y a possiblement des demandes futiles, mais il y a sûrement
des demandes, aussi, qui sont basées sur des choses sérieuses,
d'autant plus qu'on a ouvert la porte, la Commission municipale peut aller plus
loin qu'avant. Ce qui veut dire que, probablement, si on... La dernière
loi qu'on a acceptée sur la Commission municipale donne certains
pouvoirs pour faire des enquêtes sans mise sous tutelle; si la Commission
municipale fait bien son travail, il va manquer de commissaires, d'après
moi. Il va falloir qu'on ajoute des commissaires. Puis il y a certains,
ça se bouscule un peu parce qu'il y a beaucoup d'éléments
qui arrivent en ligne de compte. De temps en temps, on a des demandes qui sont
faites et on ne sait pas s'il y a un suivi, mais nous, en tout cas, de temps en
temps, on peut toucher à ça. Je vais vous parler des dossiers,
par exemple, qui s'appellent Breakeyville. Ça vous dit quelque chose
ça, la municipalité de Breakeyville?
M. Lafond: Oui, certainement.
M. Dufour: II y a eu une enquête là-dessus.
L'enquête démontre... À mon point de vue, il y a deux
points, ou, en tout cas, pour des règlements municipaux qui concernent
l'aqueduc et l'égout. Cela démontre effectivement des
problèmes majeurs, qui ont été corrigés, un en
partie par le volontariat des citoyens, et d'autres qui ne se corrigent pas
nécessairement par les citoyens, ni par la bonne volonté. Ce qui
fait que dans des cas comme ça, c'est quoi la responsabilité des
élus? Parce que même si les gens se plaignent, on a un autre
problème, c'est combien ça coûte pour quelqu'un qui
voudrait poursuivre son conseil municipal pour avoir fait des choses qui ne
sont pas correctes. Là c'est le problème qu'on a, et j'ai
plusieurs cas.
M. Picotte: Bon, là-dessus moi je pense que, M. le
Président... Ça ne vous dérange pas, c'est moi qui
parle.
M. Dufour: Oui, ça parle beaucoup, M. le Président,
est-ce que vous pourriez demander que...
M. Picotte: Non, je disais ça au metteur en
scène.
M. Dufour: Ça parle beaucoup et ça dérange
le ministre.
M. Picotte: Non, mais je vais demander à celui...
M. Dufour: Ça me dérange aussi.
M. Picotte:... qui allume nos micros d'allumer le mien parce que
le mien n'était pas allumé, alors je parlais dans rien.
Maintenant c'est fait. C'était là mon propos. Là-dessus,
M. le Président, je dois vous mentionner que, généralement
chez nous, on m'a dit tantôt qu'il y a environ une cinquantaine de
vérifications qui sont faites annuellement chez nous, soit par demande
des citoyens, soit encore par des vérifications qu'on va faire.
Ça joue aux alentours de 50, 60 ou 70, dépendamment des
années. Et évidemment, dans la plupart des cas on ne trouve rien
de répréhensible et, à ce moment-là, on confine au
dossier une lettre qui dit qu'il n'y avait rien de répréhensible
ou parfois il n'y a que des peccadilles telles qu'un secrétaire
municipal qui a oublié d'estampiller, par exemple, une date sur une
lettre et on dit: Bon, il serait préférable qu'à l'avenir
vous corrigiez ces aspects-là. Donc, des aspects mineurs de la
situation.
L'autre partie, c'est bien sûr le fait que lorsque ça
arrive dans un cas comme Breakeyville, que je connais un peu moins, mais dans
des cas... N'identifions pas de municipalité comme telle, prenons un
cas, là, où il y a des choses majeures à corriger. S'il y
a eu fraude, normalement le dossier s'en va au ministère de la Justice
et le ministère de la Justice se constitue une preuve et décide
de poursuivre, dépendamment de la preuve qu'il a, s'il y a fraude. S'il
n'y a pas fraude, s'il y a des correctifs majeurs à être
apportés, bien là le citoyen a l'obligation, bien sûr,
puisque c'est son conseil municipal, c'est son maire, c'est celui ou celle
qu'il a élu, c'est le conseiller qu'il a élu, il a l'obligation,
s'il trouve qu'il a des raisons de croire qu'il y a des choses qui ne sont pas
correctes tel un conflit d'intérêts, de poursuivre celui qu'il a
mandaté pour administrer ses biens. Et moi j'ai beaucoup de
réticences à faire en sorte que le gouvernement poursuive
toujours, parce qu'à toutes fins utiles on va être inondés,
bien sûr, de demandes chez nous de vérification, et on va
être inondés de toutes sortes... Où ça
s'arrête? Maintenant, si le citoyen, lui, qui confie à son maire,
par un mode électif avec la démocratie, de gérer sa
piastre et qui trouve que le maire a mal géré sa piastre, il a
l'obligation, bien sûr, aussi d'amener le maire où il doit
l'amener, c'est-à-dire parfois en cour. Et ça deviendrait
beaucoup trop facile si le gouvernement paie tout. La même chose,
d'ailleurs, du côté des élus municipaux. Souvent on me
demande: Est-ce que le gouvernement ne pourrait pas défrayer les frais
de cour qu'encourt - c'est le cas de le
dire - un maire, par exemple, dans l'exercice de ses fonctions au sujet
de frais de cours qu'il doit assumer parce que certains citoyens l'ont
amené en cours pour débattre telle ou telle question? Mais je me
dis: Ça, c'est un débat de fond auquel nous
réfléchissons avec les unions municipales, avec le monde
municipal, pour savoir comment on devrait se comporter et qu'on doit faire
aussi avec le citoyen parce que ce ne sont pas uniquement des unions
municipales qui ont des choses à dire là-dessus, le simple
citoyen ou les groupements de citoyens ont des choses à dire, mais je
pense qu'il restera toujours une partie, à mon avis, de
responsabilité à être imputée au citoyen qui
reproche à quelqu'un qu'il a mandaté et qui a élu un
comportement qu'il souhaiterait voir autre. Alors, il a cette part de
responsabilité aussi qui est importante.
M. Dufour: Quand la Commission municipale fait son enquête
ou fait sa recherche et arrive à certaines conclusions qui nous
semblent, en tout cas, le moins qu'on puisse dire, anormales, et cela n'a pas
de suite...
M. Picotte: Mais ça, pas de suite, ce n'est pas certain
parce que, généralement, il y a une suite aux jugements que porte
la Commission municipale. Il y a parfois la tutelle; on s'en va là et on
administre carrément durant un certain temps. Il y a parfois
ça.
M. Dufour: Si je vous parlais de la municipalité de
Ponsonby, est-ce que ça dirait quelque chose à quelqu'un?
M. Picotte: Non. Ça dépend de ce qu'ils ont fait.
Ils n'ont pas dû faire quelque chose de mal, j'imagine.
M. Dufour: Ponsonby, c'est un dossier qui relève de 1967
ou à peu près. C'est assez vieux. Il y a tout un dossier
là-dessus. Il y a même une enquête de la Commission
municipale qui a été faite. Bien, je n'appelle pas ça...
Ce n'est peut-être pas une enquête comme telle, mais c'est
écrit: destinataire Jacques Asselin, service de la gestion
financière et administrative.
M. Picotte: Ça, c'est le ministère. C'est une
vérification.
M. Dufour: Canton de Ponsonby, oui. M. Picotte: Ça,
c'est une vérification.
M. Dufour: II y a aussi des lettres de M. Richard Beaulieu, du 5
juin 1966.
M. Picotte: Ça dépend de ce que disent les lettres.
Vous pourriez peut-être m'en résumer une. Moi, je ne l'ai pas.
Ça dépend de ce que demande...
M. Dufour: M. Beaulieu disait, en date du 5 juin 1986...
C'était une lettre de Jacques O'Brea-dy à Richard Beaulieu qui
était... Attendez un peu. La copie d'une note que j'adresse aujourd'hui
même à Me Jacques O'Bready, sous-ministre des Affaires
municipales. Là, il parle: Je vous transmets en annexe un rapport que
m'a adressé M. Jean-Paul Boucher qui avait rencontré à ma
demande Mme Lucille Dion, conseiller municipal du canton de Ponsonby. Et il
mentionne dans son rapport: M. Pierre Picard, du MAM, semble au courant de la
situation qui prévaut mais j'ignore s'il en a déjà saisi
ses supérieurs. À tout événement, si le maire et le
conseil municipal n'ont pas été vus encore par un
représentant du MAM, je crois qu'il serait tout indiqué de le
faire au plus tôt. Comme d'habitude, nous aviserons sur le suivi à
donner à cette fin à la suite d'un rapport d'intervention de
votre représentant. C'est signé Richard Beaulieu. Je dis: C'est
signé, c'est son nom, mais je ne vois pas sa signature. J'imagine qu'il
a signé. Suite à ça, le ministre des Affaires municipales,
le destinataire Jacques Asselin, et là il y a tout... Bon. Le 29
juillet, canton de Ponsonby, plainte de certains conseillers. Il y a eu des
démissions de conseillers. Ça a été un dossier qui
a grouillé pas mal fort. Il y a eu même des démissions au
conseil municipal là-dessus. Il y a toute cette... C'est un dossier qui
est assez...
M. Picotte: Quand vous parlez de démission, je saisis une
autre occasion.
M. Dufour: De conseillers et des choses de même.
M. Picotte: Je saisis une occasion aussi. M. Dufour:
Oui.
M. Picotte:... pour vous dire ceci. Quand un citoyen a recours
justement en justice contre un de ses élus sur un comportement qu'il a
eu, son recours est dû au fait qu'il veut le déclarer inhabile
à siéger.
M. Dufour: C'est ça.
M. Picotte: Bon. C'est arrivé dans certains cas,
ça. C'est arrivé dans ma région. Quand le citoyen a voulu
aller en cour, le maire a décidé de démissionner avant que
le citoyen aille en cour. Donc, le citoyen dit: Bon, je ne peux plus l'amener
en cour. Il ne peut plus le déclarer inhabile à siéger. Il
s'est déclaré lui-même, le maire, inhabile à
siéger puisqu'il a décidé de démissionner. Alors,
à partir de ce moment-là, c'est sûr que la suite... Il n'y
a pas de suite à donner à ça, à moins qu'il y ait
eu fraude. Quand H y a fraude, c'est référé directement
par nos services au ministère de la Justice, mais quand H y a eu fraude.
Quand il y a eu un
manquement quelconque, exemple, un maire qui n'aurait pas
déclaré ses intérêts ou fait sa déclaration
d'intérêts et qui décide de démissionner, lui, par
la pression de ses commettants, bien, à partir de ce moment-là,
quand bien même les gens iraient en cour pour le faire déclarer
inhabile à siéger... Ils pourraient peut-être le faire
aussi pour faire en sorte qu'il soit deux ans, trois ans ou quatre ans sans
revenir mais quand ils ne le font pas, bien, ils ne le font pas parce qu'ils
disent: Bien, il a démissionné, donc, il ne siège plus.
Ça aussi, ça a des répercussions parfois. Donc, quand vous
parlez de certaines démissions qui arrivent, c'est aussi, souvent, pas
étranger au fait que nos services se sont rendus sur place. Après
avoir fait une vérification, ils disent: Bon, vous allez corriger telle
chose, vous allez faire telle chose, telle chose... S'il y a correction, il n'y
a plus de problèmes. Si les gens décident de démissionner,
bien, encore là, il y a moins de problèmes parce que les gens ne
sont plus là pour siéger. Il se fait une espèce de clivage
comme ça, face aux plaintes qui nous sont acheminées.
Mais dès qu'il y a de la fraude, et ça, on doit vous le
dire, dès qu'il y a de la fraude, c'est acheminé au
ministère de la Justice. Maintenant, je rajouterai aussi ceci pour
être bien clair. Ce qui apparaît parfois dans un rapport comme
étant de la fraude n'est pas, nécessairement, une garantie pour
le ministère de la Justice, qui va se retrouver en cour avec la personne
en question, qu'il va gagner son procès. Il faut que le ministère
de la Justice s'assure d'avoir une bonne preuve et une preuve à
établir pour gagner son procès. Ça ne donne rien,
finalement, d'aller en cour et de ne pas gagner son procès. Alors, il
faut que la preuve se fasse. Il y a des cas comme ça... J'en ai
référé, moi, des cas au ministère de la Justice qui
sont en train d'être étudiés pour poursuivre des gens, mais
il est en train d'établir la preuve. Là, ça ne devient pas
de notre ressort et je tiens à le préciser, autant pour les gens
du ministère de la Justice que pour n'importe qui qui veut l'entendre,
ce n'est pas à nous à aller faire les enquêtes de police,
à savoir s'il est exact qu'il s'est produit telle chose. Parce que nous
autres, dès qu'on arrive là, les gens nous voient, venir et
disent: Ils veulent peut-être bien faire une enquête, ils veulent
ci, ils veulent ça, ils veulent savoir ci et ça. Bon, ils sont
prudents et ils font attention pour ne pas nous donner des choses qu'on
pourrait avoir. Maintenant, quand la police arrive dans un dossier et va faire
une enquête, bien là, à ce moment-là, c'est une
autre paire de manches. Alors, c'est au ministère de la Justice à
faire l'enquête nécessaire, avec les policiers, pour faire en
sorte que s'il y a une bonne preuve à ça, bien, on puisse
poursuivre en justice. Il y aura des cas qui seront poursuivis en justice,
j'imagine, suite à la preuve que se fera le ministère de la
Justice, mais il y a déjà des dossiers qui ont été
transmis par celui qui vous parle, depuis qu'il est là, au
ministère de la Justice pour aller en cour avec certains cas lorsque la
preuve sera établie.
M. Dufour: Jean-Paul Daigle, est-ce que c'est quelqu'un qui
travaille au ministère, ça?
M. Picotte: C'est quelqu'un du service de M. Jacques Asselin qui
est le service de vérification du ministère des Affaires
municipales, à ne pas confondre avec la Commission municipale du
Québec.
M. Dufour: J'ai, ici, un document où, lui, il a fait... En
tout cas, c'est sous sa signature, Jean-Paul Daigle, service de la gestion
financière, où il pose un certain nombre de problèmes et
de... Je ne sais pas si ce sont des conclusions, je ne suis pas familier, moi,
avec ces choses-là, mais il soulève un certain nombre de
problèmes qui se sont passés dans la municipalité. Est-ce
qu'il y a eu des suites à ça parce que...
M. Picotte: Bien...
M. Dufour: Regardez, je vais lire à
l'élément 15: "II n'appartient pas au maire de se substituer
à un officier municipal. Le rôle de celui-ci en étant un de
surveillance, l'opération de la machinerie devait être faite
exclusivement par les préposés et l'approbation des factures, par
le responsable de l'équipement. " Il y a toutes sortes
d'éléments qui ont été soulevés
là-dedans et on ne sait pas s'il y a eu des suites ou pas.
M. Picotte: Écoutez, il y a sûrement des...
Dépendamment de la gravité, ça va d'une lettre à
des rappels à l'ordre jusqu'à, parfois, quelqu'un qui s'en va
là, comme personne-ressource, pour orienter l'administration du conseil
et inciter les gens à se comporter différemment dans certains
dossiers. Évidemment, si c'est plus loin que ça, ça va
jusqu'à la tutelle. (15 h 30)
Prenons des exemples qui sont en train de se faire présentement.
Bon, supposons que nous arrivons dans une municipalité où il y a
plusieurs choses à corriger, selon nos services de vérification,
et que là, après avoir discuté avec le conseil, le conseil
nous dise: Bien oui, on est prêts là, nous, à se plier
à vos directives et on est tellement prêts à se plier
à vos directives qu'on va demander à notre
secrétaire-trésorier de démissionner. Il
démissionne de ses fonctions, on engage un nouveau secrétaire et
vous venez, durant une période de deux mois, recommencer la machine
comme elle doit être mise au point et recommencer. Bon, à partir
de ce moment-là, c'est sûr que nos vérifications n'ont plus
de suite. Elles ont des suites dans le sens que nous sommes là. Nous
repartons la municipalité sur une meilleure façon de
procéder mais à partir de
ce moment-là, évidemment, il n'y a plus d'autres sanctions
parce que déjà on s'est mis un nouveau mode. on ne publie pas
ça, évidemment, que le secrétaire x a
démissionné, que c'est un nouveau secrétaire et que
maintenant la municipalité a une meilleure organisation. mais ça
se produit de temps en temps et c'est à notre satisfaction.
M. Dufour: Je veux juste vous rappeler que le rapport de M.
Daigle, il y a des éléments là-dedans qui étaient
à mes yeux excessivement importants. On parie même d'un dossier
criminel, cause criminelle. La personne dit: Vous auriez dû en parier
avec la Sûreté du Québec et il y a un paquet
d'affaires...
M. Picotte: bien, écoutez, je vous le dis d'avance que, si
dans nos lettres à nous il y a une question de dossiers criminels, c'est
acheminé au ministère de la justice.
M. Dufour: Là, je vous rappelle que vous avez un M. Daigle
qui est un officier au ministère qui a fait un rapport et que... Il
semblerait en tout cas, selon les renseignements que j'ai en date du 29 juillet
1966, puis, à ce que je sache, il n'y a pas eu de suite à
ça.
M. Picotte: Bon, de deux choses l'une. S'il y a un dossier
criminel, si on nous dit que dans ce dossier-là il y a du criminel,
c'est référé automatiquement au ministère de la
Justice et, à partir du moment où c'est
référé au ministère de la Justice, il se produit
deux choses. Ou le ministère de la Justice nous dit après un
certain temps: Après avoir examiné votre plainte, après
avoir examiné la situation, faute de preuves, nous ne pouvons pas aller
plus loin dans ce dossier-là. Donc, ça vient régler. Ou
l'autre point, comme ça va se produire et ça s'est produit et
ça va se produire bientôt, j'imagine, dans d'autres cas qui
devraient aboutir bientôt et que j'ai acheminés au
ministère de la Justice, l'autre façon de procéder au
ministère de la Justice, c'est qu'on nous dit: Maintenant que nous avons
notre preuve, nous allons porter des accusations au criminel. Mais on est
tributaires de ça et c'est bien sûr que si dans ce cas-là,
plus précisément... Je n'ai pas le cas à l'esprit et je ne
le connais pas, mais je prétends que ça a été
acheminé au ministère de la Justice et les gens du
ministère de la Justice ont dit: On ne peut pas se constituer une preuve
intéressante pour aller gagner le procès. Bien là, tout ce
qui est arrivé c'est qu'il y a eu des correctifs d'apportés
à la municipalité et ça s'est arrêté
là. Mais, de deux choses l'une, ou on poursuit au ministère de la
Justice parce qu'on a une bonne preuve ou bien, faute de preuve, on est
obligés d'abandonner. Mais là c'est rendu du ressort du
ministère de la Justice. Un dossier criminel, nous autres, tout ce que
l'on fait, c'est qu'on l'ache- mine vers le ministère de la Justice et
par la suite la Justice, avec son contentieux, fait le travail qu'elle doit
faire.
M. Dufour: Ça, c'est évident qu'un dossier comme
ça qui dure depuis 1986... Le ministère de la Justice,
peut-être, pourrait nous dire aussi qu'on n'a pas assez de personnel et
c'est pour ça que ça ne fonctionne pas, ça ne va pas vite.
Moi, je peux vous dire... En tout cas, ils peuvent nous informer comment ils
fonctionnent, mais c'est évident qu'il y a des cas peut-être plus
graves...
M. Picotte: Je vais être bien honnête avec vous.
Quand je suis arrivé à ce ministère, une des
premières questions que je me suis posées, j'ai réuni tout
le monde et j'ai demandé qu'on ait une réunion avec le
ministère de la Justice pour que les cas qu'on achemine au
ministère de la Justice, pour lesquels on peut se constituer, au
ministère de la Justice, une preuve hors de tout doute et qu'on peut
amener ces cas-là au criminel, j'ai demandé qu'il y ait un suivi
de porté et effectivement il y a un suivi de porté depuis
déjà un certain temps. La raison, le manque de personnel ou quoi
que ce soit, ce n'est pas une raison valable à mes yeux. Ou on
transgresse la loi ou on ne la transgresse pas. Et, à ce
moment-là, il faut à tout prix que les cas acheminés
puissent déboucher sur quelque chose de concret si on est capables
d'établir une preuve. Il y a déjà une grosse
amélioration, une amélioration sensible de ce
côté-là, et on va continuer de talonner le ministère
de la Justice pour que les cas qui lui sont référés soient
des cas où il y a une décision de prise en fonction des preuves
à établir aussi, mais qu'on donne suite, dans les meilleurs
délais, aux cas qui lui sont acheminés. Mais je me suis
questionné moi aussi là-dessus et les gens du ministère de
la Justice savent très bien que je me questionne encore.
M. Dufour: Avec raison. Une régie intermunicipale, selon
la loi, c'est aussi traité par le Code municipal ou la loi
générale des cités et villes.
M. Picotte: Oui.
M. Dufour: Ils l'entendent là. Est-ce qu'il y a eu des
changements... Est-ce que vous pouvez me dire si les membres d'une régie
ont le droit d'être rémunérés, ont droit à
des jetons de présence?
M. Picotte: Bien, écoutez, je ne peux pas vous
répondre s'ils ont droit ou pas dépendam-ment de l'entente qui
est intervenue et ça, on vérifiera ça chez nous et on
essaiera de donner une réponse sur la légalité. Je crois
de prime abord que non. Mais, en tout cas, je dis ça sous
toute réserve. On va le vérifier et on acheminera au
secrétaire de la commission la réponse là-dessus.
Chose certaine, c'est que je suis présentement en discussion avec
des municipalités qui veulent soit se former une régie ou une
société et qui veulent passer ça par bill privé.
J'ai justement un cas que j'avais ce matin, encore, en discussion et on m'a
demandé de rémunérer les gens, les maires ou les
conseillers qui sont à la régie. Et je leur ai dit: Ça,
vous allez enlever ça du projet de loi privé, je n'accepte pas
ça. Parce que, finalement, les gens vont se constituer toutes sortes de
régies à gauche et à droite pour aller chercher un salaire
ici, etc. Ce n'est pas acceptable. Je l'ai refusé ce matin à la
discussion à un groupe de municipalités qui veulent se constituer
une régie. On dirait que vous me devinez et je suis content de le dire.
J'ai avisé tout le monde que leur loi privée ne passera pas s'ils
gardent ça dans leur loi. À mon point de vue à moi, c'est
inacceptable.
Maintenant, est-ce que c'est légal ou pas de le faire dans des
cas où ils le font? Ça, je vais vérifier ça. Et si
jamais c'est illégal et si jamais on avait des plaintes
là-dessus, on fera comme on fait habituellement, on enverra nos
vérificateurs et, si besoin, on enverra nos amis de la Commission
municipale.
