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Commission permanente de l'agriculture
et de la colonisation
Etude des crédits
du ministère de l'Agriculture
et de la Colonisation
Séance du mardi 22 mai 1973
(Dix heures dix minutes)
M. PICARD (président de la commission permanente de l'agriculture
et de la colonisation): A l'ordre, messieurs!
Nous allons continuer ce matin l'étude des crédits du
ministère de l'Agriculture. Nous en étions au programme 3,
élément 3: Mise en valeur des productions animales.
M. TOUPIN: Si vous me permettez, M. le Président, il s'agit de
l'élément 3 de la Régie de l'assurance-récolte dans
les grandes lignes. C'est parce que le président... Les autres sont avec
nous, le vice-président.
M. DEMERS: Vous auriez aimé que nous passions à la
Régie de l'assurance-récolte.
M. TOUPIN: Oui, absolument.
M. DEMERS: Je n'ai aucune objection.
M. BELAND: Absolument pas.
M. TOUPIN: C'est l'élément 3 du programme 3 :
Assurance-récolte.
M. DEMERS: J'aurais aimé que vous me donniez un petit cours sur
le PPBS, parce que vous savez, j'ai des faiblesses là-dessus.
M. TOUPIN : Oui, on vous en donnera un après.
M. DEMERS: Vous le ferez faire, je suppose. M. TOUPIN: Je vais aller le
préparer.
Régie de l'assurance-récolte
M. DEMERS: Assurance-récolte. Est-ce qu'on pourrait avoir le nom
des membres de cette régie qui fut instaurée par le gouvernement
qui a précédé celui qui administre à la petite
journée la province de Québec?
M. TOUPIN: Vous avez le président, M. Robert Samson, lequel
pourra, par la suite, donner le nom des autres régisseurs de la
régie.
M. Fortin qui m'accompagne est en charge des services administratifs
à la régie et régisseur. Nous avons aussi comme
régisseurs, comme vice-président, M. Blanchet et M. Massicotte,
ils sont régisseurs à temps plein, ainsi que M. Bélanger,
cultivateur, qui est aussi le cinquième régisseur.
M. DEMERS: Le prédécesseur de ce monsieur Samson
était M. Martin?
M. TOUPIN: M. Roméo Martin, oui.
M. DEMERS: II avait été nommé pour tant
d'années, je suppose.
M. TOUPIN: Oui, M. Martin a fait la moitié de son mandat, cinq
ans, je pense.
M. DEMERS: II avait été nommé pour dix ans et il a
fait cinq ans. Il n'aimait pas ça.
M. TOUPIN: II a remis sa démission... Si ma mémoire est
fidèle, on est en mai, il aurait remis sa démission en mars, je
pense. Vous êtes entrés en fonction le 1er mars. Alors il a remis
sa démission à la fin de février. Il est maintenant
conseiller auprès du bureau du ministre de l'Agriculture en
matière, évidemment, d'assurance-récolte; une de ses
fonctions, actuellement, consiste à être membre d'un comité
de révision de tout ce qui concerne l'assurance-récolte, tant au
niveau des programmes déjà établis qu'au niveau des futurs
programmes à mettre de l'avant, et également en ce qui a trait
à certains changements nécessaires au chapitre de la Loi de la
régie de l'assurance-récolte.
M. BELAND: M. le Président, est-ce qu'il aurait remis sa
démission parce qu'il trouvait que le gouvernement était trop
généreux ou pas assez généreux envers les
agriculteurs, suite à leur prise d'assurance comme telle?
M.TOUPIN: Je ne veux pas commenter ses raisons personnelles, mais je
sais que deux raisons au moins l'ont amené à remettre sa
démission. La première est son état de santé assez
précaire dans ce temps-là et la seconde, évidemment, est
qu'il a atteint l'âge de 65 ans et préférait
évidemment prendre sa retraite plutôt que de continuer son
mandat.
M. DEMERS: Est-ce que son cachet, son salaire, ses émoluments
sont demeurés...
M.TOUPIN: Son salaire est demeuré le même. Il n'y a
absolument aucun changement dans son statut, à l'exception qu'au lieu
d'être président, il est conseiller pour une période
indéterminée. Cela peut être un an, deux ans...
M. DEMERS: Cela est au gré du prince?
M. TOUPIN: Le prince, comme vous le dites si bien, n'agit jamais seul,
il agit toujours en consultation...
M. DEMERS: C'est une collégialité qui est...
M. TOUPIN: ... et si l'ancien président de la régie, M.
Martin, désire prendre sa retraite de façon définitive
dans deux ou trois mois, alors le prince...
M. DEMERS: Est-ce que vous lui avez fait signe de devoir faire ses
valises?
M. TOUPIN: Non, le prince est disposé à lui donner une
retraite tout comme il est disposé à le faire travailler.
M. DEMERS: C'est bien, parce que les conseillers, vous savez, moi...
M. TOUPIN: Moi, j'ai connu des princes précédents qui en
ont gardé longtemps de ces conseillers.
M. DEMERS: Oui, mais cela ne veut pas dire que j'applaudissais à
deux mains.
M. TOUPIN: Au moins, s'ils leur avaient fait faire quelque chose !
M. BELAND: M. le Président, est-ce que nous pourrions, au
début, savoir s'il y a des normes nouvelles qui vont être
appliquées cette année relativement au programme
d'assurance-récolte et quelles sont-elles?
M. DEMERS: Excusez-moi, mon cher collègue, avant que l'on passe
à cela, j'aurais voulu, sur le personnel de cette Régie
d'assurance-récolte... M. Massicotte est nommé pour dix ans lui
aussi?
M. TOUPIN: Si ma mémoire est bonne, il y a deux régisseurs
qui sont nommés pour dix ans, le vice-président, M. Massicotte,
et le président, M. Samson.
M. DEMERS: M. Blanchet est nommé pour combien de temps?
M. TOUPIN: M. Blanchet est fonctionnaire de la Régie
d'assurance-récolte.
UNE VOIX: Ou du ministère.
M. TOUPIN: M. Blanchet, dis-je, est fonctionnaire du ministère de
l'Agriculture et prêté à l'assurance-récolte et M.
Fortin est fonctionnaire du ministère, également
prêté à l'assurance-récolte.
M. Bélanger est nommé pour trois ans, il est agriculteur,
il représente les agriculteurs.
M. DEMERS: II vient d'où ce M. Bélanger?
M. TOUPIN: M. Bélanger vient du comté de L'Islet,
c'était le vice-président, si ma mémoire est
fidèle, de la Fédération des producteurs laitiers du
Québec.
M. DEMERS: M. Maurice Massicotte n'aurait aucun lien de parenté
avec M. Georges Massicotte qui travaillait pour l'Hydro-Québec et qui
donne des heures de travaux mécanisés dans le comté de
Lotbinière?
M. TOUPIN: Je n'ai absolument aucune idée.
M. DEMERS: Qui a été candidat libéral aux
dernières élections. C'est seulement pour savoir.
M. TOUPIN: M. Massicotte était déjà à
l'emploi de l'assurance-récolte, il n'y a eu aucun changement à
ce chapitre. C'est le même.
M. DEMERS: Ah, c'est le même! Je me demandais si c'était
parent avec l'autre.
M. TOUPIN: Ah, aucune idée, vous devriez demander
ça...
M. DEMERS: Dans la généalogie, vous êtes moins
fort.
M. TOUPIN: Oui, beaucoup moins, surtout dans ce type de
généalogie.
M. DEMERS: Oui, je comprends, ça n'a pas l'air que ça
concerne le journal des Débats.
M. TOUPIN: Cela ne marche pas.
M. DEMERS: II n'a pas l'air parent parce que s'il était parent
avec l'autre, il le connaîtrait parce qu'ils sont tous placés au
gouvernement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Lotbinière.
M. BELAND: Suite à la question que j'avais posée tout
à l'heure...
M. DEMERS: II y en a un au journal des Débats...
M. TOUPIN: Ah! je n'ai aucune idée sur cette question de
Massicotte. Tout ce que je sais, c'est que M. Massicotte était à
l'emploi de la régie quand je suis arrivé. Je ne me suis pas
informé s'il était parent ou pas avec d'autres Massicotte. Je
sais qu'il faisait un bon travail...
M. DEMERS: ... peut-être des Massicotte...
M. TOUPIN: ... c'est la raison pour laquelle je l'ai gardé, pour
laquelle on l'a gardé.
M. BELAND: Suite à la question que j'avais posée tout
à l'heure relativement à des normes nouvelles qui seraient mises
en marche cette année ou qui auraient été mises en marche
l'automne dernier pour un bout de temps et dont on continuerait l'application
ce printemps, enfin au cours de l'été, est-ce qu'il y a des
normes nouvelles, d'abord sur le dernier exercice financier, qui ont
été décidées? Il peut arriver à un moment
donné que l'on change la méthodologie d'action et, à ce
moment, est-ce qu'il y a eu réellement quelque chose de spécial
ou est-ce qu'il y en aura cette année?
M. TOUPIN: Si vous voulez, je vais faire un résumé
général de la situation à l'assurance-récolte et
après, M. Samson pourra vous donner plus de précisions quant
à un certain nombre de critères qui ont été
ajoutés l'an dernier, je pense, de façon plus
particulière. Quant à cette année, je ne le sais pas, il
pourra peut-être vous donner plus de précisions
là-dessus.
Evidemment, l'assurance-récolte est un problème pour
l'ensemble des agriculteurs du Québec, comme elle est également
un problème pour le gouvernement. Est-ce attribuable au régime
que nous avons actuellement ou est-ce attribuable au fait que nous assurons
certaines récoltes, notamment les grandes cultures qui ne sont
assurées dans aucune, autre province du pays et, si ma mémoire
est fidèle, dans seulement un ou deux autres pays du monde â cause
de la complexité de cette production dite des grandes cultures: foin,
grains, pâturage, etc? Jusqu'à maintenant, la Régie de
l'assurance-récolte est déficitaire de près de combien? Un
déficit de $8 millions ou $10 millions? Bon, $8.9 millions.
On est bien conscient qu'on ne peut pas continuer à fonctionner
de cette façon. On ne dit pas que les indemnités doivent
être l'équivalent des primes versées ou que les primes
versées doivent être l'équivalent des indemnités
payées, mais on considère que le décalage entre ce que
perçoit actuellement la régie et ce qu'elle verse comme
indemnités est beaucoup trop prononcé et il faut absolument
trouver un moyen de ramener cette proportion à des dimensions un peu
moins grandes. Parce que, au rythme où cela va,
l'assurance-récolte est en perpétuel déficit et elle ne
parviendra jamais à surmonter ses $8 ou $9 millions de déficit
à venir jusqu'à maintenant.
M. VINCENT: C'est $8 millions...
M. TOUPIN: C'est $8 millions point quelque chose, mais je crois qu'on
peut s'entendre sur $8 millions.
M. DEMERS: Si vous voulez, on y reviendra tantôt. Je vais juste
faire un résumé et après, on pourra peut-être passer
aux assurés.
M. DEMERS: Oui, on va parler des politiques générales.
M. TOUPIN: Dans ce cadre, il fallait regarder comment on pourrait
améliorer la situation. Nous avons créé un comité
interne au ministère auquel siègent un représentant du
ministère qui est le sous-ministre à la commercialisation, M.
Bissonnette, deux représentants de la Régie de
l'assurance-récolte, dont le secrétaire, M. Du-charme qui est en
même temps secrétaire du comité M. Ducharme, son
premier nom m'échappe... Jean-Marc Ducharme, qui est secrétaire
de la régie, avocat et en même temps secrétaire du
comité, M. Roméo Martin, qui est l'ancien président et
maintenant membre du comité, ainsi que certaines autres personnes que
voudra bien s'adjoindre le comité pour travailler.
Le mandat du comité est de réviser tous les programmes
présentement en place, y compris plus particulièrement
peut-être celui des grandes cultures, parce que c'est celui-là qui
est le plus déficitaire. Il est: deuxièmement, de regarder
comment on pourra appliquer de nouveaux programmes dans l'avenir soit en
amendant ceux déjà en place ou soit en en mettant de nouveaux en
place pour répondre plus adéquatement aux besoins des
agriculteurs. Il est: troisièmement, de regarder le moyen
économique le plus rentable ou le plus susceptible de l'être en
vue de rendre la régie un peu plus apte à rencontrer ses
obligations économiques à l'égard de ses assurés et
à l'égard également du gouvernement, à qui elle
doit déjà près de $8 millions.
Le quatrième point du mandat est celui de regarder comment on
peut améliorer la Loi de l'assurance-récolte comme telle, quelles
sont, à la lumière des quatre ou cinq années
d'expériences, les lacunes que nous avons constatées dans la loi,
quelles sont les améliorations que nous devons apporter à cette
loi.
Nous sommes allés plus loin que cela. Nous avons demandé
au comité la possibilité je voudrais bien que cela demeure
au chapitre des possibilités pour le moment de trouver un moyen
de rendre obligatoire un minimum d'assurance, peut-être pas pour tous les
producteurs mais, notamment, pour ceux des grandes cultures, dont tous les
producteurs laitiers, avec attachées à ce programme, des options
pour des compléments d'assurance, un peu comme on retrouve pour
l'automobile dans certaines provinces du pays, dont, je pense, la
Colombie-Britannique. Il y a une assurance de base, par exemple, de $35,000 et
celui qui veut avoir $100,000 paie un complément de prime. Un programme
comme celui-là pourrait être mis de l'avant.
Pour le moment, il ne s'agit pas de dire que le gouvernement s'est
arrêté à un programme comme celui-là mais j'ai
demandé au comité d'analyser sérieusement les
possibilités qu'on peut trouver dans un programme comme celui-là
où il y aurait bien sûr participation conjointe.
Il y a d'autres programmes que nous avons mis de l'avant l'an dernier
et, cette année, il y en aura de nouveaux. L'an dernier, nous avons
ajouté si ma mémoire est fidèle les pommes.
Cette année, nous ajoutons les productions dites industrielles, par
exemple, les petits pois. Il s'agit là d'une production industrielle;
les fèves blanches, par exemple, sont aussi des productions
industrielles.
M. DEMERS: Les petits pois à Gérin-Lajoie.
M. TOUPIN: Et, nous ajoutons également, cette année, un
programme pour les produc-
teurs de pommes de terre. C'est l'ensemble de la situation actuelle de
l'assurance-récolte. Certains programmes sont demandés et sont
assez populaires auprès des producteurs. Certains autres le sont peu ou
pas, mais il faut bien tenir pour acquis que cela prend du temps avant d'amener
l'ensemble de producteurs à comprendre qu'il est nécessaire que
chacun ait sa police d'assurance-récolte.
Cette année, je ne le sais pas, nous avons jusqu'à
maintenant, une augmentation de 1,000 ce n'est pas suffisant. Quant à la
grande culture par rapport à l'année dernière.
Ce n'est pas suffisant. D faudrait peut-être avoir 6,000 ou 7,000.
Voilà la situation générale.
M. DEMERS: J'aurais une question à ce moment-ci. Est-ce que ce
sont 1,000 prêts nouveaux tout simplement ou si ce sont 1,000
cultivateurs...
M. TOUPIN: Ce sont 1,000 cultivateurs.
M. DEMERS: ... ou si ce sont 1,000 nouvelles polices. Il peut y avoir
une différence.
M. TOUPIN: Ce sont 1,000 nouvelles polices par rapport à
l'année précédente, dans les programmes de grande
culture.
M. BELAND: Oui, mais si vous dites 1,000 nouvelles polices, le
même cultivateur peut avoir deux ou trois polices.
M. TOUPIN: Non.
M. BELAND: Non, alors ce sont 1,000 cultivateurs nouveaux.
M. TOUPIN: Ce sont 1,000 polices nouvelles; c'est cela.
M. BELAND: D'accord. Je m'excuse si je vous ai interrompu...
M. TOUPIN : II n'y a pas de quoi.
M. BELAND: ... mais enfin j'aurais d'autres questions à...
M. TOUPIN: Cela est la situation générale. Maintenant, si
vous avez des questions particulières, nous allons y
répondre.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Maurice.
M. BELAND: M. le Président, avant d'entrer à fond, si le
député me le permet...
M. DEMERS: Je peux vous permettre n'importe quoi.
M. BELAND: Merci, vous êtes bien aimable. C'est que
justement...
M. DEMERS: Seulement, il ne faut pas que vous veniez dans mon
comté pour montrer ce qu'est le Ralliement créditiste.
M. BELAND: Non, parce que justement vous allez vous faire laver à
la prochaine élection.
M. DEMERS: Cela découragerait tellement de monde que je serais
élu par acclamation.
M. BELAND: M. le Président, étant donné que
l'honorable ministre a parlé d'assurance obligatoire, que l'on
étudie présentement la possibilité d'arriver à
cette fin, est-ce que vous allez avoir des normes suffisamment précises,
connues de tous ou connaissables par tous pour qu'on puisse savoir exactement
à l'avance... Par exemple, je produis, sur ma ferme, du foin à
raison de deux tonnes l'acre. Le vendeur, lorsqu'il va visiter ladite ferme,
aura-t-il une obligation décrétée par plus haut pour qu'il
ne puisse pas être assuré à raison de deux tonnes l'acre
mais bien de 1.25 ou 1.40 tonne étant donné qu'il est payé
à condition d'avoir moins que 80 p.c. de sa récolte normale, et
qu'il ne puisse pas bénéficier de l'assurance-récolte?
M. TOUPIN: Si le député...
M. BELAND: Je pense que justement parce qu'il faut entrer dans le
mécanisme...
M. TOUPIN: Si le député de Lotbinière me le permet,
j'aimerais simplement lui répondre et là, ce n'est pas
pour nous dérober qu'il y a un comité qui travaille
présentement à cela et j'ai bien dit tantôt que
c'était une partie du mandat qu'on avait confié au comité
de regarder cette possibilité. Nous avons après, l'intention, si
des amendements à la loi sont apportés, de regarder avec la
commission parlementaire le contenu d'un tel programme si toutefois il
s'avère nécessaire que nous le mettions de l'avant parce que cela
va appeler des amendements à la loi.
J'ai bien l'intention de convoquer la commission parlementaire pour
regarder, avec les députés de l'Opposition, comment les
amendements à la loi, d'après eux, s'ajustent aux besoins des
agriculteurs et comment les nouveaux programmes peuvent s'ajuster aux besoins
des agriculteurs. Toutes ces questions seraient bienvenues au moment où
on discuterait de façon concrète du programme. Ce n'est pas parce
qu'on ne veut pas répondre. Même si on voulait vous
répondre actuellement, on ne peut pas parce que le comité est
à étudier cette question et on peut vous donner un tas
d'hypothèses. On peut vous dire: Oui, on peut régionaliser. On
peut dire: Dans telle région, les rendements de foin sont de tant
à l'acre, en moyenne. On pourrait prendre ce critère-là.
On pourrait dire aussi: Dans telle région, les rendements moyens sont de
tant, mais pour ceux qui ont du drainage, les rendements sont de tant. Pour
ceux qui n'en ont pas, les rendements sont de tant. On peut
émettre bien des hypothèses. C'est ce que le comité
fait actuellement. C'est ce que le comité examine actuellement.
M. BELAND: Parce que, pour en arriver à des chiffres assez
précis, sur chaque ferme, pour rendre véritablement service aux
cultivateurs, je pense qu'il va falloir qu'il y ait cueillette de
données à intervalles plus ou moins réguliers pour
tâcher de savoir, au bout d'un an, au bout de deux ans, sur telle ferme
qui appartient à M. X, par les méthodes de culture, la
qualité du sol et le reste, s'il y a possibilité de produire
à raison de 1.80 tonne l'acre ou 2.25 tonnes l'acre, ou des choses comme
cela. C'est seulement à partir de ces critères-là qu'il va
y avoir possibilité de donner justice aux gars, parce que le cultivateur
peut très bien dire: J'ai un rendement de 2.40 tonnes, mais
qu'effectivement, il n'ait que 2.25 tonnes. Mais cela peut être vice
versa et cela arrive souvent que c'est plutôt vice versa.
M. DEMERS: C'est versa vice.
M. BELAND: C'est pour cela qu'il y a plusieurs inspecteurs qui
éprouvent certaines difficultés de diverses natures en
tâchant de réassurer les gars.
M. TOUPIN: Si votre question se pose dans le contexte actuel, je pense
que le président peut vous donner une réponse.
M. le ministre, M. le Président, M. le député, la
première réponse à votre question, c'est que l'an
passé la régie a institué ce qu'on appelle la fiche de
performance de l'exploitant en grande culture. C'est-à-dire que pour
l'exploitant qui avait réclamé à peu près, bon an
mal an, depuis 1968, au moment où il réclamait, on lui a donc
calculé un rendement obtenu.
Alors, si en 1968 il était assuré pour deux tonnes, qu'il
a eu 1.2 tonne de rendement, que l'année suivante il a eu 1.4 tonne,
l'année suivante 1.3 tonne, on a fait la moyenne de sa performance
depuis le départ, et on a pu lui dire cette année, pour la
première fois: Monsieur, on vous assure pour 1.4 tonne parce que c'est
le rendement moyen que vous avez obtenu depuis 4 ans ou depuis 5 ans.
M. BELAND: D'accord, vous donnez un aperçu. Mais dans votre
évaluation de données, est-ce que vous avez tenu compte des
situations parfois extraordinaires au point de vue climatique que nous avons
connues, entre autres, l'an dernier? Parce que dans une ferme donnée, il
peut y avoir une variante très grande â cause de
phénomènes, comme ceux-là, extraordinaires qui ne sont
contrôlables, ni par le gouvernement, si par l'agriculteur.
M. TOUPIN: Bien sûr, cette fiche nous a apporté deux
problèmes; le problème des exploitants qui ont refusé de
se réassurer pour la récolte moyenne qu'on avait trouvée
dans leur ferme durant les dernières années, surtout dans
certaines régions. On a perdu plusieurs assurés à cause de
ça, mais cela a permis aux exploitants de nous expliquer s'il y avait
vraiment des raisons, pourquoi leur rendement avait été
diminué. Puis, on en a tenu compte aussi. Donc, je pense que cela a
été fait de façon assez logique, assez
mathématique. Mais aussi, on a tenu compte des arguments valables de
l'exploitant lorsque son rendement avait été diminué par
des causes spéciales auxquelles vous venez de référer.
M. BELAND: J'aurais une question annexe, qui s'y rattache d'une
façon très nette, à savoir les inspecteurs enfin,
je les nomme ainsi mais ce sont peut-être des vendeurs combien y
en a-t-il qui vendent encore l'assurance-récolte et qui sont au service
du ministère depuis le début?
M. DEMERS : Ce sont, M. le Président, des questions
particulières, on pourrait peut-être régler la situation
d'une façon générale avant d'entrer dans les
modalités. Si on retourne en arrière, on recommence par la queue,
on ne peut plus tirer de conclusions logiques à la fin. On travaille
à rebrousse-poil, comme on dit. De toute façon, si vous voulez
vider la question en commençant par les détails, continuons.
M. BELAND: On sait que l'Union Nationale est rendue vers la queue, mais
enfin. Est-ce que, justement, concernant...
M. DEMERS: Vers la queue et on poigne du poil des
créditistes.
M. BELAND: ... le fait que je vous citais vous pourriez donner des
chiffres quant â la quantité de vendeurs en 1970 ou 1969 à
aujourd'hui pour en faire une analyse? Parce que je me demande si, très
bientôt, même cela aurait peut-être dû avoir lieu avant
aujourd'hui mais vous êtes les connaisseurs, les spécialistes
là-dedans... Peut-être que vous pouvez m'éclai-rer.
Pourquoi ces vendeurs n'auraient-ils pas des cours bien spécifiques de
façon à faire adéquatement une analyse sur chaque ferme
où ils devaient aller offrir l'assurance-récolte?
M. TOUPIN: Là-dessus, j'aimerais d'abord vous répondre que
la plupart des vendeurs d'assurance ou des inspecteurs qui font l'inspection
des dommages sont des exploitants, parfois à la retraite, parfois
arrivés à un certain âge, qui ont vécu dans le
milieu...
M. BELAND : Ce sont généralement ceux qui ont le plus de
jugement.
M. TOUPIN: Oui, ils connaissent l'agriculture, ils connaissent leur
milieu. Je pense que, somme toute, ces gens connaissent l'agriculture
de façon assez extraordinaire. Je ne voudrais pas dire que ces
exploitants ont besoin vraiment de formation technique avant d'apprécier
un rendement, mais, je pense que cela rejoint votre préoccupation, on
essaie de les aider de plus en plus à deux niveaux, la mesure des
étendues et les plans de ferme. C'est déjà commencé
depuis assez longtemps mais on poursuit cette idée de façon
encore plus intensive cette année. Si chaque exploitant avait un plan de
ferme planimétré, mesuré, qu'il accepte,
déjà je pense que la question des rendements trop bas ou trop
hauts pourrait se régler dans une bonne mesure, simplement en mesurant
les fermes. L'exploitant, traditionnellement, parle d'arpents dans 80 p.c. de
la province. A la régie, on travaille soit en arpents ou en acres.
Cependant, l'exploitant reste avec l'idée de l'arpent et souvent il a
décidé au moment de s'assurer qu'il s'assurait en acre. Il y a
une grosse différence entre les deux, comme vous le savez.
Je pense que, pour répondre à cette préoccupation
de donner justice à toute le monde, la question des plans de ferme va
permettre d'apprécier les étendues d'une façon très
précise. Je ne dis pas que cela n'a pas été fait avant,
mais cela va certainement être plus précis. Par conséquent,
cela a ensuite une grosse influence sur les rendements. Le type qui avait
l'habitude de dire: Je faisais 100 tonnes de foin sur 75 acres de terre, en
fait, il faisait peut-être 100 tonnes parce que, évidemment, s'il
comptait ses balles, il le faisait peut-être sur 60 arpents. Dans les
régions surtout où les fermes sont vallonneu-ses, les fermes
n'ont pas des champs rectangulaires, c'est extraordinaire comment les
exploitants pensent qu'ils sont à 100 ou 120 arpents quand ils sont
à 80 ou à 90. C'est patent, dans 90 p.c. des cas. Je crois que
cela peut répondre indirectement à la fiche de performance que je
vous expliquais tantôt, à votre préoccupation, à
savoir que chaque exploitant soit traité de la même façon
que son voisin, qu'on ait les mêmes normes pour apprécier ses
récoltes et ses rendements que son voisin. C'est toute une
méthode, c'est tout un travail à instituer au début, cela
ne peut pas se faire dans cinq minutes, mais je pense que cela devient de plus
en plus obligatoire et ça va le devenir vraiment à 100 p.c.
très bientôt. Je pense que, dans une couple d'années, on
pourra avoir des plans pour tout le monde.
M. BELAND: Mais ce que vous dites, de toute façon, semble
parfaitement logique. Seulement, il faut tenir compte quand même qu'il y
a plusieurs régions où, au tout début de la colonie, ces
divisions se faisaient à l'arpent et d'autres, ailleurs, où
ça se faisait à l'acre. Je pense qu'il y a plusieurs cultivateurs
qui ne le savaient même pas au tout début; cela s'est transmis de
génération en génération. Souvent, ils ignorent
l'ABC de tout ça. Il y a quand même une information
nécessaire dans ce domaine pour en arriver à les convaincre de
faire un plan de ferme assez adéquat pour se rendre service à
soi-même.
M. TOUPIN: II faut aider l'agriculteur à le faire dans bien des
cas, parce que les champs, n'étant pas rectangulaires, ils tombent dans
la géométrie plane, ils tombent dans la planimétrie et
cela ne va plus. Quand les champs sont rectangulaires, le cultivateur mesure
ça lui-même et ça va bien. Mais dès que les champs
sont irréguliers, c'est impossible.
On ne peut pas compter sur lui pour faire le calcul.
M. BELAND: Alors, vous n'avez pas là, dans votre exposé...
Enfin, je m'excuse, est-ce qu'il y a d'autres normes nouvelles, d'autres
méthodes d'application, je ne sais pas, de vente ou de je ne sais trop,
qui seront appliquées cette année, auxquelles vous avez
pensé, avec le temps, avec l'expérience?
M. TOUPIN: Je pense que là où vraiment on a
peut-être fait le plus gros changement cette année, c'est au
niveau de ce qu'on appelle les cultures industrielles, les cultures
spéciales. Cette année, dans plusieurs cas, les
coopératives, les syndicats de producteurs ou les entreprises
commerciales qui donnaient des contrats aux producteurs ont collaboré
avec nous pour ajouter à cela, faire lors de la même visite un
contrat d'assurance-récolte avec le producteur et garantir la prime
à la fin de l'année, lorsque le producteur remettra sa
récolte. Cela est nouveau, je pense, et c'est une chose nouvelle, mais
qui nous a donné d'excellents résultats jusqu'à
maintenant. On a plus que doublé le nombre de cultivateurs qui se sont
assurés en culture industrielle. Cela a augmenté dans tous les
domaines.
M. BELAND: Merci.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: M. le Président, avant de poser ma question, je
voudrais que l'on me fournisse certaines données. Est-ce que l'on
pourrait avoir le nombre d'assurés pour l'année qui vient de se
terminer et le nombre de polices émises?
M. TOUPIN: Pour l'année 72/73? C'est ce que vous voulez?
M. DEMERS: Pour 71/72. Oui, c'est bien.
M. TOUPIN: Pour 72/73, d'ailleurs, on étudie 73/74, mais vous
voulez avoir le nombre de polices pour 72/73?
Je vous cite de mémoire malheureusement, pour le moment;
c'était au total 7,805 assurés ou quelque chose comme cela en
1972. Là-dessus, il faut déduire environ 400 qui ont
été, pour différentes raisons, refusés, soit que
leur
chèque n'avait pas de provisions suffisantes ou que
l'assuré refusait le contrat, parce que l'on avait baissé ses
rendements à un niveau que l'on pensait plus acceptable comme garantie.
Alors, je crois que c'était à peu près 7,004.
M. DEMERS: Pour combien de polices?
M. TOUPIN: 7,004 assurés. Alors, ce sont 7,400 assurés
pour les grandes cultures. On parle toujours de grandes cultures.
M. DEMERS: Simplement...
M. TOUPIN: Cette année, on est à 8,300 ou plus un peu,
alors, je disais tout à l'heure...
M. DEMERS: Est-ce que vous pourriez nous donner la progression
descendante de 1968 à 72/73, pour avoir une approximation sur la
façon...
M. TOUPIN: Je ne crois pas que ce soit descendant. Ce qui est
arrivé, c'est que, depuis trois ans, la courbe remonte, n'est-ce
pas?
M. DEMERS: Alors, donnez-moi la courbe, s'il vous plaît.
M. TOUPIN: Cela a commencé à environ 19,000 en 1968 et
cela a descendu aux environs de 13,000 en 1969. De là, c'est descendu,
en 1970, à 8,000 environ. Cela remonte en 1971, en 1972 et en 1973
légèrement pour atteindre cette année, comme je vous le
disais tout à l'heure, au-delà de 8,300 pour les grandes
cultures. La courbe a donc commencé très haut...
M. DEMERS: Elle a recommencé à monter seulement cette
année?
M. TOUPIN: Non, elle a commencé à monter en 1971.
M. DEMERS: Quels chiffres avez-vous en 1971?
M. TOUPIN: Environ 8,000 en 1971. Je peux vous donner les chiffres
précis, si vous me permettez que je fouille dans mon dossier.
M. DEMERS: Ce n'est pas parce que je veux incriminer qui que ce soit,
c'est parce que je veux savoir comment cela a fluctué et ensuite essayer
de trouver une cause précise, de trouver les modifications et d'apporter
les remèdes.
M. TOUPIN: Ce que je voulais ajouter, c'est que les statistiques qu'on
va vous donner sont des statistiques attachées exclusivement au nombre
de polices vendues, à un moment donné, par rapport au nombre de
polices vendues à un autre moment donné.
Mais les statistiques ne sont pas complètes, parce qu'on n'a pas
tenu compte de la proportion des agriculteurs qui ont quitté les fermes.
C'est simplement ce que je voulais ajouter. Alors, il ne faut pas prendre ces
statistiques comme étant des...
M. DEMERS: II y a de 19,000 à quelque 7,000.
M. TOUPIN: Oui, mais on est parti de 90,000 à 60,000 aussi pour
les agriculteurs.
M. DEMERS: Je comprends, je comprends.
M. TOUPIN: Alors, il ne faut pas prendre ces statistiques-là
comme étant absolues, mais comme des indicateurs.
H faudrait aussi...
M. DEMERS: Si vous y passez, j'aurais une autre question
supplémentaire.
M. TOUPIN: J'aimerais répondre à la première.
M. DEMERS: Oui, mais si vous l'aviez dans votre dossier. Il ne faut pas
que vous cherchiez indûment. Je voudrais avoir le nombre de
réclamations et les montants des réclamations.
M. TOUPIN: Je croyais avoir un résumé sous la main qui
répondrait à toutes vos questions.
M. DEMERS: J'ai consulté le rapport et c'est par tableaux, pour
des cultures particulières...
M. TOUPIN : Je croyais l'avoir fait sous forme de résumé.
Oui, je pense que j'y arrive. Le nombre d'assurés, première
question que vous m'avez posée.
M. DEMERS: Oui.
M. TOUPIN: Alors, en chiffres ronds, 19,000 en 1968; 15,500 en 1969;
12,000 en 1970; 7,500 en 1971; 8,000 en 1972; et en 1973 donc, c'est le chiffre
total, avec les cultures spéciales, ça va probablement toucher
les 10,000 cette année.
M. DEMERS: Avec les petits pois.
M. TOUPIN: C'est ça, avec les petits pois et le tabac.
M. DEMERS: Oui. Est-ce que vous avez le nombre des réclamations
et les montants?
M. VINCENT: Les pommes.
M. TOUPIN: Les pommes aussi, oui.
M. DEMERS: Disons, par exemple qu'en 1968 vous aviez 19,000
assurés. Est-ce qu'on pourrait avoir, si vous les avez à la
portée de la
main, le nombre de réclamations et la totalité des
montants réclamés?
M. TOUPIN: Je vais vous donner les totaux pour chaque année. En
1968, après que les primes eurent toutes été
dépensées à rembourser les exploitants, il avait
manqué $2,789,502.
M. DEMERS: Le déficit pendant l'année.
M. TOUPIN: Le déficit. Il y avait eu à peu près $1
million en primes, donc on avait versé si on compte les primes
fédérales et provinciales ajoutées on avait
dû payer un montant d'environ $4.7 millions. En 1969, $781,185,
déficit du fonds toujours. En 1970, $877,459. En 1971, $1,222,000. En
1972, enfin, ce qu'on termine actuellement, ça va toucher $4.3 millions,
$4.4 millions, c'est-à-dire $8.9 millions de déficit au
total.
M. DEMERS: M. le Président, le régisseur président
avait bien raison de dire qu'il y avait eu une progression ascendante dans le
déficit.
M. TOUPIN: Oui, si vous voulez, à cause de l'année 1972
qui a été catastrophique, comme on le sait,
évidemment.
M. DEMERS: Oui, l'année 1972. Quelle est la cause de cette
diminution des assurés? Est-ce que la régie a touché
ça du doigt? Quelle est la cause première et principale?
M. TOUPIN: Bien, M. le ministre connaît plus la filière que
moi. J'arrive là...
M. DEMERS: Oui, mais si on n'a pas la cause exactement, réunissez
les comités que vous voudrez, vous allez avoir beaucoup de
difficultés à régler la situation.
M. TOUPIN: Je pense qu'on peut se référer à
plusieurs expériences vécues dans le passé en ce qui a
trait aux assurances dites d'option libre. D'abord, ce que nous vivons au
Québec, nous, on le vit dans les autres provinces du pays.
C'est la première chose à laquelle il faut s'attacher dans
un type d'assurance similaire. Ce qu'on vit au Canada, on le vit dans les
autres pays dans un type d'assurance similaire. Plus que cela même,
toutes proportions gardées, à cause des programmes que nous avons
ici et que les autres provinces n'ont pas, notamment le programme des grandes
cultures, nous nous trouvons véritablement chanceux d'avoir pu garder
quand même 7,000, 8,000 ou 9,000 assurés dans le programme des
grandes cultures où c'est définitivement complexe et où
aucune autre province du pays n'a encore tenté l'expérience, sauf
le Québec.
Dans les productions spécialisées comme le tabac et
autres, cela va même mieux sur certains programmes que dans les autres
provinces. Donc, c'est la situation générale rattachée
à un type d'assurance donné.
Prenez maintenant d'autres types d'assurance similaire dans d'autres
secteurs. L'assurance-automobile, avant qu'elle ne devienne obligatoire, vous
aviez le problème que l'assurance-récolte a jusqu'à un
certain point.
M. DEMERS: Ici j'arrête le ministre, s'il me permet une...
M. TOUPIN: Je ne dis pas qu'elle est totalement obligatoire.
M. DEMERS: ... une petite question... M. TOUPIN: Je ne dis pas qu'elle
oblige...
M. DEMERS: On prend de l'assurance-automobile pour les dommages qu'on
cause aux autres, mais c'est bien rare que la récolte de blé d'un
cultivateur va aller contaminer le voisin.
M. TOUPIN: Je vous parle toujours d'un type d'assurance à option
libre. Vous comprenez?
M. DEMERS: Oui.
M. TOUPIN: Prenons un autre exemple, si...
M. DEMERS: Le prédécesseur du comté de Champlain
appelait cela "exemplifier".
M. TOUPIN: Si vous prenez l'assurance-santé, on a tellement
insisté pour que le type d'assurance-santé soit obligatoire et
universel, parce qu'on savait fort bien qu'on allait faire face à ce
problème de l'option, savoir: Moi, je m'assure; moi, je ne m'assure pas.
Cela peut être une cause générale rattachée à
une philosophie donnée d'un type d'assurance donné. C'est la
première chose.
La deuxième chose: Ce n'est pas toujours facile de satisfaire
l'agriculteur.
M. DEMERS: Je pense que oui.
M. TOUPIN: Ce n'est pas toujours facile. Un gars va s'assurer. Il a un
drainage souterrain qui va bien, qui est bien équipé. Il a un
programme de culture adapté à une technique moderne. Une
année où le temps n'est pas des plus cléments, mais quand
même assez bon, lui, il va réussir. Celui qui n'a peu ou pas de
drainage, soit souterrain ou de surface, une année peu clémente
devient pour lui un désastre. On est obligé de payer celui qui ne
s'est pas équipé techniquement parce que, d'après nos
normes, on doit le payer. Quant à celui qui s'est équipé
techniquement, on n'est pas capable de le payer parce qu'il n'entre pas dans
les normes.
M. DEMERS: II n'y a pas une clause dans la loi qui dit qu'on devrait
prendre toutes les précautions?
M. TOUPIN: Oui, mais on est encore dans
l'ordre des précautions et des bons voeux. On n'est pas encore
dans l'ordre des contraintes. On est dans les bons voeux, mais tant et aussi
longtemps qu'on est dans l'ordre des bons voeux, on obtient ce résultat.
C'est la raison pour laquelle vous avez, vis-à-vis des producteurs bien
équipés, par rapport aux producteurs moins bien
équipés, un décalage très fort. C'est de nature
à quoi? C'est de nature à décourager le producteur
équipé qui dit: Moi, au fond, je paie pour l'inefficace. C'est la
réaction première de l'agriculteur qui est bien
équipé techniquement.
Quant à l'autre qui est moins bien équipé
techniquement, très souvent et là je ne le dis pas pour
accuser qui que ce soit il se sert du programme
d'assurance-récolte comme étant une sorte de programme de
complément à son revenu.
M. DEMERS: C'est bien cela.
M. TOUPIN: C'est totalement faux dans l'ordre des assurances, comme les
types d'assurance-récolte qu'on a. Si cela ne répond pas au
désir qu'il a, dans son esprit, si on passe tout droit un an sans lui
verser d'indemnité, l'année suivante, il ne s'assure plus: Fini,
moi, je ne m'assure plus! J'ai donné $90 de prime l'an passé ou
$100, vous ne me reverrez plus.
Vous ne m'avez rien versé en indemnité, je ne m'assure
plus. C'est pour cela que vous avez eu le décalage. Il y a eu un "boum"
et cela a tombé. On commence à se stabiliser parce que
vous me corrigerez, les gars de la régie plus on va, plus on
assure ceux qui sont efficaces et ceux qui sont moins efficaces ou inefficaces
sont moins portés à s'assurer.
Mais, en proportion c'est cela que je veux dire on a plus,
actuellement, de gars efficaces qu'on en avait au début du programme.
C'est cela qui est important.
M. DEMERS: Là, avant qu'on saute de chapitre, il y a un facteur
aussi, l'efficacité et la non-efficacité. Vous n'êtes pas
d'avis et le ministre répondra que la grande cause, une des
causes particulières et principales du...
M. TOUPIN: Du non-intérêt des agriculteurs.
M. DEMERS: ... non-intérêt des agriculteurs, de leur manque
d'intérêt à se réabonner, à se
réassurer serait la possibilité d'obtenir des subventions?
J'explique. Le fédéral on le sait par le truchement
de questions qui ont causé des problèmes partout au ministre et
qui lui ont fait lancer des choses qu'il ne méritait pas dans tous les
cas, a permis l'aide aux cultivateurs dans l'année qui vient de
s'écouler et le provincial y a concouru. Comment pense-t-on qu'un
cultivateur, avec le quotient intellectuel qu'il a, avec son sens
pratico-pratique sera assez fou pour aller s'assurer s'il sait qu'il aura un
supplément chaque fois qu'il fera mauvais?
Il avait été entendu cela n'a pas été
dans les règlements ... Dans le temps, M. Lesage qui était
chef du gouvernement libéral, lorsque nous avons établi la
Régie de l'assurance-récolte, avait spécifié que
jamais on ne devrait donner des subventions aux agriculteurs si on voulait que
l'assurance-récolte survive.
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: Et je pense qu'il fallait en arriver là.
M. FRASER: M. le Président...
M. DEMERS: Peu importe la question. Laissez-moi vider mon affaire et,
après cela, vous labourerez. Je dis ceci. Si on veut maintenir
l'assurance-récolte, il faudra qu'il y ait une déclaration de
principe de faite à l'effet que dorénavant il n'y aura plus de
subvention. C'est l'un ou l'autre. Que le gouvernement mette de l'argent pour
combler un déficit et les réclamations de
l'assurance-récolte ou qu'il donne des subventions aux agriculteurs,
cela revient au même. L'assurance-récolte est caduque, finie. Si
on veut qu'elle survive et j'ai insisté là-dessus en
Chambre lorsque nous avons posé des questions au ministre je
pense que c'est la formule. Et on étudiera tout ce que l'on voudra,
aussi longtemps que je sais que les dégâts, les avaries seront
payés... Assurez-moi que ma maison peut passer au feu et que
j'obtiendrai $20,000, je n'en prendrai pas souvent, des polices d'assurance.
C'est la même chose dans tous les domaines. Je pense que c'est une arme
à deux tranchants. On défait par les subventions ce qu'on veut
créer en donnant une assurance rationnelle aux agriculteurs.
M. TOUPIN: Là-dessus, le député de Saint-Maurice a
sans doute raison sur le plan des principes; mais sur le plan pratique, il n'a
pas raison là-dessus, au Québec.
M. DEMERS: Non?
M. TOUPIN: Non. Je veux bien que le député de
Saint-Maurice...
M. DEMERS: ... partout.
M. TOUPIN: Non. ...comprenne avec moi que le gouvernement provincial
depuis 1968, du moins depuis 1970, en tout cas depuis le mois de mai 1970,
n'est intervenu directement avec des subventions auprès d'aucun
programme...
M. DEMERS: Pour les producteurs non assurés.
M. TOUPIN: ... pour les producteurs assurés. Il est intervenu
pour les productions non assurées mais, pour les productions
assurées, il n'est intervenu pour aucun programme. Cepen-
dant, le gouvernement fédéral, dans son programme cette
année, est intervenu avec $400.
M. DEMERS: Vous avez laissé polluer.
M. TOUPIN: Non. Nous nous étions opposés...
M. DEMERS: Vous ne vous êtes pas opposés en force.
M. TOUPIN: ... à la question de verser des subventions directes.
C'est la raison pour laquelle le gouvernement du Québec n'a versé
aucune subvention directe dans le programme de l'année 1972 pour les
pertes de récolte. Ces subventions de $400 pour les programmes
assurés ont été versées par le gouvernement
fédéral. Nos subventions...
M. DEMERS: Est-ce que, constitutionnellement le gouvernement
fédéral a le droit...
M. TOUPIN: II a le droit de donner et on l'a dit assez souvent
n'importe quelle subvention à tout individu du Québec. Il
me semble que cela s'est dit assez souvent. On l'a dit assez souvent à
la télévision et à la radio.
M. DEMERS: Qu'on envoie l'assurance-récolte au gouvernement
fédéral.
M. TOUPIN: C'est un droit que le fédéral veut se garder de
donner des sommes d'argent à n'importe quel citoyen du pays. C'est son
droit le plus strict, nous dit-on, et je ne le conteste pas, pour le moment, en
termes constitutionnels; en termes pratiques, il peut être
contesté et contestable mais, en termes constitutionnels, il ne nous
apparaît pas contestable.
Donc, en ce qui concerne les subventions directes, nous ne sommes pas
intervenus. Nous sommes intervenus au niveau des prêts. Nous avons
consenti des prêts.
M. DEMERS: Je n'ai pas d'objection à cela.
M. TOUPIN: Bon. Nous ne sommes pas intervenus. Je veux que cela soit
clair. Cette déclaration de principe dont vous parliez tantôt, est
non seulement faite en paroles mais elle a été
concrétisée dans des gestes bien précis du gouvernement
provincial.