M. Dufour: Je veux justement, M. le ministre, vous soumettre une
plainte qui a été écrite. En tout cas, l'administration de
la Régie de l'aqueduc Richelieu-Centre. Oui, effectivement, il y a une
plainte rendue à votre bureau. J'ai même un accusé
réception de la Commission municipale. 19 janvier 1990, ce n'est pas
vieux vieux.
M. Picotte: C'est quand même récent.
M. Dufour: C'est récent. On va admettre que de ce
côté-là... Mais, seulement, c'est arrivé avant
ça. Le 28 novembre 1989, il y avait déjà anguille sous
roche par rapport à ça. Donc, la plainte officielle est
probablement arrivée le 19 janvier. Il y a un accusé
réception. Mais, le 28 novembre, Marilyn Lambert disait - elle parlait
au nom de vous - "au nom du ministre des Affaires municipales responsable de
l'Habitation, M. Yvon Picotte, j'accuse réception de votre lettre du 17
novembre dernier concernant une plainte sur l'administration. " Donc, elle est
du 17 novembre 1989. La plainte continue puisqu'en 1990 vous avez les plaintes
sur l'administration, différentes plaintes. Moi, j'ai regardé. Il
y a un certain nombre d'éléments. Il y a certainement-Quand il y
a une plainte, vous savez, il y a toutes sortes d'éléments qui
touchent autour de ça, ça ne veut pas dire que ce sont toutes des
bonnes raisons. Mais il y en a une, entre autres, c'est ce que je vous posais
comme question. Est-ce que les membres d'une régie ont le droit de se
rémunérer par des jetons de présence ou pas? Les MRC,
ça, c'est correct, c'est réglé. Ça a
été fait par loi.
M. Picotte: S'il y a une plainte officielle, il y a eu ou il y
aura, dans un avenir rapproché, sûrement un rapport de
vérification qui a été fait chez nous et plus
précisément, peut-être, si ça a été
porté à la Commission municipale et si ça se rend à
la Commission municipale à cause de la vérification...
Après ça, il est acheminé à la Commission
municipale. Je pense que les oreilles de la Commission municipale sont tout
près de moi pour tout entendre ce que vous avez dit. Dans le
délai le plus rapproché que nous souhaitons...
M. Dufour: Ça, c'est clair.
M. Picotte: On aura un rapport. Ça, c'est évident
que, si c'est hors la loi, on ne cautionnera pas ça.
M. Dufour: Le canton de Ponsonby, tout à l'heure, dont je
parlais, est-ce qu'on s'est entendu? Est-ce que c'est rendu au ministère
des Ressources d'après vous, ou s'il y a eu des suites ou pas? C'est
quoi?
M. Picotte: Ça, on va vérifier ça et je vous
dirai ça.
M. Dufour: Dollard-des-Ormeaux, il semblerait qu'il y a des
factures qui sont données. Ça aussi, il y a une plainte
sûrement. Le directeur de la ville a reçu
rémunération pour entretien des chemins d'hiver. Ça me
semble, en tout cas, non orthodoxe aussi, "inorthodoxe".
M. Picotte: Voici, M. le Président, en ce qui concerne
Dollard-des-Ormeaux, oui, la vérification est en cours et, d'ici une
quinzaine de jours, j'aurai sur mon bureau les résultats de la
vérification. Je verrai à ce moment-là si elle doit
être transmise soit à la Commission municipale ou quelle sorte de
décision je devrai prendre dans l'intérêt du dossier. Mais
ça va prendre encore une quinzaine de jours avant qu'on me fournisse le
rapport. C'est ce que mon sous-ministre vient de me mentionner. Mais, vous
savez...
M. Dufour: Breakeyville. Oui?
M. Picotte: Une autre affaire qu'il faut se dire aussi, et j'ai
resté un petit peu surpris et je vais commencer à... J'ai
commencé d'ailleurs à informer les municipalités
là-dessus. C'est que quand nos gens, soit dé la Commission
municipale ou surtout de la vérification, au point de départ,
arrivent dans un bureau de secrétaire-trésorier pour dire: On
s'en vient vérifier des choses, il y a beaucoup de réticences,
vous savez, de la part
de ces gens-là à dire: Bien oui, regardez nos livres. Les
gens n'ont pas l'air à se rendre compte qu'à toutes fins utiles
le ministère des Affaires municipales a tous ces pouvoirs-là et
ils devront nous ouvrir grands les bras. Je leur dis parce que, sinon, il va y
avoir des tutelles de plus en plus fréquentes. S'il faut comme exemple
faire des tutelles, on les fera, mais je pense qu'on ne peut pas laisser les
gens se comporter de n'importe quelle façon. Il y a des lois existantes.
Ils doivent se comporter selon les lois et ils doivent toujours et surtout
savoir et avoir bien à l'esprit que la piastre qu'ils dépensent,
c'est la piastre qu'ils vont puiser dans la municipalité, à
même les payeurs de taxes. Ça, il doit y avoir une transparence
hors de l'ordinaire face à toute cette administration municipale. Ce
n'est pas évident que les gens nous voient venir avec le sourire quand
on arrive quelque part. Des fois, c'est...
M. Dufour: C'est comme quelqu'un qui a affaire à la
police: même s'il n'a rien à se reprocher, il se questionne
pareil.
Il y a un dossier dont vous devez être au courant, c'est le
dossier de Natashquan.
M. Picotte: Oui.
M. Dufour: La plainte a été faite il y a quelques
années et la GRC est intervenue. Est-ce que c'est à la suite de
vos constatations ou si c'est en vertu d'autres lois?
M. Picotte: Si la GRC est intervenue, c'est parce qu'il y a eu un
problème du côté de l'assurance-chômage, d'abord.
Alors, la GRC a fait son travail de ce côté-là, puis elle a
pris les actions qu'il fallait prendre. Je n'ai pas à commenter et je ne
commenterai pas davantage, sauf pour vous dire ceci: J'ai acheminé le
dossier de Natashquan au ministère de la Justice. M. le
député de Jonquière, j'ai acheminé le dossier de
Natashquan au ministère de la Justice le 15 décembre et le
ministère de la Justice est en train d'examiner toutes les
possibilités, y compris pour fins de se constituer une preuve, et on
aura les résultats du ministère de la Justice, j'imagine, dans
les meilleurs délais, mais c'est un dossier qui est déjà
acheminé là.
M. Dufour: en fait, pourquoi je le soulève? je sais qu'il
est en cour ou qu'il y a une personne qui a été
arrêtée là-dessus et je n'ai pas l'intention moi aussi
d'aller là-dedans.
M. Picotte: C'est complètement différent du
nôtre.
M. Dufour C'est ça, pour un dossier complètement
différent.
M. Picotte: Même à l'intérieur.
M. Dufour: Oui, mais quand quelqu'un est passible ou a subi les
foudres de la justice pendant un certain temps, c'est difficile d'occuper des
fonctions. Ça aussi, c'est une sorte de...
M. Picotte: Vous savez, normalement ce qu'on me dit, c'est que la
loi est claire. Quand ça fait 90 jours que la personne n'a pas
siégé, évidemment elle devient inhabile à
siéger, d'après nos règlements. Tout ce que le conseil
peut faire, c'est de donner un sursis d'un autre 30 jours, ce qui fait un
maximum de 120 jours. Alors, si je prends, par exemple - parce qu'il faut bien
disséquer ça: pour qu'il y ait un dossier criminel, il faut que
la personne soit passible de deux ans de prison, au moins. D'abord, il faut
dire ça. Alors, si quelqu'un est condamné, par exemple, je ne
connais pas le cas de la madame, mais, mettons, à 400 ou 450 jours de
prison, à ce moment-là ce n'est pas un dossier criminel comme
tel, parce que c'est en deçà de deux ans, mais, par contre, si la
personne est condamnée à 400 jours ou 450 jours, ça va
faire plus de 120 jours, j'imagine, et automatiquement cette personne-là
ne devra plus siéger. Ce qui n'empêche pas toutefois que notre
dossier, qui est acheminé au ministère de la Justice, suive son
cours.
M. Dufour: Mais, au mois d'avril 1989, M. le sous-ministre
écrivait à Natashquan pour dire que le ministère des
Affaires municipales se penchait sur les conditions administratives et
financières relatives aux démarches du conseil. En fait, c'est
à la suite de la plainte qui a été faite. Est-ce qu'il y a
eu quelque chose de fait avant que la gendarmerie intervienne?
M. Picotte: Après toute la vérification et tout le
temps qu'on a pris pour vérifier, pour bien s'assurer que des
éléments qui nous avaient été rapportés
étaient des éléments véridiques et sur lesquels on
pouvait s'asseoir pour constituer quelque chose de majeur, on a tout
simplement, le 15 décembre, décidé de
référer ça à la Justice. C'est parce que
déjà, chez nous, on se questionne sur certains points et on dit
au ministère de la Justice: Vous devez aller plus en profondeur de ce
côté-là.
M. Dufour: En fait, il y a d'autres éléments, mais
je pense qu'on fait un débat plus large un peu. Il ne nous reste pas
beaucoup de minutes, mais je sais qu'il y a d'autres demandes d'enquête:
des fois, c'est de la part des citoyens; des fois, ça part du conseil
municipal. Mais comment, à partir de tous ces éléments que
j'ai fait ressortir, va-t-on arriver à responsabiliser les élus
par rapport à leur comportement vis-à-vis du public? (15 h
45)
On est conscients qu'il y a un paquet de
problèmes qui sont soulevés publiquement. Des fois, c'est
futile; des fois, c'est réel. Puis, si la justice ou aussi les
mécanismes qu'on a ne vont pas assez vite vers les citoyens, ça
jette du discrédit sur l'administration municipale. Comment pourrait-on
- je réfléchis tout haut, là -ou comment pourriez-vous
donner aux citoyens puis aux élus municipaux, soit un message, soit une
attitude qui permette aux gens de ne pas rester pendant des mois, ne pas
demeurer pendant des mois en suspens, à savoir... Pour moi, des fois, il
y a des questions hautement politiques, puis, ça, je pense qu'on est
capables de faire la part des choses. Il y a des accusations de toutes sortes.
Il faut les démêler.
Tout à l'heure, je vous ai parlé d'un cas. Il y a
peut-être dix ou quinze accusations. Mais, à mes yeux, il n'y en a
qu'une qui pourrait s'appliquer très clairement par rapport au
comportement municipal au point de vue des lois. Mais il y a d'autres
tantôt où il y a un paquet de circonstances qui font que les gens
seraient en droit d'exiger d'avoir une enquête. Ils l'exigent,
d'ailleurs. Puis s'il n'y a pas de suites immédiates, là,
ça prend les dédales et tout ça. Et, suite à ces
enquêtes-là, des fois, on n'est pas capables de prendre d'autres
mesures. On peut constater qu'il y a des illégalités, mais on ne
peut pas les appliquer. C'est quoi la règle qui détermine tout
ça? Il me semble que ça... Je ne sais pas si leur objection a
été faite ou est complète là-dessus. Mais, moi, je
vous dis bien honnêtement...
M. Picotte: D'abord, deux choses à être
précisées au point de départ. Dans mes discussions avec
les présidents des deux unions, j'ai fait part, à un moment
donné, aux présidents qu'il fallait faire un effort particulier,
autant le ministère que les unions, pour conscientiser les élus
municipaux au rôle qu'ils doivent jouer et qu'ils doivent jouer en toute
légalité avec les lois existantes face à l'administration
municipale.
Et je suis resté surpris, parce que ce n'était pas
nécessairement évident. Les gens ne voyaient même pas une
responsabilité, du côté des municipalités, à
aller vérifier ce qui se faisait dans chacune des municipalités.
Et ça, c'est bien écrit, tel quel, dans la loi que, moi, je suis
garant, comme ministère des Affaires municipales, de la santé
financière et de la bonne administration des municipalités, du
monde municipal.
Donc, à partir de ce moment-là, je pense qu'il faut
davantage non seulement informer, mais faire une meilleure éducation des
édiles municipaux, parce qu'on se retrouve dans des situations
souvent... Puis j'ai eu un cas la semaine que j'ai rencontré à
mon bureau - j'ai eu, à ce qu'on me dit, la démission du
secrétaire-trésorier sur ma table, cet avant-midi - où
j'ai dit aux gens: Écoutez, vous ne pouvez pas me parler de bonne
volonté. Ça ne peut pas se faire comme ça. Mais c'est une
petite municipalité de quelques centaines de population où ils
disent: Évidemment, nos gens, ce sont des gens honnêtes. Ils se
comportent bien. C'est du bon monde. On les connaît bien. Ils ont fait
ça pour bien faire. Écoutez, ça ne peut pas marcher comme
ça.
Il y a des lois existantes. L'enfer est pavé de bonne
volonté. Il y en a du bon monde en enfer, je suis sûr de
ça.
M. Dufour: Je ne sais pas, on n'est pas allés.
M. Picotte: Ah non, mais je sais qu'il y en a pareil, tout du bon
monde qui n'a pas fait exprès. Mais, à ce moment-là, il
faut responsabiliser davantage, à même les cours qu'on donne chez
nous, qu'on offre aux élus municipaux, que les unions offrent, à
même l'information qu'on a; il faut responsabiliser davantage les
élus municipaux, d'une part.
Deuxième des choses... Et ça, il faut le dire aux citoyens
puis, moi, je m'engage à le dire. Je le dis, d'ailleurs. Le citoyen a
des responsabilités vis-à-vis son conseil municipal. Il ne peut
pas décider ou trouver qu'il se passe des choses anormales puis nous
envoyer ça au ministère. Il peut nous envoyer ça au
ministère pour fins d'enquête et de vérification, mais
à partir du moment où on dit: Oui, effectivement, il y a des
choses qui méritent d'être corrigées... Ou bien c'est
ordinaire puis on les corrige avec la bonne volonté des gens des
municipalités, ou bien c'est majeur puis, à ce moment-là,
la responsabilité du citoyen est de poursuivre l'élu, celui qui
est élu.
Oui, mais ils se ramassent, évidemment, en comité de
citoyens et, la plupart du temps, en comité de citoyens ils peuvent le
faire. Ou bien il y a un bon dossier étoffé par nous autres qui
dit: Oui, il y a quelque chose là, ou bien il n'y en a pas un bon. Mais
tout le monde ne peut pas décider de refiler sa responsabilité
à une autre instance. Et ça, c'est de la responsabilité
propre du citoyen de faire en sorte que, quand on donne un mandat à
quelqu'un, on puisse le suivre aussi dans son mandat pour qu'il fasse bien les
choses, assisté du ministère des Affaires municipales.
Mais il faut que les gens sachent déjà, en termes de
responsabilité, que le ministère des Affaires municipales n'a pas
ce qu'il faut en termes d'effectifs et, même s'il avait ce qu'il faut en
termes d'effectifs, il n'a pas non plus comme mission uniquement de faire
à la place du citoyen ce qu'il devrait faire, lui, comme garant aussi de
sa piastre qui est administrée par des gens qu'il a élus
lui-même. Alors, ses responsabilités vont jusque-là.
Là, ça va éliminer peut-être le charriage
inutile parce qu'il y a une bonne partie des plaintes qui arrivent chez nous,
on peut le dire
ensemble, qui ne sont pas fondées. La majorité des
plaintes, chez nous, savez-vous quand elles arrivent? Comme par hasard,
à la fin de novembre et au début de décembre. Pourquoi
à la fin de novembre et au début de décembre? Pour des
rancoeurs, des chicanes d'élections municipales. Écoutez, nous
autres on veut bien, à un moment donné, que M. Tartempion ait
fait une grimace à son adversaire, mais ce n'est pas suffisant, pour
nous autres, pour aller enquêter et ce n'est pas suffisant, pour nous
autres, pour faire un branle-bas de combat à la municipalité
parce qu'il y a eu une grimace de faite parce que le gars a perdu ses
élections. Mais on a souvent de ces plaintes, comme toutes les plaintes
qui nous sont acheminées et qui ne sont pas signées.
Chez nous, j'ai pris sur moi de dire: Toute plainte qui n'est pas
signée s'en va dans la filière no 13, c'est-à-dire dans la
poubelle. À ce moment-là, ça devient trop facile. On dit:
Regardez donc, pour voir, on a eu vent que M. Untel, son beau-frère a
acheté un terrain et qu'il pouvait être son beau-frère et
le beau-frère de, etc. Ça n'a pas de bon sens. Alors,
évidemment, si la personne responsable signe la plainte et nous apporte
des faits, là on va pousser ça jusqu'au bout et on va lui dire un
beau matin: Tu sais, la plainte que tu nous as faite, bien je pense,
effectivement, que tes deniers publics ont été mal
employés et maintenant il est de ton ressort de faire en sorte...
Nous autres, on va corriger la situation technique, on va donner une
meilleure orientation au conseil municipal pour son comportement futur, mais on
n'ira pas, à ta place, dire que tu as élu le gars que tu n'aurais
pas dû élire et qu'il a fait des choses qu'il n'aurait pas
dû faire. On te le dit à toi, mais prends tes
responsabilités. Il faut aussi que ça, ça soit vrai.
M. Dufour: Oui, mais, lorsque quelqu'un fait une plainte, qui
décide qu'on donne ou non suite à la plainte?
M. Picotte: II y a toujours une suite. Si elle est signée,
il y a toujours une plainte.
M. Dufour: Au moins une...
M. Picotte: si la plainte est signée, au point de
départ... réglons le cas de celles qui ne sont pas
signées; ça, ça va dans la poubelle, avec plaisir.
M. Dufour: Ça, ça va, ce sont les
dénonciations...
M. Picotte: Avec plaisir, c'est ça. Ça va dans la
poubelle. Ça, je le dis et je vais le répéter n'importe
où: Une plainte qui n'est pas signée prend le chemin de la
poubelle et ça nous soulage, premièrement. Une plainte qui est
signée, automatiquement, dès qu'il y a une plainte de
signée, il y a une vérification de faite au ministère,
vérification interne par notre service au ministère dûment
constitué pour faire une vérification. Pour celle-là, la
vérification est faite. Là, il y a deux ou trois choses,
possiblement, qui se produisent; ou ce sont des peccadilles et on dit
maintenant au secrétaire municipal, aux conseillers et au maire: Vous ne
devez plus faire ça comme ça, vous devriez corriger telle
situation parce que, si quelqu'un conteste un jour quelque chose, vous
n'êtes pas dans la légalité, mais c'est quelque chose
d'ordinaire et de banal. Ça, on leur dit ça et la plupart du
temps c'est corrigé.
L'autre point qui arrive, c'est que, si c'est quelque chose dans
l'administration qui est défaillante sur une haute échelle, on
met la municipalité en tutelle et après ça on envoie
quelqu'un pour bien s'assurer que tout est repris et que tout est fait pour une
période de deux, trois ou quatre mois, dépendamment de l'ampleur
du problème, pour mettre sur pied quelque chose qui respecte
entièrement la façon de procéder et les lois
existantes.
Il y a une troisième possibilité qui arrive. Si on a
découvert qu'il y a eu de la fraude à l'intérieur de la
vérification, évidemment, entretemps, ça a
été acheminé à la Commission municipale qui, elle,
nous fait son rapport. Si, effectivement, il y a eu de la fraude, bien
là on se retourne de bord et on ne dit pas au citoyen: II y a eu de la
fraude, poursuivez. On s'en va directement au ministère de la Justice et
le ministère de la Justice constitue sa preuve dans le but de
poursuivre.
Mais si, par contre, le citoyen qui s'est plaint que M. Untel pouvait
être en conflit d'intérêts parce qu'il n'a pas
déclaré ses intérêts et que nous autres on dit:
Effectivement, il n'y a pas eu de déclaration d'intérêts,
donc on ne sait pas s'il y a eu conflit d'intérêts parce que la
personne n'a pas fait sa déclaration d'intérêts... On dit
au citoyen: Va tester ça en cour pour être bien sûr qu'il
n'est pas en conflit d'intérêts. Là on dit,
évidemment, à la municipalité et au secrétaire
municipal: Vous devez exiger, au début de chaque année, une
déclaration d'intérêts. On me dit que, dans la
majorité des cas, la justice a poursuivi les cas
référés au ministère de la Justice en ce qui
concerne la fraude. Ça, c'est majeur, évidemment.
M. Dufour: Mais, rendu au ministère de la Justice, il y a
une espèce de vide, là, quelque part.
M. Picotte: Là, à ce moment-là, tout ce
qu'on fait, nous autres, quand c'est rendu au ministère de la Justice,
on s'inquiète de la lenteur du dossier où on dit: Où c'est
rendu puis quand est-ce qu'on va avoir des nouvelles? Maintenant, ça
arrive des fois que le ministère de la Justice dit: Écoutez,
là, je ne suis pas
capable de me constituer une preuve dans ce dossier-là qui me
permette d'aller en cour, d'emmener la personne en cour puis de gagner mon
procès. Donc, à partir de ce moment-là, on est
obligé de dire que le ministère de la Justice dit: Je ne poursuis
pas, je ne serai pas capable de gagner ça, je n'ai pas de
témoins, je n'ai pas de preuve. Et là c'est hors de mon
contrôle, comme c'est hors du contrôle du ministère de la
Justice.
M. Dufour: Mais est-ce que le citoyen a été
informé de l'attitude ou... Sûrement pas, hein!
M. Picotte: tant que le dossier est au ministère de la
justice puis qu'on n'a pas de réponse à ça, on n'informe
pas, évidemment, les individus.
M. Dufour: Ce qui explique, des fois, qu'on a des dossiers qui
meurent.
M. Picotte: Et d'autres affaires qui se produisent, c'est que
parfois... D'autres affaires qui se produisent sûrement dans certains
cas, c'est que, à partir du moment où le ministère de la
Justice... On a fait notre enquête, des fois ça arrive au bout de
deux ans, on a fait une enquête administrative chez nous, la Commission
municipale a fait son travail, il y a des recommandations, on envoie ça
au ministère de la Justice, le ministère de la Justice, va dire:
Bien, je ne suis pas capable de me constituer une preuve. Et on réalise,
des fois trois mois après, qu'il y a eu une autre élection
municipale puis que les personnes ne sont plus là. Elles ne sont plus
là. Parce que le ministère de la Justice, ce qu'il fait, lui,
c'est qu'il s'en va en preuve pour les déclarer inhabiles à
exercer la fonction de...
M. Dufour: mais, à partir du moment où le citoyen
fait la plainte, vous m'avez informé que, d'abord, vous faites une
vérification administrative.
M. Picotte: C'est ça.
M. Dufour: Deuxièmement... Mais, l'enquête
administrative étant faite, vous...
M. Picotte: Si c'est majeur, on... M. Dufour:... qui
décide ou pas...
M. Picotte: Si c'est majeur, on réfère ça
à la Commission municipale puis on dit: Faites une recommandation au
ministre. Allez examiner ça plus en profondeur, faites une
recommandation au ministre. La Commission municipale peut dire au ministre:
Vous mettez en tutelle la municipalité, on vous conseille de mettre en
tutelle la municipalité, on met une tutelle. Ou bien elle dit:
Là, il y a des cas suffisamment majeurs, on réfère au
ministère de la Justice.
M. Dufour: Comme moi, je vous dis, par rapport à
ça, puis je fais juste allumer la sonnette d'alarme par rapport à
ça, j'ai l'impression que, dans les dernières années, on
n'a pas mis beaucoup d'efforts de ce côté-là et qu'il y a
eu un relâchement. Moi, ma perception, c'est ça. Je peux bien me
tromper, mais moi, j'ai comme la sensation que, dans les dernières
années, on n'a pas mis d'efforts, ce n'était pas une
préoccupation du ministère d'aller aussi loin que: On va
réveiller quelqu'un, il y a des choses qui se passent qui ne sont pas
correctes. En tout cas, moi, vis-à-vis les citoyens, partout où
on a eu des plaintes, des demandes, dans tous les contacts... Je vous ai
nommé un certain nombre de dossiers, mais il y en a plus que ça,
effective- ment; je ne les ai probablement pas tous non plus, mais on
n'a pas senti cette volonté d'ôter l'ivraie de la bonne
graine.
M. Picotte: En tout cas, je suis content que vous souligniez
ça, pour deux raisons précises. D'abord, c'est un petit peu une
question de balancier, vous savez. Avec l'autonomie municipale, des fois, on
est allé plus loin d'un côté puis moins loin de l'autre,
c'est une question de balancier, mais chose certaine, je pense -et M. le
président de la Commission municipale est à mes
côtés, de même que mon sous-ministre - et les gens qui
m'accompagnent savent très bien que depuis trois mois, moi, j'ai
demandé qu'on attache les fils très très serrés du
côté des enquêtes chez nous et qu'il y ait des suites. Et
ça va commencer à paraître bientôt parce qu'il y a
déjà des municipalités qui vont soit corriger des
situations et nous envoyer ça à notre satisfaction, d'autres
municipalités qui seront en tutelle et d'autres municipalités
qui, par contre, acceptent, par exemple, la démission de leur
secrétaire-trésorier pour partir sur un meilleur pied; ce sont
des choses qui se passent. Mais on va être très fermes de ce
côté-là. On ne peut pas faire en sorte que les lois faites
pour l'administration municipale soient d'une certaine façon
cavalièrement mises de côté, même sous
prétexte de bonne volonté. Et ça, ce n'est pas une raison,
même si tout le monde se connaît dans une municipalité, pour
laisser aller ça n'importe comment.
Le Président (M. Garon): Est-ce que les engagements du
mois d'octobre 1989 sont vérifiés?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Vérifié. Comme il
n'y en a pas pour le mois de novembre et que le temps est un peu
écoulé, cela veut dire qu'à la prochaine séance on
devra commencer avec le mois de décembre 1989.
M. Dufour: Le mois de décembre, on peut...
Le Président (M. Garon): Est-ce que vous en avez?
M. Dufour: ...l'adopter aussi. M. Picotte: Oui, oui, on
l'a là.
Le Président (M. Garon): Vous l'avez?
Vérifié?
M. Picotte: Oui.
Décembre
Le Président (M. Garon): Alors, les engagements financiers
1 à 36 du mois de décembre 1989, ministère des Affaires
municipales, sont également vérifiés. Ceci complète
le mandat de la commission pour la partie Affaires municipales puisque les
engagements du mois de juillet 1988 au mois de décembre 1989 du
ministère des Affaires municipales sont vérifiés.
Maintenant, nous allons prendre la partie Habitation.
M. Picotte: M. le Président, avant de terminer, j'aimerais
vous remercier, vous et celle qui vous a précédé la
semaine dernière comme vice-présidente, pour avoir habilement
dirigé nos débats. Je voulais remercier nos collègues de
l'Assemblée nationale qui se sont prêtés à cet
exercice important et remercier, bien sûr, l'Opposition pour les
questions qu'ils nous ont posées, de même que les recherchistes et
le personnel. Je pense qu'on a fait un exercice le plus démocratique
possible. On a eu des échanges sur des points fort intéressants.
On pourra continuer d'avoir ce genre d'échanges là. J'ai
hâte aux crédits pour qu'on puisse avoir des échanges
encore plus élaborés sur certains sujets et je voudrais remercier
l'ensemble des membres de la commission, y compris le secrétaire et son
assistante, pour leur bonne collaboration.
M. Dufour: Juste en conclusion, M. le Président. C'est
évident qu'on s'est engagés à respecter un horaire, je
pense qu'on le fait dans le temps imparti. C'est aussi clair qu'on n'a pas
vidé toutes les questions. On aurait pu aller plus en profondeur, mais
je pense que, au moins, on a essayé de toucher à des blocs qui
nous intéressaient et qui feront l'objet sûrement d'autres
discussions. Parce que, engagement par engagement, on aurait pu passer la
semaine encore, mais ce n'était pas ça, le but de l'exercice;
c'était surtout de s'assurer ou d'essayer, d'abord, d'écouter les
points de vue et de donner les nôtres, qu'il y ait un échange pour
que ça donne des suites. Je pense que ça, c'est beaucoup plus
positif.
M. Picotte: Et comme vous voyez, M. le Président, je suis
extrêmenent fier du personnel qui m'accompagne parce que,
déjà, on a commencé à donner la majorité des
réponses qu'on s'était engagés à donner. Alors,
c'est un signe de santé exceptionnelle du ministère des Affaires
municipales.
M. Dufour: II faut se dire...
Le Président (M. Garon): Ceci étant dit...
M. Dufour: J'étais dans le domaine municipal.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): ...devant ces paroles
prophétiques, je suspends les travaux de la commission pour quelques
instants, le temps à chacun de faire circuler son sang un peu.
(Suspension de la séance à 16 h 2)
(Reprise à 16 h 15)
Habitation
Le Président (M. Garon): Je déclare la
séance de la commission de l'aménagement et des
équipements ouverte. Rappelons le mandat de la commission qui est
d'étudier, dans un deuxième temps, les engagements, pour les mois
de janvier 1989 à décembre 1989, du ministre responsable de
l'Habitation Commençons avec le premier engagement, l'engagement 4 de
janvier 1989.
M. Paré: M. le Président...
Le Président (M. Garon): Oui, M. le député
de Shefford.
M. Paré: ...juste une question et une demande au ministre.
je ne sais pas s'il y a des commentaires préliminaires. il semblerait
que non puisqu'on y va. je n'ai pas d'objection étant donné qu'on
a seulement deux heures, au contraire, j'aime autant qu'on les réserve
aux questions et réponses. j'aurais envie de faire une proposition,
étant donné que ça fait déjà quelques
années que j'en fais. quand on regarde les engagements qu'on a à
regarder, je prends tout de suite le premier, c'est une subvention de 203 287
000 $ à la société d'habitation du québec. donc,
finalement, ça me permet daller de a à z sur ce que la
société peut en faire. est-ce qu'on pourrait s'entendre
plutôt sur une discussion qui serait ouverte tout le temps, et, ensuite,
qu'on ait l'acceptation des crédits, l'un après l'autre,
étant donné que, de toute façon, quand on regarde, c'est
des transferts de budgets à la shq et, ensuite, des transferts à
la régie du logement? donc, comme ça lui permet de
fonctionner et d'appliquer les programmes, ça nous permet d'aller
partout. Plutôt que de les prendre un par un, on pourrait avoir un
échange, en se réservant la dernière demi-heure pour la
Régie du logement et passer la première heure et demie sur la
Société d'habitation du Québec.
M. Picotte: M. le Président, je pense que je l'ai
mentionné pour les Affaires municipales et c'est la même chose
ici: Je préfère qu'on fasse une discussion d'ordre global, tel
que le souhaitent l'Opposition et mes collègues. Par la suite, à
la fin du temps qui nous est imparti, on les adopte tout simplement.
Le Président (M. Garon): Est-ce qu'il y aurait des
objections pour aller jusqu'à 18 h 15, étant donné qu'on a
commencé un peu en retard?
M. Picotte: Pas de problème.
Le Président (M. Garon): Merci.
Société d'habitation du
Québec
M. Paré: Merci, M. le ministre. Quand on regarde les
budgets qui sont consacrés à la Société
d'habitation du Québec au premier engagement, donc les montants
importants qui sont donnés à l'intérieur de ça,
c'est pour l'application aussi des différents programmes. Sont inclus
dans ça les programmes de HLM, de coopératives d'habitation et
d'OSBL J'aimerais avoir la ventilation pour 1989 dans au moins ces trois
secteurs, HLM, coopératives et organismes sans but lucratif.
M. Picotte: M. le Président, si c'est le montant d'argent,
sur les 203 000 000 $, qui est consacré à telle chose, je pense
qu'on peut le donner aussi. Reste à savoir si vous voulez savoir le
nombre d'unités et des choses comme ça.
M. Paré: Si c'était possible, j'aimerais qu'on
puisse me le donner en termes d'unités réalisées ou
acceptées.
M. Picotte: Pour l'année...
M. Paré: C'est pour l'année en cours que ça
a été donné. Non, 1988-1989 et 1989-1990. Je ne sais pas
si vous êtes capable de me donner les deux années. 1988-1989,
ça ne doit pas être compliqué, étant donné
qu'on peut déjà même le retrouver dans les rapports.
M. Angers (Paul): Oui, en fait.
Le Président (M. Garon): Est-ce que M. le ministre
pourrait donner le nom du fonctionnaire qui répond pour lui?
M. Picotte: C'est M. Angers, le vice-président de la
Société d'habitation du Québec.
M. Paré: C'est sûr qu'à partir du premier
engagement je pourrais vous dire: Ça regarde 1988-1989. Mais,
étant donné que plus loin on va retrouver l'engagement pour
1989-1990, je suis aussi bien de vous poser la même question tout de
suite pour les deux, si vous êtes capable de me les fournir.
M. Angers: En fait, je pourrais vous donner le chiffre de
mémoire, mais je ne voudrais pas non plus vous induire en erreur,
à moins que Raymond l'ait sous la main. Normalement, la
Société fait la défense de ses crédits au moment de
la commission parlementaire qui porte là-dessus. Je pensais
qu'aujourd'hui on allait discuter sur des questions plutôt
financières que de répondre de l'ensemble de nos
réalisations au cours des deux dernières années.
M. Picotte: M. le Président, je pense que, comme on l'a
fait depuis le début de nos discussions aux Affaires municipales, on va
s'engager, chez nous, à produire tous ces détails-là
à la commission rapidement, en termes d'unités. Ce que je peux
vous donner, parce que je l'ai présentement, là, c'est le montant
qui est imparti à chacun des groupes qu'a mentionnés le
député tantôt. Alors, si on parle, par exemple,
d'habitations à loyer modique, les offices municipaux, là, ou ce
qu'on appelle les HLM, le montant de la Société d'habitation est
de 68 260 000 $, pour les crédits 1989-1990; alors, 68 260 300 $ pour
les HLM. En ce qui concerne les logements SBL privés - j'imagine que
c'est ça que le député a demandé - 3 323 500 $. Je
pourrais dire aussi que, dans l'aide au logement - parce que, si le
député le permet, je vais en donner - c'est 24 447 000 $. Pour
l'aide à la restauration, ce qu'on appelle le PARCQ, le PRU et Loginove,
on parie de PARCQ et PRU, 22 054 000 $ et de Loginove, 24 779 000 $. Donc, pour
cette aide à la restauration, on parle d'un montant de 46 800 000 $,
à peu près, au total. Pour l'aide à l'habitation, alors
quand on parle d'habitation familiale, le PAAPR, Corvée-habitation,
parce que Corvée-habitation est encore dans le programme, mais il n'y a
pas un sou dedans, alors, pour l'aide à la mise de fonds, on parle de 4
042 000 $; le PAARP, ça, c'est le programme d'accession à la
propriété, c'est 7 795 000 $; l'habitation familiale, c'est 617
000 $. Alors, le total des dépenses de transfert pour ces
projets-là, que je vous ai mentionnés tantôt... Il faut
ajouter, évidemment, aux logements SBL publics... Tantôt, je vous
ai donné les HLM, mais je pourrais vous parier de la
Société de gestion immobilière, 400 000 $, je pourrais
vous parier de l'habitation autochtone, 13 282 000 $, l'urbain autochtone, 867
000 $ et le rural autochtone, 1 158 000 $. Alors, ce total-là fait
181 914 400 $. Sur le montant total de 203 000 000 $ qu'on retrouve ici,
il y a 181 914 400 $ qui sont dépensés. Il faut ajouter à
ça la direction et la gestion, pour un montant de 27 642 000 $, et des
avances budgétaires de 10 000 $, ce qui fait, à toutes fins
utiles, un total d'environ 203 000 000 $.
Je dis d'environ, parce qu'il y a des points que j'ai laissé
tomber, là. Par exemple, pour les sans-abri, au point de vue de
l'équipement, on donne 300 000 $, mais je ne lai pas mentionné,
là. J'ai parlé surtout des montants les plus significatifs. Mais
on pourra donner la ventilation au secrétaire de la commission pour
l'ensemble des membres de la commission, tant du côté de la
ventilation des sommes que du côté des unités que nous
avons faites à partir du montant d'argent que je viens de vous
souligner.
M. Paré: Mais, au niveau des HLM, étant
donné que, bon, l'année se termine, donc l'argent qu'on a eu,
c'était pour réaliser, bon, des unités. On ne peut pas
savoir, au moment où on se parte, les HLM y y en a eu combien de
réalisés au coure de l'année qui s'achève, avec
l'argent qui a été transféré à la
Société d'habitation du Québec?
M. Angers: En fait, je peux vous donner un ordre de grandeur des
:nterventlons qu'on appelle de logement social, c'est-à-dire
qui comprennent à la fois les HLM, les coopératives et le
supplément au loyer sur le marché locatif privé. Or, pour
l'année 1989, l'ensemble de ces trois volets, c'est entre 4200 et 4300.
Je regrette de ne pas vous donner le chiffre précisément, mais je
ne voudrais pas vous induire en erreur. Et quand on parle de HLM, nous, on
inclut, par exemple, ce qu'on fait pour les ruraux et les autochtones, on
inclut également ce qu'on fait pour les Inuit dans le Grand Nord, de
sorte qu'il y a plein, je dirais, de sous-catégories là-dedans
qu'il me serait difficile de vous fournir. Mais, comme M. le ministre s'est
engagé à le faire, on peut vous les faire parvenir rapidement
après la commission.
M. Paré: Ça veut dire que, si c'est entre 4200 et
4300 unités en 1989, si on se fie à ce qui avait
été fait en 1988, c'est une baisse quand même
importante.
M. Angers: Oui.
M. Paré: Selon les chiffres fournis lors de la
dernière commission, on était au-dessus de 5400 ou à 5000
quelque chose. Ça veut dire qu'il y aurait au-dessus de 1200
unités de moins au niveau de l'aide au logement social en 1989 par
rapport à 1988.
M. Angers: Je pense que le chiffre de l'an passé
était plutôt autour de 4800 ou 4900, au réel, si on veut,
en tout cas.
M. Picotte: On n'avait pas l'an passé atteint le chiffre
de 5000. On était plutôt vers 4800 et, là, on parle de
4300,4400.
M. Angers: C'est ça. D'autre part, il faut être
conscients qu'en 1989 le fédéral a annoncé une
réduction de son budget de l'ordre de 15 %, à un moment
donné au cours de l'année, après l'annonce du budget
Wilson de 1989. Il faut également tenir compte qu'en 1989 on a, je
dirais, fourni un effort accru pour les logements inuit qui, il faut bien le
reconnaître, coûtent assez cher, de sorte que, finalement, on avait
un certain rattrapage à faire. Comme, évidemment, avec le
fédéral, on fonctionne à budgets fermés et qu'il y
a une règle d'équivalence entre les unités qu'on peut
réaliser, si on fait plus de logements dans une partie du territoire et
qu'ils nous coûtent plus cher, ces logements-là, ça peut
vouloir dire également qu'on va faire moins d'unités, un
élément important.
M. Picotte: L'important qu'il faut souligner, je pense, à
partir de ce moment-ci, c'est le fait qu'en ce qui concerne les HLM un petit
peu plus, je pense, du côté rural que du côté urbain,
on se retrouve parfois avec des unités qui sont libres. Dans les
constructions que nous avons faites, il y a quelques unités de libres
par-ci par-là dans le monde rural, alu.o que ce n'est pas tout à
fait ce qui se passe en territoire inuit, par exemple. En territoire inuit, on
est obligés de constamment réajuster nos prévisions parce
qu'il y a plus de population, la natalité est plus forte et, finalement,
ce qu'on avait prévu construire est en deçà de ce que
commande la réalité. Donc, il y a un ajustement qui se fait
régulièrement parce que ces budgets-là, comme l'a dit M.
Angers, sont des budgets fermés sur lesquels on peut jouer, bien
sûr, dans le sens qu'on peut aller mettre de l'argent un peu plus dans un
domaine que dans l'autre, mais qui reste à l'intérieur, quand
même, du budget alloué.
M. Angers: Si on me permet d'ajouter un autre
élément, M. le député, en 1988, on avait fait tout
près de 2000 suppléments au loyer - c'est une intervention qui
est moins onéreuse, c'est la raison pour laquelle on l'a,
évidemment, beaucoup utilisée - tandis qu'en 1989 le chiffre est
plus près de 1000. Comme on a réduit cette portion de notre
intervention en suppléments au loyer, qui était une intervention
moins onéreuse, moins coûteuse, et qu'on est allés
davantage vers le logement sans but lucratif privé au cours de 1989, on
aura, j'espère bien, à mesure que mes souvenirs, disons, se
replacent, réalisé, en 1989, 1500 logements sans but lucratif
privés et, en 1988, le chiffre était autour de 534. Alors, vous
voyez qu'il y a eu un accroissement
qui va aller du simple au triple en faveur des coopératives et
des organismes sans but lucratif. Et ce passage de 500 à 1500 s'explique
par la diminution de 2000 à 1000 du nombre d'unités de
suppléments au loyer qu'on aura réalisées. Je ne sais pas
si je vous ai éclairés ou si je vous ai embrouillés.
M. Paré: Non, pas embrouillés. Mais, c'est,
justement, le genre de chiffres que je veux avoir. C'est sûr que,
là, on les mêle un peu quand on parle de HLM publics,
privés, d'organismes sans but lucratif et de coopératives. C'est,
justement, ce que je veux éclaircir afin d'avoir une idée. (16 h
30)
Si on regarde la décroissance de la construction de HLM,
ça va toujours, mais, à un moment donné, on est
arrivés à peu près à 1000 avec l'intention, si je
me rappelle bien - ce qu'on étudie cette année, c'était
des prévisions l'an passé - de maintenir à peu près
à 1000 par année les HLM. Il y avait comme une intention
manifestée là. Ce qu'on avait comme objectif ou planification,
c'était de se maintenir durant un certain temps à 1000, au niveau
des HLM publics, là, ce qu'on appelle les HLM des offices municipaux
d'habitation. Il y avait aussi une orientation de la Société
d'habitation du Québec qui voulait qu'on aille surtout vers les
familles. Et ça, vous l'avez dit, il y a des places où ils ne
sont pas habités, quand ils sont dans des petites places où les
populations sont en décroissance. Les besoins sont surtout dans les
grosses municipalités, les métropoles et les municipalités
moyennes.
M. Picotte: Ou en banlieue.
M. Paré: En banlieue aussi. Moi, ma question, c'est qu'on
a changé en cours de route. On a promis, en campagne électorale,
que là, on s'en allait maintenant à l'inverse, à 2812
unités pour 1990-1991. Ce qu'on dit, c'est la réalisation, en
1990-1991. Est-ce qu'on a toujours l'intention de le faire, ce virage, parce
que ces logements seront réalisés dans 104 municipalités
du Québec, principalement au cours des années 1990-1991? Est-ce
que la Société est en train, au moment où on se parle, de
faire les ententes avec la liste des 104 municipalités pour
réalisation en 1990-1991, tel que l'engagement avait été
pris?
M. Picotte: La programmation qui a été
annoncée, elle reste annoncée, elle reste l'objectif à
atteindre, bien sûr, à moins qu'on se retrouve, à un moment
donné, dans une municipalité où on nous dit: Bien, on vous
avait demandé - parce que c'est surtout de ça que ça part
- de construire un HLM chez nous; finalement, bien, on se rend compte que la
clientèle n'est pas là, qu'elle ne répond pas
nécessairement et on a décidé d'abandonner. Mais, s'il n'y
a pas ça, la programmation qui a été faite, l'objectif,
c'est de la réaliser.
M. Paré: Donc, ce qui avait été
annoncé dans 104 municipalités d'en réaliser 2812 en
1990-1991, la Société d'habitation du Québec,
présentement, est à faire les contacts et elle va être
prête à les réaliser et à y mettre les sommes
nécessaires.
M. Picotte: D'ailleurs, la plupart du temps, je dois dire, non
seulement elle est à faire les contacts, mais, au moment où
ça a été annoncé, les contacts
étaient déjà tous faits, en termes de vérification
d'achat de terrain, en termes de besoins. Parce que, chez nous, avant de donner
l'acceptation de la construction d'une habitation à loyer modique,
évidemment, on a fait nos prévisions et on a dit: On en accorde
10 parce qu'il y a des besoins pour 20, 25, 28, du double, au moins. On ne
donne jamais, par exemple, 10 unités d'habitation à un endroit
où il y a 10 demandes, parce qu'on sait très bien qu'en bout de
piste il peut y en avoir seulement la moitié qui décide d'occuper
ces habitations-là. Donc, c'est parce qu'il y avait une demande et je
dois dire que, à toutes fins utiles, la programmation qui a
été faite, qui a été acceptée,
c'était à la demande même des municipalités,
c'est-à-dire que nous, on ne force pas et on n'impose pas un habitat
quelque part. Il faut, d'abord, qu'il y. ait, de la part de la
municipalité, une résolution de passée pour nous demander
d'obtenir un habitat et c'est de là qu'on va vérifier si,
effectivement, il y a une capacité d'accueil qui nous permette de
rentabiliser l'habitat qu'on va mettre en marche avec, évidemment,
l'ensemble de nos partenaires.
M. Paré: Si on en a pris l'engagement, que les
études étaient faites et tout ça, est-ce qu'on a une
idée du coût estimé de la réalisation de ces
engagements-là et où va-t-on prendre l'argent? Est-ce des
négociations qu'on ferait avec le fédéral? Est-ce des
budgets supplémentaires qu'on va demander ou si c'est au
détriment d'autres programmes?
M. Picotte: Quand on l'annonce, c'est qu'il y a
déjà une entente avec le fédéral et c'est
déjà fait. C'est à l'intérieur de l'entente
fédérale-provinciale. Alors, on est obligés, pour annoncer
un habitat ou une construction d'habitat, d'avoir l'accord du
fédéral qui est le partenaire à l'intérieur de
l'entente fédérale-provinciale, d'avoir l'accord de la
municipalité parce qu'elle est partie prenante. Évidemment, nous,
on a fait notre programmation et, un coup qu'on a l'accord de tout ce
monde-là, on fait l'annonce de la construction de HLM.