Quand on a décidé de ne pas intervenir directement au
niveau des agriculteurs où un programme était en place
vis-à-vis de l'assurance-récolte, il me semble que c'est beaucoup
plus fort qu'une déclaration de principe; c'est d'appliquer un principe
auquel nous avions déjà donné en entier notre
adhésion. C'est pour cela que nous avons hésité à
intervenir. Cette année, les producteurs de pommes de terre sont
avertis; les producteurs de pommes sont avertis; les producteurs de productions
industrielles qui vont entrer dans les nouveaux programmes sont avertis; si on
ne prend pas d'assurance, la seule possibilité qui leur est offerte,
c'est un prêt. Ce n'est rien d'autre que cela; absolument aucune
subvention ne leur sera versée, on est prêt à
considérer, par ailleurs, la possibilité de leur prêter
pour traverser cette période difficile, mais emprunter en vertu du
crédit agricole ou emprunter à une banque, à une compagnie
de finance ou ailleurs, c'est un prêt. C'est un service additionnel qu'on
met à la disposition des agriculteurs et non pas un service qui vient
perturber un service déjà en place.
M. DEMERS: II n'y aura aucune subvention dans les cultures
spécialisées cette année?
M. TOUPIN: Qui ont un programme d'assurance.
M. DEMERS: Oui, et que va-t-il rester?
M. TOUPIN: II en reste encore plusieurs. Il reste les fruits, par
exemple.
M. DEMERS: Ah! les fruits!
M. TOUPIN: ... il reste certaines catégories de productions
maraîchères.
M. DEMERS: Parce que vous allez donner des subventions là-dedans,
encore.
M. TOUPIN: S'il y a des pertes.
M. DEMERS: II va y en avoir, n'ayez crainte.
M. TOUPIN: C'est sûr.
M. DEMERS: Garanti, il va y en avoir.
M. TOUPIN: C'est très facile à trouver, surtout avec le
temps que l'on a depuis quelques semaines.
M. DEMERS: Monsieur, cette année, il pleut trop, mais il peut
arriver qu'il ne pleuve pas assez.
M. TOUPIN: Cela peut aider. Pour le moment, si on pouvait trouver
l'équilibre, cela ferait bien mon affaire.
M. DEMERS: II faudrait parler de cela au député de
Mégantic, les machines à pluie, c'est sa
spécialité.
M. VINCENT: Elles annoncent une sécheresse pour cet
été.
M. DEMERS: Je reviens au problème que le fédéral
nous cause dans le domaine de l'assurance-récolte en accordant des
subventions. Je crois que cela va être la pierre d'achoppement de
l'application pratique et efficace de notre assurance-récolte. Si, dans
chaque domaine où
le gouvernement provincial veut établir une politique
sérieuse et qui s'appuie sur quelque chose, cela vient d'être
défait par la maison mère, cela va être le temps
bientôt qu'on définisse constitutionnellement où l'on peut
donner et où on ne peut pas donner.
M. TOUPIN: D'abord, ce n'est pas la maison mère, c'est...
M. DEMERS: C'est la maison mère du Parti libéral...
M. TOUPIN: ... une maison, c'est une autre maison gouvernementale
et...
M. DEMERS: Vous êtes un club ferme des pee-wee...
M. TOUPIN: ... quand nous avons soutenu... Nous allons vous montrer
jusqu'où les pee-wee peuvent travailler. Quand les pee-wee ont dit
à la maison mère, comme vous l'appelez, nous, nous n'intervenons
pas directement parce qu'il y a un programme d'assurance-récolte...
M. DEMERS: Ils ont dit: II n'y a pas de problème, nous autres,
nous allons intervenir et nous allons faire bien plus que cela...
M. TOUPIN: Si vous voulez intervenir, faites-le de votre propre
chef...
M. DEMERS: ... dans Gatineau.
M. TOUPIN: ... en tant que gouvernement, faites-le de votre propre chef;
en tant que gouvernement, nous, n'avons pas intérêt à
intervenir parce que nous avons des programmes d'assurance-récolte. On
leur a dit clairement: Vous êtes partie intégrante de ces
programmes parce que vous les financez indirectement et directement au niveau
de l'administration, tout au moins, avec 50 p.c. Donc là-dessus, je
pense que le gouvernement du Québec a tenu ses positions et a fait voir
clairement à l'autre gouvernement que ce n'était pas logique
d'intervenir de cette façon. On aurait pu trouver d'autres moyens. Nous
en avons suggéré, notamment celui des prêts. Nous aurions
ainsi probablement réglé le problème. On aurait pu
intervenir aussi à d'autres niveaux pour aider l'agriculteur.
M. DEMERS: Qu'ont dit les autres provinces? Rien.
M. TOUPIN: L'Ontario a soutenu la même thèse que nous.
L'Ontario n'est absolument pas intervenue sur le plan des subventions. C'est le
fédéral qui a payé. Ce n'est pas nous.
M. DEMERS: Je comprends. Le ministre des Finances doit être pour
cela, ici.
M. TOUPIN: Le ministre des Finances du
Québec a soutenu la thèse que nous avons soutenue, parce
que cela n'a pas coûté un cent au gouvernement du
Québec.
M. DEMERS: Je comprends que cela n'ait pas coûté un cent,
cela a été payé par le fédéral.
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: En tout cas, je reste d'avis que si on ne peut pas...
M. TOUPIN: Vous avez raison.
M. DEMERS: ... vous allez rester à $8,000 ou $10,000 cette
année dans les petits pois, et l'an prochain, plus de petits pois du
tout !
M. TOUPIN: Je ne dis pas que vous avez tort.
M. DEMERS: Le fédéral va les payer l'année
prochaine.
M. TOUPIN: Je ne dis pas que vous avez tort. J'essaie de vous expliquer
que le gouvernement du Québec n'est pas intervenu, lui. Je pense que
dans un type de gouvernement national comme nous en avons un, nous ne sommes
quand même pas capables de prendre les décisions qui ne
relèvent pas de notre gouvernement.
M. DEMERS: C'est le temps de renégocier une constitution.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Lotbinière.
M. TOUPIN: C'est l'opinion de l'Union Nationale. C'est ce qu'elle a dit,
l'autre jour, à son congrès.
M. DEMERS: C'est cela aussi. Vous voyez vous-même que c'est le
temps d'en renégocier une.
M. TOUPIN: C'est ce qu'elle a dit à son congrès. On a
hâte d'en voir le contenu.
M. DEMERS: II n'y a pas si longtemps que vous avez changé
d'idée.
M. TOUPIN: On a hâte d'en voir le contenu. M. VINCENT: Avant, M.
le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Lotbinière.
M. BELAND: Si j'interprète exactement, mot à mot, les
paroles du ministre dans ses réponses, est-ce que j'ai bien compris que,
même à l'intérieur des zones sinistrées, l'an
passé, il n'y a pas eu d'assurance-récolte payée,
étant donné que les agriculteurs auraient eu leurs $400?
M. DEMERS: II y a eu cela en plus. C'était raisonnable.
M. TOUPIN: C'est parce que le programme d'assurance-récolte est
appliqué comme tel. Celui qui avait une police d'assurance a reçu
son indemnité; celui qui n'en avait pas n'en a pas reçu. C'est
bien évident. Mais le fédéral, lui, avec son programme, a
versé $400 à tout le monde, assuré ou non. Est venu
s'ajouter, tout compte fait, à ceux du Québec qui avaient une
police d'assurance, un monta'nt de $400 additionnel. Celui qui n'avait pas
d'assurance a reçu $400 seulement.
M. DEMERS: Je pense que cela pourrait être un moyen de faire faire
de l'argent aux agriculteurs. Le fédéral va donner $400 et que
les gars s'assurent, ils vont faire $400. Cela va faire $800 l'arpent. Ils ne
récolteront même plus le foin. C'est à l'individu, $400,
par agriculteur? Pas à l'arpent.
M. TQUPIN: Là c'est vrai qu'il faudrait amender la
Constitution.
M. BELAND: Je tenais quand même à ce que le ministre
apporte une précision parce que cela laissait entendre, tout à
l'heure, que, même à l'intérieur des zones
sinistrées, étant donné qu'il y avait eu
assurance-récolte dans certains cas, les $400 provenant du
fédéral n'avaient pas été versés. Ce qui
était faux en somme.
M. TOUPIN: J'étais bien convaincu que ceux qui avaient une police
d'assurance-récolte et que le député de
Lotbinière l'avait compris avaient droit à leur
indemnité. C'est tout à fait logique.
C'est $400 par agriculteur, peu importe la grandeur, la dimension.
M. DEMERS: Par agriculteur.
M. BELAND: On va vous renseigner avec plaisir, M. le
Président.
M. VINCENT: M. le Président, est-ce que je pourrais poser une
question au ministre? Est-ce qu'il est question que le gouvernement
fédéral amende la Loi de l'assurance-récolte?
M. TOUPIN: Oui, il en est question. On en a parlé à deux
reprises, si ma mémoire est fidèle, au cours des dernières
réunions des ministres de l'Agriculture et quand j'ai rencontré
également M. Whelan, l'an dernier, au début de son mandat. On a
abordé la question, on nous a posé un certain nombre de
questions. D'abord, si on avait l'intention, nous, au Québec, de faire
certains changements et nous lui avons fait part de nos projets de faire
travailler un comité spécial là-dessus. C'est
évidemment à la suite de ces discussions avec le
fédéral et c'est surtout à la suite des constatations qui
se sont dégagées des statistiques, que nous avons convenu de
créer ce comité de travail et d'apporter des amendements.
Probablement que les nouveaux programmes ou la nouvelle façon d'assurer
au Québec, qui se prépare, nécessitera des amendements
à la Loi de l'assurance-récolte fédérale, mais le
fédéral nous a fait aussi certaines propositions, notamment celle
de se retirer du programme de l'administration et de verser une valeur de 50
p.c. des primes. Mais il n'y a aucune décision de prise encore à
ce chapitre-là. On préférait, nous, regarder au
Québec comment... Oui.
M. DEMERS: Actuellement, ils donnent combien en pourcentage de
primes?
M. TOUPIN: 50 p.c. à l'administration seulement. Plus 25 p.c. des
primes.
M. VINCENT: L'autre 25 p.c...
M. TOUPIN: Alors, il veut se retirer de l'administration au titre de 50
p.c. et prendre de 25 p.c. à 50 p.c. au niveau du remboursement ou
laisser l'option.
M. VINCENT: Quel était le total des primes en 1968?
M. TOUPIN: J'ai cela ici, je pense que j'ai trouvé la bonne page.
1968, nombre d'assurés 19,180; étendue, 1,340,000 acres;
réclamations, 12,000; montant des primes...
M. VINCENT: Réclamations 12,000?
M. TOUPIN: Le montant des primes, malheureusement, ce n'est pas le
même tableau. Je croyais l'avoir sous le pouce...
M. VINCENT: Donnez-moi donc les réclamations pour chacune des
années, 1968, 1969, combien?
M. TOUPIN: Le nombre de réclamations? Oui. C'est 12,000 en 1968,
10,400 en 1969, 9,340 en 1970, 9,085 en 1971.
M. VINCENT: 9,085 en 1971? M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Vous avez dit tout à l'heure qu'il y avait 7,500
assurés.
M. TOUPIN: II peut être assuré soit pour le foin, pour les
céréales...
M. VINCENT: Ce n'est pas le nombre de primes. Ce n'est pas le nombre de
polices.
M. TOUPIN: Le nombre de réclamations, non. Un assuré peut
fort bien réclamer pour ses céréales et son foin.
M. VINCENT: Oui, d'accord. 9,085 réclamations?
M. TOUPIN: C'est cela, et 10,937 en 1972.
M. VINCENT: Et le nombre de primes, si vous aviez le montant des primes
payées.
M. TOUPIN: J'ai la dernière année qui est $1,400,000. Je
vais vous donner au moins celle-là; les autres, j'espère que je
les ai ici.
Alors, les primes en 1968, $2,120,000. En 1969, toujours sans me tromper
de colonne, $2,137,000; en 1970, $1,670,000; 1971, $1,131,000 et 1972,
$1,414,000.
M. VINCENT: Pour cela, chaque année, vous avez obtenu 50 p.c. du
gouvernement fédéral.
M. TOUPIN: Les 25 p.c..
M. VINCENT: Les 25 p.c. des primes du gouvernement
fédéral.
M. TOUPIN: Oui, c'est cela.
M. VINCENT: Est-ce qu'on a, dans le tableau, ce que le gouvernement
fédéral a versé dans ses 50 p.c. des frais
d'administration pour chacune des années?
M. TOUPIN: Je ne crois pas que je l'aie dans ce tableau. Je l'ai au
niveau des bilans, je peux vous le donner pour les trois dernières
années. De toute façon, je l'ai au niveau des bilans.
M. DEMERS: Les vendeurs sont payés à la commission?
M. TOUPIN: Oui.
M.VINCENT: Pendant qu'on cherche ça, est-ce que le provincial a
dit non à cette nouvelle formule ou si...
M. TOUPIN: On s'est dit que, selon les provinces, certaines provinces
désireraient 50 p.c. d'administration et 25 p.c. des primes, que
d'autres désireraient peut-être le contraire, c'est-à-dire
50 p.c. au niveau des primes et rien au niveau de l'administration. C'est la
raison pour laquelle nous aurions demandé de laisser les options et les
deux options se trouveront dans les amendements que le fédéral
apporte et nous choisirons, quant à nous, l'option que nous jugeons la
plus rentable pour le Québec.
M. VINCENT: La plus rentable pécuniairement où la plus
rentable sur le plan...
M. TOUPIN: A ce chapitre, je pense qu'il faut surtout penser en termes
pécuniaires parce qu'on est dans des juridictions conjointes.
M. VINCENT: Même si le gouvernement fédéral payait
50 p.c. des primes, est-ce que ça signifierait que le gouvernement
provincial ajouterait un autre montant? Parce qu'on paye déjà 25
p.c. des primes.
M. TOUPIN: Le comité qu'on met en place va
précisément analyser toute cette question administrative et nous
choisirons l'option. Peut-être est-il préférable, pour
nous, au Québec, de payer de l'administration et de laisser le
fédéral payer la moitié des primes. Il y aurait lieu de
regarder ce qui serait le plus rentable, économiquement d'une part, et
d'un certain point de vue autonomiste de l'autre part.
M. VINCENT: Est-ce qu'on a le montant versé par le
fédéral?
M. TOUPIN: Oui, en 71/72, $698,200 au point de vue de
l'administration.
M. VINCENT: Pour 72/73, il ne peut pas y avoir tellement de
différence?
M. TOUPIN: Non.
M. VINCENT: Ce chiffre est toujours autour de $600,000 pour chacune des
années?
M. TOUPIN: Au point de vue de l'administration, oui. Je l'ai ici.
M. VINCENT: On serait joliment perdant si on acceptait 25 p.c. des
primes parce que...
M. TOUPIN: Si vous me permettez une réflexion là-dessus,
si les primes perçues des cultivateurs devaient augmenter, ça
deviendrait rentable de prendre les 50 p.c. des primes. Un bon jour, ça
dépasserait ce qu'on perçoit en administration.
Hypothétiquement, si les agriculteurs étaient prêts
à accepter au niveau des grandes cultures, un programme obligatoire, il
est bien sûr que ce serait plus rentable pour nous de regarder au point
de vue des primes.
M. DEMERS: II n'y aurait plus de problème.
M. VINCENT: Prenons, l'an passé, il y a eu $1,494,000 en primes;
si le fédéral avait versé 50 p.c. des primes, il aurait
versé $700,000 en tout. Donc, l'an dernier, il a versé $700,000
pour les frais d'administration, en plus de ça, il a versé le
quart de $1,400,000 c'est-à-dire environ $350,000 en primes, ce qui veut
dire qu'il a versé $1,100,000. A ce niveau, c'est une question de...
M. TOUPIN: II faudrait que les primes passent à $2 millions
perçus aux cultivateurs par année, avant que ce soit rentable de
prendre la deuxième option.
M. VINCENT: Même si les primes passent à
$2 millions par année, les frais d'administration vont
augmenter.
M. TOUPIN: Peut-être, oui.
M. VINCENT: Je ne pense pas que ce soit là le véritable
problème, surtout si la loi fédérale garde les deux
options; le gros problème se situe beaucoup plus au niveau de la
réassurance, qui n'a jamais été acceptée par le
gouvernement fédéral. Le gouvernement fédéral n'a
jamais accepté à ce jour que le programme
d'assurance-récolte du Québec s'insère à
l'intérieur de la loi fédérale de
l'assurance-récolte. C'est pour ça, tout à l'heure, que
j'ai demandé si le fédéral avait l'intention d'apporter
des amendements à la loi de l'assurance-récolte. En ce qui
concerne Québec, comme on le disait, on y va toujours avec une entente
annuelle, parce que le gouverneur général peut faire une
exception et signer une entente annuelle avec la province de Québec.
Ceci nous empêche de participer au programme
d'assurance-récolte fédéral sur le plan de la
réassurance.
M. TOUPIN: C'est vrai, ça!
M. VINCENT:Je pense que le gros problème, à l'heure
actuelle, c'est qu'on peut arriver... L'an passé, on est arrivé
avec un déficit de $4,400,000, valeur des primes et des
réclamations des paiements. Si nous avions eu, l'an passé, au
lieu de 8,000 assurés, 20,000 ou 19,000 assurés, on aurait pu
tomber à un déficit de $10 millions ou $12 millions. A ce
moment-là, on ne pouvait pas profiter de la loi fédérale,
surtout en ce qui concerne la réassurance. C'est surtout
là-dessus que je me pose la question. Est-ce que le gouvernement
fédéral a l'intention d'amender sa loi, en faveur de la province
de Québec, qui, en somme, est à peu près la seule, je
dirais même au monde, à oeuvrer présentement dans le
domaine de la grande culture? Il n'y a pas tellement d'autres programmes
d'assurance-récolte au monde qui vont aussi loin dans la grande culture
qu'on le fait, nous, ici au Québec.
M. TOUPIN : L'Ontario a commencé.
M. VINCENT: En Suède, oui, mais avec un climat bien
différent. Mais, je veux dire que, dans notre contexte, à nous,
l'Ontario a commencé dans une section de la province.
M. TOUPIN: On y a combien d'assurés?
M. VINCENT: 250.
M. TOUPIN: Minimum. Même pas.
M. VINCENT: Donc, la première année, on y a assuré
une quarantaine de personnes?
M. TOUPIN: C'est à cause d'un programme particulier qu'on avait
ici. C'est à cause de ce programme particulier, je pense, qu'on ne peut
pas parvenir à entrer dans les cadres généraux de la Loi
de l'assurance-récolte fédérale.
M. VINCENT: Je pense bien que ce ne serait pas payant pour le
Québec de se réassurer dans les cultures
spécialisées, parce qu'il n'y a pas de problème, je ne
pense pas, dans nos cultures spécialisées, en ce qui nous
concerne. Dans les cultures spécialisées, on pourrait le porter
facilement. C'est surtout dans la grande culture et c'est là, à
mon sens, que le gouvernement fédéral devrait... Aussitôt
qu'il y aura des amendements, que le Québec fasse valoir le point que,
si on fait une expérience, nous, ici au Québec, je pense que
c'est là-dessus qu'on pourrait obtenir du gouvernement
fédéral une contribution à notre déficit. En
définitive, Québec est en train de faire l'expérience des
grandes cultures et ce, au profit de toutes les autres provinces. On a
pratiquement un projet pilote sur les grandes cultures qui va servir au
gouvernement fédéral et qui va servir aux experts
fédéraux et c'est nous qui payons. Quand je dis "nous", ce sont
tous les citoyens du Québec par le truchement du ministre des Finances.
Je me demande si, à un moment donné, il n'y aura pas lieu de
s'asseoir avec le fédéral et de laver, par une entente, les
déficits assumés depuis les cinq dernières années,
c'est-à-dire les laver dans ce sens que le fédéral en
prenne une partie et Québec, l'autre partie des déficits. Qu'on
efface ça de l'assurance-récolte...
M. TOUPIN: Qu'on recommence à neuf.
M. VINCENT: ... et qu'on recommence à neuf.
M. DEMERS: A faire d'autres déficits.
M. VINCENT: Le grand but de tout ça était que, sur une
période de vingt ans, cela devait s'autofinancer,
l'assurance-récolte. Si le fédéral n'embarque pas sa
réassurance, je ne voudrais pas voir une année
désastreuse, cette année, parce que... C'est un gros
problème.
M. DEMERS: Est-ce qu'on pourrait...
M. TOUPIN: Cette année, on signe une entente à peu
près dans le cadre des ententes des années passées. Mais
au moment où le travail du comité sera terminé, il est
bien sûr qu'il va être fortement question que nous regardions avec
le fédéral comment, lui, il peut participer de façon plus
généreuse au programme particulier du Québec dans le
domaine des grandes cultures.
M. DEMERS: Est-ce que le ministre pourrait nous dire comment cela serait
senti des agriculteurs, l'opinion qu'il énonçait de mettre une
assurance-récolte obligatoire? Est-ce que vous avez une opinion
là-dessus? Est-ce que vous avez un échantillonnage de fait?
M. TOUPIN: Non.
M. DEMERS: Je comprends que les 8,000 ou les 9,000 qu'il reste à
assurer devraient être pour que ce soit obligatoire.
M. TOUPIN: Oui. Mais ce qu'on cherche actuellement, d'abord trouver des
formules. Une fois qu'on aura en main une couple de formules, on va consulter
les agriculteurs. Si, évidemment, les agriculteurs ne sont absolument
pas intéressés à un programme comme celui-là, il
est sûr que nous allons regarder d'autres options. Mais dans l'ordre de
l'ensemble des options, on place celle-là. On va essayer d'amener les
producteurs de grandes cultures à penser dans ces termes. Il ne s'agira
peut-être pas là d'une assurance complète, totale, mais
peut-être d'un minimum auquel tous les agriculteurs du Québec
auraient accès. Et pour celui qui veut dépasser ce minimum, on
pourrait lui offrir le type de police traditionnelle que lui, pourrait
compléter.
M. BELAND: Cette année, vous vous limitez à la
"formulomalite".
M. TOUPIN: Non. Ce n'est pas de la "formulomalite". Ce sont purement et
simplement des dispositions rationnelles. On veut étudier. On n'impose
pas un programme d'assurance-récolte comme on impose l'impression du
dollar.
Evidemment, il faut être réaliste dans tout cela, il faut
essayer d'étudier et de voir quelles sont les conséquences des
programmes.
M. VINCENT: Oui, mais pour aller à un programme
d'assurance-récolte obligatoire, à mon sens, on peut y aller mais
dans des cultures spécialisées.
M. TOUPIN: On pense plutôt, nous, au programme...
M. VINCENT: Avec des inspections...
M. TOUPIN: On pense aux producteurs laitiers, par exemple.
M. VINCENT: Non, mais dans le programme d'assurance obligatoire, il
faudrait avoir des expertises individuelles.
M. TOUPIN: On commence à en avoir pas mal.
M. VINCENT: Quand on arrive dans les cultures
spécialisées, le tabac, la betterave à sucre,
d'accord.
M. TOUPIN: Dans cela, ça va bien. Il n'y a pas de problème
là-dedans.
M. VINCENT: Mais ce sont des expertises individuelles.
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Tandis que, dans les cultures générales, ce
sont des expertises...
M. TOUPIN: Régionales.
M.VINCENT: ... sur le plan global, ou régional ou...
M. TOUPIN: A l'aide des fiches de performance que nous avons.
M. VINCENT: II est bien entendu que, si je suis un producteur de tabac,
s'il est obligatoire de m'assurer, je m'assure, le gouvernement paye une partie
de la prime, paye une partie de l'administration. A ce moment-là, je
peux facilement faire mon plan de ferme, faire ma déclaration de
rendement et cela peut être vérifié sur un cas individuel,
parce que je paye $1,000, $1,200 ou $1,500 de prime. Si j'ai un système
d'irrigation, mon rendement est meilleur que si je n'en ai pas. Comme le
ministre le mentionnait tout à l'heure, dans les grandes cultures
c'est le problème à l'heure actuelle si le type est bien
organisé, avec un système de drainage souterrain, avec un sol
où il répand de l'engrais chimique considérablement chaque
année, il est pénalisé parce qu'il cultive bien par
rapport à l'autre qui, à ses côtés, n'a pas de
drainage souterrain, n'a pas la même régie d'organisation de
ferme. A ce moment, je pense bien que ce sont plutôt ceux qui sont
assurés qui seraient contre le fait que ce soit obligatoire, parce qu'il
faudrait en arriver à un système particulier d'assurance, une
expertise individuelle basée sur le rendement réel, sur les
facilités qu'il y a de cultiver, sur la régie... C'est cela, le
gros problème à l'heure actuelle.
M. TOUPIN: Là, on est toujours dans l'ordre des
hypothèses. Evidemment, je suis bien d'accord sur les propos que tient
le député de Nicolet.
M. VINCENT: Qu'on essaie le système obligatoire sur des cultures
spécialisées, je pense que cela est urgent. Par exemple, la
betterave a sucre...
M. TOUPIN: C'est déjà fait ou presque. On n'a pas trop de
problèmes.
Les producteurs de tabac s'assurent à 100 p.c; cette
année, les productions...
Les conserveries, c'est presque 100 p.c.
M. DEMERS: Ce n'est pas obligatoire mais les gens veulent cela.
M. TOUPIN: Oui, ils veulent et ils ont des contrats. On a aussi une
mécanique de perception de prêts et on a ajouté, nous, dans
la loi du crédit à production, la possibilité à
même le crédit de payer la prime à
l'assurance-récolte.
Mais les propos que tient le député de Nicolet sont
justes.
M. DEMERS: II est toujours juste, le député de
Nicolet.
M. TOUPIN : Cette fois-ci, je peux le dire.
M. DEMERS: Vous n'auriez pas dû dire ce que vous venez de dire,
pas cette fois-là.
M. TOUPIN: Cette fois-ci; je peux dire que ses propos sont justes. On
est dans l'ordre des hypothèses et le député de Nicolet
qui connaît bien le secteur s'est posé sans aucun doute les
mêmes questions que l'on se pose aujourd'hui. Et on essaye de trouver les
solutions. C'est la raison pour laquelle le député de
Nicolet n'était pas entré tantôt je disais que,
avant de mettre ces programmes en vigueur, il est certain que nous consulterons
les agriculteurs, non seulement les agriculteurs mais la commission
parlementaire aussi. On va demander aux députés ce qu'ils en
pensent...
M. DEMERS: N'y aurait-il pas possibilité, pour ajouter...
M. TOUPIN : ... si toutefois les hypothèses se
concrétisent. Il faut être réaliste aussi.
M. DEMERS: ... aux propos du député de Nicolet, que
lorsqu'une police d'assurance est prise sur la grande culture il y ait des
normes exigées par l'inspecteur sur le produit assuré? Par
exemple, le député de Nicolet parlait de la qualité du
sol: ou il y a du drainage, ou il n'y en a pas. Dans les assurances, tout type
d'assurance, on nous obligera peut-être, dans certaines circonstances,
à construire de telle façon et à prendre telles
précautions. Si on arrivait à plus que le voeu pieux qui est
inclus, prendre des précautions, si cela était
spécifié, je pense que les gens sérieux... On est mieux,
à mon sens, d'en avoir 10,000 ou 12,000 que d'en avoir 20,000 qui
courent après l'argent et qui veulent faire de l'argent avec cela, qui
veulent faire cela comme une mesure d'appoint. C'est pour rendre service.
Alors, les cultivateurs qui sont sérieux, si cela est
spécifié, pourraient dans des délais normaux et
raisonnables en arriver à préparer leur sol en conséquence
et à prendre les précautions qu'il faut pour que cela soit
rentable et on aurait une qualité de terrain égale pour les
régions et des gars qui... Le risque serait uniformisé.
M. TOUPIN: On peut établir bien des critères, c'est bien
sûr. Si vous n'y voyez pas d'inconvénient ce n'est pas
parce que je veux mettre fin à cette discussion dans cet ordre,
au moment où le comité aura terminé son travail et que la
loi sera proposée, il y aura des amendements de proposés à
la loi.
M. DEMERS: Et que la commission reviendra.
M. TOUPIN: ... Si le conseil des ministres est d'accord, je ne vois
absolument pas d'inconvénient. Au contraire. Je souhaite que la
commission parlementaire se réunisse et qu'on regarde cette
situation.
M. VINCENT: M. le Président, pour se préparer, est-ce que
le ministre accepterait que le président de la Régie de
l'assurance-récolte nous prépare un tableau avec les chiffres
qu'il nous a donnés ce matin? Ce serait très utile pour les
membres de la commission de faire l'historique depuis 1968 avec des chiffres.
Donc, en 1968, il y avait tant d'assurés dans telle culture, les primes
qui ont été versées. Je pense que tous ces
chiffres-là, on les a. Il s'agirait de les codifier dans un seul
document. Et en plus, j'aimerais qu'on puisse nous donner, dans ce tableau, les
contributions fédérales à l'administration pour chacune
des années, contributions fédérales aux primes pour
chacune des années. Et là c'est une question qui regarde
la régie interne de la Régie de l'assurance-récolte, vous
pourriez ne pas nous donner cette réponse-là mais
j'aimerais que la Régie de l'assurance-récolte et ce
serait important, je pense bien, pour tous les membres de la commission
puisse nous dire également elle peut obtenir ces
chiffres-là du fédéral combien le gouvernement
fédéral a versé en réassurance à d'autres
provinces, pour chacune des années. Je pense que la réassurance
aurait coûté au Québec, si le fédéral avait
voulu l'accepter, 20 p.c. de nos primes, si ma mémoire est bonne.
M. TOUPIN: Quelque chose comme ça.
M. VINCENT: II aurait fallu verser 20 p.c. des primes qu'on retire au
fédéral et le fédéral nous réassurait. Il y
a certaines provinces, comme l'Ouest, qui l'ont cette réassurance et on
aimerait savoir quel a été le montant, en vertu de la Loi de
l'assurance-récolte du fédéral, qui a été
versé aux provinces qui se sont réassurées et qui avaient
la possibilité de se réassurer. Un tableau comme celui-là
nous permettrait, dans un coup d'oeil, avant d'arriver à la commission
parlementaire, de savoir ce qui s'est fait depuis cinq ans. Et dans la
deuxième partie du tableau que j'aimerais avoir, si c'est acceptable,
j'aimerais savoir également, pour chacune des années je
n'ai pas posé la question à quel moment on a
terminé de payer les réclamations.
M. TOUPIN : II reste des cas en révision presque continuellement.
On envoie un chèque au mois de décembre, ils demandent une
révision. On leur envoie une révision au mois de mars ou au mois
de février, ils reviennent encore à la charge. Alors, il reste
toujours des cas.
M. VINCENT: Mais pour les cas en révision, ça peut
s'accepter, ça, qu'un type ne soit pas satisfait, qu'il puisse demander
une révision de son cas. Cela, je pense bien que c'est normal. Mais il
faudrait essayer de viser à ce que le premier règlement offert
par le régime de l'assurance-récolte soit complété,
autant que possible, avant la période des fêtes.
M. TOUPIN: D'accord.
On n'a pas trop de problèmes, je pense, à ce
chapitre-là. On n'a pas beaucoup de dossiers en suspens.
Ce n'est pas si mal cette année.
L'an dernier, on a eu un problème assez sérieux. C'est
surtout l'année 70/71.
M. VINCENT: Surtout quand on a changé le système...
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: ... avec la mécanographie, avec le ministère
des Finances, cela a causé des problèmes à
l'assurance-récolte, à l'Office du crédit agricole...
M. DEMERS: Cela nous a même causé un problème
électoral!
M. VINCENT: Cela, c'était le rodage administratif.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Lotbinière.
M. BELAND: Etant donné qu'on vient de discuter, de part et
d'autre, des relations fédérales-provinciales et le reste, il y a
quand même une sous-question qui se rattache à ça. Etant
donné que nous avons quand même au Québec des fermes
expérimentales fédérales, des fermes-écoles
provinciales et le reste, est-ce que les fermes comme telles ont
été admissibles jusqu'à présent à
l'assurance-récolte au même titre que les cultivateurs? Cela,
c'était complètement en dehors du champ d'activité?
M. TOUPIN: Les fermes expérimentales, écoutez, c'est
difficile d'assurer des expériences!
M. DEMERS: C'est une question de finance, pour mes chevaux, l'hiver
prochain, je veux savoir s'ils auront du foin à manger.
M. TOUPIN: J'assure le député de Saint-Maurice que, s'il
veut offrir ses chevaux pour $1 l'an prochain, nous les amener...
M. DEMERS: Pour $1, pour l'hivernement...
M. TOUPIN: Mais il ne pourra pas s'en servir... Non, nous autres, c'est
un contrat de deux ans.
M. DEMERS: Un an, vous voulez changer encore!
M. TOUPIN: On va ajouter des zéros.
M. DEMERS: Non, mais la question du député de
Lotbinière est tout à fait pertinente. Je veux savoir, si mes
chevaux s'en vont là, s'ils auront autant de foin à manger que
ceux du Dr Dionne en ont eu l'hiver passé.
M. TOUPIN: Ah! vous n'avez pas de problème...
M. DEMERS: Non, c'est très bien.
M. TOUPIN: La ferme expérimentale, mon cher monsieur...
M. DEMERS: ...la crèche. C'est important. M. TOUPIN: Oui,
monsieur!
M. VINCENT: Comment y a-t-il d'employés à la Régie
de l'assurance-récolte?
M. TOUPIN: 91 postes.
M. VINCENT: 91 postes.
M. TOUPIN: 77 occupés jusqu'à maintenant.
M. VINCENT: Vous avez trop de personnel.
M. TOUPIN: Non, c'est-à-dire que...
M. VINCENT: Trop de postes?
M. TOUPIN: ...les postes, sont occupés au nombre de 77 mais il y
a treize nouveaux postes ajoutés cette année. Ils ne sont pas
encore comblés parce que le concours pour les agronomes est fermé
depuis quinze jours. Le concours doit avoir lieu et la liste
d'admissibilité...
M. VINCENT: Ce sont des postes permanents. C'est en dehors des
occasionnels.
M. DEMERS: Le concours demandait des postes pour créer quoi, des
inspecteurs?
M. TOUPIN : Ce sont surtout des agronomes dont on a besoin à la
régie?
M. VINCENT: Le président a dit : "Créer des agronomes?
"
M. TOUPIN: Créer, non pas de toutes pièces.
M. VINCENT: La définition du dictionnaire: créer, c'est
faire quelque chose avec rien.
M. TOUPIN: C'est cela, c'est ce qui se passe. M. DEMERS: Est-ce que vous
avez eu...
M. VINCENT: Est-ce qu'il existe, comme à l'Office du
crédit agricole...
M. TOUPIN: C'est qu'au niveau des médecins
vétérinaires cela se pose autrement. Rien ne se perd, rien ne se
crée.
M. DEMERS: C'est cela. C'est le cycle de l'azote et la loi de
Mendéléev qui s'applique intégralement.
M. TOUPIN: Le cycle du "crabe", oui.
M. VINCENT: Est-ce que vous avez obtenu, comme à l'Office du
crédit agricole, la collaboration pleine et entière du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation dans le travail que
vous faites dans ce secteur-là? Je ne voudrais pas que le sous-ministre
souffle la réponse au président de la régie.
M. TOUPIN: J'ai travaillé au ministère de l'Agriculture
depuis cinq ans, je pense que vous en êtes bien au courant.
M. VINCENT: J'aurais un bon point qui pourrait se faire.
M. TOUPIN: Je me sens toujours membre du ministère et toujours
capable de causer et de travailler avec lui.
M. VINCENT: Je veux dire au niveau du champ, pour aller faire des
expertises.
M. TOUPIN : C'est difficile dans un sens. Je vais vous dire pourquoi,
c'est que...
M. VINCENT: Avec l'expérience que vous avez, c'est possible. Pas
tout le temps, mais... dans certains cas.
M. TOUPIN: Pas toujours, parce que vous savez, le type qui est en
extension, en vulgarisation, si c'est le type qui va lui dire qu'il a
demandé deux fois plus qu'il doit recevoir pour son
assurance-récolte, cela le place dans une situation fausse au point de
vue de la vulgarisation. C'est le pire problème où on peut
difficilement demander à un agronome de compter, d'aller dire à
un exploitant: Tu as déclaré deux tonnes mais en fait, tu n'en as
fait qu'une tonne et demie ou quelque chose comme cela. Pour lui, c'est
s'aliéner peut-être la sympathie de l'exploitant tandis que, le
lendemain, il aura à lui conseiller ou à lui proposer une
politique quelconque ou un programme agricole quelconque. Je pense qu'en
assurance-automobile, on voit cela tous les jours. Le type qui vend
l'assurance-automobile est rarement le type qui vient faire la
réclamation ou régler au moment de la réclamation.
M. VINCENT: Celui qui vend de l'assurance va porter le
chèque.
M. TOUPIN: Oui, d'accord. Il y a cela toujours.
M. DEMERS: Pour en vendre une autre. M. TOUPIN: On a déjà
vu cela aussi.
M. DEMERS: Les primes, oui, c'est comme les députes qui remettent
les chèques.
M. TOUPIN: On a vu cela dans l'assurance-récolte.
M. DEMERS: Et cela se voit encore, monsieur, en gros plan. Des coupeux
de ruban de tout ce qu'on a bâti. Ils vont avec des ciseaux le dimanche
et coupent cela. L'inauguration...
Est-ce qu'on pourrait avoir le nombre d'employés occasionnels qui
ont travaillé à votre régie, M. le Président, pour
l'année qui vient de se terminer?
M. TOUPIN: Je pense que c'est dix. Dix ou douze, je peux vous donner
cela assez facilement.
M. DEMERS: Est-ce qu'on pourrait savoir de quel comté proviennent
ces gens?
M. TOUPIN: II y en a deux du comté de Champlain. Malheureusement,
noms et origine...
M. DEMERS: Malheureusement? Il y en a deux du comté de Champlain?
Il y en a deux.
M. TOUPIN: II n'en reste plus qu'un, maintenant.
M. VINCENT: Des employés occasionnels.
M. TOUPIN : Oui, oui. J'aime autant vous le dire tout de suite, au
fond...
M. DEMERS: Pour combien de mois... Non, non mais on veut savoir.
M. TOUPIN: Vous avez raison.
M. DEMERS: Vous vous rappelez du programme de Léon
Trépanier autrefois? Cela s'appelait: On veut savoir. On est ici pour
cela.
M. VINCENT: Est-ce qu'il est mort, M. Trépanier?
M. DEMERS: II est mort. Il avait 87 ans quand il est mort. Il faisait
encore sa chronique. Il y avait des bouts qui étaient faibles.
Les employés occasionnels sont engagés pour combien de
mois?
M. TOUPIN: D'après la Loi de la fonction publique, pour quatre
mois, renouvelable...
M. DEMERS: En donnant congé deux jours
pour recommencer trois mois? Que fait un employé occasionnel
à la Régie de l'assurance-récolte?
M. TOUPIN: Je vais vous donner une illustration. Il fallait vendre cette
année, par exemple, les nouveaux programmes de conserverie où on
est allé chercher environ 1,000 contrats: petits pois, fèves et
mais.
Il fallait donc avoir quelqu'un qui puisse voir les quelque 20
conserveries, dont certaines très importantes, pour les convaincre de
participer au programme indirectement en nous ouvrant leurs portes, etc. Pour
faire ce travail, nous avons engagé un agronome qui avait
déjà beaucoup d'expérience dans le domaine.
M. DEMERS: Et comment s'appelait cet agronome
expérimenté?
M. TOUPIN: M. Pierre Lessard. Ce monsieur est allé, je pense,
nous bâtir un programme...
M. VINCENT: M. Pierre Lessard ou Pierre Léonard?
M. TOUPIN: M. Pierre Lessard, donc, qui est allé nous chercher
ces clients. Je pense que vous étiez face à une situation
où il fallait quelqu'un qui connaissait le domaine et qui avait
l'expérience pour nous aider à bâtir un programme. C'est un
exemple, je pense, patent des besoins qui peuvent se présenter.
M. DEMERS: C'était un occasionnel.
M. TOUPIN: C'est cela.
M. DEMERS: Est-ce qu'il travaille encore?
M. TOUPIN: Oui, parce que la vente des...
M. DEMERS: II a encore eu l'occasion de recommencer.
M. TOUPIN: ... programmes se termine mais, ensuite, il faut
vérifier chacune des demandes d'assurance avant d'envoyer nos polices
à chaque assuré.
M. DEMERS: Est-ce que vous avez des occasionnels qui vendent des polices
d'assurance dans le champ ou s'ils sont fonctionnaires occasionnels? Que font
les autres fonctionnaires occasionnels?
M. TOUPIN: Je vous ai donné un exemple.
M. DEMERS: Ce M. Lessard n'est pas du comté de Champlain.
M. TOUPIN: Je vais essayer peut-être de vous en donner d'autres.
Lors de l'émission des contrats d'assurance à Longueuil pour les
cultures industrielles, qui a débuté il y a un mois et demi, nous
avons engagé deux dames qui travaillent avec M. Pigeon à
l'émission des polices. Ce sont des occasionnelles qui sont là
pour le temps de l'émission des polices. C'est un autre exemple qui me
vient à la mémoire.
M. VINCENT: Ce sont des occasionnels mais, en plus de cela, il y a des
agents, des vendeurs...
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: ... des inspecteurs...
M. TOUPIN: ... qui sont payés à la pièce.
M. VINCENT: Combien y a-t-il d'inspecteurs?
M. TOUPIN: Ils ne sont pas occasionnels. Je ne pourrais pas vous dire au
juste mais, c'est environ 75 inspecteurs. Peut-être, oui.
Il y avait 200 vendeurs au printemps et à peu près 75
inspecteurs, lorsque le besoin s'en fait sentir. La plupart des inspecteurs ne
travaillent pas actuellement.
M. VINCENT: Combien sont payés les inspecteurs à l'heure
actuelle?
M. TOUPIN: $25 par jour. Cela n'a pas changé.
M. VINCENT: Ils ne se sont pas syndiqués encore?
M. TOUPIN: Je pense que cela viendra.
M. VINCENT: $25 par jour, plus leurs frais de transport.
M. DEMERS: Qu'ils inspectent ou qu'ils n'inspectent pas?
M. TOUPIN: $0.10 le mille.
M. DEMERS: Seulement quand ils inspectent.
M. VINCENT: Combien le mille?
M. TOUPIN: $0.10 le mille. M. VINCENT: Pourquoi?
M. DEMERS: Cela n'est pas payé cher. M. TOUPIN: Cela a toujours
été ainsi.
M. VINCENT: Qu'on augmente cela à $0.14. C'est comme les autres
fonctionnaires.
M. TOUPIN: On leur donne le dossier...
M. DEMERS: La moitié est payée par le gouvernement
fédéral.
M. TOUPIN: ... et ils doivent faire l'inspection et ils ramènent
le dossier.
M. DEMERS: Est-ce qu'ils ont des automobiles spéciales?
M. TOUPIN: Cela doit.
M. DEMERS: Parce qu'à $0.10 le mille. C'est rendu à $0.14
et on a même vu $0.15, quand ce n'est pas l'avion.
M. TOUPIN: Depuis cinq ans, je pense...
M. DEMERS: Ils peuvent aller aux Etats-Unis.
M. TOUPIN: ... que les fonctionnaires sont payés $0.14 le mille
mais les inspecteurs, pour une raison que je ne connais pas, sont payés
$0.10 actuellement.
M. VINCENT: II faudrait que cela soit révisé.
M. TOUPIN: Peut-être.
M. VINCENT: Vous savez qu'avec le gouvernement actuel il y a un nouvel
impôt qui a été ajouté sur les garages, les postes
d'essence...
M. DEMERS: Les impôts voilés.
M. VINCENT: ... les caisses populaires, les coopératives...
M. DEMERS: Tout augmente. M. TOUPIN: Même les cigarettes.
M. DEMERS: Mais là, vous n'augmentez pas votre vie en fumant.
M. TOUPIN: Non...
M. DEMERS: Non. J'ai réglé cela, j'ai réglé
deux choses. J'étais rouge, je suis devenu membre de l'Union Nationale
et je fumais et j'ai cessé de fumer. Deux choses importantes. J'ai
jeté les deux dehors.
M. TOUPIN: II y en a un qui va le faire mourir, c'est certain. Et ce
n'est pas la cigarette.
M. DEMERS: Est-ce que vous pourriez, docteur, ministre de l'Agriculture,
poser votre diagnostic?
M. VINCENT: Concernant les inspecteurs, c'est $25 par jour de salaire
plus $0.10 le mille... Concernant les vendeurs, est-ce que cela est encore
à la pièce?
M. TOUPIN: Oui. C'est $15.
M. VINCENT: C'est $15 pour la vente d'une police.
M. TOUPIN: Oui, c'est cela.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a un prorata pour le montant de la police?
M. TOUPIN: Non.
M. DEMERS: Est-ce que vous ne prétendez pas que cela serait bon,
si on veut faire vendre des polices d'assurance, que le gars qui a $15
seulement, s'il y avait un montant additionnel qui lui était
ajouté...
M. TOUPIN: Vous savez, lorsque j'étais vendeur moi-même,
lorsqu'il y avait des commissions, j'aimais avoir un grand territoire et ne
prendre que les bons acheteurs, ceux qui achetaient de grosses polices, de
grosses marchandises. Au niveau des exploitants, si on veut que tout le monde
soit servi sur le même pied, le petit ou le gros cultivateur, si on ne
veut pas que notre vendeur coure les gros et laisse tomber les petits, ne s'en
préoccupe pas, je pense que cela ne serait pas très sage de le
mettre au pourcentage parce que là, il ne servirait que la meilleure
clientèle et laisserait tomber tous les autres clients.