M. Paré: Mais, si vous dites que ça prend l'accord
du fédéral pour être capables de procéder dans cet
engagement-là, elle est
en négociation, si je comprends bien, l'entente?
M. Picotte: Non, l'entente se poursuit. Il reste encore combien
de temps pour l'entente?
M. Angers: Je pense que l'entente reste en vigueur tant qu'elle
n'est pas dénoncée par l'une ou l'autre...
M. Picotte: Tant qu'une des deux parties ne met pas fin à
l'entente,, l'entente reste en vigueur et se poursuit.
M. Paré: Si l'entente reste en vigueur et que, là,
depuis quelques années., on était à 1500, 1200 ou 1000,
mais surtput à 1000 HLM... A l'intérieur de l'entente, on avait
1000 unités; donc, on réservait l'argent pour la construction de
ces unités. Si maintenant on décide de presque tripler le nombre
d'unités de HLM à l'intérieur de l'entente - et on va y
revenir tantôt sur l'entente fédérale-provinciale et sur
les coupures - s'il y a des compressions dans les budgets qui vous sont
donnés, ça veut dire quoi? Est-ce que, à ce
moment-là, ça veut dire qu'on va couper dans d'autres
unités, soit aux SBL, aux coopératives d'habitation ou aux
suppléments au loyer privé? Qn va prendre l'argent où?
Parce qu'on dit bien, et vous l'avez reconfirmé: Pour réaliser
tel que prévu en 1990-1991, alors que, quand on regarde le budget de M.
Wilson, dans le logement social, on parle de compressions de 51 000 000 $, dont
16 000 000 $ en 1990-1991.
M. Picotte: Tous les ans, on va négocier l'entente
interprovinciale et on va chercher toujours un petit peu plus d'argent ou on
souhaite aller chercher un peu plus d'argent qui nous revient dans ce pot,
comme on l'appelle, de l'entente fédérale-provinciale du
côté de l'habitation. Mais je pense que le député de
Shefford va en convenir avec moi, à partir du moment où on
annonce la construction d'un HLM et à partir du moment où tout
est mis en marche et qu'on va inaugurer cette construction de HLM, on le sait
parce que les députés sont tous appelés à en
inaugurer, on parle de 18, 20 mois et, des fois, 24 mois. Alors, à ce
moment-là, notre programmation s'ajuste automatiquement. On a
l'impression, quand on l'annonce, que, pour la prochaine année, on va en
dépenser deux fois plus qu'on en dépensait ayant, mais il faut le
voir sur une période de deux ans, parce que, forcément, les
premiers habitats à être livrés vont prendre 18 mois dans
le minimum du temps et parfois 24 à 30 mois dans le maximum du temps,
dépendam-ment des problèmes qui arrivent de négociation,
de l'arpentage de terrains, de la vérification du sol et tout
ça.
Le Président (M. Garon): J'ai vu six ans, moi, pour
trouver le terrain.
M. Picotte: Ah, bien oui. Mais, évidemment, ces sommes ne
sont pas perdues. Au moment où on annonce un habitat qui ne se construit
pas en dedans de trois ans, l'argent n'est pas perdu par les deux paliers de
gouvernement; il est toujours là. ce qui nous permet d'en donner plus
parfois ou d'en accepter plus une année, compte tenu qu'il y en a
peut-être bien une dizaine qui ne se sont pas réalisés.
Mais ça, on le sait uniquement après que tous les efforts sont
faits pour procéder à la construction d'habitats. Donc, toutes
les fpis qu'on annonce une programmation, il s'écoule, dans les
meilleurs temps, 18 mois et, dans le maximum du temps, entre 18 et 30 mois.
C'est ça qui se passe en réalité. Donc, on a toujours,
finalement, des annonces qui se font. Quand on va chercher l'argent qui n'a pas
été utilisé et qu'on comptabilise l'argent qu'on doit
dépenser cette année, bien, c'est toujours un budget qui
chevauche sur deux ans.
M. Paré: Est-ce que la Société d'habitation
du Québec a fait toutes les démarches nécessaires pour
être capable de la réaliser, surtout connaissant les délais
techniques dont vous êtes en train de me parler, M. le ministre? Parce
que, quand on parle d'en réaliser 2812 en 1990-1991 et sachant que c'est
dans 104 municipalités dont 32 qui n'ont même pas ou qui n'avaient
pas, à ce moment-là, des offices municipaux d'habitation, donc,
ça veut dire même de mettre la structure administrative locale sur
pied, est-ce que l'engagement qui a été pris à ce
moment-là était un engagement réaliste?
M. Picotte: Oui. Là-dessus, je vais corriger certaines des
perceptions un petit peu différentes qu'on peut avoir. Vous savez, ce
n'est pas nécessaire, quand on donne un habitat, qu'il y ait
automatiquement un office municipal d'habitation de créé. C'est
tellement vrai que, chez nous, dans mon propre comté, il y a deux, trois
municipalités qui se sont jumelées pour en faire un et on a un
seul office municipal d'habitation de créé. Il y a un gars de la
paroisse de Saint-Sévère qui siège, par exemple, sur le
comité. Donc, il n'y a pas automatiquement, quand on donne un habitat,
un office municipal de créé.
Ça, c'est vrai aussi dans les endroits comme Louiseville, pour
parler plus précisément d'un cas dans mon comté, où
il y a déjà un office municipal d'habitation. Ils ont
déjà trois HLM de construits, ils en construisent un
quatrième et c'est le même office municipal qui s'occupe du
quatrième. On est rendus, dans certaines municipalités, à
accepter un troisième HLM; donc, on ne crée pas automatiquement,
parce qu'il y a un HLM nouveau, un office municipal d'habitation. Parfois, on
va en créer seulement la moitié. Et, même, on propose aux
gens de ne pas en créer du tout quand c'est possible et de se jumeler
parce qu'il est préférable, au lieu d'alourdir l'administration,
d'avoir une meilleure efficacité.
Pour vous parler du cas de Louiseville, entre autres, il y avait
Louiseville, ville, et Louiseville, paroisse, qui voulaient avoir chacune son
office municipal d'habitation. Je les ai convaincues qu'il y a juste un pont
à traverser et qu'il serait peut-être préférable
même si on donne un habitat à Louiseville, paroisse - maintenant,
c'est fusionné, il n'y a plus de problème, mais avant ce ne
l'était pas - de confier l'administration à l'office municipal de
Louiseville. Vous savez, un coup qu'ils ont l'expertise et qu'ils fonctionnent
bien, ce n'est pas 10 unités de plus ou 20 unités de plus qui
font en sorte que ça change l'administration. Au contraire, bien
souvent, ça vient aider davantage à une meilleure administration.
Il faut s'enlever ça de la tête: quand on parle de la construction
de 1000 ou 2000 habitats, il n'y a pas automatiquement 1000 ou 2000 offices
municipaux de créés.
M. Paré: Ça, je comprends ça qu'il y ait des
regroupements, surtout dans les petites municipalités qui étaient
un peu, même, à rencontre de l'orientation qu'est en train de
prendre la Société d'habitation du Québec. Je comprends
qu'il y ait des regroupements, je ne peux pas être contre; on doit
même favoriser, à mon avis, les ententes intermunicipalités
et des régies intermunicipales. Si on peut mettre des choses en commun,
tant mieux, question d'économie, question d'efficacité et
d'expérience. Là-dessus, j'en suis.
Mais, est-ce qu'il est encore logique, quand on dit, dans 104
municipalités, 2812 unités de logement réalisées en
1990-1991... Ça, c'est en septembre 1989. Donc, on a six mois de
passés sur les 30 mois à peu près dont on parle pour
respecter l'engagement. Est-ce que la Société, au moment
où on se parle, est en mesure de nous dire que tout est enclenché
pour - et là, je n'y crois pas, je vais vous le dire - que tout soit
réalisé à la fin de 1991, 2812 totalement
réalisés, c'est-à-dire que des gens entrent dedans? Est-ce
qu'on est en mesure de croire et d'espérer que les pelletées de
terre - ce n'est pas une question de pelletées de terre parce que c'est
imagé là - que les 104 projets auront été mis en
chantier?
M. Picotte: On m'a dit que la Société d'habitation
en 1988 en a fait 1600 sans douleur. Alors, ça ne nous apparaît
pas impossible d'en faire 2000 cette année facilement. C'est ce qu'on me
dit. Avant la fin de 1990.
M. Paré: Donc, tout est en marche pour ça.
Ça, c'est quelque chose qui est en train de se réaliser,
c'est-à-dire dans les études techniques, la planification des
projets et les contacts.
M. Picotte: Écoutez, ce qu'il faut comprendre
là-dedans et je pense que c'est le voeu un peu de tout le monde... On
est à l'intérieur d'une entente
fédérale-provinciale et ce qu'on ne veut surtout pas, nous
autres... À tous les ans, je me présente aux conférences
fédérales-provinciales sur l'habitation et je leur dis: Je n'en
ai pas assez, ça m'en prend plus, j'ai besoin de plus d'argent et vous
allez nous en donner plus. Ça, c'est la toile de fond des discussions
qu'on fait avec eux. Bon! Et on réussit parfois à aller en
chercher plus, tant mieux, bravo. On ne va pas encore assez en chercher, selon
mon opinion à moi. Bon! Mais, vous savez, quand j'arrive là et
que je leur en demande plus, il faut que je sois certain qu'eux autres,
l'année d'avant, ils ont livré ce qu'ils avaient à livrer.
C'est comme dans n'importe quoi: si je m'en vais leur dire: Je serais capable
d'en faire 3000 cette année, vous m'en accordez juste 2000, et qu'ils
m'en ont donné 2000 l'année passée et que j'en ai fait
rien que 800, il y a quelqu'un, comme par hasard, qui va me dire: Commencez
donc par faire ce qu'on vous donne à faire avant de nous en demander
deux fois plus. On dit dans notre langage à nous autres: Vous avez les
yeux plus grands que la panse. Dans notre langage rural, c'est de même
qu'on disait ça. Alors, c'est bien évident que nous autres, on
les réalise parce que nous autres, il faut aller leur dire: Regardez le
budget que vous nous avez donné, il est déjà
épuisé, ça nous en prend d'autres. Alors, on n'a pas
intérêt à faire en sorte qu'il ne s'épuise pas.
Parce que, à ce moment-là, ça joue en notre
défaveur. On n'est plus capables de faire de belles
démonstrations qu'on est efficaces et qu'on peut en faire. Alors, c'est
bien sûr que nous autres, chez nous, on est sur ce qu'on appelle
l'accélérateur accéléré quand on a des
projets à faire. (16 h 45)
M. Paré: Oui, mais, justement, par rapport à
l'orientation que vous êtes en train d'imprégner et de demander
à la SHQ, ce n'est pas du tout la même chose qu'au cours des
dernières années. On allait en diminuant les HLM et on ne
partageait pas, nous... Moi, j'ai crié et crié dans le sens
inverse. Là, on va dans l'autre sens. Je dois vous dire que, si on
récolte ce qu'on a semé, je suis bien content. Mais ce
n'était pas ça. C'était 1000 et on justifiait toujours
qu'on doit en faire moins parce qu'on est mieux d'aller au supplément au
loyer privé. C'est plus économique pour toutes sortes de raisons.
Et ça semblait être ça qui était la
négociation acceptée avec le gouvernement
fédéral.
Là, maintenant, on se ramasse en disant: Cette année, ce
ne sera pas 1000, mais, à la place, on va plutôt monter à
2842. Je sortirais les galées des crédits du printemps où
on disait: Bon, on en avait 1262 réalisés en 1987. En 1988, on
s'attend à être à peu près entre 1000 et 1200. Puis,
on trouve que 1000, c'est un bon chiffre où on peut se stabiliser parce
qu'on a d'autres programmes que nous, on privilégie. La
négociation s'est faite en fonction de ça avec
Ottawa.
Là, maintenant, vous me dites: II faut être en mesure, - Et
c'est deux choses que je suis en train de clarifier avec vous. La
première, vous avez répondu: II faut être capable de rendre
la marchandise. Il faut être capable de financer. Rendre la marchandise,
vous me dites que tout est enclenché à la Société
d'habitation du Québec pour le respect de ce qui est mis là. La
réalisation technique, la faisabilité comme telle, malgré
leS contraintes techniques, administratives, ça, on est capables.
L'autre affaire que, vous avez dite tantôt: Ça faisait partie de
la négociation; donc, on a l'argent, il est réservé ou, en
tout cas, on savait ce qu'on faisait quand on l'a pris, on avait les moyens de
le faire. Est-ce que maintenant la compression budgétaire
annoncée par Ottawa pourrait compromettre ça?
M. Picotte: Au moment où on se parle, je sais que. le
fédéral a annoncé à la SCHL une diminution de
budget de 15 000 000 $ ou 16 000 000 $, dans le discours du budget Wilson. J'ai
parlé déjà avec mon collègue du
fédéral, M. Redway, et il n'y a pas de secteur, au moment
où on se parle où on a affecté le montant de 15 000 000 $.
on dit: au mois d'avril, on se réunit, les provinces et, à la
table, on va regarder les endroits, ensemble, où ces 16 000 000 $ ne
seront pas répartis. au moment où je vous parie, je ne peux pas
vous dire où ils seront pris, les 15 000 000 $, à quel endroit le
fédéral va imputer les 15 000 000 $ de coupures à la schl.
mais, chose certaine, avant que ce soit imputé, ce sont les provinces
ensemble, les ministres des différentes provinces qui vont en discuter
avec leur collègue fédéral. c'est au mois d'avril
M. Paré: S'il y a une coupure... Et là, ce n'est
pas s'il y a une coupure, c'est étant donné qu'il y a une
coupure, une compression qui va devoir s'appliquer à l'ensemble des
programmes, donc du budget de transfert. Là, vous dites que
celui-là, bon, on est en mesure de le faire et on veut le faire. S'il y
a la volonté de faire ça, ça veut dire que C'est ce que
vous allez privilégier. S'il y a compression, donc moins d'argent, et
qu'on veut faire plus de HLM - donc, vous, c'est ce que vous allez
défendre, si je comprends bien; ça, vous dites: On va le faire -
ça serait au détriment de quels programmes? Si ça, c'est
votre choix, ça veut dire qu'il y a certainement d'autres programmes qui
vont être victimes du fait qu'on ait moins d'argent.
M. Picotte: D'abord, il faut se dire deux choses. Les 15 000 000
$, C'est pour les projets futurs. Pour les projets qu'on a acceptés,
l'argent est déjà compris à l'intérieur de
l'entente. Donc, ça, c'est fait, c'est réglé. Pour les
projets futurs, on va voir à quel endroit les 15 000 000 $ vont
être imputés. Deuxième des choses, ce n'est pas 15 000 000
$ d'imputés au Québec C'est 15 000 OOO $ d'imputés dans
l'ensemble. Troisième des choses, c'est que toutes les provinces ont
dit, à la table, à cause d'un surplus qui aurait
été accordé à l'Ontario antérieurement, que,
s'il y avait à faire des coupures quelque part, il faudrait qu'elles
soient faites du côté des provinces qui en ont reçu le
Plus.
Donc, à partir de ce moment-là, avec toute cette
discussion-là et cette toile de fond là, si on tenait compte de
tous ces points que je viens de vous souligner, on risquerait de se voir
imputer très peu de coupures aux provinces qui n'ont pas obtenu un
montant exagéré ou supérieur au fil des ans. Et le
Québec est là-dedans. Est-ce que ce sera 500 000 $ de moins pour
le Québec? Je ne le sais pas. Si c'est 500 000 $ de moins pour le
Québec, ça n'affectera pas trop le futur. Maintenant, si on
disait: C'est 15 000 000 $ pour le Québec, c'est une autre paire de
manches. Mais ça là, je ne tire pas aux cartes, je ne pourrai pas
vous donner de détails avant le mois d'avril.
M. Paré: Parce que l'argent n'est pas de côté
là-dedans. Ce n'est pas de l'argent qu'on a mis de côté.
C'est de l'argent que nous, on a l'intention de dépenser, donc, qu'on a
l'intention de consacrer à ça en fonction du budget à
venir, parce que la compression, quand on regarde le budget de M. Wilson, c'est
16 000 000 $ de compression pour l'année, donc, pour les dépenses
1990-1991 à venir. À ce moment-là, au mieux, ce serait une
petite compression pour le Québec, mais c'est de façon certaine
une compression.
Donc, ça veut dire que, même s'il n'y avait pas de
compression, si on a le même montant en 1990-1991 que le montant qu'on
avait l'an passé et que, l'an passé, on n'a même pas fait
50 % des HLM que là on prévoit... En tout cas, normalement, il
devrait y en avoir plus pour respecter sur deux ans l'engagement qui est
là. Si on a les mêmes montants sur le prochain budget, je dis que,
même s'il n'y avait pas de compression, mais qu'on fait plus de HLM,
parce que vous nous dites qu'on a l'intention de respecter ça, ça
veut dire qu'il y a certainement d'autres secteurs ou d'autres programmes qui
devront avoir moins d'unités. Ça peut être le
supplément au loyer privé, comme ça peut être des
organismes sans but lucratif, comme ça peut être des
coopératives.
M. Picotte: On me dit qu'on a fait les années
passées jusqu'à 4400 unités.
M. Angers: Même jusqu'à tout près de 5000
unités.
M. Picotte: Tout près de 5000 unités. Alors, quand
on parie d'en réaliser 2800, je pense bien que, sur deux ans, ce n'est
pas exagéré. C'est
déjà bien en deçà de ce qu'on a
réalisé.
L'autre point que vous mentionnez, c'est que, s'il y avait une coupure
à être exercée, compte tenu qu'on s'est déjà
entendu sur cette grille-là, puis qu'elle est déjà
annoncée, peut-être que la coupure, s'il y a 300 000 $ ou 400 000
$ imputés au Québec, sera faite du côté du
supplément au loyer, au lieu d'être faite dans un autre domaine.
Maintenant, je ne le sais pas. Je vais attendre avant de décider
à quel élément budgétaire j'impute ces 200 000 $ ou
300 000 $. D'abord, je vais commencer par savoir si c'est 200 000 $ ou 300 000
$. Je vais commencer par savoir, effectivement, quel montant on a. Par la
suite, je regarderai à l'intérieur de la grille à quel
endroit je dois imputer ce manque à gagner, compte tenu des coupures.
Chose certaine, on va devoir respecter la grille qu'on a établie pour la
construction. On a dit 2800 et on va la respecter. Elle est annoncée,
les démarches sont faites et les terrains, dans la plupart des cas, ont
été achetés ou sont en train de l'être. Il va
falloir poursuivre dans ce domaine-là.
M. Paré: Vous avez répondu à ma question sur
la volonté de les réaliser et de les financer. Ça veut
dire que ce sera ou supplément au loyer privé ou autres, mais,
s'il y a compression, coupure ou, dans l'entente, diminution des contributions
fédérales, ça ne se ferait pas au niveau de ce
programme.
M. Picotte: Le programme est annoncé et il doit se
réaliser, à moins qu'on me dise à la Société
d'habitation: II y a deux, trois ou quatre habitats qui peuvent ne pas se
réaliser pour telle et telle raison majeure, mais on verra. Si à
la Société d'habitation on me dit que... Prenons un exemple
fictif, parce que là on est dans le domaine des possibilités
futures. Supposons qu'on me dit à la Société d'habitation:
Vous savez, il y a quatre municipalités à qui on avait
annoncé des unités, qui viennent de nous faire savoir qu'elles
n'en veulent plus, pour toutes sortes de raisons, parce que le conseil
municipal a changé, puis que le conseil municipal a dit: Ce n'est pas
là qu'on met notre priorité, pour toutes sortes de raisons.
Peut-être que c'est là qu'on va prendre notre compression si,
effectivement, ils ne veulent pas les réaliser, mais ceux à qui
on a annoncé qu'il y aurait une réalisation, puis qui vont
vouloir la réaliser, on va respecter nos engagements.
M. Paré: Est-ce que ce serait possible d'avoir un
état d'avancement de ces dossiers? Bien sûr, je ne peux pas vous
demander maintenant de dire à toutes les municipalités qui sont
concernées présentement, parce qu'il y en a 104, de me faire un
tableau aujourd'hui. Mais, comme vous me dites que ce sont tous des dossiers
qui seraient enclenchés, des contacts qui ont été faits et
qu'on serait rendus à l'achat de terrains et, dans bien des cas,
à autre chose, est-ce qu'il y a moyen de savoir l'état
d'avancement des dossiers?
M. Picotte: Je pense qu'on pourrait regarder ça dans les
prochains jours et vous acheminer ça dans les meilleurs délais.
Je ne sais pas combien de temps ça pourrait prendre, parce que ce sont
104 dossiers et il y a sûrement des dossiers qui sont plus avancés
que les autres. Je vous donne encore un exemple précis. Je sais que,
dans certaines municipalités au Québec, quand on a construit un
habitat, on a acheté du terrain pour la valeur de trois ou quatre. On
dit: Quand on en construira un prochain, on a déjà le terrain.
Donc, il y a déjà un paquet de choses qu'on n'a pas besoin de
faire chez nous: être à la recherche d'un terrain, regarder le
pied carré combien ça coûte, aller ailleurs, faire des
comparaisons, parce que la municipalité a pris cette
prévision-là d'avoir plus grand de terrain pour en construire un
deuxième. On s'entend avec les municipalités.
Donc, c'est un dossier qui est plus facile qu'un autre où on est
obligés d'aller chercher dans la municipalité un terrain et, en
plus de le rechercher, de faire des comparaisons depuis cinq ou dix ans, parce
que, dans certaines municipalités rurales aussi, comme il ne s'est pas
vendu de terrain comparable à ça pour être en mesure de
faire une évaluation pour l'acheter, des fois ça prend plus de
temps; on est obligés d'aller fouiller dans des bureaux d'enregistrement
et de faire des comparaisons de coûts.
Alors, on pourra essayer de vous donner l'état d'avancement de
ces dossiers-là, mais il y en a 104. Sûrement que ça va
prendre un certain temps. Mais, moi, je n'ai pas d'objection à ce qu'on
vous donne l'état d'avancement de ces dossiers.
M. Paré: Bon, j'ai déjà vu que la
Société est bien équipée en termes
d'électronique, d'ordinateurs, puis tout ça. Je suis sûr
qu'il y a un état... Les dossiers doivent être suivis de
façon régulière sur l'avancement des travaux ou des
échéanciers. Si c'était possible. Étant
donné qu'on a parlé, puis que tout est relié à
ça, finalement, de la fameuse entente fédérale-provinciale
sur l'habitation sociale, là-dessus, c'est évident que, moi non
plus... Puis, j'ai déjà entendu vos commentaires. Vous
n'êtes pas très satisfait de la part du Québec, de ce qu'on
obtient par rapport aux autres provinces.
Donc, ça, c'est une entente qui se continue, mais qui
était pour trois ans, donc, normalement, qui doit être
modifiée selon les besoins et les demandes. Je sais qu'il y a un
comité - vous avez parlé d'avril tantôt - qui est train de
terminer les demandes et la volonté du Québec par rapport
à ce secteur-là.
Je sais qu'on a été pénalisés, puis
ça a été bien connu, puis dit. Le Québec est
passé, en
termes financiers, de 24 % du montant, finalement, à 17 %, alors
que l'Ontario a grimpé de 32 % à 39 %. Puis, en plus, sur le
montant de 632 000 000 $ - je ne reviendrai pas sur ce qu'on a dit tantôt
- il en a eu dix fois plus que le Québec. Donc, finalement, au niveau
des avantages qu'on en retire, c'est surtout de payer plus cher.
Et là, dans l'entente qui est en négociation
présentement, j'avais posé une question en décembre qui
était plus spécifiquement, à l'intérieur de
l'ensemble de l'entente, sur le programe PARCQ. De façon
unilatérale, Ottawa a décidé que le volet locatif, lui, ne
faisait plus partie de ses intérêts ou de ses intentions de
poursuivre l'aide, alors qu'on sait que c'est le Québec qui est
pénalisé, encore une fois, là-dedans. On connaît la
situation: 75 % de locataires dans les grandes régions
métropolitaines, alors que c'est le contraire ailleurs. On regardait et
ils disent que, finalement, c'est 95 % de l'aide qui était
apportée à Montréal qui se trouve à être
coupée.
Au moment où on se parle, il arrive quoi avec le programme PARCQ?
Est-ce que, dans les négociations, ce qu'on essaie d'aller chercher,
c'est de ramener le volet locatif ou, comme c'est une politique nationale,
même si elle nous pénalise, on va tout simplement - comment je
dirais, donc? - la subir?
M. Picotte: Examinons un certain nombre de points et
précisons certaines choses que vous ¦ avez avancées au
cours de la discussion. D'abord, l'entente n'est pas remise en question.
L'entente, elle est là, elle est signée et, tant et aussi
longtemps qu'il n'y a pas quelqu'un à l'intérieur de l'entente -
quand je dis quelqu'un, c'est soit le gouvernement, soit une des provinces ou
le Québec; en ce qui nous concerne, parlons pour le Québec - qui
remet en question l'entente, l'entente se renouvelle automatiquement.
Ce qui est discuté a tous les ans, c'est l'allocation des budgets
à l'intérieur de l'entente On se réunit et on rediscute de
l'allocation des budgets qui est faite un peu partout. Le problème qu'on
a vécu... Et, là-dessus, je pense le Québec n'est pas tout
seul. Remarquez bien que ça ne nous réjouit pas de ne pas
être tous seuls. Ce n'est pas toujours une consolation. Mais l'ensemble
des provinces - mise à part l'Ontario ou à peu près - ont
vu un peu diminuer leurs budgets pour une raison bien simple. Parce que
construire en Ontario selon ce qu'ils ont comme statistiques et selon ce que
ça coûte en réalité, coûte beaucoup plus cher
que construire au Québec, que construire dans les Maritimes, que
construire dans l'Ouest canadien. C'est pour ça que l'Ontario, à
cause des coûts de construction d'habitations, a vu sa part augmenter au
détriment d'autres provinces où les coûts sont
restés sensiblement les mêmes et où parfois, on fait un
petit peu des miracles avec ce que ça comporte comme coûts, la
construction d'habitations.
Et c'est ce principe-là, finalement, qu'on a remis en cause quand
on s'est retrouvés, au mois de décembre, assis à la table
de la conférence où à peu près tous les ministres
ont remis en cause le principe qui fait qu'on ne peut pas avoir plus d'argent
au Québec, qu'on ne peut pas avoir plus d'argent dans d'autres provinces
canadiennes, parce que, en Ontario, ça oûte plus cher de
construire et qu'eux autres vont chercher une plus grande partie du
gâteau. (17 heures)
Or, ce qu'on a fait à la conférence, c'est dire ceci: Moi,
je ne veux pas aller calculer les coûts que ça représente
en Ontario pour construire un habitat comparativement aux nôtres, pas
plus que d'autres provinces ne veulent le faire. Mais on dit tout simplement
ceci: Si ça coûte plus cher en Ontario et si vous êtes
obligés d'en mettre plus en Ontario, vous devez mettre plus d'argent
dans l'entente pour préserver au moins ce qu'on a et aller chercher de
l'argent en termes de développement. Bon, ça, c'était la
toile de fond d'à peu près tout le monde alentour de la table.
C'est évident qu'en Ontario, eux, ils sont d'accord avec nous dans le
sens que, si le gouvernement fédéral met plus d'argent, qu'on va
en chercher plus, il n'y a pas de problèmes pour eux, pour autant qu'ils
conservent ce qu'ils ont obtenu. Ils disent au fédéral, à
ce moment-là: Mettez plus d'argent, ce que ne semble pas être
prêt à faire le gouvernement fédéral, pour
l'instant.
À partir de ce moment-là, on a suggéré,
nous, une nouvelle répartition de l'enveloppe budgétaire. Alors,
moi, au nom du Québec - et c'était le mandat que m'avait
confié le Conseil des ministres - je suis allé défendre
ça en fonction non seulement de la péréquation, mais de ce
qu'on retire, de l'évaluation des provinces en termes de provinces
pauvres, de provinces moins pauvres et de provinces plus riches.
Alors, ils ont accepte le principe d'examiner ça sous cet
angle-là. Donc, il y a eu deux choses qui se sont produites au mois de
décembre. Pour ne pas pénaliser les provinces qui doivent prendre
des décisions, on a dit: On va accepter tout de suite au mois de
décembre une première tranche de budget de 50 % du montant que
vous aviez l'année passée. Le chiffre est inexact, mais prenons
comme hypothèse qu'on retirait 100 000 000 $ du fédéral;
on a déjà une confirmation qu'il y a 50 000 000 $ qui vont
entrer, en se disant: Votre formule, à vous autres, le Québec,
que vous nous avez proposée, en termes de provinces riches et pauvres,
pour la répartition de l'ensemble du budget, on va l'examiner pour voir
si c'est faisable, quand on va se réunir au début d'avril avec
les ministres provinciaux, là on verra à ajuster les 50 % qui
restent.
Si, effectivement, notre formule est retenue, bien, peut-être que
là on ira chercher plus que 50 % de la part qui nous revenait a cause de
la nouvelle formule qui est retenue. Si la nou-
velle formule n'est pas retenue pour toutes sortes de raisons, j'ai dit
à mon collègue fédéral qu'il était de sa
responsabilité... On s'est parlé au téléphone la
semaine dernière. Il mentionnait qu'il faudrait peut-être en venir
à une entente quand on se retrouvera au mois d'avril. J'ai dit:
Écoutez, moi, je vous dis immédiatement: S'il n'y a pas une
nouvelle répartition, une juste répartition des montants, compte
tenu de la situation qu'on connaît et qu'on s'est dite à la table,
ne comptez pas nécessairement sur notre accord si vous gardez le
même modèle que l'an passé. Et plutôt, vous qui
êtes chargé de redistribuer l'argent de façon
équitable, à la lumière des faits qu'on vous a dits,
prenez vos responsabilités et donnez-nous la part qui nous revient.
Ça, c'est une discussion que j'ai eue par téléphone, la
semaine dernière, avec mon collègue, M. Redway.
Mais on va se retrouver ensemble au mois d'avril pour la
répartition des 50 % du montant qui restent et là on souhaite -
je dis on souhaite parce qu'on l'a défendu - que, dans cette part des 50
% qui restent, soit que le gouvernement fédéral mette plus
d'argent et, à ce moment-là, qu'on aille en chercher plus ou que
le gouvernement décide d'appliquer la formule des provinces riches, des
provinces moins riches et des provinces pauvres et, à ce
moment-là, qu'une province comme l'Ontario, que nous calculons comme
riche, aille en chercher moins l'année prochaine qu'elle n'en a obtenu.
Ça, ce sera la décision de l'ensemble des collègues et, si
l'ensemble des collègues ne fait pas l'unanimité, parce que je
doute fort que l'Ontario accepte cette façon de répartir, bien,
ce sera à M. Redway de prendre ses responsabilités. C'est pour
ça que quelqu'un est nommé ministre, pour prendre ses
responsabilités.
M. Paré: Qu'on veuille un nouveau partage en tenant
compté plutôt... En tout cas, un des principes de votre
négociation et de votre demande, c'est, d'abord, de tenir compte des
montants ou du prorata, mais pas nécessairement du nombre
d'unités à cause de l'évaluation, et je comprends.
Bâtir à Toronto et bâtir à Québec, c'est deux
choses. Ça, je pense que c'est un bon argument; qu'on négocie et
qu'on essaie d'aller en chercher plus et un meilleur partage en fonction de la
richesse, de l'équité et des coûts, O. K. Mais est-ce que,
dans votre demande, vous réitérez toujours le volet locatif?
Parce qu'il y a le montant...
M. Picotte: Ça, c'est l'autre partie. Je m'excuse, je
devais vous répondre et je ne vous ai pas répondu.
M. Paré: Oui, parce que lui, je le trouvais important.
M. Picotte: O. K. Vous faites bien de me rappeler ça parce
que j'avais oublié cette partie-là. En ce qui concerne PARCQ
locatif, nous avons fait valoir auprès du gouvernement
fédéral que le fait qu'il abandonne le programme PARCQ locatif -
qui est PAREL locatif pour lui, ça s'appelle PAREL - nous
pénalisait drôlement au Québec parce qu'on sait très
bien, entre autres, qu'à Montréal et à Québec,
où il y a des secteurs d'habitation qui ont besoin de
rénovation, il y a un montant appréciable d'argent qu'on doit
continuer à dépenser là pour rénover ces logements
là avec le programme PAREL fédéral ou PARCQ provincial.
Bon. On a remis ça en question. Il y a eu un comité tripartite de
formé où c'étaient les municipalités, le
gouvernement du Québec et le gouvernement fédéral, la
Société d'habitation, la SCHL, qui siégaient à ce
comité-là. Ils ont fait une discussion alentour de ça et
ont fait des recommandations pour faire en sorte que le PARCQ locatif
s'applique encore.
M. Redway devrait me rencontrer à Montréal d'ici une
quinzaine de jours pour me donner la réponse à, ce qu'il appelle
l'implication du gouvernement fédéral du côté de
PARCQ locatif ou de PAREL locatif, parce que, pour eux autres, c'est PAREL
locatif. Moi, en parallèle à ça, ce que j'ai fait, c'est
que j'ai rencontré le maire de Montréal, évidemment, pour
en discuter. Chez nous, j'ai demandé que ce volet-là soit
accepté à l'intérieur du budget. Et, dépendamment
de la réponse fédérale, on verra si on doit y aller seuls,
si on doit y aller avec le fédéral ou si on doit y aller avec les
municipalités et quel sera le modèle à être
emprunté. Je dois d'abord attendre la réponse définitive
du fédéral sur son application ou sur sa non-implication dans
PARCQ locatif.
M. Paré: O. K. Donc, on n'exclut pas la possibilité
d'avoir notre propre programme advenant qu'avec Ottawa on ne réussise
pas à s'entendre, parce qu'il y a la volonté qu'il y ait un
programme au niveau du volet locatif.
M. Picotte: J'ai mis tout ce qu'il faut en termes d'arguments
intéressants auprès de mes collègues du Conseil des
ministres pour que le volet PARCQ locatif soit conservé chez nous. C'est
une discussion qui se fait à la table du Conseil des ministres et,
jusqu'ici, j'ai tout lieu de croire que la discussion va bien.
M. Paré: II devait y avoir certainement des dossiers qui
étaient déjà soumis pour étude au niveau du volet
locatif au moment où il y a eu la décision qu'on enlevait le
volet locatif. Ça veut dire qu'il n'y a aucune considération par
rapport à ces dossiers-là. Je sais bien que l'année est
passée, mais le budget n'est pas fini, par exemple. Il est arrivé
quoi avec ces demandes-là? Les considérez-vous tous comme des
dossiers fermés maintenant, refus automatique étant donné
que le programme n'existe plus?
M. Picotte: On me dit que, dans le volet PARCQ locatif, à
la fin de l'année, il y a eu 5 000 000 $ de plus de
dépensés...
Une voix: De demandés.
M. Picotte: ...de demandés que le budget qui était
prévu. Bon, maintenant, il faut comprendre... Il y a des gens qui
m'appellent présentement et Hs disent: Oui, mais, y aurait-il moyen,
même si le programme ne revient plus - on a fait nos travaux ou on a eu
un engagement de faire nos travaux - qu'on fasse nos travaux quand même,
etc? D'abord, il faut comprendre comment ça fonctionne, soit au niveau
de la ville de Montréal ou des villes d'importance à qui on
accorde un budget ou soit au niveau des MRC à qui on accorde des budgets
aussi. Les MRC ont l'obligation, lorsque nous leur confions un budget en ce qui
concerne le PARCQ, volet locatif, d'engager des fonds uniquement pour les
montants d'argent qu'on leur confirme.
Et il se fait deux opérations là-dessus. Il se fait une
opération en début d'année financière pour leur
dire: Voici, on vous consacre 180 000 $, 200 000 $, 300 000 $ ou 400 000 $ dans
votre MRC, dans votre municipalité, pour du PARCQ, volet locatif.
Évidemment, on sait très bien que les municipalités, ce
sont elles qui vont faire les inspections, les vérifications, qui
vérifient les demandes, qui font en sorte d'accepter les demandes, elles
font l'acceptation, etc. Ça, c'est la première opération.
C'est évident qu'elles en ont plus, elles aussi, des demandes qu'elles
ne peuvent en réaliser, comme nous autres, on a eu pour 5 000 000 $ de
plus de demandes que les possibilités budgétaires qu'on avait.
Elles ont un choix à faire. C'est pour ça qu'elles disent
à quelques-uns: Tu es la première, la deuxième ou la
troisième priorité, etc. C'est comme ça que les villes ou
les MRC fonctionnent.
Rendu au mois de décembre - c'est ce que j'ai fait, d'ailleurs,
cette année rapidement encore - il y a des municipalités qui nous
disent: Moi, vous m'aviez donné 300 000 $, mais j'en ai
dépensé juste 190 000 $. Il reste un surplus de 110 000 $. On
ramasse chez nous, à la Société d'habitation, ces
surplus-là et on les redivise avec les municipalités en disant:
C'est quoi, vos besoins pour vous rendre au 31 mars? Qu'est-ce que vous
êtes capables d'engager et de faire? On fait ça rapidement chez
nous et là on distribue le restant de l'enveloppe.
Donc, à toutes fins utiles, chez nous, les montants d'argent
qu'on avait prévu dépenser pour PARCQ l'ont été ou
devraient l'être le 31 mars, puisque les municipalités à
qui j'ai redonné un surplus budgétaire compte tenu du fait que
d'autres municipalités ou d'autres MRC ne l'avaient pas
dépensé m'ont dit qu'elles étaient capables d'engager ce
montant-là avant le 31 mars. Donc, je me croise les doigts en
espérant que le 31 mars elles m'auront fourni tout ce qu'il faut en
termes de factures et de détails pour que j'épuise et
dépense le montant d'argent que je me suis engagé à
dépenser avec le volet PARCQ locatif. Mais c'est évident qu'il
reste encore des demandes en suspens, c'est comme dans n'importe quoi: il y en
a pour 5 000 000 $ de plus. On espère que, l'an prochain, avec d'autres
volets qu'on va faire, on va gruger sur ces 5 000 000 $, puisqu'on va en faire
un peu plus. C'est comme ça que ça fonctionne.
M. Paré: Oui, sauf que, dans le locatif, c'est
évident qu'on aurait pu en faire plus, on connaît les besoins
juste de Montréal. On sait comment c'est important pour Montréal
et Québec. Dans les autres régions, on peut aller plus sur le
volet propriétaire occupant, c'est évident, sauf que, là
où le besoin se fait sentir, c'est autre chose. Là-dessus, vous
avez dit - puis, bon, je le connais, le fonctionnement - qu'effectivement on
passe par les municipalités ou les MRC, qu'on étudie la
recevabilité des dossiers et tout ça. Vous êtes au courant
que, entre autres à Longueuil, on a autorisé que, finalement, les
dossiers soient étudiés plutôt par une firme privée,
du nom de Habitations Parel. La Société d'habitation du
Québec n'a pas fixé les barèmes, mais aurait
autorisé qu'on demande un dépôt de 250 $ pour ouvrir un
dossier dans PARCQ. Je ne sais pas si c'est véridique, si c'est
vérifié, puis si vous êtes d'accord avec ça, mais si
on demande, on exige, pour ouvrir un dossier, 250 $ pour étudier la
possibilité d'avoir une subvention, moi, je dois vous dire que je suis
totalement contre ça. Ça deviendrait vraiment des frais
modérateurs ou des tickets", quand on sait que PARCQ est fait pour les
plus démunis, quand on regarde le revenu qu'on doit avoir pour pouvoir
en profiter. Peut-on exiger des gens un dépôt comme ça pour
être capable d'étudier le dossier?
Moi, je dois vous dire, en tout cas, comme député, que
dire aux gens: Faites une dépense, en ne sachant même pas si vous
êtes admissibles au dossier, je trouve que ça n'a pas de bon sens
Je ne sais pas si vous êtes au courant de ça et ce que vous en
pensez, mais j'aimerais avoir vos commentaires là-dessus.
M. Picotte: M. le Président, on pourra examiner ça
chez nous. C'est la première fois qu'on entend parler d'une telle
situation. Donc, ça ne s'est pas encore rendu chez nous. Si c'est vrai
qu'il y a une demande de 250 $, si c'est vrai qu'on remet 250 $, je n'ai aucune
idée là-dessus. C'est la première nouvelle qu'on en a chez
nous. Donc, on va examiner ça.
Chose certaine, c'est que, à mon avis, les municipalités,
quand elles engagent quelqu'un, c'est un service qu'elles offrent aux citoyens.
Alors, à partir de ce moment-là, je pense que, si elles ont
à coeur... Vous savez, dans le fond, ce
qu'il faut bien se dire, là - les municipalités devraient
être conscientes de ça, puis probablement qu'elles le sont aussi -
c'est que, quand on donne un montant d'argent pour aider l'ensemble du public
à se moderniser ou à avoir accès au programme PARCQ
locatif, la meilleure façon pour ne pas avoir de demandes, c'est de
faire ce qu'elles font. Donc, elles vont garder leur ville comme elle l'est et
elles n'ont pas intérêt à faire des choses comme ça.
Alors, je ne sais pas qui a pu penser à ça, mais, en tout cas, on
va vérifier ça. Moi, c'est la première nouvelle que j'en
ai; personne ne m'a mis au courant de ça.
M. Paré: En tout cas, moi, l'information que j'ai,
là - et ça, c'est une vérification que je vais faire -
c'est qu'il semblerait que la Société d'habitation du
Québec a permis aux firmes privées qui administrent le programme
de réclamer un dépôt aux individus...
M. Picotte: Mais...
M. Paré:... dans le but, qu'on dit, de contrer les
demandes non sérieuses ou les abus. Je dois dire que, peut-être,
il peut y en avoir quelques-uns, mais, en pourcentage, habituellement, quand
les gens prennent la peine de faire des démarches pour voir s'ils
peuvent profiter d'un programme, je ne pense pas que ce soit des demandes non
sérieuses ou des abus. Mais il semblerait qu'on ait accepté le
principe comme quoi, quand les municipalités ou les MRC confient
ça à une entreprise privée, on dit qu'on n'est absolument
pas contre ou, en tout cas, on accepte le principe qu'il y ait un
dépôt qui soit effectué.
M. Picotte: En tout cas, moi, c'est la première fois que
j'en entends parler. Chose certaine, je vais peut-être profiter de
l'occasion qui m'est offerte pour dire au moins une chose. Vous savez, les
municipalités, les MRC sont très jalouses de leur autonomie,
hein? Je trouve ça bien drôle, des fois, puis je le dis, moi. Vous
savez, on n'hésite pas, dans les municipalités, à dire aux
gens, quand ils vont voir la municipalité ou la MRC pour dire qu'ils ont
besoin d'un PARCQ locatif: Allez voir votre député pour avoir de
l'argent additionnel. On n'hésite pas à dire ça. Par
contre, quand le même citoyen, qui est en première priorité
depuis deux ans et dont le dossier ne passe pas, vient voir le
député parce qu'il dit: S'ils m'envoient voir le
député pour avoir de l'argent, je peux aller voir mon
député pour qu'il me donne une chance, puis que le
député décide de faire une pression quelque part, mon Dieu
Seigneur que c'est donc épouvantable! Ça n'a pas de bon sens que
le député intervienne là-dedans! (17 h 15)
II va falloir que les municipalités et les
MRC sachent, à un moment donné, qu'elles ne peuvent pas
parler des deux côtés de la bouche en même temps,
lâcher les gens après le député pour avoir de
l'argent et que le député n'appelle pas, à un moment
donné, quand la même personne se plaint qu'elle est traitée
injustement par les municipalités ou par les MRC. Donc, elles sont bien
jalouses de leurs prérogatives et de leur autonomie. Et, parfois, quand
on leur dit: Vous ne devriez pas faire ça comme ça, mon Dieu
qu'elles sont donc chatouilleuses! Mais il va falloir, dans ce
domaine-là comme dans d'autres, qu'elles se disciplinent. Parce que, si
elles sont trop chatouilleuses, il faudra qu'elles fassent ça par
elles-mêmes, de leur propre chef. Vous savez, la meilleure façon
de n'avoir de directives de personne, c'est de prendre l'argent dans ses poches
et de le dépenser tout seul. Ça, il fait ce qu'il veut avec. Mais
à la minute où elles ont un peu d'argent qui vient de l'ensemble
du public, il va falloir qu'elles apprennent que le chatouillement n'est pas de
rigueur.
M. Paré: Bien ça, en tout cas. Chacun notre
interprétation sur le fonctionnement de cette instance élue. Mais
moi, là où je pense qu'on a une responsabilité, parce que
c'est un programme qui nous appartient, PARCQ, à l'État du
Québec... C'est un programme qui est mis sur pied dans l'entente
fédérale, si on veut, et provinciale, sauf que, pour
l'administration, c'est nous qui devons le faire appliquer. Et, ensuite de
ça, sur le terrain, l'administration est faite de différentes
façons. Les grosses municipalités s'en occupent, l'administrent,
le gèrent et il n'y a pas de problème. Pour les autres, il y a
des regroupements - et j'en connais plusieurs - au niveau des MRC.