M. VINCENT: C'est $15 pour une police... M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: ... mais quand il y a un agriculteur qui a trois ou quatre
polices...
M. TOUPIN: C'est-à-dire que là il y a un surplus, par
exemple, s'il vous laisse assurer les pommes de terre cette année. Vous
toucherez un surplus pour les pommes de terre. Les culturelles industrielles
sont sur une autre base. Cela peut être $10 dans la plupart des cas.
Cela dépend. Mais ordinairement, la police des grandes cultures,
c'est $15. Ce qui s'y greffe ordinairement, cela peut être des pommes de
terre ou, par exemple, une acre ou deux de tabac à pipe. Dans ces cas,
il y a un surplus.
M. BELAND: Si par exemple, M. le Président, étant
donné que vous avez parlé de facteurs d'encouragement, au bout
d'un certain nombre de primes, il y avait un supplément attaché,
peut-être un genre d'échelle, ce serait peut-être un
élément important d'encouragement pour augmenter le nombre de
primes...
M. TOUPIN: Peut-être.
M. BELAND: ... et cela ne ferait pas de différence pour le
vendeur d'aller dans une petite ferme, une grosse ferme, ou une ferme rentable,
si vous le voulez.
M. DEMERS: M. le Président, dans la demande au conseil...
UNE VOIX: Le nombre d'assurés, oui.
M. VINCENT: II n'y a pas de boni annuel...
M. TOUPIN: II n'y a pas de boni.
M. VINCENT: ... parce que, quand le président de la régie
était vendeur, on ne parcourait pas le même territoire.
M. TOUPIN: Vous avez travaillé pour la même entreprise?
M. VINCENT: Quand le président de la régie était
vendeur, s'il se le rappelle bien, nous avions des bonis.
M. TOUPIN: Oui, rien qu'à la fin de l'année.
M. VINCENT: Oui, mais tout de même, c'est encourageant. Nous
retournerons dans la vente un jour.
M. TOUPIN: II le faudrait.
M. DEMERS: Avec ce que vous aurez appris tous les deux, je plains les
acheteurs!
M. le Président, nous avons fait une demande au Conseil du
trésor à la suite d'une remarque du vérificateur
général qui a reconnu que le contrôle des dossiers
comptables de la régie était insuffisant. Est-ce qu'on pourrait
nous dire si cela va se corriger ou si c'est l'intention de la régie
actuelle, des officiers de la régie, de continuer dans cette
insuffisance?
M. TOUPIN: D'ailleurs tantôt, le député de Nicolet
en a dit un mot par le biais et vous aussi vous avez dit un mot par le
biais.
M. DEMERS: Je ne biaise pas, M. le Président, je le dis de
front.
M. TOUPIN: Je ne dis pas que vous avez biaisé, je dis que vous
avez procédé par le biais tantôt. Là, vous le dites
de front, mais tantôt, vous avez introduit par le biais la question
indirectement sans que vous vous en rendiez compte. C'est pour dire qu'on
est...
M. DEMERS: Oui, c'est bien pour dire. C'est parce que vous êtes
tellement conscient que je pourrais vous questionner que vous voyez des
questions partout.
M. TOUPIN: C'est pour dire que parfois on est biaisé et on ne le
sais pas.
M. DEMERS: Oui, monsieur, ah oui! Vous allez en découvrir ce
matin, M. le Président.
M. TOUPIN: C'est surtout le problème de la mécanisation,
ce qu'on appelle le programme de MOBEC, je pense que c'est cela.
M. DEMERS: ... je pense que vous allez perdre le pouvoir...
M. TOUPIN: Je pense que c'est cela qui a créé le
problème au niveau de l'assurance-récolte, un peu, et au niveau
de la Régie de l'assurance-récolte aussi. Evidemment, nous
travaillons actuellement à la mitaine pour corriger certains dossiers
qui normalement auraient dû l'être via la mécanisation, mais
la mécanisation n'est pas encore à point et la régie
actuellement se demande sérieusement si on devrait continuer à se
prévaloir du programme ou si on devrait s'en retirer. Sous peu, la
décision finale sera prise et nous choisirons, bien sûr, le
système le plus efficace économiquement. Mais cela nous
crée, chaque fois que nous changeons de système, le
problème que vous soulevez, c'est que l'on n'a pas toujours 100 p.c. de
tous les contrôles. Certains nous échappent à 2 p.c, 3 p.c,
ou 5 p.c. près mais ce qui est important là-dedans, comme le
disait, d'ailleurs, le président de l'office et comme peut le dire le
président de la régie, c'est que les agriculteurs, à ce
chapitre, n'ont pas été pénalisés. C'est un certain
nombre de données qui nous échappent, à cause de la
complexité de la comptabilité mécanique,
électronique.
M. DEMERS:. Comme cela, le vérificateur général
s'est alarmé pour peu de chose?
M. TOUPIN: II ne s'est pas alarmé. Il a fait son travail
sérieusement. Il nous a mis non seulement la puce à l'oreille,
mais il a mis le doigt sur un problème dont d'ailleurs, nous
étions conscients. Cela démontre que le vérificateur
général a trouvé lui aussi le problème, qu'il a mis
le doigt sur le problème. Cela démontre qu'il fait bien son
travail.
M. VINCENT: Cela a servi à acheter une machine comptable. Cela
s'est corrigé depuis ce temps.
M. DEMERS: Est-ce que la machine comptable a été
achetée par la régie?
M. TOUPIN: II y a une machine comptable pour faire les
chèques.
M. DEMERS: Une grosse machine! M. VINCENT: De $18,000.
M. DEMERS: Achetée par voie de soumissions par
l'intermédiaire du service des achats.
M. TOUPIN: La comptabilité ordinaire du gouvernement nous donne
des chiffres très précis pour des points qui, à notre
niveau, pourraient être détaillés. Exemple: Le
détail des
primes par région et par culture contre les indemnités
payées, le coût de la promotion des ventes par culture et par
région.
Voici donc deux exemples où, à mon sens, on pourrait aller
chercher un peu plus de précision si on avait, en plus de la
comptabilité ordinaire du gouvernement, qui a certainement tout ce dont
il a besoin à ce niveau-là, des chiffres plus
détaillés au niveau de la régie. C'est dans ce
sens-là, je crois, que l'on peut penser à préciser un peu
le détail des sommes inscrites au budget.
M. DEMERS: Est-ce que, dans les bureaux régionaux, la
Régie de l'assurance-récolte a des gens sur place?
M. TOUPIN:Oui.
M. DEMERS: Que font ces personnes? Quel est leur rôle? Je veux
avoir juste une vue d'ensemble. Si elles ne font rien, vous pouvez le dire,
cela ne dérange pas...
M. TOUPIN: Quant au représentant régional de la
régie, son premier rôle est de choisir des représentants
pour la vente, les choisir et les entraîner, si on fait une année
normale. Ces gens-là vont prendre des contrats d'assurance avec les
producteurs, ils révisent les demandes d'assurance avant de les envoyer
au siège social. Une fois ce travail-là fait, arrive le temps des
réclamations, arrive l'été. Au moment des
réclamations, il envoie des inspecteurs vérifier les cas ou les
expertises, là où les cultivateurs ont présenté une
demande de réclamation. Lorsque le dossier revient chez lui, fait par
l'inspecteur, il révise le dossier avant de l'apporter à
Québec.
Donc, essentiellement, ce sont les deux grands rôles qu'il joue.
Organiser la vente, organiser les réclamations et vérifier, dans
les deux cas, les dossiers qui lui sont remis par les employés, à
la pièce.
M. VINCENT: En arrivant tout à l'heure, le ministre mentionnait
qu'un comité étudiait des réformes à apporter, tant
sur le plan administratif que sur les politiques, à la Régie de
l'assurance-récolte du Québec, basées sur
l'expérience vécue des cinq dernières années. Il a
mentionné que, fort probablement, ce comité fera rapport au
ministre et que, par la suite, la commission parlementaire de l'agriculture et
de la colonisation serait saisie du rapport. Est-ce que le ministre pourrait
nous dire vers quel moment il entend soumettre cela à la commission
parlementaire de l'agriculture et de la colonisation?
M. TOUPIN: Les faits sont les suivants. J'ai demandé au
comité de me remettre son rapport... On avait pensé qu'avant la
fin du mois de mai, mais au plus tard le 15 juin, on devrait avoir le rapport
en main. Si des amendements à la loi sont requis, nous avons l'intention
de les porter à l'attention de l'Assemblée nationale, en
première lecture, avant l'ajournement de la présente session.
M. VINCENT: Ne faisons pas de voeux. Si le rapport est soumis le 15
juin...
M. TOUPIN: Normalement...
M. VINCENT: Le rapport va être soumis le 15 juin, on ajourne au
début de juillet. Cela est impossible.
M. TOUPIN: Si on pouvait le déposer en première lecture,
sûrement, et réunir la commission parlementaire. Sinon, dès
le début de la session de l'automne, pour que la commission puisse se
réunir et que les programmes soient prêts pour décembre
afin qu'on puisse préparer la programmation pour 1974.
M. VINCENT: Justement sur cette base-là, si le rapport
était soumis au ministère le 15 juin, je pense que c'est
possible.
M. TOUPIN: II va l'être, le 15 juin.
M.VINCENT: Au début de juin, que le ministère en prenne
connaissance. Mais si ce rapport-là était soumis aux membres de
la commission pour qu'on puisse, avant de préparer la loi,
préparer parallèlement une loi. Mais avant l'ajournement
d'été, on pourrait regarder cela...
M. TOUPIN: A moins qu'on le sorte sous forme de livre blanc ou de livre
jaune ou de livre comme cela.
M. VINCENT: Non. Sortez-le sous forme de document.
M. TOUPIN: Document de travail.
M. VINCENT: Ne le baptisez pas. Document de travail.
M. DEMERS: Vous pourriez le mettre vert. Il y a de la
végétation de cette couleur-là.
M. VINCENT: A ce moment, cela devient un objet de discussion de la part
des cultivateurs, de la part des députés, de la part des
organisations agricoles.
M. TOUPIN: Je pense que c'est valable...
M. VINCENT: Par la suite, on pourrait, si on avait l'autorisation de la
Chambre, dès septembre... Parce que la session va recommencer au mois
d'octobre, probablement, généralement cela commence vers la fin
d'octobre.
M. BELAND: S'il n'y a pas d'élection.
M. VINCENT: Le 30 septembre, on pourrait siéger.
M. TOUPIN : Je crois que c'est valable. On pourrait déposer
à l'Assemblée nationale, sous forme de document de travail, le
rapport du comité, réunir la commission parlementaire, discuter
de toute la question, entendre des parties et, si des amendements à la
loi sont requis, la commission s'entend là-dessus, on prépare les
amendements et on les dépose.
M. VINCENT: On revient avec les amendements et le travail est fait.
M. TOUPIN: Je considère que c'est très
réaliste.
M. VINCENT: Si on a ce rapport-là, je ne vois pas autre
chose...
M. DEMERS: J'ai quelques petites questions. Vous permettrez bien, cher
collègue. Il faudrait donner une chance au député de
Rouville, il est au fond des bois, là-bas.
M. OSTIGUY: M. le Président, j'entendais parler tantôt des
représentants qui font la vente d'assurance-récolte dans les
régions. Je vois dans votre rapport annuel de 1972, à la page 11,
que "pour être engagé, le représentant autorisé doit
subir un examen de qualification. Il doit également, avant et pendant la
période de vente, suivre un entraînement approprié". Je me
demande quelle est la qualification requise et quel est l'entraînement
que ces gens doivent suivre pour aller vendre de l'assurance-récolte.
Parce que l'expérience que j'ai vécue dans le comté de
Rouville... Je regardais tantôt dans le rapport le nombre
d'assurés qui est décroissant d'année en année.
M. DEMERS: Changez de député aussi.
M. OSTIGUY: On n'a seulement qu'à prendre la peine de regarder
dans le domaine de la betterave sucrière où les gens se
désintéressent...
M. BELAND: II y a un aveu là.
M. OSTIGUY: ... se désintéressent de l'assurance, pardon.
Dans le domaine de la pomiculture, M. le Président, ce programme...
M. VINCENT: Est-ce qu'on peut poser une question au député
de Rouville?
M. OSTIGUY: ... qui a été mis en vigueur l'an dernier...
Les gens qui vendaient de l'assurance-récolte, d'après moi,
n'étaient pas qualifiés pour la vendre. Cette année, des
pomicul-teurs sont venus se plaindre, me disant qu'ils avaient demandé
à un représentant de passer les voir. Cela a pris trois semaines
et, après trois semaines, on a dit au pomiculteur: Monsieur, je
m'excuse, il est trop tard, le programme est terminé. Je ne sais pas si
ça dépend des bureaux régionaux ou des
représentants locaux, mais il y a sûrement une lacune, quelque
chose à corriger au niveau des représentants. Ces
représentants sont des gens engagés occasionnellement. Vous ne
pensez pas, M. le Président, que les vendeurs, ceux qui font la vente
d'assurance-récolte, devraient être des gens engagés en
permanence et bien entraînés? Si j'essayais d'aller faire de
l'assurance-automobile ou de l'assurance sur des propriétés,
demain matin, ce serait un fiasco, ce n'est pas mon domaine. Si on prend une
personne, qu'on l'envoie faire de l'assurance-récolte... Si vous
m'engagiez demain matin pour aller faire de l'assurance-récolte,
même dans le secteur de la pomme, je ferais un très mauvais
travail. Je ne suis pas qualifié pour ça, ce n'est pas mon
domaine. Je me demande si la régie ne devrait pas songer à
engager des représentants en permanence, qui suivraient des cours dans
les mois d'hiver, dans les périodes tranquilles. A ce moment, nous
aurions une représentation et des gens qui pourraient expliquer, d'une
façon convenable, ce que c'est, le programme d'assurance-récolte
du Québec.
M. BELAND: L'idée que j'ai émise tout à l'heure, M.
le Président, a déjà eu un pépin de pomme parce que
justement, il y en a un autre qui l'endosse. J'en suis très fier. M. le
président de la régie va répondre à cela.
M. TOUPIN: Si vous me permettez quelques observations, je ne dis pas que
j'ai des réponses, mais au moins des observations: programme-pommes, 134
assurés l'an passé, 179, cette année. Du côté
des pommes, on a envoyé une lettre circulaire à tous les
pomiculteurs connus avec un coupon-réponse et on leur a demandé
tout simplement d'indiquer leur intérêt pour le programme, oui ou
non. Mais plutôt que de confier cela à des vendeurs non
spécialisés, on l'a confié à des jeunes techniciens
agricoles qui connaissent bien le programme, qui sont à la régie
depuis un an ou deux, qui ont fait le tour de tous ces gens et qui sont revenus
avec les contrats; mais cela a été un peu plus long, comme vous
dites. Il reste quand même que tous les contrats, actuellement, sont
émis et qu'on a connu une bonne augmentation de ce
côté.
Dans les grandes cultures...
M. DEMERS: Pardon, M. le Président, pendant que vous êtes
à la pomme, est-ce que vous pourriez me donner le nombre possible de
personnes qui peuvent être assurées?
M. OSTIGUY: De pomiculteurs?
M. DEMERS: De pomiculteurs. Je ne parle pas de gars qui ont la pomme
simplement mais les pommes, au pluriel.
M. VINCENT: Combien de pomiculteurs sont reconnus au Québec?
M. TOUPIN: C'est parce qu'on a des clauses assez difficiles
là-dedans, je me demande si on peut prendre la statistique et
répondre par la statistique. Parce que les variétés
d'été ne sont pas assurables, pour des raisons
évidentes...
M. DEMERS: Je comprends, elles sont cueillies à mesure.
M. TOUPIN: Les vergers.de moins de 200 arbres ne sont pas assurables,
encore pour des raisons évidentes.
M. DEMERS: Mais pourquoi est-ce évident? Pour moi, ce n'est pas
évident.
M. TOUPIN: Un pomiculteur, pour avoir une bonne pompe pour faire
l'arrosage de ses arbres, pour avoir le matériel, doit avoir une
certaine rentabilité dans son affaire. En bas de 200 arbres, je pense
que c'est impossible.
M. DEMERS: D'accord, c'est bien.
M. TOUPIN: Donc, si on prenait la statistique globale du Québec,
je sais bien que ça pourrait être 400 mais je doute fort qu'il y
en ait 400 qui correspondent aux normes actuelles pour faire...
M. DEMERS: Quelle a été la réclamation pour
l'année 72/73 pour les pommes?
M. TOUPIN: Cela a été à peu près le montant
des primes.
M. DEMERS: C'est quoi, ça?
M. TOUPIN: Je vais vous le donner, mon cher monsieur.
M. VINCENT: C'est-à-dire les réclamations ou les montants
versés?
M. TOUPIN : Les réclamations totales.
M. DEMERS: On veut avoir le montant des primes en même temps.
M. TOUPIN: II y a eu $47,000 de versés. M. VINCENT: On parle de
la pomme.
M. TOUPIN: Avec 132 assurés, l'an passé, qui
étaient répartis ainsi: $125,000 de primes; $129,000 de
réclamations.
M. VINCENT: C'est à peu près l'équivalent.
M. TOUPIN: Pour une première année, je pense que...
M. DEMERS : Est-ce que tout est payé là-dedans
actuellement?
M. TOUPIN: C'est réglé, ça. Il reste un cas, je
pense.
M. VINCENT: Dans le montant de $5,100,000 qui a été
voté par l'Assemblée nationale, je retourne la balle tout de
suite au député de Rouville...
M. DEMERS: C'est parce qu'il parlait des pommes.
M. VINCENT: Justement, on a parlé des vergers de 200 pommiers et
moins. Advenant un cas de grêle et qu'un verger de 175 pommiers soit
dévasté, est-ce que le ministère paie des dommages?
M. TOUPIN: Toutes les productions où il n'y a pas d'assurance,
où les agriculteurs ne sont pas capables de s'assurer, les politiques du
ministère veulent que dans des circonstances particulières il
intervienne. Si, par exemple, le programme des pommes ne protège pas
contre la grêle et si toutefois il y a une grêle qui détruit
25 p.c., 30 p.c. ou 40 p.c.
M. VINCENT: II protège contre la grêle.
M. TOUPIN: Alors il protège contre la grêle. Donc, s'il
protège contre la grêle on intervient.
M. VINCENT: Mais si le type a 175 pommiers dans un verger et que son
verger est complètement détruit par la grêle, il ne peut
pas s'assurer, est-ce qu'il peut recevoir une subvention?
M. TOUPIN: S'il n'a pas accès à un programme
d'assurance.
M. DEMERS: II ne s'assurera jamais de sa vie ce pauvre gars.
M. TOUPIN: II ne peut pas s'assurer, il n'a pas accès au
programme.
M. DEMERS: Je comprends et il ne fera pas d'efforts non plus et vous
n'amenderez pas le règlement.
M. TOUPIN: Mais là il faut être réaliste
là-dedans.
M. DEMERS: On est réaliste. Le gars ne pourra pas avoir une
subvention jusqu'à la fin de ses jours.
M. TOUPIN: Cela m'apparait clair...
M. DEMERS: Je comprends que c'est clair.
M. TOUPIN: ...qu'un producteur qui n'a pas accès à un
programme d'assurance-récolte...
M. DEMERS: Je comprends!
M. TOUPIN: ...le gouvernement peut intervenir.
M. DEMERS: Mais il n'y aurait pas moyen de réviser ça?
M. TOUPIN: On tente l'expérience dans la production des
pommes...
M. DEMERS: D'accord!
M. TOUPIN: ...on l'a prise cette année, avec 200 arbres et plus
par producteur. Certains aspects sont assurés et d'autres ne le sont
pas. A mesure que le programme va s'améliorer, va se développer,
on va tenter de protéger tout le monde, bien sûr.
M. OSTIGUY: M. le Président...
M. TOUPIN: Je vais répondre à votre dernière
question au sujet des employés permanents. Au point de vue de la grande
culture, je vous ai dis que le nombre d'assurés avait doublé dans
la région de Saint-Hyacinthe cette année. Au point de vue des
employés permanents, c'est une suggestion qui avait été
faite plusieurs fois et qui a été considérée. Mais
le problème qui se pose, c'est que la période d'assurance dure
environ six à huit semaines, et alors il faut avoir du personnel pour
contacter le plus de producteurs possible. Je pense qu'il y aurait là un
problème de rentabilité du personnel pour le reste de
l'année. Il faudrait l'occuper à d'autres fonctions pour le reste
de l'année. S'il ne fait que la vente de l'assurance, je pense que ces
employés, pour le reste de l'année, on n'aurait pas de quoi les
occuper.
M. OSTIGUY: Je suis d'accord avec vous, M. le Président, que cela
dure à peu près six semaines. D'ailleurs vous avez
déjà connu ce service. Mais il reste quand même qu'il y a
une autre période qui est la période de réclamation. Cette
période aussi dure peut-être deux à trois mois.
M. TOUPIN: C'est long.
M. OSTIGUY: C'est long. Il y aurait peut-être avantage, selon ce
que je disais tantôt, au lieu d'avoir quatre ou cinq personnes qui
vendent de l'assurance-récolte dans un comté, en avoir une ou
deux qui feraient ce travail à temps plein et qui seraient bien
qualifiées, bien documentées et qui pourraient bien renseigner
l'agriculteur.
M. DEMERS: Est-ce que le député de Rouville a quelqu'un
à suggérer?
M. OSTIGUY: Non. Le problème que nous avons actuellement est que,
lorsqu'il y a des réclamations à faire, c'est à ce
moment-là que le cultivateur se plaint de l'inexpérience et du
manque de compétence de la personne qui est proposée.
M. TOUPIN: D'accord. Je pense, au point de vue des réclamations,
que la formation du personnel, comme je vous le disais tout à l'heure,
est certainement quelque chose, mais il y a aussi les outils de travail de ce
type-là. Par exemple, si on avait exigé un plan de ferme de
l'exploitant pour s'assurer dès la première année
évidemment, personne n'en avait ou à peu près pas
on n'aurait pas pu les assurer.
Mais si, d'ici peu, on a des plans de ferme pour tous les exploitants,
déjà le travail de l'inspecteur sera facilité
énormément; surtout, cela va faire réaliser au producteur
que, quand il dit avoir 100 arpents de foin, il en a peut-être seulement
80. Alors la plainte qu'il va formuler sera bien différente de celle
d'avant, parce qu'il a l'impression qu'il avait 100 arpents de foin quand on
lui dit qu'il en avait seulement 80. Si on n'a pas un plan de ferme
mesuré, etc., qu'il a accepté d'avance, je pense qu'il trouve
alors des raisons de récrimination. C'est peut-être le manque
d'information à son niveau qui cause un paquet de problèmes.
M. DEMERS: Je pense, M. le Président, qu'il faudra donner des
instructions précises à nos bureaux régionaux, où
il y a des représentants de l'assurance-récolte, pour qu'ils
prennent l'affaire en main et qu'ils fassent un travail... Je pense qu'il y a
quelque chose à faire sérieusement...
M. TOUPIN: II y a une sorte de bureau... M. DEMERS: ... dans le plan de
travail.
M. OSTIGUY: Maintenant, M. le Président, pour enchaîner,
tantôt on parlait des pomiculteurs. Je pense que, l'an dernier, la date
limite pour s'inscrire au programme d'assurance-récolte était le
25 mai. Cette année, on m'a informé que la période avait
été avancée de deux à trois semaines. Est-ce
possible?
Alors, l'an dernier a été, disons, l'année pilote,
pour mettre en place le programme d'assurance-récolte dans la
pomiculture. Si ma mémoire est bonne, c'était autour du 2 ou 3
mai, en tout cas, dans les premiers jours de mai, c'était la date
limite, le 25 mai l'an dernier plutôt, et cette année, c'est
autour du 4 mai, je pense. Alors, plusieurs pomiculteurs ont sûrement
reçu la formule dont vous me parlez, mais que, peut-être, par un
manque de temps, puisque les effectifs... Peut-être qu'il n'y avait pas
assez de gens et que, par habitude, vu que l'an passé c'était le
25 mai, cette année, on aura dit: Le 10 mai, il est trop tard, monsieur,
on ne peut plus assurer votre verger. Alors, qu'est-ce qui va arriver à
ces pomiculteurs-là?
M. TOUPIN: Voici, monsieur, vous soulevez le problème suivant, en
somme, c'est que si l'on attend et que l'on accepte toujours des contrats, il
arrive le moment où les pommiers sont en fleur, il y a danger de gel,
alors, tout le monde court après nous pour s'assurer.
M. OSTIGUY: Attention, les pommiers sont en fleurs, c'est une question
de température. Ils ne sont pas encore en fleurs au moment où
l'on se parle, cette année.
M. TOUPIN: J'en ai vu en tout cas. Je ne dis pas tous en fleurs, mais
il...
M. OSTIGUY: II y en avait un en fleurs sur mon terrain, ce matin, et ce
n'est pas encore la période.
M. DEMERS: II aurait pu l'être.
M. OSTIGUY: II aurait pu l'être. C'est une question de
température.
M. DEMERS: Et il peut geler.
M. TOUPIN: C'est pour cela que nous ne voulons pas mettre la date limite
d'assurance trop longue. L'an passé, il y a eu un spécial, comme
vous le dites, au 25 mai, parce que c'était une première
année et que le programme était peut-être sorti un peu en
retard avec cela; alors tout le monde a eu la chance d'aller au 25 mai. Mais
faire cela à toutes les années, je crois que c'est impensable,
pour les raisons que je viens de vous donner.
M. OSTIGUY: Peut-être y aurait-il lieu de demander, comme mon
collègue de Saint-Maurice disait tantôt, que les
représentants locaux sortent des bureaux, qu'ils aillent dans le champ
rencontrer les pomiculteurs et les agriculteurs. Il y a un manque
d'information.
M. DEMERS: C'est une bonne idée.
M. OSTIGUY: Je sais que vous avez à coeur... Le système va
changer.
M. TOUPIN: Cela fait 25 ans que je travaille avec les cultivateurs et je
les apprécie bien, mais ces 25 ans m'ont appris quelque chose. Lorsque
le cultivateur plaide l'ignorance, il faut toujours penser qu'il a un vieux
fond normand en lui, qui l'aide énormément à passer
à travers les difficultés de la vie.
M. DEMERS: C'est un bon argument.
M. OSTIGUY: M. le Président, celui qui vous parle, ici, en sait
quelque chose.
M. DEMERS: Vous allez plaider...
M. VINCENT: II est encore plus ratoureur qu'agriculteur, parce que c'est
un vendeur de machinerie agricole.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Huntington.
M. FRASER: M. le Président, j'ai une question à propos de
votre assurance pour les pomiculteurs. L'an passé, vous les avez
assurés contre les gelées. Il y en a plusieurs qui ont eu une
gelée de bonne heure, à l'automne, et ils n'ont pas eu de
récompense, mais pour moi, dans votre police, est-ce que ce sont les
gelées du printemps ou les gelées...
Pout les gelées, il me semble que vous devriez les avoir
payés pour les gelées de l'automne aussi.
M. TOUPIN: C'est-à-dire que là, il faut qu'il y ait des
dates limites, mais si vous avez des cas précis, cela me plairait que
vous me les soumettiez, que je puisse relever les dossiers et vous donner
peut-être d'autres explications.
M. FRASER: II y a des pomiculteurs qui ont trois ou quatre gros vergers,
ils commencent et d'habitude ils finissent en bon ordre, mais l'année
passée en octobre on a eu une gelée terrible...
M. TOUPIN: L'an passé, le problème qui s'est posé
aussi, c'est que le nombre des cueilleurs était limité. Il y a eu
beaucoup de producteurs qui ont eu de la difficulté à faire la
cueillette à temps. Alors là, est-ce que c'était la faute
de la régie? Evidemment, ça, c'est une autre question.
M. DEMERS: Quelle est la date limite pour la gelée d'automne?
M. TOUPIN: Malheureusement, par coeur, je ne peux pas vous la
donner.
M. DEMERS: Non, mais c'est pour avoir une approximation.
M. TOUPIN: C'est basé d'habitude sur 75 p.c. de
probabilité sur une moyenne de trente ans.
M. FRASER: Ils sont assurés pour la gelée, l'automne,
comme ça.
M. DEMERS: Oui, mais à une date limite, parce que la régie
ne peut pas se permettre d'attendre la veille de...
M. TOUPIN: C'est annoncé à l'avance dans la Gazette
officielle. Chaque programme est gazeté avec des dates limites et tous
les règlements...
M. FRASER: Apparemment, la date limite était passée ou
enfin il n'y avait pas d'argent.
M. TOUPIN: Si vous avez des cas précis, j'apprécierais que
vous puissiez me les soumettre et je pourrai vous donner des explications plus
précises.
M. FRASER: Oui, j'aimerais bien être informé.
M. TOUPIN: Cela me ferait plaisir, monsieur.
M. OSTIGUY: M. le Président, je voudrais revenir sur ce que
disait le ministre tantôt, que les barèmes établis
étaient de deux cents pommiers et plus. Dans la Loi du ministère
de l'Agriculture et de la Colonisation, l'Office du crédit agricole et
tout ça, c'est: Tout producteur retirant plus de $1,000 de sa ferme. Il
est bien sûr qu'un pomiculteur, avec deux cents pommiers, retire plus que
$1,000. Je sais bien que c'est un projet pilote, c'est encore très
jeune, mais je me demande s'il n'y aurait pas lieu de réviser justement
la norme de deux cents pommiers. D'après moi, il y a beaucoup de
pomiculteurs qui ont deux cents pommiers et moins. Je mettrais, moi,
plutôt le chiffre à cent, je verrais plutôt ça
â cent, M. le ministre.
M. TOUPIN: Oui, on est d'accord sur ça...
M. OSTIGUY: Je comprends que c'est un jeune projet.
M. TOUPIN: Oui, c'est à titre expérimental,
évidemment, mais il y a une chose qu'on ne voulait pas perdre de vue
lorsqu'on a mis le programme en place au départ. On a voulu
éliminer tous les éléments susceptibles, dans
l'application du programme, de fausser ses fins. J'apporte un exemple. Si,
lorsqu'on a établi le programme des grandes cultures, on avait
imposé des restrictions, si on avait dit, par exemple: Ceux qui n'ont
pas de drainage de surface, ceux qui n'ont pas de drainage souterrain et ceux
qui ne font pas de fertilisation, ceux qui ne s'occupent pas des plans, si on
avait fait un programme comme ça au départ, on n'aurait
probablement pas affronté les...
M. VINCENT: II n'y en aurait pas eu.
M. TOUPIN: Oui, je vais terminer, on n'aurait probablement pas
affronté les problèmes qu'on a eus, mais on n'aurait pas eu non
plus la première année 18,000 assurés. On en aurait eu
peut-être seulement 2,000, peut-être seulement 3,000. Mais on
aurait eu un programme qui aurait été pensé dans une
véritable perspective d'assurance, tenant compte de tous les
éléments qui composent un milieu économique donné.
Quand vous arrivez dans le domaine de la pomme, c'est un peu la même
chose. Je vais prendre un exemple et je suis convaincu que le
député de M. Dionne, le nom de son comté
m'échappe Compton va être d'accord avec moi
là-dessus.
M. DEMERS: II comprend facilement.
M. TOUPIN: Si on assure la pomme de terre et si on prend tous les
producteurs de pommes de terre du Québec, un acre et plus, on sait fort
bien que les indemnités qui seront payées vont l'être
à ceux qui ont une acre à dix acres probablement ou une acre
à cinq acres. Ce sont surtout ceux-là qui vont toucher les
indemnités parce qu'ils ont beaucoup moins d'intérêt qu'un
producteur comme le député de Compton qui, lui, en fait sur une
grande échelle. Il a tout un équipement, il y a toute une
technique de production. On a voulu tenir compte de ce facteur au moment
où on a pensé le programme des pommes, mais ça ne veut pas
dire qu'on va toujours rester à ce niveau-là. On va se ramener
sans aucun doute, à un moment donné, à des proportions, je
ne dirai pas plus généreuses, mais peut-être un peu plus
réalistes.
M. OSTIGUY: Oui, mais, M. le Président, il faut bien se
comprendre là-dessus, dans le secteur de la pomme, c'est bien sûr
qu'il n'y a jamais de drainage souterrain parce qu'on sait que la pomme...
M. DEMERS: II va toujours falloir que vous expliquiez à cet
enfant tout le programme des grandes cultures.
M. TOUPIN: Le meilleur exemple qui peut être apporté au
niveau des pommes, je pense que le président l'a apporté
tantôt lorsqu'il a dit: Un gars qui a deux cents pommiers n'a pas
l'intérêt du gars qui en a mille, au niveau de l'équipement
pour l'arrosage. On sait fort bien que l'arrosage joue un rôle
extrêmement important dans le domaine de la production de la pomme.
M. DEMERS: Mais pour autant que les normes soient établies et
respectées, puis que le type ait pris les précautions
exigées, il y a moyen, je pense que vous allez...
M. TOUPIN: II faudrait ajouter les pomiculteurs ayant cent pommiers et
plus, mais en ajoutant des restrictions.
M. DEMERS: C'est parce que ça ramasserait quelques
électeurs de plus à notre ami, c'est tout.
LE PRESIDENT (M. Picard): Toujours dans le domaine de la pomme, le
député de Compton, la pomme de terre.
M. DIONNE: Plusieurs cultivateurs sont venus chez nous et on a
parlé de l'assurance-récolte pour les pommes de terre.
Y aurait-il possibilité d'assurer seulement la pomme de terre
hâtive? D'après le programme, il faut assurer les deux ensemble,
la récolte complète. Plusieurs demandent s'il n'y aurait pas
possibilité d'assurer soit la pomme de terre
hâtive ou tardive. Plusieurs seraient intéressés
à assurer la pomme de terre hâtive.
M. TOUPIN: On peut assurer la pomme de terre hâtive, comme vous le
savez.
M. DEMERS: Seulement la hâtive? Est-ce que vous faites une
différence entre les diverses sortes de patates?
M. TOUPIN: Je pense que je vais essayer de répondre de cette
façon. Plusieurs producteurs, parce que le taux était plus bas,
voulaient assurer tout leur champ pour la pomme de terre hâtive. Cela
s'est présenté, par exemple, dans le comté de Papineau. On
a dit : On va tout assurer en hâtive parce que le prix unitaire est moins
élevé. Par ailleurs, si on n'a pas de catastrophe avant
l'arrachage et si on commence ce dernier assez tôt, on est bien couvert
quand même avec moins d'argent. Il me semble que la récolte
habituelle du producteur, en ce sens que le producteur qui depuis toujours, on
le sait fort bien, utilise des variétés tardives pour la
majorité de soin étendue et que sa pratique courante est
d'entreposer ses pommes de terre... Qu'il nous demande d'assurer la
hâtive, cela ne me paraissait pas très logique. Je ne dis pas que
dans chaque cas, on a bien interprété la pensée ou le
point de vue du producteur mais, au fond, la chose à laquelle il fallait
prendre garde était le fait pour la pomme de terre hâtive, le prix
unitaire est moins élevé mais la prime aussi et que,
deuxièmement, le gars se sentait couvert contre un paquet de risques au
cours de la saison n'est-ce pas? avec un taux d'assurance moindre
tandis qu'en fait, normalement, il faisait des tardives.
M. VINCENT: Mais là, en définitive, ce que vous acceptez
à l'heure actuelle, c'est qu'un producteur qui veut s'assurer assure
toutes ses productions.
M. TOUPIN : Oui, c'est cela.
M. VINCENT: Si Clément Vincent, de Sain-te-Perpétue du
comté de Nicolet, désire prendre une assurance pour
protéger ses étendues de pommes de terre, il est obligé
d'aller du commencement jusqu'à la fin.
M. TOUPIN: C'est cela.
M. VINCENT: Soit les hâtives...
M. TOUPIN: C'est cela.
M. VINCENT: C'est un peu ce qui se fait dans les grandes cultures. C'est
le même principe. Autrement, le type pourrait faire un partage... Le
principe est peut-être discutable. A ce moment-là, le producteur
pourrait faire un partage...
M. TOUPIN: Partage entre les deux ou encore, il prend des hâtives,
ne les assure pas et assure les tardives ou le contraire.
M. VINCENT: Et c'est à ce moment que la régie fait une
moyenne...
M. TOUPIN: On essaie de voir quelle était sa façon de
produire des pommes de terre avant. Je sais que, dans Papineau, cela fut toute
une discussion parce que là-bas, justement, les gens commencent à
arracher assez tôt à condition que le marché d'Ottawa soit
bon. Alors, vous voyez le dilemme. Certaines années, ils entreposent;
d'autres, ils n'entreposent pas. C'était tout un dilemme que d'essayer
d'établir à quel plan on devait les assurer.
M. VINCENT: On a le même problème dans les grandes
cultures.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a une proportion? Excusez, je voudrais rester
dans les patates avant de le faire.
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: Est-ce qu'on pourrait avoir la proportion des producteurs de
hâtives et des producteurs de tardives dans la pomme de terre? Est-ce
qu'on a des données? Est-ce que le député de Compton, qui
est un spécialiste, pourrait nous les donner?
M. DIONNE: C'est-à-dire qu'un producteur de pommes de terre...
Ordinairement, j'en plante une couple de cents acres. Il met de trente à
quarante acres de patates hâtives qu'on vend de la fin de juillet
à la fin d'août. On les vend toutes. C'est pour cela; les patates
hâtives sont soumises au gel. Mes patates hâtives sortent, à
l'heure actuelle, de la terre. On les renchausse, on les couvre autant que
possible mais, quand arrive la pleine lune, vers le 16 juin, c'est très
dangereux pour la gelée. On ne peut plus les couvrir. C'est là
que cela devient dangereux pour les dommages. Ceux qui plantent des patates
hâtives aimeraient être couverts pour cette période de
l'année, vous savez. C'est entendu, on les arrache de bonne heure et on
les livre au commencement...
M. TOUPIN: Une protection pour la saison risquée, quoi?
M. DIONNE: Oui, seulement.
M. DEMERS: Je trouve que la demande du député de Compton
est rationnelle. Cela vaudrait peut-être la peine que... Pour autant que
vous pouvez contrôler si les patates ne vont pas durer plus longtemps
qu'on ne le pense.
M. TOUPIN: Au fond, voyez-vous, certains producteurs de tabac voudraient
ne se couvrir
que contre la grêle. D'autres producteurs, dans d'autres
spécialités, voudraient se couvrir aussi contre un seul
élément et qu'on leur donne un taux pour cet
élément.
Si le nombre de producteurs était assez important pour qu'on
puisse faire un échantillonnage statistique valable pour qu'on ait des
taux valables, cela pourrait aller bien; mais essayer de partager cela entre
celui qui veut simplement s'assurer, par exemple, contre la gelée du
mois de juin quant à la pomme de terre, ou le gars qui veut s'assurer
seulement contre la grêle pour le tabac, là on complique nos plans
d'assurance. Je ne dis pas que cela n'est pas bon. Si on pouvait se rendre
là, je pense que cela serait une bonne chose.
M. DEMERS: Dans le commerce des assurances, il y a des
spécifications.
M.TOUPIN:Oui.
M. DEMERS: Je comprends que vous jouez sur une chose qui pousse et qui
est soumise à toutes les fluctuations et aux aléas de la
température et de toutes sortes de choses, c'est beaucoup plus
spécifique...
M. TOUPIN: Est-ce que vis-à-vis de l'assurance-récolte,
cela irait?
M. DEMERS: Est-ce que l'on pourrait savoir, du ministère de
l'Agriculture, le total des subventions qui ont été
données pour les cultures non assurées?
M. TOUPIN: Si ma mémoire est fidèle, je connais des
députés qui l'ont en main.
M. DEMERS: Oui.
M. BELAND: Oui, mais ce ne sont certainement pas tous les
députés qui l'ont en main.
M. TOUPIN: Un responsable par parti en a eu une copie si ma
mémoire est fidèle. Deuxièmement, à la suite d'une
question posée en Chambre, j'ai déposé le document. S'il
ne l'est pas, il le sera bientôt. Une question posée au
feuilleton.
M. DEMERS: Oui, mais vous n'avez pas approximativement...
M. VINCENT: ... le budget supplémentaire...
M. TOUPIN: Oui, le budget supplémentaire et par productions. J'ai
déposé un document par productions, les fraises, les framboises,
les pommes de terre, etc. Vous avez tous les montants. Il s'agit de
$3,900,000.
M. DEMERS: Avez-vous répondu textuellement?
M. TOUPIN: J'y ai répondu. Si le document n'est pas disponible
jusqu'à maintenant, il le sera bientôt. J'ai déposé
le document. Je suis allé plus loin que cela. A la demande du
député de Nicolet, j'en ai remis une copie à chacun des
responsables de parti. Je pense que c'est le député de Beauce,
dans votre cas, qui en a eu une copie.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'il y a d'autres questions concernant
l'assurance-récolte?
M. DEMERS: J'aurais seulement une vérification à faire
ici. Les dommages doivent être rapportés dans
l'assurance-récolte dans les dix jours qui suivent.
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: Est-ce que cela est rapporté dans les dix jours qui
suivent?
M. TOUPIN: Je peux vous dire que dans la très grande
majorité des cas, le producteur qui est assuré pense à
nous dès qu'il y a un dommage. Il téléphone.
M. VINCENT: C'est instinctif. M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: Mais si l'évaluation des dommages ne se fait
qu'après une saison, par exemple... Ah bien non! Dès qu'il le
constate, il vous avise.
M. TOUPIN : Remarquez que dans la loi cela est bien indiqué: pour
des dommages qui seraient de nature plutôt collective, on n'a même
pas besoin d'envoyer un avis à la régie. Il y a un article de la
loi qui est peut-être un peu passe-partout mais qui, à mon sens,
est plein de sens. Dans une région, par exemple, qui est
dévastée par la grêle, soit la moitié d'une
paroisse, ou quelque chose comme cela, je pense que si un assuré avait
négligé de téléphoner au sujet de la grêle
chez lui, et qu'on ne paierait pas sa compensation à cause de cela, cela
ne serait pas très normal.
Donc, il y a un article de la loi qui stipule que même sans avis
de dommage, à la condition que nous ayons les preuves suffisantes qu'il
y a eu un dommage causé par un élément assuré, nous
pouvons toujours le couvrir quand même pour son dommage.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'élément 3 du programme 3.
Adopté?
M. VINCENT: On passe un élément:
L'assurance-récolte...
M. DEMERS: Adopté.
M. TOUPIN: ... les productions animales.
LE PRESIDENT (M. Picard): Mise en valeur des productions animales.
Raffinerie de Saint-Hilaire
M. VINCENT: ... j'aimerais qu'on touche à la raffinerie quelques
instants. C'est cela!
Le 16 mai 1972, à la commission parlementaire de l'agriculture et
de la colonisation, lors des budgets, le ministre déclarait à la
page B-1552: "Nous avons réglé le problème de la
raffinerie. Nous voulons d'abord rendre cette dernière rentable. Nous
allons faire la preuve d'une rentabilité. Nous donnerons de l'expansion
au programme." Fin de la citation.
De plus, le ministre a annoncé un programme de dépenses de
$6 millions répartis sur trois années à la raffinerie de
sucre, à la page B-2111. Quelles ont été les
priorités réalisées en 72/73 de ce programme de $6
millions? Combien cela a-t-il coûté? Egalement, le ministre
déclarait l'an dernier que les travaux consisteraient à
réorganiser l'équipement actuel, accrocher à la raffinerie
une section concernant la canne à sucre. Quel est le programme de
réaménagement pour 73/74? Quel montant sera
dépensé? Qui est l'architecte?
M. TOUPIN: Pour répondre à la première question, je
l'ai...
M. VINCENT: Pour la première question, je prends la page B-1552,
le problème de la raffinerie était réglé, il y
aurait $6 millions qui seraient dépensés au cours des trois
années, des trois prochaines années.
M. TOUPIN: Je ne sais pas si j'ai dit cela aussi catégoriquement
que cela.
M. VINCENT: Oui, le ministre a annoncé un programme de
dépenses de $6 millions, réparti sur trois années...
M. TOUPIN: Cela va. Cela marche. C'est d'accord, je l'ai dit et je ne me
dédirai pas là-dessus. C'est un fait.
M. DEMERS: Ce n'est pas pour $6 millions qu'on va se dédire!
M. TOUPIN: On s'était donné un programme de trois ans,
évidemment, comme c'est mentionné. Il y avait un certain nombre
d'étapes à franchir avant d'arriver d'abord à des
dépenses de l'ordre des $6 millions qu'on a annoncées. La
première chose qu'on a faite a été de remanier un peu le
conseil d'administration. On n'a fait absolument aucun changement radical.
Au moment où je l'ai annoncé, est-ce que le...
M. VINCENT: C'était fait.
M. TOUPIN: C'était fait. C'était la première
étape. La deuxième étape a été le mandat
confié au conseil d'administration de se situer dans le cadre de ces $6
millions et d'essayer de voir comment on peut apporter une solution au
problème de la raffinerie de sucre de Saint-Hilaire, dans le cadre des
$6 millions. Des contacts ont été entrepris avec
différentes entreprises dans l'ordre de la recherche, des normes de
rentabilité. Différentes études ont été
entreprises par le conseil d'administration, notamment à compter des
études déjà faites et il y en avait plusieurs de faites.
Le comité en est arrivé à une conclusion
préliminaire qui consisterait à verser la subvention, du point de
vue administratif, non pas à la raffinerie de sucre, mais aux
agriculteurs.
Donc, cette année, les négociations avec les agriculteurs
ont porté sur un prix de base correspondant à peu près,
à quelques points près, aux capacités de payer de la
raffinerie, basé sur un certain nombre de critères de teneur en
sucre dans la betterave.
Les négociations ont été conclues au niveau d'une
entente avec les producteurs, avec le Syndicat des producteurs de betteraves.
Nous allons verser cette année, pas seulement probablement, c'est la
proposition concrète, la subvention aux agriculteurs pour leur faire
atteindre un prix pour maintenir cette production et, à ce
moment-là, la raffinerie paiera selon ses capacités. Donc, on va
arrêter de fausser le véritable mécanisme administratif de
la raffinerie. C'est la première chose. La deuxième chose sur
laquelle le conseil d'administration s'est penché, c'est la
modernisation de l'usine. Moderniser l'usine impliquait l'étude des
marchés, impliquait l'étude des prix, impliquait également
l'étude des investissements. Or, ces études ont été
faites et le conseil d'administration en est arrivé à la
conclusion que, dans l'ordre des étapes à franchir, il serait
probablement préférable, cette année de négocier
avec une entreprise ou avec une raffinerie déjà en place, la
vente du sucre à l'état brut. Un contrat pourrait être
signé avec une entreprise donnée au Québec pour une
période de cinq ans avec option de mettre fin au contrat après
deux ans. Le conseil d'administration, dans le cadre du mandat qu'on lui a
confié parce que c'est un programme de trois ans, se réserve une
année et demie ou deux pour voir comment on pourrait appliquer les $6
millions disponibles, dans quelle perspective on doit développer la
raffinerie.
M. BELAND: Le problème est de trouver la place pour mettre les $6
millions.
M.VINCENT: Mais les $6 millions sont-ils votés?
M. TOUPIN : Non, ce n'est pas $6 millions votés, c'est un
programme.
M. VINCENT: C'est une annonce.
M. TOUPIN: Non. Les $6 millions sont là, ils sont disponibles et
on va s'en servir un peu cette année pour certaines
améliorations. Vous m'avez posé la question, si vous permettez,
je vais terminer.
M. VINCENT: Si j'ai posé la question, c'est pour avoir une
réponse.
M. TOUPIN: Si vous ne me laissez pas terminer, vous n'aurez sans doute
pas la réponse.
M. VINCENT: Un programme de dépenses de $6 millions le 16 mai
1972.
M. TOUPIN: Sur une période de trois ans.
M. VINCENT: La question a été la suivante: Combien a
coûté ce programme en 72/73?
M. TOUPIN: Je vais continuer et vous allez le savoir dans les grandes
lignes où cela va s'orienter.
M. DEMERS: II n'est pas voté et il n'est pas
dépensé, c'est pour trois ans et c'est commencé en
1972.
M. TOUPIN: Probablement, pas seulement probablement, cette année
nous allons nous en tenir à une entente avec une entreprise
québécoise, comme je le disais tantôt, pour faire raffiner
le sucre de raffinerie qui lui sera livré à l'état
brut.
M. DEMERS: Ce serait Red Path?
M. TOUPIN: Ce sont les perspectives vers lesquelles on s'oriente. Je ne
veux pas donner le nom des entreprises avec lesquelles nous négocions,
mais pour le moment nous sommes en négociation avec des entreprises
québécoises. Pour négocier, dans l'ordre des contrats,
c'est préférable, évidemment, qu'on s'en tienne au
chapitre seulement des négociations, des rapports
généraux, parce qu'on ne voudrait pas que les ententes que nous
sommes en train de conclure créent des problèmes au point
où nous serons obligés de les reprendre jour après jour.
Une fois cette entente conclue avec une entreprise québécoise,
l'objectif maintenant du conseil d'administration sera de voir comment on peut
organiser la raffinerie au Québec pour qu'elle soit rentable par
elle-même. Il y a des hypothèses qui ont été
explorées dans le passé et qui valent encore. L'hypothèse
de faire de la raffinerie une entreprise mixte c'est-à-dire de betterave
et de canne à sucre, n'est peut-être pas à rejeter.
L'hypothèse de faire de la raffinerie une entreprise qui ferait du sucre
seulement à compter de la betterave n'est pas non plus une
hypothèse à rejeter.
L'hypothèse que la raffinerie de sucre demeure une entreprise qui
fabriquera du sucre à l'état brut et le vendra pour être
raffiné n'est pas non plus une hypothèse à rejeter. Le
conseil d'administration travaille maintenant au niveau de ces trois
hypothèses, mais pour que l'une d'entre elles puisse se réaliser
et notamment celle qu'on a dans l'esprit, rendre la raffinerie rentable, c'est
regarder les marchés, où sont les marchés et où est
la rentabilité des marchés, si c'est intéressant pour nous
au Québec d'investir pour raffiner le sucre et le vendre à
l'état fini. Pour l'année 1972, quelles sont les sommes qui ont
été dépensées sur les $6 millions? Cela peut
représenter quoi, dans les grandes lignes, au niveau des investissements
et particulièrement ceux que nous aurons à faire d'ici quelque
temps dans le cadre des ententes que nous signerons? Cela peut peut-être
se chiffrer dans les $500,000, $600,000 ou $700,000 d'investissement
prévu?
M. VINCENT: En immobilisations? Cette année, ce qui a
été dépensé?
M. TOUPIN: Pour l'année qui vient de se terminer, je ne pense pas
qu'on ait aucune immobilisation particulière. On a maintenu l'entretien,
il n'y a aucune immobilisation particulière.
M. VINCENT: On va discuter tout le problème tout à l'heure
mais c'est parce que le ministre nous a annoncé, l'an dernier, un
programme de dépenses de $6 millions. Un programme de dépenses,
ça veut dire que c'était tout prévu, on savait ce qui
était pour être dépensé dans un tel ou tel secteur,
car $6 millions, ça ne vient pas des nues. Le programme de
dépenses de $6 millions, si je me rappelle bien, on l'a demandé
au ministre, est-ce qu'on est en mesure de nous donner ce programme? Il a dit:
Non, on a seulement les grandes lignes du programme, on n'a pas les
détails. Mais le programme est accepté, il y a $6 millions qui
seront dépensés, répartis sur trois ans pour
réaménager la raffinerie de sucre de Saint-Hilaire,
réorganiser l'équipement actuel et accrocher â la
raffinerie une section concernant la canne à sucre. C'est ce que le
ministre a annoncé l'an dernier.
M. TOUPIN: C'était dans l'ordre des hypothèses possibles.
On a dit que $6 millions étaient mis à notre disposition pour
réorganiser la raffinerie de sucre de Saint-Hilaire dans l'objectif de
rentabilité.
M. VINCENT: Réorganiser l'équipement actuel.
M. TOUPIN: L'équipement actuel. Si c'est nécessaire que
nous réorganisions l'équipement actuel, les $6 millions sont
disponibles pour ça. On n'est pas tenu de dépenser les $6
millions. Pour être en mesure de confier un mandat précis à
un conseil d'administration, à compter de deux ou trois
hypothèses, nous lui avons dit, dans l'ordre de ces hypothèses:
$6 millions sont à votre disposition.
Regardez comment dans l'ordre d'une rentabilité on peut, pour
prendre la raffinerie rentable, utiliser ces $6 millions. Nous avons une
année de franchie, nous avons une étape de franchie. Reste
maintenant à franchir les autres étapes dans le cadre du
programme de trois ans.
M. VINCENT Ce sont $600,000 à $700,000 qui pourraient.
M. TOUPIN: II faudrait que je prenne des informations auprès du
président. Peut-être que lui pourrait donner plus de
précision dans le cadre des ententes que nous sommes en train de
conclure, quels seront les investissements susceptibles...
M. VINCENT: On va terminer le programme de... Cela faisait bien
l'année dernière...
M. DEMERS: C'est un bon communiqué, ça.
UNE VOIX: C'est un des bons communiqués.
M. VINCENT: Les gens qui ont regardé les articles comme on l'a
fait veulent savoir où s'en aller maintenant.
M. DEMERS: ... quand il a mis de la canne à sucre
là-dedans il a dit: II va y avoir de la mélasse et le ministre va
être dans la mélasse.
M. VINCENT: Si le ministre nous dit: L'an passé on avait
l'intention de dépenser... on avait un programme d'immobilisations qui
totalisait $6 millions réparti sur trois ans, c'étaient nos
intentions, l'an passé. Depuis ce temps on a changé
d'idée. On a un autre programme qui est en marche et ça, on met
ça de côté...
M. TOUPIN: M. le Président, on n'a pas changé
d'idée. Je tiens encore à le soutenir. Je soutiens la même
thèse que j'ai soutenue l'an passé. L'objectif est de rendre la
raffinerie de sucre de Saint-Hilaire rentable. Nous nous sommes fixé un
programme de trois ans, nous avions à notre disposition $6 millions.
Nous avons franchi cette année une étape, celle d'assainir un peu
l'administration. C'est une première étape qui a
été franchie. Restent maintenant les deux autres étapes
à franchir. Le conseil d'administration a le mandat, d'ici deux ans, de
trouver une solution au problème pour rendre la raffinerie rentable. Il
n'est pas impossible pour la raffinerie de sucre que le conseil nous fasse un
rapport d'ici six ou sept mois et nous dise: La meilleure façon de
rendre cette entreprise rentable pour les quatre ou cinq prochaines
années, c'est de produire le sucre à l'état brut, de le
vendre à une entreprise qui va le raffiner et les investissements, au
lieu d'être de $6 millions, seront de $2 millions, de $3 millions ou de
$1 million. A ce moment-là on apportera les correctifs qu'il faut. Mais
dans l'objectif du début, c'est ce que nous nous sommes fixé.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Rouville.
M. OSTIGUY: M. le Président, pour enchaîner avec ce que le
ministre vient de dire, faisant partie du conseil d'administration, il est bien
sûr que les $6 millions sont là et que l'annonce qui a
été faite est...
M. DEMERS: Où sont-ils? M. VINCENT: Où sont-ils?
M. OSTIGUY: Ils sont disponibles, au trésor...
M. DEMERS: Ils ont été votés dans un budget
quelconque.
M. OSTIGUY: Laissez-moi terminer.
M. TOUPIN: Ce n'est pas voté dans un budget. Vous le savez que ce
n'est pas dans un budget.
M. OSTIGUY: C'est bien sûr que, lorsque le conseil
d'administration s'est penché sur les problèmes de la raffinerie,
la première étape que nous avons franchie, la première
chose que nous avons faite, était de négocier des contrats avec
les producteurs de betteraves.
M. le Président, est-ce le député de Saint-Maurice
qui parle ou si c'est moi?
M. DEMERS: Je parle de Perrette et du pot au lait...
M. OSTIGUY: ... Alors, tenant compte, M. le Président...
M. DEMERS: Qui comptait déjà dans sa pensée...
M. OSTIGUY: ... du facteur atmosphérique de l'an dernier, nous
avions donné des contrats pour à peu près 9,000 acres de
betteraves, ce qui devait rapporter à la raffinerie environ 160,000
tonnes de betteraves à sucre, dont auraient été extraites
à peu près 35 millions de livres de sucre, mais, tenant compte du
facteur temps de l'an dernier, seulement 80,000 tonnes de betteraves ont
été apportées à la raffinerie et seulement 18
millions de livres de sucre en ont été extraites. Or, comme le
conseil d'administration est sérieux et qu'il veut poursuivre des
objectifs précis, il ne veut pas dépenser les $6 millions
à la légère; nous avons été obligés
de retarder de quelques mois le programme de remodernisation de la raffinerie
de sucre. C'est là que nous en sommes actuellement. Les $6 millions sont
là.
M. VINCENT: Ils sont où?
M. OSTIGUY: Ils sont au Trésor. M. VINCENT: Est-ce que...
M. DEMERS: Dans l'esprit de quelqu'un, c'est virtuel, il n'y a pas un
cent nulle part, c'est exactement comme...
M. OSTIGUY: Vous savez trop bien, voyons, le député de
Saint-Maurice le sait trop bien.
M. DEMERS: ... Perrette comptait déjà avec son pot au lait
dans sa pensée le prix de son lait avant de l'avoir vendu...
M. OSTIGUY: Vous n'êtes pas sérieux.
M. DEMERS: Oui, c'est sérieux. C'est déjà fait. Que
des gens sérieux ne viennent pas annoncer des $6 millions virtuels.
M. OSTIGUY: Vous n'êtes pas sérieux.
M. DEMERS: Amenez-nous quelque chose. Montrez-nous où c'est
voté, dans quel endroit c'est fixé, ces $6 millions-là.
Nous pouvons vous en faire des déclarations comme cela, à
longueur de l'année, $9 milliards pour la route "trans-ci", si vous
voulez, mais il n'y a rien de voté...
M. OSTIGUY: Vous allez voir, cette année, l'acheminement de la
modernisation.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a un architecte? Est-ce qu'il y a...
M. TOUPIN: Je n'ai rien à apprendre à personne
là-dessus, quand on regarde le programme de l'Union Nationale avant les
élections, il y en avait pas mal de ces annonces-là.
M. DEMERS: On ne parle pas des programmes des partis politiques, on
parle de déclarations de ministres responsables et
assermentés.
M. TOUPIN : Je continue à soutenir, M. le Président, que
ce que nous avons annoncé était sérieux; cela va continuer
dans le sens où l'on est parti. Ce n'est pas parce que l'on nous dit que
nous ne sommes pas sérieux que l'on ne continuera pas à
être sérieux. On va continuer notre travail, on est bien parti et
on va continuer à le faire. Ce ne sont pas des intimidations comme cela
qui nous arrêteront de travailler.
M. DEMERS: On ne veut pas vous intimider.
M. VINCENT: Ce n'est pas une question d'intimidation, M. le
Président.
M. OSTIGUY: Je voudrais seulement ajouter à ce que le
député de Saint-Maurice veut énoncer que le Conseil
d'administration, l'année dernière, a quand même tenu 23 ou
24 réunions, des journées complètes.
M. DEMERS: Quel est le salaire? Est-ce que vous êtes payés
par jetons?
M. OSTIGUY: C'est un travail bénévole, mon cher.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que je peux vous faire remarquer qu'il
est midi et trente. Tel que convenu, nous allons suspendre les travaux de la
commission. Maintenant, il faudra attendre un ordre de la Chambre,
c'est-à-dire après la période des questions, vers quatre
heures, pour savoir si notre commission siège cet après-midi.
(Suspension de la séance à 12 h 31 )
Reprise de la séance à 16 h 28
M. PICARD (président de la commission permanente de l'agriculture
et de la colonisation): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente de l'agriculture et de la colonisation continue
l'étude des crédits. Nous en étions, je crois, à
l'étude des crédits du rapport de la raffinerie. Le
député de Saint-Maurice avait la parole.
M. DEMERS: M. le Président, avant que nous ne retournions au
sucre, est-ce qu'il y aurait possibilité que je pose une question au
ministre? Ce matin, lorsque nous avons traité de ce sujet,
c'étaient les gens de l'assurance-récolte qui étaient ici
et je crois que la personne de l'assurance-récolte n'avait pas la
compétence voulue pour me répondre, non pas que je doute de sa
compétence sur une foule de questions, mais la compétence
ministérielle.
Je demanderais au ministre s'il y a quelque chose de prévu comme
compensation pour les pertes de revenu causées par les inondations sur
le bord de la rivière Richelieu, dans le comté d'Iberville. C'est
le député d'Iberville, mon collègue, M. Alfred
Croisetière, qui est retenu à une autre commission qui m'a
demandé de soulever le problème et, comme je suis natif de cette
région, ça m'intéresse un peu indirectement; c'est pour
ça que je voudrais avoir des renseignements assez précis à
ce sujet.
M. TOUPIN: M. le Président, c'est un vieux problème, c'est
un problème qui existe déjà depuis presque sept ou huit
ans, le ministère des Richesses naturelles a été
appelé à faire des travaux de recherche. Le ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation a, pour sa part, produit un rapport suite
à une recherche que nous avions faite; on a produit ce rapport au
ministère des Richesses naturelles en tant que partie intégrante
d'un rapport général qui, un jour ou l'autre, sera soumis soit
à l'attention du conseil des ministres ou à l'attention de tout
autre corps compétent en la matière. Notre intervention, quant
à nous, jusqu'à maintenant s'est limitée dans le cadre des
programmes réguliers du ministère, c'est-à-dire partout
où il y avait perte de récolte constatée non pas par un
problème vieux de sept ou huit ans, mais par un problème qui
surgit à un moment donné à cause du mauvais temps. On est
intervenu au même titre que nous sommes intervenus dans les autres
régions du Québec.
M. DEMERS: Et c'est quoi, l'intervention au même titre pour le
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation?
M. TOUPIN: La même chose, l'aide aux pertes de récolte pour
ceux qui en étaient victimes à cause des pertes de cette
année.
Mais seulement dans le cadre du programme que nous avions et non pas
dans le cadre d'un programme spécial. Exemple, celui qui était
inondé tous les ans par la rivière Richelieu, il n'était
pas admissible au programme parce que c'est une intervention annuelle tant et
aussi longtemps que le problème n'est pas corrigé à sa
base. On accepte le principe d'intervenir tous les ans à ce
moment-là. Nous nous en sommes tenus au programme régulier du
ministère.
M. DEMERS: Vous avez parlé tantôt d'une étude qui
aurait été faite et ordonnée par le ministère des
Richesses naturelles et d'un rapport serait en chemin. Est-ce qu'elle a
été faite par une firme ou par le ministère?
M. TOUPIN: Faite par les ministères. Le ministère de
l'Agriculture a fait son travail en ce qui concerne les pertes agricoles comme
telles, l'évaluation des pertes au cours des six ou sept
dernières, et il y eu aussi une évaluation des pertes à
venir en rapport avec ces inondations. Le ministère des Richesses
naturelles, par l'intermédiaire également de son personnel
régulier, a fait faire un travail de recherche vis-à-vis de ce
même problème au Canada et aux Etats-Unis. Vous savez que la
rivière Richelieu est une rivière navigable. Vous savez qu'elle
prend sa source dans le lac Champlain, que le lac Champlain fait partie, pour
une grande partie sinon pour la totalité de ce grand voisin qu'on
appelle les Etats-Unis d'Amérique. Le Canada est impliqué parce
qu'il s'agit d'une rivière navigable. Donc, l'étude devra
être menée à un moment donné conjointement par le
fédéral, parce que c'est lui qui a des relations constantes avec
les autres gouvernements et, bien sûr, le gouvernement du
Québec.
M. DEMERS: D'après ce que le ministre en sait, est-ce que la
cause est précisée, ou si c'est parce qu'il pleut trop, ou qu'il
neige trop durant l'hiver que le niveau monte trop vite? Est-ce qu'on a une
cause?
M. TOUPIN: On peut émettre plusieurs hypothèses
là-dessus mais les causes, tout compte fait, sont assez techniques dans
leur explication. Je pense que nous serions en mesure...
M. DEMERS: Est-ce que le drainage des terres qui a été
fait sur une grande échelle dans la région serait une cause de
l'augmentation du niveau de l'eau, non?
M. TOUPIN: Très peu. Cela peut avoir eu une influence très
minime; le drainage souterrain est très peu perceptible.
M. DEMERS: Le problème, c'est parce qu'il y a de l'eau.
M. TOUPIN: C'est parce qu'il y en a un surplus.
M. DEMERS: On est toujours dans les mêmes conditions...
M. TOUPIN: II y a un surplus d'eau.
M. DEMERS: ...géographiques. Il faut l'admettre. La
géographie du milieu est la même. C'est simplement une question de
précipitation, quoi.
M. TOUPIN: On a soutenu que c'était une fonte de neige trop
rapide sur les monts environnant le lac Champlain qui aurait occasionné
un surplus d'eau et qui a fait monter le niveau du lac Champlain. Le lac
Champlain garde son niveau par la rivière Richelieu.
M. DEMERS: En compensation, on peut conclure que le gouvernement, que le
ministère ne fait que ce qu'il fera partout ailleurs dans les
conditions...
M. TOUPIN: ... dans les conditions régulières...
M. DEMERS: ... dans les conditions régulières.
M. TOUPIN: Oui. Nous avons fait une évaluation des dommages, des
pertes au cours des années passées et des années à
venir et, lorsqu'une solution nous sera présentée par les
ministères plus responsables que nous vis-à-vis de ce
problème, auxquels le problème se rattache de façon
précise, nous apporterons, bien sûr, notre collaboration.
M. DEMERS: Est-ce que le ministre est d'avis que le problème a
toujours existé, mais qu'il n'est pas venu en surface qu'il y a sept ou
huit ans?
M. TOUPIN: Les agriculteurs que j'ai rencontrés m'ont dit que ce
problème existe à l'état actuel depuis à peu
près sept ou huit ans. Avant, il semblait qu'il existait, mais à
l'état beaucoup moins...
M. DEMERS: ... aigu.
M. TOUPIN: ... aigu le mot est juste. C'est depuis sept ou huit
ans qu'on se rend compte que cela cause des dommages très
sérieux, non seulement à l'agriculture, mais à tous les
secteurs économiques impliqués: le secteur touristique, le
secteur des chalets d'été, etc.
M.BELAND: Dans le même ordre d'idées, en ce qui a trait
à la rivière Blanche à Acton Vale, comté de Bagot,
étant donné qu'il y a eu des pertes considérables au cours
de l'été 1972, qui ont d'ailleurs été
signalées au ministère, principalement d'abord, au
ministère des Richesses naturelles mais, également, au
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, parce qu'il y avait
des incidences, parce qu'il y a eu des pertes assez fortes, relativement aux
cultures, chez les agriculteurs riverains de cette rivière, est-ce que
l'on a pensé à une solution au problème qui existe
là-bas ou si on en est encore aux études? Est-ce que vous avez
quelque chose là-dessus?
M. TOUPIN: Je n'ai absolument aucune idée sur le problème
de la rivière Blanche. Peut-être que M. Provencher, qui est
responsable de ce secteur, pourrait apporter certaines précisions.
Je crois qu'il y a un propriétaire de terrain de camping qui
s'est plaint d'avoir des inondations et qui a actionné la corporation
municipale jusqu'à maintenant. C'est une affaire qui est en
procès et on s'interroge sur les causes réelles de cela, parce
qu'on fait allusion à des travaux de drainage. Mais ces travaux de
drainage seraient dans la partie supérieure de la rivière
Blanche, qui s'appelle la rivière Noire c'est assez curieux
en amont et les travaux auraient été faits en 1948, pour
une partie, et en 1955, pour l'autre partie, et on arrive, en 1972, avec une
réclamation. Alors, c'est assez difficile de tout relier cela ensemble
quand on tient compte...
M. DEMERS: Est-ce que vous avez à ce sujet un problème sub
judice? Est-ce que c'est actuellement en procès?
M. TOUPIN: II y a une action, je crois, de...
M. DEMERS: C'est peut-être assez prudent de ne pas s'embarquer sur
ce terrain, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Si c'est sub judice, je pense que vous
êtes mieux de l'oublier.
M. DEMERS: Non, peut-être que, privément, vous pouvez avoir
une opinion, mais si le ministre...
M. TOUPIN: Je pense que M. Provencher a donné une réponse
qui m'apparaît satisfaisante quand il a dit qu'à la rigueur les
travaux ont été faits en 1948 et 1955 et que c'est seulement en
1972 ou 1973 que...
M. DEMERS: Le taux a commencé à monter.
M. TOUPIN: ... que l'on rend compte des prétendus dommages
qu'auraient pu créer ces travaux. Je ne pense pas que l'on puisse aller
beaucoup plus loin que cela dans cette question. Il y aurait peut-être
avantage à examiner le dossier plus avant, si toutefois il s'agit d'un
cas sub judice.
M.BELAND: J'ignore évidemment si M. Provencher avait
été mis au courant des dommages survenus suite à la crue
soudaine des eaux, au début d'août 1972. Apparemment, de toute
façon, c'est à la suite de cette crue subite
qu'il y a eu des dommages assez considérables
d'enregistrés chez les propriétaires riverains, non seulement au
niveau des propriétaires de chalets ou de terrains de camping et ces
choses-là, mais principalement au niveau des agriculteurs environnants.
Ce serait peut-être bon que vous jetiez un coup d'oeil sur ce
phénomène; on pourrait revenir ensuite.
M. TOUPIN: M. le Président, au ministère, nous n'avons
reçu des agriculteurs riverains absolument aucune demande jusqu'à
maintenant. Par ailleurs, on suit le dossier, comme M. Provencher le disait
tantôt, sur un ou deux cas en particulier, mais nous n'avons eu de la
part des agriculteurs aucune demande officielle, non pas du moins, à ma
connaissance.
M. BELAND: Est-ce que, M. le Président, vous nous laissez
discuter des cours d'eau immédiatement ou si on...
LE PRESIDENT (M. Picard): On en avait décidé avant qu'on
discuterait de la raffinerie.
M. DEMERS: Nous étions dans la raffinerie.
LE PRESIDENT (M. Picard): On va revenir aux choses sucrées, si
vous voulez.
M. DEMERS: C'est ça et il va y avoir un petit peu d'amertume dans
le fond du chaudron.
LE PRESIDENT (M. Picard): Surtout si vous y mettez votre grain de
sel.
M. DEMERS: C'est ce qu'il faudra, le sel est un condiment qui
empêche les choses de s'altérer et de se contaminer.
M. OSTIGUY: Vos chevaux.
M. DEMERS: Non, ce n'est pas bon. C'est contre-indiqué. Vous
pourriez vous faire compter ça pour la ferme de Deschambault, où
il y a des bovins en plus des chevaux du Dr Dionne.
M. le Président, nous étions à dire, lorsque midi
et trente nous rappela que la commission suspendait ses travaux, que le
ministre avait mis de l'avant un programme de $6 millions sans avoir fait voter
aucun montant, réparti sur trois années et qu'en 72/73 on avait
touché à la chose. Quelles ont été les
priorités réalisées en 72/73?
M. TOUPIN: M. le Président, je pense que j'ai répondu ce
matin à cette question du député de Nicolet. Nous avons
franchi à ce jour une étape. Le conseil d'administration continue
son travail pour faire franchir les autres étapes et si, dans celles-ci,
il est nécessaire, comme nous le prévoyons, que des
investissements assez substantiels soient consentis, c'est la raison qui nous a
amenés â demander au Conseil du trésor et au conseil des
ministres de mettre à notre disposition une somme de $6 millions.
M. DEMERS: Est-ce qu'un CT a été émis à ce
sujet-là?
M. TOUPIN: Non. Je pense que le député de Saint-Maurice
comprend bien cela; il tourne autour du pot bien des fois, mais je reste
convaincu que le député de Saint-Maurice sait ce que cela veut
dire. Lorsque nous établissons une politique à long terme, le
gouvernement met à notre disposition ou à la disposition
des ministères des montants X, après une évaluation
préliminaire. Ces sommes sont dépensées à mesure
que les programmes se réalisent.
M. DEMERS: L'an dernier, à cette même commission, M. le
Président, le ministre nous avait dit que les travaux consisteraient
à réorganiser l'équipement actuel. Quels ont
été ces travaux de réorganisation de cet
équipement? Ce n'est pas encore rendu là, M. le
Président?
M. TOUPIN: II y a quelques investissements assez mineurs, tout compte
fait, qui ont été réalisés, mais c'est un programme
de trois ans. Ce n'est pas un programme d'un an.
M. DEMERS: Je comprends, mais vous savez, si c'est trois ans et à
la première année, M. le Président, s'il n'y a rien eu de
fait, il reste seulement deux ans pour faire quelque chose.
M. TOUPIN: C'est exact. C'est la raison pour laquelle on s'est
donné trois ans.
M. DEMERS: C'est ce que vous aviez dit... Une année pour regarder
cela, contempler cela virtuellement, c'est une vision intellectuelle, pas
béatifique, mais éthérée.
M. TOUPIN: C'est la raison pour laquelle on a mis trois ans. Si on avait
voulu le faire dans une année, on aurait mis une année.
M. DEMERS: Et quel est le programme de réaménagement pour
73/74?
M. TOUPIN: Actuellement, le conseil d'administration travaille, comme je
le disais cet après-midi, sur les options dont on a parlé
également.
M. DEMERS: Oui, vous avez parlé de trois grandes options.
M. TOUPIN: Trois options. M. DEMERS: La canne à sucre.
M. TOUPIN: L'option de la transformation de deux produits primaires
à la fois, soit celle de la betterave à sucre, d'une part et de
la canne
de l'autre, ou l'option d'une seule production qui serait celle de la
betterave sucrière comme telle, ou la troisième option, qui est
purement et simplement de transformer la betterave, de prendre le sucre
à l'état brut et de le faire raffiner.
Ce sont les trois options que nous étudions actuellement; l'an
prochain, nous franchirons une autre étape et, dans deux ans, notre
programme sera complété.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a des professionnels attachés aux
projets autres que le personnel de la commission et du ministère?
M. TOUPIN: A l'heure actuelle, le conseil d'administration travaille
avec le personnel spécialisé du ministère lorsque c'est
requis, le personnel spécialisé de la raffinerie lorsque c'est
requis et nous nous inspirons des études qui ont été
faites. Je n'apprends rien au député de Saint-Maurice lorsque je
lui dis que ce n'est pas d'hier qu'on parle de la raffinerie de sucre.
M. DEMERS: Non, monsieur.
M. TOUPIN: Vous savez qu'il y a eu des études faites
là-dessus.
M. DEMERS: Si on avait fait autant de sucre que d'études, Cuba
n'entrerait plus au pays.
M. TOUPIN: C'est un fait, mais les études ont été
menées entre 1965 et 1970. Nous considérons que le stade
d'études est passé; nous avons franchi une première
étape, d'abord en assainissant l'administration de la raffinerie, en lui
faisant payer au producteur ce qu'elle peut véritablement payer. On
arrête ainsi de fausser véritablement l'administration, on paiera
au producteur et non à la raffinerie les subsides nécessaires
pour maintenir cette production. Cela a requis quelques petits investissements;
je ne sais pas combien en termes de dollars, $200,000 ou $300,000.
M. DEMERS: II n'y a pas de professionels qui ont été
engagés pour dresser des plans de construction, ces choses-là?
Rien du tout.
M. TOUPIN: Non. Les études qui ont été faites
jusqu'à maintenant, nous nous en servons pour orienter le travail de la
raffinerie.
M. DEMERS: II n'y a pas d'ingénieur nommé, il n'y a rien,
il n'y a aucun professionnel attaché à ce projet qui
travaillerait avec le bureau d'administration de la raffinerie de sucre.
M. TOUPIN: II y a le conseil d'administration.
M. DEMERS: Le conseil d'administration est composé du
sous-ministre...
M. TOUPIN: Le sous-ministre devenu président.
M. DEMERS: ... du député du comté...
M. TOUPIN: M. Turcotte, gérant de la Coopérative
fédérée; M. Beauregard qui est président de
Flamingo, de Quebec Poultry...
M. DEMERS: Oui, c'est dans le comté de l'honorable...
M. TOUPIN: ... du sous-ministre des Finances M. Guerci et du
député de Rouville.
M. DEMERS: Le sous-ministre des Finances, M. Guerci; je ne le connais
pas.
M. TOUPIN : Cela vaudrait la peine de le connaître parce qu'il est
très efficace.
M. OSTIGUY: Un conseil d'administration dynamique.
M. DEMERS: Oui, monsieur. UNE VOIX: A part vous-même.
M. DEMERS : Surtout avec lui, 34 réunions l'an passé.
M. OSTIGUY: Vous, vous êtes diabétique.
M. DEMERS: M. le Président, est-ce qu'il est de l'intention du
bureau de direction ou de la commission d'administration d'acheter de
l'équipement quelque part? Est-ce qu'il aurait eu des
négociations faites avec une usine de Chatham en Ontario?
M. TOUPIN: II n'y a eu absolument...
M. DEMERS: C'est parce qu'il y en a eu, qu'il se développe
là, le problème.
M. TOUPIN: C'est parce qu'il y en a qui en ont parlé.
M. DEMERS: J'en parle!
M. TOUPIN: D'accord, ça en fera un autre de plus qui en parlera.
C'est qu'il n'y a pas de négociation ferme...
M. DEMERS: Ferme. Est-ce qu'il y en a des molles?
M. TOUPIN: Ferme. Il n'y a aucune négociation ferme d'entreprise,
avec quelque entreprise que ce soit, pour l'achat de matériel,
d'équipement. Le travail, jusqu'à maintenant, dans sa
deuxième phase, consiste à préciser d'abord ce que nous
allons faire au niveau de la raffinerie, dans l'optique d'une
rentabilité maximale. Une fois ces projets établis de
façon claire, nous
pourrons parler de négociation avec des producteurs de machinerie
ou tout autre entreprise qui disposerait de tel type de machinerie utile au
fonctionnement de la raffinerie.
M. DEMERS: II y aurait eu ce matin, nous avons effleuré le
sujet une certaine compagnie... Est-ce que le ministre a
étudié les trois suggestions ou les trois projets soumis par
Dominion Sugar?
M. TOUPIN: Nous avons regardé les... M. DEMERS: Vous avez
regardé...
M. TOUPIN: ... projets soumis par Dominion Sugar.
M. DEMERS: Est-ce à ce sujet que, ce matin, vous m'avez
répondu que ce n'était pas actuellement, en période de
négociation, le temps de dévoiler notre négociation?
M. TOUPIN: C'est exact!
M. DEMERS: Je me rends à la raison du ministre. C'est une des
meilleures parmi celles qu'il m'a données depuis le matin. Cela ne veut
pas dire que les autres étaient mauvaises.
Est-ce que les améliorations qui sont projetées,
d'après les études qui ont été faites... On y avait
pensé et que les études précises... Comme vous avez un
spécialiste en la matière en la personne du député
de Rouville, si vous manquez d'information à ce sujet, il pourra vous en
fournir. Est-ce qu'il y aurait possibilité de savoir de combien sera
augmentée la capacité de cette raffinerie? Est-ce que vous avez
des projections? Vous n'en avez aucune?
M. TOUPIN: Pour le moment, je ne peux pas présumer des
propositions que va faire le conseil d'administration.
M. DEMERS: Je comprends. Au conseil des ministres, vous me l'avez
donné tantôt, en disant qu'il n'y avait rien de fait. Vous ne
pouvez pas me dire que c'est payant.
M. TOUPIN: Alors vous vous rendez compte que votre question est
futile.
M. DEMERS: Excellent. Mais je voulais savoir si, en vous en posant de
moins bonnes, vous garderiez la même courbe. Je vais vous en poser
d'autres.
M. TOUPIN: A une question futile, il est difficile de donner une
réponse positive.
M. DEMERS: C'est ça! M. le Président, le ministre des
Affaires intergouvernementales est allé se promener en Belgique,
particulièrement à Bruxelles.
M. TOUPIN: Ce n'est pas impossible.
M. DEMERS: Oui, monsieur. Je ne vous apprends rien en vous disant
ça. En revenant, certains commentaires radiophoniques venus directement
de là-bas ont mentionné que les Belges s'intéressaient
à la rentabilité de la raffinerie de sucre de Saint-Hilaire.
Imaginez si c'est fort ! Le ministre peut-il nous dire en quoi et comment se
manifeste l'intérêt des Belges dans la raffinerie de
Saint-Hilaire? Qu'est-ce qu'ils veulent faire les Belges?
M. TOUPIN: Evidemment, il n'y a pas seulement les Belges.
M. DEMERS: Mais je parle de Bruxelles. M. TOUPIN: Vous parlez de
Bruxelles.
M. DEMERS: Réglons cette affaire-là!
M. TOUPIN: On peut parler de Paris, aussi.
M. DEMERS: On peut parler de Paris et de n'importe quoi.
M. TOUPIN: Pas seulement à Bruxelles, mais il y a aussi Paris qui
est intéressée, c'est-à-dire la France est
intéressée à regarder comment se pose chez nous le
développement de la production du sucre à compter de la betterave
sucrière. On nous a, à ce chapitre, offert un certain nombre de
services qui, sans doute, pourraient nous être utiles dans le choix des
options que nous avons à prendre.
M. DEMERS: Les échanges intergouvernementaux, non?
M. TOUPIN: Cela ne se situe pas nécessairement au niveau des
échanges de façon claire, cela pourrait faire l'objet d'un
programme d'échanges mais je ne le crois pas.
M. DEMERS: Est-ce que les Bruxellois ou les Belges sont
intéressés à acheter l'usine de Saint-Hilaire?
M. TOUPIN: Je ne le pense pas, aucune offre ferme ne nous a
été faite de la part de quiconque des autres pays pour l'achat de
la raffinerie. Tout ce que l'on a offert jusqu'à maintenant, ce sont des
services techniques, des services de commercialisation, des services
professionnels, etc.
M. DEMERS: Est-ce qu'ils sont intéressés à une
participation financière, pas plus qu'à l'achat en créant
une société mixte?
M. TOUPIN: Nous n'avons eu, de leur part, aucune offre concrète
de ce côté.
M. DEMERS: Aucune offre. Il n'y a eu aucune discussion de faite? Comme
cela, ils sont intéressés... Quand ils ont dit, par voie
radiophonique qu'ils étaient intéressés, c'était
intéressant d'en entendre parler simplement.
M. TOUPIN: Ils étaient intéressés à nous
communiquer des services, à nous communiquer des renseignements
concernant l'organisation, la rentabilité, la commercialisation, les
marchés, la production de la betterave comme telle, etc., ils ont
beaucoup plus d'expérience que nous, parce que cela fait beaucoup plus
d'années que nous qu'ils sont dans le secteur. Je ne pense pas que cela
soit rêver que de consulter des pays qui ont plus d'expérience que
nous.
M. DEMERS: Les techniques de production, les techniques de
transformation de la mise en marché, est-ce qu'ils étaient
intéressés là-dedans quoi?
M. TOUPIN: Ils étaient intéressés à nous
fournir des renseignements et des services.
M. DEMERS: Je me demande pourquoi.
M. TOUPIN: Vous avez raison de vous le demander.
M. DEMERS: Vous aussi, vous vous le demandez?
M. TOUPIN: Non.
M. DEMERS: Je me demande pourquoi on envoie des nouvelles semblables?
Cela fait partie du cadre des politiques de raffinerie depuis quelque temps. Il
nous arrive avec des affaires de Bruxelles et je ne suis pas
intéressé.
M. TOUPIN: Nous allons aux sources qui nous apparaissent les plus
rentables du point de vue des conseillers techniques, du point de vue des
conseillers professionnels et, si toutefois on peut tirer de la Belgique, ou de
la France, certains projets précis de nature à aider au
développement, il n'y a rien qui nous empêche de nous en
prévaloir.
M. DEMERS: M. le Président, étant donné les
informations convaincantes que j'ai reçues sur l'intérêt
que manifestaient les Belges en ce qui concerne la raffinerie de sucre de
Saint-Hilaire et les mesures d'appoint qu'ils veulent fournir à la mise
en marche, tel que cela avait été annoncé par bulletin
spécial, on a même suspendu les émissions à
Radio-Canada pour annoncer cela, alors on s'est dit qu'il y avait quelque chose
dans le sucre à Saint-Hilaire, mais d'après ce que le ministre
nous dit...
M. TOUPIN: C'était le "candy"...
M. DEMERS: ... il y a seulement les Belges qui sont au courant qu'il y a
quelque chose là parce que, d'après ce que le ministre nous en
dit, tout est normal et rien ne bouge.
M. TOUPIN: C'était le "candy" des Belges.
M. DEMERS: Pardon?
M. TOUPIN: C'était le "candy".
M. DEMERS: Oui.
M. OSTIGUY: Cela prouve que le Mont-Saint-Hilaire est bien connu.
M. DEMERS: Vous voulez parler du pain de sucre? Cela n'est pas fait avec
la canne.
M. OSTIGUY: Vous n'avez pas l'occasion d'en avoir un pain de sucre comme
cela dans votre comté.
M. DEMERS: Ce n'est pas une politique d'aveugles, la canne, "the
white".
M. OSTIGUY: M. Béland, écoutez l'administrateur !
M. DEMERS: La canne blanche. La raffinerie, M. le Président,
est-ce qu'on pourrait savoir quel a été le surplus d'exploitation
pour l'année qui vient de s'écouler?
M. TOUPIN: Cette année, le déficit est de...
M. DEMERS: Egalement le surplus, il n'y en a pas.
UNE VOIX: Le surplus en dessous.
M. TOUPIN : M. le Président, pour l'année qui vient de se
terminer, donc c'est la saison d'exploitation 72/73, vous êtes sans doute
au courant de la condition désastreuse du temps qui nous a fait
finalement livrer à la raffinerie que la moitié des
récoltes...
M. BELAND: Cinquante et un pour cent.
M. TOUPIN: ...Donc, nous pensons qu'il peut y avoir un manque à
gagner d'à peu près $600,000 pour l'exercice financier se
terminant le 31 mars 1973.
M. DEMERS: Est-ce que je pourrais demander au sous-ministre, via le
ministre, de nous faire un parallèle avec l'année
précédente qui s'était chiffrée par...
M. TOUPIN: L'année précédente, donc si vous parlez,
M. le Président, de comparaison...
M. DEMERS: Par un plus à gagner.
M. TOUPIN: ...de production 1972, le déficit à ce
moment-là a été de $735,000...
M. DEMERS: Et quelle était la raison que vous aviez
trouvée cette année-là? C'était parce qu'il avait
fait trop beau?
M. TOUPIN : M. le Président, si on veut vider à fond cette
question-là, il faut être en mesure de vraiment comprendre dans
quel contexte se situe le marché du sucre au Québec et au Canada
pour être en mesure d'évaluer véritablement les
capacités concurrentielles dans lesquelles se trouve la raffinerie de
sucre de Saint-Hilaire. Elle a, par ses activités, à entrer en
concurrence directe avec un marché qui a cours sur le plan mondial et
dont le prix n'est jamais déterminé à Montréal,
mais bien par la Bourse de Londres, et aussi, la raison qu'il est
nécessaire d'apporter aux agriculteurs qui, pour eux aussi, le
coût de production augmente, un prix raisonnable pour le sucre
livré à la raffinerie, cela explique en très grande partie
les principales raisons qui font qu'on a subi un déficit à ce
moment-là.
M. DEMERS: Le minimum à la tonne était de quoi, l'an
passé et cette année?
M. TOUPIN: Cette année, M. le Président, il n'y a plus de
minimum. L'an passé, le minimum était de $13 la tonne avec une
échelle graduée suivant la quantité de sucre produite par
acre ou par tonne de betteraves. Cette année aussi, sauf que nous avons
fait disparaître le caractère de la clause de prix minimum afin
d'encourager, d'une certaine façon, les agriculteurs à ne pas
nous produire de betteraves, mais bien du sucre.
M. DEMERS: Bien du sucre dans la betterave. M. Le Président,
est-ce qu'on pourrait savoir je ne sais pas si ç'a
été envisagé quel est le revenu net que les
producteurs de betteraves retirent par année? C'est parce que je
voudrais savoir si ça vaut la peine d'avoir cette raffinerie-là
si, en plus...
M. TOUPIN: M. le Président, il faudrait que le
député de Saint-Maurice précise sa question. Le revenu
net, c'est par acre, par unité de production?
M. DEMERS: Je voudrais savoir, il y a des gens de la région de
Saint-Hyacinthe qui fournissent Sainte-Madeleine et ces coins-là,
Saint-Pie, bon, le pourtour...
M. TOUPIN: Si on vous disait que c'est la production industrielle la
plus rentable au Québec au niveau des agriculteurs en termes d'acres,
est-ce que ça vous suffirait?
M. DEMERS: Pour l'agriculteur. Mais ça donne quoi aux
agriculteurs globalement? Je voudrais savoir quel est le montant qui leur est
donné.
M. TOUPIN: Le montant global que les agriculteurs touchent.
M. DEMERS: Oui, l'agriculteur est payé et il lui reste, net,
combien?
M. TOUPIN: Je pense, M. le Président, qu'on ne peut pas prendre
à titre d'exemple la saison 1972...
M. DEMERS: Non, non.
M. TOUPIN: ...mais, normalement, le revenu brut direct aux agriculteurs
découlant de la production de betteraves se situe aux environs de $2
millions.
M. DEMERS: C'est brut? M. TOUPIN: C'est brut.
M. DEMERS: Est-ce qu'on peut dire qu'il y a un profit de 30 p.c?
M. TOUPIN: Naturellement, cela varie, M. le Président, tenant
compte de la quantité de sucre produit à l'acre.
M. DEMERS: Je comprends qu'il y a des impondérables, cela, on ne
le sait pas avant.
M. TOUPIN : Là comme ailleurs le taux d'efficacité de
production qui joue, mais les chiffres que nous avons compilés
jusqu'à maintenant nous indiquent que pour l'agriculteur, tenant compte
du prix que nous lui octroyons, son revenu net peut varier à l'acre
entre $30 et $50 à l'acre.
M. DEMERS: Vous parlez d'un déficit de $600,000, est-ce que vous
avez enlevé la capitalisation et toutes ces choses-là?
M. TOUPIN: Amortissement sur immobilisation.
M. DEMERS: Amortissement, oui. Est-ce que le sous-ministre m'a
répondu en me disant le pourcentage sur les $2 millions de chiffres
d'affaires qui resteraient approximativement? Est-ce que c'est 20 p.c, 30 p.c,
15 p.c?
M. TOUPIN: Aux environs de 15 p.c
M. DEMERS: 15 p.c. de $2 millions, cela donne quoi?
M. TOUPIN: $300,000.
M. DEMERS: On a un déficit de $600,000. Est-ce que cela paie
d'avoir de la betterave?
M. TOUPIN: Je pense qu'il faut être en mesure non seulement
d'évaluer l'impact économique direct au niveau des agriculteurs
mais l'effet d'entraînement que suscite la raffinerie de sucre dans la
région. Si on regarde les personnes qui travaillent à la
raffinerie, si on regarde l'industrie du camionnage qui jouit à ce
moment-là du privilège de transporter la betterave et, par
conséquent, fait un travail, l'effet
multiplicateur de la raffinerie de sucre est de plusieurs millions de
dollars. Simplement, si on regarde strictement l'effet direct, il est bien
sûr que nous avons mentionné au départ que la production de
la betterave, malgré qu'elle revête pour les agriculteurs, dans
les conditions actuelles, une production rentable qui est très exigeante
cependant, il faut se situer quand même dans un contexte national et
international de mise en marché du sucre pour évaluer vraiment
tout l'impact de cette question.