Là, maintenant, il semble qu'on s'en va - de plus en plus,
ça semble une autre façon qui s'étend - vers la
privatisation des services. Et c'est exactement ça dans le cas qui nous
concerne ici. On permet à l'entreprise privée d'étudier
les dossiers. Est-ce que vous seriez prêt à dénoncer et
à empêcher ça afin que, quand c'est une entreprise
privée qui fait la gérance, l'administration, l'étude des
dossiers, elle n'ait pas le droit d'exiger un dépôt de ceux qui
font une demande? Parce que c'est un programme gouvernemental destiné
aux plus démunis. Comme tous les autres programmes, on "applique" et on
voit ensuite si on y va ou pas. On voit si on est capable d'y aller ou pas. On
peut faire une demande en espérant être aidé. On
s'aperçoit qu'on va l'être, mais d'une façon trop minime de
sorte qu'on ne pourra pas... Parce que PARCQ, il y a des gens qui se rendent
jusqu'à la fin de l'étude et qui, à un moment
donné, se retirent parce que bon, oui, ils sont admissibles, ils ont un
peu d'aide, sauf que l'aide ne leur permet pas de rencontrer les paiements de
ce qu'ils vont être obligés, eux autres, de contribuer pour
être capables de faire
les rénovations.
Comment peut-il y avoir deux sortes de citoyens au Québec parce
qu'une municipalité a décidé de privatiser ses services?
Est-ce qu'il y a des citoyens dans des villes qui vont pouvoir demander une
étude, demander de l'aide aux gens de la municipalité, demander
la contribution et participer au programme PARCQ et d'autres qui, parce qu'ils
sont dans une municipalité où c'est une firme privée qui
s'occupe de faire l'étude des dossiers, eux autres, doivent faire un
dépôt? Je ne pense pas qu'il doit y avoir deux poids, deux mesures
et je ne pense pas qu'on doive payer pour "appliquer" un programme. Parce que
moi, comme député, je dois vous dire que je vais avoir des
réticences à demander aux gens d'aller "appliquer", sachant qu'on
va leur demander un dépôt.
M. Picotte: Moi, tout ce que je peux vous dire sur ce
dossier-là... D'abord, ça ne peut pas être moi qui l'ai
autorisé, c'est la première fois que j'en entends parler.
Deuxième des choses, il n'y a jamais eu de directive de
donnée pour qu'on "charge" un "ticket" modérateur. Ce que je peux
dire, par exemple, c'est que le gouvernement via la Société
d'habitation paie entre 500 $ et 700 $ à peu près par dossier aux
municipalités pour faire monter le dossier. À partir de ce
moment-là, moi, j'ai drôlement l'impression qu'elles n'ont pas
à "charger" à d'autres citoyens le fait de monter le dossier. On
paie déjà, nous autres, pour monter le dossier. À ce que
je sache, il n'y a personne au gouvernement qui a dit: On ne paie plus pour
monter les dossiers. J'aurais compris cette situation-là si le
gouvernement avait dit: On ne paie plus pour monter le dossier, montez votre
dossier comme vous le désirez. Mais il nous coûte
déjà entre 500 $ et 700 $. Et, quand je vous dis entre 500 $ et
700 $, c'est parce qu'il y a, quand même, une latitude dans le sens du
nombre de kilomètres à faire pour aller voir sur place ce que
ça prend pour monter 1e dossier, etc. Donc, on verse entre 500 $ et 700
$, dépendamment de la distance pour aller évaluer le dossier, des
voyages à faire pour aller vérifier la maison en question et pour
bien s'assurer que la demande est justifiée. On paie entre 500 $ et 700
$. Donc, moi, je vois mal que quelqu'un en "charge" encore de façon
additionnelle, on paie déjà pour monter le dossier. Alors, c'est
bien évident, si quelqu'un a donné une directive comme ça,
elle ne vient pas de chez nous. Mais, si quelqu'un a fait ça, à
mon avis, il outrepasse ses pouvoirs.
M. Paré: Vous seriez prêt, étant donné
que le gouvernement paie déjà pour l'étude des dossiers,
à aller même jusqu'à l'interdiction à ces
firmes-là d'aller chercher un montant, de prime abord, pour
l'étude des dossiers?
M. Picotte: À mon point de vue, il va se passer deux
choses à partir de ce moment là. D'abord, on va commencer par
aller voir si, effectivement, ça se fait - ce dont je ne doute pas, mais
que je ne sais pas, puisque personne ne m'a mis au courant et que c'est la
première fois que j'en entends parler - et, si ça se fait,
pourquoi ça se fait et de quel droit ils ont décidé de le
faire. Deuxième des choses, si, effectivement, ils veulent "charger" un
prix aux gens pour le faire, il faudra que je diminue d'autant ma quote-part,
si c'est ce qu'ils souhaitent. Parce qu'on ne peut pas être deux à
payer pour fabriquer le même dossier. C'est comme quelqu'un qui paierait
deux fois son compte d'électricité; j'imagine qu'il va aller le
réclamer quelque part, à un moment donné. Ce n'est pas
supposé se faire et on va les questionner afin de savoir pourquoi ils le
font. Si, effectivement, ils le font, ils ne doivent pas le faire. C'est aussi
simple que ça et on va leur donner des directives précises.
M. Paré: O.K.
M. Picotte: On paie déjà pour monter des dossiers,
nous. Je vois mal... Si quelqu'un veut payer à notre place, qu'il nous
le dise, il n'y a pas de problème. Mais, tant qu'on va payer pour monter
les dossiers, j'imagine qu'on ne devra pas "charger" une deuxième fois
pour monter un même dossier à quelqu'un parce qu'il va y avoir de
l'abus quelque part. Et cet abus ne sera pas fait par nous.
M. Paré: O.K.
M. Picotte: Vous comprendrez que ces choses-là, les gens
prennent bien garde de nous en parler.
M. Paré: Oui, sauf que, selon les informations, en tout
cas, ce serait permis et ça se ferait. C'est ce qui n'est pas
correct.
M. Picotte: II faut voir, d'abord, pourquoi c'est permis. Si
c'est permis parce que nos règlements ne le défendent pas,
ça, c'est un ajustement de règlements qu'il faudra faire. Si
c'est permis parce que quelqu'un a donné l'autorisation, il faudra voir
de qui, parce que nous, on ne l'a pas donnée. Mais on va savoir ce qui
se passe au juste en allant vérifier.
M. Paré: Selon les informations que j'ai, ça aurait
été permis par la Société d'habitation du
Québec. Je voudrais qu'on m'assure que ce principe n'est absolument pas
accepté, qu'on est contre et que ce n'est pas une façon de
refiler aux plus démunis, encore une fois, l'étude.
M. Picotte: On va vous donner une réponse
là-dessus, mais, si ça a été permis, ça n'a
pas
été permis par le ministre et ça n'a pas
été permis par les dirigeants de la Société
d'habitation du Québec. Je ne vois pas qui, à part la
Société d'habitation, peut donner des permissions.
M. Paré: Bon.
M. Picotte: en tout cas, s'il y a quelqu'un qui a donné
une permission et qui ne devait pas en donner, fiez-vous sur moi. comptez sur
ma collaboration.
M. Paré: J'en prends bonne note. Maintenant, j'aimerais
qu'on fasse un petit bout sur...
Le Président (M. Garon): M. le ministre, avez-vous
l'intention de l'interdire, comme politique?
M. Picotte: Bien, on va commencer par examiner c'est quoi.
Évidemment, si on ne l'interdit pas, on ne paiera plus. À toutes
fins utiles, nous, on paie pour monter les dossiers et on va continuer de payer
pour les monter. On ne souhaitera pas qu'un autre paie en plus pour monter les
mêmes dossiers.
M. Paré: Mais ce qui peut arriver, M. le ministre, c'est
que les gens demandent une avance remboursable ensuite. Je ne trouve pas
ça correct parce que, à mon avis, les citoyens ont le droit
d'appliquer" à des programmes et de ne pas avoir à
débourser un sou avant de savoir s'ils sont admissibles. Et là,
on dit qu'ils font un dépôt de 250 $, remboursable. Ils font
attendre aux citoyens le paiement qui doit venir de la Société
d'habitation du Québec à la compagnie. Je voudrais bien qu'il y
ait privatisation des services municipaux quand c'est bénéfique
pour l'ensemble des contribuables, pour autant que ça ne se fasse pas
sur le dos des bénéficiaires d'un programme. Donc, c'est une
avance remboursable, un dépôt remboursable au moment où le
gouvernement va payer pour les frais. Sauf que je pense que, lorsqu'une
entreprise privée accepte d'être l'organisme intervenant pour
faire une étude de dossier, elle devrait le faire comme les villes le
font en attendant le paiement de la Société d'habitation du
Québec et non pas en faisant payer des gens qui demandent une
étude de dossier.
M. Picotte: II y a peut-être des gens, dans des
municipalités, qui n'ont pas encore compris qu'ils doivent donner un
service à leurs citoyens.
M. Paré: En tout cas, le message est passé et
j'espère que ça va se corriger.
M. le Président, est-ce que vous aviez fini?
Le Président (M. Garon): Pardon?
M. Paré: Avez-vous d'autres questions sur ça?
Le Président (M. Garon): non, non. je me demandais
simplement, après les considérations du ministre, s'il voulait
dire qu'il avait l'intention de l'interdire formellement ou non.
M. Paré: O. K. Maintenant, toujours sur un dossier
d'habitation sociale: les coopératives, les organismes sans but lucratif
et les groupes de ressources techniques. J'aimerais qu'on fasse un petit bout
là-dessus. Entre autres, pour les groupes de ressources techniques, les
GRT, on sait que, depuis un certain nombre d'années, le budget va aussi
en décroissant là-dedans. Les gens sont de moins en moins
aidés, quelques groupes sont disparus et, maintenant, ils doivent
continuer à assurer un financement pour les services qu'ils rendent de
plus en plus. Et je sais, puis on a juste à regarder sur l'ensemble du
territoire l'utilité des groupes de ressources techniques à la
condition de croire que les logements coopératifs et les organismes sans
but lucratif, c'est quelque chose qui nous intéresse. Quand on y tient
et qu'on veut en avoir plus, il faut se donner les moyens. Faites juste
regarder sur l'ensemble du territoire québécois, là
où il y a des groupes de ressources techniques, il y a des
coopératives et des organismes sans but lucratif. Là où il
n'y en a pas, peu importe la grosseur de la population, il y en a moins ou il
n'y en a pas. Je dois vous dire que je suis bien placé pour le savoir
quand on regarde sur l'ensemble du territoire de la Montérégie et
de l'Estrie, les villes où il y a beaucoup de logements
coopératifs et d'organismes sans but lucratif, c'est là où
il y a des groupes de ressources techniques sur place. Pourquoi? Parce qu'ils
font des contacts, ils font de la promotion, ils font de la publicité et
ils travaillent avec les groupes. Et là où il n'y en a pas, les
gens ne le savent pas, ils ne les connaissent pas, donc il ne s'en implante
pas. Granby, avec 50 000 citoyens, il y a une coopérative d'habitation.
Et pourtant, allez voir à Saint-Hyacinthe, puis allez voir à
Sherbrooke, puis allez voir dans des villes même plus petites que Granby,
il y en a plus parce que les gens savent que ça existe, puis parce que
les groupes en font la promotion. Et moi je pense que c'est essentiel et utile
qu'il y en ait dans les municipalités. C'est même pour le
gouvernement une économie.
Parce que, quand on fait des coopératives et quand on fait des
organismes sans but lucratif, on sauve toutes sortes d'autres logements plus
coûteux. Ça peut aller de HLM à centre d'accueil, ça
peut aller aussi loin que ça, ou de résidences adaptées
aux personnes handicapées. Ce sont les meilleurs programmes en termes
d'ajustement à sa clientèle et d'autonomie aussi pour les gens
qui ne sont pas capables de façon individuelle de devenir
propriétaires. Regardez le genre d'OSBL qui se créent, c'est pour
les
personnes âgées, c'est pour les personnes
handicapées, c'est pour les personnes démunies. OSBL, en tout
cas, en totalité, coopératives, c'est un peu plus varié
comme clientèle, ce n'est pas nécessairement juste les plus
démunis, c'est aussi revenus moyens et modestes et je trouve que c'est
correct qu'il y ait un espèce de "mix" à l'intérieur de
ça. Ça permet, justement, de ne pas ghettoïser dans une
certaine façon. Donc, moi, c'est un programme auquel je crois et
j'adhère. Les GRT sont essentiels. Bon, on sait qu'on a
décidé d'aller en coupures de budget jusqu'en 1990-1991 au niveau
du financement. Les GRT vous ont soumis un nouveau mode de reconnaissance et de
financement qui est à mi-chemin un peu entre ce qu'ils ont et ce qu'on
veut leur donner et je trouve que la proposition qu'ils vous ont faite est tout
à fait acceptable et à mon avis, comme elle vient d'eux autres,
ça veut dire qu'ils sont prêts à faire un effort pas mal
magistral pour être capables de se financer.
La proposition, vous l'avez déjà depuis un certain temps
et je pense que les groupes sont en droit d'attendre une réponse. Est-ce
que je pourrais savoir, c'est quoi votre intention par rapport à la
proposition de financement qui vous est faite par l'Association des GRT du
Québec?
M. Picotte: J'ai eu effectivement des représentations de
la part de mes collègues de l'Assemblée nationale sur ce
sujet-là, autant du côté du gouvernement évidemment
que du côté de l'Opposition. Un de mes prédécesseurs
avait décidé, je pense à la suite de discussions qu'il a
pu avoir avec les groupes de ressources techniques, avec les GRT, de faire un
genre de, passez-moi l'expression, "phasing out" - c'est de même qu'on
explique ça pour bien se comprendre - sur la subvention qui est
accordée aux GRT. Finalement, on baissait de 25 % par année
jusqu'à en arriver à cette année où c'était
la dernière année où on offrait un montant de subvention
aux GRT. Il faut d'abord dire deux choses, il faut bien préciser deux
choses. Dans le monde urbain, les GRT se tirent assez bien d'affaire parce
qu'il y a plus de construction, il y a plus de projets et c'est dans le monde
rural, évidemment, que les GRT ont un peu plus de difficultés. Il
y a une autre chose qu'il faut se dire aussi c'est que les GRT vont chercher 4
% du projet en termes de financement. (17 h 30)
Prenons par exemple un projet de 300 000 $, il revient aux GRT 12 000 $;
en termes d'honoraires aux GRT, sur un projet de 300 000 $, H revient 12 000 $.
C'est une forme de financement que les GRT... Évidemment, dès
qu'ils mettent des projets en marche et que ces projets-là sont
acceptés, c'est une forme de financement qui est
intéressante.
En 1988, je pense, on avait fait, dans ce genre de projet là, 534
logements. Ça veut dire qu'il n'y avait pas eu d'honoraires tellement
énormes, compte tenu qu'il y avait eu 534 logements qui s'étaient
construits. En 1989, on parle de 1500 logements. C'est évident que plus
on fait de logements, donc trois fois plus, la part qui revient aux GRT aussi,
la part de financement, est trois fois plus élevée que la part
qu'ils ont eue en 1988. Alors moi, j'ai été sensible, parce que
les GRT, en général, ont dû recevoir, en 1989, ou devraient
recevoir en 1989, selon le montant que nous mettons à l'intérieur
de l'enveloppe budgétaire, en termes de 4 %, doivent recevoir 116 000 $
à peu près de retour en termes d'honoraires. J'ai
été sensible à leurs représentations, j'ai
regardé ça, et j'ai fait, présentement, une proposition au
Conseil du trésor concernant le financement des GRT qui est en train
d'être analysée par les analystes du Conseil du trésor. Je
n'ai pas eu encore la réponse des analystes, c'est-à-dire que les
analystes n'ont pas produit leurs réflexions sur papier. Dès,
évidemment, que j'aurai ça, j'irai au Conseil du trésor
soit pour les remercier d'avoir accepté ma proposition, ou pour
défendre le point de vue que j'ai à défendre. C'est parce
que, justement, j'ai compris que, surtout du côté rural, on avait
un petit peu plus de difficulté du côté des GRT et qu'il
fallait peut-être encore continuer d'offrir pour un certain temps un
montant d'argent en termes de soutien qui ne dépassera pas, bien
sûr, le montant des 25 % dont on a parlé, de la dernière
année, mais j'attends ce qu'on appelle en langage d'administration les
bleus du Conseil du trésor pour être en mesure de savoir quelle
sorte de discussion j'aurai à faire, par la suite, avec mes
collègues face à cette demande pour financier les GRT.
M. Paré: En tout cas, j'espère qu'il va y avoir
quelque chose d'acceptable pour eux autres, puis je ne reprendrai pas tous les
arguments de tantôt, mais quand on sait qu'il coûte à peine
ou même pas 1 % du budget du logement social pour aider ces
groupes-là, mais qu'ils réussissent à mettre sur pied 20 %
des logements sociaux au Québec, c'est quand même important.
Arrêtons de le voir comme une dépense puis regardons-le pour voir
si ce n'est pas un investissement, parce que vous connaissez les demandes, vous
connaissez les listes d'attente dans les HLM, 35 000, 40 000 personnes qui sont
en attente puis tout ça. Là, avec beaucoup moins de coûts
pour l'État, ces gens-là amènent non seulement une
responsabilisation des bénéficiaires, parce que dans une
coopérative on sait qu'on doit être sociétaires, donc, les
gens deviennent propriétaires collectivement, puis on sait ce que
ça amène comme avantages aussi. Ça ne coûte pas cher
à l'État et ça permet de placer des gens qui ne sont pas
sur d'autres listes d'attente et qui nous coûtent beaucoup plus cher. Je
vais vous dire, en tout cas, je pense que c'est probablement la meilleure
solution et elle mérite-
rait d'être reconnue et aidée. Donc, comme je vous le
disais tantôt, cette formule-là ne réussira pas à
passer et à se développer s'il n'y a pas les gens qui sont des
promoteurs. Des groupes ne peuvent même pas savoir que ça existe
si on ne leur dit pas, puis si nous on leur dit - puis je le sais c'est quoi
dans les régions. Il y a pire que ça. Quand on parle d'enlever
des GRT, prenez l'exemple chez nous, c'est quand même la proximité
par rapport à d'autres régions du Québec. Quand on parie
des comtés du Lac-Saint-Jean, s'il y a un GRT à Alma, je vais
vous dire que je ne suis pas sûr qu'il va être bien bien
intéressé à aller partir une coopérative ou un OSBL
au nord de Saint-Félicien, dans un petit village, parce qu'il y a la
distance, les déplacements qui n'en finissent plus, les coûts qui
sont reliés à ça, en sachant très bien que le
projet qu'il va aller faire là-bas, ça va être un tout
petit projet, par rapport à un projet qui pourrait être beaucoup
beaucoup plus important s'il était à Roberval, Alma ou
Chicoutimi. À un moment donné, il ne faut pas vider les
régions du Québec, il faut essayer de les garder vivantes puis se
donner des services. Et ça, c'est de rendre des gens
propriétaires. En tout cas, j'espère que... Je ne sais pas si
votre proposition va dans le sens... Parce que la proposition qu'ils vous font,
c'est un peu ça, c'est de reconnaître que, dans les régions
il y a aussi des sous-régions et que, dans des régions
admimistratives qui sont quand même limitées au Québec, il
y en a qui exigent plus d'aide du gouvernement. Vous avez raison, c'est
exactement dans le sens où vous l'avez dit. C'est évident
qu'à Montréal, si on fait un projet qui frôle ou qui
dépasse 1 000 000 $, c'est plus facile de s'autofinancer. Alors que dans
les petites places les dépenses sont plus grandes et les projets sont
plus petits, en plus. Donc, c'est tout à envisager.
Je dois vous dire que je considère que les groupes de ressources
techniques ne sont pas une dépense pour le gouvernement, au montant
qu'ils demandent; il faut quand même être un peu réaliste,
quand on dit que des demandes de 54 000 $, par groupe de ressources
techniques... C'est par groupe. Si nous on est obligés de compenser en
faisant en sorte qu'on va augmenter, soit/ au niveau du ministère, soit
au niveau de la Société d'habitation du Québec, le
personnel, avec 54 000 $, on ne va pas chercher beaucoup de personnel.
Alors qu'eux sont sur le terrain, et ils consacrent un temps
énorme. Si vous avez travaillé avec ces groupes, vous savez que
leurs déplacements, ils les font le soir, et ils ne calculent pas leurs
heures, parce qu'ils doivent faire les rencontres au moment où les gens
sont disponibles. Ensuite c'est le suivi des dossiers. Moi, en tout cas,
j'espère qu'il va y avoir une réponse rapidement et une
réponse qui va dans le sens d'un maintien beaucoup plus
appréciable et raisonnable de la subvention qu'ils demandent que le plan
de désengagement de l'État par rapport à ces groupes.
Parce qu'il n'y a rien de plus facile que de faire en sorte qu'un genre de
logement disparaisse, quand on fait en sorte que le lien indispensable que sont
les GRT disparaisse. J'espère que ne les fera pas disparaître.
Revenant là-dessus...
M. Picotte:... vous avez entendu, bien sûr, mon plaidoyer
en faveur des GRT, beaucoup plus sympatique du côté des GRT du
monde rural que du côté du monde urbain, à cause de la
situation que je vous ai décrite et que vous avez si bien reprise.
M. Paré: Tout ce que j'espère c'est que ça
va se traduire en termes concrets, parce que depuis quelques années je
dois vous dire que le gouvernement n'a rien fait pour les encourager. A partir
de 1 500 000 $, dans le but de les amener, cette année à 500 000
$, c'est une mort lente, ou en tout cas c'est leur compliquer la vie. Ça
fait que, comme vous dites, il y en eu 534 en 1988 mais ça veut dire
qu'on est parti de... Vous donniez des chiffres tantôt, qu'on a
déjà fait 5000 HLM dans une année. On a déjà
fait aussi au-dessus de 5000 logements dans ces secteurs d'organismes sans but
lucratif. On s'est ramassé à 534 en 1988. On parle de 1500 en
1989. Bon, on parle de 1500 en 1989 mais on parle de quoi en 1990? Vous allez
me dire: Tu joues dans le futur. Non, je joue dans le présent. Parce que
ma crainte, c'est que, pour 1990, on joue dans le zéro.
Je vous ai posé une question en décembre à
l'Assemblée nationale, justement concernant ça. On va faire quoi?
Je vous disais, en décembre - je ne me souviens pas de la date
exactement - le 8 décembre, il va arriver quoi avec les appels de
propositions? Les députés savent de quoi on parle. Les appels de
propositions, il faut absolument que la Société d'habitation du
Québec aille en appel de propositions pour que tous ceux qui ont des
projets d'organismes sans but lucratif et de coopératives dans leur
municipalité et dans leur comté puissent arriver avec des projets
et les soumettre, si on veut que ça se réalise.