M. BELAND: Combien l'agriculteur lui-même doit-il cultiver d'acres
pour que ce soit vraiment payant pour lui?
M. TOUPIN: Pour que vraiment un agriculteur puisse se spécialiser
et théoriquement vivre de cette spéculation, ce qui ne serait pas
nécessairement théoriquement recommandé, parce que...
M. DEMERS: ... la spéculation...
M. TOUPIN: ... ce serait mettre tous les oeufs dans le même
panier, comme approche théorique, on peut dire qu'un individu qui
cultiverait entre 100 et 150 acres de betteraves pourrait vivre de cette
production d'une façon relativement convenable.
M. BELAND: A ce moment-là, cela ne prendrait pas tellement
d'agriculteurs comme tels à 100 ou 150 acres chacun pour alimenter une
raffinerie comme celle de Saint-Hilaire?
M. TOUPIN: Oui, mais je pense que, lorsqu'on regarde cette question, il
faut être en mesure véritablement de bien se situer dans la
façon dont le sucre est mis en marché, la façon dont le
prix du sucre est déterminé et, finalement, il faut bien le dire,
le très peu d'influence que la raffinerie de sucre a sur le prix du
produit fini au niveau des utilisateurs, et qui a nécessairement une
influence au moment d'évaluer et de définir d'une façon
relativement certaine la capacité de payer de la raffinerie de
sucre.
M. BELAND: Mais pour que la raffinerie soit rentable elle-même,
combien devrait-on entrer de tonnes annuellement?
M. TOUPIN: Naturellement, nous sommes toujours dans le domaine des
spéculations, dans le domaine où le marché de la bourse ou
du sucre subit des variations assez considérables d'une année
à l'autre.
M. BELAND: Je m'excuse de vous interrompre, mais, en me basant sur l'an
passé j'aurais dû poser ma question au passé, pour
l'an qui vient de se terminer combien aurait-il fallu de tonnes pour
alimenter la raffinerie de façon convenable, pour que la raffinerie soit
rentable?
M. TOUPIN: Je pense qu'on peut dire que, si on se base sur
l'expérience des raffineries de betteraviers d'autres parties du Canada
ou d'autres pays, un minimum de 300,000 tonnes de betteraves est un seuil qu'il
faut viser pour essayer d'équilibrer la rentabilité
opérationnelle d'une raffinerie de sucre.
M. DEMERS: Excusez. Je voudrais seulement regratter cela. Est-ce qu'avec
ce minimum de 300,000 tonnes on aurait un marché?
M. TOUPIN: Pour compléter mes commentaires, il faut être en
mesure, aussi, de déboucher sur la vente de ce produit. On sait
très bien je me répète qu'il y a là
une concurrence très forte au niveau des raffineurs canadiens de sucre
et qu'il n'est pas nécessairement facile d'accaparer de nouveaux
marchés dans le domaine du sucre au Québec.
M. DEMERS: En conclusion, cela sera probablement toujours une entreprise
déficitaire. Il faudra en vivre, s'habituer à cela. Je voudrais
avoir une idée du déficit accumulé depuis le début
de l'exploitation, pour donner à ce que je dis, pas plus de poids,
mais...
M. BELAND: En quelle année a commencé l'exploitation de la
raffinerie de Saint-Hilaire?
M. TOUPIN: En 1943. M. DEMERS: En 1943? M. TOUPIN: En 1943.
M. OSTIGUY: Un déficit accumulé de $9 millions...
M. DEMERS: $9 millions.
M. OSTIGUY: ... et quelques cents mille dollars.
M. DEMERS: De quelle façon sera-t-il comblé?
M. TOUPIN: Ce n'est pas un déficit qui doit être
comblé. C'est une subvention que le gouvernement a versée
à l'entreprise. Il ne s'agit pas d'envisager...
M. DEMERS: C'est une subvention qui se répète annuellement
pour accorder...
M. TOUPIN : II y a eu quelques années où le gouvernement
n'a pas eu à intervenir. La raffinerie a fait face à ses
coûts. Le prix du sucre sur le marché était très
élevé. On payait à ce moment-là aux producteurs,
des prix un peu moins élevés. Cela a permis à la
raffinerie, au cours de certaines années, de faire face à ses
coûts.
On sait fort bien qu'à cause de la complexité des
marchés et à cause aussi des productions
agricoles qui sont de plus en plus exigeantes, qu'il est essentiellement
difficile actuellement, pour plusieurs productions agricoles, de penser
à leur développement, sans penser en même temps à
des politiques de subsides sous quelque forme que ce soit.
Nous avons voulu, cette année, corriger un vice administratif. Si
cette production n'est pas suffisamment rentable pour le producteur, on devrait
verser une subvention au producteur et non à la raffinerie. Il faut que
la raffinerie soit capable de payer, selon ses capacités,
c'est-à-dire dans le contexte actuel du marché. A ce moment, on
pourra discuter de façon rationnelle d'un problème administratif,
d'une entreprise donnée. Si on suit le raisonnement du
député de Saint-Maurice, tantôt, qui disait: Nous devrons
nous habituer à vivre avec des subventions dans le domaine de la
betterave à sucre; enlevez les subventions au niveau du lait; demandez
aux entreprises laitières de payer le prix que les producteurs
reçoivent avec la subvention et vous serez obligés de
subventionner les entreprises laitières...
M. DEMERS: Oui.
M. TOUPIN: Bon... Alors, il ne faut pas porter des jugements aussi
radicaux...
M. DEMERS: Cela n'est pas tout à fait la même chose.
M. TOUPIN: ... que cela dans le domaine des producteurs agricoles.
M. DEMERS: C'est une politique de mesures d'appoint. Il n'y a personne,
je crois, qui vise strictement l'industrie betteravière, tandis
que...
M. TOUPIN: Dans les provinces de l'Ouest... M. DEMERS: Oui, mais
cela...
M. TOUPIN: ... il y a un prix d'appoint qui est versé par le
gouvernement fédéral. Nous avons certains problèmes avec
le gouvernement fédéral à ce chapitre, mais ce
problème est corrigé. On versait une subvention à une
entreprise, alors que les politiques du gouvernement fédéral ne
s'appliquent pas aux entreprises, mais s'appliquent aux producteurs. Nous
tenterons de corriger également et de faire participer un peu le
fédéral au déficit que le producteur aura à subir
au cours des années. Mais remarquez bien que nous pouvons discuter
encore longtemps de la raffinerie. Nous pouvons en discuter encore tout
l'après-midi.
M. DEMERS: Oui.
M. TOUPIN: Tous les ans, c'est la même chose. Nous en parlons
très longtemps. Nous n'arrêtons pas d'en parler. Nous pouvons en
parler encore 20 minutes, si vous voulez. Mais il y a une chose qui m'apparait
évidente et là-dessus, je crois que cela devrait clore la
discussion. Les députés de l'Opposition jugeront à propos
s'il faut continuer ou non c'est qu'il reste que nous envisageons son
développement dans une perspective rationnelle, administrative et dans
une perspective de rentabilité.
Nous sommes persuadés que dans ce cadre, si nous voulons
maintenir une production de betteraves à sucre au Québec, des
producteurs de betteraves à sucre au Québec, il nous faudra
penser aussi à une politique de subventions qui pourra s'appliquer, soit
de façon permanente, soit de façon sporadique.
M. DEMERS: Est-ce que...
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît, messieurs!
Il est de mon devoir d'informer les membres de la commission qu'à cinq
heures, soit il y a environ cinq minutes, nous avions siégé
à cette commission pendant treize heures et douze minutes.
Le député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: Et puis?
LE PRESIDENT (M. Picard): Sans commentaire.
M. DEMERS: Non, mais cela veut dire quoi?
LE PRESIDENT (M. Picard): Je veux tout simplement vous informer que vous
avez siégé depuis treize heures et douze minutes.
M. DEMERS: Est-ce que vous, M. le Président, pourriez nous dire
combien il nous reste de temps avant que le bâillon ne soit
posé?
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est à la discrétion du leader
parlementaire si les commissions vont...
M. DEMERS: Je suis habitué avec le leader parlementaire. Il est
déjà venu me chercher dans le Salon rouge, au sujet du bill 62.
Je pourrais bien revenir là-dessus, mais j'aime autant parler de la
raffinerie que de parler de n'importe quoi!
M. le Président, comme cela, dans l'opinion du ministre, le
problème de la raffinerie n'est pas réglé. Il y a des
problèmes sérieux.
M. TOUPIN: C'est-à-dire qu'il est en voie de règlement,
comme tous les autres problèmes.
M. DEMERS: Oui, mais...
M. TOUPIN: N'essayez pas de me faire dire des choses que je ne veux pas
dire. On vous a donné, je pense, jusqu'à maintenant, suffisamment
d'informations pour que vous puissiez être en mesure comme nous de bien
saisir le
problème et de bien saisir la politique que nous avons mise de
l'avant pour trouver à ce problème une solution qui soit rentable
et pour les agriculteurs et pour les administrateurs de la raffinerie et pour
le gouvernement. Vous pouvez en discuter encore longtemps mais on ne peut pas
vous dire autre chose que ce qu'on vous a dit jusqu'à maintenant.
Tantôt, le sous-ministre parlait de la complexité des
marchés. Lorsque nous avons discouru, la première journée
que nous avons travaillé en commission, sur la raffinerie pendant
quelques minutes, nous avons fait part à la commission de ces
problèmes de marchés. Ils existent, ces problèmes. On peut
encore vous en reparler de ces problèmes, mais c'est dans ce contexte
que l'on travaille et qu'on tente une solution. Nous avons en place les
mécanismes qui travaillent pour trouver cette solution.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Rou ville.
M. OSTIGUY: M. le Président, tantôt j'entendais le
député de Saint-Maurice dire qu'il n'y avait pas d'agriculteurs
qui vivaient de la culture de la betterave à sucre. Dans la
région agricole 6 de Saint-Hyacinthe, où sont produits 90 p.c. de
la betterave sucrière, et à laquelle au-delà de $2
millions sont distribués en argent, je pense que c'est un apport
économique très important pour cette région agricole qui
est très prospère. Il ne faut pas dire que les agriculteurs ne
vivent pas de la culture de la betterave à sucre; au contraire.
M. DEMERS: M. le Président, j'invoque le règlement.
M. OSTIGUY: ... je ne peux pas dire à 100 p.c. les producteurs de
la betterave.
LE PRESIDENT (M. Picard): Rappel au règlement.
M. DEMERS: M. le Président, je n'ai pas dit et je n'ai pas tenu
des propos...
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre! A l'ordre, s'il vous plait! Je
ferai remarquer au député de Saint-Maurice que, s'il veut
invoquer l'article 96, il faudra attendre que le député de
Rouville ait terminé. Le député de Rouville.
M. DEMERS: Excellent, M. le Président, je vais attendre.
M. OSTIGUY: Je termine là-dessus en disant qu'il y a 90 p.c. des
agriculteurs de la région 6 qui retirent au-delà de $2 millions
avec la culture de la betterave à sucre.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Maurice, sur
un appel au règlement.
M. DEMERS: Simplement, en faisant un appel au règlement, je veux
faire une mise au point. Le député de Rouville vient de dire que
j'avais prétendu que les cultivateurs ne vivaient pas... J'ai dit que,
pour la grande majorité des cultivateurs, la culture de la betterave
à sucre était un revenu d'appoint et qu'il n'y avait pas à
ma connaissance, de types qui ne vivaient que de cela.
M. OSTIGUY: II y en a.
M. DEMERS: S'il y en a, je m'en excuse, mais c'est l'exception. Et pour
90 p.c. des cultivateurs qui font cinq, dix ou vingt acres de culture de
betterave sucrière, c'est un revenu d'appoint. C'est ce que j'ai voulu
dire et je ne voudrais pas qu'en déformant mes paroles on vienne
prétendre que, dans la région de Saint-Hyacinthe qui
reçoit $2 millions comme mesure économique rapportée par
la betterave sucrière, on doive faire disparaître cela. Mais
lorsqu'on est en commission et qu'on s'informe, qu'on veut avoir des
données précises pour savoir si on va continuer toujours à
subventionner cette industrie pour laquelle il y aura toujours des
déficits, il faut avoir des données précises. C'est pour
cela que j'ai posé cette question.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Lotbinière.
M. BELAND: Le ministre a dit tantôt qu'il y avait des
déficits accumulés pour un montant de $9 millions jusqu'à
maintenant, compte tenu seulement des activités de la raffinerie
même.
Ce n'est pas compris, tout le champ d'activité que cela a
créé autour de la raffinerie, à savoir cela a
même été signalé quelque peu tantôt
camionnage, revenu chez les agriculteurs, et tout. Quel est alors l'impact
économique que cela a causé, que cela a apporté? Est-ce
qu'on doit envisager seulement les $9 millions comme étant un trou
énorme dans ce ministère à voie économique? Je ne
pense pas, parce qu'il faut analyser l'ensemble.
M. DEMERS: Le sous-ministre avait répondu à cela.
M. TOUPIN: Le député de Lotbinière vient de donner
la preuve, encore une fois, que nous avons donné des réponses
assez claires aux questions posées et la réponse à la
question dont vient de faire mention le député de
Lotbinière a été donnée tantôt par le
président de la raffinerie. Tout compte fait, ce ne sont pas des
subventions données à une entreprise, ce sont des subventions
données aux agriculteurs par une entreprise, indirectement. Normalement,
la raffinerie de sucre de Saint-Hilaire ne devrait pas connaître de
déficit si elle paie selon ses capacités de payer. Il reste au
gouvernement, après, de décider s'il vaut la peine de maintenir
au Québec cette production et, s'il vaut la peine de la maintenir, les
subsides ne doivent pas être donnés à une entreprise
qui,
elle, est obligée de jouer sur un marché concurrentiel,
mais il faut verser à des agriculteurs une subvention pour que ces
derniers puissent vivre sur une ferme. C'est le phénomène du
lait, c'est le phénomène des céréales, c'est le
phénomène d'un tas de productions agricoles au pays et dans le
monde. Aux Etats-Unis, on subventionne la production agricole à coups de
milliards. On ne subventionne pas les entreprises. Ici, c'était
l'entreprise qui était subventionnée. Ce n'était pas
normal. C'est la raison pour laquelle on a changé, cette année,
cette politique-là. En plus, évidemment, elle a joué un
rôle de développement et de promotion dans le secteur
économique. Elle a engendré des capitaux, elle a fait travailler
du personnel dans l'industrie secondaire, tertiaire, soit dans la distribution,
dans le transport, dans la transformation, etc.
M. BELAND: Cette année, est-ce qu'il y a des stimulants sensibles
qui sont exercés dans cette région-là, pour qu'il y ait
davantage d'agriculteurs qui pratiquent, au cours de l'été, cette
culture?
M. TOUPIN : Voyez-vous, on n'est pas encore rendu à ce
stade-là. Actuellement, on fonctionne avec la capacité actuelle
de la raffinerie.
M. BELAND: Une capacité de combien? 200,000 tonnes?
M. TOUPIN: Sa capacité est de 150,000 tonnes. On va continuer
à fonctionner avec sa capacité. Cette année, on va
demander aux producteurs de produire le maximum possible, dans les cadres des
possibilités de la raffinerie, et si, toutefois, parmi les options que
choisiront les membres du conseil d'administration se trouve une option de
doubler la production, on verra alors ce qu'on pourra faire au niveau des
producteurs. Mais je pense que, pour le moment, il faudrait s'en tenir à
la possibilité actuelle de l'entreprise.
M. BELAND: II y a quand même le fait que les agriculteurs, si on
ne leur dit pas: Si vous produisez le double cette année, on va prendre
vos betteraves et on va les entrer à la raffinerie...
M. TOUPIN: Non. On ne peut pas demander aux producteurs de produire plus
que ce que la raffinerie peut absorber. On essaie de leur faire produire ce que
la raffinerie peut absorber. Alors, nous sommes obligés de fixer plus ou
moins des contingents. Lorsque nous fixons des contingents, nous mettons 8 p.c.
ou 10 p.c. en plus pour satisfaire à nos besoins. Mais pas beaucoup plus
que cela parce que, si la raffinerie peut transformer 150,000 tonnes de
betteraves, il ne sert à rien d'en mettre 160,000 ou 180,000 sur le
marché. On crée alors des problèmes, on n'en règle
pas.
M. BELAND: Oui, mais si je ne fais pas erreur, en 1971, c'est 177,000
tonnes.
M. TOUPIN: 177,000 tonnes qui ont été transformées,
mais il y a eu aussi des problèmes de conservation, il y a eu des
problèmes d'entreposage, etc. Ces problèmes-là ne sont pas
de nature à aider l'entreprise. Parce que l'entreprise est
subventionnée par le gouvernement, très souvent, on fait faire
à l'entreprise des choses que, normalement, elle ne devrait pas
faire.
M. DEMERS: M. le Président, le conseil d'administration est
formé de combien de membres dans cette institution?
M. TOUPIN: Cinq membres.
LE PRESIDENT (M. Picard): On a répondu à cela.
M. TOUPIN: Je pense qu'on a donné les noms tantôt, le
président, le vice-président et tous les membres du conseil.
M. DEMERS: Oui, mais c'est que je voudrais savoir si, lorsque la loi a
été adoptée sans avoir été amendée,
ce n'était pas le ministre de l'Agriculture qui en était le
président.
M. TOUPIN: C'est exact, la tradition voulait que ce soit le ministre de
l'Agriculture, mais...
M. DEMERS: Ce n'est pas la tradition, c'est la loi.
M. TOUPIN: Non. Ce n'était pas écrit effectivement dans la
loi.
M. DEMERS: La loi ne spécifie pas? M. TOUPIN: Non.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y aurait possibilité que l'on
vérifie?
M. TOUPIN: Si, vérifiez. Il n'est pas nécessaire que ce
soit le ministre de l'Agriculture qui en soit le président.
UNE VOIX: L'article 3.
M. TOUPIN: Le lieutenant-gouverneur en conseil nomme président de
la corporation un de ses membres.
M. VINCENT: Et les membres?
M. TOUPIN: L'article 2. Que cette corporation soit formée d'au
plus cinq membres nommés par le lieutenant-gouverneur en conseil.
M. BELAND: M. le Président, est-ce que
nous nous acheminons vers un autre élément à
l'intérieur du programme 3?
M. DEMERS: L'année 72/73, il n'y a pas de question à
poser; il n'y a pas eu de production pour 72/73.
M. VINCENT: 80,000 tonnes? Est-ce que ça signifie que cette
année on garde quand même le même contingentement?
M. TOUPIN: Pour information, nous avons fait disparaître cette
année la clause dans le contrat de contingentement ou de contrôle
des quotas, nous l'avons ouvert à tous les agriculteurs qui
étaient intéressés à produire de la betterave
sucrière.
M. VINCENT: A ce jour, est-ce qu'il y a eu plusieurs agriculteurs qui
ont signé le contrat?
M. TOUPIN: Nous avons des agriculteurs qui ont signé des contrats
pour 6,700 acres de betteraves cette année.
M. VINCENT: Pour une production totale de combien?
M. TOUPIN: Nous espérons qu'elle sera optimale mais 6,700 acres
dans les conditions normales devraient nous permettre d'avoir autour de 125,000
à 130,000 tonnes de betteraves.
M. VINCENT: On remarque quand même un manque
d'intérêt de la part des producteurs...
M. TOUPIN: Cela a été une des raisons du conseil
d'administration dans l'étude de l'ensemble des hypothèses pour
moderniser et rentabiliser la raffinerie. C'est justement l'étude
dressée en profondeur du comportement des agriculteurs vis-à-vis
de cette production qui nous fait réfléchir beaucoup plus
mûrement avant de faire les suggestions adéquates aux personnes
autorisées au gouvernement du Québec.
M. VINCENT: Est-ce qu'on a les chiffres des prix payés aux
producteurs? On l'a peut-être donné tout à l'heure? Est-ce
qu'on a les chiffres des prix payés aux producteurs au cours des cinq
dernières années en incluant c'est $13 la tonne, il n'y a
pas de problème; c'est le prix garanti la subvention
fédérale?
M. TOUPIN: Malheureusement, je n'ai pas avec moi ces chiffres pour les
cinq dernières années.
M. OSTIGUY: C'est dans le rapport de l'agriculture à la page 28,
de 1944 à 1971.
M. TOUPIN: Pour votre information, en 1972 ce qui n'est pas inclus
là-dedans, le prix payé aux producteurs a été de
$15.02 la tonne et il n'y a pas eu de prix d'appoint du gouvernement
fédéral l'an dernier.
M. VINCENT: Combien? M. TOUPIN: $15.02.
M. OSTIGUY: Avec un rendement de 231 livres la tonne.
M. DEMERS: De sucre, la tonne.
M. VINCENT: Mais là, c'était payé sur le
rendement.
M. TOUPIN: Sur la quantité de sucre...
M. VINCENT: Mais le prix moyen de la tonne de betteraves cette
année? Sur les 80,000 tonnes, la tonne a été payée
combien?
M. TOUPIN: C'était $15.02.
M.VINCENT: C'était $15.02. Mais, pourquoi est-ce qu'on ajoute:
Avec un rendement de 231...
M. TOUPIN: Parce que le contrat que nous avions passé avec les
producteurs avait une échelle graduée selon la teneur en sucre
extraite des betteraves parvenant à la raffinerie de Saint-Hilaire.
M. VINCENT: Avec un rendement de 231...
M. TOUPIN: Cela donne $15.02 la tonne de betteraves en
équivalence de tonne de betteraves.
M. VINCENT: II n'y a pas d'analyses qui sont faites pour les livraisons
de chaque producteur?
M. TOUPIN: II n'y a pas d'analyses individuelles qui sont faites sur
chaque livraison des producteurs mais sur le rendement de quantité de
sucre moyen extrait par la raffinerie durant la saison d'exploitation.
M. VINCENT: A quelle page le député de Rouville...
M. OSTIGUY: Page 28. Ou plutôt pour ajouter à ce que le
ministre vient de dire, le prix a été payé à raison
de $0.065 la livre de sucre extrait de la betterave. Si vous prenez 231 livres,
$0.065, ça vous donne $15.02.
M. VINCENT: Ce qui signifie, avec la subvention
fédérale...
M. OSTIGUY: Les endroits où il y a des "x", ce sont les endroits
où il y a des subsides fédéraux. Un "x" et deux "x",
c'étaient des subsides à retenir, évidemment, tenant
compte du prix du sucre sur le marché de Montréal.
M. VINCENT: D'accord!
M. DEMERS: Nous avons eu une accalmie.
M. VINCENT: Nous avons eu un moment de...
M. DEMERS: C'est comme au football, il faut...
LE PRESIDENT (M. Picard): Sur la question de la raffinerie, est-ce
que...
M. DEMERS: Pour moi, c'est clair.
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est clair.
M. DEMERS: C'est compris. C'est compris que c'est compliqué.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que les éléments 3 et
4... Je crois que ça couvrait les éléments...
M. VINCENT: Sur quoi portaient les éléments 3 et 4, M. le
Président: Mise en valeur des productions animales...
LE PRESIDENT (M. Picard): Des productions animales, des productions
végétales, et de la protection des productions
végétales, c'était l'assurance, ça?
M. DEMERS: C'est réglé.
LE PRESIDENT (M. Picard): Je ne comprends pas l'étude...
M. VINCENT: Justement on...
M. DEMERS: C'est très clair, ce volume-là. Cela s'appelle
PPBS.
M. VINCENT: ... sur les productions végétales. M. le
Président, est-ce qu'on pourrait s'entendre pour aller sur des
têtes de chapitre tout en respectant un peu ça?
M.TOUPIN: Je suis entièrement d'accord. M. VINCENT: J'aimerais
qu'on touche... M. DEMERS: On a le monsieur de...
M. VINCENT: ... l'hydraulique agricole. Il ne sert à rien de
s'étendre sur... Il y aurait l'hydraulique agricole, qui serait
probablement intéressante. Après ça, il y aurait
peut-être les bureaux régionaux, les laboratoires
régionaux; si cela fait notre affaire. Après ça, il
pourrait y avoir les services vétérinaires, la production
animale. J'avais un petit problème à soulever.
M. DEMERS: Moi aussi.
M. VINCENT: Après ça, l'administration en
général. Si on s'entendait sur ces... Je ne sais pas si le
député de Lotbinière nous entend. L'hydraulique agricole;
les bureaux régionaux et les laboratoires...
M. DEMERS: Le député de Rouville veut le déranger
avec...
M. VINCENT: ... les services vétérinaires, la production
animale, les services vétérinaires; après ça, il y
aurait l'administration. Si on pouvait se baser sur quatre têtes de
chapitre.
M. BELAND: C'est à l'intérieur du programme 4 ou...
Non?
M. VINCENT: Je veux dire en totalité. M. BELAND: En
totalité.
M. VINCENT: Là, nous avons fait treize heures et douze minutes.
Si on veut... Disons qu'il resterait à peu près dix-sept heures
de discussion et on pourrait les concentrer sur ces quatre
éléments.
M. DEMERS: Cela ne fait que deux heures...
M. BELAND: Est-ce que l'on comprend en même temps le facteur des
$400 des comtés sinistrés, parce qu'on parle de la protection des
productions végétales, de la mise en valeur des productions
végétales?
LE PRESIDENT (M. Picard): Je crois que cela a été
discuté à fond lorsqu'on a parlé de
l'assurance-récolte.
M. BELAND: Pas entièrement.
M.VINCENT: D'ailleurs, est-ce qu'on peut prendre les travaux
mécanisés tout de suite avec: drainage, drainage souterrain,
drainage superficiel?
M. DEMERS: Les travaux mécanisés?
M. VINCENT: C'est parce que les fonctionnaires sont là.
D'accord?
M. BELAND: On peut faire ça immédiatement.
M.TOUPIN: D'accord!
Travaux mécanisés
M.VINCENT: M. le Président, en ce qui concerne ce secteur, est-ce
qu'on laissera de côté les travaux mécanisés pour
prendre seulement le secteur de l'hydraulique agricole? Concernant les travaux
mécanisés, est-ce qu'il y a une nouvelle politique?
M.TOUPIN: Oui. On peut appeler ça une nouvelle politique. Nous
avons conservé ce que
nous avions l'an passé au titre des deux options,
c'est-à-dire l'option de 40 heures et l'option dite d'autofinancement.
La différence est que, dans l'option d'autofinancement, nous avons
limité cette année la subvention à 150 heures maximum
annuellement. Nous exigeons un plan de ferme préparé soit par un
ingénieur du ministère soit par un ingénieur provenant
d'une entreprise privée en vue d'avoir en main de véritables
plans d'aménagement foncier, notamment au niveau du drainage de surface,
en tout cas, parce qu'au niveau du drainage souterrain nous procédons
déjà de cette façon depuis quelques années, pour
avoir, dis-je, de ces plans et faire un travail un peu plus efficace, un peu
plus conforme aux normes les plus à point dans le cadre de la
technique.
M. VINCENT: Maintenant, en ce qui concerne les 40 heures, est-ce que
c'est exactement le même...
M. TOUPIN: En ce qui concerne les 40 heures, c'est exactement la
même chose que par les années passées. Les producteurs
agricoles peuvent se prévaloir des quarantes heures comme par les
années passées. L'autre nouvel élément que nous
avons introduit dans la politique, c'est que tout producteur agricole qui vend
au Québec pour plus de $1,000 a accès au programme.
M. VINCENT: C'est ce qui est nouveau cette année. La
définition de l'agriculture, auparavant, se lisait... Quelle
définition donnait-on dans la mesure d'assistance de l'an dernier
comparativement à celle de cette année?
M. BELAND: Si le député me permet...
M. TOUPIN: C'était l'agriculteur qui vendait pour plus de 50 p.c.
de produits agricoles, il recevait 51 p.c. de ses rentes permanentes.
M. VINCENT: II retirait 51 p.c. de ses rentes permanentes sur sa
ferme.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Lotbinière.
M. BELAND: J'ai une autre chose qui est en annexe à cette
question du député de Nicolet. Est-ce que l'on aurait
changé les normes ou enfin certaines des normes à l'effet qu'il
faut que l'agriculteur tire 50 p.c. au moins de ses revenus sur la ferme pour
être admissible?
M. TOUPIN: Je viens de le dire, selon la définition à
compter de cette année, tout agriculteur qui met en marché pour
plus de $1,000 de produits agricoles, tels que définis dans la Loi des
producteurs agricoles, a accès à ces mesures dites de travaux
mécanisés et de drainage souterrain.
M. BELAND: Même si l'agriculteur, enfin, appelons-le agriculteur
pour la circonstance, même si ce type qui cultive peut prendre $9,000,
$10,000 ou $15,000 de revenus ailleurs que dans l'agriculture?
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Cette année, je serais admissible à des
travaux mécanisés?
M. TOUPIN: Certainement. Vous ne l'étiez pas dans le
passé?
M. VINCENT: Bien non!
M. TOUPIN: Vous n'étiez pas agriculteur au sens de la loi?
M.VINCENT: Bien non! Le ministre s'en souvient, on a fait une
enquête sur mes fermes en 1970, après votre prise de pouvoir?
M. TOUPIN: Je ne pense pas.
M. VINCENT: Voyons, on est venu faire une enquête sur mes fermes
en 1970...
M. TOUPIN: II n'y a absolument aucune enquête de faite sur vos
fermes.
M. VINCENT: ... pour voir si les travaux mécanisés que
j'avais fait faire avaient été subventionnés.
M. TOUPIN: Le député de Nicolet a réagi
franchement...
M. VINCENT: Pardon? En 1970, il y a eu une enquête sur toutes mes
fermes pour voir si j'avais utilisé des heures de travaux
mécanisés? Cela a été oui, j'en avais
utilisé. Si j'avais fait creuser un puits artésien? Cela a
été oui, j'en avais fait creuser un. Malheureusement, je n'avais
demandé aucune subvention. Je n'y avais pas droit. Comme cela, j'y ai
droit maintenant?
M. DEMERS: Est-ce que vous pourriez lui en accorder
rétroactivement?
M. TOUPIN: Cela n'est pas venu du ministère.
A compter de cette année, le député de Nicolet
pourra se prévaloir de cette mesure, à condition bien sûr
que ses fermes soient exploitées.
M. VINCENT: Pardon?
M. TOUPIN: A la condition que les fermes soient exploitées.
M. VINCENT: Est-ce que c'est une insulte? Mes fermes ne sont pas
exploitées?
M. TOUPIN: Non. M. le Président, je n'ai pas dit cela. Je vais le
dire autrement.
M. PAUL: Pour autant que les fermes continueront à être
exploitées.
M. TOUPIN: Pour autant que les fermes continueront à être
exploitées. Voilà !
M. VINCENT: Comme cela, M. le Président, avec la nouvelle mesure
d'assistance, un avocat, un médecin vétérinaire, un
agronome qui posséderait une terre, pour autant qu'il vendrait pour plus
de $1,000 de produits agricoles, même s'il gagne $25,000 ou $30,000
à l'extérieur, pour autant qu'il vend pour plus de $1,000 de
produits agricoles, est admissible à une subvention pouvant aller
jusqu'à 40 heures à $8 l'heure, c'est-à-dire $320?
A ce moment, il se trouve à être membre de l'UPA?
M. TOUPIN: Oui. C'est obligatoire maintenant.
M. DEMERS: M. le Président...
M. BELAND: Obligatoirement, s'il vend pour $1,000 de produits agricoles,
il le devient aussi, à ce moment-là il n'y a pas de
problème.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Rouville.
M. OSTIGUY: M. le Président, on m'a informé que, lorsqu'un
agriculteur allait dans un bureau d'agronome pour compléter les formules
afin de faire exécuter des travaux mécanisés, on lui
demandait s'il avait sa carte de l'UPA. Est-ce que c'est le cas? S'il avait sa
carte de membre avec lui?
M. VINCENT: C'est un autre problème. M. DEMERS: C'est une
question...
M. TOUPIN: Je vais répondre à la question de la
façon la plus claire possible. D'abord il faut que l'agriculteur en
question vende pour plus de $1,000 par année, selon ce qui est
défini dans la Loi des producteurs agricoles. Deuxièmement, il
faut que sa terre ou que son sol soit exploité. Si le sol n'est pas
exploité bien sûr, pour des fins agricoles il n'a
pas accès à cette mesure. Ce sont les deux conditions sine qua
non, préalables, avant d'accepter une demande de tout agriculteur du
Québec ou de tout propriétaire de ferme du Québec
désirant se prévaloir de cette mesure.
M. VINCENT: M. le Président et là la question est
bien directe si, par exemple, un médecin avait une ferme qui
serait exploitée en était le principal actionnaire de cette ferme
ou le seul actionnaire, si la ferme était exploitée et même
si son revenu était de $50,000 ou de $60,000 par année, il aurait
droit aux quarante heures?
M. TOUPIN: II a accès à la mesure mise à sa
disposition...
M. VINCENT: II a accès, il a droit aussi. C'est bien beau d'avoir
accès à une mesure, mais il faut y avoir droit.
M. TOUPIN: Bien, dans mon esprit, l'accessibilité, c'est un
droit.
M. VINCENT: Deuxièmement, l'autre question, ce ne sera pas
tellement long. Donc, toute personne qui exploite une ferme, toute personne
physique au Québec qui exploite une ferme ou qui la fait exploiter est
admissible à la mesure d'assistance.
M. TOUPIN: A condition qu'elle vende pour $1,000 de produits et que sa
ferme soit exploitée en entier.
M. VINCENT: Oui. Deuxièmement, est-ce qu'en plus de vendre $1,000
de produits, il lui faut avoir adhéré par signature à
l'UPA? Parce qu'il y a une formule à l'heure actuelle qui existe,
voici...
M. DEMERS: Le député de Rouville a une autre
information.
M. VINCENT: ...je vends $1,000 de produits agricoles par année,
donc, automatiquement, en vertu de la Loi du syndicalisme agricole, cela a
été voté par référendum, tous les
producteurs de $1,000 et plus par année sont cotisés à la
source pour un montant de $15. D'accord. En plus de ça, c'est qu'on
signe du moins, dans ma région une formule
d'adhésion à l'UPA. Donc, ce n'est pas nécessaire que
l'agriculteur ait signé sa formule d'adhésion à l'UPA,
pour autant qu'il soit sur la liste des producteurs agricoles dont on s'est
servi pour faire le référendum.
M. TOUPIN: Dont on s'est servi pour faire le référendum
ainsi que les corrections qui viendront dans l'avenir.
M. VINCENT: Justement, en arrivant aux corrections, est-ce que c'est
l'intention du ministère je pourrais répondre tout de
suite qu'en ce qui me concerne, il faudrait que ce soient ses intentions
de réviser cette liste chaque année?
M. TOUPIN: La Loi des producteurs agricoles prévoit que la
Régie des marchés agricoles du Québec a une fonction plus
ou moins d'arbitre dans cette question de définir si un membre ou un
agriculteur doit être cotisé ou non. Je dis bien cotisé,
aux termes de la loi,
parce que rien dans le bill 64 n'oblige quiconque à signer une
formule d'adhésion.
M. VINCENT: Non, c'est d'accord.
M. TOUPIN : La loi dit que tous les agriculteurs du Québec qui
vendent pour plus de $1,000 par année sont tenus de payer une
cotisation. Or, la liste que nous avons dressée pour fins de
référendum est une liste de base. On s'est entendu
récemment avec l'UPA sur une formule, l'UPA et la régie, sur une
formule de travail, sur un mécanisme de travail pour régler les
problèmes découlant de l'application de la loi. On sait fort bien
qu'il y a certains agriculteurs du Québec, qui ont vendu l'an dernier et
qui vendent encore pour plus de $1,000 par année, qui n'étaient
pas sur la liste des producteurs agricoles. On n'a pas pu, évidemment,
les dépister à un près. On sait aussi qu'un certain nombre
d'entre eux, par manque d'information ou autrement, ne vendant pas pour $1,000
par année de produits, ont été mis sur la liste. Encore
là, ce sont des pourcentages très minimes. Donc, dans
l'application de la loi, la régie aura à arbitrer de temps en
temps. Il est dit quelque part dans la Loi des producteurs agricoles que, si un
producteur se sent lésé, c'est-à-dire s'il paie une
contribution alors qu'il ne devrait pas en payer, il peut demander à la
Régie des marchés agricoles du Québec de régler son
problème. Et si un producteur qui n'est pas cotisé désire
l'être, il peut demander à la Régie des marchés
agricoles du Québec de le reconnaf-tre comme producteur. Donc, nous
avons créé un comité régional dans lequel se
retrouveront un agriculteur et un membre du ministère ou deux
agriculteurs et membres du ministère, lequel comité recevra les
demandes des agriculteurs, sous quelque forme que ce soit. Le comité en
question va faire des suggestions à la régie et la régie
tranchera la question. C'est à compter de la liste actuelle et des
corrections qui seront apportées dans l'avenir que nous appliquerons la
politique des travaux mécanisés.
M. VINCENT: Ce n'est pas une critique négative que je veux faire,
il faudrait que je regarde la loi, mais je me demande si on n'a pas fait un
oubli quand on a discuté de la loi. On a alors dit que la régie
devait, en vertu de la Loi du syndicalisme agricole, compléter une liste
d'agriculteurs.
M. TOUPIN: La régie, dans le bill 64... M. VINCENT: Pour le
référendum. M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Mais je pense qu'on a peut-être été muet
sur la suite pour cette liste. Parce que là, il semblerait que plusieurs
lois provinciales vont se référer à cette liste de
producteurs agricoles et, comme le député de Rouville le
mentionnait tout à l'heure, la liste des producteurs agricoles ne
signifie pas nécessairement la liste des producteurs qui ont
adhéré par signature à l'UPA.
M. TOUPIN: Ce n'est pas du tout la même chose.
M. VINCENT: Tout producteur agricole qui vend pour plus de $1,000 par
année est assujetti aux $15 de contribution.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Mais même s'il n'a pas adhéré
officiellement par sa signature à l'UPA, il est assujetti aux $15.
M. TOUPIN: C'est exact. C'est ce que je disais tantôt.
M. VINCENT: Donc, cela signifie que la loi a été muette
à un moment donné sur la liste qui devrait être
révisée tous les ans parce qu'il y a certainement des
agriculteurs qui s'enlèvent automatiquement chaque année de la
liste et il y en a d'autres qui s'y ajoutent. Vu que même, d'après
ce que je vois, au ministère des Affaires municipales, au
ministère de l'Education ou au ministère des Finances on est en
faveur du remboursement de la taxe scolaire, on parle des producteurs vendant
plus de $1,000 par année. Si on s'en vient aux travaux
mécanisés avec des producteurs vendant plus de $1,000 par
année, c'est que l'UCC va avoir sa liste des membres qui ont
adhéré à l'UPA, mais le ministère devrait avoir sa
liste des producteurs révisée annuellement de personnes qui
gagnent $1,000 par année.
M. TOUPIN: M. le Président, je vais apporter une précision
sur la question. Il faut être conscient que le rôle de la
régie n'est pas de maintenir une liste permanente.
M. VINCENT: C'est pour cela que j'ai parlé du ministère
tout à l'heure.
M. TOUPIN: Ce n'est pas non plus le rôle du ministère de
maintenir une liste permanente. C'est une question de rapport entre une
exigence de la loi et une association professionnelle reconnue pour percevoir
des cotisations. L'association professionnelle a les pouvoirs de demander
à la régie de faire des enquêtes sur tel groupe
d'agriculteurs ou sur un agriculteur, pour savoir s'ils sont admissibles ou non
à la cotisation en vertu du bill 64.
Les agriculteurs, de leur part, ont le même droit. Ils ont le
droit de demander à la régie de faire enquête sur leur cas,
à savoir s'ils doivent être cotisés ou non. C'est le
mécanisme de fond. On sait fort bien que maintenir une liste permanente,
c'est presque impossible. Or, nous comptons, quant à nous, sur un
mécanisme
permanent qui, lui, va agir au niveau des régions pour maintenir,
je ne dirai pas une liste à jour, mais pour maintenir en place des
moyens permettant aux agriculteurs de faire valoir leur point de vue, leurs
droits. On est cotisable ou on ne l'est pas.
Si vous croyez être cotisable et si vous ne l'êtes pas,
adressez-vous au comité régional qui va faire une enquête
préliminaire, qui va analyser votre cas et va faire une suggestion
à la régie. Si la régie juge que ce rapport est conforme,
la régie rend sa décision. L'agriculteur, s'il n'est pas
satisfait de cette décision ou suggestion du comité, pourra
toujours, lui, en appeler directement à la régie et qu'une
enquête précise soit faite dans son cas. C'est le mécanisme
qu'on a mis en place pour maintenir, je ne dirai pas une liste permanente, mais
pour mettre à la disposition des agriculteurs d'une part et de
l'association professionnelle de l'autre, les moyens requis pour régler,
jour après jour, les problèmes que crée l'application
d'une telle loi...
M. VINCENT: Je suis parfaitement d'accord.
M. TOUPIN: ... et à compter de ce mécanisme, nous allons,
nous, appliquer nos mesures.
M. VINCENT: Je suis parfaitement d'accord sur ce que le ministre vient
de dire pour l'application de la Loi du syndicalisme agricole. Je pense que
tout le monde comprend cela, mais il arrive ceci. Supposons que, pour une
raison ou pour une autre, l'an dernier, je n'étais pas sur cette liste
laissons de côté les raisons des producteurs qui
auraient vendu pour $1,000 et plus par année. Mais effectivement, je
fais mon rapport et constate, à la fin de l'année, que j'ai vendu
pour $1,252 de foin, parce que le prix du foin était
élevé. Donc, cette année, regardant la mesure d'assistance
du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, je dis: Voici,
d'après mon rapport de l'an dernier, je vendais pour $1,252 de foin,
donc, je suis admissible cette année à la mesure d'assistance
pour des travaux mécanisés mais, malheureusement, je ne suis pas
sur la liste de l'an dernier.
M. TOUPIN: A ce moment-là, une enquête...
M. VINCENT: Oui, mais ce n'est pas le rôle de la Régie des
marchés de travailler sur la Loi du syndicalisme agricole. C'est le
type, en fin de compte, qui doit faire reconnaître au ministère
qu'il a vendu effectivement pour $1,252 par année. C'est pour cela que
je posais la question tout à l'heure, à savoir s'il n'y a pas une
formule à mettre sur pied pour établir un mécanisme
permanent, en dehors de la régie, en dehors de la Loi du syndicalisme
agricole?
M. TOUPIN : On ne peut pas séparer cela. On ne peut pas le
séparer parce que la définition du bénéficiaire est
la suivante: Tout agriculteur dont le statut est défini dans la Loi des
producteurs agricoles du Québec.
M. VINCENT: Oui, mais la Loi des statuts dit: Tout producteur...
M. TOUPIN: Maintenant, comment s'applique la Loi des producteurs?
M. VINCENT: Ce n'est pas l'application.
La définition dit: "Tout producteur dont le statut est
défini dans la Loi du syndicalisme agricole..."
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Donc, on prend la définition de la Loi du
syndicalisme agricole...
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: ... et comme l'a dit le député de Rouville, on
ne prend pas nécessairement, l'objectif de toute la Loi du syndicalisme
agricole, c'est-à-dire que le type soit membre de l'UPA, qu'il paie
cotisation ou non. Il peut bien ne pas avoir payé de cotisation...
M. TOUPIN: Oui, et il peut faire une demande.
M. VINCENT: ... et être admissible.
M. TOUPIN: Bien sûr. Il n'y a pas de doute possible
là-dessus. Mais dans la Loi des producteurs agricoles, pour son
application, pour définir ce qu'est un producteur agricole, c'est le
rôle de la régie. Ce n'est pas le rôle du ministère.
Ce dernier prête son concours avec les agriculteurs, dans les
régions, pour établir au départ une situation
préliminaire et fait des suggestions à la régie. Si la
régie est d'accord sur cette suggestion, elle peut dire: Oui, à
notre point de vue, son statut correspond au statut défini dans la Loi
des producteurs agricoles. Mais cela ne veut pas dire, pour autant, que le
comité va suggérer à l'UPA de lui percevoir $15.
M. VINCENT: Est-ce que la définition de l'agriculteur est le seul
changement dans la mesure d'assistance?
LE PRESIDENT (M. Picard): Je crois que le député de
Yamaska avait une question.
M. TOUPIN: C'est le changement majeur mais, comme je vous le disais
tantôt, pour option, autofinancement, le maximum est de 150 heures par
année...
M. VINCENT: Oui.
M. TOUPIN: ... plus un plan de ferme, soit par un ingénieur
choisi par l'agriculteur soit par un ingénieur du ministère.
M. VINCENT: Si vous me le permettez, M. le Président, j'aurais
deux petites questions. En ce qui concerne la politique des 40 heures, il
n'est pas question d'une visite de l'inspecteur avant un plan de ferme
pour les 40 heures. Le plan de ferme consiste seulement dans
l'autofinancement.
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Deuxièmement, quel est le budget prévu pour
cette année en ce qui concerne les travaux mécanisés?
M. FRASER: N'est-il pas vrai que l'inspecteur insiste pour voir les
travaux avant que le permis ne soit donné?
M. TOUPIN: $6,400,000. M. VINCENT: $6,000,000... M. TOUPIN: ...
$400,000.
M. DEMERS: Le député de Compton pose une question assez
pertinente. Parce que, dans ce cas, après, souvent, il y a des
refus.
M. FRASER: ... de voir les travaux pour les 40 heures?
LE PRESIDENT (M. Picard): Une correction. C'est le député
de Huntingdon.
M. DEMERS: Excusez-moi. Le député de Huntingdon.
M. TOUPIN: $6,000,000...
M. VINCENT: ... en 1973. En 1972, combien d'argent avez-vous
dépensé?
M. TOUPIN: C'est à peu près cela $6 millions, je pense.
Nous n'avons pas tout dépensé. Nous avons à peu
près dépensé un peu plus de $5 millions.
M. FAUCHER: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Un instant, s'il vous plaît. Nous
attendons la réponse.
M. VINCENT: On doit avoir les chiffres pour les quatre ou cinq
dernières années dans les travaux mécanisés.
Pendant qu'on cherche les chiffres, est-ce qu'on a reçu ces nouvelles
mesures d'assistance?
M. TOUPIN: Je crois qu'elles ont été distribuées.
On avait un cahier. Je ne sais pas s'il a été
complété. On pourra vous remettre...
M. DEMERS: Elles doivent être distribuées aux
députés? Je pense que c'est un oubli. Je sais que, dans certains
comtés, il y a des gens qui ne sont pas députés et qui les
ont reçues.
M. VINCENT: $6,500,000, c'est pour l'année d'avant? Continuez sur
les chiffres.
M. TOUPIN: C'est environ $7 millions, $7,200,000, je pense.
M.VINCENT: En 1971?
M. TOUPIN: En 1972, $6,500,000. En 1971, $7,200,000 ou à peu
près.
M. VINCENT: En 1970, à peu près $8 millions.
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Cela diminue graduellement.
M. TOUPIN: Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Yamaska.
M. FAUCHER: J'aurais une question à poser concernant
l'autofinancement. Supposons le problème de 150 heures. Ce qui se
produit, c'est que la demande pour les tracteurs est toujours très forte
au début du printemps et à l'automne. Ce qui fait que lorsqu'on
accorde 150 heures, cela veut dire que le tracteur s'en va travailler là
et il y colle tout l'été.
Je me demande s'il ne serait pas possible sur le plan de 150 heures que
l'on puisse accorder 40 heures jusqu'au 15 juin; après cela, à
partir du 1er septembre, le reste, 40 autres heures. Il reste 70 heures qui
pourraient être effectuées du 15 juin au 1er septembre. Le
problème, c'est que l'on manque de tracteurs. Les tracteurs collent
là et cela prendrait une meilleure répartition du travail.
M. TOUPIN: La proposition que vous faites ne règle pas
nécessairement le problème des entrepreneurs. Si le tracteur
n'est pas disponible pour 150, comment se fait-il qu'il puisse l'être
pour 40?
M. VINCENT: Non, c'est parce que les tracteurs sont moins disponibles le
printemps et l'automne.
M. TOUPIN: Alors, l'option de 150 heures peut être prise le
printemps et il a toute la saison pour faire son travail. Il peut en faire 40
heures le printemps et 50 heures l'automne.
M. VINCENT: Non, la question que soulève le député
de Yamaska est importante. Le printemps, il y a toujours une ruée vers
les travaux mécanisés: vingt heures, dix heures, quinze heures,
vingt-cinq heures, trente heures. On essaie autant que possible de satisfaire
tout le monde avant les semences. Si deux agriculteurs dans le même rang
ont l'option de 150 heures et que le premier cultivateur fait faire 50 heures
d'affilée, comme cela peut se faire, et que l'autre fasse 150 heures
d'affilée, il se trouve, en définitive, à pénaliser
les autres. Sans me prononcer catégoriquement sur la suggestion du
député de Yamaska, ce qu'il semble vouloir suggérer
a du bon sens. Qu'il y ait une répartition. D'accord, on te les donne
tes 150 heures, mais essaie de faire faire la grande majorité de tes
travaux pendant que les entrepreneurs sont à ne rien faire, durant la
période d'été.
M. DEMERS: Alors que c'est plein de foin dans les prairies.
M. VINCENT: Mais il y a un certain temps l'été où
c'est plus facile.
M. FAUCHER: Un autre problème qui existe aussi, c'est que
certains entrepreneurs font payer 100 p.c. aux cultivateurs. Normalement, c'est
40 p.c. qui sont payés par le cultivateur à l'entrepreneur et
l'entrepreneur réclame ses 60 p.c. du ministère. L'entrepreneur
dit: Moi, je n'ai pas d'affaire à financer le ministère. Il va
falloir mettre de l'ordre là-dedans.
M. VINCENT: A ce moment-là, est-ce que ce sont les entrepreneurs
qui ont des permis?
M. FAUCHER: C'est-à-dire des entrepreneurs qui sont
autorisés et qui disent au cultivateur: Donne-moi 100 p.c. le
gouvernement remboursera au cultivateur. Normalement ce sont les 40 p.c. qui
sont payés par le cultivateur à l'entrepreneur et 60 p.c. qui
sont payés par le ministère à l'entrepreneur.
L'entrepreneur n'a pas le droit d'exiger 100 p.c. au cultivateur.
M. DEMERS: Portez plainte au ministère. Mettez de l'ordre
là-dedans.
M. FAUCHER: J'explique la situation.
M. DEMERS: Donnez la raison à Massicotte, le gars du comté
de Lotbinière, il va arranger cela, il est du parti libéral.
M. FAUCHER; Quand je suis en commission, je veux exposer les
problèmes et je les expose.
M. TOUPIN: Evidemment, M. Faucher, je pense que les agriculteurs sont au
courant de la mesure. Il s'agirait seulement de les informer, de leur dire
qu'ils ne sont pas tenus de payer 100 p.c. Ils sont tenus de payer seulement 40
p.c. et les 60 p.c. sont versés à l'entrepreneur par le
gouvernement. Nous, on ne peut pas agir si le cas ne nous est pas soumis, mais
si toutefois vous avez des cas en vue, vous n'avez qu'à nous les
soumettre et nous ne verserons pas de subvention.
M. BELAND: Le comté de Yamaska n'est pas le seul comté
où ce phénomène est arrivé. Il est arrivé
également dans Lotbinière, comme également dans d'autres
comtés que je connais.
Pendant qu'on est à ce programme, l'entrepreneur arrive, et une
fois sa demande approuvée, il peut y avoir 100 heures, 125 heures, 150
heures qui sont exécutées. Il y a ce phénomène,
mais il y en a un autre aussi qui s'y rattache et c'est celui-ci. Il y a dans
la Loi de l'agrandissement des fermes une possibilité d'entente qui fait
en sorte qu'au lieu que le ministère donne un certain montant d'argent,
soit à tant l'arpent ou quelque chose du genre, à l'agriculteur,
lors de la passation du contrat d'achat d'une terre voisine, la subvention se
donne en travaux mécanisés. A ce moment-là encore, cela
cause drôlement préjudice, parce que le même
phénomène se répète tel que celui
énuméré par le député de Yamaska: il peut y
avoir 150, 200, 250 heures exécutées sur la même ferme.
Cela s'est fait dans Lotbinière.
M. DEMERS: Vous dites 250 heures?
M. BELAND: Oui.
M. TOUPIN: Octroyées?
M. BELAND: Octroyées à la suite d'une entente. Au lieu
d'être une subvention bien spécifique à $50 l'arpent, etc.
en vertu de la Loi de l'agrandissement des fermes, il y a une entente qui s'est
passée, de sorte que la subvention, effectivement, a été
donnée en travaux mécanisés.
M. VINCENT: Est-ce que le type a payé 100 p.c. des travaux?
M. DEMERS: Le type a payé les travaux.
M. VINCENT: II a payé 100 p.c. des travaux et la subvention lui a
été remboursée...
M. BELAND: II y a une entente qui s'est faite, exactement dans les
chiffres précis; je ne les ai pas malheureusement ici.
M. VINCENT: Mais est-ce que le député de
Lotbinière, par exemple... Supposons que j'ai droit à la
subvention de l'agrandissement de ferme $2,000. Sur la subvention de
l'agrandissement pour ma ferme, je me réserve $800 pour travaux
mécanisés; je m'en vais profiter de la politique des travaux
mécanisés pour 40 heures; je reçois ma subvention
ordinaire et, pour l'autre tranche de $800, j'engage un entrepreneur à
$14 l'heure et je le paie à 100 p.c. C'est possible, ça?
M. DEMERS: C'est peut-être cela qui s'est fait.
M. BELAND: Je ne sais pas exactement le mécanisme.
M. DEMERS: C'est assez important, parce que si cela s'est fait, cela,
c'est du patronage.
M. BELAND: Ce qui est arrivé, c'est que cela s'est fait, ce
genre-là. Effectivement, ce sont des heures normalement attitrées
pour, l'ensemble des cultivateurs qui se sont glissées vis-à-vis
de ce phénomène-là; ceci a. privé, par le fait
même, d'autres agriculteurs des heures octroyées par le
ministère.
M. TOUPIN : On va regarder cela. On va vous expliquer cela tout de
suite. D'abord, ce n'est pas un phénomène.
M. BELAND: C'est une espèce de phénomène...
M. DEMERS: II y en a dans le comté, des
phénomènes.
M. TOUPIN: C'est l'application de deux...
M. BELAND: Oui, il y a un nommé Massi-cotte.
M. TOUPIN: C'est l'application de deux politiques...
M. DEMERS: Qui est-ce Massicotte?
M. TOUPIN: C'est l'application de deux politiques gouvernementales
relativement à un élément du développement du
secteur agricole. Les travaux mécanisés, tous les agriculteurs y
ont accès, selon deux mesures, deux options qu'on vous a
expliquées tantôt. La Loi de l'amélioration des fermes peut
agir de deux façons. C'est-à-dire que la Loi de
l'amélioration des fermes est...
M. BELAND: L'agrandissement des fermes.
M. TOUPIN: Oui, et la Loi de mise en valeur, les deux lois peuvent agir
dans le même sens qu'agit une politique déjà en vigueur.
Supposons que vous avez droit à $2,000 de subvention, parce que vous
avez acheté du sol, mais pour que vous ayez droit à vos $2,000,
il faut que vous vous fassiez un plan de ferme. Sur le plan de ferme, il est
possible que vous ayez fait le choix de faire faire des travaux
d'amélioration fonciers, c'est-à-dire creuser des fossés,
des rigoles, aplanir des buttes, etc. Or, si tel est le cas, nous lui versons
la subvention, une fois les travaux effectués. Mais cela n'a rien
à voir avec les heures de travaux mécanisés. Le gars
engage l'entrepreneur qu'il veut; il fait faire les travaux qu'il veut...
M. BELAND: Pas l'entrepreneur qu'il veut. L'entrepreneur qui a eu un
contrat du gouvernement.
M. TOUPIN: Non, M. le Président. Il engage un entrepreneur qui a
un permis, qui peut travailler et qui est reconnu comme tel, mais il n'est pas
tenu de tenir compte de la politique des travaux mécanisés comme
elle est bâtie actuellement. Il fait faire le nombre d'heures qu'il veut,
quand il le veut et au moment où il veut les faire faire, en vertu de
ces lois. Maintenant, si l'agriculteur veut bénéficier des deux
politiques à la fois, il y a $800, $1,000 qui ont été
réservés pour faire des travaux fonciers d'amélioration,
il peut se prévaloir en même temps des 40 heures qu'on met
à sa disposition en plus des $800 ou $1,000 qu'on lui a consentis. Il
fait faire ses 40 heures et après, il peut se servir du même
entrepreneur et faire faire 100, 50 ou 200 heures, selon le montant de la
subvention qu'on lui a versée.
M. BELAND: Dans ce cas, M. le Président, je demande qu'on me
dépose le nom et la quantité d'heures qui ont été
effectuées au cours de l'année 1970 et au cours de l'année
1972 dans Lotbinière et pas seulement pour une paroisse mais pour
toutes. Je vais avoir des petites nouvelles assez sérieuses pour le
ministre, il va pouvoir constater.
M. TOUPIN: Cela ne peut pas se faire autrement. Quels sont les
arrangements qui peuvent se faire? Quelles sont les ententes qui peuvent se
faire? Un arrangement entre un agriculteur et un entrepreneur? Un arrangement
entre un entrepreneur et un surveillant? Un arrangement entre un entrepreneur
et un député? Quels sont les arrangements qui peuvent se
faire?
M. BELAND: II n'y a absolument pas eu d'arrangement entre un
entrepreneur et un député.
M. TOUPIN: Ne laissez rien planer à ce chapitre.
M. BELAND: Justement, il y a eu dans au moins deux paroisses,
l'été dernier, entre autres, un "contracteur" ou une entreprise
de "contraction" qui a eu un contrat du gouvernement...
M. DEMERS: Un "contracteur", c'est ce qu'il a ordinairement.
M. TOUPIN: Peut-être a-t-il eu des contractions?
M. BELAND: A ce moment-ci, je pense qu'on est obligé de mettre
les points sur les "i", c'est pour ça que j'essaie
d'énumérer le plus possible. A l'intérieur de ces
paroisses, il y en a eu des choses comme ça qui se sont
passées.
M. TOUPIN: Quelles choses? Je n'ai pas compris.
M. BELAND: Ce que j'énumérais tout à l'heure. A ce
moment-là, étant donné que si j'avais en main en entier,
pas seulement une
approximation ou selon la nouvelle façon de dire ou d'appeler les
choses, l'énumération parcellaire, globale...
En tout cas, de toute façon, ce n'est pas déchiffrable.
Mais, de façon pratique, comme cela l'était en 1971 et en 1970?
Nous avons le nombre d'entrepreneurs, nous avons la quantité d'heures de
chacun qui ont été acceptées et il peut y en avoir qui ont
été refusées aussi, une faible quantité d'heures,
c'est possible qu'elle ait été refusée par le
ministère.
M. TOUPIN: Si je comprends bien...
M. BELAND: Après ça on pourra justement analyser le
tout.
M. TOUPIN: ... le problème que vous soulevez, quand un
agriculteur a une subvention en vertu de la Loi de l'amélioration des
fermes ou en vertu d'autres lois et que les exigences posées ont
été l'amélioration du fonds de terre. Or, l'agriculteur a
retenu, pour lui, un entrepreneur accrédité pour faire faire les
travaux payables à même la subvention que l'Office du
crédit agricole lui verse pour l'amélioration du fonds de terre,
ce qui a fait que ce tracteur n'était plus disponible pour les autres
agriculteurs. C'est là le problème.
M. BELAND: C'est justement, disons que là, il n'a pas le
choix.
M. TOUPIN: Alors si c'est là le problème...
M. BELAND: II est obligé de prendre l'entrepreneur qui a
déjà eu un contrat avec le ministère au cours de
l'année.
M. TOUPIN: Non, un entrepreneur accrédité, un entrepreneur
reconnu par le ministère.
M. DEMERS: Quelles sont les normes de reconnaissance? Est-ce le souvenir
ou la qualité?
M. TOUPIN: II y en a tout un paquet. C'est la grosseur du tracteur, la
capacité de tirage etc.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Yamaska sur le
même...
M. FAUCHER: II y a une distinction à faire ici. Pratiquement tous
les entrepreneurs travaillent, peu importe le parti. J'en connais qui ne sont
pas de mon parti et je sais qu'ils ont fait de l'autofinancement d'une
façon un peu étrange. Je sais que les cultivateurs vont dire que
cela ne coûte pas un sou. Il y avait juste un paquet de gars dans toute
la province qui faisaient de l'autofinancement au coton. Je me demande ce qui
s'est passé. Je me figure que le gars chargeait cent heures au
ministère et qu'il en faisait cinquante chez le cultivateur. Et cela ne
coûtait rien au cultivateur. Je me demande de quelle façon poser
la conclusion.
M. DEMERS: Les inspecteurs.
M. VINCENT: Les inspecteurs sont tous du parti.
M. FAUCHER: C'est très difficile à contrôler, je
crois.
M. BELAND: Ce ne sont pas des inspecteurs créditistes,
certain!
M. DEMERS: Ah non! Ils n'en auront jamais!
M. FAUCHER: Peu importe le parti, si le gars est honnête il l'est
ou il ne l'est pas.
M. BELAND: Non, parce qu'un système de fou comme il en existe
présentement, il n'y en aura jamais comme ça, c'est certain.
M. FAUCHER: Bien, les systèmes de fou, j'imagine qu'il y en a
d'autres qui sont devenus fous avant nous parce qu'on a hérité de
ce qui s'est passé avant.
M. TOUPIN: Nous sommes bien conscients que certains problèmes se
glissent dans l'administration de ces mesures.
Pour ma part, je suis persuadé que la seule façon encore
de régler le problème, ce serait de verser purement et simplement
une subvention au producteur et de lui dire: Fais faire les travaux que tu
voudras, au moment où tu voudras et choisis qui tu voudras. Cela
m'apparaît l'option probablement la plus claire que l'on devrait prendre
pour en arriver à régler le problème, et même pas
encore de façon définitive.
M. DEMERS: Est-ce qu'il ferait faire les travaux?
M. TOUPIN: Nous avons tenté l'expérience avec
l'autofinancement cette année. L'an dernier, nous n'exigions pas que ces
entrepreneurs soient des entrepreneurs autorisés comme ce fut le cas
traditionnellement. Cette année, à cause des propos comme ceux
que vient de tenir le député de Yamaska, nous avons cru qu'il
serait préférable, pour un meilleur contrôle, que ces
entrepreneurs, qui feront le travail dans le cadre de l'autofinancement, soient
des entrepreneurs reconnus au même titre que ceux qui travailleraient au
niveau des quarante heures, de telle sorte que l'on va éviter ainsi ces
types d'abus qui nous ont été rapportés de temps en
temps.
On pense qu'avec cette nouvelle mesure, on réglera une partie de
ce problème. Ce qui est rassurant, en tout cas, c'est que depuis deux
ans, la mesure coûte près d'un million et demi de moins au
gouvernement et, à notre point de vue, elle a rendu autant de services
qu'elle en rendait auparavant.
M. BELAND: Est-ce que cela veut dire...
M. VINCENT: Un instant, M. le Président, un million et demi de
moins au gouvernement, mais combien d'heures de moins réalisées
par année?
M.TOUPIN: J'ai dit qu'elle a rendu autant de services à
l'agriculture qu'elle en rendait auparavant.
M. VINCENT: Non, un instant, ne charrions pas.
M. DEMERS: ... c'est facile.
M. VINCENT: On s'en allait très bien...
M. DEMERS: Elle a rendu service aux endroits...
M. OSTIGUY: Le nombre d'heures pour le nombre d'arpents.
M. VINCENT: Non. Le ministre a fait une affirmation gratuite...
M. TOUPIN: Je n'ai pas charrié. Je dis seulement...
M. VINCENT: Est-ce que l'on pourrait nous donner des chiffres?
M. TOUPIN: ... l'état des chiffres actuels.
M. VINCENT: Le sous-ministre a les chiffres depuis 20 ans, probablement,
devant lui. Vu que le ministre a soulevé la question, on va la vider. On
va prendre combien d'argent et combien d'heures de travaux
mécanisés ont été exécutés pendant
les dix dernières années, par exemple.
M. DEMERS: II est six heures, est-ce qu'il y aurait moyen que l'on nous
donne ces statistiques à huit heures et quart?
M. TOUPIN: On peut vous donner des statistiques à huit heures et
quart.
M. BELAND: M. le Président, je désirerais signaler au
ministre qu'il y en a même une deuxième. Une première a
été signalée par le député de Nicolet, mais
je lui en signale une deuxième. C'est qu'il vient d'affirmer qu'à
partir de cette année, n'importe quel entrepreneur... Là, je
présume, c'est évident, c'est normal, du moment qu'il a la
grosseur de machinerie reconnue par le ministère, au point de vue de la
grosseur, qu'il sera reconnu, enfin, tous ceux-là seront reconnus
exactement au même titre. Vous venez d'affirmer cela tantôt?
M. DEMERS: Cela me surprendrait, il ne peut pas avoir dit cela.
M. BELAND: Je vais avoir quelques petites questions tout à
l'heure.
M. DEMERS: II ne doit pas en avoir parlé à Georges !
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, messieurs, il est six heures; la
commission suspend ses travaux jusqu'à huit heures quinze minutes ce
soir.
M. TOUPIN: M. le Président, j'aurais aimé apporter
seulement une correction à l'affirmation que vient de faire le
député de Lotbinière parce qu'il me fait dire des choses
que je n'ai pas dites.
M. BELAND: Ah oui, oui!
M. TOUPIN: J'ai dit tantôt que tout entrepreneur
accrédité ou reconnu par le ministère a le droit de faire
ces travaux.
M. BELAND: Mais quelles sont les normes pour être reconnu?
M. DEMERS: C'est l'accréditation.
M. TOUPIN: Vous les connaissez, les normes.
M. BELAND: On ne les connaît pas...
M. TOUPIN: Cela fait longtemps que vous les connaissez.
M. BELAND: ... outre que si l'on a une carte de membre du Parti
libéral.
M. TOUPIN: Cela fait longtemps que le député de
Lotbinière veut me passer une couple de ses entrepreneurs, ce n'est pas
d'hier, ça. Cela fait longtemps que le député de
Lotbinière veut me passer de ses entrepreneurs.
M. BELAND: Vous en avez fait crever deux, chez nous.
LE PRESIDENT (M. Picard): Suspension jusqu'à huit heures quinze
minutes, ce soir.
(Suspension de la séance à 18 h 2)
Reprise de la séance à 20 h 26
M. PICARD (président de la commission permanente de l'agriculture
et de la colonisation): A l'ordre, messieurs!
La commission parlementaire de l'agriculture et de la colonisation
continue l'étude des crédits. Au moment de l'ajournement, la
discussion portait sur les travaux mécanisés et le drainage
souterrain. Je crois que c'était le député de Nicolet qui
avait la parole.
M. VINCENT: J'avais terminé ce qui concernait les travaux
mécanisés.
M. BELAND: Nous étions dans les travaux mécanisés,
si je ne m'abuse, et justement, j'aurais encore une question très
pertinente à ce sujet. Concernant le programme d'autofinancement, est-ce
qu'il se peut, M. le ministre, qu'un ou des inspecteurs exigent un montant de
$20 des cultivateurs qui veulent se prévaloir de la méthode
d'autofinancement?
M. TOUPIN: Le député de Lotbinière a raison de
poser sa question. C'est, que nous n'exigeons pas...
M. BELAND: Enfin, j'ai raison une fois.
M. TOUPIN: Cela arrive très souvent que vous posez des questions
intelligentes.
M. BELAND: Merci, vous êtes bien aimable.
M. TOUPIN: Cela arrive souvent et cela nous fait plaisir de le
souligner.
M. DEMERS: Cela a l'air que c'est une découverte pour vous.
M. TOUPIN: Presque. Le député de Lotbinière a
raison quand il pose sa question. C'est que les $20 que nous exigeons ne sont
pas pour avoir accès au programme. C'est pour payer une partie des frais
qu'occasionne la confection de plans de ferme relatifs au drainage de
surface.
M. BELAND: Mais si le cultivateur en question le possède...
M. VINCENT: Je suis mêlé. Le drainage de surface...
M. BELAND: Les travaux mécanisés. En somme, ce peut ne pas
être du drainage de surface, les travaux mécanisés, parce
que cela peut être de l'enfouissement de roches, ce peut
être...
M. TOUPIN: Ce peu être de l'enfouissement de roches, ce peut
être de l'épierrement, de l'aplanissement, etc.
M. VINCENT: C'est une nouvelle taxe comme les autres?
M. BELAND: C'est une autre taxe supplémentaire. On commence
à être habitué à cela.
M. TOUPIN: C'est le plan de ferme qu'on exige pour l'application du
programme d'autofinancement et nous exigeons seulement $20 d'un agriculteur qui
fait...
M. BELAND: Seulement $20. Au moins, au moins...
M. TOUPIN: Nous demandons $20 à un agriculteur qui fait faire son
plan de ferme par une firme d'ingénieurs et, si c'est le
ministère qui le fait, nous retenons $20 sur les subventions que nous
lui versons.
M. BELAND: Et si le cultivateur en question le possédait, son
plan de ferme?
M. TOUPIN: II n'en a pas besoin. Il n'a qu'à le déposer.
Cela ne lui coûterait pas un sou.
M. BELAND: Alors, c'est seulement pour celui qui nouvellement, supposons
à partir de cette année, se prévaut de la méthode
d'autofinancement. C'est seulement celui-là qui devra acquitter les
$20.
M. TOUPIN: C'est exact. S'il n'a pas de plan de ferme et s'il s'en fait
faire un, soit par une firme privée ou soit recommandé par le
ministère ou encore, désigné par le ministère ou
les employés du ministère.
Et cela coûte combien de faire un plan de ferme? Entre $800 et
$1,000 parfois. Nous en chargeons seulement $20. Je ne crois pas qu'il s'agisse
là d'exploitation.
M. BELAND: J'ai une autre question. C'est une question que. j'ai
posée cet après-midi et l'honorable ministre ne m'a pas
répondu. Est-ce que je vais pouvoir avoir la liste de tous les
entrepreneurs qui ont exécuté des travaux mécanisés
dans Lotbinière au cours de l'année 1971 et 1972, y compris le
nombre d'heures qui a été accepté pour chacun et l'autre
quantité, qui, peut-être n'a pas accepté pour une raison
quelconque? Je désirerais avoir également la liste
d'entrepreneurs qui, dans le moment, se sont vus accorder un contrat pour
l'année 1973.
M. TOUPIN: Nous pouvons vous donner seulement le nom des entrepreneurs
et je vous donnerai le total, à peu près, du nombre d'heures
exécutées et les montants versés pour le comté de
Lotbinière.
Il y avait, comme entrepreneurs, Charles Boulay, de Saint-Agapit, Jean
Bisson, de Sainte-Françoise, Aimé Chartrand, de Sainte-Agathe,
Armand Croteau Inc., de Saint-Apollinaire, Claude Desrochers, de
Lotbinière...
M. DEMERS: Ce n'est pas Paul.
M. TOUPIN: Vous savez bien que Paul Desrochers ne vient pas de
Lotbinière, voyons donc! Drouin & Frères Ltée, de
Sainte-Agathe, Aldéric Dubosq, de Saint-Gilles, Excavation de Tilly
Enrg., de Saint-Antoine, Léo Hamel, de Sainte-Croix, Roland Laquerre, de
Parisville, Laquerre & Frères Ltée, de Val-Alain, Rosaire
Laroche, de Val-Alain, Les Entreprises PO-BOHa Inc., de Saint-Edouard, Wilfrid
Massé, de Sainte-Agathe, Louis-Philippe Nadeau, de Saint-Sylvestre,
Philippe Payeur, de Saint-Sylvestre, Guy Poisson, de Deschaillorts, Claude
Proulx, de Joly, le Syndicat d'amélioration des fermes, de
Sainte-Françoise, Edmond Saint-Onge, B.P. 62, Laurier Station,
Gaétan Therrien, de Saint-Sylvestre, Camille Vézina, de
Fortierville, Paul-Emile Vidal, de Sainte-Croix.
M. BELAND: Tous ceux-là ont obtenu présentement un contrat
pour 1973.
M. TOUPIN: Vous m'avez demandé pour l'année 72/73. C'est
ce que je viens de vous donner, pour les années passées. Pour
cette année, je ne sais pas si tous les permis ont été
émis, mais je peux, dès demain, m'informer au ministère et
vous l'envoyer par courrier spécial chez vous. Je n'ai pas
d'inconvénient à cela.
Il y a eu un total de 33,002 heures et demie pour un montant de
$291,750.65.
M. BELAND: Voudriez-vous répéter le montant, s'il vous
plait?
M. TOUPIN: On a dit qu'il y avait 33,002 heures et demie pour un montant
total de $291,750.65.
M. BELAND: Bon. Maintenant, en ce qui concerne la période 72/73,
est-ce qu'il reste encore des heures à payer, approuvées, aux
entrepreneurs?
M. TOUPIN : De façon générale, à moins que
des enquêtes aient été commandées pour
vérifier tel ou tel aspect de la question, tous les travaux ont
été payés. Mais il arrive parfois que nous retenons des
factures parce que nous désirons aller faire des vérifications
sur place.
M. BELAND: Normalement pour la période 71/72, tout est
payé. Pour 72/73, ce n'est pas sûr.
M. TOUPIN: Pour 71/72 tout est payé, pour 72/73 cela peut arriver
qu'il y ait certains dossiers qui soient restés en suspens. Maintenant,
est-ce que l'on doit les donner, c'est une autre chose. Je ne pense pas qu'il
soit d'intérêt public que nous disions, ici, qu'on a retenu tel
montant de tel entrepreneur, parce qu'on voulait faire certaines
vérifications. Je ne pense pas qu'il soit d'intérêt public
que nous le disions.
M. BELAND: D'autre part...
M. TOUPIN: Je voudrais dire ici en passant, M. le Président, pour
compléter mes informations qu'en termes de travaux
mécanisés, c'est bien clair, c'est le plus gros comté de
la province de Québec.
M. BELAND: Et en ce qui concerne...
M. DEMERS: Et en d'autres termes, ce n'est pas le plus gros
comté?
M. TOUPIN: II faudrait le vérifier.
M. BELAND: En ce qui concerne justement les anomalies, l'an
passé, devant une certaine quantité de cultivateurs, vous avez
accepté le fait qu'existaient ou qu'ont existé des anomalies dans
Lotbinière, relativement aux travaux mécanisés. Est-ce que
vous accepteriez, sans donner évidemment de noms je ne vous
demanderai pas de donner des noms mais seulement est-ce que vous
pourriez énumérer quelques-unes de ces anomalies, que vous avez
constatées par l'intermédiaire de vos inspecteurs qui sont venus
enquêter sur les lieux dans Lotbinière?
M. TOUPIN: Oui, je peux vous en donner. Cela ne se passe pas seulement
dans Lotbinière; cela se passe aussi dans d'autres comtés, parce
que les enquêtes, que nous avons menées, ne se sont pas
situées seulement dans le comté de Lotbinière. Il arrive
très souvent que des agriculteurs disent qu'ils n'ont pas
contribué au versement de la part à laquelle ils devaient
contribuer. Il est arrivé, de temps en temps, que les agriculteurs nous
aient déclaré cela. Il est arrivé de temps en temps aussi
que certains travaux exécutés l'ont été un peu,
voire même pas mal, pour ne pas dire en totalité, à
côté des règlements. Il arrive des cas comme
ceux-là, et cela se passe dans plusieurs comtés de la province;
ce n'est pas le seul.
M. BELAND: Maintenant, relativement aux inspecteurs qui ont
été attitrés pour effectuer des enquêtes, est-ce que
ces inspecteurs sont d'anciens agronomes ou des agronomes qui ont
peut-être déjà pratiqué ou qui n'ont pas
pratiqué? Est-ce que ce sont de bons sympathisants libéraux qui
ont été engagés pour la circonstance, chose curieuse?
...
M. TOUPIN: M. le Président, ce sont les employés
réguliers du ministère et je ne laisserai pas planer, sur la
tête des fonctionnaires, des insinuations comme celle que fait valoir le
député de Lotbinière.
M. BELAND: Je pourrais, encore là, vous donner des noms.
M. TOUPIN: Nommez-en. Les insinuations, c'est bien beau mais...
M. BELAND: Alors, M. le Président...
M. VINCENT: Est-ce que les inspecteurs des travaux
mécanisés sont des employés du ministère?
M. TOUPIN: C'est une enquête spéciale qu'on a fait
exécuter dans la province de Québec et on l'a fait faire par les
employés réguliers du ministère qui sont affectés
à des travaux comme ceux-là.
M. VINCENT: Tout à l'heure, le ministre a mentionné qu'il
y a plusieurs cas de cultivateurs qui disent qu'ils n'ont pas payé,
d'autres qui ont fait faire des travaux en dehors des normes, quelles sont les
mesures que le ministère a prises pour empêcher que cela ne se
répète? Est-ce que ce sont toujours les mêmes
entrepreneurs? Est-ce qu'on a annulé un certain nombre
d'entrepreneurs?
M. TOUPIN: Nous tenons au courant d'abord l'inspecteur en question et
nous demandons à l'inspecteur de faire des vérifications plus
judicieuses, plus sévères pour que les règlements soient
respectés et que chacun d'entre ceux impliqués...
M. VINCENT: Mais ceux qui fraudent les règlements, est-ce qu'il y
a des mesures de prises contre eux?
M. TOUPIN: Dans certains cas, si ma mémoire est fidèle, on
a retenu des paiements; on a poussé plus loin l'enquête pour
s'assurer de la véracité des faits. Dans certains autres cas, je
pense qu'on a retenu des paiements pour tout le temps.
M. VINCENT: Mais est-ce qu'on a retenu des permis, est-ce qu'on a...
M. TOUPIN: On n'a pas enlevé de permis encore, peut-être
à l'exception d'un ou deux, je pense, où c'était vraiment
patent.
M. BELAND: En pratique, relativement aux inspecteurs qui sont
allés enquêter sur les lieux, chez les cultivateurs, en posant
diverses questions ou des questions de diverses natures, je devrais dire, pour
tâcher de déceler s'il aurait pu y avoir une anomalie quelconque,
est-ce que vous aviez donné des ordres assez précis à ces
inspecteurs de façon qu'ils répondent à une certaine
quantité de questions qui avaient été auparavant ou
préalablement agencées par quelqu'un du ministère?
M. TOUPIN: Oui, nous avons préparé un formulaire
d'enquête sur lequel nous avons inscrit un certain nombre de questions
clés en vue de connaître ce que nous voulions connaître au
niveau de l'enquête.
M. BELAND: Est-ce qu'il y aurait eu des inspecteurs qui seraient
allés chez certains cultivateurs et qui n'auraient pas plutôt
essayé de faire en sorte que le cultivateur dénigre un
entrepreneur plutôt que tel autre?
M. TOUPIN: Je ne pense pas, M. le Président. Le mandat qu'on leur
a confié était très clair, il s'agissait de n'induire
personne en erreur, il s'agissait de ne faire peser sur le dos de personne
quelque doute que ce soit. Nous voulions purement et simplement tenter de
savoir comment la mesure s'appliquait dans l'ensemble des comtés de la
province. Nous avons, pour les fins de l'enquête, pris seulement quelques
échantillons, nous avons choisi quelques comtés au hasard,
notamment le plus gros dans la province.
M. BELAND: Une autre question. Combien d'heures avez-vous fixées
pour les cultivateurs de Lotbinière pour l'année 1973?
M. TOUPIN: Approximativement, le nombre d'heures effectuées l'an
dernier.
M. BELAND: Alors, environ 30,000 heures, 32,000 ou 34,000 heures.
M. TOUPIN: Cest exact.
M. BELAND: Tous les entrepreneurs sont maintenant autorisés
à commencer. Si le terrain le permet, ils sont autorisés à
commencer.
M. TOUPIN: Les gens du service m'ont dit à la fin de la semaine
dernière, â quelques exceptions près, que tous les
entrepreneurs du Québec étaient avisés et devaient
demander leur permis au bureau régional. Ce que le ministère
avait à faire, au niveau de la province, il l'a fait jusqu'à
maintenant.
M. BELAND: Aussitôt que les formules des cultivateurs seront
remplies, que l'entrepreneur aura eu son contrat, il peut commencer
immédiatement si le terrain le permet?
M. TOUPIN: C'est exact.
M. BELAND: Sans aucune autre restriction.
M. TOUPIN: Si toutes les formalités ont été
remplies, il peut commencer à travailler immédiatement.
Là, je ne peux pas vous répondre pour tous les entrepreneurs du
Québec. Vous savez comme moi qu'il peut se glisser des erreurs, il peut
se glisser des oublis.
M. BELAND: En ce qui me concerne, pour le moment... J'y reviendrai
peut-être. Il y aurait le député de Dorchester qui aurait
quelque chose.
M. GUAY: Si vous me permettez, M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'on a
le consentement des membres de la commission pour céder le droit
de parole au député de Dorchester?
M. GUAY: Est-ce que c'est nécessaire?
LE PRESIDENT (M. Picard): Vous n'êtes pas membre en titre.
M. GUAY: Je ne suis pas membre de la commission.
M. BELAND: M. le Président, j'ai rencontré l'honorable
député de Dorchester au souper je devrais peut-être
dire au dîner et il m'a fait part d'un certain problème
dont j'aurais très bien pu vous parler moi-même. Mais j'aurais
préféré qu'il en parle lui-même, étant
donné que cela avait été porté à son
attention par des personnes de son comté. C'est à ce sujet.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable député de
Dorchester.
M. GUAY: M. le Président, je n'ai pas eu l'occasion d'assister
aux travaux de la commission, à l'étude des crédits depuis
le début. Cependant, après avoir pris l'information auprès
de mon collègue de Lotbinière, à savoir si le
problème n'avait pas été discuté... Alors,
j'aimerais parler d'un problème qui touche probablement un grand nombre
de comtés de la province et spécialement le mien où, dans
le passé, des groupes d'agriculteurs ont décidé de se
former en coopérative agricole et de se porter acquéreurs d'un
tracteur pour effectuer des travaux mécanisés. On m'a
informé, cette année, que le ministère interdisait
à la coopérative agricole de donner des services à ses
membres. Je sais qu'un propriétaire de tracteur qui détient un
permis pour exécuter des travaux mécanisés n'a pas le
droit de travailler pour son propre compte. Je voudrais demander au ministre si
c'est différent dans le cas d'une coopérative agricole qui
possède un tracteur, mais qui a l'interdiction actuellement j'ai
été informé de ça de donner des services
à ses membres. Premièrement, j'aimerais savoir si c'est le
cas.
M. TOUPIN: Et si ce n'est pas le cas?
M. GUAY: Je pourrais dire au ministre, en même temps, qu'on a
également porté à mon attention que le ministère
avait déjà subventionné une coopérative agricole
pour l'achat d'un tracteur pour effectuer des travaux mécanisés.
J'ai été mis au courant que l'interdiction du ministère
avait été donnée comme un ordre formel, qu'une
coopérative agricole n'avait pas le droit de donner des services
à ses membres.
M. TOUPIN: C'est non fondé. La coopérative, si elle n'a
pas encore eu son permis, il est possible que ce soit à la suite d'une
interprétation trop rigide...
M. GUAY: C'est possible.
M. TOUPIN: ... des règlements, comme vous le disiez tantôt.
Mais il n'est absolument pas question d'interdire à une
coopérative ou à un syndicat de producteurs de se servir de la
machinerie qu'elle possède pour faire les travaux sur les fermes des
membres de la coopérative.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Kamouraska.
M. GUAY: Maintenant...
M. PELLETIER: Juste un instant, dans le même ordre d'idées.
Le problème se pose chez nous, la même chose. Une
coopérative, c'est La Fronde de Mont-Carmel. Vous avez interdit des
heures et c'est un groupe de cultivateurs. Cela fait que je suis aux prises
avec ce problème. Ils veulent venir au ministère et ils
voudraient savoir exactement ce qui en est. Cela fait quinze ans que ça
marche. C'est seulement pour ça.
M. TOUPIN: II n'y a aucun problème.
Ce qui s'est produit probablement dans certaines régions, cela a
été l'interprétation beaucoup trop littérale des
règlements que nous avons édictés, mais il n'est
absolument pas question d'enlever ces permis aux coopératives ni aux
syndicats.
M. GUAY: M. le Président, j'aimerais dire au ministre qu'il
serait peut-être bon qu'il informe ses fonctionnaires, parce que j'ai
posé la question à des fonctionnaires du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation et ceux-ci m'ont dit: Oui, c'est vrai que
les coopératives n'ont pas le droit de donner des services à
leurs membres. C'est pour cela, M. le Président, que j'aimerais que cela
soit bien clair. Le président de la Coopérative agricole de
Sainte-Claire, de mon comté, a soulevé le problème, mais
en me disant en même temps qu'il y a trois de ces coopératives qui
sont privées de service actuellement parce que, dans
l'interprétation de la loi, on dit qu'il ne faut pas qu'elles soient
propriétaires du tracteur, parce qu'elles ne peuvent pas se donner
à elles-mêmes, du service.
M. TOUPIN: Après avoir informé le député de
Dorchester, j'informerai les fonctionnaires du ministère.
M. GUAY: Je me rends compte que je ne suis pas le seul à avoir ce
problème. Maintenant, M. le Président, j'aimerais toucher
peut-être que cela a été touché
également à ce qui concerne la sélection des entrepreneurs
probablement que l'on y a touché, je ne sais pas de toute
façon...
M. DEMERS: On va parler des qualifications.
M. GUAY: Les qualifications viendront plus tard. Les critères
d'acceptation...
M. BELAND: On a dit que cela prenait une carte du Parti libéral
et différentes choses comme cela, au hasard...
M. GUAY: J'aimerais avoir des précisions...
M. TOUPIN : M. le Président, j'aime autant une carte du Parti
libéral qu'une carte du Ralliement créditiste.
M. OSTIGUY: Je comprends.
M. BELAND: C'est parce qu'une carte du Parti libéral va aller
beaucoup moins loin qu'une carte du Ralliement créditiste.
M. TOUPIN: La carte du Parti libéral ne coûte rien, alors
que la carte du Ralliement créditiste coûte de l'argent.
M. OSTIGUY: Une carte de Louis Even.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable député de
Dorchester.
M. GUAY: Je dis, M. le Président, que si l'on exige...
M. TOUPIN: D'autant plus que les campagnes...
M. GUAY: ... des critères de compétence des entrepreneurs,
on va en exiger de tout le monde, mais par contre, si on donne des permis
à des entrepreneurs qui se sont classés dans le passé, qui
ont fait des travaux, qui ont été reconnus comme étant
bien... J'ai même soumis au bureau du ministre une liste d'agriculteurs
demandant que ce soit plutôt un entrepreneur qu'un autre; chose qui est
tout à fait normale. Ces agriculteurs ont le droit de choisir leur
entrepreneur. J'ai encore été informé qu'il y a un
entrepreneur chez nous, qui n'a pas reçu et, apparemment, ne recevra pas
de permis de travaux mécanisés.
Je voudrais dire au ministre avant qu'il réponde...
M. TOUPIN: Quel est le nom de cet entrepreneur?
M. GUAY: Clotaire Drouin, de Saint-Edouard-de-Frampton. Cela fait 16 ou
17 ans qu'il fait des travaux mécanisés.
M. TOUPIN: M. Clotaire Drouin, de Saint-Edouard-de-Frampton,
l'année dernière, il a eu des heures.
M. GUAY: L'année dernière, je l'ai dit, l'année
dernière, M. le Président.
M. TOUPIN: Oui, l'année dernière vous m'avez posé
la même question.
M. GUAY: En 1970, il n'en a pas eu.
M. TOUPIN: Vous m'avez posé la même question,
l'année dernière. Vous m'avez dit: II n'en a pas, lui, on va lui
en donner. C'est bien sûr que nous allons lui en donner; on lui a
donné, l'année passée, 542 heures.
M. GUAY: Oui, mais à partir du moment où j'ai
demandé au ministre de me prouver qu'il ne pouvait pas être
admissible à cause de la compétence, par exemple.
M. TOUPIN: Absolument pas, c'est qu'on n'avait pas terminé
d'émettre les permis à ce moment-là, l'année
passée. Cette année, on n'a pas terminé encore, on va
regarder...
UNE VOIX: Cela va par ordre alphabétique.
M. TOUPIN: ... et si cet entrepreneur est vraiment...
M. VINCENT: II n'a pas fait son acte de foi, encore.
M. TOUPIN: ... disons donc, pénalisé, oui,
pénalisé, on va corriger la situation.
M. GUAY: II l'a été en 1970.
M. VINCENT: Non, c'est parce qu'il n'a pas passé...
M. TOUPIN: II l'a été une fois de trop.
M. GUAY: Ah! d'accord. Je vais prendre la question du ministre.
M. TOUPIN: Ah! il n'y a pas d'inconvénient à
ça.
M. GUAY: Si le ministre peut me dire qu'il n'y aura pas de
discrimination envers les entrepreneurs, je vais prendre sa parole.
M. TOUPIN: On ne fait pas de discrimination politique. Ceux que vous
nous proposez parfois, on les accepte, tout comme ceux qui nous sont
proposés, par ailleurs. Et quand vous nous dites parfois et
ça je veux être clair quand vous nous dites parfois que les
députés libéraux nous proposent ci et nous proposent
ça et font des pressions pour ci, puis des pressions pour ça, je
dois vous dire que vous faites exactement la même chose.
M. OSTIGUY: Pire!
M. TOUPIN: Vous faites exactement la même chose et, si c'est
ça qu'on appelle faire de la
politique et du patronage, vous en faites aussi, vous autres !
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît,
messieurs!
M. BELAND: Un rappel au règlement, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Un rappel au règlement.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre ne pourrait pas, sur une question de
privilège, M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Un rappel au règlement. A l'ordre, s'il
vous plait ! Le député de Lotbinière, sur un rappel au
règlement.
M. BELAND: Sur un rappel au règlement, M. le Président, je
voudrais faire observer à l'honorable ministre qu'il n'y a pas que les
observations du député de Dorchester qui peuvent éclairer
la lanterne no 5, peut-être, du ministre...
M. TOUPIN: II y a aussi celle du comté de Lotbinière.
M. BELAND: ... mais par contre je puis vous donner, dès
l'instant, un autre...
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre! Vous avez fait un rappel au
règlement; j'aimerais savoir en quoi vous le faites.
M. BELAND: Oui, parce que le ministre alléguait que
c'était archifaux ce que le député de Dorchester
alléguait...
M. TOUPIN: M. le Président, je n'ai pas dit ça.
M. BELAND: ... alors que ce n'est pas ça du tout.
LE PRESIDENT (M. Picard): II n'y a pas de rappel au règlement
là-dessus. S'il y a un rappel au règlement, c'est au
député de Dorchester d'invoquer l'article 96 pour dire qu'il a
été mal interprété par le ministre, et non pas le
député de Lotbinière qui va faire usage de l'article
96.