Déjà, en décembre, c'était presque une
affirmation, en tout cas c'est une crainte justifiée de dire que si,
dès maintenant - et là je recule de deux mois - on ne va pas en
appel de propositions, comment pensez-vous qu'on va réaliser
d'unités en 1990? Je dois vous dire, plus on attend, plus on est
sûr qu'il ne se fera rien. On est rendu à la fin de
février. Les appels de propositions ne sont pas lancés, en
sachant ce que ça veut dire. Un appel de propositions doit d'abord
être rendu public, doit être connu avec un temps limité pour
envoyer les propositions. Ensuite, on les étudie et on regarde s'ils
sont recevables et ensuite on fait un choix et, quand on a fait le choix, ce
sont les procédures de retour en informant les gens que C'est eux.
Ensuite, il faut trouver le terrain, il faut aller en appel d'offres, il
faut trouver l'entreprise. Ça prend les plans et les devis, et ensuite
on doit construire. Rendus où on est rendus, je commence à penser
que pour cette année on ne pourra pas en réaliser. On va
compléter ce qui n'a pas été fait l'an passé, tant
mieux. Il faut que ça se fasse. Sauf que compléter ce qui a
été fait l'an passé ça veut dire que cette
année on peut en accepter. J'espère qu'on va au moins en
accepter. On va en accepter mais on ne réalisera pas d'unités
acceptées en cours d'année, au moment où on est rendus.
À moins vraiment d'activer les choses. Est-ce que, pour cette
année, on peut espérer qu'on a l'intention d'en réaliser,
non seulement d'en accepter et d'en réaliser et, si oui, est-ce que
ça veut dire qu'on est prêt, demain matin, à s'en aller
dans les appels de propositions?
M. Picotte: D'abord, il y en a 460 qui sont en voie de
réalisation, là, de la programmation de l'année
passée qui n'ont pas pu être faits, il y en a 460, pour
l'année 1990. Et l'autre partie, à ce qu'on me dit, il y a
déjà pas mal de choses de faites, il ne nous reste qu'à
voir confirmer par la partie fédérale les 50 % du budget qui
restent à obtenir. Donc, ça devrait se faire en début
d'avril, pour mettre en marche les projets qui devront être mis en marche
et qui devront aller en appel de propositions. Maintenant, vous comprendrez,
bien sûr, et ça je pense que je n'ai pas besoin de vous faire une
longue dissertation pour vous dire que, tant et aussi longtemps que je n'ai pas
les 50 % de budget qui me seront alloués via le gouvernement
fédéral dans l'entente, je peux difficilement commencer à
annoncer des projets à gauche et à droite. Je ne peux pas en
annoncer pour 100 % alors que j'ai 50 % de mon budget entre les mains. Mais,
aussitôt que je vais avoir les autres 50 %, c'est là qu'on va
mettre en marche tous ces projets-là, en termes d'appels de propositions
et en termes de réalisation, en espérant que le budget va
démarrer le plus vite possible.
M. Paré: Donc, ça veut dire qu'on est sûrs et
certains, au moment où on se parle, qu'il n'y a rien qui peut être
accepté avant avril.
M. Picotte: Annoncé avant le mois d'avril, ça c'est
sûr. C'est sûr, il faut le dire tel que c'est, c'est comme
ça. Je ne peux pas annoncer quelque chose que je n'ai pas entre les
mains. Et on s'en est plaint.
M. Paré: Mais comment, je ne sais pas comment prendre ma
question pour être bien clair, là. Pourquoi, dans ce secteur
particulier, on n'est pas en mesure d'aller en appel de propositions - et je
dis bien, on aurait dû aller, et non pas on devrait aller, on aurait
dû aller. Si on croit à ce mode de logement, et on trouve que
c'est bénéfique et c'est bon, comment se fait-il que dans ce cas
particulier on ne soit pas allés en appel de propositions quand
c'était le temps pour en réaliser en 1990, en sachant que
l'entente fédérale-provinciale se poursuit tant et aussi
longtemps qu'on ne la modifie pas, comme vous disiez tantôt? Comment se
fait-il qu'on ne peut pas, et qu'on n'est pas allés en appel de
propositions pour un certain nombre, en fonction du budget qui est
déjà sur la table? On ne peut pas, dans celui-ci, on pouvait
tantôt, vous m'avez dit dans les HLM, on pouvait se permettre non
seulement d'en annoncer, au moins autant que l'année
précédente, mais trois fois plus. On partait de 1000 et on monte
à 2812, dans les HLM publics, et là on se dit, mais
écoutez, ne vous énervez pas avec ça, l'entente se
poursuit et elle continue. Et puis là on ira négocier et si
jamais il y a quelque chose on coupera ailleurs.
Je reviens à ma question du début dans le premier sujet
que j'ai traité, les HLM. Ça veut dire que, si on a pris le
risque dans les HLM d'en annoncer autant et de se garantir qu'on va les
réaliser, c'était au détriment d'autres. Et là on
est rendus aux autres. Ça veut dire qu'on est allés dans les HLM
pour des annonces, parce qu'on a l'intention - je ne vous le reproche pas, je
vous le dis: Moi aussi les HLM j'y crois - on a l'intention de réaliser
dans un secteur les HLM et on est en droit de le faire parce que l'entente se
poursuit et on va aller chercher l'argent quitte à couper ailleurs. Moi,
je vous dis: Oui les HLM, mais pas au détriment des organismes sans but
lucratif et des coopératives d'habitation. Et là ça semble
être ça. Ils sont victimes d'une autre décision, parce
qu'on ne va pas en appel de propositions, alors que l'entente se poursuit. Et
là on sait bien que, si c'est en avril, avant que tout soit rendu...
Avril c'est le mois de mai, lancé en mai, avant de tout entreprendre, il
ne se réalisera aucune unité de logement dans ces
secteurs-là en 1990. C'est une année de perdue, par rapport
à ce secteur qui est important.
Moi je vous dis, M. le ministre, ils sont importants, et pourquoi on n'y
va pas maintenant, avec au moins un certain nombre? Je préfère un
nombre limité, qu'on pourra ajouter à partir du mois d'avril-mai,
qu'on pourra ajouter, advenant qu'il y ait plus de budget et qu'on
réussisse à aller en chercher, mais au moins qu'il y en ait
quelques-unes, des unités, qui se réalisent, là où
le besoin est le plus pressant. Vous le savez, dans les grandes
métropoles, je ne veux pas négliger les autres, là, mais
dans ces secteurs-là, avec les problèmes de logement qu'on
connaît, qu'on ne permette pas de -alisation de logement social de ce
type d'habitation, qu'on saute une année, je trouve que ça n'a
pas de bon sens. Vous étiez sensibles, parce qu'en décembre,
à la question que je vous posais, vous avez dit: Oui, on est bien
conscients et on s'attend à une réponse rapidement et on
espère qu'en février... Sauf que là, maintenant, on
n'est
plus en février, on saute le mois de mars, on est rendus au mois
d'avril, avant même d'avoir une réponse. Ça veut dire que,
je comprends la négociation, je le sais qu'il y a des délais, et,
là-dessus, je dois vous dire, je trouve un peu aussi grave que les
délais, on soit rendus à la renégociation maintenant quand
on aurait pu l'entreprendre avant aussi. Le budget fédéral est
déposé, et là je suppose qu'après ça va
être notre partie et on va se dire: Quoi? On attend notre budget à
nous qui va avoir lieu en... Je ne le sais pas. Peut-être au mois de mai
seulement, au Québec aussi, parce que je sais que M. Levesque doit se
casser la tête de ce temps-là à ajuster le budget avec ce
qu'Ottawa nous a donné comme cadeau. Mais est-ce qu'on ne risque pas, en
retardant d'une négociation à une autre, d'un budget à un
autre et de l'attente d'une autre instance à une autre, qu'on se ramasse
avec aucune unité cette année? (17 h 45)
M. Picotte: D'abord, ça fait quelques mois qu'on est en
négociation avec le fédéral sur l'ensemble
budgétaire et des transferts de budget à être
effectués, via la Société d'habitation, à
l'intérieur de l'entente. Ça, ça fait déjà
quelques mois qu'on est en discussion. Il y a eu une rencontre des ministres au
mois de décembre, bien sûr. Il y en aura une autre au mois
d'avril. Maintenant, de deux choses l'une. Je pense bien qu'il faut bien avoir
ça à l'esprit, là. On aurait pu régler ça
vite, le dossier dont vous me parlez, à condition que dès le mois
de décembre je dise: Écoutez, donnez-moi l'argent que j'ai eu
l'année passée et ça va me satisfaire, je suis content et
je m'en vais chez nous, puis là on va tout mettre en marche pour ne pas
qu'il y ait de problèmes. Ça, c'est une façon de
procéder. Moi, je n'ai pas choisi cette façon-là parce que
je sais qu'il y a un manque à gagner. Je veux aller en chercher de
façon additionnelle. Ou bien, l'autre point, c'est de dire: On
établit un mécanisme et on joue la joute qu'il faut jouer en
termes d'effort pour être en mesure, peut-être, d'aller chercher 20
000 000 $, 30 000 000 $, 40 000 000 $ ou 50 000 000 $ de plus. Je pense tout
haut et, à partir de ce moment-là, bien, il y a un prix à
payer pour ça qui est de retarder un petit peu des projets.
Évidemment, la seule façon de ne pas retarder les projets
c'était d'accepter ce qu'on avait les deux yeux fermés et
peut-être d'avoir encore une coupure parce que ça coûte
encore plus cher en Ontario. Ça, je ne voulais ça d'aucune
façon. Donc, il faut attendre l'autre façon, qu'est-ce que vous
voulez? Ce n'est pas moi qui commande les réunions
fédérales-provinciales et il faut y aller au moment où
elles sont cédulées.
L'autre point, c'est qu'il n'est pas si évident que ça, un
coup qu'on aura notre budget, qu'on soit obligés d'aller en appel de
propositions parce qu'on est en discussion présentement avec lé
MSSS, le ministère de la Santé et des Services sociaux, pour
être en mesure d'en faire de ce genre de projets au niveau des personnes
âgées en perte d'autonomie et au niveau des personnes
handicapées. Alors, on est en train de discuter là-dessus si bien
qu'on pourrait, dès qu'il y aura une entente, s'empêcher d'aller
en appel d'offres pour être en mesure de réaliser des projets
très rapidement dans ce domaine-là. Donc, il n'est pas
évident qu'on ne pourra pas en faire cette année, au contraire.
On est en train de regarder tout ça pour faire en sorte qu'on en fasse
une bonne partie cette année. Mais, encore là, il est trop
tôt pour vous dire que... Il n'y a pas d'entente de signée entre
mon collègue, le ministre de la Santé et des Services sociaux, et
moi-même face au projet dont je vous parle. On est en discussion. On est
en discussion très avancée, ça va très bien
là-dessus, et je me dis, bon, si on gagne quelques millions de dollars
additionnels pour ce volet-là, parce qu'on aura patienté trois
mois de plus, bien, à toutes fins utiles, on aura gagné quelques
millions de dollars plutôt que de laisser aller et dire: Faisons ce qui
s'est fait l'année passée, faisons-en un peu moins et se
retourner de bord et dire: Bon, comme on n'a pas plus de budget, on n'en fait
pas plus. C'est le prix à payer, qu'est-ce que vous voulez que je vous
dise? Je le déplore moi aussi mais si j'ai quelques millions de dollars
additionnels, là, tout le monde va peut-être trouver qu'on a
joué la bonne carte.
M. Paré: Que ce genre d'habitation soit socialement
presque indispensable maintenant, j'en conviens, je l'ai dit tantôt,
ça s'adresse aux personnes handicapées, aux personnes en
difficulté, aux personnes âgées. Donc, c'est évident
que ça a un lien avec le ministère de la Santé et des
Services sociaux sauf que ce que vous venez de dire, en tout cas moi, pour le
nombre d'années que je m'intéresse au dossier et que je suis
ça, ce que vous êtes en train de dire est quand même, je
dois dire, une nouvelle orientation ou un virage assez majeur. Si j'ai bien
compris, ça voudrait dire qu'on pourrait maintenant accepter, sans appel
de propositions, des projets beaucoup plus rapidement, qui ne seraient plus des
projets issus du milieu mais décidés par le ministère de
la Santé et des Services sociaux. Je dois dire que je suis prêt
à l'envisager mais j'ai beaucoup de points d'interrogation
là-dessus. Le choix va se faire comment et à partir de quels
critères? Et est-ce qu'on ne risque pas si, nous, on décide de...
Comment je dirais ça? On a des HLM pour personnes âgées, on
a des centres d'accueil, on a des centres hospitaliers de soins de longue
durée et là on s'aperçoit que les clientèles
vieillissent, c'est évident, comme nous tous, et on change les vocations
des centres. Les centres d'accueil vont devenir des centres hospitaliers de
soins de longue durée. Les HLM vont devenir en quelque sorte des
mini-centres d'accueil avec des services
ajoutés. C'est ça l'orientation qu'on est en train de se
donner. Vous êtes en train maintenant de me dire que des organismes sans
but lucratif risquent de devenir des centres d'accueil. Là, je projette
ou je réfléchis tout haut sauf que ça pourrait presque
être ça. Si le ministère de la Santé et des Services
sociaux a pris entente avec le ministre responsable de la Société
d'habitation du Québec qui décide non pas de dire: On va
implanter à un endroit X un centre d'accueil mais on va implanter
à un endroit X un organisme sans but lucratif pour les personnes
âgées, est-ce qu'on est en train de dire que le réseau va
s'étendre via la Société d'habitation du Québec
dans l'aide aux personnes du troisième âge pour régler un
problème qui se discute dans un autre salon au moment où on se
parie? Est-ce que ça veut dire, si on ne va pas par appel de
propositions par projet soumis par les groupes de ressources techniques suite
à la mobilisation de gens mais à l'inverse aussi, dans la
majorité des cas, à des demandes de citoyens qui ont
identifié un besoin et qui veulent y répondre, que, maintenant,
on va l'implanter comme ça du haut, par un conseil d'administration
comme ceux qu'on retrouve dans les CLSC, les hôpitaux et tous les
organismes, les institutions directement publiques et non plus des organismes
à but non lucratif? Est-ce qu'on a l'intention cette année, parce
que vous me dites que les discussions sont avancées... Je pense que
c'est bon que les gens qui ont des espoirs sur des unités via le
cheminement régulier du ministère de l'habitation et non pas du
ministère de la Santé et des Services sociaux... Je pense qu'il
faut qu'on soit informés. Vous avez dit tantôt que les discussions
sont avancées passablement. Est-ce au point où on pourrait
annoncer dès cette année, en 1990, des projets de
réalisation d'habitation pour les personnes âgées ou
personnes handicapées qui ne seraient pas des projets soumis dans le
cadre habituel et que ce serait finalement comme la propriété du
ministère de la Santé et des Services sociaux?
M. Picotte: Non. C'est justement. Vous n'avez rien compris dans
ce que j'ai dit, au contraire.
M. Paré: Bon, bien, je vais vous écouter
attentivement.
M. Picotte: D'abord, on ne prendra pas des budgets, nous autres,
à la Société d'habitation du Québec pour
transférer ça au ministère de la Santé et des
Services sociaux pour qu'ils fassent des centres d'accueil. Ce n'est pas
là le but. Le but, c'est d'identifier avec le ministère de la
Santé et des Services sociaux des besoins. Exemple, on découvre
qu'à Granby il y a un besoin particulier pour des personnes
handicapées du côté de l'habitation. On s'entend avec le
ministère de la Santé et des Services sociaux pour dire: Oui, il
y a un problème particulier, il y a un besoin et il faut combler ce
besoin-là le plus rapidement possible. À partir du moment
où ça, c'est fait, on s'en va voir un OSBL avec le milieu. On dit
au milieu: II faudrait, à l'intérieur de notre programmation -
là, on ne parie pas de toute la programmation, on parle d'une partie de
la programmation - il y a un besoin là qu'on a identifié avec le
ministère de la Santé et des Services sociaux. Et on dit par la
suite, on s'entend avec le milieu, un OSBL, pour dire: Maintenant, on fait un
projet là, ce qui ne nous oblige pas à aller en appel d'offres ou
en appel d'offres de projet parce qu'on sait exactement ce qu'on veut faire,
l'endroit où on veut le faire et pour quelle clientèle on veut
faire. On travaille en collaboration avec les OSBL du milieu, avec le milieu,
et non pas passer par le ministère de la Santé et des Services
sociaux. Sauf qu'on a identifié avec le ministère de la
Santé et des Services sociaux des besoins de la population de Granby,
des besoins de la population de Trois-Rivières, de Shawinigan, qui ne
sont pas nécessairement les mêmes et qui ne sont pas
nécessairement aussi avancés les uns que les autres. Et une
partie du budget seulement sera imputée à ce genre
d'activité là, ce genre de projet là, ce qui nous
permettra d'aller plus rapidement, compte tenu du fait qu'on est un petit peu
en retard, d'aller plus rapidement pour réaliser des projets. C'est
comme ça que ça va se réaliser, avec le milieu.
M. Paré: Effectivement, il y a encore quelque chose que je
ne comprends pas malgré l'explication. C'est facile de dire qu'on
identifie les projets via le ministère de la Santé et des
Services sociaux et, quand on les a identifiés, on décide d'avoir
un beau projet et on va voir un organisme sans but lucratif. On ne va pas voir
un organisme sans but lucratif comme on va voir un hôtel de ville dans un
centre, une municipalité. Un organisme sans but lucratif, ça se
crée à partir des besoins. Les besoins sont déjà
identifiés par les OSBL qui, eux autres, sont en attente d'appel de
propositions. Si on fait ça comme ça, ça veut dire qu'on
vient... parce qu'on va aussi passer par un organisme sans but lucratif. Il y a
des gens qui vont devoir passer par l'appel d'offres, d'autres qui ne passeront
pas, pour les mêmes besoins, parce que le ministère de la
Santé et des Services sociaux peut bien identifier, selon ses
statistiques et celles qui sont prélevées par les CLSC, les
besoins pour les personnes handicapées et les besoins pour les personnes
âgées, en fonction des listes d'attente dans les
municipalités, sauf qu'ils n'auront certainement pas, ces
organismes-là, préparé un OSBL. Ça veut dire quoi?
Le ministère, parce que j'essaie de rendre très concrète
la démarche que vous proposez, ça veut dire que, si le
ministère, d'après sus listes d'attenlo. ko rend compte
qu'à Grandy, par exemple, il y a un
manque pour les personnes âgées, qui sont
identifiées d'après les listes d'attente qui sont fournies par
les différents centres d'accueil ou les hôpitaux de soins
prolongés ou CLSC, peu importe, ce serait le ministère qui
s'adresse à un OSBL, donc, qui s'adresse au CLSC pour dire de monter un
groupe ou OSBL? Non? Expliquez-moi.
M. Picotte: Non. C'est la Société d'habitation,
c'est nous, ça n'a rien à voir avec le ministère de la
Santé et des Services sociaux. Ce qu'on veut c'est que le
ministère de la Santé, en plus de nous identifier une
clientèle en difficulté, se greffe à nous pour donner
certains services, à l'intérieur. C'est tant mieux. C'est ce qui
se passe. Il ne faut pas aller se promener sur la planète Mars pour se
rendre compte que, dans nos HLM, il y a des gens qui sont en perte d'autonomie.
Plutôt que de les sacrer dans un centre d'accueil, où ils s'en
vont là, parqués, pour mourir, excusez l'expression, ce qui est
extrêmement pénible pour l'individu, c'est de faire en sorte que,
si on leur donnait un minimum de services additionnels, ils resteraient encore
dans leur habitation, et ils souhaitent rester dans leur habitation, non pas se
retrouver dans un centre d'accueil où ils voient des chaises roulantes
et des personnes en béquilles, puis des personnes qui sont confuses,
parce que c'est rendu à ce niveau-là, au niveau des centres
d'accueil, mais leur offrir un minimum, par exemple, un minimum de
cafétéria.
M. Paré: Je suis d'accord avec vous, M. le ministre.
M. Picotte: Si vous êtes d'accord, c'est ça.
M. Paré: Je suis d'accord, je l'ai dit tantôt, je
suis d'accord et il y a des transformations d'institutions qui sont en train de
se faire et puis tant mieux. Je vous le disais tantôt, les centres
d'accueil sont en train de devenir des hôpitaux de soins prolongés
de longue durée, puis il y a des HLM qui deviennent presque des centres
d'accueil, et c'est la normalité des choses à cause du
vieillissement de la population. Donc, qu'il y ait une collaboration entre les
deux ministères de fournir des services à l'intérieur, je
suis d'accord. Mais là c'est une information que je cherche, parce que
ce n'est pas au niveau des services et de la collaboration entre les deux
ministères, c'est au niveau d'octroyer ou de mandater, d'autoriser, de
donner à un groupe des unités. Selon la nouvelle formule que vous
proposez, concrètement, c'est quoi les étapes? Habituellement,
quand il y a un programme, il y a des étapes, on peut les retrouver sur
une feuille. Ce sera quoi l'étape? Comment? Le ministère qui
identifie qu'il y a un besoin dans une municipalité et qui veut avoir un
OSBL, un OSBL, nous, c'est un terme qu'on utilise comme n'importe lequel, mais,
en fait, un OSBL, c'est un regroupement de personnes qui décident de
répondre à un besoin. Donc, on dit que le ministère
identifie le OSBL puis demande de réaliser. On l'identifie comment?
C'est ça que j'essaie de comprendre.
M. Picotte: M. le Président, je vais demander à M.
Angers de donner quelques explications, peut-être que ce sera plus clair
dans l'esprit du député de Shefford, en espérant, en
souhaitant que ce le soit.
M. Angers: En fait, M. le député, ce qu'on essaie
de faire ce sont des choses qu'on a eu l'occasion de pratiquer, je dirais, avec
le MSSS, au cours de nos appels de propositions, par exemple, pour les
sans-abri. On allait voir le MSSS et on disait qu'on a une ressource à
mettre sur place à tel endroit; cependant, nous autres, on fournit la
coquille, on fournit l'habitation et on fournit quelques services
résidentiels, mais après ça il faut amener la
thérapie, soit psychosociale ou médicale, vraiment, et on
travaillait en liaison avec eux sur certains projets. Alors, les ententes
fédérales-provinciales prévoient que, lorsqu'on fait des
interventions à caractère spécial comme ça, on
n'est pas obligés d'aller forcément en appel de propositions pour
la bonne et simple raison que, parfois, je dirais, le projet le mieux
monté sur papier n'est pas nécessairement dans la ville
où, je dirais, le besoin est le plus évident. ce qu'on veut
faire, cette année, et on ne prétend pas qu'on va épuiser
par là toute notre programmation, c'est d'aller voir le msss, le
ministre de la santé et des services sociaux, au point de départ,
et de dire avec eux: avez-vous des endroits où il y a un besoin,
où on pourrait se concerter, les deux ministères? vous dites
qu'il y a un problème de personnes handicapées, comme disait m.
picotte, tout à l'heure, dans tel endroit. vous êtes prêts,
vous autres, à faire une intervention; nous autres, on aurait
éventuellement des budgets qu'on pourrait mettre sur pied.