M. GUAY: Quant à moi, M. le Président, pour autant que
j'ai la certitude du ministre qu'il n'y aura pas de discrimination. Le ministre
me dit qu'il n'y en aura pas. Je suis parfaitement d'accord et je prends la
parole du ministre. Vous voyez que je ne suis pas plus bavard que ça et
je ne veux pas être ici pour allonger les débats, sauf que je veux
m'assurer que les entrepreneurs de mon comté, du comté que j'ai
l'honneur de représenter, ne seront pas pénalisés...
M. TOUPIN: Vous êtes juste assez bavard pour suggérer des
noms.
M. GUAY: Vous vous souvenez, M. le Président, si c'est un cas de
justice, bien sûr que je vais le soulever à l'attention du
ministre, c'est mon devoir de député, je pense, de le faire, mais
si...
M. TOUPIN: M. le Président, je peux vous donner seulement
quelques exemples. Voyez-vous, il y a 24 entrepreneurs dans le comté de
Dorchester...
M. DEMERS: Combien?
M. TOUPIN: II y a 24 entrepreneurs dans Dorchester.
M. DEMERS: II y en a autant qu'il y a d'électeurs.
M. TOUPIN: Regardez bien le nombre d'heures qui ont été
effectuées en 1972: 277 heures, 14 1/2 heures, 14 1/2 heures, 94 heures,
46 heures, 63 heures, 117 heures, 6 heures, 799 heures, 26 heures, 86 heures,
496 heures, 100 heures, 265 heures, 5 3/4 heures.
M. VINCENT: Cinq heures et trois quarts par un entrepreneur?
M. TOUPIN: Oui.
M. GUAY: Je veux aller plus loin que cela et ajouter au ministre qu'il y
a plus de 50 p.c. des entrepreneurs qui viennent de l'extérieur du
comté. C'est justement ce qui explique que les entrepreneurs de chez
nous ne peuvent pas faire plus d'heures que cela.
M. TOUPIN: On dit qu'il y a de la discrimination, et on donne des
contrats à 24 agriculteurs, au point où il y en a un qui n'a fait
que 5 3/4 heures.
M. GUAY: M. le Président, je pense que le ministre charrie!
M. TOUPIN: Je ne charrie pas. J'ai les statistiques ici.
M. GUAY: Je dis au ministre qu'il y a plus de 50 p.c. des entrepreneurs
qui viennent de l'extérieur du comté. Je dis et je
répète au ministre ce que je lui ai déjà dit,
à cette commission parlementaire, en ce qui concerne le comté de
Dorchester, qu'on permette donc d'abord aux entrepreneurs du comté
d'effectuer des travaux, et on finira de relever des heures, quinze heures et
cinq heures, comme le ministre dit. Pourquoi?
M. TOUPIN: Je vais vous nommer les paroisses d'où viennent vos
entrepreneurs et vous me
direz lequel n'est pas de votre comté: Arper Inc. de
Saint-Bernard, ce n'est pas de chez vous?
M. GUAY: Oui.
M. TOUPIN: Gilles Audet, de Saint-Anselme?
M. GUAY: Oui. N'en passez pas, par exemple.
M. TOUPIN: Le premier: 277 heures; Gilles Audet, de Saint-Anselme: 14
1/2 heures. Jean-Louis Berthiaume, de Saint-Elzéar.
M. GUAY: Ce n'est pas de chez nous. M. VINCENT: Combien d'heures?
M. TOUPIN: Six heures. Pierre Bonneville, de
Sainte-Hénédine, c'est dans Dorchester, 496 heures.
M. GUAY: N'en passez pas, par exemple!
M. TOUPIN: Non. Rolland Bouchard, de Sainte-Claire, c'est dans
Dorchester? 100 heures.
M. GUAY: Oui.
M. TOUPIN: Brousseau, André, de Saint-Léon-de-Standon: 265
heures.
M. GUAY: Oui, ce sont tous des entrepreneurs.
M. TOUPIN: Evidemment, oui, il y a plus que cela, parce qu'il y a
quelques autres heures ici. Il a un total de 1,000 heures. Il faut être
logique. La Coopérative d'amélioration des terres, c'est
Dorchester aussi? Elle a fait 1,091 heures. Saint-Léon-de-Standon.
L'adresse est là.
UNE VOIX: Le siège social est à Saint-Léon.
M. GUAY: C'est une erreur, le Service de l'amélioration des
fermes, c'est Saint-Henri.
M. TOUPIN: C'est la Coopérative d'amélioration des terres.
Jean-Marie Côté, de Sainte-Claire, c'est Dorchester.
M. GUAY: Oui.
M. TOUPIN: En tout, ces deux-là ont fait 700 heures. Clotaire
Drouin, de Frampton, il a fait plus, il a fait à peu près 750
heures.
M. GUAY: Cela prouve que c'est un bon entrepreneur.
M. TOUPIN: Henri Drouin.
M. VINCENT: C'est 5 1/4 heures, comment les divisez-vous?
M. TOUPIN: Dulac & Fils ltée, Saint-Pros-per, c'est
Dorchester; Giroux, Clément & Frères, de Sainte-Marguerite,
c'est Dorchester.
M. GUAY: Oui, combien d'heures?
M. TOUPIN: II faudrait que je les accumule: Une fois, 37 heures, une
fois 94 heures et une fois 51 heures. Frank Lafontaine, de Saint-Malachie,
c'est Dorchester; Antoine Larivière de Saint-Zacharie, c'est Dorchester;
Ledobel Inc., de Saint-Henri.
M. GUAY: Ce n'est pas Dorchester.
M. TOUPIN: II a 18 1/2 heures, plus 12, plus 132, plus 14, plus 171,
plus 379, ce qui doit lui donner à peu près 700 heures. Les
entrepreneurs Edguy Inc., de Sainte-Marie...
M. GUAY: Non. C'est la Beauce.
M. TOUPIN: C'est dans la Beauce. Eux ont fait 38, 162, 10, 25, 66, 200,
433 heures.
M. DEMERS: C'est de la faute à Fabien!
M. TOUPIN: Loubier et Frères, de Beauceville-Est.
M. GUAY: Ce n'est pas chez nous.
M. TOUPIN: Patrick Magher, de Frampton.
M. GUAY: C'est cela.
M. TOUPIN: Rosaire Perreault, de Frampton également;
Réjean Poulin, de Saint-Joseph; Régis Simard, de
Sainte-Hénédine; Justin Tanguay, de Sainte-Justine; S.A.F.
Construction Inc., de Saint-Henri.
M. GUAY: Ce n'est pas chez nous, c'est à Saint-Henri.
M. TOUPIN: Vous en avez quatre sur 24; vous en avez 10 p.c.
M. GUAY: Je suis très heureux que le ministre ait
énuméré la liste des entrepreneurs chez nous. Si le
ministre peut relever dans ses dossiers... J'ai également fait le cumul
de ces heures en 1970 et en 1971 et c'est justement là que nous avons
découvert et c'était assez facile de le faire que
plus de 50 p.c. des heures effectuées l'étaient par des
entrepreneurs de l'extérieur.
J'ai soulevé ce problème à ce moment, au ministre,
et je voulais faire confirmer par ce même ministre de l'Agriculture que
la situation s'était améliorée. Si le ministre, comme il
vient de le faire, m'a prouvé que la majorité des heures
effectuées, une grande partie des heures des travaux
mécanisés effectués dans le comté sont faites par
des gens de l'extérieur du comté...
M. TOUPIN: Ne cherchez pas de faux-fuyant là.
M. GUAY: Non. Non. Je dois dire que c'est probablement grâce aux
interventions que nous avons faites. Je dis et je répète qu'il
n'y a aucune raison pour qu'un entrepreneur de l'extérieur du
comté vienne effectuer des travaux chez nous. Si le ministre dit...
M. TOUPIN: Est-ce qu'il y en a de votre comté qui vont dans les
autres comtés?
M. GUAY: II faudrait le vérifier. Ce n'est pas mon
problème.
M. TOUPIN: II faudrait le voir aussi.
M. GUAY: Pour autant que chez nous les entrepreneurs répondent
aux besoins, cela règle mon problème.
M. TOUPIN: Oui.
M. GUAY : L'autre problème est le problème des
députés des autres comtés.
M. TOUPIN : L'autre comté avec lequel vous avez des
problèmes est celui de votre collègue du comté de Beauce.
Il y aurait avantage que vous rencontriez votre collègue et que vous
vous entendiez avec lui.
M. GUAY: A ce moment...
M. TOUPIN: Est-ce que vous pouvez vous parler maintenant?
M. GUAY: ... nous serions accusés par le ministre de faire du
patronage, et ce n'est pas ce que je veux faire.
M. TOUPIN: On a assez de preuves à côté de cela.
M. PELLETIER: J'aurais une question à poser au ministre.
M. OSTIGUY: Vous êtes des champions.
M. PELLETIER: II y a un de mes entrepreneurs qui m'a dit qu'il
fournissait à la caisse électorale du Ralliement
créditiste et il m'a demandé si j'allais lui donner des heures
quand même cette année. Un des entrepreneurs de mon comté
qui a été sollicité...
M. GUAY: Pouvez-vous me donner le nom?
M. PELLETIER: ... par votre organisation. Je vous donnerai le nom,
l'adresse, le numéro de téléphone.
M. GUAY: Je veux que vous le donniez publiquement.
M. PELLETIER: Publiquement; dans le journal, si vous voulez.
M. GUAY: Donnez-le ici à la commission. M. BELAND: Je voudrais
savoir cela.
M. PELLETIER: II m'a appelé et il m'a dit: Est-ce que tu vas
couper mes heures? Je voudrais savoir si le ministre va donner quand même
des heures à cet entrepreneur à La Pocatière.
M. GUAY: Je veux savoir le nom.
M. BELAND: Je vais vous envoyer l'inverse et vous donner le nom.
M. PELLETIER: Oui.
M. BELAND: Gaétan Therrien, de
Saint-Sylvestre-de-Lotbinière c'est au Québec, au Canada
...
M. PELLETIER: Oui.
LE PRÉSIDENT (M. Picard): A l'ordre, messieurs! Je ne peux pas
permettre...
M. BELAND : ... a été contacté par un agent du
Parti libéral...
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît !
M. BELAND: ... pour verser $150 à la caisse du Parti
libéral...
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre!
M. BELAND: ... sinon, il n'avait pas d'heures.
LE PRESIDENT (M. Picard): La parole est au député de
Compton.
M. DIONNE: Chez nous, dans le comté de Compton, d'après la
nouvelle politique, les cultivateurs ont le droit de choisir l'entrepreneur
qu'ils veulent. Etant donné que je suis près des lignes de
Coaticook, j'ai des entrepreneurs de Coaticook qui viennent travailler dans
Compton et j'en ai dans Compton qui vont travailler dans Coaticook. Je me
demande pourquoi on fait de si grosses pressions pour que les entrepreneurs du
comté demeurent seulement dans le comté, étant
donné que les cultivateurs sont libres de prendre les entrepreneurs
qu'ils veulent. Je ne vois pas pourquoi on fait tant de pressions pour garder
ces entrepreneurs dans le comté.
M. GUAY: Je ne suis pas obligé de répondre mais si moi,
dans le comté que je représente, j'ai suffisamment
d'entrepreneurs pour faire tous
les travaux, si cela n'est pas vrai pour mon collègue qui vient
de prendre la parole, cela ne l'empêche pas de prendre les entrepreneurs
de l'extérieur. Remarquez bien que je défends mon clocher. S'il
veut défendre le sien, c'est son problème.
M. TOUPIN: Vous n'avez pas besoin de nous dire que vous défendez
votre clocher. On le sait.
M. GUAY: C'est normal.
M. TOUPIN: Vous faites sonner les cloches bien des fois, à part
cela.
M. BELAND: Nous sommes obligés de défendre nos gars parce
qu'en 1970...
M. OSTIGUY: Ce sont des cloches électriques.
M. BELAND: ... vous en avez fait, entre autres, crever un à petit
feu, un nommé Faucher de Dosquet, Lotbinière.
M. TOUPIN: Quand vous nous accusez parfois de faire des pressions et que
les députés font des pressions sur nous pour telle et telle
chose, je voudrais que vous compreniez une fois et de façon rationnelle
cette fois-là que vous faites exactement la même chose.
C'est cela que je voudrais vous faire comprendre.
M. GUAY: Ce n'est peut-être pas pour la même raison.
M. TOUPIN : Vous faites exactement la même chose.
M. GUAY: Ce n'est peut-être pas pour les mêmes raisons.
M. TOUPIN: Non, ce n'est peut-être pas pour les mêmes
raisons, c'est pour des raisons du Ralliement créditiste. C'est
sûr que ce n'est pas pour les mêmes raisons.
M. GUAY: M. le Président, quand je suis intervenu et je ne
m'en cache pas au bureau du ministre...
M. TOUPIN: Si vous voulez discuter de patronage, on va en parler, on va
voir cela. On va vous en donner des preuves.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Maurice, sur
les travaux mécanisés.
M. DEMERS: M. le Président, est-ce qu'on pourrait savoir...
M. TOUPIN : Arrêtez de charrier.
M. DEMERS: Si le ministre me permet, je vais faire un petit voyage, moi
aussi.
Est-ce qu'on pourrait savoir à qui on remet la liste des heures
mécanisés dans les comtés, des travaux qui sont
effectuées dans des contés? Est-ce que c'est remis encore aux
députés?
M. TOUPIN: Nous procédons par les voies administratives du
ministère et je ne pense pas que cela soit une cachette pour personne
que nous soyons en contact avec les députés. Je le suis avec les
députés du parti et je le suis aussi avec les
députés des autres partis.
M. DEMERS: Est-ce que les listes sont remises cette année comme
les années antérieures? On les avait, on les recevait, les
heures, dans nos comtés, les heures...
M. TOUPIN: Oui, on a remis cela l'année passée et il y a
deux ans. On va vous les remettre cette année.
M. DEMERS: Est-ce que vous allez continuer à les remettre aussi
aux candidats défaits du parti libéral?
M. TOUPIN: Personnellement, je ne me rappelle pas avoir remis de ces
listes aux candidats; maintenant, il est fort possible que...
M. DEMERS: Cela peut arriver à votre insu? M. GUAY: Là, la
mémoire fait défaut.
M. DEMERS: Non, mais est-ce que cela va se continuer, cette
méthode-là de remettre cela aux candidats défaits du parti
libéral? Je voudrais savoir à quel titre cet homme a le droit de
les recevoir. Chez nous, c'est un agent d'assurance, le gars que j'ai battu. Il
reçoit les heures de travaux mécanisés. Ce n'est pas
simplement dans le comté de Saint-Maurice. Si je vous disais que le
frère du directeur du journal des Débats, Benoit Massicotte, son
frère, qui s'appelle Georges, travaille pour l'Hydro-Québec dans
le comté de Lotbinière. Ce ne sont pas des à-propos. Cela
m'est arrivé chez nous cette histoire. Dans le comté de
Lotbinière, représenté par un membre du Ralliement
créditiste, le comté de Lotbinière, actuellement, il y a
un nommé Georges Massicotte, qui a été candidat
libéral, qui a reçu la liste comme, chez moi, M. l'agent
d'assurance a reçu la liste. Ce sont deux noms que j'ai et je voudrais
savoir si c'est une politique qui est établie dans toute la province que
d'envoyer en même temps qu'on l'envoie aux députés
légitimement élus, la liste des travaux mécanisés
qui sont effectués dans le comté.
M. TOUPIN: M. le Président, je pense que tous les partis...
M. DEMERS: Non, mais si c'est cela qui est appliqué, dites-le moi
et on n'en parlera plus jamais.
M. TOUPIN: Non, ce n'est pas cela qui est appliqué. Il faut quand
même faire la distinction.
M. DEMERS: Si ce n'est pas cela, je vous demanderais de lire cela.
M. TOUPIN: II faut quand même donner la... Non, écoutez, on
est capable de répondre à ces questions.
M. DEMERS: C'est marqué en haut: Georges Massicotte.
M. TOUPIN: Je peux vous répondre à cette question.
M. DEMERS: Si ce n'est pas du patronage, du charriage et du tripotage,
venez nous dire ce que c'est.»
M. TOUPIN : Je peux vous répondre à cette question.
M. DEMERS: Répondez, si vous êtes capables, si ce n'est pas
le nom de Massicotte qu'il y a là-dessus.
M. TOUPIN: Bien sur que je vais répondre à cette question.
N'importe qui, dans la province de Québec, a le droit d'avoir de
l'information et l'information de mon ministère ne va pas rien qu'aux
candidats défaits; quand je peux l'envoyer à tous les membres du
parti, je le fais; quand je peux l'envoyer à toute la population, je le
fais, et c'est nornal qu'on donne de l'information. D s'agit d'un document
d'information, il ne s'agit de rien autre chose que ça.
M. DEMERS: ... A Georges Massicotte !
M. TOUPIN: Je l'ai envoyé à Philippe De-mers, le
député de Saint-Maurice; pourquoi Georges Massicotte n'y
aurait-il pas droit?
M. DEMERS: Ecoutez, je pense que...
M. TOUPIN: Georges Massicotte n'a rien à voir dans le
comté de Saint-Maurice.
M. DEMERS: Non, mais a-t-il quelque chose à voir dans le
comté de Lotbinière?
M. TOUPIN: Le député de Lobtinière a reçu
les mêmes renseignements? Il a eu la même information?
M. BELAND: Je les ai reçus après que Georges Massicotte
les eût reçus.
M. DEMERS: Après que cela eût été
"screené" par Georges Massicotte.
M. TOUPIN: Alors, à quel titre veut-il se plaindre? On a eu la
même information.
M. BELAND: Je les ai eues après que Georges Massicotte les
eût reçues.
M. DEMERS: Après que cela eût été
"screené" par Georges Massicotte.
M. TOUPIN: Alors, à quel titre veut-il se plaindre? Il a eu la
même information.
M. BELAND: Quel titre Georges Massicotte a-t-il dans le comté de
Lotbinière?
M. TOUPIN: II a le titre d'un citoyen qui a le droit d'avoir de
l'information comme quiconque.
M. BELAND: Dans ce cas-là, je vais vous faire une suggestion, M.
le ministre. Vous aimez avoir...
M. DEMERS: Comme cela, c'est tiré à 6 millions
d'exemplaires et tous les citoyens du Québec reçoivent la liste
des travaux organisés...
M. TOUPIN: C'est tiré au nombre d'exemplaires, d'abord à
ceux qui nous en demandent et à ceux à qui on en donne de temps
en temps. On envoie assez régulièrement de l'information.
M. DEMERS: ... pour qu'on ne le sache pas.
M. BELAND: M. le Président, j'aurais une suggestion à
faire. Une suggestion pratique...
M. TOUPIN: La preuve, c'est qu'on n'a pas peur que cela se sache.
M. DEMERS: C'est parce que vous vous êtes fait poigner.
M. TOUPIN: On ne s'est pas fait poigner.
M. BELAND: Le ministre a présentement la liste de tous les
cultivateurs de la province de Québec par l'entremise de la Régie
des marchés agricoles. Etant donné que les travaux
mécanisés intéressent tous les cultivateurs du
Québec, pourquoi n'envoie-t-il pas la liste complète à
tous les agriculteurs du Québec?
M. TOUPIN: Evidemment, on envoie de l'information...
M. DEMERS: Us ont droit à l'information autant que Georges
Massicotte peut...
M. TOUPIN: On envoie de l'information aux individus qui nous en
demandent. On peut en envoyer aux groupes qui nous en demandent, on peut en
envoyer aussi à des personnes prises individuellement.
M. DEMERS: Qu'est-ce que l'Hydro-Québec
vient faire dans des informations de travaux mécanisés?
C'est un fonctionnaire de l'HydroQuébec, il a droit à
l'information. Cela va vous aider, le sous-ministre va pouvoir en passer une
bonne.
M. TOUPIN: Cela se comprend. M. DEMERS: Oui.
M. TOUPIN: II me met quasiment les paroles dans la bouche. C'est normal
qu'un gars de l'Hydro-Québec se tienne au courant.
M. DEMERS: Oui, n'arrangez donc pas cela pour l'électrocuter!
M. BELAND: ... il ne serait jamais au pouvoir.
M. DEMERS: C'est parce que les Massicotte, je les connais. Ils viennent
de Shawinigan. C'est une gang de patroneux et de tripoteux, toute la gang, de A
à Z. Il n'y en a pas un qui ne travaille pas pour le gouvernement. Ils
sont toujours entrés sous le gouvernement libéral. Ce sont des
tripoteux et je le répète. Massicotte là, Massicotte chez
nous, Massicotte ici et Massicotte partout, c'est toujours du tripotage et je
le répète ici. Je me demande ce que vient faire un gars qui
travaille à l'Hydro-Québec.
M. TOUPIN: Alors, si le député de Saint-Maurice veut
porter des accusations...
M. DEMERS: Je les ai portées en Chambre.
M. TOUPIN: ... contre des personnes qui ne sont pas ici pour se
défendre, c'est son droit. Mais s'il y en a...
M. DEMERS: Venez donc chez nous quand j'arrive pour en parler de ces
gars-là, des tripoteux, les créchards du Parti
libéral.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'on pourrait revenir aux travaux
mécanisés?
M. DEMERS: J'en ai un autre, M. le Président.
M. TOUPIN: Si le député de Saint-Maurice veut, qu'il aille
rencontrer les Massicotte, qu'il discute avec eux et qu'il leur dise ce qu'il
pense.
M. DEMERS: Je vous passe le message et quand vous en aurez d'autres,
surveillez-vous parce...
M. TOUPIN: Tous ceux que vous aurez, amenez-nous-les, nous n'avons pas
peur de cela.
M. DEMERS: Qu'est-ce que cela vient faire, le comité
libéral de Saint-Malachie qui écrit au ministère de la
Colonisation?
M. TOUPIN: Depuis quand un comité n'a-t-il pas le droit
d'écrire?
M. DEMERS: Le Dr Jacques Durand, qui est-ce?
M. TOUPIN: Le Dr Jacques Durand est présentement à
l'emploi de...
M. DEMERS: Le comité libéral de Saint-Malachie demande et
recommande...
M. VINCENT: C'est lui... le service de la pharmacie à
Saint-Hyacinthe?
M. DEMERS: Je ne sais pas, il est dans les routes là. Il est
partout ce gars-là.
M. TOUPIN: Jacques Durand, en quelle année cela?
M. DEMERS: En 1970, il écrivait à un adjoint parlementaire
du ministre lui disant de faire tel chemin, de continuer et terminer
jusqu'à la route 53, cette demande relève du ministre de la
Colonisation et la route et le projet ont débuté avec le
député libéral du temps, Francis O'Farrell. Vous
remerciant de votre obligeance, Dr Jacques Durand. Il reste sur la rue
Paradis.
LE PRESIDENT (M. Picard): Vous parlez de voirie, cela n'a rien à
voir avec les travaux mécanisés.
M. DEMERS: Non. Je parle... Nous avons fait un petit laius sur le
patronage.
LE PRESIDENT (M. Picard): Revenons aux travaux mécanisés,
si vous voulez bien. Est-ce qu'il y a d'autres questions sur...
M. BELAND: Pour ma part, je n'ai pas d'autres questions.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, le drainage souterrain, est-ce que
c'est compris là-dedans?
M. VINCENT: Le drainage souterrain, M. le Président...
M. TOUPIN: M. le Président, avant de passer à un autre
élément, si vous me le permettez, le député de
Nicolet m'a posé une question avant de suspendre la séance ce
soir et je voudrais lui donner une réponse. Il m'a demandé
quelles étaient les sommes dépensées depuis tant
d'années et quel était le nombre d'heures effectuées au
cours des mêmes années. Je voudrais, si vous le permettez, partir
de 1960, et vous donner, dans les grandes lignes, ce que cela a
coûté au gouvernement et quel est le nombre d'heures.
Je vais mettre de côté les montants pour tout de suite. Je
peux les donner en même temps.
En 1960, il fut effectué 528,968 heures pour un montant total de
$3 millions; en 1961, 597,000 pour un montant de $3,900,000; en 1962, 732,000
pour un montant de $5 millions; en 1963, 719,000 heures pour un montant total
de $5 millions et, en 1964, 963,000 heures pour un montant total de $6
millions; en 65/66, 970,000 heures, soit à peu près 7,000 heures
de plus qu'en 64/65, pour un montant de $7 millions; en 66/67, 1,000,113 heures
pour un montant total de $9 millions; en 67/68, 1,000,119 heures pour un total
de $9 millions; en 68/69, 1,191,000 heures pour un total de $9,604,000; en
69/70, 1,064,000 heures pour un total de $8,403,000; en 70/71, 998,000 heures
pour un total de $7,900,000; en 71/72, 864,000 heures pour un total de
$7,649,000; en 72/73, 719.000 heures pour un montant total de
$6,520,619.61.
M.VINCENT: Et en 1973, on prévoit $6 millions?
M.TOUPIN: Pour un total de $76 millions ou à peu près,
depuis 1963, il y avait 9 millions d'heures. Vous voyez la courbe. Avant
1966-1967, ç'a été en bas de 1 million d'heures et
après 1969, en 70/71 on est tombé en bas d'un million
d'heures.
M. BELAND: A quoi attribuez-vous principalement la diminution du nombre
d'heures?
M. TOUPIN: A la rationalité administrative. M. DEMERS: Changement
d'équipement. M. TOUPIN: Rationalité.
M. BELAND: Comment vous dites ça, l'opti-malisation?
M. TOUPIN: L'optimalisation des politiques du ministère.
M. VINCENT: Les chinoiseries administratives. Travaux de drainage, M. le
Président, j'avais une question en ce qui concerne ces travaux
souterrains. Pour la dernière année, 72/73, combien de projets de
travaux de drainage ont été analysés ou
étudiés? Cela totalisait combien de pieds de drainage
souterrain?
M.TOUPIN: Pour la dernière année, les demandes
reçues au ministère, 1,780 par rapport à 1,394 pour
l'année précédente.
M. VINCENT: Ce n'est pas ça. Combien de projets ont
été étudiés? Ces projets prévoient
l'installation de combien de pieds?
M.TOUPIN: J'ai donné le nombre de demandes, 1,780. Sur le nombre
de demandes faites, 918...
M.VINCENT: Non, ce n'est pas ça: Que le ministre ne nous
mêle pas! Combien de projets ont été étudiés
dans le champ et ces projets prévoyaient l'installation de combien de
millions de pieds?
M.TOUPIN: Des études faites par les bureaux?
M. VINCENT: Combien de pieds? Regardez ici, en 1969, par exemple, il y a
eu 830 projets d'étudiés pour un total de 22,804,566 pieds. En
1970, il y a eu 909 projets pour un total de 39,672,144 pieds. En 1971, il y a
eu 1,295 projets prévoyant l'installation de 83,957,467 pieds. C'est
pour en arriver à savoir combien de pieds de drainage souterrain nous
avons présentement en banque et qui doivent être
réalisés?
M. TOUPIN: En banque, je ne le sais pas. Mais...
M. VINCENT: Si je regarde bien, en 1969, on a...
M. TOUPIN: Je peux vous donner les mêmes statistiques que
l'année 72/73 que vous venez de donner pour l'année
précédente.
M. VINCENT: C'est ce que je veux avoir, pour l'année 1972.
M. TOUPIN: Laissez-moi vous les donner. Il y a eu 1,780 membres de
reçus...
M. VINCENT: Ce n'est pas ce que je veux savoir.
M. TOUPIN: Laissez-moi terminer. Il y a eu 918 plans de
préparés pour un total de 21,698,623, sous forme de
subventions.
M. VINCENT: Ce n'est pas ça!
M. TOUPIN: On va y arriver. Je vais vous le donner là, 23,692,614
pieds au 31 décembre 1972 pour un cumulatif de 105,402,257 pieds. Vous
voulez savoir maintenant ce qu'on a en banque?
M. VINCENT: Non.
M. TOUPIN: Alors, je ne comprends pas.
M. VINCENT: II y a eu seulement des études pour 23 millions de
pieds en 72/73?
M. TOUPIN: D'installés.
M. VINCENT: On arrivera aux installations après.
M. TOUPIN: C'est de l'installation, ça.
M. VINCENT: Je parle des projets qui ont été
étudiés en 72/73 comparativement à 1,295 en 1971.
M. TOUPIN: C'est 918 plans.
M. VINCENT: Cela prévoyait combien de pieds de drainage
souterrain, ces 918 projets? Voyez-vous, l'an passé, les 1,295 projets
prévoyaient 83,957,467 pieds de drainage souterrain...
M. TOUPIN: Nous n'avons pas le chiffre ici. Nous l'avons au
ministère.
M. VINCENT: Voyez-vous, M. le Président, c'est qu'en 1969 le
ministère a fait faire des études sur 830 projets. Ces projets
prévoyaient l'installation de 22,804,566 pieds de drainage. Donc, les
projets de 1969, en 1970 on en a réalisé 15,335,758 pieds. Ce qui
veut dire qu'en 1970 on a réalisé à peu près 70
p.c. des projets qui avaient été étudiés en 1969.
En 1970, on a préparé des plans pour 39,672,144 pieds de drainage
souterrain. En 1971, de ces projets, on en a réalisé 21,274,000
pieds, donc à peu près 50 p.c. En 1971, on arrive à
83,997,467 pieds de drainage souterrain qu'on a étudié et
là on réalise cette année 23 millions de pieds de drainage
souterrain. On est rendu à presque pas seulement à presque
c'est moins que 30 p.c. de réalisation des études. Si je
garde la même proportion, mettons que l'an dernier on en aurait
étudié pour 70 millions de pieds, cela voudrait dire qu'on serait
rendu au-dessus de 203 millions de pieds de drainage souterrain et on en aurait
réalisé à peu près 70 millions de pieds. Il y
aurait présentement en banque 130 millions, 140 millions de pieds de
drainage souterrain.
M. TOUPIN: C'est ça!
M. VINCENT: Si je prends des chiffres approximatifs.
M. TOUPIN: Plus que ça. Il y a près de 200 millions de
pieds actuellement en banque qui ne sont pas utilisés.
M. VINCENT: II y a 200 millions de pieds. M. TOUPIN: Environ.
M. VINCENT: Et on pense réaliser combien d'installations cette
année?
M. TOUPIN: Environ peut-être un peu plus que l'an dernier, parce
que c'est relié au temps, évidemment. L'objectif est de 30
millions, cette année.
M. VINCENT: Quel est le budget qui est à la disposition du
service, cette année, seulement pour le drainage souterrain?
M. TOUPIN: C'est $3,100,000.
M. VINCENT: Et l'an passé? $2,700,000? Il me semble que
c'était $2,700,000 l'an passé.
M. TOUPIN: Moins que cela.
M. VINCENT: Oui, mais l'an passé c'était $2,700,000 et
l'on a voté un budget supplémentaire, je pense. L'année
d'avant, c'était $2,700,000.
M. BELAND: Est-ce que le ministère a encore onze
excavatrices?
M.VINCENT: Un instant, parce que je voudrais avoir ces chiffres pour ne
pas mêler...
M. TOUPIN: L'an dernier, $2,600,000 y compris le budget
supplémentaire.
M. VINCENT: C'était pas mal...
M. TOUPIN: Et cette année, le montant prévu est de
$3,200,000. Est-ce que des ententes pour Yamaska sont comprises
là-dedans? $3,200,000.
M. VINCENT: Alors, il y a une augmentation, à peu près,
d'un demi-million?
M. TOUPIN: Oui, mais on ne refuse aucune demande. L'an dernier,
évidemment on a dû aller à un budget supplémentaire
pour $500,000, je pense.
M. VINCENT: Mais on ne refuse aucune demande? Je pense qu'on ne
réalise pas toutes les demandes.
M. TOUPIN: Non, mais évidemment on ne peut pas réaliser
les demandes qui ne nous sont pas faites.
M. BELAND: Combien y a-t-il de demandes en suspens?
M. TOUPIN: II y a 200 millions de pieds qui seraient disponibles
où les agriculteurs pourraient demain matin faire une demande et les
demandes ne viennent pas; alors, on attend.
M. VINCENT: Est-ce que l'on a donné suite à toutes les
demandes de drainage?
M. TOUPIN: Oui. On a donné suite à toutes les demandes
faites.
M.VINCENT: Sans exception, on donne suite aux demandes qui sont
faites?
M. TOUPIN: On répond à toutes les demandes reçues,
quand les budgets sont disponibles.
M. VINCENT: Oui, d'accord, quand les budgets sont disponibles.
M. TOUPIN: Et c'est pour cela, cette année, que nous avons
dépassé le budget de $500,000 parce que des demandes nous
étaient parvenues,
on n'avait pas le budget disponible. On a quand même
autorisé les travaux...
M. VINCENT: Ce n'est pas une "prenure" que je veux passer. Je voulais
savoir si, par exemple, on était limité par les budgets.
M. TOUPIN: L'année passée, je ne pense pas que cela a
été le cas. On a demandé $500,000 de budget
supplémentaire et, cette année, on a augmenté le budget de
$700,000 par rapport à l'an dernier. Si toutefois, cette année,
le budget est encore défoncé, je vais demander un budget
supplémentaire.
M. VINCENT: L'an passé on avait $2,600,000 au budget et on a eu
un budget supplémentaire.
M. TOUPIN: On avait $2,200,000...
M.VINCENT: On avait $2,700,000 il y a deux ans et on a eu le même
montant l'an passé ou à peu près. Là, je parle de
mémoire, remarquez bien que je ne veux pas faire une affirmation
gratuite.
M. TOUPIN : Le budget voté était de $2,200,000. Ce sont
les chiffres qui apparaissent là, $2,200,000, le budget voté.
M. VINCENT: Avec les $400,000?
M. TOUPIN: $2,600,000 avec les $400,000.
M. VINCENT: Oui, mais $2,600,000 avec les $400,000... Et cette
année c'est...
M. TOUPIN: $3,200,000.
M. VINCENT: ...avec les $400,000?
M. TOUPIN : Dans le budget que l'on discute actuellement, il y a
$3,200,000.
M. VINCENT: Donc, il n'y a pas de limitation budgétaire en ce qui
concerne les demandes. Il y a d'autres limitations pour avoir 200,000 pieds de
drainage souterrain en banque. J'essaie de chercher la cause ou la raison pour
laquelle on donne... C'est-à-dire, tous ces millions de pieds de
drainage souterrain que l'on a en banque ne sont pas réalisés. Si
ce n'est pas une limitation budgétaire, il y a certainement d'autres
limitations. Quelles sont ces autres limitations? Est-ce que c'est parce que
l'on n'est pas assez avancé dans la politique de drainage de surface?
Est-ce que les cours d'eau dans lesquels doivent s'égoutter les
agriculteurs qui font du drainage souterrain ne sont pas prêts à
recevoir l'eau du drainage souterrain? Il faut quand même chercher la
raison pour laquelle...
M. TOUPIN : Elles sont d'ordres multiples.
La première de toutes, c'est que plusieurs agriculteurs qui ont
des plans de ferme disponibles ne s'en prévalent pas pour le moment.
C'est une première raison.
Une deuxième raison, c'est que plusieurs...
M. FRASER: Ils n'ont pas d'argent pour le faire. Cela coûte $100
l'acre pour le faire et, si vous faites 20 acres pendant l'année, c'est
$2,000 de votre poche à part les $100 que le gouvernement paye. Pour
faire cela, ça coûte cher. Moi, je le sais, j'en ai fait. Je ne
les ai pas fait tous, j'ai des plans de disponibles encore pour deux, trois ou
quatre ans. C'est pourquoi vous en avez en réserve. Le plan est fait,
mais on n'est pas capable de faire cela tout d'un coup.
M. DEMERS: Vous devriez être ministre. On saurait quoi.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre.
M. TOUPIN: Alors, une deuxième raison, c'est...
M. FRASER: ... tu critiques le gouvernement tout le temps.
M. TOUPIN: ... celle qu'a invoquée le député de
Huntingdon; il est sûr que ça coûte de l'argent en
dépit du fait que le ministère paie presque 50 p.c. des
coûts. Cela coûte encore de l'argent évidemment à
l'agriculteur que de faire faire des plans. Une troisième raison, ce
sont les raisons climatiques. On est bien conscient que l'an dernier, par
exemple, on aurait pu faire davantage, si le climat avait été
plus favorable. Une quatrième raison, c'est que plusieurs agriculteurs
nous font la demande de plans, alors que les études ne sont pas
complétées; ce qui nous amène à poursuivre encore
plus en profondeur nos études en vue d'offrir à tous les
agriculteurs du Québec cette opportunité d'avoir à leur
disposition un plan de drainage souterrain. Une cinquième raison peut
être une question budgétaire gouvernementale, mais, l'an dernier,
ce ne fut pas le cas et, pour cette année, non seulement on
espère, mais on ne veut pas du tout que ce soit là une question
budgétaire.
M.VINCENT: L'an dernier, il n'y a eu aucun cas qui a été
refusé par lettre, par exemple, les informant: Nous regrettons, mais les
budgets mis à notre disposition ne nous permettent pas d'accepter votre
demande?
M. TOUPIN: Je ne pense pas, parce qu'au moment où on m'a
informé que le budget commençait à diminuer, qu'on ne
pouvait répondre à toutes les demandes, j'ai fait alors des
démarches immédiatement pour obtenir la possibilité d'un
budget supplémentaire; on l'a obtenu. Alors, évidemment, il y a
une contrain-
te que le sous-ministre me rappelle, c'est celle de tous les projets qui
nous parviennent après le 1er juin. Il est difficile pour nous de nous
engager et de faire des études, parce que le temps, très souvent,
ne nous permet pas de le faire.
M. VINCENT: Au cours de l'année 1972, combien de demandes pour
réalisation ont été reçues, les chiffres comme ceux
qu'on a donnés tout à l'heure?
M. TOUPIN: II y a eu des demandes reçues pour 1,780.
M. VINCENT: Et sur ces 1,780, combien ont été...
M. TOUPIN: II y a eu 918 plans de préparés.
M. VINCENT: Non, combien de demandes d'agriculteurs pour
réalisation?
M. TOUPIN: J'aimerais répéter ici, je vais vous donner les
statistiques que j'ai. Les demandes reçues...
M. VINCENT: Pour analyse, pour étude.
M. TOUPIN: Pour étude, elles ont été de 1,780. H y
a eu 918 demandes qui ont été préparées.
M. VINCENT: Oui, mais combien de demandes ont été
reçues pour l'intervention du ministère, pour l'exécution
des travaux?
M. TOUPIN: Ici, je n'ai pas la statistique, peut-être que M.
Provencher l'a.
M.VINCENT: Combien d'agriculteurs ont fait une demande d'intervention du
ministère pour la réalisation, non pas du plan, mais d'un projet
de drainage?
M. TOUPIN: II y en a eu 1,922.
M. VINCENT: II y a eu 1,922 agriculteurs qui ont demandé
de...
M. TOUPIN: Qui ont obtenu des services en 1972.
M. VINCENT: L'intervention du ministère pour faire du
drainage.
M. TOUPIN: Dans la réalisation, M. le Président.
M. VINCENT: II y a eu 1,922 demandes... M. TOUPIN:
Réalisées.
M.VINCENT: Oui, mais combien avaient demandé?
M. TOUPIN: II y a des demandes qui étaient demeurées de
l'année précédente. Alors, je vais prendre les chiffres.
En 70/71, on a reçu au ministère 1,314 demandes. En 71/72, 1,394
demandes. Au 31 décembre 1972, pour l'année qui s'est
terminée il n'y a pas longtemps, on avait reçu à ce
moment-là 1,780 demandes. On a fait 1,922 réalisations au cours
de l'année 1972. Alors, probablement que, dans les 1,922
réalisations, il y avait des demandes faites l'année
précédente, les plans préparés l'année
précédente, mais qu'on n'a pu exécuter au cours de ces
années-là, mais qu'on a exécutés l'année
suivante. C'est la raison pour laquelle, sur 1,780 demandes, au 31
décembre 1972, on a réalisé des plans pour 918; on a eu le
temps de préparer des plans pour 918. Mais de ça, il y a une
banque aussi, de préparée. Donc, on a fait 23 millions par
rapport à 21 millions, on a fait 2,200,000 pieds de plus en dépit
de la mauvaise température.
M. VINCENT: Cette année, on prévoit combien de pieds?
M. TOUPIN: Trente millions. M. VINCENT: Trente millions.
M. BELAND: Si le député me le permet, parce que ça
entre à l'intérieur des statistiques qu'il a demandées,
sur la quantité exécutée en 1972, quel est le pourcentage
qui a été exécuté en drains de plastique
comparativement aux drains de grès?
M. TOUPIN: II y en a eu 90 p.c.
M. BELAND: II y en a eu 90 p.c. en plastique.
M. VINCENT: En ce qui concerne les cours d'eau, je pense que ce n'est
pas la même situation. Il y a plusieurs demandes qui sont
refusées.
M. DEMERS: Ah! les conseils de comté!
M.VINCENT: Ah non! pas à cause des conseils de comté, les
demandes d'étude. Je ne sais pas s'il se pose un problème
spécifique dans ma région, mais... Je pense que le ministre est
au courant. J'ai envoyé plusieurs lettres au ministre. J'ai
différents cours d'eau dans ma région surtout à cause de
la situation défavorable de l'an dernier. Il y en a qui se plaignent
énormément...
M. DEMERS: Est-ce qu'il en reste encore à faire?
M. VINCENT: Non...
M. TOUPIN: On a donné plusieurs contrats dans Nicolet.
M. VINCENT: Non. On a donné des contrats à des
entrepreneurs de Nicolet pour l'extérieur du comté.
M. TOUPIN: Mais aussi pour Nicolet.
M. VINCENT: Pas beaucoup dans le comté.
M. TOUPIN: Oui, oui. On ne fait absolument aucune restriction
là-dessus. Le député de Nicolet me dit parfois qu'il ne
veut pas faire de politique; moi non plus, je ne veux pas en faire. On ne
refuse aucune demande. Tant que les dossiers sont prêts, on les fait et
on met des priorités dans les dossiers, bien sûr, mais on ne fait
acucune discrimination dans les priorités. Le 31 décembre 1972,
nombre de réseaux creusés: 341. Longueur exécutée
en milles: 781.2 milles pour l'ensemble de l'année. Nombre
d'intéressés dans les cours d'eau terminés: 3,995.
Superficie récupérée en acres dans les cours d'eau
terminés: 89,845.
M. VINCENT: Le total de milles en province, pour 1972?
M. TOUPIN: 791.2 milles.
M. VINCENT: Combien de projets?
M. TOUPIN: 341 projets.
M. VINCENT: Voyez-vous, c'est là qu'est le problème. Cela
diminue considérablement.
M. TOUPIN: Par rapport à 505, l'année
précédente, mais là, il faut tenir compte des
éléments de température aussi.
M. VINCENT: En 1969, on avait réalisé 1200... Un
instant.
M. TOUPIN: En 1969/70, 505. En 1968/69, 542.
M. VINCENT: Des cours d'eau?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: Et 1969/70?
M. TOUPIN: 505. En 1970/71: 447.
M. VINCENT: Pour combien de milles?
M. TOUPIN: En 1970/71: 953 milles. En 1971/72:1,216.3 milles.
M. VINCENT: Et cette année, 791 milles. M. TOUPIN: 791.2
milles.
M.VINCENT: On part en 1969 de 1,154 milles, en 1970 de 953 milles, en
1971 de 1,216 milles, en 1972 de 791 milles. L'an passé, cela se
comprend, il y a eu un temps assez...
UNE VOIX: Epouvantable.
M. TOUPIN: ... aux contraintes budgétaires, ce chapitre.
M. VINCENT: Est-ce qu'on s'attend d'avoir des contraintes
budgétaires?
M. TOUPIN: Ce ne fut pas, l'an dernier, le principal
élément des contraintes budgétaires. C'en fut un aux cours
d'eau parce qu'on a fait un choix à un moment donné et on a
préféré demander un budget supplémentaire pour le
drainage souterrain...
M. VINCENT: Comment y a-t-il, au budget, de réalisations de cours
d'eau?
M. TOUPIN : Six millions cinq.
M. VINCENT: Et combien y en a-t-il d'engagés, à l'heure
actuelle?
M. TOUPIN: Cinq millions.
M.VINCENT: Cinq millions d'engagés. Et l'an dernier, on avait un
budget de combien?
M. TOUPIN : Cinq millions cinq.
M. VINCENT: Cela fait qu'on avait un million de plus cette
année.
M. TOUPIN: Oui.
M.VINCENT: C'est-à-dire qu'il fallait en avoir plus parce
qu'autrement il aurait tout été engagé.
M. TOUPIN : Oui mais encore là, cette année, on va faire
l'impossible pour que des contraintes budgétaires n'empêchent pas
les travaux de se réaliser. On réalise de gros projets ce
temps-ci. On réalise des projets qui coûtent parfois $500,000 ou
$450,000...
M. VINCENT: C'est réparti sur trois ans.
M. TOUPIN : Oui, mais cela engage rapidement un budget. Quand vous
commencez avec des engagements, des deux dernières années, de
trois millions, par exemple, ou deux millions et demi, cela engage très
rapidement le budget.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Yamaska.
M. FAUCHER: J'aurais une question à poser concernant les cours
d'eau moyens. Il y a des cours d'eau qui se font à la pelle
mécanique. Il y a certains cours d'eau moyens qui pourraient
probablement se faire avec un tracteur, ce qui donnerait l'avantage de niveler
en même temps et cela empêcherait les éboulis. Apparemment,
cela coûterait beaucoup meilleur marché, parce qu'il y a des cours
d'eau qui ont seulement un
mille de parcours. On a plusieurs demandes dans ce sens. On nous demande
si on est toujours obligé de prendre une pelle mécanique.
M. TOUPIN: Je préférerais regarder le problème que
vous soulevez et en rediscuter un peu plus tard.
M. DEMERS: Entre gens de la même famille, cela se ferait.
M. PELLETIER: Ce sont les petits vaux dont il veut parler. Ce sont les
ministères qui font cela.
M. TOUPIN: Oui. Ce sont les fossés mitoyens.
M. PELLETIER: Ce sont les petits cours d'eau d'importance mineure...
M. FAUCHER: Ils sont quatre, cinq intéressés; seulement,
les pelles mécaniques coûtent pas mal cher, ils pourraient le
faire à mesure, la levée serait moins élevée et
cela déboulerait moins. Ils prétendent que cela serait beaucoup
moins dispendieux, parce qu'on a plusieurs demandes dans ce sens, d'un mille de
parcours environ... Il faudrait prendre une pelle mécanique. Je ne le
sais pas.
M. TOUPIN: Je vais regarder ce problème. M. DEMERS : II vous
invite à son bureau.
M. PELLETIER: Est-ce que vous avez seulement des pelles ou si vous
employez...
M. TOUPIN: Le ministère ne fait presque plus de travaux. Ce sont
tous des contrats...
M. PELLETIER: A Rimouski, je sais que le ministère a des...
M. TOUPIN: ... à soumissions. Oui, à certains endroits,
mais cette année, il n'y en a plus, parce que nous avons
transféré tout l'équipement au ministère de la
Voirie.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Lotbinière.
M. BELAND: Etant donné que nous sommes dans le sujet des cours
d'eau, est-ce qu'il y aurait possibilité de savoir si Laroche et Breton,
de Dosquet, Lotbinière, ça vous dit quelque chose? Est-ce que
nous pourrions connaître où en sont les travaux? Est-ce qu'ils
sont prévus pour les mois qui viennent? C'est peut-être une
question assez difficile pour le représentant de l'hydraulique
agricole.
M. DEMERS: Dosquet est dans votre comté?
M. BELAND: Oui. En attendant, je vois le sous-ministre qui est en train
de fouiller également en ce qui concerne les cours d'eau.
Peut-être pourrait-il nous dire, relativement au cours d'eau le
Bras...
M. DEMERS: Le bras gauche, droit?
M. BELAND: Le Bras est une rivière qui sillonne à partir
de la rivière Beaurivage, se dirigeant dans le comté de
Dorchester, en passant par Saint-Narcisse, Saint-Patrice et, je crois, qui
atteint Saint-Elzéar...
M. DEMERS: Hé, bateau, il a le bras long.
M. BELAND: Oui. C'est vrai. Il y a du travail qui a été
effectué l'an dernier. Les travaux sont en cours. Est-ce que, cette
année, il y aura continuation dans cedit cours d'eau?
M. TOUPIN: Oui. C'est la continuation des contrats déjà
accordés. Si le contrat est accordé, évidemment, il y a
continuation des travaux.
M. BELAND: D'accord.
M. GUAY: Est-ce que cela serait possible si vous me le permettez
de connaître également les travaux en cours pour
Dorchester? C'est peut-être difficile. Ce sont peut-être des
exigences de vous demander cela, sauf que cela m'intéresserait. En
cours...
M. DEMERS: Est-ce que je pourrais, moi, avoir la liste des travaux qui
ne se feront pas dans Saint-Maurice? Tous les travaux.
M. VINCENT: A ce moment, cela serait peut-être plus facile de nous
envoyer la liste...
M. GUAY: Cela serait intéressant, plutôt que de prendre le
temps de la chercher.
M. VINCENT: ... de tous les travaux qui sont en cours.
M. TOUPIN: ... Je n'ai pas d'inconvénient à ce que l'on
vous l'envoie. Vous voulez que je vous l'envoie personnellement? Je n'ai pas
d'inconvénient à cela.
M. BELAND: Moi, également, s'il y avait possibilité de me
faire parvenir les coûts, justement tout ce qui va se faire dans le cours
de 1973, dans Lotbinière. Je pense que cela serait
intéressant.
M. VINCENT: Le député de Saint-Maurice me demandait si je
voulais en faire faire une photocopie à M. Massicotte que je ne connais
pas.
M. TOUPIN: Oui, on va envoyer une copie à Georges Massicotte.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Rouville.
M. OSTIGUY: M. le Président, à mon tour, les travaux
du...
M. VINCENT: A tous les députés.
M. OSTIGUY: Oui.
M. VINCENT: D'accord?
M. DEMERS: Mais vu que vous êtes au pouvoir, vous autres...
M. OSTIGUY: Les travaux de creusage de la rivière des Hurons ont
débuté en 1970. Evidemment, c'est un cours d'eau qui part du
Richelieu et qui va jusque dans le comté de Saint-Hyacinthe.
M. VINCENT: Si j'étais ministre, je dirais: Appelle donc
Léon.
M. OSTIGUY: Les travaux ont été arrêtés
l'automne dernier. Ils ne sont pas encore repris et les terres sont
inondées.
M. GUAY: C'est comme ailleurs.
M. OSTIGUY: Je ne sais pas ce qui se passe; l'argent a été
voté, les budgets sont là, l'entrepreneur aussi.
M. DEMERS: Cela dépend peut-être de l'entrepreneur.
M. TOUPIN: Les travaux ont été commencés quand?
M. OSTIGUY: En 1970.
M. VINCENT: Vous ne le prendrez pas, l'entrepreneur.
M. TOUPIN: Ils n'ont pas été effectués l'an
dernier. On n'a pas...
M. OSTIGUY: On en a fait un peu l'an dernier. On a arrêté.
Ce n'est pas repris encore.
M. TOUPIN: On en fait encore un peu cette année.
M. OSTIGUY: II y a des travaux de creusage et les travaux de
régalage.
M. DEMERS: De régalage?
M. VINCENT: Si vous avez un bon entrepreneur, c'est certain que
l'entrepreneur fait attention que les travaux se fassent comme il le faut pour
ne pas être obligé de les faire recommencer.
M. TOUPIN: Vous voulez parler dans le comté de Nicolet parce que,
pendant les quatre années, il s'en est formé trois ou quatre
bons.
M. OSTIGUY: C'était un entrepreneur du comté de Nicolet,
justement, M. le Président.
M. VINCENT: D'ailleurs, je pense que tous les...
M. OSTIGUY: II est là.
M. VINCENT: Je pense qu'à peu près les seuls contrats qui
ont été donnés par le ministère au cours de
l'année, ce sont tous des gars de Nicolet qui les ont eus.
UNE VOIX: Cela c'était du bon patronage.
M. DEMERS: A part cela si vos gens venaient à être malades,
dans le comté de Champlain il y a un médecin qui est entrepreneur
en drainage. Je vous le recommande.
M. OSTIGUY: Cela n'a pas répondu à ma question de ma
rivière des Hurons.
M. TOUPIN: J'ai une équipe de travail extraordinaire.
M. VINCENT: M. le Président...
M. TOUPIN: La question que le député de Rouville pose,
c'est qu'il faut attendre que la nappe phréatique baisse pour continuer
les travaux parce que...
M. VINCENT: La nappe quoi?
M. DEMERS: La nappe phréatique.
M. TOUPIN: La nappe d'eau alors. Si on effectue les travaux alors que la
nappe d'eau est trop haute et trop élevée, on risque d'engendrer
des éboulements.
M. OSTIGUY: Des éboulis. Est-ce qu'il y a de l'argent de
voté?
UNE VOIX: Saint-Jean-Vianney.
M. OSTIGUY: Est-ce que le montant est voté?
M. TOUPIN: Oui, le contrat est donné, l'argent est là.
M. OSTIGUY: Le contrat est donné, l'argent est voté?
M. TOUPIN: Bien oui, s'il y a eu un contrat de donné, il y a eu
de l'argent...
M. DEMERS: Ce qui est pas mal plus solide que la terre...
M. OSTIGUY: Si je vous trouve un autre entrepreneur qui est prêt
à le faire?
M. TOUPIN: C'est un contrat à soumissions publiques.
M. VINCENT: Le naturel revient. C'est un contrat
négocié.
M. TOUPIN: C'est un contrat à soumissions publiques, on ne donne
pas beaucoup de contrats négociés.
Non, n'ayez pas peur, dans le comté de Champlain je ne me
formerai pas cinq ou six entreprises.
M. DEMERS: Non, vous en avez assez d'une et elle est bonne.
Gardez-la.
M. TOUPIN: Je n'en ai pas une dans le comté de Champlain.
M. OSTIGUY: Je voudrais aussi attirer votre honorable directeur des
services hydrauliques sur le problème de la rivière à la
grande Barbue, dans le comté de Rouville, 26 milles de long...
M. VINCENT: II y a des travaux qui se font là-dessus?
M. DEMERS: C'est peut-être la rivière des hippies.
M. VINCENT: ... régalage.
M. TOUPIN: Pour l'information du député de Rouville, la
corporation municipale sera saisie du projet d'ici quelques semaines et aura
approuvé la réglementation si elle le juge à propos.
M. OSTIGUY: Et on ira à l'exécution des travaux cette
année?
M. VINCENT: Corporation de comté, cela?
M. TOUPIN: Probablement que oui, mais là évidemment si
toutes les techniques...
M. DEMERS: Vous ne pourriez pas nous dire... à la place du
ministre, je dirais oui.
M. TOUPIN: ... de réalisation que vous m'avez
données...
M. VINCENT: Je voudrais donner un conseil au député de
Rouville. Comme cela va arriver dans quelques semaines, qu'il informe donc la
corporation de comté de préparer son avis de motion tout de suite
en juin pour ne pas attendre au mois de septembre parce que cela va encore
retarder de six mois si elle attend au mois de septembre. C'est un petit
truc.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Lotbinière.
M. BELAND: M. le Président, si nous avons fini ce programme,
est-ce que nous nous attaquons peut-être brièvement au programme
5?
LE PRESIDENT (M. Picard): Les bureaux régionaux et les
laboratoires.
M. VINCENT: Si le député de Lotbinière me le
permet, j'aurais une suggestion à faire. J'aurais deux ou trois
questions. Cela serait un peu du coq à l'âne. Au lieu d'aller dans
chacun des programmes, j'aurais seulement deux ou trois questions à
poser. Je pense que le député de Saint-Maurice en a
également une couple à poser. Si c'était le consentement
de la commission...
M. BELAND: C'est d'accord.
M. VINCENT: ... cela nous permettrait probablement de finir demain soir
au lieu de finir vendredi, si on faisait un peu de coq à
l'âne.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que les membres de la commission sont
d'accord?
M. TOUPIN: Pas d'inconvénient.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Nicolet.
M. VINCENT: Moi, j'aurais une question à poser qui touche...
D'accord, je vais laisser aller le député de
Lotbinière...
M. BELAND: Ah bon!
M. VINCENT: ... parce qu'on a quasiment pris le plancher...
Subventions aux sociétés
d'agriculture
M. BELAND: Dans ce cas, ma question entrait justement dans le programme
5 et vous la voyez plus précisément en contrebas: Subventions aux
sociétés d'agriculture. Lorsque j'ai fait quelques observations
au tout début de l'étude des crédits, j'avais
demandé au ministre s'il y avait possibilité de donner un
aperçu de la façon dont le ministère entendait
procéder cette année, cet été, concernant les
subventions accordées aux sociétés d'agriculture. Est-ce
qu'il y a des modifications relativement aux encouragements, plus
spécifiques, aux expositions régionales plutôt que locales.
Je pense que le ministre me comprend à ce sujet.
M. TOUPIN: La politique de l'an dernier sera appliquée.
M. BELAND: Exactement la même politique?
LE PRESIDENT (M. Picard): Un instant, s'il vous plaît. Je remarque
que le député de Lotbinière s'en va au programme 5. Est-ce
que
je dois comprendre que le programme 3 est adopté?
M. VINCENT: Non, M. le Président, si...
M. DEMERS: Nous avons quelques questions à poser dans
différents programmes. Si on prend programme par programme, on va
coucher là-dessus.
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est parce que là, vous avez
adopté le programme 4 en entier...
M. DEMERS: Oui, c'est cela.
LE PRESIDENT (M. Picard): ...et vous vous en allez au programme 5 et le
programme 3 n'est pas adopté en entier. Qu'est-ce que vous voulez?
Retenir le programme 3, parce que ce sont les bureaux régionaux et
laboratoires?
M. VINCENT: On va adopter tous les programmes, sans exception, avec une
réserve à poser sept ou huit questions en tout sur
différents programmes. C'est simplement cela. Au lieu de s'en aller sur
chacun des programmes.
LE PRESIDENT (M. Picard): Dans ce cas, on est mieux de ne pas adopter le
programme 3 du tout.
M. VINCENT: Oui. Moi, je les laisserais ouverts et tout à l'heure
on va tous les adopter.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, le programme 3 est en suspens et nous
procédons au programme 5, avec la question que vient de poser le
député de Lotbinière.
L'honorable ministre.
M.TOUPIN: J'ai répondu. A propos des expositions, le programme du
ministère sera le même que l'an dernier.
M. BELAND: Est-ce qu'il y aura augmentation? Est-ce que les
sociétés d'agriculture, comme telles, peuvent espérer,
peut-être dans certains cas, une augmentation ou si cela va être
sensiblement les mêmes sommes d'argent qui vont être votées,
pour chacune d'entre elles?
M.TOUPIN: A quelque $30,000 près, peut-être, c'est le
même montant que l'an dernier et nous procéderons selon les
mêmes critères. Il est sûr que, de temps en temps, nous
octroyons une subvention spéciale. Une exposition, à un moment
donné, a décidé d'ajouter certaines activités; nous
examinons le dossier et, parfois, cela arrive que nous ajoutons des subventions
spéciales.
M. BELAND: Est-ce qu'il y a des programmes nouveaux? Je n'entends pas du
côté pécuniaire, mais programme de stimulation en
collaboration avec les bureaux régionaux d'agronomes ou relativement aux
jeunes éleveurs ou, enfin, en vue de la stimulation de certaines
productions bien spécifiques? Est-ce que vous avez l'intention de
stimuler de ce côté, toujours pour en arriver aux expositions
comme telles, quitte à ce qu'il y ait quelques changements avec l'an
passé?
M. TOUPIN: Je pense qu'il y a un ou deux concours nouveaux qui seront
instaurés cette année, mais cela ne touche pas les expositions.
Dans l'ordre des expositions traditionnelles, telles qu'on les a connues, il y
aura très peu de changement.
Contribution à la taxe scolaire sur les
fermes
M. BELAND: Maintenant, je vois, toujours à l'intérieur du
programme 5, contribution à la taxe scolaire sur les fermes. Est-ce
qu'il s'agit bien, quant à ce qui concerne le montant de $6,100,000, du
montant qui avait été annoncé, il y a de cela
peut-être environ quatre ou cinq mois, pour obvier aux 35 p.c.
accordés aux agriculteurs?
M.TOUPIN: Ce sont les $6 millions qui servent à rembourser les 35
p.c. de l'impôt foncier scolaire, qui est encore en vigueur et qui le
sera tant et aussi longtemps qu'il n'y aura pas d'amendement à la
politique dans le sens que nous l'avons, nous, discuté avec le
ministère des Affaires municipales, dans le sens de l'appliquer à
l'impôt foncier municipal et l'impôt foncier scolaire, selon de
nouveaux critères. Pour le moment, c'est la politique traditionnelle qui
prévaut et elle coûte à peu près $6 millions.
M. BELAND: En ce qui me concerne, une dernière question, parce
que je vais du coq à l'âne, comme le député de
Nicolet avait dit tout à l'heure, c'est le cas de le dire.
M. DEMERS: C'est un grand voyage.
Crédit agricole
M. BELAND: Je vais parler des normes d'acceptation pour les
agriculteurs, que ce soient les jeunes ou des agriculteurs déjà
pratiquants qui veulent se prévaloir d'un prêt de l'Office du
crédit agricole.
Quant aux normes premières, à savoir un type qui, par
exemple, produit plutôt du bétail de boucherie d'une part et,
d'autre part, comme deuxième section dans son entreprise, soit qu'il
produit du porc, de la volaille ou d'autres choses, est-ce qu'il y a d'autres
normes qui stipulent, je ne sais pas ... Jusqu'à maintenant,
d'après ce que l'on peut en déduire, il y avait à peu
près les normes suivantes: il fallait que le gars produise ou ait un
quota de production de
lait, peu importe qu'il soit nature ou industriel, de 200,000 livres
approximativement ou encore, sensiblement la même chose
interprétée différemment selon les autres productions.
Est-ce qu'il y a des changements qui vont être apportés au cours
de l'année?
M. TOUPIN: Non, les normes vont demeurer exactement les mêmes,
c'est que l'Office du crédit agricole prête lorsque la
rentabilité est prouvée; on ne prête pas sur des fermes
où il est impossible d'effectuer les versements dus à l'Office du
crédit agricole. Il y a un certain nombre de normes qu'il nous faut
respecter; donc, ces normes ne changeront pas. Cependant, on a ajouté
des amendements à la loi, certaines dispositions qui n'existaient pas
avant. Par exemple, nous avons intégré dans le crédit
à long terme le nantissement agricole, ce qui permet d'atteindre un
montant plus élevé d'emprunt de la part des emprunteurs. On a
aussi des nouvelles lois de crédit, notamment le crédit à
la production qui vient compléter des emprunts déjà
effectués. Le tout se réalise toujours dans le cadre de
programmes précis de rentabilité.
M. BELAND: D'autre part, comme question supplémentaire, supposons
le cas d'un jeune qui désire s'établir. Mais le jeune en question
désire s'organiser un troupeau de bétail de boucherie. Il exerce
présentement un cas, sans donner de noms une profession qui
lui permet de travailler à l'extérieur et de pouvoir se faire un
salaire qui constitue à 80 p.c. le revenu total de son entreprise. Par
le fait même, il y a seulement 20 p.c. qu'il va recueillir sur la ferme
mais cela l'empêche de pouvoir être admissible comme futur
emprunteur ou d'avoir une possibilité d'emprunt du crédit
agricole. Est-ce qu'il ne peut pas y avoir adoucissement de ce
côté? C'est un sérieux handicap, que ce soit
vis-à-vis des nouveaux producteurs, de porc ou de boeuf. Il y a
également d'autres productions, comme dans le maïs fourrager, etc.
Cela amène des complications. Le gars désire pour un an, deux
ans, trois ans, garder son emploi parce qu'il ne peut pas arriver. Il faut
qu'il monte son organisation de ferme. Compte tenu du système
présent, je me demande si ça ne pourrait pas être adouci
quelque peu, compte tenu des circonstances pour ces jeunes.
M. TOUPIN: Le crédit à long terme, actuellement, doit
être octroyé et il faut que le gars fasse la preuve qu'il prend
plus de 51 p.c. de ses revenus sur la ferme.
M. BELAND: C'est justement là le problème.
M. TOUPIN: Si toutefois on voulait amoindrir ces normes, il faudrait
bien tenir pour acquis que le crédit agricole prendrait une tout autre
signification. Il faudrait tenir pour acquis que nous devrions le rendre
peut-être beaucoup plus généreux. Le gars qui
s'achète une ferme, à qui on prête de l'argent pour acheter
le fonds de terre, les bâtiments, il a accès au crédit
à moyen terme pour acheter l'équipement et le troupeau laitier.
On sait fort bien que pour une entreprise de $35,000 ou $40,000, le gars a
besoin d'un montant comptant pour commencer son exploitation.
C'est le problème de plusieurs agriculteurs sur lequel on s'est
penché il n'y a pas tellement longtemps. On a préparé
plusieurs hypothèses pour tenter de leur venir en aide. Mais on n'a pas
encore trouvé la voie par laquelle on devrait passer pour
améliorer la situation, si on peut s'exprimer ainsi. Néanmoins,
en dépit de ces problèmes, il y a près de 900 à
1,000 établissements par année, c'est-à-dire que l'Office
du crédit agricole verse des subventions dénombrant entre 900 et
1,000 nouveaux exploitants annuellement, alors que les besoins au Québec
sont à peu près de 1,200 nous dit-on. Donc, on est assez proche
des besoins actuels. Mais, au rythme de 200 par année, sur une
période de cinq ans, cela fait 1,000 et, sur une période de dix
ans, cela fait 2,000.
M. BELAND: Vous allez rencontrer un garçon. Supposons qu'il veut
acheter la ferme du père.
M. TOUPIN: Oui.
M. BELAND: Pour le père, la ferme était devenue presque un
hobby. Pour imager davantage, il avait 20 génisses "à boeuf" et
peut-être deux, trois, quatre ou cinq autres animaux, "à boeuf"
toujours. Le jeune achète cette ferme de son père. Il vient de se
marier, cela fait un an, deux ans, et il a un travail à
l'extérieur qui lui permet d'aller chercher peut-être $7,000,
peut-être $8,000 par année. Dans son optique, il veut toujours
s'établir, mais il désire garder ce revenu qu'il va chercher
à l'extérieur peut-être pour un an, deux ans,
peut-être trois ans au maximum, avant de pouvoir retirer des revenus de
sa ferme, de ses génisses qui vont produire. Entretemps, cela lui prend
un revenu. Il ne peut absolument pas... Dans bien des cas, cela a
été un refus catégorique. Cela n'a pas permis
d'établissements. Alors, je pense qu'il y aurait nécessité
d'un mécanisme. Pour le boeuf, cela prend enfin, je pense que
même M. le président est au courant de ça, même s'il
vient d'un comté de Montréal cela prend trois ans, quatre
ans, cinq ans, six ans, avant de se former un troupeau où il y a
possibilité d'avoir un revenu appréciable. Cela présente
des difficultés majeures à ceux qui désirent
s'établir dans cette production.
M. TOUPIN: Oui. Comme je vous le disais tantôt, on examine le
problème. On essaie de trouver une solution. On ne l'a pas
trouvée encore. Il faut être prudent dans le crédit.
Evidemment, il ne faut pas que le crédit agricole
serve à toutes les sauces. Alors, il faut trouver tous les
critères, toutes les normes qui vont nous permettre d'assouplir la
politique de crédit, de la rendre plus accessible à un certain
nombre d'agriculteurs qui n'y ont pas accès actuellement ou plutôt
des personnes qui veulent devenir agriculteurs. C'est un défi qui n'est
pas facile à relever. L'Office du crédit agricole travaille
beaucoup à ce chapitre. Un comité, d'ailleurs, a
siégé pendant presque trois mois pour nous suggérer des
solutions. Il a émis sept hypothèses, je pense. On en a retenu
une qu'on veut approfondir davantage. On espère que, d'ici les
prochaines années, peut-être les prochains mois, on trouvera une
solution à ça.
M. BELAND: Mais vous admettez avec moi que, dans la production du boeuf,
cela cause un problème majeur.
M. TOUPIN: Dans toutes les productions. La production laitière
aussi. On pense, par exemple, au père qui a une ferme bien
organisée et qui veut la vendre à son fils. Lui, il a 57 ou 58
ans. Il faut qu'il se rende à 65 ans. Alors, il ne peut pas vendre sa
ferme à $20,000. Il faut qu'il la vende à $40,000, $45,000, qu'il
exige un montant comptant. Cela crée un très sérieux
problème au fils. Il semble être au point où il ne peut
plus effectuer ses versements, où il est obligé de continuer
à travailler à l'extérieur pour rembourser une partie de
la dette qu'il doit contracter pour payer son père. Il y a plusieurs
problèmes comme ça, qu'on aligne les uns à la suite des
autres, et on essaie de leur trouver des solutions possibles.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Huntingdon.
M. FRASER: Est-ce que vous avez pensé à augmenter le
montant des prêts à faible taux d'intérêt, soit 2 1/2
p.c, à $20,000 ou à $25,000? Aujourd'hui, cela prend un
très gros investissement pour acheter une ferme. Si vous payez
l'intérêt sur $20,000, $30,000 ou $35,000, cela mange les revenus
de la ferme et le gars n'avance pas. C'est décourageant quand il faut
payer l'intérêt à 7 p.c. ou 8 p.c. sur un montant de
$15,000 ou $20,000. Il faut travailler pour payer l'intérêt. Cela
empire chaque année.
M. TOUPIN: Jusqu'à maintenant, cela causait un problème un
peu moins sérieux parce que la moyenne des prêts n'avait pas
encore atteint les $15,000 sur lesquels s'appliquaient les 2 1/2 p.c. A compter
de cette année, on est en train de dépasser les $15,000. Quand on
aura dépassé les $15,000 comme prêt moyen aux agriculteurs,
je pense qu'il y aurait sans doute lieu de réviser la politique
d'intérêt.
M. FRASER: Oui, parce qu'une ferme, aujourd'hui, de $15,000, ce n'est
pas rentable.
M. TOUPIN: Non, mais la politique quand même actuelle fait un taux
d'intérêt à peu près moyen de 5 p.c, de 4.9 p.c.
à 5 p.c. Alors, ce sont encore les taux d'intérêt les plus
bas que l'on retrouve sur le marché; il n'y a pas de doute possible.
LE PRESIDENT (M. Picard): Y a-t-il d'autres questions sur le programme
5?
M. VINCENT: Moi, j'avais seulement une question
d'intérêt...
LE PRESIDENT (M. Picard): Sur le programme 5?
M. VINCENT: Non.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le programme 5. Adopté?
M. VINCENT: Je ne le sais pas.
LE PRESIDENT (M. Picard): On revient au programme 3.
M. VINCENT: Cela touchait la question des porcheries; j'ai
soulevé le problème avec le sous-ministre adjoint qui devait me
donner une réponse hier, mais je pense... J'aurais une suggestion...
LE PRESIDENT (M. Picard): Auparavant, est-ce que le programme 5 est
adopté?
M. VINCENT: Le programme 5? Oui, d'accord.
M. BEL AND: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le programme 5. Adopté. Le programme 3.
Le député de Nicolet.
M. VINCENT: M. le Président, j'ai soulevé la question
concernant les porcheries, parce que j'ai un cas assez... pas autant criant
qu'exaspérant. Je le souligne tout simplement, pour montrer quelquefois
comment cela peut être difficile de travailler.
C'est celui d'un jeune qui a acheté la terre de son père,
le 16 novembre 1972, avec 10 arpents de terre et une porcherie de 1,000 porcs
à l'engrais. Il a fait une demande à l'Office du crédit
agricole pour des subventions de $1,000 et $3,000, pour réaliser le
programme. L'office demande un permis d'exploitation de sa porcherie. Le jeune
s'en va à l'hygiéniste de son comté pour obtenir le
permis. D'après les règlements qui sont encore en vigueur au
service de l'hygiène, une porcherie doit être située
à 150 pieds d'une habitation et à 100 pieds d'un puits. Alors
l'hygiéniste lui répond dans une lettre qu'il n'est pas capable
de lui donner le permis, parce que, d'après lui, les normes sont
de 500 pieds de l'habitation voisine et au moins 450 pieds du centre du
chemin.
Maintenant, cela me surprendrait que ces normes soient en vigueur, c'est
peut-être un projet. J'en ai parlé tout à l'heure avec le
sous-ministre. Je pense bien qu'au lieu d'entreprendre une longue discussion
avec le ministère des Affaires municipales et avec le ministère
de la Santé, il faut quand même se baser sur les règlements
qui existent déjà à l'heure actuelle.
Je me demande si l'Office du crédit agricole ne devrait pas
être informé de procéder, surtout pour les constructions
déjà complétées il y a quand même des
droits acquis, on ne peut pas demander à ce jeune de transporter sa
porcherie à 500 pieds de l'habitation voisine avec ce qui existe
déjà et s'il y a des nouvelles normes, elles s'appliqueront
seulement aux porcheries qui seront construites après que les nouvelles
normes entreront en vigueur.
M. TOUPIN: Là-dessus, cela m'apparaft bien logique.
M. VINCENT: Parce que l'on pénalise ce jeune à peu
près de $4,000 à l'heure actuelle. Il porte le même nom que
le sous-ministre. Je ne sais pas s'il y a un lien de parenté. Le jeune
Daniel Lussier, à l'heure actuelle, s'adresse un peu partout pour
essayer de résoudre son problème. Mettons-nous à sa place,
je pense que l'on ferait exactement la même chose. Il est un peu
révolté et avec raison.
M. BELAND: Si le député me le permet, j'ai un cas quasi
analogue, mais exception faite que... Est-ce qu'il n'existe pas des normes
supplémentaires à celles qui ont été
énumérées, à l'effet qu'il n'y a pas
possibilité d'épandre le fumier de porc durant les mois de juin,
juillet et août?
Il y a eu un avertissement qui a été envoyé
à quelques producteurs de porc dans ce sens-là.
M. VINCENT: C'était justement le deuxième point que le
député de Lotbinière soulève. C'était le
deuxième point, partant des porcheries, j'entendais moi,
également le ministre responsable de la qualité de
l'environnement, qui est maintenant ministre des Affaires municipales, parler
à la télévision, un dimanche et nous dire qu'il y aurait
des normes nouvelles qui seraient...
M. DEMERS: Des règlements.
M. VINCENT: ... des règlements nouveaux qui seraient
édictés au ministère des Affaires municipales et il a
même souligné à ce moment-là: Comme
l'épandage du fumier qui peut créer une pollution et ainsi de
suite... Moi, je dirais: Un instant, soyons réalistes, si on commence
à exiger que les agriculteurs épandent leur fumier de telle date
à telle date, tel jour, que cela crée de la pollution...
M. BELAND: C'est rêver en couleur.
M. VINCENT: Je ne pense pas que le fumier sur les fermes crée de
la pollution.
J'aimerais bien qu'avant qu'on laisse le ministère des Affaires
municipales entrer dans un domaine aussi "touchy", pour employer une expression
française, que la culture ou l'agriculture, j'aimerais bien que le
ministre nous permette avant parce que le ministre des Affaires
municipales a annoncé qu'il était en négociation avec le
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation j'aimerais bien
qu'on ne fasse pas édicter un règlement sans qu'on le regarde
bien à fond, parce qu'on va avoir des meurtres bientôt !
M. TOUPIN: Non, c'est déjà fait. Evidemment on a
discuté de la loi, en tout cas, avec le ministère responsable de
l'environnement...
M. VINCENT: Que le ministre nous dise simplement qu'il ne laissera pas
passer ça, qu'il va demander à ses...
M. TOUPIN : Mais c'est que je veux dire plus que ça, c'est
déjà fait, les contacts sont établis et le travail se
fait. Vous apportez un cas assez patent, assez typique...
M. VINCENT: C'est parce qu'il parle ici d'un règlement
adopté au mois de juin 1970. Cela peut être une intention qu'ils
ont, mais le règlement n'est pas adopté.
M. TOUPIN: On va vérifier, mais je ne pense pas que le
règlement soit adopté. De toute façon, les
règlements à ce chapitre-là ne seront pas adoptés,
c'est bien sûr, sans que le ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation ne les ait regardés très sérieusement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Saint-Maurice.
Services vétérinaires
M. DEMERS: M. le Président, c'est dans le programme no 3:
Services vétérinaires. Est-ce que le ministre pourrait nous dire
quels sont les effets de la décision canadienne et américaine de
suspendre l'usage du diéthylstilboestrol, de cette hormone de croissance
chez le boeuf depuis janvier 1973? Est-ce qu'on va la remplacer, comme mesure
d'appoint, afin de faciliter la croissance de ces bêtes par autre chose
ou si on va appliquer ça servilement en se fiant à
l'expérience américaine?
M. TOUPIN: Evidemment, ça n'a pas au Québec un impact
très fort, parce que nous ne sommes pas de gros producteurs de viande,
nous commençons à en produire; nous ne sommes pas de gros
producteurs, premièrement. Deuxièmement, les laboratoires
continuent à
chercher pour mettre au point de nouveaux produits et on m'informe qu'il
y en a un nouveau sur le marché présentement qui peut facilement
remplacer ce produit-là.
M. DEMERS: Est-ce que c'est une hormone, vous ne savez pas?
M. TOUPIN: C'est un produit synthétique, mais qui n'a pas les
effets néfastes supposément cancérigènes qu'on
reprochait au diéthylstil-boestrol.
M. DEMERS: Puis au point de vue de l'efficacité, ce serait
l'équivalent?
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: Parce qu'il avait été établi,
scientifiquement, que ça activait la croissance, ça
réduisait la période d'engraissement et la qualité de 10
p.c, 15 p.c, allant même jusqu'à 20 p.c. Etant donné que
notre problème de grains de provende n'est pas tout à fait
réglé encore, à moins que cela ait été
réglé cette nuit, M. le Président, si on enlève cet
outil à l'éleveur puis d'ailleurs, on n'est
déjà pas trop avancé, comme le ministre le disait, dans ce
domaine -qu'est-ce qui va leur rester, si on n'a pas de grains en
quantité à des prix compétitifs et si on n'a pas cet
outil? Mais le sous-ministre nous dit qu'il y aurait actuellement un
médicament équivalent qui serait accepté et vous n'avez
pas le nom de cette panacée?
M. TOUPIN: Je n'oserais pas le dire, ça ressemble à
gravol, mais ce n'est pas gravol.
M. DEMERS: Ah non! parce que ça constipe moins que ça! M.
le Président, j'ai d'autres questions. On avait posé des
questions l'an passé au ministre, à savoir quels étaient
les règlements qui régiraient l'inspection des viandes, les
nouveaux règlements. Et le ministre nous avait dit, l'an passé,
le 18 mai 1972, cela fait un an et quelques jours, que c'était imminent
et que la loi devait être passée, que les règlements
seraient modifiés. Est-ce qu'il y a quelque chose à l'horizon, ma
soeur Anne, ou bien si on doit attendre les règlements qui devaient
concerner l'abattage, le transport, l'inspection, la conservation?
M. TOUPIN : Là, on touche plusieurs aspects à la fois,
mais on va en prendre seulement un. Lorsqu'on parlait de la loi l'an dernier,
ça concernait plus, je pense, la question des encans publics...
M. DEMERS: Non, c'est un autre chapitre, M. le Président. Les
encans publics, je l'ai ici, vous nous avez dit qu'un comité avait
été formé pour préparer une loi spécifique.
Le comité a-t-il travaillé?
M. TOUPIN: Vous êtes sur quoi là?
M. DEMERS: Je veux que vous me répondiez à la
première, sur l'inspection, la qualité.
M. TOUPIN: La première question, il ne s'agit pas de loi.
M. DEMERS: Cela va être des règlements simplement.
M. TOUPIN: Ce sont des règlements. Bon, là on se situe
beaucoup mieux. Dans l'ordre des règlements, il y a des comités
qui étudient actuellement la confection de règlements
susceptibles d'améliorer la situation. Je n'ai pas besoin de vous dire
qu'on va éprouver des difficultés assez sérieuses...
M. DEMERS: Je m'en doute.
M. TOUPIN: ... dans l'application de ce règlement-là, et
déjà certains députés de l'Opposition, notamment,
à qui j'en ai parlé personnellement, m'ont émis des
réserves assez sérieuses et ont dit, par exemple, que rendre
l'inspection obligatoire, ça pourrait créer certains
problèmes au niveau de plusieurs petits et moyens abattoirs...
M. DEMERS: Obligatoire, ante et post mortem.
M. TOUPIN: Obligatoire sur toute la ligne. Evidemment, cela peut
créer des problèmes. Alors, on étudie à nouveau le
règlement pour trouver une solution plus satisfaisante à ce
problème. Quant au deuxième, la Loi concernant les encans
publics, on avait pensé au début de rédiger un projet de
loi spécial et on a convenu à la fin d'amender plutôt la
loi d'hygiène en incluant dedans ce que nous avions l'intention de
mettre dans une loi. Le comité de législation a
déjà accepté ce projet de loi et il devrait normalement
être déposé à l'Assemblée nationale avant ou
après l'ajournement, mais au cours de la présente session.
M. DEMERS: II y a probablement ou s'il n'y en pas, il faudrait
peut-être qu'il y en ait un un comité conjoint
interministériel avec le ministère des Affaires municipales, le
service de la protection de l'environnement et les Affaires sociales, qui
traite de l'hygiène.
M. TOUPIN: Cela concerne plutôt le ministère des Affaires
sociales et le ministère de l'Agriculture.
M. DEMERS: Pensez au règlement et à la loi qui a
été votée, la loi 34 du service de la protection de
l'environnement et je vous dis qu'elle donne un coup dans tous les
détails.
M. TOUPIN: Les règlements ne sont pas encore
édictés.
M. DEMERS: Non, c'est l'année qu'on ne sait pas.
M. TOUPIN: C'est exact. On travaille aux règlements et on est
présent, soyez sans crainte.
M. DEMERS: Vous avez une équipe qui surveille cela.
M. TOUPIN: Oui, monsieur le député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: J'ai une autre question.
M. VINCENT: J'ai changé de côté temporairement pour
mieux préparer...
M. DEMERS: Cela va les améliorer.
M.BELAND: Cela continue de vous... Ce n'est pas la quantité,
nous, c'est la qualité.
UNE VOIX: Personne ne demande un vote?
M. VINCENT: Concernant les règlements, à ce
moment-là, on a parlé des porcheries. Le ministère des
Affaires municipales, service d'hygiène publique, peut aussi bien
étendre cela aux vacheries, aux étables. Je vois sourire
quelqu'un, mais c'est bien le mot, vacheries, écuries, porcheries. Si on
étend ce règlement à toutes les installations d'une ferme,
les étables, écuries, vacheries, si on veille sur les 53,000
cultivateurs du Québec, il n'y en pas un ou à peu près pas
dont l'écurie est située à 500 pieds de la maison,
à 500 pieds du lot voisin ou à 250 pieds du lot voisin. C'est
là le danger.
M. TOUPIN: Là-dessus, il n'y a pas d'erreur possible. C'est
évident qu'il faut être réaliste dans ces problèmes.
On en a discuté à plusieurs reprises au niveau des
réunions des ministres de l'Agriculture du Canada et les autres
ministres des autres provinces nous ont fait valoir leur point de vue,
notamment celui de l'Ontario. C'est un problème avec lequel le
ministère ontarien de l'Agriculture est aux prises et il est en
constante relation, pour ne pas dire en constant affrontement, avec le
ministère responsable de l'environnement; parce qu'ils ne s'entendent
pas du tout sur les normes. Ici, le problème n'est pas rendu là.
La collaboration du début a été bien amorcée. Je
crois que cela va se continuer en ce sens.
M. VINCENT: Je voudrais demander au ministre qui s'occupe de
l'environnement d'aller faire un tour dans certaines contrées de la
France où, dans une région en particulier, il y a 33 p.c. des
maisons de ferme dont le plancher est encore en terre battue et qui sont non
pas adjacentes à l'étable mais collées sur
l'étable.
M. BELAND: A même la grange.
M. DEMERS: J'ai une autre question, c'est au sujet du centre de
distribution de médicaments vétérinaires. Est-ce qu'on
pourrait avoir rapidement les noms des compagnies, il n'y en a pas 500, qui
fournissent des médicaments au centre de distribution
vétérinaire de Saint-Hyacinthe?
M. TOUPIN: On peut les avoir facilement.
M. DEMERS: Est-ce que vous devez aller chercher cela quelque part?
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: Laissez faire. Vous m'écrirez.
M. TOUPIN: On peut vous dire que, dans la plupart des cas, cela se fait
par soumissions publiques. Dans ceux où cela ne se fait pas par
soumissions publiques, c'est parce que ce sont des médicaments
spéciaux qui ne sont pas fabriqués...
M. DEMERS: L'an dernier, nous avions demandé, je pense, le
député de Yamaska et votre humble serviteur, que ce soient des
maisons canadiennes, si possible, et situées dans la province.
D'après l'information que j'en ai, on a grandement sauté la
clôture à certains endroits.
L'Ontario, pour sa part, en reçoit plus qu'il ne faut. Je pense
que, sur cinq compagnies, il y en a quatre qui nous proviennent de l'Ontario.
Peut-être me dira-t-on que la médication n'est fabriquée
que là, mais je pense qu'il y aurait peut-être un coup d'oeil
à jeter là-dessus, afin qu'on n'étende pas cela plus qu'il
ne le faut en Ontario. Car il y a des commandes assez intéressantes
telles que celles à la compagnie Webster Laboratories: $34,000; Hoechst
Pharmaceutical: $51,000 Schering Corporation Limited ... est à
Montréal Saunders, Ontario: $33,000; $28,000 à
Orangeville, Ontario et l'autre M.T.C. Pharmaceutical, Hamilton: $48,000.
Est-ce qu'il y aurait un assistant qui aurait été
désigné pour venir en aide au directeur, le Dr René
Pelletier? Ce serait le Dr...
M. TOUPIN: Le Dr Durand.
M. DEMERS: Le Dr Durand, originaire de?
M. TOUPIN: Vous voulez tout savoir.
M. DEMERS: Non, mais je voudrais savoir.
M. TOUPIN: C'est un ancien candidat libéral, très efficace
dans son travail.
M. DEMERS: II est meilleur en médecine qu'en politique?
M. BELAND: C'est une efficace reconnaissance.
M. TOUPIN: En politique, je ne le sais pas. Il n'a pas fait
l'expérience mais...
M. DEMERS: Là, il est valable.
M. TOUPIN: Là, il est bon.
M. DEMERS: II s'est fait battre.
M. TOUPIN: En campagne électorale.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre accepterait une question?
M. DEMERS: J'avais commencé à questionner avant de me
faire questionner.
M. VINCENT: Vous n'êtes pas gentil pour les députés
qui siègent en face de vous.
M. DEMERS: Les gars qui siègent en face de moi, je ne peux pas
sentir cela.
M. VINCENT: Est-ce que cela ne serait pas le même Dr Durand qui
aurait signé une lettre...
M. DEMERS: Oui. Tantôt. Votre docteur est polyvalent. Il s'occupe
des chemins de colonisation en même temps. Tantôt, je vous ai lu
une lettre...
M. TOUPIN: En 1970, il n'était pas à l'emploi du
ministère.
M. DEMERS: Est-ce que le Dr Durand a encore sa clinique?
M. TOUPIN: Je ne pense pas que le Dr Durand ait sa clinique.
M. DEMERS: II ne l'a plus. Est-ce qu'il réside à
Saint-Hyacinthe ou à Québec?
M. TOUPIN: II réside à Saint-Hyacinthe.
M. DEMERS: II réside à Saint-Hyacinthe. Est-ce qu'il est
entré par voie de concours?
M. TOUPIN: Je vous donne des réponses. Oui, il est entré
par voie de concours.
M. DEMERS: Est-ce qu'on a le numéro du concours?
M. TOUPIN: Oui. On peut vous donner cela.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y avait plusieurs candidats?
M. TOUPIN: Je ne sais pas. Il faudrait vérifier.
M. DEMERS: J'aimerais qu'on me réponde. Le nombre de candidats,
le numéro du concours, la date du concours. Les résultats? Il
semble qu'il ait réussi parce qu'il a été accepté.
Est-ce qu'il est nommé d'une façon permanente?
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: Permanent.
M. TOUPIN: Permanent.
M. DEMERS: Et avec le titre d'assistant...
M. TOUPIN: D'assistant...
M. DEMERS: ou bien suppléant...
M. TOUPIN: II n'est pas responsable de... Il est adjoint au Dr Pelletier
mais responsable de la section des approvisionnements, je pense.
M. VINCENT: II n'est pas coadjuteur?
M. DEMERS: Cela devrait. Durant que cela va durer.
M. TOUPIN: Je pense que, mis à part le moins sérieux que
le député de Saint-Maurice met dans ses questions...
M. DEMERS: Cela n'est pas moins sérieux. Lorsqu'on demande s'il y
a un concours, s'il y a une date de concours, s'il a réussi et quel
était le nombre de candidats, on me dit que cela n'est pas
sérieux.
M. TOUPIN: Le député de Saint-Maurice ne me laisse pas
terminer.
M. DEMERS: Terminez.
M. TOUPIN: C'est fantastique, lorsqu'il part, il part vite.
M. DEMERS: Oui, monsieur. Quand je pars, je pars vite.
M. TOUPIN: A un certain moment, il partira assez vite qu'il n'en aura
pas connaissance.
M. DEMERS: Et vous non plus.
M. TOUPIN: Ce que je voulais dire, c'est qu'en dépit du manque de
sérieux que le député de Saint-Maurice met parfois dans
ses questions, quoique le fond soit toujours sérieux, nous restons
convaincus, au ministère, que le Dr Durand fait un travail très
efficace au centre de...
M. DEMERS: Je n'en doute pas.
M. TOUPIN: ... médicaments de Saint-Hyacinthe.
M. DEMERS: Est-ce que le ministre est satisfait de la façon dont
administre ce centre de médicaments? Il est vrai que vous avez bien de
la difficulté à en écouter deux à la fois, surtout
quand il y en a un qui ne parle pas fort et que l'autre parle tant qu'il
peut.
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: Est-ce que le ministère est satisfait de
l'administration de ce centre?
M. TOUPIN: Oui. Très satisfait.
M. DEMERS: Est-ce que les vétérinaires sont
satisfaits?
M. TOUPIN: Très satisfaits.
M. DEMERS: Les cultivateurs sont satisfaits?
M. TOUPIN: Très satisfaits.
M. DEMERS: Tout le monde est satisfait?
M. TOUPIN: Y compris le député de Saint-Maurice?
M. DEMERS: Je n'ai pas d'objection.
M. TOUPIN: Vous n'avez pas d'objection.
M. DEMERS: Quand je faisais de la médecine
vétérinaire, j'achetais mes médicaments et je les
vendais.
LE PRESIDENT (M. Picard): Programme 3. Adopté. La commission
ajourne ses travaux sine die.
M. DEMERS: M. le Président est-ce que je pourrais dire un mot?
Qu'il prépare pour l'hivernement qui vient, ce qu'il faut pour mes
chevaux qui arriveront à la ferme de Deschambault.
(Fin de la séance à 22 h 15)