Vous me dites, comment on va créer l'OSBL? De deux choses l'une,
ou bien il en existe déjà un dans le coin, ce sont des choses qui
arrivent, ça, ou bien on va faire comme quand on fait un appel de
propositions, puis que les GRT se "dépatouillent" pour mettre sur pied
des OSBL et des coop, et on va en mettre un sur pied. Ils ne viendront pas de
la ville voisine, ils vont probablement venir du territoire qu'on veut essayer
de desservir. Mais je vous dis: Ce n'est pas... Et ce n'est pas une
façon pour nous autres aussi d'écarter les GRT, d'aucune
manière, au contraire. À partir du moment où on va
transiger avec un groupe sur place et qu'il va avoir à bâtir son
dossier, je pense que le GRT va être le meilleur interlocuteur pour
l'aider à monter son dossier, justement. (18 heures)
M. Paré: Oui, je dois dire que votre réponse est
beaucoup plus claire, parce qu'elle est technique, qu'elle est correcte, parce
que c'est comme ça que je veux savoir le fonctionnement, sauf que
même là j'ai des inquiétudes, puis je peux vous le dire. Le
choix... Qu'il y ait collaboration entre les deux ministères, je pense
que c'est essentiel, puis on a fait assez de gaffes dans l'année
internationale des sans-abri de donner des meubles mais de ne pas donner de
financement, vous savez, pour être capables de... Donc, on fermait au
bout d'une couple de mois. Que ça ne se reproduise pas, tout à
fait d'accord avec ça, sauf que, en même temps, ça veut
dire qu'on s'en va dans une nouvelle ligne qui va faire en sorte qu'il va y
avoir une partie réservée qui ne sera pas à la suite de
demandes de groupes qui vont se restructurer pour répondre à des
besoins identifiés par le milieu, mais que les ministères, les
deux ministères en concertation, vont décider d'un certain nombre
d'unités à être implantées à certains
endroits. Je ne dis pas, au départ, que c'est à rejeter, mais
c'est quand même un changement qui est nouveau. Je ne sais pas si
ça a été dit ailleurs, à mon avis, c'est tout
nouveau, et même là je me pose la question, à savoir si,
avec cette nouvelle façon de faire, même si on décidait des
projets au mois de mai - parce qu'en avril, les négociations, qu'on
s'entende puis qu'on rende ça public... - même si on
décidait au mois de mai qu'on ne va pas en appel de propositions mais
qu'on va en suggestions de projets, ça revient a ça, finalement,
ou en imposition - prenez-le comme vous voulez - on a décidé que
c'était là qu'il y en avait un... Est-ce que, avec tous les
délais, parce qu'on n'aura ni les plans, ni les devis, ni le terrain,
ça va nous permettre de réaliser cette année des
unités?
M. Picotte: M. le Président, je pense que, au risque de me
répéter, je vais le répéter encore, là:
Même si la semaine prochaine je m'en vais m'asseoir à la table de
la conférence fédérale-provinciale tout seul, puis qu'il
n'y a pas d'autres collègues à l'entour de la table parce qu'on
ne l'a pas demandée, je ne pourrai rien décider tout seul. C'est
clair! On a décidé, et c'est un certain prix à payer, un
retard dans nos projets, pour tenter d'aller chercher le plus d'argent. Or, peu
importe la façon dont j'ai décidé aujourd'hui... Le
député de Shefford me dit: Oui, mais, parce que ça va
arriver plus tard, vous ne pourrez pas aller en appel d'offres suffisamment en
temps puis on va perdre une partie de l'année. Bien oui! Puis, si
j'avais fait le contraire, le député de Shefford dirait
aujourd'hui: Parce que vous n'êtes pas allé vous battre puis que
vous n'avez pas crié fort puis que vous n'avez pas été
chercher notre butin, bien là, on a moins d'argent pour en faire. L'un
ou l'autre, je suis prêt à écouter, il pourra bien le
répéter d'ici à 18 heures et quart - on a encore quinze
minutes - mais je ne peux pas lui dire autre chose que ça. Qu'est-ce que
vous voulez que je vous dise? Je peux lui écrire...
M. Paré: Non.
M. Picotte: ...mais, s'il ne comprend pas, il ne saura pas le
lire non plus.
M. Paré: Je ne le répéterai pas, M. le
ministre, parce que j'aimerais qu'on aille à un autre dossier,
étant donné qu'il reste quinze minutes. Sauf que, vous pourrez
aller sur le ton que vous voulez, la volonté d'en réaliser aurait
pu être exprimée par un appel de propositions, tout comme la
volonté que vous m'avez exprimée dans le premier dossier dont on
a discuté cet après-midi: on va en faire, des HLM, quitte
à couper ailleurs. Donc, moi, ce que je dis, c'est qu'on aurait pu
aussi...
M. Picotte: C'est parce que...
M. Paré: ...montrer qu'on avait une volonté
là-dedans.
M. Picotte: ...M. le Président, il y a une limite à
dire: On va faire ça, on va faire ça, on va faire ça, on
va couper ailleurs. Il arrive un temps où, à force de faire tout,
on ne peut plus couper nulle part non plus. On ne peut pas en accepter plus que
50 % de l'argent qu'on a dans notre poche. Donc, moi, il faut que je sois
prudent. J'ai 0,50 $ à dépenser puis je ne m'engagerai pas
à en dépenser 0,75 $, mais, quand j'aurai une piastre et quart,
je vais ouvrir la machine pour dépenser la piastre et quart. C'est aussi
simple que ça. Je ne peux pas faire d'autres démonstrations que
ça, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Mais tout en acceptant
que c'est dommage puis qu'on aurait dû avoir la réponse au mois de
février, qu'on aurait dû l'avoir au mois de janvier... Si
ça avait été rien que de moi, on l'aurait eu au mois de
décembre et ça aurait été réglé. Mais
ce n'est pas ça qui s'est passé. À part que de se mettre
à brailler, tout le monde ensemble, puis ça n'avancera pas plus
les appels d'offres, mais... Alors...
M. Paré: Aux crédits, on mettra ça au point
1, comme ça on aura le temps de faire le tour puis peut-être de
développer une nouvelle politique. Je conclus avec un dernier dossier,
malheureusement, parce qu'il nous reste dix minutes.
Régie du logement
On a vu qu'il y avait... ou des annonces où on est allés
à la pêche, en tout cas, on a parlé de la Régie du
logement et on a parlé de couper des bureaux régionaux. Je dois
vous dire: c'est évident que je m'oppose. Il y a un bout, je
pense, à faire en sorte de priver des régions de services
et spécialement quand on voit la réalité des choses. Je me
rappelle, quand on a voté la loi - je ne voudrais pas me tromper mais je
pense que c'est la loi 83 - qui permettait la conversion des logements locatifs
en copropriétés résidentielles, votre
prédécesseur avait dit à ce moment-là, il avait
même pris un engagement, en disant: Oui, c'est vrai qu'on s'en vient
faire en sorte de modifier des choses et ce sur quoi on compte
énormément pour que ça se fasse sans perturbation, sans
trouble pour les locataires en place et tout ça... Et il faudrait donner
même beaucoup plus de pouvoirs. C'était même presque une
prémisse qui existait, oui, on va modifier la loi et permettre
ça, et on modifiait en même temps la Loi sur la Régie du
logement. On va faire ça, ces modifications-là, parce qu'on sait
qu'on peut compter sur la Régie du logement. Il faut faire en sorte de
lui donner plus de monde, plus de pouvoirs, plus de présence,
d'informations pour être capables de prévoir et aider les gens.
C'était tout beau, c'était tout enrobé. Et là,
maintenant, on nous dit: Bien là, on envisage. Donc, il n'y a pas
d'annonce comme telle, on envisage.
Moi, ce que je veux savoir: Est-ce envisagé sérieusement?
Est-ce toujours une possibilité? Parce que moi, je dois vous dire, je
trouve que ça n'aurait pas de bon sens, spécialement quand on
regarde... Ces bureaux-là aident des gens et on en a besoin dans toutes
les régions du Québec. Mais, surtout dans la situation actuelle
d'appauvrissement de la population... La population s'appauvrit. Les
locataires... Je ne vous sortirai pas tous les chiffres - vous les avez vus -
de différentes associations. Mais, entre autres, la Commission des
droits de la personne est intervenue, le 7 février, où elle
disait que le problème s'aggrave. Donc, là, ce n'est pas une
association de locataires, c'est quand même la Commission des droits de
la personne qui fait appel au gouvernement. "Se loger au Québec, le
problème s'aggrave. " C'était la déclaration qu'ils ont
fait. Et là ils disaient: Les coûts élevés des
loyers, la discrimination, le logement inadéquat, les effets certains de
certaines politiques sociales, le désengagement de l'État, la
production de logements sociaux, et tout ça, et l'efficacité
réduite des mécanismes de recours. Dans une déclaration
qu'elle avait fait - vous avez certainement vu ça dans les journaux -
c'est la Commission des droits de la personne qui disait que
l'efficacité était réduite dans les mécanismes de
recours. Donc, qu'est-ce qu'on fait à ce moment-là? On doit
augmenter l'efficacité et augmenter la capacité
d'efficacité en leur donnant les moyens. Et là, maintenant, on
veut de deux façons aider moins les locataires qui en demandent plus et
on laisse entendre qu'on pourrait réduire les bureaux régionaux
de la Régie du logement.
L'autre affaire, faire en sorte qu'il y art un "ticket"
modérateur ou des frais modérateurs de 25 $ non remboursables et
qui pourraient passer à 75 $. J'espère qu'on ne fera pas
ça. Je veux bien croire qu'il y en a qui y vont pour le loyer mais il y
en a qui y vont et il devrait y en avoir probablement plus qui y vont pour une
question de logement inadéquat, de discrimination et toutes sortes de
choses qui font en sorte que ces gens-là ont besoin d'aide. Il ne faut
pas oublier qu'autant on doit manger autant on doit se loger.
Donc, moi j'aimerais savoir si ces deux annonces ou, en tout cas, ces
deux possibilités qui ont été émises sont
sérieusement considérées et risquent d'être
retenues: l'abolition des bureaux régionaux et le fait qu'il y ait des
frais modérateurs qui ne soient plus remboursables et qui passent de 25
$ à 75 $.
M. Picotte: Oui, d'abord, M. le Président,
commençons un petit peu... parce que mon collègue vient de parler
du rapport fait par la Commission des droits de la personne qui n'a pas
été diffusé à plusieurs exemplaires et qui n'a pas
paru dans plusieurs journaux du Québec, on se rappellera. Je l'ai vu une
fois, je pense, dans un journal du Québec et à juste titre, je
pense, parce qu'à mon point de vue il y avait des statistiques qui
étaient truffées d'erreurs. La moindre des choses qu'aurait pu
faire le président de la Commission des droits de la personne, ça
aurait été de communiquer avec les instances - pas avec le
ministre - de la Société d'habitation, dans certains cas, ou avec
la Régie du logement où on aurait pu lui démontrer
qu'à toutes fins utiles, dans certains cas, il aurait été
mieux de s'abstenir. En tout cas, c'est son droit, c'est son privilège.
Et je le laisse faire, il pourra bien dire ce qu'il voudra. Je pense qu'il a
cette autonomie-là. Mais moi, je ne veux pas mettre ça en cause
sauf que je lui dirai que ses statistiques ne sont pas tout à fait
exactes. On pourrait facilement, on n'aura pas le temps de le faire, mais on
pourrait facilement dans un autre moment, M. le Président, donner des
réponses à plusieurs points qui ont été
évidemment mentionnés à l'intérieur de ce
rapport-là.
Ceci étant dit, oui, j'envisage sérieusement la
possibilité de faire du recentrage et de regrouper les bureaux
régionaux parce que, dans certains cas, vous savez, on a une personne
qui va là, soit à mi-temps, soit deux jours par semaine et si,
effectivement, on ne fournissait pas la possibilité aux gens de nous
atteindre facilement, moi aussi, je trouverais qu'il faut faire attention avant
de faire disparaître un bureau régional. Quand je dis un bureau
régional, c'est parfois deux ou trois bureaux à
l'intérieur de la même région avec des distances minimes,
ou parfois on a quelqu'un qui est deux jours en quelque part, deux autres
journées à une autre place et une journée à la
troisième place finalement. Ce n'est pas ça que j'appelle un
service
bien organisé, un Service bien centré et un service qui
peut donner justement ce que le citoyen attend d'un vrai service organise. De
deux, les gens ont toujours la possibilité de nous rejoindre sans frais
à la régie pour avoir des renseignements, pour discuter de
certaines choses et pour avoir tout ce qu'il faut en termes d'expertise avant
de procéder à la signature d'un bai ou avant de procéder
à une demande quelconque. Donc, je pense que là il y a un
recentrage à faire et, sans qu'il y ait de décision de prise au
moment où on se parle, j'ai demandé à ce qu'on regarde la
possibilité de donner un meWeur service, mais avec peut-être moins
de bureaux régionaux dans une môme région, ce qui
permettrait de donner un meilleur service lorsqu'on aurait un bon bureau
d'établi. Alors, ça, c'est une discussion qu'on va finaliser
d'ici le mois de juin 1990. D'ici la fin de juin, j'aurai sur mon bureau un
plan qui me permettra, soit de maintenir ce qui existe ou soit de recentrer ou
de regrouper ce qui existe en ternies de donner un meilleur service à la
population. Ça, c'est le premier point.
Deuxième point, vous me demandez s'il est exact que nous allons
garder les 25 $. Oui, il est exact que nous allons garder les 25 $. Oui, c'est
exact parce que les gens viennent déposer 25 $ pour venir nous faire
arbitrer une situation entre le propriétaire et le locataire. Quand on a
fini d'arbitrer et qu'on leur a donné le service, on prend les 25 $ et
on leur retourne. On va garder les 25 $ maintenant et c'est bien peu pour le
service qu'on donne. On va garder les 25 $ et on souhaite qu'avec ça il
y ait peut-être plus de gens qui s'entendent que ce qui se passe dans la
réalité des faits. Ça devient facile de venir nous faire
arbitrer des choses chez nous à la régie parce qu'on dit: Non
seulement, ça ne coûte rien, mais ils nous remettent l'argent
qu'on dépose. Alors, oui, si effectivement on nous oblige à
monter un dossier, on nous oblige à étudier un dossier, etc., on
dit: Le minimum, c'est 25 $ et on va garder ces 25 $. Ça fait deux
réponses assez claires, M. le Président.
M. Paré: Et sur la possibilité de tripler?
M. Picotte: Écoutez, ça là, moi, tout ce que
je dis là-dedans, les gens m'ont dit: Oui, mais, si ça
coûte 25 $ cette année, ça peut-u coûter plus cher
les autres années?
M. Paré: Probablement.
M. Picotte: On verra en mesure et en fonction des services qu'on
donne et de l'augmentation du coût de la vie, etc. On verra. Mais, pour
l'instant, on prend les 25 $ qu'ils nous versent chez nous en termes de
dépôt et on dit: On garde ces 25 $. Moi, je ne pense pas que
j'aille plus haut que 25 $ mais je pense que ça, c'est le minimum.
À partir de ce moment-là, on verra ce qui doit se faire. Mais je
suis persuadé, à la fin de l'année, qu'on regardera le
nombre de demandes qu'on avait eues, le nombre d'ententes qu'on avait eues
à arbitrer et le nombre d'ententes qui va peut-être se faire
maintenant entre propriétaires et locataires. Il va y avoir un
décongestion de l'appareil, peut-être pas un fort pourcentage,
mais il y a des gens qui vont avoir intérêt à s'entendre et
qui, pour 25 $, vont réussir à s'entendre beaucoup plus que si tu
dis: Allons-y. De toute façon, ça ne nous coûte rien et on
verra. Faisons arbitrer pour le plaisir de faire arbitrer, alors qu'il y a une
possibilité d'entente au point de départ. Alors, ça c'est
le minimum. Tous ceux qui partent de 50 $, 60 $, 70 $ ou 80 $ charrient
inutilement.
M. Paré: En tout cas, même les 25 $ - parce qu'on
sait que ceux qui font affaire avec la Régie du logement, ce sont les
locataires les plus démunis, les plus pauvres à qui on
amène encore une restriction au niveau d'un service. Moi, je vais vous
dire que je ne suis pas du tout d'accord. (18 h 15)
M. Picotte: II faut bien se dire une chose là, c'est que,
même avant le 25 $, on va continuer, nous autres, de fournir ce qu'il
faut en termes d'efforts puis en termes d'efforts techniques aussi et en termes
de discussions pour que les gens s'entendent avant d'arriver chez nous. On fait
ça là, c'est ça qu'on fait. On ne leur dit pas: On ne vous
parle pas pantoute et, la journée où vous arrivez chez nous, on
va garder votre 25 $. Déjà avant, quand les appels se font et
qu'il y a des discussions, chez nous, on fournit une foule de renseignements,
on fait une foule d'efforts pour bien conscientiser les gens de leurs droits et
aussi de leurs privilèges. Et ça, on l'a fait encore
dernièrement dans le journal La Presse, si ma mémoire m'est
fidèle, dans les quotidiens, Journal de Montréal. On a mis ce
qu'il faut en termes d'efforts, format tabloïd, pour expliquer aux gens
c'est quoi et leur dire exactement: Vous vous préparez au renouvellement
des baux, etc., vous devriez tenir compte de ça, voici quels sont vos
droits, vos privilèges, tout ça. On met tous les efforts voulus
pour ça. Et, en dehors de ça, quelqu'un, même avant, peut
nous appeler et on lui fournit encore les efforts. S'il décide de venir
faire arbitrer sa cause chez nous parce qu'à toutes fins utiles il finit
par ne pas vouloir s'entendre, il a minimum de 25 $ à payer et on le
garde. Il le déposait, d'ailleurs. Il le trouvait de toute façon
pour venir déposer son affaire chez nous et bien souvent quand on lui
retournait au bout d'un certain temps parce qu'il y a toujours une question
administrative là-dedans, le temps de retourner les chèques,
etc., il y a même des gens qui nous appelaient pour savoir ce que
ça veut dire qu'on leur envoyait 25 $. Ils ne se rappelaient même
plus avoir déposé 25 $. Qu'est-ce
que vous voulez? C'est ça la réalité.
Adoption des engagements de janvier à
décembre
Le Président (M. Garon): Alors, sur ces remarques, comme
nous avons convenu d'aller jusqu'à 18 h 15, ayant commencé
à 16 h 15, pour faire deux heures, les engagements financiers couvrant
l'habitation pour les mois de janvier 1989 à décembre 1989
sont-ils vérifiés?
M. Paré: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Sous réserve des
réponses aux questions prises en note. Alors, j'aimerais dire aux
membres de cette commission que nous avons entendu, depuis le mois de janvier,
le ministre délégué aux Transports, M. Vallières,
les 23 et 24 janvier; M. Blackburn, ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, le 25 janvier; M. Elkas, ministre des Transports, les 30 et 31
janvier; M. Paradis, ministre de l'Environnement, le 1er février; M.
Picotte, le ministre des Affaires municipales et responsable de l'Habitation,
les 22 et 27 février, au cours de huit séances qui ont
totalisé, plus ou moins, 50 heures et 30 minutes. Pour ceux qui disent
parfois que les gens en dehors de. l'Assemblée nationale n'ont rien
à faire, c'est 50 heures et 30 minutes!
Tel que prévu lors de la séance de travail du 15
décembre 1989, nous avons rattrapé le retard accumulé dans
tous les secteurs, sauf malheureusement pour le Développement
régional où nous avons le même retard, même qui est
accentué puisque les engagements financiers n'ont pas été
faits depuis le mois de mars 1986 et malgré que j'aie écrit
à la ministre comme à tous les autres ministres. J'ai
écrit à tous les ministres pour demander leurs
disponibilités dans une lettre du 8 décembre, demandant à
chaque ministre de faire connaître leurs disponibilités au
secrétaire de la commission pour tenir des séances de
vérification d'engagements financiers avant le début de
l'Assemblée nationale du printemps, c'est-à-dire le 13 mars
prochain.
Alors, au cours de cette séance de travail, tous les membres
étaient d'accord pour que les retards soient comblés avant le
début de la session, ce qui aura été fait pour tous les
ministères, sauf pour le ministère du Développement
régional où apparemment il n'y a eu aucune disponibilité
depuis le mois de janvier. Il semble qu'il n'y en aura pas avant la fin de
juin. Je trouve que ça n'a pas trop de bon sens, c'est pour ça
qu'il faudrait trouver un moyen pour que le Développement
régional aussi fasse ses engagements financiers parce que là
ça va faire quatre ans rendu au mois de mars qu'il n'y a pas eu de
vérification d'engagements financiers concernant le Développement
régional.
Je voudrais remercier de la collaboration, il faut dire qu'il y a eu une
collaboration des cabinets de tous les ministres à l'exception du
Développement régional - là je ne sais pas de quoi
ça dépend - pour trouver des dates qui ont convenu à tout
le monde et on a essayé de faire ça également comme les
gens l'avaient demandé, faire des semaines de trois jours si
c'était possible pour que les gens qui viennent d'en dehors puissent
faire mardi, mercredi, jeudi. Il y a eu, il faut le dire, une excellente
collaboration de la part de chacun des ministres, de tous les membres de la
commission et je suis très content qu'on soit rendus là, mais il
y a une exception, c'est le Développement régional, et c'est un
secteur qu'il faudrait couvrir au plus vite. Alors, je ne sais pas quel moyen
il faudra prendre pour... Je n'aimerais pas être obligé de
procéder par les règles du règlement qui disent de faire
fixer des dates par la commission de l'Assemblée nationale. Je
préférerais qu'on puisse s'entendre sur des dates, comme tous les
autres ministres l'ont fait.
M. Picotte: Comme ancien professeur de français, M. le
Président, c'est toujours l'exception qui confirme la règle
générale, mais je ne veux pas parler là-dessus.
Je voudrais profiter de l'occasion pour remercier tous les membres de la
commission, membres de l'Opposition, les recherchistes, Mme Thibault que j'ai
oublié de vous présenter au début, qui est
présidente de la Régie du logement, ainsi que celui qui
l'accompagne, ainsi que tous nos collègues pour l'excellente
collaboration qui a fait en sorte que je pense que nos discussions ont
été exemplaires, M. le Président, et on a passé -
ça me surprend - en tout et partout, en revue - y compris les Affaires
municipales - environ 500 engagements financiers. On en a fait de façon
globale, mais je pense que ça répondait à plusieurs des
questions qui étaient à l'intérieur. Je ne pensais pas
avoir le temps de faire ça, mais je pense que la collaboration et la
discipline qu'on a instaurés à l'intérieur de nos
discussions ont fait en sorte qu'on fasse un bon pas pour essayer, dans
l'avenir, de ne pas laisser accumuler autant d'engagements pour faire une
discussion encore plus détendue.
Le Président (M. Garon): Alors, ceci étant dit,
j'ajourne les travaux de la commission de l'aménagement et des
équipements sine die.
(Fin de la séance à 18 h 22)